THOMAS LWCOLX CASEY LIBRARY 1925 HISTOIRE NATURELLE COLÉOPTÈRES IV. SI* L r. i M. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. GENERA DES COLÉOPTÈRES EXPOSÉ MÉTHODIQUE ET CRITIQUE DE TOUS LES GENRES PROPOSÉS JU3QUTCI DANS CET ORDRE D'INSECTES, M. Th. LACORDAIRE, Chevalier de l’Ordre de Léopold, Professeur de Zoologie et d’Anatomie comparée à l’Université de Liège , Membre associé de l’Académie des sciences et belles-lettres de Belgique, etc, etc. TOME QUATRIÈME CONTENANT LES FAMILLES DES BUPRESTIDES, THROSC1DES, EUCNÊMIDES, ÉLATÉRIDES, CÉBRIOMDES, CÈROPIIYT1DES, RH1P1CÉRIDES, DASCYLL1DES, MALACODERMES, CLÉRIDES, LYMÉXYLONES, CUPÉSIDES, PTINIORES, B0STR1CHIDES ET CISSIDF.S. PARIS LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE R01IET, RUE UACTEFEUILLE , T2. 1857. s ,v GENERA BUS COLÉOPTÈRES. FAMILLE XXXII. BUPRESTIDES. Bouche inférieure. — Languette sans paraglosses, souvent cachée der¬ rière le menton. — Deux lobes aux mâchoires, inermes, lamelliformes et ciliés. — Antennes de onze articles, dentées en scie. — Tête très- courte, verticale, enfouie dans le prothorax jusqu’aux yeux. — Pattes courtes; cavités cotyloïdes antérieures largement ouvertes en arrière; hanches antérieures et intermédiaires globuleuses, leurs trochantins très- apparents ; les postérieures lamelliformes, canaliculées sur leur bord postérieur; tarses pentamères ; leurs quatre premiers articles pourvus de lamelles membraneuses en dessous. — Abdomen composé de cinq seg¬ ments en dessous ; les deux premiers soudés ensemble. — Prosternum terminé par une saillie plane, reçue dans une cavité sternale et fixe dans celte dernière. Avec cette famille commence une suite considérable d’espèces que Latreille avait, dans scs derniers travaux, réunies sous le nom commun de Serricornes et qu’il avait partagées en plusieurs sections, dont la pre¬ mière, celle des Sternoxes, était divisée à son tour en deux tribus : celle des Buprestidcs etcéllc des Elatérides(i). De cos deux tribus, la première (1) Voyez le Règne anim. éd. 2. IV, p. 422, sq. Ce n’est qu’en 1825 que La- treillc (Famill. nat., p. 246) a employé le nom de Serricornes. Celui de Ster¬ noxes est beaucoup plus ancien et remonte jusqu’à son Hist. nat. d. Crust. et Coléoptères. Tome IV. 1 O BCPRBSTIDES. est la plus naturelle , à ce point que jamais on n’y a introduit aucun élément étranger, tandis qu’aujourd'hui même les limites de la seconde ne sont pas encore parfaitement fixées. LesBupreslides constituent en effet un des groupes les plus homogènes des Coléoptères. Leur corps, plus ou moins allongé, rarement (Trachys) très-court, est d'une rigidité remarquable, la tête, très-peu mobile, étant engagée en partie dans le prolhorax qui, lui-même, à quelques excep¬ tions près (plusieurs Chrysobothrides), est appliqué exactement contre l'arrière-lronc et fixe. La solidité des téguments, qui est générale chez ces insectes, augmente encore cette rigidité due à l'iDlime connexion des deux parties en question. Par suite de celte position de la tête, les organes buccaux sont infé¬ rieurs , très-courts et en même temps d’un volume comparativement petit. Cette famille est une de celles où ces organes n’ont plus leur valeur systématique ordinaire. Les modifications qu'ils éprouvent ou sont insi¬ gnifiantes, ou ont lieu dans un même genre naturel sous tous les autres rapports. Aussi ne les verra-t-on figurer que très-accessoirement dans la classification exposée à la suite de ces généralités. Le menton est corné, mais souvent sa partie antérieure devient sim¬ plement coriace et de couleur testacée. Ses formes se réduisent au fond à trois : tantôt il est très-court, un peu rétréci et coupé carrément, avec son bord antérieur assez souvent tridenté, mais faiblement (par exemple Chalcophorides) ; tantôt presque en carré transversal (la plupart des Sligmodérides); tantôt enfin triangulaire (Chrysobothrides, Agrilides, etc.) La languette plutôt coriace que membraneuse , parfois cornée et épaisse (Beliosota), est située derrière lui et très-souvent invisible. Elle est trilobée, trigoneou tronquée en avant et ne possède aucun ves¬ tige de paraglosses. Les supports des palpes labiaux la flanquent de chaque côté, et ces palpes eux-mêmes, qui sont très-courts, ne semblent le plus souvent composés que de deux articles, quoiqu’on réalité il y en ait toujours trois, mais dont le premier est souvent réduit presque à rien. Des deux lobes des mâchoires l’interne est le plus petit et en triangle aigu ou lancéolé ; l’externe varie un peu plus ; sa forme la plus constante est celle d une lame dilatée au bout et arrondie en dehors. Les palpes maxillaires ne semblent très-souvent aussi composés que de trois articles, le premier étant, comme celui des labiaux, très-petit. Les mandibules n’affectent que deux formes : ou elles sont très-épaisses, arrondies en dehors, concaves au côté interne, avec une ou deux petites dents sur ce bord, et tronquées à leur extrémité ; ou elles sont amincies en dedans et, par suite, plus ou moins tranchantes. Quant au labre, il est généralement transversal et légèrement échancrè ; celui de plupart des Stigmo- d. Ins. K, p. 5. M. Westwood (An. Intr. to the mod. classif. of Ins. I, p. 178 et 223) a changé le premier en celui de Priocxrata, et le second en celui de Macrostkrm. Bl PBRSTIDES. 3 dérides est seul plus long que large, rétréci et légèrement fendu en avant («). Les antennes sont médiocres et même assez courtes. Le point où elles commencent à être dentées varie du 3e au 6« et même au 7° article; ces différences peuvent être employées, mais non toujours, dans la ca¬ ractéristique des genres. Jamais ces organes ne sont flabellés ni même pectinés, comme cela a lieu si souvent chez les Elatérides. Mais si leur forme n'a qu’une importance médiocre, il n’en est pas de même de deux autres caractères qu’ils présentent et sur lesquels il est nécessaire de s’arrêter un instant , attendu qu’ils servent de base à la classification que j’ai cru devoir suivre. Le plus important, quia été signalé par Erichson (-2), mais dont l’ap¬ plication n'a pas été faite jusqu’ici, consiste dans la situation des pores signalés par ce savant entomologiste dans les antennes des insectes en général et qu’il regarde comme des organes olfactifs. Ces pores qui n’occupent jamais qu'un plus ou moins grand nombre des articles, sont ordinairement invisibles, cachés qu’ils sont par des poils très-fins et d’un aspect velouté. Mais ici ils sont, sauf«dans un seul cas (Julodides), parfaitement distincts et se présentent dans trois conditions différentes, comme l’a dit Erichson. Dans la première, ils sont diffus et recouverts par des poils très-fins, d'un aspect hydrofuge, analogues à ceux qui existent, par exemple, chez lesParnides; r Dans la seconde, ils sont également diffus et occupent les faces su¬ périeure et inférieure (parfois en même temps la tranche interne) des articles ; Enfin, dans la troisième, ils sont concentrés sur chaque article dans une petite dépression ( fosselle porifère) située tantôt sur la tranche in¬ terne [fossettes porifères internes), tantôt à la face inférieure et antérieure [fossettes porifères inférieures), tantôt enfin sur la troncature antérieure [fossettes porifères terminales) de ce dernier (3). (1) Très-souvent cet organe présente en dessus une ligne longitudinale qui, dans beaucoup de .cas, se divise antérieurement en deux branches, lesquelles se rendent sur ses côtés. Il en résulte alors qu’il est divisé en trois aires : deux latérales grandes et une antérieure petite et trigone. Les deux aires latérales sont fréquemment de couleurs métalliques et simulent deux plaques qui se¬ raient superposées à l’organe. Cette particularité n’a aucune valeur générique. (2) De fabrica et usa antennarum in Insectis, p. 7, fig. D et E, 1-3. (3) Erichson n’a signalé que les fossettes porifères inférieures. Il semblerait dès-lors que la troisième de ces catégories devrait être divisée en trois; mais il existe quelques passages qui, sans ôter à ces trois positions différentes toute leur importance, les rendent parfois d’un emploi sujet à contestation; ce qui n’empêche pas qu’elles soient très-utiles pour caractériser les groupes infé¬ rieurs aux tribus. Je n’examine pas la question de savoir si ces pores antennaires sont réelle- 4 BCPREST1DES. C’est dans ces pores que se trouve la clef de la classification de la fa¬ mille, puis dans le second des caractères annoncés plus haut, à savoir le mode d'insertion des antennes, mode qui est aussi variable ici qu’il est fixe chez les Throscides , les Eucncmides et les Elatérides. Ces or¬ ganes sont en effet insérés dans des cavités (cavités antennaires) dont la grandeur, la forme, la situation et les rapports avec l’épislome (i) éprou¬ vent de nombreuses modifications sur lesquelles il me paraît inutile de m’étendre en ce moment (-2). J’ajouterai seulement qu’en dehors ou en avant, ces cavités se prolongent en un sillon plus ou moins distinct, lon¬ geant le bord inférieur des yeux, et dans lequel les antennes logent leur premier article lorsque, pendant la contraction, elles se replient en arrière. Au-dessus de chacune des cavités antennaires et même dans leur in¬ térieur, lorsqu’elles sont très-grandes (par ex. Psiloptera), on observe fréquemment une petite fossette arrondie renfermant un tubercule éga¬ lement arrondi. Ces tubercules frontaux, ainsi que je les appellerai, ne sont qu’un simple accident de sculpture et ne sont pas toujours con¬ stants dans les espèces d’un même genre ; mais leur fréquence n’en est pas moins un fait assez remarquable (0). Les yeux des Buprestides sont toujours fort grands, allongés et occu¬ pent en grande partie les côtés de la tête; mais les Chrysobothrides sont les seuls chez lesquels ils sont souvent très-rapprochés sur le vertex. Le prothorax ne présente de digne de remarque que l’existence chez quelques Agrilides et la plupart dcsTrachydes, de deux sillons dans les¬ quels se logent les antennes au repos (4). ment des organes olfactifs, comme le pense Erichson ; cela importe peu au point de vue systématique. Leur étude est des plus faciles et n’exige aucune préparation; il suffit d’une bonne loupe. (1) Ici, comme dans tous les Sternoxes, sans aucune exception, l’épistome n’est jamais séparé du front par une suture distincte. (2) A la rigueur, il faudrait distinguer de ces cavités antennaires les cavités cotyloïdes dans lesquelles, comme dans tous les insectes, est reçu le premier article des antennes; ce sont deux choses très-distinctes. Toutefois, pour plus de brièveté, je n’ai pas cru devoir faire cette différence, la confusion étant peu à craindre; de sorte que ces expressions, par exemple, cavités antennaires très- pctiteSj arrondies , signifient que dans ce cas les cavités cotyloïdes existent seules, tandis que celles-ci : cavités antennaires grandes ou ouvertes veulent dire que chacune de ces cavités est logée dans une autre qui s’étend plus ou moins loin autour d’elle. (3) Ces tubercules n’ont été signalés que par M. J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad, of Philad. 1854, p. 83). A ce sujet cet habile entomologiste se de¬ mande si ce ne sont pas des ocelles ou des organes auditifs. Leur faciès et surtout l’irrégularité de leur existence me paraissent s’opposer à ce que cette question soit résolue par l’affirmative. (4) Ces sillons antennaires qui existent non-seulement dans la famille ac- BUPRESTIDES. 5 Jusqu’ici on a pris l'écusson pour point de départ do la classification de la famille; mais il est loin d’avoir cette importance. Il manque chez un assez grand nombre d’espcces; dans la plupart des autres il est fort petit. Ce n’est guère que chez les Chrysobothrides et les Agrilides qu’il arrive à un développement assez considérable. Les élytres ne recou¬ vrent guère que le dos de l’arrière-corps. Leurs épiplcures sont par conséquent très-étroites ou plutôt n’existent qu’à la base de ces organes; en arrière elles sont limitées par un sinus plus ou moins prononcé. Il est commun que les élytres soient denticulées sur leurs bords latéraux postérieurs ou épineuses à leur extrémité. La présence constante des trochanlins des deux premières paires de pattes (i) est un fait de quelque importance en ce qu’elle constitue un des principaux caractères qui distinguent la famille de celle des Elaléridcs. Les jambes sont toutes terminées par deux éperons très-petits, égaux et dont l’existence ne souffre pas d’exception. Les lamelles qui garnis¬ sent le dessous des quatre premiers articles des tarses ne sont sujettes à manquer en partie que dans deux groupes, les Chrysobothrides et les Agrilides. Chez les premiers, il n’y en a pas quelquefois sous l’article basilaire et même sous le suivant; parmi les seconds, il existe un genre (Stenogaster) qui n’en a que sous le pénultième. Ces lamelles varient beaucoup sous le rapport de la grandeur et sont parfois très-réduites. Les crochets des tarses ne sont dentés ou appendiculés que chez les Agrilides, les Trachydcs et dans le genre Sponsor. Il n’existe de stylet onguéal ou onychium chez aucune espèce. L’abdomen, comme le porte la formule diagnostique de la famille, ne compte normalement que cinq segments ventraux. Mais chez un assez grand nombre de mâles on en voit deux autres plus ou moins rétractiles et qui sont des annexes des organes génitaux. Ils manquent, sauf quel¬ ques exceptions, chez les femelles, ou bien elles n’en ont qu’un. tuelle, mais encore dans les trois suivantes, se forment de trois manières essen¬ tiellement différentes, à chacune desquelles il convient dès-lors d’assigner des noms distincts. Je les appellerai : Sillons prosternaux lorsqu’ils ne sont qu’un élargissement de ces deux sil¬ lons (sutures prosternales) qui limitent le prosternum de chaque côté et le séparent des flancs du prothorax; Sillotis marginaux lorsque ce sont des rainures creusées à la partie supé¬ rieure des flancs du prothorax, immédiatement au-dessous du pronotum; Enfin Sillons médians quand ils sont situés entre les deux points ci-dessus. Les deux premières do ces formes existent seules chez les Buprestides ; toutes trois sont représentées chez les Eucnémides et les Elatérides. (1) Presque toujours les hanches postérieures présentent, à quelque distance de leur extrémité externe, un fin sillon longitudinal qui les divise en deux portions d’inégale grandeur. L’externe, occupant la même place relative que les trocliantins antérieurs et intermédiaires, pourrait bien représenter cei pièces. 6 BTJPRESTIDBS. La cavité sternale dans laquelle pénètre la saillie duprosternum pré¬ sente trois combinaisons difîérentes quant à la part que prennent à sa formation le mésosternum et le métasternum. C’est encore là un des caractères qu’on a négligés dans la famille et qui vient en troisième ligne après ceux empruntés aux antennes. Personne n’ignore que les Bupres- tides ne présentent aucune trace de la faculté saltaloire. Les épimères métalhoraciques ne manquent que chez plusieurs Chrysobothrides où elles sont recouvertes par les angles antérieurs du premier segment abdominal, et un certain nombre d’Agrilides chez lesquels une saillie des hanches postérieures remplit le même rôle. Les deux sexes ne sont que peu ou nullement différents l’un de l’autre, et, quand ils le sont, c’est constamment à l’extrémité de l’abdomen que se trouvent leurs caractères distinctifs. Les Bupreslides sont de très-beaux insectes auxquels la richesse de leur livrée a valu, dans la plupart des langues de l’Europe, des noms équivalents à celui de Richards qui leur a été donné en français. A part quelques-uns, la plupart de petite taille, qui vivent sur les fleurs, on les rencontre ordinairement sur les troncs des arbres, les bois abattus, plus rarement sur les feuilles. Leur démarche est très- lente ; mais en plein soleil ils déploient dans leur vol et dans tous leurs mouvements beaucoup de vivacité. Quand on veut les saisir, ils se laissent tomber et simulent la mort pendant quelque temps. Ce sont, du reste, des insectes plus particulièrement propres aux pays chauds. Les régions froides et tempérées des deux continents n’en possèdent qu’un petit nombre dont les plus grands ne sont pas beaucoup au-dessus de la taille moyenne. Les espèces connues s’élèvent en ce moment à environ 1,200. Leurs larves, ignorées il y a une vingtaine d’années (i), sont aujour¬ d’hui très-bien connues, du moins pour ce qui concerne celles d'Europe. Jusque dans ces derniers temps elles semblaient être très-homogènes; mais la découverte récente de celles de deux espèces d'Agrilides et de Trachydes oblige de les répartir dans deux catégories. La première, comprenant les formes typiques, admet quelques dis¬ tinctions secondaires. Celles de ses espèces qu’on peut regarder comme tout-à-fait normales (2) présentent les caractères suivants : (1) Jusque-là on avait regardé comme appartenant au Buprestis gigantca la larve figurée par mademoiselle Mérian (Ins. Surinam, pl. 50) et reproduite à ce titre par MM. De Castelnau et Gory, Mon. I; Buprestis, pl. 1. Il suffit d’y jeter un coup-d’œil pour voir que c’est celle de quelque grande espèce de Lamellicorne, probablement d’un Dynastide. — J’ai dit précédemment (Tome III, p. 45, note 2) qu’une larve du Brésil, figurée par M. Westwood, comme celle du Bu¬ prestis attenuata , était celle d’un Passalus, ou peut-être d’un Longicorne. Pour une description générale des larves de la famille, voyez Ericlison, Ar- ebiv, 1841, p. 82; ou Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Sc. d. Liège, VIII, P- 470. (2) Les suivantes sont celles dont on possède des descriptions complètes ou BÜPRESTTDES. 7 Lear corps cylindrique ou déprime, et remarquable par sa longucn el sa gracilité, s’élargit brusquement dans la région prothoracique, ce qui lui donne, selon les expressions très-exactes de MM. L. Dufour et Ed. Perris, la forme d'un pilon. La tête est petite et nettement divisée en deux portions: l’une, postérieure, revêtue de téguments membraneux et invaginée dans le prolhorax; l’autre, antérieure, cornée (t). Elle ne présente aucun vestige de stemmates et porte deux courtes antennes composées de deux ou trois articles : le premier charnu et plus ou moins rétractile, le dernier globuleux et très-petit. La bouche se compose : d’un menton grand . charnu, portant une languette coriace privée de palpes, mais présentant à sa face inférieure deux bourrelets allongés, quelquefois réunis par un sillon transversal et paraissant représenter ces organes ; deux mâchoires très-petites, recouvertes par le menton et portant un lobe cilié et un palpe biarticulé; deux courtes mandibules dures et obtusément dentées à leur extrémité ; enfin d’un labre coriace occupant l’intervalle qui sépare les mandibules. Les deux segments thoraciques qui suivent le prothorax, sont plus étroits que ce dernier, un peu plus larges que les suivants et ne présentent aucun vestige de pattes. Les segments abdominaux, au nombre de neuf, comme de cou¬ tume, sont de longueurs inégales et présentent ordinairement chacun un sillon transversal assez marqué. A l’extrémité du neuvième se trouve une saillie simulant un dixième segment et au sommet de laquelle est une fente anale longitudinale. Il y a neuf paires de stigmates arrondis, la au moins des figures : Chalcophora mariana. Ratzeb. Die Forstins. 1, p. 59, pl. 2, f. 11; Loew, Stettin. ent. Zeit. 1811, p. 34, pl. 1, f. 9, avec des détails anatomiques; Pecchioli, Magaz. d. Zool.; Ins. 1843, pl. 120, f. 1-5; Lucas, Ann. d. 1. Soc. Entom. Sér. 2, II, p. 315. — Chalc. Fabricii, Bertoloni, Nov, Comment. Acad. Bonon. Y, p. 87, pl. 8; De Casteln. et Gory, Mon. d. Bupr. II, Chalcophora, pl. 3, f. 2. — Dicerca coslicollis , Chapuis et Candèze, loc. cit. p. 474. — Die. berolinensis, Westw. An lntrod. etc., I, p. 230, f. 28, n08 8-9. — Pœcilonota rutilons, Chapuis et Candèze, loc. cit. p. 475, pl. 4, 1'. 6. ■ — Chrysoboihris chrysostigma, L. Dufour, Ann. d. Sc. nat. Sér. 2, XIV, p. 111, pl. 33, f. 6-10. — Anihaxia quadripunctata, Ratzeb. loc. cit. I, p. 52. — Anth. manca, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Bordeaux, XI. Pour les auteurs non cités dans cette note et les espèces sur lesquelles on n’a que des renseignements plus ou moins vagues, voyez Chapuis et Candèze, loc. cit. (1) Cette invagination et cette division de la tète en deux parties ont donné lieu à une erreur assez difficile à comprendre. Deux auteurs, MM. Loew et Ratzeburg (loc. cit.), ont regardé sa portion charnue comme appartenant au prothorax, qui aurait été ainsi composé de deux segments. Un troisième, M. Goureau (Ann. d. 1. Soc. ent. Sér. 2, 1, p. 26), allaut plus loin, a considéré le prothorax entier comme étant la tête, et la portion cornée de cette dernière comme représentant le chaperon. Ces deux opinions, réfutées principalement par Erichson, M. L. Dufour et M. Ed. Perris, ne sont rappelées ici qu'ir titre de documents historiques. 8 tüPRESTIDES. première située latéralement au milieu ou plus ou moins près du bord antérieur du mésothorax, parfois dans le pli qui le sépare du prothorax; les huit autres paires placées plus haut sur les huit premiers segments de l’abdomen et visibles seulement quand on regarde ces segments d’en haut (1). Les téguments de ces larves sont glabres ou revêtus seulement de quelques poils épars ; ceux des deux derniers segments thoraciques et de l’abdomen sont membraneux ; le prolhorax seul est pourvu en des¬ sus et en dessous d’une plaque subcornée ; la supérieure présente deux lignes saillantes, d’un tissu plus solide et convergentes. Dans le cours de la transformation en nymphe, le corps de ces larves se raccourcit extraordinairement en comparaison de ce qu’il était dans l’origine; à part cela, sous ce nouvel état, les Buprestides ne présentent rien de particulier. Les larves des Agrilus (2) ne s’écartent du type qui vient d’être dé¬ crit qu’en ce que leur saillie anale se prolonge en deux pièces cornées latérales et diversement dentées, selon les espèces. Celle de la Slernocera clirysis dont on ne connaît, il est vrai, que le jeune âge (3), commence à s’éloigner sensiblement de ce type, son corps s'atténuant graduellement en arrière et étant revêtu de longs poils, sur¬ tout sur les côtés. La seconde catégorie ne comprend jusqu’ici que les larves des deux espèces suivantes. L’une d’elles, celle de la Diphucrania auriflua Hope,de l’Australie, décrite par M. Saunders (4), 11e se rattache plus aux précédentes que (1) La position des stigmates , surtout de la paire thoracique, a été l’objet d’une discussion entre MM. L. Dufour et Goureau (Ann. d. Sc. uat. Sér. 2, I, p. 253, 257, et II, p. 441 et 253). Ce qu’on a de plus complet sur cette ques¬ tion, est ce qui en a été dit par M. Ed. Perris dans son travail, cité plus bas, sur les larves des Agrilus. Mais M. Ratzeburg (loc. cit.) avait déjà antérieurement décrit et figuré ces organes avec son exactitude ordinaire. (2) Ce sont les premières qui aient été bien connues, et l’on en a déjà décrit un assez grand nombre : A. Aubei, Aubé, Ann. d.l. Soc. ent. VI, p.189, pl.8, f. 6; reproduite dans Casteln. et Gory, Mou. Il, Agrilus, pl. 5, f. 1. — A. no- civus, Ratzeb. Die Forstins. I, p. 56, pl. 2, f. 7, et dans le texte (p. 54-57) te~ nuis , angustulus, biguttatus (cette dernière a été également décrite par M. Gou¬ reau, Ann. d. 1. Soc. ent. Sér. 2, I, p. 23, pl. 2, n»4, f. 1-4). La larve privée de saillie anale que M. Ratzeburg avait primitivement décrite (loc. cit. p. 56 et 63, pl. 2, f. 8) comme étant celle de VA. fagi, a été depuis reconnue par lui comme n’appartenant pas à cette espèce, mais probablement au Chrysobo- thris a f finis; dès lors l’exception qu’elle formait tombe d’elle-mème. — A.de- rasofasoiatus , viridipennis, G-guttatus , cinctus, Ed. Perris, Mém. d. l’Acad. d. Lyon; Scienc. Nouv. Sér. I, p. 108; avec des figures dans le texte. (3) De Casteln. et Gory, loc. cit. I, Sternocera, pl. 1; un œuf est figuré à côté de la larve. Antérieurement, M. Guérin-Méneville (Revue Zool. 1839, p. 260) avait déjà décrit les œufs de cette espèce. (4) Voyez son Mémoire intitulé : « On the gall formed by Diphucrania au - BÜPRESTIDES. 9 par l’abscncc des pattes. Son corps est tout d’une venue, presque cylin¬ drique, et le prothorax, bien loin d’être plus volumineux que les autres segments, est, ainsi que le mésothorax, plus court et plus étroit que le métathorax. Celui-ci, sous ce rapport, ressemble aux huit premiers seg¬ ments abdominaux. Le 9° de ceux-ci est plus court, arrondi en arrière et pourvu d’une saillie anale légèrement bifide. La seconde, celle de la Trachys nana que M. Ileeger a fait connaître il y a peu de temps (l), semble appartenir à une toute autre famille que celle-ci. La tête est dégagée du prothorax et porte de chaque côté un œil réniforme. Le prothorax est sensiblement plus court et plus étroit que le mésothorax. A partir de ce dernier jusqu’à l'extrémité du corps, tous les segments vont en se rétrécissant graduellement et avec rapidité : ils sont en outre fortement arrondis et séparés par de profondes inci¬ sions sur les cotés. Chacun d'eux est pourvu, tant en dessus qu’en des¬ sous, d’un écusson corné et de deux verrues latérales et ciliées. Mais le caractère le plus remarquable peut-être de cette larve consiste dans la présence des pattes qui sont très-ccarlées à leur naissance et composées de deux articles dont le dernier est muni d’un onglet corné. Quant aux habitudes de ces larves, toutes celles d'Europe qui sont conformes au ty pe, y compris celles des Agrilcs, vivent entre l’écorce et le bois d’arbresM’espcces très-variées, en recherchant de préférence ceux frappés de mott ou atteints de maladie. Elles creusent soit dans l’écorce, soit dans l’aubier ou dans le bois même , des galeries remar¬ quables par leurs sinuosités chez celles des Agrilcs, et le moment de leur transformation arrivé, elles se changent en nymphe dans une cellule située d’autant plus profondément que la nymphe a plus à redouter les influences atmosphériques. Les deux espèces mentionnées en dernier lieu ont des habitudes très- difTérentes. La larve de la Diphucrania auriflua détermine sur les ra¬ meaux de la Pullcnœa stipularis aux dépens de laquelle elle vit, la formation de galles ligneuses d’un tissu spongieux qu’elle habite jusqu’à sa transformation en insecte parfait. £elle de la Trachys nana ronge le parenchyme des feuilles du Convolvulus arvensis et finit par s’y con¬ struire une loge où elle subit sa métamorphose, genre de vie qui expli¬ que la présence chez elle des yeux et des pattes. Les analogies de ces larves avec celles des Longicornes, surtout avec celles des Lamiaires qui sont également apodes, ont frappé tous les ob¬ servateurs. Elles ont des rapports encore plus prononcés avec les larves de la famille suivante, les Eucnémides, tandis qu’elles n’en ont que fort peu avec celles des Elalérides. riflua Hope, a species of Buprestidæ. » Trans. of the ent. Soc. V, p. 27, pl. 2, f. 5-9. Cette espèce de M. Hope m’est inconnue et je no sache pas qu’elle soit décrite. Comme le genre Diphucrania de Dejeanest relégué dans la synonymie, elle appartient aux Etiion, genre du groupe des Agrilides. (1) Sitzungsber. d. Wiener Akad. VII, 1851, p. 209, pl. 5, f. 11. 10 BDPRESTIDES. La famille correspond au genre Büprestis de Linné. Dalman, le pre¬ mier (i), essaya de le diviser et, prenant pour point de départ l’écusson, y établit un grand nombre de groupes auxquels il s’abstint de donner des noms. Eschscholtz (â) en détacha ensuite quelques genres qu’il carac¬ térisa en peu de mots. Après lui, Solier, dans un travail spécial (ô), ex¬ posa en détail les caractères de ces genres et en fonda plusieurs autres. Peu de temps après, MM. De Castelnau et Gory commencèrent la pu¬ blication d’une Monographie de la famille (4) dans laquelle toutes les espèces à eux connues sont figurées et que Gory compléta plus tard en y ajoutant un supplément. Si l’on ajoute à cela un mémoire étendu de Mannerheim (s), et une Centurie d’espèces publiées par M. Chevrolat (c), on aura tous les travaux essentiels dont ces insectes ont été l’objet. La classification suivante a pour base, ainsi que je l’ai dit plus haut, les pores antennaires. Les modifications qu’ils éprouvent donnent lieu à l’établissement des trois tribus suivantes : I. Pores antennaires diffus. — cachés par une pubescence d’aspect hydrofuge. Julodides. — visibles et occupant les deux faces des articles. Chalcophorides. II. Ces pores concentrés dans une fossette sur chaque article. .Buprestides vrais. TRIBU I. JULODIDES. Pores antennaires diffus, cachés par une fine pubescence d’aspect hydrofuge. — Antennes insérées loin du bord antérieur de l’épistome; (1) In Schœnherr, Syn. Ins. III; Append. p. 126. (2) Zool. Atlas, Heft I, p. 8. (3) « Essai sur les Buprestides; » Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 261. Depuis, Solier, dans l’ouvrage de M. Gay sur lè Chili, a fondé un assez grand nombre de genres nouveaux, la plupart inadmissibles. Les types m'ont été communi¬ qués par le Muséum d’IIistoire naturelle de Paris, auquel ils appartiennent en ce moment. (4) Elle forme une partie du tome I et les tomes II et IV de leur « Histoire naturelle des Coléoptères. » C’est un grand travail, mais qui laisse beaucoup à désirer sous tous les rapports. Le texte n’a aucune valeur scientifique et ne peut jamais être cité avec sécurité, à moins qifil ne s’agisse d’espèces bien connues. Je me suis presque abstenu, dans les pages suivantes, de toutes remarques sur cet ouvrage; c’eut été à n’en pas finir. (5) « Énumération des Buprestides et description de quelques nouvelles es¬ pèces de cette tribu de la famille des Stcrnoxes de la collection de M. le comte Mannerheim. » Bullet. de Moscou, 1837, n° 8, p. 3. 11 ne s’y trouve aucun genre nouveau, et les caractères de ceux admis par l’auteur n’y sont pas exposés. (6) Dans Silberm. Revue eut. V, p. 4l. JÜLOÏUDES. 11 leurs cavités médiocres, bien limitées. — Point d’écusson. — Cavité sternale formée en entier par le mésosternum. La fine pubescence qui revêt les articles dilatés des antennes est pro¬ pre à ces insectes dans la famille. Elle recouvre en entier toute la partie dilatée de ces articles, ne laissant de libre que leur bord externe. Il faut par conséquent l’ênlever pour apercevoir les pores qui sont très- petits. La formation de la cavité sternale par le mésosternum seul est une autre particularité fort rare dans la famille et qui ne se retrouve que dans un petit nombre de genres de Uuprestides vrais, constituant le groupe des Polyceslidcs. L’absence de l'écusson, une forme plus ou moins conieo-ovalairc, par suite un facics très-massif, achèvent de faire reconnaître sans peine les deux genres qui composent la tribu. Tous deux sont propres à l’ancien continent. I. Une forte saillie sternale : Sternocera. II. Point de — Julodis. STERNOCERA. Eschsch. Zool. Atlas, Heft I, p. 8. Menton subtriangulaire. — Languette trilobée. — Dernier article des palpes ovalaire, obtus. — Mandibules très-épaisses, concaves au côté interne. — Labre quadrangulaire, légèrement échancré. — Tête non ou peu concave; épistomc tantôt fortement, tantôt faiblement échancré. — Yeux médiocres, peu saillants, latéraux. — Antennes à articles 1 en massue arquée, 2 court, obeonique, 3 allongé, subeylindrique, 4 nota¬ blement plus court, obeonique, 5-10 fortement dentés en scie aiguë, transversaux, 11 échancré au bout. — Prolhorax transversal, convexe, rétréci en avant, bisinuéà sa base; son lobe médian étroit et aigu. — Elylres allongées, cylindrico-coniqucs. — Hanches postérieures subpa¬ rallèles, triangulairenient dilatées au côté interne; tarses assez longs; leurs articles très -larges et très-déprimés, subégaux ; les quatre 1er» trigones, le 5® en carré oblong. — Métastcrnum et mésosternum pro¬ longés en une forte saillie obeonique ou cunéiforme. — Prosternum plus ou moins concave. — Corps conico-cylindriquc. La présence d’une saillie sternale distingue éminemment ce genre de tous ceux de la famille. Ses espèces sont de grande taille, de couleurs assez variées, quoique le plus souvent métalliques, et souvent ornées sur les élytres et l’abdomen d’impressions en forme de fossettes ou de sillons et remplies de poils tomenteux. Toutes ont le prolhorax criblé de gros points enfoncés, parfois confluents, et leurs élytres présentent chacune à leur extrémité, chez la plupart, de deux à trois dents distantes ; chez les autres cette extrémité est simplement sinuée. Je ne trouve de tubercules frontaux chez aucune d’elles. 12 liürRESTIDES. Les deux sexes ne paraissent pas différer entre eux ; les femelles sont seulement plus massives que les mâles. Ces insectes sont propres aux parties chaudes de l’Afrique et des Indes orientales ; on en a déjà décrit une vingtaine (t). JULOD1S. Escuscu. Zool. Atlas, lleft I, p. 9. Menton fortement transversal, entier ou faiblement échancré. — Lan¬ guette trilobée. — Dernier article des palpes subcylindrique ou un peu obeonique. — Mandibules robustes, épaisses, concaves intérieure¬ ment. — Tête plane ou légèrement concave ; épistome sinuéou échancré, parfois muni d’une dent médiane. — Yeux médiocres, peu saillants, la¬ téraux. — Antennes assez grêles, à articles 1 en massue arquée, 2 court, obeonique, 3 allongé, déprimé ou subcylindrique , 4 plus court, 5-10 dentés en scie aiguë, transversaux, 11 tronqué ou subécbancré. — Pro¬ thorax et élytres des Sternocera ; celles-ci seulement toujours inermes à leur extrémité. — Hanches postérieures des mêmes; tarses assez longs, tantôt larges et déprimés, tantôt plus étroits (a) ; les quatre 1ers articles subégaux, plus ou moins trigones, le 5e en carré long. — Mésoslernum de forme variable, généralement très-court et oblique ou subverlical (5). (1) Quinze sont décrits par MM. De Castelnau et Gory (Mon. I et IV, Suppl, p. 1): S. irregularis , Latr., de Nubie et du Sénégal; castanea, du Sénégal; ster- nicornis Linné, c hrysidioides C. et G., chrysis Linn. (var. Brahmina Chevrol. in Silberm. Rev.ent. V, p. 46); nitidicollis C. et G., basalis C. et G., unicolor Casteln. , orientais Herbst, lœvigata 01 .,rugosipennis C. et G., des Indes Or.: inter ruptaYàb. du Sénégal; dissimilis C. et G., Diardi C. et G., des Indes Or.; Orissa Buquet, de l’Afrique mér. Aj. S. liturata ( Orissa var.?), feldspathica, A. White, Ann. and Mag. of nat. Hist. XII, p. 266; du Congo. — lanifica, Ericlis. Arcliiv, 1843, 1, p. 223; du Congo. — luetifera, monucha, Klug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 644; Mozambique. — dasypleuros, Ivollar ü. L. Bedtenb. in Ilügels Kaschmir, IV, 2, p. 504; de l’ilimalaya. (2) Ces organes varient beaucoup; il y a des espèces nombreuses (par ex. œquinoctialis , arabica, etc.) chez lesquelles ils sont proportionnellement plus larges que ceux des Sternocera, surtout chez les mâles; mais, en général, lô contraire a lieu. Nulle part les quatre 1ers articles ne sont plus étroits et plu* rétrécis à leur base que chez le Clouei. (3) Aucun auteur n’a signalé cette forme particulière du mésosternum qui paraît propre à ces insectes et qui rappelle ce qui existe chez beaucoup d’Ela- térides. Il en est très-peu parmi eux (par ex. natalensis) qui aient cet organe de niveau avec le métathorax, comme de coutume. Sa forme ordinaire est celle d’une lame oblique, présentant une cavité pour la réception de la saillie pros¬ ternale; chez plusieurs (par ex. Clouei) cette lame est, à très-peu de chose près, verticale. Dans quelques petites espèces ( lasios , Gnaphalon) le mésosternum est confondu sans suture apparente avec le métasternum. JCLODIDES. 13 — Prosternum étroit, carcnc chez la plupart. — Corps conico-cylin- drique. Ces insectes reproduisent les formes générales des Sternocera dont ils ne sc distinguent essentiellement que par la forme de leur menton et surtout de leur mésosternum. Seulement ils sont en général un peu moins grands, et quelques-uns meme ( lasios , Gnaphalon) sont de taille médiocre ou assez petite. Abstraction faite de quelques passages, on pourrait les répartir dans plusieurs groupes d’après la sculpture et la vestilure de leurs téguments qui sont plus ou moins velus. Dans une nombreuse série d’espcces presque exclusivement propres à l’Afrique australe et aux parties chaudes de l’Asie, le corps est criblé en dessus de points enfoncés confluents, et les élylres ornées de longs poils disposés en faisceaux ou de fossettes remplies d’un duvet tomen- teux (1), fossettes qui sont rarement remplacées par des bandes trans¬ versales irrégulières et interrompues (2). D’autres appartenant à l’Afrique intcrtropicalc et à la Faune médi¬ terranéenne, avec des téguments en général moins rugueux, présentent sur les élylres des sillons plus ou moins marqués, plus ou moins régu¬ liers et garnis de poils couchés ou redressés (3). Enfin on peut encore mettre à part quelques petites espèces du Cap hérissées de poils fins et dont les élytres finement rugueuses présentent un petit nombre de côtes régulières et plus ou moins abrégées postérieu¬ rement (4). Sauf quelques exceptions, ces insectes sont en entier, ou au moins en dessus, de couleurs métalliques uniformes, mais sujettes à passer au bleu ou au violet. Leurs caractères sexuels ne paraissent pas plus prononcés que ceux des Sternocera (s), et comme ces derniers ils sont privés de tubercules frontaux. (1) Les espèces munies de poils fasciculés paraissent propres à l’Afrique aus¬ trale, telles que cirrosa Schœnli., hirsuta Hcrbst, fascicularis Linné, lasios Herbst, etc.; celles où ces poils sont courts, au nord de l’Afrique et à l’Asie : par ex. œquinoctialis 01. du Sénégal et de Nubie, variolaris Fab. de Sibé¬ rie, etc. Mais entre ces deux sections il y a des passages insensibles. (2) J. Clouei, Buquet, Revue Zool. 1843, p. 22, et Ann. d. 1. Soc. ent. 1843, pl. 4, 111, f. 1 ; de l’ile Socotora. (3) Parmi les espèces à pubescence fine, peu abondante, couchée et à sillons des élytres peu marqués, voyez ./. Caillaudi Latr., de Nubie et du Sénégal ; spectabilis C. et G., pollinosa Kl. d’Arabie, etc.; parmi celles à sillons des élytres bien marqués et remplis de poils redressés : J. onorpodi Fab., d’Espagne; albopilosa Chcvrol., d’Algérie, etc. (4) J. hirta Linné, tomentosa, Gnaphalon Ilerbst. (5) Il y a bien dans la forme du dernier segment abdominal quelques légères différences. Simplement arrondi ou tronqué sur une faible étendue dans la plupart des espèces, il est plus ou moins échancré chez lo cirrosa et espèces voisines; mais ces différences sont spécifiques et non sexuelles. 14 BUPRKSTIDES. Le genre est riche en espèces (■) et confiné dans les régions qui vien¬ nent d’ctre indiquées. Parmi ces dernières, l’Afrique australe occupe le premier rang. Au dire des témoins oculaires, ces insectes multiplient beaucoup et se trouvent souvent réunis en sociétés nombreuses sur les broussailles ou les graminées. TRIBU II. CHALCOPIIORIDES. Pores antennaires diffus, à découvert, occupant les deux faces des articles sur lesquels ils existent. Cette tribu se compose d’un nombre considérable de belles espèces parmi lesquelles figurent les plus grands Ruprestides connus. Leurs pores antennaires sont parfaitement visibles, à l’exception des Eucuhoma chez lesquels la plupart des articles des antennes sont re¬ vêtus de poils assez longs, abondants et couchés, mais qui sont d’une toute autre nature que la fine pubescence hydrofuge des Julodides, de sorte que ce genre peut à peine être regardé comme formant sous ce rapport une exception. Il n’y a aucun parti à tirer des organes buccaux de ces insectes. Le menton est toujours fortement transversal, souvent coriace en avant, et son bord antérieur, qui est largement tronqué, présente souvent un double sinus d’où résultent trois petitesdents plusou moins distinctes. De leur côté, les mandibules sont constamment très-robustes et concaves au côté interne. Il ne sera par conséquent question dans les caractères des genres que des légères modifications qu’éprouvent le dernier article des palpes maxillaires et le labre. De son côté, le mélasternum est toujours tronqué ou arrondi en avant et forme le fond de la cavité sternale, qui est complétée latéralement par le mésosternum ; je ne connais aucune exception à cet égard. (1) La Monographie de MM. De Castelnau et Gory (Tomes I et IV, Suppl, p. 7) en contient 63 espèces, dont un assez grand nombre ne sont très-pro¬ bablement (pie de simples variétés. Les suivantes ont été passées par eux sous silence ou ont été publiées depuis l'apparition de leur travail : Bupr. fim- briata, Klug, Symb. phys. Ins. I, pl. 1, f. 1; Dongola. — J. Verreauxii ( Klugii C.et G .),sulcicollis [hottentota C.et G.), lucidicollis (/o??ie«/osaHerbst), Chevrol. in Silberm. Rev. ent. V, p. 47; Cap. — Setifensis Lucas, Rev. zool. 1844, p. 49 et Explor. d. l’Algér.; Ent. p. 134, pl. 14, f. 1; Algérie. — natalensis , vittipennis , Bohem. Ins. Caflr. I, p. 299; Natal. — splendens , Klug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 644; Mozambique. Iiolftii , Sturm, Catal. éd. 1843, p. 328, pl. 1, f. 5; Palestine. — intricata, sulcata , L. Redtenb. in Russeg. Reise, II, p. 982, Tab. A, f. 10, 11; Syrie. — Zablodtskii, Motsch. Bull. Mosc. 1845, I, p. 33; Perse. CDALCOPUORIDES. 15 Mais sous d'autres rapports, ces insectes varient assez pour qu’il soit convenable de les répartir dans trois sections qui ne me paraissent pas avoir la valeur de Sous-Tribus, mais seulement celle de simples groupes. I. l«r art. des tarses postér. plus long que le 2e. Écusson indistinct. Chrysochroïdes. — distinct. , Chalcopuorides vrais. II. ler art . des tarses postér. pas plus long que le 2e. Psiloptérides. Groupe I. Chrysochroïdes. Antennes porifères à partir du 4° article chez la plupart ; leurs cavités d’insertion petites, au plus médiocres. — Point d’écusson. — 1er article des tarses postérieurs plus long que le suivant. L’absence de l’écusson sépare bien moins ces insectes des autres Chal- copborides (i) que l’ensemble des caractères qui précèdent. L’existence, par exemple, des pores sur le 4° article des antennes (sauf chez les Cykia) est une particularité qui leur est exclusivement propre. Leur mésosternum, à l’exception des mêmes Cyhia et de quelques Cuhyso- chroa, afTecte une forme particulière. Ses branches, après avoir formé les côtés de la cavité sternale, au lieu d’être brusquement ascendantes, sont simplement obliques et parfois subhorizontales. Chez la plupart des Sxeraspis elles se terminent même en pointe. Quant aux cavités anten- naires, elles sont généralement médiocres, ou si elles deviennent assez grandes (Steuaspis), il s’en faut de beaucoup que, sous ce rapport, elles ressemblent à celles des Psiloplér ides. Les Chrysochroïdes sont propres à l’Afrique, aux Indes orientales et à l’Australie. Presque tous sont de magnifiques insectes. I. Antennes dentées à partir du 3e article : Steraspis. U. — — 4« — Les art. dentés au moins aussi larges que longs : Catoxanthv, Chrysochroa. — tous très-allongés : Cyria. STERASPIS. (Dei.) Solier, Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 267. Dernier article des palpes cylindrique. — Labre plus ou moins forte¬ ment échancré. — Tcte excavée dans toute sa longueur; ses bords la¬ téraux formant une crête au-dessus des cavités anlennaires; celles-ci (1) Il manque, comme on le verra plus loin, chez quelques espèces de Ch&l- cophorides vrais. 16 BFFRESTIDES. assez largement ouvertes, trigones ; épislome échancré. — Yeux grands, assez convexes, médiocrement écartes en dessus. — Antennes robustes, à articles 1 médiocre, renflé, 2 très-court, 3-1 1 fortement dentés, les dents aiguës; le dernier tronqué. — Protborax peu convexe, transver¬ sal, largement mais faiblement lobé à sa base. — Elytres régulièrement rétrécies à partir de leur base, épineuses à l’angle suturai, parfois den- liculées à leur extrémité. — Hanches postérieures étroites , coupées plus ou moins obliquement en arrière ; tarses assez larges, leur 1er ar¬ ticle allongé aux quatre postérieurs, les trois suivants fortement cordi- formes , le 5e ovale et tronqué en avant. — Mésosternum séparé du mélasternum par une suture ; ses branches latérales larges, non ascen¬ dantes, presque toujours terminées en pointe. — Prosternum plan, bi- sillonné chez la plupart. — Epimèresmétathoraciquesde forme variable. — Corps allongé, épais, peu convexe en dessus. Le caractère essentiel du genre réside non-seulement dans la forme des antennes, ainsi que l’a dit M. Spinola (1), mais encore dans celle de leurs cavités. Les branches latérales du mésosternum en fourniraient un autre assez important, si la dent qui les termine ne souffrait pas quel¬ ques exceptions (par ex. brcvicornis). Je ne trouve chez aucune espèce le moindre vestige de tubercules frontaux. Les mâles ont leur 5e arceau ventral échancré, avec une plaque anale; chez les femelles, l’arceau en question est sinué ou étroitement échancré, parfois ( speciosa ) en même temps bidenté. Les Steraspis sont de grande taille, d’un faciès robuste et difficiles à distinguer spécifiquement par suite de l'homogénéité de la sculpture de leurs téguments et de leurs couleurs. Presque tous sont fortement ru¬ gueux en dessus , et tous d’un beau vert métallique sujet à passer au bleu, au vert doré, ou au rouge cuivreux ; une bordure latérale de cette dernière nuance orne quelquefois leurs élytres, et le dessous de leur corps est ordinairement voilé par une couche épaisse d’une matière pulvérulente jaune ou blanchâtre. Les espèces actuellement décrites ne s’élèvent qu’à huit (2) disséminées en Afrique. (1) Voyez son travail intitulé : « Essai sur les espèces des genres Steraspis et Acmæodera » dans les Ann. d. 1. Soc. ent. VII, p. 303. (2) Dont six mentionnées par MM. De Castelnau et Gory (Mon. I, Chrysochroa, p. 22) savoir : speciosa Kl., de Nubie; s cabra F., Iriangularis C. et G., du Sénégal; squamosa Kl., d’Egypte et de Nubie; semigranosa Sol., brevicornis C. et G., du Sénégal. — Aj. S. guineensis, Géhin, Bull. d. 1. Soc. d’Hist. nat. d. 1. Mosel. 1855, pl. 2, f. 4; de la Guinée Portugaise. — œruginosa, Klug, Monatsbcr. d. Berlin. Acad. 1855, p. 645; Mozambique. cnALCornoniDES. 17 CATOXANTHA. (Dïj.) Solier, Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 266. Dernier article des palpes cylindrique et tronqué au bout. — Labre profondément échancré. — Tète et épistome variables; cavités anten- naires arrondies; leur bord supérieur un peu relevé. — Antennes glabres, à articles 1 en massue arquée, 2 court, obeonique, 3 de même forme, à peine du double plus long, 4-10 dentés en scie, obliques, aussi longs que larges, 11 tronqué au bout. — Yeux grands, médiocrement distants en dessus, convexes, surtout chez les mâles. — Prothorax peu convexe, brusquement rétréci dans sa moitié antérieure, largement lobé à sa base; le lobe arrondi. — Elytres très-amples, sinuées avant leur milieu, puis élargies et de nouveau rétrécies en arrière, inermes sur leurs bords postérieurs, sauf une épine suturale, tronquées obliquement aux épaules, avec une petite dent au bout de la troncature. — Hanches postérieures tronquées obliquement en arrière , dilatées et arrondies en avant au côté interne ; tarses antérieurs assez courts et larges, les autres graduel¬ lement plus longs et plus étroits ; leur 1er article, surtout aux postérieurs, allongé , le 5° de tous long. — Branches du mésosternum larges, non ascendantes, tronquées au bout. — Saillie prosternale plane. — Epimères métathoraciques assez grandes , obliques. — Corps allongé , plan ou médiocrement convexe, glabre. Ce genre comprend quelques très-grandes et magnifiques espèces des Indes orientales, d’un faciès particulier et remarquables par leur système de coloration. Toutes ont en effet l’abdomen et au moins une partie du métathorax d’un blanc jaunâtre avec une tache transversale de même couleur sur chaque élytre, un peu au-delà de son milieu; les autres parties sont d’un vert ou d’un pourpre métallique. Les mâles ont sept arceaux visibles à l’abdomen, dont les deux avant- derniers plus ou moins échancrés ; le dernier est très-grand, mais ne présente rien de particulier chez les femelles. Les tubercules frontaux manquent à toutes les espèces (i). Malgré leur petit nombre , ces insectes se répartissent dans deux sections bien distinctes : la première comprenant le bicolor type du genre, la seconde les autres espèces (2). (1) Le bicolor seul présente, à une assez grande distance en arrière des an¬ tennes, une fossette bien marquée, mais sans tubercule. fe(2) Ces sections peuvent se caractériser ainsi : 1° Tête profondément sillonnée ; épistome fortement bilobé; élytres finement rugueuses avec quelques lignes élevées peu distinctes; saillie métasternale arrondie en avant; ec*ps assez convexe : C. bicolor, Fab.; C. et G. Mon. I, Cbrysochroa, pl. 1, f. 1 ; de Java. — giganteus ( Elatcr ), Scballer, Act. Halens. 1783, p. 304, pl. 1, f- 5; de Coléoptères. Tome IV. 2 18 BÜPRESTIDES. CHRYSOCHROA. Solier, Am. d. I. Soc. entom. 11, p. 270 (1). Ce genre ne diffère du précédent que par les caractères qui suivent : Dernier article des palpes ovalaire ou obeonique, non tronqué au bout. — 3e article des antennes beaucoup plus long (en général près de trois fois aussi grand) que le 2°. — Prolhorax presque carré ou gra¬ duellement rétréci en avant, jamais brusquement atténué dans sa moitié antérieure. — Elytrcs régulièrement rétrécies de leur base à leur extré¬ mité, très-souvent dentées sur leurs bords latéraux postérieurs. Ces caractères sont bien légers, et dans toute autre famille que celle-ci seraient à peine admissibles. Cependant le faciès de ces insectes est assez différent de celui des CmiYsocuuoApour que le genre puisse être, à la rigueur, admis. Il est également subdivisible en deux sections, entre lesquelles, il est vrai, il y a des passages. Les Curysochxioa proprement dites sont de forme en général très- allongée, assez convexes, avec les antennes peu robustes et médiocre¬ ment dentées, la tête plus ou moins concave et en même temps fortement sillonnée, et le lobe du prothorax large et arrondi chez la plupart. Ce sont presque tous de grands insectes d’un vert doré éclatant avec des bandes ou des taches d’un rouge de feu. Chez quelques-uns, celte riche parure est relevée par des bandes ou des taches d’un jaune teslacé, parfois bleues (2). Tranqucbar; espèce douteuse; M. Guérin-Méneville (Revue Zool. 1847, p. 5) la rapporte au bicolor; suivant Erichson (Archiv, 1848, II, p. 83), qui a examiné l’exemplaire même décrit par Schaller, elle eu serait distincte. — Bupr. Da- leni, van der Hoeven, Tijdsclir. v. nat. Gesch. e. Physiol. IY ; de Java. 2° Tète un peu concave avec l’épistome simplement échancré; élytres ayant des lignes élevées saillantes avec les intervalles entre elles assez fortement ru¬ gueux; saillie métasternale tronquée en avant; corps large et déprimé: C. opulent a, Gory, Mag. d. Zool. Ins. 1832, pl. 17 ( Boisduvalii l)ej.); de Java. — purpurea, A. White, Ann. and Mag. of nat. Hist. XII, p. 342; des îles Phi¬ lippines. • (1) Syn. Agelia C. et G. Mon. I, Chrysochroa, p. 5. (2) MM. De Castelnau et Gory ont divisé ces insectes en deux sections, selon que les élytres sont pluridentées le long de leur bord externe en arrière (fulr- gida F., ignita L., fulminons F., etc.), ou tronquées à leur extrémité avec une ou deux épines au plus (occllata, vittata , aurata F., etc.). Une division meil¬ leure pourrait être établie sur les formes de la saillie métasternale, qui est acuminée ( Edivardsii , chinensis ), ou arrondie (vittata), ou tronquée (la plupart des espèces) en avant, en mettant en seconde ligne les dentelures des élytres. , Aux 2# espèces de ce groupe décrites par les auteurs ci-dessus, aj. : C. Ed- ivardsii, Hope, Trans. of the Linn. Soc. XIX, p. 109, pl. 10, f. 4; du Sil- het. — assamensis, Guérin-Méncv. Revue Zool. 1847, p. 6; de l’Assam. — cnALCornoniDEg. 19 Les Agelia de MM. De Castelnau et Gory sont plus courtes, plus dé¬ primées, avec la tête peu ou point concave ; mais leur caractère princi¬ pal réside dans les antennes qui sont plus robustes et fortement pectinées, avec leurs articles dentés plus transversaux et plus serrés ; leur protho¬ rax est aussi plus étroitement lobe à sa base, et leur taille médiocre pour ce genre (1). Il y a des espèces de ces deux groupes aux Indes orientales et en Afrique; mais le premier de ce pays en possède infiniment plus que l’autre. Les différences sexuelles sont les memes que chez les Curyso- curoa. CYRIA. (Serv.) Solier, Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 219. Dernier article des palpes maxillaires légèrement sécuriforme.— Labre transversal, faiblement échancré en avant. — Tête plane; épistomc échancré en demi-cercle; cavités antennaires arrondies. — Antennes longues, grêles, à peine dentées à partir du 4° article; celui-ci et les suivants très-allongés, le 3e du double plus long que le 2e. — Yeux des CuRYsocunoA. — Prothorax presque carré, peu convexe, muni d’un bourrelet latéral, assez largement lobé au milieu de sa base. — Elytres allongées, rétrécies en arrière de leur milieu, sinuées au niveau des hanches postérieures; le sinus précédé d’une petite dent. — Tarses assez grêles, à articles intermédiaires fortement trigoncs : le 1er des quatre postérieurs allongé, le 5e de tous long. — Métaslernum et mésosternum confondus ensemble ; les branches latérales de celui-ci verticales. — Saillie proslernale plane. — Corps allongé, médiocrement convexe, el- liptico-cunéiforme. Le genre est voisin des CnRYSOcnROA, mais suffisamment distinct par ses antennes, le dernier article des palpes maxillaires, etc. Il a pour type le Bupr. imperalis de Fabricius , grand et bel insecte de l'Australie, commun dans les collections. Deux autres espèces sont en outre con¬ nues (2). Ces insectes sont d’un noir brillant, comme vernissé, pubescents en dessous, très-glabres en dessus et ornés de bandes d’un beau jaune, sujettes à manquer. Ils sont pourvus de tubercules frontaux, mais assez peu apparents. Caroli, Perroud, Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Nouv. Sér. I, p. 395; du Mala¬ bar. — amplipennis, ambigua, Bohem. 1ns. Caffrar. I, P- 311; de Natal; la première appartient probablement à la section suivante. (1) C. pectinicornis, C. et G. loc. cit.; du Malabar. — retclii,tlc Natal.; Shivah (indiqué à tort comme de Bombay ; il est du Sénégal et de Natal.) C. et G. loc cit. IV, Suppl, p. 51. (2) C. australis Boisd.; C. et G. Mon. loc. cit. p, 20; cette espèce ctl ’impo- rialis ont les élytresuni-épineuses à leur extrémité; elles sont bi-épincuses chc« la suivante. — vittigera llopc, C. et G. loc. cit. p. 21. 20 BCPBESTIDES. GROUPE II. Ghalcophorides vrais. Cavités antennaires médiocres. — Un écusson. — 1er article des tarses postérieurs plus long que le suivant. Les espèces de ce groupe se distinguent immédiatement des Chryso- chroïdes par la présence de l’écusson , bien que cet organe manque exceptionnellement chez deux ou trois d’entre elles. Leurs cavités anten¬ naires sont, à part les Chrysesthes, assez ouvertes, mais bien moins que chez les Psiloptérides, et ne se prolongent jamais au côté interne. Toutes les espèces qui me sont connues présentent des différences sexuelles et sont privées de tubercules frontaux. Leurs genres sont peu nombreux et pour la plupart américains ; un seul (Cualcophora) est propre aux deux continents et a des représen¬ tants en Europe. I. Pores antennaires recouverts par des poils villeux : Euchroma. IL — visibles. a Prothorax sillonné ou présentant des callosités : Chalcophora. aa — sans sillons ni — b Tarses assez longs. Leurs art. 2-4 assez larges et déprimés : Ealecia. — 1-4 fortement comprimés : Pelecopselaphus. bb Tarses courts, très-déprimés, formant une palette triangulaire : Chrysesthes. EUCHROMA. (Serv.) Solier, Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 284. Dernier article des palpes sécuriformc. — Labre transversal, échancré. — Tête assez allongée, plane ; cavités antennaires petites, arrondies, situées loin du bord antérieur de l’épistome; celui-ci échancré. — An¬ tennes robustes, à articles 1 gros et médiocre, 2 court, obeonique, 3 plus long, triangulaire, 4-10 villeux, fortement dentés en scie aiguë, transversaux, 11 tronqué au bout. — Yeux grands, médiocrement dis¬ tants sur le vertex. — Prothorax transversal, arrondi sur les côtés avec les anterieurs très-déclives, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson petit, en cœur renverse. — Elylres allongées, assez convexes, graduel¬ lement rétrécies en arrière, échaucrées et bi-épineuses à l’angle suturai. — Hanches postérieures tronquées obliquement en arrière ; tarses mé¬ diocrement larges ; leurs quatre 1ers articles fortement trigones, munis de grandes lamelles qui les débordent, le 5° assez long et grêle. — Mé¬ sosternum séparé du métasternum par une suture très-fine. — Proster- CU A LCOP DORI DES* 21 num renflé sur les côtés en avant ; sa saillie plane, parfois munie d’un sillon médian. — Corps allongé, très-épais, médiocrement convexe en dessus. Le type du genre est le Iiupr. giganlea L., insecte du Brésil, très-com¬ mun dans les collections, inférieur aux seuls Catoxantha sous le rap¬ port de la grandeur, mais de formes beaucoup plus robustes. Une seconde espèce de Colombie et du Mexique (1) a été découverte il y a déjà assez longtemps. Toutes deux varient du vert au rouge cuivreux avec deux grands espaces d’un bleu d’acier foncé sur le prolhorax. Ce dernier est très-finement ponctué, tandis que les élytres sont couvertes de points enfoncés et de rides confluentes, parmi lesquelles on distingue quelques lignes élevées assez régulières. Pendant la vie, leprs téguments sont revêtus , surtout en dessous , d’une abondante efflorescence d’un beau jaune. Outre leurs tarses un peu plus larges, les mâles se distinguent des fe¬ melles par leur 5e segment abdominal dont le bord postérieur est en¬ tamé par une forte échancrure large (giganlea), ou ovale ( columbica ), tandis que chez ces dernières l’échancrure est faible et étroite. Les deux sexes ont un 6° segment visible et dont la forme varie dans les deux espèces, chez les mâles ; celui des femelles est étroitement sinué. La plupart des auteurs placent ces insectes dans le voisinage des Stigmodérides, à cause de l’allongement de leur tête; mais en réalité ils n’ont rien de commun avec ce groupe. CHALCOP1IORA. (Serv.) Solier, Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 278 (2). Dernier article des palpes maxillaires de forme et de longueur va¬ riable — Labre plus ou moins échancré. — Tête sillonnée et excavée; épistome en général fortement échancré ; cavités antennaires médiocres. — Antennes longues et peu robustes, à articles 1 allongé , grossissant graduellement, 2 très-court, 3 aussi long que les suivants; ceux-ci plus longs que larges, faiblement et obtusément dentés. — Yeux assez sail¬ lants, distants sur le vertex. — Prolhorax carré ou trapézoïdal, largement lobé à sa base; le lobe arrondi. — Ecusson très-petit (ô), quadrangu- laire. — Elytres allongées ; rétrécies et denticulées en arrière sur les côtés chez presque tous. — Hanches postérieures coupées très-oblique¬ ment en arrière ; tarses de largeur variable ; le 1er article aussi long au (1) E. columbica, Mannerh. Bull. Mosc. 1837, n° 8, p. 31 (D. Goliath C. et G. Mon. I, Buprestis, pl. 1, f. 1). (2) Syn. Chrysodesia, Casteln. et Gory, Mon. I. — Evides (Curysodera), Dcj. Cat. éd. 3, p. 87. (3) Je n’en trouve aucune trace chez les C. japonica et quadrifoveata. 22 BUPRESTIDES. moins que les deux suivants réunis, les trois suivants graduellement plus courts. — 1er segment abdominal aplani dans son milieu, souvent ca- naliculé ainsi que le métasternum. — Prosternum plan, sillonné. — Corps allongé, peu épais. Je réunis dans ce genre les Chalcopiiora des auteurs et les Chryso- dema de MM. De Castelnau et Gory, ne parvenant pas à trouver entre eux de limites appréciables (1). Indépendamment de l’absence des ca¬ ractères, il existe, sous le rapport de la forme générale et de la sculpture des téguments, des passages si insensibles, qu’il est absolument impos¬ sible de donner une définition quelconque des deux genres en question, quand on les isole l’un de l’autre. Les cavités antennaires de ces insectes sont plus grandes que dans les genres suivants et meme plus ou moins trigoncs ; mais comme elles ne sont nullement prolongées au côté interne, on ne peut pas dire qu’elles sont réellement ouvertes. Tous ceux qui me sont connus présentent'des différences sexuelles semblables ; les femelles ont le 5e segment abdomi¬ nal entier , chez les mâles il est fortement échancré : le 6e, quand on peut l’apercevoir, l’est moins, et le 7e forme une plaque anale souvent tomenteuse à son extrémité. Ces insectes sont tous au-dessus de la taille moyenne, de couleur métallique et pour la plupart remarquables par les sillons ou les fossettes dont leur prothorax est muni. Ceux qu’on désigne ordinairement sous le nom de Ciîalcophora sont plus particulièrement propres à l’Europe, à la Faune méditerranéenne, à l’Afrique et à l’Amérique du Nord. Les Curysodema habitent, à quelques exceptions près, les divers Archipels indiens, et ce sont presque tous de magnifiques insectes rares et très- recherchés dans les collections (2). (1) En s’en rapportant aux auteurs, on pourrait croire qu’il y en a une dans le dernier article des palpes maxillaires qu’ils décrivent chez les Chalcophora, comme plus court que le troisième et de forme conique, tandis qu’fl ferait plus long et cylindrique chez les Curysodema. La première de ces formes existe en effet chez les Chalc.mariana , virginica et japonica; mais chez le Fabricii , le stigmatica , le quadrifoveata, etc., les deux articles sont égaux; en outre, dans les deux premières de ces espèces le dernier est subovalaire, tandis que dans la dernière il est légèrement sécuriforme. (2) Voici un aperçu sommaire, avec quelques types’ à l’appui, des divisions qu’on pourrait établir dans le genre. Il est bien entendu qu’entre la plupart d’entre elles il existe des espèces de transition. I. Prosternum bisillonné; métasternum et premier segment abdominal ca- naliculés; protliorax et élytres munis de côtes longitudinales planes et luisantes, dont les intervalles sont corrodés. a Un écusson; élytres médiocrement atténuées et non ou faiblement denti- culées en arrière; corps déprimé : C. mariana L., d’Europe; virginica Drury ( virginiensis Ilerbst, C. et G.), des Etats-Unis. b Point d’écusson; élytres fortement atténuées et distinctement denticulée* en arrière; corps assez convexe : C. japonica , C. et G.; du Japon. cnALCornooiDES. 23 HALECIA. De Castel. et Gory, Mon. I; Bupreste, p. 108 (1). Dernier article des palpes maxillaires subcylindrique et tronqué au bout. — Labre transversal, faiblement écbancré ou entier. — Tête plane ou légèrement concave, rarement sillonnée; épistome écbancré ; cavités II. Prosternum unisillonné; métasternum et 1er segment abdominal faible¬ ment canaliculés, le plus souvent plans. A. Corps large, déprimé; prothorax sans côtes, sillonné sur la ligne médiane, souvent corrodé sur les côtés; ély très médiocrement atténuées, simplement ru¬ gueuses ou ponctuées avec quelques lignes saillantes et chacune deux ou trois impressions. a Un écusson; élytres à peine denticulécs : C. Fabricii Rossi, d’Italie; stig- matica Schœnh. (quadrinotata Klug), Lefebvrei C. et G., d’Orient. b Point d’écusson; élytres denticulécs : C. quadrifoveata C. et G., de Mada¬ gascar. B. Corps plus ou moins convexe; prothorax trapézoïde, rugueux ou ponctué; élytres fortement atténuées et denticulées en arrière. Espèces indiennes. o Prothorax sans fossettes. Elytres sans côtes ni sillons : C. Sonnerati,philippinensiSjeximia C. et G. Elytres avec des côtes et des sillons : C. sumptuosa, helopioides C. et G. b Prothorax bi- ou multifovéolé. Elytres sans côtes ni sillons, sauf parfois <à leur base : C. smaragdula F., radians C. et G. Elytres munies de fossettes et de dépressions allongées avec ou sans sil¬ lons : C. aurifera , Lottini, arrogans C. et G. C. Corps svelte, médiocrement convexe; prolhorax carré; élytres fovéolées, très-fortement atténuées et un peu relevées en arrière; 1er segment abdo¬ minal très-convexe; sa portion aplanie plus ou moins saillante en arrière : C. pistor C. et G. Aux espèces décrites par MM. De Castelnau et Gory, aj .: Chalc. qaadrioculata, L. Rcdtenb. in Russeg. Reise, p. 993; de Syrie. — Chalc. quudrimaculata, L. Redtenb. Denskrift. d. K. Akad. in Wien, I; de Perse. — Buprest. cam- p estris, Say, Journ. oftheAcad. of Philad. III, p. 165; des Etats-Unis. — Chalc. Langeri, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1853, p. 308; de la Louisianne. — Chrysod. dichroma, Chevrol. in Silberm. Rev. ent. V, p. 52; de Java. — Chalc. primaria , de Madagascar; confluens , du Cap; Chevrol. ibid. p. 57. — Chrys. limbata, Ivlug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 045; Mozambique. — Chrysod. Tayautii, Guérin-Ménev. Rev. Zooh 1847, p. 7 ; des îles Marquises. — Chrysod. gigas, Hope, Trans. of tlie ent. Soc. IV, p. 208; de l’Australie. Le Chrysodema pubiventris C. et G. (Mon. I, Chrysod. pl. 3, f. 14; Evides strigosa Dej.), du Sénégal et de Natal, doit former un genre à part caractérisé par ses antennes courtes, dont les articles sont transversaux à partir du cin¬ quième, scs yeux volumineux, faiblement séparés sur le vertex, et secondaire¬ ment par son prothorax sans sillon et son 1er segment abdominal non aplani. (1) Syn. Acaxtua C. et G. loc. cit. I. — Pristh>tera (IIalecia), Dej. Cat. éd. 3, p. 88. — PiuoNoruoRA (Acantha), Dej. ibid. p. 89. 24 BÜPRESTIDES. anlennaires médiocres. — Antennes assez longues, peu robustes, à ar¬ ticles 1 médiocre, en massue au bout, 2 court, obconique, 3 notablement plus long que lui, et les suivants faiblement dentés en scie obtuse, dé¬ croissant graduellement. — Yeux légèrement saillants, distants sur le ■verlex. — Prothorax transversal, un peu rétréci en avant, légèrement bisinué à sa base, sillonné en dessus au moins sur la ligne médiane. — Ecusson petit, subquadrangulaire ou trapéziforme. — Ely très allongées, sinuées sur les côtés avant leur milieu, très-rétrécies et denticulées sur les côtés en arrière , acuminées et spiniformes à leur extrémité. — Hanches postérieures assez étroites, coupées très-obliquement en arrière; tarses grêles; le 1er article des postérieurs en général très-allongé, les trois suivants déprimés et décroissant graduellement à toutes les pattes. — 1er segment abdominal non aplani.— Prosternum plan ou un peuconvexe, sans sillons. — Corps assez allongé, peu épais et subdéprimé en dessus. Genre très-voisin des Cualcopuora du groupe des Curysodema et qui représente ces insectes en Amérique. Ses espèces n’en diffèrent même que par des caractères assez faibles , à savoir leur tête non ou peu concave, leur 1er segment abdominal non aplani, et leur prosternum sans sillons. Mais leurs caractères sexuels ne sont pas les mêmes : les mâles ont simplement le 5e segment abdominal faiblement sinué ou échancré, avec une plaque anale peu saillante ; celui des femelles est tronqué ou obtusément arrondi. MM. De Castelnau et Gory ont fortement séparé ces insectes. Leurs Halecia (Pristiptera Dej.) dont ils n’ont fait qu’une division du genre Bdprestis, ont les élytres couvertes de sillons Üexueux, en partie inter¬ rompus avec des fossettes irrégulières dont le fond est corrodé, et le prothorax presque toujours muni d’un seul sillon médian. Ce sont eux qui représentent d’une manière frappante certaines Chrysodema, et il est singulier que cette analogie ait échappé à tous les auteurs. Le Bupr. Manda de Fabricius est le type de ce groupe (1). Les Acantoa (Prionophora Dej.) des mêmes n’en diffèrent qu’en ce que leurs téguments sont lisses en dessus, que les fossettes de leurs élytres sont plus nombreuses, mieux limitées et, par suite de l’absence des sillons, plus apparentes, enfin que leur prothorax est muni de trois sillons. Le type est le Bupr. oclopunclala de Fabricius (2). (1) Syst. El. II, p. 196. Outre cette espèce, MM. C. et G. (toc. cit. et IV, Suppl, p. 111) en décrivent 12 esp. qui paraissent toutes appartenir réelle¬ ment au genre. — Aj. Prist. subsimilis , Mannerh. Bull. Mosc. 1837, n° 8, p. 42 ; du Brésil. — Prist. sobritia (blanda var.), senatoria, sexfoveata, angulosa, Chevrol. in Silberm. Revue eut. V, p. 61. (2) Syst. El. II, p. 199. Deux autres espèces seulement sont décrites : iridea , Mannerh. loc. cit. p. 42 ( Jousselini C. et G.; Prist. plagiata Chevrol. loc. cit. p. 62); — decim-impressa , Chevrol. ibid. p. 63. Ces insectes sont de Cayenne et du nord du Brésil. CnALCOPUORIDES. 25 Ces insectes sont tous ornés de couleurs métalliques , mais moins éclatantes que celles des Cbrysodema ; leur taille est aussi en général un peu moins grande. Comme tant de Buprestides, ils sont recouverts pendant la vie d’une efflorescence jaune plus ou moins abondante. Sauf une espèce ( nilidicollis C. et G.) de Ilaïty, ils sont propres aux parties chaudes et tempérées de l’Amérique du Sud. PELECOPSELAPHUS. Solier, Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 286 (1). Genre voisin du précédent, dont il ne diffère que par les particularités suivantes : Palpes maxillaires plus robustes ; leur dernier article triangulaire. — Antennes plus courtes, dentées en scie aiguë à partir du 4e article; celui-ci et les suivants transversaux. — Yeux un peu rapprochés sur le vertex. — Elytres cunéiformes. — Les quatre 1ers articles de tous les tarses fortement comprimés, surtout aux pattes postérieures. Ce dernier caractère, très-^rare dans la tribu actuelle , suffirait à lui seul pour faire reconnaître ce genre que tous les auteurs ne distinguent pas du suivant qui a, comme on va le voir, les tarses construits sur un plan tout opposé. Ces insectes se distinguent en outre des IIalecia par leur forme beaucoup plus étroite et presque cunéiforme, leurs élytres présentant un petit nombre d’assez larges sillons effacés à la base et dont les intervalles sont fortement cosliformes, enfin par leurs caractères sexuels, les mâles ayant le 5e segment abdominal profondément échan- cré avec les deux lobes qui en résultent épineux ; celui des femelles est largement échancré. Je n’en connais qu’une espèce, le Bupr. depressa de Fabricius (2), insecte des parties intertropicales du Brésil, commun dans les collections. CHRYSESTHES. (Serv.) Solier, Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 290. Labre profondément échancré en demi-cercle, presque semi-lunaire. — Cavités antennaires très-petites, arrondies. — Tarses courts, déprimes, s’élargissant graduellement ; le 1er des postérieurs pas beaucoup plus long que le 2e. (1) Syn. Chrysesthes pars, Mannerh., Dej. (2) Syst. El. II, p. 194 ( angularis Schœoh., C. et G.). MM. De Castelnau «t Gory (Mon. I, Buprestis, p. 152 et IV, Suppl, p. 122) ayant réuni ces insectes aux Chrysesthes, je ne saurais dire auquel des deux genres le petit nombre des espèces qu’ils décrivent appartient. Un seul, l'ambigua , me parait rentrer dans celui-ci. 26 BCPRESTIDES. Pour tout le reste, ces insectes ne différent pas des Pelecopsela- phus ; seulement, outre des sillons plus réguliers, la plupart sont ornés sur les ély très de fossettes dorées. La structure de leurs tarses qui les rapproche de plusieurs des Psiloptérides qui suivent, me paraît exiger leur séparation du genre précédent. Je n’en connais que trois es¬ peces (i). Groupe III. Psiloptérides. Cavités antennaires très-grandes, trigones, ouvertes au côté interne. — Un écusson. — 1er article des tarses postérieurs pas plus long que le suivant. Les cavités antennaires arrivent dans ce groupe à leur maximum de grandeur; sous ce rapport il n’y a aucune exception. Ce caractère, com¬ biné avec la brièveté relative du 1er article des tarses postérieurs, dis¬ tingue ces insectes de tous les autres Chalcophoridcs. Il s’y ajoute en sus quelques autres particularités qui indiquent que ce groupe est réel¬ lement naturel. Ainsi les tubercules frontaux, qui existent presque toujours, sont con¬ stamment situés dans l’intérieur même des cavités antennaires, au-dessus et un peu en dehors de la base des antennes. Je ne connais qu’une seule espèce, la Psiloptcra ( Pohjbolhris ) crosa, dont les ély très soient denti- culées le long de leurs bords latéraux en arrière; chez les autres elles le sont seulement à leur extrémité, ou bien celle-ci est incrmc. Enfin, hormis un seul cas ( Lalipalpis pisana), il n’existe pas de caractères sexuels à l’abdomen. Les porcs antennaires sont assez variables sous le rapport de la surface qu’ils occupent ; mais toujours ils existent sur les deux faces des articles, bien que parfois ils semblent être exclusivement situés sur la tranche de ces derniers; cette tranche est en outre souvent spongieuse (2). Ces insectes sont, pour la plupart, de grande taille et répandus sur la plus grande partie du globe. Us ne forment que les quatre genres suivants : (U C. gymnoplettra, Perty, Del. anim art. Brasil. p. 18, pl. 4, f. 8 ( impressi - collis Sol. loc. cit.), du Brésil ; par la sculpture de ses élytres, cette espèce fait le passage avec les Pelecopselaphus. — tripunctata Linné, Fab., 01., G. et G.; de Cayenne. — Lanieri, Chevrol. Rev. Zool. 1838, p. 280; de Cuba. (2) En outre des pores proprement dits, il existe chez les Psiloptera, tantôt à la face supérieure des articles seulement, tantôt sur leurs deux faces, une petite fossette qu’il ne faut pas confondre avec les pores en question. Quand il y en a deux, elles se correspondent en général exactement; mais parfois (par ex. Psil. regia) la supérieure est au milieu, l’inférieure près du sommet de l’article. Ces fossettes sont remplacées chez un assez grand nom¬ bre d’espèces par un sillon parallèle au bord interne des articles. cnALCOpnoniDES. 27 I. Des tubercules frontaux situés dans les cavités antennaires. a Tarses médiocrement larges. 4 Abdomen simple dans les deux sexes : Psiloptera. — différent — Latipalpis. aa Taises très-larges : Capnodis. II. Point de tubercules frontaux : Cyphosoma. PSILOPTERA. (Serv.) Solier, Aim. d. I. Soc. cntom. II. p. 283 (1). Dernier article des palpes maxillaires plus ou moins triangulaire. — Tête médiocrement concave, très-rarement sillonnée, rugueuse; épistome largement et en général peu échancré. — Antennes de longueur variable, à articles 1 gros et peu allongé, 2-3 courts, égaux ou inégaux, obeoniques, 4-5 de meme forme (5 parfois anguleux à son extrémité), notablement plus longs, égaux, G-10 médiocrement dentés, de forme variable, au moins aussi longs que larges. — Yeux assez saillants, légèrement rap¬ prochés sur le vertex. — Prothorax de forme très-variable. — Ecusson quadrangulairc ou trapéziforme. — Elytrcs polymorphes , non denti- culées sur les côtés en arrière. — Hanches postérieures plus ou moins brusquement dilatées au côté interne ; la partie dilatée échancrée ou si- nuée; tarses assez longs et assez larges: leur dernier article déprimé. — 1er segment abdominal plan sur la ligne médiane. — Prostcrnura plan, bi-sillonné chez presque tous. Genre nombreux, répandu dans l’ancien et le nouveau continents, et remarquable par les formes variées qu’affectent ses espèces. On l’a di¬ visé en plusieurs qui sont, comme tant d’autres de la famille actuelle, établis sur des caractères flottants et vagues , sans en excepter ceux qu’on a cru pouvoir emprunter aux antennes (â). Dès lors, pas plus que pour les CnALCopnoRA, il n’est possible de donner de ces genres une définition précise. Le nom de Psiloptera, que je crois devoir étendre à tous ces insectes, (1) Syn. Perotis (Meg.), Ectixogoxia, Lampetis (Dcj .), Polybotüris (Dej.), Apateum, Spinol. Ann. d. 1. Soc. ent. VI, p. 110 sq. — IIippomelas, Casteln. et Gory, Mon. I, Buprestis, p. 92. — Aurigexa (Perotis), Casteln. et Gory, Mon. II. — Latipaepis (pars) Solier. (2) Tout en affectant une structure assez constante dans chacun des genres en question, il se trouve dans presque tous des espèces qui s’écartent du type commun. Ainsi, par exemple, les Psiloptera proprement dites ont généra¬ lement les antennes dentées à partir du Ge article; mais chez plusieurs (cribrosa et espèces voisines) elles le sont manifestement à partir du 51 2 * * * * * 8; H en est même (collaris) dont on peut dire îi volonté qu’elles le sont à partir du 5e ou du 6e. Les Polybotiiris, qui sont en règle générale conformées à cet égard comme les Psiloptera, présentent des exceptions analogues; chez plu- 28 BÜPEESTXDES. a été appliqué à des espèces américaines pour la plupart et dont les autres sont de l’Afrique australe et de Java. Toutes ont le prolhorax plus ou moins trapézoïde, rugueux en dessus, les éiytres sinuées sur les côtés avant leur milieu, fortement rétrécies à leur extrémité et sillonnées, avec les intervalles entre lesk sillons presque toujours interrompus. Les unes ont leurs éiytres bi-épineuses au bout (1), chez les autres elles sont simplement échancrées. Celles-ci se raccourcissent peu à peu et finis¬ sent par ressembler à certaines Dicerca ou à des Lampf.tis (2). C’est sur l’une d’elles de forme insolite que M. Spinola a fondé son genre Ectinogonia (a). Les Polycothris paraissent jusqu’ici exclusivement propres à Mada- sieurs, dont le scapularis Guérin-Ménev. peut être regardé comme le type, la scie antennaire commence de la manière la plus évidente au 5e article. Le 2e et le 3e éprouvent des modifications de même nature sous le rapport de leur longueur relative. C’est donc bien à tort que M. Spinola, dans un travail où il est question d’une partie de ces insectes ( « Sur un groupe de Buprestides » Ann. d. 1. Soc. ent. loc. cit. p. 101; voyez le Tab. syn. p. 105), a cru trouver dans ces organes des caractères génériques suffisants. (1) Ces espèces se divisent en deux groupes d’après la forme du proster¬ num. Chez quelques-unes [collaris, attenuata, etc.), les deux sillons de cet or¬ gane sont, en outre, remplacés par deux rangées irrégulières de gros point* enfoncés. a Prosternum formant une saillie en avant : par ex. P. collaris F., equestris 01. (regia C. et G.); de Cayenne; inconstabilis Perty, assimilis C. et G.; du Brésil. b Prosternum sans saillie en avant : par ex. P. dives C. et G., du Brésil. (2) Quelques-unes (P. Pertyi , crïbrosa C. et G., du Brésil, etc.) sont de grande taille, la majeure partie de grandeur moyenne. C’est parmi celles-ci que plusieurs prennent insensiblement le faciès des Dicerca, surtout une iné¬ dite du Brésil, connue, dans les collections de Paris où elle est commune, sous le nom d’invar iabilis Gory. — Pour la ressemblance de ces insectes avec les Lampetis, comparez entre elles, par ex. la Ps.hirtomaculata Herbst, du Pérou avec la Lamp. bioculata 01. de l’Afrique australe. — Le Bupr. mexicana C. et G., sur lequel MM. De Castelnau et Gory ont fondé leur 5e division des Buprestis qu’il ont nommée Hippomelas, est également voisin de cette Psil. hirtomaculata, surtout par la forme de sa tète. (3) Le type est YEct. Buquetii Spin., du Chili et non de Cayenne, comme le dit M. Spinola; c’est le B. Dufourii G. et G. Le Latipalpis Decaisnei de So- lier (in Gay, llist. de Cliile ; Zool. IY, Col. pl. 12, f. 9) en est à peine une lé¬ gère variété; j’ai entre les mains l’exemplaire même qu’il a figuré. Cet insecte r est remarquable par son prothorax de forme carrée, présentant en dessus une grande dépression et- dont les angles postérieurs sont assez saillants, ainsi que par ses éiytres largement aplanies tout le long de la suture. Du reste il a tous les caractères des Psiloptera, et son faciès singulier est bien peu de chose auprès de ce qui existe parmi les Polvbothris. J’ajouterai cependant que son proster¬ num n’olTre aucune trace de sillons ; mais il n’y a pas lù de quoi fonder un genre. Aux 47 esp. de Psiloptera décrites par MM. De Castelnau et Gory, aj. Bupr. argyrophora, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 19, pl. 4, f. 12. — Lampetis CDALCOPHORIDES. 29 gascar. Ce nom leur a été donné à cause des fosseltes que présentent presque constamment leurs élylres, fossettes très-variables sous tous les rapports et qui sont parfois remplies de poils tomenteux ; les élytres sont en même temps plus ou moins striées, et le prosternum légèrement échancré en avant chez la plupart. Quant à la forme générale, on peut établir un premier groupe, le plus nombreux de tous, avec celles de leurs espèces qui, d’abord voisines sous ce rapport des Psiloptera, s’é¬ largissent peu à peu au point de devenir presque orbiculaires (1), chan¬ gement qui est accompagné de l’élargissement graduel des épipleures de leurs élytres qui s’étendent jusqu’à l’extrémité de ces organes. Ces espèces ont les élytres fortement arrondies aux épaules. Quelques-unes', également assez voisines des Psiloptera, mais qui ont leurs angles hu¬ méraux saillants, constituent le genre Apateum de M. Spinola (2). Dans un troisième groupe, toujours de forme oblongo-elliptique, le prothorax se dilate antérieurement de chaque côté en une forte oreillette (5). Enfin, quelques espèces de taille moindre que les autres peuvent être mises de côté ; l’une d’elles (4) reproduit presque complètement les formes de la Pœcilonola conspersa d’Europe. chloris, cacica , de Colombie; famula (eques Herbst), de la Guyane anglaise; polymita, du Mexique; Psil. humerosaj de Cayenne, filiolcij du Brésil; Che- vrol. in Silbcrm. Rev. ent. Y, p. 58. (1) Les espèces suivantes, choisies parmi beaucoup d’autres, suffisent pour donner une idée de ces modifications graduelles dans la forme générale : P. zi- vetta Kl., navicularïs C. et G., colliciata Guérin-Ménev. (cassidea Kl.), /7c- sus Kl., pleuronectes Kl., cupreonotata et Bernieri C. et G. Il est remarquable que ce soit parmi ces dernières espèces de forme très-large que les deux 1ers articles des tarses s’allongent, et que le 1er surpasse le 2e en grandeur. Celles de forme plus étroite ont ces organes pareils à ceux des Psiloptera. Mais comme cet allongement s’opère peu à peu, il n’y a pas plus de parti à en tirer que de la forme générale elle-même. — Une autre espèce de ce groupe (P. erosa Chcvrol. in Silberm. Rev. ent. V, p. 68; alata C. et G. loc. cit. pl. 19, f. 99) se distingue entre toutes par ses élytres ovales-elliptiques, dilatées à leur base en guise d’ailerons, échancrées en arrière de cette dilatation et très-fortement dentées sur les côtés en arrière. C’est, il ma connaissance, la seule du genre où ces organes ne soient pas inermes. (2) M. Spinola ajoute pour second caractère essentiel que l’espèce de carène formée de chaque côté par les bords du pronotum n’arrive pas jusqu'à la partie antérieure de cet organe. Mais il y a des passages insensibles entre ces insectes et les autres espèces. Le type de ce genre est le liupr. Luczotii Guérin-Mé¬ nev. ( calceata Kl.); le B. amorpha C. et G. devrait y rentrer également. (3) B. Zygœna Kl. ( Goryi Guérin-Ménev.) et dilatata 01. (4) B. stellaris Guérin-Ménev. ( œneomaculata KL). A ce groupe appar¬ tiennent encore les B. Chevrolatii Guérin-Ménev. (chalcochrysea Kl.) et cir- cumdata C. et G. MM. De Castelnau ctGory n’ont pas séparé les Polybothris des Psiloptera; BÜPRESTIDES. 30 Je ne saurais dire en quoi, pris dans leur ensemble, les Lampetis dif¬ fèrent des Psiloptera à clytres non prolongées en arrière et simple¬ ment échancrées au bout. Ces organes sont seulement plus régulière¬ ment striés, et il est rare que leurs côtes soient interrompues (l). Ces insectes sont africains et indiens. Ils se confondent insensiblement avec les Perotis d’Europe et d’Al¬ gérie (2) qui n’en diffèrent que par leur forme plus courte et en ce que leurs téguments sont criblés de points enfoncés, sans sillons ni côtes sur les ély très (a). , Rien ne prouve mieux que ces insectes l’inanité des genres établis d’après le faciès dans la famille actuelle. LAT1PALP1S. (Sol.) Spin. Ann. d. I. Soc. entom. VI, p. 107. Organes buccaux des Psiloptera. — Tête plane; épistomc largement èchancré en demi-cercle. — Antennes dentées à partir du 4" article ; le 3° aussi long que ce dernier et deux fois plus que le 2a. — Yeux mé¬ diocres, peu saillants, très-distants sur le vertex. — Prothora?; transver¬ sal, légèrement rétréci près de sa base ; celle-ci étroitement lobée dans son milieu. — Ecusson en carré transversal. — Ely 1res subparallèles dans leurs deux tiers antérieurs, fortement rétrécies en arrière, échan- crées au bout. — Pattes des Psiloptera. — 1er segment abdominal fai¬ blement canaliculé ; le 5° échancré chez les mâles , entier chez les les esp. suivantes ont été décrites depuis eux : P. aurocyanea, Coquer. Ann. d. 1. Soc. eut. 1818, p. 276, pl. 6, f. 1. — auroclavata, pyropyga, Coquer. ibid. 1852, p. 359, pl. 9, f. 4, 5. (1) Par ex. chez le L. bioculata 01., type du genre. Cette espèce et Yexoph- thalma Guérin-Ménev. ( chalybeata Kl.) sont un peu plus cylindriques que les autres. — Plusieurs espèces, que je crois appartenir à ce groupe, ont été décrites dans ces derniers temps : Bupr. viridiazurea, A. White, Ann. of nat. Hist. XII, p. 267; du Congo. — B. albicincta, Reiche in Galin. Voy. en Abyssin. Zool. p. 282, pl. 17, f. 2; d’Abyssinie (Lampetis Schimperi , Roth in Wiegm. Ar- chiv, 1851,1, p. 119). — B. calamitosa, gregaria, quadriareolata, suspecta, viridimarginata , insidiosa, amicta, vana , Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 315; de Natal, — Bupr. perspicillata, amaurotica , proxima, ophthalmica, consobrina, pupillata,pyritosa,Kh\ g, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 645; Mozambique. (2) P. lugubris F., de l’Europe or. et des parties voisines de l’Asie; tarsata F., de l’Algérie (Voyez dans le Bullet. d. 1. Soc. entom. 1851, p. cxvm, le fait curieux d’un exemplaire de cet insecte trouvé en France dans le département de l’Indre). Ces deux espèces, types du genre, me sont seules connues en nature. (3) Comparez par ex. le Per. tarsata au Lampetis Ihnbalis lllig., de Guinée et de Natal. Il est impossible de découvrir entre eux la moindre différence ayant une valeur générique. CUALCOPUOniDES. 31 femelles (i). — Proslcrnum plan, bi-sillonné. — Corps peu convexe, assez large. Solier avait fait de son genre Latïpalpis (2) un magasin d’espèces hétérogènes. M. Spinola l’a restreint en lui donnant pour type le liupr. pisana (0) d’Italie, mesure qui me paraît convenable. Ainsi rectifié, le genre est extrêmement voisin des Psiloptera dont il ne mériterait pas d’être séparé, sans la structure un peu différente de ses antennes et la présence de caractères sexuels. C'est le seul du groupe actuel où ces caractères existent. Les auteurs récents s’accordent à placer cet insecte parmi les Dicerca, où la disposition de ses pores anlennaires ne permet pas qu’il reste. Je ne connais, comme M. Spinola, pas d’autre espèce qui puisse lui être associée ; mais il est probable que parmi les Dicerca, telles qu’elles exis¬ tent aujourd'hui dans les collections, plusieurs devront prendre place dans le genre, ces insectes n’étant nullement homogènes (4). CAPNODIS. Eschsch. Zool. Atlas , Ilcft I, p. 9. Les deux derniers articles des palpes labiaux épais, subégaux, le der¬ nier sublrigone, carré ou ovale. — Labre carré ou transversal , entier ou sinué en avant. — Tête plane ; épistome court, échancré. — An¬ tennes courtes, à articles 1 médiocre, très-gros, ovalaire, 2-3 courts, obeoniques, égaux ou non, 4 de longueur variable, 5-11 dilatés (5-6 trigones, 7-11 carrés). — Yeux grands, peu convexes, distants sur le vcrlex. — Prolhorax transversal, fortement rétréci à sa base avec ses côtés antérieurs dilatés, plus larges que les élytres et très-arrondis, muni d’une profonde fossette en arrière, largement arrondi au milieu de (1) M. Spinola (loc. cit. p.' 105) dit que l’abdomen est tronqué chez les mâles etbidenté chez les femelles; peut-être a-t-il raison. Cependant, comme il est de règle dans la famille actuelle que les caractères sexuels existent principale¬ ment dans le premier de ces sexes, j’ai cru devoir adopter l'opinion inverse. (2) Ann. d. l.Soc. eut. II, p. 2§7. (3) Rossi, Faun. etrusc. Il, p. 101 (IL plana 01.). (4) Il faut déjà en séparer deux espèces qu’on place généralement parmi eux : le Bupr. cuprea de Linné (metallica 01.) et le 1ht pr. (Dicerca) Westermanni C. et G. (Mon. I, Buprestis, p..95, pl. 24, f. 129). Ces insectes sont plus voi¬ sins des Capnodis que du genre actuel, et si leur prothorax était plus dilaté en avant, ils ne devraient pas être séparés des premiers. Leur caractère le plus apparent consiste en ce que leur prosteruum est échancré en avant, comme chez beaucoup de Polyboturis, et présente dans ce point un bourrelet trans¬ versal limité en arrière par un profond sillon. Le genre qu’ils doivent former existe dans la collection de M. de Laferté-Sénccterre sous le nom de OEdi- STKRKA. BUPRESTIDES. 32 sa base. — Ecusson petit, variable. — Elytres médiocres, subparallèles en avant, fortement rélrécies dans leur tiers postérieur, un peu pro¬ longées et arrondies à leur extrémité. — Pattes robustes; tarses larges, débordant leurs lamelles ; leurs articles 1-3 subégaux, échancrés au bout, 4 profondément bilobé et embrassant fortement le 5e ; celui-ci dé¬ primé, carré ouoblongo-ovalc. — Mésoslernum et métastemum distincts. — Prosternum large, plan, bi-sillonné chez la plupart. — Corps peu al¬ longé, robuste, médiocrement convexe. La forme de leur prothorax , réunie à la brièveté relative de leur corps et à la sculpture de leurs téguments, donne à ces insectes un faciès particulier qui les fait reconnaître sans peine. Leur couleur varie du noir bronzé au cuivreux obscur que relèvent parfois sur le prothorax et les ély très des espaces corrodés remplis d’écailles blanches. Chez tous, le prothorax présente un plus ou moins grand nombre de callosités lui¬ santes ; les élytres sont finement rugueuses ou ponctuées avec des rangées de points enfoncés, plus rarement avec des sillons disposés régulièrement. Enfin les téguments sont en outre remarquables chez presque tous par leur solidité. Les Capnodis sont de grande taille pour la plupart et propres à l’Eu¬ rope tempérée, au nord de l’Afrique et aux parties occidentales de l’Asie. On en a déjà décrit une douzaine d’espèces, mais qui doivent être beaucoup réduites (i). CYPHOSOMA. Mannerh. Bull. d. Mosc. 1837, n° 8, p. 94 (2). Genre voisin des Capnodis et n’en différant que par les faibles parti¬ cularités suivantes : Prothorax uniformément convexe, moins fortement dilaté en avant et par suite débordant un peu moins les élytres. — Celles-ci moins allon¬ gées, rétrécies en arrrière sur une moindre étendue et nullement pro- (1) C. cariosa Fab., tenébrionis L. (var. œrea C. et G.), tenebricosa 01., de la Faune méditerranéenne; mïliaris KL, carbonaria Kl. (var. Lefebvrei , anthracina C. et G.), porosa Kl. (var. Mannerheimii C. et G.), C. et G. Mon. II, Capnodis. — Aj. C. lugens, (Dabi) Küster, Die Kæf. Europ. Y, 52 {tenebricosa var.?), de Dalmatie. — excisa, Ménétr. Ins. de Lehm. p. 28, pl. 2, f. 2; de Turcoménie. — hypocrita, Géhin, Buliet. d. 1. Soc. d’Hist. nat. d. 1. Mosel. 1855, pl. 2, f. 2; de Syrie. (2) Syn. Cvphonota, Dej. Cat. éd. 3, p. 89; nom employé antérieurement avec la désinence masculine par M. Guérin-Méneville (Voy. d. 1. Coq.; Ent. p. 102) pour un genre de Ténébrionides. — Coeculus C. et G. Mon. I.; M. L. Dufour avait auparavant (Ann. d. Sc. nat. XXV, p. 289) nommé ainsi un genre d’A- rachnides trachéennes. BÜPBESTIDES VRAIS. 33 longées. — Tarses un peu plus étroits. — Corps plus court et un peu plus convexe, ellipticoovale. En dehors de ces caractères, je n’en trouve absolument aucun ni dans la bouche ni dans la forme de la tête , ni dans celle des antennes (elles sont complètement semblables à celles du Cupnodis lenebricosa ), ni même dans la sculpture des téguments qui est très-voisine de celle du genre précédent. C’est par conséquent un genre qui ne repose que sur le faciès et que je n’adoplc qu’en hésitant. Ces insectes sont de taille médiocre, de couleur bronzée ou cuivreuse uniforme, avec un sillon longitudinal et pubescent sur chaque elytre. Ils sont propres à l’Asie et au Nord de l’Afrique (I). TRIBU III. BUPRESTIDES VRAIS. Pores antennaires concentrés dans une fossette sur chacun des articles qui en sont pourvus. Cette tribu est beaucoup plus riche en espèces que les précédentes, et, en prenant pour point de départ la position des fossettes porifères qui sont tantôt inférieures, tantôt terminales ou situées sur la tranche interne des articles des antennes, il semble au premier aspect qu’il serait conve¬ nable de la diviser en trois groupes. Mais comme il existe en outre dans le mode d’insertion des antennes, la forme de l’écusson, la structure de la cavité sternale et les crochets des tarses, des particularités impor¬ tantes dont il est nécessaire de tenir compte, ces trois groupes ne suf¬ firaient pas pour exprimer les modifications qu’éprouvent ces insectes, et leur nombre me parait devoir être porté à sept. I. Ecusson plus ou moins petit, non régulièrement trian¬ gulaire ni transversal etacuminé en arrière (2). Cavité sternale formée par le métasternum et le méso¬ sternum. Büprestides vrais. Cavité sternale formée par le métasternum presque seul. Stigmodérides. — mésosternum seul. Polycestides. (1) C. sibiricaTab. ( tartarica Pallas; var. Cœc. euphraticus C. et G.; var.? re¬ panda Fald.) ; répandu depuis la Sibérie jusqu’en Perse. — Lausoniæ, Chevrol. in Silb. Rev. cnt. V, p. 56 (Buqucti C. et G.; var. gravidus C. et G.); do l’Algérie — teter C. et G., loc. cit.; de Nubie? Cette espèce m’est inconnue ot je ne la rapporte au genre qu’avec doute. (2j Un seul genre (Castalh) du groupe des Stigmodérides fait exception à cet égard. Coléoptères. Tome IV. 3 34 bcpbestides. II. Ecusson en général assez grand, régulièrement triangu¬ laire, ou transversal et acuminé en arrière. a Crochets des tarses simples. Cavités antennaires trigones, terminales. SphénoptérideS. — arrondies, frontales, rétrécis¬ sant l’épistome à sa base. Chrysobothrides. a a Crochets des tarses dentés ou appendiculés. Tarses de longueur normale. Agrilidks. — très-courts. Trachydes. GROUPE I. Buprestides vrais. Cavités antennaires variables. — Fossettes porifères des antennes tantôt inférieures, tantôt terminales. — Un écusson au plus médiocre, jamais triangulaire ni acuminé en arrière. — Cavité sternale formée dans son fond par le mélasternum, latéralement par le mésoslernum. — Menton fortement transversal, arrondi en avant (i). Cet ensemble de caractères s’applique à la moitié environ des genres de la tribu acluelle. On pourrait meme, à la rigueur, diviser le groupe en deux, d’après la situation des fossettes porilères des antennes qui sont tantôt inférieures, tantôt terminales; mais comme aucune modification essentielle dans les autres organes ne s’associe à celle ci, elle me paraît bonne seulement pour assigner aux genres leur place respective. Les cavités antennaires varient sensiblement chez ces insectes, mais sans jamais affecter les formes propres aux Stigmodérides, Chrysobo- thrides. etc. Leurs organes buccaux ne nécessitent aucune remarque particulière en dehors des formules génériques qui suivent. Les Buprestides vrais sont en général inférieurs aux précédents sous le rapport de la taille; beaucoup même (Puænops, Amthaxia, etc.) sont petits. Dans la mijeurc partie des cas, leur livrée est, comme de cou¬ tume, de couleur métallique. Sur les quinze genres qu'ils forment, six (DlCEBCA, FoECILO.VOTA , lk'PKESTIS, PliÆNOPS, MeLANOPlIlLA, An- thaxia)' existent en Europe; le plus grand nombre des autres sont australiens. I. Fossettes porifères des antennes inférieures, au moins en partie. a Dernier art. des palpes max. légèrement triangulaire : Dicerca , PœciLnola. aa Dernier art. des palpes max. fortement sécuriforme. (1) Celui des Chris fait seul exception et ressemble à celui des Stigmodé¬ rides. La forme que cet organe afTecte dans les cinq derniers groupes u’existe jamais ici. BUPREST1DES VRAIS. 35 Cavités antcnnaircs médiocres, flexueuscs : Nascio. — petites, arrondies : Epislomentis. aaa Dernier article des palpes max. cylindrique ou ovalaire. Prothorax non trilobé en arrière : Buprcstis. — trilobé — Bulis, Asthrœus. II. Fossettes porifères des antennes terminales. b Art. 1 des tarses postér. notablement plus court que 2-3 réunis. Antennes dentées à partir du 3e article : Bubastes. — — 6e — Euryspilus. b b Art. 1 des tarses postér. au moins aussi long que 2-3 réunis, c Tète plane ou légèrement convexe. d Cavités antenn. terminales, recouvertes : Cynira, Melübasis. dd — petites, arroudies, découvertes. e Prothorax distinctement bisinué à sa base. Cavités autenn. largement closes en avant: Phœnops. — très-étroitement — Melanophila. ee Prothorax coupé carrément en arrière : Anthaxia. cc Tête concave ou longitudinalement excavée : Curis. DICERCA. Escusch. Zool. Atlas j Ileft I, p. 9 (1). Dernier article des palpes maxillaires légèrement triangulaire. — La¬ bre en carré transversal, faiblement édiancré. — Tôle plane, rugueuse; épistome échancrédans son milieu ; cavités anlennaires grandes, Irigones, contenant des tubercules frontaux. — Antennes peu allongées, à articles 1 groset court, 2-3 courts subégaux, ohroniques, 4 plus long, de même forme ou trigone, 5-11 dentés en scie assez aiguë, subtransversaux; fossettes porifères inférieures. — Yeux peu saillants, distants en des¬ sus. — Prolhorax transversal, trapéziforme, souvent un peu rétréci en arrière, faiblement et largement bisinué à sa base. — Ecusson petit, quadrangulaire, transversal ou arrondi. — Elytres plus ou moins allon¬ gées, peu convexes, fortement rétrécies cl en général prolongées en arrière avec leur extrémité uni- ou bidentéc. — Hanches postérieures obliquement tronquées en anière, souvent échancrées au-dessus des trochanters ; 1er article des tarses postérieurs à peine plus long que le 2^'; (1) Eschscholtz, par suite sans doute d’un lapsus calarni ou d’uue faute ty- pographique, a écrit Dicekka, mot qui n’a pas de sens; le nom du genre a pour racine SU deux et xspxo; queue, par allusion au prolongement des élytres. — Syn. Stenuius, kirby, Fauuu Bor. Amer. p. 454. — Latipalpls pais, Sol. 36 BCPRESTIDES. les trois suivants décroissant peu à peu, le 5° déprimé. — Prosternura, inétaslernum et en général le 1er segment abdominal largement cana- liculés. — Corps allongé, elliptico-cunéiforme, peu convexe. Ce genre rattache la tribu actuelle aux Psiloptérides, par suite de la forme des cavités anlennaires qui sont complètement semblables à celles de ces derniers. Ses espèces sont de taille assez grande, d’un faciès peu robuste, d’un bronzé cuivreux uniforme et criblées de points enfoncés, avec les élylrcs régulièrement sillonnées et souvent comme corrodées çà et là. Une fine pubescence revêt à peine leur corps en dessous. Les deux sexes ont le dernier segment abdominal uni- ou bi échancré, mais plus fortement chez les mâles où il présente souvent en outre dans sa moitié postérieure deux carènes que je ne trouve chez aucune des femelles à moi connues. Ces insectes sont plus particulièrement propres à l’hémisphère boréal dans les deux continents, et l’Amérique du Nord en possède plus à elle seule que les autres pays pris ensemble (i). La plupart des espèces afri¬ caines qu’on leur a associées appartiennent à d’autres genres. POECILONOTA. Eschsch. Zool. Atlas, Heft I, p. 9 (2). Ce genre est extrêmement voisin des Dicerca et ne s’en éloigne que par les faibles particularités suivantes : Cavités antennaires moins profondes. — 3e article des antennes pres¬ que du double plus long que le 2° ; le 4® concourant toujours à la forma¬ tion de la scie antennaire. — Ecusson plus grand, fortement transversal, rétréci en avant, tronque ou anguleux dans son milieu en arrière. — Elylrcs rétrécies, mais nullement prolongées à leur extrémité. — Pros¬ ternum plan. (1) Toutes les espèces d’Europe (mœsta F., quadrilineata Ilerbst, œnea Linn., berolinensis F.) ont les élytres plus ou moins prolongées en arrière, mais parmi celles de l’Amérique du Nord il en est quelques-unes (par ex. consi - milis C. et G.) chez qui elles le sont h peine. A toutes celles mentionnées par MM. De Castelnau et Gory (Mon. I, Buprestis, p. 93, et IV, Suppl., p. 106), aj. Bupr. baltimoriensis, americana, Herbst, die Kæfer, IX, p. 99 et 107. — B. cyanipes, Say, Journ. of the Acad, of Philad. 111, p. 168. — B. thureura , Say, New. Spec. of Ins. of Louis, p. 3. — Sten. tenebrosa, tenebrica, Kirby, loc. cit. p. 153. — D. aurichalcea , p arumpundata, chrysea , indistincta , mo- litor , impressifrons, ferrea, consobrina , gracilipes, Mclsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. 11, p.'142. — Woodhousii, J.-L. Le Conte, ibid. VI, p. 67. Toutes ces espèces sont des parties centrales et atlantiques de l'Amérique du Nord. (2) Syn. Lampra (Meg.), Lacord. Faune ent. d. env. d. Paris, I, p. 595. — Castalia G. et G., Mou. I, Buprestis, p. 114, et IV, Suppl, p. 115. — Latipal- ïis pars, Sol. BÜPRESTIDES VRAIS. 37 Tontes les especes, sauf une ( genlilis C. et G.) des Indes orientales, sont propres aux Faunes méditerranéenne, européenne et asiatique ; elles forment deux divisions. L’une, ne comprenant que le Bupr. plcbcja de Fabricius (i), rattache le genre aux Dicerca dont cet insecte reproduit la forme générale (moins le prolongement des élylres), la couleur, la sculpture des téguments et même en partie le métaslcrnum et le 1er segment abdominal cana- liculés. Dans l’autre, le corps est plus étroit, plus parallèle et déprimé en des¬ sus, le proslernum moins plan; le métasternum et le 1er segment ab¬ dominal ne présentent aucune trace de sillon. Toutes les espèces sont d’un beau vert doré, ordinairement relevé par deux bandes latérales d’un rouge cuivreux et ornées de taches bleuâtres (fesliva) ou d’une sorte de marqueterie noire ( rulilans ). Elles figurent, sous ce rapport, parmi les plus belles de la famille (2). Les caractères sexuels sont les mêmes que chez les Dicerca dont le dernier segment de l’abfjomcn est échancré. Dejean, Solier et MM. De Castelnau et Gory ont, par une méprise qu’on ne s’explique pas bien, transporté le nom imposé à ces insectes par Eschscholtz, à un genre du groupe des Stigmodéridcs (3). (1) Gen. Ins. Mant. p. 236 ( rustica llerbst, conspersa Gyll.) ; de presque toute l’Europe. Solier (Ann. d. 1. Soc. cnt. II, p. 289) cite un B. conspersa de Fabricius; mais il n’y a pas d’espèces de ce nom dans cet auteur, et comme il lui attribue un écusson suborbiculaire, cet insecte ne peut être le même que le conspersa de Gyllenhall. (2) D’après leur système de coloration et même leur taille, les espèces peu¬ vent se subdiviser en deux sections: l’une comprenant les plus grandes étayant le rutilans F^>. pour type; l’autre les plus petites et dont le type est le festiva Linn. A la première appartiennent les B. Solieri C. et G. ( rutilans var.?), de l’Algérie; limbata Gebler, de la Mongolie; decipiens Dej. ( limbata C. et G.), de la Russie mér.; et deux belles espèces de la Mongolie, décrites par Manner- heim (Bull. Mosc. 1852, II, p. 276) sous les noms de P.pretiosa et nobilissima. C’est d’après cet auteur que je regarde le limbata de Gebler comme distinct du decipiens de Dejean. A la seconde : B. gentilis C. et G., des Indes orientales ; bella C. et G., de l’Asie mineure ( festiva var.?). J’ignore à laquelle de ces sections appartient la Castaliail-maculata Bohem. Ins. Caflr. I, p. 314, dont le système de coloration semble s’éloigner beaucoup de celui des autres espèces (an huj. gener.?). (3) Eschscholtz ne cite sous son genre Poecilonota que les Bupr. conspersa etrufikms; dès-lors on ne comprend pas qu’une méprise ait été possible. 38 BGFRESTIDES. NASCIO. De Casteln. et Gory, Mon. d. Dupr. I (1). Dernier article des palpes maxiMaircs fortement sécuriforme, oblique. — Labre très-court, arrondi en avant. — Tète plane sur le front, avec une excavation transversale au bas du verlex ; épislome échancré ; ca¬ vités antennaires médiocres, difformes, llexueuses. surmontées d’une petite crête recouvrant un très-gros tubercule frontal. — Antennes lon¬ gues et très-grêles , à articles 1 assez gros , en massue, 2 médiocre , obeonique, 3-4 allongés, égaux , 5-11 faiblement dentés, décroissant graduellement, 11 tronqué au bout; fossettes porifères inférieures. — Yeux médiocres, peu saillants, latéraux. — Prothorax transversal, con¬ vexe, couvert d’excavations en dessus, rétréci en arrière avec ses angles postérieurs aigus, à peine bisinuc à sa base. — Ecusson grand, trapézi- forme, concave. — Elylrcs parallèles dans les deux tiers de leur lon¬ gueur, fortement rétrécies et incrmcs sur les côtés en arrière, planes sur le disque. — Pattes assez robustes ; ban lies postérieures étroites, rectilignes en arrière, élargies dans leur moitié interne; 1er article des tarses postérieurs aussi long que les deux suivants réunis , 2 trigonc, 3-4 cordiformes, 5 médiocre. — Proslernum large, plan. — Corps mé¬ diocrement allongé. L’un des genres remarquables de la famille et qu’on croirait, au pre¬ mier abord, appartenir au groupe des Agrilides et devoir être placé dans le voisinage des Amorphosôma, mais qui fait en réalité partie de celui-ci, comme le prouvent le mode d’insertion de ses antennes et la situation de leurs fossettes porifères. Il ne comprend jusqu’ici qu’une espèce de l’Australie (-a), de taille moyenne, à téguments finement âpres en dessus, d'un bronzé obscur avec les ély très jaunes et couvertes de taches brunâtres, parmi lesquelles deux très-grandes occupent leur milieu : ces organes sont ponctués en stries et présentent chacun une côte fiexueusc assez saillante, non loin de la suture. Les deux sexes sont semblables. Ce bel insecte est médio¬ crement commun dans les collections. EPIST0MENT1S. Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 479. Dernier article des palpes maxillaires fortement sécuriforme, oblique. — Labre assez saillant , arrondi et étroitement échancré en avant. — (1) Syn. Geronia, Dej. Cat. éd. 3, p. 89. (2) Bupr. vetusta , Boisduv. Faune d. l’Océan., II, p. 85; figuré dans G. et G.' loc. cit. BÜPRESTIDES VRAIS. 39 Tête faiblement concave; épistomc coupé carrément au niveau des cavités anteimaircs (l); celles-ci petites, arrondies, ouvertes en avant. — An¬ tennes longues et grêles, à ar iclcs 1 en massue allongée, 2 court, ob- conique, 3 du double au moins plus long, 4-11 très-faiblement dentés, beaucoup plus longs que larges; fossettes poriferes inférieures. — Yeux grands, un peu rapprochés en dessus. — Prothorax en carré transversal, légèrement Insinué à sa base; son lobe médian large et arrondi. — Ecusson à peine visible, enfoui, n’entamant pas la base des élytres. — Celles-ci allongées, rétrécies dans leur tiers postérieur, incrmes sur les côtés, échanrrées et bi-épineusesà leur extrémité. — Pattes grêles; hanches postérieures coupées obliquement en arrière ; tarses longs ; le 1er article des postérieurs aussi long que les trois suivants réunis, sub¬ cylindrique ainsi que 2, 3-4 graduellement plus courts, 5 long et grêle. — Abdomen caréné sur la ligue médiane. — Métasternum et mesoster- num confondus. — Prosternum plan. — Corps allongé, déprimé. Genre établi sur une espèce du Chili que MM. De Castelnau et Gory ont placée parmi les Curysochroa (2), probablement par suite de la forme de l'écusson, mais qui n'a absolument rien de commun avec eux. C’est un bel insecte, d’assez grande taille, noir, pubeseent en dessous, glabre cl brillant en dessus, avec les élytres très-régulièrement striées, rougeâtres avec une bordure latérale d’un beau jaune et une courte bande noire, oblique et terminale sur chacune d’elles; son prothorax est bordé de jaune comme les élytres avec une raie médiane de même couleur. Les tubercules frontaux sont très-apparents et situés immédiatement au-dessus des cavités anteimaircs. Le seul exemplaire que j’aie à ma disposition me paraît être une femelle; son 5” segment abdominal est largement, mais médiocrement échancré. Il suffirait de modifier un peu les caractères du genre pour y faire entrer une autre espèce du Chili que Solicr adé:rite sous le nom de Bu~ preslis Gaudichaudii (3). (1) Sotier le décrit comme étant «membraneux et subtrapéziforme. » Il a pris pour l'épistome la membrane d’attache du labre qui faisait fortement sail¬ lie au-devant de la tète dans l’exemplaire examiné par lui, exemplaire que j’ai sous les yeux, étiqueté de sa main. Cet accident, qui est déterminé par les convulsions qui ont lieu au moment de la mort, est fréquent chez les Bupres- tides. (2) Chrys. p icta Mon. IV, Suppl, p. G4, pl. 12, f. G4; Solicr l’a figurée do nouveau, loc. cit Col. pl. 12, f. 1. (3) Loc. cit. p. 498, Col. pl. 12, f. 8. Cet insecte reproduit complètement, avec une taille de moitié plus petite, la forme générale, la sculpture des téguments, les antennes, l’épistome, en un mot tous les caractères essentiels de YEp. picta, moins deux : au lieu d'ètre sécuriforme, le dernier article de ses palpes maxil¬ laires est cylindrique, et son écusson est bien distinct et poncliforme. Mais les organes buccaux et l’écusson fournissent des caractères si incertains cliex les 40 BDPREÂTIDBS. BUPUESTIS. Linné, Syst. nat. cd. 12, I, 2, p. 059 (1). Dernier article des palpes maxillaires subcylimlrique ou subovalairc, fortement tronqué au bout. — Labre quadrangulairc ou transversale¬ ment ovale, entier, parfois faiblement échancré (2). ~-Tôle plane ; cpis- tomc très-court, tronqué ou un peu écliancré ; cavités antennaires mé¬ diocres, arrondies, étroitement fermées en avant. — Antennes grêles, en général assez longues, à articles 1 médiocre, en massue, 2 court, ob- coniquc, 3 de même forme, aussi long que les suivants, ceux-ci faible¬ ment dentés, plus longs que larges ; fossettes porifères inférieures. — Yeux peu saillants, distants sur le vertex. — Prothorax fortement trans¬ versal, régulièrement convexe, rétréci en avant, à peine bisinué à sa base. — Ecusson assez grand, cordiformc ou suborbiculairc. — Elytrcs allongées, peu convexes, rétrécies dans leur tiers postérieur et incrmes sur les côtés, — Hanches postérieures assez étroites, coupées plus ou moins obliquement en arrière; 1er article des tarses postérieurs au moins aussi long que les deux suivants réunis, ceux-ci et le 4e cortli- formes, le 5° grêle. — Mélasternum et mésosternum distincts , le 1er échancré en avant. — Prostcrnurn plan. — Corps allongé, subdéprimé. Le nom de IIoprestis, supprimé par quelques entomologistes, con¬ servé, mais appliqué par d’autres à des espèces génériquement distinctes, me paraît ne pouvoir, sous aucun prétexte, disparaître de la nomencla¬ ture entomologique (3). Je crois devoir l’appliquera des espèces dont Buprestides, que ce n’est peut-être pas là un obstacle réel à ce que cet insecte soit introduit dans le genre actuel. J’ajouterai que son système de coloratiou est tout-à-fait analogue à celui décrit dans le texte. (1) Syn. Ancyi.ociieira, Eschsch. Zool. Atlas, lleft I, p. 9. — Ecrythyrea, (Scrv.) Lacord. Faune ent. d. cnv. d. Paris, 1, p. 593. — Anoplis, Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 151. (2) Cet organe varie beaucoup et est très-sujet à ce que sa membrane d’at¬ tache déborde l’épistome, après la mort, comme chez les Epistomentis. Dans la plupart des Ancylocheira il est de couleur testacée et présente en dessus deux plaques en forme de triangle curviligne, peu apparentes chez nos espèces euro¬ péennes où elles sont de la même nuance que le fond, mais qui tranchent for¬ tement sur ce fond chez plusieurs espèces de l’Amérique du Nord (par ex. striata F., Doscii C. et G.), où elles sont de couleur métallique. J’ai déjà parlé plus haut (p. 3, note 1) de ces plaques. (3) Dejean et, à son exemple, M. L. Redtenbachcr (Fauna austr.; Die Kæfer) ne l’ont pas admis, mesure contre laquelle on ne saurait trop protester, car cllû ne tend à rien moins qu’à faire successivement disparaître tous les noms des anciens auteurs. Mais à quelles espèces le nom de Buprestis doit-il être con¬ servé!? Si l’on prend pour type celle que Liunô ou Fabricius ont placée en tèto BÜPRESTIDES VRAIS. 41 l’Europe possède plusieurs et que tous les auteurs, sans exception, qui se sont occupés des lîuprcstides, ont connues. Elles ont été réparties dans deux genres entre lesquels je ne parviens pas à découvrir la moindre différence ayant une valeur générique. 'foules ont une forme générale analogue, le prothorax criblé de points enfoncés sans sillon médian, des élylrcs ponctuées, plus ou moins régu¬ lièrement striées, arrondies ou légèrement tronquées à leur extrémité, le 5° segment tronqué chez les mâles avec les angles de la troncature souvent dentiformes, simplement tronqué ou peu arrondi chez les fe¬ melles, etc. Les différences entre les deux genres ne portent en réalité que sur les points suivanls: Les Amcvlocqeira d’Eschschollz ont en général le prothorax régu¬ lièrement rétréci en avant (») avec les angles postérieurs souvent aigus, et chez la plupart de leurs mâles, les jambes antérieures sont robustes, un peu arquées, largement échancrées en dedans et terminées à leur som¬ met interne par une forte saillie dirigée en arrière. Plusieurs d’entre elles ont la tête et les élytres ornées de taches jaunes, sur un fond noi¬ râtre ou bleu. La livrée des autres est métallique, mais uniforme et ra¬ rement brillante. C’est un groupe nombreux et répandu sur la plus grande partie du globe, surtout dans l’hémisphère boréal (-2). Les Eorythyrea de M. Ser ville ont le prolhorax arrondi sur les côtés; du genre, ce sera pour le premier Y Euchroma gigantea , pour le second une Chrysochroa (C. unidentata). Eschscholtz, Solier et MM. De Castelnau et Gory, qui ont conservé le genre Buprestis, en ont fait un magasin d’espèces disparates dans lequel il est par conséquent permis de choisir. On ne saurait mieux faire, je crois, que de le restreindre à celles que Solier a placées en tôte, c’est-à-dire aux Ancylocheira d’Eschscholtz. Les Euuythyrea de Serville que je leur réunis étaient égalcmement des Buprestis pour Solier. C’est, du reste, ainsi que l’en¬ tendent la plupart des auteurs les plus récents. (1) H y a des exceptions à cet égard ; par exemple chez l’A. consularis C. et G. de l’Amérique du Nord, il est fortement rétréci dans sa moitié antérieure et légèrement anguleux en arrière de ce rétrécissement. (2) B. cupressi C. et G., punctata F., octomaculata Pall. (novemmacu- lala L.), maculata F., octoguttala L., d’Europe, etc. — Aux esp. mentionnées par MM. C. et G. (Mon. I ; Buprestis, p. 125, et IV, Suppl, p. 117), aj. Esp. do l’Algérie: Bupr. Levaillanti ( sanguinea ? Fab.) Douei, mauritunica, Lucas, Ex- plor. d. l’Algér.; Ent. p. 149. — Bellemarei, Lucas, Ann. d. 1. Soc. cnt. 1853, Bull. p. lxviii. — Esp. de l’Amér. du Nord : Anopl. paganorum , Nutalli, Kirby, loc. cit. p. 152. — B. maculiveniris, Say in Loog’s Exped. II, p. 272. — B. con- 1 luenta , Say, Journ. of the Acad, of Philad. III, p. 159. — B. ultramarina, Say, Trans. of the Amer. phil. Soc. VI, p. 1G0. — geranii , characferislica, Harris, The New Engl. Farmer, 1829, p. 8. — B. Langii, Mannerh. Bull. Mosc. 1843, p. 237. — B. inconstans, Melslieim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 146. — A. adjecta, lutta, radians, placida, J.-L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. 1854, p. 17; de i’Oregou. — Esp. de la Guadeloupe : Ane. Lhermi- nieri, Chcvrol. iu Silbcrm. Bcv. ent. V, p. 68. 42 BüPRESTIDES. leurs mâles ne présentent rien de particulier aux jambes anterieures, et les espèces en petit nombre actuellement décrites sont d’un vert doré éclatant relevé par des reflets d’un rouge cuivreux. Leurs especes pa¬ raissent propres à l’Europe et aux parties avoisinantes de l’Asie (l). Les différences sexuelles sont par conséquent tout ce qui sépare ces insectes ; mais ce n’est pas là un caractère générique suffisant dans la famille actuelle. BULIS. De Castel, et Gory, Mon. d. Buprest. I. Dernier article des palpes maxillaires subovalairc, obtus au bout. — Labre transversal, légèrement échancrè. — Tête plane; épistome cchan- cré en demi-cercle ; cavités anlennaires assez grandes, superficielles, en triangle curviligne, assez étroitement closes en avant; fossettes porileres inférieures. — Antennes grêles, à articles 1 allongé et renflé au bout, 2*3 plus courts, obeoniques, 4- 1 U en triangle allongé, 11 ova¬ laire. — Yeux distants sur le vertex. — Proihorax transversal, rétréci en avant, fortement trilobé à sa base; les lobes aigus. — Ecusson poncti- forme, enfoui. — Elytres allongées, cunéiformes, sinuées avant leur milieu, pénétrant dans la base du prothorax, épineuses à leur extrémité externe. — Pattes peu robustes; hanches postérieures à peine élargies au côté interne, sinuées; 1er article des tarses postérieurs un peu plus long que les deux suivants réunis, le 58 grêle et médiocre. — Méso- sternum très- court ; métasternum largement échancré. — Saillie pros¬ ternale large, plane. — Corps allongé, cunéiforme. Genre inlermédiaireentrc les Blprestis du groupedes Ancylocueiba et les Asiuræus qui suivent, voisin des premiers par son facics , des seconds par l’ensemble de scs caractères et surtout la forme de son prothorax. Le Ilupr. biviltala de Fabricius (a) qui en est le type, ressemble beaucoup à certaines Ancylocueiba par la sculpture de ses téguments et son système de coloration. Il est d’un brun rougeâtre à reflets métalli- (1) MM. De Castelnau et Gory (loc. cit. 1, p. 150) n’en décrivent que trois esp.: B. micans F., austriaca L., d'Europe , et scutellaris 01. qu’ils indiquent comme de l’Amér. du Sud, mais qui est plus probablement des Indes or. Gcrmar (Stettin. ent. Zeit. 1845, p. 227), dans une notice sur les espèces euro¬ péennes, exprime l’opinion que le B. carniolica Herbst, qu’ils ont réuni à l’«u- siriaca , forme une espèce distincte. — Aj. également Eur. oblita, Falderm. Faun. ent. Transe. I, p. 145. L’écusson présente deux formes chez ces insectes : il est tantôt arrondi (mi¬ cans, oblita), tantôt transversal (austriaca, carniolica); celui des Ancylocheira n’alfccte jamais, à ma connaissance, la seconde de ces formes. (2) Syst. El. 11, p. 186; C. et G. loc. cit. pl. 1, f. 1. BOPRESTIDES vrais. 43 qucs, lâcheté de jaune sur la tête, et scs élylres sont ornées de deux li¬ gnes longitudinales de même couleur, l’une marginale, l’autre voisine de la sulure ; ces organes sont fortement striés avec les intervalles costi- formes. Une autre espece (i). privée de dessin, a été décrite par MM. De Castelnau et Gory. Ces insectes sont de taille moyenne ci originaires de l’Afrique australe. ASTHRÆUS. De Castelr. et Gory, Mon. d. Bupr. I. Dernier arliclc des palpes maxillaires subovalaire, oblus au bout. - — Labre transversal, légèrement échancré. — Télé plane ; épistome très- court, largement échancré en demi cercle ; cavités antennaires petites, arrondies, largement closes en avant. — Antennes longues et gréles,*à ar¬ ticles 1 allongé, renflé au bout , 2 court, obeonique, 3 plus long que les suivants; ceux-ci subégaux, déprimés, un peu élargis à leur extrémité, à peine dentés; fossettes porilères in'érieures. — Yeux grands, distants sur le vertex. — Prolhorax transversal, convexe, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci en avant, profondément trilobé à sa base; les lobes très-aigus. — Ecusson ponclilorme, à peine visible. — Elytrcs assez convexes, pénétrant à leur bise dans le prolhorax, graduellement ré¬ trécies en arrière cl terminées en une pointe aiguë, échancrée en de¬ hors. — Pattes assez robustes; hanches postérieures étroites, coupées obliquement en arrière ; tarses longs, peu robustes ; le 1er article de tous comprimé, presque aussi long que les trois suivants réunis, le 5e grêle et médiocre. — Mélasternum largement et faiblement échancré en avant; mésoslernum très-court. — Proslernurfc large, plan. — Corps assez convexe, rétréci à ses deux extrémités, surtout en arrière. Ces caractères sont voisins, comme on le voit, de ceux des Bulis, mais la forme générale du corps est différente. Le genre ne comprend qu’une espèce (2) de l’Australie, de taille moyenne, villeuse, sauf sur les élylres, et dont le système de coloration se rapproche également de celui des Bcprestis du groupe des Ancylocueira. Elle est en elTet d’un bronzé cuivreux avec les élylres d’un violet brillant et ornées chacune de sept taches d'un beau jaune. Ces organes sont couverts de fines côtes tran¬ chantes dont les intervalles sont ponctués cl rugueux. Le 5e segment abdominal est arrondi dans les deux exemplaires que j’ai sous les yeux, bien qu'ils semblent être de sexes differents. Cet insecte est peu répan¬ du dans les collections. (1) B. varions, toc. cit. pi. 1, f. 2. (2) A. {lavopictus C. et G., loc. cit. pl. 1, f. 1. 44 BCPRESTIDF.S. BUBASTES. De Casteln. et Gory, Mon. d. Bupr. I. Dernier article des palpes maxillaires ovalaire. — Tcte courte, plane en avant; épistome large et très-court, légèrement arrondi et étroite¬ ment échancré dans son milieu; cavités anlennaires médiocres, irrégu¬ lières, étroitcmentcloses en avant.— Antennes assez robustes, médiocres, à articles 1 assez gros, 2 très-court, obconiquc , 3 allongé, renflé au bout, 4-10 assez larges, dentés, 11 en ovale court; fossettes porifères termi¬ nales. — Yeux distants sur le vertex. — Prothorax transversal, subcy¬ lindrique, bisinué en arc de cercle à sa base. — Ecusson petit, carré. — Elytres cylindrico coniques , bi-épineuses au bout. — Pattes assez robustes ; hanches postérieures coupées paraboliquement en arrière ; 1er article des tarses postérieurs un peu plus court que les deux suivants réunis. — Métaslernum subtronqué en avant. — Mésosternum assez long ; ses branches parallèles. — Prosternum un peu convexe ; sa saillie postérieure courte, large, plane. La seule espèce connue (i) ressemble beaucoup, sous le rapport de la forme générale et de la taille, à la Psiloplera caprca du Cap. Elle est en entier d’un vert bleuâtre uniforme, médiocrement brillant en dessus, par suite des points enfoncés très-serrés dont ses téguments sont criblés; ses élytres présentent des stries peu marquées. L’Australie est sa patrie. EUItYSPILUS (2). • Dernier article des palpes maxillaires brièvement ovalaire. — Tête courte, plane ; épistome assez brillant, fortement échancré en demi-cer¬ cle ; cavités antennaircs médiocres, étroitement closes en avant.— An¬ tennes (a) courtes, grêles, glabres, à articles 1 en massue, 2 globuleux, 3 allongé, 4-5 courts, obeoniques, égaux, 6-10 carrés, égaux, oblusé- ment dentés; fossettes porifères terminales. — Yeux ovalaires, latéraux. — Prothorax un peu transversal, parfaitement cylindrique, largement lobé au milieu de sa base. — Ecusson petit, cordiforme. — Elytres al¬ longées, cunéiformes , un peu échancrées au bout. — Hanches posté¬ rieures à peine élargies en dedans, arrondies au côté externe ; 1er article (1) B. sphenoida C. et G., toc. cit. pi. 1, f. 1. (2) Syn. Eurybia C. et G., Mon. d. Buprest. II; nom appliqué depuis long¬ temps à des Lépidoptères, par Hübner, et à des Acalèphes, par Eschsclioltz. (3) MM. De Castelnau et Gory disent qu’au repos elles sont reçues daDS un petit sillon placé sous le prothorax; il n’y en a pas le moindre vestige. La description qu’ils donnent en môme temps de ces organes (« antennes de onze articles égaux et grenus ») n’a rien de commun non plus avec la réalité. BUPRESTIDES VRAIS. 4o des tarses postérieurs presque aussi long que les deux suivants réunis, trigonc, grêle à sa base ainsi que ceux-ci et le 4° ; crochets courts, di- variqués, droits cl renflés à leur base, arqués et très-grêles à leur extré¬ mité. — Métasternum échancré en avant. — Mésosternum long; ses branches horizontales. — Saillie prosternale plane, à bords parallèles. — Corps allongé, svelte, cunéiforme en arrière. MM. I)e Castelnau et Gory ont placé ce genre parmi les Agrilides avec lesquels il n’a pas d’autres rapports que la situation des fossettes porifères des antennes et la forme allongée et étroite de l’unique es¬ pèce de l’Australie qu’il comprend jusqu’ici. C’est un insecte du groupe actuel, voisin par sa forme générale des Bubastes, quoique beaucoup plus svelte, mais bien distinct, ne fût-ce que par la structure de ses antennes. Cet insecte, qui est YÂgrilus clialcodcs de M .Hope (l ), a environ cinq lignes de long, est d’un bronzé cuivreux uniforme, rugueux, mais fine¬ ment, sur toute sa surface supérieure, et présente sur chaque élytre quatre côtes flexueuses assez saillantes. CINYRA. De Casteln. et Gory, Mon. I; Buprestis, p. 157 (2). Dernier article des palpes maxillaires subcylindriquc. — Labre en carré transversal, faiblement échancré. — Tête plane, souvent impres¬ sionnée au bas du front; épistome très-court, fortement échancré; cavités antennaires tout-à-fait antérieures, trigones, recouvertes par le front. — Antennes grêles, assez longues, à articles 1 médiocre, 2 court, obeonique, 3 allongé, subcylindrique, 4-11 à peine dentés, décroissant peu à peu; fossettes porifères terminales. — Yeux gros, assez saillants, plus ou moins rapprochés sur le vertex. — Prolhorax transversal, parallèle sur les côtés ou rétréci en avant, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson petit, de forme variable. — Elytrcs allongées, rétrécies et presque tou¬ jours incrmes dans leur tiers postérieur, échancrées et bidenlécs au bout. — Pattes peu robustes; hanches postérieures coupées très-obliquement en arrière. — Tarses assez longs ; les postérieurs à articles 1 subcylindri¬ que, notablement plus long que 2, celui-ci de même forme, 3 trigone, 4 plus court, fortement bilobé, 5 médiocre, assez grêle. — Métasternum et mésosternum distincts ; celui-là arrondi en avant, celui-ci embrassant fortement le prosternum. — Ce dernier plan. — Corps allongé, peu con¬ vexe, svelte. Genre comprenant un petit nombre d'espèces de taille moyenne, re¬ marquables par leur forme étroite, allongée, et dont quelques-unes (1) Synops. of Austral. Buprest. p. 12. (2) Syn. Leptia, Dcj. Gat. éd. 3, p. 89. BDPRESTIDF.S. 46 rivalisent presque, sous ce rapport, avec 1rs Agrilides. Leurs couleurs et la sculpture de leurs téguments varient assez, mais la plupart sont re¬ vêtues d’une riche livrée de couleur métallique et présentent des côtes sur les élytres et parfois en meme temps sur le prolhorax. MM. De Castelnau cl Gory n’ont compris dans le genre que des espèces américaines (t), mais il faut, à ce que je crois, y reporter au moins une espèce des Indes orientales (-2) qu’ils ont placée dans leur genre Ai>a- tuk a (Melanophila). A en juger par les espèces que j’ai enlre les mains, les deux sexes de ces insectes ont le 5° segment abdominal échancré, mais plus fortement chez les mâles que chez les femelles. MELOBASIS. De Casteln. et Gouy, Mon. I; Buprestis, p. 118 (3). Dernier article des palpes maxillaires cylindrique. — Labre arrondi et étroitement échancré en avant, sillonné sur la ligne médiane. — Tcte courte, légèrement et uniformément convexe chez la plupart ; épistome très-court, rétréci et échancré; cavités antennaires médiocres, termi¬ nales, recouvertes par le Iront. — Antennes assez longues, à articles 1 grêle et allongé, 2-3 obeoniques, plus ou moins inégaux, 4- tl faiblement dentés, à peine plus longs que larges; fossettes poriferes terminales. — Yeux allongés, très disants sur le veriex. — Prolhorax transversal, subcylindrique, presque droit sur les côtés, légèrement Insinué à sa base, avec ses angles postérieurs droits et aigus. — Ecusson petit, suborbi- culairc. — Elytres cunéiformes, déprimées, denticulées en arrière. — Hanches postérieures étroites, coupées un peu obliquement en arrière; tarses grêles ; les quatre 1ers articles des postérieurs décroissant graduel¬ lement, le 5'1 2 3 assez court. — Mélaslernum et mésosternum distincts ; le 1er arrondi ou tronqué en avant. — Proslernum plan. — Corps déprimé. Ce genre est exclusivement propre à l’Australie, et toutes ses espèces, de taille assez petite, sont remarquables par la richesse de leur livrée qui consiste en taches ou bandes de couleur métallique sur un fond de (1) C. svlcifera, de Cayenne ; elongnfa , vemralis, arcunta, du Brésil ; costu - lata [polysligma Chevrol. in Siloenn. Revue ent. V, p. 78)> du Mexique; ery- thropus, de l’Amér. du Nord; voy. loc. cit. et IV, Suppl, p. 126. Tontes ces espèces paraissent appartenir réellement au genre; mais il faut y ajouter le liupr corrusca Fab. (Syst. El. II, p. 189), de la Jamaïque, que ces auteurs n’ont pas connu. Il ne diffère des autres espèces que par le dernier article de ses palpes maxillaires, qui est distinctement triangulaire, caractère qui, dans la famille actuelle, n’a pas, quand il est isolé, une valeur générique. (2) A. auricollis, C. et G. loc. cit. Il, Apatura, . 7, pl. 2, f. 12. Je trouve à cet insecte tous les caractères du genre actuel. (3) Syn. Abkobapta, Dej. Cat. éd. 3, p. 90. BUPBESTIDKS VRU8. 47 même nature; ce dessin ne disparait complètement que chez nn petit nombre d’cnlrc elles. Celles décrites s'élèvent en ce moment à un peu plus d'une quinzaine (i). PHÆNOPS. (Mec.) Dej. Cat. 6d. 3, p. 89. Memes caractères que les Melanofuila qui suivent , à l’exception d’un seul que voici : Cavités antennaires très-petites, arrondies, situées à une grande dis¬ tance du bord antérieur de l’épistome. Je ne connais que le Bupr. larda de Fabricius (2) qui puisse rentrer dans ce genre, auquel on peut réserver le nom de Puænops proposé par Megcrle et adopté , à tort, par Dejean et plusieurs auteurs récents, pour les vraies Mei.anoiuula. C'est parmi ces dernières que tous les entomologistes, sans exception, placent cet insecte, mais ses cavités an¬ tennaires sont trop differentes des leurs pour qu'il puisse leur cire as¬ socié. Sa tête plus courte et plus convexe, scs ély 1res non denticulées sur les côtés en arrière, enfin l'absence des différences sexuelles (sauf erreur), peuvent être signalées comme d’autres caractères d.siiuctifs , mais très-secondaires. Celte espèce de petite taille et en entier d’un bleu uniforme, plus ou moins verdâtre , est répandue dans la plus grande partie de l’Europe. MELANOPHILA. Eschsch. Zool. Atlas, Heft I, p. 9 (3). Dernier article des palpes maxillaires suhcy'imlrique et tronqué. — Labre transversal, légèrement échancré. — Tète plane; épistomc très- court, étroit, échancré en demi cercle ; cavités antennaires médiocres, de niveau avec l’cpisloine, étroitement closes en avant. — Antennes mé- (1) Aux 12 décrites par MM. De Castelnau et Gory, aj. M. liypocrita,prisca, Ericlis. Archiv, 1842, I, p. 135. — Bupr. simplex, suaveola, Germar, Linnæa entom. 111, p. 175. (2) Syst. El. II, p. 209; Quelques pages plus loin (p. 216), Fabricius l'a re¬ produit sous le nom de cyanea. (3) Syn. Trachypteris et Oxypteris, Kirby, Faun. Bor. amer. p. 158 et 160; des deux espèces que Kirby comprend dans le premier de ces genres, l’une (Drummondi) appartient au genre actuel; l’autre (umbellutarum) est une An- tiuxu. — Apatura (pars), C. et G., Mon. II; nom déjà employé par Fabricius pour des Lépidoptères diurnes; dans leur supplément (IV, p. 73), ces auteurs ont adopté le nom imposé au genre par Escbscholtx , sans prévenir le lecteur qu’il avait celui U’Apatura pour synonyme. — Diana, C. et G.; Mon. I, Buprcstis, p. 155. — Analampis (Diana), Dej. Cat. éd. 3, p. 83. 48 BÜPRESTIDES. diocres, à article 1 allongé, en massue, 2 court, obconique, 3 plus long que lui et les suivants ; ceux-ci faiblement dentés, plus longs que larges, dé¬ croissant graduellement: fossettes porifères terminales (i). — Yeux al¬ longés, peu saillants, distants sur le vertex. — Prothorax transversal, peu convexe, légèrement rétréci en arrière, faiblement bisinué à sa ba.se. — Ecusson petit, de forme variable. — Elylrcs médioefement allongées, subdéprimées, rétrécies et finement denticulées en arrière, arrondies ou spiniformes à leur extrémité. — Hanches postérieures coupées très- obliquement en arrière ; tarses grêles, à articles 1 très-allongé, 2-3 tri- goncs, 4 cordiforme, 5 grêle. — Métaslcrnum et rnésoslernum distincts ; celui-là arrondi en avant. — Proslernum plan. — Corps elliptico-ovalc chez la plupart, subdépriraé. Insectes de taille médiocre ou petite et, dans ce dernier cas, ressem¬ blant parfois (par ex. immaculala, C. et G., longipes Say) beaucoup à certaines Antoaxia. Les espèces typiques sont de forme assez courte, de couleurs assez variées, pour la plupart ornées sur les élytres de taches jaunes le plus sou¬ vent arrondies, et ces organes sont ou inermes ou finement denticulés sur les côtés en arrière (2). Mais il existe en Amérique, principalement dans celle du Sud, d’autres espèces détaille un peu plus forte, de forme plus allongée, constamment de couleurs métalliques et dont les élytres, plus distinctement denticulées, présentent en général quelques impressions assez grandes, mais peu profondes et souvent assez mal limitées. Ce sont les Diana de MM. De Castelnau et Gory, qui en ont fait une section de leur genre Buprestjs (0). Entre elles et les espèces précédentes il existe les passages les plus insensibles. (1) Ces fossettes sont très-petites et assez difficiles à découvrir; elles sont situées comme je l’indique, mais s’étendent parfois un peu au-delà de la tron¬ cature des articles. (2) Esp. à élytres tachetées : M. decostigma F., d’Europe; discopunclata Fakl., de la Mongolie; Drummondi Kirby, octospilota , notata , croceosignata C. et G., de l’Amér. du Nord, etc. — Esp. à élytres sans taches; les unes ont ces organes inermes : par ex. M. appendiculata F., d’Europe; decolorata C. et G., de l’Amér. bor.; viridiobscura , inflammata C. et G., de Cayenne; etc. Chez les autres, ils sont spiniformes à leur extrémité : par ex. M. immaculata C. et G., longipes, Say, de l’Amér. bor.; cuspidata klug, du Sénégal; atra C. et G., de Cayenne, etc. (3) D. œneipennis, deniipennis, obliquata, inornata du Brésil; cayennensis (Melanophila guyanensis, Chevrol. in Silb. Rev. entom. V, p. 49), de Cayenne. Voy. C. etG., loc. cit. et IV, Suppl, p. 124. Aux espèces mentionnées par ces auteurs, aj. Esp. d’Europe : M. œqualis , Mannerh. Bull. Musc. 1837, n° 8, p. 71 ; de Dalmatie. — Esp. de Syrie : M. con- sobrina, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1854, p. 395. — Esp. de Natal : Phœn. lugubrina, Bohem. 1ns. Caffrar. I, p. 325. — Esp. de l’Amér. du Nord : Bupr. Ilarrisii , Hentz, Journ. of the Acad, of Philad. V, p. 373 (an potius Anthaxia?). BCPRESTIDES VRAIS. 49 Les deux sexes ne paraissent pas différer sensiblement chez ces insectes; tous deux ont le dernier segment abdominal échancré, sinué ou entier. Les Melanophila proprement dites sont plus particulièrement propres aux parties froides et tempérées de l’hémisphère boréal dans l’ancien et le nouveau continent. ANTHAXIA. Esciisch. Zool. Atlas, Heft I, p. 9 (1). Dernier article des palpes maxillaires cylindrique ou subovalaire. — Labre en général transversal, sinué en avant, souvent muni d’un sillon médian. — Tête très-courte, pas plus longue que large, plane ou fai¬ blement convexe ; épistome très-court, échancré ; cavités anlennaires petites, arrondies, antérieures, étroitement closes en avant. — Antennes courtes et grêles chez presque tous, dentées à partir du 4° article ; le 2° et le 3° obeoniques, subégaux ; fossettes porifères terminales. — Yeux allongés , peu saillants , rarement un peu rapprochés en dessus. — Prothorax plus ou moins quadrangulaire, un peu arrondi sur les côtés, coupé presque carrément à sa base. — Ecusson plan, en triangle curvi¬ ligne acuminé en arrière.— Elytres planes, en général courtes, de forme variable, arrondies à leur extrémité, incrmes ou très-Onement dcnliculées sur les côtés en arrière. — 1er article des tarses postérieurs allongé, 2 de moitié plus court, 3-4 subégaux, trigones ou cordiformes ; le 5e médiocre. — Mélasternum tronqué en avant, ses épimères recouvertes en dehors; leur portion interne très-petite, trigone. — Prosternum plan, assez fortement tridenté en arrière. — Corps déprimé en dessus, en général court. Insectes de petite taille pour la plupart, parfois, mais rarement, de grandeur moyenne, et ornés de couleurs variables, mais le plus souvent métalliques. Solier en a détaché, sur des espèces isolées, deux genres qui ne me paraissent pas admissibles, bien que l’un d’eux soit généra¬ lement adopté par les entomologistes. Celui qu’il a nommé Cratomerüs est établi sur la plus grande espèce que possède l'Europe, mais seulement dans ses parties méridionales, le Bupr. cyanicornis de Fabricius (2). Son caractère principal consiste en — M. ceneola, metallica, Melsheim. Proceed of lhe Acad, of Philad. II, p. 146. — M. luteosignata ( croceosignata ? C. et G.), Ziegler, ibid. p. 267. — Pliœn. nii- randus, J. L. Le Conte, ibid. 1854, p. 83. — Esp. du Brésil : M. chrysoloma , p rasina, Mannerli. Bull. Mosc. 1837, n° 8, p. 72. — Esp. de la Guyane : Phœn. subeuprea, Erichs. in Schomb. Guyana, III, p. 557. (1) Syn. Cratomerüs, Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 295. — Trigono- ruoRos, Solier in Gay, Hist. d. Cliile; Zool. IV, p. 495. (2) Syst. El. II, p. 207 o" (9 B. trochilus, Fab. Entom. syst. II, p. 203). — Coléoptères. Tome IV. 4 50 BDPRESTIDES. ce que les cuisses postérieures sont renflées chez les mâles (i), à quoi s’ajoutent le corps allongé et cunéiforme de cet insecte et ses antennes plus longues et notablement plus robustes que dans les autres espèces. Le second, qu’il appelle Trigonopuorus, ne diffère absolument des Antuaxia ordinaires que par son menton acuminé dans son milieu. L’unique espèce du Chili (2) qui le compose, est plus grande que les espèces européennes , tout en ayant la même forme, et varie du cui¬ vreux au vert doré. Les autres espèces sont nombreuses, surtout dans l’hémisphère bo¬ réal de l’ancien continent. Il y en a quelques-unes dans l’Amérique du Nord, au Chili, dans l’Afrique australe, mais point dans les régions in¬ tertropicales du globe, sauf trois ou quatre de la Sénégambie, des Indes orientales et des Antilles (3). A part quelques-unes qui ont le dernier segment abdominal légère¬ ment échancré, les deux sexes l’ont arrondi ou subtronqué. On en connaît deux autres espèces de la Russie mér. : C ■ sitta, adoxus (Steveu), Küster, die Kæfer Europ. XXIV, 75, 76. (1) Sont-ce les mâles ou les femelles qui ont les cuisses postérieures renflées? Suivant quelques auteurs (Schœnherr, Motschoulsky, Küster), ce serait le second de ces sexes; suivant d’autres (C. et G., Solicr, etc.), ce serait le premier. Une troisième opinion est celle de M. L. Redtenbacher (Faun. austr.; die Kæfer, p. 282), d’après qui, chez le cyanicornis , ces organes seraient tantôt renflés, tantôt, mais rarement, simples chez les mâles, et toujours simples chez les fe¬ melles. Les exemplaires à cuisses renflées de cette espèce que je possède sont positivement des mâles. La variabilité de ce caractère montre son peu d'impor¬ tance. (2) T. angidosus, Sol. loc. cit. p. 496; Col. pl. 12, f. 7. (3) Aux espèces décrites par MM. De Castelnau et Gory (Mon. II, et IV, Suppl, p. 283), aj. Esp. européennes : A. praticola, De Laferté, Rev. Zool. 1841, p. 49 (umbellatarum C. et G.; nee Fab.); France — istriana, Rosenh. Iîeitr. z. In- sektenf. Europ., I, p. 13 (morio F. var.?) — basalis, Kiister, die Kæf. Europ. XI, 29; llanakii ( aurulenta var.?), semi-cuprea , variipennis , granulata , an- gulicollis , angulata , œneiventris, XXILl; lucens, XXIV, 66. — Esp. asiati¬ ques : A. auricepSj Ménetr. Ins. de Lehm. p. 29, pl. 2, f. 4; Turcoménie. — ephippiata , L. Redtenb. Denskrift. d. Wien. Acad. I ; Perse. — Esp. afri¬ caines : A. vittaticollis, Lucas. Rev. Zool. 1844, p. 89 ( ferulæ Gêné); d’Algérie. — chlorocephala (inculta C. et G. o"), fulgidipennis, rugicollis, luctuosa, Lucas, Explor. de l’Algér.; Entom. p. 155. — faciulis, Erichs. Archiv, 1843, 1, p. 224; Angola. — denticulata, Roth in Wiegm. Archiv, 1851, I, p. 119; Abys¬ sinie. — implexa, Bohem. Ins. Caflrar. I, p. 328; Natal. — Esp. de l’Amér. du nord; A. gracilis, scoriacea, Melsheim. Procced. of the Acad, of Philad. II, p. 148. — Esp. de Haïty : A . quadrata, Buquet, Rev. Zool. 1841, p. 194 (au huj. gener.?) — Esp. du Chili : A. marginicollis, Solier in Gay, loc. cit. IV, P. 502. BÜPRESTÏDES VRAM. 51 CURIS. De Casteln. et Gory, Mon. II; Stigmodera, p. 47 (1). Mcnlon grand, rétréci et arrondi en avant. — Dernier article des palpes maxillaires subovalairc. — Labre allongé, rétréci et fendu en avant, par¬ couru par un sillon médian. — Télé longitudinalement excavée; epistome court, échancré ; cavités antennaires petites, antérieures, très-étroile- ment closes en avant. — Antennes assez longues, à articles 1 assez grand, 2-3 obeoniques, subégaux ou inégaux, 4-11 faiblement dentés, transversaux ou non ; fossettes porifères terminales. — Yeux grands, allongés, légèrement rapprochés en dessus. — Prolhorax transversal, légèrement arrondi sur les côtés en avant, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson petit, plan, cordiforme. — Elytres subdéprimées, rétrécies et finement denticulées latéralement en arrière, arrondies à leur extrémité. — 1er arlicle des tarses postérieurs notablement plus long que le 2°, le 3e trigone , le 4° plus petit, échancré, le 5e médiocre ; crochets munis d'une petite dent obtuse à leur base. — Mélasternum légèrement échan¬ cré en avant; ses épimères découvertes, linéaires, obliques; branches du mésoslcrnum allongées, parallèles. — Prosternum large, fortement tridenté en arrière. Ce genre fait le passage du groupe actuel aux Stigmodérides, parmi lesquelles MM. De Castelnau et Gory l’ont placé, à titre de section, et dont il a en effet le labre, les mandibules et le menton. Mais outre que ses espèces ont le faciès si caractéristique des Anthaxia, il suffit d’exa¬ miner son mélasternum pour voir qu’il ne peut rentrer parmi les Stig¬ modérides (2). L’espèce sur laquelle il a été établi est propre à l’Australie, mais je crois qu’il faut lui en adjoindre une du Chili qu’on place généralement parmi les Anthaxia et sur laquelle Solier a fondé son genre Cylinduo- puora. Les légères différences qui les séparent ne me paraissent avoir qu’une valeur de section. La première (3) a la tète allongée, les yeux médiocrement saillants, (1) Syn. Selagis, Dcj. Cat. éd. 3, p. 89. — Cylindrophora, Solier in Gay, Hist. de Chile; Zool. IV, p. 502. — Anthaxia Hope, C. et G., Dej. (2) Dans l’espèce type de l’Australie il est soudé intimement au mésosternum; mais, en le regardant sous un certain jour, on aperçoit distinctement la très- fine suture qui le sépare de ce dernier; cette suture est très-apparente dans l’espèce chilienne. Chez toutes deux on voit qu’à l’opposé de ce qui existe chez les Stigmodérides, le mésosternum forme la presque totalité de la cavité desti¬ née à recevoir le prosternum ; de plus l’échancrure du métasternum n’a aucun rapport de forme avec celle de ces dernières. (3) Dupr. caluptera , Doisduv. Faun. d. l’Océan. II, p. 93 [Anthaxia dives Hope). BÜPREST1DES. 52 le 3e article des antennes plus long que le 2e, et le 1er article des tarses postérieurs deux fois plus grand que le 2e. Dans la seconde (i), la tête est plus courte, quoique toujours plus longue que large , les articles 2-3 des antennes sont subégaux, et le 1er article des tarses postérieurs d’un tiers seulement plus long que le 2e. Au total, le genre diffère des Anthaxia par la forme de sa tête, les organes buccaux plus saillants, les épimères métathoraciques plus grandes et le métasternum échancré en avant. La taille de ses espèces surpasse de beaucoup celle des Antuaxia, et elles sont revêtues d'une livrée plus brillante que celle de ces dernières. Je ne trouve aucune différence entre les deux sexes. Groupe II. Stigmodérides. Cavités antennaires situées près des yeux(CASTALiA excepté), petites, largement closes en avant par l’épistome ; fossettes porifères inférieures (Calodema excepté). — Tête prolongée chez la plupart en un museau plus ou moins saillant. — Ecusson assez grand, plan, cordiforme ou ar¬ rondi chez presque tous. — Métasternum largement et fortement échancré en avant, formant presque à lui seul la cavité sternale. Ce dernier caractère n’est pas exclusivement propre à ces insectes ; on le retrouve chez les Agrilides et les Trachydes, mais associé à d’au¬ tres particularités tellement différentes de celles qui existent ici, que l’erreur n’est pas possible. C’est faute de l’avoir connu, que les entomo¬ logistes ont séparé ces insectes les uns des autres ou leur ont associé des espèces qui leur sont étrangères (2). L’allongement de la tête en avant des yeux existe chez un grand nom¬ bre de Stigmodérides, mais il s’en faut de beaucoup que ce caractère ait la valeur qu’on lui a attribuée. Non-seulement il manque dans plu¬ sieurs genres, mais encore il peut être présent ou absent dans les espèces d’un même genre (par ex. Stigmodera). Les organes buccaux s’allongent en même temps que la tête. Cepen¬ dant, même quand celle-ci ne le fait pas, le menton est généralement remarquable par sa grandeur ; mais sa forme varie un peu. Dans la plupart des cas il est arrondi sur les côtés et plus ou moins tronqué en Les Cur. Peronii C. et G. et aurifera Hope, rapportés à ce genre par MM. De Castelnau et Gory, me sont inconnus. (1) C. bella Guérin-Ménev., C. et G.— VAnthaxia continua Germar, C. et G., que Solier rapporte à ce genre Cylindrophora, est une Anthaxia. Toute son organisation est celle de ces dernières, sauf le labre qui est fait comme dans le genre actuel. (2) C’est ainsi, par exemple, que MM. De Castelnau et Gory placent parmi les Agrilides les genres Castalia, Hyperantha, Zemina, et à côté des Buprestis le genre Stigmodera. Il est impossible de voir un assemblage plus hétérogène. Bl’PRESTIDES VRAIS. 53 avant. Le lobe externe des mâchoires est bien développé, et assez souvent pénicillé chez les Stigmodera. Les mandibules sont amincies et en général dentées, mais faiblement, au côté interne. Enlin le labre est, à quelques exceptions près, en triangle curviligne ou ogival, légère¬ ment fendu en avant et parcouru en dessus par un sillon longitudinal. Ces insectes ont tous, sans exception, un faciès particulier fort différent de celui des autres Buprestides et dû, en partie, à leur système de colo¬ ration. Outre que beaucoup d’entre eux sont privés de couleurs métal¬ liques, il est rare que leurs élytrcs ne soient pas ornées de taches ou de bandes jaunes : souvent même ces organes ont pour fond cette nuance. La distribution géographique du groupe est intéressante. Sauf les Castalia qui sont répandues dans le continent indien et scs divers ar¬ chipels, toutes les autres espèces sont propres à l’Australie ou à l’Amé¬ rique du Sud. I. Écusson petit, en triangle très-allongé et très-aigu : Castalia. II. — assez grand, plan, cordiforme ou subarrondi. a Antennes dentées à partir du 5e article. Ély très non ou à peine lobées à la base de leurs épipleures : Hyper antha . — brusquement lobées à la base de leurs épipleures: Zemina, Dactylozodes. a a Antennes dentées à partir du 4e article : Stigmodera, Calodema. CASTALIA. De Casteln. et Gory, Mon. d. Bupr. II (1). Menton assez grand, en triangle curviligne transversal. — Dernier article des palpes maxillaires en cône renverse et tronqué au bout. — Labre transversal, échancré. — Tête plane ; épistomc très-court, sinué dans son milieu; cavités antennaires légèrement ouvertes, obliques, étroitement closes en avant, surmontées d’une petite orbite; point de tubercules frontaux. — Antennes insérées à quelque distance des yeux, pareilles à celles des IIyperantha. — Yeux grands, peu sail¬ lants, légèrement rapprochés en dessus. — Prothorax transversal, de la largeur des élytres, arrondi sur les côtés, rétréci en avant, non rebordé et bisinué à sa base , avec ses angles postérieurs aigus, mais non sail- (1) Après avoir imposé ce nom de Castalia à une division de leur genre Bc- PRE3Tis, correspondant aux Poecilonota d’Eschscholtz, MM. De Castelnau et Gory, par une inadvertance peu justifiable, l’ont appliqué aux insectes actuels. Comme il est disponible, il doit leur rester de préférence au suivant qui n’a ja¬ mais été publié avec accompagnement de caractères. — Stuigoptera, Dej. Cat. éd. 3, p. 89. 54 BtJPRESTIDES. lants. — Ecusson très-grêle, en triangle allongé et très- aigu. — Elytres allongées, subparallèles, fortement sillonnées, largement arrondies et denliculées au bout. — Tarses assez grêles ; le 1er article des postérieurs médiocre, le 3e et le 4e égaux, cordiformes. — Dernier segment abdomi¬ nal cordiforme, terminé par une dent aiguë. — Prosternum légèrement renflé en avant. — Corps allongé, peu épais, glabre. Genre représentant dans l’ancien continent les Hyperantua de l’A¬ mérique du Sud. Il en est très-voisin, mais bien distinct, comme de tous les autres genres de ce groupe, par la forme de son écusson. L’insertion de ses antennes, ses tarses autrement faits, l’absence de pubescence, sont ensuite les principales particularités qui le distinguent de ces in¬ sectes. Il ne comprend qu’un petit nombre d’espèces de grande taille, de couleur bleue ou vert foncé et souvent ornées d’une grande tache rouge sur chaque élylre (i) ; elles sont propres à l’Australie et aux Archipels indiens. I1YPERANTHA. (Gistl.) Mannerh. Bull, de Mosc. 1837, n°8, p. 99 (2). Menton grand, transversal, arrondi sur les côtés et en avant, parfois échancré. — Dernier article des palpes maxillaires subovalaire. — Labre assez saillant, entier. — Tête plus ou moins petite, pl.tne ; épistome largement et très-faiblement échancré ; cavités antennaircs petites, sub¬ arrondies, assez largement closes en avant. — Antennes insérées près des yeux, courtes, à articles 1 gros, médiocre, 2-4 courts, subégaux, 5-11 obtusément dentés, transversaux. — Yeux très-grands, médiocre¬ ment saillants, non rapprochés en dessus. — Prolhorax transversal, de la largeur des ély très postérieurement, rétréci et bisinuè en avant, non rebordé et largement lobé à sa base, avec ses angles postérieurs aigus. — Ecusson assez grand, plan, cordiforme , souvent acuminé en ar¬ rière. — Elytres allongées, de forme variable, non ou à peine lobées à la base de leurs épipleures. — Tarses assez robustes, comprimés; leurs articles trigoncs : 1 un peu plus long que les suivants , 2-4 égaux. — Dernier segment abdominal largement arrondi ou tronqué, étroi¬ tement échancré dans son milieu; ses angles, quand il est tronqué, (1) C. bitnaculata L.; répandu depuis l’Australie jusqu’aux îles Philippines ; bipustulata Boisd., de l’Australie; impustuluta C. et G., du môme pays. Voyez C. et G., loc. cit. et IV, Suppl, p. 189. Leur C. metallica du Cap est à revoir quant au genre. — Aj. Sir. obsoleta, inornata, Chevrol. Rev. Zool. 1841, p. 221; des îles Philippines. (2) Syn. Poecii-onota, Solier, Ann. d. 1. Soc. ent. Il, p. 298; C. et G. Mon. II et IV, Suppl, p. 191. BIJPRESTIDES VRAIS. 55 souvent spiniformes. — Flancs da prolhorax plus ou moins convexes. — Corps allongé, finement lanugineux, sauf sur les élylres. Très-beaux insectes, exclusivement propres aux régions inlertropicales de l'Amérique du Sud, de forme tantôt large et graduellement rétrécie en arrière (type: Langsdorfii), tantôt étroite et cylindrico-conique (type: intcrrogalionis) avec tous les passages intermédiaires. Dans le premier cas, le prothorax embrasse fortement la base des élylres avec ses angles postérieurs; celles-ci sont sillonnées, arrondies et multidentécs à leur extrémité, comme chez les Strigoptera ; le prosternum est renflé à sa base, avec son bord antérieur épaissi. Dans le second, les angles posté¬ rieurs du premier de ces organes ne sont nullement prolongés ; les élylres sont faiblement sillonnées, tronquées et bi-épineuses en arrière avec la troncature dcnliculée ; enfin le prosternum est plan et même un peu concave. Quant au système de coloration, toutes les espèces ont en dessus le prothorax d’un beau jaune de soufre avec une ou plusieurs taches noires ou bronzées; les élytres sont parfois de la même couleur ou noires et variées de noir, de rouge et de blanc ; chez plusieurs elles sont d’un beau rouge cerise uniforme. Le dernier segment abdominal paraît ne pas difTérer dans les deux sexes. Les tubercules frontaux sont absents comme chez les Casta- LIA (l). ZEMINA. De Casteln. et Gory, Mon. d. Bupr. II (2). Menton variable (3). — Palpes velus ; le dernier article des maxillaires ovalaire ou globoso-ovalc. — Tête, antennes et yeux des Hyperantiia. (1) On a trop multiplié les espèces de ce genre; on peut les établir de la manière suivante : B. testacea, Fab. Syst. El. II, p. 196 ( laticollis C. et G.). — terminaUs C. et G. — Langsdorfii , Klug, Entom. Brasil. Spec. secund. pl. 40, f. 3 ( speculifera Perty, C. et G.). — aulica, Klug, loc. cit. (var. orna- ticollis C. et G.). — trigonalis, trinotata, Chevrol. in Silb. Rev. ent. V, p. 81; Mcnetriesii Mannerh.) — inter rogationis, Klug, loc. cit. pl. 40, f. 4. — sangui- nosa Mannerh. loc. cit. — decorata C. et G. — scita C. et G. Toutes du Brésil, sauf la dernière qui est de Cayenne. Depuis la Monographie de MM. C. et G., les trois espèces suivantes ont été publiées : H. vittaticollis , stigmaticoUis, Dcsmar. Ann. d. 1. Soc. ent. 1843, p. 19, pl. 1, n° 1, f. 1, 2; la première de Colombie, la seconde de Cordova (Tucuman). — hœmorrhoa, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1851, p. 348; do Venezuela. (2) Syn. Lasij)NOTa, Dej. Cat. éd. 3, p. 94. Je ne suis pas certain que ce genre soit le même que celui-ci. D’après la description que donne Mannerlieim (Bull. Mosc. 1837, u° 8, p. 102) de l’unique espèce du Brésil (L. qmdrifasciata) que Dejean y comprenait, il semble plutôt correspondre aux Dactylozodes. (3) Cet organe que MM. De Castelnau et Gory décrivent comme « très-grand, 56 BÜPRESTIDES. — Prothorax transversal, de la largeur des élylrcs , légèrement arrondi sur les côtés, bisinué en avant, rebordé et très-largement, mais faiblement lobé à sa base, avec ses angles postérieurs non saillants. — Ecusson des IIyperantua. — Elylres brusquement et assez fortement lobées à la base de leurs épipleures, sinuées avant leur milieu, médiocrement rétrécies en arrière, avec leur extrémité obtuse et pluridcntée. — Tarses non ou à peine comprimés, à articles 1 aussi long que les deux suivants réunis, 2-3 égaux, trigones, 4 cordiforme. — 5° segment abdominal largement arrondi à son extrémité, entier. — Corps finement velu sur toute sa sur¬ face. — Les autres caractères comme chez les Hyperantua. Le faciès de ces insectes diffère sensiblement de celui des Hyperan- toa et se rapproche de celui des Stigmodera américaines ; mais en réalité ils ne se distinguent du premier de ces genres que par des ca¬ ractères assez faibles; à savoir la saillie des épipleures des élylres, leurs tarses un peu autrement faits et l’intégrité de leur dernier segment ab¬ dominal. Ils sont, du reste, aussi homogènes que les IIyperantua le sont peu sous le rapport de la forme, de la sculpture des téguments et des couleurs. Tous sont d’un vert bronzé avec des bandes ou des taches d’un rouge fauve sur les élylres; ces organes sont munis de côtes plus ou moins saillantes dont les intervalles sont fortement ponctués. Leur distribution géographique dans l’Amérique du Sud, d’où ils sont également originaires, n’est pas non plus tout-à-fait la même que celle du genre précédent. Il y en a peu dans les régions intertropicales de ce continent, et leur nombre augmente à mesure qu’on se rapproche du Chili; il en existe même jusqu'en Patagonie (i). DACTYLOZODES. Cdeyrol. in Silberm. Revue entom. V, p. 79. Mêmes caractères que les Zemina, sauf les points suivants : Tarses courts, pareils à toutes les pattes, à articles 1 un peu plus long que chacun des trois suivants, 2-3 égaux, noueux , tronqués en avant, 5 aussi long que les précédents pris ensemble. échancré en avant et arrondi sur les côtés », affecte, en effet, cette forme chez quelques espèces; mais chez d’autres il est entier et arrondi en avant, avec tous les passages entre ces deux formes. (1) Voyez G. et G. loc. cit. et IV, Suppl, p. 195. Ils en décrivent 14 espèces dont un certain nombre doivent probablement être reportées parmi les Dacty- lozodes et même parmi les Stigmodera : leur Z. cupricollis, qu’ils indiquent avec doute comme des Indes orientales, est du Chili. — Aj. Z. quadrizonata , Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 150; de Corrientes. — minor, rubronotata , Roidetii, depressa, Montagnei, Rouletii, Solier in Gay, Hist. d. Chile.; Zool. IV, p. 484; du Chili. — prœclara, Perroud, Ann. d. I. Soc. Linn. d. Lyon, Nour. Sér. I, p. 396; patrie non indiquée. BÜPRESTIDIS VRAIS. 57 Pour tout le reste, ces insectes ne diffèrent en rien des Zemina avec lesquelles MM. De Castelnau et Gory ont confondu l’espèce qu'ils ont connue. Mais ce caractère me parait suffire pour les isoler. Il n’y a que les Tracliydes qui aient des tarses relativement aussi courts, cl la forme de leurs articles est sans autre exemple dans la famille. Je ne connais que les deux espèces de Patagonie (i) décrites par M. Clievrolat qui puissent rentrer dans ce genre; mais parmi les Zemina. des auteurs il y en a probablement plusieurs qui doivent en faire partie. STIGMODERA. Escnscu. Zool. Atlas, Heft I, p. 9 (2). Organes buccaux variables. — Tête graduellement prolongée anté¬ rieurement en un museau plus ou moins long ; cavités antennaires des trois genres précédents. — Antennes insérées près des yeux, de lon¬ gueur variable, dentées à partir du 4e article; le 3° rarement égal au2°, en général plus long. — Prothorax de forme variable ; le lobe médian de sa base arrondi ou anguleux, jamais tronqué ; ses angles antérieurs jamais non plus très-saillants. — Ecusson des trois genres précédents. — Elytres variables , légèrement et graduellement lobées à la base de leurs cpiplcures. — 1er article des tarses postérieurs plus long que le 2e, mais jamais du double ; celui-ci et le 3e subégaux, le 4e de grandeur variable. — Prosternum plan chez la plupart, caréné et prolongé en avant chez un petit nombre. Lorsqu’on a mis de côté les espèces des quatre genres précédents , il en reste un nombre très-considérable, polymorphes, de couleurs variées, mais assez homogènes sous le rapport de la sculpture des téguments. Tous leurs organes se modiüent si insensiblement qu’après l’étude la plus attentive, je ne vois aucun moyen de caractériser, même approximative¬ ment, les genres dans lesquels on a proposéde les répartir. Un seul caractère reste constant, à savoir le point de départ de la scie antennaire qui com¬ mence au 4° article et non au 5e, comme dans les quatre genres qui pré¬ cèdent. Le prolongement antérieur de la tête, qu’on regarde générale¬ ment comme le trait distinctif de ces insectes, n’a qu’une valeur illusoire. Dans cet état de choses, je ne vois d’autre parti à prendre que de grou¬ per ces insectes d’après leur distribution géographique. Les uns sont (1) D. alternans,tetrazonus, Chevrol. loc. cit.; la première est la Zem. pu- dibunda G. et G. Mon. II, pl. 2, f. 9; le nom qu’elle a reçu de M. Clievrolat a la priorité. (2) Syn. CoNOGNATHA,Eschsch. loc. cit. — TiiEMocNATHA,Solier, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 291. — Pithiscüs, Solier in Gay, llist. d. Chile, Zool.; IV, p. 491. — Castiarina C. et G. Mon. II, Stigmodera, p. 22. — Polycuroma, Dej. Cat. éd. 3, p. 89. — MetaxymorphA, Parry, Trans. of the eut. Soc. V, p. 82. 58 BUPRESTIDES. confinés dans 1’Amériqoe du Sud. les autres dans l’ Australie. Dans les espèces de chacun de ces pays, on observe cette gradation insensible dans la formation du museau dont il a été question plus haut, et quel- ques-uucs qui ont le prosternum saillant en avant. Les espèces américaines doivent être placées en tctc comme faisant suite à celles des trois genres précédents. Eschscholtz donnait le nom de Stigmodera à toutes celles dont le prosternum est simple ; mais dans ces limites elles varient beaucoup. lTn premier groupe assez nombreux, au Brésil surtout, comprend des espèces allongées, plus ou moins déprimées en dessus, à museau et la¬ bre courts ou médiocres, prothorax trapézoïde, impressionné au milieu de sa base et au-dessus des angles postérieurs, élytres glabres, finement striées, uni- ou bi-épineuses à leur extrémité, en général faiblement denticulées sur les côtés et dont le système de coloration consiste en bandes ou en taches jaunes sur un fond vert ou bleu, et vice versa (1). C'est sur l’une d’elles, originaire du Chili et qui ne présente pas d’autre caractère que son labre transversal, qu’a été établi le genre Pithisccs de Solier (-2). Les autres, à prosternum semblable, n’ayant donné lieu à l’établisse¬ ment d’aucun genre, ne nécessitent pas de remarques particulières. Plu¬ sieurs, dans le nombre, se font remarquer par les côtes saillantes dont leurs élytres sont munies, côtes dont les intervalles sont très-rugueux (ô), et ce caractère est accompagné chez quelques-unes d’une villosité abon¬ dante qui recouvre parfois le corps entier. Il en est même dans ce groupe qui ressemblent à certaines Psilopteua (•*) américaines. Les Conognatha d’Eschscholtz sont caractérisées non-seulement par leur prosternum bombé et envoyant une forte saillie en avant, mais en¬ core par la longueur de leur museau et de leur labre; leur prothorax fortement trapézoïde, non impressionné en dessus ; leurs élytres régu- (1) Bupr. insignis Perty, vetusta , compta , saperba. Percheront , etc., C. et G. Le museau s’allonge insensiblement dans ce groupe et finit par devenir assez prononcé dans les grandes espèces, telles que S. patricia , magnifica , cornes, fasciata , zonata, C. et G., etc. (2) P. viridiventris, Sol. loc. cit.; Col. pl. 12, f. 5. Cet insecte ne me parait être qu’une variété du Bupr. chiliensis, Guérin-Mënev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 66, ou C. et G. Mon. II, Stigmodera, p. 67, pl. 15, f. Si. Son labre a si peu de valeur comme caractère générique, qu’on le retrouve presque exactement pa¬ reil dans des espèces appartenant à un groupe fort différent de celui-ci, par ex. chez les Bupr. parallclogramma et vulnerata Perty. (3) S. auricollis, Mannerh., C. et G., de Haïty; Mac-Leyai Donov., vulnerata Perty, du Brésil; la S. granulata Dej. C. et G. n’en est qu’une variété de pe¬ tite taille. (4) S. hamatifera C. et G.; du Brésil. Au premier coup-d’œil on prendrait cet insecte pour une Psu, optera très-voisine de la P. attenuata du môme pays; mais il appartient réellement au genre àctuel. BÜPRF.ST1DES VRAIS. 59 librement striées; leur forme large, enfin leurs téguments glabres par¬ tout (i). Ce sont de magnifiques insectes qui pourraient former un genre à part si d’autres espèces qui présentent tous leurs caractères n’avaient pas le prosternum simple (2). Les espèces australiennes ont cela de commun que leurs élytres ne sont jamais, à ma connaissance, denticulces sur leurs bords latéraux en arrière, ni même toujours épineuses à leur extrémité. Toutes étaient des Stigmodera pour Eschscholtz. Solicr a réservé ce nom à des espèces de forme plus ou moins courte et convexe, d’un facics robuste, «à museau court, et labre médiocrement saillant, à prothorax régulièrement convexe, arrondi sur les côtés et rétréci en avant, enfin à élytres en général criblées de gros points en¬ foncés et même d’excavations (5). C’est sur un insecte (4) qui paraît très-voisin de ce groupe, mais dont le prosternum envoie une forte saillie conique en avant, que M. Parry a fondé son genre Metaxymorpua. Le nom de Tiif.mogmatiia a été imposé par Solier à des espèces de forme allongée et subparallèle, d’un facics également robuste, dont le museau et le labre sont plus longs que dans le groupe précédent ; à pro¬ thorax arrondi sur les côtés, mais à peine rétréci en avant ; à élytres régulièrement et assez fortement sillonnées, jaunes ou rouges, et ornées chez la plupart de bandes transversales vertes ou bleues ; enfin dont les crochets des tarses sont fortement arqués dès leur naissance et ordinai¬ rement munis d’une dent basilaire en dessous (5). (1) S. anuma Kl., equestris F., Iris, hœmorrhoidalis 01., pretiosissima, Chevrol. in Silb. Rev. entom. V, p. 57 ( imperator C. et G.), etc.; tous du Brésil. Une belle esp. nouvelle de ce groupe est la Con.clara, Erichs. in Schomb. Guyana, III, p. 556; de la Guyane anglaise; elle est voisine de Yamcena. (2) Par ex. S. excellons Kl., consimilis C. et G.; du Brésil. MM. De Castelnau et Gory, dans leurs descriptions des espèces de ce groupe, ne mentionnent jamais la forme du prosternum, ce qui est réellement incom¬ préhensible. Depuis leur travail, les Stigmodera américaines sont restées stationnaires. Je ne vois à y ajouter, outre l 'Iris d’Olivier et la Clara d’Erichson citées plus haut, que l’espèce suivante : S. Thoreyi, Chevrol. in Silberm. Rev. cnt. V, p. 107, et Rev. Zool. 1838, p 55; du Brésil. (3) Ce groupe comprend deux types : l’un composé d’espèces courtes, ova¬ laires et à élytres criblées de gros points (S. macularia Donov., Jaquinoti Boisd., cancellata Donov. etc.); l’autre, d’espèces allongées, à. élytres striées: S. grandis Donov., flavocincta, Goryi Hopc, etc.; ce dernier se rapproche beaucoup des Themocnatha. (1) M. Grayi, Parry, loc. cit. pl. 11, f. 7; avec une forme très-voisine de celle de la S. Jaquinoti, cet insecte a les élytres striées, mais moins fortement que chez la grandis et espèces du même type. (5) S. variabilis, suturalis Donov., rufipennis Kirby, etc. 60 BCPREST1DES. Tous ccs insectes sont, à quelques exceptions près, de grande taille, et leur tête est plane ainsi que celle des Sxigmodera américaines. Après les avoir mis de côté, il en reste un grand nombre de petite ou moyenne grandeur, qui sont les Casxiarina de MM. De Castelnau et Gory, ou les Polycuroiua de Dejean. Leur tête est longitudinalement ex¬ cavée ou au moins sillonnée ; leur museau et leur labre saillants ; pour le surplus elles rappellent souvent d’une manière frappante les Sxigmo¬ dera américaines du premier groupe, par leur forme déprimée, la sculp¬ ture de leurs élytres et leur système de coloration (1). Toutes les espèces de ce genre qui me sont connues , présentent au- dessus de chaque cavité antennaire, une petite fossette dont le fond est lisse et brillant; il est très-rare qu’elle renferme un tubercule. Chez toutes également les différences sexuelles sont peu prononcées; les deux sexes ont le dernier segment abdominal ou tronqué ou arrondi, rarement échancré, et, dans ce dernier cas, plus fortement chez les màlès que chez les femelles. CALODEMA. De Casteln. et Gorv, Mon. II; Stigmodera, p. 70. Museau saillant. — Labre allongé, acuminé, parcouru en dessus par un sillon médian. — Antennes assez longues, dentées à partir du 4e article; les articles de la scie plus longs que larges ; leurs fossettes porifères si¬ tuées sur leur tranche interne ; le 1er aussi long que les deux suivants réunis, le 3e un peu plus long que le 2°. — Yeux des Sxigmodera, sur¬ montés d’une fossette lisse. — Prolhorax ample, convexe sur la ligne médiane, relevé et arrondi sur les côtés antérieurs , fortement bisinué (1) C’est le groupe le plus nombreux; MM. De Castelnau et Gory en décri¬ vent 40 esp., et il y en a encore beaucoup d’autres dans les collections. En dehors de leur Monographie, les Stigmodera australiennes qui existent dans les auteurs sont les suivantes, mais beaucoup ne sont probablement que des variétés : Bupr. cruciata Fab.,01. — Bupr. Kingii, Mac-Leay in King’s Surv. of the coasts of Austral. II, p. 441. — S. gratiosa, Chevrol . Rev. Zool. 1843, p. 201. — S. elegantula , erythrura, A. White in Stoke’s Journ. in Austral. I, p. 507. — S. funerea , conspicillata, A. White, Ann. and Mag. of nat. Hist. XII, p. 344. — S. virginea, Erichs. Archiv, 1842, I, p. 135. — S. Fortnumi , Con. Bremei , coccinata, S. Parryi , Guerinii, Hope, Trans. of the entom. Soc. IV, p. 102. — S. signaticollis , Mitchellii, sanguinosa, hœmatica, Parryi , cyanura , Hoffmanseggii, perplexa, assimilis, Adelaidæ, pur pur ea, hilaris, Saundersii , Stricklandi, Hope, ibid. p. 209 et 220. — S. smaragdina, xantho - pilosa, végéta, colorata, media, delectabilis, Hope, ibid. p. 283. — S. cruen- tata, Them. trifasciata, Murray, Ann. d. 1. Soc. ent. Sér. 2, X, p. 253, pl. 4, n° 1, f. 1, 2. — S. Vescoi (lisez Vesconis), Them. héros, Stevensii, Chevrolatii , flavipennis, elegans, Cast. rubrocincta, splendida, Géhin, Bull. d. 1. Soc. d’Hist, nat. d. 1. Mosel. 1855, pl. 1 et 2. MjPRESTIDES vrais. 61 en avant, avec ses angles antérieurs assez saillants, muni à sa base d’un lobe médian assez saillant, étroit et tronqué. — Ecusson en cœur allongé. — Elylrcs oblongo-clliptiqucs, convexes.— Tarses postérieurs allongés, à articles 1 comprimé, du double plus long que 2 qui est de même forme, 3 plus court que celui-ci, échancré, 4 court, fortement bilobé, 5 très- long, déprimé. — Prosternum excessivement proéminent , plan, élargi et tridenté en arrière, envoyant en avant une forte saillie. — Corps glabre. De tous ces caractères, un seul, la situation des fossettes porifères des antennes, m’engage à séparer ce genre des Stigmodera parmi les¬ quelles MM. De Castelnau et Gory l’ont compris à titre de simple section. Son museau et son prosternum ne font qu’exagérer ce qui existe chez plusieurs espèces du genre précédent, et ses tarses postérieurs, quoique assez différents, n’ont pas à eux seuls une valeur générique suffisante. Il ne comprend jusqu’ici qu’un grand et magnifique insecte de l’Aus¬ tralie (1), d’un vert doré éclatant avec une grande tache d’un rouge san¬ guin de chaque côté du prothorax , tache visible en dessous aussi bien qu’en dessus, et les élytres d’un beau jaune fauve, clair et uniforme. Ces organes ne présentent pour toute sculpture que des rangées nom¬ breuses et régulières de petits points enfoncés ; une petite épine se voit à une assez grande distance de leur angle suturai. Groupe III. Polycestides. Cavités antennaires variables. — Fossettes porifères terminales. — Ecusson petit, jamais triangulaire ni transversal et acuminô en arrière, parfois nul. — Cavité sternale formée en entier par le mésosternum. — Menton grand, triangulaire. — Dernier article des palpes ovalaire. Je comprends dans ce groupe un certain nombre de genres qui réunis¬ sent à un écusson fait comme on le voit dans celte formule, une cavité sternale à la formation de laquelle le métasternum ne concourt en rien (2), ce qui n’existe en dehors d’eux que chez les Julodides. Ils se distinguent en outre des deux groupes précédents par la grandeur de leur menton, et des trois qui suivent par la forme de leur écusson et celle de leurs cavités antennaires. (1) Stigmodera Kirbyi , Hope, Synops. of Austral. Buprcst. p. 2; depuis M. Hope en a donné une très-belle figure dans son Coleopt. Man. part. 3, pl. 1. MM. De Castelnau et Gory (loc. cit. pl. 16, f. 88) ont changé à, tort le nom de l’espèce en celui de Cal. regalis. (2) Les Acmæodera ayant le mésosternum en général plus profondément échancré que les autres genres, il en résulte chez elles que parfois cette échan¬ crure qui est triangulaire arrive jusqu’à la base de cet organe. Le métasternum se trouve ainsi, à la rigueur, concourir à la formation de la cavité sternale, mais sur une si minime étendue que ce n’est réellement pas une exception. 62 BÜPREST1DES. Du reste ces insectes diffèrent beaucoup entre eux sous le rapport du [ acics ; mais ils resteraient tout aussi isolés si on les dispersait parmi les autres Bupreslides vrais. Les cinq genres qu’ils forment sont, à l’exception des Ptosima et des Acmæooera, étrangers à l’Europe. I. Écusson distinct. a Parapleurcs métathoraciques découvertes. Crochets des tarses simples : Polycesta, Acherusia. — dentés à leur base : Sponsor, aa Parapleurcs métathoraciques recouvertes par la base des épipleures des élytres : Ptosima. II. Écusson nul : Acmœodera. POLYCESTA.* (Serv.) SolieRj Ann. de la Soc. entom. Il, p. 281 (1). Tête plane ; épistome très-court, sinué ou tronqué en avant ; cavités antennaires petites, arrondies , étroitement closes antérieurement. — Antennes assez longues, à articles 1 médiocre, 2 globuleux ou obeoni- que, 3-7 variables, 8-10 obtusément dentés, plus petits et plus serrés que les autres. — Yeux médiocres, allongés, peu convexes, légèrement rapprochésen dessus. — Prothorax fortement transversal, plus ou moins anguleux sur les côtés, puis tronqué obliquement de chaque côté en avant, faiblement bisinué à sa base, souvent déprimé ou excavé sur le disque. — Ecusson ponctiforme, trigone. — Elytres variables , courtes ou médiocres, chez la plupart sinuées sur les côtés en avant, fortement rétrécies et paucidentées latéralement en arrière. — Hanches postérieures presque droites en arrière, dilatées au côté interne ; tarses médiocres, pareils à toutes les pattes, à articles ! médiocrement allongé, 2-3 trigoncs, égaux, 4 plus large, 5 obeonique. — Branches du mésosternum larges et divergentes. — Prosternum large, plan ; sa saillie postérieure lar¬ gement arrondie en arrière. Les espèces typiques de ce genre sont propres à l’Amérique et ré¬ pandues depuis le Mexique et les Antilles jusqu’au Chili inclusivement. Celles de l’ancien continent qu’on leur a associées (2) ne me sont pas con¬ nues, mais je doute qu’elles doivent rester dans le genre. Ces insectes sont pour la plupart assez granefs, peu allongés, d’un faciès assez robuste, et criblés de gros points enfoncés qui, sur les ély¬ tres, se changent en excavations qui font paraître ces organes comme (1) Syn. Nemaphorus, Solier, in Gay, Ilist. d. Cbile; Z00L, IV, p. 490. (2) Au nombre de deux : Bupr. œgyptiaca Linné, d’Égypte; et P. tigrina G. et G., de Madagascar. IfUI’lt KSTI DES VIIAIS. 03 gaufrés et sont souvent accompagnées de côtes saillantes assez régulières. Leur couleur, plus ou moins uniforme, varie du bronzé cuivreux obscur et mat au bleu mélangé de vert doré (t); mais quelques espèces sont plus allongées, plus parallèles, déprimées et ont les ely 1res moins gauffrées et meme simplement sillonnées et ponctuées dans les sillons (9). Les antennes varient presque dans chaque espèce, et c’est sur une du Chili, où elles paraissent singulières quand on ne les compare pas à celles des autres, qucSolicr a établi son genre Nemarhorus (•>). Les tubercules frontaux manquent constamment, et les deux sexes ne paraissent pas différer entre eux ; du moins tous les exemplaires mâles et femelles que j’ai examinés avaient le dernier segment abdominal entier ou légèrement sinué. ACHERUS1A. De Casteln. et Gory, Mon. d. Dupr. 1. Tète plane; épistome court, largement échancré en demi-cercle; ca¬ vités antennaircs sublcrminales , petites , très-étroilement closes eu avant. — Antennes grêles, glabres, à articles 1 médiocre, 2 aussi gros, subglobuleux, 3-4 allongés, égaux, un peu renflés au bout, 0-10 oblusé- ment dentés, li ovalaire. — Yeux très-allongés, distants en dessus. — (1) P. porcata, Fab. Syst. El. II, p. 199, des Antilles; — depressa, Linné, Fab. Mant. II, p. 533, du même pays; la synonymie de cette espèce et de la précé¬ dente est dans une confusion inextricable. — Kur altéra, Chovrol. in Silberm. Rev. ent. V, p. 54 (porcata C. et G.), de la Guadeloupe. — Thomœ, Chevrol. Ibid, p. 55 (depi-essa C. et G.); de l’xle Saint-Thomas. — Cubas, Chevrol. ibid. p. 55; de Cuba. — Montezuma, Velasco, du Mexique; brasiliensis , du Brésil; C. et G. Mon. II. — excavata, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 149; de Bolivia. (2) Je fais ici principalement allusion à une espèce inédite de la Jamaïque, qui figure dans le Catalogue des Buprestides du Muséum britannique, sous le nom de Jamaicensis. Au premier coup-d’œil on la prendrait pour une Eürythyrea voi¬ sine de la micans d’Europe; mais elle appartient réellement au genre actuel. (3) Dans la plupart des espèces ces organes sont plus ou moins manifeste¬ ment dentés à partir du 4e article qui est, ainsi que les trois suivants, plus long que large et en triangle oblique, tandis que les quatre derniers sont plus courts et transversaux. Dans le genre Nejiaphorus les articles 3-5 sont allongés, égaux et linéaires; la scie ne commence qu’au 6% et celui-ci ainsi que les suivants sont tous plus longs que larges, tout en décroissant graduellement. Dans toute autre famille que celle-ci ce caractère serait générique ; mais ici je ne saurais lui ac¬ corder cette valeur. Solier ajoute, il est vrai, que le menton est eu carré trans¬ versal, arrondi aux angles et dépassé par la languette qui est triangulaire. Au¬ tant que j’en puis juger sans dissection, il se trompe; le menton est carré à sa base et coupé obliquement de chaque côté en avant, forme voisine de celle qu'il affecte dans les autres espèces. Le Nemaphorus costatus (loc. cit.; Col. pl. 12, f. 4) est un bel insecte d’uu bleu clair, â demi-mat, et dont la sculpture des élytres rappelle celle de ces organes chez la Stigmodera auricollis Mannerh. 64 BUPUESTIDES. Prothorax transversal, convexe, légèrement arrondi sur les côtés, coupé paraboliquement de chaque côté, à sa base. — Ecusson petit, orbicu- laire, enfoui. — Elylres courtes, convexes, sinuées sur les côtés, trans¬ versalement déprimées avant leur milieu, inermes et arrondies au bout. — Pattes courtes et robustes ; hanches postérieures largement sinuées en arrière ; articles des tarses noueux, les quatre 1ers décroissant gra¬ duellement; crochets simples. — Branches du mésosternum larges et divergentes. — Proslcrnum un peu convexe; sa saillie postérieure très- courte, très-large, parallèle, largement arrondie au bout. — Corps court, épais. Genre très-distinct et composé d’une seule espèce de l’Australie (î), qui ne se rattache à aucune autre de la famille par son faciès. Elle est de taille moyenne, d'un violet foncé uniforme et revêtue en dessous d’une épaisse couche de poils blancs. Ses élytres présentent des sillons flexueux assez profonds et assez fortement ponctués. Dans l’unique exemplaire que j’ai à ma disposition le dernier segment abdominal se rétrécit graduellement, au point de former une épine très- aiguë ; j’ignore si c’est un caractère sexuel ou spéciGque. SPONSOR. De Casteln. et Gory, Mon. cl. Bupr. II (2). Tête régulièrement convexe; épistome très-court, échancré en demi- cercle ; cavités antennaires petites, arrondies, subterminales, très-étroi- tement closes en avant. — Antennes peu robustes, à articles 1 très-al¬ longé et assez grêle, 2 court, obeonique, 3 long, subcylindrique, 4-10 dentés en scie subobtuse, 11 ovale ; fossettes porifères situées sur la tron¬ cature des articles. — Yeux allongés, distants en dessus. — Prothorax fortement transversal, convexe, arrondi sur les côtés et en demi-cercle à sa base ; celle-ci aussi large que celle des élytres, — Ecusson de grandeur variable. — Elytres convexes, courtes, elliplico-ovales, fine¬ ment denliculées à leur extrémité. — Hanches postérieures coupées carrément en arrière; tarses courts, à articles trigones ; le 1er aussi long que les trois suivants réunis, ceux-ci décroissant graduellement ; crochets fortement dentés à leur base. — Mésosternum formant une lame trans¬ versale, échancrée en demi-cercle en avant, et séparant fortement le métasternum de la saillie prosternale; celle-ci très-courte, large, paral¬ lèle, arrondie au bout. — Corps elliptico-ovale. L’un des genres les plus tranchés de la famille entière. Ses espèces (1) A. Childreni C. et G. loc. cit. pl. 1, f. 1; ces auteurs ignoraient la patrie de l’espèce. (2) Syn. OoüonrHA, Dej. Cat. éd. 3, p. 94. hüprestides vrais. 