THE UNIVERSITY OF ILLINOIS LIBRARY SS ROGRS v. 4 LI d Pudl, Le "” ‘ | ut jé ” _—.) d + 1 du Je 27 4,4 re VE: EL" Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Illinois Urbana-Champaign http://www.archive.org/details/histoirenaturell04cast HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX ARTICULÉS, ANNELIDES, CRUSTACÉS, ARACHNIDES, MYRIAPODES ET INSECTES, HUTIAUTAY TAIOTR A as , xt. de MAUDIT A ; » Nom AS EST 3 1 Ur 2 PACE PTIATÈNRS .CIALISANE CRT OREAR TA EHOOIAEE EE HE «+ C' * 5% CA ah | . \ = FA * » Lee Ca si t "OP . . : { A . * - k CM pot fotue | HISTOIRE NATURELLE DES CRUSTACÉS. DES ARACHNIDES ET DES MYRIAPODES, PAR M. LUCAS, ATTACHÉ AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS, MEMBRE DE LA COMMISSION SCIENTIFIQUE D’ALGÉRIE ET DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES, AUTEUR DE DIVERS OUVRAGES SUR L’ENTOMOLOGIE ; OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE AG PLANCHES GRAVÉES SUR ACIER REPRÉSENTANT PLUS DE 300 SUJETS. PARIS, P. DUMÉNIL, ÉDITEUR, RUE DES BEAUX - ARTS, 10.! M DCCC XE,. Lui $ (TTSATERT. 187 DJ | n Li Le ANR AN IMAUX ARTICULÉS. ee ÉD QE — Lorsque l’on considère les corps qui composent le giobe terrestre et les êtres si nombreux qui existent à sa surface, l’on conçoit bientôt la pensée de partager en trois grandes classes ces divers produits de la création. Linné définit, avec cette admi- rable concision qui est l’un des plus.beaux apanages de sestravaux, les caractères qui sont propres à chacun de ces règnes : Les minéraux, dit-il, croissent; les plantes croissent et vivent ; les animaux croissent, vivent et sentent. Mais nous ne pouvons nous dissimuler que la nature, qui toujours procède par une voie de graduations douces et succes- sives, et jamais par de brusques transitions, n’a pas voulu, dans ces hautes divisions, déroger à sa marche habituelle, et qu'ici aussi nous trouyons des corps qui font le passage entre deux règnes; en sorte qu’il est souvent impossible de statuer avec certitude si certains objets doivent appar< tenir plutôt à l’un qu’à l’autre. Ces pas- sages sont surtout si remarquables et si fréquens entre les animaux et les plantes, qu’il est peut-être plus philosophique de nechercher dans la création que deux bran- ches principales : les corps organisés et les corps inorganiques. Les premiers, doués de facultés plus oumoins développées, sont, en compensation, destinés à terminer, dans un temps rapproché, leur existence éphé- mére. Les autres, brutes et sans vie, nous sembleroient doués de l’immortalité, sicette sublime propriété n’était l'apanage de celui qui créa toutes choses et ne dût à rien le principe de son existence. C’est donc la mort qui forme le caractère de ces divi- sions primordiales : les animaux et les plan- tes n'ayant recu le prêt de la vie que pour , payer bientôt à la nature la dette commune atous, et les minéraux, qui, n’ayant pas été animés, ne sont par conséquent pas soumis à la loi immuable de la décomposi- tion. 11 ne faudroit cependant pas induire de ce qui précède qu'aucune différence n’existe entre les animaux et les plantes; nous voulons seulement prémunir l'esprit contre ces divisions si positives et si sèches que l’on nous enseigne dés notre enfance. C’est ainsi que la presque universalité des ANNELIDES. À} HN 1 C124 animaux est pourvue du mouvement volon- taire qui manque au règne végétal; ce der- nier se nourrit aussi par l’extérieur, tandis que, chez l’animal, cette importante fonc- tion s’opère par un organe central. La science qui traite du règne animal a reçu le nom de zoologie, et il estnéces- saire, ce nous semble, d’entrer ici dans quel- ques détails sur les principes fondamentaux de cette partie des connaissances physiques. Les animaux se partagent en quatre divi- sions supérieures, auxquelles on a donné le nom d’embranchemens : les vertébrés, les articulés, les mollusques et les zoophy- tes. Les premiers offrent pour principal ca- ractère la présence d’un squelette articulé interne, et d’une colonne vertébrale per- cée dans toute sa longueur pour livrer pas- sage à la moelle épiniére. Les seconds n’ont pas de squelette in- terne, et leur enveloppe, plus ou moins co- riace, est constamment partagée en segmens transversaux. Les mollusques, également dépourvus de squelette, n’ont pas la disposition seg- mentaire que nous venons de signaler. Les zoophytes, F1 ren dont le nom dénote la simplicité d’organisation, sont une réunion d'êtres disparates, dont le caractère le plus important est de présenter une tendance de toutes leurs parties à se dispôser en rayons, autour d’un centre commun. Il faut, du reste, avouer que l’on a réuni sous ce nom beaucoup d'animaux ayant fort peu de rapports les uns avec les autres, et que l’on a rangés ici, ne sachant où les placer ailleurs. Tels sont les quatre grands embranche- mens du règne animal. Si actuellement nous examinons les divisions inférieures, nous verrons que les animaux vertébrés se répartissent en quatre classes : celles des Mammifcres, des Oiseaux, des Reptiles et des Poissons. de. x Æ 1 . Les mollusques divisés en six clas- ses : les Céphalopodes; les Ptéropodes, les Gastéropodes, les Ace )hales, les Branchio- podes et les Cirrhopodes. Les zoophytes présentent cinq classes, dont plusieurs différent autant les unes des autres que le font les autres embranche- 4 + ES » ANIMAUX ARTICULÉS. mens eux-mêmes. Ce sont les Echinoder- mes ou Oursins, les Vers intestinaux, les Acalèphes ou Orties de mer, les Polypes, et enfin, les {nfusoires, dont l'extrême pe- titesse et l’innombrable multiplicité sem- blent animaliser la nature entière. Nous avons omis à dessein de parler des articulés : ces animaux, étant le sujet spé- cial de notre travail, devoient être traités d’une manière plus étendue. Les animaux articulés forment, ainsi que nous venons de le voir, un des grands em- branchemens du règne animal. M. Cuvier les rejette après les mollusques ; mais plu- sieurs naturalistes les placent entre ceux-ci et les vertébrés. Cette dernière disposition nous semble préférable, puisqu'elle assigne à ces êtres la position qu’ils méritent sous le point de vue du développement de leur intelligence et de leurs facultés, et que, d’un autre côté, elle interrompt beaucoup moins la série naturelle, puisque, en com- mençant par les Annelides apodes, ou les Sangsues, l’on obtient un passage tellement insensible aux poissons Cyclostomes, que les auteurs de l’antiquité ont souvent réuni ces animaux. Ne voulant pas, dans cet ou- vrage, multiplier les classes plus qu’il né- toit indispensablement nécessaire, nous avons adopté les six suivantes: Annelides, Crustacés, Arachnides, Myriapodes, Mo- nomorphes , Insectes. L’avant-dernière ae ces classes est (gp des T'hysanoures de M. Latreille, a ls nous avons réuni des animaux que ce savant laisse parmi les insectes, mais qui en différent essentielle- ment par l’absence des métamorphoses ; mais il nous semble que l’on pourroit,faci- lement rendre cette série plus naturelle, si ’on vouloit séparer des Annelides les 4po- des, dont on formeroit une classe particu- lière. Cette division seroit appuyée par des différences importantes, notamment dans les organes de la respiration, l’absence d’ap- pendices extérieurs, etc. ; elle a déjà, du reste, été indiquée, quoique d’une manière différente, par M. de Blainville ( Dict. des Sciences naturelles). Ainsi envisagés, les animaux articulés forment une série plus naturelle qu’ils ne l’avoient fait jusqu’à ce jour, et l’on ob- tient la division sui : les Apodes, les Crustacés, les Arac es, les Insectes, les Monomorphes, les Myriapodes, les An- nelides. Nous avons déjà vu que les premiers de ces animaux se lioient intimement avec les vertébrés, dont ils ont même la couleur du sang. Les derniers ne se rapprochent pas moins des Mollusques, et les Serpules font un passage presque insensible aux Dentales; tandis que les Néréides, qui commence- roient cette classe, font très-bien le passage aux Mille-pieds, qui forment la précédente. Ainsi les Annelides, qui, jusqu'ici, avoient été si difliciles à intercaler dans la chaîne des articulés, se trouvent y entrer sans ef- fort. Nous ne pouvons cependant pas nous dissimuler qu'ici, comme dans presque toutes les classes de la zoologie, il se trouve des chaïnons latéraux qui réunissent les Annelides aux vers intestinaux de l’em- branchement des Zoophytes, et malgré l’importance des caractères anatomiques sur lesquels s’est appuyé notre illustre Cuvier, pour opérer la division de lan- cienne classe des Vers, c’est encore une question que de savoir si elle est bien conforme aux vues de la nature; quoi qu’il en soit, les animaux articulés se reconnais- sent à leur corps divisé par segments ; leur enveloppe extérieure est, le plus souvent, d’une nature coriace et dure, et souvent même calcaire. Leurs organes de la loco- motion varient à l'infini. L’immense majo- rité est munie de pattes et d’ailes. Ils vo- lent, marchent, sautent, nagent, etc. Leurs organes de l’ouie, de la circulation, de la génération et de la respiration, éprouvent ae nompreuses modifications; mais leur système nerveux offre de grands rapports, même entre les classes les plus éloignées. 11 se compose d’un cerveau généralement petit et placé dans la tête, et donnant nais- sance à deux forts cordons qui, après avoir embrassé l’œsophage, se réunissent un certain nombre de fois, pour former des nœuds ou ganglions. Leurs organes de la manducation sont très - variables; maïs il est à remarquer que, lorsqu'ils sont repré- sentés par des pièces paires, ces dernières sont toujours placées de côté, et, par con- séquent, ont un mouvement latéral, tandis que, chez les vertébrés, ce mouvement est de haut en bas. Tels sont les principaux caractères que nous offre l’ensemble de Ja partie de la zoologie que nous traitons ici ; nous allons actuellement présenter succinctement les caractères propres à chacune des classes dont elle se compose. Les AnxeLipes différent des autres arti- culés par leur corps privé de pattes articu- lées, et, le plus souvent, destiné à ramper, et par leur sang de couleur rouge. Tous les autres ont des pattes articulées ANIMAUX ARTICULÉS. 3 et le sang bianc; ils forment les Condy- lopes de Latreille. Les Crustacés ont pour caractères d’être des animaux munis de branchies, sans ouvertures stigmatiques ; leurs pieds sont au moins au nombre de dix; leurs yeux sont à facettes. La plupart habitent dans l'eau. Les ArACBNIDEs respirent tantôt par des trachées, tantôt par des organes qui tien- nent des poumons et des branchies; leurs pieds ambulatoires sont au nombre de huit ; leurs yeux sont lisses. La plupart sont ter- restres. Les MyrrAPODES présentent une respira- tion trachéenne, des ouvertures stigmati- ques; pieds trés-nombreux; yeux lisses, ordinairement disposés en deux groupes. Ils ne subissent pas de métamorphoses , mais le corps acquiert, avec l’âge, un plus grand nombre de segmens. Ce sont des ani- maux terrestres. Les Movomorpæes : Respiration tra- chéenne, des ouvertures stigmatiques; pieds au nombre de six; yeux composé ou lisses; pas de métamorphoses; corps semblable dans tous les temps de la vie. Animaux terrestres. Les Ixsecres différent des précédents par les métamorphoses auxquelles ils sont sou- mis. Les uns sont terrestres, les autres aqua- tiques; la plupart ont des ailes, organes qui ne se trouvent dans aucune des classes pré- cédentes. rer eg en me UE 55 ANNELIDES, Ce nom vient, ainsi qu’on le verra faci- lement, de la forme annulaire des êtres qui composent cette classe d'animaux arti- culés, que l’on peut définir de la maniére suivante : Animal articulé, à sang rouge, formé de segmens réunis de manière à ce que la tête elle-même soit au plus distincte ; n’éprouvant pas de métamorphoses ; n'é- tant pas muni de pieds articulés. Le corps de ces animaux est générale- ment mou ; les segmens transversaux qui le partagent devroient peut-être être consi- dérés comme de simples replis de la peau ; la tête est peu distincte, et souvent même entiérement réunie avec les anneaux du corps; elle porte souvent des mâchoires et des antennes; ces dernières varient pour le nombre , qui ne dépasse que rarement cinq; on donne aux plus écartées le nom d’extérieures ; l’autre paire est formée des moyennes; et celle du milieu se nomme Pimpaire. La bouche est, le plus souvent, termi- nale ; mais lorsque la tête n’est pas distincte, l'ouverture buccale est située sous la face inférieure ; elle laisse ordinairement sortir une trompe charnue qui est, à l’état du repos, rentrée dans l'intérieur du corps. Les mâchoires varient pour le nombre ; Latreille ( Dict. clas.) les regarde comme les analogues des dents internes du gésier des crustacés. Les yeux varient pour le nombre ; ce sont de petits points oculiformes, lisses et circulaires. La partie antérieure du corps est quel- quefois élargie en forme de ventouse ; les sangsues sont dans ce cas. Les pieds ne sont jamais que rudimen- taires lorsqu'ils existent; Lamarck leur donne le nom de fausses pattes ; ils ne sou- tiennent pas le corps, dont le mouvement est ondulatoire ou de reptation. Ils sont formés de deux rames, l’une dorsale et l'autre ventrale ; chacune d’elles porte le cirrhe et les soies ; le premier est un-filet ordinairement rétractile ; les autres sont des poils rudes dont Savigny a distingué quatre sortes : les soies subulées (festucæ), réunies en faisceau, sortent d’une gaine commune et traversent les fibres de Ja peau pour parvenir aux muscles destinés à leur locomotion ; les acicules (aciculi ) sont plus grosses, en forme d’aiguillon, et iso- lées dans un fourreau spécial; les soies à crochets (uncinuli) sont de petites lames courbes, comprimées, dentelées; celles à palettes ( spatellulæ ) dont le nom indique la forme. MM. Audouin et Milne-Edwards, dans leur excellent ouvrage sur les Annelides de France, dont nous regrettons de ne pos- séder encore qu’un seul volume, ont fait une étude approfondie des diverses parties que nous venons d’énumérer, et se sont étendus sur les usages de chacune, sujet qui n’avoit pas encore été traité et qui jette un vif intérêt sur leur savant travail. Les organes respiratoires de la plupart des Annelides sont des branchies extérieu- res qui varient beaucoup pour la forme : ce sont tantôt des houppes , des panaches, des arbuscules ; tantôt des filamens simples ou pectinés; chez les sangsues, ces organes sont internes et ont la forme de petites vessies; chez d’autres, tels que les Lom- brics , cette fonction s’opère par toute la surface de la peau. ‘ L’on a donné le nom d’élytres à des écailles dorsales de consistance membra- neuse et assez molle ; le plus souvent elles sont placées sur des pieds dépourvus de cirrhes, et alternent avec d’autres qui en sont munis. Le corps de quelques espèces , et des sangsues particulièrement, est terminé à son extrémité postérieure par un disque qui remplit la fonction de ventouse. L’anus est quelquefois terminal, quel- quefois situé un peu sur la face dorsale. Le canal intestinal est tantôt droit,tantôt contourné ; il aboutit, par une de ses extre- mités, à la bouche, et par l’autre à l’anus ; le nombre des estomacs est très-variable. Nous avons déjà vu que le sang des An- nelides est rouge ; elles n’ont pas de cœur proprement dit, et leur circulation s’opère au moyen de deux artères longitudinales et de veines. Leur système nerveux est formé d’un cerveau donnant naissance à des cordons ANNELIDES, ÿ - nerveux qui se réunissent en ganglions. Un système supérieur a aussi été, dans ces der- . nières années, découvert chez plusieurs animaux de cette classe. Elles sont hermaphrodites et munies cha cune des organes propres aux deux sexes, mais n’en ont pas moins besoin, pour la plu- part du moins, de l’accouplement de deux in- dividus semblables, pour perpétuer leur es- pèce. Ils sont ovipares et pondent généra- lement au printemps. Un fait très-remar- quable qu’ils nous présentent, c’est que le tronc mutilé et divisé en un grand nom- bre de morceaux se complète et continue à vivre. Si nous jetons un coup d’œil sur l’habi- tation des articulés, nous verrons que le plus grand nombre habite la mer, que d’autres se trouvent dans les eaux douces, tandis que d’autres encore sont terrestres, et se creusent des demeures souterraines. Parmi lesmarines, beaucoup se construisent des fourreaux tubulaires, qui sont tantôt formés de petits corps agglutinés, tantôt d’une matiére calcaire sécrétée par l’ani- mal lui-même. Les couleurs sont très-variables. Les es- pèces terrestres et aquatiques sont, le plus souvent , ternes; Celles qui se trouvent dans Ja mer, au contraire , répandent le plus vif éclat; mais ces nuances brillantes disparaissent aussitôt après la mort de. l’a- nimal. Presque toutes les Annelides sont car- nassières. Quelques espèces marines sont douées de la faculté de répandre une lumière phos- phorique, Nous avons déjà vu que c’est à M. Cu- vier qu’est dû l’établissement de la classe des Annelides ; avant lui, ces animaux étoient confondus avec les vers par tous PREMIER ANNELIDES AUD. les auteurs qui 1es avoient: étudiés , tels que Linné, Muller, Pallas, Bosc et Othon Fabricius ; mais notre illustre naturaliste s’étoit contenté de leur conserver le nom de vers à sang rouge , et c’est Lamarck qui, le premier, les désigna sous le nom qu’ils portent aujourd’hui. Depuis lors, ils ont été l'objet d’un grand nombre de travaux, parmi lesquels nous citerons les beaux Mé- moires de Savigny, présentés à l Académie royale des Sciences, et sa classification de ces animaux, qui fait partie du grand ou- vrage de la commission d'Egypte ; l’excel- lente Monographie de la famille des Hirru- dinées de M. Moquin Tendon, les travaux de Leach, d'Ocken, Risso, Johnston, Delle-Chiaye, Montagu, Viviani, Brullé, consignés dans des travaux particuliers, ou répandus dans les mémoires des Sociétés savantes. M. de Blainville a traité avec sa supériorité habituelle cette partie, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles; enfin, MM. Audouin et Edwards ont publié, dans leur grand ouvrage sur le littoral de la France, un travail aussi remarquable qu’é- tendu sur ceux de ces animaux qui habi- tent nos côtes. Nous suivrons, à peu de chose prés ici, l’ensemble de la méthode présentée dans ce dernier ouvrage , et nous diviserons les Annelides en quatre ordres. Les Apodes ou Suceuses, se distinguent aisément par une cavité en forme de ventouse, à chaque ex- trémité du corps. Les T'erricoles n’ont pas d’appendices mous, que l’on retrouve tou- jours chez les. Annelides errantes, et chez les T'ubicoles ; mais les premières ont cesor- ganes distribués sur toute la longueur du corps, et leur tête est généralement bien vi- sible ; tandis que chez les derniers les ap- pendices sont réunis vers l'extrémité cépha- lique, et la tête n’est point distincte, ORDRE, ERRANTES, ET EDW. DORSIBRANCHES , Cuv.; NEREIDÉES, SAY. ; HOMOCRICIENS Er PARAMOCRICIENS , BLAINY. Les Annelides qui rentrent dans cet or- dre ont les facultés de nager et de ramper avec la plus grande facilité ; les unes se trou- vent sur le bordde la mer, etlesautres sont entièrement pélagiennes, Presque toutes sont libres, et ne se construisent pas d'habi- ô APHRODITA. tation ; mais le petit nombre, qui se loge dans des fourreaux, peuvent les quitter avec facilité, et ne semblent y chercher qu’une habitation passagère. Leur tête est disuncte, munie d'antennes, d’yeux, souvent de mâchoires, et d’une trompe ré- tractile ; leur corps est souvent allongé et linéaire, garni d’appendices disséminés dans toute sa longueur, excepté chez le seul genre Paripatus : les pieds sont très-saillans et d’une seule sorte, sans soies à crochets, le plus souvent armés de soies proprement dites, et presque toujours munis de cirrhes. Cet ordre se partage en sept groupes : les Aphrodites, les Amphinomites, les Euni- cites, les Neréidites, les Aricites, les Péri- palites et les Chétopterites. APHRODITES,. Caractères, Des cirrhes distincts aux pieds; segmens du corps dissemblables, et présentant le plus souvent des élytres dis- poséesalternativement ; branchiesrudimen- taires ; tête distincte. Genres : Aphrodita, Polynoe, Iphionea, Polyodontes, Sigalion, Palmyra. APHRODITA, Lin. ; Halithea, Sav., Lam; Physalus, Swam.; Aphrodita et Hermione, BLarnv. Trompe entourée à son orifice d’un cercle de petits tentacules subdivisés en forme de houppes. —Mâchoires très-petites et carti- lagineuses.— Antennes au nombre de trois, les extérieures grandes, l’impaire petite et subulée. — Yeux au nombre de deux et presque pédonculés. — Branchies dente- lées, placées alternativement sur chaque segment après la vingt-cinquième paire de pieds. — Pieds divisés en deux rames sépa- rées, et garnis le plus souvent de deux fais- ceaux de soiesà la rame dorsale, et de deux à la ventrale.— Les cirrhes subulés, les su- périeurs longs et filiformes, les inférieurs petits et coniques.— Elytres au nombre de treize pour le corps, et quelques autres supplémentaires sur les anneaux suivants. — Tête en grande partie cachée sous les élytres, convexe en dessus. — Corps ova- laire, formé de peu d’anneaux. L’anatomie de l’Aphrodite hérissée à occupé plusieurs naturalistes et particulié- rement Redi, Swammerdam, Gesner, Pallas, Home, etc. ; mais c’est surtout à M. Treviranus (Zeitschrift für Physiologie, t. 3, cah. 2, p. 157) que nous devons les observations les plus complètes. Nous al- lons extraire, du Bulletin de Ferussac, le passage suivant, qui est l'analyse de ce tra- vail. Sous le tissu, en forme d’étoupe, qui, comme on sait, recouvre le dos de l’ani- mal, se trouvent deux membranes transpa- rentes, dont l’une est externe et l’autre in- terne ; la membrane externe, qui est parse- mée de petits grains cartilagineux, n’est unie ni avec l’étoupe, ni avec la membrane interne ; d’où il résulte qu’il y a deux cavi- tés, l’une entre la membrane externe et l’étoupe, et l’autre entre les deux membra- nes. La première cavité communique avec le dehors par une fente transversale, dont est percée l’étoupe, tout près de l'extrémité antérieure de l’animal; cette fente a déjà été observée par Redi. La cavité interne communique également avec le dehors, par des conduits qui s’ouvrent alternative- ment dans les interstices des pieds. La membrane externe se continue avec la tunique qui recouvre extérieurement la face ventrale. L’étoupe ne s’étend pas au- delà des pieds. La membrane interne du dos est continue avec la tunique interne du ventre, qui est formée de fibres musculai- res entre-croisées en tous sens, et qui est en- tièrement distincte de la tunique ventrale externe, en sorte qu’il existe pareïillement une cavité libre entre les deux tuniques du ventre. Cette cavité communique avec celle qui est comprise entre les deux mem- branes dorsales ; d’où il résulte que l’eau a un accès libre dans l’interstice de la double enveloppe de l’animal. Mais la cavité qui se trouve entre les deux enveloppes communique elle-même, avec la cavité de l’abdomen, par des fentes qui sont vis-à-vis des ouvertures placées en- tre les pieds, et dont nous avons parlé plus haut. Ainsi l’eau peut pénétrer du dehors dans la cavité intestinale, et l’on peut ex- pliquer (ce que n’avoit pu faire Pallas) com- ment les œufs sont transmis dans l’interstice de la double enveloppe de l’animal, et au- dehors. Jusqu’à présent on n’avoit pas trouvé d’or- gane spécialement consacré à la génération chez les Aphrodites. Mais M. Treviranus croit avoir découvert des ovaires : ce sont deux séries de corpuscules qui se trouvent dans la cavité de l'abdomen, et qui sont pla- cés le long du bord externe de chaque muscle longitudinal du ventre. Cés corpus- cules ont une extrémité obtuse , arrondie, POLYNOE. 7 quiest appliquée contre le muscle, etuneex- trémité pointue qui est libre. Tout près de l'extrémité obtuse, on voit naître un petit canal quise perd dans la cavité abdominale. Chaque corpuscule contient une matière jaunûtre, fibreuse. Quant à la respiration des Aphrodites, M. Treviranus prétend qu’elle se fait par Vintermède de vaisseaux capillaires, dont sont garnis les appendices cœcaux du canal digestif, Et cela se conçoit facilement, puis- que, comme nous l’avons dit, l’eau peut pénétrer dans le ventre, et baigner les ca- pillaires dont il est question. Ce qui rend cette manière de voir encore plus probable, c’est que les Amphinomes, qui sont voisins des Aphrodites, n’ont pas les cœcums gar- nis de ces paquets de vaisseaux capillaires ; mais ils ont en place des branchies exté- rieures conformées absolument comme les paquets de capillaires qui garnissent les cœæ- cums des Aphrodites. Aïnsi la seule chose qui distingue ces deux genres, sous le rap- port de la respiration, c’est que chez l’un cette fonction se fait au-dehors, tandis que chez l’autre elle se fait dans la cavité de Pabdomen. Les houppes membraneuses qu’on avoit regardées jusqu’à présent comme faisant of- fice de branchies ne peuvent pas servir à la respiration, selon M. Treviranus, puis- qu’elles ne contiennent point de vaisseaux sanguins ; ce sont tout au plus des rudimens de branchies. PREMIÈRE DIVISION. Elytres recouvertes par une voûte épaisse formée de soies flexibles. — Rame supérieure garnie de trois rangs de soies roides. (Cyanippa, mihi.) A. APHRODITA ACULEATA. Basrer, Opusc. Subs., p. 2, part. 2, pl. 6, fig. 4-4.—Treviranus, Zeitschrift. t LLI, cah. 2, p. 457.— Histrix Marina, Revr, Opusc.;, t. III, p. 35.— Long. 4 pouc. 1. —Elytres molles, glabres , la voûte grise glacée de vert brillant ; corps blanchâtre ; écailles arrangées, marquées de brun; le corps entouré d’une frange verte etirisée, formée des soies longues et fines des rames dorsales. — Côtes de la France. 2. APHRODITA SERICEA. Sav.— Long. 4 pouc. £. — Corps plus ovale que dans la précédente espèce ; écail- les blanches et sans taches; les longues soies des rames dorsales d’un vert éclatant sur le dos; la frange flottante de couleur blanche. , On ignore la patrie de cette espèce. 3. APHRODITA AURATA. Risso, Eur. mérid.,t. IV, p.413.—Corps ovale, oblong, assez large, varié de gris, formé de trente-deux segmens pourvus de lames orbiculaires, cachées par une peau mince ; rames dorsales formant, autour du corps, une large bande de soies très-longues et d’un beau jaune doré ; une autre rangée de rames ventrales forme de chaque côté trente-deux longs pédoncules. Getie espèce se trouve dans la Médi- terranée. MM. Edwards et Audouin pen- sent que ce n’est peut-être qu’un jeune in- dividu de l’ Aphrodite hérissée, DEUXIÈME DIVISION. Elytres non recouvertes par une voûte. — Rame supérieure garnie de deux sortes de soïes sur les pieds munis d’élytres, et d’une seule sur ceux qui en sont dépourvus. (Amphitus, mihi. ) h. APHRODITA HISTRIX. (PI. 4, f, 4.) Say. , Annel. ; p. 10, n° 3.— Aun. et Eow., Litt. de la France,t. Il, Annel., pl. 1, f.4-9,— Long. 2 pouc. + — Corps formée de trente-troissegmens et recouvert par quinze paires d’élytres lisses, minces, souples et de couleur cendrée lavée de brun ferrugineux ; ventre d’un brun clair à reilets.— Méditerranée. 5. APHRODITA AUDOUINI. Ressemble beaucoup à l’AphroditaHis- trix, mais beaucoup plus allongée et offrant un rétrécissement plus prononcé à son.ex- trémité postérieure ; les pieds postérieurs trés-longs. Cette Aphrodite, qui vient de Naples, n’est, suivant MM. Audouin et Milne Ed- wards, qu’une variété de la précédente. POLYNOE, Sav. ; Aphrodita, Ouv., Faër., Pazras, Cuv.;: ÆEumolpe , OcKen , BLAINv. ; Lepidonota, LEacH. ; Mâchoires cornées, grandes. — Anten- nes au nombre de cinq. — Yeux distincts au nombre de quatre.— Elytres fixées sur des pieds ne portant pas de branchies ni de cirrhes supérieurs , alternant jusqu’au vingt-troisiéme segment avec d’autres pieds 8 POLYNOE. pourvus de branchies et d’un cirrhe supé- rieur, mais dénués d’élytres. — Quelque- fois des élytres supplémentaires placées alternativement dans un ordre différent. Tête un peu déprimée en-dessus, caré- née en-dessous entre les antennes; corps ovalaire ou linéaire. Quelques espèces de ce genre sont phos- phorescentes; d’autres se construisent des fourreaux avec des fragmens de coquilles. L’on trouve les Polynoe sur les bancs d’huîtres. PREMIÈRE DIVISION. Elytres grandes, se recouvrant les unes les autres, et cachant le plus souvent le dos dans son entier. ( Polinoe inflatæ , mihi.) 1. POLYNOE SQUAMATA. Baster, Opus. Subs., t. II, part. 2, p. 62, pl. 6. — Sav., Annel., p. 22. — Aup. et Epw., Annel., p. 80, pl. 4, f. 40- 46. — Scutellata, Risso, Eur. mérid., t. IV, p. 414. — Long. 12 lig. — Corps oblongo-linéaire , formé de vingt-sept seg- mens, recouvert entiérement par douze paires d’élytres, d’un gris vineux pointillé de brun, relevé d’une tache rousse ; dessous du corps d’un gris nacré. Cette espèce est assez commune dans toutes les mers de l’Europe , et c’est aussi à cette espèce, suivant MM. Edwards et Audouin , que l’on doit rapporter’ Aphro- dita Clavigera, Freminville (Nouv. Bullet. des Sciences, t. 3), qui vient du Sénégal. 2. POLYNOE PUNCTATA, Murzer, Naturgeschichte Eïiniger, Re 470, pl. 43.— Sav., Annel., p. 26. - - e diffère du précédent qu’en ce que les élytres ne se recouvrent pas et laissent à découvert une partie du dos. — Habite les mers du Nord. 3. POLYNOE LEVIS. Au. et Epw,, Litt. Annel., 1,p. 85, pl. 41, fig. 41-19. — Long. 12 lig. — Corps allongé, recouvert par quatorze paires d’élytres membraneuses et lisses. — Lles Chaussey. Suivant MM. Edwards et Audouin, c’est peut-être à cette espèce que l’on doit rapporter lAphrodita Clava, Montagu, Trans., Soc. linn., t. IX, p. 108, pl. 7, f. 8. LH. POLYNOE CIRRATA. Oxuox. Fazr., Faun. Groënl., p. 308, n° 290. — Aun, et Enw., Litt, Annel., 1. 1, p. 86, 3. — Long. 42 lig. — Trente- huit segmens ; quinze paires d’élytres; dix- huit tentacules à Ja trompe, — Mer du Nord et côtes de la Manche. 5. POLYNOE FLOCCOSA. Sav., Annel., p. 23. — Long. 40 Jig.— Corps oblong , linéaire, de quarante seg- mens, muni de seize paires d’élytres ca- duques ; d’un gris un peu violet.— Océan. 6. POLYNOE IMBRICATA. Gaezix, Linx., Syst. nat. ,t. I, p. 3108. — Foliosa, Sav., Annel., p. 23. — Enw. et Aup., Annel., 1, p. 89, n° 5. — Long. 415 lig. — Corps formé de quarante-deux segmens ; trompe entourée de trente ten- tacules; élytres au nombre de dix-huit paires minces, caduques, lisses et d’un gris violacé. — Océan. 7. POLYNOE SETOSISSIMA. Sav., Annel., p. 25.— Au. et Erw., Annel., 1,p. 90, 6. — Long. 148 lig. — Corps oblong, déprimé, formé de qua- rante segmens, et muni de quinze paires d’élytres ; soies de la rame dorsale beaucoup plus nombreuses et plus fortes que celles de la rame ventrale.— Côtes de la Manche. Nota. 11 faut aussi placer ici la P. impa- tiens, que nous fgurons pl. 4, f. 2. DEUXIÈME DIVISION. Elytres ne couvrant pas tout le dos. (Polynoe vermiformis, mihi. ) 8. POLYNOE SCOLOPENDRINA. SAav., Annel., p. 23. — Epw. et Aur., Annel., p. 92, n° 8. — Long. 45 lig. — Corps linéaire formé de quatre-vingt-deux segmens, et portant quinze paires d’élytres lisses et orbiculaires ; la couleur est brunä- tre; une bande jaune sur le dos; élytres d’un blanc sale; parties postérieures du corps dépourvues d’élytres. — Océan. 9. POLYNOE BLAINVILLII. Enw et Aun., Annel., 4, p. 94. — Scolopendrine, BLaimv., Dict. Sc. nat., art. Vers, p. 45, pl. 40, t. IL. —- Différe de la précedente par lesélytres quis’éten- dent jusqu’à l'extrémité du corps; élytres au nombre de soixante. — Habite... 10. POLYNOE LONGISSIMA. BLamnv., Dict. Sc. nat., Vers, p. 459, pl. 40, f. 3. — Corps allongé et filiforme, muni de dix-huit paires de petites élytres + PALMYRA. 9 rudimentaires, qui s'étendent jusqu’au qua- rante-unième sement. — Côtes de Gênes. A1. POLYNOE LONGA. Oruox. Fagr., Faun. Groenl.,n°293.— Soixante-six segmens, cinquante-six paires d’élytres. — Côtes du Groenland. 42. POLYNOE MINUTA. Orxon. Fagr., Faun. Groenl., n° 29%. — Quarante - huit segmens ; trente - huit paires d’élytres. — Côtes du Groenland. IPHIONEA ; Polynoe Iphionea, Say. Ce genre diffère essentiellement des Po- lynoe par les antennes, qui ne sont qu’au nombre de quatre. — Le corps est subel- liptique. — Les élytres sont imbriquées et écailleuses. — Il n’y a point de filets pos- térieurs. 1. IPHIONEA MURICATA. Sav., Annel., p. 24, n°14, pl. 8, t. I.— Long. 12 lig. — Corps de vingt-neuf seg- mens, et recouvert par treize paires d’ély- tres; élytres brunes, avec un trait noir et longitudinal ; ventre blanc à reflets brillans. — Mer-Rouge et côtes de l’Ile-de-France. POLYODONTES, RentrI; Phyllodoce, Ranzanr; Eumolpe, Ocken. Trompe grosse , couronnée de tenta- cules. — Mâchoires grandes, cornées. — Antennes au nombre de deux, et assez lon- gues.—Branchies non visibles. —Des pieds munis d’élytres, mais sans cirrhe supé- rieur, placés sur toute la longueur du corps, mais alternativement avec d’autres munis de cyrrhes supérieurs, mais non d’élytres. La seule espèce connue est le Poliodontes maxillosa, Ranz., Mém., pl. 1, f. 2-9. — De la Mer Adriatique. SIGALION, Au. et Enw. Bouche comme celle des Polynoe. — Branchies remplacées par des franges gar- nissant le bord extérieur des élytres. — Les pieds pourvus d’un cirrhe supérieur et d’élytres, et d’autres sans élytres placés al- ternativement jusqu’au vingt-septième seg- ment; les premiers continuant ensuite sans interruption jusqu’à l’extrémité. — An- tennes externes trés-grandes, les mitoyen- nes rudimentaires, l’impaire n’existant pas toujours. — Corps trés-allcngé, dé- primé, presque linéaire, composé de beau- coup de segmens.—Tête dépassée en avant par les pieds de la première paire. 4. SIGALION MATHILDÆ, Aur. et Epw., Litt. Annel., 2, p. 405, pl. 2, f. 1-10.—Long. 5 pouc. Larg. 4 lig. — Corps formé de cent quatre-vingts seg- mens; antennes mitoyennes à peine per- ceptibles, pas d’antenne impaire ; les ex- ternes trés-longues ; cent soixante-quatre paires d’élytres se croisant sur le dos. — Côtes de la Manche. 2. SIGALION HERMIONE. Arp. et Enw. Litt. Annel., 2, p. 107, pl.14, f.1-6.—Long. 6 pouc. Larg. 4 lig. +. — Antennes impaires longues, les mitoyennes non visibles, les externes longues; élytres au nombre de cent soixante paires, de forme étroite et laissant à découvert une grande partie du dos. — Côtes de La Rochelle. M. Guérin a décrit une troisième espèce de ce genre, dans son Magasin de Zoolo- gie, sous le nom de Sigalion Herminiæ. Nota. Suivant MM. Audouin et Ed- wards, c’est peut-être au genre Sigalion que doit se rapporter la Nereis stellifera de Muller, Zool. Dan., t. 11, pl. 62, f. 1-3. Dans ce cas, ce groupe devrait porter le nom de Lepidia, que Savigny lui applique sans avoir vu en nature l’espèce précitée. PALMYRA, Sav. Bouche ayant une trompe dépourvue, à son orifice,de tentacules.—Mächoires demi- cartilagineuses. — Antennes complètes, les mitoyennes coniques et très-petites, l’im- paire un peu plus longue que les mitoyen- nes, et du reste semblables; les extérieures grandes. — Yeux au nombre de deux. — Branchies peu visibles, placées alternati- vement sur chaque segment aprés la vingt- cinquième paire de pieds. — Pieds ayant deux rames séparées, la première paire garnie de quelques soies, la rame dorsale avec deux faisceaux inégaux de soies incli- nées en arrière; la rame ventrale a un seul faisceau de soies fourchues. — Girrhes, tant les supérieurs que les inférieurs, gré- les, cylindriques, terminés par un petit filet également cylindrique et renflé au bout; les cirrhes supérieurs insérés der- rière la base du faisceau inférieur des ra- mes dorsales. — Corps oblong, déprimé, composé d’anneaux peu nombreux.—Tête dl 10 AMPHINOMA. déprimée, un peu saillante au-dessous des antennes. — Élytres nulles. Nous venons de donner les caractères de ce genre tels que les présente M. Savigny; mais MM. Audouin et Milne Edwards n’ont pas pu apercevoir d'antennes mi- toyennes, bien qu’ils aient examiné le même individu que leur devancier. ( Litt. de La France, t. 11, p.110). 1. PALMYRA AURIFERA. (PI, 4, f. 8.) Lam., Ann., t. V, p. 306, n° 4. — SAy., Annel., p. 47.—Aun. et Enw., Litt. fr. 2, p. 440, pl. 2, f. 4-7.—Long. 42 lig. — Corps obtus aux deux bouts, formé de trente segmens et pourvu par conséquent de trente paires de pieds; rames dorsales à deux faisceaux de soies inégaux ; l’infé- rieur formé d’un petit bouquet de poils fins et courts, le supérieur composé de soies grandes, plates, pouvant se recou- vrir mutuellement, et disposées en palmes voütées; ces palmes offrent les reflets de l'or et se détachent sur un fond d’un brun nacré. — Cette espèce, remarquable par la beauté de ses couleurs, vient de l’'Ile-de- France. EUMOLPHE, Risso. Ce genre est très-douteux, nous en don- nons les caractères d’après son créateur. — Corps ovale, aplati. — Tête arrondie en pointe. — Antennes incomplètes, inégales, les extérieures bifides. — Quatre yeux. — Mächoires cornèes. — Des écailles sur les côtés du dos. A. EUMOLPHE FRAGILIS. Risso, Eur. mérid., t. IV, p. 415. — Corps ovale, allongé , d’un rose clair; une bande azurée sur le milieu du dos. — Mé- diterranée. AMPHINOMITES. Caractères. Des cirrhes distincts aux pieds. — Corps non muni d’élytres, et tous les segmens généralement semblables. — Branchies très - developpées. — Tête dis- tincte. Genres : Chloeia, Amphinoma, Eu- phrosyna, Hipponoa, Aristenia, Zothea. CHLOEIA, Sav.; Amphinome, Bruc. ; Chloe, BLainv., Guy. Antennes au nombre de cinq. — Bran- y chies insérées sur le dos, en forme de pa- naches ayant sur leurs bords de nombreux filamens rameux , remplacés sur les pre- miers anneaux par de petits Cirrhes sur- numéraires.— Pieds formés de deux rames portant chacune un faisceau de longues soies et un cirrhe filiforme. —Corps large , aplati, formé d’une quarantaine de seg- mens. — Tête petite, surmontée d’une ca- roncule. 1. CHLOEIA CAPILLATA, Bnruc., Encycl. méth., art. Vers, t. I, p. 45. — Flava, Parzas, Miscel, pi. 8, f. 7-41. — Long. 4 + pouc. Larg. 42 lig. — D'un gris fauve, une moucheture noire sur le milieu de chaque segment et une bande transversale sur les côtés. —Mer des Indes. 2. CHLOEIA RUPESTRIS. Risso, Eur mérid., t, IV, p. 425.—Se- Jon cet auteur, cette espèce serait pourvue de mâchoires, ce qui la différencierait suffi- samment de la précédente ; la couleur est hyaline, avec des reflets azurés et verts; le dessous est bleuâtre ; les tentacules blancs, et les faisceaux de soies trés-brillans, — Méditerranée. Nota. Si la présence des mâchoires étoit démontrée dans cette espèce, nous la pro- poserions comme type d’un nouveau genre que nous nommerions V’eleda. AMPHINOMA. Bruc. ; Pleione,. Sav. ,; Guy. ; Trebella et Nereis, Linx.; Aphrodita, ParLas. Antennes au nombre de cinq, trés-cour- tes et à peu près égales. — Branchies en forme de rameaux touflus, occupant la base de rames supérieures et manquant quel- quefois sur les deux premiers segmens.— Pieds biramés, portant deux cirrhes, — Corps épais, presque linéaire.—Tête por- tant une caroncule. — Yeux au nombre de quatre. Les espècesde ce genresont nombreuses, mais fort peu se trouvent sur nos côtes; la plupart habitent les mers situées entre les Tropiques. A. AMPHINOMA VAGANS. SAv., Annel., p. 60. — Long. 45 lig. Larg. 2 lig. 2. — D'un gris brun à nuances violettes, dessous sans taches et plus clair; caroncule petite, très-déprimée, lisse, ne se prolongeant pas sur le second segment. — Côtes d’Angleterre?? D . HIPPONOA. : 44 2. AMPHINOMA TETRAEDRA. Bruc., Encyc. méth., art. Vers, 1, p.48, n° 4, pl. 64, f. 1-5. — Rostrata, PALLAS, Misc. Zool., p. 106, pl. 8, f. 44-18. — Long. 10 pouc. Larg. 40 lig. — D’un gris rouge à reflets olivâtres, sans taches ; peau épaisse, ridée régulièrement et longitudina lement en arrière #et d’une manière irré- gulière en avant; caroncule comprimée en crête verticale simple, petite, et ne s’éten- dant pas au-delà du premier segment. — Mer des Indes. 3. AMPHINOMA CARUNCULATA. Pazras, Misc. Zool., p. 102, pl. 8, f. 12. 43. — N. Gigantea, Lin, Syst. nat., et 42, t. I, part. 2,p. 4080, n° 2. — Long. 12 pouc. — Corps formé de nombreux seg- mens, d’un gris fauve tirant sur le violet; caroncule ovale, divisée de chaque côté en sept ou huit feuillets obliques et pinnati- lides. — Amérique du Nord. Nota. L'on doit peut-être rapporter à cette espèce, comme variété, l’Amphinoma Savigny. Brullé, Expéd. sc. Morée, Zol., p. 398, pl. 4, f. 1, qui se trouve sur les côtes de la Morée. Nous avons reproduit cette figure dans notre article Amphino- mites de l'Encyclopédie du dix-neuvième siècle. 4. AMPHINOMA AOLIDES. Say., Annel., p. 62. — Long. 9 pouc.— Corps déprimé, d’un gris violet, à reflets irisés ; caroncule ovale, oblongue et lisse. — Amérique du Nord? 5. AMPHINOMA ALCYONIA. Sav., Annel., p. 62, pl. 2, t. III, — Dict. Sc. nat., art. Vers, Atlas, pl. 7,t. 11. — Long. 2 pouc.—Corps étroit, d’un bleu violet; caroncule ovale, lisse, avec un re- bord ondulé; antenne impaire beaucoup plus petite que les autres. — Mer-Rouge. 6. AMPHINOMA COMPLANATA. PazLas, Misc. Zool., p. 109, pl. 8, f. 49- 26.— Long. 5 pouc. — Corps linéaire, dé- primé , formé de cent trente segmens, d’un gris à reflets éclatans; les trois pre- miers segmens portant une caroncule ob- tuse. — Océan américain. Nota. MM. Audouin et Edwards citent aussi une espèce inédite de ce genre, qui a été rapportée d’Amboine par MM. Quoy el Gaymard. EUPHROSYNA, Sav. Bouche ayant une trompe grosse el courte. — Une antenne unique et subulée, — Branchies très-touflues, foliacées, pla- cées derrière lespieds, s'étendant de la base de la rame dorsale à celle des rames ventra- les. — Pieds biramés portant un cirrhe surnuméraire au milieu de la rame supé- rieure.— Corps ovalaire , formé de segmens peu nombreux. — Tête étroite, surmon- tée d’une caroncule grande, et s’éten- dant jusque sur le quatrième ou le cin- quième segment. — Yeux au nombre de deux. L’on connaît trois espèces de ce genre. A. EUPHROSYNA LAUREATA. (PI. 4, f. 4.) Sav., Annel., p. 63, pl. 2,f. 4. — Dict. Sc. nat. Atlas, art. Vers, pl. 8, f. 1. — Icon. Reg. anim., Annel., pl. 4 bis, f. 1.— Long. 2 pouc. Larg. 10 lig. — Corps formé de quaränte-un segmens, d’un gris rougeä- tre ; caroncule ovale, lisse, avec une petite crête longitudinale sur son milieu. Mer- Rouge. 2. EUPHROSYNA MYRTOSA. Sav., Annel., p. 64, pl. 2, f. 2. — Ann. Sc. nat.,t. XX, pl. 3, f. 6, 7 et 8. — Icon. Reg. anim., Annel., pl. 4 bis, f. 2. — Long. 42 lig. — Corps formé de trente-six ségmens, d’un violet foncé; caroncule el- lptique, carénée, bisillonnée. — Mer- Rouge. 3. EUPHROSYNA FOLIOSA. Au. et Enw., Litt. Annel., t. I, p. 126, pl. 44, f. 4-4. — Long. 12 lig. — Trés-voi- sine de la précédente; d’un rouge vif, nuancé sur le dos de vert et de jaune ; ca- roncule étroite et presque linéaire ; bran- chies à huit rameaux pour chaque pied. — Côtes de la Manche. HIPPONOA, Au». et Enw. Antennes au nombre de cinq, dont la médiane grande et conique. — Branchies insérées derrière les pieds, formées de houppes quadriramées. — Pieds composés d’une seule rame peu saillante, comprimée, verticale, garnie de soies fines et nombreu- ses, et pourvue d’un seul cirrhe ventral. — Corps presque fusiforme, composé de peu d’anneaux. — Tête petite, dépourvue de caroncule. A. HIPPONOA GAUDICHAUDI. Aup. et Epw., Ann., Sc. nat., t. XX, p. 456, pl. 3, f. 1-5. — Icon. Reg. anim., Annel,, pl. 4 bis, f, 3, — L'on ne 42 EUNICE. connoît qu’une espèce de ce genre: elle a été rapportée des côtes de Ja Nouvelle-Hol- lande par le savant naturaliste auquel elle est dédiée. ARISTENIA, Sav. Le savant créateur de ce genre n’a fait que l’indiquer et le figurer sans le décrire. — Le corps est allongé et presque cylin- drique. — Les pieds sont formés de deux rames armées desoies, rudes et portant sept cirrhes. — Les branchies sont petites et pectinées. La seule espèce de ce genre est l’Ariste- nia conspurcata, qui vient de la Mer-Rouge (Sav., Annel., pl. 2, f. 4). ZOTHEA, Risso. Corps très-long, graduellement aminci en arrière. — Tête armée de deux mandi- bules cornées, aiguës, bidentées.—Quatre yeux égaux. — Huit tentacules filiformes, inégaux. — Dos couvert de lamelles bran- chiales, feuilliformes, le long des bords la- téraux. — Ventre à segmens munis chacun d’une pointe ciliée. 4. ZOTHEA MERIDIONALIS. Risso, Hist. nat., Eur. mérid., t. 4, p. 424. — Le corps de ce néréide est fort long, délié, flexible , d’un rouge mêlé de jaunûtre ; les yeux sont noirs ; les tentacu- les jaunâtres; le ventre d’un blanc sale, et les lamelles rougeätres. — Côtes de la Mé- diterranée. Nota. Nousavons reproduit ici la descrip- tion de ce genre telle que M. Risso l’a don- née, ne l’ayant pas vu en nature. EUNICITES. Caractères. Pieds avec des cirrhes dis- tincts. — Corps non muni d’élytres. — Tous lessegmens généralement semblables. —Branchies tantôt nulles, tantôt dévelop- pées. — Tête distincte. Genres: Eunice , Onuphis, Diopatra, Lysidice, Lumbrineris, Aglaura, OEnone. EUNICE, Cury.; Nereis, Lixx., PALLAS; Branchionereida, BLAINY. ; Néreidonta, BLAINY. ; Leodice, Sav., DELLE CHIAYE. Antennes au nombre de cinq, assez gran- des et subulées, — Branchies insérées au- dessus du cirrhe dorsal des pieds, pectinées d’un seul côté. — Pieds comprimés à une seule rame terminée par un tubercule por- tant deux cirrhes. — Trompe peu saillante.. — Mâchoires au nombre de sept, dont quatre à gauche.—Téête distincte, ordinai- rement lobée en avant. — Yeux au nombre de deux. — Corps presque cylindrique, li-. néaire, un peu déprimé, à anneaux très- nombreux. PREMIÈRE DIVISION, Deux cirrhes tentaculaires insérés der- rière la nuque. (Leodicæ simplicis, Saw. ) A. EUNICE HARASSII. Aup. et Enw., Litt. Annel., t. 1, p. 141, pl. 3, f. 5-11. — Sanguinea, LAuRILL. , Icon. Regn. anim., Annel., pl. 5, f. 2. — Long. 6 pouc. — Tête bilobée en avant; corps d’un rose vinéux ; antennes et cirrhes blanchätres; les antennes sont comme ar- tüiculées dans toute leur longueur; les bran- chies s’étendent depuis les troisième ow quatrième paires de pieds jusqu’au cent trentiéme segment. — Commune dans la rade de Saint-Malo. | 2. EUNICE GALLICA. Sav.. Syst., p. 50. — Aun. et Enw., Litt. Annel., A, p. 444, n° 2. — Antennes non articulées; branchies commencant à paraître sur les pieds de la sixième paire. — Côtes de France. 3. EUNICE ANTENNATA. Sav., Annel., n. 50, fig. 1.—Dict. clas., pl. 74. — Dict. Sc. nat., art. Vers, pl. 45, t..I. — Icon. Annel., pl. 5, £'1— Long. 2 pouc. 1, — D’un cendré rougeä- tre, avec des reflets cuivreux et éclatans ; tête bilobée ; antennes gréles, composées de douze, dix-huit et vingt-deux articles; Pimpaire trois à quatre fois plus longue que la tête. — Mer-Rouge. L. EUNICE HISPANICA. Sav., Annel., p. 51. — Long. 20 lig. — Corps grêle, d’un gris rougeûtre à reflets ; tête bilobée ; antennes non articulées; branchies trés-menues, simples, bifides ou trifides, nulles aux deux premières paires de pieds, et disparaissant après la quin- zième ou seizième. — Côtes d’Espagne. 5. EUNICE APHRODITAIS. Pauzas, Nov. Act. Petrop.,t. 1, p.229, + ONUPHIS. 13 Pl. 5, f. 4-7. — Long. 18 pouc. — D'un gris cendré; tête bilobée ; antennes inarti- culées ; branchies nulles aux huit premié- res paires de pieds, simples aux trois paires suivantes, pectinées dans toutes les autres, dépassant de peu les cirrhes, quiseraccour- cissent à mesure que les branchies grandis- sent, — Mer des Indes. 6. EUNICE GIGANTEA. Cuv., Reg. anim., 2° édit., t. 3, p. 499. —Branv., Faun. franç., Atlas, Chétopo- des, Néréides, pl. 44. — Long. 4 à 6 pieds. — D'un gris cendré, à reflets irisés ; tête quadrilobée; antennes non articulées ; bran- chies nulles aux quaire premiéres paires de pieds, pectinées à toutes les autres. — Mer des Antilles, et peut-être la mer des Indes. Nota. Cette espèce et la précédente sont souvent confondues ; elles me semblent ce- pendant bien distinctes, ainsi qu’à M. de Blainville. La dernière est la plus grande anne]ide connue. 7. EUNICE NORWEGICA. Linw., Syst. nat., édit. 42, t. I, part. 2, p. 1086, n° 44. — Pinnata, Muizer, Zool. Dan., part.-4, pl. 29, f. 4-3. — Corps con- vexe, jaunâtre ; antennes inarticulées ; bran- chies pectinées; cirrhes supérieurs beau- coup plus longs que les branchies. — Mers du Nord. - 8. EUNICE PINNATA. Müzzer, Zool. Dan.,t. I, p. 31, pl. 29, f. 4-7. Corps court, roux; antennes articu- lées ; branchies pectinées, courtes; cirrhes supérieurs encore plus longs que dans l’es- pèce précédente. — Mers du Nord. 9. EUNICE PARETTI. Bzamv., Dict. Sc.nat., art. Vers,t. LVII, p. 476. — Cette espèce n’est qu’indiquée par le savant auteur que nous venons de citer; elle est remarquable, dit-il, par la briéveté et le grandnombre de ses anneaux, ainsi que par la petitesse de ses appendices. —Côtes de Gênes. Nota. MM. Edwardset Audouin pensent que cette espèce est peut-être la même que l’Eunice hispanica. Nota. Il faut ajouter à cette division les espèces suivantes : 10. Fasciata, Risso, Eur. mérid., t. IV, p. 421. A1. Punctata, id. id. 12. Triantennata, id., p. 422.—Toutes les trois de Gênes. 43. Bertoloni, Derre-Curaye, Mem. Sulla storia enotomia anim. Senza vert. del regno di Napoli, t. LIL, p. 474, pl. 44, f. 1215.—De Naples. DEUXIÈME DIVISION. Point de cirrhes tentaculaires sur le se- cond segment du corps. (Leodicæ marphysæ, Say. ) 14. EUNICE SANGUINEA. Moxracu, Trans. Linn. Soc., t. XI, P. 26, pl. 3, f. 1.—Opalina, Sav., Annel., p. 51.—Dict. Sc. nat., art. Vers,t. LVII, p.477, pl. 45, f. 2.— Long. : pied à 2 pieds. — D'un vert foncé ; branchies rouges; tête bilobée ; branchies ne paraissant qu'après le segment; corps notablement renflé vers la vingtième tête. — Côtes de l'Océan et de la Méditerranée. 45. EUNICE BELLII. Aup. et Enw., Annel.,t. 1, p. 449, n° 4, pl. 3,f. 1-4, et 8-9. — Cuv., Reg. anim. , 2e édit., t. III, p. 200. — Long. 2 pouc. — Corps non notablement renflé en avant; tête non bilobée, rebordée en avant ; branchies commençant au quinzième segment du corps, et s'étendant sur les dix-sept suivans et quelquefois sur les quatre-vingt-troisième et quatre-vingt-qua- trième ; mais ces deux dernières sont tou- jours beaucoup plus petites que les autres. —- Côtes des Iles Chaussey ( Manche ). Deux autres espèces de cette division sont encore connues : 16 Grumwialdi, et 17 Erictrocephala ; toutes les deux sont de Nice et décrites par M. Risso, Eur. Mérid., t. IV, p. 428. ONUPHIS, Avr. et Epw. ; Spio? Dezre-Cniaye ; Leodice, Say. : Nereidonta , Branv.; Nereis, Muzcer. Antennes au nombre de quatre, sans compier trois appendices annelés qui s’in- sèrent sur la nuque et recouvrent la tête. —Branchies pectinées d’un seul côté, insé- rées au-dessus du cirrhe dorsal des pieds. — Yeux au nombre de deux et trés-petits. Ce genre a de grands rapports avec celui d’Eunice ; il habite dans des tuyaux étroits, circulaires, et demi-transparens. À. ONUPHIS EREMITA. Aun. et Enw., Litt. Annel.,t. I, p. 452, pl. 3, fig. 4-5. — Long. 3 pouc, :.—(Corps 4û LUMBRINERIS. * cylindrique, non renflé vers la tête, formé d’environ deux cents segmens; antennes externes épaisses; couleur opaline, avec deux rangées de taches rougeâtres sur le dos; tube mince et cylindrique formé de grains agglomérés, — Côtes de l'Océan. 2. ONUPHIS TUBICOLA. Muzrer, Zool. Dan., t. I, p. 18, pl. 18.— Filicornis ? Dezre-CniayE, Mem., t. III, p. 76, pl. 45, f. 6. — Antennes mi- toyennes très-courtes ; branchies ayant au plus une ou deux divisions ; tube solide et corné, — Mers du Nord et peut-être la Sicile. DIOPATRA, Au». et Epw. ; Nereis, Bosc. DeLe-Cnraye. Antennes au nombre de neuf; les mi- toyennes subulées et renflées à la base ; cinq des autres sont remarquables par leur grand développement. — Branchies en forme de frange contournée en spirale ; elles manquent sur les premiers segmens du corps, et deviennent rudimentaires vers le soixantième, pour disparaître bientôt to- talement. — Pieds uniramés, terminés par deux mamelons, entre lesquels l’on voit un faisceau de soies. A. DIOPATRA AMBOINENSIS. Auv. et Enw., Lift. Annel., p. 156, pl. 3, f. 6-8. — Long. 4 pouc. — Tête courte; corps grêle ; pas de branchies sur les cinq premiers segmens du corps. — Amboine. 2. DIOPATRA CUPREA. Bosc, Hist. nat. des Vers.t. 1, p.164, pl. 5, f. 4-4. — Corps formé d’environ deux cents segmens , d’un bleu doré écla- tant. — Amérique du Nord. 3. DIOPATRA ITALICA. Cuprea , Dauze-Curaye , Mém. sulla storia digli anim. di Napoli, p. 393, pl. 27, f. 9-16.— Long. 4 pied +. —Diffère des précédens par une taille beaucoup plus grande; pas de branchies sur les six pre- mières paires de pieds; tube cylindrique formé de sable et de coquilles, — Naples. LYSIDICE, Sav.; Nereidice, BLainv. Mächoires au nombre de sept, dont quatre à gauche. — Trompe dépassant le front à sa base, ayant au-dessous de son ouverture deux pièces cornées. — Bran- chies nulles. — Antennes courtes, au nom- bre de trois. — Pieds ambulatoires très- courts, à deux faisceaux inégaux de soies, et terminés par un appendice mobile. — Cirrhes supérieurs subulés, les inférieurs trés-courts ; la dernière paire de pieds con- vertie en deux filets. — Corps linéaire cy- lindrique formé de segmens nombreux. — Tête plus large que longue, décou- verte, 4, LYSIDICE NISCETTA. Aup. et Enw., Litt. Annel. , t. 1, p. 161, pl. 3, 6, f. 4-8. — Long. 5. pouc. Larg. 4 lig. +. — D’un brun irisé; tête bilobée en avant ; pieds ne paraissant que sur le troisième segment. — Iles Chaussey. 2. LYSIDICE VALENTINA. SAv., Annel., p. 53. — BLaïnv., Dict. Sc. nat., t. LVIII, p. 475. — Long. 2 pouc. — Couleur de nacre; le pre- mier anneau à peine plus long que le se- cond ; tête arrondie en avant. — Méditer- ranée. 3. LYSIDICE OLIMPIA. SAy., Annel., p. 53. — BLarv., Dict., p. 475. — Long. 44 lig. — Corps formé d'environ soixante-sept anneaux , dont les douze derniers forment une sorte de petite queue conique, ciliée de deux rangs de pieds très-petits, d’un gris blanc nacré. — Océan. 4. LYSIDICE GALATHINA. Sav., Annel., p. 54. — D'un blanc lai- teux, avec les trois premiers segmens d’un brun doré; corps plus épais que dans l’es- pèce précédente; antennes très-courtes ; un mamelon derrière l’impaire. — Océan. Nota. Il faut encore rapporter à ce genre le ZLysidice Parthenopeia, Delle- Chiaye, Mem. sulla Storia, ete., t III, p.175, pl. 44,f.2-41.—Elle est de Naples. LUMBRINERIS, BLramv. ; Nereis, Pazras; Lumbricus, Muzer ; Scoletoma, BLarnv. Antennes nulles, ou quelquefois repré- sentées par deux petits tubercules arrondis. — Bouche armée de huit mâchoires. — Deux piéces cornées formant une lèvre ster- nale. — Pieds petits et uniramés. — Tête découverte, obtuse, unilobée, —Yeux nuls. — Gorps cylindrique formé de segmens nombreux, * + : 4. LUMBRINERIS ORBIGNYI. Aup. et Enw., Litt. Annel.,t. 1, p. 466, pl. 36, f. 9-12. — Long. 5 pouc. +. Larg. 4 lig. 1. — Corps cylindrique jaunâtre, à reflets irisés; tête petite et globuleuse. — La Rochelle. 2. LUMBRINERIS LATREILLEI. Au». et Enw., Annel., p. 168, n° 2, pl. 3, 6, f. 43-15. — Long. 7 pouc. Larg. 2 lig. 1, — Corps cylindrique ; tête conique sans aucune trace de tubercule antenni- forme. — Côtes de l’Océan et de la Médi- ierranée. Il faut aussi rapporter à ce genre les es- pèces suivantes : 3. Scolopendra, BLarnv., Dict. , 1. XXXIV, p. 454. 4. Splendida, Biamv., Dict., t. LVII, P. 486. 5. Nereis Ebranchiata, Parzas (L. Pat- lasii , BLauv.). 6. L. Coccinea, Deze CurAyE, Mém., t. LIL, p. 478. 7. Nesidensis, Derze-CurAyE, Mem., t. III, p. 478. 8. Rolandi, Dexre-Curaye, Mém., t. III, p.178. Ft 9. S.-Hilairü, Derre-Curaye, Mém., t. III, p. 478. Enfin , il faut aussi probablement rap- porter à ce genre, suivant MM. Edwards et Audouin, le Lumbricus Fragilis de Muller, qui sert de type au genre Scole- toma de M. de Blainville. AGLAURA, Savic. Antennes incomplètes , moins longues que la tête; les mitoyennes très-courtes, coniques, point sensiblement articulées; Vimpaire semblable aux mitoyennes, plus longues ; les extérieures nulles.—Bouche : trompe dépassant le front. — Mâchoires au nombre de neuf, quatre à droite, cinq à gauche ; les extérieures ne s'appliquant point sur les intérieures dans le repos. Ces mâchoires, la plus extérieure de chaque côté exceptée, larges, aplaties , profondé- ment dentées en scie, à crochet terminal très-fort et très-courbé ; les deux premières, à commencer par les intérieures ou les pos- térieures, exactement opposées, articulées à une tige commune beaucoup plus longue qu’elles, dilatées à leur base, dissembla- OŒNONE. 15 bles; celle du côté droit plus grande, pro- fondément échancrée par-derriere , au-des- sus de sa base externe, et terminée par un double crochet ; les suivantes ne se cor- respondent point par paires ; les deux der- niéres seules exactement opposées, très- petites, divisées en deux branches à leur base, grêles, non dentées, courbées, ai- guës. — Lèvre inférieure pas plus large que la première paire de mâchoires. — Yeux peu distincts.—Pieds : cirrhes tentaculaires nuls. — Pieds ambulatoires à deux fais- ceaux inégaux, composés, l’un de soies simples, l’autre de soies terminées par une barbe ; cirrhes supérieurs allongés, obtus ; les inférieurs de même; dernière paire de pieds à peu prés semblable aux autres, — Branchies nulles. — Tête globuleuse, in- clinée et complètement cachée , ainsi que les antennes, sous le segment qui suit. — Corps linéaire, cylindrique, composé de segmens nombreux et courts : le premier, vu en dessus, trés-grand, rétréci par-de- vant, prolongé et subdivisé, au-dessus de la tête, en deux lobes saillans et divergens ; le second plus court que le troisième. A. AGLAURA FULGIDA. Sav., Annel.,t. LV ,pl.5,f.2.—Bzainv., Dict. Sc. nat., t. LVII, p. 480. — Long. 19 pouc. — Corps grêle, formé de deux cent cinquante-trois segmens, le premier un peu plus grand que les trois suivans réunis ; pieds courts, à rame renflée et sail- lante au-dessus des soies du faisceau supé- rieur, qui est le moins épais des deux; soies jaunâtres ; les supérieures plus lon- gues, plus déliées, fléchies à leur extré- mité , et prolongées en pointes trés-fines ; les inférieures terminées par une barbule ; couleur d’un cendré bleuâtre , imitant celle de l’opale , avec les reflets les plus éclatants, — Habite les côtes de la Mer-Rouge. OENONI:, Sav. Antennes point saillantes et comme nul- les. — Bouche : trompe dépassant lefront.— Yeux peu distincts.— Pieds : cirrhes tenta- culaires nuls. — Pieds ambulatoires à deux faisceaux inégaux de soies simples, ou ter- minés par une barbe.— Cirrhes supérieurs et cirrhes inférieurs presque également al- longés, obtus.— Dernière paire de pieds à peu près semblable aux auires. — Bran- chis nulles. — Tête à deux lobes, inclinée et cachée sous le segment qui suit. — Corps linéaire, cylindrique, composé de segmens "+ 46 | NEREIS. courts et nombreux. — Le premier seg- ment, vu en-dessus, très-grand, arrondi par-devant en demi-cercle, débordant la tête. — Le second plus long que le troi- sième. A. OENONE LUCIDA. Sav., Annel., p. 56. — Long. 12 lig.— Corps d’un cendré bleuätre à beaux reflets, formé de cent-quarante-deux segmens, — Habite les côtes de la Mer-Rouge. NERÉIDITES. Caractères. Pieds avec des cirrhes dis- Lincts.— Corps non muni d’élytres, et les segmens généralement semblables entre eux.— Branchies nulles ou remplacées par de simples languettes. — Tête distincte et portant généralement des antennes et des yeux. Genres : Nereis, Lycastis, Syllis, He- sione, Alciopa, Myriana, Phyllodoce, Nephtys, Goniada, Glycera. NEREIS, Lin. ; Lycoris, Sav., Lam. , JOHNSTON ; Spio et Phyllodoce , Derre-Curaye. Trompe grosse, divisée en deux anneaux cylindriques, et garnis de tubercules., — Mâchoires arquées, cornées et pointues.— Antennes au nombre de quatre, dont les externes grosses et biarticulées, et les mi- toyennes petites et subulées. — Branchies représentées par trois languettes charnues pour chaque pied ambulatoire : la première insérée sous le cirrhe supérieur ; la se- conde sous la rame dorsale et disparoît avec elle ; enfin, la troisième est située sous la rame ventrale : c’est l’inférieure. — Pieds formés de deux rames distinctes. — Tête li- bre, comprimée en dessus. — Yeux au nombre de quatre.— Corps long et presque linéaire. Genre trés-nombreux en espèces, dont beaucoup se trouvent sur nos côtes. A. NEREIS FUCATA. Sav., Annel., p. 31.—Bzamv., Dict., t. XXXIV, p. 43.— Long. 3 pouc. — Corps d’un gris cuivreux, formé de cent dix-neuf segmens; le cirrhe supérieur beau- coup plus long que la branchie correspon- dante ; partie supérieure de la rame dorsale des pieds simplement comprimée.— Côtes de la Manche, 2. NEREIS MARIONII. Aur. et Enw., Lit. Annel., t. À, p. 188, pl. 4,f. 4, 6.— Long. 6 pouc.— Corps fauve , formé de cent quarante seg- mens; partie de la base des pieds com- prise entre le cirrhe dorsal et le dos, élevée en crête arrondie. — Côtes de la Vendée. 3. NEREIS PODOPHYELA. Sav., Annel., p.30, n°2.—Long. 6 pou- ces.— Corps fauve, à reflets cuivreux, for- mé de cent huit segmens; branchies dont la languette supérieure dépasse les autres, la portion du pied qui supporte à la fois cette languette et le cirrhe supérieur, haute et comprimée en feuille. — Océan. Nota. Les nombreuses espèces de ce genre élant encore assez mal distinguées, et les auteurs n’étant pas même d’accord sur les caractères qui peuvent être em- ployés pour les distinguer les unes des au- tres, nous n’en décrirons pas ici un plus grand nombre, et nous nous contenterons d’énumérer celles que nous avons trouvées dans les divers auteurs. 4. Lobulata, Sav., drislèts p. 30, Aur. et Epw., p. 198, pl. 4, t. VII, VIII. 5. Nereis Folliculata, Sav., p. 30, 52. 6. Nereis Heteropoda, Guawrsso et Ey- SENHARDT, Nov. Act. Bonna, t. X, pl. 24, RES 7. Fimbriata, Muzer-W ur. , pl. 8. 8. Caudata, Dezze-Caraye, Mém.,t. IL, p. 408, pl. 28, f. 40, 45. 9. Beaucoudrayi, Au». et Epw., Annel, p. 492, pl. 4, f. 4, 7. 40. Rubida. Sav., p. 32. 11. Ægyptia, Sav., p. 31, pl. 4, t. 1, pl.,2,.f: 4, 42. Nubila, Sav., p. 32. 43. Pulsatoria, SAv., p. 33. 414. Fulva, Sav., p. 32. 45. Margaritacea, SAY., p. 33. 16. Dumerilii, Aun. et Epw., Annel., p. 196, pl. 4, f. 40, 42. 47. Nuntia, SAv., p. 33, pl. 4, f. 2, re- produite dans lIcon. et dans le Dict. des Sc. nat. 48. Ventilabrum, DELLE - CHIAYE , Mém., t. IL, p. 404, pl. 28, t. XII et XVII. 49. Coccinea, Dexe-CniAye, Mém., t. I, p. 404, pl. 28,t. XI et XVI. SYLLIS. 47 20. Pelagica, Linn., Faun. Suec., p. 2996. 24. Ranzani, Derre-Curaye, Mém., t. ILE, p. 467, pl. 45, f. 8et 9. 22. Quadricornis , DELLE - CHIAYE , Mém., t. II, p. 403, pl. 28, f. 9, 44. 23. Edwardsi, Dezze-Cunraye, Mem., t. LIL, p. 168, pl. 43, f. 42, 20. 2h. Aphroditoides , Ormon. Far. , Faun., p. 296, n° 272. 25. Frontalis, Bosc , art. Vers, t. I, p. 443, pl. 5, t. V. 26. Viridis, Jonnstren, Zool. Journ., t.. EV, p. 449. 27. Nicæensis, Risso, Eur. mérid., t. IV, p. 416. 28. Guttata, 5, p. 417. 29. Cirrhosa, t. V, p. 417. 30? Versicolor, Muzzer Wurm., p.104, pl. 6, f. 1-6. Cette espèce aurait, suivant les auteurs, cinq antennes, et devrait alors constituer un nouveau genre (Phaetusa, Mrur). LYCASTIS, Sav.; Nereis, Ozxv., Fagr., MuLzer, DELLE- é CHrAYE, Trompe forte, armée de deux mâchoi- res cornées et robustes. — Antennes aa nombre de quatre, dont les externes plus fortes que les internes et coniques. — Cir- rhes tentaculaires semblables à ceux des Néréides. — Pieds ayant les deux rames presque réunies en une seule, dépourvues de langues branchiales, munis de deux cir- rhes subulés et filiformes. — Corps grêle, cylindrique, atténué en arriére. — Tête rebordée en avant et munie de quatre yeux. À. LYCASTIS ARMILLARIS. Muzzer Wurx, p.150, pl. 9,f.4-5,Sav.. Anrel., p. 45. — Les deux antennes exté- rieures grosses et inarticulées ; huit cirrhes tentaculaires moniliformes; les cirrhes su- périeurs et les deux styles également mo- niliformes ; une seule rame à chaque pied ; les cirrhes inférieurs très-courts.— Mers du Nord. 2. LYCASTIS BREVICORNIS, Aup. et Enw. , Litt. Annel., p. 201, 4, pl. 4, 6, f. 6-12.— Long. 7 pouc. Larg. 8 lig. +. — Corps grisâtre, de cent-quarante segments ; cirrhes supérieurs gros, compri- ANN. més et pointus, — Côtes de Noirmoutier. Nota. I] faut aussi ajouter à ce genre, suivant MM. Edwards et Audouin, les Ne- reis Otio, Ockeni et Blainvilli, de M. Delle-Chiaye, el la N. Incisa, Othon. Fabr.. Faun, v. 295. SYLLIS, Sav. ; Nereisyllis, BLarnv. ; Nereis, Vivant. Bouche à trompe de grosseur moyenne, partagée en deux anneaux, dont le second, plus petit que l’autre, est plissé à son ori- fice, dont le bord supérieur porte une pe- tite corne dirigée en avant et solide.—Mà- choires nulles. — Antennes au nombre de trois, longues, grêles et moniliformes. — Branchies nulles. — Pieds de trois sortes : les premiers, sans soies, formés, de chaque côté, d’une paire de cirrhes tentaculaires ; les autres ambulatoires; les derniers for- mant deux filets terminaux et monilifor- mes.—Corps linéaire, formé de nombreux segmens. — Tête arrondie et libre en avant, renflée sur les côtés en deux lobes, que l’on peut considérer comme les rudi- mens des antennes extérieures. 1. SYLLIS MONILLARIS. (PI. 2, f. 7-40.) Sav., Annel., p. 4h, pl. 4, f. 3.—Dict. Sc. nat., Atlas, art. Vers, pl. 47, f. 2. — Long. 3 pouc. +. Corps grêle, d’un gris rougeätre, avec un sillon sous le ventre; yeux en ligne. — Mer-Rouge et peut-être les côtes de France ? (Océan). 2. SYLLIS FULGURANS. Eow. et Aup., Annel., p: 207. — Long. 4 pouc. Larg. 1 lig. 1. — Yeux en carré, le premier segment du corps trés-petit, tandis que dans l’espèce précédente il est de la grandeur du suivant.— Méditerranée. Nota L’on trouve, dans les auteurs, quelques autres espèces qui paraissent de- voir êtré rapportées à ce genre. 3. N. Ornata, BLanv., Dict., t, LVII, p. 473. 4. N. Cirrhigera, Vivianr, Phos. Ma- ris., pl. 3, f. 4, 2. 5. N. Prolifera, Muzcer, Zool. Dan., t. 11, pl. 52, f. 5-9. 6. N. Rosea, OTtaon Farr., Faun., p. 304, n° 284. 7. Punctata, Muzzer, Zool. Dan., t. II, pl. 62. 8. Noctiluca, Lan. , Faun. Suec., n° 2098. 2 18 PHYLLODOCE. 9. Rudolphi, Deize-Cnraye, Mém., t. I, p. 476, pl. 43, f. 14-19. 10. T'iedmanni, DeLLE-C&IAYE , id., pl. XLII, f. 43-14. HESIONE, Sav. Bouche à mächoires nulles, la trompe grosse, profonde, de deux anneaux dont le dernier court, à orifice circulaire et sans plis. — Antennes petites et au nombre de quatre, les mitoyennes écartées et les exté- rieures rapprochées entre elles.— Pieds de différentes sortes ; les quatre premières paires non ambulatoires, sans soies et con- verties en huit paires de cirrhes tentaculai- res trés-rapprochés de chaque côté et atta- chés à un segment commun , formé par la réunion des quatre premiers segmens du corps; les autres pieds ambulatoires et uni- ramés. — Branchies nulles. — Cirrhes fili- formes.— Corps oblong, formé de peu de segmens.— Tête bilobée.— Yeux au nom- bre de quatre. A. HESIONE SPLENDIDA. (PI. 3, f. 4-5.) Sav., Annel., p. 40, pl. 3, f. 3.— Long. 2 pouc. — Corps gris, à reflets éclatans, formé de dix-huit segmens ; pieds au nom- bre de dix-sept paires. — Mer-Rouge.- 2. HESIONE FESTIVA. Sav., Annel., p. 40. — Plus petite que la précédente ; corps presque sans reflets; même nombre de segmens et de pieds; deux acicules ; soies sans lames mobiles. — Méditerranée. 3. HESIONE PANTHERINA. Risso, Eur. mérid. , t. IV, p. 418. — Ann. et Epw.. Litt. Annel., t. 1, p. 219, pl. 5, f. 4.—Long. 2 pouc. Larg. 4 lig.— D'un brun rouge, annelée de petites raies transversales et jaunes ; dessous du corps blanc; dix-huit paires de pieds. — Médi- terranée. ALCIOPA, Aur. et Epw. Antennes filiformes, subulées, au nom- bre de quatre ; les mitoyennes les plus lon- gues. — Mächoires nulles. — Cirrhes ten- taculaires au nombre de huit, dont la moitié de chaque côté. — Pieds uniramés, d’une seule sorte, portant deux lobes branchiaux et deux cirrhes foliacés. — Corps linéaire, un peu aplali, — Tête trés-grosse, dépas- sant en largeur celle du corps.—Yeux très- gros €t latéraux. 4. ALCIOPA REYNAUDII. Au. et Enw., Lilt. Annel., t. 1, p.216, pl. 5, f. 6-11. — Long. 4 pouc. +.— Corps formé d’environ cinquante segmens. Espèce trouvée dans la Mer Atlantique par M. Reynaud. MYRIANA, Sav.; Nereimyra, BLarnv. Bouche formée d’une trompe grosse, de deux anneaux, dont le premier trés-allongé et couvert de tentacules fins et courts; le second plissé. -- Mâchoires nulles. — An- tennes petites, au nombre de quatre, biar- ticulées.—Branchiesnon distinctes. —Pieds de différentes sortes ; des premiers aux qua- triémes non ambulatoires, sans soiïes et convertis en huit cirrhes tentaculaires; les autres ambulatoires et uniramés. — Corps trés-étroit et linéaire, composé de seg- mens trés-nombreux. — Tête rétrécie en arrière, élevée en cône sur le front. — Yeux au nombre de quatre, peu distincts. 1. MYRIANA LONGISSIMA. SAV., Annel., 41. — Long. 27 pouc. Larg. 4 lig. .—Corps d’un blanc bleuûtre, formé de plus de trois cents segmens. — Côtes de l'Océan. Nota. 11 faut aussi, suivant MM. Au- douin et Edwards, rapporter à ce genre la Nereis Pennigera de Montagu , Trans. Linn. Soc., t. 1X, p. 8, pl. 6, f. 3. PHYLLODOCE, Sar.; Eulalia et Etiona, Say. ; Nereiphylla, Bray. Antennes ordinairement au nombre de quatre, courtes, divergentes, écartées, coniques, de deux articles. — Bouche sans mâchoires, à trompe grosse formée d’un seul anneau claviforme, dont l’orifice est entouré d’une rangée de petits tentacules. — Branchies nulles. — Pieds de deux sor- tes - les quatre premières paires converties en huit cirrhes tentaculaires groupés sur les côtés de deux segmens courts formés par la réunion des quatre premiers segmens du corps, les autres ambulatoires et uniramés. — Cirrhes tentaculaires charnus, souvent allongés et subulés. — Corps linéaire , peu déprimé , à segmens très-nombreux. — Tête libre, élevée en un cône sur lequel sont insérécs les antennes. — Yeux la- téraux. GONIADA. 49 À. PHYELODOCE LAMINOSA. Annel., p.43.—Avn. et Enw.. Annel., t. 1, p. 222, pl. 5, f. 1-8.—Long. 18 pouc. Larg. 3 lig. — D’un brun verdûtre irisé ; les cirrhes foliacés, d’un vert éclatant ; qua- tre antennes; cirrhes tentaculaires très-dé- veloppés pour la plupart. — Côtes de l’O- céan et de la Méditerranée. 2. PHYLLODOCE CLAVIGERA. (PI. 3, f. 6.) Aup. et Epw., Litt. Annel., t. I, p. 226, n° 2, pl. 5, f. 9-13.—Long. 4 pouc.f. Larg. 1 lig. —Trompe renflée en massue, dont la partie antérieure couverte de papilles nom- breuses et serrées; corps d’un vertbrillant ; cinq antennes. —Côtes de la Manche et de TOcéan. 3. PHYLLODOCE GERVILLII. Au. et Enw., Annel., t. I, p. 228, n°3. — Quatre antennes; cirrhes tentaculaires très-courts.—Ressemble du reste à la pré- cédente. — Manche. 4. PHYLLODOCE GEOFFROYI. Aup. et Enw., Litt. Annel.,t. 1, p. 228, n° 4. — Long. 4 pouc. — Jaune, avec des lignes transversales interrompues et noirà- tres; quatre antennes ; deux cirrhes tenta- culaires trés-courts de chaque côté de la tête; filets stylaires très-courts. — Océan. Côtes de La Rochelle. 5. PHYLLODOCE? VIRIDIS. Muzzer, Wurm., p.156, pl.11.—Eula- lia viridis, SAV., Annel., p. 45. — La trompe longue et tentaculée ; quatre an- tennes; corps déprimé ; lamelles des pieds lanceolées. — Côtes du Groenland. 6. PHYLODOCE? MACULATA. Muzrer, Wurm., p. 156, pl. 40.—Eu- lalia maculata, Sav., Annel., p. 45. — Trompe longue et tentaculée ; quatre an- tennes; corps convexe ; lamelles des pieds presque en cœur; vert, avec des taches noires. — Côtes du Groenland. 7. PHYLLODOCE ? FLAVA. Ornox Fasr., Faun. Groen., p. 299, n° 282. — Etiona Flava, Sav., p. 45. — Trompe avancée ; quatre antennes; corps déprimé ; lamelles des pieds oblongues, oyales. corps jaune. — Groenland. 8. PHYLLODOCE? LONGA. Ormon Fagr., Faun., p. 300. — Corps très-allongé ; couleur très-variable ; bouche avancée en massue ; rames bifides; cirrhes tentaculaires coniques et terminés en ma- melons. — Côtes du Groenland. Nota. Enfin il faut peut-être aussi rap- porter à ce genre la Nereis crassa de Mul- ler et de Linné. NEPHTYS, Cuv. Antennes au nombre de quatre, à peu près égales, biarticulées. —Trompe formée de deux anneaux; le premier trés-long, claviforme ; le second trés-court, à orifice longitudinal. — Mächoires petites, courbes et cornées, renfermées dans la trompe. — Branchies nulies sur les trois premiers seg- mens, consistant pour les autres en une languette charnue attachée par sa base au sommet de la rame dorsale. — Pieds am- bulatoires à deux rames, les stylaires réu- nis en un seul filet terminal. —Cirrhes su- périeurs point saillans; les inférieurs en mamelons obtus. — Corps linéaire, formé de segmens nombreux.—Tête libre et peu convexe. — Yeux peu distincts. A. NEPHTHYS HOMBERGII. Long. 2 pouc. :. — Corps tetraëdre, formé de cent à cent trente-un segmens; couleur d’un blanc argenté et irisé; une ligne rougeâtre sur la ligne médiane ; branchies rouges. — Côtes de l'Océan. Nota. Il faut ajouter à ce genre : 2. Nereis splendida, Brarmv., Dict., t. XLIII, p. 439. Et3. N. Scolopen droides, Dezre-CrraAYe, Mém. ,t. II, p. 401, pl. 28, f. 8-13, GONIADA, Aur. et Epw. Antennes très-courtes, au nombre de quatre.— Trompe trés-longue, portant à sa face inférieure deux rangées de petites pièces cornées disposées en chevrons. — Mächoires tantôt très-petites et au nombre de deux, el tantôt nulles. — Pieds formés de deux rames écartées. — Corps allonge, presque cylindrique, grêle, formé de seg- mens nombreux qui paraissent chacun être divisé en deux anneaux. — Tête conique. 4. GONIADA EMERITA. Aun. et Epw., Annel., 1. 1, p.247, pl. 6, f. 4-4.— Long. 9 pouc. — Pas de mâchoi- res; trompe hérissée de tubercules ; onze chevrons à chaque série. — Méditerranée. Nota. Les mêmes naturalistes décrivent, sous le nom de Goniade à chevrons, une seconde espèce de la Nouvelle-Hollande, 2 de lig. — La tête est avancée, obtuse} séparée du corps en dessus par une légère impression iransversale ; le test est court, arrondi et cilié sur son bord infé- rieur, terminé en arrière et en haut par une petite pointe, et ayant toute sa surface fine- ment réticulée; les barbillons sont assez longs. 41. DAPHNIA CLATHRATA. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 375. — Monoculus Clathratus, Jur., Monocl., p. 141, fig. 5-6. — Long. -- de ligne. — Cette espèce est assez semblable à la précédente ; mais elle en diffère par sa tête, qui est plus profondément séparée du tronc en arrière et en dessus; par son front, qui offre une sinuosité ; par la pointe plus forte et dentelée de l’extrémité de son test, et par le manque de cils sur son bord inférieur ; les bras sont grêles et lisses à l’extérieur ; la coquille est réticulée. 12. DAPHNIA CORNUTA. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 375. — Monoculus Cornutus, JURINE, Monocl., p. 142, pl. 14, fig. 8, 9, 40. — Long. = de lig. — Le dos est très-bombé ; la tête est longue, pointue, infléchie, et en forme la continuation ; de plus, elle est armée en devant de deux longues cornes, que Jurine considère comme des barbillons articulés et mobiles ; le test est lisse, et tronqué postérieurement. LYNCZÆUS, Muzz., LaTR., Lam., Des. ; Monoculus , FABR., JURINE; Chydorus, LEACE. Le corps est arrondi, comprimé, renfer- mé, ainsi que celui des Daphnies, dans un test plié en deux, imitant les deux battans d’une coquille bivalve, dont le centre, qui forme une ligne saillante sur le dos, repré- sente la charnière. — La tête est plus ou moins séparée du corps par une échancrure du test en dessous. — Les yeux sont placés au-devant l’un de l’autre, et non dans une ligne transverse au corps de l’animal; il y a quatre antennes insérées au-dessus de Ja tête, toutes inégales et garnies de longs poils sur leur côté inférieur, qui servent lus directement à l’action natatoire. — es pattes, difliciles à compter, sont au 277 nombre de huit ou de dix, terminées par des soies et accompagnées à leur base d’é- cailles barbues ou branchiales. — La queue est petite, pointue, ordinairement repliée sous le ventre et enfermée dans le test. — Les œufs sont apparens sous celui-ci dans la région du dos, tantôt seuls, tantôt au nombre de deux par ponte; c’est au prin- temps qu’on les aperçoit comme des points noirätres à travers le test. Les Lyncées sont les plus petits de tous les Entomostracés : ils habitent les eaux dormantes où croissent les plantes aquati- ques. Ces Crustacés sont assez communs aux environs de Paris; cependant ox ne les rencontre pas si souvent que les Daph- nies; du reste ils se propagent et muent conmme ces dernières. A. LYNCÆUS ROSEUS. Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 376, pl. 54, fig. 8.—Monoculus Roseus, Jur., Monocl., p. 150, pl. 45, fig. 4, 5. — Long. # lig. — Couleur généralement rose, avec l'intestin d’un jaune-brunâtre, et les deux œufs contenus dans la matrice dorsale, roses, vertsou bruns; antennes et leur pédoncule longs; un grand filet atta- ché à la base de la branche supérieure de ces antennes; têteinfléchie, pointue et ter- minée par deux barbillons crochus; test lisse, avec des petites épines sur les bords de son ouverture inférieure. — Cette es- pèce nage horizontalement dans les eaux. 2. LYNCÆUS LATICORNIS. Desm,, Consid. génér. sur les Crust., p: 376. — Monoculus Laticornis, Jur., Monocl., p. 154, pl. 15, fig. 6, 7. — Long. + de lig. — Assez semblable à l’es- pèce précédente, ayant entre autres la même forme de la tête; les antennes aussi longues (mais plus larges), et pourvues d’un grand filet attaché au premier article de leur branche supérieure ; œil postérieur plus grand, et visiblement pourvu d’aréo- les; barbillons: plus découpés à l’extré- mité; bords intérieurs du test ayant des épines en bien plus grand nombre ; couleur rosée; membrane. des œufs transparente. 3. LYNCÆUS ADUNCUS. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 377. — Monoculus Aduncus, :JUR., Monocl., p. 152, pl. 15, fig. 8, 9. — Long. : lig. — Corps plus raccourci. que celui des deux espèces précédentes, fort élevé sur le milieu du dos; tête prolongée en avant, courbée, pointue et terminée 278 comme le bec d’un oiseau de proie; bras où antennes très-courts, bifurqués comme à l'ordinaire ; point de grand filet attaché à la branche supérieure de ces antennes; intestins décrivant deux circonvolutions avant de se rendreà la partie anale; test lisse, tronqué postérieurement et infé- rieurement, où ses bords sont hérissés de petites épines; œufs au nombre de deux, de couleur bistre claire. 4. EYNCÆUS STRIATUS. Desu., Consid. géner. sur les Crust., p. 377. — Monoculus Striatus, Jun., Monocl., p. 154, pl. 46, fig. 4, 2. — Long. -: de lig.—Corpscomprimé, surtout en avant, ayant la carène du dos continue à celle de la tête, et formant une couche ré- gulière ; bord inférieur du test, droit ; tête infléchie, pointue; antennesayantleursbran- ches de grandeur inégale, et leur pédon- cule entièrement caché dans la coquille, ce qui peut faire croire qu’il en existe qua- tre simples ; barbillons sous forme de deux tubercules allongés, placés sous la tête, et LYNCÆUS. portant à leur extrémité deux petits filets ; intestins faisant une circonvolu:ion avant de se rendre à la partie anale ; test verdà- tre, obliquement situé et fortement cilié en dessous; œufs au nombre de deux ou trois, presque ronds, et de couleur verte. 5. LYNCÆUS SPHÆRICUS. Muzc., Entom., pl. 9, fig. "7, 9.—Desm., Consid. géner. sur les Crust., p. 377. — Monoculus Sphæricus , Far. , Entom. Syst.,t.11,p. 497.—Jur., Monocl., p.457, pl, 46, fig 3 à 43. Chydorus Mulleri Leacu, Dict. des Sc. nat., 1. XIV, p. 341. Long. * de lig. — Globuleux; tête très- infléchie, pointue; antennes a pédoncule caché dans le tesi, ne Jaissant voir au- dehors bien sensiblement qu’une seule de leurs branches; couleur du rostre trés-claire; œufs verts, au nombre d’un ou deux seule ment, — Cette espèce semble plutôt sauter que nager dans l’eau; elle parcourt de suite, sans s'arrêter, un assez grand espace , ayant toujours l'ouverture deson test placée infé- rieurement. HUITIÈME ORDRE. OSTRAPODES, LATREILLE. » Trois célèbres observateurs, Ramdobr, Jurine et M. Straus, etle dernier surtout, nous ont dévoilé l’organisation des Cypris, qui, avec le genre Cythérée, compose cette coupe ordinale. Müller, qui a formé lun et l’autre, n’est entré dans aucun détail ap- profondi, et nous ne pouvons séparer le se- cond de ces genres du premier qu’en ad- mettant, avec lui, qu’il y a une paire de pattes de plus, ou huit au lieu de six, et que les poils des antennes sont épars, tan- dis qu’ils se réunissent en une sorte de pin- ceau terminal dans les Cypris; mais ces deux genres ont pour tout le reste tant d’analogie qu’il serait possible que ce na- turaliste eût considéré comme les pieds des organes qui ne le sont pas. On n’accorde que deux antennes à ces Crustacés; mais peut-être que les organes que l’on a pris pour les deux piedsantérieurs sont. à raison de leur insertion, deux antennes, faisant, comme dans beaucoup d’autres Entomos- tracés, l'office de rames ou de pieds; peut-être aussi sont-ce de véritables pieds, suppléant les antennes ou rames. — Les Cypris seraient donc des Crustacés tétra- podes, maisdont la natation serait facilitée par les appendices branchiaux des mandi- bules et des mâchoires supérieures.—Leur test forme une coquille bivalve ovalaire, comprimée latéralement, arquée etbombée dorsalement, et presque droite ou un peu échancrée au côté opposé, celui de l’ou- verture. En avant de Ja charnière, dans la li- gne médiane, l’œil se présente sous la figure d’un gros point noiràtre.— :es antennes, immédiatement insérées au-dessous, sont sétacées, plus courtes que le corps, de sept à huit articles, dont les derniers plus courts, et terminés par un faisceau de filets ser- vant de nageoires, et que, suivant Jurine, l'animal développe de différentes manières pour se mouvoir plus ou moins rapide- ment. — La bouche se compose d’un labre caréné , de deux mandibules dentées, por- tant chacune un palpe de trois articles, CYTHERE. 279 avec une petite lame branchiale et digitée sur le premier. On en voit une autre beau- coup plus grande, pectinée à son bord an- térieur, sur le côté extérieur de deux mä- choires supérieures, qui ont au côté in- terne quatre appendices mobiles et soyeux; en dessous sont deux autres mâchoires, composées de deux articles, avec un palpe court, inarticulé et soyeux au bout. On observe plus bas une sorte de sternum. — Les pieds sont au nombre de dix, dont les deux antérieurs, beaucoup plus forts, di- rigés en avant, terminés par deux articles, munis de soies roides ou de longs crochets, rassemblés en un faisceau, sont insérés au- dessous des antennes : peut-être que ces soies concourent autant à la natation qu’à la respiration ; les quatre pieds en sont dé- pourvus ; les seconds sont d’abord déjetés en arriére, arqués, et terminés par un long et fort crochet; les deux derniers ne se montrent point au dehors; relevés et appli- qués sur les côtés du corps, ils soutiennent les ovaires, et se terminent par deux petits crochets. — Le corps n’offre aucune arti- culation distincte, et finit postérieurement par une queue molle, repliée en dessous, avec deux filets coniques ou sétacés au bout ; ils sont armés chacun prés de leur extrémité, de deux épines ou onglets, et dirigés en arrière. — Les ovaires forment deux gros vaisseaux, situés sur les côtés postérieurs du corps, au-dessous du test et s’ouvrant à la partie antérieure de l’abdo- men.—[.es œufs sont sphériques.—Cet or- dre renferme trois genres : Cythere, Cy- pris et Cetochylus. CYTHERE, Muzz., Larr., Desm.; Cytherina, Lam. ; Monoculus, FABr., Le corps est renfermé dans un test bi- valve, généralement réniforme, qui a beau- coup d’analogie avec celui des Cypris. — La tête estnon distincte; on n’aperçoit qu’un seul œil. — Les antennes sont au nombre de deux, simples, sétacées, formées de cinq ou sixarticles, et pourvues de quelques soies qui sont implantées à l'extrémité de chaque articulation. — Les pieds sont au nombre de huit , articulés, pointus et gar- nis de quelques soies; les antérieurs et postérieurs étant plus longs que les inter- médiaires, et hissant 1ous voir leur extré- mité hors du test. Müller paraît être le seul qui ait vu l’ac- couplement de ces animaux, et aucun na- turaliste n’a encore découvert positive- ment leurs organes sexuels, quoique d’ailleurs la ponte et les mues de ces Crus- tacés ne soient pas moins nombreuses que celles des Cyclopes et des Daphnies. Les femelles déposent leurs œafs en masse, et les fixent sur des plantes ou sur le limon avec une substance visqueuse ; crampon- nées par le moyen de leurs seconds pieds, elles ne craignent pas les secousses de l’eau et emploient environ douze heures à faire leur ponte , qui, dans les plus grandes es- pèces, peut se composer de vingt-quatre œufs. Jurine, ayant isolé ceux d’une ponte ou d’un paquet, a vu éclore les petits et a obtenu uneautre génération sansle secours des mâles. Une femelle qui avait sa ponte le 42 avril, a, jusqu’au 18 du mois sui- vant inclusivement, mué six fois. Le 27 du même mois, elle a fait une seconde ponte , et deux jours aprés une troi- sième. Cet auteur tire de là cette con- séquence, que le nombre des premières mues est en rapport avec le développement graduel de l’individu. À. CYTHERE VIRIDIS. Muzz., Entom., p. 64, tab. 7, fig. 4, 2. — Drsm., Consid. génér. sur les Crust., p. 387. — Cytherina Viridis, Lam., Anim. sans vert., t. VI,'p. 123.—Long. : de lig. —Le test est court. réniforme, verdätre et tomenteux. 2. CYTHERE LUTEA. Muzz., Entom., p. 65.—Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 388, pl. 35, fig. 8.— Cytherina Lutea, LAM., Anim. sans vert., t. V, p. 425. — Un peu plus grande que l'espèce précédente ; le test est réniforme, plus allongé, jaune et glabre. 3. CYTHERE FLAVIDA. Muzz., Entom.. p. 66, tab. 7, fig. 5, 6. — Desm., Consid. génér. surles Crust., p. 388.—De la taille de la Cythere Lutea ; le test est encore plus allongé, ovalaire, non réniforme, ni échancré en dessous , jaunâtre, lisse. — Cette espèce se trouve fréquemment sur le Flustra Lineata. 4. CYTHERE GIBBA. Muzz., Entom., p. 66, tab. 7, fig. 8-9. — Desm,, Consid. génér. sur les Crust., p- 388. — Long. : lig. — Beaucoup plus grosse que toutes les espèces précéden- tes, quoiqu’elle n’ait pas plus d’une de- mi-ligne de longueur; le test est blan- châtre, hispide, court, avec une gibbosité très-forte sur le milieu de chaque valve. 250 5. CYTHERE GIBBERA. Muzz., Entom., p. 66, pl. 7, fig. 41,42, — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 388. — Aussi grande que l’espèce pré- cédente ; le test est raccourci, renflé anté- rieurement, et encore davantage en ar- rière, un peu étranglé dans son milieu, tant en dessus qu’en dessous; sa couleur est verdâtre et lisse. CYPRIS, Muzz., Larr., Lam., LEACU, Srraus, Des. ; Monoculus , Lann., FaBr., GEOrr., JURINE. Le corps, réuni à la tête, ne présenic aucune trace de segmens. et il est terminé par une queue molle, repliée en dessous, et munie de deux filets à son extrémité; il est placé dans un test bivalve dont la forme est plus ou moins ovalaire, comprimée, bombée en dessus sur la ligne moyenne ou la charnière, et plus ou moins échancrée en dessous ou sur le bord ouvert des valves. — 1] y a un gros «il noir, sphérique, situé à la partie supérieure de la face antérieure du corps. — Deux antennes sont insérées immédiatement en dessous de l’œil, lon- gues, sétacées, composées de sept à huit articles, et terminées par un faisceau de douze à quinze soies; elles se portent en avant, et sortent des valves des deux tiers de leur longueur. — Les pieds sont au nom- bre de six ; les antérieurs sortent du test, et se dirigent en avant, beaucoup plus forts que les autres, insérés au - dessous des an- tennes, formés de cinq articles dont les deux premiers représentent la hanche des pattes ordinaires des Crustacés ; le troi- sième, la cuisse; le quatrième, la jambe, et le cinquième, le tarse (l’extrémité de ces deux derniers étant garnie de quelques soies roides ou crochets); les pieds de la seconde paire, un peu plus foibles et plus courts, sont situés au milieu de la face in- férieure du corps. derrière la bouche, ayant Icur pointe sortie du test et dirigée en avant ; les pieds de la troisième paire sont placés immédiatement en arrière de Ja se- conde, ne paroissent jamais au dehors, sont recourbés en arriére et en dessus, embras- sent la partie postérieure du corps, sont terminés par deux très-petits crochets, et servent à soutenir les ovaires qui sont pla- cés sur le dos. — La bouche est située vers Ja partie antérieure de la face inférieure du corps, el composée d’un labre ou carène ; d’une sorte de sternum aussi comprimé, CYPRIS. faisant l’oflice d’une lévre inférieure, d’une grande paire de mandibules palpifères et de deux paires de mâchoires ; les palpes des mandibules sont biarticulés, munis de soies, et portent annexée au premier de leurs ar- ticles une petite lame branchiale divisée en cinq digitations; les mâchoires de la pre- miére paire pourvues sur leur bord interne de quatre appendices en forme de mame- lons mobiles, terminés par une toufle de poils, et portant sur leur bord extérieur une grande lame branchiale dont la branche supérieure est divisée en dents de peigne ; les màchoires de la seconde paire sont beaucoup plus petites et sans lame bran- chiale, — L’œsophage est droit et dirigé en haut. — L'’estomac est assez renflé, cylin- drique, presque horizontal. — L’intestin est droit, oblique, gros surtout près de l’es- tomac, dont il est séparé par un léger étranglement.—Les ovaires, considérables, sont en forme de deux gros vaisseaux sim ples, coniques, terminés en cul-de-sac à leur origine, et placés extérieurement sur les côtés de la partie postérieure du corps; ils s'ouvrent, l’un à côté de l’autre, dans la partie antérieure de l'abdomen, où ils communiquent par le canal formé par la queue. — Les œufs sont sphériques. Ces Crustacés nagent avec une grande facilité dans les eaux douces, tranquilles ou peu courantes,au moyen deleursantennes et de leurs deux pattes antérieures. Leur nour- rilure consiste en substance animale morte et en conferves ; leurs mues sont assez fré- quentes, et dans cette opération ils se dé- pouillent de leur ancienne coquille, ce qui prouve évidemment que celle-ci est une dépendance de leur enveloppe générale, et non le produit inerte d’une sécrétion, ainsi que l’est la coquille des Mollusques Acéphales. On ne sait rien sur leur géné- ration, quoique Ledermuller ait dit en avoir vu d’accouplés; et, comme tous les individus que l’on observe se trouvent pour- vus d'œufs, on a cru pouvoir en conclure que ces animaux étoient hermaphrodites. I] seroit possible néanmoins, ainsi que l’a fait remarquer M, Straus, que les mâles n’existassent qu'a une certaine époque de l’année seulement, Cet observateur attentif a cherché l'organe mâle, et ne l’a pas trouvé, à moins qu’on ne regarde comme tel un gros vaisseau conique qui existe au- dessous de l'articulation de chaque mandi- bule, et qui est rempli d’une substance gé- latineuse ; mais ce vaisseau, paroissant com- muniquer avec l'œsophage par un canài CYPRIS. étroit, pourroit plus vraisemblablement remplir les fonctions d’une glande utile pour la digestion. Il paroît que les Cypris n’ont pas de mé- tamorphoses, et que ces animaux ont, en sortant de l’œuf, la forme qu’ils doivent conserver toute leur vie. En été, lorsque la chaleur dessèche les mares, les Cypris s’enfoncent dans la vase humide , et y restent vivans jusqu’à ce que les pluies les remplissent de nouveau. Jurine a décrit les Cypris différemment de M. Straus; il leur trouve huit pieds, et attribue aux soies qui terminent ceux-ci des fonctions respiratoires. Nous allons donner un extrait du travail de Jurine sur la dis- tinction des espèces. À. CYPRIS ORNATA. Muzz., Entom., pl. 3, fig. 4-6.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 383. — Monoculus Ornatus, Jur., Monocl., pl. 47, fig. 1-4. — Long. {+ de ligne. — C’est la plus grande connue. Sa coquille est d’un jaune-verdâtre, et marquée de bandes ver- tes, dont l’uu2 est transversale derrière l'œil, une seconde en double croissant, plus en arriére, et accompagnée d’une der- nière qui lui est parallèle. 2. CYPRIS OVATA. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 385.—Monocl. a coquille courte, GEOFr., Ins., t. 2, p. 658 n°, 5.— Monoculus ova- tus. Jur., Monocl., pl. 47, fig. 5à 6. — Long. 4 lig. — Le test est très-bombé en dessus, dans le point où est l'œil, de couleur verte, avec une tache ovale, oblique, plus claire de chaque côté. 3. CYPRIS CONCHACEA. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 383. — Monoculus Conchaceus, Linx., Faun. suec., n°2050; Jur., Monocl., p.174, pl. 47, fig. 7 à 8. — Monocle a coquille longue, Georr., Ins., t. 2, p. 657, n° 4. — Monoculus Ovatus Conchaceus, DEGÉER, t. VII, p. 477, n° 2. — Cypris Delecta, Muzz., Ent., pl. 3, fig. 4. — Long. 1: de ligne. — Le corps est assez régulièrement uniforme , comprimé, blanchâtre et lisse. Cette espèce se lient dans la fange des ma- rais et nage de côté. 4. CYPRIS PUBERPA. Muzz., Ent., pl, 2, fig. 45.— Monoculus Puber, Jur., Monocl., p. 471, pl. 48, fig. 4 et 2.—Long. 1 lig.—Le test est comprimé, un peu obtus en avant, Jégérement sinueux 281 au-dessus de l’œil, bombé dans son milieu, d’une couleur verte d’aigue-marine trés- claire, un peu teinte de rose postérieure- ment, hérissé de poils placés à quelque distance les uns des autres, et marqué de deux bandes parallèles obliques qui nais- sent près de l'œil, et qui sont plus forte- ment colorées que le reste. 5. CYPRIS MARGINATA. STRAUS, Mém. du Muséum, t. VII, pl. 4, fig. 20 à 22.—_Desm., Consid. génér. sur les Crust.. p. 384. — Long. ! lig. — Les valves sont vertes, à marge blanchätre, beaucoup: plus larges en avant qu’en ar- rière, également bombées aux deux extré- mités, légérement échancrées en dessous, et hérissées de poils roides trés-apparens; les soies des pattes antérieures sont très- longues. — Se trouve aux environs de Paris. 6. CYPRIS FUSCA. STrAUS, Mém. du Mus., t. VII, pl. 1, fig. 46.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 384, pl. 55, fig. 4. — Josor, Obs. d'hist. nat., t. I, part. 2, p. 104, pl. 43, fig. 5. — LEDERMULLER, Amus. mi- cros., p. 58, pl. 73. — Long. À de millim. — Les valves sont brunes, réniformes, plus étroites et plus comprimées en avant, cou- vertes de poils épars à peine sensibles; les antennes sont pourvues de quinze soies. 7. CYPRIS RUBRA. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 384.— Monoculus Ruber, Jur., Monocl., p. 172, pl. 48, fig. 3 à 4. — Long. À lig. — Forme générale de l'espèce précédente ; letesl est peu transparent, d’un rouge terne, avec une large zone plus colorée qui le tra- verse dans son milieu. 8. CYPRIS AURANTIA. Desm., Consid. géncer. sur les Crust., p. 384.—Monoculus Aurantius, Jur., Mo- nocl., p. 173, pl. 18, fig. 5 à 42. — Long. À lig. — Forme générale des deux espèces précédentes; elle est également épaisse aux deux extrémités; la couleur est orangée uni- forme ; le test est parsemé de trés-petits poils; les antennes sont courtes. Les jeunes individus ont leur coquille beaucoup plus étroite postérieurement qu’antérieure- ment. 9. CYPRIS MONACHA, Muzz., Ent., pl. 5, fig. 6 à 8.— Drsu., Consid. génér. sur les Crust., p. 384, 282 pl. 55, fig. 7.—Monoculus Monachus, JuR., Muonoel., p. 173, pl. 18, fig. 13 à 44. — Long. — lig.—Letestest court, comprimé, non réniforme, assez bombé en dessus et un peuen dessous; Ja couleur est blanchätre, avec la partie antérieure et inférieure des valves noiràtre. 40. CYPRIS VIRENS. Desm,, Consid. génér. sur les Crust., p. 384. —Monoculus Virens, Jur., Monoct., p. 174, pl. 48, fig. 45 à 48. — Long. Z lig. — Le test est réniforme , légerement échan- cré en dessous, comprimé antérieurement, arrondi en arrière, non velu, d’un brun ver- dâtre, avec une lache triangulaire verte en dessus derrière l’œil, se prolongeant sur la suture des valves; le bord antérieur de celles-ci est également vert; le milieu de chaque valve est vert, avec deux bandes obliques, parallèles, vertes en arrière. 41. CYPRIS PICTA. Srraus, Mém. du Mus., t. VI, pl. À, fig. 47.-— Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 385. — Long. + de millim. — Les valves sont plus bombées en arrière, uon échancrées en dessous, couvertes de poils épars assez longs; le dos est nu; la couleur est verte. avec trois bandes grises, se terminant en pointe en dessous. 12. CYPRIS FUSCATA. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 385. — Monoculus Fuscatus, Jur., Mo- nocl. , p. 174, pl. 19, fig. 4 à 2. — Cypris Pilosa, Muzz., Ent., pl. 6, fig. 5 à 6. — Long. ! lig. — La coquille est un peu plus épaisse en avant qu’en arriére, trés-haute un peu derrière l'œil, très-faiblement échan- crée en dessous, velue, avec une tache al- longée, sinueuse, brune sur la suture pos- térieure, et une tache anguleuse de même couleur sur le milieu de chaque valve. 43. CYPRIS PUNCTATA. Desu., Consid. gén. sur les Crust., p. 385. — Monoculus Punctatus, Jur., Mo- nocl., p.475, pl. 19, fig. 3à 4.— Long. + de lig. — La coquille est élevée en avant de l'œil, à peu près également comprimée aux deux extrémités, peu échancrée en dessous, velue et parsemée partout de petits points bistrés, 44. CYPRIS VIDUA. Muze., Ent., pl. 4, fig. 7 à 9. — Dess., Consid. génér. sur les Crust., p. 385. — Monoculus Vidua , Jus. , Monocl., p. 175, CYPRIS. pl. 49, fig. 5 à 6. — Long. 1 lig. — La co- quille est réniforme, ayant sa plus grande saillie au milieu du dos, velue, blanchâtre, et marquée en dessus de deux bandes noi- res festonnées, transverses, parallèles entre elles, et qui n’atteignent pas son bord infé- rieur. 15. CYPRIS CANDIDA. Muzz., Ent., pl. 6, fig. 7 à 9. — Desu., Consid. génér. sur les Crust., p. 385. — Monoculus Candidus, Jur., Monocl.,p.476, pl. 49, fig. 7 à 8.— Long. Z lig. — Le test est réniforme, un peu plus étroit et cum- primé antérieurement, velu, blanc, avec une légère teinte rose en dessus, dans son milieu. 16. CYPRIS UNIFASCIATA. Desm., Consid. génér. sur Les Crust., p. 386. — Monoculus Unifasciatus , Jus., Monocl., p. 176, pl. 49, fig. 9 et 40. — Long. = lig. — Le test est velu, plus large antérieurement, également étroit et oblique sur ses deux bords supérieur et inférieur , vert clair, avec une bande transverse d’un vert foncé, derrière l’œil; cette bande est bifurquée à chacune de ses extrémités. 17. CYPRIS STRIATA. Des. , Consid. génér. sur les Crust., p. 386. — Monoculus Striatus, Jur., Mo- nocl., p. 477, pl. 49, fig. 411,.—Long. + lig. — Le test est court, réniforme, assez forte- ment échancré en dessus, et marqué de stries concentriques à ses bords, analogues a celles que l’on observe sur les coquilles du genre Mulette, Unio. 48. CYPRIS STRIGATA. Mur., Ent., pl. 4, fig. 4 à 6. — Desm., Considér. génér. sur les Crust., p. 386. — Monoculus Strigatus, Jur., Monocl., p- 177, pl. 49, fig. 42 à 43.— Long. + lig. — Le test est velu, allongé, échancré en dessous, élevé en avant, et oblique depuis ce point jusqu’à sa partie postérieure, où il est arrondi ; la couleur est blanche, avec deux bandes brunes transversales. 19. CYPRIS VILLOSA. Dresm., Consid. génér. sur les Crust., p. 386. — Monoculus Villosus, Jur., Mo- nocl., p. 178, pl. 19, fig. 44 à 15. — Long. { lig. — Le test est court, réniforme, relevé au milieu du dos, avec ses extrémi- tés égales, d’un vert uniforme, extrêmement velu. 20. CYPRIS OPHTHALMICA. Desu., Consid, génér. sur les Crust., GETOCHILUS. p. 386. — Monoculus Ophthalmicus, Jur., Monocl., p. 178, pl. 19, fig. 16 à 47. — Long. : lig. — Le test est court, trés-relevé sur le dos et un peu antérieurement, légé- rement échancré en dessous, jaunâtre, avec quelques nuances rougeâtres au bord anté- rieur et derrière l’œil; celui-ci ayant une tache blanche dans son centre. 24. CYPRIS OVUM. Des. , Consid. génér. sur les Crust., p. 386.—Monoculus Ovum, Jur., Monocl., p. 179, pl. 29, fig 40 et 49. — Long. : lig. —La coquille est arrondie, peu réniforme, régulière, tout-à-fait lisse, et d’une couleur blanchâtre rosée. CETOCHYLUS, R. De VAUZÈME. Le corps est oblong, recouvert dans sa moitié supérieure par un test corné presque diaphane, divisé en six segmens, dont le premier ou antérieur, plus étendu que les suivans et terminé en bec obtus, protège la tête, qui ne se distingue pas du tronc; les segmens postérieurs composant le thorax correspondent à cinq paires de pieds nata- toires. — La queue est formée de cinq an- neaux, dont le dernier bifurqué, confon- due avec le tronc sous une voûte commune. — La tête porte deux yeux, quatre anten- nes, la bouche, et cinq paires de pieds-mâ- choires; les yeux, au nombre de deux, ses- siles, placés en avant sur les parties latéra- les du premier segment, ont une forme ronde et sont granuleux; les grandes an- tennes égalent en longueur la totalité du corps et se composent d’une suite d’articu- lations hérissées de petites soies fines; leur extrémité se divise en pénicille rameux; les petites antennes, placées entre les pré- cédentes, sous forme de filets trés-courts, sont à peine visibles; au-dessous du premier segment se trouve la bouche, à laquelle on distingue un labre, deux mandibules et une paire de mâchoires. — Le labre est échan- cré en avant et bombé en dessus comme un casque.—Les mandibules sont denticulées, oblongues, légérement courbes et insérées sur l’article radical de la seconde paire de pieds-mächoires, laquelle peut être consi- dérée comme un palpe mandibulaire. — Les mâchoires se reconnaissent à deux pièces qui ferment l’ouverture buccale en ma- nière de lèvre; les pieds-mâchoires sont au nombre de cinq paires, qui différent toutes les unes des autres, et forment autour dela bouche, par l’entrelacement de leurs cilsbi- 283 articulés, un chevelu difficile à déméler; la première présente un article radical sur- monté de deux tiges biarticulées, pourvues de soiesbranchifères; la seconde, implantée sur les mandibules, est formée d’un article supporlant deux branchessimples, également soyeuses; la troisième paire a une forme bi- zarre; elle ressemble à un tronc d’où par- tent six prolongemens obtus, hérissés de soies épanouies en éventail, celles de la saillie postérieure sont penniformes; la qua- trième, un peu courbe, se compose d’une seule tige ayant des cils trés-longs , rangés d’un côté comme sur un peigne simple ; Ja cinquième paire, plus longue que la précé- dente, a trois articles dont le dernier seul est barbu; les deux premiëres paires de pieds-mâchoires sont dirigées d’avant en arriére, et les postérieuresd’arriére en avant. —- Le thorax est composé de cinq segmens indiqués par des lignes convexes, à peine dessinées sur le bouclier; à ces anneaux correspondent cinq paires de pattes nata- toires, moitié bifides; ayant toutes la même forme et ne différant qu’en longueur et en volume. Chaque patte présente un article radical évasé comme un cornet et prolongé en pointe extérieurement; le second article, moins long et plus large, sert de base à deux bifurcations inégales, dont l’externe est formée de quatre articles moins volumineux que les précédens, mais identiques pour la forme, à l’exception du dernier, qui se ter- mine en fuseau. La division interne plus courte n’a que trois articles, insérés bout à bout et sans pointes latérales; ces deux branches sont velues, et propres à la nata- tion. — La queue présente cinq segmens, dont le second plus grand que les autres, le dernier bifide et sétigère. C’est avec doute que nous plaçons ce genre après celui de Cypris. L'espèce qui a servi de type à cette nou- velle coupe générique est : CETOCHYLUS AUSTRALIS. Rouss. ne Vauz, Ann. des Sc. nat., t. I, p. 336. — Guér., lcon. du Reg, anim. de Cuv., Crust., pl, 32, fig. 5 et5 a. — Long. 2 lig.— Corps d’un beau rouge; tête et thorax à moitié couverts par une écaille voûtée de six segmens; deux yeux sessiles; petites antennes très-courtes; grandes an- tennes égalant en longueur la totalité du corps ; à la bouche, un labre, une paire de mandibules et deux mâchoires; cinq paires de pattes buccales (la seconde annexée aux mandibules), soyeuses et différant toutes les 284 o LIMNADIA. unes des autres; cinq paires de pattes nata- toires, fourchues et ciliées; abdomen de cinq segmeos dont le dernier bifide. cifique et au milieu de l'Océan-Atlantique, sous le 42° degré de latitude sud; il four- mille en bancs très-étendus, qui rougissent Ce Crustacé a été rouvé dans la mer Pa- NEUVIÈME PHILLO la mer, et servent d’aliment aux baleines. ORDRE. PODES, LATREILLE, Le corps des Phyllopodes, tantôt nu, tantôt défendu par un test qui l'enveloppe en manière de coquille bivalve ou le re- couvre supérieurement, sous la forme d’un bouclier en demi-ovale et échancré posté- rieurement, est divisé en un grand nombre de petits segmens qui, les derniers au plus exceplés, portent chacun une paire de pattes foliacées ou à articles lamelliformes; il est souvent terminé par une queue, ayant à son extrémilé deux filets ou deux appen- dices en forme de nageoires. étroites et allongées. — La tête offre deux yeux, et même quelquefois trois, quatre à deux an- tennes, un labre, deux mandibules, quatre ou deux màchoires et une languette Certaines mares, des fossés remplis d’eau stagnante ou peu coulante, nous offrent, à une ou deux époques de l’année, ou dans quelques circonstances particuliéres, des masses considérables de ces animaux qui disparaissent bientôt après. Un fait très-re- marquable à l’égard de quelques espèces, c’est que tous les individus que l’on a ob- servés étaient des femelles, etque leurs mà- les étaient encore inconnus; car M. Adol- phe Brongniart, sur plus de mille indi- vidus (genre Limnadia) qu’il a observés, n’a vu que des femelles pleines d'œufs, et PREMIÈRE cet auteur est porté à croire que, dans les Limnadies, comme chez les Daphnies, une seule fécondation suflit pour plusieurs gé- nérations. Un naturaliste russe, M. Jean Krynicki de Charkown, a trouvé des mà- les et des femelles et a pu voir leur accou- plement, mais il n’a pu reconnaître avec exactitude où sont placés les organes géné- rateurs, parce que ces animaux, pendant l’accouplement, sont dansun mouvement continue]. Abstraction faite des Limnadies, les femelles portent leurs œufs dans deux capsules ou dans une espèce de sac, situés à l'extrémité du thorax proprement dit, ou un peu plus en arriêre vers l’origine de la queue ; les petits éprouvent, jusqu’a ce qu’ils soient adultes, des changemens de forme très-remarquables. Les Phyllopodes ont été partagés en deux sections. 4° Ceux qui sont pourvus d’un test en forme de coquille bivalve, ou de bouclier, dont le nombre des pattes est au moins de quarante-quatre!, et dont les yeux sont sessiles ; 2° ceux qui n’ont point de test bivalve ou clypéiformes, dont le nombre de pattes est de vingt à vingt-deux, et dont les yeux sont pédiculés; les pre- miers composent eux familles : les Myti- loides et les Aspidiphores. FAMILLE. MITILOIDES, LATREILLE, Cette famille comprend deux genres : celui de Limnadia, qui a été établi par M. Adolphe Brongniart, et celui de Cyzi- cus, récemment créé par M. Audouin. LIMNADIA, A. BRonNGNIART, LATR., Des. ; Daphuia, HERMANN. Le corps est allongé, linéaire, infléchi en avant, entièrement renfermé dans un test bivalve, de forme ovale et très-com- primé.—La tête n’en est pas distinctement séparée; elle est pourvue de deux yeux placés transversalement à une petite dis- tance l’un de l’autre, ayant leur face in- terne plane, et l’externe très-convexe, et couverte d’aréoles transparentes, placées sur un fond noir. — 11 y a deux grandes LIMK 4DIA, ante nes allaciées au-dessous des yeux, de moitié aussi longues que le corps, ayant leur base ou pédoncule formée de huit arti- cles assez gros et courts, et leur extrémité divisée en deux filets sétacés, chacun de douze articles qui supportent quelques pe- tites soies; il y a aussi deux petites antennes simples, élargies à leur extrémité, placées entre les grandes antennes. — La bou- che, située au-dessus des antennules, est composée de deux mandibules renflées, arquées et tronquées à leur extrémité in- férieure, et de deux mâchoires foliacées, dont la réunion forme une sorte de bec or- dinairement replié sous la tête. — L’abdo- men ou tronc est divisé en vingl-trois an- neaux, dont les vingt-deux premiers por- tent chacun une paire de pattes branchiales, et dont le dernier. qui forme la queue, est terminé par deux filets divergens. — Les pattes, toutes semblables entre elles, sont trés-comprimées, bifides, ayant leur divi- sion externe simple et ciliée surson bord extérieur, et la division interne quadriar- ticulée , et fortement ciliée sur son bord Latérieur ; les douze premières paires sont de même longueur et plus grandes que les autres, qui vont en diminuant progressive- ment jusqu’aux dernières ; la quatrième et les deux suivantes sont pourvues à leur base d’un filet mince, remontant dans la cavité qui existe entre le doset la coquille, et qui sert de support aux œufs. — Le cer- veau est apparent entre les yeux et l’œso- phage. — Le canal dorsal du cœur est pa- rallèle à l’instesüin qui suit la courbure du corps. — Les ovaires sont situés dans l’in- térieur du corps, sur les côtés du canal intestinal, entre la base de Ja première paire de pattes et celle de la dix-huitiéme, et ils paraissent avoir pour issue des canaux ré- currens qui sont à la racine de quelques- unes de ces pattes, — Les œufs, placés aprés la ponte dans la cavité dorsale de la coquille, y sont attachés à de trés-petits filets qui s'unissent eux-mêmes aux filets récurrens des pattes; ces œufs, d’abord ronds et transparens, deviennent ensuite jaunâtres, puis obscurs au centre, et pren- uentune formeirrégulière et anguleuse. 4. LIMNADIA HEPMANNI. ApoLPHE BRONGNIART, Mém. du Mus. d'Hist. nat., 1. VI, pl. 43. — Desw., Con- sid. genér. sur les Crust., pl. 56, fig. 4. — Guér., Mag. de Zool., 4837, pl. 214, fig. 42 à13. — Daphnia Gigas, HERMANN, Mem. Apterol., p. 134, tab. 5. — Long. 285 4 lig. — Les antennes extérieures sont presque la moitié de la longueur du corps, à filets composés de onze à douze articles; les antennes intermédiaires sont un peu en massue, dentées, de la longucur du sup- port des antennes extérieures; les pattes branchiales sont simples, au nombre d£ vingt-deux paires; la queue est tronquée obliquement, et ne présente en dessous des épines terminales que deux faibles tu- bercules; les deux filets terminaux sont in- sérés en bas de la troncature, d’une lon- gueur au moins quadruple des épines supé- rieures; la couleur est blanchâtre transpa- rente. Cette espèce a été trouvée en grand nombre au mois de juin dans les petites mares de la forêt de Fontainebleau, par M. Ad. Brongniart. 2. LIMNADIA MAURITIANA. Guér. , Mag. de Zool.. 1837, pl. 24, fig.4 à 11 ; ejusd., /con. du Reg. anim. de Cuv., Crust. pl. 33, fig. 2,2 a.—Long.5lig. 1. — Les antenres extérieures sont beaucoup moins de la moitié de la longueur du corps, à filetscomposés de neufarticles ; lesanten- nesintermédiairessont en massue,plus cour- tes que les supports des extérieures ; les pat- tes branchiales, au nombre de dix-huit pai- res, sont simples ; la queue, terminée en des- sous par deux fortes épines, est tronquée obliquement et présente en dessous deux épines saillantes. assez fortes; elle présente aussi deux filets terminaux insérés au bas de la troncature, et d’une longueur à peine triple des épines supérieures. Cette espèce, comme l’indiqueson nom, a été découverte à l’île Maurice par M. Ju- lien Desjardins. 3. LIMNADIA TETRACERA. Keynicki, Bull. de la Soc. Impér. des nat. de Moscou, t. II, p. 173. — Biblioth. Entom., publiée par Lequien, p. 357, pl. 42. — Guér., Magasin. de Zool., 14857. — Les antennes extérieures sont plus de la moitié de la longueur du corps, à filets composés de seize à dix-huit articles; les antennes intermédiaires grêles, dente- lées, sont le double plus longues que le support des extérieures; les pattes bran- chiales sont au nombre de vingt-sept paires, les quatre antérieures présentent une sorte de pince tridactyle dans les mà- les ; la queue est terminée par quatre filets bifurqués, divergents et presque égaux, — Se trouve aux environs de Charkow. 286 Suivant M. Audouin, cette dernière espèce ne doit pas faire partie du genre Limnadia. Ce même auteur désigne sous le nom de Cyzicus un genre de Crustacés qui se place après celui de Limnadia. Deux es- pèces composent ce genre. A. CYZICUS BRAVAISII. Aun., Ann. de la Soc. Ent, t V1, Bull., p. 403.—Cette espèce a été trouvée « DEUXIÈME APUS. par M. Bravais, officier de la marine royale à Arzew, près d'Oran, dans une petite mare d’eau légérement saumâtre, 2. CYZICUS TETRACERUS. Aup., Ann. de la Suc. Ent. de France, t VI, Bull., p. 10. — Limnadia Tetracera, Krynickr, Bull. de la Soc. des nat. de Mos- cou, 1. 11, p. 273.— GuËér., Mag. de Zool., 1837. FAMILLE, ASPIDIPHORES LATREILLE. Caractères. Trois yeux, dont un plus pe- tit, groupés sur un test clypéiforme.—Deux antennes courtes el simples. —Une soixan- taive de paires de paites, portant près de leur base un corps vésiculaire, diminuant progressivement de grandeur, foliacées, dont les antérieures terminées par trois longs filets, multiarticulés, antenniformes, et dont les autres finissant en manière de pince, à deux doigts comprimés. — Deux feuillets circulaires, appliqués l’un sur l’autre, renfermant les œufs, et situés près de la naissance de la onzième paire. — Une queue composée de plusieurs articles, et dont les derniers sans pattes, avec deux filets à son extrémité postérieure. Genres: Apus, Lepidurus. APUS, Scop., Cuv., LarTr., DES. ; Binoculus, Georr.; Limulus, Muiz., Lam.; Monoculus, Linn., FaBr. Le corps est allongé, conique, formé d’une quarantaine de segmens étroits, dont les sept ou huit derniers formant la queue ne portent pas de pattes. — La tête est confondue avec le corps, et recouverte comme lui par un vaste bouclier membra- neux, formé de deux lames adhérentes entre elles dans toute leur étendue, mais seulement en avant; ce bouclier bombé, ovalaire, caréné dans son milieu et échan- cré postérieurement, porte en avant trois yeux simples, dont deux antérieurs plus grands, trés-rapprochés, un peu en forme de croissans, et le troisième trés-petit, ovale et placé en arrière de ceux-ci. — Le chaperon forme en dessous et en avant du 1est une large surface à neu près triangu- laire sur le milieu du bord postérieur de laquelle est attachée une lèvre supérieure grande, à peu près carrée dansson contour, et légérement bombée dans son milieu, — La bouche est composée, outre cette lévre, 4° de deux grandes mandibules arquées en voûte, minces, tronquées à leur extré- mité, qui est droite etdentelée; 2° de deux paires de mâchoires, dont les supérieures sont en forme de feuillets épineux et ci- liés à leur extrémité, et les inférieures simplement velues, annexées à une pièce membraneuse, en forme de fausses pattes ; 3° d’une languette profondément bifide, et munie d’un canal cilié qui conduit à l’æso- phage. — Les antennes sont très-courtes, insérées près des mandibules;, elles sont formées de deux articles, dont le second, plus long que le premier, est terminé par trois soies très-pelites. — Les pattes de la premiére paire sont grandes, rameuses, pourvues de quatre soies articulées, dont les deux premières très-longues; les sui- vanties, au nombre de soixante paires envi- ron, diminuant graduellement de gran- deur, sont assez compliquées dans leur forme ; elles ont leur base ciliée, et une grande lame branchiale sur un de leurs cô- tés, avec un sec ovalaire, vésiculeux en des- sous; celles de la onzième paire sont pour- vues d’une capsule à deux valves, renfer- mantles œufs, qui sont de couleur rouge, — La queue est terminée par deux filets sé- lacées et multiarticulés, Ces Crustacés paraissent plus ordinaire- ment au printemps et au commencement de l'été. Ils fourmillent dans certaines mares ou dans des fossés dont les eaux sont dormantes, et s’y nourrissent de Tétards. BRANCHIPUS. Hs nagent le plus souvent sur le dos, ct lorsqu’ilss’enfoncent ils élèventleur queue; ils sont quelquefois enlevés par les vents trés-violents et tombent sous la forme de pluie ; l’oiseau appelé vulgairement La- vandiére en dévore un grand nombre. APUS CANCRIFORMIS. (PI. 20, fig. 5.) Desw., Consid. génér. sur les Crust., p. 360, pl. 52, fig. 4. — Guér. , Iconog. du Rég. anim. de Cuvier, Crustacés. , pl. 34, fig. 2, — Limulus Palustris, MuLL., Entom., p.127, n° 62.— Le Binocle a queue en filets, Georr., Ins. des environs de Paris, t. 11, pl. 24, fig. 4. — Long. 4 pouc. =. — L'échancrure postérieure du test est trés-grande; la carapace dorsale est peu prolongée enpointe. —Setrouve en France, mais trés-rarement aux environs de Paris. » TROISIÈME 257 LEPIDURUS, Leacn, Desm.; Apus, Lam., Lars. Ce genre diffère de celui d’Apus, parce qu’il existe entre les filets de la queue une lame allongée, horizontale et de forme ne un peu tronquée et échancrée au out. LEPIDURUS PRODUCTUS. Desm.. Consid. génér. sur les Crust., pl. 52, fig. 2. — Guér., Iconog. du Reg. anim. de Cuvier, Crustacés | pl. 34, fig. 3. Monoculus apus, Lin. , Faun. Suec., Far. ; Entom. Syst., Suppl. , p. 305.— Moins grand que l’4pus cancriformis, mais généralement sembla- ble, quoique un peu plus allongé; la carène du test est prolongée postéricurement en pointe. — Se trouve assez communément en France. FANILLE, CÉRATOPHTHALMES, LATREILLE. Caractéres. Les Crustacés qui composent cette famille n’ont pas de test, le nombre des pattes est de vingt à vingt-deux; les yeux sont pédiculés. Genres : Branchipus, Artemia , Euli- mene. BRANCHIPUS, Lamcx., Latr., LEacn, Des». ; Branchiopoda, Lamcx., LaTR., Bosc. ; Cancer, Lanx. ; Gammarus, FABr. ; Branchiopus, Dunér. ; Chirocephalus, BÉNÉD. , PRÉv. Le corps est allongé , presque filiforme, très-mou et sans test.—La tête est distincte, munie d’antennes filiformes, droites, flexi- bles, composées d’une multitude d’arti- cles presque imperceptibles, de la lon- gueur de la tête , au nombre de deux ou de quatre.— Les yeux, au nombre de deux, sont à réseau, très-écartés; les latéraux pé- donculés et mobiles. —Le front présente deux espèces de cornes , lesquelles sont beaucoup plus grandes et trés-annelées dans les mäles.— La bouche est composée d’un chaperon bifide, avancé, d’une papille en forme de bec,‘et de quatre autres pièces latérales. — Les pieds, tous natatoires, sont d’égale longueur, placés au dessous et sur les côtés du corps, formés de quatre arti- “les, dont le premier court et les trois der- niers aplatis, ovales , ciliés sur leurs bords, et faisant fonctions de branchies et de ra- mes.— La queue est composée de six à neuf anneaux, dont le premier est muni de deux feuiilets allongés. pointus et ciliés sur leurs bords. — Les organes sexuels sont si- tués aprés la dernière paire de pattes, à l’origine de la queue . et aussi dans la fe- melle près de l'extrémité de celle-ci. Les espèces qui composent ce genre vi- vent dans les petites mares d’eau de pluie, et y nagent renversés sur le dos, avec beau- coup de vélocité, à l’aide de leurs pattes branchiales. À. BRANCHIPUS STAGNALIS. LarTr., Hist. des Crust. et des Ins.,t. IV, p. 297. —Desm. , Considér. génér. sur les Crust.,p. 389. — Gammarus Stagnalis, Hengsr., Cancr., tab. 35, fig. 3 à 40. —{Long. 10 lig. — Les cornes du mâle sont horizontales ; lesnageoires de la queue sont larges; les antennes sont au nombre de 23: quatre ; les œufs des femelles sont bleus, renfermés, après la ponte , dans un sac ovale qui est placé sous la queue. 2. BRANCHIPUS PALUDOSUS. Desm., Considerations génér. sur les Crust., p. 389, pl. 36, fig. 2 à 5. — Can- cer Paludosus , Muizer , Prodr, Zool. Dan., tab. 48, fig. 4. —C hirocepalus Dia- phanus , BÉNéD.-Prév., Journ. de Phys., messid. an 11; ejusd., Mémoire sur le Chi- rocéphale, joint au travail de M. Jurine sur Les Monocles, p. 201, pl. 20, 21 et 22, — Long. 4 pouc. !, — Les cornes du mäle sont perpendiculaires ; les nageoires de la queue sont filiformes ; les antennes sont au nombre de deux dans les deux sexes. C'est sur cette espèce que M. Bénédict- Prévost a établi son genre Chirocephalus , et nous allons donner, d’après cet auteur et M. Desmarest, quelques détails sur ses formes et sur ses mœurs. La tête est séparée du corps par une sorte de col, que forme le premier anneau dépourvu de pattes. — Les deux antennes sont droites, cylindriques et terminées par une touffe de petits poils.— Les deux cor- nes des mâles (premiers doigts, Bénédict- Prévost), qui sont destinées à fixer la fe- melle lors de l’accouplement, sont formées chacune de deux pièces verticales, dont Ja dernière est étroite, courbée en dedans pour correspondre à celle de la corne op- posée, et constitue avec elle une sorte de tenaille à branches courbes.— Deux grands tentacules en forme de trompes molles (second doigt du Chirocéphale adulte, Bé- nédict-Prévost), mais non traversés par un canal, placés à la base des cornes en de- dans, mobiles, roulés en spirale, pourvus à leur racine, du côté extérieur, de quatre appendices charnus, cylindriques et parse- més de petites épines, et d’une membrane triangulaire languetée , qui se déploie dans l’accouplement. -— Ces deux organes man- quent dans les femelles, qui ont à la place des cornes en forme de pinces, deux sim- ples protubérances coniques, assez avan- cées. — Les yeux sont fort grands, à ré- seau , ordinairement noirs, quelquefois bruns ou marbrés de blanc, portés sur des pédoncules assez longs.— La bouche est composée : 4° de deux mandibules très- grandes, ayant leur extrémité triturante large . obtuse et garnie d’un grand nombre de petites dents ; 2° de deux organes particu- liers (barbillons des mandibules, Bénédict- BRANCHIPUS. Prévost) formés de deux pièces, l’une épaisse, et l’autre mince et garnie d’une vingtaine de filets très-déliés, qui sont pla- cés de maniére que Jlesalimens qui arrivent aux mandibules doivent passer entre eux ; 3° de deux petits appendices (papilles, Bé- nédict-Prévost) situés sous son corps , pa- roissant destinés à pousser les alimens entre les filets; 4° d’ane lèvre supérieure (sou- pape, Bénédict-Prévost), insérée à la base et au centre des parties de la bouche, un peu au-dessous d’une tache noire, triangulaire, qui est le rudiment des yeux lisses; cette lèvre s’étend sur les mandibules et les barbillons, et arrive jusqu’auprès de l’in- tervalle qui sépare les deux papilles. — Le corps, en forme de bateau ou de canot al- longé, dont la carène est sur le dos est com- posé d’un anneau sans pattes, et de onze anneaux pédigéres.— La queue consiste en neuf segmens , dont les*deux premiers sup- portent les organes externes de la généra- tion.— Les pattes sont en nageoires, dont les trois derniers articles, allongés, ovalaires, sont très-ciliés sur leurs bords.—Les orga- nes extérieurs du mâle sont en forme de deux corps conoïdes, obtus, et les infé- rieurs composés de longs vaisseaux sperma- tiques.— Les vulves des femelles sont pla- cées tout-à-fait à l’extrémité de la queue, et ne servent pas à la sortie des œufs. — Les ovaires sont situés dans toute l’étendue de la queue à droite et à gauche du canal in- testinal, et remontent jusqu’au second an- neau, où ils communiquent avec une grosse poche extérieure, conique, remplie d’œufs, qui est ici l’analogue des sacs ou matrices extérieures des Cyclops, et dont l’ouver- ture est à sa pointe.— La queue est à laniè- res étroites, pourvues sur leur contour de soies qui, elles-mêmes, sont ciliées. — Le cœur consiste en un vaisseau dorsal, sem- blable à celui des insectes.— L’intestin est droit, présente deux æsophages, et se ter- mine à l’extrémité du dernier anneau de la queue. Les Chirocéphales, en sortant de l'œuf, ont le corps divisé en deux masses globu- leuses à peu près égales. La première ren- ferme un gros œil lisse, et donne attache : 4° à deux antennes courtes, cylindriques et pourvues de poils au bout; 2° à deux trés- grandes rames dont l'extrémité est ciliée, el 3° à deux pattes assez courtes et grêles, formées de cinq artieles. Aprés la première mue , ils ont trois yeux, l’intermédiaire lisse, et les deux latéraux composés ; la par- tie postérieure du corps est aflongée, coni- EULIMENE. que, divisée.en anneaux, et terminée par deux petits filets. Plus tard, et après plu- sieurs mues, les pattes se montrent et se développent de plus en plus, tandis que les rames s’atrophient et disparoissent ; l’œil simple intermédiaire reste rudimentaire. Dans les jeunes encore, la lèvre supérieure ou soupape est énorme, puisqu'elle recou- vre le ventre , mais son volume diminue progressivement avec l’âge. Les Chirocéphales se trouvent dans les petites mares d’eau douce, mais non Cor- rompue , et souvent dans celles qui ont été formées momentanément à la suite des grandes pluies. Ils nagent sur le dos avec beaucoup de facilité, et paroissent continuellement occupés à manger de pe- tits corps animaux ou végétaux que l’eau tient en suspension. Leur accouplement a de l’analogie avec celui des Libellules ; c’est-à-dire que le mâle, nageant au-dessous : de la femelle, la saisit au cou avec les ap- pendices qui munissent sa têle, et s’y tient fixé jusqu’à ce que celle-ci recourbe sur lui l'extrémité de sa queue, de facon à mettre en contact ses deux vulves avec les deux organes copulateurs qui doivent la fécon- der. Les œufs, jaunâtres, sphériques , irré- guliers, ont une enveloppe épaisse et dure, qui les conserve en été à sec et dans la poussière , ou dans la terre, jusqu’à ce qu’une circonstance favorable, telle que la présence de l’eau, en quantité suflisante, leur permette d’éclore. Ce qui arrive pour ces œufs a lieu égale- ment pour ceux du Branchipe des étangs, et il faut que ces derniers aient une vitalité au moins aussi grande que la leur; car j’ai observé, dit M. Desmarest, des animaux de cette espèce dans les petites flaques d’eau pluviale sur les sommités des rochers de grès de Fontainebleau, qui sont ordi- nairement à sec, et exposés pendant plu- sieurs mois de l’été aux rayons ardens du soleil]. Les femelles des Chirocéphales font plu- sieurs pontes distinctes à Ja suite d’un seul accouplement , chacune à plusieurs repri- ses qui durent ensemble quelques heures, et jusqu’à un jour entier. Chaque ponte est de cent à quatre cents œufs; ceux-ci sont lancés au dehors avec beaucoup de vitesse, par jets de dix à douze , et avec assez de force pour pouvoir s’enfoncer assez avant dans la vase. Consultez, pour les autres espèces du genre Branchipus, V'Icon. du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl. 33, fig. 8 à 4, AN. 269 ARTEMIA, Leacu, Desu., La. : Artemisus, Lam. ; Cancer, Linx. ; Gammarus, LATR. Le corps est ovale, à têle non séparée, et caudifère postéricurement.— Les anten- nes, au nombre de deux, sont courtes, subu- lées.— Les yeux, aussi au nombre de deux, sont subpédonculés.— La bouche est pla- cée sous le bord antérieur de la tête.— La queue est longue, terminée en pointe. — Les pattes, au nombre de dix paires, sont la- melleuses, natatoirés, ciliées, et se termi- nent par une soie. ARTEMIA SALINA, Desw., Consid. génér. sur les Crust., p. 393. — Cancer Salinus , Monracu, Trans. Soc. Linn., t. XI, p. 205. — Artemisus Salinus, LAM:, Anim. sans vert. ,t. V, p. 135, tab. 44, fig. 8, 9et 10. — L’espèce qui a servi de type à ce genre est un petit Crustacé que l’on trouve communément dans les marais salans lors- que l’évaporation de l’eau est très-avancée: Dernièrement M, Payen a communiqué quelques observations sur ces petits Crus- tacés à l’Académie des Sciences. M. Payen les a observés dans les salines des environs de Marseille. Quand l’eau commence à se saturer de sel, par suite de l’évaporation, ces petits animaux, quise tenoient d’abord au fond , ne tardent pas à périr, à cause de la condensation du liquide, et montent à la surface, où leurs corpsamoncelés répandent une odeur de violette , et communiquent aux salines une couleur rougeâtre qui pre- sage la prochaine récolte du sel. EULIMENE, Larr., Desm. ; Artemia, LEACH, Ù Le corps est ovale, oblong et linéaire. — La tête est transverse, avec les yeux noirs, latéraux, portés chacun sur un pédoncule assez-grand et cylindrique.—Les antennes, au nombre de deux, sont presque filifor- mes, mais un peu plus menues au bout, simples, un peu plus longues que la tête, in- séréesentre les yeux.Onapercçoit deux petits corps filiformes, semblables à des palpes placés à l’extrémité antérieure de la tête. — Le premier article du corps est élargi sur les côtés, et sert de cou. —Les pattes, au nombre de vingt-deux, sont placées sur les côtés du corps, et paroissent composées de quatre à cinq articles membraneux ou 19 290 de lames, dont les trois premiers et le der- nier plus petits, celui-ci allant en pointe, et aucun d’eux n'étant double ; le dernier de la onzième paire est étroit vers son ex- trémité, qui est arrondie. — Une pièce ar- rondie et globuleuse est attachée vers le milieu des pattes comprises inclusivement entre la quatrième et la dixième paire. — ‘Une pièce renflée presque demi-globu- Jeuse, remplie d’une malière noirâtre, ter- mine le corps postérieurement et remplace la queue, de laquelle sort un filet sembla- ble à un boyau allongé , aussi noirâtre, XYPHOSURES, que M. Latreille soupçonne être un ovi- ducte. EULIMENE ALBIDA, Larn., Règ. anim. de Cuv., t. LE, p. 68; cjusd., Nouv. Dict. d'Hist. nat., t. X, p. 333.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 343.— Latr., Règ. anim. de Cuv., 2° édit. ,t. IV, p. 178.— Artemia Eulimene, Leacn, Dict. des Sc. nat., t. XIV, p. 343. — Cette espèce est très-pe- tite; la couleur est blanchâtre, avec l’ex- trémité postérieure du corps noirätre. — De la Méditerranée près de Nice, SECONDE DIVISION GÉNÉRALE. CRUSTACÉS ÉDENTÉS, LATREILLE, Tous les Crustacés , dont l’organisation buccale est établie sur un autre type que le précédent, composeront cette division. Là, comme dans les Xyphosures, plus de par- ties comparables par leurs formes aux man- dibules et aux mâchoires, — L’article radi- cal des six premières paires de pattes fait l'office de mächoires, que j’avois distin- guées, dit M. Latreille, par l’épitbète de sciatique. Ici, comme dans les Siphonosto- mes, une sorte de siphon ou de sucoir tient lieu de la bouche ; dans les uns et les autres, quelques-unes au moins de ces pat- tes antérieures différent singuliérement des dernières ; elles servent à l’ambulation ou à la préhension.—Celles-ci, tantôt très-lar- ges, membraneuses, tantôt digitées ou mul- tifides, sont natatoires et branchiales. C’est ce que M. Latreille a voulu exprimer en désignant collectivement ces Crustacés sous le nom de Pœcilopodes , pattes vanées. Comparé avec celui des Crustacés de la premiére division, le corps offre moins de segmens, et paroît manquer au moins de post-abdomen, ou cette arrière-partie du corps estremplatée par des appendices; à cet égard , ils semblent se rapprocher des Arachnides. Le nombre des antennes est encore souvent réduit à deux. Si on ex- cepte les Xyphosures, ils sont tous parasi- tes, et se nourrissent du sang de divers pois- sons et batraciens. Cette seconde division renferme trois or- dres : les Xyphosures, les Syphonostomes -etles Trilobites. DIXIÈME ORDRE. XYPHOSURES, LATREILLE, Cet ordre est ainsi caractérisé : absence de siphon. — Des mâchoires formées par un prolongement maxilliforme et épineux de l'extrémité interne et supérieure des hanches des six premières paires de pieds, et entourant le pharynx. — Un test de deux pièces; l’antérieure solide, grande, bombée, semi-lunaire, ayant en dessus deux yeux à facettes et deux yeux lisses, offrant en dessous deux antennes en forme de serres didactyles, rapprochées et insé- rées sur une saillie représentant une sorte de labre, et six paires de pieds, tous, à l'exception des deux ou quatre antérieures LIMULUS. au plus, et seulement dans les mâles, ter- minés par deux doigts, et dont les deux postérieurs foliacés et portant les organes sexuels. Seconde pièce du test presque plane, en forme de triangle tronqué et échancré postérieurement , épineuse sur les côtés, et renfermant, dans une cavité in- férieure, cinq paires de pieds-mâchoires en forme de grands feuillets, réunis à leur base interne , garnis à leur surface postérieure, d’une couche de fibres composant l'organe respiratoire ; enfin, un stylet très-dur, cor- né, mobile, inséré dans l’échancrure de la pièce précédente ; tel sera le signalement général de cet ordre de Crustacés, auquel on a conservé le nom de Xyphosures, donné par Gronovius au genre dont il se compose, mais que nous appellerons Limules , avec la plupart des autres Car- cinologistes. Genres : Tachypleus, Limulus , Proso- pistoma. TACHYPLEUS, Leacu, Besx. ; Limulus, Late. ; Polyphemus, Law. Ce genre diffère du suivant par le der- nier article des appendices des premiere et deuxième paires de pattes ambulatoires, qui est étroit à sa base, renflé intérieure- ment vers son milieu, et se terminant tout- à-coup en pointe; de plus, deux doigts égaux terminent ceux de la quatrième et de la cinquième paire. TACHYPLEUS HETERODACTYLUS. Desm., Consid. gen. sur les Crust,, p. 357.— Limulus Heteroductylus, LATR., Dictionn. des Scienc. natur. — Cette espèce est assez semblable, par les formes de son test, au Limule Polyphême, et pré- sente, comme lui, trois épines sur la carène mitoyenne; les angles latéraux et posté- rieurs de la première paire sont plus aigus que dans les Limules; les épines mobiles latérales de la seconde sont plus grandes, et son échancrure est plus large ; la queue est plus longue que le corps; la couleur est ns brun-marron sur les individus dessé- chés. LIMULUS, Farr., LATR., LEACH, Des». ; Monoculus, Lin. : Xyphosura, Xyphotheca, GRoNov. ; Polyphemus, Lau. ; Cancer, CLusrus. La première pièce du test, celle qui a la 24 forme d’un bouclier semi-lunaire et voûté, est rebordée, repliée antérieurement en dessous en une fossette frontale, plane , triangulaire, et sous laquelle sont deux an- tennes palpiformes, — Le dos présente trois arêtes triangulaires, dont celle du milieu, séparée des deux autres par deux sillons longitudinaux, a , à son extrémité antérieu- re, deux yeux lisses rapurochés. —Les yeux, à facettes, de forme ovale, sont adossés au côté extérieur des carènes latérales, près de leur bord antérieur, et plus ou moins élevé, en manière de dent.— La concavité inférieure du bouclier nous offre, de de- van! en arrière, les appendices suivans : un petit labre renflé, caréné au milieu, por- tant deux petites antennes en forme de pal- pes, ou deux chélicères, coudées, de deux articles, dont le second composant une pe- tite maia ou serre didactyle ; ensuite, douze pattes rapprochées par paires, et sur deux lignes, dont la premiére, à l’excep- tion de deux ou quatre antérieures, et dans les mâles seulement, terminées aussi en pince didactyle, dont la longueur aug- mente graduellement, avec l'extrémité interne de leur premier article ou des han- ches, avancé, comprimé, et hérissé de petites épines; les huit premières sont com- posées de six articles, dont le dernier ren flé, allant en pointe, aux deux ou quatre antérieures des mâles; celles de la cin- quième paire ont un article de plus; sur le côté inférieur de l’article coxal ou du pre- mier, el près de son articulation latérale, est un appendice dirigé en arrière, de deux articles, dont le premier beaucoup plus long, en forme de lame allongée, compri- mée, subelliptique et obtuse ; le cinquième article est terminé par cinq petits feuillets mobiles, et deux doigts de la pince, plus petits que celles des pieds précédents, sont articulés à leur base, et pareïllement mo- biles ; dans l’entie-deux de ces deux pattes sont deux lobes maxilliformes, et qui me paraissent être, dit M. Latreille, des appen- dices isolés de ceux des mêmes pieds, et re- présenter la lèvre des Aranéides et la por- tion intermédiaire de celle des Scorpions; enfin les deux derniéres pattes, ou celles de la sixième paire, sont réunies sous la forme d’un grand feuillet coriace , presque demi-circulaire, dont la surface offre des lignes imprimées ou des espèces de su- ture, avec le milieu du bord postérieur échancré, et rempli par deux petites pièces Jamelleuses , représentant les doigts in- ternes des pinces; des sutures indiquent les 19, 292 autres articles de ces pattes; à la face pos- térieure sont situés les organes sexuels; l'intérieur de ce bouclier est occupé en grande partie par les ovaires, dans les fe- melles, et par les testicules dans lautre sexe. — La seconde pièce du test s’arti- cule avec la précédente , au milieu de son échancrure postérieure. offre cinq paires de pattes natatoires, presque semblables à Ja dernière, mais unies simplement à leur base interne, et portant à leur face postérieure une couche de fibres nom- breusesetserrées, disposéessur un seul plan, et constituant l'organe branchial. — Ces pattes remplissent la concavité inférieure, et sont appliquées les unes sur les autres. Les bords latéraux de cette seconde pièce sont ‘allernativement échancrés et dentés, et, à partir de la seconde, les échancrures ont chacune , dans leur milieu , une épine comprimée, allongée et mobile; cette se- conde division du test est fortement écartée en manière d'angle, à son extrémité pos- térieure, et au milieu de cette échancrure s'articule avec elle, et par gynglime, une pièce très-dure, en forme de stylet ou d’épée, droite, souvent prismalique et très- pointue. Suivant M. Cuvier, le cœur res- semblerait à celui des Stomapodes; un æso- phage ridé remontant en avant, conduit dans un gosier trés-charnu, garni iulérieu- rement d’un velouté cartilagineux toul hé- rissé de tubercules, et suivi d’un intestin droit et large; le foie y verse la bile de chaque côté, par deux canaux. Les Limales habitent généralement les rivages des mers des pays chauds, et plus particulièrement ceux des Indes -Orien- tales et de l'Amérique. Quelques individus ont jusqu’à deux pieds de long. Ils sont connus aux Etats-Unis sous la dénomina- tion de poisson-casserole, parce qu’ilsen ont la ressemblance, et qu’en enlevant leurs pattes, on s’en sert pour puiser de l’eau. On les donne à manger aux porcs. Lessau- vages emploient leur stylet en guise de flèche, et on en redoute la pointe; on en mange les œufs à Ja Chine, et il paraîtrait que sur d’anciens zodiaques japonais, la figure de ces Crustacés est l’emblême de la constellation du cancer. Ces animaux sont t-és-lents dans leurs mouvemens, ils ne viennent guëre à terre que le soir, et seulement dans des lieux ou la plage est sa- blonneuse; lorsqu'ils marchent, ils parcou- rent une ligne droite, et l’on ne voit aucun de leurs membres hors des bords du test. Les femelles, qui sont plus grosses que les LIMOULUS. mâles, les portent souvent sur leur dos. On ena trouvé de fossiles, et ils paraissent les premiers Crustacés dont nous ayons des analogues, ou ceux qui ont immédiate- ment succédé aux Crustacés perdus, tels que les Trilobites. 1. LIMULUS POLYPHEMUS. Latr., Diclionn. des Scienc. natur. — Desw. , Consid. générales sur les Crus- tacés, pl. 51, fig. 4. — Limulus Ame- ricanus, Leacn,, Dict. des Sc. nat., tu XIV, p. 537. — Cette espèce présente trois épines sur l’arête du milieu de chacune des deux pièces du test; l’extrémité de la derniére de celle-ci est pourvue d’une échancrure simple; la queue est triangu- laire, dentée en dessus; la couleur est blanche -jaunätre dans les jeunes indivi- dus, et d’un brun-noirätre dans les adultes; chez les mälesles pinces des deux pieds anté- rieurs , sont renflées el lerminées par un seul doigt. — Se trouve communément sur les côtes orientales de l'Amérique. 2. LIMULUS SOWERBII. Leacn, Zool. Miscel,, 1. 11, tab. 84; ejusd., Dict. des Sc. nal., t. XIV, p. 537. —Desu., Consid. génér. sur les Crust., p. 355. — La queue est triangulaire, den- telée en dessus; l’échancrure terminale de Ja seconde pièce du test est pourvue d’une dent, — Patrie inconnue. 3. LIMULUS MOLUCCANUS. Latr., Dictionn. des Scienc. natur, — Desw. , Consid. génér. sur les Crust., p.355. — Cancer Moluccanus, Clusius, Exot., p. 128. — ScuxærFer, Monogr., tab. 7, fig. 4, 5. — Long. 2 pieds. — Ne présente pas d’épines sur l’arête du milieu de la premiére pièce du test, laquelle se termine en-avant par une petite élévation fourchue; l’échancrure postérieure de la seconde pièce est sensiblement dentelée; la queue, plus courte que celle de l’espèce précédente, est triangulaire, avec sa ca- réne supérieure, armée dans une grande partie de sa longueur de dentelures nom- breuses en scie. — Se trouve communé- ment aux Moluques. 4. LIMULUS ROTUNDICAUDA, Larr., Dictionn. des Scienc. natur. —Desm., Consid, génér. sur les Crust., p. 355. — Présente des petites épines sur la carène moyenne de la première pièce du test, mais n'offre pas d’élévation dans son milieu ; il n’y a pas non plus d’épines PROSOPISTOMA. sur la seconde pièce ; les deux doigts ter- mipaux sont allongés à tous les pieds (sans doute chez les femelles); la queue est plus courte que le corps, arrondie en dessus et sur les côtés ; la couleur est grise-verdâtre ou foncée, avec des points et des taches noi- râtres. — Habite les Indes-Orientales.. 5. LIMULUS VIRESCENS. Larr., Dictionn. des Scienc. natur. — Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 356. — Cette espèce a beaucoup d’ana: logie avec le Limulus Moluccanus; elle n’offre.pas d’épines sur les. arêtes de son test, qui est d’un brun-verdâtre ; les deux pinces antérieures soni renflées, terminées par un seul doigt et gibbeuses en dessous. 6. LIMULUS MACLEAIT. Leacu, Dict. des Sc. nat.,t. XIV, p. 537. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 356. — La queue est triangulaire et sans dentelures, et on apercoit une dent qui est placée dans l’échancrure de l’ex- trémité postérieure du test. — La patrie inconnue. 7. LIMULUS LATREILLII. Leacu, Dict. des Sc. nat.,t. XIV, p. 537. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 356. — La queue est allongée, triangu- laire à sa base, comprimée vers son extré- mité, et présente en dessous une rainure ou sillon qui ne se prolonge pas jusqu’au bout ; de plus, l’échancrure de l’extrémité de la pièce postérieure du test présente une dent. — La patrie de cette espèce est in- connue. PROSOPISTOMA, Larr. Le corps est ovoïdo-hémisphérique, re- couvert presque entièrement par un bou- clier divisé en deux segmens; l’antérieur plus petit, presque semi-circulaire, ayant en dessus deux yeux à réseau, écartés, et deux antennes très-petiles, sétacées et sim- ples; offrant en dessous deux paires de mä- choires, épineuses au bout. recouvertes 293 par une lame semi-circulaire; le second segment est caréné longitudinalement dans son milieu, tronqué et échancré postérieu- rement. — Il y a trois paires de pattes fili- formes, simples et mutiques, insérées sur les côtés d’un plastron triangulaire, appli- quées sur les côtés dela poitrine etcoudées. — L’abdomen est en forme de petite queue, composé de quatre segmens dont le der- nier aplati, presque semi-circulaire, por- tant des filets barbus, branchiaux et ré- tractiles, Ce genre, suivant M. Latreille, semble- roit devoir former à lui seul une famille particulière, terminant la division des Crustacés dentés ou munis de mâchoires ; mais dans l’état actuel de la science il est impossible de lui assigner une place bien positive, son organisation buccale nous étant inconnue, et n’étant pas assurés qu’il n'existe point de siphon; aussi est-ce avec le plus grand doute que nous le placons près des Limules. — Deux espèces sont connues; l’uneaété désignée sousle nom de : À. PROSOPISTOMA PUNCTIFRONS. Larr., Nouv. Ann, du Mus., t. IT, p. 84. — Le Binocle a queue en plumet, GEorr., Hist. abrég. des Ins., p. 34, t. II, p. 660, pl. 21, fig, 3.—Long. 2 lig. Larg. 2 lig. +. — D’un jaune-brun; le corps est rond, hémisphérique, presque aussi large que long et concave en dessous; entre les yeux, sont trois taches brunes, figurant un trian- gle ; ce Crustacé, suivant Phistorien des in- sectes des environs de Paris, se trouve dans les ruisseaux ; il ressemble d’abord à un petit Coléoptère, mais sa démarche vive et sa queue qu'il agite précipitamment le dé- cèlent bientôt. Et l’autre sous celui de : 2. PROSOPISTOMA VARIEGATUM. Larr., Nouv. Ann. du Mus., t. II, p. 34.—Guér., Iconogr. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 34, fig. 4. — Long, 2 lig, !. — Le corps est d’un brun foncé. terne, mélangé de jaunâtre, en devant et sur les côtés, — Habite Madagascar. 294 ARGULUS. ONZIÈME ORDRE. SIPHONOSTOMES, LATREILLE. Un siphon ou suçoir plus ou moins appa- rent, quelquefois caché ou peu distinct, formé, autant qu’il est possible d’en juger par quelques observations particulières , de quatre pièces correspondantes au labre, à la languette et aux mandibules des Crus- tacés édentés, compose exclusivement la bouche de ceux-ci; de tels organes indi- quent qu'ils doivent être des animaux su- ceurs, et c’est en effet sur des poissons et quelques reptiles aquatiques de l’ordre des Batraciens qu’ils se tiennent habituelle- ment fixés, du moins à une époque de leur vie; car ils peuvent nager et errer dans l’eau avant que de s’établir à demeure. —Lorsqu’ils se multiplient beaucoup sur l’un de ces animaux, ils l’épuisent telle- ment, qu’il finit par périr. Un propriétaire de nos départemens de l’ouest, dit M. La- treille, me consulta au sujet d'une perte considérable qu’il éprouvait à raison d’une mortalité extraordinaire des brochets de ses étangs, et m’envoya l'animal parasite auquel il Pattribuait, et que je reconnus pour être l’Argule foliacé, Crustacé dé l’ordre des Siphonostomes; ajoutons qué dans cet ordre le nombre de pattes, ne va jamais au-delà de quatorze , et que le test n’est jamais composé que d’une seule pièce, formant en devant une sorte de bouclier. Tous les Siphonostomes connus sontgénéra- lement de très-petite taille. Cet ordre a été partagé en deux fa- milles : les Caligites et les Lernæiformes. PREMIÈRE FAMILLE. CALIGITES, LATREILLE. Caractères. Plusieurs de leurs pieds, ou les postérieurs au moins, sont propres à la natation, soit sous la forme de nageoires plus ou moins multifides, soit sous celle de larges membranes recouvrant le dessous de l’abdomen, ou l’enveloppant même en manière de fourreau ; cette partie posté- rieure du corps est privée d’un test clypéi- forme ou semi-lunaire. Cette famille renferme deux tribus : les Pinnodactyles et les Hymenopodes. PREMIÈRE TRIBU. PINNODACTYLES, LATREILLE. Pieds postérieurs au moins terminés par des pinuules ou des digitations plus ou moins nombreuses, servant de rames ou de nageoires. Genres: 4rgulus, Dolops, Caligus, Pan- darus, Nogaus. ARGULUS, Muzx., LArTr., Leacu, Jue., Des“. ; Monocolus, Linx.; Binoculus, Grorr., LAaTR,, Bosc.; Ozolus, Larer. Le test est presque membraneux, semi- transparent, déprimé, généralement ova- laire, un peu émarginé de chaque côté an- térieurement, couvrant le corps trés-ample- ment, et n’y adhérant qu’en partie ; de plus il est marqué de deux lignes enfoncées qui partent de ses bords antérieurs, et conver- gent versson milieu. — La tête est assez séparée du corps par un cou. — Les yeux, au nombre de deux, apparaissent tant en dessus qu’en dessous, et sont placés en avant, dans l'intervalle qui existe entre les deux lignes enfoncées du test; ils sont distans entre eux, hémisphériques, et ont leur surface composée de petites facettes ovales et lisses, disposées par zônes con- centriques au nombre de cinq ou six, dont ARGULUS. fes plus petites regardent le bord interne les yeux. — Les antennes, au nombre de quatre, sont petites, insérées sur la face in- férieure de l’animal, un peu au-dessus des yeux, cylindriques et un peu velues; les supérieures ou les plus courtes, sont for- mées de trois articles, pourvues à leur base d’un crochet assez gros, terminé par une pointe forte et recourbée, qui a vers son origine une petite épine ; les inférieures, plus longues, sont formées de quatre arti- cles dont le premier est pouvu d’une pe- tite dent. — Le test est placé sur la ligne moyenne et assez en arrière des yeux, en- tre les pieds de la seconde paire, et dirigé en avant, de forme conique allongée, ren- fermant un sucoir très-aigu et protractile, — Les pattes, au nombre de douze, sont de formes différentes; celles de la paire an- térieure sont plus longues que les autres, terminées par une ventouse ou large dis- que circulaire, dont le bord a des stries convergentes et est dentelé; celles de la seconde paire ont une première pièce ( ou cuisse) grosse, épineuse ; une deuxième (ou jambe) assez forte et presque cylindrique ; un tarse formé de trois articles, et terminé par deux crochets et un petit corps saïllant: celles des quatre dernières paires sont pres- que cylindriques,sans articulations bien dis- tinctes, insérées sur les côtés de l'abdomen, terminées par deux doigts allongés, ciliés sur leurs deux bords, antérieur et posté- rieur; les deux premières de celles-ci sont pourvues d’un troisième doigt également cilié, mais récurrent, et non dans la di- rection des autres. — L’abdomen est cy- lindrique, pourvu antérieurement de deux petits crochets cornés un peu en arrière de Ja base de la trompe. — La queue est for- mée par une lame horizontaleterminée par deux lobes arrondis au bout, etinsérée dans une échaucrure postérieure de k grande pièce qui forme le test. —Le cœur est appa- rent à traversle corps; il estformé d’un seul ventricule, et logé dans un tubercule solide, demi-transparent, presque cylindrique, dirigé en arrière, et placé derrière la base de la trompe, chassant le sang, qui est com- posé de globules diaphanes, vers l’avant du test, dans une seule colonne qui se ramifie, parcourt le corps dans diverses directions, et revient par une colonne unique de la partie postérieure du corps au cœur. —Les vaisseaux ne sont pas bien distincts. — Les organes de la respiration paraissent exis- ter dans les cils des huit pattes postérieures. — Le canal alimentaire s’étend depuis la 295 base de la irompe jusqu’à la bifurcation de la queue, où se trouve la partie anale; il est formé d’un œsophage trés-court, d’un es- tomac ovale, donnant naissance, dans sa partie antérieure, à deux grands appen- dices rameux, qui se portent dans les deux ailes du test, s’y subdivisent en deux bran- ches inégales et flexueuses, qui se subdivi- sent elles-mêmes en une multitude de ra- mifications dans lesquelles pénètrent les matières alimentaires, qui les rendent ap- parentes, et de couleur bistrée ; d’un py- lore très-gros. long et musculeux; d’un cæ- cum pourvu de deux appendices vermi- formes près de son origine; d’un rectum qui descend en se rétrécissant jusqu’à la partie anale. — Le cerveau paraît placé derrière les yeux, dans la ligne médiane du corps; il est composé de trois lobes égaux, un antérieur et deux latéraux d’un rouge rubis; lorsqu'on les observe sous certains aspects, les organes de la généra- tion du mâle semblent résider dans deux vésicules placées chacune vers la face posté- rieure du premier article des pattes de l’a- vant-dernière paire; le même sexe pré- sente à l’extrémité antérieure du premier article des pattes de la dernière paire, nn crochet qui sert à retenir la femelle dans l’accouplement ; les orgaves de la femelle consistent en un sac o1 une matrice situé dans l’abdomen, au-dessus du canal ali- mentaire , et s’étend depuis l’origine de l'estomac jusqu’à la base de la queue, où il se termine par un oviducte trés-court, dont l’orifice se trouve placé entre les deux dernières pattes, et est commun avec la partie anale. On ne connoît encore qu’une seule es- pèce de ce genre, qui s’attache sous le corps des Epinoches ou Gastérotes, et des Tétards de Batraciens au moyen de ses ventouses, et qui suce le sang de ces animaux, ARGULUS FOLIACEUS. (PI. 20, fig. 9.) Jur., Ann. du Mus., t. VII, p. 431, pl. 26. — Desm., Consid. génér. sur Les Crust., p. 529, pl. 50, fig. 4. — Pou du Gastérote, Baker, Micr., t. II, chap. 25, pl. 44. — Ozolus Gasterotü, Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins.,t. IV, pl. 29. — Binoculus Gasterotii, LATR., Gen. Crust. et Ins., t. 1, p.14. — Long. 2 lig.1.—Le corps, déprimé et ovale dans ses contours, est d’un vert-jaunâtre clair, demi-transpa- rent; la femelle, qui esttoujoursplusgrande que le mâle, est caractérisée par deux points 296 noirs situés à la base de sa queue, avant sa division en deux lobes. Les Argules se trouvent assez commu- nément aux environs de Paris, dans les eaux stagnantes, ils attaquent avec beau- coup de violence les tétards de Grenouilles et de Crapauds, et causent souvent leur mort ; ils s’attachent également aux Gasté- rotes ou Savetiers, petits poissons des eaux stagnantes, et même sur les parties molles des carpes, des tanches,'etc., en appliquant leurs ventouses, et en enfoncant leur bec pointu dans les chairs de ces animaux, pour en sucer le sang; on les trouve aussi très- fréquemment libres et nageant avec beau- coup de vitesse au milieu des herbes aqua- tiques, telles que les lentilles d’eau, les charagnes, les ménianthes, etc. Les mâles sont très-ardens en amour, et très-souvent il leur arrive de prendre un sexe pour l’au- tre, ou de rechercher des femelles pleines ou mortes. Dans l’accouplement, qui dure quelquefois plusieurs heures, le mâle se place sur le dos de la femelle, et s’y tient fixé au moyen de ses ventouses; la durée de la gestation est de treize à dix-neuf jours, aprés lesquels les femelles fixent leurs œufs (qui sont unis ou d’une forme ovale, sur un doublerang, et souvent en ligne droite) sur les pierres ou autres corps durs, au moyen d’un gluten, Ces œufs, au nombre d’un à quatre cents, sont d’un blanc de lait, et souvent placés si près les uns des autres, qu’ils en reçoivent une pression qui leur donne en quelque sorte la forme hexa- gonale ; ils éclosent vers le trente-cin- quième jour , et le petit qui en sort, lors- qu’il est développé, n’a pas plus de trois huitièmes de ligne de longueur. Sa forme estovale, allongée; son test a peu de largeur, et sa queue est fort grosse; de cha- que côté de la partie antérieure de son en- veloppe sortent deux longues rames, l’une placée devant, et l’autre derrière l'œil, et toutes deux terminées par deux filets longs, égaux, pennés et flexibles (les rames an- térieures en ont quatre, et les postérieures trois) ; les deux pattes antérieures, qui viennent après Ces rames, sont fortes, coudées vers leur extrémité, et terminées par un crochet; les autres pattes, au nom- bre de dix, et surtout celles qui lui ser- vent à nager, sont petites et peu saillantes. Deux jours aprés, ce petit change de peau, alors les rames disparaissent, et les pattes postérieures, qui servent à nager, appa- raissent, mais elles ne sont complètes que plus tard; il s'opère une autre mue au bout CALIGUS. de trois jours,ce qui donne seulement plus de développement aux parties de l’a- nimal. Deux autres jours suflisent pour amener une nouvelle peau, et avec celle des crochets, les crochets de la seconde paire de pattes et les rudimens des ventou- ses sur la base des pattes de la première paire. Après un intervalle semblable, l’a- nimal se débarrasse de sa quatrième peau, et Ja paire de pattes antérieures esl toul-à- fait transformée en ventouses. Les organes de la génération ne sont apparens qu'après la cinquième mue. Les larves se dépouil- lent pour la sixième fois six jours aprés, et paraissent alors sous la forme de l’a- dulte, sans pour cela qu’elles aient atteint toute leur grosseur , qui augmente du double après plusieurs autres mues qui ont lieu régulièrement tous les six ou sept jours. Lorsque les mâles se sont accouplés, ils perdent la faculté génératrice jusqu’a- près la mue suivante, qui leur fournit de nouvelles vésicules séminales, en place de celles dont ils avaient fait usage, et qui s’é- taient rompues pour l’épanchement du li- quide qu’elles contenaient. M. V. Audouin désigne sous le nom de Dolops un nouveau genre de Crustacés qui vient se placer naturellement après celui d'Argulus. — L'espèce type de ce genre est le : DOLGPS LACORDAIRII. Aun., Ann. de la Soc. Entom. de France, t. VI, Bull, p. 43. — Ce Crustacé, quia été trouvé à Cayenne par M. Lacordaire, est long d’un centimètre et demi; il vit parasile sur un poisson nommé Aymora, dont la chair est très-estimée, et quise trouve dans toutes les rivières; M. V. Audouin doit en donner une description détaillée et une figure. CALIGUS, Muzz,, Leacu, LaTr., DEsm. Le corps est déprimé, avec sa partie an- térieure recouverte d’un test membraneux en forme de bouclier, rétréci postérieure- ment. — L’abdomen est étroit, de forme ovale-allongée, où presque carrée, et ter- miné par deux soies (tubes ovifères) allon- gées, cylindriques et simples. — Les an- tennes sont pelites, coniques, au nombre de deux, situées sur le bord antérieur du test, et dirigées latéralement, — Les yeux, au nombre de deux, sont distans et silués à la base interne des antennes. — On aper- çoit un bec obtus placé en dessous lu test, PANDARUS. à peu près au quart antérieur de sa lon- gueur. 4. CALIGUS PISCINUS. Desm., Consid. génér. sur les Crus- tacés , p. 340. — Caligus Curtus, Muzz., p- 180, n° 65, tab. 21, fig. 4, 2, — Mono- culus Piscinus, Lixn., Syst. Nat, — Long. 4 lig. +. —Le test est marqué de lignes en- foncées qui figurent la lettre H ; les pieds de la première paire sont courts, simples, terminés par un seul article pointu et ar- qué, situés aux côtés du bec; ceux de la se- conde paire sont grêles et ont leur partie terminale ou tarse formée de quatre arti- cles minces, cylindriques, dont le dernier supporte deux ongles arqués, inégaux ; ceux de la troisième paire sont de moitié plus courts, plus robustes et terminés par un tarse à deux articles, dont le dernier supporte deux ongles inégaux, arqués en dedans ; les pieds de Ja quatrième paire sont à peu prés de la force des précédens, et ont leur jambe courte et grosse ; le tarse est formé de deux articles, dont le premier plus gros et pluslong que le second, qui est un peu arqué en dedans, terminé par deux points ou rudimens d’ongle, et muni sur sa face interne de trois filets plumeux, paral- lèles entre eux et récurrens; les pieds de la cinquième paire ont un article basilaire (ou cuisse) très-court, muni en dedans d’un filet cilié; un second article (ou jambe), deux fois aussi long que large, et un peu comprimé, supporte un tarse bifide , for- mé de deux branches, chacune à trois arti- cles, terminés par des filets plumeux ou ci- liés, parallèles entre eux et dirigés en de- dans; les pieds de la sixième paire sont membraneux, aplatis , situés sur la bran- che qui termine le test postérieurement et inférieurement, consistant en une seule pièce ovalaire, garnie sur son bord termi- al et en dedans de cinq soiïes plumeuses et parallèles entre elles; les pieds de la sixième paire sont assez longs, insérés à la base du premier anneau de l’abdomen et en dessous, derrière le test, formés d’une jambe assez forte et un peu renflée dans son milieu, d’un tarse à peu prés aussi long, et composés de deux pièces assemblées obli- quement; de façon que l’inférieure se ter- mine en pointe en dessous, et que la su- érieure ou la terminale supporte à son extrémité trois soies roides, dont la plus grande est ciliée; en dessous, on apercoit deux petits crochets sur le milieu de la poi- trine entre la base des pattes de la troisième 297 paire et celle des pattes de la quatrième paire; la portion supérieure du test com- prise entre les deux jambages postérieurs de la figure d’H, est de forme hexagonale, avec une forte échancrure sur chacun deses côtés latéro-postérieurs. L’abdomenpropre- menti dit est plus long que large, et plus large en arrière qu’en avant, légérement bombé en dessus, et donne attache posté- rieurement aux deux filets, qui sont cylin- driques et divisés fort également par une multitude de petites lignes transverses; la queue, insérée entre les deux filets à l’extré- mité postérieure de l’abdomen, est formée d’une petite pièce étroite à sa base, renflée dans son milieu, bifurquée à son extrémité; chacune de ces bifurcations est terminée par trois soies ; la couleur est d’un blanc jaunâtre, avec quelques poinis ou caractères d’un jaune obscur sur le test, Cette espèce vit aux dépens des morues, des merlans, des saumons, etc. Lorsqu'on Ja détache, ou lorsqu’elle veut changer de place, elle court rapidement sur ces pois- sons. On la voit aussi quelquefois nager seule dans la mer avec assez de vitesse. CALIGUS MULLERI. (PI. 20, fig. 7.) Leacs, Encycl. Brit. Suppl., 4, p. 405, pl. 20: ejusd., Dict. des Sc. nat.,t. XIV, p. 536. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 342, pl. 50, fig. 4: — Cette es- pèce diffère de la précédente en ce qu’elle n’a pas d’appendice bifurqué en forme de queue à la suite de son abdomen. Sa cou- ieur est päle et sans taches. — Se trouve sur la morue. PANDARUS, Leacx, Des». ; Caligus, Latr., Lam. Chez ce genre, le corps est ovalaire, souvent irès-allongé, et terminé par deux soies allongées et cylindriques. — Le test est elliptique en avant, et tronqué trans- versalement en arrière. — Le corps est re- couvert de trois écailles à recouvrement, transversales, dentelées ou échancrées sur leur bord postérieur.—L’abdomen est en an- neaux formés de lames. — La queue est ovalaire, et donne attache à deux longues soies. A. PANDARUS BOSCII. F Leacn, Encycl. Brit. Suppl., 4, pl. 20, fig. 1; ejusd., Dict. des Sc. nat., t. XIV, p. 533. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 339. — Cette espèce est allon- 398 gée; sa couleur est d’un jaune pâle et li- vide ; les soies de la queue sont une fois et demie aussi longues que le corps. — Habite les mers d'Angleterre, et se fixe sur l’Emissole commun. 2. PANDARUS BICOLOR. Leacn, Encycl. Brit. Suppl., 1, pl. 20 ; ejusd., Dict. des Sc. nat., t. XIV, p. 535. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 339, pl. 50, fig. 5. — De forme allon- gée ; la couleur est pâle livide ; le testet le milieu des lames sont noirs; les soies de Ja queue sont deux fois aussi longues que le corps. — S’attache au Squale Milandre de nos mers, 3. PANDARUS CARCHARIE. Leacu, Dictionn. des Sc. nat.,t. XIV, p. 535. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 339. — Ovale, noir; les angles postérieurs du test et les soïes de la queue sont d’un jaune pâle et livide; ces der- nières sont un peu plus longues que le corps. — Cette espèce vit sur le Requin. 4. PANDARUS CRANCHII. Leacu, Dictionn. des Sc. nat., t. XIV, p. 535. — Desm., Consid. génér. sur Les Crust., p. 339. — Ovale, noir; les angles antérieurs du test, son pourtour, et les deux espaces du dessus de sa partie anté- rieure, sont päles, ainsi que les bords des lames de l'abdomen. NOGAUS, Leacu, Desm. Deux courtes scies ou tubes oviféres à la queue, portant plusieurs styles à leur ex- trémité. — Les trois premières pièces de l’abdomen ayant les côtés arrondis, tandis que le quatrième et le cinquiéme les ont terminés en pointe. — Le test est en forme de fer à cheval. NOGAUS LATREILLEI. Leacx , Dictionn. des Sc. nat., t. XIV, p. 536. