THOMAS LWC0LX CAvSET LIBRARY 1925 HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES V. PREMIÈRE PARTIE. fis «t/VX HISTOIRE NATURELLE / , 5 DES '" INSECTES, GENERA DES COLÉOPTÈRES EXPOSÉ MÉTHODIQUE ET CRITIQUE DE TOUS LES GENRES PROPOSÉS JUSQU'ICI DANS CET ORDRE D'INSECTES, M. Th. LACORDAIRE, Chevalier de l'Ordre de Léopold , Professeur de Zoologie et d'Anatomie comparées, à l'Université de Liège, Membre associé de l'Académie des sciences et belles-lettres de Belgique, etc., etc. TOME CINQUIÈME PREMIÈRE PARTIE. LES FAMILLES DES TÉNÉBRIONIDES^ CISTÉLIDES, NILIONIDES, PYTHIDES, MÉLANDRYIDES, LAGRIIDES , PÉDILIDES, ANTHICIDES, PYROCROÏDES, MORDELLIDES, RHIPIPHORIDES, STYLOPIDES, MÉLOÏDES ET OEDÉMÉRIDES. PARIS A LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, RUE HaUTEFEUILLE. 12. 1859. GENERA COLÉOPTÈRES. FAMILLE XLVIL TÉNÉBRIONIDES. Menton logé dans une échancrure ou porté par un pédoncule du sous-menxon plus ou moins saillant. — Languette tantôt cachée par lui, tantôt découverte, munie de paraglosses. — Deux lobes aux mà- choif es ; Finterne plus petit, souvent terminé par un crochet corné. — Mandibules courtes , robustes, arquées en dehors , échancrées au côté interne et munies d'une grosse dent molaire à leur base. — Yeux très -généralement grands, transversaux, échancrés ou sinués en avant. — Antennes de onze, rarement de dix articles, insérées latérar lement au-devant des yeux, sous un rebord de la tète. — Hanches jamais contiguës; les antérieures globuleuses, parfois un peu trans- versales ; leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière ; les intermédiaires souvent munies de trochantins ; les postérieures transversales ; tarses hétéromères : les quatre antérieurs de cinq, les postérieurs de quatre articles ; leurs crochets simples. — Abdomen composé de cinq seg- ments tous distincts; le pénultième plus court que les autres. Entre cette famille et les précédentes, il existe une lacune, en d'au- tres termes une absence de relations immédiates , ac<;ident qui s'est déjà produit plusieurs fois dans le cours de ce travail , inévitable, et dès-lors sans importance réelle. Les Ténébrionides forment en effet la Coléoptères. Tome V. i 2 TÉlrtBRlONIDES. tête de colonne, si l'on peut s'exprimer ainsi, d'une des grandes sec- tions de l'ordre des Coléoptères dans le système tarsal, celle des Hété- romères. Or, quelque rang qu'on assigne à cette section (i), elle reste isolée et forme un tout compacte, qui ne se laisse entamer par aucun autre groupe. On a pu en retirer quelques genres qui ont été reportés dans la famille des Colydiens; on n'a jamais songé à y introduire des espèces qui ne sont pas hétéromères à la façon des sieimes (2). Les auteurs les plus récents sont peu d'accord sur le nombre et les limites des familles qu'il convient d'y établir (3). Celle dont il s'agit en ce moment, est entendue ici telle qu'Erichson l'a composée (4), et correspond aux Mélasomes, aux Taxicornes et à la première tribu des Sténélytres de Latreille (5), aux Collaptérides et aux Coryssoptérides de Solier (6), enfin aux Latigènes de M. Mulsant (7). Plus tard, Erichson (8) y a compris également les Cistélides de Latreille. Il y a en effet l'a- nalogie la plus intime entre ces insectes et les précédents ; néanmoins, des raisons qui seront exposées plus tard, me déterminent à les regarder (1) Dans le système tarsa!, qui a pour base la décroissance du nombre des articles des tarses, la place des Hétéromères est indiquée d'elle-même; ils oc- cupent le centre de l'ordre des Coléoptères. Un savant entomologiste de notre époque, M. L. Redtenbacher (Faun. Austr. ; Die Kœf., p. 589), a cru devoir les retirer de là pour les reporter vers