65 ressemblent plutôt aux Colymretes et genres voisins de la famille des Dytiscidcs qu’à des Bupreslides. Elles sont au plus de moyenne taille, parfois très-petites, de couleur métallique ou noire brillante, et en même temps revêtues pour la plupart d’une One pubescence assez rare et redressée. Dans aucun genre du groupe le mésosternum ne s’interpose aussi largement entre la saillie prosternale et le métasternum. Mais ce n’est que dans les grandes espèces ( convcxus , splcndidus) qu’il est distinct de ce dernier par une suture très-apparente; dans les petites (par ex : Desjardinsii, parvulus, cœrulcsccns ) il est intimement confondu avec lui. D’un autre côté, celles-ci ont la base du prothorax couverte de fines stries très-serrées, comme chez les Ptosima qui suivent, tandis que ces stries manquent chez les premières. Ces insectes intéressants sont jusqu’ici exclusivement propres à l’ile Maurice où il parait qu'on les rencontre sur les feuilles des arbustes, dans les haies. On en connaît sept espèces en ce moment (1). Toutes celles que j’ai sous les yeux ont le dernier segment abdominal simple¬ ment arrondi. PTOSIMA. (Serv.) Solier, Ann. de la Soc. entom. II, p. 277. Tête légèrement convexe; épistomc assez fortement échancré en avant, avec ses lobes latéraux largement arrondis; cavités antennaires médiocres, transversales. — Antennes courtes, assez robustes, à articles 1 très-long, renflé au bout, 2-3 obeoniques, plus courts, subégaux, 4-11 transversaux, obtusément dentés en scie. — Prolhorax de la largeur desélytres, transversal, renflé en avant, déprimé sur le disque, coupé carrément et finement strié à sa base. — Ecusson petit, ovale. — Ely- tres allongées, conico-cylindriques ; leurs épipleures fortement lobées à leur base et recouvrant les parapleures métathoraciques. — Pattes mé¬ diocres ; hanches postérieures coupées presque carrément en arrière ; tarses assez courts ; le lor article des postérieurs aussi long que les deux suivants réunis ; crochets robustes, renflés à leur base, appendiculés (2). — Mésosternum assez long, fortement échancré. — Prosternum légè¬ rement convexe ; sa saillie postérieure large, parallèle, arrondie au bout. — Corps cylindrico-cunéiformc. Je ne connais que le Dupr. novcmmaculata de Fabricius, joli insecte (1) S. convexus, C. et G. loc. cit. pl. 1, f. 1 ; indiqué à tort comme de l'Amé¬ rique. — splendens, ovalis , Desjardinsii,' pinguis, œneus , cccrulescens , par¬ vulus, Guérin-Ménev. Rev.Zool. 1840, p. 357, et C. et G. loc. cit., IV, Suppl, p. 319, pl. 53 et 54. (2) Tous les auteurs ont passé ce caractère sous silence, bien qu’il soit très- apparent. Coléoptères. Tome IV. 5 66 BÜPRESTIDES. bien connu des entomologistes et répandu dans toute l’Europe méridio¬ nale, qui rentre dans ce genre. Les autres espèces qu’on lui a associées ont besoin d’être revues sous ce rapport (1). Solier est le seul auteur, à mon avis, qui ait saisi ses analogies en le plaçant immédiatement à la suite des Acmæodera. Il est, eu effet, voisin de ces insectes dont il ne diffère essentiellement que par scs épipleures lobées à leur base, les crochets de ses tarses, ses cavités antennaires moins transversales, et la présence d’un écusson. ACMÆODERA. Eschsch. Zool. Atlas, Heft I, p. 9. Tête plane ou un peu convexe ; épistome très-court, fortement rétréci à sa base par les cavités antennaires; celles-ci transversales, subréni- formes et découvertes.— Yeux grands, peu convexes, distants en dessus. — Antennes courtes, grêles, à articles 1 assez long, en massue arquée, 2-4 subégaux, obeoniques ou pyriformes, 5-10 serrés, transversaux, for¬ mant une scie à dents obtuses ou aiguës. — Prothorax fortement trans¬ versal, souvent plus large que les élytres, coupé carrément à sa base; celle-ci finement striée dans toute sa longueur. — Elytres de forme variable, denticulées en arrière, souvent échancrées latéralement près de leur base. — Pattes courtes ; tarses grêles ; leur 5e article presque aussi long que Les précédents réunis. — Mctasternum de longueur variable, triangulairemcnt échancré. — Prosternum large, plan ou légèrement convexe. — Parapleures métathoraciques étroites ; leurs épimères in¬ distinctes. — Corps de forme variable, finement velu chez presque tous. Les entomologistes placent ce genre, d’un accord’unanime, à la suite des Sternocera et des Jclodis ; mais la situation des fossettes porifères des antennes suffit pour démontrer qu’il n’a rien de commun avec ces insectes, si ce n’est une ressemblance trompeuse dans la forme générale de la plupart de ses espèces, qui sont plus ou moins cylindriques. La (1) De toutes celles décrites par MM. De Castelnau et Gory {amabÏÏis, des In¬ des or.; indica, des îles Philippines; pianota, du Chili; luctuosa, de l’Amér. du Nord, et irrorata de l’Amér. du Sud ; Mon. d. Bupr. I et IV, Suppl, p. 71) ; une seule, la planaia, m’est connue en nature. Elle appartient au genre actuel par tous ses caractères essentiels, mais d’un autre côté en diffère notablement par ses cavités antennaires larges et arrondies, son épistome largement et très- faiblement échancré, ses antennes longues, très-grèles, dentées seulement à partir du 5e article, et ses crochets des tarses simples. Elle doit dès-lors former un nouveau genre à côté de celui-ci. M. Chevrotât (in Silberm. Rev. cnt. V, p. 53) a placé, avec doute, cet insecte parmi les Stigmodera, sous le nom S. Gayi. Solier (in Gay, Hist. d. Chile; Zool. Col. pl. 12, f. 6) l’a figuré une seconde fois, après MM. De Castelnau et Gory, en lui conservant le nom de Ptosima plamta. BrPBESTIDES VRAIS. G7 structure de la cavité sternale montre en même temps que sa place est dans le groupe actuel. J’ajouterai que la forme de son epistome est un acheminement à ce qui existe chez les Agrilides et les Trachydes. Ces insectes sont de petite taille , de couleurs très-variées et souvent ornés de taches ou de bandes formant un dessin élégant. Les deux sexes ne paraissent pas différer l’un de l’autre, et une partie seulement des especes possède des tubercules frontaux (î). Les échancrures latérales des* élytres signalées plus haut, recevant les épisternums mclalhoraciques, ceux-ci, dans ce cas, s’élargissent en s’arrondissant en dehors, tout en restant toujours plus étroits que chei les autres Bupreslid.es. M. Spinola (-2), qui, le premier, a signalé ces échancrures, s’en est servi pour diviser le genre en deux sections ; mais comme ce caractère sépare des espèces d’ailleurs voisines, il semble préférable d’employer dans le même but, comme l'ont fait MM. De Cas¬ telnau et Gory, la forme générale du corps qui est construit d’après trois types suffisamment tranchés. Ces insectes sont, pour la plupart, grégaires et très-nombreux, sur¬ tout dans les parties chaudes de l’ancien continent. Il y en a aussi dans le nouveau, mais, sauf quelques espèces de Colombie et du Chili, ils paraissent étrangers à l’Amérique du Sud (3). (1) Je n’en trouve chez aucune des espèces européennes, et çà et là seule¬ ment parmi les exotiques, telles que A . flavomarginata, chrysoloma,polita, etc.; des espèces voisines de celles-ci n’en ont pas. (2) Voyez son travail cité plus haut, p. 16 , note 1. Depuis (Rev. Zool. 1841, p. 92), M. Spinola a publié des observations sur quelques espèces décrites par Gory dans son Supplément à la Monographie des Buprestides. (3) 80 espèces sont mentionnées par MM. De Castelnau et Gory (Mon. I et IV, Suppl, p. 27). Les trois divisions du genre auxquelles il est fait allusion dans le texte sont les suivantes : 1° Corps un peu déprimé en dessus et cunéiforme. Elle comprend des es¬ pèces exclusivement américaines et la plupart remarquables par leur système de coloration : A. cruentata 01., de Haity; flavomarginata Gray, lateralis Chevrol., du Mexique; volvulus Fab., de Colombie, etc. 2° Corps cylindrique. C’est le groupe le plus nombreux et dans lequel ren¬ trent toutes les espèces européennes; les autres sont africaines ou asiatiques; l’Amérique et les Indes orientales en sont presque dépourvues : A. tœniata Fab., quadrifasciata Rossi, 8 -guttata Ilerbst, adspersula IUig., etc., d’Europe et d’Algérie. 3° Corps déprimé et arqué; élytres plus ou moins convexes à leur base, si- nuées latéralement avant leur milieu. Les espèces sont propres à l’Afrique et au continent indien : A. gibbosa Fab., du Cap ; elevata, polita Klug, de Nubie; aurifera C. et G., du Bengale, etc. Aj. Esp. de l’Espagne mér. : Dupr. convolvuli, Waltl, Reise n. Span. II, p. 59 (an liuj. gen.?) — Esp. de l’Algérie : A. postverta, Buquet, Ann.d.l. Soc. entom. IX, p. 391 (pulchra F. var.) — mauritanica, tristis, multipunqtata , melunosoma, (lavopunctata, rubromaculata, flavovittata, Lucas, Rev. Zooh 68 BÜPRESTIDES, GROUPE IV. Sphénoptérides. Cavités antennaires très-grandes, trigones, terminales. — Epistome placé sur un plan inférieur à celui du front ; celui-ci souvent limité par une ligne saillante flcxucuse. — Fossettes porifères des antennes ter¬ minales. — Ecusson transversal, muni en arrière d’une pointe aiguë. — Cavité sternale formée dans son fond par le mélasternum, latéralement par le mésosternum ; ces deux organes intimement confondus ensem¬ ble (1). — Menton grand , triangulaire. — Dernier article des palpes ovalaire. Je ne trouve cette combinaison de caractères que dans le seul genre SpHENOPTERA.EUe est assez remarquable, surtout pour ce qui concerne les cavités antennaires qui ont la plus intime analogie avec celles des Psiloptérides , mais qui sont plus terminales et ne contiennent pas de tubercules frontaux. Ces insectes ne pouvant dès-lors cire associés à aucuns de ceux de la tribu actuelle, on est obligé de les constituer en un groupe à part. SPHENOPTERA. (Deï.) Solier, Ann. d. I. Soc. entom. Il, P- 299 (2). Tcte plane; épistome dépassant à peine les cavités antennaires, étroit, échancré en demi-cercle. — Antennes à articles 1 gros, médiocre, 2-4 de longueur variable (3), celui-ci plus ou moins trigone, 5-11 dentés, 1844, p. 87, et Explor. de l’Algér.; Entom. p. 135. — flavonotata, affinis, rufo- marginata , trifoveolata, coarctata, cyanipennis , Lucas, ibid. p. 137 sq. — Esp. d’Abyssinie : A. grandis, Guérin-Ménev. in Lcfebvr. Yoy. en Abyssin. Zool. p. 274, Ins. pi. II, f. 1. — Esp. de Natal : A. albovillosa, aurolimbata , lu- teopicta, signifera , hieroglyphica , inscripta, grata, IVahlbergii, Boliem., Ins. Calfr. I, p. 301. — excellens, cozwoôn'nfl,Klug,Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 614; Mozambique. — Esp. de Syrie : A. chrysanthemi , Chevrol. Bev.et Mag. d. Zool. 1854, p. 394, pl.6, f. 2. — Esp.de l’Amér. du Nord: A.variegata, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. 1852, p. 67; du Territoire du Missouri. M. Hope (Trans. of the ent. Soc. IV, p. 217) a décrit, sous les noms dMc- i nœodera nodosa, et melanosticta, deux espèces de l’Australie qui sont des Agri- lides et probablement des Amormiosoma. (1) Il semble dès-lors qu'il n’est pas possible de constater la structure de la cavité sternale, et cela est vrai dans la majeure partie des cas. Mais en exami¬ nant un grand nombre d’exemplaires on finit par en trouver chez lesquels on distingue une très-fine suture qui sépare le mésosternum du métasternum, et l’on voit alors que le premier, complètement réduit à ses branches latérales, forme dans toute leur étendue les côtés de la cavité sternale. (2) Syn. Evagora, C. et G. Mon. d. Bupr. II. (3) Il y a preique toutes les combinaisons possibles de grandeur relative en- BIJPRE5TIDES VRAIS. 69 plus ou moins carrés. — Yeux de grosseur variable, distants sur le vertex. — Prothorax tantôt transversal, tantôt allongé, en général Ira- pézoïde ou carré, bisinué en avant et à sa base; le lobe de celle-ci large et tronqué. — Elytres cunéiformes ou elliptiques, plus ou moins longues. — Hanches postérieures assez étroites, dilatées au côté interne ; tarses peu robustes; le 1er article des postérieurs presque aussi long que les deux suivants réunis. — Prosteruum plan, sans sillons. — Corps oblongo-clliptiquc ou cunéiforme. Ce genre est nombreux et presque exclusivement propre à l’Afrique, à la Faune méditerranéenne et à l’Asie ; deux ou trois espèces seule¬ ment sont indiquées dans les auteurs comme originaires des Indes orientales et de l’Australie. Presque toutes sont d’un bronzé cuivreux uniforme et glabres, sauf quelques poils blanchâtres en dessous. Leurs élytres sont généralement sillonnées, au moins à leur partie postérieure, et tantôt arrondies à leur extrémité, tantôt munies de une à quatre dents inégales. Dans la plupart des cas le prothorax est parcouru par deux ou trois sillons longitudinaux. Les espèces typiques sont plus ou moins allongées et régulièrement cunéiformes ou oblongo-elliptiques (1). MM. De Castelnau et Gory en ont séparé sous le nom d'EvAGOBA, d’autres de forme différente et qui ressemblent soit à certaines Anthaxia, soit à certaines Chrysoboturis, ou bien qui ont un facics spécial ( amorpha ). Mais je cherche inutile¬ ment, en dehors de ce facics, sur quoi ce genre repose. Les espèces sont de l’Afrique australe et des Indes orientales (2). Les Sphenoptera sont au plus de moyenne taille pour la famille, et leurs caractères sexuels paraissent être nuis. tre ces trois articles, et cela sans égard pour la forme plus ou moins allongée du corps; mais chez aucune espèce, à ma connaissance, le 3e n’est plus court que le 2e, comme le dit Solier. Les antennes sont, à proprement parler, dentées à partir tantôt du 4e, tantôt du 5e article; le premier cas est le plus commun. (1) Aux 78 esp. décrites par MM. De Castelnau et Gory (Mon. d. Bupr. II, et IV, Suppl, p. 302), aj. Esp. européenne : S. carduorum ( geminata ? lllig.) , Chevrol. Rev. Zool. 1840, p. 14; de Galice. — Esp. africaines : S. Pharia, Chevrol. in Silberm. Rev. ent. V, p. 77; Egypte. — vittaticollis, Lucas, Explor. de l’Algér.; Entom. p. 158. — mucronata, corrugata, disjwncta, fallax, gentilis, trépida, tantilla, Boliem. Ins. Caffrar. I, p. 332; Natal. — Esp. asiatiques: S. somchetica , Kolenati, Melet. entom. V, p. '34; Caucase. — chalybea, Mé- nétr. Ins. d. Lehm. p. 30; Turcoménie — derrugata, L. Redtenb., Denskr. d. Wien. Akad. I.; Perse. — Popovii, insidiosa,laticollis, egena, Mannerb. Bull. Mosc. 1852, II, p. 280; Mongolie — subcostata , Muls. Mém. d. l’Acad. d. Lyon. Scicnc.Nouv. Sér. I, p. 187; Turquie. (2) Depuis les 11 espèces décrites par MM. De Castelnau et Gory, on n’a pu¬ blié que les deux suivantes : E. depilata, impressicollis, Bohem., Ins. CatTrar. I, p. 329; Natal. 70 BÜPRESTIDES. GROUPE V. Chrysobothrîdes. Antennes insérées sur le front, à une distance notable des yeux, dans des cavités arrondies de grandeur variable et rétrécissant fortement l’é- pistome à sa base; leur 3° article très-allongé; fossettes porifères en général situées sur la tranche interne des articles. — Yeux fortement rapprochés sur le vcrtex chez presque tous. — Ecusson plus ou moins grand, en triangle aigu ou transversal etacuminé en arrière. — Elylres plus ou moins lobées à leur base et pénétrant dans celle du prothorax. — 4° article des tarses très-court, souvent rudimentaire. — Cavité ster¬ nale formée latéralement par le mésosternum , dans son fond par le métasternum. Ce groupe est un des plus tranchés de la famille. Ses espèces ont un faciès particulier dû à la brièveté de leur tête qui est comme tronquée en avant et souvent concave sur le front, à leur prothorax qui reçoit à sa base les lobes qu’envoient en avant les élylres ou est séparé de ces dernières par un vide anguleux de chaque côté, à leur écusson , enfin à leurs téguments glabres, de couleur métallique, et très-souvent munis de fossettes sur les élytres et parfois en même temps sur le prothorax. Les antennes ne varient pas et ne peuvent être employées au point de vue systématique. Elles sont constamment courtes, assez robustes, un peu alténuées à leur extrémité et dentées à partir du 4e article ; le 1er égale en longueur le 3e, et le 2° est très-court et obconique. Les fossettes porifères commencent sur le 4e ; elles sont grandes et occupent en entier le bord interne des articles ; il est rare qu’elles soient situées sur leur face inférieure (1). Sauf chez les Curysoboturis, les cavités antennaires sont très-grandes et toujours complètement découvertes. Je ne connais aucune espèce qui possède des tubercules frontaux, soit au-dessus d’elles, soit dans leur intérieur. Les organes buccaux varient peu. Le menton est assez grand, qua- drangulaire et coriace en avant. La languette le dépasse toujours ; chez les petites espèces elle est coriace et membraneuse; chez les grandes (Belionota, Colobogaster) cornée, assez épaisse et parfois (Belionota) renflée et spongieuse au bout. Les mandibules sont lamelleuses au côté (1) Je dois ajouter que chez une espèce d’AcTENODES de Cayenne (A.nobilis C.etG.), commune dans les collections, les fossettes porifères manquent com¬ plètement et les pores sont disposés comme chez les Chalcopliorides. C/est la seule du groupe, à ma connaissance, qui présente une pareille exception. Chez un assez grand nombre de Chrysobothris la tranche interne des articles porifères prend un aspect vésiculeux et devient même chez quelques espèces de l’Améri¬ que du Nord (par ex. planata C. et G. et surtout dentipes Germar), d’un rouge fauve. Mais les fossettes sont à leur place ordinaire, seulement parfois plus pe¬ tites que de coutume. BÜPBEST1PES VnAlS. 71 interne. Le 2° article des palpes maxillaires est toujours très-grand, et le 4° notablement plus court que le 3°. Ces insectes sont, avec les Stenogaster du groupe des Agrilidcs, les seuls de la famille chez lesquels plusieurs des lamelles des tarses soient sujettes à s’atrophier. Cela a lieu surtout sur le 1er article et assez sou¬ vent en outre sur le 3°. Ces lamelles, sur les autres articles, sont pres¬ que toujours remarquables par leur longueur. Les angles postérieurs des segments abdominaux sont souvent sail¬ lants et très-aigus, de sorte que l’abdomen est alors dentelé en scie sur les côtés. La part relative que le mésoslcrnum et le métasternum prennent à la formation de la cavité sternale, varie assez : chez les Curysobothris, par exemple, le second ne forme plus en général qu’une petite partie de son fond, tandis que chez les Belionota où elle est très-profonde, c’est lui qui la forme presque entier, et le mésosternum se borne à com¬ pléter ses côtés en avant. Les branches de ce dernier sont toujours très- larges et parfois même transversales. Le prosternum de son côté est remarquable par la largeur et l’élargissement en arrière de sa saillie postérieure, ainsi que par le développement des trois dents qui la terminent. Des quatre genres qui composent legroupe, un seul (Cuuysoboturis) est représenté en Europe. I. Cavités antennaires très-grandes. a 3e art. des tarses divisé en deux lobes longs et grêles. Écusson très-grand; métasternum profondément échancré : Belionota. — petit; — entier : Actenodes. a a 3e art. des tarses tronqué obliquement: Colobogaster . II. Cavités antennaires petites ou nulles : Chrysobothris. BELIONOTA. Escrsch. Zool. Atlas, Heft I, p. 9. Cavités antennaires très-grandes; épislome coupé carrément, par¬ fois ( camliculata ) muni d’une petite dent médiane. — Yeux faible¬ ment séparés sur le vertex.— Prothorax court, rétréci en avant, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus et son lobe médian large, court et tronqué; un vide anguleux de chaque côté entre lui et les ély- tres. — Ecusson de la longueur au moins du quart de ces dernières, en triangle très-allongé et très-aigu. — Elytres allongées, déprimées, cu¬ néiformes, anguleuses à leur base interne, inermes sur les côtés en ar¬ rière , épineuses à l’angle suturai. — Cuisses antérieures simples; 1er article des tarses postérieurs non comprimé et médiocrement long, le 3° profondément divisé en deux lobes grêles, le 4e enfoui entre ces lobes 72 BDPREST1DES. et très-court ; les lamelles des deux premiers nulles ou très-petites. — Abdomen denticulé latéralement, canaliculé dans toute sa longueur ; son 5e segment largement tronqué et bi-épineux. — Métasternum profon¬ dément et angulairementéchancré; branches du mésosternum transver¬ sales, arrondies en avant. — Prosternum très-large, renflé en avant, plan et élargi en arrière, tridenté au bout, les dents égales. — Corps allongé, déprimé. Ce genre est essentiellement distinct de tous ceux qui suivent par son métasternum qui forme en grande partie la cavité destinée à recevoir la saillie prosternale. Il ne comprend qu’un petit nombre d’espèces de grande taille, propres à l’ancien continent. Toutes ont près des angles postérieurs du prothorax une forte impression transversale, rarement ( linealipennis ) accompagnée d’une autre pareille dans le voisinage des antérieurs. Leurs élytres ne présentent jamais de ces fossettes si communes dans les genres suivants, mais seulement quel¬ ques lignes saillantes sur un fond tinement ponctué. Le type du genre est le Bupr. sculellaris de Fabricius (1), insecte ré¬ pandu dans la plus grande partiedes Indes orientales. Les autres espèces habitent les mêmes contrées, Madagascar et ^Afrique (2). En règle générale, les mâles ne diffèrent pas de leurs femelles; mais quelquefois ( Westermanni C. et G.) ils s’en distinguent par leur pénul¬ tième segment abdominal fortement impressionné et leurs cuisses pos¬ térieures très-volumineuses et arquées. ACTENODES. Dej. Cat. éd. 2, p. 80. Prothorax très-court, séparé des élytres de chaque côté par un vide anguleux ; son lobe médian basilaire, large, très-court et arrondi. — Ecusson petit, en triangle rectiligne très-aigu. — Elytres de forme va¬ riable, rarement denticulées en arrière sur les côtés. — Cuisses anté- (1) Syst. El. Il, p. 203. MM. De Castelnau et Gory (Mon. II) lui rapportent les Bupr. prasina Tliunb., pyrotis Illig et sagittaria Eschsch.; mais il est probable qu’ils confondent sous le nom de scutellaris plusieurs espèces réelle¬ ment distinctes, quoique très-voisines. Chez l’un des exemplaires de ma collec¬ tion, originaire de Java, il existe à la face supérieure des art. 4-11 des antennes «ne fossette porifère oblougue, aussi distincte que celle de la face opposée, fossette dont je ne trouve aucune trace dans d’autres exemplaires provenant du Bengale, de Ceylan et des îles Philippines. (2) B. lineatipennis Solier, du Sénégal; Westermanni C. et G. (çffemo- rata Guérin-Ménev.), de la Guinée; sumptuosa C. et G., stigma F., de Java; canaliculata F. (punctata Silberm.), de Madagascar. Voy. C. et G. loc. cit. et IY, Suppl, p. 187. — Aj. B. Bohemanni, Bohem.lns. Caffrar. I,p. 326; de Natal. — reticulata, nervosa, Klug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 449; Mozambique. BUPHESTIDES VRAIS. 73 rieurcs tantôt simples, tantôt renflées, canaliculces sur leur bord inférieur; tarses des Belionota. — Abdomen non canaliculé sur la ligne médiane, en general faiblement dcnticulé latéralement. — Métasternum faible¬ ment échancré ; mésosternum long ; ses branches arquées en dehors à angle droit.— Prosternum plan en avant, tridentè en arrière ; scs dents de longueur variable. — Les autres caractères comme chez les Belionota. Les caractères de ce genre n’ont jamais été exposés, et je les men¬ tionne par exception. Son admission est en effet indispensable et, en confondant ses espèces avec les Cuuysobotiiris, MM. De Castelnau et Gory se sont mis dans l’impossiblité de caractériser nettement ces der¬ niers (i). Les Actenodes en diffèrent essentiellement par la gran¬ deur de leurs cavités antennaires, leurs yeux subcontigus sur le vertex et leurs tarses construits sur le même plan que ceux des Belionota. C’est manifestement à côté de ceux-ci qu’ils doivent être placés. Tous sont américains, de taille rarement au-dessus de la moyenne»en général fortement rétrécis eu arrière et pour la plupart ornés de bandes ou de fossettes de couleurs métalliques très-brillantes. Je n’en connais aucune espèce dont les téguments soient rugueux en dessus comme cela est si fréquent chez les Ciirysoboturis, et pas davantage dont le pro¬ thorax embrasse les lobes antérieurs des élytres. Les caractères sexuels se rapprochent de ceux des Belionota, le 5e segment abdominal étant tronqué chez les mâles et les femelles ; seule¬ ment les angles de la troncature sont rarement spiniformes. COLOBOGASTER. Solieb, Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 308. Cavités antennaires très-grandes ; épistomc plus ou moins cchancrc. — Yeux plus écartés sur le vertex que dans les deux genres précédents. — Prothorax trilobé à sa base ; le lobe médian, saillant, tronqué; les latéraux embrassant les lobes antérieurs des élytres. — Ecusson mé¬ diocre ou petit, en triangle allongé et très-aigu (2). — Elytres de forme (1) Mon. II et IV, Suppl, p. 157. Rapportez ici leurs Chrys. chalybcitarsis, unicolor , costipennis , auronotata, fulguraia (calcarata Chevrol.), Lebasii, Ili- larii, niarmorata (cyanura Chevrol.), regularis, nobilis, aurolineata (Goryi Mannerh.), Adonis, versicolor, intermedia, fulminata, signata, dilatata, cur - vicollis, Bufjuetii, et probablement plusieurs autres encore. Toutes ces es¬ pèces sont des diverses parties de l'Amérique du Sud intertropicalc et du Mexi¬ que; le genre parait jusqu’ici étranger à l’Amérique du Nord. (2) Chez le C. quadridentatus F., en arrière du véritable écusson, il existe une saillie très-grêle et très-allongée, séparée de lui par une suture distincte. La dissection montre que c’est l’écussou du métathorax ou métascutellum, et que ces espèces ont ainsi deux écussons visibles, particularité qui ne se repro¬ duit, à ma connaissance, ifue dans les Chlamydes du genre Diaspis (Voy. La- 74 BUPRESTIDES. variable, fortement lobées à leur base. — Jambes antérieures et sou¬ vent les intermédiaires arquées à leur base ; tarses comprimés ; leur lor article médiocre, le 3e tronqué ou trcs-faiblement échancré et n’en¬ veloppant pas le celui-ci très-court. — Abdomen fortement denti- culé sur les côtés, tronqué ou échancré à son extrémité, avec ses angles épineux. — Mésosternum large ; scs branches arrondies en avant. — Prosternum très-large, plus ou moins renflé en avant, élargi et faible¬ ment tridenté en arrière; ies dents subégalcs. Ces insectes présentent un mélange des caractères des deux genres précédents et de ceux des Chrysobothris; mais ils sont plus voisins de ces derniers, dont ils ne devraient pas être séparés, sans la grandeur de leurs cavités antennaires. La troncature du lobe médian de leur prolho- rax ne suffirait pas pour cela et encore moins la forme du 3e article de leurs tarses dont on a exagéré outre mesure la différence avec celui des Cbrysoboturis (1). Leurs espèces sont américaines, à deux ou trois exceptions près, et peuvent se partager en deux sections. Celles de la première sont pour la plupart de grande taille, assez semblables sous le rapport de la forme générale aux Belioxota et carac¬ térisées par leurs cuisses antérieures inermes, les deux 1ers articles de leurs tarses presque toujours garnis de lamelles en dessous, et leur mé- tasternum souvent un peu échancré (2). Dans la seconde les cuisses antérieures sont munies d’une dent ou d’une saillie obtuse en dessous, les lamelles du 1er et parfois du 2e ar¬ ticle des tarses nulles ou très-petites, et le métasternum non ou à peine échancré (3). Les deux sexes ne semblent pas différer entre eux. Leur dernier seg- cord. Mon. d. Col. Phytoph. II, p. 645), mais qui néanmoins, dans le cas ac¬ tuel, ne me paraît pas avoir une valeur générique. (1) Elle consiste uniquement en ce que chez les Chrysobothris qui ont l’ar¬ ticle en question toujours échancré, quoique faiblement, les angles de l’échan¬ crure sont légèrement, et parfois à peine, saillants. Il y a loin de là aux lobes grêles et très-allongés dont cet article est pourvu chez les Beliokota et les Ac- TENODES. (2) C. viridicollis C. et G., cayennensis Herbst, quadridentata F., de Cayenne ; cyanitarsis , Hopei C. et G., du Brésil, etc. Yoy. C. et G., Mon. II et IV, Suppl, p. 143. — Aj. C. celsa , Erichs. in Schomh. Guyana, III, p. 557; de la Guyane anglaise. (3) C. sexpunctata F., de Cayenne; consanguinea, rubromaculata C. et G., du Brésil; senegalensis C. et G., du Sénégal; viridinotata C. et G., de Java, etc. Voyez C. et G.loc. cit. — Aj. C. duplicata , maculiventris , fronticornis , Chevrol. in Silberm. Rev. ent. V, p. 73. Les Bupr. triloba de Cayenne et nigrita du Sénégal, décrits par Olivier (Eu- tom.ll, 32, p. 37 et 40), appartiennent très-probablement au genre, et le pre¬ mier semble devoir rentrer dans la première section. BÜPRESTIDES VRAIS. 75 ment abdominal, en outre de ses deux épines latérales, en a parfois une troisième au milieu, et il est souvent hicarénè intérieurement. Les téguments de ces insectes ne sont jamais rugueux en dessus, et leurs élylres présentent très-souvent des fossettes. CHRYSOBOTHRIS. Eschsch. Zool. Atlas , Hcft I, p. 9 (1). Cavités antennaires très -petites, fermées, arrondies ou subtransver¬ sales; épistome échancré dans son milieu, arrondi sur les côtés. — Yeux moins rapprochés en dessus que dans les genres précédents, parfois largement séparés. — Prothorax de forme variable, court, bisinué à sa base; son lobe médian arrondi ou anguleux. — Ecusson petit, en triangle transversal. — Elytrcs médiocrement lobées à leur base, iner- mes ou finement dcnticulécs sur les côtés en arrière. — Cuisses anté¬ rieures renflées et fortement dentées en dessous ; tarses comprimés ; le 1er article des postérieurs long, le 3° légèrement et obliquement échan¬ cré; ses angles antérieurs un peu saillants ; le 4e très-court. — Abdo¬ men à peine ou non dentelé latéralement. — Métasternum tronqué, rare¬ ment sinué en avant ; branches du mésosternum formant un angle droit. — Prosternum large, plan, tridenté en arrière; la dent médiane plus longue en général que les autres. La petitesse des cavités antennaires constitue le caractère essentiel de ces insectes, puis en seconde ligne la longueur du 1er article des tarses postérieurs : quant au 3e de tous, je viens de dire qu’il ne diffère que très-peu de celui des Colobogaster. Le genre est nombreux et ses espèces ont un facics très-varié dans lequel la sculpture des téguments et le système de coloration jouent un grand rôle ; mais les transitions insensibles qui existent entre elles ren¬ dent très-difficile leur division en groupes secondaires. Il y a de ces insectes dans toutes les régions du globe ; l’Europe en possède trois es¬ pèces dont deux copnues depuis longtemps (2). (1) Syn. Odontomcs, Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 156. Ce nom est em¬ prunté à un caractère illusoire, quoi qu’en dise Kirby dans sa diagnose de ce genre, à savoir une dent qui existerait aux épaules des élytres. Il n’y en a au¬ cune trace, du moins dans toutes tes espèces à moi connues ; les callosités hu¬ mérales sont simplement un peu épaissies. (2) C. chrysostigma Linn., affinis F., Solieri C. et G.; les deux premiers répandus depuis la Sibérie jusque dans le nord de l’Afrique, le 3e de ce der¬ nier pays et de l’Europe moyenne et tempérée. Le C. fini de M. Klingclhœffer (Stettin. ent. Zeit. 1845, p. 347) n’en ditTèrc pas. Pour les autres espèces du genre, voyez C. et G. Mon. II, et IV, Suppl, p. 157; déduction faite des Actenodes, ces auteurs en décrivent 66. — Aj. Esp. asia¬ tique : C. hexastigma, Manncrh. Bull. Mosc. 1837, n° 8, p. 78; Turcoménie. — 76 BUPRESTIDES. Les deux sexes des Chrysobotiiris ont l'extrémité de l’abdomen plus ou moins tronquée ou (par ex. chrysosligma, aflinis) échancrée chez les mâles et tronquée chez les femelles; cç dernier cas paraît le plus commun. La troncature est bi-ou tridentée , mais en général très-briè¬ vement. GROÜPB VI. Agrilides. Antennes insérées sur le front à une distance notable des yeux, dans des cavités très-grandes, rétrécissant fortement l’épistome à sa base; leurs fossettes porifères terminales. — Ecusson médiocre, en triangle rectiligne ou transversal et acuminé en arrière (1). — Crochets des tarses dentés ou appendiculés. — Cavité sternale formée presque en to¬ talité par le métasternum ; les branches du mésosternum très-courtes, à peine distinctes. — Menton grand, triangulaire. A cet ensemble de caractères très-tranché et qui sépare nettement ces insectes de tous ceux qui précèdent, il faut ajouter les particularités suivantes : Leur corps est généralement étroit et linéaire. Souvent les organes buccaux paraissent comme rétractés, par suite de la saillie que fait le cadre buccal. Les mandibules sont épaisses et concaves au côté interne. Les antennes sont toujours courtes, glabres, grcles, faiblement dentées, et leur 2e article est souvent plus grand que le 3c, à l’inverse de ce qui a lieu dans le reste de la famille (a). Parfois (Riiæboscelis) ces organes sont reçus dans des sillons marginaux du prothorax, semblables à ceux qui existent chez plusieurs Eucnémides. Les tubercules frontaux manquent constamment. Les élytres sont fréquemment débordées latéralement par l’abdomen. Dans la plupart des genres les hanches antérieures sont échancrécs en avant par le métasternum, d’où résulte à leur extrémité Esp. d. Indes or.? Bupr. quadrimaculata, Fab. Syst. Et. II, p. 208. — Esp. de l’Abyssinie : C. pantochlora, Guérin-Ménev. in Lefebvr. Voy. en Abyssin. Zool. p. 276, pl. 11, f. 2. — Esp. d. l’Amér. bor. : Bupr. frontalis, Fab. Syst. El. II, p. 199. — Odont. tririervia ( dentipes ? Germ.), proxima, Kirby loc. cit. p. 157. — Bupr. sexguttata, Say, Journ. of the Acad, of Philad. III, p. 161. — B. acor- nis, Say, Trans. of the Amer. phil. Soc. VI, p. 159. — C. calcarata, punctata , strangulata , viridiceps, rugosiceps , Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 146. — Esp. de l’Amér. russe : C. cicatricosa, Motsch. Etud. entom. lre ann. p. 77. — Esp. des Antilles : C. /hïterwr, Mannerh. loc. cit. p. 75; de Puertorico. — Esp. de l’Amér. d. Sud : C. emorginalocollis , Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 148, pl. 9, f. 5; du pays des Chiquitos. — Esp. de l’Australie: C. australasiœ, Hope, Trans. of the ent. Soc. IV, p. 216. (1) Le genre Mastogemus fait exception à cet égard; son écusson est en triangle curviligne. (2) Partout MM. De Castelnau et Gory assignent à ces organes un second ar¬ ticle très-court, ce qui ne s’explique pas. BÜPRESTIDES VRAIS. TI externe une saillie qui embrasse ce dernier en dehors en recouvrant ses épimères. De son côté, leur bord postérieur est plus ou moins échan- cré, de telle sorte que son angle externe est aussi saillant que l’interne. Les différences sexuelles paraissent être nulles dans toutes les especes; le dernier segment abdominal est arrondi, plus rarement sinué, dans les deux sexes. Les Agrilides sont répandus partout et forment, quant aux espèces, le groupe de la famille le mieux représenté en Europe, bien que cette partie du monde ne possède que les deux genres Coræbds et Agrilus. On peut, en prenant pour point de départ les tarses, répartir les neuf genres qui suivent de la manière suivante : I. 1er art. des tarses postér. beaucoup plus court que les trois suivants réunis. a Prothorax sans sillons antennaires. b Cuisses postérieures simples. c Prothorax muni en dessus de deux carènes latérales allongées. Écusson en triangle régulier : Ethon. — transversal et acuminé en arrière : Cisseis. cc Prothorax muni en dessus de deux courtes carènes latérales. Écusson transversal et acuminé en arrière : Coroébus. — en triangle régulier : Discoderes. a a Prothorax pourvu de sillons antennaires : Rhœboscelis. b b Cuisses postérieures renflées : Pseudagrilus. II. Tarses grêles; leur 1er art. allongé. d Des lamelles sous le 4e art. des tarses seul : Stenogaster. dd — les quatre 1ers articles. Prothorax lobé à sa base : Agrilus. — tronqué — Mastogenius. ETHON. De Casteln. et Gory, Mon. d. Bupr. II. Dernier article des palpes maxillaires allongé, ovalaire. — Tête peu saillante, excavée et profondément sillonnée dans toute sa longueur; épistomc très-fortement rétréci à sa base. — Yeux gros, saillants, dis¬ tants en dessus. — Antennes à articles 2 au moins aussi long que 3, 4-11 dentés en scie subobtuse.— Prothorax penché, transversal, un peu rétréci en avant, muni de chaque côté en dessus d’une carène llexueusc partant des angles postérieurs et atteignant presque son bord antérieur; son lobe basilaire très-saillant et tronqué. — Ecusson assez grand, en triangle rectiligne régulier. — Elytres oblongo-elliptiques, planes, ar¬ rondies et inermes au bout. — Pattes assez grêles; 1er article des tarses T S IU )'RK$TIP!'$. postérieurs aussi Ions: que* *2-3 réunis: crochets dentés à leur base. — Métaslernuin au plus médiocrement échancré en avant : branches du mésoslernum à peine distinctes. — Proslernum tronqué en avant; sa saillie postérieure large, plane, parallèle, arrondie au bout. — Corps en général large et déprimé. La forme de la tête et celle de l’écusson rendent ce genre aisé à re¬ connaître parmi tous les Agrilides 2t tarses courts. 11 se compose d'un petit nombre d’espèces de l'Australie, de couleurs métalliques plus ou moins cuivreuses et souvent ornées de petites taches ou de bandes flexueuses formées par des poils de nuances variables. Ou en voit sou¬ vent de confondus dans les collections avec les Cisskis dont ils diffèrent essentiellement parles deux caractères indiques plus haut (t). CISSKIS. Dk G\stkl>\ et Gory, Mon . de fiupr. U fi). Dernier article des palpes maxillaires assez robuste, subcyündrique et tronqué au bout. — Tète courte, plane ou médiocrement concave ; front souvent séparé par une carène transversale de l’èpistome; celui-ci for¬ tement rétréci à sa base par les cavités antennaires, échancré en avant. — Antennes courtes, à articles t gros, 2-3 obeoniques. de longueur re¬ lative variable, 4-11 dentés, carrés, sauf le V qui est trigoue. — Yeux médiocres, ovalaires, distants en dessus. — Prolhorax transversal, assez convexe, muni à sa base d'un lobe médian large, tronqué et d'une lon¬ gue carène latérale de chaque côté en dessus. — Ecusson médiocre, transversal à sa base, fortement aeuminé en arrière. — Elylres oblon- gues. peu convexes, arrondies à leur extrémité et finement dentieulées en arrière. — larses des Eiuos, avec les crochets appendieulés. — Metasternum fortement et largement échancré en demi-cercle; branches du mésoslernum très-courtes. — Prosternum large, plan, tronqué en avant. Insectes également de f Australie, très-voisins des Gourbis qui sui¬ vent. surtout des C. un datas et rubi d’Europe. Les seuls caractères qui les en distinguent sont la longueur des carènes latérales du protho¬ rax. leur métaslernuin p us horizontal et plus fortement échancré, enfin le 1 ■ article de leurs tarses postérieurs relativement plus court. 1 SOI iv V istetMu et Gorj eux-mômes, tout en créant lejjenre, ne l'ont pas bien compris. L'espèce qu'ils ont placée en tète, le lUipr. tmcostida de kirby. est un CisSBi, et il est probable qoe parmi les six autres (6tCOfar, M «T*- • - i, . " ' Kirby, G. , : G IV isduv .. viridt d. et G ' qu’ils ont v tes, il en est d'autres qm sont dans le même oas. — Aj.'K. uuéecu.\ksn//i. ïhakx>pttruinf ihKukUum, Germai. Lmu. eut. 111. p. 176. . S JD l'.raw'uv.v IV.:. l'.at. e.l. d. p. '.12; SOUS ce nom Deuan compte-, nait eu même temps les Ethos. — Bitresils Boisduv., Guèrin-Meuev. BUPRESTIDES VRAIS. 79 MM. De Castelnau et Gory qui les ont placés, bien à tort, dans leur groupe des Anthaxides, se taisent sur la forme des crochets de leurs tarses, qu'ils ont cru dès-lors simples, mais qui sont faits comme je l’in¬ dique. On n’en a décrit aucune espèce depuis les six mentionnées par ces auteurs (1). CORÆBUS. De Casteln. et Gory, Mon. d. Bupr. II. Dernier article des palpes maxillaires plus ou moins trigone. — Tête courte, peu profondément sillonnée ; épistomc fortement rétréci par les cavités antennaires, faiblement échancré en avant. — Antennes courtes, dentées en scie aiguë à partir du 4° article ; le 3e égal au 2e ou un peu plus court. — Yeux médiocres, peu saillants, très-distants en dessus. — Prolhorax transversal, assez convexe sur le disque, muni à sa base d’un lobe médian large et arrondi, et d’une courte carène arquée de chaque côté en dessus. — Ecusson médiocre, transversal, rétréci et très-aigu en arrière. — Elytres oblongues, rétrécies, arrondies et finement den- ticulées à leur extrémité. — Tarses partout semblables, courts; leurs quatre 1ers articles comprimés, égaux, trigones ; crochets un peu soudés à leur base, fendus au bout, la division inférieure plus courte. — Mé- tasternam incliné et faiblement échancré en avant. — Prosternum large, assez convexe, tronqué en avant, oblusément acuminé en arrière. Ce genre, dans lequel MM. de Castelnau et Gory ont compris des éléments divers (-2), me paraît devoir être réduit aux espèces voisines des Bupr. undala et rubi F., d’Europe, qui en sont pour moi les types. Dans ces limites il est très-voisin desCissEis; ses espèces ont une forme analogue et des élytres ornées de bandes flexueuses formées par une fine pubescence blanche; mais elles codifièrent essentiellement parleurs tarses et la faible échancrure de leur métasternum. Si l’on y ajoute, comme on le fait généralement, le Bupr.elala F. de (1) C. 12 -guttata Guérin-Ménev., albosparsa, stigmata C. et G., irrorata Hope, marmorata C. et G.,cupripennis Guérin-Ménev.; à quoi il faut ajouter, comme on vient.de le voir, Y E thon leucostictum C. et G. (2) Ils y ont placé des espèces (par ex. le Bupr. mucoreus Klug, du Brésil) qui ont les tarses grêles et allongés, avec le 1er article des postérieurs très- grand, comme chez Ics-Agrilus. Depuis 1% Monographie de ces auteurs, les Cor.edus suivants ont été publiés; il est probable que plusieurs n’appartiennent pas au genre. Esp. d’Europe : C. pruinosus, subfasciatus , Küster, die Kæf. Europ. Y, 53, 54; robustus, par- vulus, chalybæus, XXIY, 62-61; tous de l’Europe or. et mér. — Esp. d’Algérie : C. fulgidicollis, Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 153. — Esp. de Natal : C. albopwictatus, callosicollis , parellinus, psittacus, cœsareus, purpuratus, contubernalis, fraternus, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 347. — Esp.de l’Austra¬ lie : C. chrysopygius, Germar, Linnæa entom. III, p. 178. 80 BUPRESTIDES. l’Europe australe, il faut modifier un peu la formule générique qui pré¬ cède pour ce qui concerne le prosternum, cet organe étant, chez cette espèce, muni en avant d’une mentonnière distincte. Cet insecte et ceux qui l’avoisinent formeraient alors dans le genre une section particulière (1). DISCODERES. Chevrol. in Silberm. Rev. entom. p. 83 (2). Genre très-voisin des Coræbus et qui n’en difiere essentiellement qu’en ce que les antennes ne sont dentées qu’à partir du 5e article, les trois précédents étant égaux, obeoniques ou globuleux. Ses espèces sont polymorphes, et ce n’est que comme caractères secondaires et sujets à quelques exceptions, qu’on peut ajouter à celui qui précède les suivants: Tête souvent excavée et en même temps tuberculée. — Prothorax également tubercule ; son lobe médian coupé carrément. — Ecusson plus grand que celui des Coræbus, en triangle rectiligne allongé et très- aigu. — Tarses plus robustes ; leur 1er article un peu plus long que cha¬ cun des deux suivants ; leurs crochets appendiculés (ô). Ainsi constitué le genre comprend tous les Amorphosoma de MM. De Castelnau et Gory, qui ont le 1er article des tarses à peine plus long que le suivant. Le Bupr. exasperata de Schœnherr (4) peut en être regardé comme le type. Ces insectes paraissent propres à l’ancien continent, particulièrement à l’Afrique australe, à Madagascar, aux Indes orien¬ tales et à l’Australie (s) ; du moins c’est de ces pays que proviennent (1) M. Chevrotât (in Silberm. Rev. entom. V, p. 102) a décrit sous le nom de PolyonycJms mucidus un insecte du Bengale que MM. de Castelnau et Gory ont publié depuis sous le nom de Cor. Smei, et qui présente tous les caractères essentiels du Bupr. clnta. On pourrait adopter ce genre dont M. Chevrolat n’a pas exposé les caractères, et le différencier des Coræbus par la présence d’une mentonnière au prosternum et l’échancrure distincte et triangulaire du méta- sternum. La plupart des Coræbus actuellement connus rentreraient dans ce genre, à supposer toutefois qu’il n’y ait pas des passages qui le rendent inad¬ missible. (2) Syn. Amorphosoma pars, C. et G. Mon. IL (3) M. Chevrolat les indique à tort comme étant simples. (4) Syn. Ins. III; Append. p. 124. M. Chevrolat a donné pour type au genre YAgrïlus Salzmanni Solier (Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 303), dont MM. de Castelnau et Gory ont fait un Coræbus. Je ne le connais pas; s’iëa les tarses faits comme dans le genre actuel il devra en effet y rester. Uexasperata a été cité par M. Chevrolat comme devant en faire partie. (5) C’est à ce titre que je rapporte ici les espèces suivantes d’AMORPHOSOMA décrites en dehors de la Monographie des Buprestidcs : A. fasciatum, Guérin- Ménev. Rev. Zool. 1840, p. 328; du Bengale. — tasmanicum, Germar, Linnæa entom. III, p. 179; de la Tasmanie. — spectrum , denticollis, capucina, deruta , vidua , immunita , acutipennis, cornuta , Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 339; de Natal. BCPRESTJDES VRAIS. 81 toutes les espèces qui me sont connues. Les especes américaines que les deux auteurs ci-dessus leur ont associées ont les tarses tout autre¬ ment faits et doivent en être séparées. RIIÆBOSCELIS. Cuevuol. in Silbeum. Rev. entom. V, p. 103 (1). Dernier article des palpes maxillaires subovalaire et tronqué. — Tête médiocre ou petite, convexe et canaliculée en avant; épistome très- fortement rétréci à sa base, échancré antérieurement. — Antennes à articles 1 renflé, 2 presque aussi gros, subovoide, 3-5 très-grêles, al¬ longés, cylindriques, subégaux, 6-11 dentés en scie oblique et aiguë. — Yeux assez grands, peu convexes, distants en dessus. — Prolborax plus ou moins trapéziforme, muni à sa base d’un lobe médian large, arrondi, et sur ses flancs de sillons marginaux. — Ecusson assez grand, subqua- drangulaire en avant, muni d’une épine très-aiguë en arrière. — Elytrcs allongées, planes en dessus, arrondies et inermes à leur extrémité. — Pattes assez longues et grcles ; les quatre 1ers articles de tous les tarses très-courts, égaux, trigones, comprimés, munis de lamelles très-appa¬ rentes; le 5e grand, ses crochets épais, fendus au bout; les divisions latérales et égales. — Métasternum légèrement échancré en avant. — Prosternum large, pourvu d’une très-courte mentonnière.— Corps étroit, arqué en dessus. La forme de la tête, celle des antennes et surtout la présence de sil¬ lons antennaires sur les flancs du prothorax , caractère qui est signalé ici pour la première fois, distinguent, au premier coup-d’œil, ce genre de tous les précédents. Sauf une espèce de l’Amérique du Nord (-2) qui m’est inconnue et qui ne lui appartient peut-être pas, il est propre au Brésil et se compose d’un petit nombre d’espèces d’assez grande taille pour ce groupe, d’un beau bleu passant au vert doré ou au violet et quel¬ quefois relevé par des reflets cuivreux éclatants (0). (1) Syn. Eomerus, De Casteln. et Gory, Mon. II; nom déjà employé parMei- gen pour des Diptères, et par Kirby pour des Hémiptères. (2) Bupr. ignara, Fab. Syst. El. H, p. 21 1 ; c’est le B. cogitans de Weber, Obs. entom. p.75 et de Say, Trans. of te amer. Phil. Soc. New Scr. VI, p. 164; ce dernier nom a la priorité. (.3) R. imperator C. et G., violaceus C. et G., chryselytrus Perty, purpureus Chevrol. ( longipes C.et G .) , chulybæus C. et G. loc. cit. et IV, Suppl, p. 275. Coléoptères. Tome IV. 6 82 BÜPRESTIDF-S. PSEUDAGR1LUS. De Casteln. in Silberm. Rev. entom. III, p. 165. Dernier article des palpes maxillaires légèrement ovalaire. — Labre allongé, étroit, arrondi en avant. — Tête arrondie. — Antennes à ar¬ ticles 1 le plus long de tous, 2obconique, 3-10 dentés en scie, plus longs que larges, 11 subovalairc et oblique. — Yeux assez grands, un peu allongés. — Prolhorax arrondi latéralement. — Ecusson triangulaire. — Elylres allongées. — Pattes moyennes; cuisses postérieures renflées, surtout chez les mâles; les quatre 1ers articles des tarses à peu près égaux, le 5e allongé ; leurs crochets unidentés. — Corps allongé, sub¬ cylindrique. M. De Castelnau a caractérisé simplement ce genre, qui m’est inconnu, par la forme des cuisses postérieures. Une formule plus satisfaisante, quoique encore incomplète, en a été donnée depuis dans la Monographie des lîupreslides, et c’est à elle que j’emprunte celle que je donne. Il pa¬ raît assez distinct non-seulement par le renflement des cuisses posté¬ rieures, mais encore par les antennes dentées à partir du 3e article. Le type est un petit insecte de l’intérieur du Sénégal (l), orné des couleurs les plus éclatantes et fort rare dans les collections. Ou en a décrit deux autres espèces d’Abyssinie (2). STENOGASTER. Solier, Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 305. Palpes maxillaires très-courts ; leur dernier article tronqué au bout. — Tête un peu concave et inégale ; épistome médiocrement rétréci à sa base, échancré en avant. — Antennes assez robustes, à articles 1 mé¬ diocre , 2-4 obeoniques, égaux, 5-11 dentés en scie assez aiguë, trans¬ versaux. — Yeux assez grands, médiocrement saillants, distants en dessus. — Prolhorax court, inégal en dessus, fortement et angulairement bi-sinué à sa base, avec son lobe médian tronqué. — Ecusson assez grand, variable, très-acuminé en arrière. — Elylres allongées, planes sur le disque, régulièrement rétrécies d’avant en arrière, arrondies et finement denliculées au bout ; leur base pénétrant dans les sinus de celle du prolhorax. — Hanches postérieures échancrées par le méta- slernum ; tarses grêles, comprimés; leur 4° article seul muni d’une lon¬ gue lamelle, les autres ciliés ; le lor des postérieurs allongé ; crochets robustes, fortement fendus; la division interne courte. — Métasternura (1) P. splcndidus, De Casteln. toc. cit.; et C. et G. Mon. II, pl. 1. (2) P. granulosus, zomtus , Roth in Wiegm. Arcliiv, 1851, I, p. 119. BU P K EST II) ES VRAIS. 83 angulaircment et fortement cchancrccn avant. — Prosternum très-plan, tronqué antérieurement. — Corps allongé, déprimé, cunéiforme. Le caractère essentiel de ce genre réside dans l’absence des lamelles sous les trois premiers articles des tarses ; c’est le seul parmi les IJu- preslides qui soit dans ce cas. Scs especes, assez nombreuses (I), sont répandues dans les diverses parties de l’Amérique du Sud et au Mexique. Leur couleur est en général d’un bronzé assez brillant, plus ou moins clair ou obscur, et le dessus de leur corps est marbré de taches irrégu¬ lières formées par des poils d’un blanc grisâtre. Celle qui forme le type du genre, le Bupr. I incari s Linné, est un insecte des plus communs à Cayenne. AGRILUS. (Mec.) Curtis, Brit. Entom. II, p. 67 (2). Dernier article des palpes maxillaires ovalaire. — Tête courte, de •sculpture variable ; épislome en général médiocrement rétréci à sa base. — Antennes dentées à partir du 4e article, le 3e et le 2a subégaux, obeoniques. — Yeux assez grands, peu saillants, distants en dessus. — Prolhorax transversal, muni à sa base d'un lobe médian large, peu saillant et tronqué. — Elytres allongées et presque toujours débordées par l’abdomen dans ou avant leur milieu. — Tarses grêles, à articles 1 très-allongé, comprimé, 2-î décroissant graduellement; leurs crochets fendus au bout, à divisions inégales. — Mélasternum angulaircment et médiocrement cchancré en avant. — Prostcrnum plan, muni d’une mentonnière en général très-prononcée. Je réunis dans ce genre tout le reste des Agrilides à 1er article des tarses postérieursallongé. Il ne peut par conséquent être confondu qu’a¬ vec les Stenogaster qui précèdent et les Mastogenius qui suivent; mais il est facile à distinguer des premiers par la présence d’une lamelle sous les quatre lPrs articles des tarses cl d’une mentonnière au prosler- num; des seconds par son prolhorax lobé à sa base. Dans ces limites c’est un groupe aussi polymorphe que les Psiloptera et qui comprend, outre tous les Agrilus à moi connus de MM. De Cas¬ telnau cl Gory, leurs Amoupuosoma américains (r>) et quelques-uns de (1) AuxlOesp. décrites par MM. C. et G. (Mon. II et IV, p. 201), aj. St. tiu- bilus, de Colombie; murinus,à\i Brésil; Manncrh. Bull. Mosc.1837, n° 8,p. 104. — diffusus, furciventris, Clievrol. in Silberm. Rev. ent. V, p. 87; du Brésil. — palleoUitus, morosvs, bitœniatus, angusius , incertus, Catharinœ, fossulatus, Chevrol. Col. d. Mexiq., Cent. II; Mexique. (2) Syn. Amorphosoma et Coræbus pars, C. et G. Mon. II. (3) M. De Castelnau, le créateur du genre Amorphosoma (in Silberm. Rev. entom. 111, p. 1C6), lui avait donné pour types deux espèces brésiliennes, les 84 BÜPRES1IDES. leurs Coræbüs du même pays (t). On applique ordinairement le premier de ces noms à des espèces dont la tète est plus ou moins excavée et hé¬ rissée de tubercules ainsi que le prothorax. Mais entre elles et celles de nos espèces européennes qui ont ces deux parties les plus simples il y a tous les passages imaginables. Les Agrilus européens sont pour la plupart des insectes de taille au plus médiocre, de forme linéaire et grêle, à tcle verticale, plane sur le front, à prothorax assez régulièrement cylindrique et à élytres arron¬ dies à leur extrémité. Il s’en trouve de semblables dans presque tontes les parties du globe. Mais parmi les espèces exotiques, surtout celles de l’Amérique intertropicale, il y en a de formes très-variées et parfois bizarres. Le genre est un des plus nombreux de la famille et répandu partout. Ses espèces, à de rares exceptions près, sont de couleurs métalliques et souvent ornées sur les élytres, les flancs et l’abdomen , un peu moins souvent sur le prothorax, de taches formées par des poils de nuances variables (2). Bupr. penicillata et hydropica Klug, en ajoutant qu’il y comprenait également une espèce du Cap qu’il ne nomme pas. Ce n’est que plus tard qu’il a, de concert avec Gory, altéré le genre en y introduisant des espèces de l’ancien continent. Mais dans l’intervalle, M. Chevrolat avait établi sur ces dernières son genre Discoderes qu’on a vu plus haut. (1) Par ex. Cor. mucoreus Klug, du Brésil. Cet insecte présente tous les ca¬ ractères et le faciès des deux espèces citées dans la note précédente. (2) Aux nombreuses espèces décrites par MM. De Castelnau et Gory (loc. cit. II et IV, Suppl, p. 207), aj. Esp. européennes : A. mendax, Sahlbergii, Man- nerh. Bull. Mosc. 1837, n° 8, p. 111. — tennis , cyanescens ( cyaneus ? C. et G.), nocivus, fagi, betuleti, integerrimus , Ratzeb. Die Forstins. I, p. 60. — Roberti (linearis F.), Chevrol. in Silberm.Rev.entom. V,p. 89. — capreœ (distinguendus C. et G.), Chevrol. Rev. Zool. 1838, p. 56. — Littlei, Curtis, Ann. ofnat. Hist. V, p. 365. — convexicollis , cupreus, aurichalceus , bicolor, quercinus,L. Red- tenb. Faun. Austr.; Die Kæf. p. 285. — Esp. d. 1. Russie mér. : A. latifrons, Mannerh. loc. cit. p. 114. — Esp. africaines : Bupr. liturata, Klug, Symb. phys. V, pl. 1, f. 13; de Nubie. — A. discolor ( ferrugineoguttatus C. et G.; nec Ilerbst), hastiolatus, subsignatus, debilis, cyanimus, beryllinus, mendions, sulcifrons, tenellus, pygmeeus, cuspidatus, cylindricollis, Bohem. Ins. CaflYar. I, p. 354; de Natal. — falcipes, exilis, Roth in Wiegm. Archiv, 1851, 1, p. 119; d’Abyssinie. — Esp. d’Arabie : Bupr. pur pur ata, descita, Klug, Symbol, pliys. V, pl. 1, f. 12, 14. — Esp. indienne : A. caschmiriensis, Kollar u. L. Redtenb. in Hügels Kaschmir, IV, 2, p. 505. — Esp. de la Polynésie : A. indignas, fissi- frons, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 353; le premier de Taity, le second de Tonga-Tabou. — humerosus, L. Fairm. ibid. 1850, p. 182. Esp. des États-Unis : B. quercata, Fab. Syst. El. .II , p. 216. — B. bili- neata, Weber, Obs. entom. p. 74 (A. bivittatus Kirby ; flavolineatus et auro- lineatus C. et G.) — B. lateralis, granulata, geminata, Say, Journ. of the Acad, of Philad. III, p. 160 sq. — B. arcuata, polita , Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 249 sq . — A. fallax, putillus, otiosus, Say, Trans. of the BCPRKSTIDKS VRAIS. 85 MASTOGENIUS. Solier in Gay, Hist. de Chxle ; Zool. IV, p. 507. Dernier article des palpes maxillaires subovalairc, assez long et tron¬ qué au bout (1). — Tête courte, verticale, plane, avec une fossette sur le front; épistome médiocrement rétréci à sa base. — Antennes à ar¬ ticles 1-2 gros, 3-4 subcylindriques, 5-10 brièvement dentés en scie. — Yeux médiocres, allongés, distants en dessus. — Prothorax trans¬ versal, droit sur les côtés, coupé carrément à sa base, régulièrement et faiblement convexe. — Ecusson petit, en triangle curviligne. — Elylres allongées, déprimées. — Pattes grêles ; 1er article des tarses postérieurs médiocrement allongé ; crochets appendiculés. — Mélasternum assez fortement et triangulairement échancré en avant. — Prosternum large, tronqué antérieurement. Genre établi sur un petit insecte (2) du Chili, de moins de deux lignes de long et qui, au premier coup-d’œil, a plutôt l’aspect de certains I)a- sytf.s que d’un Buprestide, mais qui est en réalité, comme l’a très-bien vu Solier, voisin des Agrilus, dont il se distingue par son prolhorax tronqué en arrière, son écusson, ■scs antennes dentées à partir seulement du 5° article et la structure de ses tarses. Cet insecte est en entier d’un noir uniforme, peu brillant et glabre. amer. Philos. Soc. VI, p. 163. — vittaticollis, Randall, Boston Journ. of nat. Hist. II, p. 38. — qmdri-impressus , Ziegler, Proceed of the Acad, of Philad. II, p. 257. — Esp. du Mexique : A. prionurus , propinquus , brunnipennis , aureus (perlucidusC. et G ,),cavatus, Ghevrol. inSilberm. Rev. ent. V, p. 95. — furcillatus, Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. I; sulcatulus , tœniatus , atripen- nis , cerinoguttatus , chalcoderes , basalis , Cent. II. — blandulus, Guérin- Ménev. Rev. Zool. 1844, p. 256. — Esp. de Colombie : A. aculeipennis , irur- ditus, Chevrol. in Silb. loc. cit. p. 94 sq. — Esp. de Cayenne : A. cyanipennis, setipes ( chrysocephalus C. et G.), Chevrol. loc. cit. p. 92. — Esp. du Brésil : Bupr. tuberculata, hydropica, Klug, Entom. brasil. Specim. sec. pl. 40, f. 9, 11. — Amorphos. hirundo, pisciformis , Agr. spinamajor (spiniger C. et G.), IQ-notatus {furcatipennis C. et G.), languidus (longulus C. et G.), pulverosus, pruinosus, versicolor, fasciolatus, Chevrol. loc. cit. p. 85. — caudatus, subuliformis, nanulus, Mannerh. Bull. Mosc. 1837, n° 8, p. 108 sq. — Esp. de Bolivia : A.spinosus, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 153. — Esp. de Buenos-Ayres et de Patagonie : A. ater, rugosicollis, Blanch. ibid. p. 154. — argutulus, Mannerh. loc. cit. p. 109. — Esp. du Chili : A. svlcipamis , Solier in Gay, Hist. d. Chile ; Zool. IV, p. 505. (1) Solier décrit le menton comme étant « mammiforme, avec les angles do sa base obliquement tronqués», expressions qui feraient croire que cet organe est convexe et même tuberculeux sur sa face externe. La réalité est qu’il uo diffère absolument en rien de celui des autres Agrilides. (2) M. paraüelus, Solier loc. cit. Col. pl. 12, f. 13. 86 BUPRE5TIDF9. Groupe VII. Trachydes. Antennes insérées sur le front, à une distance notable des yeux, dans des cavités très-grandes, rétrécissant fortement l'épistome à sa base ; leurs fossettes porifères terminales. — Ecusson triangulaire. — Tarses très-courts; leurs crochets dentés ou appendiculés. — Mélaslernum formant presque en entier la cavité sternale; branches du mésoslcrnum presque nulles. — Menton grand, triangulaire. Ce petit groupe est très-voisin des Agrilides et ne saurait même, «à la rigueur, en être distingué par des caractères précis, quand on ne tient compte que de ceux fournis par l’état parfait. Mais à l’état de larve ses espèces sont si profondément différentes de celles du groupe précédent, ainsi qu’on l’a vu plus haut, qu’il me parait nécessaire d’exprimer ces différences dans la classification en faisant un groupe à part de ces insectes. La plupart des particularités que présentent les Agrilides se retrou¬ vent chez eux et ne demandent dès-lors aucune remarque nouvelle, si ce n’est de signaler l’extrême brièveté des tarses qui est constante dans toutes les espèces. Il sulTIl d’y ajouter que tous sont de petite taille et que, sauf les Apiianisticus qui sont aussi allongés et aussi grêles que les Agrilus les plus linéaires, presque tous sont remarquables par la brièveté de leur forme. Ils rentrent dans les trois genres suivants, dont un seul (BuAenvs) est etranger à l'Europe. I. Antennes reçues au repos dans des sillons prothoraciques : Brachys. II. — libres au repos. Corps très-court, trigone : Trachys. — très-allongé, linéaire : Aphanisticus . BRACIIYS. (Dcj.j Solier, Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 312 (1). Dernier article des palpes maxillaires ovalaire et acuminc au bout. — Tête petite, plus ou moins saillante, le plus souvent non sillonnée; épistome fortement rétréci à sa base, échancré en avant. — Antennes reçues au re¬ pos dans des sillons marginaux du prolhorax, courtes, .à article 1-2 gros, 3-5 grêles, subovalaires, 6-8 obtusément et brièvement dentés en scie. — Yeux médiocres, peu saillants, latéraux. — Prolhorax court, plus ou (1) Syn. Pachysciielüs et Tapuuocerus, Solier loc. cit. p. 313 et 314. — Metonius, Say, Trans. of the amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 161. — Lies, Dej. Cat. éd. 3, p. 94. MJPRESTIDF.S VRAIS. 87 moins trapéziforme. — Ecusson triangulaire. — Elylrcs de forme va¬ riable. — Pattes courtes et contractiles; cuisses caria ïiculées en dessous ; tarses tantôt libres, tantôt reçus dans un sillon du bord externe des jambes, courts, à articles 1-4 égaux, 5 court ; ses crochets ur.idcntés à leur base. — Metasternum diversement cchancré en avant. — Pro¬ sternum large, tronqué antérieurement. — Corps cunéiforme, clliptico- ovalc ou suborbiculairc. Petits insectes propres à l’Amérique où ils paraissent répandus à peu prés partout et représenter les Tracuys de l’ancien continent qui y manquent. On en a fait plusieurs genres dans chacun desquels on trouve des espèces de forme variable et qui reposent principalement sur des modifications du prothorax, de l'écusson, des jambes, etc. Mais ces modifications s’effaçant d’une espèce à l’autre ne paraissent pas avoir une valeur générique suffisante. Les Bracoys vrais, en prenant pour type, comme l’a fait Solier, le Trachys Icssellala F. de l’Amérique du Nord, ont le prothorax forte¬ ment bisinuéà sa base, avec le lobe médian échancré, l’écusson médiocre et les jambes linéaires. Les Tapurocergs du même, avec un lobe médian du prothorax et des jambe^semblables, ont le prosternum convexe, pourvu d une courte mentonnière en avant, l’écusson brusquement rétréci en arrière et les crochets des tarses épaissis et brièvement soudés «à leur base, mais privés de dents en dessous. Le type est le Brachys albogultala Mannerh., éga¬ lement de l’Amérique du Nord. Say a fondé son genre Metonius sur une espèce du même pays (1) qui ne diffère essentiellement des Bracuys vrais que par son prothorax coupé presque carrément à sa base et la grandeur de son écusson. Les Pachyscuelgs de Solier, dont le type est une espèce brésilienne (P. scutcllalus Sol.), ne s’en distinguent qu’en ce que leurs jambes sont larges, subtriangulaires et tronquées obliquement à leur extrémité. Quant au genre Lius de Dejean, ce n’est qu’un mélange d’espèces des quatre précédents avec les passages intermédiaires. Les couleurs des Bracuys sont généralement métalliques ; plusieurs sont d'un beau bleu , quelques-uns noirs. Leur taille est ordinairement un peu plus grande que celle des Tracuys qui suivent (2). (1) M. purpureus, Say, loc. cit. Il faut y ajouter sa Trachys ovata, Ann. of the Lyc. of Nexv-York, I, p. 252. MM. De Castelnau et Gory ne paraissent pas avoir eu connaissance de ces deux espèces. (2) Pour les espèces du genre Voy. C. et G. Mon. Il et IV, Suppl, p. 327. Ils en ont décrit 42 auxquelles il faut ajouter : Br. scapulosa , Lius deplanatus, Chcvrol. in Silbcrm. Rev. entom. V, p. 101. 88 BDPREST1DB5. TRACHYS. Fab. Syst. El. II, p. 218. Dernier article des palpes maxillaires globoso-ovale, tronqué au bout. — Tête petite, plus ou moins concave ; épistome peu rétréci à sa base, échancré en avant. — Antennes des Bracuys, mais non reçues au re¬ pos dans des sillons prolhoraciques. — Yeux gros, saillants, rapprochés inférieurement. — Prolhorax très-court , rétréci en avant, bisinué ou quadrisinué à sa base ; son lobe médian très prononcé, triangulaire. — Ecusson trigone, très-petit, parfois à peine visible.— Elytres très-courtes, elliptico-triangulaires. — Pattes contractiles ; jambes linéaires; tarses libres au repos, pareils à ceux des Brachys. — Métasternum très-large, assez fortement échancré en demi-cercle antérieurement. — Prosternum un peu convexe, arrondi en arrière, un peu saillant dans son milieu en avant. — Corps court. L'absence de sillons prothoraciques pour la réception des antennes au repos distingue essentiellement ce genre des Bracuys dont ses espèces ont la forme courte; son épistome faiblement rétréci à sa base et la pe¬ titesse de son écusson ne viennent qu’en seconde ligne. Il se compose en ce moment d’une vingtaine d’espèces dont l’Europe possède plu¬ sieurs; les autres se trouvent en Afrique, à Madagascar et aux Indes orientales (1). APHANISTICUS. Latr. Règne anim. éd. 2, IV, p. 448 (2). Palpes très-courts ; le dernier article des maxillaires en ovale allongé et acuminé au bout. — Labre quadrangulaire, entier. — Tête très-sail¬ lante, coupée obliquement d’avant en arrière, profondément canaliculée; (1) Voyez De Casteln. etGory, Mon. II et IV, Suppl, p. 350; les espèces eu¬ ropéennes sont : T. minuta Linn., pygmœa Fab. (var. pumila C. et G.), pumila Illig. (intermedia Ranib., C. et G.), nana Fab., œnea Mannerh., troglodytes Schœnh. (triangularis Boisd. et Lac.). Je corrige la synonymie de la pygmœa et de la pumila, d’après une note de MM. Jacquelin-Duval et Lareynie, Ann. d. 1. Soc. ent. 1852, p. 727. — Aj. T. Pandellei, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. ent. 1852, p. 79; des Pyrénées. — phlyctœnodes , Kolenati, Melet. entom. T, p. 35 ; Russie mér. — T. coracina, incerta, puberula, timida, lucidula, eva- nescens, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 366; de Natal. (2) Syn. GoNiorHTnALMA,Chevrol. in Silberm. Rev. ent. V, p. 106; genre non caractérisé, établi sur une espèce de Madagascar, mentionnée dans la note sui¬ vante, dont la tête est comme divisée en deux cornes qui ont, pour ainsi dire, porté les yeux en avant. Ce n'est qu’une exagération de ce qui existe dans les autres espèces. DUPRESTIDKS VRAIS. 89 épistomc très-fortement rétréci à sa base, échancrécn avant.— Antennes très-rapprochées à leur base, reçues au repos, à leur base, dans un pro¬ fond sillon parallèle aux yeux; courtes, à articles 1-2 gros, 3-7 très-courts, subglobulcux, 8-11 dentés en scie. — Yeux grands, oblongs, distants en dessus , rapprochés inférieurement. — Prothorax tantôt presque carré, tantôt transversal et rétréci en avant, plus ou moins bisinué à sa base. — Ecusson très-petit, triangulaire. — Elytres allongées, sinuées sur les côtés. — Pattes courtes et contractiles ; cuisses larges , tran¬ chantes et canaliculées en dessous ; tarses très-courts ; leurs quatre 1ers articles triangulaires, égaux, le 5e allongé ; crochets unidentés à leur base. — Métasternum très-large, faiblement échancré en avant. — Prosternum large, tronqué antérieurement. — Corps étroit, plus ou moins allongé. Par suite de leur forme générale, ces insectes se distinguent sans peine des précédents. Les plus grands ont à peine deux lignes de long, et leurs téguments, de couleur métallique ou noirs, sont glabres. On en connaît déjà une quinzaine d’espèces (t) répandues en Europe, en Afri¬ que, à Madagascar, dans l’Australie et au Mexique ; il ne parait pas jusqu’ici y en avoir aux États-Unis (2). (1) Dont six mentionnées par MM. De Castelnau et Gory (Mon. II et IV, Suppl, ’p. 355) : A. bicornutus (Goniophthalma mitrata, Chevrol. toc. cit.), Goudotii, ater C. et G., de Madagascar ; emarginatus F., pusillus Herbst, 01., Lamotei Guérin-Ménev., d’Europe. — Aj. A anguslulus , pygmœus , Lucas, Explor. de l’Algér.; Entom. p. 160; de l’Algérie. — parvulus, delicalulus, itv- sculptus, pullus, pumilio, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 370; de Natal. — canali- culatus, Germar, Linn. entom. III, p. 180; de l’Australie. — impressus, exi~ guus, Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. II ; Mexique. (2) A moins qu’il ne faille rapporter au genre le Trachys gracilis de Say (Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 253), comme le fait, mais avec doute, M. Melsheimer dans son Cat. of the descr. Col. of the Unit. Stat. p. 66. Cela est en effet douteux, d’après la description de Sa y. FAMILLE XXXIII. THROSCXDES. Bouche inferieure. — Languette sans paraglosses. — Deux lobes aux mâchoires, inerrnes, l'interne très-petit.— Tête verticale, rétractile dans le prothorax. — Antennes de onze articles, reçues au repos dans des sillons prothoraciques. — Pattes courtes, contractiles; cavités cotyloïdcs antérieures étroitement ouvertes en arrière; hanches antérieures et intermédiaires globuleuses, sans trochantins; les postérieures lamelli¬ formes, canaliculées sur leur bord postérieur; tarses pentamères ; un ou plusieurs de leurs articles munis de lamelles en dessous. — Abdomen composé de cinq segments ventraux; le cinquième plus grand que les autres. — Prosternum muni en avant d’une mentonnière; sa saillie pos¬ térieure plane, reçue et fixe dans une cavité sternale. Petite famille intermédiaire entre les Buprcstides et les deux qui sui¬ vent, celles des Eucnémides et des Élatéridcs. Ses espèces se rattachent aux premiers par l’intime connexion du prolhorax avec l’arrière-corps, la forme plane de leur saillie prosternale et l’absence de la faculté sal- tatoire (1). Cette même saillie, l’insertion des antennes et la présence d’une mentonnière au prosternum les distinguent des Eucnémides qui sont également privés de la faculté en question. Quant aux Élatérides (1) Fait-elle réellement défaut chez ces insectes? Je puis répondre par l’af¬ firmative pour les Lissomus que j’ai très-souvent observés vivants au Brésil et à Cayenne où plusieurs espèces sont communes. Quant aux Throscus, la chose est plus douteuse. Il existe dans les « Entomologische llefte » (II, p. 113) une note anonyme dans laquelle les sauts qu’exécute l’espèce commune d’Europe sont décrits avec le plus grand détail; et de son côté Gyllenhall (Ins. Suec. I, p. 159) dit en parlant du même insecte : « Tactus antennas pedesque retrahit, sed dorso impositus saltare potest uti Elateres. » Malgré ces témoignages pré¬ cis, le fait reste encore incertain, et l’opinion de M. Westwood (An Introd. etc. I, p. 234) qui nie la faculté saltatoire de cet insecte, est la plus probable. La rigidité de son corps et la forme de sa saillie prosternale rendent en effet dif¬ ficile à comprendre comment il pourrait sauter. Au surplus, s’il le fait réelle¬ ment, c’est une preuve de plus que ce n’est qu’un Sternoxe aberrant. TtinosciDF.s. 91 dont clics se rapprochent beaucoup par leur forme générale, la fixité de leur prolhorax suffit pour qu’on ne puisse les confondre avec eux. En outre de ces analogies, ces insectes ont des rapport; nombreux avec les Ilyrrîiicns ; mais ceux-ci ont les hanches antérieures fortement transversales et les intermédiaires ovalaires (1), tandis qu’ici ces hanches sont toutes globuleuses comme chez tous les Stcrnoxcs. Les deux genres qui composent la famille diffèrent essentiellement entre eux par la structure de leurs antennes : celles des Timoscus sont de véritables antennes de Clavicorncs, tandis que celles des Lissomus sont construites sur le meme plan que celles des Slernoxes. Mais quand on a mis de côté ces organes on ne trouve plus dans les deux genres qu’une organisation complètement identique pour toutes les parties essentielles. Ainsi les antennes sont insérées, comme chez les Élatérides, près des yeux dans des fossettes situées sous le bord antérieur du front. Les par¬ ties de la bouche sont petites comme dans la famille en question. Le menton est replié dans l’intérieur de la cavité buccale, et muni en avant d’une saillie triangulaire ; la languette est membraneuse et le dépasse légèrement; le lobe externe des mâchoires est corné et cilié, l'interne semble presque n’élre qu’un appendice de sa base chez les Timoscus; chez les Lissomus il est un peu plus grand. Les mandibules sont courtes, grêles, très arquées, simples et aigues au bout, avec une petite frange de poils au côté interne. Enfin le labre est assez saillant et transversal avec son bord antérieur arrondi. D’après cela, ces organes ne servent à rien au point de vue systématique. Pour les autres organes, il suffira d’ajouter que les hanches posté¬ rieures sont très-étroites, du même diamètre dans toute leur étendue et hors d’état de loge^ au repos les cuisses de la même paire ; que lors de leur contraction les pattes antérieures seules sont reçues dans des cavités spéciales, et que les tarses de toutes restent libres ; que les pa- rapleures métathoraciqucs sont étroites, à bords parallèles et simples; enfin que les sillons qui reçoivent les antennes au repos sont formés par récarlemcnt des bords des sutures prosternales. Jusqu’ici la distribution géographique de ces insectes est très-simple ; on n’en a encore trouvé qu’en Europe et en Amérique. (1) Je ne me suis pas exprimé avec assez de force dans la formule caracté¬ ristique des Byrrhiens, en disant que leurs hanches antérieures étaient ova¬ laires et les intermédiaires subarrondies. J’aurais dû, pour être dans le vrai, employer les expressions dont je me sers en ce moment. C’est parce que les Chelonarium ont ces hanches ainsi faites qu’ils appartiennent à la famille en question et non pas à celle-ci dans laquelle ils devraient rentrer sans cela. S Indépendamment de ces hanches, les Byrrhiens diffèrent encore des Throsci- des par leur prothorax voûté en dessous de chaque côté et dépourvu de sillons pour la réception des antennes, leur mésosternum en forme de bande trans¬ versale plane et recevant à lui seul la saillie prosternale, leur forme générale courte et globoso-ovale, etc. 92 TlinOSCIDKS. Leur histoire scientifique est, au contraire, assez compliquée, surtout celle des Tuuosccs qu’on a ballolés tour à tour des Élatérides aux Byr- rhicns, et vice versâ (t). Aujourd’hui même la question n’est pas en¬ core fixée : seulement les auteurs les plus récents s’accordent à placer la famille à la suite de celle des Byrrhiens (2), opinion que je ne saurais partager. Quant aux Lissomus, ils ont toujours accompagné le genre en question dans ses divers déplacements. L’érection de ces in¬ sectes en une famille propre est duc à Erichson (3), et cette mesure est généralement adoptée. Les deux genres qui la composent devraient, à la rigueur, former deux tribus distinctes ; mais pour plus de brièveté, je crois devoir ne pas faire usage ici de ces divisions secondaires. I. Antennes terminées par une massue de 3 articles : Throscus. II. — dentées en scie à partir du 3e — Lissomus. THROSCUS. Latr. Préc. d. car. gêner, d. Ins. p. 42 (4). Tète assez convexe ; cavités antcnnaircs petites, ne rétrécissant pas l'épistome ; celui-ci arrondi en avant. — Yeux assez grands, subarron¬ dis. — Antennes pénétrant au repos dans des sillons prosternaux droits, recevant leurs articles moins la massue ; celle-ci logée à découvert dans une fossette transversale de la base du prothorax ; leurs articles 1 gros, grand et arqué, 2 presque aussi gros, mais beaucoup plus court, 3-5 grêles et égaux, 6-8 plus larges que longs, 9-11 formant brusquement (1) Latreille, pour m’en tenir à un seul exemple, après 'avoir d’abord (Pré¬ cis, etc. p. 42, etllist. nat. d. 1ns. IX, p. 40) placé ce genre près des Elater, puis (Gener. Crust. et Ins. II, p. 36) parmi les Byrrhiens, a fini en 1825 (Fam. natur. p. 249) par le reporter définitivement parmi ses Sternoxes en le mettant d’abord parmi les Élatérides. Mais dans son travail posthume sur la famille en question (Ann. d. 1. Soc. ent. III, p. 134) il a établi une tribu des Cérophytides dans laquelle le genre figure avec les Lissomus, Chelo- narium, Crïptostoma et Cekophytum, assemblage qui n’est rien moins que naturel. (2) Voyez L. Redtenb. Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 230; le Catalogue des Col. d’Eur. et d’Algér. de M. Gaubil, p. 77, et celui des Col. de l’Amér. du Nord par M. Melsheimer, p. 49. (3) In Agass. Nomencl. entom.; Col. p. XII. M. De Castelnau (Hist. nat. d. Ins. I, p. 228) avait déjà établi auparavant un groupe des Throscites; mais ce n’était pour lui qu’une division des Eucnémides. Latreille lui a emprunté exactement ce groupe en lui donnant le nom de Cérophytides, comme on vient de le voir. Erichson n’a, du reste, exposé nulle part les caractères de la famille. (4) Syn. Trixagus, Kugell. in Schueid. N. Mag. d. Entom. p. 535. — Elater Linné, Fab., Oliv., Herbst. — Dkrmkstks Payk., Ulig., Pan*. TH R Of Cl DES. 93 nne grosse massue lâche et oblusément dentée au cote interne. — Pro¬ thorax rétréci et arrondi en avant, bi-échancré à sa base; ses angles postérieurs saillants et embrassant les épaules des élytres. — Ecusson fortement transversal, arrondi à sa base. — Elytres allongées, légère¬ ment rétrécies en arrière. — Trochanters de toutes les pattes courts; tarses filiformes; leur 1er article aussi long que les trois suivants réunis, le 3e muni d’une courte lamelle en dessous, le 4° bilobé ; crochets sim¬ ples. — Saillie prostcrnale plane, sillonnée près de ses bords latéraux. — Corps allongé, peu convexe. Ces insectes sont de petite taille, et par leur couleur, la sculpture et la vestiture de leurs téguments, rappellent complètement la plupart des Élatérides de nos pays dont ils sont déjà si voisins par leur forme. On en connaît en ce moment cinq espèces, dont trois d’Europe (t). Celle ( dermestoides ) qui constitue le type du genre, paraît se trouver dans toute l’étendue de ce continent et n'est pas rare dans beaucoup d’en¬ droits. Ses stations sont très-variées ; on la rencontre sur les üeurs, les feuilles des plantes basses, le bois mort, à la racine des [liantes, ou sim¬ plement sur le sol. LISSOMUS. Dalm. Ephemcr. entom. p. 13 (2). Tête presque plane; cavités antennaircs rétrécissant plus ou moins l’épistome ; celui-ci coupé carrément en avant. — Yeux médiocres, ovales. — Antennes reçues en entier au repos dans des sillons pro¬ thoraciques, à articles 1 gros, allongé et arqué, 2-3 subégaux, courts, obeoniques ou sublrigones, 4-10 fortement dentés en scie aiguë, 11 sub¬ arrondi.— Prolhorax assez convexe, trapézoïde, bi-sinué à sa base; son lobe médian plus ou moins large et échancré en demi-cercle ; scs angles postérieurs embrassant les épaules des élytres. — Ecusson assez grand, brièvement ovale. — Elytres elliptico-ovales ou oblongues, assez con¬ vexes, leurs épaules un peu saillantes. — Trochanters de toutes les pattes allongés , placés dans l’axe des cuisses ; tarses à articles 1 aussi long que les trois suivants, finement tomer.teux en dessous, 2-4 courts, égaux, munis chacun d’une lamelle saillante; crochets munis en des- (1) Esp. d’Europe : T. dermestoides Linné (adstrictor Fab.) — elateroides, pusillus, Heer, Faun. Col. helvet. I, p. 443. — Esp. de l’île de Madère : Trix. gracilis, Wollast. 1ns. Maderens. p. 237. — Esp. de l’Amér. du Nord: T. con- strictor, Say, Trans. of the amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 189. (2) Syn. Lissodes, Latr. Fam. nat. d. Règn. anim. p. 248; olim. — Drapetes (Meg.), L. Redtenb. Faun. Austr.; Die Kæf. p. 290; cet auteur est le seul qui ait exposé les caractères de ce genre mentionné dès 1821 par Dejeao dans son Catal. éd. I, p. 34. — Elateu Fab., Panz., Say, Randall. 94 THROSCIDES. sous d’une petite dent à leur base. — Saillie prostcrnale légèrement convexe. — Corps clliptico- ou oblongo-ovale. En outre de leurs antennes, de la forme de leurs sillons prothoraciques et de l’allongement de leurs trochanters, ces insectes se distinguent des Tdroscus par le poli et l’ccjat de leurs téguments qui, à de trcs-rares exceptions (par ex.bi(loccosus), sont complètement glabres. Leur forme varie assez, cl par transitions insensibles passe de celle d’un ovale court et large à celle d’une ellipse allongée. Quelques caractères se modifient en même temps que la forme change et que la taille diminue. Dans les grandes espèces, et elles ne dépassent pas la taille moyenne, les cavités antennaires sont bien développées et rétrécissent fortement l’épistome, sans que celui-ci soit dilaté en avant comme chez les Eucné- mides ; le lobe médian du prothorax est en même temps assez large et très-distinctement échancré en demi-cercle. Chez les petites, quoique avec quelques exceptions, les cavités an- tennaircs sont petites, ne rétrécissent qu’à peine l’épistome, et le lobe du prothorax est très- faiblement échancré. C’est à celte catégorie qu’ap¬ partient l'unique espèce (1 ) du genre, qui se trouve dans les parties orien¬ tales de l’Europe et sur laquelle a été établi le genre Duapetes que Latrcille, Eschscholtz, M. De Castelnau , etc. n’ont pas admis, et avec raison. Les mœurs de celte espèce ne me sont pas bien connues. Quant aux Lis- somcs américains, tous ceux que j’ai eu occasion d’observer se trouvent sur les broussailles ou les feuilles des plantes basses et parfois en quan¬ tités considérables. On en a déjà décrit plus d’une quinzaine répandues depuis l’Amérique du Nord jusque dans les parties méridionales du Brésil (2). (1) Elat. equestris, Fab. Syst. El. Il, p. 241 (Elat. cinctus Panz.). (2) Esp. du Brésil : L. punctulatus , foveolatus, Daim. loc. cit. p. 14. — cri- bratus , Eschsch. iu Thon, Entom. Arcb. II, 1, p. 31. — Esp. de Bolivia : E. ebe- ninus, Blancli. in d’Om. Voy.; Entom. p. 145. — Esp. de Cayenne : Elat. lœvi- gatus, Fab. Syst. El. II, p. 225 (patrie douteuse). — bifloccosus, hirticollis, sanguineus, signatipennis , bimaculatus, Casteln. in Silberm. Rev. entom. 111, p. 179. — bisignatus, Guérin-Ménev. Rev. Zool. 1838, p. 14 (bifloccosus Cas¬ teln.). — Esp. de Haity : L. bicolor, Casteln. loc. cit. p. 180. — Esp. du Jlexi- que : L. bicolor, Chevrol. Col. d. Mex. Cent. II, fasc. 8 — flavipennis, Guérin- Ménev. Bev. Zool. 1814, p. 257. — Esp. de l’Amér. du Nord : Elat. geminatus, Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 2G4. — Elat. basalis, Raudall, Bos¬ ton Journ. of nat. Hist. II, p. 9. — L. nitidus, Melshcim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 149. FAMILLE XXXIV EUCNÉMIDES. Bouche inférieure. — Languette sans paraglosses, entière. — Deux lobes aux mâchoires ; l’externe manquant pjjrfois. — Labre presque toujours indistinct. — Tcle verticale ; épistome rétréci à sa base par les cavités anlennaircs, trapéziforme. — Antennes insérées sur le front, de onze articles, variables. — Pattes non fouisseuses; cavités cotyloïdes des antérieures largement ouvertes en arrière; hanches des deux pre¬ mières paires globuleuses ; les postérieures lamelliformes, canaliculées en arrière ; trochantins partout nuis ; éperons des jambes très - petits, parfois absents ; tarses pentamères, lamclligères ou non. — Abdomen composé de cinq segments distincts. — Saillie prosternale plus ou moins reçue dans une cavité mésoslcrnalc et pouvant jouer librement dans cette dernière. La distinction entre cette famille et les deux précédentes ne souffre aucune difficulté. Mais les entomologistes semblent avoir moins bien saisi les caractères qui la séparent des Élalérides qui suivent. Après avoir mis à part le genre Perotiiops qui est intermédiaire entre les deux familles, celle-ci est essentiellement caractérisée par la situa¬ tion des antennes qui sont insérées sur le front au bord interne des yeux et dont les cavités rétrécissent plus ou moins l’épistome qui, dans l’im¬ mense majorité des cas, affecte la forme d’un trapèze régulier. En de¬ hors de celle particularité il n'y a rien qui distingue absolument les deux familles; seulement tels caractères qui ne sont qu’exceptionnels chez les Élalérides forment ici la règle générale. Ainsi le corps de ces insectes affecte fréquemment une forme cylindri¬ que ou conique. Leur tête, constamment verticale, est plus rétractée dans le prolhorax qui est souvent voûté en avant pour! a recevoir. 11 en ré¬ sulte que, quoique le prosternum soit dépourvu de mentonnière en avant ou n'en ail qu’iyie très-courte (par ex. Ceratogonys), les organes buc¬ caux sont moins apparents que ceux des Élalérides, ou même complète¬ ment invisibles. Ils sont encore plus réduits que chez ces derniers, mais construits sur le même plan, et n’offrent pas plus de ressources pour la 96 EDCNÊMIDES. classification (1). Leurs différences essentielles consistent dans l’absence du labre qui n’est distinct que chez quelques Pterotarsds, puis en ce que les mandibules ne prennent jamais la forme de tenailles, que le lobe externe des mâchoires est sujet à s’atrophier (Pterotarsds, Galba, Ceratogonys), enfin que le dernier article de leurs palpes éprouva des modifications plus variées. Les yeux sont en général plus petits que ceux des Élatérides. Les antennes présentent les mêmes modifications dans leurs formes et sont assez souvent reçues dans des sillons du prothorax. Ce dernier est plus exactement appliqué contre l'arricre-corps et ne semble dans aucun cas pouvoir se prêter à l’exercice de la faculté saltatoire. Souvent la carène qui limite son pronotum de chaque côté descend assez bas sur ses flancs. Les pattes sont parfois ou plus robustes et plus courtes (par ex. IIylo- coares), ou plus grêles (Tbarops, Ematdion, etc.) que celles des Éla¬ térides. L’abdomen ne présente pas plus de caractères sexuels que chez ces derniers. Enfin la livrée de ces insectes offre ceci de particulier que, sauf quelques Phyllocerds inédits, aucune de leurs espèces n’est ornée de couleurs métalliques. Mais l’analogie entre les deux familles n’existe plus sous leurs pre¬ miers états, autant qu’on en peut juger par la larve du il Ielasis bupres- loides, la seule qui soit connue en ce moment (2). Cette larve est très- différente de celle des Élatérides, tandis qu’elle est très-voisine de celles des Buprestides dont elle ne se distingue même essentiellement que par la structure de ses organes buccaux et sa tête d’une seule pièce. Comme les larves des Buprestides, elle est allongée, linéaire et brusque¬ ment élargie à sa partie antérieure, av.ee la tête petite, semi-cornée et rétractée dans le premier segment thoracique qui est échancré pour la recevoir. A sa partie antérieure cette dernière est pourvue d’un épistome sub trapéziforme en avant duquel se trouve le labre qui forme un segment de cercle. Les autres organes buccaux ne consistent qu’en une paire de mandibules courtes, robustes, arquées en dehors, bifides à leur extré¬ mité, et une plaque cornée, large et un peu rétractile, qui semble re¬ présenter à la fois les mâchoires dont il n’y a aucun vestige et le menton. Celte plaque, dont le bord antérieur est divisé en cinq lobes très-courts (1) La bouche de ces insectes ne m’est pas bien connue, attendu que tous leurs genres étant plus ou moins rares, surtout les exotiques, je n’ai pu dissé¬ quer qu’un très-petit nombre de leurs espèces. On trouve à peine quelques ren¬ seignements à ce sujet dans les auteurs. (2) Erichson (Arcliiv, 1841, I, p. 84) en a donné, le premier, une description dans laquelle il nie, à tort, l’existence des antennes; elle a été reproduite par MM. Chapuis et Candèze dans les Mém. d. 1. Soc. d. Sc. d. Liège, VIII, p. 478, pl. 4, f. 7. — La plus complète est duc à M. Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, V, p. 541, pl. 9, n° 1, f. 1-5. — Voyez aussi Guérin-Méneville, ibid. Sér. 2, I, p. 172, pl. 5, f. 1-2 (description incomplète pour les parties de la bouche), et Nœrdlinger, Stettin. entom. Zcit. 1848, p. 224, pl. 1, f. 1-2. EUCINÉMIDES. 97 et inégaux, est précédée d’une petite languette semi-membraneuse, tri- lide en avant et dépourvue de palpes. Les yeux manquent complètement. Les antennes sont très-courtes, entièrement rétractiles et composées de trois articles. Le prolhorax est très-large, déprimé, et présente en avant, tant en dessus qu’en dessous, deux traits transversaux de couleur rousse, de chacun desquels part un trait semblable dirigé en arrière. Les deux segments thoraciques suivants sont transversaux, le mésothorax plus que le mélalhorax; il n’y a aucune trace de pattes. Tous les segments ab¬ dominaux, au nombre de neuf, sont de même diamètre, allongés, sub- cylindriqucs et, sauf le dernier qui est arrondi à son extrémité, munis d’un pli transversal près de leur bord antérieur. Les stigmates sont au nombre de neuf paires dont la première est située très-près du bord an¬ térieur du mésothorax, la seconde un peu plus loin de ce bord sur le premier segment abdominal, les autres plus en arrière encore sur les sept segments abdominaux suivants. Cette larve, qui est blanche et revêtue d’une peau fine, creuse dans le bois récemment mort de divers arbres , notamment du châtaignier, de l’aulne et du bouleau, des galeries larges et irrégulières, à parois nette¬ ment taillées, dans lesquelles elle se retourne quand le moment de sa métamorphose est arrivé. Elle arrondit ensuite dans le point où doit res¬ ter la nymphe, une portion de sa galerie. Huit à dix jours suffisent, selon M.Ed. Perris, pour la formation de l'insecte parfait, mais ce n’est que beaucoup plus tard qu’y prend son essor. C'est à l’entrée même des galeries où ils ont subi leur métamorphose, ou dans leur voisinage, qu’on trouve ordinairement les Eucnémides, très-rarement sur les feuilles et jamais sur les fleurs. Il se pourrait bien que la plupart, peut-être tous, fussent nocturnes, ce qui expliquerait pourquoi on les rencontre si rarement . Il y a de ces insectes dans toutes les parties du globe ; sur les 27 genres qu’ils forment en ce moment , le tiers ont des représentants en Europe; la plupart des autres sont américains. Pendant longtemps la famille n’a été composée que du seul genre Melasis de Fabricius auquel Ahrens ajouta plus tard le genre Eccnemis dont Mannerheim a donné en 1823 une monographie (1 ). L’histoire scien¬ tifique de ces insectes est, du reste, intimement mêlée à celle des 13u- prestides, des Élatérides et des Cébrionidcs parmi lesquels ils ont été souvent compris, soit en totalité, sojt partiellement; quelques auteurs récents ne les séparent même pas encore des seconds (a). Ce n’est que (1) Eitcnemis, insectormn genus monographice tractation iconibusque il- lustratum. iu-8°, 36 p. avec 2 pl. col.; St-Pétersbourg, 1823. Ce travail ne contient que onze espèces dont il faut même retrancher la première ( gigas ) qui est un Élatéride. Il y en a un extrait étendu dans les Ann. d. Sc. nat. III, 1821, p: 42G, pl. 27. (2) Voyez L. Redtenbacher, Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 289; et J. L. Le Coléoptères. Tome IV. 7 98 riu'pu' Mim s. dans son travail posthume sur les Stornoxes que l.utrcillc (I) les a ron- Slitués en un groupe à part équivalent aux deux familles en question, en quoi il a été imité par M. De Castelnau (■i), qui a établi en même temps beaucoup de genres nouveaux parmi ees insectes. Les nombreuses erreurs matérielles commises par cet auteur ont été corrigées par M. Guérin-Meneville (a), qui a rendu un service réel à la science en les signalant. Depuis lors, la famille n'a été l'objet d'aucun travail général. M. J. h. Le Conte (4) a seulement donné une bonne monographie des espèces des Liais- l ois. Ces insectes me paraissent devoir être répartis dans les trois groupes suivants, au second desquels ils appartiennent presque tous. I. Epistomo continuant directement le front , trapéiiformo. Carénés marginales du prouotum et sutures proster¬ nales parallèles et largement séparées dans toute leur longueur. Méusides. Ces carènes et ees sutures convergentes et réunies en avant. Eucnêmides viuis. II. Epistomo placé sur un plan inférieur à celui du front, scutiforme. PénoTiiomEs. Conte. Trans. of Mie Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. i 10. — EsebsehoJt;. ega¬ lement (in Thon, entom. Ait h. 11, t. p. 35, et Silberm. Hev. eutom. IV; ta¬ bleau) n'avait pas séparé ees inseetes des Êlatéridef. (t) Ann. d. I. Soc. eut. 111. p. 122. Dans ses premiers ouvrages (llist. nat. d. 1ns. 1\. p. 71; Cener. Grust. et lus. 1. p. 2 17 : Cousidér. génér. p. 09). l.atreille place le genre Mklasis. le seul existant alors, dans sa famille des Sternox.es, entre les Ropuestis et les Elatku. Dans la l10 édition du Régne animal (111, p. 229), où eette famille est divisée pour la première fois ou deux tribus, ce genre, toujours unique, figure parmi les Bupres4ides. Dans les Fam. nat. du Règn. anim. (p. 247) il y est encore compris avec les Galba et les Puxli.oc.erüs, tandis que les Eit.sv.mis et les Nvmatodvs sont inscrits parmi les Élatérides. La- treille a conservé cet arrangement dans la 2° édition du Règne animal (IV, p. 44$). en reportant seulement les G.viau dans les Elatérides. Ces variations et bien d'autres encore qu’il a fait éprouver à sa classification des Stornoxes, montrent qu'il n'axait pas des idées très-nettes sur la composition et l’arrange- ineut de ce groupe. (2) Dans Silberm. Rev. ont. 111, p. 107 ; et llist. nat. d. Col. 1. 221. (3) « Revue critique de la Tribu des Eucnêmides » Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2. 1, p. 103. (4) Trans. of tlio Amer. Phil. Soc. New Ser. X. p. 112. M. J. L. Le Conte ne fait de ees inseetes qu'une division des Élatérides. MÉLASIOKS. 99 TRIBU I. M £ L A S I D £ S. Télé verticale ; épistome Irapéziforme , continuant directement le front. — Carènes marginales du pronotum et [sutures prosternales pa¬ rallèles et largement séparées dans toute leur longueur. Il est de règle chez les Eucnémides que les carènes marginales du pronolam et Ie3 sutures prosternales convergent et se réunissent en avant. Les deux genres Melasis et Thabops font seuls exception à cet égard, ainsi que l'a fait remarquer le premier M. J. L. Le Conte. Ce caractère me parait d’une assez grande valeur pour que j’adopte la tribu actuelle établie par ce savant entoroci'ogisle (i). Les deux genres en question ne présentent, du reste, rien qui les distingue du surplus de la famille. Leurs espèces sont propres à l'hémisphère boréal dans les deux continents. I. Jambes comprimées et larges : Melasis. II. — grêles : Tharops. MELASIS. Ouv. Entom. Il, h.'- 30. Dernier article des palpes ovoïde et déprimé. — Tête assez grosse, enfoncée dans le prothorax, on pen convexe ; épistome faiblement ré¬ tréci à sa base, écbancré en avant dans son milieu et sur les côtés. — Veux petits, ovales, peu saillants. — Antennes à 1er article long, gros et arqué, 2-3 très-courts, subegaux, 4-11 fortement et graduellement flabellés chez les mâles, pectines chez les femelles. — Prolhorax trans¬ versal, subcyfindrique, droit sur les côtés, graduellement rétréci en ar¬ rière, avec ses angles, surtout les postérieurs, saillants : ceux-ci aigus, les antérieurs arrondis. — Ecusson en carré long. — Elytres allongées, cylindriques. — Pattes fortement comprimées et larges, surtout chez les mâles; hanches postérieures largement dilatées et tronquées au côté in¬ terne; leurs trochanters grands, en triangle curviligne; cuisses delà même paire brièvement ovales ; tarses courts, comprimés; leur l«r ar¬ ticle allongé, les autres graduellement plas courts et moins larges. — Dernier segment abdominal caréné, macroné à son extrémité — Saillie proslernale arrondie en arrière ries hanches antérieures.— Corps allongé, cjlindrique. (1) Trios. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X. p. 410. 100 EUCNÉMIDES. Le type du genre (1) est un insecte de taille moyenne pour cette fa¬ mille, noir, avec les antennes et les pattes sujettes à passer au jaune ferrugineux, finement rugueux partout et ayant les élylres régulière¬ ment striées. 11 se trouve ordinairement dans le bois en décomposition et est répandu dans toute l’Europe, mais assez rare partout. Les mâles sont en général beaucoup plus petits que les femelles. Il y en a au Mexique et dans l'Amérique du Nord deux autres espèces (2). THAROPS. De Casteln. in Silberm. Revue entom. III, p. 168 (3). Dernier article des palpes ovoïde.— Tête régulièrement convexe; épis- tome assez fortement rétréci à sa base, tronqué en avant — Yeux mé¬ diocres, brièvement ovales. — Antennes à articles 1 gros et allongé, 2 très-court, 3 allongé, obeonique ou subtrigone, 4-11 ilabellés chez les mâles, avec leurs rameaux grêles, longs et égaux, peclinés chez les fe¬ melles. — Prothorax subcylindrique, à peine rétréci en arrière; ses angles postérieurs médiocrement saillants, les antérieurs nuis.— Ecusson ovale. — Elytres très-allongées, subcylindriques. — Pattes longues et grêles ; hanches postérieures dilatées au côté interne en une grande lame carrée; tarses intermédiaires et postérieurs à articles 1 très-long, 2-3 graduellement plus courts, 4 petit, subbilobé. — Dernier segment abdominal faiblement caréné et non mucroné au bout. — Proslernum légèrement arrondi en avant ; sa saillie postérieure courte, arrondie en arrière des hanches antérieures. — Corps allongé, atténué en arrière. M. De Castelnau et moi avons établi presque en même temps ce genre sur un insecte (4) de la taille du Melasis buprestoides, découvert primi- (1) Elater buprestoides, Linné, Syst. nat. II, p. 656 (Mel. flabellicomis Fab., Panz.). Le Mel. elateroides de Gyllenhall (lus. Suec. IV, p. 366) parait n’en être qu’une variété. (2) M. rufipalpis, Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. II, n° 193. — pectinicornis , Melshcim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 118. Suivant M. J. L. Le Conte (Trans. of the Amer. Pli il . Soc. New Ser. X, p. 411), il faut également placer ici YEucnemis quadricollis de Say (ibid. VI, p. 186). M. Melsheimer (Cat. ofthe descr. Col. of tlie Unit. Stat. p. 67) le rapporte, au contraire, au genre Nematodes de Latreille. Mais cette espèce n’ayant pas été retrouvée de¬ puis que Say l’a décrite, ces deux opinions ne peuvent être que douteuses. (3) Syn. Isoriiipis, Lacord. Faune ent. d. env. d. Paris, I, p. 622. — Nema¬ todes, W. Redtenb. Quæd. Gen. et Spec. Col. Arch. Austr. p. 9. — Melasis et Eucnemis, Say. (1) T. melasoides Casteln. loc. cit. (Isorh. Lepaigei Lac .;Nemat. strepens W. Redtenb.). La variété fauve dont il est question dans le texte ligure dans le Catalogue de Dejcan (éd. 3, p. 96) sous le nom de Nematodes flavescens, et ce El'CNÉMlDES VRAIS. 101 tivemcnt en France et retrouvé depuis dans diverses parties de l’Alle¬ magne, mais fort rare partout. Cet insecte, voisin des Melasis par ses antennes et le large intervalle qui sépare en avant les carènes marginales du prothorax des sutures prosternales, en diffère beaucoup par scs pattes. Sa forme générale n’est pas non plus la meme; il est plus déprimé en dessus et sensiblement atténué en arrière. Quant à son système de co¬ loration, il varie du noir brunâtre au jaune ferrugineux avec les passages intermédiaires. Il y en a également deux autres espèces dans l’Airitri- que du Nord (I) que j'ai sous les yeux et qui présentent identiquement les mêmes caractères que le type européen. TRIBU II. EUCNÉMIDES VRAIS. Tête verticale ; épistomc trapéziforme, continuant directement le front. — Carènes marginales du pronolum et sutures prostcrnales convergentes et réunies en avant. Cette tribu qui contient la presque totalité des genres de la famille ne nécessite aucune remarque particulière. J 'ai pris pour point de départ de sa classification la présence ou l’absence de sillons prothoraciques pour la réception des antennes au repos , puis celle de lamelles sous les tarses. Le second de ces caractères qui chez les Élatéridcs ne conduit qu’à des résultats artificiels, est ici réellement naturel. Il n’existe, du reste, que dans un petit nombre de genres et il est assez intéressant de remarquer que tous sont pourvus de sillons prolhoraciques. Les genres qui terminent la tribu (Phlegon, EpimANis, Phyllo- CERiis, Ceratogoxys etc. ) s’éloignent considérablement des autres par leur fades , surtout les Ceratogonys. Mais, après l’examen le plus at¬ tentif, je n’ai pu trouver le moindre vestige de caractères qui permissent d’en faire un groupe à part. Ce sont ces genres qui, pour la plupart, ont été placés parmi les Cébrionides, avec lesquels ils n’ont rien de commun. I. Antennes reçues au repos dans des sillons prosternaux : Pterotarsus. II. — . — — marginaux. a Des lamelles sous les tarses. qui ne s’explique pas, c’est qu’elle est séparée de son type par quatorze genres. Dejean avait placé à sa suite le Thar. ruficornis mentionné dans la note sui¬ vante, sous le nom de Nem. semivitialus. Pour compléter la confusion, ces deux espèces sont associées à Yllypocœlus procerulus. (1) Melasis ruficornis, Say, Journ. of the Acad, of Thilad. III, p. lt>6. — Eucnem. obliquas, Say, Traus. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 187. 102 EUCNÊM1DES. b Jambes très-larges : Galbella. b b — faiblement ou non élargies. Epistomc assez fortement rétréci à sa base : Galba. — à peine — Dendrocharis . a a Point de lamelles sous les tarses. c Antennes flabellées : Galbodema. cc — en scie ou perfoliées. Tarses reçus au repos dans des sillons du corps : Gastraulacus . — libres : Eucnemis. ccc Antennes cylindriques : Fornax, Eucalosoma. III. Antennes libres au repos. d Pronotum muni au moins de deux carènes latérales : Microrhagus, Hylochares. dd Pronotum muni d’une seule carène marginale. e Prosternum sans mentonnière. f Article 4 des palpes max. beaucoup plus grand que 3. g Antennes à articles 4-8 peu différents des suivants. h — cylindriques, t Leur 3e article plus long que le 2e. k Pénultième article des tarses bilobé : Calyptocerus . kk — — entier. Prosternum fortement sillonné le long de son bord antérieur : Eu- dorus, Anelastes. Prosternum faiblement ou non sillonné le long de son bord anté¬ rieur : Nematodes, Hypocælus. ii Articles 2-3 des antennes très-courts, égaux : Xylobius. h h Antennes dentées : Ilarminius. g g Articles 4-5 des antennes plus courts que les suivants : Emathion, Piestocera. ggg Articles 4-8 des antennes plus courts que les suivants : Phlegon. gggg — 4-7 — — Epiphanis. ff — 4 des palpes max. à peine plus long que 3. Antennes des flabellées à partir du 4e art. : Phyllocerus. — — — 3° — Cephalodendron. ee Prosternum muni d’une courte mentonnière : Ceratogonys. Genres incertæ sedis : Scython, Dasodonta. EUCNÉM1DES VRAIS. 103 PTEROTARSUS. Escnscn. in Silbehm. Rev. entom. IV; Tableau (1). Dernier article des palpes maxillaires en fer de hache oblique. — Mandibules peu épaisses. — Labre plus ou moins distinct. — Tête sub¬ déprimée et souvent sillonnée sur le front; épislome assez fortement ré¬ tréci à sa base ; cavités anlennaires arrondies, grandes. — Yeux petits ou médiocres, arrondis. — Antennes reçues au repos dans de profonds sillons prosternaux convergents et aboutissant à la base de la saillie du prosternum (2); à articles 1 grand, robuste, arqué, 2-3 obeoniques, sub¬ égaux ou non, 4-11 courts, fortement flabellés, les rameaux grêles. — Prothorax transversal, subcylindrique, bi-échancré en arc de cercle à sa base et embrassant fortement les élytres. — Ecusson assez grand, oblong. — Elytres cylindriques oucylindrico-coniques, largement et for¬ tement lobées cà la base de leurs épiplcurcs, acuminées au bout.— Pattes contractiles ; hanches postérieures subtronquées en arrière, avec leurs angles interne et externe saillants; cuisses fortes, comprimées ; jambes plus ou moins lamelliformes, arquées et tranchantes en dehors, munies sur leur face interne d’un large sillon triangulaire pour la [réception des tarses ; les trois 1ers articles de ceux-ci munis de longues lamelles : 1 aussi grand que 2-4 réunis, ceux-ci courts, égaux, 5 très-long; crochets assez grands, simples. — Mésosternum très-court, déclive. — Pro sternum tronqué en avant ; sa saillie postérieure assez longue, droite, sillonnée le long de ses bords. — Dernier segment abdominal rétréci et mucroné au bout. — Corps cylindrique ou cylindrico-conique. Le plus remarquable genre de la famille par l’ensemble de ses carac¬ tères, surtout par la forme dessillons prosternaux. Les antennes ne pa¬ raissent pas différer selon les sexes; les individus assez nombreux que j’ai vus les avaient tous fortement flabellées, et aucun auteur n’en cite comme les ayant simplement pectinées ou en scie, ainsi que cela a lieu chez les femelles des Eucnémides dont les mâles ont ces organes ra- meux. La livrée de ces insectes n’est pas non plus uniforme et sombre comme celle de la plupart des autres espèces de la famille ; mais les couleurs vives dont ils sont ornés en général, varient beaucoup, ce[qui rend dou- (1) Syn. Melasis, Daim. Anal, entom. p. 55. (2) On n’a pas assez remarqué la direction de ces sillons. Dans tous les au¬ tres genres d’Eucnémides sans exception, ils vont aboutir postérieurement en dehors des hanches antérieures, tandis qu’ici ils le font au côté interne de ces organes. Les deux sillons latéraux que présente la saillie prosternale n’en sont que la continuation. 104 EÜCNÉMJDES. teuses quelques-ones des espèces décrites (1). Toutes sont propres à l’Amérique du Sud. GALBELLA. Westw. The Cabin. of or. Entom. p. 83. M. Westwood n’a caractérisé ce genre qu’en très-peu de mots, et j’ai complété la formule qui suit d’après la figure qu’il a donnée du dessous du corps de l’espèce sur laquelle il est établi. Antennes reçues au repos dans des sillons marginaux du prolhorax, à articles 1 très-gros, graduellement renüé et arqué, 2 très-court, 3-11 dentés en scie. — Prothorax transversal, de la largeur des élytres à sa base, arrondi sur les côtés et rétréci -en avant ; scs angles postérieurs non saillants. — Elytres elliptico-ovales. — Pattes robustes, contractiles; hanches postérieures étroites, faiblement et graduellement dilatées au côté interne ; cuisses larges, les antérieures reçues au repos dans de grandes excavations du prothorax ; jambes lamelliformes, arrondies en dehors; tarses courts, leurs quatre 1ers articles munis de longues la¬ melles en dessous ; le 1er des postérieurs aussi long que les trois suivants réunis, ceux-ci égaux; crochets brusquement arqués, dentés à leur base. — 1er segment abdominal aussi long que les suivants pris ensem¬ ble. — Mésosternum (peut-être métasternum) saillant, plan, légèrement échancré au bout et recevant l’extrémité de la saillie proslernale. — Corps elliptico-o valé . Ces caractères sont fort remarquables, et il se pourrait bien qu’au lieu d’être une forme particulière de la famille actuelle, ce genre appartint aux Throscides (2). En attendant, je ne puis le placer qu’à la suite des Pterotarsus et des Galba, comme le fait 31. Westwood. L’espèce (5) (1) Mel. tuberculata , Daim. toc. cit.; du Brésil. — P. histrio, Guérin-Ménev. Icon. d. Régn.- an. Ins. pl. 12, f. 2; du Brésil. C’est l’espèce la plus variable, et je crois que M. Guérin-Méneville lui rapporte avec raison les P. testaceus et brasiliensis de M. De Castelnau; quant au bimecnlatus du meme auteur pour lequel il est porté à en faire de même, c’est une espèce très-distincte. — bima- culaius, Eschscholtziij De Casteln. in Silberm. Rev. entom. III, p. 196; du Bré¬ sil; pour une figure du premier, voyez Saunders Trans. or tl>e ent. Soc. I, pl. 14, f- 1. — rugosus , Blanch. in d'Orb. Yoy. ; Entom. p. 146, pl. 8, f. 3; de Bolivia. — Walckenœri , Guérin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. ent. Sér. 2, 1, p. 196; du Brésil et de Colombie. Cette espèce s’éloigne assez sensiblement des précédentes par son épistome qui n’est nullement rétréci à sa base; mais les Eucnémides varient tellement, que je ne pense pas qu’il faille attribuer à ce caractère une valeur gé¬ nérique. (2) Cela serait certain si les antennes étaient insérées sous la partie anté¬ rieure du front, comme elles paraissent l’être dans la figure donnée par M. Westwood. (3) G. violacea , Westw. loc. cit. pl. 41, f. 1 a b. EDCNÉMIDES VRAIS. 105 qui le compose esl un petit insecte des Indes orientales, de deux lignes et demie de long, d’un bleu violet brillant et couvert de petits points enfoncés, disposés en rangées nombreuses et irrégulières sur les élylres. GAL15A. (Esciisch.) Guéiun-Méney. Voy. d. L Coq.; Entom. p. 08. Mandibules très épaisses, tronquées et écliancrécs au bout, entière¬ ment rétractées dans la cavité buccale et cachant les palpes. — Tête lé¬ gèrement convexe ; épistome assez fortement rétréci à sa base, réguliè¬ rement trapéziforme. — Antennes reçues au repos dans de profonds sillons marginaux du prothorax, à articles 1 grand, arqué et caréné en dehors, 2 très-court, 3 allongé, déprimé et prolongé à son sommet in¬ terne, 4-10 flabcllés, leurs lamelles assez larges. — Prolhorax plus ou moins voûté en avant. — Hanches intermédiaires coupées obliquement en dehors, triangulaires au côté interne ; jambes légèrement et graduel¬ lement élargies, munies au côté interne, près de leur tranche dorsale, d'un étroit sillon pour la réception des tarses; ceux-ci grêles; le 1er ar¬ ticle des postérieurs aussi long au moins que les trois suivants réunis ; ces derniers pourvus de longues lamelles en dessous. — Les autres ca¬ ractères comme chez les Pterotausus. M. Guérin-Méneville a le premier exposé les caractères de ce genre fondé par Eschscholtz (i), sans désignation d’aucune espèce en particu¬ lier. Latreille et M. De Castelnau, qui en ont également fait mention, l’avaient tous deux détourné de son acception primitive (2). Il a pour type quelques espèces des Indes orientales, dont deux seule¬ ment sont décrites en ce moment (0). Elles égalent, sous le rapport de (1) Dans Silberm. Rev. entom. IV; Tableau. (2) Les espèces que ces (leux auteurs y rapportent n’ayant point de lamelles sous les tarses ne peuvent y rentrer. Latreille pour sa part a deux genres Galba très-différents; le premier (Règne anim. éd. 2, IV, p. 451) a été fondé par lui sur des espèces brésiliennes inédites; le second (Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 132) correspond au genre Gastraclaccs mentionné plus bas. Quant aux Galba de M. De Castelnau, c’est un mélange d’espèces dont la plupart sont des Emathion. Pour plus de détails à ce sujet, voyez Guérin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, 1, p. 190. (3) G. marmorata , Guérin-Ménev., Voy. d. 1. Coq. loc. cit.; Ins. pl. 2, f. 3, et Icon.d. Règ. anim. Ins. pl. 12, f. 3, avec des détails (Galbodema marmorata Casteln.); Nouvelle-Guinée. — chrysocoma , llope, Trans. of the entom. Soc. IV, p. 14, pl. 1, f. 3 a g.; de Chine, aux environs de Canton. J’ai vu une espèce très-voisine provenant de Java et dans laquelle les trois lamelles des tarses sont bien développées; il n’y en a pas sous le 4° article dans la figure que donne M. llope de l’un des tarses de l’espèce chinoise, qui fait ainsi le passage sous ce rapport avec la murina et espèces voisines. Pas plus que chez les Ëlatérides, ces lamelles ne constituent à elles seules dans la famille actuelle un caractère gé¬ nérique. 106 EÜCNÊMIDES. la taille, les Pterotarsus, mais leur forme est moins régulièrement coni- co-cylindrique ; toutes deux sont ornées de couleurs vives dues en partie à des poils soyeux à reflets satinés. Il y a dans les collections quelques espèces des mêmes contrées qui, avec des caractères pareils, ont les antennes simplement dentées à partir du 4° article et les lamelles des tarses beaucoup plus courtes. M. Gué- rin-Méneville a associé provisoirement l'une d’elles (t) au genre actuel. Il y aura lieu d’examiner si elles doivent y rester à titre de section ou former un genre à part. En admettant que les antennes n’ont pas plus d’importance ici que parmi les Élatérides , la première de ces alterna¬ tives ne serait pas douteuse. DENDROCHARIS. Güérin-Ménev. Ann. d. I. Soc. entom. Sér. 2, l, p. 193. Ce sont des Galra américaines qui différent de celles de l’ancien con¬ tinent par les caractères qui suivent : Mandibules peu épaisses, amincies et aiguës au bout. — Tcte plus lon¬ gue que large, très-légèrement convexe ; épistome très-court, à peine rétréci à sa base, faiblement arrondi en avant. — Antennes à articles 1 médiocre, 2 très -court, 3-10 fortement dentés, sublransversaux, 11 ovale. — Hanches postérieures presque de même largeur dans toute leur étendue, largement et obliquement échancrées en arrière; jambes légèrement élargies et arquées en dehors, surtout les antérieures, munies sur leur face interne d’un sillon bien distinct pour la réception des tarses ; ceux-ci courts et grêles ; leurs articles 2-4 munis d’une courte lamelle, le 5° presque aussi long que les précédents réunis. — Prosler- num court ; sa saillie postérieure petite et aiguë au bout. — Corps al¬ longé, presque cylindrique. L’unique caractère assigné par M. Guérin-Méneville à ce genre pour le distinguer des Galba était la présence du sillon des jambes destiné à loger les tarses au repos. Mais ces sillons ne sont pas complètement absents chez les Galba, comme je l’ai dit plus haut, et la différence n’est pas grande entre les jambes dans les deux genres. Les véritables carac¬ tères qui les séparent résident dans l’épistome, les antennes et secon¬ dairement dans les mandibules, les tarses et le prosternum. Je ne connais que les deux espèces qu’a décrites M. Guérin -Méne- ville (2). Toutes deux sont de grande taille, d’un brun noirâtre et entiè¬ rement revêtues d’une fine pubescence grise à reflets soyeux. (1) G. murina , Dcj. Cat. éd. 3, p. 95. La lamelle du 4e article des tarses est réduite presque à rieu dans toutes les espèces de cette section que j’ai vues. (2) D. flavicornis, des Etats-Unis; lombyeina, de Colombie; la première est figurée au trait avec des détails loc. cit. pl. 6, f. 60-63. La fig. 63 qui re- BUCNÊ.VUDES VRAIS. 107 GALBODEMA. De Casteln. in Silberm. Ber. entom. III, p. 175. Dernier article des palpes en triangle plus long que large. — Tête légèrement convexe ; épistome fortement rétréci à sa base, arrondi en avant. — Antennes reçues au repos dans de très-larges et profonds sil¬ lons marginaux du prolhorax, .à articles 1 long et arqué, 2 très-court, 3-11 flabellés; leurs rameaux assez longs et assez larges. — Prolhorax transversal, convexe, un peu rétréci en avant, bi-échancrc à sa base, avec ses angles postérieurs longs et aigus. — Ecusson oblongo ovale. — Elytres allongées, subcylindriques, un peu déprimées, subacuminées au bout. — Hanches postérieures dilatées graduellement en une très-grande lame triangulaire; tarses longs, à articles 1 très-allongé, cylindrique, 2 beaucoup plus court, de même forme, 3 trigonc, 4 cordiforme, pu- bescent en dessous, 5 médiocre; crochets appendiculés. — Dernier seg¬ ment abdominal acuminé et submucroné au bout. — Saillie prosternale courte, comprimée. — Corps allongé, oblongo-cylindriquc. M. De Castelnau a compris dans ce genre trois espèces qui forment autant de genres distincts (1). Il ne doit y rester que celle ( Manncrhci - mii) qu’il a placée en tête et qui a été regardée comme le type du genre par M. Guérin-Méneville, qui en a en même temps donné une figure avec des détails (a). Cet insecte, originaire de l’Australie, est tout-à-fait remarquable par la largeur des sillons marginaux de son prothorax qui envahissent la plus grande partie des flancs de cet organe. Sa taille est grande, sa couleur d'un rougeâtre uniforme, et ses téguments sont revê¬ tus d’une fine pubescence grisâtre sans aucun reflet soyeux. GASTRAULACUS. Guérin-Ménev. Ann. d. I. Soc. entom. Sér. 2, I, p. 188 (3). Dernier article des palpes maxillaires ovoïde. — Tète plus ou moins convexe ; épistome médiocrement rétréci à sa base, replié en avant, présente la moitié d’une des jambes antérieures exagère sensiblement la lar¬ geur de cet organe et les dentelures dont il est muni sur sa tranche externe. (1) La marmorala est le type du genre Galba, comme on l’a vu plus haut. — La flabellicornis de Java doit former un genre à part, immédiatement à la suite des Dendrocharis dont elle se distingue par l’absence des lamelles aux tarses, son épistome très-fortement rétréci à sa base et ses antennes flabellées. — En re¬ produisant son genre Gaxbodema dans son Hist. nat. d. Col. I, p. 227, M. De Castelnau n’y a plus compris que la marmorata. (2) Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, I, pl. 6, f. 55-59. M. Guérin-Méneville a laissé la flabellicornis dans le genre. (3) Syn. Galba, Latr. Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 132. 108 EUCNKMIDES. avec son bord antérieur tronqué (alralus), ou tridenlé (Leprieurii). Yeux assez grands, ovalaires (1). — Antennes robustes, reçues au repos dans de profonds sillons marginaux du prolborax , à articles 1 gros , allongé, en massue arquée, 2 court, obconique, 3-4 de longueur variable, 5-lü transversaux , pert'oliés , 11 obliquement tronqué. — Prothorax transversal, très-convexe, à peine bisinuéà sa base, avec ses angles pos¬ térieurs largement arrondis [alralus), ou simplement obtus (Lcprieurii). — Ecusson arrondi en arrière. — Elylres médiocres , cylindrico-coni- ques. — Pattes courtes ; hanches postérieures larges , formant une grande lame triangulaire, recouvrant les cuisses; tarses reçus au repos dans deux sillons longitudinaux et médians du métalhorax, les posté¬ rieurs dans des sillons analogues de l’abdomen (a) ; leur 1er article aussi long que les autres réunis, les trois suivants courts, décroissant graduel¬ lement. — Mésosternum court, déclive. — Proslernum tronqué en avant ; sa saillie postérieure horizontale, de forme variable. Latreille a établi ce genre remarquable, sur un insecte inédit du Bré¬ sil, nommé par lui bisulcalus et dont on ne possède encore en ce moment aucune description. M. Guérin-Méneville, qui ne paraît pas l’avoir vu plds que moi, a exposé les caractères du genre d’après deux autres es¬ pèces que j'ai sous les yeux (r»), et a en même temps changé le nom de Galba que Latreille lui avait donné à tort. Ces deux espèces présentent quelques différences importantes, notamment dans les yeux, mais qui néanmoins 11e me paraissent pas avoir une valeur générique. Ces insectes ont complètement la forme des Pterotarsus, mais leur système de coloration est plus simple ; ils sont d’un noir profond mé¬ diocrement brillant ; leurs téguments sont assez rugueux, et leurs élytres assez régulièrement striées. EUCNEM1S. Ahrens, Nov. Act. Halens. II, 2, p. 40 (4). Dernier article des palpes, surtout des labiaux, sécuriforme. — Tête petite, très- convexe en avant; épislome plus ou moins fortement rétréci (1) Dans Yatratus le front présente de chaque côté un profond sillon trans¬ versal et flexueux. Chez le Leprieur ii ces sillons n’existent pas et sont remplacés par un canthus qui a échappé à M. Guérin-Méneville et qui coupe les yeux pres¬ que en deux. C’est le seul exemple de ce genre observé jusqu’ici parmi les Sternoxes. (2) L ’atratus présente en outre à la base de chacun des flancs du prothorax une profonde fossette triangulaire dont le bord externe est garni de poils soyeux d’un jaune doré. (3) G. atratus , de Colombie et du Mexique; Leprieur ii, de Cayenne; Gué- rin-Ménev. loc. cit. (4) Syn. Galba pars, Casteln. in Silberm. Rev. entom. III, p. 173. — Elater Say. EDCNKJU1DES VRAIS. 109 à sa base, échancré en avant. — Yeux petits, arrondis. — Antennes re¬ çues au repos dans des sillons marginaux du prothorax, à articles 1 grand, robuste, 2 très-court, 3 assez allongé, 4-11 obtusémènt dentés ou pec¬ tines. — Prothorax transversal, graduellement rétréci en avant, assez convexe ; ses angles postérieurs embrassant la base des élytres. — Ecus¬ son en triangle curviligne. — Elytres de forme variable, rétrécies gra¬ duellement en arrière. — Pattes couites; hanches postérieures dilatées en une grande lame triangulaire recouvrant les trochanters ; cuisses assez fortes; jambes et la-rses grêles , ceux-ci courts; leur 1er article plus long que les suivants , le 4° entier, rarement un peu bilobé. — Saillie prosternale courte, en triangle aigu, recouvrant en général le mésoster¬ num sans y pénétrer. — Corps oblongo-elliptique ou subcylindrique. J'ai modifié un peu les caractères du genre, tels que les a exposés M. Guérin-Méneville (l), pour y faire entrer, à l’imitation de M. J. L. Le Conte (“2), deux espèces de l’Amérique du Nord ( elypealus , amœni- cornis ) qui ont le dernier article des tarses légèrement bilobé et dont l’une ( amœnicornis ) a en outre les antennes fortement pectinées. Il me parait, comme à lui, que ces deux caractères isolés n’ont qu’une valeur de section. Le genre est riche en espèces et paraît répandu sur tout le globe, aussi bien dans les pays froids que dans les régions intertropicales. Ses espèces varient assez sous le rapport de l’épistome, de la profondeur dessillons marginaux du prothorax, de la configuration du dernier segment abdo¬ minal, etc. Quelques-unes ( Wicardi, orienlalis) ont la taille, la forme conico-cylindrique et l’abdomen mucroné à l’extrémité des Ptero- tarsus et des Galba ; d’autres, inédites, ont le faciès des Fcrnax ; le plus grand nombre ressemblent à l’espèce typique du genre, VE. capu¬ cinus d’Europe, mais lui sont pour la plupart inférieures sous le rap¬ port de la taille (s). Au milieu de toutes ces variations, ces insectes n’ont jamais qu’une livrée uniforme d’un noir profond ou brunâtre, parfois rougeâtre, voilée seulement chez les grandes espèces par une pubescence très-fine, mais assez dense. Les espèces décrites s’élèvent en ce moment à une dou¬ zaine (4). (1) Ann. d. 1. Soc. ent. Sér. 2, I, p. 18G. (2) Proceed. of tlie Acad, of Philad. VI, p. 48. (3) Parmi ces petites espèces il y en a toute une série, pour la plupart amé¬ ricaines, qui se font remarquer par leur épistome très-fortement rétréci il sa base, régulièrement trapéziforme et séparé du front par une petite carène qui s’étend de chaque côté au-dessus des cavités antennaires. Ce caractère est im¬ portant en ce qu’il aide à comprendre la formo anormale de l’épistome des PF.noTiiurs. Aucune des espèces en question n’est décrite en ce moment à ma connaissance ; on peut en regarder comme le type VE. rugulosus de Dejean [capucinus Villa), originaire de la Lomnardie. (4) Esp. européennes : E. capucinus, Ahrens loc. cit. pl. 11, f. 7-9, et Man- 110 ECCNÉMIDES. FORNAX. Dé Casteln. in Silberm. Rev. entom. III, p. 172 (1). Dernier article des palpes sécuriforme, subquadrangulaire ou forte¬ ment transversal. — Tête petite, régulièrement convexe; épislome for¬ tement rétréci à sa base. — Yeux médiocres, subarrondis. — Antennes plus longues que le protborax, reçues au repos dans des sillons margi¬ naux assez larges de ce dernier, à articles 1 allongé et cylindrique, 2 très-court, 3-4 variables, 5-10 allongés, subégaux, à peine dentés à leur sommet, 11 en général plus long, acuminé au bout. — Prothorax plus ou moins transversal et convexe en avant, un peu arrondi et rétréci sur les côtés antérieurs; ses angles postérieurs courts et embrassant les élytres. — Ecusson en carré long. — Elytres allongées, graduellement rétrécies en arrière. — Pattes longues et grêles; hanches postérieures formant une très-grande lame triangulaire; tarses antérieurs médiocres, les autres longs et grêles, à articles 1 aussi long que les trois suivants réunis, 2 encore assez long, 3 beaucoup plus court, 4 variable, 5 mé¬ diocre (2) ; crochets variables. — Saillie prosternale médiocre, acumi- née en arrière, un peu lléchie au bout. — Corps allongé, peu ou médio¬ crement convexe, un peu arqué et rétréci en arrière. nerh. Mon. pl. 1, f. 9-10. — Feisthamelii, Graells, Ann. d. 1. Soc. entom. 1847, p. 307, pl’. 4, f. 1-5; de Catalogne. — Emyi} Rouget, Mém. d. l’Acad. d. Di¬ jon, Sér. 2, 1855; Scienc. p. 193; des environs de Dijon. — Esp. de Natal : E. granulipennis _, contractus , Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 374. — Esp. de Java : Galba Wicardii, orientalis , Casteln. loc. cit. — Esp. des Moluques : E. con- color , Ilombr. et Jaquin. Voy. au Pôle sud; Entom. p. 92; Col. pl. 6, f. 14; Ternate. — Esp. de l’Amér. du Nord : Elat. clypeatus , Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 266. — E. amœnicornis, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. YÏ, p. 189. — Esp. de Cayenne : E. fulvicornis , foveolatus , Guérin-Méneville , Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, 1, p. 187. M. Guérin-Méneville émet l’opinion que les Eucn. sericatus de Rio Janeiro et monilis de l'Amérique du Nord (?) décrits par Mannerheim (Mon. p. 21, pl. 1, f. 7-8, et p. 26, pl. 2, f. 1) appartiennent probablement à ce genre, ainsi que YElater triangularis de Say. Le premier est un Fornax, le second m’est inconnu, et l’on trouvera plus bas le dernier parmi les Microruagus. Il est dou¬ teux également qu’il faille rapporter ici VEucn. subrufa de M. Randall, Boston Journ. ofnat. Ilist. II, p. 38. (1) Syn. Dirhagus, Eschscli. in Silberm. Rev. entom. IV, Tableau; le genre Dirhagus de M. De Castelnau n’a rien de commun avec celui-ci et correspond au genre Microruagus. — Onychodon, Newman, the ent. Mag. V, p. 383. — Isaii- thrus, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. VI, p. 48. — Galba pars, Casteln. — Eucnemis Say. — Hylochares Melsheim. (2) M. De Castelnau assigne à tort des lamelles à leurs trois articles intermé¬ diaires; il n’y en a aucune trace. EUCNKM1DES VRAIS. 111 Genre assez riche en espèces, pour la plupart d’assez grande taille et d’un noir brunâtre uniforme sujet à passer au rougeâtre et voilé par une line pubescence couchée. 11 est très-rare ( sanguincosignaluf) que cette livrée monotone soit relevée par des taches d’un rouge sanguin. Les antennes et les tarses présentent quelques modifications dont on pourra se servir pour diviser le genre en sections. La plupart des espèces ont le 3° article des antennes à peine ou pas plus long que le 4°, le pénultième article des tarses bilobé et les crochets des tarses appendiculés. D'autres, avec des tarses semblables, ont le 3e article des antennes plus long que le suivant. C’est sur l’une d’elles ( orchcsides ), de l’Amé¬ rique du Nord, que M. Newman avait établi son genre Onycuodon. Enfin il en est en très-petit nombre qui.avecdes antennes à articles 3-4 égaux, ont le pénultième article des tarses entier et les crochets de ces organes simples. Elles correspondent au genre Isarturus de M. J. L. Le Conte que ce savant entomologiste a lui-même supprimé plus tard (1). Les Forxax sont en grande partie américains; on en a décrit une espèce de Madagascar qui est réellement de ce pays, et les collections en contiennent quelques-uns inédits du Sénégal et de Java (-a). EUCALOSOMA. De Casteln. Ilist. nat. d. Col. I, p. 223 (3). Dernier article des palpes sécuriforme. — Tête petite, convexe ; épis- tome médiocrement rétréci à sa base, arrondi en avant. — Antennes robustes, cylindriques, plus longues que le prothorax, reçues au repos dans des sillons marginaux assez larges et médiocrement profonds de ce dernier (4), à articles 1 assez long, arqué, 2 très court, 4-11 subégaux, celui-ci obtus au bout. — Prothorax subtransversal , un peu rétréci et (1) Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Scr. X, p. 417. (2) Esp. de l’Amér. du Sud : F. ruficollis, Casteln. loc. cit.; Cayenne. — Eucn. sericatus, Mannerh. Mon. Eucn. p. 21, pt. 1, f. 7-8 (F. grandis Guérin- Ménev.); Brésil. — F. sanguineosignatus de Colombie, opifex de Cayenne, Chevrolatii du Brésil, Guérin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. ent. Sér. 2, I, p. 184. — mono, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 75; Pérou. — Esp. du Mexique : F. obrulus, Pelitiij Guérin-Ménev. loc. cit. p. 183. — Esp. de l’Amér. du Nord : Eucn. cy- lindricollis , Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. YI, p. 188. — Onych. orchesideSj Newm. The entom. Mag. Y, p. 384. — Hyloch? bicolor, Dirhag. badius (Var.ï Dirh. ruflpes, Melsheim. ibid. p. 150) Melsheim. Proceed. of the Acad, of Phil. II, p. 149. — F. striatus, 1s. spretus, J. L. Le Conte, ibid. M, p- 47. — Esp. de Madagascar : Galba madagascariensis , Casteln. in Silberm. Rev. ent. III. p. 173. (3) Syn. Riucmaphorus, Dej. Cat. éd. 3, p. 95. (4) Ces sillons, quoique très-apparents, ont échappé à M. De Castelnau; il assigne au genre des antennes libres. 112 EUCNÉM1DES. arrondi sur les côtés en avant, régulièrement convexe, impressionné de chaque côté à sa base, avec scs angles postérieurs longs et aigus. — Ecus¬ son oblongo-ovale. — Elytrcs allongées , médiocrement convexes, lar¬ gement et assez fortement lobées à la base de leurs épiplcurcs, graduel¬ lement rétrécies dans leur tiers postérieur. — Hanches postérieures dilatées en une grande lame triangulaire; les quatre tarses postérieurs longs et grêles, à articles t très-allongé, 2-3 décroissant graduellement, 4cordiforme,pctit, 5 court; crochets appendiculés. — Dernier segment abdominal obtusément arrondi au 'bout. — Saillie prosternale droite , plane, arrondie en arrière. — Corps oblong, médiocrement convexe. Genre établi sur une belle espèce du Brésil (î), très-différente de tous les autres Eucnémidcs par son faciès, mais qui se distingue desFcnxAX plutôt par là que par aucun caractère bien positif. Du moins, le seul es¬ sentiel que je puisse découvrir consiste dans la dilatation de la base des épipleures des ély très. Cet insecte d’assez grande taille a un système de coloration particulier. Il est noir avec le dessous, les bords latéraux et des bandes submarginales du prothorax, lesquelles se continuent plus ou moins loin sur lesélytres*, d’un beau iaune ; les hanches et les cuisses des pattes sont de la même nuance ; du reste, ce dessin varie beaucoup. Une fine pubescence de la couleur des parties qu’elle recouvre le revêt en entier. MICRORHAGUS. Eschsch. in Silbeiim. Rev. entom. IV ; Tableau (2). Dernier article des palpes sécuriforme. — Tête courte, convexe; épis- tome fortement rétréci à sa base , plus ou moins replié en dessous. — Antennes beaucoup plus longues que le prothorax, reçues au repos dans des sillons médians superficiels des lianes du prothorax, à articles t long, cylindrique, 2 très-court, 3 plus long que le suivant, 4-10 subégaux, tantôt fiabellés ou pectinés chez les mâles, et en scie chez les femelles, tantôt en scie ou subcylindriques dans les deux sexes. — Prothorax trans¬ versal, plus ou moins convexe en avant, avec ses angles postérieurs mé¬ diocres et carénés en dessus, muni de deux carènes latérales, dont la plus externe placée en dessous parallèlement à la suture proslernale de son côté (a). — Ecusson variable. — Elytrcs allongées, graduellement (1) E. versicolor , Castcln. loc. cit. (/{. bilineatus Dej.); M. Guérin-Méneville (Ann. d. 1. Soc. eut. Ser. 2, I, p. 3G-38) en a donné une figure au trait accom¬ pagnée de quelques détails et faite d’après un petit exemplaire. (2) Syn. Diiiuagus, Latr. Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 130. — Eocnemts Mannerli., Sav, llarris, Villa. — Ei.ateh Fab., Payk., Gyllenb., Say. (3) 11 serait plus exact encore de dire que cet organe possède de chaque côté trois carènes : une supérieure, submarginale, partant des angles postérieurs et à la¬ quelle correspond une autre partant du bord antérieur, souvent contournée, ne EUC SEMI DES VRAIS. 113 rétrécies en arrière. — Pattes médiocres ; hanches postérieures élar¬ gies au côté interne en une lame carrée ou sublrigonc, médiocrement large ; tarses grêles ; le lc'r article des quatre postérieurs aussi long que 2-4 réunis, celui-ci bilobé, le 5° assez court. — Saillie prosternale trigone, presque droite. — Corps allongé, atténué en arrière, peu convexe. Le caractère essentiel de ce genre réside dans les carènes plus multi¬ pliées que de coutume dont le prothorax est muni de chaque côté et d’où résulte la formation, sous chacun de scs lianes, des faibles sillons où se logent les antennes lorsqu’elles se contractent. Toute espèce qui ne pos¬ sède pas des sillons ainsi faits me paraît devoir être exclue du genre (1), sans quoi il n’est plus possible de le caractériser. Quant aux antennes, elles varient beaucoup, comme on le voit dans la formule générique qui précède, et peuvent servir à diviser le genre en deux sections ayant pour types, l’une le M. pygmœus chez qui elles sont flabellées chez les mâles, l'autre le Salilbergi dont les deux sexes ont ces organes très-faiblement en scie. Entre ces deux formes il y a des passages (2). Les Microrhagus sont de petits insectes pour la plupart voisins, sous le rapport de la forme générale, de YEucnemis capucinus d’Europe. Leur livrée toujours uniforme varie du noir au jaune ferrugineux. Jusqu’à présent ils paraissent propres à l’Europe et à l’Amérique du Nord (s). rejoignant jamais la précédente et manquant parfois (par ex. pygmœtis) ; une seconde latérale, droite ou flexueuse, rarement interrompue; une marginale placée très-près de la suture prosternale de son côté, parfaitement parallèle à celle-ci et par conséquent droite comme elle. L’espace qu’elles limitent ne mé¬ rite pas, à proprement parler, le nom de sillon et n’a rien de commun avec les véritables sillons marginaux des Galba, Eücnemis, Fornax, etc. Certains Hïlochares sont les seuls qui présentent quelque chose d’analogue ; mais chez eux ces sillons sont irréguliers, comme on le verra plus bas. Il faut ajouter que chez les Microrhagus les sillons en question sont toujours lisses et brillants. (1) J’entends parler ici spécialement du Melasis spondyloides de Germar (Faun. Ins. Europ. XI, 5), espèce de l’Europe orientale qu’on place parfois ici, à tort, dans les collections. Il doit former un genre à part que j’ai vu inscrit dans la riche collection de M. De Laferté-Senecterre sous le nom de Otho. (2) Dans quelques collections les espèces de cette seconde section forment un genre à part sous le nom d’HYPoeoELUS qui ne peut leur rester. Si l’on tient à les isoler, on pourrait leur donner celui de Diriugus qui est actuellement dis¬ ponible. Il faut peut-être rapporter également ici le Dirhagus nitidus des environs de Naples, décrit par M. A. Costa, Ann. degl. Aspir. nat. Ser. 2, 1, p. 101, et le Dirh. cylindricollis, Bohem. Ins. CafTrar. I, p. 376; de Natal. (3) Esp. européennes : Elat. pygmœus Payk. Fab., Mannerh. Mon. Eucn. p. 30, pl. 2, f. 4-6; de toute l’Europe. — Eucn. Sahlbergi, MaDnerh. ibid. p. 27, pl. 2, f. 3 — Eucn. elaterinus, Villa, Col. Europ. Dupl. p. 62. — M. lepiduSj Rosenh. Beitr. z. lnsektenf. Europ. I, p. 14. — M. longicornis , Hampe, Verhandl. Coléoptères. Tome IV. 8 114 BBCNKMIDBS. HYLOCHARES. Latr. Ann. d. I. Soc. entom. III, p. 127 (1). Dernier article des palpes sécuriforme. — Tête plane sur le front ; épistome médiocrement rétréci à sa base, parfois arrondi ou bisinué en avant. — Yeux médiocres, ovalaires. — Antennes à peine plus longues que le prothorax, à articles 1 gros, allongé et arqué, 2 court, ©bconique, 3-10 obconiques, subtransversaux, 11 ovoïde. — Prolhorax transversal, voûté en avant, déclive en arrière ; ses angles postérieurs courts et ro¬ bustes. — Ecusson en carré long. — Elylres médiocrement allongées, cylindrico-coniques, subdéprimées en dessus. — Pattes médiocres et robustes; hanches postérieures élargies dans leur moitié interne en une lame transversale médiocrement large, sinuée ou échancrée ; cuisses robustes ; tarses médiocres ; le 1er article des quatre postérieurs aussi long que les trois suivants réunis, le 2« et le 3L‘ assez longs , subégaux, le 4r très-court, entier; crochets très-petits et simples. — Prosternum largement échancré en avant ; sa saillie postérieure assez longue et grêle. — Dernier segment abdominal obtus ou largement arrondi à son extré¬ mité, impressionné dans son milieu ou sur les côtés. Latreille (2) a confondu ce genre avec le*s IIypocoelus d’Eschscholtz qui en sont très-distincts et qu’on trouvera plus loin. II *cst ici exposé tel que l’a restreint M. Guérin - Méneville (3) et a pour type YEucn. cruentatwsdeMannerheim (a), espèce très-rare de la Finlande que je n’ai pu parvenir à me procurer. Toutes les autres espèces décrites me sont connues (5), et c’est d’après elles que je donne le caractère du genre. Ce sont des insectes de forme médiocrement allongée et qui seraient régulièrement conico-cylindriques s’ils n'étaient pas un peu déprimés sur les élylres. Tous sont d'un noir brunâtre ou rougeâtre, faiblement pubescents, plus ou moins rugueux cl sillonnés sur les élytres. Ces or- d. Zool.-Bot. Ver. in Wien, I, p. 1G0. — A1. clypeatus, Hampe, Stettin. entom. Zeit. 1852, p. 350. — Esp. de l’Arnér. du nord : El. triangularis, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 189. — M. imperfectus, subsinuatus (Eucn. triangularis Harris), J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Phil. VI, p. 48. (1) Syn. Auhipis, Dej. Cat. éd. 3, p. 95; l’espèce de Cayenne [A. ambula- tor), sur laquelle Dejean a établi ce genre, est encore inédite. — IIypocoelus, Dej. ibid. p. 96. — Eucnemis Casteln. — Melasis Say. (2) Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 127. (3) Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, 1, p. 175. (4) Mon. Eucn. p. 16, pl. 3, f. 1-4. Cet insecte n’existe, que je sache, dans aucune collection de France. (5) Sauf YHyl. melasinus de Latreille (loc. cit.) ; mais, d’après ce qu’il en dit, il est plus que probable qu’il n’appartient pas au genre. EUCNKMIDKS TRAIS. 115 gancs ont l'angle suturai un peu épineux, et il y a des espèces améri¬ caines (par ex. subaculus, Lanier i ) chez lesquelles ces épines s’allongent un peu et sont redressées. Les caractères du genre résident principale¬ ment dans la structure des pattes et celle des antennes. Dans quelques espèces le prothorax se rapproche de celui des Micro- ruagds sous le rapport des carènes dont il est muni latéralement, mais ce caractère s’cflace graduellement et il n’y a aucun parti à en tirer (i). Jusqu’ici ces insectes paraissent conûnés en Europe, au Sénégal et dans les deux Amériques (2). CALYPTOCERUS (3). Guérin-Ménev. Ann. d. I. Soc. entom. Sér. 2, I, p. 177. Ce genre ne m’est pas connu en nature; d’après la description et les fi¬ gures qu’en donne M. Guérin-Ménevillc, il paraît voisin des IIylocdares, mais ne posséder qu’une seule carène marginale au prothorax. Dernier article des palpes maxillaires grand, ovoïde, un peu excavé au côté interne. — Tête cachée dans l’intérieur du prothorax ; épistome légèrement caréné dans son milieu. — Antennes cylindriques, grossis¬ sant peu à peu à partir du 4° article, puis atténuées à leur extrémité ; le 3e beaucoup plus long que le 2e. — Prothorax fortement voûté en avant. — Tarses plss larges que ceux des IIylociiarks ; leur 4° article plus fortement bilobé. — Corps épais, conico-cylindrique. Le genre ne comprend qu’une belle espèce (4) de Cayenne, de taille moyenne, noire, très-rugueuse, avec les élylres striées et ornées d’une bande transversale couleur de rouille et un peu dilatée sur la suture. (1) L ’Hyl. allicollis Villa, d’Europe, est le seul qui ait ces carènes au com¬ plet; seulement la marginale est fortement arrondie au côté interne et limite avec la suture prosternale de son côté un espace triangulaire à sommet dirigé en avant. Dans les autres espèces il ne reste plus que la latérale et la margi¬ nale; la première est plus ou moins effacée en avant, la seconde en arrière, et les sutures prosternales sont à peine distinctes. Quand il existe une dépression pour la réception des antennes, c’est sur ces dépressions mêmes, ou à leur côté interne, qu’elle existe. Tout cela est fort différent de ce qui existe chez les Mi- crorhagüs, mais prouve cependant que les deux genres sont voisins. (2) Esp. européennes : Au cruentatus aj. II. buprestoides Rossi (inédit; al- iicollis Villa, unicolor Latr.); Italie, France mér. — Esp. du Sénégal : Eucn. senegalensis, Casteln. in Silberm. Rev. entom. III, p. 174. — Esp. de l’Amér. du Nord : Melasis nigricornis, Say, Journ. of the Acad, of Philad. III, p. 165. — Esp. du Mexique : Hyl. melasinus, Latr. Ann. d. 1. Soc. ent. III, p. 128. — subacutus, Guérin-Ménev. ibid. Sér. 2, I, p. 176. — Esp. de Cuba: II. Lanieri, Guérin-Ménçv. Rev. Zool. 1838, p. 279. (3) 11 est li regretter que ce nom (xaX-jxrw je cache et xépa; corne) ait été donné à un insecte dont les antennes sont complètement libres. (4) C. Leboncherii , Guérin-Ménev. loc. cit. pl. 5, f. 8-14. 1 1 G EUCNÊMIDBS. EUDORUS Pe Casteln. in Silberm. Hev. entom. III, p. 168. Dernier article des palpes sécuriforme. — Tête assez grande, peu convexe ; épistome assez fortement rétréci à sa base, lléchi. — Antennes à peine aussi longues que le protborax, robustes, ciliées, cylindriques, grossissant graduellement, à articles 1 gros et médiocre, 2 très-court, 3 plus long, 4-10 subégaux, serrés, 11 plus long, arqué et arrondi au bout. — Protborax transversal, régulièrement convexe, légèrement ar¬ rondi sur les côtés en avant, bisinuéà sa base, avec ses angles postérieurs courts et aigus. — Ecusson carré. — Elytrcs médiocrement allongées, peu convexes, parallèles et arrondies à leur extrémité. — Pattes courtes et robustes ; hanches postérieures médiocrement élargies en triangle curviligne ; tarses très-grêles, graduellement atténués, à articles 1-4 dé¬ croissant graduellement, le 4° entier. — Prosternum muni d’un sillon étroit et profond le long de son bord antérieur ; sa saillie postérieure courte, trigone et plane. — Corps oblong, subparallèle, médiocrement convexe. M. TXe Castelnau n’a fait que proposer ce genre après avoir placé avec doute Tunique espece de Java qui le compose (1) parmi les Si le nos de Eatreille (Anelastes Kirby). C’est en effet de ces derniers qu’il se rapproche, et non pas des Hylochabes auxquels l’a comparé M.Guérin- Méncvillc. Cet insecte, très-rare dans les collections , est de moyenne grandeur, en entier d’un noir brunâtre médiocrement brillant et revêtu d’une courte pubescence redressée d’un jaunâtre vif. ANELASTES. Kiiujy, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 384 (2). Dernier article des palpes sécuriforme. — Tête légèrement et régu¬ lièrement convexe ; épistome fortement rétréci à sa base, déprimé en avant. — Yeux médiocres, ovalaires. — Antennes courtes, filiformes, à articles 1 assez long cl graduellement renflé, 2 très-court, 3 allongé, obeonique, 4-8 transversaux, subcupuliformes, 9-10 globuleux, 11 briè¬ vement ovalaire. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, ar¬ rondi sur les côtés en avant; ses angles postérieurs courts cl un peu divergents.— Ecusson allongé. — Elytrcs oblongues, peu à peu et mé¬ diocrement rétrécies en arrière, terminées par une courte pointe. — (1) E. javanicuSj Casteln. loc. cit.; figuré au trait, avec uno antenne grossie, par M. Guérin-Méneville,'Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, I, pl. 5, f. 6-7. (2) SyD. Sii/ENus, Latr. Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 128. — Acriotes pars, Dtj. Cat. 6d. 3, p. 108. ECCNÉMIDES VRAIS. 117 Pattes courtes, médiocrement robustes ; hanches postérieures très-étroites dans leur moitié externe, brusquement dilatées intérieurement en une lame médiocre, en carré transversal; les quatre tarses postérieurs grêles et comprimes; leurs quatre 1er* articles décroissant graduellement, ci¬ liés à leur sommet en dessous ; crochets petits, grêles, peu arqués. — Proslernum tronqué en avant, avec un sillon bien marqaé le long de son bord antérieur; sa saillie postérieure arrondie en arrière des hanches antérieures. — Corps oblong, médiocrement convexe. La place de ce genre a été méconnue par la plupart des auteurs (1), bien qu’il ne puisse y avoir le plus léger doute qu’il appartient à la fa¬ mille actuelle. Ses espèces ont un faciès intermédiaire entre celui des autres Eucnémides et celui des Élatérides du genre Agbiotes. On en connaît en ce moment quatre dont deux de l’Amérique du Nord (2), une de l’Algérie (3) et une inédite d’Espagne (*). Ce sont des insectes de taille au plus moyenne, d’un jaune ferrugineux ou d’un brun noirâtre, presque glabres, finement rugueux et régulièrement striés sur les élytres. NEMATODES. Latr. Fam. natur. p. 248 (5). Dernier article des palpes sécuriforme. — Tête régulièrement convexe; épistome fortement rétréci à sa base, replié en dessous. — Yeux mé¬ diocres, subarrondis.— Antennes à peine plus longues que le prolhorax, à articles 1 assez allongé, un peu arqué, 2 court, obeonique, 3 plus long que les suivants, cylindrique, 4-10 déprimés, plus larges que les précé¬ dents, subégaux, 11 ovoïde, acuminé au bout. — Prolhorax plus long que large, subparallèle, un peu déprimé en dessus; ses angles posté¬ rieurs courts et embrassant les épaules des élytres. — Ecusson presque (1) Kirby l’a placé parmi les Cébrionides. Latreilte (loc. cit.) après l’avoir d’abord mis parmi les Eucnémides en ayant l’espèce typique sous les yeux, l’a reproduit (ibid. p. 165) d’après Kirby, en les classant comme ce dernier. Dc- jean (loc. cit.) et M. Guérin-Méneville (Ann. d. 1. Soc. ent. Sér. 2, I, p. 177) l’ont mis parmi les Élatérides. Enfin le dernier auteur qui en ait parlé, M. J.-L. Le Conte (Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 413), lui a assigné, à mon avis, sa véritable place en le plaçant dans la famillo actuelle, immédia¬ tement à côté des Hylochares. (2) A. Dr'urgi, Kirby, loc. cit. pl. 21, f. 2 (Silenus brunneus Latr.; Agriotes iardus Dej.); commun dans les Etats-Unis du Sud. — Latreillei, J.-L. Le Conte, Procecd. of the Acad, of Philad. VI, p. 47; do Californie et du Mexique. (3) A. barbarus , Lucas, Explor. de l’Algér.; Entom. p. 1G7, pl. 16, f. 16. (4) Elle provient des environs de Barcelone et figure dans quelques collec¬ tions sous le nom d ‘A. Zanzii; sa taille est d« beaucoup inférieure à celle des précédentes. (5) Syn. Hypocoelcs, Dejean, Cat. éd. 3, p. 96. 118 EUCNÊMIDES. carré. — Elytres très-allongées, graduellement atténuées d’avant en arrière, peu convexes. — Pattes courtes et robustes; hanches posté¬ rieures dilatées en une grande lame triangulaire; cuisses robustes; tarses des deux dernières paires comprimés, à articles 1 aussi long que les trois suivants réunis, 2-3 décroissant graduellement, 4 très-court, sub- bilobé ; crochets simples. — Dernier segment abdominal acuminé à son extrémité. — Prosternum faiblement arrondi en avant ; sa saillie posté¬ rieure en triangle court et aigu. — Corps très-allongé, déprimé. A l’exemple de M. Guérin-Méncville (t) et de M. L. Redtenbacher (2), je donne pour type à ce genre, comme Latreille l’a toujours fait, l 'Ela- ter filum de Fabricius (3), bien que la plupart des auteurs modernes, par une transposition de nom que rien ne justifie, placent cet insecte parmi les Uypocoelus d’EschschoItz et composent le genre Nematodes d’espèces que Latreille n’y a jamais comprises. L’espèce en question est remarquable par la gracilité de son corps ; sa couleur est d’un noir uniforme, avec les pattes et les antennes rouge⬠tres (4). Elle paraît propre aux parties orientales et au midi de l’Europe. HYPOCOELUS. Eschsch. in Silberm. Rev. entom. IV; Tableau (5). Genre très-voisin des Nematodes et n’en différant que par les carac¬ tères qui suivent : Antennes notablement plus longues que le prolhorax, à articles -1-10 carrés, sublransversaux, 11 allongé, cylindrique, obtus au bout. — Pattes un peu plus longues et un peu moins robustes; le 1er article des quatre postérieurs aussi long que les trois suivants réunis, le 4e entier. — Der¬ nier segment abdominal largement arrondi à son extrémité. — Une va¬ gue dépression longitudinale sur chacun des flancs du prothorax (6). — Corps allongé, oblongo elliptique. (1) Ann. d. 1. Soc. ent. Sér. 2, 1, p. 174. (2) Faun. Austr.; Die Kæf. p. 292. (3) Syst. El. II, p. 240; et Mannerh. Mon. Eucn. p. 33, pl. 2, f. 10-11. (4) UEucncmis nigriceps de Mannerheim (Mon. Eucn. p. 35, pl. 2, f. 12), espèce originaire de la Géorgie russe, appartient très-probablement au genre, comme le pensent Eschecholtz et M. Guérin-Méneville. (5) Syn. Hylochares pars, Latr. Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 127. — Nema¬ todes, Dej. Cat. éd. 3, p. 96. (6) C’est ce qui a engagé Mannerheim à placer l’espèce typique du genre dans sa sous-division des Eucnemis à prothorax canaliculé en dessous pour la réception des antennes. Mais ces sillons ne sont limités ni par les carènes mar¬ ginales du pronotum ni par les sutures prostcrnales et ne ressemblent pas même à ceux des Microrb'agüs et des Hylochares. EÜCRÉMIDES VRAIS. 119 Latreille, comme on l’a vu plus haut , n’avait fait de ce genre qu’une section doses Hylocoares dont il est très-different. L’espèce typique, YEucnem. proccrulus de Manncrheim (i) est un petit insecte répandu depuis la Finlande en Autriche et voisin, sous le rapport du faciès, de YEucnem. eapucinus. Comme chez ce dernier, son prothorax est rétréci en avant; mais dans ces dernières années M. Mækîin en a fait connaître une autre (2), découverte par lui en Finlande, chez laquelle celte partie du corps est presque carrée et qui se rapproche ainsi davantage du Nématodes filum. XYLOBIUS. Latr. Ann. d. I. Soc. entom. 111, p. 124 (3). Dernier article des palpes subovale et déprimé. — Tête convexe ; épistomc très-fortement rétréci à sa base, fléchi en dessous. — Yeux subarrondis. — Antennes assez robustes, cylindriques, plus longues que le prothorax, à articles 1 allongé, cylindrique, 2-3 très-courts, celui-là obeonique, celui-ci transversal, 4-10 plus longs, égaux, submoniliformes, 11 allongé, oblongo-ovoïde. — Prothorax fortement transversal, subcy¬ lindrique, un peu rétréci à sa base, avec ses angles postérieurs saillants et carénés en dessus. — Elytres médiocrement allongées, subcylindri¬ ques. — Pattes courtes, assez robustes; hanches postérieures faible¬ ment dilatées au côte interne ; cuisses renflées ; tarses courts, à articles obeoniques, un peu comprimés, le 1er un peu plus long que le suivant, le 4e très-court, subbilobé. — Saillie prosternale grêle et aiguë. — Der¬ nier segment abdominal arrondi à son extrémité. — Corps médiocrement allongé, subcylindrique, légèrement déprimé. On n’en connaît qu’une petite espèce (4) répandue dans toute l’Europe froide et tempérée, mais fort rare partout. Elle est'presque glabre et d’un noir brillant, avec les ély très en totalité ou en partie, les antennes et les pattes, d’un jaune ferrugineux. Il y en a des variétés entièrement noires ou ferrugineuses. (1) Mon. Eucnem. p. 32, pl. 2, f. 7-8. (2) //. attenuatus, Mækl. Bull. Mosc. 1845, II, p. 547. (3) Syn. Xylophilüs, Mannerh. Mon. Eucnem. p. 14, note; nom sans ac¬ compagnement île caractères, déjà employé par Latreille pour un genre d’An- thicides et adopté à tort par Eschscholtz. — Xyloecüs Serv., Dej., Lacord. Faune ent. d. env. d. Paris, I, p. 627. — Elater Fab. Gyll., Herbst, etc. (4) Elater alni Fab. etc., Mannerh. Mon. Eucnem. p. 18, pl. 1, f. 5, 6 (Elat. corticalis Payk. ; Var. Elat. testaceus Herbst.) 120 EUCNÉMIDES. HARMINTUS. L. Fairm. Ann. d. I. Soc. entom. Sér. 2, X, p. 81. Antennes dentées à partir du 4e article ; le 2° et le 3° courts, aussi longs, pris ensemble, que le 1er. — Prothorax transversal, convexe, un peu élargi en avant ; ses angles postérieurs saillants en arrière, carénés en dessus. Ecusson oblong, arrondi en arrière. — Elytres à peine plus étroites que le prothorax, peu à peu rétrécies en arrière, arrondies à leur extré¬ mité. — Pattes longues, grêles; hanches postérieures ne recouvrant que la base des cuisses ; tarses grêles, un peu plus longs que les jam¬ bes; leurs trois 1ers articles décroissant graduellement. — Corps épais, allongé, subparallèle. J’emprunte ces caractères à M. L. Fairmaircqui a fondé ce genre sur une espèce ( caslancus ) de Sicile, longue de 12 millirn., d’un brun mar¬ ron uniforme, revêtue d’une fine pubescence d’un jaune grisâtre, et qu’il dit avoir le facics des IIypocoelus et des Hylociiares, en même temps qu’elle se rattache aux Xylobius par la brièveté des articles 2-3 de ses antennes. Je ne vois pas bien, d’après ces caractères, quelle peut être la véritable place du genre et ne le mets ici que provisoirement. , EMATHION. De Casteln. in Silberm. Rev. entom. III, p. 171 (1). Dernier article des palpes ovoïde. — Tête peu convexe sur le front ; épistomc fortement rétréci à sa base. — Yeux médiocres, subovales. — Antennes médiocres, grossissant peu à peu à leur extrémité, subgéni- culées, à articles 1 très-allongé, linéaire, 2 très-court, 3 allongé, 4-5 plus courts que les suivants, subglobuleux, 6-10 obeoniquesou carrés, subé¬ gaux ou non, 11 plus ou moins allongé, acuminé au bout. — Prothorax de longueur variable, transversal ou non, aussi large que la base des élytres, à bords subparallèles, plus ou moins voûté en avant, déprimé en arrière, souvent impressionné ou fovéolé, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs courts et aigus. — Ecusson assez long, arrondi en arrière. — Elytres allongées, cunéiformes, rarement subcylindriques. — Pattes longues et grêles ; hanches postérieures rapidement dilatées en une grande lame triangulaire; tarses antérieurs assez courts, les autres très-longs, à articles 1 notablement plus long que les suivants réunis, 2-3 égaux, 4 court, légèrement bilobé; crochets très-grêles. — Dernier (1) Syn. Sphærocepilalüs, Eschsch. in Silberm. Rev. entom. IV, Tableau; Dej. Cat. éd. 3, p. 96. — Galba pare. De Casteln. loc. cit. p. 174. — Eücnemis Say. — Epipiianis pars, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Pliilad. VT, p. 46; olim. • EÜCNKMIDES VRAIS. 121 segment abdominal presque toujours mucronc au bout. — Prosternum tronqué en avant; sa saillie postérieure en triangle aigu. Genre mal caractérisé par M. De Castelnau qui lui assigne des sillons prothoraciques pour la réception des antennes au repos, bien qu’il n'y en ait aucun vestige. Ses espèces sont, à quelques exceptions près, de taille assez grande pour la famille et constamment d’un noir brunâtre uniforme et revêtues d’une fine pubescence jaunâtre qui souvent passe au jaune doré sur le prothorax. L’allongement des six derniers articles des antennes varie selon les espèces, et ces articles sont en général un peu plus larges chez les mâles que chez les femelles. C’est ce caractère qui m’a engagé à placer ces insectes près des Pulegon et des Epiphanis, bien qu’ils en soient très-éloignés par leur forme générale, ce qui a déjà été fait par M. J.-L. Le Conte. Les fossettes du prothorax sont peu nombreuses et situées ordinairement à sa base. Les téguments de ces insectes sontfinement chagrinés, et jamais leurs élytres ne sont sillonnées. Le genre est propre aux deux Amériques, et l’on en a déjà décrit huit espèces (1). Il y en a encore au moins autant d’inédites dans les collec¬ tions. PIESTOCERA. Perty, Del. anim. art. Drasil. p. 23. Je doute à peine de l’identité de ce genre avec les Emathion deM. De Castelnau (2) ; mais ne l’ayant pas vu en nature , je suis obligé de l’admettre provisoirement. M. Perty lui assigne les caractères qui sui¬ vent : Antennes du double plus longues que la tête et le prolhorax réunis, à articles 1 allongé, anguleux, 2 très- petit, 3-10 un peu élargis, dépri¬ més, tronqués au bout, 11 plus long, lancéolé. — Yeux hémisphériques. — Prothorax presque carré, globuleux en dessus, échancré à sa base, avec ses angles postérieurs saillants. — Pattes médiocres, grêles ; han¬ ches postérieures dilatées en lames les recouvrant; cuisses comprimées, peu robustes ; jambes grêles, assez longues ; tarses antérieurs courts, à articles 1 subcylindrique, 2-3 courts, trigones, éehancrés, 4cordiforme; (1) Esp. de l’Amér. du Sud : E. cylindricum , Galba Leprieurii, Casteln. loc. cit. p. 171 et 194; Cayenne. — E. cuneatum, Buquetii, Guérin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, I, p. 179; le premier de Baliia, le second de Colom¬ bie. — Esp. du Mexique : Galba mexicana, Casteln. loc. cit. p. 174. — Esp. de l’Amér. du Nord : Euoi. frontosus (Epiphanis canalieulatus J. L. Le Conte, loc. cit.), atropos, Say, Trans. of the Amer. Pliil. Soc. New Ser. VI, p. 187. — Em. pénétrons j J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Pbilad. VI, p. 47. (2) Si M. Perty avait signalé la brièveté relative des articles -1-5 des antennes qui est caractéristique des Ematiuon, l’identité des deux genres serait établie. Peut-être a-t-il omis ce caractère par mégarde. ECCNr MIPES. 122 les autres plus longs que leurs jambes respectives, à articles 1 allongé, 2-3 décroissant graduellement. 1 très-court, trigone ; crochets simples. L'espèce du Brésil (t) que décrit M. Perly est de la taille des grands Emathiox de ce pays (5 1 2 â ligne), brunâtre, à retlets soyeux, avec la tête et le prothorax revêtus d’une pubescence jaune. Il est inutile d’ajouter que si les deux genres en question sont identi¬ ques, le nom de M.Perty devra avoir la préférence sur celui d’EMATmoN. PHLEGON. De Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 254 (2). Dernier article des palpes triangulaire. — Tète peu convexe ; épistome fortement rétréci à sa base, incliné en avant et entier. — Yeux gros, arrondis et saillants. — Antennes plus longues que le prolhorax, à ar¬ ticles 1 grand, robuste et arqué, 2 court, obconique, 3 du double plus long, 4--S courts, subégaux, 9-11 trois fois plus longs et déprimés, le dernier acuminè. — Prolhorax transversal, convexe en avant, arrondi et rétréci antérieurement; ses angles postérieurs très saillants et em¬ brassant les épaules des ély très. — Ecusson en carré long. — Elytres allongées et assez convexes, sinuées avant leur milieu et légèrement ré¬ trécies au bout.— Pattes longues; hanches postérieures graduellement et fortement dilatées dans leur moitié interne en une lame carrée , trans¬ versale et sinuée sur son bord postérieur; 1er article des tarses allongé; les trois suivants décroissant graduellement, le 4° subéchancré ; dernier segment abdominal arrondi au bout. — Prosternum tronqué en avant, avec uu étroit rebord ; sa saillie postérieure large, courte et arrondie au bout. A partir de ce genre inclusivement, tous les Eucnémides qui suivent ont perdu I e faciès propre à la famille, sans qu’il m’ait été possible, comme je l’ai dit plus haut, de découvrir un caractère quelconque qui permit de les placer dans une tribu à part. Ceux-ci ont pris la forme des Éla- térides en général. Ce sont des insectes d’un brun rougeâtre uniforme, revêtus d’une One pubescence couchée, médiocrement abondante, et dont les elytres sont régulièrement striees. M. De Castelnau a placé le genre parmi les Cébrionides et l’a fondé sur une espèce de Cayenne [P. Buquetii), longue d’environ sept lignes, et dont le petit nombre d’exemplaires existants dans les collections, les¬ quels sont peut-être des mâles, ont leurs deux avant-derniers articles des antennes munis d’un rameau assez long. Depuis, M. J. L. Le Conte a établi sou genre Ecryptychus sur (1) P. dircceoides toc. cit. pl. 5, f. 11. (2) Syn. Ecryptychds, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. VI, p. 4d. — Ercxians Say. ECCKFMIDES VRAIS. 123 VEucnemit heterocerus de Say (l), rare insecte des Etats-Unis qui ne diffère du précédent que par l’absence des rameaux antenriaires dont il vient d’étre question. Ce caractère a si peu de valeur, que j’ai sous les yeux une troisième espèce, inédite (2), beaucoup plus grande que les précédentes et qui tient le milieu entre elles, les deux avant- derniers articles de ses antennes étant munis d'une forte saillie à leur sommet interne. D’après cela, l’identité des deux genres ne saurait être mise endoute. Il reste seulement à déterminer avec exactitude les différences qui peuvent exister dans les antennes, selon les sexes. EPIPHANIS. Eschsch. Zool. Atlas, Heft I, p. 10. Dernier article des palpes légèrement sécuriforme. — Tète assez con¬ vexe, munie sur le haut du front d'un tubercule comprimé chez le mâle, d’une petite carène chez la femelle ; épistome assez fortement rétréci à sa base. — Yeux arrondis, médiocrement saillants. — Antennes assez longues, filiformes, à articles 1 allongé , cylindrique, 2 très-court, 3 un peu plus long que les suivants, 4-7 courts, subtransversaux, égaux, 8-11 allongés, subégaux; le dernier ovoïde, acuminé à son extrémité. — Prothorax transversal, peu convexe, plus ou moins arrondi et rétréci en avant sur les côtés; ses angles postérieurs courts , embrassant la base des élvtres. — Ecusson oblong. — Elytres allongées, peu convexes. — Pattes assez longues, peu robustes ; hanches postérieures dilatées brus¬ quement dans leur moitié interne en une grande lame carrée ; tarses grêles, à articles 1 de la longueur des trois suivants réunis, 2-4 décrois¬ sant graduellement, 4 entier ; crochets petits, appendiculés. — Proster¬ num convexe, tronqué en avant ; sa saillie postérieure courte, large, un peu arrondie en arrière des hanches antérieures. — Corps oblong, peu convexe. Eschscholtz a fondé ce genre sur un insecte (3) trouvé par lui volant à l’entour d'un pin dans l’île Sitkha. Pendant longtemps il a été d une ex¬ cessive rareté dans les collections; mais dans ces dernières années il est devenu un peu plus commun. Sa taille est médiocre, sa couleur d’un brun noirâtre passant au rougeâtre sur les élytres, avec les antennes et les pattes plus claires ; ses téguments sont en entier revêtus d’une fine pubescence grise. Outre son tubercule frontal, le mâle diffère de la fe- (1) Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 186. (2) Cette espèce qui m’a été communiquée par MM. Chevrotât et De Laferté- Senecterre, sous le nom d ’Euryptychvis herculeanus , est de Californie. Quel¬ ques exemplaires ont près d’un pouce de long. (3) E. cornutus, Eschsch. loc. cit. pl. 4, f. 6. 124 ECCNÈMIDES. melle par ses antennes proportionnellement un peu plus longues , ses élytres rétrécies en arrière cl sa taille de moitié ou d’un tiers moins forte. Sous le rapport du faciès, cet insecte a quelques rapports avec certaines Ptilodactyjla. Récemment le genre s’est enrichi d’une seconde espèce (t) découverte aux environs de New-York. PHYLLOCERUS. (Dej.) Encycl. méth.; Ins. X, p. 116. Palpes rigidules, ciliés, leur dernier article ovalaire ; celui des maxil¬ laires à peine plus long que le 3e. — Tête déprimée sur le front ; épis- tome faiblement rétréci à sa base, sinué de chaque côté en avant. — Antennes médiocres ; celles des mâles à articles 1 long et robuste, 2 très- court, obeonique, 3 en cône très-allongé, 4-10 égaux, anguleux à leur sommet externe, émettant un rameau assez long en dedans, 11 très al¬ longé, divisé presque jusqu’à sa base en deux rameaux parallèles, égaux; celles des femelles à articles 2-3 allongés, égaux, 4-5 plus courts, an¬ guleux à leur sommet; les autres dentés en scie et graduellement plus courts. — Yeux assez grands, ovalaires. — Prothorax transversal, ré¬ gulièrement rétréci en avant, bi-échancré en arc de cercle à sa base; ses angles postérieurs très-aigus. — Ecusson oblong, arrondi postérieu¬ rement. — Elytres allongées , graduellement rétrécies en arrière. — Pattes longues ; hanches postérieures élargies dans leur moitié interne en une lame transversale sinuée ; tarses allongés, leurs articles 1-4 dé¬ croissant graduellement, 5 long ; crochets grands, simples. — Saillie prosternale cunéiforme. — Corps allongé, cunéiforme, médiocrement convexe. Genre établi sur un assez rare insecte, P. flavipennis (2), de l’Europe australe, découvert primitivement en Dalmalie par Dejean et retrouvé depuis dans l'Italie méridionale et en Sicile. Sa taille est assez grande pour la famille actuelle et il a plutôt le faciès de certains Cebkio mâles que d’un Eucnémide. Il est finement pubescent partout et sujet à varier sous le rapport des couleurs. Les exemplaires normaux sont noirs avec les élytres d’un fauve teslacé; d’autres entièrement de cette dernière nuance ou noirs (5). Les femelles semblent surtout sujettes à ces mo¬ difications. (1) E. cristatus, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. VI, p. 46, et Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 415. (2) Figuré dans Germar, Faun. Ins. Europ. XXI, 3 mile, 4 femelle. (3) M. Guérin-Méneville, dans une notice sur le genre (Rev. Zool. 1838, p. 12), a fait de la variété noire une espèce distincte, sous le nom de P. Spinolce. De¬ puis, il l’a figurée, ainsi que le type, dans le Diction, pittor. d’Uist. nat. pl. 498, f. 3-4. Il existe à Madagascar plusieurs belles espèces remarquables par leur couleur EUCISÉMIDES VRAIS. 125 CEPHALODENDRON. Latr. Ann. d. I. Soc. entom. III, p. 166. Genre extrêmement voisin des Phyllocebvs et n’en différant que par la structure des antennes chez les mâles, le seul sexe qui me soit connu. Antennes notablement plus longues que le prothorax, à articles 1 gros, en massue arquée, 2 très-court, 3-10 longs, cylindriques, rendes à leur extrémité, égaux, émettant chacun à leur base un long rameau grêle et velu, 11 profondément fendu en deux rameaux semblables. Le corps est un peu plus court et, par suite, plus large que celui des Puyllocerus , mais , du reste, pareil. L’unique espèce du genre, le C. ramicornc (l),>est un rare insecte de l'Afrique australe, entièrement semblable pour la pubescence et la sculpture des téguments au Phyl- loccrus (lavipennis et qui parait , comme lui , sujêt à varier sous le rapport des couleurs (2). Latreille avait placé le genre, ainsi que le précédent, parmi lesCébrio- nides ; M. De Castelnau l’a reporté avec raison dans la famille actuelle. CERATOGONYS. Perty, Del. unim. art. Brasil. p. 24 (3). Mâle : Palpes très-robustes ; leur dernier article très-fortement et obliquement sécuriforme. — Mandibules simples et très-aiguës au bout. — Tête convexe ; épistome "fortement rétréci à sa base, canaliculé, di- d’uu bronzé obscur ou bleue, qui me paraissent devoir rentrer dans ce genre, dont elles ne diffèrent que par la structure de leurs antennes chez les mâles. Le 3e article de ces organes, au lieu d’être simple, est fourchu à son extrémité, et dans les suivants, sauf le dernier, la dent terminale externe est allongée au point de ressembler à un rameau, ce qui fait que les antennes paraissent bi- flabellées. Ce serait à tort, je pense, qu’on voudrait faire un genre à part de ces insectes , tout le reste de leur organisation étant pareil à celle des Puyl¬ locerus ; le dernier article de leurs palpes est seulement déprimé et légèrement triangulaire. (1) Décrit brièvemsnt par M. De Castelnau in Silberm. Rev. entom. III, p. 170, et Hist. nat. d. Col. I, p. 227 (2) Sur les trois exemplaires qui existent dans la riche collection de M. De Laferté-Senec terre, deux sont en entier d’un noir plombé; le troisième a les ély- tres (sauf à leur extrémité), les jambes et les tarses d’un jaune testacé. Ce sa¬ vant entomologiste en a fait une espèce à part, sous le nom de prœustum, mais ce n’est très-certainement qu’une variété. (3) Syn. Cryptostoma, Latr. Fam. nat. p. 348; nom employé plusieurs an¬ nées auparavant (1817) par De Dlainville pour des Mollusques gastéropodes. 126 E0CHÊM1DES. laté et déprimé en avant, avec son bord antérieur arrondi. — Yeux mé¬ diocres, ovalaires. — Antennes longues, robustes, subgéniculées, à ar¬ ticles 1 long, en massue arquée, caréné au côté interne, muni en dehors, près de son sommet, d’un petit tubercule setigère, 2 très-court, inséré très-obliquement sur le précédent, 3 long, muni à sa base en dehors d’une longue dent cylindrique, 4 court, obeonique, 5 10 filiformes, tron¬ qués obliquement au bout, 11 beaucoup plus long que 10. — Prothorax transversal, arrondi et rétréci sur les côtés en avant, convexe sur le dis¬ que, déclive et impressionné en arrière, bi-échancré à sa base, avec ses angles postérieurs longs, aigus et arqués. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres assez allongées, parallèles, largement arrondies en arrière, peu convexes. — Pattes médiocres; hanches postérieures obliques en dehors, assez larges et échancrées au côté interne ; tarses ciliés, graduel¬ lement rétrécis, à articles 1 aussi long que 2-4, ceux-ci décroissant peu à peu. — Prosternum muni d’une courte mentonnière arroudie , un peu renversée. Femelle : Antennes à articles 3 inerme, 4-9 croissant successivement, mais peu, 10-11 plus courts, celui-ci ohtuséraent acuminé au bout. Ce genre, parfaitement normal sous le rapport des cavités antennaires et de l’épistome, est encore plus aberrant que les deux précédents sous celui du faciès. Au premier coup-d’œil, ses espèces paraissent plutôt ap¬ partenir au groupe des Chrysomélines qu’à celui des Sternoxes et res¬ semblent beaucoup à certaines Galér ucides exotiques du genre Coelomera de Dejean. Mais il appartient incontestablement à la famille actuelle, et non à celle des Cébrionides où l’a fait entrer M. Perty. Il a pour type VEIater spinicornis de Fabricius (î), espèce originaire de Cayenne où je l’ai quelquefois rencontrée sur les feuilles dans les bois. Une seconde du Brésil a été décrite par M. Perty (2). Ce sont les deux seules publiées jusqu’ici ; mais il y en a dans les collections trois autres des mêmes pays et de Colombie. Ces insectes sont de taille moyenne, finement pubescents partout, d’un noir bleuâtre et ont au moins le prolhorax et la base des cuisses d’un rouge ferrugineux ; leurs élytres sont finement rugueuses et régulière¬ ment sillonnées. Tous sont rares dans les collections. Noie. Les deux genres suivants ne me sont pas connus en nature ; mais il n’est pas douteux qu’ils appartiennent à cette tribu. (1) . Syst. El. II, p. 235; figuré par M. Guérin-Méneville, sous le nom de Cryp- tostoma denticorne, dans Eicon, du Règne anim. Ins. pl. 12, f. 9. (2) C. rufithorax, loc. cit., pl. 5, f. 12. F.UCNÉMJDES TUAIS. 127 SCYTIION. De Casteln. in Silberm. Rev. entom. III, p. 169 (1). Palpes épais ; leur dernier article sécuriforme. — Tôle grande, arrondie. — Antennes à articles 1 grand, 2 très-court, 3 long, triangulaire, 4-10 fortement dentés en scie, 11 ovalaire. — Yeux un peu transversaux. — Prothorax très-convexe, arrondi en avant, àangles postérieurs prolongés et aigus. — Ecusson carré. — Elytrcs assez longues, un peu arrondies à leur extrémité. — Pattes moyennes ; tarses subégaux ; les antérieurs à articles 1 assez long, 2-3 triangulaires, 4 bilobé ; les autres à articles 1 le plus grand de tous, 2 plus long que les deux suivants réunis, 4 bi¬ lobé ; crochets grêles, arqués. — Corps cylindrique, assez épais. Il manque à celte formule un caractère essentiel , la forme des hanches postérieures. Le genre ne comprend qu’une espèce (2) de la Nouvelle-Guinée, d’environ cinq lignes de long, finement pubescente et d’un brun rougeâtre avec les élylres noires et striées. BASODONTA. Westw. in Guérin-Ménev. Spec. et Icon. d. An. art. Fasc. II, n° 8. Palpes très-courts, épais ; leur dernier article grand, sécuriforme. — Tête saillante, large, avec l’espace situé entre l’insertion des antennes canaliculé; chaperon transversal; son bord antérieur un peu arrondi, couvrant le labre. — Antennes avancées, comprimées, épaisses, à ar¬ ticles 1 coupé obliquement au bout, muni en arrière d’une petite épine, 2 petit, courbé, 3 aussi long que 1, 4 de moitié plus petit que 3, 6-8 égaux, un peu plus longs que 4, 9 presque du double plus long que 8, 10-11 plus petits. — Prothorax presque conique, tronqué en avant, avec ses angles postérieurs recourbés, aigus. — Ecusson petit, arrondi. — Elytrcs à côtés presque parallèles, arrondies au bout. — Proslernum sail¬ lant en arrière, robuste et aigu, ayant son extrémité reçue dans un canal du mésosternum. — Pattes grêles et simples ; tarses sans pelotes. Ces caractères sont tellement semblables à ceux des Ceratogonys fe¬ melles, qu’il est extrêmement probable que c’est sur un exemplaire de ce (1) Et Hist. nat. d. Ins.p. 224; dans cet ouvrage, M.De Castelnau a changé le nom du genre en celui de Schyton. — Syn. Cryptochile, Boisd. Faune de l’Océan. II, p. 101; sans accompagnement de caractères. (2) S. bicolor, De Casteln. toc. cit.; décrit et figuré sous le nom de Crypto¬ chile melanoptera par M. Boisduval, loc. cit. pl. VI, f. 9. A cette figure est jointe celle grossie d’une antenne dont la forme n’a aucun rapport avec celle que M. De Castelnau assigne à. ces organes. C’est principalement cette circonstance qui rend nécessaire une révision du genre. 128 EÜCNFMIDES. sexe, appartenant an genre en question ou à un genre très-voisin, que celui-ci a été fondé. Mais M. Westwood n’étant pas entré dans des dé¬ tails suffisants sur l’épislome et ayant omis la forme des hanches posté¬ rieures, j’ai dû provisoirement le regarder comme distinct. L’espèce sur laquelle il a été établi (l) est originaire de la Nouvelle- Grenade et paraît ressembler complètement pour la taille et la forme générale aux Ceratogonys, mais elle s’en éloigne un peu par son système de coloration ; elle est fauve, avec les antennes, les jambes et les tarses noirs. TRIBU III. PÉROTHOPIDES. Tête penchée; épistomc placé sur un plan inférieur à celui du front; le bord antérieur de celui-ci caréné. — Carènes marginales du pronotum et sutures prosternales convergentes et réunies en avant. Eschscholtz (2), en établissant son genre Perotuops, l’avait placé parmi les Élatérides entre les Cratonycuus (ses Mela>oxüs) et les Dicroîsy- enus. Erichson (3), le premier qui en ait exposé les caractères avec dé¬ tails, tout en le conservant dans la même famille, penchait à le mettre dans celle des Cébrionides. Le troisième et dernier auteur qui s’en soit occupé, M. J. L. Le Conte (4), l'a associé aux Cerophytcm dans son groupe des Cérophylides. Je crois, pour ma part, que c’est une forme aberrante d’Eucnémides, rattachant ces derniers aux Élatérides. On a vu plus haut (5) qu’il existe des Eccnemis dont l’épistome, tout en continuant le front, est séparé de ce dernier par une carène transversale qui s’étend d’une des cavités antennaires à l’autre. Si l’on suppose que cette carène est devenue anguleuse en avant, quelle recouvre l’inser¬ tion des antennes qui sont très-rapprochées à leur base, et que l’épistome, au lieu de continuer le front, a été brusquement déprimé et s’est étendu comme un vaste bouclier horizontal, sur le labre et les mandibules, on aura la tête d’un Perotuops, avec celte différence que chez ce dernier elle est simplement penchée, et non verticale. On peut, en un mot, se la représenter comme celle d’un Élatéride à front caréné à laquelle on aurait ajouté un épistome d’Eucnémide modifié comme il vient d’élre dit. J’ajouterai que 1 e faciès de ces insectes est plutôt celui des Pueeuon mentionnés plus haut que celui des Élatérides. Us sont propres à l’Amé¬ rique du Nord. (1) D. nigricornis, loc. cit., avec une figure accompagnée de détails. (2) In Silbcrm. Rev. ent. IV; Tableau. (3) In Germar, Zeitschr. III, p. 116. (4) Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 421. (5) P. 109, note 3. PÉBOTHOPI DES. 129 PEROTIIOPS. (Eschsch.) Eiuchs. in Gekmau, Zeitschr. 111, p. 116. Languelle petite, divisée en deux lobes grêles. — Mandibules simples et aiguës à leur extrémité. — Dernier article des palpes très- fortement sécuriforme. — Antennes notablement plus longues que le prothorax, assez robustes, cylindriques, à articles 1 gros et en cône allongé, 2 ob- conique, médiocre , 3 plus long que lui et les suivants, 4-9 égaux, 10-11 plus courts, celui-ci turbiné et arrondi au bout. — Yeux médiocres, arrondis. — Prothorax aussi long que large, régulièrement convexe, un peu rétréci en avant, arrondi sur les côtés ; ses angles postérieurs mé¬ diocres, aigus et un peu divergents. — Ecusson ovale, tronqué en avant. — Elytres assez allongées, médiocrement convexes, rétrécies dans leur tiers postérieur. — Pattes assez longues et assez robustes ; hanches pos¬ térieures dilatées dans leur moitié interne en une lame transversale, échancrée en arrière ; tarses ciliés en dessous, à articles rétrécis à leur base : 1 plus gros et un peu plus long que 2, celui-ci et les deux sui¬ vants décroissant graduellement, le 4° entier ; crochets larges et pectinés. — Proslcrnum sillonné le long de son bord anterieur, celui-ci renversé; sa saillie postérieure arrondie en dehors des 'hanches postérieures, mu- cronée à son extrémité. — Corps oblong, médiocrement convexe. Le type du genre (1) est un insecte de taille moyenne, qui paraît assez commun dans les parties moyennes et australes des Etats-Unis. Il est d un noir assez brillant, et revêtu partout d'une fine pubescence molle et couchée ; ses élytres sont régulièrement striées. Il y en*a en Californie une seconde espèce (2) inédite et de moitié plus grande. (1) Elater mucidus, Gyllcnh. in Schœnh. Syn. Ins. III; Append. p. 133 ( Elat . unicolor , Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 256; Var. Eucnemis musci- dus, Say, Trans. of the Amer. Plut. Soc. New Ser . VI, p. 186). (2) P. cervinus Eschsch.; Dej. Cat. éd.3, p. 99. Coléoptères. Tome IV. 9 FAMILLE XXXV ÉLATÉRIDES. Bouche rarement inférieure. — Languette sans paragiosses. — Deux lobes aux mâchoires, lamelliformes et ciliés. — Labre distinct. — Tête penchée, rarement verticale. — Antennes insérées près du bord anté¬ rieur des yeux, de onze ou douze articles, dentées ou Uabcllées. parfois linéaires. — Pattes non fouisseuses : cavités cotyloïdes des antérieures ouvertes en arrière; hanches antérieures et intermédiaires subglobu¬ leuses, les postérieures lamelliformes, canaliculées en arrière ; trochan- tins nuis; jambes linéaires, leurs éperons très-petits ou indistincts; tarses pentamères, souvent munis de lamelles en dessous. — Abdomen com¬ posé de cinq segments, tous distincts. — Prosternum muni chez la plu¬ part d’une mentonnière en avant; sa saillie postérieure très-variable, comprimée, se mouvant librement dans une cavité du mésosternum quand elle y pénètre.