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 340.— Couleur pâle sans tache. — Se trouve dans les mers d’Afrique. DEUXIÈME TRIBU, HYMÉNOPODES, Lare. Caractères. Les pattes abdominales, ou les quatre à six postérieures au moins, sont ANTIHOSOMA. en forme de lames membraneuses, recou- vrant le dessous de l'abdomen, et quelque- fois même l’enveloppant aussi en dessus. — Tous ont un siphon. Genres : Dinemoura, Anthosoma et Ce- crops. DINEMOURA, Larn. Les pattes membraneuses, simplement appliquées sur le dessous de l'abdomen, sont libres. — Le test ne présente pas en devant deux petites serres avancées et mo- nodactyles. DINEMOURA PRODUCTA. Larr., Cours d’Ent., Are année, p. 463. — Caligus Productus, MuLter. — Mono- culus Salmoneus, FaBr. — Les pattes sont au nombre de douze? ; les quatre ou six de devant sont terminées par des crochets, ou sont onguiculées ; l'extrémité de l’abdomen est garnie de deux soies (ou tubes ovifères) allongées et cylindriques. ANTHOSOMA, Leacs, Desm. : Caligus, LaTr., Lam., Risso. Le test est arrondi en avant et en ar- rière. — Les antennes sont formées de six articles. — L’abdomen , beaucoup plus étroit que le test, est muni de deux James foliacées sur le dos, et de six autres sous le ventre ; celles-ci tiennent lieu des trois dernières paires de pattes. — Les pattes de la paire antérieure sont étendues en avant ; leur ongle est crochu, et rencontre une petite dent, qui est située vers le sommet de l’article qui précède. L’ongle des pattes de la seconde paire est comprimé. Le der- nier article de la troisième paire est très- épais, denté antérieurement, et terminé par un ongle trés-fort. — Le bec est inséré derriére les pattes de devant, et muni à son extrémité de deux appendices droits et cornés. 1. ANTHOSOMA SMITHII. Leacn, Dictionn. des Sc. nat., t. XIV, p. 533; ejusd., Encycl. Brit., Suppl., 1, p. 406, tab. 20. — Desm., Consid. génér. sur les Crusti., p. 335, pl. 50, fig. 3. — Russo, Crust. des environs de Nice, p. 362. —Le corps est coriace, glabre, d’un vert- jaunâtre ; le test forme un écusson al- lungé, conique, tronqué en avant, large et arrondi en arrière, finement dentelé sur son contour , et marqué sur son milieu CECROPS. d’une ligne brune; ses antennes sont for- mées de deux articles ; ses deux pattes an- térieures sont courtes, et les deux posté- rieures larges et aplaties; toutes sont ter- minées par deux ongles crochus ; l’abdo- men est étroit, composé de quatre segmens presque arrondis, garnis de chaque côté par trois lames foliacées ; le dernier est ter- miné par deux courts filets aplatis. — Se trouve sur le Squale féroce. CECROPS , Leaca, LATR., Desw. Le corps est ovalaire, déprimé, sans ap- Re postérieurs en forme de filets cy- indriques. — Le test est coriace, séparé en deux; la portion antérieure est en forme de cœur renversé, profondément et largement échancré en arrière ; la postérieure est com- posée de trois autres pièces à recouvrement l’une sur l’autre, dont l’antérieure est la plus petite , l'intermédiaire moyenne, et la postérieure la plus grande; toutes sont échancrées postérieurement dans leur mi- lieu. — Les antennes, composées de deux articles, sont terminées par un seul poil. — DEUXIÈME 299 L’abdomen est aussi large que le test. — Les pattes de la paire antérieure sont bi- articulées, et armées d’un ongle fortet re- courbé; trois articles à la seconde paire, plus minces, et dont le dernier est bifide ; la troisième paire est plus forte, et n’a qu’un seul article et un ongle trés-fort; les quatrième et cinquième paires sont bifides; la hanche et la cuisse des sixième et sep- tiéme paires sont très-dilatées, lamelli- formes, et réunies par paires. — Le bec est inséré derrière les pattes antérieures, et présente de chaque côté de sa base un appendice ovale. La femelle est munie de deux grandes pièces ovales contiguës, d’une substance coriacée , placées sous l’abdomen, qu’elles surpassent en longueur, et qui recouvrent ses œufs, CECROPS LATREILLII. (PI. 20, fig. 4.) Lescu, Encycl. Brit. Suppl., 4, pl. 20, fig. 4,3, mâle; 2, 4, femelle. — Desw., Consid. génér. sur les Crust., p. 338, pl. 50, fig. 2. — Cette espèce, qui est de couleur blanchâtre, vit sur le Thon et le Turbot. FAMILLE. LERNŒIFORMES, LATREILLE, C’est un groupe trés-singulier d'animaux que Linné a désigné sous le nom générique de Lernæa, et qu’il crut devoir rapporter au type des Mollusques, parce que leur forme bizarre ne lui avoit pas permis de reconnoître leur véritable place. Cuvier a d’abord, à l'exemple de Linné, placé ces animaux parmi les Mollusques; mais plus tard il les a rapprochés des Entozoaires, et il les a confondus avec eux et les Planaires, bien que ceux-ci soient des vers extérieurs, dans la classe à laquelle il laisse le nom de vers intestinaux. Les Lernées sont en effet parasiles ; mais elles ne se fixent jamais dans la cavité intestinale des autres ani- maux, non plus que dans aucun de leurs organes ; elles se tiennent au contraire at- tachées à leur surface extérieure ; aussi Lamarck, qui n’a pas saisi les véritables rapports que les Lernées ont avec les Crus- tacés, a-t-il cru pouvoir en faire une classe à part, celle des Epizoaires, ce nom ex- primant l’habitude qu’elles ont de vivre sur les animaux. C’est à M. de Blainville que la science est redevable de la position vé- ritable que ces animaux doivent occuper dans la série zoologique. Ce célèbre natu- raliste a publié, en 14822, dans le Journal de Physique , et en 1823, dans le Diction- naire des Sciences naturelles , un excellent travail sur ces animaux, et il y a démontré qu’ils devoient être placés parmi les Crus- tacés, à côté des Galiges et des Argules. En 1816, dans son prodrome d’une classi- fication du règne animal, inséré dans le Bulletin de la Société Philomat hique, M. de Blainville étoit arrivé à cette conclusion : Les Lernées sont aquatiques, vivent aux dépens des autres animaux, des poissons principalement, et s’accrochent à diverses parties de leur surface postérieure ; le tour des yeux et des branchies étant les endroits où elles trouvent une nourriture plus fa- cile, sont aussi ceux qu’elles affectionnent 80) davantage. Pendant long-temps on n’a connu des Lernées que leur état parasi- taire ; aussi leur véritable nature n’a-t-elle été constatée qu'avec peine. En effet, tels qu’on les observe le plus souvent, ces animaux sont complétement défigurés par l'abondance des sues nutritifs dont ils sont gorgés : ils ont perdu toute leur régularité. Les tissus adipeux qui se sont développés dans leur intérieur ont distendu leur peau, trop peu résistante pour conserver sa véri- table forme ; aussi les Lernées, bien qu’a- dultes et capables de se reproduire, ne sauroient néanmoins fournir, à cette épo- que, une idée exacte de leur espèce; elles sont profondément modifiées, comme cela se voit chez la plus plupart des parasites, parmi lesquels nous citerons seulement les larves d’'Hydrachnes, les Ixodes et les Sar- coptes,-chez les animaux articulés ; les Ni- cothoés, les Caliges, les Argules et les Bo- pyres, parmi les Crustacés. Tous ces ani- maux sont parfaitement réguliers lorsqu'ils sortent de l’œuf, et ils présentent avec toute leur netteté les caractères des autres es- pèces de leur famille ; mais dès qu’ils se sont fixés, ils commencent à se déformer , de telle sorte qu’ils peuvent arriver à tous les degrés possibles de la bizarrerie. C’est donc avant qu’ils aient commené à se fixer, ou peu de temps après qu’ils le sont, que ces parasites doivent être étudiés; mais c’est ce qu’il n’a pas toujours élé possible de faire. M. de Blainville, dont le travail sert de base à tout ce que l’on a écrit sur les Ler- nées, s’exprime ainsi ( Dict. des Sc. nat., t. XXVI, p. 113) au sujet de ces singu- liers Crustacés : « Nous savons encore as- sez peu de chose sur l’organisation des Lernées. Leur enveloppe extérieure, ordi- pairement d’un blanc-jaunätre transparent, est aussi quelquefois d’un brun-rougeätre foncé. Elle est le plus souvent molle et flexible , en dessous surtout ; mais il arrive aussi quelquefois qu’elle est dure, comme carlilagineuse , dans les différens points de son étendue, et surtout à la partie supé- rieure de la première division du corps. Le corps des Lernées, constamment bien sy- métrique, mais du reste de forme assez va- riable, quelquefois très-allongé, d’autres fois large, ovale, aplati, est souvent divisé dans sa longueur par un étranglement plus ou moins profond, en deux parties. L’une, antérieure , plus petite, plus étroite, qui réunit la tête et le thorax, est quelquefois un peu subdivisée, de manière que la tête LERNŒIFORMES. est aussi un peu distincte : c’est cette partie qui offre les premières traces de véritables appendices dans les crochets dont la bouche paroît armée , et même dans des rudimens d’antennes. L’autre partie du corps est l’ab- domen ; presque toujours plus large que la première, sa forme varie également beau- coup : c’est celle dont la peau est Ja moins dure, la moins cornée; elle offre assez sou- vent des prolongemens appendiculaires , paires, placés de chaque côté, maïs inarti- culés ou immobiles, et quelquefois de sim- ples incisures. Quelques espèces m’ont of- fert des traces d’yeux sessiles ou des stem- males; plus souvent on trouve des indices d’antennes, même quelquefois subarticulés. Quant aux appendices, dans toutes les espèces que j'ai pu examiner avec soin, j'ai trouvé que la bouche étoit constam- ment pourvue d’une paire de crochets mo- biles convergens, quelquefois de deux , et même d’une sorte de lèvre inférieure. Quant aux appendices véritables, qui se joignent au thorax, ils sont généralement peu nombreux. Dans les espèces que leur grandeur m’a permis de distinguer, j'ai trouvé que la couche musculaire qui double l'enveloppe extérieure, le plus ordinaire- ment fort simple et composée de fibres longitudinales soyeuses, se subdivise en portions latérales pour les subappendices el les appendices. Le canal intestinal est complet, c’est-à-dire étendu de la bouche à l’anus ; il paroît même qu’il fait des re- plis ou des circonvolutions. La bouche, mé- diocre , située ordinairement à Ja partie in- férieure du céphalo thorax , est au milieu d’un espace dont la peau est molle; elle est constamment accompagnée , à droite et à gauche, d’un crochet court, aigu et corné ; mais on ne le voit souvent qu’à l’aide d’une forte loupe. Le canal intestinal se termine en arrière dans un tubercule ou mamelon plus ou moins saillant ou médian. Je mai jamais pu désigner le système circulatoire ; mais il est certain qu’il existe, ou du moins les auteurs qui ont observé ces animaux vi- vans en parlent d’une manière certaine. On ne peut cependant dire qu’il y ait d’au- tres organes de la respiration que les sub- appendices de la peau. Les organes de la génération ne me sont peut-être pas connus complétement. On sait seulement que, dans toutes les espèces de ce groupe, il existe de chaque côté du tubercule amal une sorte de sac, de forme un peu variable, et qui est rempli par une infinité de cor- puscules quelquefois ronds, d’autres fois DICHELESTHIUM. 301 ‘subanguleux et même discoïdes, qui sont indubitablement des œufs, comme nous l’apprend une observation du docteur Sur- rinay du Hävre : d’après cette observation, ces animaux naissent sous une forme qu’ils perdent par la suite en avançant en âge ; et cette forme est beaucoup plus parfaite , moins anomale, que celle qu’ils acquièrent, en sorte que c’est une métamorphose en sens inverse de ce qui a lieu ordinaire- ment. Nous ignorons, du reste, s’il existe des sexes distincts dans ces animaux. La place que nous croyons devoir leur assigner dans la série porte à le croire, tandis que leur adhérence parasite conduit à une opi- nion contraire. On trouve quelquefois des individus qui ne sont pas pourvus de sacs ovifères. Cela tiendrait-il à ce que ce sont des individus mâles, ou à ce que ces or- ganes sont tombés par accident? C’est ce je n’oserais aflirmer. Je ne puis non plus rien dire sur le système nerveux des Ler- nées; mais.il paroît qu’il doit exister, puis- qu’il y a des muscles distincts , et sa plece ne peut être ailleurs qu’à la partie inférieure du corps. » Depuis la publication du travail de M. de Blainville, plusieurs naturalistes, el parmi eux M. Nordmann principalement, se sont occupés des Lernées. Le travail de M. Nord- mann , publié en 1832, renferme une foule d’observations intéressantes, et est accom- pagné de figures exactes. M. Lesueur a aussi publié la description de quelques es- pèces de Lernées; el tout récemment MM. Koïllard et Burmeister ont fait con- noître le résullat de leurs recherches sur plusieurs espèces de Lernées. MM. Nord- mann, Kollard, beaucoup d’autres naturalis- tes, parmi lesquels nous citerons MM. Des- marets, Audouin et Milne Edwards, ont adopté l’opinion que les Lernées doivent être placées parmi les Crustacés. Cette famille renferme maintenant les genres suivans : Nicothoe, Dichelesthium , Nemesis, Lerneocera , Lerneopenna , Ler- nœa, Lerneomyzon, Lernentoma, Lerna- cantha, Lernopoda et Lerneanthropus. NICOTHOE, Aup. et Enw. Deux yeux, deux antennes, une bouche pourvue de mâchoires ; cinq paires de pat- tes : la première en crochet, les quatre au- tres en rames; un test formé de segmens transversaux ; l'abdomen droit, terminé par deux filets, et supportant (dans les femelles adultes) deux sacs ovifères : deux prolon- gemens sterniformes, en arriére et sur les côtés des anneaux visibles du thorax (ces prolongemens existant dans les individus que l’on trouve fixés ). NICOTHOE ASTACI. Au. et Enw., Mém. pour servir a l'His= toire nat. des Crust., Ae7 fasc., p. 8, pl. 49, fig. 8a9; Ann. des Sc. nat., 1. IX, pl. 49. — Long. : lig. Larg. 3 lig. — Cette espèce est de couleur de rosée; les expansions anté- ricures ont une teinte jaunâtre, etles grappes ovifères sont d’un rose tendre ; elles adhè- rent très-intimement aux branchies du Ho- mard , et s’enfoncent profondément entre les filamens de ses organes. Tous les Homards n’en présentent pas, et on les trouve en petit nombre. MM. Audouin et Edwards ont publié sur ce petit Crustacé des observations plei- nes d'intérêt. Voyez le mémoire ci- dessus cilé. DICHELESTHIUM, Herm., Desu. Le corps est presque cylindrique, plus étroit postérieurement qu’antérieurement, formé de sept segmens, dont le premier , ou le test, beaucoup plus grand que les autres, esl à peu près rhomboïdal, tronqué en avant et en arrière. — Les antennes sont filiformes, formées de sept articles, dont le dernier est le plus long, couchées oblique- ment en arrière sur les côtés du test. — Le bec, placé au milieu du dessous de ce test, entre les pattes de la seconde paire, est composé d’un suçoir cylindrique, membra- neux, creux, arrondi à l’extrémité, et de six sortes de palpes, dont deux sont gros à la base , biarticulés et bifurqués dans leur dernier article ; deux grêles, triarticulés, et deux très-courts, triarticulés. — Les yeux sont non distincts. — Les pieds sont au nombre de douze : six attachés sous le test, quatre sous le second article du corps, et deux sous le troisième ; les premiers pieds dirigés en avant, insérés derrière le bord antérieur du test, formé de quatre articles, dont le premier est un peu plus long que large, couvert en partie par le test, à ex- trémité antérieure oblique ; les deux sui- vans très- courts, et le dernier, ou le ter- minal, de forme ovale, pourvu à son extré- mité d’un pouce inférieur, court, rétréci à sa base, mutique au bout, et d’un doigt muni d’un onglet courbé en bas; pieds de la-seconde paire composés d’une cuisse as- sez allongée et mutique , d’une jambe uni, 302 dentée en dehors, et terminés par différens crochets divisés en deux masses distinctes ; ieds de la troisiéme paire insérés comme es précédens sous le test, présentant un article fort renflé, ventru, ovale, terminé par un crochet aigu et mobile; pieds des quatrième et cinquième paires attachés au second article du corps, formés chacun d’une pièce aplatie, presque orbiculaire, terminée par deux doigts ovales, dont l’ex- térieur est le plus grand et muni de plu- sieurs crochets; sixième paire formée de pieds simples, entiers, rétrécis vers la base, semblables à des pinnules ou palettes, de forme ovale, divergentes, immobiles, atta- chées sous les côtés du troisième article du corps. — L’abdomen est formé de six ar- ticles, dont le premier est court, transver- salement lunulé, et prolongé de chaque côté en papille obtuse ; le second aussi court, mais moins large ; le troisième pres- que carré, divisé par un sillon transversal en deux parties; le quatrième semblable en tout au troisième, mais plus parfaitement carré ; le cinquième aussi long que les deux précédens ensemble, cylindrique, plus gros au milieu, rétréci vers les deux extrémités, et moins large à la postérieure; le sixième presque orbiculaire , assez petit, trois fois plus long que le cinquième, rétréci, et ter- .miné au bord postérieur par deux appen- dices ou vésicules ovales, qui n’ont que la moitié de sa longueur. DICHELESTHIUM STURONIS. (PI. 20, fig. 8.) Herm., Mém. Apt., p.125, pl. 5, fig. 7, 8. — Desw., Consid. génér. sur les Crust., p. 337, pl. 50, fig. 6. — Long. 7 lig. Larg. 4 lig. — Couleur de chair, avec une ligne brune longitudinale de chaque côté du corps, commencant vers le milieu de la longueur du test, et traversant tous les seg- mens, dont le sixième est d’une teinte plus blanche que chez les autres; les premiers pieds, couleur de chair pâle, sont recour- bés vers l'abdomen lorsque l’animal ne s’en sert que pour se fixer. Hermann fils a trouvé une douzaine de Crustacés de cette espèce sur des Estur- geous pris dans le Rhin, à la hauteur de Strasbourg; ils étoient fortement attachés au moyen de leurs deux pieds, et avoient pénétré assez avant dans la peau qui re- couvre les arcs osseux des ouïes de ces poissons ; lorsqu'ils étoient détachés, ils couroient avec beaucoup de vivacité, NEMESIS. NIMESIS, Russo, Roux, Late. Rostre renflé, triarticulé, graduelles ment acuminé; à premier article plus court que le second; le troïsième Île plus petit, contractile. — Antennes extérieures séla- cées, aiguës, presque de la longueur du tho- rax; composées de sept à huit articles, le premier le plus long et le plus gros; point d’antennes intermédiaires; point d'yeux. — Corps allongé. — Corselet ovale, relevé en haut, un peu rétréci postérieurement. — Abdomen à huit segmens: le dernier muni de deux appendices très-courts; le quatrième de deux longs filets cylindriques faiblement annelés; le dessous des premier, deuxième et troisième segmens, portant chacun deux expansions charnues, renflées. terminées par deux prolongemens trifides, articulés à leur base, et utiles sans doute à la loco- mation; quatre paires de pieds dont deux, la premiére et la troisième paire, armées d'ongles très-longs; les deux autres, soit la deuxième et la quatrième paire, membra- neux, Coriaces, dépourvus d’ongles, parais- sant propresà la préhension; deux sans ori- fices globuleux placés, de chaque côté, au bas du quatrième segment de l’abdomen. Les espèces qui composent le genre Ne- mesis établi par M. Risso vivent en para- sites sur les branchies de deux de nos pois- sons cartilagineux, qu’ils doivent cruelle- ment tourmenter; mais telle est la volonté de la nature, qui a trouvé le moyen, même aux dépens du plus fort, de fournir l’exis- tence, à l’abri de tout danger, à des êtres dont la faiblesse devait nécessairement être protégée. 4. NEMESIS LAMNA. Risso, Hist. de l’Europ. Mérid. , t, V, p. 139, fig. 25. — Roux, Crust. de la Mé- diterr., pl. 20, fig. 4, 2.—Le corps est opa- que, allongé; sa couleur est le jaune-brun. — Le corselet est oblong, un peu rétréci en arrière ; la tête se confond avec lui, elle porte deux paires de pattes onguiculées et une seule membraneuse ; l’autre, dans ce dernier cas, a son insertion sous Je premier segment de l'abdomen; la première paire de pattes, onguiculée, est plus courte que la troisième, qui est armée d’un ongle fort long et brun; les quatre premiers anneaux de l’abdomen sont d’égale dimension, échan- crés à leur origine ; les suivans diminuent progressivement et brusquement; une bande brune, interrompue, s’étend le long du dos; les sous-orifices sont noirs et globuleux; les LERNEGPENNA. deux filets qui portent le quatrième seg- ment de l’abdomen ont quatre à cinq fois la longueur du corps, qui n’est que de huit millimètres. C’est sur les branchies du Lamna Cornucibus que se rencontre la Ne- mesis Lamna, elle vit en société au nombre de vingt-cinq à quarante avec des Antho- soma Smith et diverses espèces d’épi- zOaires, 2. NEMESIS CARCHARIARUM. Roux, Crust. de laMéditerranée, pl. 20, fig. 10. — Différe de la précédente en ce qu’elle est constamment plus petite, en ce que les soies vers l’extrémité de l’abdomen sont moins longues, en ce que la couleur est pâle et les ongles blancs; les expansions ventrales sont d’une forme carrée et non triangulaire; enfin le quatrième article de l'abdomen, qui est brusquement rétréci, donne à son corps un aspect qui ne peut permettre de confondre la Nemesis Car- chariarum avec l’espèce précédente. Gette espèce vit sur les branchies du Carcharias Vulpes, Cuv. Les genres que M. de Blainville admet dans son travail sur les Lernées sont les suivans : LERNEOCERA, Bzranv. Gorps plus ou moins allongé, renflé dans son milieu, droit ou contourné, couvert d’une peau lisse et presque cornée antérieu- rement; terminé en avant à la suite d’un long cou par un renflement céphalique bien distinct , armé de trois cornes immobiles; branchies à l’extrémité. — Bouche inferieure en sucoir. — Trois petits yeux lisses à la partie antérieure de la tête. — Aucune trace d’appendice au corps. 4. LERNEOCERA BRANCHIALIS. Bzamnv., Dict, des Sc. nat., tom. XX VI, — Desm., Considér. générales sur Les Crust., p. 346. — Elle est de Ja gosseur d’une plume d’oie; son corps est courbé de manière que le ventre est inférieur; les sacs oyigères naissent bien en avant de l’ex- irémité postérieure et sont irès-entortillés ; sa couleur d’un blanc sale est quelquefois nuancée d’un brun-rougeätre,à cause du sang dont est rempli son estomac. Elle vit sur les branchies de plusieurs es- pèces de Morues, Gadus Barbatus et Æli- finus, et s’y fixe à l’aide des cornes de sa tête. On assure que les Groënlandais, qui les prennent souvent sur les animaux litto- raux, les recucillent pour s’en nourrir, 393 2. LERNEOCERA CYCLOPTERIKA. Bzainv., Dict. des Sc. nat. t. XXVWI. — Des, Consider, générales sur Les Crust., p.346. — Cette espèce ne différe de la précédente qu’en ce que son cou est fili- forme et se recourbe en haut, et qu’à l’ex- trémité du museau, en dessus, il y a deux orifices Llubuleux, courts et opposés; la queue est aussi plus grêle, son extrémité n’est pas courbée; l’anus est transversal, et de chaque côté il y a deux lobes convexes. Du Groënland, où elle vit sur les bran- chies du Cycloptère épineux. 3. LERNEOCERA SURRIRENSIS. BLamv., Dict. des Sc. nat., t. XXVI. — Desm., Consider. générales sur Les Crust., p. 346. — Le corps est droit, sub- cylindrique, pointu en arrière et surtouten avant, où il se joint par une sorte de cou distinct, avec un rétrécissement postérieur du renflement céphalique; celui-ci est armé de trois cornes simples; la bouche inférieure est pourvue de trois espèces de dents dis- posées en triangle, et au milieu d’une sorte de bourrelet labial; les ovaires sont cylin- driques et tout-à-fait droits, naissant à peu de distance de l’extrémité postérieure ; des œufs de cette espèce sortent des petits ani- maux semblables à des Monocles, pourvus de dix pattes larges et marqués de trois taches obscures sur le dos. &. LERNEOCERA CYPRINACEA. Linx., Faun. Suec., tab. M, fig. 4. — Brainv., Dictionn. des Scienc. natur. , t, XXVI. — Desm., Considérations gé- nérales sur les Crustacés, p. 346. — Le corps est subcylindrique, droit, pellu- cide, divisé par un étranglement, en un abdomen claviforme , avec trois tubercules dont un est plus grand , et en un céphalo- thorax cylindrique dont l'extrémité est pourvue de trois espèces de cornes molles, chacune en forme de croissant, — Trouvée eu Suède sur le Cyprinus Carassus. LERNEOPENNA, Bzainv. Ce genre avoit été indiqué par Lamar- tiniére sous le nom de Pennatula, employé pour des animaux d’un autre type; Oken Va contracté en Pennella, et pour plus de symétrie M. de Blainville l’a remplacé par le nom de Lerneopenna. Ce genre est ainsi caractérisé : Corps allongé, cylindrique, subcartilagineux , terminé antérieurement par un renflement céphalique, circulaire, 304 tronqué, garni dans sa circonférence d’un grand nombre de mamelons, au milieu desquels est probablement la bouche, et pourvu d’une paire de cornes courtes, obli- ques en arrière ; postérieurement appointé, et ayant de chaque côté des filets coniques creux, bien rangés, et imitant les barbes d’une plume, à la partie antérieure et su- périeure de la série desquels sont deux fila- mens très-fins et trés-allongés, servant pro- bablement d’ovaires. A. LERNEOPENNA BOCCONICA. BLainv.: Dict. des Science. nat.,t. XX VI. — Desw., Considéralions générales sur les Crust., p: 346. — Hirudo, Boccoxe, Obs. Nat., p. 286, et Trans. Philos. — Penna- tula, Lamarr., Voyage de Lapeyr., t. IV, pl. 20; Encycl., pl. 78, fig. 5. — Cna- musso et EvseNnaRDT, Vov. Aet. Cur. Nat., t. X, pl. 24, fig. 3. — Les tentacules ou mamelons de la bouche sont courts, selon Lamartinière, ou m’existent pas, selon MM. Chamisso et Eysenhardt. L'individu recueilli par Lamartinière était enfoncé de plus d’un pouce dans le corps d’un Diodon. 2. LERNEOPENNA HOLTENI. BLainv. Dict. des Sc. nat., t. XXVI. — Desm., Considér. générales sur les Crust., p. 347. — Lernæwa Exoceti, Hot- TEN, Act. Dan. Halm., 1802.—Point deten- tacules à la tête , dont les cirrhes sont plus longs que dans l’espèce précédente. 3. LERNEOPENNA SAGITTA. Bzainv., Dict. des Sc. nat.,t. XXVI. — Desm., Considér. générales sur les Crust., p. 347; Pennatula Sagitta — Euus, Trans. Phil. , ann. 4763, t. LIIT, fig. 46, — Le corps est filiforme, d’un pouce de long, à peu près cylindrique, coriace , terminé antérieurement par la bouche, et postérieurement par une double série de seize espèces de plumules presque égales, renflées et percées à l’extrémité., — Sur une Lophie dans la mer de la Chine. Cette espèce paroît avoir été retrouvée par M. De- Kai sur les côtes des Etats-Unis, et vivant sur le Diodon Pilosusde Mitchill. LERNÆA , Linn., BLarnv. Corps peu allongé, subcylindrique ou déprimé, sans trace de divisions ou de ru- dimens d’appendices sur les côtés. — Un renflement céphalique plus ou moins dis- tinct. — La bouche inférieure pourvue LERNÆOMIZON. d’une paire de crochets. — L'abdomen ter: miné par deux sacs ovifères plus ou moins prolongés,. 1. LERNÆA CLAVATA. Mure. , Z. D.,t. 1, p. 33. — BLan- VILLE, Diclionn. des Sciences naturelles, t. XX VI. — Desm. , Considérations géné- rales sur Les Crustacés, p. 347.—Le corps est cylindrique, terminé antérieurement par une sorte de rostre crochu, ayant en dessous une bouche MT plis; les deux sacs ovifères sont cylindriques, et de la lon- gueur du corps. — Trouvé sur la Perche de Norwége. 2. LERNÆA BASTERI. BLamv., Dict. des Scicnc. natur., t. XXVI. — Desm., Considérations géné- rales sur les Crustacés, p. 347 — Basr., Opusc., subst. II, p. 438, t.. VIII, fig, 2. — Le corps est blanc, séparé en deux par un étranglement ; l’abdomen est beau- coup plus gros, ovale ; le renflement cépha- lique est globuleux; la bouche inférieure est pourvue d’une double paire de cro- chets, au moyen desquels animal adhère. 3. LERNÆA CYCLOPHORA, Bzrarnv., Dict. des Scienc. natur., t XXVI. — Desm., Considerations gé- nérales sur les Crustacés, p. 347. — Le corps est fusiforme, et porte à son extrémité antérieure un renflement dis- coïîde , au milieu duquel est Ja bouche ; les sacs ovifères sont longs et cylindriques.— Du Congo. LERNÆOMIZON, Bzarnv. Corps ovoide ou déprimé, avec une sorte de céphalo-thorax en forme de cou étroit, cylindrique, terminé antérieure- ment par une bouche bilobée, pourvu en effet de mandibules ou crochets, et d’une lèvre inférieure.— Un sucoir plus ou moins protractile a la racine inférieure de l’ab- domen. — Deux sacs oviféres peu allongés. Ces espèces de Lernées n’ont aucun ap- pendice au corps, mais seulement à la bouche. Elles adhérent aux poissons au moyen d’une espèce de sucoir, en sorte que l’on peut concevoir qu’elles peuvent, sinon cesser leur adhérence à volonté, du moins tourner sur cette espèce de pivot, pour porter la bouche à différents endroits, 4. LERNÆOMIZON UNCINATA. BLaiv., Dict. des Sc. nat., t. XX VI. —Desu., Considérations générales sur les LERNENTOMA. Crust., p. 348; Lernea Uncinata. — Muzz., Encycl., pl. 78, fig. 7. — Corps oblong, subdéprimé , mou, blanchôtre, avec un sillon longitudinal sur le milieu du dos et deux latéraux se réunissant sous le ventre ; la bouche terminale est bifide ; la ventouse abdominale trés-peu saillante; les ovaires claviformes. — Vit sur plusieurs Gades des mers du Nord. 2. LERNÆOMIZON PINNARUM. Bzamv., Dict. des Sc. nat., 1. XXVI. — Desm., Considérations génér. sur les Crust., p. 348; Lernea Pinnarum. J. Cu. Fagx., Îtin Norwege, p. 282. — Corps déprimé, plane, charnu, arrondi ; le dos? canaliculé , un appendice médian à sa partie antérieure, et pouvant se loger dans ce canal; la tête cylindrique, termi- née par un rostre avec deux tentacules li- néaires bifides à l’extrémité; deux sacs ovifères allongés, cylindriques. 3. LERNÆOMIZON PYRIFORMIS. BLainv., Dictionn. des Sciences natu- relles, t. XXVII. Desm., Considéra- tions générales sur les Crustacés, p. 348. — Abdomen renflé, pyriforme, terminé en avant par un sucoir conique fort saillant à la racive du céphalo-thorax, qui est arqué, cylindrique et recouvert en avant d’une sorte de plaque ovale écail- leuse; bouche bilobée, la lèvre supé- rieure plus longue et pourvue de mandi- bules cornées ; l’inférieure avec une paire de palpes; le tubercule anal fort saillant. 4. LERNÆOMIZON PERNETTIANA. Bzainv., Dict. des Sc. nat., t. XX VI. — Desu., Considérations génér. sur Les Crust., p.348.—PERNETTY, Voyag. aux Iles - Malouines, t. 1, p. 93, pl. 4, fig. 5, 6. — Corps cylindrique dans toute son étendue, et terminé en arrière par une paire de longs appendices qui accompagnent les sacs ovi- fères; deux paires d’appendices au milieu du corps, et dont l’inférieure, beaucoup plus grosse, sert à atlacher l’animal ; deux petits points noirs au-dessus de la bouche, et que Peruetty dit être des yeux.— Trouvé sur les opercules d’un Thon. 5. LERNÆOMIZON ELONGATA. Brainv , Dictionn. des Sciences natur., t. XXVI. — Desu., Consid. génér. sur Les Crust., p.348.— Corps cylindrique, allon- gé; tête peu renflée; deux mandibules ou cro- chets mobiles sur la lèvre supérieure ; deux palpes sur l’inférieure ; sacs oviféres cylin- Ans. 305 driques, fort gros, accompagnés d’un fais- ceau de deux paires d’appendices inégaux , mous , flexibles et d’une pièce médiane su- périeure, plus courte. — Trouvé au Hä- vre sur le Cheilodiptére aigle. LERNENTOMA, BLarnv. : Entomada, Lam. Corps en général carré, subdéprimé, avec des espèces de bras ou d’appendices de forme variable et inarticulés de chaque côté. — La tête plus ou moins distincte, pourvue de cornes et de crochets à la bou- che. — Les sacs ovifères le plus souvent claviformes. 1. LERNENTOMA RADIATA. BLarnv., Dictionn. des Sciences natur., t. XXVI. — Desw,, Consid. génér. sur les Crust., p. 348.— Lernæa Radiata, Muzz., Zool. Dan., tab. 38, fig. 4. — Corps carré, déprimé, convexe et garni d’espéces de pla- ques dures en dessus, concave en dessous ; trois paires de bras, dont une à chaque an- gle et deux en dessous; la tête distincte, armée de deux paires de cornes molles; des crochets. à la bouche. — Cette espèce a été trouvée sur la cavité buccale du Co- ryphæna Rupestris. 2. LERNENTOMA GOBINA. . Bzainv., Dictionn. des Sciences natur., : t XX VI, — Desm., Consid: génér. sur les Crust., p. 349.— Lernæa Gobina, Muzz., Zovl. Dan., tab. 33, fig. 3.—Encycl.,pl.78, fig. 8.— Corps déprimé, rhomboïdal, ayant à chaque angle une sorte de bras noueux et coudé à l’extrémité; tête trés-distincte, avec une paire de cornes arquées en dedans; Ja bouche à trois lèvres ; les appendices ovi- fères, cirrheux et entortillés.—Trouvé sur les branchies du Cotte-Gobie. 3. LERNENTOMA NODOSA. BLarnv., Dictionn. des Sciences natur., t. XX VI. — Desu., Consid. génér. sur les Crust., p. 549. — Lernæa Nodosa, Muzz., Zool. Dan., tab. 33, fig. 5. —Le corps sub- carré , convexe en dessus, concave en des- sous, avec cinq dents de chaque côté, dont Ja premiére se prolonge en dessous et forme un bras trés-court; la tête assez distincte, avec deux tubercules de chaque côté ; les ovaires claviformes; la bouche armée de crochets. — Se tient à l’entrée de la bou- che de la Perche de Norwége. 4. LERNENTOMA ASELLINA. BLamv., Diclionn. des Sciences natur., 20 506 t. XX VI. — Desu., Consid. génér. sur les Crust., p. 349.—Lernæa Asellina, Linx., Iter Westrog, lab. 3, fig. 4.— Abdomen dé- primé, cordiforme, séparé du thorax, qui est semi-lunaire ; la tête à l’extrémité d’une sorte de cou, et pourvue d’une paire d’ap- pendices obtus ; une autre paire au-dessous, à la racine de l'abdomen ; lesovaires courts, claviformes, — Trouvé sur des branchies de plusieurs espèces de Gades de la mer du Nord. à 5. LERNENTOMA TRIGLÆ. Brarnv., Dictionn. des Sciences natur., t. XX VI,— Desm., Consid. géner. sur les Crust., p. 349, — Abdomen aplati, carré, surtout en avant, convexe en dessus, concave en dessous ; bordé en avant d’une paire d’appendices transversaux, digilés, et sur les bords des quatre dents, dont Ja posté- rieure est la plus longue; la tête élargie transversalement etportée sur une sorte de cou long et cylindrique; les sacs oviféres cylindriques et médiocres; deux paires de crochets très-pelits à la bouche. — Trouvé sur les branchies du Trigle ordinaire. 6. LERNENTOMA CORNUTA. BLanv., Dict. des Sc. nat,, t. XXVI. — Desm., Considérations génér. sur Les Crust., p. 349.—Lernæa Cornuta, Muz., Zool. Dan., tab. 33, fig. 6 ; Encycl., pl. 78, fig. 4.—Corps oblong ; le thorax avec deux paires d’appendicesdroits et bifides à l’extré- mité ; la tête subovale et pourvue de trois cornes, dont une frontale; deux crochets à la bouche ; les sacs oviféres cylindriques et arqués.—Vit sur les branchies des Pleu- ronectes Platessa et Linguatula. 7. LERNENTOMA DUFRESKII. Bzainv., Dictionn. des Sciences natur., 1. XX VI. — Desm., Consid. génér. sur Les Crust., p.349. — Corps blanc, mou, assez allongé, comme formé de quatre divisions ayant chacune une paire d’appendices ru- dimentaires ou des bras; les antérieurs et inférieurs doubles ; tête distincte , à quatre petites cornes; bouche inférieure ronde, armée de crochets; les ovaires fort longs, cylindriques et entortillés. — Cette Lernée, qui a quelques rapports avec les espèces du genre voisin, semble n’être formée que d’unepeau molle, remplie d'un tissu comme hépatique; les œufs sont ronds et excessi- vement nombreux. x LERNEOPODA. LERNACANTHA, BLarnr. ; Chondracanthus, DeLanocne. Corps gros, court, assez déprimé, pourvu de chaque côté d’appendices rudimentaires, aplatis, digités et cartilagineux/ — La tête séparée du thorax par un sillon, et portant de chaque côté un rudiment d’antennes. — Bouche inférieure accompagnée d’une paire de mächoires ou de palpes. — Les sacs oviféres gros, courts et aplatis. LERNACANTHA DELAROCHIANA. BLamv., Diclionn. des Sciences natur., t XXVI. — Desm.,Consid. génér. sur Les Crust.,p. 349. — Chondracanthus Thynni, Decarocne, Nouv. Bull. de la Soc. Phil: — Le corpsest formé de quatre zônes hérissées de tubercules pointus en dessus, et pour- vues en dessous d’appendices d’autant plus larges et digités qu’ilssont plus postérieurs. Cette espèce, qui est le type de cegenre. a été trouvée pour la première fois dans la Méditerranée par Delaroche, sur les bran- chies dn Thôn. Depuis elle a été rencon- trée sur celles des Squales et d’autres pois- sons; l’adhérence n’a lieu que par les cro- chets de Ja bouche. LERNEOPODA, Bzainy. Corps lisse, assez allongé, divisé en ab- domen ovale et en céphalothorax aplati et couvert d’un bouclier crustacé. — Une paire de palpes courts, gros, coniques et subarticulés , accompagnent la bouche. — Deux paires de pieds articulés, subongui- culés, sous le thorax. — Les sacs ovifères courts et subcylindriques. A. LERNECPODA BRONGNIARTNH. BLanv., Dict. des Sc. nat., t. XXVI. —Desw., Consider. génér. sur les Crust., p. 350. — Son corps, d’un demi-pouce de long à peu prés, est cowvert d’une peau d’un brun-rougeûtre , assez épaisse, surtout sur le céphalothorax, qui ressemble assez bien au bouclier de quelques insectes, coupé carrément en avant; on y voit trés- bien deux espèces d’antennes ou de palpes coniques, avec des traces de cinq articles accompagnant Ja bouche; l’article basi- laire m’a paru denticulé a son côté interne; sous le milieu du thorax est une premiére paire de pattes, qu’on ne saurait mieux comparer qu’à celles des Cyames; elle est courte, forte et courbée en dedans; le crochet terminal est aigu ; l’autre paire de LERNANTHROPUS. paltes est formée de chaque côté par un long article grêle, cylindrique, un peu ren- flé à son extrémité et terminé par un pe- tit crochet aplati triangulaire ; dans la sépa- ration du thorax et de l’abdomen en des- sous et dans la ligne médiane, est un ovi- fère évident; l'abdomen n'offre rien de re- marquable : il est ovale, un peu aplati; les deux sacs par lesquels il se termine en arrière sont couverts d’une enveloppe cornée, un peu transparente, ce qui permettait de voir que leur intérieur était rempli d’une substance comme hépatique et entièrement semblable à celle qui était dans l’abdomen; les longs pieds étaient composés à peu près de même. 2. LERNEOPODA SALMONEA. Bzanv., Dictionn. des Sciences natur., 1. XXVI, — Desm., Consid. génér. sur Les Crust., p. 351. — Lernea Salmonea, M1- yor, Nouveau Bullet. de la Soc. Phil., févr. 1834. — La bouche pourvue de deux lèvres horizontales , dont la supérieure est armée de deux crochets mobiles et durs, lintérieure bifide; le thorax plus large que la tête, et ayant à sa base deux appendices linéaires, cylindriques, assez longs, réunisà leur sommet par un cartilage orbiculaire; une éminence transversale entre eux ; l'abdomen ovale, plus large et plus convexe, avec un sillon orbiculaire en dessus et deux longitudinaux en dessous ; les ovaires droits et longs. Cette espèce se trouve sur les branchies des Salmo Carpionis et sur le corps des Gades. 3. LERNEOPODA STELLATA. Mayor, Nouv. Bull. de La Soc. Phil.. févr. 1834. — Desw., Consid. génér. sur les Crust., p. 351. — Long. 7 lig. — Tèle portant deux antennes à sa partie supé- 367 rieure ; bouche armée de deux mandibules ou palpes terminés chacun par deux petiis appendices sétacés ; lèvre inférieure en forme de tubercule conique ; thorax pourvu de deux longs bras qui se réunissent en un tube corné , terminé par un disque à cinq rayons, dont la surface inférieure est finc- ment chagriné; abdomen ovale, allongé, marqué sur le dos de deux sillons longitu- dinaux, dans lesquels on remarque quatre ou cinq points enfoncés vers la partie pos- térieure ; sacs oviféères, cylindriques, aussi longs que le corps, transparens, renfermant des petits corps ovoïdes, jaunes, placés sur cinq rangées. — Cette espèce a été trouvée en Norwège, fixée par son disque étoilé sur les nageoires d’un Esturgeon Sterlet. LERNANTHROPUS, Brarnv. Corps ovale, assez peu allongé, divisé en deux parties. —- Un bouclier céphalotho- racique et un abdomen prolongé en arrière par une large écaille débordant l'extrémité du tronc. — Deux trés-forts crochets ver- ticaux sous le front. — Trois paires de trés- petits appendices crochus et transverses sous le thorax proprement dit.—Une paire de bras simples, renflés, et une seconde bifide et comme branchiale sous l’abdomen. — Les sacs ovifères longs et cylindriques. LERNANTHROPUS MUSCA. Branv., Dictionn. des Sciences natur., t. XX VI. — Desm., Consid. géner. sur les Crust.,p.351.— La couleur de l’espècetype de ce genre est d’un blanc-jaunûtre, si ce n’est l'extrémité des crochets, quiestbrune, et un globule saillant, d’un beau noir, de chaque côté de la pointe de l’abdomen. Cette espèce a été trouvée implantée sous la peau d’un pétit Diodon de Manille. DOUZIÈME ORDRE. TRILOBITES, LATREILLE. M. Al. Brongniart a donné le nom de Trilobites à des animaux très-singuliers, que nous ne connaissons qu’à l’état fossile, et qui se reconnaissent à leur corps, divisé en trois parties ou lobes par deux sillons pa- ralléles à son axe, et composé d’un certain nombre d’anneaux. Pendant long-temps il a régné une grande confusion dans l’his- toire de ces débris organiques; mais de- puis quelques années ils ont été le sujet de travaux approfondis, et les recherches que la science doit à M. Al. Brongniart ont aplani les diflicultés que présentait leur étude, en même temps qu’elles ont contri- 308 bué puissamment aux progrés de nos con- naissances dans cette branche de la Zoolo- gie antédiluvienne, D’après ce naturaliste, les Trilobites doivent former une famille distincte, et présentent les caractères sui- vans : leur corps est divisé en trois par- ties plus ou moins distinctes. —L'’antérieur, que nous nommerons bouclier, paraît of- frir Ja réunion de ce qu’on appelle géné- ralement dans les insectes la tête et le cor- selet ; la partie moyenne du corps, divisée par des articulations transversales très-dis- tüinctes, peut être considérée comme l’ab- domen, ou réunion du ventre et du dos; la partie postérieure, souvent séparée netle- ment de la moyenne , quelquefois aussi se confondant presque avec elle, divisée par des articulations ou plistransversaux, moins prononcés, portera le nom de post-abdo- inen ; tous les naturalistes l’ont appelé queue, par analogie avec la partie à la- quelle on donne ce nom tout aussi impro- prement dans les Crustacés; le canal in- testinal le traverse; mais comme il y à en- tre cette partie une véritable queue, nous n'avons pu lui laisser ce dernier nom ; c’est à l'extrémité de cette prolongation de lab- domen, que se voit dans plusieurs espèces un appendice coriace ou crustacé , et allongé, soit sans articulations, comme dans les Li- mules, soit composé de plusieurs feuilles dis- poséesen éventail, comme dans les Ecrevis- ses; cette partie appendiculaire, ne renfer- mant aucun viscère, doit porter le nom de queue. — Les deux abdomens sont divisés longitudinalement dans tous les Trilobites par deuxsillons profonds, en troisparties ou iobes d’inégale longueur; celui du milieu est généralement le plus étroit, le plus dis- tinctement articulé, leslatéraux plus larges, s'étendent même quelquefois sous forme d’expansions presque membraneuses, qui semblent être soutenues par des côtés ou appendices durs et cordiformes, partant de l'abdomen et du post-abdomen. Nous ap- pellerons flancs, avec M. V. Audouin, ces lobes ou parties latérales : nous avons dit que c’était le caractère essentiel des Trilo- bites; il ne manque dans aucune espèce, et ne se voit avec cette netteté dans aucun animal vivant connu. — Le bouclier est divisé en trois parties plus ou moins dis- tinctes; une moyenne, qu’on peut appeler front. avec Walch, et deux latérales, aux- quelles on peut conserver le nom de joues, qui leur est donné. On remarque sur ce front, ou partie moyenne du bouclier, deux ou plusieurs tubercules, et souvent sur les TRILOBITES. parties latérales, ou joues, deux autres tu- bercules saillans très-différens des premiers, et qui ont été assimilés à des yeux, — Les articulations de l'abdomen ou du post-ab- domen sont quelquefois prolongées latéra- lement en appendices saillans; tantôt la queue n’existe pas, tantôt elle est formée par une membrane qui se termine en pointe, ou d’un appendice crustacé en forme d’a- lène. Enfin, dit M. Al. Brongniart, ni moi ni aucun des observateurs qui ont étudié ces animaux, n'avons jamais rien Vu qui pût être comparé à des antennes. Le sa- vant que nous venons de citer, et les natu- ralistes qui l’avaient précédé, n’avaient également aperçu chez les Trilobitesaucune trace de pattes, et M, V. Audouin, en appli- quant à ces animaux les principes que lui avait fournis l’étude comparative de la structure du thorax des insectes, avait élé conduit à penser qu’ils devaient nécessaire- ment en manquer, ou du moins ne présen- ter que des pattes branchiales ; l’observa- tion directe vient de confirmer celle opi- nion. M. Goldfuss a découvert chez l’4- saphus Pustulatus, Schænh., des vestiges de pieds qui paraissent avoir élé nalatoires ou branchiaux ; ils sont trés-petits, et quel- ques-uns semblent être articulés. Les Trilobiles sont tous des animaux marins; on les trouve constamment asso- ciés avec les coquilles ou d’autres produc- tions maritimes. Leur nombre paraît avoir été immense ; car cerlains dépôts en sont remplis au point que la pierre semble être entiérement composée de ces animaux, dont plusieurs avaient la faculté de se con- tracter en boule, a la manière des Sphé- romes et des Armadilles. Plusieurs d’entre eux sont enfoncés dans les couches les plus profondes de la terre ; ils paraissent d’abord presque seuls, et semblent avoir été les pre- miers habitans solides des premières eaux marines qui ont laissé des débris organi- ques; enfin ils ont cessé d’exister, sinon en totalité, du moins en très-grande par- tie, lorsque des Crustacés plus semblables à ceux qui vivent de nos jours, tels que des Limules ou des Idotées, ont commencé à paraître. Les couches les plus anciennes dans lesquelles on ait trouvé des Trilobites, sont des terrains de transitions sthistoïdes du Contentin, de la Bretagne, d'Angers, de la Suède et de l’Amérique Septen- trionale; on en rencontre aussi dans un calcaire noirâtre appartenant aux terrains de transition, en Suède, en Angleterre et en Bohème, dans le calcaire gris et com- CALYMENE. pacte de Dudley, etc., qui renferme aussi des Térébratules; et dans des couches cal- caires des terrains de sédiment inférieur, qui se trouvent près de Saint-Pétersbourg ; mais il ne paraît pas qu’on en ait découvert dans des dépôts plus récens que ce dernier, qui est beaucoup inférieur à la craie. Les naturalistes n’ont pas toujours été bien d’ac- cord sur la place que les Trilobites doivent occuper dans les méthodes naturelles; les uns regardent ces fossiles comme des co- quilles à trois lobes; d’autres pensent que ce sont des animaux voisins des Oscabrions; el enfin la plupart des auteurs les plus ré- cens les regardent comme étant des Crus- tacés; en effet, d’après les belles observa- tions de MM. Al. Brongniart, V. Audouin et Goldfuss, il est facile de voir maintenant que ces animaux appartiennent véritable- ment à la classe des Crustacés. Les Trilobites ont été divisés par M. AI, Brongniart en cinq genres, ainsi dénommés : Calymene, Asaphus, Ogygia, Paradoxi- des et Agnostus. CALYMENE, AL. BRONGNIART. Le corps est contractile en sphère pres- que demi-cylindrique.—Le bouclier porte plusieurs tubercules ou plis, et deux tuber- cules oculiformes réticulés. — L’abdomen et le post-abdomen sont à bords entiers. le premier divisé en douze ou quatorze arli- cles; il n’y a point de queue prolongée. — Ces animaux sontgénéralementellipsoïdes. presque demi-cylindriques dans leur épais- seur; leur bouclier surtout est trés-recon- naissable : on y voit une sorte de chaperon ou de lèvre supérieure plus ou moins rele- vé, et offrant un petit sillou, lequel semble- rail indiquer une séparation entre la partie supérieure de cette espèce de lèvre et sa partie inférieure, et comme une ouverture entre Jes.deux portions de la même partie; on y remarque encore un front garni de six tubercules rangés sur deux lignes lon- gitudinales; enfin il existe en dehors de ce front deux éminences que l’on pourrait appeler joues, et qui supportent des yeux saillans, cornés, à structure réticulaire. — L’abdomen, partagé transversalement en douze ou quatorze anneaux, est aussi divisé dans le sens de la longueur, en trois lobes, par deux sillons profonds. — Les côtes, ou arcs costaux, ou lobes latéraux, ou flancs, sont aplatis de devant en arrière, et cha- cun d’eux est divisé par un léger sillon en deux pièces qui correspondent à l’épister- 309 num et à l’épimère constituant aussi les flancs dans les insectes. — Le post-abdo- men présente même ces arcs bifurqués vers leur extrémité, et ils semblent avoir soutenu une expansion membraneuse ou coriace. — L’espèce type du genre est le : A: CALYMENE PBLUMENPACHIE. Az. BronexiART, Hist. des Crust. foss., p. 44, pl. 4; fig. 4 , A,B, C: — Fossile de Duprey, Littl. Trans. Philosoph., ann. 4750 , tab. 46, 48. — Trilobite, Kxore, t. IV, Suppl, pl. 9, fig. 4à 5. — Ento- mostracites tuberculatus, Wauz, n° 6. — Le chaperon ou lèvre supérieure pré- sente un sillon parallèle à ses bords; cette lèvre est droite; les joues sont peu sail- lantes, il y. six tubercules arrondis sur le front, et quatorze articulations au dos; la queue est pelile; le test est couvert de pe- tits tubercules arrondis, d’inégale gros- seur. — Celte espèce se rencontre princi- palement en Angleterre, dans le calcaire de transition de Dudley dans le Worces- tershire. Elle a encore été trouvée aux Etats Unis d'Amérique, dans la province d’Ohio, et dans le canton de Genessée fai- sant partie de l’état de New-York. 2. CABYMENE TRISTANI. AL. BroncnrarT, Hist. nat. des Crust. foss., p.12, pl. 1, fig. 22, K. — TRISTAN, Journ. des Min., vol. XXIII, n° 1433, p. 21. — Le chaperon ou lévre supérieure est en forme de voûte ou de gouttière ren. versée; les joues sont trés-grosses et lais- sent entre elles etle front un sillon profond; elles portent à leur extrémité les yeux, qui semblent avoir été trés-saillans; le front est marqné de trois-gros plis obliques ar- rondis à leur crête; le dos présente qua- torze articulations ; la queue est très-grande et ses parties latérales paraissent suscepti- bles d’une grande extension; l’aplatisse- ment, en forme de lames, des côtés de l'abdomen et la bifurcation de celles de la queue sont très-sensibles; la surface du test a tout-à-fait la texture de ce cuir qu’on nomme du chagrin. Elle a été trouvée dans des roches de schiste argileux grisâtre ou jaunâtre de la Hunaudière, près de Nantes; on l’a aussi rencontrée à Brenville près de Brigucbec dans le Contentin; à Siouville, dans un Phyllade pailleté presque luisant et un peu carburé; enfin dans plusieurs autres lieux des environs de Valogne et de Cher- bourg. 510 3. CALYMENE VARIOLARIS. AL. Broncnrant, Haist, nat. des Crust. foss., p. 44, pl. 1, fig. 3, À, B, C. — Pan: KINSON, Organic Remains, tab. 17, fig. A6. — Le chaperon semble divisé en trois masses hémisphériques; celle du milieu est la plus grosse, elle ne présente pas les six tubercules, etles sillons des espèces précé- dentes ; les latérales font voir sur leur an- gle extérieur une sorte d’appendice qui se prolonge sur les côtés de l’abdomen, jus- que vers la sixième articulation; ces par- ties sont couvertes de petits grains ou bou- tous beaucoup plus nombreux et beaucoup plus saillans que dans les espèces précé- dentes, et qui sont percés d’un petit trou à leur sommet, à la manière des tubercules des Oursins du genre Cidarite, — Elle a été observée à Dudley. 4. CALYMENE MACROPHTHALMA. AL. BronGniaRT, Hist. nat. des Crust. foss., p. 45, pl. 14, fig. 4, 5. — Cette espèce est remarquable par la grosseur et la sail- lie des protubérances qui sont situées sur le chaperon; elle se distingue encore par le prolongement en forme de bec de la partie antérieure du bouclier : le lobe moyen du bouclier est marqué sur les côtés de trois plis obliques qu’on observe sur le Caly- mene Tristani; le dos, toujourstrès-distinct de la queue, porte douze à treize articula- tions ; la queue est courte, mais pointue et n’offre aucune expansion. Trouvé dans un schiste analogue à celui de la Hunaudière, et provenant, à ce qu’il paraît, de cilice ; à Coal-Brook-Dale, en Shorpshire, et aux Etats-Unis d'Amérique. ASAPHUS, AL. BRoNGNIART. Le corps est large et assez plat , avec le lobe moyen saillant et très-distinct. — Les flancs ou lobes latéraux sont chacun du dou- ble de la largeur du lobe moyen. — Les expansions submembraneuses dépassent les arcs des lobes latéraux. — Le bouclier est semi-circulaire et porte deux tuber- cules oculiformes réticulés. — L’abdomen est divisé en huit ou douze segmens. M. Al]. Brongniart a hésité quelque temps sur la fondation de ce genre, parce qu’il ne pré- sente pas, à son avis, un ensemble de carac- tères suflisans pour le circonscrire avec nelteté; en effet, il a beaucoup d’analogie avec les Calyménes et les Ogygies, genres qui différent réellement l’un de l’autre, et qui, si l’on n'eut pas distingué l’intermé- ASAPHUS. diaire dont il estici question se seraient avoisinés au point de se confondre, — Les Asaphes, de même que tous les Trilobites, n’ont encore été vus que sur le dos; on a même ignoré long-temps la forme d’une très-grande portion de leur corps ; et on n’a d’abord connu que leur post-abdomen, qui en général est détaché de l’abdomen.—Ce- lui-ci est composé de huit huit à douze ar- ticulat ns. Le nombe de celles du post-ab- domen est très-variable, 4. ASAPHUS CORNIGERUS. Az, Broncnrart, Hist. nat. des Crust. foss., p. 18,pl. 2, fig. 4, A,B,et pl. 4, fig. 40. — Trilobites Cornigerus, ScaLors., in Leonk. Tasch. Act., vol. IV, tab. 4, fig, 4. — Entomostracites Expansus, W AuLene., Act. Soc. reg. Sc. Ups, vol. VIII, n° 14. — Le bouclier et la queue ont, dans quel- ques individus, à peu près la même dimen- sion et la même forme; le premier est sans tubercules ni plis; sa surface paraît avoir élé assez lisse, et sa division en trois lobes par des sillons longitudinaux, est presque insensible; on voit à son extrémité anté- rieure comme une espèce de lèvre qui sem- blerait avoir été séparée des joues par une fente qui va du borä antérieur du bouclier à l'œil, et qui aurait permis à cette partie de se mouvoir de bas en haut à la manière de la lèvre supérieure d’une Carpe; cette structure n’est pas particuliére à cette es- pèce, mais elle est ici beaucoup plus sensi- ble; les protubérances oculiformes sont cylindriques, très-saillantes. Les individus que M. Al. Brongniart possède viennent de Koschelewa près de Pétersbourg, et sont dans un calcaire compacte grisätre rempli de petites lamelles cristallines et de petits grains noirs-verdâtres; il lesuppose in- férieur à la craie. — Le Trilobite Corni- gerus de M. Scholhim a été trouvé aux euvirons de Préval près de Memel, 2. ASAPHUS DEBUCHII. AL. BroncnranT. Hist. nat. des Crust. foss., p. 20, pl. 2, fig. 2, À, B, C.— Par- KINSON, Org. Remains , vol. 3, pl. 47, fig. 43.— La forme générale de cette es- péce est celle d’un œuf; la tête est du côté du gros bout; le lobe moyen du bouclier est assez distinct, il se termine en pointe antérieurement , et paroît marqué de quel- ques tubercules, à peu près disposés com- me dans les Calymèénes ; les lobes latéraux ou joues sont triangulaires ; l'angle posté- rieur et extérieur est un peu prolongé ; les tubercules oculiformes sont situés dans OGYGIA. l'angle antérieur ; les arcs costaux des lobes latéraux du dos sont bien sensiblement doubles, ceux de l’abdomen caudal le sont moins sensiblement ; la partie moyenne de cet abdomen est à peu près pyramidale ; la membrane coriacée qui recouvroit les arcs les dépassoit et étoit striée longitudinale- ment vers son bord; les stries de la partie flottante paroissent moins serrées que celles de la partie portée par lextrémité des arcs. — Cette espèce a été principalement rencontrée dans un psammile calcaire com- pacte, noiret micacé, à Dynwors-Park, dans le pays de Galles. * 3. ASAPHUS HAUSMANNI. Az. BroncenrartT, Hist: nat, des Crust. foss., p. 21, pl. 2, fig. 3, À, B. — La for- me générale de cette espèce est celle de la moitié d’une ellipse; son lobe moyen re- présente un cône trés-eflilé; les arcs cos- taux des lobes latéraux, parfaitement dis- tincis, paroissent simples; mais un Carac- tère qui servira à la faire distinguer des autres, ce sont des petits points élevés, épars et par conséquent peu serrés, dont la peau ou épiderme étoit couverte comme l’est celle de la queue de l’Apus Cancrifor- mis. —Cette espèce a été trouvée dans un cal- caire de transition des environs de Prague. 4. ASAPHUS CAUDATUS. Az. BroNGntarT, Hist. nat. des Crust. foss., p. 22, pl. 2, fig. 4 A,B,C, D. — Trilobus Caudatus, BREANNICH, in Kiæb. Selsk Skrivt. nye Saml., 4, 1781, p. 392, n° 8. — Le bouclier paroît avoir eu un prolongement à son iobe moyen; ce lobe présente trois plis transversaux vers sa partie postérieure ; les lobes latéraux ou joues, triangulaires et prolongés en pointe, par leur angle postérieur et extérieur, sont peu étendus et portent des protubérances coniques , tronquées, semi-lunaires, à con- vexité extérieure, qui ne sont pas seulement ici oculiformes, mais de véritables yeux à réseau, comme ceux des Limules; le lobe du dos présente douze articulations bien distinctes, et éloigne cette espèce des précédentes par ce caractère; les lobes la- téraux sont composés d’arcs bifurqués , dont les deux branches sont presque d’é- gale longueur ; l’abdomen caudal est par- faitement distinct du dos ou partie supé- rieure de l’abdomen dorsal, — Provient de Dudley en Angleterre. 5. ASAPHUS LATICAUDA. AL. Broncniart, Hist. nat. des Crust. 311 foss. , p. 24, pl. 3 , fig. 8 — Ento- mostracites Laticauda, W AHLENS. , n° 3, tab. 2, fig. 7 et 8. — Les yeux sont placés vers les côtés de la tête, qui est trés-con- vexe ; la queue est presque orbiculaire, et le limbe en est très-large, plan, trés-entier, marqué de plis superficiels rayonnans. — Gette espèce a été trouvée dans un cal- caire blanc, dans l’Onnundberg en Dalé- carlie. OGYGIA , Az. BRONGNIART. Les Ogygies ont la forme d’une ellipse allongée, terminée en pointes à peu près égales à ses deux extrémités; ils sont tous déprimés, et on ne peut guère attribuer cet aplatissement à la compression. — La tête et le corselet sont réunis en un bouclier as- sez étendu ; on voit sur la partie anté- rieure du chaperon un sillon droit, longi- tudinal, qu’on n’aperçoit sur aucun autre Trilobite, et sur les côtés deux sillons ar- qués. — Les protubérances oculiformes ne montrent point la structure réticulaire, ni l’espèce de rebord qui entoure la cornée, comme dans les autres Trilobites ; ces pro- tubérances semblent indiquer la place des yeux, mais ne laissent voir rien qui puisse être comparé à ces organes; elles sont si- tuées vers le milieu du bouclier; cette partie du bouclier est saillante, maïs elle ne présente pas les tubercules qu’on observe dans les autres genres. — Le bouclier se prolonge de chaque côté en une pointe très-allongée, qui est tout-à-fait séparée du corps, et qui s'étend jusqu’à plus de la moitié de la longueur de l’animal.— L’ab- domen est , ainsi que le post-abdomen, di- visé en trois parties par deux sillons longi- tudinaux, et en un grand nombre d’ar- ticulations transversales. — Les articula- tions de l'abdomen sont constamment au nombre de huit ; leur surface présente des stries partant en divergeant d’un angle des écailles. — Le post -abdomen est à peu prés disposé comme l'abdomen ; on y compte environ dix anneaux ou articula- üons; ses parties latérales paroissent avoir été beaucoup moins écailleuses, moins sen- siblement articulées, et par conséquent plus membraneuses que les parties latérales de l'abdomen ; on voit sur les deux côtés de la queue deux paquets ovoïdes, beaucoup plus épais que le reste du corps; ces pa- quets, dont la structure est indéterminable, semblent cependant, par leur forme et leur position, indiquer la place des œufs, place: 312 et forme analogues à celles que présentent les paquets d’œufs dans plusieurs Ento- mostracés , tels que les Cyclopes et les Branchyopodes, À ces caractères , nous ajouterons que les individus d’une même espèce ont entre eux de grandes différen- ces de taille; en ne comparant que ceux qui sont évidemment de la même espèce, on en trouve qui out huit centimètres, et d’autres qui ont jusqu’à vingt-huit centi- mètres de long. Les Ogygies ont été rencontrées en France, dans les schistes argileux des envi- rons d'Angers. 1. OGYGIA GUETTARDI. Az. BroncnrarT, Hist. nat, des Crust. foss., p. 28, pl. 3, fig. 4, A, B.—Le corps de cette espèce est elliptique, environ trois fois plus long que large ; il est terminé en pointe aux deux extrémités, et les différen- tes parties qu’on y voit participent à son allongement.—Outrouve cette espéce dans les schistes ardoisés des environs d'Angers, où elle estrare, dans un parfait état de con- servation, quoique les fragmens en soient très-communs; ces fragmens offrent de tel- les différences dans leurs proportions et dans leurs formes, que M. Al. Brongniart suppose qu’il existe plusieurs espèces dis- tinctes, qu'il n’a pu encore caractériser, 2. OGYGIA DESMARETII. AL. BroncnrarT, Hist. nat. des Crust. foss., p. 28, pl. 3, fig. 2.—Le corps est el- lipsoïde, tout au plus une fois et demie plus long que large ; le bouclier est arrondi et presque échancré antérieurement. — Cette Ogygie est remarquable par sa dimension, l'animal entier devant avoir au moins trente-cinq centimètres de long ; il se dis- tingue en outre par une plus grande lar- geur de toutes ses parties, ce qui lui donne une forme générale raccourcie. PARADOXIDES, Az. BRONGNIART. Le corps est très-déprimé , avec les flancs larges, par rapport au lobe moyen, — Le bouclier est généralement arqué en avant, presque demi-circulaire. — Les lo- bes latéraux sont unis et ne paroissent point porter d’yeux réels, ni même de protubé- rances oculiformes. — Le lobe moyen est marqué de trois sillons transversaux, ou au moins de trois rides. — Le nombre des arti- culations du corps ou de l'abdomen propre- ment dit, ne paroît pas être mois de PARADOXIDES. douze ; ceïles du post-abdomen ne dépas- sent pas quatre Ou cinq. Les Paradoxides avoisinent beaucoup les Ogygies, par la forme déprimée de leur corps, par le manque d’yeux réticulés, et par la ténuité de leur peau ; mais ils se distinguent essentiellement de ce genre et de tous ceux de l’ordre des Trilobites, par les arcs des flancs et surtout de la partie pos- térieure du corps, prolongés en dents, en pointe ou en épine , et dépassant la mem- brane qui les réunissent. M. Al. Brongniart a divisé ce genre en deux sections, établies sur la forme du cha- peron. A. Bord antérieur du chaperon à peu près en arc de cercle. 4. PARADOXIDES TESSINI. AL. BroncnrarT , Hist. nat. des Crust. foss., p. 31, pl. 4 , fig. 1.— Entomostraci- tes Paradoxissimus , WAULEN. , n° 9, tab. 14, fig, 4.— Entomolithus Paradoxus, Linx., Mus. Tess., tab. 3, fig. 14.— Le chaperon, arrondi antérieurement, se pro- longe postérieurement en deux parties qui dépassent la moitié du corps ; le lobe moyen ou la tête est arrondi et dilaté en avant, et marqué de trois plis transversaux ; les joues ou lobes latéraux semblent porter de chaque côté une protubérance oculi- forme, mais non pas un- œil. — Cette es- pêce paroît acquérir une très-grande di- mension; on en cite de plus de trois déci- mètres de long. Selon Wahlenberg, on ne l’a encore rencontrée qu’en Westrogothie, dans les couches d’ampélite alumineux, et seulement à une grande profondeur, On en airouvé quelques vestiges dans les exploi- tations de Damman, 2. PARADOXIDES SPINULOSUS. AL. BroxeniarT, Hist, nat. des Crust, foss., p. 32, pl, 4, fig. 2 et 3. — Entomoli- thus Paradoxus, Lixn., Act. Stockh., 4759, tab. 4, fig. 4, 2, 3, 4.— Entomostra- cites Spinulosus , WAHLEN., n° 44, tab. 4, fig. 3.— La tête égale presque en largeur la longueur de l’animal , elle est semi-circulaire ; le lobe moyen est marqué de trois plis transversaux , disposés en che- vrons ou en V renversés; il est plus étroit en avant qu’en arrière, ce qui distingue es- sentiellement cette espèce de la précé- dente; on ne voit sur les lobes latéraux aucune protubérance oculiforme, mais ces lobes montrent clairement des stries ondu- lées, à peu près transversales; ils se prolon- gent en deux pointes ou épines , qui attei- AGNOSTUS. gnent à peu près la moitié du corps; on compte douze articulations sur ce qu’on peut regarder comme l’abdomen, et six en tout, sur la réunion du post-abdomen, avec la véritable queue en E.— Cette espèce se trouve exactement appliquée sur un ampé- lite alumineux, dont le gisement paroît être d’Andrarum en Scanie. 3. PARADOXIDES SCARABOIDES. AL. BroncnrarT, Hist, nat. des Crust,. foss., p. 34, pl. 3, fig. 5. — Entomostra- cites Scaraboides. W aABL.. n° 43, lab. 1, fig. 3.— La tête est hémisphérique. arron- die en avant ; le front est presque ovale, plus étroit antérieurement ; le bord de la queue est sinueux et muni detrois dentelu- res; on voit sur les parties postérieures de Ja tête quelques lignes ou sillons transver- ses, très-superficiels ; le lobe du bouclier est remarquablement étroit, par rapport à Ja tête ou lobe moyen; le lobe moyen de la queue ou post-abdomen est plus court que cette partie; il est marqué de trois anneaux. — Cette espèce a été trouvée , mais en échantillons très-rarement entiers, dans les lits d’odeur fétide. dans l’ampélite alumi- neux. B. Bord antérieur du chaperon en ligne droite ou comme tronqué. 4. PARADOXIDES GIBBOSUS. AL. BronenrartT, Hist. nat. des Crust. foss., p. 35, pl. 3, fig. 6. — Entomostra- “ites Gibhosus, WauL., n° 42, tab. 1, fig. 4. — La tête est tronquée antérieure- ment, presque plane ; le front est oblong, et le lobe du dos comme bossu ; la queue triangulaire, marquée de deux dents de chaque côté.— On la rencontre communé- ment dans l’ampélite des mines d’Andra- rum en Scanie. Les échantillons com- plets sont rares, et l’on trouve le plus or- dinairement la tête et la queue séparées. 5. PARADOXIDES LACINIATUS,. + Az. BronentarT. Hist. nat. des Crust. foss., p. 35, pl. 3, fig. 3.— Entomostracites Laciniatus, W auz., n° 8. lab. 41, fig. 2.— La têle est rectangulaire antérieurement, comme appendiculée ou ailée postérieure- ment; le lobe moyen ou front est couvert de chaque côté de troisgros plis ; la queue, bilobée sur es deux côtés, porte deux dou- 313 bles plis. — On n’a encore trouvé que des vestiges de cette espèce dans les schistes ar- gileux blancs, supérieurs, du mont Môser- berg en Westrogothie. M. Rasoumowsky, qui a publié, en 4826, un travail intéressant sur les Trilobites, dansles 4nn. des Sc. nat.,t. VIII, p. 186, parle d’une nouvelle espèce de Paradoxide voisine du Paradoxides Tessini, mais beau- coup plus petite. Elle vient des bords de la Yacusa , prés Moscou. 11 en donne une figure dans l’ Atlas, 1826, des Ann. des Sc. nat., pl. 28, fig. 2. AGNOSTUS, AL. BRONGNIART. Ge genre n’a presque rien de commun avec les autres genres de l’ordre des Tri- lobites, que la division trilobaire de son corps. On ne connoît, jusqu’à présent, qu’une seule espèce. AGNOSTUS PISIFORMIS. AL. BRONGNIART , Hist. nat. des Crust. foss. , p. 38, pl. 4, fig. 4, A, B. — Ento- mostracites Pisiformis, WauL., n° 14, tab. 1, fig. 5.— Cet animal, qui offre deux variétés, a la grosseur d’un pois, et repré- sente une ellipse tronquée; il figure assez bien une Casside ou quelques espèces de Chermès; son corps peut être partagé en lobe et en limbe; le lobe situé à la partie moyenne est demi-cylindrique, et divisé, par un sillon transversal, en deux parties : l’une antérieure et l’autre postérieure ; cha- cune d’elles offre des différences assez tran- chées danslesdeux variétés; le limbe entoure le lobe moyen en arrière et sur les côtés ; mais il ne le dépasse pas en avant, et s’ar- rêle aux angles antérieurs de ce lobe; il différe peu dans chaque. variété et présente, sur toute l’étendue de sa circonférence, une sorte de gouttière ou de rebord; si on l’examine avec une forte loupe, il paroît finement chagriné et plus mince que le lobe moyen qui avoit probablement beau- coup de consistance. — Ces singuliers ani- maux se renconirent en quantilé innom- brable dans un calcaire sublamellaire, noi- râtre et fétide , venant d’'Heltris en Suéde. Ils varient en grandeur , mais dans la mé- me couche ils sont toujours de même grosseur. No4 SAR hic Fo al D rébtiu r 2 À at f eu l4 res An0D à9 LE .uomob sé , un ol AT ste 038 «fer me ire ces “20e. orme 4 aux 094 rentrés “sfr node s'en nat m:) AT esb et” l :4b éautag eenien mo 097 c ao% li essuie De et sup. nu ‘a PLU tin LE oilo ir Tétines 150 -2e + des Jo , lot au'h 1u2e0m9 nl €, “her rues nus fi : {#0puo "3, qiifr sai" tion ab 1941 507, Hlsdp 00 SD) Si Asid “so Svcheg 15 154 Te) "vo 2er) sure où #buliesdol. sl :aduil ms » sdol séti. do .swpiibail{s- st Lo DÉLITONT saines susbas ,lesineanbe a0ls Ai te abs: ontren puis En autres qu | reiibesb oiltu #6lls Ts sim on »dsitol; nbbisat so h4S et4b #93 snluneto.sréris dù orout A0! sf Lin, tas fn 204 Deere A1 ON I éicar ob.emarvins efgûe 21 Slt sous aupeil) hèb ubg Stib is ga.0hù Aubaors'T, Muut 50e an nÔ 6a 21%ilfoy »f af@r TT | Hong # , quoi sito) Sat 2976 mfitnagn"C 4; FLE ny sœur sul “ gnirge > +ampstil, cod fase hote fo aspun sol Le 290 — asie 10 qu Ar à Cas eonmooot 02 HAN iditantamen armcts libre, “loir, gr "5 remet obititto ontée., dune et etreb dcr ;vosbenrg me lmaiisx #11 satôut sb “votre” 46e “eh Adauor . var ‘ Hyur rs de 4 ip 13 bi « te « st phone nmt — eve VE * ue de afhhäte Dh 2 UT O8} 13 6h Jun Vue ri je à det LÉ 1e porté RUE Di ) PEL EL +} He À Pr Fr 2h ind ol ; os fre tnlauls 25047 36 inirinŸS tr sù era enirréq Œ rover: éronilée era isooct: sb ndul , : Len D trot va 3 ui ob as: can sdok.s LA sf tigos cr Lex 109 Hopriie ei sb ivpsn# À hat us sien: vortont MAN + sat enetr moins nager “imerie sitsquast eus « t Par ”b rois cr of LUE nono EM mn. 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Leur tête, de même que dans les Crustacés, paraît soudée avec le reste du corps, et a été dési- gnée à cause de cette conformation sous le vom de céphalothorax ; elle offre ordinaire- ment ane bouche, pourvue dans le plusgrand nombre d’organes de mastication el com- posée de deux mandibules , d’une paire de mâchoires, supportant chacune un palpe composé de plusieursarticles, et d’une lèvre inférieure généralement toujours petite; les organes de la vue, toujours placés à la partie antérieure du céphalothorax etsur lescôtés, ve consistent qu’en de simples petils yeux lisses, en nombre assez variable, de douze dans quelques-uns, de huit le plus ordinaire- nent, quelquefois de six, de quatre et même entiérement nuls; ces organes ordinaire- ment sont groupés de diverses manières. Le céphalothorax est toujours dépourvu d’an- tennes, et n’a encore offert jusqu’à présent aucun organe qui ait pu être comparé à Ce- lui de V'ouie. Tous les animaux qui compo- sent celte classe sont dépourvus d’ailes; le nombre de leurs pattes ne varie pas; ces Or- gines sont toujours au nombre de huit, quelquefois cependant ils se modifient et se présentent plutôt sous la forme de palpes que de véritables pattes. Du reste ces mêmes organes chez les uns servent de paltes am- bulatoires, tandis que chez d’autres ils ser- vent à la natation. Les sexes sont toujours séparés, et les parties sexuelles, doubles, sont situées dans quelques-uns à l’extré- mité des palpes dans les mâles, mais le plus ordinairement placées sous le ventre. Envisagées sous le rapport du système ner- veux, les Arachnides s’éloignent notable- ment des Crustacés et des Insectes; car si l'on excepte les Scorpions. qui, à raison des nœuds ou articles formant leur queue, ont quelques ganglions de plus, le nombre de ces renflements des deux cordons nerveux est de trois au plus, et même dans ces der- niers animaux n’est-il, tout compris, que de sept. La respiration s’opére chez les uns par des branchies aériennes, ou tenant lieu de poumons, composées de vingt et plus de petites lames semi-lunaires, unies, rappro- chées comme les feuillets d’un livre, si- tuées dans les poches latérales du ventre, qui s’ouvrent en dehors au moyen d’une fente transverse, et dont la place est sou- vent indiquée par une tache jaunûtre; le nombre de ces ouvertures pulmonaires ou stigmaliformes varie ; quelquefois elles sont au nombre de huit, quelquefois de quatre, et le plus ordinairement de deux. Chez d’au- tres cette respiration est cutanée, c’est-à-dire que les branchies sont sans ouvertures stig- matiformes, et enfin dans un assez grand nombre, larespiration s’opère par le moyen detrachées. Le système circulatoire dans les uns est très-prononcé, tandis que dans d’au- tres, comme les Arachnides trachéennes, ces dernières ne présentent pas de circula- tion, ou si elles en ont, cette circulation n’est pas complete. Toutes les Arachnides les Scorpions font exception) sont ovipares, el leurs œufs éclosent après la ponte; les petits qui en sortent ne subissent pas de métamorphoses, ils changent seulement de peau à différentes époques de leur vie, ce qui leur fait éprouver plusieurs modifica- üons; mais ils conservent toujours la forme générale qu’ils avaient en naissant !. Dans quelques.cas cependant deux de leurs pat- * Nous en excepterons cependant les Hydrach- nes, car suivant M. Dugès ces Arachnides éprou- vent de véritables métamorphoses, c’est-à dire qu'à la sortie de l'œuf, les nouveau-nés sont des espèces de larves à six pattes et à trompe singu- liere ; cet élat ils se fixent sur les Népes, les Dyii- ques, etvivent parasites sur ces insectes sans que ces derniers paraissent en être incommodés beau- coup. Plustard, lorsque le corps commence àsal- longer, les pattes et les palpes se retirent en de- dans; à cet état c’est alorsune nymphe qui, formée avec sa propre peau, remplace la larve, mais c’est une nymphe qui se nourrit et qui s’accroil ; peu après les masses blanchätres qu'on distinguait à travers la peau de cette nymphe sallongent et se courbent, ensuite la peau se déchire trans- versalement en deux portions pour laisser sortir Le nouvel animal, qui nage aussitôt avec vivacité. 316 tes re se développent qu'avec un change ment de peau, et en général ce n’est qu’à la quatrième ou cinquième mue que Îles animaux de cette classe deviennent propres à la génération. La plupart des Arachni- des sont terrestres, quelques-unes cepen- dant sont aquatiques ; elles se nourrissent d'insectes qu’e'les saisissent vivans, et sur lesquels elles se fixent, et dont celles sucent les humeurs; d’autres vivent parasi- tes sur des animaux vertébrés, Il en est ce- pendant que l’on ne trouve que dans Ja fa- rine, sur le fromage, et même sur les végé- taux. Telle est en peu de mots l’organisation des Arachnides, et maintenant que nousla- vons fait connaître d’une maniére succincte, nous allons passer brièvement en revue leurs divers systèmes organiques en com- mençant par l'enveloppe extérieure. Le corps des Arachnides est formé d’an- neaux peu nombreux, et l’ensemble de ces segmens forment en général Ja tête, le tho- rax et l'abdomen. La tête , que l’on a nom- mée céphalothorax, porte les yeux etlesor- ganes de la manducation; Je thorax inté- rieurement renferme les viscéres et exté- rieurement supporte les organes de la loco- motion.— Les organes de la vue sont nom- breux ; chez les uns ils sont au nombre de douze, le plus ordinairement de huit, quel- quefois de six, de quatre, de deux, et même puls ; ces yeux sont ordinairement lisses, et lorsqu'ils sont nombreux, ils sont dirigés en divers sens, c’est-à-dire antérieurement, postérieurement, supérieurement et Jatéra- lement; cette disposition démontre que ces animaux voient dans tous les sens sans avoir besoin de faire le moindre mouvement, Les mandibules, situées à la base du cépha- Jothorax, sont au nombre de deux, placées horizontalement a côté l’une de l’autre, et ordinairement plus ou moins recouvertes par lépistome; leur forme en général est plus ou moins triangulaire. Ces organes ne portent jamais de palpes, seulement à leur base ils sont armés dans quelques-uns seulement d’un onglet percé près de son extrémité d’un petit trou pour le passage d’une liqueur vénéneuse; cet onglet ou crochet est très-acéréà son extrémité, et se replie intérieurement dans une rainure de la mandibule; quelquefois ces mandibules sont didactyles et nême en forme de su- çoir rétraclile. — Les mâchoires sont au nombre de deux comme les mandibules, placées sous ces dernières et se mouvant comme elles horizontalement ; elles sup- ARACIINIDES, portent &n palpe à leur partie extérieure ; la forme des mâchoires varie à infini sui- vant les espèces. — Les palpes sont saillants, articulés, mobiles et propresaux mâchoires ; Ie nombre des articles qui les composent est peu variable et ordinairement au nombre de cinq et ainsi désignés : sous-axillaire , himéral, cubital, radial et digital. Les fonc- tions mécaniques de ces organes pendant Pacte de Ja manducation paraissent être.de maintenir en place les substances soumises à l’action des mandibules et des mâchoires. On les voit en effet les retourner dans tous les sens, les manier, les palper en quelque sorte, d’où leur vient lenom qu’ils ont reçu. Dans les uns le dernier article de ces or- ganes est didactyle , et sert alors à la pré- hension. dans d’autres ces mêmes organes servent non seulement à la masticatiop, ils sont excilateurs el servent même comme organes de copulation.—Les pattes, aunom- bre de quatre paires, sont attachées-autour du céphalothorax ; ces organes se composent d’une suite d'articles tubuleux de la même nature que le reste des téguments, et articu- lés les uns avec les autres de manière à se prêter à tous les mouvements nécessaires à l'animal; on y distingue einq de ces articles qui sont : la hanche, l’exinguinal, le fémo- ral, lé génual, le tibial et le tarse. — La hanche est la pièce au moyen de laquelle la patte s'articule avec le céphalothorax ; quelle que soit la forme, qui varie assez, mais qui cependant est le plus souvent globu- leuse ou cylindrique, elle est reçue dans une cavité de ce dernier, où elle est enfon- cée plus ou moins profondément,—T[,’exin- guinalestun article ordinairementassez pelit situé entre la hanche et le fémoral, et s’ar- ticulant avec tous deux. — Le fémoral est la troisième articulation de Ja patte ; il s’ar- ticule d’un côté avec l’exinguinal, de l’au- tre avec le génual; il varie peu pour la gran- deur et la grosseur.— Le génual et le tibial n’offrent rien de particulier. — Le tarse ou la partie terminale de la patte se compose ordinairement de deux articles et même quelquefois de trois ; ils sont désignés sous le nom de métatarse, mésotarse ettarse; ces différents articles varient sous le rapport de la forme et de la longueur; le dernier est toujours armé à son extrémité de petits crochets ou ongles ressemblant aux ongles des oiseaux, et dont l’animal se sert pour s'accrocher aux corps sur lesquels il se trouve placé; quelquefois entre ces crochets il existe un petit appendice en forme de pe- lote. En dessous et tout-à-fait à la partie in- ARACHNIDES. férieure est un espace assez grand qui a été hésigné sous le nom de plastron sternal ; l'abdomen, attaché au céphalothorax par un lrés-court pédicule et quelquefois même se confondant avec lui, est tantôt composé d’anneaux, tout formé d’une seule masse globuleuse, flexible, et qui ne présente au- cune apparence d’anneaux; il supporte or- dinairement les organes de la génération et de la respiration; à son extrémité est situé l'anus, et quelquefois on distingue des ap- pendices assez longs, en nombre variable, et qui ont été désignés sous le nom de fi- lières ; quelquefoisilest terminé par un ap- pendice très-long, composé de plusieurs an- neaux et dont le dernier est armé d’un cro- chet très-aigu percé à son extrémité pour le passage d’une liqueur vénéneuse ; d’au- tres fois ce n’est qu’un long filament com- posé d’an grand nombre d’articles. — Les organes de Ja respiration, comme nous l’a- vons déjà dit plus haut, sont situés dans des poches latérales du ventre qui s'ouvrent en dehors el qui sont constatables à l’extérieur par une saillie jaunâtre; ces organes, dont le nombre est assez variable, se présentent quelquefois sous la forme de stigmates. La manière dont s'opère la circulation n’a pas encore été bien constatée; à en juger par ce qui se passe à cet égard dans les Crusta- cés, le cœur, qui est situé le long du milieu du dos de l’abdomen, étroit, allongé et ré- tréci aux deux extrémités, répand, au moyen d’artéres, le sang dans les diverses parties du corps, d’où il revient aux bran- chies, et où, aprés avoir respiré, il retourne au cœur par des veines pulmonaires. M.Tre- viranus a observé dans le scorpion d'Europe et diverses espèces d’arachnides des vais- seaux partant du cœur et se rendant diec- tement au corps graisseux et au foie, où ils s’épanouissent et se ramifientà l'infini. Dans la Clubione Atroce, le cœur, vers son ex- trémité postérieure, donne naissance à qua- tre grands vaisseaux qui se dirigent en ar- rière, et non vers les branchies, situées en avant, et se terminent ainsi en mauiére de réseau : ces vaisseaux sont donc artériels. Chaque poche branchiale du mêmescorpion offre sur son plan inférieur, au-dessous de l'organe respiratoire, les ramifications d’un vaisseau qui, par sa forme et sa nature, a paru au même savant différer de ceux qui vont du cœur au corps graisseux. Dans cette arachnide les branchies étant plus nom- breuses que dans les autres pulmonaires, et s’étendant dans toute la longueur des côtés de l'abdomen, ainsi que dans les Crustacés = 317 stomapoaes et amphipodes, il est probable que le sang qui a respiré retourne au cœur par des moyens analogues ; mais comme dansles Arancides ces branchies ne sont le. plus souvent qu’au nombre de deux, et placées de chaque côté de l’origine du ven- tre, il semble que ie retour de ce fluide doit s’effectuer d’une manière un peu diffé- rente, M. Treviranus a effectivement ob- servé de chaque côté du cœur un vaisseau longitudinal, paraissantaboutir, par son bout antérieur, aux sacs pulmonaires correspon- dans, et s’abouchant par l’autre avec le cœur vers le milieu de sa longueur ou un peu au-delà; les deux réunis forment une courbe elliptique. Dans une espèce au moins (lEpéire Diadème), ils jettent laté- ralement des petits vaisseaux qui s’anasto- mosent avec leurs extrémités; sont-ils des- tinés à recevoir le sang qui a circulé pour les transmettre aux branchies et de là au cœur? c’est ce que nous ne pouvons dire ; mais toujours est-il certain que M. Trevi- ranus n’a rien observé de semblable dans le scorpion d'Europe. L’enveloppe du cœur paraît être formée d’une double peau, dont l’extérieure musculeuse, du moins vers sa partie moyenne, et où son diamètre trans- versal a plus-d’étendue; dans les scorpions, où cette peau est entiérement de cette con- sistance, ilest fixé latéralement par des mus- cles dont les expansions forment des espé- ces d’ailes semblables à celle du vaisseau dorsal des Insectes. On en voit aussi sur les côtés du cœur des Aranéides; mais M. Treviranus soupconne que ce sont des vaisseaux tant dans les Scorpions que dans les Aranéides, seuls animaux de cette classe dont on ait encore étudié l’organisation in- térieure. Le tube alimentaire est droit, presque linéaire ou cylindrique, dilaté au plus vers l'estomac et la partie anale, avec l'œsophage allongé; il recoit de droite et de gauche un certain nombre de paires de vais- seaux hépatiques venant d’un amas pulpeux de petites glandes, remplissant la majeure partie de la capacité abdominale, et consi- déré comme le foie. M. Treviranus lui donne le nom de corpsgraisseux, et réserve la dénomination précédente à des petits vaisseaux frisés. Il se divise, dans les scor- pions, au moins en deux paires de grappes : deux vaisseaux biliaires et longitudinaux paraissent fournir , ainsi que dans les Ara- néides, mais allant en sens contraire, la li- queur des glandes du venin. Les appareils sexuels chez les Arachnides sont doubles, tantôt situés à l'extrémité des 318 palpes, mais le plus souvent sous le ventre; les organes mâles et ferselles n'existent pas à la fois dans le même individu. L'appareil générateur mâle est composé, pour chaque moitié du corps, d’un testicule, d’un canal aférent terminé par une verge, et de quel- ques appendices accessoires. Dans les fe- melles, lappareil de la génération se com- pose, pour chaque côté du corps, d’un ovaire, d’un oviducte et d’une vulve. Ne pouvant entrer dans de plus grandes considérations, nous renvoyons, pour plus de détails sur l’anatomie des Arachnides, aux ouvrages de MM. Treviranus, Marcel, de Serres et Léon Dufour. Nous suivrons pour les Arachnides, de même que pour les Crustacés, le cours d’entomologie de M. La- PREMIÈRE SCORPIONIDES, treille : ce célébre entomologiste partage la classe des Arachnides en trois ordres. Ler ordre. Les Pucmonarres, Cet ordre renferme deux familles: les Pédipalpes qui comprennent deux tribus: les Scor- pionides et les Tarentules. La seconde famille est celle des 4ranéides, qui ren- ferment deux tribus : les Tétrapneu- mones et les Dipneumones. 11e ordre. APoroBraxcues. Cet ordre a été divisé en deux familles: les Nymphonides et Pycnogonides. IIIe ordre. TracnÉéennes. Cet ordre a été partagé en sept familles : les Faux-Scor- pions, les Phalangiens, les Trombidites, les Acarides, les Tiques, les Hydrach- nelles et les Microphthires. FAMILLE, PÉDIPALPES, LATREXLLE, Caractères. Deux grands palpes en forme de serres, terminés en pince didac- iyle où par une griffe. — Deux chélicères ou antennes - pinces, finissant de même. — Un abdomen toujours revêtu, ainsi que le céphalothorax . d’une peau coriace , à seg- mens membraneux et bien distincts, sans filiéres au bout. — Les organes de la gé- nération situés, dans les deux sexes, à la base du ventre. — Enfin, des yeux lisses, distribués en trois groupes écartés, dont deux latéraux et l’autre médian, et uni- quement composé de ces deux organes, signalent sans équivoque cette famille , qui paraît exclusivement propre aux contrées intertropicales, —Le nombre des branchies et des stigmates est de huit à quatre. — Les Scorpions, qui font partie de cette fa- mille, s’éloignent évidemment de toutes les autres Arachnides par le nombre de leurs branchies , qui est de huit au lieu de quatre ou de deux ; par la manière dont se termine leurabdomen, la présence de cesap- pindices, silués à sa naissance, auxquels on a donné le nom de peignes, indiquant, à ce qu’il paraît, une organisation plus avancée que celle des autres animaux de la même classe. Ils conduisent naturellement au genre T'hélyphone , qui n’offre plus, ainsi que celui de Phryne , venant immédiate- ment aprés, que deux paires de branchies. Cette famille renferme deux tribus, les Scorpionides et les Tarentules. PREMIÈRE TRIBU. SCORPIONIDES, LATREILLE. Caractères. Deux grands palpes, en forme de serres, terminés par une main didactyle. — Chélicères formant une pince semblable, — Lévre de deux pièces, et qui sont autant d’appendices de la base de la seconde paire de pattes ; celles des deux dernières à hanches soudées. — Ab- domen sessile, portant au-dessous, à son origine , les organes sexuels ; ensuite deux peignes ou lames étroites et allongées , gar- nies, le long du côté postérieur, d’une rangée de dentsarticulées à leur base ; puissur cha- cun des quatre segments, venant immédia- tement après, deux sacs branchiaux, un de chaque côté, avec une ouverture exté- rieure ou stigmate ; segment suivant ter- miné brusquement par une queue mobile composée de deux nœuds, dont le dernier ampulliforme , finissant en une pointe trés- aiguë servant d’aiguillon , et percé pour le passage d’une liqueur venimeuse ; tous les pieds ambulatoires , avec un tarse de trois articles munis au bout de deux cro- chets; les quatre derniers soudés entre eux à leur naissance. Plusieurs savans se sont occupés de l’a- natomie des animaux qui composent celle famille. MM. Treviranus, Guvier, Léon Dufour et Marcel de Serres ont publié des mémoires très - imporlans sur celte SCORPIONIDES, matiére. Nous allons donner ici, d’une manière abrégée, le résultat des travaux de ces habiles observateurs. Le système respiratoire, dans les Arachnides for- mant cette première tribu, est composé de poumons et de stigmates; les poumons, au nombre de huit, sont situés sur les côtés des quatre premiéres plaques ven- trales ; elles en offrent chacune une paire qui sont constatables à l’extérieur par au- tant de taches ovales, blanchâtres, de prés d’une ligne de diamètre : ce sont les stigmates. Ces organes sont situés au-des- sous d’une toile musculeuse qui revêt la surface interne du derme corné ou la peau de l’animal; mis à pu, le poumon paroit être d’un blanc laiteux, mat, et d’une forme presque semblable à celle de la co- quille d’une moule. 11 est formé de la réu- pion d’environ quarante feuillets, fort minces, élroilement imbriqués, taillés en demi-croissant, et qui confluent tous par leur base en un sinus commun, membra- neux, et où s’abouche le stigmate. Le bord libre est d’un blanc plus foncé que le reste , d’où M. Léon Dufour présume qu’il est lui-même composé de plusieurs lamelles superposées , et que c’est là ques’opère es- sentiellement la fonction respiratoire. L’or- gane de la circulation, que M. Léon Dufcur nomme vaisseau dorsal, mais que l’on doit considérer , d’après les observations de M. Cuvier , comme un véritable cœur, est allongé, presque cylindrique, et s’étend d’une extrémité du corps à l’autre en y comprenant la queue de l’animal. I] four- nil de chaque côté du corps quatre paires de vaisseaux vasculaires principaux qui le ramifient. 1] existe encore quatre autres vaisseaux qui croisent les premiers en for- mant avec eux un angle aigu, et qui, avec quatre branches moins considérables, reprennent le sang des poches pulmonaires, et vont le répandre dans différentes parties du corps : ce sont les artères. Avant que de s’étendre dans la queue , le cœur jette encore deux rameaux vasculaires qui ne se rendent pas dans les poches pulmonaires, mais qui, distribuant ce sang dans diverses parties, doivent être considérés encore comme des artères. Le système nerveux esl situé sous le tube alimentaire , le long du milieu du corps. Le cordon médullaire est formé de longs filamens contigus, mais distincts , et de huit ganglions lenti- culaires. Le premier ou le céphalique est comme bilobé en avant, et semble être produit par deux ganglions réunis; il est 319 placé justement en dessus de la base des mandibules vers l’origine de l’æsophage. Chacun des lobes de ce ganglion fournit deux nerfs optiques, dont: l’un plus court va s'épanouir sur la bulbe du grand œil cor- respondant, et dont l’autre, plus long etplus antérieur, va se distribuer aux trois autres yeux latéraux. Un autre nerf part de cha- que côté du bord postérieur du même gan- glion, en se dirigeant en arrière dans le voisinage du premier poumon. Le cordon médullaire s'engage ensuite sous une es- pèce de membrane tendineuse qui le con- tinue jusqu’à l’extrémité de la queue. Dans ce trajet il présente sept autres ganglions, dont trois dans la cavité abdominale et quatre dans la queue ; ceux de l’abdomen, plus distans entre eux que les autres, émettent chacun trois nerfs, dont deux la. téraux pénètrent dans le panicule muscu- leux , envoient des filets aux poumons cor- respondans, et dont le troisième , qui est inférieur, rétrograde un peu à son origine, et va se distribuer aux viscères. Les quatre derniers ganglions correspondent aux qua- tre premiers nœuds de la queue, etne four- nissent chacun de chaque côté qu’un seul nerf. Les deux filets des cordons s'écartent ensuite en divergeant, se bifurquent et se ramifient dans les muscles du dernier nœud ou de Particle à aiguillon. Les deux supé- rieurs se portent sur les muscles moteurs de la vésicule venimeuse , et les inférieurs pénètrent dans la vésicule même en se dis- tribuant probablement dans les glandes de cet organe. Les muscles des scorpions sont assez robustes, formés de fibres simples et droites, d’un gris blanchâtre. Une toile mnsculaire, assez forte , revêt intérieure- ment les parois de l’abdomen, et enveloppe tous les viscères, à l’exception des pou- mons et peut-être du vaisseau dorsal ; elle n’adhère pas dans la plus grande partie de son étendue à ces parois. La région dorsale de cette toile donne naissance à sept paires de muscles filiformes qui traversent le foie par des trous ou conduits pratiqués dans Ja substance de cet organe, et vont se fixer à un ruban musculeux qui règne le long des parois ventrales en passant au-dessus des poumons, Ces muscles, mis à découvert, ressemblent à des cordes tendues. Le cin- quième anneau de l’abdomen, ou celui qui précède immédiatement le premier nœud de la queue, et qui n’a point de poches pulmonaires , est rempli par une masse musculaire trés-forte, qui sert à imprimer à la queue les divers mouvements dont 320 elle est susceptible ; les nœuds de cette queue ont un panicule charnu dont les fi- bres, disposées sur deux côtés opposés, se rendent obliquement à Ja ligne médiane comme les barhes d’une plume sur leur axe commun. On voit de chaque côté, à la base du dernier nœud ou celui de l’aiguillon , un muscle robuste. Le foie est partagé su- perficiellement en deux lobes égaux par une rainure médiocre où se loge le cœur ; il est d’une consistance pulpeuse et d’une couleur brunätre plus ou moins foncée ; il remplit presque toute la capacité de l’abdo- men et du céphalothorax, et sert de ré- ceptacle au çanal intestinal. Les vaisseaux hépatiques sont au nombre de huit paires, trois dans Je céphalothorax, trois autres dans l’abdomen, et deux plus longues vers l'origine de la queue. Le tube alimentaire est grêle et se porte directement, sans au- cune inflexion , de la bouche à l’origine du dernier nœud de la queue, en traversant le foie, avec lequel il a des connexions au moyen de nombreux vaisseaux hépatiques ; son diamètre est à peu près égal dans toute son étendue; cependant il présente une di- latation informe dans le céphalothorax et même avant la partie buccale. Les organes de la géneration des Scor- pionides sont doubles dans chaque sexe : ceux du mâle sont de deux sortes, les pré- paraleurs et les copulateurs. Les organes préparateurs se composent : 4° des Lesti- cules, qui présentent une conformation sin- guliére, et qui n’a, avec celle qu’on observe dans ces mêmes organes desinsecLes, qu’une analogie très-indistincte. Chaque testicule est un vaisseau spermatique, formé de trois grandes mailles à peu près sembla- bles , anastomosées entre elles et courbées le long du foie. Ces mailles sont constituées par un conduit filiforme, demi-transparent, ne communiquant que rarement avec celle de Pautre organe préparateur , et aboutis- sant, par son extrémité postérieure, à un canal déférent, long de quelques lignes, et qui s’abouche à Ja base d’une vésicule spermatique insérée au côté externe de l’organe copulateur; 2° de deux vésicules spermaliques d’une nature identique, et remplies d’un sperme plus ou moins blan- châtre ; les vaisseaux spermatiques, formés par des canaux larges et cylindriques, nais- sent d’une des branches des glandes, des- cendent sur les parties Jatérales de l’abdo- men en passant sous le réseau des vaisseaux hépatiques, et communiquent ensemble par des branches latérales assez multipliées. SCORPIONIDES, Lorsque la fécondation est sur le point d’a- voir lieu, les vaisseaux sont remplis d’une humeur blanchâtre et épaisse , et leur dia- mètre paroil assez considérable, Les or- ganes copulateurs sont composés de deux verges, que M. Léon Dufour nomme ar- mures sexuelles; elles sont acculées à droite et à gauche le long du bord externe du foie. Chacune d’elles se présente sous la forme d’une tige eflilée et d’un étui mince, presque droit, de consistance cor- née, d’un brun pâle, et enveloppée d’une substance comme gélatineuse. Leur extré- mité antérieure, ou la plus interne, est bi- furquée ; la branche extérieure est courte et conoïde, pointue, d’un brun foncé, tandis que l’interne se prolonge en un cor- don filiforme, blanchâtre , courbé de ma- nière à former une anse en revenant en sens contraire de la premiére direction se coller entre le corps de l’organe. Son issue au-dehors du corps a lieu par l'ouverture bilabiée, située à la base de l’abdomen, entre les lames pectinées ; la partie supé- rieure qui doit saillir hors du corps est trés- mince, . Les organes préparateurs de la femelle sont aussi doubles et placés à droite et à gauche dans l’intérieur du foie; ce sont les ovaires et les œufs. Chacun de ces ovaires est un conduit membraneux formé de quatre grandes mailles quadrilatéres , anastomosées entre elles, ainsi qu'avec celles de l'ovaire opposé. Lorsque les ger- mes ne sont pas apparens, cet Organe res- semble beaucoup à l’organe préparateur mâle ; mais, outre qu’il offre une maille de plus, il en diffère encore par sa con- nexion intime et constante avec l’ovaire correspondant. Les mailles aboutissent à un conduit simple, peu allongé, un véri- table oviducte qui, avant la réunion avec celle de l’ovaire opposé, offre constam- ment une légère dilatation. Un col extré- mement simple et commun aux deux ma- trices débouche dans la vulve. Les œufs sont ronds, blanchâtres ; Rédi en a compté quarante, mais M. Léon Dufour, d'accord avec Maupertuis, en a vu jusqu’à soixante. Leur position est très-diflérente suivant l’é. poque de la gestation. Dans les premiers temps, ils sont logés chacun dans une bourse sphérique, pédiculée, flottant hors du conduit; vers la fin de la gestation et devenus plus gros, ils rentrent dans la ma- trice, se placent à la file les uns des autres, séparés par des étranglements bien mar- qués, etlesbourses s’oblitérent. L’organe co- SCORPIONIDES. pulateur se compose de la vulve qui est uni- que, placée entre les deux peignes et formée de deux pièces ovales, plates, séparées par une ligne médiocre enfoncée , et suscepti- bles de s’écarter l’une de l’autre. M. Léon Dufour a ohservé dans cet organe un corps -oblong , corné, creusé en gouttière sur une face, caréné sur l’autre, et long d’environ une ligne : l’une de ces extrémités est libre, largement tronquée , et comme finement dentelée ; l’autre, fixée au moyen de deux muscles assez longs, et qui paraissent insé- rés dans la partie dilatée de chaque ovi- ducte, est terminée par trois lobes, dont les deux latéraux plus petits, courbés en crochets, et dont l’intermédiaire plusgrand, en pointe mousse, donnent attache aux muscles précédens. On présume que les amours des scorpions sont nocturnes; ces animaux doivent aussi avoir un mode par- ticulier d’accouplement nécessité par la forme et la situation des organes copula- teurs. Dés le commencement de l'automne, toutes les femelles sont fécondées ; leurs œufs sont alors latéraux, petits et pédicu- lés ; ils augmentent de volume pendant l’hi- ver, et au printemps leur volume est quatre fois plus grand. Leur gestation dure près d’un an, ce qui est fort extraordinaire com- parativement même à celle des animaux à sang rouge. Les œufs éclosent dans l’inté- : rieur du corps de la mère ; les pelits en sortent tous formés. L’organe destiné à sécréter l’humeur vé- néneuse est revêtu extérieurement d’une membrane cornée et assez épaisse ; il offre dans son intérieur deux glandes jaunâtres, trés-adhérentes à la substance cornée , et se prolongeant par un canal quis’étend jus- qu’à l’extrémité de l’aiguillon; ce canal est élargi vers sa base, et offre une sorte de ré- servoir pour l'humeur sécrétée par des glandes jaunàtres qui sont composées d’une infinité de glandules arrondies , trés-serrées les unes aux autres et communiquant en- semble. M. Marcel de Serres, qui a fait ces observations, ne dit pas par quelle voie la liqueur vénéneuse arrive aux glandes qui en sont le réservoir, et comment elle y est entretenue ; mais M. Latreille pense qu’elle dérive principalement de ces vaisseaux si- tués prés de l’origine de la queue, que M Marcel de Serres présume être chyli- féres, et que M. Léon Dufour place au nombre des vaisseaux hépatiques. M. Mar- cel de Serres pense que les peignes des Scorpionides leur servent pour la marche, qu’ils élévent leur corps au-dessus du sol, ANN. 321 et facilitent leurs mouvemens qui, sans ce secours, seraient rempans; au reste, on pourrait, comme le dit M. Latreille, s’as- surer aisément si les peignes sont favora- bles pour la locomotion : on n’aurait qu'à les attacher avec du fil contre le corps, on pourrait voir alors si les mouvemens de ces animaux seraient plus gênés. Ce savant pense que la composilion et la substance de cet organe, la diversité qu’il présente dans le nombre de ses lames ou dents et la position , paraissent indiquer d’autres fonc- tions qu’il est impossible de déterminer sans faire un grand nombre d’expériences à ce sujet. Peut-être, dit-il, ces peignes sont- ils un instrument hygrométiique qui leur fait connaître l’état de l’atmosphére, et leur évite des courses dangereuses et inu- tiles qu’ils pourraient faire dans l'intention de satisfaire aux premiers besoins. Les Scorpionides habitent les pays chauds de deux hémisphères, vivent à terre ou dans les lieux sablonneux, se cachent sous les pierres ou d’autres corps, le plus sou- vent dans les masures, dans les lieux som- bres et frais, ou même dans l’intérieur des maisons; ils courent vite en recourbant leur queue en forme d’arc sur le dos, et la dirigent en tous sens en s’en servant comme d’une arme offensive et défensive. Leurs serres leur servent à saisir les insectes qui doivent faire leur nourriture ; ce sont or- dinairement de crabes. des charancons, des cloportes, des orthoptères et d’autres in- sectes vivant à terre qui deviennent leurs victimes; ils les piquent avec l’aiguillon de leur queue, et les font ensuite passer à leur bouche pour les dévorer. Ges Arachni- des sont si mullipliées dans certain pays, qu’elles deviennent pour leurs habitans un sujet continue] de crainte , et que même, suivant quelques témoignages, on s’est vu forcé de leur abandonner le terrain. Les Scorpionides ont été connus par les an- ciens, et la constellation zodiacale du scor- pion nous annonce que la connaissance de cet animal remonte à la plus haute anti- quité. Pline expose dans son Histoire natu- réelle toutes les fables que l’ignorance et la superstition ont enfantées pendant un grand nombre de siècles sur le compte de ces animaux. Les Scorpionides varient beaucoup pour la grandeur; ceux d'Europe n’ont guëre plus d’un pouce de long, tandis que ceux d’Afrique et de l'Inde atteignent jusqu’à cinq ou six pouces. On pense qu’ils sont ve- nimeux ; les Persans emploient contre les 21 8322 piqûres du Scorpion qu’ils nomment Agrab, et que dans l’Indoustan on nomme Gar- gouali, la scarification et l'application d’un peu de chaux vive ; quelques personnes se servent de l’huile où l’on a rassemblé et laissé digérer plusieurs de ces Arachnides, d’autres préférent écraser sur- le - champ l'animal même et l'appliquer sur la plaie. Les auteurs modernes, tels que Mauper- tuis, Redi, Maccary , M. Léon-Dufour et beaucoup d’autres, ont fait des expériences pour savoir jusqu’à quel point ces Arachni- des sont venimeuses. 11 résulte de tout ce qui a été dit à ce sujet que la piqüre des Scorpious d'Europe ne peut causer que des accidens légers et jamais la mort; ce- pendant celle du Scorpion roussätre ou de Sauvignargues produit, d’après les expé- riences que Maccary a faites sur lui-même, des accidens plus graves et plus alarmans, et le venin paraît être d’autant plus actif que le Scorpion est plus âgé. Le Buthus Afer, qui vit dans les fentes des rochers ou les creux d’arbres, et qui est quatre ou cinq fois plus grand que les précédens, peut causer la mort en moins de deux heures. Les seuls remèdes sûrs contre sa blessure sont ceux que l’on emploie contre les ser- peus les plus venimeux ; c’est l’alkali vola- til employé soit extérieurement, soit à l’in- térieur , des cataplasmes de bouillon blanc et des sudorifiques. Les Scorpionides portent leurs petits sur leur dos pendant un mois aprés qu’ils sont éclos. Dans quelques circonstances il les tuent et les dévorent à mesure qu'ils nais- sent. Si on en enferme plusieurs ensemble, ils ne tardent pas à se battre à mort et à se dévorer jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. Cette tribu a été divisée en trois genres; ce sont ceux de : Buthus, Scorpio et An- droctonus. BUTHUS, Leacu; Scorpio, Linn., Fagr., HergstT, LATR. Ce genre, qui a été créé par M. Leach, différe de celui de Scorpio en ce que les yeux au lieu d’être au nombre de six sont au nombre de huit.—Ce genre renferme un assez grand nombre d’espéces dont quelques-unes se trouvent en Europe. — Parmi elles nous citerons comme étant les plus remarquables : 4. BUTHUS AFER. (PI. 4, fig. 3.) Scorpio Afer, Linx., Fazr., Sesa, t. I, BUTIIUS. pl. 70, fig. 4, 4. — Rorsez. t. III, tab. 65. Larr., Mist, nat. des Crust. et des Ins., t. VIT, p. 120, tab. 4. — Guérin, Icon. du Reg. anim. de Cuv. Arachn. pl. 3, fig. 2. — Long. 4 pouc.—Le corps est d’un brun- marron luisant, avec lesarticulations des pat- teset des palpesblanches; lesdentsdechaque peigne sont au nombre de treize ; les quatre premiers articles de la queue sont gros, courts, garnis de dentelures ; le cinquième est long ainsi que le dernier; celui-ci est simple , recourbé, couvert de tubercules ; le dernier article du valpe est large, pres- que en cœur, et comprimé. — On trouve cette espèce en Afrique et aux grandes Indes. 2. BUTHUS OCCITANUS. Leacn, Trans. Soc., A1, 391; ejusd., Encycl. Brit. Suppl., 1, 48h; ejusd., Zool. Misc., t. 111, 53, pl. 443. — Scorpio Occi- tanus, Am., Journ. de Phys., juillet 1789. — Larr., Génér. Crust. et Ins., 1, 432. — Dur., Journ. de Phys. 4817, 439. — Leacn, Edinb. Encycl., 7, 428. — Long. 2 pouc. — Il est d’un blanc-jaunâtre sale ; son céphalothorax et sa queue ont plusieurs arêtes graveleuses; les bras sont terminés par une main petite, ovale, et dont les doigts sont longs; les peignes ont chacun vingt-huit dents; la queue estun peu plus longue que le corps, présente des arêtes graveleuses, et se termine par un anneau simple. — Cette espèce se trouve en Espa- gne et en Barbarie. 3. BUTHUS TESTACEUS. Scorpio Testaceus, Decéer, Mém. sur les Ins., t. VII, pl. 41, fig. 11. — Sera, t. V, tab. 70, fig. 5. — Larn., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 125. — Scorpio Griseus, Fagr.—Le corps est d’un jaune fauve; les peignes ont de vingt-six à vingt-huit dents; les serres sont oblongues, avec les doigts filiformes; la queue est plus longue que le corps, et son dernier anneau est simple. Cette espèce a de grands rapports avec Ja précédente, mais elle s’en distingue en ce qu’elle est beaucoup plus pâle et moins chagrinée ; sa queue est proportionnelle- ment plus allongée ; sa longueur étant dou- ble de celle du corps, les nœuds , lavant- dernier surtout, n’offrent que de faibles arêtes, tandis que la queue du B. Occita- nus en a de très-fortes et de très-dentées ; les doigts des serres sont plus courts que ceux de celui-ci, ils me sont que de la lon- SCORPIO. gueur du corps et des mains; de plus cette espèce est particulière à l Amérique méri- dionale, et le B. Occitanus est de l’ancien continent. 4. BUTHUS JUNCEUS. Scorpio Junceus, Herssr, t. 11, fig. 2. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 128. — Long. 2 pouc. :.—Cette espèce est cylindrique, d’un brun-roussâtre; le céphalothorax, la queue et les bras ont des lignes élevées, grenues ou finement denticulées ; le bord antérieur du céphalo- thorax est échancré ; les peignes ont chacun seize dents; les doigts sont très-longs et fili- formes ; le dernier anneau ne présente pas de dent sous l’aiguillon. — Se trouve dans l’Amérique-Méridionale. 5. BUTHUS LONGICAUDA. - Scorpio Longicauda, Latr. , Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 126. — Scorpion d'Europe, Decéer, Mém. sur les Ins., t. VII, pl. 41, fig. 5. — Scorpio Hottentota, Herssr, tab. 3, fig. 4.— Long. 2 pouc. — Il est d’un brun trés-foncé, presque noir; les peignes ont chacun dix- huit dents; les serres sont allongées, avec des arêtes; les doigts sont courts et fili- formes; la queue est plus longue que le corps, armée d’un fort aiguillon, avec une dent ou pointe à sa partie antérieure, — Cette espèce a été trouvée à Cayenne. 6. BUTHUS GRACILIS. Scorpio Gracilis, Lartr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p.127. —Scor- pion austral, Decéer, Mém. sur les Ins., t. VIL, pl. 44, fig. 5.—Long. 3 pouc. 4lig. — Brun, aveclespattes rousses et lespeignes offrant trente-deux dents; les serres sont allongées, rousses, avec les doigts filifor- mes ; la queue est plus longue que le corps, et l’aiguillon est armé d’une pointe à sa base ; les mâles sont plus petits. — La pa- trie que Degéer donne à cette espèce est l'Amérique. 7. BUTHUS PUNCTATUS. Scorpio Punctatus, DEGÉER, Mém. sur Les Ins., t. VIT, pl. 41, fig. 4. — LarTr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p.197. — Long. 1 pouc. +. — D'un brun roussâtre ou jaunâtre ponctué de brun ob- scur ; les peignes ont chacun seize dents; les serres sont allongées, avec les doigts filiformes ; l’aiguillon est armé d’une pointe à sa base ; la queue est de la longueur du corps. — Cette espèce a été trouvée aux Antilles. 323 8. BUTHUS AMERICANUS. Scorpio Americanus , Linx., Fare., Rossez, t. III, tab. 66, fig. 5. — Scorpion tacheté, Decéer, Mém. sur les Ins., t, VII, pl. 414, fig. 9 et 10. — Herssr, tab. 6, fig. 3. — Cette espèce est grêle, trés-al- longée , jaunâtre, mouchetée de brun; les peignes ont chacun dix-huit dents ; les bras sont longs et menus; les doigts sont filifor- mes ; la longueur de la queue est triple de celle du corps, et l’aiguillon est armé d’une pointe à sa partie inférieure. — Elle se trouve en Amérique. 9. BUTHUS BAHIENSIS. Scorpio Bahiensis, Perry, Delect, Anim. articul., p. 200, pl. 39, fig. 41.— Le céphalothorax antérieurement est tron- qué, droit, à peine échancré ; il est entière- ment fauve, granuleux, convexe, avecdesli- gnes élevées, transverses, interrompues ; les yeux sont noirs, les deux du milieu plus grands, et trois autres plus petits, situés an- térieurement de chaque côté, prés du bord. —Les palpes sont prismatiques, avec des li- gnes élevées, le dernier article renflé, avec les doigts filiformes; testacés, avec les troi- sième et quatrième articles, et les doigts noirâtres ; l'abdomen est fauve, granuleux, avec une ligne médiane, longitudinale, élevée, et d’autres petites lignes élevées, transverses, interrompues, et plusieurs lon- gitudinales sur le dernier segment ; la queue est épaisse , avec les articles renflés, excavés postérieurement, carénés sur les côtés, avec les côtés de ces carènes créne- lés; le dernier segment se termine un peu en pointe, avec son extrémité armée d’une épine ferrugineuse, recourbée ; le dessous est testacé d’ocre avec les pieds; les pei- gnes sont d’une couleur plus pâle , et les dents sont au nombre de vingt.— Cette es- pèéce a été rencontrée près de Bahia. SCORPIO, Linn., Fagr., HERBsT, LATR. Les yeuxsont au nombre de six.—L’ab- domen est sessile et offre en dessous et de chaque côté quatre spiracules, avec deux lames pectinées à sa base. — Les six derniers anneaux forment une queue noueuse, le dernier finit en pointe, sert d’aiguillon et est percé pour donner passage au venin, — Les palpes sont en forme de serres d’Ecre- visse. — Les chélicères sont didactyles. — Les pieds sont égaux. — La langue est di- visée en deux jusqu’à la base, — Le corps est étroit et allongé. 21, 324 Ce genre se compose d’un très-grand nombre d’espècespropres à toutes les con- trées du globe. SCORPIO EUROPOEUS. Herssr, Scorp., tab. 3, fig. 2. — Sco- POLI, Entom. Carn., n° 4422, — Sera, Mus.,t. 1, tab. 70, n° 9, 40. — Rose, Ins., t 1IT; Suppl, LL LXVI, fig, 4 et 2. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins. , 1, VII ,p. 418. — Le Scorpion jaune a queue ; DEGÉER, Mém. sur les Ins., tu VIL, p. 339, pl. 40, fig. 414. — Long. 4 pouc. — Son corps est d’un brun trés- foncé, noirâtre; ses bras sont anguleux, avec la main presque en cœur, et l’article qui le précède unidenté ; la queue est plus courte que le corps, menue; le cin- quième nœud est allongé, le dernier est simple, d’un brun-jaunâtre, ainsi que les pattes ; les peignes on chacun neuf dents. Cette espèce se trouve dans l’Europe méridionale, vers le quarante-troisième de- grès de latitude et au-delà, jusque dans les maisons. ANDROCTONUS, Enrens. et Hemprren. Les yeux sont placés sur le front et sur les côtés latéraux , il y en a cinq de chaque côté et deux autres placés sur la partie an- térieure du céphalothorax. 4. ANDROCTONUS QUINQUE-STRIATUS. Eurexs. et Hewpr., tab. 4, fig. 5. — Les mains sont plus étroites que le bras; le der- nier article de la queue est de la largeur du pénultième, qui estde double plus long que large et finement crénelé en dessous ; celte espèce est d’une couleur brillante, légerement teintée de jaune , avec le des- sus varié de taches brunâtres; de plus la partie médiane de sa queue et du pénul- tième article est noirâtre ; le dernier arti- cle ou celui qui supporte l’aiguillon'est ar- mé d’une épine assez longue; les peignes ont trente-deux dents. — Cette espèce a été trouvée en Nubie, 2. ANDROCTONLUS LEPTOCHELYS. Eurexs. et Hempr. — Les mains sont plus étroites que le bras, avec les doigts plus longs que la main; le dernier article de la queue est plus étroit que le pénul- tième; ce dernier est du double pluslong que large, et on aperçoit une petile épine qui est de la longneur de la vésicule; la cou- leur est d’uu fauve pâle excepté la partie antérieure de l’épine qui est noirâtre ; les ANDROCTONUS, peignes présentent vingt-sept dents. — Se trouve dans les montagnes du Sinaï. 3. ANDROCTONUS SCABER. Ennexs. et Hempr.. tab. 2, fig. 7. — Le céphalothorax est rouge avec sa partie supé- rieure de même couleur; cetteespéce.est lon- gue à peu prèsde deux pouces, d’unecouleur jaune fauve, roussâtre, avec la partie anté- rieure de la queue et une moitié de sa par: tie postérieure noirâtres; les doigts sont plus longs que les mains; le dernier article de la queue est plus épais que le pénul- üéme, ce dernier est plus long que large et du double plus long que haut; les pei- gnes sont armés de vingt-huit dents. 4. ANDROCTONUS VARIEGATUS. Guer., Mag. de Zool., cl.-8, fig. 2. — Le céphalothorax est allongé, de forme trapézoïde, plus étroit en avant, échancré au bord antérieur , avec un sillon profond au milieu el inégal sur toute sa surface ; kes deux gros yeux du centre sont situés un peu en avant du milieu, sur une éminence , ‘et dirigés sur les côtés; les autres yeux sont placés tout-à-fait aux angles antérieurs et latéraux; chaque groupe est composé de cinq yeux dont lestrois plus gros sont égaux, placés tout-à-fait sur le bord du céphalotho- fax, sur une élévation ovalaire ; en dedans de ces trois yeux, et sur le bord interne du tubercule qui le supporte, on observe deux autres yeux de moitié plus petits, situés un peu plus bas, le postérieur plus près et au- dessous du dernier des trois gros, l’autre plus loin et entre l’avant-dernier et le der- nier des précédens ; les segmens de l’ab- domen sont transverses et présentent une petite carène au milieu : le dernier, ou celui qui précède la queue, en présente trois ; les anneaux de la queue vont en aug- mentant de longueur jusqu’au dernier ; ils sont creusésen sillon au milieu; leurs arêtes latérales supérieures sont trés-saillantes, crénelées et terminées en arrière par une petite pointe saillante ; les deux premiers anneaux ont, sur les côtés et au-dessous de Parête dont il vient d’être question, trois petites arêtes longitudinales; les pinces sont un peu plus longues que le corps, grêles; l’avant-dernier article est un peu élargi au milieu , il porte en dessus trois côtes lisses, et en dedans plusieurs petites dents; la main est grêle, avec les doigts courbés en dedans, ayant presque deux fois la lon- gueur du poignet ; les pattes sont allongées, aplaties; la couleur générale de cette es- THELYPHONUS. pêce est d’un jaune obscur, tout son corps en dessus est marqué de petites marbrures noïrâtres; les pattes et les pinces sont comme apnelées par des taches de la même couleur; la queue est plus uniforme de couleur, le dessous est plus pâle et très- peu tacheté. — Cette espèce a été trouvée au Port-Praslin. : DEUXIÈME TRIBU. F TARENTULES, F'ABRICIUS. Caractères. Cette tribu est composée du genre T'arentula de Fabricius, et d’espèces de celui de Phalangium de Linné et de Pal- las. Ces Arachnidesse rapprochent des My- gales, premier genre de la famille suivante, quant au nombre des sacs branchiaux et de leurs ouvertures, qui n’est plus de quatre ; sous le rapport des chélicères, ou mandi- bules des auteurs, terminées en griffe ou par un crochetse repliant verticalement en dessous, et quant à l’abdomen rétréci et pédiculé à sa base; mais il est composé d’une douzaine d’anneaux trés-distincts, protégés, du moins en dessus, par ur derme coriace, eLil est dépourvu de filières; il se termine, au plus, par un appendice fili- forme, composé d’un grand nombre de pe- iits articles ; on ne voit pas de lames pecti- nées à l’origine du ventre. — Les palpes sont épineux, tantôt grêles et longs et ter- minés en grille, tantôt plus courts, plus épais, avec une pince didactyle au bout, comme ceux des Scorpions. — Les yeux, au nombre de huit, sont distribués en trois groupes : l’un composé de deux et porté sur un tubercule commun, et situé prés du milieu du bord antérieur du céphalo- thorax, et les trois autres, un de chaque côté, près de ses extrémités latérales anté- rieures, et formés chacun de trois yeux disposés en triangle. — La lèvre est cachée entre les deux mâchoires, constituées de même que celles des Scorpions par l’article radical des palpes, et en forme de petit dard, corné, linéaire et droit. Ces Arachnides diffèrent en outre de toutes celles du même ordre, par la forme des deux pieds antérieurs, qui semblent faire les fonctions de palpes ou d’antennes. Leurs tarses, souvent très-longs, sont com- posés d’un grand nombre de petits articles, mutiques et sans crochets au bout. L’ani- mal porte ses pieds en avant. Toutes les es- pèces connues sont exclusivement propres 325 aux pays des deux continens situés entre les tropiques, et forment deux genres : ceux de Thelyphonus et Phrynus. THELYPHONUS, Lare.; Tarentula, Fagr. Les yeux sont au nombre de huit, et ainsi disposés : la première paire est placée tout-à-fait à la partie antérieure du cépha- lothorax sur un petit tubercule ; lesseconde, troisième et quatrième paires sontplacéessur les côtés latéraux du céphalothorax , ils sont trés-éloignés de Ja premiére paire; les yeux sont petits, arrondis et peu éloignés les uns des autres. — Le céphalothorax a la forme d’un quadrilatère allongé , il est toujours plus long que large, terminé en une pointe arrondie antérieurement et brusquement tronquée postérieure- ment. — La bouche se compose infé- rieurement d’une paire de mâchoires for- mée par l’article radical de leurs palpes, et supérieurement : d’une paire de crochets mobiles, servant. avec les mâchoires, à tri- turer les matières animales dont se nour- rissent ces Arachnides. — Les palpes sont allongés, épineux , très-robustes et termi- nés en pince à leur extrémité. —Lespatles, au nombre de quatre paires, sont très-re- marquables et offrent entre elles des diffé- rences trés-sensibles: la première paire est trés-allongée, très-grêle, avec le dernier article n’offrant aucune griffe à son extré- mité; cette premiére paire de paltes semble plutôt propre au toucher qu’à la marche ; les pattes suivantes sont robustes et toutes terminées à leur extrémité par une grifle, conformation qui annonce que ces derniers organes sont propres à la marche. Il y a aussi une différence très-sensible-dans leur longueur relative ; la première paire est la plus longue, la quatrième ensuite, la troi- sième après et enfin la dernière est Ja plus courte. — L’abdomen est ovalaire, composé de neuf anneaux et terminé posté- rieurement par une queue en forme de soie, dont les deux premiers articles sont très- courts, le troisième gros et allongé; les autres , au nombre de quarante environ, sont petits, étroits, cordiformes, et hérissés de poils; cette queue à son extrémité ne présente aucun organe vénéneux. Les mœurs de ces Arachnides sont peu connues, elles habitent l’Amérique Méri- dionale ; les habitants de la Martinique les désignent sous le nom de vinaigrier, à cause de l’odeur trés-prononcée de vinaigre 326 THELYPHONUS. : qu’elles répandent quand on les inquiète ou qu’on cherche à s'en emparer. On les trouve ordinairement seus les pierres, à terre, dans les lieux humides. Ce genre est très-peu nombreux en espèces; mais nous en avons fait connoître plusieurs autres dans un lravail ayant pour titre : Essai sur une Monographie du genre Thélyphone, et qui a été inséré dans le Magasin de Zoologie de M. Guérin. Nous citerons comme les plus remarquables : À. THELYPHONUS GIGANTEUS. (P1.1, fig. 4.) Lucas, Mag. de Zool., cl. 8, pl. 8. — Long. 2 pouc. + — Le céphalothorax est allongé, étroit antérieurement, plus large postérieurement el très-granuleux, surtout à sa partie antérieure ; sa partie supérieure est assez déprimée et présente quelques li- gues transversales; les palpes sont très-al- lungés, robustes et très-granuleux, avec le second article armé antérieurement de cinq épines très-apparentes, et intérieure- ment de deux; les pattes sont trés-allon- gées, avec leurs derniers articles rougeà- tres et hérissés de poils de même couleur ; labdomen est ovalaire, avec des points stygmatiformes fortement marqués sur les anneaux; sa partie supérieure est granu- Jeuse, tandis qu’inférieurement il ne pré- sente aucune granulalion ; la queue est al- longée, filiforme et hérissée de poils rou- geàtres. — Cette espèce a élé trouvée au Mexique. 2. TNELYPHONUS CAUDATUS. Larr., Reg. anim. de Cuv., t. IV, p. 266. — GuÉR., /con. du Reg. anim. de Cuv., Arachn., pl. 3, fig. 3. — Lucas, Mag. de Zool., cl. 8, pl. 9, fig. 4. — T'he- dyphonus Proscorpio, Larr., Génér. des Crust., et des Ins. t. 1, p. 129; ejusd., ist. nat. des Crust. et des Ins., t. VAI, p. 132, pl. 60, fig. 4.— Phalangium Cau- datum, Lanx., Syst. Nat., t. 1, part. 44, p. 1029. — Tarentula Caudata, Farr., Ent, Syst., t. IL p. 433. — Long. 45 lig. — D'un rouge-brun en dessus, d’un rouge clair en dessous, avec des granalutions moins apparentes que dans l’espèce précé- dente; le céphalothorax est long et étroit , avec les raies transversales bien marquées; les chélicères sont peu allongées, le pre- mier arlicle est armè d’une longue épine antérieurement, le second présente einq épines supérieurement, et deux inférieure- ment, dont une à peine apparente; le troi- ième article est entièrement Jisse à sa par- lia supérieure, et présente intérieurement une petite épine; le quatrième article, de forme arrondie, est armé à ses parties an- térieure et supérieure de deux épines, dont une trés-longue, et une autre un peu moins longue postérieurement ; le cinquième ar- ticle est terminé comme dans l’espèce pré- cédente ; l’abdomen est pewallongé , pres- que aussi large antérieurement que posté- rieurement; les anneaux présentent des points stigmatiformes, à peine marqués; le dessous, qui est d’un rouge plus clair que le dessus, présente un large anneau arqué postérieurement ; le second, qui est étroit et strié, est un peu en croissant postérieure + ment; le troisième est trés-étroit ; les an- neaux présentent des points stigmatiformes un peu plus marqués que ceux qui sont sur les anneaux de la partie supérieure; les pat- tes sont allongées. d’un rouge-brun en des- sus, et d’un rouge-brun clair en dessous.— Cette espece se trouve à la Martinique. 3. THELYPHONUS RUFIPES. Lucas, Mag. de Zool., cl. 8, pl. 9, fig. 2. — Long. 44 lig.— Le céphalothorax est d’un rouge-brun en dessus, peu allongé, arrondi à sa partie antérieure, plan supé- rieurement, et de forme arrondie posté- rieurement ; les pinces qui terminent Jes palpes sont courtes, arrondies; leur pre- mier article esi d’un rouge-brun en dessus, d’un rouge plus clair en dessous, avec une épine trés-aiguë à sa partie antérieure; le second article est arrondi supérieurement , avec cinq petites épines, et deux petites in- férieurement; le quatrième article est court, arrondi, armé d’une forte épine su- périeurement; l’abdomen est déprimé, d’un rouge-brun; les points stigmatiformes sont à peine apparents; en dessus il est en- üérement rouge ; les pattes sont courtes et de même couleur. — La patrie de cette es- péce est inconnue. L. 'THELYPHONUS ANGUSTUS. Lucas, Mag. de Zuol., cl. 8, pl. 40, fig. 3. . — Long. 8 lig. — Le céphalothorax est étroit, entiérement brun, avec sa partie supérieure arrondie; les yeux antérieurs sont d’un noir brillant, entourés d’un petit disque rougeâtre; les yeux posté- rieurs sont rougeàtres; les chélicères sont courtes, d’un rouge-brun en dessus, et d’un rouge plus clair en dessous; le pre- mier article est armé d’une épine à sa par- tie antérieure; Je second présente cinq épines supérieurement , et deux i:férieu- PHRYNUS. _ remeni; le troisième est entiérement lisse supérieurement et armé d’une épine infé- “rieurement; le quatrième article présente antérieurement une forte épine, qui elle- même est hérissée en dessous par d’autres . épines trés-petites; le cinquième article est court, semblable aux autres articles des espèces précédentes, excepté qu’il est hé- rissé antérieurement de petites épines; l'abdomen, d’un brun un peu plus clair, est trés-allongé ; les points stigmatiformes ne sont visibles qu’aux trois premiers an- neaux; le dessous diffère du dessus par la couleur, qui est d’un brun plus clair, par le premier anneau, qui est un peu plus large que les autres, et par les points stigmati- formes, qui ne sont point apparents; les pattes sont grêles , allongées, avec les pre- miers articles bruns, les suivans un peu plus clairs ; la queue est entiérement brune. Consultez pour les autres espèces notre Monographie qui a été insérée dans le }Ma- gasin de Zoologie de M. Guérin. PHRYNUS , Ouv., Larr. Tarentula , Fagr. Ce genre diffère de celui de Scorpion et de 1 hélyphone, en ce que le corps n’est | pas terminé par une queue, qu'il est ovale, oblong et déprimé , et que la bouche offre une pièce en forme de dard. — Le cépha- lothorax est large et son bord postérieur est échancré vers le milieu. — Il à la figure d’un rein ou presque celle d’un croissant. — Les bras et les palpes sont souvent très- grands et fort épineux ; ils ne sont pas ter- mipés par une main munie de deux doigts, mais par une ou deux pointes fortes ou un crochet. — Les mandibules ont à peu prés la même conformation que celles des Scor- pions et des Thélyphones, mais une de leurs serres est beaucoup plus courte que l’autre. — Les yeux sont au nombre de huit, dont deux sur un tubercule, près du milieu du bord antérieur du céphalothorax , et trois autres de chaque côté, groupés et formant un triangle. — La paire de pattes antérieu- res est lrès-longue, fort menue et filiforme, sans crochets au bout ; les trois autres pai- res ont leurs iarsescourts, de quatre articles, et deux crochets à leur extrémité; celles de la seconde et de Ia troisième paire sont presque égales et un peu plus longues que la dernière. — L’abdomen est ovale, à an- neaux distincts, et fixé au céphalothorax per une pelile portion de son diamètre transversal]. Les Arachnides qui composent ce genre 327 sont propres aux contrées chaudes de l’A- mérique et de l'Asie. M. Déjardins. qui en a envoyé de Saint-Domingue, dit en avoir trouvé dans le détritus de vieux troncs d'arbres pourris. Les nègres de ce pays les craignent beaucoup , mais M. Déjardins n'a jamais eu occasion de s’assurer si leur mor- sure était dangereuse. 1. PHRYNUS LUNATUS. Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 176.— T'arentula Lunata, Far. — Sega, t. IV, pl. 99, fig. 43. — Phalan- gium Lunatum, Parzas, Spicil. Zool., fasc. 9. tab. 3, fig. 5, 6. — Hensr, tab. 3. — Cette espèce est remarquable par la longueur de ses bras, qui est triple de celle du corps, et elle se distingue des sui- vantes en ce que le troisième article et le quatrième , l'extrémité de celui-ci excep- tée, n’ont pas d’épines remarquables ; ces articles sont trés-longs. 2. PHRYNUS RENIFORMIS. (PI. 4, fig. 2.) Lave., Hist. nat. des Crust. et de Ins., t. VII, p. 436. — Guér., Icon. du Réègn. anim. de Cuv., Arachn., pl. 3, fig. 1. — Phalangium reniforme, Linn., ParLas, Spicil. Zool.. fasc. 9, tab. 13, fig. 3, 4. — Herssr, tab. 5, fig. 4. — Tarentula reniformis, Fagr.— Les bras sont très-épi- neux au côté interne ; les troisième et qua- triéme articles sont allongés; le cinquième, ou celui qui dépend de Ja main, a quatre épines. 3. PHRYNUS VARIEGATUS. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 300, pl. 39, fig. 10. — Plus petite que le Phryne- palmé de Herbst; les chélicères sont ferrugi- neuses; les palpes sont de même coulexr; le second article est denticulé, court; le troi- sième allongé, prismatique en dessus, denté; le quatrième rugueux, à peine plus court que le précédent , armé à son extrémité de trois épines allongées ; le cinquième ungui- forme, bifide ; les yeux sont seulement au nombre de six (1), deux situés antérieure- ment sur un tubercule médian, et deux au- tres situés de chaque côté du céphalothorax, trés-rapprochés ; le céphalothorax est cordi- forme en devant, presque aussi long que large, ferrugineux, varié de roux, avec quelques impressions en forme d’X ; l’ab- domen est d’un ferrugineux ocracé, varié de fauve, avec le dessous d’un fauve ocracé; les pieds- palpes sont plus longs que les pieds, ferrugineux ; les pieds sont (1) Suñant M. Perty. d’une couleur d’ocre ferrugineux, avec les cuisses annelées de fauve. — Cette espèce a élé trouvée près du fleuve des Amazones. Consultez pour les autres espèces le DEUXIÈME 328 ARANËÈIDES. tome VII de l'Histoire naturelle des Crus- tacés, des Arachnides et des Insectes , par M. Latreille, et les Elémens de Zoologie, par M. Guérin. FAMILLE. ARANÉIDES, LATREILLE. Les caractères qui distinguent cette fa- mille de la précédente sont quatre ou six appendices cylindriques ou coniques , arti- culés , situés vers la partie anale, désignés sous le nom de filières, parce que ces par- tes. à l'exception de deux, ont Jeur ex- trémité, soit percée d’un très grand nom- bre de trous, livrant passage à des fils soyeux, soit hérissée de petits mamelons d’où sortent aussi ces fils. De plus, tous les animaux qui composent cette famille ont un corselet d’une seule pièce réunie à la tête, qui se manifeste par la présence des yeux, au nombre de huit ou de six , et par les organes de la bouche placés au-dessous de la partie antérieure du corselet. Cet organe , à cause de sa conformation en une seule pièce, a recu le nom de céphalothorax. Les organes de la bouche présentent au-de- vant, sous le labre, deux mandibules ou pièces munies d’un seul onglet, deux mà- choires pourvues de deux palpes de cinq ar- ticles et quelquefois de six, séparées à leur base par une lévre sternale et une lan- guette velue, membraneuse, d’une seule pièce , insérée entre ces parties. — Huit paltes de sept articles chacune, terminées par deux ou trois grilles, sont attachées à l’entour du céphalothorax , à la partie pos- iérieure duquel l'abdomen est suspendu par un pédicule court, cartilagineux; cet abdomen est mobile, d’une seule pièce ou sans division, et se termine par un petite saillie. avec une fente au milieu, qui est la partie anale, et par quatre ou six mame- Jons charnus placés en dessous de Ja partie anale , destinés à élaborer la soie, qu’on a nommés filières, — L’abdomen présente en-dessous, et à sa partie antérieure dans les deux sexes, deux ou quatre fentes, et au milieu de l’espace qui les sépare , on re- marque en outre dans les femelles une ou- veilure circulaire qui les distingue. Tel est en peu de mots l’ensemble des caractères extéricurs communs à toutes les Aranéides ; maintenant nous allons passer a un examen plus détaillé de l’organisation de ces animaux, et à l’histoire de leurs ha- bitudes. Le céphalothorax est généralement ovoïde ou en cœur renversé, déprimé, ou légèrement élevé en carène vers le milieu du dos, avec l’extrémité antérieure de Ja pointe tronquée ou très-obtuse; mais ces formes ne sont pas toujours constantes, et nous offrent des modifications qui ont servi à l’observateur , à la classification , à l’éta- blissement des genres et à la distinction des. espèces entre elles. Les yeux , généralement situés à la partie antérieure du céphalothorax, sont toujours au nombre de huit ou de dix : la plupart en ont huit. La position de ces organes est très-variée, et c’est de cette variation qu'ont été tirés les caractères de genres les plus faciles, les plus apparens et les plus cer- tains. Ces organes, dans quelques individus, sont ramassés, rapprochés en un seul groupe , sur le milieu de la partie anté- rieure du céphalothorax, tandis que chez d’autres , au contraire , ils sont disséminés entre eux. — Les mandibules , qu’on a dé- signées aussi sous le nom de chélicéres, forcipules, antennes, pinces, serres, pla- cées immédiatement vers le labre, se com- posent de deux pièces: la mandibule pro- prement dite et le crochet; la mandibule, qui est la plus grande, et surtout Ja plus grosse de ces deux pièces, est presque tou- jours cylindrique , plane à sa face interne, et offrant le plus souvent , à l'extrémité de son côté interne, une rainure dont les côtés sont armés de dents acérées, et dans la ca- vité de laquelle le crochet s’insère en se reployant. Ce dernier est mobile, arqué, trés-dur, et généralement percé d’un pe- tit trou qui livre passage à la liqueur véné- neuse avec laquelle l’araignée donne la mort aux insectes qu’elle attaque pour s’en pourrir, di ARANÉIDES, mâchoires et la lèvre sternale dans l'a te les Aranéides se portent en avant et dans le sens de la longueur du corps. Les premiers de ces organes sont velus à leur extrémité , qui est plus ou moins arrondie et souvent tronquée obliquement au côté interne , ou retrécie en pointe: ici, ils sont droits; là, ils se courbent et s’inclinent sur la lèvre. Cette pièce est carénée dans les uns , triangulaire et demi-ovale, ou pres- que ovoïde, dans les autres. Les palpes, portés par lesmächoires , s’a- vancent de chaque côté des mandibules , et comme ils font l'office de pattes ou de bras, on les a nommés pieds ou bras palpaires. Les articles qui les composent sont ordinai- rement au nombre de cinq, et le plus sou- vent terminés par un crochet dans les fe- melles, par une massue arrondie ou ova- laire dans les mâles. La forme de ces arti- cles est assez variée, et chacun d’eux porte différens noms. Le premier article ou l’axil- laire est ordinairement court ; le second, ou lhuméral, allongé; le troisième , ou cubital, court ; le qu e, ou radical, allongé ; le cinquième , ou digital, plus ou moins allongé dans les femelles et armé d'une griffe à l’extrémité. Dans les mâles ce cinquième article n’a pas de griffes, il est court et renflé, et contient dans une capsule arrondie , ovalaire , les organes de la géné- ration, compliqués et multiples et de formes variées, mais composés cependant toujours d’une ou deux valves membra- ueuses, susceptibles de gonflement, munies à leur surface interne de petites membra- nes ou filets cylindriques, arrondis, en pointe ou en croissant, contournés en vis, recourbésen crochets, entrelacésen nœuds, affectant un nombre de formes différentes, selon les genres, mobiles, rétractiles, se tuméfant et se grossissant dans l’acte de Ja copulation. On les a nommés conjoncteurs ; mais ces organes, qui n’ont encore élé qu’imparfaitement étudiés , ne sont déve- loppés que quand l’Aranéide est parvenne à l’âge adulte. Avant ce temps, ce dernier article est en forme de tire-bouchon plus ou moins renfié, globuleux, sans cavités ni ouvertures. Quelquefois ces palpes pré- sentent six articles , et nous avons désigné ce nouvel article sous le nom de métadi- gital. La lèvre se présente sous la forme d’un parallélograrmme plus ou moins allongé, et dont la base est toujours plus large que l'extrémité. Elle varie beaucoup dans sa forme, selon les genres. 323 La lunguette est demi-cartilagineuse, velue sur les côtés et à son extrémité, et insérée entre les mandibules, les mà- choires et la lèvre, qu’elle dépasse le plui souvent par son extrémité. Le plastron sternal, coriace , présente toujours Ja forme d’un cœur plus ou moins arrondi ou allongé, et dont-la pointe est tournée vers la partie postérieure; il est découpé, ou festonné, par les portions de cercles formées par les échancrures que né: cessitent l'insertion des pattes. Les pattes sont disposées presque circu- lairement à l’entour du céphalothorax, et se composent d’une hanche d’un seul ar- ticle ; d’une cuisse et d’une jambe formées chacune de deux articles, et d’un pied di- visé de même en deux articles, à l’excep- tion d’un seul genre, celui de Hersilia, qui en présente trois. Les divers articles composant ces pattes sont de formes diffé- rentés; ainsi la hanche est toujours trés- courte et adhérente au céphalothorax; la cuisse , qui se compose de deux articles, a été distinguée sous le nom d’exinguinal et de fémoral; la jambe, qui renferme deux articles, a été désignée . le premier article . le génual, et le second le tibial; enfin le pied, qui se compose de deux articles, est distingué sous le nom de métatarse et de tarse. Plus haut nous avons dit qu’un seul genre, celui d’Hersilia, présen- tait un article de plus aux pieds: ce nouvel article a recu le nom de mélatarse ; à l’ex- trémité du tarse dans la plus grande partie des Aranéides, se trouvent, presque tou- jours , deux ou trois grifles auxquelles on a donné le nom d’onglets; ces deux cro- chets courbés, insérés l’un à côté de l’autre, sont pectinés dans un grand nombre. Dans beaucoup d’Aranéides se trouve un troi- sième onglet, plus court, plus droit, non pectiné , qui est opposé aux deux autres. Cet onglet plus simple est nommé l’onglet inférieur , les deux autres les onglets supé- rieurs. Quelques Aranéides ont aussi les tarses terminés par des poils raides formant des espèces de pinceau ou de poils, ou des membranes charnues. Généralement cesor- ganes sont plus forts, plus gros, plus ra- massés chez les Aranéides chasseuses, er- rantes ou vagabondes, que chez celles qui sont sédentaires. et qui attendent que les insectes dont elles doivent se nourrir se soient pris aux grandes toiles qu’elles ont tissues. La longueur relative de ces mêmes organes diffère non-seulement selon lesgen- res, moisselon les sections du même genre ; 330 et, enfin, quelquefois, mais rarement, selon le sexe pour la même espèce. L'abdomen, suspendu au céphalothorax au moyen d’un court pédicule cartilagi- neux, est celui des Gastéracanthes ex- ceptées, mou, revêtu d’une peau continue, sans articulations, et formant un sac tantôt ovalaire où globuleux, tantôt oblong ou cylindroïde. A l'extrémité postérieure est située la partie anale, qui s’avance sous Ja forme d’un petit chaperon arrondi, ou pres- que demi-circulaire , et ayant une fente au milieu, L'on voit immédiatement au-des- sous, des petits appendices articulés, cylin- driques et rétrécis en pointe au bout, ou presque coniques, au nombre de six dans le plus grand nombre et de quatre dans les autres : on les a désignés sous le nom de filières ; mais, comme l’ont remarqué Lyon- net, M. Savigny et Treviranus, deux de ces appendices, les plus extérieurs, ordi- nairement les plus longs, et divisés en trois articles, ne présentant à leur extrémité ni petits trous, ni petites papilles percées, ne méritent point une telle qualification. Les filières proprement dites sont courtes, disposées en carrés, tantôt droites, tantôt inclinées ou couchées el convergentes, de deux articles, dont le dernier très-court , en forme de mamelon arrondi, tout criblé de petits trous sur un espace circulaire, avec une échancrure donnant passage aux fils de Ja soie, ou hérissé de petites papilles, composant de petites filières propres. De la respiration. Deux ou quatre ta- ches blanchâtres ou jaunâtres, situées, par paires. de chaque côté de la base du ventre, décèlent extérieurement les organes respi- ratoires. Le bord supérieur de ces ouver- tures est fixé par un arc cartilagineux, et une plaque de même consistance bouche l'entrée des cavités branchiales. Dans les Aranéides Tétrapneumones. immédiate- ment au-dessous de ces cavités, on en voit deux autres renfermant des organes res- piratoires semblables. Dans l’entre-deux des premières, et sur une espèce de pla- teau , sont situées les parties génitales dans les femelles. De la circulation. Lorsqu'on a décou- vert la peau du dos de l’Aranéide , et qu’on l’a debarrassée de l’épiploon, on aperçoit sur la ligne dorsale le vaisseau qui tient lieu de cœur , qui a la forme d’un tube allongé, et semble avoir également des muscles la- téraux qui forment des dilatations et des saill'es ailées. triangulaires, dans certaines espéccs; ce tube est élargi à Pendroit où . ARANÉIDES. l'abdomen est attaché au céphalothorax ; il l’est encore plus dans son milieu, mais il va en se rélrécissant à son extrémité infé- rieure. Deux vaisseaux particuliers s’insé- rent à la partie antérieure , au-dessous de la première dilatation, etwont ensuite des- cendre dans son milieu, de chaque côté du cœur. De ce vaisseau sortent, dans les Aranéides de certains genres, un grand nombre de petits filets qui se perdent et se ramifient dans l’épiploon. La forme du cœur tubulé des Aranéides varie selon les genres ; ainsi, dans la Clubione atroce, ces saillies du tube: ne sont point ailées , elles sont arrondies, et la partie élargie est beau- coup plus courte; les deux vaisseaux laté- raux sont aussi moins longs et plus écartés; ils sont dépourvus de filets latéraux, et ils vont se perdre ou se rattacher par leurs pointes sous la peau qui recouvre les branchies. Le tuyau étroit qui se rend à la. partie anale est beaucoup plus allongé dans cette espèce que dans l’araignée domesti- que , et l’on voit à + origine quatre grands vaisseaux qui se ramifient en tous sens dans Pépiploon. De la digestion. — En ouvrant l’extré- mité du céphalothorax en dessus, on trouve au-dessous de la membrane qui le recouvre les muscles des pattes, qui sortent, en rayonnant, d’une membrane cartilagineuse, située dans l’enfoncement de ce même or- gane ; et dans une fente de cette mem- brane, on aperçoit l’estomac, qui est placé entre ces muscles. L’estomac, placé dans la fente de cette membrane, consiste, dans l’araignée domestique (Tegenaria), en quatre sacs pelliculés, deux plus grands et deux plus petits. Les plus grands ont leur superficie appliquée l’une contre l’au- tre ; ils sont formés d’une peau fine et mince : celle des deux petits est mucilagi- neuse, Ces sacs dans l’estomac communi- quent par une seule ouverture dans l’æso- phage, qui est court, d’une contexture dé- licate, et attaché à une avance arquée du muscle de la languette. Après sa jonction avec les sacs, l’œsophage, tuyau tendre, léger et étroit, descend en droite ligne le Jong du céphalothorax jusqu’à la partie an- térieure de l'abdomen, et il s’y convertit sous la partie supérieure en un tissu pel- liculé extrémement tendre, tellement uni avec l’épiploon, qu’il n'est pas possible de l'en séparer ; mais peu après le canal in- testinal prend une contexture plus ferme, et il se montre comme un tuyau silué sous le cœur, Ce tuyau a la forme d’un enton, ARANÉIDES. noir, et son ouverture la plus étroite est dirigée vers la partie anale. Cette partie étroite s’élargit en s’avançant vers la par- tie anale, et forme ainsi le rectum, qui ‘s’unit avec un cœcum ovale, allongé, abou- tissant à la partie anale. Dans ce cœcum s’ouvrent quatre vaisseaux biliaires, disposés par paires, qui se réunissent en deux troncs avant d'arriver au cœcum. Ce dernier or- gane est d’une contexture irès-ferme, et contient une matière blanche et fluide. Dans la Clubione atroce, le canal intesti- nal s’unit deux fois avec l’épiploon , tandis que dans l’araignée domestique il n’y a qu’une seule jonction de cette nature. Entre ces parties, deux vaisseaux salivaires appartiennent encore aux organes de la nutrition. Îls sont situés dans les mandi- bules, et ont leurs ouvertures au sommet de Farticulation antérieure de ces der- niéres. On voit, après avoir ouvert le céphalothof@, saillir comme deux vessies blanchâtres des ouvertures postérieures de la tige des te vessies, un peu courbées, ont une for allongée, et se partagent par un iube étroit jusqu’à la pointe percée d’un trou de l’ongiet de la mandibule. Ces vaisseaux sont formés de tils membraneux posés transversalement et un peu obliquement les uns sur les autres, et unis par une pellicule mince, mais forte. Cette conformation paraît assez constante dans un grand nombre de genres d’Ara- néides. De la génération des Aranéides. -— Plus haut, nous avons fait connaître les or- ganes extérieurs de la génération des fe- melles dans les Aranéides, mnaintenant nous allons décrire les organes internes. Ces organes sont contenus dans l’abdomen, et . consistent en deux tuyaux placés à côté lun de l’autre, aux deux côtés du canal intestinal. L’extrémité de chacun de ces tuyaux aboutit à Pouverture extérieure, divisée par une cloison formant une proé- minence placée au milieu de l’espace qui sépare les ouvertures des 'branchies. De ce point, ces tuyaux vont en s’élargissant, et c’est à leur superficie supérieure que les œufs sont suspendus en forme de grappe. De même que lorifice extérieur de la génération des femelles, dans les Ara- néides, varie un peu selon les genres, les organes intérieurs, surtout par l’extrémité des tuyaux ou oviductes, qui aboutissent à cet orifice, varient aussi; ainsi, dans Ja Clubione, les tuyaux ou oviductes s’unis- 381 sent à leur extrémité, et ne forment plus qu’un seul tube circulaire à l’endroit où ils aboutissent, à l’ouverture des organes de la génération. Ræsela remarqué dans l Epéire diadéme , que le sac où sont contenus ces œufs est divisé daus le sens de sa longueur en deux réservoirs par une cloison, etchacun de ces réservoirs est aussi transversalement partagé par une autre cloison. Ces cloisons des ovaires sont formées d’une peau ferme, qui est attachée par en haut à un arc mem- braneux; la division longitudinale n’a au- cune ouverture, les deux transversales sont au contraire perforées. Il n’y a donc au- cune communication entre les deux cham- bres principales; mais il y a un passage de la division antérieure à la division posté- rieure , et les œufs qui se trouvent dans la première doivent arriver dans la seconde avant de pouvoir être évacués. Cette orga- nisation, qui s’est retrouvée semblable dans les Aranéides de genres trés-différens , ex- plique pourquoi nombre d’espèces font des pontes à plusieurs époques distinctes et sépa- rées par un intervalle de temps assez grand. Une palette ovale, aussi longue que Pab- domen, est mise en mouvement, suivant Ræsel, pour l’expulsion des œufs. Dans les mâles, à l'endroit de l’intérieur de l’abdomen où dans les femelles sont si- tués les oviductes, on trouve aussi deux longs filets pelliculés, contournés, qui de leurs extrémités postérieures sortent de l’épiploon, et qui à leurs extrémités anté- rieures s’ouvrent par deux orifices, dans deux petits enfoncemens entourés de mus- cles délicats. Ces deux cavités représentent donc la double ouverture de l’organe exté- rieur de la génération dans les femelles, et sont placées au même endroit; mais, exa- minées avec le plus grand soin dans les Aranéides de plusieurs genres et de la plus grande dimension, ces cavités, dans les mâles, n’ont offert aucune ouverture exté- rieure, quoique au dehors on voie une lé- gère éminence, et quelques raies obscures, qui marquent la place qu’elles occupent à l’intérieur. M. Treviranus, trompé par cette analogie, s’est persuadé que Vissue des organes de la génération dans les mâles d’Aranéides étoit la même que dans les fe- welles, et que, par conséquent, il n’étoit pas situé à l’extrémité des palpes, comme on l’avoit cru jusqu’à lui. 11 a été amené aussi à conclure que les Aranéides s’accou- ploient par le ventre ; que les organes qu’on observe dans les palpes des mâles n’étoient que des organes excilateurs; et qu’enfin ce 332 que l’on a pris pour l’accouplement n’en étoit que le prélude. Cependant il résulte, dit M. Walckenaer, auquel nous empruntons ce qui suit, des observations que nous avons faites, et sou- vent répétées, sur quatre espèces d’A- ranéides de genres différens, que le mâle, après de lentes approches et de longs pré- ludes, introduit successivement dans les ouvertures génilales de la femelle, placées sous le ventre, les conjoncteurs de ses pal- pes; qu’alors les vulves de cet organe se gonflent et deviennent transparentes; que tous les conjoncteurs principaux et surnu- méraires se tuméfient en même temps, puis se lubrifient, et offrent des pulsations et un mouvement interne quine permet pas de se méprendre sur leur nature. Certaines Ara- néides paraissent tellement absorbées par leurs sensations pendant cet état, qu’elles deviennent insensibles à ce qui se passe à l’entour d’elles, et qu’on peut lesexaminer sans qu’elles se dérangent ni se troublent. Cet accouplement, dans les petites espèces d’Aranéides, se renouvelle un grand nom- bre de fois pendant l’espace de plus d’une demi-heure , sans que jamais le mäle fasse subir à son abdomen aucun mouvement qui témoigne le désir, ou l'intention, de toucher avec son ventre celui de la femelle. Dans les genres Epaire et Tégénaire. le mâle, aussitôt après avoir terminé l’acte de Ja génération, s'éloigne avec rapidité, et s’il n’est pas assez prompt à fuir, il est aus- sitôt dévoré par la femelle ; ce qui prouve que l'acte s’est accompli, que les désirs sont satisfaits, et que les palpes du mâle w’ont pas agi comme des organes excita- tateurs, mais comme organes de féconda- tion. Des organes qui produisent la soie dans les Araneides. — On trouve dans Pabdo- men des Aranéides des organes qui pro- duisent la soie, dont plus haut nous avons déja fait connoître les appareils extérieurs. A l'intérieur, ces organes sont placés à la partie postérieure de l’abdomen, et con- sistent en un petit nombre de vaisseaux contournés, assez allongés, inégaux , élar- gis dans le milieu de leur longueur, à l'extrémité desquels, et proche des filières extérieures, sort une multitude de petits vaisseaux semblables, mais beaucoup plus courts et plus petits, qui se pressent et se réunissent à une base commune sur laquelle s'appuient les filières extérieures, quoi- qu’on wait pu encore découvrir leur con- nexion avec ces filières. La matière qu’ils ARANÉIDES. renferment diffère de celle des grands vaisseaux. Cette matière est semblable à une gomme ou à une colle transparente; elle ne se dis: sout ni dans l’alcool ni dans l’eau; elle se casse si on la plie, et, comme le verre, elle ne peut être flexible que quand elle est divisée en fils fort déliés. La nature, à cet égard , y a bien pourvu, car Réaumur es- time à plus de mille le nombre des fils qui sortent des papilles qu’on remarque à l’ex- trémité des mamelons ; mais lAranéide en réunit plusieurs à leur sortie ; de là, collés à quelques objets, ces fils se dévident et se durcissent à mesure qu'ils s’éloignent du point d’attache. L’Aranéide les tire, lors- qu’elle en a besoin, avec ses pattes posté- rieures; elle les dévide encore par le seul poids de son corps; enfin, au besoin, avec ses pattes et sa bouche, elle les réunit en pelotes, et par ses mouvemens, les ral- longe et les raccourcit à ie. Mais il paraîlrait que son corps en produit de dif- férentesnature ’il peutémettre etenre- tirer; car danse oiles que font les Orbi- tèles les fils qui sont en cercle contiennent un gluten ou matière visqueuse propre à retenir les insectes; celles qui sont en rayon, par où l’Aranéide descend, sont sèches et dépourvues de gluten. Enfin, les fils avec lesquels l’Aranéide compose le sac où elle se renferme, ou le nid où elle en- veloppe ses petits, ne paroissent pas de même nature que ceux qu’elle emploie pour attraper sa proie, ni que ceux dont elle se sert pour construire les cocons de ses œufs ; ceux-ci, dans plusieurs espèces, sont d’un tissu tellement dur et serré, qu'ils ressemblent à une pellicule ou à du par- chemin. La même espèce recouvre encore ce cocon pelliculé d’une bourre de soie lâche et molle, qui semble encore difé- rente. Système nerveux. — C’est dans le cé- phalothorax de l’Aranéide que l’on trouve le cerveau et les ganglions pectoraux avec leurs nerfs. Une des pièces principales du système nerveux des Aranéides est un gan- glion, qui repose sur Ja partie inférieure du céphalothorax au-dessus des muscles, d’où sortent les nerfs des pattes, comme des pe- tits cônes en rayonnant. Les nerfs qui pé- pétrent dans les pattes sont, d’après le tra- vail de M. Straus, en grande quantité, et ont un nombre si prodigieux de ramifica- tions, surtout vers les extrémités, que la sensibilité de cette partie doit être exquise dans les Aranéides, et que le toucher chez ARANÉIDES. 85 “elles et les impressions nerveuses doivent pouvoir suppléer au sens de l’ouïe et même de l’odorat. Des organes si déliés devroient être seusibles à toutes les impressions et variations de l'air. Sur la partie antérieure du céphalo- thorax, au-dessous de la courbure qui sou- tient Ja languette, est le cerveau ; il con- siste en deux parties piriformes séparée par une cloison. L’extrémité postérieure paroît être unie avec le nœud principal, et de l'extrémité antérieure sortent deux paires de nerfs qui aboutissent aux muscles qui font mouvoir les pattes. ’ Des sens des Araneides. — Ge que l’on sait du système nerveux des Aranéides ne permet pas de douter que le sens du tou- cher doit être chez elles très-développé, surtout dans lespalpeset danslesmamelons sétifères. Par son exquise sensibilité, aux moindres vibrations de l'air, le tissu des nerfs supplée-1-il au sens de l’ouie, ou ce sens chez les Aranéides est-il un organe distinct? C’est là une question à laquelle mous ne pouvons répondre. Cependant plu- sieurs observateurs ont démontré qu’elles étoient sensibles à la musique. Grétry ra- conte dans ses mémoires, qu’à sa maison de campagne , une araignée se rendoit sur Ja table de son piano lorsqu'il se mettoit à jouer, et disparoissoit lorsqu'il avoit cessé de toucher le clavier. L’anecdote de Pé- Jisson démontre aussi que l’araignée n’est pas moins sensible aux sons rauques de la musette, qu'aux sons doux et flütés d’un piano. L'’organe de l’odorat, dans les Aranéides, n’est pas mieux connu que chez les autres insectes, quoique nombre d'observations semblent démontrer qu’il existe dans tous. Les organes de la vue s’apercoivent fa- cilement dans les Aranéides, puisqu'ils sont toujours situés antérieurement sur le cé- phalothorax et quelquefois sur les côtés. Mais les recherches de MM. L. Dufour et Straus n’ont pu encore éclaircir leur orga- nisation , et ces profonds investigateurs ne s'accordent pas sur la manière dont s’opère la vision dans les Aranéides. Des toiles des Aranéides.— Les viscères des Aranéides ont la faculté de sécréter deux liqueurs, dont l’une est un venin qui s’infiltre et se verse par jeurs mandibules, ei l’autre qui se transsude par leurs filières. Avec la première, elles engourdissent in- stantanément les insectes qui servent à leur nourriture ; avec la seconde, elles produi- sent une soie qui leur sert à marcher sans se heurter sur les corps les plus âpres, à glisser sur les plus polis, à se précipiter à terre. à monter verticalement, à tendre des fils pour surprendre leur proie, ou à tapisser leurs demeures, à construire des cocons qui doivent garantir les œufs et les proté- ger contre les alteintes d’un climat trop rigoureux. Cette prodigieuse multitude de fils d’Aranéides que l’on voit dans le mois de septembre, ce nombre immense de toiles anciennes et nouvelles que recélent les fo- rêls, les campagnes, continuellement bai- gnées par les brumes humides de l’arriére- raison, s’agglomérent et s’amoncélent en longs écheveaux qui, séchés par le solei let lPair, acquièrent une blancheur extraordi- naire; puis, agités par les vents, ils s’en- lèvent dans l’air, et forment les longs fila- mens blancs nommés fils de la Vierge. Les jeunes araignées répandues de tous côtés, qui se trouvent accrochées par ces fils, ne peuvent s’en débarrasser, ou y restent vo- lontairement, et voyagent au loin par ce moyen ; aussi n'est-il pas rare de voir dans les contrées méridionales, où les Aranéides sont grosses et trés-abondantes, les étangs, les rivières et les prairies en être quelque- fois couverts. Du venin des Aranéides. — Quelque su- bit, quelque violent que soit l’effet du ve- nin que lJ’Aranéide verse dans la piqûre qu’elle fait à l’insecte qu’elle saisit, ce ve- nin, dans les espèces les plus grosses du nord de la France, ne produit aucun effet sur l’homme. « Je me suis fait piquer, » dit M. Walckenaer, par les espèces d’arai- gnées les plus grandes des environs de Pa- ris, sans qu’il en résultât ni douleur, ni enflure, ni rougeur. Ces légères piqûres ne m'ont fait éprouver d’autre sensation que celle qu’auroit produite une aiguille ou une épingle fine, dont j'aurois enfoncé Ja pointe dans mon doigt. » Ainsi, le venin de l’araignée n’a pas, sur l’homme, des effets aussi fâächeux que celui de la punaise, de la guêpe, de l’abeille, du cousin, de la puce, el autres insectes encore beaucoup plus petits. La famille des Aranéides aété partagée en deux tribus, les Teétrapneumones et les Dipneumones : lesgenres qui la composent ont été distribués en deux sous-tribus : les Terrestres et les Aquatiques, partagées en quatre grandes sections : les Fagabondes, les Errantes, les Sédentaires et les Na- geuses , et divisées ensuite en treize sous- sections : les Latébricoles, les T'ubicoles, les Cellulicoles, les Coureuses, les Folti- 334 geuses, les Marcheuses, les Nilitéles, es Fi litéles, les Tapitéles, les Orbitèles, les Na- pitèles, les Raptitèles et les Aquitèles. PREMIÈRE TRIBU. TÉTRAPNEUMONES, Léon Durour, LATREILLE. Caractéres.C’està M. L. Dufour que nous sommes redevables de l’établissement de cette division naturelle .On avoit bien, ilest vrai, remarqué que les Mygales différoient des autres Aranéides, en ce qu’elles avoient quatre spiracules , ou ouvertures stigma- tiformes, donnant dans pareille quantité de sacs pneumo-branchiaux, mais on n’avoit point déterminé quelles sont les autres Aranéides offrant les mêmes caractères, et c’est ce que M. L. Dufour a fait. Cette tribu des Tétrapneumones, ainsi désignée à cause du nombre des ouvertures stigmatiformes, qui sont au nombre de qua- tre, comprend la première famille des Ara- néides de M. Walckenaer, ou ses araignées Théraphoses. Les Aranéides Tétrapneu- mones ont, comme beaucoup d’autres de Ja tribu suivante, trois crochets au bout des tarses, dont les deux supérieurs et cons- tans sont cependant peu ou point dentelés, —La quatrième paire de pattes, et ensuile la première , sont les plus longues. — Les crochets sont fléchis en dessous ou sur leur côté inférieur. — Les filières sont au nom- bre de quatre, dont deux grandes et deux petites. PREMIÈRE SOUS-TRIBU. Les Terrestres, W ALCGK. Habitant sur terre, suspendues dans l’air on dans des cavités de roche, de bois, de plantes ou autres, ou dans des trous en icrre. PREMIÈRE SECTION. Les Vagabondes, W arck. Sortant et courant souvent hors de Jeurs femeures pour chasser et attraper leur proie. PREMIÈRE SOUS-SECTION. Les Latébricoles, WaLck. Sc cachant dans des trous ou des fentes. MYGALE. Genres : Mygale, Atypus, Eriodon, Actinopus, Calommata, Filistata, Dysdera. MYGALE , Larn., W ALCK, Les yeux sont toujours au nombre de huit, presque égaux entre eux, groupés et ramassés sur le devant du céphalothorax , trois de chaque côté formant un triangle ir- régulier, dont l’angle le plus aigu est en avant ; les deux autres yeux sont silués en- tre les précédens et sur une ligne trans- verse. —La lèvre est petite, presque nulle, insérée sous les mâchoires.—Les mächoires sont allongées , cylindroïdes, divergentes, creusées longitudinalement à leur côté in- terne. — Les palpes sont allongés, pédi- formes, insérés à l'extrémité desmâchoires. — Les pattes sont allongées, fortes, peu égales entre elles. Les Aranéides qui composent ce genre sont toutes chasseuses; elles courent après leur proie, elles se renferment dans l’inté- rieur des feuilles, des creux des arbres, des rochers, et dans des retraites qu’elles se creusent en terre. Ce genre aété partagé en trois groupes. PREMIER GROUPE. Les Plantigrades, Wazck. Les pattes sont terminées par un tarse court , obtus et charnu, et velouté en des- sus, à griffes insérées en dessus. — Le cé- phalothorax est grand, arrondi.—Les man- dibules sont inermes ou dépourvues de rà- teaux. Ces Aranéides se renferment dans les cellules, sur les plantes, dans les creux des arbres et des rochers. Le cocon est arrondi, déprimé. A. MYGALE FASCIATA. Wazck., Hist. nat. des Aran., fasc. 6, A; ibid., Hist. nat. des Ins. apt., t. I, p. 209. — Haux, Monogr. der Spinn., 4820, p. 45, pl. 3; ibid., Die Arachn., 1. IL, p- 63, pl. 57, fig. 187. — Long. 2 pouc. 6 lig. — Elle est d’un brun fauve rougeä- tre. avec une bande ovale, festonnée , plus claire, longitudinale, sur le milieu du cé- phalothorax. — Se trouve à Ceylan. Cette espèce, dit Séba, ne file point de toile, et se trouve sur les grands arbres. Elle dévide un gros fil au moyen duquel elle descend lentement, à la manière des chenilles, qu’elle imite aussi en formant un nid ovale où elle dépose ses œufs ; elle en- MYGALE. chässe ce nid si fermement entre les bran- ‘ches d’arbres qu’il est difficile de l’en tirer. 2. MYGALE BLONDII. Larr., Dict. d'Hist. nat.,t. XV, p.304, 2e édit. — W ALCK., op. cit., t. 1, p. 210, — Parisor DE BEauv., Ins. d'Afrique, pl. 3, fig. 2, p. 185. — Long. 2 pouc. 6 lig. — Elle est d’un brun-rougeûtre uni- forme, avec deux taches rougeûtres, al- longées et pointues, sur le quatrième article des pattes formées par l’absence des poils ; les mâchoires sont prolongées en pointe au côté interne ; les organes générateurs mâles sont ovales, cylindriques et resserrés dans leur milieu ; les filières sont allongées. Habite Cayenne, Saint-Domingue, la Martinique et le Brésil. Suivant Palisot de Beauvüis, la Mygale de Leblond se tient dans les champs, y pratique un trou où elle attend sa proie ; mais elle ne se confie pas à ce seul moyen de pourvoir à sa nourri- ture : elle sort le soir et le matin, elle grimpe aux arbres, pénètre dans les nids des cohbris et des oiseaux mouches, suce leurs œufs ou le sang de leurs petits. Son cocon est de la grosseur d’un œuf de pi- geon. MM. Spix et Martius rapportent que celte espèce se cache sous les pierres, dans les bois pourris, et visite souvent dans la nuit les lits des voyageurs. 