la fin de l'ordre, où il les a mis entre les Lycoperdines et les Scydménides. Les Diaperis, placées à leur tùte, les ratta- chent aux premières; les Anthicides, qui les terminent, aux seconds. L'une de ces analogies porte sur le régime, l'autre sur une ressemblance dans la forme générale. Mais, si l'on obtient ainsi, pour les extrémités de la longue cîiaine que forment ces insectes, deux transitions à demi -satisfaisantes, qu'a-t-on gagné pour les espèces intermédiaires, et quels rapports y a-t-il entre une Pimelia ou un Blaps et les deux familles en question ? M. L. Redtenbacher parait l'avoir senti; dans, la seconde édition de l'ouvrage ci-dessus^ qu'il publie eu ce mo- ment, il a restitué aux Hétéromères leur ancienne place. (2) Un seul genre (Heterotarsos) forme une exception à cet égard dans la section entière; ses espèces n'ont que quatre articles aux tarses antérieurs et intermédiaires et trois aux postérieurs. Mais, comme l'article, en apparence ab- sent, est représenté par un petit nœud, cette exception n'en est une qu'à moitié. Dans le cas même où ce nœud n'existerait pas, le rapport entre le nombre des articles serait conservé; les tarses postérieurs en auraient toujours un de moins que les autres. (.3) On trouvera en tête de l'ouvrage de M. Mulsant, cité plus bas, un exposé très-comple t de tous les changements qu'a éprouvés la classification de ces insectes^ (4) In Âgassiz, Nomenclat. Zool.; voyez le tableau des familles de l'ordre des Coléoptères. (5) Règne anim., éd. 2, V, p. 2. (6) « Essai d'une division des Coléoptères hétéromères et d'une monogra- phie de la faniille des Collaptérides. » Ann. d. 1. Soc. entom., III, p. 479. (7) Col. de France; Latigènes; iu-8». Paris, 1854. (8) Voyez sa « Faune des Coléoptères du Pérou » dans ses Archiv, 1847, L P- 121 • TÉrrÉBRIONIDBS. 3 comme vm groupe à part. Constitués de la sorte, les Ténébrionides forment une des grandes familles de l'ordre des Coléoptères. Le sous-menton de ces insectes présente une échancrure plus ou moins profonde, dont le fond est tantôt (Zopliozides , Érodiides, etc.) coupé carrément ou sinué (i), tantôt muni d'un pédoncule quadran- gulaire destiné à porter le menton. Dans ce dernier cas, entre le pé- doncule et les bords latéraux de l'échancrure, il existe deux sinus destinés à loger la base des mâchoires, mais qui sont souvent réduits à une étroite fissure. Les bords latéraux eux-mêmes, ou les dents laté- rales du sous-menton, comme je les appellerai, varient beaucoup sous le rapport de la longueur et de la forme : il leur arrive parfois (par ex. Elexophorus) d'envoyer une saillie qui se recourbe en dedans et cache le corps des mâchoires, dont la base reste seule visible. Le menton, toujours corné, remplit souvent l'échancrure du sous- menton. Quand cela n'a pas lieu, il peut être suborbiculaire (âkis), cordiforme et bilobé (Cryftoglossa), etc.; mais sa forme la plus com- mune, est celle d'un trapèze renversé ou d'un quadrilatère plus ou moins convexe en dehors, et dont les bords latéraux sont étroitement amincis. Lorsque cette forme s'exagère , comme cela a lieu chez la plupart des Pédinides, c'est-à-dire lorsque les parties latérales amincies s'élargissent et se détachent en avant de la partie médiane, qui, elle- même, est plus ou moins convexe sur sa face externe et souvent carénée, le menton paraît trilobé en avant. La languette cornée, coriace ou membraneuse, soit en totalité, soit en partie, est nécessairement recouverte par le menton, quand celui-ci remplit le cadre buccal. Elle ne se dégage que peu à peu de cet organe, et la saillie qu'elle fait au-devant de lui est très-variable. Ses paraglos- ses que je n'ai jamais trouvées absentes, consistent