* Les limites de cette famille, la plus considérable de l’ancien groupe des Slernoxes de Lalreille, n’ont jamais été bien fixées, ainsi que je l’ai dit précédemment. Si d’une part j'en exclus les Eucnémides, d’autre part j’y comprends plusieurs genres qu’on classe généralement parmi les Gébrionides, et, constituée de la sorte, on peut lui assigner les ca¬ ractères différentiels que voici : Elle se distingue des Bupreslides par l’absence des trochautins à tou¬ tes les pattes; des Throscides, par la forme et la mobilité de la saillie pros- lernale dans la cavité du mésosternum; des Eucnémides, par la présence du labre et le mode d’insertion des antennes; enfin des Cébrionides, par la forme linéaire des jambes et la petitesse des éperons qui les termi¬ nent (i). (1) La faculté saltatoire qu’on a souvent donnée comme particulière à ces insectes est un caractère complètement illusoire. Les conditions dont elle dé¬ pend, c’est-à-dire la mobilité du prothorax sur l’arrière-corps, la forme de la cavité mésosternale et celle de la saillie du 'prosternum, varient à un degré extraordinaire. Beaucoup d’espèces sous ces trois points de vue ressemblent en- EtATERIDBS. 131 La tôle des fclatérides est souvent petite , au plus médiocre et rare¬ ment (par ex. Agriotls, Adrastus) verticale. En avant, le front tantôt forme un repli perpendiculaire (plaque nasale) plus ou moins épais, tan¬ tôt est déprimé, comme dans les Coléoptères en général, sans présenter en avant une tranche bien distincte. Dans le premier cas il offre très- souvent une saillie horizontale qui déborde plus ou moins le repli nasal, et il est dit alors caréné, selon l>xpression employée par Eschsciiollz (1). Bien qu'il y ait des passages presque insensibles d’une de ces formes à l'autre, on est obligé de tenir compte de ce^ caractère et il joue un rôle important dans la principale tribu de la famille, celle des Élalérides vrais. La bouche n’est nécessairement inférieure que lorsque la tôle est verticale. Scs parties ne sont plus développées que chez les Eucnémides et ne varient presque pas. Le menton est carré, trapéziforme ou arrondi en avant. La langaette le dépasse toujours notablement; son bord antérieur varie comme celui du menton et présente seulement chez un grand nombre de genres une lissure médiane. Au devant de la languette se voient les palpes labiaux composés de trois articles, sans compter leurs supports; les maxillaires en comptent quatre, comme de coutume. Ces organes sont courts, sur¬ tout les labiaux et ne s'allongent d'une manière assez notable que chez les Caxipsosternus et surtout les Oxjnoptérides. Le dernier article de tous est plus ou moins sécuriforme, sauf dans quelques genres ( par ex. Cylindboderus, Plastocercs, Euthysaniüs), où il devient ovalaire ou subcylindrique. Les mâchoires ne présentent rien de particulier. Les mandibules affectent deux formes, l une normale, l’autre exceptionnelle et pareille à celle qui est de règle chez lesCébrionides. Dans la première ces organes sont courts et graduellement en demi-cercle ; dans l’autre ils sont plus longs, droits, puis recourbés brusquement dans leur moitié tièrement aux Euonémi’des ou aux Cébrionides et ne peuvent probablement pas plus sauter que ces derniers. Quant à cette faculté considérée au point de vue physiologique, cette question ne saurait trouver place dans un ouvrage de la nature de celui-ci. Bien qu'elle ait été souvent traitée, elle n’est pas encore complètement éclaircie. Voyez notamment Geoffroy, Ins. d. envir. d. Paris, I, p. 129; De Géer, Mém. IV, p. 141; Olivier, Entom. Il, n° 31, p. 2; Strauss- Durckheim, Anatom. du Melolonllia vulgaris , p. 192; Burrneister, llandb. d. Entom. I, p. 489; Lacordaire, Introd. à l’Entom. II, p. 294, et Erichson in Germar, Zeitscbr. II. p. 279; c’est à ce dernier qu’est dù ce qu'on a de mieux sur ce sujet. Comme l’a dit Germar (Linnæa entom. 1, p. 148), il n’y a point d’indices extérieurs infaillibles qui puissent faire préjuger l’énergie avec laquelle les diverses espèces peuvent sauter, et il est probable que la disposition des muscles du thorax joue ici lo principal rôle. (1) Cette expression est assez peu exacte, car dans l’acception ordinaire du mot une carène suppose une saillie verticale. Il est extrêmement rare qu’il y en ait une de cette nature chez les Élatérides, et certains Tetualobus sont même presque les seuls qui eu présentent des exemples. 132 ÉLATÉR1DES. terminale (par ex. Oxynopteres, Dicronycues). Le labre est presque toujours bien développé €l en même temps arrondi en avant. Il n’y a que deux genres (Penia, IIypodesis) chez qui il est court au point d’être assez difficile à voir, et un seul (Plastoceres) où son existence est douteuse. Les antennes, sauf chez les seuls Hypodesis et Plastoceres, sont in¬ sérées immédiatement en avant du bord antérieur des yeux, et rien n’est plus commun, qu’il y ait une plaque nasale ou non, que leurs cavités se prolongent en se rétrécissant au côté Interne , sans que, néanmoins, on puisse en tirer le même "parti que chez les Buprestides. Les Agryp- nidcs sont les seuls chez lesquels les antennes se logent au repos dans des sillons proslernaux. Mais chez la plupart des Ilémirhipides et les Cualcolepidies, les angles rentrants qui séparent la mentonnière du prosternum des angles antérieurs du prothorax , sont plus profonds en même temps que leurs bords deviennent parallèles, et se prolongent à une courte distance en longeant en dehors les sutures prosternales. Chez les Eepdemes, ces canaux prothoraciques, c’est ainsi que je les appellerai, se prolongent presque jusqu’aux pattes antérieures. Jamais il n’existe de ces sillons marginaux qu’on observe chez quelques Bu¬ prestides et Eucnémides. Quant aux antennes elles-mêmes, elles varient extraordinairement et ne fournissent que rarement des caractères génériques (i). Des espèces congénères peuvent les avoir simplement dentées ou pectinées, flabellées et. même biflabellées. A une seule exception près (IIemiops), les yeux sont grands, arrondis, mais en général médiocrement convexes. Ce n’est que dans le groupe des Campylides qui fait le passage des espèces typiques aux Cébrionides, et çà et là dans un petit nombre de genres (par ex. Pityobies, quelques Atuoes), que ces organes sont dégagés du prolhorax et plus ou moins globuleux. Le prolhorax est en général plus mobile sur le pédoncule du méso¬ thorax que celui des Eucnémides, et celte mobilité est favorisée par la déclivité assez brusque de sa base et celle du bord antérieur des élytres, déclivité qui, toutefois, est loin (Pétre constante, car il y a des genres (par ex. Cualcolepidies) où elle a complètement disparu. La base elle- même présente dans son milieu deux courtes saillies ou une échancrure (IIemiops, Plectrosternes). Ses angles postérieurs embrassent plus ou moins la base des élytres et sont, en règle générale, carénés en dessus. (1) Leur vestiture subit également des modifications extrêmement nombreuses et qui sont non-seulement spécifiques, mais assez souvent (par ex. Cratony- chüs) sexuelles. Toutefois, comme les pores de ces organes restent toujours diffus, il n’y a pas plus de parti à en tirer que dans les Coléoptères en général, ’ai essayé de le faire et je me suis promptement aperçu que ces modifications ne conduisaient à rien de satisfaisant. ÉLATÉRIDES. 133 En dessous, le long du bord postérieur, on observe de chaque côléun sil¬ lon qui reçoit, les cuisses anterieures quand les pattes se contractent (sil¬ lons fémoraux), et chez quelques Agrypnides du genre Lacon il y a en avant un autre sillon oblique destiné à loger alors les tarses (sillons tarsaux). La mentonnière du prosternum manque dansun groupe entier, celui des Campylides, et plusieurs Tetralobüs ; dans les autres espèces elle varie beaucoup; nulle part elle n’est aussi prononcée que chez les Se&iiotcs. L'écusson ne manque jamais et reste toujours médiocre ; sa forme normale est celle d’un ovale allongé. Son seul caractère presque con¬ stant est d’étre logé dans une dépression très-niarquée de la base des élytres. Ces dernières sont de la largeur du prothorax en avant ou un peu plus étroites, généralement très-allongées et plus ou moins rétrécies en arrière. Leur extrémité est fréquemment spiniforme, plus rarement échancrée. Les pattes sont essentiellement faites comme celles des trois famille3 précédentes. Les hanches intermédiaires chez quelques Campvlus. ces mêmes hanches et les antérieures chez les Plastocerus , sont conico- cylindriques et non plus globuleuses. Ce sont les deux seules exceptions connues à leur forme normale. Les secondes sont presque ou tout-à- fait contiguës chez les Campylides, ce qui vient de ce que la saillie an¬ térieure du métasternum, au lieu d’être arrondie ou tronquée en avant comme de coutume, est très-étroite et très-aiguë. Ce caractère, malgré son insignifiance apparente, a une importance réelle, attendu que c’est un caractère de Cébrionides. Les tarses varient au point qu’il est impos¬ sible d’en rien dire de général. Il suffira de remarquer qu’il est extrê¬ mement rare (Melantuo) qu’ils soient dilatés, et que la présence ou l’absence, bien plutôt que le nombre des lamelles dont ils sont souvent munis en dessous, a une valeur générique (1). Il est de règle que les épisternums métathoraciques soient étroits, parallèles, et que leurs épinières soient à peine distinctes. LesTétralo- bides sont les seuls chez lesquels les uns et les autres s’élargissent nota¬ blement. Une seconde exception existe chez les Oxynoptérides, mais pour les épimères seulement, leurs épisternums étant à peu près à l’état normal. Il a été dit plus haut que la cavité du mésosternum et la saillie prostcrnale subissaient des modifications sans fin. Les habitudes des Élatérides sont assez variées. La plupart se trou¬ vent sur les fieurs et les feuilles; d’autres, tels que la plupart des Agryp¬ nides, plusieurs Elater, etc.,. sous les écorces; et parmi les petites (1) Il n'est pas toujours facile de constater la présence de ces appendices et l’on reste parfois dans le doute sur leur existence. Cela a lieu quand les pe¬ lotes dont les tarses sont souvent munis en dessous se détachent légèrement à leur extrémité des articles qui les portent. 134 ÉLATÉMDES. espèces, il en est, notamment les Cryptouypnits, qui sont épigées ; plu¬ sieurs sont nocturnes ou crépusculaires (i). Qutint à leur régime on a quelques observations qui tendent à prouver que, dans certains cas du moins, il serait carnivore (-2). Lorsqu’on veut les saisir, ces insectes se laissent tomber en contractant leurs pattes, et si à la suite de leur chute, ils se trouvent renversés sur le dos , c’est alors qu’ils font usage de leur faculté saltatoire. Leurs larves dont on connaît déjà un as'ez grand nombre (a) consti- (1) M. Ed. Perris (Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 3, II. p. 159) a le m-emier attiré l’attention sur ce fait. Il cite avec raison les Pvuopiiorüs de l'Amérique qu’on ne voit jamais en mouvement qu’à l’arrivée de la nuit, et parmi les es¬ pèces de nos pays, VAdelocera atomaria, les Aihous rufus et rhombeus et les Elater sanguineus et crocatus. Beaucoup d’autres encore ont sans doute des habitudes analogues. (2) Voyez Laboulbène, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, VI, Bullet. p. XXXVII; et Kawall, Stettin. entom. Zeit . 1856, p. 128. (3) M. Lucas (Ann. d 1. Soc. entom. Sér. 2, X, p. 261) a donné une liste assez complète de toutes celles observées jusqu’en 1852. — Pour des détails généraux sur ces larves, voyez Ericlison, Arcbiv, 1841, 1, p. 85; et Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Sc. d. Liège, VIII, p. 480. — Les meilleures des¬ criptions qu’on en ait sont celles données par M. Ed. Perris des espèces indi¬ quées plus bas. Celles connues actuellement sont les suivantes dans l’ordre systématique : Agrypnus fuscipes, Lequicn, Magaz. d. Zool. Ins. 1831, pl. 41; donnée comme celle de YAnthia sexgutlata du Bengale; figure reproduite par MM. Brullé, Hist. nat. d. 1ns. IV, pl. X , f. 2, et Wcstwood, An Introd. to the mod. classif. of Ins. I, p. 67, f. 2, n° 8. — Adelocera atomaria , Lucas, loc. cit. p. 268, pl. IV, n° 2, f. 1 ad; Perris, Ann. d. 1. Soc. ent. Sér. 3, IJ, p. 140, pl. 5, f. 238-232. — Ad. varia, Blisson, ibid. Sér. 2, IV, p. 65, pl. Il, n° 1, f. 2. — Lacon murinus , Westwood, An Introd. etc., I, p. 233, f. 24, n° 21; Blan¬ chard, Règn. anim. illustr. Ins. pl. 15, f. 7 a. — Alaus oculatus, Chapuis et Candèze, loc. cit. p. 482, pl. 5, f. 3. — Al. nobilis, Sallé, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 3, III, p. 264, pl. 14, f. 1 b-d. — Athous undulatus, De Géer, Mém. IV, pl. 5, f. 23. — Ath* rhombeus, L. Dufour, Ann. d. Sc. nat. Sér. 2, XIV, p. 41, pl. 3, B f. 1; Perris, loc. cit. p. 146, pl. 5, f. 243-246; Curtis, ibid. Sér. 3, 1, p. 417, pl. 13, n° 3, f. 1. — Ath. hirtus, Chapuis et Candèze, loc. cit. p. 484, pl. V, f. 1. — Ath. rufus, Perris, loc. cit. p. 143, pl. 5, f. 233-242. — Limo- nius Bructeri, Giraud, Verhandl. d. Zool. -Bot. Ver in Wien, I, p. 97. — Cratonychus niger, Bouché, Naturg. d. 1ns. p. 186, pl. 8, f. 33. — Crat. ru- fipes , Bouché, ibid. p. 185, pl. 8, f. 32; Perris, loc. cit. p. 134, pl. 5, f. 219-227. — Elater sanguineus, Bouché, loc. cit. p. 185; Perris, loc. cit. p. 148, pl. 5, f. 247-253. — El. fulvipennis, Bouché, loc. cit. p. 183, pl. 8, f. 23. — El.po- morum, Curtis, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 3, I, p. 42, pl. III, n° 3, f. 1; Ileeger, Sitzungsber. d. Wien. Akad. XIV, 1855, p. 33, pl. 3. — Ludius ferru- gincus, Blisson, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, IV, p. 65, pl. H, n° 1, f. 1. — Agriotes segetiÿ, De Géer, Mém. V, p. 397, pl. 12, f. 4. — Agr. lineatus, De Géer, ibid. IV, p. 155, pl. 5, f. 23-25; Bouché, loc. cit. p. 186, pl. VIII, f. 34. — Agr. sputator, Kollar, Naturg. d. schædl. Ins. p. 149. — Campylus meso- melas, Chapuis et Candèze, loc. cit. p. 486, pl. 5, f. 2. KEATÉRIDES. 135 tuent un type spécial, surtout pour les parties de la bouche. Toutes sont allongées, tantôt grêles et subcylindriques (Chatonychus, Elateb, Lc- dius, Agriotes, etc.), tantôt plus ou moins déprimées (Alaus, Agryp- nides, Atiioos) et revêtues sur les segments qui suivent la tête, d’écus¬ sons cornés un peu plus étroits en dessous qu’en dessus. La tête, de forme variable, est également cornée, plane ou un peu concave en des¬ sus, avec son bord antérieur sinueux et sans épistome distinct. Parmi les organes buccaux le labre manque (t). Les mandibules sont médiocres, simples au bout, munies d’une dent médiane interne et concaves à leur base en dehors. Les mâchoires et le menton, logés dans une profonde échancrure de la face inférieure de la tête, sont allongés et soudés en¬ semble dans toute leur longueur. Au sommet des premières se trou¬ vent deux petits lobes, l’interne simple, l’externe sub-bi-articulé, et un palpe de trois articles; au sommet du second une courte languette munie de palpes bi-articulés. Il n’y a point de stemmates ('2). Les antennes, in¬ sérées près de la base des mandibules , sont courtes et composées de quatre articles, dont le premier est rétractile et le second surmonté d’un petit article supplémentaire. Les segments thoraciques ne diffèrent pas des segments abdominaux, sauf le prothorax qui est un peu plus long que les autres. Les pattes qu’ils portent sont courtts, robustes, rap¬ prochées et formées de trois pièces dont la dernière est munie d’un crochet simple. Le dernier segment abdominal est en général plus grand que les autres, plus corné et affecte des formes très-variées et souvent bizarres, mais qui se rapportent à deux types, selon qu’il est divisé en deux saillies dentelées sur leurs bords (Alaüs, Agrypnus, Lacon, etc.), ou entier (Elater, Ledius, Agriotes, etc.). Sous lui se trouve un pro¬ longement anal qui est large et muni de deux crochets cornés chez les Agrypnides, obeonique et inerme dans les autres espèces. Les stigmates sont au nombre de neuf paires situées près des bords des écussons dor¬ saux, la première sur le mésothorax, les autres sur les huit premiers segments abdominaux. Sous le rapport de la forme générale ces larves ont une très-grande ressemblance avec celles des Tenerrio, connues vulgairement sous le nom de Vers de farine. Mais cette ressemblance n’est que superficielle, la tête et les organes buccaux de ces derniers étant très-différents. La plupart vivent dans le bois vermoulu et décomposé de diverses espèces d’arbres, se nourrissant de ces détritus et des larves qui s’y trouvent. (1) Selon M. Ileeger (loc. cit.), il y en aurait un chez la larve de V Elater po- morum; M. Curtis, qui fa décrite également, n’en parle pas. (2) M. Hceger en assigne un de chaque côté à l’espèce citée dans la note précédente; il serait situé à la base des antennes. M. Ed. Perris (loc. cit. p. 154) ). — Mésosternum très-allongé : sa cavité étroite, profonde, un peu évasée. — Mentonnière du prosternum très-saillante, largement arrondie; sa saillie postérieure droite ; sutures prosternales subrectilignes ou convexes en dehors. Ces insectes figurent parmi les plus remarquables des Elalérides. Leurs formes élancées et élégantes, leurs téguments presque toujours entièrement glabres et brillants au point de paraître comme vernissés; enfin, un système de coloration qui leur est propre, les font reconnaître sans peine. La plupart sont d’un beau jaune plu? ou moins fauve, avec des bandes ou des raies longitudinales noires sur le prothorax et les élytres. Il est très-rare que ces dernières soient sillonnées ; la règle est qu’elles présentent des rangées très-régulières de petits points en¬ foncés, presque toujours entourés d’une auréole fuligineuse et comme translucide. Les mâles se distinguent de leurs femelles par leur dernier segment abdominal entier, tandis qu’il est sinué ou échancré chez ces dernières. Quelques-uns ont en outre, sur ce même segment, deux impressions ovales et pubescentes, mais il y a des espèces oîHes femelles les pos¬ sèdent aussi, et beaucoup d’autres où elles manquent dans les deux sexes, de sorte que ce caractère n’est sexuel qu’exccptionnellement. Le genre Eucaihftüs de M. Chevrolat ne repose sur rien de solide. Ses espèces ont seulement leurs élytres bi épineuses à leur extrémité (4), (1) Ce caractère n’est plus ici, comme de coutume, l’apanage des mâles; i-1 existe dans les deux sexes et à un degré égal; mais pas plus que chez les Alaus, etc., il n’a une valeur générique. (2) Chez quelques espèces inédites de Colombie il est fortement transversal. (3) Trois espèces nouvelles également de Colombie ( conicicollis , capucinus , nigricollis Cand.J en sont dépourvues sous le 1er article et n’ea out par consé¬ quent que deux en tout. — Latreille (Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 140,‘note) cite, sous le nom de dorsalis, une espèce du Mexique et qui aurait, suivant lui, quatre lamelles, le dernier article en étant pourvu. Si, comme cela est plus que probable, cette espèce est identique avec VEucamptus cuspidatus Chevrol., Latreille s’est trompé ; elle n’en a que trois. (4) Le type de ce genre, VE. cuspidatus Chevrol. (loc. cit.) du Mexique, et una CHALCOLfePIDI IDES. 157 tandis que chez les autres ces organes se terminent par une seule épine (1). Les Sbhiotus sont essentiellement américains et répandus depuis le Chili jusqu’au Mexique inclusivement. Les collections en contiennent une quarantaine d'espèces dont plus de la moitié sont inédites. CAMPSOSTERNUS. Latr. Ann. d. I. Soc. entom. III, p. 141. Palpes maxillaires en général assez allongés. — Mandibules obtuses ou subéchancrées au bout. — Labre saillant, arrondi en avant. — Tête excavée en dessus, coupée obliquement de chaque côté en avant, avec son bord antérieur déprimé au niveau du labre. — Antennes plus ou moins allongées, déprimées, atténuées à leur extrémité, de onze arti¬ cles : 2 court, 3 presque aussi long que 4, celui-ci et les suivants allon¬ gés, à peine dentés, 11 terminé par un faux article peu apparent. — Prothorax sublransversal, ou plus long que large, plus ou moins con¬ vexe sur le disque, muni d'un bourrelet sur les côtés; ceux-ci presque droits en arrière et arrondis en avant; ses angles postérieurs saillants, divergents et brièvement carénés. — Ecusson transversal, horizontal, de forme variable. — Elytres assez convexes, en ellipse très-allongée et terminées en pointe aiguë, rarement échancrées au bout. — Pattes assez longues; hanches postérieures brusquement élargies en dedans; tarses grêles, très-comprimés, leurs quatre 1ers articles décroissant gra¬ duellement. — Mésosternum à bords divergents. — Mentonnière du prosternum médiocre, arrondie ; sutures prosterjiales un peu concaves. Grands et beaux insectes, propres aux Indes orientale*, rivalisant pour la plupart avec les lluprestides, par leurs couleurs métalliques qui varient du bronzé obscur au vert doré le plus éclatant, et sont unifor¬ mes, sauf chez un petit nombre (par ex. Dohrnii), où les bords laté- autre espèce de Colombie, YE. imperialis, de M. Guérin-Méneville (Revue Zool. 1844, p. 15), ont le chaperon muni en avant d’une forte épine médiane. Mais il y a au Chili une espèce (E. luteipennis, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. Ins. 1838, pl. 228, f. 2) qui, avec des élytres également bi-épineuses, a le front ar¬ rondi et très-épais en avant. (1) El. distinctus Ilerbst (inermis, Kirby, Linn. Trans. XII, p. 383); du Brésil. — El. ligneus Linn., Fab., 01; de toute l’Amérique intertropicale. — EL su- turalis (angulatus Ürury), furcatus Fab., Ilerbst; de la Guyane. — El. inter- medius Ilerbst (cumulus Kirby, Germ.) ; du Brésil. — Sem. angusticollis, de Rio-Janeiro; convexicollis, sanguin icollis, fulvicollis, de Bolivia; Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 127. — regalis, Illigeri, Schaumii, Seladonius, Linnei, Germarü, Guérin-Ménev. Rev. Zool. 1841, p. 16; de la Nouvelle Grenade. — speciosus, teeniatus, virgatus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 75; du Pérou. — afflnis , strinlus , Guérin-Ménev. Verhandl. d. Zool. -Bot. Ver. in Wicn, V, p. 578; du Pérou. 158 ÉÏ.ATERIDES. rau\ du prolhorax sont d’un beau rouge sanguin. Presque tous son' entièrement glabres, les autres simplement revêtus de poils fins, peu abondants et caduques. Sauf chez un seul ( Lalreillei Guérin-Ménev.), dont les élytres sont sillonnées, ces organes sont finement chagrinés. Par suite île la longueur des palpes maxillaires, et même celle des mandibules, qui sont plus saillantes que dans les deux genres précé¬ dents, celui-ci a des rapports manifestes avec les Oxynoptérides, et peut être considéré comme rattachant le groupe actuel au suivant. Ces insectes sont assez nombreux; les collections eu renferment près d’une trentaine dont plus de la moitié sont décrits («)• TRIBU V. OXYNOPTÉRIDES. Palpes allongés, surtout les maxillaires. — Mandibules simples, sail¬ lantes chez la plupart, brusquement recourbées en tenailles. — Tête penchée; front déprimé et non caréné en avant. — Antennes très-sou- vent fiabellées chez les mâles. — Tarses sans lamelles. — Mentonnière du prosternum médiocre. — Mésosternum et mélaslernum distincts; le premier de forme variable. — Epimères mélalhoraciques le plus sou¬ vent grandes. Cette tribu correspond à une partie du groupe d’Elatérides établi par M. Hope sous le nom de Phyllophorides (-2), et a pour type spécial son genre Oxynopterus, près duquel vient se placer un autre (Megalo- Ruiris) qui*n est très-voisin. Réduite à ces seuls éléments, elle est par¬ faitement naturelle. La longueur des palpes de ces insectes, la forte saillie et la simplicité de leurs mandibules, la grandeur de leurs épinières métathoraciques, enfin, leur cavité sternale, dont le métasternum con- (1) On en a deux monographies : l’une de M. Hope (Ann. and Mag. of nat. Hist. VIII, p. 453), l’autre de Germar dans sa Zeitschr. IV, p. 99; celle-ci con¬ tient 17 esp. dans l’ordre suivant : C. fulgens Fat), [auratus Drur.), de Chine; type du genre; sumtuosus Hope, de Manille; aureolus Hope, de Singapore; Cantori Hope, de l’Assam; Lalreillei Guérin-Ménev., de Cocliinchine; i l ' li¬ sant, smaragdiuus Hope, de Madras; Delesserti Guérin-Ménev., du plateau des Nilgherries; Duponti Hope, du Malabar; rosicolor Hope, de Java; Proteus Hope, de Manille ; Stephensii Hope (splendidus? Herbst), du Népaul; Leachii Hope, de Singapore; Eschscholtzii Hope, de Manille; rutilans Clievrol., de Manille; violatus Gerin,, du Bengale; foveolatus Germ., du Malabar. Depuis, les suivantes ont été publiées : C. Templetonii , de Ceylan; Dohrnii , de l’Assam; Ilopei , de la cote de Tenasserim; Westw. The cabin. of or. Entom. p. 71, pl. 35, f. 1, 2, 4; la figure 3 représente le Stephensii. (2) « 3Ionograph of the Coleopterous Family Phyllophoridæ » Proceed. of the Zool. Soc. 1842, p. 73. 0XYN0PTÉR1DES. 159 stitue le fond, formenl un ensemble de caractères qui leur est exclusi¬ vement propre. Mais l’on est obligé de leur associer deux autres genres (Beliophorus, Pectocera), chez lesquels, parmi les caractères qui pré¬ cèdent, les uns se sont affaiblis et les autres ont disparu complètement. Mais c’est là un inconvénient qui se présente presque à chaque pas dans la famille. Les Oxynoptéridcs sont propres aux Indes orientales et à l’Afrique. Leurs espèces typiques rivalisent, sous le rapport de la taille, avec les Tétralobides ; les plus petites sont au moins de moyenne grandeur. I. Epimères métathoraciques grandes. Art. 3-7 des antennes des mâles plus longs que larges : Oxynopterus, — — transversaux : Megalorhipis. II. Epimères métatlioraciques petites. Antennes des mâles llabellécs : Pectocera. — à peine dentées dans les deux sexes : Beliophorus. Genre incertæ sedis : Leptophyllus . OXYNOPTERUS. JIope, Proceed. of the Zool. Soc. 1812, p. 77 (1). Télé fortement excavée, un peu rétrécie et tronquée en avant : ca¬ vités anlennaires surmontées d’une crête saillante. — Yeux très-gros, en partie engagés dans le prothorax. — Antennes assez longues, de tl articles : celles des mâles à articles 1 très-gros, pyriforme, 2 très-court, 3-6 médiocres, obeoniques, 7-10 plus longs, déprimés, croissant gra¬ duellement, tous munis, à partir du 3”, d’une trcs-longue et large la¬ melle, 11 très-long, lamelliforme, implanté au sommet du 10°; celles des femelles à articles allongés et dentés à partir du 3e. — Prolhorax transversal, convexe sur le disque, rebordé latéralement, avec ses côtés antérieurs fortement arrondis, échancré en demi-cercle en avant; ses angles postérieurs saillants, divergents, un peu arqués et non carénés. — Ecusson cordiforme, échancré en avant. — Elytres amples, sinuées avant leur milieu, fortement rétrécies en arrière et terminées par une épine suturalc. — Hanches postérieures peu à peu élargies en dedans; tarses à articles 1 plus long que 2-4, ceux-ci subégaux. — Mésoslernum allongé, horizontal ; le mélasternum formant le fond de sa cavité. — Men¬ tonnière du prosternum médiocre, largement arrondie; sa saillie pos¬ térieure droite; sutures proslcrnalcs subrectilignes. — Paraplcurcs mé- lalhoraciqucs assez larges; leurs épimères grandes. (1) Sym Beliophorus pars, Eschsch. in Thon, Entom. Archiv, 11, 1, p. 31, et Latr. Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 117. 160 ÊLATÉRIDES. L ’El. mucronalus d’Olivier est le type de ce genre remarquable, qui a de grands rapports avec les Tetralobüs par la taille gigantesque de ses espèces et quelques caractères importants, notamment la grandeur des épimères métalhoraciques, mais qui en diffère beaucoup par les mandibules, les palpes, la forme de la tête, la structure de la cavité sternale et la forme générale du corps, qui est très-voisine de celle des Campsosternds. Ces insectes sont d’un brun-rougeâtre clair et uniforme, voilé tant en dessus qu’en dessous par des poils fins, couchés, un peu lanugineux sur le prothorax, et dont la couleur varie du gris cendré au jaunâtre. Leurs téguments sont finement rugueux, sans aucune trace de sillons sur les élylres. Je crois le genre propre aux Indes orientales (t), et que l’espèce africaine (2) qu’y a comprise M.Hope appartient probablement au genre suivant, ce qu’on ne saurait décider sans l’avoir vue en nature, attendu que M. Ilope a passé sous silence la forme des articles intermédiaires des antennes. MEGALORHIPIS (3). Genre très- voisin des Oxynopierus, et qui n’en diffère que par le caractère suivant (4) : Antennes flabellées, seulement à partir du 4e article ; les articles 3-6 très-courts, transversaux, cupufiformes, les suivants obeoniques et s’al¬ longeant graduellement. Les rameaux de ces organes sont absolument faits comme chez les Oxyxopterüs mâles ; chez les femelles, les antennes ne diffèrent pas de celles des Oxynoptercs du même sexe. Pour tout le reste, sans exception, il n’y a aucune différence entre les deux genres, et peut-être celui-ci ne devrait-il former qu’une section du précédent. M. Bohemann qui a créé le genre , sous le nom d’ELASMOCERüS, n’en décrit qu’une espèce qu’il nomme validicornis ; elle est répandue depuis la SéDé- gambie jusqu’à Natal. (1) Il comprend en ce moment les quatre espèces suivantes ; mais comme ces insectes sont extrêmement voisins les uns des autres, il y aura peut-être lieu de les réduire : El. mucronatus, Oliv. Journ. d’hist. nat. 1, p. 262, pl. 14, f. 1, mâle. — Audouini, Cummingii, java nus. Hope, loc. cit.j pour une belle figure du Cummingii mâle, voy. Westw. The Rabin, of or. Entom. pl. 35, f. 5. Cette espèce est des îles Philippines, les autres du continent indien et des îles de la Sonde. (2) O. latipennis, loc. cit.; de la côte de Guinée. (3) Syn. Elasmoceuüs, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 381; nom employé deux ans auparavant par M. J. L. Le Conte (Ann. of the Lyc. of New-York, Y, p. 13) pour un genre de Clérides. ' (4) M. Bohemann indique les palpes labiaux comme beaucoup plus longs que OXYNOPTÉRI DES. 161 PECTOCERA. Hope, Proceed. of the Zool. Soc. 1842, p. 79. Palpes maxillaires et mandibules des Oxynopterds. — Labre tres¬ saillant. arrondi en avant. — Tête médiocre, entièrement dégagée du prolhorax, profondément excavée sur le front; celui-ci brusquement rétréci et subverlical. — Antennes des mâles de la longueur des deux tiers du corps.de onze articles : 1 gros, en cône arqué, 2 court, turbiné, 3-10 subcylindriques, égaux, munis chacun au côté interne (l) d’un ra¬ meau long et grêle, 11 déprimé, du double plus long que chacun des précédents. — Yeux très-gros, subglobuleux, dégagés du prothorax. — Celuf-ci un peu plus étroit que les élytres, un peu convexe, en carré plus long que large, tronqué en avant, un peu élargi à sa base, avec ses angles postérieurs très-saillants et très-divergents. — Ecusson presque carré, oblique. — Elytres très-allongées, médiocrement convexes, paral¬ lèles dans leurs deux tiers antérieurs, rétrécies en arrière, mucronées à l’angle suturai. — Pattes assez longues et grêles; hanches postérieures graduellement élargies en dedans; tarses longs, leurs quatre 1ers arti¬ cles décroissant successivement. — Mésoslcrnum déclive, formant en en¬ tier la ca\ilé sternale. — Mentonnière du prosternum courte et large, transversalement convexe; sa saillie postérieure lléchie. — Epimères métalhoraciques presque nulles. Je n’ai vu que des mâles de ce genre remarquable. Au premier coup- d’œil ses espèces ressemblent assez aux Imatismüs de la famille des Té- nèbrionides, elles sont seulement notablement plus grandes. Mais un examen plus attentif révèle qu’elles sont en réalité voisines des Oxy- ropterus qui précèdent, comme l’a pensé M. Hope. Ces insectes sont d’assez grande taille, mais étroits, et entièrement revêtus de poils fins couchés, formant un dessin nuageux en dessus. On n’en connaît que deux espèces de l’Hindostan (2). les maxillaires, tandis que c’est l’inverse; mais il y a là manifestement un simple lapsus calami. (1) Dans trois mâles du Cantori que j’ai sous les yeux, ces rameaux sont si¬ tués au côté externe des articles en question, mais cette forme insolite est cer¬ tainement le résultat d’une torsion qu’auront éprouvée les antennes au moment de la mort. Dans la figure citée plus bas du Mellyi qu’a donnée M. Westwood, ainsi que dans un quatrième exemplaire du Cantori que j’ai à ma disposition, la situation de ces rameaux est à l’état normal. (2| P. Cantori, de l’Assam; Mellyi, des environs de Simla dans l’Hinyilaya; Hope, loc. cit.; pour une figure du second, voyez Westwood, The Cabin. of or. Entom. pl. 35, f. 6. Coléoptères. Tome IV. 11 162 ÉLATÉBIDES. BELIOPHORUS. (Eschsch.) Germar, Zeitschr. f. d. Entom. IV, p. 48. Palpes maxillaires el mandibules de forme normale, mais peu allongés. — Tête presque carrée en dessus, un peu concave antérieurement ; front déprimé et légèrement arrondi en avant. — Yeux assez gros. — Antennes un peu plus longues que le protborax, de onze articles : 1 assez long, en massue arquée, 2 court, obeonique, 3-10 plus longs que larges, faiblement dentés, 11 muni d'un faux article à peine distinct. — Prothorax transversal, convexe sur le disque, finement rebordé sur les côtés, qui sont arrondis en ayant; ses angles postérieurs longs, aigus, carénés, embrassant fortement les élylres. — Ecusson ovale. — Elytres allongées, assez convexes, plus larges dans leur milieu, peu à peu et médiocrement rétrécies en arrière. — Manches postérieures très-étroites dans plus de leur moitié externe, brusquement élargies intérieurement en une lame trapéziforme, échancrée; tarses longs, filiformes, compri¬ més, densément velus en dessous; le 1er article des postérieurs aussi long que les deux suivants réunis; ceux-ci et le 4e décroissant graduel¬ lement. — Mésosternum oblique, formant en entier la cavité sternale. — Prosternum convexe ; sa mentonnière courte; sa saillie postérieure très-fléchie ; sutures proslernales concaves. — Epimères mélathoraci- ques médiocres. On doit à Germar d’avoir fait connaître en détail ce genre qu’Eschs- choltz avait non-seulement à peine caractérisé, mais dans lequel il avait réuni trois espèces disparates (i). D’un autre côté, il avait mieux saisi ses analogies que Germar qui l’a placé dans le voisinage des Ludius, avec lesquels il n’a que des rapports généraux et éloignés. Le B. cebrionoides, type du genre, présente, mais affaiblis, les carac¬ tères principaux du groupe actuel, dans les palpes, les mandibules et les épinières métalhoraciques. 11 reproduit même assez bien en petit la forme générale des Oxynoptebcs, si ce n’est que ses ély très ne sont pas épineuses en arrière. Il est de taille au-dessus de la moyenne, d'un brun- marron brillant, glabre, avec les ély très sillonnées. G’est un insecte ori¬ ginaire du Gap et très-rare dans les collections. Il existe une autre espèce de Natal, de moitié plus petite, comprise par M. Bohemann parmi les Diacanthus (a), et qui me paraît appartenir aussi à ce genre, bien que les caractères de la tribu se soient encore da¬ vantage affaiblis chez elle. (1) In Thon, Entom. Arcliiv, II, 1 p. 44. Les trois espèces en question sont : l’Eucnetnis gigas de Mannerheim, qui constitue le genre Æmidius qu’on trou¬ vera plus loin parmi les Elatérides vrais; VOxynopterus mucronatus, et le Bel. cebrionoides mentionné dans le texte. (3) Diac. viduus, Bohem. lus. Caffrar. I, p. 410. TETRA L0BIDES. 163 Note. Le genre suivant de M.IIope appartient très-probablement au groupe actuel, mais les caractères suivants que lui assigne cet auteur, sont si in¬ complets qu’il est impossible, en les comparant à ceux du genre Oxyixo- pterus, tels qu’il les a exposés, de voir en quoi ils en diffèrent. Il est très-possible que le genre soit le même que celui fondé par M. Bohe- mann sous le nom d’ELASMOCEnus que j’ai dù changer en celui de Me- GALonuiris. Dans l’affirmative, le nom de M. llope aurait la priorité. LEPTOPHYLLUS Uope, Proceed. of the Zool. Soc. 1842, p 79. Tête presque carrée , échancrée en avant. — Antennes de onze ar¬ ticles : 1 grand, 2 subtrigone, les huit suivants presque égaux et lamel- lés, le 11e trois fois plus grand. — Prothorax ayant ses angles antérieurs arrondis et les postérieurs aigus, rebordé et caréné latéralement. — Ely- tres acuminées en arrière. — Crochets des tarses presque égaux. La seule espèce (L. Slrachani) décrite par M. Hope est un grand in¬ secte de la côté de Guinée, complètement semblable, d’après la descrip¬ tion qu’il en donne , à un Oxynoptercs. Il renvoie le lecteur à une ligure qu’en aurait donnée M.Westwood avec des détails, ligure qui n’a jamais clé publiée à ma connaissance. TRIBU VI. TÉTRALOBIDES. Parapleures métathorneiques très-larges ; leurs épinières grandes. — Mandibules dentées avant leur extrémité. — Tète penchée ; front non caréné, très épais en avant, formant une plaque nasale en général aussi haute que large. — Antennes très fortement (Libellées chez les mâles. — Tarses munis de peloltes et de lamelles en dessous. — Mentonnière du prosternum courte, parfois presque nulle. — Mésosternum déclive, distinct du mélaslernum. Ce groupe serait complètement isolé dans la famille par suite du dé¬ veloppement qu’ont pris chez ses espèces les parapleures mélalhora- ciques, s’il n’y avait pas quelque chose d’approchant chez les Owxo- ptercs, mais pour les épinières seulement, les parapleures étant restées chez ces derniers presque à l’clat normal. La formule qui précède prouve suffisamment que ces insectes ne sauraient rester associés aux Oxynoplérides ; elle contient tout ce qu’ils offrent d’essentiel. ICI ÊLATÉIUDES. Tous sont de taille gigantesque et seraient encore, à ce point de vue, isolés parmi les autres Elatérides si les Oxvnopterds et les Megalo- buipis n'existaient pas. Ils sonlégalement particuliers .à l'ancien continent, mais jusqu’ici paraissent n’exister qu’en Afrique et dans l’Australie. Les deux genres qu’ils forment sont très-voisins l’un de l’autre, et il conviendrait peut-être mieux de les réunir. I. Dernier art. des palpes max. fortement sécuriforme : Tetralobus. II. — — en cône renversé : Charitophyllus . TETRALOBUS. Encycl. méth. Ins. X, p. 594 (1). Dernier article des palpes maxillaires fortement sécuriforme. — Tête petite, plus ou moins excavée en avant, avec son bord antérieur rebordé dans son milieu, rarement (par ex. auricomus) plane. — Yeux très- grands, arrondis, assez saillants. — Antennes à articles 1 en massue arquée, 4-11 transversaux, émettant chez les mâles un très-long ellarge rameau; 4-10 dentés en scie aiguë ou obtuse chez les femelles, 11 al¬ longé, déprimé, avec un fauxarticle arrondi au bout. — Prolhorax trans¬ versal, arrondi sur les côtés et médiocrement rétréci en avant, avec son bord antérieur largement échancré, muni au milieu de sa base d’un lobe tronqué ; ses angles postérieurs divergents, horizontaux, plus ou moins recourbés en dedans au bout, carénés ou non. — Ecusson assez grand, incliné, en triangle curviligne, en général allongé. — Elylrcs de la lar¬ geur du prolhorax à leur base, rétrécies dans leur tiers postérieur et arrondies au bout. — Pattes médiocres et robustes ; banchcs postérieures médiocrement élargies et sinuées dans leur moitié interne; tarses com¬ primés ; leurs quatre 1ers articles munis de lamelles médiocres, celle du 1er rudimentaire ; celui-ci presque égal aux trois suivants aux quatre pattes postérieures. — Proslcrnum large et plan en avant avec sa men¬ tonnière arrondie ou tronquée; sa saillie postérieure droite et robuste; sutures prostcrnales un peu tlexucuses. — Corps allongé et assez con¬ vexe. Les grandes espèces de ce beau genre atteignent jusqu’à près de trois pouces de long; les plus petites ont la moitié de celte dimension. Toutes sont d’un noir ou d’un brun rougeâtre uniforme et revêtues d’une pubes¬ cence grise ou jaunâtre, qui tantôt voile complètement leurs téguments, tantôt est très-fine et caduque. L'Elnlcr flabcllicornis de Linné, qui est le type du genre, et les espèces voisines appartiennent à la première de ces catégories et se distinguent en outre par leur prothorax convexe seulement dans son milieu cl plan sur (1) Syn. PiEzoriiVLLüs pars, Hopc, Proceed. of the Zool. Soc. 1812, p. 76 TÉTR ALOBIDES. 165 ses bords, la régularité des rameaux antemiaircs des mâles, leursélytres épineuses à l'angle suturai et leur corps assez fortement atténué en arrière. Chez les especes de la seconde catégorie (par ex. Scliuckardi, Spencci), le prolhorax est régulièrement convexe, les élylres inermes à l'angle su¬ turai, le corps parallèle, et dans la plupart les rameaux des antennes des mâles présentent au côté interne un long sinus assez profond. Parmi les unes et les autres il en est dont les élylres sont, par excep¬ tion, plus ou moins distinctement, mais en général faiblement sillonnées. Sauf trois espèces de l’Australie, le genre est propre aux parties moyennes et australes de l’Afrique. On en a déjà décrit près d’une ving¬ taine (t). CH ARIT OPHYLLUS (2). Mêmes caractères que les Tetraeobus, sauf les particularités suivantes: Dernier article des palpes maxillaires en cône renversé et un peu dé¬ primé. — Elylres encore plus allongées, subparallèles, non épineuses à l'angle suturai. — Hanches postérieures graduellement cl faiblement élargies au côté interne. — l’roslernum convexe; sa saillie postérieure grêle, arquée et villeuse. Ces caractères sont assez faibles, et j’hésite à séparer ce genre du précédent. Il ne comprend que VElaler gigas de Fabricius (3), rare in¬ secte de la côte de Guinée, de la taille des plus grands Tethalobus, mais plus étroit, plus parallèle, d’un brun rougeâtre, finement pubescent partout, avec les élvtrcs chagrinées cl couvertes de sillons réguliers dont les intervalles sont coslil'ormes. (1) Esp. africaines : T. flabellicornis, Linné, Fab.; figuré dans Oliv. Entom. II, 31, pl. 3, f. 28; Herbst, Die Kæfer, pl. 157, f. 1; Drury, Exot. Ins. III, pl. 47, f. 1. Olivier et M. De Castelnau l’indiquent à tort comme des Inde^ or. ; il est de la côte occidentale d’Afrique ( cinereus , Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. I, p. 220, pl. 4, f. 1). — Goryi, Duponii, Savagei, Parryi, auricomus , Piezophyi- lus Schuckardi, Spencei , Hope, Proceed. of the Zool. Soc. 1842, p. 73; de Sé- négambie et Guinée, sauf le Parryi qui est de Nubie. Les deux derniers que j’ai sous les yeux, appartiennent réellement au genre actuel et non aux Tiezo- phïllüs. — subsulcatus , Ilopei, rotundifrons, Guérin-Ménev. Rev. Zool. 1847, p. 53, et in Lefebvr. Yoy. en Abyssin. Zool. p. 278, pl. 2, 1. 3-5$. Abyssinie. — héros , Polyp/temus , bifoveolatus , Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 377* Natal. — Rotidani, Bertol. Nov. Comment. Acad. Bonon. X, p. 424, Tab. X, f. 1; Mo¬ zambique. — Esp. de l’Australie : T. australasiœ , Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. V, p. 513. — Forlnumi, Manglesii , Hope, lpc. cit. p. 74. (2) Syn. Phvllophords, Hope, Proceed. of the Zool. Soc. 1842, p. 73; nom employé antérieurement sous cette forme ou avec la désinence féminine pour des Mammifères (Gray), des Crustacés (Milne Edwards), des Orthoptères (Thun- berg), des Diptères (Macquart) et des Echinodermes (Grube). (3) Syst. El. H, p. 221. On n’a pas de figure du mâle; M. De Castelnau (Hist. nat. d. 1ns. I, pl. 16, f. 10) en a donné uue médioere de la femelle. 166 ELATERIDES. TRIBU VII. ÉLATÉRIDES VRAIS. Mandibules presque toujours fendues ou échancrées au bout. — Tête penchée ou verticale ; front souvent caréné en avant. — Antennes libres au repos, plus longues que le prothorax, rarement flabellées chez les mâles. — Tarses revêtus d’une vestilure variable en dessous, consistant généralement en une fine villosité, souvent lamellés. — Mésosternum déclive, très-rarement horizontal, toujours distinct du mètasternum; celui-ci non acuminé en avant; ses parapleures étroites. Cette tribu comprend la majeure partie des espèces de la famille. C’est à elle que s’applique spécialement ce que j’ai dit plus haut des obstacles presque insurmontables que présente la classification des Élatérides. La formule qui précède n’apporte aucune idée bien nette à l’esprit sur les caractères propres à ces insectes, et il est dès lors né¬ cessaire de la compléter par un court exposé de leurs caractères né¬ gatifs. Ils diffèrent des Agrypnides par l’absence de sillons prothoraciques pour la réception des antennes au repos ; des Chalcolépidiides en ce que leur mésosternum n’est pas intimement soudé au mètasternum ; des Oxynoptérides par la brièveté de leurs palpes et de leurs mandibules ; des Télralobides par l’étroitesse et la forme de leurs parapleures méta • thoraciques; enfin des Campylides qui suivent par leur mètasternum non acuminé en avant, ce qui fait que l’écartement de leurs hanches inter¬ médiaires est à l’état normal. Il est plus difïicile d’exprimer en peu de mots ce qui les distingue des Hémirhipides, attendu que ces derniers présentent quelques exceptions à la forme caractéristique de leur mé- sesternum et que cette forme se trouve dans un genre (Orthostethus) du groupe actuel, et que quelques autres (Atractosomds, Pomacoiliüs, etc.) présentent quelque chose qui en approche. Mais si l’on fait abstrac¬ tion de ces cas exceptionnels, c’est dans cet organe que se trouve la séparation entre les deux tribus. Les lamelles des tarses qu’EschschoItz a pris pour base de la classifi¬ cation des Élatérides en général, ne conduiraient ici qu’à des résultats peu naturels. J’ai donné la préférence à la forme du front, selon qu’il est caréné ou non en avant. C’est un caractère parfois douteux et qui brise dans certains cas les analogies, mais moins que le précédent ; d’ailleurs il m’a été impossible d’en découvrir un autre. On obtient ainsi deux groupes à peu près également riches en espèces et qui ne me paraissent pas faire directement suite l’un à l’autre, mais être plutôt parallèles. Les ÉLATÉRIDES VRAIS. 167 espèces qui se trouvent à la fin de chacun d’eux se ressemblent en effet beaucoup sous le rapport de la forme de la tête. I. Front caréné. Élatêrides vrais. II. — sans carène. Ludiides. Groupe I. Élatêrides vrais. Front caréné en avant; sa plaque nasale d’épaisseur variable. I. Écusson oblongo-ovale, rarement ovale, jamais régulièrement cordiforme. A Tarses munis de lamelles. a Sutures prosternales concaves. b Prothorax ayant un tubercule redressé à sa base : Piezophyllus. bb — sans — c Antennes plus courtes que le prothorax : Æmidius. cc — plus longues — d Prothorax muni de deux appendices à sa base : Lobederus. dd — sans — — e Hanches postér. étroites, graduellement élargies. Mésosternum déclive; ses bords déprimés : Heterocrepidius. — vertical; — tranchants : Atractosomus , Poma- chilius. te Hanches postér. brusquement et fortement élargies en dedans. Front fortement caréné; plaque nasale très-épaisse : Physorhinus . — faiblement — — peu — Anchastus, Bra- chy crépis. a a Sutures prosternales rectilignes. Une seule lamelle aux tarses : Monocrepidius . Deux ou trois — Pityobius, Pedetes. B. Tarses sans lamelles. f Hanches postér. étroites, graduellement élargies. Crochets des tarses simples : Athous, Limonius. — — pectinés : Cratonychus. ff Hanches postér. brusquement élargies en dedans. h 4e article des tarses dégagé, cordiforme. Prothorax beaucoup plus large que les élytres : Pachyderes. — de largeur normale : Eudactylus, Æolus. b h 4* article des tarses filiforme : Elater, Crypiohypnus. 168 ÉLATÉB1DES. II. Ecusson régulièrement cordiforme. Saillie prosternale de longueur normale : Cardiotarsus. — courte, cunéiforme : Cardiophorus. Genres incertæ sedis : Crepidophorus , Œdostethus, Coptostethus. PIEZOPIIYLLUS. Hope, Proceed. of the Zool. Soc. 1842, p. 76 (1). Tcte excavée à sa partie antérieure : front un peu rétréci, tronqué et non rebordé en avant; plaque nasale très-haute, carrée. — Yeux très-gros. — Antennes assez longues, déprimées, de douze articles : 1 en massue arquée, 2-3 transversaux, égaux, larges, avec leur angle interne très-saillant chez les mâles, plus étroits et dentés chez les femelles, 11-12 allongés et subégaux dans les deux sexes. — Prolhorax plus long que large, convexe, muni à sa base d’un tubercule retroussé, avec ses angles postérieurs robustes, aigus, divergents, un peu relevés et caré¬ nés. — Ecusson oblique, allongé. — Elytres convexes, rétrécies, briè¬ vement déhiscentes et terminées par une épine en arrière. — Pattes assez longues; hanches postérieures étroites, à peine dilatées en de¬ dans; tarses médiocres, à article 1 comprimé, presque aussi long que 2-3 aux postérieurs. — Mésoslernum enfoncé, recouvert par le méta- sternum ; sa cavité basilaire et horizontale. — Proslcrnum assez con¬ vexe, très-rugueux; sa mentonnière assez saillante, sa saillie postérieure très-grêle ; sutures prosternales llexueuses, longées en dehors par un sillon assez large et assez profond. Ce genre rattache, de la manière la plus frappante, le groupe actuel aux Tétralobides, dont il ne diffère essentiellement que par l’étroitesse des parapleures métalhoraciques et les antennes non Qabellées chez les mâles. Aux caractères qui précèdent, il faut ajouter que le mélaster- num présente en avant un profond sillon en forme de V renversé, et sur la ligne médiane, en arrière, un autre longitudinal aussi prononcé; que les angles rentrants qui séparent la mentonnière du prosternum des angles a»:itérieurs du prothorax, ont la forme d’un canal prolhoraci- que.sans paraître en remplir le rôle, les sillons qui longent les sutures prosternales étant disposés de telle sorte qu’ils ne peuvent pas loger les antennes au repos. M. Hope l’a établi sur un insecte de Madagascar (2), de la taille d’un Tethalobus de moyenne grandeur, à élytres finement sillonnées et pro- (1) Syn. Tetkalobüs, Casteln. in Silberm. Rev. entom. IV, p. 12. (2) P. robustus, loc. cit.; décrit antérieurement par M. De Castelnau (loc. cit.) sous le nom de Tetralobus macrocerus. — Il y a dans les collections une seconde espèce du genre, originaire du Sénégal, très-distincte et que j’ai vue inscrite à tort comme étant le Piez. Schuckardi de M. Ilope. ÉLATÉUIDES VBAIS. 1G9 thorax recouvert en entier d’une fine pubescence jaunâtre. Mais il lui a associé, à tort, deux espèces de la côte occidentale d’Afrique, qui sont de vrais Tktkalobcs, comme on l'a vu plus haut. ÆMIDIUS. Latr. Ann. d. I. Soc. entom. III, p. 157 (1). Tête carrée en dessus, légèrement concave en avant; front un peu arrondi et assez fortement caréné en avant; plaque nasale aussi haute que large (mâle), ou transversale (femelle). — Veux grands, arrondis. — Antennes un peu plus courtes que le prolhorax, de onze articles : 1 en massue arquée, 2 3 très-inégaux chez les mâles, subégaux chez les femelles, 4 10 plus larges et plus fortement dentés chez ceux-là, 11 al¬ longé et acuminé dans les deux sexes. — Prothorax un peu plus long que large, convexe; ses angles postérieurs assez longs, aigus, dirigés en arrière et carénés. — Ecusson allongé, oblusément acuminé en ar¬ rière. — Elytres assez longues, convexes, rétrécies et inermes posté¬ rieurement. — Pattes des Piezoph vllüs, avec une lamelle seulement sous les trois 1ers articles. — Mésosternum déclive, sa cavité à bords di¬ vergents. — Prosternum convexe; sa mentonnière avancée et arrondie, sa saillie postérieure fortement comprimée, subhorizonlale ; sutures prosternales un peu concaves. L ’Eucnemis gigas de Mannerheim (-2) constitue à lui seul ce genre voisin mais bien distinct du précédent , et qui n’a absolument aucun rapport avec les Eucnémides, parmi lesquels on ne comprend pas bien que Mannerheim l’ait placé. Sa forme générale est presque la même que celle des Piezophyllus, mais il est de moitié au moins plus petit, d’un brun marron plus ou moins rougeâtre et revêtu d’une très-fine pubescence grise, peu apparente; ses ély 1res sont très-régulièrement sillonnées, mais plus chez la femelle que chez le mâle, et les sillons sont assez fortement ponctués. Cet insecte est originaire de l’Afrique australe, fort rare dans les collections, et jusqu’ici sans congénère. LOBEDERUS. Gcérin-Ménev. Mag. d. Zool. 1ns. 1831, pl. 9. Palpes robustes, leur dernier article sécuriforme. — Mandibules fai¬ blement unidentées avant leur sommet. — Labre saillant (3), en demi- (1) Syn. Eccnemis, Mannerh. Mon. Eucnemid. p. 14. — Beliophorus pars, Eschsch. in Thon, Entom. Arcb. II, 1, p. 34. (2) Loc. cit. Tab. I, t. 1, 2. (3) Et non pas « très-petit et caché par la saillie du chaperon, » comme le 170 ÊLATF.RIDES. cercle. — Tête petite, sillonnée sur la ligne médiane et un peu excavée à sa partie antérieure; front elliptiquement arrondi et fortement caréné en avant; plaque nasale très-épaisse, presque aussi haute que large. — Yeux grands, arrondis. — Antennes déprimées chez les mâles, filifor¬ me? chez les femelles, de onze articles : 1 arqué, 2 court, oheonique, 3-10 allongés et à peine dentés (mâles), transversaux, subégaux (femel¬ les), tt plus long, arrondi au bout. — Prolhorax fortement transversal, paraboliquement arrondi sur les côtés, bisinué en avant, médiocrement convexe; ses angles postérieurs non saillants, arrondis, précédés chacun en dedans d’un appendice ovalaire, enchâssé dans une échancrure de la base, — Ecusson brièvement ovale. — Elylres allongées, parallèles, arrondies en arrière, médiocrement convexes. — Pattes médiocres; hanches postérieures dilatées dans leur moitié interne et terminées par une assez forte dent; tarses assez courts, comprimés, ciliés partout, à articles 1-4 décroissant graduellement, le 3e muni d’une lamelle. — Mésosternum déclive; sa cavité sublinéaire, profonde. — Mentonnière du prosternum très-saillante, fortement sillonnée en travers, à sa base, et fléchie; saillie prosternale courte, inclinée, carénée ; sutures prosler- nales concaves. De tous les genres d’Elatérides, celui-ci est le plus singulier; il ne se rattache directement à aucun autre et semble même, au premier aspect, ne pas appartenir à la famille. M. Guérin - Méneville n’a connu que la femelle, et ne parle pas de la lamelle des tarses, qui est à peine visible chez elle, tandis qu’elle est très-apparente chez le mâle. Il n’y a aucun rapport entre les antennes des deux sexes, comme on le voit dans la formule qui précède; celles des mâles sont, en outre, sensiblement plus longues que celles des femelles. Le genre ne comprend jusqu’ici que Y El. appendiculalus de M. Perty (1), rare insecte de la province de Saint-Paul, au Brésil, d’assez grande taille, d’un brun rougeâtre, revêtu d’une pubescence jaunâtre assez abondante et régulièrement strié sur les ély très. HETEROCREPIDIUS. Guérin-Ménev. Alag. d. Zool. Ins. 1838; Vog. d. I. Favor. p. 24 (2). Tête régulièrement convexe ou un peu impressionnée à sa partie an¬ térieure ; front arrondi et plus.ou moins caréné en avant; plaque nasale dit M. Guérin-Méneville; ses dimensions sont les mêmes que chez le commun des Elatérides. (1) Del. anim. art. Brasil. p. 21, pl. 5. f. 5; M. Guérin-Méneville, qui l’a décrit presque en même temps qpe M. Perty, l’a nommé L. molinicomiSj nom qui ne convient qu’à la femelle. Latreille (Ann. d. 1. Soc. entom. 111, p. 148) s’est trompé sur la patrie de cet insecte en l’indiquant comme de Java. (2) Syn. Dicrepidiüs, Eschsch. in Thon., Entom. Archiv, II, 1, p. 31. — Di- ÉLATÊR1DES VRAIS. 171 en général épaisse; fossettes anlcnnaires arrondies et distantes chez presque tous. — Antennes longues, de onze articles : 1 médiocre, gros, 2 très-court, obeonique, 3 de longueur variable, 4-10 allongés, non ou faiblement dentés, très-rarement (labeHcs chez les mâles, 11 plus long que les précédents, à faux article nul ou peu distinct. — Prothorax de forme variable; ses angles postérieurs médiocres, en général carénés. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres plus ou moins allongées et rétré¬ cies en arrière, arrondies à leur extrémité. — Hanches postérieures obliquement tronquées en arrière et peu à peu dilatées en une lame trigone, rarement transversale, cl sinuée, avec une dent terminale in¬ terne; tarses médiocres ou assez longs, munis d’une à trois lamelles en dessous; le 1er article des postérieurs au moins aussi long que les trois suivants réunis, le 4e entier. — Mésosternum déclive. — Saillie proslernale plus ou moins arquée ou fléchie-, sutures proslcrnales con¬ caves en dehors. Cet ensemble de caractères s'applique à un grand nombre d’espèces étrangères, sauf une seule ( fulvus ), à l’Europe, polymorphes et va¬ riant tellement sous le rapport de la tête, de la carène frontale, des antennes, etc., que je crois devoir réunir en un seul les genres dans les¬ quels on les a réparties. Ces genres ont été presque tous fondés sur le nombre des lamelles qui4, existent sous les tarses et nommés d’après ce nombre. Parmi ces noms, il en est un créé par M. Guérin-Méneville , qui convient très-bien au genre tel que je l’entends, et je suis, d’après cela, obligé de le prendre, bien qu’il ne soit pas le plus ancien. En partant du nombre des lamelles en question, on doit mettre en tête de ces insectes quelques espèces de l’Amérique du Sud qui en ont sous les trois premiers articles des tarses et qui constituent le genre Trielasmcs (>) de M. Blanchard, sans présenter rien de particulier. Dans le genre Blauta de M. J. L. Le Conte, établi sur une espèce (B. caula) des Etats-Unis, remarquable par sa forme cylindrique, il y a également trois lamelles, mais elles sont situées sous les articles 2-4 des tarses. Le plus grand nombre n’a que deux lamelles situées sous les 2° et 3e propus, Heteropüs (Heterocrepimus) Germar, Zeitschr. I, p. 215, 217; le se¬ cond de ces noms avait déjà été employé antérieurement pour des Orthoptères (Palissot-Beauvois), des Reptiles (Fitzinger), des Mammifères (Jourdan), des Hémiptères (Spinola), et, depuis Germar, on l’a encore reproduit plusieurs fois. — Cyathodera* Trielasmus, IMan ch. in d’Orb. Voy. Entom. p. 130 et 131. — Porthmidius, Germar, Faun. Ins. Europ. XXIV, 7. — Blauta, J. L. Le Conte, Trans. of tpe Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 472. (1) T. varians , Blanch.; du pays des Chiquitos. Dans les collections ces in¬ sectes sont confondus avec les Dicrepidius, et il y en a plusieurs dans le der¬ nier Catalogue de Dejean, par ex. son D. hœmatopus, du Brésil. J’en connais une demi-douzaine d’autres du môme pays, de Cayenne, du Mexique, etc.; la plupart sont d’assez grande taille. 172 ÉLATÉKIDES. articles des tarses, et Eschschollz les comprenait tous sous le nom de Dickepidius que Germar (t) a restreint à des espèces egalement améri¬ caines (-a), dont la plaque nasale est triangulaire, excavée, dont les ca¬ vités antennaires, à l’inverse de ce qui existe dans toutes les autres es¬ pèces, sont largement ouvertes, transversales, enfin dont les antennes sont fiabellées chez les mâles. Mais je crois avec M. J. L. Le Conte (3) que le premier de ces caractères n’a qu’une valeur de section, et que le dernier est insignifiant. Les Cyatbodera de M. Blanchard ne diffèrent de ces Dickepidius d’Eschscholtz que par leur grande taille, la hauteur de leur plaque na¬ sale qui est carrée, et leurs ély 1res très-allongées, régulièrement et for¬ tement rétrécies en arrière et épineuses à l’angle suturai (4). Les Dipbopus de Germar sont également des Dickepidius d’un faciès particulier dû à leurs ély 1res très-fortement et rapidement rétrécies en arrière, embrassées à leur hase par les angles postérieurs du prothorax qui sont recourbés, à quoi il faut ajouter que la carène frontale a com¬ plètement disparu, tout en laissant la plaque nasale d’une épaisseur or¬ dinaire (6). Les IIeterocrepidius vrais (Ueteropus Germar) sont essentiellement caractérisés en ce que leurs quatre tarses antérieurs ont une lamelle sous le 2e et le 3° article, tandis qu’aux postérieurs le 3e article seul en est pourvu (6). (1) Zeitschr. I, p. 213. (2) D. pectinicornis (ambiguus Dej.), Eschsch. loc. cit.; du Brésil. — El. ramicornis, Paliss.-Beauv. Ins. d’Afr. et d’Amér. p. 10, pl. 2, f. 3; des deux Amériques. — El. binus , Say, Trans. of the Amer. Pliil. Soc. New Ser. VI, p. 178; de l’Amér. du Nord. (3) Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 178. Si l’on conserve le genre ainsi limité, il faudra en faire un nouveau avec toutes les espèces à plaque nasale de forme ordinaire. — Les Dicrepidius décrits, tels que les entendait Esclischoltz, sont les suivants : Esp. de l’Amér. du Sud : D. castaneus, macu- licollis, fuscescens , magnicornis , unicolor , Blancli. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 132; les quatre premiers du pays des Chiquitos, le dernier de Corrientes. — flabellifer, planicollis, anguinus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 77; du Pérou. — porosus , chloropterus, atricornis , Erichs. in Schomb. Guyana, 111, p. 558; de la Guyane anglaise. — Esp. de l’Amér. du Nord : El. soleatus , Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 176. — D. ferreus , simplex, J. L. Le Conte, ibid. X, p. 178. — Esp. africaines : D. puncticollis , apiculatus, litigio- sus , inter stitialis, puberulus, Bohem. Ins. Calfrar. I, p. 384; Natal. — /). nu- bilus, adsperulus, Klug, Monatsher. d. Berlin. Acad. 1855, p. 647; de Mozam¬ bique. — Esp. de la Polynésie : D. Tastui, Lu Guillou, Rev. Zool. 1844, p. 221; de Hamoa. (4) C. longicornis, Blancli. loc. cit. pl. VIII, f. 10. J'en connais une seconde espèce de Cayenne, encore plus grande et très-distincte. (5) El. pexus , brasilianus, Germar, lus. Spec. nov. p. 55. (6) El. crocipes, Germar, Ins. Spec. nov. p. 41; du Brésil. — Heter. pici- élatérioeS vrais. 173 Enfin, le genre Poutiimioius de Germar ne comprend qu’une petite espèce (i) de l’Autriche, dont le 3'’ article des tarses est seul lamelle. Ce nombre le rapproche des Monocueimdius, mais chez ces derniers c’est sous le 41' article que la lamelle est située, et tic plus leurs sutures pros¬ ternales sont rectilignes et non pas concaves. Une révision approfondie de toutes les espèces décidera si quelques- uns de ces genres méritent d’être conservés. L’Amérique, surtout celle du Sud, est très-riche en especes de ce genre. Au milieu de toutes les modifications de taille et de forme qu’elles éprouvent, elles ont cela de commun que leur livrée est d’un brun noi¬ râtre ou d’un fauve uniforme, sans présenter jamais aucun dessin d’une autre couleur, et que leurs téguments sont revêtus d’une pubescence gri¬ sâtre, assez abondante chez la plupart d’entre elles. ATRACTOSOMUS (2). Labre transversal, sinuè ou échancré en avant. — Tête petite, régu¬ lièrement convexe ; front arrondi, non ou à peine caréné en avant ; pla¬ que nasale assez épaisse, transversale. — Antennes beaucoup plus lon¬ gues que le prothorax (mâles), ou un peu plus longues (femelles), de onze articles : 1 médiocre, arqué, 2 court, obeonique, 4-10 allongés, faiblement ou à peine dentés, subégaux, 11 plus long. — Prolhorax transversal, trapéziforme, aplani à sa base; ses angles postérieurs médiocres, aigus, dirigés en arrière, finement carénés. — Ecusson en ovale allongé. — Ely- tres médiocrement convexes, régulièrement oblongo elliptiques. — Pattes assez courtes ; hanches postérieures élargies dans leur moitié ^interne en une lame transversale sinuée en arrière; tarses médiocres, assez ro¬ bustes ; leurs articles 2-3 munis d’une lamelle; le 1er ,|cs postérieurs aussi long que les trois suivants, le 5‘‘ très-petit, entier. — Mésosternum horizontal, scs branches un peu divergentes. — Mentonnière du proster¬ num assez courte; sa saillie postérieure droite; sutures proslcrnales con¬ caves en dehors. — Corps allongé, subfusiforme. L’horizontalité du mésoslcrnum et la forme droite de la saillie pros- pes, Germar, Zeitschr. toc. cit. p. 218. — Ileter. ventralis , Guérin-Ménev.loc. cit. pl. 229, f. 1 ne; du Pérou. Dans cette espèce il y a un vestige d’une la¬ melle sous le 1er article des quatre tarses antérieurs; elle est exagérée dans la figure le qui représente un de ces tarses grossi. Germar indique également à tort le dernier article des palpes maxillaires comme étant ovoidc dans les deux espèces décrites par lui; il est faiblement, mais distinctement sécuriforme. (1) El.fulvus, W. Redtenb. Quæd. Gener. et Spec; Arcli. Austr. p. 11; fi¬ guré dans Germar, Faun. 1ns. Europ. loc. cit. M. L. Redtcnbacher (Fauu. Austr.; Die Kæfer, p. 293) en a fait un Monocrepidius. (2) Syn. Atractodes, Germar, Zeitschr. I, p. 219; nom déjà employé par Gravenhorst pour des Hyménoptères. 174 ELATKRIDES. lernale qui en est la conséquence, constituent les deux principaux carac¬ tères de ce genre. Ses especes ont en outre un facics particulier dû à l'aplanissement du prothorax à sa base et à leur corps atténué à ses deux extrémités. Toutes sont de taille moyenne, revêtues d'une fine pu¬ bescence lanugineuse, et sont en dessus d’un beau fauve plus ou moins rougeâtre, sauf l’extrémité des ély très qui est parfois noire ; ces organes sont finement striés. Il n’y en a encore qu’une espèce ( flavescens Ger¬ mai) du Brésil de décrite ; mais les collections en renferment plusieurs autres (l). Germar, faisant plus attention au faciès qu’aux caractères positifs du genre, y a introduit deux autres espèces (comosus , lulescens) du même pays, qui, ayant le front fortement caréné, le mésoslernum oblique et la saillie proslernale arquée, doivent en être exclues (2). POMACHILIUS. Eschsch. in Tiion, Entom. Arch. Il, 1, p. 31 (3). Tète légèrement convexe ; front largement arrondi et à peine caréné en avant; plaque nasale fortement transversale; cavités antennaires ar¬ rondies. — Veux médiocres, assez saillants. — Antennes longues, grêles, filiformes, de onze articles : 1 long, p u robuste, 2-3 un peu plus courts que les suivants, 4-10 égaux, obeoniques, 11 aussi long, ovalaire. — Prolhorax allongé, subparallèle ; ses angles postérieurs médiocres, aigus, subdivergents. — Ecusson oblongo- ovale. — Elylres allongées, graduel¬ lement rétrécies dans leur moitié postérieure, échancrées et plus ou moins bi-épineuses à leur extrémité. — Pattes grêles ; hanches posté¬ rieures peu à peu et médiocrement élargies en dedans ; 1er article des tarses postérieurs aussi long que les suivants réunis, le 3e cordiforme, muni d’une lamelle, le 4e très-court, entier. — Mésosternum à bords saillants, droit, puis coupé verticalement, sa cavité verticale occupant toute sa hauteur. — Mentonnière du prosternum médiocre; sa saillie postérieure cunéiforme, courte, droite ; sutures prosternales concaves. Insectes d’assez petite taille, de forme plus ou moins svelte et dont le système de coloration consiste en taches noires sur un fond d'un fauve leslacé, ou vice versâ. Ils tranchent assez fortement sur les espèces qui précèdent et qui suivent, et dans une méthode réellement naturelle ne (1) Par exemple, les Dicrepidius semiluieus et pubescens de Dejean, Cat. éd. 3, p. 97. (2) Elles doivent rentrer parmi les IIeterocrepidius ou dans ce genre nou¬ veau dont j'ai parlé plus haut (p. 172, note 3). Il en est de même de YAtracto- des collaris de Natal, décrit par M. Bohemann, Ins. Catfrar. 1, p. 395, et de Y A. cavifrons, Erichs. Arcliiv, 1843, 1, p. 224; d’Angola. (3) Voyez aussi Germar, Zeitschr. I, p. 232. ÉI.AJÉRIDES VRAIS. 175 devraient pas cire éloignés des Cosmksus qu’on trouvera plus bas. Mais en attendant que celte méthode soit trouvée, leurs tarses lamelles et la forme de leur mésoslernum obligent de les placer à la suite des Atrac- tosomus. La brièveté de leur saillie proslernale leur donne également des rapports réels avec les Cardiopuobus; elle est seulement un peu plus longue que chez ces derniers. L’Amérique du Sud est la patrie de ces insectes ; il y en a un assez grand nombre dans les collections, mais deux espèces seules sont dé¬ crites à l’heure qu’il est (i). u PHYSORHINUS. (Eschsch.) Germar, Zeitschr. f. d. Entum. II, p. 244. Tète au moins aussi longue que large, régulièrement convexe ; front très-arrondi et Irès-fortement caréné en avant; plaque nasale épaisse, un peu transversale. — Antennes assez robustes, plus longues que le prothorax, de onze articles : 1 médiocre, arqué, 2-3 très-courts, égaux, 4-11 allongés, égaux, faiblement ou non dentés, Il obtus au bout. — Prothorax au moins aussi long que large, trapéziforme, médiocrement convexe ; ses angles postérieurs assez longs, dirigés en arrière, carénés ou non en dessus. — Ecusson en ovale allongé. — Elylres oblongo-el- liptiques, arquées en dessus. — Pattes courtes, assez robustes ; hanches postérieures ddatées en une très-grande lame trapézoïde, échancrée en arrière ; éperons des jambes assez longs ; 3e article des tarses muni d'une lamelle; le 1er des postérieurs aussi long que les quatre suivants réunis, le 4e très-petit; crochets courts et grêles. — Mésosternum dé¬ clive. — Mentonnière du prosternum assez avancée ; sa saillie posté¬ rieure un peu fléchie; sutures prostcrnales faiblement concaves. — Corps atténué à scs deux extrémités. Ce genre se distingue entre tous ceux du groupe actuel par la gran¬ deur des lames coxalcs postérieures, la forme de la tête, la grandeur relative des éperons terminaux des jambes, caractères qui ne permet¬ tent pas de le confondre avec les Pomaciiimus et les Mo.vocrepidius qui n’ont également qu’une lamelle aux tarses. Ses espèces sont de taille médiocre, de couleurs assez variées cl pré¬ sentent ce caractère singulier que leur tête est constamment d’un beau jaune (-2) : du moins je ne connais aucune exception sous ce rapport (1) El. subfasciatus, Germar, Ins. Spec. nov. p. 50; du Brésil. — P. nigri- ceps, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 77; du Pérou. (2) Erichson (Archiv, 1842, li, p. 166) semblait disposé à admettre que cette partie du corps était phosphorescente; mais son faciès est trop dillérent de ce¬ lui des vésicules lumineuses des Pyuocuorus pour que cette opinion ait quelque probabilité. 176 ÉEATÉR1DES. chez les dix qui me sont connues. Trois seulement sont décrites en ce moment, parmi lesquelles une anciennement connue, YElat. erythro- cephalus de Fabricius, forme le type du genre. Ces insectes sont des différentes parties de l’Amérique du Sud et du Mexique (t). ANCHASTUS. J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. N. Ser. X, p. 459. Tête courte, régulièrement convexe ; front légèrement caréné et ar¬ rondi en avant : plaque nasale fortement transversale. — Antennes mé¬ diocres, de onze articles : 1 assez court, en massue arquée, 2-3 plus courts que les suivants, inégaux, 4-10 faiblement et obtusément dentés. — Prolhoraxdc forme variable ; ses angles postérieurs allongés, rectilignes et carénés en dessus. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres variables. — Hanches postérieures brusquement élargies en une grande lamcqua- drangulaire, terminée au côté interne par une courte dent; tarses grê¬ les, lilifornies, finement pubescenls , à article 1 des postérieurs aussi long que les trois suivants, 3 et 4 courts, surtout celui-ci, 3 muni à toutes les pattes d’une lamelle étroite et allongée; crochets petits et grêles. — Mésosternum déclive. — Mentonnière du prosternum assez avancée ; sa saillie postérieure fortement fléchie ; sutures proslernales concaves. Sans la forme des hanches postérieures, ce genre pourrait rentrer sim¬ plement parmi les IIetehocrepidius, mais ces organes le rapprochent des Puysorhinüs, tout en étant moins saillants et d’une autre forme que chez ces derniers. Il en diffère en outre beaucoup par la forme de la tête qui ressemble à celle des Elater et genres voisins. M. J. L. Le Conte n’y comprend que deux espèces (-2) d’un faciès très- différent. L’une ( digi talus ) de Pensylvanie est de taille moyenne, allon¬ gée, atténuée à ses deux extrémités et ressemble assez à un Eucnemis. (1) El. erythrocephalus, Fab. Syst. El. II, p. 241 (El. flaviceps , Perty, Del. an. art. Brasil. p. 21, pl. 5, f. 2; Phys. id. Blanch. in d’Orb. Voy. Entom. pl. 8, f. 7); de toutes les parties chaudes de l’Amér. du Sud. — xanthocepha- lus , Germar, loc. cit. p. 245, pl. 1, f. 4; du Brésil. — Sturmii , Germar, ibid. p. 439; du Mexique. Une quatrième espèce serait le Phys, galapagoensis de M. Waterhousc (Ann. of nat. Hist. XVI, p. 25), mais ce savant entomologiste ne le rapporte lui- mème au genre qu’avec quelque doute. Aiusi que son nom 1 indique, il est ori¬ ginaire des îles Gallapagos. Klug (Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 647) a décrit un Phys, dubius de Mozambique ; mais je doute qu’il y ait de ces insectes ailleurs qu’en Amé¬ rique. (2) 11 émet l’opinion que peut-être les Cryptohypnus cinereipennis et pube- ruluSj Mannerh. (Bull. Mosc. 1843, p. 240), de Californie, appartiennent au genre. Esclischoltz avait lait du premier un Monocuepidius. ÉLATÉR1DES VRAIS. 177 L’autre ( recedcns ) de Californie est plus petite , déprimée, assez large et suhparallèlc. Toutes deux sont d’un brun noirâtre et finement pubes- cenles. BRACHYCREP1S. J. L. Le Coete, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 460. Ce genre ne m’est pas connu en nature, mais, d’après les caractères que lui assigne M. J. L. Le Conte, il me parait s’éloigner peu du pré¬ cédent. Ses différences porteraient sur les points suivants : Antennes fortement dentées, à articles 2 petit, 3 égal au suivant. — Angles postérieurs du prolhorax bi-carénés. — Lamelle du 3c article des tarses très-courte. M. J. L. Le Conte ajoute encore une légère différence dans la forme des hanches postérieures dont f’angle externe est distinct, tandis qu’il est arrondi chez les Anchastcs : mais ce caractère parait bien faible ainsi que les précédents. Le genre ne comprend qu’une espèce (B. bicarina- lus) de la Géorgie, de taille médiocre, d’un brun marron, avec les an¬ tennes et les pattes d’un fauve teslacé. MONOCREPIDIUS. Eschsch. in Thon, Entom. Ârch. Il, 1, p. 31 (1). Tête tantôt plane et même un peu concave, tantôt régulièrement con¬ vexe ; front coupé carrément ou arrondi en avant, légèrement ou à peine caréné; plaque nasale au plus médiocrement épaisse, fortement trans¬ versale. — Antennes dépassant plus ou moins le prolhorax , de onze articles : 1 médiocre, 2-3 variables, le plus souvent obeoniques et plus courts que les suivants, 4-11 allongés, subégaux, faiblement dentés , le dernier souvent muni d’un faux article (“2). — Prothorax rarement trans¬ versal, souvent allongé , arrondi sur les côtés, rétréci avant ses angles postérieurs; ceux-ci en général assez longs, subdivergents et carénés en dessus. — Ecusson ohlongo-ovale. — Elytres de forme variable. — Hanches postérieures obliques en dehors, dilatées au côté interne en une lame transversale éehancréc au-dessus des trochanters ; 1er article des tarses postérieurs aussi long que les quatre suivants, le 4e dégagé, échanerè et muni d’une lamelle. — Mésosternum déclive. — Menlon- (1) Syn. Conodeuus Eschsch. loc. cit. — Oophorus pars, Guérin-Ménev., Mclsheim. (2) Germar (Zeitschr. I, p. 222) assigne à ces organes douze articles. Il y a en effet des espèces chez lesquelles le faux article est assez développé pour devoir être compté comme un article à part. Mais il diminua peu à peu et huit par disparaître complètement. Coléoptères. Tome IV. 12 78 ÉLATÉR1DES. uière du prosternum médiocrement prononcée; sa saillie postérieure un peu (léchie; sutures prosternales rectilignes, obliques. Tel qu’il est constitué en ce moment dans les auteurs et les col¬ lections, ce genre, très-riche en espèces, n’admet pas d’autre définition que la présence d’une lamelle sous le 4® article des tarses, puis, comme caracLère secondaire, la direction rectiligne des sutures du prosternum. Il comprend en effet des espèces de grande ou très-petite taille, de lormes extrêmement variées, de couleurs non moins diverses, et qui ne sont reliées ensemble que par l'unité de la lamelle en question (i). Un examen approfondi de toutes les espèces démontrera s’il doit être divisé en plusieurs. Eschscholtz en avait retranché sous le nom de Conobercs, un certain nombre de forme allongée, remarquables par leur prothorax beaucoup plus long que large, graduellement rétréci d’arrière en avant, leurs ély- tres épineuses à leur extrémité et leur forme déprimée ou médiocre¬ ment convexe (2). Germar n’a pas admis1 2 3 ce genre, et il y a en effet les passages les plus insensibles entre ses espèces et celles qui sont les [tins courtes. Les Monocrepidius paraissent répandus sur la plus grande partie du globe, mais l’Amérique occupe, sous ce rapport, le premier rang. Il y en a fort peu en dehors de ce continent (0). (1) M. J. L. Le Conte, dans son travail sur les Élatérides de l’Amérique du Nord (Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. -48 i) ^ comprend dans le genre des espèces qui sont privées de cette lamelle (El. circumscriptus , Germar, 1ns. Spec. nov. p. 46; El. dorsalis , Say, Journ. of the Acad, of Philad. 111, p. 167; Mon. comis , livens, amabilis, lepidus , Lee. loc. cit.) . Cette mesure peut être convenable quand on se borne aux espèces des États-Unis, mais si on l’étend à toutes celles qui existent dans les collections, je ne vois plus comment le genre pourrait être caractérisé. (2) Eschscholtz lui donne pour type Y El. malleatus, Germar, 1ns. Spec. nov. p. 50 et en décrit trois espèces nouvelles : C. fuscofasciatus , discolor, latera- lis, tous du Brésil. 11 y en a beaucoup d’autres dans les auteurs et les col¬ lections. • (3) Esp. des Etats-Unis : El. lividus, De Géer, Mém. IV, p. 162, pl. 18, f. 13 (castanipes Herbst, lobatus Say, Germar). — El. vespertinus, Fab. Svst. Et. II, p. 240 (finitimus Say, serotinus Germar). — El. auritus , Herbst, Die Kæfer, X, p. 145 (Oophorus crassicollis Melsheim.) — El. bellus, Say, Journ. of the Acad, of Philad. III, p. 168. — Mon. aversus, suturalis , sordidus, blandulus, J. L. Le Conte, loc. cjt. p. 482. — Mon. cinereipennis, Eschsch. in Thon, loc. cit.; Californie. — Esp. du Mexique : Con. apicalis , Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. II, fasc. 8. — Esp. de l’Amér. du Sud : El. geminatus, scalaris, Germar, Ins. Spec. nov. p. 43, 47; Brésil. — El. mucronatus, Perty, Del. anim. artic. Brasil. p. 22, pl. 5, f. 9 (Con. fuscofasciatus? Eschsch.; Mon. pugionatus Ger¬ mar). — M. ternarius, abbreviatus , stigmosus, dimidiatus, asininus, caninus , troglodytes, Germar, Zeitschr. I, p. 229; Brésil. — M. confusus, de Bolivia; oblongo-punctatus, de Patagonie; rubrescens, de Bolivia; Blanch. m d’Orb. ÉLATKHIDES VRAIS. 179 PITYOBIUS. J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Scr. X, p. 128. Télc grande, carrée en dessus, excavée antérieurement; front coupé carrément et fortement caréné; plaque nasale épaisse, transversale. — Yeux gros, globuleux, presque dégagés du prolhorax. — Antennes lon¬ gues, grêles, à articles 1 assez long, en massue, 2-3 courts, subégaux, 4-10 cylindriques, allongés, égaux, longuement bi-pectinés chez les mâles, faiblement dentés chez les femelles, 11 plus long, simple. — Pro¬ thorax allongé, subparallèle sur les côtés; ses angles postérieurs assez longs, épineux au bout, divergents, finement carénés. — Ecusson oblon- go-ovale. — Elytres allongées, rétrécies à leur extrémité. — Hanches postérieures graduellement élargies au côté interne ; tarses à articles 2-4 munis de courtes lamelles ; le 1er des postérieurs aussi long que les deux suivants. — Mésoslernum déclive. — Mentonnière du prosternum courte; sa saillie postérieure longue, droite; sutures prosternales recti¬ lignes. Genre très-voisin des Pedetes et des Atuocs qui suivent, mais qui me parait suffisamment distinct des uns et des autres par la forme très- rare des antennes chez les mâles et celle des angles postérieurs du pro¬ lhorax ; la présence de lamelles sous les tarses le sépare des seconds; le nombre de ces lamelles, des premiers. Il ne comprend qu’une assez grande et rare espèce (t) des Etats-Unis, plus allongée et plus parallèle .que les Atuods, entièrement noire, finement pubescente et qui se trouve, à ce qu'il parait, dans les forets de pins. Yoy.; Entom. p. 135. — M. apiatus , sticticus, répandus , Erichs. Archiv, 1817, 1, p. 178; Pérou. — Oophorus Laurent» , Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. Ins. 1838; Voy. d. 1. Favor. p. 23; Pérou. — M.proletarius , Erichs. in Schomb. Guyana, III, p. 558; Guyane anglaise. — Esp. africaine : M.plancus, Erichs. Arcliiv, 1843, 1, p. 224; Angola. — Esp. de l’Australie : El. ausiralasiœ, Boisduv. Faun. d. l’Océan. II, p. 101. — M. sulcicollis , Eschsch. in Thon, loc. cit. — M. cerdo, tabidus , fa- brilis, rutilicornis, fuscicornis, Erichs. Arcliiv, 1842, I, p. 136. — Leluti, Cor- dieri. Le Guillou, Rev. Zool. 1844, p. 220. — il. cinereus , Hombr. etJaquin. Yoy. au Pôle Sud; Entom. p. 84, pl. G, f. 6. — Esp. de la Polynésie : il. pallipes , Eschsch. in Thon, loc. cit.; Taity. — M. Chasali, Le Guillou, Rev. Zool. 1844, p. 220; Nouka-Hiva. — il. rufangulus , sericans, L.Fairm. ibid. 1849, p. 355; Taity. (1) P. anguinus, J. L. Le Conte, loc. cit.; c’est l’A//ious anguinus du dernier Catalogue de Dejeau. 180 ÉLÀTÉaiDES. PEDETES. Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 145 (1). Ce sont des Athcüs dont les articles 2-3 des tarses sont munis de courtes lamelles. Pour le surplus, tous les autres caractères sont identiques, sauf les angles postérieurs du prolhorax qui sont parfois un peu plus longs et plus aigus. On voit par les espèces européennes citées par Kirby, que dans sa pensée ce genre comprenait en même temps les Atuods, et c'est M. J. L. Le Conte qui l’a restreint tel que je le présente ici. Les seules espèces qui lui appartiennent authentiquement sont celles de l'Amérique du Nord signalées par ce savant entomologiste (“2). ATIIOUS. Eschsch. in Thon, Enlom. Areh. II, 1 p. 33 (3). Tête assez grande, tantôt plane, tantôt déprimée à sa partie antérieure; front largement arrondi ou coupé carrément en avant; plaque nasale de hauteur et de forme variables. — Yeux grands et assez saillants, sou¬ vent en grande partie dégagés du prothorax. — Antennes longues, de onze articles : 1 médiocrement long et robuste, 2 obeonique, plus ou moins court, 4-11 allongés, non ou faiblement dentés. — Prolhorax au moins aussi long que large ; ses angles postérieurs en général courts et robustes, carénés ou non. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres allon¬ gées, légèrement rétrécies en arrière. — Hanches postérieures graduel¬ lement et faiblement élargies en arrière ; tarses de structure variable en dessous, le 1er article des postérieurs plus long que les deux suivants réunis, le 5e de longueur variable, dégagé. — Mésoslernum déclive. — (1) Syn. àthoüs et Limonius pars, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 154 sq. (2) P. Brigthwelli , Kirby , loc. cit. p. 146 (A thons oblongicollis et arcticollis, Melsheim. loc. cit. p. 155). — El. scapularis, acanthus, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 178. — El. cucullaius , Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 264 ( Ath . hypoleucus , procericollis, strigatus, Melsh. loc. cit. p. 154 sq.). — P. fossularis , equestris, J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 426. — Limonius postions , Melsheim. loc. cit. p. 158. Tous les Dicrepidius des auteurs, dont les sutures prosternales sont droites et non concaves en dehors, doivent, à ce que je pense, être rapportés ici, que les lamelles de leurs tarses soient courtes ou bien développées. Parmi ceux mentionnés plus haut (p. 172, note 3), il en est probablement plusieurs qui sont dans ce cas. (3) Syn. ANATHROTUS,Steph.lll. ofBrit. Entom.IIl — Eschschoi.T7U, Casteln. Hist. nat. d. Ins. I, p. 232 ; genre établi uniquement sur VAth. rhombeus. ÉLATÉR1DES VRAIS. 181 Mentonnière du proslcrnum en général assez grande ; sa saillie posté¬ rieure fléchie; sutures prosternales rectilignes. — Corps allongé. Ce genre est un de ceux qui prouvent le mieux le peu de ressources que présentent les tarses pour la classification dans la famille actuelle. Dans ses grandes espèces (par ex. rufus, rhombeus, etc.), leurs articles 2-4 sont fortement rétrécis à leur base , très-renflés en dessous et mu¬ nis de pelotes très-apparentes (i); puis ces deux caractères s’effacent insensiblement et l’on finit par arriver à des espèces ( ferruginosus , inunctus, etc.) chez lesquelles ces organes sont simplement filiformes et revêtus inférieurement d’une fine villosité. Chez celles en petit nombre (rufus, angusticollis) dont la tête est déprimée en avant, cette partie du corps ressemble assez à ce quelle est chez les Alacs, mais néan¬ moins sa carène frontale reste plus apparente que chez ces derniers. Les Athoüs sont tous de forme allongée, finement pubescents et, sauf quelques-uns (undulalus, Iriundulalus, rhombeus ) qui sont ornés de bandes flexueuscs transversales sur les élytres, leur livrée est uniforme; les plus petits sont de moyenne taille. Les mâles diflèrent assez souvent de leurs femelles par leurs couleurs plus claires, leur pubescence plus fine ou quelques modifications dans la forme générale du corps, et même dans celle du front qui est moins déprimé en avant et, par suite, plus fortement caréné. Dans nos pays, ces insectes se trouvent sur les plantes et les feuilles des arbres. Le genre est riche en espèces, principalement dans les régions froides et tempérées de l’hémisphère boréal. Hors de là, l’Amérique du Sud parait seule en posséder quelques-unes , mais qui sont encore inédites en ce moment (ü). (1) Parfois, au moins dans l’un des sexes, la femelle, ces pelotes deviennent de véritables lamelles sur le 2e et le 3e articles; Yhirtus en ofTre un exemple. D’après cela on pourrait supprimer le genre Pedetes qui ne diffère de celui-ci que par ce caractère. (2) Les Catalogues les plus récents en mentionnent pour l’Europe seule plus de 50 espèces dont h peine le tiers sont décrites; celles inscrites dans les an¬ ciens auteurs sont les Elut, undulatus De Géer ( trifasciatus Herbst), rufus, vittatus ( subfuscus ? Gyll.) hœmorrhoidalis ( ruficaudis Gyll., analis Herbst), bongicollis (marginalus Payk., marginellus Herbst), 4 -maculatus Fab.; hirtus (aterrimus Fab., niger 01.), scrutator (testaceus Payk.) Herbst; rhombeus Oliv.; inunctus , parvulus Panz.; bifasciatus Gyllenh.; affitiis Payk.; proco¬ rus Illig. — Aj. Esp. d’Europe : A. difformis (circumductus Ménétr.), leuco- phœus, crassicollis (Dej .), Lacord. Faun. ent. d. env. d. Par. I, p. 610. — f nutihtus, Rosenh. Beitr. z. Inscktenf. Europ. p. 15. — suturanigra , Chevrol. Rev. Zool. 18-10, p. 15 — foveolatus, Hampe, Stettin. entom. Zeit. 1850, p. 351. — acutus, villiger, frigidus, melunoderes , sylvaticus , tomentosus, pallens, flavescens, herbigradus , castanescens , semipallens, Mulsant, Opusc. entom. fasc. VI, p. 20. — Esp. de Sibérie : A. cinereofasciatus , infuscatus, Eschsch. ic Thon, loc. cit. — Gebleri, Munnerh. Bull. Mosc. 1847, II, p. 412. — dauricus, Se- 182 ÉLATËRIDES. LIM0N1US. Eschsch. in Thon, Entom. Archw. II, 1, p. 33 (1). Têle plane ou un peu convexe; front en général arrondi, parfois (par ex. nigripes ) tronqué en avant; sa carène frontale tantôt très-distincte, tantôt très-faible ( lythrodcs ), parfois ( bipuslulalus ) nulle. — Yeux mé¬ diocres, peu saillants. — Antennes médiocres chez la plupart, de onze articles : 1 assez court, cylindrique, 2 très-court, obconique, 3 de lon¬ gueur variable, 4-10 dentés ou obconiques, 11 ovalaire, pas beaucoup plus long que le précédent. — Prothorax au moins aussi long que large, convexe; ses angles postérieurs courts, non divergents. — Ecusson oblongo-ovale. — Elvtres médiocrement allongées, rétrécies dans leur tiers postérieur. — Hanches postérieures étroites, graduellement élar¬ gies en dedans; tarses filitormes, grêles; leur 1er article jamais du dou¬ ble, parfois guère plus long que le 2e, le 4e libre. — Mésoslernum dé¬ clive. —Mentonnière du prosternum assez avancée ; sa saillie postérieure fortement fléchie ; sutures prosternales rectilignes. J’ai rédigé cette formule avec l’intention de conserver le genre tel qu’il est généralement admis dans les auteurs et les collections, mais l'on peut voir combien elle est vague pour ce qui concerne la tète et les antennes; celle d’Eschschollz est peu exacte, et si on la suivait à la rigueur il ne resterait plus dans le genre qu’une très-petite partie des espèces qu’on y comprend actuellement (2). Ces insectes sont au plus de moyenne taille et ressemblent beaucoup aux Cardiophorus mentionnés plus bas. Leur livrée est d’un noir, d’un bronzé ou d’un violet obscur uniforme, très-rarement ( bipuslulalus ) relevé par une petite tache rouge sur chaque élytre ; une fine pubescence les revêt en entier. Les espèces européennes se trouvent pour la plu¬ part sur les feuilles des végétaux. ûakoviij Mannerh. ibid. 1852, II, p. 292. — Esp. de l’Amér. Russe : A. rufiventris , Eschsch. Entomogr. p. 71. — ferruginosus , Eschsch. in Thon, loc. cit. — triun- dulutus , Mannerh. Bullet. Mosc. 1853, n° 3, p. 222. — Esp. des Etats-Unis : El. discalceatuSj Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 89. — ^A. re- flexus , vittig'er, bicolor, J. L. Le Conto, ibid. X, p. 427. (1) Syn. Gamrrinus, J, L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 435. — Aplotarsus pars, Steph., Curtis. — Corymcites pars, Mels- heim. (2) Les caractères qu’il lui assigne sont ainsi conçus : « Carina frontalis elata; tarsorum articulus basalis sequenti parum brevior; antennarum articulus se- cundus et tertius mmimi. » Le premier est vrai dans la plupart des cas; le se¬ cond ne s’applique à aucune espèce connue, et, parmi les espèces européennes, il n’y a guère que le minutus à qui le dernier convienne exactement. ^Cela n’empèche pas Eschscholtz de citer, comme rentrant dans le genre, presque toutes les espèces européennes. ÊLATÉR1DES VRAIS. 183 Le genre Gambrincs de M. J. L. Le Conlc ne semble rlifTércr de ce¬ lui-ci que par d’assez faibles caractères, consistant en ce que le dernier article des antennes est du double plus long que le précédent et le 1er ar¬ ticle des tarses un peu plus grand que le second. On peut d’autant mieux le fairo entrer dans celui-ci, que ce dernier n’a pas de limites réelles. L’E/. armus de Say («) en est le type. Dans son état actuel , ce genre est presque exclusivement propre à l’Europe et à l’Amérique du Nord (2). CRATONYCHUS. (Dej.) Laccrd. Faun. ent. d. env. d. Paris, I, P- 631 (3). Tête plane ou légèrement convexe ; front arrondi et plus ou moins caréné en avant; plaque nasale fortement transversale. — Antennes médiocres, de onze articles : 1 médiocre, un peu arqué, 2-3 obeoniques, de longueur variable, plus courts que les suivants, 4-tO en général fai¬ blement dentés, 11 ovalaire. — Yeux grands, arrondis. — Prothorax de longueur variable, rétréci en avant ; ses angles postérieurs de lon¬ gueur médiocre, dirigés en arrière, carénés. — Ecusson oblongo ovale. (1) Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 435. M. J. L. Le Conte cite comme en étant peut-être congénère, Y El. stigma de Herbst, Die Kæfer, X, p. 86. Dejean avait placé cet insecte simplement dans le genre actuel. (2) Ici se rapportent, pour les espèces d’Europe anciennement connues, les Etat, cylindricus Paykull; nigripes , longulus Gyllenh.; bipustulatus, Jtruc- teri ( minutas Payk.) Fab.; parvulus ( mus Ilfig») Panz.; lythrodes, rvibripes Germar, minutus Linné; violaceus P. W. J. Muller. — Aj. Esp. Européenne : Aplot. maritimus , Curtis , Ann. and Mag. of nat. Hist. V, p. 278; d’An¬ gleterre. — Esp. de l’Amér. du Nord : El. bdsilaris , auripilis , cylindri - formis (cylindri formis? Herbst; Lim. hirticollis Melsheim.), Say, .lourn. of the Acad, of Pliilad. 111, p. 172. — El. quercinus , plebeius (Lim. metallescens Melsheim.), Say,' Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 262. — El. ectypus,ago- nus, Say, Trans. of the Amer. Pliil. Soc. New Ser. VI, p. 167, 171. — Co~ rymbit. insterstitialis, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 215. — L. de fini tus, Ziegler, ibid. p. 268. — L. pubicollis, mirus, aurifer, confu- sus, œnescens, œger, semiœneus, subauratus, pilosus , hispidus, dubitans, canus, anceps , infernus, vagus, estriatus , ’J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Pliil. Soc. New Ser. X, p. 429. — Esp. de Natal : L. silaceus , Boliem. Ins. CafTrar. I, p. 394. — Esp. de la Nouv. Zélande : L. zealandiùus, A. AV liite, \oy. of the Ereb. andTerr.; Entom. p. 6. (3) Syn. Melanotüs, Eschsch. in Thon, Entom. Arcliiv, II, 1, p. 42; nom déjà employé par Dejean pour des Carabiques. — Perimeccs (Dillwyn), Steph. lil. of Brit. Entom. 111, p. 263. — Ctenonyciics Melsheim. — Dans les deux dernières éditions du Catalogue de Dejean, figure également un genre Ctenonychds établi par lui sur YElater marmorosus de Palissot-Beauvois, insecte de llaity qui m’est inconnu. 11 est probable que ce n’est qu’un Ciutonychcs de forme un peu différente des autres. — Priopus, Castcln. Hist. nat. d. Col. I, p. 251. 184 ÈLATÉRIDES. — Elytres allongées, graduellement rétrécies en arrière. — Hanches postérieures peu à peu et faiblement élargies en dedans, échancrées au- dessus des trochanters ; tarses à articles 1 aussi long au moins que les deux suivants, ceux-ci décroissant graduellement, 3 de longueur variable, dé¬ gagé , rarement échancré ; crochets élargis et pectinés dans la plus grande partie de leur longueur. — Mésosternum déclive. — Menton¬ nière du proslernum assez courte, arrondie ; sa saillie postérieure lon¬ gue, fléchie; sutures prosternales subrectilignes. — Corps allongé. Ce genre est, avec les Synaptes, les CAumopuoRcset les Adrastus, le seul de la famille dont les crochets des tarses soient pectinés. Il se distingue des premiers par l’absence des lamelles sous les tarses, des seconds par la forme de son écusson, et des troisièmes par le dernier article de ses palpes qui est sécuriforme. Ses espèces sont pour la plu¬ part de taille moyenne, de couleur uniforme et revêtues d’une fine pu¬ bescence couchée. Comme dans les Atuoüs, les mâles diffèrent quelquefois de leurs fe¬ melles par leur forme moins lourde el moins massive, leurs antennes plus robustes et plus villeuses, leur couleur moins foncée, leurs téguments moins pubescents, el plus souvent encore parleur taille beaucoup plus petite. Le genre est riche en espèces, mais seulement dans l’hémisphère bo¬ réal, tant dans le nouveau que dans l'ancien continent. Celles d’Europe sont des insectes crépusculaires qui, pendant le jour, se réfugient sous les écorces ou dans l’intérieur des troncs vermoulus (i). (1) Voyez la monographie du genre qu’a donnée Erichson in Germar, Zeitschr. III, p. 89; elle contient 40 esp., y compris quatre qu’il n’avait pas vues en nature. Parmi celles qui se trouvent en Europe, on peut regarder comme les types du genre les El. niger Fab. (aterrimus 01.), brunnipes Germar, casta- nipes Payk, ( fulvipes Gyllenli., obscurus ¥.),rufipes Herbst ($ fulvipes H.), tous plus ou moins communs. Parmi les espèces exotiques, deux, les C. por- rectus Er. de Bornéo et prominens Er. {porrcctifrons Dej.) de Java, se font remarquer par la saillie de leur carène frontale qui rappelle, en l’exagérant encore, celle de la plupart des Physorhinds. Au travail ci-dessus d’Erichson, aj . Esp. d’Europe : C. longipennis, Rester, Die Kæfer Europ. XIV, 25; tristis, cinerascens, fascioularis , XXIII. — am- pli thorax, aspericollis, sulcicollis , Mulsant, Opusc, entom. fasc. VI. — Esp. africaines : C. mauritaniens, Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 162, pl. 16, f. 6. — africanus , Bohem. Ins. CafTrar. I, p. 409. — Esp. de l’Amér. du Nord : El. corticinus , Say, Journ. oftho Acad, of Pliilad. III, p. 174. — El. cinerçus (Crat. laticollis Er.; Cten. sphenoidalis, ochraeeipennis, El. fissilis , Harris), in- sipiens, pertinax, tenax, Say, Trans. of tlie Amer. Phil. Soc. New Scr. VI, p. 183. — Cten. testaceus ( angustatus Er.), depressus, parumpunctatus , Me¬ lun. ignobilis , glandic.olor, paradoxus , Melsheim. Proceed. of the Acad, of Pbil. II, p. 151. — Crat. longulus , macer , cuneatus, incertus, secretus, tra- pezoideus, tœnieollis, Leonardi, scrobtcollis , incequalis, exuberans, verberans, emissus, infaustus , cribulosus, dubius, oregonensis, longulus (double emploi), sagittarius, J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Pbil. Soc. New Ser. X, p. 473. KI.vTIH 1 UES VRAIS. 185 PACHYDERES. (Güérin-Ménev.) Latu. Ann. d. I. Soc. entom. III, p. 149. Tête carrée en dessus, faiblement excavée; front légèrement arrondi et assez fortement caréné ; plaque nasale assez épaisse. — Yeux grands, arrondis. — Antennes médiocres, de onze articles : 1 gros, un peu ar¬ qué, 2 très-court, 3-10 longs, cylindriques, égaux, émettant chacun un assez long rameau rétréci à sa base, Il plus allongé, déprimé, muni d’un faux article. — Prothorax notablement plus large que les élytres, rétréci en avant, médiocrement convexe; ses angles postérieurs très-grands, divergents et carénés. — Ecusson oblong. — Elytres peu convexes, gra¬ duellement rétrécies en arrière. — Pattes grêles ; hanches postérieures élargies en carré transversal; tarses médiocres; les postérieurs à arti¬ cles 1 presque aussi long que 2-4, 2-3 lrigones,4 cordiforme; les trois derniers finement velus en dessous. — iMésosternum long, subhorizon¬ tal, excavé dans toute sa longueur ; ses branches très-minces. — Men¬ tonnière du prosternum assez avancée; sa saillie postérieure très-longue et grêle ; sillons proslernaux rectilignes. La forme bizarre du prothorax, qui n’est qu’une exagération de celle qu’il affecte ordinairement, constitue, avec le mésoslernum, le caractère essentiel de ce genre. Il ne comprend qu’une rare espèce (i) du Bengale, de taille moyenne, noire, avec le prol’horax d’un beau rouge clair ; les élytres sont sujettes à être en entier ou en partie de cette couleur; elles sont striées, et les téguments très-finement villeux. La formule qui précède ne concerne que le mâle ; je n’ai vu aucun exemplaire de l’autre sexe. EUDACTYLUS. Sallé, Ann. d. I. Soc. entom. Sér. 3, III, p. 266. Tête plane ; front arrondi, faiblement ou à peine caréné ; plaque na¬ sale fortement transversale ; cavités antennaires arrondies, très-distantes. — Yeux médiocres. — Antennes médiocres, parfois assez courtes, as¬ sez robustes, de onze articles : 1 assez gros, 2-3 obeoniques, égaux, 4-10 déprimés, plus ou moins dentés, 1 1 surmonté d’un faux article court, mais bien distinct. — Prothorax de longueur et de forme variables; ses angles postérieurs saillants, aigus, divergents et longuement carénés en dessus (2). — Elytres de longueur variable, médiocrement rétrécies en (1) P. ruficollis, Guérin-Ménev. Icon. du Règne anim. Ins. pl. 12, f. 5, ad. (2) Dans l’espèce typique il existe un fort tubercule conique au milieu de sa base ; quelques autres en conservent des traces plus ou moins distinctes; rafcus 186 ÈLATÊMDES. arrière. — Hanches postérieures brusquement dilatées dans leur moitié postérieure en une lame transversale étroite ; 1er article des tarses pos¬ térieurs rarement aussi long que les trois suivants réunis ; ceux-ci dé¬ primés, graduellement élargis, 2 échancré au bout, 3-4 bilobés. — Mé¬ sosternum médiocrement déclive, sa cavité très-large avec ses bords tranchants. — Mentonnière du prosternum courte , souvent presque nulle et subtronquée ; sa saillie postérieure droite, robuste ; sutures pro¬ sternales rectilignes. M. Salle a fondé ce genre sur une belle espèce (l) découverte par lui à Haïty. Il y en a depuis longtemps plusieurs autres des diverses parties .de l’Amérique du Sud et des Antilles, dans les collections où, à l’imitation de Dejean, elles sont réunies aux Æolus d’Eschscholtz qui suivent. Elles en sont bien distinctes par leurs antennes plus courtes, plus larges et munies d’un faux article, l’étroitesse de leurs lames coxales et la struc¬ ture de leurs tarses. Ce sont des insectes de taille rarement un peu au-dessus ou au-des¬ sous de la moyenne, de l'Orme tantôt assez large, comme l’espèce typi¬ que, tantôt svelte, et remarquables par leur système de coloration qui varie, du reste, dans chaque espèce, au point qu’il est impossible d’en rien dire de général. ÆOLUS. Eschsch. in Thon, Entom. Arch. II, 1, p. 33. Tête légèrement convexe; front arrondi et médiocrement caréné en avant; plaque nasale fortement transversale; cavités antennaires arron¬ dies, très-distantes. — Yeux médiocres. — Antennes plus ou moins lon¬ gues, faiblement dentées, de onze articles : 1 assez long, médiocrement robuste, 2-3 très-courts, obeoniques, égaux, 4-10 allongés, subégaux, 11 aussi long, ovale. — Prothorax plus long que large, subparallèle; ses angles postérieurs longs, aigus, dirigés en arrière, longuement carénés. — Elytrcs graduellement rétrécies en arrière, arrondies à leur extrémité. — Hanches postérieures dilatées dans leur moitié interne en une lame transversale, assez large, sinuée ou échancrée en arrière; 1er article des tarses postérieurs aussi long que les trois suivants, cylindrique ainsi que ceux-ci, le 41' de tous bilobé. — Mésosternum déclive ; ses bords tran¬ chants. — Mentonnière du prosternum courte, sa saillie postérieure droite, fortement comprimée ; sutures prosternales droites. dans la plupart il a complètement disparu. C’est par conséquent un caractère spécifique. (1) E. Wapleri, Sallé, loc. cit. p. 267, pl. 14, f. 2. J’en connais neuf autres espèces, toutes inédites. L’une d’elles est V Æolus cyanipennis , Dejean (Cat. éd. 3, p. 103), de Cuba; elle s’éloigne fortement des autres espèces par sa forme courte et large, tout en appartenant réellement au genre. ÉLATERIDES VRAIS. 187 Insectes de taille au plus moyenne, souvent assez petite, ayant beau¬ coup de rapport avec les Elater par la plupart de leurs caractères comme par leur forme générale, mais s'en distinguant aisément par la structure du dernier article de leurs tarses. Leur système de coloration est d’une constance remarquable ; ils consistent en taches, linéolcs ou bandes noires sur un fond jaune, ou vice versâ. Il y en a dans les col¬ lections beaucoup pour la plupart américains, mais très-peu sont décrits. Le genre existe également en Afrique et même en Europe (i). ELATER. Linné., Syst. Nat. ed. 12, II, p. 651 (2). Tête plus ou moins petite, régulièrement convexe ; front en général paraboliquement arrondi et subanguleux dans son milieu, avec les ca¬ vités antennaires grandes et rétrécissant la plaque nasale. — Yeux mé¬ diocres. — Antennes ne dépassant pas beaucoup le prolhorax et dentées chez la plupart, de onze articles : I médiocre, les autres variables. — Prothorax au moins aussi long que large, généralement assez convexe et rétréci en avant; scs angles postérieurs médiocres, dirigés en arrière et presque toujours fortement carénés. — Hanches postérieures dilatées dans leur moitié interne en une lame transversale , sinuée en arrière et terminée par une dent plus ou moins forte; tarses grêles, parfaite¬ ment filiformes , ciliés ou finement villeux en dessous ; leur 1er article aussi long que les deux suivants, le 4e entier. — Mésosternum déclive. — Mentonnière médiocrement avancée chez la plupart; sa saillie pos¬ térieure plus ou moins fléchie ; sutures prosternales variables. De ces caractères trois seulement sont essentiels, à savoir : la formede la tête, celle des lames coxales postérieures et celle des tarses. Toute espèce du groupe actuel qui les possède tous trois, en même temps qu’un écusson oblongo-ovale, rentre pour moi dans le genre, quels que puis¬ sent être d’ailleurs son faciès et les modifications que subissent les an- (1) Esp. d’Europe : El. crucifer, Rossi, Faun. etruse. I, p. 183; répandu de¬ puis l’Italie jusque dans la Russie mér. — Esp. africaine : Æ. inscriptus , Erichs. Archiv, 1843, I, p. 225; Angola. — Esp. américaines : El. scriptus, Fab. Syst. El. II, p. 244; du Brésil; type du genre — El. ntgromaculatus, Drapiez, Ann. gén. d. Sc. pliys. III, p. 271, pl. 42, f. 2; de Cayenne. — Æ. cal- lizotnis, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. Ins. 1838; Voy. d. 1. Favor. p. 24, pl.229, f. 2; du Pérou. (2) Syn. Ampedcs, (Meg.) Dej. Cat. éd. 2, p. 92. — Melanoxanthus, Escbsch. in Silberm. Revue Zool. IV; Tableau. — HETERODERES,Latr. Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 155. — Ischnodes, Germar, Zeitsehr. V, p. 180. — DEROMEcrs, Grammopiiorcs, Mecothorax, Solier in Gay, Histor. d. Cliile ; Zool. V, p. IL 20, 22. 188 ÊLATÊRIDES. tenues (I). Dans ces limites, il ne peut être confondu qu’avec les Atiioüs, les Limonius, les Eudactylus et les Æolcs : il se distingue des deux premiers par ses hanches postérieures, et des deux derniers par la sim¬ plicité du pénultième article des tarses. Même en se bornant à celles de l’Europe, les espèces que les auteurs les plus récents y comprennent d’un commun accord se divisent en deux sections , passant insensiblement de l’une à l’autre, et qui conduisent graduellement chacune à quelquc-s-uns des genres cités en synonymie. La première (2) se compose d’espèces à antennes médiocres, très-dis¬ tinctement dentées à partir du 4e article, dont les sutures proslernales sont concaves et dont le corps est assez large ; la plupart sont en même temps noires avec les ély 1res en totalité ou en partie d’un beau rouge ou d’un jaune clair. A elle se rattachent directement les genres Iscusodes de Germar et Melanoxanthus d’Eschscholtz. Le premier, composé de l’ EL sanguinicollis de Panzer (3), ne diffère des espèces en question que par ses antennes plus longues, plus forte¬ ment dentées, mais à partir du 3e article. Le second, ayant pour type l 'El. melanocephalus Fab. (4) des Indes orientales, est uniquement caractérisé par ses lames coxales postérieures un peu moins larges que de coutume et ses sutures proslernales droites. La seconde section comprend des espèces à antennes plus longues, plus grêles, à peine ou non dentées, dont les sutures proslernales sont rectilignes et dont le corps, plus étroit et plus svelte, est souvent en en¬ tier d’un noir profond (5). Elle conduit aux genres suivants qui, tous, ont des antennes analogues. (1) La vestiture des tarses n'offre pas plus de ressources pour la classifica¬ tion. Chez les espèces typiques elle ne consiste qu’en quelques cils peu serrés, puis graduellement ces organes se revêtent d’une villosité très-fine et très- courte qui ne forme jamais ni pelotes ni une brosse proprement dites. (2) Types : El. satiguineus, prœustus, crocatus , elongatulus,ephippium, etc., d’Europe. (3) Faun. Ins. Germ. VI, 12. Germar a plus tard (Faun. Ins. Europ. XXIV, 6) réuni à ce genre Ischnodes son El. acuticornis (Ins. Spec. nov. p. 57), en quoi il a été suivi par M. L. Redtenbacher (Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 301). Mais comme ce dernier a le 3e article des tarses muni d’une lamelle, cette réunion me semble forcée et je crois que cet insecte doit former un genre nouveau qu'on pourrait placer après les Anchastus et les Brachïcrepius dont la tête ressemble à la sienne. (4) Syst. El. II, p. 239; et Oliv. Entom. II, n° 31, pl. 4, f. 36. Les caractères assignés par E9chsclioltz à ce genre sont peu exacts, et Germar (Zeitschr. V, p. 191) les a exposés de nouveau. Il est, du reste, si peu distinct de -celui-ci que Germar en a compris une espèce dans ce dernier, son Ampedus semifla- vus (loc. cit. p. 163) ; de l’Australie. Une troisième est le Mel. A-guttatus Erichs. (Archiv, 1842, I, p. 139), du même pays. (5) Le passage entre les deux sections a lieu par les El. Megerlei, nigri - tXATÉRIDES VRAIS. 189 Celui que Lalreille a nommé Hkteroderes (1), sans celle structure des antennes, appartiendrait au premier groupe dont il ne diffère que par son prothorax plus ample que de coutume, un peu dilate au-dessus des angles postérieurs et muni à sa base d’un tubercule médian. Quant aux genres Df.ro.mecus (-2), Mecotuorax (3) et Grammopho- rus (4) de Solier, que j’ai sous les yeux, tous trois ont en commun des antennes très-grêles, composées d’articles obeoniques, avec le 2e et le3e peu différents des suivants ; un prothorax plus long et plus parallèle que celui des précédents, et des élytres plus rétrécies en arrière, ce qui leur donne un faciès particulier assez voisin de celui des Amous. Seu¬ lement, chez les deux premiers les sutures prosternales sont concaves, tandis qu’elles sont rectilignes chez le troisième. Les caractères distinc¬ tifs que leur assigne Solier consistent en modifications de la lèvre infé¬ rieure qui n’ont aucune valeur générique dans la famille actuelle, et quel¬ ques différences dans la grandeur relative des articles des antennes et des tarses. La plupart des Elater habitent l’hémisphère boréal dans les deux continents. Les espèces d'Europe se trouvent sur les feuilles ou les fleurs des végétaux, peut-être plus fréquemment encore sous les écorces ou dans le détritus des arbres vermoulus (s). nus, etc., rpii conduisent aux El. tibialis , anthracinus et espèces voisines chez lesquelles les antennes ont complètement cessé d’être dentées. Il y a d’autres espèces (par ex. nigerrimus ) qui, avec ces organes aussi dentés que dans la première section, ont les sutures prosternales rectilignes. (1) Latreille a fondé ce genre sur une espèce inédite du Sénégal qu’il ap¬ pelle fuseus et que je ne connais pas. Les caractères qu’il lui assigne s’appli¬ quent parfaitement à Y El. complanatus, Klug (Ins. v. Madag. p. 67), et c’est d’après ce dernier que je parle du genre. (2) D. angustatus , fllicornis, attenuatus, vulgaris, rubricollis, thoracicus, parallelus , Solier, loc. cit.; du Chili. Il y a dans les collections un assez grand nombre d’espèces de l’Amérique du Sud qui rentrent dans ce genre et les deux suivants. (3) M. castaneipennis, Sol. loc. cit. p. 22, Col. pl. 13, f. 12. (1) G. rufipennis , Sol. loc. cit. p. 21, Col. pl. 13, f. 11. (5) Voyez la Monographie que Gcrmar a donnée (Zeitschr. Y, p. 153) du genre auquel il conserve le nom d’AMPEDUS. Elle contient 41 esp. décrites ex visu , savoir : Esp. d’Europe : El. sanguincus L., lythropterus Stepli. (cinnaberi- nus? Eschsch.) ephippium F., p rœustus F., pomorum Geotfr. (elongaiulus Zctt., ferrugatus Casteln.)^, crucalus Geotfr. ( erubescens ? Eschscli.); ballea- lusL.. elongaiulus F., cleganlulus Herbst (adustus Eschsch., austriacus Cas- teln.), tristis L., sinuatus Germ., erylhrogonus 1’. W. J. Millier ( aurittu Schh.), Megerlei Casteln., brunnicornis Germ., scrofa Germ., obsidianus Germ., nigrinus Payk. ( pilosulus Herbst), subcarinatus Germ., lugens W. IteiL tenh., cribrarius Germ. — Esp.de l’Amér. bor. : El sanguinipennis S&y, phoo- nieopterus Germ., opicalus Say ( melanopygus Germ.), pullus Germ., limbalis 190 ÉLATKRIDES. CRYPTOHYPNUS. Eschscu. in Silberm. Rev. entom. IV; Tableau (l). Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme ou subovalaire. — Tête courte et large, légèrement convexe; front plus ou moins paraboli¬ quement arrondi et tranchant en avant; plaque nasale nulle; fossettes antemaires en triangle aigu. — Yeux médiocres. — Antennes en gé¬ néral médiocres, filiformes, de onze articles : 1 gros et plus ou moins allongé, 2 court, 3- 10 obeoniques, subégaux, 11 ovalaire. — Prothorax transversal ou un peu plus long que large, arrondi sur les côtés dans son milieu; scs angles postérieurs courts, le plus souvent carénés. — Ecusson brièvement ovale ou ovale-oblong, tronqué à sa base. — Ely- tres courtes, subparallèlcs et largement arrondies en arrière, rarement plus allongées et atténuées postérieurement. — Hanches postérieures assez brusquement et fortement élargies dans leur moitié interne; tarses médiocres, ciliés, filiformes ; leurs articles 1-4 décroissant graduellement. Ilerbst, discoideus F., linteus Say ( lugubris Pal.-Beauv., Germ.), militaris Har¬ ris, nigricollis Herbst, xanthorriùs Germ., obliquus Say (scitulus Germ.), pusio Germ., rufilabris Germ., concinnus Germ., rubricollis Ilerbst ( verticinus Say), collaris Say, nigricans Germ. ( testaceipes Melsh.), pedalis Germ. (rufipes? Pal.-Beauv.). — Esp. de Sitklia : El. c'arbonicolor Eschsch. — Esp. du Brésil : El. dorsiger Germ. Aj. Esp. d’Europe : El. rufitarsus, Desvign. in Newm. The Entom. p. 326; d’Angleterre. — Amp. Chaluzii, Guérin-Ménev. Rev. zool.1847, p. 7 (E.i-si- gnaius Sclih.) — Amp. ruficeps, melanurus , Mulsant, Opusc. entom. fasc. VI, p. 29 et 199. — Esp. de la Sibérie : Amp. suturalis , Gebler, Bull. d. l’Acad. d. St.-Pétersb. III, p. 99. — Amp. basalis, Manncrh., Bull. Mosc. 1852, II, p. 291. — Esp. de l’Amér. du Nord : El. mixtus, Ilerbst, Die Ivæfer, X, p. 54. — rubricus , Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 261. — areolatus , Say, Journ. of the Acad, of Pliilad. III, p. 167. — semicinetus , Randall, Boston Journ. of nat. Hist. II, p. 10. — humeralis, impolitus, hepaticus, fnscatus , ursulus, Melsheirn. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 159 et 213. — tur- bulentus, lœsus, Sayi (oblessus Say), vitiosus, luctuosus, socer, moles lus, la- custris, fusculus, deletus, miniipennis, palans, luteolus, proterrus , stigmosus , J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. Nev\ Ser. X, p. 163. Suivant l’auteur, VAphanobius Sturmii de Germar (Zeitsclir. V, p. 188) appartient aussi au genre. Les Ampedus suivants de la côte Vie Guinée sont douteux quant au genre : A. Savagei, cyanocephalus, auripennis, Iris, cyanicollis, auricollis, Ilope, Ann. and Mag. of nat. Hist. X, p. 365. — perpulcher, Westw. ibid. VIII, p. 205. (1) Syn. IIypouthus, Eschsch. in Thon, Entom. Arcliiv, II, 1, p. 33; olim; nom déjà employé par Dejean pour des Carabiques. — Drasteuius, Eschsch. ibid. — Oopuorus, Eschsch. in Silberm. loc. cit. — Hypnoidus, Steph. 111. of Brit. Entom. 111. — Monocrepidujs pars, J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 484. ÉI.ATÉR1 DES VRAIS. 191 — Mésosternum déclive. — Mentonnière du proslcrnum avancée, re¬ couvrant la bouche en dessous; sa saillie postérieure courte et robuste; sutures prosternalcs rectilignes ou légèrement convexes en dehors. C’est dans ce genre que se trouvent les plus petits Êlatérides con¬ nus. Ses plus grandes espèces atteignent au plus et rarement quatre lignes de long, et parmi les petites il en est (par ex. minulissimus, lili- putanvs) qui n’ont pas plus d’une demi-ligne. Leur livrée est ordinai¬ rement d’un noir ou d’un fauve uniforme, mais il n’est pas rare quelle présente un mélangé assez élégant de ces deux couleurs. Eschscholtz avait partagé le genre en trois, d'après des caractères de trop faible valeur pour que cette division soit admissible. Il réservait le nom de Cuyptobypnüs aux espèces (1) dont le dernier article des palpes est distinctement sécuriforine et l’écusson en ovale très-court et presque arrondi ; celui d’OopeoRus à celles qui, ci des pal¬ pes semblables, réunissent un écusson un peu plus allongé (2); enfin ses Drasterivs étaient caractérisés par un écusson également oblongo- ovalc, le dernier article des palpes subovalaire et des jambes garnies de courts cils sur leur tranche externe (s), à quoi l’on peut ajouter que les angles postérieurs de leur prothorax sont plus longs que dans les es¬ pèces précédentes. Germar, qui a donné une monographie de ces in¬ sectes (4), me parait avoir eu raison de réunir ces trois genres eu un seul, attendu qu’il y a des passages insensibles entre eux. (1) Types : El. riparius, 4- pustulatus F., rivularis Gyll. etc.; d’Europe. (2) Eschscholtz n’en a cité aucune espèce en particulier. On peut se faire une idée de l’état dans lequel se trouve la classification des Êlatérides dans les collections, en voyant comment Dejean avait composé ce genre Oophorus dans la sienne (Cat. éd. 3, p. 105). Germar, qui l’a eue entre les mains, nous apprend (Zeitschr. V, p. 136) que les O. elegans et amœnus sont des Æolcs; les blan- dus, dilectus, gentilis, des Monocrf.pidiüs ; le bistrigatus un Dolopiüs, le deli- catulus un Ampedus, enfin que les trinotatus et quadrilineatus appartiennent à un genre à faire. 11 en est à peu près de même pour la plupart des espèces exotiques de la famille dans toutes les collections qui me sont passées sous les yeux. (3) Type: D. bimaculatus F., d’Europe; trinngularis Esclisch.; de Manille. (4) Zeitschr. V, loc. cit. Ce travail contient 29 espèces, plus un certain nom¬ bre mentionnées dans les auteurs et que Germar n’avait pas vues en nature. Il divise le genre en deux sections. A. Ecusson large; 1er article des antennes turbiné: C. hyperboreus Gyll. ( planatus Eschsch.), riparius F., rivularius Gyll. (riparius l*anz.), curtus Germ., pulchellus L., 4-pustulatus F. (quadrum Gyll.), tetagraphus Germ. (i-pustulatus Payk., 4 -guttatus Casteln.), dermestoides llerbst (4 -pustulatus rar. Gyll.), lapidicola, mÙMtissimus, liliputanus Germ., d’Europe; liltoralis, bicolor Esclisch., du Kamtschatcka; nocturnus Eschsch., de Sitka; silaceipes Germ., de l’Amér. bor.; ochreatus, bilœsus Germ., du Brésil. B. Ecusson ovale; l»r article des antennes fusiforme: C. bimaculatus F., 192 ÉLVTÉRIDES. Les Cr\ ttohtpncs habitent plus particulièrement l'hémisphère bo¬ réal et ont des mœurs fort différentes de celles des autres Élalérides. On ne les trouve que sous les mousses, les pierres et principalement dans le sable aux bords des eaux courantes. CARDIOTARSCS. Eschsch. in Silberm. Rev. entan. IV; Tableau. Mêmes caractères que les Caruiopuobcs qui suivent, sauf les deux points suivants : Pénultième article des tarses aussi grand que le précédent et cordi- forme. — Saillie prosternale de longueur normale et fléchie. Tout le reste est semblable à ce qui existe chez les Cardiopiior'JS, y compris la disparition des bords du pronotum de chaque côté ; seule¬ ment il n’y a aucune trace des sutures qui, dans le genre suivant, le sé¬ pare des parapleures prothoraciques. Le genre parait propre à l’Afri¬ que, où il est répandu depuis le Sénégal jusqu'au Cap. Ses espèces res¬ semblent beaucoup, sous le rapport de la forme, aa Cardiophorus equiseti d’Europe, mais elles sont beaucoup plus grandes, d’un brun noir ou rou- atricapillus Germ., d’Europe; Rossii Germ., de la Russie mér.; figuratus, grisescens; musculus Germ., d’Egypte ; triangularis Eschsch., de Manille; cir- cumscripius Germ., dorsalis , bellus Say, de l’Amér. bor.; Sauleii, Gaudichau- dii Guérin-Ménev., du Pérou. Ce sont les espèces de l’Amérique du Mord appartenant à cette section que M. J. L. Le Conte (loc. cit.) a reportées parmi les Monocrepidiüs , mesure que je ne saurais adopter. Ce savant entomologiste ne laisse dans le genre actuel que les espèces qui ont les sutures prosternales un peu convexes en dehors et les tarses plus hérissés de cils que les autres. Aux espèces ci-dessus décrites par Germar, aj. Esp. d’Europe : C. flavipes , Aubé, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, VIII, p. 338. — C. pallipes , Küster, Die Kiefer, Europ. XV, 19; a ux, quadrisignatus, XVIII, 15, 16. — C. consobrinus, gracilis, Mulsant, Opusc. entom. fasc. VI, p. 30. — Esp. africaines: Oophor. algirinuSj Lucas, Explor. de l’Algérie; Entom., p. 166. — Oophor. flavono- tatuSj effusus , Bohem. Ins. Caflrar. I , p. 407; Natal. — Esp. de la Sibérie : C. canaliculatus , Gebler, Rull. Mosc. 1841. p. 583. — C. depressus , gibbus, rufescens, Gebler, ibid. 1847, II, p. 412. — Esp. de TAmér. russe : C. limbatus, Mannerh. Bull. Mosc. 1852, 1, p. 327. — Esp. de Californie et des Etats-Unis : C ■ puberulus , Mannerh. ibid. 1843, p. 240. — El. exiguus [pulchellus? L.), Randall, Boston, Journ. of nat. Hist, II, p. 35. — El. pectoralis, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 173. — C. guttatulus , obliquatulus , Melslieim. l’roceed. of the Acad, of l'bilad. II, p. 214. — Monocr. eomis , U- vens . amabilis, lepidus, C. lacustris , piscescens , tûmes cens, squalidus. orna- tus. striatulus, fut dis, inops, J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 484 sq. — Esp. de la Nouvelle-Zélande : Drast. nigellus, A. White, Voy. of the Ereb. and Terr.; Entom. p. 7. — Esp. de Taity : Ooph. ^nstabilis , L. Fairm. Revue et Mag. d. Zool. 1849, p. 357. ÊLATÉRIDES VRAIS. 193 geàlre uniforme et revêtues d’une pubescence grise plus ou moins abon¬ dante. Mais il n’y en a jusqu’ici aucune de décrite, à ma connaissance ; une d’elles figure seulement dans le dernier Catalogue de Dejean sous le nom de C. capcnsis. Ces collections en contiennent cinq à six autres. CARDIOPHORUS. Eschsch. in Thon, Entom. Arch. 11, 1, p. 3i(l). Tête légèrement convexe ; front paraboliquement 'arrondi chez pres¬ que tous, plus ou moins caréné ; plaque nasale transversale. — Yeux médiocres. — Antennes assez longues, simples, rarement un peu dentées, de onze articles: 1 médiocre, gros, ovalaire, 2 court, obeonique, 4-11 sub¬ égaux, le dernier ovalaire. — Prolhorax le plus souvent transversal, convexe, arrondi sur les côtés, avec les bords du pronotum complète¬ ment effacés et arrondis chez la plupart, bi-sinué en arc de cercle à sa base. — Ecusson en cœur régulier, acuminé en arrière, étroitement échancré en avant. — Elytres a-ssez courtes, rétrécies et arrondies à leur extrémité. — Hanches postérieures presque nulles en dehors, brus¬ quement et fortement dilatées au côté interne; 1er article des tarses pas beaucoup plus ou pas plus long que le 2°, le 4ft simple chez le plus grand nombre, légèrement cordiforme ou très-court chez les autres et alors muni d’une lamelle; crochets variables. — Mésosternum vertical, ses bords parfois saillants en avant. — Paraplcures du prosternum très-sou¬ vent séparées du pronotum par une fine suture ; sa mentonnière assez saillante; sa saillie postérieure très-courte, cunéiforme; sutures pros- tcrnales en général concaves. La brièveté delà saillie proslcrnale, combinée avec la forme de l’écus¬ son et celle des hanches postérieures, distingue essentiellement ces in¬ sectes des autres Êlatérides. Ils présentent en outre plusieurs particularités qui , bien que souffrant quelques exceptions, leur sont exclusivement propres, à savoir la disparition de cette carène tranchante qui termine le pronotum sur les côtés dans la famille actuelle, et son remplacement par une suture qui limite ce dernier en dessous. Les crochets des tarses sont très-variables chez ces insectes, et si l’on n’avait égard qu’aux mo¬ difications qu’ils éprouvent, il faudrait diviser le genre en plusieurs, mais il est manifeste qu’ici ce caractère n’a qu’une valeur de sections. Parmi les genres cités en synonymie, deux seulement nécessitent un mot d’observation. Je ne connais pas plus qu’Erichson les deux espèces du Brésil ( ephip - piger, libialis ) sur lesquelles Eschscholtz a établi son genre Aptopüs (1) Syn. Apropcs, Eschsch. toc. cit. p. 32. — Dicronychus, Brullé, ExpédJ cl. Morêe; Entom. p. 138. — Calodercs et Api.otarsus (pars), Stcph. IU. of Brit. Entom. III. Coléoptères. Tome IV. 13 194 ÉLATÉRIDES. qu’il dit lui-même être voisin de celui-ci et auquel il assigne pour tous caractères des crochets des tarses pectinés , des angles postérieurs du prothorax très-courts et des élytres munies d’une carène latérale. Je crois qu’Erichson a eu raison de le réunir à celui-ci. Quant aux deux autres espèces de Morée que M. Brullé a rapportées au genre Dicronychus d’Eschscholtz (l), il n’y a pas à douter que ce sont de vrais Cardiophorus, comme l’a dit Germar (2), et qui n’ont rien de commun avec le genre en question, ainsi qu’on le verra plus bas. Les Cardiophorus ont pour la plupart, par leur forme générale, des rapports réels avec les Cryptohypnus. Ce sont presque tous d’assez pe¬ tits insectes, peu allongés et dont les élytres contrastent par leur faible convexité avec le prothorax qui est toujours plus ou moins renflé en des¬ sus. Leur livrée est habituellement d’un noir ou d’un fauve uniforme, mais plusieurs (par ex. thoracicusy ruficollis , discicollis) ont le prolho- rax en totalité ou en partie d’un beau rouge sanguin ; d’autres (par ex. biguttatus ) ont des taches de cette couleur sur les élytres. Dans nos climats ces insectes vivent principalement sur les fleurs. Le genre a une distribution géographique très-étendue, et le nombre de ses espèces décrites s’élève à près de 140 (5). Note. Les trois genres suivants, surtout les deux premiers, semblent apparte¬ nir au groupe actuel. (1) D. obesus3 messenicus, Brullé, loc. cit. pl. 35, f. 7, 8. (2) Zeitschr. Y, p. 249, note. Germar a en même temps donné les carac¬ tères du genre Dicronychus sur une espèce du Brésil qu'il nomme apicalis. Erichson l’a rapportée également au genre actuel, et elle figure sous ce nom dans la note suivante. (3) Erichson (in Germar, Zeitschr. II, p. 279), dans une monographie, qui ne comprend que celles existant au Muséum d’Histoire naturelle de Berlin, en a décrit 109 qu’il répartit dans les sections suivantes : I. Pénultième article des tarses simple. 1. Crochets des tarses simples : 54 esp. parmi lesquelles C. thoracicus F., discicollis Herbst, ruficollis L., ulcerosus, argiolus Gêné, 6-punctdtus Illig. [signatus 01.), bipunctatus , biguttatus F. etc.; d’Europe. 2. Crochets des tarses munis d’une dent médiane : 20 esp. : C. cinereus Herbst (pilosus Payk., Weber i Waltl), equiseti Herbst {filiformis Bossi), rio- bripes Germar (9 Pollux Germar), testaceus Fab. (var. fugax F.), etc.; d’Eu¬ rope. 3. Crochets des tarses fendus au bout (Dicronychus? Eschsch. ) : 7 esp. de l’Amér. du Sud: C. effusus , oblitus, ligatus , relictus , du Brésil; dioptricus , exoletus, attenuatus Er., de Colombie. 4. Crochets des tarses tridentés : 5 esp. de l’Amér. du Sud : C. longicollis , du Brésil; plagiatusy du Para, cayennensis, de Cayenne; axillaris, patrie non indiquée. 5. Crochets des tarses pectinés (Aptopus Eschsch.) : 9 esp. américaines s ( f ÉLATÉRIDES VRAIS. m CREPIDOPHORUS. Muls. et Guilleb. in Muls. Opusc. entom. Fasc. 2, p. 189. La formule assignée à ce genre par ses auteurs est excessivement longue et surchargée de détails sans valeur générique. Réduite à ses points essentiels, elle peut s’établir ainsi : Mandibules simples au bout. — Tête concave à sa partie antérieure; front obtusément arrondi et caréné en avant.— Antennes médiocres, de onze articles : 1 obconique, à peine plus long que 4, 2 petit, globuleux, 3-10 déprimés, fortement dentés, 11 plus long que 10, subfîliforme, muni d’un faux article. — Prothorax plus long que large, subparallèle dans ses trois quarts postérieurs ; ses angles postérieurs saillants et obtus. — Ecusson subcordiforme, plus long que large. — Elytres de moitié au moins plus longues que le prolhorax. — Hanches postérieures graduel¬ lement élargies au côté interne; tarses à articles 2-3 avancés chacun sous C. pruinosus, concolor, lateralis, basa, Us, spadiceus, decumanus, linearis, campylinus, du Mexique; agrestis, du Brésil. II. Pénultième article des tarses muni d’une lamelle. 1. Crochets des tarses simples : 3 esp. africaines : C. dor salis Er., du Cap; tdbidus Er., vitellinus Klug, de Madagascar. 2. Crochets des tarses munis d’une dent médiane : 9 esp. de divers pays : C. brunneicollis Er., de l’ile Maurice; dispilus Klug, de Madagascar; placidus, troglodytes (Monocrepidius id. Germar), hepaticus , prœcox, infimus, incons - picuus, A-mlneratus Er., de l’Amér. du Sud. 3. Crochets des tarses fendus au bout : 2 esp. de l’Àmér. du Sud : C. sordi - dus Er., de Bahia; débüis Er., de Colombie. Aj. : Esp. d’Europe : C. formosus , Curtis, Ann. and Mag. ôf nat. Hist. V, p. 278; Angleterre. — pictus, Germar, Faun. Ins. Europ. XXIII, 6; Turquie. — curtulus, Mulsant, Opusc. entom. fasc. VI, p. 197; de France. — Esp. asiatique : C. cyanipennis, Muls. et Wachanr. Mém. de l’Acad. de Lyon, Nouv. Sér.; Sc. II, p. 2; Caramanie. — Esp. indiennes : C. vicinus, consentaneus , Kollar, u. L. Redtenb. in Hügels Kaschmir, IV, 2, p. 507; Cachemire. — Esp. africaines : C. 6-maculatus, Lucas, Explor. d. l’Algér. p. 164. — abdo- minalis , Aubé, Ann. d. 1. Soc. ent. Sér. 2, VIII, p. 337; Algérie. — fulvicor- nis, Erichs. Archiv, 1843, 1, p. 225; Angola. — byssinus, convexicollis, ve- tustus, binotatus, suturalis, prœmorsus , serieseiulosus , carinicollis , Bohem. Ins. CafFrar I, p. 396; Natal. — tœniatus , vestitus, lateritius , rufescens, Klug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 647; Mozambique. — Esp. de l’Amér. du Nord : El. cardisce , Say, Journ. of the Acad, of Philad. III, p. 169. — El. eu - riatus, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. YI, p. 173 ( areolatus Er.). — C. cimictus ( erythropus Er.) , Melsheim. Proceed. of the Âcad. of Phil. II, p. 158. — C. saturninus , Dejeann (convexus Er.), tumidicollis , con- vexulus , tenebrosus , obscurus, robustus, sufflatus , inanus , trans fugus , J. L. Le Conte, Trans. ofthe Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 497. — Esp. du Chili : C. elegans , pallipes, depressus , Solier in Gay, Hist. de Chile; Zool, V, p. 16. ÉLATÉRIDES. 196 l’arlicle suivant en forme de sole membraneuse (i), le l®r des postérieurs aussi long que les deux suivants réunis. — Cavité mésosternale pro¬ fonde ; ses bords parallèles dans leurs deux tiers antérieurs. — Men¬ tonnière du prosternum saillante, arrondie en avant. Le type du genre (C. anlhracinus ) est répandu dans diverses parties de la France, et M.\l. Mulsant et Guillebeau soupçonnent que c’est Y Am- pcdus anlhracinus de Dcjean ; mais ce dernier est beaucoup plus petit que l’insecte qu'ils décrivent et présente des caractères différents. Si celui-ci possède réellement des lamelles sous les tarses, il est probable qu’il doit rentrer parmi les IIeterocrepidius. OEDOSTETHUS. J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 489. Front plan, semi-circulaire et caréné. — Labre arrondi en avant. — Mandibules un peu saillantes, obtuses au bout. — Antennes assez lon¬ gues, à peine dentées, à articles 1 obconique, médiocre, 3 du double plus long que 2 et pas plus court que le suivant, Il aigu au bout, sans faux article. — Prothorax plus long que large, convexe, arrondi sur les côtés; ses angles postérieurs petits, divergents. — Manches postérieures élargies presque subitement au côté interne ; tarses allongés, très-grêles; leurs articles 1-4 décroissant graduellement; crochets munis d’une forte dent médiane. — Mésosternum déclive. — Mentonnière du prosternum très-courte, sa saillie postérieure droite; sutures prosternales un peu convexes en dehors. M. J. L. Le Conte place ce genre à la suite des Cryptohypnus dont il paraît en effet très-voisin. Il ne contient qu’une petite espèce (O. fcmoralis) de forme cylindrique , d’un noir brunâtre avec les deux lers articles des antennes et les pattes fauves. Elle se trouve dans les parties boréales des Etats-Unis. COPTOSTETHUS. Wollast. Ins. Maderens. p. 238. Dernier article des palpes maxillaires subfusiforme, obliquement tron¬ qué au bout. — Mandibules robustes, très-aiguës au bout, avec une dent avant vur sommet. — Antennesde la longueur destrois quarts du corps, à articles 1 robuste, 2 subglobuleux, 3-11 obeoniques , subégaux. — (1) Ces expressions, que je copie textuellement, ne sont pas suffisamment claires. Dans une foule d’Élatérides, les deux ou trois 1ers articles des tarses empiètent un peu sur l’article qui suit chacun d’eux, sans qu’il existe pour cela des lamelles. Si peu d’espèces européennes possèdent de ces dernières, que je douterais volontiers qu’il en existe dans le genre actuel. ÉI.ATÊRÏDES VRAIS. 197 Prolhorax ample, transversal, rétréci en avant et à sa base, arrondi sur les côtés , convexe ; ses angles postérieurs très-saillants. — Elytres courtes, régulièrement ovales. — Pattes longues ; tarses filiformes, al¬ longés ; leurs articles 1-4 décroissant peu à peu, 5 très-long. — Pros¬ ternum saillant en avant; sa saillie postérieure très-aiguë, reçue dans une cavité du mésosternum. — Corps aptère. Ce genre, comme le dit M. Wollaslon , semble également voisin des Cryptouypncs, quoique l’absence de détails sur la forme du front laisse dans le doute à cet égard. On ne voit pas non plus par la formule qui précède, ce qui lui a valu le nom qui lui a été imposé. Il a pour type une petite espèce de moins de deux lignes de long (t), de forme large et subovale, d’un noir brunâtre avec un léger reflet bronzé, et revêtue partout de longs poils redressés. Malgré sa petite taille , elle est très-intéressante au point de vue géographique, car c’est la seule espèce d’Élatéride découverte jusqu’ici à Madère, où elle est très-rare. M. Wollaslon n’en a rencontré que deux exemplaires, sous des pierres, dans une caverne basaltique de l’ile Porto-Santo. Groupe II. Ludiides. Front non caréné en avant et fortement déprimé chez presque tous; plaque nasale nulle. I. Tète penchée, en général plane ou un peu concave. A Tarses munis de lamelles. a Front dépassant à peine les cavités antennaires; labre normal. Articles 2-3 des tarses munis de lamelles : Asaphes. — 3-4 — — Dima. , — 4 — — Penia. a a Front dépassant fortement les cavités antennaires; labre à peine dis¬ tinct; 3 lamelles aux tarses. Prothorax en carré long; scs angles antér. très-saillants : Aüotrius. — normal ; — très-courts : Hypodesis. B Tarses sans lamelles. b Labre cordiforme, échancré en avant : Cardiorhinus. bb — non cordiforme. c Front subvertical dans sa moitié antérieure : Tomicephalus. cc Ç' — déprimé et plus ou moins plan. d Frothorax muni de vésicules phosphorescentes : Pyrophorus. dd — sans — (1) C. femoratus, Wollast. loc. cit. pl. 111, f. 8. 198 ÈLATÈRIDES. e Mésosternum horizontal, à bords saillants : Orthostethus. ee — déclive, h. bords déprimés. f Hanches postér. brusquement élargies en dedans : Ludius. ff — graduellement — Mésosternum déclive; ses bords déprimés : Corymbites. — vertical; — tranchants : Crepidomenus . H. Tête courte, verticale, convexe; bouche inférieure. g Dernier article des palpes max. sécuriformel h Mésosternum à bords tranchants : Cosmesus. hh — — déprimés. i Crochets des tarses pectinés : Synaptus. ii — simples. k Carène latérale du prothorax fléchie en avant : Agriotes. kk — — continue.' Point de lamelles aux tarses : Sericosomus. Une — sous leur 4e article : Acroniopus. gg Dernier article des palpes mas. acuminé : A dr as tus. Genres incertæ sedis : Ovipalpus, Nemasoma, Anacantha, Podonema , Genomecus, Somanecus , Amblygnathus , Dysmorphognathus, Pleono- mus , Trichophorus. ASAPHES. Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 146 (1). Tête carrée vue d’en haut, légèrement concave à sa partie antérieure ; front assez épais, largement arrondi en avant au niveau des cavités an- lennaires ; celles-ci trigones, ouvertes. — Yeux gros et assez saillants. — Antennes longues, déprimées, de onze articles: 1 en massue arquée, 2 court, obeonique, 3 de même forme, mais plus long, rarement trigone, 4-10 allongés, non ou à peine dentés, Il muni d’un faux article. — Prothorax en général presque équilatéral, convexe ; ses angles posté¬ rieurs courts, robustes, dirigés en arrière, carénés ou non. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres assez allongées, médiocrement rétrécies et arrondies en arrière. — Hanches postérieures coupées obliquement en dehors, médiocrement élargies en dedans, terminées par une dent robuste; 1er article des tarses postérieurs aussi long que 2-3 réunis, ceux-ci subtrigones, spongieux en dessous et munis d’une courte lamelle, 4 court, de même forme. — Mésosternum déclive. — Mentonnière du (1) Syn. Hemicrepidius, Germar, Zeitschr. I, p. 212. — Atuocs MelsheimJ ÉLATÉRIDES VRAIS. 199 prosternum avancée; sa saillie postérieure longue, fléchie ; sutures pros- ternalcs rectilignes. Kirby, en créant ce genre, n’en a fait qu’une division de ses Pedetes qui appartiennent au groupe précédent par la forme de leur tête, ainsi qu’on l’a vu plus haut, et Germar, ne l’ayant pas reconnu dans Kirby, l’a créé de nouveau sous le nom d’ÜEMicREPiDius. C’est, avec les Dima, le seul du groupe actuel qui ait deux lamelles sous les tarses, mais elles sont tout autrement situées chez ces dernières. Parfois (par ex. memno- nius) il existe sous leur 1er article une pelolte qui simule une 3e lamelle. Ces insectes sont en général de taille un peu au-dessus de la moyenne, d’un faciès lourd et ont une livrée brunâtre uniforme, que relèvent rarement ( œneolus ) quelques reflets métalliques. Jusqu’ici ils paraissent propres à l’Amérique du Nord (1). DIMA. (Ziegl.) Escnscii. in Silberm. Rev. entom. IV; Tableau. Tète carrée, très-légèrement concave ; son bord antérieur peu épais, arrondi au niveau des cavités antennaires; celles-ci petites. — Antennes assez robustes, de la longueur de la moitié du corps, de onze articles : 1 assez gros et arqué, 2-3obconiques, presque aussi longs que les sui¬ vants, 4-10 à peine dentés, 11 sans faux article. — Prothorax transver¬ sal, assez convexe, régulièrement arrondi sur les côtés, avec ses angles postérieurs courts, très-aigus et divergents ou non. — Ecusson suborbi- culaire, horizontal. — Elylres ovales, rebordées sur les côtés, assez con¬ vexes. — Pattes assez longues ; hanches postérieures très-étroites en dehors, tantôt subitement et triangulairement ( elateroides ), tantôt gra- (1) M. J.L. Le Conte (Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 212), è qui l’on doit une connaissance plus exacte du genre, y rapporte les espèces suivantes qu’il divise en deux sections. I. Angles postérieurs du prothorax carénés: El. memnonius , Herbst, Die Kæfer, X, p. 29, pl. 160, f. 10 (Av. ruficornis, Kirby, loc. cit.) . — El. hemipo- dus, Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 254. — El. baridius ( Hemicr , Thomasi , Germar, loc. cit.), decoloratus, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 176, 180. — Ath. œneolus, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 156 ( $ œreus, Melsheim. ibid.). — A. morio, indistinctus, J. L. Le Conte, loc. ci(. IL Angles postérieurs du prothorax non carénés : El. bilobatus, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. loc cit. p. 174. — Ath. melanophthalmus , cavifrons , Melsheim. loc. cit. p. 184. — A. tener, consentaneus , planalus , J. L. Le Conte, loc. cit. M. Blanchard (in d’Orb. Voy.; Entom. p. 132, pl. VIII, f. 6) a décrit un Hetnicrepidius ruficollis de Bolivia qui m’est inconnu, mais qui , d’après la figure qu’il en donne, ne semble pas appartenir au genre actuel. ÉLATÉRIDES. 200 daellement (dalmalina) dilatées au cùlé interne; tarses comprimés, à articles 1 assez allongé, finement tomenteux en dessous, 3-4 trigones, munis d’une petite lamelle (i), 4 de même forme, dégagé. — Mésoster¬ num très-court, subvertical ou déclive ; ses bords tranchants et très diver¬ gents. — Mentonnière du proslernum large et peu saillante; sa saillie pos¬ térieure arquée; sutures prosternales rectilignes. — Corps court, large et convexe. Les deux espèces (2) de ce genre ont un faciès tout particulier, dù à leur forme plus courte relativement que celle d’aucun autre Elatéride. Elles sont de moyenne taille, glabres, sauf quelques poils fins et peu ap¬ parents en dessous, et d’un brun noirâtre assez brillant; l’une d’elles (dalmalina) a la suture et les bords latéraux desélytres d’un fauve tes- tacé; elle ne paraît pas avoir été rencontrée jusqu’ici hors de la Dalma- tie ; l’autre (elalerêides), découverte primitivement dans le même pays, habite en même temps quelques autres parties de l’Autriche. PENIA. De Castel, in Silberm. Rev. entom. IV, p. 11. Tète des Dima. — Antennes de la longueur des deux tiers du corps, grêles, filiformes, de onze articles : 1 gros et arqué, 2obconiqne, de moitié plus court que les suivants, 4-10 égaux, non dentés, 11 sans faux article. — Prothorax subtransversal, médiocrement convexe, largement et fortement échancré en avant, régulièrement arrondi sur les côtés, échancré au milieu de sa base, avec ses angles postérieurs très-courts et un peu relevés. — Ecusson brièvement ovale, acuminé en arrière. — Elylres courtes, parallèles et assez convexes dans leurs deux tiers an¬ térieurs, rétrécies et déclives en arrière. — Pattes longues; hanches postérieures brusquement élargies dans leur moitié interne ; tarses longs et grêles, à peine tomenteux en dessous, à articles 1 long, 2-3 décrois¬ sant graduellement, 4 petit, muni d’une lamelle longue et grêle (s). — Mésosternum subvertical ; sa tranche inférieure dépassant un peu le ni¬ veau du métasternum ; sa cavité grande, à bords divergents. — Proster¬ num large; sa saillie postérieure brusquement rétrécie et arquée; sa mentonnière assez saillante; sutures prosternales rectilignes. (1) Germar (Zeitschr. I, p. 233), qui, le premier, a donné d’une mauière dé¬ taillée les caractères du genre, n’assigne une lamelle qu’au 4e article ; le 3e en a réellement une, comme l’a dit M. L. Redtenbacher (Faun. Austr.; Die Kæf. p. 293); elle est seulement très-petite et assez difficile à voir. (2) D. elateroides (Ziegl.), Toussaint-Charpentier, Horæ entom. pl. 6, f. 8; cet auteur, à qui on attribue parfois la création du genre, n’en a pas exposé les caractères. — dalmatina, Küster, Die Kæfer Europ. 1, 13. (3) M. De Castelnau dit à tort que le 3e article en possède également une; je n’en trouve aucune trace. ÉLATÉRIDES VRAIS. 201 Au premier coup d’œil, l’espèce typique ( P.Eschscholtzii Ilope) de ce genre semble ne pas être un Élaléride, mais bien un Carabique du genre Nebuia. Toutefois, malgré ce faciès trompeur, elle est voisinedes Dima, comme l’a très-bien vu M. l)e Castelnau. C’est un insecte de taille moyenne, d'un noir assez brillant, mais voilé par des poils roussâlrcs couchés, médiocrement abondants et caduques. Le mâle, outre sa taille plus petite et sa forme un peu moins convexe, se distingue de la femelle par la présence sous le prothorax de deux fossettes assez grandes, ovales et obliques. Cet insecte, peu répandu dans les collections, est originaire du Népaul. J’en ai vu d’assez nombreux exemplaires, et j’en connais une seconde espèce plus grande et qui provient du même pays. ALLOTRIUS. De Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p, 231 (1). Tête large, subvcrticale, fortement rétractée dans le protborax, plane; front déprimé*, prolongé au-devant des cavités antennaires, rétréci par celles-ci, tronqué en avant. — Antennes peu robustes, de la longueur du prothorax, de onze articles : 1 gros et arqué, 2-3obconiques, celui-ci un peu plus long, 4-10 dentés, plus longs que larges, 11 surmonté d’un faux article. — Prothorax en carré long, appliqué exactement contre la base des élytres, faiblement convexe sur le disque, carrément échancré en avant, avec ses angles saillants et arrondis au bout, les postérieurs non divergents et très-aigus. — Ecusson ovale. — Elytres allongées , rétré¬ cies graduellement dans leur tiers postérieur. — Pattes courtes, grêles; hanches postérieures étroites, peu à peu et faiblement élargies en de¬ dans ; tarses médiocres, hérissés delongs poils, à articles l-2comprimés, celui-là le plus long, 3 trigone, 4 cordiforme, munis l’un et l’autre, ainsi que 2, d’une longue lamelle. — Mésosternum subhorizontal ; sa cavité grande, évasée en avant. — Mentonnière du prosternum grande et ar¬ quée ; sa saillie postérieure longue et fléchie ; sutures prosternales rec¬ tilignes. Genre singulier, composé d’une seule espèce de Java (A. quadricollis Casteln.), allongée, subparallèle, sauf en arrière, et d’un faciès qui ne res¬ semble à celui d’aucun autre Élatéride. Elle est assez grande, d’un brun rougeâtre brillant, marbré de noir, et la pubescence grisâtre dont elle est revêt :e, forme des bandes transversales et irrégulières sur les élytres. (1) Syn. Senodonia, Casteln. In Silberm. Revue entom. IV, p. 12; olim. Après avoir proposé ce nom pour le genre , sans exposer les caractères de ce dernier, M. De Castelnau lui a substitué celui d’ALLOTiuus. Il avait en même temps, dans l’origine, placé l’espèce, avec doute, parmi les Semiotus. 202 ÉLATÉRIDES. HYPODESIS. Latrj Ann. d. I. Soc. entom. III, p^ 156. Tête presque plane ; front brusquement rétréci au niveau des cavités antennaires, se prolongeant fortement en avant de ces dernières, dé¬ primé, sans bord antérieur visible et recouvrant presque le labre ; ce¬ lui-ci très-court, transversalement linéaire et cilié en avant. — Antennes insérées à découvert, de longueur moyenne, de onze articles : 1 gros, médiocre, 2 obconique, 3 de même forme, presque du double plus long, 4-10 obtusément et faiblement dentés, 11 muni d’un faux article court. — Yeux médiocres. — Prothorax transversal, assez convexe; ses angles postérieurs un peu arq ués et carénés. — Ecusson oblongo-ovale. — Ely- tres médiocrement allongées , rétrécies dans leur tiers postérieur. — Hanches postérieures étroites, peu à peu et faiblement élargies en dedans; lor article des tarses postérieurs aussi long que les trois suivants réunis; ceux-ci décroissant graduellement, munis de lamelles longues sur le 3e et le 4e, courtes sur le 2e. — Mésosternum légèrement déclive1. — Men¬ tonnière du prosternum très-prononcée, recourbée en dessous; sa sail¬ lie postérieure un peu fléchie ; sutures prosternales un peu concaves. Genre très-remarquable par la forme du front, celle des cavités anten¬ naires et la petitesse du labre, caractères qui lui donnent des rapports réels avec les Eucnémides (1), dont ses espèces s’éloignent, du reste, to¬ talement par leur faciès qui est complètement pareil à celui desCARDio- rhinüs, avec cette seule différence qu’elles sont recouvertes en entier d’une pubescence couchée assez abondante. Il y en a un certain nombre, toutes du Mexique, dans les collections ; mais aucune n’est décrite en ce moment. Celle que Latrcille a eue sous les yeux en fondant le genre et qu’il nomme //. sericea, est un insecte de moyenne taille, noir en des¬ sous, d’un beau rouge sanguin en dessus, revêtud’une pubescence soyeuse de même couleur, et qui parait sujet à varier beaucoup sous ces deux rapports. (1) Au premier aspect, on croirait qu’il doit rentrer dans cette famille; mais en y regardant de près on voit que la tète n’est que celle des Corymbites mo¬ difiée, le front s’avançant plus que chez ces derniers, et les cavités antennaires manquant en dessus de cette saillie qui les recouvre ordinairement. Ces cavités ne sont pas fortement, mais très-laiblement transversales, et il y a des espèces où elles sont complètement arrondies. Au total, cette forme n’est qu’une exagé¬ ration de celle qui existe chez les Cardioruinüs qui suivent. ÉLATÉRIDES VRAIS. 203 CARDIORIUNUS. Eschsch. in Thon, Entom. Arch. II, 1, p. 31. Labre saillant, cordiforme, arrondi et fendu dans son milieu en avant. — Tête plane ou très-légèrement convexe ; front rétréci, assez saillant, déprimé , plan et largement tronqué. — Antennes grêles, au moins de la longueur du prothorax, de onze articles : 1 médiocrement gros, 2 très- court, 3 subcylindrique, allongé, 4-10 faiblement dentés, 11 muni d’un appendice peu distinct, ou nul. — Prothorax un peu plus long que large, en général très-convexe, arrondi sur les côtés en avant; ses angles pos¬ térieurs robustes, carénés et divergents. — Ecusson oblongo-ovale, acu- miné en arrière. — Elylres allongées, graduellement et fortement ré¬ trécies en arrière. — Pattes grêles ; hanches postérieures peu à peu et faiblement élargies en dedans; tarses fdiformes, finement ciliés ou ve¬ lus; leurs articles 1-4 décroissant graduellement. — Mésosternum verti¬ cal, terminé par un tubercule plus ou moins prononcé ; les bords de sa cavité très- divergents. — Mentonnière du prosternum très-saillante, arquée ; sa saillie postérieure lléchie ; sutures prosternales concaves. Indépendamment de la forme de leur labre et de leur mesosternum, ces insectes ont un faciès particulier, constant , qui les fait reconnaître sans peine. Tous sont allongés, sveltes, finement pubescents et ont les ély très très-régulièrement et fortement striées, avec les stries occupées par des points enfoncés contigus, et les intervalles plus ou moins cosli- formes. La plupart sont noirs, avec les bords du prolhorax rouges ou fauves, et des bandes longitudinales de cette dernière couleur sur les ély très . Cet ensemble de caractères en fait un des genres les plus na¬ turels des Élaléridcs. Leurs espèces sont propres à l’Amérique du Sud et, à quelques ex¬ ceptions près, habitent le Brésil. La plupart multiplient beaucoup et se trouvent en abondance sur les plantes basses (t). (1) C. bilineatus, Fab., Herbst; de la Guyane. — rufilateris , Eschsch. En- tomogr. éd. Leq. p. 68 ( vulneratus , contaminatus, Germar); du Brésil. — pla¬ gia tas, circumcinctus, frenatus, acuminatus, Germar, Ins. Spec. nov. p. 51; du Brésil. — seminiger, sagittalis , attenuatus (plagiatus? Germ.), suturalis , bilineatus ( circumcinctus Germ.), biguttatus, axillaris, humeralis, rufçscens, testaceus, Eschsch. in Thon, loc. cit. ; du Brésil. — castaneipennis , piciventris , antennalis ( testaceus ? Eschsch.), Germar, Zeitschr. IV, p. 95; du Brésil. — hypocrita, Erichs. in Schomb. Guyana, III, p. 558; de la Guyane anglaise. 204 Él ATÉllIDES. TOMICEPHALUS. Latr. Ann. d. I. Soc. emtom. III, p. 146 (1). Tête petite; front tombant subverlicalement dans sa moitié antérieure. — Antennes robustes, plus longues que le prothorax, de onze articles : 1 peu allongé, gros, 2 très-court, 3 trois fois plus long, obconique, 4-10 fortement dentés, aussi larges que longs, 1 1 sans faux article.— Prolhorax un peu plus long que large, régulièrement trapézoidc, peu convexe; ses angles postérieurs assez longs, dirigés en arrière, obtusément carénés. — Ecusson en ovale allongé, arrondi en avant, acuminé en arrière. — Elytres allongées, graduellement et fortement rétrécies en arrière, pres¬ que planes. — Pattes longues et grêles, les postérieures plus allongées que les autres ; hanches postérieures brusquement élargies dans leur moitié interne; tarses cylindriques, finement ciliés en dessous; leurs articles 1-4 décroissant graduellement. — Métasternum s’avançant jus¬ qu’au bord antérieur des hanches intermédiaires ; mésosternum subver¬ tical ; sa cavité grande, à bords saillants et tranchants. — Mentonnière du prosternum très-avancée; sa saillie postérieure fléchie; sutures pros¬ ternales rectilignes. La forme delà tête, celle du métasternum et du mésosternum, l’allon¬ gement des pattes postérieures, rendent ce genre un des meilleurs du groupe actuel. Il ne comprend qu’une belle espèce (2) de l’Amérique du Sud, de taille moyenne, à téguments très-brillants et complètement glabres, d’un noir profond, avec le prothorax d'un rouge sanguin clair en dessus. Elle est répandue dans la plus grande partie du Brésil et en Colombie. PYROPHORUS. Illig. Mag. d. Gesellsch. nat. Freund. z. licrl. I, p. 141 (3). Tête de grosseur variable, presque carrée en dessus et plus ou moins concave ; front tronqué ou un peu arrondi en avant, avec son bord an¬ térieur en général assez épais ; fossettes antennaires petites, subarron¬ dies. — Yeux très-gros. — Antennes de longueur variable, de onze ar¬ ticles : 1 assez long , en cône arqué, 2 court, obconique , 3 variable, 4-10 dentés ou non, 11 muni d’un faux article. — Prolhorax transversal (1) Et Germar, Zeitschr. IV, p. 50. — Syn. Megacnemiüs, Eschsch. in Sil- berm. IV, tab.'eau; Casteln. llist. nat. d. Col. I, p. 239. (2) Meg. sanguinicollis, Casteln., Germ. loc. cit. (3) Syn. Stilpnus, Belania, De Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 236. — Hyp- siophthalmus, Latr. Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 145. — Phanophorcs, Soliar in Gay, Hist. de Chile; Zool. V, p. 26. ÊLATÉR1 OES VRAIS. 205 et convexe chez la plupart ; ses angles postérieurs le plus souvent robustes et carénés, et présentant chacun à leur base une vésicule phosphores¬ cente.— Ecusson ovale-oblong. — Elytres de forme variable. — Man¬ ches postérieures étroites, graduellement ou assez brusquement élargies au côté interne; tarses filiformes, comprimés, garnis en dessous d’une courte pubescence serrée ou lâche ; le 1er article des postérieurs aussi long que les deux suivants réunis; ceux-ci elle 4e décroissant graduel¬ lement. — Mésosternum déclive ; sa cavité médiocre. — Mentonnière du prosternum avancée ; sa saillie postérieure lléchie ; sutures proster- ualcs rectilignes, obliques. Ce genre est, en apparence, l’an des plus tranchés de la famille, mais en réalité de ceux qui prouvent le mieux l’excessive variabilité des organes chez les Élatérides. Il n’y a, en effet, rien de constant chez ces insectes, pas même l’existence des vésicules phosphorescentes (1), qui constitue leur caractère essentiel. Les uns figurent parmi les plus grands Élatc- rides, et par leur forme, leur couleur et leur vestiture, se rapprochent tellement des Outuostetiics, que, sans les vésicules en question et leur mésosternum, on ne saurait les en distinguer ; d’autres sont tout au plus de taille moyenne. Le reste varie dans la même proportion. On ne sau¬ rait dès-lors en rien dire de général, à moins d’entrer dans des détails infinis. M. De Castelnau qui, à l’imitation de ses prédécesseurs, a divisé ces insectes eu plusieurs groupes et qui en admet trois, a cru devoir en même temps leur imposer des noms particuliers. Il suffira de dire ici que le dernier (Belania) correspond au genre Hypsioputualmus de La- treille. Ses espèces se font remarquer par la grosseur et la saillie ex¬ traordinaire de leurs yeux, qui débordent fortement le prothorax. Mais entre elles et les espèces chez lesquelles ces organes, quoique toujours très-gros, sont peu saillants, il y a les passages les plus insensibles. Quant au genre Puanophorüs de Solier, établi sur quelques petites espèces du Chili, son caractère essentiel consiste dans la simplicité des mandibules; mais déjà Germar (-2) avait signalé qu'elles sont telles chez d’autres espèces du Brésil, et que ce caractère n’a aucune valeur. Les Pyrophorus sont exclusivement propres à l’Amérique et répan¬ dus depuis les parties moyennes des États-Unis jusqu’à Buenos-Ayres et au Chili. Il y en a dans les collections au moins une centaine d’es- (1) J’ai sous les yeux deux especes inédites, voisines par leurs caractères des Hïpsiophtuai.mcs de Latreille et qui sont complètement privées de ces vési¬ cules. (2) Zeitsch, III, p. 4. Comme le fait remarquer Germar, ces organes sont très- rarement bifides à leur extrémité. Celle-ci est ordinairement simple et présente en arrière une échancrure d’où résulte une dent submédiane qui disparaît par¬ fois complètement. 206 ÉLATÈÏIIDES. pèces, dont les trois quarts sont décrites (i). Ils sont surtout très-abon¬ dants au Brésil, où, à l’entrée de la nuit, on les voit souvent voler en grand nombre en meme temps que les Lampyrides, sur lesquels ils l’em¬ portent pour la plupart par l’intensité de la lumière qu’ils émettent (a). (1) IlKger (loc. cit.), l’auteur de la première monographie dont ces insectes aient été l’objet, n’en mentionne que 16 esp. qu’il n’avait même pas toutes vues en nature. Celle qu’a donnée Germar (loc. cit. p. 1) en dernier lieu ne laisse rien à désirer et contient 69 esp. décrites ex visu , plus 10 qui lui sont restées inconnues. Il divise ces insectes de la manière suivante : I. Antennes plus courtes que le prothorax; vésicules phosphorescentes sub¬ marginales. — 1. Vésicules phosphorescentes visibles seulement en dessus: P. nyctoplianus Germ. [noctilucus Illig., Eschsch.), noctilucus L. etc. — 2. Vé¬ sicules phosphorescentes visibles en dessus et en dessous : P. pellucens Eschsch., clarus, phosphorescens Germ. etc. II. Antennes de la longueur du prothorax ou plus longues, distinctement en scie; leurs articles 2-3 courts; vésicules phosphorescentes submarginales ou an¬ gulaires. — 1. 3e article des antennes égal au 2e : P. ignitus F., extinctus Illig. [ignitus Herbst), obscuratus, fulgidus Germ., etc. — 3e article des antennes plus long que le 2e : P. luminosus Illig. [phosphoreus F.), illuminans Germ., acuminatus Eschsch. III. 2e article des antennes petit, noueux, le 3e large, triangulaire, égal au 4e : P. par atteins, luculentus, ignifer, pyraustes, facifer Germ. IV. Antennes de la longueur du prothorax, brièvement dentées; vésicules phosphorescentes postérieures. — 1. Tète manifestement plus étroite que le prothorax; celui-ci arrondi antérieurement sur les côtés et échancré en avant : P. ocellatus Germ., Janus Herbst, phosphoreus L., lampadion Illig., etc. — 2. Tête assez grande, un peu plus étroite que le prothorax; celui-ci carré et tronqué ou bisinué en avant : P. diffusas Germ., speculator Illig., foveolatus , observator Germ., etc. — 3. Tète grande, saillante; yeux dégagés du protho¬ rax; celui-ci court; son bord antérieur saillant dans son milieu : P. boops Germ., buphthalmus Eschsch., microspilus Germ. ,r raninus Eschsch. [exoph- thalmus Guérin-Ménev.). Aux esp. mentionnées dans ce travail aj. : P. elongatus, punctatissimus, lati- Gollis, angustus , fulvotomentosus, quadraticollis, rubripes, crassus, grossicol- lis, gibbicollis, depressicollis, planicollis, cephalotes, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 137; de Bolivia et du Brésil. — Phanophor. parallelus, niger, di- latatus, Solier, loc. cit., p. 27; du Chili. (2) Pour les habitudes de ces insectes, voyez principalement : Palis.-Beauv. Ins. d’Afr. et d’Amér. p. 77. — Curtis, Zool. Journ. III, p. 77. — Lacord. Ann. d. Sc. nat. XX, p. 57, et Introd. à l’Entom. II, p. 140. — Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 5. — Gosse, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 2, 1, p. 200; cette notice est la meilleure de toutes. ÉLATÉRIDES VRAIS. 207 ORTHOSTETHUS (1). Tête presque plane en arrière, fortement (mâle) ou faiblement (fe¬ melle) concave à sa partie antérieure ; front déprimé, arrondi et dépas¬ sant notablement les cavités antennaires en avant. — Yeux gros. — Antennes au plus de la longueur du prothorax, de onze articles : 1 mé¬ diocre, gros et arqué ; 2 très-court, obeonique; 3 de même forme, plus long; 4-1 0 larges et fortement dentés ; 11 muni d’un faux article. _ Prothorax allongé, à peine rétréci en avant ; ses angles pos térieurs sail¬ lants, non divergents et carénés. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres très-allongées, fortement et régulièrement atténuées en arrière; leur angle suturai spiniforme. — Hanches postérieures coupées obliquement en dehors, formant en dedans une lame transversale, terminée par une forte dent; tarses garnis en dessous de poils Ons et denses ; le 1er arti¬ cle des postérieurs aussi long que les deux suivants réunis; ceux-ci et le 4e décroissant graduellement. — Mésosternum horizontal, puis coupé verticalement. — ■ Mentonnière du prosternum avancée ; sa saillie posté¬ rieure longue, droite, brusquement atténuée à son extrémité ; sutures prosternales subrectilignes. — Corps allongé, assez convexe. Le type du genre est un grand insecte des États-Unis et du Mexique, placé par Germar parmi les Aphanobics d’EschschoItz, sous le nom dM. infuscatus , que lui avait imposé Dejean (2), mais qui diffère essen¬ tiellement des vrais Apuaivobius par la forme de son mésosternum, et qui doit dès-lors recevoir un nom générique nouveau. Celui que je pro¬ pose est emprunté à cet organe. Cet insecte qui égale presque, Sous le rapport de la taille, les plus grands Pyrophorcs, leur ressemble également par sa livrée d’un noir uniforme et voilée par des poils d’un jaune roussâtre, mais il est plus fortement atténué en arrière, ce qui lui donne un faciès différent. Je ne lui connais qu’un seul congénère (ô). LUDIUS. Latr. Fam. nat. p. 349 (4). Tête légèrement convexe ; front déprimé, plus ou moins prolongé au- devant des cavités antennaires, coupé obliquement de chaque côté ou subarrondi; cavités antennaires trigones. — Yeux assez gros. — An- (1) Syn. Apiunobius, Germar, Zeitschr. V, p. 183, et J. L. Le Conte, Trans, of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 492. (2) M. Melsheimer (Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 216) l’a placé avec doute parmi les Pristilophus, sous le nom de P. sordidus ; (3) L’Aphanobius corvinus de Germar (loc. cit.), espèce de Colombie, pres¬ que aussi grande que Yinfuscatus. (4) Syn. Atuahobics pars, Eschsch. in Thon, Entom. Archiv, II, 1, p. 3. — 208 ÉLATÉRIDES. tennes rarement plus longues que le prothorax, de onze articles : t en cône un peu arqué, 2 court, obconique, 3 de forme et longueur variables, 4-10 plus ou moins dentés, 11 muni d’un faux article. — Prolhorax en général transversal, assez convexe; ses angles postérieurs robustes, subdivergents et carénés. — Ecusson oblongo -ovale. — - Elytres gra¬ duellement et fortement rétrécies en arrière, obtuses au bout. — Hanches postérieures coupées obliquement en dehors, élargies dans leur moitié interne en une assez large lame sinuée et terminée par une forte dent; tarses filiformes, munis en dessous d’une fine pubescence spongieuse; le 1er article des postérieurs aussi long que les deux suivants réunis; ceux-ci et le 4e décroissant graduellement. — Mésosternum déclive; sa saillie postérieure presque droite ; sutures prosternales concaves. La synonymie de ce genre est assez confuse. Latreille l’a établi en lui donnant pour type Y El. ferrugineus d’Europe. Quelques années après, Eschscholtz fonda son genre Apiiaixobiüs, en citant trois espèces, en tête desquelles se trouve Y El. hepalicus de Germar, dont les caractères sont absolument identiques avec ceux de l’espèce européenne en ques¬ tion (l). Germar, augmentant la confusion, a fait de ce genre Apha- nobiüs un magasin d’espèces disparates, parmi lesquelles plusieurs ap¬ partiennent au genre actuel (-2). Dans l’intervalle, Eschscholtz avait fondé sur le ferrugineus (3) son genre Steatoderus qui correspond exactement aux Ludius de Latreille. Enfin, en dernier lieu, M. J. L. Le Conte a pris VEl. hepalicus pour type de son genre Crigmus. Or, tous ces insectes, ainsi que ceux cités en note, présentent identiquement les mêmes caractères génériques. Ils se distinguent essentiellement de tous Steatoderus, Escbsch. in Silberrn. Rev. ent. IV, Tableau. — Crigmus, J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 453. — Caudiorhinus, Solier in Gay, Hist. de Cbile; Zool. V, p. 32. — Ectinus pars, Dej. (1) Des deux autres espèces que cite Eschscholtz, l’une, simplex Germ., du Brésil, est un Cratonychus ; l’autre, nouvelle, longicollis , de Manille, m’est inconnue. (2) Des onze espèces que Germai- y comprend, trois indiquées plus bas ren¬ trent dans le genre actuel; Vinfuscatus et le corvinus sont des Orthostethüs; le Sturmii est un Ei.ater; le pubescens doit former un genre 5 part, son mé- tasternum étant saillant et son mésosternum vertical; le flabellafus de Java, Yacutipennis et le vanus de l’île Maurice, ainsi que le Ttioreyi du Brésil, me sont inconnus; mais il est bien probable qu’ils constituent un ou deux types distincts. En résumé, le nom générique d’ÂPHANOBius doit rester au longicollis d’Eschscboltz cité plus liant et aux espèces qui lui ressemblent; mais je ne saurais en rien dire, n’ayant pas cet insecte à ma disposition. (3) Il avait omis primitivement, dans les Archives de Thon, de citer cet in¬ secte parmi ceux qu’il comprenait dans les Lûmes. Mais eu lui donnant, dans la Revue entomologiquc de Silbermann, le nom générique de Steatoderus, il détournait le genre Ludius de Latreille de son acception primitive, ce qui ne saurait être admis. ÈLATÈR1DES VRAIS. 209 ceux qui précèdent et qui suivent, par la concavité de leurs sutures pro¬ sternâtes, combinée avec la forme des hanches postérieures. Ainsi conçu, le genre est plus homogène sous le rapport des formes, que ne le sont ordinairement les Élatérides. La plus massive de ses espèces est Y El. [errugineus ; les autres se rapprochent beaucoup, sous ce rapport, de YEl. Thcscus, autre espèce d'Europe ; quelques-uns ressemblent complètement en petit aux Outuostetuls. Ces insectes sont tous au-dessus de la taille moyenne, sans devenir très-grands; leur livrée ( decorus excepté) est uniforme, noire, brune ou ferrugineuse. La pubescence qui revêt leurs téguments n’est assez serrée que chez ceux qu’on avait placés à tort parmi les Apqanobics. Le genre est répandu en Europe, dans l’Amérique du Nord et dans celle du Sud, jusqu’au Chili inclusivement (t). CORYMBITES. Latr. Ann. d. I. Soc. entom. 111, p. 150 (2). Tète plane ou légèrement concave à sa partie antérieure ; front plus ou moins déprimé en avant, souvent sans trace de bord antérieur, ar¬ rondi ou tronqué obliquement de chaque côté; cavités antennaires pe¬ tites, distantes. — Yeux médiocres ou petits. — Antennes de longueur et de forme variables, de onze articles : le 1er médiocre, le 2e court, obeonique, le 11° muni d’un faux article plus ou moins distinct. — Pro- tborax allongé ou transversal ; ses angles postérieurs en général ro¬ bustes, non divergents et carénés en dessus. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres de forme variable. — Hanches postérieures graduellement et faiblement élargies au côté interne, terminées par une courte dent; tarses filiformes, finement spongieux ou ciliés en dessous dans toute leur longueur, ou seulement spongieux à leur sommet; le 1er article des postérieurs plus long que le 2e, chez presque tous, celui-ci et les deux (1) Esp. d’Europe : L. ferrugineus, Linn. Fab., etc. — Theseus, Germar, Reise n. Dalmat. p. 218, pl. 10, f. 5; de la Dalmatie; Dejean l’a placé parmi les Ectinus. — Esp. de l’Amér. du Nord : El. hepaticus, Germar, Ins. Spec. nov. p. 43. — El. abruptus (Lud. coracinus Germ.), attenuatus, Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 233 et 257. — Crigtn. texanus, J. L. Le Conte, loc. cit. p. 454. — Esp. de l’Amér. du Sud : Aphan. velutinus, du Brésil; se- tosns, de Colombie ; Germar, Zeitschr. IV, p. 184. — Esp. du Chili : L. deco¬ rus, Germar, ibid. p. 48 ( Cardiorhinus granulosus , Solier, loc. cit. pl. 14. f. 8). (2) Syn. Ludiüs, Eschsch. in Thon, Entom. Archiv, II, 1, p. 34. — Ctenj- cera pars, Latr. Règn. anim. éd. 2, IV, p. 454. — Pristilophus pars, Pbosteu- non pars, Diacanthüs, Latr. Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 151. — Selatosohus, Stepli. 111. of Rrit. Entom. III, p. 182. — Apuotistus, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 149. — Diacantha, Redresia, Oi.otelus, Solier in Gay, Ilist. de Cbile;Zool. V, p. 23, 24, 34. — Atractopterus, J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 454. Coléoptères. Tome IV. 14 210 ÉL AT Kit IDES. suivants décroissant graduellement. — Mésosternum déclive. — Saillie prosternale plus ou moins fléchie; sutures prosternales rectilignes, très- rarement concaves. Genre le plus riche en espèces de toute la famille, qu’on a divisé en plusieurs sans limites appréciables, même quand on se borne aux es¬ pèces européennes, et qui ne supportent pas un instant l’examen lors¬ qu’on tient compte des espèces exotiques. Il me parait indispensable de le rétablir, comme l’a fait récemment M. J. L. Le Conte, tel que Eschscholtz l’avait fondé dans l’origine sous le nom de Lcdics. Plusieurs organes, notamment le front et les antennes, varient consi¬ dérablement chez ces insectes, ainsi que le faciès général, mais toutes ces différences et d’autres encore s’effacent par degrés insensibles. Les genres cités en synonymie peuvent se répartir dans deux sections d’après la forme des sutures prosternales (1). Dans la première ces sutures sont rectilignes. Elle comprend tous les genres en question, moins un. Les auteurs les plus récents réservent le nom c}e Corymbites à des espèces de forme plus ou moins allongée et rétrécie en arrière, peu con¬ vexes et dont les antennes sont dentées à partir du 3e article, avec le 1 Ie pourvu ou non d’un faux article, peu apparent quand il existe. Les plus nombreux, ou les anciennes Cteniceba de Latreille, ont ces organes en général assez longs, flabellés chez les mâles et dentés ou subpectinés chez les femelles, à partir du 4« article (2) ; chez les autres ils sont sim¬ plement dentés dans les deux sexes (s). Les Pristilophüs ne diffèrent essentiellement des espèces de celte (1) Plusieurs de ces genres ne figurent pas, pour plus de brièveté, dans le texte qui suit. — Celui que Latreille a nommé Pristilophüs est absolu¬ ment incompréhensible. Des deux espèces qu’il y comprend, l’uue, alter- n ans Germar, est un Monocrepidiüs; l’autre, melancholicus F., est un Diacanthus. — Ses Prosternon ne sont qu’un mélange de quelques-uns de ces mêmes Diacanthus avec des Limonius. — Les Diacantlius œneus et cruciatus d’Europe constituent le genre Selatosomus de Stephens. — Enfin c’est encore sur un Diacanthus de l’Amérique du Nord ( œripennis ) que Kirby a fondé son genre Aphotistus. (2) Types : El. aulicus Panz. (var. signât us Panz.), castaneus, pectinicor- nis Linn., cupreus, œraginosuSj hœmatodes Fab. d’Europe et beaucoup d’autres étrangères à ce pays. Dans ce groupe le front s’abaisse obliquement, s’avance notablement au-delà des cavités autenuaires, et son bord antérieur, qui est largement tronqué, ne présente aucune épaisseur, tandis que dans le groupe suivant il est beaucoup plus court, arrondi presque au niveau des cavités en question et un peu épais; mais ces deux formes passent insensiblement de l’une à l’autre. (3) Cette section est très-nombreuse aussi, mais faiblement représentée en Europe parles El. tessellatus Linn., Fab. (var? assiyiilis Gyll.), a f finis Payk. et quercus Gyll. [pallipcs Payk.). ÉLATÉRIDES VRAIS. 211 seconde section qu’en ce que le 3° article de leurs antennes est obeoni- que comme le 2>’, mais sensiblement plus long que ce dernier (t). A leur suite me parait devoir être placé le genre Olotelus de Solier, qui n’en diffère que par la forme parallèle de ses espèces, leurs an¬ tennes moins dentées et dont le 3° article n’est guère [dus long que le 2e; ses espèces sont du Chili (->). Puis le genre Diacantha du même, fondé sur une petite espèce du même pays (5), de forme normale, et dont les antennes un peu plus fortement dentées ont leurs articles 2-3 très-courts et égaux. Latreiile donnait le nom de Diacanthus à des espèces dont les an¬ tennes, plus ou moins courtes, sont composées d'articles obeoniques, avec le 2° et le 3° plus étroit, celui-ci plus long que celui-là, et le 11° brièvement ovalaire, sans faux article distinct. Il en est dans le nombre qui se font remarquer par leur forme robuste (4); mais chez les autres ce f actes s’affaiblit et finit par ressembler à celui des Corym- bites de la seconde section (5). Plusieurs de ces dernières ont en outre les antennes manifestement dentées. Immédiatement à la suite de ces Diacanthüs doit se placer le genre Iîedresia de Solier, qui n’en diffère qu’en ce que les 2e et 3° articles de scs antennes sont courts et égaux. Ses espèces sont chiliennes (e). (1) On assigne encore à ces insectes un faux article très-distinct aux antennes et une mentonnière du prosternum très-saillante. Mais le premier n’est en réalité guère plus apparent que chez plusieurs Cokymbites, et il y a des Diacan- this qui ont la seconde presque aussi prononcée. Le type du genre est Y El. insitims, Germar, Ins. Spec. nov. p. 44 (El. de- pressus Fischer de Waldh.), de l’Europe orientale. Germar (Zeitschr. IV, p. 82) a donné une monographie de ce genre dans lequel il a compris, comme on l’a vu plus haut (p. 144) les Melanactes. Les espèces décrites dans ce travail sont: P. sericans , servus, pellus Germ., du Cap; famulus Germ., de Sicile; meso- chrous, marginicollis Germ., sagitticollis ( Ludius j, Eschsch., Sitkha. — Aj. : P. montanus, Rosenh. Beitr. z. lnsektenf. Europ. p. 15; du Tyrol. — Irisul- catus, Ericlis. Archiv, 1849, I, p. 39; de la Tasmanie; malgré son faciès assez différent de celui des autres espèces, ce hel insecte me parait ne pas pouvoir être distrait du genre.— impurus , Germar, Linnæa entom. III, p. 180; de l’Aus¬ tralie. — attenuatus , rubripennis , Bohem. Ins. Calfrar. I, p. 411; de Natal. (2) Solier en décrit deux : O femoralis et angustus ; je ne connais que le second. Dans cet insecte le front est très-plan, déprimé et largement arrondi en avant. Pour le surplus, il ressemble singulièrement à YEctinus aterrimus d’Europe, lequel est de son côté tellement voisin du genre actuel, que je suis tenté de l’y placer, malgré la forme un peu dilférentc de sa tète. (3) I). nigra, loc. cit. p. 24; Col. pl. 14, f. 1. (4) Tels que les El. œnetis, latus Fab. (germanus 01.), rugosus Germ* ( cou - fluens Gehler), etc., d’Europe. (5) El. melancholicus Fab., cruciatus Linn., holoscriceus Fab., et surtout metallicus Payk. et espèces voisines, d’Europe également. (G) P. impressicollis , punclatusulcata, loc'. cit. p. 25; je ne connais que la 212 ÉLATÉRIDES. La seconde section ne comprend que le genre Atractopteros de M. J. L. Le Conte, auquel ce savant entomologiste n’assigne que deux caractères essentiels : des sutures prosternales concaves et le 1er article des tarses pas plus long que le 2e. Le premier ne me paraît pas avoir une valeur générique dans un genre tel que celui-ci; le second se re¬ trouve chez quelques-unes des espèces précédentes (1). Les Cou ymbites abondent dans les parties froides et tempérées de l’hémisphère boréal; hors de là il y en a fort peu, et les régions inter- tropicales des deux continents paraissent en être presque dépourvues. En Europe ces insectes se trouvent sur les fleurs et les feuilles des plantes basses; beaucoup d’entre eux, notamment ceux du groupe des DiACAirruus , recherchent les graminées. Leurs couleurs sont assez variées et très-souvent métalliques. Les espèces actuellement décrites s’élèvent à plus de cent (-2). première; elle a complètement le faciès des Diacanthus de la seconde sec¬ tion. (1) Le Diac. cruciatus, par exemple, est dans ce cas, ainsi que le D. costalis Payk.; du nord de l’Europe. Ce dernier a en outre ses sutures prosternales con¬ caves. De plus, sa forme générale, qui est large et déprimée, diffère complète¬ ment de celle des Atractopterus de l’Amérique du Nord, qui sont des insectes allongés et fusiformes, voisins par leur faciès des Agriotes du groupe des Do- lopius. M. J. L. Le Conte comprend dans ce genre les espèces suivantes : El. viridanus (sublucens Randall), silaceus, Say, Ann. of the Lyc. of New- York, I, p. 250 et 260. — A. fusiformis, umbraticus, J. L. Le Conte, loc. cit., p. 454 et 505. (2) L’impossibilité où je suis de rapporter exactement à chacun des genres qui précèdent, les espèces décrites dans les auteurs, m’oblige à les réunir dans une seule liste. Esp. d’Europe; à celles mentionnées dans les notes précédentes, aj. : El. cinc- tuSj Payk. Faun. Suec. III, p. 10. — El. hœmopterus, Illig. Mag. VI, p. 13. — El. guttatus, Germ. Faun. Ins. Europ. XXI, 5. — El. pyrenæus , Toussaint- Charp. Horæ entom. p. 100. — Cor. sulphuripennis , croaticus, Diac. chryso- cornus, gravidus, Milo, amplicollis, Germ. Zeitschr. IV, p. 55 sq. — El. Heyeri , Saxesen, Isis, 1848, p. 808. — Diac. bifasciatus, Kiister, Die Kæfer Europ. X, 38. — Diac. micans, Mulsant, Opusc. entom. fasc. VI, p. 31. Esp. de la Russie mér. : El. saginatus ( latus var.), alpestris , caucasicus, Ménétr. Cat. rais. p. 155. — Lud. Eschscholtzii, profugus, Fald. Faun. ent. Transcauc. I, p. 173. — Diac. nubilipennis, globicollis, Germ. Zeitschr. IV, p. 69 et 79. Esp. de la Sibérie : El. sericeus, Fiscli. d. Waldh. Entom. d. 1. Russie, II, p. 203, pi. 23, f. 9. — Lud. uncinatus, altaicus, Eschsch. in Thon, Entom. Archiv, II, 1, p. 34. — El. Bœberi (4,-pustulatus Fisch. d. W .), sibiricus (ery- thropus Fisch. d. W.), Germ. Ins. Spec. nov. p. 51 et 58. — El. anxius, Gebler, Rull. d. l’Acad. d. St.-Pétersb. 1843, 1, p. 38. — Cor. Pippingskœldi\, Diac. spretus, puncta fis s itnus, lœvicollis, nigrita, singularis , Mauuerh. Rull. Mosc. 1852, II, p. 285. Esp. de l’Amér. russe, de l’Orégon et de Californie : Lud. volitans, umbriv ÊLATÉRIDES VRAIS. 