3. MYGALE VERSICOLOR. WALcK., op. cit., t. 1, p. 211.—A4ranea Hirtipes, Fagr., Ent. Syst., p.428, n°77. — Long. 4 pouc. 8 lig. — La femelle est très-velue; le céphalothorax est arrondi, recouvert de poils courts ou de duvet d’un beau vert bouteille, d’un éclat métallique ; l'abdomen est ovale, plus gros à sa partie postérieure , et dont l’épiderme est recou- vert en dessus d’un poil ou duvet noir de velours, et de longs poils d’un beau rouge ferrugineux, qui, du côté du ventre, vus à un certain jour, ont un reflet violet; les pattes sont allongées, revêtues de poils noirs en dessus, et les palpes de poils vert bouteille ; tout le dessous est d’un beau noir velouté. Le mâle est plus petit et un peu plus allongé que la femelle ; le cépha- lothorax est très-grand et d’une couleur noire de velours; l'abdomen est d’un rouge ferrugineux; les pattes antérieures sont pourvues à l’extrémité du fémoral de deux appendices ou épines rouges et courbes; les organes excilateurs sont globuleux à leur base et terminés par un double filet à double courbure; les filières supérieures 233 sont composées de quatre articles et assez allongées ; les inférieures, insérées plus en avant, sont beaucoup plus courtes et n’ont que trois articles. — Habite la Guadeloupe et la Martinique. 4. MYGALE CONCERIDES. WaLcx., op. cit., t. 1, p. 214. — Long. 4 pouc. 8 lig. — Les yeux sont en carré comme dans l’espèce précédente, mais plus écartés entre eux ; les postérieurs intermé- diaires sont les plus petits, et sont placés plus bas que les extérieurs latéraux; Îles antérieurs intermédiaires sont plus gros et ronds ; les quatre extérieurs ou les latéraux sur les deux lignes sont ovales ; les filières, les palpes et les pattes sont aussi plus al- longés ; les mandibules sont plus allongées, et leur premier article est plus gros vers l’extrémité; les pattes s’amincissent vers leurs extrémités; la couleur générale de cette espèce est d’un brun fauve uniforme, avec des poils d’un fauve-rouge ardent. — Se trouve à la Martinique et au Brésil. 5. MYGALE WALCKENAERII. Perry, Voyag. de Spix et Martius, pl. 38, fig. 2. — Warck., op. cit.,t.1, p. 217 — Long. 4 pouc. — Le cépha- lothorax, aussi long et aussi large que l’abdomen, est d’un brun foncé, couvert de poils allongés d’un brun plus pâle ; la tige des mandibules égale la moitié de la longueur du céphalothorax, et les onglets sont noirs; les derniers articles des palpes sont d’un rouge sanguin à leur extrémité; cette espèce est bien caractérisée par les belles couleurs des anneaux d’un rouge sanguin, dont les articulations des pattes et des palpes sont recouvertes; les tarses sont élargis et rouges à leur extrémité ; les pattes antérieures et postérieuressont pres- que égales ; les deux paires de pattes anté- rieures ont les anneaux rouges aux articu- lations beaucoup plus larges, et quatre des arüculations sont ainsi entourées, tandis qu’il n’y a que trois anneaux rouges aux pattes postérieures. — Habite le Brésil. 6. MYGALE AVICULARIA. LarTr., Mém. pour servir à l'Hist. nat, desIns., t. VII, p. 313, pl. 38, fig. 8, 9, 40. — Warck., Tab. des Aran., p. 4, pl. 4, fig. 3; ibid., op. cit., t. 1, p. 218. — Ibid.. op. cit., t. 4, p. 218. — Long. 2 pouc. — Les yeux sont portés sur une gibbosité brusque, et sont assez ramassés ; ils figurent par leurs lignes extérieures presque un carré; les yeux postérieurs 536 sont très-rapprochés, et les postérieurs in- termédiaires plus petits que les postérieurs extérieurs, et placés un peu plus bas ; tous ces yeux sont ovales, excepté les intermé- diaires intérieurs, qui sont gros et ronds ; ils sont tous d’une couleur pâle blanchätre; l'abdomen est d’un brun uniforme ou noir- jaunâtre, sans taches sur sa partie supé- ricure ; les pattes sont très-grosses, trés- velues, et à jambes et tarses dilotés; Ja quatrième paire est plus longue que la se- conde paire, la première ensuite, la troi- siéme est la plus courte; les palpes sont gros, allongés; les organes générateurs mäies ont la forme d’un globule comprimé, et se terminent en filet délié, à double courbe. — Cette espèce se trouve dans l'Amérique Méridionale, à Cayenne et à Surinam. Suivant M. Walckenaer, cette espèce fait dans les gercures des arbres, les interstices des masses de pierres, sur la surface des feuilles, à la campagne, dans les lieux so- litaires, dans les habitations, une cellule d’une soie très-blanche, fine, demi-transpa- reute, qui a la forme d’un tube rétréci à son extrémité postésieure; c’est un ovale allongé, tronqué antérieurement, qui a deux décimèétres de long sur six centimé- tres de large. Le cocon est enveloppé d’une soie de trois couches, dont l’intermédiaire est plus mince et n’est pas recouverte de bourre ; la femelle place son cocon près de sa demeure, .et y veille assidüment ; Ja toile de cetie espèce est toujours propre, et ja- mais on v’y a trouvé des débris d'insectes. L’araignée chasse pendant l’absence du soleil sur l'horizon. Suivant M. Moreau de Joanués, elle enveloppe ses œufs dans une coque de soie blanche, au nombre de dix- huit cents à deux mille, et les fourmis rou- ges mangent les jeunes lorsqu'ils sont éclos. 7. MYGALE MURINA. W ALcK., op. cit.,L 1, p. 220. — Long. 2 pouc. — Entiérement noire; le cépha- lothorax est velu, etles yeux, quisontsitués sur sa partie antérieure, forment un carré long, transversal, étroit dans sa hauteur ; ces yeux sont d’un rouge-brun ; les quatre de la ligne antérieure sont les plus gros; les yeux intermédiaires de cette ligne anté- rieure sont presque sur la même ligne que les extérieurs on latéraux, grands et plus gros, tandis que les latéraux sont ovales; les yeux intermédiaires de la ligne posté- rieure sont les plus petits, placés plus bas, ou sur uue ligne moins reculée que les la- iéraux extérieurs, trés-rapprochés d’eux, MYGALE, d’un rouge pâle, et un peu enfoncés et aplatis ; les pattes antérieures sont remar- quablement plus grosses et plus renflées que les postérieures, — La patrie de cette espèce est inconnue, DEUXIÈME GROUPE, Les Digitigrades inermes, WaLcx. Les pattes sont amincies à leur extré- mité. — Les tarses sont allongés , avec des grilles terminales, — Les mandibules sont inermes ou dépourvues de räleaux. Ces Aranéides sont chasseuses et cou- rent aprésleur proie. 8. MYGALE ZEBRA. W azck., Ann. de la Soc. Ent. de France, t. IV, p. 637, pl. 19. — Mygale veinée. Larr., Vues génér. sur les Aran., Nouv, Ann. du Mus., t. 1, p.164.—Long. 1 pouce. 5 lig. — Cette espèce est trés-remarquable et se distingue de toutes les autres Mygales par ses couleurs, qui sont bariolées et sem- blables à celles d’un zébre; le céphalotho- rax est d’un brun-noir; les yeux forment un parallélogramme transversal , allongé , tous d’un jaune d’ambre brillant; les intermé- diaires postérieurs sont plus petits et moins reculés que les latéraux extérieurs, les in- termédiaires antérieurs arrondis; les pattes ont au fémoral, au génual et au tibial des parties nues et rouges; la première paire de pattes est plus longue que la quatrième, la deuxième ensuite , la troisième est la plus courte de toutes; l'abdomen présente sur sa partie supérieure , sept bandes transver- sales d’un rouge ferrugineux, les quatre prem ères élant interrompuss dans leur mi- lieu ; les filières sont assez allongées. — Se trouve au Brésil. 9. MYGALE SÆVA. WaLck., op. cil., t. I, p. 222. — Long. 4 pouc.— Le céphalothorax est un peu dé- primé, d’un brun fauve; les palpes sont peu aHongés, le dernier article est globu- leux, recouvert par une touffe de poils d’un fauve clair ; les mandibules sont tom- bantes, courbées en bas, diminuant de gros- seur vers leurs extrémités; les poils sont d’un fauve clair, très-longs; les yeux for- ment un trapéze dont le plus long côté est transversal; les intermédiaires postérieurs sont les plus petits, et sont plus reculés que les latéraux postérieurs, mais trés-rappro- chés d'eux; les intermédiaires antérieurs, ou les yeux de la seconde ligne, sont ronds MYGALE,. et beaucoup plus reculés que les antérieurs, qui sont les plus gros et ovales ; l'abdomen est ovale, allongé. — Habite l'Amérique Méridionale. 40. MYGALE HIRSUTA. WaLck., op, cit., t. I, p. 223. — Long. 6 lig.—Les yeux sont presque égaux entre eux, et forment un trapéze ; les intermédiai- res postérieurs étant les plus petits, et un peu plus élevés ou plus reculés que les laté- raux postérieurs, les intermédiaires anté- rieurs sont aussi beaucoup plus reculés que les latéraux antérieurs; les quatre yeux la- téraux sont les plus gros ; tousces yeux sont d’un jaune brillant, et portés sur une forte gibbosité; les mandibules sont minces, comprimées sur les côtés, subitement cour- bées à leurs extrémités; les pattes sont al- longées, trés-velues; les cuisses sont gros- ses, mais les extrémités fines, la quatrième paire est la plus longue ; l'abdomen est al- longé et de la longueur du céphalothorax, ce dernier est aplati ; elle est rouge, très- velue, surtout les organes de la locomo- tion. — Habite l'Amérique Méridionele. 41. MYGALE CAFRERIANA. WaLck., op. cit., t. I, p. 225, pl. 5, fig. 4, D. — Long. 43 lig. — Couleur gé- nérale rouge clair, uniforme dans la fe- melle, gris de souris dans le mäle; les yeux forment un trapëze élevé en hauteur; Jes intermédiaires postérieurs sont plus pe- tits et sont très-élevés, plus reculés vers la partie postérieure que les extérieurs laté- raux; les intermédiaires antérieurs sont aussi plus petits et plus reculés que les an- térieurs latéraux; ils sont tous portés sur une élévation; les intérieurs ou les plus petits sont bruns; la lèvre est courte, large; les paties sont armécs de griffes sans dents epparentes, et ces mêmes griffes sont in- sérées un peu au-dessus de l’extrémité du tarse; dans le mâle, le tibial des pattes antérieures est lerminé par une forte épine cornée, courte, la quatrième paire de pattes est plus longue que la troisième ; le céphalothorax est ovale , allongé, convexe ou relevé en carène dans le milieu; les or- ganes générateurs sont piriformes , ter- minés par un filet peu allongé, courbe, et légérement recourbé à l'extrémité ; l’abdo- men est aussi ovale, allongé dans le mâle, moins long et moins large que le céphalo- thorax, peu velu, mais garni de poils courts et serrés; le dessous est noir, — Lesfiliéres qui sont placées à l'extrémité de AnNN. 937 l'abdomen sont peu allongées, — Habite le cap de Bonne-Espérance. 42. MYGALE FUNEBRA. WaLck., op. cit., t. 1, p. 226. --- Afy- gale Atra ®, LaTr., Vues géniér. sur les Aran. Nouv. Ann. du Mus., t. I, p. 61. — Long. 44 lig. — Elle est enticremeiit noire ; les yeux intermédiaires postérieurs sont plus reculés que les latéraux, mais trés-rapprochés d’eux, les intermédiaires antérieurs ont les yeux de la seconde ligne ronds, trés-reculés, et écartes des yeux la- téraux antérieurs, ou de ceux de la pre- miére ligne, qui sont ovales, et dont l’axe visuel est dirigé latéralement ; l’espace oc- cupé par les yeux forme un carré ou tra- pèze, plus long en hauteur que dans sa largeur transversale ; les quatre yeux anté- rieurs sont les plus gros, les quatre pos- térieurs les plus petits; l’organe générateur est petit, globulcux à sa base, et terminé par un crochet court, renflé à son insertion; la quatrième paire de pattes est la plus longue, la première ensuite. — Habite le cap de Bonne-Espérance. 13. MYGALE AUSTRALIANA. W'aLck., op. cit., t. |, p. 227. — Long. 1 pouc. — Le céphalothorax et les pattes sont d’un brun-rougeâtre, uniforme; les yeux figurent un carré long, transversai, les extérieurs latéraux, plus gros, sont ova. les, arrondis, luisans ; ceux de la ligne an- térieure plus rougeêtres, les intermé. diaires postérieurs les plus petits de tous, plus blancs et plus clairs; ils sont sur Ja même ligne que les latéraux extérieurs, et rapprochés d’eux, mais von connivens; les intermédiaires antérieurs sont un peu plus reculés du labre que les latéraux, et plus petits qu’eux ; les quetre intermédiaires sont ronds; les pattes sont fines, peu al- longées, la quatrième paire est la plus longue. la seconde surpasse sensiblement la premiére, la uoisième est la plus courte; ces pattes sont peu velues, et sont pourvues de griffes trés-allongées, trés-courbées, pectinées à leur base, avec un ergot op- posé ; la griffe des palpes est de même trés- apparente; les mandibules sont rongrâtres, trés-allongéces, proéminentes, fortes et dépourvues de râleau; lPabdomen est ovale, d’un brun-verdàtre. — Se trouve au Port-Jackson. AK. MYGALE VALENCIANA. L. Dur., Ann. des Sc. de phys., 1. V, p. 27, pl. 7:,fig. À à 2. — Warcx., ap, DE] 22 cit, Le 1, p. 228. — Long. 10 lig. — Les veux figurent un carré long, transver- sal, les intermédiaires postérieurs sont les plus petits, et très écartés entre eux, ils sont trés-rapprochés des latéraux ou yeux extérieurs postérieurs, et plus reculés vers la partie postérieure du céphalothorax ; les mandibules, vues à un forte loupe, pré- sentent, près de leur extrémité interne, deux ou trois petites épines cachées par des poils; le dernier article des palpes, dans le mâle, est arrondi, ovale, terminé en bec droit et non recourbé; les griffes termina- les sont pectinées près de leur insertion ; la quatrième paire de pattes est Ja plus lon- gue; les griffes des tarses sont presque ca- chées par le duvet; elles sont dépourvues d’ergots, mais le côté externe paraît au mi- croscope à sa base pourvu de quatre dents, et le côté interne de sept à huit dentelures; la couleur générale est un brun-noir uni- forme. — Se trouve en Espagne dans les lieux déserts et arides de Moxente. 15. MYGALE CALPEIANA. NW aLck., Tab. des Aran., p. 5, pl. M, fig. 4,2, — Ibid., {ist. nat. des Aran., fase AS pis, 97 bids op Tes tr 4, p. 229. — Long. 40 lig. — Les yeux, portés sur une forte gibbosité du cé- phalothorax, sont de couleur jaune, ils figurent un trapèze plus étroit par en bas, el plus allongé transversalement; les qua- tre latéraux extérieurs sont ovales et plus gros que les quatre intermédiaires; les in- termédiaires postérieurs sont les plus petits de tous, et sont moins reculés que les la- téraux extérieurs ; le céphalothorax, d’un brun rougeàälre, clair, est ovale, allongé, un peu déprimé; les organes générateurs sont fusiformes, terminés par un filet long et fin, qui surpasse les deux tiers de la longueur des palpes; les paltes sont allon- gées, fines; la quatrième paire est la plus longue, la première et la seconde sont égales, la troisième est Ja plus courte ; l’ab. domen est ovale, allongé, un peu plus gios à sa partie postérieure, et tenant au céphalothorax par un pédicule très-gros et tres-allongé ; le milieu du centre présente deux gibbosilés carrées. — Se trou*e aux euvirons de Gibraltar, 16. MYGALE NOTASIANA. Wazck., Tub. des Aran., p. 5, pl. 4, fig. 5; Bd op cl, CAEPD#230 — Long. 140 lig. — Le céphalothorax est brun ; les yeux sont poilés sur une très-Jé- MYCALE. , gère gibbosité du céphalothorax; les qua- tre yeux des deux lignes postérieures sont réunis par paires; les deux yeux de la li- gue antérieure sont plus gros, en ovale arrondi ; les yeux intermédiaires anté- rieurs sont les plus petits de tous, ronds et presque sur Ja même ligne que leslatéraux ; Ja lèvre est carrée, plus haute que large ; les griffes des pettes sont pectinées; l’ab- domen est ovale , bran, bordé de gris. — Se trouve au Port-Jackson. 47. MYGALE ANTIPODIANA. WaLck., op. cit., L. 1. p. 230. — Long. 4 pouc. 2 lig. — Le céphalothoraxest mar- qué d’une ligne noire longitudinale, qui part des yeux et aboutit au point enfoncé du milieu, il est de couleur rougeûtre; les quatre yeux des deux lignes postérieures sont disjoints; Jes intermédiaires posté- rieurs sont les plus petits, et sont moins re- culés que les latéraux postérieurs ; les yeux intermédiaires antérieurs sont les plus gros, et sont sur la même ligne que les latéraux extérieurs ; les quatre yeux intermédiaires ou antérieurs sont ronds, les extérieurs ou latéraux ovales, arrondis; l’espace oc- cupé par les yeux forme un carré long, transversal; les mandibules sont noires, très-courbées et peu avancées en avant, grosses et renflées dans leur partie mé- diane ; les palpes sont rougeâtres, velus, médiocrement allongés, et pourvus d’une grille pectinée; l'abdomen est bombé en dessus, en dessous il est aplati; les ouver- tures stigmatiformes sont arrondies, trés- larges, et ont une tache brune dans leur milieu; la couleur en dessus comme en dessous est d’un rouge pâle; les filières sont allongées, avec les quatre derniers articles diminuant de grosseur, depuis Je premier jusqu’au dernier; les deux filiéresen dessous sont moins allongées, el sont com- posées de trois articles ; les pattes sont ro- bustes, rougeàtres: la quatrième paire est la plus longue, la premiére est ensuite Ja plus allongée; toutes sont terminées par des tarses de couleur noire, petits, peu distincts. — Habite la Nouvelle - Zélande. TROISIÈME GROUPE. Digitigrades mineuses, W ALcK. A ce groupe appartiennent Jes Aranéides qui se creusent un trou en terre fermé hermétiquement par une porte qui s'ouvre et se ferme à volonté. Parmi ces espèces remarquables nous citerons : MYGALE. - A8. MYGALE COEMENTARIA. Wazcx., Tab. des Aran., pl. 1, fig. 5, 6 et 7. Ibid. op. cit., t. 4, p. 235. — Ibid, Hist. des Aran., fasc. 3, pl. 10.—4ran. de Franc.,p.2,n°1.—Dur., Ann. desSc.phys., t. V, p. 29, pl. 73, fig. 5.—Ducës, 4{lasdu Rég. anim. de Cuv., Arach., pl. 1, fig. 1, 4hQ.— Dortæez, Trans. of the Linn. Soc. ,vol. II, pl. 17, fig.6.—Aranea Sauva- gesii, Latr., Mém. de la Soc. d'Hist. nat., p. 421. — Gués., Iconogr du Regn. anim. de Cuv., Arachn., pl. 1, fig. 2 (mâle). — Long. 3 lig. — La couleur de cette Mygale est un roux de poix plus ou moins foncé et plus ou moins dénué de poils sui- vant l’âge ; le céphalothorax, danslesindivi- dus bien adultes, est brunâtre, luisant, avec les bords plus clairs ; vers son centre on aperçoit une fossette transversale ; les yeux sont groupés sur une légère éini- pence, ordinairement noirâtres; les man- dibules sont noiïrâtres, garnies vers l’extré- mité de icur région dorsale, de piquans noirs, courbés en avant, mobiles, ser- vant de griffes à l’animal pour s’accrocher ; ces piquans, entremêlés de soies assez roides, varient pour leur longueur et sont en nombre indéterminable ; celles qui gar- nissent l’extrémité de la mandibule sont plus longues, plus distinctes, et on en compte pour chaque cinq, dont la plus in- terne est plus courte; sur le dos de chaque mandibule on aperçoit une raie glabre, longitudinale, offrant l’apparence d’une strie superficielle ; une autre raie sembla- ble, mais sujette à s’effacer, s’observe aussi sur le côté externe ; la rainure , qui sert à loger le crochet, offre, à son bord interne, seulement six à sept dents courtes ; l’abdo- men a un duvet gris de souris, serré, soyeux, parsemé dans l’animal vivant de mantelures plus foncées, qui semblent af- fecter une disposition transversale ; les plus longues fiäères ne dépassent que peu le contour postérieur de l’abdomen ; les pat- tes, d’un roux livide plus pâle que le corps, sont, de même que les palpes, velues et armées de plusieurs piquans noirâtres; les genoux ont à peu près la longueur du ti- bial, excepté dans la paire postérieure ; le premier article des tarses offre des piquans dans toutes les pattes; ils est en outre, dans les deux paires antérieures seulement, revêlu d’une brosse spongieuse; celle-ci s’observe pareïllement au premier article des tarses de ces mêmes pattes; les ongles ont à leur base un crochet ou ergot caché par les poils, mais existant dans toutes les 339 pattes; chaque griffe offre une double ran- gée de quatre cents aiguës, séparées par une coulisse. Cette espèce , qui se trouve à Montpellier, établit plus particulièrement sa demeure contre des tertres secs, com- pactes et exposés au midi, sur la route qui mène de Montpellier aux coteaux de Cas- telnau. M. Dufour, a qui nous avons em- prunté cette description, nous a montré, dans un mémoire trés-inléressant ayant pour ti- tre : Observations sur quelques Arachnides quadripulmonaires, insérées dans le 5° vol. des Ann. génér. des Scienc. phys., p. 96, les moyens dont il fallait se servir pour s’em- parer de cette Aranéide. Voici comment je m'y prenais, dit cet habile observateur, pour faire la chasse à ces Mygales; sans avoir besoin de les poursuivre jusqu’au fond de leur taniére, qui est souvent a deux pieds de profondeur et tellement flé- chie qu’il esttrés-facile d’en perdre latrace. 11 faut un œil exercé pour découvrir l’oper- cule circulaire du terrier, tant la rainure capillaire, qui en dessine le contour , a de finesse : si cette rainure est tant soit peu béante, c’est une preuve que la Mygale est placée en sentinelle derrière la porte; si vous tentez alors, à la faveur de la pointe d’une épingle, d'ouvrir cette der- nière, l’araignée s'accroche unguibus et roslro à sa partie interne et bombée, et vous sentirez une résistance qui s'effectue par saccades. Pendant que d’une main on provoque les efforts réitérés et inouïs de la courageuse Mygale, on enfonce de l’autre une forte lame de couteau à un pouce en- viron au-dessous de la trappe, de maniére à traverser horizontalement le diamètre du terrier ; la retraite de l’habile ouvrière se trouve ainsi coupée ; on soulève et on lance la portion de terre placée au-dessus du couteau. et la pauvre Mygale, toute stupé- faite de cette trahison, se laisse prendre sans résistance. M. Léon Dufour pense que la Mygale cardeuse, M. carminuns, Latr., Dict. d’'Hist. nat., nouv. édit. tom. XXII, n’est autre que le mâle de Ja Mygale maconne; il a observé ce mâle en Espagne et dans le midi de la France, 19. MYGALE FODIENS. (PI. 2, fig. 4.) Wacck, Aran. de France, p. 4, pl 2, fig. 2 a. — Ibid. op. cit., t. A, p. 237. — Migale Sauvagesii, Dur., Ann. des Scienc. phys., t V,p. 27, n° 2, pl. 75, fig. 3.— Mygale Fodiens, Au., Ann. de la Soc. Ent. de France, 1.11, p. 69, pl. 4, fig. 4. — Ara- nea Sauvagenü, Rossr, Faun. Etrusc., 99 510 t. II, p. 488, n° 983, ple9, fig. 11.—Larn., Mém. de la Sc. d'Hist. nat., p.125—Long. 40 lig.—Elle est d’un brun clair uniforme et sansmoucheturessur son abdomen ; les man- dibules sont plus grosses, plus inclinées que celles de la Myg: cæœmentaria; le râteau dont elles sont armées se compose de cinq ou six épines principales qui garnissent Jeur bord supérieur, et de quelques autres moins prononcées, situées au dehors des premières; la rainure, qui reçoit le cro- chet dans sa rétraction , a, de chaque côté, cinq dents noires ; fortes etcourtes ; les pat- tes sont simplement velues, mais les tarses des deux paires antérieures et les articies correspondans des palpes sont garnis de deux piquans remarquables Ces ongles of- freut cela de particulier qu’ils n’ont qu’une seule dent à leur base ; le tarse se termine par un ergot, el les filières sont bien plus longues que chez les espèces précédentes. Ceite espèce. qui se trouve enCorse, a été le sujet d’un mémoire plein d’intérêtsur la ma- piére dont son nid est construit, par M. V, Audouin, nn. de la Soc: Entom. de France, 1.11, p. 69. pl. 4. fig. 4. Ces nids, sur lesquels M. Latreille a fait à leur égard-une remar- que judicieuse, c’est que, rapprochés comme ils le sont les uns des autres, ils doivent faire présumer que cette espèce ne craint pas la société ou le voisinage de ses semblables. Quoi qu’il en soit, dit M. Audouin , la motte de terre qui ren- ferme ces tubes est composée d’une terre argileuse d’un rouge de brique; les tubes ont, comme la masse dans laquelle ils sont creusés, trois pouces de hauteur et dix li- gnes de lergeur ; droits dans les deux tiers de leur étendue, ils deviennent légérement obliques vers leur extrémité inférieure, peut-être même se recourboient-ils davan- tage en se prolongeant beaucoup plus avant dans la terre; toujours est-il certain qu’en les enlevant on ne les a pasobtenus dans leur entier, En examinant un de ces tubes avec quelque soin, j'ai remarqué qu’il n'é- tait pas simplement creusé dans la terre ar- gileuse qui l’enveloppoit, comme le seroit une excavation ou un trou de sonde qu’on pratiqueroit dans la terre, mais qu’il étoit construit à la manière d’un puits, c’est-à- dire qu’il avoit des parois propres formées par une espèce de mortier assez solide, en e qu’on peut, ainsi que je lai fait, le iger entiérement de la masse qui Pen- e. Si, pour l’étudier avec encore plus oin, on en fend un dansle sens de Ja lon- eur, on voit que son intérieur est lapissé MYGALE, par une étoffe soyeuse et très-mince , douce au toucher, et qu’il n'existe aucune des inégalités qu'on devroit s'attendre à rencon- ter sur des murs faits avec une terre gros- siére. En effet, cette paroi intérieure sem- ble avoir élé crépie avc@un mortier plus fin : et, de plus, elle est unie et lissée comme si une lruelle eût été habilement passée des- sus; mais les soins que prend Paraignée pour lerminer son ouvrage vont encore plus loin :«ce que nous faisons pour nos tentures de quelque prix, elle le pratique dans sa demeure souterraine; cétte sorte de papier satiné qui orne son habitation, elle ne l’a pas posé le premier ; mais elle a appliqué d’abord sur les murailles une toile, ou, pour parler plus exactement, des fils grossiers, et C’est sur eux qu’elle a collé ensuite son éloffe soyeuse. Tout cela est bien fait pour exciter l’ad- miralion ; mais ce qui a le droit de nous surprendre davantage, c’est la manière dont cette chambre à boyau est ouverte et fermée au gré de celui qui l’habite. Si Pa- raignée n’avoit eu rien à craindre de la part d’autres animaux , eu bien si elle avoit été assez courageuse et assez forte pour les at- tendre de pied ferme et les vaincre, elle auroit pu sans inconvénient laisser libre l'entrée de sa maison, cela lui eût été plus commode pour aller et venir ; mais il n’en est pas ainsi, elle a tout à redouter de la part d’une foule d’ennemis, et son caractère timide ,. joint au peu de moyens qu’elle possède pour leur résister, l’éblige d’être sans cesse sur la défensive. Alors, comme tous les êtres foibles, elle emploie la ruse pour se soustraire au danger, et son indus- trie supplée d’une manière merveilleuse à ce qui lui manque en force et en courage. Nous avons déja dit plus haut que l’a- raignée maçonne avait un couvercle pour fermer le tube qu’elle habitait; larai- gnée de Corse ou la Mygale pionnière em- ploie à peu près les mêmes précautions, mais elle montre plus de perfection dans son onvrage, et comme l'édifice qu’elle con- struit est plus vaste dans l’ensemble et dans les détails, la description que nous allons en faire en donnera une idée très-exacte. Pour clore nos demeures, nous avons des portes qui, roulant sur des gonds, viennent s’ap- pliquer dans une feuillure, etysontretennes ensuite par un moyen quelconque; l’araignée pionniére ne s’enferme pas autrement chez elie ; a l’orifice extérieur de son tube est adaptée une porte maintenue en place par une charnière et reçue dans une sorte d'é- MYGALH. vasement circulaire-qu’on ne peut mieux eomparer qu’à une véritable feuillure. Cette porte, ou si l’on aime mieux ce couvercle, se rabat en dehors, et l’on concoit que l’arai- gnée, lorsqu’elle veut sortir, n’a besoin que de la pousser pour l’ouvrir. Mais le moyen qu’elle emploie pour la fermer est vrai- ment remarquable: voici ce que M. Au- douin nous a encore appris; à en juger par son aspect, on croiroit, dit cel auteur, que ce couvercle est formé d’un amas de terre grossièrement pétrieet revêtue, du côté qui correspond à l’intérieur de lhabi- tation , par une toile-solide; mais cette structure, qui déjà pourroit surprendre chez un-animal qui n’a pas d’instrument particulier pour: construire, est bien plus compliquée qu’elle ne le paroît d’abord. En effet, je me suis-assuré, en faisant une coupe verticale au couvercle, que son épaisseur, qui n’a-pas moins de deux à trois lignes, résultoit d’un assemblage de cou- ehes de terre et de couches de toile au nom- bre de plus de trente , emboîlées les unes dans les autres, et rappelant assez bien , à cause. de cette disposition, ces poids de cui- vre en-usage pour nos pelites balances, et dontlesdivisions, qui ont la forme de petites cupules, se reçoivent successivement jus- qu’à la dernière. Si on examine chacune de ces couches de toile , on remarque qu’elles aboutissent toutes à la charnière, qui se trouve ainsi d’autant plus renforcée, que la porte a plus de volume. La rainure elle-même. sur la- quelle la-porte s’applique, et-quenousavons nommée précédemment la feuillure , est épaisse, et’ son épaisseur-est due au grand nombre de couches qui la constituent. Ce nombre paroît même correspondre à celui que présente le couvercle. N'ayant pas vu l’araignée: construire son habitation, et Rossi, bien qu’il ait eu pen- dant quelque temps. des individus vivans à sa disposition , n'ayant pu jouir non plus de ce spectacle, nous sommes réduits à faire des conjectures sur la manière dont elle s’y prend pour confectionner les parties dont il vient d’être question. Supposons l’arai- gnée à l’œuvre, et voyons-la commencer son travail. Elle aura d’abord ourdi la pre- miére toile circulaire qui forme la porte de sa demeure, puis, sans discontinuer, elle aura étendu cette toile sur la charnière et J’aura prolongée aussitôt surlafeuillure. On peut expliquer de cette manière pourquoi chacune de ces trois parties fait suite lune à Fautre, et l’on concoit facilement com- sal menl celte manœuvre s'étant répétée, la porte, la charnière et la feuillurese trouvent à la longue formées par un grand nombie de couches. Mais comme il existe, entre celles qui constituent la porte, des lits de terre , il est présumable que l’araignée aura * interrompu chaque fois son tissage pour les en pétrir convenablement. Quoi qu’il en soit, le travail ayant eu lieu de cette ma- nière, il doit nécessairement exister une proportion toujours égele entre le volume du couverele et la force de sa-charnière, puisque celle-ci se trouve augmentée d’une couche à mesure que le premier en reçoit une nouvelle. Mais plus on étudie avec soin l’arrange- ment de ces parties, plus on découvre de perfection dans l’ouvrage. En effet , si on examine le bord circulaire de l'espèce de rondelle qui remplit en tout les fonctions d’une porte , on remarque qu’au lieu d’être taillé droit, il coupe obliquement du de- hors en dedans, de manière à représenter, non pas une rondelle de cylindre, mais bien la rondelle d’un cône; et d’une autre part, on observe que:la portion de l’orifice du tube qui recoit ce couvercle est taillée elle-même en biseau et en sens inverse. Le but de cette disposition est facile à saisir. Si le couvercle avoit eu un bord droit, il n’auroit rencontré, en se rabaltant, comme il le fait-dans l’orifice du tube, au- eune partie sur laquelle appuyer: et, dans ce cas, la charnière seule se seroit opposée à.ce- qu’il pénétrât plus profondément dans son intérieur ; mais quand bien même cette partie délicate auroit du supporter, sans éprouver de relâchement, ce poids continuel et le choc assez fort que produit le couvercle chaque fois qu’il se rabat, il eüt été à craindre que quelque pression ac- eidentelle du dehors ne fût enfin venue la rompre. C’est pour obvier à ce grave incon- vénient que l’araignée a pratiqué à lori- fice de son habitation .une feuillure contre laquelle vient appuyer la porte, et qu’elle ne sauroit franchir. Mais cette feuillure est faite avec un tel soin, et le couvercle s’ap- plique si exactement sur elle, qu’il faut y regarder de trèés-prés pour reconnoître le point où les deux parties se rencontrent. Au reste , l'instinct de l’animal le porte à sui- vre cette jonction aussi parfaite que possi- ble; car. non-seulement il lui importe de clore solidement sa demeure, mais il a le plus grand intérêt à en cacher l’ouverture aux yeux de ses ennemis; c’est évidemment dans cette intention que laraignée a crépi: 842 extérieurement la porte de son habitation avec une terre grossière. En cela, elle ne fait qu'imiter l'instinct admirable qu'ont une foule d’insectes de tromper le regard eu fabriquant avec des substances variées , et trés-souvent avec les feuilles des plantes dont ils se nourrissent, des espèces d’habits ou de fourreaux sous lesquelsilsse cachent, ou bien en fixant sur ces mêmes plantes des cocons ou d’autres demeures qui , par leurs couleurs et leur apparence, se confondent avec les tiges, kes feuilles , les bourgeons et les fleurs. La Mygale pionniére, je le ré- pète, a recours à une ruse semblable en crépissant Ja porte qui clôt son habitation avec la terre qui forme la surface du sol, et en Ja rendant tellement rugueuse et iné- gale, qu’elle se confond avec lui; mais en agissant ainsi, elle semble avoir prévu un autre genre de nécessité : dans l'habitude où elle paroît être, de sortir souvent de sa demeure et d’y entrer précipitamment au moindre danger, il Jui a fallu pouvoir en ouvrir facilement la porte; or, cette ma- nœuvre , qui auroit élé pénible, et plus ou moins longue, si la surface extérieure du couvercle eût été lisse, devient trés-facile à cause des nombreuses inégalités qu’on y trouve, et qui donnent toujours prise aux crochets dont l’animal est pourvu. L’araignée se trouve dans la nécessité d'ouvrir elle-même sa porte ; lorsqu’elle vient du dehors , elle n’a pas à s’en inquié- ter pour Ja fermer ; soit qu’elle sorte, soit qu’elle rentre, cette porte se ferme tou- jours d’elle-même, et c’est là encore une des observations les plus curieuses que fournit l’étude attentive de cette singuliére habitation. Quand on cherche à ouvrir ces nids, on sent que ce n’est qu'avec quelque effort que l’on parvient à soulever assez le couvercle pour qu’il devienne vertical, c’est-à-dire, pour qu’il forme un angle exactement droit avec l’orifice du tube. Si on le renverse en- core plus, de manière à ouvrir cet angle davantage , la résistance devient encore plus grande ; maïs dans ce cas, comme dans le premier, le couvercle abandonné à lui- même retombe aussitôt et ferme l’ouver- ture. La tension et l’élasticité de la char- niére sont les principales causes de cet effet ; mais en admettant que cette élasticité n’existât pas , il se produiroit encore, et le couvercle, soulevé de manière à dépasser un peu Ja ligne verticale, pourroit retomber de lui-même et fermer naturellement l’o- rilice du tube, Ce résultat curieux est dû à MYGALE. une résistance sensible qui existe dans son épaisseur. Si on l’examine avec soin sous ce rapport, on remarque que Ja partie voisine de la charnière est plus épaisse, et comme bosselée intérieurement. Ce surcroît de poids, qui, s’il avoit eu lieu loin de la char- niére, eût porté le couvercle, chaque fois qu’il auroit été soulevé au-delà de Ja ligne verticale, à se renverser en dehors, se trou- vant au contraire placé tout près du point d’attache et du côté où il se ferme , agit en sens inverse, et tend sans cesse à le faire retomber. Comme nous l’avons déjà dit plus haut, la surface intérieure du couvercle qui clôt l'habitation de la Mygale pionniére ne ressemble en rien à celle du dehors. Autant celle-ci est raboteuse, autant l’autre estunie; de plus on a vu qu’elle étoit tapissée, comme les parois de lhabitation, d’une couche soyeuse très-blanche, mais beau- coup plus consistante et ayant l’apparence du parchemin; nous ajoulerons que cette surface intérieure est surtout remarquable par l’existence d’une série de petits trous, Ces petits trous, qu’on pourroit au premier abord négliger de voir, forment un des traits les plus curieux de l’histoire de l’araignée pionnière , car c’est par leur moyen qu’elle peut, lorsqu'on veut forcer sa porte, la maintenir exactement fermée. Elle y par- vient en se cramponnant d’une part à l’aide de ses pattes aux parois de son tube, et de l’autre en introduisant dans les trous de son couvercle les épines et les crochets cornés dont ‘sont munies ses mâchoires. On com- prend que Ja porte de son couvercle se trouve alors retenue par un moyen en quel- que sorte aussi bon que celui que nous ob- tenons lorsque nous poussons un verrou dans sa gâche. Mais ce qui doit exciter da- vantage notre admiration, c’est la manière dont ces trous ont élé disposés : on croira peut-être que l’araignée n’en a pas épargné le nombre, et que pour ne pas se trouver au dépourvu, quand la nécessité la force à en faire nsage, elle en a criblé la face in- terne de son couvercle. Ce n’est cependant pas là ce qu’on observe. Ces trous sont peu nombreux, on en compte au plus une tren- taine , et au lieu de les avoir dispersés au basard , ils se trouvent tous réunis dans une place déterminée , et qui est exactement la même dans les quatre nids que j'ai pu observer. Mais cette place est trés-conve- nable et telle que nous laurions choisie nous-mêmes, après y avoir bien réfléchi ; en effet, ils sont situés tout près du bord du A'TYPUS. couvercle, et toujours au côté opposé à Ja charnière. Il est clair que l’araignée trou\e un grand avantage dans cette disposition, ear dans l’action de tirer à soice couvercle, elle opére bien plus eflicacement en se cramponnant loin de la charnière que si elle eût agi dans son voisinage. L'instinct de l’animal semble l'avoir si bien instruit sur ce point, qu’il n’a pas pris la peine de faire un seul trou, soit au milieu du cou- vercle, soit au voisinage âu point où il s’at- tache , et que toutes les ouvertures qu’on y observe sont disposées sur une ligne demi- circulaire, trés-élroite. M. Audouin, auquel nous avons em- prunté ces intéressantes observations, dit à la suite de ce Mémoire : Je n’ajouterai, à ee sujet, qu'une simple remarque, c’est que plus nous avons vu de perfection dans Youvrage de l’araignée de Corse, plus nous sommes forcés de reconnaître que tous ces actes dérivent exclusivement de l'instinct ; car, si on admettoit que l’animal pat les exécuter avec quelque réflexion, il faudroit lui accorder non-seulement un raisonne- ment trés-parfait, mais encore des con- noissances d’un ordre fort élevé, et que Yhomme lui-même n’acquierl que par un Jong travail d’esprit, et parce qu’il a mis à profit l'expérience successive de ses devan- ciers. Le rôle de l’araignée se réduit donc à opérer sans calcul ni combinaison, mais sousune influence étrangére et irrésistible; et quant aux lecons que pourroit lui fournir l'expérience, elles sont enliérement nulles, eomme chez tous les insectes, c’est-à-dire, qu'après avoir vécu des moiset des années, elle n’en sait guère plus ct n’en fait pas da- vantage que lorsque. sortant de l’œuf, elle s’est mise incontinent à construire. ATYPUS, Lare. ; Oletera, WaLcK. Les yeux, au nombre de huit, forment up groupe ramassé sur le devant du cépha- lothorax, entre les mandibules, et sent ainsi posés : trois de chaque côté en un tri- angle dont l’angle le plus aigu est dirigé en avant ; les deux autres yeux sont situés en- tre les précédens sur une ligne transverse, plus grands et plus ronds. — La lèvre est petite, presque nulle, insérée sur les mà- choires. — Les mâchoires sont allongées, uniques. dilatées à leur base, et se termi- nant en pointe à Jeur extrémité. — Les palpes, courts et non pédiformes, sont minces, insérés sur les côtés des mâchoires et 343 à l’extrémité .de leur. datation. — Les pattes sont allongées, fines; la quatrième et la première paire sont presque égales entre elles, mais la quatriéme est Ja plus longue, et la troisième la plus courte. Ces Arancides sont chasseuses, courent aprés leur proie et se renferment dans des trous garnis de soie. À. ATYPUS SULZERI. (PI. 2, fig. 2.) Latr.. Génér. Crust. et Ins., 1, I, p. 85, tab. 5, fig. 2. — Durour, Ann. des Sc. phys., 1. 5,p. 34, pl. 73, fig. G.—ITanx, monogr. der spinn., 2 Helt., pl. 1. — Ducës, Atlas du Rég.anim., Arachn., pl.5, fig. 3. — Oletera Atypa, — WaLcx., Tab. des Aran.. p.77, pl. 1, fig. 8, 9 et 40; ibid., Faun. Franc., p. 7, pl. 2, fig 3. — Ibid. Hist. nat. des Aran., fasc. 2, n° 6. Ara- nea picea, Sulzer abgekurt Geschichte, Ins., p. 254, pl. 80, fig. 2. — Aranea Subterra- nea, Rœm. gener. Ins., pl. 30 fig. 2. — Long. 9 lig. — Le céphalothorax est grand, plus large à sa partie antérieure que postérieurement, où il se rétrécit gra- duellement; les mandibules sont fortes, proéminentes, arrondies, ayant à la base du crochet et prés de son insertion trois pointes obtuses ou trois proéminences qui ne sont visibles que lorsque l’araignée a ses crochets reployés; la quatrième et la pre- miére paire de pailes sont presque égales, mais la quatrième est la plus longue, la troisième est la plus courte ; les tarses sont petits et pectinés ; l’abdomen est ovoïde et va en grossissant vers la partie anale ; la cou- leur générale estrougeûtre; le mâle, qui se trouve plus communément que la femelle, diffère de cette derniére en ce qu’il est d’un noir luisant; les organes de la locomotion sont grêles et plus allongés ; les palpes sont aussi plus allongés et terminés à leur ex- trémité par un prolongement bifide et cro- chu , armé d’une petite épine. Cetie espèce, qui se trouve aux environs de Paris, construit, dans les endroits un peu humides, une galerie souterraine , d’abord horizontale, mais qui s'incline ensuite; elle file dans l’intérieur de ce trou un tuyau de soie blanche trés-serrée, qu’elle fortifie avec des brins d’herbe et de mousse, et au fond duquel elle pond ses œufs, qui présentent une masse ovoïde, enveloppée d’une toile blanche et fixée aux deux bouts avec de la soie ; elle laisse pendre une par- tie de son tube en dehors du trou pour en protéger l'entrée. Cette partie externe a deux ou trois pouces de longueur; le tissu 344 de cette espèce de tuyau est très-serré et très-fin, trés-blanc , et ressemble au cocon de plusieurs Chrysalides. 11 est partout d'une largeur égale, et se termine un peu en pointe à son extrémité inférieure ; cette “atrémité est altachée à un paquet de bourre de soie, entrelacée avec des fibres des plantes. Ainsi le fond de ce tuyau se trouve garanti par cette bourre de l’humidité de la terre. M. Walckenaer, auquel nous avons emprunlé ces observations, a trouvé eclos les petits de cette espèce à ja mi-sep- tecmbre dans son nid, au nombre de trente- deux. 2. ATYPUS BICOLOR. Lucas, Ann. de la Soc. Ent. de France, 1 V, p. 245, pl. 5, fig. 5. — Long. 6 lig. — Le céphalothorax est entiérement noir ; les mandibules sont très-fortes, de même couleur que le céphalothorax; en dessus elles sont arrondies et hérissées de quelques poils noirs, en dessous et au côté interne elles sont déprimées et très-dentelées ; les mâchoires sont allongées, noires, et pré- sentent à leur côté interne des poils rous- sâtres; les palpes sont peu allongés, de cou- leur noire; les pattes sont de longueur moyenne, d’un rouge vermillon, couvertes de poils de même couleur; l'abdomen est court, entiérement noir et plus large dans son milieu que postérieurement. — Iabite l'Amérique du Nord. ACTINOPUS, Perry; Pachyloscelis, Lucas ; Sphodros, W ac. Les yeux, au nombre de huit, forment un groupe dilaté transversalement sur le devant du céphalothorax, entre les mandi- bules, et ces organes sont ainsi disposés : trois de chaque côté, formant un triangle dont l'angle le plus aigu est dirigé en avant, les deux autres sont situés entre les latéranx antérieurs sur une ligne transverse presque droite. — La lévre est allongée, étroite, et s’avance entre les mâchoires. — Les mà- choires sont divergentes, allongées, fusi- formes ou cylindriques. — Les palpes sont très-allongés, pédiformes, insérés latérale- ment vers l’extrémité des mâchoires; ces organes dans les mâles sont composés de six articles. —Les pattes sont grosses, robustes el trés-renflées. Ces Aranéides sont chasseuses, courent après leur proie, et se creusent des sonter- rains qu’elles garnissent d’un sac de soie, dont la moitié sort du sol, et dans lequel elle se renferment. Dans un Mémoire qui ACTINOPUS. a été inséré dans les Ann. de la Soc. Ent. de France, nous avons partagé ce genre en deux sections ou groupes. PREMIER GROUPE, A. Espèces ayant les mandibules peu arroudies à leur extrémité, mais terminées en pointe ou lame à plasieurs piquans. Cette section comprend trois espèces parmi lesquelles nous citerons : 4. ACTINOPUS RUFIPES. Lucas, Ann. de la Soc. Ent., t. VI P. 376.— Pachyloscelis Ru fipes; ejusd., op. cit., L III, p. 362. — Cratoscelis Rufipes, ejusd., op. cit, t. IT, pl, 7, fig. A, c.—Spho- dros Lucasü, W ALcK., Hist. nat. des Ins. apt., t, E, p. 250. — Lang. 1 pouc.—Cette espèce est d’une couleur entiérementbrune; son céphalothorax, plus Jarge à sa partie anté- rieure, moins allongé et moins rétréci à sa partie postérieure, est couvert de poils fau- yes; les yeux ne sont pastous disséminés sur Ja partie antérieure du céphalothorax el for- ment un carré plus long qe large; les man- dibules sont robustes, terminées antérieu- reinent par un crochet en pointe non mo- bile , assez allongé et hérissé d’une quan- tilé innombrable de petites épines; les pal- pes sont pédiformes, allongés, insérés sur les côtés des mâchoires, d’une couleur rousse foncée et couverts de poils de même couleur à leur extrémité ; Ja premiére et la seconde paire de pattes sont grêles, cou- vertes de poils fauves; la troisième et la qua- trième paire, trés-robustes, sont de même couleur que les palpes ; l'abdomen est glo- buleux, de forme ovalaire, couvert de poils fauves en dessus; le dessous est semblable au dessus. —Cette espèce a été trouvée au Brésil. Le mâle , qui habite la même localité, diffère de la femelle en ce qu’il est géné- ralement plus petit et beaucoup plus grêle; ses palpes sont très-allongés, composés de six arlicles; son céphalothorax est assez large antérieurement, avec sa parlie posté- rieure rétrécie et arrondie; la couleur gé- nérale estun brun-verdâtre. 2. ACTINOPUS AUDOUINII. Lucas, Ann. de la Soc. Ent. de France, t.V1,p.387.pl.13,fig.14 à 4.—Long.32 mill. — Le céphalothorax est cordiforme , d’un roux foncé, plus long que large, avecsa par- üe antérieure trés-relevée, laquelle est ter- minée en pointe , et hérissée d’épines et de poils d’un roux très-foncé ; sa partie mé- LS CALOMMATA. diane offre une fissure assez profondément marquée , et postérieurement on ep aper- çoit d’autres placées çà et là, mais trés-peu marquées ; les yeux sont placés à la partie antérieure du céphalothorax ; la première paire est grosse, la seconde, qui est plus pe- tite, n’occupe pas tout-à-fait la même li- gne que la premiére paire, la troisième paire est placée derrière la seconde paire, enfin la quatrième paire, qui est de même grosseur que la premiére et la seconde paire , est située sur la même ligne que la troisième; les mandibules, d’une couleur roussâtre foncé, sont robustes. avancées, arrondies latéralement, terminées à leur base par un prolongement en forme de pointe ou de lame, laquelle est hérissée d'une quantité imnombrable de petites épines; les crochets sont allongés, arqués et placés, dans le repos, dans une rainure longitudinale des mandibules, et dont les bords sont hérissés de petites épines très- aiguës; la lèvre est courle, large à sa base, arrondie et terminée en pointe antérieure- ment, et parsemée cà el là extérieurement de petites épines ; les mâchoires sont larges, allongées, arrondies au côté extérieur, et couvertes de longs poils à leur côté interne; les palpes sont pédiformes et d’une couleur roussâtre clair; les pattes sont allongées, robustes, surtout les deux dernières paires; les quatrième et troisième sont les plus longues, la première ensuite, la seconde est la plus courte ; ces pattes présentent en- tre elles des différences assez sensibles, sur- tout la troisième paire, qui est remarquable, et qui diffère de toutes les autres par le ti- bial, qui est très-comprimé à sa naissance, dilaté à sa base, laquelle est hérissée d’une quantité innombrable de petites épines ; le plastron sternal est plus long que large, tronqué antérieurement et terminé en pointe postérieurement; l'abdomen est pius #llongé que le céphalothorax, et y est atta- ché par un très-court pédicule ; cet organe est très-gros, large dans sa partie médiane, arrondi antérieurement et postéricure- ment; sa couleur est d’un gris cendré ou d’un jaune mélangé de grisälre ; en dessus et en dessous, il est légérement ridé trans- versalement, et couvert de poils trés-courts et clairement parsemés; les ouvertures stigmatiformes qui sont placés en dessous et sur les côtés latéraux antérieurs, sont très-apparentes à cause des taches d’un jrune sale qui lescirconscrivent; les filières, au vombre de deux paires, sont peu al- longées, composées de troïs articles, d'un 345 jaune-sale. — Elle a été trouvée dans l’A- mérique au Nord. DEUXIÈME GROUPE. B. Espèces ayant les mandibules non ter- minées en pointe à leur extrémité, mais arrondies. 3. ACTINOPUS NIGRIPES. Lucas, Ann. de La Soc. Ent. de France, t. VI, p. 377. — Pachyloscelis Nigripes, ejusd. , op. cit. , t. 111, p. 364. — Craloscelis Nigripes, pl. 7. p. 2 d. — Sphodros Abbotti, Warck., Hist. nal. des Ins. apt., t. I, p. 247. — Le céphalo- thorax est très-relevé à sa partie antérieure, cordiforme et tronqué postérieurement ; les yeux, peu éloignés les uns des autres, sont placés sur la partie antérieure du cé- phalothorax; les mandibules sont allongées, robustes ei arrondies ; les palpes sont noirs, grêles, trés-allongés, plus longs que les pattes antérieures, et composés de six ar- ticles ; les pattes, de même couleur que Jes palpes, sont allongées, la première paire est plus longue que la seconde, la troi- sième ensuite, la quatrième est la plus lon- gue de toutes; l’abdomen est peu allongé, de couleur noire, avec la surface ou le des- sus de couleur fauve. — Habite le Brésil. 4. ACTINOPUS TARSALIS. Perry, Delect. anim. quæ in itin. per Brasil. Spix et Mart., Colleger., p. 198, pl. 39, fig. 6. — Pachyloscelis Tarsalis, Luc., Magas. de Zool. , cl. 7, ann. 1836. — Sphodros Lucasii, W ALCK., op. cit., 1.1, p. 250. — Long. 4 lig. — Le céphalotho- rax est large, coupé en ligne droite à sa partie antérieure, rétréci et arrondi à sa partie postérieure, plus large, plus long que l’abdomen ;les yeuxsont presque égaux entre eux, les quatre antérieurs sont sur une ligne droite, les quatre postérieurs sont disposés par paires el trés-rapprochés ; le crochet des mandibules est fléchi longi- tudinalement; la lèvre est allongée, ova- laire ; les palpes sont très-allongés, de six articles, d’un brun-noir , avec le dernier article ovale et très-échancré ; la première et la quatrième paire de pattessont trés-al- longées, la troisième est la plus courte; l’abdomen est ovalaire , arrondi. — Gette espèce a été trouvée dans la province de Peauhiens, CALOMMATA, Lucas; Pachyloscelis , Esusp. Les yeux sont au nombre de huit ; la pre- 346 mière paire est isolée et placée à la partie antérieure du céphalothorax, lequel est très- relevé ; la seconde , la troisième etla qua- trième paire sont trés-éloignées de la pre- m'ére, disséminées entre elles, et placees sur les côtés latéraux et à la base de Ja par- tie relevée du eéphalothorax., — Les man- dibules sont robustes, très-allongées, ar- rondies et très-saillantes au-delà de leur paissance. — Les mâchoires sont trés-al- louyées, courbées extérieurement, épaisses à leur base, grêles et terminées en pointe arrondie. — La lévre est très-petite, ar- rondie à sa partie antérieure.—Le plastron sternal est plus long que large, tronqué antérieurement et terminé en pointe posté- rieurement.—Les palpes sont grêles, assez allongés. — Les pattes sont peu allongées, robustes, surtout Ja seconde, la troisiéme et la quatrième paire ; la premiére ést grêle et presque filiforme. — L’abdomen est peu allongé, de forme arrondie. -- Les mœurs de ce geure nous sont inconnues. ‘CALOMMATA FULVIPES. (P]. 2, fig. 3.) Lucas, Ann. de la Soc. Ent. de France, 1. VI, p. 378, pl. 13, fig. 6a11 —Pachylosce- lis Fulvipes, ejusd., Mag. de Zool., el. VII, pl. 44, fig. 1à 7.—Le céphalothorax est tron- qué, peu épais, et présente postérieurement une éminence en forme de triangle, dont la partie médiane est saillante , avec les côtés latéraux et postérieur déprimés; les yeux sont placés sur cette éminence ; la premiére paire est située sur la partie saillante et assez rapprochée ; la seconde est placée sur les côtés latéraux de cetie éminence, elle est plus grosse que la première paire, et trés-écartée; la troisième est placée au- dessus et un peu en arriére de la seconde paire, elle est trés-petite; enfin la qua- trième, qui est un peu plus grosse, est pla- cée tout-àa-fait en arrière et au dessous de Ja troisième paire ; les yeux, qui forment la seconde, la troisième et Ja quatrième paire, sont trés-rapprochés, et semblent, à la pre- mière vue , être réunis ensemble ; les man- dibules sont allongées, plus longues que larges, très-comprimées, elles sont sail- Jantes au-delà de leur naissance , arrondies en dessus, et présentent à leur extrémité quelques poils d’un roux clair ; à leur côté interne, elles sont dentelées et hérissées de poils d’un roux clair; les crochets des mandibules sont noirs, en croissant , trés- allongés, saillantsau-delà de leur naissance, et trésaigus à Jeur extrémité ; les mà- choires sont trés-allongées , amincies à ERIODON. leur partie antérieure , où elles sont lermi- nées en une pointe arrondie ; ces mâchoires sont légérement courbées au côté externe, et au côté interne elles sont hérissées de poils de même couleur que ceux des maudibules ; la lèvre est tres-petite, plus large que haute, un peu concave anté- rieurement, où elle présente des poils de couleur fauve; le plastron sternal est grand, un peu ovalaire, postérieurement il se continue pour servir d'attache au pédicule de l’abdomen; les palpes sont peu allongés, insérés à la base des mâchoires; le premier article est allongé, le second très-court , le troisiéme un peu plus long et légérement élargi, enfin le quatrième, de même lon- gueur , est terminé en une pointe mousse a son extrémité ; ces palpes sont remarqua- bles en ce que, à leur côté interne, ils sont très-déprimés et arrondis à leur côté externe ; les pattes sont courtes, robustes, surtout Ja troisième et la quatrième paire; la première paire est grêle et moins allon- gée que la seconde, dont les premiers ar- ticles sont robustes ; la troisième paire est plus longue que la seconde; les articles qui la composent sont très-robustes, surtout les premiers ; la quatrième est la plus lon- gue de toutes, avec ses articles un peu moins robustes que ceux de la troisième paire; ces patles ainsi que les palpes sont hérissés à leur extrémité de poils blonds; l’abdomen est ovale, globuleux et couvert de poils blonds : cet organe est attaché au céphalothorax par un trés-court pédi- cule; la couleur générale est un fauve: clair, avec les organes de la manducation et de la locomotion plus foncés.—Trouvée aux environs de Bahia. ERIODON, Larr, ; Missulena, W ALcK. Les yeux, au nombre de huit, sont dis- séminés sur le céphalothorax, et forment un triangle dont la base est dirigée en avant et la pointe en arrière. — Les deux autres yeux sont situés entre les précédens sur une ligne transverse. — La lèvre est al- longée, elle s’'avance entre les mâchoires en parallélipède étroit, et elle est distin- guée de la plaque sternale par un sillon transversal. — Les mâchoires sont larges, grandes, rhomboïdes, dilatées à leur base, divergentes vers leur extrémité, qui se pro- jette en pointe arrondie. — Les palpes sont allongés, pédiformes, insérés sur les côtés des mâchoires, et à l’extrémité de Jeur di- DYSDERA. latation. Les pattes sont courtes, robustes assez renflées; les postérieures sont les plus longues. Les mœurs de ce genre nous sont incon- nues. 1. ERIODON OCCATORIUS. (PI. 2, fig. 4.) Larr., Régn. auim. de Cuv., 2° édit., t. IV, p, 233. — Guér., Iconogr. du Règne anim. de Cuv., Arachn., pl. 4, fig. 4, — Missulena Occatoria, W aLck.. Tab. des Aran., p. 8, pl. 2, fig. 44, 12. — Ibid, op. cit., t. 4, p. 252. — Le céphalothorax, de couleur brune, est très-grand, presque carré, aussi large à sa partie antérieure qu’à sa partie postérieure , élargi dans son milieu, trés-relevé à sa partie antérieure, sur laquelle sont silués les yeux, qui en occupent toute la largeur, et sont pro- protionnellement très-petits; les mandi- bules sont brunes, luisantes, courtes, gros- ses et renflées, et ne sont point déprimées sur les côtés extérieurs ; à l’extrémité de leurs tiges, et près de l'insertion des cro- chets, elles sont munies de deux rangs de pointes courtes et fortes; les paltes sont courtes et renflées, les deux paires posté- rieures sont plus allongées que les an- térieures, et ont leur fémoral très-ren- flé ; la quatrième et la troisième paire sont presque égales entre elles, la pre- mière surpasse notablement la seconde en longueur, qui est la plus courte ; l’abdo- men, de couleur brune, est ovale, guère plus long et plus large que le céphalo- thorax. — Habite la Nouvelle-Hollande. FILISTATA, Larr., L. Dur., Wacck. Les yeux, au nombre de huit, sont iné- gaux, groupés sur le devant du céphalo- thorax , et ainsi disposés : trois de chaque côté, ovalaires, disposés en triangle, et deux intermédiaires fort petits, ronds. — La lèvre est indistincte, remplacée par un prolongement ovale pointu de la plaque sternale du céphalothorax. — Les mà- choires sont courtes, inclinées, pressées mutuellement, et appliquées contre les mandibules. — Les mandibules sont incli- nées, presque horizontales, peuites, étroites, contiguës, comme soudées, et à crochet d’une extrême pelitesse. — Les palpes sont de longueur médiocre, insérés dans un lé- ger sinus de la base des mâchoires, et à l'extrémité de leur dilatation, très-rappro- chés entre eux, resserrant et cachant les mandibules : ces organes sont renflés et 347 courts dans les femelles, trés-allongés dans les mâles. Ces Aranéides sont tubicoles, lucifuges, etsortent la nuit pour couriraprèsleur proie, FILISTATA BICOLOR. (PI. 3, fig. 4.) Larr., Régn. anim. de Cuv., 2-édit. t. VI, P. 234. — Warck., Faun. franç., Aran., p. 10, pl. 6, fig. 4, 3; ibid., op. cit., t. 1, p. 254, pl. 6, fig. 4, a,c,d.—L. Dur., Ann. de la Soc. Ent. de France, t. V, p. 534. —- Ducis, Atlas du Rég.anim., Arachn., pl. 6, fig. 4. — Long. 7 lig. — Le céphalothorax est d’une couleur testacée livide, et presque glabre ; il présente, depuis l’éminence ocu- lifére jusque vers une fossette centrale de sa région dorsale, un espace en triangle lancéolé, limité par deux traits noirs, for- més à la loupe par des poils de cette cou- leur tout-à-fait couchés, ainsi qu’une fine bordure extérieure, Cette même région offre aussi de fort légères impressions rayonnantes, Les six yeux principaux sont d’une couleur blanche cristalline trés-pro- noncée ; la plaque sternale offre quelques poils couchés, grisâtres, assez rares, qui ne masquent pas la lividité du fond ; les pattes, ainsi que les palpes, ont des poils couchés, dont la disposition est parfois telle qu’il en résulte des lignes longitudinales glabres, que l’on prendroit pour des stries; l’exin- guinal a une teinte livide plus claire; les tarses sont plus foncés, et presque d’un gris de souris comme l’abdomen ; l’abdomen est feutré d’un duvet court et serré, d’un gris de souris ou ardoisé uniforme, soit en dessus, soit en dessous, et offrant parfois des reflets soyeux. Cette Aranéide est propre aux contrées méridionales de la France ; suivant M. Du- four, elle fuit le grand jour, et tout en re- cherchant les lieux secs, elle se tient tou- jours à l’abri du soleil. «En novembre 1810, dit le même auteur, je la trouvai pour la première fois sous la voûte d’un rocher, au voisinage de Mora, dans la Basse-Catalogne. L’orifice évasé de sa demeure avoit un pouce et demi de diamètre. Je l’ai ensuite observée, à diverses reprises, dans le royaume de Valence, soit sous des pierres crevassées, soit dans le creux de vieux oli- viers; enfin, je l’ai rencontrée aussi en France, aux environs de Narbonne. » DYSDERA (1), Wazcx., LaTR. Les yeux, au nombre de six, sont pres. (1) Cc genre, par la manière dont les espèces qui le composent font leur loile , devrait se ran- 248 que égaux entre eux, rapprochés sur le devant du céphalothorax, et sur deux li- gues; les postérieurs , au nombre de qua- tre, sont contigus ; les antérieurs sont dis- joints et écartés. — La lévre est allongée, aussi large ou plus large à sa base que dans son milieu, terminée en ligne droite ou à extrémité arrondie , entière ou échan- ciée dans son milieu. — Les mâächoires sont droites, allongées, ayant à leur base une dilatation qui reçoit le palpe; elles sont dilatées ou arrondies à leur côté interne, pointues à leur extrémité, — Les pattes sont de longueur moyenne; la première paire est Ja plus longue, ensuite la qua- lrième ou la seconde; la troisième est la plis courte. Ces Aranéides se renferment dans un sac oblong, d’un tissu blanc, serré, ou dans des tubes de soie, sous les pierres, ou dans les cavités des murs. Les espèces qui composent ce gcnre ont été divisées en 1rois groupes. PREMIER GROUPE. Les Agones, WaLck. Les yeux de la première ligne sont plus gros. — La lèvre est échancrée à son extré- mité. — Les mâchoires sont divergentes et pointues à leur extrémité. — Les mandi- bules sont dirigées en avant. 4. DYSDERA ERYTHRINA. WaLcx., Tab. des Aran., pl. 5, fig. 49, 59. — Ibid. op. cit., t. 4, p. 464. — Dur., Observ. sur quelques Arachn., Bruxel- les, 1820, pl. 73. — HHaun, Die Arachnid., t. 1,p. 7, tab. 4, fig. 3. — Ducs: 41{. du Rég. anim. de Cuv., Arach.. pl. 5, fig. 4.-— Long. 6 lig. — Le céphalothorax est rouge de corail, glabre, ellipsoïde, grand, aussi large et presque aussi long que l’abdomen ; les yeux forment une lunule angulcuse , dont les deux cornes sont dirigés en avant; les quatre yeux postérieurs sont placés sur la ligne posterieure de l’épistome ; les deux antérieurs, plus gros, sont placés sur lé- pistome même , qui est trés-étroit et pres- que nul dans cette espèce ; les mandibules sont rouges, glabres. fortes et grandes, di- rigées en avant; elles sont en forme de cône allongé, et ont sur leur surface des petits poils blancs épars, rares, lrès-fins, ger dans la deuxième sous-seclion ou les Tubicoles ; mais nous n'avons pu l'y placer à cause des sacs pulmonaires où ouverlures sligmaliformes qui sont au nombre de quatre. DYSDER\, disposés réguliérement, et visibles qu'avec l'aide d’une forte loupe; elles s'écartent latéralement, et divergent ; leurs crochets sont trés-allongés, d’un rouge-brun, peu courbés; les mâchoires, de même couleur que les mandibules, sont glabres, presque horizontales, ou faisant un angle trés-ou- vert avec le céphalothorax; elles sont al- Jongées, écartées, bombées et dilatées à leur base, pour recevoir les palpes, élargies dans leur milieu, pointues à leur extré- mité, et garnies de poils fauves à leur côté interne ; les palpes sont rouges; les pattes sont allongées ; ellés sont d’un ronge plus pâle que le céphalothorax, surtout les pos- térieures, glabres, et n’ayant que des poils- rares et des piquans aux derniers articles ; la plaque sternale est rouge, glabre , avec des poils blanchâtres, rares, en ovale al- longé, et pointue aux deux bouts, avec des éminences à la naissance des pattes ; l’abdo- men est allongé, cylindroïde, se rétrécis-- sant un peu vers la partie anale, moins large que le céphalothorax, quand cet or- gane n’est pas gonflé par les œufs, d’un, gris rougeàtre uniforme, qui devient d’un rouge trés-pâle par le séjour dans l’alcool ; en dessus, il est plissé en raiés arrondies, parallèles et concentriques; en dessous, la - couleur est la même, mais plus pâle, uni- forme, ayant quatre ouvertures stigmati- ques, rapprochées et parallèles; les filières sont d’un rouge pâle, lés supérieures un peu plus saillantes que les inférieures. Le mâle est entiérement semblable à la femelle par là forme et la couleur ; il est en général plus petit, mais son céphalo- thorax est plus robuste, et ses mandibules plus fortes et plus allongées. Le digital du mâle est armé d’un conjoncteur principal, globuleux, articulé à un court pédicule, qui est muni d’un conjoncteur auxiliaire, en cône, allongé, pointu, percé à son extrémité. Gette espèce est irès- commune dans toute la France, et plus au midi en Es- pagne, et dans le nord de l’Afrique et en Egypte; mais elle n’a jamais été rencontrée en Suède, ni dans les contrées froiïiles. Elle est ordinairement errante, et on Ja trouve depuis le mois de mai jusqu’en no- vembre. Intrépide et féroce, elle attaque souvent d’autres espèces d'araignées qui sont quelquefois bien plus grosses qu’elle. Elle se renferme dans des sacs de soie sous les pierres. 2. DYSDERA LATA. Reuss, Zool. Miscell., Museum Sen- DYSDERA. «kenbergian., 1. T, p. 261. — Dysdera Érythrina, Aun., Sav., Descript..de l’E- gypte, Arachn., pl. 5, fig. 3. — Long. 6 lig. — Cette espèce diffère de la précé- dente par son céphalothorax, qui est large, trés-bombé, d’un rouge cramoisi, et d’un tiers plus court que celui de l'Erythrina , et par là proportionnellement plus large ; par son abdomen, qui est ovale, court, d’un gris-noirâtre, et plus garni de poils, — $e trouve en Egypte. DEUXIÈME GROUPE. Les Agores, WaLck. Les yeux de la première ligne sont plus gros. — Les mächoires sont arrondies à leur extrémité. — Les côtés intérieurs sont parallèles et non divergens. — Les mandi- bules sont inclinées perpendiculairement. 3. DYSDERA SOLERS. W'ALCK., op. cit. t. 1, p. 263. — Long. 5 lig, — Le céphalothorax est glabre, al- Jongé, trés-bombé, chagriné, rouge; les yeux sont d’un rouge-brun; les latéraux sont très-rapprochés; les mandibules sont brunes, rougeûtres; les mâchoires, de cou- leur pâle, sont peu convergentes; la lèvre est trés-échancrée, d’un rouge-brun, et noire à son extrémité ; l'abdomen est ovale, allongé, cylindroïde, d’une couleur fauve päle. — Se trouve à Carthagène. 4. DYSDERA ROMBERGII. Wazck., op. cit, t. L, p. 263. — Dys- dera Parvula, Dur., Ann. des Sc. phys., 4 V,p. 40; ibid., Ann. des Sc. nat., 1831, t. XXII, p. 370, pl. 41, fig. 4.—Dysdera Gracilis, Reuss, Museum Sackenbergia- num , t. 1, p. 200, pl. 44, fig. 4, a, b, c. Aranea Hombergii, Scopos., Entom. Cur- niol., p. 409, n° 411. — Long. 2 lig, L. — Le céphalothorax est allongé, bombé, noir ; les yeux sont d’une couleur d’ambre jaune ; les mandibules sont noires, cylin- driques, bombant perpendiculairement, et non dirigées en avant; les mâchoires sort allongées, étroites, d’un rouge-brun, trés- renflées, légérement dilatées, et arrondies à l’extrémité de leurs côtés internes, et se terminant un peu en pointe; la lèvre est étroite, trés-allongée, terminée en ligne droite, d’un rouge-brun , ovalaire, peu élargie à sa base, mais à côtés presque pa- rallèles, bombée, et séparée du céphalo- thorax par une rainure ; les palpes sont d’un rouge uniforme, sa..s taches brunes 349 vers leurs extrémités, el garnis de piquans ; la plaque sternale est ovale, large, d’un brun-marron foncé, avec des éminences a la naissance des pales; ces dernicressont fines, allongées, alternativement blanches ou jauve-verdâtre et brun; les grandes taches brunes sont à la fin des cuisses, au com- mencement des jambes, et deux autres plus petites au commencement et à la fin de l’avant-dernier article ; les pattes anté- ricures ont des taches plus brunes que les postérieures; la première paire est plus longue que les autres; la quatrième en- suile , quoiqu'’elle différe de la seconde ; la troisième.est beaucoup plus courte ; l’ab- done est cylindrique, d’un brun-marron en dessus, velouté, avec quelques pointsplus obscurs; en dessous, il est rose dans le milieu, avec une ligne brune longitudi- pale, et d’un blanc-jaunâtre prés des filières et du céphalothorax ; les filières sont peu proéminentes. Le mâle diffère de la femelle en ce qu'il est plus petit. Son céphalothorax est d’un brun-marron ou noir, proportionnellement beaucoup plus court que l’abdomen, qui est cylindrique et assez al ongé. Les mä- choires sont plus allongées et un peu plus pointues que ans la femelle ; la lèvre cest entière et non échancrée; les mandibules sont cylindriques, d’un brun-rougeitre, mais légérement portées en avant; les pa!- pes sont rougeâtres; le radial, ou l’avavi- dernier article, est très-allongé ; le digital est pourvu d’un conjoncteur ovale, pyri- forme, terminé par un crochet brun. Cette espèce, qui se trouve en France, en Allemagne et en Espagne, vit sous les pierres, et se fabrique dans leurs cavités un petit tube de soie où elle se renferme. TROISIÈME GROUPE. Les Ariadnes, Wazc. Les yeux intermédiaires de la ligne pos- térieure sont les plus gros.—Les mâchoires sont arrondies à leur côté extérieur; les côtés intérieurs sont parallèles et non di- vergens. — Les mandibules sont inclinées perpendiculairement. 5. DYSDERA INSIDIATRIX. (PI. 3, fig. 2.) Wacck., op. cit., t. L, p.264, pl. 6, fig, 2. — Ariadne Insidiatrix, Sav., Descript. de l'Egypte, Arachn., p. 109, pl. 14, fig, 3. — Long. 3 lig.—Le céphalothorax est brun- cendré; les mandibules sont très-inclinées, à enfoncemens ou gouttitres Courtes, sans den- 850 telures, età crochet trés-court; les mächoires sont peu convergentes ; les palpes sont ren- flés ; la lévre sternale est allongée, et très- arrondie à son extrémité; les pieds sont rous- sâtres ; les tarses de la paire antérieure sont bruns; l’abdomen est d’un cendré clair, soyeux, marqué à sa base d’une tache oblongue, plus obscure. Cette espèce se retire dans des trous, et s’y enferme dans un tube de soie, — Se trouve en Egypte. Suivant M. Savigny, cette Aranéide ha- bite l’intérieur des maisons d'Alexandrie, et elle a des habitudes semblables à l’{ranea Insidiatrix de Forskaël, c’est-à-dire qu’elle se retire dans des trous, qu’elle s’y ren- ferme dans un tube de soie, et, à la circon- férence que forme l'ouverture de ce tube, elle fait aboutir des fils dirigés en Lous sens, de même que les Segestria. DEUXIÈME TRIBT. DIPNEUMONES, Larrerzze, L. Durour. Caractères. Les Aranéides renfermées dans cette tribu ne présentent que deux sacs pulmonaires, avec une ouverture ex- térieure pour chaque, et situés, un de cha- que côté, à la base du ventre. — Le crochet des mandibules est toujours replié sur la face interne de la pièce avec laquelle il s'articule. — Les appendices articulés de la partie anale, dont quatre composent les filières propres, sont au nombre de six. — La languette est toujours saillante entre les coxomaxiles, ou les mächoires, qui portent sur leur côté extérieur les palpes ; ces der- niers organes sont divisés en cinq articles. — L'organe copulateur est ordinairement très-compliqué, et logé, du moins en partie, dans une cavité interne du dernier article. — La disposition des organes de la vue et les habitudes sont très-diversifiées. Cette tribu renferme un trés-grand nombre de genres. Genres : Segestria, Uptiotes, Scytodes, Lycosa, Dolomedes, Storena, Ctenus, Her- silia, Sphasus, Dyction, Dolophones, Myr- mecia, Eresus, Chersis, Attus, Arkys, Delena, Thomisus , Selenops, Erypus, Philodromus, Olios, Sparassus, Clastes, Clubiona, Desis, Drassus, Clotho, Enyo, Latrodectus, Pholcus, Artema, Tegena- ria, Lachesis, Agelena , Nyssus , Epeira , Gasteracantha, Uloborus, Zozis, Lyni- phia, Argus, Episina, Theridion, Erygone, Argyronela. SEGESTRIA, DEUXIÈME SOUS-SECTION. Les Tubicoles, WaLcKk. Se renfermant dans les tubes de soie. SEGESTRIA, Wazck., Larr. Les yeux, au nombre de six, sont pres- que égaux entre eux, rapprochés sur le devant du céphalothorax, et sur deux li- gnes ; les postérieurs, au nombre de deux, sont placés sur les côtés, et écartés; les an- térieurs, au nombre de quatre, forment une ligne droite ou légérement courbée en avant, transversale. — La lèvre est allon- gée, cylindroïde, plus étroite à sa base que dans son milieu, et légérement échancrée à son extrémité. — Les mâchoires sont droites. allongées, dilatées à leur base, ct arrondies à l’extrémité de Jeur côté in- terne. — Les pattes sont fortes, allongées; les deux paires antérieures sont les plus longues. Les Aranéides qui composent ce genre sont tubicoles et vagabondes ; elles forment dans les interstices des murs et des rochers en plein air, ou dans les cavités souter- raines, une toile peu étendue, horizon- tale, à tissu serré, à la partie supérieure de laquelle se trouve un tube cylindrique, où elles se tiennent immobiles; à J’em- bouchure de ce tube sont dirigés, exté- rieurement , des fils comme autant de rayons divergens. Le cocon est globuleux ou de forme ovoide. Lesespéces qui le composent ont été di- visés en deux groupes. PREMIER GROUPE, Les Divergentes, WaLck. Les mâchoires sont dilatées, et arrondies à leur extrémité extérieure, divergentes, et coupées obliquement à leur extrémité interne, SEGESTRIA PERFIDA. (PI. 3, fig. 3.) Waick., Tab. des Aran., pl. 5, fig. 51 et 52; ibid., Faun. franc., t. [, p. 497, pl. 8, fig. 5;ibid.. op. cit, t. I, p. 267, pl. 6, fig. 3 et 4. — Sav., Descript. de l'Egypte, Arach,, pl. 1, fig. 2.-—DucÈs, 4il. du Regn. anim., Arach., pl. 7, fig. 3. — Segestrie, des caves, Durour, Ann. des Sc. nat., 1. 11, p. 108. pl. 40, fig. 5.—Segestria Florentina ITaux, Die Arachnid., in-8°, p. 5, tab.1, fig. 4. — Aranea Florentina, Rossr, Faun. SEGESTRIA. ÆEtrusc., t. 11, p. 133, tab. 9, fig, 3. — Long. 9 lig. — Le céphalothorax est grand, moins long et moins large que l’abdomen, bombé et relevé vers les yeux, n'ayant à sa partie postérieure qu’un léger enfoncement à peine sensible, d’où rayonnent des sillons larges, peu apparens, qui aboutissent à la naissance des pattes; sa couleur est brun rou- geûtre, glabre ét rougeûtre vers la partie an- térieure, avecun duvet peuserré de poils fau- ves à la partie postérieure ; les mandibules sont grandes, fortes, bombées, dirigées en avant, d’un beau vert bouteille, et d’un éclat métallique, et hérisséesde poils finsetlongs, implantés sur leurs côtés internes, et qui se dirigent en avant ; le crochet est très cour- bé, robuste, rouge à sa base el à son extré- mité, noir dans son milieu, et se reployant dans une rainure armée de trois denis de chaque côté, les deux extrêmes pointues, tandis que Ja.dent est large et bifide; les mâchoires sont glabres, rougeâtres, et sem- blables à celles de la S. Senoculata; la lèvre est large, rouge - brun, fortement échancrée à son extrémité, et a la même élévation ovale, partant de la base dans son milieu ; les palpes sont courts, de même couleur que la lèvre ; le dernier article est filiforme, beaucoup plus mince que les au- tres, et hérissé de poils jaunâtres ; la plaque sternale est ovale, allongée, pointue à sa partie postérieure, glabre, rougeâtre, avec des éminences à la naissance des pattes, sé- parées par des sillons profonds; les pattes sont allongées, fortes; le fémoral et le gé- nual sont renflés, et d’une couleur brun- foncé-rougeûtre ; le tibial, le métatarse et le tarse sont d’un rouge - clair; ceux-ci ayant deux onglets terminaux, courbés, al- longés, non cachés par les poils, et armés de dents fines el égales, semblables à celles d’un peigne, au nombre de six à sept, puis un troisième article à la base des deux au- tres, mais courbé et caché en quelque sorte par des poils; les pattes sont glabres en dessus, mais sur les côtés et en dessous elles ont des piquans longs et forts, et dont les pointes sont dirigées à la partie inférieure ; le tibial, le métatarse et le tarse des pattes antérieures présentent à l’intérieur des poils fins, courts et serrés, qu’on ne remarque pas aux deux paltespostérieures; le fémoral et le tibial sont , à leurs côtés internes, hérissés de poils jaunâtres, fins; l'abdomen est al- longé, cylindrique , plus large à sa partie antérieure, et arrondi postérieurement; Ja partie supérieure ou le dessus est glabre, et non velu comme dans le mâle, de couleur 891 brune uniforme, sans aucune figure appa- rente dans les adultes. Dans d’autres plus jeunes, on aperçoit une ligne noire longitu- dinale que nous décrirons dans le mâle, mais qui, dans la femelle, est obscure et peu visible. La partie inférieure ou le des- sous est brune sur les côtés, au milieu d’une couleur rouge pâle, avec deux lignes fines jaunâtres, longitudinales, parallèles, bor- dant de chaque côté cette partie plusclaire. Les filières sont d’un rouge clair. Le mâle diffère de la femelle par le cépha- lothorax, qui est plus grand, aussi long et aussi large que l’abdomen, moins bombé et plus pointu vers la partie antérieure, et par une couleur brune plus foncée ; parles man- dibules, qui sont moins fortes, quoique plus longues et moins velues à leur intérieur ; par la lèvre, qui est un peu plus large à son extrémité ; par les mâchoires, qui son un peu plus grêles; par l'abdomen, qui es moins allongé, moins renflé, et qui pré- senle sur sa partie supérieure une ligne noire dentée ; par les lignes blanches qui la traversent sans se joindre , de manière à former des espèces de demi-cercles noirs, entourés de blanc ou de gris, si les lignes blanches ou grises n’étoient point disjointes à la partie antérieure comme à la partie postérieure. Les côtés sont blancs ou gris, ou rougeâtres, comme dans la S. Senocu- lata. Le dessous est de couleur grise ou rougeâtre sale, avec les deux traits fins Jlongitudinaux de couleur plus claire , qui, comme dans la femelle , commencent aux ouvertures sligmatiques, et se termi- nent aux filières. Les pattes sont plus bru- nes, plus fortes et plus allongées, et ces or- ganes différent de ceux de la femelle par leur longueur relative , la troisième paire étant sensiblement plus longue que la qua- trième. Dans les individus jeunes, quoique grands, les pattes sont glabres, et peu couvertes de poils; mais j'ai vu, dit M. Walckenaer, des individus très âgés dont les pattes étoient garnies de poils épais. Les palpes, dans les mâles de Ja S. Perfida, sont semblables à ceux de Ja S. Senoculata, et présentent un organe générateur unique, sans aucune complica- tion, et articulé à la base interne du der- nier article, de forme ovale, piriforme , finissant en pointe allongée, fine , et légé- rement recourbée à son extrémité. Le der- nier article sur lequel est inséré cet organe est filiforme, et plus mince que dans la fe. melle, excepté à sa base, où il présente un petit renflement globuleux. Les premi?rs 352 articles des palpes, comme ceux des pattes, sont plus bruns que les derniers, qui sont d’un rouge clair, ainsi que l'organe généra- teur. — Se trouve communément à Paris et dans ses environs. Cette espèce file dans les trous des murs un tube de soie blanche , terminé à l’exté- rieur par un grand nombre de fils diver- gens, qui sont autant de piéges tendus aux insectes dont elle fait sa proie. Lorsque le trou qu’elle a choisi est étroit, la couche de soie dont elle se revêt en prend Ja forme; dans le cas contraire , elle propor- tionne l'ampleur de son tube à la grosseur de son corps, et elle le fixe par des soies nombreuses aux parois du mur. Au lieu d’être droit, ce tube renflé au milieu, étroit à l’ouverture. en pointe à l'extrémité infé- rieure , prend exactement Ja forme d’une passe de pêcheur. C’est de cette espèce d’embuscade, les six premiéres paires de pattes en avant, et les yeux attentifs, que cette espèce guelte les insectes qui osent aporocher de sa retraite. Elle se tient ton- jours à une assez grande distance de l’ori- fice, sans doute pour ne recevoir que foi- blement les rayons de la lumiére, car ses habitudes sont nocturnes, et c’est lui faire violence que de l’obliger à sortir de son tube pendant le jour. Le soir, au contraire, aprés une journée chaude, il est commun de voir la Segestrie perfde sortir d'elle- même , et courir de côtés et d’autres dans le voisinage de leurs habitations. C’est sans doute aussi pendant la nuit que leur accou- plement a lieu. Le mâle, qui n’a jamais été rencontré dans ces tubes, se voit fréquem- ment vers le soir aux environs des lieux habités par les femelles. 11 court avec vi- vacité, et on le distingue facilement de Ja feinelle, par ses formes plus grèleset les cou- leurs moins foncées de son abdomen.Tousles mâles que j’ai pu prendre pendant la nuit, dit M. Walckenaer, s’étoient filéun tube grossié- rement travaillé dans l’angle d’une muraille, à l’abri de la pluie, et quelques-unsmême s’é- toient tout simplement emparés de la toile d’une Tégénaire domestique. Cette paresse des mäles à se construire une habitation est en quelque sorte commune aux femelles. Elles aiment aussi à trouver des trous déja tapissés et une ancienne toile. Le long d’un mur habité par un assez grand nombre de ces Ségestries, plusieurs trous bien percés éloient restés inhabités, tandis que d’autres moins égaux et moins allongés servoient de demeure aux plus grosses et aux plus belles d’entre elles, qui y sembloient à l’étroit, On SEGESTRIA. détruisit quelques-uns de ces tubes, et l’on prit les araignées qui s’y trouvoient : on les laissa dans un état de désordre qui sem- bloit les rendre inhabitables; mais quelque temps après, on vit tous ces tubes réparés et peuplés de nouveau, et on y distinguoit parfaitement les reprises de soie nouvelle faites au tissu noir et vieilli des anciennes habitantes. Les trous neufs étoient au con- traire restés dans leur ancien état, sans tubes et sans habitans. 11 semble que ce soit pour cette espèce une peine trop grande que de filer un tube nouveau dans son en- tier. Ceux de cette sorte qu’on rencontre, ont toujours été construits par de jeunes individus , trop petits pour s'emparer d’une ancienne demeure. Ces tubes, au lieu d’être moelleux et étoffés comme ceux des fe- melles, sont clairs et foiblemeut tissus. La Ségestrie perfide nese laisse arracner de sa toile qu’avec violence, et alors on est pres- que certain de la blesser; mais pour l’en faire sortir , il suflit de jeter dans son trou une fourmi vivante. À peine celle-ci a-t-elle fait quelques pas dans l’intérieur de la toile, que vous voyez la Ségestrie entrer dans une agitation extraordinaire, frappant violem- ment sa toile de ses paites antérieures, se remuant de toutes ses forces, et faisant de grands eflorts pour effrayer son hôte in- commode. Enfin, la fourmi pénétrant de plus en plus, la Ségestrie sort précipitam- ment, et s'arrête à deux ou trois pouces hors de son trou, pour observer le parti que prendra la fourmi. Si cette derniére, comme il arrive le plus souvent, parvient à se dégager des fils qui la retiennent, et se laisse tomber à terre ou s'enfuit, la Sé- gestrie renire immédiatement à reculons dans son trou. La même espèce , qui s’ef- fraie d’un aussi petit insecte, attaque les plus grosses mouches; et Homberg atteste lavoir vue se saisir d’une guêpe trés-vive. M. Walckenaer, auquel nous avons em- prunté ces détails, n’a vu qu’une fois le cocon de la Ségestrie perfide, au mois de juillet 4827. Il étoit placé entre le tube construit par l’araignée et la paroi du mur, qui laissoit dans cet endroit un intervalle assez fort pour le soutenir. Les œufs, qui ne sont pas en très-grand nombre, sont gros, blancs, et transparens. La forme du cocon est un ovale aplati. La soie qui le compose est de la blancheur la plus éclatante, et le tissu en est serré et brillant, qucique pres- que transparent. Cette araignée, lorsqu'on veut se saisir de son cocon, montre un trés- grand courage à le défendre, | SEGESTRIA. : D 353 2. SEGESTRIA RUFICEPS. Guér., l’oy. de Duperrey, p. 51 ; ibid., Magas. de Zool., classe VIIL, pl. 4. — Wazcx., op. cit.,t. 1, p. 267. — Long. 8 lig. :. — Cette espèce est remarquable parune belle tache rouge que présente le de- vant de son céphalothorax, et par la couleur rouge-brun de tout son corps; les paites sont grandes, velucs, plus M que le céphalothorax, avec les articulations rou- geâtres ; les mandibules sont robustes, d’un beau vert brillant, avec la base rouge ; le crochet des mandibules est de couleur noire ; l'abdomen est brunâtre , soyeux.— Cette espèce a élé trouvée à Sainte-Cathe- rine , au Brésil. 3. SEGESTRIA SENOCULATA. Wazck., Faun. franç., p. 194; ibid., Hist. nat. des Aran., fasc. 7, fig. 4 et 5 9; 2 et 4 G'. — Ibid., op. cil., t. I, p. 268. — Huun., Die Arachn., 1831, in-8, t. 1, pl. 9, tab. 4, fig. 6.. — Araneus Anomalus, Aran. Angl. Lister, p. 74, tit. 24, fig. 24.—Long. 6 lig. :. —Le céphalothorax est grand, allongé, aussi large et presque aussi long que l’abdomen, très-bombé et peu élargi à sa partie posté- rieure, qui est arrondie à son extrémité, d’un brun-marron clair, glabre, avec des poils blancs dorés sur les côtés; les yeux sont d’un blanc aqueux, ovalaires, disposés par paires , contigus, une couple intermé- diaire et deux latéraux sur le bord supérieur de l’épistome ; ces yeux formentpar leur en- semble une courbe en croissant, les pointes étant en arrière; les deux intermédiaires antérieurs sont rapprochés et contigus, et les latéraux antérieurs rapprochés des laté- raux postérieurs, sont portés sur une lé- gère éminence ; les mandibules sont for- tes, allongées, bombées près de leur inser- tion, cylindriques, d’un brun-marron foncé, glabres, mais ayant à leur superficie de longs poils blancs très-fins ; les mâchoires sont droites, allongées, dilatées et bom- bces à leur base, arrondies à leur extrémité extérieure, coupées obliquement et diver- gentes à leur extrémité interne, d’un rouge clair brunissant légérement ; la plaque ster- nale est ovale, trés-allongée , et pointue aux deux bouts, relevée en carène dans son milieu, et d’un brun-marron ; la lèvre, de même couleur que la plaque sternale, est allongée, ovalaire. ayant à partir de sa base, jusqu’à la moitié de sa longueur, un renflement ovale , qui est comme une pro- longation de la plaque sternale; les pattes AN. sont fortes, allongées ; la première paire est la plus longue , la seconde ensuite, la troi- sième cest la plus courte dans les femelles, mais dans les màles c’est la quatrième ; elles sont blanchätres ou fauve-verdätre, anne- lées de brun et peu velues; les palpes sont de même couleur, moins fortement anne- lés que les pattes, et lavés de brun à leur extrémité; l’abdomen est allongé, cylin- droïde, velu, avec une raie longitudinale noire , dentée sur la partie superieure , for- mée d’abord par une raie triangulaire noire, simple, et ensuite par quatre ou cinq petits trapèzes, ou ronds qui se touchent par leurs points ou circonférences , et dont les postérieurs ont un point ou trait blanc au -milieu ; quelquefois la raie noire se conti- nue du céphalothorax jusqu'a la partie anale , et présente à la partie antérieure un rond noir, et de petits points blancs ren- trans , formant une dentelure, mais ne se joignant pas, et ne terminant point les tra- pézes ; les côtés latéraux sont d’un fauve- blanchätre, parsemés de petits points noirs ou bruns ; le dessous est blanchâtre et pré- sente deux lignes parallèles, formées par des points noirs dans quelques individus; dans d’autres, cette ligne se réduit à deux traits noirs près de la partie anale; les fi- lières sont blanchâtres, entourées d’un pe- tit cercle noir, petites, convergentes, ou se joignant par leur extrémité. — Se trouve communément à Paris et dans ses environs. Suivant M. Walckenaer, cette espèce construit dans jes trous des murailles, sous les saillies des murs, des tubes de soie, ou- verts aux deux bouts, où elle se tient les six pattes antérieures en avant, ramassées , et passées par dessus le céphalothorax, sor- tant du tube par la plus grande des deux ouvertures, el reposant par leurs extrémi- tés sur autant de fils trés-fins détachés de la superficie des parois où ces fils sont tendus, et attachés à une assez longue distance de la circonférence du trou où ils aboutissent. Cette espèce résiste à de trés-grands froids, et dans l’hiver de 1830, M. Walkenaer en a trouvé un individu sous l'écorce d’un arbre , encore très-vivant, au mois de jan- vier, lorsque le thermomètre marquait de- puis huit jours quatorze degrés au-dessous de zéro. DEUXIÈME GROUPE. Les Convergentes, Wazck. Les mâchoires sont rétrécies à leur ex« 23 su ” SCYTODES. . trémité , el à côtés internes légérement con- vergens. 4. SEGESTRIA SÆVA. WaLcx., 0p. cit.,t. L, p. 269. — Long. 4 lig. 1. — Le céphalothorax est aussi long, mais pas aussi large que l’abdomen; il est bombé, glabre , d’un fauve-brun ; les man- dibules sont brunes, non luisantes, rou- geàtres, et légérement dirigées en avant ; l’abdomen est d’un fauve pâle ; sa partie su- périeure présente dans son milieu six ta- ches carrées, d’un noir mat, disposées lon- gitudinalement, sur deux lignes parallèles, auxquelles aboutissent des lignes latérales également noires sur les côtés; le dessous est brun dans sa partie médiane, et d’un fauve pâle sur ses côtés latéraux. — Ha- bite la Nouvelle-Zélande. TROISIÈME SOUS-SECTION. Les Cellulicoles, Warcx. Formant des petites cellules où elles se renferment. SCYTODES,Larer, WaLex. Les yeux, au nombre de six, sont rap- prochés et disposés par paires ; les deux antérieurs sont sur une ligne transverse, les deux latéraux de chaque côté sont écar- tés des antérieurs, et placés sur une ligne longitudinale inclinée, de sorte qu’en la prolongeant elle forme un angle dont Ja pointe est en avant; la lèvre est triangu- liforme, plus haute que large, bombée et élargie à sa base ; les mâchoires sont étroi- tes, allongées, très-inclinées sur la lèvre, cylindroïdes, élargies ou courbées à leur base; les pattes sont fines, allongées; Ja premiére et la quatrième paire sont presque égales et plus allongées que les autres; la troisième est la plus courte. Ces Aranéides errent lentement; elles tendent des fils Jâches qui se croisent en tous sens et sur plusieurs plans diflérens ; le cocon est arrondi, enveloppé de bourre. Les espêces qui composent ce genre for- ment trois groupes. PREMIER GROUPE, Les Gibbeuses, WaLcx. Le céphalothorax est très-bombé à sa rie postérieure ; les mandibules sont pe- iles , Courtes. 1. SCYTHODES THORACICA. (PI. 3, fig. 4.) LaTr., Génér. des Crust. et des Ins., t. 1,p. 198, tab. 5, fig. 4. — WaLcx., His(. nat. des Aran., 1 , fig. 40; ibid., Tab. des Aran., pl. 8, fig. 81 et 82; ibid. op. cit, t. 1 p, 271. pl. A4, fig» 3d.—Sav., Descrip. de l'Egypte, p. 452, pl. 5, fig. 4, 2. — Guér., Iconogr. du Régn. anim. de Cuv., Arachn., pl. 1, fig. 3.—Ducès, Atlus du Rég. anim. de Cuv., Arach., pl. 19, fig. 4. — Long, 2 lig.!.—Le céphalothoraxesttrés- bombé, sans aucune fissure enfoncée dans son milieu et sans sillons rayonnans ; de plus il est voüté à sa partie postérieure , et présente deux taches noires qui figurent une crosse ; les yeux sont d’un jaune bril- Jant, et les deux antérieurs sont placés sur une petite tache noire ; les mandibules sont naturellement dirigées en avant, petites, coniques, resserrées à leur inseruon , plus grosses dans leur milieu, non luisantes, et recouvertes en quelque sorte d’un épi- derme de couleur pâle et blanc-rougeûtre, comme le reste du corps, avec une tache d’un noir foncé dans le milieu ; les crochets des mandibules sont très-petits, et à peine visibles ; les pattes, annelées de noir et de blanc, sont allongées , trés-grêles; la pre- mière paire es! la plus longue, la quatrième ensuite , la troisième est la plus courte ; l’ab- domen est globuleux, et présente deux ran- gées longitudinales de points noirs; eges- sous il est sans tache et d’un rouge pâle. Cette espèce se trouve à Paris ,-dans les maisons ; elle a été aussi trouvée en Afri- que, et elle nous a été envoyée de Belgi- que par M. Vanbeneden, professeur à Louvain. Suivant M. Walckenaer, elle porte son cocon dans ses mandibules. Le 9 septembre il ouvrit un de ces cocons, les petits étaient déja éclos, ils étaient au nom- bre de trente-deux, et ces jeunes, quoi- que blancs, préseutaient déja les raies noi- res sur le céphalothorax , et sur l’abdomen, . qu’on remarque dans les individus adultes, Le cocon est de la grosseur d’un petit pois, recouvert de soie lâche et peu serrée, DEUXIÈME GROUPE. Les Déprimees, WaALck. Le céphalothorax est arrondi, déprimé. —Les mandibules sont fortes, cylindriques: 2. SCYTODES RUFIPES. Lucas, Magas. de Zool., classe 8, pl.6, fig. 4. — Genus Omosites, WaALCK., Ann. de la Soc.Entom. de France, t. 11, p.348. — Scytodes Omo:ites, ibid,, op. cif., 1, 4, UPTIOTES. p. 173. — Long. 4 lign. — Le céphalo- thorax est rougeâtre; un peu gibbeux, de forme arrondie, un peu épais à sa partie antérieure, qui supporte les yeux qui sont presque égaux entre eux ;les palpes sontal- longés ; le premier, le second et le troisième article sont jaunätres, le quatrième est rougeâtre ; le cinquième est de même cou- leur , et hérissé de poils jaunes à l’extré- mité ; les mandibules sont rougeñires, un peu arrondies et dilatées à leur naissance, et étroites à leur base; quelques poils jau- nes couvrent les parties internes de ces mandibules ; les crochets sont trés-petits, de couleur noire , dilatés à leur naissance , un peu inclinés sur la lèvre, cylindriques et élargis à leur base ; la ïévre est triangu- lire, couverte de quelques poils, et dila- tée dans son milieu; les pattes sont fines, roussâtres ; la quatriémeet Ja première pai- re sont les plus longues, la troisième est fa plus courte ; l’abdomen est globuleux, ovale, de couleur jaune, parsemé en des- sus d’une quantité innombrable de tubér- cules imperceptibles à la vue simple; le dessous est d’un jaune sale ; les filières sont de même couleur et un peu allongées. — Cette espèce a été trouvée dans la pro- vince du Guatimala , au Mexique. 3. SCYTODE RUFESCENS. Dur., Ann. des Sc. phys., t. III, p. 205, pl, 76, fig. 5. — Savic., Descrip. de l'Egypte, Arachn., p. 155, n° 2, pl.5, fig. 2. — WaLcx., op. cit., t. A, p. 274.—- Long. 4 lign. =. — Le céphalothorax est un peu bombé, assez allongé , d’un rouge pâle ; les yeux sont placés sur le dos du cé- phalothorax, et les antérieurs sont assez éloignés du bord antérieur du labre; ils sont petits et d’un rouge de topaze; les mandibules sont allongées, fortes, cylin- driques ; la lévre est ovalo-triangulaire , allongée; les mächoires sont étroites et courbées aulour de la lèvre; les pattes sont fincs, allongées ; l'abdomen, marqué de pe- titestaches pentagonalesentourées de jaune, est ovale, allongé, piriforme, ou renflé à sa partie postérieure. .. M. L. Dufour a trouvé plusieurs fois cette espèce sous les débris calcaires des montagnes du royaume de Valence, prin- cipalement aux environs de l’antique Sa- gonte. TROISIÈME GROUPE. Les Mythras, Warcx. Les yeux sont au nombre de six, sépa- 253 rés entre eux. disposés sur le bord anté- rieur du céphalothorax, par paires, sur trois lignes ; les deux antérieurs plus rap- prochés, les deux intermédiaires plus écar- tés ; les deux postérieurs encore plus écartés. 4. SCYTCDES PARADOXA. Scytodes Mithras, Warck.,op,cit., t. I, p. 975, pl. 22. fig. 2d.— Mit hrasParadoxus, Kocn, dans H. Scuzrrer. Leutschlands, Ins.. fase. 123, fig. 9.— Long. 3 lig. — Les quatre yeux latéraux sont sur une ligne in- clinée, les deux qui viennenta près sur une ligne transverse, les deux antérieurs sont plus petits que les autres, et les deux yeux intermédiaires latéraux un peu plus grands; le céphalothorax est petit, trapézoïde, pointu vers les yeux, et d’un fauve-brun sur les côtés; les pattes et les cuisses sont ren- flées ; elles sont d’un fauve-verdâätre, mar- quées de noir aux cuisses et aux jambes, et avec des tarses rouges; la première paire de pattes paraît la plus longue, la qua- trième ensuite, la troisième est la plus courte ; l’abdomen est globuleux, renflé en dessus , avec deux tubercules latéraux d’un fauve terreux, lavé de brunsur les cô- tés, et trois ou quatre lignes transversales, brunes, festonnées irrégulièrement, ou tremblées. Cette espèce a été trouvée par M. Koch vers le milieu de septembre, dans la forêt de Kæchinger, prés d’Ingolstadt ; elle avait attaché un fil plusieurs fois doublé à travers un sentier de la forêt, et y reposait suspendue. Suivant le même auteur, les habitudes de cette espèce sont lentes. UPTIOTES, Wazcx. Les yeux sont au nombre de huit, et placés sur trois lignes; les antérieurs sont petits, les quatre postérieurs plus gros ; les deux de la ligue postérieure plus écartés que ceux de la seconde ligne. gros et portés latéralement sur une peliteéminence du cé- phalothorax.— La lèvre est irianguliforme. plus haute que large, non resserrée à sa base , arrondie à son extrémité. — Les mà- choires sont droites, courtes, dilatées et arrondies, recouvrant la lèvre, et se tou- chant presque par les côtésinternes, qui sont droits. — Les pattes sont robustes, renflées et médiccrement allongées. UPTIOTES SCHREBERI. Wazcx., op. cit., t. 1, p. 277. — Long. 4 lig. !. — Le céphalothorax est petit, d’un brun-rougeûtre , renflé et épais; les 29. 386 mandibules sont resserrées entre les palpes, allongées et cylindriques ; les pattes anté- rieures sont renflées et assez grosses ; les deux paires intermédiaires sont plus minces et plus courtes que les deux autres; elles sont toutes noirâtres, avec des taches d’un jaune clair à leur extrémité; l'abdomen présente postérieurement quatre tubercu- les ou épines cornés, assez brillans. — Cette espèce, qui a été trouvée une seule fois au bois de Boulogne, suspend un fil Jâche entre les plantes ou buissons assez écartés ; ce fil est d’une belle couleur blan- che, et quand on le touche, l’Aranéide lui communique un mouvement de trépida- tion, se laisse tomber à terre avec son fil, et disparait dans les broussailles ; sa démar- che est assez lente. QUATRIÈME SOUS-SECTION. Les Coureuses, WaLck. Courant avec agilité pour attraper leur proie. LYCOSA, Wazck., Larr. Les yeux, inégaux entre eux, et au nombre de huit, forment un parallélo- gramme allongé; ils sont placés sur Je de- vant et les cotés du céphalothorax, sur trois lignes transverses presque égales en Jon- gueur ; la première ligne est formée par quatre yeux, et chacune des deux auties par deux; les yeux de la ligne intermé- diaire sont sensiblement plus gros que les autres. — La lèvre est carrée est légére- ment creusée à son extrémité, — Les mà- choires sont droites, écartées , plus hautes que larges, dilatées dans leur milieu, et coupées obliquement à leur côté interne. — Les pattes sont allongées, fortes; Ja quatrième paire est sensiblement plus lon- gue que les autres, ensuite la premiére ; la troisième est a plus courte. Ces Aranéides chassent pour attraper leur proie, et portent leur cocon attaché à la partie anale, soignent leurs petits et les portent sur leur dos. Elles ont été divisées en trois groupes. PREMIER GROUPE, Les Terrénides, WaLck, Les yeux antérieurs ne forment pas une ligne plus large que la ligne intermédiaire. LYCOSA. Les espèces qui constituent cette famille, se retirent dans des trous en terre, ou dans les fentes des pierres et des arbres, 1. LYCOSA TARENTULA. Latr., Génér. des Crust. et des Ins., t. 1, p. 419.—Rossr. Faun. Etruse., t. 11, p. 13, n° 974. — Guér., Icon. du Reg. anim. de Cuv., Arach., pl. 4, fig. 6; ibid., Trait, élém. de Zool., p. M, fig. 6 — WaLck., op. cit., t. I, p. 281. — Lycosa Fascii ventris, Dur., Ann. des Sc. nat.. 4835, t. 111, p. 401.—Long. 2 pouc. 2 lig. — Le céphalothorax présente sur ses côtés deux lignes rougeàtres, mais fixes, qui se détachent sur un fond noir et aboutissent aux yeux latéraux de la première ligne; les mandibules et les palpes sont revêtus en dessus et à leurs extrémilés de poils rous- sàtres; les pattes sont grises en dessus et en dessous, marquées par des lignes d’un blanc vif, et d’un noir très-foncé au fémoral et au tibial; l’abdomen en dessus est d’un fauve-brun , marqué de cinq ou six chevrons noirs qui se joignent, bordés de fauve clair ou de blanc-rougeàtre, dont les pointes sont tournées vers le céphalothorax; les deux antérieurs sont en triangle et en fer de lame; le dessous est d’un rouge- fauve, avec une large bande transversale noire dans le milieu, et une tache de même couleur, mais veloutée près des organes de la génération ; les ouvertures stigmatifor- mes et les parties sexuelles sont séparées par une fine ligne noire transversale, Cette espèce se trouve dans le royaume de Naples, dans la Pouille et assez commu- nément aux environs de l’ancienne Tarente. Elle a été aussi rencontrée en Espagne, aux environs de Valence, de Bologne, de Flo- rence et de Rome. Cette espèce étant trés-célébre , a ‘été fgurée par une foule d'auteurs, mais si mal, qu’il semble que plusieurs d’entre eux se soient plus à exagérer ses formes hideuses, afin d’inspirer plus d'horreur pour elle, et d’accréditer, par ce moyen, les absurdités qu’ils ont débitées sur les pro- priétés de son venin. Il serait trop long de mentionner ici les noms des auteurs qui ont parlé de la Tarentule, et qui Pont fi- gurée. Nous dirons seulement que, selon les uns, son venin produit des symptômes qui approchent de ceux de la fièvre mali- gne; selon d’autres, il ne procure que quelques taches érysipélateuses , et des crampes légères ou des fourmillemens. La maladie que le vulgaire croit que la Taren- LYCOSÀ. tule produit par sa morsure a reçu le nom de Tarentisme, et l’on ne peut la guérir que par les secours de la musique. Quel- ques auteurs ont poussé l’absurdité jusqu’à indiquer les airs qu’ils croient convenir le plus aux Tarentolati : c’est ainsi qu’ils ap- pellent les malades. Samuel Hafenreffer, professeur d'Ulm, les a notés dans son traité des maladies de la peau. Baglivi a aussi écrit sur les Tarentules du midi de la France; mais on est bien revenu de la frayeur qu’elle inspirait dans son temps, et aujourd’hui il est bien reconnu que le venin de’ces araignées n’est dangereux que pour les insectes dont la Tarentule fait sa nourriture. ù Si cette espèce a été célèbre par les fa- bles dont elle a été l’objet, elle ne l’est pas moins par ses mœurs, qui sont vraiment cu- rieuses. Nous empruntons à M. L. Dufour, qui a été à même de l’étudier en Espagne, les observations suivantes : La Lycose ta- rentule, dit cet auteur, habite de préférence les lieux découverts, secs, arides, incultes, exposés au soleil. Elle se tient ordinaire- ment, au moins quand elle est adulte, dans des conduits souterrains, dans de vérila- bles clapiers qu’elle se creuse elle-même ; ces clapiers, signalés par plusieurs auteurs, ontété imparfaitement saisis et mal décrits: cylindriques et souvent d’un pouce de dia- mètre, ils s’enfoncent jusqu’à plus d’un pied dans la profondeur du sol; mais ilsne sont pas perpendiculaires, ainsi qu’on l’a avancé. L’habitantde ce boyau prouve qu’il est en même temps chasseur adroit et ingé- nieur habile; il ne s’agissoit pas seulement pour lui de construire un réduit profond qui pût le dérober aux poursuites de ses en- nemis , il falloit encore qu’il établit là son observatoire pour épier sa proie et s’élan- cer sur elle comme un trait. La tarentule a tout prévu : le conduit souterrain a ef- fectivement une direction d’abord verti- cale, mais à quatre ou cinq pouces du sol il se fléchit à angle obtus, il forme un coude horizontal, puis redevient perpendiculaire; c’est à l’origine de ce coude que la Lycose s'établit en sentinelle vigilante, ne perd pas un instant de vue là porte de sa de- meure; c’est là qu’à l’époque où je lui faisois la chasse, j’apercevois ses yeux étin- celans comme des diamans , lumineux comme ceux du chat dans l'obscurité. L'orifice extérieur du terrier de la Ta- rentule est ordinairement surmonté par un tuyau construit de toutes pièces par elle- même, et dont les auteurs ne font pas men- 397 tion; ce tuyau, véritable ouvrage d’archi- tecture, s'élève jusqu’à un pouce au-dessus du sol et a parfois deux pouces de diamètre, en sorte qu'il est plus large que le terrier lui-même, Cette dernière circonstance, qui semble avoir été calculée par l’industrieuse Aranéide , se prête à merveille au dévelop- pement obligé des pattes au moment où il faut saisir la proie. Ce tuyau est principa- lement composé par des fragmens de bois secs unis par un peu de terre glaise, et si artistement disposés au-dessus des autres, qu'ils forment un échafaudage en colonne droite, dont l’intérieur est un cylindre creux. Ce qui établit surtout la solidité de cet édifice fubuleux, de ce bastion avancé, c’est qu’il est revêtu, tapissé en dedans d’un tissu ourdi par les filières de là Lycose et qui continue dans tout l’intérieur du terrier. Il est facile de concevoir combien ce revé- tement si habilement fabriqué doit être utile, et pour prévenir les éboulemens, les déformations, etpour l’entretien de la pro- preté , et pour faciliter aux griffes de la Ta- rentule l'escalade de sa forteresse. J’ai laissé entrevoir que ce bastion du terrier n’éxistoit pas toujours; en effet, j’ai sou- vent rencontré des trous de Tarentule où il n’y en avoit pas de traces, soit qu’il eût été détruit accidentellement par le mau- vais temps, soit que la Lycose ne rencon- trât pas toujours des matériaux pour sa construction, soit enfin parce que le talent de l’architecte ne se déclare peut-être que dans les individus parvenus au dernier degré; à la période de perfection de leur développement physique et intellectuel. Ce qu'il y a de certain, c’est que j'ai eu de nombreuses occasions de constater ces tuyaux, ces ouvrages avancés de la de- meure de la Tarentule; ils me représen- toient en grand les fourreaux de quelques Friganes. Cette Aranéidé a voulu atteindre plusieurs buts en les construisant ; elle met son réduit à l’abri des inondations, elle le prémunit contre la chute des corps étran- gers qui, balayés par les vents, finiraient par l’obstruer ; enfin elle s’en sert comme d’une embüche.en offrant aux mouches et autres insectes dont elle se nourrit, un point saillant pour s’y poser. Qui nous dira toutes les ruses employées par cet adroit et intrépide chasseur? Disons main- tenant quelque chose sur la chasse assez amusante de la Tarentule. Les mois de mai et de juin sont la saison la plus favora- ble pour la faire. La première fois que je. découvris les clapiers de cette Aranéide et 358 que je constatai qu’ils étaient babités, en l’apercevant en arrêt au premier étage de sa demeure, qui estle coude dont j'ai parlé, je crus, pour m'en rendre maître, devoir l'attaquer de vive force et la pousuivre à outrance ; je passai des heures entières à ouvrir la tranchée avec un couteau de plus d’un pied sur deux de largeur, sans rencon- trer la Tarentule; je recommencai cette opération dans d’autres clapiers et toujours avec aussi peu de succés ; il m’eüt fallu une pioche pour atteindre mon but, mais j’é- tois trop éloigné de toute habitation en Espagne. Je fus donc obligé de changer mon plan d’attaque et je rccourus à la ruse, La nécessité est, dit-on , la mére de l’in- dustrie ; j'eus idee, pour simuler un appât, de prendre un chaume de graminée sur- monté d’un épillet et de frotter, d’agiter doucement celui-ci à l’orifice du clapier ; je ne tardai pas à m’apercevoir que l’alten- tion et les désirs de: Ja Lycose étoient éveil- lés ; séduite par cette amorce, elle s’avan- coit à pas mesurés et à lâtons vers l’épillet, et en retirant à propos celui-ci un peu en dehors du trou pour ne pas lui laisser le temps de Ja réflexion, elle s’élancoit sou- veut d’un seul trait hors de sa demeure, dont je m’empressois de lui fermer l'entrée; alors ja Tarentule, déconcertée de sa li- berté, était fort gauche à éluder mes pour- suites, et je l’obligeois à entrer dans un cornet de papier que je fermois aussitôt. Quelquefois, se doutant du piège, ou moins pressée peut-être par la faim, elle se te- noit sur la réserve, immobile, à une petite distance de sa porte, qu’elle ne jugeoit pas à propos de franchir. Sa patience lassoit la mienne ; dans ce cas, voici la tactique que j'employois : après avoir bien reconnu la direction du boyau et la position de la Ly- cose, j'enfoncois avec force, et oblique- ment, une lame de couteau, de maniére à surprendre lanimal par derrière et à lui couper la retraite en barrant le clapier ; je manquois rarement mon coup, surtout dans des terrains qui n’éloient pas pierreux. Dans cette situation critique, ou bien la Tarentule, effrayée , quittoit sa tanière pour gagner le large, ou bien elle s’obsti- noit à demeurer acculée contre la lame de couteau. Alors, en faisant exécuter à celle- ci un mouvement de bascule assez brusque, on Jancçoit au loin et la terre et la Lycose, et on s’emparoit de celle-ci; en employant ce procédé de chasse, je prénois parfois jus- qu'à une quinzaine de Tarentules dans l’espace d’une heure. LYCOSA. Dans quelques circonstances où la Ta- rentule étoit tout-à-fait désabu piége que je lui tendois, je n’ai pas été peu sur- pris, lorsque j'enfoncçois l’épillet jusqu’à le tourner dans son gîte, de la voir jouer avec une espéce de dédain avec cet épillet et le repousser à coups de pattes, sans se donner la peine de gagner le fond de son réduit, Les paysans de la Pouille, au rapport de Baglivi, font aussi la chasse à la Tarentule, en imilant, à l’orifice de leur terrier, le bourdonnement d’un insecte, au moyen d’un chaume d’avoine. Ruricolæ nostri, dit-il, quando eas captare votant, ad illa- rum lalibula accedunt, tenuisque avenaceæ fistulæ sonum, apum murmuri, non absi- milem modulantur , quo audito ferox exit T'arentula ut muscas vel alia hujus modi insecta quorum murmur esse pulat, cap- tat; caplatur tamen îisla a rustico insi- diatore. Baglivi, opera omnia, p. 356. La Tarentule , si hideuse au premier as- pect, surtout lorsqu'on est frappé de l’idée du danger de sa piqüre , si sauvage en ap- parence , est cependant très-susceptible: de s’apprivoiser , ainsi que j’en ai fait plu- sieurs fois l’expérience. Le 7 mai 1512, pendant mon séjour à Valence, en Espagne, je pris sans la blesser une Tarentule mâle d’assez belle taille, et je l’emprisonnai dans un bocal de verre clos par un couvercle de papier , au centre duquel j’avois pratiqué une ouverture à panneau dans le fond du vase ; j'avois fixé le cornet de papier dans lequel je l’avois transportée , et qui devoit lui servir de de- meure habituelle; je plaçai le bocal sur une table de ma chambre à coucher, afin de l’avoir souvent sous les yeux; clle s’habi- tua promptement à sa réclusion, et finit par devenir si familière, qu’elle venoit saisir au bout de mes doigts la mouche vivante que je lui servois; après avoir donné à sa victime Je coup de la mort avec le crochet de ses mandibules, elle ne se contentoit pas, comme la plupart des araignées, de lui sucer la tête, elle broyait tout son corps en l’enfoncant successivement dans sa bou- che au moyen de ses palpes; elle rejetoit ensuite les tégumens triturés et les balayoïit loin de son gîte. Après son repas, elle man- quoit rarement de faire sa toilette, qui con- sistoit à brosser avec les tarses de ses pattes antérieures, ses palpes et ses mandibules, tant en dehors qu’en dedans, et après cela elle prenoit son attitude de gravité immo- bile. Le soir et la nuit étoient pour elle le temps de la promenade ; je l’entendois sou- LYCOSA, : vent gratter le papier du cornet; ces habi- tudes nocturnes confirment l’opinion, déjà émise ailleurs par moi, que la plupart des Aranéides ont la faculté de voir pendant la nuit et le jour, commeies chats. Le 28 juin, ma Tarentule changea de peau, et cette mue, qui futJa derniére, n’altéra d’une manière sensible, ni la cou- leur de sa robe, ni la grandeur de son corps. Le 44 juillet, je fus obligé de quitter Va- lence, et je restai absent jusqu’au 23. Du- rant ce temps, la Tarentule jeüna; je la trouvai bien portante à mon retour. Le 20 août, je fis encore une absence de neuf jours que ma prisonnière supporta sans ali- mens et sans altération de santé. Le 4er octobre j'abandonnai encore la Tarentule sans provision de bouche. Le 21 de ce mois, étant à vingt lieues de Valence où j'étois destiné à demeurer, j’expédiai un domes- tique pour me l’apporter. J’eus le regret d'apprendre qu’on ne l’avoit pas trouvée dans le bocal , et j'ai ignoré son sort. Je terminerai mes observations sur la Ta- rentule, continue M. L. Dufour, par une courte description d’un combat singulier en- tre ces animaux. Dans le mois de juin 1810, un jour que j’avoisfait une chasse heureuse à ces Lycoses, je choisisdeux mâles adultes et bien vigoureux que je mis en présence dans un large bocal, afin de me procurer le spec- tacle d’un combat à mort; après avoir fait plusieurs fois le tour du cirque pour cher- cher à s'évader, ils ne tardérent pas, comme : à un signal donné, à se porter dans une at- titade guerrière; je les vis avec surprise prendre leur distance, se redresser grave- ment sur leurs pattes de derrière, de ma- pière à se présenter mutuellement le bou- clier de leur poitrine ; aprés s’être observés ainsi face à face pendant deux minutes, après s'être sans doute provoqués par des regards qui échappoient aux miens, je les vis se précipiter en même temps l’un sur lautre, s’entrelacer de leurs pattes, etcher- cher dans une lutte obstinée à se piquer avec les crochets des mandibules. Soit fa- tigue, soit convention, le combat fut sus- pendu ; il y eut une trève de quelques instants , et chaque athlète , s’éloignant un peu, vint se replacer dans sa posture me- naçante. Cette circonstance me rappela que dans les combats singuliers des chats, il y a aussi des suspensions d'armes; mais la lutte ne tarda pas à recommencer avec plus d’acharnement entre nos deux Tarentules; Vuned’elles, après avoir long-tempsbalancé là victoire, fut enfin terrassée et blessée 359 d’un trait mortel à la tête ; elle devint la proie du vainqueur, qui lui déchirale crâne et la dévora. Après ce combat singulier, j'ai conservé vivante pendant plusieurs se- maines la Tarentule victorieuse. 2. LYCOSA NARBONENSIS. (PI. 4, fig. 4.) WaLck., Faun. franc., p. 12, pl. 4, fig. 1, 2, 3.—Lycosa Melanogaster, LATR., Nouv. Dict.d’Hist.nat., 2e édit.,t: XVIIL,. p. 291.—Ibid., op. cit., t. 1, p. 282, pl. 8, fig. 4. — Hann., Die Arachn., 1833, in-8°, t. I, p. 402, pl. 26, fig. 76.— Long. 42 lig. — Cette espèce différe de la précé- dente par son abdomen, qui est d’un fauve- brun en dessus, marqué de chevrons noirs, transversaux; la partie postérieure présente trois triangles de même couleur, dont les bases et les sommets se touchent et forment une bande oblongue dentée sur ses bords; en dessous il est d’un noir velouté uni- forme ; les pattes en dessous sont marquées de larges taches. blanches el noires. — Se trouve dans le midi de la France, et sur- tout aux environs de Montpellier et de Nîmes ; elle a été aussi rencontrée en Ita- lie, en Morée, en Barbarie et en Alle- magne. 3. LYCOSA LIGURIENSIS, WALCK., op. cit., t. I, p. 288. — Long. 4 pouc. — Le céphalothorax est rougeätre, entouré d’une bande trés-large de poils gris, qui occupent tout le devant de la partie antérieure du céphalothorax; les mandibules sont fortes, garnies de poils roux; les palpes sont grêles, petits, rou- geâtres en dessus et en dessous, coupés par de larges taches noires et rougeâtres; les pattes sont longues et de même couleur que les palpes ; la plaque sternale est d'un noir velouté en dessous; il y a une tache | obscure , allongée, de couleur plus foncée en dessus et proche le céphalathorax, et terminée par deux points noirs; de plus on apercoit deux points de chaque côté de- la partie de l’abdomen qui touche au cé- phalothorax, et qui sont presque cachés par . lui. — Gette espèce habite l'Italie. H+ LYCOSA CAPTANS. Wazck., Tab. des Aran., p. 14; ibid op. cit., t. I, p. 306. — Lycosa Fabrilis, Kocu., dans Panz., Forgesezt, 24, 120, 41. — Lycosa Melunogaster , HAëN, Dia Arachn., t À, p. 102, tab. 26, fig. 76. — Long. 7 lig. — Le céphalothorax est brun, avec la région des yeux de couleur noire ; les mandibules sont couvertes de poils roux. 360 la lèvre et les mâchoires sont d’un fauve clair; les palpes et les pattes sont jaunà- tres ; les pattes ont quelques taches irrégu- lières, d’un noir pâle ; l'abdomen est ovale, allongé, et présente en dessus plusieurs ta- ches, dont deux près du céphalothorax for- ment une sorte de croissant; les trois ta- ches postérieures se réunissent au sommet, et dessinent la raie longitudinale qui les sépare, et qui se trouve êlre creusée et for- mée de petits triangles ; les côtés de l’abdo- men sont mélangés de fauve et de brun; le ventre ou le dessous, aux deux côtés du triangle isoscéle noir, est fauve; à la pointe ou au sommet intérieur de ce triangle noir est une marque de couleur fauve, qui pré- sente une espèce de croissant; dans les in- dividus qui ne sont pas encore parvenus à l’âge adulte, le dessous est pâle, le trian- gle noir n’existe pas, mais on y trouve tou- jours le V. — Cette espèce se trouve en Italie et dansles environs de Paris. 5. LYCOSA VORAX. Wazcx., Aran, de France, p. 22 ; ibid., op. cit.,t. I, p. 315. —Long. 6 lig.—La couleur générale de cette espèce est un fauve-rougeûtre; la ligne antérieure des veux est courbée en avant ; l'abdomen pré- . ente sur sa partie médiane une tache lon- gitudinale, allongée , ovale, pointue à sa partie postérieure. brune ou fauve-brun, entourée de fauve clair, et deux bandes longitudinales noires sur les côtés du dos, faisant suile aux bandes de même couleur qui sont sur le céphalothorax , et formant un ovale allongé qui entoure le premier. Cette espèce, qui habite les lieux arides et sablonneux, présente selon le sexe, l’âge et les localités, plusieurs variétés qu’on peut prendre facilement pour des espèces différentes , quand on n’a pas observé cette Aranéide dans toutes ses variations et dans ioules ses nuances intermédiaires. 6. LYCOSA AGILIS. Warck., Aran. de France, p. 25, n° 41, pl. 3, fig. 6. — Ibid., op. cit., t. I, p. 318. — Lycosa Alpica, Kocn, dans ScHœrr. , 122, 423. — Lycosa Alpina, Han, Die /Arachn: "tp 97 01.163 fig. 146.— Long. 5 lig.—Le céphalothorax est allongé, noir en dessus et rouge au-des- sous des yeux; l'abdomen est allongé, à fond rougeätre, avec une petite figure ovale, droite, bordée de noir proche le céphalo- thorax ; de plus on aperçoit des raies noires, isolées, fines, transverses, plus en arrière, LYCOSA. et deux lignes longitudinales de même cou- leur de chaque côté, qui deviennent plus fines vers la partie anale ; la couleur géné- rale de cette espèce est un brun-rougeûtre. — Se trouve en France, dans les Alpes. 7. LYCOSA SACCATA. WaLck., 4ran.de France, p. 27, n° 46; Ibid., op. cit., t. I, p. 326. — Hanw, Die Arachn., t. 1, p.108, pl. 27, fig. 81.— Araneus Amentatus, CLErCE , p. 96, pl. 4, tab. 8, fig. 2. — Long. 3 lig. — Le cépha- lothorax est brun, allongé, d’un fauve- rougeâtre dans sa partie médiane ; les pattes sont annelées ; l'abdomen est tantôt d’un brun de suie , tantôt d’un brun-fauve, avec deux rangées de points alternativement noirs et fauves à la partie postérieure, et une petite touffe de poils blancs proche le *céphalothorax; en dessous il est d’un gris cendré. Cette espèce est excessivement commune dans le nord de la France; elle se trouve dans les bois, dans les champs et das les jardins potagers. C’est une des pre- miéres qui paraît au printemps, en avril; on la rencontre aussi assez souvent dans le mois de janvier; son cocon est aplati, de couleur verdâtre, tantôt tirant sur le blanc, tantôt sur le gris, avec un cercle blanc plus pâle et d’un tissu moins serré ; elle le porte avec elle attaché à sa partie anale, etsi on le lui arrache, elle s’arrêle, et tourne au tour des doigts ravisseurs pour tâcher de Je reprendre. — Très-commune en France, en Allemagne et en Suède. 8. LYCOSA ALLODROMA. WaLcx., Aran. de France, p. 15, n° 8, pl. 2, fig. 6; ibid., Hist. nat. des Aran., fasc. 4,1tab. 4. — Ibid., op. cit., t. I, p. 330. — Lycosa Cinerea, SUNDEVALL, p. 490, n° 47. — Lycosa Lynx, Ham, Die Arachn., t. II, p. 13, tab. 42, fig. 104. — Lycosa Picta, ibid. , t. 1, p. 406, tab. 27, fig. 79. — Long. 6 lig. — Le céphalothorax est rouge, avec une tache noire à la partie où sont placés les yeux; la ligne des veux antérieurs s’infléchit un peu en arriére, et les yeux intermédiaires de cette ligne sont sensiblement plus gros que les latéraux antérieurs; les pattes sont an- nelées de noir et de rougeûtre ; l’abdomen en dessus est varié de gris, de rouge et de noir ; il y a quatre taches allongées, pâles, grises ; celle qui est prés du céphalothorax est la plus grande ; les autres sont plus pe- ütes, alternativement brunes et grises, et forment avec elles deux lignes longitudi- LYCOSÀ. pales qui convergent un peu vers la partie anale; quatre autres taches plus petites, renfermées entre les quatre grandes; en dessous il est d’un gris pâle. —Cette espèce, suivant Latreille, se retire dans les fentes des murs, qu’elle ferme au temps de la ponte par une toile fine, de près de deux pouces de longueur, très-lisse à l’intérieur, fortifiée et déguisée à l’extérieur par des parcelles de sable imitant la coque de cer- tains bombyx; son cocon est sphérique, gros et blanc; elle court après lorsqu’on lui en- lève; elle fait une première ponte vers la fin d'avril ou le commencement de mai.— Cette espèce se trouve aux environs de Paris. 9. LYCOSA AUDAX. WaLck., up. cit., t. 1, p. 335. — Long. 6 lig. — Le céphalothorax est brun, re- vêtu de poils fauves; la partie antérieure de la tête n’est pas perpendiculaire, mais arrondie , de sorte que les yeux antérieurs et les bordsde l’épistome sontavancés ; la li- gne des yeux antérieurs est un peu plus large que celle de la seconde ligne; les yeux intermédiaires de cette ligne sont plus gros que les latéraux; cette ligne est presque droite, ou se courbe trés-légérement en avant ; tous les yeux sont couleur d’ambre jaune ; les mandibules sont grandes et ro- bustes, noires, revêtues de poils fauves, bombées à leur partie supérieure ; les mà- choires, la lèvre et la plaque sternale sont noires ; les palpes et les pattes sont rouges, avec des taches brunes, des poils gris très- courts, et des piquans noirs ; l’abdomen est ovale, un peu piriforme, à dessus brun, revêtu de poils fauves, plus abondans et plus uniformes, et d’une teinte plus vive dans le mâle, une teinte plus claire sur la partie antérieure dans les femelles ; en dessous il est d’un noir foncé velouté.—Se trouve en Europe. 40. LYCOSA ERYTHROGNATHA. Lucas, Ann. de la Soc. Ent. de France, t. III, p. 522, pl. 45, fig. b. — Lycosa Raptoria, WaLck., op. cit.,t. 1, p. 338.— Long. 9 lig. +. — Le céphalothorax est un peu allongé, étroit antérieurement, large sur les côtés latéraux etlégérement tronqué postérieurement ; dans son milieu on aper- coit une raie longitudinale, d’un fauve clair, et sur les côtés, qui sont d’un fauve foncé, sont trois autres petites raies trans- versales d’un fauve trés-clair ; les yeux sont noirs, entourés de rouge ; les mandibules 361 sont peu allongécs, couvertes de poils rou- ges à leur partie extérieure, et de poils noirs à leur base; les crochets des mandi- bules sont noirs et légérement arqués; les palpes sont allongés, assez grêles, mélan- gés de fauve et de rouge; les mâchoires sont allongées, noirâtres, couvertes de poils de même couleur; la lèvre est petite, noire, avec sa partie antérieure tronquée et légérement roussâtre ; les pattes sont al- longées, grêles ; la quatrième paire est plus longue que lapremiére, la seconde ensuite, la troisième est la plus courte; ces pattes sont mélangées de fauve et de noir, et hé- rissées d’épines de cette dernière couleur ; la plaque sternale est noire et revêtue de poils de même couleur; l’abdomen est court , ovalaire ; en dessus il est d’un fauve foncé, avec des taches noirâtres sut son milieu, entourées de fauve clair : ses côtés latéraux sont aussi de cette dernière cou- leur, avec le dessous entièrement noir; les filières sont très-courtes, d’un fauve foncé et hérissées de poils noirs. La femelle est semblable au mâle, cependant elle en dif- fère par des caractères assez tranchés : le céphalothorax est un peu moins allongé ; la raie fauve longitudinale qu’on apercoit en dessus est d’une couleur plus foncée, ainsi que les raies transversales ; les taches fau- ves qui sont sur les côtés latéraux, et la bande fauve clair qui entoure le céphalo- thorax, sont bien moins marquées que chez le mâle ; les mandibules sont plus allongées et plus robustes; les poils rouges qui les re- couvrent sont d’une couleur bien plus foncée, et les poils noirs qu’on aperçoit à leur base sont aussi bien marqués; leurs crochets sont courts et entièrement rous- sâtres; les palpes sont moins allongés; les poils rouges dont ils sont couverts sont d’une couleur plus foncé, et le dernier ar- ticle à la base est légérement noiratre ; les mâchoires sont plus allongées et de couleur noire ; la lèvre est un peu plus robuste et de même couleur que les màchoires ; la pla- que sternale ou le dessous est bien moins large que chez le mäle; les pattes sont moins allongées et un peu plus robustes ; leur couleur est d’un fauve un peu plus foncé que chez le mâle, ainsi que les taches noires qui sont en dessous; l’abdomen en dessus est entiérement fauve , et diffère de celui du mâle en ce qu’il est sans apparence de taches noires; en dessous, il est sembla- ble au mâle, c’est-à-dire entièrement noir. — Se trouve au Brésil, Cette espèce présente une variété assez 362 remarquable et qui diffère par les mandibu- les, qui au lieu d’être revêtues de poils d’un beau rouge, sont d’un fauve clair, avec leur base légérement noirâtre ; les palpes sont aussi d’un fauve clair, et les taches noires qui sont sur les pattes sont bien moins mar- quées; enfin J’abdomen est entiérement fauve en dessus, avec le dessous d’un noir trés-clair. — Cette variété a été trouvée à Montevideo. DEUXIÈME GROUPE, Les Corsaires, WALCK. La ligne antérieure des yeux est sensi- blement plus large que la ligne intermé- diaire. L’abdomen est orné de taches ou de raies d’un blanc éclatant. Les filières sont peu saillantes. Ces Aranéides courent sur la surface des eaux. Leur cocon est aplati. 41. LYCOSA PIRATICA. Wacck., Faun. franç., p: 30, n° 18. — Ibid., op. cil., 1. 4, p. 341. — Haux, Die Arachn., t 1, p. 407, pl: 27, fig. 80. — Lycosa Palustris, Kocu., 131, 13 ©. — Aran. Piraticus, CLERCK, Aran. Suec., p. 402, spec. 40, pl. 5, tab. 4. G'; 1bid., Aran. Piscalorius, p.103, spec. 44. pl. 5, ab. 5, ©. — Long. 4 Lg. — Le céjhalo- thorax est verdätre, bordé par une raie d’un blanc très-vif ; l'abdomen est ovale, d'un fauve-brun en dessus, entouré de cha- que côté d’une raie blanche un peu azurée trés-distincte , et de deux taches oblongues peu marquées, d’un blanc azuré , disposées longitudinalement ; en dessous il est d’un gris uniforme. — Se trouve sur les bords des étangs et des marais. 42. LYCOSA NAUTICA. WaLcx., op. cil.,t. 1, p.340.—Le cépha- lothorax, le plastron sternal , la lévre et les mâchoires sont fauves ; les mandibules sont rougeâtres; les paltes sont d’un fauve uni- forme; la ligne antérieure des yeux est droite et non courbée en avant, el dépasse par ses yeux latéraux la seconde ligne ou celle des gros yeux; l'abdomen est ovale , court, reuflé dans son milieu, d’un brun- rougeâtre en dessus, avec une raie longitu- vale d’un fauve clair dans la moitié de la partie antérieure; il y a quatre points ou lsbes ronds, d’un fauve clair, disposés en carré, les poslérieurs étant beaucoup plus larges; les côtés sont fauves, avec le dessous entiérement de même couleur.—Se trouve dans la Nouvelle-Zélande, DOLOMEDES. TROISIÈME GROUPB. Les Porte-Queue, WaLck. Les yeux antérieurs forment une ligne fortement courbée en avant, qui n’est pas plus large que la ligne des yeux intermé- diaires, mais disposés en deux paires écar. tées l’une de l’autre.—Les filières sont peu apparentes. — Ces Aranéides courent à terre, et se cachent sousles pierres. —Leur cocon est sphérique. 13. LYCOSA ALBIMANA. WaLck., Faun. franc., p. 31, n° 49. — Ibid., Tab. des Aran., p.14, fig. 19.—Ibid., op. cit., & I, p. 341, — Lycosa Albi- mana, Kocu, 12,121, 145, G. — Long. A Jig. 2. — Le céphalothorax est de- primé, d’un brun-noir luisant, entouré d’une raie fine, d’un blanc très vif, formée par des poils ; les mächoiressont d’un rouge sale, avec la lèvre plus foncée ; l'abdomen est ovale, couvert de poils fauves roussä- tres, avec une petite raie blanche à Ja par- tie antérieure , qui fait suite avec celles du céphalothorax; les pattes sont rougeätres; le mâle diffère de la femelle par son cépha- lothorax, ses cuisses, ses pattes antérieures qui sont trés-noires, et par son abdomen qui est d’un fauve-brun en dessus, avec des petits points blancs disposés sur deux lignes longitudinales qui aboutissent ensemble à la partie anale ; les trois paires de pattes pos- térieures sont fauves. —Cette espèce, qui se retire sous les pierres , a été trouvée au bois de Boulogne. DOLOMEDES, Wazck. Les yeux, inégaux entre eux, et au nom- bre de huit, sont placés sur le devant et les côtés du céphalothorax sur trois lignes; quatre sur la ligne antérieure et deux sur chacune des deux postérieures; la ligne intermédiaire est beaucoup plus courte que les deux autres. — La lévre est carrée, aussi large que haute. — Les mächoires sont droites, écartées, plus hautes que larges. — Les pattes sont longues et fortes; Ja quatrième paire est la plus Jongue ; la se- conde et la première sont presque égales ; la troisième est la plus courte de toutes. Ces Aranéides sont chasseuses, Courent après leur proie, construisent à l’époque de la ponte, à l’entour des plantes, une toile dans l’intérieur de laquelle elles dé- posent leur cocon, qu’elles gardent assidû- ment, ainsi que leurs petits, même long- temps après leur éclosion ; elles emportent DOLOMEDES. Jeurs cocons fixés sous la partie sternale lorsqu’elles sont forcées d’abandonner leur demeure. Ce genre peu nombreux en espèces a été divisé en rois groupes. PREMIER GROUPE, Les Campestres, WaLck. Les yeux antérieurs forment une ligne courbée en arrière , et sont piesque égaux entre eux ; les yeux des lignes postérieures sont plus gros qu'aucun de ceux de la ligne antérieure. A. DOLOMEDES FiMBRIATUS. Wazck., Faun. franc., p. 33, n° 4 et 2. — Ibid., op. cit., t. 1, p. 545. — Dolome- des Limbatus, Dolomedes Fimbriatus , Haun ,t. I, p. 44, pl. 4, fig, 40 et 41. — Araneus Undatus, CLErcx, p. 100, pl. 5, tab. 4. — Araneus Fimbriatus, CLerck, p. 106, spec. 18, pl. 5, tab. 9.— Aranea Marginata, PAnz., 7A,22.— Long. 8 lig. — Le céphalothorax est brun, avec les côtés latéraux bordés d’une large bande jaunâtre ; l'abdomen est d’un brun-rougeà- tre, bordé également d’une bande de même couleur; les points qui sont placés en dessus sont sur deux rangs ; le mâle est plus petit ; la couleur de ses pattes et de son corps est plus pâle; les yeux postérieurs placés sur une petite éminence sont de couleur noire. Gette espèce présente beau- coup de variétés ; les bandes et les points sont souvent jaunâtres. grisätres ou verdà- tres ; lorsqu’elle n’est pas encore parvenue à l’âge adulte, toutes ses couleurs sont plus marquées ; son abdomen est d’un brun ve- louté, et ses pattes d’un vert livide ; quel- quefois les points blancs du milieu s’oblitè- rent, — Elle se truuve aux environs de. Paris, et paraît se plaire beaucoup aux bords des étangs et des marais; elle court avec vitesse sur ja surface des eaux, quine leur mouille ni le corps ni les pattes, pas même quand elle entre un peu dans l’eau, et quand, poursuivie, elle descend sur les plantes aquatiques. Quandellese tientenre- pos sur l’eau, sespattessont toujours éten- dues et appliquées tout de leur long sur la surface de l’eau; ellese précipite sur lesmou- ches sans avoir tendu de toiles. Au moment de la ponte, elle se rend sur quelques plantes ou arbustes près de l’eau; là elle file une grosse toile irrégulière, dont les fils s'étendent sur plusieurs tiges ou bran- ches à la ronde. Elle pond ses œufs au mi- 363 lieu de cette toile, et elle les enferme dans un cocon ovale qu’elle ne quitte jamais, à moins que les pelits ne soient éclos. 2. DOLOMEDES HIPPOMENE. (PI. 8, fig. 5.) Sav., Descrip. de l'Egypte, Arach., p.148, pl. 4, fig. 9.— Dolomedes Lycæna, Wazcx., op. cit.,t, I, p. 349.—Long. 2 lig. :.—-Le céphalothoïax est allongé et arrondi sur sa partie postérieure, il est presque aussi long et aussi large que l’abdomen, bordé d’une ligne grise ou fauve prés des pattes, et ayant deux lignes grises longitudinales sur les côtés, quis’élargissent en ovale à la partie postérieure ; les mâchoires sont d’un blanc pâle, écartées, bombées, cunéiformes à leur extrémité ; les yeux de la seconde li- gne sont les plus gros, et les latéraux an- térieurs sont les plus petits ; la lèvre est se- mi-circulaire, avec une petite raie trans- versale à sa base ; les mandibules sont d’un blanc pâle ; les pattes sont fines, allongées ; les cuisses sont blanches, avec des petits pointsbruns, très-fins, plus abondants en des- sous; le fémoral et le métatarse sont bruns; les tarses sont rougeätres ; l’abdomen est ovoïde, allongé, un peu déprimé, grossis- sant légérement vers sa partie postérieure, de couleur fauve très-pàle, parsemé de points ou traits bruns, trés-fins, plus abon- dans sur les côtés, et formant à Ja partie antérieure deux raies qui se touchent pres- que proche le céphalothorax ; en dessous il est d’un fauve pâle, avec des points bruns, presque imperceptibles sur les côtés; le mâle a despoints plus foncés, et une bande continue qui entoure le dos. — Se trouve en Europe eten Afrique. DEUXIÈME GROUPE. Les Crypticolles, WaLcK. Les yeux antérieurs forment une ligne courbée en arrière , et sont inégaux enlre eux; les yeux des lignes postérieures sont plus gros qu'aucun de ceux de Ja ligne an- térieure, — Le céphalothorax est large et cordiforme, — L’abdomen est ovoïde. 3. DOLOMEDES ATALANTA. Dolomedes Ocyale, WaLcx., op. cil.,t. I, p. 352.—Ocyale Atalanta, Sav., Descript. de l'Egypte, p.149 et 450, pl. 4, fig. 40.— Long. 5lig. — Le cèphelothorax est brun- rougeâtre,court, rétréci et tronqué verticale- 364 ment en devant, en cœu inverse, a épistome élevé eten forme de triangle ; les pattessont d’un roux-fauve, régulièrement annelées de noir ; la quatrième paire est la plus longue; la ‘seconde ensuite, mais celle-ci n'excède que trés-foiblement la premiére ; la troi- sième paire est la plus courte ; l'abdomen est cylindroïde, jaune-olivätre, avee le dessous pâle et bordé de deux raies op- scures, peu marquées ; postérieurement il est terminé par six filières biarticulées, peu saillantes ; les deux antérieures plus épaisses et plus courtes que les deux postérieures, — Cette espèce a éte trouvée aux environs de Jaffa. TROISIÈME GROUPE, Les Sylvains, WALcKk. Les yeux antérieurs forment une ligne droite, ils sont trés-inégaux entre eux, et dont deux sont aussi gros ou plus gros que ceux des deux lignes antérieures. 4. DOLOMEDE MIRABILIS. Wazck., Faun. franc., p.34, et 35, n° 3, pl. 4, fig. 4. — Ibid. op. cit., t I, p. 356. — Araneus Mirabilis, GLercx, 4. 108, Spec. 49, pl. 5, tab. 40, — Long. 5 lig. — Le céphalothorax est d’un fauve car- mélite elair, recouvert de poils blancs plus abondans sur les côtés, et divisé lon- gitudinalement par une ligne fine d'un fauve plus clair ; sa partie antérieure offre deux taches angulaires de chaque côté d’un blanc éclatant, formées par des poils très- courts ; entre les yeux on aperçoit quelques poils fauves parsemés çà et là; les pattes, trés-longues, sont d’un fauve gris en des- sus, d’un rouge-brun en dessous; l’extré- mité des pieds est noire; l’abdomen est ovale, bordé de chaque côté d’une bande festonnée , d’un blanc trés-vif, et on aper- coit dans le milieu des chevrons plus foncés et de même couleur; en dessous il est d’un fauve plus clair , avec quelques points blancs sur les côtés. — Cette espèce fait sa ponte en août; elle entoure pour cet effet les extré- mités des branches ou des herbes d’une toile en dôme ou en ballon, de Ja grosseur du poing, ouvert par en bas, et elle place au mi- lieu son cocon, qui est globuleux, d’un blanc un peu jaunâtre, et de la grosseur d’une groseille ; quand elle quitte sa demeure, elle emporte avec elle son cocon; elle le tient serré entre sa poitrine et une partie de son ventre , au moyen de ses mandibules et de STORENA. ses palpes. Dans son nid, elle ne quitte point: ses petits qu'ilsne soient éclos; lorsqu'elle est sur son cocon, rien ne l’effraie, et elle laisse prendre plutôt que de l’abandonner ; dans tout autre temps elle est farouche et elle fait avec rapidité. Quand les petits sont éclos, ils restent agglomérés dans une des moitiés du cocon ouvert ou dans une par- tie de son nid; si on secoue ce nid, les jeunes Dolomèdes quittent aussitôt la por- tion du cocon où elles étoientblotties, eter- rent dans tout l’intérieur du nid et de Ja toile. La femelle est. alors souvent sur la surface extérieure de ce nid, sans qu’on puisse la contraindre à quitter sa toile ou a entrer dedans. STORENA , WaLck. Nous ne connoissons ce genre que d’après- M. Walckenaer : voici les caractères qu’il lui assigne. Les yeux, au nombre de huit, presque égaux entre eux, occupent le devant et les côtés du céphalothorax surtroislignes ; ceux de la hgne antérieure, au nombre de deux, sont écartés entre eux, et assez loin de l’épis- tome et de la seconde ligne, qui est com-- posée de quatre yeux; les intermédiaires sont plus rapprochés entre eux qu'ils ne le sont des latéraux ; la troisième ligne com- posée de deux yeux plus rapprochés en- tre eux que les intermédiaires de la se- conde ligne ne le sont entre eux, et plus rapprochés de ces intermédiaires de la se- conde ligne que ceux-ci ne le sont des quatre autres; de sorle que ces intermé- diaires de la seconde ligne, et les yeux postérieurs de la troisième ligne, forment un quadrilatère plus étroit qu'en haut. — La lévre est ovale, allongée et arrondie à son extrémité, — Les mâchoires sont al- longées, cylindriques et inclinées sur Ja lè- vre. — Les pattes sont de longueur mé: diocre ; les antérieures sont les plus lon- gues. — Les cuisses sont renflées ; la pre- mière paire est la plus longue, ensuite la- seconde , et après la troisième. — L’espèce- type de ce genre est : STORENA CYANEA. Waccx., Tab. des Aran., 1805; p. 83; pl. 9, fig. 85 el 86; op. cit., t. I, p. 364, —— Long. 3 lig. — Le céphalothorax est bombé à sa partie antérieure , d’un rouge vif et un peu lavé de noir aux yeux; la lèvre et les mâchoires sont rouges; les man- dibules sont coniques; les pattes sont rou- ges, un peu Javées de noir à leur extrémité ;. | 3 CTENUS. J'abdomen est d’un bleu-fauve ei tacheté. — Cette espèce, dont les mœurs sont in- connues, a pour patrie l’Australie. CTENUS, Wazck. Les yeux, inégaux entre eux, occupent le devant et les côtés du céphalothorax, et sont placés sur trois lignes ; deux sur la li- gne antérieure , assez rapprochés entre eux . pour former un carré avec les yeux inter- médiaires de la seconde ligne, qui sont au nombre de quatre; cette seconde ligne, tantôt droite , tantôt courbée en avant, se- lon la position des yeux latéraux placés sur une élévation qui leur est commune avec les yeux de la troisième ligne ; ceux- ci, au nombre de deux, sont irés-écartés entre eux, de manière à former Ja ligne la plus large ; ces huit yeux figurent un carré ‘intermédiaire , projeté en avant et accom- _pagné de chaque côté de deux yeux laté- raux , dont le postérieur est toujours plus reculé que les yeux postérieurs du carré intermédiaire. — La lèvre est carrée, plus “haute que large, rétrécie à sa base et di- latée dans son milieu. — Les mächoires sont droites, écartées, plus hautes que lar- ges, coupées obliquement, et légérement échancrées à leur côté interne. — Les -pattes sont aMongées, étendues lJatérale- ment. — Les cuisses sont assez renflées ; la premiére paire est plus longue que la -seconde, et la seconde que la troisième. Ces Aranéides courent aprés leur proie, et se renferment dans des feuilles qu’elles rapprochent pour pondre leurs œufs. Le cocon est orbiculaire, aplatit Ce genre peu nombreux en espèces a été -partagé en trois groupes. PREMIER GROUPE. Les Ambiguës, WaLck. Les yeux latéraux de la seconde ligne sont plus bas que les yeux intermédiaires de la même ligne , et forment avec eux une ligne courbée en avant. A. CTENUS FIMBRIATUS. WaLcx., op. cit., t, I, p. 274. — Long. 8 lig. — D’un brun rougeûtre , carmélite; le céphalothorax est ovalaire, allongé, élargi dans son milieu, avec une bande jaune, large et fortemeut tranchéc; les _quatre yeux postérieurs sont les plus gros ; ces yeux sont rouges de feu ; ceux de la li- 365 gne intermédiaire sont blanchâtres ; les Ia- téraux on! leur axe visuel dirigé de côté ; les mächoires sont brunes, larges, arquées à leur intérieur , et arrondies à leur côté externe ; le plastron sternal est déprimé et couvert de poils roux; les pattes son gran- des, fortes, à cuisses renflées, armées de piquans trés-longs et de même couleur que le corps ; la quatrième paire est la plus lon- gue, la seconde ensuite, la troisième est la plus courte ; l'abdomen est ovale, bombé, un peu plus long que le céphalothorax, et entouré comme Jui par une bande d’un blanc-jaune très-clair. — Se trouve au cap de Bonne-Espérance. DEUXIÈME GROUPE. Les Franches, WaLc. Les yeux latéraux de la seconde ligne sont au niveau des yeux intermédiaires de la même ligne, et forment avec eux une li- gne droite. 2. CTENUS SANGUINOLENTUS. WALcKk., op. cit. , 1. 4, p. 369. — Long. 40 lig. :. — Le céphalothorax est ovale, trés-épais, d’un brun rougeûtre velouté ; les yeux postérieurs sont les plus gros ; l’axe visuel des quatre yeux antérieurs est dirigé en avant; les antérieurs latéraux, qui sont les plus petits, ont leurs axes dirigés en bas, Lirant sur les côtés; ceux des posté- rieurs sont dirigés en arrière; ces yeux sont d’un rouge-noir ; les mandibules sont fortes, allongées, bombées à leur partie antérieu- re, recouvertes de poils longset noirs mé- langés de poils blanchâtres ou fauves; elles sont noires à leur extrémité et dépourvues de poils; les paltes sont allongées, fortes, Jes antérieures les plus longues; la seconde paire et la quatrième ne différent pas sensi- blement ; la troisième est la plus courte ; ces pattes sont d’un brun-rouge, mais les postérieures sont d’une couleur plus claire, el ont la troisième paire de paites toute rouge ; de plus ces pattes sont couvertes de poils fauves, avec des épines trés-longues et trés-abondantes aux tarses: l’abdomen est ovale, allongé, d’un rouge-trun en des- sus, d’un rouge clair en dessous. — Se trouve au Brésil. TROISIÈME GROUPE. Les Phoneutres, WaALCK. Les yeux latéraux antérieurs sont très- 366 reculés des intermédiaires, très - rappro- chés des latéraux postérieurs, et forment avec les yeux intermédialres une courbe très-fortement prononcée en arriére, et laissanLisolés les yeux qui forment le carré antérieur. 3. CTEAUS RUFIBARBIS, WaLck., op. cit, {. 1, p. 869. — Pho- neutria Rufibarbis, Penry, Delect. Anim. quæ in itin. per Brasil. Spix et Mar- tius colleg., p. 196 et 197, tab. 9, fig. 2.-- Long. 44 lig. — Le céphalothorax est al- longé, étroit, figurant un parallélogramme légèrement arrondi sur Jes côtés, et élargi à sa partie postérieure; la lèvre est arrou- die; les pattes sont allongées ; la première etla quatrième paire sont presque égales ; la troisième es! beaucoup plus courte ; l’abdo- men est ovoide, pas plus allongé que le cé- phalothorax , de couleur jaune rougeätre , ayant en dessus trois ligne: de points blancs disposés longitudinalement, — Cette es- pèce se trouve au Brésil. 4. CTENUS RUFUS. Wacck., op. cit., t. L, p. 367. — Long. 5 lig. — Le céphalothorax est allongé, coupé en carré à sa partie antérieure , rou- geâtre, avec un sillon très-fin, longitudinal dans son milieu; les yeux sont noirs, sail- lans, très-inégaux en grosseur; les mandi- bules sont robustes, d’un rouge ferrugi- neux, bombées antérieurement, avec des poils rougeâtres sur le côté ; les mâchoires et la lévre sont de même couleur que les mandibules ; les pattes sont allongées, d’un ronge ferrugineux , et armées d’épincs de couleur noire; l'abdomen est ovoïde, al- longé , de même longueur et de même lar- geur que le céphalothorax, grossissant peu à peu postérieurement , très-bombé en des- sus, entiérement glabre, et d’un roux- orange foncé; en dessous il est de même couleur, — Habite la Guiane. 5. CTENUS OUDINOTI. WaLck., op. cit., t 1, p. 369, pl. 41, fig. 4 d.— Long. 3 lig.— Le céphalothorax est court, cordiforme, de couleur noire, et rayé de couleur blanche; les pattes sont blanchâtres, avec des taches noires. héris- sées de poils et armées d’épines; l’ubdo- men est ovale, allongé, pointu postérieu- rement, de couleur noire , rayé de quatre lignesblanches longitudinales, dont les deux intermédiaires s’écartent l’une de l’autre dans le milieu et se rapprochent en angle à leur extrémité; les deux latérales sont HERSILIA. festonnées. — Cette espèce a été trouvée une seule fois aux environs de Paris par M. Oudinot. . HERSILIA , Sav., Wazck., Lucas. Les veux, au nombre de huit, sont iné- gaux entre eux, rassemblés sur une émi- nence du céphalothorax, disposés sur deux lignes transverses, recourbées en arriére ; les intermédiaires antérieurs sont plus grands ; les latéraux antérieurs sont très- petits; les quatre intermédiaires figurent un carré parfait, et les quatre latéraux deux lignes parallèles. — La lèvre est courte, large , transverse, arrondie sur les côtés, ettrés-foiblement rétrécie au sommet. — Les mâchoires sont couvergentes, très-in- clinées sur Ja lèvre, petites, oblongnes, rélrécies et contiguës à leur sommet. — Les pattes sont allongées; les antérieures les plus longues, avec la troisième la plus courte de toutes. Ce genre, dont les mœurs nous sont in- connue: est remarquable par ses tarses qui offrent trois articles. 1. TERSILIA CAUDATA. Sav., Descript. de l'Égypte, p.144; pl. 4, fig. 8.— Lucas, Mag. de Zool., 1836,8 , 42, fig. 4 à 7.—WaLcK. , op. cit.,t. 1, p. 371. —Long. 3 lig.—Le céphalothorax est sous- orbiculaire, rétréci et élevé verticalement sur le devant, roux, marqué de deux ban- des dorsales brunes, et bordé de taches de la même couleur ; les mandibules petites, coniques, à goultière oblique, sont abais- sées perpendicularement , armées d’un seul rang de dentelures et à crochet très- relevés dans le repos; les pattes sont très- allongées, grèles, à l’exception de Ja troi- sième paire, qui est trés-courte ; leurs tarses sont armés de deux grilles supérieures tri- dentées à Ja base, d’un ongle inférieur simple, et de deux dentelures en scie; l’abdomen est ovale. déprimé , varié sur le milieu de deux rangées contiguës de taches cannelées, brunes, et sur les côtés de trails bruns, obliques; les filiéres sont trés-allon- gées, surtout la premiére paire. — Gette espèce a été prise aux environs du Caire, par M. Savigny. F 2. HERSILIA INDICA. Lucas, Magas. de Zool., 1836, t. VIII, p- 7, pl. 13, fig. 2. — WaLck., op. cil., t. 1, p. 372. — Long. 3 lig. — Le cépha- lothorax est d’un jaune sale, tiqueté de brun, avec sa partie antérieure noire ; les à SPHASUS. “mandibules sont petites, jaunâtres, héris- sées de poils de même couleur, avec leur base légérement noirâtre; les mächoires ainsi que la lèvre sont jaunes; les pattes sont grêles, allongées, d’un jaune sale, plus ou moins annelées de brun et de noir; l'abdomen est peu allongé, plus large anté- rieurement que postérieurement, sa cou- leur est d’un jaune sale , mélangé de brun ; les côtés latéraux présentent une raie légé- rement arquée, d’une couleur brune fon- cée , ne se réunissant pas; sur le milieu on aperçoit une autre raie d’une couleur brune moins foncée, parlant de la partie anté- rieure , et aboutissant au milieu de l’abdo- men, qui présente une tache plus ou moins ronde , de couleur brune ; de chaque côté de cette tache sont deux points noirs profondément marqués; en-dessous il est d’un jaune clair, avec son milieu tiqueté de brun et de jaune plus foncé; près des filières sont de petites taches brunatres ; les filières sont d’un jaune sale , peu foncé ; le mâle diffère de la femelle par son corps, qui est plus allongé et plus grèle. — Se trouve a Bombay. M. Walckenaer, dans son Histoires natu- relle des Insectes aptères, regarde comme une variété l’espèce à laquelle j’ai donné le nom de Hersilia Savignyi, pl. 4, Üg. A ; mais ayant eu depuis à ma disposition plusieurs autres individus, j'ai été à même de voir que ce n’était pas une variélé, mais une espèce bien distincte. SPHASUS, WaLzc. Les yeux, au nombre de huit, sont iné- gaux entre eux, placés sur le devant et les côtés du céphalothorax sur quatre lignes, par paire, figurant un pentagone allongé, — Les deux yeux antérieurs sont les plus rapprochés de tous, et ceux de la troisième ligne les plus écartés, pouvant être consi- dérés comme formant avec ceux de la ligne postérieure une seule et même ligne très- courbée en avant, — La lèvre est allongée, étroite, dilatée à son extrémité, et plus étroite à sa base. — Les mâchoires sont étroites ; allongées, cylindriques, droites, arrondies à leur extrémité ; les deux côtés formant des lignes droites, parallèles. — Les pattes sont allongées, fines. A. SPHASUS HETEROPHTRALMUS. Wazck., Faun. françg., 1. 1, p. 36, sp. 1 ; ibid. , Hist. des Aran., fasc. 3, tab. 8; op. cit, t. I, p. 373. — Ibid., op. cit., 367 1. Ï, p. 357. — Oxyopes Variegatus , Kocn, 131, 4(4), 2 (9). — Oxyopes Variegatus, LATR., Génér. des Crust. et des Ins., t. 1, p. 416, tab. 4, fig. 9, — Han, Die Arach., 1. 11, p. 26, pl. 52, fig. 12. — Long. 4 lig. 1, — Le céphalo- thorax est ovoïde, étroit, velu, presque aussi long que l’abdomen, et tronqué an- térieurement ; sa couleur est grise; les cô- tés latéraux et le dessous sont recouverts de poils gris, surmontant quatre raies Jon- gitudinales, dont les latérales sont les plus larges. Ces raies sont séparées par trois lignes fines de couleur rougeâtre et irré- gulièrement tachées de bistre clair. Les mandibules sont perpendiculaires, termi- nées par un crochet assez pelit; les pattes, armées d’épines, sont fauves, annelées ct velues; l’abdomen est ovoïde, allongé, de- venant plus mince vers la partie anale, de couleur rouge dans la femelle, noir dans le mâle, ayant en dessus un ovale entouré d’une bande blanche, une ligne blanche courbée sur les côtés, et à la partie posté- rieure cinq ou six chevrons blancs. — Cette espèce se trouve dans le midi de la France, en Allemagne, aux environs de Nuremberg et de Ratisbonne. 2. SPHASUS ITALICUS. Wazck., Aran. de France, p. 37, pl. 4, fig. 2; ibid., Hist. nat. des Aran., fase. 4, &@b. 8 ; op. cit., t. I, p. 374. — Long. 5 lig. — Le céphalothorax est rouge ; l'abdomen est fauve, avec trois raies longitudinales brunes sur la partie supérieure, celle du milieu renfermée dans les deux autres, et dentée des deux côtés; les raies laté- rales sont festonnées sur leurs bords exter- ues. — $e trouve en Italie. 3. SPHASUS L{NEATUS. Wazck., Aran. de France, p. 37, n° 2; ibid., op. cit., t. 1, p. 375. — Oryopes Variegatus, Larr., Génér. des Crust. et des Ins., t 1, p. 417. sp. 4. — Long. 3 li- gnes 2. — Le céphalothorax présente treis raies longiludinales d’un jaune roux; les mandibules sont de même couleur, avec une raie noirâtre ; l'abdomen est d’un brun foncé, rayé dans toute sa longueur de rous- sàtre clair. — Se trouve dans le midi de la France. 4: SPHASUS INDICUS. : Wazck., Tab. des Aran., pl. 3, fig. 25 et 24; ibid. op. cit., t. F, p. 376. — Long. 5 lig. — Le céphalothorax est ferru- gineux ; les pattes sont très-longues, ferru- 368 DOLOPHONES. gineuses, revêtues d’épines assez nombreu- ses et apparentes; la quatrième paire est la plus longue, la seconde ensuile ; Pabdomen est ferrugineux, bordé de noir.— Se trouve aux Indes-Orientales. 5. SPHASUS ALEXANDRINUS. (P1. 4, fig. 2.) SAv., Descript. de l'Egypte, p. 142, pl. 4, fig. 4. — WaLck., op. cit., t. 1, p. 376.— Long. 4 lig.— Le céphalothorax est soyeux, brun, avec trois bandes blan- châtres, deux exaciement marginales, étroites, et une intermédiaire large, ter- minée en pointe prés des yeux; les paties sont annelées de brun, de roux et de blan- châtre, hérissées de quelques poils noirs ; les yeux les plus latéraux, ou ceux de la troisième ligne, sont trés-écarlés entre eux ; l'abdomen est soyeux, brun en dessus, avec une Jarge bande longitudinale d’un brun beaucoup plus clair, surtout vers les bords, à laquelle aboutissent trois raies blanchà- tres qui traversent obliquement les côtés ; en dessous il est blanchâtre, avec une bande obscure aboutissant à la partie anale. — Cette espèce habite l'Egypte. DYCTION, Wazc. Megamyrmekion , Reuss. Les yeux, inégaux entre eux, sont placés sur quatre lignes, les trois premières lignes étant rapprochées entre elles, et formant une bande figurant un # trés-étalé, ou une croix de Saint-André; les deux yeux inter- médiaires de la seconde ligne ont de cha- que côté, en avant et en arriére, de petits yeux rapprochés d’eux qui forment un carré long, dans lequel ces deux intermédiaires sont placés. À une certaine distance de ce groupe de six yeux, se trouvent deux au- tres yeux sur la partie antérieure du cé- phalothorax, et plus rapprochés entre eux que les deux intermédiaires antérieurs. — La lèvre est petite et carrée. — Les mà- choires sont grandes. larges, plates, entou- rant la lèvre, qu’elles dépassent beaucoup en hauteur. — Les pattes sont allongées, fines ; la quatrième paire est la plus longue, les autres presque égales, mais la troisième un peu plus longue que la seconde ; la pre- miére paire est la plus courte. DYCTION CAUDATUM. Dyction Reuss, WaLck., op. cit., t. I, p. 381. — Megamyrmekion Caudatum , Reuss, Zool. Miscell., dans le Mus. Sen- ckenberg., t. I, p, 217, pl. 18 ,fig. 42. — Long. 7 lig. — Le céphalothorax est grand, glabre, voûté vers la partie anté- rieure ; arrondi et déprimé à sa partie pos- térieure; sa couleur est fauve ; les deux yeux de la seconde paire sont beaucoup plus gros que les autres, et ceux qui se trouvent auprés d’eux sont très-petits ; les deux yeux postérieurs sont ovales; les mandibules sont petites, peu allongées, velues ; le crochet est petit ; les palpes sont gréles, hérissés de poils et d’épines; les pattes sont fauves; l’sbdomen est com- primé, ovale, d’un jaune-verdâtre, pâle, terminé par des filières assez grosses, al- longées, cylindriques et blanchâtres, — Se trouve en Afrique. DOLOPHONES, Wazck. Les yeux, au nombre de huit. sont iné- gaux entre eux, el placés sur quatre lignes; les deux lignes antérieures lougues. trés- rapprochées, et formées par de petits yeux latéraux presque connivens, placés dans les angles antérieurs de l’épistome, qui est trés- relevé et resserré vers son sommet ; les deux yeux de la ligne postérieure sont plus gros que les autres, plus écartés que ceux de la ligne intermédiaire, et moins que ceux de la bande antérieure. — La Jévre est triangulaire, plus haute que large, ter- minée en pointe arrondie et bombée. — Les mâchoires sont allongées, ovalaires, plus hautes que larges, grossissant vers leur extrémité, arrondies à leurs côtés externes, et très -échancrées à lextré- mité de leurs côtés internes.— Les pattes sont allongées, aplaties ; la premiére et la quatrième paire sont presque égales; la troisième est la plus courte. Ces Aranéides courent aprés leur proie, mais lorsque vient le moment de la ponte, elles font une toile irrégulière entre les feuilles. DOLOPHONES NOTACANTHA. WALcKk., 0p. cit., 1. 1, p. 383. — Aranea Notacantha, Quox et Gararp, Voyage de l'Uranie et de la Physicienne, Zool., p. 544, pl. 82, fig. 6, 7, 8. — Long. 4 lig. — Le céphalothorax est large, convexe, très- élevé vers la partie antérieure, flanqué à sa partie postérieure par l’abdomen, qui forme une espèce de chaperon arrondi, festonné à sa partie antérieure, qui le re- couvre en partie, et dans lequel il est en- fermé ; du milieu de l’abdomen, le chape- ron s'élève perpendiculairement ; les palpes sont fauves, velus, courts, terminés par un dernier article en ovale allongé, pointu, dit coms RP — PALPIMANUS. un peu dilaté en cuiller, et ne renfermant aucun corps calleux ; la lèvre et les mà- choïres sont d’un rouge päle; l'abdomen est cylindrique, et terminé par des callosi- tés brunes; la couleur générale est un fauve rougeâtre pâle, presque uniforme. — Cette espèce a été trouvée à la Nouvelle-Hoi- lande. CINQUIÈME SOUS-SECTION. Les Voliigeuses, Warck. Sautant et voltigeant avec facilité pour attraper leur proie. MYRMECIA , Larr., WaLck. Les yeux, au nombre de huit, sont iné- gaux entre eux, placés sur trois lignes sur le devant du céphalothorax; l’antérieure formée par quatre yeux, légérement cou:- bée en arrière; la ligne intermédiaire est plus courte, et formée par deux yeux fai- sant un carré avec les intermédiaires anté- rieurs ; la troisième ligne est formée par deux yeux; les yeux latéraux de la ligne antérieure forment une ligne plus longue que cette dernière. — La lèvre est ovale, allongée. — Les mâchoires sont droites, allongées, dilatées et arrondies à leur ex- trémité.—Les pattes sont allongées, grêles ; la quatrième et la première paire sont les plus longues, la seconde ensuite; la troi- sième est la plus courte. L’espèce type de ce genre est la: 4. MYRMECIA FULVA. (PI. 5, fig. 4.) Larr., Ann. des Sc. nat., t. I1I, p. 27; Règn. anim. de Cuv., 2% édit., t. IV, p. 264. — WALCK., op. cit., t. 1, p. 385. — Long. 8 lig. — Le céphalothorax est di- visé en trois ou quatre parties ; la portion antérieure , plus large, presque carrée, épaisse, qui porte les yeux et forme la tête, est comme chagrinée ; puis cette partie se prolonge postérieurement en un tuyau Cy- lindrique , qui a trois ou quatre nœuds ou renflemens semblables aux pédicules de certaines fourmis , de sorte que les pattes postérieures ont les hanches en saillie et non cachées sous le céphalothorax ; les yeux intermédiaires de la ligne antérieure sont plus gros que les latéraux et les posté- rieurs; les mandibules sont fortes et per- pendiculaires ; l'abdomen est petit, carré, n’a que deux lignes de long, et a comme ANxX. . 269 une plaque grisâtre sur la partie supé- rieure. La couleur générale est rougeàtre. — Cette espèce habite le Brésil. 2. MYRMECIA VERTEBRATA. WaLcx., op. cit., t. 1, p. 386. — Long. 5 lig. — Le céphalothorax est rouge, al- longé, nu, chagriné, bombé en voûte, en s’arrondissant et s’inclinant vers les yeux, sur les côtéset par derrière, à quatre étran- glemens, terminé par un vertébral allongé, annelé, recu dans un tube court, cylindri- que, que projette l’abdomen; les mandi- bules sont verticales, rouges ; les pattes, d’un rouge uniforme, sont grèles, allon- gées, surtout les postérieures, qui ont le tarse renflé à l’extrémité, et terminé par une petite brosse de poils roïdes; ces pattes sont très-inégales en longueur ; la quatrième paire est plus longue que la première, la seconde ensuite ; la troisième est la plus courte ; l'abdomen est ovale, allongé, rouge et glabre sur le dos à la partie antérieure, et brun à sa partie postérieure. — Patrie in- connue. : M. Perty, dans le Delect. anim. du Voyage de MM. Spix et Martius, a figuré une jolie espèce de ce genre, à laquelle il a donné le nom de Myrmecia Nigra, p.199, pl. 39, fig. 9. PALPIMANUS, L. Durour; Platyscelum , Aur. ; Chersis, LATR., WALCK. Les yeux, inégaux entre eux, sont placés sur quatre lignes, formées chacune par deux yeux; ceux des lignes antérieures et posté- rieures sont plus écartés entre eux que ceux des deux lignes intermédiaires, et les huit forment deux carrés ou trapèzes renfermés l’un dans l’autre. — La lévre est allongée, triangulaire, pointue à son extrémité. — Les mâchoires sont larges, dilatées, con- niventes à leur extrémité, et rétrécies vers leur base, — Les paltes sont de lon- gueur médiocre, peu inégales entre elles ; la paire antérieure est la plus allongée, avec le fémoral et le génual plus gros et plus renflés. Les habitudes des Aranéides qui com- posent ce genre sont de se retirer sous des pierres. PALPIMANUS GIBBULUS. L. Durour, Ann. des Sc. phys., t. IV, p. 12, pl. 69, fig. 5. — Chersis Gibbulus, Wazck., Hist. nat. des Ins. Apt.,t, 1, 24 370 p. 490. — Long. 3 lig. :. — Le céphalo- thorax est d’un brun-marron, très-épais et peu arrondi; les mandibules sont verticales et peu bombées; les deux yeux de la se- conde paire sont beaucoup plus gros que les six autres; les pattes antérieures sont grosses et trés-renflées, et ne présentent pas de griffe, mais le tarse de ces pattes, au lieu d’être articulé bout à bout avec le mé- tatarse, est inséré sur le côté de l’extrémité de ce dernier; l’exinguinal de cette pre- mière paire de pattes est gros et bombé ; le fémoral est renflé et cambré : par une ex- ception remarquable à la règle commune, le génual est non-seulement plus gros, plus renflé, mais plus allongé que le tibial; le derme est trés-coriace. Cette espèce est re- vêtue par tout le corps d’une sorte de du- vet ou de feutre composé de poils grisätres, égaux entre eux. Les individus qui ne sont pas encore parvenus à l’âge adulte ont une couleur de brique claire. Elle a été trou- vée sous les pierres dans les montagnes arides et désertes de Moxente, aux confins du royaume de Valence ; elle a été aussi rencontrée en Grèce. L'espèce qui a été figurée par Koch, dans Haëx, t. III, p. 21. pl. 80, fig. 478 et 479, sous le nom de P. Hœmatinus, n’est qu’une variété du P. Gibbulus de M. Léon Dufour. M. Walckenaer, dans son Jist. nat. des Ins. Apl., t. 1, p. 391 et 392, fait connoître deux autres espèces, dont la premiére est désignée sous le nom de Chersis Savignyi, Wac., elqui est la même espèce que le PLa- tyscelum Savignyi, Aub., Explication des planches de l'Egypte, p. 167, pl. 7, fig. 6 et 7. Cette espèce se trouve en Afrique; la seconde a recu le nom de Chersis Dubius, WALcx, ; celte dernière a été rencontrée dans le royaume de Naples. ERESUS, Larn., WaLck. Les yeux, au nombre de huit, sont iné- gaux entre eux , placés sur le devant et les côtés du céphalothorax, et ainsi disposés : quatre sur la ligne antérieure, et deux sur chacune des deux autres lignes posté- rieures; les intermédiaires de la ligne pos- térieure et les deux yeux de la seconde ligne sont tellement rapprochés entre eux, qu’ils forment un petil carré ou trapèze renfermé dans un plus grand figuré par les yeux latéraux de la ligne antérieure et les deux yeux de la ligne postérieure, La lé- vre est allongée, triangulaire, et terminée ERESUS. en pointe. — Les mâchoires sont ovales, al- longées, dilatées, et arrondies à leur extré- milé. — Les paltes sont grosses, de lon- gueur médiocre, propres au saut et à la marche. Ces Aranéides, qui ont été divisées en deux groupes, épient leur proie, ren- fermées dans un fourreau d’un tissu serré, tendant des fils irréguliers entre les ar- bustes épineux , ou se pratiquant sous les pierres une retraite en soie fortement tissue. PREMIER GROUPE, Les Rusces, W ALCK. Les yeux de la ligne postérieure sont presque aussi écartés entre eux que les yeux latéraux de la ligne antérieure, et forment avec eux un quadrilatère dont les côtés supérieurs el antérieurs sont presque égaux. 