en deux petites la- melles, situées sur sa face interne et qui se recourbent en dedans sans se joindre en avant; les cils dont leur bord antérieur est muni, font plus ou moins saillie au-devant du corps de la languette et semblent lui appartenir. Très-souvent il existe à la base de cette dernière une ou deux de ces pièces accessoires dont il a déjà été question dans plusieurs familles, notamment dans celle des Staphyliniens. Les palpes labiaux présentent dans leur mode d'insertion une différence qui n'a pas encore été remarquée. Tantôt ils sont insérés sur les côtés de la languette, tantôt sur face externe, dans des fossettes de forme variable. Leurs supports, qui ne manquent presque jamais, adhèrent à la lan- guette et sont presque toujours articulés avec la pièce basilaire ac- cessoire dont il \ient d'être question. Le nombre des articles de ces palpes est, comme de coutume, de trois, dont le premier toujours très-petit et le dernier en général plus grand que le pénultième. (1) Dans ce cas, il existe presque constamment deux courts sillons qui partent des angles de l'échancrure et se dirigent eu arrière; c'est un dernier vestige des deux einus dont la lermotiire a lieu par degrés insensibles. 4 T]àNéBRIONIDES. Les mâchoires peuvent être, comme la languette, cachées en totalité ou en partie par le menton. Leur lobe externe est toujours plus grand que l'interne, large, tronqué en avant et muni de poils longs, rigides et très-serrés. Des poils analogues, qui garnissent en dedans le lobe interne, voilent souvent sa forme réelle. Il est presque toujours assez étroit, et tantôt presque droit ou cultriforme, tantôt terminé en crochet aigu. 11 afTecte môme quelquefois ( Strongylides ) la forme d'une griffe très-grèle. Ce crochet corné, qui est dans certains cas (quelques Piméliides vraies et Pycnocéridcs) bifide, est loin d'avoir l'importance que Latreille lui avait attribuée. Des quatre articles que comptent les palpes maxillaires, le 1*'' est toujours très-petit, le 2'' allongé et en cône arqué, le 3^ très-généralement plus petit que le dernier; celui-ci est le plus souvent triangulaire ou fortement sécuriforme. Il est extrêmement rare (Calognathus, Phrenapates) que les man- dibules s'allongent et s'écartent de la forme indiquée dans la formule caractéristique de la famille. Leur face inférieure est plus ou moins concave et irrégulière , leur échancrure interne occupée par des poils plus ou moins abondants ou une membrane, et la dent molaire de leur base en forme de disque plan et sans stries. Leur extrémité est bifide ou entière ( i ) , et ce caractère a généralement une valeur plus que générique. Souvent le labre est caché sous l'épistome, ou le dépasse faiblement. Mais il est tout aussi commun qu'il en soit autrement, et dans une foule de genres, cet organe est complètement libre et laisse voir la membrane qui l'attache à la tête (2). Cette dernière varie considérablement sous tous les rapports. Elle est très-souvent engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux; mais assez souvent aussi, elle se prolonge en arrière de ces organes. La forme (1) Lorsqu'elles sont bifides, la fissure qui les rend telles partage ordinaire- ment leur extrémité en deux parties égales et se prolonge plus ou moins, en formant un sillon sur leur bord externe ou dorsal. Ce sillon n'existe pas quand elles sont entières, mais alors la fissure terminale est ordinairement remplacée par une petite échancrure de leur bord inférieur, placée à peu de distance de leur sommet. C'est dans ce sens que doivent être entendus ces mots : mandibules entières ou simples. (2) Solier (Ann. d. 1. Soc. entom. V, p. 304 note, pi. 6, f. 21 et 22) a signalé et