213 CREPIDOMENUS. Euichs. Arch. 1842, I, p. 140. Genre très-voisin des Cobymbites proprement dits, et n'en différant que par les deux particularités suivantes : Articles 3-4 des tarses égaux, cordiformes, revêtus en dessous de poils courts et serrés, formant une pelotte (l); les deux 1ers fine¬ ment pubescenls dans toute leur longueur. — Mésosternum vertical, à bords saillants ; sa cavité large et occupant toute sa hauteur. Pour le surplus, ces insectes ressemblent complètement aux Cor. pcc * cola, resplendens , diversicolor, Eschsch. in Thon, loc. cit., p. 34. — El.lo - batus, Eschsch. Entom. p. 69. — Diac. angusticollis , serricornis, Mannerh. Bull. Mosc. 1843, p. 241. — Cor. spectabilis, Mannerh. ibid. 1852, I, p. 328. — Diac. decoratus, parvicollis, Mannerh. ibid. 1853, n° 3, p. 229. — Cor. caricinus, rupestris, Diac. bombyeinus , leucaspis, glaucus, Germ. Zeitschr. IV, p. 63. — Cor. nabilus, carbo, lateralis, conjungens, nubilipennis, fesfivus, obscurus, cribrosus , maurus , telum, semiluteus, jaculus, angularis, J. L. Le Conte, Trans. ofthe Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 438. Esp. des autres parties de l'Amer, du Nord : El. œthiops, cylindrifurmis, pyrrhos ( pyrrhicus Haldem., Athous vagans , œqualis Melsheim.), Herbst, Die Kæfer, X, p. 70 sq. — El. vernalis , Hentz, Journ. of the Acad, of Philad. Y, p. 374. — El. hamatus, fallax, hyeroglyphicus, sulcicollis, Say, Trans. ofthe Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 170. — El. inflatus, rotundicollis, apressifrons (Cor. cylindriformis Germ.; El. brevicornis Say, Cor. paraUelopipedus Germ.), Say, Boston Journ. of nat. Hist. II, p. 258. — El. œrarius ( Racinei Chevrol.), oppressas (mirificus Lee.), triundulatus, Randall. ibid. II, p. 7. — Ctenicerus Kendalli (El. anchorago Rand.), Apliotistus œripennis (El. appro- pinquans Rand.), Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 149. — Diac. splendens , Ziegler, Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 44. — Cor. atropurpureus , hirticollis, interstitialis , Diac. signaticollis, Campylus? bivittatus, MelShcim. ibid. II, p. 215. — Cor. rubidipennis, propoln, furcifer, nitidulus, aratus, pulcher, ci'assus, trivittatus, divaricatus , spinosus, insidiosus, falsificus, mendax, J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 437. — Diac. acutipennis, medianus, corporosus, submetallicus , sticticus, russicollis , Germ. Zeitschr. IV, p. 70. Esp. du Bengale : El. fuscipennis , Blanch. in Jaquem. Voy. d. l’Inde. — Cor. viridis, Germar, Zeitschr. IV, p. 61. Esp. de l’Australie : Lud. ramifer, Eschsch. in Thon, loc. cit. p. 34 (El. Hunteri, Boisduv. Faun. d. l’Océan. II, p. 107, pl. 6, f. 10). Esp. de la N. Zélande : Ctenicerus punctithorax , lœvithorax , A. White, Voy. of the Ereb. and. Terr.; Entom. p. 7. (1) Erichson décrit ces pelottes comme étant de courtes lamelles; mais comme elles ne se détachent nullement des articles qui les portent, on ne saurait, sans abuser des termes, leur donner ce nom. 214 ÉLATÉRIDES. linicornis d'Europe et espèces voisines ; seulement leurs antennes sont simplement et assez faiblement dentées. Ils paraissent propres à la Tas¬ manie, et jusqu'ici on n’a publié que les trois décrits par Erichson (1). COSMESUS. Eschsch. in Thon, Entom. Arch. II, 1, p. 33. Tète courte, subverticale, régulièrement convexe; front arrondi en avant, caréné au-dessus des cavités anlennaires ; celles-ci trigones, trans¬ versales (,2). — Antennes assez longues, grêles, de onze articles : 1 mé¬ diocrement robuste, subcylindrique, 2-3 obeoniques, subégaux, 4-10 plus longs, de même forme ou un peu déprimés, 11 ovalaire, sans faux article. — Yeux médiocres. — Prothorax allongé, subparallèle; ses angles postérieurs longs, rectilignes, carénés en dessus. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres allongées, graduellement rétrécies en ar¬ rière, échancrées ou isolément acuminécs à leur extrémité. — Pattes longues et grêles; hanches postérieures dilatées dans leur moitié interne en une assez grande lame trapéziforme, échancrée au-dessus des tro¬ chanters; tarses longs; le 1er article des postérieurs aussi long que les trois suivants réunis ; le 4e court, dégagé. — Mésosternum déclive ou subvertical; ses bords tranchants. — Mentonnière du prosternum assez saillante; sa saillie postérieure fléchie; sutures prosternales concaves. Ainsi que je l’ai dit plus haut, ce genre est très- voisin des Pomachi- l ms du groupe précédent, mais il appartient à celui-ci par suite de l’ab¬ sence de la carène frontale. Ses hanches postérieures fortement dilatées et l’absence de lamelles sous les tarses le séparent du genre en question. Scs espèces sont, du reste, comme les Pomacuiliüs, de forme étroite, svelte, et leur système de coloration consiste également en bandes ou taches noires sur un fond testacé ou vice versa. L’espèce ( [bilinealus ) des environs de Rio-Janeiro, que Eschscholtz a fait connaître, est en ce moment la seule décrite, à ce que je sache, mais il y en a un assez grand nombre d’inédites dans les collections. (1) C. fulgidus, dccoratus, tœniaius, Erichs. loc. cit. (2) Eschscholtz ajoute aux caractères du genre, que le labre est « grand et voûté. » Cela est vrai pour l’espèce qu’il a décrite et plusieurs autres que j’ai sous les yeux. Les mandibules sont en même temps d’une épaisseur remar¬ quable à leur base : mais ces deux caractères s'affaiblissent chez d’autres, et il en est chez lesquelles ces deux organes sont à l’état normal. fel ATÉHIDES VRAIS. 215 SYNAPTUS. Eschsch. in Thon, Entom. Arch. II, 1, p. 32 (1). Tète petite, assez convexe, subvcrticale ; front plan, non caréné, rétréci et tronqué en avant; cavités anlennaires grandes. — Yeux mé¬ diocres, non saillants. — Antennes grêles, assez longues, de onze ar¬ ticles : 1 assez long, gros, cylindrique, 2-10 en cône renversé, crois¬ sant graduellement, 11 ovalaire, atténué à sa base. — Prolhorax plus long que large; ses angles postérieurs médiocres, dirigés en arrière. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres allongées, graduellement rétrécies en arrière. — Hanches postérieures étroites, peu à peu élargies en de¬ dans, échancrées au-dessus des trochanters; tarses filiformes; le 1er ar¬ ticle des postérieurs aussi long que les trois suivants, le 3e muni d’une longue lamelle, le 4e court, le 5e très-long; crochets pectinés dans pres¬ que toute leur longueur. — Mésosternum déclive. — Mentonnière du prosternum médiocre; sa saillie postérieure large, un peu fléchie; su¬ tures prosternalcs rectilignes, un peu ouvertes en avant. Le type du genre, Y El. filiformis de Fabricius (-2), est un insecte très- voisin, sous tous les rapports, de certains Agriotes (par ex. A. pilosus ), mais bien distinct par la forme des crochets de ses tarses. Il est ré¬ pandu dans toute l’Europe moyenne et méridionale, et se trouve ordi¬ nairement sous les pierres. On en a décrit deux autres espèces (ô) des régions transcaucasiennes, qui n’en sont peut-être que de simples va¬ riétés. AGRIOTES. Eschsch. in Thon, Entom. Arch. II, 1, p. 34 (4). Tête courte, subverticale, légèrement convexe ; front rétréci par les cavités anlennaires, un peu prolongé au-devant d’elles et coupé carré¬ ment. — Antennes médiocres, de onze articles : 1 gros, médiocre, subcy¬ lindrique, 2-3 obeoniques, plus courts que les suivants, inégaux, 4-10 ob¬ eoniques ou très-faiblement dentés, 11 sans faux article. — Yeux (1) Eschscholtz a employé presque simultanément ce nom de Synaptus, d'a¬ bord pour le genre actuel, puis, avec la désinence féminine, pour un genre d’Echinodermes de la famille des Holotliurides; je crois que dans cette der¬ nière acception il a la priorité. — Pour les caractères détaillés du genre, voyez Germar, Zeitsclir. I, p. 235. (2) Syst. El. II, p. 235 (El. cinereus Illig., unguliserris Schœnh.). (3) S. erivanus , gurgistanus, Falderm. Faun. entom. Transe. I, p. 160. (4) Syn. Ectimjs, Escliseb. loc. cit. — Cataphagcs, Stepli. lit. of Brit. Entom. III, p. 185. — Dolopics pars, J. L. Le Conte. 216 ÉLATÉRIDES. médiocres. — Prothorax au moins aussi long que large, en général as¬ sez convexe; ses carènes latérales fléchies en dessous dans leur moitié antérieure et invisibles d'en haut (1); ses angles postérieurs médiocres, subrectilignes, faiblement carénés chez la plupart. — Ecusson oblongo- ovale. — Elylres plus ou moins allongées et rétrécies en arrière. — Han¬ ches postérieures coupées obliquement en dehors, médiocrement élar¬ gies au côté interne; tarses filiformes, finement pubescents en dessous, leurs articles 1-4 décroissant graduellement. — Mentonnière du pro- sternum courte; sa saillie postérieure fléchie; sutures prosternales recti¬ lignes ou subrectilignes. La plus grande confusion règne dans les auteurs récents au sujet des genres Agriotes, Ectwes, Sericcs et Dolopies d’Eschscholtz (a). Je crois, pour ce qui me concerne, qu’on peut les réduire à deux suffisam¬ ment distincts pour être conservés. Les Agriotes, réunis aux Ectines, me paraissent constituer un groupe naturel, séparé des Sericcs réunis aux Dolopies par la forme des carènes latérales du prothorax et la rec¬ titude des sutures proslernales. Je ne connais du moins aucune espèce qui fasse le passage entre ces deux formes. Eschscholtz et, à son exemple, les auteurs les plus récents ne distin¬ guent les deux genres en question que par les antennes ; celles des Agriotes (3) sont composées, à partir du 4« au 10e inclusivement, d’ar¬ ticles obeoniques, tandis que chez les Ectincs (4), ces articles sont (1) Eschscholtz les indique à tort comme absentes dans leur milieu ; elles sont telles que je l’indique. Latreille avait déjà relevé cette erreur. (2) Les auteurs de Faunes locales européennes adoptent généralement ces quatre genres. Latreille (Ann. d. 1. Soc. ent. III, p. 159), après avoir dit que leurs caractères s’effacent tellement qu’il est presque impossible de fixer les li¬ mites de chacun d’eux, conserve les deux genres Ectinus et Agriotes en réunis¬ sant aux premiers non-seulement les Sericus et les Dolopies, mais encore une espèce du second, VA. sputator. Le dernier auteur qui se soit occupé de ces insectes, M. J. L. Le Conte (Trans. of the Amer_ Phil. Soc. New Ser. X, p. 455), réunit les quatre genres en un seul auquel il donne le nom de Dolo- pius qu’il a remplacé plus tard (ibid. p. 505) par celui d’AGRiOTES. (3) Esp. d’Europe : El. pilosus ( obscurus 01., vilis Illig.) . — obscurus Gyll. (variabilis Payk., Fab.). — segetis Bierkand., Gyll. [lineatus L., striatus F.). — graminicola L.Redtenb. (fusculus, gilvellus Dej.). — sputator L. (variabilis Herbst) . — flavicornis Panz. — A. nudus, piceolus, Küster, Die KæferEurop. XXV. — Esp. de la Russie mér. :A. Karabachensis, Kolenati, Melet. entom. V, p. 39. (4) El. aterrimus L. (atratus Illig., nigrinus Herbst); type du genre. — E.xanthodon, jucundus, Mærkel, Stettin. Entom. Zeit. 1847, p.79. — subœneus, W. Redtenb. Gener. quæd. et Spec. Archid. Austr. p. 12; tous d’Europe. Les espèces du genre actuel et du suivant, que possède l’Amérique du Nord, ayant été réunies par M. J. L. Le Conte, ainsi que je l’ai dit plus haut, il est difficile d’en faire la répartition. Ce sont les suivantes : El. mancus , Say, Pro- ÉLATÉRIDES VRAIS. 217 très-légèrement triangulaires, différence sans aucune valeur. Dans les deux genres, les articles 2-3 sont obconiques, assez longs et subégaux. Il est vrai que les Agriotes typiques ( pilosus , segelis, spulalor) ont un facics assez différent de celui des Ectihüs, par suite de leur forme plus convexe et plus cylindrique, mais des uns aux autres il y a les passages les plus insensibles. Le genre est médiocrement riche en espèces et parait propre à l'hé¬ misphère borca! dans les deux continents. Celles d’Europe se trouvent sur les fleurs et les plantes basses. SERICOSOMUS. (De;.) L. Redtenb. Faun. Austr.; Die Kœfer, p. 311 (1). Genre très-voisin des Agriotes et n’en différant qu’en ce que la ca¬ rène latérale des côtés du prothorax est rectiligne, visible d’en haut dans toute son étendue, et que les sutures prosternales sont assez forte¬ ment concaves. Eschscholtz a divisé le genre en deux d’après la forme des antennes et des hanches postérieures. Chez les Sericosomus, les premières sont à peine aussi longues que le prolhorax, faiblement dentées, avec leurs articles 2-3 très-courts, obconiques et égaux, et les secondes faible¬ ment et peu à peu élargies au côté interne (-2); tandis que chez les Doi.o- pids, les premières sont allongées, composées d’articles obconiques dont les 2e et 3e sont plus courts que les autres et subégaux, et les secondes un peu plus brusquement élargies au côté interne (ô). La forme du corps est en même temps un peu plus linéaire dans le second de ces genres que dans le premier. ceed. of the Acad, of Philad. III, p. 171 (El. obesus Harris; Agr. truncatus , striatulus Melsheim.). — El. bigeminatus , Randall, Boston Journ. of nat. Hist. II, p. 37. — Agr. pubescens, Dolop. oblongicollis, isabellinus , Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 217. — Dol. collaris, fucosus, avulsus , sordidus, stabilis, limosus, pauper, subustus, J. L. Le Conte, loc. cit. (1) Syn. Sericcs, Eschsch. in Thon, Entom. Archiv, II, 1, p. 34; nom em¬ ployé antérieurement par M. Mac-Leay, avec la désinence féminine, pour un genre de Lamellicornes, de la tribu des Mélolonthides; voyez Tome III, p. 205. — Dolopius, Eschsch. loc. cit. — Ectinüs pars, Latr. — Dolopics pars, J. L. Le Conte. (2) El. brunneus Linné, Herbst, Fab. — El. fugax Fab. Gyll. — S. tibialis, L. Redtenb. loc. cil. Cet auteur émet l'opinion que ces trois espèces n'en sont peut-être qu’une seule dont le tibialis serait le mâle et les deux autres la fe¬ melle. (3) El. marginatus Linné, Herbst (El. sticticus Panz.), d’Europe. — rudis, Kiister, Die Kæfer Europ. XIV, 34; du même pays. — marginipennis, Lucas, Explor. de l’Algér.; Entom. p. 168; de l’Algérie. — sellatus, Maunerh. Bull. Mosc. 1852, H, p. 168; de Sitkha. 218 ÉL4TÉU1DES. Je ne puis indiquer comme appartenant authentiquement au genre, que les espèces européennes citées en note. Ce sont des insectes au plus de moyenne taille, d’un fauve teslacé passant au fuligineux ou au bru¬ nâtre, et revêtus d’une fine pubescence. On les trouve sur les fleurs. ACRONIOPUS. Erichs. Arch. 1844, II, p. 175 (1). Tète courte, subverlicale, convexe ou presque plane; front dépassant à peine les cavités antennaires, arrondi, parfois ( furvus ) faiblement ca¬ réné. — Yeux assez petits. — Antennes tantôt un peu plus, tantôt moins longues que le prothorax, filiformes, de onze articles : 1 médiocre, gros, subovalaire, 2-3 courts, obeoniques, subégaux, 4-10 plus larges, sub¬ transversaux, 11 ovalaire, sans faux article. — Prothorax transversal ou subéquilatéral, assez convexe ; ses carènes marginales régulières; ses angles postérieurs courts, rectilignes. — Ecusson ovale. — Elytres al¬ longées, graduellement et régulièrement rétrécies en arrière, un peu arquées en dessus. — Hanches postérieures dilatées brusquement au côté interne en une lame presque carrée et échancrée ; tarses grêles ; le 1er article des postérieurs aussi long que les deux suivants réunis, le 4« très-court, subéchancré, muni d’une courte lamelle. — Mésoster¬ num déclive. — Mentonnière du prosternum médiocre; sa saillie posté¬ rieure fléchie ; sutures prosternales subrectilignes. Erichson a fondé ce genre sur quelques espèces de la Tasmanie (2), dont les plus grandes sont à peine de taille moyenne, et dont il a signalé l’analogie avec les Sericosomds du groupe des Holopius. Elles me pa¬ raissent, en effet, voisines de ce genre, mais se rattacher en même temps aux Adrastus par la présence d’une lamelle sous les tarses. Tou¬ tefois leur facics est assez différent et se rapproche beaucoup de celui des Eucnemjs. Leur livrée varie du noir au fauve uniforme. ADRASTUS. Eschsch. in Thon, Entom. Arch. II, 1, p. 35 (3): Dernier article des palpes maxillaires ovalaire et aeuminé, celui des labiaux sécuriforme. — Tête courte, subverticale, convexe; front dé¬ passant un pou les cavités antennaires, tantôt tronqué, tantôt subacu- miné. — Yeux médiocres. — Antennes assez longues, en général grêles, (1) Syn. Atelopos, Erichs. ibid. 1842, 1, p. 142; olim. Erichson a changé ce nom appliqué antérieurement à des Reptiles par MM. Duméril et Ribron. (2) A. furvus, lucidus, humilis, infimus, Erichs. loc.cit. (3) Syn. Estuesopus, Eschsch. loc, cit. p. 32. ÉLATÉRIDES VR VIS. 210 de onze articles : 1 assez gros et cylindrique, 2 très-court, obconique ou suhglobulcux, 3 plus long, obconique, 4-10 plus ou moins, en général faiblement dentés, 11 sans faux article. — Prothorax transversal ou non, assez convexe, ses carènes latérales fléchies près de leur base et invi¬ sibles d’en haut; ses angles postérieurs médiocres, aigus, rectilignes, non carénés. — Ecusson oblongo-ovalc. — Elylres graduellement ré¬ trécies en arrière. — Hanches postérieures coupées obliquement en de¬ hors, assez larges en dedans ; tarses grêles; le 1er article des postérieurs aussi long au moins que les deux suivants, le 3e et le 4° tantôt simples, tantôt trigones, tous deux ou celui-ci seulement munis d’une courte la¬ melle (t); crochets des tarses finement pectinés. — Mésoslernum declive. — Prosternum convexe; sa mentonnière courte; sa saillie postérieure un peu fléchie ; sutures prosternales concaves. Petits insectes, semblables pour la forme aux Sericosomus du groupe des Dolopios et tenant aux Agriotes par la forme des carènes laté¬ rales de leur prothorax, mais très-distincts des uns et des autres par le dernier article de leurs palpes maxillaires et les crochets de leurs tarses. Us se divisent naturellement en deux sections, selon que les tarses sont pourvus (2) ou non (3) de lamelles. Le genre Estbesopcs d’Eshscholtz correspond très-probablement à la première, comme le pense Erich- son (4). Jusqu'ici les espèces décrites sont propres à l’Europe, à l’Amérique du Nord et au Mexique. (1) Erichson, qui a donné (in Germar, Zeitschr. III, p. 117) une monogra¬ phie du genre, ne signale cette lamelle qu’au 4° article des tarses. Il y en a manifestement deux chez le terminntus d’Europe. M. J. L. Le Conte (Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 458) assigne également ce nombre aux espèces de l’Amérique du Nord. (2) Esp. d’Europe : A. terminatùs, Er. loc. cit.; Eur. or. — rutilipennis, Illig. Mag. YI, p. 6; Portugal. — Esp. de l’Amér. du Nord : El. recticollis, Sav, Journ. of the Acad, ofl'liilad. III, p. 168 [A. pumilus Er.). — A. testaceus, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. Il, p. 219, — Les El. inquinatus et quietus de Say (Trans. of the Amer. Phil . Soc. New Ser. VI, p. 175 et 184) appartiennent aussi très-probablement au genre, selon M. Le Conte. — Esp. du Mexique : A. cruciellus, prœcox, Er. loc. cit. — Esp. des Antilles : A. fus- ct dus, de Cuba; prœvius, de Haity; Er. loc. cit. (3) Toutes les espèces sont européennes, et Erichson mentionne les suivantes : A. axillaris Er. — limbatus Fab. — pollens Fab. (lirribatus Herbst; var. lim- batus Payk., pusiUus Herbst). — luteipennis , lacertosus, humilis Er. — lofe¬ rait s Herbst. — pusillus Fab. ( nantis Herbst). J’ignore à laquelle de ces deux sections appartiennent les deux esp. sui¬ vantes : A. bicolor, Lucas, Explor. de l’Algér.; Entom. p. 169; d’Algérie. — A.piceus, Ménétr. Ins. rec. par Lehm. p. 35; de Turcoménie. (4) Eschscholtz n’en décrit qu’une espèce des environs de Rio-Jaaeiro, qu’il nomme E . castaneus. 220 ÉLATKRIDES. Noie. Dans la partie entomologique de l'ouvrage de M. Gay, sur le Chili, Solier n’a pas établi moins de seize genres nouveaux parmi les Élaté- rides peu nombreux qu’il a décrits. Sur ce nombre, huit seulement me sont connus en nature, et je n’en ai trouvé qu’un seul (Tibionema) qui me parût mériter d’être conservé. Les huit autres fondés, comme les précédents, principalement sur les modifications des organes buccaux, sont absolument méconnaissables, comme on peut en juger par leurs for¬ mules que je traduis textuellement. 11 est seulement probable qu’ils ap¬ partiennent au groupe actuel plutôt qu’à celui des Élatérides vrais. OVIPALPUS. Solier in Gay, Hist. de Chile; Zool. V, p. 9. Menton transversal, à peine trapéziforme, presque carré. — Dernier article des palpes ovalaire. — Mandibules bidentées à leur extrémité. — Antennes dentées, à articles 2-3 petits, nodiformes. — Ecusson oblong, subovalaire. — Corps filiforme (t). NEMASOMA. Solier, loc. cit. p. 10. Menton suboblong, trapéziforme. — Mandibules bidentées à leur ex¬ trémité. — Dernier article des palpes oblong, sécuriferme. — Labre transversal, presque carré, arrondi sur les côtés. — Antennes subfili- for.nes, à articles 2 oblong, 3 beaucoup plus long, 4-10 conico-ovalaires, subégaux, 11 ovalaire, aigu au bout (a). ANACANTHA (3). Solier, loc. cit. p. 18. Menton transversal, trapéziforme, fortement tronqué en avant. — Mandibules bidentées au bout. — Palpes maxillaires allongés, leur der¬ nier article oblong, sécuriforme. — Labre transversal, rétréci et obtus en avant. — Antennes larges, dentées; leur 2e article court, transver- (1) 0. pubescens, pl. 13, f. 3 a-g. (2) N. sulcatum, pl. 13, f. 4 a-g. (3) Nom employé antérieurement avec la désinence masculine, d’abord par par M. Ehrenberg pour des Poissons, pais par M. Audinet-Serville pour des Longicornes. ÎXATÉRIDES VltAlS. 221 sal, le 3P oblong, conique, le dernier oblongo-ovale. — Prothorax oblong, carré; ses angles postérieurs non épineux. — Ecusson suboblong, pa¬ rallèle, arrondi en arrière. — Corps parallèle, obtus postérieurement (i). PODONEMA. SOLIER, lüC. Cit. p. 19. Dernier article des palpes court, fortement sécuriforme. — Mandi¬ bules bidenlées au bout. — Antennes filiformes, à article 2 oblong, pres¬ que égal au 3°; le dernier rétréci à son extrémité. — Prothorax oblong, parallèle. — Corps plus ou moins rétréci en arrière. — Ecusson oblong, parallèle, arrondi en arrière (-2). GENOMECUS, Solier, loc. cit. p. 29. Menton sublransversal, trapéziforme. — Mandibules simples à leur extrémité, aiguës. — Dernier article des palpes ovalaire, sécuriforme (sic). — Labre transversal, arqué en avant. — Antennes dentées, à ar¬ ticles 2-3 noueux ; le dernier fortement rétréci à son extrémité. — Ecus¬ son oblong, parallèle, arrondi en arrière. — Corps oblong, ovalaire (3). SOMANECUS. Solier, loc. cit. p. 33. Mandibules simples et aiguës au bout. — Palpes maxillaires allongés ; leur dernier article fortement sécuriforme. — Antennes subdentées, à articles 2-3 oblongs, subégaux et égaux au 4ft ; le dernier ovalaire. — Ecusson oblong, subovalaire. — Corps filiforme, parallèle (4). AMBLYGNATHUS (5). Soeier , loc. cit. p. 36. Menton transversal, trapéziforme. — Mandibules entières et obtuses à leur extrémité.— Palpes courts ; leur dernier article fortement sécuri- (1) A. sulcicollis, pl. 13, fig. 9. (2) P. impressum, pl. 13, f. 10. (3) G. rupcollis, pl. 15, f. 6. (4) S. parallelus, pl. 14, f. 9. (5) Nom déjà employé par Dejean pour des Carabiques; voy n Tome I, p. 266. EL A T F. RI DES. 222 forme. — Labre transversal, rétréci en avant. — Antennes filiformes?; leurs articles 2-3 courts, coniques, subégaux. — Ecusson oblong, paral¬ lèle, aigu en arrière. — Corps déprimé, parallèle (1). DYSMORPHOGNATHUS. Solier, loc. cit. p. 37. Menton transversal, rétréci et échancré en avant. — Mandibules en¬ tières et fortement tronquées au bout. — Dernier article des palpes for¬ tement sécuriforine. — Labre transversal, arrondi en avant. — Antennes subdentées; leurs articles 2-3 plus étroits que les autres, petits, subcy¬ lindriques. — Ecusson subcaréné (-2). Les deux genres suivants me sont également inconnus. PLEONOMUS. Ménétr. Ins. rec. par Lehm. p. 32. Labre très-court, largement et légèrement échancré. — Mandibules robustes, arquées, unidentées en dedans. — Palpes filiformes, à articles égaux ; le dernier obliquement tronqué au bout. — Menton court, tron¬ qué. — Tête assez large, impressionnée sur le front; celui-ci non ca¬ réné en avant, abaissé sur le labre. — Yeux grands, globuleux, saillants. — Antennes un peu plus courtes que le corps, de douze articles : le 1er gros, pyriforme, le 2° très-court, les suivants allongés, subcylindri¬ ques, graduellement atténués. — Prothorax à peine plus long que large, subcylindrique, ses angles postérieurs très-petits, saillants en dehors, ai¬ gus; proslernum laissant la bouche à découvert. — Elytres très-longues, linéaires. — Pattes grêles, allongées ; tarses aussi longs que les jambes; leurs articles comprimés, densément ciliés en dessous, à articles 2-3 sub¬ égaux, 3-4 décroissant graduellement, le 5e de la longueur du 3e; cro¬ chets arqués simples. Le type du genre (3) est un insecte de taille moyenne, très-allongé et étroit, en entier de couleur testacée et recueilli par Lehmann aux envi¬ rons de Bokhara. M. Ménétriés regarde le genre comme voisin des Cam- pylus; toutefois je crois qu’il appartient à un groupe différent, représenté dans les collections par un certain nombre d’espèces inédites de l’Eu¬ rope australe, du Cap, de Madagascar et des Indes-Orientales, qui, toutes, ont perdu le faciès des Èlatérides autant que les Campa lüs, mais qui différent de ce genre par la présence d’une mentonnière au proster- (1) A. abdominalis, pl. 14, f. 11. (2) D. fuscus, pl. 14, f. 12. (3) P. tereticollis, Ménétr. loc. cit. pl. 2, f. 6. CA SI PY LJ DES . -223 num (i). Ce sont des insectes très-difficiles à classer, mais qui me pa¬ raissent cependant ne pas pouvoir être beaucoup éloignés des Atuols. TRICHOPHORUS (2). Muls. et God. in Muls. Opusc. entom. Fasc. 2, p. 181. Epislome avancé en ogive obtuse. — Antennes plus longues que le prothorax. de onze articles : 1 assez gros, subcylindrique, 2-3 très-courts, subégaux, 4-10 fortement dentés, plus longs que larges, 11 un peu plus long que 10, étroit et parallèle. — Prothorax plus long que large ; scs angles postérieurs trcs-saillanls, munis à leur extrémité externe d’un ap¬ pendice filiforme et corné, dirigé en dehors. — Ecusson oblongo-ovale. — Elylres rétrécies graduellement dans leur moitié postérieure. — Han¬ ches postérieures peu à peu élargies au côté interne ; tarses filiformes, à articles 14 décroissant graduellement, le 3U muni d’une courte pelotte en dessous. — Mentonnière du proslernum obtusément tronquée ; sa saillie postérieure parallèle. J’extrais ces caractères de la longue formule consacrée au genre par MM. Mulsant et Godart, qui se taisent sur ses analogies. J’ignore où il doit être placé et soupçonne seulement, par suite de la forme de l’épis- tome, qu’il appartient aux Ludiides. li ne comprend qu’une espèce de taille médiocre, d’un fauve testacé et découverte aux environs de Nar¬ bonne. TRIBU VIII. CAMPY LIDES. Dernier article des palpes maxillaires souvent ovalaire ou subcylin¬ drique. — Mandibules saillantes, droites à leur base et brusquement recourbées au bout chez le plus grand nombre. — Yeux le plus souvent dégagés du prothorax et saillants. — Hanches intermédiaires contiguës ou subcontiguës; tarses finement pubescents, dépourvus de lamelles. — Métaslernum acuminé en avant. — Mésoslernum déclive, souvent en¬ foui. (1) C'est sur l’une d’elles, originaire du Portugal, que Dejean (Cat. éd. 3, p. 106) a établi son genre Macrodes [M. striatus). — Il faut probablement aussi y rapporter l’insecte de la Mongolie que Faldermann (Col. ab. ill. Bun- gio, etc., p. 78, pl. 3, f. 9) a décrit et figuré sous le nom de Serropalpus spi- nicollis, et que M. De Motschoulsky (Bull. Mosc. 1845,1, pl. 35) a placé parmi les Atiiocs. M. Ménétriés (loc. cit.), qui a vu dans le Muséum de l'Académie de St-Pétersbourg l’exemplaire unique décrit par ces deux auteurs, regarde l’es¬ pèce comme pouvant rentrer dans le genre actuel. (2) MM. A. Serville et Temminck ont déjà appliqué ce nom, le premier à des Lomricgrnes, le second à des Oiseaux. 224 ÊLATÉUIDES. Après avoir mis de côté les genres qui composent les groupes précé¬ dents, il en reste un certain nombre qui ne peuvent rentrer dans aucun de ces derniers et qui se rapprochent plus ou moins des Cébrionides, parmi lesquels la plupart d'entre eux ont été placés par plusieurs au¬ teurs. Les caractères qui les rattachent à la famille en question sont en pre¬ mière ligne le rétrécissement du métasternum en avant et la contiguité des hanches intermédiaires qui en est la conséquence, deux particularités qui sont constantes ; puis l’absence complète de la mentonnière du pro¬ sternum dont on ne retrouve un vestige que chez les Hemiops. Les autres, c’est-à-dire les mandibules en forme de tenailles, le dégagement des yeux et leur saillie, enfin la forme subcylindrique du dernier article des palpes, sont tous sujets à des exceptions plus ou moins nombreuses. Pour tout dire, en un mot, ces insectes seraient des Cébrionides s’ils avaient des jambes fouisseuses cl armées d’éperons bien développés. Du reste, ils varient beaucoup sous le rapport du faciès, et à ce point de vue constituent plusieurs types distincts; mais c’est inutilement que j’ai cherché des caractères qui permissent d’ériger ces types en groupes à part. C’est dès-lors arbitrairement que j’ai emprunté au genre Cam- vylus le nom que j’ai donné à la tribu ; ce genre est, au contraire, un des plus isolés et n’a sur les autres que l’avantage d’etre mieux connu. Les dix qui suivent sont disséminés au loin sur le globe, et aucun d’eux n’est riche en espèces. Il est digne de remarque que pas un seul d’entre eux n’a des représentants dans l’Amérique du Sud, si riche d’ailleurs en Élatéridcs. I. Dernier article des palpes max. distinctement sécuriforme. a Front caréné; plaque nasale distincte. Mandibules saillantes, brusquement arquées : Dicronychus. — courtes, graduellement — Carnpylus. o a Front déprimé; plaque nasale nulle. b Labre fendu ou échancré. Yeux médiocres, arrondis : Plectrosternus. — petits, ovalaires : Hemiops. b b Labre entier : Œstodes. II. Dernier article des palpes max. ovalaire. Mandibules fissiles au bout : Cylindroderus. — simples — Macromalocera. III. D ernicr article des palpes max. subcylindrique, c Mandibules médiocres, assez robustes. Antennes de 11 articles : Plastocerus. — 12 — Euthysanius. ce Mandibules allongées, grêles : Aphricus. Genre incertæ sedis : Isosoma. CAMl’YLIDES . 225 DICRONYCHUS. (Eschsch.) De Castein. Hist. nat. d. Col. I, p. 251. Dernier article des palpes maxillaires sécuriformc. — Mandibules assez ou médiocrement saillantes, brusquement recourbées dans leur moitié antérieure, simples au bout. — Tête assez grande, un peu con¬ cave en avant; front largement arrondi, subtronqué, faiblement caréné; plaque nasale épaisse, transversale. — Yeux gros, assez saillants.— An¬ tennes longues, de douze [serrai icornis) ou onze ( sencgalcnsis ) arti¬ cles (I): 1 médiocre, gros, 2 très-court, obeonique, 4-10 plus ou moins dentés, plus longs que larges. — Prolhorax au moins aussi long que large, convexe, droit sur les côtés et un peu rétréci en avant ; ses angles postérieurs robustes, non divergents, carénés. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres allongées, assez convexes, rétrécies dans leur tiers postérieur et arrondies au bout. — Pattes assez robustes; hanches intermédiaires subconligoës ; les postérieures graduellement et tantôt [serra licornis) faiblement, tantôt ( sencgalcnsis ) très-fortement dilatées au côté interne ; tarses (üiformes, comprimés, à articles 1-4 décroissant peu à peu; cro¬ chets robustes, bifides au bout. — Mésosternum déclive ; sa cavité pe¬ tite, n’occupant que sa base. — Mentonnière du prosternum presque [scrraticornis) on tout-à-fait ( sencgalcnsis ) nulle; sa saillie posléri ure très-fléchie ; sutures prosternales fortement concaves en dehors. — Corps allongé, assez convexe. Eschschollz a fondé son genre Dicronychus, sans désigner les in¬ sectes qu’il y rapportait et en ne lui attribuant pas d’autres caractères que d’avoir les tarses privés de lamelles, et les crochets de ces organes bifides à leur extrémité. Celte vague formule convient à des insectes très-différents ; aussi presque au même moment M. Iîrullc et Germar appliquaient le nom en question à des Élatérides du genre Cardiopuo- nus (-2), et M. De Castelnau aux deux espèces du Sénégal citées plus haut, et dont l’une [scrraticornis) est mentionnée datis le dernier Catalogue de Dejean. Dès-lors c’est incontestablement à ces dernières que le nom du genre doit rester. Le faciès de ces insectes se rapproche beaucoup de celui de certains Cratonycbus, tandis que par leurs mandibules, la contiguïté de leurs hanches intermédiaires, l’absence de mentonnière au prosternum, ils res¬ semblent aux Cébrionides. Le mâle de l’un d’eux [scrralicornis) a (1) Chez le scrraticornis le 12e article est aussi long, mais beaucoup plus grêle que le 11°, et tout aussi séparé de lui que celui-ci l’est lui-même des pré¬ cédents, tandis que chez le sencgalcnsis ce n’est plus qu’un faux article à peine distinct du 11e. (2) Voyez plus haut, p. 19i. Coléoptères. Tome IV'. 15 226 ÉLATÉRIDES. même, comme les Physodactylus du même sexe, le dernier segment abdominal fortement rétréci et sinué de chaque côté dans sa moitié pos¬ térieure. Les deux espèces en question sont de taille un peu au-dessus de la moyenne, noires, avec les téguments finement pubescents et les ély- tres assez fortement striées. Je connais plusieurs insectes inédits de l’Afrique australe qui, avec des caractères semblables aux leurs, ont les crochets des tarses simples, ce qui démontre le peu de valeur générique de ce caractère. CAMPYLUS. Fisch. de Waldh. Entomogr. d. I. Russ. II, p. 453 (1). Dernier article des palpes maxillaires légèrement sécuriforme. — Man¬ dibules courtes, épaisses, arquées dès leur base, bifides au bout. — Tctc large, légèrement rétrécie en arrière, excavée à sa partie antérieure ; front plus ou moins fortement caréné et rebordé ; plaque nasale épaisse; cavités antennaires arrondies (2). — Yeux globuleux, entièrement dé¬ gagés. — Antennes en général médiocres, de onze articles : 1 peu al¬ longé, obconique, 2 très-court, 3-10 dentés ou pectinés chez les mâles, dentés chez les femelles, 1 1 sans faux article. — Prothorax petit, plus long que large ou transversal, un peu rétréci en avant ; ses angles pos¬ térieurs courts, aigus et divergents. — Ecusson ovale ou assez allongé. — Elytres allongées, linéaires. — Pattes très-grêles; hanches intermé¬ diaires coniques ; les postérieures étroites, un peu dilatées à leur extré¬ mité interne; tarses filiformes ; le 1er article des postérieurs presque aussi long que les trois suivants réunis, ceux-ci décroissant graduelle¬ ment. — Cavité mésoslernale plus ou moins enfouie, grande, rhom- boïdale. — Sutures prosternales rectilignes. — Corps allongé, linéaire. Ce genre, bien connu, se compose d’un nombre assez restreint d’es¬ pèces, dont quelques-unes (par ex. borealis ) ressemblent beaucoup à certains Axuous, mais dont les autres ont un faciès particulier très-dif¬ férent de celui des autres Êlatérides et dû à leur forme linéaire et dé¬ primée. Les deux sexes ou l’un d’eux seulement, ordinairement le mâle, ont parfois un sixième segment abdominal distinct, et en outre, dans cer¬ tains cas (par ex. linearis ), diffèrent assez par leur forme et leur sys¬ tème de coloration pour paraître constituer des espèces distinctes. (1) Syn. Exophthalmus, Latr. Fam. nat. p. 249. (2) Cette forme de la tète se modifie assez fortement chez F El. homalisinus d'illiger (Magaz. VI, p. 14), petite espece de l’Europe méridionale qu’on pren¬ drait, au [premier coup-d’œil, pour un Lycus. Les cavités antennaires, qui sont très-grandes, rétrécissent la plaque nasale au point qu’elle est plus haute que large et que le front parait acuminé en avant. Malgré cela je ne crois pas que cet insecte doive être retiré du genre. CAMTTL1DES. 227 On ne comprend pas bien qu’avec les caractères qui leur sont propres, ces insectes n’aient jamais été placés parmi les Cébrionides, comme la plupart de ceux du groupe actuel ; ils le méritaient tout autant que ces derniers. Les Campylcs sont répandus en Europe, en Asie, dans l'Amérique du Nord et dans l’Afrique australe; on en connaît en ce moment une dizaine d'espèces (i). Celles d’Europe se trouvent sur les feuilles et les fleurs, particulièrement sur celles de l’aubépine. PLECTROSTERNUS (2). Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme. — Mandibules as¬ sez saillantes, robustes, arquées dans leur moitié terminale et fendues au bout. — Labre en carré transversal, divisé par une étroite fissure dans son mi!.ieu. — Tète concave à sa partie antérieure; front peu épais et largement arrondi en avant. — Yeux médiocres, dégagés, arrondis et assez saillants. — Antennes plus longues (mâles) ou pas plus longues (femelles) que le prothorax, de douze articles : 1 en massue allongée et arquée, 2 obeonique, très-court, 3 de même forme, un peu plus long, 4-11 pectinés chez les mâles, fortement dentés chez les femelles, 12 long et grêle chez ceux-là, ovale chez celles-ci. — Prolhorax trans¬ versal, trapéziforme, convexe, déclive en arrière, carrément échancré au milieu de sa base et muni d’un court sillon assez loin de ses angles postérieurs; ceux-ci très-courts. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres allongées, rétrécies dans leur tiers postérieur. — Pattes assez robustes; hanches postérieures graduellement élargies en dedans; jambes com¬ primées, sublinéaires, planes sur Leur tranche externe ; tarses munis en dessous d’une brosse continue de poils fins, à articles 1-4 décroissant graduellement, 5 long, muni d’un onychium bien distinct; crochets ro- (1) Voyez la Monographie qu’en a donnée Germar dans la Linnæa entom. I, p. 147; elle contient huit espèces : C. denticollis Fab. Hcrbst, etc. (El. rubens Panz., pyrrhopterus Fab., Oliv.); de l’Europe tempérée. — linearis L. ( 9 wie- somelas L.; var. 9 Hvens F.); de toute l’Europe; pour la synonymie très-em- brouillée de cette espèce, voyez Schmidt, Stcttin. ent. Zeit. 1840, p. 35; Ahrens, ibid. p. 138; Erichs. ibid. 1841, p. 0; etLepaige, Ann. d. 1. Soc. entom. 1845, Bull. p. XIII; Germar ne cite pas le livens. — denlicornis Kirby (Camp, fla- vinasus, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. Il, p. 219); Amér. du Nord. — Sahlbergii, varians Germ., variabilis Eschscb., flavipes Germ.; de la Si¬ bérie or. — borealis Payk.; du nord de l’Europe. Aj. :Esp. de la Mingrélie : C. parallelicollis, Aubé, Ann.d. 1. Soc. ent. Sér. 2, VIII. p. 336. — Esp. de Natal : C. longicornis, misellus, Bohcin. Ins. Calfrar. I, p. 392. — Esp. de l’Arnér. du Nord : El. productus , Randall, Boston Journ. of uat. Hist. II, p. 8. (2) Syn. Oxysterncs, Latr. Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 164; nom déjà em¬ ployé pour un genre de la famille des Histériens; voyez Tome II, p.251. F.LATF.RI DES. 228 bustes. — Mésosternum court, évasé des sa base. — Prosternum con¬ cave, arrondi en avant; sa saillie postérieure droite, robuste, courte, comprimée, cunéiforme, terminée inférieurement par un mucro; su¬ tures prostcrnales concaves. Ce genre et le suivant ont perdu complètement le faciès des Êlalérides, sans prendre toutefois celui des Cébrionides, parmi lesquels Latreille a placé celui-ci en le créant sous le nom d’OxvsTEuscs. L’un et l’autre sont prives des deux caractères essentiels de cette dernière famille, c’est-à-dire d’avoir des pattes fouisseuses et les jambes terminées par des éperons bien développes. Ces organes existent dans celui-ci ; ils sont même assez robustes, mais pas plus longs que chez le commun des £la- térides. Latreille a compris trois espèces dans le genre, dont une seule est dé¬ crite en ce moment, Y El. crassus de Schœnherr (i), que je ne connais pas et qui, d’après la description, me parait différer sensiblement de celle inédite que j’ai prise pour type, et que Latreille a nommée' Oxyst. rufus. C’est un grand insecte des Indes-Orientales, rare dans les col¬ lections, d’un rouge de laque brillant, avec les antennes, les jambes et les tarses noirs; ses élytres sont sillonnées, et les sillons occupés par de nombreux petits points noirs, disposés presque sans ordre. La femelle atteint parfois jusqu’à quinze lignes de long; le mâle est ordinairement de moitié plus petit. HEMIOPS. (Eschsch). De Casteln. in Siliîerm. Rev. entom. IV, p. 15. Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme. — Mandibules saillantes, droites à leur base, arquées et sinuées en dedans à leur ex¬ trémité. — Labre transversal, échancré ; ses lobes arrondis. — Tète plane; front déprimé, rétréci, obtusément arrondi et dépassant forte¬ ment les cavités antennaires. — Antennes plus longues que le prothorax, peu robustes, à articles 1 médiocre, en massue arquée, 2 très-court, 3 allongé, 4-10 plus longs que larges, dentés en scie lâche et obtuse, 11 en cône renversé, muni d’un faux article petit et conique. — Yeux petits, dégagés, ovalaires. — Prothorax transversal, très-convexe et lé¬ gèrement rétréci en avant, carrément échancré à sa base, muni d’une courte carène en dedans et assez loin de scs angles postérieurs; ceux-ci très-courts et divergents. — Ecusson oblongo- ovale, échancré en avant. — Elytres allongées, assez convexes, rétrécies en arrière. — Pattes as¬ sez longues, peu robustes; hanches postérieures brusquement dilatées au côté interne en une lame subtriangulaire; tarses longs; leurs quatre l,,fS articles décroissant graduellement, ciliés ou munis de pelottes en (1) Syn. Ins. III; Append. p. 135. CAMP YI. IDES. 229 dessous; le 5P très-long, avec un onychium distinct; crochets grands. — Mésosternum assez long; sa cavité grande cl profonde. — Proslernum large et convexe en avant, muni d’une courte mentonnière; sa saillie postérieure fortement déprimée en arrière des hanches postérieures et très-aiguë au bout ; sutures proslernales concaves. M. De Castelnau a placé ce genre parmi les Cébrionides, et Ger- mar (i) qui, depuis, en a donné les caractères avec [dus de détails et d’exactitude, l’a mis dans le voisinage des Corymbites ou, en d’autres termes, dans le groupe des Ludiides. Scs rapports intimes avec le pré¬ cédent ne me permettent pas d’adopter ni l’une ni l’autre de ces opinions. Les différences entre les deux genres portent principalement sur la tête, les antennes, les yeux qui ne ressemblent à ceux d’aucun autre Élaté- ride, la saillie proslernale, etc. Ces insectes sont un peu plus petits que le Plcclrosternus rufus et plus cylindriques. Tous sont d’un beau jaune de brome médiocrement brillant, avec les antennes et les pattes parfois noires ou brunâtres. Une villosité très-fine cl redressée revêt au moins leur tête et leur prolho- rax, et leurs élytres sont assez régulièrement sillonnées. On en connaît en ce moment trois espèces originaires des Indes-Orientales (-2). OESTODES. J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 424. Dernier article des palpes maxillaires fortement sécnriforme. — Man¬ dibules courtes, arquées dès leur base, simples au bout. — Tête sub¬ verticale, plane; front déprimé, rétréci par les cavités anlennaires et tronqué en avant. — Yeux médiocres, un peu engagés dans le protho¬ rax. — Antennes longues, déprimées, de onze articles : 1 gros, peu al¬ longé, 2 très-court, obeonique, 3-10 faiblement dentés, 11 plus long, acuminé. — Prothorax plus long que large, assez convexe, légèrement arrondi sur les côtés; ses angles postérieurs aigus, rectilignes, finement carénés. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres allongées, rétrécies dans leur tiers postérieur. — Hanches postérieures étroites ; tarses assez longs, finement pubescenls en dessous; le l«r article des postérieurs un peu (1) Zeitsclir. IV, p. 51. Germar a également décrit de nouveau les deux es¬ pèces déjà publiées par M. De Castelnau et sans citer cet auteur. (2) II. flavus ( luteus Germar), nigripes , Casleln. loc. cit. M. De Castelnau a transposé la patrie de ces insectes; il indique le premier comme étant de la Chine et la seconde de Java. C'est l’inverse qui est vrai, à moins, ce qui est pos¬ sible, que celui-là ne se trouve dans ces deux pays à la fois. Depuis (Uist. nat. d. Col. I, p. 254), il l’a décrit de nouveau sous le nom de II. plana. — chi- nensis, Germar, loc. cit. p. 53. 230 ÉLATÉRIDES. plus long que le 2e, celui-ci et les suivants décroissant graduellement. — Mésosternum subvertical. — Saillie prosternale repliée en arrière des hanches antérieures; sutures prosternalcs concaves. Ce genre ne comprend que deux petites espèces (1) de l’Amérique du Nord, dont le faciès n’a rien qui les éloigne beaucoup des Élatérides ordinaires, mais qui cependant me paraissent devoir rentrer dans le groupe actuel par suite de l’absence complète de la mentonnière du proslernum et de la forme du mélasternum qui est conformé comme dans les genres qui précèdent et qui suivent, quoique un peu moins acuminé en avant. Toutes deux sont allongées, grêles, d’un noir assez brillant; l’une d’elles ( Icnuicollis ) a les élytres testacées ; chez l’autre ( graciliformis ) il n’y a que les pattes, le bord et les angles postérieurs du prolhorax qui soient de celte couleur. CYLINDRODERUS. Escuscn. in Silberm. Rev. entom. IV; Tableau (2). Dernier article des palpes ovalaire et obtus au bout. — Mandibules médiocres, robustes, brusquement recourbées dans leur moitié termi¬ nale et fissiles au bout. — Labre en carré transversal. — Tête plane; front déprimé, assez saillant au-devant des cavités antennaires et tron¬ qué. — Yeux assez gros et assez saillants. — Antennes de la longueur des trois quarts (mâles) ou des deux tiers (femelles) du corps, linéaires, déprimées, velues, de onze articles : 1 gros, ovalaire, 2-3 très-courts, subégaux, 4-10 croissant graduellement, 11 plus long. — Prolhorax al¬ longé, parallèle; ses angles postérieurs aigus, divergents. — Ecusson ovale, acuminé en arrière. — Elytres allongées, parallèles, subdépri¬ mées. — Hanches postérieures brusquement élargies au côté interne en une lame presque carrée; tarses longs, filiformes, finement ciliés; leurs articles 1-4 décroissant graduellement. — Mésosternum déclive; sa cavité sternale peu profonde, basilaire; saillie postérieure du proster¬ num repliée verticalement et mucronée au bout; sutures prosternales concaves. — Corps allongé, linéaire. Genre établi sur le Cebrio femoratus de Gerrnar, insecte du lîrésil, remarquable par sa forme allongée, parfaitement parallèle, et la lon¬ gueur de ses antennes, surtout chez les mâles. Je l’ai souvent rencontré aux environs de Rio-Janeiro, où il n’est pas rare ; il vit sur les plantes basses, et se trouve communément en société avec d’autres espèces de (1) El. graciliformis , tennis, Raudall, Boston Journ. of nat. Uist. II, p. 13, 14. (2) Syn. Cebrio, Germar, Ins. Spec. nov. p. 61. CAMPYLIDES. 231 la famille. Il est de moyenne taille, d’un noir bronzé, avec la base des élytres et les cuisses fauves (I). MACROMALOCERA. (Westw.) Hope, Trans. of the entom. Soe. 1, p. 13. Dernier article des palpes ovalaire et tronqué au bout. — Mandibules simples, très-aiguës. — Labre en demi-cercle, saillant dans son mi¬ lieu. — Antennes plus longues que le corps, déprimées, de douze ar¬ ticles : 1 gros, 2-3 très-petits, égaux, celui-ci empiétant un peu sur la base du suivant, 4-10 allongés, égaux, munis d’une petite épine à leur sommet interne, 11 aussi long, subacuminé au bout. — Prothorax al¬ longé, parallèle; ses angles postérieurs courts, divergents. — Elytres très-longues, subparallèles, arrondies en arrière.— Pattes très-allongées; tarses plus longs que les jambes, filiformes; leurs articles 14 décroissant graduellement. — Saillie prosternalc aiguë, reçue dans une cavité du mésosternum. Ce genre ne m’est pas connu en nature et j’expose ses caractères d’après M. ITope, en y ajoutant quelques traits empruntés à la figure, accompagnée de détails, qu’il a donnée d’une des espèces. Ce sont d’as¬ sez grands insectes, propres à l’Australie, qui ressemblent beaucoup aux Cytindroderos de l’Amérique pour la forme générale; mais dans la fa¬ mille actuelle cette ressemblance ne signifie absolument rien, et ce n’est que provisoirement que je les place près du genre en question. M. liope en décrit deux espèces (2). D’après la longueur de leurs antennes, il est probable qu'il n’en connaissait que les mâles. M. Weslwood (ô) nous apprend en effet que celles des femelles sont excessivement courtes. (1) Latreille (Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 163), qui a placé cet insecte parmi les Cébrionides, semble avoir eu une autre espece sous les yenx, tant la descrip¬ tion qu’il donne des antennes est peu conforme à la réalité. Suivant lui, leur 3e article est un peu plus court (pie le 2e (c’est l’inverse qui a lieu), et la plu¬ part des articles, surtout les derniers, seraient peu allongés. Ils sont, au contraire, très-longs et croissent graduellement, comme je le dis dans le texte. (2) M. ceramboides, cœnosa, loc. cit.; le premier est figuré, pl. 1, f. 3 a-e. — Le Cylindroderus corrigiolatus de Germur (Linn. entom. III, p. 181), qui est également de l’Australie, appartient probablement au genre. (3) An Introd. to the mod. classif. of Ins. I, p. 211. 232 ÉLATÉBIDES. PLASTOCERUS. (Schaum) J. L. Le Conte, Trans.of.the Amer. Phil\ Soc. New Ser.X, p. 502 (1). Dernier article des palpes subcylindrique, tronqué au bout. — Man¬ dibules courtes, arquées dès leur base, simples à leur extrémité. — La¬ bre nul (2). — Tête un peu concave; Iront déclive à partir de l’inser¬ tion des antennes, fortement saillant au-devant d'elles et faiblement arrondi en avant. — Yeux dégagés, subglobuleux. — Antennes insérées au côté interne des yeux, longues, grêles, de onze articles : 1 médiocre, arqué, 2 très-court, 3-10 croissant peu à peu et émettant près de leur sommet un long et grêle rameau, 11 plus long que 10 et linéaire. — Prolhorax assez convexe, un peu rétréci en avant, légèrement arrondi au milieu de sa base, avec ses angles postérieurs aigus, très-divergents et un peu relevés. — Ecusson brièvement ovale. — Elytrcs allongées, flexibles, subparallèles, arrondies au bout. — Pattes grêles; les quatre hanches antérieures coniques, un peu saillantes, subcontiguës; tarses longs, à articles 1-4 décroissant successivement ; crochets longs et gréle3. — Mésosternum petit, enfoui; sa cavité presque nulle. — Prosternuoa tronqué en avant; sa saillie postérieure très-étroite, lamelliforme et flé¬ chie; sutures prosternales rectilignes et obliques. Le type du genre est la Callirhipis angulosa de Germar, insecte dé¬ couvert primitivement par M. Frhvaldsky, dans la Turquie européenne, et retrouvé depuis dans l’Asie-Mineure. Le genre a paru pour la pre¬ mière fois, en 1852, dans le Catalogue des Coléoptères d’Europe, que publie annuellement la Société entomologique deStettin, mais les carac¬ tères en ont été donnés seulement par 31. J. L. Le Conte, d’après une espèce de Californie (P. Schaumii Lee.) qu’il avait reçue de 31. Schaum, comme étant exactement congénère avec l’espèce typique. C'est sur celle- ci que j’ai rédigé la formule générique qui précède. L’unique exem¬ plaire que j’aie vu parait être un mâle; la femelle n'a pas encore été décrite, et j’ignore comment ses antennes sont faites. Cet insecte n’a rien de commun avec les Callirhipis, parmi lesquels Germar l’a placé; il est, au premier coup-d’œil, voisin des Campvles et ressemble même assez au C. denlicornis. Néanmoins, par la forme de son front, l’insertion de ses antennes, la saillie de ses hanches antérieures et intermédiaires, enfin l’extrême petitesse de sa cavité sternale, ce (1) Syn. Callirhipis, Germar, Faun. Ins. Europ. XXIII, 5. ^(2) 31. J. L. Le Conte décrit le labre comme étant soudé avec le front dont il est séparé par une suture transversale. On voit en effet cette suture, quoi¬ qu’elle soit peu apparente, mais je doute que la pièce qui se trouve en avant d’elle soit le labre; chez aucune espèce de la famille cet organe n’a ni cetta forme ni cette dimension. CAMPYLIDBS. 233 n’est réellement plus un Èlaléridc, et il doit être considéré comme une «les formes les plus aberrantes de la famille. Il est d'un noir assez-bril¬ lant, avec les entres d'un fauve lestacé et sculptées comme celles des Campylus lincaris et denlicornis. L’espèce américaine m’est inconnue. M. J. L. Le Conte a placé ce genre, ainsi que les deux suivants, parmi les Cébrionides. EUTHYSAN1US. J. L. Le Conti, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 502. Dernier article des palpes maxillaires cylindrique. — Mandibules mé¬ diocres, simples et aiguës au bout, dentées dans leur milieu. — Labre court, subsinué en avant. — Télé presque plane; front subvertical, non caréné. — Yeux saillants, dégagés. — Antennes villosules, de douze ar¬ ticles : 1 égal aux deux suivants, 2 court, 3 un peu plus long, 4-11 crois¬ sant graduellement, émettant près de leur sommet un long rameau grcle, 12 cylindrique, de moitié plus court que le rameau de 11. — Pro¬ thorax aussi long que large, un peu rétréci en avant, largement et si- nueusement arrondi sur les côtés; scs angles postérieurs longs, aigus et très-divergents. — Elylrcs allongées. — Hanches postérieures étroites, graduellement élargies en dedans; tarses longs, pubesccnts, à articles 1-4 décroissant successivement. — Prosternum à peine arrondi en avant, mucroné en arrière; sutures prosternalcs obliques, rectilignes. Ces caractères sont empruntés à M. J. L. Le Conte, qui a établi ce genre sur un assez grand insecte découvert par lui en Californie, et qu’il nomme E. laulus. Ils sont, comme le dit ce savant entomologiste, très-voisins de ceux des Plastocercs, dont le genre ne diffère essen¬ tiellement que par la structure des antennes, la forme du front et celle des mandibules qui sont plus saillantes. Cet insecte est en entier d’un brun marron, finement pubcscent partout, et scs élytres sont un peu rugueuses cl vaguement sillonnées (i). APHRICUS. J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 501. Dernier article des palpes à peine dilaté. — Mandibules longues, grêles, falciformcs. — Labre très-court, caché sous le front. — Tête (1) Il y a dans la collection de M. De Laferté-Senecterre un insecte égale¬ ment de Californie, à qui tous ces caractères s’appliquent parfaitement, si ce n’est que le front est plan, déprimé, sans trace de plaque nasale, et que le 12e ar¬ ticle des antennes est aussi long que le rameau du 110. La description que M- J. L. Le Conte donuc de l’espèce, et qui a été faite d’après un seul exem¬ plaire, lui convient aussi très-bien. Serait-ce le mâle? 23 \ ÉLATÉRIDES. concave; front caréné en avant. — Yeux dégagés, médiocrement sail¬ lants. — Antennes à peine dentées ; leurs articles 2-3 réunis, égaux au 4e. — Prothorax aussi long que large, convexe, arrondi sur les côtés, sans carène latérale ; ses angles postérieurs très-divergents. — Ecusson échan- crc en avant, acuminé en arrière. — Llytrcs allongées, parallèles. — Hanches intermédiaires un peu distantes ; les postérieures très-obliques, graduellement élargies au côté interne; tarses longs, pubescents, à ar¬ ticles 1-4 subégaux. — Mésosternum enfoui, légèrement concave. — Prosternum tronqué en avant; sa saillie postérieure arrondie en arrière des hanches antérieures. Je ne connais pas plus ce genre qce le précèdent, mais, d'après les caractères qui précèdent, il est évident qu’il appartient au groupe actuel. M. J. L. Le Conte l’a fondé sur un petit insecte dont il n’a trouvé qu’un exemplaire en Californie, et qu’il dit ressemblera un Caruiopuorus de forme grêle et cylindrique. Il est en entier d’un brun marron, et revêtu d’une tine pubescence grise, avec les ély 1res ponctuées en stries. Ce sa¬ vant entomologiste le nomme A. californiens. Noie. Faldcrmann ayant placé le genre suivant, qui m’est inconnu, parmi les Cébrionides, il est très probable qu’il doit rentrer dans la tribu ac¬ tuelle, cl non dans la famille en question, dont la forme de scs jambes l’éloigne complètement. ISOSOMA. Faliieum. Faun. entom. Transcauc. I, p. 181. Palpes à articles égaux, subcylindriques; le dernier un peu arrondi à son extrémité. — Mandibules robustes, non saillantes. — Tête subflé- chie, triangulairemenl impressionnée sur le front. — Antennes courtes, à articles 1 plus grand que les autres, subeylindrique, 2 court, nodi- forme, 3-4 plus longs, subcylindriques, 5-10 graduellement plus courts, comprimés, réniformes, le dernier subcordiformc. — Prothorax à peine plus large que long, un peu rétréci en avant, profondément bisinué à sa base, avec ses angles aigus. — Elytres quatre fois plus longues que le prolhorax, subatténuées en arrière. — Pattes grêles; articles des tar¬ ses comprimés, cylindriques. — Prosternum tronqué en avant, sa saillie postérieure légèrement proéminente entre les pattes antérieures. Le genre ne comprend qu’une assez grande espèce (I. cluleroide ) de la ltussic Transcaucasienne, subeylindrique, atténuée à ses deux ex¬ trémités, brunâtre et avec les ély 1res fortement sillonnées. Il me semble, d’après la description, qu'elle doit avoisiner de près ces Dicronycqos à crochets des tarses simples dont j’ai parlé plus haut. FAMILLE XXXVI GÉBRIONIDES. Bouche rarement inférieure. — Languette sans paraglosses. — Un ou deux lobes aux mâchoires, inermes. — Mandibules saillantes, en te¬ nailles. — Labre distinct. — Tête penchée chez la plupart. — Antennes de onze articles, filiformes, insérées sous un rebord du front, près des yeux. — Pattes fouisseuses ; cavités cotyloïdes des antérieures ouvertes; hanches antérieures, et intermédiaires globuleuses, celles-ci subconti¬ guës; trochanlins nuis; jambes dilatées, leurs éperons bien développés; tarses pentamères, parfois munis de lamelles. — Abdomen composé de cinq à six segments, tous distincts. — Proslcrnum sans mentonnière; sa saillie postérieure recourbée en arrière des hanches antérieures et plus ou moins reçue dans une cavité mésoslernale. Ces insectes peuvent se définir en deux mots des Élatérides privés de la faculté saltaloire et dont les pattes ont été organisées pour fouir. Au lieu d’être linéaires et pourvues d’éperons très-petits et sujets à dispa¬ raître, leurs jambes, surtout les quatre antérieures, sont plus ou moins larges, triangulaires et armées d'éperons très apparents. Celte définition exclut de la famille tous ces genres d’Eucnémides et d’Êlatérides qu’on y a compris à tort et qui rendent impossible de pré¬ ciser scs limites. Si l’on met de côté cette forme particulière des pattes qui impliquent des habitudes autres que celles des deux familles en question, il ne reste plus rien qui distingue essentiellement ces insectes de ces dernières. C’est là, par conséquent, le caractère unique qui les sépare de celles-ci, comme c’est la forme des cavités antennaires qui dif¬ férencie un Eucnémide d’un Élaléridc. Mais, pas plus que ces derniers, les Cébrionidcs ne forment, dans ces limites, un ensemble parfaitement homogène. Ils appartiennent à deux types distincts, l’un représenté par le genre Physooactylus, qui les rattache aux Elatérides, l’autre par le genre Cebrio, qui a une tendance manifeste vers les Malacodcrmcs. Les quelques détails nécessaires pour 236 CÉBRIONIDES. compléter la formule inscrite plus haut, trouveront mieux leur place en tête de chacune des tribus que forment ces types, qu’ici même. Abstraction faite des genres introduits mal à propos dans la famille, son histoire scientifique se réduit à peu de chose. 11 suffira de rappeler que Latreille, après avoir dans l’origine placé le genre Cebiuo parmi ses Sternoxes (1), puis parmi les Malacodcrmes (2), a fini par revenir à sa première opinion, en lui adjoignant le genre Physodactylüs (3). M. De Castelnau (4) a fait de tous deux des Alalacodermes. Enfin, le dernier auteur qui se soit occupé de ces insectes, Ai. J. L. Le Conte (s), n’a re¬ gardé ia famille que comme une simple division des Élatérides. I. Abdomen composé de cinq segments. Physodactylides. II. — six — Cébrionides vrais. TRIBU I. PHYSODACTYLIDES. Sexes semblables. — Palpes courts et assez robustes. — Cinq seg¬ ments abdominaux. — Épisternums métathoraciques étroits, parallèles; leurs épinières presque nulles. — Téguments solides. Ce groupe se compose d'un petit nombre d’espèces rares dans les col¬ lections, disséminées dans l’ancien (0) et le nouveau continent, et dont quelques-unes, appartenant à ce dernier, ont seules été décrites jusqu’à présent. Toutes ont des rapports intimes avec les derniers genres des Élatérides dont elles ne diffèrent que par leurs pattes qui sont encore plus fouisseuses que celles des Cebiuo. Les organes buccaux de ces insectes (") s’éloignent, à quelques égards, (1) Gener. Crust. et Ins. I, p. 251. (2) Règne anim. éd. 1, III, p. 234, et Fam. nat. p. 350. (3) Ann. d. 1. Soc. entom. 111, p. 164. (4) In Silberm. Revue entom. IV, p. 14, et Hist. nat. d. Col. I, p. 252. (5) Trans. ofthe Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 500. (6) Il y en a au Sénégal et dans l’Afrique australe. En Amérique également il existe des espèces inédites, voisines des Puysodactylus et qui devront pro¬ bablement former des genres nouveaux. (7) Je n’ai examiné que ceux du Physodactylüs Besckii. M. Perty, qui les a décrits d’après le clavipes, n’a pas vu la languette qui est complètement sem¬ blable à celle des Cebrio. Il assigne également deux lobes aux mâchoires; mais la ligure qu’il donne de ces organes n’en porte qu’un qui est représenté comme contourné sur lui-même, ce qui n’est certainement pas sa disposition normale. PUYS0DACTYL1DES. 237 de ceux de ces derniers. Le menton est fortement transversal ; les man¬ dibules sont moins saillantes, recourbées à angle droit et ne circonscri¬ vent pas un espace vide entre elles; enfin les mâchoires n’ont qu’un seul lobe assez grand, arque et finement cilié. On n’a aucun renseignement sur les habitudes de ces insectes; mais, d’après la structure de leurs pattes, il est probable qu’ils doivent vivre habituellement dans le détritus des arbres en décomposition (J). PHYSODACTYLUS. FiscnER de Waldh. Lettre sur le Physodactyle ; in-18, Mosgou, 1823 (2). Dernier article des palpes légèrement sécuriforine. — Mandibules médiocrement saillantes, brusquement arquées. — Tête verticale, plane, carrée; épistome tronqué en avant, arrondi aux angles, assez épais et caréné. — Antennes assez courtes, à articles 1 médiocre et gros, 2-3 courts, égaux, pyriformes, 4-10 transversaux, subperfoliés, 11 ovalaire. — Yeux gros, arrondis, en partie engagés dans le prolhorax. — Celui- ci transversal, légèrement rétréci en avant, assez convexe; ses angles postérieurs médiocres, dirigés cri arrière. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytrcs allongées, assez convexes, graduellement rétrécies en arrière. — Pattes courtes, robustes; hanches postérieures dilatées en carré long au côté interne; trochanters de la même paire très-gros, ovalaires ; cuisses renflées, surtout les postérieures, canaliculées en dessous; les quatre jambes antérieures comprimées et un peu arquées, les posté¬ rieures droites, plus longues, évasées au bout; tarses très-grêles; leurs trois 1ers articles triangulaires, très-grêles à leur base, munis chacun d’une longue lamelle; le 4e très-petit, cylindrique. — Abdomen présen¬ tant de chaque côté, à sa base, une longue et large excavation pour la réception des pattes postérieures. — Saillie prosternalc verticale en ar¬ rière des hanches antérieures, engageant sa pointe dans une fissure ba¬ silaire Un mésoslcrnum. Ces insectes sont de taille moyenne ou un peu au-dessus, presque glabres supérieurement, villeux sur la poitrine et l’abdomen, avec les pattes plus ou moins ciliées et épineuses. Des trois espèces connues, deux ( Jlcnninyii , elavipes ) sont d’un noir brillant, avec le prothorax ferrugi- (1) J’ai vu des exemplaires del ’Henningii et du Besckii aux téguments des¬ quels adhéraient des fragments de détritus ligneux, ce qui vient à l’appui de cette supposition. (2) Un extrait de ce petit écrit, avec la reproduction do la planche qui l’ac¬ compagne, a été donné dans les Ann. d. Sc. nat. III, p. 448, pl. 27, B, f. 1-0. Fischer de Waldheim a, de son côté, reproduit les caractères du genre avec la planche en question dans lesMém. d. 1. Soc. imp. d. nat. d. Moscou, VI, p. 301, pl. 25. — Syn. Drepjuuus, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 24. CÉBRIOMDES. 238 neux: la troisième (Beskii), plus petite et plus voisine des ïllalérides par son faciès, est en entier de cette dernière couleur; toutes trois ont les ély très fortement et régulièrement striées. Elles sont propres au Brésil et fort rares dans les collections (t). Le genre Drepamus de Al. Perte est identique avec celui-ci, comme lui-même l’a reconnu plus tard (-2). TRIBU II. CÊBRIOMDES VRAIS. Sexes dissemblables. — Palpes longs, grêles et rigidules. — Six seg¬ ments abdominaux (.">). — Episternums mélathoraciques graduellement rétrécis et aeuminés en arrière; leurs épinières plus ou moins grandes. — Téguments flexibles. En outre de la forme des palpes, la bouche présente une particularité plus importante et étrangère aux Puysodactylds aussi bien qu’aux Elalérides. Son plafond est tapissé par une lame membraneuse qui dé¬ borde le labre en avant, recouvre même un peu la base des mandibules, et dont le bord antérieur est arrondi aux angles et plus ou moins échan- cré dans son milieu, ce qui le fait paraître bilobé (v). Pour le surplus, on n’observe dans l’appareil buccal rien qui ne se retrouve dans plu¬ sieurs genres de la famille en question. Les mandibules ne sont pas tou¬ jours saillantes au point qu'il existe un vide entre elles et sont arquées, non à angle droit, mais presque en demi-cercle. Les mâchoires ont deux lobes, dont l'interne petit, trigone, l’externe assez grêle, arqué et terminé par un pinceau de poils. Le menton est en carré transversal, arrondi aux angles et entier ou sinué en avant. La languette est fort pe¬ tite et dépasse à peine les supports des palpes labiaux; elle est carrée, avec son bord antérieur fortement cilié. Parmi les autres particularités qui distinguent ces insectes des Élalé- (1) P. Henningii, Fischer d. Waldh. loc. cit. — Drep. clavipes , Perty, loc. cit. pl. 5, f. 13, avec des détails (Henningii?) — P. Beskii, Manuerh. Act. Soc. Scienc. Fennic. 1840, p. 93. (2) Loc. cit. p. 213. Mannerlieim (loc. cit.) a émis l’opiuion que ce genre de M. Perty différait de celui-ci; mais le doute à cet égard n’est pas possible. (3) Quelques auteurs en comptent sept ; mais il n'y en a réellement que six. Le soi-disant septième est le dernier arceau dorsal qui engaine en partie le dernier arceau ventral chez les mâles et le recouvre simplement chez les fe¬ melles. (4) Cette lame, qui a échappé à tous les auteurs, correspond probablement à ces deux lamelles qu'Erichson a signalées chez les Lamellicornes et auxquelles il a donné le nom de Parachilia. Voyez Tome 111, p. 51, note. CKBRIONIDES VRAIS. 239 rides, les plus remarquables sont : la brièveté de leur prosternum en avant des hanches antérieures, la grosseur de celles-ci, la largeur de l’ouverture que présentent en arrière leurs cavités colyloïdcs, mais sur¬ tout la forte dissemblance qui existe entre les deux sexes et qui, dans l’origine, les a fait regarder comme appartenant non-seulement à des espèces, mais à des genres distincts. Les femelles sont plus robustes dans toutes leurs parties que les mâles, aptères, et leurs élylrcs ne re¬ couvrent qu’imparfaitement l’abdomen. Leurs antennes sont en même temps aussi différentes que possible de celles de ces derniers. Ainsi privées d’ailes, ces femelles ne pouvaient avoir les mêmes habi¬ tudes que les mâles (1). Olivier avait fait connaître depuis longtemps que ceux-ci n’apparaissent qu'à la suite des pluies, surtout le soir, et qu’on les voit alors voler brusquement et avec impétuosité de côté et d’autre. On sait maintenant que les deux seses, après avoir passé leurs premiers étals dans le sein de la terre, ont besoin, pour en sortir, après leur dé¬ veloppement définitif, que celle-ci soit humectée, après quoi les mâles apparaissent alors en grand nombre, tandis que les femelles restent dans le sol à la surface duquel elles ne présentent que la partie posté¬ rieure de leur corps, attendant dans celle position les approches des mâles qui volent à leur recherche et se précipitent en grand nombre dans les endroits où elles se trouvent. L’apparition de ces insectes a lieu principalement en automne et varie, quant à son moment, selon l’état sec ou pluvieux de l’atmosphère. Ainsi que M. Graells l’a démontré, lorsque la terre est ramollie par des pluies continues, ils se montrent successivement comme les autres insectes. Les métamorphoses des Cebrio n’ont été également dévoilées que dans ces derniers temps (2). La larve du C. gigas, la seule connue en ce moment, est encore plus (1) Voyez : Olivier, Entom. II, n° 30 bis. — Farines, Mém. d. 1. Soc. Linn. d. Bordeaux, IV. — Audouin, Diction, classiq. d’IIist. nat. III, p. 292, et Ann. d. 1. Soc. entom. Il; Bull. p. LXYI. — Mittre, Rev. Zool. 1839, p. 55. — Graells, Ann. d. 1. Soc. entom. 1837, p. 93, et 1851, p. 10. — M. Guérin-Méneville est le premier qui ait observé, dès 1812, l’acouplement du Cebrio gigas, et c’est d’après lui qu’Audouin, à qui il avait communiqué ses observations, en a parlé dans le Dict. classiq. d’Hist. nat. loc. cit., article Cébrion. (2) M. Lucciani (Ann. d. 1. Soc. entom. 1845; Bull. p. CXI) parait avoir le premier découvert la nymphe d’une espèce indéterminée. La série complète des divers états du C. gigas a été ensuite observée par M. Lefébure de Cérisy dont le travail, remis entre les mains d# M. Guérin-Méneville, a été communiqué par ce dernier à l’Académie des Sciences de Paris (Comptes-rendus, XXXVI, 1853, p. 223), puis, avec les matériaux qui l’accompagnaient, à MM. Chapuis et Canièze, qui ont les premiers publié la description détaillée de la larve (Mém. d. 1. Soc. d. Sc. de Liège, VIII, p. 488, p. V, f. 4, a-g ). Depuis, M. Lefébure de Cérisy a donné au public son travail in extenso, sous le titre de « Observa¬ tions sur les Métamorphoses du genre Cebrio.)) Rev. et Magaz. d. Zool., 1853, p. 214, pl. 7. CÉBIIIONIDES. 240 allongée que celle des Élalérides, parfaitement cylindrique et tout d’une venue. Sa tête, entièrement cornée, légèrement convexe, penchée, par¬ tiellement enfoncée dans le prothorax, est dépourvue d’épistome et pré¬ sente en dessus deux carènes transversales, flexueuses, en avant une saillie aiguë, et de chaque côté une autre obtuse et couvcrle de poils d’un jaune doré. Le labre est absent. Les autres organes buccaux con¬ sistent en deux mandibules minces, larges, excavées en dessus, forte¬ ment arquées, munies en dedans d'une dent médiane et .à leur base de deux rangées de longs poils; deux mâchoires dont la pièce cardinale, al¬ longée, est soudée au menton dans toute sa longueur, terminées par deux lobes libres, l’interne simple, l’externe bi-articulé, et portant des palpes de quatre articles; enfin un menton corné, allongé, suivi d’une languette de même nature, munie de deux palpes bi-arliculés. Il n’y a point de stemmates. Comme celles des Élalérides, les antennes sont insérées près des mandibules et peuvent se loger dans un canal du bord externe de ces dernières. Le prothorax1 est plus long que les deux segments tho¬ raciques suivants, tronqué obliquement en dessus, d’arrière en avant, et sa partie inférieure s’avance notablement s%ous la tête. La membrane qui le réunit dans ce point à celle-ci est susceptible de se gonfler quand la larve relève la tête, au point de former une sorte de goitre. En des¬ sus, le prothorax est revêtu presque en entier d’un écusson lisse, en dessous d’un écusson médian, ridé, étroit et séparé des bords latéraux par deux sillons. Le mésolhorax et le métathorax sont courts et revêtus en dessous d’écussons encore assez étroits ; en dessus l’écusson du pre¬ mier est lisse, celui du second muni de quatre carènes transversales, flexueuses. Les pattes sont rapprochées de la ligne médiane, très-épi¬ neuses et courtes, surtout la première paire qui est rapprochée du bord postérieur du prothorax; elles se composent de quatre pièces dont la dernière est munie d’un crochet petit et simple. Les neuf segments ab¬ dominaux sont revêtus d’écussons résistants, un peu plus étroits en des¬ sous qu’en dessus ; celui du premier est caréné comme l’écusson dorsal du métathorax. Ces segments sont égaux entre eux, sauf le dernier qui est beaucoup plus long que les autres, arrondi et dépourvu de prolon¬ gement anal. Les stigmates sont ovalaires et, comme de coutume, au nombre de neuf paires ; ils sont situés près du bord antérieur des écus¬ sons dorsaux, le premier sur le métathorax, les autres sur les huit pre¬ miers segments de l’abdomen. Ces larves ont ainsi en commun avec celles des Élatérides : l’absence de l’épistome et du labre, la soudure des mâchoires avec le menton, le lobe bi- articulé des premières, la privation des ocelles et la réception au repos des antennes dans une coulisse externe des mandibules. Elles en diffèrent par la forme du prothorax, la membrane exsertile qui existe entre lui et la tête, l’insertion des pattes, l’atrophie de leur première paire, enfin l’absence de prolongement anal, sans parler d’autres carac¬ tères moins importants. CÈBRIOMIDES VRAIS. 241 Elles vivent dans les terrains secs et paraissent se nourrir des racines des végétaux. Il leur faut plusieurs années, peut-être trois, pour opérer toute leur croissance, et. quand celle-ci est terminée, elles se pratiquent dans la terre une loge destinée à protéger la nymphe. Leach est le seul qui ait publié jusqu’ici un travail monographiqo« sur ces insectes (l). Comme ses prédécesseurs, il n’a pas su rapporter les femelles qu’il a connues à leurs mâles et a de plus commis l'erreur grave de n’attribuer que quatre articles aux tarses postérieurs, bien qu’il yen ait cinq très-apparents. L’ancien genre Cebrio et un autre que M. J. L. Le Conte en a récemment séparé, composent à eux seuls la tribu. I. Jambes antérieures entières : Cebrio. II. — échancrées en dehors : Scaptolenus. CEBRIO. Oliv. Entom. IL n° 30 bis (2). Mâles : Dernier article des palpes légèrement sécuriforme ou oblongo- ovale. — Mandibules arrondies en demi-cercle. — Labre entier ou lar¬ gement échancré. — Tête presque carrée en dessus, légèrement con¬ vexe ou plane ; front déprimé et tronqué ou faiblement arrondi en avant. — Yeux gros, globuleux, libres. — Antennes au moins de la longueur de la moitié du corps, à articles 1 médiocre, en massue arquée, 2-3 très-courts, égaux, 4-10 allongés, linéaires, subégaux, parfois un peu dentés en scie à leur sommet, 11 surmonté d’un faux article grêle. — Prothorax presque toujours fortement transversal, rétréci en avant, avec son bord antérieur saillant et arrondi dans son milieu, médiocrement convexe ; ses angles postérieurs de longueur variable, au plus médiocres, très-aigus et divergents. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres peu à peu rétrécies en arrière, sinuéessur les côtés avant leur milieu, arquées en dessus à leur base. — Pattes longues. — Hanches postérieures élargies, dans leur moitié interne, en une lame transversale, sinuée en arrière; cuisses et jambes assez robustes; les quatre antérieures de celles-ci graduellement élargies, avec leur angle apical externe saillant; les épe¬ rons de toutes médiocres ; tarses filiformes, pubescents en dessous, leurs articles 1-4 graduellement plus courts. — 5e segment abdominal tron- (1) Zool. Journ. I, P- 33. Voyez sur ce travail une note critique do Dejean dans Férussae, Bull. d. Sc. nat. 1824, III, P- 103. (2) Syn. Hammonia, Latr. Règn. anim. éd. III, p. 235. — Axalestesa, Boscia, Tibesia, Dcmerilia, Brongniartia , Leach, Zool. Journ. I, p. 35 sq.; les trois premiers de ces genres sont établis sur des miles ; les deux derniers, ainsi que le genre Hammonia de Latrcille, adopté par Leach, le sont sur des femelles. ■ — Selexodon (Axalestesa), Latr. Aon. d. 1. Soc. entom. III, p. 163. — Tricoxo- DEnus, Chevrol. in Guérin-Ménev. Inconogr.; Ins. p. 43; nom déjà employé pour des Orthoptères par M. Gray, et des Hyménoptères par II. Westwood. Coléoptères. Tome IV. 16 242 CÉBM0N1DES. qué au bout, le 6e conique. — Saillie prosternale fortement fléchie en arrière des hanches antérieures. — Corps oblong, ailé. Femelles : Antennes plus courtes que la tête, y compris les mandi¬ bules, à articles 2 très-court, 3 plus long, obeonique, 4-10 déprimés, transversaux, graduellement plus larges, perfoliés, 11 brièvement ova¬ laire. — Elytres moins longues que l’abdomen, plus ou moins déhiscen¬ tes et isolément arrondies au bout. — Pattes beaucoup plus robustes que celles des mâles; tarses plus courts que les jambes, ciliés en des¬ sous, à articles 1-4 trigones, décroissant peu à peu, 5 très-long et ro¬ buste. — 6° segment abdominal triangulaire. — Corps aptère. Les Cebrio sont des insectes de taille au moins moyenne, et dont le système de coloration se borne à deux nuances, le jaune ferrugineux et le noir brunâtre, tantôt seuls, tantôt combinés de différentes manières, mais ne formant jamais un dessin. Les mâles sont revêtus en entier d’une fine pubescence courte sur les élytres, plus ou moins abondante et villeuse sur le reste du corps. Les femelles à qui, par suite de leur genre de vie, celte vestiture eut été inutile, sont glabres ou peu s’en faut. Les genres queLeach a établis sur ce dernier sexe ne nécessitent au- cuue observation. Les autres sont basés principalement sur d’insigni¬ fiantes modifications des articles des palpes et des antennes. L’un d’eux, Akalestesa, ayant pour type le C. bicolor de l’Amérique du Nord, ne mérite un instant d’attention que parce qu’il a été reproduit plus tard par Latreille sous le nom de Selenodon. Ses mandibules plus saillantes que dans la plupart des autres espèces, le 3° article de ses antennes sensiblement plus long que le 2e, son prolhorax presque carré, et son corps plus parallèle et plus déprimé que de coutume, sont tout ce qui le distingue. Quant à celui que M. Chevrolat a proposé, sous le nom de Trigo>o- dercs, pour le C. fuscus de Fabricius, les seuls caractères qui lui sont assignés portent sur les palpes qui sont plus courts et le prothorax qui est triangulaire. Le genre paraît propre jusqu'ici à la Faune méditerranéenne, à l’A¬ frique australe, à l’Amérique du Nord, y compris le Mexique, et à ^Aus¬ tralie. On en a déjà décrit vingt-cinq espèces (1); mais comme elles sont très-voisines les unes des autres pour la plupart, plusieurs devront sans doute être supprimées. (1) Esp. de l’Europe mér. : C. gigas (ç? longicornis 01., promelus Leach; 9 brevicornis 01., Hammonia Latreillei Leach), ruficollis (a* Fabricii Leach, æanthomer us Hoffmans.; 9 Ham. melanocephala Leach), Fab. Syst. El. II, p. 14. — testaceus, Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 253 ( ruficollis ? F.). — suluralis, lîoisduv. Faun. de l’Océan. II, p. 112. — strictus, Gêné, Ins. Sardin. fasc. I, p. 17, pl. I, f. 8. — Carenoi (lisez Carenonis), Graells, Ann. d. 1. Soc. ent. 1847, p. 306, pl. 4, n° 1, f. 4 cf, et 1851, pl. 1, f. 1 9- — rufifrons, Graells, ibid. 1851, p. 13, pl. 1, f. 2 a". — Dufour» Amorii, Graells, Mém. d. l’ Acad, de Madrid ; Scienc.Il, p. 111, pl. 8, f. 4-5 — Benedicti, L. Fairm. CÉBRIONIDES Y11AIS. 243 SCAPTOLENUS. J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 504. Mâles : Palpes très-longs. — Mandibules circonscrivant un grand es¬ pace vide. — 3° article des antennes plus long que le 2e. — Angles pos¬ térieurs du prothorax prolongés en une longue épine aiguë. — Jambes antérieures largement et fortement échancrées en dehors, avec leur angle apical très-saillant, ce qui les fait paraître bi-dentées; les éperons de toutes très-grands; tarses très-longs. — 5° segment abdominal tronqué. — Le surplus comme chez les Cebrio. Les caractères essentiels de ce genre sont la forme des jambes anté¬ rieures, la longueur des éperons qui les terminent, ainsi que les deux autres paires, et la forme du 5° segment abdominal; les autres ne sont que secondaires. Il est établi sur quelques espèces du Mexique, dont deux seulement sont décrites et qui affectent deux formes différentes : l’une, le Cebrio femoralis de M. Chevrolat (1), ressemble au C. ruficollis d’Europe, niais est plus rétrécie en arrière et hérissée de longs poils; l’autre, le C. Chevrolalii de M. Guérin-Méneville (2), a la forme parallèle et laves- titure peu abondante du C.bicolor des Etats-Unis. J’en connais deux au¬ tres espèces voisines du premier. Les femelles de ces insectes n’ont pas encore été découvertes. Ann. d. 1. Soc. ent. 1849, p. 420. — Moïses, L. Fairm. ibid. 1852, p. 82. — neapolitaniis o*9> fuscatus çf, A. Costa, Ann. degl. Aspir. natur. Ser. 1, II, p. 137. — Esp. de l’Asie mineure : C. nigricollis, Casteln. in Silberm. Rev. ent. IV, p. 16. — Esp. de l’Algérie : C. àbdominalis, Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 253. — Guyonii, Guérin-Ménev. Rev. Z00J. 1844, p. 403. — barbarus, dimidiatus , attenuatus , melanocephalus, numidicus, nigricans, Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 170. — Esp. de l’Afrique mér. : C. fuscus, Fab. Syst. El. II, p. 14. — pollens, Boliem. 1ns. Caffrar. \, p. 421. — Esp. des États-Unis : C. bicolor, Fab. Syst. El. II, p. 14, et Palis.-Beauv. Ins. d’Afriq. et d’Amër. p 8, pl. 7, f. 2. — simplex, confusus, J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 503. — Esp. de l’Australie : C. rubripennis, Guérin- Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 70. Dans cette liste ne figurent pas les espèces suivantes, décrites par Leacli ; toutes ont besoin d’ètre revues, notamment celles de l'Amérique du Nord, dont M. J. L. Le Conte n’a pas parlé : Analestesa testaceà (patrie inconnue); Boscia picea, punctata, olivacea, glabra, minuta, de l’Amér. du Nord ; Cebrio morio, d’Espagne; Dumerïlia pulchra, du Cap; Brongniartia atra, d'Algérie. (1) Col. d. Mexiq. Cent. II, fasc. 8, n° 200; cette espèce est répandue jus¬ que dans le Texas. (2) Revue Zool. 1844, p. 255, et Mag. d. Zool.; Ins. pl. 145. FAMILLE XXXVII CÉROPHYTIDES. Bouche inférieure. — Languette sans paraglosses. — Deux lobes aux mâchoires, inermes. — Labre indistinct. — Tête petite, penchée, rétrac¬ tile. — Antennes insérées sur une saillie du front entre les yeux, de onze articles, llabellées chez les mâles, dentées chez les femelles. — Cavités cotyloïdes des pattes antérieures étroitement ouvertes en arrière; hanches antérieures et intermédiaires petites, globuleuses , leurs tro- chanlins nuis; les postérieures lamelliformes, planes, rétrécies de de¬ hors en dedans, non canaliculées en arrière; tarses pentamères. — Ab¬ domen composé de cinq segments, tous distincts. — Prosternum muni d’une mentonnière en avant; sa saillie postérieure imparfaitement reçue dans une petite cavité mésosternale. Cette famille, la dernière de celles établies aux dépens des Sternoxes de Latreille, ne comprend que son genre Cerophytum. On place généralement ces insectes parmi les Eucnémides; mais la forme de leur tête et le mode d’insertion des antennes ne permettent absolument pas ce rapprochement. La première a la plus grande analo¬ gie avec celle des Rhi picérides et en particulier avec celle des Zenoa ; les secondes ne sont insérées comme dans aucune des familles qui pré¬ cèdent. Un caractère plus important encore se trouve dans la forme des hanches postérieures, qui sont de simples lames enfouies dans leurs ca¬ vités cotyloïdes, au niveau des segments de l'abdomen, et sur lesquelles se meuvent les cuisses de la même paire, au lieu d'être reçues au repos dans un canal de leur bord postérieur. Celte structure est étrangère non-seulement aux Sternoxes, mais à tous les Malacodermes de Latreille, sans aucune exception. Elle suffirait à elle seule pour motiver l’établis¬ sement d’une famille à part. D'un autre côté, les Ceropuytüm se rapprochent des Eucnémides par la réduction de leurs organes buccaux et l’absence du labre, mais s’en éloignent par la présence au prosternum d’une mentonnière aussi dis¬ tincte que chez beaucoup d’Élatérides. Ils peuvent sauter comme ces CF.ROPII YTI DES. 245 derniers, mais non à l’aide du mécanisme propre aux Sternoxes. C’est en rapprochant du prolhorax les pattes antérieures, puis les débandant d’une manière subite, qu’ils sont lancés à une plus ou moins grande hau¬ teur. Cette particularité, observée par M. Ilaldeman (1) chez l’espèce américaine du genre, doit se retrouver dans celle d Europe, chez la¬ quelle on ne l’a pas encore signalée. Avec un assemblage aussi insolite de caractères, les Cerophytum ont dû naturellement causer quelques perplexités aux Entomologistes. I.a- treille, après les avoir d’abord placés parmi les Buprestidcs (a), puis parmi les Élatérides (r>), a fini (4) par en faire un groupe de ses Ster¬ noxes équivalant à ces deux familles et aux Eucnémides. O11 a vu plus haut les genres hétérogènes qu'il leur associait. En dernier lieu, M. J. L. Le Conte (fi) les a réunis aux Perotuops et en a fait une section des Eucnémides, groupe qui n’est pour lui qu’une sous-famille des Éla¬ térides. Antérieurement (e) il avait émis l’opinion que ces insectes doi¬ vent rentrer parmi les Cébrionides. CEROPHYTUM. Latr. Gen. Crust. et Ins. IV, p. 375 (7). Palpes robustes; leur dernier article plus grand que les précédents, fortement sécuriforme. — Tête petite, repliée verticalement presque dans sa moitié antérieure, avec une saillie carénée à la base du repli. — Yeux médiocres, subarrondis et saillants. — Antennes longues, à arti¬ cles 1 allongé, gros, subcylindrique, 2 transversal, 4-10 subégaux, en¬ voyant à ieur base interne chez les mâles un long rameau claviforme, obtusément dentés chez les femelles, 11 très-allongé et dirigé en dedans chez ceux-là, oblongo-ovale et longitudinal chez celles-ci. — Prothorax transversal, convexe, arrondi et rétréci sur les côtés en avant; ses an¬ gles postérieurs courts et divergents. — Ecusson en triangle curviligne. — Ely 1res un peu plusdarges que le prolhorax, médiocrement convexes, subparallèles et légèrement rétrécies en arrière. — Pattes assez longues, (1) Proceed. ofthe Acad. ofPhilad. III, p. 150. (2) Règne anim. éd. 1, III, p. 229, et Fam. nat. p. 247. Dans ses ouvrages an¬ térieurs, où Latreille n’avait pas encore divisé ses Sternoxes en Buprestides et Élatérides, le genre Cerophytum, associé aux Melasis, suit immédiatement les Buprestis, ce qui revient au même. (3) Règne anim. éd. 2, IV, p. 453. (4) Ann. d. 1. Soc. enlom. III, p. 133. (5) Trans. ofthe Amer. Phil. Soc. NewSer. X, p. 420. (6) Proceed. of tlic Acad, of Philad. VI, p. 229. (7) Syn. Chorea, Haldcm. Proceed. of the Acad, of Philad. III, p. 150. — Melasis, Latr. Hist. nat. d. Crust. et d. lus. IX, p. 76. 246 CÉROPU YTIDES. trochanters des intermédiaires et des postérieurs allongés, placés dans l’axe des cuisses; celles-ci assez robustes, linéaires; tarses médiocres, leur 1er article allongé, surtout aux postérieurs, le 4e court, cordiforme ; crochets pectinés. — Corps oblong, subparallèle. Ce genre remarquable se compose en ce moment de deux espèces, l’une d’Europe (1) qui en forme le type, l’autre (2) de l’Amérique du Nord, toutes deux de taille médiocre, noires, presque glabres, ponc¬ tuées, avec les élyires rugueuses et régulièrement striées. Ce sont des insectes rares et qui se trouvent sur les troncs des arbres ou dans leur intérieur. C’est sur la femelle de la seconde que M. Haldeman a établi son genre Cuokea, qu’il a reconnu lui-même, plus tard (3), être identique avec celui-ci. (1) C. elateroides, Latr. loc. cit.; figuré dans Guérin-Ménev. Icon. Ins. pl. 12, f. 6. (2) C. pulsator, Haldem. loc. cit., et J. L. Le Conte, ibid. VI, p. 230, et Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 421. (3) Proceed. of the Acad, of Pliilad. III, p. 348. FAMILLE XXXVIII RHIPICÉRIDES. Menton corné. — Languette petite, sans paraglosses, dépassant fai¬ blement le menton. — Un seul, rarement deux lobes aux mâchoires, lamelliformes. — Mandibules en tenailles, plus ou moins saillantes. — Labre petit, en général soudé à l’épistome. — Antennes insérées au bord antérieur et interne des yeux, de onze articles, (Libellées ou pec- tinées chez les mâles. — Hanches antérieures et intermédiaires conico- cylindriques, saillantes; les cavités cotyloïdes des antérieures très-large¬ ment ouvertes en arrière; leur trochantins grands et transversaux; hanches postérieures canaliculées postérieurement; tarses pentamères; leur 5° article pourvu d’un onychium très-développé et sétigère. — Pa- rapleures métathorâciques en général extrêmement larges. — Cinq, ra¬ rement six segments abdominaux, tous distincts. Famille très-naturelle, caractérisée par l’existence simultanée de han¬ ches antérieures et intermédiaires conico-cyündriques, de trochantins antérieurs très-apparents et d’un onychium au pénultième article des tarses. Cette combinaison de caractères lui est exclusivement propre et la sépare nettement des Malacodermes proprement dits, avec lesquels elle est généralement confondue. Les téguments de ces insectes présentent la même solidité que dans les deux familles précédentes. Leur tête est plus ou moins saillante, simplement penchée, cylindracée ou obeonique et souvent renflée à sa base. Elle est généralement munie à la partie antérieure du front de deux tubercules servant à l’insertion des antennes et qui sont fréquem¬ ment réunis entre eux par une carène transversale; en avant l’épislome devient subitement vertical ou s’abaisse par une pente rapide. Le labre est soudé avec ce dernier dans la plupart des espèces et, par suite, peu distinct. Sauf chez les Callirhipis et les Zexoa, les mandi¬ bules sont très-saillantes et ont beaucoup de rapports avec celles des Cébrionides, tout en présentant des différences essentielles. Elles sont plus larges, plus robustes, toujours brusquement recourbées à leur ex- 248 RniPlCÉUlDES. trémilé qui csl lisse, tandis que la base est pubescentc ou rugueuse; en dedans, près de leur base, il existe au moins une dent. Quant aux autres organes buccaux, les Callikiiipis ont seules deux lobes aux m⬠choires; la languette ne varie pas, cl le menton n’est guère plus stable dans sa forme que celui des Slcrnoxes. Les yeux sont constamment situés à une distance notable du prothorax. Les antennes sont de longueur en général médiocres, et il n’est pas sur que dans tous les genres elles soient Dabellées seulement chez les mâles. Par une exception très-rare chez les Coléoptères, celles des Ruipicbha. comptent plus de onze articles et en ont quelquefois près de quarante. Le prolhorax est toujours transversal et obeonique ou trapéziforme. Les ély très sont un peu plus larges que lui à leur base et de forme variable ; elles recouvrent des ailes bien développées. Les pattes sont de longueur normale et ambulatoires. Les hanches an¬ térieures sont souvent contiguës et jamais notablement distantes. Les postérieures sont très-épaisses, fort étroites en dehors et brusquement dilatées au côté interne en une lame carrée. Les jambes sont terminées par deux éperons de longueur médiocre, mais robustes, sauf chez les Calluiuipis où ils sont aussi réduits que ceux des Élatéridcs. Les mêmes et les Zenoa sont les seuls dont les tarses soient dépourvus de lamelles. Ces dernières existent en général aux quatre tarses antérieurs et diffèrent de celles des Slcrnoxes en ce qu’elles sont doubles. Le métasternum est ample et envoie entre les hanches intermédiaires une saillie assez prononcée et aiguë; ses parapleures sont remarquables par leur extrême largeur et le développement de leurs épinières. Le mésosternum varie assez, mais ne présente jamais aucun vestige de cavité pour la réception de la saillie prosternale qui manque d’ailleurs souvent et qui, même à son maximum de développement, ne forme qu’un mince filet enfoui entre les hanches antérieures. Les Rbipicérides sont tous exotiques cl, pour la plupart, très-rares dans les collections. Le peu de renseignements qu’on a sur leurs habi¬ tudes trouvera sa place plus loin; on n’en possède aucun sur leurs pre¬ miers étals. L’établissement de la famille est d’une date assez récente et dû à Latreille dans son travail posthume sur les Serricorncs (t), où clic figure comme une section de ces derniers équivalente aux Sternoxes. Anté¬ rieurement (2), il avait constamment placé ces insectes parmi les Cé- brionides. M. De Castelnau en a donné une monographie (3) dont tous les genres et les espèces ont été revus avec soin par M. Guérin-Ménc- * (1) Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 167. (2) Règne auim. éd. 1, III, p. 235; Fam. nat. p. 350; et Règne anim. éd. 2, IV, p. 459. (3) Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 225. Bill PI CÉU IDES. 249 ville (1) dans ces dernières années. Ce sont les seuls travaux generaux dont ce groupe ait été l’objet. Il ne comprend que les six genres qui suivent. I. Tarses sans lamelles. Antennes flabellôes chez les miles : Callirhipis. — subpectinécs — Zenoa. U. Tarses pourvus de lamelles. a Antennes de plus do onze articles : Rhipicera. a a — seulement de — Leurs articles 3-10 fortement transversaux : SandaluSj Chamocrhipis . — — obeoniques : Ptyocerus. CALLIRHIPIS. Latr. Règn. anim. 6d. 2, IV, p. 459 (2). Menton de forme variable. — Deux lobes aux mâchoires subégaux, aigus et pénicillés. — Palpes médiocrement robustes; le dernier article des maxillaires oblongo-ovalc, acuminc, celui des labiaux ovalaire, plus obtus.— Mandibules courtes, très-épaisses, rugueuses, saufà leur pointe; celle-ci précédée d’une dent. — Labre libre, fortement transversal, en¬ tier. — Tète de longueur variable, munie ou non d’une saillie transver¬ sale à la base de l’épistomc; celui-ci le plus souvent oblique. -- Yeux gros et saillants, le plus souvent contigus au prolhorax. — Antennes mé¬ diocres, de onze articles : 1 grand, en massue arquée, 2 très court, 3-10 obeoniques, graduellement atténués, flabellés; leurs rameaux grêles, graduellement plus longs, 11 linéaire, très-long. — Prolhorax transver¬ sal, fortement rétréci d’arrière en avant, sans carène marginale, dé¬ primé en arrière, plus ou moins convexe en avant, faiblement bi-sinué à sa base. — Ecusson suborbiculairc. — Elytrcs plus ou moins allongées, en général subcylindriques. — Pattes assez longues; tarses cylindriques, ciliés, à articles 1 de longueur variable, 2-4 égaux, le plus souvent courts, 5 très-long; crochets fortement arqués. — Parapleures métathoraciques médiocrement larges; leurs épiinères petites. — Saillie prosternale presque nulle, rejoignant entre les hanches antérieures une saillie du mésosternum. — Six segments abdominaux. Indépendamment de l’absence des lamelles sous les tarses, ce genre difTère des suivants (Zenoa excepté) par un si grand nombre de particu¬ larités, notamment dans les organes buccaux, qu'il conviendrait peut- être d’en former une tribu à part. Je n’ai pas été plus heureux que M. l)e Castelnau dans la délermina- (1) Spec. et Iconogr. génôr. d. Anim. artic. fasc. 1 et 2. (2) Syn. Simianus, Blanch. Yoy. au Pôle Sud;Entom. teitc, p. 82. 250 RII1PICÉR1DES. tion dos sexes de ces insectes. Tous les exemplaires que j’ai vus, en assez grand nombre, avaient les antennes également flabellées (1) et six seg¬ ments à l’abdomen. Deux petites saillies cornées qu’on observe chez quelques especes américaines, au bord antérieur du prosternum (2), et que cet entomologiste était porté à regarder comme propres à l’un des sexes, existent aussi bien chez les femelles que chez les mâles. Les Callirmpis sont de beaux insectes, tous au-dessus de la taille moyenne, très-variables sous le rapport du faciès, delà sculpture des té¬ guments et même des couleurs; cependant, sous ce dernier rapport, la plupart ne présentent qu’une livrée uniforme d’un noir tantôt foncé, tantôt brunâtre ou d’un brun ferrugineux. Le plus grand nombre égale¬ ment ont quelques lignes saillantes sur les élytres. II y a de ces insectes aux Indes orientales, dans l’Australie et dans les régions intertropicales de l’Amérique; on en a même découvert récem¬ ment une espèce en Syrie. Tous sont plus ou moins rares dans les col¬ lections (5). (1) Parmi tes espèces citées plus bas, il en est deux (C. castaneus et Simianus bicolor) dont les femelles sont indiquées comme ayant ces organes simplement pectinés. (2) Ces saillies ne sont pas des dépendances du prosternum, mais bien ces deux piliers destinés à soutenir la tête en dessous et que M. Strauss-Durckheim (Anatom. du Melolontha vulgaris, p. 75) a nommés pièces jugulaires. Elles existent chez tous les Coléoptères, surtout ceux dont la tète est engagée dans le prothorax. Les seules espèces du genre actuel où elles deviennent ainsi ap¬ parentes, sont, à ma connaissance, les C. bicolor, scapularis, Hoodii et Laportei. M. Saunders, en décrivant le Hoodii, a également parlé de ces saillies, mais sans reconnaître leur véritable nature. M. De, Castelnau (Hist. nat. d. Col. I, p. 256) a proposé pour les espèces qui présentent ce caractère, un genre h part, sous le nom de Celadonia, genre parfaitement superflu. (3) M. De Castelnau (Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 244) en a décrit 14 espèces qu’il a divisées en deux sections, l’une comprenant celles de l’ancien, l’autre celles du nouveau continent. Mais les caractères qu’il assigne à ces sections sont assez vagues et médiocrement exacts. Depuis, on en a décrit quelques autres qui sont intercalées dans la liste suivante : Esp. de l’ancien continent : C. Dejeanii,, Latr. Guérin-Ménev. Iconogr. Ins. pl. 13, f. 6, et Voy. d. 1. Coq.; Entom. pl. 2, f. 4; type du genre; Amboine et Java. — javanica, orientalis, Casteln. loc. cit.; Java. — ruficornis, Gray in Griffith, Anim. Kingd. Ins. I, p. 366, pl. 39, f. 2; Australie. — Templetonii, Championii, Westw. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, 11, p. 234, pl. 12, f. 4 et 2; Ceylan. — castaneus, Hombr. et Jaquin. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 81; Col. pl. 6, f. 5; Nouvelle-Guinée. — Blanchei , Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1854, p. 396, pl. 6, f. 4; Syrie (Beyrouth). Esp. du nouveau continent : C. Latreillei Casteln.; Brésil. — Lacordairei , Lherminieri, brunnea Casteln.; Guadeloupe — vestita Casteln.; Mexique. — Goryi, Guérin-Ménev. Icon.lns. pl. 13, f. 5; Brésil. — Childreni, Gray in Grif¬ fith, loc. cit. p. 365, pl. 39, f. 1; Brésil. — bicolor, scapularis Casteln.; Brésil. — chilensis Casteln.; Chili. — Hoodii , Saunders, Trans. of the entom. Soc. I, RI1IPICÉR1DES 251 Je ne vois rien dans les caractères assignes par M. Blanchard à son genre Simianus, qui le distingue de celui-ci. La seule différence con¬ sisterait en ce que la tête serait presque droite et complètement dégagée du prothorax. Il y a d’autres espèces, surtout parmi colles d’Amérique (par ex. bicolor), où il en est de même. Ce genre a été établi sur un exemplaire femelle d’une espèce découverte dans l’ile Céram (1). ZENOA. Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 153. Antennes robustes, subpcctinées chez les mâles, obtusément dentées chez les femelles à partir du 3e article. — Abdomen composé de cinq segments. Pour le surplus, ce genre ne diffère en rien des Calliruipis, et je ne l’adopte qu’en hésitant. Say l’a proposé en peu de mots pour un in¬ secte de l’Amérique du Nord, qu’il venait de rapporter avec doute au genre Sandales, sous le nom de S. brunneus, et qui n’est pas autre chose que le Mclasis picen de Palissot-Beauvois (-2). Ne connaissant pas les Callirhipis, Say le trouvait fort différent des Sandales auxquels il le comparait, mais il est si voisin des premières qu’on pourrait sans inconvénient le leur adjoindre en en formant une section à part. Cet insecte a la forme assez courte de certaines Calliruipis in¬ diennes ; il est d’un noir brunâtre assez brillant, et ses ély très, qui sont rugueuses, présentent quelques lignes élevées. Say dit l’avoir pris sous des écorces d’arbres en voie de décomposition. RHIPICERA. Latr. Règn. anim. éd. 2, III, p. 235 (3). Menton triangulaire, arrondi ou acuminé en avant. — Palpes robus¬ tes, leur dernier article ovalaire ou subcylindrique. — Mandibules ro- p. 151, pl. 11, f. 3; Montevideo. — Laportei, Ilope, ibid. IV, p. 181, pl. 13, f. 1; Colombie. (1) S. bicolor, loc. cit. Col. pl. 6, f. 3 ; la planche porte Callirhipis bicolor; ce nom devra être changé, étant déjà employé, comme on vient de le voir. (2) Ins. d’Afriq. et d’Amér. p. 7, pl. 7, f. 1. Le Z. vulnerata de M. J. L. Le Conte (Journ. of the Acad, of Philad. Ser. 2,1, p. 89) n’en est qu’une variété à tache rougeâtre sur le prothorax, comme ce savant entomologiste l’a, depuis (Proceed. of the Acad, of Philad. VI, p. 229), reconnu lui-même. M. Guérin-Méneville m’a communiqué, sous le nom de Callirhipis unicosta- tus, une seconde espèce du genre, provenant de la Colombie. (3) Syn. PoLYTOMuSjDalm. Nov. Act. Holmiens. I, 1819, p. 120, et Anal, en- tora. p. 18. — Ptyocerus, Uolfmans. in Wiedem. Zool. Magaz. 1, 1, p. 2S. — Hjspa Fab., Drury. — Ptilinus Fab., Ilerbst. 25-2 RUIPICÉRIDES. bustes, saillantes, droites, puis arquées cl simples au bout, munies d’une dent interne à leur base. — Labre peu distinct, soudé à l’épistome. — Tête obconique ou cylindracée en arrière des yeux, carénée transver¬ salement au niveau du bord antérieur de ceux-ci; épistome vertical. — Antennes insérées sur deux saillies, médiocres, de ple*s de onze articles : 1 grand et arqué , 2 très-court , simple; les autres très-courts aussi, flabellés en éventail chez les mâles, peclinés chez les femelles. — Yeux assez gros et saillants. — Prothorax transversal, rétréci en avant, plus ou moins convexe, bisinué à sa base. — Ecusson orbiculaire ou en triangle curviligne, très-court. — Elylres allongées, cylindracées, rétré¬ cies dans leur tiers postérieur. — Pattes assez robustes; tarses médio¬ cres, à articles 1-4 trigones, échancrés, graduellement plus courts, mu¬ nis de lamelles, 5 allongé ; crochets robustes. — Métasternum rétréci et saillant en avant; ses parapleures très-larges, leurs épisternums ré¬ trécis d’avant en arrière. — Mésosternum et prosternum variables. — Corps épais, en général subcylindrique. Le nombre insolite des articles des antennes distingue éminemment ce genre du reste de la famille; il varie selon les espèces et est toujours moindre chez les femelles que chez les mâles (î). Le mésosternum pré¬ sente aussi quelques différences, mais qui sont simplement spécifiques. De plus importantes existent dans d’autres organes, et M. Guérin-Mé- neville s’en est servi pour diviser le genre en trois sections auxquelles il a donné des noms. Les Rhipicera proprement dites ont le corps subcylindrique, les ra¬ meaux autennaires très-longs chez les mâles, le dernier article des palpes ovalaire et les lamelles des tarses toutes bien développées. Les espèces sont américaines (2). Avec une forme générale et des antennes semblables, les Agatiio- (1) Ces articles sont si courts et si serrés, surtout les terminaux, qu’il n’est pas facile de s’assurer exactement de leur nombre. M. Guérin-Méneville (Spec- et Icon. d. Anim. artic. fasc. I), le seul auteur qui l’ait fait entrer dans la ca¬ ractéristique du genre, en assigne de 16 à 40 aux mâles, et se borne à dire pour les femelles qu’elles en ont moins. Je trouve les chiffres suivants dans les es¬ pèces que j’ai sous les yeux : ma rgina la : mâle, 33, fem. 23 (M. De Castelnau en assigne 35 au mâle, 21 à la fem.; Dalmann, 23 à cette dernière) ; Dalmanni : mâle, 27, fem. 20; femorata: mâle, 37, fem. 23; mystacina : mâle, 25; vetusta: mâle, 19. 11 est probable, du reste, que, de même que chez les Prionus, ces nombres sont sujets à varier un peu dans la même espèce, et que dès-lors ils ne sont pas rigoureusement spécifiques. (2) R. marginata, Kirby, Trans. of tlie Linn. Soc. XII, p. 385, pl. 11, f. 3. M. Guérin-Méneville cite à tort Latreille (loc. cit.) au sujet de cette espèce; il n’en a pas parlé. — Dalmanni , Westw. in ürury, lllustr. éd. 2, p. 74 (Pol. femoratus Daim.). — cyanea, Guérin-Ménev. Iconogr.; Ins. p. 44, pl. 13, f. 7. — abdominalis , Klug, Entorn. Brasil. Specim. sec. p. 12. Toutes des diverses parties du Brésil. nniricÉRiDES. 253 Biiipis ont le dernier article des palpes suheylindrique, tronqué au bout, et les lamelles du lor article des tarses beaucoup plus petites que les suivantes. La Nouvelle -Hollande est leur patrie (t). La troisième section, celle des Oligouiim>is, ne comprend qu’une es¬ pèce (2) également australienne et remarquable par sa forme courte et robuste, et la dilatation de ses tarses dont toutes les lamelles sont gran¬ des ; le dernier artiele de ses palpes est ovalaire comme dans la pre¬ mière section. Ces insectes sont par conséquent propres à l’Amérique du Sud et à l’Australie. Ils sont d’assez grande taille, de couleurs variées, et leurs habitudes sont peu connues. On n’a rien ajouté à ce que j’ai dit il y a déjà longtemps (3) de celles de la marginala, l’espèce commune du Bré¬ sil, qu’on trouve çà et là sur les feuilles dans les bois et sur les plantes basses. Les femelles sont beaucoup plus rares que leurs mâles dans les collections. SANDALUS. Knociî, Neue Beytr. z. Insektenk. p. 131 (4). Menton en triangle curviligne ou ovale. — Palpes très-robustes; der¬ nier article des maxillaires brièvement ovalaire, celui des labiaux oblongo-ovale. — Mandibules robustes, saillantes, brusquement ar¬ quées et lisses en avant, munies d’une dent obtuse à leur base interne. — Labre très-petit, soudé à l’épistome. — Tête subcylindrique et un peu renflée en arrière des yeux, munie de tubercules antennaires; épis- tome vertical. — Yeux gros et saillants chez les mâles, plus petits chez les femelles. — Antennes médiocres, de onze articles : 1 en massue ar¬ quée, 2 transversal, 3-11 très-courts, prolongés en un rameau large et aussi long que l’antenne chez les mâles, pectines chez les femelles. — Prolhorax transversal, convexe, rétréci en avant, hisinué à sa base, muni d’une carène marginale oblique et excavé sur ses lianes. — Ecus¬ son suborbiculaire.— Elytres cylindrico-ovales. — Pattes robustes ; tar¬ ses déprimés, surtout chez les mâles, à articles 1-4 trigoncs, échancrés, (1) B. femorata, Kirby, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 458. — Reichei, Guérin-Ménev., loc. cit. — mystacitia (llispa), Fab. Syst. Entom. p. 70. — Druryi, Westw. in Iirury, loc. cit. p. 72, pi. 48, f. 7 ( flispa mystacina Drury). — attenuata, pumilxo, Westw. Ann. and Mag. of nat. Hist. XI, p. 66. (2) R. vetusta , Gory, in Guérin-Ménev. Icouogr.; 1ns. p. 44 (R. brunnea, Westw. loc. cit.). — Aj.: R. tessellata , Westw. Trans. of tbe ent. Soc. Ser. 2, II, p. 236, pl. 12, f. 1 a-d. (3) Ann. d. 1. Soc. entom. III, 232. (1) Syn. Mei.asis, Fab. Entom. syst. IV, p. 445. — Pttoceuus, Thunb. Nov. Act. Holmiens. XXVII, p. 5. — Michorhipis, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. Ins. 1831, pl. 1. — Megariupis, Casteln. Ann. d. 1. Soc. entom. III, p.266, note. — RuiPicERApars, Casteln. ibid. p. 236, et Newman, The entom. Magaz. V, p. 383. 234 riiipicérides. munis de lamelles; celle du lor très- courte; le 5e presque aussi long que les précédents réunis ; crochets robustes. — Mésosternum rétréci et prolongé en avant; saillie prosternale presque nulle. — Parapleu- rcs métathoraciques très-larges, leurs épisternums rétrécis en arrière. — Corps épais, oblongo-ovale ou cylindracé. Knoch n’a connu que les femelles des deux espèces ( pelrophya , ni • gcr) de l’Amérique du Nord, sur lesquelles il a fondé ce genre, qui a été dans la plus grande confusion jusqu’à ce que M. Guérin-Méneville eût débrouillé sa synonymie dans une bonne monographie qu'il en a donnée (1). Ces insectes ne diffèrent essentiellement des Rhipicera que par leurs antennes. Leur taille et leurs formes générales sont les mêmes, mais leur livrée est plus modeste; tous sont d’un brun noirâtre, sujet à pas¬ ser au rufescent, rarement d’un noir à reflets bleus , et les deux sexes ne se ressemblent pas toujours sous ce rapport. Leurs mœurs ne sont pas mieux connues que celles des Rhipicera, et, d’après le peu qu’on en sait (a), paraissent semblables à celles de ces dernières. . Jusqu’ici le genre est propre aux deux Amériques et à l’Afrique australe. On en a déjà décrit onze espèces qui sont toutes, sans excep¬ tion, extrêmement rares dans les collections (ô). CHAMÆRHIPIS. Latr. Ann. d. I. Soc. entom. III, p. 169 (4). Menton subovale. — Palpes robustes; leur dernier article oblongo- ovale. — Mandibules saillantes, droites et pubescenles à leur base, brusquement arquées, glabres et simples à leur extrémité, sans dent (1) Spec. et Icon. d. Anim. art. fasc. 1, n° 2. (2) Say (Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 152) rapporte avoir pris souvent le p etrophya sur les fleurs d’une plante résineuse, commune dans les prairies dn Missouri. Melsheimer avait trouvé sous des pierres les deux femelles publiées par Knoch. (3) M. Guérin-Méneville (loc. cit.) n’en a connu que cinq. esp. de l’Amér. du Nord : S. niger, Knoch, loc. cit. 9 (c ?Rhip. rufipennis Latr.; 9 S. Knochii Guér.). — petrophya Knoch, 9 ( 9 RRiP- fulva Casteln. Rhip. Proserpina Newm.). — Esp. de Colombie : S. Goudotii, Guérin-Ménev. loc. cit. q\ — Esp. du Brésil : S. brunneus ( Ptyoccrus et Megarhipis) Casteln. loc. cit. — Esp. du Cap : S. mystacinus (Melasis), Fab., loc. cit. ( Ptyocerus mystaci- nus Tlxunb. et Casteln.; Microrhipis Dumerilii Guér.). Aj. : S. rubidus ( niger çf), brevicollis ( petrophya 9 ?) Melsheim. Proceed. of tlie Acad, of Philad. II, p. 220; de l’Amér. du Nord. — scabricollis, Hal- dem. ibid. VI, p. 363; même pays. — Siclielii, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. en¬ tom. 1852, p. 693, pl. 11, n° 5; Brésil. — punctulatus , costipennis , Bohem. Ins. Catîrar. I, p. 423; Natal. (4) Syn. Eürhipis, De Casteln. Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 258. BDIP1CÉR1DES. 255 interne. — Labre triangulaire, soudé à l’épistome. — Télé rcntlée en arrière des yeux, sillonnée et munie de deux gros tubercules antennai- res; épistorne vertical. — Antennes médiocres, de onze articles : 1 très- gros, en cône arqué, 2 fortement transversal, plus large en dedans qu’en dehors, 3-11 extrêmement courts, envoyant au côté interne un long et large rameau à bords parallèles; ces rameaux égaux. — Veux très- gros et très-saillants. — Prolliorax transversal, un peu rétréci et arrondi en avant, sinué sur les côtés avec une carène marginale, bi-sinué à sa base. — Ecusson suborbiculaire. — Elytres oblongucs, atténuées dans leur tiers postérieur. — Pattes médiocrement robustes; tarses assez courts, cylindriques, à articles 1-4 courts, subégaux, munis de lamelles rudimentaires, surtout sous les deux 1ers ; le 5e presque aussi long qu’eux tous. — Mésosternum rhomboïdal ; saillie prosternale presque nulle. — Parapleures métathoraciques très-larges; leurs épisternums de forme ovale. — Corps assez allongé. Ce genre est extrêmement voisin des Sandales et n’en diffère que par la structure des tarses, la grosseur des yeux et les lamelles anten- naires des mâles, qui sont plus longues et plus égales entre elles, carac¬ tères de peu d’importance. 11 se compose en ce moment de deux es¬ pèces africaines (1), dé taille moyenne, d’un gris de fer uniforme, avec les antennes fauves, et dont les élytres présentent quelques côtes fines et saillantes. Elles sont tout aussi rares que les Sandalus et l’on n’en connaît que les mâles. PTYOCERUS. De Casteln. Ann. d. I. Soc. entom. 111, p. 260 (2). Menton carré, arrondi aux angles. — Mandibules robustes, saillantes, droites et pubescentes à leur base, brusquement arquées et glabres au bout, uni-ou bi-dentées au côté interne. — Labre petit, peu distinct. — Tête assez allongée, carénée transversalement, avec deux tubercules médiocres entre les yeux ; épistorne vertical en avant. — Antennes de onze articles : 1 gros, en cône arqué, 2 transversal, 3-11 obeoniques, graduellement allongés et atténués, émettant chacun un rameau beau¬ coup plus court que l’antenne; ces rameaux à bords non parallèles, (1) C. senegalensis , Casteln. toc. cit.; figuré avec des détails par M. Guérin- Méneville, Spec. et Icon. d. Anim. art. fasc. 2, n° 7 (C. ophthalmicus, Latr. loc. cit.; sans description); du Sénégal. — natalensis, Boliern. lus. Caffrar. I, 422; de Natal. (2) Syn. Demodocus Klug; nom de collections. M. Guérin-Méneville Pa ap¬ pliqué à l’une des deux sections qu’il a établies dans le genre sur une espèce ( capensis ) qui a les palpes un peu plus grêles que les autres; mais la diffé¬ rence est bien peu de chose. 256 RmriCÈRIDES. disposés en éventail. — Yeux gros, très-saillants. — Prothorax trans¬ versal, obconique, faiblement bi sinué à sa base. — Elytrcs allongées, rétrécies dans leur quart postérieur. — Pattes longues et grêles; tarses à articles 1-4 obconiques, munis de doubles lamelles médiocres; le 5« de longueur moyenne. -- Mésosternum incliné en arrière; saillie proster¬ nale presque nulle. — Parapleures métathoraciqucs très-larges ; leurs ôpisternums rétrécis en arrière. — Corps allongé, médiocrement ro¬ buste. Ce genre n’a rien de commun avec ceux établis sous le même nom par lïolTmansegg etTbunberg (1). Il ne comprend également qu'une partie des espèces qu’y avait fait entrer M. De Castelnau; en un mot, il est exposé ici tel que l’a constitué M. Guérin-Méneville (v2). Les quatre es¬ pèces du Cap (ô) qui le composent en ce moment, se distinguent sans peine de tous les autres Rhipicérides à tarses l.'rtnellés, par leur forme plus svelte, la gracilité plus grande de toutes leurs parties et leur système de coloration. Toutes sont revêtues en entier de poils blanchâtres ou jaunâtres, et la plupart ont leurs cl y I res ornées de lignes longitudinales brunes, interrompues par des espaces blancs. Ces lignes sont situées sur les côtes dont les élylrcs sont pourvues, comme chez les Cuamæriii- pis. Les femelles de ces insectes ne sont pas encore connues. (1) Voyez plus haut, p. 251, note 3, et p. 254, note 4. (2) Spec. et Icon. d. Anim. art. fasc. 2, n« 5. (3) P. attenuatus, Goryi, Casteln. loc. cit. — nebulosus , capensis, Guérin- Mênev., loc. cit. FAMILLE XXXIX DASCYLLIDES. Menton corné. — Languette grande, membraneuse. — Deux lobes aux mâchoires, inermes (Eocinetcs excepte). — Mandibules courtes. — Antennes insérées immédiatement au-devant des yeux, de onze articles. — Hanches antérieures et intermédiaires variables ; les cavités coly- loïdcs des premières ouvertes en arrière ; les postérieures transversales, canaliculées sur leur bord postérieur; des troebanlins diversement si¬ tués, rarement nuis; tarses pentamères ou subpentamères. — Mésoster¬ num et prosternum variables. — Cinq segments ventraux à l’abdomen, tous distincts. Après avoir mis de côté les lthipicérides qui précèdent, il reste en¬ core, avant d’arriver aux Malacodcrmes, proprement dits (Lycides, Té- léphorides, etc.), un certain nombre de genres qui n’ont que des rap¬ ports douteux avec ces insectes, cl qui doivent par conséquent en être séparés. On a déjà proposé de les répartir dans trois familles distinctes, celles des Atopides ou Dascyllides, des Cyphonides et des Colobodéri- des (1). Mais quand on étudie de près leur organisation, surtout celle (1) La famille des Atopides est de la création de M. De Castelnau dans la Revue entom. de Silberm. IV, p. 21, puis dans son Hist. nat. d. Col. I, p. 257. Dans le premier de ces ouvrages, il n’y comprenait que les Atopa et les I’eta- los, dans le second il ajoute à ces genres les Ptilodactyla dont il avait fait précédemment (in Silberm. loc'. cit.) une famille distincte. M. Guérin-Méncville, qui a adopté (Revue Zool. 1813, jh 103) ce groupe des Atopides, sous le nom de Dascyllides, y comprend tous les genres de la famille actuelle dont la lèvre inférieure est laciniéc. Ils sont au nombre de sept, parmi lesquels deux seule¬ ment (Dascyu.üs, Cladotoma) étaient déjà connus. — La famille des Cypho¬ nides a été établie, dès 1829, par Stephens (Syst. Cat. of lirit. Ins. p. 128) pour recevoir les genres Cypuon, Scirtes, Eucinetcs et Eubru. Elle est générale¬ ment adoptée, bien que quelques auteurs, notamment M. L. Uedtenbachcr (Faun. Austr.; Die Ka fer, p. 314), la réunissent à la précédente. — Quant à la famille des Colobodérides, fondée en 1847 par Ericlison (Archiv, 1847, 1, p. 174), Coléoptères. Tome IV. 17 258 DASCYLLIDES. de leurs segments thoraciques et de leurs pattes, on voit que ces trois familles sont loin de suffire, et qu’il en faudrait davantage pour expri¬ mer convenablement les divers types d’après lesquels ont été construits ces insectes. Néanmoins, la création de nouvelles familles étant une me¬ sure a laquelle on ne doit recourir qu’à la dernière extrémité, je crois devoir les réunir provisoirement en une seule. Les téguments des Dascyllides sont en général de consistance nor¬ male, et non pas très-minces et presque membraneux comme ceux de la plupart des vrais Malacodermes. Leur forme générale ne ressemble pas non plus à celle de ces derniers; elle est au plus oblongue, souvent ovale, elliptique ou naviculaire. Leur tête est au plus médiocre, libre, penchée et rétrécie au-devant des yeux en un museau plus ou moins court, rarement (Eccixetus) cu¬ néiforme. Dans le plus grand nombre d’entre eux, l’épistome est séparé du front par un sillon rectiligne. Parmi les organes buccaux, le labre ne manque que chez les Arte- matopcs; il recouvre ordinairement la plus grande partie et parfois (Cneoglossa) la totalité des mandibules. Les deux lobes des mâchoires et la languette présentent ce caractère singulier d’être souvent divisés en plusieurs lobes allongés, grêles, aigus au bout et ciliés. Ces lobes peu¬ vent aller jusqu’à quatre aux mâchoires, et jusqu’à huit (Octoglossa) à la languette. Mais quelque remarquable que soit cette structure, elle ne conduit pas à un arrangement naturel de la famille (1). L’insertion des antennes ne varie pas. Ces organes sont généralement très-longs et très-grêles, mais il y a quelques exceptions à cette forme ; ils sont par exemple pareils à ceux des Élatérides chez les Liciias. Ja¬ mais ils ne sont munis d’un faux article terminal. Les yeux sont mé¬ diocres et arrondis, sauf chez les Ecbria, où ils s’agrandissent et sont transversaux. L’écusson ne manque jamais. Sous ces divers points de vue, ces insectes sont assez homogènes. C’est dans la structure des pattes que se trouvent en premier lieu les diffé¬ rences notables qui distinguent entre eux leurs divers types. Ainsi les hanches antérieures d’abord (Artematopes, Liciias) fortement transver¬ sales et complètement enfouies dans leurs cavités cotyloïdes, commen¬ cent (Dascyllls, etc.) par devenir saillantes dans leur moitié interne, puis finissent (Bradytosia, Tuerics, C>eoglossa, etc.) par être tout- à-fait couico-cylindriques, en présentant des passages entre ces diverses qui l’a placée entre les ChrysoméliDes et les Érotyliens, je renvoie à cé que j’en ai dit précédemment (Tome II, p. 488, note) à propos du genre Chelona- ricm. (1) On la retrouve en effet chez les Dascyllides vrais, les Ptilodactylides et les Eu BRI a, et, si on la prenait pour point de départ, il faudrait réunir tous ces groupes en un seul, après avoir exclu des deux premiers plusieurs genres chez lesquels elle n’existe pas et qu’on serait obligé de réunir, contre toutes les ana¬ logies, dans un groupe commun. P ASCYLLIDTS. 259 formes. Les intermediaires subissent des modifications analogues. Les postérieures, de leur côté, sont construites d’après trois types différents. Elles sont ou étroites dans toute leur étendue (Artf.matopcs, Liciias), ou linéaires dans plus de leur moitié externe, puis brusquement dilatées en une lame carrée (la plupart des especes), ou enfin (Eocin'etds) con¬ verties tout entières en une très-grande lame trigone. Quant aux tro- chanlins, il y en a un aux hanches antérieures dans la majorité des cas, et il est le plus souvent très-apparent. Les Eucinetcs n’en ont qu’aux hanches intermédiaires, et je n’ai pu en découvrir nulle part chez lesEü- bria. Les Eccinetcs sont également les seuls qui aient des éperons bien développés aux jambes. Quant aux tarses, outre les variations nombreuses qu’ils présentent, il y a un groupe entier, celui des Plilo- daclylides (les Colobodéridcs d’Erichson) où le pénultième n’est pas plus grand que chez les Coléoptères subpentamères. L’onychium de l’article onguéal est très-apparent dans le seul genre Liciias, mais il diffère de celui des Rhipicérides qu’il égale en longueur, en ce qu'il n’a que deux soies terminales (1). Le mésosternum et le prosternum varient tout autant que les pattes. Le premier, notamment, conserve encore pendant longtemps une ca¬ vité distincte. Sous ce rapport, comme sous celui du prosternum, les Artematopcs ressemblent aux Ruprestides, et les Liciias à une foule d'Élatérides. Enfin les parapleures métalhoraciques sont assez larges et plus ou moins parallèles, mais leurs épinières sont petites, sauf chez les Licqas. Il résulte de ces détails que la famille devra probablement plus tard être divisée en plusieurs. Il le faudrait même dès ce moment si l’on n’avait égard qu’aux trois larves qu’on en connaît, car elles appartien¬ nent à trois types bien distincts, tant sous le rapport des formes que sous celui des habitudes; ce sont celles des Dascyllus, des Elodes et des Eccinetcs. On ne saurait, par conséquent, en rien dire de général, et l’on trouvera leurs descriptions plus loin. A l’état parfait, ces insectes ont également des mœurs différentes, comme on le verra par la suite. A l’exclusion d’une seule espèce de Dascyllcs qui est indienne, ils paraissent propres à l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. Pour ce qui concerne leur histoire scientifique, il y a peu à ajouter aux détails qui figurent en tête de ces généralités. Depuis Latreille, leur étude était restée presque stationnaire, et c’est à M. Guérin-Méneville que sont dus en grande partie les progrès qu’elle a faits dans ces der- (1) Les très-petits onycliiums des autres espèces de la famille sont également terminés par deux soies. C’est une preuve de plus que les Liciias, malgré la longueur de cet appendice, ne sont pas des Rhipicérides, comme j’étais d’abord tenté de le croire. Ils s’en éloignent, du reste, complètement par la forme de leurs hanches antérieures et intermédiaires. 260 DASCYLLIDES. nières années (1). Plus récemment, M. J. L. Le Conte (2) a consacré un travail intéressant à celles de leurs espèces qui habitent l’Amérique du Nord. Les cinq groupes dans lesquels ils me paraissent devoir être répartis sont les suivants : I. Mésosternum plan, recevant à poste fixe le prosternum. Artématopides. II. — incliné, souvent concave, ne recevant pas ou que très-imparfaitement le prosternum. « Hanches postérieures de grandeur normale. Pénultième article des tarses très-distinct. Dascyllides vrais. — — rudimentaire. Ptilodactylides. a a Hanches postérieures extrêmement grandes. Eccinétides. TU. Mésosternum carré, plan, rejoint par le prosternum. Ecbriades. T1UBU I. AllTÉMATOPI DES. Languette et lobes des mâchoires non laciniés. — Labre cl épislome Indistincts. — Hanches antérieures transversales, enfouies; leurs tro- chantins très-grands ; les intermédiaires globuleuses, les postérieures très-étroites, faiblement élargies au côté interne. — Prosternum com¬ primé latéralement, plan sur la ligne médiane; sa saillie postérieure reçue à poste fixe dans une profonde cavité du mésosternum. — Celui- ci horizontal ; ses branches larges et divergentes. Le genre Artematopus de M. Perty rentre seul dans ce premier groupe. C’est un des plus anormaux de la famille, surtout par la struc¬ ture de son prosternum et de son mésosternum, qui ressemblent com¬ plètement à ceux des Buprestides. C’est le seul également chez lequel le labre soit indistinct. La forme des hanches des trois paires de pattes lui serait également propre s’il n’y avait pas quelque chose de sembla¬ ble chez les Lichas, placé en tête de la tribu suivante. (1) Voyez sou Mémoire intitulé : « Note sur un groupe naturel ou une pe¬ tite tribu de la famille des Malacodermes. » Revue Zool. 1813, p. 193; et son Spec. et Icon. des Anim. artic., passim. (2) « Synopsis of the Atopidæ, Rhipiceridæ and Cyplionidæ of the United States. » l’rocecJ. of the Acad, of Philad. VI, p. 350. AllTÉM AT0P1DES. 2C1 ARTEMATOPUS. Pehty', Del. anim. artic. Brasil., p. 115 (1). Menton transversal, tronqué en avant, avec ses angles arrondis. — Languette transversalement cordiforme, bilobée; ses deux lobes large¬ ment arrondis. — Lobes des mâchoires grêles, pénicillés. — Palpes maxillaires à 2e article long, 4 obliquement sécuriforme; le dernier des labiaux légèrement triangulaire. — Mandibules courtes, dentées avant leur extrémité. — Tète courte, plane, formant en avant un museau un peu plus étroit que le front, anguleux sur les côtes à sa base, arrondi à son extrémité. — Yeux grands, à moitié engagés dans le prothorax. — Antennes très-longues, grcles, velues, à articles 1 médiocre, assez gros, 2 très-court, 3-10 subégaux, filiformes ou un peu anguleux à leur som¬ met, 11 aussi long. — Prothorax fortement transversal et rétréci en avant, subrectiligne sur ses bords latéraux, faiblement et largement lobé à sa base. — Ecusson triangulaire. — Elylrcs elliptiques ou brièvement ovales, convexes. — Pattes médiocres et assez robustes ; éperons des jambes obsolètes; tarses plus courts que les jambes, ciliés, à articles 1 aussi long que les trois suivants, 2-3 subégaux, en cône renversé, 4 court, tous trois munis d’une grande lamelle, 5 très-long et grêle. Ces insectes, propres à l’Amérique, sont pour la plupart de la taille des Dascyllus d’Europe, et d’une aussi difficile étude que les Elodes du même pays, leur livrée étant, comme chez ces dernières, d’unbfun noirâtre ou d’un fauve testacé uniformes, sujets à varier dans la même espèce et à prendre les nuances intermédiaires entre ces deux cou¬ leurs. Leurs téguments sont aussi résistants que chez le commun des Coléoptères et entièrement revêtus d’une villosité redressée et entre¬ mêlée de poils plus longs. Tous ont les élytres régulièrement striées, avec les stries ponctuées. Il y en a un assez grand nombre dans les collections, dont très-peu seulement sont décrits (2). (1) Syn. Lairüs, De Casteln. Ilist. nat. d. Col. I, p. 258. — Epicyrtos, Dcj. Cat. éd. 3, p. 109. (2) A. longicorniSj Perty, loc. cit.; pl. 22, f. 16; du Brésil. — Lair. sulca- tus, du Brésil; marmoratus, affinis, de Cayenne; Casteln. loc. cit. — Art. tenuicornis, Enchs. in Schomb. Guyana, III, p. 559; de la Guyane anglaise. 262 DASCYLUDES TRIBU II. DASCYLLIDES VRAIS. Languette et lobes des mâchoires souvent lacinics. — Labre et épis- tome distincts. — Hanches antérieures et intermédiaires variables; les postérieures (Liciias excepté) brusquement élargies au côté interne; pénultième article des tarses très-distinct. — Saillie prosternale très- étroite, souvent visible en arrière des hanches antérieures. — Méso¬ sternum concave chez la plupart. Celte tribu correspond à la fois aux Atopides et aux Cypbonides des auteurs. Je ne trouve entre ces insectes aucunes différences qui aient une valeur plus que générique. Aussi est-ce bien moins d’après des ca¬ ractères solides qu’on les a séparés que d’après leur faciès, les premiers étant de forme plus ou moins oblongue, tandis que les seconds, outre leur taille plus petite, sont plus courts et plus ovales. On reconnaîtra, du reste, sans peine les espèces de cette tribu aux caractères négatifs que voici. Ils diffèrent des Artématopides et des Eu- briades par la structure de leur prosternum et de leur mésoslcrnum; des Ptilodactylides par leurs tarses distinctement pentamères; enfin des Eucinétides par leurs hanches postérieures de grandeur ordinaire. Deux des trois larves connues de la famille appartiennent à ce groupe. Elles sont aussi différentes que possible, malgré les analogies que présentent entre eux les insectes parfaits. C’est à Erichson qu’on doit la connaissance de toutes deux. Celle du Dascyllus ccrvinus (l) est remarquable par sa forme courte et déprimée, et sa tête pareille à celle des larves de Lamellicornes, mais plus grosse, relativement au corps, et dépourvue d’un épislome distinct. Le labre est soudé à sa partie antérieure et ferme la bouche en avant. Les mandibules, qui le débordent un peu, tant sur les côtés qu’antérieu- rement, sont robustes, un peu arquées et armées de deux dents internes, l’une subterminale, l’autre médiane, très-saillante et bifide. Les m⬠choires se composent d’un cardo transversal et d’une tige portant à son extrémité deux lobes coriaces, assez longs, crochus, bifides au bout, et un palpe triarticulé. La lèvre inférieure, coriace également, consiste en un menton transversal et une languette carrée qui paraît formée par la réunion des supports des palpes qui se seraient soudés ensemble; ces palpes eux-mêmes comptent deux articles. Les stemmates sont absents. (1) Erichs. Archiv, 1841, I, p. 88; description reproduite par MM. Chapuis et Candèze dans le Mém. d. 1. Soc. d. Sc. de Liège, VIII, p. 492. On n’a pas dq figure de cette larve. DASCYLLIOES VRAIS. 263 Les antennes, qui sont insérées immédiatement à la base des mandi¬ bules, comptent quatre articles, dont les deux intermédiaires sont allon¬ gés. Il n'y a pas de différence sensible entre les segments thoraciques et ceux de l’abdomen. Les pattes qu’ils portent sont assez longues; leurs hanches sont dirigées en dedans, et leur extrémité terminée par un seul crochet. Les segments abdominaux sont très-courts et protégés en dessus par des écussons cornés; le dernier seul est plus allongé, ar¬ rondi en arrière et sans prolongement anal. Les neuf paires ordinaires de stigmates sont situées, la première à la face inférieure du mésolho- rax, les autres sur les côtés des écussons des huit premiers segments abdominaux. Le corps est hérissé de poils très-longs, distants et disposés en rangées régulières. Cette larve vit en terre et se nourrit sans aucun doute des racines des plantes, que ses organes buccaux la rendent très-apte à ronger. On ne sait rien de scs transformations ultérieures. Celles des Elodes (1) sont ovales, graduellement atténuées en arrière et ressemblent beaucoup à celles des Silpua. Leur tcle est un peu incli¬ née, arrondie, rétrécie au niveau des antennes, avec l’épistome séparé du front par une carène transversale. Le labre est échancré en avant et muni de deux saillies spiniformes dirigées l’une vers l’autre. Les man¬ dibules sont triangulaires, arquées en dehors, ciliées en dedans, sauf à leur extrémité, et munies à leur base d’une dent molaire membraneuse. Les mâchoires sont coriaces et terminées par deux lobes fixes, forte¬ ment ciliés et dont l’interne est très-petit; leurs palpes se composent de quatre articles filiformes. Le menton, très-grand et en triangle curvi¬ ligne, recouvre presque en entier la tête en dessous. La languette, si¬ tuée derrière lui, est large, échancrée en avant et munie, au milieu de l’échancrure, d’une petite pièce cornée terminée par quatre épines; ses paraglosses sont soudées latéralement avec elle, et les sutures sont in¬ diquées par deux rangées de cils. Les palpes labiaux comptent deux ar¬ ticles. Les antennes sont insérées sur les côtés de la tète, sétacécs et presque aussi longues que la moitié du corps; leur t,’r article est pyri— forme, le 2° plus long et cylindrique ; celui-ci porte une lige formée d’une quarantaine de petits articles. Le prolhorax est plus grand que les deux segments thoraciques suivants, lesquels sont pareils à ceux de l’abdomen. Les pattes sont assez courtes ; leurs hanches sont transver¬ sales, logées dans des dépressions, et le tarse est représenté par un cro¬ chet simple. Les segments abdominaux sont revêtus d’une peau coriace qui les déborde fortement sur les côtés; le dernier est dépourvu de pro¬ longement anal. Ces larves, qui sont aquatiques, rampent lentement sur les pierres et (1) Erichs. Arohiv, 1817, I, p. 281; description générale. MM. Chapuis et Candèze ont donné une figure accompagnée de détails de la larve de YElod. pallidus, loc. cit. pl. 5, f. 5. 264 D ASCYLLIDES. les plantes ; leur nourriture parait êlre exclusivement végétale. Erichson n’a pas pu leur découvrir de stigmates; il pense qu’ils sont remplacés par une rangée de sept lamelles membraneuses disposées en arc de cer¬ cle sur le bord de l'ouverture anale. Une bulle d’air enveloppe cet appa¬ reil, dont la fonction n’est guère douteuse. Les métamorphoses de ces larves n’ont pas encore été observées. Cette tribu est la plus nombreuse de la famille; l’Europe possède trois (Pascyllus, Elodes, Scirtes) des treize genres qui suivent : I. Tarses filiformes, sans lamelles; leur 4e article entier. a Onychiums des tarses très-grands : IÀchas. a a — très-petits. b Antennes fortement dentées : Stenocolus. b b — filiformes. c Mandibules arquées, bidentées et dépassant le labre. Crochets des tarses simples : Anchytarsus. — pectinés : Odontonyx. ce Mandibules lamelliformes, cachées sous le labre : Cneoglossa. II. Tarses pourvus de lamelles. d Ces lamelles existant sous leurs trois 1ers articles. Mandibules simples : Octoglossa. — dentées près de leur sommet : Dascyllus. dd Des lamelles au 4e article des tarses seul • Therius. III. Tarses sans lamelles, leur 4e article bilobé. Pattes postérieures ambulatoires : Elodes. — saltatoires : Scirtes. Genres incertæ sedis : Ectopria, Eurea, Atopida. L1CHÀS. Westw. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, II, p. 237 (1). Menton transversal, demi-circulaire en avant. — Languette grande, évasée et échancrée; scs lobes arrondis et divergents. — Lobe interne des mâchoires arqué et aigu; l’externe subarticulé, large et tronqué au bout. — Dernier article des palpes maxillaires obliquement acuminé, celui des labiaux subsécuriforme. — Mandibules courtes, arquées et obliquement tronquées au bout, dilatées à leur base interne. — Labre transversal, faiblement arrondi en avant. — Tête médiocre, plane, épis- tome rétréci par les cavités anlennaires à sa base, triangulaire. — An- (1) Le nom de Lichas devra être changé, Dalman (K. Vetensk. Acad. Hand- ling. 1826, p. 278) l’ayant déjà appliqué à uu genre de Trilobites. DASCYLUDES VRAIS. 2G3 lenncs plus longues que la moitié du corps, robustes, à articles 1 mé¬ diocre, déprimé et arqué, 2 très-court, 3-10 fortement dentés, plus longs que larges, 11 un peu échancré. — Yeux grands, arrondis, en partie engagés dans le prolhorax. — Celui-ci court, rétréci en avant, légèrement bisinué à sa base. — Ecusson arrondi en arrière, tronqué à sa base. — Elvlres de la largeur du prolborax en avant, allongées, oblongo-elliptiques et arquées en dessus. — Pattes médiocres; hanches postérieures peu à peu élargies en dedans; tarses comprimés, à articles 1-4 décroissant graduellement, 5 très-grand, muni d’un long onychiurn. — Parapleures rnétalhoraciques larges, parallèles; leurs épimères gran¬ des. — Mésosternum oblique, présentant une cavité assez profonde, à bords divergents. — Saillie prosternale lléchie, lancéolée cl reçue dans la cavité mésosternale. M. Westwood a placé ce genre parmi les Élatérides, en ajoutant qu’il le regardait comme plus voisin des Atopides et des Cébrionides. Il lient en effet aux premiers par ses antennes, sa saillie proslernale et sa ca¬ vité mésosternale, et aux Rbipicérides par l’onycbium très-apparent dont le dernier article de ses tarses est muni ; mais par l’ensemble de ses caractères il appartient manifestement à la famille actuelle qu’il rat¬ tache aux deux qui viennent d’être indiquées. L’espèce unique (t) dont il se compose est un assez grand insecte ori¬ ginaire de Hong-Kong, d’un brun rougeâtre et revêtu d’une pubescence grisâtre, dénudée par places sur les élytres qui sont faiblement sillon¬ nées; ses antennes sont d’un noir profond. Les exemplaires examinés par M. Westwood avaient été pris sur une espèce de Camélia. J'ai vu les deux sexes et n’ai trouvé aucune différence entre eux; la femelle est seulement plus grande et plus massive que le mâle. STENOCOLUS. J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. VI, p. 228. Je ne connais pas ce genre en nature; les caractères qui suivent sont empruntés à la formule générique que lui assigne M. J. L. Le Conte, combinée avec la description qu’il donne de l’espèce typique. Palpes maxillaires assez courts, cylindriques. — Mandibules entières à leur extrémité. — Labre transversal, arrondi en avant. — Epislome distinct, membraneux antérieurement. — Antennes allongées, fortement dentées chez les mâles, faiblement chez les femelles; leur 2° article très-petit. — Yeux arrondis. — Prolborax fortement transversal, très- rétréci en avant, subanguleux sur les côtés, bisinué cl transversalement impressionné à sa base; ses angles postérieurs aigus. — Ecusson ar- (1) L. funebriSj Westw. loc. cit. pl. 12, f. 3 a-g. 266 DASCYLÎ.IDES. rondi. — Elytres allongées, rétrécies en arrière. — Tarses longs et grêles; leur 1er article un peu allongé, le 5° aussi long que les trois précédents réunis; crochets médiocres et simples. — Mésosternum con¬ cave. — Saillie prosternalc prolongée en arrière. — Corps allongé, at¬ ténué à ses deux extrémités, parallèle dans son milieu. M. J. L. Le Conte signale l'affinité de ce genre avec les Anciiytar- sus; il me paraît encore plus voisin des Licuas. L’unique espèce (scw- lellaris ) qui le compose est longue de plus de six lignes, d’un brun noirâtre, rugueuse sur les ély très, et revêtue d’une fine pubescence d’un brun sale partout, sauf sur l’écusson où elle est blanche. Elle a été dé¬ couverte en Californie dans la vallée du Sacramenlo. ANCHYTARSUS. Guéuin-Ménev. Spec. et Icon. d. An. artic. n° 15 (1). Menton transversal, trapcziforme. — Languette large, divisée en qua¬ tre lobes aigus, ciliés, médiocres, subégaux et disposés par paires. — Lobes des mâchoires arrondis au bout ; l’externe plus long que l’interne. — Dernier article des palpes, surtout celui des maxillaires, fortement sécuriforme. — Mandibules arquées, bidentées au bout. — Labre sail¬ lant, arrondi en avant. — Tête enfoncée dans le prolhorax jusqu’aux yeux. — Antennes allongées, filiformes, à articles 1 médiocre, assez gros, 2 court, 3 plus long, 4 plus grand que les suivants; ceux-ci dé¬ croissant légèrement. — Prothorax transversal, arrondi sur les côtés, coupé presque carrément en arrière. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres oblongues, parallèles, arrondies en arrière. — Pattes peu ro¬ bustes; tarses médiocres, filiformes, à articles 1 allongé, 2-4 courts, dé¬ croissant successivement, 5 aussi long que le 1er; crochets simples. — Mésosternum très-étroit, présentant une fissure. • — Saillie proslernale très- grêle, dépassant un peu les hanches antérieures. — Corps oblong, parallèle, médiocrement convexe. La seule espèce connue (2) est un insecte de P' Amérique du Nord, très-voisin des Dascyleus par sa forme générale, mais de moitié plus petit. Il est entier d’un noir brillant, revêtu d’une fine pubescence de même couleur, avec les pattes et les antennes sujettes à devenir d'un fauve plus ou moins clair; le dessous du corps passe aussi quelquefois au rouge obscur. M. Guérin-Méneville n’a pas connu ces variétés et a donné l’espèce comme nouvelle, bien qu’elle eût déjà été décrite deux fois par MM. Melsheimer et Ziegler. (1) Syn. Atopa, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 221. — Elodes, Ziegler, ibid. p. 269. (2) Atopa bicolor, Melsheim. loc. cit. (Elod. delilis Ziegl., Anch. ater , G.M.). HASCYLLlItES VRAIS. 2G7 ODONTONYX. Guérin-Mênev. Spec. et Icon. d. An. artic. n° 14 (1). Languette divisée cm quatre lobes aigus et ciliés ; les externes plus longs que les internes. — Lobe externe des mâchoires divisé en deux lobes semblables, l’interne simple. — Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux; le dernier article de tous fortement sécuriforme. — Mandibules arquées, bidenlécs au bout. — Labre arrondi en avant. — Tête médiocre, fortement penchée. — Antennes allongées, à articles 1 médiocre, assez gros, 2 très-courl, obeonique, les suivants allongés, subégaux, très-légèrement en scie. — Yeux saillants, médiocres, lou¬ chant presque le prothorax. — Celui-ci transversal, fortement rétréci en avant, faiblement bi-sinué â sa base. — Ecusson en triangle curvi¬ ligne. — Elytres oblongues, parallèles, arrondies en arrière. — Pattes assez robustes; tarses filiformes, à articles 1 notablement plus long que les suivants, 2-4 courts, décroissant graduellement, 5 aussi long que les trois suivants réunis; crochets dentés en scie dans toute leur longueur. Ces caractères sont empruntés à M. Guérin-Méncville. Le genre est établi sur un insecte (a) assez, commun dans la Pensylvanie, de la taille des Dascillüs, noir, avec l’écusson cl le prothorax d’un rouge sanguin rosé; celui-ci présente deux grandes taches noires. Le corps entier est revêtu d’une fine pubescence grise. La structure des crochets des tarses distingue essentiellement ce genre de tous les autres Dascyllides. CNEOGLOSSA. Guéiun-Ménev. Spec. et Icon. d. /in. artic. n° 3G. Menton trapéziforme, largement échancré en avant. — Languette di¬ visée en deux lobes grêles, longs, aigus et ciliés. — Lobe interne des mâchoires très-court et grêle, l’externe divisé en deux lobes pareils â ceux de la languette. — Dernier article des palpes labiaux allongé, tron¬ qué obliquement dans sa moitié interne; les maxillaires graduellement atténués, à articles 2 long, 3 court, 4 plus long que 2, fusiforme et acu- miné. — Mandibules rudimentaires, lamelliformes, ovales, cachées sous le labre. — Celui-ci arrondi en avant. — Tête petite, fortement rétrécie antérieurement en un museau grêle. — Yeux relativement assez gros. (1) Il y a déjà un genre Odontonyx de Stephens parmi les Carabiques (Voyez tome I, p. 343), mais comme il est synonyme des Phistodactyla , ce nom est disponible. — Syn. Dasytes, Germar, Ins. Spec. nov. p. 70. — Atopa, Melsheiin. Procced. of the Acad, of Philad. Il, p. ‘220. (2) O. trivittis Germar, loc. cit. (Al. ornata Mclsbelm.; Od. ornata G. M.; Atopa ornuticollis Üej.). 268 DASCYLUDES. — Antennes allongées, légèrement dentées à partir du i« article; le 2e très-court. — Prothorax transversal, demi-circulaire en avant, bisioué à sa base, avec scs angles postérieurs aigus. — Ecusson en triangle rec¬ tiligne. — Elylrcs assez courtes, subparallèles, arrondies en arrière. — Pattes médiocres ; hanches postérieures très-saillantes au côté interne, étroites et arrondies en dehors; les quatre antérieures contiguës; tarses filiformes, à articles 1-4 décroissant graduellement ; crochets simples. — Mésosternum à peine distinct. — Saillie proslernale nulle. — Corps ovale, subparallèlc. L’un des genres les plus remarquables de la tribu par la structure de ses organes buccaux, la petitesse et la forme de sa tête. 11 ne comprend qu’une petite espèce ( C . collaris ) de Colombie, à téguments minces et flexibles, finement velue et noire, avec les bords du prolhorax large¬ ment fauves. Au premier coup-d’œil on la prendrait pour une Brady- toma ou une Aploglossa, genres de la tribu des Ptilodaclylides, avec lesquels elle n’a que des rapports généraux. OCTOGLOSSA. Guérin-Ménev. Spec. et Icon. d. An. artic. n° 11. Menton grand, trapéziforme. — Languette divisée en huit lobes iné¬ gaux, aigus et ciliés. — Mâchoires allongées, terminées par quatre lobes décroissant de dehors en dedans, l’externe surmonté d’un appen¬ dice grêle. — Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux, à articles 2 très-allongé, 3 4 subégaux, sécuriformes, celui-ci sinué en dehors; le 3U des labiaux très-large et comme bifurqué. — Mandibules saillantes, droites, puis arquées, simples au bout, dilatées à leur base interne. — Labre transversal, arrondi en avant et acuminé dans son mi¬ lieu. — Tête médiocre, assez saillante, plane. — Yeux dégagés, globu¬ leux. — Antennes presque de la longueur des deux tiers du corps, à articles 1 médiocre, gros, en cône arqué, 2 très-court, 3 plus long que 4-11, ceux-ci subégaux, un peu déprimés, avec leur angle terminal in¬ terne légèrement saillant. — Prothorax très-court, fortement rétréci en avant, avec ses côtés paraboliquement arrondis, bi-sinué à sa base; ses angles postérieurs très-obtus. — Ecusson suborbiculaire. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, allongées, parallèles, rétrécies posté¬ rieurement. — Pattes longues; tarses médiocres, hérissés de cils, à ar¬ ticles 1 trigone, aussi long que les trois suivants, 2-3 dilatés, très-rétré- cis à leur base, fortement échancrés en avant et munis d'une grande lamelle, 4 de même forme, enchâssé dans le 3e, 5e long et robuste. — Mésosternum étroit, présentant une longue fissure. — Saillie proslernale très-grêle, dépassant les hanches antérieures. — Corps allongé, parallèle, médiocrement convexe. La division de la languette est portée à son maximum dans ce genre, DASCYLLIDES VRAIS. 269 le plus remarquable de la famille par ce caractère, la forme de ses palpes et la taille de l'unique espèce (1) qui le compose. Elle atteint jusqu’à près de dix lignes de long; sa couleur est d’un jaune fauve, pas¬ sant au roussâtre sur les ély très , avec des reflets violacés; les antennes, les jambes et les tarses sont noirs. Une (ine pubescence la revêt en en¬ tier. Les mâles se distinguent des femelles par leur 5° segment abdomi¬ nal échancré et laissant voir dans l’échancrure une portion du 6e seg¬ ment. J. Goudot a découvert cet insecte remarquable aux environs d’Ibague, dans la Nouvelle-Grenade. On le trouve, mais peu communément, vo¬ lant, à l’entrée de la nuit, aux alentours des plants de maïs en lleur. DASCYLLl'S. Latu. Préc. d. car. génér. d. Ins. p. 43 (2). 4 Menton allongé, rétréci et tronqué en avant. — Languette large, di¬ visée en quatre lobes aigus et ciliés. — Lobe externe des mâchoires di¬ visé en deux lobes semblables, l’interne simple. — Dernier article des palpes labiaux subsécuriforme, celui des maxillaires légèrement trian¬ gulaire. — Mandibules assez saillantes, arquées et simples à leur extré¬ mité ; celle-ci précédée d’une petite dent. — Labre arrondi en avant. — Tête penchée; épislomc arrondi en avant. — Yeux médiocres, assez saillants. — Antennes de la longueur de la moitié du corps, filiformes, à articles 1 court, assez gros, cylindrique, 2 très-court, obeonique, 3-11 allongés, égaux. — Prothorax transversal, légèrement rétréci en avant, largement et faiblement lobé à sa base. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytrcs oblongues, parallèles, arrondies en arrière. — Pattes médiocres; tarses médiocres, à article 1 triangulaire, épais, pres¬ que entier, muni d’une lamelle rudimentaire, 2-4 déprimés, trigones, bifides, pourvus d’une lamelle bilobée, 5 médiocre, robuste. — Mésosler- num allongé, très-étroit, présentant une fissure dans toute sa longueur. — Saillie prosternale très-étroite, dépassant un peu les hanches anté¬ rieures. — Corps oblong, parallèle, médiocrement convexe. Je restitue à ce genre, avec Lamarck et MM.Curtis et Guérin-Méne- ville, le nom que lui a imposé Latreille et qui est antérieur à celui d’AioPÀ de Paykull, qu’ont adopté la majorité des entomologistes. Il se compose d’un petit nombre d’espèces (3) disséminées dans les (1) O. femoralis, Guérin-Ménev. loc. cit. avec une figure et de nombreux détails. (2) Syn. Atopa, Payk. Faun. Suec. II, p. 116. — Petalon, Schœnh. Gen. et Spec. Curcul. I, p. 102; sans caractères. — Ciirysomela Linné. — Ptincs l)e Géer. — Cistela Fab.; olim. — Cryptocephalus Petagaa. — Grioceris Marsh. — Brucucs Wicdem. (3) Voyez la monographie qu’en a donnée M. Guérin-Méneville, Spec. etlcon. 270 DASCYLLIDES parties froides et tempérées de l 'ancien et du nouveau continent, de taille moyenne, brunâtres ou ferrugineuses, et dont les téguments sont entièrement voilés par une fine pubescence couchée, grise ou fauve. Celles d’Europe sont des insectes printanniers qui se trouvent sur les fleurs et les feuilles des buissons, parfois à la racine des plantes dont leurs larves ont vécu, mais qui ne sont jamais bien communs. Les mâles se distinguent des femelles par leur dernier segment abdominal légère¬ ment atténué en arrière, tandis qu’il est largement arrondi chez ces dernières. Il existe une espèce de Java, le Bruchus fulvulus de Wiedemann (î), qui, avec un faciès complètement semblable à celui des espèces typi¬ ques, s’en éloigne par son menton régulièrement triangulaire, ses man¬ dibules dilatées supérieurement en un disque assez grand et ses tarses beaucoup plus larges. Schoenherr a proposé d’en former un genre à part sous le nom de Petalon, genre qui a été adopté par M. De Castel¬ nau. Mais je crois, avec M. Guérin-Méneville, qu’il suffit d’en faire une simple section dans le genre actuel. THERIUS. Guéiun-Ménev. Spec. et Icon. d. An. artic. n° 34. Menton trapéziforme. — Languette grande, évasée, bilobée; ses lobes arrondis. — Lobes des mâchoires inégaux; l’externe un peu plus long que l’interne et fortement cilié au bout. — Dernier article des palpes maxillaires obliquement, celui des labiaux transversalement sécuri- forme. — Mandibules larges, bidenlées au bout, la dent terminale bifide. — Labre plus ou moins saillant, arrondi en avant. — Tête pen¬ chée, courte. — Yeux médiocres, subarrocdis, un peu saillants. — An¬ tennes allongées, filiformes, à articles 1 médiocrement gros et long, 2 très- court, 3 tantôt beaucoup plus, tantôt pas plus long que le précédent, les suivants égaux. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, un peu rétréci en avant, arrondi sur les côtés, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres allongées, parallèles. — Pattes d. Anim. art. fasc. 4, n° 13. Elle contient cinq espèces : D. cervinus Linné, dnereus Fab., de toute l’Europe ; elongatus Falderm., de l’Europe or.; mela- nophthalmus G. M., de l’Amér. du Nord; longicornis (Westw.) du Népaul. Les trois espèces européennes sont excessivement voisines les unes des autres, sur¬ tout les deux premières, et je doute beaucoup que celles-ci puissent être sépa¬ rées. Quant à 1 ’elongata, dont j’ai plusieurs exemplaires sous les yeux, sa lé¬ gitimité spécifique me paraît plus probable. — Esp. douteuse : Atopa livida Fab. Syst. El. II, p. 16; de la Terre de Feu. (1) Zool. Magaz. I, 3, p. 173; figuré par M. De Castelnau, Ilist. nat. d. Col. I, pl. 17, f. 1. Il est bien possible que le disque des mandibules soit un carac¬ tère propre au mâle. DASCYLL1DES VRAIS. 271 assez robustes; tarses médiocres, à articles obeoniques: 1 plus long que les suivants, 2-3 subégaux, 4 court, bilobé, muni d'une grande lamelle tronquée. — Mésosternum présentant une petite fissure. — Saillie pros- ternalc presque nulle. — Corps oblong ou oblongo-ovale, peu convexe. Genre bien distinct par la structure de ses tarses et dont les espèces, assez pareilles aux Dascyllls sous le rapport de la forme, sont de moitié plus petites. Le fond de leur livrée est d’un noir assez brillant, avec les élytres, les antennes et les pattes sujettes à devenir fauves; une très-fine pubescence couchée revêt leurs téguments. Elles sont pro¬ pres à l’Afrique australe. M. Guérin-Méncville, qui en a fait connaître quatre espèces, les répartit dans deux sections : Les Tueries proprement à corps parallèle, 3e article des antennes beaucoup plus long que le 2®, et dernier article des palpes labiaux trian¬ gulaire (1); et les Theriobhjs à corps en ovale allongé, 3° article des antennes pas plus long que le 2e, et dernier article des palpes labiaux semilunaire (2'. rugatus). ELODES. Latr. Préc. d. car. gêner, d. Ins. p. 44 (2). Menton en carré long, tronqué ou arrondi en avant. — Languette étroite, assez saillante, arrondie en avant, parfois sinuée dans son mi¬ lieu. — Lobes des mâchoires lamelliformes, étroits, tronqués et ciliés au bout, l’externe plus long. — Palpes assez robustes; les maxillaires assez longs ; leur 4e article oblongo-ovoïde, acuminé; les labiaux courts, ci article 2 trois fois plus long que 1, obliquement acuminé, 3 implanté vers le milieu du précédent, subovalaire et tronqué au bout. — Mandi¬ bules simples, arquées et très-aiguës. — Labre assez grand, transver¬ sal. — Tête courte, penchée, rétrécie antérieurement. — Yeux médio¬ cres. — Antennes grêles, de la longueur au moins de la moitié du corps, à articles 1 gros, médiocre, 2-3 de longueur variable, 4-11 subégaux, obeoniques ou légèrement en scie. — Prothorax fortement transversal, rétréci en avant, arrondi sur les côtés, semi-circulaire ou bisinué à sa base. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres plus larges que le prothorax, ovales ou elliptiques. — Pattes au plus moyennes; hanches postérieures réduites à une grande lame interne en triangle curviligne; tarses médiocres, un peu déprimés, à article 1 plus long que les autres, (1) T. suturalis, luridipennis, fulvipes, loc. cit.; le premier est figuré avec des détails. (2) Syn. Cypuon, Payk. Faun. Suec. II, p. 117; nom postérieur de deux ans à celui de Latreille. — Sacodes, J. L. Le Conte, l’roceed. of the Acad, of Phi- lad. VI, p. 356. — Chrysomela Linné. — Galleruca Fab. — Cistela Fab., Ol.^Panz. — Cantharis Tbunb. — Cryptocepualus et Crioceris Marsh. 272 DASCYLLIDES. 2-3 décroissant graduellement, 4 fortement bilobé, 5 robuste, assez court. — Mésosternum très-étroit, présentant une cavité linéaire. — Saillie prostcrnale grêle, dépassant les hanches antérieures. — Corps ovale ou elliptique, pubescent. Les Elodes sont de petits insectes à téguments minces et flexibles, dont la couleur est sujette à varier du brun noirâtre au jaune lestacé dans la même espèce, et qui changent en outre d’aspect selon que leur pubescence, que le plus léger frottement fait disparaître, est intacte ou non. Aussi la plus grande confusion régnait-elle dans les auteurs au sujet de leurs espèces, avant que M. Guérin-Méneville établit leurs ca¬ ractères distinctifs sur la longueur relative de quelques-uns des articles des antennes, et non sur la forme générale du corps, comme on l’avait fait jusque-là (i). Depuis son travail, M. J. L. Le Conte a séparé du genre, sous le nom de Sacodes, quelques espèces de l’Amérique du Nord (~2) dont le pro- thorax, arrondi en avant, recouvre la tète. Mais, comme cette partie du corps varie beaucoup dans sa forme et que pour tout le reste ces es- (t) Spec. etlcon. d. Anim. art. fasc. 3, n° 9; pour la synonymie très-com¬ pliquée de la plupart des espèces, voyez cet ouvrage. M. Guérin-Méneville di¬ vise le genre de la manière suivante : I. Article 3 des antennes aussi long que 2. — A. Ces deux articles d’égale grosseur : 2?. livida Fab., d’Europe; marginicollis [Lampyris ruficollis Say, Elocl. fragiUs Ziegl.), collaris , obscura G.-M., de l’Amér. du Nord. — B. 3e ar¬ ticle plus grêle que le 2e : E. varialilis Thunfo., d’Europe et de l’Amér. du Nord; coarctata Payk., des mômes pays; combusta G.-M., du Cap; brasiliensis G.-M., du Brésil; padi Linn., d’Europe. II. Article 3 des antennes plus court que le 2e : El. marginata Fab., d’Eu¬ rope; fuscipennis G.-M., discoidea Say, de l’Amér. du Nord; serricornis P. W. .T. Müller, Paykullii G.-M., deflexicollis P. W. J. Millier, pallida Fab., Genei G.-M., d’Europe. L’auteur cite en outre les espèces suivantes qu'il n’a pas vues : El. australis Er., de la Tasmanie; patagonica Curlis, de Patagonie; fuscipes Kirby, de l’Amérique du Nord; africana Castelnau, du Sénégal; ochracea, angulosa, dubia Stephens, d’Angleterre. Aj.rEsp. européennes: Cyph. Bohenvmni, Mannerh. Bull. Mosc. 1844, I, p. 196; de Finlande. — pallidulus Bohem. K. Yetensk. Acad. Handling. 1850, p. 240; de Suède.— Esp. du Caucase : Cyph. gratiosus, Kolenati, Melet. entom. y p_ 40. _ Esp. de Natal : El. cafter, marginipennis, Bohem. Ins. Caffrar. I, pJ 425. _ Esp. du Chili : Cyph. lunatum, obliquatum, collare, maculicorne, testaceum , parvum, obscurum , maculai uni, lutcolinecilum , El. houssellii , re¬ lut in us. Solier in Gay, Hist. de Cliile; Zool. I\, p. 455. — Esp. de 1 Amér. du Nord : El. continua, paUipes, picea, punctata, nebulosa, mode.sla, pusilla, bi- colur, J. L. Le Conte, lToeeed of the- Acad, of Philad. VI, p. 353. (2) E. pulchella, fuscipennis [Nyçleus? thoracicus Melsheim), thoracica, Guérin-Ménev. loc. cit. DASCYLL1DES VRAIS. 273 pèces ne présenlcnt rien de particulier, cette coupe générique me pa¬ rait superflue. Ces insectes vivent sur les plantes qui croissent au bord des eaux et dans les prairies humides; ils recherchent l’ombre, et leur démarche est en général peu agile. Il y en a probablement dans la plupart des ré¬ gions du globe, mais jusqu’ici les espèces connues appartiennent à l'Eu¬ rope, à l’Afrique et aux deux Amériques. SCIRTES. Illig. Magaz. VI, p. 301 (1). Mêmes caractères que les Elodes, sauf les différences suivantes : Dernier article des palpes labiaux conique. — Mandibules lamelli¬ formes, triangulaires, subobtuses à leur extrémité. — 3e article des an¬ tennes plus court et plus grêle que le 2°. — Lames des hanches posté¬ rieures médiocres; cuisses de la même paire très-larges, brièvement ovales cl très-épaisses ; jambes postérieures terminées par deux éperons, dont l’interne presque aussi long que le 1er article du tarse. Ces msectes sont, à proprement parler, des Elodes pourvues de pattes postérieures pareilles à celles des Altica; ils sautent avec autant de force que ces dernières. On les trouve sur les feuilles des plantes et des ar¬ brisseaux, dans les mêmes lieux que les Elodes. Leurs espèces sont moins nombreuses et ont une distribution géographique, à peu de chose près, aussi étendue (2). Noie. M. J. L. Le Conte place parmi les Alopides les deux genres suivants, fondés par lui. Je ne puis que me conformer à son opinion, ne les con¬ naissant pas en nature ; mais l’insertion des antennes et la forme du front me font douter que leur place soit dans la tribu actuelle. (1) Syn Scyrtes Latr. — Ciirysomela Linné. — Galleruca Fab. — Altica Panz. — Cyphon Payk., fab. (2) M. Guérin-Méneville (Spec. etlcon. d. Anim. artic. n° 3) en a publié une Monographie qui contient 10 espèces vues par lui, plus quelques-unes dou¬ teuses. Les premières sont : S. hœmisphœricus Linn., orbicularis l’anz., d’Eu¬ rope; tibialis, suturalis G.-M., deTAmér. bor., variegatus G.-M., de Cayenne; ligneus Blanch., de Bolivia; picta Fab., des Indes or.; prœustus G.-M., de Bo- livia; senegalensis, Bremei G.-M., du Sénégal. — Lesesp. douteuses ? S. lividus G.-M., de File Maurice (décrit d’après un exemplaire privé de ses pattes posté¬ rieures) et les Cyphon orbiculatus, compressicornis , fascial us j testaceus, de- pressus, Fab. Syst. El. I, p. 503; de l’Amérique. Aj.: Esp. de l’Amér. du Nord : S. californicus, Motscli. Bull. Mosc. 1814, 1, p. 33. — lateralis, J. L. Le Conte, I’roceed. of the Acad, of Pliilad. VI, p 356 (suturalis Ziccler). — Esp. de la Guyane : S. pallens, adspersus , fasciatellus, Erichs. iu Schomb. Guyana, III, p. 559. Coléoptères. Tome IV. 18 274 DASCY LL IDES. ECTOPRIA. J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. VI, p. 351 (1). Antennes rapprochées à leur base, allongées, à articles 1 gros, 2-3 très- petits, 4-10 triangulaires, graduellement atténués, 11 ovalaire. — Front étroit, allongé. — Labre arrondi, recouvrant les mandibules. — Palpes filiformes; les maxillaires longs, les labiaux assez courts. — Prothorax transversal, trapéziformc, avec tous ses angles aigus. — Pattes grêles; éperons terminaux des jambes obsolètes; tarses filiformes; leurs arti¬ cles 1 et 5 allongés, égalant 2-4 réunis, ceux-ci décroissant graduelle¬ ment. — Mésosternum concave. — Saillie prosternale prolongée posté¬ rieurement. — Corps court, convexe et rétréci en avant. Ce genre a peut-être quelque analogie avec les Cneoglossa et de¬ vrait alors être placé à leur suite. Il a pour type Y Eubria llioracica de M. Ziegler, petit insecte pubescent, noir, avec les bords latéraux du prolhorax et le,s pattes fauves, qui vit sur les plantes, au bord des eaux, dans la Géorgie et la Pensylvanie. M. J. L. Le Conte eu, décrit deux autres espèces ( libialis , larsalis). EUREA. J. L. Le Conte, loc. cit. p. 354 (2). Antennes rapprochées à leur base, à articles 1 cylindrique, 2 petit, arrondi (3). — Front rétréci, fléchi, échancré à son extrémité. — Labre arrondi, cachant les mandibules. — Palpes cylindriques, les maxillaires allongés. — Tête petite et penchée. — Prolhorax très-court, fortement rétréci en avant, largement arrondi sur les côtés, avec ses angles posté¬ rieurs aigus. — Pattes grêles; éperons terminaux des jambes obsolètes ; tarses à articles 1 allongé, 2-4 courts, munis de courtes lamelles en dessous, 3 aussi long que les trois précédents réunis. — Mésosternum à peine concave. — Saillie prosternale prolongée en arrière. — Corps très-large, presque carré et médiocrement convexe. M. J. L. Le Conte place ce genre immédiatement à la suite des Das- cyllcs, dont il se rapproche en effet par ses tarses. La seule espèce qu'il contient est de petite taille, revêtue d'une pubescence cendrée, noire, avec les tarses fauves et le proslernum testacé; elle est originaire de la Pensylvanie, où elle parait très-rare. M. Melsheiiner l’avait placée, (1) Syn. Eubria, Ziegler, Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 269. (2) Syn. Eubria, Melsheimer, Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 222. (3) Les articles suivants manquaient dans l’exemplaire examiné par M. J. L. Le Conte. PT1L0DACTYL1DK?, 275 avec doule, parmi les Eübiua, sous le nom d’E. nervosa, emprunté à quelques lignes saillantes, subréliculées, que présentent ses élytres. Le genre suivant, de M. A. White, n’étant basé que sur des carac¬ tères incomplets, on ne saurait non plus lui assigner sa place déünitive. L’auteur dit qu’il est très-voisin des Atoi>a. ATOPIDA. A. White, Voy. of the Ereb. and Terr.; Entom. p. 8. Mandibules saillantes, graduellement arrondies au dehors. — Antennes très-longues, filiformes, à arlicles 1 un peu épaissi et déprimé, 2 petit et arrondi; les suivants subégaux, légèrement renflés à leur sommet. — Yeux assez gros et saillants. — Tcle presque aussi large que le protho¬ rax. — Celui-ci un peu plus large en avant qu’en arrière, mais non aussi large que les élytres, transversal, avec ses angles antérieurs aigus et les postérieurs arrondis. — Ecusson arrondi, acuminé en arrière. — Elytres très-allongées, parallèles, arrondies aux épaules et à leur extré¬ mité. — Pattes médiocres ; bord externe des jambes tranchant. L’espèce typique ( A . Castanea ) est de la taille des Dascyllüs, d’un brun marron loncé, avec les antennes et les pattes lestacées; la Nouvelle- Zélande est sa patrie. TRIBU III. PTILODACTYLIDES. Languette et lobes des mâchoires laciniés ou non. — Labre et épis- tome distincts. — Hanches antérieures et intermédiaires variables, les postérieures brusquement dilatées au coté interne; pénultième article des tarses très -petit. — Saillie prosternale et mésosternum variables; la première toujours très-étroite, parfois nulle. Cette tribu ne diffère de la précédente que par la structure des tar¬ ses, qui sont, comme je l’ai dit plus haut, ceux des Coléoptères subpen¬ tamères, quant à l’atrophie de leur 4e article, mais non toutefois quant à la forme du 3>',qui, tout en étant bilobé, n’est pas construit sur le même plan que chez ces derniers. On a vu aussi précédemment (1) qu’Erichson est le fondateur de ce groupe, et que se basant à la fois sur les tarses et sur les premiers états de ces insectes, il les avait placés dans le voisinage des Éroty liens. Mais, d’une part, il y a déjà tant d’exceptions à la structure des tarses parmi les Pentamères, que celle-ci ne me paraît pas avoir plus de valeur que celles qui ont déjà passé sous les yeux du lecteur; et, en second lieu, les (1) Supra, p. 257, note. 276 DASCYLLIDES. larves connues des Dascyllides sont si différentes les unes des autres, que, provisoirement du moins, il n’y a aucun parti «à en tirer. Pour ce qui est du nom de Colobodérides, imposé à ce groupe par Erichson, il ne saurait être conservé, le genre Colobodera de Klug étant relégué dans la Synonymie. Sauf les Démon, qui sont propres à Madagascar, les Ptilodactylides habitent l’Amérique. Erichson semble avoir connu quelques-unes de leurs larves ; mais, jusqu’ici aucune n’a été décrite. I. Languette laciniée. Tarses sans lamelles; antennes flabellées : Cladotoma. — lamellés; — filiformes : Bradyioma . U. Lan guette non laciniée. a Tarses lamellés : Aploglossa. a a — sans lamelles. Leurs crochets simples : Dœmon. — appeüdicülés : Ptilodactyla. CLADOTOMA. Westw. Mag. of Zool. and Bot. IV, p. 254 (1). Menton trapéziforme. — Languette divisée en quatre lobes aigus, ci¬ liés et inégaux. — Lobe interne des mâchoires lancéolé, l’externe divisé en quatre lobes pareils à ceux de la languette, décroissant de dehors en dedans. — Palpes labiaux à articles 2-3 égaux, celui-ci oblongo-ovale , tronqué au bout; les maxillaires à articles 2 et 4 allongés, ce dernier sécuriforme, tronqué très-obliquement. — Mandibules arquées, biden- tées au bout. — Labre assez saillant, transversal et tronqué en avant. — Tête courte, très-penchée, engagée dans le prothorax jusqu’aux yeux. — Ceux-ci gros et saillants. — Antennes assez longues, à articles 1 mé¬ diocre, 2 très-court, 3-10 filiformes, égaux, émettant chacun à leur base un rameau aplati, dilaté et arrondi au bout, 11 simple. — Prolhorax fortement transversal, rétréci et très-convexe en avant, faiblement bi - sinué à sa base. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres oblongo- ovales, rétrécies en arrière. — Pattes médiocres ; tarses médiocres, à articles t allongé, subcylindrique, 2 de même forme, beaucoup plus court, 3 large, fortement bilobé, 5 aussi long que le 1er; crochets simples. — 6e segment abdominal échancré de chaque côté ( ovalis ) ou à son ex¬ trémité ( Ihoracica ). — Mésosternum concave. — Saillie prosternale dé¬ passant un peu les hanches antérieures. — Corps oblongo-ovale. Ce genre et le suivant reproduisent dans celte tribu la forme de la (1) Syn. Cladon, Dej. Cat. éd. 3, p. 109. FTi LOD ACT YI.IO ES. 277 langueltc si commune chez les Dascyllidcs vrais. Les deux espèces (1) dont celui-ci se compose sont propres à l’Amérique du Sud.de la taille des Dascyllus, finement pubescentcs et noires, avec le prolhorax et les pattes fauves chez l’une d’elles (thoracica). Toutes deux sont très-rares dans les collections. Leurs femelles ne sont pas encore connues ; il est probable que, comme celles des Ptilodactyla, elles ont des antennes filiformes ou légèrement dentées. BRADYTOMA. Guérin-Ménev. Spec. et Icon. d. An.artic. n° 10 (2). Menton transversal, arrondi en avant. — Languette divisée en qua¬ tre lobes aigus et ciliés ; les externes plus courts que les autres. — Deux lobes aux mâchoires : l’interne très-large, tronqué et muni en dedans d’une rangée de cils raides, l’externe étroit, bi-articulé, tronqué et cilié en avant. — Dernier article des palpes maxillaires légèrement triangu¬ laire, celui des labiaux sécuriforme.— Mandibules médiocres, arquées, bifides au bout. — Labre grand, arrondi en avant. — Tête médiocre, assez courte. — Antennes de la longueur des deux tiers du corps, fili¬ formes, à articles 1 médiocre, arqué, 2 très court, 3-10 égaux, obeoni- ques, 11 oblong (3). — Yeux assez gros, arrondis et saillants, à peine dégagés du prothorax. — Celui-ci fortement transversal, rétréci en avant, avec ses côtés antérieurs rabattus, un peu convexe en avant, plan en arrière, largement lobé au milieu de sa base. — Ecusson brièvement cordiforme, tronqué en avant. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, oblongo-ovales. — Pattes assez longues; tarses médiocres, à articles 1 plus long que les trois suivants, 2-3 fortement triangulaires, munis d’une grande lamelle, o assez grand. — Saillie proslcrnale pres¬ que nulle, rejoignant, entre les hanches antérieures, une saillie analogue du mésosternum. — Corps oblongo-ovale. Genre établi sur Y Alopa aurila de Dejean, insecte de la taille des Dascyllus, répandu depuis la province de Rio-Janeiro jusque sur les bords de la Plata. Il est d’un noir assez brillant, avec le prolhorax jaune et orné en dessus d’une grande tache noire médiane. Ses tégu¬ ments, un peu plus flexibles que ceux des Dascyllus, sont revêtus partout de poils courts et redressés. Les deux sexes sont semblables. M.Guérin-Ménevillc en a donné une bonne figure accompagnée de détails. (1) C. ovalis, Westw. loc. cit., pl. 7, fig. 3, et Guérin-Ménev. Spec. et Icon, d. Anim. art. n° 12, avec des détails (Cladon flubeUicorne Dej.); du Brésil. — thoracica, Guerin-Ménev. loc. cit.j de Cayenne. (2) Syn. àtopa, Dej. Cat. éd. 3, p. 109. (3) M. Guérin-Méneville indique ces organes comme étant en scie; la figure qu’il en donne est plus exacte et les représente tels que je les indique. 278 DASCYLLIDES. ArLOGLOSSA. Guérin-Ménev. Spec. et Icon. d. An. artic. n° 33 (1). Genre très-voisin des Bradytoma et n’en différant que par la forme de la languette et les faibles particularités suivantes : Languette large, simple, présentant deux courtes saillies dans son milieu. — Lobes des mâchoires tous deux larges et arqués au bout ; l’interne ayant sa partie recourbée très-large et ciliée, celle de l’externe plus étroite. — Tête un peu plus dégagée du prothorax. — Corps un peu plus allongé. La texture et la vestiture des téguments, ainsi que le système de co¬ loration, sont pareils. M. Guèrin-Méncville en décrit trois espèces (2), découvertes par M. Sallé, en Colombie et Guatimala. Ces insectes se trouvent cachés pendant le jour sous les feuilles des plantes basses dans les forêts et semblent être crépusculaires. Le genre BitiTnYCERA d’Erichson est, sans aucun doute, identique avec celui-ci ou avec les Bradytoma, question qui ne pourra être dé¬ cidée que lorsqu’on connaîtra ses organes buccaux dont Erichson n’a pas parlé (5). L’espèce ( B . hjciformis ) du Pérou, sur laquelle il a été fondé, a complètement le fades et le système de coloration indiqués plus haut. DÆJ10N. De Casteln. in Silberm. Rev. entom. IV, p. 24 (4). Menton en carré transversal. — Languette grande, évasée et étroitement échancrée en avant; ses lobes largement arrondis. — Lobes des mâchoi¬ res subovales, égaux et ciliés. — Palpes maxillaires à articles 2 très- long, 4 sécuriforme, ainsi que te 3e des labiaux. — Mandibules arquées, simples et aiguës au bout. — Labre transversal, arrondi en avant. — Tête penchée, courte. — Antennes au moins de la longueur du corps, filiformes, grêles, à articles 1 médiocre, assez gros, 2 court, 3-11 allon¬ gés, subégaux. — Yeux médiocres, assez saillants. — Prolhorax frans- (1) Syn.? Brithycera, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 175; depuis (ibid. 1848, II, p. 102), Erichson a ajouté quelques détails, mais pas encore sutlisants, aux ca¬ ractères très-brefs qu'il avait assignés à ce genre. (2) A. Saillei , marginata, des environs de Caracas; la première est figurée avec des détails. — collaris, de Guatimala(Izabal). (3) La création de ce genre d’Ericlison est antérieure (1847) à celle du genre actuel et postérieure à celle du genre Bradytoma. Il est, par conséquent, sy¬ nonyme de celui-ci et a la priorité sur celui-là. (4) Syn. Colobodera, Klug in Wiegm. Archiv, 1838, I, p. 67. PTILOOACTYI.IDES. 279 versai, rétréci en avant, arrondi sur les côtés, finement denticalé et bi- sinué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus et un peu arqués. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytrcs oblongues ou ovales, graduel¬ lement rétrécies en arrière, parfois ( mucronala ) acuminées. — Pattes très-longues, surtout les postérieures, grêles; tarses médiocres, à arti¬ cles I cylindrique, allongé, 2 de même forme, court, 3 bilobé, 5 long; crochets simples. — Mésoslernum plan.— Saillie prostcrnalc très-étroite. — Corps allongé ou oblongo-ovale, peu convexe. Les espèces de ce genre ont la plus grande analogie, sous le rapport du faciès et de leurs principaux caractères, avec les Ptilodactyla amé¬ ricaines qu’elles représentent manifestement à Madagascar, leur patrie. Elles en diffèrent principalement par leurs organes buccaux, leurs an¬ tennes, qui ne sont jamais flabellées, et leurs crochets des tarses simples. Comme les Ptilodactyla , elles sont pubescentes et ne présentent pour tout système de coloration que le noir brunâtre et le fauve lestage diversement combinés et sujets à varier dans chaque espèce. Ces in¬ sectes sont peu communs dans les collections, et n’ayant pu en dissé¬ quer aucun, j’ai emprunté ce que je dis des organes buccaux, à Klug, qui a aussi créé le genre, sous le nom de Colobodera, mais deux ans après M. De Castelnau. Des cinq espèces qu’il a décrites, plusieurs font double emploi avec les trois publiées par ce dernier (1). PTILODACTYLA. (Dej.) Latr. Règne anim. éd. 2, TV, p. 461 (2). Menton transversal, arrondi et tronqué en avant.— Languette grande, évasée, fortement bilobée ; ses lobes arrondis. — Lobes des mâchoires (1) C’est après avoir décrit ces trois espèces sous les noms de Ptilodactyla Madagascar iensis, gigas et linearis, que M. De Castelnau a proposé d’en faire un genre à part, dont il a donné assez longuement les caractères. Celles dé¬ crites par Klug sont : C. ovata ( gigas Casteln.), elongata (linearis? Casteln.), mucronata , nitida, striata. — Erichson a passé sous silence ce genre Dæmon dans le « Nomenclator zoologicus » de M. Agassiz. (2) On attribue généralement la création de ce genre à Uliger (Mag. VI, p. 342).Erichson seul (in Agass. Nomencl. zool.; Coleopt. p. 139) a fait remar¬ quer que les caractères qu’assigne l’auteur allemand à ses Ptilodactyla ne conviennent nullement aux insectes que Dejean, Latreille, M. De Castelnau, etc., appellent ainsi. Voici en effet comment Illiger s’exprime :« Corps pareil à celui des Elater, y compris le prothorax et la tète ; antennes munies au côté interne de Jiuit longues saillies velues, dirigées extérieurement en forme de queue; des lamelles sous les tarses. » Il est certain que ces caractères ne peu¬ vent s’appliquer aux insectes dont il s’agit ici, et d’un autre côté que peut être cette P til. vlaterina du Brésil, que cite Illiger sans la décrire, et que Ton ad¬ met presque généralement comme étant la môme que la Pgrochroa nitida de 280 DASCVLLIDF.S. subégaux; l’externe linéaire, l’interne lancéolé. — Dernier article des palpes maxillaires obliquement subsécuriforme, celui des labiaux ova¬ laire et accuminé. — Mandibules fortement arquées, simples au bout. — Labre transversal, tronqué ou arrondi en avant. — Tête courte, en¬ gagée dans le prothorax jusqu’aux yeux. — Ceux-ci assez grands, mé¬ diocrement convexes. — Antennes très-allongées et très-grêles, filifor¬ mes, à articles 1 gros et médiocre, 2 très-court, 3-10 allongés, égaux, émettant chacun à leur base un rameau cylindrique ou ovalaire et mé¬ diocre chez les mâles; simples et légèrement dentés chez les femelles, 11 simple dans les deux sexes. — Prothorax transversal, fortement ré¬ tréci et un peu convexe en avant, avec son bord antérieur largement saillant et arrondi, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson brièvement cordiforme. — Elytres assez courtes, ovales, peu convexes. — Pattes longues et grêles; hanches postérieures dilatées au côté interne en une lame trigone ; tarses beaucoup plus courts que les jambes, à articles 1 allongé, surtout aux postérieurs, 2-3 courts, bilobés, 5 médiocre; cro¬ chets appendiculés. — Mésosternum caréné sur la ligne médiane. — Saillie prosternale très-courte. — Corps ovale, peu convexe. Les Ptjlodactyla sont des insectes américains de taille assez petite et dont la livrée n’a rien de remarquable, toutes étant d’un brun noirâtre ou d'un fauve testacé, avec les nuances intermédiaires. Leurs espèces sont nombreuses, surtout dans l’Amérique du Sud, mais jusqu’ici peu ont été décrites (l). Ainsi que je l’ai fait connaître (2), elles vivent sur les feuilles, à la surface desquelles elles marchent lentement, et d’où elles se laissent tomber à la moindre apparence de danger ; mais elles volent assez bien. Quand on les saisit, elles simulent la mort en fléchissant leurs antennes et ramenant leurs pattes contre le corps. De Géer, type du genre actuel? Eriehson regarde le genre d’IUiger comme sy¬ nonyme des Pterotarsds de la famille des Eucnémides, opinion qui me parait avoir besoin de preuves avant d’être adoptée. (1) Esp. de l’Amér. du Sud : P. nitida, De Géer, Mém. Y, p. 227, pl. 13, f. 6; de Cayenne. — ornata , du Brésil; sericea , castanea, nitens, Lacordai- rei, de Cayenne; elongata, de Colombie; Casteln. in Siiberm. Rev. ent. IV, p. 21. — decumana, obesa , Erichs. Arcliiv, 1847, 1, p. 175; du Pérou. — Esp. de l’Amér. du Nord : Ptil. elaterina, Guériu-Menev. Icon. Ins. p. 45, pl. 14, f. 9. — Atopa fusca, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 221; de l’Amérique du Nord. (2) Ann. d. Sc. nat. XX, p. 243. ECCINÉTIDES. 281 TRIBU IV. EUCINÊTIDES. Languette et lobes des mâchoires non laciniés. — Labre et épistome distincts. — Hanches antérieures transversales, les intermédiaires ova¬ laires, toutes enfouies ; les premières dépourvues de trochantins, les se¬ condes en ayant un ; les postérieures formant une très-grande lame triangulaire, recouvrant en partie les cuisses et soudée en avant au rné- tasternum. — Celui-ci très-étroit, rhomboïdal dans son milieu, rétréci de chaque côté. — Saillie prosternale nulle. — Mésosternum déclive, sans cavité. C'est bien moins la grandeur insolite des hanches, que la situation des trochantins et la forme du métaslernum qui m’engage à former un groupe à part avec le genre Eucinetos de Gcrmar. Le métaslernum est des plus remarquables et rappelle complètement celui des Dy tiscides vrais, à quelques différences de détail près. Il est assez singulier que cette analogie n’ait frappé jusqu’ici aucun des auteurs qui se sont oc¬ cupés de ces insectes. On connait une de leurs larves, celle de Y Eue. meridionalis, qui a été décrite par M. Ed. Pcrris (i). Elle constitue un type particulier, tout en étant plus voisine des larves des Atopa que de celles des Elodes, et elle diffère notablement de ces dernières par ses habitudes. Elle vit en effet sous les écorces, les souches ou les pièces de bois gi¬ sants sur le sol, partout, en un mot, où se développent des byssus et au¬ tres cryptogames inférieures dont elle fait sa nourriture et dans lesquel¬ les elle ne s’enfonce pas, bien qu’elle craigne la lumière. C’est dans les mêmes lieux que l’insecte parfait dépose ses œufs à l'automne ; leur éclosion n’a lieu qu’au printemps. Cette larve est allongée, atténuée à ses deux extrémités, surtout en arrière, et assez convexe en dessus. La tête, séparée du premier seg¬ ment thoracique par un étranglement très-sensible, est presque triangu¬ laire et présente deux fossettes sur le front; l’épistome est distinct de ce dernier. La bouche se compose : d’un labre assez grand, légèrement échancré; deux mandibules coiyles, larges et bidentées au bout; deux mâchoires munies d’un seul lobe court, en dehors duquel se trouve un palpe Inarticulé; enfin d’une lèvre inférieure assez allongée, échancrée en avant et pourvue de palpes composés de deux articles. Sur les côtés de la tète, sous l’insertion des antennes, se voit de chaque côté un groupe de sept ocelles, disposés sur trois rangs irréguliers. Les antennes se (1) Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, IX, p. 48, pl. U, n° 5, f. 26-36. 