4. ERESUS CINABERINUS. (PI. 5, fig. 2.) Wazcr., Hist. des Aran., fasc. 2, pl. 40; Ibid. Aran. de France, p. 38, pl. 4, fig. 7 et 8; Ibid. Tab. des Aran., p: 21, pl. 3, fig. 29 et 28; Ibid. Faun. Pari- sienne, t. II, p. 249; Ibid. op. cit.,t. 1, p. 395. — Haux, Monogr. der Spinn., 2, Heft., pl. 2, fig. A ; ibid., Eresus Annu- latus, fig. B, var. ; ibid., Éresus Quatuor. guttatus Annulutus, die Arachn., t. I, p. 45 et 47, pl. 12, fig. 35 et 36.— 4ranea h-guttata, Coques., Illustr. Icon. des Ins., dec. 3, p. 122, pl. 27, fig. 42. — Rossr, Fauna Etrusca, t. 11,"p. 135, pl. 4, fig. 8 à9. — Aranea Moniligera, Deviz, Ent., t. IV, p. 128, n° 419, pl. 41, fig. 8.— Ar aie gnée rouge, Orv., Encycl.méthod., t. IV, p.221,n°85, pl. 340, fig. 47. — Eresus Audouinii , BRULLÉ, Expéd. scient. de Mo- rée, p. 51, pl. 28, fig. 40. — Long, 4 lig. & — Le céphalothorax est arrondi; convexe vers la partie antérieure, épais, presque aussi large que l’abdomen , coupé perpendiculairement et offrant une figure rhomboïdale ; il est noir et bordé de rouge postérieurement; les yeux de la seconde ligne ou les yeux postérieurs du carré in- termédiaire sont plus gros que tous les au- tres, ils sont Juisans et ont un iris distincts les yeux postérieurs ou ceux de la dernière ligne sont presque aussi écartés entre eux que les latéraux de la ligne antérieure, et forment avec eux un carré; les mâchoires sont noires ; les palpes sont de même cou- leur, avec leur dernier article bordé de deux anneaux blancs ils sont coarts et ve- ERESUS. 371 lus; les mandibules sont robustes, droites, courtes, cylindriques, non renfoncées sous le céphalothorax et le dépassant un peu ; les pattes antérieures annelées de blanc très- vif sont d’un noir velouté ; les postérieures sont revêtues de poils de couleur rouge à l’exinguinal , au fémoral, au génual et au tibial ; l'abdomen est ovale, déprimé, d’un rouge écarlate ou couleur brique en dessus ; il offre quatre taches noires sur sa partie su- périeure, disposées en carré et bordées d’un cercle blanc ; à la suite de ces quatre ta- ches sont deux autres points noirs plus petits ; tout-à-fait postérieurement le rouge se trouve bordé de quelques points et de petits traits d’un blanc très-vif. — Cette espèce se trouve aux environs de Paris; elle se rencontre aussi en Baviére, en Ita- lie, en Hongrie et en Morée. Elle varie quelquefois dans ses couleurs, mais pas assez pour n’être pas facilement reconnue. Quand l’Erese Cinabre marche, elle saute très-peu, elle relève souvent en l'air ses pattes antérieures, et lorsqu’elle a saisi sa proie , elle l’entraine de côté. 2. ERESUS FRONTALIS. Wazck., Aran. de Franc., p. 39, pl. A, Gg. 3 à 43 Ibid. , op. cit., t. I, p. 396. — Larr., Nouv. Dict. d'Hist. nat., 2° édit.. t. X, p. 393. — Long. 5 lig. :. — Le cé- phalothorax est bombé, rhomboïdal, aussi long que l’abdomen, couvert de poils rou- ges, ferrugineux antérieurement ; les man- dibules sont revêtues de poils roux à leur origine, et de poils noirs à leur extrémité ; elles sont larges, courtes et fortes ; les mà- choires sont brunes, rougeâtres, avec quel- ques poils d’un roux ferrugineux à leur base; les palpes sont courts, velus, avec des poils d’un noir soyeux et des poils rou- ges aux articulations, mais seulement en dessus ; les pattes sont robustes, courtes, noires , velues, surtout en dessous ; l’abdo- men est ovale, allongé, arrondi aux deux bouts , deux fois plus long que large , d’un noir mat et velouté, avec des points en- foncés, petits, blancs ou rougeûtres, dis- posés longitudinalement et au nombre de huit, c’est-à-dire quatre de chaque côté, qui forment deux lignes et tendent à se rap- procher vers la partie anale; en-dessous il est noir, à l’exception cependant des ou- verlures stigmatiformes, qui sont couvertes de poils d’un roux ferrugineux de couleur vive.—Elle se trouve aux environs de Mont- pellier; elle a été aussi rencontrée en Es- pagne. DEUXIÈME GROUPE. Les Subiiles, Wazcx. Les yeux de la ligne postérieure sont sensiblement plus rapprochés entre eux que ne le sont entre eux les yeux latéraux de la ligne antérieure, et forment avec eux une quadrilatère à côtés supérieurs et infé- En inégaux , et plus étroit en haut qu’en as. 8. ERESUS ACANTOPHIEUS. L. Dur., Observ. génér. sur les Arachn., Ann. des Sc. phys., t. VI, p. 14, pl. 95, fig. 3 le &, et 4 la Q. — Krése rayé, Wacck., Aran. de Franc., p. 40, pl. 4. fig. 3 et 4. — Ibid. op. cit., t. I, p. 399. — Larr., Nouv. Dict. d'Hist. nat., t. X, p. 393. — Long. 6 lig. — Le céphalothorax est carré à sa partie anté- rieure et sur les côtés, très-épais et arrondi en dessus ; sa partie antérieure est noire, avec des raies longitudinales, blanches, en- tre les yeux et dans le milieu; les yeux sont d’un rouge jaunâtre, les intermédiaires sont inégaux entre eux, et les latéraux de la première ligne sont portés sur une émi- nence tuberculeuse ; leur axe visuel se di- rige latéralement et en bas ; la lèvre est ar- rondie à son extrémité, ét le contour exté- rieur des mâchoires est droit ; le plastron sternal est ovale, noir, entouré de poils fauves ; les mandibules sont hérissées de poils fauves, mélangés de poils gris; les palpes sont tachetés de fauve, de bran et de gris, avec dés petits anneaux blancs aux articulations ; les pattes sont grandes, ro- bustes et de même couleur que les palpes. Cette espèce , qui se trouve en Espagne, dans le royaume de Valence et dans là Basse-Catalogne, établit constamment son domicile sur les plantes et les arbustes très- épineux, tels que le Genita scorpius, l’'As- paragus horridus, etc. Elle tend entre les branches, d’un arbrisseau à l’autre, des fils qui forment un réseau très-irrégulier, lié par de nombreux fils à un fourreau long de plus d’un pouce , tissu d’une étoffe ser- rée et enclavée dans l’aisselle des rameaux au milieu des épines. C’est dans ce four- reau que l’Érèse Acantophile se tient en embuscade. Elle attaque et tue tous les in- sectes même les plus forts , qui se trouvent engagés dans ses fils; des Mouches, des Hyménoptères, des Coléoptères , et même jusqu’à des Sauterelles. 24. 372 4. ERESUS DUFOURH. , Sav., et Aun., Descrip. de l'Egypte, p. 151,pl.4.fig. 42.—W aLck., op. cit., 1. I, p. 400. — Long. 2 lig. — Le céphalotho- rax est peu bombé ; la lèvre est large; les mäâchoires sont courtes, arrondies, plus larges près de leur insertion, coupées à l’in- térieur en lignes moins droites et moins in- clinées, et par conséquent moins conni- ventes el très-peu dilatées à leurs côtés ex- ternes ; l'abdomen est ovoide, plus gros à sa partie postérieure , s’amincissant à sa par- tie antérieure, ayant en dessus une bande longitudinale plus foncée, échancrée sur les deux côtés; il y a deux raies fines, plus funcées, presque réunies, proche le cépha- lothorax, et s’écartant à mesure qu’elles avancent vers le milieu de la partie supé- rieure ou du dessus qu’elles ne dépassent pas; il y a aussi quatre petites raies trans- versales vers l'extrémité postérieure de Ja tache , dans la région anale, de couleur plus foncée, interrompues dans leur mi- lieu, et formant autant de chevrons dis- joints, renversés, dont la pointe est tour- née vers la partie anale. — Cette espèce a été trouvée en Égypte. ATTUS, WaLck. ; Salticus, LATR. Les yeux , au nombre de huit, sont iné- gaux entre eux, ils occupent le devant et les côtés du céphalothorax, et sont placés sur trois lignes et ainsi disposés : quatre sur la ligne antérieure, et deux sur chacune des deux lignes postérieures. Les deux in- termédiaires de la ligne antérieure sont toujours plus gros, et les deux de la seconde ligne sont beaucoup plus pelits que les au- tres. Tous fgurent un quadrilatère ouvert postérieurement et arrondi antérieurement. — La lévre est allongée, ovale, obtuse ou tronquée à son extrémilé.—ÆLes mâchoires sont étroites, plus hautes que larges, ar- rondies et dilatées à leur extrémité, — Les pattes sont variables dans leur longueur re- lative, et propres au saut et à Ja course. Ces Aranéides épient leur proie, la saisis- sent à la course ou en sautant, se renfer- ment dans un sac de soie très-fine, entre des feuilles qu’elles rapprochent, ou dans l’intérieur des coquilles vides, des récep- tacles de fruits, de fentes. et de cavités de pierres et de rochers. Ce genre est sans contredit 1e plus nom- breux en cspèces de la famille des Aranéi- des, et l'on peut dire aussi que c’est Je plus ATTUS. difficile à étudier pour la distinction des es- pèces. M. Walckenaer , dans son ouvrage que nous avons déjà cité tant de fois, en décrit cent quarante-cinq espèces, el ce célébre entomologiste, pour rendre plus facile à l’étude ce genre si nombreux , en a classé une partie d’après Ja longueur re- lative des organes de la locomotion et une autre d’après la position des organes de la vue, Les especes qui composent ce genre on! eté divisées en quatre groupes. PREMIER GROUPE, Les Sauteuses, WaLck. Les paltes sont grosses et courtes dans les femelles. 4. ATTUS SCENICUS. W'aLck., Aran. de Franc. , p. 44, n° 5, fig. 44 à 12 le mäle; ibid., op. cit.,t. , p- 406. — Haux, Die Arachn. , t. 4, p. 57 et 58, pl. 15, fig. 43, le mâle , fig. 44, la femelle. — Araignée à bandes blanches, Décrer , t. VII, p. 287, pl. 47, fig. 8 à 40. — Aranca Cinereus, Lister, De Aran., titr. 31, p. 87, fig. 31. — Aranea Scenica, CLERCK, p. 447, n° 3, pl. 5, tab, 40. — Attus Scenicus, SuND., p. 202, n° 4, — Aranea Cingulata, Panr., fasc. 40, tab. 22. — Long. 3 lig. — Le céphalothorax est en- touré sur les côtés d’une ligne blanche, et à en dessus deux petites virgules blanches au-dessus d’une figure d’un blanc moins vif, qui sont comme deux segmens de cer- cle, réunis par une ligne transverse; les yeux de la seconde ligne sont plus rapprochés de la ligne antérieure que de la ligne posté- rieure ; la partie antérieure du céphalo- thorax déborde les mandibules, et est cou- verte de poils blancs tant dans la région des yeux qu’au bandeau, où ils sont fort longs et se prolongent entre les mandibules ; ces derniers organes sont courts, perpendicu- laires et de couleur brune ; les palpes sont assez robustes, velus et blanchâtres; les pattes sont brunes, et ont un grand nombre de poils blancs qui leur donnent une cou- leur légérement grisâtre; la quatrième paire est la plus longue, la troisième en- suite, elle surpasse peu la première ; la se- conde paire est la plus courte; l’abdomen est d’un brun-fauve et quelquefois doré, avec trois chevrons blancs au milieu sur le dos, dont les angles ne se joignent pas : ainsi ces chevrons forment six traits blancs par paire , inclinés les uns sar les autres ; ATŒUS. 373 entre ces bandes, on voit des taches grises, et la pointe vers la partie anale est blan- châtre. Cette espèce, une des plus communes, se trouve dans toute l’Europe. Elle se ren- ferme dans les fentes des murs, des poutres ou des arbres, et y file aux approches de l'hiver une toile très-serrée , formant un tuyau ou un ovale percé des deux côtés, dans lequel elle se renferme, et d’où elle sort vers la fin de février, lorsque la chaleur du soleil commence à se faire sentir. 2. ATTUS SEMILIMBATUS. Han, Monogr. des Arachn., fasc. 4, pl. 3. fig. 3. — WaLck., op. cit., t. I, p. 408. — Long. 7 lig. — Le céphalotho- rax est grand , noir, bordé de blanc sur les côtés de sa partie postérieure ; les palpes et les pattes antérieures sont noirs, mar- qués de blanc ; les pattes postérieures sont inarquées de fauve; l’abdomen est court, quadriforme , peu allongé, déprimé, d’un brun-fauve , avec des poils noirâtres , qui forment un carré proche le céphalothorax, dans le milieu duquel est un point brun; derrière ce carré sont quatre ou cinq che- vrops entourés d’un ovale festonné dont les festons ont leur partie concave tournée ex- .lérieurement, ou en dehors, le dernier chevron formant , avec la pointe de l’ovale, un trapèze au milieu duquel est un point de couleur brune. — Cette espèce a été trouvée en Italie dans le royaume de Na- ples. 3. ATTUS XANTHOGRAMMA. WaLck., Aran. de Franc., p.59, n° 12; Ibid. op. cit., t. 1, p. 415. — Salticus Xanthogramma, Larr., Nouv. Dict. des Scienc. nat. ,t. XXX , p. 103. — Araneus Subflavus, Lister, p. 90, titr. 3.— Long. 3 lig. — Le céphalothorax est couvert d’un duvet fauve-rouge en dessus, entouré sur les bords d’une bande d’un jaune clair ; les pattes sont d’un jaune clair. non anne- lées, mais parsemées de taches noires ; l’ab- domen est ovale, déprimé, pointu, d’un rouge capuciné , brillant sur les côtés ; dans le milieu sont deux lignes d’un jaune päle, interrompues postérieurement et bordées de noir, qui tendent à se réunir à leur base, et sur chacune desquelles sont des points enfoncés. — Cette espèce se trouve aux en- virons de Paris, en Angleterre et en Italie. 4. ATTUS FRONTALIS. Wauck., Faun. Paris. ,t. 11, p. 246, n° 423; Ibid. op. cit., t, 1, p. 415. — Fub. des Aran., p. 24,n° 91. — Eno- phrys Frontalis, Kocn, dans SCHŒFFER , 123, 8 — Long. 3 lig. — Le.mäle, qui est plus petit que la femelle , a le céphalo- thorax d’un noir foncé uniforme, avec des poils d’un rouge orangé; les deux pre- miers articles des palpes sont noirs, avec le dernier long et enflé ; l’abdomen est d’un fauve rougeâtre en dessus, avec deux pe- tits trails noirs parallèles, suivis de cinq ou six triangles noirs dilatés , dont les tar- ses Louchent au sommet de ceux qui les sui- vent; les pattes de la première paire sont noires dans ce carré qui est fauve, ainsi que toutes les pattes postérieures ; dans Ja femelle, le céphalothorax est d’un jaune- fauve lavé de brun vers la lête, et entouré de noir; les palpes et les paltes sont d’un fauve clair ; l'abdomen est ovale, noir, avec une large tache jaune proche le céphalotho- rax mélangé de noir ; puis deux séries de ta- ches jaunes, grandes, ovalaires, au nombre de cinq où six sur chaque ligne, inclinées l’une vers l’autre, et formant des chevrons disjoints qui vont en diminuant de grandeur en approchant de la partie anale. —- Se trouve aux environs de Paris, 5. ATTUS CRUCIGERUS. WaLcx., Aran. de France, p. 59,n° 28, « WaLck., op. cit., t. 1, p. 420. — Arancus Sanctus, Mourrer, T'héâtr. des Ins., p.254. —Salticus Crux, Han, Die Arach., t 1, p. 69, pl. 7, fig. 52. — Atius Crucifer, SuND., p. 215, n° 43, — Long. 8 lig. 1. — . Le céphalothorax est moins long et moins large que l’abdomen, noir et recouvert en dessus de poils d’un fauve doré; les yeux de la seconde ligne sont les plus rapprochés de la ligne postérieure que de la ligne an- térieure ; les palpes sont jaunâtres: les pat- tes antérieures ont les cuisses renflées, la première moitié des cuisses est d’un fauve rougeûtre ; le génual et le tibial sont d’un brun foncé ; le tarse d’un fauve rougeâtre ; Ja troisième paire de pattes est plus longue, et la quatrième ensuite, la première est égale presque à la quatrième, la seconde est beau- coup plus courte ; l'abdomen est ovoïde, un peu déprimé, mais gros et épais ; le fond est d’un brun-noir, entouré sur tousles côtés de poils gris-blancs, ayant dans la partie mé- diane une ligne blanche, formée de quatre points blancs allongés, croisés par deux pe- tits arcs de cercles blancs, opposés par leur côté convexe, qui coupent double- ment cette ligne en croix ; l’arc le plus rap- proché du céphalothorax est moins apparent 974 ; ATTUS. et souvent oblitéré. — 6e trouye aux en- virons de Paris et dans les Pyrénées. 6. ATTUS MACULATUS. WaLCk., Aran. de France, p.60, n° 24, pl. 5, fig. 7; ibid. op. cit., t. 1, p. 421. — Attus Pulchellus, Haux, Monogr., pl. 1, fig. 6. — Long. 3 lig. — Le cépha- lothorax est rougeâtre ; les yeux de la se- conde ligne sont plus rapprochés de la li- gne postérieure que de la ligne antérieure ; les pattes sont rougeûtres, la quatrième paire est la plus longue, la troisième en- suite, la deuxième et la première presque égales, mais Ja première est plus longue ; l'abdomen est ovoïde, légérement déprimé, rond , un peu renflé postérieurement , pres- que tronqué en ligne droite antérieurement, et pointu vers la partie anale ; sa couleur est verdâtre ou d’un fauve rougeâtre , pâle, parsemé de petites taches ou mouchetures noires, qui forment sur le dos trois lignes longitudinales, paralléles, qui vont se join- dre à la partie anale; il y a un petit triangle noir et trois chevrons ou accens circonflexes à la partie postérieure. — Se trouve en France, en Italie, en Allemagne, et aux environs de Paris. 7. ATTUS PAYKULLH. Sav. et Aun., Descrip. de l’'Égypt., p- 172, pl. 7, fig. 22. — WaLok., op. cit., 1. 1, p. 426. — Long. 4 lig.!, — Le cé- phalothorax est grand, allongé ; sa partie médiane présente une bande ovale, blan- che, qui fait suite à celle de l’abdomen ; les pattes sont peu allongées, la quatrième est la plus longue de toutes, la troisième en- suite, la seconde est la plus petite; l’ab- domen est ovoïde , allongé, avec une bande blanche sur le milieu du dos, large et di- latée à sa partie postérieure , entourée de deux grandes bandes brunes qui se joignent à la partie anale ; il y a deux traits fauves, obscurs, qui rompent transversalement les bandes postérieurement. — Cette espèce a élé trouvée en Égypte. 8. ATTUS CINCTUS. WaLck., op. cit., t. I, p, 430. — Long. 3 lig.— Le céphalothorax est grand, aplati, d’un brun-marron, entouré près des pattes d’une ligne blanche de poils blancs ; les yeux de la seconde ligne sont plus rappro- chés des yeux postérieurs que des yeux an- térieurs ; les gros yeux antérieurs sont ver- dâtres , avec un iris jaune; les palpes sont garnis à leur extrémité d’une touffe de poils jaunes ; les mandibules sont noires, courtes, coniques; les paltes sont d'un fauve blan- châtre , la quatrième est plus longue que la troisième, la deuxième ensuite , la pre- mière est la plus courte; l’abdomen est ovoide, déprimé, un peu renflé vers son extrémité, couvert en dessus de poils oran- gés, mélangés de poils bruns ou noirs, mais entourés d’une ligne ovale de poils noirs. — Habite la Guiane. 9. ATTUS MORSITANS. Bosc, Mss., p. 23, pl. 4, fig. 5.— Ampor, p. 41 du Mss., fig. 89 à 90. — WaLcx., Tab. des Aran., p.13, n°1; ibid., op. cit , t. 1, p. 432. — Long. 9 lig. — Le céphalo- thorax est grand, presque aussi large que l'abdomen, entouré de poils blancs sur les côtés; les yeux de la seconde ligne sont plus rapprochés des antérieurs que des postérieurs; les mandibules sont d’un vert doré brillant, qui devient rouge à la partie antérieure ; les palpes sont d’un fauve rou- geàtre, garnis de longs poils blancs, qui couvrent les mandibules; les pattes sont courtes et robustes; celles de là première paire sont trés-renflées ; la première est la plus longue , la quatrième ensuite; la se- conde est plus courte que la troisième ; ces pattes sont brunes, hérissées de longs poils fins; l'abdomen est ovale et plus large dans le milieu ; il est noir en dessus, avec une tache blanche en croissant dans le milieu, et deux autres de même couleur sont prés de la partie anale sur les côtés ; les côtés et le dessous sont entourés de poils blancs très-longs, beaucoup plus courts vers le cé- phalothorax, et formant là un demi-cercle : on apercoit entre ce demi-cercle et le crois- sant, ou tache triangulaire, six points blancs disposés sur deux lignes, et se rapprochant pour former un angle dont la pointe est tournée vers le céphalothorax ; le dessous est noir, avec les côtés blancs, — Se trouve dans la Caroline, 40. ATTUS VARIEGATUS. Salticus Variegatus, Lucas, Ann. de la Soc. Ent. de France, t. II, p. 478, pl. 48, fig. a, b. — Long. 5 lig. +. — Le céphalo- thorax est brun, parsemé de long poils noirs , avec deux taches formées de poils blanchâtres sur les côtés latéraux ; les man- dibules sont dilatées extérieurement, arron- dies à leur extrémité, et remarquables par leur belle couleur métallique, qui est d’un vert cuivré; les crochets des mandibules sont bruns, en forme de croissant et très- aigus à leur extrémité ; les mâchoires sont ATTUS. * brunes ; ovales, terminées en ligne droite à leur extrémité ; les palpes sont courts, avec le premier article parsemé de poils blancs, et ceux qui suivent recouverts de poils noirs; les pattes sont robustes, allon- gées, surtout la première paire, qui est la plus longue , la quatrième ensuile, la se- conde après, la troisième est la pluscourte; ces pattes sont noires, hérissées de long poils, avec les derniers articles annelés de taches formées par des poils blancs ; l’abdo- men est court, aplati, étroit et tronqué an- térieurement, terminé en pointe posté- rieurement, plus large dans son milieu, qui offre une belle tache formée par des poils blancs, serrés entre eux, et qui est séparée par une foible ligne qui est de couleur brune ; en dessus il est entiérement noir. —Cette espèce a été trouvée à la Nouvelle- Orléans. Les espèces qui ont été désignées dans ce mémoire sous le nom générique de Salticus doivent être maintenant dénommées sous celui d’Attus. AT. ATTUS PULCHER. ABBoT, fig. 201, p. 18. — WALCK., op. cit., t. 1, p. 439. — Long. 8 lig. — Le céphalothorax est carré, large, d’un blanc-jaunâtre, avec une figure noire sur le milieu ; les mandibules sont vertes, re- couvertes de poils blancs à leur partie an- térieure ; les pattes sont courtes, d’un fauve jaunâtre pâle; l’abdomen est ovale, gros, renflé, d’un blanc-jaunâtre ou fauve pâle à la partie antérieure, mais d’un rouge fauve dans le dernier tiers de la partie posté- rieure ; au milieu du dessus est une figure disposée longitudinalement, qui est brune, resserrée dans son milieu ; au milieu de la partie large est une grande tache jaune, et au-dessus, en dehors de la figure, sont deux ronds ovales jaunes, inclinés l’un vers l’au- tre ; de chaque côté de la tache brune, vers la partie anale, le dessus est d’un beau rouge orangé.— Se trouve en Géorgie, 12. ATTUS PROTERVUS. ABBoT, fig. 402, p. 32. — WALck. , op. cit, t. 1, p. 448. — Long. 5 lig. — Le céphalothorax est court, carré, brun dans le milieu, entouré sur les côtés et à la partie postérieure d’une large bande blan- che, de sorte que le milieu brun du cé- phalothorax simule la figure d’un vase; les palpes sont de couleur orangée, avec je dernier article d’un noir pâle; les pattes sont annelées de fauve orangé et de brun ; la paire antérieure a les cuisses renflées ct 375 noires , le reste annelé de fauve orangé et de brun. — Se trouve en Géorgie. 13. ATTUS PEREGRINUS. A88oT , fig. 409, p. 33. — WALCK., op. cit, L 1, p, 445. — Long. 5 lig. —- Le céphalothorax est grand, carré, d’un blanc-jaunâtre sur les côtés, noir dans le milieu ; la partie noire s’évasant vers les yeux et se rétrécissant vers l'abdomen ; les palpes sont blancs, avec le dernier article noir, ovalaire et crochu ; les pattes sont blanches, finement annelées de points noirs ; l’abdomen est ovale, un peu renflé vers la partie postérieure, noir dans le milieu, avec quatre laches d’un rouge orangé, dis- posées en carré ; la partie antérieure, pro- che le céphalothorax, est bordée d’une large raie d’un blanc-jaunâtre, en demi- cercle ; sur les côtés de la partie postérieure est une tache d’un blanc-jaunâtre , et une autre d’un rouge sanguin, tachée elle- même d’un point noir, taches qui resserrent et diminuent en la festonnant la figure noire du milieu; en dessous, l'abdomen est en- tiérement noir: — Se trouve en Géorgie. 14. ATTUS DISSIMULATOR. AB80T, fig. 408, p. 33. — WaLck., op. cit., t. 1, p. 453. — Long. 5 lig. & — Le céphalothorax est noir, carré, trés- gros ; les mandibules sont très renfoncées sous le céphalothorax, et d’un vert foncé ; les palpes sont entièrement noirs; les deux derniersarticlesarrondis,moniliformes; lab- domen est ovale, un peu renflé vers sa par- tie postérieure, à dessus d’un rouge orangé sur les côtés, et en devant, au milieu, une figure d’un vert doré, longitudinale, res- serrée dans son milieu; dans cette partie étroite est une tache rouge, carrée, qui se partage en deux; vers la partie postérieure sont quatre points ou taches d’un rouge plus pâle, en carré, et à la partie antérieure deux taches d’un rouge pâle ; le dessous @e l’abdomen estentiérement noir.—Se trouve en Géorgie. 15. ATTUS CHRYSIS. WaLck., T'ab. des Aran.,tab. 25,n° 34; ibid., op. cit., t. 1, p. 454. — Long. 5 lig. — Le céphalothorax est très-large et très- épais à sa partie antérieure, d’un vert doré, rouge , brillant, et d’un éclat métallique : les yeux latéraux de la première ligne sont si reculés, qu’on pourroit les considérer comme étant sur une ligne distincte des deux yeux intermédiaires; ces yeux Jaté- raux élant considérés comme les extrémi- # "4 376 tés courbées en arrière de la premiére li- gne , les yeux de la seconde sont plus rap- prochés de cette ligne antérieure que de Ja postérieure ; les mandibules sont coniques et portées en avant; les mâchoires sont droites, peu dilatées à leurs extrémités ; la lèvre est ovale, mais échancrée et conpée à son extrémité; les palpes sont allongés, bruns, fins, noirâtres, terminés par un di- gital dont la cupule est épaisse, courte, cy- lindroïde, et comme tronquée à son extré- mité ; le conjoncteur est divisé en deux, et a la forme d’une agrafe ; les pattes sont peu allongées ; la quatrième paire est plus lon- gue que la première, la seconde ensuite, la troisième est la plus courte ; l'abdomen est petit, conique, très-pointu vers la partie anale, avec six points enfoncés sur le dos, — Se trouve à la Caroline. 16. ATTUS GALATHEA. WaLcxk., Tab. des Aran., p. 23, n° 4; ibid. , op. cit., t. 1, p. 456. — Aranea Ga- tathæa, Bosc, Mss., p. 22, pl. 4, fig. 4. — Azzor, Georg. Spid., fig. 405, p. 32. — Long. 2 lig. — Le céphalothorax est épais, étroit, presque cubique, avec quatre taches plus foncées ; les mandibules sont brunes et . robustes; les palpes et les pattes sont de couleur pâle, annelés de brun, velus en dessus ; l'abdomen est ovale, allongé, avec le dessous couvert de poils gris, mêlés de poils noirs, ayant huit taches blanches, les quatres antérieures inclinées longitudina- lement, les quatre postérieures transver- sales ; sur les côtés, on aperçoit deux ou trois autres petites taches de même cou- leur, mais beaucoup plus prononcées; en dessous, il est d’un brun pâle, avec une bande brune longitudinale, noirâtre dans le, milieu. — Cette espèce habite la Caro- line et la Géorgie. 47. ATTUS SPLENDIDUS. WaLck., Tab. des Aran., p. 25, n° 33 ; ibid., op. cit., t. I, p. 458. — Long. 3 lig. 1. — Les yeux de la seconde ligne sont beaucoup plus rapprochés des yeux postérieurs que des antérieurs; les palpes sont courts, revêtus de poils blancs; les pattes sont courtes, noires et blanches, avec les postérieures beaucoup plus lon- gues ; l’abdomen est peu allongé, à côtés parallèles et droits, formant un carré long, aplati, avec la couleur du fond vert d’eau, et brillant d’un éclat métallique ; la partie postérieure présente deux lignes vert-pré transversales, surmontées de deux ronds ATTUS. de même couleur; il y a six taches d’un rouge vif dans le carré postérieur que des. sinent les deux lignes transversales ; trois lignes longitudinales dans le carré de la partie antérieure, les deux latérales rouges, l'intermédiaire noirâtre, et rouge seule- ment à la partie antérieure; en dessous l’abdomen présente des lignes courbes al- ternativement orangées et rouges, disposées longitudinalement. — Elle a été trouvée à Timor. 418. ATTUS URVILLEI. WaLck., op. cit., 1. 1, p. 459. — Long. 5 lig. +, — Le céphalothorax est noir, trés- bombé, rhomboïdal, au moins aussi large que l’abdomen ; les yeux sont blancs; ceux de la seconde ligne sont placés plus près des yeux antérieurs que des yeux posté- rieurs, et derrière les latéraux antérieurs on aperçoit une petite gibbosité, qui est glabre; les mandibules sont courtes, gla- pres, d’un brun-marron, avec les crochets d’un rouge clair ; la lévre et les mâchoires sont noires, bordées de rouge; les pattes sont assez allongées, noires, à extrémité rougeûtre ; les deux paires antérieures plus grosses et plus renflées; ces pattes sont sensiblement inégales entre elles ; la troi- sième paire est visiblement plus Jongue que les autres, la quatrième ensuite, la seconde est de beaucoup plus courte ; l’ab- domen ovale, allongé, se rétrécit à sa partie antérieure ; en dessus, il est d’un noir bnil- lant, avec une bande courbe transversale , à poils irisés, et à reflet métallique, for- mant une ligne fine près du céphalothorax et s’élargissant peu sur les côtés; on aper- çoit aussi une autre raie transversale, plus étroite que la premiére, plus blanche, iri- sée, élargie sur les côtés en deux taches blanches triangulaires ; il y a deux petits traits fins, inclinés, à la suite de cette bande et près des filiéres ; en dessous, il est noir, recouvert de poils gris, courts. — Se trouve à la Nouvelle-Guinée. 49. ATTUS DIARDI. WaLck., op. cit., t. 1, p. 460. — Long. 5 lig. — Le céphalothorax est noir, carré, large, moins long que l’abdomen, entouré de poils jaunes sur les côtés, proche des pattes, et sur les côtés en dessus; les yeux de la seconde ligne sont plus rapprochés de ceux des antérieurs que des postérieurs; il y a des poils jaunes, allongés, qui bordent le front au-dessous des yeux ; ces yeux sont d’un jaune pâle, ct entourés de poils ATTUS. d’un rouge-jaunâtre cuivré, à reflet métal- lique; les mandibules, d’un brun foncé rougeâtre , sont bombées, saillantes, et hé- rissées de poils jaunes à leur insertion; la plaque sternale et la lèvre sont velues, couvertes de poils jaunes, ainsi que les mâ- choires, qui sont verdâtres à leur extré- mité ; les palpes sont filiformes, hérissés de poils blancs; les pattes sont courtes, ro- bustes ; la première paire est la plus allon- gée , avec la quatrième surpassant à peine la troisième paire ; la deuxième est la plus courte de toutes ; l'abdomen est ovale, al- longé, renflé à sa partie postérieure, à fond d’un brun-noirâtre, avec un demi-cercle de poils jaunes entourant la partie antérieure, proche le céphalothorax et les côtés; de plus, ayant dans le milieu deux raies légé- rement courbées , de couleur jaune-roux, opposées par leur côté convexe ; deux au- tres raies inclinées, avec un chevron à la suite, et deux petites courbes, d’un jaune vif, à la suite des chevrons, immédiatement au-dessus des filières, opposées par leur côté concave ; en dessous, il est brun, avec une ligne longitudinale plus brune dans le milieu, et deux plus jaunes et larges de chaque côte. — Elle a été trouvée en Co- chinchine. 20. ATTUS TARDIGRADUS. Wazck., Faun. franç., p. 61, n° 25, pl. 5, fig. 40; ibid., Hist. nat. des Aran., fasc. 5, pl. 4. — Ibid. op. cit., t. 1, p. 461. — Salticus Rumphüi, Han, Die Arachn., t. 1, p. 56, pl. 45, fig. 42. — Le céphalothorax est aplati, plus large que l’abdomen, et s’élargissant beaucoup antérieurement ; il est noir tout à l’entour, près des pattes, avec deux bandes ovoïdes sur les côtés, pointues antérieurement, ets’é- largissant graduellement postérieurement ; les yeux du milieu de la ligne antérieure sont verts, et beaucoup plus gros que les latéraux, qui sont rougeâtres; les mandi- bules sont courtes, brunes; la lèvre ect plus haute que large, arrondie en pointe à son extrémité ; les mâchoires sont très-arron- dies par le bout. brunes et d’un fauve rou- geâtre sur les bords; les palpes sont très- velus, et se replient sur les mandibules; ils sont d’un fauve clair, avec des poils noirs très-longs ; la plaque sternale est brune, velue ; les pattes sont courtes; la première paire est plus grosse que les autres, et a les cuisses renflées , très-velues en dessus, an- pelées de fauve et de noir, avec un grand nombre de poils et d’épines noirs, qui dé- 377 passent les autres; en dessous, les hanches sont d’un blanc-rougeûtre couleur de chair, sans poils, ainsi que le commencement des cuisses, où l’on remarque des poils rares , gris, courts ; les pattes antérieures sont plus grosses, et ont les cuisses renflées ; la qua- trième et la première paire sont presque égales entre elles, de même que a seconde et la troisième; mais cependant la qua- trième paire est la plus longue de toutes, et la seconde est la plus courte ; la première paire surpasse sensiblement la troisième ; l’abdomen est ovale, allongé, plus gros vers le céphalothorax, varié de poils fauves, rouges et noirs, avec une bande grise lon- gitudinale dentelée sur les côtés, et des poils noirs plus longs que les autres; les côtés de l’abdomen et mèmedu dessous sont noirs, avec le milieu de ce dernier d’un gris rougeätre, moucheté de petits points noirs. — Cette espèce se trouve assez com- munément aux environs de Paris. 21. ATTUS CYLINDRICUS. Wazck., op. cit., t. 1, p. 464. — Long. 5 lig. £. — Le céphalothorax est allongé, d’un brun-rougeätre, mais beaucoup plus foncé entre les yeux ; ces derniers sont de couleur jaune, et ceux de la seconde ligne sont beaucoup plus rapprochés des anté- rieurs que des postérieurs ; les mandibules sont hérissées de longs poils jaunes; les mâchoires , d’un jaune pâle, sont droites, parallèles, arrondies, mais peu dilatées à leur extrémité ; la lèvre, de même couleur que les mâchoires, est allongée, triangu- laire, et terminée en pointe arrondie ; les palpes sont peu allongés, dilatés, ovalaires, velus en dessous , et ne présentent aucune trace de conjoncteur; ils sont d’un jaune pâle uniforme en dessous ; les pattes, peu allongées, sont rouges, annelées de brun ; Ja première paire, qui est plus courte que la quatrième, est renflée et plus fortement annelée ; la seconde paire est ensuite plus allongée ; la troisième est Ia plus courte de toutes ; l’abdomen est trés-allongé, cylin- drique, d’un brun obscur en dessus; le dessous et les côtés sont jaunâtres, avec une bande longitudinale; les ouvertures stig- matiformes et la plaque qui recouvre les parties sexuelles sont d’un blanc bruni, mais à éclat argenté; de plus, on aperçoit une suite de petits points nombreux, dis- posés sur deux lignes parallèles. — Cette espéce a été trouvée à la Guiane. 29. ATTUS DEPRESSUS. WaLck., Aran. de France, p. 69, n° 33; 378 ATTUS. Araignée aplatie, ibid, Faun. Paris, t. LI, p. 242, n° 442 ;1bid., op. cit., 1. I, p. 469 ; Atte aplalie , ibid., Tab. des Aran , p. 27, u° 46. — Long. 4 lig. +. — Le céphalo- thorax est aplati, arrondi, brun, couvert de poils fauves, moins long et moins large que l'abdomen, avec deux lignes d’un fauve obscur, courtes à la partie postérieure, qui fait suite à celle de l’abdomen; les pattes sont courtes; la première paire présente la jambe brune et le tarse blanc ; les suivantes sont blanches, avec une raie brune longitu- dinale qui court le long de la cuisse et de la jambe ; l'abdomen est aplati, peu allongé ; il s’élargit et s’arrondit vers la partie anale, ensuite ilest coupé endroite ligne près du cé- phalothorax ; sa partie supérieure est d’un rouge sale ; mais antérieurement on aper- çoit deux lignes longitudinales d’un fauve clair, qui se terminent vers le milieu de la partie supérieure , ou le dessus, par deux crochets de couleur noire : à l’exception de cette ligne, toute cette partie antérieure jusqu'aux crochets est d’une couleur plus foncée que la partie postérieure ; le dessous est rougeâtre, et marqué de brun vers la partie anale, — Cette espèce qui, au pre- mier aspect, ressemble à une petite pu- naise des bois, se trouve aux environs de Paris. DEUXIÈME GROUPE, Les Voltigeuses, WaLck. Les pattes sont allongées, de grosseur médiocre, propres à la course et au saut. — Les palpes sont allongés, filiformes; le dernier article à digital peu renflé dans les mäles, et un peu dilaté dans les femelle. 23. ATTUS FORMICARIUS. (PI. 5, fig. 3.) Wazck., Aran. de France, p. 62, n° 27, pl. 5, fig. 1, la femelle; fig. 2 a 3, le mâle; ibid., op. cit., t. 1, p. 470. — L’Araignée fourmi, Decéer, Mém., t. VIL, p. 293, n°.29, pl. 18, fig. 4 à 2, la femelle. — Long. 3 lig. — Le céphalothorax est al- longé, aussi large que l’abdomen, plus court cependant que lui, noir dans toute sa partie antérieure et dans la partie où sont placés les yeux, et d’un rouge clair uni- forme postérieurement : on aperçoit une bande transverse de blanc trés-vif entre les deux yeux postérieurs, qui sépare le carré poir de la partie antérieure de la portion rouge-clair, qui est la partie postérieure ; cette dernière partie est encore séparée de l’autre par une sorte d’incision ; les yeux de la seconde ligne sont plus rapprochés de la ligne des antérieurs que des yeux posté- rieurs ; les mandibules sont rougeätres ; les palpes sont courts, avec les deux premiers articles de couleur rougeâtre; les autres sont bruns et garnis de poils; le dernier article est très-dilaté dans les femelies ; les pattes sont allongées, rousses, avec quel- ques taches noires; la quatrième paire est la plus allongée, la première après, la troisième ensuite, la seconde est la plus courte ; l'abdomen est allongé, fusiforme , grossissant légérement vers la partie anale ; sa moitié antérieure est d’un fauve rou- geâtre, avec deux bandes transversales bru- nes, formant des chevrons disjoints; la moi- tié postérieure est noire. Le mâle diffère de la femelle par ses man- dibules, qui sont aplaties, dirigéesen avant, presque aussi longnes que le céphalotho- rax ; parson abdomen, qui est plus court ; et par les couleurs, qui y sont plus vives et beaucoup plus tranchées, tandis qu’au con- traire la partie antérieure du céphalothorax est moins noire. Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, a tout-à-fait le faciès d’une fourmi. Elle se retire sous les pierres et dans les cavités des arbres; elle construit.une petite coque de soie blanche ouverte par les deux bouts, dans laquelle elle se loge, et qu’elle quitte dès qu’elle se voit découverte, en glissant par terre au moyen d’un fil de soie attaché à sa partie anale. 24. ATTUS VENATOR, Lucas, Mag. de Zool., cl. 8, pl. 45. — WaLck., op. cit., t. 1, p. 471. — Long. A lig. +. — Le céphalothorax est bronzé an- térieurement, avec sa partie antérieure lé- gérement noirâtre ; sa forme est celle d’un carré allongé, qui, antérieurement el su- périeurement , seroit entièrement plan, avec sa partie postérieure arrondie et dé- primée ; les yeux différent entre eux, en ce que la premiére paire est la plus grosse, la seconde ensuite ; la troisième est très- petite, et la distance qui la sépare de la se- conde paire est moins grande que celle qui la sépare de la quatrième paire, qui est un peu plus saillante que les autres ; les man- dibules sont d’un jaune sale, peu allongées; les palpes sont peu allongés, d’un jaune clair, avec le dernier article légérement renflé et hérissé d’épines, surtout à la base ; les autres articles sont d’un jaune clair , et couverts de poils de même couleur; les pattes sont peu allongées; la quatrième : ATTUS, paire est plus courte que la première, la troisième ensuite; la seconde est la plus courte de toutes : ces pattes sont générale- ment d’un jaune clair; l'abdomen est al- longé , fusiforme , ovale, de couleur noire antérieurement et postérieurement, rous- sâtre dans sa partie médiane, qui est étran- glée transversalement, et sur lequel étran- glement on aperçoit une bande blanche se rétrécissant dans son milieu, mais s’élar- gissant à ses deux extrémités; en dessous il est roussätre antérieurement et postérieu- rement, ensuite d’un jaune clair au milieu; les filières sont jaunâtres, peu allongées, hérissées de poils de même couleur, Le mâle diffère de la femelle, en ce qu'il est plus allongé et plus étroit, et en ce que ses pattes antérieures sont un peu plus longues et beaucoup plus robustes ; les palpes sont moins allongés ; l’abdomen est plus allongé et plus étroit, et la bande blanche qu’on aperçoit dans sa partie mé- diane est bien plus marquée, et l’étran- glement bien plus apparent que chez la fe- melle. Nous avons trouvé pour la première fois cette espèce dans les îles de la Marne, prés Charenton ; depuis, nous l’avons prise sous les écorces des pins au Jardin des Plantes, ensuite à Villeneuve-Saint-Georges, et dans les bois de Meudon et de Vincennes. Sa démarche est très-vive. Au premier abord, nous l’avions prise pour une fourmi, et ce n’est qu’à ses mouvemens brusques et prompts que nous nous apercûmes que c’étoit une Aranéide. À ce groupe appartientl’Attus Guerinii, Lucas, espèce très-remarquable, qui a été trouvée par M. Guérin dans les bois de Meudon, et qui a été figurée par cemême naturaliste dans son Jconographie du Rég. anim. de Cuv., Arach., pl. 2, fig. 2. 25. ATTUS LEPIDUS. Guér., Mag. de Zool., el. VIIT, pl. 7.— Wazck., op. cit.,t. 1, p.478.—Long. 3 lig.:. —Le céphalothorax est grand, large, long, carré à sa parlie supérieure, rétréci et ar- rondi à sa partie postérieure, de couleur noirâtre ; les yeux de la seconde ligne sont plus rapprochés des yeux postérieurs que des yeux antérieurs; les mandibules sont coniques, recouvertes de poils brillans, d’un vert-bleuâtre argenté irisé ; les pattes sont allongées, inégales ; la troisième paire est la plus allongée, la première est pres- que aussi longue qu’elle, la quatrième est la plus courte; les pattes antérieures sont 379 renflées ; l’abdomen est petit, ovale, ar- rondi, d’un jaune soyeux, garni vers les bords d’écailles métalliques d’un doré ver- dâtre à reflets argentés. — Se trouve au port Doey, dans la Nouvelle-Guinée. TROISIÈME GROUPE. Les Longimanes, Waucx. Les pattes sont allongées, égalant près de trois fois la longueur du corps, dont les ar- ticles se replient les uns sur les autres, et dont le fémoral est dilaté en forme de rame. 26. ATTUS PHRINOIDES. Wacc., op. cit., t. I, p.479, pl. 42. fig. 1 d. — Long. 4 lig.—Le céphalothorax est aussi long et aussi large que l'abdomen, très-relevé vers la partie antérieure, déprimé à la partie postérieure.ethérissé de poilsfauve doré; les yeux sont de couleur d’ambre jaune; ceux de la secoude ligne sont un peu plus près des yeux antérieurs que des yeux postérieurs; les palpes sont peu allongés, velus, avec le dernier article ovalo-cylindrique, peu ren- flé, et muni d’un conjoncteur aplati; les mandibules sont courtes, rougeûtres, creu- sées à leur insertion, et très-bombées à leur extrémité, comprimées sur les côtés et en dessous, et ayant un crochet court. qui s’enfonce assez profondément dans la rainure ; les mâchoires sont droites, allon- gées, écartées, peu dilatées à leur extré- mité, mais à bords extérieurs plus courbes que les côtés internes, hérissées de poils fauve doré; la lèvre est allongée, un peu élargie dans son milieu, tronquée en ligne droite à son extrémité, d’un brun-rougeâtre, recouverte de poils fauve doré; les palpes sont rougeûtres; les pattes sont de même couleur, trés-allongées, surtout les anté- rieures ; l'abdomen est allongé, ovalo-cy- lindrique , d’un brun-fauve uniforme, tant en dessus qu’en dessous, recouvert de poils fauve doré. —- La patrie de cette espèce est inconnue, QUATRIÈME GROUPE. Les Caudées, WaLck, Les filières supérieures sont très-allon- gées. 27. ATTUS BOS. Sunn., Consp. Arachn. Lond, Goth., 4833, p. 27. — WaLck., op. cit.. t, 1, 380 p. 480. — Le céphalothorax est grand, ar- rondi, convexe, pourvu de deux cornes, formées par huit à dix soies, arquées, qui s'élèvent verticalement de dessous les pe- tits yeux latéraux de la seconde ligne ; le céphalothorax et l'abdomen sont entourés par une bande de couleur blanche. — Se trouve au Bengale. SIXIÈME SOUS-SECTION. Les Marcheuses, W ALCK. Marchant de côté et en arrière. et ten- dant occasionellement des fils pour attra- per leur proie. P DELENA, Wazcx.; Thomisus , ejusd. Les yeux, au nombre de huit, sont pres- que inégaux entre eux, placés sur deux lignes, rapprochées sur le devant du cépha- lothorax, et dilatées transversalement. — La lèvre est large, carrée, échancrée ou coupée en ligne droite à son extrémité. — Les mâchoires sont droites ou légérement écartées, et divergentes à leur côté interne, inchnées sur la lèvre , qui est arrondie. — Les pattes sont de longueur inégale ; les antérieures sont les plus longues. — Les mœurs nous sont inconnues. Ce genre a été établi par M. Walckenaer aux dépens de celui de Thomisus, et ren- ferme environ cinq ou six espèces, qui ont été divisées en cinq groupes. PREMIER GROUPE, Les Cancérides, W arcK. Le céphalothorax est aplati. — Les man- dibules sont renflées à leur naissance, cour- tes et cunéiformes. — La lévre est courte. — Les mâchoires sout courtes, inclinées. — Les yeux intermédiaires antérieurs sont plus rapprochés entre eux que les intermé- diaires postérieurs. — Les pattes de la se- conde paire sont les plus longues. 4. DELENA CANCERIDES. Wazcx., op. cit., t. 1, p. 490. — Tho- misus Cancerides, ibid., Tab. des Aran., p- 29, pl. 4, fig. 29 et 30. — Long. 44 lig. — Le céphalothorax est trés-aplati, plus large et moins long que l’abdomen, avec une fosselte trés-profonde dans le milieu, et deux sillons en forme de V dessinant la partie antérieure ; la région où sont placés DELENA. les yeux est noire; les mandibules sont fortes, très-larges, dirigées en avant, bom- bées, glabres à Jeur naïssance, avec des poils roux vers leur extrémité ; de plus, elles sont courtes et cunéiformes ; les mà- choires sont rougeàtres, fortes, inclinées, en carré long, coupées en ligne inclinée à leurs côtés internes, et légérement dilatées à leur insertion ; la lèvre, de même couleur que les mâchoires, est large et coupée en ligne droite à son extrémité ; les pattes an- térieures sont légérement plus grosses que les postérieures ; les deux paires posté- rieures différent peu de la première pour la longueur, mais la seconde paire est beau- coup plus longue que les autres; l’exin- guinal, le fémoral, le génual et le tibial sont rougeâtres et armés d’épines ; le métatarse et le tarse sont garnis à l’intérieur de poils noirs serrés en forme de brosse, qui est plus dense et plus compacte à l’extrémité des pattes; l’abdomen est ovale, allongé, coupé en ligne droite à sa partie antérieure, plus élargi à sa partie postérieure, déprimé, de coulenr fauve, entouré sur les côtés et en devant de lignes noires qui forment un carré ; de plus, en dessus on aperçoit cinq ou six points noirs, disposés en triangle isocéle, — Cette espèce a été trouvée dans l’île de Van-Diémen. DEUXIÈME GROUPE. Les Plaguses, Warcx. Le céphalothorax est aplati. — Les man- dibules sont renflées et bombées dans leur milieu. — La lèvre est allongée. — Les mâchoires sont courtes, allongées, rétrécies à leur base, écartées et très-divergentes à leur extrémité. — Les yeux intermédiaires sont rapprochés, — La seconde paire de pattes est la plus longue. 2. DELENA PLAGUSIA. Wazck., op. cil.,t. 1, p. 492. — Tho- misus Plagusius, ibid,, Tab. des Aran.. p-. 29.—Long. 41 lig. — Le céphalothorax est brun ; lesmandibulessont très-bombées, courtes, noires , luisantes ; les mâchoires sont arrondies à leur côté externe, et pointues à leur extrémité ; l'abdomen est ovale, allongé et déprimé. — Cette espèce a été trouvée au Port-Jackson. TROISIÈME GROUPE. Les Crabroïdes, WaLcK. Le céphalothorax est aplati. — Les man- dibules sont courtes , cunéiformes et non A D tes — ARKYS. renflées. — La lèvre est aussi haute que large , échancrée à son extrémité. — Les mâchoires sont écartées, mais légérement courbées sur la lèvre. — Les yeux intermé- diaires antérieurs sont plus gros que les autres, et plus écartés que ne le sont entre eux les intermédiaires postérieurs. — La seconde paire de pattes est la plus longue. 3. DELENA CRABROIDES. WaALcGk., op. cit., t. 1, p. 492. — Long. 8 lig. — Le céphalothorax est rougeûtre, arrondi, aussi large, mais beaucoup moins long que l'abdomen ; les mandibules sont noires, courtes, coniques; les mâchoires et la lèvre sont rougetres, la plaque sternale est rougeâtre et cordiforme ; les pattes sont de longueur médiocre; mais les postérieures sont sensiblement plus courtes que les an- térieures ; aprés la seconde paire, c’est la première qui est la plus longue; la troi- sième est la plus courte de toutes; l’abdo- men est ovale, aplati, allongé et à côtés parallèles ; la partie antérieure, ou celle qui est près du céphalothorax, est coupée ‘en ligne droite, avec le dessus mélangé de griset de brun, mais irrégulièrement, par la présence de trois bandes brunes longitudi- males et parallèles, avec des raies brunes transverses ; le dessous est d’un fauve pâle. — $e trouve à la Nouvelle-Hollande. QUATRIÈME GROUPE. Les Forcipulées, WaLckr. Le céphalothorax est bombé.—Les man- dibules sont fortes,allongées , cylindriques. — La lèvre est allongée, carrée. — Les mâchoires sont rétrécies à leur base, incli- mées sur la lévre, et courbées ou dilatées à leur extrémité interne. — Les deux pre- miéres paires de pattes sont presque égales, mais la première surpasse un peu la seconde en longueur. 4. DELENA PERONIANUS. WaLck., op. cit., t. 1, p. 493. — Long. 43 lig. — Le céphalothorax est bombé, cordiforme, plus large et presque aussi long que l’abdomen, entouré d’une bande orangé vif, et de poils de même couleur dans la partie où sont placés les yeux; les yeux sont sessiles, gros; ceux de la ligne antérieure sont rapprochés entre eux; les latéraux antérieurs sont un peu plus gros que les autres ; ceux de la ligne postérieure sont égaux ; les pattes son! rougeâtres, cou- vertes de poils fauves; la quatrième paire 381 est la plus longue ; la troisiéme ensuite ; la plaque sternale est ovale, velue, hérissée de poils fauve-rouge ; l’abdomen est ovale, allongé, coupé en ligne droite à sa partie antérieure , diminuant vers'la partie anale, qui est d’un fauve doré uniforme en dessus et en dessous.— Habite la Nouvelle-Hollande. “ CINQUIÈME GROUPE Les Renflées, Warck. Le céphalothorax est renflé , globuleux. — Les mandibules sont cunéiformes, apla- ties. — La lévre est arrondie, dilatée, resserrée à sa base. — Les mâchoires sont roites, écartées, resserrées à leur inser- tion , arrondies à leur côté externe, tron-' quées et divergentes à l’extrémité de leurs -côtés internes. — Les yeux intermédiaires sont plus petits que les autres, et les intermé- diaires antérieurs sont plus rapprochés que ne le sont entre eux les intermédiaires postérieurs. 5. DELENA HASTIFERA. Waicx., op. cit., t. 1, p. 495. — Epeira Hastifera, Perca., Mag. de Zool., cl. 7, pl. 4. — Guér., Icon. du Rég. anim. de Cuvier, Arachnides. — Long. 3 lig. — Le céphalothorax estrouge, glabre, semi-globu- leux, luisant ; les yeux sont noirsetsaillans, placés sur deux lignes formant un croissant étroitettrès-étoilé ; les mandibulessont rou- gesetson! à leur base coupées enligne droite; les mâchoires sont trés-rélrécies et trés- bombées à leur insertion; elles sont rou- geâtres ainsi que la lèvre; les palpes sont trés-courts, de couleur noire; les pattes sont très-inégales, glabres, assez allongées; le fémoral est cylindrique , d’un brun-noir; le génual est renflé, noir ; le tibial et le métatarse sont fauve-rougeûtre à la seconde paire, et noir aux pattes postérieures ; l’ab- domen est très-déprimé et orné de couleurs vives ; en dessous il est aplati. — La patrie de cette espèce est inconnue. ARKYS, WaLcr. Les yeux sont au nombre de huit, pres. que égaux entre eux, placés sur deux li- gnes occupant le devant du céphalothorax et ainsi disposés : les quatre intermédiaires forment un quadrilatère ; les latéraux écar- tés sur les côtés de la tête et rapprochés entre eux.—La lèvre est courte, arrondie à son extrémité et légérement étranglée à sa base. — Les mâchoires sont allongées, 382 inclinées sur la lèvre, cylindriques, arron- dies à leur extrémité, et légérement creu- sées sur leur côté interne, — Les pattes sont allongées, étendues latéralement; les deux paires antérieures sont beaucoup plus grosses et plus allongées que les posté- rieures; la première paire est la plus lon- gue, la seconde ensuite, et la troisième est la plus courte, — Les habitudes de ces Aranéides nous sont inconnues.—L’espèce type de ce genre est : ARKYS LANCEARIUS. (P]. 5, fig. 4.) Wazck., op. cit., t. 1, p. 497. — Long 4 lig. — Le céphaloihorax est fauve, rou- geätre, large, divisé par un étranglement ou sillon transversal; les yeux intermé-+ diaires d’en bas sont plus petits et plus rap prochés que ceux d’en haut ; les deux laté-g raux sont très-écartés des intermédiaires, très-rapprochés entre eux, et placés dans les angles antérieurs du céphalothorax ; la lèvre et les mâchoires sont rouges; les pat- tes sont armées d’épines; les postérieures sont grêles, courtes et ne présentent ni poils ni piquans ; l'abdomen, d’un fauve foncé, est court, large, et creusé à sa par- tie antérieure, qui est renflée etarrondie sur les côtés, et diminue rapidement en pointe à sa partie postérieure , ayant la forme ré- gulière d’un cœur, à bords ornés à l’en- tour de sa moitié antérieure de petites ta- ches rondes, d’un jaune pâle, au nombre de seize environ; trois autres taches ren- trant dans le milieu; les deux plus externes, beaucoup plus grosses, forment le com- mencement de deux lignes longitudinales de dix taches jaunes (cinq de chaque côté), et qui se réunissent en forme d'angle vers la partie anale. — Se trouve à Kio-Janeiro. THOMISUS, Wazck., LATR. Les yeux, au nombre de huit, presque égaux entre eux, occupent le devant du céphalothorax, et sont placés sur deux li- gnes en croissant ou en segment de cercle. — La lèvre est grande, plus haute que large, triangulaire , et arrondie à son ex- trémité. — Les mâchoires sont allongées, inclinées sur la lèvre, conniventes a leur extrémité. — Les mandibules sont courtes, cunéiformes ou cylindroïdes. —Les pattes, articulées pour être étendues latéralement, sont trés-inégales entre elles ; les deux pai- res postérieures sont sensiblement plus courtes que les deux paires antérieures, Ces Aranéides marchent de côté avec THOMISUS, lenteur, épient leur proie, tendent des fils solitaires pour l'arrêter, et se cachent dans les feuilles qu’elles rapprochent pour faire leur ponte. Le cocon est aplati, et elles le gardent avec la plus grande assiduité, Le genre Thomise est trés-nombreux en espèces ; M. Walckenaer, danssonouvrage, en décrit plus de soixante. Ce genre paraît être répandu sur toute Ja surface du globe ; il a été divisé en dix groupes. PREMIER GROUPE, Les Brevipèdes, WaLck. Les yeux sont en segment de cercle; les quatre latéraux sont portés sur une saillie de la tête, — Les pattes sont courtes ; les an- térieures sont les plus grosses, la deuxième paire est plus longue que la première; la troisième est la plus courte. — Le cépha- lothorax est concave, semi-circulaire et légérement déprimé, 1. THOMISUS ROTUNDATUS. Wazcx., Aran. de France, p. 71, n° 4, pl. 6, fig. 4; ibid. , Hist. nat. des Aran., fasc. 2, pl. 7 ; ibid., op. cit, t. 1, p. 500, — Thomisus Rotundatus, Sav. et Aun., Egypt., p. 166, nl. 7, fig. 34. — Æranea Globosa, Fasr., Ent. Syst., t. 11, p.411, n° 13. — Aranea lrregularis, Pawz:, Faun. Ins. Germ., fasc. 74, n° 20. —7T'ho- misus Globosus, Han, Die Arachn., 1. 1, p. 24, tab. 9, fig. 28. — Long. 2 lig. 1. — Le céphalothorax et les mandibules sont noirs; cependant l’épistome et une partie des mandibules sont souvent d’un jaune brun ; l’exinguinal et le fémoral des pattes antérieures sont renflés; toutes les pattes sont un peu velues; les quatre antérieures sont noires, avec le génual, le tibial et les tarses entrecoupés de brun et de blanc jau- nâtre: les quatre dernières sont de cette dernière couleur, avec des taches d’un brun-noirâtre ; mais dans certains individus toutes ces parties sont de couleur noire; l'abdomen est noir tant en dessus qu’en dessous ; mais en dessus il est borde d’un cercle rouge, quelquefois jaune ou oran- gè, qui projette vers l’intérieur quatre li- gnes sinueuses et transversales de même couleur , et qui vont en décroissant vers la partie anale; souvent ce cercle rouge est un peu interrompu dans le milieu; le des- sous est noir, avec des lignes transversales inclinées, rougeätres. — Cette espèce se trouve assez communément aux environs de Paris sur les fleurs. THOMISUS. DEUXIÈME GROUPE. Les Obscures, WALCK. Les yeux sont en croissant ; les quatre la- téraux sont portés sur des saillies de la tête; . les antérieurs latéraux sont un peu plus gros que les autres. — Les paltes sont courtes ; lesantérieures sont plus grosses; la deuxième paire est plus longue que la première ; la quatrième est la plus courte. 2. THOMISUS FUCATUS. Wazck., Aran. de France, p. 73, n° 4; ibid. , op. cit., t. 1, p. 505. — Thomisus Robustus, Haux, Die Arachn., t. 1, p. 50, pl. 45, fig. 98, a, 4, C. — Thomisus Ob- scurus; ibid., Monogr., de 2, Die À fig. C. — Aranea Fusco Marginata, DE- céeR , t. VII, p. 301, n° 34, pl. 48, fig. 23 et 24. — Long. 4 lig. — Le céphalothorax est plus large postérieurement qu’antérieu- rement , avec une bande longitudinale rou- geûtre, plus claire dans le milieu et s’élar- gissant vers la partie antérieure, de plus il est parsemé de grains noirs ; les yeux sont petits, noirs; les deux latéraux antérieurs surpassani les deux autres en grosseur ; les mandibules sont brunes, avec une tache rougeàlre; les mächoires sont étroites, trés-inclinées, pointues à leur extrémité, et tachées de points noirs à leur base et à leur sommet; la lèvre est triangulaire ; les pattes ont les hanches, l’exinguinal et le fé- moral blanchâtres ; mais les autres articles sont tachés de brun, avec des sinuosités noirâtres ; l’abdomen est ovale, arrondi, un peu plus large à sa partie postérieure, rugueux, d’un brun uniforme, tant en dessus qu’en dessous. Le mâle diffère de la femelle en ce qu’il est ordinairement plus petit; en ce que les pattes et le céphalo- thorax sont d’une couleur plusfoncée, avec une raie plus claire , située à la partie an- térieure et formée par des lignes qui en- tourent les yeux. — On trouve cette es- ‘pèce assez communément aux environs de Paris; son cocon est rond et aplati. TROISIÈME GROUPE. Les Ranules, W ALcCxK. Les yeux, en croissant, sont sur deux li- gnes parallèles ; les intermédiaires des deux lignes sont écartés entre eux, et rappro- chés des latéraux de manière à former deux trapézoïdes écartés l’un de l’autre ; + 333 les deux yeux antérieurs sont plus gros et portés sur un tubercule.— Les deux paires de pattes antérieures sont renflées, beau- coup plus longues et plus grosses que les postérieures; la première surpassant très- peu la seconde , et la quatrième surpassant aussi de très-peu la troisième. — Le cépha- lothorax est bombé. 3. THOMISUS MAUGIL. WaLck., op. cit. t. 1, p. 507. — Long. 4 lig. — Le céphalothorax est d’un rouge brillant , non aplati sur les côtés; les man- dibules sont cunéiformes , aplaties, noires, avec une grande tache rouge sur un côté ; “les palpes sont rougeûtres, à digital noir, is peu renflé; la plaque sternale est rouge; les cuisses et les jambes des deux premières paires de pattes sont noires; les _tarses sont d’un jaune-blanchâtre, avec des piquans de couleur noire; l’abdomen est ovale, plus gros postérieurement , de cou- leur noire, avec une croix jaune ou rouge sur le milieu en dessus; sur la ligne trans- versale de la croix qui est prés de la partie anale, on aperçoit deux points enfoncés trés-distincts. — La patrie de cette espèce est inconnue. QUATRIÈME GROUPE. Les Hispides, Warck. Les yeux sont en croissant, trés-angu- leux, sessiles, avec les latéraux postérieurs trés-reculés en arrière ; les latéraux anté- rieurs soit plus gros que les autres. — Les pattes sont courtes; les antérieures sont presque égales entre elles; la deuxième paire est la plus longue, la première en- suite, la troisième est la plus courte.—Le céphalothorax est convexe et cordiforme, — L’abdomen est court, large, arrondi à sa partie postérieure , et hérissé de pi- quans. h. THOMISUS HIRTUS. Sav. et Aur., Descript. de l'Egypte, p- 464, pl. 6, fig. 11, 4; le mäle; 41, 2, la femelle. — Larr., Dict. des Sc. nat., t. XXXIV, p. 40. — Thomisus Claveatus, Wazck., op. cit., t. I, p. 510. — Long. 4 lig. =. — Le céphalothorax est petit, ru- gueux, avec cinq raies longitudinales ob- scures, alternativement fauves et brunes, dont la plus visible et la plus large est celle du milieu, qui est fauve; les yeux sont bruns; les latéraux postérieurs, plus petits que les latéraux antérieurs, sont plus Ps 384 gros que les intermédiaires; les mandibules sont d’un fauve pâle, un peu rugueuses ; les mâchoires, d’un fauve-brun clair, sont oblongues, cylindroïdes ; la plaque sternale est ovale, d’un fauve clair ou brun, for- mant une sorte de rebord à la lèvre, qui est en cône allongé ; les pattes sont brunes, mélangées de fauve , hérissées de longs pi- quans; les antérieures sont renflées ; l’ab- domen est fauve , aussi large que long, ce- pendant un peu plus large dans sa partie médiane, coupé en ligne droite, proche le céphalothorax et plus arrondi postérieu- rement que sur les côtés; la couleur du fond est fauve, mais il y a en dessus des poils robustes, cylindriques, noirs, courts, séparés } ar des intervalles réguliers; ces poils sont plus épais à leur extrémité, et sont placés sur des bandes brunes trans- verses, un peu festonnées, qu’on remar- que sur le fond fauve; ces poils sont abon- dans surtout sur les côtés et vers la partie postérieure ; de plus on apercoit six points enfoncés dans le milieu, dirigés parallele ment et transversalement., — Cette espèce habite l'Afrique et le midi de la France. Son cocon est aplati et de forme lenticu- laire, CINQUIÈME GROUPE, Les Echancrées, WaLck. Les yeux sont en croissant ; les latéraux postérieurs sont portés sur des tubercules, les autres sont plus petits. — Les pattes sont courtes; les antérieures sont les plus grosses, la première paire est plus longue que la seconde; celle-ci surpassant en lon- gueur la troisième, qui est elle-même plus longue que la quatrième.—Le céphalotho- rax est cordiforme, 5. THOMISUS MARGINATUS. Wazck., Aran. de France, p. 74, n°5; ibid., Faun. Paris., t. 11, p. 230, n° 88; ibid., op. cit., t. I, p. 5142. — Le cépha- lothorax est moitié moins large et moins long que l’abdomen , fauve dans le milieu, noir sur les côtés, entouré de poils gris sur les bords; sa partie antérieure est velue, recouverte de poils fauves; les yeux laté- raux sont en forme de pyramide , c’est-à- dire portés sur les angles du céphalothorax ; les suivans sont petits et cachés par des poils; les mandibules sont perpendiculaires, brunâtres , recouvertes de poils fauves ; les palpes sont courts, filiformes , annelés de fauve et de noir, et armés d’épines de cette THOMISUS. dernière couleur ; la lèvre est cordiforme, plus haute que large, un peu échancrée à son extrémité , ainsi que les mâchoires qui l’entourent et qui la recouvrent ; les pattes sont fauves, tachées de noir, surtout à l’exinguinal et au fémoral, qui sont armés d’épines assez fortes; l'abdomen est ovoïde, plus large postérieurement , cordiforme antérieurement, avec une échancrure ou un sillon au milieu de cette partie qui tou- che le céphalothorax; du milieu de ce sil- lon sort une petite touffe de poils blanchà- tres , dont la pointe se dirige vers le cépha- lothorax; en dessus il est brun, avec des petites taches d’un vert pâle, figurant dans le milieu une pyramide allongée dont Ja pointe est tournée vers Ja partie anale ; sur les côtés sont des taches transverses de même couleur, formées par des petites li- gnes rapprochées entre elles; en dessous il est d’un gris-verdàtre, avec dés taches lon- gitudinales d’un brun-rougeâtre. — Se trouve aux environs de Paris, SIXIÈME GROUPE. Les Crustaceides, WaALcK. Les yeux sont presque égaux entre eux et en croissant large, — Les pattes anté- rieures sont renflées; la première est la plus longue, la seconde ensuite, la troi- sième est la plus courte. —Le céphalothorax est cordiforme , convexe.—L’abdomen est trés-large et arrondi postérieurement.—Le corps est entiérement rugueux, 6. THOMISUS RUGOSUS. Wazck., Tab. des Aran., p. 38, n° 48; ibid. , op. cit., t. 1, p. 513. — Larr., Dict. des Sc. nat., t. XXXIV, p. 62. — Long. 4 lig. — Elle est fauve, avec les deux pattes postérieures d’un jaune-rou- geâtre , et le derme chagriné ou tuberculé. — Elle a été trouvée à l’ile de France. SEPTIÈME GROUPE. Les Malacostracéides, WaALck. Les yeux sont groupés sur une éminence du céphalothorax, en croissant resserré ; les latéraux antérieurs sont sensiblement plus gros que les autres. — Le céphalotho- rax est aplati et cordiforme. — L’abdomen est oblong. 7. THOMISUS MALACOSTRACEUS. Waick., T'ab. des Aran., pl.5, fig. 31. THOMISUS. hé et-32;ibid., op. cit., t. [, p. 513.— Lar.. Nouv. Dict. d'Hist. nat., t. XXXIV, p.42. — bons. 4 lig.— Le céphalothorax, les pattes et l’abdomen sont d’un jaune- brun ; les tubercules, semblables à ceux du chagrin, dont tout le corps de cette es- pèce est couvert, sont aussi d’un jaune- brun mélangé; les cuisses de la première paire de pattes sont trés-renflées. — Se trouve à la Nouvelle-Hollande. HUITIÈME GROUPE. Les Spinoïdes, WaLck. Les yeux, en croissant, sont courbés en arriére elresserrés en avant; les latéraux de la premiére ligne sont plus gros que les autres. — Le corps est rugueux. -- L’ab- domen est découpé et projeté horizontale- ment danstous les sens, en pointes coniques épineuses, — Les pattes sont courtes; les antérieures sont plus grosses et plus fortes. — Les mandibules sont courtes et cylin- driques. 8. THOMISUS STELLOIDES. Wazex., op. cil., t. 1, p. 514. — Long. 5 lig. — Le céphalothorax est cordiforme, couvert de petits tubercules, d’un fauve- brun assez relevé à sa partie pos!érieure, qui est rougeâtre ; les yeux sont en croissant re- courbé en arriére, dont quatre sont placés de face ; les latéraux de celte première li- gne sont plus gros que les intermédiaires antérieurs ; en dessous deces quatre yeux, le céphalothorax présente une espèce de rebord, qui ne permet pas d’apercevoir les quatre yeux postérieurs , placés sur une ligne courbe en arrière ; ceux-ci sont de Ja même grosseur à peu près que les deux intermédiaires antérieurs ; les mandibules sont courtes, cylindroïdes, d’un rouge pâle, avec des poils fauves, à fond glabre et non rugueux; les mâchoires sont rougeûtres, jnclinées sur la lèvre, arrondies à leur ex- trémité et armées de poils jaunes trés-longs; a lèvre, qui est de même couleur que les mâchoires, est triangulaire, terminée en pointe arrondie à son extrémité, et cou- verte de poils jaunes; les palpes sont courts, aplatis , d’un fauve-brun mélangé de taches plus claires; la plaque sternale est con- cave et couverte de poils jaunes; les pattes sont d’un fauve-brun, mélangé de taches plus claires ; les antérieures sont les plus longues, grosses, robustes et rugueuses; l’abdomen est aplati, terminé par cinq tu- bercules horizontaux , figurant imparfaite- An\. ” 355 ment uve étoile; le tubercule postérieur est le plus allongé, les latéraux les plus grands ensuite, et ceux qui sont près du céphalothorax les plus courts ; tous ces tu- bercules sont terminés par des petites pointes fines, excepté le postérieur, qui se termine par des rugosités ou des plis ; en dessus il'est fauve, avec une ligne longitu- dinale plus pâle; en dessousil est d’un fauve plus pâle qu’en dessus, avec les côtés posté- rieurs beaucoup plus bruns que le reste. — Elle a été trouvée dans l’île des Tortues. NEUVIÈME GROUPE. Les Crabroïdes, Waxrcx. Les yeux sont en croissant; les quatre latéraux sont pyramidaux ou portés sur des angles ou des tubercules de la partie antérieure du céphalothorax; ce dernier est cordiforme; les pattes sont plus ou moins allongées ; les antérieures sont pres- que égales entre elles, beaucoup plus lon- gues et plus grosses que les postérieures ; la première paire de pattes est la plus lon- gue, mais excède bien peu la seconde; la troisième est la plus courte. 9. THOMISUS TRUNCATUS. Warck., Aran. de France , n° 6, p. 75, pl. 6, fig. 6. — Han, Monogr. der Aran., fasc. 7, pl. 3, fig. GC. — Aranea Horrida, FaBr., Ent. Syst., p. 411, n° 16. — Ara- nea Truncata, Parras, Spicil. Zool., p. 47, fasc. 9, pl. 4, fig. 15.—T'homisus Martyni, Sav. et Aub., Descrip. de l'Egypte, Arachn. p. 163, pl. 6, fig. 9; la femelle, fig. 9; 2, le mâle. — Long. 3 lig. — Le céphalotho- rax est large, court, déprimé, arrondi, d’un gris-rougeàtre, tacheté de brun ; on re- marque de chaque cô!é deux triangles bruns, dont la pointe aboutit à chacun des yeux extérieurs, et dont les deux bases vont se réunir vers l'abdomen, ce qui forme une bande longitudinale plus claire, avancée vers les yeux, d’un brun-noïrâtre; les mandibules sont rougeätres, piquetées de brun ; la lévre et les mâchoires sont d’un rouge sale ; les pattes sont de la couleur du céphalothorax , mouchetées de rouge brun, avec des piquans noirs; les pattes posté- rieures sont d’une couleur plus pâle; les palpes sont de la même couleur que les pattes; l’abdomen est court, trés-large, tronqué postérieurement , d’un gris-rou- geâtre tacheté de brun ; il a la forme d’une pyramide tronquée, quadrangulaire, dont la base est vers la partie anale, coupée en« 25 386 suite en ligne droite à sa partie antérieure, près du céphalothorax ; en dessus il est d’un gris-rougeàlre, coupé par trois sillons trans- verses ; on aperçoit deux bandes noires laté- rales lavées de gris qui convergent versle cé- phalothorax; le milieu et les côtés sont gris, mais la parlie antérieure ou la base de la pyramide est brune et entourée de noir; en dessous il est d’un gris-rougeâtre , mou- cheté de brun sur les côtés, et brun dans le milieu ; les bords de la pyramide en des- sous sont d’un brun-jaunâtre. — Se trouve dans les bois, aux environs de Paris, 40. THOMISUS ABBREVIATUS. Waick., Aran. de France, p.76, n° 7; ibid. op. cit., t. I, p. 516. — Thomisus Diadema, Hanx. Die Arachn.,t, 1, p. 49, pl. 43, fig. 37. — Long. 3 lig. — Le cé- phalothorax jaune, avec les côtés bruns, est plus allongé, plus bombé, plus angu- leux à sa partie antérieure que dans l’espèce précédente; les yeux latéraux sont portés sur des angles du céphalothorax et sont très-saillans ; les paltes sont jaunes et an- nelées de rouge; les deux paires anté- rieures ne présentent pour la longueur aucune différence sensible ; l’abdomen est large et arrondi postérieurement, coupé en ligne droite antérieurement, mais re- levé en angle sur les côtés, avec sa partie supérieure jaune, et souvent on apercoit une tache irrrégulière et large sur la partie antérieure; la partie postérieure et les côtés de l’abdomen sont entourés par des bandes roses, qui se réunissent aux côlés antérieurs de l’abdomen, et forment une teinte pleine et sans division ; mais ces ta- chesrosessouvents’oblitèrent, et l'abdomen est le plus souvent d’un jaune uniforme, — Se trouve dans la France Méridionale, 11. THOMISUS ONUSTUS. WaLcxk., Aran. de France. p. 77, pl. 6, fig. 5; ibid., Hist. nat. des Aran., fase. 3, n° 7; ibid., op. cit., t. I, p. 518. — Tho- misus Peroni. Sav. et Aup., Descript. de l'Egypte. Arachn., p. 163, pl. 6. fig. 7. — Long. 4lig.—Le céphalothorax estconvexe, cordiforme, de couleur jaune ; les yeux Jaté- raux postérieurs sout portéssurdestubercu- lestrès-sailians ; les pattes sont jaunes ; l’ab- domen est jaune, Court, arrondi à sa par- tie postérieure , el présente en dessus deux tubercules. — Cette espèce a été trouvée aux environs de Lyon. A2 THOMISUS CRISTATUS. Warcx., Aran. de France, p. 77, n°9; THOMISUS. ibid. , op. cit, t, 1, p. 524, — Araneus Crislatus, GLerck, p. 86, pl. 6, tab. 6. — Thomisus Ulmi, Hamx, Monogr. der Aran., fase. 6, pl. 2, fig. A. — Thomisus Lateralis, ibid. , fig. B.—Thomisus Pini, ibid., fig. G. — T'homisus Sabulosus , ibid., Die Arachn., t. 1, p. 28, pl. 8, fig. 34. — Thomisus Viaticus, ibid. . t. I, p. 35, fig. 29. — Xysticus Audax, Kocu, fase. 129, 46, 47. — Xysticus Mordax, ibid., 430, 19.— T'homisus Clerckii, Sav. et Aun./ Descrip, de l Egypte, Arachn., p.165, pl. 6, fig. 43. — Aranea Liturata, VaBr., Ent. Syst., t, Il, p. 416, n° 33. — T'ho- misus Lituratus , WaALcK., Aran. de France, p. 83, n° 46. — Long. 4 lig. — Le céphalothorax est large, aplati, pres- ue aussi long et aussi large que l’abdo- en, ayant deux raies en croissant, brunes sur les côtés, marbrées de fauve, et plus brunes à leur partie postérieure ; de plus il est entouré d’une ligne jaune, fine prés despattes, et présente une bande longitudi- nale, d’un fauve clair dans le milieu, formant un triangle allongé, dont la base est vers la partie antérieure ;sa partie antérieure est d’un fauve-grisàtre ; les mandibules sont de même couleur; la lèvre est terminée en pointe allongée , elle atteint l’extrémité des mâchoires, qui, arrondies en haut, se joignent par une ligne droite de couleur orange ; les palpes sont fauves daus les fe- melles, bruns dans les mâles; ceux-ci ont le dernier article très-renflé; les pattes sont fauves, marquetées de taches noires ; la cuisse et Ja moitié de la jambe, bruns ou noirs; le reste gris ou fauve pâle ; l’ab- domen est déprimé en dessus, très-renflé en dessous , de couleur fauve le plus ordi- nairement, mais variont depuis le brun jusqu’au blanc, ayant en dessus en couleur plus claire la figure d’une crête, formée par une bande brune qui entoure les côtés, et projette des lignes intérieuies; cette bordure est d’un brun-fauve, et quelque- fois rougeâtre dans la femelle plus ou moins pâle et foncé, et de même aussi dans le mâle ; mais dans celui-ci elle varie jus- qu’au brun foncé et même au noir. Cette espèce est très-commune aux environs de Paris; elle passe l'hiver sous terre et dans les mousses. Le mâle est entièrement sem- blable à la femelle, mais plus petit et d’une couleur plus foncée. Le Thomise crêté a des mouvemens lents et lourds; il se renferme dans des feuilles, et tend quelques fils isolés à l’entour, auxquels ilse suspend quel- quefois, La femelle pond, dans la retraite THOMISUS. 587 qu’elle s'est pratiquée, des œufs, qu’elle renferme dans un cocon trés-blanc, aplati. L’aranéide se place dessus, ct ne l’aban- donne que lorsqu'on la touche, A3. THOMISUS ATOMARIUS. (PX 5. fig. 5.) Wazcx., Aran. de France, p. 79, n° 10; ibid. , op. cit., t. 1, p. 523. — Aranea Atomaria, Paxz., fasc. 74, pl. 49. — Tho- misus Lyncœus, Larr., Génér. Crust. et Ins., t. 1, p. 112, spec. 3: ibid., Nouv. Dict. d'Hist. rat.,t. XXXIV, p. 39. — Thomisus Similis, Reuss. et Winer, Mus. Senckenberg, p. 275, pl. 18, fig. 8. — T'homisus Diana. Sax. et Aub., Descript. de lEgyrte, Arachn., p. 465, pl. 7, fig. 1. — Long. 3 lig. — Le céphalothorax est cordiforme, avec deux bandes longitudi- nales brunes sur les côtés ; les yeux laté- raux antérieurs sont plus gros; l’espace qui existe entre les quatre yeux latéraux est d’un beau jaune; la lévre, Jes mà- choires et les mandibules sont d’un jaune orangé uniforme, sans taches; les palpes sont d’un jaune paille pointillé de noir ; les pattes sont de même couleur que les palpes; l'abdomen est court, plus large à sa partie postérieure, coupé en ligne droite à sa partie antérieure , proche le céphalo- thorax, et d’un jaune orangé plus foncé sur les côtés; en dessus il est parsemé de points noirs fins, disposés sur quatre lignes; la troisième ou la plus large ayant quatre ou cinq points trés-apparens, les autres deux; en dessous il est jaunâtre, avec des points noirs sur les côtés, — Se trouve en France et en Afrique. A4. THOMISUS CITREUS. Warck., Tab. des Aran., p. 31, n° 7, pl. 4, fig. 34 et 35 ; ibid., 4ran. de France, p. 79, fig. 41. — Thomisus Calycinus; ibid., Tab., n° 8; ibid.. 4ran. de France, p. 81, n° 12. — Araignée jaune-citron, Decéer, t. VIE, p. 298, pl. 47, fig. 47. — Aranea Quadridentata, Linx.. Syst. nat., p. 1032, n° 49. — Aranea Calycina ; ibid. Faun. Suec., p. 486, n° 996. .— Araneus Vatius, Czerck, p. 126, pl. 6, tab. 5, (mâle). — Araignée citron, Grorr., Ins. des env. de Paris, t. I, p. 642, n° 12, pl. 214, fig. 4.— Thomisus Dauci, WatcK., Tab. des Aran., p. 32; ibid., Faun. Paris., t. IL, p.232, n° 96; ibid., 4ran. de France, p. 81,n°13.— Ducës, 4{las du Rez. anim., Arach., pl. 41, fig. 4.— Long. 4 lig.— Dans la femelle, l'abdomen présente deux points enfoncés sur le milieu, disposés en angles ou en pyramide, de Couleur vert päle, ou blanche, ou jaune uniforme, ou ayant sur les côtés deux bandes longitudinales plus ou moins rouges; toutes les pattes sont d’une couleur verte uniforme; dans le mâle, l’abdomen est ovale, globuleux, d’un jaune-verdâtre, et entouré d’une portion de cercle rouge-jaune, ou brun foncé sur la partie antérieure , el présentant à Ja par- tie postérieure , à partir du milieu du dessus jusqu’à la partie anale, deux lignes longi- tudinales et parallèles ; les jambes et les tarses sont annelés de brun ou de noir. — Se trouve assez communément aux envi- rons de Paris. 15. THOMISUS DIANA. Warck., Aran. de France, p. 72, n°3, pl. 6, fig. 7. — Thomisus Tricuspi- datus ; ibid., p. 83, n° 45. — Thomi- sus Diana, Ha, Monogr. der Spinn., pl. 3, fig. A;ibid., Die Arachn., &. 1H, p. 31, tab. 9, fig. 26. — Thomisus Her- mani; ibid., Monogr. der Spinn., pl. 3, fig. B. — Æranea Tricuspidata, Farr., t. Il, p. 4144, n°26. — Thomisus Delica- tus, WaLck., Aran. de France, p. 82, n° 94.— Araignée mignarde ; ibid., Faun. Paris., 1. 11, p. 232, n° 418. — Long. 2 lig. — Dans la femelle, l'abdomen est piriforme, jaune, entouré en dessus, à sa partie postérieure, d’un croissant rouge, et ayant à sa partie antérieure une tache de même couleur ; quelquefois le croissant d’en bas rejoint la tache d’en haut, et alors l'abdomen est entouré d’une bande rouge ; dans le mâle, les palpes sont courts, apla- tis en dessous, avec un disque arrondi, ayant une petite cavité ronde dans le milieu, les pattes de la première paire surpassent en longueur celles de la secondedans les deux sexes, mais d’une manière plus sen- sible dansles femelles; dans les deux sexes, la partie antérieure du céphalothorax est d’un jaune-citron; l'abdomen est de cou- leur vert d’eau en dessus, brillant, n’étant pas lisse, mais à derme rompu comme des écailles; sur les côtés et à la partie anale est une bande rouge qui entoure le dos; sur sa partie postérieure on aperçoit un trait transverse, légérement enfoncé, et deux points semblables à la partie pos- térieure ; en dessous il est d’un jaune pâle. — $e trouve aux environs de Paris. 16. THOMISUS FLORICOLENS. Wazck., Aran. de France, p. 84, fig. 18. — Ibid., op. cit. , 1. 1, p. 532. — 25. 388 Aranea Dorsala, Fagn., Ent. Syst., 1.11, p. 413, n° 22.— Thomisus Dorsatus, Han, Monogr. der Aran., pl. 4, fig. 6; ibid., Die Arachn., t. 1, p. 44, pl. 44, fig. 34. — Long. 3 lig. — Le céphalotho- rax, cordiforme, est d’un beau vert, pres- que aussi long que l'abdomen; les mandi- bules et la lèvre sont vertes; les palpes et les pattes sont de couleur verte; les deux paires de pattes antérieures, qui surpassent beaucoup les postérieures, sont presque égales entre elles; cependant la première paire est plus longue; de même la troi- sième ne différe pas beaucoup en grandeur de la quatrième ; l'abdomen en dessus est entouré par une bande verte ou jaune, dont le milieu est d’un rouge foncé ou gri- sâtre, avec un espace plus clair ou jaune, figurant un x renversé sur le milieu de Ja parlieantérieure,etdessillonsjaunes ou plus clairs vers la partie anale. — Se trouve sur les fleurs aux environs de Paris. 47. THOMISUS VILLOSUS. WaLck., Aran. de France, p. 85, n°920 — Ælbid op. scitst. (lp. 535, — Larr., Nouv. Diction. d'Hist. nat., t. XXXVI, p. 41. — T'homisus Bufonü, Sav. et Aun., Description de l'Egypte, Arachn., p. 164, pl. 6, fig. 10. — Long. 2 lig. — Le céphalothorax est relevé en carène , rélréci vers la partie antérieure, allongé, rouge, avec une ligne jaune longitudinale dans sa partie médiane; les yeux sont en croissant, trés-pelits, mais brillans ; les latéraux de la ligne antérieure, étant plus proéminens, paraissent un peu plus gros; les palpes et les mandibules sont rougeàlres; la plaque sternale, les mâchoires et Ja lévre sont d’un fauve pâle, avec des poils moins longs ; les paties an- térieures de la première paire ont les cuisses fortes et renflées ; cetle paire est la plus longue, ensuite Ja seconde; la troi- sième paire est la plus courte; les deux paires postérieures sont très-courtes ; l’ab- domen est arrondi, d’un fauve pâle, jaune- verdâtre, tout couvert et hérissé de longs poils fauve pâle, de même couleur que le fond, trés-allongés entre eux et fins; ces poils sont plus abondans en dessus, où on aperçoit neuf points enfoncés, disposés Jongitudinalement sur deux lignes; le co- con est de couleur fauve-blanchâtre , ainsi que le dessous.—Se trouve dans la France Méridionale, ERIPUS. DIXIÈME GROUPE, Les Anguleuses, Wazck. Les yeux sont en segmens de cercle. — La lèvre etles mandibules sont trés-allon- gées, — Les pattes antérieures sont allon- gées; la première paire est la plus longue, la seconde ensuite, la troisième est la plus courte, — Les mandibules sont cunéifor- mes. — L’abdomen est en pyramide tron- quée, quadrangulaire. 18. THOMISUS PIGER. Waick., Aran. de France, p. 86, n° 24; ibid., Tab. des Aran., p. 84, pl. 4, fig. 37; ibid., op. cit. L. I, p. 536. — Long. 2 lig. — Les pattes sont rougeâtres ; l'abdomen est allongé, plus gros à sa partie posté- ricure, rougeàtre en dessus, entouré de noir; les mâchoires sont cylindroïdes, et entourent la lèvre; le mâle a la cupule du digital assez large, arrondie, aplatie en dessous, de couleur rougeàlre.—$e trouve aux environs de Paris. ERIPUS, WaLc.; Thomisus, LATR. Les yeux, au nombre de huit, sont dis- posés à l’entour de deux tubercules verti- caux, et disposés de la manière suivante : deux yeux placés sur l’épistome en avant des deux tubercules; deux placés sur les deux tubercules de devant et à moitié de leur hauteur, plus écartés que les antérieurs, qui sont sur l’épistome; quatre yeux pla- cés derrière les tubercules, savoir : deux en haut, et deux en bas, ces derniers plus rapprochés que ceux d’en haut.—La lèvre est allongée, ovale, triangulaire, tronquée en ligne droite, ou en ligne légérement arquée à son extrémité. — Les mâchoires sont allongées, droites, élargies à leur ex- trémité, à côté externe droit ou légére- ment convexe , et à exlrémilé interne échancrée.—Les mandibules sont courtes, cunéiformes. — Les pattes sout étendues latéralement; les deux paires antérieures son! beaucoup plus longues que les posté- rieures; la premiére paire surpasse peu la seconde ; la quatrième paire est plus lon- gue que la troisième. Ce genre, dont les mœurs nous sont in- connues, a été le sujet d’une note mono. graphique, que nous avons insérée dans le Magasin de Zoologie, de M. Guérin. Nous avons fait connoître dans ce petit travail, SELENOPS. 389 deux espèces, dont une n’est regardée par M. Walckenaer, dans son Hist. nat. des Ins. Ant., que comme variété. Pour la dis- ünction de ces espèces, qui est assez diffi- cile, nous avons basé nos caractères spéci- fiques sur la position qu’occupent les épi- nes sur l’abdomen , leur longueur relative et leur distance plus ou moins rapprochée ou plus ou moinséloignée. La premiére es- pèce a été désignée sous le nom de Éripus Brasiliensis, et la seconde, sous celui de E. Audouinii. Au nom spécifique, on voit au premier abord qu’elle est la patrie de la première ; la seconde habite la Guiane française. ERIPUS HETEROGASTER. (PI. 6, fig. 4.) Wazck., op. cit.,t. I, p. 441, pl. 42, fig. 6. — Thomisus Heterogaster, Guér., Icon. du Reg. anim. de Cuv., Arachn., pl. 1. fig. 4.— T'homise hétérogastre, LATR., Cours d'Entomologie. — Long. 8 lig. — Le céphalothorax, couvert de petits tuber- cules brillans, est jaune ; ses côtés latéraux sont renflés, avec des lignes longitudinales assez profondément marquées; sa partie antérieure est de même couleur; sa partie supérieure est d’un fauve plus clair, avec le tubercule médian peu saillant ; les tuber- cules antérieurs sont grisätres ; la premiére paire d’yeux est roussàtre, les suivantes sont de couleur noire ; les articles des pal- pes sont d’un rouge carmin peu marqué , à l’exception du dernier article, qui est légé- rement grisàlre , avec des poils d’une cou- leur jaune irès-foncé ; les mandibules sont jaunes à leur naissance, roussâtres à leur extrémité ; les mâchoires et la lèvre sont d’un jaune sale, avec des poils d’un jaune brillant à leur côté interne ; les articles des pattes jusqu’au génual sont jaunes, tandis que le tibial , le métatarse et une partie du tarse sont d’un rouge carmin; l’extrémité du dernier article est roussâtre ; l'abdomen est peu renflé, sa couleur en dessus et sur les côtés latéraux est d’un fauve foncé ; les tubercules antérieurs sont allongés, d’une belle couleur rouge carmin; les tu- bercules médians sont trés-allongés, avec les latéro-postérieurs un peu moins allon- gés et de même couleur que les antérieurs; l’espace occupé par lesouverturesstigmati- quesestlégérementgrisätre ; lesfiliéressont d’un jaune foncé, avec des poils de même couleur. — Cette espèce habite le Brésil. SELENOPS, Sav., WaLck. Les yeux, au nombre de huit, sont vla- cés sur deux lignes; la ligne antérieure est courbée en avant, et formée par six yeux; Ja ligne postérieure est très-rapprochée de Pautre, plus longue que l’antérieure, etin- diquée à ses extrémités par deux yeux seu- lement’ de manière qu’il ya quatre yeux in- termédiaires sur une ligne droite, et deux yeux latéraux de chaque côté, l’un plus avancé, l’autre plus reculé que la ligne in- termédiaire, — La lèvre est arrondie, se- mi-circulaire ou ovalaire, — Les mâchoires sont allongées, droites, écartées et diver- gentes à leur extrémité. — Les pattes, éta- lées latéralement, sont allongées, fortes, presque égales; les postérieures sont aussi longues ou plus longues que lesantérieures. Ces Aranéides courent avec vélocité, les pattes étendues latéralement. Les espèces qui composent ce genre ont été divisées en trois groupes. PREMIER GROUPE, Les Omalosomes, WaLck. La lèvre est courte , semi-circulaire. — Les mâchoires sont ovalaires, écartées, di- vergentes, resserrées à leur base.—La qua- ième paire de pattes est la plus longue ; la troisième ensuite, la première est la plus courte. 1. SELENOPS OMALOSOMA. L. Dur., Ann. génér. des Sc. phys. de Bruxelles, 1820, p. 7, pl. 69, fig. 4. — W'acck., op. cit, t, 1, p. 544. — Ducës, Atlas du Reg. anim. de Cuv., Arachn., pl. 42, fig. 4. — Long. 4 lig. — Le céphalothorax est large, aplati, d’un fauve- rougeâtre, brun sur les côtés, avec des sillons rayonnants au centre; yeux latéraux antérieurs sont plus rapprochés de Ja ligne intermédiaire que les posté- rieurs; ils sont noirs larges et entourés d’un jaune vif brillant; les yeux antérieurs sont placés sur le rebord du céphalothorax; les mandibules sont rougeàtres, avec une ligne noire qui commence en haut, se di- rige ensuite du côté externe en ligne droite, se courbe et s’arrondit aprés au milieu; les mâchoires sont resserrées à leur hase et écar- tées ; la lèvre est brune à sa base et jaunà- tre à son extrémité; les pattes sont d’un fauve-jaunâtre , avec des taches brunes ; la quatrième paire est sensiblement plus lon- gue que les autres ; elles sont presque éga- les entre elles; l’abdomen est d’un jaune pâle uniforme, —Cetie espèce se trouve ex Espagne, 390 PHILODROMUS. 2. SELENOPS FUGITIVUS. (P]. 6, fig. 4.) Wazcxk., op. cit.,t. [, p. 546. — Long. 6 lig. — Le céphalothorax est grand, aplati, rougeätre , sans taches ; les yeux sont rou- geâtres ; les mandibules sont rouges , d’un brun foncé, glabres, très-bombées, et un peu dirigées en avant , sans aucune tache ; les pattes sont fortes, longues, brunes, avec des petites taches plus brunes et des an- neaux d’un jaune pâle au commencement et à l'extrémité du tibial. — Se trouve en Cafrerie. DEUXIÈME GROUPE. Les Aisses, WaLcx. La lèvre est courte , semi-circulaire. — Les mächoires sont droites, peu resserrées à leur base. — La seconde paire de pattes est la plus longue , la troisième ensuite, la quatrieme est la plus courte. 3. SELENOPS AISSUS. Wazck., op. cit., t. I, p. 547. — Long. 6 lig. — Le céphalothorax est grand, large, cordiforme, avec des sillons rayonnans aux pattes, et aboutissant au centre, creusé en large fossette ; les yeux sont noirs, saillans, exceplé les latéraux antérieurs, qui sont renfoncés, petits. rougeâtres; les quatre yeux de Ja ligne intermédiaire sont presque aussi gros que les latéraux postérieurs ; les mandibules sont courtes, renflées, pyri- formes, d’un rouge-noirâtre, avec une rai- nure dentée pour recevoir les crochets, qui sont très-grands ; Ja lèvre est large, en demi-cercle, d’un rouge-brun à sa base, et d’un rouge plus pâle sur les bords; la pla- que sternale est rougeätre ; les palpes sont courts, un peu plumeux, légérement renflés à leur extrémité; les pattes sont fortes, rougeâtres, allongées ; l'abdomen est plus long que large, plus étroit que le céphalo- thorax, en ligue droite à sa partie anté- rieure et sur les côtés, arrondi et pointu à sa partie postérieure ; en dessous il est d’un brun fauve uniforme. — Cette espèce a été trouvée à la Martinique. TROISIÈME GROUPE. Les Aphartères, Wazck. La lèvre est allongée, ovalaire. — Les mâchoires sout très-convexes à leur côté interne, pointues à leur extrémité, qui est creusée en ligne concave au côté interne, étroites à Jeur base, creusées intérieurc- ment, et entourant la lévre., — La seconde paire de pattes est la plus longue, la troi- sième ensuite, la première est la plus courte. 4. SELENOPS SPIXNH. Perry, Delect. Anim., p. 495, pl. 88, fig. 42. — Selenops Brasiliensis , WaLck., op. cit., t. I, p. 548. — Long. 7 lig. — Le céphalothorax est plus long que large, arrondi, aplati, de couleur fauve-jaunâtre ; les yeux de la ligne antérieure touchent presque aux mandibules; ils sont petits et jaunätres, et on aperçoit entre eux des poils noirs, roides et verticaux, parsemés çà et là ; les mandibules sont très-courtes, singulièrement renflées à leur partie anté- rieure, et comme globuleuses, dépassant ainsi le bord antérieur du céphalothorax par leur convexité ; elles sont de couleur fauve sale, lavées de noir, parsemées de poils roides et de piquans trés-longs à l’ex- trémité; les palpes sont courts, minces, fauves, annelés de noir, hérissés de poils de même couleur, roides, et de piquans trés-allongés ; les pattes sont d’un jaune fauve doré, avec de larges anneaux noirs ; la deuxième paire est la plus longue, la troisième ensuite, la quatriéme est plus longue que la première, qui est la plus courte de toutes ; l’abdomen est ovale, noir, avec des pinceaux de poils près des filières ; en dessous, il est noir. Le mâle, suivant M. Perty, est déprimé, gris, varié de brun; les cuisses sont annelées; les tarses son! velus. — Se trouve au Brésil, PHILODROMUS , Wazck. ; Thomisus, ejusd. Les yeux, au nombre de huit, presque égaux entre eux, occupent le devant du céphalothorax, et sont placés sur deux li- gnes en croissant, sessiles, ou n'étant pas portés sur des tubercules ou des éminences de Ja ièête. — La lévre est triangulaire, ter- minée en pointe arrondie, ou coupée à son extrémité. — Les mâchoires sont étroites, allongées, cylindriques, inclinées sur Ja lèvre, rapprochées à leur extrémité. — Les mandibules sont cylindroïdes ou cunéifor- mes. — Les pattes, articulées pour être étendues latéralement, sont allongées, pro- pres à la course, et presque égales entre elles, Ces Aranéides courent avec rapidité, les pattes étendues latéralement, épiant leur proie, tendant des fils solitaires pour la re- dr. PILILOBROMUS. tenir, se cachant dans des fentes ou dans des feuilles pour faire leur ponte. Ce genre a été partagé en trois groupes. PREMIER GROUPE. Les Crabes Longipèdes, WaLox. Le céphalothorax est aplati, large à sa partie antérieure. — L’abdomen est court, et très-large postérieurement. — Les deux paires de pattes intermédiaires sont les plus allongées. —La lèvre est terminée en pointe arrondie, — Les mandibules sont cunéi- formes. 4. PHILODROMUS TIGRINUS. Warox., Aran. de France, p. 87, n° 1; T'homise tigre, ibid., Tub, des Aran., p. 34, n° 22; Araignée tigrée, ibid., Faun. Paris., t. 11, p. 230, n° 86; ibid., op. cit., t Ï,p. 551. — Aranea Lœvipes, Linn., l'aun. Suec., 2° edit., p. 225. — Long. 3 lig. — Le céphalothorax est trés-large, : aplati, cordiforme , d’un fauve rougeätre , brun sur les côtés et à sa partie postérieure, laquelle est arrondie et de couleur blan- châtre ; les mandibules sont noirûtres ; les mächoires sont allongées, étroites, forte- ment inclinées sur la lèvre, et se louchant par leur extrémité rougeûtre; la lèvre in- férieure est rougeûtre, grande, triangulaire et pointue à son extrémité ; les pattes sont longues, grèles, rougetres, marquées de brun et de points fins de même couleur, et ayant des poils blancs à la partie antérieure de l’exinguinal et du fémoral ; la deuxième paire surpasse toutes lesautresen longueur, ensuite c’est la troisième qui est sensible- ment la plus longue ; la première et la qua- trième paire n’offrent pas de différence sensible, cependant la premiére est plus longuc ; l'abdomen large, aplati, paroît former un pentagone, à cause de la pointe qui marque sa parlie anale, et a en- suite sa partie antérieure coupée en ligne droite, eton aperçoit quelquefois une petite échancrure dans le milieu ; en dessus, il est revêlu de poils roux, bruns, et blanc bril- lant, ce qui offre à la vue un aspect tigré ; il est bordé de brun sur les côtés, et a dans Je milieu de sa surface quatre ou six points enfoncés; en dessous, il est blanchàtre, avec des poils gris, Cette espèce se tient sur les arbres, les cloisons des bois, les muruilles, ayant les pattes étendues, et comme collée sur la surface des corps sur lesquels elle se trouve ; mais dès qu’on la touche, elle s’enfuit avec Le 391 une extrême rapidité. ou se laisse tomber à terre par le moyen d’un fil de soie qui se dévide de ses filières. Nous l’avons ren- contree trés-communément sur les treil- lages et sous les écorces des pins au Jardin des Plantes. 2. PHILODROMUS JEJUNUS. (PI. 8, fig. 4.) Wazck., Aran. de France, p. 97, n°4 bis ; ejusd., op. cit., t. T1, p. 551, — Aranca Jejuna, Panz., 83, 21. — Araignée tigrée, Dec., t. VII, p. 302, pl. 48, fig. 25.— 4ra- neus Margaritaceus, GLERCK, p. 180, c. 7, spec. ?, pl. 6, tab. 3. — T'humisus Lœvipes, Hauw, Die Arachn., t. À, fig, B, p. 120, tab. 34, fig. 90; ibid., Monogr., 4, heft., pl, 3, fig. B. — Long, 3 lig. L. — Le cé- phalothorax est arrondi, rétréci subitement vers la partie antérieure, d’un jaune-blanc en dessus, avec deux taches noires qui se rejoignent, et forment un angle à la partie postérieure ; antérieurement, et vers la ré- gion des yeux, ces deux taches noires se rejoignent, et forment un angle à la partie postérieure ; les yeux sont en croissant : les quatre de la courbe antérieure du croissant sont un peu plus rapprochés entre eux , et en deux paires; les quatre yeux de la Courbe postérieure du croissant sont au contraire à égale distance les uns des autres ; les quatre antérieurs, étant plus rapprochés entre eux, sont éloignés des latéraux postérieurs; ces derniers sont saillans, et portés sur une lé- gère élévation du céphalothorax; les man- dibules sont droites, cunéiformes, brunes à leur base et à leur extrémité, et traversées par une bande jaune; de plus, elles sont recouvertes de quelques poils blanchâtres ; les mâchoires sont en carré long plus haut que large, légérement inclinéessur la lèvre, disjointes à leur extrémité, et brunes; la lévre est brune, triangulaire, échancrée à son extrémité, plus haute que large; la plaque sternale est cordiforme, velue, d’un brun-rougeûtre, avec des poils jaunes très- fins ; les pattes sont allongées, étalées laté- ralement, la seconde paire est la plus lon- gue de toutes, la troisième ensuite, la qua- trième est la plus courte : ces pattes sont blanches ou jaune clair ; P’abdomen est py- riforme, déprimé en dessus, plus long que large, rétréci et coupé en ligne droite à sa partie antérieure, d’un blanc-jaunâtre ou verdâtre, avec deux taches noires inclinées, une de chaque côté, proche le céphalo- thorax; sa partie médiane présente deux larges raies noires, qui traversent une par- tie du dessus sans se joindre entre elles; 392 PHILODROMUS. au milieu de l’espace jaune ou blanc est un petit trail noir, fin et longitudinal ; posté- ricurement on aperçoit un ou plusieurs points ou lignes noires, qui ne se rejoignent pas dans le milieu; les côtés latéraux du dessous sont entourés de noir, avec des petits traits ou points blancs ou jaunes; en dessous, il est très-aplati, et d’un gris pâle, avec deux peliles bandes longitudinales ob- scures, qui partent des parties sexuelles ; ces parties sont brunes, et la portion de l'abdomen qui est au-dessus, proche le cé- phalothorax , est d’un jaune plus pâle que le reste, — Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, est lrès-agile, et marche latéralement. DEUXIÈME GROUPE. Les Filipèdes , WaLcx. Le céphalothorax est aplati, large et cor- diforme. — La deuxième paire de pattes est la plus longue , ensuite la première, la troisième est la plus courte. — La lèvre est triangulaire, tronquée. — Les mâchoires sont bombées ou coudées à leur base, très- inclinées sur la lèvre. — Les mandibules sont cylindroïdes. 3. PHILODPOMUS DISPAR. Wazck., Aran. de France, p. 89, n°9; ibid, , op. cit., 1. 1, p. 554. — Thomisus Griseus, Iaën, Monogr. der Spinnen., fasc. 4, pl. 3, fig. À. — Philodromus Fallax, Suxv., p. 226, n° 4. — Long. 8 lig. — Le céphalothorax est cordiforme, gri- sàtre, avec deux bandes brunes longitudi- nales sur les côtés ; les yeux sont placés comme dans le PA. Tigrinus ; les mandi- bules sont plus allongées, verdätres et cy- linäriques; les mâchoires sont trés-incli- nées, bombées el dilatées à leur base, se terminant en pointe arrondie à leur extré- milé; les pattes sont fines, verdâtres; les cuisses sont tachées de noir ; l’abdomen est allongé, piriforme, couvert de poils courts, épais, grisätres dans le milieu de Ja partie antérieure, noirs ou bruns sur les côtés, d’un fauve doré verdätre à la partie posté- rieure; en dessous, il est d’un gris-blan- châtre sur les côtés, et noirâtre dans le mi- lieu, Le mâle a la même forme que la fe- melle, mais il en diffère par les couleurs : le céphalothorax et l’abdomen en dessus sont noirs et entourés d’une ligne blanche ; les pattes et les palpes sont verdâtres, mais ceux ci sont lerminés par un article glo- buleux, fort, et de couleur noire. — Se trouve aux environs de Paris. 4. PRILODROMUS PALLIDUS. Wazck., Aran. de France, p. 90, n° 148; ibid. , op. cit. , t. 1, p. 554. — T'homisus Griseus, Haun, Die Arachn., t. 1, p. 424, tab, 34, fig. 91. — Long. 2 lig. — Le cé- phalothorax est plus large que l’abdomen, d’une couleur pâle-rougeâtre, avec l’inter- valle des yeux d’un jaune clair, luisant ; les yeux sont semblables à ceux de l'espèce précédente ; les mâchoires sont trés-incli- nées sur la lèvre, coudées et dilatées à leur base, et se terminant en pointe arrondie, d’un jaune plus pâle que la lèvre ; les palpes sont d’un jaune päle, à dernier article très- renflé et aplati; les pattes sont de même couleur que les palpes, avec des anneaux d’un rouge clair aux articulations des jam- be; ; l'abdomen est ovoïde, allongé, petit, un peu déprimé, plus large dans son milieu, pointu vers la partie anale, ayant à la partie postérieure, et proche le céphalothorax, une légère échancrure ; sa longueur ne dé- passe pas beaucoup celle du céphalothorax; sa couleur est fauve, avec des mouchetures plus foncées, et on aperçoit en dessus deux lignes brunes, obscures, parallèles, recou- vertes en partie par des poils jaunes ; de plus, sont deux taches d’un noir trés-vif en dessus, de chaque côté de la partie anale ; le dessous est d’un jaune päle. — Se trouve aux environs de Paris. 5, PHILODROMUS RUFUS. WALCKk., Ar'an. de France, p. 91, n° 4; ibid., op. cit.,t. I, p. 555.—Long. 2 lig. 1, — Le céphalothorax est de couleur pâle; les yeux sont comme dans les espèces pré- cédentes; les mandibules sont d’un blanc- rougeûtre sans taches; les mâchoires sont légérement inclinées, arrondies à leurs cô- tés externes, creusées à leurs côtés internes, bombées à leur base, resserrées dans leur milieu, de couleur fauve päle, parsemées de points plus foncés; la lèvre est allon- gée, étroite, échancrée, coupée en ligne droite à son extrémilé ; les palpes sont jaunes, rougeâtres, avec le dernier article renflé, ovoide, pointu à son extrémité, et velu en dessus; les paites sont de même couleur que les palpes ; l’abdomen est al- longé, cylindrique, étroit, un peu plus large, coupé en ligne droite à sa partie an- térieure, d’un fauve-rougeâtre uniforme, sablé de petits points imperceptibles plus foncés, qu’on aperçoit aussi à la plaque ST ne PHILODROMUS. sternale, aux cuisses et aux palpes; en des- sous , il est d’une couleur plus pâle. — Se trouve aux environs de Paris. TROISIÈME GROUPE. Les Vigilantes, WaLcx. Le céphalothorax est arrondi, convexe. — La deuxième paire de pattes est la plus longue , la première ensuite, la quatrième est la plus courte. — La lèvre est triangu- laire, arrondie à son extrémité. — Les mâ- choires sont très - inclinées sur la lèvre, amincies vers leurs extrémités, bombées à leur base. — Les mandibules sont cylin- droïdes. 6. PHILODROMUS AUREOLUS. Wazck., Aran. de France, p. 92, n° 6; ibid. , op. cit., t. I, p. 556. — Philodro- mus Aureolus, Kocx, 130, fig. 21 (le mâle), fig. 22 (la femelle). — Thomisus Aureolus, Haun, Die Arachn., t. II, p. 57, fig. 144 (le mâle), et fig. 445 (la femelle). — 4ra- neus Aureolus , CLERCK, p. 135, pl. 6, tab. 9. — Araignée brune bordée, DEGÉER, t. VII, p. 3014, pl. 48, fig. 23 et 24. — Long. 3 lig. — Le céphalothorax est cor- diforme, aussi large que long, d’un jauve- verdâtre dans son milieu, d’un rouge-brun sur les côtés; les mandibules sont d’un blanc pâle ou grises, avec le crochet de même couleur, cylindriques ; l’abdomen est piriforme, renflé postérieurement, mar- bré de brun, de rouge et de jaune; sur les côtés, les taches jaunes forment des rayons en forme de larmes ou de flammes, qui partent du haut, se dirigent latéralement ; le milieu est d’un jaune-verdâtre, lavé de taches obscures ; du côté du céphalothorax sent quatre points noirs enfoncés, se déta- chant sur un fond plus jaune aue le reste, et au milieu une ligne longitudinale de même couleur, moins foncée ; en dessous, il est pâle et sale, parsemé de taches brunes sur les côtés; dans le milieu est une ligne longitudinale sablée de gris, avec deux rangs de points ronds, verts, parallèles, peu distincts. Le mâle diffère de la femelle par son céphalothorax qui est plus large, moins bombé, et par son abdomen qui est plus brun, allongé, cylindroïde, de couleur fauve doré, avec une teinte ardoisée à la partie antérieure, — Gette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, court avec - assez d’agilité. 393 QUATRIÈME GROUPE. Les Surveillantes, WaALck. Le céphalothorax est arrondi, — L’ab- domen est allongé. — La seconde paire de pattes est la plus longue, la quatrième en- suite, la troisième est la plus courte. — Les yeux, en croissant, sont à cornes trés-ai- guës ; les postérieurs latéraux sont trés-re- culés en arrière ; les intermédiaires posté- rieurs sont rapprochés entre eux ou ren- trés dans l’intérieur du croissant, de ma- niére à former un carré avec les anté- rieurs intermédiaires, ou un croissant se composant de trois ou quatre lignes d’yeux. — La lévre est courte, semi-circulaire.—Les mâchoires sont très-inclinées sur la lèvre, et bombées à leur base. — Les mandibules sont cylindriques. 7. PHILODROMUS OBLONGUS. Waccx., Aran. de France, p. 94, n° 7, pl. 6, fig. 9; ibid., Hist. nat. des Aran., fase. 4, fig. 5 ; ibid., Tab. des Aran., pl. 4, fie"9;Mbid;,,0p. cr. T1" \p: 558: 0— Thomisus Oblongus, Haun, Die Arachn., t. 1, p. 410, tab. 98, fig. 82. — Philodro- mus Trilineatus, Sun. , p. 227, n° 5. — Long. 3 lig. +. — Le céphalothorax est plus large que l’abdomen, en ovale arrondi, pointu antérieurement et échancré poslé- rieurement, jaunâtre, avec deux raies Jon- gitudinales brunes, formant un V allongé dans le milieu ; sa partie antérieure est ar- rondie, d’un blanc-jaunätre, avec quelques poils noirs ou bruns dirigés en avant; les palpes sont blanchâtres, terminés dans le mâle par un article ovoïde, sans ouver- ture ; les mandibules sont courtes, blanches, dirigées en avant; les mâchoires sont cour- tes, d’un blanc uniforme, coupées en ligne droite à l'extrémité, et recouvrent la lévre ; Ja plaque sternale est blanche, piquetée de brun; les pattes sont jaunes en dessus, blanches en dessous, avec des poils et des piquans noirs ; l’abdomen est cylindrique , ou en cône trés-allongé, dont la pointe est vers la partie anale ; il est jaune, avec une raie longitudinale brune dans le milieu, qui se rétrécit vers la partie anale ; on aper- çoit aussi deux autres raies pareillement longitudinales, plus étroites sur les côtés ; il y a aussi des points bruns sur le milieu du dos, dont deux sont plus marqués; en des- sous il est d’un gris-blanc uniforme. — Se trouve aux environs de Paris. 394 8. PHILODROMUS RHOMBIFERENS. Waick., Aran, de France, p. 95, n° 9, pl. 6, fig. 8; ibid., op. cit., t. |, p. 559.— T'homisus Fabricii, Sav. et Aun., Descript. de l'Egypte, Arachn., p.144, pl, 6, fig, 3.— Philodromus Albini, Sav. et Aun., Descrip, de l'Egypte, Arachn., pl. 6, fig. 4.—Philo- dromus Rhombiferens, Say. et Aun., Des- cript. de l'Egypte, Arachn., pl. 6, fig. 5, — Thomisus Rhomboicus, Haux, Die Arachn., t. 1, p.444, pl. 98, fig. 83.— Araneus For- micinus, CLERCK, p. 184, pl. 6, tab. 2, — Philodromus Formicinus, Sunp., p. 229, n° 7, — Long. 3 lig. =. — Le céphalo- thorax est cordiforme, plus large, mais moins long que l’abdomen, couvert de poils rouge-brique dans le milieu et proche des pattes ; les côtés sont lavés de brun ; sa partie antérieure est arrondie, rougeûtre, avec quelques poils noirs à sa base; les yeux de là ligne postérieure du croissant sont plus gros ; les antérieurs sont presque imperceptibles ; les mandibules sont rou- geätres ; les pattes sont longues, rouges, avec des piquans noirs ; les palpes sont de même couleur que les pattes; la plaque sternale est velue , revêtue de poils gris et noirs ; l’abdomen est ovoïde, plus pointu vers Ja partie anale, d’un rouge de brique clair en dessus, et ayant un trapèze allongé, proche le céphalothorax, d’un noir de ve- lours ; les poils qui sont rangés de chaque côté dépassent ceux du corps; ils sont noirs à leur base, gris à leur extrémité, et se dirigent vers la partie anale ; en dessous, il est d’un rouge plus pâle, avec trois lignes enfoncées, longitudinales, qui se réunissent à la partie anale. — Se trouve sur les ar- bustes aux environs de Paris. OLIOS, WaLcKk. ; Thomisus, LaTr. Les yeux, au nombre de huit, sont étalés sur deux lignes parallèles, l’antérieure étant plus courte, — La lèvre est large ou quadri- forme , ou tronquée en ligne droite à son extrémité, — Les mandibules sont allon- gées, cylindroïdes. — Les pattes sont pres- que égales entre elles, allongées, robustes; les postérieures, comme les antérieures, articulées pour être étendues latéralement : et portées en avant. Ces Aranéides tendent quelques fils, et marchent dans une position renversée dans les bois ou l’intérieur des habitations, atta- quant les kakerlacs, les gros insectes, et même les pelits lézards. OLIOS. Ce genre a été divisé en huit groupes. PREMIER GROUPE. Les Robustes, WaLcx. Les yeux sont sur deux lignes parallèles; Ja ligne antérieure est plus courte. — La lèvre est courte, quadriforme, tronquée ou légérement arrondie, — Les mâchoires sont écartées, disjointes à leur extrémité, incli- nées sur Ja lèvre, — Les mandibules sont fortes, allongées, cylindroïdes, — Le cé- phalothorax est large, cordiforme. — Les pattes sont presque égales entre elles; les premières sont les plus longues. A. OLIOS GRAPSUS. WaLck., op. cit., t. 1, p. 564. — Long. 8 lig. — Le céphalothorax est convexe, mélangé de bistre clair ou de bistre brun foncé; les yeux latéraux de chaque ligne sont un peu plus gros que les autres, et les deux lignes se courbent un peu en sens opposé, c’est-à-dire la ligne postérieure en avant, l’antérieure un peu en arrière, mais très-légérement ; les mandibules sont d’un beau bleu-ciel azuré, recouvertes de poils fauves clairsemés ; les pattes postérieures sont presque aussi longues que les anté- rieures , avec l’exinguinal et le fémoral renflés; le dessous de ces paltes est d’une couleur fauve uniforme ; l’abdomen est ovale, allongé, ayant en dessus et à sa partie antérieure des taches noires sur un fond fauve, peu distinctes, et à la partie posté- rieure, des chevrons, ou taches anguleuses formées par deux lignes noires, parallèles ; en dessous, il est entièrement fauve. — Habite la Nouvelle-Hollande. 2. OF10S PINNOTHERES. Wazck., Tab. des Aran., p. 36, fig. 29; ibid. , op. cit. ,t. 1, p. 563. — Thomisus Lamarckii, Larr., Génér. Crust. et Ins.. t. 1, p. 445. — Le céphalothorax est grand, cordiforme, d’un fauve-jaunâtre sale, avée des poils noirs et une ligne d’un blanc très- vif sur les bords antérieurs du céphalo- thorax ; les yeux sont sessiles, sur deux lignes, les latéraux antérieurs sont plus gros que les autres; les mandibules sont brunes, recouvertes de poils fauves rares, avec deux lignes longitudinales sur le côté de chaque mandibule d’un blanc très-vif; la lèvre est large, carrée; les mâchoires sont légére- ment inclinées sur la lèvre, divergentes à leur extrémité, aplaties ; les palpes sont d’un fauve clair ; les pattes sont fortes, al- OLIOS, longées, les postérieures égalant présque les antérieures; les cuisses sont renflées , surtout celles des pattes antérieures ; la quatrième paire égale presque la première, le tibial de la premiére paire est annelé de noir en dessous; l’ahdomen est ovale, al- longé, couvert de poils fauves ou jaune sale en dessus; en dessous, il est d’un noir de velours, avec la plaque sternale et la bouche de même couleur. Le mâle différe de la femelle par l’abdomen, qui est plus petit, et par ses paties, qui sont beaucoup plus grêles. — Celle espèce a été trouvée au port Jackson. 3. OLIOS LEUCOSIUS. W ALak., op. cit., t. 1, p. 567. — Tho- misus Venatorius, LATR., Génér, Crust. et Ins., t. I, 114, spec. 7. — SLoANE, Hist. of Jamaic., p. 185; t. LI, p. 335, fig. 4 à 2. Arañeus Venatorius , Linn., System. nat., p. 4035. — Long. 414 lig. — Le céphalo- thorax est rouge longitudinalement, avec des sillons en rayon aboutissant aux pattes, marqués par des poils bruns; il y a aussi une tache brune rehaussée par du jaune vif proche de l’abdomen ; l’épistome a une raie transverse, formée par des poils jaunes citron ; les mandibules sont rougeûtres, rayées longitudinalement de noir; les pattes sont de couleur fauve doré, avec des épines de couleur noire ; l’abdomen est ovale, al- Jlongé, plus étroit que le céphalothorax, d’un brun-fauve uniforme, avec des points en- foncés en dessus; en dessous, il est d’une couleur plus pâle. Le mäle diffère de la femelle par son céphalôthorax, qui est d’un brun-marron à sa partie postérieure, et qui est entouré d’une bande jaunâtre qui rejoint celle de l’épistome ; il est aussi plus petit. — Se trouve à l’Ile-de-France, aux Antilles et au Brésil. DEUXIÈME GROUPE. Les Intrépides, Wazcx. La ligne antérieure des yeux est un peu courbée en arrière et en forme de crois- sant. — Les màchoires sont droites, allon- gées, cylindroïdes. — La lèvre est grande, carrée, comme pentagonale à cause du res- serrement de sa base, coupée en ligne droite à son extrémité. — {a seconde paire de pattes est la plus longue , la quatrième ensuite, la troisième est la plus courte. 4. OLIOS TAPROBANIUS. Wazck., op. cil., t, 1, p. 570. — Long, 395 12 lig. — Le céphalothorax est roux; les mâchoires et la lèvre sont d’un fauve pâle; les pattes sont longues, fortes ; la deuxième paire est plus longue que la quatrième, la premiére ensuite, Ja troisième est la plus courte ; ces palles sont généralement hé- rissées de piquans, l'abdomen est ovale, -plus gros à sa partie postérieure, d’un gris sale uniforme ; le dessous est de même cou- leur, — Cette espèce a été trouvée à Ceylan. TROISIÈME GROUPE. Les Energiques, Wazck. Les yeux sont sur deux lignes parallèles; les latéraux sont plus gros. — Les mà- choïres sont larges, bombées, écartées, quadriformes, resserrées et un peu coudées à leur base, et s’inclinant légérement sur la lèvre, — La lévre est large, courte, coupée en ligne droite à son extrémité , lé- gérement creusée sur les côtés. — La se- conde paire de pattes est la plus longue, Ja quatrième ensuite, la troisième est la plus courte. 5. ULIOS COLUMBIANUS. Wazck., op. cit. t. I, p. 571. — Long. 8 lig.—Le céphalothorax est d’une couleur fauve uniforme, large, arrondi à sa partie postérieure, resserré et quadriforme à sa partie antérieure, un peu déprimé, d’un fauve plus foncé que les pattes, lavé d’une couleur plus brune à sa partie postérieure, qui ressort par la portion d’un jaune clair, qui touche à l’abdomen ; les mandibules sont d’un fauve-rougeâtre; les mâchoires et la lèvre sont d’un jaune pâle; les palpes sont filiformes, minces, rougeâtres; les pattes sont d’un fauve uniforme ; la plaque sternale est ronde, d’un fauve pâle uni, sans sillons ni éminences, revêtue de poils fins; l'abdomen, de même couleur que le cé- phalothorax, et plus petit que lui, estovale, cylindrique, revêlus tous deux de poilsayant l’apparence d’un duvet, QUATRIÈME GROUPE. Les Vigoureuses, WaALcx. Les yeux sont sur deux lignes parallèles, les autérieurs latéraux sont les plus gros, et ensuite Jes postérieurs intermédiaires, — La lévre est courte, quadriforme. —£Les mâchoires sont courtes, dilatées vers leur extrémité externe, échancrées ou très-di- 396 OLI0OS. vergentes à leur extrémité interne, et lé- gérementinclinées sur la lèvre. —Les pattes sont robustes, la deuxième paire est la plus longue, la premiére essuite, la troi- sième est Ja plus courte. 6. OLIOS CASTANEUS. Wazck., op. cit.,t. 1, p. 571. — Thomi- sus Castaneus, Lare., Dict. d'Hist. nat.; t. XXXIV, p. 30. — Long, 12 lig. — Le céphalothorax est d’un brun foncé rougeà- tre, large, bombé, avec le sillon longitu- dinal recouvert de poils; les mandibules sont fortes, projetées en avant, recou- vertes de poils fauves ; les palpes sont courts, filiformes, couverts de poils de même cou- leur que ceux des mandibules ; l’abdomen est ovale, bombé, plus renflé à sa partie postérieure, d’un brun foncé rougeâtre. — Cette espèce se trouve au cap de Bonne- Espérance. CINQUIÈME GROUPE. Les Courageuses, WaLcx, Les yeux sont sur deux lignes parallèles, les latéraux antérieurs étant plus gros ; les yeux de la ligne postérieure sont égaux. — La lèvre est allongée, carrée, trenquée ou légérement creusée à son extrémité. — Les mächoires sont droites, écartées, légé- rement dilatées et arrondies à leur extré- mité externe, échancrées obliquement à l'angle interne. — La première paire de pattes est sensiblement plus longue que la quatrième , laquelle est plus longue que la seconde ; la troisième est la plus courte. 7. OLI0S LONGIPES. WaLck., op. cit., t. 1, p. 572. — Long. 45 lig. — Le céphalothorax est grand, gla- bre, parsemé de quelques poils fauves et rares; les yeux postérieurs intermédiaires sont un peu plus gros que les latéraux de la même ligne ; les mandibules sont noirà- tres à leur naissance, et revêlues de poils d’un noir vif ; les pattes sont très-allongées, d’yn brun-noirâtre ; la premiére paire est la plus longue, la quatrième ensuite, la troisième est la plus courte ; l’abdomen est d’un brun-noirâtre , couvert de poils fauves très-allongés.—Cette espèce a été trouvée auxiles Moluques. SIXIÈME GROUPE. Les Musculeuses, Warck. Les yeux sont égaux entre eux, placés sur deux lignes très-rapprochées, et cour- béesen arrière demaniére à former un crois- sant étroit et anguleux, — La lèvre est courte, plus large que haute, en carré long, trapsverse.—Les mächoires sont cylindroi- des, resserrées dans leur milieu , dilatées à leur base, arrondies à leur extrémité etincli- nées sur la lèvre. 8. OLIOS FUSCUS. WaLck., 0p., cil. t, Ï, p. 573. —Long. 42 lig. — Le corps de cette espèce est en- tiérement brun ; le mauvais état de conser- vation nous empêche de donner d’autres détails descriptüfs.—Sa patrie est inconnue. SEPTIÈME GROUPE. Les Sparassoides, WaLcx. Les yeux, presque égaux entre eux, sont sur deux lignes rapprochées; l’antérieure est droite , avec la postérieure un peu cour- bée en avant. — La lévre est courte et se- mi-orbiculaire. — Les mächoires sont di- latées, arrondies à leur côté externe, et légérement inclinées sur Ja lèvre. — Les pattes sont allongées et veloutées en des- sous ; la seconde paire de pattes est la plus longue de toutes, la première et la qua- trième sont égales, la troisième est la plus courte. — Le céphalothorax est arrondi, trés-large. 9. OLIOS SPONGITARSUS. Wazcx., op. cit.,t. 1, p. 574.—Microm- male à tarses spongieux, L. Dur., Ann. des Sc. phys., p. 17, pl. 9, fig. 6.—Long. 4 lig. :. — Le céphalothorax est bombé, non déprimé sur les côtés, roussâtre, pa- roissant presque glabre , mais couvert d’un léger duvet; les pattes sont étalées et diri- gées en avant; l’abdomen est fauve, avec. une bande longitudinale jaunâtre, dilatée en une tache ronde dans le milieu, eten ovale allongé à sa partie postérieure, bordée de noir sur les côlés, et deux petites li- gnes jaunes, fines, sur la partie noire, pro- che le céphalothorax. — Cette espèce a été trouvée dans un jardin à Barcelone. HUITIÈME GROUPE. Les Délénoides , Waxc. Les yeux sont sur deux lignes, renfon- cés en dessous du céphalothorax. — Les mandibules sont allongées, cylindriques, renfoncées en dessous. — Le céphalotho- rax est aplaü , large et cordiforme, ‘ SPARASSUS, 10. OLIOS PROVOCATOR. Wazcx., op. cit., t. I, p. 575. — Long. 7 lig. — Le céphalothorax est très-aplati, large, cordiforme , couvert de poils gris et blancs, avec des petites lignes longitudi- nales fines passant entre les yeux ; les yeux latéraux antérieurs sont plus gros que les autres; les yeux postérieurs sont égaux entre eux, et plus petits que les antérieurs intermédiaires ; les mandibules sont allon- gées, glabres, luisantes, ayant deux lignes d’un blanc vif intérieurement, qui se déta- chent .sur un fond noir; les pattes sont fauves, le tibial et le génual sont mêlés de brun et de blanc; l'abdomen est ovale, al- longé , plus étroit que le céphalothorax et couvert comme lui de poils à fond brun et fauve; en dessous il est d’un noir velouté, en- touré de fauve sur les côtés ; de plus on aper- coit deux points ovales d'un foncé vif dans le milieu de la bande noire.—Cette espèce a été trouvée au cap de Bonne-Espérance. ‘CLASTES , WaLck. Les yeux, au nombre de huit, sont pres- que égaux entre eux, placés sur deux li- gnes; la ligne postérieure très-courbée en avant; la ligne antérieure droite; toutes deux formant un demi-cercle dont le dia- mètre est en avant. — La lèvre est courte, dilatée et large à son extrésnité, qui forme une ligne légérement courbée et subite- ment resserrée dans une partie de sa lon- gueur jusqu’à sa base. — Les mâchoires sont presque articulées horizontalement, écartées à leur base, bombées et diver- gentes, ensuite droites et parallèles resser- rées dans leur milieu; à leur extrémité elles sont échancrées au côté interne, arrondies au côté externe, coudées et se terminant en angle obtus. — Les mandibu- les sont articulées pour être portées en avant du céphalothorax. — Les pattes sont très-allongées, très-inégales entre elles; la premiére paire est la plus longue, la qua- trième ensuite , la troisième est la plus courte. — Ces Aranéides ne se font pas de toile , mais tendent des fils, épient et chas- sent après leur proie, et se cachent dans des feuilles et les fleurs de différentes lantes. P # CLASTES FREYCINETII. WaLck., op. cit., t. 1, p. 578. — Long. 9 lig. — Le céphalothorax est court, en forme de cœur arrondi, déprimé à sa partie postérieure, convexe ou bombé à sa partie 397 antérieure; les yeux sont bruns, gros et saillans, et placés sur un fond glabre et plus rouge que le reste du céphalothorax ; les mandibules sont fortes , allongées, por- tées en avant et courbées extérieurement, ou divergentes vers leur extrémité ; les paîtes sont fauves, rougeâtres, comme le corps, sans poils, mais ayant des épines très-allongées et couchées ; l'abdomen est allongé, étroit, cylindrique , se rétrécis- sant vers la partie anale, d’un fauve-jaunà- tre, avec six petits traits d’un rouge car- min, disposés longitudinalement. — Ha- bite l’île de Guam et la Nouvelle-Guinée. SPARASSUS, Wazck. ; Micrommata, Latr. Les yeux sont au nombre de huit, appa- rens, occupant le devant du céphalothorax, placés sur deux lignes, dont l’antérieure est la plus courte. — La lèvre est courte, large, semi-circulaire ou ellipsoïde, — Les mâchoires sont écartées, droites, cylin- droïdes, à côtés droits et paralléles, et à extrémité arrondie. — Les pattes sont al- longées, fortes, étalées et divergentes, peu inégales entre elles. — Ces Aranéides épient leur proie, courent après, se ren- ferment pour pondre entre des feuilles qu’elles ploient, ou dans les cavités des plantes, les interstices des pierres et des rochers, où elles se construisent de longs fourreaux de soie. Gegenre a été partagé en quatre groupes. PREMIER GROUPE. Les Micrommates, WaLck. La lévre est semi-circulaire. — Les mä- choires sont larges. — Les yeux latéraux de la ligne antérieure sont plus gros que les autres; les intermédiaires de la ligne antérieure sont écartés entre eux etrappro- chés des yeux latéraux de la première li- gne. — Les pattes sont presque égales; la seconde paire est la plus allongée, la qua- trième ensuite, la troisième est la plus courte. Les espèces qui appartiennent à ce groupe se tiennent, pour faire leur ponte, dans l'interieur des feuilles , qu’elles entourent en grottes ou en berceaux. Le cocon est globuleux. À. SPARASSUS SMARAGDULUS. (PI. 6, fig. 8, 3 À.) WaLck., op. cit., 1. 1, p. 582, — (La 398 femelle), Aranea F'iréscens, CLeucK, p. 158, pl. 6. tab. 4. — Araignée toute verte, Drecéenr, t. VII, p. 252, pl. 48, fig. 6 à 46. —Aranea Smaragdina, Fasr., Ent.,t. II, p. 412, n°48.—Micrommata Smaragdula, Larr., Génér. Crust. et Ins.,t. I, p. 415, spec. 4. — (Le mâle), Araignée Rose, Wazcr., Faun. Paris., t. 11, p. 226, n° 78. — Sparasse Rose; ibid., Aran, de France, p. 103, n° 4, pl. 7, fig. 3. — Ara- neus Roseus, GLercK, Aran. Suec.,p. 137, spec. 6, pl. 6, fig. 7. — Long. 6 lig. — Le céphalothorax est cordiforme, bombé, ar- rondi à sa partie postérieure, il présente un sillon longitudinal auquel se joignent deux sillons latéraux moins creusés, for- mant un V et marquant la partie anté- rieure ; il est vert, nu , avec quelques poils grisâtres très-noirs ; les yeux sont entière- ment noirs ; les mandibules sont vertes, à reflet rougeâtre, avec quelques poils noirs, mais courts et rares: la lèvre et les mà- choires sont vertes ; les palpes sont de même couleur , avec l'extrémité tachée de brun; les pattes sont grandes, fortes, propres à la course, vertes, avec des poils fins aux pieds; l'abdomen est ovale, allongé, ar- rondi à sa partie antérieure, plus large dans son milieu , se terminant en pointe vers la partie anale, d’un vert jaunâtre , avec une ligne longitudinale plus verte sur le milieu du dos, qui, ayant une tache élargie à son commencement, près du céphalothorax, diminue insensiblement, et se termine en pointe en s’approchant de la partie posté- rieure; en dessous il est plus pâle, ex- cepté la plaque abdominale qui recoit l’at- tache du céphalothorax, laquelle est aussi plus verte que le reste du ventre. Le mâle diffère de la femelle, par son céphalotho- rax, ses pattes et ses palpes qui sont verts; l'abdomen est pâle, cylindroïde, rayé sur le dos, dans toute sa longueur, par cinq bandes alternativement jaune clair et pour- pre. Le cocon est de la grosseur d’une noiselte , formé d’une toile fine et transpa- rente ; les œufs sont tous agglutinés entre eux, d’une belle couleur verte; les petits, en sortant de l’œuf, sont d’un vert pâle et jaunûtre; les palpes et les pattes sont blancs; mais au bout de quelques heures ils pren- nent une couleur brunâtre obscure. — Cette espèce, quise trouve aux environs de Paris, court et même saute avec agilité ans l’herbe pour attraper sa proie. sTAKASSUS. “ DEUXIÈME GROUPE Opticiennes, WaLcKk. La lèvre est semi-circulaire, — Les mà- choires sont larges. — Les yeux. sur deux lignes, sont presque égaux, les latéraux antérieurs n'étant pas plns gros que les la- téraux postérieurs. — Les pattes sont pres- que égales entre elles ; la seconde paire est la plus allongée , la quatrième ensuite, la troisième est la plus courte, Les Aranéides qui appartiennent à ce groupe se tiennent, pour faire leur ponte, dans les cavités des pierres et des rochers, et s’y construisentune tente en soie où elles se renferment. 2. SPARASSUS ARGELASIUS. WaLck., op. cit.,t. 1, p. 584; ibid., Aran. de France, p. 108, n°3, pl. 7, fig. 4; (le mâle); ibid., His{. nat. des Aran., fase. 4, fig. 2.— Micrommate Argelas, Dur., Observ. sur les Arachn., p. A4, pl. 95, fig. 2.—(La femelle) Philodromus Linnæi, Sav. et Aun., Descriv. de l'Egypte, Arachn., p.160, pl. 6, fig.2(le màäle).— Long. 6 lig.— Le céphalothorax est grand, convexe , d’un fauve pâle, garni d'un duvet clairsemé grisätre ; les yeux sont d’un rougeûtre bril- Jant ; les mandibules sont assez fortes, noi- râtres; les pattes sont hérissées d’épines noires, avec des anneaux noirs au génual et au tibial;: l'abdomen est ovalaire, cou- vert d’un duvet très-serré, d’un gris cen- dré ; sa parlie supérieure ou le dessus pré- sente à sa base une petite bande grise cir- conscrite par deux pelites lignes noires; les côtés latéraux sont tiquetés de noir, avec le mi'icu du ventre occupé par une grande tache très-noire , échancrée extérieure- ment. Le mâle est plus petit; son céphalo- thorax est d’un vert-jaunätre en dessus; les inandibules sont jaunâtres à leur partie supérieure, noires à leur extrémité; l’ab- domen est ovale, allongé, pointu vers son extrémité ; en dessus sont deux courbes op- posées, noires, qui se terminent en angle à la partie anale; le dessous est uni, d’une couleur uniforme, excepté les ouvertures stigmatiformes, qui sont plus pâles; les pat- tes sont d’un vert-jaunâtre, avec des épi- nes noires; elles sont inégales entre elles ; la seconde paire, sensiblement plus longue que la première, surpasse un peu la qua- trième , la troisième est la plus courte; les palpes sont courts, verdàtres, excepté le dernier article, qui est ovale, allongé, très- - CLUBIONA. gros et éntiérement noir, — Cette éspèce , qui se trouve aux environs de Paris, a été rencontrée par M. L. Dufour, dans le royaume de Valence. Elle court avec vé- locité, les pattes étendues latéralement: la conformation de ses pelotes onguicu- läires lui donne la faculté de s’accrocher sur lessurfaces les plus lisses, les plus ver- ticales, et d’y circuler dans toutes les di- rections. TROISIÈME GROUPE, Les Clubionides, W aALck, La lèvre est triangulaire, large à sa base, arrondie à son extrémité. — Les mâchoires sont allongées, droites, écartées, légére- ment dilatées et arrondies vers leur extré- mité externe , et ayant une petile échan- crure à leur extrémité interne. — Les yeux sont presque égaux entre eux, placés sur deux lignes quise courbentlégérement l’une vers l’autre, et portés sur un légère éléva- tion. — Les pattes sont allongées, minces, Ja quatrième paire surpassant ou égalant Ja première en longueur, laquelle est plus longue que la seconde paire ; la troisième paire est la plus courte. 3. SPARASSUS FUSCUS. Wazcx., op. cit.,t. I, p. 586. — Long. 2 lig. +. — Le céphalothorax est ovoïde, allongé , moins long et moins large que l'abdomen, bombé, aplati sur les côtés, avec un ovale rougeâtre dansle milieu, et un autre transversal vers les yeux, mais obscure ; l’espace qui existe entre les yeux est noirâtre ; les mandibules sont allongées, verticales, d’un brun-noirâtre; les palpes sont courts, minces, fauve-rougeâtre, noires à leur extrémité ; les pattes sont verdâtres, marquées de brun; la plaque sternale est noire, avec des élévations à la naissance des pattes ; l’abdomen est ovale, allongé, brun sur les côtés, avec une large tache brune dans le milieu, entourée de fauve. — La patrie de cette espèce est inconnue. QUATRIÈME GROUPE. Les Tégénairides , W Arc. La lèvre est ovale ou ellipsoïde. — Les mâchoires sont allongées, étroites. — Les yeuxsont saillans, presque égaux entre eux, sur deux lignes rapprochées, dont l’anté- rieure est légérement courbée en arrière, — Les pattes sont de longueur moyenne ; la quatrième paire est la plus allongée, la premiére après, la troisième est la plus 399 courte. — Les Aranéides renfermées dans ce groupe se relirent sous les pierres. A. SPARASSUS SPINICRUS. Wazck., op. cit. ,t. 1, p. 586. — Ara- nea Spinicrus, L. Dur., Ann. des Sc. nat., 1831, p. 7, n° 3, pl. 40, fig. —Long. 4 lig. — Le céphalothorax est ovale, convexe, peu ou point comprimé sur les côtés, mar- qué en dessus de quelquesmouchetures ob- scures ; les mandibules sont verticales , cy- lindroïdes ; les mâchoires sont droites, as- sez écartées, armées intérieurement de raies crochues bien prononcées; la lévre est du double plus courte que les mâchoi- res; les palpes sont d’un gris-cendré uni- forme ; les jambes des deux premiéres paires de paltes sont armées, de chaque côté de leurs bords, d’une rangée de six à sept soies longues, droites, roides, dirigées en avant, appliquées dans le repos entre les jambes, et mobiles sur leur base, qui est marquée d’un point noir; le premier article des tarses de ces mêmes pattes offre aussi de chaque côté trois soies pareilles : Pabdomen est allongé, étroit, d’un gris- cendré, avec des mouchetures et trois pe- tits chevrons en dessus; les filières forment un mamelon saillant et sont tronquées. Cette espèce a été trouvée dans lesmon- tagnes de Moxente. DEUXIÈME SECTION. Les Errantes, Warcx. Errant à l’entour des nids qu’elles ont construits, ou des fils qu’elles ont tendus pour attraper leur proie. SEPTIÈME SOUS-SECTION. Les Nitidèles. Errantes, mais se faisant de leur nid une toile où aboutissent des fils pour attraper leur proie. CLUBIONA, Ware. Les yeux, au nombre de huit, pres- que égaux entre eux, occupent le devant du céphalothorax, et sont placés sur deux lignes rapprochées. — La lèvre est allongée, ovalaire, dilatée dans son milieu, termi- née en ligne droite, creusée à son extré- mité, ou large, courte et échancrée, — Les mâchoires sont étroites, allongées dila- tées vers leur extrémité. — Les paltes sont fortes, allongées, propres à la course, de longueur variable.—Ces Aranéides épient leur proie et courent aprés, {endent des fils à l’entour des cellules de soie, ou elles 400 CLUBIONA. demeurent envelonpées , dans l’intérieur des feuilles, les cavités des murs et des pierres. La plupart vivent long-temps dans leur nid, après la ponte, en société avec leurs petits. Ce genre a été divisé en six groupes, PREMIER GROUPE. Les Dryades, W aLck. Les yeux, sur deux lignes rapprochées, sont étalés sur le devant du céphalothorax; les postérieurs du carré intermédiaire sont plus écartés entre eux que les antérieurs, les latéraux, non rapprochés entre eux, sont très-obliques — La lèvre est allongée, avec l'extrémité arrondie sur les côtés et légére- ment creusée dans son milieu.—Les man- dibules se portent en avant.—Les paties de la quatrième paire sont plus longues que les autres dans les femelles, la troisième est la plus courte. Les espèces qui composent ce groupe se tiennent dans des cellules entre les feuilles etderrière les écorcesdes arbres, ou les in- terstices des pierreset desrochers. Leur co- con-est ordinairement aplati. À. CLUBIONA HOLOSORICEA. Wazck., Aran. de France, p. 112, n° 4, pl. 7, fig. 8:ibid., op. cit., t. 1, p. 590. —Araignée Satinée, Decéer, Mém. sur Les Ins., 1. VII, p. 226, pl. 45, fig. 45 et 16. — Clubiona Holosoricea, Haëx, Monogr., fasc. 5, pl. 4, fig. A; ibid., Die Arachn., t. I, p. 412, pl. 29, fig. 84. — (Le mâle), Aranea Holosoricea, Lanx., Faun. Suec., édit. 2, n° 2015. — Long. 4 lig. — Le céphalothorax est grand, ovale, allongé, arrondi, un peu bombé, surtout à la partie antérieure; il est brunâtre, recouvert de poils gris, et d’un aspect soyeux ; les man- dibules sont noirâtres, légérement bom- bées à leur naissance, et un peu dirigées en avant; les mâchoires et la lévre sont rou- geatres ; les pattes sont assez allongées, re- couvertes de poils gris soyeux ; l’abdomen est ovale, allongé, s’amincissant à la partie postérieure, recouvert en dessus de poils courts, soyeux, d’un gris satiné; il y à quatre points enfoncés sur le milieu du dos, mais três-peu distincts. —Cette Aranéide, trés-commune dans les jardins, construit un sac de soie remarquable par sa finesse, sa blancheur et sa transparence, et s’y mé- nage une ouverture par où elle sort Jors- qu’elle est effrayée. C’est dans cette cel- lule qu’elle pond ses œufs, les renferme dans un cocon de soie aplati, large, où ils forment de petites saillies. Lorsqu'elle a fait sa ponte, elle ne quitte plus sa de- meure et garde vassidûment sa progéni- ture. Le mâle et la femelle sont entiére- ment semblables, et habitent ensemble la même cellule dans le temps des amours; le tube est alors divisé en deux par une cloison en soie, et ils se tiennent chacun dans leur cellule, l’un au-dessus de l’autre. 2. CLUBIONA EPIMELAS. WaLck., Aran. de France, p. 421, n° 5; ibid. , op. cit.,t, 1, p. 592. — Clubiona Rubripes, Haun, fasc. 4, pl. 5, fig. G. — Long. 5 lig.— Le céphalothorax est grand, allongé, arrondi, d’un brun-marron foncé, presque noir antérieurement, avec des poils gris-blancs à la base , rougeâtre pos- térieurement et veiné de noir sur les côtés; les mandibules sont noirâtres, fortes, très- renflées dans leur milieu, glabres, lui- santes , saillantes au-delà de leur naissance, ayant des poils gris blancs sur le côté inté- rieur, et la rainuie du crochet hérissée de quelques poils rougeûtres; la lèvre et les mächoires sont d’un brun-noir, mais de couleur plus claire et rougeûtres sur les bords, bombées, glabres, luisantes, et bordées de poils roux, longs, à l’échancrure de leur bord interne; les palpes ont les deux premiers articles rougeàtres, lermi- nés par un auneau brun; les pattes sont fortes, d’un rouge-brun plus clair, anne- lées de blanc ou de rouge clair, et de noir ou de brun, avec quelques épines noires, la plaque sternale est noire, avec des poils roux assez longs; l’abdomen est allongé, cylindrique, noir, tant en dessus qu’en dessous, recouvert de duvetjaunâtre , mais en dessous les poils sont pâles et tirent sur le gris; les filières sont égales entre elles, rougeälres, resserrées en faisceaux.— Cette espèce se lrouve en France. 3. CLUBIONA CORTICALIS. Wazck., Aran. de France, p. 118, n°3; ibid. , op. cit., t. 1, p. 593. — Araignée Corticale; ibid., Faun. Paris., t. 11, p. 429. — Long. 4 lig. — Le céphalotho- rax est rouge pâle, plus resserré antérieu- rement et plus bombé dans sa partie mé- diane ; les mandibules sont rougeâtres, ren- flées à leur naissance, et tombent perpen- diculairement ; les mâchoires, la lèvre, les palges, les pattes et la plaque sternale sont rougeâtres; l’abdomen est ovale, allongé, grossissant vers la partie postérieure, brun, avec une ligne longitudinale plus brune à sa partie antérieure, bordée de jaune- RE 2 CLUBIONA. rougeâtre sur les côtés, et entrecoupée à sa partie postérieure par des chevrons trans- versaux , alternativement noirs et jaunes, qui se prolongent sur les côtés; en dessus, et dans sa partie médiane on aperçoit deux points enfoncés; en dessous il est d’un jaune pâle. Le mâle ressemble à la femelle par les couleurs; mais les pattes sont beau- coup plus allongées; son abdomen plus mince, plus allongé et plus étroit que le céphalothorax, et se termine en pointe; les filières sont aussi beaucoup plus appa- rentes et plus prolongées , de couleur pâle; les latérales supérieures sont les plus lon- gues. — Se trouve aux environs de Paris, DEUXIÈME GROUPE, Les Hamadryades, W aALck. Les yeux sont ramassés en demi-cercle, ceux de la ligne antérieure étant très-rap- prochés; les postérieurs du carré intermé- diaire sont plus écartés entre eux que les antérieurs; les latéraux sont non rappro- chés entre eux. — La lèvre est allongée, bombée, épaisse, terminée en ligne droite à son extrémité, ou légérement courbée. — Les mâchoires sont peu dilatées vers leur extrémité. — Le céphalothorax est rétréci à sa partie antérieure et relevé en carène dans sa partie médiane. Les espèces renfermées dans ce groupe se tiennent dans les interstices des pierres, ou se renferment dans des feuilles qu’elles approchent, et où elles habitent lorsque ces feuilles sont mortes et desséchées sur l'arbre. LH. CLUBIONA ACCENTUATA. Wazck., Aran. de France, p. 124, n° 6; ibid., Faun. Paris., t. II, p. 226. Ibid. t. 4, p- 594.—Kocux, 421, n°6.—Clubiona Punc- tata, Han, Die Arachn.,t. 11, p.8, pl. 39, fig. 99. — Long. 5 lig. — Le céphalotho- rax est court, petit proportionnellement à l'abdomen, arrondi à sa partie postérieure, resserré et pointu antérieurement, trés- convexe et relevé en carène dans sa partie médiane, déprimé sur les côtés, de cou- leur fauve-gris ou rouge ferrugineux , ondé de brun sur les côtés ; les mandibules sont rougeâtres et non portées en avant; les mâ- choires sont d’une couleur fauve pâle; la lèvre est bombée, allongée, terminée en ligne droite à son extrémité, elle est d’un fauve-brun et d’une couleur plus foncée que les mächoires; les pattes sont d’un gris rougeâtre clair un peu plus brun, avec des ANN. 0 épines noires; la première paire est ordi- nairement la plus longue; l'abdomen est ovale, allongé, grossissant un peu vers sa partie postérieure ; en dessus il est couvert d’une couleur fauve ou rougeâtre, avec deux petits chevrons noirs l’un sur l’autre dans la partie médiane. Le mâle différe de la femelle par le céphalothorax et l’abdo- men, qui ont des taches noires plus pronon- cées sur les côtés, et les pattes qui sont plus allongées ; la première étant beaucoup plus longue que la quatrième, et celle-ci surpassant la seconde ; la couleur est aussi plus uniformément brune, — Cette espèce se trouve très-communément aux environs de Paris. 5. CLUBIONA RUPICOLA, WaLcx., Aran. de France, p. 126, n° 7; ibid., op. cit., t. [, p. 595. — Long. 5 lig. 2. — Le céphalothorax est rétréci antérieurement , d’un fauve-rougeûtre , présentant sur les côtés deux bandes brunes, et une ligne très-fine longitudinale de même couleur dans sa partie médiane ; les mandibules sont allongées, coniques, et diminuent de grosseur vers leur extrémité, les mâchoires sont allongées, bombées à leur base et assez écartées entre elles ; la lévre est large, presque carrée, terminée en ligne droite à son extrémité; les pattes sont rougeâtres et obscurément annelées; l'abdomen est plus grand et plus allongé que le céphalothorax, ovale, renflé dans sa partie médiane, trés-pointu aux deux bouts, surtout postérieurement, d’un fauve- roux dans sa partie médiane, et bordé sur les côtés et postérieurement d’une bande ovale, noire, un peu festonnéeà l’intérieur et présentant deux petites échancrures an- guleuses dans son milieu ; dans l’espace renfermé par cette bande noire est une pe- tite ligne longitudinale prés du céphalo- thorax , grossissant un peu à sa partie pos- térieure, et accompagnée de deux points noirs placés au milieu; à la suite sont six chevrons ou accens circonflexes noirs, en- tourés vers la partie anale par la bande noire ; en dessous il est brun. Le mâle est plus petit; son céphalothorax est presque aussi long que labdomen, d’un noir mat sur les côtés, et noir antérieurement; dans sa partie médiane il est d’un fauve clair, avec une large bande longitudinale, formée par des poils de celte couleur, rétrécie dans son milieu à endroit du pointenfoncé, qui est de couleur noire; les palpes sont d’un fauve clair, avec des taches noires; la 26 102 CLUBIONA. lèvre est noire, allongée, ovalaire, arron- die à son extrémité et échancrée dans son milieu ; les pattes sont longues, fines, éta- lées latéralement; l'abdomen cst ovoide, un peu renflé dans son milieu, pointu pos- térieurement , d’une couleur fauve-noirà- tre, avec une suite de petits chevrons blancs ou d’un fauve clair qui commencent aux deux tiers de sa longueur, la partie proche le céphalothorax étant entiérement noire ; en dessous il est noir. — Cette espèce se trouve aux environs de Paris. 6. CLUBIONA NECATOR. Wazck., op. cil., t. 1, p. 497.—Long. 8 lig. — Le céphalothorax est allongé, brun, glabre, luisant, avec deux bandes noires sur les côtés du milieu , une autre bande plus brune, et une raie fine, blan- che sur le bord externe; sa partie anté- rieure est de couleur noire ; les mandibules sont fortes, bombées, noires, courtes, avec des poils fauves peu serrés; les mâchoires, al- longées, droites, bombées, arrondies à leur côté externe, coupées obliquement à leur extrémité interne, sont hérissées de poils rouges; la lèvre est large, ovalaire, tronquée en ligne droite, légérement creu- sée à son extrémité, d’un brun-rougeàtre ; les pattes sont fortes, rougeûtres ; la qua- trième paire est la plus longue, la pre- miére ensuite, la troisième est la plus courte ; la plaque sternale estovale, glabre, luisante, noire, avec des poils fauves à l’en- tour , sans tubercules ; l'abdomen est ovale, bombé, en ligne droite à sa partie anté- rieure, renflé vers sa partie postérieure, d’un fauve-brun uniforme ; en dessous il est de même couleur, avec un carré formé par des lignes jaunes trés-fines, et deux lignes parallèles dans le milieu. — Cette espèce a élé trouvée dans l'ile de Van- Diemen. TROISIÈME GROUPE. Les Furies, WaLck. Les yeux, ramassés sur le devant du cé- phalothorax , sont sur deux lignes courbées en avant; les quatre intermédiaires des deux lignes forment un carré étroit, pres- que régulier ; les latéraux étant non rap- prochés entre eux, les intermédiaires pos- térieurs sont plus rapprochés entre eux qu'ils ne le sont des latéraux de la même ligne ; les intermédiaires antérieurs son! rapprochés des latéraux de la même ligne, — La lèvre est ovale, allongée, large, terminée presque en droite ligne, ou lé- gérement arrondie à son extrémité, — Les machoires’ sont droites, écariées, allon- gées à leur base, dilatées dans leur milieu. — La quatrième paire de patres est la plus longue, la première ensuite, la troisième est la plus courte. Les Aranéides compo- sant ce groupe se renferment dans une toile fine sous des pierres. Leur cocon est arrondi. 7. CLUBIONA LAPIDICOLENS. WaLck., op. cit., t, I, p. 598. — Arai- gnée Lapidicole ; ibid., Faun. Paris. , t. 11, p. 222, n° 20 ; ibid., Tub. des Aran., p. 44, n° 42, pl. 5, fig. 48. — Clubiona Lapidicola ; ibid., 4ran. de France, p. 429, n° 7. — Larr., Génér, Crust. et Ins.,t, 1, p. 91, n° 4, tab. 5, fig. 98, c. — Hann, Die Arachn., t. 11, p. 29, pl. 40, fig. 100. — Long. 7 lig. — Le céphalotho- rax est ovale, allongé, relevé et bombé, arrondi à sa partie antérieure, relevé en carène dans sa partie médiane, comprimé sur les côtés, avec un sillon longitudinal très-fin postérieurement; les mandibules sont d’un rouge päle, perpendiculaires, longues, fortes et divergentes; les mà- choires sont d’un rouge-brun pâle, droites, écartées, peu dilatées à leur extrémité et bombées à leur base ; la lévre est allongée, grande, ovale, large à son extrémité et lé- gérement velue; les palpes sont fins, fili- formes, allongés, lavés de noir à leur ex- trémilé; les pattes sont fortes, allongées; la quatrième paire surpasse de Eeaucoup la première en longueur ; cette dernière est plus longue que la seconde, et la troi- sième est la plus courte; ces pattes sont hé- rissées de quelques poils noirs, et d’épines de même couleur ; le plastron sternai est en ovale allongé, avec des poils fauves et la partie médiane rougeâtre ; l’abdomen est ovale, allongé, un peu plus gros dans sa partie médiane, d’une couleur grise uni- forme; en dessous il est de même couleur, mais plus pâle ; les filières sont allongées, de couleur grise. — Cette espèce se trouve assez communément aux environs de Paris. QUATRIÈME GROUPE. Les Nymphes, Warcx. Les yeux sont étalés sur la partie anté- rieure du céphalothorax et sur deux lignes, les quatre intermédiaires forment un carré presque régulier, mais les postérieurs sont un peu plus écartés entre eux que les anté- CLUBIONA. rieurs ; les latéraux sont rapprochés ct por- tés sur une même éminence du céphalo- thorax ; la ligne tracée entre les points du milieu de l’espace qui sépare ces derniers _ traverse le milieu du carré intermé- diaire..— La lèvre est triangulaire, élar- gie dans son milieu, terminée en ligne droite, ou légérement creusée dans son milieu. — Les mâchoires sont droites, al- longées, dilatées vers leur extrémité. — Le céphalothorax est large, bombé. — Les pattes sont allongées; la première paire est la plus longue de toutes, la seconde ensuite, la troisième est la plus courte. Les espèces qui composent ce groupe se renferment dansdesfeuilles, qu’elles rap- prochent , et font de grands nids, 8. CLUBIONA NUTRIX. (PI. 6, fig. 2.) Wazck., Aran. de France, p. 155, n° 8; ibid., op. cit., t. I, p. 6014. — Drassus Mazxillosus (le mäle); Reuss,. Mus. Senc- kenbergian, p. 209, pl. 44, fig. 8. — Long. 9 lig. — Le céphalothorax est verdâtre ou tirant sur le rougeàlre, à sa partie anté- rieure il est très-large et très-bombé, com- primé sur les côtés, couvert seulement d’un court duvet; les mandibules sont grandes, fortes, et tombent perpendiculai- rement; elles sont rouges dans la plus grande partie de leur longueur, mais noi- res à leurs extrémités; la lèvre est brune; les mâchoires sont rougelres, et les bords sont entourés d’une bande noire plus large à leurs extrémités; les pattes sont fortes, al- longées, d’un rouge pâle uniforme, tirant quelquefois sur le verdätre , lavées de noir à leur extrémité ; l’abdomen est ovale, bombé, plus gros antérieurement, d’un yerdâtre obscur, uniforme, avec quatre points enfoncés sur le milieu du dos, qui offre quelquefois, après la pointe , un petit -enfoncement ou sinuosilé près du céphalo- thorax. — Cette espèce se trouve aux envi- rons de Paris. CINQUIÈME GROUPE. Les Satyres, Wavck. Les yeux sont ramassés sur le devant du céphalothorax ; les antérieurs du carré in- termédiaire sont plus rapprochés entre eux que les postérieurs; les latéraux sont rap- prochés entre eux; la ligne tracée entre le point du milieu de l'intervalle qui les sépare passe un peu au-dessous des bordsinférieurs des yeux intermédiaires postérieurs. — La lèvre est ovalaire, bombée, étioite, et 403 échancrée à son extrémité, — Les mä- choires sont courtes, carrées , bombées, écartées , légérement inclinées sur la lèvre. — Les mandibules sont hombées à leur naissance. — Le céphalothorax est rétréci et bombhé antérieurement.—Les paltes sont plus allongées, la premiére paire est la peu longue, la quatrième ensuite, la troi- sième est la plus courte. 9. CLUBIONA FALLAX. Wacck., 4ran. de France, p.142, n° 10; ibid., up. cit., t. I, p. 603, — Long. 4 lig. — Le céphalothorax est de grandeur mé- diocre, glabre, rouge, élargi à sa partie postérieure, resserré vers la tête, qui est bombée, déprimée sur les côtés, et ayant un point enfoncé vers la partie postérieure; les mandibules sont fortes, rouges, glabres, bombées à leur insertion, écartées latéra- lement et non conniventes ; les mâchoires sont courtes, fortes, larges, bombées, foi- blement inclinées sur la lévre, et d’une couleur rouge ; la lèvre est large, courte, ovale, de même couleur que les mâchoires, glabre, très-bombée et coupée en ligne droite ; les palpes sont allongés , trés-min- ces, sétacés, avec leurs deux derniers ar- ticles ciliés ; les pattes sont fortes, rouges, presque glabres, avec les côtés ciliés par des poils longs et fins de couleur fauve; la qua- trième paire est la plus longue , la première ensuite, la troisième est la plus courte; l'abdomen est ovale, allongé, grossissant postérieurement, très-bombé, d’un jaune rougeâtre et terminé en pointe postérieu- rement; en dessus sont quatre points qui forment une espèce de carré; en dessous il est d’une couleur jaune, un peu velu et hérissé de quelques poils; les filières sont rouge-pâle, peu allongées ; les inférieures sont plus grosses et un peu plus allongées que les supérieures. Le mâle diffère de la femelle en ce qu’il est moinsgrand et moins gros, et en ce que son abdomen est beau- coup plus étroit et plus allongé.—Cette es- pèce se trouve en France. SIXIÈME GROUPE. Les Parques, WaLck. Les yeux du carré intermédiaire sont sessiles; les antérieurs sont plus rappro- chés entre eux que les postérieurs; les la- téraux sont rapprochés entre eux, et por- tés sur une éminence du céphalothorax ; la ligne tracée entre les points des interval- les qui séparent ces derniers passe par le 26. 404 bord postérieur des yeux intermédiaires. — La lèvre est grande, ovalaire ou tron- quée , et terminée en ligne droite ou légé- rement creusée à son extrémilé.— Les mà- choires sont allongées, droites, écartées, s’élargissant graduellement vers leur extré- mité, arrondies à leurs côtésinternes comme à leurs côtés externes. — Les mandibules sont très-bombées à leur insertion, — Les pattes sont médiocrement allongées; la première paire est la plus longue, la qua- trième ensuite, la troisième est la plus courte. — Le céphalothorax est bombé à sa partie antérieure. Les Aranéides composant ce groupe se renferment dans une toile fine, pratiquée dans les cavités des murs, les caves et les lieux obscurs, le plus souvent collée contre les parois. 9. CLUBIONA ATROX. WALcK., Aran. de France, p. 416, n°1, Dar, ont 08 MIDIdS POP NL, p. 605.—Haun, Die Arachn., t. T. p. 445, pl. 50, fig. 87. — Larr., Génér. Crust, et Bns., t. I, p. 93, n° 4, tab. 3, fig. 7. — Araignée Atroce, Decéer, t. VII, p. 253, pl. 14, fig. 24,25.— Aranea Atrox, TRev., Uber di Bau der Arachn., p. 38, fig. 37 à 40.— Araneus Nigricans, ListTEr, p. 68, ütr. 24, fig. 24. — Long. 5 lig. — Le cé- phalothorax est épais, bombé, noirâtre an- térieurement, avec un trait enfoncé posté- rieurement, qui forme la pointe d’une grande tache brune, qui enveloppe toute la partie antérieure, tranchant avec la cou- leur plus pâle de toute la partie postérieure; les mandibules sont bombées, saillantes au-delà de leur naissance, très-velues, re- couvertes de poils noirs, avec un reflet rougeätre ; les mâchoires et la lèvre sont d’un rouge-brun; les palpes sont de lon- gueur médiocre, rouge pâle, de couleur plus foncée vers leur extrémité ; la plaque sternale est ovale, allongée, pointue à sa partie postérieure, plate et sans éminences à la naissance des pattes, et d’une couleur pâle rougeûtre ; les pattes sont de longueur médiocre , assez régulièrement mêlées de rouge et de brun pâle, légérement velues, avec quelques épines noires; les antérieu- res sont plus rouges vers leurs extrémités; l'abdomen est ovale , allongé, légérement renflé vers sa partie postérieure, déprimé, ayant à sa parlie antérieure une tache en carré long, noire, échancrée sur les bords ; l’espace qui l'entoure est de couleur jaune paille clair ; en dessus et dans sa partie CLUBIONA: diane on aperçoit quatre points dont les deux antérieurs sont beaucoup plus mar- qués ; en dessous il est d’une couleur pâle rougeàtre dans le milieu, avec deux lignes longitudinales de points bruns et des points uoirs où bruns sur les côtés ; les filières sont trés-courles, peu apparentes et de couleur blanchätre. Le mâle diffère de la femelle en ce qu’il est beaucoup plus petit; son cé- phalothorax, les pattes, les mâchoires, la lèvre et la plaque sternale sont d’une cou- leur plus claire que dans la femelle; V’ab- domen est aussi beaucoup plus petit. Cette espèce tapisse les murs des jardins, des caves et des lieux ombragés ou obscurs, d’une toile lâche, formée de fils frisés d’un blanc sale , et en désordre, sembiable à des lambeaux ; elle se renferme dans des trous, des cavités, et s’enveloppe pour passer l’hi- ver, ou dans des tubes, comme le €. Se- ricea, mais dans des espèces de maillots blanchâtres. Lorsqu'on la touche, elle se laisse tomber subitement, et sans se sus- pendre à un fil comme beaucoup d’autres Aranéides, et tombée à terre, elle retire ses pattes entre son corps, et fait la morte. Elle pond au mois de juin et de mai. Elle est alors trés-hardie, et se jetie avec fé- rocité sur les objets qu’on lui présente, cherchant à les mordre. 10. CLUBIONA FEROX. Wacck., Aran. de France, p.150, fig. 42. — Ibid., op. cit., t. 1, p. 606. — A4ranca Terrestris, Reuss., Winer, Mus. Sencken- berg, p. 215, pl. 14, fig. 40, a et b.—Clu- biona Claustaria, Han, Die Arachn., t. 1, p. 414, pl. 30, fig. 86. — Long. 6 lig. :, — Cette espèce est remarquable par le dessus de son abdomen qui présente, sur sa partie antérieure une ligne souvent dilatée en ovale allongé. d’un jaune päle ,» bordé par une ligne noire, qui elle-même est entourée par un espace jaune, lequel s’élargit postérieurement ; viennent ensuite quatre chevrons jaunes, formés par huit points jaunes inclinés l’un vers l’autre, sé- parés par une ligne noire ; ces chevrons di- minuent de grosseur en s’approchant vers la partie anale. Le mâle est semblable à la femelle, seulement il a les pattes plus allongées ; l'abdomen en dessous, dans les deux sexes, est brun, entouré de lignes blanches ou jaunâtres qui dessinent un carré. — Se trouve assez communément dans les caves. DRASSUS. DESIS, WaLck. Les yeux, au nombre de huit, sont sur deux lignes, l’antérieure étant très-rap- prochée du bord antérieur du céphalotho- rax, courbée en arrière el formant un crais- sant évasé ; les yeux du carré intermédiaire sont plus gros que les yeux latéraux, qui sont portés sur un tubercule peu élevé. — La lèvre est allongée, à côtés parallèles, fortement échancrée à son extrémité. — Les mâchoires sont droites, divergentes, dilatées à leur base, pointues à leur extré- mité. — Les pattes sont fortes, propres à la course; les antérieures plus allongées que les postérieures ; la première paire la plus longue, la seconde ensuite, la troi- sième la plus courte. Les mœurs de ces Aranéides sont incon- nues, L'espèce type est le : DESIS DYSDEROIDES. Wazcok.,op. cit., t. I, p. 611. — Long. A lig.—Le céphalothorax, d’un rouge corail, est aussi long et aussi large'que l'abdomen, à côtés presque parallèles, et presque point resserré à sa partie antérieure, déprimé ; les mandibules sont très-fortes, d’un rouge co- rail, dirigées en avant, trés-longues, cy- lindroïdes, avec les crochets d’un rouge- brun , allongés, demi-ouverts, et non en- tièrement reployés dans la rainure qui est dentelée ; les denis de cette rainure sont saillantes et au nombre de huit ou de neuf; les palpes sont d’un rouge corail; les pattes sont de même couleur, ont trois griffes aux tarses, dont un trés-court et presque ca- ché par les poils. — Cetie espèce habite le Brésil. DRASSUS, Wazcxk. Les yeux, au nombre de huit, sont pres- que inégaux entre eux, sur deux lignes, et occupent le devant du céphalothorax. — La lèvre est allongée, ovalaire, pointue ou légérement arrondie à son extrémité. — Les mâchoires sont allongées, inclinées ou courbées sur la lèvre qu’elles entourent. — Les pattes sont renflées, propres à la course. Ces Aranéides se renferment dans des cellules formées de soie très-blanche , sous les pierres, dans les cavités des murs et dans l'intérieur des feuilles et sur leur surface Les espèces qui le composent constituent cinq groupes, &05 PREMIER GROUPE ÿ Les Lithophiles , W aLcK. Les yeux sont sur deux lignes divergen- tes ou courbées ; les latéraux sont écartés ; les intermédiaires postérieurs sont beau- coup plus rapprochés entre eux qu’ils ne le sont des latéraux de la première ligne. — Les mâchoires sont dilatées dans leur mi- lieu. — La lèvre est ovale, allongée, ar- rondie à son extrémité. — Les pattes sont courtes, renflées , la quatrième paire est la plus longue , la premiére ensuite, la troi- sième est la plus courte. — Le céphalotho- rax est pointu antérieurement. Les espèces renfermées dans ce groupe se tiennent derrière les pierres ou les cavi- tés des murs. 4. DRASSUS LUCIFUGUS. (PI. 7, fig. 4, 2, 2 A.) Waick., Aran,.de France, p. 455, n°1; ibid., Tab. des Aran., p. 45, n° 4, pl.5, fig. 46 et 47; ibid. , op. cit, , 1. 1, p. 618. — Drassus Melanogaster , LATR., Génér. des Crust.et des Ins, ,t. 1, p. 87, spec. 4, tab. 3, fig. 40. — Han ,t. II, p. 414, pl. 41, fig. 102. — Filistata Femoralis, Reuss et Winer, Muséum Senkerbergian., t. I, p. 206, pl. 44, fig. 10. — Le cépha- lothorax et les pattes sont d’un brun rou- geâtre, avec les cuisses de ces dernières d’un rouge plus clair ; les yeux intermé- diaires forment un carré très-étroit ; les yeux latéraux postérieurs sont écartés et reculés en arrière, de scrte que la ligne postérieure des yeux est plus large et plus couchée que la ligne antérieure ; l’abdomen est ovale, allongé, d’un noir satiné, dé- primé et élargi postérieurement ; en des- sus il est marqué, surtout dans le mâle, de quatre taches plus noires, en carré, irès- obscures.—Cette espèce se trouve dans les caves, sous les pierres. DEUXIÈME GROUPE. Les Cachées, WaLck. Les yeux sont sur deux lignes parallèles, les latéraux étant disjoints; les intermédiai- res postérieurs sont plus écartés entre eux qu’ils ne le sont des latéraux de la même ligne. — Les mâchoires sont allongées, peu ou point dilatées dans leur milieu. — La lèvre est allongée, ovalaire, aussi large ou plus large à son extrémité qu’à sa base, — Les pattes sont courtes; les antérieures 406 renflées ; la quatrième paire est Ja plus lon- gue ; la première et la seconde paire sont presque égales entre elles; la troisième est la plus courte. Les espèces qui composent ce groupe se tiennent dans les feuilles ou se cachent sous les pierres et d’autres lieux obscurs. Leur cocon est le plus souvent arrondi. 2. DRASSUS NOCTURNUS. WaLck., Aran. de France, p. 157, n° 2; bid., Faun. Paris., t. 11, p. 221.—Suxp., Svinks. Spind., 1831, p. 30, fig. 3. — Aranea Nocturna, Linn., Faun. Suec., 2e édit., p.489, n° 2010, ibid., Act. Upsal., édit, 4736. p. 38, n° 11.—ScHRanck, Faun. Ins. Austr., p. 528, n° 1096.— Long. 6lig. —Le céphalothorax est d’unnoir rougeûtre, ovale , allongé, convexe, et relevé en ca- rène dans son milieu, pointu et un peu resserré vers sa partie antérieure, qui est noirâtre, déprimée sur les côtés, noire et glabre , ayant de petites impressions qui se dirigent d’un seul centre en rayon vers les pattes; les mandibules sont noires, luisan- tes, cylindriques, perpendiculaires , et renflées à leur insertion ; les mächoires sont de même couleur, courbées, à côtés parallèles, légérement échancrées à leurs extrémités; la lèvre est allongée, noire, élargie antérieurement, un peu en spatule, arrondie à son extrémité, qui présente dans son milieu une légère échancrure cor- diforme ; les palpes sont filiformes, courts, minces et noirs, hérissés de poils et d’é- pines de même couleur ; les pattes sont de longueur médiocre, avec les cuisses ren- flées et les hanches d’un noir uniforme ; le reste est annelé de noir et de rouge ; ces pattes sont hérissées de poils noirs allon- gés, et d’épines de même couleur; l’ab- domen , d’un beau noir mat et en ovale al- longé, est coupé carrément prés du cépha- Joihorax et élargi ensuite vers la partie anale, et présente en dessus quelques li- gnes blanches ; en dessous il est fauve, jau- bâtre dans son milieu, et noir sur les côtés ; les filières sont irés-apparentes. — Cette espece se trouve en France. 3. DRASSUS RUBENS. WaLcxk., Aran. de France, p. 460; ibid, op. cit., t. 1, p. 617. — Drassus Montanus, Hann, Die Arachn., t. 1, p- 42, pl. M, fig. 403. — Drassus Mari nus, 3bid.,t. 11, pl. 64, fig. 441. — Dras- sus cinereus ; ibid., fasc. 7, pl. 2, fig. 444. — Filistata Incerta, Reuss et Wiber, DRASSUS. Mus. Senckerb., p. 208, pl. 44, fig. 7 a.— Long. 7 lig.—Le céphalothorax est glabre, rouge, pointu antérieurement, large dans sa partie médiane et postérieurement , aplati en dessus, avec les côtés arrondis et non déprimés ; les mächoires sont d’un rouge- brun , allongées, arrondies à leurs extré- mités, et bordées de poils ; les mandibules sont fortes, coniques, rouges, dirigées en avant ; la lèvre est ovale, étroite, allon- gée, arrondie à son extrémité, et d’un rouge-brun ; les palpes sont courts, minces, glabres, rouges, légérement noirâtres à leur base ; les pattes sont fortes, courtes, renflées, surtout les inférieures, glabres, rougeà- tres, avec des poils et des épinesnoirâtres ; la quatrième paire est sensiblement plus lon- gue que la première, celle-ci excède la se- conde en longueur , la troisième est la plus courte; le plastron sternal est ovale, al- longé, pointu à ses deux extrémités, gla- bre, rougeâitre , avec des poils rares, jau- pâtres eu bruns dans sa partie médiane ainsi que sur Jes côtés; l'abdomen est ovale , allongé, déprimé, terminé en ligne droite, un peu arrondi antérieurement, élargi dans son milieu, d’un gris jaunâtre, soyeux en dessus ‘et sans taches; en des- sous il est de même couleur, mais plus pâle; les filières sont cylindriques, d’un rouge pâle , assez apparentes, les intérieu- res étant les plus longues, — Se trouve en France. 4. DRASSUS ATER. Larr., Génér. Crust et Ins.,t.}, p. 87, spec. 3, pl. 3, fig. 44. — WaLck,, Aran. de France, p. 162 et 463; ibid., op. cit.,t.}, p. 618. — Hanx, Monogr. des Aran,, fasc. 7, pl, 2, fig. d, c. ibid., Die Arachn., t.11,p. 34, pl. 61. fig. 440.