figuré chez les Nj'ctéliides une pièce lamelieuse située, dit-il^ à la partie supé- rieure de la bouche, entre les mandibules, et munie en dessous de deux ran- gées de longs cils. Je l'ai retrouvée, en effet, non-seulement chez la plupart des espèces de ce groupe, mais chez plusieurs Asidides américains des genres Pele- CYPHORUs etPaiLOLiTHUs; elle s'étend ordinairement jusqu'à la partie antérieure du labre, qu'elle tapisse ainsi en dessous. C'est évidemment l'analogue de la lame que j'ai signalée chez les Cebrio (tome IV, p. 239) et qui, à son tour, cor- respond aux Parachilia, découvertes par Erichson chez les Lamellicornes. J'i- gnore si cette pièce, qui se détruit aisément lors de la dissection des organes buccaux, existe chez toutes les espèccB de la famille. TÉNÉBRI0NIDE3. 9 des dilatations que ses bords latéraux ou joues envoient au-dessus des antennes, mérite une attention particulière. Ces orbites antea- naires affectent deux formes différentes. Dans la grande majorité des espèces, elles sont plus ou moins larges et arrondies, faiblement ou non redressées , tandis que dans plusieurs groupes (Méracant bides , Mégacantliides , etc.), elles sont courtes, trigones, redressées, en un mot pareilles à des oreillettes. Cette dernière forme coexiste toujours avec un brusque rétrécissement de l'épistome, un labre très-saillant et des mandibules un peu allongées, de sorte que la tête est alors ter- minée par un museau quadrangulairc. Pour plus de brièveté, j'ap- pellerai Otidogènes, les espèces cbez lesquelles les orbites antennaires sont ainsi faites, et Platygènes, celles où elles affectent la forme indi- quée en premier lieu. En avant de ces orbites , les bords latéraux de la tête se rétrécisserit peu à peu ou brusquement. Dans l'un comme dans l'autre cas, ils embrassent l'épistome proprement dit, qui fait en avant d'eux une saillie plus ou moins forte, parfois (la plupart des Diapérides) nulle (<). Souvent il est séparé des parties environnantes par un sillon en arc de cercle ou quadrangulaire. Dans les premiers groupes de la famille, ce sillon est très-sujet à disparaître et en général peu apparent. A d'assez rares exceptions près, les yeux sont ^nds, transversaux, plus ou moins entamés par les joues en avan\, et souvent en outré rétrécis par des orbites postérieures. Les antennes varient à un degré extraordinaire, sans être jamais pec- tinées ni flabellées (2), et ce sont les modifications graduelles et sans fin qu'elles subissent, qui sont en grande partie la cause des difficultés que présente la classification de la famille. Leur caractère le plus con- stant, est l'allongement de leur 3^ article. La disparition du 12* ou sa fusion plus ou moins complète avec le 10*, ne s'observe que chez les Mélasomes de Latreille. Il y a dans le mode d'insertion des antennes, deux types distincts , qui confirment la division des espèces en Platy- gènes et Otidogènes. Chez les premières, elles sont constamment insé- rées au-dessous du niveau du bord supérieur des mandibules; chez les secondes, elles le sont plus haut, de sorte qu'une ligne tirée à (1) La partie de la tête antérieure au front et aux orbites antennaires n'est par conséquent pas formée par l'épistome seul. J'ai cru néanmoins pouvoir lui conserver ce nom, attendu qu'en régis générale, comme chez les autres Co- léoptères, c'est lui qui en constitue la plus grande portion. Le nom de chaperon, que lui ont donné quelques auteurs, me paraît devoir être réservé pour les groupes chez lesquels la partie antérieure de la tête surplombe les organes buc- caux, comme chez lus Lamellicornes, par exemple. (2) 11 y a cependant une exception chez une espèce inédite du genre Penthe (Anorops