282 DASCYI.L1DF-S. composent de quatre articles, dont les trois premiers sont courts et le 4* très-long et fourchu à son extrémité. Le prolhorax est plus allongé que les autres segments qui vont en se rétrécissant graduellement jus¬ qu’au dernier de l’abdomen qui a la forme d’un mamelon. Les pattes sont formées de quatre articles et terminées par un crochet en cône droit. Tout le long du corps, en dessus, régnent six rangées de mame¬ lons, quatre dorsales et deux latérales, d’où partent de longs poils re¬ dressés. D'autres poils très-courts, sauf sur les quaire pénultièmes seg¬ ments abdominaux, où ils s’allongent et deviennent plus nombreux, revêtent le dessous du corps et facilitent la progression de la larve. Les neuf paires de stigmates sont très-difficiles à voir et situées, la première près du bord antérieur du mésothorax, les autres au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Cette larve est du nombre de celles qui, avant de se changer en nymphe, se fixent au plan de position par leur dernier segment auquel reste attachée leur peau ramassée en un paquet chiffonné. La nymphe elle-même est hérissée, sur presque toutes les parties de son corps, de longues soies épaisses, charnues et qui présentent, au microscope, de petites épines dirigées vers leur extrémité (1). EUC1NETUS. (Schuepp.) Germar, Magaz. d. Entom. III, p. 255 (2). Menton en carré légèrement transversal. — Languette large, arrondie aux angles antérieurs, largement s.inuée dans son milieu. — Lobes des mâchoires saillants, subégaux, arrondis et ciliés au bout; l’interne ter¬ miné par un fort crochet corné. — Dernier article des palpes labiaux ovoïde, celui des maxillaires cylindrique, puis fortement atténué au bout. — Mandibules courtes, élargies à leur base, grêles, arquées et bifides à leur extrémité, munies d'une lamelle médiane en dedans. — Labre trans¬ versal, arrondi en avant. — Tête verticale, prolongée en un museau conique. — Yeux médiocres, peu saillants. — Antennes médiocres, fili¬ formes, à articles 1 assez cou-rt, 2 plus long que les suivants; ceux-ci subégaux. — Prolhorax très-petit, fortement rétréci en avant, large¬ ment arrondi à sa base, avec ses angles postérieurs aigus.— Ecusson en triangle rectiligne. — Elytres amples, naviculaires ou ovales, assez con¬ vexes. — Pattes médiocres; jambes graduellement élargies, leurs épe¬ rons assez longs; tarses aussi longs qu’elles, graduellement atténués, à (1) M. J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad. ofPhilad. VI,. p. 357) rapporte avoir trouvé en Californie, sous des écorces, quelques nymphes de l’espèce qu'il a nommée infumcuus ; elles étaient hérissées de longues épines sur le thorax, le long de la ligne médiane de l’abdomen et sur scs bords latéraux. (2) Syn.Nvc.TECs, Latr. Règne auim. éd. 2, IV, p. 4G2. — Hamaxobium, Duftschm. Faun. Austr. 111, p. 79. ECBR1ADES. 283 articles 1-4 décroissant régulièrement, 5 médiocre ; crochets grêles et simples. — Corps naviculaire ou ovale-elliptique. Ces insectes remarquables, malgré leur petite taille qui ne dépasse pas celle des Elodes et des Sciiites, se trouvent dans les mêmes lieux que leurs larves, et sur les lia ies dans les prairies humides Leur sys¬ tème de coloration et leur vestiture ne diffèrent pas de celles des espè¬ ces des deux genres cites plus haut. On en connaît en ce moment cinq espèces d’Europe, de Madère et de l’Amérique du Nord (1). TRIBU V. EUB1UADES. Languette laciniée. — Lobes des mâchoires simples. — Labre et épis- tome distincts. — Hanches antérieures et intermédiaires transversales, enfouies, sans trochantins; les postérieures peu à peu et faiblement élargies au côté interne. — Mésosternum plan, carré. — Saillie pros¬ ternale plane, large, graduellement rétrécie en arrière, rejoignant le mésoslernum. La forme du mésosternum et du prosternum, combinée avec l'absence des trochantins, distingue essentiellement cette tribu, qui ne comprend que le genre suivant, lequel jusqu’ici paraît être exclusivement euro¬ péen. EUBRIA. (Daiil) Germar, May. d. Entom. 111, p. 239. Menton transversal, sobtrapéziforme. — Languette divisée en qua¬ tre (2) lobes grêles, aigus et ciliés ; les deux externes plus courts que les autres. — Lobes des mâchoires très-petits, ciliés, l'interne à peine distinct. — Dernier article des palpes labiaux triangulaire; le 2e (1) Esp. d’Europe : E. hœmorrhoidalis, Germar. loc. cit. et Faun. 1ns. Europ. V, 11; Guérin-Ménev. Spec. etlcon. d. Anim. art. n° 4, avec des détails ( Nyct . hœmorrhons Latr., Casteln.); se trouve aussi aux États-Unis. — meridionalis, Casteln. in Silberm. Rev. ent. 1Y, p. 25 (Nyct. hispanicus et testaceus Dej.). — Esp. de Madère : E. ovum , Wollast. lus. Maderens. p. 242. — Esp. de l’Amér. du Nord : E. infumoitus, de Californie; tnorio, del’AIabama; J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. VI, p. 356. (2) M. L. Redtenbacher (Fauna Austr.; Die Kæfer, p. 317), le seul auteur qui ait décrit les parties de la bouche, dit que la languette est trilobée, mais il ajoute en note qu’il croit avoir vu le lobe médian fendu chez un exemplaire. Je vois cet organe distinctement quadrifide dans les deux préparations que j’a sous les yeux. DASCYLLIDES. 284 des maxillaires aussi long que les deux suivants réunis, le 4e cylindri¬ que et tronqué au bout(l). — Mandibules triangulaires, cornées en de¬ hors, coriaces intérieurement, obtusément acuminées au bout. —Labre cachant les mandibules, arrondi en avant. — Tête courte, très-penchée, rétrécie antérieurement en un petit museau triangulaire. — Yeux grands, transversaux, saillants. — Antennes presque de la longueur des deux tiers du corps, à articles 1 médiocre, cylindrique, 2 très-court, 3-10 triangulaires, dentés, 11 oblong. — Prolhorax fortement transversal, rétréci en avant, arrondi sur les côtés, coupé presque carrément à sa base. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres brièvement ovales, largement arrondies à leur extrémité. — Pattes grêles, longues, con¬ tractiles ; tarses médiocres, filiformes, à articles 1 assez allongé, 2-4 dé¬ croissant graduellement, 5 médiocre ; crochets simples. — Corps briè¬ vement ovale, convexe. On voit, d’après ces caractères, que ce genre forme un type tout-à-fait à part, qui ne peut être associé à aucun des précédents. Il ne comprend jusqu’ici qu’un petit insecte (a) qui vit sur les plantes aquatiques dans la plus grande partie de l’Europe, mais qui paraît assez rare partout. Ses téguments sont plus solides que ceux des autres espèces de la fa¬ mille et revêtus d’une fine pubescence grise; sa couleur est d'un noir assez brillant, passant souvent au rougeâtre, surtout sur les élytres, qui présentent quelques sillons fortement marqués, imponctués et dont le plus interne est très-court. (1) Il existe au sommet du dernier article des quatre palpes, trois petites épi¬ nes signalées également par M. L. Redtenbacher, qui se demande si elles ne seraient pas mobiles. C’est une question difficile à décider sur des exemplaires morts. (2) E. palustris, Germar, loc. cit. etFaun. Ins. Europ. IV, 3; Guérin-Ménev. Iconogr.; Ins. pl. 13, f. 12 a b. FAMILLE XL MALACODERMES. Menton souvent peu distinct. — Languette coriace ou membraneuse, sans paraglosses. — Deux lobes aux mâchoires lamelliformes et ciliés ; l’interne manquant parfois. — Palpes labiaux de trois, les maxillaires de quatre articles. — Mandibules courtes. — Yeux presque toujours en¬ tiers. — Antennes de onze, rarement de dix ou douze articles, de forme très-variable. — Hanches antérieures et intermédiaires conico-cylindri- ques ; les trochanlins des premières toujours distincts, ceux des secon¬ des quelquefois invisibles; les postérieures transversales, prolongées au côté interne en une saillie conique, non recouvertes au repos par les cuisses de la même paire ; jambes presque toujours sans éperons ter¬ minaux; tarses pentamères, les anterieurs tclramères chez quelques mâles, tous sans lamelles en dessous. — Sept ou six segments ventraux à l’abdomen, libres. — Téguments en général minces et flexibles. Après avoir retiré des Malacodermes de Latreille , les Daseyllides, Rhipicéridcs, Cébrîonides et même plusieurs Élatérides qu’il y avait compris, il y reste encore un nombre très-considérable d’espèces qui me paraissent pouvoir rester associées ensemble, bien qu’il y ait quelques rai¬ sons plausibles à faire valoir pour les répartir dans des familles distinc¬ tes, comme l’ont fait les auteurs les plus récents (O- Le nom de Malacodermes convient très-bien à l’immense majorité (1) Ils varient beaucoup entre eux sur le nombre de ces familles qu’ils ad¬ mettent. Ainsi Ericlison (in Agass. Nomencl. zool.; Coleopt. et in Wicgm. Ar- chiv, 1847, I, p. 79 sq.) en reconnaît quatre, celles des Lampyrides, Lycides, Téléphorides et Mélyrides. M. L. Redtenbaclier (Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 33) réunit les trois premières en une seule et conserve la dernière. Enfin M. J. L. Le Conte associe les Lampyrides aux Téléphorides (Procecd. of the Acad, of Philad. Y, p. 331) et maintient à l’état de familles à part les Lycides (Journ. of the Acad, of Philad. Ser. 2, 1, p. 73) et les Mélyrides (Proceed. loc. cit. Yl, p. 163). Ces divergences d’opinion prouvent combien ces insectes sont voisins. Ce sont elles et les passages qui existent entre ces familles qui m’ont décidé, après quelques hésitations, à fondre ces dernières en une seule. 28G MALACODERMES. de ces insectes, mais non à tous. Il en est un certain nombre, surtout parmi les Mélyrides (par ex. Melyris), dont les téguments, sans être très-solides, sont de consistance normale; ce sont surtout les organes buccaux en partie, les ély 1res et l’abdomen qui sont sujets à devenir ainsi submembraneux, et il en résulte parfois pour les premiers et le troisième quelques difficultés d’observation. C’est à cela qu’est due la grande tendance que le menton et la lan¬ guette ont à perdre la limite qui les sépare. Le premier parait souvent composé de deux parties, dont l’antérieure correspond sans aucun doute à l’une de ces deux pièces intermédiaires entre lui et la languette, qui ont été signalées précédemment chez les Staphyliniens et dans quelques autres familles. Les palpes labiaux sont insérés au-devant de la lan¬ guette, à laquelle leurs supports sont accolés. Des deux lobes des m⬠choires, l’interne est constamment plus court et plus grêle que l’externe : il disparait même complètement chez la plupart des Lycides, des Lam¬ pyrides et des Drilides ; son absence n’est qu’accidentelle dans les autres groupes. Les mandibules sont toujours courtes et ne débordent que fai¬ blement, ou pas du tout, le labre au repos. Elles sont remarquables par leur gracilité dans les deux premiers des groupes qui viennent d’être nommés, et plus souvent bifides à leur extrémité que simples dans le reste de la famille. Le labre est indistinct dans presque tous les Télépho- rides, et sa présence n’est constante que chez les Mélyrides. La tête est très-sujette à être recouverte, soit en totalité (Lampy rides), soit en partie (Lycides, la plupart des Téléphorides), par le prothorax qui s'avance plus ou moins au-dessus d’elie. Sa forme est très-variable, et, jusqu’à un certain point, caractéristique des diverses tribus. Les yeux ne deviennent très-volumineux que chez la plupart des Lampyrides et les Prionocérides ; ces derniers sont les seuls qui les aient échancrés. Les antennes éprouvent de nombreuses modifications et, en général, ne fournissent pas de bons caractères génériques. Elles peuvent en effet être filiformes, dentées, pcclinées et même flabellées dans un même genre, et souvent elles diffèrent selon les sexes. Leur mode d’insertion a, au contraire, une grande importance et sert en partie de base à la classi¬ fication de la famille, selon qu’il a lieu sur le front (Lycides, Lampyri¬ des, Télépborides) ou sur les côtés du museau, en avant des yeux (Dri¬ lides, Mélyrides). Leur plus ou moins d’écartement, dans le premier de ces cas, est également un caractère d’une assez grande valeur. Outre la saillie qu’il envoie fréquemment au-dessus de la tête, le pro- notum du prolhorax se prolonge au-delà des parapleures de cette partie du corps qu’il déborde par conséquent de chaque côté, sans en être ja¬ mais séparé par une suture. Chez les Mélyrides et quelques Télépho¬ rides et Lycides, cette arête est très-courte, parfois même (Calociiro- mcs, quelques Sims) complètement nulle. Mais, chez les Lycides vrais et les Lampyrides, les bords latéraux du pronotum sont saillants, au point de paraître foliacés, et les parapleures prolhoraciques forment de MALACODEIl.MES. 287 chaque cûlé une lame verticale qui s’applique assez lâchement sur les hanches antérieures. C’est ainsi que se forme, chez beaucoup (Je Lam- pyrides, celte cavité close latéralement dans laquelle leur tète se loge en entier. Chez plusieurs Malthinides, le pronolum se recourbe en dessous et entre immédiatement en contact avec les hanches antérieures. Partout, à une seule exception près (Uomalisüs), le prosternum est réduit à un mince filet transversal qui envoie une courte saillie médiane, laquelle ne s’interpose pas, ou que très-imparfaitement, entre les hanches en ques¬ tion. Les ély très n’embrassent que faiblement l’abdomen ou le recouvrent simplement, en le débordant plus ou moins. Par suite de leur mollesse, elles sont sujettes à se déformer chez quelques Lampyrides, presque tous les Téléphorides et un petit nombre de Mélyrides. Dans les mêmes groupes, il se trouve plusieurs genres (Lampyuis, Puengodes, les Mal¬ thinides, etc.) dans lesquels elles sont plus ou moins abrégées, soit dans les deux sexes, soit chez les mâles seulement. Les ailes inférieures ne se replient pas alors sous elles, mais continuent à recouvrir le dos de l’abdomen, à moins que ces organes ne soient absents, comme il y en a quelques exemples chez les Téléphorides et les Malachiides. Les pattes des Malacodermes sont en général assez longues. Les han¬ ches antérieures sont toujours contiguës, et leurs trochantins très-appa¬ rents; les intermédiaires sont couchées et contiguës également, sauf chez les Lycides ; mais leurs trochantins semblent manquer dans un certain nombre d’espèces des divers groupes. Comme dans les familles précédentes, les hanches postérieures sont prolongées au côté interne, et pendant leurs mouvements en avant, les cuisses de la même paire s’ap¬ pliquent contre leur bord postérieur, qui n’est jamais canaliculé et ne peut dès-lors les loger. Les trochanters sont placés dans l’axe des cuisses chez les Lycides seulement. Dans ce même groupe, ainsi que chez les Lampyrides, les cuisses et les jambes sont comprimées et [dus ou moins canaliculées sur leurs deux faces. Les dernières sont privées d’éperons terminaux, à l’exception de quelques Lampyris (notamment Pygolam- pis) chez lesquels il y en a d’assez distincts. Quelques mâles de Mala¬ chiides sont les seuls où le nombre des articles des tarses éprouve une réduction aux pattes antérieures. Chez plusieurs Dasytides (Cijalcas, Astylcs, surtout Pblecopuorüs), le premier à toutes les pattes se rac¬ courcit considérablement et fournit un caractère important pour la clas¬ sification de ces insectes. Ces organes, sauf un seul genre (Condylops) qui m’est inconnu en nature, ne sont jamais munis de lamelles en des¬ sous ; ceux des grandes espèces de Lycides et de Lampyrides le sont de pelottes; partout ailleurs ils sont simplement velus ou ciliés. Leurs cro¬ chets sont tantôt simples, tantôt bidentés â leur extrémité; entre ceux des Malachiides il existe deux appendices membraneux et libres; ceux des Dasytes sont munis chacun en dessous d’une lamelle de même na¬ ture, sujette toutefois à disparaître chez quelques espèces. 288 MALACODERMES. L’abdomen se compose en dessous de sept segments, sauf chez les Uomaliscs, les Dasylides et çà et là dans les autres groupes (1). Les deux derniers varient à un degré extraordinaire, selon les sexes et les espèces, particulièrement chez les Lampyrides et les Téléphorides. Chez ceux-là il est presque de règle que la plupart d’entre eux débordent la¬ téralement ceux qui les suivent, et que leurs angles postérieurs soient saillants, ce qui fait paraître l’abdomen comme frangé et même lacinié sur ses bords. C’est au grand développement de celte partie du corps et des élytres, que les Malacodermes doivent l’ampleur de l’arrière tronc, relativement à la tète et au prothorax pris ensemble, qui les caractérise presque tous. Leur métalhorax est en effet assez court, et leur mésosternum l’est au point que les pattes intermédiaires touchent les antérieures. Les épis- ternums du premier sont larges, fortement rétrécies en arrière et llan- quées en dehors par les épimères qui remontent fort loin en avant. Quant au second, ce n’est que chez les Lycides que sa portion centrale ou le mesopectus s’interpose plus ou moins largement entre les han¬ ches intermédiaires. Les stigmates prolhoraciques sont visibles chez presque tous les Ly¬ cides et les Lampyrides; ils sont même très-fréquemment tubuleux et saillants chez les premiers. On les aperçoit encore chez un certain nombre de Téléphorides, puis ils disparaissent dans le reste de la fa¬ mille. Les différences sexuelles sont très-prononcées chez un grand nom¬ bre de ces insectes et portent sur les deux derniers segments abdomi¬ naux, les antennes, les élytres, les ailes inférieures et les tarses de la première paire de pattes. Les femelles des Lampyrts et des Drilüs vont encore plus loin ; elles ont été comme frappées d’un arrêt de dé¬ veloppement et ont conservé la forme de larves. A moins qu’ils ne soient aptères, les Malacodermes sont essentielle¬ ment floricoles ou se trouvent sur les feuilles. Leur régime passe pour être carnassier, mais on a certainement trop généralisé celle assertion en l’étendant à toutes les espèces. Leur distribution géographique varie selon leurs tribus, et les détails à ce sujet seront mieux placés en tète de ces dernières. Sous leurs premiers états, ces insectes ont entre eux des rapports de même nature qu’à l’étal parfait, c’est-à-dire que, tout en ayant un air de (1) M. L. Redtenbacher (Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 33 et 34) ne lui assi¬ gne que six segments chez tous les Malacodermes en général. J’en trouve par¬ tout sept, à quelques rares exceptions près, chez les Lycides, les Lampyrides, les Téléphorides et les Drilides, sans garantir toutefois ce chiffre d’une ma¬ nière absolue, la déformation que subit souvent l’abdomen, en se desséchant après la mort, ou les poils abondants dont il est revêtu, étant deux causes d’er¬ reur difficiles à éviter. LYCIDES. 285 parente, leurs larves présentent des différences assez sensibles. 11 est dès-lors plus convenable de décrire à part celles de chaque tribu. L’établissement de la famille remonte aux premiers travaux de La- treille (i) qui, jusqu’à la fin de sa carrière, a varié sans cesse sur les éléments qu'il y faisait entrer. Dans l’origine (2), il y avait compris jus¬ qu’aux Lyméxylones et au genre Cüpes, et, quant à l’état où il l’a laissée, il ressort assez de ce que j’en ai dit, à diverses reprises, eu traitant les familles précédentes, pour que j’aie à y revenir en ce moment. Jusqu’ici elle n’a été l’objet d’aucun travail d’ensemble. C’est un groupe d’une étude très-ardue et dans lequel tout est à faire, sauf pour les Malachiides, qu’Erichson a débrouillés avec sa supériorité accoutumée. Dans l’étal ac¬ tuel des choses, ses espèces ne paraissent devoir être réparties que dans les cinq tribus suivantes : I. Antennes insérées sur le front ou à la base du rostre en dessus. a Hanches intermédiaires distantes. Lycides. aa — — contiguës. Antennes plus ou moins contiguës. Lampyrides. — . — distantes. Téléphorides. II. Antennes insérées latéralement au-devant des yeux. Epistome indistinct. Drilides. — distinct. Mélyrides. TRIBU I. LYCIDES. Antennes insérées supérieurement entre les yeux ou en avant, pres¬ que toujours subconliguës. — Mandibules incrmes. — Trochanters pla¬ cés dans l’axe des cuisses. Celte tribu serait très-homogène sans deux genres qui obligcntfde réduire sa définition au petit nombre de caractères qui précèdent et qui sont les seuls qui ne disparaissent jamais. L’un de ces genres, qui est exotique (Cai.ocuhomus), sc rapproche des Téléphorides; l’autre (IIomaliscs), européen, est tellement aberrant, qu’il devrait former une tribu à part et s’éloigne même, à quelques égards, de tous les Malaco- dermes. Les Lycides présentent par conséquent trois types très-distincts et doivent être répartis dans autant de sous-tribus. (1) Hist. nat. d. Crust. et d. lits. IX, p. 77; (2) Loc. cit. et Gener. Crust. et Ins. I, p. 252. Coléoptères . Tome IV. 19 9JALAC0DERMES. 1*90 1. Tète recouverte par le prothorax. IL — dégagée du — Lvcides vrais. Abdomen de sept segments. six Calochromides. IIoMALISIDES. Sous-Triiîu I. Lycides vrais. Mandibules très-grêles, petites. — Labre distinct. — Tête recouverte par le prothorax. — Antennes plus ou moins larges, très-souvent den¬ tées ou llabellées. — Prothorax petit, rétréci en avant, foliacé sur les côtés, fovéolé ou aréolé en dessus. — Pattes comprimées ; hanches in¬ termédiaires distantes. — Prosternum très-court. — Abdomen de sept segments en dessous. Les Lycidcs vrais sont de beaux insectes, d’un faciès particulier dû à la petitesse de leur tête et de leur prolhorax, l’ampleur de leurs élylres et la sculpture de ces deux dernières parties. Leur tête affecte deux formes différentes qui inllucnt sur les organes buccaux et l’insertion des antennes. Dans la moitié des genres, elle est plane, ou peu s’en faut, sur le front et prolongée en un rostre, cylindrique ou conique, tantôt grêle, tantôt plus ou moins robuste. Dans le reste des genres, le front est vertical, très-souvent convexe ou rentlé à sa par¬ tie supérieure, et au-devant des yeux, on ne voit qu’un court et large museau qui est même le plus souvent réduit presque à rien. Quand il existe un rostre, les organes- buccaux qui occupent son extrémité sont nécessairement très-réduits, surtout les mandibules, dont on a même nié l’existence chez les Lycos,' comme on le verra plus loin. Mais, même lorsque ce rostre n’existe pas, ces organes sont peu déve¬ loppés. Le menton varie un peu; la languette est très-petite et semble llanquée par les palpes labiaux ; ceux-ci, ainsi que les palpes maxillai¬ res, sont généralement très-épais, et leur dernier article est plus ou moins sécuriforme; les mandibules sont très-grêles, arrondies et dépassent à peine le labre; celui-ci ne manque jamais. Les antennes, quand le rostre manque, sont insérées sur le front, entre les yeux ; dans le cas contraire, tantôt comme dans le cas précé¬ dent (Pourostoma, Metrtokiiyncuüs), tantôt en avant des yeux, à la base même du rostre. Ces organes sont généralement contigus ou peu s’en faut (t). Les élylres sont très -minces et recouvrent lâchement l’abdomen quelles débordent toujours latéralement ; elles vont presque toujours en s'élargissant de la base à leur extrémité et prennent des formes bizarres (1) Je ne connais qu’une espèce du Sénégal, dépourvue de rostre, que je crois inédite et être le Lycus apicalis dç Dejean (Cat. éd. 3, p. 111), qui ait ces orga¬ nes insérés tout près des yeux et, par suite, très-écarlés. LYCIDES. 291 chez les mâles de quelques Lyccs africains. Leur sculpture aiïecle en outre une disposition dont il n’y a que deux autres exemples (Elatto- deres, OoifTELUS) dans le reste de la famille. Elle consiste eu lignes saillantes, peu nombreuses, régulières et accompagnées d'un réseau interstitiel, ou très-serrées, avec leurs intervalles ponctués ou fovéolés. Les hanches antérieures cl intermédiaires sont moins allongées que dans la plupart des autres Malacodcrmcs. L’écartement des secondes est dû en partie au mésosternum, en partie au mélasternum, qui s’in¬ terposent entre elles. Les cuisses et les jambes sont constamment cana- liculées sur leurs deux faces. Les tarses sont courts, déprimés, et leurs quatre 1ers articles sont pourvus en dessous de pelottes dont on retrouve des vestiges chez les plus petites espèces ; le 4e est bilobé ; quant aux crochets, ils sont toujours simples. L’abdomen ne présente rien de particulier et semble peu varier, selon -les sexes; son dernier segment est allongé ou largement arrondi, et ces deux formes me paraissent être plutôt spécifiques que sexuelles. Les Lycüs se trouvent sur les (leurs, les broussailles et se plaisent pour la plupart dans les bois. Tous ceux exotiques et indigènes que j’ai eu l’occasion d’observer, simulent la mort lorsqu’on les saisit, en con¬ tractant leurs pattes et fléchissant leurs antennes. On n'a pas de ren¬ seignements précis sur leur régime, qui probablement est de nature végétale; la faiblesse de leurs organes buccaux semble du moins l'in¬ diquer. Une seule de leurs larves, celle duDiclyoplcrus sanguineus (i) d’Eu¬ rope, est connue en ce moment. Elle est allongée, très-déprimée et revêtue de téguments coriaces. La tête est cornée, très-petite, saillante, transversale et sans aucune trace d’épistome ni de labre. Les mandibules sont extrêmement grêles, légè¬ rement arquées, très-acérées et prennent naissance sous le chaperon, très-près l'une de l’autre, de sorte qu’elles peuvent se porter en dehors, mais non se rapprocher. Les mâchoires sont libres et consistent en une tige cylindrique, dépourvue de lobes et terminée par un palpe de trois articles. La lèvre inférieure est petite, d’une seule pièce et porte des (1) Latreille (Règne anim. éd. 2 , IV, p. 464) en a, le premier, dit quelques mots. On en a deux bonnes descriptions dues à Erichson (Archiv, 1841, 1, p. 93) et à M. Ed. Perris (Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, IY, p. 343, pl. 9, f. 5 ad). MM. Chapuis et Caudèze (Mém. d. 1. Soc. d. Sc. d. Liège, VIII, p. 500, pl. 5, f. 8) ont reproduit cette dernière. Erichson (toc. cit. 1847, I, p. 279) a décrit, en outre, longuement une larve de Mozambique, rapportée par M. Peters et qu’il croit appartenir au groupe ac¬ tuel Elle s’éloigne cependant beaucoup de celle du Dictyoptcrus sanguineus par les parties de la bouche, les poils dont elle est hérissée, et surtout en ce que les angles postérieurs des arceaux ventraux de son abdomen se prolongent en saillies cylindriques dirigées en arrière et en bas, saillies qui paraissent être des organes passifs du mouvement, comme le dit Erichson. 292 MALACODEBHES. palpes de deux articles. Les antennes sont insérées sur les côtés anté¬ rieurs de la tête et composées de deux articles, le l0r très-court, le 2« allongé et obtus au bout. En arrière d’elles, il existe de chaque côté un petit ocelle. Le prothorax est un peu plus long que les deux autres segments thoraciques. Les pattes sont composées de quatre pièces et terminées par un onglet. Les segments abdominaux sont Irapéziformes et présentent de chaque côté un bourrelet, sauf1 le dernier qui est plus long que les autres et terminé par deux crochets un peu recourbés en dedans; sous lui se trouve un prolongement anal charnu, conique et ré¬ tractile. La première paire de stigmates est située près du bord anté¬ rieur du mésothorax, les huit autres paires un peu plus en arrière de ce bord, sur les huit premiers segments abdominaux. Le dessus du corps et les pattes sont d’un beau noirmat, le dessous d’un blanc livide, avec cinq rangées de petites taches noires : une mé¬ diane, deux de chaque côté situées sur les bourrelets latéraux, qui sont également blanchâtres. Cette larve vit sous les écorces des chênes morts où elle fait la chasse aux diverses larves qui s’y trouvent. On n’a pas encore observé ses métamorphoses. Ainsi que le fait observer Erichson, elle a beaucoup de rapports avec celles des Lampyrides, mais en diffère essentiellement par sa tête non rétractile, la structure de ses mandibules, ses mâchoires privées de lobes et la fusion de la languette avec le menton. Les Lycides vrais sont très-peu nombreux en dehors des régions chaudes du globe; dans ces dernières il y en a partout; mais, sous ce rapport, l’Amérique et l’Afrique occupent le premier rang. Un seul de leurs genres (Dictyoptekus) existe en Europe. Linné n’avait pas distingué ces insectes des Lampyris. Dès ses pre¬ miers travaux, Fabricius les en sépara sous le nom de Lycds. Lalreille, à son tour, en retira le genre Dictvoptercs. En 1830, M. Guérin- Méneville a publié un tableau synoptique des genres qu’il admqjjait dans ce groupe (l), tableau qui devait être suivi d’un mémoire détaillé dont la publication n’a pas eu lieu. Depuis cette époque, il n’a paru sur ces insectes qu’un seul travail de quelque importance, une Monographie des espèces de l’Amérique du Nord, par M. J. L. Le Conte (2). 1. Tète prolongée en forme de rostre. a Antennes insérées à la base de ce dernier. Leurs derniers articles aussi longs que les précédents : Lycus, Diclyopïerus. (1) Yoy. d. 1. Coq.; Entom. p. 71. La plupart des genres mentionnés dans ce tableau sont établis sans indication d’aucune espèce^ et dans le nombre il s’en trouve trois (Tejinostoma, Coptoruinus, Odo.ntocerus) dont je ne saurais rien dire. (2) Dans ses «Fragmenta entomologica. » Journ. of tbe Acad, of Philad. Ser. 2, l, p. 73. LYCIDES. 293 Leurs derniers articles plus courts que les précédents : Celiasis. aa Antennes insérées sur le front: Porrostoma, Metriorhynchus. II. Tête terminée par un très-court museau : Calopteron. III. — sans museau. b Antennes flabellées : Cœnia, Cladophorus. b b — dentées. 4e article des palpes max. ovalaire : Emplectus. — — sécuriforme : Eros. LYGUS. Fab. Mant. Ins. I, p. 163. Tête prolongée en un rostre grêle, plus ou moins conique et plus long que levcrlex et le t'ront réunis. — Menton linéaire. — Palpes assez grêles : leur dernier article médiocrement sécuriforme. — Mandibules courtes, parfois rudimentaires, droites ou légèrementarquées aubout(l). — Labre grand, arrondi en avant. — Antennes insérées à la base du rostre, à articles 1 médiocre, gros, cylindrique, 2 très-court, transver¬ sal, 3 du double au moins plus long que le suivant, 4-10 larges, décrois¬ sant peu à peu, faiblement dentés, 11 plus long. — Yeux médiocres. — (1) Suivant Erichson (Archiv, 1842, 1, p. 1*00, note), le genre se distinguerait des autres Lycides par les mandibules qui seraient complètement atrophiées comme chez les Lépidoptères. Cette assertion ne me parait pas exacte. Ces or¬ ganes sont en effet très-petits chez beaucoup d’espèces, surtout celles dont les mâles ont les éiytres dilatées; mais ils ne manquent jamais en réalité, et il y en a beaucoup chez lesquelles ils sont aussi longs que le labre, ou peu s’en faut. Ils existent aussi très-distinctement chez le Dictyopterus cardinalis auquel Erichson les refuse. Il ajoute dans cette note que la longueur relative du rostre n’est pas un ca¬ ractère générique dans ces insectes, ot que les trois genres qui en possèdent un se divisent chacun en deux sections, dans l’une desquelles cet organe est long, tandis que dans l’autre il est court. En conséquence il dispose ces genres de la manière suivante : Lycos: Mandibules atrophiées. A. Rostre long; les Lvcus proprement dits. B. Rostre court : Lygistopterus cardinalis Dej. etc. Lygistoptebus : Mandibules distinctes; antennes insérées à la base du rostre. A. Rostre long : I.yc. succinctus Latr. R. Rostre court : L. sanguineus F. Porrostoma : Mandibules distinctes; antennes insérées sur le front. A. Rostre long : Lyc. rufipennis F. R. Rostre court : genre Metriorhynchus Guérin-Mô- ncville. Le caractère emprunté aux mandibules étant sans valeur, comme on vient de le voir, il n'y aurait, dans les idées d’Erichson, aucune raison pour ne pas réu¬ nir les Lvcus aux Dictyopterus. D’un autre cété, je ne trouve pas de passages entre les espèces à rostre long et celles à rostre court. Je ne saurais dès-lors adopter la façon de voir de cet éminent entomologiste. 291 M AL ACOD EÛMES. Prothorax Irapéziforme ou presque carré, rarement aréole en dessus ; ses bords latéraux relevés. — Ecusson triangulaire, arrondi en arrière. — Elytres variables. — Hanches intermédiaires fortement séparées ; cuisses et jambes larges: articles 1-2 des tarses triangulaires, 3-4 échan- crés, égaux. — Stigmates prolhoraciques plus ou moins tubuleux. La forme du rostre, le mode d’insertion des antennes et la longueur de leur 3° article constituent les trois caractères essentiels de ce genre. La sculpture des élytres est moins constante que dans la plupart de ceux qui suivent. Mais, sous le rapport de la forme, elles permettent de di¬ viser le genre en deux sections. Dans un groupe assez nombreux et qui parait jusqu’ici exclusivement propre à l’Afrique, elles se dilatent chez les mâles et affectent souvent des formes bizarres, tandis que les femelles les ont simples. Dans la seconde section, elles sont semblables dans les deux sexes, pa - rallèles ou plus souvent encore élargies en arrière (i). (1) Les espèces de ces deux sections sont dans la plus grande confusion, sur¬ tout celles de la première, dont les mâles varient beaucoup tant sous le rapport de la forme que sous celui des couleurs, tandis que les femelles sont beaucoup plus constantes sous ces deux points de vue. M. Guérin-Méneville (Revue Zool. 1847, p. 220 et in Lefebvre, Voy. en Abyssin. ; Zool. p. 287) a commencé à dé¬ brouiller la synonymie de plusieurs et en a décrit en même temps quelques- unes de nouvelles, savoir : P. trabeatus, G.-M. Icon.; Ins. pl. 15, f. 1 ç? , et in Lefebvr. loc. cit. pl. 3, f. 14 o* 9 (Var. L. flavicans , africanus Casteln.; ap- pendiculatus Sturm ; amplis simus, scutellaris, dilatatus, distinctus , distinguen- dus Dej. Cat.); du Sénégal et d’Abyssinie. — foliaceus , Schœnh. Syn. Ins. III; Append. p. 26, pl. 5, f. 4 ç? ( senegalensis Castels.; o* trabeatus, oblitus, di- versus , $ adustus , Dej.); des mômes pays. — Bremei, G.-M. Rev. Zool. loc. cit. et in Lefebvr. loc. cit. pl. 3, f. 7-9 o*9 I d’Abyssinie. — latissimus, Lin. Syst. nat.ed. 12, 1, p. 646; Oliv. Entom. Il, 29, pl. 1, f. 2 (non dans le texte); du Cap. — Fabricii, G.-M. loc. cit. (latissimus F.); de Sierra Leone. — prœ- morsus, Schœnh. loc, cit. p. 25q* (9 latissimus Schœnh.; Var. 9 melanurus Schœnh.); de la Sénégambic. — hamatus ,■ elevatus , G.-M. in Lefebvr. loc. cit., pl. 3, f. 12. 13; d’Abyssinie. Aj. : L. humer osus, ampliatus, constrictus , scrobicollis , Bohem. lus. Caffrar. I, p. 429; de Natal. — cuspidatus, Klug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 648; de Mozambique. — dissimilis, Bertoloni, Comment. Acad. Bonon. X, 1849, p. 413, pl. 9, f. 5, A B o”9 ; même pays. — L- melanurus, Honibr. et Jaquin. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 74; pl. 6, f. 2; de Singapore. — succinc- tus, Latr. in Humb. et Bompl. Observ. d. Zool. I, p. 177, pl. 17, f. 2; de Co¬ lombie et du Pérou ( Dictyopterus regalis, Buquet, Rev. Zool. 1842, p. 6); De- jean l’a placé à tort parmi ses Lygistopterus; c’est un véritable Lvcus. — L. semiustus , Schœnherri, loripes, Chevrol. Col. du Mexiq. Cent. II,fasc. 5,6,7. — Lygistopterus lateralis, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 302; des États-Unis moyens et du Sud. Les Lampyris rostrata Linné, Lycus palliatus,cristatus Fab., L. corniger, xanthomelas , palliolatus, dentipes , sinuatus, ter minutas Schœnh., des diverses parties de l’Afrique, paraissent appartenir aussi, du moins pour la plupart, au genre. LYC1DES. 295 La plupart des Lycüs sont africains; il y en a aussi, mais peu, aux Indes Orientales et en Amérique, depuis la Colombie inclusivement jus¬ que dans les parties moyennes des Etats-Unis. DICTYOPTERUS. Latu. Règne anim. éd. 2, IV, p. 4G1 (1). Tète rétrécie en un museau robuste, de forme variable, au plus de la longueur du vertex et du front réunis. — Organes buccaux des Lycüs, avec les mandibules d’autant plus arquées que le rostre est plus court. — Antennes insérées à la base de ce dernier, plus ou moins larges et légèrement dentées ; leurs articles 2-3 de longueur variable. — Pro¬ thorax aréolé ou non. — Elytres graduellement, élargies en arrière, rarement linéaires. — Hanches intermédiaires tantôt fortement, tan¬ tôt médiocrement écartées à leur base. — Le reste comme chez les Lycüs. Latrcille, en fondant ce genre, lui a donné pour type le Lyc. sangui - ne us d’Europe, et c’est tout-à-fait à tort que les auteurs mentionnés dans la synonymie ont adopté le genre Lygistopteucs, établi par Dejean sur la même espèce. Mais à côté de cette espèce européenne viennent se placer plusieurs exotiques, dont un petit nombre seulement sont décrites et qui obligent de diviser le genre en deux sections. La première, ayant pour type le Lyc. lineîcollis Chevrol. (2), du Mexique, a pour caractères : Rostre assez long, conique ; palpes ro¬ bustes; antennes assez larges, à articles 2 fortement transversal, 3 no¬ tablement plus long que 4 ; hanches intermédiaires fortement séparées. Elle fait manifestement le passage avec les Lycüs, et pourrait constituer un genre à part. La seconde, ou les Dictyopterüs vrais, peut se caractériser ainsi : Rostre court, subparallèle, tronqué au bout; palpes grêles; antennes médiocrement larges, à articles 2 obeonique, plus long que large, 3 pas beaucoup plus grand que 4; hanches intermédiaires médiocrement sé- (1) Latreille a écrit Dictyopteua; mais il vaut mieux, je crois, donner à ce nom la désinence masculine, comme l’a fait M. Guérin-Méneville (Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 71). — Syn. Lygistopteucs, Dej. Cat. éd. 3, p. 111; Mulsant, Annd.Sc. pliys. et nat. de Lyon, I, p. 79; Erichs., L. Redtenbach. (2) Col. d. Mexiq. Cent. II, fasc. 7 ( Lygistopt . cardinalis Klug. Dej. Cat.). M. Duquel, qui donne au genre Dictyopteucs le sens qu’il a ici, en a décrit (Rev. Zool. 1812, p. 6) cinq esp. de l’Amérique du Sud; l’une d.’elles (reyalis) est, comme on l’a vu plus haut, le Lyc. succinctus Latr., et il est bien possible que parmi les quatre autres, quelques-unes soient également des Lycüs; ce sont : D. trifasciatus, imperialis, humer alis, de Colombie; quadricostatus, du Brésil. 296 MALACODEUMES. parées. Outre le Lyc. sanguine us d’Europe, elle ne comprend, à ma connaissance, qu’une espèce de l’Amérique du Nord (1). Ainsi composé, le genre ne se distingue des Lycus que par la briè¬ veté relative et la forme robuste du rostre. CEL1AS1S. De Casteln. Ilist. nat. d. Col. I, p. 263. Tête comme dans la première division des Dictyopterus.— Antennes insérées à la base du rostre, un peu écartées à leur base, très-longues, comprimées, à articles 2 obeonique, presque aussi large que long, 3 aussi long que 4, sublriangulaire, 4-6 allongés, atténués à leurs deux extré¬ mités, 7-11 notablement plus courts, subégaux, contournés. — Prothorax en carré transversal, un peu rétréci en avant, distinctement lobé au milieu de sa base; ses angles postérieurs obtus. — Jambes antérieures fortement arquées, un peu contournées, subdifformes ; tarses plus longs que dans les deux genres précédents, du reste semblables. — Segments abdominaux assez fortement dentés sur les côtés. Genre établi sur une grande et rare espèce ( mirabilis Casteln.), de Colombie, remarquable par la forme de ses pattes et surtout celle des antennes. Je n’ai vu que le mâle. M. De Castelnau dit que la femelle est assez courte et grêle ; il se tait sur les pattes dans les deux sexes. Le mâle que j’ai sous les yeux a les élytres graduellement élargies en ar¬ rière et elles enveloppent lâchement l’abdomen comme une sorte de fourreau; celles de la femelle seraient parallèles, selon M. De Castelnau. Ce bel insecte est d’un noir assez brillant, avec les élytres d’un rouge de cinabre et tachetées de noir bleuâtre. J’en connais une seconde es¬ pèce un peu plus petite, du même pays. PORROSTOMA. De Casteln. in Silberm. Rev. entom. IV, p. 26. Tête prolongée en un rostre grêle, cylindrique, plus long que le ver- tex et le front réunis. — Organes buccaux des Lycus. — Antennes in¬ sérées sur le front, assez larges, à articles 2 à peine distinct, 3 un peu plus long que le suivant, 4-10 subpectinés chez les mâles, dentés chez les femelles. — Prolhorax trapéziforme, aréolé en dessus. — Ecusson carré, échancré en arrière. — Elytres subparallèles. — Hanches inter¬ médiaires fortement écartées ; tarses des Lycus. Le genre a pour type une espèce de l’Australie que M. De Castelnau (t) D. substriatus Dej., J. L. Le Conte, Jouru. of the Acad, of Ptiilad. Ser. 2, I, p. 74. LYCIDES. 297 croyait, à tort, cire le T.tjc. 'ru fi permis de Fabricius, et qui, depuis, a été décrite par Erichson, sous le nom de Vor. erylhroplerum (1). Elle est de moyenne taille, très-plane, noire, avec les élytres d’un rouge fauve ; ces dernières présentent des lignes élevées, dont les intervalles sont gauffrés. Ces insectes ne diffèrent essentiellement des Lycus que par le mode d’insertion de leurs antennes, qui est frontal et non préoculaire. METRIORHYNCHUS. Guérin-Ménev. Voy. d. I Coq.; Entom. p. 72. Ces insectes sont aux Pourosto.ua ce que les Dictyopterüs sont aux Lyccs, en d’autres termes ils n’en different que par la brièveté relative de leur rostre. Il est probable qu’ils présentent entre eux quelques dif¬ férences analogues à celles qui existent parmi les Dictyopterüs; mais je ne puis entrer dans aucun détail à cet égard, attendu qu’ils sont rares dans les collections, et que je n’en ai vu qu’un seul, le rufipennis Fab. Les espèces décrites sont propres à l’Australie et à la Nouvelle-Gui¬ née (2). Avec ce genre Unissent les Lycidcs qui ont la tête prolongée en un rostre. CALOPTERON. (De Casteln.) Guérin-Ménev. Voij. d. I. Coq.; Entom. p. 72 (3). Tète en partie recouverte par le prothorax, verticale en avant, et prolongée au-devant des yeux en un très -court et large museau. — Menton carré, transversal ou équilatéral. — Palpes plus ou moins ro¬ bustes, leur dernier article sécuriforme. — Mandibules fortement ar¬ quées. — Labre transversal, légèrement écbancré. — Antennes insérées (1) Arcliiv, 1812, I, p. 144. — Les Lyc. septemcavus et rhipidium de M. Mac-Leay (in king's Narrat. of a Surv. of the Coastsof Austral. II, Append. p. 442) appartiennent probablement aussi à ce genre, quoique dans leurs des¬ criptions il ne soit pas fait mention de la présence du rostre. (2) Esp. delà Nouvelle-Guinée : Lyc. thoracicus, Fab. Syst. El. II, p. 117 (an huj. gener?) — M. parallclus, ephippiger , funestus, Guérin-Ménev. loc. cit. — Esp. de l’Australie : Lyc. rufipennis, Fab. loc. cit. p. 114. — M. marginatus, discoideus, Erichs. Arcliiv, 1842, I, p. 145. Les Lyc. atratus Fab. de l’Australie; analis, pallidus, ochraceus Schœnh. (Syn. 1ns. III; Append. p. 30 sq.), des Indes Orientales, me paraissent appar¬ tenir également au genre. (3) Syn. Digrapua, Newm. The entom. Mag. V, p. 380. — Ciiauactus, Dej. Cat. éd. 3, p. 111. — Dictyoptera Perty. — Homausus Gcrmar. 298 MALACODERMES. sur le front, longues, plus ou moins larges et dentées, s’élargissant gra¬ duellement à leur extrémité; leur 2e article fortement transversal, peo distinct, le 3° plus court que le 4=, parfois presque aussi long. — Pro¬ thorax rétréci et arrondi en avant sur les côtés, avec son bord antérieur souvent saillant dans son milieu ; ses angles postérieurs aigus et sail¬ lants. — Ecusson et él y très variables. — Hanches intermédiaires plus ou moins largement séparées; articles 1-2 des tarses trigones, 2-3 cor- diformes, égaux. Ce genre est le plus nombreux delà sous-tribu. Ses espèces abon¬ dent surtout en Amérique et varient beaucoup sous le rapport de la taille et de la forme, les unes égalant en grandeur les plus grands Lv- cus, les autres étant aussi petites que les Euos d’Europe, avec, les passa¬ ges intermédiaires. Beaucoup sont remarquables par la forte dilatation de leurs élytres en arrière, qui a lieu tantôt brusquement, tantôt peu à peu; mais, celte forme s'affaiblit graduellement, et un assez grand nom¬ bre de petites espèces sont presque parallèles. Le prothorax de ces insectes est divisé par une carène médiane lon¬ gitudinale et n’est jamais, à ma connaissance, aréolé. Leurs élytres pré¬ sentent toujours, au contraire, des lignes élevées, avec un réseau interstitiel. Leur dessin consiste ordinairement en bandes jaunes trans¬ versales, sur un fond noir ou bleu, et vice versà. Le genre existe aussi dans l’Afrique australe et en Australie; il y en a plus de cent espèces dans les collections, mais dont la plus petite par¬ tie sont décrites (i). (1) Esp. del’Ainér. du Nord : Lyc. reticulatus, Fab. Syst. El. II, p. 111. — Lyc. terminalis, Say, Journ. of the Acad, of Philad. III, p. 178. — Digr. ty- pica (Char, nobilis l)ej.), dorsalis (Char, duplicatas Haldem., inquinatus Dej .)_, Newm. toc. cit. — Digr. affinis, apicalis, J. L. Le Conte, Journ. of the Acad, of Philad. Ser. 2, I, p. 75. — Esp. des Antilles : Lyc. bicolor Fab.; Oliv. Entom. II, 29, pl. 1, f. 9; Haity, Cuba. — Esp. de FAmér. du Sud : Cantharis serrata Linné, Syst. nat. ed. 12, II, p. 649 (Lyc. serratus Fab., Oliv.); de Cayenne. — Lyc. fasciatus, tricolor, de Cayenne; limbatus , du Brésil ; Fab. Syst. El. II, p. 112sq. — C. brasiliense, Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 262. — Dict. picipen- nis, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 27, pl. f. 4; Brésil. — Homal, apicalis , Germar, Ins. Spec. nov. p. 62 (an potius Eros?); Brésil. — Cal. flavipes, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 126; Bolivia. — Esp. africaines: Cal.notar- bilis, ruficollis, Bohem. 1ns. Caffror. I, p. 437. — Esp. de l'Australie : Lyc. aus- tralis, Boisduv., Faune de l’Océan. II, p. 119. — Esp. de la Nouvelle-Guinée : Lyc. dorycus, dichroma, Boisduv. ibid. p. 118 sq. — Lyc. Bremii, Goryi, Le Guillou, Rev. Zool. 1844, p. 221. Ces espèces australiennes et de la Nouvelle-Guinée sont douteuses quant au genre. — Le Lyc. militaris Schœnh. (Syn. lus. III; Append. p. 30), de patrie inconnue, rentre peut-être ici, ainsique son L. canaliculaius de Sierra-Leone; son flabellatus du même pays pourrait bien être une Coenia. — Je suis dans la même incertitude sur les espèces suivantes décrites dans le Yoy. au Pôle Sud; Entom. p. 76, pl. 9 : L. rufosternalis, de la Nouvelle-Guinée; flavicans, des îles Arrow; latipes, de l’ileCeram; pilosicornis de Mindanao. LYCIDES. 299 CÆNIA. Newm. The entom. Ma gaz. V, p. 381 (1). Tête sans museau. — Organes buccaux des Calopterox, avec le dernier article des palpes faiblement sécuriforme. — Antennes insérées sur le front, longues, plus ou moins larges, à articles 2 très-court, peu distinct, 3-10 subégaux, triangulaires et flabellés. — Les autres carac¬ tères comme chez les Calopteron. Ce genre ne diffère du précédent que par ses ahtennes flabellées ; il varie également sous le rapport de la forme générale, et, d’après ce ca¬ ractère, ainsi que d’après la manière dont naissent les rameaux des an¬ tennes, M. Newmann, qui l’a établi uniquement sur des espèces de l’Amérique du Nord, l'a divisé en deux. Il réserve le nom de C.enia aux espèces dont les ély 1res sont forte¬ ment élargies en arrière et dont les rameaux antennaires sont grêles et naissent du milieu des articles (“2), tandis que les Celetes sont de forme linéaire et ont les antennes llabellées à la base des rameaux (s). 11 y a à Madagascar des espèces (4) les unes larges, les autres linéai¬ res et chez lesquelles les rameaux en question naissent du sommet des articles. Elles prouvent que ce caractère n’a aucune valeur et ne peut servir qu'à diviser le genre en sections. Ces insectes sont d’assez petite taille pour la tribu et ont la sculpture des élytres et le système de coloration des Calopteron. CLÀDOPHORUS. Gcérin-Ménev. Voy. d. I. Coq Entom. p. 76. Antennes très-longues, très-grêles, filiformes, velues, à articles 2 très- court, 3-10 égaux, émettant chacun à leur base ( ruficollis ), ou à leur extrémité ( suturalis ), un rameau beaucoup plus long qu’eux, linéaire et velu, 11 au moins aussi long que les deux précédents réunis. — Pro¬ thorax aréolé. — Corps linéaire, très-allongé. Ces insecles pourraient être définis des Cæ.nia, ayant des antennes pareilles à celles des Puengodes de la tribu des Téléphorides. Ils sont (1) Syn. Celetes, Newm. loc. cit. p. 381. — Dictyoptera Klug. (2) Lyc. dimidiatus, Fait. Syst. El. II, p. lit ( Cæn . scapularis Newm.). II y en a dans les collections quelques espèces inédites du Brésil. (3) C. basalis (M. Newman l'a pris pour le marginellus Fab., qui appartient au genre Eros), mystacina, tabula, J. L. Le Conte, Jouru. of tlic Acad, of Philad. Ser. 2, I, p. 76. (1) Dict. angulata , torquata , Klug, Ins. von Madag. p. 68, pl. 3, f. 1-5. 300 MALACODERMES. de taille médiocre et propres à la Nouvelle-Guinée. On n’a encore pu¬ blié que les espèces décrites par M. Guérin-Méneville («). EMPLECTUS. Ericus. Archiv, 1847, 1, p. 82. Ce genre ne diffère des Eros qui suivent, que par ses palpes maxil¬ laires allongés, très-robustes, et dont le dernier article, très-large à sa base, se rétrécit en une pointe aiguë et plus ou moins arquée en de¬ dans. Il se compose de quelques petites espèces (2) de l’Amérique du Sud, plus ou moins linéaires, à prothorax non aréolé chez celles qui me sont connues et dont les ély très sont, comme dans les genres précédents, munies de lignes élevées et gaufrées dans les intervalles. EROS. Newm. The entom. Magas. V, p. 382 (3). Tète en partie recouverte parle prothorax, sans museau. — Antennes filiformes ou plus ou moins comprimées et dentées; leur 2e article obeo- « nique ou pyriforme, au moins aussi long que large, le 3e de longueur et de forme variables, les suivants égaux. — Prothorax aréolé en dessus, tantôt presque carré, tantôt rétréci et arrondi en avant, ses angles pos¬ térieurs en général non saillants. — Elytrcs linéaires chez la plupart. — Hanches intermédiaires médiocrement ou peu écartées ; tarses de longueur variable, à articles 1-3 plus ou moins triangulaires, 4 échancré. D’après cette définition, ce genre se distingue des trois précédents, qui sont, comme lui, dépourvus de museau, par la structure de ses an- (1) C. formosus (dimidiatus loc. cit. Ins. pl. 11, f. 9), suturalis, ruficollis (Lyc. crocicollis Boisduv.), Guérin-Ménev. loc. cit. Le genre Cladophorus de M. Gray n’a rien de commun avec celui-ci; il ap¬ partient à la tribu suivante des Lampyrides et correspond au genre Etura Casteln. (2) Erichson y rapporte les Lyc. diaphanus, limbatus (regardé par tous les auteurs comme un Calopteron), pectinatus, fldbellicornis de Fabricius, et en a décrit deux espèces nouvelles : L. bimaculatus loc. cit., du Pérou; et E. des- mocerus, in Schomb. Guyana, III, p. 560, de la Guyane anglaise. (3) Syn. Anarhynchus, Guérin-Ménev. Voy. d. i. Coq.; Entom. p. 72. M. Gué- rin-Méueville ne cite aucune espèce à l’appui de ce genre; mais, d’après les caractères qu’il lui assigne, il est manifestement identique avec celui-ci. — Pyropterus, Mulsant, Ann. d. Sc. n-at. etphys. de Lyon, I, p. 81. — Dictyo- ptera ou Dictyopterus Latr., Muls., Erichs., Blanch., L. Redtenb., Maunerh. — Omalisus, Germar, Say, Randall, etc. LYC1DES. 301 tenues, dont le 2° article est fait comme il est dit plus haut. Pour le sur¬ plus, ces organes varient beaucoup ; complètement filiformes chez les espèces européennes et quelques-unes de l’Amérique du Nord, ils s’é¬ largissent peu à peu et dans quelques-unes de ce dernier pays (lascivus, sollicitus, vilis ) finissent par devenir très-larges et fortement dentés. Leur 3° article ne varie pas moins ; dans le plus grand nombre des cas, il est beaucoup plus court que le 4e et du double plus grand que le 2e; une seule espèce d’Europe ( a/Jinis ) ne l’a pas plus long que ce der¬ nier, et c’est sur ce seul caractère que M. Mulsant en a fait un genre à part, sous le nom de Pyropterüs. Ces insectes sont au plus «le taille moyenne; quelques-uns sont très- petits. Leurs élytres présentent chacune de quatre à neuf lignes éle¬ vées, avec des points enfoncés intermédiaires, sur un simple ou double rang. A en juger par les collections, le genre serait répandu sur la plus grande partie' du globe, mais nulle part mieux représenté que dans l’Amérique du Nord. C’est à ce pays qu’appartiennent le plus grand nombre des espèces décrites (i). Sous-Tribu II. Calocliromides. Mandibules assez robustes et assez saillantes. — Labre indistinct. — Tête entièrement dégagée du prothorax; son épistome saillant. — An¬ tennes filiformes et déprimées. — Prothorax non foliacé latéralement. — Pattes comprimées ; hanches intermédiaires médiocrement distan¬ tes. — Prosternum très-court. — Abdomen de sept segments en des¬ sous. (1) Esp. européennes : Lyc. aurora, minutus, Fab. Syst. El. Il, p. 116 sq. — affinis , Payk. Faun. Suec. II, p. 176. — Dict. rubens, flavescens, L. Red- tenD. Faun. Austr. p. 318. — Dict. hybrida, Mannerli. Bull. Mosc. 1813, p. 88. — Dict. Cosnardi, Chevrol. in Guérin-Ménev. Icon.; Ins. texte’ p. 46. — Esp. des États-Unis : Lyc. humeralis (Ornai, obliquas Say, thoracicus Rand.), mar- ginellus, Fab. Syst. El. II, p. 111 et 118. — Om. crenatus, Germar, Ins. Spec. nov. p. 61 ( Om . cruciatus Rand.; Er.alatus? Newm.). — Lyc. modestus, ca- naliculatus, Om. coccinatus (var. mundus Say), sculptilis, Say, Boston Journ. of nat. Ilist. I, p. 153. — Er.prœfectus, lictor , alatus, oblitus, Newm. loc. cit. — Dict. /loralis,nanus, trilineatus, Melsheim. l'roceed. ofthe Acad, of Pliilad. II, p. 302. — Er. oblitus (oblitus? Newm.), incertus, timidus, œger, socius , mollis ( lictor ? Newm.), minutus, lascivus, sollicitus, vilis, .1. L. Le Conte, Journ. of tlie Acad, of Pliilad. Ser. 2, I, p. 78. — Esp. de file Sitklia : Dict.ha- matus, simplicipes , Mannerli. Bull. Mosc. 1843, p. 243. — Esp. du Mexique : Lyc. obliquas, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 154. — Esp. de l’Arnér. du Sud : Dict. phalerata, melanura, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 125; Bolivia. — Dict. crocatus , dccoratus, Ericbs. Archiv, 1847, 1, p. 82; Pérou. — Esp. de la Polynésie : Dict. woodlarkianus , Montrouz. Ann. d. I. Soc. d'A- gric. d. Lyon, Sér. 2, VII, p. 16; de file Woodlark (Océanie). 302 malacodermes. Le genre Calocuromus de M. Guérin-Méneville, genre peu connu des entomologistes, forme à lui seul ce groupe. Ses caractères sont à la fois ceux d’un Lycide et d’un Téléphoride. Il tient aux premiers par l’insertion des antennes, leur forme et la structure des pattes; aux se¬ conds par son épistome, scs organes buccaux et la forme du prothorax qui laisse la tête à découvert. Il est par conséquent assez difficile de décider dans lequel de ces deux groupes il doit être placé. Néanmoins je crois que ses rapports avec celui-ci doivent avoir la prépondérance. C’est un de ces genres de transition qui m’ont engagé à conserver la fa¬ mille des Malacodermes de Lalreille. ÇALOCHROMUS. Guérin-Ménev. Ann. d. I. Soc. entom. Il, p. 158. Palpes courts et médiocrement robustes; leur dernier article légère¬ ment triangulaire et obliquement tronqué au bout. — Mandibules assez saillantes, déprimées, élargies à leur base en dedans, arquées, iner- mes, très-aiguës au bout. — Tète courte, entièrement dégagée ; front vertical, bituberculé; épistome coupé carrément, avec une saillie mé¬ diane, quadrangulaire et arrondie en avant (I). — Yeux médiocres, arrondis, saillants. — Antennes insérées sur des tubercules frontaux, contiguës, à articles 1 très-grand, très-épais, en cône renversé, 2 très- court, 3-6 allongés, déprimés, égaux (2). — Prothorax en carré transver¬ sal, non-foliacé et un peu renflé latéralement, tronqué en avant, faible¬ ment échancré à sa base. — Elytres très-allongées, légèrement élargies en arrière, vaguement sillonnées. — Pattes assez longues ; tarses à arti¬ cles 1-4 décroissant graduellement; celui-ci cordiforme, entier; cro¬ chets simples. Le faciès de l’unique espèce (3) qui compose le genre est ambigu comme ses caractères. Par, ses formes, elle se rapproche des Télépho- rides; mais son système de coloration est plutôt celui d’un Lycide. Elle est en effet d’un bleu d’acier foncé, avec le prothorax en dessus et le quart antérieur des ély 1res d’un rouge fauve. Elle est de taille moyenne et originaire de la Nouvelle-Guinée. (1) M Guérin-Méneville a pris cette saillie pour le labre; mais elle appar¬ tient incontestablement à l’épistome dont il n’y a pas le moindre vestige de suture qui l’en sépare. (2) Les autres articles manquent dans l’exemplaire que j’ai sous les yeux et qui est le même que celui figuré par M. Guérin-Méneville, à l’obligeance de qu J'en dois la communication. (3) C. glaucopterus, Guérin-Ménev. loc. cit. p. 159, pl. VII, B. f. 1-5. LYCIDES. 303 Sous-Tribu 111. IJomalisides. Mandibules très-courtes, assez épaisses à leur base. — Labre distinct. — Tête dégagée du prothorax. — Antennes filiformes. — Prolhorax non foliacé ; son pronolum simplement terminé sur les côtés par une arête tranchante. — Pattes grêles; jambes arrondies; hanches intermédiaires presque contiguës. — Proslernum du double seulement plus large que long. — Abdomen de six segments. Le genre Homalisus des auteurs est un des plus anormaux de la fa¬ mille, et devrait, à la rigueur, y former une tribu distincte. Il s’éloigne notamment de toutes les espèces connues de cette dernière, sans aucune exception, par la grandeur de son prosternum qui, en se développant, a rétréci beaucoup les cavités cotyloides des pattes antérieures et rendu leurs trochantins presque invisibles. Le surplus de ses caractères est un mélange de ceux de la plupart des autres tribus qui suivent. Ainsi, il appartient aux Lycides par la forme de la tête, la contiguilé des an¬ tennes, la position des trochanters dans l’axe des cuisses et la sculpture des ély très ; aux Téléphorides par sa tête dégagée du prothôrax et la forme des jambes ; enfin, aux Mélyrides par le nombre des segments abdominaux. J’ajouterai de plus que scs espèces, surtout l'H. suluralis, ont le faciès de certaines IIispa. HOMALISUS. Geoffr. Hist. d. Ins. d. envir. d. Paris, I, p. 179 (1). Tête petite, découverte, horizontale, avec le front vertical et très- court, sans museau. — Palpes labiaux très-courts; leur dernier article brièvement ovalaire, celui des maxillaires sécuriforme. — Antennes insérées sur le front, subcontiguës, longues, grêles, filiformes ; leurs articles 2-3 très-courts, obeoniques, égaux, les suivants allongés, de même grandeur. — Prolhorax presque carré; ses angles postérieurs aigus, légèrement saillants. — Ely 1res parallèles, très-planes, débordant faiblement l’abdomen. — Pattes médiocres ; tarses grêles, à articles 1-3 filiformes, décroissant graduellement, 4 échancré. — Stigmates prolho- raciques indistincts. — Corps allongé, parallèle, très-déprimé. Ces insectes sont de taille médiocre, noirs, avec les élytres d’un rouge sanguin plus ou moins vif. Us sont propres à l’Europe, et l’on en connaît en ce moment trois espèces (2). (1) Geoffroy a écrit Omalisus; ce nom a été rectifié par Illiger, Magaz. VI, p. 341. (2) O. suturalis auctor.; type du genre. — sanguinipennis, Küster, Die Kæfer Europ. VI, 31. — Victoris, Mnlsant, Opusc. entom. fasc. I, p. 79. 304 MAL A CODERAI I S. TRIBU II. LAMPYRIDES. Antennes insérées sur le front, subcontiguës ou peu distantes. — Palpes en général très-robustes. — Mandibules très-grêles et simples. — Tête recouverte chez presque tous par le prothorax. — Celui-ci fo¬ liacé sur les côtés, très-souvent prolongé et arrondi ou ogival en avant. — Pattes comprimées ; hanches intermédiaires contiguës ; trochanters placés au côté interne des cuisses ; 4° article des tarses bilobé. — Ab¬ domen de sept, très-rarement de six segments, pourvu d’un appareil phosphorescent chez la plupart. Avec un faciès fort différent de celui des Lycides, les Lampyridcs ont conservé un grand nombre des caractères de tes insectes, mais avec certaines modifications qui n’existent pas chez ces derniers. Leurs organes buccaux varient aussi sous le rapport du développe¬ ment, non parce que la tête est sujette à s’allonger en un rostre, mais selon le volume des yeux. Ils sont fort réduits quand ceux-ci envahis¬ sent la tête presque en entier (Lampyris, etc.) ; dans le cas contraire, ils forment un coupl museau qui a beaucoup d’analogie avec celui des Calopteron, mais qui est généralement plus étroit et un peu plus sail¬ lant. La lèvre inférieure et les mâchoires ne diffèrent pas de celles des Lycides. Les mandibules affectent la même forme que chez ces derniers (sauf chez quelques Photuris); elles sont seulement sujettes à s’allon¬ ger un peu, mais rarement. Le labre est également distinct (1), à l’excep¬ tion des Puoteris, où il est caché sous l’épistome, et d’un très-petit nombre d’espèces où son existence donne lieu à quelque doute. Les palpes seuls diffèrent notablement de ceux de la famille précédente. Les labiaux sont fort courts, bien moins robustes que les maxillaires, et la règle est que leur dernier article soit très-fortement transversal et plus ou moins échancré sur son bord antérieur. Les maxillaires sont presque toujours extrêmement épais; leurs 2^ et 4e articles sont plus longs que les autres, surtout celui-ci, qui est arqué en dehors, plan ou concave au côté interne et acuminé au bout. La tête, sauf chez les Luciolides, est fortement recouverte par le pro- Ihorax. Sa forme dépend, en grande partie, du volume des yeux, qui (1) M. J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad, of Pliilad. V, p. 331) assigne à ces insectes entre autres caractères, celui d’avoir le labre recouvert; mais je ne saurais partager l’opinion de cc savant entomologiste. Les Lampyridcs ont l’é¬ pistome confondu avec le front, comme les Lycides et les Téléphorides, et la pièce très-distincte dans l’immense majorité du cas, qui existe en avant de ce dernier, ne peut être que le labre dont elle a complètement l’aspect. LAMPYRIDES. 305 sont généralement plus gros que ceux des Lycides, surtout chez les mâles. Elle est presque globuleuse lorsqu’ils sont très-développés (Puo- tixus, Aspidosoma, surtout Lamprigera et Lampyris), plus ou moins déprimée lorsqu’ils sont médiocres, mais toujours fort courte. Eellc des PnoTüRis, qui est un peu plus allongée et rétrécie en arrière, a une ressemblance assez prononcée avec celle des Telephorls. Les antennes sont insérées tout près des yeux, dans des cavités géné¬ ralement fort grandes, et leur plus ou moins d’écartement ou de conti¬ guïté dépend de la largeur du front, qui elle-même est subordonnée au volume des yeux. Ces organes varient beaucoup et affectent souvent des formes très-élégantes. Ils jouent un rôle important dans la classification de la tribu. Sauf dans le cas où il ne recouvre qu’imparfaitement la tête (Lucio- lides), le prolborax a la forme d’un bouclier demi-circulaire ou elliptique en avant et largement foliacé dans cette direction et sur les côtés. Il n’est pas rare qu'il présente à sa partie antérieure deux espaces vitrés et transparents, tantôt nettement limités, tantôt à bords mal définis (l). L’écusson ne varie pas; il est toujours assez grand et en triangle allongé, tronqué ou arrondi en arrière. A l’exception des Puosphænüs, les mâles sont toujours ailés; mais dans un groupe entier, celui des Lampyridcs vrais, les femelles sont complètement privées d’ailes et ne possèdent que des rudiments d’ély- tres qui manquent même chez plusieurs. Ces femelles, qui ont l’aspect de larves, présentent en outre plusieurs particularités dont il sera ques¬ tion plus loin. Les élylres, quand elles existent, affectent deux formes principales : celle d’un bouclier elliptique ou ovale, débordant plus ou moins l’abdomen, ou bien elles sont parallèles comme celles de la gé¬ néralité des Téléphorides. De même que chez ces derniers, elles sont finement rugueuses. Les pattes ne différent de celles des Lycides que par la contiguïté des hanches intermédiaires, la présence accidentelle de courts éperons à l’extrémité des jambes ( i ), et la grandeur du 4e article des tarses, qui est, sauf quelques rares exceptions, divisé jusqu’à sa base en deux lo¬ bes, entre lesquels le pénultième article est assez souvent presque com¬ plètement enfoui. (1) M. Gouneau (Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, III, p. 350) a émis l’opinion qu’ils ont pour but de permettre à ces insectes de voir en dessus. Mais comme ils manquent le plus souvent et qu’on observe tous les passages entre ceux qui sont suffisamment transparents, pour admettre le passage de la lumière et ceux qui sont presque opaques, cette taçon de voir, empruntée aux causes finales, serait diHiciie à justifier. Assez souvent les lames qui limitent latéralement la cavité dans laquelle est logée la tète, lames formées par les parapleures pro¬ thoraciques, sont à demi-translucides. (2) Les Photckis sont les seuls, et encore pas tous, chez lesquels ceux des jambes postérieures deviennent assez longs. Coléoptères. Tome IV. 20 MALACODEKMES. 306 Le nombre typique des segments abdominaux est de sept (excepté chez les Luciola qui n’en ont que six), auxquels s’ajoute presque con¬ stamment chez les mâles un huitième segment plus étroit et en général très-distinct. Chez les femelles, ce segment supplémentaire n’existe que très-exceptionnellement. Dans les deux sexes, surtout chez les mâles, le dernier arceau dorsal subit de nombreuses modifications et déborde sou¬ vent en arrière les segments ventraux (1). Enfin, toujours chez les mâles, l’abdomen est fréquemment dentelé ou lacinié latéralement. On a coutume de placer au premier rang, parmi les caractères des Lampyridcs, l’appareil phosphorescent dont leur abdomen est le siège, et qui leur a valu de tout temps une sorte de célébrité. Mais, si son im¬ portance est grande, physiologiquement parlant (2), l’étude de ces in¬ sectes prouve qu’au point de vue systématique il ne peut servir qu’à très-peu de chose. Non-seulement il manque complètement chez un assez grand nombre d’espèces (par ex. Ellychnia); mais, dans une foule de cas, soit dans les deux sexes, soit chez l’un d'eux seulement, ses li¬ mites sont si vagues et si incertaines qu'il est impossible de préciser avec exactitude les segments abdominaux qu’il occupe (3); à quoi il faut ajouter qu’il varie beaucoup dans les espèces d'un même genre mani¬ festement naturel. (1) Les modifications de ces segments sont principalement sexuelles et assez souvent spécifiques. Elles pourront servir à grouper les espèces d’un môme genre, mais je ne crois pas qu’elles aient la valeur générique que leur ont ré¬ cemment donnée M. De Motschoulsky et M. J. L. Le Conte. Je ne les ai pas fait entrer dans les formules des genres. Lorsque j’en parle, j’appelle, pour plus de brièveté, dans les deux sexes : le dernier en dessous, arceau anal; le pénul¬ tième, arceau pré-anal; le dernier en dessus, arceau py y idial; enfin le huitième segment des mâles, arceau génital. (2) Les recherches sur cet appareil sont nombreuses. On en trouvera une ana¬ lyse bien faite dans Westwood, An Introd. to the mod. class. of lus. I, p. 249. Parmi celles non mentionnées dans cet ouvrage, les plus importantes sont celles deMatteuci sur le Lampyris italica, consignées dans ses « Leçons sur 1. phénom. phys. d. corps vivants», p. 151, et en extrait dans les Comptes-rendus de l’Acad. d. Sc. 1843, XVII, p. 309. Pour la structure de l’appareil en ques¬ tion dans le même insecte, voyez aussi Peters in Miillers Arcliiv, 1841, p. 229. (3) On éprouve cette difficulté même en étudiant ces insectes à l’état vivant, ainsi que j’en ai fait souvent l’expérience sur les nombreuses espèces que j’ai observées en Amérique. Eile est encore plus grande après leur mort, surtout chez les espèces dont l’abdomen est d’un blanc jaunâtre comme l’appareil lu¬ mineux lui-même. Aussi dans la pratique est-on à chaque instant dans l’em¬ barras. J’insiste sur ce point, parce que le dernier auteur qui s’est occupé do ces insectes, M. De Motschoulsky, a précisément pris ces organes pour point de dé¬ part de sa classification, après la tête et les élytres, ce qui l’a conduit d’abord à multiplier les genres au-delà de toute mesure, puis à disperser souvent très- loin les unes des autres, des espèces évidemment congénères, sans parler des erreurs matérielles qu’il a commises sur la position ou l’existence de l’appareil en question. LAMPYRIDES. 307 Personne n’ignore que les Lampyrides sont des insectes crépuscu¬ laires ou nocturnes (i), et que, pendant le jour, ils se tiennent en repos, cachés sous les feuilles ou dans le gazon. L’illumination brillante qu’ils produisent, surtout dans les régions interlropicalcs, lorsqu’à l’entrée de la nuit ils sortent en grand nombre de leurs retraites, pour voltiger dans les airs ou se disperser sur les plantes, a été cent fois décrite, et a même inspiré les poètes. Sous leur dernière forme, ils vivent de substances végétales et, comme pour les Lycides, il est bien possible que plusieurs d’entre eux ne prennent aucune nourriture. On a cru pendant longtemps que leurs larves étaient également phytophages ; mais il est avéré au¬ jourd'hui qu'elles sont.au contraire, extrêmement carnassières et qu’elles se nourrissent particulièrement de Mollusques terrestres (-2). Quatre d’entre elles, dont une seule exotique, sont connues en ce moment (3), et leurs caractères généraux peuvent se résumer ainsi : Leur corps, toujours très-déprimé, mais de forme et de largeur va¬ riables, est recouvert, tant en dessus qu’en dessous, de plaques cornées qui deviennent très-solides par la dessiccation. Les supérieures sont par¬ courues par un sillon médian superficiel ; celles de l’abdomen (sauf par¬ fois sur les deux derniers segments) sont partagées en trois parties pres- (1) Le Phosphœnus hemipterus d’Europe fait cependant exception à cet égard, comme on le verra plus loin. (2) Maille est le premier qui ait fait connaître les véritables habitudes de ces larves, dans un Mémoire anonyme publié dans le Bullet. d. 1. Soc. philomat., février 1826, et en extrait dans les Ann. d. Sc. nat. VII, p. 353, et Férussac, Bullet d. Sc. nat. Vil, p. 296. (3) Lampyris noctiluca, De Géer, Mém. d. l’Acad. d. Sc. d. Paris; Mém. d. Sav. étrang. II, 1755, p. 621, pl. 9; il a reproduit cette description dans ses Mém. IV, p. 36, pl. 1, f. 24-33. — Luciola italica, De Géer, Mém. IV, p. 55; très-courte description. — Phosphœnus hemipterus, P. W. J. Müller in lllig. Magaz. IV, p. 182. — Aspidosoma candelaria, Goureau, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, 111, p. 345, pl. 7, 11, f. 1-6. — Pour une description générale, voyez Erichs. Archiv, 1841, 1, p. 90, et Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Sc. d. Liège, VIII, p. 497. U existe en outre dans les collections ou dans les auteurs plusieurs larves qui appartiennent plus ou moins certainement à cette tribu. — J’en ai sous les yeux une de Ceylan, de forme très-grêle, qui me paraît être celle de quelque Luciola. — M. Westwood (An. Iutrod. etc., I, p. 247, f. 26, n° 1) en a figuré une de Valparaiso, qui est certainement aussi celle d’un Lampyride. — Deux autres très-singulières, de Java, dont l’une a été figurée depuis longtemps par M. Perty (Col. Indiæ or. pl. 1, f. 8, 9; voyez aussi Westwood, loc. cit. p. 254, f. 27, n° 1), et l'autre publiée par M. Westwood (loc. cit. p. 259, f. 28, n° l),sont plus dou¬ teuses. M. Westwood pense que ce sont des larves de Lycides; suivant Erichsou, ce serait celles de quelques Lampyrides. Toutes deux présentent une anomalie remarquable : au lieu de neuf paires de stigmates seulement, elles en ont dix, dont une est sitsée sur le métathorax; mais celle-ci est-elle réellement une dé¬ pendance de l’appareil respiratoire? MALACODEBMES. 308 que égales, par deux sillons très-prononcés. La tête est trcs-petite, horizontale, complètement retirée dans le prolhorax et, en outre, comme invaginée dans un repli membraneux qui cache les organes buccaux. Ceux-ci sont privés de labre et se composent : de deux mandibules grêles, arquées et très-aiguës; deux mâchoires terminées par un lobe grêle, cilié, bi-articulé et portant des palpes de trois articles, dont le 1er est gros, cylindrique, le 2e très-court, le 3° court et très-grêle; enfin, d’un menton sans languette, flanqué de deux pièces palpigères portant les palpes labiaux de deux articles, dont le second est aciculé.Dc chaque côté de la tète, se voit un ocelle arrondi et assez gros, en avant duquel sont insérées de courtes antennes dirigées en avant et composées de trois articles, dont le dernier est très-court. Les trois segments thoraci¬ ques ne sont pas plus larges que ceux de l’abdomen, mais plus longs, surtout le prothorax qui s’avance au-dessus de la tête ezi un bouclier arrondi antérieurement, comme à l’état parfait. L’abdomen s’atténue graduellement en arrière, et son dernier segment, qui varie, est pourvu d’un prolongement anal peu saillant (1). Les pattes sont très-robustes et composées d’une grande hanche transversale et appliquée contre le corps, d’un trochanter court, d’une cuisse assez longue, d’une jambe courte et d’un onglet représentant le tarse. Les neuf paires de stigmates sont situées inférieurement, à quelque distance des bords latéraux (2), la première sur le mésothorax, les autres sur les huit premiers seg¬ ments abdominaux. En Europe, ces larves passent l’hiver sous cette forme et achèvent leur développement au retour de la belle saison. De Géer a fait connaître une particularité intéressante de la mue qui précède leur transformation en nymphe. Leur peau, au lieu de se fendre supérieurement sur la li¬ gne médiane du thorax, comme cela est de règle, le fait de chaque côté de celte partie du corps, et c’est par la large ouverture qui en résulte que la larve extrait sa tête et son abdomen. La durée de l’état de nym¬ phe est fort courte et ne se prolonge pas au-delà d’une huitaine de jours. Les nymphes des mâles ne présentent rien de particulier, tandis que celles des femelles aptères conservent la forme de la larve (ô). (1) Maille (loc. cit.) a fait connaître que la larve du Lampyris noctiluca fait sortir à volonté de ce prolongement unehoupe de sept à huit filets blaucs dont elle se sert pour nettoyer ses pattes et les parties antérieures de son corps lors¬ qu’elles sont souillées par les débris des Mollusques dont elle vit. M. Goureau (loc. cit.) a retrouvé cet appareil chez la larve de l’.'lsp/dosoma candelaria, et il est probable qu’il existe chez toutes celles de la tribu. (2) Suivant M. Goureau (loc. cit.), chez la larve de l’/lspido$oma candelaria , ils sont situés au sommet des angles des segments abdominaux qui fout saillie sur les côtés. (3) Yoyezla figure que De Géer (Mém. IV, pl. 1, f. 2G) a donuée delà nym¬ phe femelle du L. noctiluca. LAMPYRIDES. 309 L’Amérique est particulièrement riche en Lampyrides; elle en pos¬ sède à elle seule plus que toutes les autres régions du globe prises en¬ semble. En Europe, la tribu n’est représentée que par les trois genres Lampyris, Phospiiænds et Llciola. L’Afrique, les Indes orientales et l’Australie ne sont guère mieux partagées qu’elle sous ce rapport. Geoffroy est le premier qui ait isolé ces insectes sous le nom de Lam- PYRrs, mais en les associant à des Téléphorides et des Mélyrides du groupe des Malachiides, confusion que Linné conserva et que fil cesser Fabricius. Sauf la création d’un petit nombre de coupes génériques pour des espèces exotiques par Iloffmansegg (Amydetes) et M. R. Gray (Calyptockpiialcs, Megalopbthalmus), le genre était resté intact, lorsqu'en 1833 M. De Castelnau en fit l’objet d’un travail spécial (l)T, dans lequel il porta à vingt le nombre des divisions, tant génériques que sous-génériques. Récemment, M. De Molsehoulsky a repris ce sujet et augmenté considérablement le nombre des genres (2); quelque temps auparavant, M. J. L. Le Conte avait publié une Monographie des espè¬ ces d’une partie de l’Amérique du Nord (3). La classification de ces insectes présente de grandes difficultés, et, sauf ses bases, que je crois bonnes, la suivante ne peut être considérée que comme un essai tout-à-fait provisoire. I. Tête complètement recouverte par le prothorax. Lampyrides vrais. II. — imparfaitement — Lucjolides. Sous-Tkibu I. Lampyrides vrais. Tête très-courte, sans aucune trace de col en arrière, fortement re¬ couverte par le prothorax et en général entièrement rétractile dans la cavité de ce dernier. La majeure partie des espèces appartient à cette sous-tribu. Elle se divise en deux groupes naturels, selon que les deux sexes sont ailés ou non, caractère qui est accompagné d’une différence prononcée dans la forme des antennes. I. Des ailes et des élytres complètes dans les deux sexes. Lucidotides. II. Ailes nulles et élytres rudimentaires chez les femelles au moins. Lampyrides vrais. (1) « Essai d’une révision du genre Lampyris. » Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 122. (2) Etud. entom. Ann. I, p. 25. Le nombre des genres admis parM. DeMot- schoulsky s’élève à 64. Je n’ai pu conserver que deux (Cratosomüs,Lampricera) de ceux qu’il a créés, et parmi les autres il en est quatre (Strongylomorphcs, Lychnacris, Cassidomorphcs, Platylampis) dont je ne saurais rien dire. (3) « Synopsis of the Lampyridæ of temperate North-America. » Proceed. of the Acad, of Philad. V, p. 331. 310 MAL.VCODERMES. Groupe I. Lucidotides. Des ailes et des ély très complètes dans les deux sexes. — Antennes au moins de la longueur du prothorax, en général beaucoup plus lon¬ gues. Ce groupe est entièrement exotique, plus riche en espèces que les au¬ tres réunis, et c’est à lui que s’applique spécialement ce que j’ai dit plus haut des difficultés que présente la classification des Lampyrides. La majeure partie de ses genres sont remarquables par le développement de leurs antennes, qui sont ou très-larges ou flabellées, au moins dans l’un des sexes et souvent chez tous deux. Mais, dans les derniers genres, ces organes s’affaiblissent considérablement, en même temps que les yeux grossissent, surtout chez les mâles, double caractère qui est un ache¬ minement manifeste vers ce qui existe dans le groupe suivant. Les antennes forment dès-lors le point de départ naturel pour l’ar¬ rangement des genres qui suivent. I. Antennes flabellées, pectinées ou au moins subdentées ; leur 2e article très- court, transversal. a Antennes de onze articles. b — flabellées, en général dans les deux sexes, c Leurs rameaux plus ou moins larges, droits. d Antennes biflabellées (a*) ou bidentées ( 9 ) : Lamprocera. dd — uniflabellées. Élytres non subulées : Hyas, Cladodes. — subulées presque dès leur base : Dryptelytra. ce Rameaux antennaires très-grêles, contournés. Antennes biflabellées : Calyptocephalus. — uniflabellées : Ethra. b b Antennes larges, dentées ou pectinées, parfois flabellées : Lucernuta, Lucidota. aa Antennes de douze articles. Le 1er beaucoup plus grand que le 2e : Alecton. — petit ainsi que le 2e : Phausis. II. Antennes grêles, jamais dentées ni flabellées; leur 2e article au moins aussi long que large, obeonique : PholinuSj Cratosomus , Aspidosonw. LAMPYR1DES. 311 LAMPROCERA. De Casteln. Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 129 (1). Palpes maxillaires très robustes; leur dernier article plus long que les précédents réunis. — Tcle entièrement rétractile dans la cavité protho- racique; front large et plan. — Yeux médiocres. — Antennes subcon- tignës, de longueur variable, de onze articles : 1 très-gros et très-renflé, 2 très-court, 3-10 bi-Oabcllés chez les mâles, bi-peclinés chez les fe¬ melles, à rameaux assez larges, 11 plus long que les précédents, lamel¬ liforme. — Prolhorax transversal, triangulaire, plus ou moins acuminé et saillant en avant, rebordé partout, sauf à sa base ; celle-ci coupée carrément, avec ses angles arrondis. — Elytres très-amples, oblongo- ou clliplico-ovales, présentant en avant, à quelque distance de leur bord latéral, un sillon droit ou arqué. — Pattes robustes; jambes larges, ca- naliculées sur leurs deux faces ; tarses munis de pelottes en dessous ; le 1er article de la longueur des deux suivants réunis, le 4e très-robuste, recevant complètement le 5e entre ses lobes ; crochets courts, forts et très-arqués. — Abdomen faiblement lobé latéralement «à son extrémité, chez les mâles. — Appareil phosphorescent peu développé. Grands et beaux insectes, propres à l’Amérique du Sud et remarqua¬ bles par la structure de leurs antennes. Les deux rangées que forment leurs rameaux sont parfois ( I.alreillei ) presque d’égale longueur, mais en règle générale l’interne est beaucoup plus courte que l'externe, et, dans certains cas, fort réduite. Dans les deux sexes l’arceau' pygidial est grand, presque carré et plus ou moins échancré au bout ; l’anal est fortement écha.ncré également chez les mâles et triangulaire chez les femelles; le génital des premiers est petit. M. De Castelnau a réparti dans deux genres qu’il a fortement séparés, les deux seules espèces qu’il ait connues et qui doivent, à mon avis, ne former que deux sections d’un genre vraiment naturel, comme Dejean l'avait pensé. Ses Lamprocera, ayant pour type le Lamp. Lalrcillei de Kirby (2), ont le corps moins large et moins court que dans la section suivante, les antennes notablement plus longues que le prothorax (0), très-longue¬ ment fiabellées chez les mâles, avec les rameaux égaux. L’espèce typique (1) Syn. Lucio, Casteln. loc. cit. p. 135. — Selas (Lamprocera et Lucio) Dej. Cat. éd. 3, p. 113. — IIomaliscs Perty, Sturm. (2) Trans of the Linn. Soc. XII, p. 387, pl. XXI, f. 4, q* (Homal, grandis, Sturm, Catal. éd. 1826, p. 58, pl. 1, f. 5 o*). (3) Ce caractère est purement spécifique ; j’ai sous les yeux la femelle d’une espèce inédite chez laquelle ces organes sont à peine aussi longs que chez les Lccio du même sexe. 312 MALACODERMES. a une tache lumineuse sur le milieu du 5e segment abdominal chez les mâles (l); deux peu apparentes et parfois invisibles existent sur les côtés du segment anal chez les femelles. Les espèces qui me sont connues ont des taches ou des bandes longitudinales fauves sur les élylrcs, avec le prothorax fauve et diversement maculé de noir (2). M. De Castelnau a fondé son genre Lucio sur la femelle d’une es¬ pèce (s) dont l’abdomen est fauve en entier, mais dont l’appareil phos¬ phorescent est en réalité pareil à celui des femelles de la section précé¬ dente. Dans les autres espèces, inédites ou non (4), l’abdomen est noir. Aucun mâle de cette section n’a encore été décrit ni üguré. Les an¬ tennes de ce sexe ne diffèrent de celles des Lamprocera, qu’en ce que leurs rameaux sont plus courts (quoique toujours très-dèveloppés) et plus ou moins inégaux. Son appareil lumineux consiste en deux taches latérales situées sur l’arceau anal ; le bord postérieur du pré-anal sem¬ ble être phosphorescent dans certains cas. Ces insectes sont plus larges que les Lamprocera et scutiformes. Tous ceux connus sont d’un noir profond, avec le bord antérieur du prothorax fauve dans son milieu. L’espèce décrite par M. De Castelnau présente seule, au milieu de chaque élytre.une très-petite bande maculaire et transversale de même couleur. (1) Cette tache est très-apparente et nettement limitée dans les nombreux exemplaires que j’ai sous les yeux. On ne s’explique pas dès-lors que M. De Motschoulsky ait placé le genre dans sa section des Lampyrides sans appareil phosphorescent. (2) Une seconde espèce de cette section est la Lamproc. trimaculata, Motsch. Etud. entom. 2e ann. p. 2, 9 5 du Brésil comme la Latreillei. J’en connais deux autres nouvelles du même pays. — Les Lamprocera flavofasciata et flavoqua- drata de M. Blanchard (in d’Urb. Yoy.; Entom. p. 123, pl. 7, f. 1, 2) sont très- probablement, d’après leur faciès, des femelles du même genre, et c’est par mé- garde, sans doute, que cet auteur décrit leurs antennes comme étant uniden- tées; elles sont visiblement bidentées dans les figures citées. (3) L. abdominalis, Casteln. loc. cit. ; j’ai sous les yeux l’exemplaire même sur lequel le genre a été fondé. La description que donne des antennes M. De Cas¬ telnau est inexacte. (4) La seule décrite est Y Homal, blaltlnus, Perty, Del. anim. art. Brasil. pl. 26, f. 1. M. Perty n’a connu que la femelle; je l’ai, ainsi que son mâle, en¬ tre les mains. — Le Selas testudinaria de Dejean (toc. cit.) doit être rapporté ici. — Je soupçonne également que c’est sur une femelle de ce groupe qu’a été établi le genre Lychnacuis de M. De Motschoulsky (Etud. entom. lre ann. p. 33), qui ne comprend qu’une espèce (L. triguttula, ibid. 2e ann. p. 11); du Brésil? LAMPYRIDES. 313 HYAS. De Casteln. Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 134 (1). Genre très-voisin des Lamprocera et n’en différant que par les deux caractères qui suivent : Articles 3-10 des antennes triangulaires et émettant chacun un assez long et large rameau chez les mâles, fortement dentés ou subpcctinés chez les femelles. — Dernier article des tarses moins robuste et en partie dégagé du lobe du pénultième. Ces insectes ont les plus intimes rapports de forme avec les Lampro¬ cera du groupe des Lccio; ils sont seulement encore plus larges, plus scutiformes cl moins convexes. Les anneaux terminaux de l’abdomen et l'appareil lumineux sont construits d’après le même type que chez ces derniers ; le second est de même habituellement invisible chez les fe¬ melles. Les IIyas sont également propres à l’Amérique du Sud. Leur taille est un peu inférieure à celle des Lamprocera, et la plupart sont assez difficiles à distinguer entre eux. Tous sont en effet d’un jaune testacé en dessus, avec des taches noires sur le prolhorax et les élylres, ou vice versà. Il n’y en a encore, à ma connaissance, que quatre de dé¬ crits (ü). CLADODES. Solier m Gay, Hist. d. Chile ; Zool. IV, p. 444 (3). Palpes maxillaires assez robustes; leur dernier article de forme nor¬ male, plus court que les précédents réunis. — Tête rentrant en grande partie dans l’intérieur du prothorax; front large.— Yeux médiocres. — Antennes subconliguës, médiocres, de onze articles: 1 renflé en massue, 2 très-court, 3-10 subeylindriques, llabellés en éventail, leurs rameaux plus ou moins larges, subégaux, 11 allongé, lamelliforme. — Protho¬ rax aussi long que large chez la plupart, ogival et parfois saillant et acu- miné en avant, largement rebordé sur les côtés ; sa base légèrement (1) - Syn. Auge, Dej. Cat. ëd. 3, p. 113. (2) Lamp. flabellata (Auge Olivieri Dej.), guttata (flabellata var.?) Fab. Syst. El. II, p. 106; Cayenne. — L. denticornis (A. Panseri Dej.), Germar, Ins. Spec. nov. p. 67; Brésil. — L. scissiventris, Perty, Del. Ànim. art. Brasil. p. 26, pl. 6, f. 2; même pays; M. De Castelnau (Hist. nat. d Col. I, p. 266) le confond à tort avec le précédent. (3) Syn. Biiipidophorus, Solier, loc. cit. p. 442. — Nyctocrepis, Motsfch. Etud. entom. lrc ann. p. 33; nom postérieur d’environ trois ans à ceux de Solier. — Nïctocharis, Dej. Cat. éd. 3, p. 113. 314 MALACODEnMES. échancrée en arc de cercle, avec scs angles aigus, mais non saillants. — Elylres oblongo-ovales ou graduellement élargies on arrière. — Pattes médiocrement robustes; tarses munis de pelottes en dessous; le 1fr ar¬ ticle des postérieurs au moins aussi long que les suivants réunis, le ne recevant qu’à moitié le oo. — Abdomen fortement lobé sur les côtés, tantôt dans toute sa longueur, tantôt à son extrémité seulement. Solier, qui n'a connu que deux espèces chiliennes de ce genre, les a placées dans deux genres distincts basés sur la forme «lu dernier article des palpes maxillaires. Il réservait le nom de Cladopes à celle chez qui cet article est conique, cl celui de Kmemocuoiu s à celle chez qui il est sécuriforine vi), tout en convenant que ces deux genres devraient à la rigueur n’en former qu’un. Cet article, en effet, varie presque dans chaque espèce et ne saurait à lui seul avoir une valeur générique. Quoique j'aie vu un assez grand nombre de ces insectes, je n’ai ren¬ contré parmi eux aucun exemplaire qui parut être femelle, de sorte que je ne saurais rien dire de ce sexe. Mais je suis très-porté à croire que ses antennes ne diffèrent pas de celles des mâles et qu’il ne se distingue de ces derniers que par la forme des segments terminaux de l’abdomen et, peut être, par les organes de phosphorescence. Ceux-ci, dans tous les individus mâles que j’ai sous les yeux, consis¬ tent en deux petites taches latérales situées sur l’arceau anal. Ce der¬ nier est court et muni d’une longue et étroite saillie médiane ; le géni¬ tal est conique et allongé, le pygidial plus ou moins trilobé. Ces insectes propres, comme les précédents, à l’Amérique du Sud, sont d’assez grande taille, de forme variable, et leurs couleurs se bor¬ nent au noir, au fauve et au blanc testacé, mais combinés d’une manière différente dans chaque espèce. Leurs antennes sont fortement (Libellées, sauf dans une seule espèce ( Dcmoulinii ) chez laquelle leurs rameaux sont de longueur médiocre. En ce moment cinq espèces seulement sont décrites (2). DRYPTELYTRA. De Casteln. Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 128. Palpes courts et peu robustes ; leur dernier article médiocrement sé- curiforme. — Tète courte, entièrement rétractile dans le prolhorax ; front assez large. — Yeux assez gros. — Antennes contiguës, courtes, (1) Solier se trompait; cet article n'est pas sécuriforine, mais seulement plus large que de coutume et tronqué inférieurement au lieu de l’être sur son bord interne. (2) Cl. flabeUatus, Solier, loc. cit. p. 445, Col. pl. 11, f. 2; du Chili, ainsi que le suivant. — Rhip. ater , Solier, ibid. p. 443, Col. pl. 11, f. 1. — -Vjyrf. Demouiinii. flabellicornis, latnelUcomis (Nyct. Lacordairei Dej .), Motsch. Etud. entom. 2e ann. p. 10; du Brésil. J'en connais trois autres espèces inédites. LAMPYHIDES. 315 graduellement et fortement atlénoécs, de onze articles : 2 à peine dis¬ tinct, 3-10 transversaux, puis s’allongeant peu à peu, (labellés en éven¬ tail ; leurs rameaux larges, égaux, aussi longs que l’antenne entière. — Prothorax transversal, arrondi et un peu anguleux en avant, coupé car¬ rément en arrière, avec ses angles postérieurs arrondis, largement fo¬ liacé et relevé sur les côtés. — Elytres linéaires, subulées à peu de dis¬ tance de leur base et laissant les ailes inférieures à découvert entre elles. — Pattes longues et grêles; 1er article des tarses aussi long que les suivants réunis; le 4e recevant eri partie le 5e; ses lobes grêles. — Les trois pénultièmes arceaux dorsaux de l’abdomen très-fortement lo¬ bés sur les côtés. — Corps allongé, parallèle, plan. La forme des ély 1res suffit à elle seule pour faire reconnaître ce genre, voisin, du reste, des Cladodes par l’ensemble de ses caractères. Il ne comprend qu’une rare espèce (1) de Cayenne, dont j’ai, le premier, rap¬ porté dans le temps quelques exemplaires. Cet insecte est de taille moyenne, d’un beau jaune, avec le sommet des rameaux aritennaires et les ély très d’un noir brunâtre; celles-ci sont rugueuses, sans lignes sail¬ lantes et étroitement bordées de jaune dans toute leur longueur. Les deux exemplaires que j’ai sous les yeux sont des mâles. Leurs organes lumineux occupent les bords latéraux des arceaux pré¬ anal et anal. Celui-ci est court, bisinué; l’anal très-allongé et conique; le pygidial assez court et fortement trilobé. Tous, par conséquent, res¬ semblent à ceux des Cladodes. CALYPTOCEPHALUS. Gray in Griffith, Anim. Kingd.; Ins. I, p. 370 (2). Palpes médiocrement robustes; leur dernier article assez court, ovale et acuminé ou légèrement sécuriforme. — Tête entièrement rétractile dans le prothorax; front large. — Y'eux assez grands, peu saillants. — Antennes contiguës, longues, très-grêles, graduellement atténuées, de onze articles : 1 en cône renversé, 2 très-court, 3-10 allongés, émettant chacun, dans les deux sexes, deux très-longs rameaux grêles et contour¬ nés sur eux-mêmes, 11 pareil à ces rameaux. — Prothorax plus long que large, fortement rétréci et souvent acuminé en avant, faiblement rebordé sur les côtés, à peine échancré à sa base, avec les angles de celle-ci obtus. — Elytres allongées, subparallèles. — Pattes longues et (1) D. cayennensis , Casteln. loc. cit.; c’est le Nyctocharis phyllogaster de Dejean, Cat. 6d. 3, p. 113. (2) Syn. Psilocladus, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 121. — Pullacla- sis, Newm . The entom. Mngaz. V, p. 382. M. J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad, of Philad. V, p. 322) a remplacé ce nom mal fait par celui de Polycla- sis. — Actemsta pars, Dej. Cat. éd. 3, p. 113. 316 MALACODERMES. grêles, mais toujours comprimées; 1er article des tarses aussi long que les suivants réunis; le 4e petit, recevant complètement le 5e; crochets petits et simples. — Abdomen fortement lobé latéralement chez les mâles. — Corps allongé, subparallèle. Ces insectes diffèrent de tous les précédents, non-seulement par leurs antennes, mais par leur forme générale qui est très-voisine de celle des Telepiiorcs. L’arceau génital chez les mâles est subcylindrique et très- allongé ; l’anal est tronqué dans le même sexe, et triangulaire chez les femelles; le pygidial largement échancré dans les deux sexes. L’appa¬ reil lumineux est nul ou occupe les côtés de l’anneau anal (î), dans les espèces qui me sont connues. Le genre Psilocladus de M. Blanchard est complètement identique avec celui-ci. M. Newman a établi celui qu’il a nommé Pollaclasis sur le Lamp. bifaria de Say (a), qui ne s’éloigne des espèces ordinaires qu’en ce que ses rameaux antennaires sont beaucoup plus courts, caractère qui n’est manifestement pas générique. Les Calyptocepiialcs sont américains et, sauf l’espèce dont il vient d'être question, propres à l’Amérique du Sud. Leur taille est moyenne, et le noir, diversement combiné avec le fauve, forme leur livrée (5). ETIIRA. De Casteln. Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 133 (4). Ce sont des Calyptocepualus dont les rameaux antennaires ne for¬ ment qu’une seule rangée au côté interne. Tout le reste est semblable, sauf quelques différences spécifiques dans la forme des derniers segments de l’abdomen. Ainsi, l’anal des mâles est parfois échancré, leur génital est plus court, et le pygidial, dans les deux sexes, est tantôt tronqué, tantôt légèrement trilobé, par- (1) Je n’en vois aucune trace dans les deux sexes du fosciatus, du Goryi et du thoracicus. 11 est, au contraire, très-apparent chez le mâle du stipulicornis où il occupe, sauf un étroit espace médian, le segment indiqué. (2) Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 157 [Pollacl.ovata Newm.). (3) C. fasciatus, Gray, loc. cit. pl. 39, f. 5; Guyane anglaise. — Goryi {A et en. unifasciata Dej.), thoracicus (A. melanoptera Dej.), Casteln. Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 130; Cayenne. — Psil. miltoderus, Blanch. loc. cit. p. 122; du pays des Chiquitos. — C. stipulicornis {Ad. festiva Dej.), Motsch. Etud. en¬ tom. Ann. II, p. 9; Brésil. (4) Syn. Ci.adophorcs, Gray in Griffith, Anim. Kingd. ; Ins. I, p. 371; nom employé antérieurement par M. Guérin-Méneville pour un genre de Lycides; Voyez plus haut, p. 299. — Eucladisus (Cladophorus), Westw. an lutrod. to the mod. classif. of lus. I, p. 257. — Actekista pars, Dej. Cat. éd. 3, p. 113. — Vesta, Casteln. loc. cit. p. 132. LAMPYR1DES. 317 fois même arrondi. L’appareil lumineux manque de même assez fré¬ quemment. Les espèces typiques sont propres à l’Amérique du Sud (l); mais il existe à Java une espèce (2) de plus grande taille qui n’en diffère que par ses rameaux antennaires de moitié plus courts, et en ce que l’arceau anal des mâles est muni d'une longue épine médiane. M. De Castelnau en a fait, sous le nom de Vesta, un genre à part, qui ne me parait bon qu’à former une section dans celui-ci, comme les Pollacla- sis de M. Newmann le font parmi les Calyptocepoalus. Depuis, M. Blanchard a appliqué ce nom de Vesta à des espèces américaines; mais celui d’EniRA doit avoir la préférence, M. De Castelnau l’ayant proposé pour les espèces du même pays. LUCERNUTA. De Casteln. Ann. d. I. Soc. entom. Il, P- 143. Palpes robustes; leur dernier article de forme oormale. — Tête en¬ tièrement rétractile dans le prolhorax; front large et plan. — Veux as¬ sez gros chez les mâles. — Antennes subcontiguës, de la longueur de la moitié du corps, robustes, de onze articles : 1 gros, obeonique, 2 trans¬ versal, 3-10 allongés, larges, un peu anguleux à leur sommet, 11 de même longueur, arrondi au bout. — Prothorax transversal, demi-circu¬ laire en avant, fortement rebordé, sauf à sa base qui est coupée presque carrément, muni en avant de deux taches vitrées, nettement limitées. — Elytres régulièrement ovales, rebordées latéralement. — Pattes robus¬ tes; 1er article des tarses aussi long que les deux suivants réunis, le 4e grand, recevant en grande partie le 5°; crochets simples. — Abdomen fortement iobé sur les côtés en arrière. — Corps large, ovale. M. De Castelnau n’a fait de ce genre qu’une division des Piiotinüs qu’on trouvera plus loin, et y a compris des espèces qui ne sauraient rester associées. Je n’y laisse, avec M. De Motschoulscby (5). que les deux qu’il a placées en tète (4). Ce sont de grands insectes du Brésil, très- voisins des Lucidota, mais qui en diffèrent par leur abdomen lobé (1) Clad. marginatus, Gray, loc. cit. pi. 39, f. 4 (Acten. mystacina Dej.); Brésil. — E. lateralis, interrwpta, Casteln. loc. cit.; Brésil. — Vesta cincti- collis, du Chili; gratiosa, du pays des Chiquitos; Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 122, pl. VII, f. 4, 5. — E. axillaris , Motsch. Etud. entom. Ann. II, p. 8; Brésil. — L ’Actenista cactcade Dejean (loc. cit.) appartient aussi au genre. (2) Vesta Chevrotât ii, Casteln. loc. cit. p. 130. L’exemplaire mâle, qui a servi à M. De Castelnau, m’a été obligeamment communiqué par M. Ghevrolat. (3) Etud. eutom. Ann. I, p. 39. (4) Lamp. Savignyi, Kirby, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 388. — L. fe- nestrata , Germar, 1ns. Spec. nov. p. 66 (Savignyi var?). Il existe dans les collections quelques espèces inédites des Indes-Orieufales et 318 MALACODERMES. latéralement, les taches vitrées rie leur prolhorax et, caractère qui n’a qu'une faible importance, par leurs antennes plus courtes. Ces deux espèces sont noires, avec les bords latéraux du prothorax et une bande marginale sur chaque élytre, blanchâtres, système de coloration très- commun chez les Lucidota. Les organes lumineux occupent les trois derniers segments abdomi¬ naux. L’arceau génital des mâles est conique, leur anal étroit et légère¬ ment échancré, celui des femelles triangulaire ; dans les deux sexes, le pygidial est largement et faiblement échancré. LUCIDOTA. De Casteln. Ann. d. I. Soc. entom. IL, p. 136 (1). Palpes robustes; leur dernier article de forme normale. — Tête des Lccernüta. —Yeux médiocres dans les deux sexes. — Antennes très- longues, surtout chez les mâles, de onze articles : 1 gros, arqué, 2 très- court, 3-10 larges, triangulaires, assez souvent flabcllés, au moins den¬ tés. — Prothorax de longueur variable, en général rétréci et saillant, parfois semi-circulaire en avanl, rebordé latéralement, légèrement échancré en arc de cercle ou bi-sinué à sa base, rarement muni de ta¬ ches vitrées en avanl ; celles-ci jamais nettement limitées. — Elylres presque toujours allongées et parallèles. — 1er article des tarses de la longueur des deux suivants réunis, le 4e recevant plus ou moins com¬ plètement le oe. — Segments abdominaux simples; leurs angles parfois aigus et un peu saillants, mais à proprement parler non lobés chez les mâles. — Corps allongé et parallèle, rarement oblongo-ovale. Genre riche en espèces et essentiellement caractérisé par la longueur et la forme plus ou moins large des antennes, qui sont, du reste, extrê¬ mement variables, même à ces deux points de vue. U y a des espèces (par ex. flabcliicornis) chez qui elles sont fortement flabellèes, tandis que chez d'autres elles sont faiblement dentées ; mais, entre ces deux extrêmes, on trouve les passages les plus insensibles, de sorte que ces modifications sont presque spécifiques. Les femelles ne semblent diffé¬ rer nullement ou que très-peu de leurs mâles à cet égard, du moins chez les espèces qui me sont connues. de la Chine, beaucoup plus petites que les précédentes, de couleurs autres, mais qui en présentent tous les caractères essentiels et qui devront leur être associées. Aucune ne figure, à ma connaissance, dans le catalogue de Dejean, ni n’est décrite. (1) Syn. Lychncris, Dej. Cat. éd. 3, p. 113. — Lychkcris, Trilychnia, Di- lychnia, Mesolamris, Lychnogaster, Psecdol ychnuris, Pachylychnia, Lucidota, Motsch. Etud. entom. lre anu. p. 28 sq. — Lucerkcta J. L. Le Conte. — Py- ractomena Solier. L AMP V RIDES. 319 Tout le reste ne varie pas moins chez ces insectes, et les huit genres dans lesquels les a répartis M. De Motschoulsky sont loin de suffire pour exprimer toutes les modifications que subissent leurs organes de phos¬ phorescence et leurs derniers segirwei ils abdominaux (1). De tous ces genres, deux (Lvcnxcnis, Lycunogaster) dont les espèces ont l’abdo¬ men assez fortement lobé latéralement chez les mâles, pourraient seuls être conservés, en les fondant en un seul, s'il n’y avait pas des transi¬ tions à cet égard entre eux et les autres. Les Lccidota paraissent être répandues dans presque toute l’étendue (1) Je ne saurais donner l’analyse de ces genres, faute d’une précision suffi¬ sante dans les caractères qui leur sont assignés. Six d’entre eux sont placés dans une division caractérisée par la présence de faibles taches phosphorescentes sur le premier segment abdominal ou sur le prothorax (je ne connais aucun Lam- pyride qui soit dans l’un ou l’autre de ces deux cas), et partagée en sous-sec¬ tions de la manière suivante : A. Prolhorax pourvu de taches translucides. Lycu.noris. Type: L. Klugii, Motsch. loc. cit. II, p. 104; du Brésil. — Le Lamp. atra Fab. (Entom. Syst. II, p. 101; laticornis Fab. Syst. El. II, p. 100; Lychn. morio Melsheim.), de l'Amérique du Nord, que M. de M. lui donne pour congénère, avec doute il est vrai, n’a aucune trace de taches translucides sur le prothorax. B. Prothorax sans taches translucides. (Sur les cinq genres qui suivent, deux, les Mesolampis et les Lycnogaster, en possèdent.) a. Des taches phosphorescentes sur le milieu du 5e segment abdominal, au moins dans l’un des sexes. Trieychxia. Type : Homalisus mœstus, Perty, Del. Anim. art. Brasil. p. 27, pl. 6, f. 5; du Brésil. — T. ruficollis , du Brésil; flaviyes, de Cayenne; Motsch. loc. cit. II, p. 6 Dilychma : D. basalis, ruficollis , Motsch. loc. cit. II, p. 7; du Brésil. Mesolampis. Type : L. flabellicornis, Fab. Syst. El. II, p. 107; du Brésil.— pectinicornis , Motsch. loc. cit. II, p. 7; du même pays. Lychnogaster. Type : Lamp. appendiculata, Germar, Ins. Spec. nov. p. 65; du Brésil. — cinctus, dilaticornis , angustatus , Motsch. loc. cit. II, p. 8; du même pays. Les caractères de ces espèces ne s’accordent pas bien avec ceux de l’espèce typique. a a. 5e segment abdominal sans taches phosphorescentes; un vestige de ces taches sur le dernier seulement. Pseudolychxuris. Types : P. vittata, sutura lis, Motsch. loc. cit. II. p. 9; de Colombie. J’ai sous les yeux dix exemplaires de ces espèces et ne leur vois aucun vestige d’appareil lumineux. Les deux genres qui suivent sont séparés des précédents par dix-sept autres genres, et l’un de l’autre par les I'uotincs. Us sont placés dans une division ca¬ ractérisée par la présence de taches phosphorescentes sur les deux derniers segments abdominaux. Paciiylychma. Type : P. lunata, Motsch. loc. cit. II, p. 41; du Brésil. Lccidota. Type : L. Banonii (depressicornis Dej ), Casteln. Ann. d. 1. Soc. ent. Il, p. 137; de Cayenne. 320 HALACODEMHES. de l’Amérique. Leur taille varie beaucoup, mais est, en général, au- dessus de la moyenne. La grande majorité d’entre elles sont noires, avec les bords latéraux du protborax et une bande submarginale, sur chaque élytre, de couleur blanche (t). * ALECTON. De Casteln. Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 135. Palpes maxillaires courts et très-robustes, leur dernier article briève¬ ment conique, acuminé. — Tète entièrement rétractile dans le pro- thorax ; front large, plan. — Yeux médiocres. — Antennes courtes, très-robustes, de douze articles : 1 très-gros, obeonique, 2 fortement transversal, 3 plus long que 4-10; ceux-ci transversaux, serrés, subim¬ briqués, fortement dentés au côté interne, 11 plus long, en cône ren¬ versé, 12 petit, obtus au bout. — Protborax aussi long que large, rétréci et saillant en avant, légèrement échancré en arc de cercle à sa base. — Elytres à peine plus larges que le protborax, très-régulièrement ovales, largement arrondies en arrière. — Pattes courtes et robustes; le 1er ar¬ ticle des tarses presque aussi long que les trois suivants réunis, le 4e court et étroit, recevant incomplètement le 5e. — Abdomen médiocre¬ ment lobe sur ses bords chez les mâles. — Corps régulièrement ovale, à téguments assez solides. L’un des meilleurs genres de la tribu. II ne comprend jusqu’ici qu’une rare espèce de l’île de Cuba ( A.dorsalis Casteln.), de taille moyenne et voisine pour la forme de certaines Cassida européennes (par ex. C.mur- rœa). Elle est d’un beat jaune orangé, avec une grande tache commune et discoidale, d’un noir profond sur les élytres, et qui occupe en entier la base de ces organes. Les quaire derniers articles des antennes sont de la même couleur. Je n’ai vu que l’exemplaire mâle de la collection de M. Chevrolat, sur lequel M. De Castelnau a établi le genre. Son appareil lumineux est nul (2). (1) Aux espèces mentionnées dans la note précédente, aj. : Esp. de l’Amér. du Sud, : L. compressicornis, Fab. Syst. EL II, p. 103. — L. thoracica, Oliv. Entom. IL, 28, p, 27, pl. 3, f. 29 a b (an hùj. gener?). — L. p/eyllocera, Wiedem. in Germar, Mag. IV, p. 22; Brésil. — Lucid. thoracica (nec Oliv.), de Cayenn e; limbata, modesta, antennata , du Brésil; Casteln. Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 137. — Lucid. elongata, Blancli. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 121, pl. 7, f. 3; du Brésil. — Esp. de l’Amér. du Nord : Lucernuta tarda, punc- tata, .1. L. Le Conte, Proceed. of tlie Acad, of Philad. V, p. 332. Solier (in Gay, Hist. de Cliile; Zool. IV, p. 446) a -décrit neuf espèces de Pv- ractomena, du Chili, sous les noms de conipressicorne, vicinuni, lugubre, bi- notatum, fissicolle et brevicolle ; toutes me sont connues et appartiennent au genre actuel. (2) Je n’en vois du moins aucune trace ; mais comme l’abdomen est entière- LAMPYRIDES. 321 PHAUSIS. J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of PhiUid. V, p, 337. Je n’ai pas vu ce genre en nalure et ne peux que reproduire les ca¬ ractères que lui assigne M. J. L. Le Conte. Antennes de douze articles, courtes, dentées, comprimées; leurs ar¬ ticles 1-2 petits, le dernier subulé, très-petit, à peine distinct. — Palpes très-courts. — 4a article des tarses court, bilobé, le 5° long ; crochets simples. — Les trois derniers articles de l’abdomen phosphorescents. — Le dernier arceau dorsal échancré. Il me parait, d’après cette formule, que le genre est voisin du précé¬ dent, quoique Ucjean ait placé parmi les Lampyris l’unique espèce qui le compose, le Lamp. rcticulata de Say (l). Aucun Lampyris propre¬ ment dit n’a des antennes faites comme il est dit plus haut. Cet insecte se trouve dans la Géorgie où il est rare, à ce que dit M. J. L. Le Conte. PIIOTINUS. De Casteln. Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 141 (2). Palpes robustes ; leur dernier article de forme normale. — Tète en entier rétractile dans le prothorax; front plus ou moins large, plan. — Yeux souvent plus gros chez les mâles que chez les femelles. — Anten¬ nes un peu distantes, généralement médiocres, subfiliformes ou com¬ primées, atténuées à leur extrémité, de onze articles : 1 peu robuste, en cône renversé, 2 aussi long que large, obeonique, 3-11 subégaux. — Prothorax tantôt demi-circulaire, tantôt anguleux en avant, en général faihlement rebordé sur les côtés, rarement muni de taches translucides en avant; ces dernières jamais nettement limitées. — Elytres de forme variable. — Pattes plus ou moins robustes, comprimées; lfr article des tarses postérieurs au moins aussi long que les deux suivants réunis; le presque entièrement reçu entre les lobes du précédent. ment fauve, il est possible que leur invisibilité après la mort soit due à cette circonstance. (1) Journ. of the Acad. ofPhilad. Y, p. 163 [Lamp. brevicornis Dcj .) . (2) Syn. Erythrolychnia, Ellipolampis, Macrolampis, Lamprodes, Photinus, Robopos, Cai.lopisma, Pycoi.ampis (Dej .), Motsch. Etud. entom. Ann. I, p. 36 sq. — Ellychnia (Dej.), J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Pliilad. V, p. 333. — Pyropyga (Ellycunia), Motsch. loc. cit. p. 28. — Pyrectomena (Dej.), J. L. Le Conte, loc. cit. p. 336. — Pyrectosoma (Pyrectomena), Motsch. loc. cit. p. 58. Coléoptères. Tome IV. 21 MALACODERMES. 322 Ce genre, tel qu'il est établi ici. correspond non-seulement aux Puo- tinüs Casleln.. mais encore aux Ellyciinia et Pyractomena de Dejean, ne parvenant pas, abstraction faite de l'appareil phosphorescent et des derniers segments de l'abdomen qui varient comme de coutume, à trouver entre ces insectes autre chose que des différences dans la forme géné¬ rale qui passent insensiblement les unes dans les autres. Ainsi constitué, il se distingue de tous les genres qui précèdent, par la forme des anten¬ nes dont le 2e article n’est pas transversal, et des deux suivants par l’absence d'une dent à la base des crochets des tarses. Les huit premiers genres cités dans la synonymie ont été créés par M. de Motschoulsky, aux dépens des Pygolampis de Dejean, et disper¬ sés par lui, pour la plupart, à de grandes distances, d'après leurs organes lumineux. On peut les disposer d'une manière plus naturelle dans l'or¬ dre suivant. A part quelques exceptions, ses Macrolampis comprennent les plus grandes espèces du genre (t). Elles ont, sous le rapport de la forme et des couleurs, la plus grande analogie avec les Lucidola flabellicornis, dilalicornis , etc. En règle générale, leurs deux pénultièmes segments abdominaux sont phosphorescents dans les deux sexes. Les Ellipolampis n'en diffèrent que pac leur taille beaucoup plus pe¬ tite. Leur appareil de phosphorescence occupe les mêmes segments et est sujet aux mêmes variations (e). Les Lamprodes (ô) sont des Ellipolampis qui ont les trois derniers segments abdominaux phosphorescents, caractère illusoire, car il se re¬ trouve chez quelques espèces des deux groupes précédents. L'espèce unique (4) à laquelle M. de Motschoulsky réserve le nom de Photiwus 11e diffère de ces Ellipolampis que par des antennes plus longues que de coutume. (1) Type : 3/. longipennis , Motsch. toc. cit. Ann. II, p. 37; grande espèce de la Colombie, très-allongée et inscrite dans quelques collections de Paris, sous le nom de Pygol. angustissima Buq. M. de 31. décrit encore : M. cincta, velutina, de Colombie; in fuse ata, longula, du Brésil. — Les Lamp. lunifera et truncata d'Eselisclioltz (Entomogr. éd. Leq. p. 52) originaires du Brésil, appartiennent aussi à ce groupe, ainsi que les Pyg. infuscata, teeniata (lunifera: Escbscli.), fuliginosa, confiais, limbalis, (truncata? Escbscli.), etc., de Dejean. — Les trois derniers segments abdominaux sont souvent phosphorescents chez ces insectes; il est plus rare que l’antépénultième seul le soit, et plus particulièrement chez les femelles; le tœniata Dej. eu offre un exemple dans, ce dernier sexe. (2) Type ; Lamp. pyralis Linné (centrata Say, rosa/a Germar), des Etats- Unis.— E. elongata, littoralis, des Antilles; impressicollis , cinctella, suturella, de Colombie; laieralis, limbata, du Brésil; Motsch. loc. cit. p. 35. (3) M. de M. ne rapporte a ce groupe que le Lamp. fusca, Germar, Ins. Spec. uov. p. 63; de Buenos- Ayres ; et le L. linearis, Latr. in Humb. et Bompl., Übs. d. Zool. I, p. 205, pl. 22, f. 3. Le premier seul m’est connu. (4) Lamp. vittigera, Scliœnh. Syn. Ins. III, Àppeud. p. 21; des Antilles. LAM PYRIDES. 323 Les (rois groupes qui suivent, composés, comme les deux précédents, d'espèces de taille médiocre ou petite, auraient ceci de commun, qu’un seul de leurs segments abdominaux serait phosphorescent. Chez les Pygolampis (1) et les Erytbrolycunia (2), ce segment serait l’antépénultième, et chez les Robopus(3) le dernier. Les plus grands de ces insectes reproduisent la forme générale et le système de coloration des Lucidota ; les plus petits varient sous ces deux rapports. Ils sont encore plus nombreux que les espèces du genre en ques¬ tion (4). Leurs derniers segments abdominaux varient comme l’appareil lumineux lui-même. Néanmoins, dans la grande majorité des cas, l’ar¬ ceau pygidial est arrondi et sinué chez les mâles, largement arrondi et bisinué chez les femelles; l’anal court et échancré chez les premiers, triangulaire et échancrc chez les secondes; enfin, ^e génital des mâles petit et conique. (1) M. de M. a placé ces insectes près des Mecalophtiialmüs et des Amydetes, c'est-à-dire parmi les Lampyrides qui ont la tète imparfaitement recouverte. Il est vrai que chez certaines espèces (par ex. 4 -maculata), le prothorax est un tant soit peu moins saillant que de coutume, mais chez les autres (par ex. ful- ÿ/cfa), il est sous ce rapport parfaitement à l’état normal. Ce groupe paraît propre aux Antilles, notamment à Cuba et à Haïty. Ses espèces sont toutes déformé assez large et d’un rouge fauve en dessus, avec la partie postérieure des élytres et souvent une tache à la base de ces organes, noires. Les types sont : les Photin. b-notatus et A-maculatus, Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 269; Lomp. fulgida Oliv. Entom. II, 28, p. 16, et Pyg. interrupta , Motsch. loc. cit. II, p. 24. Le Pyg. blanda de Dejean, petite espèce du Brésil que M. de M. place dans ce groupe, a les deux derniers segments abdominaux phosphorescents et le fa¬ des d’une Ellipolampis. (2) Je ne vois absolument pas en quoi ce prétendu genre diffère des Pygo- lampis, quoique M. de M. l’en ait fortement séparé; il n’en décrit qu’une es¬ pèce dont je crois qu’il n’a vu que la femelle : E. dimidiatipennis Mannerh.; des Antilles. (3) Type et unique espèce : R. roseicollis, Motsch. loc. cit. p. 42; de Porto- Rico. (4) Outre les espèces citées dans les notes qui précèdent, les suivantes et probablement d’autres encore mentionnées dans les auteurs, me paraissent ap¬ partenir au genre : Esp. de l'Amér. du Sud : L. marginata Linné, Fab. Oliv.; Brésil. — L. obscura Fab., Oliv.; Terre de Feu. — L. caliginosa , livida, occi- dentalis, Oliv. Entom. 11,28, p. 20 sq.; Cayenne. — L. albilalera, Schœnh. Syn. 1ns. III; Append. p. 21; Brésil. — L. roseimaculota, pallidicollis, signaticul- lis, fulvipes , ornoticollis^oseicollis, linearis,paraUela, lineola,fuliginosa, tris- tis, parva, gradlis, Blanch. in d’Orb. Yoy.; Entom. p. 112. — Esp. des Antilles: L. dorsalis, Schœnh. loc. cit. p. 24. — Esp. de l’Amér. du Nord : L. scintillons , Say, Journ. of the Acad, of Pliilad. V, p. 163; M. de Motschoulsky en a fait un Macrolampis; mais l’espèce qu’il a décrite sous ce nom ne me paraît pas la même que celle de Say. — Phoi. ardetis, Costa, marginella, punctulata, consangni- n en, obscurella, lineella, vittigera, i. L. Le Conte, Proceed. of tho Acad, of Pliilad. V, p. 336. MALACODERMES. 324 Les Ellyciinia de Dejean, telles que les a restreintes M. J. L. Le Conte, seraient essentiellement caractérisées par l’absence de l’appareil phosphorescent (1) ; mais ce caractère se retrouve cà et là chez quel¬ ques espèces inédites des groupes précédents. Leur abdomen ne diffère de ce qui vient d’être dit plus haut qu’en ce que l’arceau pygidial des mâles est largement tronqué. Quelques espèces sont courtes, elliplico- ovales et assez convexes (2), les autres allongées (ô). Les premières sont seules des Ellyciinia pour M. de Motschoulsky ; les secondes sont ses Pyropyga. Ces insectes sont au plus de taille moyenne. Enfin, les Pyrectomena (4) de Dejean et de M. J. L. Le Conte com¬ prennent quelques petites espèces de l’Amérique du Nord et des An¬ tilles, de forme déprimée et régulièrement oblongo-ovales, à téguments assez solides, et dont les deux pénultièmes, parfois les trois derniers seg¬ ments abdominaux, ‘sont phosphorescents. L’arceau pygidial estéchancré chez les mâles, arrondi chez les femelles, l’anal des premiers court et échancré, celui des secondes en triangle très-allongé. Toutes les espèces sont d’un brun noirâtre sur les élytres, avec la suture et une étroite bande marginale d’un blanc jaunâtre; le prothorax est de celte dernière nuance, plus ou moins bordé de noir, avec une tache médiane de même couleur et teintée de rouge pâle latéralement (s). Le genre Pyrectosoma de M. de Motschoulsky, en supposant exacts les caractères qui lui sont assignés, ne diffère du précédent qu’en ce (1) Les espèces que Dejean y avait comprises (Cat. éd. 3, p. 114) sont les unes privées, les autres pourvues de cet appareil, et forment un assemblage hé¬ térogène auquel il est impossible d’assigner aucun caractère précis. (2) Lamp. corrusca Linné, Fab., Oliv. {Pyractomena fenestralis, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. 11, p. 304). — El. autumnaUs, Melsheim. ibid. p. 303. — lacustris, .1. L. Le Conte, ibid. Y, p. 334. — El. californien, lati- pennis , luteralis, albilutera, Motsch. loc. cit. II, p. 3. Toutes des diverses par¬ ties de l’Amérique du Nord. (3) Lamp. nigricans, Say, Journ. of the Acad, of Philad. III, p. 179. — L. decipiens, Harris, Trans. of the nat hist. Soc. of Hartford, I, p. 74. — El. minuta, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. Y, p. 333. Pyr tarda, Motsch. loc. cit. II, p. 4. Également de l’Amérique du Nord, sauf la dernière qui est du Brésil. (4) Erichson, dans sa Faune des Coléoptères du Pérou (Archiv, 1847, I, p. 80), dit que les crochets des tarses sont bifides dans ce genre. Chez toutes les espèces que j’ai vues, ces organes étaient simples. Celle (interrupta) que décrit Erichson parait, par sa forme et ses couleurs, appartenir réellement au genre où elle formerait dès-lors le type d’une section à part, à moins qu’on n’en fasse un genre nouveau. (5) Esp. des Etats-Unis : Lamp. angulata, Say, Journ. of the Acad of Phi¬ lad. V, p. 162 (L. lucifera Melsheim.). — L. borealis, Randall, Boston Journ. of nat. Hist. II, p. 16. — P. angustata, linearis, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. Y, p. 336. — Esp. du Mexique : P. dorsalis , Motsch. loc. cit. II, p. 38. — Esp. des Antilles : P. vitticollis ( bilineata Dej.), Motsch. ibid. LAMPYRIDE6. 325 que l’arceau pygidial de l'unique espèce ( versicolor Molsch.) de l'Amé¬ rique du Nord, qui le compose, serait arrondi au bout. Les Photinds sont tous américains et forment l’un des genres les plus riches en especes de la tribu actuelle. Il y en a beaucoup d’inédits dans les collections. CRATOMOMORPHUS. De Motsch. Etud. entom. Ann. I, p. 25 (1). Palpes robustes; leur dernier article de forme normale. — Yeux très- gros, envahissant presque toute la tête chez les mâles. — Antennes un peu plus longues que le prolhorax, grêles, atténuées à leur extrémité, légèrement comprimées, de onze articles : 1 allongé, médiocrement ro¬ buste, en cône renversé, régulier, 2obconique, plus long que large, 34 de longueur variable, les suivants subégaux. — Prothorax ample, aussi long que large, demi-circulaire ou elliptique en avant, coupé presque carrément à sa base, rebordé en avant et sur les côtés, muni à sa partie antérieure de deux taches vitrées, subréniformes et nettement limitées. — Elytres de forme variable, largement foliacées sur les côtés à leur base. — Tarses médiocres, à articles 1 aussi long que les deux suivants réunis, 4 long, robuste, recevant presque en entier le 5e; crochets ro¬ bustes, fortement arqués, munis d’une courte dent à leur base. — Les trois ou quatre arceaux de l'abdomen lobés latéralement. Ce genre ne peut être confondu qu'avec les Aspidosoma qui suivent, dont il est voisin par la grosseur des yeux dans les deux sexes. Il s’en distingue par l’abdomen lobé latéralement, au moins chez les mâles, la présence d’une dent courte, mais bien distincte, aux crochets des tarses, dans toutes les espèces qui me sonf connues; enfin, mais secondaire¬ ment, par la forme et la netteté des taches vitrées du prothorax. Ses espèces sont les unes (par ex. splendida, diaphana) de très-grande taille, les autres au moins de grandeur moyenne. Leur appareil de phosphorescence ne varie pas et occupe les deux pénultièmes segments abdominaux. On peut les diviser en plusieurs sections d’après la forme des arceaux terminaux de l’abdomen chez les mâles (2). Le genre est propre à l’Amérique du Sud. (1) Syn. Photinüs pars, Casteln. — Pygolampis et Nïctophanes pars, Dej. (2) I. Arceau pygidial fortement trilobé dans les deux sexes; le lobe médian très-large; arceau anal profondément écbancré chez les mâles, coupé presque carrément chez les femelles, muni chez les uns et les autres d’une tige médiane grêle et très-longue : Lamp. splendida, Drury, Illustr. III, p. 75, pl. 50, f. 2 (L. gigantea Schœnh.; Phot. Fabricii Casteln.); du Brésil. — L. diaphana , Germar, Ins. Spec. nov. p. 64 (Pygol. Linnei Dej.); de Buenos-Ayres. Le Phot. 326 MA LA CODER MES. ASPIDOSOMA. De Castelr. Ann. d. I. Soc. entom. U. p. 145 (1). Palpes robustes; leur dernier article de forme normale. — Yeux des mâles très -gros, sans être subcontigus sur le front; ceux des femelles de grandeur ordinaire. — Antennes Ircs-rarement de la longueur de la moitié du corps, filiformes, un peu atténuées à leur extrémité, de onze articles : 1 allongé, peu robuste, en cône renversé, 2 obconique, au moins aussi long que large; les suivants subégaux. — Prolhorax trans¬ versal, fortement rétréci et plus ou moins acuminé en avant, convexe sur le disque à sa base; celle-ci presque toujours un peu saillante dans son milieu et oblique sur les côtés; muni à sa partie antérieure de deux taches translucides diffuses, peu distinctes, souvent nulles. — Ely très plus ou moins convexes, tantôt dilatées à leur base et fortement rétré¬ cies en arrière, tantôt ovales. — Pattes courtes et assez robustes; 1er ar- aïbomarginatus Casteln. (Hist. nat. d. Col. I, p. 268), du même pays, ne parait pas, d’après la description, en différer. II. Arceau pygidial bisinué; l’anal grand, allongé, rétréci à son extrémité en une saillie large et assez longue. Une espèce inédite du Brésil, le Pyyol. dis- tincta Dej. ou Dejeanii Gory, de quelques collections. Je ne connais que l’un des sexes, sans être sûr que ce soit le mâle ou la femelle. III. Arceau pygidial des mâles fortement et presrpie carrément écliancré, ses lobes larges et arrondis; celui des femelles bisinué; arceau anal des premiers largement et triangulairement échancré, celui des femelles triangulaire et acu¬ miné au bout. Une espèce inédite de Colombie, connue dans les collections sous le nom de pallescens Guérin-Ménev. (Cratom. fuscipennis? Motsch. Etud. en¬ tom. Ann. II, p. 33). Les espèces de ces trois sections soDt toutes de grande taille. Celles de la suivante ont le faciès et le système de coloration de certaines Aspidosoma (Nyctophanes Dej.), avec lesquelles on les trouve en général confondues dans les collections. IV. Arceau pygidial trilobé dans les deux sexes; l’anal grand, trilobé chez les mâles, tronqué chez les femelles. Je n’en connais que des espèces iné*- dites parmi lesquelles figurent les Nyctophanes chrysophthalma et fuscata de Dejean. — Les Lamp. concolor et cossyphina de Perty (Del. anim. art. Brasil. p. 27, pl. 6, f. 7, 8), du Brésil, doivent peut-être venir ici, quoique l’auteur no parle pas des taches vitrées du prothorax et dise qu’ils ne possèdent pas d’or- .gancs de phosphorescence. J’en dirai autant du Lamp. dorscdis Schœnh (Svn. Ins. III; Append. p. 24), de l’ile Sl-Barthélemy, aux Antilles. (1) M. De Castelnau a écrit Aspisoma; je crois devoir modifier légèrement ce nom pour le mettre d’accord avec les règles de l’étymologie. — Syn. Nycto- phaties, Dej. Cat. éd. p. 114. M. De Motschoulsky (Etud. entom. Ann. I, p. 34) a adopté ce nom, celui de M. De Castelnau ayant, selon lui, déjà été employé, ce qui n’est pas à ma connaissance. LAMPYRIDES. 327 ticle des tarses aussi long que les deux suivants réunis, le 4r recevant presque en entier le 5e; ses lobes en général assez larges. — Segments abdominaux non lobés latéralement. — Corps sculiformc. Les espèces typiques (par ex. maculala, hespera), c’est-à-dire qui ont les ély très très-dilatées à leur base et fortement rétrécies en arrière, ont un fncics qui les fait reconnaître aisément. Mais, insensiblement, cette forme s’altère, devient oblongo-ovale, et l’on finit par arrivera des espèces simplement oblongucs qui ressemblent complètement à certai¬ nes Cassida (l). L’appareil de phosphorescence, qui occupe en général la totalité des deux pénultièmes segments abdominaux, semble s'étendre quelquefois beaucoup plus loin, surtout lorsque l’abdomen est d’un blanc jaunâtre, et il y a dans certaines espèces (par ex. hespera ) des individus chez les¬ quels il parait remonter jusqu’au premier segment. Les bords latéraux de l’arceau anal des mâles et ceux du dernier des femelles présentent, en outre, très-souvent deux taches qui ont toute l’apparence d’apparte¬ nir à l’appareil en question. Quant à l’abdomen, l’arceau pygidial est tronqué ou sinué dans les deux sexes ; l’anal court et échancré chez les mâles, triangulaire et ar¬ rondi au bout chez les femelles. Ces insectes descendent rarement au-dessous de la taille moyenne et ne la dépassent jamais beaucoup. La plupart sont de couleur lestaeée ou brunâtre et ont leurs ély très ornées de lignes longitudinales plus pâles que le fond; une tache de même nature existe souvent au bord externe de ces organes; elle est quelquefois remplacée par une ou deux taches brunâtres. Une autre, plus ou moins brunâtre et teintée de rouge, occupe ordinairement la base ou la totalité du disque du prolhorax. Le genre est riche en espèces et répandu depuis le Mexique jusqu’à Buenos-Ayrcs (2). (1) Aucune espèce ne devient oblongue et parallèle, et il faut retrancher du genre quelques-unes ainsi faites que Dejean y avait comprises à tort, par ex. ses Nyct. hypocrita et subhyalina. Ce sont des Puotinüs faisant partie du groupe des Ellipolamhs de M. De Motscboulsky. (2) Esp. deVAmér. du Sud : Lamp. hespera, ignita, Linné, Syst. nat. ed. 12, II, p. 644. — L. mciculata, lateralis , Fab. Syst. El. II, p. 106. — L. pallida , Oliv. Entom. II, 28, p. 16, pi. 2, f. 10. — L. lineata , Schœnh. Syn. lus. III; Append. p. 23 (Var. Nyct. elongata Dej .) . — L. signifera, Eschsch. Entom. êd. Lequien, p. 55. — .dsp. dilatation, Castelli. Hist. nat. d. Col. I, p. 260. — L. concoloripennis, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 110. — A. candelaria, Reiche, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, III, p. 353. — A ■ grossa, Erichs. Ar- ebiv, 1847, I, p. 81. — Nyct. vitula, pellucida, lineolata, bisignata, 6 -punc- tata , impressipennis, Bremei, palliata, nitida, cassidea , Motsch. Etud. entom. Ann. Il, p. 11. — Esp. du Mexique : A. poliiona, Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. I, fasc. 3. 328 MALACODEBMES. GROUPE II. Lampyrides vrais. Ailes inférieures et élytres nulles ou rudimentaires chez les femelles, et parfois chez les mâles. — Antennes (Puospiiækus excepté) grêles et plus courtes que le proihorax. — Yeux des mâles envahissant presque toujours la plus grande partie de la tête. — Femelles larviformes. L’absence des ailes chez les femelles et l’atrophie plus ou moins com¬ plète de leurs élytres ne soutirent aucune exception. L’existence des premières et le développement normal des secondes en éprouvent une dans les mâles du genre Puosfiiænus, qui s'éloignent en outre forte¬ ment des autres Lampyrides vrais par la longueur de leurs antennes et la petitesse de leurs yeux. Quand on a mis de côté ce genre exceptionnel, qui ne comprend, du reste, que deux petites espèces, il ne reste plus, pour ce qui concerne les mâles, que des insectes d’un faciès parfaitement homogène et qui, même lorsque leurs femelles sont inconnues, se distinguent sans peine des Luciolides par la brièveté et la gracilité de leurs antennes, ainsi qu’à l’énorme volume de leurs yeux. Tous sont de taille moyenne, subpa¬ rallèles et revêtus d’une livrée uniforme d’un teslacé üavescent ou bru¬ nâtre, avec une teinte générale plus ou moins livide. Quant aux femelles, leur ressemblance avec les larves de la fa¬ mille est telle que les auteurs s’y sont quelquefois trompés et les ont confondues avec ces dernières, et réciproquement (1). Elles ont, en effet, outre la forme générale, conservé ces deux sillons qui partagent en trois aires les écussons ventraux de l’abdomen ; mais elles sont très-faciles à reconnaître aux proportions différentes de leurs segments thoraciques et à la structure de leurs pattes, de leurs antennes et de leurs yeux, qui ne ressemblent en rien à ceux des larves. Ces organes sont faits comme ceux des mâles, à l’exception des yeux, qui sont beaucoup plus petits que chez ces derniers. Jamais ces femelles n’ont aucun vestige d’ailes, et les rudiments d’élytres qu’elles possèdent peuvent disparaître complètement (2). J’ajouterai enfin, qu’en règle générale, elles jouissent à un plus haut degré que leurs mâles de la faculté phosphorescente. Sauf une ou deux espèces inédites, ces insectes sont propres à l’an¬ cien continent. Tous rentrent dans les trois genres qui suivent : (1) Une erreur plus forte est celle commise par Panzer (Faun. 1ns. Germ., XL1, pl. 7 cd), qui a figuré une larve de Silphides comme étant la femelle du Lampyris noctiluca. (2) Je ne connais les femelles que des Lamp. noctiluca, splendida et Zen- keri. La première n’a aucun vestige d’élytres, ainsi que P. W. J. Muller (Illig. Magaz. IV, p. 188) l’a fait connaître il y a longtemps; il y en a un rudiment dans les deux autres. Ce caractère, du reste, n’a aucune importance. LAMPYH1DBS. 329 I. Ailes et élytres entières chez les mâles. Articles terminaux des antennes légèrement en scie : Lamprigera. _ — filiformes : Lampyris. H. Ailes nulles et élytres incomplètes chez les m;\les : Phosphænus. LAMPRIGERA. Motscu. Etud. entom. Ann. I, p. 47. Mâles : Palpes robustes ; leur dernier article glabre et de forme nor¬ male. — Mandibules très-saillantes. — Front profondément canaliculé. — Yeux très-gros, contigus en dessous, faiblement séparés sur le front. — Antennes plus courtes que la tète, de onze articles : 1 très-gros, ob- conique, 2 aussi gros et aussi long, cylindrique, 3 plus court que 4, ob- conique, 5-10 peu à peu plus courts et atténués, légèrement en scie, 11 de forme variable (t). — Prothorax transversal, convexe sur le disque, demi-circulaire en avant, largement rebordé, sauf à sa base; celle-ci largement échancrée, avec scs angles saillants et arrondis. — Elytres allongées, subparallèles, arrondies en arrière. — Pattes grêles; 1er ar¬ ticle des tarses aussi long que 2-3 réunis, 4 court, non bilobé, 5 long, entièrement libre. — Abdomen très-fortement et largement lobé sur les côtés. — Corps allongé, large, subparallèle, légèrement convexe. Quoique les femelles me soient inconnues , comme à M. de Mot- schou!sky,je n’hésile pas à rapporter, avec lui.ee genre au groupe ac¬ tuel. Il est principalement, et même presque uniquement, caractérisé par la forme singulière de ses antennes, mais ses espèces sont beaucoup plus grandes et proportionnellement plus larges que toutes celles des Lampyris qui suivent. Leurs téguments sont également moins flexibles, et elles ne présentent ni nervures sur les élytres, ni taches vitrées à la partie antérieure du prothorax. Je suis dans l’incertitude sur les organes lumineux; ils semblent oc¬ cuper tous les segments abdominaux, sans exception, chez quelques exemplaires, et seulement les deux avant derniers et les trois derniers chez d’autres. L’arceau pygidial est grand, caréné en dessus, et bilobé, avec ses lo¬ bes larges et arrondis; l’anal triangulaire et sinué de chaque côté; le génital court et bifide. Ces insectes sont propres aux Indes orientales ; j’en connais trois es¬ pèces dont deux seulement sont décrites en ce moment (2). (1) Chez le Boyei, type du genre, il est terminé par deux pointes aigHës; une espèce inédite, que j’ai sous les yeux, n’en a qu’une seule, accompagnée d’un très-court appendice cylindrique; chez le nepalensis les deux saillies sont très-courtes, droites et subégales. Ce caractère .est par conséquent à la fois gé¬ nérique et spécifique. (2) L. Boyei , Motscli. loc. cit. III, p. 23; de Sumatra. — Lamp. nepalensis, 330 MALACODERMES. LAMPYR1S. Geoffr. Hist. d. Ins. d. envir. d. Paris, I, p. 165 (1). Mâles : Palpes courts et robustes; leur dernier article brièvement co¬ nique ou ovalaire. — Yeux très-gros, contigus en dessous, faiblement séparés sur le front. — Antennes au plus de la longueur du prothorax, légèrement atténuées à leur extrémité et un peu moins à leur base, de onze articles : 1 assez gros et obeonique, 2-3 de longueur relative va¬ riable, 4-11 subégaux. — Prothorax rarement transversal, demi-circu¬ laire et avec ou sans taches vitrées en avant, rebordé, sauf à sa base ; celle-ci coupée carrément ou légèrement échancrée, avec ses angles postérieurs saillants ou non. — Ely très flexibles, allongées, parallèles, planes. — Pattes grêles; 1er article des tarses de longueur variable, le 4e court, non bilobé, le 5e plus ou moins libre ; crochets simples. — Ab¬ domen fortement lobé latéralement chez presque tous. — Corps allongé, subparallèle. Indépendamment des modifications que ces insectes bien connus pré¬ sentent, comme les autres Lampyrides, dans la situation de leurs orga¬ nes lumineux et la forme de leurs derniers segments abdominaux, il y en a quelques autres dans leurs antennes, la présence ou l’absemce de taches vitrées sur le prothorax, etc. M. de Motschoulsky s’en est servi pour diviser le genre en six, qui ne me paraissent tout au plus avoir qu’une valeur de sections. Dans la plupart, le 2e article des antennes est beaucoup plus court que le 3e, lequel est un peu plus long que le 4e. Les Diaphanes se reconnaissent aux deux taches vitrées que présente leur prolhorax ; à leur abdomen à peine lobé latéralement et à leur ap¬ pareil lumineux occupant les deux pénultièmes segments abdominaux. Leur arceau pygidial est largement arrondi au bout, l’anal à peine sinué, le génital long et subcylindrique. Ils paraissent propres aux Indes orientales (2). Les LYcnNEBius me sont inconnus, mais semblent n’en différer que par leur abdomen lobé latéralement et leur arceau anal échancré (3). Les Lampronetes sont privés de taches prothoraciques translucides ; Ilope in Gray, Zool. Miscell. fasc. I, P- 26; de Java et du Bengale. M. De Mot¬ schoulsky, qui n’a pas connu cette espèce, l’a rapportée, avec doute, à son genre Diaphanes que j’ai réuni aux Lampyiiis. (1) Syn. Diaphanes, Lychnebius, Lampronetes, Lamprotomcs, Lampyris, Lam- prouiza, Motsch. Etud. entom. Ann. I, p. 44. (2) D. luniger ( L . paraUela Dej.), indicus, Motsch. toc. cit. III, p. 15; du Bengale. (3) L. adustus, Motsch. loc. cit. III, p. 16; de Java. LAMPYRIDES. 331 leur abdomen est fortement lobé latéralement et comme lacinié; leur arceau pygidial arrondi ou sublronqué, l’anal lron(|ué et le génital à peine distinct. Quant à leur appareil lumineux, il ne saurait se reconnaî¬ tre après la mort; il semble occuper la plupart des segments abdomi¬ naux (I). M. de Motschoulsky n’en distingue scs Lamprotomüs que par leur forme plus courte, leur abdomen moins lobé latéralement et leur arceau pygidial un peu échancré (2). Il réserve le nom de Lampyris aux L. nocliluca d’Europe et espèces voisines, qui ont deux petites taches vitrées à la partie antérieure du pro¬ thorax, l’abdomen lobé, l’arceau pygidial faiblement trilobé, ainsi que l’anal et le génital. Suivant lui, la plupart de leurs segments abdominaux seraient phosphorescents, mais je ne leur trouve de taches lumineuses que sur les deux derniers. La deuxième section, caractérisée par la longueur du 2° article des antennes qui égale presque le 3®, ne comprend que le genre Lam- prouiza, ayant pour type le L. splcndidula d’Europe. Ces insectes ont une grande tache vitrée à la partie antérieure du prolhorax, l’abdomen lobé à son extrémité, l’arceau pygidial échancré, l’anal sinué et le géni¬ tal assez saillant. Deux taches phosphorescentes se voient sur leurs deux derniers segments abdominaux. Les Lampyris décrits appartiennent tous «à l’ancien continent, dans toute l’étendue duquel ils paraissent être répandus; mais ils ne sont pas absolument étrangers à l’Amérique; j’en possède une espèce inédite de Colombie. Tous sont très-homogènes sous le rapport du faciès et du système de coloration, qui sont pareils à ceux des espèces européennes. On en connaît une quarantaine (s). (1) Types : Lump, mauritanica et Zenckeri des auteurs. Dans la première de ces espèces, l’appareil phosphorescent semble n’exister que sur les côtés de l’ar¬ ceau anal ; dans la seconde, sur les bords de tous les segments abdominaux. C’est un de ces cas nombreux où, comme je l'ai dit plus haut, on ne sait à quoi s’en tenir sur celte question. (2) Type: L. orientalis, Falderm. Faun. entom. Transe. I, p. 184, pl. 6, f. 6, 7 çfÇ ; de la Russie mér. (3) Esp. d’Europe : L. noctiluca , splcndidula Linné, Fab., Oliv., etc. — Zenckeri, Germ. Reise in Dalmat. p. 211, pl. 10, f. 1-3. — untiqua , Brullé, . Expéd. d. Morée; Entom. p. 143, pl. 35, f. 12. — Germari, Küster, Die Kæf. Europ. I, 17. — Sencki, Foulq. deJVillar. Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 352. — Ululsantii , Kiesenwett. Stettin. entom. Zeit. 1850, p. 224; et Ann. d. I. Soc. entom. 1851, p. 587. — lusitanica, longipennis , Motsch. loc. cit. III, p. 10. — Esp. asiatiques : L. libani, Casteln., Aun. d. 1. Soc. entom. II, p. 139; Syrie. — sibirico, Gebler, Bull. Mosc. 1847, II, p. 429. — Lampronet.es membranacea, angustata , caspica, Lamprotomüs caucasicus, Lampyris depressiuscula, cos- talis, cincta, limbata, brevicollis, Motsch. toc. cit. p. 10; Russie mér. — Lam- p ronetes lobata, Lampyris thoracica , obscurella Motsch. loc. cit. p. 8; Mon- 332 MALACODKKMKS. PHOSPHÆNUS. De Casteln. Ann. d. I. Soc. cntom. II, p. 138 (1). Mâles: Palpes courts et très-robustes; le dernier article des maxil¬ laires très-gros, subtriangulaire. — Yeux petits. — Antennes de la lon¬ gueur de la moitié du corps, robustes, liliformes, un peu comprimées, de onze articles : 1 obconique,2 très-court, 3-11 subégaux. — Prothorax plus long que large, subogival en avant, très-légèrement échancré à sa base, avec ses angles postérieurs non saillants. — Elytres courtes, un peu atténuées, arrondies et déhiscentes à leur extrémité; ailes nullcs. — Pattes robustes; tarses courts, à articles 1-3 décroissant graduelle¬ ment, 4 non lobé, 3 gros, en partie dégagé ; crochets petits et simples. — Abdomen légèrement lobé sur les côtés en arrière. — Corps allongé, subparallèle. La femelle de l’espèce typique (2) du genre est extrêmement rare et n’a encore été décrite, à ma connaissance, que par P.W. J. Millier (3), qui a publié d’excellentes observations sur cet insecte. Elle est notable¬ ment plus grande que le mâle et en diffère par l’absence complète des ély 1res, dont elle ne possède pas le plus léger vestige, et ses antennes, qui sont à peine de la longueur du prothorax et dont les articles sont encore plus serrés. Par suite de l’impossibilité où il est de voler, les habitudes du mâle ne sont pas les mêmes que celles des autres Lampyridcs européens. II se lient en repos la nuit et se met en quête de sa femelle pendant le jour. On !e trouve à terre ou sur les plantes basses à la surface des¬ quelles il chemine lentement. La lumière qu’il émet provient de deux points phosphorescents situés sur le pénultième segment ablominal qui est jaune, ainsi que le dernier arceau ventral et le pygidial; celui-là est golie. — Esp. des Indes or. : L. marginella, Hop e in Gray, Zool. Miscell. fasc. I, p. 26; Bengale. — Esp. de l'Australie : /,. Itrerneri, Le Guillou, Revue Zool. 1844, p. 223 (an huj. gener?). — Esp. africaines : L. mauritanien Linné, Fab., Oliv. — Dyhuitia, Casteln., Hist. riat. d. Col. I. p. 267; figuré in Lcfebvr. Voy. en Abyssin. Ins. pi. 3, f. 14, 15; d'Abyssinie et du Cap. — marginipennis , nigripennis , discicollis , natulensis , fuscipennis, troglodytes, iîohcrn. lus. Catfrar. I, p. 435; de Natal. — fuscipennis, Guérin-Ménev. in Lcfebvr. loc. cit. p. 300; Iris. pl. 3, f. 16; d’Abyssinie. — phosphorea, Roth in Wiegm. Arcbiv, 1851,1, p. 120 (Dylualia?); même pays. — Lampronetes nigripennis, Motscli. loc. cit. III, p. 17; du Cap. (1) Syn. Geopyms, Dej. Cat. éd. 3, p. 116. (2) Lump. hemiptera, Fab. Entom. Syst. II, p. 103; Oliv. Entom. II, 28, pl. 3, f. 25. (3) « Deitrægc zur Naturgeschichte des Lampyris hemiptera Fab. » Illig. Magaz, IV, p. 175. LAMPYR1DES. 333 légèrement trilobé, cclui-ei tronqué; le reste du corps est d’un noir bru¬ nâtre. On ne sait pas si la femelle possède un appareil de phosphores¬ cence. Cet insecte est répandu dans la plus grande partie de l’Europe. M.de Motschoulsky a décrit une seconde espèce du genre (i). Sous-Tmuu II. Luciolules. Tête imparfaitement recouverte par le prothorax. — Des ailes cl des élytres complètes dans les deux sexes. La visibilité de la tète en dessus chez ces insectes tient à deux causes essentiellement différentes : chez les Amydetes, Mrgaloputoalmds et Lüciola, à la brièveté du prolhorax ; chez les Piiotuuis, à ce qu'elle s’allonge postérieurement en un col plus ou moins long, tandis que le prolhorax est resté à peu près à l’état normal. II n’y aurait pas là un motif suffisant pour partager la sous-tribu en deux groupes ; mais il s’y ajoute un caractère plus important emprunté au labre qui, dans les trois premiers genres nommés plus haut, est distinct, comme de coutume, tandis qu’il a disparu dans le dernier par suite de l’agrandissement de l’épistome. I. Tête courte, sans col; labre distinct. Luctomdes vrais. II. — allongée, munie d’un col; labre indistinct. Photcrides. Groupe I. Luciolîdcs vrais. Tête courte, sans col en arrière. — Labre distinct. Sauf la brièveté du prothorax, qui laisse la tête en partie à découvert, ces insectes ont conservé tous les caractères essentiels de la sous-tribu qui précède. Seulement, sur les trois genres qu’ils constituent, deux présentent chacun une particularité dont il n’y a pas d’exemple dans cette dernière ; l’un (Amydetes) ayant environ quarante articles aux antennes, l’autre (Lociola) ne possédant que six segments abdominaux, sans comp¬ ter l’arceau génital chez les mâles. Le genre nommé en dernier lieu est propre à l’ancien continent; les deux autres sont américains. I. Antennes flabellées; sept segments à l’abdomen. — composées d’environ 40 articles : Amydetes. — — de 11 articles : Afegalophthalmus. !I. — filiformes; six segments à l’abdomen : Luciola. (t) P. brachypterus, Motsch. Etud. entorn. 111, p. 23; de la Pologne et de la Russie occidentale. m MALACODERMES. AMYDETES. (Hoffmans.). Illig. Magaz. VI, p. 342. Palpes médiocrement robustes; leur dernier article ovalaire. — Tête à moitié découverte; front large, plan. — Yeux gros et saillants. — Antennes médiocres, composées d’au moins quarante articles, llabellées en éventail à partir du 3°; leurs rameaux longs, étroits et finement villeux. — Prothorax fortement transversal, plus ou moins rétréci et saillant en avant, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs arqués. — Elylres submembraneuses, allongées, subparallèles, munies de ner¬ vures saillantes. — Pattes grêles; 1er article des tarses plus long que les trois suivants réunis, le 4° court, le 5e en grande partie libre. — Ab¬ domen non lobé sur les côtés. — Corps subparallèle. Les espèces de ce genre sont au reste de la tribu ce que les Rhipi- cera sont aux autres Rhipicérides. Le nombre des articles de leurs an¬ tennes est encore plus difficile à déterminer d’une manière exacte que chez ces dernières, et je n’ai jamais pu réussira le faire; mais il ne pa¬ raît pas être au-dessous de ce qui est dit plus haut. Je ne connais pas bien les deux sexes ; les exemplaires assez nombreux que j’ai vus étaient tous pareils dans chaque espèce, tant sous le rapport des antennes que sous celui des segments terminaux de l’abdomen. Parmi ces derniers, l’arceau pygidial est tantôt tronqué, tantôt ar¬ rondi et faiblement bisinué, l'anal tronqué et parfois muni d’une faible saillie dans son milieu, le génital assez saillant. L’appareil lumineux oc¬ cupe en entier les trois derniers segments abdominaux. Les Amydetes sont propres à l’Amérique du Sud et peu communs dans les collections. Leur taille est moyenne, et leurs couleurs n’ont rien de remarquable ; tous sont d’un testacé fuligineux ou d’un noir brunâtre. On en connaît en ce moment quatre espèces (i). (1) Lamp. plumicornis , Latr. in Humb. et Bompl. Obs. d. Zool. I, p. 156, pl. 16, f. 4; de Colombie et du Mexique. — Ara. apicalis, Germar, lus. Spec. nov. p. 67; du Brésil. — Am. Vigorsii, Westw. Zool. Journ. V, p. 64; pl. d. Suppl. 41, f. 2 ( plumicornis ? Latr.) ; du Pérou. — Am. prœusta, Blaneh. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 124, pl. 7, f. 8; de Montevideo (apicalis? Germ.). — Am. fucatüj Motsch. Etud. entom. Ann. II, p. 25; du Brésil; Ste-Catherine. Illiger avait fondé le genre sur une espèce du Brésil qu’il nommait fasti- giata, mais qu’il n’a pas décrite. LAMPYRIDBS. 335 MEGALOPIITHALMUS. R. Gray in Griffitu’s Anim. Kingd Ins. I, p. 371 (1). Palpes assez robustes; leur dernier article brièvement ovalaire. _ Tête imparfaitement découverte; front large et plan. — Yeux médio¬ cres. — Antennes courtes, de onze articles : 1 grand, très-gros, forte¬ ment élargi au bout, 2 à peine distinct, 3-11 très-courts et très-serrés, émettant chacun un rameau beaucoup plus long que l'antenne et ré¬ tréci à sa base; ces rameaux égaux. — Prolhorax fortement transver¬ sal, un peu saillant dans son milieu en avant, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs arqués, largement rebordé antérieurement et sur les côtés. — Elytres allongées, subparallèles, à nervures très-saillantes. — Pattes grêles; lor article des tarses au moins aussi long que les deux suivants réunis, le 4U ne recevant que la base du 5e; crochets simples. — Abdomen fortement lobé latéralement. — Appareil de phospho¬ rescence occupant les deux derniers segments abdominaux. — Corps subparallèlc. Le nom imposé à ce genre par M. Gray est à regretter, car ces in¬ sectes n’ont pas les yeux plus développés que le commun des Lampyri- des. Ils sont pour la plupart moins grands que les Amydetes avec les¬ quels ils ont beaucoup de rapport. l)e tous les Lampyrides, ce sont ceux qui ont les nervures des élytres les plus prononcées; chez quelques-uns elles forment de véritables côtes, qui sont minces, tranchantes et en¬ tières, ou peu s’en faut. La plupart sont d’un brun noirâtre mat, sauf sur le prolhorax qui est sujet à devenir jaune ou blanchâtre. Je ne connais que des mâles; leur arceau pygidial est trilobé ou simplement bisinué, l’anal tronqué ou légèrement échancré, le génital court. Les espèces connues, au nombre de sept (-2), sont de l’Amérique du Sud. LUCIOLA. De Casteln. Ann. d. I. Soc. enfom. TI, p. 146 (3). Palpes courts, assez robustes; leur dernier article de forme normale. — Tête en grande partie découverte; front plan ou concave. — Yeux (1) Syn. Rabdota, Dej. Cat. éd, 3, p. 113. (2) M. Benneti, Gray, toc. cit-.j de Colombie. — melanurus, du Pérou; cos- iatus, de Colombie; Casteln. Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 131. — collaris, Guérin-Ménev. Rev. Zool. 1843, p. 17; de Colombie. — gentilis, obsoletus, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 123, pl. 7, f. 6-7; de Corrieutes. — cinctus, Motsch. Etud. entom. Ann. II, p. 25; de Colombie. (3) Syn. Delopyrus, Delopleürus, Curtos, Colophotla (De;.), Luciola, Motsch. Etud. entom. Ann. I, p. 50 sq. MALACODERMES. 336 gros et saillants chez les mâles, sans envahir le front, médiocres chez les femelles. — Antennes plus ou moins courtes, grêles, filiformes, gra¬ duellement atténuées, de onze articles : 1 peu robuste, en cône ren¬ versé, 2 obeonique, plus long que large, 3-11 de même forme, subégaux. — Prothorax fortement transversal, en général arqué et étroitement rebordé sur les côtés, rétréci et tronqué ou arrondi en avant, bisinué et largement déprimé à sa base, avec ses angles postérieurs saillants et ar¬ qués; rarement quadrangulaire. — Elytres allongées, oblongo-ovales ou parallèles. — Pattes courtes; 1er article des tarses au moins aussi long que les deux suivants réunis, 4 assez court , recevant plus ou moins le 5e ; crochets petits, simples, très-rarement (par ex. mehadien- sis ) munis d’une très-petite dent médiane. — Abdomen composé de six segments (plus un segment anal chez les mâles), non lobé sur les côtés. — Corps allongé, parallèle ou oblongo-ovale, légèrement convexe. Insectes aisément reconnaissables à la brièveté de leur prothorax qui, à de rares exceptions près, est en même temps d’une forme particu¬ lière décrite plus haut. La tête, dont il ne recouvre qu’une faible partie, ne diffère pas de celle des Lampyrides précédents et s’éloigne par con¬ séquent beaucoup de celles des Puotüris, qui est tout aussi dégagée du prothorax. Je ne leur trouve que six segments abdominaux, dont le pre¬ mier est même en général très-court et visible seulement sur les côtés. L’arceau pygidial et le pré-anal varient un peu, comme de coutume, et M. de Molschoulsky s’est servi non-seulement de ce caractère et des modifications de l’appareil de phosphorescence, mais encore de quelques insignifiantes variations dans la forme générale, celle du prothorax, la longueur relative des articles des tarses, des antennes, etc., pour diviser le genre en cinq, dont les caractères, réduits à leurs points es¬ sentiels, seraient selon lui, les suivants : Chez les deux premiers l’appareil phosphorescent occuperait seule¬ ment les deux derniers segments abdominaux. Les Delopvrcs sont caractérisés par leur prothorax en croissant, et leur arceau pygidial triangulaire et arrondi; ils se réduisent à une es¬ pèce de l’Afrique australe (i). Une seule également (-2), originaire de Mozambique, compose le genre Delopleürus qui ne diffère essentiellement du précédent qu’en ce que le prolhorax est en carré transversal, et l’arceau py gidial prolongé dans son milieu en une lame obtuse. Dans les trois genres suivants, les trois derniers segments abdomi¬ naux seraient lumineux (3). (1) D. Dregei Dej., Motsch. loc. cit. III, p.26. (2) D. fuscus, Motsch. ibid. p. 47. (3) Cela est exact pour les Colophotia, telles que les entend M. de M.; j’i¬ gnore ce qui en est pour les Curtos qui me sont inconnus; quant aux Lüciola, LAMPYU1DES. 337 Les Curtos ont le protliorax transversal, canaliculé sur la ligne mé¬ diane et hi-impressionné à sa base, l’arceau pygidial arrondi et l’anal fortement échancrédans son milieu. La seule espèce connue (1) est de la Mongolie. Les Colophotia sont essentiellement caractérisées par leur arceau pygidial échancré cl l’anal trifide, avec la division médiane plus longue que les latérales et fendue presque jusqu’à sa base; leur prolhorax est presque carré et inégal en dessus. Elles se bornent également à une seule espèce (a) de Manille. Enfin les Luciola ont le prothorax à l’état normal, l’arceau pygidial arrondi et l’anal échancré dans son milieu. M. de Motschoulsky y com¬ prend tout le reste des espèces du genre en leur donnant pour type la L. pedemontana. Ces insectes sont au plus de taille moyenne, et leur livrée se réduit à deux couleurs, le noir brunâtre et le fauve testacé ou le jaune ferrugi¬ neux ; l’une ou l’autre de ces deux nuances en forme le fond. Sauf une espèce indiquée comme de l’Amérique du Nord et qui n’eu est peut-être pas, ils sont étrangers à l’Amérique et répandus dans toutes les parties chaudes de l’ancien continent, y compris l’Europe australe. Les espèces décrites s’élèvent déjà à près d’une cinquantaine (r>). cela n’est vrai que pour les mâles qui ont un segment anal additionnel, lequel est phosphorescent comme les deux qui le précèdent; chez les femelles il n’y a que les deux derniers segments qui soient lumineux. (1) C. mongoliens, Motsch. loc. cit. p. 47. (2) Lamp. prœusta, Eschsch. Entomogr. éd. Lequien, p. 57. (3) Aux espèces précédentes, aj. celles qui suivent: plusieurs d’entre elles ont un habitat très-étendu qui empêche de préciser exactement leur patrie. Esp. de l’Europe mér. et or. : Lamp. italica Linné, De Géer, Toussaint-Char- pent. Hor. entom. pl. 6, f. 5 çf, 6 9- — Lamp. lusitanica, Toussaict-Char- pent. loc. cit. pl. 6, f. 4 (italica Fab.). — Col. mehadiensrs , Falderm. Faun. entom. Transe. I, p. 185. — Col. illyrica, Kiister, Die Kæfer Europ. IX, 29.— Luc. minuta, obtusangula, suturalis, pedemontana, Motsch. Etud. entom. III, p. 51 sq. — Luc. grœca, Casteln. loc. cit. p. 147. — Esp. de la Russie mér. : Luc. collaris, mingrelica, caucasica, pontica , Motsch. loc. cit. p. 51. — Esp. de l’Asie-Mineure : Col. maculicollis, Muls. et Wachanr. Mém. del’Acad. d.Lyon, Sér. 2, II; Scienc. p. 3. — Esp. africaines : Lamp. capensisYnb., Oliv. Entom. II, 28, pl. 2, f. 17. — Luc. discicoüis, puncticollis , melanura, Casteln. loc. cit. p. 148; Sénégal. — Col. bimaculicollis , cafj'ra, fuscula, pumila, Boliem. Ins. CalTrar. I, p. 445; Natal. — Luc. exoleta, Motsch. loc. cit. 111, p. 49; Mozam¬ bique. — Luc. obscuripennis, cisteloides , bimaculata, cincticullis, exigua, Klug, Honatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 648; même pays. — Luc. lucernula, Reiche in Galin. Voy. en Abyssin.; Zool. p. 285; Abyssinie. — Esp. de Mada¬ gascar : Lamp. madagascaricnsis , Guérin-Ménev. Mag. d. Zool.; lus. 1831, pl. 22. — Luc. Goudotii , Casteln. loc. cit. p. 150. — Esp. de Chine : Lamp. chinensis, Linné, Syst. nat. Il, p. 615 (vespertina ? Fab.). — Col. flavida, Hope, Traus. of the entom. Soc. IV, p. 10. — Esp. du continent indien et des Iles de Coléoptères. Tome IV. 22 338 MALACOOF.RMES. Groupe II. Photurides. Tête rétrécie en arrière. — Labre indistinct. Ces deux caractères ne se rencontrent que dans le seul genre Piiotu- jîis, et comme tous deux sont des caractères de Téléphorides, il s’ensuit que ce genre forme le trait d’union entre ceux-ci et les Lampyrides. Scs espèces ont en outre les antennes longues, sélacées, les pattes grêles, non comprimées, et I c faciès général des premiers. D’un autre côté, leurs yeux en général volumineux, et leurs organes buccaux, sont comme chez les seconds. Je ne parle pas de leur appareil lumineux, attendu que ce caractère n’est pas absolument étranger aux Téléphorides. PHOTUR1S. (Dej.) J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. Y, p. 337 (1). Tête médiocrement allongée ou courte, rétrécie en arrière, penchée ; front plus ou moins large, plan. — Yeux de grosseur au moins médio¬ cre. — Antennes assez longues, le plus souvent très-grêles et sétacées, de onze articles : 1 en cône renversé, 2-3 de longueur relative variable, 4 souvent plus long que les suivants, ceux-ci subégaux. — Prolhorax transversal ou non, demi-circulaire en avant, largement foliacé, sauf à sa base; les angles de celle-ci plus ou moins saillants. — Elytres molles, subparallèles chez la plupart, plus rarement ovales. — Pattes longues et grêles; hanches postérieures très-saillantes au côté interne; 1er article des tarses postérieurs au moins aussi long que les deux suivants réunis, le 4e très-long, profondément divisé en deux lobes grêles, le 5n long, en partie libre ; crochets simples ou bifides au bout. — Abdomen non lobé sur les côtés. — Corps allongé, parallèle ou ovale, plan. la Soude : Luc ■ vittata, Casteln. toc. cit. p. 150. — Luc. testacea , circumdata, indica , cruciata, Motsch. loc. cit. III, p. 48 sq. — Esp. du Japon : Lamp. ja- ponica Thunb., Fab., Oliv. Entoin. II, 28, pl. 2, f. 18; elle se trouve aussi à Java, à Madagascar et au Cap. — Esp. des îles Philippines : Lamp. apicalis, Eschsch. Entomogr.éd. Lequien, p. 58. — Esp. de la Papouasie et de la Polyné¬ sie : Luc. australis (Nouvelle-Irlande), marginipennis (Oll'ak), ruficollis (Nou¬ velle-Guinée), Guérin-Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 74. — Luc. limbata , plagiata , flombr. et Jaquin. Yoy. au Pôle Sud; Entom. p. 73, pl. 16, f. 1, et pl. 5, f. 15; des îles Salomon. — Esp. de l’Australie : Lamp. striata, australis, Fab. Syst. El. II, p. 103; Fabricius indique à tort la première comme de la Po¬ lynésie. — Esp. de l’Amér. du Nord : Luc. maculicollis, Casteln. loc. cit. p. 148. (1) Syn. Telephoroides, De Casteln. Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 144; nom mal fait et que M. J. L. Le Conte me paraît avoir repoussé avec raison; M. De Castelnau l’a d’ailleurs écrit en français. — Photuris, Pyrogaster, Bicellohy- cha, Triplonycha, Bi.attomorpiia , Telephoroides, Platystes, Dryptomorpua, Motsch. Etud. entom. Ann. I, p. 53 sq. — Tetralychnia, Motsch. ibid. p. 38. LAMPYRIDF.S. 339 Ces insectes sont de taille au moins moyenne, de couleurs très-varices cl, comme les Telbphorüs, dont ils sont les représentants parmi les Lampyrides, présentent dans la structure des crochets de leurs tarses, des différences qui ne me paraissent pas plus que chez ces derniers avoir une valeur générique. En prenant les modiûcalions de ces organes pour hase, on obtient trois sections. I.es uns ont les crochets en question simples, les yeux médiocres, les antennes un peu plus robustes que dans les deux groupes suivants, avec le 2° article de moitié ou d’un tiers plus court que le 3°. Ceux qui ont les deux pénultièmes segments abdominaux lumineux, sont seuls des Photuris (!) pour M. de Motschoulsky ; quand l’appareil de phospho¬ rescence occupe les trois derniers segments, ce sont pour lui des Pyro- GASTER (2). Dans une seconde section, la plus nombreuse de toutes, le crochet ex¬ terne de tous les tarses est fendu à son extrémité et l’interne simple. Tous ont les antennes très-grêles , avec le 2° article de ces organes pres¬ que aussi long ou aussi long que le 3°, et les yeux plus développés que dans la seciion suivante. Plusieurs les ont même très-volumineux, et dans ce cas le front devient plus ou moins concave, tandis qu’il est plat, comme de coutume, dans les autres. Il y en a qui ont les trois pénultièmes segments abdominaux lumi¬ neux ; ce sont des Triplonycha (a), Blattomorpha (4) et Telepho- roides (5) pour M. de Motschoulsky, genres établis sur le faciès plutôt que sur des caractères réels cl qui ne se prêtent que difficilement à l’a- (1) M. de M. (toc. cît. III, p. 56) place en tète de ce genre le Lamp. lunifera d’Eschscholtz que j’ai rapporté au Photinus; voyez plus haut, p. 322, note 1. — Lamp. filicorn.is,mœsta (ambigua Dej .), Germar, Ins. Spec. nov. p. 64; du Brésil. La seconde n’a qu’une tache phosphorescente sur l’antépénultième seg¬ ment abdominal et devrait par conséquent, dans la méthode de M. de M., for¬ mer un genre à part. — Homalisus telephorinus, Perty, Delect. anirn. art. Brasil. p. 27, pi. 6, f. 3, du Brésil. — columbina, de Colombie; hectica (bigut- tata Dej.), du Brésil; Molsch. loc. cit. — Les Phot. decorata, cervina, Umbata, consentanea, etc. de Dejean, appartiennent à ce groupe. (2) P. grylloides, dilatalus, Motsch. ibid. p. 57; du Brésil. — Le Pliot. in- termedia de Dejean vient ici. (3) T. vittipennis, de Colombie; despeda, de l’Amér. mér.; Motsch. ibid. p. 59. (4) B. lateralis, Motsch. ibid. p. 59; du Brésil. (5) Le type de ce genre est le Lamp. pensylvanica, De Géer,Mém. IV, p. 53, 1>1. 17, f. 8 {Lamp. versicolur Fab.), de l’Amér. bor.; M. de M. (loc. cit. p. 59) ne décrit que la variété que Dejean a nommée Phot. lineatocollis. — Tel. vit- tigera (pensylvanica var.?), de l’Amér. bor.; occidentalis (nec Oliv.), de Cayenne et du Brésil, fruticola, pallida, du Brésil; Motsch. loc. cit. — Phot. frontalis , divisa, congener , J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. V, p. 337; des Etats-Unis. MALACODF.RMES. 340 nalvse. Il en est de même de ses Pi.atvstes (i) et de ses Dryptomor- pn,\ (2) qui comprennent les espèces dont les deux pénultièmes seg¬ ments abdominaux sont phosphorescents. Enfin, dans la troisième section tous les crochets des tarses sont fen¬ dus à leur extrémité. Ses espèces sont peu nombreuses et ont les trois derniers segments abdominaux phosphorescents et les antennes faites comme dans la section précédente; ceux qui me sont connus ont les yeux fort gros. Ces insectes sont les Dicellonycha (3) de M. de Mots- choulsky. Quant au dernier genre mentionné en synonymie, celui des Tetra- lycunia, il est fondé sur le Tclcphoroides blattoides de M. De Castel¬ nau, que M. de Motschoulsky dit n'avoir pas vu, et l’unique caractère qui lui est assigné consiste en ce que, d'après M. De Castelnau, les qua¬ tre derniers segments de l’abdomen seraient phosphorescents. L'appareil lumineux varie peu chez ces insectes et occupe les deux pénultièmes ou les trois derniers segments abdominaux. L’arceau pygi- dial est triangulaire ou arrondi dans les deux sexes, l’anal triangulaire chez les femelles, tronqué chez les mâles, le génital de ceux-ci peu dé¬ veloppé et plus ou moins conique. Les PnOTURis sont propres à l’Amérique, et il paraît y en avoir dans toute l’étendue de ce continent. Les collections en renferment un grand nombre d’inédits (4). Note. Je ne me fais aucune idée de ce que peut être le genre suivant et ne vois même pas bien s’il appartient à la tribu actuelle ou à celle des Ly- cydes. (1) P- axillaris, Motsch. loc. cit. p. 61; du Brésil. (2) D. latefasciata (Phot. annuliventris Dej.) Motsch. loc. cit. p. 61; de Co¬ lombie. L’antépénultième segment est seul lumineux dans cette espèce, et non pas les deux pénultièmes, comme le dit M. de M. — Le Tel. lycoides Casteln. (Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 145), du Brésil, qu’il rapporte avec doute à ce genre, a les crochets des tarses simples, les deux pénultièmes segments abdominaux lumineux et est par conséquent un de ses Photuris. (3) Le Lump, albilatera Schœnh. (Syn. Ins. III; Append. p. 21) du Brésil, que M. de M. met en tète du genre, ligure plus haut parmi les Photinus, aux¬ quels je crois qu’il appartient. Voyez p. 323, note 4. — D. deleta, de Co¬ lombie; lividipennis, melanura, du Brésil; Motsch. loc. cit. p. 58. (4) Indépendamment de celles mentionnées dans les notes précédentes, je ne connais d’espèces décrites que les suivantes : P. cindicoUis, Ericlis. Archiv, 1817, I, p. 81; du Pérou. — rubicunda , Erichs. in Schomb. Guyana, 111, p. 559; de la Guyane anglaise. TÉLÉI’IIOHI DES, 341 LYCOIDES. Montrodi. Ann. d. I. Soc. d’Agric. d. Lyon, Sér. 2, VII, p. 78. Caractères généraux îles Lampyrides. — Corselet convexe, presque globuleux. — Antennes ayant le 2e et le 36 articles beaucoup plus courts que les suivants; ceux-ci en dents de scie. — Aspect général des Lycos. La forme du prothorax est tellement étrangère à tous les Malacoder- mes connus, qu’il est bien possible que le genre n’appartienne pas à celte famille. M. Monlrouzier l’a établi sur un insecte (L. chrysomelas) de l'ile Woodlark (Polynésie), d'un jaune doré, avec la tête et l’extrémité des élytres noires. TRIBU III. TÉLÉPHORIDES. Antennes insérées sur le front, plus ou moins distantes. — Labre in¬ distinct. — Tête découverte; épislome confondu avec le front. — Pattes grêles, non comprimées; hanches intermédiaires contiguës; trochanters situés au côté interne des cuisses; 4e article des tarses bilobé chez pres¬ que tous. — Abdomen de sept segments. Ainsi qu’on l’a vu plus haut, la plupart des auteurs récents ne sépa¬ rent pas ces insectes des Lampyrides. Le genre Puotcris, dont il a été question en dernier lieu, établit en effet une transition presque insen¬ sible entre les deux groupes ; mais si l’on en fait abstraction, il reste dans celui-ci une masse considérable d’espèces trop différentes des Lampy¬ rides par leur faciès, pour leur rester associées. La tête des Téléphorides, quelle que soit sa longueur, conserve tou¬ jours ses deux caractères distinctifs, à savoir son rétrécissement en ar¬ rière des yeux et son épistome semblable à une sorte de bouclier qui recouvre plus ou moins les mandibules lorsqu’elles sont au repos. Dans la plupart des espèces, notamment chez celles où son col est fort al¬ longé (Phengodes, Ciiaüljognatuus, Podabrüs, etc.), elle est rhom- boïdale et simplement penchée. Dans un petit nombre de cas où elle est fort courte (par ex. Icn-rnYCRCs), son front tombe verticalement en fai¬ sant un angle presque droit avec le vertex. L’épistomc de son côté varie assez; il est même sujet (Psiloruynculs) à s’allonger au point de former une sorte de rostre, comme chez certains Lycidcs. En outre de l’absence du labre, les organes buccaux diffèrent de ceux des Lampyrides par quelques particularités. Les mandibules n’ont plus celle forme grêle et arrondie qu’elles affectent chez ces derniers. Elles sont toujours déprimées à leur base, plus longues et parfois bifides au 342 MAL ACODERMES. bout ou dentées au côté interne. Les palpes sont plus ou moins grêles, et dans aucun cas leur dernier article ne prend cette forme caractéri¬ stique qui est de règle dans la Irihu précédente. Les mâchoires sont sou¬ vent remarquables par la grandeur et la grosseur de leur tige. Chez les espèces où cela a lieu, la lèvre inférieure a en même temps de la ten¬ dance à s’allonger. Le point d’insertion des antennes et leur plus ou moins d’écartement sont très-variables. Ces organes sont assez longs et généralement grêles et filiformes ou sétacés ; les exceptions à cet égard sont médiocrement nombreuses (Piiengodes et genres voisins, Polemius, Dvsmorphocercs, Pa chymesia). Le prothorax n’est presque jamais foliacé sur les côtés ; son pro- notum est simplement séparé des parapleures par une carène tran¬ chante, qui est très-émoussée chez la plupart des Silis et manque com¬ plètement dans un petit nombre de genres (par ex. Ichthyurcs) chez lesquels le pronotum se recourbe latéralement pour embrasser les lianes du prothorax. Sauf chez un petit nombre de Cuacliognatucs du Brésil, les ély très ne débordent jamais notablement les côtés du corps. Mais il n’est pas rare (Phexgodes, Malthinus, etc.) qu’elles soient plus ou moins cour¬ tes, et dans ce cas, subulées. Les pattes et l’abdomen ne présentent rien de particulier ; ce dernier n’est dans aucun cas lobé ou lacinié laté¬ ralement. Ses deux derniers segments, dans lesquels résident principa¬ lement les caractères sexuels, affectent des formes très-variées et par¬ fois (Malthodes) très-compliquées (i). Les Téléphorides fréquentent les Heurs et les feuilles; leur livrée, as¬ sez insignifiante chez la plupart, présente quelquefois des nuances mé¬ talliques inconnues chez les Lampyrides. A quelques exceptions près qu’on signale chez certains Cuadliognatucs, ce sont, du moins les Te- lepuorus, des insectes très-carnassiers qui s’attaquent même aux indi¬ vidus de leur propre espèce. On ne connaît encore bien de leurs larves que celles de plusieurs TELEpnoRus (2). Elles ont beaucoup d’analogie avec celles des Lampy¬ rides par la présence d’un seul stemmate de chaque côté de la têt e , la (1) Ces segments n’ayant pas été employés, comme chez les Lampyrides, pour établir des genres, il m’a paru inutile de parler de leurs modifications. (2) T. fuscus, De Géer, Mém. IV, pl. 66, pl. 2, f. 5-9; Blanchard in Guérin- Ménev. Magaz. d. Zool. Ins. 1836, pl. 168, f. 3; Westwood. An Introd., etc. I, p. 256, pl. 27, nos 16-19. — lividus, Blanch. loc. cit. f. 1, 2. — ru fus, Watcrh. Trans. of the entom. Soc. I, p. 31, pl. 3, f. 3. — Pour une description géné¬ rale, voyez Erichsou, Archiv, 1841, 1, p. 94, et Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Sc. de Liège, VIII, p. 501. Une description sommaire a été donnée par M. Hammerschmid (De Ins. Agricult. damnos. p. 25) de la larve du Malthinus biguttalus. Elle ressemble pour tous les points essentiels aux précédentes. TÊLÉriIORlOES. 343 fusion de i’épistomc avec le front et l'absence du labre; mais leurs for¬ mes sont plus normales, leurs téguments au plus coriaces et revêtus d’un très-lin duvet velouté, qui ne manque que sur la partie antérieure de la tête; enfin, leur couleur est d'un noir profond que relèvent quel¬ quefois des taches rouges ou blanchâtres. Leur corps est allongé, subparallèle et assez épais. La tète est cornée, plane sur ses deux faces, avec la bouche dirigée en avant. Les mandi¬ bules sont longues, en forme de tenailles cl armées d’une forte dent médiane au côté interne. Les mâchoires flanquent la languette et sont articulées avec elle dans une échancrure du dessous de la tète ; leur tige est bien développée et terminée par un seul lobe articulé. Les pal¬ pes maxillaires se composent de trois articles : le 1er grand et épais, le 2e très-petit, rétractile dans l’intérieur du précédent, le 3° grêle et aci- culé. La lèvre inférieure semble réduite à un menton carré et charnu, accompagné de deux pièces membraneuses soudées entre elles à leur base, et qui portent les palpes labiaux. Ceux-ci n’ont que deux articles, dont le 1er est gros et le dernier pareil à celui des palpes maxillaires. Les antennes sont articulées sur les côtés de la tète, immédiatement en arrière des mandibules ; leurs articles sont au nombre de trois, dont le 2e porte à son sommet une petite pièce articulaire, placée à côté du dernier article qui est grêle et aciculé. En arrière, et tout près de ces organes, se voit un ocelle assez gros et transversalement elliptique. Les segments thoraciques ne diffèrent pas de ceux de l’abdomen; le dernier de ceux-ci est muni inférieurement d’un prolongement anal en forme de cupule. Les pattes sont médiocres et composées : d’une hanche trans¬ versalement dirigée en arrière, d’une cuisse et d’une jambe plus longues et subégales, et d’un article tarsal terminé par un onglet. La première paire de stigmates est située en dessous entre le prothorax et le méso¬ thorax; les huit autres le sont à la partie inférieure et latérale des huit premiers segments abdominaux. Les habitudes carnassières des insectes parfaits se retrouvent chez ces larves. Elles vivent sous terre; mais on les rencontre parfois hors de leur retraite, se jetant avec avidité sur les insectes, les larves, les lom¬ brics et autres petits animaux qui se trouvent à leur portée. Elles pas¬ sent la mauvaise saison sous cette forme, et l’on a signalé depuis long¬ temps leur apparition accidentelle en grand nombre, à la surface de la neige, principalement dans le nord et dans les régions montagneuses de l’Europe. Il est probable, comme l’a dit De Géer, que ces apparitions sont dues à des tempêtes pendant lesquelles des vents violents auraient enlevé ces larves et les auraient transportées au loin (t). (1) M. Blanchard (toc. cit.) rejette cette explication et attribue l’apparition de ces larves à la nécessité où elles sont, lorsque la neige couvre la terre, de venir chercher à la surface du sol, l’air qui leur manque. Mais s’il en était ainsi, ces apparitions devraient être un phénomène régulier qui se reproduirait 344 5IALAC0DERMES. Cette tribu est aussi riche en especes que les deux précédentes réu¬ nies, et de toutes celles des Malacodermes elle est la mieux représentée en Europe. Quant aux genres qui la composent, l’Amérique a de beau¬ coup la supériorité sur les autres régions du globe. Elle n’a encore été abordée dans son ensemble par aucun auteur, et tous ses genres, à l’exception des Telephouus, Puengodes et Malthi- hcs, sont de création plus ou moins récente. Bien qu’ils soient aussi nom¬ breux que ceux des Lampyrides, ils ne se prêtent pas à être répartis dans des groupes secondaires. I. Antennes bi-flabellées; élytres plus ou moins courtes et subulées. a Abdomen phosphorescent : Phengodes. aa — non — Rameaux antennaires distiques : Bœoscelis. — unilatéraux : Mastinocerus. II. Antennes non flabellées. 6 Elytres recouvrant en entier l’abdomen. c Antennes insérées sur des tubercules frontaux : Tylocerus. c — — directement sur le front. d Tète prolongée en un long et étroit museau : Psüorhynchus. dd Museau court et large. e Dernier article des palpes sécuriforme. f Prothorax non échancré latéralement. Articles 2-5 des antennes de longueur normale : Chauliognathus, Podabrus, Telephorus. Articles 2-5 des antennes très-courts : Dysmorphocerus. ff Prothorax échancré latéralement. Antennes plus ou moins dentées : Silis, Polemitis. — robustes, fusiformes : Pachymesia. ee Dernier article des palpes ovalaire. Celui des antennes de longueur normale : Oontelus. — très-petit, en forme de bouton : Elattoderes. b b Elytres recouvrant imparfaitement l’abdomen. g Dernier article des palpes sécuriforme. Mandibules dentées : Ichthyurus, Lobetus. — inermes : Trypherus. g g Dernier article des palpes ovalaire et acuminé. chaque hiver, tandis qu’elles sont peu communes. Le dernier auteur qui ait si¬ gnalé un fait de ce genre, M. Tyzenhaus (Revue et Mag. d. Zool. 1849, p. 72), adopte l’opinion de De Gé«r. TÉLKPI10R1DF.S. 345 h Des ailes inférieures. » Antennes déprimées et dentées : Tytthonyx , Molychnus. t i — filiformes. Mandibules dentées : Malthinns. — inermes : Malthodes. h h Point d’ailes inférieures : Podistra. Genres incerta; sedis : Malthesis, Alultliopterus, Biurus ( 1). PHENGODES. (Hoffmans.) Illig. Magaz. VI, p. 341. Menton très-petit, en carré transversal. — Languette un peu évasée et échancrèe eu avant. — Mâchoires robustes, cylindriques, surmontées d'un article plus court cl plus étroit. — Palpes grêles ; les labiaux beau¬ coup plus courts que les maxillaires, ayant leurs supports libres; leur dernier article fusiforme ; les maxillaires insérés bout à bout sur les mâchoires, parfois aussi longs que la tète; leur dernier article subcylin¬ drique et tronqué au bout. — Mandibules assez longues, grêles, arquées dès leur base et aiguës au bout. — Tête petite, entièrement découverte; front bituberculeux, subvertical en avant; épistome rétréci et couvrant les mandibules au repos. — Yeux très-gros, globuleux. — Antennes très- grêles et très-longues, de onze articles : 1 gros et long, en cône ren¬ versé, 2 très-court, 3-.10 envoyant de leur base deux rameaux linéaires, opposés, villeux, contournés sur eux-mêmes (-2), 1 1 pareil à ces rameaux, mais plus long. — Prolhorax transversal, rétréci dans sa moitié anté¬ rieure, sinué au milieu de sa base, assez convexe sur le disque. — Ecusson carré, arrondi aux angles postérieurs, échancré en arrière. — Elylrcs à peine aussi longues que la moitié de l’abdomen et subulécs dans leur moitié postérieure.— Pattes grêles, assez longues; tarses sub¬ cylindriques, aussi longs que les jambes; leurs articles 1-3 décroissant graduellement, 4 petit, entier; crochets grêles.— Les deux derniers seg¬ ments abdominaux phosphorescents. Ce dernier caractère a engagé tous les auteurs, sans exception, qui se sont occupés de ces insectes, à les placer parmi les Lampyrides. Mais, (1) Solier (in Gay, Hist. de Chile; Zool. IV, p. 430) a placé dans cette tribu, qu’il confond avec celle des Dasytides, deux insectes du Chili sur lesquels il a établi son genre Mecopselaphus. Ces insectes sont des hétéromères du groupo des OEdémérides. Plus tard, dans le même ouvrage (V, p. 252), en traitant les Hétéromères, Solier a fondé sur une autre espèce, congénère avec les précé¬ dentes, son genre Cycloderus qu’il a placé dans un groupe nommé par lui Leptodéroides. (2) J. Goudot (Revue Zool. 1843, p. 17) nous apprend que pendant la vie, lorsque ces Insectes volent, ces rameaux sont étalés en ligne droite, et que leur recoquevillement est l’effet de la dessiccation. 346 MALACODERMES. la forme de leur tête, le mode d’insertion de leurs antennes, leurs orga¬ nes buccaux, surtout la gracilité et la longueur de leurs palpes maxillai¬ res, prouvent, de la manière la plus évidente, qu’ils appartiennent au groupe actuel. De même qu'il y a des Lampyridcs non lumineux, rien ne s’oppose, en sens inverse, à ce qu’il y ait des Tcléphorides qui le soient. Quant aux antennes, qui sont très-semblables à celles des Lam- pyrides du genre Calyptocephalüs, elles se retrouvent dans le genre suivant, qui n’est pas lumineux, et, dès-lors, il n’y a rien à conclure de leur forme. A en juger par les exemplaires que j’ai sous les yeux, les femelles ont les antennes aussi rameuses que les mâles, mais plus courtes, leurs yeux plus rapprochés en dessous, et leur dernier segment abdominal est étroitement échancré, tandis qu’il l’est largement chez les premiers. Mais peut-être ces deux caractères sont-ils spécifiques et non sexuels. Olivier a, le premier, fait connaître, sous le nom de Lampyris plu- mosa (i), une espèce originaire des parties moyennes et australes des Etats-Unis, où elle est commune pendant un court moment de l’au¬ tomne. et pénètre souvent, le soir, dans l’intérieur des maisons où l’at¬ tire la lumière (2). On en connaît six autres espèces de l’Amérique du Sud (ô). BOEOSCEL1S. Spinola in Osculati, Exploras, del. Région, equator. éd. 2, p. 203. Menton plan, en carré transversal.— Palpes filiformes; les maxillaires du double plus longs que les labiaux, de cinq articles (4), le dernier très- court, globuleux; les labiaux de quatre articles (4), les deux derniers monililormes. — Mandibules presque de la longueur de la tête, grêles, très-aiguës au bout, en forme de tenailles, ne se touchant au repos que par leur sommet. — Tète moyenne, découverte, horizontale ; épislome déclive, sillonné longitudinalement, avec son bord antérieur subéchancré. — Yeux très-gros, globuleux, saillants. — Antennes distantes, insérées (1) Entom. II, n° 28, p. 17, pl. 3, f. 27 (P. testaceus, Leach, Zool. Journ. I, p. 41). (2) Yeycz Say, Boston Journ. of nat. Ilist. I, p. 157. (3) P. flavicollis , Leach, Zool. Journ. 1, p. 45; Pérou. — pulchella , Roulinii , Guérin-Ménev. Revue Zool. 1813, p. 17; Nouvelle-Grenade. — Orbignyi , Illanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 125, pl. 7, f. 9; Bolivia. — cincinnata, floccosa, Ericlis. Archiv, 1857,1, p. 79; Pérou. (4) M. Spinola compte, sans aucun doute, parmi les articles des palpes maxillaires, cette pièce que j’ai dit surmonter la tige des mâchoires chez les Phengodes; je crois qu’il vaut mieux la considérer comme la palpigère qui a été déplacée de sa situation ordinaire au côté externe de la tige. L article supplémentaire qu’il assigne aux labiaux n’est évidemment pas autre chose que les supports de ces organes, qui sont libres ici comme chez les Phengodes. TÈLEPUORIDES. 