—Long.3 lig. 1. — Toute noire ; lecéphalothoraxest pointu à sa partie antérieure, allongé, égalant l’ab- domen en longueur et en largeur, noir, gla- bre, déprimé sur Jés côtés ; les mandibules sont noires, cylindriques, bombées, et di- rigées en avant; les mâchoires sont allon- gées, d’un brun-noir , avec leur extrémité rougeûtre; les palpes sont filiformes, peu allongés, de couleur noire; les pattes sont courtes ; l’exinguinal et le fémoral sont renflés, surtout ceux des pattesantérieures; Ja quatrième paire de pattes est la plus lon- gue, ensuite la première , la troisième est la plus courte ; elles sont toutes noires, ex- cepté l’exinguinalet le fémoral, qui sur leurs côtés sont rougeâtres; de plus elles sont gar- nies de poils épais, courts, et d’épines assez DRASSUS. fortes et couchées ; le mâle ne différe de la femelle que par son abdomen, qui est pro- portionnellement plus petit, et par ses pal- pes, dont le dernier article est renflé, ovale et pointu à son extrémité. — Celte espèce se {rouve assez communément aux envirovus de Paris , sous les pierres, et dans les chemins de traverse. TROISIÈME GROUPE. Les Habiles, WaLcx. Lesyeux sont sur deux lignes courbées en avant, concentriques ou parakèles; les yeux latéraux sont disjoinis ; les intermédiaires postérieurssont plus écartésentre eux qu’ils ne le sont des latéraux de la même ligne. — Les mâchoires sont inclinées, entou- rant la lévre, très-bombées à leur base, courbées en avant et rétrécies dans leur mi- lieu, — La lèvre est allongée, ovalaire, di- minuant vers son extrémité, — Le cépha- lothorax est resserré , et bombé antérieure- ment. — Les pattes sont allongées, la qua- trième est la plus longue , la seconde et la premiére ensuite, la troisième est la plus courte, Les Aranéides qui appartiennent à ce groupe construisent, dans l’herbe, sous les pierres et dans les endroits cachés, une pe- üite toile et un cocon hémisphérique , ou en forme de coupe formée par un oper- cule. 5. DRASSUS FULGENS. WaLck., op. cit., 1. 1, p. 622. — Drasse Brillante; ibid., Faun. Paris., t. II, p. 222, n° 71; ibid. , Tab. des Aranéid., p. 46, n° 5. — Ibid., Aran. de France, p- 464. n° 7. — Drassus Relucens, Lare., Gener. Crust. et Ins., t. 1, p. 88. spec. 4. — Han, Die Arachn., 1. 11, p.55, pl. 64, fig. 443.— Risso, Hist. de l’Europe Mérid., t.V, p.162, n° 31.— Macaria fulgens, Kocr, "429, 44. — Long. 2 lig. 1. — Le céphalo- thorax est allongé, un peu étroit vers la partie antérieure, rougeätre, couvert d’un duvet brillant, d’un jaune verdätre, plus abondant entre les yeux, et deux petits traits d’un jaune clair, formant un petit chevron, dont l’angle est vers la partie an- térieure ; les pattes sont de la couleur du céphalothorax; les hanches sont allongées, avec les cuisses renflées ; celles des pattes antérieures étant de couleur brune ; l’hu- méral des palpes est aussi renflé et d’une couleur plus foncée ; labdomen est ovale, allongé, bombé, un peu plus gros posté- 497 rieurement el légérement pointu vers Ja partie anale ; en dessus il est revêtu de poils dorés, verdàtres ou bleuâtres foncés , avec quatre traits dorés ou cuivrès sur le milieu, inclinés en chevrons disjoints, et deux au- tres plus courts antérieurement, proche le céphalothorax ; ces traits se détachent sur un fond noir violacé , qui forment comme deux régions transversales en dessus, entre lesquelles la couleur est päle, dorée; en dessous les poils verdâtres sont sur un fond noir. Le mâle diffère de la femelle par son abdomen, qui est plus allongé et plus cylin- drique. Cette espèce, suivant M, Walckenaer. construit dans l’herbe et dans les cavités des pierres une tente formée d’une toile fine et serrée, ovale, et ayant deux issues. Cette toile en renferme une autre d’un tissu plus fin et encore plus serré, Cette seconde tente a la forme d’une voûte; c’est sous cette voûte qu’elle place son cocon, qui a environ une ligne trois quarts de dia- mètre , et qui est composé de deux parties, une coupe et son opercule : la coupe est hé- misphérique, profonde, d’une blancheur éclatante, et formée d’une pellicule mince, à tissu très-serré, C’est dans cette coupe qu’elle dépose quinze à vingt œufs rouges orangés, parfaitement isolés, qui sont bien loin de remplir la cavité du cocon. Elle ferme ensuite ce cocon avec un opercule ou feuillet plat, qui n’est pas collé sur les bords de la coupe et qui peut s’en déia- cher. C’est sur ce cocon qu’elle se tient ; mais auparavant elle recouvre la cavité de la pierre d’une toile d’un tissu lâche et transparent, ce qui lui forme au-dessus de la voûte une seconde chambre qui com- munique avec la premiere. QUATRIÈME GROUPE. Les Spéophiles, WaLck, Les yeux sont sur deux lignes courbées en avant ; les latéraux sont portés sur une éminence et paroissent rapprochés ; les in- termédiaires postérieurs sont moins écartés entre eux qu’ils ne le sont des latéraux de la même ligne, et plus écartés que les in- termédiaires antérieurs : tous sont placés sur le devant du céphalothorax. — Les mä- choires sont larges, peu allongées, peu ar- rondies à leurs côtés et à leur extrémité externes, tronquées obliquement à leurs côtés externes. — La lèvre est large, ova- laire, légérement échancrée à son extré= 408 mité. — Les mandibules sont courbées à Jeur naissance. — Le céphalothorax est large , arrondi et bombé antérieurement. — Les pattes sont de longueur médiocre, renflées ; la quatrième paire est Ja plus lon- gue ; la troisième ensuite, la deuxième est la plus courte. . Ces Aranéides se tiennent sous les pier- res et dansles intervalles des rochers et des murailles, et y construisent un tube élargi en forme de sac ouvert. Leur cocon est rond et aplati. 6, DRASSUS TRUCIDATOR. Wazok., Aran. de France, p.172, n°9; ibid., Hist. nat. des Ins. apt., t, 1,p. 630. — Agelena Montana, Kocm, 425, 11. — Long. 6lig.i.—Le céphalothorax est glabre, d’un brun-noir sur les côtés et rouge dans le milieu ; les deux lignes des yeux occu- pent plus d'espace en largeur, et sont po- sées sur un plan peu incliné. assez avancées et assez près du bandeau; les yeux antlé- rieurs intermédiaires sont assez saillans ; les palpes sont allongés, robustes, rouges et présentent des poils de couleur noire à leur extrémité ; les pattes sont rouges, robustes et assez renflées, et l’exinguinal et le fémo- xal de Ja quatrième paire sont presque aussi renflés que ceux de la première ; l'abdomen est ovale, allongé, déprimé en dessus et diminuant de grosseur vers la partie anale ; dans certains individus, il est même pres- que cylindrique , et un peu plus gros anté- rieurement; en dessus il offre une ligne jaune rougeûtre , longitudinale, dilatée et bifide à son extrémité; la branche du mi- lieu se prolonge en ligne fine , jaune rou- geâtre, comme la bande large dont elle émane, presque jusqu’à la partie anale, et est traversée par quatre ou cinq chevrons de même couleur qui se réunissent à elle ; de plus cette bande offre dans son milieu une raie noire, longitudinale ; les côtés de l'abdomen présentent de petites raies bru- pes très-serrées, ondulées dans le sens lon- gitudinal ; en dessous il est d’un fauve rou- geätre, et d’un jaune grisätre uniforme.— Se trouve aux environs de Paris. CINQUIÈME GROUPE. Les Phytophiles, Warck. Les yeux sont sur deux lignes courbes, les latéraux étant rapprochés. — Les mà- choires sont larges, et rétrécies à leur base et à leur extrémité, à côtés externes ar- qués, à côtés internes courbés sur la lèvre CLOTHO. et l’entourant. — Les pattes sont courtes, fines ; la première paire est la plus longue, la seconde ensuite , là troisième paire est la plus courte. — Le céphalothorax est petit, mais rétréci et bombé à sa partie antérieure. Ces Aranéides construisent sur la surface des feuilles une toile fine, blanche , trans- parente, à tissu serré, sous laquelle elles se tiennent , et recouvrent leurs œufs d’un tissu lâche , en forme de cocon aplati. 7. DRASSUS VIRIDISSIMUS. Wazck., Faun. Paris., t. II , p. 212.—- Drasse Vert, ibid., Aran. de France, p. 176, n° A1; ibid., Hist. nat. des Aran., fase. 4, fig. 9; ibid., op. cit., t. I, p. 631. — Long. 4 lig. L, — Le céphalothorax est rougeâtre, entouré de jaune, avec des poils gris à sa partie antérieure ; les yeux sont saillans et assez apparens ; les mâchoires sont robustes, allongées, dépassant peu la lèvre , droites, et à côtés parallèles vers leur base, qui est bombée; inclinées sur la lèvre vers l’extrémité , anguleuses à leur côté externe, au sommet et au côté interne , sans échancrures latérales pour recevoir les palpes qui sont insérés sur le dos de ces mêmes mâchoires, et sont toujours de la même couleur que le céphalothorax, c’est- à-dire rouge verdätre dans certains indivi- dus, et très-rougeâtres dans d’autres; la lévre est triangulaire , allongée et de même couleur que les mâchoires; les pattes sont courtes, d’un vert jaunâtre , sans poils ni épines ; l'abdomen est ovale , allongé , plus renflé dans son milieu, arrondi antérieure- ment, pointu vers la partie anale, trés-bombé sur le dos, qui recouvre la partie postérieure du céphalothorax , d’un brun-vert pomme foncé, avec des arcs et des lignes obliques, jaunâtres ou d’un vert plus pâle que le reste. — On rencontre assez fréquemment cette espèce aux environs de Paris. SEPTIÈME SOUS-SECTION. Les Filiteles, WaLck. Errantes, mais tendant de longs fils de soie, dans les lieux où elles se meuvent pour attraper leur proie. CLOTHO, Wazck,, LATR. ; Uroctea, L. Durour. Les yeux, au nombre de huit, sont sur deux lignes; la ligne postérieure est très- courbée en avant ; l’antérieure Jégérement CLOTHO. courbée dans le même sens ou droite ; les deux yeux antérieurs intermédiaires sont plus gros que les autres; les intermédiaires postérieurs sont trés-écartés entre eux, et posés assez près de l’alignement des laté- raux postérieurs et antérieurs pour former avec eux une courbe latérale de chaque côté des deux gros yeux intermédiaires ; tous ces yeux sont placés autour d’un épis- tome élevé. — La lèvre, large à sa base, diminue de grosseur vers son extrémité, qui se termine en pointe, ou est échancrée ou arrondie. — Les mâchoires sont courtes, trés-inclinées sur la lèvre , conniventes et arrondies à leur extrémité, — Les pattes de la quatrième paire sont sensiblement plus longues que les autres et presque égales entre elles. Ces Aranéides se construisent sous les pierres un nid derrière une toile où elle babite avec leurs petits. Ce genre a été divisé en trois groupes. PREMIER GROUPE, Les Uroctées, WaLck, Le céphalothorax est large, court, en croissant. — Les yeux intermédiaires pos- térieurs sont très-rapprochés des latéraux de la même ligne, et dont la tangente in- térieure touche à leur orbite ; la ligne an- térieure est courbée en avant. — La lèvre est large , triangulaire , pointue à son ex- trémité, — Les mâchoires sont courtes, à côtes parallèles, diminuant en pointe ar- rondie, Ces Aranéides se construisent, sous les pierres ou entre les rochers, une toile à tissu serré, attachée seulement par ses prolonge- mens anguleux , et à plusieurs couches su- perposées entre elles; et, entre ces cou- ches , elles construisent un nid à plusieurs valves, où elles se tiennent renfermées avec leurs petits. 4. CLOTHO DURANDII. (PI. 7, fig. 3, 3 A.) Lare., Génér. Crust, et Ins., t. Il, p-. 370; ibid.. Reg. anim. de Cuv..t. IV, P. 336. — Sav., Descript. de l'Égypte, Arachn., p.134, pl. 3, fig. 6. — WALcx., op. cit, t. 1, p. 636. — Uroctea Quinque Maculata, L. Durour, Ann. génér. des Sc. Phys., Bruxelles, t. V, p. 43, pl. 76, fig. 4. — Long. 5 lig. — Le céphalothorax est beaucoup plus large que long, en crois- sant uniforme , d’un brun noirâtre, bordé d’une raie jaune clair; les palpes, peu al- longés, se reportent sur jes mandibules 409 qu’elles masquent ; ces derniéres sont min- ces, longues, insérées en bas d’un épisteme élevé, articulées verticalement, mais ce- pendant ayant entre elles une sorte de co- hésion, oblongo-cylindriques, amincies et à onglet petit; les pattes sont de la même couleur que le céphalothorax ; Pabdomen est ovale, allongé, pointu vers la partie anale , noir, avec cinq taches fauves ou jaunes, figurant, en les joignant par des lignes, un pentagone dont la pointe seroit dirigée vers la partie anale; les fi- lières, au nombre de dix, sont allongées surtout la première paire, les deux autres paires sont courtes et velues. Gette espèce qui, se trouve dans le midi de la France, en Dalmatie, en Espagne et en Egypte, établit, dit M. L. Dufour, à Ja surface des grosses pierres ou dans des fentes de rochers, une coque en forme de calotte ou de palette, d’un pouce de dia- mètre. Son contour présente sept à huit échancrures, dont les angles seuls sont fixés sur la pierre, au moyen de faisceaux de fils, tandis que les bords sont libres. Gette singuliére tente est d’une admirable texture : l’extérieur ressemble à un taffetas des plus fins, formé, suivant l’âge de l’ou- vriére, d’un plus ou moins grand nombre de doublures. Ainsi, quand cette Aranéide, encore jeune , commence à établir sa re- traite, elle ne fabrique que deux toiles, entre lesquelles elle se tient à l'abri. Par Ja suite, et je crois à chaque mue, elle ajoute un certain nombre de doublures. Enfin, lorsque l’époque de la reproduction arrive, elle tisse un appartement tout ex- près, plus duveté, plus moelleux, où doi- vent être renfermés et les sacs et les œufs, et les petits récemment éclos. Quoique la calotte extérieure ou le pavillon soit, à dessein sans doute, plus ou moins sali par des corps étrangers qui servent à en mas- quer la présence, l’appartement de l’in- dustrieuse fabricante est toujours d’une propreté extrême; les poches ou sachets qui renferment les œufs sont au nombre de quatre ou cinq, ou même de six pour cha- que habitation. Ces poches sont en forme lenticulaire, et ont plus de quatre lignes de diamètre. Elles sont d’un taffetas blanc comme la neige, et fournies en dedans de l’édredon des plus fins. Ce n’est que vers la fin de décembre et au mois de janvier que Ja ponte des œufs a lieu. I] falloit pré- munir la progéniture contre la rigueur des saisons et les incursions ennemies. Tout a été prévu : le réceptacle de ce précieux dé- 40 LATRODECTUS. pôt est séparé de la toile, immédiatement appliquée sur la pierre, par un duvet moel- Jeux, et de Ja calotte extérieure, par les divers étages dont j'ai parlé. Parmi les échancrures qui bordent le pavillon, les unes sont tout-à-fait closes par la conti- nuité de l’étoffe , les autres ont leurs bords simplement superposés, de manière que l’U- rocliée (Clotho), soulevant ceux-ci, peut à son gré sortir de sa tente et y rentrer. Lorsqu’elle quitte son domicile pour aller à la chasse, elle a peu à en redouter la viola- tion , car elle seule a le secret de ses échan- crures impénétrables et la clé de celles où l’on peut s’introduire. Lorsque les petits sont en état de se passer des soins maternels, ils prennent leur essor et vont établir ail- leurs leurs logemens particuliers, tandis que Ja mère vient mourir dans son pavillon. Aussi ce dernier est en même temps le ber- ceau et le tombeau de l’araignée. DEUXIÈME GROUPE. Les Enyo, Wauck. Le céphalothorax est ovale, allongé. — Les yeux intermédiaires postérieurs sont assez écartés des yeux latéraux de la même ligne pour que leur tangente infé- rieure laisse un intervalle entre elle et l’or- bite des mêmes yeux latéraux postérieurs ; la ligne antérieure est ovale, — La lévre est grande , ovalaire , arrondie à son extré- mité. — Les mâchoires sont larges, creu- sées extérieurement vers leur base, arron- dies à leur extrémité interne, légérement inclinées , à côtés internes droits, et à ex- trémités rapprochées, mais non Conniven- tes. — Les pattes sont de longueur mé- diocre, la quatrième paire est la. plus grande , la troisième ensuite, la seconde et la première sont presque égales. —L’ab- domen est globuleux. 2. CLOTHO NITIDA. Waick., op. cit.,t. I. p. 539.— Enyo Ni- tida, Sav., Descript. de l'Egypte, Arachn., p.135, pl. 3, Gg, 7.— Long. 3 lig.—Suivant M. Savigny, l'abdomen est globuleux, très- bombé, d’un gris de lin trés-foncé et cha- toyant, terminé par des filières blanches à la base, noires à la pointe; les pieds sont noirs, avec un anneau blanc à la base des jambes et un autre plus grand à celle des quatre cuisses postérieures ; les yeux posté- rieurs sont médiocrement écartés des laté- raux, — Cetie espèce a été trouvée en Egypte. TROISIÈME GROUPE. Les Zodarions, WaLck. Les yeux intermédiaires postérieurs sont écartés des yeux latéraux de la même ligne, de manière à ce que leur tangente exté- rieure laisse entre elle et l'orbite de ces mé- mes yeux latéraux un assez grand espace; ces mêmes yeux sont assez reculés en arrière et sur les côtés pour ne former, avec les yeux postérieurs et antérieurs, qu’une ligne la- térale peu courbée, Ja ligne transverse des yeux antérieurs étant courbéeenavant, —La lèvre est large, courte, tronquée à son ex- trémité,—Lesmâchoiressont trés-inclinées, courtes, formant un coude à leur base, cy- lindriques, diminuant vers leur extrémité, quiestarrondie.— Les pattessontallongées, fines; la quatrième paire est sensiblement plus longue que les autres, la première en suite est Ja plus longue. — L’abdomen est ovoïde. 3. CLOTHO LONGIPES. WaLcr.,op. cit. t. 1, p.640,—Enyo Lon- gipes, Sav., Descrip. de l'Egypte, Arachn., p. 136, n° 8, pl. 3, fig. 8. — Long. 4 lig. à, — Le céphalothorax est petit, ovalaire, rétréciantérieurement, bombé, glabre, d’un rouge-brun: les palpes et les pattes sont d’un fauve -rougcâtre , avec les hanches de ces derniers organes d’un blanc jaunâtre ; le plastron sternal est de même couleur; l'abdomen est ovoïde, très-convexe en des- sus, d’un brun-marron, d’un rouge-brun plus foncé que le céphalothorax ; en des- sous il est d’un blanc sale, avec les filières blanchätres et saillantes. — Cette description appartient à la femelle. qui a été trouvée par M. Walckenaer au bois de Boulogne, sous une pierre. Le même auteur regarde comme le mâle de cette espèce l’individu qui a été décrit et figuré par M. Savigny dans les magnifiques planches de l'Egypte, et dont la description est : cévhalothorax brun; abdomen d’un cuivré noirâtre, — Trouvé aux environs da Caire. LATRODECTUS, Wazcx: Les yeux , au nombre de huit et presque égaux entre eux, sont placés sur deux lignes écartées et légérement divergentes; les yeux Jatéraux étant un peu plus écartés entre eux que ne le sont les intermédiaires, Bai me LATRODECTUS. et portés sur deséminences du céphalotho- rax. — La lèvre est triangulaire, grande et dilatée à sa base. — Les mâchoires, incli- nées sur la lèvre, sont allongées, cylindri- ques, arrondies vers leur extrémité externe, terminées par une pointe interne, et cou- pées en ligne droite à leur côté interne. — Les pattes sont allongées, inégales en- Lre elles; la première paire est plus lon- gue que la quatrième, celle-ci est sensi- blement plus allongée que les deux in- termédiaires, la troisième paire est la plus courte. Ces Aranéides filent dans des sillons, sous les pierres, des fils en nœuds ou en filets, où les plus gros insectes se trouvent arrê- tés. Le cocon est sphéroïde et pointu à l’ex- trémité, 4. LATRODECTUS MALMIGNATUS. (PI. 7, fig. 5,5 À, 5 B.) Wazck., Tab. des Aran., p. 81, pl. 9, fig. 83 et 84; ibid., op. cit., t. I, p. 642. — Aranea tredecim-Guttata, Rossr, Faun. Etrusc., t. 11, p. 136, n° 982, pl. 9, fig. 40. — Fasr., Ent. System. p. 409, n° 8, — Lurer Tori, A{t. dell’ Acad. delle Scienz. di Siena , t. VII, p. 445.—A. T, pe Ber- NEAUD, Voy. « l'Ile d'Elbe, p. 66 à 67, pl. 4, fig. 4, 2. — Long. 6 lig, — Le cé- phalothorax est petit, déprimé, resserré vers sa partie antérieure et de couleur poire ; les yeux sont fauves; l’abdomen est gros, renflé, globuleux, pointu vers la partie anale, de couleur noire; proche le céphalothorax, il y a une large bande trans- verse , d’un rouge sanguin, ensuite quatre autres de même couleur, dont deux placées longitudinalement, et deux transversale- ment sur les côtés ; celle qui est Le plus près du cercle est pentagonale, celle qui est derrière et qui est au milieu du dos est triangulaire, et les deux latérales sont ova- haires; derrière la grande tache triangu- laire est une ligne longitudinale, formée de deux ou trois autres taches triangulaires ou arrondies et jointes, qui aboutissent à la partie anale et qui est aussi d’un rouge sanguin ; de chaque côté sont deux grandes taches de même couleur; ces taches, sur- tout celle du milieu, sont, dans quelques individus, traversées par un point noir, qui s’oblitére avec l’âge ; en dessous il y a deux taches rouges transverses, couleur de sang. CGctte Aranéide, dit M. Thiebaut de Berneaud, dans un ouvrage ayant pour 1i- tre : Voyage à l'Ile d'Elbe, p. 66, pl. 4, âat tend sa toile à terre et en rase campa- gne , et se jette avec une vitesse pro- digieuse sur sa proie; elle attaque sur- tout avec fureur le Scorpion et se repaît avec délices de son sang ; elle fait sa com- pagnie de ses semblables, Elle s’accouple vers la fin de l’été, et elle enveloppe ses œufs, au nombre de deux à quatre cents, dans une coque de soie blanche, serrée et peu tenace. L'hiver elle se cache parmi les grosses pierres, dans les fentes des rochers et sur les vieux murs, où elle attend, en- gourdie, les chaleurs du printemps. Sa mor- sure est trés-dangereuse, elle est mortelle, même pour l’homme. Son venin, très-sub- til, le devient encore plus à raison de l’in- tensité de la chaleur. Je n’ai point appris qu’elle ait fait du mal à l’île d’Elbe, sans doute faute d’observations particulières de la part des médecins; car je sais que dans le Volterra plusieurs habitants de la cam- pagne, et des animaux domestiques sont morts des suites de la morsure. — Cette espèce est trés-commune en Corse, en Sar- daigne et en Italie. 2. LATRODECTUS ARGUS. Sav., Descript. de l'Égypte, Arachn., p. 137, pl. 3, fig. 10. — Latrodoctus Ocu- latus, Wazcx. , op. cit., t. I, p. 645. — Long. 3 lig, =.—Le céphalothorax est d’un brun-noir ; les yeux occupent toute la lon- gueur du céphalothorax, et débordent des deux côtés de la ligne extérieure des man- dibules ; les yeux intermédiaires antérieurs, comme les latéraux, sont réunis par deux tnbercules contigus ; les palpes et les pieds sont noirs; l’abdomen est d’un noir bleuâ- tre, chatoyant, avec la base entourée par deux bandes contiguës, rougeûtres , enca- drées de blanc; le dessus est orné de onze à douze taches rouges, cerclées de blanc, distribuées sur trois séries longitudinales; la série intermédiaire est formée de six ta- ches, dont la seconde est plus grande, triangulaire, et dont les trois dernières, comme enchainées l’une à l’autre, attei- gnent prés de la partie anale les séries laté- rales, formées de quatre taches isolées ; le dessous est bordé sur les côtés par trois ta- ches semblables à celles du dessus, mais moins colorées, et traversées en arrière des ouverturesstigmatiformes par une première bande blanche , suivie d’une seconde pres- que imperceptible. — Cette espèce a été trouvée en Égypte, aux environs d'A+ lexandrie. 412 8. LATRODECTUS FORMIDABILIS. AggoT, Aran. d’'Am., pl. 18, fig. 191. — Waicx., op. cit.,t. I, p. 647. — Long. 7 lig.i. — Le céphalothorax et les pattes sont de couleur noire; l'abdomen est glo- buleux, de même couleur que le céphalo- thorax, avec trois grandes taches d’un rouge sanguin, disposées Jongitudinale- ment : la première est proche le céphalotho- rax eten losange ; celle du milieu est penta- gonale et plus grande ; la tache postérieure est en pentagone très-pointu à son extré- mité supérieure , et dont Ja base se pro- longe jusqu’à la partie anale, I] y a quatre points enfoncés plus noirs, disposés en carré autour de la tache du milieu, et entourés d’un petit cercle blanchissant ou plus pâle. — Habite l'Amérique Septentrionale. PHOLCUS, Wazce. Les yeux, au nombre de huit, sont pres- que égaux entire eux, groupés sur une émi- pence antérieure du céphalothorax par deux et par trois et ainsi disposés : deux yeux intermédiaires antérieurs rapprochés ; trois yeux latéraux plus gros, très-rappro- chés, connivents et groupés en triangle de chaque côté des petits yeux intermédiaires, et un peu plus reculés que ceux-ci. — La Jèvre est grande, resserrée à sa base, dila- tée dans son milieu , arrondie à son extré- mité. — Les mâchoires sont étroites, al- Jlongées, cylindriques, légérement creusées et amincies à leur extrémité externe, in- clinées sur la lévre et contiguës. —Les pat- tes sont très-allongées, grêles ; la première paire est la plus allongée, la seconde en- suite, la troisième est la plus courte. Ces Aranéides, presque sédentaires, for- ment une sorte de réseau trés-läche, com- posé de fils flottans ou trés-écartés, très-fins, tendus sur plusieurs plans différens; leurs œufs sont agglutinés en une masse ronde et nue, qu'aucun tissu ne recouvre, et elles les transportent ainsi entre leurs mandi- bules. Les espèces qui constituent ce genre ont été divisées en deux groupes. PREMIER GBOUPE. Les Cylindroides , WaLcx. L’'abdomen est cylindroïde, plus gros à sa partie postérieure. PHOLCUS. 1. PHOLCUS PHALANGIOIDES. (P]. 7, fig. 4. HA,&B.) Wazck., Hist, nat. des Aran, , fasc. 5, pl. 10,le mâle et la femelle, — Araignée Phalangide, ibid., Faun. Paris., t. 11, p. 212 et 213, n° 43. — Pholque Phalan- giste, Sav., Arachn. d'Égypt., p.44, pl. 8, fig. 43.— Aranea Pluchi, Scopous, Faun. Carn., p. 104. — L’araignée Domestique a longues pattes, Georrr., Ins.,t. 11, p. 551, n° 47.— Aranea Opilionides, Scur., Enum. Ins. Austriæ, p. 530, n° 41103. — Long. 4 lig.— Le céphalothorax est orbi- culaire , d’un gris pâle et transparent, avec des taches plus obscures; de p'us l’épistome estallongé etanguleux, prolongé perpendi- culsirement; les pattes sont livides, rembru- nies à leurs deux principales articulations, entourées chacune d’un anneau blanchâtre ; l'abdomen est allongé, cylindrique, gros- sissant un peu vers la partie anale, nu, mou, d'un blanc terne, transparent, avec une bande longitudinale, ramifée, pâle, qui at- teint aux deux tiers du dos; les côtés sont gris, marqués de taches noires. Le mâle est semblable à la femelle, il en diffère seu- lement par l'abdomen, qui est plus cylindri- que et plus grêle, et par des taches brunes sur sa parlie supérieure. Cette espèce, qui se trouve assez COmM- munément dans les maisons, vibre avec vio- lence sur les fils qu’elle a tendus dès qu’on y touche, . DEUXIÈME GROUPE. Les Allongées Coniques , WaLcx. Les yeux latéraux sont connivens. — L’abdomen est allongé , conique. 2, PHOLCUS CAUDATUS. L. Durour, Ann. Génér. des Se. phys., t V,p. 53, n°5, pl. 76, fig- 2. —WaALCK., op. cit., 1.1, p. 654. — Long. 9 lig. +. — Les pattes sont pâles et velues, avec un an- neau plus clair à l’extrémité de l’exingui- pal et du fémoral, du génual et du tibial ; les palpes chez le mâle sont très compliqués; le troisième article est renflé et cambré, le qua- trième se termine par deux crochetsinégaux; Pabdomen est allongé, diminue de grosseur vers son extrémité et se prolonge en queue au-delà de Ja partie anale, qui forme en dessous, avec les filières, une saillie co- noïde; en dessus il est d’un gris argenté, avec quelques traits obliques, peu appa- rens, de chaque côté, quelquefois d’un "V1." COR SS ji TEGENARIA. gris uniforme ; la partie sternale et le mi- lieu du ventre sont noirs. Cette espèce a été trouvée par M, L, Du- four, en Espagne, dans le royaume de Valence et de Moxente; dans les fentes des rochers. M. Dugés, dans l’Atlas du Règne animal de Cuüvier, a donné les ca- ractéres d’une nouvelle espèce qu’il dési- gne sous le nom de P. Sexoculatus, Du- GËs, Arachn., pl. 9, fig. 7. ARTEMA, Wazc. Les yeux, au nombre de huit, presque égaux entre eux, sont placés sur deux li- pnes courbées en arrière ; les intermédiai- res postérieurs sont plus écartés entre eux que les intermédiaires antérieurs, et plus rapprochés des latéraux qu’ils ne le sont entre eux. — La lèvre est grande, élargie à sa base, diminue vers son extrémité, qui est arrondie ou tronquée. — Les mächoi- res sont allongéesf#étroites, inclinées sur la lèvre , à côtés parallèles, grossissant un peu vers leur extrémité, dont les côtés internes sont coupés perpendiculairement et conti- gus.—Les pattes sont trés-allongées, grêles ; la première paire est la plus longue, la quatrième ensuite, la troisième est la plus courte. Les mœurs de ces Aranéides sont incon- nues. ARTEMA MAURICIANA. Wacck., op. cit.,t. 1, p. 657. — Le cé- phalothorax est rond, aplati, très enfoncé dans sa partie médiane, d’un fauve rougeà- ire ; les mandibules sont courtes, coniques, réunies à leur base par une petite crête ; les pattes sont très-allongées, d’un rouge pâle, avec des anneaux bruns aux articula- tions ; l’abdomen est globuleux, pointu vers la partie anale, à fond pâle, avec des stries ou bandes grisätres , formant des losanges et desstries plus régulières sur les côtés; le mäle diffère de la femelle par ses mandi- bules, qui sont excessivement renflées sur le dos, bifides, et terminées par une pointe acérée, dont le dos est armé d’une petite tige cylindrique, droite, où est le crochet, qui est très-petit ; elles sont d’un brun rou- geûtre ; les derniers articles des palpes sont trés gros et vésiculeux ; l'abdomen est glo- buleux, petit, d’un gris de souris. — Cette espèce habite l’intérieur des maisons de l'Ile-de-France. 413 TROISIÈME SECTION, Les Sédentaires, WaLcr. Construisant de grandes toiles pour at- traper leur proie, et se tenant au milieu où à côté. NEUVIÈME SOUS-SECTION. Tapitèles, Warcx. Fabriquant de grandes toiles à tissus ser- rés, en hamacs, et y résidant pour attraper leur proie. TEGENARIA, Wazck. ; Aranea, Linn., Fagr., LATR. Les yeux, au nombre de huit, sont pres- que égaux entre eux; ils occupent le de- vant du céphalothorax sur deux lignes rap- prochées, presque parallèles, la postérieure étant légérement courbée, et l’antérieure droite. — La lèvre est grande, carrée, plus haute que large, échancrée à son extré- mité, bombée et légérement arrondie sur les côtés. — Les mâchoires sont droites, allongées , écartées, bombées, plus étroites à leur base que vers leur extrémité, légé- rement arrondies au côté externe, et lé- gérement creusées à leur extrémité interne. — Les vattes sont allongées , fines: la pre: miére ou quatrième paire plus longue qué les autres, la troisième est la plus courte. Ces Aranéides sédentaires forment, dans l’intérieur des bâtimens, des cavités souter- raines, et dans lesintervalles des pierres une toile horizontale, grande, à tissu serré, à la partie supérieure de laquelle est un tube cylindrique où elles se tiennent immobiles. Le cocon est globuleux, recouvert par des détritus de plâtre, de gravier et de terre agglutinés, et des toiles extérieures. 4, TEGENARIA DOMESTICA. (PI. 8, fig. 1, 4 À, 4 B.) WaLck., 4ran. de France, p. 205, pl. 8, fig. 4 la femelle, fig. 2 le mâle. — Arai- gnèe Domestique, ibid., Faun. Paris., 1. L, p. 276. — Araneus Domesticus , CLERCK, Aran, Suec., p. 76, pl. 2, tab. 9.—T'egena- ria Domestica, SAv., Descript. de l'Egypte, Arachn., t L, pl. 4, fig. 5, — raigace Découpée, Dumér., Consid. génér. sur la cl. des Ins., 1823, pl. 55, fig. 4. — Arai- gnée Domeslique, Linn., Faun. Suec., p- 87, n° 2000.—4ran. Domestica, Far., Entom. Syst.,t. Il, p. 412, n° 21.— Arai 414 gnée Domestique , LaTr., Génér. Crust. et Ins.,t. 1, p. 96, n° 2.—Ducès, Atlas du Rég. anim., Arachn., pl. 8, fig. 4.—Long,. 8 lig. —Le céphalothorax est plus étroit et moins allongé que l’abdomen , arrondi et déprimé à sa partie postérieure , couvert de poils fauves, formant duvet, mais bordé près des pattes d’une ligne noire découpée ou formée par trois petits triangles noirs, qui se touchent à leur base; deux traits bruns, mais formés par des taches non contiguës, disposées longitudinalement, se remarquent sur les côtés et vers la partie antérieure, de sorte qu'avec les lignes marginales il y à quatre ‘raies noires et trois raies fauves, longitudinales ; les mandibules, d’un rouge- brun , sont fortes, verticales, allongées, cy- lindroïdes, mais cependant amincies vers leurs extrémités, ou en cône allongé, sans être renflées près de leur insertion; la lévre est grande, rougeâtre, glabre, bombée, plus haute que large , plus élargie à sa base, et diminuant graduellement de largeur vers son extrémité, qui est légérement creusée ; les mâchoires sont droites, écartées, allon- gées, grossissant de Ja base aux extrémités, d’un rouge-brun, glabres, avec une tache à l’épistome d’un jaune pâle; les palpes sont minces, filiformes, rougeàtres, bruns vers leur extrémité qui est garnie de poils fauves; les pattes sont fines, allongées, les premières ayant une fois deux tiers, et sou- vent plus de deux fois la longueur du corps; elles sont rougeâtres ou verdâtres en des- sus, avec des taches d’un brun rougeûtre plus foncé, peu marquées, a égale distance, mais ne formant pas des anneaux distincts; en dessous ces taches, surtout à l’exinguinal et au fémoral, sont peu marquées; l’abdo- men est velouté , grand, allongé , ovoïde, trés-bombé, à surface arquée, resserré sur ses côtés et vers sa partie antérieure, et un peu plus renflé postérieurement ; le dessus, dans son milieu, présente une bande large, longitudinale , d’un rouge pâle, qui est bor- dée de chaque côté de sept taches, qui sont d'autant moins grandes, qu’elles se rapprochent plus de la partie anale; elles sont bordées de noir ou de brun, plus foncé extérieurement; les côtés latéraux sont d’un fauve rougeâtre, parsemés de petits points bruns; le dessous est d’un jaune plus pâle et plus clair que les côtés, et il est parsemé de points noirs, ronds et disposés longitudinalement ; les ouvertures stigmatiformes sont brunes et bordées de jaune ; le mâle diffère de la femelle par ses couleurs, qui sont beaucoup plus brunes et TEGENARI A. beaucoup plus tranchées. — Cette espèce, qui se trouve très-communément dans les maisons, à Paris et dans ses environs, construit dans les angles ou dans les in- tervalles des murailles de grandes toiles horizontales, à tissu fin, maïs serré, rele- vées vers les bords, enfoncées daps leur milieu, soutenues en dessus, et garnies aussi en dessous de longs fils isolés, qui ressem- blent à un hamac qui serait suspendu et ga- ranti du balancement par un grand nombre de cordes en haut et en bas. Cette toile se termine à son extrémité et dans l’angle du mur par un trou rond, à double ouverture ; l’une tournée versle dessus de la toile , l’au- tre se retournant par en bas. L’Aranéide se üent ordinairement dans son trou , immo- bile , la tête tournée vers le dessus de sa toile , épiant les mouches et les insectes qui s’y prennent, se précipitant sur eux avec une grande rapidité , et les emportant dans son trou, souvent malgré leur vive résistance. Lorsqu'on J’eflraie, ou que quelque danger la menace, elle se retourne aussilôt, s'enfuit par l’ouverture du trou, qui est dirigé en bas, et disparoît. Dans le temps d’orage ou dans le moment de l’ac- couplement , elle se promène souvent sur la superficie de sa toile avec rapidité, ou aussi pour en raccommoder quelque partie qui aurait été rompue. Cette toile est sou- vent trés-grande. J’en ai vu, dit M. Walc- kenaer, auquel nous empruntons ces inté- ressantesobservalions , une, ou plutôt deux contiguës , Copstruites par la même arai- gnée, qui avaient trois pieds de large, Lorsque cette espèce est prête à pondre, elle se retire vers le soir à peu de distance de sa toile ; elle file d’abord une espèce de bourre de fil brun , et à tissu large , auquel elle donne la grosseur d’un noyau de ce- rise, qu’elle suspend en l’air par quelques fils lâches, perpendiculaires , attachés au plafond. Ce flocon n’est point son cocon, car, après lavoir construit, elle n’a point diminué de grosseur, c’est seulement le leste du sac qui doit contenir le cocon. Ce sac, formé d’une soie claire, est arrondi par en bas en forme de besace: il entoure le flocon, qui alors est dilaté et éparpillé au fond du sac par l’araignée , et chargé de plâtras et de terre, de graines, de détritus de petites coquilles de limaçons, de débris solides d'insectes. Le poids empêche le sac d’être balloté ; il est d’ailleurs fixé par des fils placés en haut, en bas et de côlé, aux parois du mur, et se rattache par d’autres {ils plus isolés, plus allongés, avec la de- TEGENARIA. meure principale, ou la toile de l’araignée placée à une distance plus ou moins grande. C’est au millieu de ce sac, qui a environ un ponce et demi, et quelquefois deux pouces de long, et autant à son orifice, que l’araignée place son cocon. Il ne tou- che point au fond, mais il y est attaché par des fils, ainsi que sur les côtés, et suspendu par d’autres fils à une petite toile construite sur l’orifice du sac. C’est sur cette der- nière toile que l’araignée se tient constam- ment aprés qu’elle a pondu, abandonnant alors sa grande toile et son ancienne demeu- re, ou n’y retournant qu’occasionnellement. M. Walckenaer en a observé quatre dans cette position. Alors il trouva les cocons ouverts et sans araignées ; mais il y en avoit un dont le cocon était entier , renfermant les jeunes nouvellement éclos, et des œufs qui ne l’étoient pas encore. M. de Théisen a trouvé un autre à l’entrée du soupirail d’une cave, qui renfermoit encore tous les petits, éclos depuis plus de dix jours ; en- fin j'ai, dit M. Walckenaer, dans un nid semblable , trouvé un cocon avec des jeu- nes déjà éclos, dans le bois de Boulogne. Le cocon de celte Aranéide est globuleux, très-grand, entouré d’une soie mince et transparente; il est gros et a à peu prés six lignes de diamètre. Les œufs qui res- taient dans les cocons que j'ai examinés étaient libres ei non agglutinés entre eux. L’araignée ne construit pas en un seul jour la demeure de sa postérité ; elle commence d’abord par filer, puis tourner el retourner pendant deux heures le flocon, qui est le principe et le commencement de l'édifice; puis, aprés l’avoir suspendu, elle se retire dans sa demeure habituelle. Elle travaille le lendemain à éparpiller le flocon, à fa- briquer la bourre pendant la nuit, et cesse vers les neuf heures du matin, se retirant de nouveau dans la toile. Elle se remet en- suile à l’ouvrage vers les sept heures du soir ; le lendemain matin, tout est terminé, et on la trouve placée sur son petit hamac, couvrant de son corps son cocon, suspendu au-dessous d’elle au milieu de la bourre ou du sac. Ce sac, les fils qui l’entourent, et le hamac, d’un tissu beaucoup plus lâche et moins serré que les grandes toiles de l’a- raignée , sont formés de fils beaucoup plus gluands. Le mâle n’approche de la femelle qu’avec crainte, parce que, quand elle ne cède pas à ses désirs, elle cherche à le sai- sir pour le dévorer. C’est lui cependant qui la recherche , et il se rend sur sa toile pour l’accouplement ; on le voit souvent en au- 445 tomne parcourir, comme égaré, l’intérieur des habitations, et alors on est presquetou- jours certain d’avoir une grande pluie vingt- quatre heures aprés. 2. TEGENARIA CIVILIS. WaLck., Aran. de France, p. 248, pl. 8, fig. 3. — Araignée Privée, W ALcK., Faun. Paris., 1. II, p. 216.—Tégénaire Privée, ibid. , Tab. des Aran,, p. 49, n° 2. — Tegenaria Civilis , ibid., Hist. des Aran., t. V, p. 5, — Araignée Privée, Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins.,t. VII, p. 928, n° 148.— Long. 6 lig.—Le céphalo- thorax est de même forme que dans l’espèce précédente, rougeûtre et bordé d’une ligne noire, fine, non dentée, et ayant sur les côlés deux larges bandes longitudinales d’un noir pâle ; les mandibules, la lèvre et les mâchoires sont comme dans la Tegena- ria Domestica ; les palpes et les pattes sont rougeâtres, jaunes ou verdâtres, obscuré- ment annelés de brun ou de noir aux cuis- ses et aux jambes; la quatrième paire de pattes est plus longue que la premiére, et cette différence est encore plus marquée dans le mâle que dans la femelle; la pre- miére ensuite est la plus longue, la troi- sième est la plus courte ; l’abdomen, d’un fauve rougeätre, est aussi de la même forme , mais il est moins allongé propor- tionnellement au céphalothorax ; sa couleur est d’un rouge ou jaune pâle ou blanchâtre, moucheté régulièrement de taches d’un noir pâle, séparées, trés-distinctes ; le des- sous est de même couleur, et il y a sur deux lignes longitudinales , paralléles, des points noirs qui séparent son milieu des côtés; lesouverturesstigmatiques sont bor- dées de brun à l’extérieur ; les filières sont d’un blanc uniforme. Le mâle ne diffère de la femelle que par l’abdomen, qui est plus étroit, plus allongé et moins large que le céphalothorax, qui est couvert d’un léger duvet de poils gris; les pattes sont plus al- longées, plus fortes, et sans anneiures, d’un rouge-brun, surtout les cuisses, qui sont plus renflées que dans la femelle ; les mandibules, les mâchoires et la lèvre sont aussi plus grandes et d’un rouge plus foncé. — Se trouve aux environs de Paris. Lorsque la Tégénaire Civile vient de changer de peau, son abdomen est d’un blanc mat, et l’on aperçoit à peine quelques traces de taches noires. Cette espèce, qui se trouve à Paris et dans sesenvirons, cons- truit dans les caves, sous les pierres, dans les endroits obscurs et retirés des édifices à è* 416 TEGENARIA. une toile semblable à celle de l’espèce pré- cédente, mais proportionnellement plus pe- tite. J’ai vu, dit M. Walckenaer, à l’époque de l’accouplement, deux trous ronds, ou retraites en soie sur la*même toile : l’une de ces retraites contenait le mâle et l’autre la femelle. Je les vis s’accoupler vers la fin de juin ; un mois après, la femelle pondit ses œufs qu’elle enveloppa d’une soie blan- che, lâche et transparente. 3. TEGENARIA AGRESTIS. Wacix., Aran. de France, p.220, pl. 8, fig. 3. — Araignée Agreste; ibid., Faun. Paris. , t. 11, p. 216, n° 38; ibid., Tab. des Aran., p. 50,n° 3.-— Araignée Agreste, Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., 1. VIE, p. 208, n° 49.— Hraignée Agreste, Kumm., pl. 44 (le mäle). — Aranea Li- lügera, Rossi, Faun. Etrusc., 1. 11, p. 430, n° 970, — Longueur 8 lig. — Le céphalothorax est rouge clair, plus foncé vers la partie antérieure, avee des sillons bruns assez profonds, qui partent de la raie creusée du milieu ; ils divergent vers la cir- conférence sans raie marginale brune, den- tée, mais une raie trés-fine , brune, sur l'extrême bord ; les mandibules , les mä- choires et la lèvre sont comme dans la Te- genaria Domestica ; les pattes sont allon- gées, glabres, d’un rouge clair ou verdâtre, uniformes , et sans annelures ni taches; la quatrième paire est la plus longue, la se- conde ensuite , la troisième est la plus courte ; l'abdomen est de même forme que dans la Tegenaria Domestica, et paroît néanmoins un peu plus large ou plus ar- rondi postérieurement; il est velouté, de couleur brune , à fond fauve, jaunâtre ou verdâtre, mais parsemé de points ou de pe- tits traits trés-rapprochés sur les côtés en dessus; sur la même partie est une raie fine, de couleur jaune , et qui est un peu plus large vers le céphalothorax; à cet en- droit on aperçoit quatre petites taches jau- nes, ensuite quatre ou cinq chevrons for- més près des lignes pâles qui se joignent en angle à la ligne intermédiaire , puis se recourbent sur les côtés, et forment ainsi cinq triangles bruns entourés de jaune, et traversés longitudinalement par la ligne du milieu ; en dessous il est d’un fauve jau- nâtre, avec des points non dsséminés sur les côtés; les filières sont d’un rouge-brun. — Cette espèce construit dans les champs, au pied des vignes, des arbres et des chau- mes élevés, et dans les roches disséminées, dans les champs, ou les tas de pierres, une toile de grandeur médiocre, avec un trou ou retraite ronde ; mais c’est sous les pier- res et dans les endroits cachés qu’elle dis- pose son cocon, qu’elle abandonne parce qu’il est formé avec une industrie admira- ble et suflit pour garanlir sa postérité. Ce cocon est gros, sphérique, de cinq à six li- gnes de diamètre , d’une éclatante blan- cheur, et se trouve en assez grand nombre sous les pierres où il y a de la terre humide; il est formé d’une triple enveloppe: la pre- miére est mince, trés-blanche , fortement tissue ; sous cette enveloppe on trouve du sable , de la terre et des débris d'insectes que l’araignée a dévorés : le tout réuni est agglutiné par des fils presque impercetibles. Sous celte couche de terre estun second co- con d’un beau jaune oranger, d’un tissuwserré, qu’il faut pour lebien voir, séparerde la terre qui s’y trouve agglutinée; ce second cocon, qui est encore à l’intérieur d’un rouge-oran- ger plus foncé , renferme une bourre lâche et peu serrée qui contient les œufs ; ceux-ci sont jaunâtres ou blanchâtres, et au nombre d’environ quarante, de {a même grosseur que ceux de la 7. Domestica, mais ayant une surface un peu gluante. Souvent ces ca- cons sont isolés, au nombre de cinq ou six, peu éloignés les uns des autres; souvent aussi il s’en trouve deux réunis sous une toile commune, fine et transparente. Ainsi, quatre toiles renfermées les unes dans les autres et une couche de terre et de sable défendent des dangers extérieurs la posté- rité de cette araignée. C’est en juillet et au commencement d’août que j'ai trouvé, dit M. Walckenaer, sous les pierres les co- cons en grand nombre dans le bois de Bou- logne ; mais alors les petits n’y étaient pas, et étaient sortis par une ouverture blan- châtre que l’on voit au cocon, qui conserve sa forme. C’est le 44 octobre que j’ai trou- vé plusieurs femelles pleines, et que j’en ai saisi une qui venait d’attecher son cocon, d’une blancheur éclatante, à une pierre assez lourde ; il s’y trouvait fixé par des fils et par une petite toile blanche d’un tissu serré. L’araignée avait commencé à cou- vrir ce cocon de terre qu’elle enlevoit du sol humide, car les parois de la pierre étoient propres et sans terre. Je transportai la pierre chez moi, et avec elle l’araignée, qui ne chercha pas à s’enfuir ni à quitter son cocon; je l’enfermai sur cette pierre , sans la déranger, en y plaçant un verre à boire renversé que je soudai sur la pierre avec de la craie. Je vis anssitôt l’araignée travailler à agrandir la toile qui attachait él de fr de D : AGELENA. le cocon à la pierre. Elle continua ensuite à Je couvrir avec de la terre humide que j'avais eu soin de placer sous le bocal. Ille promenoit ses filières sur cette terre et la liait par des fils trés-fins, mais apparens; elle continua toute la journée avec une grande ardeur à filer sur la surface de son cocon, puiselle l’étaloit, l’arrondissoit, l’é- galisoit en une masse globuleuse. et filoit en- suite au-dessus quelques fils réguliers pour forlifier son adhérence. Vers le soir l’arai- gnée commenca à filer une nouvelle toile sur cette couche de terre; le lendemain matin le cocon se trouvoit entouré de sa derniére enveloppe, et la terre globuleuse étoit cou- verte d’un tissu fin et blanc. Par dessus le cocon elle fabriqua encore une petite toile blanche , qui attachoit le cocon à la motte de terre, pareille à celle qui l’attachoit à la pierre. Il est probable que cet excès de précaution lui étoit suggéré par la position dangereuse où elle se trouvoit, car tous les cocons que j'ai trouvés sous les pierres éloient simplement attachés à leurs parois, mais pe tenoient au sol par aucune toile et aucun lien. Le 4e' novembre, quoiqu’ayant été depuis treize jours sans avoir mangé, l’araignée s’est remise au travail, et elle a construit une toile blanche, mais à tissu fin et serré comme celle de la 7, domestica. Gette toile ressembloit à une coupe très- évasée , elle remplissoit presque tout Pori- fice du verre et étoit attachée au bord de cet orifice par des fils, de manière, cepen- dant, à ce que les bords de la toile étoient à égale distance desparoïs du verre.Gette toile éloit double près du bord et formait comme deux hamacs arrondis , surperposés lun sur l’autre. Ces deux toiles étoient encore superposés à celles du cocon, qui se trou-. voit ainsi couvert et défendu par quatre couches de toiles. A côté du cocon clle construisit, non pas un trou ou retraite ronde, mais un arc trés-baissé dont Ja su- perficie se prolongeoit presque sur la toile qui couvroit le cocon. C’est sous cette ar- cade, enfermée sous la double toile, qu’elle se retiroit lorsqu'on cherchoit à l’eflrayer. Cette arcade, ainsi que son prolongement sur le cocon même, étoit formée d’une soie plus épaisse et d’un blanc plus mat, L’arai- gnée se mouvyoit avec une grande facilité au milieu de tous ces compartimens, et couroit quelquefois sur sa toile avec une grande ra- pidité. Le 47 novembre, je la trouvai foi- ble et ne montant qu’avec peine entre les parois du verre ; le 20 novembre elle etoit morte et n’avoit rien mangé durant trente- ANN. 417 trois jours de captivité, — Elle se trouve aux environs de Paris, . M. Guérin a figuré, dans son /conogaphic du liègne anim. de Cuvier, Arachn., pl. 2, fig. 1, une espèce très-remarquable qu’il désigne sous le nom de 7. Guyoni; elle a élé trouvée dans notre colonie d'Alger (Bone). LACHESIS, Sav. Les yeux, au nombre de huit, sont ras- semblés sur le bord antérieur du céphalo- thorax, disposés sur deux lignes transver- ses, courbées en devant; et sensiblement inégaux ; les intermédiaires antérieurs, et, aprés eux, les latéraux postérieurs, les plus gros de tous , les quatre intermédiaires fi- gurent un trapèze foiblement rétréci en ar- rière, et les quatre latéraux deux lignes très-divergentes. — Les mandibules sont légérement avancées, renflées, peu coni- ques, sans dentelures, à crochets courts, très-aigus, ayant la pointe retournée ct sail- lante au bas, dans le repos. — Les mâchoi- res sont convergentes, un peu courbées , pointues, fortement carénées à leur face supérieure , à palpe assez grand. — La lè- vre est plus haute que large. — Les paties, robustes , décroissent graduellement, du moins dans le mâle, de la quatrième paire à la premiére , à tarses munis de deux on- gles supérieurs exactement et finement pec- tinés , et d’un ongle inférieur simple, courbé dès sa base, recourbé en dessus à la pointe, — L’espèce type de ce genre est : LACHESIS PERVERSA , SAV., Descrip. de l'Egypte, Arachn., pl.4, fig. 4, dont le corps est d’un roux sans tache ; l'abdomen d’un roux plus cendré ; les pieds sont d’un roux plus pâle. —Cette espèce a été trouvée aux environs du Gaire. AGELENA, WALGK. ; Arachne, Sav, Les yeux, au nombre de huit, sont pres- que égaux entre eux, et placés sur deux li- gnes trés-courtes en avant ; les latéraux an- térieurs sont beaucoup plus rapprochés des mandibules que les intermédiaires de Ja même ligne. — La lèvre est carrée , pres- que aussi large que haute. — Les màchoi- res son! peu allongées , légérement incli- nées sur la lèvre et arrondies vers leur extrémité. — Les pattes sont de longueur médiocre ; Ja quatrième pairetest sensible- 27 L18 ment plus longue que la première, laquelle surpasse la seconde ; la troisième est la plus courte. Ces Aranéides sont sédentaires, et for- ment sur les herbes, les buissons, les plan- tes , une toile grande, horizontale, à tissu serré, à la partie supérieure de laquelle est un tube où elles se tiennent immobiles. AGELENA LABYRINTHICA. WaLcx., Aran. de France, p. 226, pl. 9, fig. 4. — Araignée Labyrinthe, ibid. , Faun. Par, ,t. 11, p. 217, n° 60; Tabl. des Aran., 2, 34,n° 1, pl. 6, fig. 55 et 56. — Araneus Labyrinthicus, CLERCK., Aran. Suec. ,t. 11, p. 79, pl. 2, tab. 8. — Ara- nea Labyrinthica, Linx., Faun. Suec., 2e édit., p. 487, n° 2003. — Aranea R«- seli, Scor., Faun. Carn., p. 355. n° 1087. — Aranea Labyrinthica, Latr., Génér. Crust. et Ins.,t. 1,2, 95, spec. 4. — Long. 7 lig.— Le céphalothorax est élevé, carré et resserré près de la partie anté- rieure, moins allongé et moins large que l'abdomen : il est velouté et couvert de poils, formant cinq lignes longitudinales, larges, bien distinctes; les mandibules sont peu allongées, fortes, rouges jusque vers leur extrémité, qui est noïre; elles sont couvertes de petits poils fins et gris ; la lé- vre est carrée, de couleur pàle-rougeàtre ; les pattes sont de longueur médiocre, assez fortes et ayant les cuisses un peu renflées, velues, avec des poils fins, allongés, fauves, et des épines noires inclinées, mais non couchées, elles sont de couleur fauve-rou- geàtre ; l’abdomen est allongé, ovale, bombé sur le dos, renflé vers le céphalo- thorax, dans son milieu et sur les côtés: il est d’un brun-noir , d’un velouté brillant ; le dessous, qui est un peu bombé dans son milieu, est bordé sur les côtés par des ban- des fauves, longitudinales, trés-larges, un peu festonnées sur les bords, puis ensuite sont deux bandes brunes divisées longitu- dinalement par une bande jaune, fine et plus courte, et enfin une bande d’un fauve doré, vif comme les latérales dans le milieu, le tout velouté, de sorte que le dessous pré- sente sept raies longitudinales, deux très-lar- ges jaunes sur les côtés, deux brunes de mé- diocre largeur, deux étroites et jaunes, deux assez larges d’un brun plus pàle, et une large dans le milieu, d’un jaune vif; les ouvertures stigmatiformessont couvertes de poils fauves et courts; les filières sont d’un brun-noir en dessus, un peu rougeä- tres en dessous, NYSSUS,. Le mâle diffère de la femelle en ce qu’il est plus petit; son abdomen est plus al- Jongé, moins bombé, moins renflé sur les côtés, plus pointu vers la partie anale ; son céphalothorax est aussi d’une couleur plus sombre. s Cette espèce fait une toile horizontale en hamac, avec un trou rond, ou retraite cy- lindrique, où elle se tient renfermée, En mai, lorsqu'elle est jeune, cette toile est établie sur les herbes, ensuite sur des chaumes plus élevés, puis enfin, lorsqu'elle a atteint toute sa grandeur, sur des buissons et des haies. Cette toile, qui est trés grande, enveloppe souvent par les côtés les plantes sur lesquelles elle est posée, et en dessus des fils isolés, comme les cordes d'un navire, s'élèvent à quatre pieds de hauteur, ils précipitent sur la toile horizontale les in- sectes qu'ils arrêtent, parles efforts même qu'ils font pour se dégager. L’araignée sort de son trou, fond sur sa proie avec une ex- trème rapidité. et Femporte dans sa re- traite. Elle parcourt souvent le soir et le matin , ou lorsqu'il fait un beau soleil , les bords de sa toile, mais elle s’enfuit dans son tube aussitôt qu’elle est effrayée. Ses mouvemens sont très-vifs, elle attaque les plus gros insectes et est trés-avide. On la trouve dans les vignes, les genêts, les haies qui bordent les chemins, mais toujours dans les lieux découverts ; elle garantit son nid par des feuilles sèches , qu’elle enduit des deux côtés d’une toile, et qui forme un abri contre les rayons du soleil et un corps imperméable à l’eau. Son cocon est rond, aplati, un peu comprimé, de couleur jaune-oranger. — Cette espèce se trouve aux environs de Paris. = NYSSUS, Wazc. Les yeux, au nombre de huit, sont pres- que égaux entre eux et occupent le devant du céphalothorax. — La lèvre est carrée ; aussi Jarge que haute.—Les mächoires sont carrées, légérement inclinées sur la lèvre, coupées en lignes droites à Jeur extrémité, — Les pattes sont de longueur médiocre : Ja quatrième paire est la plus longue, la premiére ensuite, la troisième est seule- ment un peu plus courte que la seconde.— Les mœurs de ces Aranéides sont incon- nues. Ce genre, qui a été établi par M. Walc- kenaer dans son Tableau des Aranéïdes, p. 52, pl. 6, fig. 57 et 58, a pour type le Nuyssus Coloripes. Cette espèce n’ayant pas EPEIRA. æncore été décrite .et ne la possédant pas, nous ne pouvons en donner la description. — Elle est originaire de la Notasie. DIXIÈME SOUS-SECTION. : Orbiteles. Tendant des toiles à mailles ouvertes, ré- gulières, en cercles ou en spirale, et se te- nant au milieu ou à côté pour attraper leur proie. EPEIRA, Wazcx. , LaTr. Les yeux sont au nombre de huit, pres- que égaux entre eux, placés sur deux li- gnes occupant le devant du céphalothorax; les quatre intermédiaires formant un carré, les latéraux étant trés-rapprochés. — La lèvre est large, arrondie à son extrémité. — Les mächoires sont courtes, larges. ar- rondies, très-étroites à leur insertion et êcartées. — Les pattes sont de longueur médiocre ; la première paire est la plus longue, ensuite la seconde; la troisième est la plus courte. — Ces Aranéides séden- taires forment une toile à réseaux réguliers, composés de spirales et de cercles concen- triques, croisés par des rayons droits qui partent d’un centre à l’autre où l’araignée se tient immobile. — Le cocon est ovoïde; les œufs sont agglutinés. Ce genre, trés-nombreux en espèces, a été divisé en dix groupes. PREMIER GROUPE, Les Allongées Cylindriques, Wazck. Les mâchoires sont courtes, arrondies, — La lèvre est aussi large que haute. — Le céphalothorax est bombé antérieurement, pourvu de deux petits tubercules dans son milieu. — L’abdomen est allongé, cylin- drique. — Les pattes sont très-allongées. A. EPEIRA CHRYSOGASTER. WaLcKk., Tabl. des Aran., p. 53.—Ara- nea Chrysogaster, LaTR., Hist. nat. des Ins.,t. VII, p. 274, n° 85. — Aranea Plumipes, Far. — Le céphalothorax est noir, revêtu d’un duvet soyeux doré en dessus et de deux tubercules assez sail- lans; les organes qui composent la bouche sont noirs ; les pattes sont d’un noir foncé, excepté les articulations des jambes et des cuisses, et hérissées de petites épines ; l’abdomenest long, brun, avec deux ban- des et une raie dans l’entre-deux, longitu- dinales , parallèles et blanchâtres le long 413 du dessus; les côtés latéraux offrent des traits ou des raies et le dessous des points de la même couleur. — Elle se trouve aux Indes-Orientales. 2. EPEIRA CLAVIPES. WaLcok., Hist. nat. des Aran., fase. 14, pl. 4et 2; ibid., Tabl. des Aran. D. one Aranea Clavipes, Linn., Syst. nat., édit. 42, Holmiæ, p. 1034, n° 27. — Aranea Cornuta , Parzas , Spicil. Zool., fasc. 9, P- 44, tab. 3, fig. 13. — Aranea Fascicu- lata, Decéer, Mém. sur les Ins., t. VII, p- 316, n° 2, pl. 39, fig. 4,09, 3,4 — Ar. & brosses, Ouiv., Encyclop. Méth. , t. IV, p. 204, n° 43. — Lam. , Hist. nat. des Crust. et des Ins. ,t. VII, p. 273, n° 84. — Le céphalothorax est recouvert en dessus de poils courts, épais, soyeux, argentés, brillans , et présente deux points enfoncés derrière deux tubercules élevés; la partie antérieure est carrée, recouverte de poils blancs; les mandibules sont Jar- ges , noirâtres, avec des poils blancs; les mâchoires et la lèvre sont allongées, d’un brun-rougeâtre ; les palpes sont filiformes, minces, rougeâtres, avec des poils noirs ; les pattes sont longues et fines, d’un rouge- brun, noires à leur extrémité ; le troisième article de la première, seconde et quatrième paire de pattes, sont pourvus de poils longs, séparés , mais moins épais et moins abon- dans à la seconde qu’à la première et la quatrième ; l’abdomen en dessus est d’un jaune doré, sans poils, avec des taches ron- des argentées, plus abondantes sur les cô- tés, formées par des poils soyeux bril- lans; proche le céphalothorax est un crois- sant argenté, formé par des poils sembla- bles ; de plus, on aperçoit six points enfoncés, noirs, disposés longitudinalement et parallèlement par paires, mais d’autant plus écartés qu’ils se rapprochent davantage de l’extrémité postérieure; en dessous il est d’un jaune doré, avec deux rangées de points de même couleur sur les côtés qui se joignent à la partie anale ; les ouvertu- res stigmatiformes et les filières sont d’un rouge-brun. — Cette espèce est très-com- mune à la Jamaïque, dans l’Archipel in- dien et à l'Ile-de-France. : 3. EPEIRA PLUMIPES. Wazck., Tabl. des Aran., p. 54. — Aranea Plumipes, Larr., Hist. nat. des Ins., t. VII, p. 275, n° 86. — Noire, avec des taches ou des points soyeux et argen- tés sur le céphalotorax ; la partie médiane du dessus de cette partie du corps présente 27. 420 deux tubereules où deux dents, bien plus saillants que dans l'espèce précédente ; les pattes sont brunes, avec des tarses noirs; ’extrémité des quatre jambes antérieures et celle des postérieures ont une plusgrande abondance de poils, une sorte de brosse ; le dessous du corps est noir; les bords seuls des mâchoires sont d’un brun-rou- getre; on aperçoit une pelite dent en pointe à la plaque sternale, sous la lèvre inférieure ; l'abdomen n’est pas trés-al- longe, il est d’un FT 20 , avec des points enfoncés. — Cette espèce a été trou- vée dans les îles de la mer du Sud, M. Latreille pense que c’est cette espèce dont M. Labillardière a parlé dans son voyage, el que les habitans de Ja Nouvelle- Hollande mangent après lavoir fait rôtir. DEUXIÈME GROUPE. Les Zonées, WaLcx. Les mâchoires sont courtes, arrondies, aussi larges que hautes. — Le céphalotho- rax esttrés-plat, revêtu de poils argentés.— L’abdomen est ovale, traversé en dessus par des bandes de différentes couleurs. Ces Aranéides forment un cocon qüi a la figure d’un ovoïde tronqué, 4. FPEIRA FASCIATA. Wazck., Aran. de France, pl. 9, fig. 2; ibid., Tabl. des Aran., p. 55. — Arai- gnée Fasciée, Ouv.. Encyclop. méth.,t.1V, p. 198.—Epeire Fasciée , Latr., Reg. an. de Cuv.,t. IV.—Aranca Phramits, Rossr, Faun. Etrusc., t. 1], p. 205 ; Epeiera Fas- ciala. Ducès, Atlas du Règ. anim., Arachn., pl. 44, fig. 4.— Long. 40 lig. — Le céphalo- thorax est court, aplati, resserré vers la partie antérieure, arrondi postérieurement, avec un point enfoncé dans le milieu, couvert de poils argentés ; les mandibules sont co- niques, peu fortes, un peu renfoncées sous l’épistome, jaune päle ou jaune-rougetre, et quelquefois brunes à leur partie supé- rieure; la lévre est demi-circulaire, un peu pointue dans le milieu de la courbure, brune à sa base et jaune à son extrémité ; les mâächoires sont écartées, arrondies, brunes à leur base, entourées de jaune, ci- liées de longs poils à leur intérieur qui se joignent aux poils de la languette, laquelle est terminée en pointe et dépasse Ja lèvre ; les palpes sont jaunes, avec des épines noi- res assez fortes, surtout vers l'extrémité; le cubital est court, le radial long, et le digi- tal terminé par un ongle pecliné ; les pattes EPEIRA. Là 4 : sont allongées, fortes, jaunes ou jaune- rougcûtre, annelées de brun aux jambes , lavées de noir aux cuisses et aux tarses ; l'abdomen est plus large que le céphalo- thorax et va en grossissant un peu vers la partie postérieure; en dessus il est jaune, élégamment bariolé de bandes transversa- les brunes et noires: ces bandes sont à des distances très-rapprochées les unes des au- tres; en dessous il est renflé et présente cinq bandes longitudinales, deux noires de cha- que côté coupées par deux traits fins, jau- nes, deux bandes longitudinales d’un jaune vif, une large bande veloutée, noire dans le milieu, qui a six petits points jaunes disposés par paires ; les filières sont rou- geâtres et entourées de jaune à leur base. Le mâle différe de la femelle en ce qu'il est beaucoup plus petit; son abdomen est cylindrique, moins large que le céphalo- thorax , asec deux bandes longitudinales d’un gris teslacé sur un jaune pâle argenté. — Cette espèce est commune dans toute la France, l’lialie, l'Espagne, et lorient de PEurope. Je l'ai rencontrée assez commu- pément à Lyon , sur les bords du Rhône. Elle habite les buissons, le long des haies cet des fossés ; elle se tient au centre d’un filet vertical, et au temps de la ponte elle enferme ses œufs au milieu d’une bourre trés-fine, dans un grand cocon de près d’un pouce de longueur, ayant la forme d’un ballon ovoïde tronqué par son petit bout, qui est formé par un opercule. D. EPEIRA FASTUOSA. Warcr., T'abl. des 4ran., p. 55. — Ara- nea Fastuosa, O1iv., Encyclop. méth., t. IV, p. 202, n° 45. — Le céphalothorax est revêtu d’un duvet argenté , luisant ; les pattes sont pâles, annelées de brun; les palpes sont d’un jaune trés-clair; l’abdo- men est ovale, oblong, avec dix bandes transversales bien marquées ; les quatre premières sont d’un blanc argenté, la cin- quième est jaune , avec trois petites taches argentées; la sixième est argentée et les suivantes sont jaunes: ces dernières sont terminées par des lignes transversales d’un rouge d’ocre qui les séparent les unes des autres, mais la troisième est interrompue par une tache argentée ; en dessousäl pré- sente une tache noire placée dans la partie médiane, et une raie jaune de chaque côté marquée de quelques points argentés. 6. EPEIRA LATREILLANA. Wazck., Mist. nat. des Aran,, fase, À, nn. 4 EPEIRA. ïbid., Tab. dess Aran. ,p. 55. — Long. 7 lig. — Le céphalothorax est aplati , carré antérieurement , revêtu de poils argentés; les pattes sont longues, fines, entrecoupées d’anneaux bruns, de piquans et de poils noi- râtres ; l'abdomen est ovale, avec trois ou quatre, ou cinq bandes transversales de couleur carmélite clair, séparées par autant de bandes brunes sur lesqueliesse détachent des points blancs, argentés, disposés régu- lièrement ; en dessous il est noir, avec des taches blauches argentées. — Cette espèce se trouve au Bengale. 7. ELEIRA AURANTIA. Argyope aurantia, Lucas, Ann. de la Soc. Ent. de France, 1. LU, p. 87, pl. 5, fig. 4, 4a. — Long. 9 lig. — Le céphalo- rax est plat et revêtu de poils argentés; les mandibules sont brunes, avec le côté interne jaunâtre ; leurs crochets sont de couleur noire; les palpes sont jaunûtres, avec le dernier article légérement brun et allongé ; les pattes sont poilues ; les an- terieures Æ@t les postérieures les plus lon- gues; le second article de ces pattes est lé- gérement orangé ; les articles suivants sont de couleur noire; l'abdomen est ovale, tronqué, ayant à sa partie aulérieure deux espèces de tubercules bruns, en avant, ct crangés en arrière ; le fond est brun, avec des taches et des bandes d’une belle cou- leur orangée, placés principalement en des- sus, et sur les côtés quatre taches principa- les, de même couleur, au milieu de la pla- que brunätre qui occupe toute la ligue mé- diane ; le dessous est à peu près semblable au-dessus, c’est-à-dire qu'il existe deux ban- des orangées latérales placées sur un fond brun, qui en occupe tout l’intervalle; les filiéres sont rougeätres. — Celle espèce a été trouvée dans PAmérique-Septentrio- näle. TROISIÈME GROUPE. Les Oculées, W aLcx. Les mächoires sont trés-courtes , aussi Jarges que hautes. — Le céphalothorax est plat, revêlu de poils argentés. — Les :ix antérieurs sont portés sur des tubercules avances. 6. EPFIRA FATRO. Warcr., Z'abl. des Aran., p. 56.—Ara. nea._Latro, Kanx., Ent. Syst., t. 111, p. 412,n° 49. — Le céphalothorax est oxsle, pubescent, revêtu de poils cendrés ; les organes qui composeut Ja bouche sont 421 pâies ; les pieds sout noirs, avec les fémurs pâles; l’abdomen est ovale, pointu, noir, taché de ferrugineux. — Cette espèce a été trouvéeen Amérique. QUATRIÈME GROUPE. Les Festonnées , W azck. Les mâchoires sont courtes, arrondies, aussi larges que hautes. — Le céphalotho- rax est trés-plat, couvert de poils argentés. — L’abdomenest festonné ou mamelonne. — Ces aranéides forment un cocon qui a la figure d’un ovoïde tronqué. 7. EPEIRA MAMMATA. Wazcx., Tabl. des Aran., p. 56. — Aranea Mammala, DEcÉER, Mem. sur Les Ins., t. VIT, p. 318, n° 5, pl. 39, fig. 5.— Le céphalcthorax est d’un brun-roussätre, entièrement couvert de poils qui formen un duvet blanchâtre ; les palpes sont d’un jaune clair grisàtre ; les pattes sont longues, surtout les antérieures et les postérieures, mais celles de la troisième paire sont les plus courtes de toutes: ces pattes sont d’un brun-roussätre, avec une tache grise blan- châtre sur les jambes, et les tarses d’un brun obscur ; Fabdomen est ovale, garni de rugosités et d’élévations , et vers les côlés de mamelons charnus, dont il y en a trois de chaque côté plus apparens que les au- tres : en dessus cet abdomen est d’un gris- blanchâtre antérieurement, également cou- vert de poils argentés, ct d’un jaune-grisà- tre poslérieurement; en dessous il est d’un brun obscur , marqué dans Ja partie mé- diane d’une bande transversale d’un blanc sale. — Elle a été trouvée en Pensylvanie. 8. EPEIRA SERICEA. Waccr., T'abl. des Aran., p, 56.-— Ara- nea Sericea, Ouv., Encycl. méth., t. AV, p. 498, n° 2, —Le céphalothorax est petit, lécérement aplali, et revêtu d’un duvet co- tonneux, blanchätre, argenté; les yeux sont noirâtres; les pattes sont allongées , annelées de roux livide et de noir; labdo- men est grand, couvert du même duvet que le céphalothorax; son contour est presque circulaire, mais festonné ; on y aperçoit huit tubercules on élévations mamelonnés, arrondis, dont quatre de chaque côté; le dessous est obscur, mélangé de jaune et de noir dans le milieu. Cette espèce, qui se trouve en Provence suivant Olivier et qui a été aussi ràpportée du Sénégal, construit dans les bois de gran- des toiles verticales à réseau. 422 CINQUIÈME GROUPE. Les Triangulaires Gibbeuses, Waick. Les mächoires sont très-courtes, arron- dies à leur extrémité. — La Jévre est ar- rondie, aussi large que haute. — Les yeux intermédiaires postérieurs sont plus rappro- chés et plus petits que les intermédiaires antérieurs. — Le céphalothorax est con- vexe. — L’abdomen est ovale, triangulaire, revêtu en dessus à sa partie antérieure de deux tubercules charnus, coniques, ayant en dessous des courbes jaunes ou blanches opposées. | Ces Aranéides forment une toile ver- ticale. 41. EPEIRA ANGULATA. Wazcx., Tubl. des Aran., p. 57; ibid., Histoire nat. des Aranéides, fasc. 6.— Ara- nea Angulata, Czercx., pl. 4, tab. 4, fig. 4, 2, p.22, n° 4. — Decéer, t. VII, p. 221, n° 2, pl. 42, fig. 4 à 42. — Warck., Faun. Paris., t. 11, p. 189, n° 4.—Fasr., t. II, p. 414, 29, — Cette espèce a les quatre yeux du milieu en un carré, dont les deux d’en haut sont un peu plus rapprochés et plus gros, et les latéraux, de chaque côté, rapprochés, coniques et au niveau de l’in- termédiaire d’en bas; le céphalothorax est rougeâtre, aplati, avec un point enfoncé dans le milieu ; antérieurement il est revétu de poils roux; les mandibules sont rougeà- tres, avec des poils gris-bruns à leur extré- mité ; la lèvre est brune, bordée de blanc; lesmächoires sont brunes, bordées de blanc; les pattes sont longues, annelées de noir et de rouge ; l’abdomen est ovale, al. lougé, bistre dans la femelle, noir dans le mâle, avec deux tubercules élevés, coni- ques à la partie antérieure; deux bandes plus foncées, ou festons anguleux, qui par- tent des deux tubercules et vont se réunir à l’angle de la partie anale. Cette espèce offre plusieurs variétés : dans les unes, l’ab- domen est d’un bistre clair, sans taches, jaune; dans les autres, l'abdomen est d’un bistre foncé, noirätre , sans taches , jaune; enfin, il y en a dont l’abdomen est d’un bistre foncé, noirâtre, avec une tache d’un jaune vif à la partie antérieure, — Cette Aranéide fait une toile grande, verticale, dans les bois ; elle pond environ cinquante œufs jaunätres, dans le mois de septembre, sous les feuilles, mais ne construit pas de nid, EPEIRA. 12. EPEIRA CORNUTA, WaLck., Hist nat. des Aran., fasc. 7; ibid, Tab. des Aran., p. 57, n° 23. — Long. 9 lig. — Le céphalothorax est d’un brun foncé, avec la partie anterieure rou- geàtre ; les pattes sont rougeûtres, annelées de noir ; l’abdomen est armé de deux tu- bercules coniques à la partie antérieure ; sa couleur est brune, avec deux bandes läté- rales festonnées, blanches, qui se rejoignent à la partie anale ; sur le milieu du dos, est une croix blanche, festonnée; il y à quatre points enfoncés vers la partie antérieure, disposés en carré; les antérieurs, ou ceux qui sont les plus près du céphalothorax, sont les plus rapprochés; il y a des points jaunes sous le ventre ; chez le mâle, l’abdo- men est beaucoup plus petit que chez la femelle , et la figure du dos est trés-peu marquée ; les palpes sont courts et l’organe sexuel présente un globule large et gros; on remarque en dessous de la cuisse de la seconde paire de pattes une épine cornée, courte , forte et conique, et une autre un peu plus allongée au côté intérieur de la troisième articulation de la même paire de pattes; davs le milicu du ventre on aper- çoit un X jaune ou blanc, ou une ligne blanche ou jaune, coupée en haut et en bas par deux lignes de même couleur.— Cette espèce a été trouvée près de Turin. 13. EPEIRA BICORNIS. Warck., Tab. des run., p. 573 ibid., Ilist. nat. des Aran., fasc. 2 — Ara- nea Bicornis; ibid., Faun. Paris., t. 1, p. 490, n° 2. — Le céphalothorax et la naissance des mandibules sont recouverts de poils roux, plus obscurs sur les côtés chez le céphalothorax; la plaque ster- nale est brune; l’abdomen est ovale, al- lougé, avec deux tubercules élevés, coni- ques à sa partie postérieure, de couleur verte, avec deux bandes ou festons angu- leux, noires, foncées, qui partent des tu- bercules et vont aboutir en angle à la par- tie anale, — Se trouve aux environs de Paris, souvent sur la mousse des arbres, à laquelle elle ressemble pour la couleur. A4. EPFIPRA GIBBOSA. Wazck.. Tuabl. des Aran., p: 57 — Aranea Gibbosa, ibid., Faun. Paris., t. IE, p. 490, n° 3. — L’abdomen est ovale, al- longé, revêtu de deux tubercules élevés, coniques à la partie antérieure, vert sur les côtés, rouge dans le milieu, et coupé lon- vitudinalement en deux parties égales par Timbre. … EPEIRA. ane large bande d’un noir vif. — Se trouve aux euvirons de Paris. 45. EPEIRA CRUCIATA. Wazcr,, T'abl. des Aran., p. 57.— Ara- nea Cruciata, ibid., Faun. Paris. ,t. IT, p. 1490, n° 4. — L’abdomen est ovale, al- longé, revêtu de deux tubercules à sa par- tie antérieure, avec une croix d’un jaune- rougeâtre, formée par quatre triangles op- posés à leur base et occupant le dessus du dos presque en entier.—Se trouve aux en- virons de Paris. 46. EPEIRA TUBERCULATA. Wazck., Tubl. des Aran., p. 58. — Ara- nea Tuberculata,ibid., Faun. Paris., t. IT, p. 494, ne 5.—L'’abdomen est ovale, large, fauve, ayec deux tubercules pointus, mais peu élevés ; la partie antérieure est séparée de la postérieure par une raie élevée , an- guleuse, transverse entre les tubercules, plus foncée, déprimée, avec des taches jau- nes proche le céphalothorax. — Gette es- pèce, qui se trouve aux environs de Paris, fait sa toile dans l'herbe. 47. EPEIRA DROMADERIA. Wazcx., Tubl. des Aran., p. 58.— Ara- nea Dromaderia, ibid., Faun. Paris., t. 1], p. 191,n06.—Scazærr., {con., t, II, p. 172, fig. 7. — L'’abdomen est cvale, large, fauve, avec deux tubercules pointus, mais peu élevés; la partie antérieure est séparée de la postérieure par une raie éle- vée, anguleuse, transversale entre les tu- bercules, plus foncée et réprimée, avec des aches jaunes proche le céphalothorax ; de plus on apercoit deux festons latéraux et des lignes transversales de même couleur à la partie postérieure. — Se trouve aux environs de Paris. SIXIÈME GROUPE. Les Ovalaires a mächoires courtes, arron- dies, WALCGK. Les mâchoires sont courtes, arrondies à leur extrémité. — La lèvre est aussi large que haute. — Les yeux intermédiaires pos- térieurs sont plus rapprochés que les inter- médiaires antérieurs. — Le céphalothorax est convexe, — L’abdomen est ovale , sans tubercules, découpures ni épines; le des- sous présente deux courbes, jaunes ou blanches, opposées. 48. EPEIRA DIÉDEMA. (PI. 8, fig. 8, 8 A.) Wazck., T'abl. des Aran,, p. 58. — Ara- 423 nea Diadema, Scnomrr., Elém. Ins.,pl. 21, fig. 2. — CLencx., Aran. Suec., p. 24, n°2 ,pl. 4, tab. 4. — Decéer, t. VIl, p. 218, n° 4, pl. 41, fig. 3 à 8. — Elle est roussètre, veloutée ; les palpes et les pattes sont tachetés de noir ; l'abdomen est trés- volumineux dans les femelles, surtout lors- qu’elles sont sur le point de faire leur ponte; d’un brun foncé ou d’un roux-jau- nâtre, avec un tubercule, gros et arrondi, de chaque côté du dos près de sa base, ct une triple croix formée de petites taches ou points blancs. Il ya des individus dont l’abdomen est rougeâtre, d’autres où l’abdomen est mé- Jlangé de rouge et de brun, avec des taches jaunes ; il y en a aussi chez lesquels ce même organe est noir avec des taches jaunes, et d’autres où il est noir avec des points blancs. — Cette espèce est lrès-commune, en automne, dans les jardins, sur Jes murs et contre les fenêtres; elle s’accouple en été, mais le mâle n’approche de la femelle qu'avec beaucoup de circonspection , et ce n’est qu'après des tàtonnemens souvent réitérés qu’il ose enfin l’approcher pour opérer l’acte auquel la naiure l’a destiné. 49. EPEIRA MELLITTAGRIA. Wazcx., T'abl. des Aran., p. 59.—-Ara- nea Mellittagria, ibid., Faun. Paris. , t. LE, p. 494, n° 7.—L’abdomen est ovale, allongé , avec trois bosses légères, peu ou pointapparentes, à sa partie antérieure; il est jaune, réticulé de brun ; une bande jaune, irés-large, festonnée de chaque côté en des- sus. — $e trouve aux environs de Paris. 20. EPEIRA MYAGRIA. W azck., Tabl. des Aran., p. 59.—Ara- nea Myagria, ibid., Faun. Paris., t. II, p- 192, n° 8; CLercx, Aran. Suec., pl. 1, tab. 5. — L’abdomen est ovale, al- longé, avec deux éminences latérales, peu ou point marquées, d’une couleur fauve, avec une ligne jaune, longitudinale dans le milieu en dessus, bornée par des taches ovales, jaunes, détachées ; en dessous il est entièrement fauve. — $e trouve aux envi- rons de Paris. 21. EPEIRA ALSINE, WW azck., Tabl. des Aran., p. 59.—Ara: nea Alsine, ibid., Faun. Paris., 1.11; p. 493, n° 10.—L'abdomen est ovale, al- longé , jaune oranger, avec des lignes fes- tonnées, rouge-oranger, latérales , aboutis- sant en angle vers la partie anale; de plus,! on ancrcoit deux taches anguleuses, bor. CH EPEIRA. dées de noir à la partie antérieure du cé- phalothorax. — Se-trouve aux environs de Paris. 22. EPEIRA DRYPTA. WaLcx., Tabl. des Aran., p. 59.—Ara- nea Drypta ,ibid., Faun. Paris., t. 11, p. 198, n° 45.—Scuœærr., pl. 49, fig. 546. — L’abdomen est ovale, arrondi, rouge- ferrugineux, avec deux taches noires, oblongues, latérales sur la moitié de la par- tie postérieure, et se réunissant en angle à la partie anale, — Se trouve aux environs de Paris. 23. EFPEIRA CRATERA. W'ALCK., Tabl. des Aran.. p. 59.— Ara- nea Cratera, ibid , Faun. Paris. ,t, 1, p. 497, n° 9, Scucærr, pl. 49, fig. 5, 6. — L’abdomen est globuleux, large, pointu vers la partie anale, arrondi à sa partie antérieure, pubescent, rougeà- tre, avec une bande longitudinale plus foncée dans le milieu , bordée de jaune et accompagnée d’autres bandes latérales bor- dées de même. — Cette espèce, qui se trouve à Paris et dans ses environs, fait une toile verticale entre les gramens, les lys et les plantes élevées des bois et des jar- dins. Elle se fabrique un nid recouvert en dessus seulement de quelques fils, mais dont le fond imite une coupe ou le nid d’un oiseau : elle s’y tient immobile, les pattes ramassées. 24. EPEIRA AGALENA. WaLck., T'abl. des Aran., p. 59.— Ara- nea Agalena, ibid., Faun. Paris. ,t. II, p. 497, n° 46.—{ranea Notatus, CLercK, p. 46, n° 44, pl. 2, tab. 5; Albin., p. 49, pl. 40, fig. 49.—L’abdomen est globuleux, large, d’un brun obscur, pubescent, avec une tache d’un blanc vif, formant un accent circonflexe proche le céphalothorax. — Cette espèce présente une variété chez laquelle l'abdomen offre une ligne brune bordée de blanc, accompagnée de lignes latérales bordées de même couleur. — Se trouve aux environs de Paris. 25. EPEIRA MYABORA. WaLck., Tabl. des Aran., p. 59 — Aranea Myabora, ïbid., l'aun. Paris., t. IT, p. 498, n° 47. — L’abdomen est ovale, pubescent, large , un peu déprimé , jaune-oranger, avec quatre points noirs en dessus.—$e trouve aux environs de Paris. 26. FPFIRA TRIGUTTATA. Wazcr., T'abl. des Aran., p. 20.— Ara- nea Triguttata, ibid., Faun. Paris., 1. 11, p: 198, n° 18. —Fasu., t. II, p. 449, n° 46. — L'’abdomen est ovale, large, pubescent, d’un roux-fauve, uniforme ou avec trois tachestriangulaires, d’un jaune-citron, pro- che le céphalothorax. | Cette espèce présente trois variétés: dans l’une, l'abdomen est sans taches; dans l’au- tre, ce même organe offre, au contraire, des taches jaunes; enfin, dans la troisième, l'abdomen présente bien trois taches, mais au lieu d’être jaunes elles sont d’une couleur blanche. —Se trouve aux environs de Paris. 27. FPEIRA SCALARIS. Wacck., Tabl. des Aran., p. 60; ibid., Faun. Paris., t. IL. p.194.—Manr., Engl. Spid.. pl. 3, fig. 10; Panz., Faun. Germ., h, 24; Aranea Pyramidatus, CLEerRCK, p. 34, pl. 4,1ab.2; Aranea Betulæ, Surzer, p. 254. tab. 29, fig. 44 — Le céphalothorax est blanchätre ; les yeux latéraux sont au niveau de ceux d’en haut; l'abdomen est ovale, allongé, d’un jaune-citron, avec une figure onlongne, dentée, noire à la partie postérieure, et deux points noirs au dessus. — Cette espèce offre plusieurs variétés: chez les unes, l'abdomen est d’un jaune ci- tron , avec la tache noire; les pattes sont blanches , annelées de rouge; chez les au- tres, l'abdomen est jaune , avec une tache blanche en trèfle au-dessus de la tache noire ; il y en a aussi où abdomen est jaune, avec la tache noire divisée longitudinale- ment dans la moitié de la partieantérieure; et d’autres enfin où l’abdomen est vert, avec une tache noire. Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, devient aussi grosse que l’Epeira Diadema; comme elle , elle se cache sous les feuilles et ne construit pas de nid; sa toiie est grande, verticale. On la trouve dans les bois, et surtout sur les bords boi- sés et buissonneux des étangs et des ruis- seaux. 28. EPEIRA PALLIDA. Wazcx.. T'abl. des Aran., p. 60.—Ara- nea Pallida, Oxxv., Encyclop. méth., Hist. nat., t. IV, p.200, n°6.—Le céphalothorax est petit, peu aplati; les yeux sont obscurs; les mandibules sont fauves, avec leur crochet noir ; les pattes sont assez courtes, d’uve couleur pâle, avec des anneaux d’un fauve obscur ; l'abdomen est attaché au céphalo- thorax par un pédicule trés-court; il est grand , très-relevé de chaque côté de sa base, ce qui Jui donne une forme à peu È EPEIRA. près triangulaire : on apeicoit dans sa par- tie médiane quatre points enfoncés, for- mant ensemble un carré, et à la base une croix formée par des points argentés, très- brillans {ette espèce, suivant Olivier, file une toïeæcrticale, régulière, sur les arbres fruitiers, les arbrisseaux et les buissons ; elle construit à côté de sa toile . entre deux ou trois feuilles qu’elle rapproche et qu’elle joint ensemble par le moyen de fils assez forts, une retraite où elle se tient ordinai- rement cachée: on la voit rarement au milieu de sa toile.—Elle se trouve en Pro- vence, dans les jardins et dans les champs. 29. EPEIRA ACALYPHA. - Warck., T'abl. des Aran., p. 60.—Ara- nea Acalypha, ibid. , Faun. Paris., t. II, p. 499, n° 20. — L’abdomen est ovale, al- longé, blanchätre, luisant , avec trois raies longitudinales de points noirs sur la partie poslérieure en dessus, et quatre autres de luème couleur, déiachés, proche le cépha- lothorax. Cette espèce présente une variété dont Vabdomen offre deux raies de points noirs à Ja partie postérieure. Ja partie pro- che le céphalothorax étant sans points. — Se trouve communément aux environs de Paris, dans les prés, les bois, les jar- dins. 30. EPEIRA CEROVEGIA. Wazck., Tab. des Aran., p. 60,—Ara- nea Ceropegia, ibid., Faun. Paris., t. 11, p. 499, n° 21. — Le céphalothorax est plus large et les yeux latéraux sont proportion- pellement plus rapprochés que dans jes ces- pèces précédentes; l’abdomen est ovale, allongé, roux, divisé longitudinalement par une figure oblongue, bordée de janne, se terminant en pointe à la partie anale et for- mant deux triangles surmontés l’un par l’au- tre à la partie supérieure. Elle offre deux variélés dont Fabdomen de l’une présente Ja figure bordée de jaune, se prolongeant sans interruption jusqu'à la partie anaie, el dont labdomen de lautre offre la même figure, mais terminée par deux petits cer- cles jaunes vers la partie anale. —Se trouve dans les boïs aux environs de Paris. 43. EPEIRA APIANTA. Warck., T'abl. des Aran., p. 60, — 4ra- nea Adiantu, ibid., Faun. Paris., t. II, p. 204, n° 23. — L'abdomen est ovale, rougeâtre, divisé dans sa partie médiane par une figure oblongue, bordée d’un jaune vif, qui dimipue et se réunit à l'angle anal, 425 eLest festonnée el entourée de noir. Cette espèce offre deux variétés: chez l’une, l'abdomen est rougeätre, avec Ja figure longitudinale, mais interrompue et bordée de jaune et de noir; chez l’autre, l’abdo- men est jaunâtre et verdàtre , avec une fi- gure longitudinale, festonnée, bordée de noir, interrompue à la partie antérieure. — Se trouve dans les bois aux environs de Paris. 82. EPEIRA DIODIA. Wazcr., Tabl. des Aran., p. 60.— Ara- nea Diodia , ibid., Faun. Paris., t. IL, p. 200, n° 23. — L’abdomen est ovale, al- longé, jaunâtre, d’un brillant souvent ar- genté-jaunâtre , avec quatre taches brunes en carré à la partie supérieure, et une fi- gure pyramidale. brune à la partie posté- rieure , formée par des lignes transversales et se terminant en angle à la partie anale. —Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, faitune toile verticale au pied des orties et autres plantes qui bordent les che- mins. 33. EPEIRA QUADRATA. WaLcx., Tab, des Aran.,p.61.— Aranea Quadrata, ibid., Faun, Paris. ,t. 1], p. 193, no 41. — Fagr., Syst. Entom., p. 419, 45.— Drcéer, t. VII, p. 228, n° 8, pl. 42, fig. 46. — Czerck, p. 27, t III, pl. 41. — Aranea Regalis, Paz, Faun. Germ., p. 40, pl. 21. — Arsin., Spid., pl. 27, fig. 431. — Le céphalothorax est bordé de brun, avec une raie brune, longitudinale dans sa partie médiane; l’abdomen est ovale, globuleux, avec quatre taches jau- nes ou blanches, ovales, en carré; de plus, on aperçoit des points ei deux lignes feston- nées, aboutissant en angle à la partie anale, de même couleur. Cette espèce présente quatre à cinq variétés: chez les unes, Pab- domen est d’un beau rouge-amaranthe, ou verdätre, ou jaunâtre, ou blanchâtre, avec des taches blanches ; chez les autres, il est ovale, allongé, pas plus large que le cépha- lothotrax ; les palles sont aussi très-lon- gues (iuäle). Non-seulement elle varie par Ja couleur, mais aussi par le dessin du dos de l’abdoinen ; quelquefois les lignes fes- tonnées, latérales, se joignent à chacune des deux taches postérieures, et quelque- fois elles ne s’atteignent pas. Il en est enfin où ces ligues manquent totalement, mais les quatre taches sont loujours constantes. Ces variétés se trouvent ensemble dans les mêmes lieux et dans les mêmes temps. 426 EPEIRA. Cette espèce fait une toile très-grande, verticale, et se fabrique en soie serrée un nid ou dôme, ouvert par en bas, où elle se tient; de ce nid part un fil qui aboutit au ceutre de la toile, et par le moyen duquel l'araignée monte et descend à volonté. Elle pond ordinairement en automne. On la trouve aux environs de Paris, dans les bois et les lieux humides. 84. EPEIRA MARMOREA. WaLck., Tubl. des Aran., p. 61.—Ara- nea Marmorea, CLerck, p. 29, n° 4, pl. 4, tab. 6. — DecéeR, t. VII, p. 222, n° 8, pl. 42, fig. 46 et 47. — Le céphalothorax, les palpes et les pattessont d’un blanc-rose- grisâtre, avec des taches et des raies d’un brun obscur : le plastron sternal est de cou- leur noire; l'abdomen est gros, d’un jaune- oranger, présentant une infinité de petits traits brunâtres, et le long des côtés laté- raux une grande tache rouge-oranger, dé- coupée en forme de feuille et bordée d’une ligne brune; entre ces taches on en aper- çoit d’autres beaucoup plus petites, rouges, placées en carré , et dans la partie médiane est une suite de petites taches jaunes qui se touchent ; la partie antérieure est ornée d’une tache allongée, également couleur d’o- range et bordée du même brun; enfin, en dessous il présente une large bande inégale de couleur noire. 35. EPEIRA APOCLISA. Wazck., Tuabl. des Aran., p. 61. — L. Durou, Ann. des Sc. nat.,t. II, pl. 44, fig. 2. — Araneus Subflavus, Lisren, Aran., p. 24, tab. 4, fig. 4. — L’Araignée a feuille coupée, Georr., Ins., t. 11, p.647, pl. 24, fig. 2. — L’Araignée Portefeuille, ibid., Ins., t. 11, p. 646. — Aranea Um- bratica, Ozrv., Encycl. Méth., n° 40. — Aranea Foliata, ibid., Encycl. Meéth., n° 11. — Long. 5 lig. — Le céphalothorax, d’un roux testacé plus ou moins foncé, est revêtu de poils écailleux blancs, tout-à-fait couchés et dirigés en avant de manière à représenter à la loupe des espèces de stries; un filet blanchätre formé par ces mêmes poils plus rapprochés, lui forme très-fré- quemment une bordure ; les yeux sont noirs, saillans ; le carré du centre a son côté inférieur un peu plus grand que le supé- rieur ; les mandibules, tantôt noires, tantôt brunes, sont gibbeuses à leur base, et héris- sées de quelques poils blancs; le crochet est brun etreçu dans sa flexion dans une coulisse bordée à droite et à gauche de trcis dents; les mâchoires, ainsi que k lèvre, sont courtes et très-arrondies ; les pattes, héris- sées de quelques poils assez courts, sont roussâtres ou pâles , avec quelques bandes plus foncées; les cuisses sont pâles dans leur moitié postérieure, avec sourent quel- ques poils noirs; les ongles des tarses sont poifs, médiocrement arqués, munisevers leur milieu d’une dent bien prononcée, puis de quelques petites aspérités; labdo- men est parfaitement ovale , tomenteux, mais non hérissé ; son fond est tantôt d’un blanc assez pur, tantôt roussâtre ou d’un gris-blond, ce qui rend plus ou mois tran- chantes les taches qui ornent sa région dor- sale ; depuis le milieu de celle-ci jusqu’à la partie anale, il y a deux rubans noirs ou bruns festonnés, confluens en arrière, de manière qu'ils interceptent un espace trian- gulaire; la base de l'abdomen offre trois taches noirâtres dont les latérales sont par- fois réniformes, et dont l'intermédiaire est le plus souvent pointue aux deux bouts; en dessous il est constamment roirâtre au cen- tre, avec une tache annelée, jaunâtre de chaque côté. Elle se trouve aux environs de Paris; elle a été aussi rencontrée à Saint-Sever. 36. EPEIRA UMBRATICOLA. (PI. 8, fig. 2.) Larr., Gener. Crust. et Ins., 1.1, p. 405.—L. Durour, Ann. des Sc. nat., t. 11, p. 42. — Long. 5 lig. — Le cépha- lothorax est brun, assez luisant, revêtu de poils blancs tout-à-fait couchés et pas assez fournis pour cacher la couleur du fond; il est parfois noirâtre à sa partie poslérieure, sa région dorsale est plane ; la porlion qui représente la tête est plus large que dans beaucoup d’autres espèces, coupée carré- ment à son bord antérieur, et marquée sur les côtes de deux impressions obliques qui viennent converger à une fossette centrale, transversale ; les yeux latéraux sont abrités par une saillie de l’angle antérieur du cé- phalothorax, et presque contigus; ceux qui forment le cœur du milieu sont plus grands que les latéraux et placés aux angles d’une légère éminence quadrilatère ; Jes deux antérieurs du carré sont un peu plus dis- tans entre eux que les deux postérieurs; les mandibules sont noirâtres, courtes, ro- bustes, gibbeuses en devant et velucs; leur crochet est reçu dans une rétraclion entre deux rangées de 1rois petites dents fort courtes; les mâchoires sont larges, courtes, avec leur bord roussàtre, assez épais; ja lévre est courte , arrondie, pareillement ” EPEIRA. roussûtre à son bord; les pattes ont un du- vet court, et sont hérissées de quelques pi- quans et poilsroides : les quatre antérieures sont à peu près égales entre elles, mais bien plus longues et plus fortes que les au- tres, surtout que la troisième ; leurs cuisses sont noirâtres ; les jambes c4 les tarses plus ou moins brunâtres , avec des annelures plus claires ; les ongles sont finement pec- tinés; l’abdomen est ovale, triangulaire, déprimé, garni d’un duvet grisàtre bien sensible à Ja loupe ; de chaque côté on voit une ligne festonnée, noire, bordée en des- sous d’un peu de blanc; les deux lignes convergent en arrière; quatre paires de fossetles orbiculaires, dont le fond est noir et glabre, s’observent sur le dessus de l’ab- domen ; la seconde paire de ces points om- biliqués est bien plus grande que les au- tres, et Ja dernière est fort petite ; en des- sous il est noir au centre, et, de chaque côté de ce centre noir, il y a une tache jaune un peu arquée. — Cette espèce se trouve aux environs de Paris, sous lesécor- ces des arbres; nous J’avons trouvée assez communément au Jardin des Plantes, dans les fentes des pieux qui soutiennent les treillages; M. L. Dufour l’a aussi recon- trée à Saint-Sever. SEPTIÈME GROUPE. Les Ovalaires a mâchoires allongées, WALCK. Les mâchoires sont allongées, droites à leur extrémité. — La lèvre est plus haute que large. — Les yeux intermédiaires d'en bas sont plus rapprochés que les intermé- diaires d'en haut. — Le céphalothorax est eonvexe. — L’abdomen est ovale, sans dé- coupures, tubercules ni épines, ayant sous le ventre deux lignes droites, paralléles, d’une couleur plus päle. 37. EPEIRA CALOPHYELA. Wacck.. Tabl. des Aran., p. G1.— Ara- nea Calophylla, ibid., Faun. Paris., t. IE, p. 200, n° 25. — Lister, de Aran. , p. A7, tüt. 40, fig. 40. — Scnoœærr., pl. 42. fig. 43. — Les mâchoires sont peu larges et peu ar- rondies; les yeux sont gros, les laléraux peu écartés et peu obliques ; l’abdomen est ovale, arrondi , déprimé , avec une feuille arrondie, festonnée sur le dos, d’une cou- leur plus foncée sur les bords et vers la pointe ; elle offre trois variétés chez lesquel- %es l’abdomen est blanc et noir, ou varié de vert, de rouge, de noir et de jaune, ou avec le milieu de la feuille luisant et ar- &27 genté. — Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, fait une toile verticale, où elle ne se tient ordinairement que de nuit; le jour elle se retire dans un tube de soie blanche qu’elle a pratiqué au-dessus @e sa toile. C’est à l’entour des maisons, et même Gans leur intérieur, sous Jes han- gards, dans les écuries, qu’elle se plaît: on la trouve plus souvent en ces lieux qu’en pleine campagne. 89. EPEIRA TUBULOSA. Wazck., Tab. des Aran., p. 62; ibid., Faun. Paris., 1. 11, p. 200, n° 24 ; LISTER, p:40,üt.7, fig.7; 4ranea Hamatus,G1ERCK, p. 54, n. 2, pl. 3, tab. 4; ArsiN, pl. 55, fig. 174. — L’abdomen est ovale, cy- lindrique, brun, divisé en dessus longi- tudinalement par une raie jaune, tra- versée dans le milieu par quatre raies de même couleur. Elle fait sur les buissons et dans les blés, une toile verticale, et elle pratique à la partie supérieure , sous une. feuille . un petit tube assez long de soie blanche et serrée, où elle se tient en atten- dant sa proie. — Elle se trouve aux envi- rons de Paris. 40. EPEIRA INCLINATA. Wazcx., Tubl. des Aran.,p. 62.— Ara- nea Inclinata ,ibid., Faun. Paris. , t. Il, p. 201, n° 26; LISTER, p. 24, üt. 1; Ara- neus Segmentatus, CLERCK, p. 45, n° 18, pl. 2, tab. 6, fig. 1, 2; Scuorr., Iconogr., pl. 158, fig. 7.— Aranea Reticulata, LiNN., Syst. nat., p. 1030. — Les mâchoires sont peu arrondies; les yeux latéraux sont peu écartés et au niveau de ceux d’en haut et peu obliques; l’abdomen est ovale, allongé, blanchâtre, ponctué de noir, avec des raies transversales plus blanches à sa partie pos- térieure , et un triangle blanc dans son mi- lieu. Chez le mâle, l'abdomen est cylindri- que, allongé, moins large que le céphalo- thorax, qui est roux ; les pattes sont rouges et trés-longues. IL y a des individus chez lesquels l’abdomnen est varié de blanc, de jaune et de noir, ou de vert, de rouge et de jaune, ou enfin de jaune-oranger et de noir. Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, fail une toile orbiculaire inclinée à quarante-cinq degrés, et presque jamais verticale ni horizontale. 41, EPEIRA ANTRIADA. Wazck., T'ab.des Aran.,p.62.—/Aranea Antriada,ibid., Faun. Paris.,t. I, p.204, n°27. — Les yeux, les mâchoires et la forme- 428 comme dans la précédente, à laquelle, au reste , elle ressemble beaucoup; mais elle est peu grande, elle a des couleurs plus foncées et des points noirs sur les cuisses; son abdomen est ovale, allongée, oranger- brun, ayant dans le milieu une figure plus claire, représentant un fer de lance ren- versé. Quelquefois on rencontre des indi- vidus où l'abdomen est oranger clair ou oranger-noirâtre. — Cette espèce fait une toile inclinée aux soupiraux des caves et des lieux obscurs. A2. EPEIRA FUSCA. Wazck., Alist. nat. des Aran., fase. 1 ; — ibid., Tab. des Aran., p. 63, pl. 6, fig. 61 et 62. — Epeira Menardi, Lare., Gener. Crust.et Ins., t. 1, p.408, spec. 12 ; — ihid., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 206, n° 78, — A{raignée brune, Ouav., Encycl. meth., Hist. nat., t. IV, p. 489, n° 20; et p. 204, n° 20. — Aranea Fusca, DEcGéer, Mém. pour servir a l'Hist. nat. des Ins., t. VIL, p. 255, n° 9, pl. 41. — Long, 7 lig, — Le céphalothorax pré- sente en dessus une bande longitudinale et des traits transversaux de couleur noire; les pattes sont tachetées de noir et de fauve; l'abdomen en dessus est d’un fond brun mêlé d’un peu de jaune en avant, et par- semé d’un grand nombre de taches et de nuances noires, velues, qui le rendent comme marbré, particulièrement sur les côtés ; le mâle est semblable à la femelle ais son abdomen est plus petit et plus al- longé ; les deux derniers articles de ses pal- pes, ou les parties sexuelles, sont trminés par une masse noire, ovale, velue. et ac- compagnée à la base d’une pièce allongée, un peu couibe, en forme de crochet; au puintewps, il accompagne ordinairement la femelle, qui se tient ordinairement un peu à l'écart; etilse proméne souventsur sa toile saps qu’elle cherche à lui faire aucun mal. Le cocon a près d’un pouce de diamètre ; il est composé à l'extérieur d’une bourre douce et très-fine d’un blanc terne, dent la demi-transparence permet d’apercevuir une seconde enveloppe qu’elle recouvre ; cette seconde enveloppe contient les œufs; cette espèce attache aux murs son cocon, avec un pédicule soyeux, long d’un pouce: elle le transporte et le rattache, s’il vient à tomber; dans les premiers jours de leur paissance, les petits se réfugient dans Je co- con, comme dans une retraite. — Gelte es- pêce se plait dans les lieux obscurs et hu- mides. EPEIRA. 43. EPEIRA CUCURBITIYA. Wazck., T'abl. des Aran., p. 63.—Ara- nea Cucurbilina, ibid., Faun. Paris.,t. I, p. 202. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. 7. p. 265, n° 76. — Dumas, Dict. des Sc. nat., 1804, t. Il, p. 831, n° 42. — Lixx., Syst. nat., p. 4030, 3. — Decéer, Mém.,t. VII, p. 283,n°8, pL 44, fig. 4, 2.—CLerck, 4raneaSuecica, p. 44, n° 42, pl. 2, tab. 4. — Sonœrr., leon. , pl. 496, fig. 6 et pl. 124, fig. 6. — Georrr., Îns. des env. de Paris, t. 1, p. 648.— Le céphalothorax est glabre, d’un jaune transparent, comme de l’ambre, de couleur foncée; les mâchoires sont comme dans la précédente ; les yeux intermédiaires den haut sont plus gros et plus rapprochés que dans toules les autres espèces; les latéraux sont au niveau de ceux d’en bas; son abdomen est ovale, arrondi, d’un beau vert, festonné, avec des points noirs en- foncés sur les côtés et dans le milieu. Le mèle a l'abdomen très petit, d’un vert plus foncé ; les pattes sont très-longues, rouges et anneléces de noir ou de vert de vigne; le céphalothorax est bordé de même cou- leur. — Cette espèce, qui se trouve aux environs @e Paris, fait une toile horizon- tale et toujours extrêmement petite; elle pond, vers Ja fin de juin, environ quarante œufs, recouvre son cocon d'une bourre jauvètre, et l'enveloppe dans une feuille qu'elle plie et auprés de laquelle elle se ücat, 4h. EPEIRA CIRCULATA. WaLck., ist. nal. des Aran., fase. 5; ibid., T'ab. des Aran., p. 65, n° 47. — Long. 5 lig. 1 — Le céphalothorax est bombé à sa partie antérieure, avec deux ‘sillons qui dessinent un triangle ; sa couleur est d’un jaune rougeâltre, ainsi que la pla- que sternale, qui est glabre, bombée, cordi- forme, les mandibules sont d’un jaune rou- geâlre, hérissées de poils rares; les patics sont de même couleur. mais annelées de Brun ; l'abdomen est ovale, arrondi, d’un gris verdàtre, uniforme en dessous et sur les côtés, mais ayant en dessus une tache ovale, trapéziforine , jaune, dans le milicu de laquelle se trouvent plusieurs points en- foncés, dont quatre sont plus visibles que les autres; sur les côtés de cette tache sont quatre points arqués noirs, et à l’extrémité deux gloules bombés, parfaitement ronds, diaphanes et Juisants, et entourés d’un cers cle de couleur d’or brillante. — Gette es- pêce a été lrouyée à Cayenne. EPEIRA. HUITIÈME GROUPE. Les Irrègulières, Warck. L’abdomen est de forme irrégulière , et terminé en tous sens par des tubercules charnus. A5. EPEIRA CONICA. Wazcck., Tabl. des Aran., p. 64; ibid., Faun. Paris. ,t. 11,p. 202 ; ibid., fist. nat. des Aran., fasc. 3. — LaTr., Uist, nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 266, n° 77. — Dumérin, Dict. des Sc. nat., t. IL, p. 331. — Decéer, Mém. sur les Ins., t. VII, p. 231, n° 7. — Le cépha- lothorax est noir, glabre et luisant, bordé par une rangée trés-fine de poils blancs et gris; le plastron sternal est cordiforme, brun , revêtu de poils gris; les yeux laté- raux sont élevés et assez éloignés des man- dibules ; ces derniers organes sont arrondis; les palpes sont noirs à leur extrémité; les pattes sont fines, blanches, annelées de noir ; l’abdomen est arrondi et renflé pro- che le céphalothorax, mais la parlie posté- rieure et le dessous se terminent en cône ; ce dernier a une base beaucoup plus large el une pointe moins-aiguë ; en dessus il est d’un blanc gris, mélangé de noir et de vert; il y a deux lignes noires en angle dont ja pointe se dirige vers le ventre ; la région de la partie anale, qui est arquée comme le dessus, est mouchetée de noir et de vert, avec une raie jaunâtre dans son milieu et deux taches rouges à sa base; le milieu du ventre est noir, avec deux lignes jau- pes en angle droit qui entourent les par- ties sexuelles. — Gette espèce fait une toile très-grande , verticale, dans les bois ombragés. Elle se trouve aux environs de Paris. AG. EPEIRA OCULATA. Wazck., Tabl. des Aran., p. 64. — Ara- nea Oculata ; ibid. , Faun. Paris. ,t. II, p. 428, Hist. nat. des Aran., fasc. 7, ig, a, b,c,e, f,g.—Long. 3 lig.—Lesyeuxsonten général proportionnellement très-gros et trés-saillans ; les deux du milieu antérieur sont portés sur des tubercules coniques qui avancent etsont dirigésen bas; lesyeux laté- raux sont sur laligne desintermédiaires d’en haut; le céphalothorax est d’un noir luisant, trés-pointu vers la partie antérieure; les palpes, dans le mâle, sont terminés par une iwasse globuleuse très-renflée ; les pattes sont noires ; les cuisses sont tachécs de 42 blanc à leur base ; les jambes et les tarses sont annelés de noir et de roux; l’abdo- men est noir, avec une tache dentée, for- mée par deux raiesnoires en zig-zag; sur les côtés de la partie postérieure il est revêtu de cinq tubercules, dont deux placés sur la partie antérieure du dessus, et trois qui terminent la partie postérieure ; celui du milieu est bifide. — Elle se trouve aux environs de Paris, mais très-rarement ; elle est plus commune en Piémont. 47. EPEIRA OPUNTIÆ. L. Dur,, Ann. génér. des Sc. phys. de Bruxelles, 1. V, p. 359, pl. 89, fig. 3 — Long. 6 lig.—Le céphalothorax est revêtu de poils blancs en avant, et sensiblement rétréci pour la demarcation de la tête ; les yeux, tant ceux qui forment le carré du centre que leslatéraux, sont placés sur une éminence bien marquée ; ces derniers, quoi- que rapprochés, sont bien distinctemént sé- parés lun de lautre ; les pattes sont d'une moyenne longueur et assez fortes; outre les poils écailleux, blancs et couchés qui les revêtent, elles sont hérissées de cils plus Jongs, clair semés, redressés, les uns blancs, les autres noirs; leur article thoracique est roussatre en tout ou en partie, et quelques mouchetures de cette couleur, mais peu distinctes, se remarquent aussi aux jambes et aux terses; l’abdomen, ovale-quadiila- tère, a sa région dorsale ordinairement dé- primée et munie, de chaque côté, de deux tubercules pyramidaux, pointus, dont l’un est antérieur et l’autre se trouve à peu près vers le milieu du bord de cette partie ; deux tubercules obtus, arrondis, séparés par une large échancrure, terminent l’abdomen en arrière ; la face posterieure de chacun de ces tubercules pyramidaux offre une tache triangulaire, d’un beau blanc de neige na- cré; ces taches se lient entre elles et avec une ou deux autres qui leur sont postérieu- res par des lignes blanches, tracées en zig- zag, quelquefois presque effacées ; en des- sousilestbigarré de jaune, et les filiéressont groupéesenun mamelon.—Cette espèce va- rie un peu pour sa couleur; le fond en estnoi- râtre, roussâtre, ou comme saupoudré de blanc; dans quelques individus le dessus est joliment bigarré de lignes blanches qui s’anastomosent avec les taches nacrées ; en- fin, il y en a d’autres qui offrent des stries fort élégantes, d’un blanc pur, Cette espèce, dit M. L. Dufour, est fré- quente dans le royaume de Valence et Ja Catalogue; elle habite constamment au mi- 450 GASTERACANTHA. lieu des feuilles de l’Agave et de l'Opun- tia, mais plus en particulier sur cette der- nière plante, aux environs de Sagonte et d’Alménara ; elle se montre dés le com- mencemeut de juin, jusqu’à la fin de dé- cembre; elle établit ses filets au moyen d’un réseau dont les fils sont läches et irré- gulièrement entrelacés; tantôt elle se tient les pattes étendues au milieu du réseau pour épier sa proie, tantôt lorsque le vent souflle avec violence, et que le temps est sombre, elle va se blottir derrière un fais- ceau d’épines, où viennent aboutir plu- sieurs fils de son canevas; les coques qui recèlent la progéniture sont ovales, blan- châtres, de quatre ou cinq lignes de dia- mètre ; l’une desfaces est convexe, et n’ad- hère à l’autre, qui est plus ou moins apla- tie, que par un enchevêtrement de fs, les- quelscèdent facilement à la traction ; chaque coque est formée de deux tuniques dont l’ex- térieure est d’un tissu plus serré et dont l’in- térieure, qui est séparée de l’autre par une bourre assez abondante, et plus particulié- rement la capsule des œufs; j'ai souvent rencontré à la file l’une de l’autre, sept, huit et même dix de ces coques; je ne pense pas qu’elles soient toutes l’ouvrage du même individu ; dans ce cas, ces Epei- res vivaient en société, et de bonne intelli- gence ; ce qu’il y a de sûr, c’est que j’en ai souvent observé un grand nombre vivant sur le même pied d’Opuntia, et dans le voi sinage les unes des autres; les œufs sont ronds, d’un blanc un peu jaunâtre ; les pe- tites araignées qui en naissent n’ont point à l’abdomen les tubercules qui caractérisent les individus adultes; ce dernier est ovale, hérissé de quelques poils blancs; leur cé- phalothorax est noir, luisant, glabre; le carré central des yeux est proportionnelle- ment plus grand; les pattes sont annelées de brun et de päle. GASTERACANTHA, LaTr.; Epeira, W ALCK. Plectana, ibid., Acrosoma, PERTY. Ce genre, confondu autrefois avec celui d’Epeira, en est bien distinct par son ab domen, qui est toujours irrégulier, revêtu de tubercules cornés , pointus, semblables à des épines. — Les mandibules sont très- courtes et renflées à leur insertion. — Le céphalothorax est relevé antérieurement. A. GASTERACANTHA CURVICAUDA, Epoù'a Curvicauda, —Vaure., Ann. des Sc. nat.,t. 1, 1824, pl. 42, fig. 4 à 6. — Du- cès, Atlas du Reg. anim. de Cuv., Arachn., pl. 41, fig. 3.— Long. 15 lig.—Le céphalo- thorax est noir, très-bombé, le double plus large que long, de forme trapézoïdale, ayant son bord antérieur sinué, légérement arrondi sur les côtés, et hérissé entièrement de poils blancs assez roides; antérieurement, et sur un tubercule de couleur noire, sont placés quatre yeux très-brillans, dont les deux antérieurs plus petits et plusrapprochés entre eux, dechaque côté sont deux tubercu- les de même couleur à l’extrémité desquels est placée une paire d’yeux très-rapprochés entre eux; les palpes sont d’un brun fonce, avec le dernier article terminé par un petit ongle noir; lesmächoires sont noires, lisses, armées d’une double rangée de dents iné- gales ; les pattes sont velues, de couleur testacée: Ja première paire est la plus lon- gue, ensuite la seconde, la troisième beau- coup plus courte, la quatrième de la Jon- gueur de la seconde; l’abdomen est d’un jaune-rougeätre, de forme triangulaire, sa partie antérieure tronquée est légérement si- puée et donne attache au céphalothorax; les côtéssinués portent à la partieantérieureune petit épine noire, prés de laquelle s’attache une grande corne rugucuse, garnie de poils noirâtres, recourbée en dedans, de couleur rouge brique à sa base, noirâtre à son ex- trémité ; le bord postérieur est légérement courbé en dehors; au-dessus de ce bord se trouve un fort pli aux extrémités duquel sont placées dans un enfoncement deux ta- ches noires, tuberculeuses ; sur deux émi- nences de ce même pli sont attachées deux épines brunes, plus longues que celles des parties latérales et dépassant le rebord; l'abdomen en outre est rebordé générale- menti, concave , ayant daus sa partie mé- diane une éminence arrondie ; il porte à sa surface vingt-trois taches Juisantes, de forme ovale, dont le bord est saillant, avec un petit tubercule élevé au centre; en des- sous il est nuancé de brun, de rouge et de jaune, plissé, avec les filières de couleur noire. — Se trouve à Java. 2. GASTERACANTHA GRACILIS. Epeira Gracilis,Waxck.,Tab.des Aran., p. 65, n° 50; ibid., Hist. nat. des Aran., fasc. 3, pl. 5, fig. 4. — Long. 6 lig. — Le céphalothorax est d’une couleur brune, carré ; les pattes sont filiformes, brunes; les cuisses minces et très-allongées ; l’abdo- men est allongé, plus étroit en arrière, en- foncé dans son milieu, relevé en bosse à sa GASTERAGANTIIA. partie postérieure, et vers la partie anté- rieure bordée de jaune, armé de dix épines courtes, dont les deux antérieures proches le céphalothorax sont droites et verticales ; les deux du milieu sont horizontales, cou- chées de chaque côté ; la partie postérieure est bifide, et chacune des bifurcations est armée de trois épines disposées longitudi- nalement et en éventail ; celle du dessous est plus petite que les deux autres; la cou- leur est jaunâtre, avec des points enfoncés et parsemés sur les côtés ; les pattes sont fi- liformes., brunes ; les cuisses sont minces et allongées. — Ilabite la Caroline dans l’A- mérique-Septentrionale. d 3. GASTERACANTHA LEPELLETIERN. Guér., Voy. de la Coquille, Zool., t. IT, 2e partie, 4'e division, p. 42.—Long. 4 lig. :. — Le céphalothorax est très-luisant , d’un noir à reflets violets ; les palpes et les pattes sont d’un rouge brique, avec l’extrémité des tarses brunâtre ; l’abdomen est trans- versal, un peu bombé, de forme hexagonale; ses quatre angles postérieurs portent une épine épaisse à la base et rétrécie brusque- ment en pointe aiguë, au dessus des deux latérales, qui sont les plus longues et qui alteignent presque une ligne de longueur, il y en a de chaque côté une autre très-petite, conique et dirigée un peu en avant ; toutes ces épines sont dépourvues de poils; les deux latérales sont très-rapprochées entre elles; les postérieures sont plus éloignées des latérales qu’elles ne le sont entre elles; le dessus de cet abdomen est jaunâtre, mar- qué de vingt-deux points noirs, dont dix- huit placés autour, et quatre au milieu. — Cette espèce a été trouvée dans les bois, aux environs de la rade de Cayelé, dans l’île de Bourou; on la trouve aussi à Taïti, Amboine et autres îles voisines. A. GASTEROCANTHA RUBROSPINIS. Guér., Voy. de la Coquille, Zool., 1. IT, 2e partie, Are division, p. 53.—Long. 4 lig. — Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente , mais son céphalothorax n’offre pas de reflets violets; son abdomen est peu large proportionnellement à sa longueur ; il est très-petit en dessous, d’un blanc un peu jaunâtre, entouré du même nombre de points noirs, et ayant son bord antérieur peu arqué ; les six épines sont coniques, et diminuent insensiblement d’épaisseur pour se terminer en pointe aiguë ; elles sont cour- tes, les latérales ayant une demi-ligne de longueur, de couleur rouge brique, et garnies de poils noirâtres; les latérales sont 431 aussi distinctes entre elles que les posté- rieures; les pattes sont noires, avec les cuisses rouges jusque prés du genou. — Trouvée à Offak, dans l’ile Waigiou. 5. GASTERACANTHA FASCIATA. Gurr., Voy. de la Coquille, Zool., t. XI, 2° partie, Are division, p. 53.— Long. 4 lig.i. Diflére de la précédente en ce qu’elle est un peu plus grande, d’un jaune plus ou moins rougeûtre ; en ce que son abdo- men est convexe, et surlout par la pré- sence de deux bandes noires, transversales, interrompues , et dont l’antérieure est plus large; les deux individus sur lesquels cette description a été faite varioient un peu en- tre eux : l’un étoit armé d’épines un peu plus grandes, avec sa bande antérieure in- terrompue seulement au milieu ; dans l’au- tre, la couleur étoit moins vive, et la bande antérieure trois fois interrompue ;en dessous. ces deux individus étoient noirs et tachés de jaune. — Trouvée dans l'ile de Guam et dans l’une des Mariannes. 6. GASTERACANTHA THEISIL Guér., Voy. de la Coquille, Zool., t. IT, 2e part. , 4r° div., p. 54. — Long. 4 lig. — Le céphalothorax est entièrement noir, luisant ; ses pattes sont d’un noirâtre tirant au ferrugineux; l’abdomen est noir,'avec des taches d’un beau jaune qui varientheaucoup par la forme et l’étendue : dans les individus où ces taches sont le mieux marquées, el- les semblent représenter à peu près un oi- seau vu sur le doset les ailes étendues; cet abdomen présente huit côtés égaux, les six postérieurs portent chacun une épine à leurs angles; les deux antérieurs sont les plus petites, elles sont parfaitement coni- ques ; les deux suivantes sont les pius gran- des, leur longueur égale à peu près une demi-ligne , les postérieures sont un peu plus courtes; ces quatre épines commen- cent par être cylindriques et deviennent ensuite brusquement coniques; elles sont toutes garnies de petites spinules courtes et dirigées en dehors; ces épines sont toutes placées à des distances égales entre elles. — Se trouve à la Nouvelle-Guinée. 7. GASTERACANTHA RHOMBOIDEA. Guér., Voy. de la Coquille, Zool., 1. I, 2e part., 4re div., p. 54. — Long. 3 lig. ;. — L'abdomen est tout-à-fait transversal, au moins deux fois aussi large que long, non compris les épines ; il est aplati, ar- rondi en ayant, anguleux en arrière; les épines sont noires; les latérales sont très- 132 inégales, les supérieures étant très-petites, coniques ; les suivantes cylindriques et pointues au bout, longues d’un peu plus d’une demi-ligne, velues ; les deux posté- rieures sont très éloignées des précédentes, de moitié plus petites et coniques ; le des- sus de cet abdomen est d’un beau jaune d'ocre, marqué de points noirs ordipaires. mais en ayant quatre plus gros, suivant une ligne parallèle au bord antérieur placée au- dessus des grandes épines latérales ; le cé- phalothorax, les palpes et les pattes sont woirs. — Trouvée à l’île de France. 8. GASTERACANTHA LINEATA. Guér., Voy. dela Coquille, Zool.,t. IT, 2e part., Are div., p. 55. — Long. 3 lig, :. — Remarquable par la forme arquée de son abdomen ; les angles latéraux se relé- vent en avant et sont un.peu plus avancés : que le milieu ; le bord postérieur est pres- que parallèle au précédent , un peu plus élargi au milieu ; sa longueur est presque Urois fois dans sa largeur ; les épiues sont velués, noires, les latérales antérieures sont trés-petites, coniques; Jes suivantes soni beaucoup plus grandes, cylindriques, brusquement terminées en pointe, velues, non pas placées comme chez toutes les espé- ces que nous avons décrites. à l’angle posté- eieur, mais entre cet angle qui est arrondi et l’épine antérieure, dont elle est rappro- chée ; les deux épines postérieures sont très-pelites , coniques, placées à une très- grande distance des précédentes et égale- ment velues; les points arrondis du dessus de l’abdomen sont grands et de couleur noire ; le céphalothorax, les pattes et le dessous de l’abdomen sont noirs. — ‘Frou- vée dans l'ile de Timor. 9. GASTERACANTHA AUDOUINII. Guér., Voy. de la Coquille, Zool., t. II, 2e part., 4'€ div., p. 55. — Long. 3 lig. 1. —L'abdomen est d’une forme ovaie trans- verse, étroit, rétréci et tronqué de chaque côté, armé de deux épines dont l’anté- rieure très-pelite conique; la postérieure beaucoup plus grande. noirâtre, épaisse, cylindrique, comme arrondie au bout, inais ayant une pointe conique cachée dans les poils, sa longueur est d’une ligne; le bord postérieur de cet abdomen présente -des vestiges des deux pointes postérieures, mais elles sont réduites à deux petits tu- bercules ; le dessus est jaune, avec des points ordinaires noirs ; le dessous est noi- râtre, avec quelques taches pâles ; le cépha- GASTERACANTHNA. lothorax est noir; les pattes sont ferrugi- neuses, avec l'extrémité plus obscure. — Trouvée dans l’île d’Amboine. 10. GASTERACANTA GEMINATA. Epeira Geminata, Wazck., Hist. nat. des Aran.. fasc. 6. — Aranea Geminata , Fasr., Suppl. Entom. Syst., p. 292, n° 38-9.— Epeire géminée, WaLck., Tabl. des Aran., p. 66, n° 59.—Long, 4 lig.— Le céphelothorax est noir en“dessus, rou- geâtre en dessous; les mâchoires et la lévre sont rongeâtres; les mandibules sont noi- res ; l’abdomen est très-large, aplati, à six épines courtes, les quatre latérales accou- “plées deux à deux, rapprochées, parallèles ; les taches sont rondes, proéminentes, d’une substance cornée en dessus; la quatrième paire de pattes largement annelée de rouge et de noir, — Trouvée aux Indes-Orien- tales, A1. GASTERACANTHA CANCRIFORMIS. Epeira Cancriformis, Wauck., Hist. nat. des Aran., fase. 4, — Aranea Cancrifor- mis, Lixn., Syst. nat., édit. 40, t. 1, p. 624, n°38.—Fapr., Entom. Syst.,t. 11, p. 408. n° 6. — Araignée Cancre, OLiv. , Encycl. Méth.. Hist. nat., t. IV, p.190, n° 25, et p. 205, n° 25. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins.,t. VII, p.206, n° 90. — £peire Cancriforme , WaALGk. , T'abl. des Aran., p. 65, n° 56. — Epeira Cancriformis, Latr., Génér. Crust. ct Ins., t. 1. p. 103, sp. 38.—Long. 4 lig. — Le céphalothorax est carré, noir; l’abdo- men est large, presque hémisnhérique , armé de six épines horizontales, courtes, rougeätres, presque égales, deux defthaque côté, dont les antérieures un peu plus courtes, deux postérieures égales à celles du milieu; on aperçoit quatre points noirs enfoncés au milieu du dos, entourés d’une rangée circulaire d’autres points de même nature, au nombre de dix-huit ou vingt — Trouvée à la Jamaïque. 12. GASTERACANTHA CLYPEATA. Epeira Clypeata, Wazcx., Tabl. des Aran. , p. 67, n°62; ibid. , Mist. nat. des Aran., 2° fasc., pl. 3, fig. 1.—Long. 4 lig.— Le céphalothorax estrouge, petit, glabre, lui- sant, avec des points enfoncés sur les côtés, élroit dans le milieu , avec la partie anté- rieure rougeâtre ; les mandibules sont rou- ges; les mâchoires et la lèvre sont courtes; l'abdomen est très-plat, revêtu en dessus d’une espèce de bouclier dur, ovale, ar- rondis ayant une forte échancrure en demi- « ULOBORUS. cercle à la partie antérieure, et une autre semblable à la partie postérieure; sa cir- conférence est armée de dix épines petites et courtes, trois de chaque côté de l’échan- crure postérieure, une de chaque côté de l’antérieure , et une dans le milieu de cha- "cus des côtés ; sa surface, qui est chagri- née, a quarante-quatre taches oculées plus ou moins grandes; la première ligne de ces taches se courbe vers le céphalothorax , la seconde et la troisième sont droites, les quatre lignes postérieures sont courbées dars le sens du côté postérieur ; ces taches paroissent aussi en dessous, mais en moins grande quantité. — La patrie de cette es- pèce est inconnue. Toutesles Epeires désignées par M.Walc- kenaer dans son tableau des Aranéide, sous les noms de : Militaris, Guttata, Spinosa, Stellata , Curviformis, Hexa- cantha, Tetracantha, Transversalis, Lata, et scutiformis, appartieunent au genre Gas- teracantha; celles qui ont été désignées par M. Perty dans le Delectus animalium arti- culatorum, quæ in initere per Brasiliam, Spix et Martius collegerunt, sous le nom de : Acrosoma suctatum , vigorsiü, Schrei- bersii, Swainsoni , Kirbyi, appartiennent aussi au genre Gasteracantha. TETRAGNATHA, Wazck.; Eugnatha, Say. Les yeux sont presque égaux entre eux, placés sur le devant du céphalothorax. La lévre est large, arrondie, petite et arrondie. — Les mâchoires sont trés-allon- gées, cylindriques, un peu dilatées vers leur extrémité. — Les pattes sont très-al- longées, trés-fines, presque toujours diri- gées en avant et en arrière longitudinale- ment: la première paire est la plus longue, la seconde ensuite, la troisiéme est la plus courte. Ces Aranéides sont sédentaires, et for- ment une toile à réseaux irréguliers com- posée d’une spirale croisée par des rayons droits qui partent du centre, où elles se tiennent immobiles , les pattes étendues longitudinalement. TETRAGNATHA EXTENSA. WaLck., T'ab. des Aran., p. 68, pl. 7, fig. 64.— Aranea Extensa, Decéer, Mém. sur Les Ins., t. VII, p. 236, n° 40, pl. 19, fig. 4,2,3,4. — Lister, p. 50, t 111, fig. 3. — Scaœrr., con. Ius., pl. 49, fig. 7 à 8, etpl. 443, fig. 9 — AraneawSo- Axe. 433 landrti, Scopoz., Entom. Carn., p. 397, n° 4095. — L’abdomen est allongé, cylin- drique, d’un vert argenté en dessus, noir et bordé par deux lignes jaunes, minces, de cou- leur verte. — Cette espèce varie beaucoup pour les couleurs , car on trouve des indi- vidus chez lesquels l’abdomen est d’un vert argenté, ou d’un rouge-vert ou jaune. Le mâle présente, sur la partie antérieure des mandibules , une épine pointue qu’on n’a- percoit pas dans la femelle. Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, construit sur le bord des eaux, dans les bois et les lieux humides, une toile grande , verticale. Suivant Lisier , elle en- veloppe ses œufs dans un cocon de soie d’un vert-bleuâtre, qu’elle recouvre d’une soie plus lâche et d’une couleur plus som- bre ; elle l’attache ensuite aux joncs et au- tres plantes aquatiques. Lorsque cette arai- gnée est en repos, elle se tient toujours les quatre pattes antérieures allongées et éten- dues en avant, et les postérieures en ar- rière. ULOBORUS, Larr, Les yeux sont au nombre de huit; les quatre postérieurs sont placés à intervalles égaux sur une ligne droite, et les deux la- téraux de la premiére ligne plus rapprochés du bord antérieur du céphalothorax que les deux compris entre eux, de maniére que cette ligne est arquée et en arrière, — Les mâchoires s’élargissent un peu au-des- sus de leur base et se terminent en forme de palette ou de spatule. — Les tarses des trois dernières paires de pattes se termi- nent par un seul onglet ; le premier article des deux postérieures a une rangée de petits crins. Ces Aranéides ont le corps allongé et cy- lindrique : placées au centre de leur toile, elles portent en avant et en ligne droite les quatre pieds antérieurs, et dirigent les deux derniers dans un sens opposé: ceux de la troisième paire sont étendus latéralement. Leurs toiles sont läches et horizontales ; el- lesemmaillotent, en moins de trois minutes, le corps d’un petit coléoptère qui s’est pris dans leur filet. Leur cocon est étroit, al- longée, anguleux sur les bords et suspendu verticalement par un de ses bouts à un ré- seau ; l’autre extrémité est comme four- chue, ou terminée par deux angles prolon- gés, dont Pun plus court et obtus ; chaque côté a deux anglesaigus, 23 424 EPISINUS. . ULOBORUS WALCKENAERIUS. Larm., Génér. Crust. et Ins., t. I, p. 109; ibid., Rég. anim. de Cuv., 2e édit, 1. 1V, p. 246. —- Ducès, Atlas du Reg. anim. de Cuv., Arachn., pl. 16, fig. 4. — Long. 5 lig. — D'un jaunâtre-rous- sâtre, couvert d’un duvet soyeux, for- inant sur le dessus de l’abdomen deux séries de petits faisceaux ; des anneaux plus päles aux pieds. — Se trouve dans des bois des environs de Bordeaux et autres dépar- temens méridionaux. Ici vient se placer le genre Zozis de M. Walckenaer, ne connaissant pas l’es- pèce qui le compose, nous ne pouvons in- diquer les caractères génériques et spéci- fiques. ONZIÈME SOUS -SECTION. Les Napitèles, WaLck. Faisant des toiles étendues, en napes suspendues au milieu de réseauxirréguliers. LINYPHIA, Wazc. Les yeux, au nombre de huit et presque égaux entre eux, occupent le devant du cé- phalothorax et sont ainsi placés: quatre au milieu formant un trapèze dont le côte pos- térieur plus large, et occupé par deux yeux beaucoup plus gros et plus écartés; les quatre autres sont groupés par paires, une de chaque côté et dans une direction obli- que.— La lèvre est triangulaire, large à sa base et arrondie à son extrémité. — Les mâchoires sont droites, carrées, très-dila- tées à leur extrémité et lrès-étroites à leur base. — Les pattes sont allongées, grèles ; la premiére paire est la plus longue , la se- conde ensuite , la troisième est la plus courte, Ces Aranéides sédentaires forment une toile à tissu serré , horizontale , surmontée d’une autre toile à réseaux irréguliers for- més par des fils tendus en tous sens sur plusieurs plans différens, se tenant le plus souvent sur la toile horizontale dans une position renversée. À. LINYPHIA TRIANGULARIS. Wazck., Hist. nat. des Aran., t. V; ibid., T'abl. des Aran., p.70, pl. 7, fig. 66; Aranea Triangularis, Faun. Paris., t, IT, p. 214, n° 54. — Aranea Resupina Sylves- tris, Decéer, t. VII, p. 244, n° 2, pl. 14, fig. 43 à 22. — Czerck, n° 71, n° 42, pl. 3, tab, 2, fig. 1, 2. — Long 4 lig. — Le céphalothorax est d’un brun-rons- sàtre clair, avec trois lignes noires; les yeux sont placés sur des taches noires; l'abdomen est ovale , court et presque gle- buleux, avec une bande brune, marquée de petites taches blanches, découpées sur le bout, le long du milieu du dos. On trouve cette espèce aux environs de Paris dans les bois de Boulogne, Vincen- nes et Meudon; on la rencontre sur les buissons, les genévriers , les pins , ou bien sur les fenêtres et les coins des murailles ; elle y construit une toile horizontale ten- due entre les branches, si c’est un arbre, mince, et dont l'étendue varie à raison de la proximité ou de l’éloignement des points d'attache: pour la maintenir parfaitement horizontale, elle tend par dessus des fils perpendiculaires et obliques, qu’elle fixe aux lieux environnans. Elle se tient ordi- nairement au milieu de sa toile , dans une position renversée, ayant l’abdomen en haut.. Un insecte a-t-il le malheur de se laisser engager dans ce filet, le propriétaire accourt, le perce avec les crochets de ses maudibules à travers la toile, et ensuite y fait une déchirure afin de le passer et de le sucer; ce qu'il fait sans l’envelopper de soie, l’insecte étant mort ou afloibli par l'effet du venin. 2. LINYPHIA MONTANA. Wacck., T'abl. des Aran., p. 70, pl. 7, fig. 65 et 66; ibid., Faun. Paris, t. 1, p. 215, n°55.— Aranea Montana, DEGÉER, Mém. pour servir a l'Hist. nat. des Ins., t. VII, p. 251, 13. — Long. 4 lig. +. — L’abdomen est ovale, blanchâtre, avec des taches cendrées; les pattes sont tachées de noir. — $e trouve aux environs de Paris. DOUZIÈME SOUS-SECTION. Les Rétitèles, W ALcK. Formant des toiles à mailles ouvertes, à réseaux irréguliers, et se tenant au milieu, ou à côté, pour atraper leur proie. M. Walckenaer dans son tableau sur une nouvelle classification des Aranéides, indique sous le nom d’ Argus une nouvelle coupe générique dont nous ne connoissons pas les caractéres ni l’espèce sur laquelle elle a été formée. EPISINUS, Lare. Les yeux , au nombre de huit, sont dis- posés de manière à former un segment ts nd » THERIDION. transverse d’un cercle; ils sont égaux, et placés sur une éminence. — Les mâchoires sont longitudinales, peu droites ou conver- gentes, un peu dilatées à leur base, avec leur partie antérieure arrondie. — La lèvre est semi-circulaire, un peu plus large que longue, — Les pattes sont très-allongées; la premiére paire, ensuite la quatrième sont les plus longues; la troisième est la plus courte. A, EPISINUS TRUNCATUS. LaTr., Gener. Crust. et Ins., 1. VI, p. 371.—Le céphalothorax est cordiforme, un peu plus long que large, pointu antérieu- rement, petit, d’un brun noirâtre en des- sus ; sa partie inférieure ou le plastron ster- nal est roussâtre ; l'abdomen est brun, py- ramidal, échancré antérieurement, tronqué postérieurement en forme d’un triangle renversé; la surface est tiangulaire ; ses an- gles postérieurs sont prolongés ; la troisième paire de pattes est blanche ; les autres sont brunes; la partie antérieure de la première etde la quatrième paire sont blanches à leur base. — Cette espèce a été trouvée aux en- virons de Paris et en Italie. THERIDION, Wazck., Larr. Les yeux, au nombre de huit, presque ‘égaux entre eux, occupent le devant du cé- phalothorax et sont ainsi disposés: quatre au milieu en carré, dont les deux anté- rieurs placés sur un petite éminence, et deux de chaque. côté situés ainsi sur une élévation commure. —La lévre est courte, plus large à sa base ct de figure variable, — Les mâchoires sont inclinées sur la lèvre, allongées, étroites et cylindriques. -— Les pattes sont allongées, fines; la première paire est la plus longue, la quatrième en- suite, la troisième est la plus courte. Ces Aranéides sédentaires forment une toile à réseaux irréguliers composés de fils qui se croisent en lous sens sur plusieurs plans différens. Ce genre a été partagé en huit groupes. PREMIER GROUPE, Les Ovales, Wazcx. Les yeux latéraux se touchent. — Les mächoires sont légérement dilatées à leur extrémilé. — La lèvre est carrée à son ex- trémité. — L’abdomen est ovale , allongé. ‘ Les Aranéidesrenfermées dansce groupe recouvrent leurs œufs d’une bourre lâche 435 et peu serrée, habitent les plantes, et en rapprochent les feuilles pour s’y renfermer au temps de leur ponte. 1. SHERIDION LINEATUM. Wazck., Tab. des Aran., p. 73.—Ara- nea Lincata,ibid., Faun. Paris..t,1L. p. 210, °49.—CLerc, p.60, n°8, pl. 3, tab. 10, — L’abdomen est allongé, jaune , avec des points noirs trés-marqués sur les côtés, et une bande noire longitudinale sous le ven- tre. Le mâle a l’abdomen et les pattes plus allongées ; le crochet de ses mandibules est plus long et n’est courbé qu’à son exiré- mité ; ces dernières ne sont pas creusées ni dentées, et il y a près de leur naissance, du côté interne, une petite épine courbe. Ii y a des individus chez lesquels l’abdomen est blanc ou jaune. — Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, fait sa toile sur les plantes peu élevées, telle que la mille-feuilles ; mais elle ne s’enferme dans les feuilles des arbres que pour pondre ses œufs. 2. THERIDION REDIMITUM. Wazck., Tabl. des Aran.,p. 73, pl. 7, fig. 67 et 68. — Aranea Redimita, ibid. , Faun.WPanis:, 11. p.244 n°500 Czerck , p. 59, n° 7, pl. 441, tab. 9. — Decéer , t. VI, p. 242, n° 44, pl. 44, fig. 4 à 11. — L’abdomen est ovale, al- longé, jaune , avec des points noirs sur les côtés, et le dessus entouré d’un cercle rouge ; en dessous il présente une raie noire , longitudinale. Il y a des individus chez lesquels le cercle de l’abdomen est rose, rouge, Carmin, rouge avec une ligne longitudinale de même couleur dans le mi- lieu , et enfin quelquefois ce cercle est vert, — Cette espèce, dont les mœurs sont semblables à la précédente , se trouve aux environs de Paris. 3. THERIDION OVATUM. Warck., Tubl, des Aran., p.75.— Ara- nea Ovata , ibid., Faun. Paris., t, Il, p.211, n° 51.— CLErCK, p. 58, n° 6, pl. 8, tab. 8. — Georr., /ns. des env. de Paris, t. II, p. 648, n°12.— L’abdomen est ovale, allongé, jaune, avec des points noirs sur les côtés ; de plus, on apercoit un ovale rouge, carmin en dessus, et une Jigne longitudi- nale noire en dessous. Il y a des individus chez lesquels l'abdomen présente un ovale rougesur le dessusentier, demême couleur, mais interrompu dans son milieu, rouge, avec deux points d’un jaune vif dans Je mi. lieu, — Se trouve aux environs de Faris, 28 436 THERIDION. » DEUXIÈME GROUPE. Les Arrondies, WaALCK. Les yeux latéraux se touchent. — Les mà- choires sont peu dilatées à leur extrémité. — La lèvre est très-large à sa base , carrée à son extrémilé. — L’abdomen est en ovale, arrondi. Ces Aranéides recouvrent ieurs œufs d’une bourre lâche et peu serrée, habitent l'intérieur des bätimens, le dessous des pierres, les lieux sombres et obscurs. A, THERIDION {-PUNCTATUM. WaLck., Tabl. des Aran., p. 73, pl. 7, fig. 69 et 70.— Aranea 4-Punctata, ibid. , Faun. Paris., t 11, p. 210, n° 48.—Faër., p.416 , n° 34. — Decéer, Ins., t. VII, p. 255, n° 46, pl. 45, fig. 4. — L’abdomen est arrondi, déprimé, brun, avec un demi- cercle à la partie antérieure et une ligne longitudinale dansle milieu, plus pâle ; en dessous il est d’un jaune pale. Les œufs sont rouges, päles , légérement agglutinés ensemble et recouvertsseulement d’un peu de soie. — Se trouve aux environs de Paris. TROISIÈME GROUPE. Les Renflées, WaALcK. Les yeux latéraux sont rapprochés. — Les mâchoires sont cylindriques, peu dila- tées à leur extrémité. — La lévre est ar- rondie , semi-circulaire. — L’abdomen est globuleux, renflé à sa partie postérieure. Ces Aranéides enferment leurs œufs dans une enveloppe de soie d’un tissu serré, formant un cocon globuleux , habitant les plantes et l’intérieur des bâtimens ou les cavités naturelles. 5. THERIDION PAYKULLIANUM. WaLck., Hist. nat. des Aran., fase. 4. — Theridion Maculatum, ibid., Tabl. des Aran., p. 74, n° 5. — Le cépholothorax est noir, pointu à sa partie antérieure; les pattes et les palpes sont d’un brun uni- forme; ces derniers sont terminés par un ovale assez marqué, mais fort allongé ; l’ab domen est ovale, globuleux, peu comprimé sur les côtés, d’un brun noir, avec un demi- cercle d’un blanc vif, entourant sa partie supérieure ; on aperçoit une ligne de même couleur sur le milieu du dos, coupée par quatre chexrogstrés-blancs et formant aussi une triple croix; au-dessus de cette croix et du côté du céphalothorax, on remarque un point blanc, — Cette espèce a été trou- vée sous les pierres dans le bois de Vin- cennes. G. TRERIDION SYSIPHUM. Warck., Hisl. nat. des Aran., fase. 3, pl. 93; ibid., 'abl. des Aran., p. 74, n° 9. — Larr. , Génér. Crust. et Ins. ; & 1, p. 97, sp. 14. — Ar. Sysipha, WaALcK. , Faun, Paris., t. Il, p. 206, n° 32.—Larn., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 229, n° 22. — Ar. Lamellée , Ouxv. , Encycl. Méth., t. IV ,p. 194, n° #42, p. 210. — Ar. Rufus Sylvicola, Lister, De anim. angl., p. 53, tit. 44, fig. 44. — Ar. Sysiphus, Crerck, Aran. Suec., p.54, 31, 4, pl. 3, tab. 5.—Le céphalothorax est petit, noir, convexe et presque cylidrique du côté des yeux; les pattes sont gréles, d’un beau blanc, avec quelques anneaux d’un noir très-vif ; J’abdomen est globuleux supérieurement , pointu inférieurement ; en dessus sont ceux lignes d’un blanc vif, se dirigeant du côté du céphalothorax et formant un angle sur le milieu de sa partie médiane; deux autres encore plusblanches, mais moins larges, se dirigent vers l’extré- mité postérieure ; à la jonction du sommet de ces deux angles est une tache noire, deux autres de même couleur. mais plus grandes, sur les côtés ; sur la partie posté- rieure est une grande tache orange, ovale ; le reste est noir, marbré de points blancs ; le dessous est tout noir, avec trois petites taches jaunes, l’une au bas des parties sexuelles , les deux autres de chaque côté, proche le céphalothorax. Le mäle diffère de la femelle par son céphalothorax et ses pattes qui sont rouges, et par son abdomen qui est entiérement noir et sans aucun mélange d’autre cou- leur. Cette espèce construit dans les bois, à l’entour des maisons et des murs, une as- sez grande toile, dont les fils se croisent en tous sens; elle se forme un nid composé de feuilles sèches, de détritus de végétaux ou de plätras qui, suspendus au milieu d’une toile irrégulière , ont l’air d’y être tombés par hasard, C’est dessous celte espèce de nid qu’elle se tient. Elle paroît dès les pre- miers jours du printemps , s’accouple vers la fin de juin; elle fail ensuite deux ou trois pontes, et enveloppe ses œufs dans un cocon rond et rougeâtre, et quelquefois verdâtre , dont le tissu est serré, et qu’elle | TIHERIDION. ouxre avec ses mandibules lorsque les pe- tits sont éclos ou près d’éclore. 7. THERIDION NERVOSUM. . Wazcx., Tab. des Aran., p. 74. —Ara- nea Nervosa , ibid., Faun. Paris. ,t. II, p. 207, n° 35. — Luster, p. 54, fig. 48. — Azgin, p. 23, pl. 15, fig. 71. — L’abdo- men est globuleux ; on apercoit deux ban- des brunes , rougeâtres, qui entourent le dessus et qui sont coupées par des traits blancs , parallèles. Cette espèce varie pour les couleurs : le mâle est verdâtre; la fe- melle se fait un nid où elle amasse des pro- visions pour ses petits, qui éclosent ordinai- rement en juin. On la trouve plus commu- nément sur les branches de chêne. Son co- con est d’un vert sale ; elle le retient iou- jours entre ses pattes, et il est diflicile de le lui faire abandonner. 8. THERIDION DENTICULATUM. Wacck., Tab. des Aran., p. 74. — Ara- nea Denticulata, ibid., Faun. Paris.. t. IT, p.208, n° 37. — LisTER, Pp. 56, tit. 46, fig. 16. — L’abdomen est globuleux, d’un gris-noirâtre , avec une bande longitudi- nale, dentée, d’un gris-rougeätre , où cor- respondent sur les côtés des petites lignes noirâtres, transversales. — Se trouve aux environs de Paris. 9. THERIDION TINCTUM. Wazcx., T'abl. des Aran., p.75. — Ara- neaTincta,ibid., Faun. Paris.,t. IX, p.205, n° 38. — L’abdomen est globuleux, avec un demi cercle noir à la partie postérieure du dessus; la partie postérieure est blanche, tachée de rouge.— Se trouve aux environs de Paris. 40. THERIDION PULCHELLUM. Wazcx., Tabl. des Aran., p. 75.—Ara- nea Pulchella , ibid., Fuun. Paris., t. 1, p- 208, n°39,—Long. 1 lig. — L’abdomen est globuleux, jaune , avec une ligne longitu- dinale, festonnée , rouge dans le milieu.— Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, pond en juin, et fait un cocon en- tiérement rond , d’un blanc extrêmement vil. A1. THERIDION CAROLINUM. Waccx., T'abl. des Aran., p. 75.—Ara- nea Carolina, ibid., Faun. Paris.,t. II, p. 208, n° 40.— L’abdomen est globuleux, jaune ; en dessus il est jaune, entouré d’un cercle rouge.—Se trouve dans les bois, aux environs de Paris. 437 12. THERIDIOX LEPIDUM. Wazck., Tabl. des Aran., p. 75.—Ara- nea Lepida, ibid.. Faun. Paris., t. 1, p. 208, n° 41.—L’abdomen est globuleux, jaune, entouré d’une bande jaune, décou- pée en zig-zag dessus. — Se trouve ant environs de Paris. QUATRIÈME GROUPE. Les Crypticoles , Wazcx. Les yeux latéraux sont rapprochés et se touchent. — Les mächoires sont courtes, carrées. — La lèvre est carrée, plus large que haute. — L’abdomen est globuleux , renflé. Ces Aranéides enveloppent leurs œufs d’une bourre lâche , habitent les caves, les lieux sombres et humides, 13. THERIDION CRYPTICOLENS. Wacck., Tab. des Aran. , p. 75, pl. 8, fig. 75 et 76.— Aranea Cryptiicolens, ibid., l'aun. Paris.,t. IT, p. 207, n° 33. — L’ab- domen est globuleux ; la couleur du fond est rouge, pâle, avec des lignes noires, pâ- les. — Cette espèce, qui se trouve à Paris et dans ses environs, est assez commune dans les caves. CINQUIÈME GROUPE. Les Triangulilabres, Wazcx. Les yeux latéraux sont disjoints. — Les mâchoires sont cylindriques. — La lèvre est grande, triangulaire , plus haute que large. — L’abdomen est globuleux , nu. Ces espèces enveloppent leurs œufs d’une bourre lâche et peu serrée, forment une toile composée de fils lâches et flottans dans l’intérieur des bâtimens. 14. THERIDION TRIANGULIFER. Warck., Hist. nat. des Aran. , fasc. 3, pl. 6;ibid., Tabi. des Aran., p. 75, n°19, pl. 8, fig. 73 et 74. -— Araignée T'rianguli- fére. Wazck., Faun. Paris., t. II, p. 207, n° 34. — Araignée Triangulifère, LATR., Hist. nat. des Crust. et des Ins.,t. VII, p.230, n°24.—Long. 3lig.—Le céphalotho- rax est arrondi, d’un brun-jaunâtre: lespattes sont fines et de même couleur; l'abdomen est globuleux. avec une suite de triangles blancs ou jaunes, formés par deux bandes longi- tudinales, rougeàtres , en zig-zag; en des- sous il est jaunâtre. L’abdomen de la femelle se trouve très- A5S rétréci el très-défiguré après la ponte; il présente sur le dos une suite de taches rou- gesen trapèze ; les côtés sont presque en- tiérement bruvs et n’offrent que des taches brunes. Cette espèce, qui est assez rare, se trouve dans l’intérieur des maisons, particulière- ment daus l’intérieur des armoires ; elle fait sa ponte versie commencement deseptem- bre ; son cocon est de la grosseur d’un pois, et esl composé d’une soie blanche et molle; elle l’attache au haut de sa toile, formée par des fils d’un üssu trés-clair, lâche et flasque. Â5. THERIDION PUNCTATUM. Wazck., Tubl. des Aran., p. 76.—Ara- nea Punctata, ibid., Faun. Paris., 1. 11, p. 210, n° 46.—L’abdomen est giobuleux, brun , ponctué de jaune, entouré par une bande en zig-zag, avec des lignes noires, transverses à la partie postérieure. — Se trouve aux environs de Paris. 16, TRERIDION URTICÆ. Wazck., Tabl. des Aran., p. 77.—Ara- nea Urticæ , ibid.,t. IE, p. 210, n° 47. — L’abdomen est ovale, globuleux, avec des taches blanches sur les côtés et tout à l’ern- tour, deux plus marquées vers le céphalo- thorax, trois chevrons rouges, obscurs à la partie postérieure.— Se trouve sur les or- ties, aux environs de Paris. 17. THERIDION LUGUBRE. L. Dur., Ann génér. des Scienc. phys., t. V,p. 855, pl. LXIX, fig. 1.—Long. 6lig. — La couleur générale est un noir obscur, uniforme ; son corps el ses pattes sont héris- sés de poils très-courts et tous de même grandeur ; le céphalothorax est arrondi sur les bords; très-modérément convexe, et plus ou moins marqué des impressions radiées; les yeux sont disposés sur deux Hignes transversales, parallèles, arrondis, à peu prés égaux entre eux, parfaitement séparés et proéminens; la série antérieure, un peu plus courte que la postérieure , est séparée du bord mandibulaire ou de l’é- pistome par un espace assez grand; cet espace, d’abord creusé en gouttière au dessous de la première rangée d’yeux, se renfle ensuite de manière à former, au- dessus de l’origine des mandibules, une sorte de chaperon ou bourrelet; les yeux latéraux sont placés, chacun isolément, sur une éminence bien plus marquée que dans les autres espèces; les mandibules sont ver- ticalcs, convides, de médiccre grandeur, THERIDIOK. dépourvues de dents et armées d’un cro- chet assez petit, simple ; la lévre est trian- gulaire, plus large que haute, et n’est qu’une continuation , un lobe du plastron sternal ; les mâchoires, inclinées sur la lèvre qu’el- les tiennent enchässées, sont obtuses, com- primées, armées intérieurement de soics trés-courtes ; les palpes s’insérent à la base des mâchoires dans un sinus, et sont héris- sés de poils; les pattes sont assez longues, quoique fortes ; les antérieures ont un pew plus de longueur que les postérieures ; cel- les-ci plus que la seconde paire; enfin la troisième paire est beaucoup plus courte que les autres; les cuisses et les jambes sont fortes et d’une grosseur égale, ainsi que le genou; les tarses sont brusquement plus grêles, et leur premier article a trois fois au moins la longueur du dernier; les poils courts et assez roides qui les revêtent sont, ainsi que dans tout le membre, inclinés en avant ; la griffe est formée de trois crochets ou ongles presque entiérement cachés; ils sont arqués, simples, c’est-à-dire dépourvus de dentelures; le crochet supplémentaire ou l'espèce d’ergot placé au dessous des deux autres, est dirigé vers la base du tarse ; l'abdomen est fort gros, ovale, très- arrondi en avant et en arrière, et très- élevé au-dessus du céphalothorax; les filié- res ne sont pas saillantes; la paire la plus autérieure est grosse et tronquée. — Cette espèce a élé trouvée sous les pierres, par M. L. Dufour, dans les montagues de la Ca- talogue, aux environs de Mora et de Villa- franca. Ce Théridion se fabrique une pe- üte toile en forme de sac qui lui sert de re- traite ; lorsqu’onu le surprend dans son ré- duit, loin de prendre la fuite il contrefait le mort en abritant son corps sous ses pat- tes repliées. SIXIÈME GROUPE. Les Cachées, WaALcx. Les yeux forment un quadrilatére très- allongé, marqué par une ligne saiïllante ; les latéraux, portés sur Ja même élévation, sont rapprochés, mais re se (touchent pas. — Les mâchoires’sont courtes, cylindri- ques, — La lèvre est large, surtout à Ja base, en pointe obtuse et arrondie vers son extrémité. — L’abdomen est ovale, rond. Ces Aranéides se cachent sous les pior- res et les champignons, forment, pour en- velopper leurs œufs, un cocon sphérique ERIGONE. Composé d’une bourre dense , compacte, unie, mais ne formant pas tissu. 18: THERIDION OBSCURUM. WaLck., Tabl. des Aran., p. 76.— Ara- nea Obscura, ibid., Faun. Fran. ,t. El, p. 209, n° 44.—-L’abdomen est ovale, rond, un peu déprimé , de couleur noire; les pattes sont de cette dernière couleur. — Se trouve aux environs de Paris, sous les pieres, les champignons : son cocon est 1ond, d’une couleur trés-blanche. 19. THERIDION SIGNATUM. W'aLck., T'ab. des Aran., p. 76.—Aranea Signata, ibid., Faun. Fran., t. II, p. 209, n° 45. — L’abdomen est ovale, rond, un peu déprimé , brun, avec quatre traits jau- nes placés sur le haut, le bas et les côtés. — Se u'ouve aux environs de Paris. SEPTIÈME GROUPE. Les Minimes, WaLcx. Les yeux latéraux sont rapprochés.-—Les -mâchoires sont cylindriques. — La lèvre est grande . en triangle , tronquée en ligne droite à son extrémité. — L’abdomen est ovale, arrondi. Ces Aranéides, qui sont très-pelites, for- ment une petite toile sur les feuilles ou en- tre les raisins, enveloppent leurs œufs dans un cocon aplati et lenticulaire, formé d’un tissu fin et serré. 20. THERIDION BENIGNUM. Wazcx., Hist. nat, des Aran., fasc. 5, pl. 5. — Araignce Bienfaisante, ïnid. , Faun. Paris., t. IT, p. 209, n° 43.—Larr., Hist. nat. des Crust ct des Ins. ,t. VII, p. 223. — Dumériz, Dict. des Sc. nat., î. LE, p. 333.— Ducès, Atlas du Rég. anim. de Cuv., Arachn., pl, 10, fig. 4. — Ara- neus Cinereus e Minimis, Lister, de Anim. Angl., p. 55, tit. 45. — Long. 2 lig. — Le céphalothorax est moins large et moins long que Pabdomen, d’un brun glabre ; la partie antérieure est convexe, brune , cou- verte de poils gris ; les veux latéraux sont rapprochés, mais non réunis ; les mandibu- les sont cylindriques, d’un brun pâle : les mâchoires sont cylindriques; la lèvre est grande, tuianguliforme, coupée en ligne droite à sen extrémité; les pattes sont de longueur médiocre ; l'abdomen est ovale, globuleux , fauve, avec des poils gris bor- dant à la partie supérieure près du céphalo- thorax ur carré noir; les taches transver- 439 sales sont de même couleur à Ja partie pos- térieure ; les côtés latéraux sont d’un fauve uniforme, avec le dessous brun. Cette espèce est très-commune , surtout dans les jardins et les potagers; elle fait une petite toile irrégulière qui, quoique trés fine, suflit pour préserver les raisins de la morsure des autres insectes. Il est rare que l’on ne serve de ces fruits en automne sans qu’il y ait plusieurs T'héridions bien- fuisans, et les personnes les plus dégoûtées en ont bien des fois avalé avec leur cocon sans s’en apercevoir. Cette espèce se plaîl aussi à tendre des fils sur la surface des feuilles, entre les fleurs en corymbe, à l’extrémité des bruyé- res, des gramens et d’autres plantes. Lé femelle fait trois pontes différentes en été : elle enveloppe ses œufs dans un tissu serré, d’un blanc très-éclatant, formant un cocon aplati et lenticulaire. Le mâle et la femelle cohabitent ensemble sur la même feuille. BUITIÈME GROUPE. Les Tuberculées, WarcKk. Les yeux latéraux sont rapprochés au ni- veau de ceux d’en bas. — La lèvre est grande, triangulaire. —Les mächoires sont étroites, cylindriques. — L’abdomen est ovale, globuleux, renflé à sa partie supé- rieure, qui est surmontée de tubercules. 21. THERIDION APPANE, Wazcx., Tabl. des Aran.,p.77.—Aranea Aphane, ibid., Faun. Paris., t. 11, p. 205,, n°31.—Long. 2lig. :.— Cetteespèceestglo- buleuse ; son abdomen est ovale, avec qua- tre tubercules à sa partie supérieure. — $e trouve assez communément aux environs de Paris, surtout au bois de Vincennes. ERIGONE, Sav., Aup. Les yeux sont rassemblés sur le sommet antérieur de la convexité du céphalothorax, Gisposés sur deux lignes transverses, un peu courbées, l’antérieure moins que la posté- ricure; ces yeux sont presque égaux, lesinter- imédiaires antérieurs un peu plus gros, les quatre intermédiaires figurant un carré varfait, et les quatre autres latéraux deux Jisnes divergentes. — Les mandibules sont abaissées perpendiculairement, ou plutôt dirigées sensiblement en arriére , renflées à leur base supérieure, très-rélrécies et comme étranglées près du crochet, garnies sur le côté extérieur, mais dans le mâle d’une rangée d’épines, pourvues d’une gout- à,0 tière trés-oblique, bordée de deux rangs de longues dentelures et d’un crochet très- 1elevé dans le repos.—Les mâchoires sont convergentes, très-inclinées sur la lèvre, Jarges et renflées à leur base, terminées presque en pointe et contiguës au sommet, a palpe grand: chez le mâle , ce dernier organe est trés-grand , ayant l’article hu- méral long, courbé, épineux; le cubital dilaté en appendice et tronqué au sommet, égal au radial, qui est un peu moins di- laté , mais également tronqué; la valve di- gilale interne, ovale, oblongue, échan- crée postérieurement à son bord supérieur, inunie à sa base externe d’une apophyse cornée, recourbée, dilatée vers le bout, et le bouton excitateur égal à Ja valve libre, corné, reuflé, pourvu à son sommet de trois conjoncteurs saillans en avant; le principal très-articulé, à article gros et compliqué, à dernier article légérement courbé, pointu; le premier auxiliaire oblong, terminé par trois pointes obtuses; le second auxiliaire demi-membraneux, spatulé.—La lèvre est inclinée, tirès-épaisse, trés-haute à son bord antérieur, qui est arrondi au sommet et surmonte de beaucoup la plaque sternale, eiliée sur son arête dorsale, et munie d’une épine assez près du bout, — La plaque sternale est moins longue que large , très- arrondie des deux côtés, presque dés sa base, échancrée au sommet, et à sous-palais étroit. — Les pattes sont assez grandes, noires, différant de longueur dans les deux sexes. Dans le mâle, la première paire, la seconde, la quatrième, la troisième; dans la femelle , la quatrième, la première, la se- conde et la troisième successivement plus courtes ; les cuisses de la premiére paire du mâle sont garnies d’une rangée d’épines en dessous, — L’espèce type de cette coupe génerique est : ERIGONE VAGANS. Sav. et Aun., Descr. de l’Egyp., Arachn., pl. 9. fig. 9, t. 1, p.319.— Chez cette espèce, le céphalothorax est rouge, testacé; les pattes sont aussi de cette dernière couleur; l'abdomen est d’un brun-noirâtre, soyeux. — Elle a été trouvée dans des jardins au Caire; elle a été retrouvée depuis, par M. Savigny, aux environs de Paris, dans le parc de Versailles. DEUXIÈME SOUS-TRIBU. Les Aquatiques, Warck. Habitaut an milieu de l’eau, dans une cellule remplie d'air. L Le ARGYRONETA. QUATRIÈME SECTION. Les Nageuses, Waucx. Nageant dans l’eau et y tendant des fils pour attraper leur proie. TREIZIÈME SOUS-SECTION. Les Aquiteles, W aLcx. Tendant des fils dans l’eau pour attraper leur proie. ARGYRONETA , Larr. , WALCK. Les yeux, au nombre de huit, presque égaux entre eux, occupent le devant du céphalothorax ; les deux intermédiaires de la ligne postérieure sont dirigés en haut, les deux latéraux sont dirigés de chaque côté, et les deux intermédiaires de la ligne antérieure sont dirigés en bas et comme ca- chés sous une avance du céphelothorax. — La lévre infcrieure est convexe, plus haute que large, en triangle et arrondie à son ex- trémité. — Les màchoires sont plus hautes que larges, écartées et seulement inclinées un peu sur la lèvre, dilatées au côté ex- terne de leur base, et recevant les palpes à l'extrémité de cette dilatation.—Les pal- pes sont filiformes dans les femelles , très- allongés dans les mâles, avec le dernier ar- ticle globuieux. — Les mandibules sont cylindiiques, fortes, ayant à leur intérieur deux rangs de denis courtes et fortes, écar- tées, mais sans cavités entre elles, et ar- mées d’un crochet court et grand, se pliant sur le côté interne, mais toujours visible et non caché dans une cavité. — Les palles sont fortes, de longueur médiocre ; la pre- miére paire est la plus longue, la quatrième ensuite, la troisième est la plus courte. Ces Aranéides nagent dans l’eau , l’ab- domen enveloppé dansune bulle d’air, for- mant au milieu de l’eau une coque ovale, remplie d’air, tapissée de soie . où elles se tiennent enfermées, et où aboutissent des fils dirigés en tous sens. ARGYRONETA AQUATICA. (P1. 8, fig. 4, 4 À, 4B.) Wazcx., Tab. des Aran., p.84, pl. 9, fig. 87 et88. — Aranea Aquatica, ibid., Faun. Paris., t. 11, p. 234. — GuénW, Iconogr. du Reg. anim. de Cuv., Arachn., pl. 2, fig. 5.—Ducès, 4ilas du Reg. anim. de Cuv., Arachn., pl. 9, fig. 3.—Decéer, Mém. pour servir à l'Hist. rat. des Ins.,t. VIE, L4 u . p-. 403, n° 23, pl. 49. fig. 5 à 13. — Czercx, Aran. Suec., p. 443, pl. 6,t.V LIT, fig. 4 à 2. —Gzorr., Hist. nat. des Ins.,t. 11, p. 644, p° 7. — D'un brun - noirâtre , avec une tàa- che oblongue, brune, peu marquée sur la partie supérieure du dos, et quatre points enfoncés dans le milieu. Le mâle différe de la femelle, en ce qu’il est plus grand , plus robuste et a l’abdomen plus allongé, les organes de la locomotion plus grands et plus forts. Cette espéce vit dansles eaux tranquilles, mais non dormantes; et comme elle ne saurait respirer que de l’air, le moyen qu’elle emploie pour s’en procurer mérile d’être décrit C’est dans l’eau que l’on ren- contre cette Aranéide, et c’est à Ja surface de ce liquide qu'elle vient pour le recueil- lir: pour cet effet, elle élève au-dessus de l’eau son abdomen, qui est revêtu d’une grande quantité de | et qui entraîne alors une quantité ässez considérable de bulles d’air ; au moyen de cette provision elle peut rester sous l’eau , s’y nourrir, s’y accoupler et y reproduire son espèce. Lespiéges de cette Aranéide consistent en des filets soyeux disposés en différens sens, fixés d’une part à des plantes aquatiques, et de l’autre à une sorte de coque centrale aussi de nature sôyeuse, ovale, hémisphé- rique , ouverte à la partie inférieure. Cette coque, qui a été comparée avec raison à une cloche à plongeur, est remplie par l'air que l’araignée y a successivementintroduit, APOROBRANCHES. ht en rassemblant avec ses pattes celui qui revêt son corps. Pour remplir cette Coque, elle fixe quelques fils à des plantes aquati- ques : ces fils tiennent en position la coque soyeuse ; ensuite, montant à Ja surface, l’in- dustrieuse Argyronète met son abdomen hors de l’eau, puis elle le retire vivement, et cet abdomen entraine avec lui une quantité innombrable de bulles d’air, qui, réunies, peuvent remplir une partie de la coque ; alors elle retourne faire un second voyage, en rapporte de nouvel air, qu’elle porte à sa cloche , ce qui en augmente le volume; elle répète ce manége jusqu’à ce que cette cloche soit pleine d’air et capa- ble de la contenir. C’est alors qu’on la voit y entrer, en sortir et y rapporter les irsec- tes qu’elle prend pour les dévorer. L’usage de cette cloche fournit à l’araignée une re- traite qu’elle peut habiter long temps, à cause du fluide respirable qui s’y trouve approvisionné. Lorsque cette Aranéide veut changer cet air qui a été vicié par la respi- ration, elle renverse sa cloche, et la rem- plit de nouveau par le moyen que nous avons décrit ci-dessus. Telles sont les de meures que les femelles se construisent elles y passent, dit-on, Fhiver après en avoñ fermé l’ouverture, et y pondent des œuf qu’elles envelopent d’un cocon d’un blanc éclatant. — Cette espèce se trouve mainte- nant trés-rarement aux environs de Paris, mais plus communément en Champagne. DEUXIÈME ORDRE. APOROBRANCHES, LATREILLE. M. Latreille désigre sous ce nom un or- dre d’animaux qui composent , dans la se- conde édition du Regne animal de Cuvier, la seconde famille des Aranéides trachéen- nes, celle des Pycnogonides (Pycnogoni- des). Les caractères principaux de cet ordre sont : corps composé de quatre segmeus , OC- cupant presque loute la longueur du corps, terminé à chaque extrémité par un article tubulaire, dont l’antérieur plus grand, tan- tôt simple, tantôt accompagné d’antennes fines ou de palpes, ou d’une seule sorte d’organe constituant la bouche. Les deux sexes ont huit pieds propres à la course; mais les femelles offrent en outre deux fausses pattes, situécs près des deux enté- rieures, et servant uniquement à porter les œufs. Ces animaux, qui sont marins, dit M. Latreille, ne pouvoient se ranger dans l’ordre des Pulmonaires, ni dans celui des Trachéennes ; car l’absence, pour la respiration, de toute ouverture, ainsi que d’autres caractères extérieurs, et sur- tout les deux pattes surnuméraires qui, dans les femelles, portent uniquement les œufs, sont des considéralions qui sans doute auront obligé M. Latreille à former un or- dre sons le nom d’Aporobranches, c'est-à- dire, branchies sans ouverture stigmati- forme. Par le nombre des organes de la locomotion el desappendicesaccompagnant le siphon, ils se rapprocäeroient, suivant 442 M. Savigny, des Læmodipodes ; mais cette comparaison est uniquement fondée sur Ja supposilion que les Arachnides sont des Crustacés sans tête. Enfin, M. Edwards, dans son Jlistoire naturelle des Crustaces, forme, avec les genres qui composent cet ordre, sa légion des parasites marcheurs qui ne renferme qu’un seul ordre, celui des Aranéiformes. D’après quel ues observations récentes, continue AI. Latrcille, ces Arachnides au- roient des vaisseaux pour la circulation ; mais il est d'autant plus aisé de se mépren- dre à cet égard, que les mouvemens qu’on a remarqués dans les pattes peuvent être produits par les dilatations des expansions lätérales du canal intestinal, et s’y présen- tant sous la forme de vaisseaux noirâtres, que M. Edwards a observés dans ces or- PREMIÈRE NYMPHON. ganes. Ceux de la respiration s’affoiblissant à mesure que l’on arrive aux dernières li- mites d’une coupe, où ils doivent offrir un autre mode de composition, il seroit possi- ble que les Aporobranches fussent dans ce cas, et qu’ils respirassent, ainsi que diver- ses Annelides et divers crustacés, par quel- ques parties de leur peau : ils ont d’ail- leurs une grande aflinité avec les Fau- cheurs, genre dont ils faisoient ancienne- ment partie. Le siphon paroît être formé par les mâchoires et la lèvre soudées en- semble. Ces Arachnides se trouvent parmi les plantes marines, sous les pierres, près des rivages, et quelquefois aussi sur des arbres. M. Latreille partage cet ordre en deux familles : la Nymphonides et les Pycnogo- nides. FAMILLE, - N'PNME TO NEREET LATREILLE. Caractères. Le siphon est accompagné d’appendices consistant en deux chélicères, et souvent aussi en deux palpes. — Le corps et les pattes sont longs. Genres: Nymphon, Ammothea, Phoxi- chilus. NYMPHON, Fagr., LATR. Le corps est long, très-étroit , grêle, et compose entiérement le thorax ; à sa partie antérieure on aperçoit un suçÇoir tubulaire portant les mandibules et les palpes. — Les mandibules sont didactyles ou en pinces; elles sont beaucoup plus longues que le suçoir ; ce dernier est tubulaire, et M. La- treille pense qu’il pourroit bien être une rainure des mächoires et de la lèvre infé- rieure prolongées et soudées. — Les palpes sont composés de cinq articles et terminés par un petit crochet. — Les yeux sont lisses et portés sur un petit tubercule. — Les pieds sont composés de neuf articles; les antérieurs sont organisés de maniére à por- ter les œufs quand l’animal] les a pondus. — L’abdomen est représenté par un petit ar- ticle en forme de queue. — Ce genre ren- ferme trés-peu d'espèces. Fabricius dit que l’une d’elles (N. Grossipes) s’insinue dans les valves des moules, et épuise l'animal à force de lesucer. 1. NYMPHON GROSSIPES. (PI. 9, fig. 4.) Fasn., Entom. System., t. IV, p. 417. — Latr., Gencr. Crust. et Ins., t. 1, p. 443. — Ibid., Histoire des Crust. et des Ins., t. VII, p. 333, pl. 65, fig. 2, 3, 4. — Guér., Jconogr. du Règ. anim. de Cuv., Arachn.. pl 4, fig. 3.—Phalangium Gros- sipes, Linn. — System. Natur., édit. 43, t. 1, p. 2, pag. 4027.— Pycnogonum Gros- sipes, Muzz., Zool. Dan., t, 11,p. 67 et 419, fig. 5 à 9. — Orn. Fasr., Fuun. Groenl.. p.229.— Long. 6 lig.— Le corps cest cylindrique et présente de chaque côté quatre incisions ou crénelures qui forment, indépendamment de la tête, quatre anneaux mieux distincts au-dessous du corps qu’au- dessus, et dont le premier est grand, et les autres insensiblement plus étroits; sur le dos du premier anneau s'élève un piquant droit, à la base duquel sont placés de cha- que côté deux petits yeux noirs, ayant le milieu blanc ; au dernier anneau est attachée une queue courte , horizontale, droite ou en cylindre, dont l'extrémité est amincie el percée d’un trou qui est proba- blement l’ouverture de la partie anale; les paties antérieures soul insérées à la base du c]. elles sont plus gréles que les au- tres, filiformes, une fois plus longues que le corps et composées de dix piéces, dont les trois premitres grosses, très-courtes; En =: * t | PHOXICHILUS, > les deux suivantes très longues. minces: deux ensuite beaucoup plus courtes, et trois un peu plus courtes, dont la dernière ter- minée par un ongle ‘rês-aigu ; ces pattes sont appliquées contre l’abdomen, elles servent aux mêmes usages que les fausses pattes des crabes et des écrevisses, c’est-à-dire qu’elles sont destinées à servir d’attache aux œufs de la femelle; les buit autres pat- tes sont deux fois plus longues, grêles, presque égales entre elles ; il en part deux de chaque côté du thorax, une de chaque côté ; tout le corps est couvert d’une mera- brane lisse , un peu dure; la couleur est tantôt rougeâtre, tantôt lanchâtre , quel- quefois, mais rarement verdâlie. Les œufs sont de la couleur du corps. Cette espèce se trouve parmi les ulves capillaires, les conferves et sous les pierres du bord de la mer, en Norwége et dans le Groënland ; elle se tient particulièrement vers les racines des grandes espèces d’ul- ves; elle fait sa nourriture de petits vers marins et d’autres animaux qu’elle saisit avec ses pinces. C’est dans le mois d’octo- bre que les femelles ont des œufs renfer- més dans un sac léger et attaché aux pattes antérieures; en décembre, les œufs sont venus grands et faciles à détacher, ce qui fait soupconner que c’est vers celte époque que l’animal éclot. Leach, dans le second de ses Mélanges de Zoologie, donne la fi- gure de deux espèces que l’on trouve dans les mers de la Grande-Bretagne, qui ont été observées par M. d’Orbigny père, sur les côtes de Ja Vendée ; mais l’une d’elles (N. Gracile) semble être la même espèce que celle que nous venons de décrire. 2. NYMPHON FEMORATUM. Leacu, Zool. Mis., t. 1, p. 45, pl. 49, fig. 2. — Long. 5 lig. — Cette espèce est roussâlre ; ses fémurs sont dilatés et com- primés. — Elle a été trouvée dans les mers de la Grande-Bretagne. AMMOTIIEA, Leacs. Le corps est quadri-articulé, avec tous les segmens pédigères, l’antérieur avancé en saillie au-dessus de la base de l’article antérieur, ou la bouche portant un tuber- cule avec des yeux distincts de chaque côté. —Le \entre est cylindrique, tubuleux, plus 445 long que le corps, annexé au-dessous du seg- ment anléricur de ce dernier, — Les man- dibules sont plus courtes que le ventre, à ar- ticles égaux , le second didactyle, avec les €oigtsarqués, connivens antérieurement.— Les palpes sont de neuf articles, plus longs que le ventre, insérés près des mandibules, le troisième article étant très-allongé.