Dej.) : les quatre derniers articles de ses antennes sont fortement pectines. C'est, à ma connaissance, la seule de toute la famille qui soit dans ce cas. 6 TÉlrtBRIONIDKS. partir de leur nœud articulaire passe au-dessus du niveau en ques- tion. Leur premier article est tantôt en grande partie invisil)le, tantôt entièrement à découvert, quand on regarde la tête d'en haut. Cela dé- pend à la fois de la longueur de cet article et du plus ou moins de saillie des orbites antennaires. La forme du prothorax est trop variable pour qu'on en puisse rien dire en général, sauf pour ce qui concerne la distinction de son pro- notum d'avec ses flancs ou parapleures. La fusion complète de ces parties n'a lieu que chez les Leptodes, quelques Tentyriides (Evanio- SOMUS, Melaphorus), Adéliides (Apocrypha, Cononotus) et beaucoup de Strongylides (Cyphonotus, Spheniscus, etc.). L'écusson est souvent très-petit ou nul chez les espèces épigées, à l'exception des Molurides, chez lesquels il est très-grand, mais situé sur le pédoncule du mésothorax qu'il recouvre en grande partie, en ne pénétrant que très-peu ou pas du tout entre les élytres. Celui des au- tres espèces est, au contraire, presque toujours distinct, mais presque constamment de grandeur médiocre. Les élytres embrassent tantôt fortement, tantôt faiblement l'arrière- corps. Il est nécessaire ici de distinguer de leurs parties descendantes ou les épipleures proprement dites, une bande lisse qui longe ou plutôt forme leur bord inférieur, attendu qu'elle fournit souvent de bons ca- ractères, pour distinguer non-seulement les genres, mais les groupes supérieurs aux genres. Cette bande sera désignée sous le nom de repli cpipleural {<). La famille est remarquable par le grand nombre d'espèces aptères qu'elle renferme. Néanmoins, quoique ce caractère acquière par là plus d'importance qu'il n'en a ordinairement, ce n'est pas un caractère de premier ordre, et c'est à tort que Latreille et sur- tout Solier lui ont donné cette importance. Il y a des genres (par ex. Helops) qui renferment des espèces, les unes privées, les autres pour- vues d'ailes inférieures. L'absence de ces organes a souvent pour conséquence la soudure des élytres entre elles. (1) Lorsque les élytres embrassent faiblement le corps, chez les Coléoptères en général, le repli épipleural se confond avec les épipleures et devient plus ou moins horizontal. La dislinetion indiquée dans le te\te n'est alors ni nécessaire ni même possible. Elle ne devient telle que lorsque les élytres, embrassant for- tement le corps, les épipleures acquièrent une largeur plus ou moins grande. Si, jusqu'ici^ ce repli a échappé k l'attention des entomologistes, c'est qu'il est presque exclusivement propre à la famille actuelle. Il manque dans les autres ou n'y existe qu'en vestige, et ne peut, dès-lors, servir à rien. Il est absent, par exemple, chez tous les Curculionides à épipleures larges (Brachycerus, Hippo- RHiNL'S, etc.); parmi les Carabiques, il y en a un très-étroit chez les Cychrus, les Teflus, etc. Les deux auteurs les plus récents qui ont écrit sur les Ténébrio- nides, Solier et M. Mulsant, n'ont pas fait la distinction dont il s'agit. Partout Solier nomme les épipleures, quand elles sont bien développées, flancs des ély- tres; M. Mulsant, quelle que soit leur largeur, les appelle simplement repli. J'ajouterai, cependant, qu'il est le premier qui en a tiré un bon parti, et que c'est lui qui m'a mis sur la voie. TÉNÉBRIONIDES. 