347 au milieu du front sur des tubercules, de onze articles : 1 court, épais, 2-10 subégaux, grêles, émettant chacun à leur extrémité deux longs rameaux filiformes, 11 beaucoup plus long que les précédents, pareil aux rameaux en question. — Prothorax trapéziformc, convexe dans son milieu, dilaté en arrière, avec ses bords latéraux foliacés et plans. — Ecusson en triangle allongé. — Elytrcs ne couvrant que le dos du thorax, subulées presque à partir de l'écusson. — Pattes grêles, de grandeurs inégales; tarses filiformes; les quatre postérieurs plus longs que leurs jambes respectives; leurs articles 1-5 décroissant graduellement. D’après ces caractères, ce genre est manifestement voisin des Puen- godes, comme le dit M. Spinola. Il semble même n’en différer que par les articles terminaux des palpes, les mandibules plus saillantes et l’ab¬ sence de la propriété lumineuse. Il prouve, en outre, que les Puen- godf.s appartiennent au groupe actuel et non aux Lampyrides. L’unique espèce qui le compose (//. Osculaln) a été recueillie par M.Usculati sur les bords du Rio Napo; elle est de la taille des Piiengodes, et d’un tes- tacé rougeâtre, avec les antennes, les élytres et les tarses d’un brun foncé. MASTINOCERUS. Solier in G a Y; Hist. d. Chile ; Zool. IV, p. MO. Palpes courts; le dernier article des labiaux cylindrique, celui des maxillaires ovalaire; tous tronqués au bout. — Mandibules médiocres, simples, arquées et aigues. — Tête petite, entièrement dégagée, rétrécie en arrière, terminée en avant par un court museau obtus. — Yeux mé¬ diocres, arrondis et assez saillants. — Antennes insérées en avant et au niveau de leur bord interne, assez longues, filiformes, de onze articles : lassez gros et court, turbiné, 2-3 courts, obeoniques, 4-9 allongés, égaux, émettant chacun, au côté interne et à leur base, deux longs ra¬ meaux lamelliformes et ciliés, 10 court, renflé en dehors et échancré au bout, 11 divisé jusqu’à sa base en deux rameaux pareils aux précédents. — Prothorax en carré transversal, avec scs angles, surtout les posté¬ rieurs, arrondis. — Ecusson allongé et arrondi en arrière. — Elytres recouvrant les trois quarts de l’abdomen, subulées et déhiscentes dans leur tiers postérieur, convexes à leur base, avec leur portion rétrécie déprimée. — Pattes assez robustes; tarses presque aussi longs que les jambes, à articles 1-3 décroissant graduellement, 4 petit, cordiïorme, non bilobé; crochets simples. Je n’ai à ma disposition, de ce singulier insecte (1), qu’un exemplaire mutilé des antennes, et je décris ces organes d’après Solier ; leur forme est d’une des plus bizarres qui existent parmi les Coléoptères. Ils sont (1) M. brevipennis, Solier, loc. cit- p- Ml, pl. 9, f. 11 ad. 348 MAI.ACODERMES. insérés très-près des côtés du museau, et, par suite, plus distants que chez les autres Téléphorides. Cet insecte, découvert au Chili, par M. Gay, est de taille médiocre, d’un noir brunâtre mat, avec la tête ferrugineuse, et finement velu partout. TYLOCERUS. Dalm. Anal, entom. p. 5? (1) . Menton allongé, tronqué ou arrondi en avant. — Languette très- courte. — Deux lobes aux mâchoires courts, assez épais et ciliés. — Der¬ nier article des palpes labiaux triangulaire, subéquilatéral, celui des maxil¬ laires en triangle allongé. — Mandibules simples. — Tête dégagée, un peu rétrécie en arrière, munie de deux tubercules antennaires subcontigus ou distants sur le front, terminée par un large et assez long museau. — Yeux de grandeur variable. — Antennes au moins de la longueur du corps, plus ou moins robustes, selon les sexes, de onze articles : 1 long, très-gros, ovalaire ou en cône renversé, 2 au moins aussi long que 3-10 pris isolément; ceux ci obconiques, grossissant peu à peu, 11 plus grand et plus épais, arrondi au bout. — Prolhorax transversal, marginé en avant et sur les côtés; ses angles postérieurs distincts, les antérieurs arrondis. — Ecusson en triangle tronqué au bout. — Elylres allongées, flexibles. — Pattes longues ou médiocres ; tarses plus courts que les jambes, à articles 1-2 décroissant graduellement, 3 plus court, triangu¬ laire, 4 cordiforme, entier; crochets simples. — Corps allongé. Les antennes, qui forment le caractère le plus apparent de ces in¬ sectes, varient dans chaque espèce et sont plus robustes chez les mâles que chez les femelles. On peut, d’après ce caractère et quelques autres, diviser le genre en deux sections dont on a fait autant de genres dis¬ tincts : Les Tylocerds vrais qui ont les tubercules frontaux prononcés, assez distants, les antennes médiocrement robustes, parfois même pas plus fortes que celles des Telepdorüs, et les yeux comme chez ces der¬ niers. L’espèce typique est des Antilles, les autres habitent les Indes orientales (“i). (1) Syn. Anisotelüs, Hope in Royle’s Himalaya; 1ns. — Cordyeocera, Guérin- Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Eutom.pl. 2, f. 6, etlcon. d. Règne anim. pl. 14, f. 12; le texte dans ces deux ouvrages porte le nom de Dalman. — Xanthesta, Dej. Cat. éd. 3, p. 118. (2) T. crassicornis, Daim. loc. cit.; l’exemplaire de Dalman provenait de la Ja¬ maïque; celui que j’ai sous les yeux et qui correspond exactement à la descrip¬ tion de cet auteur, est de l’Ile St.-Barthélemy. — antennatus, Guérin-Ménev, Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 77; de l’ile Bourou. — Canthar. pectoralis, Fab. Syst. I, p. 302; de Java et Sumatra. TÉI.ÉPUOUIDES. 349 Et les A MSOTEi.es Hope, qui ont les tubercules frontaux très-saillants, subcontigus, les antennes ircs-robustes, terminées par un article très- gros chez les mâles, et les yeux petits et peu convexes. On n'en con¬ naît qu’une espèce du continent indien (t). Ces insectes sont de la taille des Telepiiorus de moyenne grandeur, et l’espèce décrite par Dalman ressemble tout-à-fait au T. fuscus d’Eu¬ rope ; toutes les autres sont d’un fauve testacé, avec les antennes, les tarses et une tache sur chaque élylre, d'un noir brunâtre. PSILORHYNCHUS. Blanch. in d’OrtB. Voy.\ Entum. p. 104 (2). Je n’ai pas vu ce genre, caractérisé un peu trop brièvement par M. Blanchard, qui s’exprime dans les termes suivants : Télé une fois plus étroite à sa base que le prothorax, rétrécie en un long museau au-dessous des yeux et au-dessus de l’insertion des anten¬ nes. — Mandibules longues et très-étroites, ainsi que les mâchoires. — Palpes maxillaires assez longs, à dernier article ovoïde ; les labiaux courts et terminés par un article de même forme. — Antennes très-rapprochées à leur insertion (3), grêles, filiformes, un peu moins longues que le corps. — Prothorax presque conique, beaucoup plus étroit en avant qu’en arrière. — Elytrcs flexibles. — Pattes un peu aplaties ; leur pé¬ nultième article très-court et profondément bilobé. M. Blanchard n’en décrit qu’une petite espèce (P. bi(ascicalus) dé¬ couverte par M. d’Orbigny dans la province de Corrienles. Elle est d’un jaune roussâlre, avec la tcle, les antennes, la base et l’extrémité des élytres d’un noir brunâtre. (1) A. bimaculatus, Hope, loc. cit. ; décrit et figuré par Kollar u. L. Red- tenb. in Hiigels Kaschmir, IV, 2, p. 511, p. 24, f. 1; du nord du Bengale. (2) Il faudra changer ce nom de Psilorhynchus, M. Mac-Clelland l’ayant im¬ posé plusieurs années auparavant à des Poissons. (3) Le rapprochement des antennes semblerait devoir exclure le genre du groupe des Téléphorides. Mais comme elle n’est qu’une conséquence de leur Insertion sur le museau même, il n’y a pas là une exception réelle. J’ai rapporté autrefois de Cayenne un insecte inscrit dans le Catalogue de Dejean (éd. 3, p. 118) sous le nom de Callianthia rostrata, qui a beaucoup de rapport avec celui-ci par la longueur de son rostre; les antennes sont insérées à sa base et également très-rapprochées. Toutefois il ne saurait rentrer dans le genre ac¬ tuel, dont il s’éloigne par plusieurs caractères importants. 350 MAI. A CODERMES. CHAULIOGNATHUS. Hentz, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. III, p. 460 (1). Menton très-allongé, subparallèle, arrondi en avant et souvent con¬ fondu avec la languette; celle-ci saillante, plus ou moins ogivale. — M⬠choires allongées, terminées par deux lobes charnus ; l’externe grêle, l’interne gros et arrondi au bout (a). — Palpes labiaux courts, robustes; leur dernier article plus ou moins dilaté ; les maxillaires beaucoup plus longs ; leur 4e article en fer de hache allongé, à bord interne paraboli¬ que. — Mandibules simples, arquées et fortement croisées au repos. — Tête en partie recouverte, atténuée en arrière; épistome prolongé en un museau de longueur variable, assez souvent coriace et fendu dans son milieu en avant. — Yeux médiocres, subarrondis, assez saillants. — Antennes de la longueur au moins de la moitié du corps, grêles, filifor¬ mes ou un peu déprimées, de onze articles : le 2e très-court, le 3e en général moins long que les suivants. — Prothorax presque toujours trans¬ versal, carré, arrondi en avant, souvent largement échancré à sa base, avec ses angles postérieurs arrondis. — Ecusson en triangle rectiligne, tronqué au bout. — Elytres de forme variable, le plus souvent parallè¬ les, souvent isolément arrondies à leur exlrémilé et un peu déhiscentes. — Pattes longues; tarses plus courls que les jambes, à articles 1 allongé, 4 divisé en deux grands lobes tronqués au bout; crochets simples, par¬ fois munis d’une dent très-obtuse à leur base. D’après cette définition, ce genre ne diffère essentiellement des Te- eephorus que par la tête plus allongée, pourvue d’un museau plus sail¬ lant, ce qui a entraîné, comme conséquence, l’allongement des organes (1) Syn. Callianthia, Dej. Cat. éd. 3, p. 19. — Caktharodema, Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 276. — Telephorus Latr., Germar, Perty, Chevrol. (2) M. lient/, (toc. cit.) a signalé chez deux espèces de l’Amérique du Nord mentionnées plus bas, les Canthar. marginata et bimaculata F., une particu¬ larité curieuse qui probablement se retrouve à des degrés divers chez les au¬ tres espèces. Elle consiste en ce que le lobe externe des mâchoires est suscep¬ tible de s’allonger sous la forme d’un filet charnu, sétiforme et velu, qui chez la bimaculata est deux fois plus long que le corps de la mâchoire. En outre, ces deux espèces ne sont nullement carnassières, mais vivent exclusivement sur les fleurs. M. Westwood (An Introd. etc., I, p. 259, f. 28, nos 2, 3) a figuré la tête et une mâchoire grossie de la marginata. — M. llentz ajoute que cette espèce possède, comme les Malachius, une paire de vésicules sur les cétés du second segment abdominal. Il est probable d’après cela que le genre Chauliognathus devra être limité à ces deux espèces, auquel cas les autres pourront porter ce¬ lui de CalBiantha proposé par Dejean. Je dois dire cependant que j’ai sous les yeux des exemplaires de plusieurs espèces brésiliennes chez lesquels les deux- * lobes des mâchoires, tout desséchés qu’ils sont, dépassent notablement l'épis- tome. TÊLÉPI10RIDES. 331 buccaux, notamment de la lèvre inférieure cl des mâchoires (i). On peut ajouter comme caractère secondaire, des téguments plus solides en gé¬ néral que ceux des Telephorcs, souvent glabres, cl une livrée plus va¬ riée que celle de ces derniers, quoique formée presque exclusivement de deux couleurs. il contient, du reste, des formes assez variées cl dont plusieurs de¬ vront probablement en être exclues (-2). Le genre Cantqarodema de M. De Castelnau doit, au contraire, lui être réuni. Il a été établi sur une espèce de l’Amérique du Nord (C. mar- ginipennis Casteln.), très-voisine de celle ( Telephor . pensylvanicus De Géer) du même pays, qui a servi de type à M. Iientz. Ces insectes paraissent exclusivement propres à l’Amérique ; il y en a peu dans celle du Nord, tandis qu’ils abondent dans les régions inter¬ tropicales de celle du Sud. On n’a, jusqu’à présent, à peine décrit que la sixième partie de celles qui existent dans les collections (."). (1) D’après mon savant ami, M. J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad, of Pliilad. Y, p. 338), il y aurait un caractère plus positif entre les deux genres. Il divise les Téléphorides en deux sections basées sur la longueur relative du 2e article des antennes. A la première, dans laquelle il est très-petit, appar¬ tiennent les Chauliogkathcs ; à la seconde, où il est plus développé, les Tele- phorus. Mais ce caractère est illusoire. Il existe une foule de ces derniers, sur¬ tout parmi les exotiques (par ex. tous ceux du Chili décrits parSolier), qui ont cet article aussi petit que dans le genre actuel. (2) Parmi celles qui s’éloignent le plus dw type, on remarque surtout cer¬ taines espèces brésiliennes (par ex. dilatipennis Dej.) dont les élytres sont très- fortement dilatées sur les côtés dans leur milieu et épineuses à l’angle suturai chez les mâles; d’autres, inédites, qui ressemblent à des Lvccs; entin d’autres (par ex. scriptus Germar) dont les cuisses, surtout les postérieures, sont très- grosses, et parfois dcnticulées en dessous, dans le môme sexe, caractère qui semble coincider avec un développement extraordinaire du 7e arceau ventral de l’abdomen (pii affecte la forme d’une grande valve convexe en dessous. Dans les autres espèces, les caractères sexuels sont moins apparents et très-variables. (3) Esp. de l’Amér. du Nord : Teleph. pensylvanicus, De Géer, Mém. IY, pl. 17, f. 15 ( Canth . bimaculata F.) — Canth. marginata , Fab. Syst. ELI, p. 298. — Chaul. Hentzii, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Pliilad. V, p. 338; des Etats atlantiques de l’Union américaine, ainsi que les deux précédentes. — Chaul. disons, scu/ellaris, LL. Le Conte, ibid. VI, p. 230; Nouveau Mexique. — Tel. tripartitus , Chevrol. Col. du Mexiq. Cent. Il, fasc. 5. — Esp. de l’Amér. du Sud: Tel. scriptus, de Buenos-Ayres, rhombicus, fallax, du Brésil; Germar, 1ns. Spec. nov. p. G8. — Tel. luctuosus, Latr. in Humb. in Bompl. Obs. d. Zool. I, p. 222, pl. 23, f. 4; Pérou. — Tel. xanthomelas, fenestratus, Perty, Del. Anim. art. Brasil. p. 28, pl. 6, f. 9, 10; Brésil. — Canth. inuncta, Erichs. Nov. act. Acad. nat. Cur. XYI, Suppl. 1, p. 357; Pérou. — Chaul. plagiatus , du Brésil; signaticollis, ochraceus, de Bolivia; p allons, circumdatus, sulcaticullis, graci- lis, du Brésil; Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 103. — Call. cinguliventris, tabida, (enuis, hamata, implicita, Erichs. Arcliiv, 1847, I, p. 83; Pérou. — Chaul. magrllanicus, bi-oculutus, Blanch. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 69, pl. 5, f. 6, 7; Détroit de Magellan. 352 MALACODERMES. PODABRUS. (Fisch. de Waldh.) Westw. An. Introd. etc., II; Gener. Synops. p. 27 (1). Menton en carré transversal. — Languette de même forme ou arron¬ die en avant. — Deux lobes aux mâchoires subégaux et charnus. — Der¬ nier article des palpes sécuriforme ou triangulaire. — Mandibules incr- mes. — Tête entièrement découvcrtc,rhomboïdale,très-rétrécie en arrière, terminée par un large museau; èpistome largement arrondi. — Yeux médiocres, arrondis, assez saillants. — Antennes filiformes, assez lon¬ gues ; leur 2e article aussi long, ou peu s’en faut, que le 3e. — Prolhorax carré, presque toujours transversal, entier et souvent arrondi sur les côtés, en général largement échancré à sa base, plus ou moins foliacé et relevé latéralement. — Ecusson triangulaire. — Elytres flexibles, allon¬ gées, recouvrant l’abdomen. — Pattes grêles ; tarses plus courts que les jambes, à articles 1-4 décroissant graduellement, 5 bilobé ; crochets fen¬ dus au bout ou dentés à leur base. — Corps allongé, flexible. Ces insectes ressemblent complètement aux Telepuorus, mais s’en distinguent facilement à la forme de leur tête, sur le col de laquelle le prothorax applique exactement son bord antérieur, comme chez les Pu ENGODES. La grande majorité des espèces ont les crocbels des tarses fendus à leur extrémité (2). C’est sur l’une d’elles (0) que Kirby avait fondé son sous-genre Brachyinotus, auquel il n'assignait pas d’autres caractères (1) Fischer de Waldhcim n’a fait que mentionner le nom du genre dans son Entomogr. d. 1. Russie, I; Genres d. Ins. p. .36. M. Westwood en a le premier exposé les caractères, mais très-brièvement. Ils l’ont été depuis avec un peu plus de détails par M. J. L. Le Conte, Proeeed. of the Acad, of Philad. Y, p. 343. — Syn. M alt h \c us, Brachynotus, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 247 et 249. — Riiagonycha Eschsch. — Cantharis Linné, Payk., Gyllenh. Fab., Say, etc. (2) Esp. européennes et asiatiques : Cantliar. alpina, Payk. Faun. Suec. I, p. 259 ( Canth . rubens Fab.; Var? C. lateralis Linné, sec. Ericbs. in Germar, Zeitscbr. IV, p. 367. — P. nigriventris , de Volhynie; vittatus, de la Grande Tar- tarie; lunulatus, de la Russie mér.; flavipes , de Turcoménie; Fischer de Waldh. Bull. d. Moscou, 1844, I, p. 33. — banaticus, Rosenh. Beitr. z. lnseklenf. Eu- rop. p. 17. — Esp. de l’Arnér. du Nord : Canth. diadema, brunnicollis, Fab. Syst. El. I, p. 298. — Rhagon. piniphila, Eschsch. Bull. d. Moscou, 1830, p. 65; Sitkha. — Canth. modesta, basilaris , Say, Jours, ofthe Acad, of Philad. III, p. 179 sq. — C. tomentosa, Say, ibicl. V, p. 165 ( Pod . rufiolus Melsheim.). — . C. tricostata , Say, Boston Journ. of nat. Ilist. I, p. 158. — P. rugosidus, .1. L. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 229. — P. flavicollis, discoideus, prui- nosus, cornes, frater, puncticollis (nomen mutand.) J. L. Le Conte, Proeeed. of the Acad, of Philad. V, p. 343. (3) li. Bennetii , Kirby loc. cit.; c’est la Canth. tricostata Say, citée plus haut. TÉLÈPI10RIDES. 353 que d’avoir le prolhorax transversal et échancré, tant en avant qu’en arrière. Chez les autres, ces crochets sont dentés à leur hase, ou plutôt appen- diculés. Kirby en avait également séparé quelques-unes, en en formant son genre Malthacüs, dont l’unique caractère résidait dans le dernier article des palpes moins dilaté que de coutume (i). Les Podabrds paraissent être confinés dans les régions froides et tempérées de l’hémisphère boréal ; ceux d’Europe habitent plus parti¬ culièrement les régions montagneuses. TELEPHORUS. Schæffer, Elem. entom. Tab. 123 (2). Menton en carré subéquilatéral ou non. — Languette épaisse, ciliée, tronquée ou arrondie en avant. — Deux lobes aux mâchoires, charnus; l’externe gros, arrondi au bout, l’interne plus grêle et acuminé. — Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires obliquement sécuriforme. — Mandibules inermes, arquées, aiguës au bout. — Tête presque entièrement dégagée, rétrécie en arrière, termi¬ née par un large museau plus ou moins saillant. — Yeux médiocres. — Antennes de longueur variable, filiformes ou un peu déprimées; leur 1er article en cône arqué, médiocrement gros, le 2e de longueur varia¬ ble, tantôt très-court, tantôt plus long que le 3®, avec tous les degrés in¬ termédiaires. — Prothorax de forme variable, le plus souvent transver¬ sal, marginé sur ses bords latéraux, avec ses angles plus ou moins arrondis. — Elytres un peu plus larges que le prolhorax, allongées, parallèles. — Pattes longues ; tarses plus courts que les jambes, fili¬ formes ou déprimés (3); leur 4® article bilobé; crochets très-variables. — Corps allongé, déprimé. De tous les genres de Malacodermes, celui-ci est le plus riche en es¬ pèces. Un l’a divisé en trois, basés exclusivement sur la forme des cro- (1) Malth. puncticollis ( Pod . marginellus , J. L. Le Conte in Agass. loc. cit.), lœvicollis, Kirby, loc. cit. Kirby en décrit une troisième espèce ( mandibularis ) qu’on trouvera plus loin parmi les Telephorüs. — Pod. punctatus, puberulus, J. L. Le Conte in Agass. loc. cit. p. 229. — cavicollis, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. V, p. 315; de Californie. — Les espèces européennes de la première section ne m’étant pas toutes connues* il est possible que quel¬ ques-unes appartiennent à celle-ci. (2) Syn. Cantiiaris, Linné Syst. nat. éd. 1, 1735. — Cicindela pars, Geoffroy, 1ns. d. envir. d. Paris, I, p. 169. — Riiagonycha, Eschsch. Bull. d. Moscou, 1830, p. 64. — Ancystronycha, Mærkel, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, IX, p. 589. (3) Ils le sont à un très-haut degré chez la C. nepalensis Hope, surtout aux pattes antérieures; leur 4e article est cordiforme et fortement échancré. Coléoptères. Tome IV. 23 354 MALACODBRMES. chels des tarses dont l’armature varie beaucoup, et qui n’étant appuyés sur aucun autre caractère sérieux ne me paraissent, comme à M. J. L. Le Conte (l), propres qu’à le répartir en sections. Une révision com¬ plète des espèces est en outre nécessaire pour s’assurer de l’exactitude des formes assignées à ces organes, exactitude qui donne lieu à quelques doutes. Les auteurs les plus récents réservent le nom de Telepuorus aux es¬ pèces qui ont l’externe de ces crochets à toutes les pattes fortement denté à sa base chez les femelles, plus faiblement chez les mâles (2). Le genre Ancystronycha de M. Mærkel n'en diffère qu’en ce que, dans le premier de ces sexes, celte dent est très-forte et spiniforme (5). Longtemps auparavant, Eschschollz avait séparé, sous le nom de Rhagonycha, les espèces dont tous les crochets sont appendiculés et paraissent comme fendus à leur extrémité (4). Les Telephorus sont répandus sur toute la surface du globe, mais plus nombreux dans les régions froides et tempérées de l’hémisphère boréal que partout ailleurs. On en a décrit déjà plus de 230 espèces, mais avec d’assez nombreux doubles emplois (s). (1) Proceed. of the Acad, of Philad. Y, p. 340. M. Le Conte partage le genre en trois sections : 1° crochets externes des tarses postérieurs dentés à leur base : C. rotundicollis , bilineata Say, etc. Cette division qui, d’après cela, est privée de dents au crochet externe des tarses antérieurs, ne parait pas avoir de représentants en Europe ; 2° crochets simples à tous les tarses : T. brevicollis, unclulatus Lee.: 3° tous les crochets des tarses dentés, le plus souvent presque fendus. Elle correspond au genre Rhagonycha d’Esohscholtz. (2) Types : Canthar. obscurci, lateralis, fusca, livida Linné; C. tristis, dis- par , pellucida, nigricans , ru fa Fab.; Teleph. thoracicus Oliv.; C. pilosa , as- similis Payk.; C. clypeata ( nivea Panzer), etc.; tous d’Europe. (3) M. Mærkel n’y rapporte que les Canthar. abdominalis Fab., violacea Payk. et une nouvelle espèce de la Corinthie, Tel. consobrinus Mærk. loc. cit. Suivant lui, la C. occipitalîs de M. Rosenhauer (Beitr. z. Insektenf. Europ. I, p. 18) doit être rapportée à l’une ou à l’autre des deux premières de ces espèces. (4) Les types sont : Canthar. testacea, atra Linné; C. melanura , pallida (pallipesF.) Fab.; Tel. fuscicornis Oliv. (C . melanocephala Panz.), C. paludosa Fallén, etc.; d’Europe. (5) Aux espèces mentionnées dans les notes précédentes, aj.: Esp. euro¬ péennes : Canth. analis, hœmorrhoidalis, ruficollis, pulicaria, Fab. Syst. El. I, p. 295 sq. — C. lapponica, Gyllenh. Ins. Suec. 11, Addend. p. XV. — C. rus- tica (T. fuscus 01.), elongata, paludosa, flavilabris, liturata, Fallén, Mon. Canthar. p. 9sq. — C. discoidea , Ahrens, Nova Acl. Halens II, 2, p. 12, f. 2 b. — C. annulata, Mannerh. in Hümmel, Essais entom. IV, p. 28. — Tel. opa- cus, fulvipennis, ovalis , nivalis , Germar, Ins. Spec. nov. p. 68. — T. cyaneus, Curtis, Brit. Entom. pl. 215. — T. affinis, ater (nec Linné), flavilabris (nec Fallén), marginatus , ochropus , cuntianus , confiais , Steph. 111. of Brit. Entom. III, p. 294; nigrifi ons, maculicollis , griseipennis , V, p. 415. — T. œthiops TÉlèeiJOItlDES. 355 DYSMORPHOCERUS. Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 451. Mâle : Menlon carré, largement, mais faiblement échancré sur scs côtés et en avant. — Languette saillante, carrée, entière. — Dernier ar¬ ticle des palpes labiaux triangulaire; celui des maxillaires en fer de ( paludosa ? Gyllenh.), unicolor ( pilosa ? Payk.) Curtis, Ann. and Mag. of nat. Hist. V, p. 279. — C. nigriceps, Wattl, Isis. 1838, p. 270. — C. prœcox, Géné, Ins. Sardin. fasc. I, p. 18, pl. 1, f. 9; Genei, inculta, chlorotica, fasc. II, p. 15, pl. 1, f. 9-11. — Rhagon. fugax , C. Schœnherri , figurata, Mannerh. Bull. Moscou, 1843, p. 89. — C. melanoceros (barbara? Fab.), denticollis, Schum- mel, Àrbeit. d. Schlesisch. Gesellsch. 1843, p. 193. — C. rufotestacea, Letzner, ibid. 1844, p. 72; sudetica , rufescens, 1846, p. 75. — C. nigripes, W. Red- tenb. Quæd. Gen. et Spec. Arch. Austr. p. 13. — C. hospes, pagana, Rosenh. Beitr. z. Insektenf. Europ. p. 17. — Rhag. atricapilla, Kiesenwet. Stettin. Entom. Zeit. 1850, p 244. — T. xanthcloma, albomarginatus , fïbulatus , li¬ ne a tus, brevicorniSj ustidatns, prolixus, sulcifrons, fissicollis , Rhag. puncti- pennis, boops, Redtenbaclieri (nivalis Redt.), plankollis, concolor, Mœrkelii , maculicollis , quadricollis , morio, Kiesenwet. et Mærkel, Ann. d. 1. Soc. entom. 1851, p. 590. — C. cordicullis, semiflava , viduata , Küster, Die Kæfer Europ. XVIII, 61, 69, 71. Esp. de l'Europe or. et de l’Asie occ. : C ■ oculata , translucida, Steven, Bull. Moscou, éd. Lequieu, p. 172; Russie mér. — C. rugicollis , xantholoma, Ge- bler, ibid. p. 252; Russie mér. — C. rufimana, fœtida, pygmca, vitticollis , Mé- nétr. Catal. rais. p. 161; Russie mér. — C. signala, brevipennis, funesta, pulchra, cyanipennis, terminata, unicolor, Falderm. Faun. entom. Transe. I, p. 186; Russie mér. — T. discicollis , nigritarsis , tibialis, sulcicollis , bicolor, dccolorans, ephippiger, femoralis, Brullé, Expéd. d. Morée; Entom. p. 144, pl. 36; Grèce. — C. melanoscelis, Koleuati, Melet. entom. V, p. 41; Russie mér. — T. fuscipes, Lucas, Revue et Mag. d. Zool. 1853, p. 569; Candie. — T. aplcalis, melaspis, Chevrol. ibid. 1854, p. 399; Syrie. — T. nigritarsis, Muls. et Wachanr. Mém. d. l’Acad. d. Lyon; Sc. Nouv. Sér. II, p. 3; Turquie i d’Asie. Esp. de la Sibérie : C. Bytonii, Mannerh. Bull. Moscou, 1849, I, p. 231. — C. daurica, Mannerh. ibid. 1852, II, p. 294. Esp. du coutinent et des archipels indiens et de Chine : C. lugubris, Am- boine; flavicollis, Sumatra; flavipes, Chine; melanocephala, Bengale; dimi- diata, Ceylaa; Fab. Syst. El. I, p. 297 sq. — C ■ basilaris, Vf iedem. Zool. Magaa. II, 1, p, 70; Java. — C. nepalensis, Ilope in Gray, Zool. Miscell. I, p. 28; Né- paul. — T. prœustus, Nouv. Guinée; acutipennis, ile Bourou ; Schœfferi, Nouv. Irlande; Guérin-Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 76. — C. cœruleomaculata, kollar u. L. Redtenb. in Ilügels Kaschmir, IV, 2, p. 509, pl. 23, f. 8; Cache¬ mire. — T. insularis , Bornéo; fl avi femoralis, Mindanao; Blanch. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 66, pl. 5, f. 2, 3. Esp. de l’Australie et de la Polynésie : T. pulchellus, Mac-Leay in King’s Survey of the coasts of Austral. II; Append. p. *142. — C. austr a lis, vaniko- 356 MALACODERMES. hache allongé. — Mandibules arquées, bifides à leur extrémité. — Tête assez courte, dégagée, un peu rétrécie en arrière ; épistome arrondi en avant. — Yeux petits, arrondis, assez saillants. — Antennes assez lon¬ gues, de onze articles : 1 robuste, assez long, subpyriforme, 2-5 trans¬ versaux, très serrés, à peine distincts, s’élargissant graduellement et for¬ mant par leur réunion un cône renversé plus épais que le lor article, rensis, Boisduv. Faune de l’Océan. Il, p. 133. — T. tricolor, pictus, Casteln., llist. d. Col. I, p. 275. — C. nobilitata, Erichs. Archiv, 1842, 1, p. 146. Esp. africaines : C. viridescens, Cap ; C. barbara, Algérie; Fab. Syst. El. I, p. 295. — C. picta, Wiedem. in Germar, Mag. IV, p. 126; Cap. — C. co¬ loria, Erichs. in Wagners Algier. III, p. 169. — T. scutellaris, mauritaniens, fossulalus, geniculatus, Lucas, Explor. d. l'Algér. Entom. p. 186. — T. deus- tus, Reiche in Galin. Voy. en Abyssin. Zool. p. 247, pl. 17, f 6. — C. ernar- ginata , apicalis, vitticollis, caffra, verticalis , circumdata, nigrina, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 451; Natal. Esp. de l’Amér. du Nord : C. carolina, vittata, Fab. Syst. El. I, p. 296; Etats- Unis. — C. angulata, fraxini (Tel. nigritus, Le Conte in Agass. Lake Super, p. 229; Malthacus mandibularis, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 218), bilineata, Say, Journ. of the Acad, of Philad. III, p. 180 sq. — C. rotundicollis, ligata, jactata (T. nigriceps, Lee. loc. cit.), Say, ibid. V, p. 165 sq. — C. invalida, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 158. — T. luteieollis, Germar, Ins. Spec. nov. p. 70. — T. Curtisii , Westwoodii, Samouellii, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 246. — T. tibialis, consors, lautus, grandicollis, de Californie; fidelis, du Nouv. Mexique; collaris, du Missouri; divisus, de Californie; impressus , tu- berculatus, brevicollis, undulatus, Sayi , cruralis, marginellus, excavatus, imbecillis, longulus, pusillus , vilis , des Etats-Unis atlantiques; J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. V, p. 340. — T. rectus, Melsheim. ibid. II, p. 305. — T. tripartitus , Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. II, fasc. 5; Mexique. — C. cembricola, Eschsch. Entomogr. éd. Lequien, p. 63; Amér. russe. — Rhag. sericata, binodula, Mannerh. Bull. Mosc. 1846, n° 2, p. 511; Sitklia. — Rhag. anthracina, Mannerh. ibid. 1853, n° 3, p. 233; Amér. russe. Esp des Antilles et de l’Amér. du Sud : C. limbata, Jamaïque; smaragdula, nigripennis, Brésil ; Fab. Syst. El. I, p.296. — T. sinuatus, Brésil; nigricornis, Buenos-Ayres; Germar, Ins. Spec. nov. p. 67. — C. transversa , Eschsch. Entomogr. éd. Lequien, p. 62; Brésil. — T. cyanomelas, Perty, Del. Anim. art. Brasil.p. 28, pl. 6,f. 11. — T. adustus, interruptus, cinctus,marginicoüis, chaly- bœus, terminalis, marginipennis, rubrosignatus, Gaudichaudii , Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 271; Brésil; quelques-uns sont probablement des Chaulio- gnathus. — T. chilensis , dilaticornis, du Chili; transver salis, du Brésil; Gué- rin-Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 76. — T. luteus, flaviventris, du Bré¬ sil; ruficeps, janthinipennis , de Bolivia; denticornis, de Montevideo; Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 105. — T. mageüanicus, Le Guillou, Revue Zool. 1814, p. 223. — C. bimaculicollis , marginicollis , abdominalis, variabilis, ni¬ gripennis, pyrocephala, crassicornis, nodicornis, collaris, longicornis, scutel¬ laris, Solier in Gay, Hist. d. Chile ; Zool. IV, p. 434; Chili. — C. macroptera, hyacinthina, curtula, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 83; Pérou. Pour des détails sur les espèces de la collection de Fabricius, voy. Suffrian, Stettin. entom. Zeit. 1856, p. 248. TÉLKPHOniDES. 357 6 aussi long que ce cône, plus large, difforme, excave au cùlé externe, 7-11 allongés, subégaux et graduellement atténués. — Prolhorax trans¬ versal, arrondi sur les côtés, y compris ses angles. — Elytres molles, allongées, parallèles, planes. — Pattes médiocres; tarses un peu plus courts que les jambes, à articles 1 -3 décroissant graduellement, \ bilobé ; crochets médiocres, simples. Femrlle : Elle ne diffère du mâle que par scs antennes à articles 1 moins gros que chez ce dernier, 2-5 très distincts, courts, en cône ren¬ versé et grossissant graduellement, 6 cylindrique, un peu plus court et plus robuste que les suivants; ceux-ci sont comme chez le mâle. Solier s’est mépris complètement sur la place de ce genre remar¬ quable en le plaçant parmi les Lampyrides, avec lesquels il n’a rien de commun. L’espèce unique (l) qui le compose a complètement le faciès et les caractères des Telecuorüs, sauf pour les antennes qui sont des plus singulières, surtout chez les mâles. Cet insecte est de taille moyenne et tout noir, avec deux grandes taches d’un blanc jaunâtre sur le pro¬ thorax. SILIS. (Megerle) Latr. Règne anim. éd. 2, IV, p. 471 (2). Dernier article des palpes médiocrement ou à peine sécuriforme. — Deux lobes aux mâchoires ; l’interne très-petit. — Mandibules grêles, très aiguës, parfois ( nilidula ) munies, vers leur milieu, d’une petite échancrure. — Tête enfoncée dans le prolhorax jusqu’aux yeux, rétré¬ cie en arrière; épistome très-court. — Yeux médiocres, arrondis, assez saillants. — Antennes de longueur et de forme variables, faiblement ou fortement dentées, ou filiformes; leur 2e article beaucoup plus petit que le 3e, souvent très-court. — Prothorax de forme très-variable, diverse¬ ment denté ou échancré sur les côtés, surtout au voisinage des angles postérieurs, en général muni sous ces derniers, chez les mâles, d’un ap¬ pendice corné; celui des femelles inerme ou faiblement sinué. — Elytres molles, allongées, recouvrant en entier l’abdomen. — Pattes grêles; tarses plus courts que les jambes, leur dernier article bilobé; crochets simples ou légèrement dilatés à leur base. (1) D. Blanchardii,So\. loc. cit. Col. pl. 11, f. 4; cette figure ne donne qu’une idée très-fausse de l’insecte dont les ély 1res, étant molles, sont sujettes à se déformer comme celles des Tei.ephorüs. C’est d’après un exemplaire où elles étaient telles que Solier a fait cette figure. Celle (é) qui représente une antenne du mâle grossie n’est pas plus satisfaisante. (2) On attribue assez volontiers à Toussaint-Charpentier l'exposition des ca¬ ractères de ce genre, qui a été mentionné, pour la première fois, en 1821, par Dejean dans son Catalogue éd. 1, p. 37; mais à tort; l’auteur allemand en a seulement décrit deux espèces citées plus bas. 358 MALACODERMES. Le caractère distinctif de ce genre réside essentiellement dans la forme du prothorax chez les mâles (i) ; les femelles» chez qui cette partie du corps est simple ou ne présente qu’un faible vestige de ce qui existe chez ces derniers, sont de véritables Telepiiorus. Parmi celles actuel¬ lement connues, une seule ( nilidula ) se distingue en outre de son mâle par sa forme beaucoup plus courte, son système de coloration différent et l’atrophie de ses ailes inférieures (2). Mais, en général, à part le pro¬ thorax, les deux sexes ne paraissent pas différer l’un de l’autre. Quant aux antennes de ces insectes, ce n’est qu’exceptionnellement qu’elles sont fortement dentées en scie (3) ; le plus souvent elles le sont à peine ou simplement filiformes. Sauf quelques espèces exotiques, qui sont aussi grandes que les Te- lepiiorus de moyenne taille, les Silis sont généralement assez petites. A en juger par les collections, qui en contiennent plus d’une trentaine, il y en a dans la plupart des régions du globe ; mais toutes les espèces décrites jusqu’ici appartiennent à l’Europe et aux deux Amériques (4). (1) 11 faudra dès-lors y rapporter quelques Telehiorus des auteurs, tels que, par exemple, les Cantharis madagascariensis et senegalensis de Dejean, Cat. éd. 3, p. 119 sq. (2) Voyez sur cet insecte qui passe pour assez rare, une notice intéressante du docteur Schmidt dans la Stettin. entom. Zeit. 1830, p. 130. Il vit exclusi¬ vement sur le myrtille et paraît de la fin de mai au 10 juin. Les femelles, qui sont aptères, ne peuvent que grimper lentement sur cet arbrisseau, tandis que les mâles, qui sont six fois plus nombreux, s’y abattent en grand nombre pour s’accoupler avec elles. (3) Je ne connais que la bidentata de l’Amérique du Nord qui soit dans ce cas. Il existe dans les collections une espèce inédite (S. pectinicornis Guérin- Ménev.) du Bengale chez laquelle ces organes sont fortement flabellés. (4) Esp. européennes : Canth. ruficollis, nitidula Ç; (çf SU. spinicolliSj Touss.-Charpent. Horæ entom. p. 194; Teleplior. excisas, Germar, Ins. Spec. nov p. 71), Fab. Syst. El. I, p. 299, 303. — Canth. torquata, Gyllenb. Ins. buec. IV, p. 340. — S. rubricollis , Touss.-Charpent. loc. cit., p. 195, pl. 6, f. 7. — Esp. de la Sibérie : S. sexdentala , Mannerli. Bull. Mosc. 1852, II, p. 295. — Esp. de l’Amér. du Nord : S. pallida, Mannerli. Bull. Mosc. 1843, p. 240; Sitkha. — Canth. bidentata, Say, Journ. of the Acad, of Philad. V, p. 169 (Sil. lepida Dej.). — S- longicornis, diffieilis, J. L. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 230. — S. pallens, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. V, p. 339. — Esp. de l’Amér. du Sud : S. marginalis, Guérin-Ménev. Voy. d 1. Coq., Entom. p. 77; Brésil mér. — S. plana, armaticollis, simplici- collis, de Bolivia; pallens, lœta, arnœna, du Brésil; Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 107. — S. tricolor, Guérin-Ménev. Icon. d. Règn. anim. p. 47, pl. 14, f. 10; Brésil. — La Canthar. incisa de Wiedemann (Zool. Magaz. II, 1, p. 71), espèce du Cap, appartient probablement aussi au genre. TÉLÈPIIORI DES. 359 POLEMIUS. J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. V, p. 338. Dernier arliclc des palpes triangulaire. — Antennes comprimées, en scie; leur 2° article très-petit, le 3e pas plus court que les suivants. — Bords latéraux du prolhorax incisés dans leur milieu. — Crochets des tarses simples; les externes des postérieurs dilatés à leur base. Je n’ai vu aucune des espèces de l'Amérique du Nord (t) sur les¬ quelles ce genre a été établi; mais j’en connais une demi-douzaine d’autres inédites, originaires de la Colombie, et qu’on peut y faire en¬ trer en modifiant un peu ses caractères. Au premier coup-d’ceil, toutes ressemblent étonnamment à des Lycos sous tous les rapports. La plu¬ part ont le prolhorax incisé latéralement, mais chez quelques-unes on ne voit aucune trace de ce caractère. Chez aucune les crochets des tarses ne sont faits comme le porte la formule qui précède ; ils sont dentés à leur base à toutes les pattes. Si ces insectes ne peuvent rentrer dans le genre, ils doivent du moins en former un tout à côté. PACHYMES1A. Westw. in Guérin-Ménev. Icon. d. Anim. artic. fasc. 8, n° 35. Menton et languette arrondis en avant. — Deux lobes aux mâchoires, lamelliformes, courts et ciliés.— Dernier article des palpes sécuriforme, surtout celui des maxillaires. — Mandibules grêles, arquées et aiguës. — Tête petite, un peu penchée, enfoncée dans le prothorax jusqu’aux yeux ; èpislome saillant dans son milieu et légèrement èchancré. — An¬ tennes un peu moins longues que le corps, fusiformes, de onze articles: 2-3 plus courts que t, subégaux, 4-8 plus gros et plus longs qu’eux, 9-11 grêles et filiformes. — Prolhorax transversal, arrondi en avant, profondément incisé sur les côtés dans son milieu, avec une échancrure plus petite aux angles postérieurs. — Ecusson arrondi. Elytres allon¬ gées, subparallèles, tronquées au bout, avec une petite épine à l’angle suturai. — Pattes médiocres; tarses plus courts que les jambes, à arti¬ cles 1-3 subégaux, légèrement cordiformes, 4 plus court, de même forme, excavé en dessus cl arrondi à son extrémité, 5 presque aussi long que les précédents réunis; crochets simples. — Corps allongé, assez épais et mou. Genre manifestement voisin des Silis, comme le dit M. Westwood, et qui n’en diffère essentiellement que par la structure de ses antennes et (1) Canthar. latirornis, Say, Journ. of the Acad, of Philad. V, p. 168 (Te- lephor. dubius, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 304). — P. limbatus, incims, J. L. Le Conte, loc. cit. Tous des parties atlantiques de» Etats-Unis. IWALAC0D IBM HS 360 de ses tarses. Il a pour type un petit insecte (P. incisa) du Brésil, d’un rouge fauve, avec les ély 1res jaunes et les antennes noires dans leur moitié terminale. OONTELUS. SoLiEit in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 428. Dernier article des palpes labiaux brièvement, celui des maxillaires longuement ovalaire et acuminé.— Mandibules arquées, aiguës, munies d’une dent triangulaire avant leur milieu. — Tête engagée presque jus¬ qu’aux yeux, rétrécie en arrière, terminée par un très-court museau. — Yeux médiocres, arrondis, assez saillants.— Antennes longues, filiformes, de onze articles : le 2e beaucoup plus court que les suivants, ceux-ci subégaux. — Prothorax fortement transversal, avec ses angles, surtout les postérieurs, arrondis. — El y 1res allongées, parallèles. — Pattes grêles; taises beaucoup plus courts que les jambes, quoique assez longs; à ar¬ ticles 1 long, 2-3 plus courts, 4 bilobé; crochets simples. Ce genre ne comprend que deux très -petites espèces (1) du Chili, mais très-distinctes par la structure de leurs palpes et celle des mandi¬ bules^). L’une d’elles (rugosipennis) a les ély très finement rugueuses; chez l’autre ( rcliculalus ) leur sculpture ressemble à celle de beaucoup de Lycidcs de petite taille, c’est-à-dire qu’elles sont comme gauffrées. Malgré cela, elles sont réellement congénères. Ces insectes ont le même système de coloration que la plupart des Tklepuorus. ELATTODERES. Blancu. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 71. Palpes médiocres; leur dernier article ovalaire et obtus au bout. — Mandibules très-petites, arquées et aiguës. — Tête très-petite et extrê¬ mement courte. — Antennes de la longueur des deux tiers du corps, filiformes; leur 1er article rentlé en massue, le 2e très-court, les suivants allongés, subégaux, sauf le dernier, qui est extrêmement petit et en forme de bouton pointu. — Prolhorax très-petit, plus étroit que la tète, trans¬ versal, avec ses bords latéraux arrondis et formant un petit angle ren¬ trant près du bord postérieur. — Ecusson étroit, allongé. — Elytres une fois plus larges que le prothorax, parallèles et arrondies au bout. — Pattes (1) O. reticulatus, rugosipennis , Solier, loc. cit.; le premier est figuré pl. 9, f.6 ah.] (2) Elles ne le seraient pas moins par celle de leurs mâchoires, si la figure que donne Solier (loc. cit. f. 6 d) de l’une de celle du reticulatus était exacte. Ces organes ressembleraient complètement aux mâchoires des Carabiques en général, ce qui n’est nullement admissible parmi les Malacodermes. TÉLÉ Pnom DBS» 361 gréle9, médiocrement allongées; 1er article des tarses presque aussi long que les quatre autres réunis; le 3° et le 4° extrêmement courts et échancrés. J’emprunte ces caractères à M. Blanchard, qui a établi ce genre sur un petit insecte (l) du Détroit de Magellan, que je n’ai pas vu. C’est en¬ core une forme voisine des Silis, mais bien distincte par la structure des palpes, du dernier article des antennes et des deux pénultièmes articles des tarses. D'un autre côté, cet insecte se rapproche des Oontklcs de Solier par la sculpture de scs ély très , qui ressemble complètement à celle des Lycides du genre Euos. Il est brunâtre, avec le prolhorax d'un rouge fauve et orné de trois taches noires. ICHTHYURUS. Westw. The Cabin. of or. Entom. p. 83. Palpes robustes ; leur dernier article aussi grand que les précédents réunis, en fer de hache fortement transversal et inséré sur le pénultième article par une de scs extrémités.— Mandibules grêles, arquées, aiguës, bidenlées au côté interne. — Tête courte, rétrécie en arrière; front vertical; épistome largement arrondi. — Yeux grands, transversaux, médiocrement saillants. — Antennes insérées tout près de leur bord in¬ terne, assez longues, sétacées, de onze articles : 1 le plus grand de tous, en cône arqué, 2 très-court, 3- 1 1 allongés, subégaux. — Prolhorax trans¬ versal, fortement arrondi en avant et sur les côtés; ceux-ci verticaux, embrassant les parapleures avec une carène limitant ce repli. — Ecus¬ son assez grand, en triangle allongé et tronqué au bout. — Elylres re¬ couvrant à peine la base de l’abdomen, isolément rétrécies et arrondies à leur extrémité. — Pattes longues, surtout les postérieures; tarses beaucoup plus courts que les jambes, à articles 1 assez long, 2 plus court, 3 très-petit, 4 bilobé, 5 assez court; crochets verticaux, très-for¬ tement appendiculés (a). — Dernier segment ventral ampullacé ; le der¬ nier des dorsaux grand, avec ses angles prolongés en deux fortes sail¬ lies coniques dans les deux sexes. Les mâles diffèrent des femelles par leurs pattes intermédiaires, dont les cuisses sont plus ou moins bizarrement difformes et les tibias rac¬ courcis; celles des femelles ne présentent rien de particulier. Avec ce genre commence une suite d’espèces toutes voisines des an¬ ciens Maltuincs de Latreille, et qui, ainsi que l’a dit M. Kiesenweller, (1) E. maculicollis , loc. cit.; {Silis mac. sur la pl. 5, f. 8). (2) M. Westwood se tait sur ces organes, et M. de Motschoulsky (Etud. en- tem. Ann. I, p. 14) les indique comme étant simples. Peut-être varient-ils se¬ lon les sexes ou selon les espèces. 362 MALACODERMES. auteur d’un bon travail sur ces insectes (i), sont des Teléphorides dégra¬ dés, sans présenter aucun caractère qui autorise à en faire un groupeàparUj Les IcnTnvcRos sont les plus grands de ces insectes, et leur système de coloration se réduit au jaune et au noir diversement combinés selon les espèces. M. Westwood en décrit quatre (2) des Indes orientales et de la cote occidentale d’Afrique. Toutes sont fort rares dans les collec¬ tions ; je n’en ai vu aucune, et la formule générique qui précède a été rédigée, en partie d’après la femelle d’une cinquième espèce originaire de Singapore, en partie d’après le texte du savant entomologiste an¬ glais. LOBETUS. Kiesenwet. Linnæa entom. VII, p. 244 (3). Mâle : Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des ma¬ xillaires en ter de hache parabolique. — Mandibules grêles, arquées, aiguës et inermes en dedans. — Tète débordant le prothorax, fortement rétrécie en arrière, concave sur le front et terminée par un très-court museau : épislome rétréci et échancré dans son milieu. — Yeux subova¬ laires, assez saillants. — Antennes de la longueur du corps, de onze ar¬ ticles : 1 grand, arqué, renflé et comme vésiculeux à son extrémité, 2-3 cylindriques, subégaux, 4-8 plus longs, de même forme, 9-11 plus grands et difformes. — Prothorax en carré allongé, arrondi à sa base. — Elylres recouvrant le tiers de l’arrière-tronc, obliquement tronquées au côté in¬ terne dans leur moitié postérieure. — Pattes grêles, les postérieures très-longues; tarses plus courts que les jambes, à articles 1 très-allongé, 2 moitié moins long, 3 très-court, 4 fortement bilobé, 5 médiocre; cro¬ chets simples. — Corps linéaire, allongé. Femelle : M. Kiesenwetter ne l’a pas connue. Elle ne diffère du mâle que par ses antennes de la longueur seulement des deux tiers du corps, complètement filiformes, et ses pattes postérieures d’un quart environ plus courtes. Le type du genre (4) est originaire de Colombie, aux environs de Ca- raccas.où il se trouve dans les endroits marécageux, sur les feuilles d’une espèce d’ Arum. C’est un insecte de taille supérieure aux plus grands Malthinus d’Europe, jaune, avec la tête, les antennes en partie, les ély très , les jambes et les tarses, noirs. (1) «Beitræge zu einer Monographie des Malthinen.» Linnæa entom. VII, p. 239. (2) I. lateralis, de Java; costalis , basalis, de Moulmein; discoidalis, de Sierra-Leone ; les deux premiers sont figurés pi. 41, f. 2, 3. (3) Le genre figure dans quelques collections de Paris sous le nom de Strep- totoma, que lui a imposé M. Guérin-Méne ville et qui n’a jamais été publié. (4) L. torticollis, Kiesenwet. loc. cit. p. 245, pl. 1, f. 1 u-rf. TÉLfcPHOlUDES. 363 TRYPIIERUS. J. L. Le Conte, Procced. of the Acad, of Philad. V, p. 346 (1). Dernier article des palpes sécuriforrne. — Mandibules simples, arquées et aiguës. — Tête assez fortement rétrécie en arrière, concave sur le vertex et le haut du front, celui-ci vertical; épistome très-court, large¬ ment arrondi. — Yeux gros, arrondis et saillants.— Antennes médiocres, insérées près du bord interne des yeux, assez robustes, à articles 1 mé¬ diocrement gros, en cône allongé et arqué, 2 aussi long que les suivants; ceux-ci subégaux. — Prolhorax fortement transversal, arrondi de toutes parts, avec ses côtés tombants. — Elytres courtes, plus longues que lar¬ ges chez les mâles, transversales chez les femelles, légèrement déhis¬ centes et largement arrondies à leur extrémité. — Pattes grêles; tarses beaucoup plus courts que les jambes, à articles 1 allongé, 2 de moitié plus court, 3 très-petit, 4 profondément bilobé ; crochets fortement dila¬ tés et contigus à leur base (-2); la dilatation arrondie. Ce genre, qui a en commun avec les Lobetcs des palpes à dernier article sécuriforrne, s’en distingue essentiellement par les antennes et les crochets des tarses. Il ne comprend qu’une espèce (0) commune dans la plus grande partie des Etats-Unis, plus large que la plupart des Mal- thincs, par suite de forme plus robuste, et agréablement variée de jaune et de brunâtre. TYTTHONYX. J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. V, p. 347. Dernier article des palpes brièvement ovalaire et aigu au bout. — Mandibules simples et aiguës. - Tète courte, enfoncée dans le prolho¬ rax presque jusqu’aux yeux, convexe sur le vertex; front subvertical; épistome largement arrondi. — Yeux assez petits, arrondis et médiocre- ments saillants. — Antennes médiocres, assez larges et dentées en scie à partir du 3e article, le 2U très-court, obeonique, le 1er médiocre, en Cône renversé. — Prolhorax fortement transversal, tronqué en avant, droit sur les côtés, légèrement arrondi ù sa base. — Elytres recouvrant à moitié l’abdomen, rétrécies et déhiscentes dans leur moitié postérieure, arrondies à leur extrémité. — Pattes médiocres; tarses plus courts que (1) Syn. Lygeuüs, Kiesenwet. Linnæa entom. VU, p. 246. — Molof.chüs, Say in Long’s Exped. II, p. 192. — Malthinüs Germar, Say. (2) Suivant M. Le Conte, ces organes seraient simples, et il existerait entre eux un onychium large et arrondi. Je les vois tels que je l’indique, en quoi je suis d’accord avec M. Kiesenwetter. (3) Malthin. latipennis, Germar, Ins. Spec. nov. p. 72 (Mol. marginal™, Say, loc. cit.j Malthin. id. Say, Boston Journ. of nat. llist. I, p. 160). 364 MAL A CODERMES. les jambes, assez robustes, à articles 1 allongé, 2-4 courts, celui-ci bi- lobé, 5 court ; crochets petits, entiers. Genre très-tranché et ne comprenant que le Lampyris crylhroce- phala de Fabricius (1), insecte des parties moyennes et australes des Etats-Unis, d’un noir profond et mat, avec la partie postérieure de la tête cl l’épistome, d’un beau jaune. MOLYCHNUS. De Motsch. Etud. entom. Ann. I, p. 5. Dernier article des palpes renflé, un peu recourbé et acuminé. — Tète à peine élargie en avant. — Yeux peu saillants. — Antennes à ar¬ ticles aplatis comme chez les Lyccs : 1 plus grêle et plus long que 3, 2 très-court, transversal, 3 aussi long que large, 4 presque deux fois plus long que 3, mais de la même largeur; les suivants de la longueur du 4e, s’amincissant vers l’extrémité.— Prothorax en carré transversal, faiblement élargi en arrière. — Ecusson triangulaire. — Elytres de la longueur du corps. — 1er article des tarses allongé. Malgré ce qui manque à cette formule, que je reproduis textuelle¬ ment, elle suffit pour faire voir que par la forme de la tête et des an¬ tennes ce genre doit être placé à côté des Tytthonyx. Il ne comprend qu’une espèce de Colombie (M. collaris ), de la taille du Mallhinus bf gul- tulus d'Eurppe, mais dont le prothorax est plus large, et dont les ély- tres sont rugueuses et coriaces. Il est noirâtre, avec les deux derniers articles des antennes, le prolhorax et les pattes plus eu moins testacés et le dernier segment abdominal d’un jaune soufre. MALTHINUS. Latr. Gener. Crust. et Ins. I, P- 261 (2). Dernier article des palpes plus long que le précédent, ovalaire et acuminé au bout. — Mandibules assez robustes, munies d’une forte dent près de leur extrémité. — Tête large, rhomboïdale, fortement rétrécie en arrière; front plan, épistome largement arrondi ou obtusément an¬ guleux en avant. — Yeux médiocres, arrondis et assez saillants. — An¬ tennes insérées sur le front, à quelque distance des yeux, longues, grê¬ les, souvent subsétacées, à articles 1 long et renflé à son extrémité, 2-3 plus courts que les suivants, subégaux. — Prothorax de forme varia¬ ble, en général plus long que large, toujours notablement plus étroit que la tète. — Ecusson triangulaire, fortement tronqué en arrière. — Elytres (1) Syst. El. II, p. 105 (Malthin. serraticornis, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Pliilad. II, p. 305). (2) Syn. Telephorus Oliv. — Cantiuris Linné, Fab., Payk., Gyllenh., etc. TÉLÊPHOniDKS. 365 le plus souvent pas beaucoup plus courtes que l’abdomen, déhiscentes à leur extrémité. — Pattes grêles ; tarses plus courts que les jambes, à articles 1 long, 2 de moitié plus court, 3 petit, 4 bilobé; crochets assez longs, simples. — Corps linéaire, mou. Ainsi restreint, ce genre ne comprend plus que des espèces en géné¬ ral plus grandes que les Maltuodes qui suivent et qui, en Europe du moins, sont un peu plus rares, tout en ayant les mêmes habitudes. Quelques-unes ( sericpunclatus , fascialus, etc.) ont la ponctuation de leurs élv très distinctement disposée en stries; dans le plus grand nom¬ bre elle est confuse. Celles décrites actuellement sont propres à l'Eu¬ rope, à l’Asie occidentale et à l’Amérique du Nord (1). • MALTUODES. Kiesenwet. Linnœa entom. VII, p. 265 (2). Ce genre ne diffère des Maltuinus que par les particularités sui¬ vantes : Mandibules inermes. — Tête plus petite, moins large, légèrement et régulièrement convexe, en général médiocrement rétrécie en arrière. — Yeux plus gros et plus saillants. — Antennes insérées près du bord in • terne des yeux; leur 2e article de longueur variable. — Elylres plus courtes, ne recouvrant guère que les deux tiers de l’abdomen (ô). (1) M. Kiesemvetter (loc. cit. p. 250) en mentionne 14, dont la première [conspicuus, de la Mésopotamie), ayant l'article terminal des palpes surmonté d’un petit appendice, et les crochets des tarses dentés à leur base, doit, comme il le pense, former un genre à part. Les autres sont : M. seriepunctatus K., de laFrance mér ,;fasciatus 01. d’Europe; balteatus Suffr. du nord de l’Allemagne; glabellus K. ( fasciatus ? Rt-dlenb.), de Saxe et d’Autriche; flaveolus Payk. (im- munis Steph.), minimus 01., flnvus Latr., de toute l’Europe; axülaris K., de l’Asie mineure; bilineatus K., du midi de la France; incanus K., de Turquie; biguttulus Linné (cottaris Latr.), d’Europe; raphidiceps K., de Turquie; serip- tus K., de la Catalogne. Aj. : Esp. d’Europe : M. crassicornis, Mæklin, Bull. Môsc. 1846, 1, p. 179; Fin¬ lande. — robustus, de la Russie mér.; dubiüs, de Turquie; lateralis, de Crimée; lituratus, de Cadix; longipennis, de Saxe; Motsch. Etud. entom. Ann. I, p. 4. — Esp. de la Sibérie : M. analis, Gebler, Bull. d. l’Acad. d. St-Pétersb. 1843, 1, p. 38. — Esp. de l’Algérie : M. longipennis, pulchellus, Lucas, Explor. d. l’Al- gér. Entom. p. 177. — Esp. de l’Amér. du Nord : M. exilis, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 305. — occipitalis, difficilis , niger, transversus, concavus, fragilis, fusculus, parvulus , J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. V, p. 345. La plupart des espèces (fui précèdent sont très-probable¬ ment des Maltuodes. (2) Svn. Hapaloderus, Motsch. Etud. entom. Ann. I, p. 6. — Telepuoris ou Cantharis Auctor. (3) Une seule espèce de Dalmatie (sinuntocollis K.) les a aussi longues que le corps; mais peut-être n’appartieut-elle pas au genre. 366 MALACODEUMBS. Ces insectes sont les plus dégradés de tous les Téléphorides, sous le rapport de la taille cl de la mollesse des téguments. La première n’exccde pas, chez la plupart, deux ligues de long et descend parfois au-dessous; les seconds oITrent si peu de consistance, que la conservation de ces in¬ sectes dans les collections est assez diliieile. Les derniers segments ab¬ dominaux, déjà fort remarquables dans les genres précédents, sont ici encore plus développés dans la plupail des cas et affectent les (ormes les plus singulières (1). Ce genre est plus nombreux que les Maltiiinus et habite les mêmes pays; mais presque toutes celles de ses espèces qui sont décrites appar¬ tiennent à l’Europe (2). PODISTRA. De Motsch. Dullet. d. Mosc. 1839, p. 78. Menton échancré, avec une dent très-faible dans l’échancrure. — Dernier article des palpes aussi grand que les précédents réunis, fusi¬ forme et aigu au bout. — Deux lobes aux mâchoires, arqués et très- ciliés, l’interne plus petit. Mandibules inermes et arquées. — Tête transversale, rétrécie en arrière. — Yeux ovalaires. — Antennes insé¬ rées sur le front, longues, de onze articles en scie et égaux, sauf le 2c qui est très-court. — Elytrcs très-courtes, atténuées à leur base, rétré¬ cies et déhiscentes en arrière ; ailes inférieures nullcs. — Pattes assez longues, à articles 1 rhomboïdal, 2-3 triangulaires, 4 fortement cordi- forme, 5 grêle; crochets bifides, renllés cl étranglés à leur base.- Ab¬ domen allongé, dilaté latéralement chez les femelles. (1) M. Kicnsenwetter est entré dans de longs et intéressants détails sur ces segments et sur l’appareil génital externe dans les deux sexes; il a consacré une planche entière (loc. cit. pl. 2) à représenter leurs formes les plus sail¬ lantes. (2) 37 esp., non compris le sinuatocollis , sont mentionnées par M. Kiesenwet- ter, savoir : M. sanguinolentus Lin. (C. minimn L., Fab.; sanguinicollis Sclih.; ruficollis Latr.), marginutus Latr. (T. biguttatus 01.), helveticus K., pelluci- dus K., modestus K., mysticus lv., trifurcatus k.,lautus K., atramentarius K., guttifer K., alpicola K., Spretus K., chelifer K., dispar Germ., flavogultatus K. ( minimus Stepl).), debilis K., bifurcatus K., mourus K., misellus K., fibu- latus K., profanus K., hexacanihus Iv , lacïniatus K., procerulus K., nigel- tus K., prodigiosus K., siculus K quudrispinus K., brevicollis Payk., spatthi- fer K., pulicarius Redtenb. (dimidiatocollis Rosenh.), hamatus lv., lubalus K., forcipifer K., subsericeus K., d’Europe; fulvicollis K., des Etats-Unis; validi- cornis K., d’Europe. Aj. : Hapaiod. brachythordx , croceicollis , cinctellus, d’Europe; sulphurigut- tatus, curtipennis, de la Géorgie russe; aurilus , sarduus, d’Europe; unicolor, de la Géorgie russe ; angusticollis, obscur icollis, venir alis, alpinus , morio , viri- diventris, dilutus, d’Europe; pumilus, de Grimée; Motsch. Etud. entom. Ann. I, j). 7. — M. Kiesemvetieri , Wollast. 1ns. Maderens. p. 243; de File de Ma¬ dère. TÉLÊPnOKIDES. 367 En créant ce genre, dont je lui em[)runle les caractères, M. de Mots- choulsky exprimait l’opinion que sa place était entre les Lamcyris et les Telepuords. Depuis (i), il l’a reporté dans les Malthinides, en le met¬ tant à la suite des Icutyuuus Westw. et de son propre genre Riijhcs. L’espèce unique (2), qui constitue le genre, est de très-petite taille et habile les endroits arides des Alpes du Caucase, dans le voisinage des neiges, là où toute végétation a disparu. Elle est assez agile et se cache sous les débris du sol. Noie. Les trois genres suivants, de M. de Motschoulsky, ne sont pas assez rigoureusement caractérisés pour qu’on puisse leur assigner leur rang d’une manière certaine (3). MALTIIESIS. De Motsch. Etud. entom. Ann. I, P- 1. Tête plus large que le prothorax.— 1er article des antennes plus long que les deux suivants réunis, 2 très-court, 3 trois fois plus long que 2, A moitié plus long que 3. — Prothorax plan, presque carré, tronqué obliquement aux angles anterieurs. — Ecusson carré. — Elylres plus larges que le prothorax, longues, un peu rétrécies en arrière. — Ailes dépassant les ély très. — Crochets des tarses simples. — Segment pygi- dial renllé en globe. — Forme voisine de quelques Longicornes du groupe des Slénoplérides. La forme du dernier article des palpes n’étant pas indiquée dans celte formule, on ne saurait dire si le genre avoisine les Lobetus ou les Mal- toincs. Il rie comprend qu’une espèce (M. aler) de Colombie, d’un noir mat, avec les bords des segments abdominaux jaunes. MALTHOPTERUS. De Motsch. Etjud. entom. Ar.n. I, P- 2. Dernier article des palpes allongé, fortement subuliforme. — Tête un peu inclinée. — Antennes presque de la longueur du corps, à arti¬ cles I plus long que 2-3 réunis, celui-ci trois fois plus long que 2, (1) Etud. entom. II, p. 14. (2) P. alpina, Motscb. Bull. Mosc. loc. cit. p. 79, pl. V, f. ÿ-GT". (3) M.De Motschoulsky (Etud. entom. Il, p. 77) mentionne, sous le nom de Nastonycha, un quatrième genre dont il se borne à dire que l’espèce unique (brucliyplera) ale prothorax des Riiagonycha, des ély très trois fois plus courtes que l’abdomen qui est épais, point d’ailes inférieures et les crochets des tarses fendus. Cet insecte est des Alpes du Caucase. 368 JttALACODBRMES. 4 presque deux fois plus long que 3 , les suivants pareils à 4. — Yeux visibles par-dessus le prothorax. — Celui-ci fortement saillant en avant. — Elylres longues. — Crochets des tarses simples. Genre probablement voisin des Malthincs ou desMAi/rnoDES, selon que les mandibules sont dentées ou non. L’unique espèce (M. pallidus ) de Colombie qui le compose, est d’un teslacé très-pâle, avec le sommet des élytres d’un jaune soufré. Sa taille est deux fois plus grande que celle du Mallhinus bigultatus d’Europe. BIURUS (1). • De Motsch. Etud. entom. Ann. I, p. 13. Palpes maxillaires allongés, à article 1 presque aussi long que le dernier, mais moins large ; celui-ci ovalaire, de la longueur des deux intermédiaires réunis qui sont triangulaires. ■ — Antennes longues, séta- cées, «à article 1 plus court que 2-3 réunis. — Prothorax pareil à celui des Rhago>ycua ; ses côtés latéraux inclinés; ses bords relevés, ainsi qu’une carène longitudinale sur le milieu du premier (sic). — Elylres recou¬ vrant à peine le mésothorax. — Crochets des tarses simples. — Dernier segment abdominal fourchu à son extrémité, de consistance cornée. M. de Moutschoulsky place ce genre à côté des IcnTnvüRcs de M. Weslwood; le dernier segment abdominal est, en effet, pareil à celui de ces insectes; mais ils ont le dernier article des palpes maxil¬ laires sécuriforme, tandis qu'ici il est ovalaire. Sans cela, je croirais volontiers que les deux genres sont identiques. Celui-ci ne contient qu’une espèce (apicalis) d’Abyssinie. TRIBU IV. DRILIDES. Antennes insérées sur les côtés du museau, immédiatement en avant des yeux, presque toujours dentées ou flabellécs. — Labre distinct. — Tète découverte; épistome confondu avec le front. — Hanches inter¬ médiaires conliguës ; trochanters situés au côté interne des cuisses ; 4e article des tarses rarement bilobé. — Abdomen de sept, rarement de six segments. Le mode d’insertion des antennes distingue nettement ces insectes de tous ceux qui précèdent. Il leur est commun avec les Mélyrides qui (1) Nom hybride et qui, sous sa forme régulière (Dicrüs), a déjà été em¬ ployé pour des Curculionides par Schœnherr, Gen. et Spec. Curcul. V, p. 510. DRIL1DES. 369 suivent; mais ceux-ci ont constamment l’épistome séparé du front par une suture, tandis qu’ici il est intimement confondu avec ce dernier, comme dans les trois tribus précédentes. La tribu sc compose d’un petit nombre de genres rares dans les col¬ lections et peu connus des entomologistes, sauf les Drilcs et les Mala- cogaster. Tous diffèrent des autres Malacodermes par leur faciès et ont un air de parenté manifeste. Ce sont des insectes d’assez petite taille, de forme courte, ovale, ou subparallèle et dont les téguments ont la même flexibilité que chez les Malacodermes ordinaires, à l’exception des Malacogasteu, qui les ont un peu plus solides que de coutume. Leurs organes buccaux ne présentent de particulier que l’absence presque constante du lobe interne des mâchoires, qui n’existe, que chez les Selasia, et les dimensions énormes que prend le dernier article de tous les palpes, chez les Ecgeusis, dans les deux sexes. Les mandibules affectent la même forme que chez les’Géléphorides et sont aussi souvent bifides au bout ou dentées en dedans que simples. La tête est très-courte, le plus souvent enfoncée dans le prolhorax jusqu’aux yeux; elle présente à peine, et seulement dans deux genres- (Selasia, Ecgecsis), un vestige de museau, le bord antérieur du front étant habituellement tronqué au niveau des yeux. Ces derniers sont médiocres, ainsi que les antennes, qui varient presque dans chaque genre sous le rapport de la forme. Le prothorax est toujours fortement transversal et nullement foliacé sur les côtés. Les élytres recouvrent l’abdomen en entier, sans jamais le déborder latéralement. Elles manquent, ainsi que les ailes inférieu¬ res, chez les femelles des Drilüs, qui sont en même temps larviformes comme celles des Lampyris. Les pattes sont assez courtes et remarquables par la brièveté de la saillie interne de leurs hanches postérieures ; leurs tarses sont simple¬ ment villeux ou finement ciliés en dessous, et leurs crochets toujours simples. Les différences que présentent l’abdomen seront signalées dans chaque genre. Je ne trouve les stigmates prothoraciques apparents que chez les Malacogaster. où ils sont tubuleux comme chez beaucoup de Lycides et de Lampyrides. Les Drilds sont les seuls dont on connaisse les premiers états (l). Leurs larves, comme celles des trois tribus précédentes, n’ont point de (1) D. flavescens, Mielzinsky, Ann. d. Sc. nat. I, p. 67, pl. 7, f. 1, 2, 3; De»- marets, ibid. II, p. 257. Les descriptions de ces deux auteurs sont très-suc- Cinctes, peu exactes, et contiennent même quelques erreurs. Tous deux refusent des stemmates à cette larve, et Desmarets lui assigne des pattes excessivement courtes. — mauritonicus, Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entoui. p. 179, pl. 17, f. 9-9 9; bonne description. — Celle que je donne dans le texte est empruntée principalement k la larve du D. flavescens, d'après deux exemplaires desséchés, mais bien conservés, que j’ai à ma disposition. Coléoptères. Tome IV. 24 MALACODBRMES. 370 labre et ne possèdent 5ju’un seul ocelle de chaque côté de la tête, mais leur épistome est distinct. Sous le rapport des habitudes, elles ont beau¬ coup d’analogie avec celles des Lampybis, mais, du reste, constituent un type spécial. Ces larves sont allongées, assez charnues, faiblement et graduelle¬ ment atténuées en arrière et hérissées de longs poils serrés sur l’abdo¬ men, plus rares en avant, et qui manquent presque sur la ligne médiane en dessous. Leur tête est cornée, dégagée du prothorax, horizontale, en carré transversal et concave à sa partie antérieure; deux sillons obliques limitent latéralement cette dépression. Une fine suture en sépare l’cpis- tome, qui est saillant et arrondi en avant (1). En dessous, la plaque sous- céphalique présente deux profonds sillons longitudinaux et parallèles. La bouche se compose : de deux robustes mandibules simples, très-ar¬ quées et fortement croisées au repos; deux mâchoires fortes, cylindri¬ ques, sans lobes et terminées par un court et épais palpe de forme coni¬ que ; d'un menton corné, transversal, portant des palpes composés de deux articles (-2), dont le terminal très-grêle ; enfin, d’une courte lan¬ guette. Les antennes sont insérées aux angles antérieurs de la tête, sur des tubercules creux dans lesquels elles paraissent pouvoir se retirer en partie. Elles sont formées de deux articles, dont le 1er est obeonique et plus court que le 2e, qui est aciculé. En arrière de ces organes, et à leur niveau, il existe un petit ocelle. Les trois segments thoraciques sont transversaux et peu différents ; les angles postérieurs des deux derniers se prolongent seulement en un court tubercule hérissé de longs poils. Les pattes sont assez longues, grêles et composées : d’une han¬ che transversale, d’un court trochanter, d’une cuisse plus courte et plus robuste que la jambe qui la suit, et d’un petit onglet tenant lieu de tarse. Les segments abdominaux ne diffèrent de ceux du prolhorax qu’en ce que les saillies de leurs angles postérieurs sont plus prononcées, vont en s’allongeant d’avant en arrière, et qu’il y en a deux rangées de chaque côté. Le dernier segment, beaucoup plus étroit que les pré¬ cédents, en est seul dépourvu et profondément divisé en deux lobes cylindriques. Sous lui se trouve un anus transversal, susceptible de s’al longer en une sorte de ventouse, et qui sert à la larve à se cramponner sur la coquille des Mollusques qu’elle attaque. Deux rangées longitudi¬ nales et parallèles d’enfoncement peu profonds, qui existent sous l’ab- (1) M. Lucas (toc. cit.) décrit cette pièce, chez la larve du D. mauritaniens, comme étant le labre; « la lèvre supérieure,- dit-il, est beaucoup plus large que longue, avec la partie antérieure fortement échancrée. » Puis il ajoute : « Cette lèvre est dépendante de la tète, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’articulation qui la distingue de cette dernière. » Cette absence d’articulation me parait prouver qu’il ne s’agit pas ici du labre. En tout état de choses, ces larves différeraient de celles des trois tribus précédentes par la présence ou de cet organe ou d« l’épistome. (2) Ces palpes, selon M. Lucas, ne seraient composés que d’un seul article. DRILIDCS. 371 domen, semblent pouvoir servir à quelque usage pendant la locomotion. La première paire de stigmates est située presque sous les angles anté¬ rieurs du mésothorax, les huit autres sur les côtés des huit premiers segments abdominaux, entre les deux rangées des saillies dont ils sont munis latéralement. Ces larves sont vivement et diversement colorées, selon les espèces. Elles sont très-carnassières, mais attaquent exclusivement les Mollus¬ ques terrestres pourvus de coquille. Celle du D. flavcsccns dévore Y Hélix nemoralis , celle du D. maurilanicus le Cyclosloma Votzianum. Toutes deux ont l’habitude de fermer, avec la dépouille qu’elles rejettent lors de la mue, l’ouverture de la coquille dont elles sont occupées à dé¬ truire l'habitant. On ne connaît bien, du reste, jusqu’ici, que les larves des femelles ; celles des mâles n’ont pas encore été publiées. La nymphe du I). (laves- cens femelle a été longuement décrite par Desmarels (l). Comme celle des LAMPYRisdu même sexe, elle reproduit naturellement les formes de l'insecte parfait. Les genres desDrilides sont éparpillés au loin sur le globe; l’Europe, pour sa part, en possède deux (Duilcs, Malacogaster) qui lui sont communs avec l’Asie et l’Afrique; les autres sont disséminés dans ce dernier continent, aux Indes orientales et au Chili. Cette petite tribu n’a pas d’histoire scientifique, et les genres qui la composent se bornent aux cinq suivants: I. Mandibules bifides au bout et dentées au côté interne. a Antennes simplement dentées ou pectinées, parfois subfdiformes. Lèvre infér. logée dans une échancrure du sous-menton : Malaco¬ gaster. Lèvre infér. non logée dans une échancrure du sous-menton : Drilus. a a Antennes fortement flabellées : Cosmocerus. II. Mandibules inermes; antennes flabellées au moins chez les c". Dernier art. des palpes de grandeur normale : Selasia. — — plus grand que la tête : Eugeusis. Genre incertæ sedis : Dodecatoma. MALACOGASTER. Bassi, Mag. d. Zool.) Ins. 1832, pl. 99 (2). Menton et languette coriaces, logés dans une profonde échancrure du sous-menton; le premier très-petit, la seconde transversale, tronquée en avant. — Un seul lobe aux mâchoires, très-court, inerme et velu. — (1) Loc. cit. p. 2G1, pl. 15, f. 1, 2; la figure 3 représente la dépouille do la nymphe mâle donnée par Audouin. (2) Syn. Ctenidion, Dej. Cat. éd. 3, p. 117. MALACODEBMF.S. 372 Palpes robustes; leur dernier article en cône obtus. — Mandibules ro¬ bustes, munies d’une faible dent assez loin de leur sommet. — Labre transversal, un peu concave, largement arrondi en avant. — Tête large, courte, subverticale; épistome tronqué au niveau des antennes. — Yeux dégagés du prolhorax, médiocres, ovalaires, assez saillants. — Antennes médiocres, de onze articles : 1 gros, court, en cône renversé, 2 de même forme, petit, 3-10 égaux, dentés, transversaux, 11 obliquement ovale.— Prolhorax presque carré, médiocrement convexe, tronqué en avant, faiblement arrondi à sa base, avec ses angles postérieurs aigus et rele¬ vés. — Ecusson médiocre, en triangle subcurvilignc. — Elytres un peu plus larges que le prolhorax, subparallèles, médiocrement allongées, isolément arrondies à leur extrémité. — Pattes médiocres, assez robus¬ tes; tarses un peu comprimés, villosules en dessous; leurs articles 1-4 décroissant graduellement; celui-ci cordiforme, entier; crochets assez longs et grêles. — Sept segments abdominaux. — Corps assez court, parallèle, peu convexe. Le type du genre est un insecte (i) de taille moyenne, découvert par M. Bassi en Sicile, et retrouvé depuis en Sardaigne, en Espagne et dans l’Algérie. Les exemplaires nombreux qui me sont passés entre les mains, avaient tous un huitième segment abdominal très-grand, formant une lame allongée, convexe en dessous, et étaient par conséquent des mâles. La femelle n’existe, que je sache, dans aucune collection. Il est très-possible, comme le soupçonne M. Bassi, qu’elle soit aptère, comme celle des Diulus, et possède des habitudes analogues. Une seconde es¬ pèce (2) du genre a été découverte en Syrie. DRILUS. Oliv. Entom. II, 23 (3). Mâles : Menton et languette cornés ; le premier triangulaire, la se¬ conde très-petite, tronquée en avant. — Lobe unique des mâchoires très-court, velu. — Palpes robustes; les labiaux courts et ciliés; leur dernier article brièvement conique; celui des maxillaires en cône al¬ longé. — Mandibules arquées, aiguës à leur extrémité, avec une forte dent en arrière de celle-ci. — Labre très-court, rétréci et échancré en avant. — Tête petite ; front subvertical ; épistome rétréci et tronqué en avant. — Yeux médiocres, arrondis, peu saillants. — Antennes médio- (1) M. Passerinii, Bassi, loc. cil. avec des détails; (Cten. thoracicum Dej.). (2) M. adustus, Clievrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1854, p. 398, pl. 6, f. 5. Il existe dans les collections une troisième espèce de l’Algérie . (3) Syn. CocnLEor.TONüS, Mielzinsky, An. d. Sc. nat. I, 1824, p. 74. — Pri- tiNos Geoffr., Fab., Panz. etc. — Dasytes Schœnh — Melyris Oliv. — Hispa Rossi. DBILIDES. 373 crcs, de onze articles, plus ou moins peclinées ou dentées (1); leur lor article gros et pyriforme, le 2° très-court, obeonique. — Prolhorax transversal, un peu rétréci en avant; ses bords latéraux un peu llcxucux et relevés en arrière. — Ecusson en triangle rectiligne. — Elylres un peu plus larges que le protborax, élargies en arrière ou subparallèles, flexibles et pubcscentcs. — Pattes médiocres, peu robustes ; tarses ci¬ liés; leurs articles 1-4 décroissant graduellement; celui-ci cordiformc, faiblement échancré (2); crochets grêles. — Sept segments abdominaux. — Corps oblongo-ovale, finement pubcsccnt. Femelles (ô) : Corps aptère, larviforme, composé, non compris la tête, de douze segments imbriqués en dessus; ceux du thorax simples, ceux de l’abdomen festonnés latéralement, moins le dernier; celui-ci très-petit, divisé en deux corps cylindroïdes hérissés de poils et terminé par un petit appendice grêle et mobile. —Antennes courtes, moniliforrnes, de dix articles (4), dont le dernier aciculaire.— Pattes très-écartées à leur base; tarses grêles, leur dernier article plus long que les précédents réunis. Ces femelles sont plusieurs fois aussi volumineuses que les mâles et n’ont rien de commun avec eux sous le rapport de leur système de co- (1) Elles varient presque dans chaque espèce sous ce rapport. Par exemple elles sont décidément pectinées, à partir du 4e article, chez le flavescens, assez fortement dentées chez le pectinatus, plus faiblement chez le mauritaniens , les seules espèces que j’aie sous les yeux. (2) Les auteurs l’indiquent généralement comme étant bilobé; il est simple¬ ment cordiforme et creusé à sa partie supérieure pour la réception du dernier article. (3) Trois ont déjà été observées sans qu’on ait encore une description rigou¬ reusement exacte d’aucune d’entre elles. Ce sont celles des D. flavescens , Miel- zinsky, Ann. d. Sc. nat. I, p. 75, pl. 7, f. 6-8, avec des détails (sous le nom de Cochleoctonus vorax). — mauritaniens , Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 177, pl. 17, f. 8-8°, également avec des détails. — pectinatus, Motsch. Bull. d. Moscou, 1839, p. 81, pl. V, f. h‘ -CTI (sous le nom de D. ater). M. Westwood fait observer (An Introd. to the mod. class. of Ins. I, p 252, note) que Réaumur a connu la première de ces femelles, et, en effet, ce n’est guère qu’à elle que peut s’appliquer le passage suivant de son Histoire des Gallin- sectes (Mém. IV, p. 30) : « Dans l’histoire des Scarabés j’aurai occasion d’en faire connaître un qui est si petit par rapport à la femelle à laquelle il se joint, que l’assortiment de l’un avec l’autre doit paraître aussi singulier qu’il le serait de voir un taureau aussi petit qu’un mouton, on même qu’un lièvre, s’accoupler avec la plus grande vache. Ce très-petit scarabé a des ailes et des fourreaux d’ailes écailleux; sa grosse femelle n’a aucun vestige d’ailes et de fourreaux d’ailes ; le dessus de son corps est membraneux et à découvert. » (4) M. Mielzinsky (loc. cit.) n’assigne que sept articles à celles du D. flaves¬ cens-, mais la figure grossie qu'il donne de l’une d’elles (ibid. pl. 7, fig. 9) en porte dix, et ce nombre a été reconnu par Audouin (ibid. II, p. 444). De son côté, M. Lucas n’en signale également que sept chez le mauritaniens femelle. Peut-être y a-t-il des variations à cet égard, selon les espèces. 374 MALACODERMES. Ioration, qui consiste en taches noires sur un fond d’un jaune plus ou moins foncé. Parvenues à l’état parfait, elles abandonnent les Uelix, dans la coquille desquels elles se sont développées, et se réfugient sous les pierres, les feuilles tombées, ou rampent lentement sur le sol. Les mâles se trouvent sur les broussailles et les arbres. Les Drilcs paraissent confinés jusqu’ici en Europe, dans l’Asie occi¬ dentale et en Afrique. On en connaît sept espèces actuellement (1). COSMOCERUS. Solier in G av, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 476. Menton et languette très-petits; celle-ci évasée et tronquée en avant. — Un seul lobe aux mâchoires allongé, dilaté au bout et finement velu. — Palpes grêles; le dernier article de tous fusiforme. — Mandibules robustes, assez larges, saillantes, droites, puis arquées au bout, munies d’une dent médiane bifide. — Labre transversal, entier. — Tête entiè¬ rement dégagée, subverticale, transversale; front presque plan; épistome extrêmement court, angulairement échancré. — Yeux latéraux, gros, globuleux et très-saillants. —Antennes assez longues, de onze articles : 1 assez long, en massue arquée et très-grêle à sa base, 2 court, obeo- nique, 3 aussi long que 1, arqué et angulairement dilaté au côté interne, 4-10 courts, émettant chacun un très-long rameau grêle et presque glabre, 11 pareil à ces rameaux. — Prothorax fortement transversal, très— rétréci en arrière, avec ses angles postérieurs effacés. — Ecusson trigone, tronqué en arrière. — F.lytres plus larges que la base du pro¬ thorax, allongées, subparallèles. — Pattes longues et grêles ; tarses aussi longs que les jambes, filiformes, à articles 1-3 décroissant graduellement, 4 petit, un peu échancré ; crochets grêles. — Corps oblong, peu convexe. Solier a fait de ce genre une famille à part qu’il a placée à la suite des Anobiides. Je lui trouve tous les caractères essentiels des Drilides. Les exemplaires que j’ai à ma disposition ayant tous l’abdomen mutilé, je ne saurais indiquer le nombre des segments de cette partie du corps. Le genre ne comprend qu’une petite espèce (2), assez semblable, (1) D. flavescens Fat»., Panz. Faun. lus. Germ. III, 8 ( Ptilinus ); de toute l’Europe tempérée et mér. — floralis ( Melyris ), Oliv. Entom. Il, n°21, p. 10, pl. 1, f. 2 {pectinatus var?); Europe. — pectinatus ( Dasytes ?), Scliœnh. Syn. Ins. III; Append. p. 12 (D. ater, Dej. Audouin, loc. cit. p. 459, pl - 15, f. 23); de l’Europe or. — fulvicollis, Audouin, ibid. p. 460, pl. 15, f. 24; de Dalmatie. — concolor , Ahrens, Nov. Act. Halens. 11,2, p. 13, pl. 1, f. 4 d. — mauritani¬ ens, Lucas, Revue Zool. 1842, p. 386, et Evplor. d. l’Algér.; Entom. p. 176, pl. 17, f. 7; des environs d’Oran. — fuseulus, Boliem. Ins. Caffrar. I, p. 450; Natal. (2) C. cinereus, Solier, loc. cit. Col. pl. 11, f. 13, avec des détails. DRILIDES. 375 sous le rapport du faciès, à quelques Dasytes américains, à téguments de consistance assez solide, cl revêtue en entier d’une pubescence fine et serrée, d’un gris cendré. Trois lignes faiblement saillantes se voient sur chacune de scs élytres et se réunissent assez loin de l’extrémité de ces dernières. Elle habile les provinces nord du Chili et fréquente les endroits secs et arides, à ce que dit Solier. SELASIA. De Castel, in Silbeum. Revue entom. IV, p. 19. Menton et languette paraissant confondus ensemble et formant une plaque transversale sinuée dans son milieu. — Mâchoires terminées par deux lobes membraneux et ciliés au bout. — Palpes robustes ; les la¬ biaux courts, à dernier article obtus; les maxillaires plus longs, leur dernier article variable. — Mandibules assez robustes, semi - lunaires, fortement bifides à leur extrémité. — Labre transversal, arrondi en avant. — Tète entièrement dégagée, penchée, plane sur le front; épis- tome rétréci en un très-court museau. — Yeux grands, arrondis, assez saillants. — Antennes médiocres, de onze articles : 1 épais, en cône arqué, 2 à peine distinct, 3 grand, envoyant une forte dent aiguë au côté interne, 4-10 courts, émettant chacun un long rameau de grandeur va¬ riable, 11 pareil à ces rameaux.— Prothorax en carré transversal, avec ses angles postérieurs saillants, peu convexe en dessus. — Ecusson en triangle rectiligne. — Elytres molles, à peine plus larges que le pro¬ thorax, subparallèles. — Pattes médiocres, simples; tarses plus courts que les jambes, à articles 1-3 décroissant graduellement, 4 petit, sub- bilobé, 5 long et grêle; crochets petits. — Sept segments abdominaux; le dernier en cône tronqué et trilobé au bout (i). — Corps court, un peu déprimé. M. Pc Castelnau a placé ce genre parmi les Rhipicéridcs, avec les¬ quels il n’a de commun que la forme des antennes. Il manque, entre autres points, d’un des caractères les plus essentiels de cette famille, la présence d'un onychium entre les crochets des tarses, et le faciès de ses espèces est tout-à- fait différent de celui de ces insectes. Toute leur organisation les rapproche des Drilides, parmi lesquels je les place sans hésitation. Le type du genre est un très rare insecte du Sénégal, dont on ne connaît qu’un seul exemplaire dans les collections de Paris. M. Guérin- Méneville qui a donné une très-bonne notice sur le genre (2), y a ajouté (1) M. Guérin-Méneville, qui a figuré l’abdomen en dessous, représente à tort «es lobes comme divisés jusqu'à la base du segment; ils sont simplement ter¬ minaux et en même temps très-courts. (2) Spec et Icon. d. Anim. artic. fasc. 2, n® 6. 376 MALACODERMES. une seconde espece de Sierra Leone, en y faisant en outre entrer, dans une section à part, un insecte des Indes Orientales qu’il avait reçu de M. Westwood, sous le nom générique d’EüPTiLiA, en quoi il me paraît avoir eu raison, la seule différence qui existe entre les deux genres portant sur le dernier article des palpes maxillaires, qui est tronqué chez les Selasia proprement dites (1) et atténué à son extrémité chez les Euptilia (2). Ces insectes sont d’assez petite taille et ont quelque ressemblance de forme avec les Malacogaster. Il est probable qu’on ne connaît encore que des mâles. EUGEUSIS. Westw. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, II, p. 238. Mâle: Menton petit, en carré transversal. — Languette arrondie en avant. — Mâchoires faibles, leur lobe unique très-petit. — Palpes ro¬ bustes, égaux ; leur dernier article formant une grande lame oblongue, arrondie, plus longue que la tête elle prothorax réunis; les autres ob- coniques. — Mandibules grêles, arquées, simples, très-aiguës, croisées au repos. — Labre saillant, demi circulaire. — Tête médiocre, penchée, plane sur le front ; épistome rétréci et tronqué en avant. — Yeux mé¬ diocres, arrondis. — Antennes longues, grêles, de onze articles : 1 mé¬ diocre, en cône renversé, 2 très'-court, 3-10 envoyant à leur extrémité un rameau grêle, assez long et velu, 11 allongé. — Prothorax trans¬ versal, un peu rétréci en avant, sinué de chaque côté à sa base; ses an¬ gles postérieurs courts et échancrés. — Ecusson en triangle subéquila¬ téral. — Elylres oblongo-ovales, de la largeur du prothorax à leur base. — Pattes assez courtes et assez robustes; tarses à articles 1 plus long que chacun des suivants, 2-4 décroissant graduellement, 5 bilobé; cro¬ chets grêles. Femelle : M. Westwood ne l’a pas connue. Elle ne diffère du mâle que par ses antennes moins longues et composées d’articles courts, sub¬ égaux, obeoniques, à partir du 2°; les deux 1ers sont comme chez le mâle. La forme extraordinaire des palpes distingue éminemment ce genre ; il n’y a sous ce rapport aucune différence entre les deux sexes. Il a été établi sur un insecte (3) assez petit qui, au premier aspect, ressemble beaucoup à certaines Colofuotia du groupe des Lampyrides, pour la (1) S. rhipiceroides, Casteln. loc. cit. et Guérin-Ménev. loc. cit. f. 1-10; du Sénégal. J’ai sous les yeux l’exemplaire, appartenant à M. Buquet, qui a servi à ces deux auteurs. — unicolor, Guérin-Ménev. loc. cit.; Sierra Leone. (2) S. decipiens, Guérin-Ménev. loc. cit. f. 11-17; Indes Orientales. (3) E. palpator, Westw. loc. cit. pl. 12, f. 5, avec des détails. DKILIDES. 377 forme générale et le système de coloration. Le mâle décrit par M.West- wood provenait de Ccylan; mais l’espèce se trouve aussi aux environs de Calcutta. Le genre me parait ne pas pouvoir être placé ailleurs que dans le groupe actuel, en quoi je diffère de M.Westwood, qui le regarde comme voisin des Silis du groupe des Téléphorides. Noie. Le genre suivant me paraît être une forme particulière de Drilides. En le créant, M. Westwood s’est tu sur la place qu’il doit occuper, et je ne saurais partager l’opinion de M. Schaum, qui pense qu’il doit ren¬ trer parmi les lthipicérides (t). dodecatoma; Westw. in Guérin-Ménev. Icon. d. Anim. artic. fasc. G, n° 16. Menton très-court. — Languette un peu membraneuse, ainsi que les mâchoires. — Celles-ci épaisses, oblongues, terminées par un pciit lobe subconique et cilié. — Palpes labiaux très courts ; leur dernier article un peu plus grand, tronqué au bout; les maxillaires assez courts et assez épais, à articles subégaux, avec le dernier un peu pointu. — Man¬ dibules grêles, en forme de tenailles , inerines.— Labre court, transverse. — Tête étroite, petite. — Yeux grands, arrondis cl latéraux. — Anten¬ nes courtes, de 12 articles, pectinées du 3e au 1 t®(2) ; leurs rameaux peu allongés. — Prothorax transversal, rétréci en avant, arrondi sur les côtés, sinué au milieu de sa base, avec ses angles postérieurs aigus. — Ecusson triangulaire. — Elytres plus larges que le prothorax à leur base, graduellement rétrécies et légèrement déhiscentes en arrière. — Pattes courtes; jambes et tarses simples; les quatre lers articles de ceux-ci décroissant graduellement, le 4e entier. — Corps oblong et dé¬ primé. L’unique espèce du genre (D. hicolor) est un petit insecte originaire du Decan, jaune, avec la tête et les deux tiers postérieurs des ély 1res noirs ; ces dernières présentent chacune trois côtes saillantes. (1) Wiegmanns Archiv, 1850, II, p. 1G5. L'absence complète des onycliium démontre, comme pour les Seeasia, qu’il ne peut être introduit dans cette fa¬ mille. (2) Dans son texte, M. Westwood dit qu'elles ne le sont qu’à partir du 58; mais la figure qu’il en donne les représente telles que je l’indique. 378 MALACODURMBS. TRIBU V. MÉLYRIDES. Antennes insérées sur les côtés du museau, en avant des yeux (Ma- lacuius excepté), en général dentées. — Labre distinct. — Tête décou¬ verte; épistome séparé du front par une suture, souvent coriace ou membraneux. — Hanches intermédiaires contiguës ; trochanters situés au côté interne des cuisses; tarses filiformes; leur 4® article presque toujours entier. — Abdomen composé de six segments. Je ne trouve d’autre caractère différentiel permanent entre ces in¬ sectes et les Drilides, qui ont les antennes insérées de même, que la pré¬ sence de l’épistomc (1), et encore est-iT si réduit chez les petites, espèces, surtout chez les Malachiides, qu’il y a parfois doute sur son existence. Les autres caractères mentionnés dans la formule qui précède, ou subis¬ sent quelques exceptions, ou se retrouvent accidentellement dans les autres groupes de la famille. C’est ainsi que parmi les Malachiides il y a deux genres (Lemfhcs, Carphurus) chez lesquels le pénultième arti¬ cle des tarses est bilobé, et qu’on a vu plus haut un certain nombre d’au¬ tres genres où l’abdomen ne comptait en dessous que six segments. Ces insectes ont la languette entière, plus rarement bilobée, et deux lobes aux mâchoires. Leurs mandibules sont le plus souvent bifides ou dentées à leur extrémité, et leur forme varie selon celle de la tète, qui est courte et munie d’un petit museau chez les Malachiides et quelques Mélyridcs vrais (Dasytes, Amauronia), allongée et terminée par un museau plus ou moins long dans le reste de ce dernier groupe et les Prionocérides. Les yeux sont échancrés chez ces derniers seulement. Les antennes sont très-rarement flabcllées, très-souvent, au contraire, dentées, et chez les mâles de quelques Malachiides (Collops, Laïcs, etc.), quelques-uns de leurs articles basilaires prennent un volume et des for¬ mes insolites. Dans plusieurs genres du même groupe (Apalocbrus, Collops, Laïcs), leur 2® article est rudimentaire et logé dans le sommet du 1er, de sorte que ces organes ne sont réellement composés que de dix articles. (1) Erichson (Entomogr. p. 46) a, le premier, signalé l’importance de cette pièce chez les Malachiides; mais il ajoute, ce que je ne comprends pas bien, qu’elle ne correspond pas exactement au « clypeus » de Fabricius et des au¬ teurs en général. Elle varie beaucoup sous lt rapport de sa consistance et assez souvent paraît composée de deux parties : une basilaire cornée ou coriace, et une antérieure membraneuse. Cette dernière, en la considérant comme une pièce distincte, et non comme une simple frange ou bordure, serait, comme le dit M. J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad, of Pliilad. VI, p. 165), l’analogue de celle que Kirby a nommée rhinariwn chez les Necrophorus. MÈLYBIDES. 379 Les parapleurcs prolhoraciques étant très-obliques, le pronotum les déborde fortement sur les côtés, sans être, dans la stricte acception du mot, foliacé. Les élytrcs en font autant relativement à l’abdomen, sur¬ tout chez la plupart des Mélyrides vrais, et dans un de leurs genres (Chalcas) elles prennent des dimensions et des formes encore plus sin¬ gulières que chez les Lycos inàlcs. Ce n’est que parmi les Malacbiides qu’il se trouve des genres qui ont ces organes très-courts, tout en con¬ servant des ailes inférieures entières (Lempuos, Carphoros), ou qui sont privés de ces dernières en conservant des élytrcs de longueur nor¬ male (Troglops, Colotes). En outre de leur forme signalée plus haut, les tarses présentent quel¬ ques particularités dignes d’attention, telles que l’existence, presque constante, chez les Malacbiides, fréquente chez les Mélyrides vrais, d’une lamelle membraneuse sous chacun de leurs crochets ; la dispari¬ tion d’un de leurs articles aux tarses antérieurs de quelques Malacbii¬ des mâles (Troglops, Colotes); enfin la brièveté relative du 1er à tous les tarses, chez la plupart des Mélyrides vrais, ce qui est un carac¬ tère de Clérides. L’abdomen ne présente rien de particulier. Soii sixième segment est, en général, petit. Je ne trouve les stigmates prothoraciques distincts chez aucune espèce. Les Mélyrides dépassent rarement (Chalcas, quelques Astylüs) d’une manière notable la taille moyenne, et beaucoup d’entre eux sont petits. Ce sont les mieux partagés des Malacodermes, sous le rapport des cou¬ leurs, la livrée de la plupart d’entre eux étant très-élégante. Leurs espèces sont aussi nombreuses que celles des Téléphorides, mais sont plus multipliées dans les régions tempérées du giobe que sous les tro¬ piques. Les premiers genres de la tribu, c’est-à-dire les Malachiides, la rat¬ tachent manifestement aux Téléphorides, tandis que les derniers ont une tendance non moins évidente vers les Clérides. Celte dernière analogie est encore plus forte entre les larves des deux groupes. Elles ont effectivement en commun : la fusion plus ou moins prononcée des mâchoires avec le menton: le labre et l’épistome distincts; plus d'un ocelle de chaque côté de la tête; enfin, le dernier segment abdominal terminé par deux pointes cornées. Celles de la tribu actuelle seront décrites en détail plus loin. Ces larves sont éminemment carnassières, mais ne s’attaquent plus aux Mollusques terrestres, comme celles des Lampyris et des Drilus, ni ne se creusent pas une retraite dans le sol, comme celles des Tele- piiorcs. Elles vivent sous les écorces, dans le détritus des arbres ver¬ moulus, le chaume des toits, et font la chasse aux larves et aux petits insectes qui habitent les mêmes lieux. A l’état parfait, le régime des Mélyrides est moins certain. On les regarde généralement comme des insectes carnassiers; mais il est plus 380 MALACODERMES. probable qu’ils se nourrissent des parties les plus tendres des fleurs sur lesquelles on les trouve presque exclusivement (i). La tribu a pour types les anciens genres Malacqius, Melyris de Fabricius et Dasytes de Paykull. Elle n’a encore été l’objet d'aucune monographie générale. Les especes de l’Amérique du Nord ont été ré¬ cemment élucidées par M. J. L. Le Conte (2). Les trois genres qui viennent d’être nommés appartiennent à deux types secondaires distincts; un troisième est formé par le genre Prio- noceuüs deM.Perly. On les reconnaîtra aux caractères suivants: I. Yeux entiers. Des vésicules cxsertiles au prothorax et à l’abdo¬ men. Malaciiiides. Ces vésicules absentes. Mélyrides vrais. II. Y eux échancrés. Prionocérides. Sous-Tribu I. Malaciiiides. Yeux entiers. — De^ vésicules exscrtiles au prothorax et à l’abdo¬ men. — Tête courte. — Mandibules bidenlécs à leur extrémité. — Des lamelles membraneuses et plus ou moins libres sous les crochets des tarses. Le caractère le plus singulier de ces insectes est l’existence des vé¬ sicules cxsertiles dont toutes leurs espèces semblent pourvues. Ces co¬ cardes, ainsi que les ont appelées quelques anciens auteurs français, sont des appendices d’apparence charnue ou membraneuse, plus ou moins déchiquetées sur leurs bords, d’un volume ordinairement consi¬ dérable et de couleur rouge ou orangée. Celles du prolhorax sont situées près du bord antérieur de cette partie du corps, immédiatement en avant et en dehors des trochantins de la première paire de pattes, dans une cavité triangulaire ordinairement très-apparente; les autres sur les côtés de l’abdomen, derrière les hanches postérieures. L’usage de ces organes n’est pas encore bien connu (a). (1) M. Ed. Perris (Arm. d. 1. Soc. entom. 1854, p. 599) dit positivement qu’il n’a jamais vu un Malachiide s’attaquant à une substance animale quelcon¬ que. De mon côté, j’en puis affirmer autant des nombreuses espèces de Mély¬ rides vrais que j’ai observées en Amérique. (2) « Catalogue of the Melyrides of the United States, with Descriptions of new Species. » Proceed. of the Acad, of Philad. VI, p. 163. (3) Voyez Westwood, An. Introd. etc., I, p. 259. Trois conjectures ont été émises à cet égard. Suivant M. Curtis, ces vésicules serviraient à modifier la pe¬ santeur spécifique de ces insectes pendant le vol. MM. Kirby et Spence pensent qu’elles sont destinées à effrayer leurs ennemis parleur apparition subite. Quant UÉLYIUDES. 381 Les plus grands Malachiides sont à peine de taille moyenne et beau¬ coup sont petits. Ce sont de jolis insectes ornés de couleurs vives, à té¬ guments flexibles, peu velus, et qui, pour la plupart, apparaissent prin¬ cipalement au printemps. Les différences entre les deux sexes sont extrêmement variées et portent sur la forme de la tête, celle des an¬ tennes, les ely 1res qui sont, chez certains mâles, comme chiffonnées ou appendiculées à leur extrémité, les tarses et l’abdomen. Deux de leurs larves, celles du Malachius œneus (I) et de Y Anlho- comus latcralis (2), ont été décrites par M. E. Perris. Elles ont la plus intime ressemblance et peuvent indifféremment servir de type. La première est allongée, subparallèle, faiblement convexe tant en dessous qu’en dessus, revélue d’une peau mince, sauf sur la tête, et mu¬ nie partout de poils courts, fins et assez serrés. La tête est cornée, dé¬ primée, à peine plus longue que large, marquée de deux fins sillons convergents et de plusieurs fossettes longitudinales; l’épistome est très- court, linéaire. La bouche se compose : d’un labre transversal et velu; deux fortes mandibules, bidentées avant leur extrémité; deux mâchoires assez robustes, en partie soudées avec le menton, terminées par un lobe court, cilié, et portant des palpes de trois articles; enfin d’un menton un peu arrondi en avant; les palpes labiaux sont composés de deux ar¬ ticles. Les antennes en comptent quatre dont le dernier, beaucoup plus grêle que les autres et surmonté d’un long poil, est accompagné d'un court appendice conique. En arrière de ces organes se trouvent quatre ocelles, dont trois disposés sur une ligne transversale, et le 4e, qui est plus gros, isolé sous ceux-ci. Le prolhorax est un peu plus long que les deux autres segments thoraciques, qui sont pareils aux huit premiers segments abdominaux; le dernier de ceux-ci est corné, échancré, et ter¬ miné par deux pointes cornées, un peu recourbées en haut; sous lui il existe un prolongement anal, charnu et rétractile. Les pattes sont lon¬ gues, velues, surtout les jambes, et terminées par un onglet tenant lieu de tarse. La première paire de stigmates est située près du bord anté¬ rieur du mésothorax, les huit autres au tiers antérieur des huit 1ers seg¬ ments de l’abdomen. Cette larve est d’un rose pâle, avec la tête et ses divers organes ferru¬ gineux, ainsi que les pattes; elle a été observée dans le chaume des toits et se métamorphose dans les lieux ou elle a vécu. La nymphe est de couleur rosée, hérissée de quelques poils sur le vertex, les bords du pro- à M. Westwood, il est porté à croire qu’elles font partie d’un appareil qui émet, dans le même but, une odeur désagréable. Cette dernière opinion parait la plus probable. (1) Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, X, 1852, p. 591, pl. 15, n° 1, f. 1-8 ; MM. Chapuis et Candèze (Mém. d. 1. Soc. d. Sc. d. Liège, VIII, p. 503) ont reproduit une partie de cette description. (2) Ed. Perris, loc. cit. Sér. 3, II, 1854, p. 593, pl. 18, f. 254-259. 582 MALACODBRMES. thorax et les flancs de l’abdomen; celui-ci est terminé par deux longues papilles un peu divergentes. L’insecte parfait éclôt au bout de quinze à vingt jours. La larve de V Ânlhocomus laleralis vit sous les écorces des jeunes pins et ne diffère de la précédente que par sa taille plus petite et de lé¬ gères modifications dans les proportions relatives de la tête, des articles des antennes, et dans la couleur de certaines parties. La nymphe est pa¬ reille. Depuis la bonne monographie qu’Erichson a publiée de ce groupe (1), on n’y a ajouté qu’un petit nombre de genres nouveaux, dont la plupart me sont restés inconnus en nature et que je n’ai pas pu faire entrer dans le cadre tracé par cet excellent entomologiste. La classification suivante n’est guère que la reproduction de la sienne. I. Antennes de dix articles apparents, le 2e étant rudimentaire. Dernier art. des palpes sécuriforme : Apalochrus. — — cylindrique : Collops, Laius. II. Antennes de 11 articles. a — insérées sur le front : Malachius. a a — — sur les côtés du museau. 6 Point de lamelles onguéales : Brachidia. b b Des — c Tous les articles des tarses entiers. d Tarses antér. de 5 art. dans les deux sexes. e Le 2e des antér. prolongé chez les o" : Illops, Pecteropus, Attalus, Hedybius. ee Le 2e des antér. non prolongé chez les o". 4e art. des palpes max. non sécuriforme : Anthocomus, Ebœus , Cha- ropus, Atelestus. 4e art. des palpes max. sécuriforme : Chalicorus. dd Tarses antér. de 4 art. seulement chez les mâles. 4e art. des palpes max. ovalaire : Troglops. — — sécuriforme : Colotes. cc 3® art. des tarses bilobé : Lemphus. ccc 4® — — Carphurus. . Genres incertæ sedis : Acletus, Microlipus. (1) « Die Malachien d. K. Sammlung in Berlin. » Entomogr. p. 44. U&I.YllI DES. 383 APALOCHRUS. Ericus. Entomogr. p. 50. Languette cornée, tronquée en avant. — Dernier article des palpes labiaux assez faiblement, celui des maxillaires plus fortement sécuri- forme. — Labre transversal, tronqué en avant. — Epistome corné, for¬ tement transversal. — Antennes insérées à quelque distance en avant des yeux, médiocres, de dix articles, en général assez robustes et fili¬ formes, avec leur 2° article un peu plus long que les suivants, parfois ( Jlabellicornis , peclinicornis) flabcllées chez les mâles, et dentées chez les femelles. — Prothorax transversal, arrondi de toutes parts. — Ely- tres assez allongées, parallèles, conjointement arrondies à leur extré¬ mité. — Pattes assez robustes; tarses finement villeux en dessous, de cinq articles dans les deux sexes : 1-2 allongés, suLcgaux, 2-3 défrois¬ sant graduellement, 5 assez long; lamelles onguéales courtes. — Seg¬ ments abdominaux cornés. Ces insectes figurent pour la plupart parmi les (dus grands Malachiides. Les mâles se distinguent des femelles en ce que le 2e article de leurs tarses antérieurs se prolonge supérieurement en une saillie qui em¬ piète sur l’article suivant; leurs quatre jambes antérieures, ou une de leurs paires, sont en outre parfois épaissies et plus ou moins difformes. Le genre est peu nombreux et propre à l’ancien continent. Deux de ses espèces habitent l’Europe, les autres sont africaines et indiennes (t). COLLOPS. Erichs. Entomogr. p. 54 (2). ê Languette cornée, petite, coupée carrément eu avant. — Dernier ar¬ ticle des palpes cylindrique et tronqué au bout. — Labre transversal, avec son bord antérieur tronqué. — Epistome coriace chez la plupart, fortement transversal. — Antennes insérées latéralement à l'extrémité (1) Malach. lœtus, Fab. Syst.El. I, p. 305 (Cantharis fasciata,¥a.b. Entom. Syst. I, p. 218); Java, Sumatra, Bengale. — A. varieg'atus, Russie mér.; fes- tivuSj Sénégal; jlabellicornis, Egypte; peclinicornis, Russie mér.; azureus, Guinée; femoralis, Europe or.; Erichs. loc. cit. p. 52. Aj. : A. nobilis , Erichs. Archiv, 1813, I, p. 226; Angola. — sumtuosus , Bohem. Ins. Caflrar. I, p. 458; Caffrerie. — Erichsonii , Roth in Wiegm. Archiv, 1851, I, p. 120; Abyssinie. — flavolimbatus, Mulsant et Rey, Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, 1, p. 6; France mér. (2) Syn. JIegadeuterus, Westwood, Trans. of the Linn. Soc. XVI, p. 678 et Tran-. of the entom. Soc. II, p. 98. — Cehocoma, Fah. Entom. Syst. II, p. 8J. — Pa.ssüs, Fab. Syst. El. II, p. 75. — Malachius Say. IIALACOPERMES. 38i du museau, médiocres, assez robustes, de dix articles : 1-2 simples chez les femelles, chez les mâles 1 gros, allongé et en massue, 2 dilaté, dif¬ forme, diversement excavé ; les suivants, dans les deux sexes, courts, ob- coniqucs ou légèrement triangulaires. — Yeux petits, subovalaires. — Prothorax transversal, en général tronqué en avant, droit sur les côtés antérieurs et largement arrondi en arrière. — Elytres assez courtes, conjointement arrondies en arrière. — Pattes médiocres, assez robus¬ tes; tarses peu allongés, finement villeux en dessous, les antérieurs de quatre articles chez les mâles ; les trois ou quatre 1er» décroissant gra¬ duellement, le 4e long; lamelles onguéales courtes. — Abdomen mem¬ braneux, avec deux plaques cornées sur chaque segment ; le dernier entièrement corné. M. Weslxvood a créé, le premier, ce genre soirs le nom de Mega- deütercs; mais comme il y comprenait en même temps les Laies qui suivent, et que de plus ce n’est pas le second article des antennes, le¬ quel est indistinct, qui est dilaté chez les mâles, Erichson, se basant sur ces deux raisons, a supprimé ce nom pour lui substituer celui de Col¬ lops qui est aujourd’hui admis par les auteurs en petit nombre qui se sont occupés de ces insectes. Les Collops sont moins allongés que les Apalochrcs et, par suite, de forme un peu plus massive. Ils sont propres à l’Amérique et nombreux dans celle du Nord; dans celle du Sud ils ne paraissent pas s’étendre plus loin que la Colombie. Une vingtaine d’espèces sont décrites dans les auteurs (t). LAÏUS. Guérin-Ménev. Voy. d. I. Coq.; Entom. p. 78 (2). Genre extrêmement voisin des Collops et qui n’en difiere essentiel¬ lement qu'en ce que les tarses antérieurs sont’composés de cinq articles dans les deux sexes. (1) Erichson en décrit 14 dans l’ordre suivant : C. bipunctatus Say, aulicus Er., nigriceps Say, eximius Er., tricolor Say, de l’Amér. du Nord; honestus Er.. des bords de l’Orénoque; geminus Er., de Venezuela; ■i-maculatus Fab. (Paussus ruficollis Fab.), de l’Amér. du Nord; liistrio Mannerh., de Californie; decorus Er., du Mexique; ludicrus Er., de Ila'ity; blandus Er., du Mexique; vittatus Say [Megcideut. Haworthi Westw.), de l’Amér. du Nord; Lebasii Er., de Colombie. Aj. : C. marginicollis, cribrosus, marginellus, de Californie; punctatus, confluens, punctulatus, du Missouri; J. L. Le Conte, Proceed. ofthe Acad, of Philad. VI, p. 164. — balteatus, J. L. Le Conte, ibid. p. 226; du Mexique. (2) Syn. Paussüs, Fab. Syst. El. II, p. 75. — Megadeuterus, Westw. loc. cit. — Erichson (Entomogr. p. 46) pense que le genre Diglobicerüs de Latreiile (Règne auim. éd. 2, IV, p. 475, note) doit probablement être réuni à celui-ci, et que c’est par suite d’un lapsus calami que Latreiile dit que les antennes, qui MÊLYRIDES. 385 M. Goérin-Méneville l’a établi sur une espèce de la Nouvelle-Hol¬ lande dont il n’a connu que la femelle (i). Depuis, Erichson en a décrit plusieurs autres des Indes Orientales et d’Afrique (2). Ces insectes re¬ présentent par conséquent les Collops dans l’ancien continent. MALACHIUS. Fab. Syst. Entom. p. 207 (3). Languette submembraneuse, quadrangulaire. — Dernier article des palpes acuminé. — Labre transversal, légèrement arrondi en avant. — Tète de forme variable chez les mâles, souvent munie de tubercules ou de fossettes sur le front; épistome grand, un peu rétréci et arrondi en avant, corné, avec sa partie antérieure souvent coriace. — Antennes in¬ sérées à la partie antérieure du front, plus ou moins distantes, médio¬ cres, de onze articles distincts, très-variables, surtout chez les mâles. — Prolhorax en général transversal et arrondi sur les côtés. — Elylres al¬ longées, parallèles, souvent impressionnées ou chiffonnées à leur extré¬ mité chez les mâles; ailes inférieures manquant parfois chez les fe¬ melles. — Pattes assez longues et grêles ; tarses assez allongés, finement tomenteux en dessous, de cinq articles partout : 1-2 subégaux, 3-i plus courts et décroissant graduellement, 5 médiocre; crochets et leurs la¬ melles variables. — Segments abdominaux membraneux. Le mode d’insertion des antennes est exclusivement propre à ce genre et le fait distinguer sans peine de tous ceux qui précèdent et qui suivent. C’est même là son caractère le plus essentiel, car tous les or- sont composées de dix articles, ont les deux derniers plus gros que les autres et globuleux. Je crois qu’il se trompe, Latreille ayant placé ce genre près des Pelecophorüs, dans sa dernière division des Mélyrides qui ont, entre autres ca¬ ractères, le 1er article des tarses très-court, ce qui n’a lieu parmi les Malaco- dermes que dans la sous-tribu suivante. Du reste ce genre Djglobicerus étant fondé sur un insecte inédit dont la patrie n’est pas même indiquée, il n’y a pas lieu d’en tenir compte. (1) L. cyaneus, loc. cit. pl. 2, f. 10; le mâle que j’ai sous les yeux a été décrit depuis par M. Boisduval (Faune entom. de l’Océan. II, p. 136) sous le nom de Malachius heterocerus. Il a les jambes antérieures renflées à leur base. Cet insecte semble très-voisin, mais cependant distinct du Paussus (lavicornis de Fabricius (loc. cit.) dont Java est la patrie. (2) L. venustns, d’Egypte ; pictus, de Java; balteatus, de Siam; 4- guttatus , bi-guttulus, de Singaporc ; Erichs. Entomogr. p. 63. — Aj. : Malach. bellulvs, Boisduv. loc. cit.; Australie. — L. trisignatus, Germar, Linnæa entom. III, p. 182; même pays. (3) Syn. Ceratistes, Fischer de Waldli. Bull. Mosc. 1844, I, p. 35. — Cla- noptilos, Motsch. Etud. entom, II, p. 32. — Axinotarsüs, Cïrtoscs, Motsch. ibid. p. 55. Coléoptères. Tome LV. 25 386 MALACODERMES. ganes, notamment la tète, l’extrémité des élytrcs et surtout les antennes, varient presque dans chaque espèce (l). On a établi sur ces modifica¬ tions quatre genres qui ne sauraient en aucune façon être conservés. Ainsi les Cer vtistes de Fischer de Waldheim ont chez les mâles le front tubercule et le 5° article des antennes difforme (-). Les Clanoptilüs de M. de Motschoulsky comprennent les espèces dont les ély 1res chez les mâles sont plissées et pourvues de saillie à leur extrémité (s). Ses Axinotarsus celles dont les mâles ont les deux lers articles des tarses antérieurs plus gros que les suivants et le 2® des antennes petit (4). Enfin ses Cyrtosus celles chez qui les mâles ont le 2® article des tarses antérieurs fortement élargi, le 3° allongé, et dont les élytrcs sont sim¬ ples au bout dans les deux sexes, mais élargies chez les femelles (s). Les Malachics ont en général la forme allongée des Apai.ociirus; quelques-uns figurent parmi les plus grandes espèces de la tribu, les autres parmi les petites. Leurs espèces sont principalement propres à l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Depuis le travail d’Erichson, quelques-unes ont été découvertes dans l’Amérique du Nord (g). (1) Voyez à ce sujet une notice de Dejean intitulée : « Note sur les diffé¬ rences sexuelles des Malachius d’Europe. » Ann. d. 1. Soc. entom. IX, p. 205. (2) Types : M. bipustulatus Linn. Fab.; de toute l'Europe. — cornutus, Ge- bler in Hummel, Essais entom. IV, p. 47; de la Sibérie. (3) Type : M. margïnalis Dej., Er.; du midi de la France. (4) Trois espèces nouvelles de l’Asie mineure : A. strigicollis , antennatus , angustatus, Motsch. loc. cit. (5) Une espèce également nouvelle de l’Algérie : C. nidicornis Motscli. (6) Erichson en a décrit 32esp. qu’il répartit de la manière suivante : I. Crochets des tarses assez longs; leurs lamelles grêles, un peu plus courtes qu’eux. 3e article des palpes maxillaires aussi long que le 2e et le 4e. Des aile inférieures dans les deux sexes. a Sommet des élytres simple dans les deux sexes: M. œneus Linn. Fab., scutellaris Er. (M. œneus var. lllig.), d’Europe; erythropterus Er., Mésopota¬ mie; coccineus Er., carnifex Er., Constantinople ; rubidus Er., Europe; flabel- latus Er., Turquie; bipustulatus Linn. Fab., lusitaniens Er., dilaticornis, den- tifrons Er., Europe; cornutus Gebler, faustus Er., Sibérie; surdons Er., viridis Fab., 01. ( bipustulatus var. lllig.), Europe; conformis Er., Mésopotamie. b Elytres chiffonnées à leur extrémité chez les mâles : il/, rufus Fab., 01., marginellus Fab., 01., (bipustulatus var. lllig.) geniculalus Germar ( annula - tus Gebler), elegans Oliv., spinipennis Germar, par dis Er., spinosus Er., cœ- ruleus Er., a f finis Ménétr., d’Europe; le 3e et le dernier se trouvent également en Sibérie. II. Crochets des tarses petits; leurs lamelles aussi longues qu’eux. 3e article des palpes maxillaires de moitié plus court que le 4e. a Des ailes dans les deux sexes. Elytres chiffonnées à leur extrémité chez MELVHIDE9. 387 BRACHIDIA. Solieu in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 433. Palpes assez robustes; le dernier des labiaux triangulaire, celui des maxillaires fortement sécuriforme. — Labre transversal, arrondi en avant. — Tête terminée par un museau court, fortement tronqué au bout; épislome membraneux, court. — Antennes assez longues, insé¬ rées sur les côtés cl près de l’extrémité du museau, filiformes, de onze articles : le 1*r assez long, graduellement renflé et arqué, les suivants subégaux. — Prothorax transversal, fortement arrondi sur les côtés et aux angles postérieurs. — Elytrcs un peu plus larges que le prolhorax, courtes, subovales cl assez convexes. — Patles'médiocres ; tarses de cinq articles: 1 allongé, 2-3 plus courts, décroissant graduellement, 4 très-brièvement cordiforme, non bilobé (1); crochets petits; leurs la¬ melles indistinctes. — Segments abdominaux entièrement cornés. Je ne crois pas me tromper en plaçant ce genre parmi les Malachiides, malgré l’absence des lamelles onguéales et quoique je ne sois pos sur qu’il possède des vésicules prothoraciques et abdominales. Pour tout le reste, il présente toute l’organisation propre au groupe et n’est certai¬ ns mâles : M. pulicarius Fab., 01., marginedis Er., rubricollis 01., d’Eu¬ rope. b Point d'ailes chez les femelles. Elytres impressionnées et munies d’une saillie à leur extrémité chez les mâles. M. rupcollis Fab. (terminatus? Mé- nétr.), d’Europe. c Point d’ailes chez les femelles. Elytres simples à leur extrémité dans les deux sexes : M. cyanipennis Er., longicollis Er., flavilabris Wattl, d’Europe. Aj. : Esp. européennes: M. inornatus, Küster, Die Kæfer Europ. VI, 38. — bicornis, A. Costa, Ann. degli Aspir. nat. Ser. 2, I, p. 103. — limbifer, Kie-» senwet. Stettin. ent Zeit. 1850, p. 224. — cyanescens , Muls. et Rey, Mém. d. l’Acad. d. Sc. d. Lyon, Sér. 2, II, p. 219. — fallax , Strub'ing, Stettin. entom. Zeit. 1854, p. 198 (rubidus Er.). — Esp. d. 1. Russie mér. et de l’Asie mi¬ neure : M. ephippiger, L. Redtenb. in Rüssegers Reise, I, p. 983. — miniatus, bulbifer, duplicatas, nigripes, Kolenati, Melet. entom. V, p. 43. — maculiven- tris, Chevrol. Revue et Magaz. d. Zool. 1854, p. 400. — viridanus, Muls. et âVachanr. Mém. d. l’Acad. d. Sc. d. Lyon, loc. cit. p. 4. — Esp. de la Sibérie : M. reflexicollis, Gebler, Bull. d. l’Acad. d. St.-Pétersb. I, p. 38; fulvicollis, ibid. III, p. 99. — Esp. africaines : M. insignis, Buquet, Revue Zool. 1840, p. 242; Algérie. — marginicollis, mauritaniens, angusticollis, Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 191. — Erichsonii, caffer , cœrulescens , triplagiaius, amœnulus , consobrinus, bimaculatus, Bohem. 1ns. CafTrar. 1, p. 459; Natal. — pulchdlus, Klug, Monalsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 648; Mozambique. — Esp. de l’IIe de Madère : M. militaris , Wollast. Ins. Mader. p. 245. — Esp. de Californie : M. auritus, longiceps, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Pliitad. VI, p. 16îi. (1) Solier l’indique à tort comme bilobé. 388 MALACODKRMES. nement pas voisin des Tblepuoucs, comme le dit Solier. Il ne comprend qu’une assez pe tite espèce (1) du Chili, ayant un peu le faciès d’une Gal- leruca, d’un vert foncé bleuâtre, avec les élytres d’un beau bleu et le prothorax fauve. Les collections renferment plusieurs espèces inédites de l’Amérique du Sud, qui présentent le même faciès, un système de coloration identique et les mêmes caractères, si ce n’est que leurs an¬ tennes sont plus ou moins dentées en scie. ILLOPS. Eiucns. Entomogr. p. 87. Dernier article des palpes maxillaires cylindrique et tronqué au bout. — Labre recouvrant entièrement les mandibules. — Epistome de moitié plus court que le labre, coriace. — Antennes insérées sur les côtés du museau, de onze articles : 1 légèrement allongé, 2-4 courts, 5-6 dilatés chez les mâles, 7-11 grêles, médiocrement allongés. — Prothorax sub¬ transversal, un peu rétréci et arrondi en arrière, légèrement saillant au milieu de son bord antérieur. — Elytres convexes, arrondies à leur ex¬ trémité. — Tarses de cinq articles, le ‘2e des antérieurs un peu pro¬ longé en dessus chez les mâles ; crochets assez robustes, leurs lamelles aussi longues qu’eux. — Abdomen entièrement corné. Erichson a fondé ce genre sur une espèce ( corniculalus ) du Cap dont il n’avait à sa disposition qu’un exemplaire mâle. Outre les caractères sexuels indiqués dans la formule qui précède, ce sexe qui m’est inconnu est remarquable par la forme singulière de sa tête, qui est profondément excavée entre les yeux, munie en avant de cinq petits tubercules aigus, et brusquement rentlèe sur le vertex, avec ce renûement divisé en deux lobes fléchis et portant chacun un fascicule de poils jaunes. La femelle, que j’ai sous les yeux, ne présente rien de particulier dans celle partie du corps, non plus que dans scs antennes et ses tarses. Le genre ne se. distingue guère des Malacuius que par l’insertion des antennes et l’abdomen entièrement corné. PECTEROPUS. Wollast. Ins. Maderens. p. 245. Languette membraneuse, allongée, tronquée en avant. — Palpes la¬ biaux robustes, leur dernier article conico-fusiforme, tronqué au bout ; les maxillaires médiocres ou allongés, leur dernier article long, fusi¬ forme, obtus au bout. — Labre transversal, à peine coriace, muni d’une bordure membraneuse en avant. — Tête oblongue ou subarrondie ; (1) B. ruficollis, Sol. loc. cit. Col. pl. 10, f. 9 a-e. MÉI YIIIDES. 389 épislome membraneux, transversal. — Antennes insérées sur les côtés du museau, à quelque distance des yeux, assez longues, surtout chez les mâles, filiformes, de onze articles: le 2e court, les suivants subégaux. — Prothorax transversal ou non, arrondi sur les côtés et aux angles postérieurs, tronqué en avant. — Ely 1res allongées, parallèles, arron¬ dies à leur extrémité.— Pattes longues, grêles; tarses de cinq articles: les quatre lers coupés un peu obliquement à leur extrémité; les anté¬ rieurs des mâles ayant leur 2e article prolongé supérieurement en une longue saillie concave et pectinée en dessous, atteignant l’extrémité du 3e ; celui-ci allongé, le 4e court ; le 5° dans les deux sexes très-long, fortement en massue; crochets longs et robustes; leurs lamelles courtes. Ce genre, dont j’emprunte les caractères à la formule très-détaillée qu’en a donnée M. Wollaslon, me parait voisin des Illops et des Atta- lcs d’Erichson qui suivent, par suite de la structure des tarses anté¬ rieurs des mâles. Ses espèces, qui paraissent particulières aux îles de Madère et des Canaries, sont de petite taille et, à la différence de la plu¬ part des Malachiides, d’une couleur métallique uniforme, comme la ma¬ jorité des Dasytes. M. Wollaslon en décrit quatre (1). ATTALUS. Eiuchs. Entomogr. p. 89. Languette coriace, fortement arrondie en avant. — Palpes labiaux très-courts; le dernier article des maxillaires allongé, fusiforme et tron¬ qué au bout. — Labre transversal, légèrement arrondi en avant. — ■ Epislome coriace, transversal et tronqué en avant. — Antennes insérées sur les côtés du museau, filiformes ou faiblement dentées, de onze ar¬ ticles : le 2e plus petit que les suivants, ceux-ci subégaux. — Prothorax de longueur variable, arrondi en arrière. — Elytrcs de longueur varia¬ ble, arrondies à leur extrémité. — Pattes grêles; tarses de cinq articles dans les deux sexes; le 2” prolongé en dessus chez les mâles en une saillie qui recouvre les deux suivants; crochets courts; leurs lamelles aussi longues qu’eux. — Abdomen entièrement corné. Ces insectes sont de très-petite taille, aucun d’entre eux n’atteignant à une taille de deux lignes. Les mâles sont plus allongés que les fe¬ melles, plus sveltes, et leurs antennes sont plus longues. Le genre est peu nombreux et propre à l’Europe australe, au nord de l’Afrique et à la Tasmanie (-2). fl) P. maderensis, rugosus, rostratus ; de Madère (le 1er et le 3e sont figu¬ rés pl. 4, f. 7, 9, avec des détails) ; pellucidus, de Ténériffe; Wollast. loc. cit. p. 247. (2) A. lusitaniens, erythroderus, luxu^ians, dalmatinus, stcanus, Erichs. loc. cit.; tous des parties mér. de l’Europe. — Aj. : A. nigricollis , Küster, Die 390 MALACODEBMES. HEDYBIUS. Erichs. Entomogr. p. 92. Languette coriace, arrondie en avant, plus ou moins sinuée sur les côtés et au milieu de son bord antérieur. — Dernier article des palpes allongé, fusiforme et tronqué au bout. — Labre fortement transversal, entier, avec ses angles antérieurs arrondis. — Epistome coriace, trans¬ versal. — Antennes insérées sur les côtés du museau, filiformes ou fai¬ blement dentées; leur 2e article plus court que les suivants. — Protho¬ rax transversal, arrondi sur les côtés et en arrière. — Elylres un peu plus larges que lui, médiocrement allongées, arrondies en arrière. — Pattes grêles ; tarses finement velus en dessous, de cinq articles dans les deux sexes; le 2e des antérieurs chez les mâles faisant le plus sou¬ vent un peu saillie sur le 3e; crochets médiocres, leurs lamelles aussi longues qu’eux. — Segments abdominaux entièrement cornés. Genre exclusivement propre à l’Afrique (1) et dont Erichson n’a connu que des espèces du Cap, mais il y en a aussi dans diverses autres parties de ce continent. Presque toutes sont d’assez grande taille pour cette tribu, et le plus grand nombre bleues, avec le prolhorax et la par¬ tie antérieure de la tête parfois fauves ou blanchâtres (2). ANTHOCOMUS. Erichs. Entomogr. p. 97. Languette coriace, arrondie en avant. — Dernier article des palpes plus ou moins acuminé. — Labre très-court, arrondi et tronqué en avant. — Tête terminée par un court museau triangulaire; épistome coriace, fortement transversal. — Antennes insérées immédiatement au devant des yeux, de onze articles, filiformes ou faiblement dentées, ra¬ rement pectinées chez les mâles. — Prothorax de longueur variable, en général quadrangulaire, avec ses angles arrondis. — Elytres simples dans Kæfer Europ. I, 20; de Dalmatie; Genei, XIII, 13; de Sardaigne. — maculi- collis, Lucas, Explor. de l’Algér.; Entom. p. 194; Algérie. — barbarus, Motsch. Etud. entom. Ann II, p. 55; Algérie. — abdorninalis, Erichs. Arcliiv, 1842, I, p. 147; Tasmanie. (1) M. de Motschoulsky (Etud. entom. Ann. II, p. 56) a décrit un //. scutel - lavis, de Colombie; mais il n’appartient probablement pas au genre. (2) II. oculatus Thunb., plagiocephalus Er., erosus Er., bimaculatus Er., coriaceus Er., collaris Thunb., clypeolus Er., smaragdulus Er ,,elongatus Er., loc. cit. — Aj. : II. formosus, Reiche in Galin. Yoy. en Abyssin ; Zool. p. 290, pl, 17, f. 8; Abyssinie. — varicornis, cavifrons, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 467; Natal. MÉLYRIDES. 391 les deux sexes, parfois impressionnées au bout chez les mâles. — Pattes très-grêles; tarses presque glabres en dessous, de cinq articles; cro¬ chets assez petits; leurs lamelles aussi longues qu’eux. — Abdomen corné , avec le bord postérieur de la plupart de ses segments moyens, étroitement coriace. Les Anthocomos se distinguent des genres qui précèdent, principa¬ lement par la brièveté de leur museau céphalique; leurs segments ab¬ dominaux en partie coriaces contribuent également à les faire recon¬ naître. Ils sont nombreux, tous de petite taille, de forme en général allongée, et sont répandus en Europe, dans le sud de l’Afrique et dans l’Amérique du Nord (i). (1) Erichson en décrit 33 espèces qu’il répartit dans les divisions qui sui¬ vent : I. Antennes et tarses antérieurs simples dans les deux sexes. Etytres impres¬ sionnées à leur extrémité chez les mâles : A. sanguinolentus Fab., equestris Fab. (fasciatus var. et 4-pustulatus Ulig.), fasciatus Fab. (Meloe Gouani Lin.; Var. Malach.regalis Touss.-Charpcnt.), d’Europe; o/ioswsEr. (Erichsonii Lee.; suivant M. Le Conte, cette espèce n’est pas le véritable otiosus de Say, comme l’a cru Erichson; ce dernier appartient â la 3e section), de l’Arnér. du Nord. II. Antennes pectinées chez les mâles, dentées chez les femelles. Elytres im¬ pressionnées au bout chez les premiers. Le 2e article de leurs tarses antérieurs recouvrant les deux suivants: A. cardiacœ Linn. (pedicularius Linn., Fab.), du nord de l’Europe. III. Antennes et extrémité des élytres simples dans les deux sexes. 2® ar¬ ticle des tarses antérieurs des mâles recouvrant les deux suivants : a Prothorax au moins aussi long que large : A . lateralis Er. ( Canthar . mi- nima Rossi), jocosus Er., œmulus Er., sericans Er., parietariœ Er., lobatus 01., c oarctatus Er., constrictus Er., idicis Er., amictus Er., analis Panz., la- bilis Er., pallidulus Er.; d’Europe. b Prothorax transversal, également arrondi sur les côtés et en arrière : A. circumscriptus Say, atrtpennis Er. (otiosus Say; Var. Mal. nigripennis Say, sec. Lee.), terminalis Say, stigma Er., scincetus Say, des Etats-Unis; byssinus Er., du Mexique; melanopterus Er., des Etats-Unis; basalis Er., de Colombie; dimidiatus Er., de Cuba; scurra Er., calcitrans Er., de Colombie; laticollis Er., du Mexique ; granularis Er., des Etats-Unis ; seminulum Er ., minimus Er., de Colombie. Aj. : Esp. européennes : A. festivus, W. Redtenb. Quæd. Gen. et Spec. Arch. Austr. p. 14. — parallelus, Kiister, Die Kæfer Europ. XIII, 14. — pictus , kie- senwet. Stettin. Entom. Zeit. 1850, p. 224. — fagi, Motsch. Etud. entom. Ann. II, j). 56. — Esp. de Syrie : A. bicinctus, Chevrol. Revue et Mag. d. Zool. 1854, p. 401. — Esp. de Natal : A. ramieornis, coronatus, disjunctus, Bohem. Ins. Calfrar. I, p. 469. — Esp. de l’Amér. du Nord: Mal. flavilabris ( cœruleus Randall), Say, Journ. of the Acad, of Philad. Y, p. 169. — A. rufifrons, lato- ralis, cinctus, difficilis, lobatus, basalis , J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. VI, p. 165. 392 MALACODERMES. EBÆUS. Erichs. Entomogr. p. 113. Languette coriace, triangulaire. — Dernier article des palpes labiaux acuminé, celui des maxillaires plus obtus. — Labre très-court, coupé carrément. — Tête terminée par un museau court; épistorae très-forte¬ ment transversal, coriace. — Antennes médiocres, insérées sur les côtés du museau, faiblement et obtusément dentées; leur 1er article plus court que les suivants, le 1er à peine renflé au bout. — Prothorax à peine plus étroit ou aussi large que les élylres, transversal, arrondi sur les côtés et en arrière. — Elytres impressionnées et bi-appendiculées chez les mâles, simples et arrondies chez les femelles à leur extrémité. — Pattes grêles; tarses presque glabres en dessous, de cinq articles: le 2e des antérieurs coupé obliquement de dehors en dedans chez les mâles; cro¬ chets petits, un peu plus longs que leurs lamelles. — Segments abdomi¬ naux entièrement cornés. Insectes de la taille des Anthocomds et qui ne s’en distinguent que par des caractères bien légers. Jusqu’ici ils paraissent propres à l’Eu¬ rope, au nord de l’Afrique et à l’Amérique du Nord (1). CHAROPUS. Erichs. Entomogr. p. 119. Languette membraneuse, arrondie en avant. — Dernier article des palpes maxillaires allongé et acuminé. — Labre court, tronqué en avant. — Tête terminée par un court museau ; épistome membraneux, à peine distinct. — Antennes insérées sur les côtés du museau, grêles, filiformes, de onze articles : le 1er médiocre, peu épaissi au bout, le 2® un peu plus court que les suivants. — Prothorax de longueur variable, arrondi sur les côtés en arrière. — Elytres variables selon les sexes. — Pattes longues et grêles; jambes postérieures un peu arquées ; tarses de cinq articles: 1-2 allongés, subégaux, 3-i plus courts, inégaux; crochets (1) E. pedicularius Schranck ( prœustus Gyllenh.), flavicornis Er., cœrules- cens Er., appendiculatus Er., thoracicus Fab., humilis Er., collaris Er., flavi- collis Er., albifrons Fab., flavipes Fab. ( prœustus Fab.; productus 01.), d’Eu¬ rope; apicalis Say, des Etats-Unis; Erichs. toc. cit. Aj.:Esp. d’Europe : E. alpinus, Giraud, Verhandl. d. Zool.-Bot. Ver. in Wien. I, p. 131. — perspicülatus, Bremi-Wolf, Stettin. entom. Zeit. 1855, p. 199. — Esp. de l’Algérie : E. affinis, tristis , Lucas, Explor. de l’Algér.; Entom. p. 193. — Esp. de l’Amér. du Nord : Mal. pusillus, Say, Journ. of tlie Acad, of Philad. V, p. 170. — Mal. minutas, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad II, p. 305. — E. morulus, bicolor, ollitus, submarginatus,i. L. La Conte, ibid. VI, p. 1G7. MBLYIUDK3. 393 courts, un peu plus longs que leur lamelles. — Segments abdominaux entièrement cornés. Les deux sexes sont très-différents par suite de la forme de leurs élytres. Celles des mâles sont un peu plus larges que le prolhorax, sub¬ parallèles et munies près de l’angle suturai d’un petit appendice coriace; ce sexe est en outre ailé. Les femelles sont, au contraire, privées d’ailes inférieures, et leurs élytres qui ne débordent pas le prothorax à leur base, se renflent graduellement en arrière sans recouvrir complètement l’abdomen, et même en étant parfois ( bracliyplerus ) beaucoup plus courtes que lui. Ce sont de très-petits insectes, dont les plus grands n’ont guère qu’une ligne cl demie de long, et qu’on n’a rencontré jusqu'ici qu’en Europe, en Asie et dans le sud de l’Afrique (•). ATELESTUS. Emeus. Entomogr. p. .122. Dernier article des palpes maxillaires allongé, fusiforme et tronqué au bout. — Labre court, coupé carrément en avant. — Tète terminée par un court museau fortement rétréci; épislome membraneux, à peine visible. — Antennes insérées sur les côtés du museau, assez robustes, filiformes, de onze articles : le 2e plus court que les suivants, ceux-ci croissant peu à peu. — Prolhorax presque aussi long que large, rétréci en arrière, arrondi sur ses côtés en avant. — Elytres ne recouvrant que la base de l’abdomen dans les deux sexes. — Pattes grêles ; jambes postérieures légèrement arquées ; tarses finement velus en dessous, de cinq articles: le 1er des antérieurs des mâles un peu allongé, avec son extrémité dilatée en dehors et en dessous; les autres tarses à articles 1-2 subégaux, 3-4 plus courts, décroissant graduellement; crochets pe¬ tits, «à peine plus longs que leurs lamelles. — Abdomen corné tant en dessous qu’en dessus dans sa portion découverte. Le type du genre est un petit insecte {A. hemipterus Er.) du midi de la France. La télé du mâle présente trois fossettes profondes, dispo¬ sées transversalement entre les yeux, et une quatrième transversale en¬ tre les antennes, tandis que celle de la femelle est légèrement déprimée, avec un faible sillon longitudinal. L’article basilaire des tarses anté¬ rieurs du premier est en outre un peu allongé et dilaté de façon à re¬ couvrir en dehors et en dessous l’articulation du 2e article. Une seconde (1) Erichson en décrit 5 espèces : C. pallipes 01. (/lavipes Payk.), concolor Fab., rotundatus Er., d’Europe; scitulus Er., delà Mésopotamie; punctatus Er., d’Europe. — Aj. : C. nitidus, Küster, Die Kæfer Europ. XVIII, 18; de Sar¬ daigne. — docilis, grundieollis, saginatus, Kiesenwet. Ann. d. 1. Soc. entom. 1851, p. 619; Eur. mér. — brachypterus , Bobem. lus. Caffr. I, p. 472; de Natal. 391 MALÀCODKHMES. espèce européenne du genre a été publiée par M. Küster, et, de son côté, M. J. L. Le Conte en a décrit plusieurs de l’Amérique du Nord (1). CIIALICORUS. Ericus. Entomogr. p. 124. Dernier article des palpes maxillaires en fer de hache allongé. — Labre très-court, tronqué en avant. — Tête terminée par un museau assez long; épistome à peine distinct. — Antennes insérées sur les côtés et à l’extrémité du museau, de la longueur du corps, grêles, filiformes, de onze articles : 1 assez gros et peu allongé, 2-3 plus courts que les suivants, celui-ci profondément échancré à sa base, 4-11 croissant peu à peu. — Prolhorax un p.eu plus étroit que les ély très, rétréci à sa base, arrondi en avant, convexe à sa partie antérieure. — Elytres parallèles, arrondies en arrière. — Pattes longues et grêles; tarses de cinq articles: les quatre 1ers décroissant graduellement; crochets très-petits et faibles, un peu plus grands que leurs lamelles. — Segments abdominaux entiè¬ rement cornés. Ces caractères ne concernent que le sexe mâle, le seul qu’ait connu Erichson. Il ajoute dans sa description de l’espèce (C. vinulus ), que la tête est convexe en arrière, pourvue d’une grande fossette lunulée sur le front, puis transversalement impressionnée à sa partie antérieure. Ce petit insecte est originaire du Cap. Depuis, M. Bohemano en a décrit plusieurs autres espèces de Natal (-2). TROGLOPS. Eiuchs. Entomogr. p. 125. Languette membraneuse, arrondie en avant. — Dernier article des palpes ovalaire et tronqué au bout. — Labre court, coupé carrément en avant. — Tête terminée par un museau court et fortement rétréci ; épis- tome membraneux, à peine visible. — Antennes insérées sur les côtés et à l’extrémité du museau, assez longues, grêles, filiformes, de onze ar¬ ticles : le 2e plus court que les suivants, ceux-ci croissant peu à peu. — (1) A. Erichsonii , Küster, Die KæferEurop. I, 20; de Dalmatie. — basalis, abdominalis, collaris, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. VI, p. 168; de Californie. Ces trois especes doivent former une section à part, les mâles ayant le 2e article des tarses antérieurs obliquement prolongé en dessus jusqu'à l’extrémité du 3°. (2) C. myrmecodes, albifrons, albilàbris , collaris , Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 475. M. Bohemann, sans indiquer aucun sexe en particulier, décrit la tête de ces quatre espèces comme étant grande, arrondie et sans sculpture sur le front. Il n’aura peut-être eu que des femelles à sa disposition. MÉLYRIDE3. 395 Prothorax plus ou moins fortement rétréci en arrière, arrondi sur scs côtés antérieurs. — Elylres variables selon les sexes. — Pattes grêles; tarses antérieurs de quatre articles chez les môles et simples; les autres à articles 1-2 subégaux, 3-4 plus courts, décroissant graduellement; cro¬ chets petits, à peine plus longs que leurs lamelles. — Segments abdo¬ minaux entièrement cornés. Les deux sexes diffèrent entre eux comme ceux des CnAnorcs. Même quand tous deux sont ailés, ce qui n’a lieu que chez une seule espèce (albicans), les mâles sont beaucoup plus allongés et plus parallèles; leur tête est en outre plus large et plus ou moins impressionnée sur le front. Les femelles aptères ont leurs elylres renflées et ventrues comme celles du genre en question. Ces insectes ne sont pas plus grands que ceux des trois genres qui précèdent et propres à l’Europe et à l’Afrique. Erichson n’en a connu que des espèces du premier de ces pays (t). COLOTES. Erichs. Entomogr. p. 129. Languette membraneuse, triangulaire. — Dernier article des palpes labiaux acuminc et tronqué au bout; celui des maxillaires fortement sé- curiforme. — Labre fortement transversal, coupé carrément en avant. — Tête terminée par un museau très-court et fortement rétréci ; épis- tome membraneux, peu distinct. — Antennes insérées sur les côtés et à l’extrémité du museau, grêles, filiformes, de onze articles : le 2e court, les suivants subégaux. — Prothorax transversal, plus étroit que les ély- tres, arrondi sur les côtés et aux angles postérieurs, tronqué à sa base. — Elylres plus ou moins amples, subovales et convexes.— Pattes grêles; tarses faiblement tomenlcux en dessous; les antérieurs de quatre arti¬ cles chez les mâles , les autres à articles 1-2 égaux, 3-4 décroissant gra¬ duellement; crochets petits, un peu plus longs que leurs lamelles. — Segments abdominaux entièrement cornés. Les femelles sont tantôt ailées, tantôt aptères ( trinolalus , rubripes), sans différer beaucoup île leurs mâles sous le rapport de la forme géné¬ rale, du moins chez les espèces qui me sont connues. Le genre se dis¬ tingue sans peine des précédents par la forme du dernier article des palpes maxillaires. 11 ne contient également que de très-petites espèces répandues en Europe et en Afrique (2). (1) T. albicans Lin. ( angulatus Fab., cephalotes 01.),si7o Er., capilatus Er., verticulis Er., marginahis Wall, brevis Er. — Aj. : Esp. européenne : T. lim- batus , Mink, Stcttin. entom. Zeit. 1853, p. 59. — Esp. d'Abyssinie : T • luteus , mcgaccphalus , signatus, Rotli in Wiegm. Archiv, 1851, I, p. 120. (2) Trois seulement ont été connues d’Erichson et décrites pour la première 396 MALACODERMES. LEMPHUS. Erichs. Entomogr. p. 131. Dernier article des palpes maxillaires acuminé. — Labre transversal, coupé carrément en avant. — Tête oblongue ; épislome membraneux, transversal. — Antennes insérées sur les côtés et près du bord antérieur de la tête, courtes, de onze articles, légèrement dentées à partir du 5°. — Prolhorax transversal, arrondi sur les côtés et aux angles postérieurs. — Elytres ne recouvrant que la base de l’abdomen; ailes inférieures bien développées. — Tarses à articles 1 médiocre, 2-3 très-courts, celui- ci bilobé et finement velu en dessous ainsi que le précédent, 4 très-petit, enfoui entre les lobes du 3e, et à peine distinct; crochets petits, leurs lamelles de moitié plus courtes qu’eux. — Segments abdominaux cornés. Ce genre a pour type une espèce ( mancus ) de Venezuela qu’Erich- son dit avoir complètement le facics de V Ânthocomus byssinus d’Europe et dont il n’a eu à sa disposition que deux exemplaires femelles. Ses tarses, qui sont faits comme ceux des Chrysomélines, porteraient à croire qu’il n’appartient pas aux Malachiidcs, mais ses autres caractères ne permettent pas le doute à cet égard. Depuis, Erichson en a décrit une seconde espèce du Pérou (t). CARPHURUS. Erichs. Entomogr. p. 132. Mâles : Dernier article des palpes maxillaires petit, subulé. — Labre petit, un peu plus large que long, légèrement arrondi en avant. — Tête plus large que le prothorax, souvent fovéolée sur le front; épistorne très-court. — Yeux gros ou médiocres, globuleux. — Antennes insérées sur les côtés antérieurs du museau, allongées, plus ou moins fortement dentées en scie. — Prothorax plus étroit que les ély très, plus long que large, un peu rétréci en arrière, fortement arrondi en avant et aux an¬ gles antérieurs. — Elytres recouvrant à peine le thorax; ailes inférieu¬ res bien développées. — Tarses de cinq articles : 1 très-allongé, 3-4 très- courts, finement tomenteux en dessous, celui-ci bilobé. — Crochets assez petits, leurs lamelles de moitié plus courtes qu’eux. — Abdomen corné, allongé. fois par lui : C. trinotatus, obsoletus, d’Europe; albilateris, du Cap. — Aj. : Esp. européennes : C. nigripennis , Küster, Die Kæfer Europ. XIII, 18. — Javeti; rubripes, Jacquel.-Duval, Ann. d. 1. Soc. entom. 1852, p. 706. — sutu- ralis, Motsch. Etud. entom. Ann. Il, p. 56. — Esp. africaines : C. nobiliSj mifaseiatus , Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 473; Natal. — cinctus , Motsch. loc. cit. p. 56; Egypte. (1) L. fulcratus, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 84. MÉLYniDES. 397 Femelles : Tôle plus étroite que le prolhorax. — Antennes médiocres, filiformes. — Prolhorax pas plus long que large, rétréci en arrière et parfois aussi en avant. — Abdomen élargi. La forme du dernier article des palpes maxillaires et la structure des tarses rendent ce genre aussi tranché que le précédent. Ses especes égalent, sous le rapport de la taille, les Malacuios de grandeur moyenne. Elles sont propres aux Indes-Orientales et à l’Australie (>). Note. Etant incertain sur la place à assigner aux trois genres suivants dans la série de ceux qui précèdent, il m’a paru plus convenable de les mettre à part. CONDYLOPS. Kollar u. L. Redtenb. Denskr. d. Wien. Acad. 1 (2). Languette arrondie à son extrémité, un peu plus courte que ses pal¬ pes. — Palpes filiformes; le dernier article des maxillaires acuminé et tronqué au bout. — Labre transversal, arrondi en avant et couvrant les mandibules. — Tète trigone; front excavé, muni de cinq tubercules chez les mâles; épistome égalant le labre en longueur, transversalement impressionné dans son milieu. — Yeux saillants. — Antennes insérées en avant des yeux, de onze articles, flabellées chez les mâles, pectinées chez les femelles. — Tarses de cinq articles; leurs lamelles onguéales grêles. — Segments abdominaux cornés, membraneux dans leur milieu. Outre ses antennes pectinées, la femelle diffère du mâle par ses yeux moins saillants, son front non tubercule et son système de coloration qui n’est pas tout-à-fait le même. Le genre ne comprend qu’une très-petite espèce ( C . Erichsonii) de la Perse méridionale, noire, avec un dessin fauve compliqué. ACLETUS. J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. VI, p. 167. Palpes maxillaires courts, leur 4e article acuminé au bout. — Labre petit, transversal. — Epistome très-court, indistinct. — Antennes de (1) C. dispar, luteolus , Erichs. loc. cit.; de l’ile Bintam dans le golfe de Sin- gapore. — Aj. : C. brevipennis , cervicalis, Germar, Linnæa entom. III, p. 183; Australie. — transparipennis (sic), nigripennis, Motsch. Etud. entom. Ann. II, p. 4o; Indes or. (2) Je n’ai à ma diposition qu’un exemplaire du tirage à part du Mémoire dans lequel a paru ce genre. 398 MALACODERMBS. onze articles, pectinécs chez les mâles. — Prothorax fortement trans¬ versal, à peine pins large que la tête, ayant tous ses angles arrondis. — Elylrcs un peu plus larges que le prolhorax, non impressionnées à leur extrémité. — 1er article des tarses antérieurs des mâles inférieur, le 2° oblique. — Segments abdominaux entièrement cornés. M. J. L. Le Conte place ce genre à la suite des Ebæus. Il n’en décrit qu’une petite espèce ( nigrellus ) des bords du lac Supérieur, qu’il dit ressembler un peu à un Maltuincs, mais avec des élylres un peu plus allongées. MICROLIPUS. J. L. Le Conte, Loc. cit. p. 168. Palpes maxillaires courts, robustes; leur 4° article conique. — Labre carré, subarrondi en avant. — Tête aussi large que le prolhorax, forte¬ ment rétrécie en avant des yeux. — Ceux-ci saillants. — Antennes de onze articles, allongées, légèrement en scie. — Prothorax à peine trans¬ versal, ayant ses angles arrondis. — Elylres simples à leur extrémité dans les deux sexes. — Les quatre 1ers articles des tarses antérieurs brièvement lobés en dessous. — Segments abdominaux entièrement cornés. — Corps allongé, linéaire. La structure des tarses antérieurs, si par les lobes dont ils sont pour¬ vus M. J. L. Le Conte entend des lamelles, me ferait presque douter que ce genre appartient aux Malachiides. Il ne comprend qu’une petite espèce ( laliccps ) de Californie. Sous-Tribu II. Mélyrides vrais. Veux entiers. — Tête tantôt courte, tantôt allongée. — Crochets des tarses bordés en dessous d’une membrane fixe, assez souvent absente. Ce groupe a pour types les genres Melyris de Fabricius et Dasytes de Paykull. Ses espèces ont un faciès différent de celui des Malachiides, et leurs caractères sont moins fixes que ceux de ces derniers. Ainsi, leur languette est presque aussi souvent bilobée qu’entière, et, dans la plupart des cas, leurs mandibules sont inermes. Leur tête n’est courte et terminée par un petit museau que dans les trois genres placés en tête de la sous-tribu (Dasytes, Dolicuosoma, Amaüronia). Elle s’al¬ longe chez les autres et finit par présenter un museau assez long pour mériter le nom de rostre. 11 est digne de remarque que celle dernière forme coïncide, en général, avec la brièveté relative ou absolue du 1er article des tarses, qui est alors plus court que le 2e et plus ou moins re¬ couvert par la base de celui-ci. Les élylres ne sont jamais abrégées, et, sauf chez les Cualcas, ne diffèrent pas selon les sexes; il n’y a non MÉLYUIDBS. 399 plus aucun exemple de l'absence des ailes inférieures. Enûn, ces in¬ sectes sont, en général, plus grands, plus oblongs, et surtout plus hé¬ rissés de poils que les Malachiides. Les rapports et les différences qui existent à l'état parfait entre les deux groupes, se retrouvent avec une valeur égale dans leurs larves, autant qu’on en peut juger, pour celui-ci, par les larves d'un petit nombre de Dasytes, les seules que l’on connaisse (1). Elles sont tellement voisines de celles des Malachigs, qu’il sullira de signaler leurs caractères diffé¬ rentiels, qui se réduisent aux sflivanls. Leur corps, au lieu d’être parallèle, s’élargit peu à peu en arrière, et les poils dont il est revêtu sont plus longs et plus abondants ; leurs mandibules sont simples, et leurs slcmmates au nombre de cinq de cha¬ que côté,, dont trois placés sur la même ligne et les deux autres au- dessous. Ce dernier caractère les rapproche des larves des Clérides. Les nymphes ne diffèrent en rien de celles des Maeacuics. Ces larves vivent sous les écorces ou dans l’intérieur des arbres ver¬ moulus. Leurs couleurs sont moins remarquables que celles des Mala¬ chiides ; elles sont simplement blanchâtres, avec des taches brunes. Les neuf genres qui composent ce groupe nie paraissent devoir être classés de la manière suivante. Les trois premiers seuls ont des repré¬ sentants en Europe. I. 1er art. des tarses au moins aussi long que le 2e. Dernier art. des palpes max. fusiforme : Dasytes, Dolichosoma. — — sécuriforme : Amauronia. II. 1er art. des tarses notablement plus court que le 2e. a Dernier art. des palpes non sécuriforme. b Art. 4-10 des antennes plus longs que larges, lâchement unis, c Mandibules inermes. Elytres très-amples, plus ou moins difformes chez les q* : Chalcas. — de grandeur et de forme normales : Astylus. cc Mandibules bidentées au bout : Melyrosoma. b b Art. 4^10 des antennes transversaux, plus ou moins serrés. Crochets des tarses simples : Melyris. — — fortement dentés : Arthrobrackus. aa Dernier art. des palpes sécuriforme : Pelecuphorus. Genre incertæ sedis : Anthodromius . (1) D. serricornis Parreys, Isis, 1834, p. 716; Waterhouse, The entom. Magaz. II, p. 375, pl. 10,'f. 1, 2; figure reproduite par M. Westwood, An In- trod. etc. 1, p. 260, f. 28, noa 22, 23, et MM. Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Sc. d. Liège, VIII, pl. 6, f. 1. — (lavipes, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 3, II, p. 599, pl. 18, f. 260-268; cette description est la seule suCQsan ment détaillée. 400 MALACODERMES. DASYTES. Pair. Faim. Suec. II, p. 160 (1). Menton transversal ; languette saillante, échancrée ou entière en avant. — Deux lobes aux mâchoires; l'externe corné, élargi et cilié, l'interne beaucoup plus petit et plus étroit, submembraneux. — Dernier article des palpes fusiforme et tronqué. — Mandibules assez larges, le plus souvent bidenlées au bout, avec leur bord interne simple; celui-ci par¬ fois finement denticulè. — Labre assez saillant et arrondi en avant. — Tète courte, plus ou moins rétrécie en arrière, terminée par un très- court museau triangulaire; épistomc coriace, transversal. — Antennes de longueur et de forme variables, en général plus ou moins dentées & partir du 3, I, p. 37; genres très-vaguement caractérisés; le dernier, établi sur une espéco inédite, m'est complètement inconnu. — Cosmiocomcs, Kiister, Die Kæfer Eu- rop. XI, 10; Psilothrix, XXI, 9; genres non caractérisés; le premier est men¬ tionné dans le texte; le second a pour type le D. protensus Gêné, de Sardai¬ gne. — Dermestes Linné. — Hispa Fab. — Melïris Oliv. — Lagria Panz. — Cicinpela Geoffîr. MFi.yniDES. 401 2P démesurément allongé; dans les deux sexes les antennes sont grêles et faiblement dentées. Ces insectes sont allongés. Ircs-velus, et les mâles sont notablement plus grands que les femelles (i). Les Aplocnemus du même auteur (DivALEsCasleln.) sc reconnaissent nu dernier article de leurs palpes un peu plus aigu que de coutume, à leurs antennes courtes dont les articles 4-10 sont graduellement élargis, transversaux cl très-serrés; enfin, à la brièveté de leurs tarses. Ils sont assez courts, larges et très-velus aussi (2). Les Daxacea Casteln. ( Dermatoma Motsch., Cosmiocomcs Kiister) comprennent des espèces à prothorax assez long, sensiblement plus étroit que la tête et les élylres, et plus ou moins anguleux sur les côtés ; à antennes courtes, grêles et dont les articles obeoniques grossissent peu à peu. Ce sont de petits insectes dont les téguments sont assez solides et revêtus d'une pubescence fine et couchée (3). Quant aux Exodics Casteln. (Antuoxexus Motsch.) et aux Lasius Motsch. (Dasytes Casteln. , Sleph.), ils ont en commun des antennes assez longues, dentées en scie, le corps très-\clu, et ne diffèrent que par la forme générale, les premiers (4) étant simplement oblorigs et assez lar¬ ges, tandis que les seconds (5) sont plus ou moins allongés et sveltes. La livrée des Dasytes est, en général, uniforme et brille souvent du plus riche éclat métallique. On les trouve, parfois abondamment, sur les fleurs. Leur distribution géographique présente quelques particularités intéressantes. Ils abondent dans les régions voisines de la Méditerranée; hors de là, l’Afrique et les Indes Orientales n’en ont fourni jusqu'ici aucune espèce, et deux seulement ont été signalées dans l'Australie. En Amérique ils 11e sont assez nombreux qu'au Chili et dans les régions voi¬ sines de l'Océan Pacifique. Les espèces décrites s’élèvent déjà à plus de 130(6). (1) D. hirtus, (l’Europe; armatus, d’Algérie. Il y en a dans les collections une grande espèce d’Espagne, inédite, à tna connaissance, et remarquable par l’énormité de l’apophyse du 1er article des tarses postérieurs. (2) D. floralis, bipustulatus, quadripustulatus, etc., d’Europe. Les antennes de ces insectes ressemblent complètement à celles des Arthrobrachüs de So- lier mentionnés plus bas. Le genre me parait assez distinct et pourrait être adopté. (3) Type : D. pallipes, d’Europe. (4) D. villosus, subœncus, niger, etc., d’Europe. (5) D. nobilis , cœruleus , similis, etc., d’Europe. (6) Esp. d’Europe : Demi. Iiirtus, Linné, Syst. nat. II, p. 563 ( ater F.). — Hispa bipustulata, quadripustulatu, Fab. Syst. El. II, p. 59. — Dus. scutella- ris, niger (Met. villosa 01.), flavipes [plumbea Illig.), cœruleus, nigricornis, Fab ibid. p. 71. — Mel. (loralis, œneus, flavipes, 01. Entom. 21, p. 11, pl. 3, f. 13-16. — nubilis, Illig. Oie Kæfer Preuss. p. 309 (cijaneus 01., vtridis Rossi). — I). f'usculus , pallipes (Lagr. flavipes Panz.; Lagr. livida? Fab.), Illig. Magaz. I, p. 82. — femoralis ( nigricornis var.?) Illig. ibid. VI, p. 302. — rw- Cotéoplères. Tome IV. 26 402 MALACODERMES. D0LICH0S0MA. Steph. lll. of Brit. Entom. III, p. 320 (1). Menton transversal; languette membraneuse, arrondie en avant. — Deux courts lobes pénicillés aux mâchoires; l’externe corné, muni exlc- bidus, Schœnli. Syn. Ins. III; Append. p. 13. — rufitarsis, tarsulis, Sahlb. Ins. Fennic. I, p. 113. — obscurus , chalconotus, Germar, Reise n. Dalmat. éd. 2, p. 209. — punctatus, chalybœus, Germar, Ins. Spec. nov. p. 77. — œratus, serricornis, Steph. 111. of Brit. Entom. 111, p. 320. — lucidulus , cœlatus , cri- brarius, serratus, striatulus , fuscipes , similis, Brullé, Expéd. d. Morée; Entom. p. 150. — protensus, imperialis , Gêné, Ins. Sardin. I, p. 19, pl. 1, f. 10, 11 j cinctus, flavescens, II, p. 17, pl. 2, f. 4, 5. — setosus , praticola , X, Waltl, Reise n. Span. II, p. 61. — ciliatus, Graells, Ann. d. 1. Soc. entom. XI, p. 221, pl. 10, II, f. 3-6. — cusanensis , communimaculata, calabrus, A. Costa, Ann. degl. Aspir. nat. Ser. 2, I, p. 105. — D. pulverulenlus, ba- salis , griseus, pectinatus, lateralis ( cinctus Gêné), nigropunctatus, Küster, Die Kæfer Europ. XIX; œneiventris , nigroœneus; Cosmioc. angulatus, mitis, cervinus, murinus, picicornis, nigritarsis, aurichalceus, XXI; D. prœcox , Cosm. marginatus, XXII; D. erythromelas, ccerulescens, XXIV. — pini, ser¬ ratus, L. Redtcnb. Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 335. — scaber, virens, Sulfrian, Stettin. entom. Zeit. 1843, p. 334. Esp. de la Russie mér., de Syrie et de Perse : JD. chalybeus , cinereus , Mé- nétr. Cat. rais. p. 164. — incognitus, hirsutulus, Falderm. Faun. entom. Transcauc. I, p. 204. — pyrrhostoma, xanthoenemus , Kolenati, Melet. entom. Y, p. 45. — vulpinus, L. Redtenb. in Russeg. Reise, p. 984. — trifasciatus, Kollar u. L. Redtenb. Denskrift. d. Wien. Acad. I. Esp. de la Sibérie : D. pilosus, Germar, 1ns. Spec. nov. p. 75. — xanthoce- rus, analis, Gebler in Ledeb. Reise; 1ns. p. 89. — analis (nec Gebler), Fischer, d. Waldh. Bull. Mosc. 1844, I, p. 38. Esp. africaines : D. hœmorrhoidalis , metallicus , œneus , Fab. Syst. El. II, p. 72; Algérie. — mono, Schœnh. Syn. Ins. III; Append. p. 11; Algérie. — smaragdinus , variegatus, mauritaniens, nigromaculatus , armatus, algiri- cus , chlorosorna, pectinicornis, distinctus, Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 195; Algérie. — cylindraceus , Roth, in Wiegm. Archiv, 1851, I, p. 121; Abyssinie. — illustris, Wollast. 1ns. Maderens. p. 252; de l’ile de Madère. Esp. américaines : D. foveicollis , Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 243; Canada. — fuscus, suturalis, conforrnis, sordidus, griseus, brevicornis , squalidus, œnescens, consirictus, rotundicollis, difficilis, de Californie; senilis, de Ne¬ braska; obscurelhis, luteipes, pusillus, de Californie; erythropus, du Nouveau Mexique; basalis, cribratus, de la Géorgie; J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. VI, p. 169. — flavomarginatus , de Bolivia; xanthurus, de Montevideo, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 100 (an potius Astylus?). — obscurus, subœneus , rufipes, luteus, marginipennis, hœmorrhoidalis , binota- tus, rnaculicollis , impressus, elegans, Gayi, tibialis, Giraudei , Salzei, Derbe- sii, Solierin Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 1 19; Chili. Esp. de l’Australie et de l’Océanie : D. nigricans, fuscipennis , Ilope, Trans. of the entom. Soc. IV, p. 105; Australie. — minutus, Boisduv. Faun. d. l’O¬ céan. II, p. 137; Océanie. (1) Syn. Tillus, Creutzer, Entom. Versuch. p. 121. — Dasytes Fab. MRLYRIDBS. 403 rieurement à son extrémité d’une petite saillie, l’interne membraneux, très-petit. — Dernier article des palpes labiaux fusiforme, tronqué au boût, celui des maxillaires ovalaire et acuminé. — Mandibules larges, arquées à leur extrémité ; celle-ci bifide. — Labre transversal, légère¬ ment écbancré en avant. — Tête brièvement rhomboïdalc. — Yeux pe¬ tits et peu saillants. — Antennes assez longues, grêles, très-légèrement dentées en scie, de onze articles : 1 médiocre, assez épais, 2-5 assez courts, subégaux, G 10 plus longs, 11 ovalaire. — Prothorax allongé, subcylindrique, tronqué à ses deux extrémités. — Elytres à peine plus larges que le prothorax, très-allongées, parallèles, isolément acuminées à leur extrémité. — Pâlies médiocres, grêles; articles 1-4 des tarses décroissant graduellement ; crochets élargis dans leur moitié basilaire. — Corps trés-allongé, linéaire, finement pubescent. On n’en connaît qu’une espèce, le Dasi/les linearis de Fabricius (i), insecte répandu dans la plus grande partie de l’Europe et aisément re¬ connaissable à sa forme très-allongée et très-grêle, mais séparé des Dasytes uniquement par la forme du lobe externe des mâchoires. Il est possible que lorsque les organes buccaux de ces derniers auront élé exa¬ minés dans un plus grand nombre d’espèces, celle forme se retrouve chez quelques-uns d’entre eux. AMAUROMA. Westw. Trans. of the entom. Soc. II, p. 171. Menton très-court; languette membraneuse, tronquée en avant. — Deux lobes pénicillés aux mâchoires. — Dernier article des palpes la¬ biaux atténué et tronqué au bout; celui des maxillaires très-grand, obli¬ quement sécuriforme. — Mandibules trigones, bifides au bout.— Labre saillant, avec son bord antérieur coriace et arrondi. — Tête, y compris les yeux, un peu plus large que le prolhorax. — Antennes courtes, de onze articles : 1 médiocre, en cône arqué, 2 court, 3-10 obeoniques, grossissant peu à peu, 1 1 ovale. — Prothorax presque carré, légèrement rétréci en avant, arrondi aux angles postérieurs. — Elytres à peine plus larges que le prothorax, médiocrement allongées, subparallèles et ar¬ rondies à leur extrémité. — Pattes médiocres; tarses à articles 1-4 dé¬ croissant graduellement; leurs crochets munis chacun d'une lamelle en dessous. — Corps velu. Il ressort de celte formule que ce genre, qui m’est inconnu en na¬ ture, ne diffère des Dasytes que par la forme du dernier article des palpes maxillaires. I/cspèce (2) unique qui le compose est un très-petit insecte à peine d une ligne de long, d’un noir bronzé, avec les pattes fau¬ ves, et qui a élé découvert dans file de Corfou. (1) Syst. El. 11, p. 73 (Tillus filiformis, Creutz. toc. cit. pl. 3. f. 25). (2) A. subœnea, Westw. toc. cit. p. 175, pl. 14, f. 10 a-e. 404 MALACODEBMES. CHALCAS. (Dej.) Blanch. Hist. nat. d. Ins. II, p. 53. Menton carré ; languette saillante, divisée à son extrémité en deux lobes assez étroits et divergents. — Mâchoires allongées, terminées par un seul lobe coriace et fortement cilié. — Dernier article des palpes la¬ biaux ovalaire, celui des maxillaires subcylindrique ou subfusiforme ; le 1er (je (0I)S irès-petit. — Mandibules allongées, légèrement arquées à leur extrémité et incrmes. — Labre saillant, arrondi en avant. — Tête fléchie en dessous, plane ou peu convexe sur le front, prolongée au-de¬ vant des yeux en un assez long museau; épislome transversal. — Yeux médiocres, arrondis, peu saillants.— Antennes médiocres, assez robustes, de onze articles : 1 épais, en cône arqué, 2 de moitié plus petit, obeoni- que, 3 allongé, de même forme, 4-10 dentés en scie, 11 ovalaire, échan- cré en dedans etacuminéau bout. — Prolborax penché, subtransversal, un peu rétréci et tronqué ou bi-sinué en avant, arrondi aux côtés, con¬ vexe sur le disque, avec ses bords latéraux un peu relevés. — Elytres très-amples, de forme variable selon les espèces, fortement dilatées chez les mâles; leurs bords latéraux horizontalement repliés en dessous antérieurement dans les deux sexes. — Pattes assez longues et assez robustes, comprimées; tarses à articles 1 notablement plus court que 2, celui-ci et 3-4 décroissant graduellement, 5 iong; crochets longs, ro¬ bustes, fendus au bout. — Pénultième segment abdominal fortement échancré chez les mâles, le 6e formant une grande palette oblongo- ovalc, carénée sur la ligne médiane; ces segments variables chez les fe¬ melles (t). Genre très-singulier, comprenant les plus grands et les plus remar¬ quables de tous les Mélyrides, parmi lesquels ils représentent, mais avec des formes plus variées et plus bizarres, les Lycos africains à élylres dilatées. Ces organes, chez les mâles, sont tantôt plans sur le disque, tantôt comme voûtés, et leurs bords latéraux s’arrondissent pour se re¬ plier en dessous. Ceux des femelles, outre leur largeur bien moins grande, sont plus ou moins convexes, et leur repli latéral est précédé d’une carène; ils présentent en entre ordinairement des enfoncements et des saillies qui n’existent pas ou qu’en vestige dans l’autre sexe. Mais dans tous deux le système de coloration, qui consiste toujours en nuan- (1) M. Le Fairmaire, dans sa Monographie du genre, citée plus bas, dit n’a¬ voir reconnu que cinq segments; j’en trouve six comme dans les autres Mala- codermes. Chez les femelles, le pénultième est beaucoup plus grand que les au¬ tres et entier ou faiblement sinué, mais il varie sous le rapport de la forme; le dernier est oblongo-ovale comme celui des mâles, seulement beaucoup plus petit. MÉLYRIDES. 405 ces vives et variées, est identique. Le corps est médiocrement velu, et parfois même les élytres sont presque glabres. Ces insectes sont une de ces intéressantes découvertes entomologiques qui ont été faites en Colombie dans les vingt dernières années. Sauf une seule, toutes les espèces connues, au nombre de douze (1), sont origi¬ naires de celle partie de l'Amérique du Sud. ASTYLUS. Df. Casteln. in Silbeum. Revue enlom. IV, p. 32 (2). Organes buccaux, tête et yeux des Chalcas. — Antennes plus lon¬ gues que la tête et le prolhorax réunis, de onze articles : 1 robuste, en cône arqué, 2 court, obeonique, 3 de même forme, plus long que les suivants, 4-10 filiformes ou légèrement dentés en scie, 1 1 ovalaire, acu- miné au bout, le plus souvent entier. — Prothorax transversal, assez convexe, arrondi et étroitement rebordé sur les côtés, tronqué en avant, tronqué ou sinué de chaque côté de sa base; celle-ci sinuée dans son milieu. — Elytres à peine plus larges que le prolhorax, plus ou moins convexes, subparallèles dans les deux tiers de leur longueur, oblique¬ ment arrondies à leur extrémité, parfois très-légèrement déhiscentes. — Pattes longues; jambes arrondies; 1er article des tarses beaucoup plus court que le 2e, celui-ci et 3-4 décroissant graduellement, 5 long ; cro¬ chets robustes, fendus au bout. — Corps en général très-velu, sauf parfois sur les élytres. Ces insectes représentent dans l’Amérique du Sud les Dasytes, qui y sont très-peu nombreux, comme on l'a vu plus haut, et même presque étrangers à ses parties intertropicales. Sauf quelques rares exceptions, ils sont de beaucoup supérieurs pour la taille aux Dasytes, et leur livrée est aussi variée et aussi élégante que celle de ces derniers est uniforme. Leurs habitudes sont, du reste, les mêmes. Solier a créé de nouveau le genre, sous le nom de Mecoglossa, sur deux grandes espèces du Chili restées inconnues à M. De Castelnau et qui n’étaient pas meme nouvelles quand il les a publiées, M. Guérin- Méneville les ayant déjà décrites en les rapportant, avec raison, au genre (1) Onze sont décrites dans une Monographie que M. L Fairmaire a donnée du genre dans les Ann. d. 1. Soc. entom. 1849, p. 5, pl. 1, et dont le Prodrome a paru dans la Revue Zool. 1847, p. 408 : C. cyaneus, lineatocollis , lateralis , trabeatus, Bremei, unicolor, humeralis, fumatus, obesus, lugubris, G-plagia- tus L. Fairm.; le trabeatus avait déjà été décrit brièvement et figuré sous le nom de Dasyte à tunique, par M. Brullé, llist uat. d. Ins.; Col. 111, p. 161, pl. 9, f- 6 a*; M. L. Fairmaire a omis cette citation. — Aj. : C. turgidus, Ericlis. in Schomb. Guyana, III, p. 560; de la Guyane anglaise. (2; Syu. Mecoglossa, Solier in Gay, Hist. d. Gbile; Zool. IV, p. 426. — Da¬ sytes Auct. — Melyris 01., Ericbs. ♦06 MALACODBUMES. actuel (i). Elles ne présentent en effet rien qui autorise à les séparer génériquement des autres. MELYROSOMA. Wollast. Ins. Aladerens. p. 253. Languette saillante, bilobée. — Mâchoires des Melyris qui suivent. — Dernier article des palpes fusiforme, acuminé au bout. — Mandi¬ bules larges, arquées et bidentées à leur extrémité. — Labre fortement transversal, membraneux et arrondi en avant. — Tête oblongue, atté¬ nuée en arrière, terminée par un court museau; épistome court, mem¬ braneux. — Yeux médiocres, distants du prothorax, arrondis et saillants. — Antennes |»lus longues que la tète et le prothorax chez les mâles, plus courtes chez les femelles, de onze articles : 1 peu allongé, épais, subpyriforme, 2 moins gros, plus court, obeonique, 3 pas plus long, grêle, 4-10 dentés en scie aiguë et lâchement unis, 1 1 ovale. — Prolho- rax fortement transversal, arrondi sur les côtés et aux angles. - Ely- tres allongées, médiocrement convexes, subparallèles, obliquement ar¬ rondies dans leur tiers postérieur. — Pattes longues, très grêles; tarses plus courts que les jambes, à articles 1 à peine visible en dessus (2), 2-4 égaux, o allongé; crochets longs, fortement fendus au bout. — Té¬ guments de consistance normale. Pçtils insectes, voisins des Melyris par la sculpture des é! y très qui sont rugueuses et présentent également chacune trois lignes élevées quoique peu saillantes, mais qui n’en ont plus le faciès. Les caractères qui les séparent de ce genre sont nombreux et portent principalement (1) A. trifasciatus (Mec. rugosa, Solier, loc. cit. Col. pl. 10, f. 5 a g), Gayi (Mec. affinis Sol.), Guérin-Ménev. Icon. d. Règ. anim.; Ins. texte p. 49. Ces deux espèces ne s’éloignent des autres que par la ponctuation beaucoup plus forte de leurs élytres, surtout chez le trifasciatus , et en ce que le 6e segment abdominal des mâles est divisé en deux robustes crochets. Mais ces deux carac¬ tères ne sont pas génériques. Les autres Astylus actuellement connus sont les suivants : Das. lineatus, Fab. Syst. El. II, p. 72; Brésil. — D. rubripennis , Latr. in Humb. et Bompl. Obs. d. Zool.I, p. 178, pl. 17, f. 3-4; Pérou. — D. quadrilineatus, variega- tus, Germar, Ins. Spec. nov. p. 76; Brésil. — D. Antis, cyanerythrus, 6 -ma- culatus, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 29, pl. 6, f. 13-14; Brésil. — D. splen- didus, bifasciatus, Casteln. Hist. nat. d. Col., I, p. 280; Brésil. — D. flavo- fasciatus (Antis Perty), rubrofasciatus , airomaculatus, du Brésil; vittaticollis , de Bolivia; cincticollis , de l’Uruguay; Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 96. ■ — Met. Bomplandi, quadriteeniata, lœla, Erichs. Arcliiv, 1847, I, p. 24; Pérou. (2) La figure 2 f de la pl. 5, qui représente un des tarses grossis de Varte- misiæ, est inexacte, l’article en question y étant aussi long au moins que le 2e; le texte est conforme à la réalité. MELYMOES. 407 sur les mandibules, la forme des articles 2-3 des antennes, celle du pro¬ thorax et les crochets des tarses. M. Wollaston en décrit deux es¬ pèces (1) découvertes par lui dans Pile de Madère et que j’ai sous les yeux. Toutes deux sont d’un brun noirâtre uniforme; l’une d’elles ( ocea - nicum) est glabre, l’autre (artemisiœ) très-finement velue. Ces insectes vivent sur les fleurs. MELYRIS. Fab. Syst. Entom. p. 58 (2). Menton carré ou subtrapéziforme ; languette saillante, bilobéc. — Deux lobes aux mâchoires, pénicillés ; l’externe assez grand et assez large, l’interne petit et grêle. — Dernier article des palpes subcylindri¬ que, obtusément acuminé au bout. — Mandibules larges, arquées à leur extrémité, inermes. — Labre sublransversal, arrondi en avant. — Tète fléchie, de longueur variable, terminée par un museau cunéiforme, plus ou moins allongé. — Antennes presque toujours plus courtes que le prothorax, de onze articles : 1 peu allongé, épais, en cône renversé, 2 court, obeonique, 3 long, renflé au bout, 4-10 déprimés, transversaux, dentés en scie, plus ou moins serrés, 1 1 ovale et acuminé. — Yeux mé¬ diocres, en général transversaux, peu saillants. — Prothorax plus ou moins transversal, convexe, rebordé sur les côtés, du reste de forme variable. — Ecusson en carré transversal. — Elylres un peu plus larges que le prolhorax, allongées, convexes et parallèles ou oblongo-ovales, rebordées latéralement, ayant chacune trois lignes saillantes. — Pattes assez courtes, souvent assez robustes ; tarses presque aussi longs que les jambes, à articles 1 très-court, peu visible en dessus, 2-4 subégaux, 5 presque aussi long que les précédents réunis; crochets longs, peu ar¬ qués, simples. — Téguments de consistance normale. Ce genre a été établi primitivement sur un insecte très-commun dans l’Afrique australe, le M. viridis des auteurs. Les autres espèces dont il s’est augmenté depuis s’éloignent toutes de celles-ci à plusieurs égards, de sorte qu’elle reste comme isolée dans le genre, qui se partage natu¬ rellement en trois sections (s). (1) M. oceanicum, artemisiœ, Woll. loc. cit. pl. 5, f. 1, 2. (2) Syn. Zygia, Fab. Syst. Eutom. p. 126. (3) I. Prothorax rétréci ea avant, paraboliquement arrondi sur les côtés qui sont rebordés ainsi que le bor4 antérieur, muni d'une carène de chaque côté en dessus. a Antennes grêles, lâchement dentées en scie; pattes longues et peu ro¬ bustes; corps oblongo-ovale, médiocrement et régulièrement convexe : M. vi¬ ridis, Fab. Syst. El. I, p. 311; du Cap. b Antennes courtes, plus on moins robustes; leurs articles dentés en scie ser¬ rée; pattes courtes, assez fortes; corps parallèle, convexe; bords latéraux des 408 MALACODERMKS. Les Melyris sont, à quelques exceplions près, d’assez grande taille pour la tribu actuelle, en général peu velus, surtout supérieurement, et les intervalles entre les côtes de leurs ély très sont cribles de points en¬ foncés on tuberculeux. Leurs couleurs, toujours uniformes, sauf sur l’ab¬ domen et les pattes, qui sont sujets à devenir d’un rouge fauve, varient du vert au bleu et au noir plombé. Je ne trouve pas d’autre caractère pour distinguer de ces insectes les Zygia de Fabricius, que l’existence chez celles-ci d’une dent presque obsolète aux crochets de leurs tarses, à quelque distance de leur extré¬ mité. Leur tête varie de même sous le rapport de la longueur; leurs an¬ tennes sont plus ou moins lâchement dentées en scie; le prolhorax est complètement identique avec celui de la majorité des Melyris et pré¬ sente de même en dessus deux carènes latérales; les élytres ont égale¬ ment chacune trois lignes saillantes ; seulement, elles s’arrondissent pour embrasser le tronc, au lieu d’être subverlicalcs ; enfin, les pattes n’of¬ frent pas la plus minime différence. D’après cela, ce genre, bien que gé¬ néralement adopté, me paraît inadmissible. II se compose en ce moment de trois espèces décrites (l). Les Melyris sont pour la plupart africains; les autres habitent les parties occidentales de l’Asie et l’Europe australe. élytres subverticaux : M. abdominalis, du Sénégal ; bicolor , d’Egypte et d’A¬ rabie; lineata { dilata 01.) du Cap; Fab. loc. cit. — corrosa, festiva, pectora- lis, fulvipes, Reiche iu Galin. Voy. en Abyssin.; Zool. p. 291, pl. 18, f. 1-3; Abyssinie. — hœmorrhoidalis, onychina ( corrosa Reiche), œruginosa (p ecto- ralis R.), Ruth. in Wiegm. Arcbiv, 1851, I, p. 121; Abyssinie. — olivacea, Guérin-Ménev. in Lefebvr. Voy. en Abyssin. Zool. p. 303, pl. 2, f. 9. — rufi>- ventris, natalensis, sulcicollis, Bohem. lus. Caffrar. I, p. 279; Natal. II. Prothorax fortement transversal, tronqué en avant, arrondi et rebordé sur les côtés; antennes peu robustes, lâchement dentées; corps parallèle, eon- vexe : M. cmdalusiaca, Waltl, Reise nach Span. II, p. 62 ( Opatrum granula- tuml Fab. loc. cit. p. 118); du midi de l’Espagne et d’Algérie. — 7'ubripes, Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 201, pl. 20, f. 1; d’Algérie. — Le M. ni- gra, Fab. loc. cit. p. 311, de Tanger, appartient probablement aussi à cette section. (1) Z. oblonga, Fab. Syst. El. II, p. 22; de l’Europe australe, du nord de l’Afrique et de Syrie; les auteurs s’accordent à dire qu’elle se trouve dans l’intérieur des maisons. — versicolor, Chevrol. in Guérin-Ménev. Iccu. d. Règn. anim.; lus. texte p. 50; Syrie. — scutellaris, Mulsant, Mém. d. l’Acad. d. Lyon, Sér. 2, Scienc. 1, p. 190, d’Algérie, aux environs de Biskara. — Une quatrième espèce de Syrie existe dans les collections, sous le nom de Z. rostrata Ericlis. MÉLYRIDES. 409 ARTHROBRACUUS. Soi. 1er in Gay, Ilist. de Chile; Zool. IV, p. 41 4 (1). Menton transversal ; languette membraneuse, saillante, évasée et bi- lobée (la plupart des espèces), ou faiblement* sinuée [nigromaculatus) . Dernier article des palpes subovalaire et tronqué au bout. — Man¬ dibules larges, arquées à leur extrémité, inermes. — Labre trans¬ versal, membraneux et arrondi en avant. — Tête lléchie, enfoncée dans le prolhorax jusqu’aux yeux, large, terminée par un museau quadran- gulaire, médiocre; épistome coriace, transversal. — Yeux gros, arron¬ dis, médiocrement saillants. — Antennes plus courtes que le prolhorax, robustes, de onze articles: I épais, obeonique, 2 court, 3 plus long, tous deux obeoniques, 4-10 s’élargissant graduellement et formant une sorte de massue fusiforme, déprimée, à articles très- serrés et obtus en de¬ dans, 11 variable. — Prothorax transversal, convexe, rétréci et plus ou moins saillant en avant, bisinuc à sa base, avec ses angles postérieurs distincts. — Ecusson carré. — Elytres assez courtes, oblongo-ovales, subparallèles dans leur milieu.— Pattes courtes et assez robustes; tarses moins longs que les jambes, à articles 1 à peine distinct, 2-4 subégaux, 5 allongé ; crochets assez longs, fortement dentés avant leur sommet. — Téguments assez solides. Ces insectes ont la plus grande analogie avec les Melyris du groupe des Zygi/ . Ils en diffèrent par leurs crochets des tarses fortement den¬ tés, leur tête plus courte, leurs yeux plus gros, leurs antennes à articles terminaux plus serrés, l’absence de carènes sur le prothorax, et celle de lignes saillantes sur les élylrcs, qui sont simplement criblées de points enfoncés. L’un d’eux ( nigromaculatus ) ressemble de très-près aux Da- syles bipustulalus et i-puslulalus d’Europe; mais la brièveté du 1er article des tarses distingue essentiellement le genre des Dasytes, avec lesquels M. Blanchard l’a confondu. M. De Castelnau, qui en a connu une espèce, l’avait de son côté reunie aux Zygia. Les Arthrobuacuüs sont de taille médiocre, de forme plus large que les Dasytes, de couleurs variées paraissant très-sujettes à se mo¬ difier, et plus ou moins velus. Le Chili parait être jusqu’ici leur patrie exclusive (a). • (1) Syn. Zygia, Casteln. in Silberm. Revue entom. IV, p. 32. — Dasytes, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 99. (2) Zyg. flavipennis, Casteln. toc. cit. ( Dasyt . luteus Blanch. loc. cit.; Arthr. varians Sol.). — Das. mœstus, Blanch. loc. cit. p. 100. — A. tibiulis (flavipen- nis var.), nigripennis (mœstus var.?), rufipennis, nigromaculatus, subacumi- natus, limbatus, Sol. loc. cit. pl. 9, f. 1 (Jluvipennis ), et 2 (nigromaculatus) , avec des détails. 410 MALACODERMES. PELEC0PII0RUS. (Dej.) Latr. Règn. anim. éd. 2, IV, p. 475 (1). Languette membraneuse, bilobée. — Deux lobes aux mâchoires, pé¬ nicillés, l’interne petit et grêle. — Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires obliquement sécuriforme. — Mandi¬ bules larges, arquées cl légèrement bifides à leur extrémité. — Labre transversal, membraneux et arrondi en avant. — Tête courte, large, enfoncée dans le prolborax jusqu’aux yeux, presque dépourvue de mu¬ seau; épistome très-court, membraneux. — Yeux gros, arrondis et assez saillants. — Antennes plus longues que le prothorax, grêles, de onze articles : 1 médiocre, en cône arqué, 2 plus court que 3, tous deux ob- coniques, ainsi que 4, 5-10 graduellement élargis et assez lâchement dentés en scie, 11 ovale. — Prothorax transversal, faiblement arrondi sur les côtés, tronqué en avant, très-légèrement bisinué à sa base. — Elytrcs pas plus larges que le prothorax, plus ou moins allongées, sub¬ parallèles. — Pattes médiocres ; cuisses assez robustes, surtout les an¬ térieures ; tarses très-courts, à articles 1 à peine visible en dessous, indistinct en dessus, 2-4 égaux, S long; crochets simples, munis chacun d’une lamelle en dessous. — Corps oblong. Le genre se distingue essentiellement de tous les Mélyrides à 1er ar¬ ticle des tarses très-court, par la forme de ses palpes. Il se compose de quelques petites espèces, voisines, pour la forme, de la plupart des Da- sytes a t ornées de bandes et de taches jaunâtres, très sujettes à varier, sur un fond noir ou d’un bronzé obscur. On n’en a encore rencontré qu’a Pile Maurice et à celle de la Réunion; deux seulement sont décrites en ce moment (2). Noie. Le genre suivant appartient, sans aucun doute, au groupe actuel, mais la longueur relative du 1er article de ses tarses n’étant pas Indiquée, je ne vois pas bien quelle place il doit y occuper. Probablement, il est voisin des Dasytes, dont il ne semble guère différer que par la forme des antennes. (1) Syn. Notoxus, GylleDh. in Schœnh. Syn. Ins. Il, p. 53, note. (2) Not. Illigeri, Gyllenh. toc. cit. — P. nigrolineatus, Guérin-Ménev. Icon. d. Règn. anim. Ins.; texte p. 51, pi. 16, f. 6 ad. MBLYItlDES. 411 ANT1I0DR0MIUS. Kollati u. L. Redtenb. DensJcrift. d. Wien. Acad. I. Languette bisinuée à son extrémité, avec ses angles arrondis et péni¬ cillés. — Deux lobes aux mâchoires ; l'interne grcle, dépassant peu la base de l'externe; celui-ci court, large, submembraneux, arrondi au bout. — Palpes filiformes. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre transversal, arrondi en avant. — Tcte retirée dans l’intérieur du prothorax; épistome membraneux, aussi long que le labre. — Antennes insérées près du bord antérieur des yeux, de onze articles; les cinq der¬ niers formant une massue brièvement dentée. — Ecusson distinct. — Abdomen composé de six segments; l’anal petit. L’unique espèce [A. variabilis) qui compose le genre, est un petit insecte du midi de la Perse, noir, varié de ferrugineux et velu : ainsi que son nom l’indique, le dessin que forment ces couleurs est très- variable. Sous-Tribu III. Prionocérides. Yeux grands, échancrés. — Tète allongée, terminée par un museau cunéiforme. — Crochets des tarses simples, sans lamelles membra¬ neuses. Ce groupe ne comprend que deux genres exotiques, qu’on définirait assez bien en disant que ce sont des Mélyrides qui ont pris la tête, les yeux et I efacies de certaines espèces de X aceudes de la famille des OEdé- mérides. A part cela, les deux seuls de leurs organes qui nécessitent une remarque, sont le prothorax et les tarses. Le pronolum du premier ne déborde nullement les paraplcures, qui sont remarquables par leur peu de largeur; il en est simplement séparé de chaque côté par une arête qui n’est même pas très-vive. Quant aux tarses, iis se rapprochent de ceux des derniers genres du groupe précédent, en ce que leur 1 cr article est un peu recouvert par le 2e, mais sans être plus court que celui-ci. On ne sait rien des premiers états de ces insectes. Ils sont propres aux Indes Orientales et à l’Afrique. I. Antennes dentées en scie : Prionocerus. IL — filiformes : ldgia. Genres incertæ sedis : Diprosopus, Agasrrn. 412 maeacodermes. PRIONOCERUS. Perty, Col. Indice orient, p. XXXIII (1). Menton corné, allongé ; languette submembraneuse, bilobée. — Pal¬ pes assez robustes; le dernier article des labiaux triangulaire; les maxil¬ laires à articles 2 très-long, 3 très-court, 4 en fer de hache allongé et oblique. — Mandibules assez larges, légèrement arquées, dcnliculées avant leur sommet en dedans. — Labre en carré subéquilaléral, arrondi en avant. — l'éte enfoncée dans le prothorax jusqu’aux yeux, terminée par un assez long museau quadrangulaire ; épistome corné, presque aussi long que le labre. — Yeux très-gros et saillants, rapprochés en dessus, arrondis et échancrés en avant. — Antennes plus longues que le prolhorax, de onze articles : 1 médiocre, en cône renversé, 2 très- court, obeonique, 3 de même forme, allongé, 4-10 s’élargissant peu à peu et dentés en scie, il ovalaire et écbancré au côté interne. — Pro¬ thorax plus long que large, un peu rétréci à sa base, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson arrondi en ar¬ rière. — Elylres plus larges que le prothorax, allongées, subparallèles, peu convexes. — Pattes longues, peu robustes; tarses presque aussi longs que les jambes, à articles 1 un peu plus court que 2, celui-ci et 3-4 dé¬ croissant graduellement, 5 assez long; crochets grêles, simples.