—Les pieds sont au nombre de huit, avec le se- cond article des tarses fort court. — L’es- pèce type de ce genre est: AMMOTHEA CAROLIKENSIS. Leaca, Zool. Mis. ,t. I, p. 34, pl. 15. — Chez cette espèce, le corps est entière- ment d’un brun testacé , avec trois tuber- eules en triangle sur le dos. — Elle a été trouvée dans les mers de la Caroline. PHOXICHILUS, Larr. Ce genre ne présente pas de palpes. — Les mandibules sont au nombre de deux. — Les pieds sont fort longs. — Le pre- mier segment du corps n’est pas rétréci postérieurement en manière de col; il est eourt, transversal , de sorte que les deux paites antérieures et celles qui, dans la fe- meile, portent les œufs, sont insérées près de la base du siphon, et que les yeux sont dès lors plus antérieurs. — Ce genre ren- ferme deux ou trois espèces; parmi elles nous citerons : PHOXICHILUS PHALANGIOIDES. Lare., Nouveau Dictionn. d’'Hist. nat. — Long. 5lig. — D’un brun obscur, avéc les pattes environ trois fois plus Jlon- gues, un peu velues et tuberculées.—Cette espèce a été trouvée dans les mers de l’O- céanie. M. Guérin, dansson Jconogr. du Règ. an. de Cuv., a figuré une seconde espèce sous le nom de Phoxichilus Aculeatus, Mont., Arachn., pl. 4, fig. 2. M. Latreille rap- porte à ce genre le Pycnogonur Spinipes d’Othon Fabricius, sa variété du P. Gros- sipes sans antennes; les Phalangium Acu- leatum, Spinosum de Montagu (Linn. Lrans.);le Nymphon Femoratum des Ac- tes de la Société d'Histoire naturelle de Copenhague (1797) ;le Nymphon Hirtam de Fabricius, qui peut-être ne diffère pas des, Phalangium Spinipes et Spinosum. 444 DEUXIÈME FAMILLE, TRACHÉENNES. PYCNOGONIDES, LATREILLE. Caractères.Cette famille diffère de la pré- cédente ence que le genre qui la compose est privé de mandibules et de palpes, seuls ca- ractères qui permettent de Ja distinguer. Genre : Pycnogonon. PYCNOGONON , Brunx., Fasr., LATR. Ce genre ne présente pas de mandibules ni de palpes; il est pourvu d’un sucçoir en forme de cône allongé et tronqué. — Le corps est presque ovale, point linéaire. — Les pattes sont de longueur moyenne , de sept articles ; les fausses pattes ovifères de Ja femelle sont très-courtes, — La seule espèce connue est : PYCNOGONON BALÆNARUM. Far., Entom. Syst., t. IV. p. 416. — Pycnogonon des Baleines, Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 552; ibid. Gener. Crust. et Insect., t. 1, p. 144. — Ibid., Nouveau Dictionnaire d'Hist. natur. — Guér., Iconogr. du Rég. anim. de Cuv., Arachn., pl. 4, fig. 4. — Long. 6 lig. +. — Dans l’alcool elle est d’un jaune sale ; le siphon est allongé et arrondi à son extrémité; un peu plus en arrière est un tubercule sur lequel sont placés les yeux ;° les segmens présentent tous un tubercule assez saillant, de forme arrondie; les faus- ses pattes ovifères sont courtes en Compa- raison des pattes proprement dites, elles sont composées de neuf articles à peu prés de même longueur ; cependant, le dernier est allongé et plus grêle, el présente à son extrémité un ongle peu allongé, légére- ment courbé et terminé en pointe aiguë à son extrémité; les pattes, proprement di- tes, sont robustes, peu allongées et termi- nées à Jeur extrémité par un ongle assez allongé et recourbé. — Cette espèce se trouve sur les côtes de l'Océan Européen, sous Jes pierres. TROISIÈME ORDRE. TRACHÉÈENNES, LATREILLE, Cet ordre, créé par M. Latreille, corres- pond au troisième ordre des Arachnides, les Trachearie du Règne animal de Cuvier. Les animaux qui composent cet ordre sont généralement d’une extrême petitesse, et leur céphalothorax est souvent trés-petit, comparativement à l’abdomen, qui est con- fondu avec lui, formant une masse plus ou moins arrondie ou ovoïde, et n’offrant dans Ja plupart aucune trace d’anneaux ou d’ar- ticulations. Les stigmates, au nombre de deux et ordinairement peu perceptibles , sont placés, dans les uns, près de l’origine externe de quelques-unes des patles, et, dans les autres, sur le ventre, où ils se présentent , lorsqu'ils sont plus distincts, comme dans les Ixodes. sous la forme de points écailleux et ombiliqués. Le nombre des yeux, invisibles dans quelques-uns, est de quatre au plus; celui des pattes est »” de huit à dix dans les deux sexes. Ces ani- maux différent des Pycnogonides par l’ab- sence des pattes ovigères, la forme du corps et le volume de l'abdomen. Quel- ques-uns exceptés, ils sont généralement très-petits, et plusieurs mêmes microsco- piques; mais ils n’en jouent pas moins un rôle trés-important dans la nature, puis- qu'ils rongent et corrompent plusieurs de nos substances alimentaires, qu’ils se fixent sur divers animaux. où ils se multiplient d’une manière si effrayante qu’ils peuvent les faire périr. L'homme lui même n’est pas à l’abri de leurs attaques, et quelques savans leur attribuent l’origine de certaines maladies, comme Ja gale.la dysenterie, etc.; du moins peuvent-ils propager la première. Quelques espèces sont simplement phyllo- phages. Linné, dit M. Latreille, comprencit ce GALEODES, Arachnides dans les genres Phalangium et Acarus ; elles composent, dans le Mémoire Aptérologique d’'Hermann , la seconde fa- mille des Aptères, celle des Holètres, mais à laquelle il faut joindre les genres Galéode et Pince, qu’il met dans la suivante, où il comprend les Arachnides Pulmonairesavec les Crustacés. Malgré ce désordre, son tra- vail sur les 4carus est des plus remarqua- bles pour le temps où il a été rédigé, et a été notre unique ressource avec celui de Degéer, Mais depuis cette citation de M. Latreille , que nous rapportons textuel- lement , est paru un travail fort remarqua- 445 ble sur ces animaux, et la science est rede- vable à son auteur d’avoir retiré du chaos ces Arachnides dans lequel elles étaient plon- gées. En effet, comme on le verra lorsque nous trailerons des Acariens proprement. dits, le travail de M. Dugès sur ces animaux est rempli d'observations intéres- santes, et ces Arachnides, toutes peti- tes qu’elles sont, méritent bien à tout égard l’attention du naturaliste. Get ordre a été divisé en sept familles : Faux-Scorpions, Phalangiens, Trombidi- tes, Acarides, Tiques, Hydrachnelles, Mi- crophthires. PREMIÈRE FAMILLE. FAUX-SCORPIONS, LATREILLE. t'aractères. Le thorax est articulé, avec le segment antérieur beaucoup plus spa- cieux, en forme de corselet. — L’abdomen est trés-distinct et annelé.—Les palpes sont trés-grands, en forme de pieds ou de serres. —Les pieds sont au nombre de huit dans les deux sexes, avec deux crochets égaux au bout des tarses, les deux antérieurs au plus exceplés; il y a deux antennes-pinces ou ché- licères apparentes, terminées par deux doigts et deux mâächoires formées par le premier article des palpes. — Ces Arach- nides sont terrestres et ont le corps ovale ou oblong. — Cette famille renferme trois genres répandus dans l’Europe, l'Afrique et l'Amérique. Genres: Galeodes, Chelifer, Obisium. GALEODES, Orxv., LaATr.; Solpuga, FaBr., HERBST. ; Phalangium, Paz. Le corps est allongé, oblong, recouvert presque entiérement de poils longs, soyeux et roides , et divisé en trois parties distinc- tes : la tête, une sorte de thorax et l’abdo- men.—- La tête, qui semble comprendre les premiers anneaux du thorax, supporte les yeux et donne insertion à deux fortes mandibules; chacune d'elles représente une véritable pince; Ja branche inférieure est fort grêle, allongée, trés-mobile , den- telée et terminée par une dent aiguë, cour- bée en haut; elle s’articule avec la branche supérieure; elle n’est pas beaucoup plus forte que l’inférieure ; elle offre des dents plus nombreuses, et présente à sa partie supérieure et antérieure un petit tubercule, sorle de crête cornée et arrondie , au-de- vant de laquelle on remarque, dans plu- sieurs individus, un appendice grêle, corné, flexueux, qui se dirige en haut et en ar- rière : l’usage de cette pièce n’estpas connu; il est probable qu’elle caractérise l’un des sexes et qu’elle sert à quelque chose dans l'acte de la copulation. Lesautres parties de la bouche sont les mâchoires, dans la com- position desquelles entrent plusieurs par- ties, mais qui sont principalement formées par la base des palpes, dont l’article radi- cal est prolongé en pointe à son bordinterne et supérieur, de manière à se dilater en avant pour former une petite languette bi- fide, terminée par deux appendices soyeux, et située entre les mandibules, à leur base; les autres articles des palpes sont cylindroï- des, plus gros que ceux des pattes, et le dernier est arrondi. — La première paire de pattes a beaucoup d’analogie avec les palpes ; elle est terminée comme eux par un arlicle simple qui ne ressemble en au- cune manière à un tarseel qui est dépourvu de crochets; la deuxième, la troisième et la quatrième paire présentent toutes des crochets; mais elles offrent une particularité remarquable quant au nombre des articles des pattes ; la deuxième et la troisième n’en ont que quatre , mais Ja dernière paire, qui est aussi plus longue que les autres, eg hA6 présente sept; les deux dernières pattes correspondent à la partie désignée plus par- ticuliérement sous le nom de thorax: on ne distingue pas le sternum proprement dit ; l’article basilaire des palpes paroît en tenir lieu. M. Latreille a découvert un stigmate à droite et gauche de la poitrine, près de la seconde paire de pattes. En ar- rière des pattes postérieures et au-dessus des hanches, on voit deux petits appendi- ces dont on ignore l'usage et qui rappellent les peignes des Scorpions: ils consistent en une rangée de petites écailles trés-minces, translucides, de forme triangulaire, larges, pliées en deux, mobiles et fixées sur un pé- dicule. — L’abdomen estmou, oblong, con- vert de poils et camposé de huit anneaux assez distincts ; il n’est terminé par aucun appendice. — Ces Arachnides sont propres aux pays chauds et sablonneux de l’ancien continent. On les trouve en Asie, en Afri- que, dans le midi de l’Europe ; M. L. Du- four en a recueilli une espèce en Espagne; elles se rencontrent aussi, suivant Pallas, dansla Russie méridionale; M.de Humboldt en a même découvert une petile espèce dans les contrées équatoriales de PAmé- rique. Du reste, nous donnons la descrip- tion de deux espèces, dont l’une a été trouvée au Mexique et l’autre à Cuba. Les Galéodes, quoique répandues dans une très-grande étendue de pays et très-com- munes , sont fort mal connues sous le rap- port de leurs mœurs; seulement on sait qu'elles ne filent pas, qu’elles aiment l'obscurité, qu’elles courent généralement trés-vite, et attrapent leur proie avec agi- lité; elles ont la réputation d’être veni- meuses; mais Olivier, qui a eu occasion d’en voir beaucoup dans son voyage en Perse, n’a jamais pu constater un fait au- tieutique sur le danger de leur blessure, Ce genre, sous le rapport des espèces, est encore très-mal connu, cependant nous al- dons en faire connoître quelques-unes. À. GALEODES ARANEOIDES. (P1.9, fig, 2.) Outv., Encyclop. méth., 1. VI, p. 580, pl. 541, fig. 6 à 7. — Sav., Descript. de L'Egypte. pl. 8. fig. 7.—Galéode Arénoiïde, Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., 4. VIL, p. 343: ibid., Gener. Crust. et Ans.,t. 1, p. 435.—Paras, Spicil. Zooloq., fasc. 9, p. 36, tab. 3, fig. 7, 8, 9. — Sol- puaa Arachnoides; Licarexsr, Cat. Hamb., 4797, 151, 196. — Solpuga Araneoïides, Fasr., Supplem. Entom. System. p. 294. —Solpuga Arachnoides, Wenssr., Honogr. GALEODES. Solpug. , tab. 1, fig. 8.—Sena, t. 4, tab. 99: fig. 14. — Long.2? pouc. — Le céphalotho rax est large antérieurement , plat en des. sus, se rétrécissant ensuite peu à peu à sa partie postérieure qui est arrondie ; sa cou- leur est d'un jaune sale foncé sur les côtés latéraux et postérieurement; mais en des- sus, de chaque côté des yeux, il est d’un brun assez foncé ; cependant cette couleur n’existe pas sur toute la surface, car elle est divisée dans le milieu du céphalothorax par une raie d’une couleur beaucoup plus claire : on aperçoit cà et là quelques poils blonds; les mandibules sont allongées, très- renflées à leur naissance, planes en dessus, ar- rondies et trés-convexes aux côtés externes; elles sont d’une couleur jaune sale, qui de- vient plus foncée près des crochets et aux côtés internes; de plus, elles sont hérissées de longs poils blonds peu serrés entre eux; les crochets, d’une couleur rousse foncée, sont tres robustes, surtout l’inférieur ou ce- Jui qui est mobile , et très-recourbés à l’ex- trémité ; à leurs côtés internes ils sont ar- més chacun de trois fortes dents, excepté cependant la médiane, qui est un peu moins robuste; leurs côtés externes et internes sont hérissés de poils blonds très-serrés en- tre eux; les palpes sont trés-allongés, ro- bustes, d’un jaune sale ; le premier article est de cette dernière couleur, cependant sa partie médiane en dessus est d’une cou- leur un peu plus foncée, et hérissée inférieu- rement et du côté interne, d’épines très- allongées, parmi lesquelles on en aperçoit d’autres beaucoup plus petites; le second article, un peu moins allongé et moins ro- buste que le précédent, est d’un brun foncé et d’une couleur jaune clair à sa naissance et a sa base; il est de même armé que la précédente de longues et de petites épines; le troisième article est encore plus court, diminuant de grosseur jusqu’à son extré- milé; sa partie antérieure est d’un jaunê clair, ensuite d’un brun foncé, tout le reste de même couleur que la partie antérieure; il est, de même que dans les articles précé- dens, hérissé d’épines ; le quatrième article est trés-court, globuleux à son extrémité , d’un jaune clair et sans épines, ni en dessus, ni à sa base ; de plus, les articles compe- sant les palpes sont couverts de poils blond clair dans les uns et dont la plus grande partie sont couris, peu serrés entre eux, tandis que les autres sont très-allongés ; la première paire de pattes est grêle , plus al- longée que la seconde, qui est la plus courte de toutes; la quatrième est excessivement < or GALEODES. 447 allongée, ensuite la troisième : ces pattes sont d’un jaun clair, à l’exception du qua- trième article de la quatrième paire, qui est d’un brun foncé; elles sont hérissées de poils blond clair dont les uns sont beaucoup plus allongés que les autres, avec leurs derniers articles armés d’épines assez al- Jongées et d’un tarse avec deux crochets recourbés à leur extrémité; la première paire de pattes ne présente pas celte con- formation, car les articles qui la composent ne présentent pas d’épines et le dernier ar- iicle est entiérement mousse à son extré- milé; seulement ils sont hérissés de poils de même couleur que dans les pattes pré- cédentes; l’abdomen est trés-aliongé, d’un jaune assez foncé en dessus, avec les côtés latéraux et le dessous d’une couleur un peu plus claire; il est revêtu de poils peu al- longés, mais serrés entre eux, qui sont de même couleur que l’abdomen; le dessous du céphalothorax est d’un jaune sale, un peu moins foncé qu’en dessus, et les pre- miers articles de la quatrième paire de pat- tes présentent chacun de chaque côté cinq papilles trianguliformes portées sur de longs pédicules. — Se trouve en Égypte. 2. GALEODES DORSALI5. Larr., Nouv. Dict. d'Hist. nat., nouv. édit., t. XII, p. 373. — Galeodes intre- pida, L. Durour, Ann. génér. des Scienc. phys. de Bruxelles, t. IV, p. 370, pl. 69, fig. 7. — Long. 40 lig. — Le céphalotho- rax est formé de deux segmens principaux ; le premier ou l’antérieur donne attache à la première paire de pattes, et le posté- rieur aux deux autres paires; les mandi- bules, un peu plus longues que la tête, sont horizontales et didactyles ; les branches de la pince sont armées de dents irrégulières, plus ou moins crochues; il n’y en a que trois à l’inférieure, et un nombre double à la supérieure ; vers le bord supérieur et in- terne de cette dernière branche de la pince, on remarque une petite pièce membrano- cornée, mince, lancéolée, articulée sur un point discoïdal, autour duquel elle joue comme un pivot; cette pièce singulière est réfléchie, de manière que son bord supé- rieur est replié en dedans, et forme une rainure avec le corps de le mandibule lors- qu’elle est appliquée entre celle-ci ; la bran- che inférieure de la pince mandibulaire se meut de bas en haut sur la supérieure : elle offre, ainsi que cette derniére, quel- ques poils à sa base ; les palpes sont compo- sés chacun de quatre pièces principales al- longées, ct de deuxarticles basilaires courts; les palpes antérieurs, bien plus grands que les autres, se terminent un peu en massue arrondie au bout. Indépendamment des poils courts ét des piquans, et des petites épines qui les hérissent, ou y observe d’au- tres poils rares, longs. et d’une extrême finesse ; le dernier article, qui est trés-court ct articulé d’une manière serrée avec ce- lui qui le précède, recéle dans son extré- mité un organe qui n’exisle point dans les autres ; le bout de cet organe parait fermé par une membrane blanchâtre ; mais lors- que l’animal est irrité, cette membrane, qui n’est qu’une valvule repliée, s'ouvre pour donner passage à un disque ou plutôt à une cupule arrondie, d’un blanc pacré : cette cupule sort et reutre au gré de la Ga- léode comme par un mouvement élastique ; elle s’applique et paraît s’élever sur la sur- face du corps comme une ventouse; son contour, quisemble en être lalévre, est mar- qué de. petites stries perpendiculaires; et l’on voit, par les contractions qu’il exerce, que la texture est musculeuse. M. Léon Dufour ignore entièrement quel est l’usage de cet organe ; les palpes postérieurs, ou la, première paire de pattes, n’offrent rien de remarquable, seulement ces pattes à leur extrémité ne présentent pas de griffes ; la troisième et la quatrième paire de pattes sont robustes; elles sont formées de quatre pièces principales : la cuisse, la jambe, et un tarse composé de deux articles; les grif- fes, qui terminent les tarses, ont deux cro- chets fort grêles et foibles, peu arqués, sans dents ni épines; les pattes postérieures ou la cinquième paire de pattes, beaucoup plus longues et beaucoup plus fortes que celles qui les précèdent, portent, en dessous de leurs hanches, des appendices triangulifor- mes; l'abdomen est oblong, cylindroïde, formé de six segmens distincts, dont le dernier est obtus. Cette espèce n’a offert à M. Léon Dufour qu’une paire de stigma- tes ; ceux-ci sont linéaires, placés oblique- ment sur les côtés du céphalothorax, entre la seconde et la troisième paire de pattes. Cette espèce a été trouvée aux environs de Madrid, et ensuite sur les coteaux arides du Paterna, près de Valence; elle court avec une grande agilité : lorsque je voulus la sai- sir, dit M. Léon Dufour, je ne fus pas peu surpris de la voir s'arrêter pour me faire face, se redresser sur les pattes de der- ricre, et me menacer intrépidement de ses palpes. 448 3. GALEODES MELANUS, Ouiv., Voyage dans l’Emp. Ottom., t. JUL, p. 443, pl. 42, fig. 5. — Saviex., Descript. de l'Egypt., pl. 8, fig. 9, t. I, p. 419. — Long. 46 lig. — Le cépha- Jothorax est plan en dessus, arrondi anté- rieurement et sur les côtés latéraux, et tron- qué postérieurement; sa couleur est d’un beau noir, avec des poils peu allongés, de même couleur, placés çà et là ; les mandi- bules, plus longues que le céphalothorax, sont légérement renflées à leur naissance, arrondies en dessus, et sur les côtés laté- raux de couleur noire, et revêtues de longs poils ferrugineux ; les crochets sont peu al- longés, robustes, en croissant , trés-aigus à leur extrémité, de même couleur que les mandibules; le supérieur, moins allongé que linférieur, est armé à sa naissance de dents assez robustes; l’inférieur, un peu plus allongé , est aussi armé de dents, mais ces derniéressont en moins grand nombre ; les palpes sont allongés, robustes ; le premier et le second article sont d’un jaune-roussà- tre, revêtus de poils de même couleur ; le troisième et Je quatrième article sont ro- bustes, moinsallongés que le précédent, de couleur noire et hérissés de poils assez al- longés, de même couleur; les pattes sont peu allongées el généralement peu robustes; la quatrième et la troisième sont les plus longues; la première ensuite, la seconde est Ja plus courte ; la première paire de pattes, qui offre la même conformalion que les pal- pes, est aussi entièrement semblable pour Ja couleur; les pattes proprement dites sont d’un jaune-roussâtre , revêtues de poils de même couleur ; la quatrième paire de pat- tes offre en dessus et seulement à ses pre- micrs articles ces petites lames trianguli- formes dont le nombre, pour chaque patte, est de cinq; l'abdomen est allongé, robuste, sa partie supérieure ou le dessus présente une Jarge bande noire, longitudinale, qui se rétrécilantérieurement et postérieurement; ses côlés latéraux et le dessous sont d’un jaune-roussâtre, et ce dernier segment de l’abdomen est entièrement noir.—Se trouve en Egypte. L. GALEODES LIMBATA. Lucas, Magas. de Zool., cl. VILE, pl. 5. — Long. 8 lig. — Le céphalothorax est plat, allongé, tronqué et étroit à sa partie antérieure, plus large dans son milieu et ar- rondi postérieurement ; les mandibulessont filiformes, couvertes de poils bruns, avec les crochets rougeâtres à leur naissance ct GALEODES. noirs à leur base ; les païpes sont très-allon- gés, formés de quatre articles, dont le der- nier est un peu plus gros à l’extrémité; l'abdomen est brun, hérissé de poils de même couleur, trés-allongé, élroit anté- rieurement, plus large et arrondi postérieu- rement ; en dessus il offre une bande d’un brun très-clair, qui le traverse dans toute sa longueur ; les bords latéraux sont entou- rés par des raies larges. d’un brun foncé et hérissé de poils fauves; en dessous il est brun et couvert d’une quantité innombrable de poils de même couleur; les pattes ne sont pas très-allongées, Ja quatrième paire est Ja plus longue de toutes, avec son pre- mier article d’un brun trés-clair à sa nais- sance ; les suivans sont bruns, à l’excep- tion du dernier, qui est entiérement blond ; la troisième paire de pattes est plus longue que la premiére, la <2conde est la plus courte; toutes sont de même couleur que la pre- mière paire. —Elle a été trouvée au Mexique. 5. GALEODES CUBE. Lucas, Magas. de Zool., cl. VIII, pl. 44. — Long. 10 lig. — Le céphalothorax est jaune, plat, triangulaire, tronqué postérieu- rement et arrondi sur les bords latéraux ; les yeux, qui sont placés sur la partie anté- rieure, sont ronds, globuleux, assez gros et de couleur noire ; les mandibules sont cour- tes, épaisses, de couleur jaune, couvertes de poils de même couleur à leur sommité ; les crochets sont jaunäâtres à leur naissance, roussâtres à leur extrémité ; les palpes sont courts, robustes, composés de quatre arti- cles, dont le dernier est le plus court de tous ; ces palpes sont d’un brun foncé, sur- tout à la partie antérieure de chacun des articles, et couverts de poils brunätres; les pattes, hérissées de poils blonds, sont peu allongées, robustes ; la quatrième paire est la plus longue de toutes, avec son premier article court, robuste, d’un brun foncé à l'extrémité ; les second, troisième et qua- triéme article sont courts, de même cou- leur ; on aperçoit à l'extrémité de chacun de ces articles un poil très-allongé, dont la couleur est blonde ; la seconde paire est la plus courte de toutes ; ces pattes sont gé- néralement d’un brun clair; labdomen, d’un jaune sale et couvert de poils blonds, est ovale, trés-allongé ; on aperçoit sur la partie supérieure, à partir du second seg- ment, un point rougeûtre, plus large que long, profondément marqué sur chaque segment; en dessous, l’abdomen est en- tièrement d’un jaune sale, couvert de quel- # OBISIUM. 419 ques poils blonds. — Cette espèce a été trouvée dans l’île de Cuba. M. Guérin dans son Jconogrophie du Rég. anim. de Cuv., Arachn., pl. 5, fig. 4,a donné la figure d’une espèce fort remar- _quable, qu’il désigne sous le nom de : Ga- leodes Spinipalpis, Guérin. OBISIUM, Leacx, LaTe., Thés; Chelifer, Georr. Les palpes sont allongés, en forme de bras, terminés par une pince didactyle. — Les mâchoires sont formées par la réunion des deux articles inférieurs des palpes. — Les mandibules sont allongées, droites, épaisses, dépassant sensiblement le tho- rax.—Les yeux sont au nombre de quatre, superposés aux deux côtés du céphalo- thorax. — Ce dernier est plus long que large et quelquefois rétréci postérieure- ment. Les Obisies sont de très-petiles Arachni- des que l’on trouve sous les mousses ou sous les pierres placées à terre. À. OBISIUM ISCHNOCHELES. Taéis, Ann. des Sc. nat.,t. XX VII, pl. 4, fig. 3.—Chelifer Ischnocheles, Herx., Mém. Apt., p.118, pl. 6, fig. 44. — Che- lifer Trombidioides, LATR., Gener. Crust. et Ins., t. 1, p.433. — Obisium Trombidioi- des, Leacu, Trans. L'inn. Soc.,t. IT. p.391: ibid., Encycl. Brit., t. 1, p. 433, pl. 23. — Long. 1 lig. — Le céphalothorax est élargi, tronqué postérieurement, se rélré- cissant jusqu’au point de son insertion avec l'abdomen ; les yeux, au nombre de quatre, et disposés longitudinalement aux deux côtés du céphalothorax , un peu en arrière des mandibules, sont faciles à apercevoir, à cause de leur couleur claire qui se déta- che surun fond châtain ; les bras sont allon- gés, amincis, d’un fauve jaunâtre : le pre- mier article est trés-court, presque globu- Jeux; le troisième triangulaire ou en cône renversé ; le quatrième , ou l’article porte- pinces, légérement bombé à sa partie infe- rieure, et ne formant au bord extérieur qu’une ligne presque directe jusqu’à l’extré- mité des doigts, qui ne sont pas recourbés, et n’ont que quelques poils rares plus al- longés au point où se réunissent les doigts, dont la dentelure est assez prononcée ; les articles suivans sont presque glabres, sauf l'intermédiaire allongé, dont le bord exté- rieur offre quelques poils, moins longs ce- ANN. pendant que ceux du dernier article; les mächoires sont droites, triangulaires, sur- montées par deux lobes étroits, terminées par des poils roides et allongés au milieu desquels est la bouche ; les mandibules sont fortement saillantes au-dessus de la bou- che, de la lèvre et des mâchoires ; lespattes, trés-allongées, sont composées de six arti- cles, et terminées par un crochet didactyle ; le premier, triangulaire, appliqué contre la poitrine, donne naissance à un article globuleux, d’où sort la cuisse, qui est sensi- blement plus longue que l’article suivant; de celui-ci naît un article un peu moins al- longé, que suit un beaucoup plus court ; le dernier, enfin, est aussi long que les deux précèdens réunis; les deux paires posté- rieures ont les cuisses beaucoup plus ren- flées queles antérieures, et offrentquelques différences dans la longueur relative des ar- ticles; elles n’ont toutes que quelques poils rares et assez courts ; l'abdomen, d’un fauve assez vif, est divisé en onze anneaux de couleur plus sombre ; il est sensiblement aminci dans le milieu, s’élargit vers son extrémité postérieure, et se termine en s’ar- rondissant brusquement ; il y a quelques poils blancs, allongés, qui naissent du der- nier anneau de l’abdomen, quelquefois du dixième et même du neuvième; ceux-ci s'étendent alors sur les côtés ; aux deux cô- tés du dos, on aperçoit une bande margi- nale, d’un blanc-jaunätre, qui se confond avec l’abdomen au point où il s’élargit pos- térieurement; le dessous ofire la répétition des bandes supérieures, il est seulement d’une couleur plus claire. Cette espèce se trouve, mais rarement, sous les pierres. Lorsqu'on soulève une pierre et que l’on regarde avec attention la surface qui était appuyée, mais non collée contre le sol, on apercoit quelquefois cette petite Arachnide, dont les bras et les pattes sont repliés contre le céphalothorax et l'abdomen. Lorsqu'on veut la saisir, elle s’élance à reculons avec une extrême vi- tesse, et franchit ainsi une distance assez considérable. 2. CBISIUM MUSCORUM. Leacu, Zool. Miscell, , tab. 141, fig. 3? Taëis, Ann. des Sc. nat., t. XX VII, pl. 1, fig. 4, — Long. 2 lig. — Le céphalothorax, de forme presque carrée, est d’un brun- marron, tirant sur le rouge, et les quatre yeux blanchâtres, situés comme dans toutes les espèces de ce genre, s’y laissent parfai- tement apercevoir ; les palpes porte-pinces 29 450 OBISIUM. + sont allongés, d’un fauve vif, couverts dans toute leur longueur de poils soyeux, blancs, brillans et longs : le premier article est ar- rondi, concave et glabre à son bord infé- rieur; le second est allongé, trés-entier, s’é- paississant légèrement jusqu’au point de son insertion avec le troisième, qui est implanté sur le précédent par un pédicule allongé et ovoïde à sa partie antérieure ; le dernier est bombé, d’un fauve brillant, ayant les doigls très-allongés, recourbés et d’un rouge-brunätre ; les mâchoires sont triangu- laires, allongées, pointues à leur extrémité antérieure et surmontées par une languette velue; les mandibules sont moins fortes que da:s l'espèce précédente, et remar- quables par un crochet qui termine le doigt extérieur, et par des appendices de cou- leur blanchâtre el en forme de membrane qui en garnissent le bord inférieur ; l’abdo- uen, ovale, allongé, est d’un brun-rougeû- tre, quelquefois violâtre, avec onze anneaux d’un jaune de paille clair, et une bande marginale de même couleur; au dernier anneau de l'abdomen, on aperçoit un petit appendice blanchâtre qui est articulé; la grosseur et la longueur relatives des pattes est la même que dans l’espèce précédente, mais elles sont proportionnellement plus fortes, et garnies de poils droits et allongés; toutes se terminent par un crochet didac- tyle; le dessous est entièrement sembla- ble au dessus. — Ceite espèce se trouve as- sez communément dans la mousse humide qui recouvre les vieux chênes, 3. OBISIUM CARCINOIDES. ( PI. 40, fig. 2.) .Tuéis, Ann. des Sc. nat., 1. XX VIT, pl. 2, fig. 4. — Long. 1lig. ?. — La forme de ses bras, de son céphalothorax, de ses mandi- bules et de ses mâchoires est absolument la même que dans l'espèce précédente , mais elle s’en distingue au premier aspect, par son abdomen d’un brun-noirâtre, uniforme, marqué seulement par des lignes transver- sales de couleur plus foncée; cet abdomen, qui s’élargit dès le deuxième et troisième anneau, est tronqué à son extrémité posté- rieure ; l'épaisseur des cuisses des deux der- nières paires de pattes est aussi moins sen- sible que dans ©. Ischnocheles et? O. Mus- corum, et elles sont en général un peu plus allongées ; la couleur des palpes et des mandibules paraît aussi moins foncée dans quelques individus. 4. OBISIUM WALCKENAERII. Tuérs, Ann, des Sc. nat.,1.X XVII, p. 12, pl. 2, fig. 2. — Long. 4 lig. à. — Cettees- péce est remarquable par la grosseur déme= surée de la cuisse de la quatrième paire de pattes, qui est appliquée contre l’abdomen, et lui donne ort différent de celui de éces de ce genre; la li- toutes les autre gne tirée depuis l’œil jusqu’à l'extrémité de l’abdomen est tont-à-fait droite postérieu- rement, et le corps est tronqué plus carré- ment que dans l’epèce prédéderte; Les an- neaux qui composent l'abdomen sont au nombre de neuf. — Cette espèce a été trouvée, ainsi que la précédente, sous la mousse, par M. de Théis, dans la forêt de Saint-Gobain (département de l’Aisne). 5. OBISIUM ORTHODACTYLUM. LeEacu, Zool. Miscell. , t. AIT, p. 51, pl. 441, fig. 2. — Chelifer Trombidioides, Larr., Gener. Crust. et Ins., t. I, p. 435, — Obisium Trombidioides, Leaca , Trans, Linn. Soc., 1. 11, p. 391; ibid. , Encyel. Ent.,t. 1, p. 433, pl. 23. — Chelifer Ischnochelus ? MHeum., Mém. Aptérol., p- 48, pl. 6, fig. 44? — Long. 14 lig. +. — D'une couleur souvent entiérement pâle ; elle varie pour l’abdomen, qui est livide et bordé de pâle; les pieds postérieurs sont testacés ; les antérieurs ainsi que le thorax sont d’un brun ferrugineux; les seconds pieds ont leur troisième article cylindrique qui est un peu plus épais au sommet, le second court et conique, le dernier cylin- drique; les doigts sont longs et droits. — Se trouve assez communément sous les pierres, 6. OBISIUM MARITIMUM, Leacu, Zool. Miscell., t. III, p. 52, pl. 441, fig. 4. — Long. 2 lig. :.—La cou- leur est d’un fauve livide, avec les pieds antérieurs d’un pâle ferrugineux, et les pos- térieurs entiérement pâles; le céphalothorax antérieurement est entièrement ferrugi- neux ; les seconds pieds ont leur deuxième article cylindrique , le troisième ovale ; le quatrieme est également ovale, atténué à la base ; les doigts sont courts et courbés, — Cette espèce a été trouvée en Angleterre entre les rochers, sur les bords de la mer. Consultez pour les autres espèces, le grand ouvrage d'Égypte, où ont été figu- rées les Chelifer Beauvoisiü, Sav. et Aud., Hermanü, Sav. et Aud., Descript. de l'Egypt., Arachn., pl. 3, fig. 5, 6, et qui appartiennent au genre Obisium. Consultez aussi Koch, Faune Allemande, où sont figurées les espèces suivantes : Ob. hs ; ï: » (l : 1 1 À “ « Le = # # 4 Sülvaticum, tab. 2, fig. 11; Obisium Du- micola ,tab. 2, fig. 2. r CHELIFER, Grorr., LarTr., Lracu, Tuis. + < » Les yeux sont au nombre de deux. — Les mandibulessont terminées par un stylet articulé. —Le céphalothoraxest divisé trans- versalement par un sillon profond. — Les pattes sont peu allongées et de grosseur à peu près égale. Ces Arachnides vivent en général dans les lieux écartés et humides, dans les en- droils peu fréquentés des maisons, sous les pierreset les pois de fleurs des jardins, dans des vieux livres et les herbiers. 1. CHELIFER CANCROIDES. Larr., Gener. Crust. et Insect., t. 1, p. 132. — Pince Cancroide, ejusd., Hist. nat. des Crust. et des Ins.,t. VIX, p. 141, pl. 61, fig. 2.—Chelifer Cancroides, THérs, Ann. des Sc. nat., 1. XX VII, p. 13. pl. 8, fig. 1. — Le Scorpion Araignée, Gxorr., Hist. des Ins.,t. I, p. 618. — Le faux Scorpion d'Europe, Decéer, Mém. pour servir a l'Hist. nat des Ins., t. VII, p. 355, pl. XIX, fig. 1.—Phalangium Cancroides, Linn., Syst. nat., édit. 43, t. I, pars se- cund., p. 1028;ejusd , Faun. Suec., édit. 2, n° 4968. — Scorpio Cancroides, FaBr., Entom.System.,t. 11, p. 436.—Obisie Can- croide, W arck., Faun. Paris, t. II. p. 251, n° 4.—Long. 1 lig. :.—Le céphalothorax, arrondi supérieurement, va en s’élargissant insensiblement jusqu’à sa jonction avec l’ab- domen ; il est, comme dans toutes les espé- ces de ce genre, partagé dans sa partie mé- diane par un sillon transversal ; les yeux, au nombre de deux, fixés un peu au-dessus de l'insertion des palpes de chaque côté du cé- phalothorax, sont blancs, arrondis et assez faciles à distinguer ; les bras sont épais, al- longés, d’un brun-rougeâtre de couleur d’é- caille foncée ; le premier article, presque globuleux, triangulaire, et arrondi posté- rieurement, n’a que quelquefois des poils rares et fins ; le second allongé, trés-entier, en cône à sa partie inférieure, légérement tronqué à sa partie supérieure, qui est plus claire et comme transparente; le suivant est presque aussi long , un peu plus bombé dans son milieu. et, comme le précédent, aminci au point où se fail son insertion in- férieure ; ces deux articles ont aussi un lé- ger duvet qui n’est visible qu’au moyen d’une forte loupe ; le dernier article, en CHELIFER. 451 forme de pince, est épais, d’un brun foncé ; les pinces, rougeâtres, ont au point de leur jonction quelques soies allongées, fines, blanches, et l’article entier est légérement velu ; les mandibules, dépassant sensible- ment la lèvre supérieure, sont terminées par deux stylets courts ; la lèvre inférieure est profondément échancrée, et les mà- choires, sur lesquelles les palpes en forme de bras sont insérés, sont larges, triangu- laires, et, comme toutes les parties de la bouche, d’une couleur d’ambre jaune, ou de corne transparente ; les pattes, compo- sées de cinq articles, sont velues, épaisses, et terminées par un crochet didactyle ; l’ab- domen, divisé en onze anneaux, est aplati, denticulé sur les côtés, et il offre, dans son milieu, une ligne étroite d’une couleur moins foncée que le reste du corps; cette bande présente de chaque côté deux ran- gées de points noirâtres ; le dessous offre, sur un fond plus clair, les répétitions de la surface opposée. — On trouve assez com- munément cette espèce sous les écorces et sous les feuilles humides. 2. CHELIFER SCOR PICIDES. (PI. 40, fig. 4.) Taérs, Ann. des Se. nat., t. XX VII, p. 47, pl. 3, fig. 2. — Pince Scorpioide, Herm., Mém. Apt., p. 416, pl. 5, fig. L, M, N. — Long. 1 lig., 1, — Le céphalothorax est de même forme et de même couleur que dans l’espèce précédente, et les yeux, au nombre de deux, sont trés-difficiles à aper- cevoir, à cause de la couleur qui est entiè- rement semblable à celle du céphalotho- rax ; les bras, beaucoup plus épais que dans Pespèce précédente, sont à proportion moins allongés ; ils sont garnis de poils courts et assez forts, jusqu’a la jonction des doigts des pinces, où prennent également naissance quelques soies fines et allongées ; Varticle basilaire a la même forme que dans le €. Cancroïdes, mais les deux du mi- lieu sont sensiblement plus courts et plus profondément échancrés à leur côté in- terne ; dans les individus jeunes, ces der- niers articles sont très-entiers et tout-à-fait giabres ; les organes de la manducation ne présentent pas de stylet à l’extrémité des mandibules, et les mâchoires sonttronquées ‘pluscarrément à leur extrémité supérieure ; les pattes sont d’un brun-jaunâtre ; les cuis. ses de la quatrième paire sont légérement renflées ; comme dans l’espèce précédente, elles sont velues et terminées par un cro- chet double ; l'abdomen, dans quelques in- dividus. est d’un beau jaune-oranger, et 29. 152 dans d’autres, d’un brun-jaunâtre ; il est di- visé, dans le sens de sa largeur, par des bandes d’un rougé-brique, interrompues dans leur milieu, ce qui forme sur le dos une ligne longitudinale bien prononcée ; il y a des individus où Ja troisième bande de l'abdomen est trés-étroite; généralement toutes ces bandes sont garnies de poils blancs et brillans qui se dirigent en bas ; au- dessous elles sont moins prononcées, et au nombre de neuf; un peu en arrière de la quatrième paire de pattes, est une petite élévation dont les diverses parties sont très- difficiles à distinguer, et qui peut-être ap- partient aux organes de la génération. — Cette espèce, beaucoup plus rare que la précédente, se trouve pendant lhiver sous les écorces des arbres. 3. CHELIFER NEPOIDES. Henmaxn, Mém. Aptérol., p. 446, pl. 5, fig. 9. — Lracn, Zool. Miscell. — Tuérs, Annales des Sciencesnaturelles,t. XX VII, p. 19, pl. 3, fig. 5. — Long. + lig. — Les palpes sont allongés, glabres, d’un brun-rougeûtre, ayant seulement quelques soies longues et rares à la jonction des doigts du dernier article, qui est moins bombé et un peu moins recourbé que dans les deux espèces precédentes; celui qui le précède immédiatement forme un triangle allongé, dont la pointe est asssez saillante ; l’article basilaire est épais, bombé, arrondi a sa partie supérieure et formant de même un triangle dont la pointe se dirige intérieu- rement ; le suivant est le plus log, glabre et très-entier ; les mâchoires et les mandi- bules n’offrent point de différence sensible d'avec celles du C. Cancroides; cesdernières sont de même terminées par un onglet mobi- le, ayant à sa base quelques poils courts; le céphalothorax est d’un brun-rougeätre, plus foncé que lesbras, s’élargissant sensiblement jusqu’à sa jonction avec l’abdomen, divisé dans son milieu par un sillon profond , au- dessus duquel, et à la naissance du premier article des palpes, sont placés les yeux au nombre de deux, petits et très-difliciles à apercevoir ; l'abdomen est pyriforme, plus élargi à sa partie inférieure, arrondi et tron- qué à son extrémité ;il est d’une couleur de brique, ou d’ocre rougeätre, avec la ligne du milieu , les côtés et les interstices des seg- mens, d’un jaune paille clair ; en dessous, et prés de l’endroit où est attachée la qua- trième paire de pattes, sont deux points de la même couleur que le reste de l'abdomen, qui se détachent sur un fond jaune ; le des- CIIELIFER. 4 sous de l’abdomen offre la répétition des ban- des supérieures, mais la première n’existe pas, et la seconde et la troisième sont fai- blement indiquées ; les pattes sont glabres, d’un jaune d’ocre un peu plus foncé aux cuisses et aux articulations ; leur longueur relative ne diffère pas de celle des espèces précédentes. L. CHELIFER HERMANNII. Leacu, Zool. Miscell., t, AE, p. 49", pl. 442, Gg.3. — Long. 4 lig. + — D'un ferrugineux testacé, avec le bord de l'ab- domen et les segmens pâles; les seconds pieds ont leurs troisième et quatrième arti- cle allongés, grêles, s’épaississant peu à peu de la base vers le sommet, avec le cin- quième article allongé, gréle; les doigts sont longs. — Trouvé sous l'écorce des arbres. 5. CHELIFER LATREILLIE, Leacn, Zool. Miscell., t. 111, p. 49, pl. 442, fig. 5. — Long. 1 lig. à. — Fer- rugineux , avec le bord de l'abdomen et les côtes des segmens pâles ; le céphalothorax et les seconds pieds sont fauves; le troisième ar- ticle des seconds pieds s’épaissit peu à peu de la base jusqu’au sommet; le quatrième article est allongé , ovale ; le cinquiéme est ovale, atténué à la base; les doigts sont médiocres. — Cette espère a été trouvée avec la précédente , et peut-être n’est-elle qu’un autre sexe. 6. CHELIFER OLFERSII. Leacn, Zool. Miscell. ,t. 1IL, p. 50, pl. 442, fig. 2. — Long. 4 lig. À. — Fer- rügineux, avec l'abdomen brunâtre et les segmens bordés de pâle; le troisième ar- ticle des seconds pieds est médiocre, avec le quatrième ovale; le cinquième épais, ovale; les doigts sont courts. — La patrie de cette espèce est inconnue. 7. CHELIFER GEOFFROYI. Leacu, Zool. Miscell., t. 3, p. 450, pl. 442, fig. 1.— Chelifer Fasciatus ; ibid., Trans. Linn. Soc. ,t. IT, p. 391; ibid. , Encycl. brit., Suppl, t. 1, p. 433, pl. 22. —Chelifer Fuscus, abdomine lineis trans- versis, GÉéorrr., Hist, des Ins. des Env. de Paris, t. IL, p. 808.—Long. 4 lig. :.— D'un brun ferrugineux, avec le bord de l’abdomen et les côtes des segmens pâles ; les pieds postérieurs sont d’un testacé li- vide ; le thorax et les pieds antérieurs sont d’un brun ferrugineux ; les seconds pieds ont leur troisième article cylindrique, le RO RE E. a. GONYLEPTES. quatrième ovale, le cinquième épais et ovale ; les doigts sont courts. — Se trouve sous l’écorce des arbres. Peut-être n'est- elle qu’un autre sexe de l'espèce précé- dente. 8. CHELIFER MUSCORUM. LEacm, Zool. Miscell., 1. 11, p. 50, pl. 1442, fig. 9. — Long. À de lig.—Le troi- sième article des seconds picds est allongé, cylindrique ; le quatrième est en forme de nœud; le cinquième est ovale, fortement alténué à la base ; les doigts sont médiocres. HUITIÈME 453 — Cette espèce se trouve très-communé- ment dans les prairies. Consultez pour les autres espèces le grand ouvrage d'Égypte où est figuré avec beaucoup de détails le Chelifer Sesamoi- des, Sav. et Aud., Arachn., pl. 8, fig. 4. Consultez aussi pour les autres espèces Koch, Faune Allemande, dans laquelle sont figurésles Ch. Degeerti, tab. 2, fig, 3; Fabri- cü, tab. 2. fig. 4. Schranki, tab, 7, fig. 5. Ixoides, tab. 7, fig. 4. Angustus, tab. 7, fig. 5. Panzeri, tab. 7, fig. C. FAMILLE, PHALANGIENS, LATREILLE. Caractères. Les chélicères sont toujours didactyles, extérieures dans le plus grand nombre, et recouvertes dans les autres par un avancement antérieur de la tête, en forme de capuchon, et visibles en dessous; Fabdomen présente aussi, du moins en des- sous, des anneaux ou des plis, mais les pal- pes sont filiformes, grêles et terminés par un petit crochet ; il n’y a jamais que deux veux; les stigmates, dans ceux où on les a découverts#sont situés à la naissance des pieds postérieurs, et cachés par lenrs han- ches. — Celte famille renferme un assez grand nombre de genres, dont quelques- uus ont été établis par M. Kirby, mais Ja plus grande partie par M. Perty, dans le Pelectus animalium du voyage de MM.Spix et Martius. Genres : Gonyleptes, Ostracidium, Eu- sarcus, Stygnus, Goniosoma, Dolichoscelis, Cosmetus, Discosoma, Phalangium. Cœcu- lus, Cryptostemma et Trogulus. GONYLEPTES , Krrgy. Le céphalothorax est trianguliforme, épi- neux postérieurement. — Les yeux sont portés sur un tubercule commun. — Les palpes sont épineux, terminés par un on- glet robuste, avec les deux derniers articles presque ovalaires et presque de grandeur égale. — Les hanches des deux pieds pos- térieurs sont fort grandes, soudées et for- mant une plaque sous le corps.—Ces pieds sont en outre éloignés des autres et rejetés en arrière. —L’abdomen est plus ou moins caché par le céphalothorax, 1. GONYLEPTES ACULEATUS. Kingy, Trans. de la Soc. Linn. de Lon- dres, & XII,p. 452. — Long. 6 lig. — Le corps est glabre, lisse, obscur, d’un brun- roussàtre ; le tubercule portant les yeux est élevé. pointu, incliné, le céphalothorax est sombre en dessous, noduleux transver- salement, terminé postérieurement dans son milieu par une épine robuste, courbée, pointue, tridentée à sa base , du côté gau- che, et unidentée du côté droit, les pieds sont pâles ; les hanches sont brunes; les pé- nultiémesarticles pectinés postérieurement, avec un peigne à six dents; les postérieurs armés extérieurement par une épine trés- robuste, tridentée ; les fémurs de derrière sent bruns, noduleux, armés à leur base d’une épine trés-robuste, obtuse, et de plu- sieursautres beaucoup plus petites ; les ge- noux sont bi-épineux intérieurement ; les ti- bias de derrière avec les deux premiers ar- ticles noduleux, ctépineux intérieurement ; Fabdomen est retiré entre les hanches. — Se trouve au Brésil. 2. GONYLEPTES HORRIDUS. Kirey, Trans. de La Soc. Linn. de Lon- dres, t. XII, p. 452, pl. 22, fig. 16. — Long. 6 lig. !. — Le corps est d’un brun- fauve, glabre, lisse, oLscur ; la tête est éle- vée, avec le tubercule oculifère très-court et bidenté; les dents sont distantes; le thorax présente en dessus postérieurement deux tubercules élevés, avec des points sail- Jans, pâles sur le côté; sur le thorax sont encore d’autres points assez élevés ; les pieds sont allongés ; les hanches de derrière sont 654 OSTRACIDIUM. terminées extérieurement par une épine allongée, cowibée; les trochanters et les fémurs de derrière sont épineux ; plusieurs épines varient pour la longueur; le ster- num esl très-caréné ; l'abdomen est décou- vert, avec les segmens dorsaux marqués de points élevés, calleux, de couleur blan- che. — Se trouve au Brésil. 3. GONYLEPTES SCABER. Kirgy, Trans. de La Soc. Linn. de Lon- dres, t. XII, p. 453. — Long. 8 lig. :. — Le corps est gris, obscur; la tête présente le tubercule oculifére élevé et bi-épineux; le thorax postérieurement est marqué de quatre grands tubercules oblongs ; les anté- rieurs plus petits, et de quatre autres pe- tits, hémisphériques, rangés longitudinale- ment par paires; sur le bord latéral et aux angles postérieurs sont des points élevés, pâles, presque ocelliformes; les hanches de derrière sont armées et recourbées; les fé- murs sont trés-épineux, avec une épine trés- allongée à leur base ; l'abdomen est pres- que vertical. — Se trouve au Brésil. 4. GONYLEPTES SPINIPES. Perry, Delect. Anim. Articulat. du Foy. de MM. Spix et Martius, p. 205. pl. 39, fig. 42. — Long. 8 lig. — Le céphalotho- rax est triangulaire, déprimé, testacé, ru- gueux par la présence d’une grande quan- tité de petits points fauves, offrant des yeux très-pelits, noirs, et postérieurement one épine de chaque côté, avec deux autres médianes élevées; les palpes sont plus longs que le corps, avec les deux derniers articles épineux ; les pattes sont allongées, testacées, avec les hanches postérieures lé- gérement épineuses ; le dessous est testacé, glabre. — Cette espèce a été trouvée à Bahia. 5. GONYLEPTES ARMATUS. (PI. 40, fig. 4.) Perty, Delect. Anim. Arlic. du Voy. de MM. Spix et Martius, p. 205, pl. 49, fig. 43. — Long. 3 lig. — Un peu plus grande que la précédente, peu convexe; le céphalothorax est trianguliforme, ferru- gineux, hérissé de petites granulations, ayant deux petites tiges allongées, portant à leur extrémité les yeux, derrière deux petits tubercules élevés, et postérieurement de chaque côté en dessous armé d’une lon- gue épine Jlégérement recourbée ; les pal- pes et les chélicéres sont jaunes, les pre- miers ayant les deux derniers articles tes- tacés: les pattes sont peu allongées; les an- térieures sont testacées, les postérieures d’un brun ferrugineux, avec les hanches courtes, couvertes d’aspérilés; en dessous il est glabre et entièrement ferrugineux. — Cette espèce a été trouvée près du Rio Negro. 6. GONYLEPTES ASPER. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — D'un testacé sale , déprimé, légérement raboteux, ayant de chaque côté latéral une épine postérieure , courbée à son som- met; de plus on apercoit deux spinules pos- téricures géminées dans leur milieu ; les hanches postérieures sont spinulées de toute part. — Se trouve au Brésil. 7. GONYLEPTES CURVISPINA. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202.— Testacé, déprimé, glabre , ayant de cha- que côté latéral une épine postérieure brune , longue et courbée. — Se trouve au Brésil. 8. GONYLEPTES ELEGANS. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — D'un testacé olivâtre; la surface ocu- laire est fauve, saupoudrée de blanc vers les côtés ; le céphalothorax postérieure- ment présente quatre points blancs et des épines noires; les hanches postérieure- sont mutiques à leur sommet. — Trouvé au Brésil. Le Faucheur Æcanthope, qui a été dé- crit et figuré dans le l’oyage de l’Uranie et de la Physicienne, p. 546. pl. 82, fig. 2 4, 3 &, appartient au genre Gonyleptes. I en est de même pour le Faucheur 4can- thurus qui a été figuré dans l'Atlas du Dict. d'Hist. nat., pl, 60, OSTRACIDIUM, Perry. Les palpes sont plus courts que le corps. — Le pénultième article et le dernier épi- neux : celui-ci étant armé à son extré- milé d’une forte épine recourbée. — Les chélicères sont courtes.—Le céphalothorax est déprimé, glabre, clypéiforme, couvert de petites granuiations, étroil antérieure- ment, dilaté postérieurement, arrondi sur les côtés, tLonqué à sa partie postérieure et mutique.—La partie antérieure, où les six pattes sont insérées, est séparée de la pos- térieure par une impression profondément marquée. — De chaque côte est la tige ocu- lifére, avec deux petits yeux, dont les deux médians granuleux. — Les pieds sont peu allongés; les antérieurs sont éloignés des postérieurs; ces derniers avant leurs han- Dr M. STYGNUS. ches peu épaisses , couvertes de petites as- pérités et denticulées.—L’abdomen est en- tiérement caché par les plis du céphalotho- Fax. — L'espèce type de ce genre est : 1. OSTRACIDIUM FUSCUM. Perty, Delect. Anim. Articulat. du Voy. MM. Spix et Martius, p.206, pl. 40, fig. 1. — Long. 4 lig. :. — Le céphalothorax est fauve, avec les yeux de couleur de soufre, et deux lignes transverses assez profondément marquées ; les palpes sont d’un jaune pâle ; les pattes sont fauves, avec los tarses pâles ; en dessous il est d’un fauve légérement oli- vâtre, — Trouvée près du Rio Negro. 2. OSTRACIDIUM SUCCINEUM. Perry, Delect. Anim. Arlicul., p. 202. — Entièrement glabre, testacé, avec le bord latéral et les hanches postérieures fau- ves et raboteux. — Se trouve au Brésil. EUSARCUS, Perry. Les palpes sont plus longs que la moitié du corps, avec le pénultième et dernier ar- tüicle épineux; celui-ci onguiculé. — Les chélicéres y sont jointes et glabres. — La tige oculifère est épineuse ou tuberculée. — Les deux yeux sont placés extérieure- ment à la base des tubercules. — Le corps est ovale en dessus, épais, convexe, étroit antérieurement. — Le céphalothorax est profondément sillonné transversalement par Ja troisième paire de pattes, dilaté posté- rieurement, et armé en dessus à sa partie postérieure par deux tubercules ou par une seule épine.—L’abdomen, prolongé par la partie céphalothoracique , forme en dessus deux segmens, et montre en dessous cinq ou six plis. — Les pattes sont inégales : Ia première paire est la plus courte, la se- conde est plus longue que la troisième, en- fin la quatrième paire est la plus longue de toutes. — Cette dernière paire est éloignée des autres, avec les hanches mutiques, plus épaisses que les précédentes. À. EUSARCUS GRANDIS. Perry, Delect. Anim. Articulat. du V'oy. de MM. Spix et Martius, p. 206, pl. 40, fig. 2. — Long. 5 lig. ?, — Les chélicères sont glabres, d’un gris testacé ; les palpes sont de même couleur ; les yeux sont noirs, avec deux tubercules au milieu ; le céphalothorax est d’un fauve-ferrugi- neux, glabre, obscur, avec deux points éle- vés postérieurement; l’abdomen est inné avec le céphalothorax, le dessus ayant trois 455 cercles élevés indiquant les segmens; en dessous il est d’un ferrugineux couleur de sang, avec six plis abdominaux; les pattes sont d’un ferrugineux sale ; les antérieures pluspâles; les hanches postérieures sont mu- tiques. — Cette espèce a été trouvée daus la province de Piauhia. 2. EUSARCUS PUMILIO. Perry, Delect. Anim. Articul., p.205.— D’un brun-fauve; le céphalothorax pré- sente postérieurement une épine médiane. —- Cette espèce, qui est du double plus petite que la précédente, a élé trouvée prés du fleuve St,-François. 3. EUSARCUS ARMATUS. PerTy, Delect. Anim. Articul., p. 203. — D'un brun-fauve, opaque ; le céphalo- thorax présente postérieurement de chaque côté une épine latérale et médiane; les hanches postérieures ont leur premier ar- ticle lobé extérieurement.— Cette espèce, qui est de la grandeur de la précédente, se trouve au Brésil. 4. EUSARCUS MUTICUS. Perty, Delect. Anim. Articul,, p. 205. — D'un gris opaque, fauve ; le céphalo- thorax est mutique ; les pieds sont courts. — Cette espèce, qui a été trouvée au Bré- sil , est plus petite que la précédente. STYGNUS, Perry. Les palpes sont plus longs que le corps, avec le pénultième et dernier article épi- peux; celui-ci uni avec le précédent et on- guiculé, — Les chélicères sont éloignées du corps, trés-grandes, épaisses, glabres et lui- santes.— Les deux yeux sont écartés, avec une épine intermédiaire. — Le céphalo- thorax est subquadriforme, mutique, pos- térieurement sur les côtés, avec deux épi- nes élevées et pointues dans le milieu. — L’abdomen est entiérement courbé et pré- sente en dessus des vestiges de deux ou trois segmens, et en dessous quelques plis. — Les pieds sont inégaux, peu allongés ; la première paire est courte et grêle ; la se- conde, plus allongée que la troisième, est aussi très-grêle ; la troisième a ses articles, surtout les premiers, un peu moins grêles; enfin la quatrième paire, qui est la plus lon- gue de toutes, est éloignée des autres, et formée darticies beaucoup plus robustes, avec des hanches épaisses ct légérement épineuses, 456 GONIOSOMA. STYGXUS ARMATUS. Penty, Delect. Anim. Artic. du Voy. de MM. Spix et Martius, p. 207, pl. 40, fig. 3. — Long. 4 lig. — Les chélicères sont très- glabres, luisantes et couleur châtaigne ; les palpes sont testacés ; le céphalothorax est d’un fauve-ferrugineux, avec les deux yeux très-éloignés, et une épine intermédiaire élevée ; deux épines postérieures droites, et deux horizontales plus petites ; les pattes antérieures sont d’un fauve couleur chà- taigne ; les postérieures sont ferrugineuses, avec les hanches noueuses à leur sommité, et deux séries de pelites épines. — Cette espèce a éte trouvée près du Rio Negro. GONIOSOMA, Perry. Les palpes sont de la longueur du corps, peu épais, avec le pénultiéème et dernier article épineux ; celui-ci onguiculé. — Les chelicères sont robustes, unies à la bouche. — La tige oculifére est très-épineuse, — Les deux yeux sont placés extérieurement à la base des épines. — Le céphalothorax est subiriangulaire, profondément sillonné transversalement à son insertion par la troi- siéme paire de pattes, déprimé, avec des épines très-courtes sur les côtés latéraux, et armé dans son milieu d’épines droites, assez grandes. — L'abdomen est caché par une grande partie du céphalothorax, et of- fre seulement trois plis. — Les pattes sont inégales, trés-allongées : les postérieures assez éloignées des autres, avec les hanches mutiques el allongées; la première paire de palles est très-courte et grêle. Ja se- conde ensuite est plus allongée que la troi- sième, la quatrième est la plus longue de toutes. A. GONOSIOMA VAPBIEM. (PJ. 41, fig. 1.) Perry, Delect. Anim. Artic. du l'oy. de MA. Spix et Martius, p. 208, pl. 40, fig. 4. — Long. 5 lig. — Les chélicères sont lis- ses, couvertes de poils; les palpes sont tes- tacés ; les yeux sont petits, jaunes, pelluci- des, avec deux petites épines élevées ; le cé- phalothorax est d’un brun ferrugineux sale, avec des taches et quelques lignes bleues, armé postérieurement de deux épines éle- vées ; en dessous il est roussâtre, glabre; les plis de l’abdomen, cachés sous le cépha- thorax, sont verdâtres ; les pattes sont d’un brun-ferrugineux, plus päles vers les tar- ses, — Cette espèce a été trouvée près du Îleuxe des Amazones. . 2. GONIOSOMA SQUALIDUM. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — L'abdomen est entièrement caché, d’uu gris fauve, couvert d’un très-grand nombre de points blancs. — Se trouve au Brésil. 3. GONIOSOMA FERRUGINEUM. Perty, Delect. Anim. Articul. , p. 202. — L’abdomen, en partie caché par le cépha- lothorax , spinulé en dessus, est d’un brun entiérement ferrugineux. avec les pieds plus pàles. — Trouvé au Brésil. 4. GONIOSOMA SULPHUREUM. Pexry, Delect, Anim. Articul., p. 202. — D'une couleur soufre-verdâtre, unico- lore ; le céphalothorax présente de chaque côté uue spinule et deux médianes, dont l’une est tournée antéeurement en dessu et l’autre postérieurement en dessous. — Se louve au Erésil. 5. GONICSOMA CONSPERSUM. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — L'abdomen est en partie libre, d’un brun ferrugineux , saupoudré en dessus de points blancs, avec la surface oculaire bi- épineuse ; postérieurement sont deux épines. droites. — $e Lrouve au Brésil. 6. GONIOSCMA RORIDUM. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — L’abdomen est entiérement caché; le céphalothorax est déprimé, varié de fauve et de lestacé, saupoudré de points blancs; la surface oculaire est bi-épineusoe. — Se trouve au Brésil, 7. GONIOSGMA PATRUEILE. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — L'abdomen est entierement caché ; le céphalothorax est déprimé , d’un fauve ocracé, varié de pâle, tronqué postérieu- rement, bi-épineux en dessous, vers les hanches. — Habite le Brésil. "6. GONIOSOMA MODESTUM. Perry, Delect.'Anim. Articul., p. 202. — L’abdomen est entièrement caché; le céphalothorax est Iégérement convexe, d’un roux ocracé, varié de pale; de plus il est arrondi postérieurement et mutique. — $e trouve au Brésil, 9. GONIOSCMA VERSICOLOR. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — L'abdomen est entièrement caché; le céphalothorax est très - déprimé, d’un fauve-jaune , varié ; les pieds sont fauves, auuclés de jaune. — Habite le Brésil. w7 L COSMET US. 10. GONIOSOMA JUNCEUM. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — L'abdomen est entiérement caché, d’un grisâtre-fauve, opaque , avec les pieds d’un gris-blanc. — Se trouve au Brésil, 11. GONIOSOMA OBSCURUM. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. —L'abdomen est entierement caché ; d’un fauve ferrugineux, opaque , avec les ché- licères en forme de corne, et les palpes blancs. — Se trouve au Brésil. DOLICHOSCELIS, Hope, Corps triangulaire en dessous, déprimé, avec les angles antérieurs arrondis, tubercu- lés en dessus, avec les côtés latéraux épais. — Céphalothorax profondémert échancré antérieurement, le sommet armé extérieu- rement à la base des deux cornes oculiféres, — Yeux presque arrondis. — Mandibules de deux articles, attachées à un court pé- doncule , ayant le premier article triangu- laire, dilaté à son sommet ; le second ovale, en forme de pince. — Palpes de cinq arti- cles, recourbés : premier article trés petit; le second presque trois fois plus grand ,' épineux au côté interne ; le troisième éga- Jant à peine la moitié du précédent, épais à son sommet; le quatrième cylindrique, plus épais à sa base, avec son sommet ré- iréci, armé de petites épines serrées, en forme de soies; le dernier ovale, déprimé, épineux , avec son sommet armé d’un ongle long, recourbé et pointu.—Pieds au nom- bre de huit; les antérieurs très-courts, presque trois fois plus longs que les antécé- dens; les pénultièmes du double plus longs que les antérieurs; les postérieurs trés-al- longés. pas très-éloignés des autres, mais six fois plus longs que les antérieurs. — Ti- bias composés de trois articles : le premier plus épais, le second plus long, le troisième trés-allongé. — Tous les tarses onguiculés, de onze articles : le premier égalant les quatre suivans, les autres diminuant de grandeur. DOLICHOSCELIS HAWORTHII. Hore, Trans. Linn. Soc. of Lend., t. XVII, p. 799, pl. 16, fig. 4 à 5.— Long. 3 lig. =. — Jaune; partie antérieure ayant une corne droite, oculifére, de chaque côté , avec les pieds postérieurs très-allon- gés; céphalothorax profondément échancré, avec une corne droile de chaque côté, oculi- fére ; yeux d’une couleur plus obscure ; corps jaune, bordé, ayant le bord extérieur 457 élevé, l’intérieur orné de tubercules jau- nâtres; dessous de même couleur; disque convexe dans le milieu, couvert de tuber- cules jaunâtres, trés-nombreux ; abdomen trés-court, libre ; pieds au nombre de huit, inégaux : la quatrième paire est la plus lon- gue, la seconde ensuite , la troisième aprés, .. enfin la première est la plus courte; les genoux de toutes ces pattes sont épais, — Gette espèce a été trouvée au Brésil. COSMETUS, Perry. Les palpes sont plus longs que le corps, comprimés, mutiques, appliqués sur les chélicéres, l'animal se reposant, celles-ci les mettant à couvert. — Le tubercule oculifére est mutique.—Les yeux sont au nombre de deux. — Le céphalothorax est trianguli- forme, légérement convexe, mutique pos- térieurement sur les côtés, et armé de deux épines dans son milieu. — Tous les pieds sont inégaux, longs, grêles; les pos- térieurs sont éloignés des autres, avec les hanches à peine épaisses et mutiques. A. COSMETES PICTUS. Perry, Delect. Anim. Artie. du Voy. de’ MAL. Spix et Martius, p. 208, pl. 40, fig. 5.— Long. 3lig.—Entiérement ferrugineux,avec les palpes et les pattes plus pâles ; les yeux sont noirs ; le céphalothorax antérieurement présente la figure d’un V qui est de couleur jaune et ponctué de noir; postérieurement sont des points jaunes dispersés, avec deux épines élevées; le dessous est ferrugineux, sans taches. — Cette espèce a été trouvée près de Rio Negro. 2. COSMSTUS BIPUNCTATUS. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 203. — D'un brun ferrugineux; le céphalotho- rax présente deux points blancs. — Cette espèce, qui est plus petite que la précé- dente , se trouve au Brésil, 3. COSMETUS CONSPERSUS, Perry, Delect. Anim. Articul., p. 203. — D'un brun abondant, saupoudré de points jaunes. — Trouvé au Brésil. 4. COSMETUS LAGENARIUS. Perty, Delect. Anim. Arlicul., p. 203. — D'un fauve - brun; le céphalothorax ayant une figure jaune représentant la forme d’un bouclier. —Se trouve au Brésil. 5. COSMETUS ADREE. Perry, Delect. Anim. Arlicul., p. 208. 458 PHALANGIUM. — D'un brun-noir ; le céphalothorax ayant son bord latéral jaupâtre. et représentant en dessus, dans sa partie médiane, une croix de St.-André de même couleur. — Cette espèce a été trouvée au Brésil. 6. COSMETUS U-FLAVUM. Perry, Delecl. Anim. Articul., p. 203. — D'un fauve-brun ; le céphalothorax ayant une fisure jaune représentant la lettre U. — Habite le Brésil, 7. COSMETUS VARIUS. Perty, Delect. Anim. Articul., p. 203. — Fauve, avec le bord et @es points dor- saux trés-nombreux, blancs de toute part. — Trouvé au Brésil. 8. COSMETUS MARGINALIS. Perty, Delect. Anim. Articul., p. 203. — D'un brun abondant, avec le bord laté- ral saupoudré de blanc. -— Cette espèce a été trouvée au Brésil. DISCOSOMA, Perry. Les palpes sont du double plus courts que le corps, mutiques, déprimés, placés sur les chélicères, l'animal se reposant, et les recouvrant. — Les chélicères sont placées sur la bouche. — Les yeux sont au nombre de deux, placés sur un tubercule qui se voit à peine. — Le céphalothorax est dis- coïdal, un peu convexe, mutique, — L’ab- domen est presque caché sous le céphalo- thorax, offrant en dessus un segment et un vestige du second et en dessous quelques plis.— Les pieds sont très-allongés, grèles, semblables; les postérieurs éloignés des au- tres, à peine distincts d’eux , avec les han- ches mutiques. DISCOSOMA CINETUM. Perty, Delect. Anim. Artienl. du Voy. de MM. Spix et Martius, pl. 40. fig. 6. — Long. 2 lig. + — Le corps est entièrement d’un gris-brun, glabre, avec le bord du cé- phalothorax entiérement blanc; les palpes et les pattes sont plus päles; ces dernières avec leur dernier artiele couvert de poils, — Trouvée à Bahia. PIIALANGIUM, Lann., Fagr., LATR. Le corps est coupé à sa partie antérieure ; celte coupe, presque circulaire et perpendi- culaire, est formée par une membrane, di- visée dans son milieu et dans le sens de sa kauteur par une cloison iintaire, coriacée, se prolongeant en forme de lèvre supé- rieure; c’est de cette cloison que partent, de chaque côté, les mandibules, au nom- bre de deux ; elles sont coriaces , presque écailleuses vers l'extrémité, rapprochées, parallèles dans le repos, grandes, souvent de la longueur du corps, creuses, mobiles de bas en haut ou se portant en avant, de deux pièces; celle de la base est plus courte, cylindrique, comprimée un peu sur les côtés, lisse, quelquefois tuberculée, droite ; la seconde pièce est articulée, avec celle-ci à angle aigu, et elle est rame- née dans linaction le long de la poi- trine ; elle est presque cylindrique, aplatie sur sa face antérieure, vers l’extrémité. principalement; deux serres ou pinces écailleuses, dont l’extérieure, qu’on appelle doigt, est plus forte, arquée, plus dente- lée et mobile, la terminent. — Les pinces sont coniques , armées au côté intérieur de petites dents, pour mieux retenir les ob- jets qu’elles ont saisis, elles font l’oflice de tenailles. — L’extrémité supérieure de la seconde pièce des mandibules a , dans l’es- pèce désignée sous le nom de Ph. Cornu- tum, un prolongement supérieur, formant une pointe aiguë, peu arquée ; la mandi- bule entière figure alors une espèce de T, On remarque au milieu du bord antérieur de la coupe du céphalothorax, une pièce foiblement coriacée, presque triangulaire, tenant lieu de lèvre supérieure. —Les deux palpes insérés sur les côtés des mandibules, a la base extérieure des premières mächoi- res, sont minces, filiformes, de la lon- gueur de Ja moitié du corps dans te grand nombre , arqués, de cinq articles presque cylindriques, dont le premier trés-court, le second toujours allongé, le troisième et quatrième courts, souvent un peu plusgros, et presque coniques; le dernier ordinaire- ment long, menu, cylindrique, obtus, et terminé par un petit crochet écailleux, ar- qué ; ils sont coudés à l’articulation de la troisième pièce, qui se rapproche avec les suivantes de la poitrine. — Les mâchoires sont disposées sur trois rangs, celles du prèmier et du second sont réunies deux à deux par leur base, portées sur une pièce qu’on peut signaler comme un article, très- courtes, molles; ellesprésentent un corps ar- rondi, concave au côté intérieur dans l’inac- tion, se gonflant prodigieusement et en forme de vessie, membraneux ; la surface, dans les premières, paroît composée de trois plans, dont l’intérieur plus grand et d’une consistance plus membraneuse, en pied PHALANGIUM. pointe ‘au sommet, ayant quelques poils noirs, et en outre sur le dos une petite pièce triangulaire, membraneuse, un peu velue; les mâchoires du second rang sont un peu plus grandes, striées au côté anté- rieur , dont la membrane est susceptible d’une grande dilatation, ce qui donne alors une figure très-bombée ; le contour est un peu cilié et noirâtre , étranglé vers la partie interne; les extrémités des mâächoires du premier rang reposent sur celles-ci, et c’est entre elles qu’est placée l'ouverture de l’œ- sophage. Viennent ensuite deux languettes membraneuse, coniques, un peu velues, couchées obliquement au-dessous des pré- eédentes; elles répondent à la naissance de la seconde paire de pattes. Immédiate- ment au-dessous est une pièce membra- neuse, petite, plane, carrée, arrondie et échancrée au milieu du bord supérieur, supportée par une pièce aussi carrée, mais plus grande, et celle-ci sur une troisième plus courte, plus large, cintrée. On peut considérer ces derniers organes comme ceux qui tiennent lieu de lévre inférieure. — L’abdomen est ovoïde ou arrondi, souvent déprimé , rebordé, renfermé sous une en- veloppe continue, d’une substance parche- minée. —Le céphalothorax, qui occupe en- viron un tiers de sa grandeur, n’est distin- gué de l'abdomen que par une ligne trans- versale, et son contour est anguleux: en examinant avec attention la partie qui se trouve au-dessus de la naissance des deux pattes antérieures, on apercoit de chaque côlé un stigmate, distingué par un fond plus rembruni. La couve est ovale ou pres- que circulaire , et rebordée ; les deux tiers antérieurs de la surface sont occupés par une membrane blanche, et l’autre l’est par un prolongement intérieur du rebord ; une fente transversale, qui se trouve dans l’en- tre-deux, est destinée au passage de l’air, En séparant doucement la voûte supé- rieure du céphalothorax de l’inférieure ou de celle qui répond à la poitrine, on met- tra à découvert trois ou quatre tuyaux Cy- lindriques, formés de plusieurs fibres rou- lées sur elles-mêmes, d’une couleur argen- tive, quise divisent postérieurement en deux faisceaux très-ramifiés, dont l’un va abou- tir à une tache noirâtre en dessous du stig- mate, et l’autre se rend prés de l’origine du tubercule dersal oeulifére; ce tuber- cule est creux, elen le considérant au grand jour, on voit trés-bien la transparence et le brillant des cornées des deux yeux. On observe aussi trois ou quatre muscles plus 459 remarquables, ayant leur attache infé- rieure au-dessous de l'insertion des mandi- bules, et se réunissant près du support oculaire. — L’ouverture de la bouche est entre les premières mâchoires. — Les in- testins se replient en une infinité de dé- tours ou de zig-zag, au-dessous de la poi- trine et sur l’abdomen ; ils sont noirs, très- menus, impossibles à suivre dans leur mar- che, remplis d’une matière terreuse, sépa- rée en deux ou trois parties, cylindriques et excrémentitielles, prés de l'anus. —Ce- lui-ci est caché sous une pièce du chape- ron , formé de plusieurs demi-cercles con- centriques, la capacité de l’abdomen est occupée en grande partie par l’ovaire. — Les œufs sont lenticulaires, blancs et in- nombrables. — Les anneaux de l’abdomen ne sont que les plis de la peau, celle-ci étant d’une seule pièce qui recouvre tout le corps. — Les pattes, au nombre de huit, sont trés-Jlongues relativement au corps, et trés-dilatées ; celles de la seconde et de la quatrième paire sont les pluslongues. Aussi ces Arachnides paroissent-elles montées sur des échasses. Chaque patte est compo- sée : 1° d’une hanche courte, grosse, ayant à son extrémité une petite pièce, avec la- quelle la cuisse est articulée ; 2° de cette cuisse, plus grosse ordinairement dans les pattes antérieures; 3° de la jambe, for- mée de deuxarticles, dont le premier plus court; 4° d’un tarse, dont la longueur égale au moins celle de la cuisse et de la jambe prises ensemble, d’un grand nombre d'articles, de quatre à trente, mais rare- ment au-dessous de treize; le premier est excessivement long, et le dernier est muni d’un petit crochet, arqué, simple ; toutes ces pièces en général sont menues et cylin- driques. Les Faucheurs ont recu des pattes aussi longues nor-seulement pour pouvoir mar- cher plus facilement sur les buissons, sur les plantes, mais encore pour mieux échapper à la poursuite de leurs ennemis, et pour être avertis de leur présence; placés sur un mur, sur le tronc d’un arbre, ils les étendent d’une manière circulaire, et ils occupent ainsi un espace assez considéra- ble ; quelque animal vient-il à toucher quel- qu’une de leurs parties, ils se relèvent aus- sitôt; les pattes forment autant d’arcades sous lesquelles l’animal passera, s’il est pe- tit; mais si le danger est pressant, il a bien- tôt sauté à terre. La fuite est prompte, car dans l’espace d’une seconde, ils parcourent un sixième Ce mêtre cnviron, is s'échane 460 PHALANGIUM. pent aussi souvent des doigts qui les ont sai- sis,etc’estordinairementen y laissant quel- ques-unes de leurs pattes, qui conservent encore Jlong-temps après avoir été arra- chées les mouvemens, en se pliant et en se dépliant alternativement. On concevra facilement la raison de ce phénomène, en considérant les dispositions intérieures des pattes; ce sont autant de tuyaux creux, oc- cupés dans toute leur longueur par une es- pèce de filet tendineux et très-délié, sur lequel l'air exerce son action, dés que la patte est séparée du tronc de l’auimal. Ou- tre les deux stigmates antérieurs placés sur le céphalothorax, l'abdomen en présente deux autres quisont cachés par les hanches des pattes postérieures, à peu de distance de leur origine. L'ouverture est grande et très-sensible; elle est formée de deux de- mi-ovales, dont l'extérieur, plus petit et plus étroit, est acculé dans sa longueur au plus grand ; la séparation est un diamètre ou un plan membraneux, qui se perd obli- quement sur le bord extérieur ; autre de- mi-ovale est chambré. L'espace contigu au diamètre est rempli par une substance fi- breuse, blanche, argentée, dont on voit la tranche roulée en spirale, et qui semble y former deux ouvertures. Dans la partie la plus latérale, on découvre aussi les extré- mités d’autres trachées, mais plus petites, roulées sur elles-mêmes, et en dessous, une cavité profonde; tout l’intérieur est blanc et d’une consistance molle; à une des extrémités de l’ovale est inséré un mus- cle replié en dessous à sa naissance , et for- mant dans son prolongement trois branches, dont les deux latérales, plus menues, se subdivisent en plusieurs rayons, et qui se perdent toutes sur la membrane abdomi- bale. On trouve ordinairement au printemps des petits faucheurs qui proviennent des œufs déposés l’automne précédent, Ce n’est guère que vers la fin de l’été qu'ils ont pris tout leur accroissement, et c’est alors qu'ils s’accouplent. L’accouplement n'a pas lieu quelquefois, surtout dans l’es- pèce la plus commune aux environs de Pa- ris, le Faucheur des murailles, sans un combat entre les màles, el sans un peu de résistance de la part des femelles. Quand celle-ci se rend au désir du mâle, ce der- nier se place de manière que sa partie an- téiicure est contiguë à celle de la femelie, face contre face ; il saisit les mandibules avec ses pinces; le plan inférieur des deux corps est sur une même ligue; alors l’or- gane du mâle obtient celui de la femelle, et l'accouplement a lieu; il dure trois ou quatre secondes ; après l’accouplement, la femelle dépose dans la terre, à une cer- taine distance de sa surface, des œufs de la grosseur d’un grain de sable, de cou- leur blanche, entassés les uns auprès des autres. Quoiqueles Faucheurs soienttrès-voisins des Aranéides, ils ne vivent cependant point, comme elles, pendant plusieurs an- pées ; presque tous périssent à la fin de Fautomne. w“ 1. PHALANGIUM CRISTATUM. Oxiv.. Encyclopédie méthodique. — Lare., Hist: nat. des Fourm., p. 375. — Loug. 4 lig. — Le corps est ovale, obscur en dessus. cendré en dessous; la partie an- térieure du céphalothorax est épineuse ; il y à un avancement dorsal, tranchant, échancré, recevant un tubercule oculifére; les pattes sont d’un gris obscur, avec quel« ques pointes très-courtes sur les cuisses, — Se trouve dans les champs, aux environs de Paris. 2. PHALANGIUM SPINOSUM. Lare., Hist. nat. des Fourm., p. 375. — Phalagnium Quadridentatum, Guv., Mag. Encycl. -— Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins.,t. VII, p. 322; ibid., Gener. Crust. et Ins., t. 1, p. 440. — Far. Suppl. Entom. System. , p. 293 — Loug. 2 lig. 1. — L’abdomen est arrondi, plat. d’un gris cendré, quelquefois jaunâtre en dessous ; il y a une pointe conique sur le milieu du bord antérieur du céphalotho- ra ; le tubercule oculifére est presque lisse; il y a deux rangs de tubercules sur l’abdo- men, parallèles, disposés longitudinale: ment ; il y a quatre pointes, d’autres laté- rales plus petites postérieurement ; les han ches et les cuisses sont épineuses. — Se trouve sous les pierres, aux environs de Paris et à Bordeaux. 3. PHALANGIUM HISTRIX. Larr., Hist. nat. des Fourm., p. 376; ibid., Gener. Crust. et Ins., t. I, p: 440. — bid., Hist. nat. des Crust. et des Ius., t VII, p. 323, n° 5. — Her; Mem. Aptérol., p. 407, pl. 7. fig. 4 — Long. 4 lig. — Le corps est ovale dans les mäles, arrondi, déprimé dans les femelles, d’un gris-jaunàtre ou cen- dré en dessus, blanc-jaunätre en des- sous; les bords du céphalothorax sont épi- | | PHALANGIUM. neux; il y a un avancement sur le milieu du bord antérieur, formé de plusieurs épi- nes disposées en rayon ; le tubercule oculi- fère est presque lisse ; il y a une tache noï- râtre , carrée sur le dos, dans la femelle; les incisions de l’ahdomen sont peu mar- quées en dessus; les pattes sont pâles; les cuisses sont presque cylindriques, armées de petits piquans. — Cette espèce a été trouvée à Brives. 4. PHALANGIUM BIMACULATUM. Lare., Hist. nat. des Fourm. , p. 376. —Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 323. — Opilio Bimaculatus, HERBsT., Monogr. des Opil., tab. 3, fig. 3 et 4. — Long. 4 lig. +. — Le corps est pres- que globuleux, d’un noir mat;les man- dibules sont un peu cornues; les palpes sont luisants; le pénultième article est courbe, le dernier est ovale ; le tubercule cculifère est légérement dentelé; il y a deux taches blanches, oblongues. sur Ja base de l’abdomen, une de chaque côté ; il y a une petite ligne marginale plus bas ; les hanches sont crénelées latéralement ; les tarses sont noirâtres; le premier article est fort long et contourné. — Se trouve sous les pierres. 5. PHALANGIUM CORNUTUM. G'; Latr., Hist. nat. des Fourm., p. 377. —Lnx., System.nat., édit. 13,t. 1, pars 2, p. 1028. — LaTr., Gener. Crust. et Ins., t. I, p.138. — Scmozrr., Elem. Entom., tab. 99. — Jconogr. Ins., tab. 39, fig. 43. — Faucheur Cornu, Decéer, Mém. pour servir à l’Hist. nat. des Ins.,t. VII, p. 173, pl. 40, fig. 12. — Phalangium Cornutum, Fasr., Entom. Syst., t. 11, p. 430. — Herssr, Naturg. Opil., t. I, fig. 3. — Herw, Mém. Aptérol., p. 402, pl. 408, fig. 6. — ©, Phalangium Opilio Lixx., Sytem. Natur., édit. 16, t. I, pars 2, p. 1027.— Faun. Suec., édit. 2, n° 1992, — Faucheur des murailles, DEGÉER, Mém. pour servir a l'Hist. nat. des Ins., t, VIE, p. 166, pl. 40, fig. 1. — Phalangium Opi- Lio, Fagr., Entom. System., t, IL, p. 429. Heresr, Naturg. Opil. , tab. 4, fig. 1. — Hers., Mém. Apterol., p. 98. — Long. 5 lig. — Le mâle a le dessous du corps d’un gris-roussâtre un peu plus foncé au milieu ; lesmandibules, les palpes et le des- sous du corps sont blanchätres ; les mandi- bules s’élévent en pointe. La femelle a tout le dessus du corps d’un brun grisàtre, marqué de traits obscurs et ACL de quelques points blanchätres; le dessous est d’un brun-gris, avec quelques nuances vers les côtésde l’abdomen ; les mandibules et les palpes sont grisâätres, tachetés de brun; les yeux sont placés de chaque côté sur un tubercuie lisse. — Se trouve dans toute l’Europe, trés-communément en au- tomne dans les jardins et les bois à Paris et dans ses environs. 6. PHABANGIUM MUSCORUM. LaTr., Hist. nat. des Fourm., p. 877, ibid.. Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 322, n° 3. — Long. 4 lig. — Le corps est ovale, d’un cendré jaunâtre et nuancé d’obscur en dessus, pâle en des- sous; le tubercule oculifère et dentelé ; il y a une bande dorsale, longitudinale , noi- rètre; les cuisses sont anguleuses.— Cette espèce a été trouvée sous les mousses à Brives; elle a été aussi rencontrée dans le midi de la France, 7. PHALANGIUM PALLIATUM. Latr.. Hist. nat. des Fourm., p. 178; ibid. , Histoire naturelle des Crust. et des Ins., t. VII, p. 324, n°7. — Long. A lig. 1. — Le corps est ovale, un peu déprimé, d’un blanc jaunâtre , notamment à la base de l’abdomen; il y a une grande bande en carré long d’un noir mat, qui oc- cupe tout le dessus ; les palpes sont courts, pâles; le tubercule oculifère est granulé ; les pattes sont longues; les cuisses et les jambes sont anguleuses, Ilégérement ar- mées de piquans; il y a une petile pointe sur les hanches des trois paires antérieures. —Cette espèce a été trouvée dans les mon- tagnes du Cantal et dans les Alpes. 8. PHAL.ANGIUM ANNULATUM. Oriv., Encyclopédie methodique. — Larr., Hist. nat. des Fourm., p. 378; ibid., Histoire naturelle des Crust. et des Ins., t. VII, p. 325, no 7. — Long. 4 lig. :. — Le corps est arrondi, d’un noir mat en dessus, päle en dessous, glabre, lisse; les palpes sont blancs; les serres sont noires à leur pointe ; le tuber- cule oculifère et lisse; les pattes sont me- nues, cylindriques, très - longues, ayant plus d’un décimètre, de couleur noire; l'extrémité des cuisses et des jambes a un anneau blanc ; les tarses sont noirâtres, à articles très-nombreux. — Se trouve dans les Alpes et les Pyrénées, 9. PHALANGIUM ROTONDUM. Larr., Hist, nat. des Fourm, , p. 179; 462 PITALANGIUM. ibid., Gener. Crust. et Ins., p. 43, Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 325. — Henssr, Naturg. Opil., lab. 4.—Henx., Mém. Aptér., p. 109, pl. 8, fig. 4 — Lister, de Aran., p. 95, tit 36. — Long. 2 lig. 1. — Le corps est rond, presque globuleux, roussätre en dessus, päle jau- nâtre , et souvent nuancé de rouge en des- sous ; le tubercule oculifère est lisse; les pattes sont très-longues , trés-déliées, cy- lindriques , glabres, noirâtres ; l'extrémité des cuisses et des articles de la jambe est blanche, — Cette espèce se trouve com- munément dans la forêt de Saint-Germain- en-Laye. 40, PHALANGIUM TRICUSPIDATUM, (PI. 10. fig. 3.) L. Dur., Ann. des Sc. nat.,t. XXIT, pl. 40 , fig. 5. — Long. 3 lig. :. — Le des- sus du corps d’un gris obscur, avec une raie blanchâtre tout le long de la ligne mé- diane; le dessous, ainsi que les pattes et les palpes , est d’un gris testacé uniforme ; les mandibules sont de médiocre grandeur, briévement velues, testacées, avec l’extré- mité de la pince de couleur noire; les pal- pes, moins longs que le corps, sont héris- sés de poils courts, mais roides ; leur der- nier article est légérement renflé en mas- sue vers la pointe ; le céphalothorax pré- sente au milieu du bord antérieur trois pointes conoïdes bien distinctes, un peu redressées; les bords latéraux, surtout à partir de l'articulation de la seconde paire de pattes, sont comme rouges et inégale- ment denticulés ; le tubercule oculifére est lisse ; l'abdomen a une forme plus oblon- gue que celui des espèces précédentes ; la région dorsale offre de chaque côté de la ligne médiane, qui est blanchätre , une raie longitudinale noire , qui n’atleint pas la partie anale ; les pattes ont leurs hanches hérissées de quelques piquans; les cuisses amincies de l’extrémité tibiale à la thora- cique sont hérissées à la loupe de petites aspérités filiformes; les jambes sont tétra- gones, et les tarses ont un nombre indéter- aniné d’articles. — Gette espèce a été trou- vée sous les pierres aux environs de Bar- celone. A1. PHALANGIUM CRASSUX. L. Dur.. Ann. des Sc. nat., t. XXII, P. 33, pl. 40, fig. 4.—Long. 4 lig.—Cette espèce a le corps plus gros que dans la pré- cédente, et les parties proportionnellement plus courtes; son céphalothorax demi-cir- culaire offre au milieu de son bord anté- rieur une pointe obtuse, brièvement bi- fide; ses bords latéraux présentent quel- ques points tuberculeux; l’abdomen, en ovale carré, est parfois comme ridé en tra- vers, et, à la faveur de la loupe, on aper- çoit dans cette même direction des séries de trés-petits points assez distans entre eux. — Trouvée souslespierres, dans leroyaume de Valence. 12. PHALANGIUM LINEOLA. L. Dur., Ann. des Sc. nat.,t. XXII, p. 34. — Long, 1 lig. 5. — Le céphalo- thorax est d’un gris obscur, plus clair sur les bords; les palpes, d’un gris cendré, of- frent cela de particulier, que le troisième et le quatrième article ont leur extrémité prolongée au côté interne en une petite dent; la région dorsale de l’abdomen qui, en avant, se prolonge jusqu’au tubercule oculifère , s’amincit en arriére. —Trouvée sous les pierres dans les montagnes du royau- me de Valence. 13. PHALANGIUM BICOLOR. Opilio Bicolor, Heresr, Monogr. des Opil., p. 18. — Le corps est grand , ar- rondi en dessous, plan, noir eu-dessus, cendré en dessous ; les palpes sont cendrés; les mandibules sont de même couleur, noi- res à leur sommet ; les pieds sont trés-allon- gés, avec les genoux testacés à leur sommet. — Cette espèce a été trouvée en Suisse, 14. PHALANGIUM HELWIGII. Larr., Hist. nat. des Crust.et des Ins., t. VII, p. 326.— Opilio Helwigii, Hersr, Monogr. des Opil., p. 18, t. 1, fig. 4. — Entièrement noir, avec le corps arrondi en dessous , et les angles Gu thorax proémi- nens et arrondis ; l’abdomen est tronqué postérieurement en dessous, non bordé ; le céphalothorax antérieurement est vouté, avec deux tubercules dans le milieu peu distans qui portent les yeux qui sont d’une couleur blanche; le bord antérieur du céphalothorax est échancré, avec une épine prolongée dans l'intervalle ; le cé- phalothorax postérieurement est dilaté, avec ses côtés latéraux plissés et ses bords élevés ; les serres sont glabres, médiocre- ment renflées, avec le doigt allongé, fléchi, tridenté, le pouce plus droit et bidenté ; les palpes sont quadriarticulés; les pieds sont au nombre de huit : le premier article est court, conique ; le second plus court, globuleux ; le troisième peu grêle, cylin- drique, s’épaississant un peu au sommet, le quatrième court, plus épais, les cin- NS PHALANGIUM. quième et sixième filiformes ; les derniers pieds sont très-allongés.— Se trouve en Al- lemagne. 15. PIALANGIUM MONACANTHA. Opilio Monacantha, Herzsr, Moncgr. des Opil., p. 18, tab. 2, fig. 4. — Le corps est testacé, d’un fauve varié, voüté en dessous ; le céphalothorax est conique, tronqué postérieurement , non bordé; les yeux sont rapprochés, globuleux, d’un noir brillant ; l’abdomen est coriace, avec une épine droite, robuste en dessus, la par- tie anale est fléchie et obtuse, les pieds sont au nombre de huit : le premier article est allongé, robuste , avec deux lignes en dessous, longitudinales, lactées; les autres articles sont trés-allongés , filiformes, livi- des; les palpes sont courts, quadri-articu- lés ; le dernier article est filiforme, obtus à son sommet ; les mandibules sont courtes. — Trouvé dans l’Inde Orientale, 16. PHALANGIUM HISPIDUM. Opilio Hispidus, Herzsr, Monogr. des Opil., p. 20, tab. 3, fig. 1, 2. — Le corps est d’un gris-brun, blanc en dessous ; le cé- phalothorax est semi lunaire , avec le front armé de chaque côté de trois épines blan- ches, écartées; le tubercule des yeux est placé sur le milieu du thorax, et est en- touré de petites épines ; l’abdomen pré- sente des points élevés et des lignes trans- verses ; les mandibules sont lisses, avec les doigts noirs ; les palpes sont quadri-articu- lés, soyeux, avec une bande noire sur les côtés ; le second et le troisiéme article sont épais, globuleux, avec une ligne longitudi- nale élevée en dessous ; le dernier article est filiforme , arqué, obscur , poilu, ungui- culé à son sommet ; les premières paires de pieds antérieurs très-courtes, le premier article et le second armés à leur bord anté- rieur d’une épine. A7. PHALANGIUM LONGIPES. Opilio Longipes, Hersr, Monogr. des Opil., p. 20, tab. 2, fig. 2. — Le corps est testacé, blanc en dessous; le céphalotho- rax est plan , rugueux, avec le bord anté- rieur échancré ; l’abdomen est anguleux ; les mandibules chéliformes sont lisses, jaunûtres, avec les doigts d’un brun ob- scur ; les palpes sont quadri-articulés, cou- verts de petits points rudes de couleur noire ; les pieds sonttrès-allongés, ceux de la première paire sont plus épais, plus courts; ceux de la seconde trés-allongés, grêles; les troisième et quatrième égaux 63 entre eux: le premicr article est rugueux, le second et le troisième avec des points noirs, les derniers articles sont capillaires. 18. PHALANGIUM FASCIATUM. Opilio Fasciatus, Herzst , Monogr. des On Sp A tab 0e Get AM IEETe corps est d’un pâle varié de pourpre; le céphalothorax est plan, finement bariolé, avec les bords noirâtres: le bord antérieur est échancré, avec l’espace et les angles prolongés ; les yeux sont rapprochés, ova- les, noirs ; les palpes sont quadri-articulés, pâles, poilus, avec une bande rougeâtre au sommet ; la base des pieds est noire, variée de roux, avec une tache sur les côtés et le bord antérieur noir; les articles des pieds sont grêles, d’une couleur obscure, les ti- bias ayant une bande blanche à leur som- met; à leur base les pieds présentent qua- rante-quatre articles, dont les trente der- niers trés-courts, vont en décroissant ; les pieds de la seconde paire sont trés-al- longés, avec quatre-vingt-neuf articles à leur extrémité, dont les quarante-six der- niers sont trés-courts et capillaires. 19. PHALANGIUM GROSSIPES. Opilio Grossipes, Herxsr, Monogr. des Opil., p. 22, tab. 6, fig. 14. — Le cépha- lothorax est lisse, noir ; le tubercule des yeux est séparé en deux et élevé sur le mi- lieu du thorax ; le front est voûté longitu- dinalement, tronqué antérieurement, avec les angles de chaque côté prolongés; le bord latéral du céphalothorax est échancré près de la base des pieds , replié, jaunâtre ; les mandibules sont chéliformes, cylindriques, jaunâtres ; les sommets des doigts sont noirs; les palpes sont robustes, lisses, jau- nes, tachés de noir à leur sommet, velus, le troisième article d’un brun - noir; les pieds sont inégaux, la deuxième paire est la plus longue, la quatrième ensuite, la troisième après, la premiére est la plus courte; la base des pieds est épaisse, jau- nâtre, poilue ; les fémurs sont d’un jaune- noirâtre, hérissés et très-prolongés ; les ti- bias sont plus obscurs à leur sommet ; l’ab- domen est varié de jaune et de noir, avec les côtés rugueux, plissés; les segmens en dessus sont granuleux.—Cette espèce a été rouvée en Saxe. 20. PHALANGIUM ALPINUM. Opilio Alpinus, Herssr, Monogr. des Opil. p. 23, tab. 6, fig. 2. — D'une cou- leur obscure; le bord antérieur du cépha- lothorax est arrondi; le front présente de Â64 TROGULUS. chaque côté trois épines blanches, écar- tées; le tubercule des yeux est sur Je mi- lieu du céphalothorax ; les yeux sont jau- nes, pellucides; les palpes sont quadri-arti- culés, jaunâtres, le premier article est cy- lindrique, le second atténué postérieure- ment , plus large antérieurement , accom- pagné d’une dent obtuse ; le troisième ar- ticle est cylindrique, atténué postérieure- ment, plus large au sommet, arrondi, soyeux ; le dernier article est filiforme, un- guiculé en forme de hamecon. soyeux ; les mandibules sont chéliformes, courtes, avec les doigts noirâtres à leur sommet; les pieds sont courts, épais, testacés : les trois pre- miers arlicles sont prismatiques, avec une ligne élevée, longitudinale, couverte de soies brunes ,trés-courtes; les derniers arti- cles sont filiformes, obtus à leur sommet ; le second article des pieds, portant le ge- nou, est armé d’une épine à son sommet, — Cette espèce a été trouvée en Suisse. 21. PHALANGIUM PALPINALE. Opilio Palpinalis, Heresr, Monogr. des Opil., p. 25, tab. 7, fig. 4. — Le céphalo- tharax est d’un gris-brun , le plus souvent noir; le tubercule oculifère est noir et placé sur la partie médiane ; les yeux sont noirs, brillans, l'intervalle présente une double série de trois épines ; le bord anté- rieur du céphalothorax est échancré; le front estarmé de trois épines pâles, droites; les palpes sont päles. renflés, avec tous les articles ciliés intérieurement ; les man- dibules sont chéliformes, jaunâtres, avec les doigts noirs à leur sommet; les pattes antérieures sont courtes, avec le premier article court, armées de fortes épines à leur sommet ; le second plus allongé, le troi- sième plus court, le quatrième plus long, tous renîlés et épineux ; l’ongle est re- courbé , noir ; les seconds pieds sont trés- allongés , avec le premier article biépineux, les second, troisiéme et quatrième comme dans les premiers, mais canaliculés ; les pieds de Ja troisième paire sont un peu plus longs qne les premiers; la dernière paire de pieds est semblable, mais un peu plus longue, tous sont pâles, tachés obscu- rément ; l’abdomen est noir, taché de pâle, hémisphérique, fléchi. 22. PHALANGIUM SPINOSUM. Opilio Spinosus, Henssr, Monogr. des Opil., p. 26, tab. 9, fig. 1. — Le corps est petit, noir, avec sa partie antérieure va- rice de jaune ; le céphalothorax est semi- lunaire, échancré postérieurement, trés- finement ponctué ; le tubercule oculifère est noir et placé sur le milieu; les yeux sont noirs, brillans ; les palpes sont noirs, jaunes à leur sommet; les pieds sont noi- râtres, avec les articles plus épais à leur base, testacés, couverts de beaucoup d’é- pines; les pieds de la première paire sont plus épais, courts; l’abdomen est arrondi, un peu plus large à son sommet; des épines droites, noirâtres, sont placées en double série sur un disque ; le bord postérieur est arrondi, armé de six épines blanches. — Trouvé en Saxe. 23, PHALANGIUM TRIANGULARE. Opilio Triangularis, Herssr, Monogr. des Opil., p. 27, tab. 40, fig. 4. — Le dis- que du thorax est entouré postérieurement par une ligne élevée, de plus il est voûté et obscur dans son milieu; le tubercule oculifére est plus épais que dans les es- pèces précédentes; les yeux sont distans, noirs ; les orbites en dessus sont armés de petites épines droites , avec l'intervalle ca- naliculé ; les palpes sont longs, avec le pre- mier article cylindrique, le second et le troisième atténués à leur base et dilatés à leur sommet ; le quatrième est filiforme, arqué ; les pieds sont médiocres, ceux de la seconde paire sont les plus allongés, pâles, noirâtres à leur sommet, avec les fémurs finement spinulés ; l’abdomen est ovale, voüté dans son milieu, caréné, obscur, ponctué de pâle. TROGULUS, Larr.: Phalangium, Linx., LaTR,; Acarus, SCOPOLI. Les parties de la bouche sont situées dans un enfoncement que recouvre le prolon- gement antérieur de l’enveloppe du corps. —Ce dernier esttrès-aplati, dur.—Lesyeux sont écartés l’un de l’autre et peu sessiles. — Leurs pattes sont proportionnellement plus courtes que celles des faucheurs, et leurs tarses n’ont pas au-delà de six arti- cles”. — L’espèce qui a servi de type à ce genre est : ? Suivant M. L. Dufour, la pièce que les ento- mologistes appellent premier article des tarses est absolument identique par son organisation avec la jambe, revêlue des mêmes poils rudes et grisätres que celle-ci. Elle n’est pas, suivant le même auteur, une dépendance du larse, mais bien de la jambe ou tibia, qui se trouverait alors composée de trois articles , au lieu de deux. Les | CÆCULUS. TROGULUS NEPOEIFORANS, (P1,40, fig. 5.) EaTte., Gener. Crust. et Ins., t. T, p- 442, tab. 6, fig. 4. — Guér. , Iconogr. du Règ. anim. de Cuv., Arachn., pl. 4, fig. 6. — Trogule Népiforme, Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins.,t. VII, p. 327; ibid., Hist. nat. des Fourm. et recueil de Mém., p. 274. — Phalangium Tricarina- tum, Lann., Syst. nat., édit. 13, t. I, pars 2, p. 4029. — Acarus Nepeformis, Scopoz., Entom. Carn., n° 1070. — Pha- langium Carinatum, FaBr., Entom. Syst., t. 11, p. 431.—Wazck., Faun. Paris.,t. 1], p. 232. — Long. 4 lig. — Le corps est el- lipsoïde, d’un cendré terreux, chagriné ; l'avancement antérieur du céphalothorax est t'iangulaire ; les palpessont forts, petits ; on ne distingue pas d’anneaux à sa partie infé- rieure ; les tarses sont de quatre articles, dont le premier un peu renflé à son extré- mité, avec l’angle extérieur prolongé en forme d’épine. — Cette espèce se trouve sous les pierres, particulièrement dans la France méridionale. Voyez pour les autres espèces, Kocx, Faune Allemande, tab. 4, fig. 7, tab. 4, fig. 8. CÆCULUS , L. Dur. La bouche est cachée avec la lévre et les mandibules sous le chaperon. — La lévre est semi - circulaire. — Les mandibules, érilables tarses du Trogule, les tarses légitimes, pnt une forme, une texture, une couleur qui leur sont propres, et qui les distinguent organi- quement el fonctionnellement des jambes. Leurs articles sont revêlus d’un duvet très-fin, spon- gieux ou velouté , très-favorable au sens du tou- cher, et d’une teinte noirâire ou enfumée, Par une inadvertance, sans doute, continue M. L,-Du- four, M. Latreille ne donne dans son Genera que trois articles aux tarses du Trogule , tandis que dans son Histoire des Insectes, antérieure au Ge- nera, il les dit composés de quatre. Ce savant ayait presque raison dans son ouvrage, en com- prenant dans les articles du tarse, celui que je regarde comme dépendant de la jambe. Je dis presque raison, car le tarse des pattes antérieures a un arlicle de moins que les autres; et ce trait était resté inaperçu. Ce tarse n’en a donc que deux : les autres en ont trois. Celui de la se- conde paire de pattes offre encore cette particu- larité, que son premier article est rudimentaire, et que les deux autres, qui sont parfaitement cy- lindriques, ont une longueur comme double de celle destarses suivants. Enfin, j’ajouterai comme un fait omis, que l’article où s'insère le tarse lé- - gitime de cette seconde paire ne se prolonge pas à son extrémité, en une saillie dentiforme comme celui des autres pattes. AN. 465 placées sur la lévre, sont oblongues, peti- tes, terminées par un ongle simple. — Les palpes sont nuls. — Les yeux sont invisi- bles. — Les pieds sont ambulatoires et au nombre de huit, insérés sur les côtés laté- raux du tronc, les antérieurs étant un peu plus longs, — Les tarses sont uniarticulés, armés de deux ongles simples. -— Le corps est ovale , déprimé, coriace, glabre , pourvu d’un thorax en forme de bouclier. — L’abdomen ne se distingue du thorax que parce qu’il ne donne pas insertion aux pat- tes, et que l’arête latérale du tronc ne s’y continue pas. CÆCULUS ECHINIPES. L. Dur., Ann. des Sc. nat.,t. XXV, p- 289, pl. 9, fig. 4 à 3. — Long. 1 lig. — Le corps est noir, ovale, déprimé, et d’une consistance uniformément coriacée; le tronc , ou cette partie du corps qui donne attache aux pattes et qui recéle la bouche, est plus grand que l’abdomen, dont aucun étranglement ne le distingue et avec lequel il est continu ; il présente en dessus, et à peu près dans sa moitié antérieure, une sorte de plaque unie, plane, ou légérement dépri- mée, de texture un peu plus serrée, qui forme comme un simulacre de corselet ; elle se prolonge en avantenunlobe arrondi semblable à un chaperon, et ce trait offre une analogie frappante avec celui qui carac- térise le genre Trogulus. Mais, malgré des explorations soigneusement réilérées avec les secours des plus forts verres amy:lifians, M. L. Dufour n’a pu découvrir à cette Arachnide la moindre trace d’yeux ; dans sa moitié postérieure, le tronc présente en dehors, de chaque côté, un pli saillant, longitudinal , une sorte d’arête ; la bou- che est tout-à-fait inférieure et placée sous le chaperon comme dans le genre Trogu- lus, mais un peu plus en arriére et dans la position naturelle de l’Arachnide, elle est absolument invisible. Quand on observe celle-cirenversée sur le dos, on voit que la bouche forme une saillie comme un mu- seau court; on y aperçoit distinctement une lèvre demi-circulaire, de même texture que le reste du corps, séparée du plastron sternal par une articulation linéaire qui lui permet un mouvement borné d’élévation et d’abaissement. Cette lèvre, légérement concave en dessous et vraisemblablement convexe en dessus, est le support , le récep- tacle des autres parties de la bouche ; deux mandibules petites, oblongues, y sont logées, non didactyles, mais ter- 30 466 CRYPTOSTEMMA. minées par un seul crochet. Au reste. l’ex- trême petitesse de la bouche ne m’a pas permis de constater trés-rigoureusement la conformation des mandibules. Des soies assez longues, roides, très-distinctes les unes des autres , garnissent soit le contour de la lèvre, soit le voisinage de la bouche. M. Dufour, malgré les recherches les plus minulieuses, n’a pu apercevoir de palpes. 1] ne faut pas prendre pour tels deux soies grèles, inarliculées , qui débordent le con- tour du chaperon, et qui ont leurs insertions un peu en arrière de ce contour, non loin de la bouche. Ces soies ne différent que par un peu plus de longueur de celles que j'ai dit garnir les environs de la bouche. illes sont roides, cornées, et peu suscepti- bles de mouvement ; les pattes sont unique- ment ambulatoires, au nombre de huit, d’une composition upiforme pour toutes, et remarquables par les soies de diverses con- figurations qui les hérissent ; leur longueur est médiocre; les antérieures sont un pey plus longues que les autres, qui sont égales centre elles; la région antérieure ou pecto- rale du tronc présente une structure ana- Jlogue à celle des Phalangiens, on y voit de chaque côté quatre plis allongés , concïdes, bien moins saillans que dans les Faucheurs, et assez semblables sous ce rapport à ceux du Trogule. Ces plis, que la plupart des entomologistes désignent sous le nom de hanches, ne sont point des articles parti- culiers dépendant des pattes, mais de sim- ples reliefs parfaitement immobiles, four- nis par le segment pectoral. La véritable hanche ne consiste qu’en un seul article, assez grand , plus gros même que la cuisse ; elle est tout-à-fait découverte, et soninser- tion a lieu immédiatement sur le bord laté- ral du tronc; celle des quatre pattes de devant présente au côté interne ou anté- rieur une soie ovale, spatulée , roussâtre, implantée sur une saillie conoïde ; la han- che de la troisième paire offre une apophyse latérale ; la cuisse ressemble à la jambe des Phalangiens, car elle se compose de deux pièces à peu près semblables, étroi- tement contiguës bout à bout, dont la pre- miére est un peu plus courte que l’autre ; elle est obscurément tétragone , et les an- gles ou arêtes sont bordés de soies roïdes, cornées, d’un roux testacé, qui diffèrent entre elles par leur configuration ; le côté interne des deux paires antérieures est garni de cinq à six piquans, longs et grêles, implantés sur une espèce de bulbe conoïde bien prononcé ; le côté externe en a de sem- blables, mais moins nombreux ct moins ap- parens. Ces longs piquans bulbeux ne s'ob- servent pas aux aulres Cuisses, el servent sans doute à l’Arachnide à saisir ou à enla- cer sa proie. D’autres soies courtes, ova- les - spatulées , garnissent les bords et les arêtes de ces cuisses et desautres; la jambe, moins grosse que la cuisse et presque aussi lotigue qu’elle, est d’une seuie piéce ; les quatre antérieures présentent à droite et à gauche trois piquans bulbeux et des serres de soies ovales-spatulées, les quatre posté- rieures offrent de ces dernières au côlé in- terne des soies non bulbeuses ; le tarse n’est que d’un seul article allongé, plus grêle et plus court que la jambe, bordé de cils simples. Le trait d’un tarse uniarticulé distingue ce genre des précédens; les tar- ses se terminent tous par deux ongles trés- simples, médiocrement arqués, mais bien distincts, insérés au bout même du tarse et non sur le côté ; l'abdomen est plus court que le tronc, il ne se distingue guère de celui-ci que parce qu’il ne donne pas in- sertion aux pattes, et que l’arête latérale du tronc ne s’y continue pas; il offre à son: origine comme un segment transversal, et ensuite quelques rides à peine distinctes ; son extrémité est légérement échancrée ; il est noir en dessus et d’un roux testacé en dessous. Cette dernière couleur s'étend à la ligne médiane de la poitrine, — Cette espèce a élé trouvée sous les pierres dans les montagnes arides. de Moxente, aux confins méridionaux du royaume de Va- lence. CRYPTOSTEMMA, Guée. C’estun genre qui a été établi par M. Gué- rin dans sa Revue Zoologique, et qui par son organisation appartient à la tribu des Phalangiens; il est très-voisin du genre Trogulas; comme lui il a l'extrémité anté- rieure du céphalothorax avancée en forme de chaperon; mais M. Guérin n’a pu lui voir aucune trace d’yeux, et les antennes- pinces sont saillantes, en forme de pattes et plus courtes que celles-ci. — Le céphalo- thorax est distinct de l'abdomen, de forme carrée. — Les pattes sont très-inégales en longueur, aplaties, terminées par des tarses de quatre et cinq articles grenus, dont le dernier est le plus grand. — La seconde paire est la plus longue, ensuite la troisième, puis la quatrième , et enfin la première qui est la plus courte. — L'abdomen est de la largeur du céphalothorax, deux fois plus pre TETRANYCHUS. long, aplati et un peu enfoncé en dessus, convexe en dessous, et paraissant divisé en quatre segmens. — L’espèce type de ce genre est : CRYPTOSTEMMA WESTERMANNII. Grér., Revue Zool., n° 1, janvier 1838, p- 11. — Long. 3 lig. — Le corps et les pattes sont d’un gris terreux, couverts de nombreuses aspérités ; le chaperon est plus large en avant, rebordé, avec un faible sil- Jon longitudinal au milieu ; le céphalothorax est un peu bombé, rebordé sur les côtés et en arrière, avec un sillon longitudinal au milieu, beaucoup plus profond en arrière, et une forte impression oblique de chaque côté ; l'abdomen est à bords trés-relevés, avec deux impressions obliques à la base de chaque segment.—Cette espèce a été trou- vée en Guinée (4). (1) M.Guérin, dans l'ouvrage ci-dessus cité, fait connaître un nouveau genre d’Aranéide qu'il désigne sous le nom d’Acanthodon, et qui avoisine les Mygales fouisseuses et les Eriodons de Latreille; comme dans ces deux genres , les palpes sont in- sérés à l'extrémité supérieure des mâchoires, les chélicères sont saillantes, et leurs crochets sont repliés en dessous , le long de leur tranche infé- rieure, et non en dedans et sur leur face in- terne ; les chélicères ont en avant, et comme chez la Mygale Maçonne, une sorte de râleau ; mais ce genre diffère de ceux auxquels nous le TROISIÈME 467 comparons, par ses palpes aussi forts, et presque aussi longs que les pattes (*), dont les deux der- niers arlicles sont un peu aplatis, et armés en dessous d’épines fortes et courtes, formant un rä- teau , organe qui se trouve également sous les deux derniers articles des premières et secondes pattes, et par ses yeux, qui, au lieu d’être réunis, en forment deux bien distincts, ce qui n’a pas encore été observé dans les Arachnides pulmo- naires ; ils sont ainsi disposés : deux yeux très- rapprochés sur le bord antérieur du céphalotho- rax, et six beaucoup plus en arrière, formant un ovale transverse très-étroit. — La seule espèce connue et qui a servi de type à ce genre est : ACANTHODON PETITII. Guér., Revue Zool., n° 1, janvier 1838, p- 411. — Long. 15 lig. — Le corps est d’un brun mar- ron luisant, avec l'abdomen velu et d'un brun pâle terne; les palpes et les pattes sont sembla- bles; ce qui lui donne l'apparence d’une arai- gnée à dix pattes ; la quatrième paire de pattes est la plus longue, la première ensuite , la troi- sième après, et enfin la deuxième est la plus courte; la troisième paire de pattes est plus épaisse que les autres, et on aperçoit des lignes longitudinales plus foncées sur les pattes; ces li- gnes sont formées par un duvet brun, très serré. —Cette espèce a été trouvée au Brésil. —M. Gué- rin doit donner des descriptions et des figures détaillées de ce genre et du précédent dans son Magasin de Zoologie. {*) Cette organisation rapprocherait cette nouvelle coupe générique de celle d’Actinopus, Perty, Pachylos- celis, Lucas, Sphodros , Walck.; elle avoisine aussi, par les organes de la vue, notre genre Calommata. FAMILLE, TROMBIDITES, LATREILLE. Caractéres..…Les palpes sont terminés en pointe , avec un appendice mobile ou une espèce de doigt en dessous.—Les chélicères finissent simplement en une pointe trés-ai- guë, ou monodactyle. — Le corps est mou, sans anneaux distincts. — Les habitudes des espèces composant les genres renfermés dans cette famille, sont vagabondes.—Gen- res : T'etranychus, Pachygnathus, Raphi- gnathus,Megamera, Rhyncholophus, Trom- bidium, Erythrœus. TETRANYCHUS, L. Dur. Le corps est ovalaire, pourvu d’un su- çoir à deux acicules sans soie et qui ont un peu plus de longueur. — Les palpes sont aussi à crochet fort court et épais, mais eux- mêmes en lotalité gros, courts, conoïdes, appliqués sur une lévre triangulaire, et for- mant avec elle une sorte de tête obtuse et bifurquée. — 11 y a des yeux Jatéro-an- térieurs, des hanches insérées, de chaque côté, en deux groupes, un pour les deux antérieurs, un pour les deux postérieurs; des pattes dont la paire antérieure est tou- jours la plus longue, et dont la cuisse offre des dimensions de beaucoup supérieures à celles des autres articles, terminéesenfin par deux crochets fort petits et fort courbés, at- tachés à un septième article de petites di- mensions , dépassés par quatre soies roides, grosses. — Les espèces qui composent ce genre vivent eu société nombreuse. 1. TETRANYCHUS LINTEARIUS. L. Dor., Ann. des Sc. nat.,t. XXV, 468 TETRANYCHUS. pl. 9, fig. 4. — Acarus Lintcarius, LINN.. Trombidium Telarium, Herm., Mem. Aptérol., p. 40, pl. 2, fig. 45. — Du- cës, Nouv. Annales des Sciences natu- relles, t. 4, p. 20. — Trombidium So- cium, ibid., Mém. Aptérol., p. 43, pl. 2, fig. 13. — Long. : lig. — Cette espèce se trouve sur le tilleul; elle a été rencon- trée dans le nord et dans le midi de la France, sur la rose trémière, l’acacia rose, le broussanetia, le rosier, le sureau, le charme, le chêne, le liseron des champs et celui des haies; ces végétaux en avaient plus ou moins soufert; des points rouillés et innombrables indiquaient le mal fait par la piqüre de ces animalcules; le liseron of- frait une singularité de plus, les Tétrany- ques habitaient, comme d’ordinaire, la face inférieure deses feuilles; la supérieure était couverte d’une poudre blanche ; à en juger par la forme et les habitudes, ces habitans de plantes diversesétaient bien de la même espèce ; il n’en eüt pas été ainsi à en juger par la couleur ; les uns étaient verdâtres et marqués seulement de taches brunes sur les côtés du corps: taches variables et évidem- ment dues aux matières alimentaires con- tenues dans les cœcum latéraux de l’appa- reil digestif; les autres étaient rouillés, rou- geâtres, rouge-brique ; tels étaient surtout ceux de l’acacia rose ; mais sur la rose tré- mière, M. Dugès a trouvé à la fois des in- dividusoffrant presque touteslesnuances qui sont probablement liées a quelques circons- tances de nutrilion ; cesanimalculessont fort petits, à peine visiblesà l’œilnu; leur corps est ovalaire, plus étroit en arriére, un peu sail- Jant en avant, quelquefois sinueux sur les flancs, leur peau garnie de poils rares et longs; les pieds sont peu longs, même les antérieurs; les hanches peuécartées ; les tar- ses offrent au plushaut degré les caractères des pieds usseurs, les quatre soies roïdes se meuvent avec le sixiéme article; les cro- chets du septième semblent uniquement destinés à conduire les fils sécrétés par une papille conique , assez forte, et située en dessous et en arriére, trés-près de l’extré- mité de l'abdomen : tous ces détails se voient avec beaucoup de peine. Les fils sécrétés par ces filières sont si fins, que la loupe même neles fait apercevoir que quandils sont réunis en toile ou du moins en réseau ; quoique, devant la construction de celte toile ou réseau, toutes les pattes de l’a- nimal suspendu à sesfils agissent avecheau- coup d'activité, il ne courl pas avec une grande vitesse, il a même de la peine à marcher sur des corps polis et durs, le verre, par exemple ; sur les feuilles, ou plu- tôt sur la face inférieure, ils trouvent à leurs soies terminales un point d'appui plus commode ; c’est là que, abrités par la toile qu’ils ont tendue sur Je sommet des poils qui hérissent cette surface, ils se nourris- sent et se multiplient ; de temps én temps on les voit incliner leur bec vers la feuille, relever presque verticalement l'extrémité postérieure du corps, plonger ainsi, sans doute, leurs acicules dans les cellules vé- gétales pour en pomper durant quelques minutes le suc et Ja matière verte; aussi leurs excrémens sont-ils liquides, quelquefois gommeux et incolores, d’autres fois mêlés de matière épaisse et d'un vert foncé. Cette espèce de camp ou de ville, con- stituée par une seule feuille, est habitée par de nombreux individus de tout âge et de tout sexe : on peut prendre pour les mâles des individus de petite taille , mais à huit pieds et de forme un peu ramassée, de couleur plus verdàtre que les grands, sur le dos desquels M. Dugès , auquel nous avons emprunté les observations précéden- tes et celles qui suivent, les a vus plus d’une fois montés, comme pour opérer l’accou- plement. Les femelles jetient cà et là leurs œufs sphériques, incolores, volumineux, mais pas plus gros que celui qu’on trouve unique dans J’abdomen de celles qu’on écrase ; de cet œuf sort une larve à six pat- tes, pellucide, petite, marchant avec len- teur, peu dissemblable de l’adulte quant à la forme; ils passent sans doute, comme ceux dont nous parlerons plus loin, à l’é- tat de nymphe immobile avant d’acquérir leurs huit pieds. Il y a lieu de croire que ces petits êtres passent l’hiver sous les pier- res, et s’y cachent dés que tombent les feuilles qui les ont nourris. J’en ai trouvé daps un jardin prés Paris plusieurs cachés au mois d’octobre ; ils étaient d’un rouge brique uniforme, et n'avaient encore rien perdu de leur agilité, ni de leur aptitude à filer ; c’est même sur eux que j'ai le mieux observé la papille abdominale. Ces Telranychus deviennent souvent la proie d’autres animaux, tels que les larves d’Hémérobes, qui font les plus grands rava- ges, et qui souvent en très-peu de temps détruisent des peuplades entières. 2. TETRANYCHUS PRUNICOLOR. Ducès, Nouv. Ann. des Sc. nat., t. I, p. 25, pl. 1, fig. 8 à 6.—Un peu plus grand que le précédent; le corps est plus allongé, TETRANYCHUS. plus rétréci en arriére, saillant et conoïde en avant; Ja couleur est d’un brun-violet uni- forme, avec les pieds päles; les palpes un peu moins gros et moins serrés que ceux du 7. Lintearius; les acicules sont plus longues et se courbent en bas; il y a deux rangs de poils sur le dos ; les yeux sont noirs ; les hanches sont en deux groupes bien écartés pour chaque, les deux posté- rieures sont même séparées l’une de l’autre par un léger intervaile; les pattes sont de structure analogue à celle de l’espèce pré- cédente, mais cependant plus longues ; l’a- gilité est aussi beaucoup plus grande. — Cette espèce a été trouvée en société aux mois de juillet et août sous les feuilles du poirier, du prunier. Les œufs sont ronds, jaunâtres, la femelle n’en porte aussi qu’un à Ja fois, et il en est de même des espèces suivantes; les petits à six paltes sont ver- dâtres. 8. TETRANYCHUS CRISTATUS. Ducès, Nouv. Ann. des Sc. nat., t. 1,p. 24. — De même taille que l’es- pèce précédente, un peu moins agile, à pieds plus grêles et dont les antérieurs sont extrêmement longs ; les hanches sont bien séparées en deux groupes latéraux, avec les tarses à soies moins fortes que dans les espèces précédenses ; le bec et les pal- pes sont peu saillans ; le corpsestellipsoïde, un peu atténué en arriére, relevé en crête tout autour du dos; la couleur est d’un brun noirâtre nuancé de rouge sale, quel- quefois presque tout de cette couleur, et ayant plusieurs rangs de points blancs sur le dos et sur les bords; les yeux sont d’un rouge foncé. Cette espèce a été trouvée par M. Du- gès sur beaucoup de végétaux et sous les pierres. Dans le midi de la France, dit ce même auteur, je l’ai vue en famille dans le duvet léger qui garnit la face inférieure des feuilles du prunier ; elle se trouvait là avec des autres rouges et globuleux, des petits à six pattes, rosés d’abord et pellu- cides, puis rouge brique ; la paire de pieds postérieurs est insérée fort en arrière des antérieurs, Il y avait également là des nympbhes aussi grandes que les adultes, im- mobiles, collées sur la feuille ; autour d’el- les étaient des dépouilles blanches de nym- phes déjà écloses. A Paris j’ai trouvé en automne, sous les pierres des promenades publiques, des familles entières, ce qui m’a fait penser qu’ils quittaient volontiers les arbres, du moins dans cetie saison, pour 459 multiplier ailleurs avec plus de sécurité : R j'ai pu distinguer le mâle à sa petitesse, à sa couleur plus rouge, à la longueur pias grande de ses pattes antérieures, trois fois aussi longues que le corps même ; il n'a paru se placer sous la femelle dans l’accou- plement et s’accrocher à son dos à l’aide de ses longues pattes repliées; c’est aussi avec ces longues pattes qu’ils se livraient des combats entre eux. Les mâles sem- blaient souvent couver les nymphes immo- biles, comme s’ils avaient attendu l’éclo- sion d’une femelle pour s’en emparer aus- sitôt. — Cette espèce , ainsi que la suivante, ne filent pas. 4. TETRANYCHUS CAUDATUS. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. 1, p. 25. — Gette espèce a été trouvée en famille dans le duvet de la face inférieure du lau- rier-thym, avec des œufs jaunâtres et des lar- ves à six pattes et de couleur très-pâle ; elle est fort petite, même à l’état adulte, elle se distingue des précédentes par sa forme allongée , rétrécie en arrière, saillante en avant, et par sa couleur jaune orangé; les pattes sont d’un jaune pâle , peu longues; leur course est assez rapide; il y a quatre grosses soies roides, courtes , écartées, lui formant une sorte de queue. D. TETRANYCHUS TERMIPES. Ducis, Ann. des Sc. nat. , t. 1, p. 40. — Les couleurs sont plus ternes (fauve et noirâtre) que dans l’espèce précédente à la- quelle elle ressemble beaucoup par la forme du corps et des membres ; seulement elle n’a pas de rebord anguleux , ni de corselet dis- tüinct; les pattes sont plus grêles encore, mais dans les mêmes proportions ; les pal- pes sont également droits, courts et gres, peu visibles en dessus ; dans les mandibules, le mordant fixe est très-court, et le-mobile ou l’acicule est très-long. G. TETRANYCHUS MAJOR. (PI. 12, fig. G.) Ducès, Ann. des Sc. nat., t. I, p. 40, pl. 9, fig. 57.—Le dos est plat, strié trans- versalement, épaulé, un peu prolongé en avant et hérissé de quelques soies, soit en avant, soit autour ; il y a deux rangées lon- gitudinales en dessus; le bec en dessous est d’un beau rouge, ainsi que les pattes, et une tache au milieu du dos; le reste est d’un beau noir ; les deux yeux sont rougeätres ou blancs, latéro-antérieurs; au milieu de l'abdomen en dessus, il y a une vulve rouge , bilabiée, d’où la compression fait sortir des tubes courts et incolores; les 470 RAPHIGNATHUS. pattes antérieures sont plus longues que les autres; les cuisses sont longues partout, le sixième article aussi, le septième est rudi- mentaire , à deux griffes, avec une papille olivaire; les palpes sont gros, courts, à peine courbés, à troisième article plus long que les autres; les mandibules sont composées chacune d’un corps épais, ter- miné par un cône surmonté d’un ongle pointu; à la base du cône s’articule un grand mordant mobile, étroit, recourbé, représentant parfaitement en petit l’acicule du Tetranychus Cristatus. 7. TETRANYCHUS TROMBIDINUS. Ducs, Ann. des So. nat., t. 1, p. 42. — Cette espèce porte deux yeux blanchà- tres sur l'avance du tronc qu’elle offre comme la plupart des espèces précédentes ; les palpes sont moins serrés sur le bec que dans les congénères, ils sont assez courts et conoïdes ; les mandibules ont l’ongle mo- bile très-grand, il ressemble à celui du T'e- tranychus Major, mais il est encore moins prolongé et sans mordant fixe à l’opposite ; les deux pointes font simultanément saillie hors du bec quand on comprime l'animal, 8. TETRANYCHUS URTICÆ. Kocu, Faun. Allem.. tab. 4, fig. 10. — Cette espèce est blanche, avec une tache humérale noire de chaque côté, carrée pos- térieurementetstriée deblancobliquement. 9. TETRANYCHUS ULMI. Koca, Faun. Allem., tab. 4, fig. 44. — Elle est peu allongée et hérissée d’épines brunes; sa couleur est ferrugineuse, avec le thorax et les pieds blanchâtres, ces der- niers à leur base ; la bande médiane de l’ab- domen est large et plus pâle. PACHYGNATHUS, Dueës. Les palpes sont coniques , à peine ongui- culés, — Les mandibules sont épaisses, cheli- formes. — Le corps est entier, atlénué an- térieurement, — Les hanches sont distan- tes,— Les pattes sont propres à la marche : Je sixième article est trèés-long, le septième très-court ; les pattes antérieures sont plus Jongues et plus épaisses. 8. PACHYGNATHUS VILLOSUS. (P]. 42, fig. 3.) Ducès, Ann. des Se. nat., t. IL, p. 37, pl. 8, fig. 52 à 54. — Cette espèce est punctiforme, de couleur roussâtre ; les poils plats, courbés, courts, et assez nom- breux qui la recouvrent, lui donnent à la loupe un aspect velouté; les pattes et les palpes sont hérissés de poils courts et r0i- des ; le sixième article des tarses a l’aspect d’un chardon à carder; le corps est renflé, épaulé , rétréci en avant; cetle portion ré- trécie porte deux gros yeux saillans et bru- nâtres ; les insertions des pattes sont de cha- que côté en deux groupes peu distans et peu éloignés de la ligne médiane ; les anté- rieures sont beaucoup plus fortes et plus longues que les autres; viennent ensuite les postérieures ; celles de la deuxième paire sont les plus petites; Loutes sont co- noïdes, épaisses et si peu longues, que la postérieure ne dépasse pas le bout du ven- tre; Loules ont une cuisse assez renflée, un sixième article fort long, un septième fort court et mince; il n’y a que deux grandes griffes sans caroncules apparentes ; le bec est saillant ; les palpes courbés, serrés con- tre la lévre, dont ils ont à peu prés deux fois la longueur, conoïdes, assez semblables à ceux des T'etranychus, mais un peu plus longues , et ayant leur dernier article beau- coup plus considérable qu'aucun des autres; les palpes s’agitent quand l’animal marche; lesmandibulessont en pince à mordant mo- bile rebroussé, parallélement à la cour- bure du mordant immobile ; elles ont une base trés-épaisse et sont très-volumineuses, relativement à la taille de l'animal : quand on le presse entre deux verres au foyer du microscope, les mandibules s’échappent ai- sément en rompant les parois de la lèvre ou de la cavité buccale, — Gette espèce a été trouvée en assez grand nombre, en au- tomne , sous les pierres humides. RAPHIGNATHUS, Ducès. Les palpes sont à peine onguiculés. — Deux acicules pour des mandibules, cour- tes, insérées sous un bulbe charnu, ca- chées sous une lèvre large. — Le corps est entier, — Les hanches sont contiguës, — Les pieds sont propres à la course ; les anté- rieurs sont plus longs. — Le dernier article est le plus long de tous. — La larve est hexapode et trés-semblable à l’adulte. RAPIHIGNATHUS RUBERRIMUS. Ducs, Ann. des Sc. nat.,t. 1, p.18, pl. 4, fig. 4 à 2. — Très - petile, repré- sentant un pointallongé et d’un beau rouge; le corps est ovale, aplati, lisse et presque sans poils, et semble se terminer en avant par une avance conique ; celte avance n’est autre chose qu’une lévre triangulaire , cou- RE DE on En MEGAMERUS. cave et longeant l'appareil man&ibulaire ; un double bulbe charnu, dans lequel s’in- sérent deux acicules légérement recour- bées et accompagnées chacune d’une soie roide , composent cet appareil, qui ne pa- roît pes susceptible de rentrer dans le corps en decà de la cavité labiale ; par la com- pression entre deux verres, on pouvait faire sortir cet appareil de la lèvre, soit par un de ses côtés, soit par une déchirure de sa base; on séparait ainsi difficilement l'un de l’autre les deux bulbes charnus por- tant chacun leur alène et leur soie paral- lèles ; les palpes sont grands, venflés ; l’on- glet du quatrième article est fort court; le cinquième est fort long, elliptique; sou- vent allongés au-devant du corps, ces pal- pes font paraître l’animalcule plus efilé qu’il ne l’est réellement; le plus souvent ils sont reccurbés en dessous; un petit œil d’un rouge foncé, de forme arrondie , oc- cupe, de chaque côté, la région anté- rieure du corps; les pattes antérieures, un peu plus longues que les autres, l’'empor- tent à peine sur les postérieures; dans tou- tes le dernier article est le plus long, il est aussi un peu plus mince que ceux qui le précèdent, garni de poils couchés, et ter- miné par deux ongles rétractiles ; le troi- sième article, ou la cuisse, est peu considé- rable ; les hanches, larges, plates, adhéren- tes, sont toutes contiguës les unes aux au- tres. La marche de ces animalcules est médio- crement rapide, comme le faisoit pressen- tir la médiocre longueur et la forme de leurs pieds ; cependant il doit leur être bien facile de se rendre sur les végétaux , où ils vivent en raison de l’organisation de leur hanche, 1Ils ne passent sans doute sous les pierres que la première partie de leur vie. En effet, c’est immédiatement après leur métamorphose qu’ils ont la taille qui leur a été assignée , et cette taille est à peu près la même avant la métamorphose; c’est, à peu de chose prés, celle de l’animalcule sortant de Pœuf, Get œuf disséminé en quantité considérable sur les pierres abri- tées du soleil, les parsème d’une foule de petits points blancs, où, à la loupe, il se montre sous la forme d’une petite cupule arrondie, crétacée, fermée par un couver- cle de même nature, un peu conique et marqué de cannelures radiées comme un parasol ; écrasant cet œuf, il en sort un pulpe rouge si le fœtus y est encore ; mais, après son éclosion, il conserve la même apparence, Le petit en sort effectivement en 471 soulevant le couvercle sans Je détacher en- tiérement, et c’est l’extrémité postérieure du corps qui sort la premiére. Ce petit est rouge ; c’est une larve qui n’a que six pattes et marche ave lenteur. Elle ne tarde p's à se retirer dans quelque enfoncement de la pierre où elle est née; là elle devient im- mobile, sa peau se détache de Ja superficie de son corps et forme une enveloppe pellu- cide à la nymphe, qui, quelques jours plus tard, rompant ces langes, en sort avec huit pattes , et par conséquent à l’état par- fait. MEGAMERUS, Ducs. Les palpes sont onguiculés, longs, libres. — Le corps est étroit, — Les hanches sont distantes. — Les pieds sont propres à la marche.—Le fémur est très-grand, surtout dans la quatrième paire de pattes.— Le sep- tième article est court. — Les larves sont bexapodes, semblables à l'adulte. Les espèces composant ce genre courent avec vitesse et sautent quelquefois ; la force de leurs cuisses, et surlout de la posté- rieure, explique cette particularité. Quel- ques-unes sont carnivores; mais il en est dont l'intestin coloré en vert, attestent qu’elles se nourrissent de végétaux. 4, MEGAMERUS LONGIPES. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. 11, p. 34, — Trombidium Longipes, Her. ; Mém. Aptér., p. 31, pl 4, fig. 8. — L’abdomen est rougeâtre, pâle inférieurement et sur les côtés. — Les mandibules sont didacty= les, et les hanches sont en deux groupes ; mais les deux postérieures sont ensemble et distantes des deux antérieures. 2. MEGAMERUS INFLATUS. Ducès, Ann. des Sc. nat. ,t. 11, p. 34. — Le corselet est bien séparé; le ventre est trés-convexe, obovale ; ilest de couleur isabelle, et iantôt ses bords sont transpa- rens, tantôt c’est le milieu qui offre une ligne longitudinale ou en Y de couleur blanche; quelquefois il est vert : tout cela dépend du degré de la plénitude des organes diges- tifs et de la nature des matières qu’ils ren- ferment ; les palpes, les mandibules et les cuisses sont bien caractérisés ; les pattes an- térieuressont démesurémentlongueset gré- les ; elles sont blanchâtres et assez molles. —Cette espèce est trés-petite: on la trouve ordinairement en peuplades assez nom- breuses, quelquefois isolée; toutes ont 472 deux petits points de couleur blanche sur les côtés du corselet. 3. MEGAMERUS OVALIS. Ducès, Ann. des Sc. nat.,t.1}, p.35, pl. 8, fig. 43 à 45.—Cette espèce se rapproche de la précédente par la forme renflée de son corps, et par des yeux blancs qu’on aper- çoit sur les angles antérieurs du corselet; ce dernier est marqué que par une ligne enfoncée qui le circonscrit et en fait un triangle à pointe postérieure, et plus ou moins déprimé, selon la plénitude ou la \acuité du ventre; le corps est noir, avec un mélange variable de rouge vif ; les pe- üls sont tout rouges, et le noir paroît dé- pendre de la couleur de lintestin rempli de matières végétales , de la croûte verte des pierres humides que ces animalcules raclent avec activité ; les pattes et le dos sont rouges;-les pattes antérieures sont les plus longues, mais dépassent peu la lon- gueur du corps; les cuisses sont partout longues aussi, mais non renflées comme ilans les autres espèces, et les insertions des hanches sont en deux groupes, mais assez peu éloignées ; lesgriffes sont très-grandes, et il y a entre elles une papille mobile ; les mandibules sont armées d’un petit cro- chet trés-court et mobile, très-courbe’, op- posé à un mordant conique et droit. 4. MEGAMERUS CASTANEUS. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. 11, p. 35. —Le corselet est distinct ; le corps est élargi en avant. avec sept à huitsoies à la queue; le rorps est brun ; les pattes sontrouges ; les an- térieures sont un peu plus longues que le corps ; les yeux sont blancs; elle est fort pe- tite et n’est pas rare ; M. Dugés l’a trouvée souvent en société. Cette espèce diffère de la suivante par la rareté des poils qui sont sur le corps. 5. MEGAMERUS CELER. (PI. 12, fig. 4.) Ducès, Ann. des Sc. nat., t. IL. pl. 8, fig. 4-5 à 49.—Trombidium Celer, Herw., Mém. Aptérol.—D'ungris-jaunâtre; le cor- selet plus long que large; sa partie antérieure estallongée, terminéeen pointearrondie,en- suiteil s’élargit un peu, puisil se rétrécitetse termine en diminuant peu à peu de gros- seur postérieurement, où on aperçoit trois longues soies terminales ; la lèvre est bifide; les mandibules sont à ongle mobile, allongé, pointu et peu courbé, 6. MEGAMERUS ROSEUS. Ducts, Ann. des Sc. nat., 1. II, p. 36, RHYNCOLOPHUS. pl. 8, fig. 50, — Cette espèce est grande, assez rare et ordinairement isolée, très-agile et carnivore; l'intestin est brunâtre ; le reste du corps d’un rose sale ; les yeux la- téraux antérieurs sont d’un gris-ardoisé. Pour la forme, cette espèce ressemble à la précédente, mais les membres sont encore plus robustes et le corps plus hérissé ; plu- sieurs de ses grands poils sont aplatis ; les mandibules sont très-fortes, en pince d’é- crevisse , à mordans très-courbes et aigus ; les palpes sont grands. à grand appendice, à griffe longue, fine et peu courbe, ils sont le plus souvent pliés en dessous, comme chez toutes les espèces de ce genre ; le der- nier article des tarses est court, mais élargi; les deux griffes sont très-fortes et cro- chues. 7. MEGAMERUS FALLAX. DucÈs, Ann. des Sc. nat., t. 11, p. 36, pl. 8, fig. 51. — Cette espèce est assez grande, d’un noir velouté, avec une tache blanche sur le dos; des yeux rougeätres ou blanes, saillans, placés au-dessus de l’inser- tion dela deuxième patte ou un peu plus en arrière; des pattes et un bec rouges; un corps élargi en avant, épaulé, aplati, sans corselet bien distinct ; les mandibules ont le mordant très-courbé et crochu. RHYNCOLOPHUS, Dueës ; Acarus, DEGÉER. Les palpes sont grands, libres. — La lé- vre est couverte de poils. — Les mandibu- les son uniformes, très-longues.—Le corps est entier. — Les hanches sont très-distan- tes. — Les pieds sont er forme de palpes, renflés à leur extrémité; les postérieurs sont les plus longs. — Les larves éprou- vent plusieurs changemens ; les nymphes sont immobiles. À. RHYNCOLOPHUS DEGEERII. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. I, p. 26. —Acarus Phalangiades, Decéer, t. VII, pl. 8, fig. 7 à,11. — Trombidium Phalan- gioides, Herm., Mém. Apterol., p. 33, pl. 4, fig. 40. — 11 est presque globu- leux ou ovale, d’un rouge-canelle , plus clair lelong du dos et garni de poils noirset plats, assez longs, légérement courbés ; les yeux sont au nombre de quatre, en deux groupes latéraux , de couleur rouge; il y a deux soies roides sur l’avance rétrécie du corps; les proportions et la forme des pat- tes diffèrent peu ; lesantérieures n’ont guêre RHYNCOLOPHUS. plus de grosseur que les autres, mais le trochanter est remarquable par sa forme globuleuse à toutes les pattes ; ces dernières sont rouges, ainsi que le bec et les palpes; elles sont couvertes de poils noirs et plats immédiatement appliqués à leur surface. —Cette espèce a élé trouvée sous les écor- ces des arbres, dans les bois des Ardennes. 2. RHYNCOLOPHUS CINEREUS. Ducis, nn. des Sc. nat ,t. Ï. p. 27, pl. 4, fig. 7, 7 bis.— Long. 1lig. —Le corps est presque quadrilatéère , déprimé, un peu moins large enarrière. avancé en cône obtus, maculé de brun et de gris-blanchâtre, cetle derniére teinte dominant surtout en avant e4 au milieu du dos; la première varie en étendue selon que les cœcum latéraux et lobuleux de lappareil digestif sont plus ou moins remplis de matière alimentaire dont la couleur est brune; les découpures ré- guliéres, arrondies , rappellent celles de l'intestin de quelques hirudinées; à l’œil ce corps semble peu velu, mais au micros- cope on le voit hérissé , aussi bien que les pattes, de poils peu serrés, longs, plats et en forme de spatule recourbée; sur la ré- gion latéro-antérieure sont, de chaque côté, deux yeux rouges, ronds, rapprochés, l’an- térieur plus petit et plus en dedans que l'autre; les articulations des paltes sont grandes ; la dernière, médiocre enilongueur, est comprimée , élargie de haut en bas, garnie de deux griffes rétractiles, colorées d’un beau rouge : ceci se remarque surtout aux pattes antérieures, qui sont a peine plus fortes que les autres ; ce sont aussi les plus longues aprés les postérieures, dont l’éten- due est démesurée ; les huit hanches sont partagées en quatre groupes trés-écartés et insérés vers les flancs; deux en avant, deux en arriére; ces hanches sont plates, peu larges, écailleuses, rougeûtres, fixes ; entre les groupes postérieurs se voit en dessous une fente longitudinale bilabiée, ouverture génitale que suit immédiatement un anus étroit et arrondi; le corps des femelles contient des œufs en assez grand nombre ; les palpes grands, libres, à grand crochet, à appendice pyriforme, sont rougeûtres, attachés comme de coutume sur les côtés de la lèvre; celle-ci, attachée au corps en- tre les groupes des hanches antérieures, est subtriangulaire, allongée en avant en forme de goulot, dont le bout est garni de deux petits panaches lanugineux ; les mandibu- les sont étroites et longues, tranchantes et aiguës, en forme d’épéc pour la moitié an- 473 térieure , élargies en arrière, et concaves de mawière à constituer, par leur reunion bord à bord, une gouttière propre à con- duire dans le pharynx les liquides sucés, et qui sont probablement des humeurs animales. Les métamorphoses de ces Acariens sont multiples; du moins il s’en fait encore une après que leurs huit pattes sont déjà dévelop- pées. On trouve, dans les creux des mêmes pierres, des nymphes immobiles, velues comme l’adulte, et assez grandes, aplaties, lenticulaires, et qui portent à leurs extré- mités les restes d’une peau bien reconnois- sable à ses poils, aux fourreaux de ses huit pattes, mais ressemblant parfaitement aux adultes. Ceux qui n’ont pas encore subi cette métamorphose, et qu’on peut croire impubères, sont plus arrondis, plus ren- flés et d’une couleur rougeâtre plus uni- forme ; on les trouve aux mêmes endroits et avec des dimensions qui varient depuis celle d’une petite tête de camion jusqu’à une longueur de trois quarts de ligne; M. Dugés n’en a vu aucun à six pattes. Gette espèce est commune durant l'été, aux environs de Montpellier; on les trouve en petites sociétés à Fombre et autour des pierres dans les fossés herbeux, le long des routes et sur la lisière des champs ou des prairies; les pattes sont très-longues, et elles leur servent à parcourir le terrain, à la ma- nière des Faucheurs, avec assez de célérité; elles se meuvent convulsivement, comme celles des Aranistes, quand on écrase l’a- nimal. 3. RHYNCOLOPHUS RUBESCENS. Ducès, Aun. des Sc. nat., t. 1, p. 29.— Cette espèce est plus rare que la précé- dente, d’une taille un peu moindre, de couleurs plus vives; le fond est d’un rouge obscur; ïies pattes sont toutes rouges, à partles deux ou trois premiers articles; les poils sont aigus et peu ou point aplatis; les pattes sont un peu moins longues que dans la précédente; les antérieures sont trois fois plus épaisses que les autres; l’animal sen sert continuellement pour palper , explorer et même pour repousser ennemi; les or- ganes génitaux, les œufs intérieurs ne dif- férent pas de ce qui a été indiqué dans l’es- pèce précédente. 4. RHYNCOLOPHUS TRIMACULATUS,. Kocu, Faun. Allem., tab. 14. fig. 3. — Trombidium Trimaculatum , HERMANN, Mém. Aptérol, p. 27, 29, pl. 4, 6g. 6, — 474 Le corps est plus long que large, terminé en pointe antérieurement, large et arrondi sur les côtés latéraux, où on aperçoit deux taches blanchâtres, se rétrécissant ensuite et arrondi postérieurement ; là on aperçoit une troisième tache qui est de même cou- leur que les deux précédentes; les pieds postérieurs dépassent à peine la longueur du corps. 5. RHYNCOLOPHUS NEMORUM. Kocu, Faun. Allem., tab. 1, fig. 4. Le corps est plus long que large, terminé en pointe arrondie antérieurement , Jlobé sur les côtés latéraux et postérieurement ; la couleur du corps est d’un rouge obscur ; les pattes ainsi que les palpes sont jaunes. TROMBIDIUM, Faër. Les palpes sont grands, libres. — Les mandibules sont onguiculées. — Le corps est renflé et présente quatre hanches pos- térieures, avec la saillie étroite, mobile, portant les yeux, quatre hanches antérieu- res el le rostre. — Les pieds sont en forme de palpes ou palpeurs; les antérieurs sont plus longs. — Les larves sont hexapodes, parasites, et différentes de l’adulle. A. TROMBIDIUM PHALANGH. (PI. 41, fig. 3.) Ducès, Ann. des Sciences naturelles, tel, sp 320 p dl: fs 19fa 24e D'un beau rouge oranger et égalant à peine une graine de moutarde dans son plus grand développement; le corps est ova- laire, renflé, luisant; vers les angles anté- rieurs arrondis se trouvent deux yeux pe- tits, brunâtres, ovales, fort écartés l’un de l’autre ; il y a fort peu de poils sur le corps, un peu plus sur les membres ; ceux-ci con- sistent en six pattes d’autant plus courtes, et situées plus en avant, par rapport au corps, que l'animal est plus volumineux ; il en conserve néanmoins l’usage tant qu’il vit en parasite, et peut changer de peau sur sa victime , même avec quelque agilité ; ces six pattes, terminées par un article assez long, grêle et armé de deux grandes griffes, sont implantées latéralement et en avant par les quatre plus antérieures, à quelque distance en arrière , et d’autant plus que le ventre est plus ample, pour les deux pos- térieures; du reste, rien de semblable à l'avant-train lorsque cette espèce est par- venue à l’âge adulte. M. Dugés, qui a ob- servé la larve de ce Trombidium , dit que lorsqu’elle est détachée spontanément du TROMBIDIUM. corps du faucheur, elle meurt si elle tombe dans l’eau, bien qu’elle puisse revivre si on l’en tire au bout de quelques heures; c’est la terre qu’elle cherche, et que je lui ai fournie dans des vases clos; là, cachée plus ou moins profondément dans les in- terstices des plus petites mottes, elle est devenue immobile et est restée ainsi pen- dant vingt jours; j'ai pu voir à travers la peau se former ou du moins se perfection- ner les huit pattes; de cette nymphe ovoïde, lisse, semblable à un petit œuf d’un jaune- rouge , est sorti un Zrombidium de couleur écarlate ; le corps renflé, d’une circons- cription subtriangulaire , mais à angles ob- tus, d'aspect velouté, est effectivement hé- rissé de poils lamelleux, et qu’un très-fort grossissement montre comme plumeux , c’est-à-dire à barbes latérales. Ce corps se ride, s'enfonce en divers points, selon les mouvemens que se donne l’animal , et cela a lieu en dessous comme en dessus ; l’avant- train , les pieds, le bec sont safranés, demi- transparens ; deux yeux, d’un rouge foncé, m'ont paru portés, non au bout d’un pédor« cule épais, mais sur une expansion latéra!e en forme d’acicule ; les hanches courtes, cylindriques, fixes, sont insérées, les anté- rieures sous l’avant-train, les postérieures sous les flancs; les articles des pattes vont successivement croissant jusqu’au dernier, qui est même plus long, du moins plis épais que les précédens; de ces pattes, toutes onguiculées, les postérieures sont d@ beaucoup les plus longues et les plus fortes; elles servent de tentacule ; les Trombi dium récemment éclos les ont presque de Ja longueur du corps, les postérieures vien nent ensuite ; quant aux dimensions, celles de la troisième paire sont les plus courtes ; entre les hanches antérieuress’irsère le bee, formé d’une lèvre mobile, triangulaire, portant deux palpes ravisseurs épais, ren- flés, à crochet grand et fort, à appendice piriforme et grand; dans la lèvre sont en- fermées deux mandibules épaisses et ar: mées d’un crochet mobile. — Cette espèce se trouve sur le Phalangium Cornutum, espèce que l’on trouve assez communé- ment aux environs de Paris. 2, TROMPIDIUM ELONGATUM. Ducès, Ann, des Sc, nat., t. 4, p. 35. — Long. À lig. — Le corps est d’un rouge cramoisi, velouté et étroit, en forme de Janguette, arrondi en arrière et en avant, échancré versle milieu, là on s’insérent les quatre pattes postérieures; les antérieures. ERYTHRÆUS. sont les plus longues, renflées au bout et onguiculées ; les postérieures, quoique plus longues que les intermédiaires, sont loin d’atteindre le niveau de l’extrémité du corps; les poils du corps et des pattes sont touflus, Jongs et plats, en forme de spatule cour- bée en arrière ; leurs bords semblent fran- gés à un trés-fort grossissement; l’avant- train, comme les pieds et le bec, est d’une couleur pâle, il est glabre, grêle, el porte, sur deux élévations, des yeux assez rapppro- chés, ronds, saillans, d’un brun-rouge; les palpes sont très-velus; leur appendice est long et grêle; la lèvre et les mandi- bules sont comme dans l'espèce précédente. — Celle espèce a été trouvée par M. Du- gès dans le midi de la France, au mois de juillet, sous les pierres. 3. TROMBIDIUM GLABRUM. Ducs, Ann. des Sc. nat., t. 1, p. 35.— Gette espèce estun peu moins allongée que la précédente , elle est rouge aussi, mais non veloutée ; du reste, excessivement petite, à peine visible à l’œil nu; les palpes sont ra- visseurs ; les mandibuiles sont onguiculées; la lèvre est triangulaire ; les hanches sont distantes; les paites ne sont pas sensible- ment renflées à leur extrémité. — Trouvée sous les pierres, dans les lieux humides. À. TROMBIDIUM HOLOSORICEUM. Faze., HERMANN, Mém. Aptér., pl. 4, 2, et pl. 2, 4. — Larr., Reg. anim. de Cuv., 2e édit.,t. IV, p. 284. — D'un rouge cou- leur de sang ; l'abdomen est presque carré, rétréci postérieurement, et présentant une échancrure; en dessus il est chargé de papilles velues à leur base, et globuleuses à leur extrémité. —Se trouve trés-commu- nément au printemps dans les jardins. 5, TROMBIDIUM PUNICEUM. Kocu, Faun. Allem., tab. 1, fig. 1. — Plus long que large, soyeux ; les côtés la- téro-antérieurs sont larges, découpés; les papilles sont trés-courtes; les pieds sont courts; le tarse des pattes antérieures est grand, ovale ; la couleur générale de cette espèce est rouge. 6. TROMBIDIUM SYLVATICUM. Koca, Faun. Allem., tab. 1, fig. 2. — Large, d’une couleur pourpre, avec une tache orangée, triangulaire à la partie an- térieure ; les papilles sont courtes ainsi que les pieds, surtout les antérieurs, épais. 7. TROMBIDIUM CORDATUM. Koca, Faun. Allem., lab, 6. fig. 7 — 475 Cet'e espèce est cordiforme, d’un rouge pourpre, avec l’article terminal des pieds antérieurs épais et ovale. 8. TROMBIDIUM TRIGONUM. Herman, Mém. Aptérol, p. 26, fig. 9. — Kocx, Faun. Allem., tab. 6, fig. 8. — Le corps est cordiforme, terminé en pointe postérieurement , il est rouge, soyeux , avec deux sillons transverses, flexueaux, dont deux au sommet se joignant par devant ; les pieds sont grêles, courts 9. TROMBIDIUM FASCIATUM, Koca, Faun. Allem., tab. 6, fig. 9, — Cordiforme, allongé, d’une couleur mi- nium , avec deux bandes médianes et cinq taches postérieures blanches. ERYTHRÆUS, LarTr.; Trombidium , Her. Les palpes sont grands, libres, biongui- culés. — Les mandibules sont onguiculées. — Le corps est entier. — Les hanches sont contiguës. — Les pieds sont propres à la course, unguiculés, longs, avec le deruier article grêle et trés-allongé ; les postérieurs sont plus longs. 1. ERYTHRÆUS RURICOLA. (PI. 11, fig. 2.) Ducès, Ann. des Sc. nat.,t. I, p. 36, pl. 1, fig. 22 à 25, — Koce, Faun Allem., tab. 1, fig. 5. — Cette espèce est co- lorée d’un rouge de carmin, souvent tres- vif, quelquefois noirâtre vers le milieu du corps, mais laissant presque toujours le long du dos une bande plus claire, demi- transparente , et offrant en avant un gran espace également pellucide , aussi bien que quelques points vers les flancs; les palpes et les pattes sont incolores, mais chaque ar- ticle, excepté ceux qui avoisinent le corps, est marqué d’une tache d’un carmin très- vif; le corps est entier, c’est-à-dire sans avant-train, il est déprimé, à peu près ovale, mais échancré superficiellement sur les côtés, et un peu plus large en arrière qu’en avant; quelques poils rares sont dis- séminés à Ja surface ; deux yeux noirs, peu distincts, fort écartés et sessiles, occupent les angles antérieurs obtus de ce corps; les hanches sont insérées surtout vers la partie antérieure , et paroissent peu écartées les unes des autres; la cuisse est à peine supé- rieure en dimension à l’article suivant, et de beaucoup inférieure aux deux derniers; le septième surtout est remarquable par sa 476 ERYTHRÆUS. longueur, qui fait presque le tiers de la patte ; il est eflilé, atténué, et couvert de poils couchés, dont trois dépassent les deux fortes grilles divergentes qui le terminent ; les poils courbés, insérés presque à angle droit, garnissent les autres articles; les pattes antérieures sont les plus grosses, les posté- rieures sont les plus longues; elles ont presque Je double de la longueur du corps, toutes ont, au reste, des dimensions con- sidérables ; le bec se compose d’une lèvre triangulaire contenant deux mandibules onguiculées comme celles des Zrombidium, mais à corps bien plus allongé, à crochet bien plus courbe; les palpes sont renflés ; le crochet du quatrième article est trés-al- longé, grêle, émoussé; vers le milieu de sa longueur , il porte un petit ongle mo- bile dans le sens de la concavité; le cin- quième article ou l’appendice est elliptique, grand , velu , et dépasse la pointe du qua- trième, Cette espèce se trouve communément sous les pierres, le long des chemins et des endroits un peu secs, aux environs de Mont- pellier; M. Dugés en a vu quelquefois une douzaine réunis sous une sorte de dais de soie blanche, sans savoir s’il était leur ou- vrage ou celui d’une araignée , et s'ils tra- vailloient à la multiplication de l’espèce: le plus souvent ils sont isolés, et donnent la chasse aux Acarides plus petits qu’eux ; ils les saisissent et les emportent rapide- ment avec leurs palpes ravisseurs pour les dévorer; il m'a même paru qu’ils n’épar- gnoient pas les individus foibles de leur propre espèce; les plus forts d’entre eux sont loin toutefois d’être bien grands, on ne les découvriroit même pas à la vue sim- ple sans leur course tourbillonnante et comparable à celie d’un grain de poussière emporté par le vent. Cette course est tou- jours suivie d’un temps d’arrêt, durant le- quel on peut observer l’animalcule à la loupe ou le saisir pour l’examiner ailleurs. La ma- niére d’y réussir, pour des êtres si menus, si frêles et qui s’échappent avec tant de vé- locité, vaut bien la peine d’être exposée pour l'avantage de ceux qui voudront se livrer à des observations de ce genre. Un flacon contenant une petite quantité d’eau est le meilleur moyen de transport; on peut y soufiler l’Acaride dans un moment de repos, pourvu que le goulot soit sufli- samment large ; on peut encore, avec un peu dadresse, l’engluer au bout d’une paille , d’une feuille de graminée mou.llée dc salive; mais veut-on l’observer libre, vivant, alerte, il faut le précipiter par le souffle dans un flacon bien sec et fermé en- suite avec exactitude; on l’en fait sortir pour le recevoir sur une lame de verre ou un carton bien blanc, bien uni, sur les- quels on l’emprisonne dès qu’il s'arrête, en le couvrant d’un petit verre de montre ou d’une plaque de cristal excavé. 2. ERYTHRÆUS FLAVUS. Ducis, Ann. des Sc. nat.,t.14, p. 38, pl. 4, fig. 28.— De la couleur indiquée par son nom, à pieds plus pâles, hérissé sur le dos de poils rares, mais longs et forts; tient le milieu, pour la forme, entre celui qui va suivre et celui qui vient d’être décrit, c’est-à-dire qu’il est plus raccourci que l’es- pèce précédente ; mais il a les pattes pro- portionnellement plus fortes encore et plus longues; les poils en sont abondans, cou- chés ; le sixième article est plus grand que le septième, qui est eflilé et a trois grandes grilles; deux yeux ronds, d’un rouge-brun, sont latéro-antérieurs ; le bec est saillant ; les palpes grands; l’appendice long «1 barbu; les crochets du quatrième arti@ 4 n'arrivent qu’à la moitié de sa longueus ; les crochets, le grand et le petit, articuk s l’un et l’autre sur le quatrième article; ka mandibules sont étroites, longues; les crochet médiocrement courbé ; la lèvre lez enferme dans l’état de repos. — Cette ec: pèce a été rencontrée dans le midi de Ja France ; M. Dugés en a trouvé plusieurs fois dans le Nord qui ont paru lui appartenir, 3. ERYTHRÆUS IGNIPES. Ducës, Ann. des Sciences naturelles t. I, p. 39, pl. 4, fig. 26, 27. — Plis trapu et à membres plus courts que l’es- pèce précédente ; elle court avec une grande vitesse, et on la trouve communé- ment dans les lieux exposés au soleil, à terre, sous les pierres, dans les herbes M. Dugés l’a trouvée aussi sur des rosieri chargés de pucerons : dans le corps d’ua individu de cette espèce, il a compté jus- qu’à une vingtaine d'œufs ovales ; le corps est subtétragone, déprimé, un peu plus large en arrière, marbré de gris et de jaune-rougeätre ; les pieds, le bec et les palpes sout orangés; les quatre yeux, en deux groupes Jatéro-antérieurs, sont petits et d’un rouge vif; les hanches sont rappro- chées, aplaties, fixes, formant une sorte de plastron; les pattes postérieures sont les plus longues; le dernier article de toutes est le plus grand, effilé, garni de poils cou. TS RE OR ne da. me. ERYTHRÆUS. chés et terminé par deux grands ongles di- vergens, que dépassent trois soies roides; les poils des autres articles et ceux du corps sont rares et redressés; le bec est formé, 4° en dessous, d’une lèvre triangulaire, des côtés de laquelle peuvent s'échapper les mandibules lorsqu'elles se sont un peu avancées ; 2° en dessus, d’un opercule cou- leur jaunâtre, à trois pointes obtuses: il est souvent caché par le corps renflé de l’animal ; 3° latéralement, de deux palpes portés sur la lèvre et ressemblant à ceux des espèces décrites ci-dessus ; mais le qua- trième article est plus court, plus épais, ce qui fait paraître les deux crochets comme sessiles, et partant du même point que l’appendice, qui est plus épais que chez VErythrœus Flavus, mais à peu près aussi grand ; les mandibules ressemblent à celles de l’'Erythrœus Ruricola , et ont une gran- deur proportionnée à celle de cet Acarien, Les individus de cette espèce ne s’épargnent guëre entre eux, à ce qu'il paroît; car deux enfermés dans la même boîte, le plus foible a été trouvé quelques heures plus tard flétri et probablement sucé. M. Du- gés a constaté que les taches noires sont dues à la plénitude des organes digestifs ; ils paroïissent essentiellement constitués par deux cœcum latéraux, lobuleux, à peu prés comme ceux des Rhyncolophus, réu- nis par une branche transversale, à laquelle aboutit d’un côté l’œsophage, de l’autre, un intestin impair, probablement le rec- tum, qui se porte en arriére, et va sans doute jusqu’à la partie anale en ligne droite. — Cette espèce a été trouvée dans le Lan- guedoc. 4. ERYTHRÆUS CORNIGERUS. Ducës, Ann. des Sc. nat., t. I, p. 40. — Trombidium Cornigerum, HERMANN, Mém. Aptérol., p. 40, pl. 2. fig. 9.—D'’un rouge presque cerise, avec une double écharpe noire qui manque quelquefois ; cette espèce courtavec assez de vélocité,'ethabitesurtout les prairies; le corps, presque trapézoïde, un peu déprimé, ne semble d’abord porter que deux ocelles fort rapprochés; il est pres- que parsemé de grands poils blancs et re- dressés sur le dos; les hanches sont rap- prochées; les pattes couvertes de poils couchés; la dernière paire est la plus lon- gue ; l’avant-dernier article est un peu plus grand que le septième; celui-ci, mince dans un sens, est un peu élargi dans l’autre, c’est-à-dire verticalement; mais ce qui le 477 rend remarquable, c’est que, outre deux grandes griffes divergentes, il est encore garni de deux flocons ou appendices comme laineux, qui se montrent sur les côtés de ces griffes, et d’une expansion membra- neuse, incolore, en languette élargie, sans être infundibuliforme, qui se trouve entre elles ; le bec offre deux petites cornes, qui par la compression semblent sortir de la base du bec; elles paroïissent analogues aux pointes mousses de l’opercule bifide dans l’Erythrœus Ignipes, mais se mon- trent ici plus étroites et comme cylindri- ques; le quatrième article des palpes est assez gros, court, plus épais en avant qu’en arrière; il porte dans le premier sens un appendice ou cinquième article grand et fort, allongé, un peu conique, articulé avec lui par une base assez large, enligne droite etnon latéralement, comme l’anpendice des palpes ravisseurs est ordi- nairement placé; mais le quatrième article est armé de trois crochets transparens, presque égaux, parallèles, mobiles tous trois, et de longueur égale seulement à celle de leur support commun, qui ne fait que le quart de l’article qui le suit; les mandibules sont semblables à celles des Erythrées en général ; le corps en est piri- forme ; le crochet grêle et peu courbé; la lèvre forme un triangle fort allongé, elle est bien plus longue que chez l’Erythrœus Ignipes. Les Erythrées Cornigeres ne pa- roissent pas devenir parasites dans leur jeune âge; M. Dugès en a trouvé de cou- leur orangé, avec six ou huit pieds, et de taille variée depuis la plus petite jusqu’à la plus grande, conservant d’ailleurs, à part le nombre des pieds, tous les carac. tères de l’adulte, les palpes, les mandi- bules, les hanches, les appendices du tarse, etc. Parmi ceux dont les pieds étoient déjà au nombre de huit, les deux posté- rieurs étoient quelquefois trés-grêles et trés-courts, comme s'ils n’eussent pas en- core acquis tout leur développement, la troisième paire étant même aussi propor- tionnellement moindre qu’à un âge plus avancé; un de ces jeunes à huit pattes, conservé quelques jours dans un tube , y a filé un réseau lâche de soie trés-fine à la- quelle il s’est suspendu; les pattes se sont roidies et dirigées en avant. L’animalcule devenu immobile s’est constitué nymphe. — Cette espèce a été trouvée dans le dé- partement des Ardennes et dans celwm de l’Ain. 478 DERMANYSSUS. QUATRIÈME FAMILLE, ACARIDES, LATREILLE. Caractères. Les palpes sont grêles, sur- numéraires à la lèvre. —La lèvre est échan- crée. — Les mandibules sont en forme de pince. — Les yeux sont nuls. — Les hanches sont distantes. — Les pieds sont caronculés. Les Arachnides qui composent cette fa- mille sont trés-petites, microscopiques, parasites et pullulant beaucoup. Quelques- unes vivent sur des insectes, notamment sur les Coléoptères orduriers ou fouis- seurs; d’autres rongent les provisions de bouche, comme la farine, le vieux fro- mage, les viandes desséchées : les collec- tions d'insectes placées dans les lieux froids et humides sont exposées à leurs ra- vages. On attribue à quelques espèces la maladie de la gale , tant celle de l’homme que de divers animaux domestiques. Quel- ques Acarides propres à quelques mam- miféres peuvent aussi se multiplier sur l’homme et l’incommoder violemment. D'autres espèces sont errantes et se trou- vent sur les plantes, les écorces des arbres, dans la terre, sous les pierres, etc. Plu- sieurs naissent avec six pattes; les deux autres se développent peu de temps aprés ; leurs tarses se terminent souvent de di- verses manières. Les genres que cette famille renferme sont au nombre de sept, et sont ainsi dési- gnés : Dermanyssus, Gamasus, Uropoda , Pteroptus, Argas, Hypopus, Sarcoptes, Oribates, Acarus. DERMANYSSUS, Ducës ; Acarus, DecéÉer, Her.; Gamasus, LATR.; Smaridia , DuMÉRIL. Le cinquième article des palpes est très- petit. — La lévre est pointue. — Les man- dibules sont en forme de pince dans les mâles, avec l’ongle très-allongé ; ils sont uniformes dans les femelles, — Le corps est mou. — Les pieds antérieurs sont les plus longs.— Les hanches sont contiguës. Les larves sont hexapodes, à peine difré- rentes de l’adulte, 1. DERMANYSSUS AVIUM. (PI. 42, fig. 5.) Ducs, Ann. des Sc. nat.,t. 11,p. 2, pl. 7, fig. À à 4.— Acarus Gallinæ, Decéer, Mém. pour servir à l'Hist. nat. des Ins., t. VII, pl. 6, fig. 43. — Acarus Hirundi- nis, HERMANN, Mém. Aptérol., p. 83, pl. 4, fig. 43. — Le Pou de pivoine et le Pou d’une sorte d’émérillon, Lxonner, Mém. Mus., t. XVIII, pl. 5, fig. 44, 42. —Gamasus Gallinæ, Gamasus Hirundinis, Larr.,Rég.anim.de Cuv., t.IV,p. 285.— Le Smaride des petits oiseaux, Duménur, Dict. des Sc. nat.—Dans les deux sexes, le corps est ovalaire, déprimé, un peu plus large en arriére, quelquefois légérement échan- cré à sa partie postérieure, et évidé laté- ralement ; entre la couleur brune que leur donnent deux grosetlongs cœcum latéraux, dont on peut observer à la loupe les mou- vemens péristaltiques, on remarque encore, vers le milieu du corps, une tache blanche, ordinairement en V, forméeparlesderniéres portions des sacs digestifs remplis d’excré- mens; et en effet, des excrémens laiteux, méêlés d’un peu de noir , couvrent , sous forme de petits points, les parois de leurs habitations, et M. Dugès les à vus sortir de la partie anale; cetle peute ouverture est en dessous et en arrière ; l’orifice géni- tal est sans doute situé beaucoup plus en avant; dans les pattes se montrent des prolongemens tubuleux du canal intesti- nal, mais qui sont bien rarement , et jamais en entier, remplis d’un sang avalé; ce sont des cæcum qui ne reçoivent peut-être que la partie nutritive des alimens ; la transpa- rence de la peau et la rareté des poils per- mettent d'observer ces particuiarités, et de reconnoilre aussi de nombreuses trachées, rameuses, et prenant leur origine de plu- sieurs troncs, nés d’un stigmate ouvert der- rière l’insertion des dernières pattes; de ces pattes, les deux antérieures sont toujours les plus longues et les plus grosses, et ser- vent de tentacules; toutes ont leur sep- tième article muni d’une caroncule mem- braneuse, bilobée, et de deux crochets ; le sixième article est plus long que les autres ; le troisième ou Ja cuisse est plus gros * TD nm DERMANYSSUS. qu'aucun et assez long ; la hanche est ren- flée et probablement mobile; la bouche constitue une sorte de tête mobile, attachée sous le bord antérieur du corps; elle est composée : 4° d’une lèvre triangulaire, pointue en avant, et portant les deux pal- pes; 2° de ces palpes, dont le sixiéme arti- cle est le plus fort, le cinquième, le plus petit, est accompagné d’une courte et grosse soie, mobile, située en dehors ; 3° de deux mandibules qui différent d’un sexe à l’autre : chez le mâle, on peut voir dans le corps, et faire sortir de la bouche, deux bras charnus , composés principalement de deux articles, dont le dernier se termine, en dedans, par une pointe fixe, et sup- porte en dehors un troisième article mo- bile, étroit, corné et rougeâtre: c’est un très-grand ongle aigu, tranchant, falci- forme et ondulé, destiné évidemment à percer et non à saisir : chez la femelle, ces deux bras, forts réduits, peu séparables, peu ou point exsertiles, portent une lame élargie à la base, subitement rétrécie en forme d’épée ; ces deux lames droites et accolées rappellent celles des Rhynco- lophes : il faut une forte pression pour les désunir ; une pression modérée en fait saillir simultanément la pointe hors de la bouche. Geite espèce se trouve en toute saison dans les cannes creuses qui servent de per- choirs aux petitsoiseaux chanteurs (Linotte, Chardonneret, Verdier) que nous conser- vons en cage. Dans les cavilés profondes, le Dermanysse des oiseaux vit en peupla- des nombreuses; mais il s’en échappe fur- tivement Ja nuit, trés-probablement du moins, pour aller sur les oiseaux endormis sucer le sang dont se montrent remplis les organes digestifs chez tous les individus jeunes et adultes. C’est le rouge qui donne à ces animalcules leur couleur foncée, pur- purine ou brune. Dans les mêmes retraites se trouvent une multitude de dépouilles ou peaux blanches, assez fines pour décom- poser la lumière , et attestant des mues as- sez multipliées : dans cet amas se voient aussi des œufs incolores, ellipsoïdes, éga- lant à peu près en longueur la cinquième partie de l'animal adulte, qui n’a guëre qu’un tiers de ligne au plus; ces œufs pa- roissent grossir en mürissant, et prennent graduellement, comme ceux des araignées, la forme d’un petit qui va naître. Le nou- veau-né a six pieds seulement; son ventre est beaucoup plus allongé , plus renflé que celui des individus qui, avec la même 479 taille, ont déjà leurs quatre paires de mem- bres ambulatoires ; ces derniers , plus sveltes, plus agiles, et dont le ventre est dépassé de beaucoup par les pieds posté- rieurs, sont encore pellucides, incolores comme les premiers; mais ils ne tardent pas à aller charger leurs estomacs de la nourriture qui le colore en rouge vif d’a- bord, puis terne, puis brunâtre , à mesure qu’il s’altère et se digère davantage. M. Du- gés a fait éclore les œufs; il a vu apparoître ensuite la paire de pieds en déficit, etil a acquis la certitude que c’étoit la plus posté- rieure; c’est deux jours aprés l’éclosion que ces pieds se sont montrés brusquement aprés s’être complétés sous la peau, à tra- vers laquelle le même auteur les a vus (par aplatissement et écrasement graduel) situés sous l’abdomen et repliés, le tarse en avant, derrière la troisième paire. C’est un changement de peau qui les met en li- berté ; ils ont alors la même longueur pro- portionnellement aux autres, que chez l’a- dulte. Dans ces mêmes demeures, M. Du- gès a trouvé des couples d’adultes réunis comme Degéer la vu pour les /rodes, c’est-a-dire ventre à ventre, le mâle en dessous, et emporté par la femelle qu’il embrasse, et dont il dépasse l’abdomen de la moitié du sien. Ce mäle est beaucoup plus petit, un peu plus velu que sa com- pagne. M. Koch dans sa Faune Allemande, tab. 4, fig. 14, regarde comme une espèce distincte l'individu qui a été désigné par Degéer sous le nom de Acarus Gallinæ. 