7 L'écartement des pattes de chaque paire, à leur naissance, est un des caractères importants des Ténébrionides. Il les distingue des autres familles des Hétéromères, à l'exception des Cistélides, oii il en est de même chez quelques genres. Ce caractère ne souffre aucune exception. Les hanches antérieures de ces insectes sont généralement très- grosses; celles des Cossyphides seuls sont remarquables par leur extrême petitesse. De globuleuses qu'elles sont ordinairement, elles deviennent un peu transversalement cylindriques chez un assez grand nombre d'espèces (par ex. la plupart desDiapérides); celles des Sphe- Niscus sont ovoïdes, et en partie dégagées de leurs cavités cotyloïdes ; enfin, il y a même un genre (Cyphonotus) chez lequel elles sont co- niques et très-saillantes; mais cette exception est unique. Les hanches intermédiaires sont globuleuses ou brièvement ova- laires. Les trochantins dont elles sont accompagnées dans les deux tiers au moins des espèces, n'avaient pas été signalés jusqu'ici. Quant aux hanches postérieures, leur forme est déterminée par celle d'une saillie que le premier segment abdominal envoie entre elles, et que je désignerai simplement sous le nom de saillie intercoxak. Sou- vent elle est étroite, acuminée en avant, et alors sa pointe est presque toujours reçue dans une échancrure du bord postérieur du métaster- num ; mais presque aussi souvent , elle est plus ou moins large , pa- rallèle sur les côtés ou ogivale. Dans le premier cas, les hanches en question sont fortement transversales ; dans le second, plus ou moins brièvement ovalaires et même parfois (Elenophorus) globuleuses; mais toujours les cuisses postérieures se meuvent sur elles pendant la marche. Après les hanches, les caractères les plus importants que fournissent les pattes, résident dans les jambes et les tarses. Les premières sont d'autant plus épineuses et munies d'éperons bien développés, que les espèces sont plus épigées, plus agiles à la course, ou fouisseuses; quand.ces habitudes disparaissent ou s'afiaiblissent, les jambes sont beaucoup plus lisses, et leurs éperons, au plus médiocres, sont très-souvent réduits presque à rien ou nuls. Les mêmes raisons expliquent aussi pourquoi, dans le premier cas, les tarses sont généra- lement épineux ou garnis de cils, tandis que dans le second, leur sur- face inférieure est revêtue de poils souvent villeux ou formant une brosse. Le pénultième article de ces organes est, dans l'immense ma- jorité des espèces, parfaitement entier; mais il existe çà et là quelques genres et même un groupe entier (Hétérotarsides) chez lesquels il est subbilobé, c'est-à-dire cordiforme et excavé en dessus pour recevoir le dernier article. La simplicité des crochets des tarses est constante. L'étude de la partie inférieure du corps présente un intérêt particulier. La brièveté relative du pénultième segment abdominal est très-pro- noncée dans la grande majorité des espèces, mais vers la fin de la famille, ce caractère s'affaiblit, et le segment en question est peu diSé- rent du troisième. 8 TBKEBRIONIDBS- Solier est le premier qui ait signalé l'eitréme brièveté du méta- sternum chez beaucoup de ces insectes (i). Elle est souvent telle, que les hanches postérieures sont très-faiblement séparées des intermé- diaires. Ce caractère est toujours accompagné d'une forte irrégularité des bords antérieur et postérieur de ce segment thoracique, entamés qu'ils sont par les cavités cotyloïdes des deux dernières paires de pattes. Ce raccourcissement du métasternuni a d'autant plus d'impor- tance qu'il est indépendant de la forme générale du corps (i). Je ne connais que très-peu de genres (par ex. Helops, Hedyphanes) où il est court ou allongé, selon les espèces. Le métasternum envoie constamment, entre les hanches intermé- diaires, une sailUe en général assez large. Il concourt, comme de cou- tume, avec le mésosternxmi, à fermer leurs cavités cotyloïdes