— Corps allongé, à téguments lîexibles, peu velus. L’analogie, signalée plus haut, entre ces insectes et les Nacerdes, subsiste même pour les couleurs chez la plupart, qui sont fauves en dessus, avec la tête, le sommet des élylres cl les pattes en partie noirs; quelques-uns sont d’un beau bleu, avec le prothorax et les élylres fau¬ ves; dans l’espèce typique (cœruleipennis), le corps entier est bleu, à l’exception des élylres. Il y a de ces insectes aux Indes-Orientales et dans les régions intertropicales de l’Afrique (a). 1DGIA. De Casteln. in Silberm. Rev. entom. IV, p. 27 (3). Les caractères de ce genre sont absolument identiques avec ceux des Prionocerus, sauf pour les antennes, qui sont plus longues que chez (1) Syn. Epiphyta pars, Dej. Cat. éd. 3, p. 123. (2) P. cœruleipennis , Perty, toc. cit. pl. 1, f. 4; figuré aussi par M. Guérin- Méneville dans Bellanger, Voy. aux Indes or.; Zool. pl. 2, f. 2 (Ep. collaris Dej.); de Java. — senegalensis , Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 275 (Ep. melanura Dej.); du Sénégal. Trois autres espèces inédites de Java et du Bengale me sont connues.) (3) Syn. Deromma, Kollar u. L. Redtenb. in Hügels Kaschmir, IV, 2, p. 511. — Epipbyta pars, Dej. loc. cit. MELYMDES. 413 ces derniers, filiformes, avec leurs articles :1 très-cour.t, 3-10 subégaux, 11 plus long que les précédents, acuminé et plus ou moins échancré au côté interne (i). Je ne pense pas que ce caractère unique suffise pour séparer les deux genres, rien n’étant plus fréquent chez les Malacodermes en gé¬ néral que de rencontrer, dans un même genre, des espèces à antennes filiformes et d’autres qui ont ces organes dentés et même peclinés. Les Idgia ont la même distribution géographique que les Pkionocebos, et leurs espèces décrites s’élèvent à trois en ce moment (2). Noie. Des deux genres suivants, le premier appartient plus que probable¬ ment au groupe actuel ; cela est plus douteux pour le second. Tous deux m’étant également inconnus en nature, je dois me borner à reproduire leurs caractères. DIPROSOPUS. Mulsant, Mém. d. l’Acad. d. Lyon, Sér. 2; Scienc. I, p. 209. Bouche prolongée en un museau aussi long que l'espace compris en¬ tre la base des antennes et le bord postérieur des yeux. -- Palpes la¬ biaux à dernier article tronqué ; les maxillaires près d’une fois plus longs que les mâchoires, à dernier article presque cultriforme. — Man¬ dibules terminées en pointe. — Labre plus long que l’épistome, échan¬ cré à sa partie antérieure. — Antennes insérées au-devant des yeux, de onze articles, comprimées, subdentées, plus larges vers le milieu de leur longueur et rétrécies à leur extrémité.— Yeux globuleux, latéraux, pres¬ que contigus sur le front. — Prothorax un peu plus long que large, sub- orbiculairc, sillonné transversalement en avant et en arrière. — Elyires plus larges que le prothorax, subparallèles dans leur tiers antérieur, flexibles. — Pattes allongées ; pénultième article des tarses simple. — Abdomen de dix (s) arceaux, le dernier plus petit. AI. Mulsant a signalé les analogies de ce genre avec les Telepuokcs, les OEdémérides du genre Uryops et les Cistclides. Il a oublié les Piuo- (1) M. De Castelnau dit que cet article n’est pas échancré et il donne ce ca¬ ractère comme séparant ces insectes des Prionocerus; la réalité est qu’il est fait comme je l’indique; seulement, comme il est plus long et plus grêle que dans ce dernier genre, il serait encore plus exact de dire qu’il est arqué. (2) l. terminata, Casteln. loc. cit. p. 28; du Sénégal. — fuloicollis, Reiche in Galin. Voy. en Abyssin.; Zool. p. 286, pl. 17, f. 5 «-e; d’Abyssinie. — Der. melanura, Kollar u. L. Redtenb. loc. cit p. 512, pl. 25, f. 6; du Cachemire. (3) Il y a là. incontestablement une faute d’impression et c’est six qu’il faut lire. On remarquera ce nombre des segments abdominaux, qui est le même que chez tous les Mélyrides. 414 MAL A CODER MES. NocERus, dont scs caractères le rapprochent tellement que je le croi¬ rais volontiers identique avec eux, si les yeux étaient indiqués comme échancrés. Les couleurs mêmes de l’unique espece (/). melanurus) des environs de Nîmes, sur laquelle il a été fondé, sont pareilles à celles de plusieurs du genre en question. Elle est en efl'et d’un jaune lestacé, avec la tète et le sommet des élylres noirs. AG ASM A. N f. \vm. The Zoolog. Append. p. CXV1. Tête dégagée du prothorax, saillante. — Yeux médiocres, réniformes. — Antennes filiformes, à peine plus longues que la moitié du corps, de onze articles. — Prolhorax suheordiforme, tronque en arrière. — Ely- tres plus larges que le prothorax, munies chacune de six carènes. — Tarses de cinq articles, le 4e bilobè. Ce dernier caractère est principalement ce qui me donne des doutes sur les rapports de ce genre avec les Puionoceres et les Idgia. D’un autre côté, la taille et les couleurs de l'espèce (.4. semicrudum) sur la¬ quelle il a clé établi le rapprochent de ces derniers. Elle est longue de sept lignes, rouge en dessus dans sa moitié antérieure, noire en arrière, avec l’abdomen d’un beau bleu. Cet insecte est originaire de l’Aus¬ tralie. FAMILLE XL! CLÉRIDES. Menton carre on trapéziforme chez presque tous ; languette mem¬ braneuse, parfois coriace, sans paraglosses. — Deux lobes aux mâchoi¬ res, lamelliformes et ciliés. — Palpes labiaux souvent plus longs que les maxillaires; leur dernier article sécuriforme chez la plupart. — Epis- tome distinct, coriace ou submembraneux en avant. — Yeux très-gé¬ néralement échancrés.— Antennes de onze articles, rarement de moins, flabellces, dentées ou terminées en massue. — Hanches antérieures co- nico-cyliridriques, médiocrement saillantes, les intermédiaires plus cour¬ tes, subglobulcuses, un peu distantes ; les trochanlins des unes et des autres en général distincts; les postérieures transversales, enfoncées, recouvertes par les cuisses de la même paire; tarses pentamères ou té- tramères, pourvus de lamelles en dessous; leur dernier article au moins bilobé. — Abdomen composé en dessous de cinq ou six segments, tous libres. Les rapports entre ces insectes et les Malacodermes sont assez étroits pour que beaucoup d’auteurs n’en aient fait qu’une section de ces der¬ niers, à l’imitation de Latreille (1). D’un autre côté, chez les auteurs les plus récents qui en font une famille distincte, on ne voit pas bien, d’après les caractères qu’ils assignent à celle-ci, quels sont ceux fon¬ damentaux et absolus qui la séparent de la précédente. Ces caractères me paraissent être au nombre de deux : la présence chez les Clérides de lamelles sous les articles des tarses et la forme de leurs hanches postérieures qui n’a pas encore été signalée. Les pre¬ mières peuvent être très-réduiles, peu visibles même (par ex. Calen- (1) Dans l’origine, Latreille (llist. uat. d. Crust. et d. Ins. IX, p. 139; Gener. Crust. et Ins. I, p. 2C9; Considér. génér. p. 174) avait fait de ces insectes une famille équivalente à celles des Sternoxes et des Malacodermes; puis (Règne an na. éd. 1, 111, p. 253) il plaça cette famille en tète des Clavicorncs. C’est dan scs «Familles naturelles» (p. 253) qu’il l’a reportée dans les Malacoder¬ mes i ’ il l’a laissée en dernier lieu (Règne anim. éd. 2, p. 475). Elle y est res¬ tée ju u’aux derniers travaux exclusivement dont elle a été l’objet. 416 CLÉRIDES. dyma), mais ne manquent jamais complètement (t). Les secondes sont étrangères à tous les Malacodermes à moi connus, sans exception, et seraient identiques avec celles des Cérophy lides, si elles étaient un peu plus planes et plus enfouies. Si, en outre, on néglige momentanément les exceptions qui se trou¬ vent ici, comme partout, on observe un grand nombre de différences entre ces insectes et les Malacodermes. En premier lieu, leurs téguments sont plus solides, et leur faciès est fort différent de celui des Méjyrides, le seul groupe de la famille pré¬ cédente qui contienne des espèces susceptibles d’être confondues avec eux (2). Leur corps est en effet plus allongé, plus cylindrique, et son as¬ pect général est surtout modifié par la forme du prothorax qui est pres¬ que toujours notablement plus étroit à sa base que les élytres. Leur tête se rapproche de celle des Mélyrides par la présence constante et la structure de i’épistome; mais il est très-rare (Calendyma, Chalcicle- nrs, la plupart des Trichodes) qu’elle affecte la forme de celle des Chalcas, Astyujs, Prionocerus, etc. Elle est le plus souvent ovalaire, assez convexe, et sujette à prendre une forme spéciale. Celle, par exem¬ ple, des Penops et des Cylidrcs rappelle d’une manière frappante la tète des Temnochila de la famille des Trogositaircs ; ailleurs (Hydno- cera, Lemidia, Allelidea) elle ressemble à celle d'un grand nombre de Cicindélèles. Parmi les organes buccaux, les palpes sont remarquables en ce que, à l’inverse de ce qui a lieu dans la généralité des Coléoptères, les labiaux sont plus grands que les maxillaires. Ce n’est que chez les derniers Éno- pliides que ces organes reprennent peu à peu leurs proportions relati¬ ves ordinaires. La règle est, que leur dernier article soit en fer de hache, et ce sont les maxillaires qui ont la plus forte tendance à perdre cette forme. Les autres parties de la bouche ne président rien qui mé¬ rite une mention particulière. Les Hydnocérides sont les seuls dont les yeux ne soient pas échan- crés. Leur échancrure est antérieure, sauf chez les Phyllobénides, où elle occupe leur bord interne (ô). Ces organes sont généralement assez (1) Il n’existe dans les auteurs que deux genres récents (Stenomera Lucas et Acrepis Lee.) chez lesquels ces lamelles feraient entièrement défaut. Mais le premier doit rentrer parmi les Ptiniores, et je doute que le second appartienne à la famille actuelle. (2) Les Corynetes, les Necrobja et surtout les Notostenus ressemblent beau¬ coup à plusieurs Dàsytes, les Calendyma aux Prionocerüs, etc. (3) Ce caractère signalé par M. Spinola et sur lequel il a fondé son groupe des Phyllobénides, n’est cependant pas sans quelque incertitude. Dans certai¬ nes espèces (par ex. Chariessa ramicornis), on ne saurait guère dire si l’é¬ chancrure est antérieure ou interne. Mais ces cas sont très-rares et purement spécifiques. C’est ainsi que chez la Chariessa vestita cette échancrure est déci¬ dément antérieure. CLÉRIDES. 417 grands, et chez les Omadics et les Stigmatilm sont trcs-rapprochés sur le verlex. Quand les échancrures oculaires sont antérieures, l’insertion des an¬ tennes a lieu exactement comme chez les Mélyrides ; elle remonte ud peu sur le front dans le cas contraire. Ces organes varient trop pour qu’on puisse en rien dire de général, si ce n’est qu’il est tout-à-fait exceptionnel (par ex. Derestenus) qu’ils soient filiformes, et que c’est chez les Énopliides que la massue qui les termine ordinairement prend les dimensions et les formes les plus remarquables. Chez les Malacoder mes, presque sans aucune exception, le pronotum est séparé des parapleures prothoraciques par les arêtes qui terminent ses bords latéraux. Il n’en est pas toujours de même chez les Clérides, et celte différence dans la structure de leur prothorax est d’autant plus digne d’attention, qu’elle est en rapport intime avec la composition des tarses et sert de base, en même temps que cette dernière, à la division de la famille en deux tribus. Dans la plus nombreuse, celle des Clérides vrais, il y a fusion com¬ plète entre le pronotum et les parapleures prothoraciques, de sorte que les côtés du prolhorax présentent une surface continue et plus ou moins arrondie. Dans la seconde, au contraire, celle des Énopliides, ces para¬ pleures sont distinctes par suite de la présence des arêtes latérales du pronotum. Ces dernières ne sont pas toujours également saillantes, mais elles ne manquent jamais (1). L’écusson est constamment peu développé, transversal ou en triangle curviligne, et il n’y a aucun parti à en tirer. Les élytres, outre leur plus grande largeur que la base du prothorax (2), sont sujettes (Platynop- tera, Cuariessa, quelques Pelonji;m, etc.) à se dilater en arrière et alors à ne plus embrasser qu’imparfaitement l’abdomen. Les pattes, sauf les hanches postérieures et les tarses, sont construites (1) Cette double structure a été signalée par M. Spinola (Mon. d. Clérit. I, p. 34); seulement les termes dont il se sert pour l'exprimer sont différents de ceux que je viens d’employer. Dans la première, le prothorax se compose pour lui de deux pièces : le tergum et le prosternum; dans la seconde, de quatre pièces : le tergum, les épisternums et le prosternum. Erichson (Archiv, 1847, II, p. 222) lui a reproché, à cette occasion, d’avoir pris les trochantins antérieurs pour les épisternums prothoraciques, mais ce reproche n’est pas fondé. La des¬ cription détaillée qu’il donne de ces dernières pièces prouve à l’évidence que c’est bien d’elles qu’il a voulu parler. Ce qui a probablement induit Erichson en erreur, c’est que M. Spinola dit ailleurs ( loc. cit p. 39) que les trochantins n’existent pas, en quoi il se trompe, comme on le verra plus loin. (2) Comme la plupart de ceux de ces insectes, ce caractère est sujet à excep¬ tion ; chez les Dozocoli.etcs et les Au.elidea, les élytres se rétrécissent en avant et ne sont pas plus larges que la base du prothorax, bien que celui-ci soit at¬ ténué en arrière, comme de coutume. Coléoptères . Tome IV. 27 CLÉRIDES. 418 sur le même plan que celles des Malacodcrmes ; comme chez ceux-ci, leurs trochanlins aniérieurs et intermédiaires sont sujets à disparaître (i ). Quant aux tarses, ils se présentent dans deux conditions différentes. Dans la majeure partie des espèces, leurs articles sont au nombre de cinq; chez les autres on n’en trouve plus que quatre, le pénultième s’étant atrophié comme chez les Curculionides, Longicorncs, etc. Mais, ce que jusqu’ici personne n’a remarqué, c’est que chacune de ces deux catégories se divise en deux sections, selon que l’article basilaire est libre et visible en dessus, ou recouvert par l’article suivant et plus ou moins rudimentaire. Ce qui est encore plus remarquable, c'est que toutes les espèces manifestement pentamères ont le pronotum du prothorax confondu avec les parapleures, tandis que cette fusion n’a pas lieu chez celles qui sont tétramères, et cela sans aucune exception. Il est évi¬ dent, dès-lors, que c’est dans ce double caractère que se troqve le point de départ de la classification de la famille (2). Dans la majorité des cas, on 11e trouve que cinq arceaux ventraux à l’abdomen. 1! y aurait là un excellent caractère pour distinguer ces in¬ sectes des Malacodcrmes, qui en ont constamment au moins six, si l’on ne rencontrait pas çà et là, parmi eux, des espèces qui présentent ce der¬ nier nombre, sans que celle particularité soit générique. C’est dans cette partie du corps que résident presque exclusivement les caractères sexuels qui manquent, du reste, très-souvent. Les couleurs vives et trcs-varices, dont la plupart des dérides sont (1) Ces pièces paraissent ne manquer jamais chez les Énopliides ; du moins les ai-je toujours rencontrées dans toutes les espèces de ce groupe que j’ai vues, môme les plus petites Mais je les ai cherchées vainement chez un assez grand nombre de Clérides vrais. Ce sont les antérieures surtout qui sont sujettes à dis¬ paraître; les mter-médiairesfont rarement défaut. Leur absence n'est qu’un carac¬ tère spécifique, car il y a des genres (par ex. Clerus) où la majeure partie des espèces en ont, tandis que quelques-unes en sont dépourvues. (2) J’ai le regret d’être, sur ce point fondamental, en désaccord complet avec M. Spinola qui, s’écartant de la voie suivie par ses prédécesseurs, a disserté longuement (Mon. d. Clérit. I, p. 41) pour démontrer que le nombre des articles des tarses n’est ici, selon ses expressions, qu’un caractère purement artificiel et du dernier degré. Toute l’argumentation de ce savant entomologiste pèche par la base, attendu qu’il n’a pas connu l’atrophie du pénultième article de ces or¬ ganes chez les espèces tétramères ni la relation qui existe entre cet état de choses et la structure du prothorax. Ce qu’il faudrait prouver, c’est que ces deux particularités si remarquables sont sans valeur aucune. — Je ne trouve pas non plus fondés sur la nature les deux groupes dans lesquels M. Spinola répartit ses Clérides cléroides, groupes dans le premier desquels il y aurait cinq articles distincts à tous les tarses, tandis que dans le second les tarses postérieurs n’en présenteraient que quatre. Dans toute la famille, sans aucune exception à moi connue, les tarses se comportent de même, quant au nombre de leurs articles, à toutes les pattes. Au surplus, les erreurs au sujet de ces organes chez les Clé¬ rides abondent dans les auteurs, et parmi les figures surtout qui en ont été données, une foule sont étrangères à la réalité. CLÉRIDES. 419 ornés, en font de très-beaux insectes. Un assez grand nombre d’entre eux n’ont pas les téguments plus solides que les Malacodermcs, et ja¬ mais ces téguments ne sont complètement glabres. A l’état parfait, ces insectes fréquentent les Ueurs, mais on les rencontre peut-être encore plus souvent sur le bois mort, les troncs des arbres, les écorces, au moment où ils viennent d’éclore, ou lorsqu’ils vaquent aux soins que réclame la conservation de leur postérité. Sous leur première forme ils sont aussi carnassiers que les Malaco- dermes. Celles de leurs larves qui sont connues en ce moment peu¬ vent, au point de vue de leurs habitudes, se 'partager en trois caté¬ gories : 1° Celles des Trichodes alvearius et apiarius (l), qui vivent, la pre¬ mière dans les nids des abeilles maçonnes, la seconde dans les ruches de l'abeille domestique; 2» Celles du plus grand nombre des espèces (2) qui habitent sous les écorces les galeries creusées par des larves lignivores dont elles font leur proie ; 3° Celles des Txecrobia et Corynetes (0) qui rongent les cadavres, les pelleteries, en un mot les substances animales mortes. L’intime analogie qui existe entre ces larves et celles des Mala- (1) Pour la première, voyez Schaeffer, Abhandl. d. Ins. II, pl. Y, f. 6; sans description ; Réaumur, Mém. VI, p. 81, pl. 8, f. 9 (la figure 10, qui est censée représenter l'insecte parfait, est celle du T. apiarus) ; Westwood, An In- trod. etc., I, p. 263, f. 29, nos 9-11. Elle vit principalement dans les nids de la Megachile muraria, mais déroge parfois à ses habitudes; M. Ed. Perris (Ann. d. 1. Soc. entom. 1854, p. 611) l’a trouvée sous l’écorce du Pin maritime. — Pour la seconde on n’a que l’ancienne figure qu’en a donnée Swammerdam, Bibl. nat. pl. 36, f. 3, et point de description. J. Sturm (Deutschl. Ins. XI, p. 25) a mêlé son histoire avec celle de la précédente. (2) On n’a publié que les sept espèces suivantes : Tillus unifasciatus, Ed. Per¬ ris, Ann. d. 1. Soc. entom. 1847, p. 32, pl. 1, n° 11, f. 6-11. — Thanasimus for- micarius, Ilatzeburg, Die Forstins. I, p. 35, pl. 1, f. 7; Erichson, Archiv, 1851, 1, p. 96; Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. 1854, p. 602, pl. 18, f. 269-275. — Than. quadrimaculatus,Ed. Perris, ibid. p. 607, pl. 18, f. 276. — Thaneroclerüs Buquetii , A. Lefebvre, Ann. d. 1. Soc. entom. IV, p. 577, pl. 16, f. 1 ab ; trou¬ vée desséchée dans des boîtes d'insectes venant des Indes-Orientales et doublées avec le bois des racines de Y Eschinomcna paludosa. M. Westwood (loc. cit.), qui a eu entre les mains l’exemplaire décrit par M. Lefebvre, a corrigé quel¬ ques inexactitudes échappées à ce dernier. — Opilus mollis, Waterhouse, Trans. of the entom. Soc. I, p. 30, pl. 5, f. 1 a-k; Ed. Perris, loc. cit. 1854, p. 608, pl. 18, f. 277-283. — Opil. domesticus, Chapuis et Candèze, Mém. d. I. Soc. d. Sc. d. Liège, VIII, p. 506, pl. 6, f. 2. — Tarsostenus univittatus, Ed. Perris, ibid. X, p. 238, pl. 50, f. 20-28. (3) Necrobia ruficollis, Westw. An Introd. etc., I, p. 266, f. 29, n° 17; sans description; Hegeer, Isis, 1848, p. 974, pl. 8. — Corynetes violaceus, Curtis, Brit. Entomol. pl. 351; quelques mots relatifs au cocon de la nymphe. 420 CLÉRIDES. chics et des Dasytes a été signalée plus haut. Elles se ressemblent aussi tellement entre elles, qu’une même description est applicable à toutes. Leur corps est allongé, charnu, plus ou moins déprimé, linéaire ou atténué en avant et velu. La tête est cornée, horizontale ; l’épistome distinct et avec la bouche dirigée en avant. Celle-ci se compose d’un labre; deux mandibules arquées et simples ; deux mâchoires entièrement soudées au menton, pourvues d’un seul lobe court et portant des palpes de trois articles; d’une petite languette entière ou échancrée et munie de palpes de deux articles. Les antennes en comptent quatre, dont les deux ' premiers sont rétractiles, et le dernier très-grêle est accompagné d’un petit article supplémentaire placé à côté de lui. Les ocelles sont de cha¬ que côté au nombre de cinq (1), disposés sur deux rangs obliques, le supérieur de trois, l’inférieur de deux. Les trois segments thoraciques diffèrent peu de ceux de l’abdomen; le prothorax est muni en dessus d’un grand écusson corné semi-circulaire; le mésolhorax et le méta- thorax, de deux petites plaques triangulaires de même nature. Les huit premiers segments abdominaux présentent chacun trois bourrelets la¬ téraux plus ou moins apparents, et en dessus deux boursouflures ré¬ tractiles, paraissant pouvoir aider à la locomotion. Le dernier est corné et terminé par deux saillies redressées ; en dessous il est pourvu d’un prolongement anal rétractile et servant à la progression. Les pattes sont médiocres, dirigées en dehors et composées de cinq pièces, dont la der¬ nière est un onglet simple et corné. La première paire de stigmates est située près du bord antérieur du mésothorax, les huit autres au tiers antérieur des côtés des huit premiers segments abdominaux. La plupart de ces larves sont vivement colorées en rouge plus ou moins vif, et toutes, avant de subir leurs métamorphoses, parais¬ sent se renfermer dans une coque qui, chez plusieurs, a l’aspect de la soie. La famille se compose, en ce moment, d’environ 450 espèces, dont près de la moitié sont américaines. Les autres sont répandues sur tout le globe et, dans le nombre, quelques-unes, appartenant aux genres Corynetes et Necuobia, sont cosmopolites dans toute l’acception du mot. Geoffroy ("2) est le premier qui ait isolé quelques-uns de ces insectes sous le nom de Clercs; avant lui, ils étaient disséminés parmi les At¬ tela bus, Dermestbs, etc. Le nombre de leurs genres est encore peu (1) Selon M. Ed. Perris, la larve du Tillus unifasciatus n’en aurait qu’un seul de chaque côté. M. Lefebvre attribue le même nombre à celle du Thane- roclerus Buquetii ; mais M. Westwood nous apprend qu’il a pris pour ces or¬ ganes la base des antennes dont les autres articles étaient brisés, et que cette larve possède plusieurs stemmates très-petits dont il n’indique pas le nombre. (2) Hist. d. Ins. d. envir. d. Paris, I, p. 303. CLÉRIDES. *21 considérable dans les travaux de Latrcillc mentionnés plus haut. M.De Castelnau l’augmenta de plusieurs dans une révision qu’il fil de 'a fa¬ mille (i). Peu de temps après, Ivlug (:>) et M. Spinola (3) puu.ièronl (1) Dans Silbcrm. Revue entom. IV, p. 33. (2) « Versuch einer systematischen Bestimmung und Auseinandersetzung der Gattungen und Arten der Clerii. » Mém. de l’Acad. de Berlin, 1842, p. 259, avec 2 pl. col. Dans ce travail, Klug est parti du nombre des articles des tarses, et il est le premier qui ait reconnu que les espèces tétramères doi¬ vent d’être telles à l’atrophie du quatrième. (3) Essai monographique sur les Clérites; 2 vol. in-8° avec un Atlas de 47 pl. col. Gènes, 1844. — Afin que le lecteur puisse mieux saisir les modifica¬ tions que j’ai cru devoir faire à cet important travail, je vais en donner une analyse sommaire. M. Spinola divise les Clérides en quatre Sous-Familles do la manière suivante : SOUS- FAMILLE I. Clérides cléroides. Prothorax formé de deux pièces : le tergum et le prosternum» — Elytres subparallèles, embrassant l’abdomen. — Antennes insérées en avant des yeux. I. Cinq articles à tous les tarses. Antennes terminées par une scie de 4 à 9 articles : Cylidrus, Denops , TilluSj Perilypus , CallithereSj Priocera , Axina. Antennes filiformes ou moniliformes, grossissant insensiblement : Xylobius , Systenoderes, Colyphus, Cymatodera. Antennes terminées par une massue déprimée de trois articles : Xylo- tretus. II. Quatre articles seulement aux tarses postérieurs. Antennes terminées par une scie de 4 à 9 articles : Tillicera, Tenerus , Serriger. Antennes filiformes ou moniliformes, grossissant peu à peu : Omadius, Stigmatium, Thanasimus, Natalis, Thaneroclerus , Trogodendron, No- toxus. Autennes terminées par une massue déprimée de 3 à 4 articles : Oleste- rus, Scrobiger, Clerus, Chalciclerus , Yliotis, Zcnithicola , Tarsoste- nus, Eburiphora, Trichodes, Aulicus, Platyclerus, Phloiocopus, Eno- pliunij Pelonium, Apolopha, Monophylla. SOUS-FAMILLE II. Ci.érides hydnocéroïdes. Prothorax et élytres comme chez les Clérides cléroides. — Yeux entiers ou échancrés en dedans. — An¬ tennes insérées à leur côté interne. Yeux distinctement échancrés : Phyllobœnus, Epiphlœus , Plocamocera , Ichnea- Yeux entiers : Evenus, Letnidia, Ellipotoma, Hydnocera. SOUS-FAMILLE III. Clérides platynoptéroIdes. Prothorax comme chez les Clérides cléroides. — Elytres n’embrassant pas l'abdomen. Erymanthus, Platynoptera, Pitycera. SOUS-FAMILLE IV. Clérides coryténoides. Prothorax composé de quatre pièces : le tergum, les épisternums et le prosternum. R y par us , Lebasiella, Orthopleura, Charicssa, Notostenus, Corynetei, Necrobia, Opetiopalpus. 422 CLÊRIDES. presque simultanément deux monographies de ces insectes. La confu¬ sion qui en est résultée dans la synonymie des especes a été éclaircie par M. A. White (i). Depuis telle époque, le travail le plus important dont ils aient été l’objet est dû à M. J. L. Le Conte (2). D’après les principes exposés plus haut, la famille ne me parait divi¬ sible qu’en deux tribus. I. Cinq articles aux tarses; pronotum confondu avec les parapleurcs du prothorax. Clérides vrais. II. Quatre articles aux tarses; pronotum distinct des pa- rapleures du prothorax. Énopliides. TRIBU I. CLÊRIDES VRAIS. Cinq articles aux tarses; le premier souvent rudimentaire et recou¬ vert par le deuxième. — Pronotum et parapleures du prothorax con¬ fondus ensemble. Celte tribu correspond aux trois premières Sous-familles de M. Spi- nola, moins un certain nombre de genres que j’ai dû, par suite de la structure de leurs tarses et de leur prothorax, reporter dans la suivante. Elle comprend par conséquen-t la majeure partie des espèces de la fa¬ mille. Je trouve qu’elle se subdivise d’une manière naturelle en quatre groupes, d’après les modifications qu'éprouvent le premier article des tarses, les yeux et le mode d’insertion des antennes. I. 1er art. des tarses dégagé, visible en dessus. Tillides. II. — recouvert par le 2e, souvent rudi¬ mentaire. Yeux échancrés en avant. Clérides vrais. — — au côté interne. Phyi.i.obénides. — entiers. Hydnocérides. (1) Coleopt. of the Brit. Muséum, Part. IV; Cleridæ; in-8°, London 1819. Cet ouvrage contient non-seulement les espèces existant au Muséum britan¬ nique, mais toutes celles mentionnées dans les auteurs à l’époque de son appa¬ rition. (2) « Synopsis of the Coleopterous Insects of the group Cleridæ -winch inhabit the United States. » Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 9. CLÈRIDBS VRAIS. m Groupe I. Tillides. Premier article des tarses dégagé et visible en dessus. — Yeux échan- crés en avant. — Antennes insérées immédiatement en avant de leur échancrure. Cette première division des Clérides pentamères est la seule, parmi les Clérides vrais, dans laquelle la massue antennaire se comporte par¬ fois comme chez la plupart des Énopliides, c’est-à-dire prenne des di¬ mensions très-grandes ; elle peut envahir tous les articles de ces orga¬ nes, moins les trois premiers. Il est également assez remarquable que chez pas un seul des genres qui la composent, les palpes soient terminés par un article semblable; le dernier des maxillaires est constamment ovoïde ou subcylindrique,]et celui des labiaux plus ou moins sécuriforme. De ces genres, qui sont au nombre de dix, deux seulement (Denops, Tilixs) ont des représentants en Europe. I. Tête allongée, parallèle sur les côtés. a Palpes longs et grêles; le 3e art. des labiaux faiblement sécuriforme. Labre indistinct : Cylidrus. — distinct : Denops. aa Palpes médiocres; le 3e art. des labiaux fortement sécuriforme : Phi- localus. II. Tète ovalaire. b Antennes de dix articles : Elasmocerus. bb onze c Yeux finement granulés. d Antennes flabellées : Cladiscus. dd plus on moins en scie. e f ff Labre entier : Tillus. — échaneré. Cuisses postér. plus longues que l’abdomen : Perüypus. courtes Yeux déprimés, subréniformes : Pallenis. — saillants, arrondis : Sterwcylidrus . cc Yeux fortement granulés, saillants : Cymatodera. Genre incertæ sedis : Iiostrichotdes. 424 CLÉRIDES. CYLIDRUS. Latr. Fam. nat. p. 354. Menton transversal, faiblement échancré. — Languette aussi large que lui, courte, entière. — Palpes grêles, longs, subégaux; le dernier article des maxillaires légèrement ovalaire et tronqué au bout ; celui des labiaux graduellement élargi, faiblement sécuriforme. — Mandibules longues, croisées au repos, munies d’une dent basilaire interne. — La¬ bre indistinct, caché sous l’épistome. — Tête grande, allongée, subpa¬ rallèle, convexe en dessus; épistome crénelé ou denté en avant. — Yeux très-distants du prothorax, déprimés, transversaux, échancrés en avant. — Antennes assez longues, de onze articles : 1 médiocre, obeo- nique, 2-6 ou 2-5 grêles, obeoniques ; les autres déprimés, graduelle¬ ment élargis, plus ou moins dentés en dedans, le dernier arrondi au bout. — Prothorax en cône régulier renversé. — Elytres à peine aussi longues que le prothorax et la tête réunis, parallèles, un peu plus cour¬ tes que l’abdomen. — Pattes courtes; cuisses robustes, surtout les pos¬ térieures qui sont plus courtes que l’abdomen; jambes linéaires; tarses assez longs, comprimés; les quatre lers articles munis d’une lamelle peu distincte sur le 1er : 1-2 subégaux, 2-3 beaucoup plus courts, égaux, 5 très-long; crochets robustes, appendiculés ; leur portion ter¬ minale munie d’une petite dent aigue. — Corps allongé, subcylindrique. f 'A?ces caractères très-tranchés s’ajoutent des téguments assez solides, brillants, [à peine voilés par de longs poils fins redressés et peu abon¬ dants, enfin l’absence complète de stries sur les élytres. Le genre compte en ce moment huit espèces répandues depuis l’Afrique jusque dans la Po¬ lynésie (1). Elles sont de taille moyenne ou assez petite et de couleurs variées, mais toujours distribuées par grandes masses. On prendrait la plupart, au premier coup-d’œil, pour des Trogositaires du genre Tem- NOCHILA. (1) C. cyaneus Fab., Oliv., Klug, Spin. CLérit. pl. 1, f. 3; répandu à Ma¬ dagascar, à File Maurice et au Bengale; type du genre. — Vescoi, L. Fairm. Rev. et Magaz. d. Zool. 1849, p. 361; Taity. — Buquetii, Guérin - Ménev. Icon.; Ins. pi. 15, f. 12; Spin. Clérit. pl. 1, f. 1; Sénégal. — nigrinus , A. While, Clerid. of the Brit. Mus. p. 48; Tasmanie. — ferrugineus, Boliem. Ins. Caffrar. I, p. 583; Natal. — fasciatus, Casteln., Spin. Clérit. pl. 1, f. 2 (Var. àbdominalis Klug); Madagascar. — balteatus, Klug, Clerid. pl. 2, f. 1 ; Afrique mér. — villosus, Mcntrouz. Ann. d. 1. Soc. d’Agricult., etc., de Lyon, Scr. 2, VII, p. 17; îles Woodlark et San Cristoval (Polynésie). CLÉniDES VRAIS. 425 DENOPS. Fischer de Waldh. Dullet. d. Mosc. 1829, p. 65 (1). Mêmes caractères que les Cylidrus, sauf les différences suivantes : Mandibules plus larges, bidentées au côté interne. — Labre distinct, fortement transversal, largement et légèrement échancré. — Articles 3-4 des tarses seuls munis d’une lamelle. On n’en connaît qu'une espèce (2) qui paraît répandue presque tout autour du bassin de la Méditerranée et qui s’avance même jusque sur les bords du Rhin (5). Elle est un peu plus petite que les Cylidrus, plus cylindrique, d’un rouge sanguin, avec l’arrière-tronc noir et les ély très traversées par une bande blanche. L’un des deux sexes, la femelle, à ce que je crois, a le dernier seg¬ ment abdominal terminé par des épines latérales et aiguës, tandis que, dans l’autre, il est simplement tronqué au bout. PHILO CALUS. Klug, Abhandl. d. Berlin. Acad. 1842, p. 281. Je n’ai vu aucune espèce de ce genre, dont M. Klug n’a fait qu’une division des Tillus, et j’en expose les caractères d’après ceux très- courts qu’il en donne et l’espèce qu’il a figurée. Dernier article des palpes labiaux fortement sécuriforme; celui des maxillaires subcylindrique. — Labre hilobé. — Tête saillante, subpa¬ rallèle sur les côtés. — Yeux médiocres, subarrondis, saillants. — An¬ tennes s’élargissant graduellement à partir du 4e article, faiblement et obtusément dentées à leur extrémité ; leur dernier article plus grand que les précédents. — ; Frothorax allongé, graduellement et faiblement ré¬ tréci en arrière, comprimé sur les côtés. — Elytres ne formant guère que la moitié du corps, parallèles, arrondies à leur extrémité. — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses postérieures beaucoup plus courtes (1) La création de ce genre est attribuée à tort, par tous les auteurs, à Steven. Avant d’en donner les caractères dans le Recueil cité plus haut, Fischer de Waldheim l’avait proposé dans le Catal. Mus. Mosq. 11, p. 44. — Tillus Gêné, Toussaint-Charpent. — Cylidrus Klug, Lucas. (2) D. personatus Gêné; Spin. Clérit. pl. 1, f. 4aè (T. albofasciatus, Tous¬ saint-Charpent. Horæ entom. p. 198, pl. 6, f. 3; D. longicollis Fischer de Waldh.; Cylidrus agilis, Lucas, Ann. d 1. Soc. entom. Sér. 2, 1, Bull. p. XXV). (3) L’exemplaire figuré par Toussaint-Charpentier provenait des environs de Neuwied. Depuis, l’espèce a été rencontrée près de Mayence; voyez Sutlrian, Stettin. entom. Zeit. 1843, p. 123. 426 CLÉR1DES. que l’abdomen ; tarses déprimés ; leurs crochets munis d’une petite dent avant leur extrémité. A en juger par l’espèce figurée, ces insectes ressembleraient beau¬ coup au Dcnops pcrsonalus, mais seraient moins cylindriques. Leur tête est fortement ponctuée, leur prolhorax plus ou moins rugueux, et leurs ély 1res sont criblées dans les deux tiers de leur longueur de gros points enfoncés ou plutôt d’excavations. Leur système de coloration a la plus grande analogie avec celui du Dcnops personalus ; comme chez ce dernier, leurs ély très sont traversées, près de leur milieu, par une bande blanche. Aux deux espèces du Cap, décrites par M. Klug, M. Bohemann en a ajouté récemment une troisième de Natal (i). ELASMOCERUS. J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 13 (2). Mâles : Menton carré. — Languette entière. — Dernier article des palpes labiaux transversalement sécuriformc, celui des maxillaires cy¬ lindrique. — Mandibules très-courtes. — Labre transversal, un peu ar¬ rondi en avant. — Tête courte, très-obtuse en avant. — Yeux assez grands, déprimés, réniformes, fortement échancrés, presque divisés en deux. — Antennes de dix articles : 1 médiocre, 2 très-court, 3-9 s’élar¬ gissant graduellement, 10 lamelliforme, aussi grand que les précédents réunis. — Prothorax allongé, régulièrement cylindrique. — Elytres un peu plus larges que lui, allongées, légèrement arquées sur leurs bords latéraux. — Pattes grêles ; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que l’abdomen; tarses gréées; leur lor article aussi long que les deux suivants réunis, ceux-ci et le 4° déprimés, bifides, munis d’une petite lamelle entière, le 5e médiocre; crochets fortement arqués, bidenlés à leur base. — Corps allongé, subcylindrique, finement pubescent. Femelles : Elles diffèrent des mâles en ce que le dernier article des antennes n’est pas beaucoup plus long que le pénultième, et que les quatre avant-derniers sont dilatés et triangulaires. Ce genre fournit un des exemples les plus frappants des rapports qai existent entre les tarses et la structure du prolhorax. Ses espèces ont un faciès d’Énopliidcs et ressemblent surtout de près aux Out uoplecra; mais leurs tarses ont cinq articles distincts en dessus, et en consé¬ quence le pronolum est intimement confondu avec les parapleures pro- thoraciques. (1) P. succinctus, zonatus, Klug, loc. cit.; le premier est figuré pl; 2, f. 1. — formosus, Bohem. 1ns. Caffr. I, p. 484. (2) Syn. Machotelus, Klug, Clerid. p. 274; il y avait déjà antérieurement un genre Macuotelia de M. Westwood parmi les Hyménoptères. — Monophylla, Spin. Clérit. 1, p. 384; nom employé longtemps auparavant par Leach, avec la désinence masculine, pour un genre de Chéiroptères. — Tillus Say. CLÉRIUES VRAIS. 427 Elles sont au nombre de deux et propres à l’Amérique du Nord (i). Leur taille est assez petite, leur couleur noire, avec l’abdomen et le prothorax fauves; ce dernier est orné d’une tache médiane noire; les élytres sont finement rugueuses, sans aucune trace de stries. Il y a en Afrique quelques espèces qui me sont inconnues et qui pa¬ raissent appartenir au genre (-2). CLADISCUS. Chevrol. Ann. d. I. Soc. entotn. Sér. 2, I, p. 33. Dernier article des palpes labiaux en fer de hache transversal et obli¬ que; celui des maxillaires Gliforme et tronqué au bout. — Mandibules courtes. — Labre transversal, entier. — Tète brièvement ovalaire. — Yeux réniformes, transversaux, assez saillants. — Antennes médio¬ cres, de onze articles : 1 pyriforme, 2 très-court, 3-10 cylindriques, émettant chacun à leur base un rameau grêle et assez long, 11 allongé, dilaté au côté interne. — Prothorax très-allongé, rétréci en arrière et étranglé près de sa base ; celle-ci munie d’un bourrelet. — Elylres très- allongées, parallèles, subcylindriques. — Pattes médiocres; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que l’abdomen; jambes antérieures un peu arquées et élargies avant leur extrémité; tarses comprimés; leurs trois 1ers articles munis de courtes lamelles : 1-2 égaux, entiers, 3-4 plus courts, échancrés, 5 médiocre; crochets courts, épaissis, bifides à leur extrémité. — Corps très-allongé. Les caractères de ce genre n’ont pas été donnés par M. Chevrolat. Je les expose d’après l’espèce des Philippines ( sanguinicollis ) sur laquelle il l’a établi. Depuis on en a décrit plusieurs espèces du Bengale qui me sont inconnues et qui paraissent s’en éloigner, à quelques égards (3). (1) Tillus terminatus, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 160; Klug, loc. cit. pl. 2, f. 4; Spin. pl. 6, f. 3. — Mon. megatoma, Spin. loc. cit. I, p. 385, pl. 28, f. 5. (2) Tel est le Macrotelus uniformis des bords de la Gambie, décrit par M. Westwood, Proceed. of the Zool. Soc. 1852, p. 37, pl. 24, f. 9. — Une se¬ conde, établie sur un exemplaire femelle (Macrot.? subnotatus) et originaire du Cap, est en outre rapportée par lui avec doute au genre. — Cet habile ento¬ mologiste fait observer en même temps que le Tillus compressicornis Klug, du même pays, pourrait bien être la femelle d’une espèce voisine du Macrot. uniformis. (3) C. Prinseppii, longipennis, A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 51 ; le second a été figuré par M. Westwood, Proceed. of the Zool. Soc. 1852, pl. 24, f. 1. — Parrianus, bipectinatus, Westw. ibid. p. 39, pl. 24, f. 2, 3. D’après les descriptions, ces insectes dilFèrent du type par leurs antennes dont les articles pectinés sont déprimés et triangulaires, et par les crochets de leurs tarses munis d’une large dent aigue à leur base, avec leur extrémité sim- 428 CLÉU1DES. Le premier article des tarses est parfaitement distinct en dessus, et je ne saurais partager l’opinion de M. A. White, qui a placé le genre entre les Tillicera et les Tenerüs, qui appartiennent, les premières au groupe des Clérides vrais, les seconds à la tribu des Enopüides. Ces insectes sont d’assez grande taille et remarquables par la graci¬ lité de ieur forme générale. Leurs élytrcs sont criblées de gros points enfoncés, disposés en rangées régulières, effacées seulement «à leur ex¬ trémité et dont les intervalles sont parfois assez saillants. Comme de coutume, leurs téguments sont finement velus, et leur système de colo¬ ration trop variable pour en rien dire de général. TILLUS. Oliv. Entom. II, n° 22 (1). Menton transversal, presque entier. — Languette plus ou moins échan- crée. — Dernier article des palpes maxillaires légèrement ovoïde, celui des labiaux très-grand, en triangle transversal et un peu oblique. — Mandibules robustes, bidentées au bout. — Labre grand, transversal, arrondi en avant. — Tête ovalaire. — Y.eux assez grands, médiocrement saillants, assez fortement échancrés en avant. — Antennes médiocres, de onze articles, terminées par une massue en scie ou peclinée, de qua¬ tre à neuf articles; le dernier ovalaire et acuminé. — Prothorax plus long que large, tantôt graduellement (par ex. elongatus), tantôt brus¬ quement (par ex. transversalis) rétréci en arrière. — Elytres plus lar¬ ges que le prothorax, plus ou moins allongées, subparallèles, arrondies en arrière. — Pattes médiocres; cuisses postérieures plus courtes que l’abdomen; tarses déprimés ou assez grêles; leurs quatre 1ers articles munis de lamelles souvent très-réduites sur le 1er : 1 au moins aussi grand que chacun des suivants, 2-4 égaux, bilobés, 5 médiocre ; crochets fortement appendiculés à leur base et munis d’une dent avant leur som¬ met. — Corps finement pubescent. La massue antennaire varie beaucoup sous le rapport de la forme et, pie. L’un d’eux ( bipectinatus ) diffère en même temps des autres par ses an¬ tennes bipectinées et son prothorax régulièrement cylindrique, caractères qui, du reste, ne seraient pas suffisants, dans la famille actuelle, pour l’exclure du genre. Il est extrêmement probable que le Tillus pectinicornis Klug (Clerid. p. 270, pl. 2, f. 2) dont les antennes sont également bipectinées, mais qui a le protho¬ rax à l’état normal, appartient à ce genre. Klug, qui ne connaissait pas exac¬ tement sa patrie, a pensé qu’il provenait de l’Amérique du Nord; il y a lieu de supposer qu’il est, au contraire, des Indes orientales. (1) Syn. Tilloidea, De Casteln. Ann. d. 1. Soc. entom. I, p. 39S. — Cury- somela Linné. — Lagria Fab., Panz., Herbst. — Cryptocepualus Gmelin. — Clerus Oliv., Rossi, Toussaint-Cliarpent., etc. CLÉRIDKS VRAIS. 429 an point de vue du nombre des articles qui entrent dans sa composition, se présente dans trois conditions différentes, selon qu’elle en compte neuf (i), huit (2) ou sept (a); ce dernier chiffre est le plus commun. Le genre Tilloidea de M. De Castelnau repose en partie sur une erreur matérielle. Ses espèces n’auraient, suivant lui, que six articles à la massue antennaire, tandis qu’elles en possèdent réellement huit ou sept (4). Les autres caractères que lui assigne M. De Castelnau, à sa¬ voir : le 4,! article des palpes maxillaires plus long, le prothorax étrangle en arrière et les ély 1res non élargies postérieurement, sont simplement spécifiques. Quoique médiocrement nombreux, les Tilles sont répandus sur la plus grande partie du globe. Les espèces décrites s’élèvent à une ving¬ taine en ce moment (s). (t) T. elongatus Linné; de presque toute l’Europe et souvent figuré. Pour sa synonymie qui est très-compliquée, voyez Klug, Clerid. p. 268. Il adopte l’opinion d’après laquelle le Tillus ambulans Fat)., etc., en serait le mâle. Sui¬ vant M. Spinola (Clérit. I, p. 95, et II, p. 122), ce ne serait qu’une variété plus fréquente chez les mâles, mais dont les femelles offrent parfois des exemples. (2) T. unifasciatus Fab., Sturm, Deutschl. Ins. XI, pl. 227, f. 6 b; Spin. Clérit. pl. 2, f. 4; Europe centrale et mér. (3) T. collaris, Spin. Clérit. I, p. 98, pl. 2, f. 6; Amér. bor. — rubricollis, Guérin-Ménev Icon.; Ins.pl. 15, f. 8 ( senegalensis Casteln.; pubescens Casteln.; Spin. Clérit. pl. 3, f. 3); Sénégal. — succinctus, Spin . ibid. p. 100, pl. 3, f. 4; Indes or. — transver salis, Toussaint-Charpent. Horæ entom. p. 199, pl. 6, f. 2; Spin. loc. cit. pl. 11, f. 1 ( Cler . myrmecodes Oliv., Rossi); de la Faune médi¬ terranéenne. (4) Les types sont : T. unifasciatus et rubricollis; celui-ci sous le nom de senegalensis. (5) Les espèces citées dans les notes précédentes sont celles mentionnées par M. Spinola. — Aj. : Esp. d’Europe : T. pallidipennis , Bielz, Verhandl. d. Hermannst. Ver. I, p. 179 ; Transylvanie. — Esp. de la Russie mér. : T. ru- brofasciatus, Kolenati, Meletem. entom. V, p. 46. — Esp. africaines: T. com- pressicoi'nis, Klug, Clerid. p. 273, pl. 2, f. 3; Cap; pour cette espèce, voyez plus haut p. 427, note 2. — elegans, Roth in Wiegm. Archiv, 1851, I, p. 122; Abys¬ sinie. — Afzelii, Westw. Proceed. of the Zool. Soc. 1852, p. 38, pl. 24, f. 7; Sierra-Leone. — Esp. des Indes or. : T. notatus, Klug, loc cit. p. 276. — pici- pennis, bifasciellus, des îles Philippines; distinctus, de Java; A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 48. — Esp. de l’Australie : Cler. carus , Newm. The Ento- mol. p. 15. — hilaris, A. White, loc. cit.; placé parmi les Opilus et figuré par M. Westwood, loc. cit. p. 50, pl. 26, f. 12. — dux, Westw. ibid. p. 46, pl. 24, f. 11. — Esp. des îles Mariannes : T. bipartitus, Hombr. et Jaquin. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 59, pl. 4, f. 13; Guam. — Esp. de la Polynésie : T. bal- teatus, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1850, p. 184; Tonga-Tabou. — Esp. de l’Amér. du Sud : T. elegans, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 85; Pérou. M. Montrouzier (Ann. d. 1. Soc. d’Agric. etc., de Lyon, Sér. 2, VII, p. 18) place avec doute dans le genre un TiU. variegatus de File Woodlark. 430 CLÉRIDES. PERIL YPUS. Spin. Mon. d. Clérit. I, p. 103. Organes buccaux, tête et yeux des Tilles. — Antennes terminées par une massue en scie de huit articles. — Prothorax transversal, dilaté et arrondi sur les côtés, fortement rétréci à sa base. — Elytres allon¬ gées, parallèles, arrondies à leur extrémité. — Pattes longues; cuisses postérieures dépassant les élytres en arrière; tarses des Tilles, avec leurs crochets bifides à leur extrémité. Il résulte de cette formule, extraite de celle donnée par M. Spinola, que ce genre ne diffère des Tilles que par la longueur des cuisses pos¬ térieures et la forme des crochets des tarses. Il ne comprend qu’une pe¬ tite espèce (l) du Nouveau Mexique et de Californie, noire et revêtue d’une fine pubescence, redressée, de même couleur. PALLENIS. De Casteln. in Silberm. Rev. entom. IV, p. 39 (2). Menton en carré transversal. — Dernier article des palpes labiaux fortement sécuriforme, transversal ; celui des maxillaires ovoïde et ob¬ tus. Mandibules robustes, bifides à leur extrémité. — Labre en carré transversal, largement échancré en avant. — Tête brièvement ovalaire ; épistome tronqué en avant. — Yeux déprimés, obliques, échancrés en arc de cercle sur leur bord antérieur - Antennes assez longues, de onze articles : 1 assez gros, en massue arquée, 2-3 ou 2-6 obeoniques, les suivants déprimés, triangulaires, graduellement élargis, le dernier ovale, plus grand que les autres. — Prolhorax plus long que large, plus ou moins rétréci et étranglé à sa base, avec un bourrelet. — Elytres allongées, parallèles ou rétrécies, et prolongées en arrière. — Pattes médiocres; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que l’abdomen ; les trois 1er* articles des tarses munis de lamelles : 1-2 des posté¬ rieurs plus longs que les suivants, subégaux, comprimés ou non , 3-4 déprimés, transversaux, bifides, 5 aussi long que le 1er; crochets assez longs, appendiculés ; leur portion basilaire dentiforme en avant. — Corps allongé. M. De Castelnau, qui n’a connu que deux espèces de ce genre, les a placées dans deux genres différents (Jouâmes, Pallenis) que M. Spinola a réunis, avec raison, en un seul, en leur substituant le nom de Calli- (1) P. carhomrius, Spin. loc. cit. p. 105, pl. 5, f. 4. (2) Syn. Jodamus, Casteln. loc. cit. p. 38. — Callitheres (Dej.), Spin. Clérit. I, p. 105. — Tillus Klug. CLÉRIDES VRAIS. 431 theres créé par Dejean; mais le droit de priorité exige que l’un de ceux proposés par M. De Castelnau soit conservé. La seule différence essentielle qui existe entre ses Jodamus (1) et ses Pallenjs (2) consiste en ce que chez ceux-là les antennes sont notable- blement moins larges que chez ceux-ci, et que le point où clics commen¬ cent à être visiblement dentées varie du 6° ( acutipennis ) au 7° ( bicolor ) article, au lieu du 4°. Les premiers sont en outre de forme plus svelte, et leurs ély 1res sont rétrécies et prolongées en arrière, tandis qu’elles sont arrondies chez les seconds. Ces insectes sont de moyenne taille, ornés de couleurs variées et pro¬ pres au continent africain et à Madagascar. STENOCYLIDRUS. Spin. Mon. d. Clérit. II, p. 129 (3). Dernier article des palpes labiaux très-grand, transversalement sé- curiforme, le pénultième grêle et très-long; le dernier des maxillaires allongé, grêle, subcylindriquc et tronqué au bout. — Labre saillant, carré et légèrement échancré. — Tête ovalaire. — Yeux médiocres, saillants, arrondis et étroitement échancrés en avant. — Antennes mé¬ diocres, de onze articles : 1 assez gros, subcylindrique, 2 très-court, ob- conique, 3-10 subtransversaux, s’élargissant graduellement, mais peu, 11 du double plus long, plus gros, ovalaire [(f) ou arrondi au bout($). — Prolhorax allongé, brusquement ( azureus ) ou graduellement ( elegans ) rétréci en arrière. — Elytres allongées, parallèles et arrondies en arrière ( azureus ) ou graduellement rétrécies et acuminées postérieurement ( elegans ). — Pattes médiocres, pou robustes ; cuisses postérieures no¬ tablement plus courtes que l’abdomen ; tarses grêles, à articles 1 - 2 al¬ longés, comprimés, munis de lamelles peu distinctes, 3-4 déprimés, bi¬ fides, avec leurs lamelles plus longues, 5 médiocre; crochets munis d’une petite dent près de leur base. — Corps allongé. (1) J. acutipennis, Casteln. loc. cit., Klug, Spin. Clérit. pl. 4, f. 1. — C.bi- color, Spin. ibid. II, p. 127, pl. 40, f. 7; de Madagascar, ainsi que le précédent. (2) M. Spiaola n’en a connu que deux espèces : P. tricolor Casteln., Klug, Spin. pl. 3, f. 6; de Madagascar. — Louvelii , Spin. Clérit. I, p. 111, pl. 3, f. 5; du Sénégal. — Aj. : T il. aulicus, viduus, Klug, Cleiid. p. 277 sq.; de Madagascar. — Pal. speciosa, miseUa, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 488. Le Tillus novemmaculatus décrit par M. Hope (Trans of the entom. Soc. II, p. 54, p. 7, f. 6) d’après un exemplaire renfermé dans un fragment de gomme animé, semble appartenir au genre, comme le pense M. Spinola. D’a¬ près la figure citée, ses antennes sont faites comme celles des Jodamus. (3, Syn. Xïlobius, Spin. Revue Zool. 1841, p. 72, olim.; nom déjà employé par L eille pour un genre d’Eucnémides; voyez plus haut, p. 119. — Tillus klug. 432 CLÉRIDES. On n’en connaît que deux espèces (1) de Madagascar, de taille moyenne, de couleur bleue, au moins sur les éiytres, qui portent en outre plusieurs taches arrondies, formées par des poils blancs couchés, taches sujettes à varier et qui ont donné lieu à l’établissement de quel¬ ques espèces nominales. Tout le corps est revêtu de poils fins, gris⬠tres et redressés. La sculpture des éiytres consiste en rangées régulières de points enfoncés, effacées en arrière. Le mâle de l’une ( azureus ) des espèces en question a le dernier seg¬ ment abdominal assez fortement échancré ; chez la femelle de toutes deux il est arrondi. A la suite de ce genre, M. A. White (2) établit, sans en donner les caractères, deux genres nouveaux, sur des espèces de Klug, qu’il ne paraît pas avoir vues en nature. L’un d’eux, Stenoslerus (3), ne me parait différer en rien de celui-ci ; l’autre, Tilloclerus (4), ne semble s’en distinguer qu’en ce que les articles des tarses sont également lar¬ ges. Ces insectes sont aussi de Madagascar. CYMATODERA. (Hope) G. R. Gray in Griff. Anim. Kingd.; Ins. I, p. 375 (5). Menton quadrangulaire. — Languette entière. — Dernier article des palpes labiaux fortement sécuriforme, oblique ou subéquilaléral ; celui des maxillaires subcylindrique ou un peu déprimé, obtus au bout. — Mandibules robustes, dentées au côté interne avant leur sommet. — Labre court, largement échancré. — Yeux transversaux, saillants, for¬ tement granulés, faiblement et largement échancrés. — Antennes lon¬ gues, filiformes, de onze articles : 1 gros, en cône renversé, 2-10 obeo- niques, parfois subcylindriques, Il ovalaire et acuminé. — Prolhorax allongé, graduellement et fortement rétréci en arrière, souvent con¬ tracté à quelque distance de sa base. — Eiytres plus ou moins longues, parallèles, arrondies en arrière. — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses postérieures plus courtes que l’abdomen; les quatre 1er» articles des tarses pourvus de courtes lamelles, souvent obsolètes sur le 1er: (1) Til. azureus, Klug, lus. v. Madag. p. 70, pl. 3. f. 6 9 j Spin. Clérit. pl. 7, f. 2çf (Yar çf Til. venustus; 9 longulus, pulchellus, Klug, Clerid. p. 279 sq.). — S. elegans, Spin. loc. cit. p. 130, pl. 6, f. 1. (2) Clerid. of the Brit. Mus. p. 6. (3) Til. fastigiatus, Klug, Clerid. p. 280, pl. 1, f. 1. D'après la figure et la description, cette espèce présente tous les caractères du genre actuel, y com¬ pris le système décoloration. Les éiytres sont seulement fortement atténuées en arrière; mais il y a déjà une tendance vers cette forme chez le S. elegans. (i) Til. auricomus, Klug, loc. cit. p 280. (5) Syn. Priocera Say. — Tillus Say, Klug. CLÉRIDES VRAIS. 433 1-2 égaux, fortement rétrécis à leur base, 3-4 plus courts, déprimés, bifides, 5 aussi long que 3-4 réunis; crochets appcndiculcs, munis d’une dent aiguë près de leur sommet. — Corps plus ou moins long, déprimé ou suhcylindrique. La structure des antennes forme le caractère le plus apparent de ce genre et le distingue très-bien de tous ceux de ce groupe. Il n’y en a également aucun parmi ces derniers qui aient les cinq articles des tarses aussi apparents. Il se compose d’uu assez grand nombre d’espèces pres¬ que toutes propres à l’Amérique, et dont les unes (par ex. Hopei) fi¬ gurent parmi les plus grands CIcrides connus, tandis que les autres (par ex. longicornis) sont assez petites ; mais la taille de la plupart est au-dessus de la moyenne. La livrée de ces insectes est moins brillante que celle de la plupart des espèces de la tribu; elle se réduit chez tous au brunâtre et au fauve, ou au testacé, diversement combinés. Leurs élytres présentent constamment des rangées régulières de points enfoncés, et leur pubes¬ cence n’offre rien de particulier (1). Noie. Le genre suivant est trop imparfaitement caractérisé pour qu’on puisse déterminer sa place. BOSTRICUOIDES. Montroüz. Ann. d. I. Soc. d'Agric. etc., d. Lyon, Sér. 2, VII, p. 17. Tarses de cinq articles. — Quatre palpes. — Antennes grossissant in¬ sensiblement, terminées par une massue de quatre ou cinq articles, (1) C. Hopei, Gray, toc. cit. pl. 48, f. 1; Spin. Clérit. pl. 9, f. 5; Mexique. — Ibidioides, Spin. loc. cit. II, p. 124, pl. 47, f. 1 ; Brésil. — marmorata Klug; Spin. pl. 9, f. 4 (undata dans le texte, I, p. 141); Mexique. — lœta, Spin. loc. cit. pl. 10, f. 2; Colombie. — pulchella, A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 50; Colombie. — prolixa Klug; Spin. pl. 10, f. 2 (modesta dans le texte, I, p. 144). — conflagrata, Klug, loc. cit. p. 272; Colombie. — unduluta, Say, Journ. of the Acad, of Philad. V, p. 174 (lungicollis, Spin. pl. 10, f. 1; Var. Cym. Boscü Chevrol.); Etats-Unis. — cylindricollis, Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. I ; Spin. pl. 10, f. 3; Mexique. — inornata, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 161; Etats-Unis. — angustata , Spin. I, p. 149, pl. 7, f. 1 ; Cali¬ fornie. — cingulata, Klug, loc. cit. p. 273; Afrique rnér. — pallidipennis, discoidalis, Cbevrol. in Guérin-Ménev. Mag. d. Zool.; lus. 1843; Col. du Mexiq. p. 8, 10; Mexique. A toutes ces espèces mentionnées par M. A. White (loc. cit. p. 8), aj. les suivantes de l’Amérique du Nord : Tillus hicolor, Say, Journ. of the Acad, of Pbilad. V, p. 174. — Cym. hrunnea, Melsheim. Procecd. of the Acad, of Phi- lad. Il, p. 306. — C. tenera, longicornis, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 14 sq. — fuscula, punctata , J. L. Le Conte, ibid. p. 212; Ca¬ lifornie. Coléoptères. Tome IV. 28 434 CLÉRIDES. écartées à leur base, insérées au-devant des yeux. — Yeux entiers, ova¬ les. — Tête, corselet et abdomen de la même largeur; le second allongé, les dernières tronquées au bout. — Corps linéaire. M. Monlrouzier ajoute que l’espèce unique [B. anguslalus), de l’ile Woodlark, sur laquelle il a fondé ce genre, placé par lui dans la famille actuelle, a le faciès d’un Bostriciies. Elle est toute noire, avec les ély- tres tronquées et bidentées au bout. Ce dernier caractère, réuni à l’ab¬ sence d’échancrure aux yeux, rend très -douteux que cet insecte soit un Cléride. GROUPE II. Clérides vrais. Premier article des tarses recouvert par le deuxième, plus ou moins rudimentaire. — Yeux échancrés en avant. — Antennes insérées immé¬ diatement en avant de leur échancrure. La majeure partie des espèces de la famille rentrent dans ce groupe. On s’étonnera probablement d’y voir figurer certains genres, tels que les Priocera et les Axina, qui sont généralement regardés comme étant des Clérides pentamères normaux. Mais un examen attentif, et qui n’est pas toujours sans difficultés (1), m’a convaincu que le 1er article de leurs tarses n’est que très-peu, ou pas du tout, visible supérieurement, et que ce qui a induit les entomologistes en erreur, c’est qu’il est plus déve¬ loppé inférieurement que dans les autres genres du groupe. La classification de ces insectes présente des obstacles sérieux. La forme des antennes, que M. Spinola a prise pour point de départ, l’a conduit à séparer plus ou moins fortement les genres qui ont le plus d’affinités entre eux. L’arrangement que j’ai adopté diffère notablement du sien. L’Europe ne possède que cinq (Opilus, Tiianasimcs, Clercs, Tar- sostencs, Thicuodes) des 29 genres qui suivent. I. Yeux fortement granulés, gros et saillants. a Antennes en scie à partir du 3e article. Palpes labiaux seuls sécuriformes : Priocera. Les quatre palpes — Axina. (1) L’erreur est presque inévitable dans un grand nombre de cas si l’on se contente d’examiner les tarses en dessous et latéralement; souvent alors le 1er article paraît aussi long que le 2e et complètement dégagé. C’est principa¬ lement en dessus qu’il faut étudier ces organes, et en suivant avec attention leur 2e article jusqu’à sa base, on voit qu’il s’insère soit tout-à-fait sur celle du précédent, soit en laissant une petite portion de cette base à découvert. Il va de soi que l’erreur est d’autant plus facile que le 1er article est plus grand, comme chez les Priocera et les Axina par exemple, tandis qu’elle est moins à craindre quand il est rudimentaire, comme dans la majeure partie des genres. CLÉB10E3 VRAIS. • 435 aa Antennes grossissant peu à, peu; leurs art. 9-11 légèrement en massue. Leur dernier art. très-grand, surtout chez les mâles : Phlœocopus. — de longueur normale : Opilus, Natalis. II. Yeux finement granulés, de forme variable. b Antennes en scie. Palpes labiaux seuls sécuriformes : Tillicera. Les quatre palpes — Serriger. bb Antennes formant une massue lamelliforme, à partir du 4° art. : Pto- cocerus. bbb Antennes terminées par une massue triarticulée ou grossissant peu à peu, très-rarement filiformes. c Yeux latéraux, fortement séparés sur le vertex. d Lobe externe des mâchoires court et large. e Palpes labiaux seuls sécuriformes. f Elytres rétrécies en avant; point d’ailes inférieures : Dozocolletus. ff — plus larges que le pro thorax ; des ailes. g Antennes filiformes, sans massue distincte : Derestenus. gg — terminées par une massue de trois articles. h Massue antenn. à articles lâchement unis : Cleronomus , Thanasimus, hh — — — serrés. Tarses de longueur normale, déprimés : Clerus. — très-courts, filiformes : Thnneroclerus . ' ee Palpes labiaux et maxillaires sécuriformes. i Massue antenn. ne formant pas un triangle régulier. k Mésosternum horizontal. I Crochets des tarses simples. m Hanches antér. assez fortement séparées : Platyclerus. mm — subcontiguës. Massue antenn. brusquement formée : Aulicus, Tarsostenus. — graduellement — Trogodendron. II Crochets des tarses dentés à leur base : Scrobiger. III — appendiculés. Cuisses postér. dépassant les élytres : Olesterus. — plus courtes que les élytres : Eburiphora. kk Mésosternum vertical à sa base : Zenithicola. »i Massue antennaire en triangle régulier. Elytres dilatées en arrière : Erymanthus. — subparallèles : Trichodes. 436 CLÉB1DES. dd Lobe externe des mâchoires très-allongé et grêle, n Antennes grossissant peu à peu à partir du 7e art. : Calendyma. nn — terminées par une petite massue de trois articles. Tête allongée, front déclive, de largeur normale : Eleale. — courte — vertical, large : Epiclines. cc Yeux très-grands, rapprochés sur le vertex. 1er art. des tarses très-court, à peine visible : Stigmatium. — bien distinct : Omadius. PRIOCERA. Kiuby, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 389 (1). Menton en carré transversal, coriace en avant. — Languette bilobée; ses lobes arrondis. — Dernier article des palpes labiaux très-grand, en fer de hache oblique, presque aussi long que large ; celui des maxil¬ laires allongé, déprimé et obtus au bout. — Mandibules robustes, échan¬ gées avant leur sommet. — Labre court, échancré ou subbilobé. — Tête brièvement ovalaire. — Yeux gros, saillants, fortement granulés, sub¬ arrondis, assez fortement échancrés en avant.— Antennes assez longues, de onze articles : 1 en cône renversé et arqué, 2 court, obeonique, 3 de même forme, du double plus long, 3-10 plus ou moins larges, triangu¬ laires cl formant une scie lâche, 11 ova'aire, obtus. — Prothorax en cône irrégulier renversé, contracté près de sa base. — Elytres nota¬ blement plus larges que le prothorax à leur base, longues, subcylindri¬ ques, arrondies ou épineuses au bout. — Pattes robustes ; cuisses anté¬ rieures renflées au bout, les postérieures plus courtes que l’abdomen ; jambes munies d’un sillon terminal externe ; tarses courts, déprimés ; leurs quatre 1 ors articles pourvus de grandes lamelles : 1 grand, un peu visible à sa base, échancré ainsi que 2, 3-4 bifides, 5 aussi long que tous réunis ; crochets grands, munis d’une très-petite dent basilaire.— Corps allongé, subcylindrique. Genre très-distinct, et rattachant le groupe actuel aux Tillides, par suite de la grandeur du 1er article des tarses qui est un peu visible à sa base. La plupart de ses espèces sont de grande taille, toutes à téguments solides, brillants, et ornées de couleurs vives et variées. Leurs pattes sont généralement hérissées de longs poils fins, qui deviennent plus ra¬ res sur les autres parties du corps. Le sillon bien marqué qui se voit à l’extrémité de leurs jambes, au côté externe, paraît destiné, comme le fait observer M. Spinola, à recevoir en de certains moments le premier article des tarses. (1) Syn. Clercs Fab. — Opilus Newm. — Tillus Casteln., Blanch. — Tua- nasimus Chevrol. CLKRIDES VRAIS. 437 Ces insectes sont propres aux parties chaudes de l’Amérique ; on en connaît une dixainc en ce moment (l). AXINA. Kirby, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 389. Dernier article des palpes maxillaires et labiaux en triangle subéqui¬ latéral. — Fossette terminale externe des jambes très-courte, subob- solète. Les autres caractères sont complètement pareils à ceux desPitiocF.RA. Ce genre ne comprend en ce moment que deux espèces du Brésil qui ont également tout-à-fait le facics de celles du genre précédent, qui sont de forme régulièrement cylindrique (2). PIILOEOCOPUS. Guêrin-Méney. Icon. d. Iiègn. anim.; Ins. p. 54 (3). Menton en carré transversal. — Languette bilobée. — Dernier article des palpes labiaux et maxillaires très-grand, en triangle subéquilatéral. — Mandibules munies d'une petite dent avant leur sommet. — Labre subbilobé; ses lobes arrondis. — Tête ovalaire. — Yeux grands, assez saillants, fortement granulés, subarrondis, médiocrement échancrés. — Antennes assez longues et peu robustes, de onze articles : I médiocre¬ ment gros, 2-5 obeoniques, subégaux, 6-8 de même forme, plus courts, 9-10 un peu élargis, transversaux, 1 1 lamelliforme, de longueur variable, mais toujours plus grand que les deux précédents réunis. — Prolhorax ovoïde, tronqué en avant, étranglé et rebordé à sa base. Elytres allon- (1) P. variegata, Kirby, loc. cit. p. 392, pl. 21, f. 7; Spin. Clérit. pl. 4, f. 2; Brésil. — pustulala, Spin. ibid. I, p. 118, pl. 4, f. 4; Mexique. — trino- tata, Klug, Clerid. p. 283; Colombie. — Opil. castaneus, Newm., The entom. Magaz. Y, p. 380 ( Pr . rufescens , Spin. loc. cit. p. 119, pl. 4, f. 3; Prioc.? ma~ culata Ziegler); Brésil et Amér. du Nord. — Cler. spinosus , Fab. Syst. El. I, p. 280 [Pr. decorata , Spin. I, p. 120; Til. sexpunctatus Casteln.); Brésil. — P. Miersiana, A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 49; Brésil.. — Thanas. marginicollis, cinctiventris, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, 1, p. 31; Brésil. — Til. abdominalis, Blancli. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 91, pl. 6, f. 5; du pays des Guarayos. — P. bispinosa , Klug, Clerid. p. 284 (Reichei, Spin. pl. 18, f. 2); Colombie. (2) A. analis, Kirby, loc. cit. p. 391, pl. 21, f. 6; Spin. Clérit. pl. 5, f. 2. — sexmaculata, Spin. ibid. I, p. 124, pl. 5, f. 3. (3) M. Guérin-Méneville a écrit Phloiocopus; malgré l'avis contraire de M. Spinola (Clérit. I, p. 336, note 32), je ne vois aucun inconvénient à rame¬ ner ce nom aux règles de l’étymologie. — Syn. Opilos Klug. 438 CLÉUIDES. gécs, cylindriques, arrondies en arrière. — Pattes médiocres; cuisses postérieures un peu plus courtes que l’extrémité des élylres; article basilaire des tarses très-court; les trois 1ers munis de larges lamelles tronquées : 1 plus long que chacun des suivants, 2-3 égaux, rétrécis à leur base, bilobés, 4 médiocre ; crochets simples. — Corps allongé, sub¬ cylindrique, pubescent. L’allongement remarquable du dernier article des antennes est à la fois un caractère spécifique et sexuel. Chez les femelles il est beaucoup plus court que chez les mAles, et dans le nombre il en est (par ex. liu- quelii ) chez lesquelles il n’est guère plus grand que les deux précédents réunis, tandis que chez les rmles qui me sont connus il forme au moins le quart de la longueur totale de l’antenne. Les yeux fortement granulés de ces insectes les rapprochent des deux genres précédents, ainsi que des Opilus et des Natalis, dont il est aisé de les distinguer. Leurs élyttfes sont criblées , dans environ les deux tiers de leur longueur, de gros points enfoncés, très-serrés, disposés en rangées assez régulières, et qui deviennent confus en arrière. Leur système de coloration n’a rien de fixe, et leur taille est au-dessus de la moyenne. Dans l’état actuel des collections, le genre paraît propre au continent africain, à Madagascar et à l’Arabie (t). OPILUS. Latr. Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. IX, p. 148 (2). Menton carré ou trapéziforme. — Languette bilobée; scs lobes di¬ vergents. — Dernier article des palpes labiaux grand, en triangle sub¬ équilatéral, celui des maxillaires plus petit, en fer de hache allongé. — Mandibules munies d’une dent avant leur sommet. — Labre transversal, échancré. — Tête ovalaire. — Yeux gros, saillants, fortement granulés, faiblement échancrés. — Antennes peu ou assez robustes, de onze arti¬ cles : 1 médiocrement gros, 2-8 obeoniques, décroissant un peu et gra¬ duellement, 9-11 un peu plus gros, formant une petite massue; le der¬ nier plus grand, obliquement ovoïde ou tronqué au bout. — Prolhorax (1) P. tricolor, Guérin-Ménev. toc. cit.; Spin. loc. cit. pl. 17, f. 1 (Opil. inr- terruptus Klug); Sénégal. — Op. basalis, Klug, Clerid. p. 323; Arabie. — P. Guerinii, A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 61 ( tricolor Ç ?) ; Afrique. — Buquetii, Spin. loc. cit. 1, p. 340, p. 18, f. 3; Sénégal. — Op. suberosus, Klug, loc. cit. p. 324; Madagascar. — Aj. : P. consoibrinus, flavonotatus , Bo- hem. Ins. Cafl'rar. I, p. 508; Natal. (2) Syn. Notoxcs, Fab. Syst. Entom. p. 158; nom employé auparavant par Geoffroy pour un genre d’Anthicides et adopté à tort pour celui-ci par Panzer, Gyllenhall, Sturm, Dejean, etc., et en dernier lieu par M. Spinola. — Clerus Oliv., Ilerbst, Uliger, etc. — Attelabus Linné. — Eupocus, Ulig. Magaz. VI, p. 341; nom sans accompagnement de caractères. CLÈRIDES VIVAIS. 439 au moins aussi long que large, subcylindrique ou ovoïde, déprimé et iné¬ gal en dessus, rebordé à sa base. — Elytres très-allongées, planes sur le disque, graduellement élargies et arrondies en arrière. — Pattes mé¬ diocres, assez robustes; cuisses postérieures sensiblement plus courtes que l'abdomen; 1er article des tarses très-court, les trois suivants munis de lamelles échancrées; 2 des postérieurs allongé et comprimé, 3-4 égaux, très-rélrécis à leur base, bilobés; crochets assez grands, simples. — Corps allongé, déprimé, pubescent. Un des genres les plus tranchés de la famille, par suite de la forme générale du corps, et en même temps un des plus homogènes sous le rapport des couleurs. A l’exception de deux (6 -nolalus, pulcher) dont le fond de la livrée est d’un beau bleu, toutes les espèces ne présentent, pour tout système de coloration, que le brun noirâtre et le fauve les- tacé assez brillant et diversement combinés. La sculpture des élytres con¬ siste également chez toutes en gros points enfoncés, disposés régulière¬ ment, sauf en arrière, où ils deviennent plus ou moins confus. Quelques- uns de ces insectes figurent parmi les plus grands dérides; les autres sont de taille moyenne. Le genre est exclusivement propre à l’ancien continent, et parait ré¬ pandu dans toutes ses parties (•). (1) O. tristis, Klug, Clerid. p. 324; Spin. Clérit. pl. 19, f. 2; Madagascar. — Buquetii, Spin. ioid. I, P- 217, pl. 16, f. 5; Afrique. — dorsalis, Lucas, Explor. d. l’Âlgér.; Entom. p. 203, pl. 20, f. 3; Algérie. — gigas, Casteln. in Silberm. Rev. ent. IV, p. 42; Spin. pl. 19, f. 1 ( tropicus Klug) ; Sénégal et Sennaar. — obscurus, Klug, loc. cit. p. 323; Afrique mér. — Dregei , Spin, loc. cit. p. 220, pl. 19, f. 3. Cap. — Ferreti, Reiche in Galin.Voy. en Abyssin.; Zool. p. 296; Abyssinie. — mollis LiDn., Fab.; Spin. pl. 19, f. 4; Europe; les O. domesticus Sturm, tœniatus Klug, p allickis Oliv., germanus Chevrol., ad¬ mis comme des espèces distinctes par M. A. White, paraissent n’en être que des variétés. — frontalis, Klug, loc. cit. p. 321 (Var. cruentatus Spin., thora- ct'cws Klug); Turquie européenne. — congruus, Newm. The Entomol. p. 365; Australie. — subfasciatus, castaneipennis, du Rengale; apicalis, de l’Austra¬ lie ; unicolor, des Indes or.; ruflcornis (patrie inconnue) ; mœrens, ephippiger , sexnotatus, pulcher, de l’Australie; A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 56; figurés en partie par M. Westwood, Proceed. of the Zool. Soc. 1852, pl. 25, 26. — sordidus, Westw. ibid., p. 42, pl. 26, f. 9; Indes or. Le Notoxus helvolus de Dalman (Anal, entom. p. 56), espèce du Brésil qu’on a perdue de vue, n’appartient certainement pas au genre actuel et me paraît être un Pelokium. 440 CLÉRIDBS. NATALIS. De Casteln. in Silberm. Rev. entom. IV, p. 40 (1). Genre à peine distinct des Opilus et qui n’en diffère qu'en ce que le dernier article des palpes maxillaires, au lieu d’être en fer de hache, est simplement déprimé et légèrement triangulaire ; puis, comme caractère très-secondaire, en ce que les lamelles des tarses sont entières et non échancrées. Tout le reste est pareil à ce qui existe chez les Opilus; seulement dans les trois espèces décrites jusqu’ici, le corps entier est d'un brun noirâtre, peu brillant, sans taches jaunes ou testacées. Elles varient pour la taille, comme les Opilus; l’une d’elles ( porcala ) est le plus grand Cléride que l’on connaisse. Ces trois espèces sont disséminées au loin sur le globe (2). TILLICERA. Spin. Mon. d. Clérit. I, p. 157. Palpes labiaux deux fois plus longs que les maxillaires; leur dernier article très-grand, en triangle plus long que large; celui des maxillaires subcylindrique. — Mandibules robustes, munies d’une dent près de leur extrémité. — Labre transversal, échancré en avant. — Yeux médiocres, saillants, fortement échancrés en demi-cercle. — Antennes assez lon¬ gues, de onze articles : 4-10 triangulaires, serrés, croissant graduelle¬ ment, fortemer.t dentés en scie, 11 de la longueur des deux précédents, ovale et obtus au bout. — Prothorax transversal, déprimé et un peu ré¬ tréci en avant, brusquement étranglé et fortement rebordé à sa base. — Elylres beaucoup plus larges que la base du prothorax, parallèles, ar¬ rondies en arrière. — Pattes grêles, médiocres; cuisses postérieures un peu plus courtes que les ély très ; les articles 2-4 des tarses munis de lamelles bilobces, sauf au 2e des postérieurs; ce dernier mince et com¬ primé, les deux suivants courts, larges, bilobés; crochets appendiculés. — Corps parallèle, pubescent. Ces caractères sont empruntés à M. Spinola. L’espèce unique de Java (3), sur laquelle il a fondé ce genre, est de taille médiocre et a le faciès d’un Clerus. Ses ély très sont fortement ponctuées en stries dans (1) Syn. Notoxus, Fab. Syst. El. I, P- 287. (2) N. porcata, Fab. loc. cit.; Spin. Clérit., pl. 16, f. 2; Australie. — cri- bricollis, Spin. ibid. I, p. 203, pl. 16, f. 4; Nouvelle-Guinée. — Laplacei , Cas¬ teln. loc. cit.; Spin. pl. 16, f. 3; et Solier in Gay, Hist. d. Chilc; Zool. Col. pl. 9, f. 8; Chili. (3) T. javana , Spin. loc. cit. p. 160, pl. 12, f. 2. CLÉRIDES VRAIS. 441 les trois quarts de leur longueur. Cet insecte est noir, avec le prothorax et la base des ély très rouges; ces dernières sont ornées sur leur partie noire de trois taches veloutées, dont la première blanche, les deux au¬ tres de la couleur du fond. MM. A. While et Weshvood en ont décrit une seconde espèce (i) de la côte de Tenasserim, qui s’écarte un peu de la précédente par ses palpes labiaux à dernier article transversalement sécuriforme, et ses cuisses postérieures plus courtes, mais qui, néanmoins, semble apparte¬ nir réellement au genre. SERRIGER. Spin. Mon. d. Clérit. I, p. 170. Genre voisin des Tillicera et présentant les différences suivantes : Dernier article des palpes labiaux et maxillaires en triangle subéqui¬ latéral; celui des premiers un peu plus grand que celui des seconds. — Pattes courtes et robustes; tarses plus larges; le 2e des postérieurs muni, comme les deux suivants, d’une lamelle bilobée; crochets épais, profondément bifides à leur extrémité. — Corps plus court. Je ne connais pas non plus l'insecte du Mexique (2) sur lequel a été établi le genre ; mais j’ai à ma disposition une autre espèce du même pays qui en est voisine et conforme aux caractères qui précèdent. Une troisième a été décrite par M. A. White (ô). Ces insectes sont à peine de taille moyenne, pubescents et ponctués sur les ély très comme les Til¬ licera ; leur système de coloration varie. PLACOCERUS. Klüg, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1837, p. 122 (4). Je n’ai pas vu le rare et singulier insecte qui forme ce genre, et j’em¬ prunte les caractères de ce dernier à Klug, en m’aidant de la figure qui les accompagne. (1) T. chalybea, A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 51 et Westw. Proceed. of the Zool. Soc. 1852, p. 41, pl. 24, f. 5. — Le premier de ces auteurs (toc. cit.) rapporte en outre, avec doute, au genre une espèce du nord du Bengale qu’il nomme mutillœcolor . (2) S. Reichei , Spin. loc. cit. p. 171, pl. 12, f. 3; cette figure n’est nulle¬ ment conforme à la description de l’espèce. (3) S. Coffini , Clerid. of the Brit. Mus. p. 53; du Mexique également. (4) Syn. Ptycuopterüs, Klug, ihid. 1842, p. 317. Après avoir imposé au genre le nom que j’ai conservé, Klug lui a substitué celui-ci, mais à tort, attendu qu’en 1802 Meigen avait déjà fondé un genre Pi vchoptera parmi les Diptères. 442 CLÈR1DES. Palpes labiaux très-longs, leur dernier article en triangle allongé; celui des maxillaires cylindrique. — Labre assez fortement échancré. — Yeux assez grands, saillants, légèrement échancrés. — Antennes de onze articles: 1 obconique, 2-3 de même forme, plus courts; les suivants très-fortement élargis, transversaux, sauf le dernier qui est plus long et arrondi au bout, serrés, formant ensemble une grande lame un peu plus large dans son milieu. — Prolhorax subtransversal, rétréci en avant, arrondi sur les côtés en arrière. — Elylres courtes, un peu dilatées et arrondies postérieurement, assez fortement sillonnées, avec les sillons transversalement ponctués. — Pattes médiocres; cuisses postérieures notablement plus courtes que l’abdomen; tarses des Clerus. Ce n’est que dans le groupe des Ênopliides qu’on trouverait des an¬ tennes ayant quelque analogie avec celles décrites dans cette formule; mais la structure des tarses montre que le genre appartient, sans aucun doute, au groupe actuel; Klug l’a placé immédiatement à la suite des Clebus. L’espèce sur laquelle il l’a établi est de la taille de ces derniers et noire, avec la partie postérieure de la tète, le prolhorax et la moitié basilaire des élytres, d’un beau jaune. Le Muséum de Berlin l’a reçue de la Cafî'rerie (i). DOZOCOLLETUS. Chevrol. Revue Zool. 1842, p. 278 (2). Dernier article des palpes labiaux transversalement sécuriforme; celui des maxillaires subcylindrique. — Labre échancré. — Tête forte, sail¬ lante. — Yeux médiocres, arrondis, convexes, assez fortement èchan- crés. — Antennes assez courtes, grossissant graduellement, avec leurs trois derniers articles plus larges que les autres, le dernier plus long que les deux précédents réunis. — Prolhorax un peu plus long que large, fortement rétréci et un peu rebordé à sa base, impressionné en avant. — Elytres rétrécies antérieurement et pas plus larges que la base du prothorax, graduellement élargies et renflées en arrière, ponc¬ tuées en stries. — Pattes médiocres; cuisses postérieures plus courtes que l’abdomen; tarses des Clebus ; crochets simples. — Corps aptère, finement pubescent. L’absence dos ailes inférieures est un fait sans autre exemple parmi les Clérides. La forme générale n’est pas moins étrangère à ces der¬ niers et donne à ces insectes une ressemblance réelle avec les Cteno- (1) P. dimidiatus , Klug. Clerid. p. 316, pi. 1, f. 5. (2) Syn. Pezoporus, Klug, Clerid. p. 311; dès 1812 Ifliger avait déjà imposé ce nom à un genre de Perruches australiennes. J’ai du dès-lors donner la pré¬ férence à celui proposé par M. Chevrolat, bien qu’il ne soit pas accompagné de caractères. CLÊRIDES VRAIS. 443 stoma de la famille des Cicindélèles, ainsi que l’a dit M. Chevrolat. Néanmoins, ils appartiennent sans aucun doute au groupe actuel, car Klug n’en avait fait qu’une section du genre Clercs. L’espèce qu'il a décrite (I) est un petit insecte de la CalTrerie, noir, avec trois bandes blanches sur les élytres: la première basilaire, longitudinale, la seconde médiane et transversale, la dernière oblique et voisine de l'extrémité. M. Bohemann en a publié depuis deux autres (2) du même pays, tout aussi petites et de couleur leslacée, avec la tête et le prolhorax noirs ou brunâtres. C’est à ces deux auteurs que j’ai emprunté les caractères du genre, n’ayant vu aucun de ces insectes, qui sont très-rares dans les collec¬ tions. DERESTENUS. Chevrol. Mag. d. Zool. Ins. 1843; Col. d. Mexiq. p. 13. Dernier article des palpes labiaux très-grand, en fer de hache trans¬ versalement oblique; celui des maxillaires grêle et acuminé. — Labre échancré. — Tète ovalaire. — Yeux médiocres, assez saillants, subar¬ rondis, étroitement échancrés en demi -cercle. — Antennes courtes, médiocrement robustes, de onze articles : 1 pas beaucoup plus long, mais plus gros que les suivants, 2- 10 grossissant très-légèrement et décrois¬ sant peu à peu, serrés, 1 1 plus long, mais pas plus large que les deux précédents. — Prothorax transversal, un peu rétréci et subtubuleux dans son tiers antérieur, subparallèle sur les côtés, muni d’un rebord à sa base. — Elytres oblongo-ovales. — Pattes assez courtes et peu robustes; cuisses postérieures n’atteignant pas l’extrémité de l’abdomen; article basi¬ laire des tarses bien distinct (r>) ; les trois 1ers munis de lamelles échancrées : 1 allongé, 2-3 bilobés, 4 médiocre; crochets appendiculés ; leur portion basilaire dentiforme.— Corps médiocrement allongé, oblong, finement et densément villeux. Genre ambigu, composé d’une espèce (4) du Mexique, ayant le faciès, la sculpture des téguments de certaines Ortbopleüra du groupe des Énopüides dont l’excluent son prothorax et ses tarses qui sont faits comme dans celui-ci. Cet insecte est de la grandeur des Clercs, d'un brun varié de lestacé sur le dessous du corps et les pattes, avec le prothorax rougeâtre, orné (1) Pez. coarctatus •, Klug, loc. cit. pl. 1, f. 3. (2) Pez. discophorns, puberulus, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 490. (3) Cet article n’est nullement distinct en dessus, et la figure que M. Chevro¬ lat adonnée d’un des tarses (loc. cit. pl. 108, f. 1 b) et qui les représente pa¬ reils à ceux des Tillides, est tout-à-fait fautive. (4) D. quadrilineatuSj Chevrol. loc. cit.pl. 108, la b. CLEB1DES. 444 d’une tache médiane noire, et les élytres d’un brun clair; leur bord la¬ téral et une ligne longeant la suture sont lestacés. Je n’ai vu que l’exem¬ plaire sur lequel M. Chevrolal a fondé le genre, et qu'il a figuré. CLERONOMUS. Klug, Abhandl. d. Berlin. Acad. 1842, p. 282 (1). Menton carré, transversal.— Languette bilobée; ses lobes divergents. — Dernier article des palpes labiaux très-grand, en fer de hache allongé, très-oblique et fortement rétréci à sa base; celui des maxillaires subcy¬ lindrique. — Labre fortement échancré, subbilobé. — Tête brièvement ovalaire. —Yeux médiocres, assez saillants, assez fortement et étroite¬ ment échancrés en demi-cercle. — Antennes peu robustes, de onze ar¬ ticles : 1 en massue arquée, 2-8 obconiques, 9 11 un peu plus épais que les précédents, formant une petite massue assez lâche, le dernier plus grand, acuminé. — Prothorax subtransversal, étroitement rétréci et re¬ bordé à sa base, un peu rétréci en avant, avec un sillon transversal pa¬ rallèle au bord antérieur. — Elytres peu allongées, légèrement con¬ vexes, parallèles, arrondies en arrière. — Pattes assez grêles; cuisses postérieures presque aussi longues que l’abdomen; 1er article des tarses bien distinct en dessous; les trois suivants munis de courtes lamelles tronquées : 2 allongé, comprimé, 3-4 bilobés, 5 médiocre ; crochets ap- pendiculés, leur portion basilaire dentiforme. — Corps finement pubes- cent. Klug et M. Spinola se sont mépris au sujet du nombre des articles des tarses; il n’y en a que quatre (et non pas cinq) de visibles en dessus, comme ils le disent (2). Tous les caractères essentiels de ces insectes sont ceux des Thanâsimcs qui suivent, mais leur faciès est différent. Cela tient à leur prothorax un peu autrement fait, et à ce que leurs té¬ guments sont beaucoup moins velus, plus brillants et plus lisses; leurs élytres notamment sont simplement rugueuses et le plus souvent sans aucune trace de points enfoncés. Enfin, leur système de coloration, qui est assez varié, n’a rien de commun avec celui du genre en question. Il résulte de là que c’est une coupe établie sur le faciès plutôt que sur des caractères précis. Les genres Puoxics, de M. Chevrolat, et Colyphcs, de M. Spinola, correspondent exactement à celui-ci. Je ne vois pas non plus en quoi en (1) Syn. Phonius, Chevrol. Mag. de Zool. Ins. 1843; Col. d. Mexiq. p. 11. — Colyphus, Spinol. 3Ion. d. Clérit. I, p. 133. — Systengberes, Spin. Lbid. p. 130. (2) M. Chevrolat qui a figuré les tarses du Phonius sanguinipennis (loc. cit. pl. 107, f. 1 6c), a commis la même erreur que Klug et M. Spinola. J’ai sous les yeux l’exemplaire même qui a servi pour ces figures. CLÊR1DES VRAIS. 445 diffère celui que le second de ces savants entomologistes a fondé sous le nom de Systexoderbs (t). Les Cleronomus ne sont pas plus grands que les Tuanasimus et les Clercs dont ils sont si voisins. Leurs espèces décrites jusqu’ici sont ori¬ ginaires de Californie, du Mexique et de Colombie (2). TUANASIMUS. Latr. Gener. Crust. et Ins. I, p. 270 (3). Ce genre ne diffère absolument des Clercs qui suivent que par les antennes dont les trois articles terminaux forment une massue peu dis¬ tincte des articles précédents et plus ou moins lâche, en un mol pareille à celle des Cleronomus, dont il vient d’étre question (4). Tout le reste, sans aucune exception, est pareil dans les deux genres, quand en a re¬ tranché de celui ci quelques espèces qui me paraissent ne pas devoir y rester (5). (1) M. Spinola convient lui-môme que ces insectes sont très-voisins de ses Colyphus. Des quatre caractères différentiels qu'il leur assigne, trois (le corps plus large et plus court; le prothorax brusquement rétréci en arrière; les la¬ melles des deux lefS articles des tarses rudimentaires) n’ont manifestement pas une valeur générique; le quatrième (crochets des tarses inermes) n’est pas exact; ces organes sont tout aussi dentés à leur base que chez les Coltphos. (2) Cler. bimaculatus, Klug, loc. cit., pl. 2, f. 5; du Mexique (indiqué à tort comme du Cap dans le Catalogue des Clérides du Muséum britannique). — Phon. sanguinipennis, Chevrol. loc. cit., pl. 107; même pays. — Col. signati- collis, Spin. pl. 5, f. 5; de Californie, ainsi que les deux suivants. — C. cincti- penniSj Spin. pl. 5, f. 6. — C. rufipennis, Spin. pl. 9, f. 2. — C. terminalis, Spin. pl. 9, f. 1 ; Colombie. — C. interceptas, Spin. pl. 9, f. 3; Californie. — Syst. amœnus, Spin. pl. 7, f. 1, 2; Mexique. — S. viridipennis, Spin. pl. 7, f. 3; Colombie. — Clerus cyanipennis, Klug, Clerid. p. 307; Mexique. (3) Syn. Cleroides, Schæff. Elem. Entom. Tab. 137. — Attelabus Linné, etc. — Dermestes, Bostrichus Schrank. (4) Suivant M. Spinola (Clérit. I, p. 183 et 237), il y aurait, en outre des antennes, une autre différence entre les deux genres : chez les Thanasimüs les crochets des tarses seraient presque toujours simples, tandis qu’ils seraient très- rarement tels chez les Clercs; mais cette assertion n’est exacte que pour les espèces mentionnées dans la note suivante, qui ont en effet ces organes simples. Dans tous les vrais Tuanasimus ils sont appendiculés comme ceux des Clerus; seulement leur partie basilaire est rarement dentiforme. (5) Les suivantes seules me sont connues en nature : T. mitis Klug (Ver- reauxii, Spin. pl. 16, f. 1); du Cap. — marmoratus Klug {chinensis Fab., cn- pensis, Spin. pl. 15, f. 2); Cap. — Notoxus? sobrinus ( marmoratus var.?), Chevrol. Revue Zool. 1842, p. 277; Cap. (les Notoxus? versicolor, obsoletus, apicalis,fasciolalus , virescens, laïus, Chevrol. ibid., semblent également devoir venir ici; ils sont aussi du Cap). — impressus , Spinola in Gay, Ilist. d. Chile; Zool. IV, pl. 393, Col. pl. 9, f. 4; du Chili. Toutes ces espèces, et probablement encore plusieurs autres parmi celles mentionnées plus bas, outre leurs crochets (i.inuus. 4*6 Sous le nom rie Tiianasimus, Latrcille comprenait à la fois les insec¬ tes dont il s'agit ici et les (u.kucs. M. Spinola est le premier qui ait di¬ visé ce genre en deux et restreint le premier de ces noms à une. partie des espèces auxquelles Latrcille l'appliquait. Les deux genres sont si voi¬ sins. que ce n’est qu'avec répugnance que j'adopte son opinion (t). Les Tu AN Asnics sont bien moins nombreux que les Ci.iutus et répan¬ dus dans l'ancien continent et l'Amérique du Nord (-a). CLERUS. tÜEOFFR. lus. d. eut’, d. Paris, p. 303 (3). Menton trapé/iforme ou en carré transversal. — Languette bilobée; ses lobes divergents. — Dernier article des palpes labiaux très-grand, des tarses simples, ont la forme allongée et cylindrique, les yeux fortement granulés et le système do coloration des Axina et de certaines Piuoc.eka. Elles doivent par conséquent former dans le groupe actuel un genre propre qui me paraît devoir être placé près îles Opilus et dos Natalis. (1) J'entre encore moins dans les vues de SI. Spinola lorsqu’il intercale jus¬ qu’à six genres (Nataus, Tuakeroci.ehus, Thogodeniuion, Notoxus, Olestekcs, Schobic.eu) entre les Tiuxasimcs et les ('u nes. M. J. L. Le Conte (Ann. of tlie Lyc. of New-York, V, p. 10) est beaucoup plus prêt d'un arrangement naturel lorsqu’il les réunit en un seul ; mais je crois qu’il va un peu trop loin en leur associant les Thaneuoclercs. (2) Les espèces authentiques du genre peuvent se partager en deux divisions : A. Yeux grands, un peu rapprochés sur le front (Klug a réuni cette division aux Stigmathtm) : T. vnitillarius, Linné, Fab., Oliv. etc.; Spin. pl. 17, f. 4; de toute l’Europe. R. Yeux assez petits, latéraux : T. fonnicarius auctor. (Var. Clcr. ru/ipes lloppe. Klug; fenwralis Zetterst.), même pays. — quadrinuiculatus Fab., Pauz. Spin. pl. là, f. 3, même pays. — Les suivantes sont de l'Amérique du Nord • Cler. trifasciatus , Say, Journ. of the Acad, of Philad. Y, p. 175. — dubius, Fab. Syst. El. 1, p. 280 (T. ruficeps, Spin. pl. 14, f. 2). — undatulus, Say, Boston Journ. of nat. Hist. 1, p. 103. — nttbilus, lvlug, Clerid p. 380 (T. abdo- mitialis Kirby). Les espèces qui suivent me paraissent avoir besoin d’être revues avant d’être admises définitivement dans le genre: Notants indiens, Fab. Syst. El. 1, p. 288; des Indes selon Fabricius, du Cap selon M. A. Whito. — T. pictus , Spin. loc. cit. I, p. 194, pl. là, f. 1 ; des Indes or.; cette espèce se distingue des autres par ses yeux plus gros et fortement granulés. — T. coltmbicus , Spin. Clérit. I, p. 195, pl. 18, f. 4; de Colombie. — T. accinctus, acerbus , con/usus, Newm., The Entomol. p 364; de l'Australie. — T. capicola, W'estw. Proceed. of the Zool. Soc. 1852, p. 38; Cap. — irregularis , W'estw. ibid. pl. 25, f. 4; môme pays. — sellât us, W'estw. ibid. p. 42, pl. 25, f. 8; Indes or. — anthicoides (Whitc) W'estw. ibid. p. 43, pl. 27, f. 8 ( pictus ? Spin.) ; Ceylan. — subscutel- laris , West w. ibid. p. 44, pl. 25, f. 0; Indes or. — cttrsorius, W'estw. ibid. p. 53, pl. 25, f. 5; Australie. (3) Syu. Tranasimus Latr. — Aïtelabus Linné, etc. CLtBIUK* Vit Ail. 447 transversalement et obliquement securiforrne, celui des maxillaires sub- cyliridrique ou légèrement ovoïde. — Mandibules billes à leur extré¬ mité. — l-abre écbancré. — Tète ovalaire, souvent ren..ée sur le verlex. — Veux au plus médiocre*, peu saillants, assez fortement «chancres. — Antennes plus ou moins courtes, de onze articles: 1 en eôoe arqué, 2-5 cylindriques oa obconiqaes, décroissant plus ou moins, G-S plus courts, obconiqaes, Jin peu plus larges, 9-11 formant une petite rnassae serrée, le dernier plus grand, obliquement tronqué ou obtus. — Pro¬ thorax transversal, subtubuleux en avant, avec une dépréssion triangu¬ laire en dessus, souvent renflé sur les côtés, étroitement rétréci et rebordé à sa base (1,. — Elytres courtes, plus larges que la ha.se du prothorax, parallèles et arrondies en arrière. — Pattes moyennes, assez robustes ; cuisses postérieures atteignant presque le sommet des élytres; ltr article des tarses Ires-court; les trois suivants munis de lamelles échancrées ; 2 médiocre, 3-4 déprimes, bilobés, 5 médiocre; crochets appendictilés ; leur portion basilaire en général dentifonne au bout. — Corps court, assez convexe ou déprimé, pnbescent. Geoffroy n’a en réalité décrit aucune espece de ce genre [î)f et c’esf Fabridus qui, le premier, a donné au n orn de Clebcs l'acception qu’ii a ici, en comprenant dans ce genre plusieurs espèces qui ne lui appar¬ tiennent pas. Il y a là, rigoureusement parlant, une atteinte au droit de priorité, mais dont la réparation entraînerait plus d inconvénients que d’avantages. Les Clebcs forment le groupe le plus nombreux et l’un des plus répandus delà famille. Aucun d’eux n’est aa-dessus de la tail»e moyenne, et il est rare qu’ils soient très-petits. Leurs couleurs sont tres-variees et forment en général un dessin élégant, dans lequel des poils couchés et de nuances autres que les téguments, entrent souvent pour une partie. Ils sont plus constants sous le rapport de la sculpture de leurs élytres. Chez presque tous, ces organes sont simplement rugueux, et quand ils (ly it ne connais que le C. nitidut ChervroL, mentionné plus bas, qui lasse exception a cette forme. Son prothorax en cône renversé, long et tres-régulier, réuni a ses téguments complètement lisses, l’éloigne du reste du genre auquel il appartient par ses antennes. Ç, lies quatre especes qu’il comprend dans le genre, la pren.ere est un T t> cho&es. la seconde une 5eciobu, la troisième un Ormes; la derc.-re est étran¬ gère a la fam.:le. D’après cela. Lat: .. e, a partir du v Gen-ra Crostaceorum et Insectomm », a appliqué, dans tous ses ouvrages, le nom de Clebcs aai Tsjcbolls de Herbst, et donné celui de Thasasixc- aux insectes dont il s-’a- git en ce moment. Si l’on adopte son opinion, le nom de Tbjcboms, si an¬ cien et si convenable, doit disparaître 4e ia nom es levure ent; moi urique, a moins qu’a l’Imitation de Dejean, on ne suppnme celui de Clebcs, ce qui n est pa- admissible. L vaut mieux, ce me semble, s’en tenir au parti que j’ai adopté, en, me conformant a ce qu’a fait M. Spinola. CLÉIUDES. 448 présentent des sillons ou des points enfoncés, disposés en rangées régu¬ lières, cela ne s’qbserve qu’à leur base et sur une faible étendue. L’Europe ne possède qu'une espèce ( brevicollis ) du genre, propre à la Hongrie. Nulle part il n’est aussi richement représenté qu’en Amé¬ rique. L’Afrique, les Indes orientales et l’Australie en ont aussi un certain nombre d’espèces. Celles décrites s’élèvent à près d’une cen¬ taine (t). (1) M. A. White (Clerid. of the Brit. Mus. p. 20) en énumère 66, dont la dernière (anthicoides Westw.) paraît plutôt être un Thanasimcs. En voici la liste avec quelques légères corrections dans la synonymie. C. nitidus, Chevrol. Revue Zool. 1843, p. 24 (lœvigatus, Spin. pl. 21, f. 1; Var. nebulosus, Spin. pl. 21, f. 2); Mexique et Colombie. — flavosignatus, Spin. pl. 21, f. 3; Brésil. — bilobus, Spin. pl. 21, f. 4; Brésil. — miniatus, Spin.pt. 47, f. 2; Brésil. — sobrinus, Casteln. in Silberm.Rev. ent. IV, p.45; Spin. pl. 22, f. 4; Brésil. — erythropus, Klug, Clerid. p. 304; Brésil.— comptas, Klug, ibid. p. 304; Brésil. — planonotatus , Casteln. loc. cit. IV, p. 45 (pul- chellus Klug, Spin, pl.22, f. 2; oblique fasciatus Chevrol.); Brésil. — artifex , Spin. pl. 22, f. 3; Cayenne. — distinctus, Spin. pl. 22, f. 6; Brésil. — pu- sillus, Klug, loc. cit. p. 306, Spin. pl. 22, f. 1 [arcuatus, Spin. I, p. 245); Brésil, Colombie. — mysticus, Klug, loc. cit. p. 300; Spin. pl. 22, f. 5 [anti- quus , Spin. I, p. 246); Brésil. — crabronarius , Spin. pl. 23, f. 1; Amér. bor. — mexicanus, Casteln. loc. cit. IV, p. 44; Spin. pl. 27, f. 2; Mexique. — Venator, Chevrol. Mag. d. Zool. Ins. 1843; Col. d. Mexiq. p. 18 [mexicanus var. B, Spin. pl. 23, f. 2) ; Mexique. — annulatus, Eschsch. Entomogr. p. 50 [variegatus, Spin. pl. 23, f. 4); Brésil. — decussatus, Klug, loc. cit. p. 296; Spin. pl. 25. f. 1 ( Hœpfneri , Spin. 1, p. 256); Mexique. — versicolor, Casteln. loc, cit. p. 45, Spin. pl. 26, f. 6) (Var. cruentatus, Spin. pl. 26, f. 5; scenicus , jucundus Klug; miniaceus, Blanch.); Brésil. — minutas, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 90, pl. 6, f. 4; Buenos-Ayres. — nigriventris, Blanch. ibid. p. 90, pl. 6, f. 3; Corrientes. — triplagiatus, Blanch. ibid. p. 90, pl. 6, f. 3; Brésil. — ichneumoneus Fab., Klug, Spin. pl. 24, f. 3 [rufus Oliv., Spin. I, p. 252); Amér. bor. — bombycinus, Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. I; Spin, pl. 24, f. 1 [œneicollis, Spin. I, p. 254); Mexique. — lunatus Sturm, Spin, pl. 24, f. 2; Amér. bor. — sonatus, Klug, loc. cit. p. 297 (abdominalis Che¬ vrol.); Mexique. — Colombiæ, Spin. pl. 46, f. 6; Colombie. — .varias, Klug, loc. cit. p. 296; Mexique. — ornatus, Spin. pl. 25, f. 2; Mexique. — Laportei, Guérin-Ménev.; Spin. pl. 2*6, f. 4; Mexique. — nigrocinctus , Klug, loc. cit. p. 294 (Var. bicinctus, Spin. pl. 24, f. 4); Mexique. — ruficollis, Casteln. loc. cit. IV, p. 45; Spin. pl. 26, 1'. 2; Cayenne. — lœtus, Klug, loc. cit. p. 301; Mexique. — tricolor, Casteln. loc. cit. p. 46; Spin. pl. 24, f. 6. — cinereopilo- sus, Blanch. iu d’Orb. loc. cit. p. 91; Brésil, — nigripes, Say, Journ. of the Acad, of Philad. III, p. 191; Spin. pl. 25, f. 3 (Var. rufiventris, Spin. pl. 23, f. 3; dübius, Spin. pl. 25, f. 4) ; Amér. bor. — trifasciatus , Say, loc. cit. p. 375 [nigripes var. A. White); Amér. bor. — rosmarus , Say, loc. cit. p. 190, Klug ; Amér. bor. — Fischeri, Spin. pl. 25, f. 6; Perse. — brevicollis, Spin. I, p. 266, pl. 25, f. 6; Hongrie. — angustus, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of. New-York, V, p. 21 (oculatus, Spin. pl. 26, f. 1); Amér. bor. — trogositoides, Spin. I, p. 269, pl. 27, f. 1; Mexique. — sphegeus, Fab., 01., Spin. pl. 27, f. 4; Amér. bor. — arachnodes, Klug, loc. cit. p. 299; Spin. CLFR1DES VRAIS. U9 THANEROCLERUS. Spin. Revue Zool. 1841, p. 73 (1). / Palpes courts, subégaux; le dernier article des labiaux légèrement triangulaire; celui des maxillaires un peu déprimé cl tronqué au bout. — Mandibules robustes, bifides à leur extrémité. — Labre transversal, entier. — Tête ovalaire, assez allongée, uniformément convexe.— Yeux petits, transversaux, peu saillants, à peine échancrés. — Antennes cour¬ tes, de onze articles : 1 médiocre, gtos, 2-S obeoniques ou subcylindri¬ ques, subégaux, 9-1 1 formant une petite massue assez serrée, le der¬ nier arrondi ou acuminé au bout. — Prolhorax plus long que large, déprimé et sans traces de sillons transversaux eu dessus, presque gra¬ duellement rétréci en arrière. — Elytres courtes, parallèles, arrondies pl. 3, f. 2; Amér. bor. — luscus, Klug, loc. cit. p. 299. — viduus, Klug, toc. cit. p. 297; Spin. pl. 27, f. 3 (erythrogaster , Spin. I, p. 272); Amér. bor. — præustus, Klug, loc. cit., p. 298; JVIexique. — signatus, Klug, loc. cit. p. 301; Spin. pl. 23, f. 5 ( bisignatus , Spin. I, p. 272; Var. vulneratus Klug); Mexique. — longulus, Spin. pl. 46, f. 8; Chili. — tibialis, Klug, loc. cit. p. 302; Brésil. — lepidus, Klug, loc. cit. p. 302; Brésil. — maculicollis, Spin. p. 23, f. 7 (an huj. gener.?); Mexique. — thoracicus Oliv. (nec Say); Spin. pi. 26, f. 3 (mo- nilis Melsheim); Amér. bor. — gambiensis, Casteln. loc. cit. 1Y, p. 46; Spin, pl. 24, f. 5; Sénégal. — Silbermanni, quadrinotatus , assimilis, nigromacula- lus, zébra , Chevrol. Mag. de Zool. loc. cit. 1843, p. 17 sq.; Mexique. — seri- cans, du Mexique ; holosericeus, de Californie; lateeinctus , du Brésil; guttuhis, de l'Australie; A. Wliite, Clerid. of the Brit. Mus. p. 58. — Lacordairei, Spin, pl. 36, f. 6; Brésil. — crassus, Newm., The Entomol. p. 15; Australie. — crw- ciatus, Mac-Lcay in King’s Surv. of the coasts of Austral. Il, p. 442; Au¬ stralie. Aj.: C. nigrifrons, Say, Journ. of the Acad, of Philad. III, p. 190; Amer. Bor. — quadrisignatus, oculatus, undafulus, Say, Boston Journ. of the nat. Hist., 1, p. 162; môme pays. — eximius, Mannerh. Bull. Mosc 1843, p. 248; trouvé à bord d’un navire allant de Californie dans l’Amér. du Sud. — analis , cordifer, truncatus, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V. p. 20; Amér. bor. — rufescens, J. L. Le Conte, ibid. p. 212; Californie. — Spinolœ, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. YI, p. 226; Mexique. — den- ticollis, Spin, in Gay, Hist. d. Chilc; Zool. IV, p. 407; Chili. — lugubris, axil- laris, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 85; Pérou. — signifer, ludicrus , amictus, nodicollis, sexnotatus, equestris, amenulus, quadrioculatus , nalalensis, di- chrous, inœqmlicollis , graciliSj ncglectus, mutabilis , Bohem. Ins. Calfrar. I, p. 492. — sanguinalis , Westw. Proceed. of the Zool.jsoc. 1852, p. 36, pl. 25, f. 7; Natal. — Bengala, Westw. ibid. p. 41, pl. 25, f. 11; Bengale. — postica- lis, Westw. ibid. p. 42, pl . 25, f. 12; Indes or. — zebratus, Westw. ibid. p. 43, pl. 26, f. 11; Indes or. — ventralis , Westw. ibid. p. 51; Australie. — sepul- cralis, Westw. ibid. p. 52, pl. 25, f. 9; Australie. (1) Syn. Clerüs, A. Lefebvre, Say, Klug, J. L. Le Conte, — Thanasimüs Newm. Coléoptères. Tome IV. 29 *50 CLÈniDES. en arrière.— Pattes courtes; cuisses renflées, les postérieures beaucoup moins longues que l’abdomen; tarses très-courts, les antérieurs dépri¬ més, les autres cylindriques; leur 1er article à peine distinct, 2 un peu plus long que 3-4 et à peine échancré au bout; ceux-ci pourvus de très- petites lamelles, le 5e plus long que les précédents réunis; crochets sim¬ ples. — Corps peu allongé, faiblement pubesccnt. Genre composé de quelques petites espèces ayant le faciès de cer¬ tains Clercs, mais bien distinctes de ceux-ci par la structure de leurs tarses qui sont plus courts que dans aucun autre genre de Clérides, et plusieurs autres particularités secondaires. La sculpture des téguments n’est pas non plus la même que chez les Clercs; le prothorax et les élytres sont couverts de points enfoncés, confluents sur le premier, plus gros et no» confondus sur les secondes. Les deux espèces typiques sont d’un beau rouge clair, avec le prolhorax d’un brun rougeâtre ; l’une est des Indes orientales, l’autre de l’Amérique (1). Ou leur a adjoint deux autres qui me sont inconnues (2). PLATYCLERUS. Spin. Revue Zool. 1841, p. 75 (3). Palpes subégaux; leur dernier article semblable, en triangle allongé. — Labre saillant, échancré. — Tête courte, large, subverlicale. — Yeux assez gros, médiocrement saillants, ovalaires, étroitement échancrés en demi-cercle. -- Antennes courtes, de onze articles : 1 épais, cylindrique, 2-8 de meme forme, grêle, décroissant à partir du 4e, 9-11 formant une petite massue assez lâche, le dernier ovoïde. — Prothorax transversal, arrondi sur les côtés et fortement rétréci en arrière. — Elytres cour¬ tes, parallèles, arrondies en arrière, très-déprimées en dessus. — Pattes médiocres ; hanches antérieures et intermédiaires subglobuleuses, sail¬ lantes ; cuisses renflées, surtout les antérieures, les postérieures attei¬ gnant presque le sommet des élytres; tarses courts; leur 1er article très- petit, les trois suivants munis de lamelles échancrées : 2 comprimé, plus court que 3-4 réunis, ceux-ci bifides au bout, 5 assez long, grêle; cro¬ chets simples. — Proslernum assez large entre les hanches antérieures. — Corps parallèle, très-déprimé, pubescenl. (1) Cler. Buquetii, A. Lefebvre, Ann. d. 1. Soc. entom. IV, p. 577, pl. 16, f. 4; Spin. pl. 17, f. 3; des Indes orientales. — Cler. sanguineus, Say, Bos¬ ton Journ. of nat. Hist. I, p. 162; Spin. pl. 17, f. 2; de l’Amér. bor. (2) M. A. White (Clerid. of the Brit. Mus.) rapporte ici le Thanas. accinctus Newm. in The Entomol. p. 368, de l’Australie; et, avec doute, le Cler. dermes- toides, Klug, Clerid. p. 310; de l’Arabie. (3) Et Mon. d. Clérit. I, p. 332. — Syn. Clerus, Casteln. in Silberm. Revue entom. IV, p. 46. CLÉBIDES TRAIS. 451 De Ions les Cléridcs, ceux-ci sont les plus déprimés. Cette forme, réunie à celle des quatre hanches antérieures et du prosternum, qui est sensiblement plus large que dans le reste de la famille, les fait recon¬ naître sans peine. Ce sont d’assez petits insectes de Madagascar, rugueux en dessus, surtout à la hase des élytres, et d’un noir presque mat ; l’un d’eux { planalus ) a les élytres traversées par une large bande d’un blanc jaunâtre et dcchirce sur ses bords. On n’en connaît que deux es¬ pèces (1). AULICUS. Spin. Revue Zool. 1841, p. 74 (2). Menton subtrapéziforme. — Languette saillante, légèrement écfmi- crée ; ses lobes arrondis. — Dernier article des palpes labiaux en trian¬ gle subéquilatéral, celui des maxillaires en triangle allongé. — Mandi¬ bules munies d’une petite dent submédiane. — Labre échancré. — Tête ovalaire, assez courte. — Yeux médiocres, ovalaires, assez fortement échancrés. — Antennes courtes, de onze articles: 1 épais, subcylindri¬ que, 2 presque aussi gros, court, obeonique, 3-8 cylindriques, décrois¬ sant graduellement, 9-11 formant une petite massue médiocrement serrée, le dernier presque aussi long que les deux précédents réunis, subovoïde. — Prolhorax aussi long que large , renflé sur les côtés , fortement rétréci et rebordé à sa base, muni en dessus d’un sillon antérieur transversal. — Elytres courtes, subparallèles, arrondies en arrière. — Pattes médiocres; cuisses postérieures un peu plus cour¬ tes que l’abdomen; tarses des deux paires antérieures déprimés, les postérieurs longs et plus grêles; le 1er article de tous bien distinct , les trois suivants munis de lamelles un peu échancrées : 2 des postérieurs allongé, 34 déprimés, bilobés, 5 médiocre; crochets simples. — Corps peu allongé, déprimé, pubescent. Le type du genre (a) est un insecte de l’Australie, très semblable à certains Clercs de forme déprimée, mais facile à distinguer de ces in¬ sectes par la structure de ses palpes et des crochets de ses tarses. Ses élytres sont criblées de gros points enfoncés, lout-à-fail confluents chez quelques individus, plus discrets chez d'autres. Son système de colora¬ tion, toujours uniforme, varie tellement, qu’il ne semble point en avoir qui lui soit propre. J’en ai sous les yeux des*exemplaires d’un bronzé obscur ou clair, d’autres d’un ronge cuivreux ou d’un beau bleu, avec les nuances intermédiaires; ces derniers ont les pattes d'un rouge fauve. (1 ) Cler. planatuSj Casteln. loc. cit., Spin. pl. 28, f. 4. — clongatus, Spin. Clérit. II, p. 145, pl. 46, f. 2. (2) Et Mon. d. Clérit. I, p. 328. — Syn. Mcisca, Spin. ibid. II, p. 147. — — Clercs INewm. — Notoxus Boisduv. — Opîlus A. White. (3) Cler. instabilts , Newm. The Entom. p. 15; Spin. pl. 28, fig. 1. 452 CLÊRIDES. Il y en a, dans la Nouvelle-Zélande, une autre qui parait aussi assez variable (i). M. Spinola, qui n’a connu que la première de ces espèces, lui a as¬ socié un insecte du Mexique (2) qui paraît appartenir réellement au genre, malgré son faciès un peu différent. Son genre Mcisca est établi sur une autre espèce (3) de Colombie; comme il ne lui assigne pas d'autres caractères différentiels que d’avoir le dernier article de tous les palpes «moins \isiblement large que long,» tandis qu’il serait « aussi large ou plus large que long» chez les Aulicos (ce qui n’est vrai que pour les labiaux), je ne pense pas que ce genre puisse être adopté. TARSOSTENUS. Spin. Mon. d. Clérit. 1, p. 287. Palpes subégaux, leur dernier article en triangle allongé et oblique¬ ment tronqué au bout; celui des labiaux un peu plus large que celui des maxillaires. — Mandibules simples à leur extrémité. — Labre échancré. — Tête ovalaire, assez allongée. — Yeux médiocres, réni- formes, largement échancrés. — Antennes courtes, grêles, de onze ar¬ ticles : 1 peu allongé, gros, 2-8 graduellement plus courts et plus larges, 9-11 formant une massue médiocre et peu serrée, le dernier ovalaire et beaucoup plus grand que chacun des deux précédents. — Prothorax al¬ longé, peu convexe, légèrement rétréci d’avant en arrière. — Elytres très-allongées, parallèles, arrondies en arrière. — Pattes médiocres; cuis¬ ses postérieures assez fortes et beaucoup plus courtes que l’abdomen; tarses antérieurs courts, déprimés, les autres longs, grêles ; leur 1er article assez distinct; les trois suivants munis de très-courtes lamelles entières: 2 aussi long que les deux suivants réunis, ceux-ci courts, bilobés, 5 long; crochets simples. — Corps linéaire, grêle, finement pubescent. Le Clerus univillalus de Rossi (4), l’une des espèces de la famille les plus petites et les plus allongées, est le type et parait être la seule qui puisse rentrer dans ce genre. On en a décrit deux autres de l’Afri¬ que australe et de l’Amérique du Nord que j’ai sous les yeux, et aux¬ quelles je ne puis trouver aucunes différences essentielles (5). Ce petit (1) Not. pantomelas, Boisduv. Faune de l’Océan., II, p. 138; Spin. pl. 6, f. 14; A. White, Voy. ot the Ereb. and Terr.; Entom. p. 8. (2) A. Nero , Spin. Clérit. I, p. 331, pl. 28, f. 1. (3) M. bitœniata, Spin. loc. cit. pl. 46, f. 4. (4) Faun. etrusc.; Mant. I, p. 44. (5) Ces deux espèces sont le Tars. succinctus, Chevrol. Rev. Zool. 1842, p. 277, de l’Afrique australe, décrit depuis par M. Bohemann (Ins. Cadrai-. I, p. 508) comme étant identique avec l’espèce européenne; et 1 ’Opilus albofus- CLÉDIDES VRAIS. 453 inseclc, découvert primitivement en Italie, et qui sc trouve également dans plusieurs contrées de l’Europe moyenne, serait ainsi en partie cosmopolite. Il est d’un noir brunâtre assez brillant, et ses élylres, ponctuées en stries Irès-scrrccs, sont traversées, un peu au delà de leur milieu, par une bande blanche ou jaunâtre. TROGODENDRON. Guérin-Ménev. Icon. d. Règne anim Ins. p. 53 (1). Menton en carré transversal. — Languette bHobée ; ses lobes arrondis et divergents. — Dernier article des palpes labiaux transversalement sécuriforme; celui des maxillaires en fer de hache allongé. — Mandi¬ bules robustes, assez longues, munies d'une petite dent avant leur som¬ met. — Labre transversal, légèrement échancré. — Tcte ovalaire, — Antennes courtes, robustes, de onze articles : 1 cylindrique, 2-5 obeo- niques, plus longs que larges, 6-8 de même forme, transversaux, 9-1 1 plus larges, formant graduellement une massue aplatie (2); le dernier beau¬ coup plus grand que les autres, obliquement arrondi au bout. — Yeux grands, réniformes, largement et fortement échancrés. — Prolhorax régulièrement ovoïde, tronqué en avant, étranglé à sa base; celle-ci plane. — Elylres médiocrement allongées, cylindriques, notablement plus larges que la base du prothorax, arrondies en arrière. — Pattes robustes; cuisses postérieures un peu plus courtes que les élylres, légè¬ rement arquées; tarses médiocres; article 1 de tous peu distinct; les trois suivants munis de larges lamelles échancrés: 2 des postérieurs al¬ longé et comprimé, 3-4 égaux, rétrécis en arrière, bilobés, 5 assez long; crochets grands et simples. — Corps cylindrique, pubescent. Le type du genre (3) est l’un des plus grands et des plus beaux dé¬ rides connus. C'est un insecte de forme robuste, noir, avec les antennes ciatus, Melsheim. Proceed. of the Acad. ofPhilad. II, p. 306, des Etats-Unis. 31. J. L. Le Conte (Ann. of tlie Lyc. of New-York, V, p. 17) l’a conservé comme une espèce à part. Le Tarsostenus zonatus du Voy. au Pôle sud (Entom. p. 62, pl. 4, f. 14), espèce originaire de l’Australie, n’appartient certainement pas au genre, à en juger d’après la description et la figure : c’est probablement un Eleale. (1) Syn. Clercs Schrebers, Newm. — Xanthoceros pars, Newm. — Trichodes Schœnh. (2) Ces organes sont manifestement construits sur le môme type que eelles des Scrobiger qui suivent. La seule différence consiste en ce que chez ces der¬ niers les trois articles terminaux sont un tant soit peu brusquement élargis. Il est réellement hnpossrible de placer les deux genres dans deux sections diffé¬ rentes basées sur les antennes, comme l’a fait 31. Spinola. (3) Cler. fasciculatus, Schrebers, Trans. oftheLinn. Soc. VI, p. 195, pl.20, f. 6; Spin. Clérit. pl. 18, f. 1. 454 CLÉRIDES. d’un beau jaune, comme celles des Scrobiger. Ses élytres sont criblées dans plus de leur moilié antérieure d’excavations serrées, régulière¬ ment disposées, et munies chacune près de leur base d’un tubercule fas- ciculé. Une large bande d’un noir velouté et limitée en avant par un liseré blanchâtre, succède à ces excavations; le sommet des élytres est rugueux et revêtu de poils gris chatoyant. Ce bel insecte est de l’Australie, et commun dans les collections. Une seconde espèce du même pays a été décrite par M. Newman (1); mais elle me paraît n’être qu’une variété de la précédente. SCROBIGER. Spin. Mon. d. Clérit. I, p. 230. Menton presque carré. — Languette échancrée. — Dernier article des palpes labiaux subtransversalement sécuriforme, celui des maxillaires en fer de hache allongé et arrondi au bout. — Mandibules assez saillantes, munies d’une dent submédiane. — Labre échancré. — Tète assez forte¬ ment prolongée au-devant des yeux. — Ceux-ci assez grands, médio¬ crement saillants, subovalaires, assez fortement échancrés. — Antennes courtes, robustes, de onze articles : 1 cylindrique, 2-6 obconiques, 7-8 élargis, 9-11 beaucoup plus grands que les précédents, presque carrés, formant une massue déprimée et serrée; le dernier muni d’un faux article largement tronqué. — Prothorax plus long que large, ré¬ tréci en avant, étranglé et rebordé à sa base, renflé et arrondi sur les côtés, fortement impressionné en dessus entre ces deux rendements. — Elytres allongées, parallèles, planes en dessus, couvertes de profondes excavations. — Pattes assez longues; cuisses postérieures fusiformes, un peu plus courtes que les élytres ; article 1 des tarses très-court à toutes les pattes, le 2U des postérieurs allongé, comprimé, muni, ainsi que les deux suivants, d’une lamelle bilobée; ceux-ci assez longs, bi- lobés au bout, le 5° médiocre; crochets assez grands, munis d’une pe¬ tite dent à leur base. — Corps allongé, linéaire. Ce genre est établi sur une belle espèce de l’Australie (2), qui paraît, au premier coup-d’œil, très-distincte des Trogodendron, par suite de sa forme allongée, déprimée en dessus et de la sculpture de ses téguments. Mais il existe des espèces du même pays, que n’a pas connues M. Spi- nola (s), et qui sont intermédiaires entre elle et le Trog. fasciculalum, (1) Cler. honestus, Newm., The Entomol. p. 16. (2) Cler. splendidus, Newm. The Entom. p. 15 ( Scrob . Reichei, Spin. toc. cit. pl. 14, f. 1). (3) L’une d’elles est le Xanthocerus idoneus de M. Newman (loc. cit. p. 363). Sa taille, sa forme générale, la sculpture de ses téguments et son système de coloration tiennent exactement le milieu entre le Scrobiger splendidus et le CLÊBIDES V B A I S . 4S5 à tel point que les limites entre ce genre et le précédent ont presque disparu. Il est probable que tous deux devront être réunis quelque jour. Le Scr. splcndidus, type de celui-ci, est d’un bronzé obscur très- brillant, avec les antennes et les tarses d’un beau jaune; scs élytres sont traversées par deux bandes: l’antérieure jaune, la postérieure formée par des poils blancs; la première est sujette à disparaître. Cet insecte est de taille moyenne et assez commun dans les collections. OLESTERUS. Spin. Mon. d. Cléril. I, p. 226. Dernier article des palpes labiaux et maxillaires très-grand, oblique¬ ment et transversalement sécuriformc, arrondi sur son bord antérieur. — Labre transversal, entier. — Yeux transversaux, peu saillanls, échan- crés en demi-cercle. — Antennes assez courtes, de onze articles: 1 sub¬ cylindrique, 2 court, cylindrique, grêle, 3-8 de même forme, décrois¬ sant graduellement, 9-11 formant une massue allongée, déprimée, en scie, le dernier obliquement ovale. — Prolhorax subtransversal, régu¬ lièrement convexe, arrondi en avant, étrangle à sa base. — Elytres pa¬ rallèles, convexes, arrondies en arrière. — Pattes assez longues, surtout les postérieures, leurs cuisses dépassant les ély très en arrière ; tarses larges, courts et déprimés; leur 1er article rudimentaire, peu distinct, les trois suivants munis de larges lamelles faiblement échancrées; cro¬ chets appendiculés.— Proslernum largement et profondément échancré en avant; sa saillie postérieure très-étroite, élargie en arrière des han¬ ches antérieures en une petite lame reçue dans une dépression du raé- sosternum (i). — Corps parallèle, pubescent. Je ne connais pas l’espèce (2) de l’Australie sur laquelle M. Spinola a fondé ce genre ; mais, d’après la description et la figure qu’il en donne, elle a complètement le faciès d’un Tuogooendbon, et il ressort de la Trogodendron fasciculation; seulement il a le prothorax fait comme le pre¬ mier. L'intervalle entre ces deux espèces est presque entièrement comblé par une autre espèce que j’ai sous les yeux et que je crois inédite. Ces quatre in¬ sectes ne sont évidemment que des modifications graduelles d'un même type. (1) Ce caractère est moins remarquable qu’il ne parait l'être et me semble n’avoir qu’une médiocre importance. Rien n’est plus fréquent chez les Coléop¬ tères en général dont les hanches antérieures sont subcontiguës, que de voir la saillie prosternale se dilater en arrière d’elles en une petite plaque de forme variable. La famille actuelle en ofTre une multitude d’exemples. Que cette pla¬ que soit ensuite en rapport avec une petite dépression du mésosternum, cela n’est pas très-rare (Voyez par ex. la Natalis porcata ), et je ne puis voir là un caractère réellement générique. (2) O. australis, Spin. loc. cit. p. 229, pl. 20, f. 2. ♦56 CLÉR1DHS. formule qui précède, qu’elle ne diffère essenliellcment de ce genre que par la structure des palpes, des antennes et des pattes. La sculpture des élytres est la même que celle du Trog. fascicuialum; on y retrouve jus¬ qu’à ces tubercules que ces dernières présentent près de leur base. Quant aux couleurs, l’insecte est noir, avec la partie postérieure des ély¬ tres revêtue de poils rouges; en avant de ces poils se voit, sur chacun de ces organes, une étroite bande transversale d'un blanc d’ivoire. D’après cet ensemble de caractères, je crois que ce genre doit être placé immédiatement à côté des deux précédents. EBURIPIIORA. Spin. Revue Zool. 1841, p. 74 (1). Dernier article de tous les palpes en triangle très-grand, subéquila¬ téral; celui des labiaux un peu plus large que celui des maxillaires. — Labre bilobé ; ses lobes arrondis. — Tète ovalaire. — Yeux petits, peu saillants, largement et faiblement échancrés. — Antennes médiocres, de onze articles : 1 épais, subcylindrique, 2-8 cylindriques, décroissant à partir du 4U, 9-11 formant une petite massue allongée, légèrement en scie, le dernier un peu plus grand que le précédent, ovalaire. — Pro- thorax aussi long que large, droit sur les côtés en avant, arrondi en ar¬ rière, fortement rétréci et rebordé à sa base, muni d’un sillon anguleux en avant. — Elytres allongées, parallèles, arrondies en arrière.— Pattes médiocres ; cuisses antérieures renflées, les postérieures plus courtes que l'abdomen; tarses courts; leur 1er article peu distinct, les trois sui¬ vants munis de lamelles échancrées : 2 pas beaucoup plus long que les suivants, triangulaire, 3 4 déprimés, bilobés, 5 aussi long que le 1er; crochets appendiculés, leur portion basilaire denliforme.— Corps allongé, pubescent. La seule espèce connue (“2) est originaire de Madagascar, de taille médiocre et ressemble, au premier coup-d’œil, à un Opilus. Elle est d’un brun pâle, passant quelquefois au testacé, en dessous, d’un brun noi¬ râtre variant sur les élytres ; ces dernières sont remarquables par deux callosités d’un blanc d’ivoire qu’elles présentent : l’une ponctiforme avant, I autre en forme de lunule un peu après leur milieu. Ces organes ont chacun neuf rangées de gros points enfoncés, partant de leur base et abrégées à des distances inégales en arrière. (1) Et Mon. d. Glérit., I, p. 290. — Syn. Opilus Klug. (2) Opil. callosus, Klug, Clerid. p. 325 (A’èwr. Reichei, Spin. toc. cit. pl. 20, f. 3). CLI R I DES VRAIS. 457 ZENITI1IC0LA. Spin. Revue Zool. 1841, p. 74. Menton carré. — Languette à peine distincte. — Palpes subégaux; leur dernier article en triangle plus long que large. — Mandibules sim¬ ples. — Labre assez saillant, légèrement écbancré. — Tète ovalaire. — Yeux assez grands, médiocrement convexes, fortement échancrés en triangle. — Antennes courtes, de onze articles : 1 épais, 2-8 cylindri¬ ques, décroissant graduellement, 9-11 formant une assez forte massue déprimée; le dernier tronqué au bout. — Protborax subtransversal, convexe, rétréci en avant, avec un sillon anguleux en dessus, renflé sur les côtés, fortement rétréci et tronqué en arrière. — Elytres courtes, larges, convexes en avant, subparallèles ou un peu rétrécies en arrière, largement arrondies à leur extrémité. — Pattes médiocres, robustes; cuisses postérieures atteignant le sommet des élytres; tarses déprimés, leur 1er article à peine visible; les trois suivants munis de lamelles en¬ tières : 2 des postérieurs allongé, 3-4 bilobés, 5 médiocre et aplati; cro¬ chets grands, simples. — Mésosternum prolongé postérieurement en une tige verticale dépassant le niveau du métalhorax (t). — Corps large, con¬ vexe, pubescent. Je ne trouve pas le genre aussi voisin des Pylcs (Yliotis) que ledit M. Spinola, attendu que ce dernier appartient à la tribu des Enopliides. Celui-ci est essentiellement distinct de tous les Clérides par la structure de son mésosternum. Ses espèces sont en meme temps les plus courtes et les plus larges de la famille. Elles sont en petit nombre (2) et propres à l’Australie. Leurs couleurs sont variables, mais toutes sont remarqua¬ bles par la sculpture de leurs élytres dont la moitié antérieure est cri¬ blée de gros points enfoncés, tandis que la postérieure est très-lisse. L’une d'elles ( obesa ) présente en même temps une forte callosité à la base de chacun de ces organes. ERYMANTHUS. Kldg, Abhandl. d. Berlin. Acad. 1842, p. 327. Menton sublrapéziforme. — Languette fortement bilobée; ses lobes divergents. — Dernier article des palpes labiaux en cône renversé, peu (1) M. Spinola (Clérit. I, p. 285) ne parle pas de cette tige; niais par une sorte de compensation il décrit le mésosternum comme envoyant en avant une saillie qui pénètre dans une échancrure du prosteruum. Je ne parviens pas à découvrir rien de pareil. (2) Z. auslralis , Spin., Clérit. I, p. 286, pl. 28, f. 2. — obesa, A. White in Stoke’s Voy. in Austral.; Append. pl. 1, f. 9. — fulgens, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. entom 1843, p. 41. 458 CLÉIUDBS. rétréci à sa base, fortement tronqué au bout ; celui des maxillaires en fer de hache allongé. — Mandibules arquées en dehors, droites et légère¬ ment denticulées au côté interne. — Labre largement et fortement échancré. — Tête ovalaire, assez longue. — Yeux médiocres, transver¬ saux, largement échancrés. — Antennes assez courtes, de onze articles : 1 gros, obconique, 2-8 décroissant et grossissant peu à peu, 9-11 for¬ mant une massue assez serrée en triangle renversé ; le dernier plus grand que chacun des deux précédents, arrondi au bout. — Prothorax subcylindrique, muni d’un sillon anguleux à quelque distance de son bord antérieur. — Elytres plus larges que le prolhorax, parallèles en avant, dilatées et écartées de l’abdomen dans leur moitié postérieure. — Pattes médiocres; cuisses antérieures très-rentlées, munies de deux rangées de cils en dessous ; les autres moins fortes, les postérieures no¬ tablement plus courtes que l’abdomen; les quatre jambes antérieures arquées ; tarses courts, déprimés ; leur 1er article à peine distinct (1); les trois suivants bifides, .munis de lamelles entières; 5 médiocre; crochets munis d’une petite dent à leur base. — Corps médiocrement allongé, pubescent et inégal en dessus. Je n’ai à ma disposition qu’un exemplaire incomplet du rare insecte du Cap (2) qui forme le type de ce genre, et j’emprunte en partie àKiug et à M. Spinola ce que je dis des organes buccaux. Le second de ces auteurs a placé le genre dans le groupe des Énopliides et à côté des Platynoptera, avec lesquelles il n’a d’autres rapports que la manière imparfaite dont les élytres embrassent l’abdomen. Cet insecte se rap¬ proche de certains Pelonium par son faciès. Il est de taille moyenne, d’un jaune roussâtre et tacheté de noir sur le prolhorax el les élytres. Sur ces dernières ces taches sont formées par des fascicules de poils. Ces organes sont ponctués en stries dans leur moitié antérieure et pré¬ sentent en outre des callosités luisantes qui, en arrière, sont remplacées par des tubercules. M. Westwood en a décrit une seconde espèce (3) de la côte de Guinée, dont le prothorax est tuberculeux comme les élytres et qui s'éloigne de l’espèce typique en ce que ces dernières sont à peine dilatées en arrière, preuve que ce caractère n’a nullement l’importance que lui a donnée M. Spinola. (1) Klug et M. Spinola n’assignent que quatre articles à ces organes ; mais l’article basilaire existe réellement et ressemble tout-à-fait à celui de la plu¬ part des Trichodes, auxquels Klug le refusait également. (2) E. gemmatus, Klug, loc. cit. pl. 1, f. 6; Spin. Clérit. pl. 41, f. 5. (3) E. horridus, Westw. Proceed. of the Zool. Soc. 1852, p. 35, pl. 24, f. 12; du cap Palmas. — Aj. : E ■ variolatus , De Brème, Ann. d. 1. Soc. entom. 1844, p. 294, pl. 7, f. 7; Sénégal. — Belzebuth, de la Sénégambie ; vesuviodes, de la côte de Guinée; J. Thompson, Rev. et Mag. d. Zool. 1856, pl. 5, f. 2-4. CLÉIUDI'S VRAIS. 459 TR1CHO0ES. Herbst, Die Kœfer, IV, p. 154 (1). Menton plus ou moins carré. — Languette évasée, entière ou un peu échancrée en avant. — Palpes subégaux; leur dernier article en triangle généralement subéquilatéral aux labiaux, allongé aux maxillaires. — Mandibules assez saillantes, faiblement dentées près de leur milieu. — Labre saillant, presque carré, entier ou faiblement écbancré. — Télé ovalaire. — Yeux médiocres, transversaux, peu saillants, fortement et triangulaircment échancrés. — Antennes courtes, de onze articles : t long, en cône arqué, 2-8 décroissant graduellement en grossissant un peu, 9-11 formant une massue triangulaire, déprimée et tronquée au bout. — Prolhorax en cône renversé, souvent muni d’un sillon parallèlement au bord antérieur. — Elytres allongées, subparallèles, plus ou moins dépri¬ mées en dessus. — Pattes robustes; cuisses postérieures plus courtes que l’abdomen; tarses longs; leur 1er article très-court, peu distinct; les trois suivants munis de lamelles tronquées ou un peu échancrées: 2 des quatre postérieurs cylindrique, allongé, 3-4 déprimés, bilobés, 5 très-long; crochets grands, munis d’une petite dent obtuse à leur base. — Corps allongé, très-velu. L’un des plus beaux genres de la famille et des plus homogènes. Scs espèces, dont les plus petites sont au moins de taille moyenne, ont la plus grande analogie entre elles sous le rapport des formes et des couleurs. Leur corps est d'un bleu ou d’un vert brillant, et leurs ély 1res, criblées de points enfoncés, sans aucun vestige de stries, sont fasciées ou tachées de rouge ou de jaune sur un fond de la nuance du corps, ou vice versA. Celte livrée, qui est très-sujette à varier, a donné lieu à l’établissement d’un grand nombre d’espèces nominales. Chez les mâles de quelques espèces (par ex. amnios, crabronifor- mis, etc.), les pattes postérieures prennent un développement insolite; leurs cuisses sont très-renllées, leurs jambes fortement arquées en de¬ dans, et l’éperon qui termine ces dernières s’allonge et devient crochu. M. Ilope a établi sur ce caractère son genre Paciiyscelis que personne n’a admis, et avec raison. La majeure partie des Tiuchodes sont propres à la Faune méditerra¬ néenne; hors de là on n’en a trouvé qu’en Sibérie, à l’extrémité de l’Afri¬ que et dans l’Amérique du Nord ('2). (1) Syn. Paciiyscelis, Hope, The Coleopt. Man. III, p. 139. — Clerus Auctor. (2) Le Catalogue des Clérides du Muséum britannique en contient 25 espèces dans l’ordre suivant : T. octopunctatus Fab. Oliv., Spin. pi. 29, f. 2; Europe mér. — umbellalarum 01-, Schœnh.; Spin. pl. 29, f. 3; Algérie. — Dahlii Dej.; Spin. pl. 29, f. 4; Italie, Espagne. — alvearius Fab.; Spin. pl. 29, f. 5; Europe. 460 CLÉBIDES. CALENDYMA. Dej. Cat. éd. 2, p. 111 (1). Menton allongé, rétréci en avant. — Languette bilobée ; ses lobes étroits et divergents. — Lobe externe des mâchoires très-allongé, li¬ néaire, atténué au bout, frangé au côté interne à son extrémité; l’in¬ terne très-court. — Dernier article des palpes maxillaires légèrement ovalaire et tronqué au bout; celui des labiaux en fer de hache un peu allongé. — Mandibules munies d’une petite dent submédiane. — Labre transversal, arrondi aux angles, à peine sinué en avant. — Tête assez saillante, formant un museau carré en avant des yeux; front [dan, dé¬ clive. — Yeux médiocres, transversaux, réniformes. — Antennes assez courtes, de onze articles : 1 peu allongé, épais, 2 très coure, 3-4 obeoni- ques, allongés, 5-6 courts, triangulaires, 7-1 1 formant peu à peu une massue allongée, médiocrement serrée; le dernier rétréci et obtus au bout. — Prolhorax aussi long que large, peu convexe, arrondi sur les — afftnis Dej.; Spin. pl. 29, f. 6; Egypte. — apiarins Linné, Fab.; Spin, pl. 30, f. 2 (Yar. corallinus Fald.) ; Europe. — apivorus Germar; Spin. pl. 30, f. 4 (Nuialli Say) ; Amér. bor. — crabroniformis Fab. 01.; Spin. pl. 30, f. 3 (lepidus Brullé, zébra Falderm.); Europ. mér. — laminatus, Cbevrol. Ann. d. 1. Soc. entom. 1843, p. 40; Anatolie. — angustus, Chevrol. ibid. p. 41; Amadan. — nobilis, Klug, Clerid. p. 335; Spin. pl. 30, f. 5 ( sanguineosigna - tus, Spin. I, p. 311); Orient. — Lafertei, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. entom. 1843, p. 39; Turquie. — favarius Illig., Sturm; Spin. pl. 31, f. 1 (Var. punctatus , insignis Steven, obliquatus Brullé); Europe mér. — Carcelii, Cbevrol. loc. cit. 1843, p. 39; Anatolie. — viridifusciatus, Cbevrol. ibid. p. 40; Orient. — sy- riacus Dej.; Spin. I, p. 316 ( Olivieri Spin. pl. 30, f. 6); Syrie. — Olivicri , Guériu-Ménev. Icon.; lus. pl. 16, f. 16; Perse. — Nutalli Kirby, Spin. pl. 31, f. 2, Amér. bor.; Missouri. — leucopsideus 01.; Spin. pl. 31, f. 3; Europe mér. — aulicus, Spin. pl. 31, f. 4; Afrique mér. — amnios Fab., Oliv.; Spin. pl. 32, f. 1 (Yar. sipylus Fab., Oliv.) ; Faune méditerranéenne. — bi-fasciatus Fab., 01.; Spin. pl. 32, f. 2; Californie. — Douglasianus, Ilartivegianus, A White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 60; Californie. — ornatus Say, Spin. pl. 31, f. 5; Amér. bor. Aj. : T. axillaris, Fischer de Waldh. Bull. Mosc. 1844, 1, p. 39; de la Son- garie. (1) Syn. Polvcaon, Casleln. Hist. nat. d. Col. I, p. 282. Avant d'imposer ce nom au genre actuel, M. De Castelnau (in Silberm. Revue entom. IV, p. 30) Pavait appliqué à un autre de la famille des Ptiniores établi depuis par M Cur- tis sous celui d’Exops (Melalgus Dej.) qui est postérieur de plusieurs années. Ce dernier genre doit dès-lors conserver ce nom de Polycaon, et c’est à tort que M. Spinola (in Gay, Hist. d. Cliile ; Zool. p. 381) l’a assigné à celui-ci. Dans cet état de choses il ne reste plus qu’à adopter pour ce dernier le nom proposé par Dejean, en conservant à l’espèce celui qu’elle a reçu de M. De Castelnau. CLKRIDKS VRAIS. 461 côtés, rétréci et rebordé à sa base. — Ely très allongées, planes, subpa¬ rallèles, arrondies en arrière. — Pattes moyennes; cuisses postérieures un peu plus courtes que l’abdomen ; tarses longs; leurs quatre lcr1 2 3 arti¬ cles munis de petites lamelles entières : t très-distinct, un peu visible en dessus à sa base(l), 2-4 subégaux, bilobés, 4 long; crochets simples. — Corps allongé, déprimé, villeux. Tous les auteurs qui ont parlé de ce genre l’ont mis dans les Mély- rides (2), sauf M. Spinola qui, en le classant parmi les Clérides, lui a, dans mon opinion, assigné sa véritable place. La présence de lamelles sous ses tarses, lamelles très-petites, il est vrai, mais néanmoins distinc¬ tes, la forme de ses hanches postérieures et la structure de ses anten¬ nes, ne laissent pour moi aucune place au doute sur cette question. Ses espèces ont en outre, sous le rapport des couleurs, l’analogie la plus évidente avec les Trichodes qu’elles représentent au Chili. On en connaît en ce moment deux d'assez grande taille (s). ELEALE. Newm. The Entomol. p. 36 (4). Menton allongé, triangulaire en avant.— Languette Lwlohée; ses lobes arrondis. — Lobes des mâchoires grêles, linéaires; l’externe beaucoup plus long que l’autre. — Dernier article des palpes labiaux transversa¬ lement sécuriforme, celui des maxillaires cylindrique. — Mandibules munies d’une dent avant leur extrémité. — Labre court, entier ou un peu • échancré. — Tête oblique, très-plane sur le front, prolongée antérieu¬ rement en un museau plus ou moins long. — Yeux ovalaires, assez sail¬ lants, étroitement et profondément échancrés.— Antennes courtes, de onzé articles : 1 médiocre, subcylindrique, 2 très petit, 3-5 obeoniques, les suivants grossissant graduellement; les trois derniers plus gros que (1) Au premier coup-d’œil, et si l’on se contente de regarder les tarses laté¬ ralement, on croit leur voir cinq articles tous libres; mais lorsqu’on les exa¬ mine attentivement en dessus, on découvre que leur 2e article recouvre le 1er, sauf une légère partie de sa base, en un mot que la structure de ces organes est, sauf une minime différence, la même que dans toutes les espèces du groupe actuel. (2) Le dernier est M. Schaum qui, en rendant compte (Wiegm. Archiv, 1852, II, p. 178) de l’ouvrage de M. Gay sur le Chili, a reporté le genre, ainsi que les Epiclines, parmi les Mélyrides. Malgré une autorité d’aussi grand poids, je persiste à partager l’avis de M. Spinola. (3) Polyc. chiliensis, Casteln. loc. cit.; Spinola in Gay, loc. cit. Col. pl. 9, f. 1 n-f. — Pol. œquipunctatus, Spin. ibid. p. 386. (1) Syn. Xylotretüs, Guérin-Ménev. Icon. d. Règn. anim.; Ins. texte, p. 52 et Spin. Ctérit. I, p. 151. — Xanthoceros pars, Newm. loc. cit. [p. 363. — Chalcicleros, Spin. loc. cit. I, p. 278J 462 CLÉRIDES. les aulres; le 11° muni d’un faux article peu distinct. — Prolhorax plus ou moins allongé, déprimé en dessus, arrondi sur les côtés, rétréci en avant et à sa base. — Elytres allongées, parallèles, arrondies en arrière, très-planes en dessus, criblées de points enfoncés confluents. — Pattes longues; cuisses postérieures un peu plus courtes que les élytres ; tarses à articles 2-4 munis de courtes lamelles échancrées : 1 très-distinct, un peu visible en dessus à sa base, 2 allongé, comprimé, 3*4 déprimés, bi- lobés, 5 assez long; crochets divariqués, munis d’une petite dent obtuse à leur base (t). — Corps allongé, linéaire. Ce que je viens de dire des tarses des Calendyma s’applique égale¬ ment à ce genre. Il correspond aux Coalciclercs de M. Spinola et aux Xylotetrus de M. Guérin-Méneville. Je ne trouve aucune différence essentielle entre ces derniers, bien que le premier de ces auteurs les ait placés à une grande distance les uns des aulres. Outre leur organisation buccale qui est identique, tous' ont la même forme de la tète, qui leur est particulière, des élytres sculptées de la même façon, une même pa¬ trie, etc. Ils sont, en outre, très-voisins des Calendyma, dont ils ne se distinguent essentiellement que par leur forme beaucoup plus étroite et quelques différences dans la structure de leurs antennes et de leurs tarses. Ces insectes sont propres à l’Australie, et assez difficiles, pour la plu¬ part, à distinguer entre eux par suite de l’uniformité de leur taille, de leur système de coloration et de la sculpture de leurs téguments. Tous sont de grandeur moyenne et de couleur métallique, variant dans la même espèce du vert doré au bronzé obscur. Un seul ( pulcher ) a les élytres traversées par une bande médiane d'un fauve orangé (2). (1) M. Spinola assigne à tort des crochets simples à ces insectes; la dent dont ces organes sont munis à leur base, est petite, mais néanmoins bien dis¬ tincte. (2) El. aspera, Newm. loc. cit. (El. rugosa, Newm. ibid. p. 364; Chalc. unicolor, Spin. loc. cit. pl. 21, f. 5). — Xyl. viridis, Guérin-Ménev. loc. cit.; Spin, pl. 6, f. 2. — Xyl. scrobiculatus , Spin. 1, p. 156 ( foveolatus , Spin. pl. 15, f. 4). — Xyl. Reichei, Spin. I, p. 155, pl. 7, f. 3. — Cler. obscurus, Newm. loc. cit. p. 16. — Xanthoc. simplex, Newm. ibid. p. 363 (Xyl. leucaspis, Germar, Linn. entom. III, p. 186). — Chalc. intricatus Klug, Spin. loc. cit. II, p. 141, pl. 15, f. 4. — Xanthoc. pulcher , Newm. ibid. p. 364. (Chalc. bimaculatus, Spin. I,p.281, pl. 20, f. 1). — Pour le Xanthoceros idoneus de M. Newman (loc. cit. p. 363) que M. A. White (Clerid. ol the Brit. Mus. p. 10) comprend dans ce genre, voyez plus haut p. 454, note 3. A toutes ces espèces mentionnées par cet auteur, aj. : Xyl. excavatus , Westw. Proceed. of tbe Zool. Soc. 1852, p. 46, pl. 24. f. 10. — chrysideus, Westw. ibid. p. 50. CLÉBIDK3 V B AÏS. 463 EPICLINES. Ciieyrol. in Guérin-Ménev. Icon.; [ns. texte, p. 49 (1). Menton trapéziforme. — Languette bilobéc. — Dernier article de9 palpes labiaux grand, transversalement sécuriformc ; celui des maxillai¬ res subcylindrique. — Lobe externe des mâchoires très-grêle et allongé. — Mandibules simples (?) — Labre transversal, entier. — Tète courte ; front subvertical, très-large. — Yeux petits, saillants, subarrondis, fai¬ blement et étroitement échancrés. — Antennes médiocres, grêles, de onze articles : 1 renllé, 2 court, 3-8 subcylindriques, décroissant à par¬ tir du 5e ou du 6«>, 9-11 formant une petite massue plus ou moins lâche, le dernier ovoïde et acuminé. — Prothorax plus ou moins allongé, sub¬ cylindrique, souvent un peu renflé sur les côtés en avant, avec un sillon peu marqué et transversal parallèlement à son bord antérieur. — Elylres plus larges que le protborax, allongées, parallèles, arrondies au bout (aculipennis excepté), planes. — Pattes peu robustes; cuisses posté¬ rieures atteignant, ou peu s’en faut, le sommet des élytres; tarses sub¬ filiformes; leur 1 ,;r article bien distinct, les trois suivants munis de petites lamelles subéchancrées : 2 allongé , 3-4 bilobés au bout, 5 médiocre ; crochets appendiculés. — Abdomen relativement court. — Corps allongé, parallèle, pubescent. La plus grande confusion règne au sujet de ces insectes parmi les auteurs, en petit nombre, qui s’en sont occupés. L’espèce ('2) typique dugenre a été placée, par la plupart d’entre eux, parmi les Mélyrides(ô). Celles découvertes postérieurement ont été érigées par M. Blanchard en un genre propre, sous le qom d’EoRYMETOPDM, qu’il a converti plus tard en celui d’EuRYCRANus. M. Spinola, conservant le genre Epiclines, a classé ces Euryckanos parmi les Tuanasimus. Enfin, M. A. White, adoptant à la fois le genre Epiclines cl le genre Elrymetopum, a placé le premier à la suite des Cymatodkra, et le second immédiatement après les Hydnoceka (4). Pour moi, ces insectes appartiennent incontestablement à la famille (1) Syn. Eurymetopcm, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 92; olim; il y avait déjà un genre Ecrymetopon d’Eschscholtz dans la famille des Ténébrioni- des. — Eurycranüs (Eürymetopum), Blanch. Hist. d. Ins. II, p. 84. — Thana- simds, Spinol. in Gay, Histd. Chile; Zool. p. 392. (2) E. Gayi, Chevrol. loc. cit.; figuré par M. Guérin-Méneville, Mag. d. Zool.; Ins. 1838; Voy. d. 1. Favor. p. 41, pl. 231, f. 1; et Blanch. in d’Orb. loc. cit. pl. 6, f. 6. (3) Voyez Chevrolat, loc. cit.; Erichson in Agassiz, Nomenclat. Zool.; Col. p. 63; et Blanch. in d’Orb. loc. cit. p. 95. (4) Clerid. of the Brit. Mus. p. 9 et 42. 464 CI.ÉR1DES. actuelle et au même genre. Ce qui a trompé les auteurs qui précèdent, c’est que les Epiccines paraissent, au premier coup-d’œil, avoir cinq articles aux tarses, tandis que les Ecrycranüs n’en ont manifestement que quatre de mobiles. Mais, en y regardant de près, on voit que, comme dans plusieurs genres du groupe actuel, l’article basilaire de ces organes est seulement plus développé et plus épais chez les premiers que chez les seconds, ce qui fait qu'il est plus distinct, tout en étant presque aussi recouvert par l’article suivant. Ces insectes paraissent, jusqu’à présent, propres au Chili. Ils sont de taille assez petite, de forme svelte, et leur facics se rapproche un peu de celui des Hydnocera. Leurs élytres, assez molles, sont finement rugueuses et présentent très-rarement des traces de stries. Enfin, leurs couleurs, qui sont assez variées sans être jamais bien brillantes, parais¬ sent être extrêmement sujettes à se modifier dans la même espèce (t). STIGMATICM. G. R. Gray in Griffith’s Anim. Kingd .; Ins. I, p. 375. Menton presque carré. — Languette bilobée. — Palpes labiaux longs; leur dernier article en fer de hache très-allongé et très-grêle à sa base; les maxillaires courts, leur dernier article subcylindrique. — Mandibules assez saillantes. — Labre échancré ou bilobé. — Tête ova¬ laire, assez courte.— Yeux grands, rapprochés sur le front, subarrondis, saillants, assez fortement échancrés. — Antennes médiocres, grêles, de onze articles : 1 en cône renversé, 2 très-court ; les suivants, à partir du 4e ou du 5e, s'élargissant peu à pou, de forme variable (a), le der¬ nier plus long, acuminé. — Prolhorax subtransversal, muni d’un sillon curviligne un peu avant son milieu, renflé en arrière de ce sillon, puis étroitement étranglé et rebordé <à sa base. — Elytres plus larges que cette dernière, médiocrement longues, parallèles, plus ou moins acumi- nées en arrière. — Pattes médiocres et robustes ; cuisses fortes, surtout les postérieures; colles-ci atteignant le bord postérieur des élytres; tar¬ ses déprimés; leur t er article très-court, les trois suivants munis de la¬ melles échancrées : 2 des postérieurs allongé et comprimé, 3-4 bilobés, 4 assez long et grêle; crochets dentés à leur base. — Prosternum forte¬ ment échancré en avant. — Corps pubescent. (1) Epicl. basalis, Blanch. in d’Orb. toc. cit. p. 96; figuré dans Gay, Hist. d. Chile ; Zool. Col. pl. 9, f. 2. — Eurym. maculatum, pollens (maculatum var.?), fulvipes, Blanch. loc. cit. p. 92, pl. 6, f. 8, 7. — Epicl. puncticollis , tristis, Spin, in Gay, loc. cit. p. 389. — Thanas. substriatus, acutipennis, ebur- neocinctus, Gayi , nudatus, costicullis , prasinus, Spin. ibid. p.-394; le qua¬ trième et le dernier sont figurés pl. 9, f. 5 et 7. (2) Ces organes varient comme chez les ümadius, c’est-à-dire presque dans chaque espèce. CLÉRIDES TRAIS. 465 Genre très-voisin des Oiiadics qui suivent et dont il se distingue par le moindre développement des yeux , des pattes plus robustes , la petitesse de l’article basilaire des tarses et la ferme différente du pro¬ thorax. Scs espèces sont moins allongées et pour la plupart ressem¬ blent complètement, sous le rapport du faciès, au Thanasimus mulil- larius d’Europe, dont elles ont à peu près la taille. Elles reproduisent, du reste, le système de coloration des Omadius; mais leur habitai est un peu plus étendu; il y en a non-seulement aux Indes orientales et dans l’Australie, mais encore au Sénégal et dans l’Afrique australe. On en a déjà publié une dixaine (1). OMADIUS. De Casteln in Silberm. Revue entom. IV, p. 48. Menton trapéziforme. — Languette bilobée. — Palpes labiaux beau¬ coup plus grands que les maxillaires; leur dernier article en fer de hache très-allongé, très-grêle à sa base; celui des maxillaires subcylindrique. — Mandibules simples. — Labre échancré ou bilobé. — Tête courte. — Yeux très-grands, étroitement séparés sur le front, subarrondis, sail¬ lants, assez fortement échancrés. — Antennes courtes, grêles, de onze articles: t en cône renversé, 2 très-court; les suivants, à partir du 3e ou du 4e, s’élargissant ou se raccourcissant peu à peu, les trois ou quatre derniers formant une massue lâche ; le 1 1e beaucoup plus long, oblongo- ovale. — Prothorax subcylindrique, avec un sillon transversal vers sou tiers antérieur et un autre près de sa base; celle-ci rebordée. — Elytres plus larges que lui, allongées, parallèles, acuminées en arrière, un peu déprimées en dessus. — Pattes longues et grêles; cuisses postérieures atteignant presque l’extrémité des élytres ; tarses allongés, les antérieurs déprimés, les autres cylindriques; leur 1er article assez long, les trois suivants munis de lamelles échancrées : 2 long, 3-4 plus courts, sub¬ égaux, échancrés au bout, 5 plus long que chacun d’eux; crochets ap- pendiculés. — Corps allongé, pubescent. Ces insectes se distinguent entre tous les Clérides par le faible inter¬ valle qui sépare les yeux en avant, de sorte que le front ne forme plus qu’une bande verticale à bords parallèles. La structure de leurs palpes labiaux, la pointe plus ou moins aiguë que forme chacune de leurs élytres en arrière, la longueur et la gracilité de leurs pattes, sont en ou¬ ït) S. cicindeloidcs, Gray, loc. cit. pl. 48, f. 2; Spin. pl. 13, f. 4; Java. — Gilberti, do l’Australie; natalense, de Natal; speculare, de l’Australie; rufi- ventre, de l’Assam.; elaphoides, de Ceylan; A. Wliite, Clerid. of the Brit. Mus. p. 53; les deux derniers ont été figurés par M. Westwood, Proceed. of the Zool. Soc. 1852, pl. 26, f. 5, 6. — nebuliferum , Westw. ibid. p. 36, pl. 26, f. 4; Natal. — dorsiger , Westw. ibid. p. 37, pl. 26, f. 8; Sierra-Leone. Coléoptères. Tome IV. 30 466 CLÊR1DES. trc autant de caractères qui achèvent de leur donner une physionomie propre, voisine, du reste, de celle des Pqyllobænus, dans la plupart des cas, ce qui m’a engagé à les mettre à la fin du groupe actuel. La pubescence qui revêt leur corps en entier est en partie couchée sur les élytres, et présente, chez la plupart, des refiets satinés. Ces organes sont régulièrement striés et ponctués dans la majeure partie de leur longueur. Enfin, leur système de coloration consiste en bandes ou taches noires, sur un fond de nuance variable, et ce dessin a souvent un aspect nuageux. La plupart sont d’assez grande taille. Le genre est propre aux Indes orientales et à l’Australie. On en con¬ naît neuf espèces en ce moment (t). GROUPE III. Phyllobénides. Premier article des tarses recouvert par le deuxième} rudimentaire. — Yeux échaucrés au côté interne. — Antennes insérées sur le front. Ce petit groupe correspond à la première division des Clérides hyd- noeéroïdes de M. Spinola, moins les Iciinea qui sont des Ènopliides. Ainsi épuré, il est très-naturel, et ses espèces seraient isolées dans la famille, si les Omadius qui précèdent ne les rattachaient pas aux Clé- rides vrais. Elles sont propres à l’Amérique et ne forment que les trois genres suivants : I. Dernier art. de tous les palpes sécuriforme : Phyllobœnus. IL — des palpes labiaux seuls — Epiphlœns, Plocamocera. PHYLLOBÆNUS. Spin. Mon. d. Clérit. II. p. 1 (2). Dernier article des palpes en triangle très-allongé; celui des labiaux un peu plus large que celui des maxillaires. — Labre submembraneux, en carré transversal. — Tête courte; front large, plan et vertical. — Yeux grands, saillants, fortement granulés, largement échancrés au côté interne, réniformes. — Antennes insérées au niveau du bord inférieur de leur échancrure, courtes, de onze articles : 1 long, en cône arqué, (1) O. indiens, Castcln. loc. cit.; Spin. pl. 13, f. 1 ( Cler . prolixus Klug); lies de la Sonde et Philippines. — trifasciatus, Casteln. loc. cit.; Spin. pt. 13. f. 3 (Cler. modestus Klug) ; Java. — Kamellinnus, A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 53; îles Philippines. — nebulosus, Klug, Clerid. p. 288; Spin. pl. 15, f. 6; Java. — bifasciatus, Casteln. loc. cit. Spin. pl. 13, f. 2; Ceylan. — wie- diofasciatuSjWestvi. Proceed. of the Zool. Soc. 1852, p. 44, pl. 26, f. 1; Ben¬ gale. — olivaceus, Westw. ibid. pl. 26, f. 3; lie du Prince de Galles. — prasi- ntts, Westw. ibid. p. 53, pl. 26, f. 2; Australie. (2) Syn. Enoplium Say, Klug. — Opilus Melshcim. CLÊRIDES VRAIS. 467 2 aussi gros, beaucoup plus court, 3-8 obconiques, décroissant et s’é¬ largissant peu à peu, 9 11 formant brusquement une massue aussi lon¬ gue que les sept précédents, large, déprimée, le dernier ovale. — Pro¬ thorax subcylindrique. — Elytrcs de même forme, allongées, arrondies en arrière. — Pattes assez grêles ; cuisses postérieures plus courtes que l’abdomen; tarses courts, leurs articles 2-4 munis de lamelles peu dis¬ tinctes : 2 triangulaire, peu allongé, 3-4 bifides ; crochets fortement appendiculés, leur portion basilaire denliforme. — Corps cylindrique, pubescent. Ce genre n’a rien de commun avec celui que Dejean avait fondé sous le même nom et qui est synonyme des IIydnockha. M. Spinola l’a éta¬ bli sur une espèce des États-Unis qu'il a cru nouvelle, mais que Say avait décrite depuis longtemps sous le nom d ' Enopliuvn dislocatum (1). C’est un petit insecte noir, avec les élytres ornées de deux bandes trans¬ versales jaunes, l’une basilaire en arc de cercle, l’autre submédiane et transversale, et d’une tache sublerminalc de même couleur. Ces organes sont régulièrement ponctués en stries dans presque toute leur lon¬ gueur. EPIPIILOEUS. (Dej.) Spin. Revue zool. 1841, p. 76 (2). Menton arrondi ou acuminé en avant. — Languette bifide; ses lobes grêles. — Palpes subégaux, filiformes, leur dernier article cylindrique ou légèrement obeonique. — Mandibules larges, droites et tranchantes au côté interne, arquées en dehors. — Labre submembraneux, forte¬ ment échancré. — Tête courte; front vertical, large, carré. — Yeux grands, allongés, médiocrement saillants, rapprochés sur le verlcx, for¬ tement échancrés en dedans; l’échancrure formant un angle droit ou oblique (a). — Antennes insérées presque au niveau du bord inférieur des yeux, très-courtes, de onze articles : 1 très-grand, robuste, arqué, 2 assez gros, subglobuleux, 3-8 courts, très-serrés, décroissant et s’é¬ paississant graduellement, 9-1 1 brusquement dilatés, déprimés et for¬ mant une massue de forme variable cl un peu en scie, le dernier ovale ou tronqué. — Prolhorax transversal, subcylindrique, un peu rétréci en arrière, transversalement sillonné en dessus et en avant. — Elytres allongées, subdéprimées, légèrement arrondies sur les côtés. — Pattes médiocres ; cuisses assez robustes, les postérieures un peu plus courtes (1) Say, Journ. of the Acad. ofPhilad. V, p. 176 ( Phyll . transver salis, Spin, pl. 40, f. 6; Opilus? distrophus, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Pliilad. II, p. 306; Enopl. distrophum, Klug, Clerid p. 374). (2) Et Mon. d. Clérit. Il, p. 5. — Enoplicm Klug. (3) Dans les deux cas ces organes sont comme divisés en deux parties : une supérieure transversale ou oblique, et une inférieure longitudinale; celle-ci est constamment beaucoup plus grande que l'autre. 468 CLÉR1DES. que l'abdomen; les quatre tarses antérieurs courts et déprimés, les pos¬ térieurs longs et filiformes, à articles 2 très-allongé, 3-4 graduellement plus courts, bifides au bout, tous munis de petites lamelles entières; crochets appendiculés. — Corps allongé, un peu déprimé, pubescent. Petits insectes propres aux parties les plus chaudes de l’Amérique du Sud, ne présentant pour tout système de coloration que le noir bru¬ nâtre et le fauve lestacé, variant dans chaque espèce et formant souvent des taches ou des bandes sur les élytres. Ces organes sont plus ou moins ponctués en avant et finement rugueux en arrière. A en juger par VE. 12 -maculalus que j’ai souvent rencontré à Cayenne, ces insectes sont essentiellement ligniperdes et criblent de leurs trous les branches ou le tronc des arbres morts ou maladifs. En plein soleil leur vol est très-agile. Il y en a dans les auteurs une dou¬ zaine d’espèces (1). PLOCAMOCERA. Spin. Mon. d. Clérit. 11, p. 17. Ce genre ne diffère des Epipuloeus que par la structure de ses an¬ tennes dont la massue est plus grande , hérissée de longs cils sur ses deux bords, avec ses deux 1ers articles plus longs que larges, triangu¬ laires, et le dernier très-allongé et cuitriforme. Les yeux sont entamés également p ir une échancrure oblique, mais plus étroite et plus pro¬ fonde que chez les Epiphloeus. Ce dernier caractère n’a qu’une faible importance. Celui emprunté aux antennes me parait avoir à peine une valeur générique, et je crois que le genre ne devrait former qu’une simple section dans le précédent. Il ne comprend qu’une espèce (2) des environs de Carlhagène en Co¬ lombie. (1) M. A. White (Clerid. of the Prit. Mus. p. 37) en énumère 14; mais il faut en retrancher le pantherinus et le distrophus qui correspond, comme on vient de le voir, au Phyllobœnus dislocatus. — Enopl. 12 -maculatum, Klug, Clerid. p. 370; Spin. pl. 42, f. 1 (En. pantherinum, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. ent. 1843, p. 35) ; Cayenne. — En. nubilum, Klug, loc. cit. p. 370, pl. 2, f. 15; Brésil. — En. mucoreum, Klug, ibid. p. 371; Brésil. — En. fasciatum, Klug, ibid. (Ep. mucoreus 9? Spin.); Brésil. — Buquetii, Spin. Clérit. II, p. 10; Cayenne. — ornatus, Spin. ibid. II, p. 12; Cayenne. — En. variegatum, Klug, loc. cit. p. 372 (Ep. tomentosus, Spin. loc. cit. p. 13); Para. — En. spé¬ culum, Klug, ibid. p. 372; Brésil. — En. balteatum, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. ISntom. 1843, p. 3ô. — Ep. marginellus , Spin. loc. cit. II, p. 15, pl. 42, f. 2; Cayenne. — Ep.humerulis, Spin. ibid. p. 16, pl. 38, f. 5; Cayenne. — En. se- riceutn, Klug, loc. cit., p. 373, pl. 2, f. 16; Brésil. Aj. : Ep. byssinus , Erichs. Arcliiv, 1847, 1, p. 86; Pérou. (2) P. sericella, Spin. loc. cit. p. 19, pl. 38, f. 4. CLÈR1DES VRAIS. 4G9 GROUPE IV, Hydnocéridec. Premier article des tarses recouvert par le deuxieme, rudimentaire. — Yeux entiers. — Antennes insérées sur le front près de leur bord in¬ férieur. Le faciès de ces insectes est encore plus tranché que celui des Phyl- lobénides. Leur front large et vertical, leurs yeux saillants et débordant le prothorax, leurs pattes longues et grêles, les feraient prendre, au premier aspect, pour des Cicindélètes. Mais de même que les Pbyllo- bénides , ils ont leurs analogues parmi les Cléridcs vrais dans les Epi~ clines dont la plupart leur ressemblent beaucoup. Il y a de ces insectes dans l’ancien et le nouveau continent, mais rien qui s’en rapproche en Europe. I. Elytres plus larges que le prothorax à leur base. a Antennes de onze articles. b — filiformes, sans massue distincte : Evenus. b b — terminées par une massue. Massue antennaire de 3 art., allongée : Lemidia. — 2 — en forme de bouton : Hydnocera. a a Antennes de huit articles, les trois derniers en massue : Ellipotoma. II. Elytres pas plus larges que le prothorax à leur base : Allelidea. EVENUS. De Casteln. in Silberm. Revue entom. IV, p. 41. Palpes labiaux trois fois plus longs que les maxillaires ; leur dernier article en fer de hache très-allongé et grêle «à sa base; celui des maxil¬ laires cylindrique. — Labre saillant, entier. — Tête grande, rétrécie en arrière, concave sur le front. — Yeux très-grands, très-saillants, trans¬ versaux et entiers. — Antennes très-courtes, de onze articles : 1 épais, assez long et arqué, 3-11 obeoniques, s’élargissant graduellement sans former de massue, le dernier ovoïde. — Prolhorax étroit, allongé, rétréci en avant et à sa base, déprimé à sa partie antérieure. — Elytres beau¬ coup plus larges que la base du prothorax, très-allongées, parallèles, arrondies à leur extrémité. — Pattes longues et grêles, surtout les pos¬ térieures; leurs cuisses dépassant un peu le sommet des élytres ; leurs jambes droites, les quatre antérieures un peu arquées; tarses longs et grêles; leurs deux pénultièmes articles seuls munis de lamelles entières : 1 cylindrique, court, 2 de même forme, plus long, 3-4 déprimés et bi¬ fides, 5 médiocre; crochets simples, larges et courts. — Corps très-al¬ longé et grêle, finement pubcscenl. *70 CLKRIDE5. Une petite espèce (l) de Madagascar, fort rare dans les collections et que je n’ai pas vue, compose ce genre remarquable dont j’emprunte les caractères à la formule détaillée qu’en a donnée M. Spinola (-)• D’après la description et la figure qu’il en donne, elle reproduit de très-près les formes des Collyris de la famille des Cicindélètes. Cet insecte est d’un fauve testacé, avec les épaules des cl j très et deux bandes transversales sur ces organes, l’une un peu avant leur milieu, l’autre à quelque dis¬ tance de leur sommet, d’un noir brunâtre. LEMIDIA. Spin. Revue Zool. 1841, p. 75 (3). Genre extrêmement voisin des Hydnocera qui suivent et n'en diffé¬ rant que par la massue des antennes, qui est composée de trois articles rapprochés, mais bien distincts, dont les deux 1ers égaux, subtransver¬ saux, le dernier un peu plus long et ovoïde. Comme chez plusieurs Hydnocera, les yeux présentent en avant un vestige d’échancrure, quoique M. Spinola dise qu’il n’y en a aucune trace. Il s’est trompé également sur la structure des tarses, en ne leur assignant que quatre articles; le rudiment du premier est parfaitement visible en dessous. Les autres minimes différences qu’il énumère n’ont aucune valeur générique. Il n’en a connu qu’une seule espèce, V Hydnocera nilens de M. New¬ man (4), petit insecte de la Tasmanie, d’un noir brillant, avec les pattes fauves et la face, la base des ély très sur une faible étendue et deux bandes obliques sur les élylres, l’une médiane, l’autre subapicale, d'un jaune saumon. Mais il faut, à ce que je crois, rapporter au genre plu¬ sieurs IIydnocera de l’Australie et du Cap, décrites dans ces derniers temps (h). Ces insectes représenteraient ainsi dans ces pays les IIydno- cera qui sont exclusivement américaines. (1) E. filiformis, Casteln. toc. cit.; Spin. pl. 28, f. 2. (2) Mon d. Clérit. II, p. 28. (3/ Et Mon. d. Clérit. II, p. 32. — Syn. Hydnocera Newm. — CLEnusKlug. (4) In The Entomol. p. 36; figurée dans Ktug, Cterid. pl. II, f. 8; Spin. Clérit., pl. 38, f. 1; Hombr. et Jaquin. Voy. au Pèle Sud; Entom. pl. 4, f. 15. (5) //. pectoralis, flavovaria, flavolineata, tasmanica, picla , A. White , Clerid. of the Brit. Mus. p. 61; de l’Australie; les trois premières ont été figu¬ rées par M. Westwood, Proceed. of the Zool. Soc. 1852, pl. 27, f. 1, 3 et 6. — extlis, Westw. ibid. p. 48, pl. 27, f. 4. — reversa , Westw. ibid. pl. 27, f. 5. M. Westwood décrit en outre deux espèces de l’Australie qu’il rapporte aux Lihidia : L. festivà, ibid. p. 47, pl. 25, f. 3. — corallipennis, ibid. p. 47, pl. 25, f. 2 (Clerus? hilaris, Newm. The Zool. p. CXIX). Dans toutes ces figures les tarses sont représentés comme composés de cinq CLÉRI DBS TRAIS. ♦71 HYDNOCERA. Newm. The entom. Magaz. V, p. 379 (1). Dernier article des palpes labiaux très grand, transversalement sécu- riforme, inséré par son extrémité interne sur le 2* ; celui des maxillaires subcylindrique ou atténué au bout. — Mandibules munies d’une dent avant leur sommet. — Labre saillant, arrondi ou échancré en avant. — Tête très-courte; front large, vertical. — Yeux assez grands, saillants, ovalaires, transversaux, entiers ou présentant à leur extrémité anté¬ rieure, un peu en dedans, un faible vestige d’échancrure. — Antennes très-courtes, de onze articles : t épais, obconique, 2 très-court, 3-9 d’a¬ bord cylindriques, puis décroissant et grossissant peu à peu, 10 formant un bouton ovalaire terminé par le 11e qui est à peine distinct. — Pro- thorax plus long que large, subcylindrique et plus ou moins anguleux la¬ téralement avant son milieu. — Elytres notablement plus larges que le prothorax à leur base, médiocrement allongées, parallèles ou rétrécies et parfois abrégées en arrière, planes en dessus. — Pattes longues et grêles; cuisses postérieures dépassant un peu le sommet des élytres; article basilaire des tarses court, les trois suivants munis de lamelles entières : 1 des postérieurs long et comprimé, 2-3 déprimés, bifides; crochets appendiculcs , leur portion basilaire dentiforme. — Corps étroit, parallèle ou rétréci en arrière, finement pubescent. Le caractère essentiel du genre réside dans la massue anlennaire dont l’article terminal est si court, que souvent on a quelque peine à le distinguer; c'est le seul de la famille qui l’ait ainsi faite. Ces insectes sont de petite taille, et leur couleur ordinaire est d’un bronzé obscur ou bleuàire, avec les pattes, les antennes et la face souvent testacés ou fauves; il est assez fréquent que les élytres présentent des taches [de articles également distincts; mais je ne doute pas que le premier n’ait été exa¬ géré et figuré à tort comme visible en dessus. M. Newman (The Entomol. p. 37 et 365) a rapporté aussi avec doute aux Hydmjcera, sous les noms de H.? mallhinus et conferta, deux insectes de l'Au¬ stralie qui très-probablement doivent venir ici. Enfin, à en juger par la figure et la description qu’en a données M. Westwood (loc. cit. p. 52, pl. 25, f. 1), on ne voit pas trop en quoi diffère de toutes celles qui précèdent, une dernière espèce australienne que M. A. Wbite (Clerid. of the Brit. Mus. p. 40) place immédiatement à la suite des Lemidia, sous le nom de Hoploclerus biaculeatus ; ses élytres ont seulement la suture épineuse. Quant aux espèces africaines, la seule décrite en ce moment est VHydnocera punctipennis de M. Bohcmann, lus. Caffrar. 1, p. 511; Natal. (1) Syn. Phïllobæxcs, Dej. Cat. éd. 3, p. 127. — Clebus Germar, Sav, KlugJ — Thea.no Chevrol. — Trichodes Say. 472 CLÉBIDES. cette couleur. Ces organes sont toujours ponctués sans ordre et parfois carénés longitudinalement [b i car inata), ou finement denliculés au bout (. serrata ). Les espèces dont les mœurs sont connues vivent sur les feuilles et sont très-agiles. Les IIydnocera sont essentiellement propres à l’Amérique et répan¬ dues depuis les États-Unis jusqu’au Brésil (l). ELLIPOTOMA. Spin. Mon. d. Clérit. II, p. 36. Dernier article des palpes labiaux très-grand, sécuriforme ; celui des maxillaires cylindrique et tronqué au bout. — Tête courte; front ver¬ tical. — Yeux très-gros, saillants, rapprochés en dessus, ovalaires, trans¬ versaux, entiers, avec un vestige d’échancrure près de leur bord anté¬ rieur. — Antennes courtes, de huit articles apparents : 1 long, épais, arqué, 2-4 obeoniques, subégaux, 5 un peu plus grand que 4, triangu¬ laire, présentant deux sutures transversales, 6-8 formant brusquement une massue large, un peu en scie, obtuse, le dernier oblongo-ovale. — Prolhorax allongé, cylindrique.— Elytres plus larges que le prothorax, très-longues, cylindriques, arrondies en arrière. — Pattes médiocres; cuisses assez robustes, les postérieures beaucoup plus courtes que l’ab¬ domen; tarses de quatre articles, le 3e seul muni d’une lamelle : 1 aussi (1) Abstraction faite des espèces de l’Australie, que j’ai reportées plus haut dans le genre Lemima, M. A. White en énumère 18 dans celui-ci, savoir: H. bicarinata, Spin. pl. 39, f. 1; Brésil. — aflenuata, Klug, Clerid. p. 312, pl. 1, f. 4; Brésil. — livida, Klug, ibid. p. 313; Brésil. — humeralis, Germar, Ins. Spec. nov. p. 80; Spin. pl. 39, f. 2 (Yar. II. rufipes, Newm. Mag. ol nat. Hist. New Ser. IV, p. 363; A. White); Amér. bor. — basalis, Klug, loc. cit. p. 312; Colombie. — pallidipennis, Say, Journ. of the Acad, of Pliilad. V, p. 176 ( serrata Newm. The Entom. p. 380; Spin. pl. 39, f. 4; A. White); Amér. bor. — cincta, Spin. pl. 39, f. 5; Cayenne. — Trichodes verticalis, Say, Boston Journ of nat. Hist. I, p. 64 ( suiuralis Klug, Spin. pl. 39, f. 6; A. White; limbata, Spin. loc. cit. II, p. 49); Amér. bor. — tenella, Klug, loc. cit. p. 314; Mexique. — Theano cruciata , Chevrol. Ann. d. 1. Soc. entom. 1843, p. 33; Colombie, — curtipennis ( brachyptera Klug, lineatocollis , Spin. pl. 40, f. 1; œgra, Newm. Magaz. ofnat. Hist. New Ser. IY, p. 364); Amér. bor. — brevi- pennis, Spin. pl. 39, f. 3; Colombie. — steniformis Klug, Spin. pl. 40, f. 2 (subœnea, Spin. loc. cit. p. bl); Amér. bor. — azurea, Spin. pl. 40, f. 3; Co¬ lombie. — unifasdata, Say, Journ. of the Acad, of Philad. Y, p. 176 (punctata, Spin. pl. 40, f. 4; A. White); Amér. bor. — J’ai corrigé la synonymie des espèces de ce dernier pays d’après M. J. L. Le Conte. Aj. : II. longicollis, Ziegler, Proceed. of the Acad, of Philad. Il, p. 44; Etats- Unis. — (ricondylœ, difficiles, cyanescens, pubesccns, tabida, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 26; même pays. — scabra , discoidea , bicolor , J. L. Le Conte, ibid. p. 213; Californie. CLÉRI DES VRAIS. 473 long que 2-3 réunis, presque entier, 3 seul bilobé; crochets simples. — Corps très-allongé, cylindrique, pubescent. Genre établi sur un petit insecte de Colombie (i) qui m'est inconnu, mais qui parait très-distinct de tous ceux de ce groupe par la structure de ses antennes et la brièveté de ses cuissscs postérieures. La massue qui termine les premières ressemble complètement à celle des Piiyllo- bænus. Cet insecte est d’un noir brunâtre, avec une tache blanchâtre à peu près au milieu de chaque élylre. Ces dernières sont fortement ponc¬ tuées en stries dans presque toute leur longueur. ALLELIDEA. Waterh. Trans. of the entom. Soc. II, p. 193. Ce genre, tout aussi remarquable que le précédent, ne m’est pas plus connu. D’après la formule et la figure de l’espèce typique qu’en a données M. Waterhouse, on peut lui assigner les caractères suivants : Languette échancréc ; ses lobes largement arrondis. — Dernier article des palpes labiaux fortement et obliquement sécuriformc. — Mandibules munies d’une petite dent avant leur extrémité. — Labre transversal, ar¬ rondi en avant. — Yeux médiocres, saillants, entiers. — Tête plus large que le prothorax, rétrécie en arrière; front vertical. — Antennes très-courtes, grossissant graduellement; leurs trois articles terminaux un peu plus gros que les autres. — Prothorax allongé, subcylindrique, un peu renflé immédiatement avant son milieu. — Elylres pas plus larges que le prothorax à leur base, allongées graduellement et légèrement ren¬ flées en arrière. — Pattes longues et grêles ; cuisses postérieures un peu plus courtes que l’abdomen ; tarses de cinq articles : 1 pas plus long que les suivants, entier, 2-4 bilobés (-2), S médiocre; crochets ap- pendiculés. — Corps allongé. M. Waterhouse a placé le genre parmi les Mélyrides en le disant voisin des Dasytes. Mais, d’après l’analogie qu’il a avec ceux qui pré¬ cèdent, on ne saurait douter qu’il appartient au groupe actuel et que ce savant entomologiste n’a pas bien saisi la structure réelle des tarses. De même que VEvenus fîli(oriftis reproduit les formes des Collyris, YAllelidca etenostomorfes (a), unique espèce du genre, rappelle d’une manière frappante celles des Ctenostoma. C’est un petit insecte de l’Australie, de la taille des IIydkoceua, d’un noir bronzé, avec le labre, (1) E. tenuiformis, Spin. toc. cit. p. 38, pi. 40, f. 5. (2) M. Waterhouse ne parle pas des lamelles; mais la figure grossie qu'il donne de l’un des tarses montre qu’il en existe sous les trois articles en ques¬ tion. (3) Waterh. loc. cit.p. 194, pl. 17, f. 1 a-f. 474 CLÉRIDES. les antennes et trois taches (l’une basilaire, la seconde submédiane, la dernière subterminale) leslacées sur les élytres. Ces organes ont des rangées régulières de points enfoncés, et la tête ainsi que le prothorax sont fortement ponctués. TRIBU II. ÉNOPLIIDES. Tarses composés de quatre articles seulement, par suite de l’atro¬ phie du quatrième. — Pronotum séparé des parapleures du prolhorax par une arête plus ou moins saillante de chaque côté. Celte arête est très-apparente dans la majorité des espèces et parfois (par ex. Tenerus, Ortiiopleura) elle est placée tellement bas que le pronotum forme un peu plus de la moitié du prothorax, et que les pa¬ rapleures, refoulées en dessous, sont devenues horizontales au lieu d’être obliquement verticales, ce qui est leur position typique, comme dans le commun des Coléoptères. Dans certains cas (par ex. Pylus, la plupart des Peloniüm), on croirait, au premier abord, qu’elles sont confondues avec le pronotum; mais, en y regardant de près, on retrouve leurs arêtes de séparation qui sont moins saillantes que de coutume et quelquefois effacées en partie. En un mot, parmi les espèces que j’ai examinées, je n’en ai pas rencontré une seule qui en fut privée. J’ai dit, dans les généralités de la famille, que ces espèces tétramères se divisaient, comme les Clérides vrais, en deux sections, selon que le 1er article de leurs tarses était visible en dessus ou recouvert par le deu¬ xième. La division de la tribu en deux groupes semblerait dès-lors net¬ tement indiquée. Mais, ainsi que j’ai déjà eu plusieurs fois l’occasion de le faire remarquer, les caractères ne conservent pas la même valeur partout, et les résultats peu naturels auxquels conduit celui-ci, indiquent qu’il ne saurait être mis au premier rang (l). Les antennes donnent lieu à un arrangement de beaucoup préférable et doivent dès-lors servir de point de départ. Les éléments de cette tribu ont été dispersés par M. Spinola dans les quatre sous-familles qu’il a établies parmi les Clérides. Il ne s’e<-t pas aperçu que tous possédaient la structure du prothorax exclusivement assignée par lui à la dernière, celle des Corynétoïdes. (1) 11 obligerait de placer les genres Prosymnus, Notostenus et Laricobius qui ont le 1er article des tarses visible en dessus, avant les Enoplium et les Or- thopleura, chez qui il est recouvert par le 2e. Ces deux genres se trouveraient ainsi séparés des Cuariessa, Peloniüm, etc., dont ils sont manifestement voi¬ sins. ÉN0PEI1DES. +75 I. Antennes terminées par une massue lamelliforme ou en scie, très-souvent plus grande que le reste de l’or¬ gane. Énopi.iides vrais. II. Antennes terminées par une petite massue de trois ar¬ ticles. CORYIS'ÉTIDES. Antennes terminées par une massue lamelliforme ou en scie, trcs- souvent plus grande que le reste de l’organe. Celte forme et ce grand développement de la massue antennaire ne sont pas exclusivement propres à ces insectes; on la retrouve chez un certain nombre de Clérides vrais, notamment les Elasmoceuus et les Placocerus. Mais il n’est pas moins remarquable que l’une et l’autre soient si fréquents chez les Énopliides. On les retrouve en effet dans huit des dix-sept genres qui composent la tribu. Sur ces huit genres qui suivent, l’Europe en a deux (Enoplicm, Or- tboplecra) en commun avec l’Amérique; cinq sont propres à celle-ci ; le dernier (Tenerus) est répandu en Afrique, aux Indes orientales et dans l’Australie. I. 1er article des tarses dégagé, visible en dessus. a Massue antennaire de 8 articles : Tenerus. a a — de 3 articles. b Antennes de onze articles. c Leurs articles 2-8 ou 3-8 très-courts, en partie peu distincts. Yeux échancrés au côté interne : Ichnea. — en avant : Platynoptera. cc Leurs articles 2-8 obconiques, très-distincts : Chariessa, Pelonium. bb Antennes de huit articles : Apolopha. II. 1er article des tarses recouvert par le 2e. Dernier art. des palpes non ou h peine sécuriforme : Orlhopleura. sécuriforme : Enoplium. TENERUS. De Casteln. in Silberm. Revue entom. IV, p. 43 (1). Menton anguleux en avant. — Languelte étroitement échancrée; ses lobes arrondis. — Dernier article de tous les palpes cylindrique. — Mandibules munies d’une petite dent avant leur sommet. — Labre Ircs- (1) Syn. Cylistüs, Klug, Clerid, p. 354; nom postérieur de plusieurs année* à celui proposé par M. De Castelnau. 476 Cf.FRIDES. court, peu distinct. — Tête courte, très-obtuse en avant. — Yeux assez grands, peu saillants, profondément échancrés. — Antennes de onze ar¬ ticles : 1 en cône arqué, 2-3 obconiques,4-10 larges, triangulaires, 1 1 plus grand, ovale. — l’rolhorax transversal, régulièrement cylindrique. — Elylres à peine plus larges que lui, allongées, cylindriques, arrondies en arrière.— Pattes courtes, assez robustes; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que l’abdomen ; tarses courts, munis de lamelles tronquées sous leurs trois 1ers articles: 1 épais, trigone, 2-3 égaux, bilobés, 4 court; crochets appendiculés, leur portion basilaire dentiforme, la terminale très-arquée. — Corps médiocrement allongé, cylindrique, robuste, pu- besccnt. Genre très-distinct, placé par M. Spinola entre les Tilliceba et les Serriger, mais qui appartient au groupe actuel, comme l’a très -bien vu Klug, qui l’a placé immédiatement avant les Enopliüm, en lui donnant le nom deCvLiSTus. Ses espèces ont un faciès particulier, un système de coloration variable, et leurs ély très, finement ponctuées, présentent souvent quelques lignes saillantes, sculpture très-rare dans la famille. On en connaît en ce moment une dixaine d’espèces disséminées en Afrique, aux Indes orientales et dans l’Australie (t). ICHNEA. De Casteln. in Silberm. Revue entom. IV, p. 55. Palpes subégaux, grêles, filiformes; leur dernier article cylindrique ou acuminé.— Mandibules inermes au côté interne. — Labre échancré. — Tête petite, assez courte, déclive. —Yeux grands, assez saillants, fortement échancrés au côté interne. — Antennes assez longues, de onze articles: 1 gros, long et arqué, 2 très-court, obeonique, 3-8 déprimés, transversaux, plus ou moins confondus ensemble, surtout les trois der¬ niers (2), 9-11 larges, formant à eux seuls les trois quarts de l’antenne. (1) T. cyanopterus, Spin. Clérit. I, p. 165, pl. 8, f. 4; Manille. — termina- tus, Spin. p. 165, pl. 12, f. 1; ( variabilis Klug); Cap. — pictus Casteln.; Spin, p. 166, pl. 11, f. 4; Sénégal. — lineatocollis , Spin. p. 167, pl. 7, f. 4; Séné¬ gal. — prœustus Casteln.; Spin. p. 167, pl. 11, f. 2; Java et îles Philippines. — signaticollis Casteln.; Spin. p. 168, pl. 11, f. 3; Java et Bengale. — bima- culatus Casteln.; Spin. p. 169, pl. 11. f. 1; Cap. — bifasciatus, Spin. p. 169, pl. 11, f. 5 (variabilis Klug) ; Cap. — cingalensis, de Ceylan; abbreviatus, de l’Australie; A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 52. (2) M. De Castelnau n’assigne que huit articles à ces organes, et M. Spinola (Mon. d. Clérit. II, p. 30) hésite à leur en accorder onze. Je trouve ce nombre dans tous les exemplaires que j’ai sous les yeux. Les trois derniers des articles 3-8 ont non-seulement une plus gronde tendance à se confondre, mais constam¬ ment ils diminuent graduellement de largeur, de telle sorte que le 8e n’est pas beaucoup plus large que long. EN0PI.I1DES. 477 — Prothorax plus long que large, subcylindrique, parfois un peu rétréci en avant.— Elylres allongées, tantôt subparallèles, tantôt graduellement élargies en arrière.— Pattes longues et grêles; cuisses comprimées, les postérieures beaucoup plus courtes que les élylres; tarses grêles, à ar¬ ticles 1 allongé, cylindrique, 2 de même forme, plus court, tous deux sans lamelles, 3 bifide, muni d’une lamelle allongée et entière, 4 mé¬ diocre ; crochets des tarses appendiculés.— Abdomen notablement plus court que les élylres. — Corps de forme variable, pubesccnt. M. De Castelnau a fondé ce genre sur une espèce du Brésil ( lycoides ) qui a la plus grande ressemblance, sous le rapport de la forme, des cou¬ leurs et de la sculpture des élylres, avec quelques Lycides américains du genre Calopterox. Celles qu’on lui a associées depuis en diffèrent sous ces différents points de vue, mais présentent les mêmes caractères essentiels. Ces caractères sont fort tranchés et résident principalement dans les palpes, les yeux, les antennes et les tarses. Le genre est peu nombreux jusqu’ici et semble répandu dans la plus grande partie de l’Amérique (l). Il parait que ces espèces vivent sur les feuilles. PLATYNOPTERA. Chevrol. in Silberm. Revue entom. II, 2, n° 18 (2). Palpes labiaux plus longs que les maxillaires; le dernier article de tous plus ou moins sécuriforme (3). — Mandibules assez saillantes. — Labre légèrement échancré. — Tète assez courte; front déclive. — Yeux (1) M. A. White (Clerid. of the Brit. Mus. p. 38) porte leur nombre à sept, dont il y a au moins deux (divisa, calceata) à retrancher. — /. lycoides, Cas- teln.loc. cit.; Spin. pl. 37, f. 3, avec trois variétés f. 4, 5, 6 (Enopl. melanur- rum, Klug, Clerid. pl. 2, f. 12; 9 E latérale, Klug, pl. 2, f. 13; prœusfum , Klug, pl. 1, f. l'i) ; Brésil et Colombie. — enoplioides, Spin. Clérit. II, p. 163, pl. 37, f. 1 et 2 (En. opacum, Klug, loc. cit. p. 377; I. divisa, Chevrol. Ann. d. I. Soc. entom. 1813, p. 37; Var. En. marginellum, Klug, loc. cit. p. 376); Cayenne, Colombie. — En. suturale, Klug, loc. cit. p. 378, pl. 1, f. 15 (eno¬ plioides var.?) Brésil. — En. aterrimum, Klug, loc. cit. p. 378 (enoplioides var.?); Mexique. — dimidiatipennis, Spin. loc. cit. p. 162, pl. 46, f. 1; Colom¬ bie. — 17. calceata Chevrol. (Ann. d. 1. Soc. ent. loc. cit.) du Brésil a les yeux fortement granulés, échancrés en avant, trois lamelles aux tarses et l’ab¬ domen aussi long que les élytres. Si elle ne constitue pas un genre nouveau, elle forme à tout le moins une division tranchée dans celui-ci. Aux espèces ci-dessus, aj. ; Enopl. laticorne, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 164. (2) Syn. Pvticera, Spin. Mon. d. Clérit. Il, p. 69. (3) Cet article semble varier dans chaque espèce. Ctiez la lyciformis il est transversalement sécuriforme aux labiaux et en triangle allongé aux maxillai¬ res, tandis que chez la lycoides il affecte cette dernière forme aux uns et aux autres. Ces deux espèces sont les seules que j’aie à ma disposition. ♦78 CLÉRIDES. grands, médiocrement saillants, assez fortement granulés, profondé¬ ment échanerés, presque en fer à cheval. — Antennes plus ou moins longues, de onze articles : 1 gros, long et arqué, 2-8 courts, monilifor- mes ou brièvement obeoniques, très-velus, 9-11 formant une grande massue lamelliforme, plus longue que le reste de l'antenne* à articles allongés, surtout le dernier; les deux lers émettant parfois (par ex. ly- coides) un assez long rameau parlant de leur base. — Prothorax allongé, subcylindrique ou un peu rétréci en avant. — Elytres amples, n’em¬ brassant pas l’abdomen, tantôt planes et graduellement dilatées en ar¬ rière, tantôt plus convexes et largement ovales. — Pattes longues et peu robustes; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que les ély- tres; tarses courts, déprimés, leurs trois 1ers articles munis de lamelles entières : 1 plus long que chacun des suivants, triangulaire, entier, 2-3 bi¬ fides, 4 médiocre; crochets appendiculés ou munis d'une petite dent à leur base. Les espèces ont encore à un plus haut degré que les ïchnea, le faciès des Lycus; pour la plupart d’entre elles, l’illusion est complète. Elles sont plus grandes que celles du genre précédent et également améri¬ caines (i). Le genre Pyticera de M.Spinola ne diffère de celui-ci qu’en ce que les articles 3-6 des antennes sont serrés au point de ne paraître en for¬ mer qu’un seul (2), de sorte que ces organes semblent n’en avoir en tout que neuf. Je ne puis voir là qu’un caractère spécifique, comme chez les Icunea. L’espèce unique de ce genre est brésilienne (."). CHAR1ESSA. Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 109 (4). Menton en trapèze allongé. — Languette bilobée; ses lobes diver¬ gents. — Palpes robustes, subégaux; leur dernier article en triangle un peu plus long que large. — Mandibules munies d'une dent avant leur (1) P. lyciformis, Chevrol. loc. cit. pl. 30; Brésil; M. A. Wliite (Clerid. of the Brit. Mus. p. 43) a confondu cette espèce avec la lycoides. — Duponti, Spin. Clérit. Il, p. 61, pl. 41, f. 4; Mexique. — Goryi, Casteln. in Silberm. Rev. entom. IV, p. 54; Spin. pl. 41, f. 1; Cayenne. — lycoides, Spin. loc. cit. p. 67, pl. 41, f. 2; Colombie. — vitticeps, Blanch. in d’Orb. Yoy.; Entom. p. 95; Brésil. (2) M. Spinola ajoute une autre différence dont je ne saisis pas bien l’impor¬ tance. Chez les Platynoptera le pli transversal des ailes inférieures, quand elles sont au repos, se trouve au niveau ou en arrière de l’extrémité des élytres, tandis que chez les Pyticera ce pli ne dépasse pas le troisième arceau ventral de l'abdomen. (3) P. Duponti, Spin. loc. cit., p. 71, pl. 41, f. 3. (4) Syn. Brachyjiorphus, Chevrol., Col. du Mexiq. Cent. II, n® 150 ; nom ÉKOPLIIDB?, 479 sommet. — Labre échancré. — Tète assez forte, brièvement ovale, in¬ clinée; front un peu convexe. — Yeux grands, transversaux, peu con¬ vexes, presque en fer à cheval. — Antennes médiocres, robustes, de onze articles : 1 assez long, arqué, 2-8 obroniques, décroissant graduel¬ lement. 9-11 formant une large massue aussi longue au moins que le reste de l’antenne, et dont les deux 1er» articles ont leur angle interne plus ou moins prolongé. — Prothorax .transversal, cylindrique, légère¬ ment rétréci en arrière, avec ses angles postérieurs largement arrondis. — Ely très courtes, convexes, élargies et embrassant imparfaitement l’abdomen en arrière. — Pattes robustes ; cuisses postérieures un peu plus courtes que l’abdomen; tarses déprimés; leurs trois l«rs articles fortement rétrécis en arrière, munis de lamelles entières, subégaux; 4 médiocre; crochets simples. — Prosternum fortement échancré en demi-cercle en avant. — Corps court, finement pubescent. M. Perly, trompé par les tarses tétramères de ces insectes, a placé parmi les Gallérucides l’espèce ( ramicornis ) qu'il a décrite, et qui res¬ semble en effet beaucoup à certaines Coklomera du Brésil, sous le rap¬ port de la forme générale et surtout des couleurs. Elle est d’un beau bleu assez brillant, avec le dessous du corps et les pattes d’un rouge fauve; ses élytres , finement granuleuses, sont traversées par deux bandes blanches, l’une tout-à-fail basilaire, l’autre submédiane. Dans la seconde espèce connue ( vestita ), ces bandes sont remplacées par une grande tache d’un noir bleuâtre velouté sur chacun de ces organes (t). L’une et l’autre sont d’assez grande taille et très-rares dans les collections. D’après des renseignements transmis à M. Chevrotât, la C. veslila est très-carnassière et attaque toute espèce d’insectes. PELONIUM. Spin. Mon. d. Clérit. I, p. 347 (2). Organes buccaux des Cdariessa, avec le dernier article des palpes en triangle tantôt plus long que large, tantôt subéquilatéral, rarement transversal. — Tète, yeux et antennes des mêmes; la massue de ces dernières seulement, relativement plus courte et moins large, avec ses sans accompagnement de caractères. — Corynetes, Casteln. in Silberm. Rev. entom. IV, p. 50. — Enoplium Klug. (t) C. ramicornis, Perty, toc. cit., pl. 22, f. 3; Spin. pl. 45, f. 1; Brésil. — Brachym. veslitus, Chevrol. toc. cit.; Klug, Clerid. pl. 1, f. 10; Spin. pl. 45, f. 2 (Coryn. spectabilis Casteln.); Mexique. (2) Syn. Lasiodera, G. R. Gray in Griflith’s Anim. Kingd.; Ins. pl. 48; il n’ist pas question de ce nom dans le texte. — Phu.hyra, Casteln. in Silberm. Revue entom. IV, p. 53. — Enoplium Say, Klug, Casteln. Blauch. etc. — Cle¬ rcs Casteln. — Priocera Ziegler. — Opilus Hope. — Lampyris Forster. ♦80 , CLÉRl DES. deux ters articles ayant très-rarement leurs angles internes prolongés en rameaux. — Prothorax en général allongé, rétréci en arrière, dilaté ou tuberculeux sur les côtés, à quelque distance de sa base, souvent iné¬ gal en dessus (i). — Elytres variables. — Pattes des Chariessa, le plus souvent moins robustes dans toutes leurs parties, y compris les tarses ; crochets simples, parfois dentés à leur base. — Corps très-variable de forme, de sculpture et de vesiiture. Comparée à celle des Chariessa, cette formule n’en diffère, comme on le voit, en rien d’essentiel. Les deux genres sont en effet tellement voisins, en prenant celui-ci tel qu’il est composé en ce moment, que je suis hors d’état d’indiquer ce qui les distingue l’un de l’autre, bien que M. Spinola ait intercalé quinze autres genres entre eux (2). Il y a peu de genres, parmi les Coléoptères, qui soit composé d’élé¬ ments plus hétérogènes, au premier coup-d’œil, que celui-ci. C’est au point qu’il n’est que rigoureusement exact de dire que ses espèces n’ont, sous le rapport de la taille, des formes, des couleurs, en un mol du fa¬ ciès, rien qui leur soit propre. Dès-lors, il est absolument impossible d’é¬ mettre à leur égard aucune proposition générale. L’une d’elles ( Kirbiji ) qu’on prendrait de prime abord pour un Cle- rüs de grande taille, et qui est l’une des plus belles et des [dus rares, est le type du genre Lasiodera de M. G. R. Gray. M. De Castelnau a fondé celui qu’il a nommé Philhyra sur une autre (heloptoides) qui ressemble, à s’y méprendre, à certaines espèces de Stenocuia, genre du groupe des Ilélopides. Malgré cette extrême variabilité sous tous les rapports, ou plutôt à cause de cette variabilité, je ne crois pas que ces insectes puissent être subdivisés ; en dehors du faciès, on ne trouverait pas de caractères pour asseoir les genres dans lesquels on les répartirait; le mieux serait de les réunir aux Cuariessa. Ils sont nombreux et exclusivement propres à l’Amérique (3). (1) Il y a des espèces, telles que le pilosum et espèces voisines, chez lesquelles il ressemble complètement à celui des Chariessa. (2) Une des plus graves erreurs commises par ce savant entomologiste, est d’avoir placé les Enoplium, Pelonium et Apolopiia dans la section de ses Clé- rides cléroides qui auraient cinq articles à tous les tarses, dont le 1er rudimen¬ taire aux postérieurs. Ces organes sont faits comme chez les autres Énopliides. En comparant les Pelonium aux Enoplium, M. Spinola ne s’est pas aperçu du seul caractère essentiel qui sépare ces deux genres, à savoir que chez le second le 1er article des tarses est recouvert par le 2e, tandis que dans le 1er cet arti¬ cle est complètement libre, comme chez les Chariessa. (3) 39 espèces sont mentionnées dans le Catalogue des Clérides du Muséum britannique (p. 33), dont il faut retrancher au moins une ( punctatissimum ) qui est une Orthopleura; plusieurs autres, parmi celles que M. A. Whiten’a pas vues, sont probablement dans le même cas. — P. lampyroides, Spin. Clérit. p. 349, pl. 33, f. 6; Colombie. — luctuosum, Spin. ibid. p. 351, pl. 2S, f. 6; KNOPI.IIDES. 4SI APOLOPIIA. Spin. Revue Zool. 1841, p. 75 (1). Les caractères qui suivent sont empruntés à M. Spinola, le genre ne m'étant pas connu eu nature. Dernier article des palpes en triangle allongé et tronqué en ligne droite; celui des labiaux un peu plus large que celui des maxillaires. — Labre transversal, échancré. — Télé ovalaire, penchée, cylindrique en Cayenne. — suturale, Spin. ihid. p. 352, pl. 35, f. 2; Brésil. — / lavolimbatum , Spin. ibid. p. 354, pl. 35, f. 5; Brésil. — Lampyris pilosa, Forster, Ins. nov. Spec. p. 49; Spin. pl. 33, f. 2 (Var. Enopl. marginatum, onustum Say) ; Amér. bor. — En. atnœnum, Guérin-Ménsv. Icon.; Ins. texte p. 55 (P. fasciculatum Spin. pl. 36, f. 3); Brésil, Patagonie. — En. cyaneomaculatum, Blanch. in d’Orb. Voy.;Entom. p. 94, pl. 6, f. 9 [En. fasciculatum? Klug, Clerid. pl. 1, f. 12); Brésil. — En. scoparium, Klug, ibid. p. 365 (Var. E. fugax, leuco- phœnm Klug; amœnum var.?) ; Brésil. — En. niveum, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. entoni. 1843, p. 35; Brésil. — En. décorum, Klug, loc. cit. p. 364, pl. 1, f. 11; Brésil. — P. venustum, Spin. loc. cit. p. 360, pl. 35, f. 4 (En. venustum Hal- dem.; Priocera albomacula Ziegler) ; Amér. bor. — P. amabile , Spin, ibid., p. 362, pl. 33, f. 1; Colombie. — Cler. ocidatus, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 163 (P. marginipenne, Spin. pl. 35, f. 6); Amér. bor. — crinitum , Klug, loc. cit. p. 369; Spin. pl. 33, f. 7 (P. collare , Spin. I, p. 364) ; Colombie. — quadrisignatum, Spin. loc. cit. p. 365, pl. 33, f. 3; Colombie. — humer ale. Spin. ibid. p. 366, pl 35, f. 3; Brésil. — scutellatum, Spin. ibid. II, p. 156; Brésil. — testaceum, Spin. ibid. II, p. 158, pl. 47, f. 6; Pérou, Brésil. — va- riabile, Spin. ibid. I, p. 367, pl. 36, f. 5; Brésil, Colombie. — prœustum , Spin, ibid. I, p. 368, pl. 36, f. 2; Magellanie. — seminigrum, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. entom. 1843, p. 34; Colombie. — En. viridipenne, Kirby, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 393; Spin. pl. 35, f. 1; Brésil. — Opil. auripennis, Hope, Trans. of the Zool. Soc. I, p. 95, pl. 13, f. 5; Brésil. — Lasiod. Kirbyi, Gray in Griffith, loc. cit. I, p. 376, pl. 48, f. 3; Brésil. — En. sexnotatum, Klug, loc. cit. p. 368; Brésil. — nigrosignatum, Spin. loc. cit. I, p. 371, pl. 34, f. 6; Co¬ lombie. — Buquetii, Spin. ibid. II, p. 125, pl. 46, f. 3; Colombie. — galleru- coides, Spin. ibid. I, p. 372, pl. 39, f. 2; Cayenne. — Cler. trifasciatus, Cas- teln. in Silberm. Rev. entom. IV, p. 47; Spin. pl. 34, f 3 (P. cleroides. Spin. I, p. 374; Var. En. rufipes Klug) ; Brésil. — En. lituralum, Kirby, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 393; Spin. pl. 34, f. 1 (En. liberatum Castelu.); Brésil. — pulchellum, Spin. loc. cit. I, p. 377, pl. 34, f. 3 (Philhyra hclopioides Casteln.); Brésil. — En. hirtulum, Klug, loc. cit. p. 367; Spin. pl. 33, f. 5 (cribripenne , Spin. I, p. 379) ; Brésil. — apicale, Spin. loc. cit. II, p. 155, pl. 47, f. 4; Bré¬ sil. — vittatum, Spin, ibid., Il, p. 159, pl. 47, f. 3; Brésil. — En ornatum, Klug, loc. cit. p. 363, pl. 2, f. 11; Brésil. — fimbriolatum, Chevrol. ibid. p. 35; Brésil. — En. terminatum, Blanch. in d'Orb. loc. cit. p. 94; Brésil. — En. obsoletum, Blanch. ibid. p. 95; Bolivia. Aj. : En. fasciatum, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 214; Californie. (1) Et Mon. d. Clérit. p. 381. Coléoptères. Tome IV. 31 CLÉRIDBS. 482 arrière; front renflé et longitudinalement caréné en avant. — Yeux ovalaires, transversaux, écbancrés en avant. — Antennes de huit (t) ar¬ ticles : 1 assez grand, obconique, 2-5 courts, obconiques et déprimés, décroissant et grossissant peu à peu, 6-8 formant une large massue dentée en scie et deux fois au moins plus longue que le reste de l’antenne. — Prolhorax allongé, subcylindrique. — Entres allongées, parallèles, puis légèrement élargies en arrière, arrondies à leur extrémité. — Pattes médiocres, grêles ; cuisses postérieures un peu plus courtes que l’ab¬ domen ; tarses de quatre articles, les trois 1ers munis de lamelles en¬ tières : 1 des postérieurs beaucoup plus long que les deux suivants réu¬ nis, ceux-ci bilobés; crochets largement appendiculés. — Corps allongé, pubescent. La structure des antennes rend ce genre un des plus distincts de la tribu ; c’est, en effet, le seul chez lequel le nombre des articles de ces or¬ ganes soit aussi réduit. D’un autre côté, en supposant exacte la des¬ cription des tarses, c’est le seul, avec les deux précédents, parmi les Ênopliides, qui ait leur 1er article entièrement libre. 11 ne se compose que d’une petite espèce (â) de Colombie, qui semble avoir complètement le faciès de certains Peloniüm, et n’a rien de remarquable sous le rap¬ port des couleurs. ORTHOPLEURA. Spin. Mon. d. Clérit. II, p. 80 (3). Palpes subégaux; leur dernier article cylindrique et déprimé, parfois ( punclatissimum ) très-légèrement sécuriforme. — Mandibules munies d’une dent avant leur sommet. — Labre échancré. — Tête brièvement ovalaire, légèrement convexe. — Yeux grands, peu convexes, plus ou moins fortement granulés, ovalaires, fortement écbancrés en avant. — Antennes de onze articles : 1 en cône renversé, 2-8 décroissant gra¬ duellement, bien distincts, 9-11 formant une massue plus longue que le reste de l’antenne, et dont les deux 1ers articles ont leur angle interne plus ou moins prolongé. — Prothorax au moins aussi long que large, cylindrique, ou un peu rétréci en arrière, avec ses angles postérieurs arrondis ;'ses parapleures refoulées en dessous et horizontales. — El} très allongées, légèrement arrondies sur les côtés. — Pattes assez courtes : 1er article des tarses recouvert par le 2e, celui-ci et le 3e bifides au bout (1) R y a désaccord à ce sujet entre le texte et les deux figures grossies (pl. 36, f. 1 bd) que M. Spinola donne de ces organes; dans ces dernières les articles sont au nombre de neuf. (2) A. Iieichei, Spin. Clérit., p. 383, pl. 36, f. 1. (3) Syn. Tillus Fab. — Corynetçs Fab. — Enoplium Latr., Say, Sturm, Cbevrol. etc. ÉN0PLI1DES. 483 et munis de courtes lamelles entières, le 4® presque aussi long que les précédents réunis; crochets appendiculés, leur portion basilaire forte¬ ment dentiforme (t). — Corps allongé, finement pubescent. Ce genre se distingue des Enoplium, dont il a la structure des tarses, par la forme de ses palpes, celle des articles 2-8 des antennes et celle du prothorax. Celle dernière, toutefois, à laquelle M. Spinola a em¬ prunté le nom qu'il a donné à ces insectes, n’a pas toute l’importance qu’il lui a donnée; les Lebasiella ont celle partie faite de même, et il y en a dos exemples parmi les Pelonium (par ex. pilosum). Ce n’est, en un mol, que la forme propre aux Énopliides en général, et qui est ici exagérée. Les Okthopleüra sont de taille moyenne et ne sont, en ce moment, qu’au nombre de trois, dont une d’Europe et deux de l’Amérique du Nord (-2). ENOPLIUM. Latr. Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. IX, p. 146 (3). Palpes subégaux; leur dernier article en triangle plus allongé aux maxillaires qu’aux labiaux. — Mandibules armées d’une petite dent avant leur sommet. — Labre échancré. — Tête assez petite, ovalaire, déclive. — Yeux petits, assez saillants, transversaux, largement et faiblement échancrés en avant. — Antennes de onze (?) articles (4) : i en cône ren¬ versé, 2 presque aussi gros, obeonique, 3-5 courts, décroissant et s’é¬ paississant peu à peu, 6-8 transversaux, presque confondus, 9-11 dila¬ tés, formant une massue beaucoup plus longue que le reste de l’antenne et dont les deux 1er3 articles ont leur angle interne prolongé en rameau. (1) M. Spinola assigne à tort des crochets simples à l’O. sunguinicollis ; ils sont, au contraire, plus fortement dentés peut-être que dans les autres espèces. (2) Esp. d'Europe :Coryn. sanguinicollis, Fut». Syst.El., p. 1,287 (Tillus YVe- beri , Fab. ibid. p. 282; Enopl. dulce, Ledoux, Ann. d. I. Soc. entom. II, p. 474, pl. 17 d); figuré en outre dans Sturm, Deutscbl. Ins. XI, pl. 233, et Spin. Clé- rit. pl. 42, f. 5. — Esp. de l’Arnér. du Nord : Till. damicornis , Fab. loc. cit. p. 282; Spin. pl. 42, f. 4 (Enopl. thoracicum , Say, Journ. of tbe Acad, of Philad. III, p. 188). — En. punclatissimum , Chevrol., Ann. d. I. Soc. entom. 1843, p. 34 (Orth. quadraticollis, Spin. loc. cit. 11, p. 167, pl. 32, f. 4; En. bimaculalum, Melsheim. Proceed. of tbe Acad, of Philad. II, p. 307); des Etats- Unis et du Mexique. (3) Syu. Tillüs Hellw., Fab., Oliv. — Deumestes Ilossi. — Dermestoides Scbætf. (a) M. Spinola leur assigne, sans hésiter, onze articles, et M. .1 L. Le Conte (Ann. of tbe Lyc. o1 2 3' New-York, Y, p. 31) seulement dix. Je trouve le premier de ces nombres chez l’espèce européenne, et reste dans l’incertitude à cet égard pour celte des Etats-Unis. Au total, les antennes de ces insectes ressemblent, sous ce rapport, à celles des Icukea et des Platynottera. 484 CLÉRIDES. — Prothorax au moins. aussi long que large, cylindrique, déprimé, avec ses angles postérieurs arrondis. — Elytres de longueur variable. — Pâlies médiocres; tarses grêles; leur 1er article recouvert par le 2e, celui-ci allongé et muni, ainsi que 2 qui est bilobé, d’une lamelle entière; le 4e assez long; crochets appendiculés (i). — Corps finement pubescent, de forme variable. Tel que l’a réduit M. Spinola, ce genre ne comprend plue que deux espèces, très-différentes sous le rapport de la forme et des couleurs, mais qui, malgré cela, sont réellement congénères. L’une d'Europe (derUalum), qui en forme Ig type, est un assez petit insecte de forme parallèle, médiocrement allongée, et noir, avec les ély 1res testacécs; l’au¬ tre, des Etats-Unis ( quadridentalum ) est plus courte, plus large, noire également, avec les ély très d’un beau rouge et portant chacune deux points noirs (-2). Groupe II. Corynétides. Antennes terminées par une petite massue de trois articles et non lamelliforme. Le faciès propre à la famille s’altère sensiblement chez ces insectes. Il n’est, en effet, pas un seul d’entre eux dont la vue réveille immédia¬ tement l’idée des formes typiques des Clérides. Presque tous également sont de petite taille. La tendance que les palpes maxillaires manifestaient déjà chez plusieurs Énopliides vrais à reprendre leur prédominance sur les labiaux, au point de vue de la longueur, devient ici la règle générale. Enfin, c’est dans ce groupe que se trouvent les seules espèces de Clé-' rides qui, à l’état parfait, soient sapropbages. A ccs divers titres, les Corynétides doivent être placés à la fin de la famille. Ils forment, à l'heure qu’il est, huit genres, dont trois (Lari- corics, Corynetes, Nkcrobia) ont des représentants en Europe. I. Premier art. des tarses dégagé et visible en dessus. n Yeux fortement granulés. Cuisses non canaliculées en dessous : Pylus, — canaliculées — Prosymnus. (1) Suivant M. Spinola, ils seraient simples chez YEn. dentatum, mais cette assertion n’est pas exacte. Ils sont réellement appendiculés; seulement leur position basilaire n’est pas dentiforme, comme chez le quadripunctatutn. (2) Esp. européenne : Denn. dentatus, Rossi, Faun. etrusc. I, p. 34, pl. 3, f. 2; on en a eu outre d’assez nombreuses figures; (Till. serraticornis Fab. Otiv. ; En. serrât. Latr., Panzcr, Klug, Spin. pl. 33, f. 4). — Esp. des Etats- Unis : En. quadripunctatum, Say, Journ. of the Acad, of Philad. III, ^p. 188, Spin. pl. 34, f. 5. ÉNOPLIIPES. 485 a a Yeux finement granulés. Dernier art. des palpes max. triangulaire : Notostenus. — — cylindrique : Laricobius. — — r acuminé : Lebasiellaï U. Premier art. des tarses plus ou moins recouvert par le 2®. Dernier art. des palpes triangulaire : Corynetes. — ovalaire et tronqué : Necrubia. — acuminé : Opetiopalpus . PYLL'S. Newm. The Entomol. p. 35 (1). Menlon presque carré. — Languette entière. — Palpes subégaux ; leur dernier article médiocrement grand, en triangle équilatéral aux la¬ biaux, allongé aux maxillaires. — Mandibules munies d’une dent sub- médiane. — Labre échancré. — Tête ovalaire, assez courte. — Veux grands, saillants, fortement granulés, faiblement et étroitement échan- crés en demi-cercle. — Antennes courtes, de onze articles : 1 gros, cy¬ lindrique, 2 court, obeonique, 3 allongé, 4-8 de la même forme que le 2®, 9-1 1 formant brusquement une petite massue à articles égaux, le der¬ nier arrondi au bout.— Prolliorax aussi long que large, subcylindrique, lubcrculé dans son milieu. — Elytres médiocrement longues, parallèles, arrondies en arrière, déprimées sur le disque. — Pattes médiocres, assez robustes ; cuisses postérieures plus courtes que l’abdomen; tar¬ ses (-2) déprimés ; leurs trois 1ers articles munis de lamelles tronquées: 1 plus court que 2-3 réunis; 4 médiocre; crochets simples. — Corps assez court, légèrement pubescent. L’espèce typique (a) de ce genre s éloigne beaucoup des autres Cory- Délides par son facics et se rapproche, à cet égard, de \' Aulicus insla- bilis mentionné plus haut. Mais ses tarses composés de quatre articles et son pronolum limité latéralement par une ligne saillante bien distincte, prouvent qu’elle appartient réellement au groupe actuel. Cet insecte est de la taille des Clercs, d’un beau jaune en dessous, y compris les pattes (1) Syn. Y’liotis, Spin. Revue Zool. 1841, p. 74 et Mon. d. Clérit. I, p. 282. — Trichodes Klug. (2) M. Spinola (Clérit. loc. cit.) dit que ces organes sont faits comme ceui des Chalciclercs, c’est-à-dire composés de cinq articles distincts aux quatre tarses antérieurs, et de quatre aux postérieurs. Ils ne présentent en réalité qu* quatre articles à toutes les pattes, avec un petit nœud à la base du 4e, comme chez les autres Corynétides. (3) P. fatuus, Newm. loc. cit. (Yl. Passer inii , Spin. loc. cit. I, p. 283, ochro- pus, pl. 28, f. 3; Trich. ochropus, Klug, Clcrid. p. 341, pl. 2, f. 10). 486 CLftRIDBS. et les antennes, d’on noir brunâtre en dessus, avec des rangées régulières et entières de gros points enfoncés sur les élytres. Cet insecte est de l’Australie, ainsi que deux autres espèces décrites par M. Newman (t), et qui me sont inconnues. PROSYMNUS. De Casteln. iu Silbeum. Revue entorn. IV, p. 51 (2). Palpes maxillaires plus grands que les labiaux ; leur dernier article en triangle allongé, celui des labiaux de même forme, mais plus petit. — Mandibules inermes en dedans, leur extrémité obtuse. — Labre submembraneux, échancré.— Tête courte cl large; front subverlical.— Yeux médiocres, fortement granulés, réniformes et assez saillants.— An¬ tennes de onze articles : I grand, épais et arqué, 2-8 obeoniques, dé¬ croissant peu à peu,9-lt formant une massue assez lâche, allongée, à dernier article plus grand que chacun des deux précédents et arrondi au bout. — Prothorax transversal, peu convexe, arrondi sur les côtés et aux angles. — Elytres courtes, parallèles, arrondies en arrière.— Pattes médiocres, robustes ; cuisses munies en dessous, dans presque toute leur longueur, d’un canal recevant les jambes au repos, les postérieures plus courtes que l’abdomen; jambes tranchantes sur leur bord posté¬ rieur; les trois 1ers articles des tarses égaux, triangulaires, tronqués au bout, munis de lamelles entières, le i1 2 3 4' aussi long que les trois précé¬ dents réunis ; crochets appendiculés, leur portion basilaire dentil'orme. — Corps court, convexe, fortement tomenteux. Je restitue à ce genre le nom que lui a imposé M. De Castelnau, plu¬ sieurs années avant que M. Spinola le fonda de nouveau sous celui de Rypaucs que Dejean avait déjà appliqué à un genre de Lamellicornes du groupe des Aphodiides (3). Avec des formes voisines de celles des Co- rynetes et des Necuobia, l’unique espèce (4) du Sénégal qui le com¬ pose, s’en écarte par la structure de ses tarses, dont le premier article est dégagé et la rapproche davantage desNorosTEisus et des Laiucobius, près desquels elle me parait devoir être placée. Cet insecte est de taille au plus médiocre, noir en dessous, bronzé en dessus et revêtu île poils redressés, serrés et abondants sur le prothorax et les élytres, qui sont fortement ponctués. (1) P. bicinctus, Newm. Ioe. cit. p. 364. — anthicoides, ibid. p. 402. (2) Syn. Rypàrus, Spin. Mon. d. Clérit., II, p. 73. (3) Voyez Tome III, p. 118, (4) P. cribripennis, Casteln. loc. cit. (Ryp. tomentosus, Spin. loc. cit. p. 76, pl. 41, f. 6). ÉNOPLIIDP.S. 487 NOTOSTENUS. (Dei.) Spin. Mon. d. Clérit. II, p. 89 (1). Menton en trapèze allongé. — Languette échancrée. — Palpes sub¬ égaux ; le dernier article des labiaux très-légèrement ovalaire et arrondi au bout; celui des maxillaires faiblement triangulaire cl tronqué. — Mandibules munies d’une petite dent avant leur sommet. — Labre trans¬ versal, sinué en avant. — Tête ovalaire, penchée. — Yeux petits, trans¬ versaux, peu saillants, faiblement échancrés. — Antennes de onze arti¬ cles : 1 épais, en cône renversé, 2 3 obeoniques, inégaux, 4-8 courts, graduellement plus épais, 9-11 formant une massue étroite, allongée, à articles bien distincts, le dernier arrondi au bout. — Prolhorax un peu plus long que large, légèrement arrondi sur les côtés et à sa base, dé¬ primé sur le disque. — Elylres très-allongées, parallèles, arrondies en arrière. — Pattes médiocres et assez robustes; cuisses postérieures beau¬ coup plus courtes que l’abdomen; les trois 1er9 articles des tarses munis de lamelles, subégaux : 1 entier, 2-3 cordiformes, bilobés, 4 médiocre; crochets appendiculés. — Corps allongé, finement villeux. On n’en connaît que deux espèces du Cap (2) qui pourraient bien n’étre que des variétés l’une de l'autre. Toutes deux ressemblent com¬ plètement à des Dasytes, au premier abord, et, sans la présence des la¬ melles sous les tarses et de cinq segments ventraux à l’abdomen, appar¬ tiendraient à ce groupe. Elles sont de taille médiocre, finement rugueuses sur toute leur surface et d’un vert bronzé brillant, passant au bleu. LARICOBIUS. Rosenh. Zwey n. Kœfergatt. p. 5. Menton trapéziforme. — Languette courte, tronquée en avant, avec une pelite saillie pénicillée à chacun de ses angles. — Dernier article des palpes labiaux grand, ovalaire et tronqué au bout; celui des ma¬ xillaires cylindrique, un peu acuminè. — Lobes des mâchoires cor¬ nés, grêles, terminés en griffes. — .Mandibules subbifides à leur ex¬ trémité. — Labre transversal, à peine sinué en avant. — Tête pelite, penchée, brièvement ovalaire, inégale.— Yeux petits, peu saillants, lé¬ gèrement échancrés. — Antennes de onze articles: I épais, médiocre, 2-8 décroissant peu à peu, 9-11 formant une petite massue allongée, assez serrée, dont le dernier article est plus grand que chacun des deux (1) Syn. Anobium Thunb. — Corynetes Klug, Sturm. (2) An. viride, cœruleum, Thunb. Nov. Spec. Ins. 1, 9, 10; J. Sturm a fi¬ guré le premier dans son Catal. éd. 1826, pl. 4, n° 34; voyez aussi Spinola, loc. cit. pl. 42, f. 3; le second lui est resté inconnu. 488 CLKR1DE9. précédents et largement arrondi au bout. — Prothorax petit, transversal, arrondi à sa base, y compris ses angles postérieurs. — Elylres amples, convexes, parallèles, arrondies en arrière.— Pattes courtes; cuisses pos¬ térieures moins longues que l'abdomen; tarses très-courts, à articles 1 triangulaire, “2-3 bilobés, munis de très-petites lamelles, 4 médiocre; crochets simples. — Corps ovale, coin exe, pubcscent. L’unique espèce (1) qui compose ce genre est la plus petite connue de la famille, sa longueur dépassant à peine une ligne au maximum. La petitesse relative de sa tête et de son prolhorax lui donnent un faciès étranger aux autres Clérides. Les Necroma seraient encore le genre dont elle se rapprocherait le plus, mais le premier article de ses tarses complètement libre oblige de la placer près des Notostenus. Elle est d’un noir brunâtre, avec deux larges bandes tcstacées, qui, partant de la base des ély 1res, se réunissent en arrière. Ces organes sont couverts de points enfoncés, très-marqués et disposés en séries régulières; d’au¬ tres, encore plus gros et épars,' se voient sur le prolhorax. Cet insecte, intéressant malgré sa petite taille, a été découvert par M. Rosenhauer dans les montagnes du Tyrol; il parait vivre exclusive¬ ment sur les pins. LEBASIELLA Spin. Mon. d. Clérit., II p. 77. Palpes subégaux; leur dernier article déprimé, graduellement rétréci de sa base à son sommet. — Labre fortement échancré. — Tête courte, légèrement convexe, subvcrticale. — Yeux médiocres, arrondis, très- distinctement échancrés. — Antennes de onze articles : 1 allongé, en massue arquée, 2-8 obeoniques, courts, 9-1 1 formant une massue aussi longue qu’eux, lâche, à dernier article beaucoup plus long que chacun des deux précédents, ceux-ci un peu plus longs que larges (2), très- obtusément en scie.— Prolhorax subtransversal, cylindrique, arrondi à sa base, y compris les angles postérieurs; ses parapleures inférieures et horizontales.— Elylres courtes, parallèles ou légèrement ovalaires, lar¬ gement arrondies en arrière. — Pattes médiocres; cuisses postérieures notablement plus courtes que les ély très ; tarses médiocres, à articles 1 plus long que 2, entier, 2-3'bilobê; lamelle de celui-là rudimentaire, de celui-ci bilobée, 4 assez long; crochets des tarses appendiculés. — Corps court, assez convexe, très-finement pubescent. Ces insectes s’éloignent des autres Corynétides par la grandeur de (1) L. Erichsonii, Rosenh. loc.. cit. p. 7, avec une figure accompagnée de nombreux détails. (2) M. Spinola décrit les articles de cette massue comme trois fois au moins plus longs que larges, ce qui serait déjà une exagération pour le dernier, et ce qui est tout-à-fait inexact pour les deux premiers. enopliides. 489 leur massue anlennairc et la forme «le leur prolhorax, qui ressemble complètement à celui des Ortuopleura. Peut-être seraient. -ils mieux placés parmi les f’nopliidcs vrais; mais, en tout cas, ils peuvent cire considérés comme rattachant le groupe en question à celui-ci. Les deux espèces connues ()) sont américaines, de petite taille et d’un rouge fauve, avec les ély 1res d'un noir bleuâtre; ces organes sont criblés de petits points enfoncés qui les font paraître finement ru¬ gueux. CORYNETES. Hekbst, Die Kœfer, IV, p. 148 (2). Menton subtrapéziforme. — Languette tronquée et faiblement sinuée en avant. - Palpes maxillaires un peu plus grands que les labiaux; leur dernier article en triangle allongé, celui des seconds en triangle plus équilatéral. — Mandibules munies d’une petite dent avant leur sommet. — Labre fortement et largement échancré. — Tète courte, légèrement convexe. — Yeux médiocres, un peu saillants, assez fortement granulés, transversaux, largement échancré?. — Antennes courtes, de onze arti¬ cles : 1 long et épais, en cône renversé, 2-8 obeoniques, 9-11 formant une massue assez épaisse, subperfoliée, dont les deux 1ers articles sont transversaux et le 3e de forme variable, en général tronqué.-— Protho¬ rax transversal, uniformément convexe, rétréci en arrière, arrondi ou si- nue sur les côtés, plus ou moins rétréci en arrière. — Elylres courtes, subparallèles, arrondies postérieurement. — Pattes médiocres; cuisses postérieures un peu plus eourics que l’abdomen; tarses courts; leur 1er article imparfaitement recouvert par le 2e ; celui-ci presque entier, muni, ainsi que le 3e qui est bilobé, d’une lamelle entière; le 4e assez long; crochets appendiculés,leur portion terminale très-courte.- Corps court, assez convexe, en général peu pubesccnt. Genre composé d'un petit nombre d’espèces de l’ancien continent, (1) Enoplinm lepidum, Klug, Clerid. p. 359; Spin. pl. 43, f. 1 (Leb. ery- thredera, Spin. loc. cit. p. 70); de Cuba, selon Klug; de Colombie, selon M. Spinola; je crois que le second de ces habitat est le véritable. — Corynetes marginellm, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. entom. 1843, p. 42; de Californie? Les Corynetes discolor et pallipes de Klug (Clerid. p. 353), espèces du Mexi¬ que laissées par M. A. White (Clerid. of the Brit. Mus. p. 45) dans les Cory- ketes, bien que Klug leur assigne des palpes terminés par un article cylindri¬ que, sont très-probablement des Lebasielea. — J’hésite à y rapporter la Lebas. varipennis du Chili décrite par M. Spinola in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 409, Col. pl. 9, f. 10; elle s’éloigne considérablement des espèces typique* par son faciès. (2) Herbst a écrit Korynetes. — Syn. Clerus De Geer, Marsham, etc. — Nk- crobja Latr., Oliv., Guérin-Ménev. — Attelabus Laichart. — Dermestes Schrauk, Rossi, Panzer. 490 CLÉBIDES. sauf une du Chili, et ayant pour type le Clerus cœrulcus de De Géer, insecte plus particulièrement propre à l’Europe boréale et tempérée, et dont la synonymie est dans une confusion presque inextricable (1). Les autres espèces habitent l’Afrique et l’Australie. A en juger par l’espèce européenne, ces insectes, sous tous leurs états, recherchent moins les substances animales que les Necrobia. On rencontre bien l’espèce en question dans les cadavres, mais il n’est pas rare de la trouver dans l’intérieur des maisons et même sur les (leurs. Les deux genres ont, du reste, la plus intime analogie sous tous les rap¬ ports, sauf pour la distribution géographique; mais celui-ci est moins nombreux (2). NECROBIA. Latr. Préc. d. car. gén. d. Ins. p. 35 (3). Les caractères sont les mêmes que ceux des Corynetes, sauf les deux points suivants : Dernier article des palpes allongé, légèrement ovalaire et tronqué au bout. — Massue antennaire plus grande, [dus déprimée, en triangle ren- (1) Quoique Klug (Clerid. p. 343) l’ait débrouillée longuement et péremptoi¬ rement, les trois auteurs les plus récents, MM. Spinola, L. Redteubacher et A. White, ont persisté à regarder comme étant cet insecte le Corynetes viola- ceus de Paykull (Ins. Suec. I, p. 175). Il faut qu’ils n’aient pas jeté les yeux sur la description de cet auteur qui décrit les palpes de cette espèce comme étant filiformes et tronqués à l’extrémité, caractère qui ne peut manifestement s'appliquer qu’à une Necrobia. (2) Déduction faite des Cor. discolor etpâllipes de Klug, qui sont très-pro¬ bablement des Lebasiella, il ne reste plus que les suivantes dans le Catalo¬ gue des Clérides du Muséum britannique, et même deux sont douteuses. — scabripennis, Spin. Clérit. II, p. 94, pl. 43, f. 2; Sénégal. — analis , Klug, Clerid. p. 348, Spin. pl. 43, f. 3 ( pallicornis , Spin. loc. cit. p. 95; abdominalis? Fab.); Sénégal, Caffrerie. — pedoralis, Klug, ibid. pl. 1, f. 7; Catfrerie. — Cler. cœruleus, De Géer, Mém. Y, p. 163, pl. 5, f. 13, 14, Klug {Cor. vtola- ceus Spin., L. Redtenb., White, etc.); Europe bor. et moyenne; il y en a de nombreuses figures, dont les deux meilleures me paraissent être celles deM.Cur- tis, Brit. Entom. VIII, pl. 351, et de M. Spinola, loc. cit. pl, 43, f. 4, en sup¬ posant toutefois pour cette dernière qu’elle s’applique bien à l’espèce. — rufi- cornis , F. Sturm, Deutschl. Ins. XI, p. 42, pl. 232 pP; Allemagne. — pusillus, Klug, loc. cit. p. 347; Sardaigne ( cœruleus var?) — geniculatus, Klug, ibid. ( cœrulcus var.); même pays. — semisiriatus , Spin. loc. cit., p. 98, pl. 43, f. 5; Cap. Aj. : C. bituberculatus , mysticus, varicolor, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 512; Natal. — compactus , Westw. Proceed. of the Zool. Soc. 1852, p. 54, pl. 27, f. 7; Australie ou Indes or. — ovatus, Spin, in Gay, Hist. d. Cbile; Zool. IV, p. 411, pl. 9, f. 11; du Chili. (3) Même synonymie que celle des Corynetes. M. Spinola est le premier qui ÉNOPLIIDES. 491 versé el à articles plus serrés; les deux l^s transversaux, très-rarement (bicolor) aussi longs que larges, le dernier tronqué ou arrondi au bout. Ces insectes bien connus sont de petite taille, presque glabres à la vue simple, ponctués, avec les points disposés en rangées assez régulières sur les élytres.sauf à leur extrémité; el à l’exception d’une seule espèce (pinguis) qui est ornée sur ces organes de deux bandes blanches trans¬ versales, très-étrpites, leur système de coloration est des plus simples. Les uns sont en entier d’un vert bleuâtre; chez les autres, les élytres sont seules de cette couleur; le reste du corps est d’un rouge lauve, plus ou moins vif. Les Nechobia paraissent vivre exclusivement de substances animales desséchées de toute sorte, et c’est probablement à cette cause qu’est due la difTusion des trois espèces européennes les plus communes ( rufipes , ruficollis, violacea), dont les deux premières sont aujourd’hui répandues sur tout le globe, et la troisième s’est propagée en Asie et dans l’Amé¬ rique du Nord. Les espèces connues s’élèvent en ce moment à huit (1). ait séparé les deux genres que les entomologistes réunissaient en un seul, auquel les uns donnaient le nom plus ancien de Corynetes, les autres celui de Necro- bia. Cependant, presque au même moment où il publiait sa monographie de la famille, les caractères distinctifs des deux genres étaient signalés par M. Suf- frian dans la Stettin. entom. Zeit. 1844, p. 27. (1) N. rufipes De Géer, Oliv., Fui)., Spin. pl. 42, f. 6; de tout le globe. — ruficollis Oliv., Fab., Latr., Spin. pl. 43, f. 6; aussi répandue que la précé¬ dente. — violacea Linné, Fab., Oliv., Payk., Spin. pl. 44, f. 1 ( Cler ■ quadra Marsh.; Cler. chalybeus Sturm) ; Europe, Asie, Amér. bor. — tibialis, Spin. Clérit. II, p. 107, pl. 44, f. 2; Cap. — defunctorum, Waltl, Reise n. Span. II, p. 63; Andalousie. — Cor. ater, Klug, Clerid. p. 353; Afrique austr. — bi¬ color, Casteln. in Silbenn. Revue entom. IY, p. 52; Espagne. — pinguis, A. White, Clerid. of the Rrit. Mus. p. 63, et Westw. Proceed. of the Zool. Soc. 1852, pl. 27, f. 10; Tasmanie. Outre ces espèces, il en existe deux trouvées dans des momies égyptiennes. L’une a été décrite, sous le nom de N. mumiarum, par M. Ilope, dans l’ou¬ vrage de M. Pettigrew sur les momies, que je n’ai jamais vu. L’autre est men¬ tionnée sans description, sous le nom de Corynetes glaber, dans un Mémoire de Champollion-Figeac, inséré dans le Magasin encyclopédique de Millin, année 1814, III, p. 41. La Necr. eximia de MM. A. White et Wcstwood (A. Wliite, loc. cit. et Westw. loc. cit. pl. 27, f. 12), belle espèce de l’Australie, brillant des couleurs les plus éclatautes, est un Clercs, comme le soupçonnait le second de ces au¬ teurs. m CLfcr.IDES. OPETIOPALPUS. Spin. Mon. d. Clérit. II, p. 110 (1). La différence essentielle entre ce genre et les Necrobia se réduit à ce que le dernier article des palpes, surtout des maxillaires, est subulé et aussi large à sa base que le précédent. A ce caractère s'ajoutent quelques particularités, du moins dans les espèces que j’ai sous les yeux. La massue antennaire est intermédiaire pour la forme entre celle des deux genres précédents. Les yeux sont plus petits, plus fortement granulés, et leur échancrure à peine distincte. Enfin le prolhorax est plus court et arrondi à sa base, y compris les angles de celle-ci (2). Pour le surplus, ces insectes reproduisent les for¬ mes et les couleurs des Neckobia, et leurs habitudes doivent être pa¬ reilles. Le type du genre est le Clcrus sculellaris de Panzer, petit insecte répandu dans l’Europe méridionale et orientale, et en Afrique jusqu’au Sénégal inclusivement. Les autres espèces sont de l’Afrique australe, des Indes orientales et de l’Amérique du Nord (ô). • Noie. Indépendamment des genres qui précèdent, il en existe dans les ail¬ leurs six aulres qui me sont inconnus en nature. Les entomologistes qui les ont établis indiquent bien le nombre des articles de leurs tarses, mais l'erreur est si facile au sujet de ees organes, qu’il est probable que les indications qu’ils en donnent sont fautives pour la plupart. D’un autre côté, tousse taisent sur la structure du prothorax. Dans l’incerti¬ tude où je suis sur ces deux points indispensables, je n’ai pas osé rap¬ porter ces genres à aucun des groupes qui précèdent, et ne puis que reproduire leurs caractères, en émettant quelques conjectures sur la place qu’ils doivent probablement occuper. Ce sont les suivants d’après la date de leur publication. (1) Syn. Clerus Panzer. — Corynetes Billberg, Klug. (2) Cette forme du prothorax n’est pas complètement étrangère aux Necro- bia; elle existe chez la N-. bicolor. (3) M. Spinola n’en a connu que quatre : O. auricollis, Spin. loc. cit. p. 111, pl. 45, f. 3; Cap. — Cler. scuteUuris, Panzer, Faun. Ins. Germ. XXXYII1, 19; Europe mér. et Afrique. — lucidus, Spin. loc. cit. p. 113, pl. 45, f. 5; Etats- Unis. — Cor. collaris , Billb. in Schœnh. Syn. lus. 11, p. 51 (Yar. Cor. rubri- collis Klug) ; Cap. Aj. : O. caffer , rudis , livens, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 516; Natal. — obe- sus, A Wliite, Clerid. of the Brit. Mus. p. 63, et Weslw. Proceed. of tlie Zool. Soc. 1852, p. 46, pl. 27, f. 11; Indes or. èNOTLIIDES. 493 THEANO. De Casteln. in Sieberm. Revue eritom. IV, p. 51. Antennes courles, à deux 1e,s art icles égaux, grenus, assez gros, le 3e grêle, les cinq suivants assez grêles, triangulaires, les trois derniers formant une massue renflée, ovalaire, un peu arrondie. — Palpes à der¬ nier article sécuriforme, pointu ( ! ). — Tarses à i''r article conique; les trois suivants courts, élargis, bifides, munis de pelottes prolongées (i). — Corps court. — Tête très-large. — Yeux tres saillants. — Corselet beaucoup plus étroit que la tête, arrondi sur les côtés. — Elytres un peu allongées. — Cuisses postérieures dépassant un peu l’extrémité de l’abdomen. L’enserflble de ces caractères, en les supposant exacts, réveille l’idée d’un genre appartenant au groupe des Hydnocérides, eorijeclure que rendent en outre probable la très-pelile taille (une demi ligne) de l’es¬ pèce de Colombie (7'. pusilla ) décrite par M. De Castelnau, et son sys¬ tème de coloration. Elle est en effet noire en dessous, brunâtre en des¬ sus, ave-c deux grandes taches jaunes sur chaque élylre ; ces organes, ainsi que le reste des téguments, sont fortement ponctués. DUPONTIELLA. Spin. Mon. d. Clérit. Il, p. 468. Palpes labiaux pas plus grands que les maxillaires ; leur dernier ar¬ ticle ovale et déprimé, celui des maxillaires ovalaire et obtus au bout. — Mandibules robustes, assez saillantes, légèrement arquées, aiguës au bout, tranchantes cl dcnticulées au côté interne. — Labre fortement et triangulairemcnt échancré. — Tête très-grande, saillante; front légère¬ ment concave; épislomc rétréci et échancré en avant. — Veux petits, déprimés, ovales, longitudinaux, avec leur bord antérieur échancré. — Antennes insérées au-devant des yeux, médiocres, de onze articles : 1 épais, obeonique, 2-8 de même forme, plus grêles, subégaux, sauf le 3° qui est un peu plus long que les autres, 9-11 formant une massue déprimée, assez lâche et dentée en seie. — Prothorax en cône allongé, fortement rétréci en arrière. — Elytres plus larges que lui, parallèles, arrondies à leur extrémité. — Pattes médiocres; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que l’abdomen; tarses filiformes, de cinq articles : (1) Ceci implique qu’il y a cinq articles aux tarses, le dernier, dont il n est pas fait mention, n’ayant jamais de lamelles. Or, M. De Castelnau, dans le ta¬ bleau synoptique qu’il donne (loc. cit. p. 34) des genres de la famille, place celui-ci dans son groupe des Corynétides caractérisé par des tarses composés <1« buatre articles seulement. 494 CLÉR1DES. 1-4 égaux, entiers, finement villeux en dessous et sans lamelles; cro¬ chets simples. M. Spinola n'a pas compris ce genre parmi les dérides, et je ne vois pas plus que lui dans quelle famille il doit rentrer. En admettant qu’il y ail des Clérides privés de lamelles aux tarses et ayant ceux-ci filifor¬ mes, c’est encore dans celle-ci qu’il semble le moins mal placé. Toute l’organisation de l’unique espèce (l) qui le compose, son faciès et même son système de coloration, sont ceux d’un Cléride; sa tête notamment et sa forme générale ressemblent à celles des Cylidbus et des Denops. Cet insecte, originaire de Colombie, est de petite taille, d’un noir passant çà et là au rougeâtre, avec quelques callosités et des bandes on¬ dulées sur les élytres, blanches. EMMEPUS. § De Motsch. Vullet. d. Mosc. 1845, I, p. 41. Dernier article des palpes labiaux très-grand, en fer de hache; celui des maxillaires petit et sécuriforme. — Tète transversale. — Yeux sail¬ lants. — Antennes courtes, de onze articles ; les deux premiers plus grands que les suivants, les deux derniers fortement renflés, formant une massue arrondie. — Prothorax allongé, anguleux latéralement. — Elytres plus larges que le prolhorax, beaucoup plus courtes que l’abdo¬ men, rétrécies en arrière et déhiscentes. — Ailes inférieures recouvrant l’abdomen. — Tarses pentamères; leurs quatre 1ers articles munis de la¬ melles. Quoique cette formule générique soit incomplète, et que les tarses y soient indiqués comme composés de cinq articles, on ne saurait mé¬ connaître dans ce genre une forme particulière du groupe des Ilydno- cérides, remarquable surtout par la structure des élytres, qui n’est qu’une exagération de ce qui existe déjà en vestige chez plusieurs Hydnocera. M. De Alotschoulsky n’a su à quelle famille le rapporter. L’espèce (2) sur laquelle il l’a établi a été découverte par lui aux cn¬ il) D. ichneumonoides, Spin. loc. cit. p. 170, pl, 12, f. 4. — M. Spinola lui associe avec doute une seconde espèce de Colombie (D. fasciatella loc. cit. p. 172, pl. 8, f. 5), dont il n’a eu qu’un exemplaire mutilé à sa disposition. Ce savant entomologiste semble disposé (p. 172) à placer ces insectes parmi les Trogositaires. Ils ont en effet une certaine ressemblance de forme avec les Temnociiii.a américaines. Mais cette ressemblance ne prouve rien ; elle est encore plus prononcée chez les Cylidhus et les Denops. Pour démontrer son peu de valeur, il sullit de rappeler que les Trogositaires ont le 1er article des tarses très-réduit, et que leurs hanches antérieures et intermédiaires sont ovalaires et transversales. (2) E. urundinis , Motsch. loc. ci!, p. 42, pl. 3, f. 1, avec beaucoup de détails. ÉN0PLIIDR9. 495 virons de Gourieff, sur les bords de la mer Caspienne, où elle vil sur les roseaux. Sa taille est assez grande (3 '/* lign.) l)0ur l)ne Hydnocéride, et elle est noirâtre, avec les bords des élytres, les pattes, les antennes et les parties de la bouche, jaunes. RHÀDALUS. J. L. Le Conte, Ann. of tlie Lyc. of New- York, V, p. 212. Palpes maxillaires allongés, leur dernier article fortement dilaté; les labiaux courts, à peine dilatés. — Labre arrondi en avant. — Yeux grands, convexes, à peine échancrés. — Antennes allongées, dentées en scie. — Prothorax du double plus large que long, fortement arrondi et légèrement rebordé sur les côtés. — Elytres pas plus larges que le prothorax. — Tarses grêles; leurs quatre 1ers articles subégaux, munis de courtes lamelles, le dernier plus long; crochets aigus, appendiculés. — Corps mou, pubescent. D’après ces caractères, ce genre doit probablement rentrer dans le groupe des Tillides. Il ne comprend qu’une espèce (leslaccus) de taille médiocre, découverte en Calilornie sur les bords du Rio Colorado, par M. J. L. Le Conte, et qui est en entier de couleur testacée. ACREPIS. J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 213. Dernier article des palpes ovalaire; les labiaux très-courts. — Labre petit, à peine distinct. — Yeux saillants, à peine cehancrés en avant. — Antennes courtes, de dix articles : 7-10 plus grands que les autres, l⬠chement unis, à peine comprimés. — Prolhorax subglobuleux, rétréci, tronqué et rebordé en arrière. — l£ly 1res pas plus larges que le protho¬ rax, parallèles, cylindriques. — Tarses de quatre articles, filiformes, sans lamelles; crochets simples. La forme des tarses donne lieu aux mêmes objections que pour les Dcpontiella, à l’introduction de ce genre parmi les Clérides. Il ne se compose également que d’une espèce (A. maculula) de Californie, de grandeur moyenne, et d’un noir brunâtre brillant, avec trois taches blan¬ ches sur chaque ély Ire, l’une humérale, la seconde médiane, la dernière en forme de lunule et voisine de l’extrémité. PRIONOPHORUS. Blancu. Voy. au Pôle Sud ; Entom. p. 64. Palpes courts, leur dernier article conique et pointu. — Mandibules courtes, tranchantes, terminées en pointe aiguë. — Tête courte, très- 496 CI.fcltlDES. enfoncée dans le prothorax. — Antennes plus longues que la tête et le prothorax réunis, à articles 1 assez court et épais, 2 trcs-pctit, 3 aussi long que 1, les autres élargis et en dents de scie assez fortes. — Pro¬ thorax aussi large que long, arrondi sur les côtés. — Elytres allongées, parallèles, arrondies au bout. — Pattes courtes; cuisses peu renflées: tarses larges. — Corps long, cylindrique. Selon M. Blanchard, ce genre est voisin des Teneurs; mais il faudrait connaître la structure du prolhorax et des tarses pour savoir si cette as¬ sertion est exacte, I. 'espèce (i) sur laquelle il a été fondé est originaire de la Nouvelle-Guinée, assez petite, d’un rouge fauve, avec les antennes, le sommet des mandibules et les élytrcs, noirs. (1) C. bicoLr, Blanch. loc. cit. ; Col. pl. 5, f. 16. FAMILLE XLII LYMÉXYLONES. Menton et languette petits; le premier corné, la seconde coriace, en¬ tière. — Deux lobes aux mâchoires petits, lamelliformes et ciliés. — Palpes robustes; les maxillaires très-dévcloppcs, pendants et (Libellés chez les mâles. — Tête découverte, suborbiculaire, rétrécie en arrière. — Antennes de onze articles, insérées au bord antérieur et un peu en dessous des yeux. — Hanches antérieures et intermédiaires très-longues, cylindriques, celles-ci contiguës et couchées; les trochanlins de celles-là distincts; les postérieures transversalement obliques, épaisses, prolon¬ gées au côté interne en une forte saillie conique; jambes sans éperons terminaux ; tarses pentamères, longs et très-grêles. — Abdomen de cinq à sept segments en dessous, tous libres. — Métasternum très long, coupé obliquement de chaque côté en arrière. Petite famille tenant encore d’assez près aux Malacodermcs par la forme des hanches des trois paires de pattes, la présence des trochan¬ lins antérieurs, ie nombre variable des segments abdominaux et le peu de solidité du dermatosquelette, aux Clérides, par la forme cylindrique du corps, mais ne se laissent associer naturellement ni aux uns ni aux autres, non plus qu’aux Pliniores qui suivent. Les trois genres qui la composent ont la plus intime analogie, au point que leurs organes buccaux et leurs pattes ne peuvent plus servir à les différencier entre eux. Leurs espèces sont toutes très-allongées et plus ou moins cylindri¬ ques. Leur tête, entièrement dégagée du prothorax, est assez fortement, mais non brusquement rétrécie en arrière. Les yeux l'envahissent par¬ fois (Atkactocerus) en dessus, au point de ne laisser de libre que cette espèce de col. Les organes buccaux sont essentiellement construits sur le même plan. Le menton est carré; la languette tronquée (Hyloecetüs) ou acu- minée (Lymexylon) en avant. Les palpes labiaux sont insérés au devant, d’elle sur le menton, courts et composés de trois articles, dont le der¬ nier, obeonique ou un peu déprimé, est plus grand que les autres dans Coléoptères, Tome IV. 32 498 LYMÉXYLOKKS. les deux sexes. Les mâchoires sont également courtes, et les deux petits lobes qui les terminent paraissent bi-arliculés chez les mâles. Les pal¬ pes maxillaires se composent de quatre articles (t), tous simples chez Les femelles, affectant chez les mâles, outre des dimensions beaucoup plus fortes, les formes les plus singulières et variables selon les espèces. Ils portent, en effet, une touffe d’appendices branchus très-compliqués et qui sont une dépendance du 3e article, lequel est plus développé que les autres (2). Les mandibules sont courtes, larges, arquées, simples ou échancrées au bout ; le labre est très- petit. Tous ces organe6 11e varient pas assez pour figurer dans les caractères des genres. Le prothorax est plus ou moins cylindrique, et une arête distincte, mais peu saillante, sépare de chaque côté son pronotum de ses para- pleures. Les élylres ne sont, chez les Atractocerus, que de simples écailles cachant à peine les deux derniers segments thoraciques ; chez les autres espèces, elles recouvrent entièrement l’abdomen, mais en l’embrassant faiblement sur les côtés. Dans le premier cas, les ailes inférieures, comme celles des Orthoptères, se plissent simplement en éventail au repos; dans le second, elles ne présentent qu’un seul repli près de leur extrémité. Les hanches des quatre premières paires de pattes sont remarquables par leur grosseur et leur longueur. Les antérieures sont tantôt forte¬ ment séparées (Atractocerus), tantôt contiguës (Lymexylon), avec les passages intermédiaires. Les tarses ne présentent aucune différence es¬ sentielle dans toutes les espèces ; leur 1er article est très-allongé, les trois suivants décroissent peu à peu, le s’allonge de nouveau, et ses cro¬ chets, sauf chez quelques Atractocerus, sont très-petits et simples. La variabilité du nombre des segments abdominaux me parait être générique. Les parapleures métathoraciques sont faites comme chez les Malacodermes, c’est-à-dire larges, avec les épislernums rétrécis d’a¬ vant en arrière et flanqués en dehors par les épinières qui sont égale¬ ment triangulaires et remontent fort loin en avant. Le mésostermun est assez long, déclive eu avant et caché par les hanches intermédiaires. Le prosternum est large et en partie membraneux chez les Atkacto- cerüs; celui des Hyloecetus et des Lymexylon est étroit et corné; mais jamais il ne se prolonge postérieurement en une saillie. Les Lyméxylones sont peu nombreux, mais leur distribution géogra- (1) J. Sturm (Deutschl. 1ns. XI, p. 65, pl. 235 f. m) décrit et figure ceux de VHylœcetus dermestoides comme n’ayant que trois articles, et cette assertion a été reproduite, peut-être d’après lui, par M. Ratzeburg (Die Forstins. I, p. 39). J’en trouve quatre dont le premier très-court, comme chez les Lymexylon. (2) Il est fort difficile de s’assurer du point de départ et de la forme de ces appendices sur des exemplaires desséchés. Les seules figures qui en donnent une idée nette sont celles que M. Westwood (An lntrod. to the mod. class. of Ins. I) a publiées des palpes du Lymexylon navale (p. 269, f. 30, n° 17) et de l' Atractocerus brasiliensis (p. 276, f. 31, n° 2). tYMI XYLONES. 499 phique esl Irès-étenduc. Deux de leurs genres (Hvloecetus, Lysiexy- lon) semblent jusqu’ici propres aux régions froides el tempérées du globe, tandis que les espèces du troisième (Atiiactocekus) sont dissé¬ minées dans la plupart des parties chaudes des deux continents. Sauf quelques-uns du Brésil, qui vivent dans les bolets, ainsi que je l’ai fait connaître (l), ces insectes sont essentiellement ligniperdes et deviennent très-nuisibles quand ils multiplient beaucoup, ce qui, du reste, n’a lieu que pour un seul d’entre eux, le Lymexylon navale (-2), qui doit son nom aux ravages qu'il fait parfois dans les bois destinés aux construc¬ tions maritimes. L’érection de ces insectes en une famille distincte est justifiée par leurs larves qui ont une physionomie et des caractères qui leur sont propres. On en connaît depuis assez longtemps deux, celles de VHy- lœcelus dcrmesloidcs (3) et du Lymexylon navale (4), sans en avoir en¬ core une description minutieuse, surtout pour ce qui concerne leurs or¬ ganes buccaux, leurs antennes et leurs pattes. La première est allongée, cylindrique, recourbée en arrière et revê¬ tue d’une peau mince, mais rendue âpre sur le prothorax par de nom¬ breuses petites épines qui existent également sur les sept à huit pre¬ miers segments abdominaux, où elles deviennent plus rares et forment des rangées transversales. Sa tète esl petite, cornée, subglobuleuse et rétractile dans le premier segment thoracique, qui esl très-renflé en dessus el la recouvre en guise de capuchon. Selon M. Ratzeburg, ses organes buccaux sont très-voisins de ceux des larves d’ÂNOBiUM. Le labre est plus corné el plus auguleux que chez ces dernières; les m⬠choires n’ont qu’un seul lobe qui est corné et portent un petit palpe qui ne dépasse pas ce dernier; les palpes labiaux ne se composent que de deux articles. Les slemmates sont absents. Les segments thoraciques portent trois paires de pattes el sont transversaux ainsi que ceux de l’ab¬ domen. Le dernier de ceux-ci se prolonge supérieurement en une très- (1) Ann. d. Sc. nat. XX, p. 251. Ces espèces sont inédites et doivent former un genre nouveau, comme on le verra plus loin. (2) Pour les dégâts causés par cette espèce, voyez Ratzeburg, Die Forstins. 1, p. 42. (3) Schellenberg est le premier qui ait représenté la larve et la nymphe (Entom. Beytr. pl. 1, f. 6-10), mais sans les décrire; la figure qu’il a donnée de la première a été reproduite par M. Westwood, an Introd. etc., I, p. 269, f. 30, n° 23. — J. Sturm a figuré également l’une et l’autre sans les décrire assez longuement (Deutscbl. Ins. XI, p. 07, pl. 235, f. N-no). — La description qu’en donne M. Ratzeburg (Die Forstins. I, p. 40, pl. 2, f. 26 bc) n’est guère plus détaillée. — M. Harris (Ins. of Massachuss. éd. 2, p. 50) a dit quelques mot* seulement des larves de VHyl. americanus et du Lym. sericeum. (4) J. Stdrm. loc. cit. p. 71. — Ratzeburg, loc. cit. p. 41, pl. 2, f. 23 b b'; copiée dans Westwood, an Introd. etc., I, f. 30, n° 19. — Westwood, Garden. Chron. 1850, p. 671. 500 LYMF.X YLONES • longue saillie conique, terminée par 'leux pclils crochets cornés et pré¬ sentant sur ses côtes des aspérités de même nature. Sous lui se trouve un prolongement anal. La première paire des stigmates est placée infé¬ rieurement sur la limite du prothorax et du mésolhorax; les huit autres sur les flancs des huit premiers segments abdominaux. La larve du hjmexy/on navale est encore plus grêle et plus allon¬ gée que la précédente, et sa peau est plus lisse. Ses segments thoraci¬ ques et abdominaux sont plus larges que longs, et le dernier de ceux-ci se renfle en une sorte d’ampoule arrondie en arrière. La première paire de ses stigmates est située à la partie postérieure du prothorax. Ces larves attaquent les arbres abattus ou encore debout, mais plus ou moins malades, et y creusent des galeries horizontales, souvent pro¬ fondes de plusieurs pouces, dont elles élargissent l’entrée au moment de se changer en nymphe, afin d’assurer une sortie facile à l’insecte par¬ fait. Elles paraissent se nourrir exclusivement du bois qu’elles rongent. Les nymphes sont allongées cl sveltes comme les insectes parfaits. Latreille. dans ses premiers travaux (i), avait placé simplement ces insectes dans la famille des Malacoderm'es. Plus lard, lorsqu’il divisa celle-ci en plusieurs tribus, les Lymèxylones formèrent, sous le nom de Lime-Bois ou Xylol rognes, une de ces dernières que Latreille plaça d’abord entre les Cléridcs et les Ptiniores (2), puis à la suite de ces der¬ niers (">). La plupart des auteurs récents en font une famille distincte, sans être d’accord sur la place qu’ils assignent à celle- ci (t). Outre l’analogie, indiquée plus haut, que ces insectes ont avec les Malacodermes, ils en présentent une autre, signalée par M.Weslwood(s) et qui me paraît également très-réelle; c’est celle qu’il ont avec les Mé- landryades On retrouve en effet chez ceux-ci des habitudes semblables et quelques genres (Melanurya, Sekkopalpus, etc.) dont les palpes maxillaires sont dentés en scie. I. Abdomen de six ou sept segments. Elytres très-courtes, squamtnifoimes : Atractocerus. — recouvrant l’abdomen : Hylœcetus. IL Abdomen de cinq segments : Lymexylon. (1) Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. IX, p. 132 et Gener. Crust. et lus. I, p. 266. (2) Règne anim. éd. 1, p. 251, et Fam. natur. p. 354. (3) Règne anim. éd. 2, IV, p. 485. (4) Ericbsonnc la séparait pas des Ptiniores; voyez Agass. Nomencl. Zool.; Coleopt. p. 95. — M. L. Redtenbacber, qui en fait uue famille à part (Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 36), place celle-ci entre sa famille des Anobii et celle des Bostrychi (Scolylides). — Antérieurement, M. Westwood (An Introd. etc., II, Gener. Synops. p. 29) avait mis ces insectes entre les Ptiniores et ses Bostri- chidcs (Apate, Bostiuciius, etc.). (5) An Introd. etc., 1, p. 274. LYMKXYLONES. 501 ATRACTOCERUS. Pamss.-Beauv. Magaz. encycl. 1802(1). Mandibules robustes, pubescenles, sauf à leur pointe, éehnncrécs à leur extrémité, parfois tuberculeuses au côté externe. — Yeux très- gros, fortement granulés, échancrés en avant, envahissant la tête en dessus, sauf sur le vcrlex, largement séparés en dessous. — Antennes insérées sous une saillie lamelliforme, courtes, robustes, fusiformes, parfois légèrement dentées; leur dernier article surmonté d'un appen¬ dice grêle, conique et Ircs-aigu. — Prolhorax transversal, subcylindri¬ que, avec ses angles émousses, tronqué en avant et à sa base; celle-ci précédée d'une carène flexueusc. — Elylres très-courtes, squammifor- mes, variables. — Ailes inférieures plus courtes que l'abdomen, plissées en éventail au repos, tronquées obliquement de dedans en dehors à leur extrémité; celle-ci aiguë. — Hanches antérieures fortement séparées. — Abdomen déprimé, de six segments; le dernier plus grand que les au¬ tres, caréné sur la ligne médiane, arrondi et bisinué au bout. — Pro¬ sternum plus ou moins membraneux. Ces insectes ont plutôt le fucics de certains Névroptères (2) que des Coléoptères. Ils sont beaucoup plus grands que les IIyloecetcs et les Lymexylon, quoique très-sujets à varier sous ce rapport, surtout les mâles. Leur distribution géographique est presque aussi remarquable que leur forme. Leurs espèces, dont, il y a une huitaine dans les collec¬ tions, sont disséminées, pour ainsi dire une à une, dans la plupart des régions chaudes de l’ancien et du nouveau continent. Toutes sont d’un noir brunâtre ou d’un jaune testacé à peu près uniforme. On ne sait rien de précis sur leurs mœurs. J'ai pris autrefois, au Brésil, quelques exem¬ plaires de l’espèce commune de ce pays (.4. brasi/iensis), voltigeant le soir dans l’intérieur des maisons, où la lumière les avait attirés (0). Outre la forme de. leurs palpes maxillaires, les mâles different des fe¬ melles par la présence d’un septième segment abdominal plus ou moins petit. On a déjà décrit sept espèces du genre (4). (1) Syn. Machogaster , Tliunb. Gœtting. Gel. Anzeig. 1805, XXIX, p. 281; Magaz. enryrl. 1805, Y, p. IGG ; et lllig. Magaz. V, p. 247. — N'ecydalis, Can- thaius Linné. — Lymexylou Fab. (2) Notamment des genres Coiiydalis, Chauliodes, etc. Leurs ailes inférieu¬ res ressemblent aussi d’une manière frappante, sous le rapport de la forme, à celles du G ryllotalpa vulgaris. (3) Voy. Ann. d. Sc. nat. XX, p. 251. (4) A. necydaloides, Latr. llist. nat. d. trust, et d. Ins. IX, p. 137 (Necyd. brevicornis Linné; Lym. abbreviatum Fab.; Macrog. id. Tliunb.) ; de ta côte de Guinée; type du genre. — brasiüenxis . Lepellet. de St.-Farg. et A. Serv. Encycl. inétli. lus. X, p. 309 (A. dipierwn, Perly, Bel. anirn. Art. Brasil. 502 LYMÈXYLONES. HYLOECETUS. Latr. Gener. Crust. et Ins. I, p. 266 (1). Mandibules médiocrement robustes, pubescentes à leur base, aiguës au bout, cà peine dentées au côté interne. — Tête penchée, suborbicu- laire, rétrécie en arrière. — Yeux médiocres, latéraux, arrondis, fine¬ ment granulés; un ocelle au milieu du front (2). — Antennes courtes, robustes, déprimées, fusiformes, à articles 2 court, obconique, 3-10 den¬ tés, serrés, 11 ovalaire, acuminé. — Prothorax transversal, subcylindri- que, tronqué en avant et à sa base. — Elylres recouvrant l’abdomen, parallèles, acuminées à leur extrémité, finement pubescentes. — Hanches antérieures distantes. — Abdomen de six segments, le dernier petit, ogival. — Prosternum corné. Le type du genre (ô) est un insecte commun dans le nord de l’Eu¬ rope, un peu moins dans l’Europe centrale et qui attaque diverses espè¬ ces d'arbres, notamment îe chêne, le bouleau et le pin, sans être pré¬ cisément très-nuisible. Le mâle, plus rare que la femelle et beaucoup plus petit, est à l’état normal d'un brun noirâtre, avec les pattes et les élytres d’un rouge fauve ; celles-ci ont leur extrémité noire sur une fai- p. 25, pl. 5, f. 16; diptcrorum, Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 290); Brésil. — madagascariensis, de Madagascar; emarginatus, de Java; Latreillei (d’a¬ près un exemplaire renfermé dans de la gomme animé) ; Casteln. in Silberm. Revue entom. IV, p, 59. — africanus, Bohem. 1ns. Caffrar. I, p. 51S; Natal. — frontalis, Klug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 648; Mozambique. Nota. Un lapsus calami s’est glissé plus haut dans les généralités de la fa¬ mille des Staphyliniens, Tome II, p. 17, note; au lieu de Hyi.oecetus, lisez : Atractocerüs. (1) Syn. Lymexylon Fab., Oliv. (lyllenh., etc. — Cantharis, Meloe Linné. — Horia Fab. — Dircæa Panzer. — Elateroides, Schœff. Elément. Entom. Tab. 139. — Lytta Herbst. (2) M. Harris (Ins. of Massachuss. p. 51) est le seul auteur qui ait parlé de cet organe découvert par lui chez VH. americanus . J. Sturm l’avait déjà figuré chez le mâle de l’espèce européenne (Deutschl. Ins. pl. 235, f. C), mais sans en rien dire dans son texte. Erichson (Archiv, 1844, II, p. 182), en rendant compte de l’espèce publiée par M. Harris et qu’il ne connaissait pas en nature, a émis l’opinion que ce caractère paraissait l’exclure du genre Hyloecetüs, en quoi il s’est trompé, comme on le voit. Bcste néanmoins la question de savoir si cet ocelle en est réellement un; il me paraît en avoir tout-à-fait l’apparence. (3) H dermestoid.es Linné, Fab., Oliv. Latr., Gyllenh., etc. ((f Lym. pro- boscideum Fab., Panz. Sehellenb., etc.; Var. Lym. morio Fab.; rnarci Linné, Oliv.; barbatum, Panz., Sehellenb.). Il y en a de nombreuses figures; les meilleures sont celles que J. Sturm a données des deux sexes, loc. oit. pl. 235, avec beaucoup de détails. I.YMKXYLONES. 503 ble étendue; la femeNe est il’tin rouge fauve, avec la poitrine, la base de l’abdomen et le sommet des élytres, noirs. Le genre comprend en outre trois autres espèces de l’Amérique du Nord et de Java (t); mais la formule qui précède en exclut quelques espèces inédites du Brésil (2) qu’on y comprend, à tort, dans les col¬ lections. LYMEXYLON. Fab. Syst. Entom. p. 204 (3). Mêmes caractères que les Hyloecetüs, sauf les différences sui¬ vantes : Yeux gros et saillants, surtout chez les mâles, étroitement échancrés en avant, assez fortement séparés sur le front, surtout chez les femelles. — Point d’ocelle frontal. — Antennes grêles, plus longues que le pro¬ thorax, filiformes, à articles 2-3 courts, 4- 10 oheoniques, 11 acuminé au bout. — Prothorax allongé, un peu rétréci en avant et arrondi sur son bord antérieur. — Elytres molles, un peu plus courtes que l’abdomen. — Hanches antérieures contiguës. — Abdomen composé en dessous de cinq segments. — Prosternum corné. Ce genre a également pour type un insecte (4) de l’Europe boréale et moyenne, mais beaucoup plus commun que V Flylœcetus dermesloi- des, et qui cause parfois dans les forêts ou les chantiers des dommages (1) Esp. de l’Amér. du Nord : H. lugubris, Say, Boston Journ. of nat. Hist. 1, p. 166. — americanus , Harris, Ins. of Massach. p. 51. — Esp. de Java : H. javanicus, Ghevrot. in Guérin-Ménev. Icon. d. Règn. anim.; Ins. texte, p. 57, pl. 16, f. 9. (2) J’entends parler des Hyl. brasiliensis et cylindricus de Dejean (Cat. éd. 3, p. 128). Tous deux ayant les yeux énormes et fortement granulés des Atrac- tocerus (ils sont contigus sur le front chez les mâles, un peu séparés chez les femelles), réunis au prothorax allongé des Lymexylon, ne sauraient rester parmi les Hyloecetes. Ils forment manifestement cm genre intermédiaire en¬ tre ces derniers et les Atractocerüs. (3) Syn. Calolymus, Thunb. Charact. Gener. Ins. ed. Meyer, p. 26. — Gan- tharis Linné. — Pteropuorus Herbst. (4) L. navale Linné, Fab., Oliv. etc. (Var. çf L. flavipes Fab.). Parmi les nombreuses figures qu'on a de cet insecte, les meilleures sont celles de Sturm, Deutscbl. Ins. XI, pl. 234 çf $, avec des détails, et de M. Gurtis, Brit. Entom. pl. 382. Il y a dans le nord de l’Europe une autre espèce ( Lytn . flabellicorne , Schneid. N. Magaz. d. Entom. p. 109, note; Panzer, Faun. Ins. Germ. XIII, 10; Udmann, Ins. Spec. nov. Tab. I, f. 4) qui, si on la laisse dans le genre, obligera d’en modifier les caractères pour ce qui regarde les antennes, ces or¬ ganes étant chez elle fortement flabellés et munis à leur base interne d’un appendice foliacé. 504 LYMKXYLONES. sérieux. Bien qu’il attaque divers arbres, il donne en général la préfé¬ rence au chêne. Sa taille est plus petite que celle de Y H. dermcstoides, et les deux sexes varient comme chez ce dernier, sous le rapport des cou¬ leurs. Le mâle est brunâtre, avec la base des clytres, l’abdomen et les pattes jaunes ; la femelle, de celte dernière nuance, avec la tète, le bord extérieur et le sommet des ély 1res, brunâlres. Deux espèces exotiques du genre ont été décrites : l’une de l’Améri¬ que du Nord, l’autre de l’Australie (i). (1) L. sericeum, Harris, Ins. of Massachus. p. 52; de l’Amérique du Nord. — australe, Erichs. Archiv, 1842, I, p. 147; Tasmanie. FAMILLE XLIII CUPÉSIDES. Celte famille ne comprend que le genre Cupes de Fabricius, l’un des plus ambigus qui existent parmi les Coléoptères. Au premier coup- d'œil, ses espèces paraissent voisines des CucujuscI genres voisins, dont elles ont la forme très-déprimée et surtout la tête. Mais leur bouche autrement faite, la forme et le mode d’insertion de leurs antennes, la structure de leurs pattes, leurs téguments fortement écailleux ( cnpilala excepté), montrent qu’il y a là une simple analogie, et non une affinité réelle. Une fois les Cucujides mis de côté, on ne sait plus guère à quoi com¬ parer ces insectes (»)• Néanmoins, en procédant par voie d’exclusion, on arrive à ce résultat que c’est encore avec les Ptinus, qui figurent en télé de la famille suivante, qu’ils ont le plus de rapport. On retrouve en effet dans les deux genres, des antennes très-sembla¬ bles sous le rapport de la forme et de l'insertion, une tête tuberculée, des jambes sans éperons terminaux, des tarses très-distinctement pen¬ tamères et construits sur le même plan, enfin une vesliture des tégu¬ ments analogue. J’ajouterai que, bien qu'on ne sache rien de précis sur les habitudes des CnPES, il parait, d’après une note de Say (2) sur l’une de leurs espèces ( cinerca ) qu’il dit cire commune dans les vieilles maisons construites eu bois, que ce sont, comme la plupart des Pli- niores, des insectes ligniperdes. Toutefois, ces analogies sont contrebalancées par des différences no¬ tables, et il faudra, pour assigner une place définitive à ces insectes, que leurs premiers états soient connus. Fn attendant, le meilleur parti à prendre me parait être d’en faire une famille distincte. (1) Les rapports que Latreille avait cru leur trouver avec les Rhysodes qu’il a placés à côté d’eux dans ses derniers ouvrages, ne supportent pas le plus lé¬ ger examen. Il n’y a rien de commun entre les deux genres. (2) Boston Journ. of nat. Ilist. I, p. 168. 506 COPÉSIOES. Cette famille occupe ici la même place que Latreille avait assignée au genre Ccpes, qu’il avait classé, dans ses derniers ouvrages, immédiate¬ ment à côté des Lyméxylones (1). CUPES. Fab. Syst. El. II, p. 66 (2). Organes buccaux (.") logés dans une profonde échancrure quadran- gulaire du sous-menton. — Menton rentrant, subtransversal, triangu¬ laire et tronqué au bout; languette très-petite, divisée en deux lobes grêles et pénicillés. — Deux lobes aux mâchoires, l’externe corné, en crochet, l’interne petit, coriace, pénicillé. — Palpes labiaux de trois ar¬ ticles : 1 très-petit, 2 allongé, 3 subovalaire; les maxillaires de quatre articles : 1-2 très-courts, 3 allongé, 4 aussi long, légèrement triangulaire. — Mandibules courtes, robustes, arquées et simples au bout, parfois (Lalrcillei) munies d’une grosse saillie à leur base en dehors (4). — Labre transversal, très-court, tronqué et cilié en avant. — Tête petite, trigone, brusquement rétrécie postérieurement en un col très-court, sillonnée, divisée supérieurement en plusieurs gros tubercules. — Yeux latéraux, médiocres, arrondis, assez saillants. — Antennes insérées à la partie antérieure du front, un peu distantes, assez longues et robustes, de onze articles : 1 très-robuste, de forme variable, 2 court, obeonique, 3-10 allongés, subégaux, cylindriques ( capitata ) ou ( Latreitlei ) légère¬ ment en scie, 11 plus long. — Prothorax transversal ou non, caréné sur la ligne médiane, brusquement rétréci en avant, variable pour le surplus. — Ecusson très-petit, ponctiforme, saillant.— Ely 1res allongées, subparallèles ou élargies en arrière, plus larges que le prothorax, dé¬ fi) C’est à partir de la lre édition du Règne animal (III, p. 251) (pie La- treille a adopté ce parti. Dans le Gener. Crust. et Ins. (I, p. 254), ces insectes figurent entre les Elodes et les Drieus, et, antérieurement dans l’Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. (IX, p. 84) entre les Homalisus et les Lycus. Les auteurs qui se sont occupés du genre ont adopté en général la dernière opinion de La- treille. Seul, Erichson en est revenu il ce qu’il avait fait en premier lieu, en le mettant, mais avec doute, parmi les Mélyrides, place qui ne lui appartient cer¬ tainement pas. (2) Syn. Hispa, Fab. Suppl. Entom. Syst. p. 117; olim. (3) Fabricius les a exposés d’après une communication assez détaillée que lui avait faite Latreille sur ceux de la C. capitata. Je n’ai pas pu disséquer cette espèce et je les donne d’après le Latreillci du Chili. Ni l’un ni l’autre de ces deux auteurs n’a parlé des mâchoires. (4) Latreille les indique comme divisées en deux lobes chez la capitata où, autant que je puis le voir sans dissection, elles me paraissent simples. Solier dit que celles de la LatreiUei sont dentées au côté interne ; je ne vois aucune trace de ces dents. CVPÉSIDES. 507 primces, Irès-planes, avec leurs côtés verticaux. — Pattes assez courtes, contractiles; hanches antérieures globuleuses, un peu distantes; les in¬ termédiaires contiguës, carrées, déprimées : les postérieures contiguës, transversales, étroites, dilatées triangulairement à leur sommet interne, couvrant les cuisses au repos; celles-ci comprimées; jambes subarron¬ dies, un peu flexueuses, sans éperons terminaux ; tarses médiocres, spongieux en dessous, de cinq articles : 1 allongé, 24 décroissant gra¬ duellement, celui ci subbilobé, 5 grêle, médiocre ; crochets petits. — Ab¬ domen de cinq articles ; le dernier plus grand que les autres, oblongo- ovale. — Prosternum muni d'une saillie postérieure assez étroite, repo¬ sant sur le mésosternum ; celui-ci plan , presque carré. Parapleures mélathoraciques étroites, sans épinières distinctes. — Corps allongé, dé¬ primé, très-plat en dessous, villeux ou revêtu d’un enduit squnmmiforme. Ces insectes remarquables sont très-homogènes sous le rapport de la grandeur, de la sculpture de leurs téguments et même de leur système de coloration. Tous sont un peu au-dessus de la taille moyenne, ont leurs ély très munies de côtes plus ou moins nombreuses, dont les intervalles sont ponctués ou comme gaufrés, et, sauf une espèce ( capitata ) qui est noire, avec la tête rougeâtre, sont revêtus d’écailles d’un blanc jaunâtre, tellement serrées qu’elles imitent une sorte conduit, avec des taches brunâtres plus ou moins distinctes sur les élylres. Les espèces décrites s’élèvent en ce moment à six, dont quatre sont propres à l’Amérique du Nord, une au Chili, la dernière aux îles Phi¬ lippines (I). Mais il est à craindre qu’il n’y ail quelques doubles emplois parmi celles du premier de ces pays. (1) Esp. de l’Amér. du Nord : C. capitata , Fab. loc. cit.; figuré, mai* médiocrement, par Latreille, Gener. Crust. et Ins. I, pl. 8, f. 2; et Coquebert, Illustr. Ins. III, pl. 30, f. 1. — concolor, Westw. Zool. Journ. V, p. 440. — cinerea , Say, Boston Journ. ofnat. Ilist. I, p. 167; M. De Castelnau (Hist. nat. d. Col. I, p. 292) a décrit sous le même nom, et sans citer Say, une espèce qui parait être la môme que celle-ci. — trilineata , Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. Il, p. 310. — Esp. du Chili : C ■ Latreiüei, Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 466, Col. pl. 11, f. 9 a-h. — Esp. des Philippines : C. mucida, Chevrol.in Guérin-Ménev. Icon. d. Règne anim.; Ins. p. 58. FAMILLE XLIV PTINIORES. Menton corné; languette membraneuse ou coriace, sans pnraglosses. — Deux lobes aux mâchoires lamelliformes et ciliés. — Télé recouverte par le prothorax, souvent rétractile dans son intérieur, invisible d'en haut. — Antennes de onze à neuf articles, de (orme variable. — Hanches antérieures et intermédiaires cylindriques ou subovalaircs, peu saillantes, subcontiguës ou contiguës, sans trochautins distincts ; les postérieures transversales, non ou à peine dilatées à leur extré¬ mité interne ; trochanters situés dans l'axe des cuisses; éperons ter¬ minaux des jambes à peine distincts ou nuis; tarses pentamères; leurs deux 1ers articles subégaux. — Abdomen composé en dessous de cinq segments; le premier pas plus long que les autres. Je conserve celle famille, telle que l'a établie Lalreille (1), en lui donnant comme lui pour types les anciens genres Ptinus et Anobium. Les auteurs récents me paraissent l’avoir altérée en y faisant entrer les Bostrichidcs et les Cissidcs, sans être, du reste, d’accord entre eux sur sa composition ("2). Restreint aux deux genres en question et à leurs analogues, ce groupe (1) A partir de l’Hist. nat. d. Crust. et d. 1ns. IX, p. 158, dans laquelle il a établi la famille, Lalreille n'a jamais varié à cet égard; jamais non plus il n'y a introduit aucun élément étranger. (2) Voyez notamment L. Redtenbacher, Faun. Austr. Die Kæfer, p. 340; et Ericlison in Agassiz, Nomenclat. Zool., passim. Le premier établit deux fa¬ milles, celle des Ptini correspondant à la tribu des Ptinides et celle des Anobli dans laquelle il fait entrer les Anobium, les Bostiiichus et les Cis. Ericlison, au contraire, fait des Cis une famille à part et comprend parmi les Ptiniores les Ptinus, les Anobium et les Bosteichus. Ces deux savants entomologistes ne sont pas moins en désaccord au sujet des Lyméxyloncs qu’Erichson réunit aux Ptiniores, tandis que M. L. Redtenbacher en fait une famille distincte, en quoi il me paraît avoir complètement raison. l’TINIOItES. 509 sc compose de petits insectes affectant des formes variables, quoique le plus souvent cylindriques, à téguments solides, en général pubescents, et ayant cela de commun que leur tôle, qui est ovalaire et sans épis- tome distinct, est plus ou moins rétractile et peut souvent rentrer dans l'intérieur du prolhorax, qui lui forme alors comme une sorte de ca¬ puchon. Les organes buccaux sont peu développés et construits sur le même plan. La languette dépasse plus ou moins le menton cl est souvent échancrée ou bilobée. Les palpes labiaux sont insérés au-devant d’elle, courts et composés de trois articles; les maxillaires en comptent quatre; il est rare que le dernier de tous soit sécuriforme. Dos deux lobes des mâchoires, l'interne est le plus petit et souvent réduit presque à rien. Les mandibules sont courtes, robustes, et le plus souvent bidentées à leur extrémité. Le labre, à une seule exception près (Dysioes), est tou¬ jours distinct. Les antennes sont insérées de deux manières différentes : sur le front chez les Plinidcs, immédiatement au bord antérieur des yeux chez les Anobiidcs. Elles varient trop pour qu’on puisse en dire rien de général, si ce n’est que lorsqu’elles sont terminées par une massue, cette dernière ne compte jamais ni plus ni moins de trois articles. Les yeux s nt médiocres, presque toujours arrondis et constamment entiers. Le prothorax se comporte de deux manières différentes sur un point important : chez les Plinidcs son pronotum est continu avec les para- pleures, tandis que chez les Anobiidcs i! en est séparé de chaque côté par une arête tranchante. L’écusson, quoique très-petit, manque rare¬ ment (Mezicm). Les élylres recouvrent toujours complètement l’abdo¬ men et l’embrassent parfois (Mezium, Gibbidm) très-fortement. Les hanches antérieures sont un peu plus saillantes chez les Anobiides que chez les Plinidcs; leurs cavités cotyloïdes sont toujours ouvertes en arrière; les intermédiaires ont une assez forte tendance à devenir glo¬ buleuses. Les trochantins, dont il existe au moins une paire dans toutes les familles précédentes, à partir des Bupreslides, font ici complètement défaut, circonstance digne d’attention et qui suffirait â elle seule pour démontrer que ces insectes n’ont pas avec les Malacodcrmes les rap¬ ports que Latreillc et d’autres auteurs ont cru leur trouver (I). Leurs pattes sont constamment contractiles, les jambes inermes sur leur tranche externe, les tarses courts, très-distinctement pentamères, et leurs cro¬ chets toujours simples. Comme chez tous les Coléoptères dont la tête est rétractile, le pro- slcrnum est échancré et très-court; sa saillie postérieure, quand il en possède une, ce qui est assez rare, est très-étroite et ne dépasse pas les hanches antérieures en arrière. Le mésoslernum est incliné en avant (1) Dans la plupart de ses ouvrages, notamment dans les derniers, les Pti- niores n’étaient, pour Latreille, qu’une tribu des Malacodcrmes. 510 l’TINlOBES. et s'interpose étroitement entre les hanches intermédiaires. Les para- pleurcs mélalhoraciques sont étroites, avec leurs épimères indistinctes. Les couleurs des Ptiniores n’ont rien de remarquable, et les dessins médiocrement variés qu’on observe chez quelques espèces sont dus aux poils dont leurs téguments sont revêtus. A l’état parlait, ces insectes ne sont pas très-nuisibles, mais il n’en est pas de même de leurs larves dont plusieurs exercent leurs ravages jusque dans l’intérieur de nos maisons. Ces larves ont une ressemblance assez prononcée avec celles des La¬ mellicornes et sont très-homogènes entre elles. Les mieux connues sont celles des Anobium (1) et des Doucatoma (2); celles-là peuvent servir de type. Leur corps court, blanc et charnu, est renflé en avant, recourbé en arrière comme celui des larves des Lamellicornes, et entièrement re¬ vêtu de petits poils très-fins. Leur tête, à demi-cornée, lisse et arron¬ die, est relativement très-petite. La bouche se compose : d’un labre sail¬ lant et arrondi en avant; de mandibules courtes, arquées, tri- ou qua- dridentées à leur extrémité interne; de mâchoires assez épaisses, terminées par un seul lobe allongé, robuste et dont le sommet est armé de spinules entremêlées de poils; elles portent des palpes de trois ar¬ ticles égaux ; enfin d’une petite lèvre inférieure, arrondie en avant et dont les palpes ne comptent que deux articles. Près de la base de cha¬ que mandibule il existe une fossette arrondie, contenant une antenne excessivement petite et composée au moins de deux articles (0). A côté d’elle se trouve un œil sphérique et très-petit. Les segments thoraciques et abdominaux sont difficiles à distinguer entre eux, par suite des plis fins et transversaux dont ils sont couverts. A partir du métathorax jus¬ qu’au sixième segment abdominal, au moins, ils sont munis de spinules en général nombreuses et sans ordre, parfois ( striatum ) disposées sur un seul rang transversal. Les pattes sont assez longues, hérissées de longs poils et composées de quatre articles. Le dernier segment de (1) Les meilleures descriptions qu’on en ait sont celles des A. tessellatum par M. Ratzeburg, Die Forstins. I, P- 45, pl. 2, f. 19 b; abietis et striatum par M. Rouzet, Ann. d. 1. Soc. entom. 1849, p. 305, pl. 9, n° 1, 1-7; mais sur¬ tout celles des A. molle, abietis, longicorne et pertinax par M. Ed. Perds, ibid. 1854, p. 622, pl. 18, f. 284-289. — Pour les autres auteurs, voyez Chapuis et Caudèze, Mém. d. 1. Soc. d. Sc. d. Liège, VIII, p. 509. (2) D. dresdensis , Bovistœ, Entom. Hefte, II, p. 96 et 100; très -courtes descriptions. — rubens, Giraud, Yerhandl. d. Zool.-Bot. Ver. in Wien, I, p. 14. — rubens, flavicornis, Letzuer, Arbeit. d. Schlèsisch. Gesellsch. 1853, p. 177. (3) La découverte des antennes et des yeux, non-seulement chez les larves de ce genre, mais encore chez celles des Ptinus et des Dorcatoma, est due a M. Ed. Perris; voyez toc. cit. p. 634 sq. Avant ce très-habile et savant obser¬ vateur, les auteurs s’accordaient pour refuser ces organes à toutes les larve* des Ptiniores. pu. Monts. 511 l’abdomen est plus ou moins arrondi à son extrémité et présente en dessous un sillon longitudinal renfermant un petit mamelon anal rétrac¬ tile. La première paire de stigmates est située latéralement près du bord postérieur du prolhorax, les autres près du bord antérieur des huit pre¬ miers segments abdominaux. La plupart de ces larves attaquent le bois mort encore sur pied, plus rarement (molle) les jeunes liges et les pousses des arbres vivants ; d’autres (pertinax) perforent nos meubles, les planches et les lambris de nos maisons; quelques-unes ( paniceum , villosum) ravagent les bi¬ bliothèques, les archives cl les herbiers. Celles qui sont ligniperdes creusent leurs galeries dans l’écorce sans aller ordinairement plus loin, et, quand le moment de leur métamorphose est venu, se renferment dans une coque formée de la vermoulure du bois. Selon M. Ed. Perris, toutes les phases de leur développement s'accomplissent dans le cours d'une seule année, et non pas de trois ou quatre, comme le croyait M. Ratzeburg. L’accouplement entre les deux sexes a lieu presque im¬ médiatement après leur naissance, la femelle restant dans la galerie où elle est éclose, tandis que le mâle est en dehors. Les larves des Dorcatoma ressemblent tellement aux précédentes, qu’on ne saurait, d’après les descriptions des auteurs, signaler la plus légère différence entre elles et ces dernières. Elles vivent dans les sou¬ ches ou les racines de divers arbres, notamment du chcne, ou dans les champignons ligneux, et se métamorphosent également dans une coque. Quant à celles des Ptinides dont on en connaît deux appartenant aux genres üedobia et Ptinus ,(1), bien que l’une d’elles ( Plinus fur) ait été mentionnée par un assez grand nombre d’auteurs, on n’en a pas de description assez rigoureuse pour pouvoir apprécier les caractères qui les distinguent des précédentes, avec lesquelles elles ont la plus intime analogie. I. Antennes insérées sur le front : Ptinides. II. — — au bord antérieur des yeux : Anobiiues. (1) Hedobia imperialis. Bouché, Naturg. d. Ins. p. 187. — Plinus fur; on n’en a que d’anciennes descriptions dues à Goedart, De Géer, Meineckens et Goeze, qui toutes laissent beaucoup à désirer. La meilleure est encore celle de De Géer, Mém. IV, p. 234, pl. 9, f. 1-3; Latreille l’a reproduite en entier dans son Hist. nat. d Crust. etd. Ins. IX, p. 164. Pour les autres auteurs ci-dessus, ▼oyez Chapuis et Caudèze, Mém. d. 1. Soc. d. Sc. d. Liège, VIII, p. 509. 512 PTINIORES. TRIBU I. PT1N1DES. Anlcnncs fie onze articles, insérées sur le front, filiformes. — Pro- nolum continu avec les parapleurcs prollioraciques. Le premier de ces caractères distingue essentiellement ces insectes des Anobiides. Le second leur serait également propre s’il n’y avait pas parmi ces derniers deux genres (Calymmadeuus, Dysides) chez les¬ quels il se reproduit. Une bonne monographie de ce groupe, due à M. Boïeldieu, et dont il n’a paru encore qu’une partie , se publie au moment où j’écris (i). I. Elytres de forme variable, ponctuées et pubescentes. a Articles 3-4 des tarses transversaux, spongieux en dessous : Hedobia. a a — cylindriques, villeux — Prothorax plus ou moins étranglé en arrière : Ptinus. — non rétréci — Trigonogenius. II. Elytres ampullacées, très-lisses et très-glabres. Prothorax pubesccnt, ne continuant pas la courbe des élytres : Mezium. — glabre, continuant — — Gibbium. Genre incertæ sedis : Trachelus. HEDOBIA. (Ziegler) Latr. Règne anim. éd. 2, IV, p. 482, note. Memes caractères que les Ptinus qui suivent, sauf les différences que voici : Menton légèrement échancré, ses angles obtus; languette fortement pubcscentc sur sa face externe. — 1er article des palpes maxillaires très-petit, le dernier un peu élargi au bout. — Labre petit, en triangle à sommet obtus. — Antennes distantes, insérées immédiatement au bord antéro-interne des yeux, aussi longues que le corps. — Tarses à articles 1 allongé, 2 de moitié plus court, 3-4 transversaux, échancrés, 5 épais, triangulaire; crochets très-petits. (1) « Monographie des Pfiniores. » Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 285 et 487; avec des ligures représentant la plupart des espèces. Le prodrome de ce tra¬ vail, contenant la liste des espèces, avec les diagnoses des nouvelles, a paru dans le même recueil, année 1854, Bullet. p. LXXV11. PTIN1DES. 513 De ces caractères, les seuls importants sont le mode d’insertion des an¬ tennes et la structure des tarses. Les organes buccaux ne sont pas assez connus chez les Ptinijs pour qu’on puisse avoir une grande confiance dans les minimes particularités différentielles qu’ils présentent ici. Le prothorax de ces insectes affecte une forme particulière qu’on ne re¬ trouve pas chez les Puises. Il est un peu plus étroit que les élylrcs, nullement rétréci en arrière et présente à sa partie postérieure en des¬ sus une sorte de gros tubercule comprimé latéralement. La forme gé¬ nérale du corps est plus ou moins allongée et cylindrique dans les deux sexes. Les Hedobia sont plus grandes que la plupart des Ptinüs. Leurs es¬ pèces, au nombre de trois (1), sont européennes et se trouvent à l’état parfait sur les fleurs. PTINUS. Linné, Syst. nat. ed. 12, II, p. 566 (2). Menton transversal, légèrement échancré ; scs cngles antérieurs plus ou moins aigus; languette faiblement éehancréc et ciliée en avant. — 1er article des palpes maxillaires un peu allongé et arqué, le dernier long, fusiforme et aigu au bout; celui des labiaux de même forme. — Mandibules robustes, triangulaires, arquées et simples au bout, munies d’une petite dent interne avant leur milieu. — Labre transversal, ar¬ rondi et cilié en avant. — Tête libre au repos; épistome triangulaire. — Yeux médiocres, arrondis, assez saillants. — Antennes insérées sur le front, rapprochées, filiformes, à articles 1 gros, 2-3 plus courts que les suivants; ceux-ci cylindriques chez les mâles, plus courts et plus épais chez les femelles. — Prothorax transversal ou non, rétréci en arrière, très-souvent muni de tubercules ou de touffes de poils redressés. — Ecusson en triangle curviligne ou rectiligne. — Elytres variables, selon les espèces et les sexes. — Pattes longues et grêles, surtout chez les mâles; hanches antérieures contiguës ou subcontiguës, les intermé¬ diaires peu distantes ; jambes amincies à leur base, surtout chez les mâles; tarses à articles 1 allongé, 2-4 décroissant peu à peu, celui-ci parfois échancré, 5 long et grêle; crochets médiocres. — Corps en général pubcscent ou villeux. (1) H. pubescens Fab.; J. Sturm, Deutschl. Ins. XII, pl. 246, f. sN, — im- perialis Linné, Fab., Oliv. etc.; on n’en a de figure récente, à ma connaissance, que celle de M. Brullé, Hist. d. Ins Col. pl. 8, I. 4. — regalis, Duftschm. Faun. Austr. III, p. 61; Touss.-Cliarpent. Horæ entom. Tab. 5, f. 4; Sturm, loc. cit., I. oO. (2) Syn. Niftüs, Boield. Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 290. Au moment où j’écris, M. Boieldieu n’a pas encore exposé complètement les caractères du genre. — Bruchüs Geoffroy. Colcoplères. Tome IV. 33 S14 PTmiCRES. Le genre est nombreux (1) et scs espèces varient beaucoup sous le rapport de la forme générale. Le plus souvent les mâles sont cylindri¬ ques et allongés, tandis que les femelles sont plus ou moins ovales ; chez les espèces de forme [globuleuse (par ex. hololeucus ), les deux sexes sont semblables ou peu s’en faut. Un assez grand nombre de fe¬ melles sont aptères, ce qui n’existe jamais, que je sache, chez les mâles. M. Boïeldieu a séparé du genre, sous le nom de Niptgs, quelques es- (1) Esp. européennes : P. fur , Linné, loc. cit. (germanus Fab.; Yar. latro , striatus Fab.- testaceus Oliv.; clavipes Panzer; longipes Rossi). — rufipes (ger¬ manus Payk.; 9 elcgans Fab.), crenatus (minutus Illig., Panz.), Fab. Syst. El. I, p. 324. — bidens, rufipes, Oliv. Entom. II, 17, p. 8. — sexpunetatus, Panzer, Naturf. XXIV, p. 11, pl. 1, f. 16. — variegatus, Rossi, Faun etrusc.; Mantis. I, p. 20. — lusitanus , dilophus , sycophanta , globulus , Illig. Magaz. YI, p. 21. — brunneusj nitidus , pallipes (pilosus Germar), pallidus, Duflschm. Faun. Austr. III, p. 65. — ornatus, P. W. J. Millier in Germar, Magaz. IV, p. 218. — italiens, Aragona, De quibusd. Col. Ital. nov. p. 17. — nigripennis , Comolli, De Col. provinc. Novoc. p. 18. — rufus, Brullé, Expéd. d. Morée; Zool. p. 157. — raptor, bicinctus, fuscus, pusïllus, dubius, coarcticullis, hirtellus , subpilo- sus , J. Sturm, Deutschl. Ins. XII, p. 53, pl. 250 sq. — salinus, Schilling, Yer- handl. d. Sclilessisch. Gesellsch. 1843, p. 175. — irroratus, Kiesenwet. Arm. d. 1. Soc. entom. 1851, p. 622. — Duvali, Lareynie, ibid. 1853, p. 127. — pallia- tus, Perris, Mém. d. l’Acad. d. Lyon; Scienc. Sér. 2, II, p. 465. — Otti, Bremi, Stettin. Entom. Zeit. 1855, p. 329. — alpyinus, farinosus , phlomidis, Aubei, intermedius , frigidus, Bo'ield. Ann. d. 1. Soc. entom. 1854, Bullet. p. LXXY1II. Esp. de la Russie mér. : P. quadrisignatus, Ménétr. Cat. rais. p. 265. — hololeucus, sexsignatus , Falderm. Faun. entom. Transe. I, p. 214, pl. 7, f. 6, 5. Esp. africaines : P. rufus , fossulatus , mauritaniens , rotmdicollis, carina- tus, gibbicollis, obesus, hirticollis, Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 207. — scutellaris, Bohem. 1ns. Caffrar. I, p. 520; Natal. — advenu, Dawsoni, pinguis, orbalus, nodulus, pilula, albopicius, longicornis , fragilis, Wollast. Ins. Maderens. p. 261; Madère. — pulvérulent us, de la Ilaute-Egypte; foveo- lo.tus, abureviatus , pulchellus, d’Algérie; Boield. Ann. d. 1. Soc. entom. 1854, Bullet. p. LXXVIII. Esp. de Madagascar et Bourbon: P. nobilis, Bo'ield. ibid. p. LXXXII. Esp. des Indes or. : P. nigerrimus, Bo'ield. ibid. p. LXXXIII. Esp. de la Tasmanie : P. exulans , Erichs. Archiv, 1842, I, p. 147. Esp. de la Nouvelle-Zélande : P. suturalis, minutas, A. White, Voy. of the Ereb. andTerr.; Entom. p. 8. Esp. dcT’Amér. du Nord : P. humeralis, Say, Boston Journ. of nat. Ilist. I, p. 165. — quadrimaculatus,. frontalis, bimaculatus, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 308. Esp. de l’Amér. du Sud : P. spinicollis., sulcatus , elegans, Solier in Gay, Ilist. d. Cliile ; Zool. IV, p. 461; Chili. — fascicularis, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 86; Pérou. — tomentosus, de Colombie; alboscutellatus, du Chili; bivit- tatus, du Brésil; Boield. loc. cit. p. LXXX. PTIMDES. 515 pèces(i) qui sc distinguent des autres par les angles antérieurs du menton arrondi et leur labre largement échancré. Mais comme je ne trouve à celles qui me sont connues pas d’autres différences avec les espèces ordinaires, ce genre me paraît tout au plus propre à former une section. A l'étal parfait, les Prises sc trouvent dans les stations les plus va¬ riées, mais non sur les fleurs et les végétaux en général. Plusieurs se rencontrent fréquemment dans l’intérieur des maisons, et parmi eux il en est un ( fur Linn.), le plus commun de tous, qui est, avec YAnlhrenus inusocorum, un des plus grands fléaux des collections d’his¬ toire naturelle. TRIGONOGENIUS. Solier in Gay, Hist. d. Cliile; Zool- IV, p. 4G4. Menton triangulaire; languette entière. — Palpes et mandibules des Ptinüs. — Labre petit, transversal, échancré et cilié. — Tète reçue dans le prothorax lors de la contraction. — Antennes assez distantes, plus courtes et plus robustes que celles des Ptinüs. — Prolhorax non rétréci en arrière, canalieulé sur la ligne médiane, avec deux rende¬ ments latéraux et antérieurs. — Ecusson indistinct. — Elylres subglo¬ buleuses. — Pattes courtes; hanches antérieures et intermédiaires assez fortement séparées, subglobuleuses; cuisses atténuées à leur base; jambes comprimées, graduellement élargies à leur extrémité ; articles 1-4 des tarses décroissant peu à peu. — Prosternum et méso¬ sternum triangulaires ; le premier dépassant ie niveau des hanches an¬ térieures et plan, s’appuyant sur le second en arrière. Solier n'a fait de ce genre qu’une simple section des Ptinüs; mais il est évident que ses caractères ont une plus grande valeur que celle qu’il leur a assignée. Je ne connais que l’espèce (2) du Chili qu’il a décrite; M. Boïeldieu en a décrit plusieurs autres (5) de l’ancien et du nouveau continent, et il est très-probable qu’il faut leur adjoindre presque toutes les espèces de Ptinüs de l’ile de Madère dont M. Wollaslon a fait une section à part sous le nom de Spuæricds (4). Le genre serait ainsi as¬ sez nombreux et répandu très-au loin. (1) P. hololeucus Falderm., globulus Illig. et une espèce nouvelle de Sicile : elongatus Bo'ield. Ces trois espèces ont le nrotborax dépourvu de tubercules et de poils en touffes, ce qui leur donne un aspect un peu différent de celui des autres Ptinüs; mais ce n’est pas là un caractère générique suffisant. (2) T. globulum , Sol. loc. cit.; Col. pi. 11, f. 7 a-f. (3) T. squaliduSj du Chili et de la Nouvelle-Grenade ; ptinoides, de Tanger ; gibbioides , d’Italie, de Sicile et d’Algérie; niveitSj d’Algérie; exiguus, du Por¬ tugal ; Boield. Ann. d. 1. Soc. entom. 1834, Buffet, p. LXXXIII. (4) P tin. Dawsoni , pinguis, etc.; Voyez plus haut, p. 514, note. 516 PTINIOR.BS* MEZIUM. (Leacii) Curtis, Brit. Entom. V, pl. 232. Genre voisin des Gibbiüm qui suivent et dont il se distingue par les caractères suivants : Tête revêtue de poils squammiformes denses. — Antennes plus courtes, à dernier article ovoïde et acuminé. — Prothorax encore plus pubescent que la tête, transversal, sillonné et tuberculeux en dessus, présentant un étroit et profond sillon transversal à sa base ; celle-ci coupée carrément. — Pattes plus courtes; trochanters postérieurs un peu plus longs seulement que chez les Ptinüs. Pour le surplus, ces insectes reproduisent les formes singulières des Gibbiüm; leurs ély très, tout aussi lisses et brillantes, sont seulement plus comprimées latéralement ; on les trouve également dans les mêmes conditions. L’espèce typique, le Plinus sulcalusde Fabricius (1), est ré¬ pandue dans une grande partie de l’Europe tempérée et a déjà été si¬ gnalée comme importée en Algérie et dans File de Madère; il est pro¬ bable qu’elle se répandra plus loin. On en a décrit une autre espèce de l’Amérique (2). GIBBIÜM. Scopoli, Introd. ad Hist. nat. p. 505 (3). Menton triangulaire, étroit, allongé; languette petite, entière, ci¬ liée. — Ier article des palpes maxillaires grêle, assez long cl arqué, le dernier fusiforme et acuminé ; celui des labiaux ovalaire. — Mandibules larges, arquées, munies d’une petite dent près de leur base. — Labre transversal, fortement échancré et cilié. — Tête penchée, oblongo-ovale, striée latéralement. — Yeux très-petits, oblongo-ovales, déprimés. — Antennes distantes, de la longueur des trois quarts du corps, atténuées à leur extrémité, à articles 1 épais, obeonique, 2 plus long que lui et les suivants, 4-10 subégaux, 11 plus long, acuminé au bout. — Protho¬ rax très-court, continuant la courbe des ély très, conique, avec sa base tronquée de chaque côté et aiguë dans son milieu. — Ecusson nul. — (1) Syst. El. I, p. 327, figuré dans Curtis, loc. cit., et J. Sturm, Deutschl. Ins. XII, pl. 248 (Gibbiüm hirticolle Casteln.). (2) Gib. americanum, Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 297; du Pérou. Le Gibbiüm bicolor de Dejean (Cat. éd. 3, p. 130), indiqué comme de l’Amér. du Nord, me paraît être le même. Je n’en trouve aucune mention dans les écrits des entomologistes américains. (3) Syn. Scotias, Czenpinski, Gcner. Regn. anim. (Diss. in-8°, 122 p. Vien- næ, 1778), p. 51. — Ptinüs Linné, Fab., Oliv. etc, — Bruches Geoffroy. PT1MDES. 517 Elytrcs très-amples; ampullacées, un peu comprimées latéralement, très-lisses, soudées; point d’ailes inférieures. — Les trois paires de pattes contiguës, allongées ; trochanters postérieurs presque aussi longs que les cuisses ; celles-ci atténuées à leur hase; jambes postérieures ar¬ quées, frangées au côté interne; tarses courts, à articles 1-4 décrois¬ sant graduellement, 4 dégagé; crochets très-grêles. L’une des formes les plus singulières qui existent parmi les Coléop¬ tères. Ces insectes sont d’un noir ou d’un rouge brunâtre très-brillant et glabres, sauf les antennes, les pattes et l’abdomen, qui sont revêtus de poils squammiformes jaunâtres et très-serrés. Leurs ély très embrassent si fortement le tronc, que celui-ci, en dessous, est très-étroit. Ainsi qu’on l’a dit, la forme et la couleur du corps le font ressembler, quand les an¬ tennes et les pattes sont contractées, à une gouttelette de sang desséché. Le G. scotias (1), type du genre, est un insecte originaire de l'Eu¬ rope, mais devenu presque cosmopolite. On le trouve assez communé- nément dans l’intérieur des habitations, où il vit de toutes sortes de sub¬ stances animales desséchées. 11 y en a dans les auteurs deux autres espèces de l’Amérique (2). Noie. Solier place immédiatement à la suite des Ptinus le genre suivant, fondé par lui sur un petit insecte du Chili dont j’ai] sous les yeux un exemplaire provenant de sa propre collection. Cet exemplaire est mu¬ tilé ; mais il en reste assez pour voir qu’il n’a absolument rien de com¬ mun avec les Pliniores, sans que je puisse dire dans quelle famille il doit rentrer. 11 me permet de donner les caractères du genre un peu plus longuement que ne l’a fait Solier. TRACHELUS. Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 465. Palpes maxillaires allongés; leur dernier article assez fortement et obliquement sécuriforme. — Mandibules larges, arquées et très-aiguës au bout, dentées avant leur sommet et cachées par le labre. — Celui-ci légèrement arrondi en avant. — Tête subtransversale, terminée par un très-court museau, brusquement rétrécie postérieurement en un col très-court et épais. — Yeux médiocres, subréniformes, déprimés. — Antennes insérées au-devant des yeux, grcles, filiformes, de onze arti¬ cles : le 3e un peu plus long que les suivants. — Prolhorax fortement (1) Fab. Syst. El. I, p, 327 (Scot. psylloides Czcnp.; Ptin. apterus Gmel.); on en a de nombreuses figures; les meilleures scrnt celles de M. Curtis, Brit. Entom. Mil, p. 342, et de J. Sturm, Dcutschl. 1ns. XII, pl. 247. (2) G.cequinoctiale, de Colombie; Cheurolatii, des lies Canaries et de Cuba; Boield. Ann. d. 1. Soc. entom. 1854, Bullet. p. LXXX1V. 518 PT1M0RES. transversal, tronqué en arrière, légèrement rétréci en avant. — Ecusson très-petit, en triangle rectiligne transversal. — EIv 1res allongées, peu convexes, rétrécies et subtronquées à leur extrémité. — Pattes longues; cuisses comprimées et assez larges ; jambes et tarses grêles ; ceux-ci à articles 1 long, 2-3 courts, 4 petit, échancré, 5 assez long ; crochets petits. — Abdomen de cinq segments; le 2e un peu plus long que les autres. Le type du genre (î) ressemble assez aux Bytcrüs et n’a qu’un peu plus d’une ligne de long. Il est en entier d’un rufescenl un peu rem¬ bruni en dessous et revêtu d’une fine pubescence couchée, plus abon¬ dante en dessus qu’en dessous. TRIBU II. ANOBI1DES. Antennes de onze, dix ou neuf articles, insérées au bord antérieur des yeux, dentées, (Libellées ou terminées par une massue. — Prono- tum distinct des parapleures prolhoraciques chez presque tous. Les Anobiides varient sous le rapport de la forme comme les Plini- des. Leur corps, de cylindrique qu’il est chez la plupart d’entre eux, devient peu à peu très-court et même presque globuleux (quelques Dor- catoma). A mesure que ce changement s’opère, la faculté qu’ont ces insectes de contracter leur tête et leurs patles, en simulant la mort, de¬ vient plus prononcée, et il en est (Catorama, Calymmaderus) qui la possèdent à un aussi haut degré que les Byrrhiens et les Coelona- rium. La livrée de ces insectes est encore plus modeste que celle des Ptinides et ne présente presque jamais les dessins qu’on observe assez souvent chez ces derniers. La tribu se compose des onze genres suivants ; les trois derniers seuls n’ont pas de représentants en Europe. I. Antennes non terminées brusquement en massue, de onze articles chez presque tous. a Leurs trois derniers articles très-allongés. Leur tige formée de 8 articles : Anobium. — 7 — Oligomerus. an Leurs articles 3-10 ou 4-10 dentés en scie. b Mandibules non dilatées à leur base, c Dernier article des palpes sécuriforme : Trypopitys. cc — non — Antennes dentées dans les deux sexes : Ochina. (1) T. modestus , Solier, loc. cit. Col. pl. 11, f. %a-f. A NOBI lires. 519 Antennes flabellées (çf) ou dentées (Ç) : Ptilinus. b b Mandibules dilatées à leur base : Xyletinus. II. Antennes de dix ou neuf articles; les trois derniers brusquement dilaté en massue. d Pronotum distinct des paiapleures prothoraciques. Yeux finement granulés : Dorcatoma. — fortement — Catorama. dd Pronotum continu avec les parapleures prothoraciques. Corps court, ovalaire, très-contractile : Calymmaderus . — allongé peu — Dysides. Genre incertæ sedis : Pacholelus. ANOCIOI. Fab. Syst. Entom. p. 62 (1). Menton transversal, plus ou moins trapéziforme; languette évasée et bilobée en avant. — Dernier article des palpes labiaux un peu élargi au bout et fortement tronqué, celui des maxillaires subfusiforme. — Mandi¬ bules larges, arrondies au côté externe en avant, bidenlécs à leur extré¬ mité. — Labre transversal, entier et cilié en avant. — Tête courte, fléchie, le plus souvent invisible d’en haut, enfoncée dans le prothorax jusqu’aux yeux. — Ceux-ci arrondis, saillants. — Antennes de lon¬ gueur variable, de onze articles : 1 épais, en cône arqué, 2 un peu moins gros, court, obeonique, 3-8 très-courts, serrés, obeoniques ou transver¬ saux, 9-10 formant une massue très-lâche, au moins aussi longue que la lige, souvent beaucoup plus longue, surtout chez les mâles, à dernier article plus long que les autres. — Prolhorax en général transversal, convexe, rebordé et tranchant sur les côtés, ayant [son bord antérieur largement saillant et arrondi, bi-sinué à sa base, avec ses angles posté¬ rieurs fortement arrondis. — Ecusson petit. — Elytres allongées, plus ou moins cylindriques. — Pattes médiocres, en général assez robustes; tarses à articles 1-4 décroissant graduellement, 5 épais; crochets petits. — Corps plus ou moins cylindrique et pubescenl, rarement glabre. Genre le plus nombreux de la tribu et plus particulièrement propre aux régions froides et tempérées dans les deux hémisphères. On n’en connaît du moins jusqu’ici aucune espèce habitant exclusivement les con¬ trées inlerlropicalcs. Plusieurs figurent en Europe parmi nos insectes les plus nuisibles, à l’état de larves. Les insectes parfaits se trouvent (1) Syn. Dr.YOPim.us, Chevrol. Magaz. d. Zool.; Ins. 1832, pl. 3. — Xesto- bium, Pkiobium, Motscli. Bull. Mosc 1845, I, p. 35; genres établis sur la scul¬ pture des ély très et ayant pour types : le premier VA. tcssellatum, le second VA. caslaneum. — Bykuhus Geoffroy. — Derhestes, Ptinus Linné. 520 PTINIORES. dans le voisinage des substances où ces dernières ont vécu, et quelques- uns en même temps sur les Heurs. Leur habitude de simuler la piort au moindre danger, l’obstination avec laquelle ils persistent dans cet état, enfin le bruit que plusieurs d’entre eux ( slrialum , lessellalum, etc.) produisent en frappant le bois avec leurs mandibules, sont des faits si connus qu’ils méritent à peine qu’on les rappelle. A l’exemple des auteurs les plus récents, je crois que le genre Dryo- philus de M. Chevrolat, établi sur VA. pusillum de Gyllenhall (1), ne mérite pas d’être conservé. Cet insecte ne se distingue des autres que par sa tête notablement plus large que le prothorax chez le mâle, ce qui est dû à la grosseur des yeux, et scs antennes qui, dans le même sexe, sont aussi longues que le corps, par suite de la grandeur de leurs trois derniers articles. La femelle ne diffère des autres espèces que par sa tête dont la largeur égale celle du prothorax. On a déjà décrit plus de GO espèces du genre, dont un peu moins de la moitié se trouvent en Europe (2). (1) Ins. Suec. I, p. 294 ( Dryoph . anobioides Chevrol.; le mâle). Voyez sur ce genre une notice de M. Westwood, dans l’Entom. Magaz. II, p. 112. (2) Pour les espèces européennes, voyez principalement J. Sturm, Deutschl. Ins. XI, p. 102, pl. 239-243, et L. Redtenbacher, Faun. Austr. Die Kæfer, p. 344. Le premier en décrit 23 dont il faut retrancher le brunneum; le second 15, y compris le pusillum, mentionné dans la note précédente. — Celles antérieures non mentionnées dans ces deux ouvrages et celles décrites depuis sont: A. tri- calor, bidentatum, lœvigatum , Oliv. Entom. II, 16, p. 10 sq. — hirtum, rufurn , Illig. Magaz. VL p. 19. — cornicularium , striatellum, Beck, Baieriscli. Inscnk- tenf. p. 14, pl. 3, f. 16, 17. — costatum, Aragona, De quibusd. Col. Ital. nov. p. 17. — crenulatum, Castel n. Hist. nat. d. Col. I, p. 293. — morio, Villa, Col. Europ. dupl. p. 48. — angusticolle, Ratzeb. Die Forst. I, p. 48. — gentile , Ro- senli. Beitr. z. Insektenf. Europ. I, p. 21. — parallelum, nanum, Küster, Die Kæfer, Europ. XIX, 39, 45. — excisum, explanatum, Mannerli. Bull. Mosc. 1843, p. 93. — longicolle, compressicolle, rugicolle, Muls. et Rey, Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, 1, p. 12. Esp. de la Russie mér. : A. variegatum, Ménétr. Cat. rais. p. 166. — Esp. africaines : A. villosum ( paniceum var.?), Brullé in Webb et Berthel. Ganar.; Entom. p. 60; Canaries. — velatum , ptilinoides, Wollast. Ins. Maderens. p. 276; Madère. — gibbicolle , Bohem. 1ns. Caffrar. I, p. 521. — Esp. de l’A- mér. du Nord : A. carinatum , Say, Journ. ofthe Acad, of Pliilad. III, p. 187. — gibbosum, bistriatum , notatum , tenuistriatum , Say, ibid. V, p. 171. — foveatum , Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 190. — peltatum, Harris, Trans. of the nat. Soc. of Hartford, 1, p. 75. — convexifrons , sericans, obesum , errans, Melshcim. Proceed. of tlie Acad, of Philad. II, p. 309. — Esp. du Mexique : A. imperator , Casteln. in Silberm. Revue entom. IV, p. 58. — Esp. du Chili : A. angularc, Erichs. Nov. Act. Acad. nat. Cur. XVI, Suppl. I, p. 233. — Spi- nolæ , sulcatum, acutangulum, nigrum, fumosum, oblongum, cylindrkum , lu¬ natum, Solier in Gay, Ilist. de Chile ; Zool. IV, p. 469. — Esp. de la Nou¬ velle-Zélande : A. tricostellum, A. White, Voy. of the Ereb. and Terror; Entom. p. 8. ANOBIIDES. 521 . OLIGOMERUS. L. Redtenb. Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 347. Organes buccaux des Trypopitys qui suivent, avec le dernier ar¬ ticle des palpes maxillaires cylindrique.— Antennes de dix articles, par suite de l’absence de l’un de ceux intermédiaires entre le 2° et la mas¬ sue. — Les autres caractères comme chez les Anobium. V Anobium brunneum d'Olivier (1) rentre seul dans ce genre qui est intermédiaire entre le précédent et les Trypopitys qui suivent. Cet in¬ secte, de forme allongée et cylindrique, se trouve dans la plus grande partie de l’Europe, mais en général peu communément. TRYPOPITYS. L. Redtenb. Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 346. Menton fortement transversal, trapéziforme ; languette profondément échancrée en avant; ses lobes prolongés en deux saillies grêles, ci¬ liées, atteignant le sommet du 2e article des palpes labiaux. — Le dernier article de ceux-ci et des maxillaires sécuriformc. — Antennes de onze articles; 3-10 dentés, triangulaires, aussi larges que longs, 11 en ovale allongé. — Le surplus comme chez les Anobium. Genre ayant pour type YAnob. serricolle de Duftschmid (2), insecte de l’Allemagne centrale, de la taille des plus grands Anobium et voisin, en particulier, de VA. denticorne, par suite de la présence, comme chez ce dernier, d’une petite dent de chaque côté de la base du prothorax. Il y en a dans l’Amérique du Nord une seconde espèce (s). O CHINA. (Ziegl.)J. Sturm, Deutschl. Ins. XI, p. 91 (4). Genre également très-voisin des Anobium et n’en différant que par la structure des antennes et des tarses. Antennes grêles, longues, de onze articles : 1 épais, en cône arqué, 2 moins gros et plus court, subturbiné, 3 allongé, subcylindrique, 4-10 al¬ longés également et légèrement en scie, 11 plus long que chacun d’eux, (1) Entom. II, 16, p. 8, pl. 2, f. 6 ab; J. Sturm, Deutschl. Ins. XI, pl. 239, avec beaucoup de. détails; les figures c et e qui représentent les antennes gros¬ sies, portent à tort onze ajticles. (2) Faun. Austr. III, p. 50. (3) Xyletinus sericeus, Say, Journ. of the Acad, of Pliilad. V, p. 71. (4) Syn. Ptilinus, P. W. J. Müller in Gcrmar, Magaz. IV, p. 193. 522 PTI N I OP ES. subcylindrique. — Tarses grêles, leur 1er article aussi long que les sui¬ vants réunis. — Corps oblongo-ovale, finement pubescent. L’espèce typique (1) est répandue dans toute l’Europe tempérée et paraît se trouver exclusivement sur le lierre dans le bois duquel vit sa larve. Une seconde espèce du même pays existe dans les auteurs (-2). PTILINUS. Geoffroy, Hist. d. Ins. d. env. d. Paris , I, p. 64. Menton transversal; languette divisée en deux lobes grêles, allongés, ciliés, atteignant le 2e article des palpes labiaux. — Lobe interne des mâchoires très-petit, peu distinct. — Dernier article des palpes ovalaire et acuminé au bout. — Mandibules larges, arquées et bidentées au bout. — Labre très-court, linéaire. — Tête courte, penchée. — Yeux petits, arrondis, peu saillants. — Antennes médiocres, de onze articles : 1 épais, pyriforme, 2 très-court, 3 des mâles triangulaire, avec une forte saillie interne, 4-10 fortement flabellés, leurs rameaux longs et grêles, 11 émettant deux rameaux semblables, dans le même sexe; 3-10 pectinés chez les femelles. — Prothorax convexe, transversal, tronqué à sa base, un peu saillant en avant. — Ecusson petit, carré. — Elylres pas plus larges que le prolhorax, allongées, cylindriques. — Pattes médiocres; tarses de la longueur des jambes, peu robustes, à articles 1 aussi long que les trois suivants réunis, 2 de moitié plus court, 3-4 courts, un peu prolongés inférieurement, o court, épais; crochets petits. — Corps presque glabre. Genre voisin aussi des Anobjum (."), mais bien distinct par la structure des antennes, celle des tarses et la forme plus régulièrement cylindrique de ses espèces. Elles vivent exclusivement dans le bois mort qu’elles percent de petits trous arrondis comme celles des Anobiüm ligniperdes. On en connaît en ce moment une quinzaine, dont celle ( pectinicornis ) qui forme le type du genre, est commune en Europe (4). (1) O. hederœ , T. W. J. Müller, loc. cit.; J. Sturm, toc. cit. p. 95, pt. 238, f. a- n. (2) 0. sanguinicollis , J. Sturm, loc. cit. p. 97, pl. 238, f. o-O. — M. Melshei- mer (Procecd. of the Acad, of Philad. Il, p. 309) a décrit un insecte de l’Amé¬ rique du Nord, qu’il place avec doute dans le genre, sous le nom de O.? nigra. (3) M. Wollaston (Ins. Maderens. p. 284) le place parmi les Cissides; mais je ne vois plus alors quels caractères généraux on pourrait dans ce cas assigner à ces derniers. La structure seule des tarses suffit pour démontrer que ces in¬ sectes sont des Anobiides; de plus leurs organes buccaux sont les mêmes que ceux des Oligomerus et des Trypopitys. (4) Esp. d’Europe : P. peciinicornis Linné (Yar. flavescens Casteln.), cos¬ tatus Gyllenh.; figuré tous deux dans J. Sturm, Deutschl. Ins. pl. 236, avec ANOCIIDF.S. 5-23 XYLET1NUS. Lath. Règne anim. éd. 2, IV, p. 483 (1). Menton aussi long que large, triangulaire; languette profondément échancrée ; ses lobes étroits. — Dernier article des palpes sécuriforme. — Mandibules minces, larges, fortement arrondies et tranchantes en dehors, dilatées à leur base, bidentées à leur extrémité. — Labre trans¬ versal, entier et cilié en avant. — Tète courte; épistome légèrement échancré. — Yeux médiocres, arrondis, peu saillants. — Antennes de onze articles : 1 gros, arqué, très-renflé au bout, 2 obeonique, 3 trian¬ gulaire, 4-10 fortement dentés, aussi larges que longs, 11 allongé. — Prothorax transversal, convexe, fortement rétréci en avant, finement rebordé sur les côtés, légèrement bisinué à sa base. — Ecusson petit, en triangle curviligne. — Elylres oblongo-ovales, assez convexes, pas plus larges que le prolhorax à leur base, le plus souvent striées. — Pattes assez courtes, fortement rétractiles ; tarses assez robustes, à ar¬ ticles 1 de !a longueur des deux suivants, 2-4 décroissant graduellement, échancrés. 5 peu saillant; crochets petits. — Corps ovalaire, arqué en dessus, presque glabre. Avec ce genre commencent les Anobiides de forme courte, à tête et pattes éminemment rétractiles, et dont les mandibules se font souvent remarquer par leur largeur, la dilatation et la minceur de leur tranche externe. Ses espèces ne présentent, du reste, rien de particulier dans leurs habitudes. On en a décrit, déjà une quinzaine originaires de l’Eu¬ rope, l’Asie et l’Amérique (2). beaucoup de détails peu exacts pour ce qui concerne les mâchoires et la lan¬ guette. — bucephalus , lœvis, hœmorrhoidalis , Illig. Ma gaz. VI, p. 16. — cy- lindricuSj Gerinar, Reise n. Dalmat. ed. 2, p. 202. — impresnifrons , K iis ter. Die Kæfer Europ. IX, 42; Monténégro. — aspcricollis , Mots, et Wachanr. Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, I, p. 5; Sicile. — Esp. de la Russie mér. : P. grandicollis , aspericollis , Ménétr. Cat. rais. p. 165. — Esp. du Sénégal : P. dentieornis , Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 295. — Esp. de Cite de Madère : P. cylind ri permis, Wollast. Ins. Maderens. p. 285. — Esp. de l’Amér. du Nord: P. ruficornis, serricollis, Say, Journ. of the Acad, of Philad. III, p. 186. — bicolor. Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. II, p. 308. (1) Svu.Ptilinus Fab., Gyllenh., P. W. J. Müllcr, Germar, etc. (2) Esp. européennes : X. pectinatus Fab. Gyllenh.*, Sturm, etc. — aler, Panz. Faun. Ins. Europ. XXXV, 9 (serra/us F.). — laticollis , testaceus, Duftschm. Faun. Austr. III, p. 46. — niger, I*. W. J. Millier in Germar, Magaz. IV, p. 191 (murinus Sturm; hederœ L Dufour, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, I, p. 321); pour des figures de cette espèce et des deux précédentes, voyez .1. Sturm, Deutschl. Ins. XI, pl. 237. — flavipes, villosus , Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 295. — ornatus, Germar, Faun. 1ns. Europ. XXII, 2. — rufilliorox , sub- 524 PTINIORES. DORCATOMA. Herbst, Die Kœfer, IV, p. 103 (1). Menton transversal, trapéziforme ; languette divisée en deux lobes grêles et ciliés. — Dernier article des palpes labiaux assez fortement triangulaire; celui des maxillaires un peu élargi et tronqué au bout. — Mandibules larges, non dilatées en dehors, bidentées à leur extrémité. — Labre court, entier et cilié. — Tète médiocre, suborbiculaire; front tronqué ou légèrement échancré en avant. — Yeux assez grands, peu saillants, finement granulés. — Antennes de dix ou neuf (2) articles: 1 très-gros, triangulaire, 2 assez épais, obconique ou subglobuleux, les quatre ou cinq suivants très-courts et très-serrés; les trois derniers for¬ mant une grande massue lâche, beaucoup plus longue que la tige, à ar¬ ticles 1-2 fortement triangulaires, 3 oblongo-ovale. — Prothorax pen¬ ché, transversal, convexe, rétréci d’arrière en avant, bisinué à sa base. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres convexes, ovales ou oblon- go-ovales, un peu comprimées latéralement, non striées. — Pattes mé¬ diocres, peu robustes; tarses très-courts, à articles 1-4 serrés, décrois¬ sant graduellement, 5 en partie dégagé; crochets petits. — Corps revêtu d’une fine pubescence, assez souvent sublanugineuse. Petits insectes qui ne peuvent être confondus en Europe qu’avec les Xyletinüs, dont ils se distinguent immédiatement par la forme de leurs antennes. Quelques-uns (par ex. Bovislœ ) s’éloignent des habitudes or- rotundatus , Lareynie, Ann. d. 1. Soc. entom. 1853, p. 129. — Esp. asiati¬ ques : X. pollens , Germar, Ins. Spec. nov. p. 79; Crimée. — discolor, Falderm. Nouv. Méui. d. 1. Soc. d. Nat. d. Moscou, VI, p. 5; Caucase. — formosus, Mannerh. Bull. Mosc. 1849, 1, p. 232; Sibérie. — Esp. des Antilles : A", cas- taneus, Casteln. loc. cit. p. 295. — Esp. du Pérou : À', bombyeinus , Ericlis. Arcliiv, 1847, I, p. 86. J. Sturm (Catal. ed. 1826, p. 59, pi. 1, f. 7) a décrit un Xylet. flabellicor- niSj de l’Amérique du Nord, qui n’appartient certainement pas à ce genre ni même à la famille des Ptiniores. (1) Syn. Serrocerds, Kugel. in Schneid. N. Magaz. p. 486. — Ptilinüs Fab. — Dermestes Panzer. — Anobium Illig. (2) Les articles intermédiaires entre le 2e et la massue sont si courts, qu’il est fort dillicile de les compter. Ilerbst, qui a figuré grossies (loc. cit. pl. 39, f. 8 6) les antennes de la dresdense, ne leur assigne que neuf articles. J. Sturm (Deutschl. Ins. XII, p. 1) en donne onze à toutes les espèces en général; fil. L. Redtenbaclier (Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 351), dix à la dresdense; M. Giraud (Verhandl. d. Zool -Rot. in Wien, I, p. 14), huit à la rubens. De nouvelles observations faites sur toutes les espèces décideront de ce qui en est réellement. Mais ce qui paraît probable, c’est que le nombre de ces articles est spécifique et non sexuel, comme l’a dit M. Cuérin-Méneville, Revue et Mag. d. Zoo!. 1850, p. 436. AN0B1IDF.S. 525 dinaires des Anobiides, en ce qu’on les Ironve exclusivement dans les bolets et les champignons. En outre de l’Europe, il y a de ces insectes en Afrique et dans l’Amérique du Nord; une douzaine ont déjà été décrils (1). CATORAMA. Güérin-Mênev. Rev. et Magaz. d. Zool. 1850, p. 431 (2). Organes buccaux des Xyletinus, avec les mandibules encore plus larges et plus dilatées en dehors. — Tète suborbiculaire, arrondie, dé¬ primée et légèrement sinuée dans son milieu en avant. — Yeux gros, peu saillants, fortement granulés. — Antennes assez robustes, de dix articles : 1 très-gros, triangulaire, enchâssé au repos dans une dépres¬ sion du bord interne des yeux, 2 obeonique, 3-7 plus courts, très-serrés, décroissant graduellement, 8-10 formant une grosse massue, lâche et plus longue que la tige.— Prolhorax convexe, transversal, penché, for¬ tement et régulièrement rétréci en avant, bisinué à sa base, avec son lobe médian large et arrondi. — Ecusson en triangle curviligne. — Ely- tres convexes, clliplico- ou obiongo-ovalcs. — Pattes courtes, compri¬ mées; jambes tranchantes extérieurement; tarses robustes, plus courts que les jambes, à articles 1 aussi long que les trois suivants réunis, 2-4 courts, échancrés, 5 épais, à peine dégagé ; crochets petits. — Corps très-finement pubcsccnt ou glabre. Genre très-voisin des Dorcatoma, dont il se distingue principalement par la forme de sa tête, ses yeux fortement granulés, la forme de la massue antennaire et ses pattes plus robustes dans toutes leurs parties et autrement faites. Ses espèces possèdent également la faculté con¬ tractile à un haut degré. L’espèce typique ( tabaci ) a été rencontrée à Paris par M. Guérin- Méneville dans des cigarres provenant de Cuba. Depuis (s), ce savant (1) Pour les esp. européennes, voyez la monographie qu’en ont donnée les auteurs des Entomol. llcfte, 11, p. 93, pl. 3, f. 10-12; et J. Sturm, Deutschl. Ins. XII. Ces deux ouvrages en contiennent cinq : D. dresdensis Ilerbst (Serroc. striatus Kugel.; Dore, bistriata Payk.; Demi. serra Panz); type du genre; Bovistœ, rubens , Entom. Heft ; chrysomelina (dresdensis Fab.), a f finis Sturm. — Aj. : Esp. d’Europe : D. zusmeshausense, Beck, Baierisch. Insekten- faun. p. 15, pl. 4, f. 18. — striatopunctatum, méridionale, hederæ , Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 294. — Esp. de Natal : D. nigrinum, Bohem. Ins. Caf- frar. I, p. 522. — Esp. de l’Amér. du Nord : D. bicolor, Germar, Ins. Spec. nov. p. 79. — oculata, Say, in Long’s Expcdit. II, p. 273. — similis, Say, Boston Journ. of nat. Hist. 1, p. 166. (2) Syn.? Thicorvnus, Waterh. Trans. of the entom. Soc. V; Proceed. p. LXVI1I. (3) Ann. d. 1. Soc. entom. 1851, Bullet. p. CXV. — Il est extrêmement pro¬ bable, d’après la description, que la Dorcatoma custanea de Gyllenhall (in 526 PXIMOKES. entomologiste en a signalé, sans les décrire, deux autres espèces dé¬ couvertes à llaity par M. Sallé, l’une ( palmarum ) dans une espece de palmier, l’autre ( Sallci ) dans les gousses d’un arbre voisin du caroubier. Je crois, sans en avoir la certitude complète, que c’est à ce genre, et non aux Dorcatoma, comme le pense M. Scbaum (1), qu’il faut rap¬ porter le genre Tricorymjs de M. Waterliousc, établi sur une espèce (zeee) de la Iïarbade, dont la larve vit dans l’intérieur des grains du maïs et devient parfois très-nuisible. Dans l’affirmative, le nom proposé par le savant entomologiste anglais aurait ia priorité. Les Catorama remplaceraient ainsi les Dorcatoma dans les Antilles et probablement dans les autres régions de l’Amérique inlerlropicale. Les deux genres sont peu différents, et l’on découvrira probablement des espèces intermédiaires qui obligeront de les réunir. CALYMMADERUS. Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 472. Mule . Menton trapéziforme ; languette évasée, bilobée; ses lobes assez étroits et divergents. — Dernier article des palpes labiaux forte¬ ment sécuriforme, celui des maxillaires en triangle allongé. — Mandi¬ bules des deux genres précédents. — Labre très-petit, étroit, transver¬ sal, cilié en avant. — Tête oblongo-ovale. — Yeux grands, peu saillants, finement granulés. — Antennes de dix articles : 1 très-épais, triangu¬ laire, reçu au repos dans une dépression, 2 obeonique, 3 triangulaire, saillant au côté interne, 4-5 transversaux, 6-7 très courts cl très serrés, 8-10 formant une grande et forte massue beaucoup plus longue que la tige, à articles 1 très-grand, oblong, 2-3 plus courts, pris ensemble, que 1 , plus étroits et subégaux. — Prothorax aussi long que large, cuculli- forme, graduellement et fortement rétréci de sa base en avant; son pro- notum non caréné sur les côtés, se recourbant en dessous et atteignant presque les hanches antérieures. — Ecusson curviligne, acuminé en ar¬ rière. — Elylrcs convexes, oblongo-ovales. — Pâlies médiocrement robustes ; tarses plus courts que les jambes, à articles 1 aussi long que les deux suivants réunis, 2-4 subégaux, courts, écbancrés, 5 épais, en partie dégagé. — Métasternum envoyant en avant une courte saillie bifide. — Corps épais, convexe, très-finement pubescent. Femelle : Tête plus courte que chez le mâle. — Antennes à articles 3-7 transversaux ; leur massue aussi longue, mais formée de trois arti¬ cles subégaux, légèrement en scie à leur extrémité, surtout les deux premiers. — Prolhorax transversal. Schœnli. Syn. 1ns. II, p. 114), laquelle est originaire de l’ile Saint-Barthelemy aux Antilles, appartient à ce genre. (1) In Wiegm. Archiv, 1850, II, p. 168. AN0C11DKS. 5-27 Les mâles de ce genre intéressant ont une ressemblance assez pro¬ noncée avec les Chelonariüm ; les femelles se rapprochent davantage des espèces un peu oblongues de Catobama cl de Dorcatoma. Solier a très-bien reconnu sa place en le mettant dans le voisinage des Aiso- BicM ; mais il n’a pas remarqué la forme particulière du pronolum qui l’éloigne beaucoup de tous les genres qui précèdent cl lui assigne un rang à part dans la tribu actuelle. J’ai sous les yeux les trois espèces du Chili qu’il a décrites (i); la plus grande n’a que deux lignes de long. DYSIDES. Pebty, Del. anim. art. Brasil. p. 113. Menton transversal, coupé un peu obliquement de chaque côté en avant, subangulcux dans son milieu. — Dernier article des palpes fusi¬ forme et tronqué au bout. — Mandibules robustes, pubcscenles, un peu saillantes, arquées à leur extrémité, droites et concaves au côté interne; la gauche bidenlée au bout. — Labre indistinct. — Tête découverte, en¬ foncée dans le prolhorax jusqu’aux yeux, presque carrée; épistome déprimé, étroitement échancré en avant. — Yeux subglobuleux. — Antennes très-courtes, de neuf articles : 1 allongé, gros, obeonique, 2 plus long que les suivants, 3-6 très-courts et très-serrés, 7-9 formant une massue lâche plus longue que la tige, à articles 1-2 triangulaires, 3 ovale. — Prolhorax transversal, tuberculeux, déprimé et rétréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson en carré long. — Elytres un peu plus larges que le prolhorax, médiocrement allongées, parallèles, arrondies au bout, convexes et déprimées en dessus. — Pattes médiocres; hanches antérieures contiguës; jambes étroites, légèrement comprimées; leurs éperons petits; tarses courts, à articles 1-4 décrois¬ sant graduellement; 5 assez long; crochets assez robustes, divariqués. — Corps pubescent. Ce genre, peu connu des entomologistes, tient à la fois par son faciès des Anobiides et des Boslrichides. M. Guérin Méneville (--*) l’a placé parmi ceux-ci, mais je crois, d’après la structure de ses tarses, qu’il ap¬ partient plutôt aux premiers. M. Perty le regardait comme aussi voisin des Clérides que des Pliniores et comme formant le passage entre ces (1) C. capucinus, brevicollis , minutus, Solier, loc. cit. p. 473; le premier est figuré Col. pl. 11, f. 11, avec des détails. Ces iusectes sont une des découvertes de M. Gay au Chili. A l’un des exem¬ plaires du brevicollis que j’ai à ma disposition, se trouve annexée une note de sa main, dans laquelle il est dit que cet insecte simule la mort avec autant d’o¬ piniâtreté que les Anobium, et même, après avoir été piqué d’uue épingle, per¬ siste longtemps à contracter sa tète et ses pattes. (2) Ann. d. 1. Soc. entorn. 1845, Bullct. p. XVII. 528 PTINIORES. deux familles ; il me paraît être intermédiaire entre celle-ci et les Bos- trichides. Le rare insecte (1) sur lequel il a été fondé est très-grand (6 lignes) pour un Anobiide, d’un brun rufesccnt, très-inégal sur le prothorax, fi¬ nement rugueux sur les élytrcs, et recouvert partout d’une fine pubes¬ cence, plus dense sur la tête et le prothorax que sur le reste du corps. L’exemplaire décrit par M. Perty avait été pris dans la province de Piauhy au Brésil ; celui dont je dois la communication à l’obligeance de M. Guérin-Méneville provient de Bolivia. ‘Note. Le genre suivant de Solier me semble, comme il l’a pensé, apparte¬ nir à la tribu actuelle et pourrait bien être voisin des Tuypopxtys. PACHOTELUS. Solier in Gay, Ilist. d. Civile; Zool. IV, p. 474. Dernier article des palpes labiaux ovalaire et acuminé au bout; celui des maxillaires allongé et cylindrique. — Mandibules larges, arquées et tridentées à leur extrémité. — Labre fortement transversal, arrondi en avant. — Antennes de dix articles : le 1er allongé, en massue, les six suivants obeoniques et inégaux, le 7e plus court que les autres, les trois derniers formant une massue très-allongée et très-lâche. — Prothorax un peu rétréci à sa base. — 4° article des tarses petit et subbilobé. Les antennes, d’après la figure qu’en donne Solier, ont complètement la forme caractéristique qu’elles affectent chez les Anobujm et suppléent ainsi à l’insuffisance de cette formule générique. Le genre se compose de deux espèces du Chili qui n’ont qu’une ligne de long (2). Je reste dans l’incertitude sur les analogies du genre suivant, tout en penchant vers l’opinion des auteurs qui l'ont mis en dernier lieu dans le voisinage des Anobium. (1) D. dbscurus, Perty, loc. cit. pl. 22, f. 14. M. Westwood en a donné éga¬ lement une figure accompagnée de nombreux détails dans le Magaz. d. Zool.; lus. 1835, pl. 123. Il regarde aussi le genre comme voisin des Psoa et des Apate. (2) P. bicolor, fuscus, Solier, loc. cit.; le premier est figuré avec des détails, Col. pl. 11, f. 12 a-g- AN0BÏI0E9. 529 SPHINDUS. (Megerle) Chevrol. in Silberm. Revue entom. 1, part. 2, n° 8 (1). Menton Irapéziforme (a). — Dernier article îles palpes cylindrique et tronqué au bout. — Mandibules robustes, légèrement saillantes, bi- dentées à leur extrémité. — Labre transversal, faiblement échancré et cilié en avant. — Tête courte, terminée par un petit museau quadran- gulaire; épistome séparé du front par un sillon transversal bien distinct. — Yeux assez gros, subglobuleux. — Antennes de dix articles : t gros, en cône arqué, 2 encore assez épais, obconique , 3 grêle, allongé, 4-7 courts, grossissant peu à peu, 8-10 formant une grosse massue perfoliée de la longueur de la tige, à articles 1 subglobuleux , 2 trans¬ versal, 3 allongé, subcylindrique et arrondi au bout. — Prothorax trans¬ versal, assez convexe, un peu arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson triangulaire. — Elytrcs de la largeur du pro¬ thorax, assez courtes, subcylindriques, largement arrondies à leur extré¬ mité. — Pattes médiocres; tarses (3) plus courts que les jambes, à ar¬ ticles 1-4 subégaux, 5 aussi long que les précédents réunis; crochets petits. — Corps court, subcylindrique, finement pubescent. La place que doit occuper ce genre a été l’objet presque d’autant d’avis différents qu’il y a d’auteurs qui l’ont connu (4). On est tenté, au premier aspect, de classer parmi les Mycétophagides ou les Cissides, l’unique espèce (5) qui le compose, mais la structure de ses tarses ne permet pas ce rapprochement. Il ne reste plus après cela que lesAno- biides dont elle s’éloigne sensiblement par son faciès, la structure de (1) Syn. Coniophagus, Mink, Stettin. entom. Zeit. 1853, p. 58. — Nitidula, Gyllenh. Ins. Suec. I, p. 243. (2) Je ne puis rien dire de la languette et des mâchoires, ayant perdu, avant de les examiner, les préparations que j’en avais faites avec les exemplaires que je possédais. (3) M. Chevrclat n’assigne que quatre articles aux postérieurs; j’ea trouve cinq partout, comme M. Mink. (4) MM. Chevrolat etL. Red tenba cher, le regardant comme hétéromère, l’ont classé, le premier à côté des Tetratoma, le second (Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 865) entre les Phyletuus et les Pentaphyllus. Dejean (Cat. éd. 3, p. 335) l’avait mis immédiatement à la suite des Cis. M. Gaubil (Cat. d. Col. d'Eu- rop. p. 71) le regarde comme un Cryptophagide. Dans la dernière éditiou du Catalogue des Coléoptères d’Europe, publiée en 1856 par la Société entomo- logique de Stettin, il figure (p. 52) à la fin de la famille des Ptinides, à la suite des Lyctus et des Psoa. Enfin M. Mink, qui l’a fondé de nouveau sous le nom de Coniophagus, et M. Kraatz (Stettin. entom. Zeit. 1853, p. 106), qui a signalé ce double emploi, l’ont mis tous deux parmi les Anobiides. (5) Nit. dubia, Gyllenh. loc. cit. (S. Gyllenhallii, Chevrol. loc. cit. avec une figure accompagnée de détails). Coléoptères. Tome IV. 34 530 PTIMORES. sa télé, son genre de vie et ses premiers états. C’est en un mot un de ces insectes ambigus qui servent de liens entre plusieurs familles et qui me semble intermédiaire entre les trois qui viennent d’être nommées. Le S. dubius est un petit insecte d’un brun noirâtre plus ou moins varié de ferrugineux, finement strié sur les élytres et revêtu de poils fins couchés et roussâlres. Il parait répandu dans la plus grande partie de KEuropc et vit dans plusieurs champignons de la famille des Lyco- perdiacés ( Relicularia horlensis, Lycogala miniala), dont la chair, d’abord pulpeuse, se convertit plus tard en une poussière très-fine. Sa larve, dont on doit une description complète à M. Ed. Perris (i), se nourrit aux dépens des mêmes végétaux. Elle est assez allongée, oblongo - elliptique , peu convexe en dessus et de consistance plutôt charnue que coriace. Sa tête est un peu déprimée, subdiscoïdale, avec les sutures delà plaque sus-céphalique très-distinctes. Le labre est demi- circulaire et cilié en avant; les mandibules sont courtes, larges, arquées et bifides à leur extrémité; les mâchoires assez fortes, terminées par un lobe large, arrondi et muni intérieurement de cils spiniformes; leurs pal¬ pes se composent de trois articles, dont le 2e est le plus grand; le men¬ ton est subcorné, la lèvre inférieure échancrée et pourvue de palpes de deux articles. Les antennes en comptent quatre, dont le 1er est court, épais et un peu rétractile, le 2* plus grêle et un peu plus long, le 3e du double plus long que celui-ci, le 4e court, obeonique et surmonté d’un long poil. Sous ces organes se voient de chaque côté six ocelles divisés en deux groupes de trois, l’un supérieur, l’autre inférieur. Le prothorax est plus grand que les deux autres segments thoraciques et un peu ré¬ tréci en avant. Tous trois portent une paire de pattes médiocres et hé¬ rissées de quelques soies. Les segments abdominaux sont plus larges que longs et munis de chaque côté d’un petit bourrelet; le dernier, un peu plus étroit que les autres, est légèrement échancré et porte en des¬ sous un court prolongement anal charnu et rétractile. Les neuf paires de stigmates sont situées, la première près du bord postérieur du pro¬ thorax, les autres au quart antérieur des huit premiers segments abdo¬ minaux. Le corps est d’un blanchâtre livide, avec la tête, le dessus du pro¬ thorax et du dernier segment abdominal, d’un noir luisant. Sur la pre¬ mière, le long des flancs et à l’extrémité du corps, se voient d’assez longs poils; d’autres, plus courts, forment plusieurs rangées longitudi¬ nales en dessus et en dessous. Quand sa croissance est terminée, la larve s’enfonce en terre pour y subir sa métamorphose. Ainsi que le fait observer M. Ed. Perris, ses analogies sont multiples comme celles de l’insecte parfait et ne jettent aucun jour sur la place que ce dernier doit occuper. (1) Mém. d. 1. Soc. d. Sc. de Liège, X, p. 251, pl. 5, f. 56-63. M. Chevro¬ tât (toc. cit.) l’avait déjà figurée et imparfaitement décrite d’après un exem¬ plaire desséché. FAMILLE XLV BOSTRICHIDES. Menton corné; languette membraneuse ou coriace, sans paraglosses. — Deux lobes aux mâchoires, lamelliformes et ciliés. — Tête le plus souvent recouverte par le prolhorax et invisible d’en haut. — Antennes de onze à neuf articles, dont les trois derniers en massue, insérées au bord antérieur des yeux. — Pronotum et parapleures du prothorax confondus ensemble. — Hanches antérieures grosses, globuleuses ou ovalaires, un peu saillantes; les intermédiaires globuleuses; les posté¬ rieures transversales, souvent recouvertes en dehors par les parapleures métathoraciques ; éperons terminaux des jambes bien développés, au moins aux antérieures; tarses pentamères, leur 1er article très-petit, le 2e et le oe très-grands. — Abdomen composé en dessous de cinq seg¬ ments ; le 1er plus grand que les autres. Ces insectes ont les plus grands rapports avec les Ptiniores, surtout avec les Anobiides. Plusieurs auteurs récents les réunissent même à ces derniers (I); mais ils me paraissent présenter des caractères très-suffi¬ sants pour former une famille à part. Ces caractères résident principa¬ lement dans les tarses, puis dans un grand nombre de différences se¬ condaires que voici. Leur corps est, à une seule exception près (Psoa), toujours parfaite¬ ment cylindrique, revêtu de téguments plus solides que ceux des Pti¬ niores, et glabre en dessus dans la majeure partie des cas. La tète doi son invisibilité, quand on regarde ces insectes d’en haut, non pas à ce qu’elle est rétractile dans l'intérieur du prolhorax, mais à ce que ce dernier, qui est très-convexe, la surplombe en quelque sorte et à ce qu’elle même est fortement penchée. Elle est plus ou moins grosse, ovalaire ou subcylindrique et a, en somme, la plus intime analogie avec celle de beaucoup de Scolytides. Les Polycaon , Exopioides et Psoa sont les seuls genres chez lesquels le prolhorax la laisse complètement à découvert. (1) Voyez plus haut, p. 508, note 2. 532 BOSTRlCn IDES. Les organes buccaux ne nécessitent aucune remarque particulière, si ce n’est qu’ils sont plus robustes (surtout les mandibules) que ceux des Ptiniores et souvent velus, ce qui est encore un caractère de Scoly- tides. Les yeux sont médiocres, arrondis ou subovalaires, assez saillants et constamment dégagés du prolhorax, à une grande distance duquel ils sont même souvent placés. Les antennes sont assez robustes cl leur massue ne varie que dans sa longueur relative avec celle des antennes. Il n’y a jamais aucune trace de séparation entre le pronolum et les pa- rapleurcs du prothorax, qui est très-souvent muni de tubercules, de pe¬ tites épines ou d’aspérités à sa partie antérieure. Les élytres sont très- souvent tronquées à leur extrémité, avec la troncature pourvue de saillies très-variables et caractéristiques des espèces. Quant aux pattes, les hanches antérieures sont remarquables par leur volume dans toutes les espèces; elles sont contiguës, sauf chez les Po- lycàon, et leurs cavités cotyloïdes sont ouvertes en arrière. Les inter¬ médiaires sont moins grosses , enfouies et un peu séparées par une étroite saillie qu’envoie entre elles le mésosternum. Les postérieures sont recouvertes dans près de leur moitié externe par les parapleures métathoraciques dans toutes les espèces dont la tête est invisible en dessus. Les trochanters sont internes et non situés dans l’axe des cuisses comme chez les Ptiniores. Les jambes sont fréquemment dcnliculées en dehors; dans les grandes espèces leurs éperons terminaux sont bien développés à toutes les pattes, dans les petites seulement aux antérieures, et l’interne est plus ou moins crochu. Les tarses sont distinctement composés de cinq articles (i), et il y a lieu de s’étonner que Latreille ait placé ces insectes parmi les Tétramères. Ils sont médiocrement allongés, comprimés, velus et, même quand ils se raccourcissent (Dinoderds, Rhizopeutha), leur 1er article conserve toujours sa petitesse relative. Au sommet du dernier il existe, dans la plupart des espèces, un onychium surmonté de plusieurs soies; mais comme il disparaît chez les petites, on ne peut le regarder comme caractéristique de la famille. Les segments thoraciques en dessous ne diffèrent pas de ceux des Ptiniores; les parapleuros métathoraciques sont seulement remarqua¬ bles par leur largeur. Les Rostrichides sont des insectes essentiellement ligniperdes, et parmi les espèces exotiques il en est de très-grandes qui doivent faire beaucoup de tort aux arbres qu’elles attaquent. Celles d’Europe étant plus petites et ne multipliant pas beaucoup, nous n’avons que médiocre- (1) Les Psoa n’en ont que quatre, selon tous les auteurs, et cela est vrai. Cependant je vois dans quelques exemplaires du P. viennensis une très-lin e et superficielle suture qui sépare du 1er article une petite portion basilaire qu i correspond au 1er article des autres espèces. L’exception que forment ces in¬ sectes serait dès-lors plutôt apparente que réelle. BOSTRICHIDRS. 533 ment à nous plaindre de leurs ravages (1). A de rares exceptions près, tous sont d’un noir uniforme. Les rapports et les différences qu’ils ont à l'état parfait avec les Pli- niores se retrouvent au même degrc entre les larves des deux fa¬ milles (2). Leur forme générale surtout est pareille, de sorte qu’il suf¬ fira d'indiquer les caractères qui les distinguent. Les deux seuls qui soient réellement essentiels sont la présence, chez celles des Bostrichides, d’antennes de quatre articles et l’absence complète des yeux. Leur corps est en outre moins ridé transversale¬ ment, ce qui rend ses segments plus distincts; ses rides s’effacent même entièrement à sa partie postérieure. Il est privé de spinules en dessus et n’a des poils que sur les trois derniers segments abdominaux. Ces lar¬ ves se changent en nymphe au milieu des détritus des galeries qu’elles ont creusées, sans se renfermer dans une coque, comme le font celles des Pliniores. En outre de leur analogie avec ces derniers, les Bostrichides en pré¬ sentent deux autres non moins évidentes avec les Clérides et les Scoly- lides. Leurs tarses sont en effet construits comme chez beaucoup d’es¬ pèces des premiers, ainsi que l’a fait remarquer Erichson (3), et, quant aux seconds, la chose est tellement évidente qu'elle n’a pas besoin d’être démontrée. La famille a pour type l’ancien genre Bostrichus établi par GeolTroy sur le Dcrmesles capucinus de Linné. Longtemps après, Fabricius eut le tort d’appliquer ce nom à des Scolytides en lui substituant celui d’ApATE, qui devrait par conséquent disparaître de la nomenclature enlo- mologique, si M. Guérin-Méneville , dans une nouvelle classification de ce groupe proposée par lui (4), n’avait pas conservé les deux noms, en appliquant celui de Fabricius à des espèces qui différent du type de Geof¬ froy par des caractères assez importants. Ce travail est le seul général dont ces insectes aient été récemment l’objet. J’ai conservé presque tous les genres qui y sont mentionnés, mais en les disposant dans un autre ordre. (1) La plus nuisible parait être le B. sexdentatus d’Olivier, dont la larve vit dans les sarments de la vigne; dans certaines années elle nuit beaucoup aux vignobles du midi de l’Europe. Pour ce qui la concerne en particulier, voyez entre autres un Mémoire de M. Kollar dans les Denscbrift. d. Wien. Acad. I. (2) Les meilleures descriptions qu’on en ait sont celles des Apcite capucina,sex- dentatajSinuata et Dufourii, données par M. Ed. Perris dans les Ann. d. 1. Soc. entom. 1850, p. 555, pl. 16, f. 1-14. — La première avait déjà été décrite par M. Ratzeburg, Die Forstins. I, p. 231, pl. 14, f. 33. — M. Lucas a fait connaître cellesdes.4. francisca eldactyliperda dans l’Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 462 et 464, pl. 39, f. 5detl»>. (3) In Wiegmanns Archiv, 1836, I, p. 46. (4) Ann. d. 1. Soc. entom. 1845, Sér. 2, III; Bullet. p. XVI. Co travail ne consiste qu’en un simple tableau synoptique. 534 BOSTMCHIDES. I. Tête dégagée du prothorax. a Antennes de 11 articles : Polycaon. a a — 10 — 1er article des tarses distinct : Exopioides. — — nul : Psoa. II. Tête cachée par le prothorax, invisible d’en haut. b Art. 1-1 des antennes plus longs que ceux de la tige, c Massue antennaire plus courte que la tige, en scie : Apate. cc — — longue — d Antennes de 10 articles. Leur massue perfoliée, serrée : Sinoxylon. — lâche : Xylopertha. dd Antennes de 9 art.; leur massue perfoliée : Enneadesmus . b b Art. 1-2 des antennes plus courts que la tige. Tarses de grandeur normale, leur 2e art. allongé : Bostrichus. — courts, ainsi que leur 2e article : Dinoderus, Rhizopertha. POLYCAON. De Casteln. in Silberm. Revue entom. IV, p. 30 (1). Menton fortement transversal, rétréci et largement échancré en avant; languette bilobée. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire, celui des maxillaires subfusiforme; tous deux tronqués au bout. — Mandi¬ bules robustes, larges, arquées en dehors; la gauche bitide à son extré¬ mité. — Labre court, arrondi, plus ou moins sinué et cilié en avant. — Tète découverte, allongée, tantôt régulièrement convexe, tantôt excavée en dessus. — Yeux plus ou moins distants du prothorax, assez gros, subglobuleux, saillants. — Antennes pas plus longues que la tête, de onze articles : 1 gros, obeonique, 2 presque aussi épais, beaucoup plus court, 3 petit, 4-8 graduellement plus courts, 9-11 formant une massue lâche, plus courte que le funicule, à articles 1-2 subtrigoncs, 3 oblongo- ovale. — Prothorax transversal, médiocrement convexe, rétréci en ar- (1) Syn. Psoa, Erichs. Nov. Act. Acad. nat. Curios. XVI, Suppl. I, p. 390. — Exops, Curtis, Trans. ofthe Linn. Soc. XVIII, p. 203. — Heterarthron, Gué- rin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom. 1845, Bullet. p. XVII, et Icon. d. Règne anim.; Ins. texte, p. 186. — Allæocnemis, J. L. Le Conte, Proceed of the Acad, of Philad. 1853, p. 232; pour ce genre rapporté dans l’origine aux Trogosi- taires parM. J. L. Le Conte, voyez Tome III, p. 572. — Melalgüs, Dej. Cat. éd. 2. p. 334. BOSTIUCIIWES. 535 rière, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytrcs un peu plus larges que le prothorax, allongées, cylindriques. — Pattes médiocres ; hanches antérieures un peu séparées; jambes an¬ térieures triangulaires, denliculées en dehors, terminées par un fort éperon crochu; 1er article des tarses très-court, mais distinct; le 5« pourvu d’un onychium. — Corps allongé, plus ou moins villeux. Insectes américains d’assez grande ou moyenne taille, ayant la forme générale des Bostricuus et divisibles en plusieurs sections de la ma¬ nière suivante : Les espèces typiques ont la tête régulièrement convexe, sans tuber¬ cules, ainsi que le prolhorax, les ély très régulièrement arrondies à leur extrémité et le corps médiocrement villeux. On n’en a encore décrit qu’une seule (t) commune au Chili ; mais il y en a plusieurs de Colom¬ bie et du Mexique dans les collections. L’espèce (Stoulii) àe Californie sur laquelle M. J. L. Le Conte avait établi un moment son genre Allæocnemis, avec des ély 1res faites de même, a la tête fortement concave sur le front, et la poitrine très- velue. Enfin les IIeterarturon de M. Gnérin-Méneville , d’après les carac¬ tères sommaires qu’il leur assigne, ne semblent différer des espèces ty¬ piques que par leurs ély très tronquées obliquement à leur extrémité, avec les bords de celle troncature carénés, et leurs pattes antérieures plus robustes (-2). J’ai exposé plus haut (p. 460) les motifs qui exigent que l’on con¬ serve au genre le nom de Polycaon , qui lui a été imposé par M. De Castelnau. (1) P. chiliensis , Casteln. toc. cit. (Psoa id. Erichs. loc. cit. pi. 39, f. 4; Ex. Bevani, Curtis, loc. cit. pl. 15, f. F; Ex. chiliensis, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile, Zool.; Col. pl. 26, f. 6). (2) M. Guérin-Méneville donne pour type à ce genre le Bostrichus femoralis de Fabricius et d’Olivier (Entom. IV, n°77, p. 9, pl. 3, f. 16 a b) et en décrit (lconogr. loc. cit.) une espèce nouvelle (H. truncatus) de la Guyane anglaise. — 11 est probable, comme il le pense, que YApate gonagra , Fab. Syst, El. Il, p. 380, des Antilles appartient aussi à ce genre. Je possède un insecte inédit du Mexique qui établit un passage insensible entre ces IIeterarturon et les espèces typiques. Ses élytres sont tronquées très- obliquement, avec un simple vestige de carène le long du bord externe de la troncature, et ses pattes antérieures sont pareilles à celles du P. chiliensis. 536 B0BTR1CIIIDBS. EXOPIOIDES. Guérin-Ménev. Ann. d. I. Soc. entorn 1845, Bullet. p. XVII (1). M. Guérin-Ménevillc n’assigne pas d’autres caractères à ce genre que d’avoir dix articles aux antennes comme les Psoa; mais la description qu’il donne de l’unique espèce (a) sur laquelle il l’a établi contient plu¬ sieurs traits qui peuvent contribuer à le faire reconnaître. Prothorax beaucoup plus long que large, rétréci en arrière et plus étroit que les élytres. — Celles-ci parallèles, très-allongècs, assez brus¬ quement déclives en arrière, pointues, avec le bord externe de la dé¬ clivité tranchant, ayant chacune près de leur milieu une côte abrégée en avant. — Pattes antérieures plus fortes que les autres, aplaties; leurs jambes fort courtes, terminées par un fort éperon recourbé, den- ticulées sur leur tranche externe. D’après cela, ce genre ne semble différer des Polycaon, notamment de ceux du groupe des Heterarthron, que par un article de moins aux antennes. PSOA. Herbst, Die Kæfer, VII, p. 214 (3). Menton petit, transversal, arrondi en avant; languette faiblement si- nuée. — Dernier article des palpes subovalaire et tronqué au bout. — Mandibules courtes, robustes, inermes, aiguës à leur extrémité. — La¬ bre indistinct. — Tête découverte, graduellement rétrécie en arrière; épistome déprimé, arrondi ou échancré en avant. — Yeux arrondis, assez gros et assez saillants. — Antennes plus longues que la tête, de dix articles : 1 gros, médiocre, obeonique, 2 court, un peu plus épais que les suivants, 3-7 courts, subégaux, 8-10 larges, déprimés, formant une massue lâche, aussi longue que le funicule. — Prolhorax transver¬ sal, carré ou légèrement rétréci en arrière. — Ecusson triangulaire, tronqué au bout. — Elytres allongées, subcylindriques ou subdéprimées, parallèles. — Pattes longues et grêles; hanches antérieures contiguës; jambes subarrondies; tarses plus longs qu’elles, tétraraères, le ler ar- (1) Voyez aussi son Icon. d. Règne anim.; Ins. texte, p. 187, où il a donné quelques détails sur le genre en changeant en celui que j’ai adopté, le nom d’ExoPsoiDEs qu’il lui avait imposé dans l’origine. (2) E. carinatus, lconogr. toc. cit.; de Bolivia. — Les Psoa rufipes de Boli- via, et gracUipes de Corrientes, décrits par M. Blanchard (in d’Orb. Voy.; En- tom. p. 205, pl. 19, fig. 3 et 5), me paraissent appartenir à ce genre plutôt qu’aux Polycaon. (3) Syn. Stenomera, Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom. 1850, p. 38. — Dermes- tes Rossi. B0STIMC1UDKS. 537 licle étant indistinct, le 5* sans onychiuin. — Corps allongé, tincmen villeux. Insectes fort différents des autres Bostrichides par leur facics , mais appartenant incontestablement à ce groupe, comme tous les auteurs l’ont reconnu. Cette différence dans leur facics tient moins à leur forme déprimée qu’à leur système de coloration, qui, dans les trois espèces connues (i), est d'un vert bronzé, avec les élytrcs d’un rouge de cinabre plus ou moins vif. Il existe en Algérie une quatrième espèce (2) sur laqueilc M. Lucas a fondé son genre Stenomera, qu’il a placé parmi les Clérides. Il lui as¬ signe onze articles aux antennes, mais je ne parviens pas à en voir plus de dix (s), et pour tout le reste les caractères sont identiques (4). Seu¬ lement, cet insecte est un peu plus petit et plus villeux que les espèces européennes, et sa couleur est d’un noir brunâtre, avec deux taches à la partie antérieure des élytres, la suture cl les bords latéraux de ces organes fauves. Les Psoa sont de taille en général assez grande et ont les mêmes ha¬ bitudes que les autres espèces de la famille. APATE. Fab. Syst. Entom. p. 54 (5). V Organes buccaux plus ou moins villeux. — Menton triangulaire, trans¬ versal; languette évasée et sinuée en avant. — Dernier article des pal¬ pes subcylindrique et tronqué au bout ; celui des labiaux plus court que celui des maxillaires. — Mandibules simples à leur extrémité, munies d’une petite dent médiane interne. — Labre assez saillant, transversal, tronqué ou légèrement arrondi en avant. — Tête subcylindrique, allon¬ gée; épistome en général muni d’une dent médiane. — Yeux distants du (1) P. viennensis , Herbst, loc. cit. pl. 109, f. 5a; Panz. Faun. Ins. Germ. XGVI, 3; Autriche. — italica, Dcj. Cat. éd. 3, p. 334 (Dermestes dulnus , Rossi, Mantis. I, p. 17); Italie. — Herbstiij Kiister, Die Kæfcr Europ. IX, 45; Italie mér. (2) Stenom. Dlanchardii , Lucas, loc. cit. p. 41, pl. 1, n° 1 a-e. (3) Les articles 3-7 sont très-serrés et presque confondus ensemble, du moins dans les deux exemplaires que j’ai à ma disposition. En admettant môme qu’il y en eût onze, je ne crois pas qu’il y ait là un motif suffisant pour faire de cet insecte un genre à part. (4) Ils ne le seraient pas, s’il était vrai que le labre est distinct et échancré, comme le dit M. Lucas. Mais je ne puis découvrir aucune trace de cet organe; ce que M. Lucas regarde comme tel, est le bord antérieur de l’épistome qui est en effet échancré, tandis que dans les autres espèces il est légèrement arrondi. (5) Syn. Licmperda, Pallas, Spicil. Zool. Ins. p. 7. 538 B0STRICU1DKS. prothorax, arrondis, saillants. — Antennes de dix articles : 1-2 au moins aussi longs que les cinq suivants, celui-ci allongé, 3-7 transversaux, ser¬ rés, graduellement plus larges; massue plus courte que la lige; ses ar¬ ticles transversaux, fortement en scie. — Prothorax transversal, con¬ vexe, plus ou moins tuberculeux ou âpre en avant, souvent muni de chaque côté en avant d’une épine recourbée; scs angles arrondis. — Ecusson en triangle tronqué au bout. — Elytres allongées, cylindriques, tronquées et dentées à leur extrémité chez la plupart. — Jambes tantôt denticulées, tantôt incrmes sur leur tranche externe ; l’éperon des an¬ térieures fort et crochu; tarses normaux, leur 5e article pourvu d’un onychium. Ce genre, ainsi restreint par M. Guérin-Méneville, comprend les plus grandes espèces de la famille ( terebrans , monaclia ), et les autres ne des¬ cendent pas au-dessous de la taille moyenne. Plusieurs ont sur le front une plaque de poils roux redressés, qui peut-être est propre aux mâles, et qui manque ou n’existe que très-rarement dans les genres qui sui¬ vent. Il y a de ces insectes en Europe, en Afrique et dans l’Amérique du Sud (t). SINOXYLON. Duftschm. Faun. Austr. III, p. 86 (2). Labre petit, fortement arrondi et cilié en avant. — Epistome coupé carrément à sa partie antérieure. — Antennes de dix articles: 1-2 plus longs que les cinq suivants ; leur massue plus grande que la tige, forte¬ ment en scie. — Elytres courtes, tronquées et dentées en arrière.— Jam¬ bes antérieures légèrement denticulées. — Corps assez court. — Le reste comme chez les Apate. Le type du genre est le Sinodendron muricalum de Fabricius, pe¬ tite espèce répandue dans une grande partie de l’Europe (ô). (1) Types : A. terebrans, Pallas, lcc. cit. pl. 1, f. 3; 01. Eatom. IV, 77, pl-.l, f- 4 [A. murieata Fab.); d’Afrique et d'Amérique. — monaclia, 01. loc. cit. p. 7, pl. 2, f. 9; du Sénégal. — francisca , Fab. Syst. El. II, p. 379 (9 carmelita Fab.; Var. A. rufiventris Lucas); d’Algérie. — Lignip. congener,' cylindrus, Gerstæck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 268; Mozambique. (2) Syn. Trypocladus, Guérin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom. 1845, Bullet. p. XVII. — Sinodendron Fab. (3) Fab. Syst. El. II, p. 377 [Bostr. bispinosus, Oliv. Entom. IV, n° 77, p. 11, pl. 2, f. 15). — Le S in. unidentatum Fab. des Indes orientales et le Bostr. sexdentatus Oliv., du midi de l’Europe, appartiennent aussi au genre, selon M. Guérin-Méneville. — S. conigerum, Gerstæck. Monatsber d. Berlin. Acad. 1855, p. 268. BOSTRICHIDES. 539 XYLOPERTHA. Guérin-Ménev. Ann. d. I. Soc. entom. 1845, Ballet, p. XVII. Genre voisin des Sinoxylon , et n’en différant que par la massue anlennaire plus ou moins lâche cl faiblement ou non en scie. Les espèces (t) sont de petite taille et peu allongées, comme celles des deux genres précédents. Dans le nombre il en est ( longicornis ) qui se font remarquer par la longueur de leurs antennes. ENNEADESMUS. Mulsant, Mém. d. l'Acad. d. Lyon , Sér. 2, Scienc. I, p. 208. Ce genre ne diffère du précédent que par ses antennes composées de neuf articles seulement, l’un de ceux compris entre le 2® et la mas¬ sue ayant disparu. Cette dernière est plus développée que celle des Si- noxylon, et un peu moins en scie. Il ne comprend jusqu’ici que le Iloslriclius Irispinosus d'Olivier (-2), décrit par cet auteur comme provenant de la Mésopotamie et retrouvé depuis dans le midi de la France. BOSTR1CHUS. Geoffroy, Hist. d. Ins. d. env. d. Paris, 1, p. 381. Tête assez petite, subovalaire, enfoncée dans le prolhorax jusqu’aux yeux; épistome en général légèrement échancré. — Antennes de dix articles : 1-2 moins longs que les cinq suivants, celui-ci obeonique, court; leur massue rarement aussi longue que la tige, non dentée, lâche ou assez serrée. — Prothorax souvent muni en avant de deux cor¬ nes redressées ou non. — Jambes antérieures le plus souvent inermes en dehors. — Corps allongé, subcylindrique ou un peu déprimé en dessus. Dans ces limites, ce genre ne comprend plus que des espèces voisines (1) Types : Ap. sinuata, d’Europe; minuta, de la Nouvelle-Zélande; Fab. Syst. El. II, p. 381; pour une figure du premier, voyez Germar, Faun. Ins. Europe, XX, 10; longicorniSj de Haïty; Oliv. Entom. IV, 77, p. 15, pi. 3, f. 18. — On en a décrit dans ces derniers temps quelques espèces nouvelles : A', ap- pendiexdata, Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 466; Algérie. — prœmorsa, Erichs. Arcliiv, 1847, I, p. 87; Pérou. — sericea, Muls. et Wachanr. Mém. de l’Acad. d. Lyon. Sér. 2, Scienc. II, p. 14; Caramanie. (2) Entom. loc. cit. p. 16, pl. 3, f. 19 a 6c. 540 BOSTIUCI1IDES. du Dcrmcstes capucinus Linné (i), d’Europe, l’une des plus remar¬ quables de la Iribu. Après les Apate, il comprend les plus grandes de celle dernière. Ces insectes varient beaucoup sous le rapport des cou¬ leurs, de la forme du prothorax, de celle des élytres qui sont le plus souvent arrondies et inermes à leur extrémité. Quelques-uns, propres à l’Amérique ( plicala Guérin-Ménev., inœqualis Dej.), se distinguent entre tous par leur couleur d’un gris cendré, varié de blanchâtre, leur prothorax bicornu en avant, leurs téguments tuberculeux en dessus et leurs élytres munies de côtes saillantes. Le genre parait répandu sur tout le globe, à en juger par les collections. DINODERUS. Steph. A. Man. of Brit. Col. p. 203. Mêmes caractères que les Iîostuichus, avec la massue antennaire plus longue que la tige et les tarses courts et robustes, mais conser¬ vant les mêmes proportions dans la longueur relative de leurs arti¬ cles. Le genre ne comprend jusqu’ici que deux petites et rares espèces (•-») de l’Europe boréale, dont l’une ( subslriala ) a été retrouvée en Autri¬ che et en Angleterre. Toutes deux sont allongées, subcylindriques, un peu déprimées, avec les élytres arrondies à leur extrémité. (t) Syst. nat. ed. 12, II, p. 562; Fab. 01. etc.; il y en a de nombreuses fi¬ gures au premier rang desquelles doit être placée celle de M. Curtis, Brit. Entom. VI, pl. 271. — Ici viennent encore : Ap. varia , Illig. Magaz. I, p. 172 (gallica Panzer, Dufourii Latr.); du midi de l’Europe. — luctuosa, Oliv. En¬ tom. IV, 77, p. 8, pl. 1, f. 6 (Var. nigriventris Lucas); du même pays et d’Algérie. — cornuta , Oliv. ibid. p. 7, pl. 1, f. 5; de Madagascar et de l’ile de la Réunion. — bicornuta, Latr. in Humb. et Bompl. Obs. d. Zool. II, p. 65, pl. 34, t. 6; du Pérou. — plicata, Guérin-Ménev. Icon ; Ins. texte, p. 185; de Colombie. (2) Apate substriata, elongata , Payk. Faun. Suec. III, p. 142; figurés tous deux dans Germar, Faun. Ins. Europ. XX, 11, 12. M. Asmuss (Ann. d. 1. Soc. entom. 1836, p. 625) a publié une notice tendant à prouver que ces deux es¬ pèces n’en font qu’une, dont la première serait la femelle, et la seconde le mâle. Mais comme il n’a pas observé leur accouplement, cette assertion n’est qu’à l’état de probabilité. — Stephens (loc. cit. p. 204) en décrit une troisième espèce (ocellaris) qui paraît avoir été trouvée en Angleterre dans des barriques de sucre, et qui dès-lors est très-probablement exotique. BOST IllCII IDES. 541 RHIZOPERTHA. Steph. IU. of Brit. Entom. 111, p. 354 (1). Menton transversal, légèrement arrondi en avant; languette allongée, entière, très-velue au bout. — Dernier article des palpes labiaux assez long, subfusiforme, celui des maxillaires très -allongé, cylindrique et acuminé au' bout. — Mandibules larges, fortement dentées, munies d’une dent interne, presque obsolète, près de leur sommet. — Labre saillant, tronqué de chaque côté en avant et cilié. — Tête courte, re¬ couverte. — Antennes de dix articles: 1-2 épais, celui-ci plus court, 3-7 très-petits et très-serrés, égaux, 8-10 formant une grande massue lâche et en scie. — l’rothorax subglobulcux, rugueux et tuberculé en avant. - Elytres allongées, cylindriques, ponctuées en stries, oblique¬ ment déclives à leur extrémité. — l’allés courtes: jambes munies en de¬ hors de denlicules espacés; tarses à articles 1 à peine visible en dessus, 2-4 très courts, subégaux, o très-long; crochets [>ei its. — Corps allongé, cylindrique. Le faciès du petit insecte (ü) qui constitue ce genre est complètement celui d’un lîostrichide ; mais ses tarses sont absolument pareils à ceux des Cissides, et c’est dans ce groupe qu’il a été placé récemment par M. Wollaslon (ô). On le trouve dans l’intérieur des maisons, où il se (1) Syn. Sinodendron, Fab. Entom. Syst.; Suppl. V, p. 156. (2) Stnod. pusillum, Fab. loc. cit. (3) lus. Maderens. p. 286. Nota. Indépendamment des espèces citées à l’appui des genres qui précèdent, les suivantes, que je ne sais* pas exactement auxquels de ces derniers il faut rapporter, existent dans les auteurs, sans préjudice de celles décrites par Fa- bricius et Olivier, qui ne sont pas comprises parmi elles. La patrie qui leur est assignée ne doit pas être prise trop à la lettre, les Bostrichides en général ayant une forte tendance au cosmopolitisme Esp. européennes : Apate prœusta, Germar, Reise n. Dalmat. ed. II, p. 226, pl. 8, f. 10-12. — Chevrieri , Villa, Col. Europ. duplet. p. 49; Lombardie. — Esp. de la Russie mér. : A. aterrima , Falderm. Faun. entom. Transe. II, p. 250. — Esp. africaines:.!, flavipes , Ulig. Magaz. I, p. 171; Algérie. — A. humeralis, Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 463 ; même pays. — A.pro- ducta, tonsa, crinitarsis , Imhotf, Verhandl. d. nat. Gesellsch. in Basel, V, p. 176; Guinée. — Esp. de Chine : A.rejecta , rufa , Hope, Trans. of the entom. Soc. IV, p. 16. — Esp. de l’Australie : A. collaris , Ericbs. Archiv, 1842, I, p. 148. — A. obsipa, Germar, Linnæa, entom. III, p. 242. — Esp. de la Nou¬ velle-Guinée : A. religiosa, Boisduv. Faun. d. l'Océan. II, p. 460. — Esp. de Taity : A. castanoptera, L. Fairm. Revue et Magaz. d. Zool. 1850, p. 50. — Esp. -de l’Amér. du Nord : A. serricollis (hamata? Fab.), aspericollis, Germar, Ins. Spec. nov. p. 464. — A. bicornis, Weber, Obs. entom. p. 91. — A. bi- 542 BOSTniCHIDES. comporte, au point de vue du régime, comme les Ptinus. Ainsi que plusieurs de ces derniers, il est devenu en partie cosmopolite ; mais sa patrie primitive paraît être le nord de l’Europe. cornis (bicornis? Weber), bicaudatus , basilaris, Say, Journ. of the Acad, of Pliilad. lit, p. 319; punctatus, V, p. 258. — Esp. de l’Amér. du Sud : A. un- cinata, Germar, Ins Spec. nov. p. 463; Brésil. — A. furcata , Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 83, pl. 16, f. 15; Brésil. — A. fossulata, de Corrientes; serrata, de Bolivia; Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 204. — Bostrichus pe- regrinus, eremita, curtidus, scabratus, Erichs. Archiv, 1847,1, p. 87; Pérou. — B. pulvinatus , mystax, rubustus, vilis, humeralis , Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 431 ; Chili. FAMILLE XLVI CISSIDES. Menton corné ; languette variable, sans paraglosses. — Deux lobes aux mâchoires, lamelliformes et ciliés. — Tête le plus souvent très- courte, recouverte par le prolhorax et rétractile dans l’intérieur de ce dernier. — Antennes de onze à huit articles, insérées au bord antérieur des yeux, terminées par une massue de trois, très-rarement (Lyctcs) de deux articles. — Pronotum séparé de chaque côté des paraplcures pro¬ thoraciques par une arête tranchante. — Hanches antérieures et inter¬ médiaires globuleuses et enfouies; les premières parfois subcylindriques et légèrement saillantes; les postérieures transversales; éperons termi¬ naux des jambes nuis ; tarses composés de quatre, très-rarement de cinq articles; le 1er toujours très-petit, peu distinct; le dernier long. — Abdomen composé en dessous de cinq segments; le 1er plus long que les autres. Les Cissidcs sont de petits insectes d’une forme en général régu¬ lièrement cylindrique, de couleurs uniformes, variant du brun noirâtre au jaune ferrugineux, criblés de petits points enfoncés sur les élytres et glabres ou finement pubescents. Leur tête, plus ou moins rétractile dans l’intérieur du prolhorax qui l'embrasse lâchement et envoie au-dessus d’elle une large saillie de son bord antérieur, est courte, large, arrondie et souvent rebordée en avant, surtout chez les espèces dont le front est concave. Une très-fine suture en sépare un court épistome parfois invisible. Par suite du rebord an¬ térieur dont il vient d’être question, les organes buccaux sont placés sur un plan inférieur à celui du front. 11 n’y a rien à en dire en dehors de la formule qui précède, si ce n'est que les mandibules sont assez ro¬ bustes, le labre toujours distinct, et que, pris dans leur ensemble, ces organes sont peu développés. Les yeux sont médiocres, arrondis et assez saillants; les antennes grêles, courtes, avec leur massue peu robuste et au moins de la longueur de la tige. Le prothorax est très-régulièrement cylindrique, tronque et 544 C1SSIDES. exactement de la largeur des ély très à sa base; la saillie de son bord antérieur varie beaucoup sous le rapport de la forme. L’écusson est très-petit, mais toujours distinct. Les élylres sont médiocrement allon¬ gées et même souvent courtes ; leur extrémité est toujours fortement arrondie. Les pattes sont courtes; les cavités cotyloïdes des hanches antérieu¬ res ouvertes en arrière, ces hanches elles-mêmes contiguës, un peu va¬ riables dans leur forme, comme on l’a vu plus haut, tandis que les in¬ termédiaires sont constamment globuleuses. Les jambes sont assez souvent denticulées en dehors et privées d’éperons terminaux. Les En- decatomus ont seuls cinq articles aux tarses, et chez les mâles seule¬ ment; les autres espèces n’en ont que quatre; les trois ou quatre pre¬ miers sont très-courts, subégaux, finement villeux en dessous, et, pris ensemble, n’égalent pas en longueur le cinquième qui est muni de deux crochets simples. L’abdomen est court; son ler segment est un peu plus long que le 2e, qui lui-même est un peu plus grand que chacun des deux suivants. La brièveté relative de cette partie du corps est due à l’ampleur du mé- lathorax dont les paraplcures sont étroites, subparallèles, avec leurs épi- mères peu distinctes ou nulles. Le mésoslernum est un peu incliné en avant , le prosternum extrêmement court et presque dépourvu de saillie postérieure quand les hanches antérieures sont contiguës. Les différences sexuelles, qui sont nulles le plus souvent dans les deux familles précédentes, sont communes dans celle-ci. Les mâles ont souvent sur la tête, ou à la partie antérieure du prothorax, des saillies qui manquent ou sont moins prononcées chez les femelles; quelque¬ fois (Orovuids) on les reconnaît à la grandeur de leurs mandibules. Les Cissides vivent exclusivement dans les bolets et les champignons, surtout ceux de consistance subéreuse. On les rencontre souvent dans ces productions cryptogamiques, en sociétés nombreuses, dont les in¬ dividus sont à des degrés divers de développement. Leurs larves (I) sont très-différentes de celles des Ptiniores et des Boslrichides et ressemblent de très -près à celles des Cryptophagus. (1) Pour une description générale et originale de ces larves, voyez Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Sc. d Liège, VIII, p. 511. Les espèces suivantes sont en outre connues, mais pour la plupart imparfaitement décrites, et les au¬ teurs ne sont pas d'accord entre eux sur plusieurs points importants, notam¬ ment sur le nombre des stemmates. — Ennearthron cornutum , Mellié, Ann. d. i. Soc. eutom. 1849, Bullet. p. XL; Ed. Perris, ibid. 1854, p. 639, pl. 18, f. 290-298. — Cis boleti, Mellié, loc. cit. 1848, p. 212, pl. 10, f. 6a. — C. la- minatus, Jaquemartii, Mellié, ibid. p. 319 et 329. — C. Melliei , Coquerel, ibid. 1849, p. 443, pl. 14, n° 2, f. 2-4. — C. alni (sous le nom de punctxdatus) , Lucas, Explor. d. PAlgér.; Entom. p. 469, pl. 40, f. 4. — Xylographus bos- trichoides, L. Dufour, Ann. d. 1. Soc. entom. 1850, p. 551, pl. 16, n° 4, f. 1-5. — Rhopalodontus perforatus, Mellié, ibid. 1849, Bullet. p. XL. CISSIDES. 5-15 Elles sont allongées, cylindriques, de consistance plus ou moins charnue et revêtues de poils en général peu abondants. La tête est cornée, ar¬ rondie et sans épislomc distinct. La bouche se compose : d’un labre transversal; de mandibules assez robustes, unidentées au côté interne ; de mâchoires terminées par un seul lobe, que couronnent quelques spinulcs et portant des palpes de trois articles; enfin, d’une lèvre infé¬ rieure charnue, d’une seule pièce, unie à la base des mâchoires et por¬ tant à son extrémité les palpes labiaux qui sont très-courts et bi-articulés. Le nombre des ocelles varierait de trois à six, selon les auteurs (l). Les antennes se composent de trois articles, dont le dernier est surmonté d’une longue soie. Les segments thoraciques et abdominaux diffèrent peu, sauf le prothorax qui est un peu plus grand que les autres. Les premiers portent des pattes courtes, en partie hérissées de poils et for¬ mées de cinq pièces, dont la terminale est un crochet corné et aigu. Le dernier segment abdominal est subcoriacé, déclive ou un peu concave et terminé par deux courtes épines cornées, un peu redressées, parallèles et peu distantes, quelquefois ( Mclliei ) par un tube corné et dentelé sur ses bords. Des neuf paires de stigmates, la première est située près du bord antérieur du mésolhorax, les autres au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. La métamorphose de ces larves a lieu dans les galeries où elles se sont développées. La nymphe ne présente de particulier que deux pa¬ pilles terminales et semi-cornées. Tous les détails qui précèdent ne s’appliquent qu’aux Cissidcs propre¬ ment dits. Ils ne conviennent qu’en partie aux Lyctüs, insectes ambigus que je comprends, non sans hésitation, dans la famille. La connaissance de la larve d’une de leurs espèces ( pubescens ) que M. Ileeger a dé¬ crite récemment (2), loin d’éclaircir la place que ces insectes doivent occuper, ne fait que la rendre plus incertaine. Cette larve, en effet, ne ressemble ni à celle des Colydiens, parmi lesquels la plupart des au¬ teurs placent ce genre, ni à celles des Bostrichides ou des Cissides qui précèdent, mais bien à celles des Scolytides et des Curculionides, dont elle est si voisine qu’à peine trouve-t-on quelques caractères pour l’en distinguer. Comme celles de ces derniers, elle est charnue, cylindrique, arquée (1) MM. Chapuis et Candèze en attribuent cinq â. toutes les espèces en géné¬ ral; M. Lucas, six au C. alni; MM. Ed. Perris et Coqucrel, trois aux espèces qu’ils ont décrites; M. L. Dufour, point au Xylographus bostrichoides ; quant à Mcllié, il mentionne simplement leur existence sans indiquer leur nombre. Il est très-probable que ce dernier est normalement de trois, et que les auteurs qui en assignent davantage à ces larves, ont, comme le dit M. Ed. Perris, pris pour des ocelles quelques tubercules bruns et piligères qui existent dans le voi¬ sinage de ces organes. (2) Sitzunsber. d. Wien. Academ. XI, 1853, p. 938, pl. 5, f. 1-10. ColcofHères. Tome IV. 3o Cl: SîtX.S. 546 et dépourvue de pattes et d'ocelles. La tête est cornée, petite, à peine de la largeur de la moitié du corps, ovale et tronquée antérieurement. Le labre est transversal, arrondi et fortement cilié en avant. Les mandibules sont très-larges à leur base, arquées, simples au bout et concaves au côté interne. Les mâchoires consistent en une tige robuste, allongée, renflée en dehors, portant un court palpe de deux articles et flanquée en dedans par un grand lobe aussi long qu’e'le, arrondi et cilié à son extrémité. Le menton est allongé, un peu rétréci dans son milieu et porte à son sommet une étroite languette pénicillée à son extrémité; les palpes la¬ biaux, très-petits et composés d'un seul article, sont insérés de chaque côté d’elle sur le menton même. Les antennes sont insérées près de la base des mandibules, très-courtes et composées de deux articles égaux. Les seg¬ ments prothoraciques et abdominaux sont semblables et séparés par des bourrelets de la partie inférieure du corps qui est presque plane. Le seg¬ ment terminal de l’abdomen est plus petit que les autres et arrondi au bout. M. Hceger avait rencontré ces larves dans des chênes abattus qu’elles perforent de galeries droites, creusées dans le bois même, et dans les¬ quelles elles se changent en nymphe sans aucuns préparatifs. Celte dernière ne présente rien de particulier. Les anciens auteurs n’avaient pas distingué ces insectes des Ano- BicM. Latreille qui, dès ses débuts, les en a séparés, sous le nom de Cis, les a de son côté placés dans son groupe hétérogène des Xylopha¬ ges, et en dernier lieu près des Apatf. et des Psoa (I). Bien que les auteurs modernes aient accepté presque unanimement cette double ana¬ logie, j’ai, avec M. Ed. Perris (2), des doutes sérieux sur sa réalité, et je me demande si ces insectes ne seraient pas mieux à leur place près des Cryptophagides et des Mycétophagides (ô). (1) Fabricius, Olivier, Panzer, Illiger, Paykull, etc. avaient laissé ces insectes parmi les Anobium. Latreille, en créant le genre Cis (Préc. d. car. génér. d. Ins. p. 50), l’avait d’aburd mis entre les Heterocerus et les Phloeotribus; mais dès l’Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. (XI, p. 228) on le trouve dans son groupe des Bostriclnens, où il l’a depuis laissé en variant seulement sur les genres qu’il mettait à côté. Dans son dernier ouvrage (Règne anim. éd 2, p. 94) il figure immédiatement à la suite des Bostiuchus et des Psoa. Comme on l’a vu précé¬ demment (p. 508, note 2), M. L. Redtcnbacher place ces insectes dans la môme famille que les Anobium et les Bostrichijs. (2) Ann. d. 1. Soc. entom. 1854, p. 644. (3) Outre que leurs larves ont la plus grande analogie avec celles des Cryp- toph *. gus, ainsi que je l’ai dit plus haut, il suffit de mettre ces insectes à côté de certaines espèces du même groupe, les Atomoria, et parmi les Mycétopha- gides, près du Triphyllus pmctàtus, par exemple, pour être frappé de leur ressemblance avec eux. C’est là même forme, le même système de coloration, une ponctuation identique, etc., tandis que leur analogie avec les Anobium ne porte réellement que sur la rétractilité de la tête dans l’intérieur du prothorax et la saillie du bord antérieur de ce dernier. Je m’en suis peut-être trop CISSJDES. 547 Le genre Cis était resté intact jusque dans ces dernières années, lors¬ que feu Mellié (1) en a publié une bonne monographie dans laquelle il l’a divisé en plusieurs. Depuis celte époque la famille ne s'est enrichie d'aucun genre nouveau. I. Tarses de cinq articles, au moins chez les mâles. Massue antennaire bi-articuléc; tète découverte : Lyctus. — tri-articulée ; — recouverte : Endecatomus . II. Tarses de quatre articles. a Antennes de 10 articles. b Tarses contractiles, reçus dans un sillon des jambes : Xylographus. bb — libres au repos. Jambes dilatées et dentées à leur sommet externe : Rhopalodontus. — simples : Cis. au Antennes de 9 articles : Ennearthron. aaa — 8 — c Jambes inermes en dehors : Ceracis. cc — dentirulées — Mandibules saillantes : Orophius. — courtes : Octotemnus. LYCTUS. Fab. Entom. Syst. Il, p. 502 (2). Menton en triangle fortement transversal et aigu; languette indis¬ tincte. — Dernier article des palpes maxillaires ovalaire, celui des la¬ biaux obeonique; tous acuminés au bout. — Mandibules assez larges, arquées et bidenlées au bout. — Labre transversal, bilobé cl cilié. — Télé découverte, courte, transversale; épistome séparé du front par un sillon très marque, placé sur un plan inférieur, largement échancré eu avant. — Yeux assez gros, arrondis, saillants. — Antennes médiocres, de onze articles : 1 épais et obeonique, 2 un peu moins gros, plus court rapporté aux auteurs qui se sont occupés de ces insectes, quand j’ai traité les deux familles nommées en dernier lieu, sans quoi je les eusse probablement placés près de ces dernières. (1) Ann. d. 1. Soc. entom. 1818, p. 205, pl. 9-12; le prodrome de ce travail avait paru antérieurement dans la Revue Zool. 1847, p. 108. Quelques mois plus tard, M. L. Redtcnbacher (Faun. Austr.; Die K