2. DERMANYSSUS MURINUS. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. 11, p. 5, pl, 7, fig. 5. — Le bec est presque aussi long que les palpes, et représente aussi une sorte de tête mobile, à base large, ovalaire ou subpentagonale, insérée entre les pre- mières hanches et portant les palpes; puis rétrécie ‘en forme de gaîne fendue en des- sus, et servant à conduire deux lamellles aiguës, fines et tranchantes ; cette espèce a le corps plusrégulièrement ovale que dans l’espèce précédente, il est de même un peu aplati et hérissé de quelques poils roides et de longueur médiocre; elle offre les mé- mes particularités de coloration, la même forme de pattes, et des proportions analo- gues. — Cette espèce a été trouvée sur le Vespertilio Murinus. 2. DERMANYSSUS CONVOLVELI. Ducës, Ann. des Sc. nat. ,t. 11, p. 7. 480 — La taille, Ja forme générale, celle des pattes et des palpes sont semblables à l’es- pèce précédente; mais leur couleur est d’un gris-verdâtre, et en effet. l'intestin et même ses prolongemens dans les pattes jus- qu’au sixième article, sont remplis d’une matière verte; elle est pourvue d’un bec large et court, contenant deux fortes lames. —Cette espèce se trouve sur les feuilles du liseron. 3. DERMANYSSUS ORIBATIS Ducis, Ann. des Sc. nat., t. 11, p. 7.— Il est aussi grand et aussi agile que les pré- cédens, plat, marbré de gris et de blan- châtre, échancré latéralement, élargi en arrière ; les cæcum et leurs prolongemens dans les pattes étoient pleins d’une matière de couleur grise; les pattes antérieures sont proportionnellement fort longues; les palpes sont velus ; la lèvre a la moitié de leur longueur ; la compression fait saillir chez les plus grands individus deux lames longues, étroites et qui se courbent forte- ment en sortant du bec.—Elle a été trouvée logée en assez grand nombre dans les nids de l’Oribates Castaneus. 5. DERMANYSSUS MUSCULI. Koca, Faun. Allem., tab. 4, fig, 43. — D'une couleur blanche, ayant trois taches postérieuressur le thorax (la partie médiane cordiforme, les côtés latéraux obliques), et l'abdomen couleur de pourpre, avec une canuelure courbe ‘et blanche par de- vants GAMASUS, Larr. Acarus, DEGÉER, HERMANN. Le cinquième article des pattes est très- petit. — La lèvre est bifide. — Les mandi- bules sont en forme de pince , à doigts den- ticulés. — Le corps est scutiforme. — Les pieds antérieurs sont les plus longs. 4. GAMASUS COLEOPTRATORUM. (PI. 12, fig. 4.) Ducës, Ann. des Sc. nat..t. I, p. 8, pl. 8, fig. 26,27.— Acarus Coleoptratorum, Lans. — Acarus Fucarum, DEGÉER, Mém. pour servir a l'Hist. nat. des Ins., t. VII.—Cette espèce se distingue facilement, en ce que le dos est couvert des deux plaquesblondes, séparées par un sillon transversal, et dont la postérieure, triangulaire, est de moitié plus petite que l’antérieure ; la peau blan- châtre, molle, qui sépare ces plaques, ou les entoure, se montre plus ou moins lar- gement , selon la plénitude de l'abdomen ; GAMASUS. en dessous il n’y à qu’une plaque allongée, à peu prés triangulaire, entre les insertions des six premiéres pattes; les poils du corps et des pattes sont courts et peu nombreux, ils sont quelquefois aplatis et recourbés , comme chez certains Trombidions, Rhyn- colophes, etc. ; les hanches antérieures sont insérées à une petite distance de celles de la deuxième paire ; les pattes qu’elles sup- portent sont tentaculaires , longues et grèles, mais terminées néanmoins par un tarse parasitique; les ÿalpes sont médio- cres, armés de la soie mobile déjà men- tionnée pour les Dermanysses; ils servent principalement à nettoyer les mandibules; la lévre est large, elle embrasse les bras mandibulaires quand ils sorteut, et se ter- mine par une pointe médiane , et deux cro- chets latéraux; les bras mandibulaires ont une pince courte, simple , un peu dente- lée, à mordant mobile placé en dessus; ils sont formés essentiellement de deux arti- cles en partie charnus et qui peuventrentrer l’un dans l’autre, comme des tubes de lu- nettes; la pince est fort comprimée et assez aiguë pour percer comme une lancette quand ces deux mordans sont serrés; la bouche est recouverte en dessus d’une sorte de labre triangulaire, comparable à l’avancement qui se voitchez les Erythrées. — Cette espèce cherche à fuir, quand on saisit les Coléoptères qu’ellesuce ; elle court alors avec rapidité. En hiver on la trouve sous les pierres. 2. GAMASUS MARGINATUS. Ducës, Ann. des Sc. nat. ,t. II, p. 9. — Acarus Marginatus, Herx., Mém. Aptér. ,t. VI, p. 6.—Les pattes antérieu- res présentent un arlicle caronculé, mais grêle et rudimentaire. Cette espèce est couverte d’un toit ou bouclier enté sur le dos et de couleur brun-marron; la peau, molle et blanche , lui forme une bordure de largeur variable; sous le corps il y a trois plaques cornées, assez grandes , sur- tout la postérieure; celle-ci est presque el- liptique transversalement, la moyenne est semi-lunaire , l’antérieure est irrégulière- ment hexagonale, à bords échancrés; la lèvre est étroite , allongée, bifide, non embrassante ; les bras mandibulaires sont armés d’une pince noirâtre, longue, à mordans étroits et courbés, dentelés; à la base d’un mordant mobile est inséré un petit appendice. — Cette espèce se trouve sur les bousiers; clle a été aussi rencontrée sur une mouche, ‘ GAMASUS. 3. GAMASUS TESTUDINARIUS. Ducès, Ann. des Sc. nat.,t. 11, p. 40. — Açarus Testudinarius, Her. , Mém. aptér., p. 80, pl. 9, fig. 4. — Macrocheles Testudinarius, Larr. Rég. anim. de Cuv., t. LV, p. 282.— Différe peu de l’espèce pré- cédente, mais la lèvre est plus large, et ses crochets latéraux sont brisés en lrois articles, L. GAMASUS CRASSIPES. Ducs, Ann. des Sc. nat., t. II, p. 40. —Acarus Crassipes, Herm., Mém. aplér., p. 80, pl. 3, fig. 6, et pl.9, fig.2, R.—M. Du- gès n’a pu examiner que morte etflétrie cette espèce ; il a seulement conservé les figures , de l'extrémité d’une des mandibules et du petit appendice bilobé qu’elle portait ; une des pièces est lamelleuse, l’autre est cylin- droïde et armée de deux petites soies. 5. GAMASUS TETRAGONOIDES. Ducs, Ann. des Sc. nat., t. II, p. 10, pl. 8, fig. 28 à 32.— Le corps de cette espèce est brunâtre , écailleux; la deuxième patte est ausi trés-renflée ; la cuisse surtout est trés-grosse et porte un fort éperon crochu ; le sixième article atténué porte aussi une grosse épine recourbée ; les caroncules membraneuses des tarses sont bilobées ; les hanches des deux pattes antérieures sont mobiles ; la deuxième est fort large ; le labre est large, trés-visible, presque car- ré; les palpes ont un premier article long et courbé, le cinquième fort pelit et accom- gné d’un stylet ou grosse et courte soie ; le quatrième article est grand, et porte un appendice comme bifurqué ou plutôt com- posé de deux portions, une trés-courte en griffe, l’autre obtuse et courbe ; cet organe, qui n’existe pas dans les deux sexes, rap- pelle bien Ja disposition des organes sexuels des araignées mäles ; d’un autre côté, il a de l’analogie avec les appendices des Galéodes. Ces derniers n’existent pas ici ; les bras mandibulaires sont terminés par une pince courte, trés-comprimeée , à mor- dans peu courbés et dont l’un n’a qu’une dent saillante , l’autre (le mobile) étant au contraire bien garni de dentelures incli- nées en arrière. 6. GAMASUS GIGANTEUS. Ducs, Ann. des Se. nat., t. 11, p. 44. — Cette espèce est brune, écailleuse en dessus; elle a en dessous plusieurs plaques; mais le pourtour du corps est revêtu d’une peau molle, un peu velue, à poils cylindri- ques. Chez l'animal desséché toutes les parties de la bouche étoient repliées en Ann. ho dessous ; un labre mobile, écailleux, recou- vroit la base ; la lèvre sembloit formée de deux portions latérales, écailleuses; les palpes filiformes et écailleux sont simples ; les pattes étoient composées de six articles écailleux et bruns, terminés par un sep- tième blanchâtre, cutané, flétri, en forme de massue, mais sans griffes apparentes ; le sixième article était le plus long de tous, le deuxième le plus gros, excepté Ja deuxième paire , qui avait en totalité une grosseur considérable ; la première paire étoit trés -longue. — Cette espèce a été trouvée au Brésil, sur le Copris Mimas. 7. GAMASUS LAGENAIRE. Ducès, Ann, des Sc. nat. ,t. 1], p.41. — Elle est allongée, fort rétrécie vers l’in- sertion des pattes antérieures, de couleur blonde , mais fort transparente et permet- tant souvent de voir ses cœcums en forme, d’'X complexe, contenant une matière rouge, probablement due à d’autres Aca- rides dévorés par celle-ci; les poils sont nombreux, spatulés; le bec est saillant ; le labre est large et trapézoïde ; la lèvre est pointue, avec deux crochets latéraux simples, mais mobiles; les palpes à premier article long et courbe, à dernier très-petit el accompagné d’un stylet velu lui-même ; la pince des mandibules es noirâtre et fort longue, à mordans étroits, courbés, dente- lés ; un pore à la base du mordant mobile ; Jes paties sons comparables à celles du Gamasus Coleoptratorum ; les antérieures grêles, hérissées de longues soies, comme chez le Gamasus Testudinarius, et a tarse radimentaire ; ses hanches sont longues et mobiles.—Trouvée sous les pierres. 8. GAMASUS BREVIS. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. IX, p. 44. —Trés-petit, d’un rouge-canvelle, terne et opaque ; il ressemble au précédent par les pattes, les poils , la lèvre, les palpes ; il est de même rétréci en avant , mais beaucoup plus large et plus court; la carapace est brune sur le dos, et divisée en deux pla- ques comme chez le Gamasus Coleoptra- torum ; les mandibules sont à pinces assez courtes, denticulées et crochues ; les deuxièmes pattes sont plus grosses que les autres. — Se trouve sous les picrres. 9. GAMASUS ROTUNDATUS. Ducs, Ann. des Sc. nat.,t, II, p. 4. — Il est petit, raccourci, rougeâtre et velu comme le précédent; mais son dos écailleux n’a pas de sillon transversal ; il 51 482 est régulièrement atténué, mais non ren- versé en avant; d’ailleurs, il a des palles assez courtes, coniques , grosses , surtout la deuxième paire; les antérieures sont longues, mais non grêles, et terminées par un pinceau de poils roides et deux grilles sans caroncules ; les tarses des autres sont à caroncules bilobées et à double griffe ; les palpes ont le stylet voisin du cinquième article ; leur deuxième article est le plus Jong ; les mandibules sont médiocres, leurs mordans étroits et courbes. 10. GAMASUS MONACHUS. Kocn, Faun. Allem., tab. 2, fig. 8. — Ovale , pointu antérieurement, testacé , avec l’abdomen plus obscur ; une croix oblique antérieurement et une grande ta- che noire postérieurement ; second article des pieds égal et épais, denté et unilobé. A1. GAMASUS CELER. Kocs, Faun. Allem., tab. 2, fig. 7.— D'une couleur testacée, avec une double ligne médiane et une bande oblique humé- rale fauve sur le thorax et sur l’abdomen ; la ligne ovale pointue postérieurement et d’une couleur testacée. UROPODA , Larr. ; Acarus, DEGÉER. Palpes courts et inféres. — Corps en forme de bouclier, — Pieds antérieurs un peu plus longs. — Pédoncule ovale, ca- duque. 1. UROPODA VEGETANS. (PI. 41, fig. 4.) Ducès, Ann. des Sc. nat.,t. I, p. 43, pl. 8, fig. 33à 37.— A carus Vegetans, Dec., Mém., 1. VIL, pl. 7, fig. 45-19.—M. Du- gés a trouvé cette espèce fixée par son pédicule sur plusieurs Coléoptères fouis- seurs ; il l’a trouvée aussi libre sous les pierres; ce pédicule est un filament corné, roide, élastique quand il est sec, flexi- ble dans l’eau, sans s’y dissoudre ; on n’y voit ni cavité, ni fibres, ni rien de vraiment organisé ; fixé fortement sur les segmens du Coléoptère par un empâte- ment, elle en offre un autre au bout opposé, etcelui-ci recouvre exactement une ouver- ture transversalement oblongue, située au- dessous du bord postérieur du corps et qui paraît être l’anus ; ce ne seroit donc pas la une matière soyeuse filée par des orga- nes spéciaux, comme le pensent quelques naturalistes, mais des excrémens visqueux UROPODA. et desséchés dont l’animal peut aisément se débarrasser par une nouvelle excrétion ; c'est effectivement de son côté qu’il se dé- tache du pédicule qui reste adhérent au Coléoptére. Un large bouclier demi-trans- parent, lisse, convexe, de couleur brune, de forme un peu ovale couvre le dos et sert au besoin de protection à tous ses mem- bres, qui se retirent sous cet abri au moin- dre danger : on voit alors que les pattes sont re:serrées et fléchies en formant cha- cune un anneau presque complet, le tarse en avant ; les pattes assez courtes, grosses, conoïdes, ont toutes un sixième article bien plus long que les autres, et un septième caronculé et à deux griffes ; les antérieures sont les plus longues; elles sont tentacu- laires; le sixième article est hérissé d’un pinceau touflu de soies, dont une plus forte se prolonge beaucoup au-delà des autres, et parmi lesquelles se cache le septième, article trèés-grêle , assez long et à grilles plus ou moins visibles; la cuisse de cette patte est grosse et longue; le trochanter plus gros encore, de même qu'aux autres pieds; les hanches sont rondes, enfoncées, conliguës d’ayant en arrière, écartées de la ligne médiane; leur insertion occupe en étendue les deux tiers ou les trois quarts de ja longueur du corps; la bouche estserrée entre les deux hanches antérieu- res ; en dessus on n’apercçoit rien de cette bouche, seulement quand l’animal marche on voit saillir le bout des poils pliés ou demi-brisés qui forment une houppe sur le dernier article des palpes; ces deux pal- pes peuvent même être vus en parle, quand on les redresse par la compression ; il faut écraser l’animal pour le voir com- plètement, aussi bien que les mandibules; les palpes sont filiformes, assez courts ; les mandibules intérieures , en forme de bras comparables à ceux des Gamases, mais dont le deuxième article est long, atténué et terminé par une pince trés-petite, trés- comprimée, dont le doigt mobile est courbe et aigu. 2. UROPODA OPACA, Kocu, Faun. Allem., tab. 4, fig. 23. — Opaque, ocracé, avec le dessus irréguliè- rement sillonné longitudinalement de cha- que côté. 3. UROPODA NITIDA, Kocx, Faun. Allem., tab. 4, fig. 24. — Ovale, d’une couleur testacée pâle, avec le front armé de deux soies, et les pieds courts, — RE — ARGAS. PTEROPTUS, L. Durour. Corps déprimé , coriace, annelé , privé de tête, d'antennes et d’yeux. — Palpes au nombre de deux, distincts, filiformes, quadriarticulés, mutiques. — Pieds au nombre de huit, articulés, seulement pro- pres à la course, robustes, semblables, in- * sérés sur les côtés inférieurs du corps. — Deux ongles très-petits. 1. PTEROPTUS VESPERTILIONIS. Dur., Ann. des Sc. nat.,t. XXVI, p.98, pl. 9, fig. 6, 7. — Long. 1 lig. — Le corps est essentiellement constitué en dessus par une sorte de test ou de carapace d’une seule pièce, à peu près plane, de texture uniformément coriacée, glabre, de forme ovale , rhomboïdale, arrondie en avant, prolongée en arrière, dans les plus adultes, en une sorte de queue courte et obtuse, hérissée de soies longues. Dans les individus qui n’ont pas acquis tout leur développement, cette queue est presque nulle et n’est pas sensiblement velue. Une forte lentille du microscope dénote un pointillé presque imperceptible sur cette carapace , mais son pourtour semble tout- a-fait lisse, plus mince et demi-pellucide ; quelques taches très-noires , fort variables pour leur nombre, leur configuration et leur confluence , forment, sur un fond d’un roux pâle, des espèces d’hiéroglyphes; on ne distingue ni tête ni yeux; au-des- sous du bord antérieur de la carapace on remarque, en élaguant les pattes, deux palpes bien apparens insérés au bout d’un support commun, assez gros et court, que Von peut considérer comme un sucoir, Ce- Jlui-ci ne peut être constaté qu’en étudiant l’insecte par sa région inférieure ; les pal- pes sont filiformes et se composent chacun de quatre articles, dont le premier, fort court, est invisible en dessus ; les autres ar- ticles sont oblongs, et le dernier, un peu plus allongé que les précédens, est très- simple, c’est-à-dire sans aucun vestige de pièce didactyle ni de crochets. On y aper- çoit, avec le secours du microscope, quel- ques poils noirs; les pattes sont au nombre de huit , toutes semblables entre elles, ro- bustes, et de longueur médiocre; il y en a quatre dirigées en avant et quatre en ar- rière ; elles sont roussàtres et hérissées de quelques soices assez longues et roides. Quand on étudie l’insecte renversé sur le dos , on voit que les articulations des pattes sont disposées, au pourtour de la face in- 435 férieure de la carapace , de maniére à être également rapprochées les unes des autres. Ces pattes sont composées de six articles, dont le premier est inapercevable en des- sus, et dont le dernier, un peu plus long et moins gros que ceux qui le précèdent, se termine par une pièce distincte , renflée, comme turbinée, peut-être en partie vési- culeuse, au bout de laquelle il y a deux on- gles presque droits, si excessivement petits, qu’ils se dérobent à la loupe. Cette pièce s’insère à l’extrémité oblique du tarse au moyen d’un fort petit article qui lui per- mer des mouvemens trés-variés. Cette es- pèce a été trouvée sur le vespertilio muri- nus, Cuv. 3. PTEROPTUS ACUMINATUS. Kocn, Faun. Allem., tab. 4, fig. 21. — Court, testacé, avec la partie anale coni- que, une strie courbée en avant, et une fente noire transversalement. 3. PTEROPTUS ABDOMINALIS. Kocs, Faun. Allem., tab. 4, fig. 22. — Allongé, contracté avant la partie anale, testacé, avec des stries transverses anté- rieurement et en forme de croix postérieu- rement. ARGAS , LaATR.; Acarus, Far. ; Rhynchoprion, Her». La bouche est inférieure. — Les palpes n’eugainent pas le sucoir, ont une forme co- nique et sont composés de quatre articles. 1. ARGAS REFLEXUS. Larr., Gener. Crust. et Ins., t. VI, p. 33 ibid., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIIT, p.53. — Acarus Margina- tus, Fagr., Ent. Syst., t. IV. p.427.—Co. QUEBERT, Lllust. Icon.,Ins., dec. 3, tab. 27, fig. 44. — Herm. , Mém. aptér., p. 69, pl. 4, fig. 10,41. — D’un jaunûtre pâle, avec des lignes couleur de sang foncé , ou obscures et anastomosées. — Cette espèce se trouve sur les pigeons , dont elle suce le sang. 2. ARGAS PIPISTRELLÆ. (P]. 43, fig. 2.) Aun., Ann. des Sc.nat., t. XX V, p. 404, pl. 14. fig. 1.—Caris V'espertilionis? Larr., Gener. des Crust. et des Ins.,t. VI, p. 181, — Caris de la Chauve-Souris, ibid., Hist, nat. des Crust. et des Ins., t. VIII, p. 55. — Long. 4 millim. — La tête, qui est fort petite, se termine par un suçoir assez al- longé, ne paraissant pas denticulé, au 484 moins , s’il existe des denticules aux lamel- les qui le composent, doivent elles être trés-fines; les palpes m'ont semblé, dit M. Audouin, auquel nous empruntons cette descniption, formés par quatre articles, dont trois à peu pres égaux, et le quatrième plus petit et plus grêle; à chaque articula- tion se voyoient quelques poils; les pattes, au nombre de six , étoient petites el fixées sur des hanches ou plaques sternales qui, en s’écartant, laissaient entre elles un es- pace triangulaire. J’ai compté à ces pattes en tout neuf articles : celui qui s'articule avec Ja hanche est peu distinct et pelit; le troisième, Je quatrième et le cinquième sont de moyenne longueur ; le sixieme, qui peut-être constitue le premier article du tarse, est assez allongé, il fait corps avec le suivant ou le septième, qui lui- même né se distingue pas du buitiéme, si ce n’est par une légére soudure et par deux poils principaux qui accompagnent toutes ces articulations. Ce huitième article est eflilé d’une manière remarquable à un bout, auquel s’insére la neuvième ou dernière pièce dont l'extrémité élargie est garnie de deux petits crochets; le corps est sensiblement ovoide et tronqué antérieu- rement. M. Audouin a remarqué en avant et sur le dos deux stries ou légers enfon- cemens longitudinaux qui occupoient la place du thorax. Supérieurement aussi, le milieu du corps étoit d’un rouge tirant sur le brun, et il en partoit, en divergeant, des lignes de même couleur interceplées par des stries pointillées; les bords du corps, la tête , les pattes et leurs plaquessternales $toient d’un blanc transparent ; la couleur rouge du dessous avoit une petite interrup- tion figurant une petite lunule à son centre. — Cette espèce a été trouvée par M, Au- douin sur une chauve-souris, vespertilio pi- pistrellæ, non pas adhérente à ses ailes, mais à son corps. lle étoit cachée par les poils et avoit le bec enfoncé dans la peau de son ventre et de son dos. 3. ARGAS PERSICUS. Fiscu., Mém. dela Société Impériale des Naturalistes de Moscou, t. VI, p. 282, tab. 23, n° 9. — Aup., Description de Egypte, Arachn., pl. 9, fig. 8 — D'un rouge sanguin clair, parsemé sur le dos de points élevés blancs; les pieds sont pâles. Cette espèce, suivant M. Fischer, a à peu près la forme d’une punaise ; mais son Corps est plus ovale, plus allongé, plus rétréci en avant et plus gros; tout le dos est fIYPOPUS, garni de petits grains blanchâtres. comme chagriné; le bord est très-peu ourlé en avant, avec une légère échancrure des deux côtés; le suçoir est en dessous du corps, à l'endroit à peu prés où se trouve en haut la légère échancrure du bord, dans un petit enfoncement; les palpes qui l’accompa- gnent sont gros à la pointe, et amincis à la base ; le corps est aussi granulé à l’entour, et offre , par deux plis latéraux, une éléva- tion au milieu ; dans le pli se trouvent in- sérés les pieds à six articulations, presque cylindriques; ils sont d’un jaune pâle ; l’ar- ticulation onguéale est très-mince, cour- bée et munie de deux doigts trés-fins, blancs et crochus. — Se trouvent en Perse. Les autres espèces qui appartiennent à ce genre sont : Argas Savignyi, Aur., ÆExplic. des pl. de l'Ouv. d'Eg., Arach., pl. 9, fig. 5. Argas Fischeri, ibid., pl. 9 , fig. 6. Argas Hermanni, ibid., pl 9, fig. 7. HYPOPUS, Ducis ; Acarus, DEGÉER. I] y a un suçoir étroit, pourvu de deux soies roides faisant saillie au-devant du bordantérieur, et paroissant composé d’une lèvre soudée aux palpes.—Les mandibules sont cachées. — Les pieds sont très-courts, épais. — Le corps est entier , déprimé, un peu roide. HYPOPUS SPINITARSUS. Ducès, Ann. des Sciences naturelles, t. IÏ, p. 20. — Acarus Spinilarsus. — Heum., Mém. aptérol., p. 85, pl. 6, fig. 5. —Le corps est ellipsoïde , aplati, lisse, et de couleur brun pâle, avec une demi- transparence et une consistance d’écaille ; les pieds antérieurs sont les plus longs, les autres dépassant à peine, ou même pas du tout, la circonférence du corps. On compte à tous sept articles distincis, successive- ment décroissans jusqu’au sixième, qui est le plus mince, mais aussi le plus long de tous ; le septième est à caroncules et à grif- fes, les autres sont hérissés de poils roides, mais peu nombreux; les hanches, fort lar- ges, presque contiguës sur la ligne mé- diane , forment de chaque côté deux grou- pes bien distincts, mais peu éloignés l’un de l’autre; derrière chacune des hanches postérieures, on voit un point pellucide ; deux soies mobiles, saillant au-devant du bord antérieur, sont tout ce qu’on peut voir de la bouche à l’état libre : par l’écra- SARCOPTES. sement M. Dugés a vu qu’elles partoient de l'extrémité d’une pièce mobile, en forme de parallélogramme , à milieu membra- neux et à bords épais; le même auteur n’a pu trouver d’autres palpes, ni apercevoir les mandibules qui sont cachées à l’inté- rieur du corps. — Cette espèce a élé trou- vée sur un Hister. SARCOPTES, Larr. ; Acarus, DEGÉER. Le corps est arrondi, comme comprimé de chaque côté , testudiniforme, strié , blanc, hérissé de papilles rigides sur le dos. — Les pieds sont au nombre de huit, dont quatre antérieurs disposés aulour de la tête et comme palmés. et quatre posté- rieurs distans ; les quatre antérieurs munis au moins d’ambulacrum. 1. SARCOPTES HOMINIS. (PI. 14, fig. 4.) RasP., Bull. génér. de Thérapeut.. t. VII, Liv. supp. p. 176, pl. 4, fig. À à 7. — Acarus Scabiei, Renuccr, Thése inaug., 4835.p1.2,fig. 2,3.—Suivant M. Raspail, cet insecte est blanc à la vue simple ; avec de bons yeux on distingue sur une portion de sa circonférence quelques points bruns- rougeàtres ; il a environ un demi-millimé- tre de diamètre. A la simple loupe, on peut déjà compter ses pattes et distinguer son museau ; mais c’est surtout à la faveur de divers mouvemens que fait l’insecte vivant qu’on arrive à découvrir bien des choses ; et cet insecte vit long-temps, quelquefois jusqu’à cinq et six jours. Lorsque l’insecte marche et qu’on l’observe de champ, au microscope, il paroît aplati, et dans les en- droits transparensil offre des stries courbes et parallèles, qui lui donnent l’aspect d’une ‘ écaille de poisson vue au même grossisse- ment. Ses pattes antérieures et sa lête sont susceptibles de se cacher sous le corps en se courbant en dessous, et l’on diroitalorsque ces cinq organes sont rentrés dans la cara- pace, comme le font les membres analogues de la tortue ; ce qui favorise cemouvement, c’est la conformation de la surface dorsale de l’insecte, qui déborde tout le corps, s’a- vance comme un toit sur les pattes anté- rieures et la tête. La portion postérieure du corps de cet animal, placé dans la même position, offre huit poils inégaux graduel- lement et plus courts vers l’anus ; quatre de ces poils appartiennent aux quatre paltes, et les quatre autres sont insérés, deux de chaque côté de l'anus, sur quatre petits tubercules qu'on ne distingue bien qu'a 485 les faisant saillir au dehors par la pression de la pointe d’une aiguille. Sur le disque de cette surface dorsale on distingue un système de points brillans dont M. Raspail a imité la disposition et presque le nombre en les comparant sur un individu qui avoit séjourné dans l'acide acétique concentré. Si l’on se contentoit de l’observation sous ce jour, on seroit porté à regarder l’insecte comme étant aplati, et ces points comme étant de simples petits cercles ; mais on se détrompe facilement en observant Fanimal de profil. On s'assure alors que la grande tache du centre présente une grosse brosse, que la surface antérieure et la surface pos- térieure sont bombées également, et que chacun de ces petits cercles du dos est sur- monté d’un toit transparent inflexible. Les quatre rangées de points qui descendent vers la partie anale et vers la tête offrent les poils les plus longs. Les contours du corps offrent des lobes de différentes for- mes , selon les mouvemens de l’animal et les positions qu’il affecte. M. Raspail a re- présenté celles qui se présentent le plus généralement. Dans l’acide acétique con- centré, ces contours finissent par se réduire. Quant aux stries, dont M. Raspail a parlé plus haut , elles couvrent la superficie du corps. On auroit tort de croire que ce sont de simples plis de la peau : c’est un vaste réseau cellulaire , dont les cellules sont li- néaires et en creux; et les interstices que M. Raspail appelle vasculaires sontenrelief. Ce réseau oppose une grande résistance aux instrumens tranchans, et on le trouve sur beaucoup d’autres animaux inférieurs, tels que PAscaris Vermicutaris, ou principale ment sur l’épiderme d’une foule de plan- tes. La résistance dont je parle est si forte, dit M. Raspail, qu’il seroit difficile à l’ob- servateur, avec la meilleure volonté, de tuer l’insecte avec la pointe d’une aiguille, lorsqu'il procède à son extraction : car il m'est trés-diflicile, à la loupe et à l’aide de mes instrumens de dissection, de parvenir à l’écraser et à le diviser ; il glisse et bon- dit sur l'instrument, et les poils roides qui hérissent son dos ne servent pas peu à com- pliquer la difficulté de son anatomie. On sent alors que non-seutement son corps jouit d’une certaine dureté, mais que ses pattes et son museau, auxquels la réfrac- tion de la lumière prête une délicatesse apparente en les rendant diaphanes, sont écailleux et cornés , et ne ploient pas sous l'instrument, Tel est l'aspect général et détaillé de linsecte, observé lorsqu'il mar- 486 che etqu'il présente le dos à l’œil de l’ob- servateur ; mais lorsqu'on le renverse sur le dus pour lobserver sur la surface infé- rieure du corps, son organisation se Com- plique et demande une étude plus minu- tieuse. On voit trés-bien alors que les qua- tre pattes antérieures et la tête sont im- plantées dans tout autant de fourreaux, dans lesquels cependant il leur est possible de rentrer. Ces fourreaux forment une espèce de plastron d’un effet singulier. La tête est insérée dans un angle dont le sommet se prolonge sur le thorax en une ligne d’un rouge doré ; cette tête est d’une assez grande simplicité, purpurine el cour- bée en dessous par un suçoir, qui n’a paru formé à M. Raspail d'aucun système vi- sible de pièces mandibulaires. Dans la- cide acétique, on observe sur ses deux côtés deux vésicules transparentes qu’on pren- droit volontiers pour les deux yeux; on observe sur la nuque deux paires de gros points surmontés chacun d’un poil; ces poils, lorsqu'ils dépassent la tête courbée , ont l’air d’être inégaux, parce que deux sont insérés sur la paire postérieure et deux sur Ja paire antérieure. Les bords du fourreau des deux pattes les plus voisines de la tête se prolongent er deux lignes rougeätres, et se rapprochent jusqu’à la hauteur de la li- gne qui part du cou de l’animal ; les bords du fourreau des deux autres se réunissent en lignes rouges à la convexité des lignes dont nous venons de parler, sorte de tra- vail qui imite une espèce d’éventail. Les pattes se composent de quatre articulations et d’une pièce basilaire oblique , qui offre comme un triangle dont l’hypothénuse est tournée du côté de la partie postérieure du corps; chacune de ces articulations est hé- rissée de poils dont on »’apercçoit que ceux qui se placent sur le côté; la dernière arti- culation est hérissée de piquanstrès-durs, et armée en dessous d’un poil roide qui est terminé par un évasement flexible et sus- ceptible de faire le vide, comme les pelo- tes visqueuses de certains animaux supé- rieurs, tels que les Rainettes; ces pelotes lui servent, en s'appliquant contre les sur- faces, à se fixer sur tous les plans. Les arti- culations sont peu distinctes, et il faut de longues observations pour les compter. Les cinqmembresantérieurssontrecouverts a moitié par la saillie dorsale du corps. Sur le ventre on apecoit deux paires d’autres organes, que Degéer a rendus par quatre poils enflés vers leur base et attachés au ventre, Ces quatre prétendus poils sont les SARCOPTES. quatres jambes postérieures qui, quoique plus courtes de beaucoup que les antérieu- res, possédent la même organisation prin- cipale, seulement elles sont privées de l’ap- pareil propre à la marehe, et que M. Raspail désigne sous nom d’ambulacrum : à part celte légère circonstance , on y retrouve tout ce qu’on a observé sur les pattes anté- rieures ; ici les ambulacrum sont rempla- cés par des poils trés-longs ; en tout, cel- les de ces pattes postérieures qui se trou- vent les plus voisines de la tête, sont plus. développées que les deux postérieures. Quand on observe à la loupe, ce système de pattes rappelle très-bien la figure de Degéer, et la ligne rouge qui borde le fourreau semble être un poil qui s’enfle en une vésicule rouge à Ja région de la patte, et s’eMile en poil blanc au sommet de Ja vésicule. L’anus est tantôt saillant et tantôt caché ; mais pour le rendre très-sensible à Ja vue, on n’a qu’à laisser dessécher lin- secte ; alors le derme reste avec sa forme, à cause de sa dureté, l'abdomen se retire, et la direction de l’anus se dessine à tra- vers Ja transparence du derme. La couleur extérieure de cet animal est d’un blanc de veige, à part les pattes et le museau ; mais si on l’observe par réfraction, il paroît jaune, ainsi que tous les tissus blancs des. animaux; ce qui provient de la décomposi- tion des rayons lumineux qui traversent la substance organique, décomposition en vertu de laquelle les rayons les moins ré- frangibles, tels que le jaune , arrivent seuls à l’objectif. Quoique les poils des membres antérieurs de cet insecte soient dirigés en avant, on conçoit qu'ayant la falcuté de replier ses pattes et son museau en dessous, ces poils ne forment aucun obstacle à sa marche lorsqu'il fouille la peau; mais ce qui lui rend ce travail facile , c’est la pré- sence des papilles si dures qui hérissent son dos, et qui, dirigées en arrière, ser- vent à opérer une résistance en arrière, ct à rendre le recul impossible ; surtout c’est la dureté écailleuse de l'enveloppe externe qui lui forme comme une espèce de cara- pace de tortue. La surface ventrale est striée comme la surface dorsale. — Cette espèce se trouve sur les hommes attaqués de la gale. L’insecte que nous venons de décrire est le véritable {carus de la gale, comme nous l’a très-bien démontré M. Raspail, dans un travail ayant pour titre : Mc- moire comparatif sur l'Histoire naturelle de l'Insecte de la gale, Bulletin général DRIBATES. de Thérapeut. , 1. VII, liv. supp. Dans ce travail, M. Raspail démontre clairement que l’Acarus , décrit par M. Galès et re- gardé depuis comme celui de la gale, par les auteurs modernes, n’est pas ce dernier, mais bien celui du fromage, qui appartient à un genre différent. Voyez, au reste, pour plus de détails, le travail de M. Raspail, ci- dessus cité, et la Thèse inaugurale de M. Renucci, ayant pour titre : Découverte de l’Insecte qui produit la contagion de la gale, du prurigo et du phlyzacia: pré- sentée et soutenue à l'Ecole de Médecine, le 6 avril 1835, 2. SARCOPTES EQUI. Raspaiz, Bull, génér. de Thérapeut., t. VIT, iv. supp., p.180, pl. 2, fig. 3.— Aca- rus Equi, Renuc., Thés. inaug., 1835, pl. 1, fig. 1.—Cette espèce. dit M. Raspail auquel nous avons déjà emprunté la description précédente, a les plus grandsrapports d’or- ganisation avec celle de la gale de l’homme, et les différences qu’elle présente sont de la nature de celles qui constituent, en His- toire naturelle, une espèce et non un genre. Elles nous autorisent à penser que l’espèce de ces parasites varie avec l'espèce d’a- nimal galeux, et qu’en conséquence le mouton galeux doit offrir une espèce diffé- rente à celle du bouc. etc. Les trois difié- rences du Sarcoples Equi se trouvent dans Jes dimensions et l'insertion des quatre pattes postérieures , dans la présence des ambulacrum sur les huit pattes, et enfin dans les deux articulations de ces ambula- cum , tandis que ceux du Sarcoptes Ho- minis ont la tige simple et flexible. Sous le rapport des dimensions du corps, de sa couleur blanc de neige et de la couleur purpurine des pattes et du museau, le Sarcopte du cheval ne diffère pas de ce- lui de l’homme. La femelle a un sezième de ligne en longueur et un dix-septième en largeur. Le mâle est plus petit, et je crois d’une conformation extérieure un peu dif- férente. Le corps de l’animal forme moins Pécaille de tortue que celui de la gale de l'homme, et les stries du dos sont moins apparentes; les articulations des pattes sont plus faciles à compter que sur ce der- nier ; l’extrémilé des tarses est terminée par deux longs poils; les deux paires de pattes postérieures sont très-longues, iné- gales comme dans le Sarcopte de l’homme, insérées non sur le ventre, mais sur les cô- tés du corps. L’anus est placé entre quatre poils, qui s’insérent deux par deux sur ur 451 tubercule placé de chaque côté de cet or- gane. Pour le plastron, le Sarcopte du cheval diffère encore essentiellement de celui de la gale de l’homme. Dans le cours des observations que j’ai eu occasion de faire sur ces insectes, il m’est souvent arrivé de les surprendre accouplés, et ils se tenoient alors anus contre anus, les pat- tes posterieures cachées sous le ventre, et peut-être leur servant à s’entretenir mu- tucllement dans l’acte de la copulation.—$Se trouve sur les chevaux galeux. M. Koch, dans sa Faune Allemande, fait connoître deux autres espèces qu’il désigne ainsi : 3. SARCOPTES PALUMBINUS, Kocu, Faun. Allem. , tab. 5, fig. 12. — Blanche, avec la tête épaisse ; l’abdomen court ; l’anus contracté , fendu; les pieds pâles, épais, courts. L. SARCOPTES MUSCULINUS. Kocn, Faun. Allem., tab. 5, fig. 13. — Blanche, oblongue, avec les côtés latéraux bilobés ; les quatre pieds antérieurs grêles, les quatre postérieurs renflés. ORIBATES, LarTe. Les palpes sont fusiformes, cachés sous le rostre. — Les mandibules sont en forme de pince. — Le corps est couvert d’une peau ferme, coriace ou écailleuse. — Les yeux sont à peine visibles. — Les han- ches sont à peine distantes. — Les pieds sont propres à la course. A. ORIBATES CLAVIPES. (PI. 42, fig. 2.) Ducis, Ann. des Sc. nat., t. II, p. 29, pl. 8, fig. 40 à 42, — Notaspis Clavipes, Hermann, Mém. aptérol., p. 88, pl. 4, fig. 7. — Le corps est sphérique, noir lui- sant; sur le dos on apercoit une série de soies circulaires; le corps est distinct et la lévre est bifide ; le dernier article du palpe est plus court que l’avant-dernier ; les pieds sont plus longs que le corps, à articles en massue , garnis de soies ; l’abdomen est si- nué des deux côtés à la partie antérieure ; l’apophyse latérale du corselet présente deux cornes, — Se trouve sous les mousses. 2. ORIBATES DASYPUS. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. II, p. 30. — Il est gros comme un grain de mou- tarde, d'un brun-châtain très-lisse, ar- rondi , mais un peu comprimé et plus large en arrière qu’en avant; quand on l’exa- mine à la loupe, on voit que cette cara- 188 ORIBATES. pace globuleuse n’est interrompue qu’en bas et en avant, dans un quart au plus de sa surface ; dans le creux qui existe en cet endroit, l'animal retire les pattes et les cou- vre en grande partie sous son corselet mo- sile, oblong, et qui forme alors une sorte de couvercle à la boite représentée par la ca- rapace ; les pattes courtes, relativement au .olume du corps, sont conoïdes et termi- nées par un seul crochet fort grand et très- courbé ; le sixième article est assez long, les autres sont courts, le troisième gros et allongé, tous d’une venue et non clavi- formes comme chez le plus grand nombre des Oribates ; les derniers sont garnis de Jongues soies qui font de chaque patte une sorte de pinceau; aussi le nom de Da- sypus convient-il à cette nouvelle espèce, tant à cause de cette circonstance que de la maniére dont elle s’abrite sous son test ; les palpes ressemblent beaucoup à ceux de l'espèce suivante ; leur deuxième article est plus court et plus mince, tous sont hé- rissés de quelques soies ; les mandibules ont également deux grosses pinces à mor- dans robustes et dentelés. — Cette es- pèce a été trouvée dans les Ardennes. 3. ORIBATES CASTANEUS. Ducës, Ann. des Sc. nat. ,t. IT, p. 8, pl. 7, fig. 24, 25. — Notaspis Castaneus , Ienx., Mém. aptér., p. 89, pl. 7, fig. 4. — L'appareil buccal est séparé du plas- ton ventral et des hanches antérieures par un sillon transversal ; il est tout-à-fait infère ; il se compose des mêmes parties aue chez les autres {cariens, savoir : 1° une lèvre large, triangulaire, obtuse, un peu festonnée à son angle antérieur, qui avoisine le bout du museau ou pointe antérieure du vorselet; 2° deux palpes attachés sur les côtés de sa base, fusiformes et à cinq arti- cles, dontle premier trés-petit, le deuxième gros, renflé, faisant en longueur presque la moitié de tout le palpe ; les autres s’atté- nuent progressivement ; mais Je dernier est un peu ovalaire et plus allongé que les pré- cédens; ils sont tous velus en dehors seule- nent; 3° deux mandibules eu pince d’é- crevisse à mors dentelés, crochues, ca- chées par la lèvre. Nous avons parlé du plastron ventral ; toute la région infé- rieure est écailleuse ; elle porte en arriére une ouverture très-visible, c’est l’anus; une autre ouverture , sans doute génitale , se voit derrière et presque entre les han- ches postérieures ; un sillon transverse sé- pare les deux paires de banches postérieu- res des deux paires antérieures: ces han- ches sont rapprochées de Ja ligne mé- diane , assez grosses; il en est de même du deuxième article des pattes ou trochanter, qu’on ne voit pas en regardant l’animal en dessus; la cuisse est très-renflée ; la jambe l’est un peu moins; le cinquième , le sixième et le septième article bien moins encore, les deux derniers sont fort longs ; chaque membre est terminé par trois grands ongles ou crochets; Ja carapace, brune et souvent noirâtre, n’est pas dé- tachée du dos comme les élytres soudées de certains coléoptéres, des Gibbium par exemple ; c’est la peau du dos durcie sépa- rée seulement du plastron abdominal par un espace de peau molle, blanchâtre , ca-. chée dans l’état ordinaire, mais élargie en forme de bande, quaud l’abdomen est; distendu par des œufs; celte carapace,‘ très-bombée en arriére, est séparée, par un sillon transversal trés - profond, d’un corselet conoïde et imparfaitement sous- divisé lui-même en deux parties; de la postérieure partent deux grosses soies ou cornes plates, aiguës, dirigées en avant, el à la base de chacune desquelles M. Dugès a vu une tache obscure qui pourroit êlre une paire d’yeux cachée sous une peau cornée et translucide ; sous Ja partie anté- rieure est siluée la bouche. M. Dugès a trouvé, à la surface de quel- ques grosses pierres, dans des creux capa- bles de contenir un pois, les nids de lOri- bates Castaneus : ils étoient plus ou moins exactement fermés par une croûte mince de malière papyracée et d’un gris sale. Là étoient rassemblés une quarantaine d’in- dividus adultes, dont les plus grands n’a- voient toutefois qu’une demi-ligne de lon- gueur ; il s’y trouvoit aussi beaucoup de peaux blanchätres, et des petits dont la plu- part, n'ayant qu’un quart de dimension de de l'adulte, en avoiïent pourtant toutes les formes ; ils étoient seulement un peu plus apllatis; leurs yeux, bien visibles à cause de la demi-travsparence du corps, qui a permis à M. Dugés d’observer d’autres détails d'organisation , étoient d’un gris bleuâtre; d’autres, plus pelits encore, et un peu plus aplatis, n’avoient que six pattes, et ces pattes étoient moins élégamment renflées que celles de l’adulte, onguiculées du reste de la même manière ; ces deux paires antérieures s’atlachoïient également sous le corselet, qui portoit deux gros yeux bien détachés par leur couleur d’ardoïse sur un fond châtain-clair. ACARUS. B. ORIRATES CALCARATUS. Kocn, Faun. Allem., tab. 2, fig. 13. — Globuleux, noir, brillant, avee le thorax très-épineux; les pieds sont jaunâtres, ai- guillonnés. 5. ORIBATES OVALIS. Kocx, Faun. Allem., tab. 3, fig. 5. — Ovale, convexe, noir, brillant, avec les hanches noirâtres, pointues en avant ; les pieds sont testacés. 6. ORIBATES ORBICULARIS. Kocn, Faun. Allem., tab. 3, fig. 6. — Noir, avec l’abdomen circulaire, et une pelite tache rouge antérieurement; les hanches sont petites; les pieds sont ferru- gineux, ACARUS, Linw, DecéEr, HER. Labre et palpes cachés par les mandibu- les. — Corps entre le second et le troisième pied , entouré par un sillon, mou, légére- ment renflé. — Ifanches à peine distantes. — Troisième pied plus petit que le qua- trième.—Caroncules membraneuses, poin- tues. — Larves trés-semblables à l'adulte. 1. ACARUS DOMESTICUS, Ducéer, Mém. pour servir à l'Hist. nat. des Ins., t& VIL, pl. 5, fig. 4 à 8. — Ducës, Ann. des Sc. nat.,t. 11, p. 23, pl. 7, Gg. 43. — Le corps mou, pellucide, renflé, lui- sant et d’un blanc nacré, garni de poils rares et longs, offre un corselet bien mar- qué et formant à peu prés son quart anté- rieur; les pattes et le bec paroïissent écail- leux, brunâtres ; l'insertion des hanches se fait en deux groupes séparés, mais non très-distans ; elles sont fort grosses, fixes et rapprochées de la ligne médiane ; le sixième article est long et mince; le septième est caronculé, membraneux; le troisième ar- ticle, ou la cuisse, est plus long et plus gros que ceux qui l’avoisinent; les pattes antérieures sont remarquables par leur grosseur chez le mâle, qui est plus petit et plus agile que la femelle ; la troisième paire est la plus grêle de toutes et Ja plus courte; le bec est en forme de tête conoïde, on y trouve deux grosses mandibules con- fusément apercues par quelques auteurs, et que M, Dugés a pu séparer et examiner à 459 loisir ; eHes se composent d'un article mou, rétractile et intérieur ; d’un deuxième ar- ticle renffé, non rétractile, semblable au mordant fixe de la main d’une pince d’é- crevisse, et enfin d’un mordant mobile pa- reil au pouce de ce crustacé ; ces mordans. sont courts et dentelés. Ces grosses pinces peuvent s’avancer isolément ou simultané« ment, s’écarter ou se rapprocher comme elles le sont dans l’état de repos, formant alors comme un toit au-dessus de la lévre ; celle-ci quadrilatère , allongée, échancrée au bout, amincie en avant et au milieu, épaisse sur les bords, qui semblent cor- nés et articulés, a paru à M. Dugès résul- ter de la soudure d’une lèvre proprement dite el de palpes filiformes à quatre ou cinq articlés; c’est par l’extrémité du corps et bout à bout que cette espèce s’accouple ; les œufs, les petits à six pattes se trouvent abondamment avec les adultes dans la pous- sière du vieux fromage, et, comme tous les Acariens à métamorphose, c’est la qua- irième paire qui paroît se développer plus tardivement que les autres. 2. ACARUS DIMIDIATUS. Ueru., Mém. aptéral., pl. 85, pl 6, fig. 5. — Ducis, Ann. des Sc. nat., t, 11, p. 24. — Les palpes soudés offrent quelques poils en dehors; le bec est fléchi en dessous; la quatrième paire de pattet est aussi grêle que la troisième paire, la dernier article de tous présente une confor: mation bien remarquable; la caroncule était sessile, arrondie, pellucide, et il en sortait une seule griffe ou crochet mobile, et très recourbé, bien plus fort que ne le sont or dinairement les deux ongles des Acarieni parasites. 3. ACARUS FOENARIUS, Kocn, Faun. Allem., tab. 5, fig. 4. — Oblong, blanc, avec une raie humérale de chaque côté, et quatre autres beaucoup plus courtes situées à Ja partie anale; de plus on apercoit en dessus deux taches noires, dorsales, placées l’une après l’autre. 4. ACARUS PLUMIGER. Kocu, Faun. Allem., tab. 5, fig, 15, — Blanc, avec l’abdomen entièrement cou- vert de soies longues, plumeuses. ‘490 BDELLA. CINQUIÈME FAMILLE: TIQUES, LATREILLE, Caractères.Cette famille a pour type prin- cipal legenre Ixodes, formé d’espécesque les Latins désignoient sous le nom de fcinus, etque nos piqueursappellent Louvettes, Ti- ques, etc.; les unes, dont Je corps est en- tiérement mou, muvi de deux yeux dis- üncts, dont les palpes sont toujours libres, ont les lames du suçoir, qui est toujours avancé, membraneuses el sans dentelures. —Ces Arachnidessonttoujoursvagabondes, et se composent de quatre genres; les autres Tiques semblent être aveugles, ou n’ont poiut d’yeux bien apparens.—Tantôtles pal- pes sont extérieurs et engainent le suçoir, ou s'appliquent sur ces côtés, tantôt ils sont libres, mais intérieurs, et ne paraissent pas, l'animal étant vu en dessus. — Les la- mes du suçoir sont écailleuses et dentées. — Le corps, toujours ovoïde où presque or- biculaire, est trés-plat, lorsque l'animal ne s’est point repu, et représente en devant, dans Ja plupart, une petite plaque écail- lense, arrondie postérieurement, portant à son bord antérieur le siphon. Ces Tiques se tiennent, soit sur les végétaux, particu- liérement dans lesbois, les landes , avec les six derniéres paltes étendues, soit dans l'intérieur des maisons. Les premières s’ac- crochent, lorsqu’elles en trouvent lemoyen, à divers animaux, tels que les bœufs, les chevaux , les chiens, les tortues et même à des oiseaux, engagent profondément leur sucoir dans leur chair, s’y gorgent telle- ment de leur sang, que leur corps devient très-voluminenx et prend la forme d’une petite vessie; on ne peut les en détacher qu’en soulevant la portion adhérente de Ja chair; elles s’y multiplient d’une ma- niére prodigieuse, de sorte que ces ani- maux peuvent périr d’épuisement. — Les tarses des uns se terminent par une petite pelote portée sur un court pédicule, et dans les autres par deux crochets. ; Genres : Bdella, Smaridia, Scirus, æodes. BDELLA , Larr. ; Scirus, Herm.; Acarus, Linx. Le corps des espèces qui composent ce genre est mou, renflé, à corselet conoïde, et portant une soie transversale, mais mince et très-courte. — 1] y a deux yeux de cha- que côté, —Le bec, saillant et triangulaire, est composé comme celui du genre suivant, mais Ja lèvre égale en longueur les mandi- bules à l’état de repos. Cette lèvre, com- primée entre deux verres, se bifurque d’a- bord légérement, puis un bont s’épanouit en une double caroncule garnie de barbes. — Les palpes sont toujours de cinq articles: le premier fort court et globuleux. en partie masqué par l’épaisseur de la lèvre quand on ne la dégage pas par la compres- sion; le deuxième fort long, les troisième et quatriéme trés-courts; le dernier long. cylin- rique ou en massue, et portant deux grosses soies terminales et mobiles. — Les mandi- bules, épaisses à leur base, un peu atténuées vers le sommet dans plusieurs espèces, ont été généralement prises pour des pièces simples, piquantes et trapchantes, ce qui ne s'accordoit guëre avec leur forme. — Les hanches sont à peine séparées, plus néan- moins en certaines espèces. —Ce que leurs pattes présentent de plus remarquable, c’est la longueur du septième article, qui est cfilé. 4. BDELLA VULGARIS. Ducs, Ann. des Sc. nat., 1.11, p. 28, pl 7, fig. 49, 20. — Scirus Vulgaris, liernm., Mém. apt., p. 64, pl. 3, fig. 9, et pl. 9, fig. 8. — Acarus Longicornis , Lixn.—-Long. + lig.—D’un rouge-écarlate, avec les pieds plus päles; le sucoir est en forme de bec allongé et pointu ; les palpes. sont de cinq articles, dont le premier et le dernier plus longs, celui-ci un peu plus court et terminé par deux soies. — $e tuouve communément aux environs de Pa- ris, sous Jes pierres. 2. BDELLA COERULIPES. Ducs, Ann. des Sc. nat., t. II, p. 20, pl. 7, fig. 21. — Le bec est court, gros; les mandibules sont épaisses, mousses et à mordans robustes, dont le mobile est un peu plus court que l’antre; les pieds sont bleus et le corps est rougeätre. SCIRUS. SMARIDIA, Larr, Les palpes sont grèles, porlés sur un su- çoir rétractile.— Les mandibules sont uni- formes. — Le corps est entier, atténué an- térieurement., — Les hanches sent trés-dis- tantes ; les antérieures sont insérées sur une avance immobile du corps.—Les pieds sont en forme de palpes; les antérieurs sont les plus longs. A. SMARIDIA PAPILLOSA. Ducs, Ann. des Sc. nat., t. I,p. 30, pl: 4, fig. 43 à 16.—Trombidium Papilto- sum, HERMANx, Mém. apterot., p. 29, pl. 2, 6g. 6.—Long. lig.—Le corpsestal- Jongé, rétréci en arrière, élargi en avant, à part une avance tronquée qui porte lebec et les quatre premiéres pattes, et sur la base duquel sont portés deux yeux rouges, ar- rondis, médiocrement écartés; celle avance, tronquée carrément en dessus, se continue de ce côté sans interruption et sans pli avec Ja peau du dos ; en dessous, par moment, un pli la sépare du reste du corps; la peau est toute couverte de grains durs, arrondis, subpédiculés, noirâtres ou demi-transpa- rens ; sur les pattes et les palpes sont, au contraire, des écailles pareilles à celles des Fhyncolophus, mais plus nombreuses et plus grandes; les pattes antérieures sont à peu près aussi longues que le corps; elles servent autant à palper qu’à marcher ; le dernier article renflé, foncé en couleur, porte deux griffes fortes et très-courbées ; les autres sont renflées aussi au bout, mais moins notablement ; les postérieures sont également plus longues que les intermé- diaires ; les hanches, très-courtes, sont fixées dans des enfoncemeus en quatre groupes fort distans; les deux premiers attachés sous l'avance du corps, les deux postérieurs sous les flancs et vers le milieu du trouc ; le deuxième article de toutes est aussi fort court, les suivans longs et étroits, le der- nier un peu plus long; le bec est à peine visible en dessus dans l’état de repos ; les palpes mêmes se voient mal; mais si l’on presse le corps sans l’écraser, on voit se développer un long suçoir, dont la ma- jeure partie est molle et rentrée en elle- inême comme un tube de lunette; dans son plus grand allongement, ce suçoir égale le corps en longueur, son tiers an- térieur, plus étroit que le reste, est flan- qué par les palpes, terminés par un petit évasement membraneux; le tiers moyen est soutenu par unc lame cornée en forme 491 de gouttiére ou de tube incomplet, bifide ep arrière, où elle donne attache à des muscles; dans son intérieur jouent deux mandibules trés-aiguës , en forme d’épée, élargies vers la base comme celles des. Khyncolophus ; un canal membraneux par- court toute la longueur de ce sucçoir, du moins à partir de la base; les palpes, insé- rés sur Ja lame cornée labiale, sont courts relativement à la longueur du bec ; ils sont peu renflés ; le deuxième article est fort long ; le quatrième a la forme d’un mor- dant fixe d’une pince d’écrevisse, dont le cinquième article ou appendice court, étroit, émoussé, formerait le pouce mobile; sur celte serre se trouvent plusieurs poils écailleux , larges et courts. La couleur de cetLe espèce ést d’un rouge-roussàtre, quel- quefois avec une ligne longitudinale plus claire. — Elle a été trouvée en assez grand nombre par M. Dugêés dans les points om- bragés des bords de la rivière qui avoisine la ville de Montpellier. 2. SMARIDIA VILLOSA. Ducës. Ann. des Sc. nat., t. Il, p. 42. — D'un rouge vif, ayant le bec ( dans lé- tat de repos), les palpes , les pieds et le corps, à peu de chose prés. de mème forme et de même proportion que la Papilleuse ; mais toutes ces parties sont couvertes de poils longs et aplalis comme des feuilles de graminées ; sur les derniers articles des pattes, les poils sont roides et serrés en brosse ; les yeux sont bruns et situés sur le devant du eorps, qui n’offre pas une avance bien saillante ; le bec, au contraire, forme un cône allongé, trés-saillant entre les pal- pes qu'il porte ; il est velu et ne s’est pas déployé par la compression, il s’avançoit seulement un peu au dehors; les palpes, au contraire, étoient susceptibles d’élonga- üon; leursarticlessembloient rentrer un peu l'un dans l’autre, le dernier surtout dansle quatrième: aussi leur épaisseur étoit-elle assez notable, et leur aspect claviferme dans l’état de rétraction ; dans le bec on remar- que la pièce en cuiller et les deux autres lancettes mandibulaires. SCIRUS , Hesm. Les palpes sont courbés, falciformes an., térieurement. — Les mandibules sont on- guiculées, —La lévre est courte. —Le corps estentier. — Les yeux sont au nombre de deux. — Les soies sont longues, transver- ses et sorlent de chaque côté, — Les han- ches sont rapprochées. 492 IXODES. SCIRUS ELAPHUS. Ducès, Ann. des Se. nat., t. 11. p. 26, pl. 8, fig. 38. — Très-petil, d’un rouge de carmin, à reflets variés; le corps, mou et renûé, est divisé en deux parties par un sillon qui circonscrit un corselet; sur ce dernier se voit de chaque côté un œil ar- rondi, noirâtre ; une longue soie transver- sale, vibratile, part du voisinage, sinon de la surface de cet œil même; deux autres soiesse dirigentlongitudinalement en avant, parties de la face dorsale du corselet com- me les éminences de plusieurs Oribates; " des poils bien plus courts partent de quel- ques points du ventre, et chez quelques in- dividus cette partie a montré en arrière deux papilles obtuses; les pieds ne diffèrent guëre pour l'insertion et pour la forme de ce qui a été vu chez les Bdelles; le bec, renflé à sa base, bientôt atténué après la naissance des palpes, est composé d’une lèvre triangulaire , épaisse, qui n’a guère en longueur que Ja moitié du bec même ; de deux mandibules dont l’adossement constitue seul Ja moitié la plus avancée de ce bec; la lévre porte deux palpes écartés, forts et longs, à cinq articles, dont le deuxième est le plus gros , les autres vont successivement en décroissant d'épaisseur jusqu’au dernier, qui est courbé, aigu, et porte deux épines: on en voit une aussi sur le premier, le troisième et le quatrième article. Cette disposition aussi bien que la grandeur des palpes, et l'habitude qu’a ce petit animal de les tenir fort souvent cour- bés, rejetés en haut et en arrière, lui donne l'aspect qui lui a valu son nom spé- cifique ; les mandibules épaisses à leur base, singuliérement amincies en avant, sont Lerminées par un ongle mobile, épais, très-crochu et se fléchissant en dessus. — Cette espèce se trouve sous les pierres, dans les lieux humides; elle marche habi- tucllement avec assez de lenteur ; mais, si on la touche, elle court à reculons avec une extrême rapidité. IXODES, Larr.; Cynorluestes, Her. Le corpsest presque orbiculaire, en ovale, très-plat quand l’animal cest à jeun, mais d’une grandeur démesurée quand il est repu; le bec est obtus en avant, il consiste en un support formé d’une petite pince écailleuse, servant de boîte à la base du suçoir, et reçue dans une échancrure praliquée au-devant du corselet, en une gaine de deux piéces fort courtes, écail- lcuses, concaves au côté interne, arrondie, et même un peu plus large à leur extré- milé ; chacune de ces pièces, vue à Ja loupe, paroît coupée transversalement, et il est facile de voir que ce sont deux palpes qui se sont allongés et qui se sont trans- formés en gaînes. — Enfin, la bouche pré- sente , entre ces deux palpes ou pièces de la gaîne, le suçoir, qui est composé de trois lames cornées, lrés-dures, coniques, dont les deux latérales sont plus petites et en recouvrement sur la troisième, qui est grande, large, moins colorée, un peu transparente, obtuse, mais remarquable en ce qu’elle porte un grand nombre de dents en scie ettrés-fortes; et c’est au moyen de ces dents que l'insecte s’attache fortement à la peau des animaux qu’il suce. Cette lame a un sillon dans son milieu, et ses côtés, ainsi que toute sa surface extérieure, sont armés de dents; de chaque côté du bec sont placées des dents à peu près à égales distances les unes des autres; elles augmentent insensiblement de grandeur à partir des premières ou antérieures. — Les pattes sont composées desixarticles, dontles deux derniers forment un tarse conique qui est terminé par une pelote et garni de deux crochets au bout; cette partie est d’un grand secours à ces Arachnides pour se fixer sur les animaux qui se trouvent à leur portée, — Le dessous de l’abdomen présente un petit espace circulaire et écail- Jeux qui paroîtroil indiquer les organes de la génération, Les Ixodes, malgré leurs or- ganes de locomotion assez fortement cons- tilués, n’ont pas une démarche vive; au contraire , leurs mouvemens sont lents et pesans; mais ils ont une grande facilité à s'attacher avecleurs pattes aux objets qu’ils rencontrent, même au verre le plus poli ; quand ils sont posés sur des végétaux, ils se üennent dans une position verticale, accro- chés simplement avec deux de leurspattes, et tenant les autres étendues. Un animal quelconque vient-ilàs’arrêter dansleur voi- sinage, ils s’y accrochent avec les pattes qui restent libres, et quittent facilement la branche où ils n’étoient fixés que par deux de leurs pattes. M. Latreille a observé que les Ixodes d'Europe habitent de prédilec- üon les genêts, mais on en trouve aussi sur d’autres plantes. En Amérique, ces Arach- nides attaquent l’homme ; elles se trouvent dans les bois en quatités innombrables, et se tiennent sur les plantes , les buissons, et surtout sur les feuilles sèches dout le sol IXODES, est jonché. Si l’on s'arrête un instant dans ces endroits, et qu’on s’asseoie sur ces feuilles, on en est bientôt couvert, et elles cherchent aussitôt à fixer leur suçoir dans le corps pour pomper le sang. Les Ixodes sont connus en France sous le nom de Tique; l’espèce qui tourmente les chiens ae chasse est désignée par les piqueurs sous le nom de Louvette ou Tique des chiens. Une autre nuit beaucoup aux bœufs et aux moutons, si on la laisse multiplier. Elles pullulent tellement sur les bœufs, que M. Latreille a vu un de ces animaux rongé par elles, au point qu’il en succomboit pres- que, tant il était maigre et affoibli. Aussi les bergers doivent-ils visiter avec soin les bestiaux, afin de les débarrasser de ces Arachnides, s’il ne veulent pas les voir se multiplier à l'infini et nuire à la santé de leurs troupeaux. Les [xodes pondent une énorme quantité d’œufs et par la bouche, suivant M. Chabrier *. Ces Arachnides ontla vie trés-dure, etelles donnent même des si- gnes d'existence long-temps après qu’on leur a retranché les parties qui semblent être essentielles à la vie. Nous citerons, comme étant les plus re- marquables du genre, les espèces sui- vantes : 4. IKODES REDUVIUS. DEGÉéER , Mém. sur les Ins. ,t. VII, — Aup., Ann. des Sc. nat., ti. XX V, p. 22, pl. 44, fig. 4.—Long. 1 lig. -- La couleur de cette espèce est brune, violacée , grisà- tre, avec des taches plus foncées, mais peu 1 Nous avons été à même d'examiner ce fait, et voici comment celte ponte a lieu et que les œufs sont expulsés hors du corps. Il existe chez les Ixodes, à la partie antérieure du ventre, non loin de la gaîne dans laquelle sont renfermés les organes de succion, une espèce de canal en forme de cornet, qui est terminé en pointe à sa partie antérieure et très-près de la cavité buccale ; pos- térieurement, ce canal s’élargit peu à peu, et finit par se confondre avec l'abdomen , qui, lors- que l'animal est repu de sang , est d’une gros- seur démesurée. C’est par ce canal ou plutôt par cet oviducte que les œufs sont expulsés au dehors; ces derniers, aussilôt sortis, s’attachent à l’ab- domen et finissent par former des masses consi- dérables, lesquelles, parleur pesanteur, ne pou- vant toujours rester fixées à l'abdomen , se déta- chent, et comme ces œufs sont toujours agglomé- rés entre eux et qu’ils ont une certaine tendance à s'attacher aux corps étrangers, ils peuvent se fixer facilement aux parties sur lesquelles ilstom- bent. Voyez, pour plus de détails, notre no- tice qui a été insérée dans le tom. v des An- nales dela Société Entomologique de France , p. 629, 493 visibles à l’œil nu ; la plaque dorsale est trés-développée, elle s’étend sur tout le dos, et elle est fournie de poils rares, do- rés et soyeux ; l'extrémité postérieure de son Corps présente une bordure d’une cou- leur jaune assez claire qui se prolonge sur les côtés ; le dessous du corps est brun, un peu soyeux, principalement près des han- ches ; les pattes, au nombre de huit, diffé- rent en longueur, les deux dernières sont les plus longues, et les deux paires inter- médiaires les plus courtes ; les palpes maxillaires sont assez gros, aplatis, spatu- liformes, et les mandibules, qui en présen- tent aussi de très-compliquées, ont cela de remarquable , qu’elles s’écartent brusque- ment l’une de l’autre, de maniére à former un angle presque droit avec leur tige. — Cette espèce a été trouvée sur l’herbe dans le bois de Meudon. 2, IXODES ERINACEI. (PI. 43, fig. 3.) Aup., Ann. des Sc. nat., t. XXV, p.45, pl. 14, fig. 2. — Long. 4 lig. !, — La tête est irrégulièrement quadrilatère, elle offre en dessus et en arrière deux enfoncemens triangulaires, en dehors desquels M. Aü- douin a cru voir deux petits points noirs ayant l’apparence d’yeux, mais qui ne sont autre chose que des saillies plus ou moins cernées de la tête ; cette dernière est por- tée sur un cou plus étroit qu’elle; les par- ties de la bouche se composent de deux appendices que l’on nomme palpes maxil- laires , situés de chaque côté de la tête; dans cette espèce, ils sont aplatis, plus lar- ges à leur milieu qu'aux deux extrémités, el ne paroissent composés que de deux piéces; cependant, il seroit possible qu’il y eût à leur milieu une articulation indi- quée par une sorte de fissure , ce qui por- teroit à trois le nombre des articles; ils dépassent un peu le sucoir qu’ils recou- vrent dans le repos , et sont garnis de quel- ques poils. Le suçoir proprement dit est formé: 4° d’une espèce de palette ou la- melle aplatie, dentée sur ses bords, corres- pondant à la lèvre sternale des araignées, et composée de deux parties semblables jointes intimement sur la ligne moyenne ; ces dentelures ont pour usage de fixer for- tement l’animal sur sa proie , et peut-être de la déchirer; 2° de deux pièces situées au-dessus de la précédente, lameiliformes, adossées l’une à l’autre, mais non soudées entre elles, el représentant, suivant M. Au- douin, les forcipules ou mandibules des araignées, Dans l'individu que M. Aw- À 494 douin a examiné, et probablement chez tous ceux de cette espèce, ces mandibules offrent cela de remarquable, qu’elles ont entre elles une longueur différente, et qu’elles ne s’écartent pas assez l’une de l’autre pour dépasser d’une manière sensi- ble la lèvre, ce qui fait qu’on ne les dis- tingue pas facilement. Ces forcipules n’at- teignent guëres en longueur que la moitié de la lèvre; chacune d’elles est bifide au bout et dentée sur les côtés; la division interne représente une lamelle dont la pointe seroit obluse et sert peut-être à en- tamer les chairs; tandis que les dents ex- térieures, s’y enfonçant de côté , semblent- plutôt avoir pour fonction de les lacérer. M. Audouin ignore comment se fait la suc- cion, et quel trajet suit le sang pour arriver dans l’æsophage. Y a-t-il un canal qui par- courroit la lèvre inférieure , et les forcipu- les concourrent-elles à le former, ou bien est-ce entre celles-ci que ce conduit existe? La plaque écailleuse ou thoracique du dos de J’animal a la forme d’un losange tron- qué à son bord antérieur qui correspond à la tête ; les pattes, au nombre de huit, sont de médiocre longueur, les postérieures plus longues que les antérieures et assez grèles ; dans l’état de vacuité, c’est à-dire lorsque l’animal n’est pas encore tuméfié par les alimens, elles sont insérées sur deux rangs à peu près parallèles et conti- gus ; au contraire, quand il s’est gonflé.en prenant beaucoup de nourriture, les han- ches s’écartent, et, au lieu de former deux lignes parallèles, elles forment une sorte de V renversé ou de triangle ouvert en ar- rière; en tout, ces pattes sont composées de dix articles : le premier et le second sont courts; le troisième, le quatrième et le cinquième ont à peu près la même lon- gueur ; viennent ensuite des articles beau- coup plus grêles qu’on pourroit considérer comme faisant partie du tarse; le sixiéme et le septième sont assez semblables entre “eux, ils ont à peu près la même longueur que ceux qui précèdent ; au contraire , le huitième et surtout le neuvième sont en tout trés-petils ; à ce neuviéme article est inséré un dernier renflé et muni de deux petits crochets ; l'abdomen, qu'il soit court “et aplati comme dans l’état d’abstinence , ou bien allongé et distendu, offre en des- sous quatre petits points arrondis, dont «eux latéraux en arrière des pattes , un en avant entre les hanches et un postérieur. M. Audouin pense que ce dernier corres- pond à la partie anale; il est formé par IXODES. deux petites valvules cornées, qui sont aï- longées, réniformes et supporlées par ur petit pédicule, lequel est adhérent à la peau et recoit l'insertion des muscles moteurs. Le petit oscule antérieur a paru à M. Au- douin être l’ouverture géaitale, il estovale; les deux oscules latéraux sont évidemment les stigmates ; leur structure est admirable; en cflet, leur surface cornée et un peu sphérique présente, entre l'ouverture prin- cipale située, non pas au centre, mais.plus près du bord interne que de l’externe, une fou'e de petites plaques irrégulière- ment bosselées, perforées au centre, ayant la forme d’une étoile, et qui luisent comme autant de petites perles, Get appareil, pour l'introduction de l'air, offre une grande analogie avec ce qu’on voit dans les larves de certains diptères. Chaque grande plaque sligmatique est comme enchässée dans la peau ; et celte peau qui, à la loupe, est ridée sur tout le corps, présente à sa surface des poils courts , rigides et espacés. Indépendamment de ces oscules, d'autant plus visibles ici que l’abdomenest presque incolore, on voit inférieurement quatre li- gnes enfoncées, dont deux partent de l’ou- yerlure génitale antérieure ou interfémo- rale, et les deux autres de l’anus; toutes se dirigent vers le bord postérieur de l’abdo- men. — Cette espèce se trouve sur le hé- risson; lorsque son corps est renflé, elle est globuleuse, ovale, un peu plus amincie en avant qu’en arrière. 3. IKODES TRABEATUS. Aun., Ann. des Sc.nat.,t. XXV, p. 20, pl. 44, fig. 3. — Long. 1 lig. — Sa tête, y compris les pièces de la bouche, forme, lorsqu’on l’examine en dessus, le quart de la longueur du corps. et, vue en dessous, elle en a le tiers : cela dépend de ce que supérieurement elle est en partie cachée par le thorax ; cette tête est aplatie, penta- gone ; à chacun des angles antérieurs s’in- sérent le deux palpes maxillaires, allongés, aplatis, garnis de poils sur leurs bords, plus larges vers le milieu qu’à leur extré- mité et qu’à leur origine. M. Auduoin ne leur à pas distingué d'article basilaire net- tement séparé; mais il est possible qu'il soit soudé, et que ces parties, au lieu d’être composées d’une seule pièce, le soient réellement de plusieurs. Quoi qu’il ensoit, ces appendices sont un peu plus longs que le sucoir, et dans l’état de repos ils le re- couvrent. La bouche, proprement dite, est formée des même pièces que celle de l’es- RITES SORTE LS S'ppatpamegte À 4 à ÿ | IXODFS. ; +” pèce précédente ; la lèvre inférieure ou sternale, placée au-dessous des deux man- dibules, est une lame de consistance cor- née, aplatie, large vers son extrémité , ré- “récie près de sa base , et pourvue sur ses bords de dents aiguës dirigées en arrière ; uue ligne assez large, d’une couleur plus pâle, occupe son milieu et semble indiquer Pexistence d’un canal de succion qui exis- teroit dans sa longueur; les forcipules ou mandibules sont assez grèles, aplalies, plus courtes que Ja lèvre; dans l’état de repos elles sont adossées l’une à l’autre dans la plus grande partie de leur longueur, et peuvent s’éloigner ou se rapprocher en se mouvant latéralement, mais ce rapprochement ne Sauroït avoir lieu pour leur tiers antérieur; en ellet, leur extrémité s’écarte assez brus- quement en faisant un angle obtus avec la tige; cette extrémité est bifide , et les deux divisions sont très -diflérentes entre elles ; l’une , supérieure, est munie de dents ai- guës dirigées en arriére et irès-propres à s’attacher aux chairsetaleslacérer ; l’autre, inférieure, est mince, comme lamelleuse, et ressemble à une lancette. M. Audouin a cru distinguer à sa surface une sorte de ca- nal qui concourt peut-être à effectuer la succion. Ze dessus de la tête est marqué äe deux pelits enfoncemens ; la plaque dorsale, qui occupe environ la moitié du corps, est ovalaire ; en avant on voit un sil- Jon demi-circulaire qui dessine les limites d’un petit espace relevé sous lequel est placée la tête, et d’où partent deux autres petites lignes longitudinales atteignant le milieu de cette plaque ; les pattes, au nom- bre de huit, sont, lors de l’état de vacuité du ventre, plus longues que lui et insérées sur deux lignes longitudinales et parallèles partant de la tête et se prolongeant jusqu’à la moitié du corps ; six articles entrent dans leur composition : les deux premiers sont courts ; le troisième , le quatrième et le cinquième sont à peu près d’égale lon- gueur ; le sixième est le plus long de tous, el sous ce rapport il y a une grande diffé- rence entre ces pattes et celles de l'espèce précédente dont le sixième article est re- marquablement cour! ; le septiéme est très- petit, les huitième et neuvième sont d’une exiguité excessive , enfin le dixième est élargi et terminé par deux crochets; des poils garnissent les pattes, ils sont surtout visibles au côté interne; les pattes anté- rieures et les postérieures ensuile sont les plus longues, les intermédiaires les plus courtes; le premier article de la première 495 paire de paltes est plus petit que ceux des autres, qui vont en augmentant de largeur ; le dessus de l’abdomen présente quelques poils; le dessous offre les mêmes ouvertu- res que dans l’espèce précédente. — Cette espèce a été trouvée dans les bois, sur les graminées. A l’état de vacuité elle est très- aplatie ; la tête , les piéces de la bouche, la plaque thoracique et les pattes sont noi- res ; l'abdomen est d’un brun-rougeûtre, et on aperçoit une ligne un peu plus claire qui borde les côtés. h. IKODES PLUMBEUS. Duc., Ann. des Sc. nat., 1. II, p. 46. — À jeun, il ressemble à une graine flétrie, plissée longitudinalement, mais sans créne- lure sur les bords; les plis qu’il présente alors et qui s’effacent en partie par la dis: tension, répondent exactement aux poches cæcales de la cavité digestive , et, en exa- minant de jeunes individus, M. Dugés a pu en reconnoître parfaitement la disposi- tion, vu la demi-transparence que pren- nent alors les intervalles des cæœcums, On voit aussi que les poches sont oblongues, au nombre de douze ; huit grandes diri- gées en arrière, quatre plus petites dirigées en avant et partant d’un centre commun ; leur disposition et celle des sillons entas- sés qu’elles circonscrivent pourront sans doute, dans un examen comparatif, four- nir des lumières pour la caractéristique des espèces. Outre ces sillons, la peau, vue à la loupe, présente encore une foule de stries parallèles comparablesà celles de la peau de l’homme dans la paume des mains , au bout des doigts. On y voit de plus quatre ouvertures; deux sont laté- rales, situées vers le milieu du corps, for-, mées d’une plaque cornée, ovale, fendue longitudinalement au milieu ; c’est un stig- mate qui a été bien vu par Degéer, Lyon- pet et M. Audouin; deux autres sont mé- dianes et inférieures ; l’une, située un peu plus en arrière que le milieu du corps, ar- rondie et entourée d’un bord brun, est Panus; l’autre, plus petite et sans rebord coloré, est l’orifice génital. M. Dugés a remarqué que la situation est variable ; l'individu est-il plat et vide, l’orifice est au niveau de la deuxième et même de la troisième paire de hanches; l'intestin est- il fortement distendu, cet orifice est re- poussé au-devant de la deuxième paire, et par conséquent se rapproche de la bouche, Je dois dire pourtant que j'ai trouvé la première disposilion très-marquée seules 49% IXODES. Fe ment chez les individus fort jeunes, et Ja deuxième chez de grands individus ; peut- être l’âge ou le même sexe entre-Lil pour quelque chose dans ces différences. Quoi qu'il en soit, cette proximité de l’organe sexuel et la bouche explique comment on a pu croire que les Ixodes rendoient leurs œufs par cette dernière ouverture. Les patles sont insérées en dessous et sur les côtés du corps à distances à-peu-prés éga- les , la derniére un peu plus en avant que le niveau du stigmate : les antérieures sont les plus longues, les postérieures viennent ensuite. La banche , brune et cornée com- me les autres articles, est un peu élargie, adhérente au corps : à celle de la premiére patte est en dehors une forte épine dirigée en arrière. Une sorte de tête brune, écail- lcuse et triangulaire , occupe en dessus le devant du corps; elle est formée de plu- sieurs pièces : 4° la plaque déro-céphali- que pentagone, à angle postérieur arrondi, a milieu convexe, à bord latéraux relevés, articulés en avant le bec; 2° ce bec, offrant d’abord un support quadrilatère plus large que long, il est marqué en dessus de trois stries longitudinales; au-devant de cette pièce vient une sorte de toit formé par les deux palpes écartés seulement à leur base et laissant voir ainsi un petite portion des mandibules. Les palpes engainent mê- me les parties latérales de ces mandibules, et recouvrent en dessous la lèvre avec les cils lougs, roides et serrés qui partent transversalement de leurs bords inférieurs et se rencontrent sur la ligne médiane, On y distingue facilement trois pièces mobiles, larges et concaves; une quatrième, restée inaperçue jusqu'ici, est au contraire arron- die et glandiforme ; c’est l’article terminal ; il est légérement velu, et ne se voit bien que du côté du bord inférieur. Ces palpes s’écartent et laissent à nu la lèvre et les mandibules, quand lanimal enfonce le bec dans la peau du vertébré auquel il s’atta- che, Les mandibules sont en forme de bras exserliles; le premier article est charnu, blanc, caché habituellement dans l’épais- seur du labre ou support du bec; le deuxième est corné et brun, il se voit à découvert en écartant les palpes; son ex- uémilé antérieure est terminée en partie par une lame tranchante et en partie arti- culée avec la troisième pièce qui représente l'onglet, le mordant mobile de la pince des Gamasus : cet onglel est mobile en ef- et, crochu etdentelé surson bord. La lèvre, qui reçoit en dessous les mandibules, est écailleuse, mais pâle et to barente , al longée, concave , en cuillère, un peu ré- trécie, même à sa base, lisse et marquée. d’un sillon longitudinal en dessus, c’est-à- dire du côté concave, garnie en dessous de nombreuses et courtes dentelures di- rigées en arrière, faisant peu de saillié vers les bords; ces dentelures n’en sont point moins aptes à retenir le suçoir fixé dans la plaie; aussi n’arrache-t-on pas parasite sans enlever au moins une portion de l’épiderme qui reste quelque temps en- tre les palpes et le bec proprement dit.— Cette espèce s'attache sur les chiens, et les quitte quand elle est complétement repue ; elle acquiert alors une forme ovale, com- parable à celle d’une petite fève ; sa surface est lisse, luisante, d’un gris-plombé, sans aucune tache ni marbrure; elle devient rouge-brun dans l’alcool. 5. IXODES RETICULATUS. Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VI 51.—Fiscu., Mém. de la Soc. Impér. des Nat. de Moscou, À. VI, p. 279. — Acu- rus Reticulatus, Fasr., Ent. Syst., 4, 428. — Rœwer, Gencer. Ins., 4, 29, fig. 7. — Acarus Reduvius, Scarañr, Enum. Ins. Austr., n° 1043, t. III, fig. 4, 2. — Cette espèce est assez grande, et s'attache sur- tout aux bœufs ; la couleur en est différente par la succion ; mais les pattes sont noires, 6. IXODES HISPANUS. Larr. Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIEI, p. 52, n° 3. — Fiscu., Mém. de la Soc. Imper. des Nat. de Moscou, t. VI, p. 279.— Acarus Hispanus, Fagr.—Noir ; les pattes sout rouges, avec les articulations blanches. 7. INODES ÆGYPTIUS. Fisca., Mem. de La Soc. Impér. des Nat. de Moscou, t,. VI, p. 279.—Noir, bordé de blanc. — Se trouve en Egypte. 8. IXODES NIGUA. Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIII, p. 52, n° 5. — Acarus America- nus, Lin. — Mitte Tique, Decéer , Mém. Ins., t. VIT, pl. 37, fig. 9, 10.—Ilest ovale, aplati, rouge, avec une tache blanche sur le dos, et les jointures des pattes blanchà- tres.— Cette espèce est le fléau des hommes et des bêtes dans l’Amérique tant Septen- trionale que Méridionale, 9. IXODES RHINOCERIS. LarR., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIII, p. 52. — Fiscu., Mém. de la Soc, Imp. des Nat, de Moscou, t. VI, p. 279. —. ET ent | RL D. 72 : L, “ # p: 279. gite du Rhinocéros, Decéer, Mém. Ins., t. VII, pl. 38, fig. 5à6. — II . est arrondi, aplati. brun, avec des taches et des nuances fauves. M. Sparmann a ob- . servé cette espèce au cap de Bonne-Espé- rance, sur le rhinocéros. 10. IXODES CAMELINUS. Fiscu., Mém. de la Soc. Impér. des Net. de Moscou, t. VI. p. 281, pl. 23, fig. 4, 2. — Le corps est allongé, d’un rouge-brun ; les pieds sont courts et distans entre eux; la seconde paire de piedsa une articulation ATAX. 497 très-renflée.— Se trouve sur les chameaux dans les steppes. 11. IXODES SYLVATICUS. LarTr., ist. rat. des Crust. et des Ins., t. VIII. — Mite des buissons, DecéER, Mém. Ins., t. VII, pl. 38, fig. 7, p. 55, n°7. — Fiscu., Mém. de la Soc. Imper. des Nat. de Moscou, t. VI, p. 281. — D'un brun-marron, foncé Juisant.—Cette espèce, qui se trouve au Cap, s'attache sur la peau des animaux. SIXIÈME FAMILLE. HYDRACHNELLES, LATREILLE. Caractères. Leur corps esl presque ovoïde ou globuleux, très-mou et se rétré- cit ensuite postérieurement. — Les palpes sont toujours à articles fort inégaux , mais dont le deuxième n’est pas plus grand, et toujours terminé par un article crochu ou épineux, propre à servir d’ancre ou de grappin , tant pour saisir une proie vivante que pour fixer l’animal sur un corps solide ou sur les eaux. Toutes ces Arachnides ont d’ailleurs une sorte de plastron formé par des hanches plates, larges et adhérentes, toujours dis- posées en quatre groupes séparés par des petites distances et quelquefois contiguës sur la ligne médiane. Deux de cesgroupes, un de chaque côté, appartiennent aux hèn- ches antérieures, deux aux postérieures. Genres: Atax, Diplodontus, Arrenurus, Eylais, Limnochares, Hydrachna. ATAX, Far. ; Hydrachna, Herx. + Le corps est ovoïde , assez ferme, lisse ; il y a une fente génitale, bordée de deux plaques , sur chacune d’elles se montrent trois tubercules transparens. lisses, arrondis, assez gros,en forme de stemmates. — Les hanches antérieures, en partie contiguëssur la ligne médiane, serrant Ja lévre entre elles et formant aussi ensemble un groupe uni- que ; les deux groupes des hanches posté- rieures écartés; la quatrième hanche ex- trêmement large, contiguë à toute Ja lon- gueur de la troisième. — Des palpes dont le quatrième article est fort long, atténué, Anx. un peu excavé vers le bout pour recevoir le cinquième dans une extrême flexion ; ce cinquième en forme de doïgt pointu. — Des mandibules formées d’un corps épais, creux , coupé en bec de plume à son ex- trémiié postérieure, tronqué au bout anté- rieur, sur lequel s'articule et se fléchit vers le haut un grand et fort crochet ou on- gle peu courbé et fendu ou creusé en ca- nal pour loger en partie et soutenir cette mandibule. —Une lèvre en cuilleron, bifide en avant. Les œufs des espèces qui composent ce genre ( Aiax Histrionicus) sont disposés en couche trausparente et d’aspect gom- meux ; les pelites larves qui en sortent sont aquatiques, aplaties, en forme de graines de courge ct d'amende, pourvues de deux gros yeux ronds, Jatéro-antérieurs et peu écartés, et d’un gros sucoir contenant des mandibules à crochet comme celles de l’a- dulte.— Les palpes sont reuflés et terminés par un cinquième article en forme de lon- gue griffe recourbéc. L » 1. ATAX HISTRIONICUS. (PI. 413, fig. 5.) Ducès, Ann. des Sc. nat.,t. 1, p.4, pl.40, fg.14,47.— Hydrachna Ilistrionica, Heru., Mém. Aptérol., p. 55, pl. 8, fig. 2, — Un beau bleu colore les plaques géni- tales et toutes les parties de la bouche, même les mandibules: le reste du corps est d’un beau rouge vif nuancé de noir ; cette dernière couleur est duc à celle des viscères aperçus confusément à travers la peau; deux gros cœcum latéraux, ondu- lés ou plissés et repliés même en dessous 32 428 ATAX. produisent les taches latérales; leur inter- valle laisse le long du dos une bande plus claire ; ils naissent des deux côtés d’une ca- vilé transversale, et c’est aux intervalles plus ou moins distincts qui séparent cette bande des latérales, que sont dues les branches de VY, qu’on remarque sur tant d'espèces figu- rées par Muller ; enfin, de cettebande trans- verse partent aussi en avant trois CœCum courts; les petits espaces qui les séparent constituent des lignes longitudinales plus claires, et qui, chez cette espèce, passent au niveau des yeux; ceux-ci sont ronds, formés d’un point noir entouré de rouge, situés en avant sur le point déclive du dos, ils sont peu saillans, et derrière eux on en aperçoit deux autres plus pelits et tout- a-fait sous la peau, qui, en général, est fort lisse ; de plusieurs points du dos cette peau laisse sortir une matière visqueuse qui se réduit en filamens soyeux, entre les doigts qui tiennent l'animal à l’air libre. Cette espèce présente encore quelques particu- Jarités ; ainsi, fa quatrième paire de pattes, plus longue que les autres et ciliée comme de coutume , est tout-à-fait sans grifles et terminée en pointe obtuse; en second lieu, sous le deuxième article des palpes, qui sont grands et même plus robustes que ja jambe extérieure, on voit une saillie d’où la pression fait sortir une papille conique dont l’usage est inconnu, 2. ATAX LUTESCENS. Ducès, Annales des Sciences naturel- les,t. 1,p. 3. — Hydrachna Lutescens, Herm, Mém. Aptérol., p. 57, pl. 6, fig. 7. — Le quatrième article des palpes est armé d’une petite pointe; la mandibule porte une légère avance du côté opposé au crochet ; les yeux sont au nombre de deux, assez écartés, réniformes et comme {rian- gulaires, mais composés en réalité chacun de deux stemmates placés au même niveau et dont l’interne est plus grand que l’autre; la peau est transparente, fort lisse, et laisse apercevoir facilement, à la loupe, une couche de trachées qui la double à l’in- térieur ; toutes les pattes sont onguiculées, bleuätres ou verdätres. 3. ATAX RUNICUS. Ducës, Ann. des Sc. nat., t. 1, p. 13. —Hydrachna runica, Tunis, Ann. des Sc. nat,, t XVII, p. 4, pl. 4, fig. 2. — Son abdomen, qui est ovale, est d’un rouge vif, parsemé de -taches et de stries noires; le dessous est rouge, également virgulé de noir; l’épigyne est saillant entre la pre- miére paire de pattes. On y voit une fente longitudinale entourée de petits pointsnoirs au nombre de six; les pattes sont fines, rougeàtres, la première est plus courte que la seconde, plus courte elle-même que la troisième ; la quatrième est la plus longue. Les yeux, au nombre de deux, sont trés- difficiles à apercevoir; avec un trés-fort grossissement ils paroissent composés. — Cette espèce a été trouvée dans une petite rivière, aux environs de Laon. L. ATAX FALCATUS. . Kocu, Faun. Allem., lab. 7, fig. 9. — Jaunâtre, avec des taches noires; la mé- diane trés-grande et carrée , avec les laté- rales et les dorsales formant deux bandes en forme de faux ; les pieds sont verts, 5. ATAX FIGURALIS. Kocn, Faun. Allem., tab. 8, fig. 10. — Jaune, avec des taches noires ; la médiane large, courte ; les latérales recourbées ; les dorsales larges et rapprochées, munies an- térieurement d’une dent latérale ; les pieds sont verdàtres ; la seconde paire privée de soies. G. ATAX VERNALIS. Kocn, Faun. Allem., tab. 7, fig. 44, — Hydrachna Vernalis, Muzz., Hydr.,p. 48, n° 48, tab. 5, fig. 4. — D'un jaunce-verdà- tre, avec des taches noires; la médiane subarrondie , avec les latérales et les dor- sales se joignant; de plus estune belle bande de couleur minium, large et fourchue. 7. ATAX ELEGANS. Kocn, Faun. Allem., tab. 7, fig. 42. — Jaunätre, avec des taches noires; les anté- rieures presque contiguës ; les dorsales-rap- prochées antérieurement et embrassant les antérieures ; les pieds sont longs, verts. 8. ATAX LIMOSUS. Kocx, Faun. Allem., tab. 7, fig. 12. — D'une couleur d’ocre pâle, avec le bord transparent et des taches d’un noir-brun ; Ja médiane grande ; les latérales obliques ; les dorsales se joignant avec les taches angu- Jaires antérieures et postérieures ; la strie dorsale est large ; les bras sont grêles. 9. ATAX FASTUOSUS. Koca, Faun. Allem., tab. 7, fig. 44. — Verdätre, jaunâätre en dessus, avec des ta- ches noires; les antérieures grandes, ovales, avec les dorsales se joignant étroitement en- tre elles; cesdernières, semi-circulaires, con- En gs da sr 27 DiPLODONTUS. xergeant postérieurement avec un appen- dice grand, transversal, 10. ATAX PICTUS. Kocn, Faun. Atlem., tab. 7, fig. 14. — Blanc, avec des taches ovales d’un noir- brun ; la médiane grande, arrondie, tron- quée postérieurement; les latérales trian- gulaires, avec les dorsales réniformes cxté- rieurement, divergeant postérieurement, et se joignant. 41. ATAX HYALINUS. Kocx, Faun. Allem., tab. 7, fig. 46. — Transparent, ovale, avec des taches noires ; Ja médiane longue, étroite, arrondie et di- latée antérieurement ; les latérales en forme de croissant, obsolètes ; les dorsales écartées, également en forme de croissant, divergeant postérieurement, avec la strie dorsale de couleur d’ocre ; les pieds sont d’un fauve clair, bruns à la base. 42. ATAX LOBATUS. £ Kocn, Faun. Allem., tab. 7, fig. 18. — Ovale, blanc, avec des taches fauves; la médiane arrondie, avec les latérales trans- verses, placées plus en arrière que de cou- tume, renfermant une tache blanche cordi- forme; les dorsales sont larges, bilobécs extérieurement ; la strie dorsale est blanche. 13. ATAX DIAPHANUS. Kocu, Faun. Allem., lab. 7, fig. 49. — Ovale, subtronqué postérieurement, blanc, avec des taches d’un brun-olivâêtre , toutes jointes, bilobées latéralement; la strie est fourchue , jaune. A4. ATAX MIXIMUS. Kocn, Faun. Allem., tab. 7, fig. 20. — Ovale, subtronqué postérieurement, blanc, jaunâtre en dessus, avec des taches ; la mé- diane ovale, libre ; les latérales transverses, adhérentes intérieurement, avec la dorsale subarrondie. 15. ATAX CRASSIPES. Koce. Faun. Allem., tab. 7, fig. 21. — Obovale, tronqué postérieurement, à angle pointu; blanc, avec des teches noires ; les antérieures petites, longitudinales ; les dor- sales larges, avec la branche antérieure transverse et étroite ; la strie est fourchue et de couleur minium; les palpes et les pieds antérieurs sont blancs, les autres sont verts. 16. ATAX TRUNCATUS. Kocu, Faun. Allem., tab. 7, fig. 22, — 499 Obovale, tronqué postérieurement , à angle pointu ; blanc, jaûnâtre en dessus, avec des taches noires ; la médiane petite ; les laté- rales courtes, transverses ; les dorsales éloi- gnées, avec la branche antérieure oblique, formant avec les latérales une tache semi- circulaire. 17. ATAX ALBIDUS. Kocn, Faun. Allem., tab. 7, fig. 23. — Ovale, tronqué postérieurement, à angle pointu, d’un blanc diaphane , avec des ta- ches noires ; la médiane allongée ; les laté- rales obliques et étroites, adhérentes par une branche grêle , oblique , avec les dor- sales allongées, tronquées obliquement pos- téricurement, 18. ATAX CONFLUENS. Kocn, Faun. Allem., tab. 7, fig. 24. — Ovale, ironqué postérieurement, tuberculé dans le milieu ; d’un blanc-jaunâtre , avec des taches noires ; la médiane petite; leslaté- rales se joignant avec les dorsales de chaque côté par une bande incisée dans son milieu ; les pieds sont d’un vert pâle. 19. ATAX FRENIGER. Kocn, Faun. Allem., tab. 2, fig. 20. — Subglobuleux, vert, avec le dessus jaune ; une tache semi - circulaire entre les yeux, el une autre enchaînée et courbée posté- rieurement, noires. DIPLODONTUS, Ducis. Les palpes sont un peu allongés; le qua- trième article est le plus long, avec le cin- quième étendu, formant une espèce de pince. — Les mandibules, bidentées, sont chéliformes. — Le rostre est court, — Le corps est déprimé.—Les yeux sont distans. —Les larves sont hexapodes, terrestres, trés-différentes de l’adulte. 41, DIPLODONTUS FILIPES. Ducs, Ann. des Sc. nat., t. 1, p. 5, pl. 40, fig. 4 à 4.—I] est elliptique, dépri- mé, en forme de gâteau, d’un rouge clair, marbré parfois de brun foncé, les taches sont dues aux organes digestifs; les yeux sont au nombre de quatre. deux de chaque côté tout-à-fait sur le bord antérieur et un peu latéralement, de maniére qu’on les voit mieux en dessous qu’en dessus; chacun des deux groupes est aussi à une distance de l’autre ; les yeux de chaque groupe sont voisins et l’un au dessus de l’autre, mais non contigus ; la peau est finement gra- 32: 500 DIPLODONTUS. nulée, sans poils; la vulve, située entre les deux groupes des hanches postérieures, est bordée de deux valves formant ensem- ble une sorte de cœur et chargées de globules plus serrés sur le bord externe. M. Dugès a vu partir, de la fente qui les sépare, un oviducte membraneux ; les han- ches, un peu jaunâtres, supportent des pat- tes croissant en longueur ce Ja première a Ja dernière, terminées par deux grands crochets ciliés de manière à remplir loflice de rame ; mais ces rames sont si fines, bien qu’assez longues, qu'on ne les voit pas agir à l'œil nu , et que l'animal semble au premier coup d'œil se mouvoir par quel- que mécanisme intérieur et caché ; le bec, d’un rouge vif, est conoïde, un peu bifide, formé d’une assez grande lévre en cuiliére, contenant deux mandibules à crochet cour- bé, grand et fort, opposé à une pointe fixe presque aussi grande et un peu aiguë; les palpes, très-courbés en dessous, peu visibles en dessus, ont à leur quatrième article une pointe droite, aiguë, longue; le cmquième article, long aussi et courbé, est semblable à celui des Atates. 2. DIPLODONTUS FALLAX, Ducs, Ann. des Sc. nat.,t. 1, p. 6. — Un peu plusgrand que le précédent, auquel il ressemble au premier aspect, mais ils’en distingue facilement par le mouvement de ses pieds, l’écartement de ses yeux, sa cou- leur rouge plus foncé, sa forme plus ellin- tique; son corps est quelquefois obscurci par un sablé noirâtre, qui ne forme pas des taches proprement dites; ses pieds sont rouges; ses yeux sont médiocrement écar- tés, antérieurs et marginaux, assez grands, noirâtres au centre, rouges autour, rénilor- mes, ou plutôt composés chacun de deux stemmates ; les pattes sont plus grosses que dans l’espèce précédente, ciliées, ongui- culées. 3 DIPLODONTUS SCAPULARIS. (PI. 43, fig. 4.) Ducës, Annales des Sciences naturel- les," t.1, p.47; pl 140 Gp 5149.72 Sa taille est assez grande ; les plus grandes femelles ont jusqu’à une ligne et demie de longueur ; toutes sont en dessous d’un rouge violacé ; en dessus elles ont la moi- tié antérieure toute noire ou à peine se- mée de quelques petits points rouges , la postérieure d’un rouge-écarlate, mais par- tagée par une bande noire longitudinale, ce qui lui donne l'aspect d’un insecte co- léoptère; le corps est déprimé , subtétra- gone ; la peau séchée paroît, à la loupe, finement granulée ; au microscope, on voit que ces granulations sont pointues, la peau ressemble à du chagrin. On y voit trés-bien l'anus et les stigmates; le premier situé à quelque distance de la vulve ; des seconds, les antérieurs plus rapprochés que les yeux et plus avancés encore sur le bord du tronc, les postérieurs immédiatement der- rière les dernières hanches; ce sont des petits trous en forme de points; les yeux petits, quoique saillans, très-écartés , posés sur les angles arrondis de l'extrémité anté- rieure du corps, sont noiràtres, composés de deux stemmates soudés; le bec est for- mé : 4° d’une lèvre courbée en dessous, élargie en arriére , terminée en avant par une sorte de tube comme charnu, ou- vert à son extrémité; 2° de deux mandi- bules à corps énais, allongé, creux, coupé en long biseau ou bec de plume et courbé à son extrémité postérieure, couché inté- rieurement dans le repos au-dessus et en- tre les hanches des pattes. Les mandibules ont un crochet ou ongle mobile, rouge comme elles, long , peu courbé, redressé vers la pointe el cannelé dans sa longueur ; les deux ongles sont parallèles et peuvent sortir de la lèvre pour piquer ensemble ou séparément : il y a pourtant à Popposite une avance pointue, mais qui n’a que le quart de la longueur de longle mobile ; 3° de deux palpes assez courts, dont le deuxième et le troisième article sont fort gros; le quatrième allongé, terminé en crochet assez court et épais ; le cinquième obtus, courts, épais. M. Dugés a été Lémoin de l’accouple- ment, eLil a pu aussi reconnoître le mâle et la femelle; celle-ci est toujours beau- coup plus grande , souvent triple et même quadruple en diamètre. Le corps du mâle est plus aplati, plus allongé. les couleurs plus tranchées et plus vives, les pattes pro- portionnellement plus grosses et plus lon- gues; il est plus vif et résiste plus long- temps à la dessication. Du reste, l'apparence extérieure des parlies génitales est assez foible ; les plaques du mâle sont seulement plus grandes, plus séparées. L’accouplement s’opére ventre à ventre; il est prolongé et souvent répété; les deux individus se tiennent et se roulent étroite- ment embrassés, et si on les sépare, on voit une humeur blanche et visqueuse épanchée autour des organes de la généra- tion; de ceux de la femelle semblent partir TR En RE Er 2 ns «f de l î ! Ms DIPLODONTUS. plusieurs gros canaux blancs , rameux, vi- sibles à travers la peau. Au reste, les indi- vidus de cette espèce aiment la société de leurs semblables ; ils sont souvent peloton- nés quatre à cinq ensemble, et M. Dugès en a vu passer des heures entières embras- sant les nymphes et semblant attendre leur éclosion. C’est ainsi en société qu'ils ai- ment à s’avancer sur le bord humide de la vase qui les renferment ; il léur arrive même alors de s’écarter, en rampant ainsi, de leur élément nécessaire, au point de ne pouvoir plus y entrer et de périr desséchés au bout de quelques heures. Cette sociabi- lité se manifeste encore dans l’acte de la ponte; c’est sur les tiges, les feuilles des végétaux glabres contenus dans l’eau , sur les parois du vase qu’elles habitent , que les femelles vont pondre leurs œufs; elles les isposent en une croûte d’un seul lit, et les petits œufs, extrêmement abondans, rouges, ovoides, posés verticalement côtes à côtes, sont enduits et recouverls d’une couche de matière muqueuse bientôt con- densée, mais blanchâtre , opaque , et non transparente comme celle des Ataces. Quand une croûte est ainsi commencée , il est rare qu’elle ne soit pas étendue et con- tinuée par d’autres femelles, de sorte que des milliers d’œufs se trouvent ainsi réu- nis et peuvent revêtir exactement toute la surface d’une feuille, un long bout de tige, etc. Après deux semaines, de petites larves, fort différentes de l’adulte, sortent de ces œufs; elles ressemblent à un point presque imperceptible , d’un rouge fort vif. Au mi- croscope, elles se montient hérissées de Jongs poils ; leur corps ovale, tronqué en avant, porte quatre yeux médiocres en deux groupes latéro-antérieurs, six pattes lon- gues et grosses, dont le septième article est fort mince , mais garni de deux griffes très-grandes ; deux paires sont dirigées en avant, une en arriére ; leurs insertions sont peu distantes; le sucçoir est volumineux, mobile sur le tronc, au-devant duquel il s’insére, armé de deux soies grosses et ‘courtes, flanqué de deux gros palpes aux- quels M, Dugés a reconnu un crochet et un appendice velu, vrai palpe ravisseur , comme celui des Trombidiens. Dans le suçoir, M. Dugés a cru apercevoir deux lames reployées en arriére comme le se- roïient lesongies mandibalaires de l’adulte ; d’antres fois il a paru au même observateur qu’on trouvait là deux mandibules sembla- bles à celles des Trombidions : détails if- 501 ficiles à constater vu l’extrême petitesse des objets. Ces animaux procurèrent à M. Dugés, la première fois qu’il les a observés, un spectacle des plus agréables ; ils nageoïent avec une extrême vivacité, gagnoient la surface du liquide, s’y reposoient quelque temps pour se sécher tout-à-fait, puis, trouvant sur celte surface un plan suflisam- ment résistant pour supporter le poids d’une masse aussi légère, ils la parcou- roient avec Ja même vélocité qu’ils l’au- roient fait sur une surface plus solide ; toutefois, si le liquide formoit, vers les bords du vase, un plan incliné par son adhésion aux parois, M. Dugès voyoit ces petites larves s’épuiser en vains efforts, glisser perpétuellement vers le centre; si le niveau étoit rétabli par l’augmentation de la quantité d’eau contenue dans le vase, elles s’échappoient promptement, et cou- roient sans aucune difficulté et en tous sens sur le cristal le mieux poli. L’analogie, dit M. Dugés, nous porte à penser que, comme les larves du Eimno- chere, celles-ci vont vivre en parasites sur des insectes amis des eaux, peut être sur les Libellules, les Tipules, les Cousins, dont les petites mites rouges ont été décrites comme des Acarides à six pattes. Une oc- casion favorable se présentera facilement ainsi à elles pour retourner dans leur an- cienne patrie pour y subir plusieurs méta-- morphoses. Je dois effectivement les croire multiples d’après les faits suivans. 4° J’ai trouvé dans l’eau un trés-pelit in- dividu tout rouge , à huit pattes, offrant du reste tous les caractères de forme gé- nérale et d'organisation particulière pro- pres au Diplodonte Scapulaire; on doit croire qu’il venoit de subir une première transformation ; 2°-j’ai rencontré bien sou- vent, entre les petites tiges rapprochées du chara, des nymphes toujours bien plus fortes que ce petit individu. rougeâtres, parfois marbrées de noir, portant fréquem- ment des restes de pattes et quelquefois les huit fourreaux : de ces nymphes sort un Diplodonte Scapulaire de la taille, à peu prés, qu'ont les mâlés adultes, et il w’en diffère que par les couleurs; le noir, au lieu d’être rassemblé sur des régions particulières et circonscrites, semble dissé- miné en nuées fuligineuses sur le fond rouge du corps. J’avois pris d’abord ces individus pour ceux d’une espèce diffé- rente ; mais frappé de leurs ressemblance , quant à l’organisation, je les ai conservés 502 vivans, et j'ai vu la couleur se dessiner bientôt d’une manière plus nelle, en même temps que le corps prenoit de plus grandes dimensions; enfin, j'ai vu l’accouplement s’opérer entre des individus à teintes mé- langées et à couleurs nettes. Ces animaux semblent, de même que ceux des genres voisins, disparaître en au- tomne et en hiver: on peut conjecturale- ment supposer qu'ils s’'enferment alors dans Ja vase ; aucun d’eux ne peut sans doute, comme les Hydrachnes, passer lhiver à l'état de larve, puisque les insectes sur les- quels nous supposons qu’elles vivent ne ré- sistent pointeux-mêmes aux premiers froids de cette saison. ARRENURUS, Ducëis, Les palpes sont courts, en forme de nœud ; le quatrième article est le plus long et le plus épais; ie cinquième est en forme de faux. — Les mandibules sont onguicu- Jées. — Le rostre est court. — Le corps est cuirassé , caudé dans le mâle. — Les yeux sont distans.—Les hanches sont trés-larges. 1. ARRENURUS VIRIDIS, (P]. 13, fig. 7.) Ducs, Ann. des Sc. nat., 1. 1, p. 41, pl. 40, fig. 18 et 19. — Cette espèce est d’un vert-bleuâtre ; la femelle est tronquée en arriére ; le mâle offre. au contraire, un prolongement rétréci du côté du tronc, terminé par deux angles pointus el par un bord sinueux daas leur intervalle ; au mi- lieu de ce bord est suspendu un appendice pistiliforme, perforé a son extrémité; deux pointes crochues occupent le dessus de ce prolongement ; dans l’un et l’autre sexe, le dos offre une ellipse régulière qui sem- ble circonscrire une portion de la peau plus molle, plus mobile que le reste ; presque tout, effectivement, est dar, crustacé, cha- griné, épineux ; les yeux, au nombre de deux, noirâtres. écartés, silués sur la par- tie la plus avancée du corps, semblent ca- chés sous cette peau , dont la demi-transpæs rence les laisse apercevoir; elle permet aussi de reconnoître assez bien la distribu- tion des cœcum intestinaux qui forment des marbruresbrunes sur la couleur dominante du corps; la bouche est en dessous, for- méc d’une lèvre petite, et qui a paru à M. Dugés percée d’un trou rond. Une des singularités de ce genre, c’est l’habitude de rejeter en dessus et en avant leurs longues paltes postérieures; toutes sont, du reste, ciliées et ongniculées, comme aux genres ARRENURUS. voisins; mais le septième article est plus grand que le sixième, Le mâle les a toutes plus fortes que la femelle; les postéricures se fontremarquer encore chez lui par la lon- gueur du cinquième article, qui est armé d’une épine ; les hanches, surtout Jesposté- rieures, sont d’une longueur considérable ; elles se touchent presque sur la ligne mé- dianc ; les antéricures se touchent dans la moité de leur longueur ; derrière le milieu de celle de la quatrième paire, on distingue un stigmale; entre elles on voit chez Ja femelle un espace ellipüque transversale- ment, bivalve. à peau molle ; c’est la vulve : une saillie oblongue et couverte de pointes pellucides en part obliquement de chaque côté : le mâle n'a que deux sail- lies, elles sont plus petileset arrondies. 2. ARRENURUS PUSTULATOR. Kocn, l'aun. Allem., tab. 2, fig. 24. — Hydrachna Pustulator, Muig., p. 32, tab. 3, fig. 3. — Trombidium Pustulator, Fasr,, Entom. System. t. IL, p.. 403, n° 21. — Vermillon, angulenx antérieure- ment, avec la partie Gorsale renflée, bisinuée postérieurement, avec un appendice grêles les pieds et les palpes sent testacés. 3. ARRENURUS TRICUSPIDATOR. Kocn, Faun. Allem., tab. 2, fig. 22. — Hydrachna Tricuspidator, Muzz., p. 35, tab. 3, fig. 2, — Trombidium Tricuspidator, Fagr., Entom. System., t. 11, p. 402, n° 49. — Vermillon, avec les pieds et les palpes plus pâles, légérement sillonné an- térieurement ; Ja queue est tricuspide, avec une tache antérieure ovale et deux mé- dianes, anguleuses, de couleur noire. 4. ARRENURUS RUBIGINOEUS. Kocn., Faun.. Allem.. tab. 2, fix. 23, — Globuleux, jaunâtre , avec la partie dorsale saupoudrée de ferrugineux, et des tiches de même couleur, trois antérieures, les latérales transverses, deux de chaque côté, linéaires, transverses, et un grand crochet de chaque côté postérieur, 5. ARRENURUS CAUDATUS. Kocs, Faun. Allem., tab. 2. fig. 2%. — Acurus Caudalus, Decéer, t. VII, p. 58, 23, tab. 9, fig. 4.— Hydrachna Buccinator, Muzz., p. 30, t. 111, fig. 4. — T'rombi- dium Caudatum , Fanr., Entom. System., t. II, p. 399, n° 4. — Verdätre; la partie antérieure, et une tache dorsale (marginée de ferrugineux en arrière) jaunes; corps postérieurement un peu plus étroit ; trois ta- EYLAIS. ekies de chaque côté plus obscures; la queue est jaune, avec la base noirâtre , resserrée. EYLAIS, Larr. Les pslpes sont un peu allongés ; le qua- tième article est le plus long; le cinquié- me est obtus, légérement renflé et épincux. — Les mandibules sont onguiculées. — Le 10stre est trés-court, avec la bouche arron- die. — Le corps est déprimé. — Les yeux sont rapprochés. — Les hanches sont étroi- tes; la quatrième éloignée de la troisième. — Les larves sont hexapodes, aquatiques, différentes de l’adulte. EYLAIS EXTENDENS. (PI. 43, fic. G.) Ducès, Ann. des Sc. nat., 1. 1, p. 43, pl. 40 , fig. 24 à 34. — Elle est ordinaire- ment d’un rouge trés-vif, coloré en vert sur toute la surface du dos; cette teinte n’est due qu’à un enduit fort adhérent ct bien lisse de matiére végétale confervoïde. Quelquefois le fond rouge est marbré de brun, selon la plénitude du cæeum de l’appa- reil digestif et la couleur des substances qu’il renferme. Ces substances, qui sont des sucs animaux, paroissent ordinairement pren- dre dans cet appareil une couleur rouge, car l’écrasement fait répandre presque tou- jours une grande quantité de pulpes de cette couleur, indépendamment du pigment rouge de la peau. C’est un phénoméne assez remarquable et qui est aussi bien sen- sible chez certains Tétraniques, bien qu’ils se nourrissent de sucs végétaux; là il est facile de voir que c’est surtout dans l’intes- tin que siège la matière de leurs taches ronges ou rouillées; mais celte matière doit subir un bien grand changement pour l'acte de la digestion, car elle est blanche lorsqu'elle sort de l’anus. Le corps est ovale , aplati; la pointe du dos est dépri- mée ; les yeux sont rapprochés et bilobés ; les pattes sont ciliées, onguiculées, l'animal les tient étendues en nageant; les pattes antérieures ne sont pas ciliées et leur lon- gueur augmente graduellement depuis la première jusqu’à la quatrième paire. La peau se montre , au microscope, sillonnée de rides transversales analogues à celles qu’on voit au bout des doigts de l’homme ; leur direction peut servir à faire mieux dé- couvrir les stigmales préoculaires , et ceux qui sont placés derrière les hanches posté- rieures ; on en découvre aussi deux autres, chez les sujets de grande taille, entre les deux groupes de hanches, de chaque côté, 503 non loin de la vulve, maïis-un peu plus en arriére. Les stries se dévient à leur pour- tour, plusieurs les contournent même com- plétement; entre les groupes fort écartés des hanches antérieures, on voit une sail- lie bilobée, en partie cachée par les palpes qui s’y attachent; c’est la lèvre dont la moitié postérieure est percée d’une ouver- ture circulaire, ciliée, et où l’eau bouil- Jonne de temps en temps quand on tient l’animal à l'air libre. La moitié antérieure de cette lèvre forme un capuchon cutané qui, sans doute, est destiné au jeu anté- rieur des pièces mandibulaires. Ces palpes insérés à Ja base du capuchon ont leurs trois premiers articles fort courts, le qua- trième long et renflé, le cinquième en for- me de doigt lancéolé, garni de quatre à cinq fortes épines mobiles. Quand on cher-. che par l’écrasement à déterminer Forga- nisation intérieure de cettte bouche, on découvre un appareil fort compliqué dont M. Dugés a eu bien de la peine à se faire une idée exacte et complète. Les parties les plus essentielles a noter comme carac- téristiques, sont deux mandibules non con- sidérables, si on les compare à celles des genres précédens , mais exactement de la même forme que chez les Diplodontes, c’est-à-dire, composées d’une pièce longue et épaisse, recourbée à son extrémité pos: térieure , qui donne attache à des muscles, et d’un ongle très-aigu, mobile par gin- glyme , sur le bout antérieur de Ja pièce principale. Aussi M. Dugès a-t-il vu l'E- laïde , de même que les Ataces, saisir des Daphnies d’une assez grande taille, et les emporter, suspendues à la bouche, pour en sucer les humeurs. Sous la peau résis- tante qui forme le capuchon et le contour de la bouche, M. Dugés a découvert une grande pièce cornée ou cartilagineuse, élar- gie et de forme comparable à celle du car- tilage thyroïde de l’homme. Elle supporte une espèce de pharynx à parois épaisses et denses, auquel fait suite un œsophage mem- braneux. En arrière et en avant, les angles prolongés de cette pièce donnent attache à des muscles, et dans le dernier sens elle porte des palpes en s’avancant au-delà de la bouche. Ces connexions prouvent jus- qu’à l’évidence qu’elle représente la pièce basilaire des insectes, pièce supportant et les maxilleset la lèvre, qui, le plussouvent, chez l£8s Acariens, est soudée, confondue avec elle, ici seulement bien distincte et telle que nous l'avons d’abord décrite, comme formée sous la peau. La valve n’of- 504 LIMNOCHARES. fre ici presqne rien de semblable aux pla- ques crustacées qu’on voit aux Diplodontes ; c'estune fente longitudinale , à peine bor- dée ; elle est située fort en avant, presque entre les hanches antérieures. C'est aussi à la surface des corps submer- gés que Ja femelle dépose ses œufs en couches rougeälres, enduiles d’une matière transparente , et qui leur sert de défense contre les atlaques des animalcules qui rampent souvent à Ja surface de cette croûte, et qui n’épargnent pas ceux des Hydrachnes; de ces œufs sortent des petites larves qui nagent dans Je liquide, à l'aide de Jeurs six pattes velues, dont les posté- rieures sont longues et insérées trés-Join des antérieures; le corps est rougeûtre, pellucide, allongé ; les yeux, au nombre de quatre et très écartés; la bouche formée d’un suçoir qui a l’aspect d’un double tube creux ; il supporte deux palpes qui ont paru terminés en pointe à M. Dugés. Ces petits animaux se dessèéchent, meurent à l'air hi- bre. M. Dugés n’a point suivi leur déve- loppement ni leur transformation; mais il a paru à ce même observateur qu’ils de- voient arriver de bonne heure à l’état par- fait, car on trouve des Eylaïdes étendeuses de très-petite taille, le volume d’un grain de moutarde , par exemple. Les plus gran- des ont, au contraire, jusqu’à une ligne et demie de Jongueur, ce qui prouve assez que, comme tous les autres Acariens, ceux- ei s’accroissent encore après leur métamor- phose , contradictoirement à ce que l’obser- vation démontre exister chez les insectes, 2. EYLAIS CHRYSIS. Hydrachna Ehrysis, Tnéis, Ann. des Se. nat,,t. XXVII, p. 2, pl. 4, fig. 4. — L'abdomen est ovale, allongé, d’un vert doré, métallique, avec quelques enfonce- mens noirätres formant deux Jignes le long du dos; le ventre, les paltes et les palpes sont du plus beau rouge carmin, el cette couleur s’étend en dessus sur les côtés de l'abdomen; les yeux sont au nombre de quatre, occupent la région supérieure de Ja tête, et séparés des palpes par une es- pèce de bandeau, de couleur semblable au fond sur lequel ils sont placés et très-difMfi- ciles à apercevoir ; ces yeux paroissent sim- ples au premier aspect, mais au soleil ct avec une forte loupe, on reconnoit qu’ils sont doubles, à la manière des latéraux des Epéires; en dessus sont deux points bril- lans, qu’on seroit tenté de prendre pour d’autres yeux, si leur extuême petitesse ne 3 leur donnoit plutôt l’apparence de stem- mates, qu’a découverts Muller dans quel- ques espèces d’Arachnides; les palpes sont trés-courts, de trois articles, dont le der- nier est le plus allongé, plus grêle, etter- miné en pointe; entre la dernière paire de pales et un peu en dessous esi un 9rgane, que M. de Théis suppose être l’épygine, composé de deux petites valvules ovales-al- longées, et se détachaut en rouge sur un fond obscur ; la quatrième paire de pattes est Ja plus longue, la premiére est la plus courte, la troisième et Ja quatrième paire sont ciliées intérieurement, les deux autres paroissent plus glabres à la vue simple, et n’ont que quelques touffes de poils aux ar- ticulations ; ces dernières sont dans l’ordre de longueur de l'espèce précédente. Cette espèce a été trouvée par M. de Théis dans un marais aux environs de Laon; elle ne nage pas trés-vite, et elle descend en se roulant sur elle-même jusqu’au fond de l’eau. Lorsqu’elle nage, ses palpes sont à peine visibles; quand on l’a tenue quel- que temps hors de l’eau, on voit se con- tracter des petits points ou enfoncemens qu’elle a sur le dos, et l’on pourroit sup- poser qu’elle respire au moyen des gonfle- mens et contractions alternatifs de ces es- pèces de stigmates. LIMNOCHARES , Larr. Les palpes sont petits, filiformes; le cin- quième article est menu. — Le rostre est cylindrique, grand. — Le corps est mou. — Les yeux sont rapprochés. — Les han- ches antérieures sont plus grandes que les postérieures, toutes cachées sous la peau. — Les pieds sont propres à la marche. Les larves sont terrestres, parasites, dif- féren!es de l'adulte. LIMNOCHARES AQUATICUS. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. 1, p. 16, pl. 41, fig. 38 à 40, — Hcarus Aqualicus Holosoriceus. DEcéEr. Mém. pour servir a UHist. nat. des Ins., t. VII, pl. 9, fig. 49. — Trombidium Aquaticum, Uenu., Mem. Aptérol., p. 35, pl. 4, fig. 2.—Le corps est irréguliérement ovoïde, un peu pisiforme, conoïde en avant, très-mou, susceptible de déformations spontanées, et variant d’un moment à l’autre; la peau est d’un rouge de cinabre terne chez tous les sujets âgés, vif chez les jeunes; elle est couverte de trés-petites granulations transparentes, co- niques, et qui, au microscope, lui donnent HYDRACIINA. l'aspect da chagrin ; il n’y a despoils qu'aux pattes, et ils y sont rares ; les yeux grands, très-rapprochés, situés sur l’angle autérieur du corps, triangulaire, d’un rouge foncé, sont composés de deux ocelles conoïdes, entourés de quelques poils : on ne les voit que par la compression. et lon reconnoît alors qu'ils sont attachés à une pièce écail- leuse, lancéolée ; le bec est en partie caché sous la peau : on n’entrevoit en dehors ct sous Pangle antérieur que la moitié au plus ; ceite moitié est cylindrique et accompa- gnée de deux très-petits palpes, à peu prés filiformes, et terminés par un cinquième article très-grêle et émoussé ; par Ja com- pression on fait sortir d’un pli de la peau la base élargie du bec, qui offre alors l’aspect d’un cône tronqué. Son sommet est effec- tivement percé d’un point obscur. M. Du- gès n’a pas très-bien distingué le bec; mais il a cru le voir doublé à l’intérieur d’une plaque analogue à celle de l'Eylaïs Exten- dens, et la brièveté du rostre et des palpes semble indiquer qu’il renferme aussi des mandibules onguiculées et avec des lames. L'insertion des pattes est tellement cachée sous la peau, qu’on n’en distingue que cinq articles de libres; c’en est assez pour faire voir que les postérieures sont bien plus lon- gues que les antérieures. Du reste, les ar- ticles sont à peu près disposés comme chez 1_ genresuivant ; les deux grilles terminales, rétractiles, et supportées par un tarse très- épaissi. Sid’on presse le corps entre deux verres, on voit que sous la peau se cachent les hanches, disposées en quatre groupes, et que la cuisse est attachée à ces hanches par l’in- termédiaire d’un trochanter assez volumi- peux; les hanches des quatre pattes anté- -rieures sont plus grandes que les autres : c'est le contraire chez les Ataces et le genre suivant. Les groupes antérieurs sont aussi fort rapprochés l’un de l’autre sur la ligne médiane ; les postérieurs sont fort éloignés des premiers et aussi près l’un de Pautre, puisqu'ils se rapprochent beaucoup des flancs. Degéer, ayant conservé vivans deux Lim- nochares, leur a vu pondre des œufs dispo- sés au fond d’un vase sous forme @’une croûte blanchâtre, mêlée de rouge; ilen a vu Surtir des Acariens rouges, à six palles à corps ovale, à tète en forme de m et garnie de deux palpes, qu’il ap- pelle deux autres pattes plus courtes. Ces petites ;arves couroicnt sur l’eau ou na- geoïent à volonté au milieu du liquide. De- géer, dans ses mémoires, ne dit pas ce que 505 deviennent ces larves; mais M. Dugés a vu cê qu’elles devenoïient, et c’est encore à lui que nous empruntons l’observation suivante. C’est sur le Gerris Lacustris, hé- miptère fort commun à la surface des eaux tranquilles, que la Jarve du Limnochares va chercher sa subsistance ; c’est là que M. Du- gès l’a trouvée sur la fin de juillet, fixée sur divers points, mais le plus souvent près de la tête. Ces larves, trés-petites et d’un rouge vif, ont un gros sucoir mobile, en forme de tête, portant deux gros palpes, Les six pattes sont velues, terminées par deux griffes ; les hanches sont groupées vers la partie antérieure du corps; la partie pos- térieure s’élargit et s’étend davantage ; il y a deux yeux noirs latéro-antérieurs; en un mot , la ressemblance est grande entre elle et les larves du Trombidium Phalangii. Par- venues à la grosseur d’une tête de camion, ces larves se détachent, tombent dans l’eau, y marchent comme auparavant, bien que leurs pieds soient plus courts, relativement à l'ampleur du corps, s’enfoncent dans quelques anfractuosités des pierres sub- mergées, deviennent des nymphes immo- biles. et au bout de quinze jours, laissent éclore un fort petit Limnochare d’un rouge éclatant, à huit patles, et avec touies les formes apparentes des plus grands. IYDRACHNA, Muzeer ; Acarus, DEGÉER. Les palpes sont un peu allongés; le troi- sième article est le plus long ; les quatrième et cinquiéme chéliformes. — Les mandi- bules sont cunéiformes. — Le rostre est de la longucur des palpes. — Le corps est ar- rondi. — Les yeux sont distans.— La vulve est cachée par le bouclier. Les larves sont aquatiques, parasites, différentes de l’adulte. HYD2ACINA GLOBOSA. (PI. 43, fig. 4.) Ducès, Ann. des Sc. nat., t.. 4, p. 48, pl. 41, fig. 41à 56.—Acarus Aqualticus Glo- bosus, Decéen, Meém. pour servir a l'Hist, nat. des Ins.. t. VIT, pl. 9. fig. 40. 44. — Hydrachna Cruentata, Muirer. — Hy- drachna Globula, Hecw., Mém. Antérol., p. 56, pl. 6, fig. 10. — Elle acquiert une assez grande taille ; car la femelle, parve- nue à son plus grand développement, a jusqu’à deux lignes un quarl de grand diamètre, Bien que globuleuse au premier aspect, cette Hydrachne a en réalité Ja forme d’un ovoïide émoussce, lisse, et à #5 206 peine marqué sur le dos de quelques dé- pressions musculaires ; elle est d’un rouge vineux, tirant parfois sur le brun-marron. A un grossissement médiocre , la peau pa- roit satinée, en raison des trachées fines qui la doublent, et dont la demi-transpa- rence permet d’apercevoir la couche blan- châtre et brillante ; cette même diaphanéité laisse voir , chez certains sujets, une tache blanche en dessus et en dessous; la der- nière est située un peu en arriére elau voisi- nage de la partie anale ; elle est intestinale ; la première est plus antérieure; peut-être n’appartient-elle qu'au mâle, et est-elle due à l'appareil génital. Vue à un trés-fort grossissement, la peau semble composée de grains, ou plutôt de petits compartimens arrondis, réguliérement engrainés et serrés comme dans celle préparation qu’on nomme galuchat. À Ja partie antérieure el supé- rieure est une double plaque crustacée, siblriangulaire, grenue etrugueuse. épaisse et d’une couleur plus foncée que le reste, formée d’une agrégation de grains micros- copiques et opaques, bien plus gros que ceux de la peau; elles donnent attache aux muscles des palpes et des autres parties de la bouche. M. Dugés a vu un petit tou ou point transparent près de leur extrémité antérieure, et un sillon profond dans la longueur de leur angle postérieur ; en de- vant, elles sont réunies par une petile por- tion écailleuse, au centre de Jaquelle se montre un trés-petit stemmate arrondi et d’un rouge pâle; en dehors de chacune est un œil à deux cornées infiniment plus considérable. Ces yeux, sur animal vi- vant, sont d’un rouge foncé, en forme de rein ; ils sont médiocrement écartés, et regardent en haut quand le corps est peu distendu, en avant quand il l’est da- vantage chez des femelles remplies d'œufs. Au-devant de chaque œil. et un peu en de- dans. est un poil court et conique, partant du centre d’une petite élévation étoilée ; il rappelle le poil antenniforme des Galéodes. Ces détails ne se voient biem que sur la peau que l’animal à dépouillée dans sa mue; mais ce qu'on voit mieux au Ccon- traire sur Je vivant, c’est aussi au-devant de chaque œil, et un peu plus bas, un pore d’où suinte un peu d’eau quand on tient momen- tanément l'animal à sec. Ce sont sans doute de trés-pelits stigmates ; on en voit d’autres derriére les hanches postérieures, et sans doute il y en a d’autres encore entre celles- ei et le groupe de hanches antérieures, comme chez les Eylais. Des plus reculés, HYDRACHNA. M. Dugès a manifestement vu naître dés faisceaux de trachées excessivement fines, soyeuses et blanches, mais qui, au plus fort grossissement, ne montrent point le filet spiral des insectes ; elles forment une cou- che presque continue sous la peau, et on peut en suivre dans chaque patte. L’eau qui sort en petite quantité des stigmates est-elle absorbée par les trachées? Cela peut être en partie; mais voici des remar- ques qui semblent prouver que l’animal absorbe plus d'air que d’eau, soit par les stigmates, soit par les pores invisibles de la peau. 4°. En repos, dans l’aisselle des feuilles du Potamogeton fluviatile , les Hy- drachnes agitent continuellement l’eau avec leurs pattes postérieures pour établir un courant hors de leur corps. 2°. Pour peu que l’eau soit croupie, elles viennent volontiers sur le bord comme les Diplodontes, et laissent hors de l’eau la majeure partie de leur corps, qu’elles humectent seulement de temps à autre, en passant sur le dos leurs longues pattes postérieures. Un desséche- ment total leur seroit en effet plus promp- tement funeste encore (trois quarts d’heure) qu'aux Diplodontes. 3°. Une Hydrachne , jetée dans l’alcool, y a vécu et nagé pen- dant plus d’une demi - heure ; rendue à l’eau, elle s’est rétablie en peu d’instans : on peut croire qu’il n’en eût pas été ainsi. si elle euùt été absorbée par l'alcool. La bouche est formée d’un bec à base assez large bientôt allongé en forme de gout- üère., fortement inclinée sur sa base, fen- due en dessus, et renfermant Ja partie la plus mince de deux lames mandibulaires piquantes, tranchantes, et qui peuvent elles-mêmes former par la réunion un au- tre gouttiére intérieure ; elles s’écartent em s’enfonçant dans le corps au-dessus de Pin- serlion des pailes, et là, épaissies, elles donnent attache à leurs muscles moteurs. Ges parties, observées par Hermann, dans l'ydrachne gécgraphique , ont été par lui mal comprises et mal figurées. Sur les cô- tés de Pélaïgissement de la gaine s’insèrent les palpes, comprimés, fléchis vers la base. à articles fort inégaux, dont le premier est fort gros, le deuxième tréès-courbe, le troi- sième Jong et aplati dans un sens, élargi dans l’autre : le quatrième cout, et ter- miné en crochet épais et raccourci ; le cin- quiéme enfin en forme de crochet Ini- même, mobile sur le précédent, et faisant grappin plutôt que pince avec lui, puisque les courbures de l’un et de l’autre sont pa- rallèles. C’est avec cet eppareil que l’ani- HYDRACHNA. mal attaque les tigèës du Potamogeton ; mais est-ce pour sa nourriture ? M. Dugés Pa vu non moins souvent rouler entre ses pattes et fouiller avec son bec les flocons d’animalcules microscopiques qui flottoient au fond de l’eau ; M. Dugés ne l’a pas vu altaquer les gros insectes, ni les Naïs ou les Daphnies qui habitent avec lui. Le même auteur n’a ricn pu trouver dans ses organes digestifs qui indiquät un genre de nourri- ture ; il n’a meme pas pu ici bien démêler les cæcum laiéraux que l’analogie doit faire supposer, mais il a mieux vu que chez d’autres genres d’Acariens l'intestin impair qui représente Je rectum ; il est médian, renflé en sac fusiforme, et plein d’excré- mens d’un blanc de lait; il s’ouvre à Panus arrondi, qu’on voit un pen plus en arrière que le milieu du corps. Des huit pieds, les antérieurs sont fort courts, les postérieurs beaucoup plus longs; les trois paires posté- rieures seules sont ciliées de maniére à servir à la natation; toutes sont pourvues de deux grands ongles crochus, rétractiles en se renversant sur le bout obhquement tronqué et excavé du tarse ; le pénultième article est le plus leng de tous; le troi- sième ou la cuisse est le plus épais. Les hanches élargies, aplaties, adhérentes, for- ment sous le corps une sorte de plastron ; elles sont distribuées en deux groupes pour chaque côté. Entre les deux antérieures s’insére le bec; entre les postérieures se trouve Porifice des organes génitaux. Pour ce qui concerne ce dernier, M. Dugés n’a pu établir la différence qui distingue les mâles d'avec les femelles; aussi est-ce de eclles-ci que nous avons parlé jusqu’à pré- sent, d’après les observations de M. Dugés, et que nous parlerons enccre. La plaque crustacée qui recouvre cet orifice est d’une seule pièce en forme de cœur, à pointe tournée en arrière; elle est foncée en cou- leur et granulée ; sous sa pointe est une ou- verlure que la plaque découvre en s’ineli- naal en avant. et d’où peut sortir un tube d’un demi-millimétre de longueur et peul- être même davantage : il le faut, en effet, pour que lanimal dépose commodément ses œufs dans lieu de son choix, et cette vpération n’est pas la moins curieuse dans son genre. C’est dans le centre des tiges spongienses du Potamogeton que M. Du- gés les a vues les insinuer aprés y avoir, à l’aide de leur bec, percé un trou rond, tel que le feroit une épingle. Les œufs donnent à la tige une opacité qu’elle n’a pas d’ordi- naire ; ils sont rassemblés en graude quan- 507 tité, et l’on peut dire par centaines : leur forme est oblongue; leur longueur d’un huitième de ligne à peu prés; leur couleur d’un rouge-brun. La femelle meurt après la ponte; son ventre est devenu flasque etridé. Ces œufs ne sont pas couverts d’une enve- Jloppe protectrice comme dans les genres précédens ; aussi, lorsqu'ils sont mis à nu, voit-on quelques espèces de Naïs et de Dé- rostomes les attaquer, et remplir en les su- cant leurs organes digestifs d’un pulpe rou- geàtre. La ponte commence vers le mois de mai ; il faut beaucoup de temps, plus de six semaines, pour que l’éclosion ait lieu ; lesti- ges du Polamogeton attaqué sont alors mor- Les, à demi décomposées, et les nouveau-nés s’en échappent sans peine. Ces nouveau-nés sont des larves à six pattes et à trompe sin- gulière, comme Muller l’avoit dil au sujet de quelques Hydrachnes; les six pattes sont fort rapprochées à leur. origine, et at- tachées à des hanches quadrilatéres, adhé- rentes, disposées sur deux rangs et presque contiguës ; les tarses sont terminés par deux crochets rétlractiles, et ciliés pour la nage. Les pieds sont rouges ; le corps rougeätre, ovale, trés-plat en dessous, convexe en des- sus; On y voil en avant une sorte d’écusson lisse, sailjant, presque elliptique, tronqué, et portant sur ses angles antérieurs deux gros yeux ronds et noirätres. Le bec re- présente une grosse tête mobile de haut en bas, subpentagonale, terminée par une bouche étroite, et côtoyée par deux gros palpes demi-transparens, dont le quatrieme article est en griffe, et le cinquième rem- placé par deux crochets plus petits, articu- lés sur la base de celui-ci. M. Dugés ignore. combien de temps ces petits animaux vi- vent librement dans l’eau ; ils n’en peuvent alors sortir sans périr, et c’est là d’ailleurs. qu'ils doivent trouver leur subsistance. Fixés sur le corps d’un insecte aquatique, et passés à l’état de nymphe, ils peuvent au contraire être avec lui emportés à l’air sans danger, Dés la fin de l’été, et durant l'automne, on en trouve déjà fixés sur le- corps ou les membres, sur les filets caudi- formes, sur les élytres de la Nèpe cendrée, tantôt aux parties cornées qu’elles perfo- rent d’un trou fort étroit, mais bien recon- noissable à l’aide d’une forte loupe. Elles. attaquent aussi les Ranäâtres, et diverses. espèces de Dytiques, le Borde et celui de Roesel, par exemple ; A. Dugés en a même trouvé sur le grand Hydrophile; mais sur ces coléoptéres elles n’attaquent que les parties membrancuses, La partie posté- 508 rieure du corps ne tarde pas s’allonger ; d’abord c’est en pointe qu’elle se dessine ; le petit animal encore aplati devient fusi- forme dans son contour ; plus tard, c’est une ellipse allongée qu’il représente ; arrivé à de grandes dimensions , il est en forme de poire bien renflée, recourbée du côté in- férieur , et colorée en rouge-violet, Ce n’est que durant l'hiver que les jeunes Hy- érachues acquiérent celle taille, c’est-à- dire une longueur de deux millimètres, un peu moins d’une ligne, Une chose remar- quable, c’est que, malgré cet accroisse- ment considérable du corps, l’écusson et les pattes ne grandissent pas; aussi trouve- t-on loujours avec les mêmes dimensions , et toujours situés vers le bout antérieur, quand l’animalcule s'est accru le plus pos- sible , et le suçoir en forme de tête, et l'é- cusson avec le simulacre des yeux et les trois paires de hanches, Mais bien souvent les palpes, les pa'tes même ont disparu en partie ou en totalité, surtout si ce parasite éloit à découvert et porlé par un insecte trés-robusle et très-actif, sur les pattes d’un Dytique, par exemple ; alors aussi l’espace membraneux qui unit je suçoir.au corps s’est allongé en forme de cou. Ces singula- rités s'expliquent, quand on examine atten- tivement les choses. De très-bonne heure, c’est-à-dire dés que le corps commence à s’allonger, les pattes et les palpes se re- tirent en dedans; ils suivent le corps dans le sac que forme en arrière la peau disten- due ; ils abandonnent ainsi leurs fourreaux, que des violences extérieures peuvent dés lors facilement rompre. C’est donc une nymphe qui, formée sous sa propre peau, a remplacé la larve, mais c’est une nymphe qui se nourrit et s'accroît ; }’œsophage n’a pas cessé de traverser le suçoir enfoncé dans les tégumens de l’insecte nourrisceur ; un prolongement membraneux en forme d’entonnoir, qui a pénétré peu à peu jusque dans les chairs mêmes de cet animal, y retient si fortement le sucoir. qu’il y reste encore attaché, avec une portion des enveloppes, aprés l’éclosion de la nymphe. Toutes ces as- serlions et celles qui vont suivre sont fondées sur l'inspection directe et positive; et, par exemple, M. Dugès a vu les fourreaux des palpes vidés à divers degrés chez des indi- vidus différens ; les pattes sont un peu plus précoces dans celte opération : puis, en laissant un moment dessécher la surface de la nymphe, pour Ja plonger ensuite dans l'huile, M. Dugés a pu constater et dessi- per ce qui se passe sous la peau devenue HYDRACHNA. transparente. On trouve alors les rudimens rétractés et blanchâätres des membres fu- {urs, représentés par dix masses oblongues blanchâtres, rangées régulièrement sur deux lignes, et d'autant plus considérables et plus avaricées qu’elles sont postérieures. De ces dix masses, huit sont sont destinées aux patles, deux aux palpes; une tache blanche indique le siége futur des organes génitaux ; et l’on peut apercevoir plus pro- fondément le canal intestinal recourbé en arriére, renflé vers son bout inférieur, ct communiquant par un canal étroit avec l’a- nus, situé au milieu de la face ventrale ; il est plein d’une matière blanche, mais en- vironné d’un pulpe rouge qüi, sans doute, occupe des cæcum latéraux, comme chez l'adulte, l’eu après, les masses s’allongent, se courbent, dirigent leur bout aminci et libre en avant et vers la ligne médiave, prennent enfin l'aspect de membres, en s’a- mincissant à mesure qu’ils s’allongent: en même temps aussi se forme le bec, et toutes. ces parties se colorent en rouge, aussi bien que Ja peau de l'Hydracne cachée dans la nymphe. À travers la peau de celle-ci, on peut aussi reconnoître les yeux de l’animal futur, et l’on a pu, dès les premiers chan- gemens de forme, reconnoître qu’ils rétro- gradoient dans la même proportion que les. membres, en abandonnant leurs anciennes. cornées, qui restent visibles aux angles de l’écusson ; on les voit fort bien encore, de même que les hanches, sur la peau de la nymphe éclose, et cette peau se montre toute cannelée de stries transversales, épais- ses, el assez consislante pour conserver en partie sa forme ; ordinairement elle se dé- chire transversalement en deux portions. pour laisser sortir le nouvel animal, qui bege aussitôt avec vivacité. Les Népes et les Ranâtres sont si souvent chargées de. ces parasites, qu’il seroit étonnant qu’on ne les eùt déjà pas bien remarqués, La plu- part des observateurs les ont pris pour des œufs. Swammerdam les nomme des lentes, des œufs qui s’accroissent par succion, et il en a tiré une petite Hydrachne (Biblia nat., tab. 2, fig. 4, g, et fig. 5). Cette opinion a été celle de M. L. Dufour, ainsi que celle de Degéer (Mém. pour servir a l'Hist, nat. des Ins., 1. VII, pl. 9, fig. 7, 8, 9). Ilena vu aussi naître des petites Hydrachnes; et Rocsel paroïtavoir fait la même observation. Sonnini a trouvé ces nymphes sur les Népes en Egypte, etil les a prises également pour des œufs (t. 1, p. 411). M. Audouin (Mém. de la Soc. d'Hist, nat. de Paris, t. L) a re- IIYDRACHNA. gardé ces parasites comme devant consti- tuer un genre nouveau d’Arachnides à six pattes, qu’il a nommé Achlysie. M. Man- nerheim (Ann. des Sc. nat., 1. IL, p. 498) a observé une espèce d’Achlysie qui ap- partient probablement à une autre espèce. Telles étoient les diverses manières de voir des auteurs au sujet de ces parasites avant les observations de M. Dugés, auquel la science est redevable d’avoir retiré du chaos ces Arachnides, dont les divers états éloient encore inconnus aux observateurs de la na- turc. Aprés les métamorphoses dont nous ve- nons de retracer les détails, d’après M. Du- gès, l’animal n’est pas encore adulte ; il a une mue et un changement à subir encore. En effet, non-seulement ces jeunes Hydrachnes ont une forme plus ovoïde, presque en poire. el une taille beaucoup au-dessous de celle des adultes , ils ont aussi quelque chose de particulier dans les parties visibles des organes génitaux ; au lieu d’une plaque cordiforme , on ne voit qu’une dépression en forme de fente superficielle ; sur les cô- tés, à quelque distance, sont deux plaques ovales grenues, et qui, au microscope , et par réfraction, semblent ou perforées de trous nombreux , ou garnies de nombreux el trés-petits stemmates réguliérement dis- posés. Ces plaques ont beaucoup d’analo- gie avec celles qui sont perforées en écu- moire ou granulées de gemmicules trans- parentes qui environnent les stigmates des Ixodes. M. Dugés ignore quel est l’usage de ces plaques perforées. Aprés avoir vécu ainsi quelques semaines et pris un notable accroissement, ces individus impubères ou présumés tels vont se fixer à laisselle d’une feuille de Potamageton ; ils enfoncent leur bec dans la tige et y accrochent leurs pal- pes; alors ils deyiennent immobiles; leurs pieds, leur bec est ses dépendances se re- tirent encore une fois sous la peau du corps, abandonnant leurs fourreaux cutanés. Ces parties éprouvent encore une fois la même élaboration, c’est-à-dire que d’abord épais- ses, informes, courtes et pulpeuses, elles s’allongent, s’amincissent, se dessinent et se durcissent peu à peu; c’est toujours en avant que leur extrémité libre se dirige, et elles sont rangées parallèlement, de ma- nière à occuper le moins d’espace possible ; leurs griffes, leurs cils et leurs poils, tout se forme avant cette troisième éclosion, qui s'opère à travers une fente de la peau du dos, et qui donne enfin le jour à un animal parfait. La dépouille qu’il abandonne nous a déjà fourni quelques détails d’organisa- 509 tion ; on peut y reconnoître même les an- ciennes mandibules, qui sans doute, étant tout à-fait cornécs, se reproduisent dans leur totalité. Cette remarque, continue M. Dugès, a soulevé dans mon esprit la même question relativement aux autres membres. Sont-ce bien ceux dont se ser- voit primitivement l'animal qui se retire pour se perfectionner sous la peau? Ce que j'ai pris pour un fourreau cutané ne se- roil-il pas le membre sphacélé et remplacé intérieurement par un nouveau formé de toutes pièces? Celle théorie, que la repro- duction des membres perdus chez les Crus- tacés, les Araignées, les Salamandres, permettoit au moins d’admettre comme possible, a été renversée par l’expérience ; j'ai coupé deux pattes dans un point et d’un côté déterminé et enregistré avec la date, chez trois Hydrachnes du deuxième äge, c’est-à-dire ayant encore à subir la dernière transformation, celle qui vient de nous ar- rêler ; cette métamorphose s’est opérée comme de coutume , et mes sujets d’expé- riences sont sortis de leur nymphe secon- daire avec des mutilations exactement en rapport avec celles que je leur avois fait subir plusieurs semaines auparavant, seu- lement les moignons n’étoient pas brusque- ment tronqués comme aprés l’amputation, mais terminés en cône. Il en est donc ici comme du Papillon, dont les pattes longucs et eflilées se forment pourtant des élémens de ces crochets courts et coniques qui arment le corselet de la chenille ; si bien que, avant la première transformation de l’insecte, on trouve déjà dans chacun de ces crochets une paîte longue, mais repliée, ratatinée, et qu’on peut déplisser par une dissection convenable. 2. HYDRACHNA GEOGRAPHICA. MuLrer, p. 59, tab. 8, fig. 3, 4, 5. — Larn., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIII, p. 33, pl. 67, fig. 2, 3 ; ibid., Gener.Crust.etl Ins., t. 1, p.159; ibid., Rég. anim. de Cuv., nouv. édit., t. IV, p. 289. — Trombidium Geogr'aphicum, Faër., Ent. Syst., t. Il, p. 405. — Cette espèce, qui est d’une taille assez grande, a son corps Jégérement tomenteux ; elle a quatre taches et quatre pointsrouges situés sur le dos ; cha- que point est marqué d’un autre petit point noir dans son centre; les yeux sont rouges, trés-pelits; les antennules sont composées de trois articles, et de la longueur des trois premières paires de pattes; celles-ci sont noires, plus courtes que le corps, velues et 51) composées de six pièces. Dès qu’on touche celte espèce, elle feint d’être morte pen- dant quelques instans. — Se trouve aux environs de Paris. M. Koch, dans sa Faune allemande, dé- signe trente-deux nouvelles coupes géné- riques, mais il ne leur assigne aucuns carac- tères ; elles sont ainsi dénommées : T'ydeus, SEPTIÈME OCYPETE. Zercon, Sejus, Lœlops, Nesæa, Limnesia , Amonia, Caligonus, Spio, Thyas, Tiph,s, Marica, Notaspis, Iphis, Hoplophora, Da- mœus, Zeles, Pelops, Nothrus, Oppia, Ce- pheus, Carabodes , Celæno , Mypochtho- nius, Murica, Eremus, Aclineda, Bryo- bia, Penthaleus, Scyphius, Linopodes, Eu- podes. FAMILLE, MICROPHTHIRES, LATREILLE. Caractères. Cette famille comprend les Arachnides qui n’ont constamment en tout temps que six pieds. Genres : Caris *, Leptus, Achlysia, Ocy- pele. LEPTUS, Larr. Les pattes sont au nombre de six. — Il y a un suçoir avancé, — Des palpes appa- rens, courts et presque coniques. — Le corps est très-mou et ovale. Ces Arachni- des, qui sont excessivement petites, ont le corps ovale, renflé; la partie anterieure présente comme une tête, ayant de chaque côté un point noir qui représente peul-être les yeux. — La peau qui couvre le corps est souple , bien tendue et luisante ; l’ani- mal Ja fronce et la ride quelquefois. Ces petites Arachnides sont parasites. LEPTUS AUTUMNALIS. Larr., liég. anim. de Cuv., nouv. édit., t IV, p. 290. — Acarus Autumnalis, Snaw.. Zool. Misc., t. 11, pl. 42. — Cette espèce est lrés-petite, d’une couleur rouge; elle grimpe et s’insinue dans la peau, à la racine des poils, et cause des démangeai- (4) Nous ne décrirons pas le genre Caris de M.Latreille, l'ayant rapporté au genre Argas; ilen est de même de celui d'Achlysia, qui n’est qu'une larve d'{lydrachna. C’est avec doute que nous re- gardons comme parvenues à l’état parfait ies Arachnides composant les genres Leptus et Ocy- pete. sons très-vives et presque aussi insupporta- bles que celles produites par la gale ; elle est connue vulgairement sous le nom de Rouget par les habitans des campagnes. M. Quoy nous a appris qu’elle est très- commune, à l’époque des vendanges, dans le département de la Charente-Inférieure, où elle est connue sous le nom de Vendan- geron. M. Latreille dit avoir apaisé les dé- mangeaisons produites par la piqûre de ces Arachnides en lavant les endroits irrités avec de l’eau mêlée d’un peu de vinaigre. OCYPETE, Leac. Les caractères assignés par M. Leach à ce genre s-nt les suivans : Picds ambulatoires. — Des mandibules. — Palpes ayant un ap- pendice mobile à leur extrémité. — Deux yeux portés sur un pédicule, — Corps comme divisé en deux portions, dont l’an- térieure porte la bouche, les yeux et les deux paires de pieds antérieurs. — Six pieds. L’espèce qui a servi de type à ce genre est : OCYPETE RUBRA. Leacu, Trans. Linn. Societ., t. XI, p. 396.— Son corps est garni de poils d’un cendré roussätre ; ceux du dos sont longs ctrares; ceux des pattes sont trés-courts ; les yeux sont d’une couleur noirâtre. — Elle se trouve très-communément sur les Diptères de la famiile des Tipulaires. MYRIAPODES, —— — M. Latreille désigne sous le nom de My- ‘riapodes”, ces insectes que l’on appelle vul- gairement mille-pieds ou cent pieds, et que les anciens désignoient sous celui de centi- pèdes. Ces animaux, qui forment maintenant une classe, sont ainsi caractérisés : terrestres, articulés extérieurement, à segmens nom- breux ; un ganglion nerveux et plus souvent une paire de paltes articulées pour chaque anneau du corps; le système ganglionnaire inférieur au canal intestinal et placé sur Ja ligne médiane.— Point d’'abdomen distinct du thorax et apode.—Point d'ailes. —Tête pourvue de deux antennes. —Bouche com- posée de plusieurs paires d’appendices. — Les deux ouvertures du canal intestinal ter- minales et opposées — Yeux stemmatifor- mes, composés ou nuls. — Circulation in- complète. — Respiration trachéenne. — Génération bisexuée, dioïque , ovipare ou ovovivipare. Tels sont les caractères de cette classe bien distincte de la suivante ou de celle des insectes. Les organes maslicateurs des animaux qui composent cette classe ont été étudiés avec soin pour quelques espèces:eulement. Chez les Chilognathes, Glomeris, Iules, etc., on remarque, d’après M. Latreille, deux mandibules épaisses, sans palpes, trés-distinctement divisées en deux portions par une articulation médiane, avec des dents imbriquées et implantées dans une convexilé de son extrémilé supérieure ; une lèvre (languette , suivant M. La- treille ; lèvre inférieure composée de deux paires de mâchoires, selon M. Savigny), si- tuée immédiatement au-dessous d'elles, les recouvrant, crustacée, plane, divisée à la surface extérieure par des sutures longitu- dinales et des échancrures en quatre aires principales, tuberculées au bord supérieur, et dont les deuxintermédiaires, plus étroites et plus courtes, situées à l’extrémité supé- rieure d’une autre aire. leur servent de base commune. Chez les Chilapodes, au contraire (Scolopendres, Lithobies, Sculi- géres), la bouche est composée de deux mandibules munies d’un petit appendice en À Hupups sans nombre, dix mille et +ous, to- do:, pied, forme de palpe, offrant dans leur milieu l’apparence d’une soudure, et terminées en manière de cuillère dentelée sur les bords ; d’une lévre quadrifide dont les deux divi- sions latérales, plus grandes, annelées transversalement, semblables aux pattes membraneuses des Ghenilles, les deux pal- pes ou pelits pieds réunis à leur base, on- guiculés au bord, et d’uue seconde levre formée par une seconde paire de pieds di- latés et joints à leur naissance , et terminés par un fort crochet mobile et percé sous son extrémilé d’un trou pour la sortie d’une liqueur vénéneuse. Cette définition, que nous empruntons à M. Latreille, dif- fêre .sous quelques rapports de celle qu’a- voit donnée antérieurement M. Savigny, et qui repose sur de patientes et laborieuses observations; Degéer avoit déjà entrepris de décrire et de représenter les appendices qui composent la bouche des Scolopendres. Les figures que M. Savigny a données dans les belles planches de la Description de l'Egypte, sont les plus complètes que l’on puisse citer. M. Guérin a étudié, depuis, le même organe dans une espèce du pre- mier ordre, le Pollyxène, et a consigné dans son Iconographie du Règne animal de Cuvier, pl. 4, le résultat de cette étude, qui fait mieux comprendre qu’on ne l’avoit fait jusqu’alors la bouche de ce Myriapode. Après les appendices qui font partie de la bouche et qui servent ë saisir la nourri- ture ou à la broyer, nous devons parler de ceux du tronc; ceux-ci, qui sont les mem- bres ou les pieds, sont composés d’articles plus distincts ; on voit que leur grand nom- bre a déterminé le nom que porte ces ani- maux. Les caraclères qu’ils présentent ne sont pas moins utiles pour la classification que les précédens; car ils confirment ce qu’avoient indiqué les précédens, et justi- fient Ja séparation des Myriapodes en deux groupes, Tous les anneaux du tronc (sans dis- tinction de thorax et d’abdomen) sont pourvus de pattes; et dans tous les Ghilo- podes, chaque anneau présente une paire de pattes insérée sur les parties latérales; mais les Chilognathes ont ordinairement deux paires de paltes pour chaque anneau, 512 MYRIAPODES. et chez eux c’est à la partie intérieure du corps que s'insérent ces appendices. Nous prendrons pour exemple les Polydesmes, auimaux les plus voisins des Jules, mais qui s'en distinguent par un moins grand nombre d’anneaux au corps, et par suite de pattes; les segmens toujours consistans et plus on moins carénés sur leurs bords sout au nombre de vingt, sans comprendre la tète ; le premier, qui est celui de Ja nu- que, manque de pattes, etles trois suivans en ont chacun une paire; il semble quelque- fois que l’anneau ventral, bien qu’incom- plet, possède une paire de pattes, et que le suivant, au contraire, en soit dépourvu. Quant aux autres, ils ont chacun deux pai- res d’appendices, et le dernier, ou l’anal, en est toujours dépourvu. Parfois un ou plusieurs anneaux offrent trois paires de pattes chacun; mais c’est un cas anomal. Palisot de Beauvois en a représenté un exemple dans son ouvrage sur les insectes d'Afrique et d'Amérique. Chez certains Iules, deux segmens par anneaux sont par- fois apodes ; mais ceci n’a pas constamment lieu, et se voit plus volontiers chez lesindi- vidus qui n’ont point encore pris tout leur développement : les Glomeris et les Po- lyxènes , à cause du peu de consistance de leur derme, semblent offrir moins de ré- gularité sous ce rapport. Les pieds des Myriapodes sont plus ou moins longs; c’est chez les Scutigères qu'ils prennent le plus grand développe- ment de longueur; quant au nombre, ils ne présentent pas de moins grandes diffé- rences, non-seulement suivant les espèces, mais suivant l’âge des individus; sous ce dernier rapport, les espèces qui, dans l’é- tai parfait, en possèdent le moins, sont les Polyxènes, qui n’en ont que douze paires. Dans le même ordre certains lules en pré- sentent prés de trois cents. Même varia- tion pour les Chilopodes; les Lithobies et les Scutigéres n’en ont que quinze paires; et chez un Géophile désigné sous le nom de Walckenacrii, Gerv., espèce des envi- rons de Paris, M. P. Gervais en a compté trois cent trente-six. La forme du corps est toujours en rap- port avec la disposition des appendices, et les anneaux qui le composent se montrent sous différentes formes; assez mous chez les Polyxènes, ce n’est qu’en dessous qu'ils offrent cette disposition ; chez les Glomeris, ils sont latéralement et en dessus d’une grande consistance. Ceux des Jules sont entièrement durs et cylindriques; ceux des Cambalas et des Platyules sont déprimés. Chez les Scolopendres, ils affectent de même diverses dispositions; les Géophiles les ont à peu près égaux entre eux, car ils semblent constamment formés d'unsegment plus petit et d’un autre plus grand, ce der- nier étant seul pédigère. Dansles Scolopen- dres ils sont uni-partis et tous pédigères, mais ils sont alternativement plus ou moins longs; l'alternance est marquée chez les Lithobies, mais seulement à la face dor- sale ; enfin chez les Scutigères, ils semble exister en dessous un plus grand nombre de segmens qu’en dessus, parce qu’à cette partie les plus petits ont cessé d’être appa- rens. Les antennes qui président au tou- cher sont au nombre de deux; celles de Clulognathes n’ont jamais plus de sept arti- cles, et celles des Chilopodes en ont toujours un plus grand nombre; Jes Géophiles en ont quatorze ; les Cryptops et les Scolopen- dres dix sept ou vingt environ, leurs articles étant grenus. Chez les Scutigères elles sont au contraire filiformes et extrêmement al- longées. Certains Myriapodes manquent d’yeux, (Polydesmes, Blaniules, les Cryp- tops et Géophiles) ; chez les Scolopendres, les Platyules et les Lithobies, ces organes sont stemmatiformes et plus ou moins nombreux; Les lules es ont plus rappro- chés; tels sont encore les Polyxènes et les Zéphronies. Enfin. ils ont dans les Scu- tigères l’aspect des yeux composés de la plupart des Crustacés. Une particularité bien remarquable signale le développement de ces organes chez quelques espèces qui ont été étudiées par M. P. Gervais; les yeux, beaucoup moins nombreux dans le jeune âge, apparoissent successivement à mesure que les autres organes se déve- loppent. Si nous étudions maintenant les organes internes de ces animaux, nous verrons que les Myriapodes ont leur système nerveux parfaitement conforme aux autres animaux articulés; ils sont même un exemple au moyen duquel la disposition normale de tout le type peut être le mieux comprise; les nerfs principaux forment sur la ligne médiane du corps, au-dessous du canal in- testinal, une série de ganglions, et chacun de ces ganglions correspond à un des an- neaux du corps; tous donnent naissance à des filamens plus ténus qui s’en échappent latéralement ; le nombre des ganglions principaux est donc proportionnel à celui des anneaux du corps, et comme dans cer- taines espèces ceux-ci sont incomparable- AMYRI\APODES. ment plus nombreux chez les adulles que chez les jeunes sujets, les ganglions varient eux-mêmes en nombre. M. Treviranus a fait connoître avec soin ce système impor- tant de l’économie des Myriapodes, ainsi que celui de plusieurs autres espèces, dans son mémoire sur l’anatomie de quelques espèces! de celte classe. Touscesanimauxrespirentl’airen naturé, et ils sont pourvus de trachées ; ces nrganes s'ouvrent sur les côtés de leur corps par des stigmates; leur système vasculaire, de même que celui des animaux trachéens, est fort incomplet ; le tube digestif chez ces animaux est tout-à-fait droit et ne dé- passe par conséquent pas la longueur du corps; dans les Lithobies, l’æœsophage et le jabot ne forment qu’un même tube d’un diamètre uniforme , cylindrique, envelop- pé par les glandes salivaires et atteignant à peine la seconde plaque dorsale. MM. Tre- viranus et Marcelle de Serres n’admettent point de jabot ; mais l’analogie le fait suppo- ser à M. L. Dufour, d’un léger bourrelet à l’origine du ventricule chilifique; ce bour- relet, qui semble être l'indice d’une valvule annulaire, vient prêter un grand poids à linduction par analogie. Cette valvule prouve que les alimens ne doivent pénétrer dans la poche qu’elle précède qu’aprésavoir subi une élaboration préliminaire dans le ventricule en question : le ventricule chi- lifique forme à lui seul les trois quarts de la longueur de tout le tube digestif ; sa ca- vité renferme une pulpe alimentaire homo- gène, d’un gris-roussàtre. L’intestin, bien moins large et cylindroïde , paroît cannelé suivant sa longueur, lorsqu'il est vide et contracté sur lui-même; avant de se ter- miner à l’anus, il offre un cœcum à peine sensible qui est caché par les derniers seg- mens de l’abdomen. 11 n’y a chez les Li- thobies qu’une paire de vaisseaux hépati- ques; ils s’insérent un de chaque côté ct par un bout légérement renflé au bourre- let valvuleux cité plus haut, comme étant en arriére du canal chylifique. Chez les Scutigères l’appareil digestif diffère très- peu de celui des Lithobies; l’æsophage est d’une briéveté extrême; le jabot n’est qu’une petite dilatation; le ventricule chy- lique est cylindroïde et occupe environ les trois quarts de la longueur du corps; il a une capacité assez vaste; ses parois sont assez épaisses et d’une texture remarquable; l'intestin paroît plus musculeux que le ventricule chylifique; un peu en avant la terminaison du rectum existe nne sorte d’ap- ANN. 513 pendice cæcal ; le tube alimentaire des Iu- les est, à peu de chose près, le même que celai des Lithobies et des Scutigéres, les dispositions générales étant fort analogues. La reproduction des Myriapodes est ovi- pare ou dans quelques cas ovovivipare, Degéer a étudié les Lules dès sables sous ce rapport, et voici comment il s'exprime : Celui dont je viens de donner la description était une femelle; car elle ponditun grand nombre d’œufs d’un blanc sale, en un tas les uns auprés des autres ; ces œufs sont pe- tits et de figure arrondie. La ponte n’a été observée dans aucun au: tre cas, que je sache, dit M. P. Gervais; je dois néanmoins rappeler que M. le pro- fesseur Audouin a bien voulu me commu- niquer qu’il avait recueilli les produits de celle d’une espèce du véritable genre Sco- lopendre, voisine des Scolopendres mor- dantes ; une femelle de cette espèce, pla- cée, encore vivante, dans un flacon d’al- cool, y pondit non des œufs, mais des pe- lits déjà développés, que M. Audouin a bien voulu me faire voir; la génération a donc été ovovivipare : est-elle semblable chez toutes les espèces? c’est ce que l’ob- servation pourra seule apprendre. Chez les Myriapodes ovipares un phénomène remar- quable se présente. Je n’espérois, continue Degéer, que nous citions plus haut, voir des petits sortir de ces œufs, car il étoit in- certain si Ja mére avoit été fécondée ou non; cependant après quelques jours, c’é- toit le premier du mois d’août 1746, de chaque œuf il sortit un petit Lule blanc, qui n’avoit pas une ligne de Jongueur; j’examinai d’abord au microscope les co- ques d'œufs vides, et je vis qu’elles s’é- toient fendues en deux portions égales, mais qui tenoient ensemble vers le bas. Ccs jeunes Jules, nouvellement éclos, me fi- rent voir une chose à laquelle je ne m'’at- tendois nullement ; je savois que les insec- tes de ce genre ne subissent point de mé- tamorphoses, qu’ils ne deviennent jamais insectes ailés; ainsi j’étois comme assuré que les jeunes Jules devoient être sembla- bles en figure, à la grandeur près, à leur mère, et par conséquent je croyois qu’ils étoient pourvus d'autant de pattes qu’elle ; mais je vis toute autre chose ; chacun d’eux n’avoit que six patles, qui composoient trois paires, ou dont il y avoit truis de cha= que côté du corps; ils avoient beaucoup de ressemblance avéc des vers ou des larves hexapodes, telles que celles qui doivent se transformer en insectes ailés, Ce qu’il y à 53 514 MYRIAPODES. de certain, c’est que ces jeunes Lules naïis- sent avec six pattes seulement, et qu’en quatre jours de temps il leur vient encore quatre paires de pattes, de sorte qu’alors ils en ont sept de chaque côté. J’ai aussi ob- servé d’autres changemens sur ces lules âgés d'environ quatre jours, qui sont de même très-remarquables, et qui semblent demander davantage d’êlre précédés d’un changement de peau. Les antennes se sont beaucoup développées; elles sont devenues plus longues et moins grosses à proportion, et elles ont pris deux articulations de plus, elles en avoient six, et d’abord n’en avoient eu que qualre. A ces détaiis que nous avons eu OCca- sion, poursuit M. P. Gervais, de confirmer dans plusieurs points et d’étendre sur plu- sieurs autres, nous devons néanmoins, pour être complets, opposer ceux qu'a publiés M. Paul Savi, qui dit tout le contraire de ce qu’a avancé Degéer ; car il admet que les Jules n’ont pas de pattes lorsqu'ils éclosent. Degéer a aussi constaté que le Pollyxéne, qui a douze paires de pattes lorsqu'il est adulte, en présente un moins grand nombre à une époque moins avan- cée. Quelques-uns de ceux qu’il observa n’avoient que six paires de pattes, et d’au- res trois seulement, Il est à remarquer. dit l’auteur, que les pattes des jeunes lules sont plus grandes, à proportion du volume du corps, que celles de ceux qui ont acquis leur juste grandeur. J’ajouterai un fait curieux, et que j'ai moi-même observé, dit toujours le même naturaliste, à ceux que j'ai cités plus haut sur les Jules, c’est que chez les animaux de ce genre les variations occasionées par l’äge portent non-seulement sur le nombre des palles et des anneaux du corps ou sur celui des antennes, mais encore sur celui des yeux; c’est ainsi que les jeunes lules que j'ai observés avoient un moins grand nom- bre de ces organes que ceux qui éloient plus adultes. J'ai constaté un fait analogue chez les Lithobies, espèces fort communes dans nos contrées, et, quoique je n’aie pas suivi exactement le développement de ces My- riapodes, je dois rapporter ce que leur étude m’a présenté. Ces animaux, que toul porte à supposer ovipares, bien qu’on n’ait réellement point encore décrit leurs œufs , ont également les anneaux du corps et par suile les pattes moins nombreux dans leur premier âge. Toutefois, on se lromperoit gravement si l’on essayoit de cousidérer celle particularité comme générale ; car ler Scolopendres qu’a observées M. Audouin ont, ainsi qu'il me l’a dit, leurs pieds déja complets, e! les anneaux de leur corps sont tous développés. On pourroit peut-être admettre que cette différence” entre deux animaux si voisius tient elle- même à leur mode de parturition, et que l'ovoxiviparité des Scolopendres propre- ment dites explique le développement déjà fort avancé de leurs petits. Les mœurs des Myriapodes varient selon la nature des familles auxquelles ces ani- maux appartiennent. Certaines espèces sont frugivores, comme les lules, les Glomé- ris, etc. ; d’autres attaquent au contraire des animaux pour s’en nourrir; telles sont les Scolopendres. Celles du vrai genre Scolopendre se servent en même temps, pour retenir leur proie, de leurs crochets postérieurs el de ceux dont la bouche est armée; ceux-ci ont à leur extrémité une pelile ouverture par laquelle s'écoule la sécrétion d’une glande spéciale. C’est à la présence de ce liquide que les Scolopen- dres doivent la cruelle irritation qui ne tarde pas à s’y développer; toutefois elles ne sont pas réellement dangereuses. Celles des petites espèces, Lithobies et Géophiles, qui vivent dans le Nord, sont bien moins irritantes. C’est dans les lieux humides, sous les mousses qui couvrent le pied des arbres, sous les écorces de ces derniers, et quelquefois dans les habitations, que vivent les Myriapodes ; la plupart craignent la sécheresse, et ne tardent pas à périr s'ils y restent exposés pendant un certain temps; mais, placés dans des conditions plus favo- rables, ils sont au contraire trés-vivans, et il suflit, pour les conserver ainsi pendant plusieurs mois, de les tenir à l'ombre dans un vase rempli de terre ou de mousse ; ils s’y enferment aisément, et se creusent dans toutes les directions des chemins qu’ils ont besoin de traverser. Il est facile d’observer combien la plupart d’entre eux sont Juci- fuges : ils passent lout le jour sous la terre ou au milieu de la mousse, et quand le soir est venu, ils s’agitent à la surface. Quelques Scolopendres sont électriques, ou mieux phosphorescentes, c’est-à-dire qu'à cerlaines époques de l’année elles transsudent une matière Jumineuse, qui marque en une raie plus ou moins bril- Jante le passage qu’elles viennent de quit- ter : une de nos espèces a reçu, à cause de celte particularité, la dénomination de Geophilus Électricus : une autre est appe- MYRIAPODES. lée Phosphoreus ; ceile-ci est exotique et peu connue, mais la précédente est une de celles qu’on rencontre le plus fréquem- ment chez nous; le Geophilus Carpopha- ges présente parfuis la même propriété. C’est surtout entre les anreaux et au-des- sous du ventre que la sécrélion cutanée des Scolopendres se fait en plus grande abon- dance. Chez les lules ces organes sont plus évidens, car ce sont des espèces de sacs placés sur les côtés de chaque anneau du corps, au-dessus du stigmate de la trachée ; la partie de la peau qui les environne est le plus souvent d’une couleur fort tranchée, et qui a plus on moins d’analoôgie avec celle de la matière sécrétée. Celle-ci est toujours assez fortement odorante, et dans les di- verses especes indigènes, elle imite, à s’y méprendre , l'odeur du gaz acide nitreux. M. P. Gervais a cherché a s’assurer de la nature de ce produit dans le Zulus Lucifir- gus, et il a reconnu qu'il n’est ni acide, comme on pourroit le croire, ni alcalin d’une maniére posilive. Celle matière, en petite quantité , et il n’est pas facile d’en ramasser davantage, esl sans aclion sur le papier bleu de tournesol. Un des traits les plus curieux de la phy- siologie des Myriapodes, et surtout des Scolopendres, est la manière dont ils ré- sistent aux plus grandes mutilations. J'ai conservé. poursuit M. P. Gervais, des Géo- philes pendant un et même deux jours dans l’eau, et ils n’o:t point cessé de vivre ; et j'ai vu un des fragmens postérieurs de ces animaux remuer encore environ quinze jours aprés avoir élé séparé du reste du corps. Quand on arrache la tête à un Géo- phile, on le voit aussitôt marcher dans le sens de la queue, el il peut vivre ainsi pen- dant quelque temps; si on lui enlève en- suite l’ex'rémité anale, il recommence d’a- bord à marcher en sens contraire, comme pour fuir l’objet qui vieut de le blesser, mais on peut bientôt remarquer qu’il n’a plus alors de direction bien déterminée, car il s’avance tantôt d'avant en arriére et tantôt d’arrière en avant. Les Jules sont beaucoup moins vivaces que les autres any maux de cette classe. La distribution à la surface du globe des espèces de la présente catégorie est encore bien loin de pouvoir être indiquée d’une maniére posilive ; Car on connail encore un trop petit nombre de celles qui y existent pour rien dire de général sur ce sujet. Quelques espèces habitent un espace as- sez considérable ; c’est ainsi, par exemple, 515 qu'on rencontre le Scutigére Arénvïde de- pais le nord de l’Europe jusqu’en Egypte ct'en Barbarie ; mais c’est à tort que l’on a prétendu qu’il en étoit, comme de la Sco- lupendra Morsicans , de communes aux parlies chaudes de l’ancien et nouveau monde. On a. en eflet, confondu sous le même nom de Morsicans des animaux sans aucun doute congénères , mais entre les- quels il est facile de reconnaitre des diffé- rences spécifiques. Nous laisserons le nom spécifique de Morsicans à Vespéce du nord de l'Afrique et de l’Europe méridionale. Les Myriapodes qui se trouvent en France appartiennent aux deux ordres de la classe, et représentent à peu près tous les genres de cette derniére. Plus nombreux au sud qu’au nord , ils ont dans les contrées méridionales une grande analogie avec ceux de lltalie et de l'Espagne, et deux d'entre eux se retrouvent même dans tout le nord de l’Afrique ; ce sont la Scolopen- dre Mordante et la Scutigère Arénoïde ; nous avons lieu de croire que le Géophile de Walckenaer. espèce fort remarquable, recueillie à Paris même, existe aussi en Barbarie. Quant à la répartition géographique des genres, elle est moins réguliere ; car la plu- part de ceux qui possedent plusieurs es- pèces se trouvent en même temps repré- sentés par des espèces dillérentes, il est. vrai, des régions bien distinctes. Certains gepres sont propres, non-seulement à un contient ou deux, mais ils peuvent être cosmopolites. On trouve des Scolopendres dans l’ancien etlc nouveau monde, maisnous n’en connoissons pas de Australie. Quant aux Polydesmes, nous en avons vu d’Eu- rope, d’Asie, d’Afrique, de l'Amérique septentrionale et de l’Amérique méridio- pale. ainsi que de la Nouvelle-Iloliande, Les Scutigères, que nous citions plus haut, sont aussi une espèce australienne et d’au- Lres asiatiques. La classification des Myriapodes n’est pas un des sujets les moins curieux de leur histoire. La classe parfaitement naturelle que composent ces animaux n’a pas été considérée par tous les naturalistes comme offrant les mêmes affinités: tous sont d’ac- cord, comme on le pense bien, pour larap- porter au type des animaux articulés; mais auprés de quelle autre classe doit-elle prendre place? Dans ce cas comme dans beaucoup d’autres, les singuliéres diver- gences quel’onremarque entre les auteurs, üennent plutôt aux principes sur Jesqueis 23 <8. 