au côté externe. Toutes les fois que les trochantins, dont il a été question plus haut, manquent, les deux segments thoraciques se rejoignent sm* une plus ou moins grande étendue et serrent de près les hanches. Si les trochantins existent, ils se rejoignent encore assez souvent, mais sur une plus faible étendue, et les cavités cotyloïdes sont plus ou moins bâillantes en dehors (2). Le plus ordinairement ils restent séparés, et ces cavités sont alors complétées par les épimères mésothoraciques. Les épisternums du métathorax sont souvent très-larges, quand ce der- nier est court, carrées ou fortement arrondies au côté interne, et leurs épimères sont très-réduites et même nulles. Elles ne manquent jamais lorsque le métasternum est allongé, mais toujours elles sont fort petites. La forme et les rapports du mésosternum avec la saillie prosternale varient beaucoup. Les épimères mésothoraciques sont extrêmement réduites dans les premiers groupes de la famille, ordinairement li- néaires et placées soit en dehors, soit en arrière des épisternums, ou les embrassent dans ces deux directions (:>). Mais bientôt elles s'agran- (1) Anu. d. 1. Soc, cntom., III, p. 497. M. Mulsant (Col. d. France ; Latigènes) n'a pas tenu compte de cette particularité dans les caractères de la famille ni dans ses formules génériques. Il s'est ainsi privé d'un grand secours dans sa classification. (1) Le métasternum, par exemple, est très-court chez les Tentyriides, qui sont, pour la plupart, des insectes allongés ; il est long chez les Diaperis, qui sont globoso-ovaîaires, et chez les Hemicyclus, ipii sont orbiculaires. Je pourrais citer une foule d'exemples de ce genre. (2) Ce bâillement n'est pas du tout produit, comme on pourrait le croire, par la présence des trochantins, car il est rare (par ex. Sepidum) que ces derniers remplissent complètement le vide ainsi formé en dehors des hanches. Il y a même des cas où les trochantins soRt très-petits et le vide en question plus grand que de coutume. (3) Quand les épimères sont situées en arrière des épisternums, ceux-ci en- trent nécessairement en contact avec les élytres ; mais l'inverse n'a pas tou- jours lieu quand elles sont externes, attendu qu'elles peuvent être abrégéo» TÉNÉBRIONIDES. 9 dissent et se mettent, comme je l'ai dit plus haut, en rapport avec les cavités cotyloïdes intermédiaires. 11 y a même des groupes (par ex. Cnodalonides) où elles sont presque aussi grandes que les épisternums. Enfin, quant au prosternum, parmi les modifications qu'il éprouve, deux surtout méritent d'être signalées. Parfois (Cryptochilidcs, plu- sieurs Molurides) son bord antérieur s'évase en formant une sorte de large mentonnière qui reçoit la partie inférieure de la tète au repos. Ailleurs (Méracanlliides, Mégacanthides, etc.), ce même bord est échan- cré au point que les cavités cotyloïdes antérieures ne sont plus fermées en avant que par un mince filet. La tète alors, quand elle se contracte, s'appuie presque sur les hanclies antérieures et sur Ici base de la saillie prosternale, qui est perpendiculaire à l'axe du corps. Les différences sexuelles sont en général nulles chez les Ténébrio- nides. Quand elles existent, les plus apparentes consistent dans la pré- sence de cornes sur la tête des mâles (quelques Diapérides), la dilata- tion de leurs tarses antérieurs et intermédiaires (Pédinides, Hélopides, plusieurs Adéliides), l'existence d'une touffe de poils sur leur abdomen (Blaps), ou, ce qui est excessivement rare et ne se voU que chez quel- ques Strongylium, en ce que leur abdomen a six segments ventraux au lieu de cinq. Quant aux habitudes de ces insectes, le nom de Ténébrionides est loin de convenir à tous. Si la plupart