516 reposent leurs déterminations ou au but qu'ils se proposoient dans leur classification, qu’à la nature elle-même du sujet. Quelques-uns admettant à priori plu- tôt qu'après une ample information, que toute disposition sériale est impraticable et qu’elle seroit contraire à l’ordre naturel, ont vu dans les Myriapodes une nouvelle confirmation de leur théorie, et les Myria- podes ont élé pour eux des animaux inter- médiaires en même temps à la plupart des autres classes du deuxième type. Aussi ces naturalistes ont-ils eu sur les Myriapodes l'opinion la moins arrêtée qu’il soit possi- ble d’avoir; c’est ainsi que Latreille les a successivement envisagés comme formant un groupe à part, la classe des Mitosata de Fabricius ; puis comme étant de véritables Arachnides, ce qui revenoit à la maniere de voir du célèbre Lamarck ; ensuite, il les considéra comme devant rentrer dans la même classe que les insectes à six pieds, les , rapprochant des Thysanoures, avec lesquels MM. Strauss, Dugés, etc., supposent qu'ils ont de véritables affinités; mais depuis, en reconnoissant toujours leur rapport avec les Thysanoures, Latreille (Cours d’'En- tomologie), venant à considérer les Myriapo- des comme constituant une classe particu- liére , les place entre celle des Hexapodes et celle des Arachnides. D’autres savans, au contraire, ayant ad- mis que la disposition sériale est praticable dans certaines limites, rangent les animaux articulés sur deux séries paralléles, et re- portent les Arachnides et les Crustacés sur une de ces lignes, tandis que les Insectes, les Myriapodes et les Annelides forment l'autre ; ils sont conduits à regarder les se- conds comme intermédiaires aux premiers etauxtroisièmes (Strauss, Consid. génér., p. 29). On ne sauroit en effet nier que les Myriapodes n’offrent avec les Annelides, et particulièrement avec les Ghétopodes, des analogies évidentes, la forme générale du corps et celle de chacun de cessegmens, la marche rampante, etc., doivent faire comparer ces deux groupes d'animaux, ct conduiront jusqu’à un certain point à éta- blir que les Myriapodes sont les analogues terrestres des vers pourvus de soies Jatéra- les, Mais, en admettant ce raisonnement que l'étude du genre Péripate rend hors de doute , doit-on également reconnaitre que d'autre part les Thysanoures (Lépismes, Podures, etc.) sont les animaux qui se litnt mieux aux Myriapodes? c’est ce que n’admet pas un savant zoologisie, M, de MYHIATODES. Blainville, à l'opinion duquel, dit M. Ger- vais, nous croyons devoir nous ranger. Les Crustacés présentent certains genres tous pourvus de quatorze palles, et au nombre desquels on compte les Cloportes, qui ont certainement avec les Myriapodes de la famille des Glomérites, beaucoup plus d’analogie que n’en ont ceux-ci avec les Thysanoures; et cela est si vrai que Fa- bricius rapportoit à sa classe des Mitosata, non-seulement les Scolopendres et les Iu- les, mais encore les Cloportes auxquels sont mêlés, dans son système, plusieurs es- péces de Gloméris. Olivier et G. Cuvier ont les premiers fait disparaitre cette lé- gère incorrection. Cuvier, dans son tableau élémentaire (p. 464, 1798), ne laisse que deux genres parmi les Mitosates; ceux des lules, partagés en trois sections comme l’a- voit indiqué Fabricius, et des Scolopen- dres; il les intercalle entre les Crustacés et les Arachnides. 11 paroit donc démon- tré que les Crustacés tétradécapodes ( à quatorze paltes), et les Annelides Chétopo- des, étant les animaux qui se lient le mieux aux Myriapodes, on ne sauroit mieux faire que de placer ceux-ci entre les uns et les autres , puisque eux-mêmes sy rappor- tent naturellement, et que cette détermi- pation permet en même temps de recon- noître les aflinités qui unissent entre elles les diverses autres classes. La position naturelle des Myriapodesune fois déterminée, la disposition de ces ani- maux est elle-même trés-facile à établir; car elle doit nécessairement être une con- séquence de la premiére, Les espèces qui seront le plus semblables par leur forme aux Cloportes (Crustacés tétradécapodes), seront plusrapprochées d’euxqueles autres, et à Ja fin seront confinés des genres qui semblent plus analogues aux Annelides. M. Strauss reconnoit dans le Pollyxène le Myriapode le plus voisin des Chétopodes, il le compare aux Léodices ; nous pensons au contraire qu’il a des rapports bien plus évidens avec les Cloportes, et qu’au lieu d’être rapproché des Annelides, il doit au contraire en être éloigné plus qu'aucun autre. Les pieds du genre Pollyxène. moins nombreux que ceux du reste des Myriapo- des, le rendentsous ce point de vue plus ana- logue aux Cloportes, dont il a le faciès. Les yeux sont aussi semblables à ceux de ces animaux, et tout en Jui semble indiquer uue espèce formant le passage des Cloportes aux Glomeris. Après les Pollyxènes, se placcront donc les Glomeris, et si l’on CLILOGNATHES. 517 continue à consulter les antennes, la forme du corps ainsi que le nombre et les modes d'insertion des pattes, et quelques carac- tères lirés de l’absence ou de la présence des yeux et de leur disposition, en évaluant chacun des caractéres que fournissent ces organes à sa juste valeur, on devra, ce nous semble, placer ensuite les Polydesmes, puis les lules proprement dits, et ceux de ces animaux dont le corps est déprimé au lieu d’être circulaire, et qu’on pourroit ap- peler Platyules. Latreille a fait de ces di- vers genres, qu’il dispose un peu différem- ment, un premier ordre sous le nom de hilognathes. Dans un second groupe sont placés les Scolopendres et les Scutigères, auxquels l’auteur applique la désignation commune de Chilopodes. Get ordre cor- respond au genre Scolopendra de Linné et de Devgéer , et le premier à celui des Iules. C’est ainsi, continue M. P. Gervais, que Leach et Latreille ont concu les rapports des Myriapodes entre eux ; mais comme le principe fondamental de toute disposition systématique est que la série des genres d’un même groupe soit établie de telle sorte que les animaux doivent être plus ou moins rapprochés entre eux, selon qu’ils ont plus ou moins d’analogie, et que ceux qui commencent la série doivent être plus semblables aux dernières espèces du groupe précédent, et semblablement pour les der- uiers échelons de cette série, avec les pre- miers de la suivante, M. Gervais a pensé que la disposition ci-dessous était la plus naturelle. Comme nous suivons la classifi- cation qui a été indiquée par M. Gervais, dans un mémoire ayant pour titre : Etudes pour servir a l'Hist. nat.des Myriapodes, les Pollyxènes y seront placés les premiers, parce qu’il les considére comme les plus semblables aux Cloportes qui les précèdent dans la méthode, et il est assez facile de passer ensuile d’un genre donné à celui qui lui succède; un intervalle semble exister en- tre le premier et le second ordre; mais aucune méthode ne sauroit éviter cet in- convénient, et il n’en reste pas moins dé- montré, pour M. P. Gervais , que les Iu- les et genres vosins sont plus analogues aux Crustacés, que les Scolopendres paroiïssent plus intimement liés au contraire avec les Annelides, et que les Scutigères, qui se- ront à la tète des Scolopendres, ne sont pas sans analogie avecles derniers genres de l’ordre des Iules. Un caractère remarqua- ble existe dans les tarses des Scutigères, qui sont multi-articulés à la manière de ceux des Hexapodes. ; La classe des Myriapodes , d’après le tra- vail ci-dessus cité, a été divisée en deux ordres, Ier ordre. CuizocnaTues. Cet ordre a été divisé en trois familles : les Pollyxénites, les Glomeériles et les lulites. Ile ordre. Cuicopones. Cet ordre ren- ferme deux familles : les Scutigérites et les Scolopendrites. PREMIER ORDRE. CHILOGNATHES, LATREILLE. Caractères. 11 renferme le genre Zulus de Linné, formé de Myriapodes, dont le corps est généralement crustacé, cylindri- que, muni de pieds trés-courls, distribués par paires uniques sur les anneaux anté- rieurs , par paires doubles sur les autres, toujours terminés par un seul crochet et de deux antennes fort courtes, un peu plus grosses vers le bout ou presque filiformes, et composées de sept articles. — Les man- dibules sont crustacées, sans palpes, de trois articles, avec des dents mobiles et imbri- quées au bout. — La langue, terminant in- {éricurement la tête, se présente sous J’ap- parence d’une lame ou d’un feuillet, di- visée à la surface extérieure par des sutures longitudinales et des échancrures, en quatre aires principales. couronnées supérieure- ment par des tubercules, dont les deux in- termédiaires plus étroites et plus courtes, si- tuées au-dessus d’uneautre aire, leur servant de base commune, Mais ce qui caractérise encore mieux cet ordre, c'est que les orga- nes sexuels ne sont pas situés à l'extrémité postérieure du corps, mais vers sa partie antérieure ; ceux du mâle sont placés sur le sixième segment, après la septième paire de pattes, et ceux de la femelle derrière si8 ceux de la seconde paire. — Les stigmates, qu'il ne faut pas confondre, d’après les ob- servalions de M. Savi, avec des pores la- téraux , destinés à la sortie d’une liqueur acide et d’une odeur pénétrante que ré- pandent ces animaux , sout situés alterna- nalivement en dehors de l’origine de chaque paire de pieds, très pelils onu peu apparens. Où remarque encore que ces derniers seg- mens sont contigus à leur naissance ou in- sérés sur la ligne médiane et inféricure du corps, tandis que dans l’ordre suivant, ils sont latéraux ou séparés par la largeur des segmens. Le premier article, ou la hanche des quatre antérieurs, est allongé, compri- mé, lamelliforme. Le premier segment du corps dans les uns, le second dans les au- tres, et précédé alors d’un demi-segment clypéiforme, est ordinairement plus grand que les suivans; le pénultième. dans les es- pèces anguiformes. se termine souvent en pointe , et le dernier de l’anal est partagé longitud.nalement en deux valvules ; enfin les yeux lisses sont beaucoup plus nom- breux que dans l’ordre suivant. M. Savi a observé que les ouvertures de la respiration communiquent intérieure- ment avec une double série de poches pneu- matiques , disposées longitudinalement en chapelet, le long du corps, et d’où partent les branches trachéennes, se répandant sur les autres organes. Suivant lui, les amours de l’Iule commun commencent vers la fin de décembre et finissent vers la mi-mai. Les organes sexuels masculins n’apparoissent que lorsqu'il a acquis le tiers environ de sa taille ordinaire, et leur place est jusqu'alors occupée par une paire de pattes. 11s m'ont paru formés, dit M. Latreille, de deux ma- melons, terminés chacun par un crochet écailleux et contourné. Deux autres mame- lons, mais sans crochet, placés derriére la PREMIÈRE POLLYX POLLY XENUS. naissance des secondes pattes, caractérisent ceux des femelles. Dans l’accouplement, ces animaux redressent et appliquent l’une contre l’autre , face à face , l'extrémité an- térieure de leur corps, et s’entrelacent in- férieurement. Celui des individus qui vien- nent de naître est en forme de rein, uni et sans appendices. Dix-huit jours après, sui- vant M. Savi, ces animaux subissent una premiére mue; mais ils n’ont encore que vingt-deux segmens el vingl-six paires de pattes, dont les dix-huit premières servent toutes à la locomotion; à la seconde mue, l'animal en offre trente six, et à la troi- siéme quarante-trois ; le corps est alors com. posé de trente segmens. Enfin, dans l’élai adulte, le mâle en a trente-neuf, et la fe- melle soixante-quatre. Deux ans aprés ils muent encore, et c’est alors seulement que se montrent au-dehors les organes de Ja génération. Depuis la naissance, qui a eu lieu en mars, jusqu’en novembre, où M. Savi a cessé ses observations, ces chan- gemens se renouvellent de mois en mois. Plus haut, nous avons déjà fait remarquer que ces observations ne-s’accordoient pas avec celles de Degéer, qui dit avoir vu de jeunes individus n’ayant que trois paires de pattes et huit anneaux. N’y auroit-il pas, dit M. Latreille, dans les observalions de M. Savi quelques lacunes? celles, par exemple, qui seroient intermédiaires entre le moment de la naissance et celles qu’il considère comme une première mue, Les Chilognathes marchent très-lente- ment, et se nourrissent de substances vé- gétales ou animales. Une très-petite espèce attaque les fraises, une autre ronge la chi- corée, d’autres se tiennent sous les écorces humides des arbres. Cet ordre a été divisé en trois familles : les Pollyxénites, les Glo- mérites et les lulites. FAMILLE. ÉNITES, Nozis, Caractères. Le corps est mou, oblong, muni postérieurement et sur les côtés de petites écailles formant de petits pinceaux. —Le nombre des paltes est de douze pares ou de vingf-quatre pattes. — Cette famille ne renferme qu’un seul genre, qui est celui de Pollyxenus. POLLYXENUS, Larr., Leacu; Scolopendra, Linx., Grorr,, FABR. : Julus, Decéer, Oz. _Le corps est membraneux, allongé, li- néaire; déprimé. — La tête antérieurement! GLOMÉRITES. est pénicillée de soies roides au sommet.— Les antennes, inséréessousle bord antérieur de la tête, sont composées de huit articles d’inégale longueur, ainsi le premier, le troisième , le cinquième et le huitième sont courts, surtout le dernier qui est terminé par trois peliles soies, ensuite les second, troisième, quatriéme e! cinquième sont al- longés ; tous excepté cependant le dernier sont entièrement lisses. — Les yeux sont agrégés.— Les bords latéraux des segmens sont hérissés de petites soies allongées, et le segment postérieur est terminé par deux petits pinceaux formés de soies beaucoup plus allongées. — Les pattes sont au nom- bre de douze paires. 4. POLLYXENUS LAGURUS. (PI. 2, fig. 5.) Larr., Gener. Crust. et Ins., t. 1, p. 77; id., Reg. anim. de Cur., t. IV, p. 335; id., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 82. pl. 59, fig. 10 à 12. — Leacn, Zool. Mise. , 1. Ill, p. 38, tab. 435, B. — Risso, Hist. de l’Europe mérid., t. V, p.152. — Guér., /con. du Reg. anim. de Cuv. Ins., pl. 4, fig. 5. — T. F. Gray, Anim. Kingdom. Ins., pl. 1, fig. 4. — GEnv., Ann. des Sc. nat.t, VII, ann. 1837 , p. 41; id., Dict. d'Hist. nat., pl. 399, fig. 4. — Julus Lagurus, Ouv., Encyclop. méthod., 1. VII, p. 417. — Scolopendra Lagura, Lanx., Syst. nat., édit. 42. t. I, pars 2, p. 8062; ibid., Faun. Suec. édit. 2, n° 2063. — Fazn., Ent. Syst. t. II, p. 389. — La Scolopen- dre en pinceau, Georr., Hist. nat. des Ins., t. IL, p. 677, pl. 28, fig. 4. —Jule a queue en pinceau, DEGÉER, Mém, pour servir a l’'Hist. nat. des Ins., L. VII, p. 512 pl, 36, fig. 4, 2, 3. —— Long. 2 millim. — La tête DEUXIÈME 519 est grisètre, hérissée de petites soies de même couleur, mais plus foncée ; le corps est d’un cendré clair, sans taches; les an- tennes sont filiformes, de même couleur que la tête ; le corps est déprimé, terminé par deux appendices formant deux petits pinceaux, et dont les soies qui les compo- sent sont serrées entre elles, et d’une belle couleur blanche argentine; on remarque pareïllement de chaque côté des segmens des touffes ou aigrettes de soies beaucoup plus fortes que celles qui composent les ap- pendices postérieurs, beaucoup moins lon- gues et dont la couleur est la même que celle du corps , seulement un peu plus fon- cée ; en dessous il est d’une couleur beau- coup plus claire. — Getie espèce se trouve trés-communément à Paris et dans ses en- virons, sous les vieilles écorces des arbres un peu humides et quelquefois aussi sous les mousses. 2. POLLYXENUS FASCICULATUS. Say, Journ. Acad. des Sc. nat. de Phila- delph., t. 11, p.108; id., OŒuvr. Ent.,édit. Lequien, t. Ï, p. 90.—GErv., Ann. des Sc. nat.,t. VIT, ann.1837,p. 41.—Long.i lig. ?. — Lecorpsest d’un brun pâle, linéaire : les segmenssontlisses,ciliésaux incisures, et fas- ciculés de soies brunes de chaque côté ; les houppes terminales sont cendrées; la tête est semi-orbiculaire, déprimée, profondé- ment et abondamment ciliée de soies sur le bord ; les yeux sont petits, ovales, proé- minens, placés obliquement dans le milieu du bord latéral; les antennes sont très-cour- tes, épaisses, d’un brun-rougeâtre: les pattes sont blanches. — Cette espèce. qui est assez rare, se trouve sous les pierres et dans les lieux humides (Amérique Boréale). FAMILLE, GLOMÉRITES, Nosrs. Caractères. Leur corps est crustacé, sans appendices pénicilliformes , ovale- oblong, susceptible de se contracter en boule, el composé, outre la tête, de douze segmens, dont l’antérieur plus étroit, for- mant une sorte de collier en demi - cercle transversal , et dont le second plus grand, ainsi que le dernier, que les autres; celui- ei est vouté et arrondi au bout; on voit de chaque côté, en dessous, à partir du second, jusqu’au dernier exclusivement, une rangée de dix petites écailles lamelleuses. — Le nombre des pattes est de trente-quatre dans les mâles et de quarante dans l’autre sexe. Les genres qui composent cette famille se trouvent sous les pierres, particuliére- ment dans les parties montagneuses ou élevées et couvertes de bois. 520 Genres : Glomeris, Zephronia. GLOMERIS, Lan. ; Julus, Linx., Fagr. OLIv. ; Oniscus, Gnonov., Far, ; Armadillo, Guy. Le corps, convexe en dessus et concave en dessous, présente le long de chacun de ses côtés inférieurs une rangée de pelites écailles, analogues aux divisions latérales des Trilobites; il n’est composé, la tête comprise , que de treize segmens ou ta- blettes, dont le second, plus étroit, forme une sorte de collier en demi - cercle trans- versal, et dont le suivant et le dernier sont les plus grands de tous; celui-ci est voûté et arrondi au bout. — Le nombre des pattes est de quarante dans les femelles et de trente-quatre dans les mäles; les organes sexuels remplacent la paire qui manque. — Les yeux sont au nombre de huit, disposés en ligne sur chaque côté de la tête. Ces animaux sont terrestres, se roulent en boule, et vivent sous les pierres dans les terrains montueux. 4. GLOMERIS PUSTULATA. Fasr., Ent. Syst., t. II, p. 396, n° 2. — Genv., Ann. des Sc.nat.,t. VIE, ann. 4837, p. 42. — Oniscus Armadillo, Scopoz., Ent. Carniol., p. 415, n° 4144. — Branxpr, Prodrom., Bull. de la Soc. impér. des nat. de Moscou, t. VII, p. 497, n° 4. — Onis- cus Pustulatus, Ross, Feun. Etruse., 2, 5, 688. — Le corps est noir, brillant, avec qualre points rouges sur chaque anneau, dont deux sui Je dos, et un de chaque côté, plus petits, sur le bord extérieur; le dernier seulement n’a que deux points un peu plus gros; les pattes sont noires; les antennes sont courtes. — Se trouve en Europe (Al- lemagne). 2. GLOMERIS GUTTATA. Risso, Hist. de l'Europe Mérid. , t. V, p. 448, n° 3. — BranDT, Prodrom., Bull. de La Soc. imp. des nat. de Moscou , t. VI, p. 496, n° 3. — Genv., Ann. des Sc. nat., t. VIT, ann. 4837, p. 42.—Cette espèce, sui- vant M. Risso, est trés-lisse, fort luisante, d’un beau noir orné de quatre lignes longi- tudinales de taches jaune-foncé réguliére- ment disposées; le dernier segment pré- sente deux taches ovales jaune-safran ; les antennes et les pieds sont tachetés de vio- lâtre. — Se trouve en Espagne, dans Ja France méridionale et en Egypte. GLOMERIS. 3. GLCMELIS KLUGII. BraxpT, Prodrum., Bulletin de la Soc. impér. des nat. de Moscou , 1. VI, p. 495, no 4. — GEnv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 4837 , p. 42, — Le dessus est couleur vermillon et tacheté de noir ; la tête est de cette dernière couleur, — Se trouve en Egypte ou en Syrie. 4. GLOMERIS TETRASTICHA. Braxot, Prodrom., Bulletin de La Soc. imp. des nat. de Moscou, t. VI, p. 496. -— GErv., Ann. des Sc. nat.,t. VIL, ann. 4837, p. 42.—Le dessus est noir, avec quatre séries de points blancs ; le segment de la nuque est biponctué. — Elle se trouve en Europe (Allemagne). 5. GLOMERIS QUADRIPUNCTATA. Branor, Prodrom., Bulletin de la Soc. imp. des nat. de Moscou, t. VI, p. 497. — Grrv., Ann. des Sc. nat..t, VII, ann. 1837, p. 42. — Le dessus est d’un brun-noir, avec quatre séries de points inégaux d’un gris- brunâtre. — Se trouve en Europe. 6. GLOMERIS HEXASTICHA. Braxpr, Prodrom. Bull. de La soc. imp. des nat. de Moscou, 1. VI, p. 197, n° 40. — Genv., Ann. des Sc. nat.,t. VII. ann. 1837, p. 42. — Le dessus est d’un brun-noir, avec le premier segment de cette dernière par- tie jusqu’au dernier présentant six séries de taches d’un brun-jaunâtre ; le dernier est bimaculé. — Se trouve en Europe. 7. GLOMERIS LEPIDA. Ercuwazn, Zool. spécial., p. 2, pl. 493, n° 26. — BraxpT, Prodrom., Bull. de la Soc. imp. des nat. de Moscou, t.VI, p. 497, n° 41. — Genrv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 4837, p. 42.—Le dessus est d’un noir- brun , avec le premier segment présentant jusqu’au dernier six séries de taches jaunâ- tres, paralléles ; le dernier segment est qua- drimaculé. — Se trouve en Podolie. 8. GLOMERIS MARGINATA. ( PI. 4, fig. 4,1A.) Leacn, Zool. Misc., t. 111, p. 32, pl. 432. —Branxpr, Prodrom., Bull. de la Soc. des nat. de Moscou, t.V}, p. 195.—GERv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 42. — T. FE. Gray, Anim. Kingd., Ins., pl. 4, fig. 4, 4 a, 4 b. — Oniscus Marginatus, Wazz., Ent.,t. IV, p. 187, lab. 41, fig. 45.—lulus Marginatus, Oriv., Encycl. Méth.,t. VI, p- 414, n° 5, — Les antennes sont noires ; la tête est de Ja même couleur, avec le bord extéricur ronge ; le premier segment ZEPHRONIA. est noïr, entièrement bordé de rouge: les autres sont noirs, avec le bord postérieur et latéral rouges. — Se trouve dans le midi de la France. 9. GLOMERIS LIMBATA, GErv., Ann. des Sc. natur., t. VII, ann. 4837, p. 42.— Julus Limbatus, OLrv., Enc. Méth., t. VII, p. 414, n. 6, — D'un noir plombé , avec le bord des anneaux lé- gérement blanchâtres. — Se trouve aux en- virons de Paris. 40. GLOMERIS CASTANEA. Rrsso , Hist. de l'Europe Mérid., t. V, p- 148, n. 2. — BranDt, Prodrom., Bull. de la Soc. imp. des nat. de Moscou, t. VI, p. 496, n. 3.— GErv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 42. — Le corps est Juisant , trés-lisse , châtain, avec les bords des segmens beaucoup plus‘päles et moins foncés. — Se trouve à Nice et dans la France méridionale. A1. GLOMERIS ANNULATA. Branot, Prodrom., Bulletin de la soc. imp. des natur. de Moscou , t. VI, p. 496, n. 6. — GErv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 42. — Le dos est noir, avec les bords postérieurs des segmens entourés de zônes larges de couleur oranger. — Se trouve dans la France méridionale et en Italie. - Les espèces décrites par M. Koch, Deutschland Crustaceen Myriap., etc. , fasc. 4, tab. 4 et tab, 2, sous les noms de G. Nobilis et Transalpina, ne semblent être que des variétés de l’espèce précé- dente. 42. GLOMERIS MARMOREA. GERv., Anrales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 42. — Julus Mar- moreus, Oriv., Encyclopédie Methodique, t. VII, p. 414, n. 7. — Cette espèce res- semble à la précédente ; elle en diffère en ce que le corps est d’un noir plombé mé- langé de jaune. — Trouvé aux environs de Paris, sur le bord des eaux, sous les pierres. Le Glomeris Marmorata, BRANDT, Pro- drom., Bull. de la Soc. impér. des nat. de Moscou. 1. VI, p. 496, ne semble être qu’une variété de cette espèce. 43. GLOMERIS PLUMBEA. GERV., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 4837, p. 42. — Tulus Plum- beus, Oxiv., Encyclopédie Méthodique . t. VII, p. 414, n. 3. —- Le corps est d’une couleur plombée claire, avec ie bord des anneaux et tout le derrière pàles, — Se 521 trouve dans le midi de la France, dans les lieux ombragés et humides. ZEPHRONIA, Gray; Sphærotherium , BRANDT ; Sphæropeus, ejusd. Les segmens sont semblables à ceux des Glomeris, mais au nombre de quatorze, la tète comprise. — Les pieds sont au nombre de vingt environ de chaque côté. — Les yeux sont agrégés et placés sur une émi- nence de chaque côté de la tête. A. ZEPHRONIA OVALIS. T.-E. Gray, Anim. King., Ins., pl. 135, fig. 5. —Gerv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 4837, p. 42.—Cette espèce a été figu- rée par M. T.-E. Gray dans l’Anim. King- dom , mais il n’a pas donné de description. — Sa patrie nous est inconnue. — 2. ZEPHRONIA ROTUNDATA. GErv., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 42. — Sphærothe- rium Rotundatum, BRANDT, Prodrom., Bulletin de la Société impér. des natur. de Moscou, t. VI, p. 198, n. 4. — Le corps est oblong, glabre; les anneaux dorsaux sont au nombre de onze, les antérieurs sont marqués de points nombreux, serrés, très- petits, visibles à l’œil nu ; le dernier seg- ment du corps est convexe, marqué de points plus rares, mais plus grands que ceux des autres segmens. — Se trouve au cap de Bonne-Espérance. 3. ZEPHRONIA COMPRESSA. Gerv., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 4837, p. 43. — Sphærothe- rium Compressum, BRANDT, Prodrom., Bulletin de la Société impér. des natur. de Moscou, t. VI, p. 498, n. 2. — Le corps est oblong, glabre ; les segmens dorsaux sont marqués en dessus de points petits, assez dispersés; le dernier segment du corps est comprimé latéralement et à peine ponc- tué.— Trouvé au cap de Bonne-Espérance. h. ZEPHRONIA LICHTENSTEINII. Gerv., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 43. — Sphærothe- rium Lichstenteinii, Brant, Prodrom.. Bulletin de la Soc. impér. des natur. de Moscou, t. VI, p. 499, n. 3. — Le corps est oblong, pubescent ; les segmens dorsaux sont pourvus de points petits, pilifères; le dernier segment du corps est convexe. - : Habite la même localité que l’espèce prés cédente, 522 5. ZEPHRONIA PUNCTATA. Gerv., Annales des Sciences naturelles, t. VIL, ann. 1837, p. 43. — Spharothe- rium Punctatum, Branbr, Prodrom., Bulletin de la Soc. impér. des natur. de Moscou. 1. VI, p.199, n. 4. — Le corps est subovale-oblong. glabre ; les segmens dor- saux sont environnés de points assez grands, enfoncés, non facilement visibles à l’œil nu. — La patrie de cette espèce est inconnue. 6. ZEPHRONIA ELONGATA. GERV., Annales des Sciences naturelles, 1. VIL, ann. 4537, p. 43. — Spharothe- rium Elongatum, Brawor, Prodrom., Bulletin de la Soc. impér. des natur. de Moscou , 1. VI, p. 199. n. 3. — Le corps est oblong, glabre ; les segmens dorsaux marqués de points petits, plus rares, à peine visibles à l'œil nu. — Trouvé au cap de Bonne-Espérance. 7. ZEPHRONIA JAVANICA. (P1. 4, fig. 2, 2 A.) Guën., {conog. du Reg. anim. de Cuv., Ins., pl. 4, fig. 2, 2, a. — Gerv., An- nales des Sciences naturelles, 1. VII, ann. 14837. p. 43. — Le corps de ceite espèce est long de cinq à six lignes, fine- ment ponclué, vu à la loupe, et d’un jaune pâle. — Cette espèce a été trouvée à Java, 8. ZEPRONIA TESTACEA. GERV., Annales des Sciences naturelles, t VII, ann. 4837, p. 43. — Iulus Testa- POLYDESMUS. ceus. Ouv., Encyelopédie Méthodique , t. VIT, p. 414, n. 2. — Long. 4 pouc. À. Larg. 40 lig. — Tout le corps ( l'animal desséché } est d’une couleur testacée pâle ; les pattes ont une couleur verdâtre. — Se trouve à Madagascar, dans les lieux ombra- gés, humides. 9. ZEPHRONIA HERCULES. Gerv., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 4837, p. 43. — Sphwropeus Hercules, Brant, Prodrom., Bulletin de la Socièté impériale des naturalistes de Moscou, t. VI, p. 200 , n. 4. — Aucunes lignes saillantes sur le Jimbe supérieur du premier segment dorsal, terminant lim- pression falciforme ou le sillon .arqué oc- cupant la partie inférieure des pattes laté- rales. — La patrie de cette espèce est in- connue, 10. ZEPHRONIA INSIGNIS. Genv., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 837, p. 43. — Sphæropeus Insiquis, Brawvr, Predrom., Bulletix de la Société impériale des naturalistes de Moscou, t, VI, p. 200, n. 2. — Lignes saillantes au noinbre de neuf sur le limbe supérieur du premier segment dorsal, ter- minant en dessus l'impression falciforme 6u le sillon arqué occupant la partie inférieure des pattes latérales. — Cetie espéte a été trouvée à Java, TROISIÈME FAMILLE, RUCIFTES;: Nozis. Caractères. Les animaux qui composent cette famille ont, de même que ceux de Ja précédente, le corps crustacé et dépourvu d'appendices pénicilliformes, mais il a une forme linéaire; de plus, ces animaux se roulent en spirale, et n’offrent point sur les côtés inférieurs d’écailles; le nombre des anneaux et des paites est d’ailleurs très- considérable , et augmente avec l’âge. Genres : Polydesmus, Blaniulus, Lulus, Craspedosoma. Platyulus, Cambala. POLYDESMUS , Lare, ; Tulus, Lixx., Fagn., Orrv. : Scolopendra, Grorrr., Scopo. Le corps, de forme variable, est plus ou moins caréné latéralement. — Les organes de la manducation et les antennes sont semblables à ceux des lules.— Les segmens sont au nombre de vingt (pour le corps, sans comprendre la tête). — Les pattes sont au nombre de trente et une paires chez toutes les espèces, ou au moins chez Ja majeure partie d’entre elles: la sixième paire est modifiée en forcipules chez les mâles. — Les yeux sont le plus souvent nuls. Ces animaux se trouvent sous les pierres, et le plus souvent dans les lieux humides, M. Gervais, dans un travail ayant pour titre : Etudes pour servir a l'Histoire na- turelle des Myriapodes, a partagé les es- pèces qui composent ce genre en trois groupes, PREMIER GROUPE. (Polydesmes Glomeédériformes Genv.) POLY DESMUS. A. POLYDESMUS- SCABER. Perry, Lelect. Anim. Articulat. per Brasil., Spix et Martius, colleger., p. 240, fab. 40, fig. 8. — Gerv.. Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 43. — Le corps, en dessus et en dessous. est cendré ; le dessus est rude, granulé de blanc ; les segmens en arrière sont un peu pointus, tridentés ou quadri- dentés sur le bord latéral ; le dessous avec les pieds sont d’un gris testace; les seg- mens, exceplé ceux qui forment la partie anale, sont au nombre de vingt-deux. — Cette espèce a été trouvée dans les mon- tagnes de la province des Mines. 2. POLYDESMUS ZEBRATUS. GEerv. , -Ann. de la Soc. Entom. de france, 1. V, p. 379; id., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 43. — Long. 4 pouc. — Couleur d’un jaune clair, avec une bande étroite de couleur vineuse au bord postérieur des an- neaux, et une ligne de même teinte sur le bord des carènes latérales ; l’angle posté- rieur de celle - ci est assez aigu ; le dessous des anneaux est blanchätre, avec un limbe postérieur étroit et roux à quelques-uns ; les pattes sont jaunâtres, épaisses ; le corps est trapu, glomédériforme., — Trouvé an Brésil, 3. POLYDESMUS VIRGINIENSIS. (PI. 4, fig. 3, 3 A.) Parzisor DE BEauvois, {ns. d’Afr. et d'Amér., Apières, p. 456, pl. 4, fig. 5, — Polydesmus Virginiensis, Gervais, Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 4837, p. 43. — Tulus Virginiensis, Deury , 11, 393. — Julus Bidentatus, Fasr., Ent. Syst., t. 11, p. 393. — Fon- taria Virginiensis, T.-E. Gray, Anim. Kingd., Ins., pl. 435, fig. 4. — Le corps est d’un gris-pâle ; les segmens sont convexes ; le second article des pieds est très aigu, — Trouvé aux Etats-Unis d'Amérique. L. POLYDESMUS GRANULOSUS. Pausor DE Brauvois, Insectes d’Afr. et d'Amer., p. 156, pl. 4, fig. 4. — GErv., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 44. — Il est d’un rouge pâle et sale ; le corps est presque déprimé ; les segmens sont couverts de pe- tits points granuleux ; le second article est presque mutique. — Certe espèce a été trouvée dans le royaume d’Oware, DEUXIÈME GROUPE. (Polydesmes proprement dits, Gerv.) 5. POLYDESMES MEXICANUS. Nozrs. Long. 3 pouc. 3 lig. — La couleur gé- nérale de cette espèce est un noir-brun, avec des taches d’un cend'é clair et des points blanchâtres ; la tête est d’un cendré ‘oncé. finement granulée, offrant au som- met deux tubercules sail'ans, de couleur noire ; de plus elle présente dans son milieu une dépression Jougitudinale assez profon- dément marquée qui se continue jusqu’au sommet, mais qui n’est plus visible à la partie où sont siluées les antennes; sur les côtés latéraux, derrière les antennes et dans une concavité assez profonde. on re- marque un petit point en forme de disque, d’un jaune sale foncé; les antennes, d’un noir-brunâtre , sont allongées, mais ne dé- passent pas en longueur le troisième ses- ment; les divers articles qui les composent sont robustes et hérissés de poils peu allon- gés, peu serrés entre eux, d’un jaune clair, le premier segment est entiérement d’un noir-brun, se lerminant en pointe allongée de chaque côté, avec sa base offiant une série transversale de petits tubercules bril- lans, saillans, sa partie médiane convexe, lisse, sa parlie postérieure et les côtés laté- raux finement granulés et son bord latéro- antérieur finement spinulé; les segmens suivans sont lrés-larges, leur partie médiane, convexe, lisse. est d’un noir-brun, finement granulée postérieurement, avec une tache d’un cendré clair de chaque côté. leur par- tie dilatée ou leur carène d’un noir-brun, et quadridentée sur les côtés antérieurement ; on aperçoit de chaque côté un point blane de forme arrondie; lorsque ces anneaux sont rapprochés, ces taches de diverses cou- leurs semblent former cinq bandes Jongi- tudinales dont la médiane entièrement d’un noir-brun ; les latérales d’une couleur cen- drée clair, et enfin les deux autres égale- ment latérales, formées par les points blan- châtres; en dessous les segmens sont d’un roux foncé; les paltes sont robustes, d’un roussätre foncé. parsemées de poils d’une couleur jaune claire, peu allongés et peu serrés entre eux. — Cette espèce a le Mexique pour patrie. 6. POLYDESMUS BILINEATUS. Nonis. Long. 2 pouc. 4 lig. — La couleur géné- rale est un roux foncé , avec le bord des segmens d’un jaune pâle et deux lignes Jongitudinales blanchâtres sur chaque seg- 524 ment dans leur partie médiane; la tête est d’un roussâtre foncé, avec une dépression longitudinale dans sa partie médiane , elle est finement granulée, avec deux petites saillies à son sommet ; les antennes sont de même couleur que la tête, peuallongées, car elles ne dépassent pas en longueur le troi- sièéme segment, hérissées çà et là de petits poils courts peu serrés entre eux, d’une couleur jaune ; le premier segment est d’un roussätre foncé, convexe, finement gra- nulé, avec les bords latéraux terminés en pointe arrondie, et très-finement {u- berculés ; dans sa partie médiane et de cha- que côté, on aperçoit deux raies blanches, convexes du côté externe, et qui semblent se réunir antérieurement ; les segmens sui- vaus, peu convexes, sont beaucoup plus Jar- ges que le premier, mais de même cou- leur ; ils sont finement granulés et présen- tent postérieurement une série transver- sale de petits tubercules assez saillans ; dans leur partie médiane on aperçoit de chaque côté une raie blanche qui, lorsque les seg- mens sont réunis et se touchent, forment deux bandes longitudinales; leurs carènes sont finement denticuléesetentourées d’une raie d’un jaune sale; en dessous ils sont de même couleur qu’en dessus; les pattes, de même couleur que les segmens, ne sont pas trés-robustes, elles sont hérissées de poils jaunes peu serrés entre eux et courts. — Cette espèce a été trouvée au Mexique. 7. POLYDESMUS COMPLANATUS. ( PI. 4, fig. 4.) Larr., Gener. Crust. et Ins.,1. 1, p.176; id., Nouveau Dictionnaire d'Histoire natu= relle, 1. ,p. .—T. F. Gray, Anim. Kingd., Ins., pl. 4. fig. 5.— GErv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 44. — Leacu, Zool. Miscell., t. 111, p. 374, 1ab. 435. — Julus Complanatus, Lanx., Syst. Nat., t. HE, p. 1065, n. 4. — Scolo- pendre a 60 pattes, Grorrr., Hist. abrégce des Ins. des env. de Paris, t. 2, p. 675, n. 2.—Julus Complanatus, Decéer, Mém. pour servir a l’'Hist. nat. des Ins., t. VII, p. 386, pl. 36, fig. 23, 26. — Long. 6 lig. — Noirâtre en dessus; d’un blanc cendré en dessous; les pattes sont noirûtres; les segmens sont chagrinés. — Se trouve sous les pierres aux environs de Paris. 8. POLYDESMUS DIADEMA, GErv., Annales de la Sociélé Entom. de France, t. VII, Bullet. ; id., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, LV. 44.—Long, 16 lig.— La teinte générale POLYDESMES. est couleur terre de Sienne peu foncée; la tête est de cette dernière couleur, parse- mée de pelits points d’un brun foncé; les anneaux sont fortement carénés, saillans dans leur partie médiane, qui est entière- ment de même couleur que la tête, mais dont les bords antérieurs et postérieurs sont d’une couleur plus foncée; près des carènes on aperçoit de chaque côté une ligne d’un brun foncé, qui, reproduite chez tous les segmeus (J’anal excepté ), forme deux bandes Jongitudinales; les antennes et les pattes sont de même couleur que la tête, mais non parsemées de petits points. — Cette espèce a été trouvée par M. Rambur à Gibrallar. (Cette description a été faite sur une figure qui nous a été communiquée par M. P. Gervais.) 9. POLYDESMUS DENTATUS. Genv., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 4837, p. 44. — lulus Den- tatus, Oriv., Encyclopédie Méthodique, & VIT, p. 417. no 90. — Long. 48 lig. — Le corps est quelquefois grisâtre, et plus souvent dun brun ferrugineux ; les anneaux ont de chaque côté plusieurs dentelures d’i- négale grosseur, une ligne transversale au nilicu de leur partie supérieure et une ou deux rangées de petits tubercules vers le bord postérieur ; les pattes sont au nombre de trente et une paires. — $e trouve dans l’Amériaue Septentrionale, à Cayenne. 10. POLYDESMUS RUBESCENS. Genv., Ann. de La Soc. Ent. de France, t V,p. 379; id., Ann. des Sc. nat., t. VIE, ann. 1837, p. 44. —Long. 4 pouc. 8 lig. — Couleur générale d’un rouge vineux sur le dessus du corps, les côtés de l'abdomen et les pattes ; la base de celles-ci d’un jaunâtre sale ; antennes subvilleuses, de la couleur du corps, excepté sur le dernier et l’avant- dernier article, qui sont jaunâtres ; anneaux du corps aplatis, réguliérement flexueux, mais non bombés; carënes très-dévelop- pées, les deux dernières et les premières étant les seules qui se touchent; corps grêle. — Cette espèce a été trouvée au Brésil. A4. POLYDESMUS BLAINVILLÆI. Exp. et Genv., Ann. de la Soc. Ent., tu. V, p. 379. — Genv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 443 id., Dict. d'Histoire naturelle, pl. 399, fig. 4. — Long. 44 lig,. — Couleur générale d’un roux ferrugineux; pattes au nombre de trente et une paires; antennes grêles, ca- rénées, assez saillantes; anneaux légére- | POLYDESMUS. ment bombés en dessus, lisses, d’un roux ferrugineux, marginés sur les carènes et marqués en dessus de points assez grands, ordinairement au nombre de trois, et qui sont d’un roux-marron assez vif; yeux nuls. Le mâle est plus gros que la femelle. — Cette espèce a été trouvée sur la côte de Barbarie ct en Egypte. 12. POLYDESMUS GLABRATUS. Perry, Delect. Anim. Articul., de MM. Spix et Mart., p.210, pl. 40, fig. 7.— Genv., Ann. des Sc.nat., 1. VII, ann. 1837, p. 44. — La couleur du corps varie ; elle est lantôt roussâtre, tantôt d’un gris blan- châtre ; le corps est composé de vingt-deux segmens, sans compiler les deux anals, qui sont apodes; les segmens en dessus sont glabres, subarrondis sur les côtés, avec le bord recourbé. — Trouvé au Brésil. A3. POLYDESMUS CONSPERSUS. Periy, Delect. Anim. Articul., de MAI. Spixet Mart., p.210, pl. 40, fig. 8. — Gerv., Ann. des Sc.nat.,t. VIL. ann. 1837, .p. 44. — Le corps est entièrement d’un rouge pâle, glabre; les segmens sont au nombre de vingt-deux sans compter les anals, qui sont apodes; ils sont finement granulés et couverts de taches et de points d’un fauve-rougeâtre, ayant le bord laté- ral tranchant, calleux ; tous les angles, ex- cepté les postérieurs, très-pointus ; les in- tervalles sont lisses, sans taches ; les pieds sont roussâtres. — Cette cspèce a été trou- vée au Brésil, dans les montagnes de la provinces des Mines. 14. POLYDESMUS MARGAZATITERUS. Eyp. et GErv., Annales de la Société Entomologique , t. V, p. 379; id., An- nales des Sciences naturelles, 1. Vil, ann. 4837, p. 44.— Long. 3 pouc.-— Teinte générale d’un brun jaunàtre, avec les ca- ‘ rênes des anneaux d’un fauve clair ; an- neaux fortement carénés , bombés en des- sus et tuberculeux; les tubercules sont d’une autre couleur que le corps; ils sont d’un fauve clair et apparaissent comme au- tant de petites perles régulièrement dis- persées; ces tubercules sont en lignes transversales ; il n’y en a qu’une seule ran- gée bien distincte aux anneaux antérieurs, laquelle est à leur bord postérieur ; mais aux autres il y en a qui sont peu ou moins évidentes; ce premier anneau, ou la cui- rasse, est réguliérement bordé dans tout son pourtour d’une rangée de ces petites aspérités ; le dernier anneau avec une avance trés-élârgie, spatuliforme et demi-circu- 525 laire. Femelle. — Cette espèce a été troz- vée à l’île de Luçon (Manille). TROISIÈME GROUPE. (Polydesmes Tuloides, Gerv.) 15. POLYDESMUS PALLIPES. (P1.1, fig. 5.) Gerv., Mag. de Zool., 1835, t. VIII, n° 435, p. 41; id., Ann. des Sc. nat., t. VIL, ann. 1837, p. 44.—Guér., Icon. du Rég. anim. de Cuv., Ins., pl. 4, fig. 4.—Iu- lus Pallipes, Ouxv., Enc. méth. ,t. VIII, P. 414, n° 42. — Les anneaux du corps of- frent une saillie latérale peu marquée ; de plus ils sont peu arondis et variés, ferrugi- neux, avec deux poinis jaunâtres ; les pieds sont d’une teinte plus päle que le corps. — Se trouve aux environs de Paris (Meudon, étang du Plessis-Piquet). 16. POLYDESMUS GERVAISIL. Nogrs. Long. 4 pouc. — Teinte générale d’un brun foncé, avec la partie médiane des segmens de même couleur; ces derniers sont à peine carénés, et les bords de ces carënes sont tachés de fauve clair; les côtés latéraux des segmens sont tachés de brun foncé , le reste est d’un fauve clair ; cette couleur commence depuis le premier seg- ment et se continue jusqu’au dernier, où elle devient de plus en plus apparente ; enfin celte couleur fauve claire est parta- gée dans son milieu par une raie d’un brun foncé; tous les segmens sont canaliculés iransversalement ; Ja tête est d’un brun foncé ; les antennes sont de même couleur, mais beaucoup plus claires, et hérissées de poils d’un jaune sale ; le dessous du corps es! d’un brun clair, avec les pattes de même couleur, mais beaucoup plus claire, surtout les premiers articles. — Cette espèce a été trouvée à la Nourelle-Hollande. 47. POLYDESMUS GUERINII. Gerv., Ann. de la Soc. Ent. , t. V, p. 686: id., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 1837,p. 44.—Loug. 10 lig.—Le corps, les pieds et les antennes sont de même cou- leur, c’est-à-dire d’un jaune sale isabelle ; les segmens sont cylindriques, à peine ca- rénés sur les côtés; le segment préanal est en forme de rostre. — Celle espèce a été trouvée à Madère. AS. POLYDESMUS STIGMATOSUS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 1837, p. 44. — Zulus Stigmatosus, Ercuw., Zool. spec.. 1. 11, p. 124.—Strongylosoma luloides, Braxor. Bulletin de La Soc. impcr. des natur. de 526 POLYDESMUS. Moscou, t. VI, p. 205. — Le.corps est roussâtre , abondamment taché de chaque côté, avec les segments cylindriques et trés lisses, offrant des stigmates placés pos- térieuremeut sur des pelites éminences et marqués d’un petit sillon transversal. — Cette espèce se treuve communément en Lithuanie et en Yolhynie. 19. POLYDESMUS CYLINDRACEUS. Genv., Ann. de La Soc. Ent..t VII, Bulletin ; id., Annales des Sciences na- turelles, 1. VII, ann. 1837, p. 44. — Le corps, les pattes et les anteunes sont de même couleur, c’est-à-dire d’un jaune isa- belle foncé ; les segmens sont cylindriques, non carénés sur les côtés ; le segment pré- anal est légérement terminé en pointe, — Cette espèce a été trouvée en Barbarie. (Sa descriplion a été faite sur une figure qui nous a été communiquée par M. P. Gervais.) 20. POI. YDESMUS DEPRESSUS. GEnvars, Aunales des Sciences natu- relles, & VII, ann. 4837, p. 44. — lulus Depressus, Faur., Ent. Syst., t. 2. p. 393. — Les segmens du corps sont rugueux, gris, hauts, faisant saillie de chaque côté ; la tête est noirätre ; les picds sout au nom- bre de trente de chaque côté. — Habite les Indes-Orientales. 21. POLYDESMUS STIGMA. Gervais, Annules des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 1837, p. 44. — lulus Stigma, Fasr., Ent. Syst., t. 2, p. 394. — Du double plus grand que le précédent ; le corps est noir, avec lesantennes de même couleur; les segmens marqués successive- ment de chaque côté d’un stigmatc calleux, élevé, blanc ; le dernier segment est pointu et blanc ; les pieds sont au nombre de trente de chaque côté. — Cette espèce a été trou- vée à Tranquebar. 22. POLYDESMUS RUGULOSUS. Escu., Mém. de la Soc. imp. des nat. de Mosc., L VI, p. 412, n°3. — GERv., Ann. des Se. nat., t. VIT, ann. 1837, p. 44.—Le corps est brun, avec les antennesetles pieds fauves; la tête et les trois segmens anté- rieurs sont lisses, trés-finement. bordés la- téralement; le bord postérieur est bisinué, avec l’angle postérieur pointu, un peu pro- longé en arrière; les segmens pédigéres sont un peu convexes eu dessus dans leur milieu, rugueux, avec le dessous ponctué ; le bord latéral subrecourbé, épais, lisse et profondément ponctué; les angles posté- rieurs des segmens antérieurs sout droits, plus pointus que les scgmens postérieurs, en sorte que ces derniers sont vus avec leurs angles épineux en arrière; le dernier seg- ment est convexe, bordé, beaucoup plus étroit que les autres , armé à sa base d’une pointe large, obtuse et courbée; les pieds sont au nombre de trente de chaque côtés. — Se trouve au Brésil. 23. POLYDESMUS LATERALIS. Escu., Mem. de la Soc. imp. des nat. de Mosc.,t. VI, p.112, n° 4. — Gerv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 1857, p. 44.— La têle est convexe, brune, avec la bouche ferrugineuse ; les antennes sont brunes, grisältres à la base, pubescentes; tous les segmens en dessus sont bruns, jaunes sur les côtés, d’un brun violacé et brillant en dessous, pàles dans ie milieu; le premier segment est plus large que tous les autres, arrondi antérieurement, tronqué à Ja base, convexe el trés-lisse en dessus, peu re- courbé sur les côtés ; les trois segmens sui- vaus sont trés-étroits, avec les angles pos- térieurs épineux en arrière; les quatorze autres segmens ayant dans leur milieu une ligne transverse bisinuée ; le pénultième est lisse ‘sans aucune ligne) ; le dernier est lisse, inerme sur les côtés, armé d’une épine jaune, épaisse dans le milieu, ayant le sommet tronqué et pourvu de deux pe- tites dents; les pieds sont pâles, avec le dessus un peu noiràtre. — Cette espèce a été trouvée à l’île Guam. 24. POLYDESMUS GRANULATUS. Say, Journ. Acad. des Scienc. nat. de Phil, t. 2, part. 4,p. 107; id., Œuv. Ent., édit. LEQUIEN, t. I, p. 20. — GErv., nn. des Sc. nat. ,t. VII, ann, 1837, p. 44. — Le corps, garni de poils courts, est pâle et teinté de rouge en dessous; les pieds sont plus pâles; la tête est d’une couleur obscure , garnie de poils courts et épais; le . labre est bianchâtre ; les segmens sont un peu convexes, granulés; ces granulations sont arrondies et longitud nalement oblon- gues, ovales, élevées, obtuses, rapprochées les unes des autres, disposées tronsversale- ment environ en qualre séries presque réguliéres ; le segment antérieur est trans- versalement ovale, plus étroit que la tête; les stigmates sont élevés. — Se trouve en Pensylvanie. 25. POLYDESMUS SERRATUS. Say, Journ. Acad. des Scienc. nat. de Philadel., & 2 part. 4, p. 406%.id., OEuv. Ent.,edit, Leo., t. [, p. 19.—Genv., Ann. des Se. nat., 1. VII, ann. 1837, p. 44. EULUS: 527 — Lessegmens sont déprimés en dessus, avec quatre petites dentelures de chaque côté ; le premier segment est transversale- ment ovale-oblong, un peu angulaire de chaque côté postérieurement ; les second, troisième et quatrième segmens m’ayant que trois dentelures; le premier un peu plus long que le second, et n’ayant qu’une seule dentelure obsolete prés de l’angle postérieur ; chaque segment présente une double série transverse de douze divisions squamiformes, légérement élevées; le seg- ment antérieur w’ayant qu’une seule série ; Ja tête est glabre, ayant sur le vertex une impression linéaire longitudinale; les an- tennes, les pieds et le segment lerminal sont poilus ; la couleur est d’un brun-rou- geàtre en dessus et d’un blanc-jaunâtre en dessous.— Celte espèce a été trouvée dans l’Amerique Boréale. Pour les autres espèces, consultez Gray, Anim. Kingdom, où sont figurées les es- pêces suivantes, mais non accompagnées de description : Polydesmus elegans, Gray, op. cil., pl. 435, fig. G; Polydesmus Lea- chii, op. cit., pl. 435, fig. 3. BLANIULUS, Gerv. ; Iulus, Bosc., Larr., LeACu. Corps et pieds des Jules. — Les yeux, même dans l’âge adulte, ne se font pasre- marquer. BLANIULUS GUTTULATUS. (PI. 1, fig. 6.) Gerv., Bull. de la Soc. Phil., ann. 1836, p. 72; id., Ann. des Sc. nal., L VII, ann. 1837, p. 44.—-lulus Guttulatus, Bosc, Bull. de La Soc. Philom. , 1792, p. 10. — Fasr., Ent. Syst.. suppl., p. 289. — Julus Pulchellus, Leacu, Trans. Linn., t. XI, p. 379 ; ibid., Zool. Miscell.,t. LIL, p. 35. —Jlulus Fragarius, Lam., Hist. des Anim. sans vert. , 1. V, p. 36. — Long. 7 lig. — Le corps est d’un blanc-jaunätre tres- pâle; les pieds sont au nombre de trente- sept paires de chaque côté ; les segmens du corps sont marqués de chaque côté d’un point rouge formantune ligne ; les segmens antérieurs et postérieurs sont dépourvus de ces points. — $e trouve à Paris et dans ses environs; M. Leach l’a aussi trouvé en Angleterre. IULUS, Ian. , FaBr., LATR. Les segmens composant le corps dans ce genre sont nombreux (au nombre de qua- ranle et même davantage), cylindriques, non carénés latéralement. — Les pieds sont très-nombreux. — Les veux sont distincts. Ces animaux fuient Ja lumière ; ils se re- tirent dans les Jieux obscurs et en même temps humides; on les trouve principale- ment daus les bois, sous la mousse qui re- couvre le pied des arbres et sous les amas de feuilles mortes. 1ls sont également assez communs dans le voisinage des eaux ; quel: ques-uns vivent dans les lieux sablonneux, et il en est qui se retirent sous les pierres ou les petites mottes de terre. D’autres en- fin vivent dans des plaines plus ou moins découtertes. Degéer a étudié les mœurs des lules (lulus Sabulosus). M. Savi ensuite a étudié celles d’un autre espèce (Lulus Communis), et ses observations ne s'accordent pas du tout avec celles de Degéer. Ce dernier conserva un de ces animaux dans un vase particulier; il obtint qu’il y pondit des œufs. « Celui (le Iule) dont je viens de donner la description, dit Degéer (1. VII, p. 582). était une femelle, car elle poudit un grand nombre d’œufs d’un blanc sale, dans la terre. prés du fond du poudrier, où elle les avoit placés en un tas les uns auprès des autres ; ils sont très-pe- tits et de figure arrondie. Je n’espérois jras voir des pelits sortir de ces œufs, car il étoit incertain si la mére avoit élé fécondée ou non. » Cependant après quelquesjours, c’étoit le 4e' du mois d’août 4746, de chaque œuf sortit un petit Iule blanc, qui n’avoit pas une ligne de longueur; j'examinai d’abord au microscope les coques d’œufs vides, et je vis qu’elles s’étoient fendues en deux portions égales. mais qui lenoient pourtant ensemble vers le bas. Ces jeunes lules nouvellement éclos me firent voir une chose à laquelle je ne m’attendois nulle- ment. Je savois que les insectes de ce genre ne subissent pont de métamorphose, qu'il ne deviennent jamais des insectes ai- lés, aussi j'élois comme assuré que les jeunes devoient être semblables en figure, à la grandeur prés, à leur mére, et par con- séquent je croyois qu'ils étoient pourvus d’autant de paires de pattes qu’elie, mais je vis tout autre chose : chacun d’eux n’avoit en tout que six patles qui composoit trois paires, ou dont il y avoit trois de chaque côté du corps, etc. (‘).» (1} Ce même auteur avoit encore constaté que les Pollyxenes ont de même moins d'anneaux et de paires de paltes dans le jeune äge que dans l’âge adulte. « Les Jules de la troisième grandeur {Pollyxenus Lagurus) éloient encore plus petits LES M. Paul Savi, comme nous l’avons déjà dit plus haut, s’est occupé aussi du déve- loppement des lules ; il nomme Communis l'espèce qu’il a observée, et il la regarde comme distincte de toutes celles qu’on avoit décrites avant lui. Ce que M. Savi dit de plus remarquables sur ces animaux est en opposition complète avec les obser- vations de Degéer. En effet, d’après lui, les Iules sont complétement apodes et non pourvus de six pattes lorsqu'ils viennent au monde. M. Savi a-t-il bien observé? nous n’en voulons pas douter, mais nous ne croyons pas, dit M. P. Gervais auquel nous empruntons ce passage, qu’on puisse en- core conclure de ces observations, que Degéer ait été dans l'erreur ; le récit de ce dernier est lrop circonstancié pour qu'il soit permis de le taxer d’inexactitude. Nous n’avons pu malheureusement réussir à voir pondre et éclore des Jules que j'ai fré- quemment recueillis; mais en étudiant ces animaux dans leur jeune âge, nous avons constaté, comme Degér l’a fait observer, que le nombre des anneaux du corps, celui des pattes et celui des articles des antennes augmentent à mesure que se fait le déve- loppement, et c’est en arrière qu’apparois- sent les nouvelles pattes; mais jusqu’au complet développement, il reste encore dans cette partie plusieurs anneaux apodes en avant de celui que présente l’anus. Mais un fait plus remarquable, et dont ni De- géer ni M. Savi ne font mention, c’est que les variations portent non-seulement sur les organes que nous venons de signaler, mais encore sur les yeux, qui sont eux-mêmes bien moins nombreux chez les jeunes que chez les adultes. Dans les Iules parfaitement développés de l’espèce que nous avons le plus étudiée sous ce rapport, continue M. P. Gervais, le Zulus Lucifugus . les yeux qui apparois- sur chaque côté de Ja tête comme une tache triangulaire d’un noir profond, sont com- posés de petits ocelles disposés eux-mêmes en lignes parfaitement régulières, et d’une manière lout-à-faitgéométrique. Le nombre que ceux à six paires de pattes ; ils sont très- courts, el le dessus du corps est divisé en trois anneaux ; chaque anneau a quatre brosses, ainsi le corps de l’insecte est garni en tout de douze brosses ; les pinceaux de la queue sont encore plus déliés que ceux des lules de la grandeur moyenne , et le nombre de leurs pattes est proportionné à leur grandeur; ils n’en ont que trois paires. » Decéen, Mém.,t, NII, p- 577, pl. 26, fig. 5. K28 IULUS. des ocelles chez un jeune Iule qui n’avoit encore que quelques anneaux au corps, et sept paires de pales, étoil desix seulement; ils étoient sur trois lignes et déjà disposés en un triangle équilatéral, la première ligne ne présentoit qu’un seul ocelle, la seconde en avoit deux et Ja suivante trois ; chez un individu un peu plus âgé, une nouvelle rangée de quatre s’étoit déjà mon- trée., Les véritables insectes, c’est-à-dire les Hexapodes r’offrent aucun exemple de ces modifications; les yeux des Jules, qui varient comme nous venons de le dire, sont donc beaucoup moins fixes et sans doute moins parfaits que ceux de ces animaux. Rappelons que parmi les Myriapodes, il est des animaux fort voisins des Îules, qui ne présentent aucune trace d’yeux même dans l’état adulte, tels sont les Zlaniulus, et les Polydesmus. Chez d’autres ces orga- nes affectent des dispositions plus ou moins régulières; groupés en amas chez les Pol- lyxènes, où ils n’avoient pas été observés jusqu’à ces derniers temps, ils ont une forme à peu près semblaple chez les Zéphronies, tand's que chez les vrais Glomeris, ils sont disposés en une série linéaire sur chaque côté de la tête. Chez certains Iules ils sont assez ramassés el même assez confus. M. Gervais, dans son ouvrage ci-dessus cité, a partagé ce genre en deux groupes. PREMIER GROUPE, Segmens plus ou moins striés longitudi- palement; le dernier segment presque pas terminé en pointe. A. IULUS DECAISNEUS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, année 4837, p. 45. — Long. 6 à 7 lig. — Cette espèce ressemble beaucoup au Blaniulus Guttulatus, mais elle est plus grêle, d’une couleur un peu plus brunâtre, avec les taches latérales de ses anneaux arrondies ou punctiformes, et d’une teinte purpurine légérement violacée; les yeux sont circulaires, dislincts el de cou- leur noire ; les anneaux sont trés. finement striés longitudinalement ; les antennes sont. moins allongées.— Elle a été trouvée dans les serres du Muséum d'Histoire naturelle de Paris; nous l’avons aussi trouvée dans un jardin à Paris, sous des pots de fleurs. 2. IULUS LUCIFUGUS. (PI, 2. fig. 4, 4 A.) Genv., Annales de la Soc. Entom. de France, t. V, Bulletin. p. 66; id., An- nales des Sc. natur., t. VII, ann, 4837, p. 45; id., Dictionn. hist. d'Hist. nat., tbe es. IULUS. 529 pl. 69, fig. 39. — Long. 8 lig. — Le corps est épais , surlout antérieurement ; la couleur est blanchäâtre ; le vaisseau dor- sal est apparent; les côtés de chaque an- neau présentent une tache virguliforme rougeâtre , dans laquelle s'ouvre le port sécréteur ; les yeux sont noirs, trés-appa- rens; le crochet du segment pré-anal est obtus et ne dépasse pas l’anus. Chez cette espéce, les pores latéraux sécrètent une liqueur roussätre trés-odorante et qui sent parfaitement l’acide nitreux. M. Gervais a cherché à s’assurer de la nature de cette sécrétion, et il a reconnu qu’elle n’est ni alcaline, ni acide, comme on pourrait le croire d’après son odeur. Cette matiére est, en effet, sans action sur le papier rouge , ainsi que sur le papier bleu de tournesol. Cette espèce, qui se trouve dans le tan, fuit constamment la lumière, et ce n’est qu’aprés la nuit close qu’elle commence à s’agiler et à se montrer à la surface, — On trouve très-communément cette espèce dans les serres du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris, 3. IULUS INDUS. Linx., Syst. nat., p. 4065, n° 6; id., Mus. Ulr., p. 462; id.. Mus., An. Frro., 4, 90. — Fagr., Syst. Ent., p. 428, n° 9; id. , Spec. Ins., t. 1, p. 530, n° 10; id., Mantiss. Ins., t. 1, p. 3/0, n° 40.—Decéer, Mém. pour servir a l’Hist. nat. des Ins., t. VIL, p. 588, pl. 43, fig. 7, 9. — Orrv., Enc. méth., t. VII, p.416, n°17.—Gerv., Ann. des Sc. nat., t, VII, ann.41837, p. 45. —Le corps est d’un brun-marron. trés-lisse, avec les pattes et les antennes de couleur rousse ; les pattes sont au nombre de cent dix paires de chaque côté. — Cette espèce a élé trouvée aux Indes. A. IULUS BOTTA. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 1837, p. 45. — Long. 2 pouces + — Voisin de l’espèce suivante, mais plus petite ; elle a de même que cette dernière les anneaux fine- ment striés dans leur partie postérieure, sans lignes circulaires à la partie anté- rieure ; la couleur est brunâtre, merginée en arrière de violacé sur chaque anneau, et on voit de chaque côté du corps une sé- rie de petits points noirâtres, arrondis ; tous les anneaux, excepté l’anal, qui est pour ainsi dire brunâtre, comme chez les autres espèces de ce genre et de celles qui Yavoisinent, présentent deux paies de pat- tes ; le premier des anneaux du corps, au Axx. le bouclier, est aussi privé de pattes ; celles- ci sont jaunâtres, velues, et sont au nombre de cent dix paires environ de chaque côté. — Trouvé dans l’Asie Septentrionale, en Egypte et en Abyssinie. (Cette description nous a été communiquée par M, P. Ger- vais.) 5. IULUS BOVEANLS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VIL, ann. 1837, p. 46. — Long. 4 pouc. — Les stries longitudinales des anneaux sont trés-fines, mais visibles cependant à la loupe ; la moilié antérieure des anneaux est finement marquée de lignes circulaires ; le corps est allongé, de la grosseur d’une penne de cygne; les pattes, au nombre de cent vingt-cinq de chaque côté , existent à tous les anneaux, excepté au bouclier du premier segment, qui est coupé obtusement à ses angles, et présente à son bord inférieur des stries courbes qui ne se voient point chez l’espèce précédente; la couleur ( d’après deux individus dessé- chés) est jaunâtre sur ja partie des anneaux qui est striée circulairement ; brun-verdä- tre sur la moitié sillonnée longitudinale- ment ; les pattes sont rougeätres, subvilleu- ses; le premier segment anal est glabre ainsi que tous les autres. — Se trouve en Egypte. (Cette description nous a été com- muniquée par M. P. Gervais.) 6. IULUS SEYCHELLARUA. Dess., Ann. de la Soc. Ent. de France, t. IV, p. 171; id., Proceedings Zool. Soc. Lond., 1835, p. 206. — Gervais, Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann, 1837, p. 46. — Long. 9 pouc. Larg. 8 lig. — Couleur d’un brun foncé tirant un peu sur le roux; les segmens, noirâtres à la partie postérieure, sont jaunâtres à la partie antérieure ; les antennes sont roussä- tres; la tête est arrondie, échancrée vers la base ; il existe, dans toute l'étendue du corps, une rangée de points noirâtres que l’on aperçoit facilement de chaque côté, chacun des segmens en offrant deux ; les yeux, formés extérieurement par une masse de petites granulations noirâtres, repré- sentent chacun un petit triangle sphérique, rectangle, ou un petit ovale réniforme ; les pattes sont au nombre de cent quarante- trois de chaque côté. — Cette espèce a été trouvée dans l’ile aux frégates. DEUXIÈME GROUPE. Segmens striés longitudinalement; le dernier presque en pointe, 34 530 7. IULUS TERRESTRIS. Lunx., Syst. nat., édit. 10, p. 635, spec. 3; id., Faun. Suec., n* 2066. — Facr., Ent. Syst., p. 427, n° 3; id., Spec.Ins., 1. 1, p.529, n° h;id., Mantiss. Ins., t. 1, p. 340, n° 4. — Jule a deux cents pattes, Georr., Hist. des Ins. des env. de Paris, 41, p. 679, 4.—Decéer, Mém. pour servir à l'Hist. nat. des Ins., t. VII, p. 578, n° 2, pl. 36, fig. 9 et 40. — Julus Terrestris, ALbRov., 1ns., tab. 636 et 637, fig. 4. — Scop., Ent. Carn., n° 1152. — Scan. , Enum. Ins. Austr. , n° 4126. — Rossi, Faun. Etrus., t. IT, p. 120, n° 950. — Vri., Entom., t. IV, p. 495, n° 2. — l'ourcr., Ent., part. 2, t. L1,p. 544, n° 1, — Ouv., Encycl. méth., t. VIL, p. 415. spec. 40, — Russo, Histoire de l’Europe Méridionale, 1. V, p. 149. — GERVAIS, Annales des Sciences naturelles ,t. VIT, ann. 4837, p. 46. — Leacu, Zool. Miscell., t. LIL, p. 34.— Long. 1 pouc.—Le corps est obscur, lisse, avec deux raies longitudinales, plus päles tout le long du dos; les pattes sont blanchâtres, au nombre de cent de cha- que côté; le dernier segment est terminé en pointe plus forte et plus allongée que dans l'espèce suivante.—Se trouve en Eu- rope. dans les chemins, sous les pierres , dans Ja terre et sur les arbres; commun aux environs de Paris. 8. IULUS SABULOSUS. Linn., Syst. nat., édit. X, p. 640,5; id., Faun. Suec., n° 2069. — Faër., Syst. Ent.. p. 428,n°6; id., Spec. Ins., 1. l4 p. 530, n° 7; id., Manliss. Inst: p. 340, n° 7.— lule à deux cent quarante pattes, Georr., Hist. des Ins. des environs de Paris,t. 11, p. 679, n° 2, pl. 22, fig. 5. — Julus Fasciatus, Decéer, Mem. pour servir a l'Hist. nat. des Ins.,t. VII, p. 578, pl. 78, fig. 6, 45, adult.—Julus Sabulosus, Vazc., Entom., t. IV , p. 197, n° 4. — Fourcr., Entom., part. 2, p. 544, n° 2. — lule des sables, Lartr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 74. Id... Gener. Crust. et Ins.. 1. 1, p. 76.—LEacn, Zool. Miscell., t. IL, p. 33. — Risso, Hist. de l'Europ. Mérid. , t. V, p. 149. — Gerv., Ann. des Sc. nat. 1. VIL, ann. 1837, p. 46.—OLiv., Enc. méth., t. VIL, p. 415, n° 44. — Long. 4 pouce +. — Le corps est brun, lisse, avec une double raie rougeätre sur le dos; les pailes sont au aombre de cent vingt de chaque côté, elles sont petites et blanchâtres. — Sc trouve dans toute J’Europe, sur les arbres IULUS. et quelquefois sur le sable: on la trouve assez fréquemment aux environs de Paris. 9. IULUS LONDINENSIS. (PI. 2, fig. 2.) Leacn, Trans. Linn. Soc., t. 1], p. 378 ; id., Zool. Miscell., 1. 111,p. 33, tab, 433.— Grerv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 1837, p. 46.—Long. 4 pouce 5 lig. — Le dernier segment est d’un brun-noirâlre, légérement terminé en pointe ; les pieds sont rous- sâtres, avec les articles päles; le corps est marqué longitudinalement par des li- gues trés-foibles. — Cette espèce se trouva? dans les bois, parmi les mousses, aux en- virons de Londres. 40. IULUS NIGER. Leacu, Trans. Linn. Soc., t. I, p. 378; id., Zool. Mise., t JII, p. 434. — GERv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 46. —Long. 1 lig. 1.—Le dernier segment est terminé en pointe, avec les pieds d’un pâle roussâtre ; le corps est fortement marqué de petites ligues , lesquelles sont inégales. — $e trouve sous les pierres, aux environs d'Edinbourg. A1. IULUS ARBOREUS. Larn., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 75.-- Genv., Ann. des Sc, nat, t VIL, ann. 1837, p. 46.—Cette espéce est très-petite, d’un brun clair, annelé de brun foncé ou de noirâtre ; la partie anale a une saillie arrondie à son extrémité. — Cette espéce se trouve dans toute la France sous les écorces. 42. TULUS PUNCFATUS. Leacn, Trans. Linn. Soc. 1. 11, p. 279; id., Zool. Mise., t. III. p. 34. — Gerv., Ann. des Sc. rat., t. VII, ann. 4837, p. 46. — Loug. 10 lig. — Le dernier segment est terminé en pointe; le corps, légérement pel- licide, est de couleur de chair, avec Ja partie postérieure des segmens ponctuée de noir sur les côtés; le dessus et lescôtés sont d’une couleur de chair pâle, marqués par de foibles lignes longitudinales; sur chaque côté on apercoit une ligne de points noirs ; le corps en dessous est pâle, avec les pieds jauvûtre et les yeux noirs. — Se trouve en Angleterre. 43. IULUS PUSILLUS. Leacx, Trans. Linn. Soc. t. 11, p, 379 ; ibid., Zool. Misc., t. 111, p. 35. —Gerv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 1837, p. A6. —Long.5 à 6 lig.—Le dernier segment est Jégérement terminé en pointe ; le corps est d’une couleur de chair noirâtre ou d’un brun-noirâtre, avec deux lignes roussâtres; IULUS. quelquefois le corps est roussälre, avec les côtés d’un brun noirâtre , et une ligne lon- gitudinale en dessus de même couleur; le dessus est marqué de lignes plus fortes, dis- tantes, droites, inégales; les antennes sont noirâtres , avec les articles d’une couleur plus claire; les pieds sont jaunâtres.—Cette espèce a élé trouvée sous les pierres, aux environs d'Edinbourg. A4. IULUS AIMATOPODUS. Risso, Hist. de l’Europe Mérid., t. V, p- 149.—GeErv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 4837, p. 46.—Long. 1 pouc. 5 lig. — Le corps est d’un noir-bleuâtre, sculpté par de petites lignes longitudinales ; le des- sous est orné d’une étroite bande d’azur, ainsi que les côtés, qui sont accompagnés de deux lignes noires ponctuées; les seg- mens en dessous de la ligne Jalérale sont bleuâtres; les tentacules sont couleur de chair ; les pieds sont d’un incarnat pâle, le troisième plus foncé. — Se trouve aux en- virons de Nice, sous les pierres. 45. IULUS ANNULATUS. Risso, Hist. de l’Europe Mérid., t. V, p. 149.—Gerv., Ann. des Sc. nat.,t. Vi, ann. 4837, p. 46.—Long. 1 pouc. 6 lig.— Le corps est teinté d’une légère couleur pourpre, sculpté par de petites lignes longi- tudinales, à segmens postérieurs jaunes; les pieds sont violâtres. — Se trouve sous les cailloux, aux environs de Nice. A6. IULUS MODESTUS. Risso, Hist. de l'Europe Mérid., t. V, p-.150.—GERv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 46.—Long. 7 lig. !. — Chez cette espèce, le corps est hyalin, avec le des- sus teinté de pourpre, et les deux segmens antérieurs au pénultième de couleur grise, sculptés par de fines lignes longitudinales droites, et trois un peu plus larges, formées de points noirs, l’une située en dessus, et les deux autres latérales, placées sur un fond gris ; la tête est glauque ; les yeux sont noirs ; les antennes violâtres et annelées de gris. —- Setrouve sous les pierres, aux en- virons de Nice. 47. IULUS PICEUS. Russo, Hist. de l'Europ. Mérid., t. V, p. 150. — GEnv., Ann. des Sc. nat. t. VII, ann, 4837, p. 46. — Long. 4 pouc. 9 lig. — Le corps est noirâtre, trés-lisse et fort luisant, sculpté par de très-petites stries longitudinales , à dernier segment très-aigu ; les tentacules sont noirâtres; les 531 ongles de couleur brune. — Se trouve sous les pierres. Les quatre espèces que nous venons de décrire d’après M. Risso n’appartiennent peut-être pas à cette section, cet auteur n’ayant indiqué dans sesdescriplionsaucuns caractères qui puissent permettre de les pla- ceravec certitude dans telle ou tellesection. 18. IULUS COMMUNIS. Sav., Opusc. scient., 1, 321; id., Mem. Sc., déc. 4, p.44, pl. 2, fig. 1 à11.—GeEnv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 1837, p. 46, — Bull. des Sc. nat., 1823, t. IV, p. 330.— Les segmens sont noirs en dessus, blanchä- tres en dessous; les pieds antérieurs sont de la même couleur ; les antennes sont d’un blanc cendré, avec l’anus obtus et le der- nier segment obtusémentterminé en pointe. — Cette espèce se trouve en Italie. 19. IULUS FOFTIDISSIMUS. Sav., Op. scient., 1, 321: id., Mém. Sc., déc. 4, p. 83, pl. 2, fig. 24 à 32. — Genrv., Ann. des Sc. nat.. t. VII. ann. 14837, p. 46. — Cette espèce est d’un pâle ferru- gineux, avec le cou étroit; les antennes sont grêles, légérement claviformes; le corps est atlénué postérieurement, avec les seg- mens sillonnés; ces sillons sont un peu grands, triangulaires; le dernier segment est obtus; les pieds sont allongés, pâles. — Cette espèce, qui a été trouvée en Italie, est peut-être le genre Callipus de’ M. Risso. 20. IULUS PLICATUS. Guér.; Icon. du Rég. anim. de Cuv., Ins., pl 4, fig. 3. — Long. 2 pouces. — Cette espèce est d’un brun foncé, quelque- fois roussâtre ; ses paltes sont pâles; cha- que segment du corps est muni d’un grand nombre de petites côtes élevées et longitu- dinales ; l’anus est formé par deux vulves ovalaires. — Gette espèce a été trouvée en Egypte. 21. IULUS AMERICANUS. Pazisor ne Beauv., Ins. d’Afr. et d’A- mé”., p. 155, Apt., pl. 6, fig. 3.—Gerv., Ann. des Sc. nat.,t. VIT, ann. 1837, p. 47. — Cette espèce est cendrée, les segmens sont au nombre de quarante-neuf. — Elle a été trouvée aux Etats-Unis d'Amérique. 22. IULUS BEAUVOISII. Gervais, Annales des Sciences natu- relles , t, VII, ann. 4837, p. 47. — lulus Indus , Pazisor DE BEauv., {ns. d’Afr. et d’'Amér., p. 154, pl. 6, fig. 2. — Elle est cendrée; son corps est composé de cin- 34> 532 CALLIPUS. quante-cinq segmens, munis chacun d'un rebord coloré, d’un point brun et d’une double paire de pieds de chaque côté. — Cette espèce a été trouvée à St.-Domingue, 23. IULUS FESTIVUS. PErTy . Delect. Anim. articulat. , de MM. Spix et Martius, p. 211, pl. 40, fig. 40. — Gerv., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837. p. 47. — Long. lig. — Tout le corps est glabre, un peu brillant, ferrugineux , avec une série de chaque côté de points latéraux et deux ban- desnoires parcourant tout le dessus; les an- tennes sont couleur de chätaigne à la base, les autres articles sont noirâtres ; les yeux sont noirs ; les pieds, au nombre de quatre- vingt-seize paires, sont couleur châtaigne testacée.—Cetle espèce a été trouvée dans les montagnes de la province des Mines. 24. IULUS VARIUS. Fasr., Ent. Syst.,t. Il, p. 394; id., Spec. Ins., 1. 1, p. 128, n°2; id., Man- tiss. Ins., 1. 1, p. 340, n° 2. — Orv., Enc. méth.,t. VI]1,p. 414, n° 8. — GERV., Ann. des Sc. nat. t. VII, ann. 1837, p. 47.—La tête est noire , avec une bande blanche au milieu ; les anneaux du corps sont blanchà- tres, avec la base noire et le bord légére- ment ferrugineux; les pattes sont noires ct au nombre de soixante-dix-huit paires de chaque côté. — Cette espèce a été trouvée en Jtalie. - 25. IULUS CRASSUS. Linx., Syst. nat., p. 1965, n° 2; id., Amaæn. Acad.,t. IV, p. 253, n° 35. — Fasr., Ent. Syst., t. 11, p. 427, n° 2; id’; Spec.'Ins.,'t. 1 ,p. 529, n° 851id. Mantiss. Ins., t. 1, p. 543, n° 3. Ouiv., Enc. méth., 1. VIL, p. 415, n° 9. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIT, p. 76. — GEnv., Ann. des Sc. nut., t.VIL, añn. 4837, p. 47.— Le corps est päle, avec une rangée de petits points noirs de chaque côté; le dernier anneau est ter- miné en pointe. —Se trouve en Asie. + 26. IULUS CARNIFEX. Fagr., Ent. Syst.,t. 11, p. 498, n° 8; id., Spec. Ins,, t. I, p. 530, n° 8; id., Mantiss. Ins., t. I, p. 340, n° 8. — Ozrv., Encycl. méth.,t. VIL, p. 416, n°45.— Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 76.—GErv., Ann. des Sc. nat., & VII, ann. 4837, p. 47.—La tête, le der- nier segment, les pattes et une ligne longi- tudinale sur le dos, sont d’un rouge san- - guin; le dernier segment est terminé en pointe. — Se trouve à Tranquebar, 27. IULUS FUSCUS. Linx., Syst. nat., p. 4065, n° 5; id., Amœn. Acad., 1. 1V, p. 253, n° 34. — Fasr., Ent. Syst., p. 428, n° 40; id., Spec. Ins.,t. 1, p. 531, n° 12; id., Man- tiss. Ins., 1. I, p. 310, n° 44. — Orv., Enc. méth.,t. VII, p. 416, n° 28.—Larn., Hist. nat. des Crust. et des Ins.,t. VII, p.76.—GErv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 4837. p. 47. — Le corps est composé de soixante-quatre anneaux livides, bordés d’obscur ; les pattes sont pâles. — Elle a été trouvée aux Indes-Orientales. 28. IULUS MAXIMUS. Fasr., Ent. Syst., 1. 11, p. 396; ïid., Spec. Ins:, 1. 1, ip; 531, n°250 Mantiss, Ins., 1.1, p. 240, n° 42. — Orxv., Enc. méth., t. VI, p. 416, n° 48.—Lare., Hist. nal. des Crust. et des Ins.,t. VII, p. 76.—GeErv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 47.—Le corps est d'une cou- leur jaune livide, un peu obscure, il est composé de soixante-sept anneaux et muni de cen trente-sept paires de pattes. — Se trouve dans l’Amérique Méridionale. 29. IULUS RUPESTRIS. Gullenstedt, Hinx., t. I, p. 295 *. M. Brandt, dans le 1. 6, du Bulletin de La Soc. Impér. des Nat. de Moscou, doit donner incessamment la description et les figures des espèces suivantes. Spirobolus Olfersiüi, Branot, Bull. de la Soc. Impér. des Nat. de Moscou, 1. VI, p. 202, n° 4.— Cette espèce habite le Bré- sil. Spirobolus Bungü, BranpT;ibid., n°2. — Cette espèce a été trouvée en Chine. Spirotreptus Sebæ, BRANDT, ibid., n°4, p. 203. — SEsa, Thes., tab. 87,fig. 5. — Spirotreptus Audouini, BRANDT, op. cit., p. 203, n° 2. Spiropæœus Fischeri, BRANDT, op. cit., p. 203, n° 4. Spirocyclistus Acu- tangulus, BRANDT, op. cit., p. 204, n° 4. — La patrie de ces quatre espèces nous est inconnue. À CALLIPUS, Rrsso. Le corps est allongé, cylindrique , avec le dernier article entier, obtus. — Les pieds sont trés-longs. — Les yeux sont distincts, lentiformes, réliculés. — Les antennes sont de sept articles: le premier est large , très- Les espèces, depuis le n. 21 jusqu’à 29, ne nous sont connues que par la description des auteurs. CAMBALA, petit; les quatre suivans graduellement élevés, souvent égaux; le sixième est en massue conique, tronqué au sommet ; le septième est trés-petit et conique. CALLIPUS RISSONIUS. Leacx , Callipus Longipes, Risso, Hist. de l'Europe Méridionale, t. V, p. 451. — Le corps est très-lisse, brillant, d’un légère teinte incarnate passant au ferrugineux inférieurement, sculpté par de fines stries chliques, qui s’élèvent graduellement vers la partie postérieure : les antennes sont bru- nes; les yeux sont d’un rouge ferrugineux intense ; les pieds sont d’un gris-brun; les appendices du mâle sont très-lisses, unis, d’un noir ocracé. — Se trouve sous les pierres, aux environs de Nice !. CRASPEDOSOMA, Leacx. Iulus, Mont. Le corps est allongé. linéaire, déprimé, à segmens marginés et comprimés latérale- ment. — Les pieds sont très-nombreux.— Les yeux sont distincts, lentiformes , agré- gés. — Les antennes sont insérées sur la partie antérieure de la tête. — Le second article est plus court que le troisième. 4. CRASPEDOSOMA PRAWLINSII. Leacu., Encycl. Brit. Suppl., 4, p. 430, pl. 22; id., Linn., Trans.,t. 11, p. 380; id., Zool. Miscell., t. 11I,p. 36, pl. 434, fig. 4 à 5. — GERv.. Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 1837, p.47.—Long. 7 lig.—Le dessus est d’un brun-noirâtre , avec quatre lignes de points blancs; le dessous et les pieds sont roussätres. — Cette espèce a été trouvée très-communément aux environs d’Edin- bourg. parmi les mousses et sous les pierres. 2. CRASPEDOSOMA POLYDESMOIDES. (PI. 2, fig. 4. Leacn , Edinb. he , 8, 407 a 435; id., Trans. Linn. Soc., t. 11, p. 380; id., Enc. Brit. , t. A, suppl. 4, p. 430, pl. 22; id., Zool. Miscel., t. IT, p. 36, pl. 434, fig. 6, 9. — Julus Polydesmoides, Mont. , Miscell. — Risso, Hist. de l’Eu- rope Mérid., 1. V, p. 451. — Gerv., (1) Lorsque l’espèce sur laquelle ce genre a été établi sera mieux connue, peut-être celte nouvelle coupe générique ne sera pas adoptée, 533 Annales des Sciences naturelles, t. VIT, ann. 1837, p. 47. — Long. 6 lig. 1. — Le corps est d’un gris-roux, avec les pieds plus pâles ; le dessus est marqué d’une ligne longitudinale ; les segmens ont leurs côtés trés proéminens, avec les angles an- térieurs arrondis, les postérieurs prolongés en arrière, sétigéres; les soies sont coni- ques. blanches ; l’aspect est d’un gris-roux foncé ; les yeux sont noirs; les antennes sont d’un gris-roux , légérement velues; en dessous, le corps est pâle, blanchâtre ; les pieds sont roussâtres, pâles à leur base. — Cette espèce se trouve en Angleterre, sous Le pierres, rarement aux environs de Lon- res, : 3. CRASPEDOSOMA RICHII. Cette espèce a été figurée par M. T. Gray, dans Anim. Kingdom. Ins., pl. 435, fig. 4; l’auteur n’en a pas donné la description. — La patrie nous est inconnue. PLATYULUS , Gerv. Les pieds sont comme dans les Zulus.— Les seginens sont nombreux el déprimés. —Les yeux sont sur une petite éminence, non agrégés, au nombre de dix seulement, mais se voient difficilement. PLATYULUS AUDOUINIANUS. Gerv., Soc. Philom., décembre 1836, et Journ. de l'Institut, 1836, p. 435; id. Ann. des Sc. nat.,t. V)I, ann. 4837, p.47. — Cette espèce est jaunâtre , avec les an- tennes, les pattes et le dessous de même couleur, mais cependant un peu plus claire. — Elle a été trouvée sous les mousses, dans les bois de Meudon. CAMBALA , Gray. Ce genre établi par M. T. Gray, dans Anim. Kingdom , paraît devoir se placer, d’après la figure de cet auteur, prés du genre précédent. La seule espèce connue est le : CAMBALA LACTARIUS. (PI. 3, fig. 3, 3 A.) Gray. Anim. Kingdom , Ins., pl. 435, fig. 2. — M. Gray n’en a pas donné de description; la patrie de cette espèce nous est inconnue. 534 CHILOPODES. DEUXIÈME ORDRE. CHILOPODES, LATREILLE, Il comprend le genre Scolopendra des auteurs. Chez ces animaux le corps est tou- jours linéaire, déprimé, membraneux, composé d’une série nombreuse d’an- neaux, recouverts d’un plaque coriace et cartilagineuse, ne portant, dans le plus grand nombre, qu’une paire de pieds , in- sérés sur leurs côtés, et dont la dernière est ordinairement prolongée en arrière sous Ja forme de queue, —Les antennes, toujours plus grêles vers l'extrémité, ou sétacées, sont composées de quatorze article au moins. — La bouche présente : 4° un labre fort court; 2° deux mandibules écail- leuses, munies d’un petit appendice en forme de palpe , comme divisé en deux par l’apparence d’une suture transverse et terminées en manière de cuilleron dentelé sur ses bords : 3° une langue quadrifide, dont les deux divisions latérales plus grandes, ar- quees. annelées transversalement , sembla- bles aux pattesmembraneuses des chenilles, et dont les deux internes en forme d’appen- dices maxilliformes, triangulaires ; 4° deux palpes ou petits pieds insérés à leur base et terminés par un petit crochet. Quelques- uns ont des yeux à facettes; mais ceux du plus grand nombre ne se composent que ‘de quatre à cinq yeux lisses, situés sur les bords latéraux de la tête ; que'quefoisles or- ganes de la vue sont entièrement nuls. —Le premier segment du corps porte en dessous ,deuxpairesde pieds, lesdeux antérieurssont horizontaux, avancés, réunisinférieurement au moyen d’unarticlecommun, formant une plaque presque triangulaire, avec l’extré- mité supérieure comprimée, tronquée et dentelée ; ils sont terminés par un fort cro- chetécailleux, percé sousson extrémité d’un trou pour la sortie d’uneliqueur venimeuse ; les deux autres pieds ressemblent aux sui- vans, et sont séparés par un pelit segment ventral. — Les stigmates sont ordinaire- ment situés sur les côtés du corps et alter- nent par segmens; ceux des autres sont dorsaux; les trachées sont en totalité tu- bulaires; les organes de la génération sont placés à l'extrémité postérieure du corps el cachés, — Leurs organes internes ont été étudiés par divers naturalistes, tels que MM. Dufour, Marcelle de Serres, Gaëde, Treviranus, qui nous ont dévoilé l’organi- sation intérieure de quelques types; les re- cherches des deux premiers ont eu pour objet les espèces du genre Scutigera, et celles des autres les Scolopendra propres. Ici les stigmates sont latéraux et conduisent à un faisceau de fortes trachées , s’écartant en tous sens, etfournissant des anastomoses par arcades, avec les trachées des stigmates voisins. Les vaisseaux de Malpighi, au nom- bre de deux, sont situés sur les côtés du tube digestif, et occupent plus des deux tiers de la longueur du corps; on ne peut leur at- tribuer d'autre usage que celui d'organes sécréteurs ; l’ovaire et l’oviducte de la fe- melle sont impairs; l’organe sexuel mas- culin paroît se composer d’un canal impair, terminé par un paquet d’autres petits con- duits longs et droits, et deux glandes acces- soires. Muller observe que les yeux lisses diffèrent de ceux des Araignées et des Scorpions, en ce qu’il n’y a pas, comme dans ceux-ci, de corps vitré entre le cristallin et la choroïde. Sur les.quatre à cinq yeux com- posant chaque groupe oculaire, trois de ces cristallins sont circulaires, et l’autre est el- lipüique ; les uns et lesautres sont très-durs, transparents, trés-convexes et de couleur d'ambre ; leurs convexités internes corres- pondent à des enfoncemens , ayant Ja forme de calices etcontenant lesparties internes de l'œil ; toute la cavité est tapissee par la cho- roïde , sous la forme d’une rétine entiére- ment blanche. Le professeur Gaëde a dé- crit le canal digestif. le vaisseau dorsal et le systéme nerveux ; la Scutigére aranéoïde, ou l'espèce de notre pays, a offert à M. L. Du- four deux glandes salivaires ayant la forme d'une grappe ovale, granuleuse , composée d’utricules. et quatre vaisseaux hépatiques d’inégale grosseur, plus courts que ceux des autres Myriapodes. Les organes mâles de Ja génération consistent en deux articles qui confluent en une anse courte, recevant le conduit des deux vésicules séminales et formant Ja partie la plus apparente de ces organes. Ceux de la femelle se composent d’un ovaire et de deux glandes séparées; Ja vulve est armée des deux côtés d’une SCUTIGERA. pièce mobile, qui doit jouer un rôle dans l'acte de la copulation ; sous les plaques dor- sales sont des glandes ou des sachets adi- peux, d’où s’écoule une humeur d’un vio- let-rougeûtre ; au-dessus des viscères sont des lobules adipeux blancs et disposés quel- quefois en mosaïque. M. Marcelle de Serres a observé sous chacune de ces plaques deux poches pneumatiques et trachées tubulai- res, recevant l’air et communiquant avec les 535 trachées latérales et inférieures. Ces My- riapodes courent très-vite, sont carnassiers, nocturnes, et se logent sous les pierres, les vieilles poutres, les écorces des arbres; dans la terre, le fumier, etc. Diverses es- pêces exotiques et de grande taille sont généralement redoutées, à raison de leur morsure, Cet ordre a êté partagé en deux familles, les Scutigérites et le Scolopen- driles. PREMIÈRE FAMILLE. SCUTIGÉRITES, Nos. Caractères. Le corps, proportionnelle- ment plus court que celui des autres Chi- lhpodes , est recouvert de huit plaques en forme d’écüsson, sous lesquelles sont les cuvertures de la respiration conduisant à des poches pneumatiques qui communi- quent avec d’autres trachées, mais latéra- les et inférieures.—Le dessous est divisé en quinze demi-anneaux, portant chacun une paire de pattes terminées par un tarse fort long, grêle et multi-articulé ; les der- niéres sont plus grosses. — Les yeux sont grands, et leur cornée est réticulée ou à facettes.—Les antennes sont gréles et lon- gues.— Les palpes sont saillans et garnis de petites épines. Ces animaux se tiennent dans les mai- sons, s’y cachent entre les poutres ou les solives des charpentes, courent avec une vélocité extraordinaire , et perdent plu- sieurs de leurs pattes lorsqu'on les saisit. Genre: Scutigera. SCUTIGERA, Lamarck, LATR. ; Scolopendra, Lixx., Georr., FABr.; Iulus, PazLas; Cermatia, Izic. Le corps est presque cylindrique, large, moins déprimé que celui des Scolopendres. un peu rétréci en pointe à son extrémité postérieure et un peu plus large au bout opposé, le diamètre transversal de la tête étant un peu plus grand.— Cette partie est presque carrée, avec les angles postérieurs oblus, et son extrémité antérieure un peu avancée et arrondie. — Les yeux sont un peu élevés, presque orbiculaires et à facel- tes trés nombreuses.—Les antennes, insé- rées au-devant d'eux, sont rétrécies, pres= que aussi longues que le corps, et compo- sées d’une multitude de petits articles. — Les palpes maxillaires sont saillans, filifor- mes et épineux.— Les pieds-mâchoires ex- térieurs, ou crochets, sont, suivant M. La- treille, proportionnellement plus longs et plus courbés que ceux des Scolopendres.— Les deux divisions de la fausse lèvre, com- prise entre eux, ont leur bord supérieur entier et garni d’épines, Vu en dessous, le corps présente, dans sa ligne médiane, une série de quinze petites lames, ou demi-seg- mens, presque carrées, un peu plus étroi- tes au bord antérieur, qui est arrondi à ses angles et foiblement échancré dans son mi- lieu ; de chaque côté de chacune de ces la. mes, sous leurs bords latéraux, est insérée une patte ; ainsi, chaque demi-segment en porte une paire, de sorte que le nombre total de ces organes du mouvement est de trente. — Le dessus du corps est recouvert longitudinalement par une suite de huit autres plaques, plus épaisses, formant au- tant de petits boucliers ou écussons pres- que carrés; un peu carénés dans le milieu de leur longueur , avec le bord postérieur arrondi aux angles, échancré au milieu, et offrant, dans le sinus, une petite fissure élevée sur ses bords, en maniére de lèvre, représentant une espèce de sligmate; ces fissures sont en effet destinées au passage du fluide nécessaire à Ja respiration; celle de la dernière plaque, ainsi que son échan- crure, est moins sensible ; cette plaque est Ja plus petite de toutes; la quatrième est presque une fois plus longue que les au- tres, et a été désignée par Linné sous le nom d’élytre. Comme il la distingue ainsi des autres, le nombre des plaques n’est, 5:56 SCUTIGERA. dans sa supputation, que de sept; l’étendue de la dernière correspondant exactement à la cinquième plaque ventrale, cet anneau du corps n’est censé n’avoir qu’une paire de paites, tandis que les précédentes en por- tent une de plus. Un segment anal, venant immédiatement à la suite des précédens, termine le corps; il est composé de deux petites valvules formant, par leur courbure et Jeur réunion, un tube trés-court qui renferme cinq appendices, dont les trois supérieurs très-petits, peu saillans, simples, presque triangulaires, et dont les deux au- tres inférieurs beaucoup plus longs, sail- Jans , un peu relevés et contigus parallèle- ment dans leur portion inférieure; ils sont composés de trois articles, dont les deux derniers beaucoup plus grêles que le radi- cal; le tioisiéme ou Je terminal finit en pointe et présente l'apparence d’une épine. Les plaques du corps, tant supérieures qu’inférieures, et les segmens de la tête sont d’une consistance un peu coriace et qui garantit les parties plus foibles. Les pattes différent essentiellement par leur composition; les coudes qu’elles forment et leur lonsueur, de celles des Scolopendres, se rapprochent à cet égard des Fau- cheurs. Elles tiennent au corps par deux articles correspondans à la hanche, et dont le second tréès-court ; viennent ensuite deux autres articles plus gros que les suivans (le premier surtout), allongés, formantunangle à leur point de réunion, et qui représentent Ja cuisse. Une quatrième pièce, plus allon- gée que la précédente, mais plus menue, sera dés lors la jambe, ou du moins son se- cond article, dans la supposition que l’arti- cle précédent, dont la forme est également plus cylindrique que celle du troisième, en fasse partie. Enfin, ces pattes sont termi- nées par un tarse plus grêle que la jambe, beaucoup plus long, testacé, composé d’un trés-grand nombre d’articles, susceptible de se contourner un peu en spirale, finis- sant insensiblement en pointe, avec un an- gle petit et simple au bout. Ce tarse est garni de petits poils qui, vus à son extré- mité inférieure, sont réunis en très-pelits faisceaux ; le premier article est le plus long de tous, et les deux dernierssont trés-courts, ceux de la cuisse et de la jambe sont géné- ralement cylindriques, mais un peu compri- més, avec des arêtes longitudinales et des piquans assez forts à leur extrémité ; les six dernières paires de pattes, et surtout les deux postérieures, sont brusquement plus longues que les précédentes: ces organes sont très-caducs, et rarement saisit-on l’ani- mal sans qu’il en perde un certain nombre. A ces caractères, assignés par M. Latreille au genre Scutigera, nous en ajouterons d’autres qui ont étéindiqués par M. L. Du- four dans le 1. II des Ann. des Sc. nat. Les yeux, loin d’être presque orbicu- Jaires, comme le dit M. Latreille, circons- crivent un triangle dont la base est anté- rieure et arrondie. Les pieds-mandibules s’insérent sur un demi-anneau fort étroit, placé derriére le bord occipital de la tête et caché sous le premier segment dorsal. Ils sont composés de quatre articles dont le dernier est un crochet brun, modéré- ment arqué. Les antennes offrent, vers le quart environ de leur longueur, à partir du point d'insertion, un article trois ou quatre fois plus long que ceux qui le précédentet le suivent. Ainsi, dans l’animal vivant, M. L,. Dufour a souvent remarqué en cet endroit un léger coude. Il y aurait donc, dans les antennes de cette Scutigére, un vestige de Ja division en deux pièces principales. Celte même réflexion est même applicable aux tarses de ce Chilopode. Ces tarses, à l'exception de ceux de la dernière paire de pattes sont, comme on sait, composés de deux ordres d’articles qui semblent con- stituer deux pièces distinctes l’une de l’au- tre par le nombre , la grandeur, la texture des articles, et sans doute aussi par leurs usages. Les huit ou dix premiers articles du tarse sont beaucoup plus longs que les suivans, et garnis en dessous d’un duvet fin et spongieux. L’autre pièce, qui se termine par un seul ongle, et qui est susceptible de rouler un peu à son extrémité comme les tarses des Phalangium, est composée d’une multitude innombrable de très-petits arti- cles hérissés en dessous de poils courts et mobiles , qui servent trés-eflicacement à l'animal pour grimper et courir sur les sur- faces les plus verticales, les plus lisses, Les pattes se désarticulent ou moindre contact, et conservent pendant plusieurs minutes, aprés avoir été séparées du corps, une con- tractilité irrégulière presque convulsive. M. L. Dufour a cru remarquer que cette contractilité se conservoit d'autant. plus long-temps que les pattes étoient plus pos- térieures. La somme de vitalité de celles-ci seroit donc plus considérable. Indépen- demment des segmens dorsaux pédigères. l’extrémité postérieure du corps (Scutigera Araneoides © ) offre deux plaques rétractiles arrondies, dépourvues desoies. Au-dessous de ces plaques, M. L. Dufour a observé SCUTIGERA, d’abord deux crochets bruns, acérés, à peine arqués, bi-articulés, puis deux pièces ovalaires hérissées comme des brosses. A. SCUTIGERA ARANEOIDES. (PI. 2, fig. 6.) Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 88; id., Gener. Crust. et Ins., t. 1, p. 77; id., Reg. anim. de Cuv..t. IV, p. 338.—Sav., Descript. de l'Egypt., pl. 7, fig. 4,-- Guér., Icon. du Reg. anim. de Cuv., Ins., pl. 7, fig, 4, — GERv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 1837, p. 48.—Scutigera Lineata, L. Dur., Ann. des Se. nat..t. 11, p. 92. —Cermatia Lineata, Lure. — Cer- matia V'ariegata, Risso, Hist. de l’Europe Mérid., t. V,p. 153. — Cermatia Livida, Leacu, Zool. Misc., t. III, p. 38, tab. 136. — Scutigera Livida, Gray, Anim. Kingd., pl. 1, fig. 2. — Scolopendra Colcoptrala, Linn., Syst. nat., édit. 43, t. 1, pars 2, p. 4062.— Fagr., Ent. Syst.,1. 2, p. 389. — lulus Araneoides, Parzas. Sp. Zool., fase. 9, tab. 4, fig. 46. — La Scolopendre à vingt-huit pattes, Georr., Hist. des Ins. des environs de Paris,t. 11, p.676. — Long. : À pouc. !, — Elle est d’un jaune - rous- sâtre ou couleur de cire, avec trois lignes d’un noir-bleuâtre sur le dessus du corps, dont une au milieu, et les deux autres la- térales; les pattes ont aussi des bandes transverses de cette couleur. — Se trouve en Europe et en Afrique. M. L. Dufour, dans le t. II des Ann. des Sc. nat., a donné une description ana- tomique très-détaillée de cette espèce, et que nous rapporterons ici. Ainsi que dans le Lithobius Forcipatus, les organes de la digestion se composent des glandes salivaires, du tube alimentaire et des vaisseaux hépatiques. Des glaides salivaires. 11 y en a une de chaque côté de l’œsophage moins grande que celles du Lithobie ; elles consistent cha- cune en une grappe ovale, blanchâtre, granuleuse, composée d’utricules ovales- oblongues, assez serrées entre elles, et tra- versée, suivant sa longueur, par une rai- nure médiane. Quoique j'aie vu, dit M. L. Dufour, auquel nous empruntons ces intéressantes observations, ces glandes bien circonscrites, bien isolées, cependant le conduit qui verse la salive dans la bouche a éludé jus- qu’à ce jour mes investigations. Du tube alimentaire. A a la plus grande analogie, pour sa longueur et sa conforma- tion générale, avec celui du Lithobie, L’œ- 537 sophage est d’une extrême briéveté ; il faut ouvrir la tête pour le mettre en évi- dence ; il se continue hors de celle-ci on en un tube court du même diamètre que lui, ou en une légère dilatation qui mérite le nom de jabot, et qui se distingue du ven- tricule chylifique, soit par une contraction annulaire peu sensible, soit surtout par une différence tranchée de texture. Le ventri- cule chylifique est cylindroïde et occupe environ les trois quarts de la longueur du corps. 1 a une capacité assez vaste; ses parois sont assez épaisses et d’une texture remarquable. Examinées à la loupe , elles paroissent couvertes de cryptes glanduleux ronds ou ovales, excessivement nombreux, qui donnent à cette surface un aspect poin- tillé et comme réticulé. Ces cryptes s’effa- cent à l’œil par une macération, même peu prolongée. Cet organe est brusquement séparé de l'intestin par un bourrelet annu- ldire où s’insérent les vaisseaux biliaires. L’intestin paroît plus musculeux que le ventricule chylifique. Dans l'individu dont j'offre le dessin (Ann. des Scienc. nat., t. II, mai 1834, pl. 5 , fig. 4 ), il étoit assez renflé à son origine, puis contracté, sans aucune apparence de valvule, et avant de se terminer par le rectum, il pré- sentoit une dilatation, une sorte de cœcum renfermant des crottes grisâtres ; les parois de ce cœcum étoient marquées de plissures longitudinales. Des vaisseaux hépatiques. Dans le Li- thobie et la Scolopendre, il n’y a que deux de ces tubes biliaires, tandis qu’on en ob- serve quatre dans la Scutigère. Ils sont proportionnellement plus courts que dans les autres Myriapodes. L’une des paires, sensiblement plus grosse que l’autre, cor- respond à celle du Lithobie et a le même mode d’insertion que dans ce dernier, c’est- à-dire de chaque côté du bourrelet ventri- culaire ; l’autre paire, d’une ténuité capi- laire, s'implante en dessus et en dessous de l'extrémité du ventricule. Au lieu de se diriger vers la tête, comme dans le Litho- bie, ils se portent, au contraire, vers Ja partie postérieure du corps, où leurs bouts floitans s’enfoncent dans le tissu adipeux splanchnique. Organes mâles de la génération. Je dois prévenir, dit M. L. Dufour, que je n’ai en- core eu qu’une seule fois l’occasion de voir cet appareil ; et, malgré tout le soin que j'ai mis dans la dissection et le déploiement de ces organes délicats, malgré que je n’aie rien dessiné que ce que j’ai vu, il est trés- 538 possible que des dissections ultérieures viennent modifier ma description. Des testicules. Je considère comme tels, continue M. L. Dufour, deux corps oblongs dont le bord externe est légérement bour- soufflé et festonné, et qui sont en lignes presque adhérentes par leur bord interne, Ces deux corps, semblables entre eux et bien distincts, sont représentés séparés dans la figure, afin de faire reconnoître leurs formes et leurs connexions. Amincis à leur bout antérieur, ils confluent aussitôt en une anse courte qui reçoit le conduit commun des vésicules séminales. Par leur extrémité postérieure , ils dégénèrent chacun en un canal déférent filiforme, qui bientôt offre un renflement aussi considérable que le testicule lui-même ; puis il se rétrécit de nouveau en un conduit tubuleux pour se porter, isolé de son congénère, dans l’ap- pareil copulateur. Des vésicules séminales. Elles forment la partie la plus apparente de l'appareil générateur; elles débutent par deux utri- cules ovoïdes placées à peu près vers le milieu de la cavité abdominale, et munies chacune d’un conduit capillaire. Ces con- duits repliés, très fluxueux , sont d’abord contigus, adhérens entre eux; puis ils confluent en un seul tube fort délié dont les sinuosités élégantes et rapprochées ram- pent sur la paroi supérieure du ventri- cule chylifique dont elles ne sont séparées que par une toile adipeuse légère. Ce tube ou conduit commun des vésicules séminales est plus long que tout le corps de la Scuti- gère; il s’insinue entre les deux testicules et va s’aboucher dans l’anse où confluent les extrémités antérieures de ces organes sécréteurs du sperme. Organes femelles de la génération. Ovaires. Il est simple et ressemble par- faitement à celui du Lithobie; c’est un sac allongé dont l’extrémité arrondie atteint Je milieu environ du ventricule chylifique, et dont le pourtour est garni de graines ovigères uniloculaires, sphéroïdes, plus ou moins saillantes, et contractées à l’en- droit de leur insertion au sac. Les œufs qu'il renferme sont globuleux, blancs, as- 8ez petils. Glandes sébacces de l’oviducte. De cha- que côté de la partie postérieure de l'ovaire SCUTIGERA. on aperçoit un disque arrondi, lenticu- laire, semi-diaphane ou opaloïde, se ter- minant par un gros pédicule, En déchirant celui-ci, on reconnoît dans son intérieur uu tube capillare, un véritable conduit excréteur. Appendice. En enlevant les plaques dorsales pour mettre à découvert les viscé- res, on crève souvent des glandes ou des sachets adipeux, d’où s’écoule une humeur d’un violet-rougeàtre. Indépendamment de cela, il ya, sirtout au-dessous des viscéres, des lobules adipeux, blancs et disposés parfois en mosaïques. 2. SCUTIGERA LONGICORNIS. Larr., Nouv. Dict. d'Hist.nat.,t. XXX, P. 446. — GErv., Annales des Sciences naturelles, t: VII, ann. 41837 , p. 48. — Scolopendra Longicornis, Fagr., Ent. Syst., t. II, p. 390, n° 3. — Les an- tennes sont jaunes. du double plus longues que le corps ; ce dernier est couvert de sept écailles oblongues; les pattes sont allon- gées, variées de bleu pâle; le dessus est brun , avec une ligne dorsale ferrugineuse ; le dessous est jaunâtre, — Se trouve à Tranquebar. 3. SCUTIGERA VIRESCENS. Larr., Nouv. Dict.d’Hist.nat.,t. XXX, p. 447.—Gerv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 4837, p. 49.—Très-voisine de la pré- cédente ; son corps est d’un verdâtre obscur, avec les pieds plus sales. — Cette espèce a été trouvée à l'Ile-de-France. A. SCUTIGERA LESUEURIT. M. Latreille, dans le tome XXX du Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle, p. 447. dit: Péron et M. Lesueur ont rap- porté de leur voyage aux Terres-Australes une autre Scutigére dont le corps est en- tiérement brun. M. Latreille ne lui a pas donné de nom spécifique , nous le désigne- rons sous celui de Scutigera Lesueurt, en Jui donnant pour caractères spécifiques la phrase suivante : Elle est brune , avec une raie de même couleur, mais plus claire, sur chaque seg- ment, ce qui forme de chaque côté une li- gne longitudinale; les pattes sont d’un jaune sale , avec les antennes de même couleur ; le dessous est d’un jaune-grisâtre. —Trou- vé à la Nouvelle-Hollande, SCOLOPENDRITES. 539 DEUXIÈME FAMILLE. SCOLOPENDRITES, Noirs. , Caractères. Le corps est partagé, sur deux faces, en un pareil nombre de seg- mens, portant chacun une paire Ge pieds. —- Les stigmates sont latéraux. — Les yeux, lorsqu'ils sont visibles, se composent d’un -assez grand nombre d’yeux lisses. — Les ‘pattes, à l'exception au plus des deux der- niéres paires, sont presque égales, et de six articles. — Les antennes sont peu allon- gées, comparativement au corps. — Les trachées artérielles, ou celles qui reçoivent directement l’air, sont latérales, ainsi que les ouvertures par lesquelles il pénètre, ou les stigmates. Le développement des espèces de la fa- mille des Scolopendrites n’avait jamais été, avant M. P. Gervais, observé par personne, aussi empruntons-hous à ce naturaliste les détails suivans. Envisagé dans leur état complet de développement, les Lithobies ont quinze pairesde pattes ; de là le nom de Scolopendres à quinze paires de paltes que leur impose Geoffroy ; elles ont les antennes grenues et composées de quarante articles environ; enfin leur yeux Sont fort nombreux, disposés et groupés sur les côtés de leurtête. Un jeune Lithobie que je recueillis, dit M. P. Gervais, le 29 mai 4836, n’avait en- core que sept paires de pattes, dix anneaux pour tout le corps, deux yeux seulement de chaque côté et huit articles aux antennes. Remarquons d’abord qu’un seul de ces an- neaux, l’anal, était privé de pieds, ce qui établit de suite une différence entre les jeunes Lithobies et les jeunes Iules, aux- quels nous avons toujours vu à l'arrière du corps plusieurs segmens apodes. Cette même larve, car je crois que ce nom peut lui être appliqué, montrait déjà, le 8 juin suivant , quatorze articles aux antennes et huit paires de pattes ; il y avoit encore un anneau apode pour l'anus, mais on comptait en tout onze segmens. La figure que je donne ( Etudes pour servir a l’Hist. nat. des Myriap., Ann. des Sc. nat.,t. VII, pl. 4) représente une autre Lithobie à peu prés du même âge, mais qui a déjà trois yeux, et une de celles que j'ai encore étudiées avoit six paires de pattes, dont les deux postérieures rudi- mentaires et à peine formées ; la même planche donne la figure d’une Lithobie dont les pattes sont toutes développées, mais qui n’a pas encore tous ses yeux, chaque côtés n’en présentant encore que huit. Les Lithobies subissent donc comme les Iules des variations dans le nombre des anneaux de leur corps, de leurs paires de pattes, ainsi que dans celui des articles de leurs antennes; elles nous présentent un second exemple d'animaux chez lesquels les yeux varient avec l’âge, particulurité bien re- marquable et que je ne crois pas avoir en- core été signalée. Les yeux des Myriapodrs paroissent tout-à-fait comparables aux yeux lisses ou stemmates des Entomozoaires Hexapodes, mais ils offrent d’un genre à l’autre des variations remarquables; les Scolopendres n’en ont que quatre paires, et chez les lules, où ils sont nombreux ei rapprochés, ils se groupent de différentes facons, et leur disposition peut, dans cer- tains cas, offrir de véritables caractères pour la distinction des espèces et même pour celle des genres. Quelques Myriapodes cependant manquent d'œufs à toutes les époques de leur vie. 11 me reste maintenant à examiner com- ment se développent les paites et les an- neaux du corps à mesure que chaque jeune Lithobie avance en âge. Etudiés en dessous chez un individu adulte, les segmens pédi- gères des Lithobies sont à peu près égaux entre eux; maisen dessus, où ils sont comme imbriqués, quelques-uns apparoissent plus grands et d’autres plus petits; les plus grands de ces arceaux pédigères sont les premier, deuxième , troisième , cinquième, septième, huitième, dixième, douzième . treizième et quatorzième ; ces trois derniers correspondent à quatre demi-arceaux in- férieurs et par suite à quatre paires de pattes ; les deuxième, quatrième, sixième, neuvième et onzième sont plus petits; j’ai constalé que les pattes existent déjà aux arceaux les moins grands, avant que la partie supérieure de ceux-ci ne se soit montrée, et je ferai observer que ce qui; est permanent pour un des segmens pos- térieurs qui n’a en dessus qu’un écus- 540 LITHOBIUS. son, existe alors vers les deux segmens postérieurs ; ils n’ont en dessus qu’un seul écusson, le plus pelit des deux écussons n'ayant pas encore apparu; ce fait mérite d’être signalé, car si l’on suppose ce même phénomène permanent pour tous les an- neaux de la Scutigère qui n’ont point de carapace supérieure, on s’expliquera com- ment à tous les âges cette dernière a moins de segmens visibles en dessus qu’elle n’a de paires de pattes. Chez les Géophiles, la disposition est tout autre, et c’est une nou- velle preuve des nombreuses différences que les divers genres de la classe présentent entre eux ; mais comme M. P. Gervais n’a pu encore se procurer qu’en très-petit nom- bre de Géophiles, il n’en parlera qu’après en avoir étudié un plus grand nombre. Les animaux qui composent cette famille se trouvent toujours dans les lieux humi- des, dans la terre, sous les pierres, sous les écorces des arbres, dans le vieux bois, etc. Genres: Lithobius, Scolopendra, Cryp- tops, Geophilus. LITHOBIUS, Leacn; Scolopendra, Lin. Les scgmeus du corps dans l’âge adulte sont au nombre de dix-sept, imbriqués en dessus, inégaux. — Les pieds sont au nom- bre de quinze paires seulement de chaque côté ; les postérieurs sont les plus allongés. — Les antennes, variant suivant l’âge, co- niques, ont de trente à quarante articles, sétacés ; ces derniers décroissant du pre- mier au dernier, le premier et le second étant beaucoup plus grands que tous les autres. — Les yeux sont granuleux, dis- tribués en deux groupes de chaque côté, et varient aussi, comme les antennes, suivant l’âge. LITHOBIUS FORCIPATUS. (P]. 3, fig. 1,1 A.) Gervais, Annales des Sc. naturelles, t. VII, ann. 4837, p. 49. — Guér., /co- nographie du Règne animal de Cuvier , Ins., pl. 4, fig. 6. — Treviranus, Zeit- schriftfur Physiol.,t. IL, p.18, pl. 4 à 6. — Scolopendra Forcipata, Lanx. Syst. nat., édit. 13, t. 1, pars 2, p. 1062; id., Faun. Suec. , édit, 2, n° 2064. — Scolo- pendre à trente pattes, Georrk., Ins. des env. de Paris. 1. IT. pl. 22, fig. 3. — Sro- Lopendi'e fourchue. Decéer, Mém. pour ser-- vir a l'Hist.nat. des Ins., t. VII, pl. 35, fig. 42 à 16. — Scolopendra Forficata, Fagn., Ent. Syst., t. 11, p. 390. — Larn., Gener. Crust. et Ins., t. 1, p. 78; id., Ilist. nat. des Crust. et des Ins. , t. VI1, p. 93. — Lithobius Forficatus, Leacs, Zool. Miscell., t. 111, p. 39, pl. 437; id. , ÆEdinb. Encycl., t. VII, p. 408 ; id., Trans. Linn. Soc.,t. 11, p. 481; id., Enc. Brit., suppl. 4, p. 434, pl. 22. —L. Dur., Ann. des Sc. nat.,t. 11, mai 4824, pl. 45, fig. 4.—Rrsso, Hist. de l'Eur. Mérid., t. V, pl, 454. — Long. 1 pouc. — Cette espèce est lisse, d’un roux ferrugi- neux ou bien noirâtre, quelquefois d’un brun de poix, ou tantôt d’un roux qui tire sur l’ambre; ses antennes sont longues, velues, et les segmens de son corps, sauf le quatrième et Je cinquième, sont alternati- vement plus grands et plus petits; les an- tennes ont quarante et quelques articles; dans le jeune âge, cette espèce est de cou- leur blanchâtre et comme étiolée , parce qu’elle vit dans les lieux obscurs; ce n’est que quelques jours aprés avoir pris toutes ses pattes qu’elle commence à devenir rousse ; elle se trouve dans toute l’Europe ; on l’a signalée en France, en Italie, en Al- lemagne, en Belgique et en Angleterre. On la rencontre ordinairement sous les pierres, les écorces, dans les lieux humi- des. M. L. Dufour en a donné une bonne anatomie dans le tome IT des Annales des Sciences naturelles, pl. 5, fig. 4 à 3, et que nous rapporterons ici. Organes de la digestion. Des glandes salivaires. Elles s’observent à l'issue de la tête sous Ja forme de deux grappes assez grandes, peu distinctes l’une de l’autre, plus ou moins contiguës etadhérentes entre elles, déprimées, et le plus souvent con- caves, parce qu’elles enveloppent l’origine du tube alimentaire. Leur structure , très- difficile à déméler, semble n’offrir à l’œil nu qu’une masse gélatineuse sons organisa- tion apparente., remarquable par une cou- leur d’un bleu améthiste souvent très-foncé. Mais, avec le secours du microscope on y reconnait des granulations ovalaires, dis- persées par grappes confusément agglomé- rées. Observons que la couleur bleue-amé- thiste dont nous venons de parler n’est pas exclusivement provre aux glandes sali- vaires; elle s’étend fréquemment, mais avec une foible nuance, sur toute la cou- che musculaire qui revêt l’intérieur du corps. Aucun des auteurs qui ont traité de Fanatomie du Lithobie n’a fait mention de l'existence d’un appareil salivaire. Ces grappes glanduleuses n’ont cependant pas échappé à la perspicacité de Treviranus, D | LITHOBIUS. qui en indique la situation précise et qui en a fidèlement représenté la forme géné- rale {op. cit., p. 25 , tab. V, fig. 4, q, q). Mais ce savant anatomiste, trompé par des apparences, et peut-être par des idées pré- conçues sur les connexions qu’il dit exister constamment entre le tissu adipeux et les extrémités des vaisseaux biliaires, se con- tente de les désigner sous le nom de masses graisseuses. M. Marcelle de Serres, dans l'exposition des traités analogues de ce même myriapode, ne dit pas un mot de cet organe (Observ. sur Les usages des vaiss. dors., etc., p. 166). 1 Du tube alimentaire. 11 est teut-à-fait droit; et par conséquent sa longueur ne dépasse point celle du corps du Lithobie. Dans les individus nombreux soumis à mon scalpel , dit M. L. Dufour, l’œso- phage et le jabot (si ce dernier existe) ne formoient qu’un même tube, d’un diamètre uniforme , cylindrique, enveloppé dans sa situation naturelle par les grappessalivaires el atteignant à peine la seconde plaque dor- sale. Tréviranus et M. Marcelle de Serres n’admettent point le jabnt; mais l’analogie me fait présumer que cette premiére poche gastrique doit exister ; et. si elle n’esi pas prononcée , c’est que les alimens n’y séjour- pant que quelque temps el en petite quan- tité, n’y déterminent pas de dilatation sensible. L'existence d’un léger bourrelet “à l’origine du ventricule chylifique , bour. relet qui me semble l'indice d’une valvule annulaire, vient prêter un grand poids à linduction par analogie. Cette valvule prouve que les alimens ne doivent pénétrer dans la poche qu’elle précède qu'après avoir subi une élaboration préliminaire dans le jabot en question. Le ventricule chylifique forme à lui seul les trois quarts de la longueur de tout le tube digestif. Il est allongé, plus ou moins déprimé, d’une texture musculo-membraneuse , et se ter- mine en arrière par un bourrelet peu sail- lant, siége d’une valvule interne , où vien- nent s’aboucher les vaisseaux hépatiques. Les dilatations irrégulières qui s’observent parfois à ces organes sont purement acci- dentelles. Dans les portions plus contrac- tées, on reconnoît une disposition annulaire dans les fibres de la tunique musculaire. Tréviranus a trés-bien représenté les ru- bans longitudinaux qui coupent, à des in- tervalles réguliers, les fibres annulaires. La cavité du ventricule chylifique renferme un palpe alimentaire homogène d’un gris- roussâtre. L’intestin, bien moins large que SLA le précédent et cylindrique, paroît courbé suivant sa longueur, lorsqu'il est vide et contracté sur lui-même. Avant de se ter- miner à l’anus, il offre un cœcum à peine sensible. Des vaisseaux hépatiques. 11 n’y en a qu’une paire, ils s’insérent un de chaque côté, et par un bout légérement renflé, au bourrelet valvuleux, que nous avons dit terminer en arrière le ventricule chylifique; ils sont bien distincts, flexueux, diaphanes etconstamment dirigés vers la tête, où leurs extrémités sont maintenues par un ligament suspenseur d’une ténuité presque impercep- tible. Le mode de connexion a échappé à Tréviranus, qui, imbu de l'idée que les extrémités des vaisseaux biliaires sont con- stamment enveloppées du tissu adipeux, a donné a ceux du Lithobie cette même dis- position , comme je l’ai déjà fait pressentir plus haut : c’est peut-être cette idée pre- mière qui a détourné cet anatomiste d’un examen plus attentif des glandes salivaires, considérées par lui comme une masse sim- plement graisseuse. M. Marcelle de Serres, en avancant que le duodenum recoit vers sa parlie moyenne un grand nombre de vaisseaux hépatiques grêles, blanchâtres et assez allongés, nous prouve clairement qu’il n’a point reconnu de conduits biliaires du Lithobie. Organes mâles de la génération. On y distingue des testicules , des vésicules sémi- nales, une verge. Des testicules. Ils consistent, pour cha- que côté, en une paire de glandes allon- gées , pointues , comme lancéolées, blan- châtres, inégales en longueur, et parcou- rues par une rainure médiane; aussi on pourroit croire que le Lithobie a quatre testicules; à l’œil nu ou à la loupe ordinaire, ils offrent l’aspect d’une grappe granuleuse; mais , étudiés plus attentivement avec les secours du microscope, ils m'ont paru plutôt ressembler à des sacs conoïdes hérissés, et comme guillochés en dehors par des pe- tites bourses inégales et polymorphes, que j'ai distinctement vues remplies de sperme. Chacune de ces glandes a un canal déférent tubuleux et capillaire. Je n’ai pu eonstater par l’observation directe le mode de connexion de ces deux canaux entre eux, ni celui qu’ils ont, soit avec les vésicules séminales, soit avec les testicules du côté opposé pour la formation du conduit éja- culateur. La petitesse et la texture délicate de toutes ces parties se sont jusqu'ici op- posées à ce que je pusse ‘es mettre en 542 évidence. Croiroit-on que ces testicules aient été pris par Trévirahus pour des masses graisseuses? c’est cependant sous celte dernière dénomination qu’il les a si- gnalés et représentés. Cetle méprise est d'autant plus singulière dans un anatomiste aussi exercé que Jui à triompher des plus grandes difficultés, qu’il a reconnu et trés- bien figuré les canaux efférens de ces pré- tendues masses graisseuses. Une simple ré- flexion sur ce dernier fait eût dû lui faire présumer que ces canaux devoient néces- sairement appartenir ou à ces organes sécré- teurs, on au réservoir d’une glande. Quant à M. Marcelle de Serres, je ne sais sur quel fondement il avance, dans ouvrage précité, que les organes reproducteurs mà- les du Lithobie sont composés de deux tes- ticules arrondis. Des vésicules séminales. I] y en trois, dont deux latérales et une intermédiaire. Elles sont bien apparentes, fort dévelop- pées comparalivement aux autres parties de l'appareil générateur, et presque aussi longues que tout le corps quand elles sont déroulées; c’est surlout dans leur état de turgescence spermalique que leur dissec- tion est moins diflicile. Les vésicules laté- rales sont semblables entre elles, fiiformes, renflées en bouton à leur extrémité flot- tante, et leurs replis sont quelquefois si adhérens qu’il est presque impossible d'en opérer le déploiement complet sans lesrom- pre; elles confluent en arrière en une anse assez ouverte , au centre de laquelle s’insère la vésicule intermédiaire, et d’où partent postérieurement deux conduits grêles qui vont recevoir les canaux déférens des testi- cules. Cette vésicule séminale intermédiaire est sensiblement plus grosse que les laté- rales, et je l’ai souvent trouvée mouchetée par l'effet des flocons intérieurs du sperme. Quand elle ne contient pas le liquide sémi- pal, elle est grêle, diaphane , terminée en pointe, et diflicile à mettre en évidence. Dans le cas contraire, elle a une texture un peu roide, et son bout renflé a une sorte de bec. Les vésicules séminales du Eithobie paroïssent avoir été prises par Tré- viranus pour les organes principaux de la préparation du sperme ; il désigne l’inter- médiaire sous le nom de vaisseau séminal” du centre, et les autres sous celui de ré- servoirs latéraux. De la verge.. M. L. Dufour n’a pas ob- servé cet organe, mais Tréviranus parle d’une vésicule dans laquelle se rendent tous les vaisseaux ou conduits spermatiques, LITHOBIUS. et qui s’cuvre dans un petit Corps charnu, conoïde, qu'il appelle verge, placé sous le segment dorsal du corps du Lithobie. Organes femelles de la génération. Ts se composent d’un ovaire et des glandes sébacées de l’oviducte. Il consiste en un seul sac allongé , atteignant a peu prés ie milieu de la capacité du corps. et main- tenu en place par quelques trachées lâches et capillaires. 11 contient des œufs globu- leux et blancs ; ses parois paroissent granu- leuses, à cause des gaines ovigéres qui se présentent sous la forme de petites bourses uniloculaires, brièvement pédicellées, ron- des comme 1es œufs qu’elles renferment. Je ne serois pas surpris que l’ovaire du Li- thobie füt divisé intérieurement en deux loges par un diaphragme longitudinal, J'ai cru reconnoître la trace de celui-ci; mais je sens le besoin de nouvelles dissections pour m'éclairer sur ce point douteux. Je n'ai pas non plus vérifié la manière dont l’ovaire se comporte en approchant de Ja vulve; mais d’après les observations et les figures de Tréviranus, il se termineroit par un oviducte simple, assez long, dilaté à son extrémité postérieure. Que conclure de l’assertion de M. Marcelle de Serres, qui attribue au Lithobie un oviducte com- mun divisé en huit branches principales ou en huit ovaires, et des conjectures aux- quelles il se livre à ce sujet? c’est qu'il n’a pas vu, dit M. L. Dufour, ces organes du même œil que Tréviranus et moi. Des glandes sébacées de l’oviducte. De chaque côté de la partie postérieure de l’o- vaire, on observe deux grappes allongées, diaphanes, formées chacune de deuxrangées d’utricules granuleuses quelquefois bien dis- tincies, séparées par une rainure médiane qui loge une trachée des plns fines. Chaque grappe se termine en arrière par un Con- duit eférent flexueux , semi-diaphane; les deux conduits s’abouchent conjointe- ment au boutextérieur d’un réservoirovale- oblong rempli d’une humeur blanche coa- gulable, et qui paroît formé de deux tuni- ques; ce réservoir se lermine en arrière par un canal excréleur qui s’enfonce sous l'intestin, et va se dégorger dans l’ovi- ducte. Cet organe, exclusivement propre à la femelle, revêt tous les caractères d’une glande spéciale; on y trouve des parties propres à la sécrétion, à la conservation et à l’excrétion de l'humeur. Tréviranus a dé- crit et figuré cet appareil, mais il a entié- rement méconnu sa structure, ses fonc- tions ; et il est encore tombé ici dans la SCOLOPENDRA. même méprise qu’à l’occasion des glandes salivaires et des testicules. Les grappes sé- crétoires re sont pour Jui que des masses adipeuses, et il a mal saisi le mode de con- nexion de leurs efiérens. Il avance que ceux-ci se rendent au vagin, tandis qu’ils s’insérent évidemment , comme je l'ai dit, au bout antérieur du réservoir. 11 appelle ce dernier une vésicule oblongue , et, ainsi que moi, il l’a trouvé formé de deux mem- branes. Mais il a mal vu son mode de dégé- nération en un conduit excréteur, La vulve du Lithobie est flanquée à droite et à gau- che par une pièce crochue, biarticulée , terminée par une pointe bifide, et armée de deux dents courtes; cette pièce cro- chue est mobile et joue un rôle dans l’acte de la copulation. 2. LITHOBIUS VARIEGATUS. Leacu, Édinb. Enc., 7, 409 ; id., Trans. Linn. Soc., 414, 382; id., Zocl. Miscell., t. 111, p. 40. — Gerv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 49.— Long. 9 lig.— Le corps est un peu plus large que la tête, axec les pieds d’un jaune testacé pâle, ta- chés de brun; les secondes cuisses présen- tent des points légérement enfoncés et une expansion lamelliforme : cette espèce dif- fére de la précédente par sa tête, qui est un peu étroite, par ses secondes cuisses, qui sont moins ponctuées, et par ses pieds, qui sont de même couleur. — Se trouve en Angleterre. 3. LITHOBIUS VULGARIS. Leacu. Zool. Misc., t. 111, p. 40; id., Edinb. Enc., 7.409 ;id., Trans. Linn. Soc., 41, 382.— Gerv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 14837, p. 49.— Long. 4 pouc.--La tête est de la largeur du corps. aveclespieds d’un jaune testacé; les secondes cuisses offrent une expansion lamelli orme, trés-glabre et luisante antérieurement, et trés-obscuré- ment ponctuée; lesautennessontlégérement poilues ; les seconds pieds ont leurs tarses trés-noirs et leur sommet brun; les cuisses sont arrondies, avec leurs bords antérieurs découpés par une expansion Jlamelliforme. denticulée, ferrugineuse, d’un brun-noir à leur sommet. —Cette espèce a été trouvée dans la Grande-Bretagne. 4. LITHOBIUS LONGICORNIS, Russo, Hist. de l'Europ. Mérid., t. V, p-154.—Gerv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 49.— Long. 40 lig.-—Suivant M. Risso, cetie espèce a la tête, les antennes, le dos, le ventre et les pieds d’un jaune 543 safran ; les mandibules sont ferrugineuses , noires au sommet, et les antennes presque toujours aussi longues que le corps. — Se trouve sous les pierres. Nous ne connoissons que par les descrip- tions des auteurs les espèces 2, 3 ,Aet6, 5. LITHOBIUS NUDICORNIS. GERvAIs, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 4837, p: 49. — Cette espèce diffère du L. Forcipatus par sa couleur d’un brun plus mat et ses an- tennes de quarante-deux articles environ , mais non velueset à articlesserrés; le dernier ete pénultième plus longs que ceux qui pré- cédent, — Cette espèce a été trouvée en Suéde,. 6. LITHOBIUS SPINIPES. SAY, Journ. de l’'Acad., des Se. de Phi- ladelp.,t. IX, p. 408 ; id., OŒEuvr. Entom. # édit. Lequien, t. E, p. 24. — Long. 4 pouc. — Le corps est d’un brun noisette, lisse , non ponctué, avec des poils courts, épars ; les segmeus ont leurs bords latéraux réflé- chis; le premier est le pius court, trans- verse ; le deuxième est carré, à angles ar- rondis; les cinq ou six derniers sont rétrécis postérieurement et émarginés sur le bord postérieur; les angles postérieurs de ceux qui sont près du segment anal sont plus aigus ; le segment anal est tronqué , conico- cylindrique ; les antennes sont pâles. testa- cées, avec des poils roides, serrés, courts ; l'article terminal est aussi long que les deux précédens ensemble ; les pattes sont päles, testacées; les articles sont épineux à l’extrémité, et on aperçoit une épine ai- longée à l’extrémité de chacun en dessous : la paire antérieure est la plas courte; ja postérieure est la plus longue et la plus robuste ; la lèvre longitudinalement est échancrée, non ponctuée; les dents de l'extrémité sont noires; les antennes sort composées de trente articles. — Cette es- pèce se trouve communément sous les piere res dans l'Amérique Boréale. SCOLOPENDRA, Laxn., Fagr., LaTe. Les segmens du corps sont comprimés, au nombre de vingt-trois, la tête comprise. — Les yeux sont au nombre de quatre de chaque côté, stemmatiformes — Les forci- pules ou les pieds maxillaires sont robustes. — Les pieds sont au nombre de vingt et un de chaque côté: Jes postérieurs étant les plus longs, avec le premier article épi- neux. — Les antennes sont sétacées, au nombre de dix-sept à vingt articles. 4. SCOLOPENDRA VIOLACEA. Fasr., Ent. Syst., t. 11, p. 289. — Gués., /conographie du Règne animal de Cuv., Ins., pl. 4, fig. 7. — GERV., Ann. des Sciences naturelles, 1. VII,.ann. 4857, p.50.— Long. lig. — La tête, les mà- choires et les anneaux des mächoires sont d’un rouge cerise, ainsi-que les derniers an- neaux de l’abdomen ; les suivants sont d’un brun d’airain brillant ; il y a une double li- gne longitudinale sur ies anneaux, elle est assez rapprochée de la ligne médiane, et placées toutes deux dans Ja même direc- tion , au lieu d’être obliques comme cela a lieu chez quelques espéces ; le dessous pré- sente une double ligne semblable ; sur le premier anneau en dessus, la double ligne n’est point encore comme en dessus, et en arriére, c’est-à-dire sur le dernier, elle ne se voit plus, seulement on remarque un petit enfoncement médian; le dessous du dernier anneau n’est point sillonné; les pattes sont d’une couleur brune d’airain; les antennes sont de même couleur, ce qui tranche assez bien avec la couleur rouge de la tête ; le dessous du corps est un peu plus clair que le dessus. — Cette espèce se trouve au cap de Bonne-Espérance. ( Cette description nous a été communiquée par M. P. Gervais.) 2. SCOLOPENDRA FULVA. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 4837, p. 50. — Long. 43 lig. — Le dessus de la tête ainsi que le corps et les pattes sont d’une couleur fauve uniforme ; les ongles sont bruns; le dernier et l’avant-dernier article des pattes sont pourvus d’un petit crochet; les pattes postérieures sont planes en dessus, et ont au bord interne de cette partie du premier segment , quatre épines dont la derniére composée est elle-même subdivisée en quatre autres faciles à voir à la loupe ; la face inférieure du même segment présente deux épines armées de quatre autres épines; les anneaux du corps sont bisillonnés comme chez toutes les autres espèces, carrés et marginés en dessus.—Elle a été trouvée en Sicile. (Cette description nous a été com- muniquée par M. P. Gervais.) 3. SCOLOPENDRA MORSICANS. (PI. 3, fig. 4.) Lnw., Syst. nat. — Wizs., Ent., 4, 11, 17,18.—Sav:, Descript. de l'Egypte, pl. 1, Üg. 1. —GeErv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 1837, p. 50.—Scolopendra Alternans, SCOLOPENDRA. Leacu, Zool. Misc., t. IT, p. 40, tab. 480. — Scolopendra Complanata, Larr., Nouv. Dict. d'Hist. nat.,t. XXX, p. 393.— Sco- lopendra Cingulata, 54, Règ. anim. de Cuv., t IV, p. 339.—Long. 2 pouc. 8 lig. — Cette espèce est teintée d’une couleur ferrugineuse verdâtre, avec les segments aplatis, carrés; les articles composant les antennes sont au nombre de dix-huit à vingt; les pieds postérieurs sont épais; le premier article de ces derniers présente à sa face in- terne près de la supérieure cinq épines et deux à sa face inférieure. — Cette espèce se trouve dans la France méridionale, daus l'Afrique septentrionale et dans l'Asie occi- dentale. h. SCOLOPENDRA AUDAX. GEnvais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 4837, p. 50. — Long. 5 pouc. +, — Cette espèce différe de la précédente, par son corps qui est d’un bleu-verdätre, à peine déprimé, avec les articles plus étroits; les pieds sont aplatis en dessous, marginés et comme annelés ; les tubercules répandus sur le’ bord interne de la face supérieure et dela face inférieure sont au nombre de seize; les postérieurs sont plus longs, à peine déprimés, avec le premier article portant trois épines en de- dans et deux intérieurement; les ongles sont noirs ; les articles qui composent les anten- nes sont au nombre de dix-huit, grêles, dé- croissans. — La patrie de cette espèce est inconnue, 5. SCOLOPENDRA SUBSPINIPES. Leacu, Linn. Trans., t. XI, p. 385; id., Zool. Misc., t. AIT, p. 41 ; id., Enc. Brit., p. 430.—- Gerv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 4857, p. 50. —Long. 5 pouc. :.— Les articles qui composent les antennes sont au nombre de dix-huit ; les anneaux sont qua- drilatères ; le bord antérieur est un peu moins large que le postérieur ; les bords la- téraux sont marginés; les pattes postérieu- res sont marginées, aplaties, portant trois ou quatre crochets supérieurement et deux inférieurement ; la couleur générale est un roux foncé. — Palrie inconnue. 6. SCOLOPENDRA BRANDTIANA. Gervais, Annales des Sciences natu- réelles’, CNVTT, ann: 4857 Mp,260— — Long. 4 pouc. — Dix-huit articles com- posent les antennes de cette espèce; les segmeus du corps sont roussâtres, avec les postérieurs marginés latéralement en dessus, et marqués à celle partie ainsi qu’en des- SCOLOPENDRA. sous de sillons doubles, analogues à ceux des autres espèces, le dernier segment ne présente pas de sillons ; les pieds sont de la couleur du corps, el ceux de la derniére paire ont leurs premier, second et troisième articles aplatis en dessus, marginés princi- palement en dehors, avec douze ou seize épines au premier article; la dernière de ces épines est complexe. — Patrie incon- nue. (La description de cette éspèce nous a été communiquée par M. P. Gervais.) 7. SCOLOPENDRA EYDOUXIANA. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VIL, ann. 1837, p. 50. — Long. 3 pouc. 3 lig. — La tête est entière- ment noire; vingt articles composent les antennes, dont les quatre premiers, beau- coup plus gros que les autres, sont d’un beau vert foncé; les suivants, qui vont en décroissant, sont d’un roussâtre clair ; les mandibules sont robustes , annelées de roux et de vert; les segmens sont roussä- tres. avec leur bord postérieur et leurs cô- tés latéraux teintés de verdâtre, les second, troisième et quatrième segmens sont beau. coup plus étroits que les autres; les pattes, qui sont au nombre de vingt et une paires, sont d’un beau vert clair, excepté cepen- dant la dernière paire, qui est d’un vert plus foncé, avecles côtés externe et interne bruns; les pattes vont en augmentant de longueur et de grosseur depuis la seconde jusqu’à la dernière paire , laquelle présente à son côté interne trois épines, et à son bord inférieur six épines; en dessous, on aperçoit deux pièces longitudinales termi- nées en pointe, et qui sont d’unc belle cou- leur orange, pointillées de brun. — Cette espèce a été trouvée par M. Eydoux, au Sénégal. (Cette description a été faite sur une fort belle figure, que nous a com- muniquée M. P. Gervais, qui doit la publier incessamment.) 8. SCOLOPENDRA SAGRÆA. GERvAIS, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 1837, p. 50. — Guér., Voy. a Cuba de M. de la Sugra, Ent. Misc. — Scolopendra Morsitans , Suaw., Natur. Miscell., t. I, pl. 9? — Long. 5 pouc. 4 lig. — Les segmens sont marginés latéralement, excepté les deux premiers; ils sont striés et sillonnés, sur- tout en dessous : ces sillons n’égalent pas les segmens ; les mandibules sont robustes; dix-sept articles composent les antennes ; le segment supportant les mâchoires est Anx. 545 large , marqué d’une raie transversale courbe; les pieds postérieurs sont cylin- driques; le premier article présente à sa partie interne et inférieurement de nom- breuses épines, vingt à vingt-cinq environ; Ja couleur générale est ferrugineuse, va- riée de vert, avec les pieds en dessous d'une couleur plus claire.— Cette espèce a l’île de Cuba pour patrie. (Sa description nousaété communiquée par M. P. Gervais.) 9. SCOLOPENDRA TRIGONOPODA. Leacn, Zool. Miscell., t. III, p. 41. — GERvaIs, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 4837, p. 51. — Les pieds postérieurs sont triangulaires, avec le premier article spinifére intérieure- ment. — La patrie de cette espèce est in- connue, 10. SCOLOPENDRA GIGAS. Leacu., Trans. Linn. Soc.,t, 11, p. 385; id., Encycl. Britan., Suppl., p. 431; id., Zool. Miscell., t. 111, p. 42. — GERvAIS, Annales des Sciences naturel- les, t. VII, ann. 4837, p. 51. — Les segmens sont Carrés lransversalement, avec les angles arrondis, d’un brun ferru- gineux et d’un jaune clair postérieurement; les antennes et les pieds sont testacés; les seconds pieds sont ferrugineux, avec les ongles noirs ; le corps est légérement ponc- tué. — Patrie inconnue. A1. SCOLOPENDRA VIRIDIPES. L. Dur., Ann. génér. des Sc. phys., L IV, p. 317. — Gervais, Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 4837, P. 51. — Long. 18 lig. — Les segmens du corps sont à peu prés carrés et égaux entre eux, à l’exception des deux pre- miers et du dernier; la tête est petite et ovale; tout le corps a une couleur livide marquée; les pattes et les antennes sont verdätres; celles ci se terminent en pointe sétacée , et ont bien plus de quinze articles; les pattes ont une longueur croissante de la tête à la partie anale; les palpes se ter- minent par un article dilaté et rond. — Cette espèce a été trouvée par M. L. Du- four, sous les pierres dans les montagnes du royaume de Valence. 42. SCOLOPENDRA ITALICA. Kocu, Deutsch. Crust. Myriap., fase. 9, tab. 4. — Gervais, Annales des Scien- ces naturelles, tom. VII, année 1837, p. 51. — D’un jaune brillant, avec le pre. mier article dorsal des pieds postérieurs 35 546 plan, armé de quatre dents intérieurement, noires: les suivantes cylindriques; les anten- nes sont composées de dix-neuf articles. 13. SCOLOPENDRA MARGINATA. Sax, Journ. Ac. nat. Sc. de Philad., t, 11, p. 4, p. 400; id., OŒuvr. Ent., éd. Lequien, t. 1, p. 22. — GERvAIS, Anna- les des Sciences naturelles, t. VII, an- née 1837, p. 51. — Long. 2 pouc. :. — Le corps est d’un vert-olivâtre obscur ; le dessous est blanchâtre ou fauve ; les seg- mens sont non ponctués, bordés de chaque côté et postérieurement de vert-noir; les pre- mier, troisième et quatrième sont les plus courts, les cinq ou six derniers sont plus distinctement bordés; la tête est couleur de châtaigne; les antennes sont vertes; les pattes sont pâles, d’un vert-bleuätre au sommet ; les ongles sont noirâtres; les pat- tes postérieures sont à peine plus longues que les trois derniers segmens du Corps réunis; Ja longueur des articles à peine égale au double de leur largeur ; le pre- mier est épineux en dessous ou en dedans, armé à son sommet d’un angle aigu, fort et saillant. — Cette espèce est assez com- mune en Géorgie et dans le Floride orien- tale. 44. SCOLOPENDRA VIRIDIS. Say, Journ. Acad. nat. Sc. de Phil., t 11, p. 110; id., Œuvr. Ent., édit. Le- quien,t.1l,p. 23. — Gervais, Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 4837, p. 514. — Long. 2 pouc. 4 lig. — Le dessus du corps est d’un vert-bleuâtre, immaculé; les segmens postérieurs sont bordés de jaunâtre pâle ; les mandibules sont d’un blanc-jaunätre; les pattes sont blanchâtres à la base ; les derniers articles d’un vert-bleuâtre pâle; la paire posté- rieure est d’un jaune pâle. — Cette espèce habite la Géorgie et la Floride orientale. S. Gigantea, Linn., Syst. nat., éd. 2, p. 1063, pl. 4. — BrowN., Jam., tab. 42, fig. 4. — Amérique. S. Ferrugiiea, Decéer, Mém. pour servir à l'Hist. nat, des Ins., t. VII, p. 568, tab. 43, fig. 6. — Afrique. $. Dorsalis, Fagr., Ent. Syst., t, II, p. 391. — Tranquebar. S. Clypeata, Fazr., Ent. Syst, t. IT, p. 393. — Tranquebar. Ces espèces dont nous donnons seule- ment les citations ont été trop brièvement décrites pour pouvoir être rapportées avec cerlitude au vrai genre Scolopendra. CRYPTOPS. L'espèce qui a été figurée par M. Savi- gny, dans le grand ouvrage d'Egypte, pl. 4, fig. 2, pourroit servir de type à une nou- velle coupe générique, si les anneaux qui sont au nombre de dix-huit étoient cons- tants ; en attendant nous la désignerons sous le nom de Scolopendra Savignyana, Nobis. CRYPTOPS, Leacx. ; Scolopendra, Kocu. Antennes composées de dix-septarticles. — Les pieds sont au nombre de vingt de chaque côté ; les postérieurs étant les plus longs et ne présentant pas d’épines, — Les yeux ne sont pas apparens. 4. CRYPTOPS RORTENSIS. Leacu, Edinb. Enc., t. VII, p, 408; id., Traris. Linn. Soc., t. 11, p. 384; id., Enc. Brit. Suppl, 4, p. 432, pl. 22; id., Zool. Mise, 1. 111, p. 42, pl. 139, fig. 4.— Gerv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, añn. 4837, p. 51. — Long. 41 lig. — D’un testacé ferrugineux, axec la partie dorsale plus foncée et les pieds poilus.— Se trouve en Angleterre et en France. 2. CRYPTOPS SAVIGNYI. (PI. 3, fig. 2.) Lesca, Zool. Misc., t. III, p: 42, fig. 2 à 4. — Gervais, Annales des Sciences naturelles , 1. VII, ann. 1837. p. 51. — Scolopendra Germanica, Kocu, Deutsch, Crust. Myriap., fasc. 9, n° 2. — Long. 20 lig. — D'un jaune testacé, avec la tête d’un ferrugineux pâle, et les pieds postérieurs surtout épineux. — Se trouve en Angleterre, en Allemegne et en France. 3. CRYPTOPS HYALINUS. Say, Journ. de Phil., t. IX, p. 41; id.. OŒEuvr. Ent., édit. Lequien, t. I, p. 23. — Gervais, Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 51. — Long. 7 lig. — La tête est d’un brun- rougeàtre, lisse, non ponctuée, avec des poils épars, sans ligne enfoncée sur le chaperon ; les antennes sont d’un brun-rou- geàtre, velues; les articles sont sessiles, cylindriques, les derniers arrondis ; le corps est blanc, lisse, avec deux lignes noires, internes et quelquefois éparses ; il n’est pas ponctué; les pattes ayant quelques poils; les pattes postérieures sont d’un brun-rou- geâtre ; le premier article moins long que deux fois sa largeur et armé, ainsi que le deuxième, de nombreuses soies roides, hé GEOPHILUS. courtes, avec une ligne échancrée en des- sous; le troisième article présente quatre ou cinq denis en dedans; le quatrième en a deux environ. — Cette espèce a été trou- vée en assez grande quantité sous l'écorce d’un vieux quercus virens, sur la rivière Saint-Jean, dans la Floride orientale. 4: CRYPTOPS SEX-SPINOSUS. Say, Journ. de Phil., t 11, p. 419; id., CŒuvr. Entomolog., édit. Lequien, t. I, p. 34. — Gervsis, Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 41837, p. 54. — Le corps est d’un ferrugineux rougeàtre, pointu; le äGeuxième segment est le plus court, ensuite le quatrième et le sixième ; le dernier est échancré au som- met, et armé en dessous d'une double épine proéminente , robuste; les antennes sont hérissées de poils trés-courts, serrés ; les articles sont ovales, séparés par un pé- doncule trés-court; les pattes ont deux épines courtes, mobiles, au sommet ex- terne du quatriéme article ; le cinquième en a une au-delà du milieu, et une autre à l'extrémité; les pattes postérieures ont sous la base une épine subtriangulaire , bien marquée, élevée , comprimée, aiguë, et une autre plus petite sur le côté interne en dessus, plus près du milieu. — Se trouve commurément daps le bois pourri. 5. CRYPTOPS POSTICUS. Say, Journ. de Phil., t. Il, p. 419; id., Œuvr. Ent., édit. Lequien, t. 1, p. 24.— Gerv., Ann, des Sc. nat., t. VIL, ann. 1837, p. 51.—Le corps est roux, plus pâle en dessous, ponctué ; les segmens pré- sentent deux lignes longitudinales enfoncées en dessus, etune autre profonäément enfon- cée en dessous; le dernier segment est plus long que les deux précédens ensemble, et l’on apercoit deux lignes obsolètes, impri- mées, abrégées à la base, et une autre inter- médiaire plus distincte, continue ; les pat- tes postérieures sont très-robustes, à peine plus longues que le dernier segment; l’on- gle est très-fort, aussi long que les deux précédens articles pris ensemble. — Cette espèce est remarquable, elle se distingue des précédentes par «a paire postérieure de pattes très-épaisses et courtes, dont les on- gles se croisent l’un sur l’autre, et servent souvent à l’animal pour se défendre. Elle habite la Géorgie et la Floride orientale, GEOPHILUS, Leace ; wcolopendra, Linn., Farr.. DEGÉER. Le corps, de grandeur variable, est tou- 547 jours tres-long proportionnellement à sa largeur, et composé d’un très-srand nom- bre d’articles ou anneaux ; tous ces anneaux ne portent pas de pattes, mais l’antérieur ou céphalique et le postérieur ou anal sont les seuls qui en soient dépourvus; les petits appendices ou antennules que présente celui-ci ne sont pas de véritables paies, ils sont sans ongles, et ne dépassent pas les véritables pattes en longueur; tous les autres anneaux portent chacun une paire de pattes, ils sont simples en dessous et comme doubles en dessus; leur forme offre quelques variations, et l’on apercoit des impressious qui se dessinent à leur sur- face; les pattes, toujours courtes, varient ennombre selon lesespèces; elles paraissent offrir quelques différences, suivant l’âge ; mais néanmoins dans l’état adulte, ces individus d’une même espèce en ont tou- jours un nombre fixe. Ces animaux sont pri- vés d’yeux, et leurs antennes sont cem- posées d’articles variables pour la forme et la longueur, mais toujours au nombre de quatorze. L’organisation des Géophiles, leurs mœurs et les modifications que la suc- cession des àäges leur fait éprouver, ont été peu étudiées. Tréviranus a donné, dans les Vermischte Schriflon , pl. 7, l'anatomie de leur système nerveux, et il a reconnu qu'ii existe chez eux autant de ganglions que d’anneaux au corps, c’est-à-dire un pour chaque paire de pattes; le canal digestif paraît résulter d’un long tube presque droit, auquel se font remarquer quel- ques rétrécissemens et dilatations circon- scrivant un œsophage ou estomac, etc. Ce canal ne présente qu’un seul repli trés- peu étendu, et situé vers le dixième tiers de la longueur totale: c’est à ce repli qu’aboutit le rectum. Les organes de Ja génération, le mode d’'accouplement et les phases du développement des petits sont encore peu connus. Les Géophiles vivent ordinairement sous terre, et leur noin générique indique par- faitement cette habitude. Ils recherchent les endroit humides, le bord des ruisseaux, les bosquets, le pieds Ges arbres et les mousses ; on les trouve aussi sous les pier- res, dans les trous des vieux murs, sous le fumier el jusque dansles habitations , sous les boiseries et les décombres; l’Europe n’est pas la seule partie du monde qui les possède, on en trouve en Afrique, ainsi qu’en Amérique, et probablement aussi dans l'Asie. Les espèces décrites sont peu nombreuses, ce qui ne veut pas dire qu’il 35. 548 n’en existe que peu dansla nature, mais plu- tôt qu’on les a peu recherchées, et qu’elles ont rarement excité l'attention des natura- listes. Quoique ces animaux atteignent souvent une Jongueur assez considérable , ils ne sont nullement à craindre; cependant ils sont susceptibles, s’il faut en croire quel- ques médecins et le vulgaire, de s’intro- duire dans les narines et d’y causer des maladies des plus cruelles; plusieurs faits de ce genre ont été consignés, mais toute- fois la question ne paroît pas encore bien résolue. Un des plus intéressans et des mieux recueillis, c’est certainement celui que rapporte le compte rendu de l’Aca- démie médicale des Sciences de Metz (4830). Depuis plusieurs mois, une fermiére des environs de Metz, âgée de vingt-huit ans, ressentait dans les narines un fourmille- ment trés-incommode, accompagné d’une sécrétion abondante du mucus nasal ; lors- que vers la fin de 4827, de fréquens maux de tête vinrent s'ajouter à ces symptômes; lesdouleurs , supportables dans les premiers momens, prirent bientôt de l'intensité et se renouvelérent par accès. Ces accès, à la vérité, n’avoient rien de régulier dans leur retour ni dans leur série ; ils débutoiïent ordinairement par des douleurs lancinantes plus ou moins aiguës, occupant la racine du nez et la partie moyenne du front, ou par une douleur gravative, qui s’étendoit de la région frontale droite à la tempe et à l'oreille du même côté, puis à toute la tête. L’abondance des mucosités nasales forçoit la malade à se moucher continuellement. Ces mucosités fréquemment mêlées desang avoient une odeur fétide; à cet états’a- joutoit souvent un Jlarmoiement involon- taire. des nausées et des vomissemens. Queiquefois les douleurs étoient tellement atroces, que la malade croyoit être frappée d’un coup de marteau, ou qu’on lui per- foroit le crône; alors les traits de la face se décomposoient, les mâchoires se contrac- twient, les artères temporales battoientavec force, les sensde l’ouïe et de la vue étoient dans un tel état d’excitation, que la lumière et le moindre bruit devenoient insuppor- tables; d’autres fois la malade éprouvoit un véritable délire, se prenoit la tête dans les mains et fuyoil sa maison, ne sachant où trouver un refuge. Ces crises se renouve- loient cinq ou six fois dans Ja nuit et autant dans la journée ; une d’elles dura quinze jours presque sans interruption. Aucun Wailement méthodique ne ft employé : GEOPHILUS. enfin, aprés une année de souffrances, celte maladie extraordinaire fut subite- ment terminée par l’expulsion d’un insecte qui, jeté sur le plancher, s’agitoit avec ra- pidité et se rouloit en spirale; placé dars un peu d’eau, il y vécut plusieurs jours, et ne périt que lorsqu'il fut mis dans l'alcool. Les savans du pays reconnurent que cet insecte étoit une Scolopendre électrique ( Geophilus Carpophagus, Leacu ). Un fait semblable a été communiqué à la Soc. Ent. de France, par M. Alexandre Lefebvre. Quelques Géophiles jouissent des pro- priétés phosphorescentes et répandent une lueur assez brillante pendant la nuit; c’est principalement en automne qu’ils sont plus remarquables sous ce rapport; tous recher- chent, comme nous J’avons déjà dit plus haut, les lieux humides, et ils peuvent vivre quelque temps dans l’eau sans périr. M. Gervais, dansson mémoire déjà ci-dessus cité, a partagé les espèces qui composeut ce genre en trois groupes principaux. PREMIER GROUPE. Les Maxillaires , GEry. Mandibules robustes, — Tête étroite, allongée, non cachée. — Antennes moni- liformes, poilues, un peu allongées. 1. GEOPHILUS MAXILLARIS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 1837, p. 52. — Long. 3 pouc. — Les antennes, surtout les mâchoires tres-développées de cette espèce, ainsi que la tête étroite et allongée, se rap- prochent de la suivante, mais elle a Je corps plus large que cette derniere, et d’ailleurs sa tête et ses antennes sont seules de couleur ferrugineuse, tout le reste étant d’un jaunà- tre clair, comme chez l’espéce désignée sous lenomde G.Electricus.Chez beaucoup d’in- dividus le vaisseau dorsal est assez apparent et sa couleur est bruue. — Elle se trouve communément dans les serres du Muséum d'Histoire naturelle de Paris ; on se la pro- cure facilement en soulevant les pots à fleurs enfoncés dans la terre; elle se tient ordinairement dans les cavités qu’on à pra- tiquées pour ces derniers, et elle y vit avec les Cryptops.et les Lulus Lucifugus. 2. GEOPHILUS FERRUGINEUS. Kocu, Deutsch Crust. Myriapod. and Arachn., fase. 3, tab. 1, fig. 2. — GEr- vais, Annales des Sciences naturelles, t VII, ann. 1837, p. 52. — Long. GEOPIHILUS. 48 lig. — Fusiforme, d’un brun-ferrugi- neux, avec une ligne dorsale plus obscure ; les mandibules sont plus longues que la tête. DEUXIÈME GROUPE. Les Longicornes, GERY. Mandibules moins robustes, — Tête plus large. — Antennes variables. 3. GEOPHILUS ELECTRICUS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 4837, p. 52; id., Dict. pitt. d'Histoire naturelle, pl. 399, fig. 43, 43 À. — Kocn, Deutsch. Crust. Myriapod. and Arachn., fasc. 8, n° 9. — Geophilus Crassipes, id., op. cit., n° 5. — Geophilus Longicornis, Lac, Trans. Linn. Soc., t. XI, p. 386; id., Zool. Miscell., 1. 11, p. 45, pl. 140, fig. 3 à 6; id., Ençycl. Brit., Suppl., 1, B34, pl. 22 — Scolopendra Electrica, Lixn. — Scolopendra Fulva, MEcéer, Mém. pour servir a l'Hist. nat. des Ins., t. VII, p. 364, pl. 35, fig. 17. — Scolo- vendra Fulva,'Trév., VFermischt Schrift, t. II, p. 33, tab. 7, fig. 3 à 5. — Le corps est jaune , avec la tête ferrugineuse et les antennes plus longues. — Se trouve sous les pierres, aux environs de Londres et d'E- dimbourg. 4. GEOPHILUS SIMPLEX. Gerv., Magas. de Zool., cl. 9, n° 133, p- 9. et pl. 37, fig. 1, 1855; id., 4nna- des des Sciences naturelles, t VII, an- uée 1837, p. 52. — Geophilus Linea- ris, Kocm, Deutsch. Crust. Myriapod. and Arachn., fasc. 4, n° 4. — Long. 2 pouc. 40 lig. — La couleur est générale- ment d’un jaune pâle sur tout le corps; les antennes, deux fois aussi longues que la tête, sont moniliformes, mais a articles serrés, Courts, égaux entre eux, si ce n’est le dernier, qui est deux fois au moins aussi long que ceux qui le précèdent; les impressions des anneaux sont peu marquées, ce sont en dessus deux petites traits obli- ques manquant quelquefois, et en dessous une impression stigmatiforme à peine visi- ble ; les pattes sont au nombre de quatre- vingts paires. — Cette espèce se trouve com- munément à Meudon et sur les bords de la rivière de Bièvre. 5. GEOPHILUS RUBENS. Sax, Journ. Acad, nat. des Sc.-de Phi- ladelphie, 1 IL; id,, Œuvr. Entom., édit. 54Y Leq., t. I, p. 25. — Gervais, Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 52. — Le corps a toute sa largeur au milieu , non ponctué, rouge, avec des poils courts, plus nombreux sur les anten- nes et les pattes; les segmens ont deux lignes longitudinales enfoncées et une autre aiguë, transverse, près de la base de chacun ; le dernier est un peu plus long que le pré- cédent, rétréci ct arrondi au sommet; la tête a en dessous une tache noirâtre de cha- que côté à la base des mandibules, et une autre à la base de l’article terminal; la lévre présente une profonde fissure, non dentelée ; les antennes ont l’article terminal plus long que les précédens, d’un diamètre égal, non atténué ; les pattes sont presque égales. — Gette espèce s trouve très-com- munément dans le bois pourri, sous les pierres. 6. GEOPHILUS CARPOPHAGUS. Leacn, Trans. Linn. Soc., t. 9, p. 384; id., Zool. Miscell., t. IIL, p. 43; id., Encycl. Brit., Suppl., 1. 1, p. 431. — Genv., Magas. de Zool., ci. 9, n° 435. — Id., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 4837, p. 52. — Long. 2 pouc. +. — Cette espèce est marquée sur le dos d’une ligne d’un brun-violet, bordée de jaunàtre, avec la tête et la partie anale de cette dernière couleur; les an- tennes ont leurs articles toug arrondis, bien distincts et égaux entre eux. — Se trouve en France et en Angleterre. 7. GEOPHILUS SUBTERRANEUS. Le1ce, Trans. Linn. Soc ; t. IX, p. 385; id., Encycl. Brit., Suppl., t, 1, p. 431; id., Zool. Miscell., t. 11I, p. 44. — Ger- vais, Annales des Sciences naturelless t. VII, ann, 1837, p. 52. — Scolopen- dra Subterranea, SaAw,Trans.Linn. Soc., t. Il, p. 7. — Long. 3 pouc. +. — Le corps est jaune, avec la tête ferrugineuse ; les segmens en dessus font saillie latéralement, et on aperçoit deux lignes longitudinales raccourcies; les pieds ont leurs articles fer- rugineux, avec les ongles noirâtres. — Cette espèce se trouve dans les jardins, en Angleterre. 8. GEOPHILUS ACUMINATUS, Leacu, Trans. Linn. Soc., t. 11, p. 431; id., Enc. Brit, Suppl., t& Ï, p. 481; id., Zool. Miscell., t III, p. 45. — Genv., Ann. des Sc. nat.,t. VIT, ann. 4837, p. 52.—Kocu, Deutsch. Crust., fase, 9, n°6, 550 — Long. 1 pouc.+,—Corpsentiérement fer- rugineux, plus étroit peu à peu antérieure- ment; la tête antérieurement et les pieds plus pâles.— Se trouve parmi les mousses, dans la Grande-Bretagne. 9. GEOPHILUS MARITIMUS. Leacn, Zool. Miscell., t, III, p. 44, tab. 140, fig. À à 2. — GeEnvais, An- nales des Sciences naturelles, t. VII, ann, 4837, p. 53. — Long. 4 pouc. :, — Linéaire, d’un brun ferrugineux; les an- tennes et Ja tête sont ferrugineuses; les pieds sont d’un brun-jaunâtre.—Se trouve communément dans la Grande-Bretagne, entre les rochers qui bordent le rivage. 10. GEOPHILUS GABRIELIS. GEnvais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 4837, p. 53: — Scolopendra Gabrielis, Lann., Syst. nat. — Fasr., Ent. Syst., t. II, p. 392. — Scolopendra Semipedalis, L. Durour, Ann. génér. des Se. phys., t. VI, p. 317, pl. 96, fig. 8.— Long. 6 à 7 pouc.— Cette espèce est mince, d’un couleur rousse ; les antennes sont moniliformes; les appendi- ces postérieurs sont filiformes, de six ar- ticles; les pattes sont au nombre de cent quarante de chaque côté; lorsqu’on saisit cette espèce avec la main, outre qu’elle s’accroche avec force par les pattes, elle se colle désagréablement par une viscosité toute particulière qui transsude par des pores placés à l’origine des pattes. — Elle se trouve en Espagne sous les pierres. A1. GEOPHILUS WALCKENAERH. (P]. 3, fig. 3.) Gerv., Magas. de Zool., c1.9, p.133, fig.A, p. 8; id., Ann. des Sc. nat., t. VII, an- née 1837, p. 53.—Long.7 pouc. 9 lig.—Les paltes sont au nombre de cent soixante-trois paires ; les antennes, deux fois aussi longues que la tête et en chapelet ou monilicornes, ont leurs articles foiblement décroissant vers l’extrémité ; les anneaux du corps sont extrêmement nombreux , on en compte an- tant que de paires de pattes, et de plus un céphalique et un autre anal; ils sont plus larges au milieu qu’en avant et en arrière, le diamètre des plus grands est à peu près de deux lignes: chacun d’eux présente à sa face supérieure deux petitesimpressions lon- gitudinales, obliques, et intérieurement une impression médiane, circulaire et en- foncée ; sur les bords des externes de Ja même face on voit aussi une ligne longitu- GEOPHILUS. dinale enfoncée. Lescouleursoffrentsuivant les individus quelques légères variations, mais elles sont toujours plus foncées sur les deux tiers postérieurs du corps que sur le tiers antérieur , celui-ci, ainsi que la tête, est d’un jaunûtre pâle, le reste est brun ferrugi- neux, à l’exception cependant de l’anneau postérieur, qui est de la couleur de la tête; sur toute la longueur des points stigma- tiformes on voit souvent uné traînée de couleur sanguinolente , dont il existe quel- quefois l’analogue sur le dos; les pattes sont un peu moins foncées que la partie pos- térieure du corps, et ont leurs ongles ou articles terminaux de couleur noiïrâtre. — 2ette espèce a été trouvée dans un jardin de l’intérieur de Paris, sous le fumier, sous les pierres et dans la terre. On la trouve aussi dans les appartemeus et surtout chez les ébénistes, qui l’appellent le roi des Sco- Jopendres. TROISIÈME GROUPE. Les Acuticornes, Gerv. Antennes à articles inégaux , décroissans, 12. GEOPHILUS LÆVIGATUS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 4837, p. 53; id., Magas. de Zool., cl. 9, pl. 437, fig. 2, — Cryptops Lœvigatus, Brurté, Expéd. scient. de Morée, Ins., p. 62, pl. 28, fig. 14. — Long. lig. — Antennes de quatorze articles, presque cylindriques, moins aplaties que dans le G. Gabriclis, diminuant d’épaisseur jusqu’à l’extrémité ; le corps est entièrement d’un fauve pâle, et présente en dessus un Jéger sillon longi- tudinal étendu d’un bout à l’autre; tout le reste des segmens est lisse; ces même seg- mens en dessous sont surmontés à leur mi- lieu d’une carène longitudinale ; les pattes sont plus courtes que dans l’espèce précé- dente, et au nombre de cent paires envi- ron. — Cette espèce a été trouvée en Mo- rée; M. Gervais pense qu’elle habite aussi le Portugal. : 43. GEOPHILUS SUXLCATUS. GERVAIS, Annales des Sciences natu- relles, tom. VII, année 41837, p. 58. — Cryptops Sulcatus, Bnruzré, Expéd. scient, de Morée, p. 62, pl. 28, fig. 2. — Long. lig. — Les articles des antennes, au nombre de quatorze, comme dans les Scolopendres, sont plus aplatis et dimi- puent seulement de largeur jusqu’à l’ex- GEOPHILUS. trémité ; tout l’animal est d’un jaune pâle, avec le bout des pattes noir; il est parcouru en dessous dans toute sa longueur par un sillon longitudinal; chaque segment en dessus est marqué à son milieu de plusieurs stries longitudinales rapprochées, formant une longue bande impressionnée sur toute la longueur du corps; les pattes sont au nombre de cent quarante paires environ. — Il a été trouvé en Morée. 44. GEOPHILUS BARBARICUS. Gerv., Magas. de Zool., cl. 9, pl. 133, fig. 3, p. 10. — Id., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1857, p. 53. — Long. 4 pouc. 6 lig. — Getle es- pèce diffère du G. Walckenaert par les antennes, ainsi que par la forme des an- neaux de son corps, qui sont plus larges et plus longs; la face supérieure de chacun de ceux-ci présente une ligne médiane, sail- lante et parallèle à l'axe du corps, ainsi que deux petites impressions latérales peu apparentes el légérement enfoncées; la face inférieure manque de pointsstigmatiformes, on peut dire qu’elle est tout-à-fait lisse ; les antennes sont à peu près deux fois aussi lon- gues que la tête et comme déprimées , leur couleur, ainsi que celle de tout le reste de Panimal, est d’un roux ferrugineux, qui paroît uniforme ; les anneaux du corps sont au nombre de cent vingt, il existe un nom- bre égal de paires de pattes. — Gette espèce a été trouvée à Bone (côtes de Barbarie). 45. GEOPHILUS SAVIGNYANUS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 1837, p. 53. — Scolopendra..... Savic. , Description de l'Egypte, Myriap., pl. 14, fig. 4. — Long. 3 pouc. — Cette espèce présente deux cent dix paires de pattes; les segmens vont en augmentant jusqu’au cent unième et dimi- nuent ensuite, il en est de même pour les pattes ; les antennes sont hérissées de poils peu serrés entre eux. — Celte espèce a été trouvé en Egypte. 16. GEOPHILUS LEFEBVRÆI. Guér.. Icon. du Rég. anim. de Cuv., Ins., pl. 1, fig. 10. — Long. 6 pouc. 5 lig. — Cette espèce diffère du G. Savignyanus 551 par sa taille et par la forme de sa tête » sa couleur dans l'alcool est un brun-jaunâtre assez foncé, mais elle doit avoir été plus pâle dans son état de vie ; sa tête est à peu près aussi longue que large , un peu avancée au bord antérieur ; les antennes sont épais- ses, aplaties, un peu plus de deux fois plus longues que la tête; à sa suite on compte plus de cent cinquante-neuf segmens, por- tant chacun une paire de pattes ; chacun de ces segmens présente, en dessus, deux im- pressions longitudinales et paralléles, et le milieu est un peu déprimé, ou foiblement canalicuïé ; les pattes du dernier segment sont portéessur deux grosses pièces en forme de hanches, fort larges et se touchant pres- que sur la ligne médiane en dessous, ru- gueuses des deux côtés, séparées en dessus par trois segmens diminuant de largeur, rugueux, dépourvus d'appendices, et que l’on pourroit considérer comme constituant une sorte de queue ; l’anus se voit en des- sous, placé à la base du dernier segment pédigère, dans un espace médian laissé libre entre la base des deux grosses hanches rugueuses dont nous avons parlé plus haut, — Cette espèce a été trouvée en Egypte, près des pyramides de Gizé , par M. A. Le- febvre. Les espèces désignées sous les noms qui suivent ont été décrites trop briëévement pour qu’on puisse les placer avec certitude dans les groupes qui ont été établis dans ce genre. G. Phosphorescens, Linn., GweL., Syst. nat., 2, p. 1064, sp. 4. — Asie. G. Occidentalis, Scolop. Occid., Linn. Syst. Nat., sp. 10. — Amérique. G. Angustatus , Eset., Mém de la Soc. Impér des nat. de Moscou, t. VI, p. 412; id.. Bull. des Sc. nat., t. VII. p. 267. — lle Guam. G. Longissimus, Risso, Hist. de l’Europe Merid., t. V, p. 155. — France Méridio- pale. G. Attenuatus, Say, Journ. de Philadel- phie, t. II, p. 113, sp. 3; id.. OEuvr. Ent., édit. Lequien, t. 1, p. 26. — Améri- que Septentrionale. 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