d'entre eux recherchent^ en efi'et, l'obscurité, il en est d'autres, même parmi les premiers groupes de la famille, qui se plaisent à la lumière et dont l'activité ne se déploie que sous l'action des rayons du soleil. Parmi ces espèces diurnes, les unes (par ex. Zophosis, Pimelia, Nyctelia), étant aptères, sont condamnées à vivre sur le sol. Les autres, presque toutes exotiques (par ex. Stron- gylides), se trouvent sur les feuilles ou sur les troncs des arbres ; à peine en connaît-on quelques-unes (par ex. Nephodes) qui fréquentent les fleurs. Les espèces lucifuges présentent des modifications analogues dans leurs mœurs. Celles que Latreille avait réunies sous le nom de Mélasomes, vivent presque exclusivement dans les endroits sablonneux, les terrains secs et arides, les ruines et autres lieux semblables ; tandis que les Taxicornes et les Ténébrionites du même auteur s'abritent plus volontiers sous les écorces ou (Diapérides) dans l'intérieur des bolets. La règle générale sous ce rapport, comme sous celui du régime, est que les insectes parfaits continuent le genre de vie de leurs larves. Sauf pour ceux qui se nourrissent de végétaux cryptoganimes, ce ré- gime est presque exclusivement saprophage. La livrée des Ténébrionides est en harmonie avec leurs mœurs. Un noir profond, que relèvent rarement des reflets bronzés ou des taches blanches, constitue ordinairement celle des espèces épigées ; parmi les autres, beaucoup rivalisent, sous ce rapport, avec les insectes ornés de en avant. J'avais cru d'abord pouvoir tirer parti de ce caractère^ mais souvefit il est simplement spécifique. 10 TÉNÉBRI0NIDE3. couleurs variées ou métalliques. La pluptirt des espèces lucifuges sont recouvertes, peudant la vie, d'une elïlorescence pruineuse qui se re- nouvelle après avoir été enlevée. Chez quelques-unes, cette sécrétion consiste en une substance qui ressemble, à s'y méprendre, à des fils de toiles d'araignée (Eurychora), ou (Steunodes) en un liquide dont la production n'a lieu que dans des points déterminés du corps et qui, en se desséchant, forme des taches d'un blanc pur ou jaunâtre. Une foule de ces mêmes espèces lucifuges, surtout celles qui vivent sous les écorces ou qui sont bolétophages, exhalent une odeur particuhère, d'une nature aiQjnoniacale ; chez celles qui sont épigées et souter- raines, elle est ordinairement remplacée par une odeur fétide et qui persiste longtemps après qu'on les a touchées. Enfin, parmi les Méla- somes, beaucoup sont remarquables par la ténacité de leur vie ; on en a vu prolonger leur existence pendant plusieurs mois, en ayant le corps traversé par une épingle (>). Ce sont presque les seuls Coléoptères chez lesquels des faits de ce genre aient été observés. La distribution des Ténébrionides épigés est une des plus tranchées qui existe parmi les insectes. Dans l'ancien continent, l'Afrique tout entière , le pourtour de la Méditerranée et les régions cfui avoisinent la mer Caspienne , constituent trois grands centres dans lesquels ils abondent. Les Indes orientales et l'Australie n'en possèdent qu'un petit nombre. Dans l'Amérique du Sud, la Patagonie entière, la Ré- pviblique argentine , le Chili, BoUvia et le Pérou, sont les seules ré- gions de ce vaste continent où ils soient très-multipliés. Dans celle du Nord ils commencent à apparaître dans les plaines à l'Est des Montagnes rocheuses, et leur nombre va toujours en s'accroissant, à mesure qu'on avance à l'Ouest. La Californie et les régions encore imparfaitement explorées du Nouveau-Mexique, semblent être dans ce continent la patrie spéciale de ces insectes. Mais le fait le plus im- portant à constater, c'est que, sauf quelques Opatrum, pas une de ces formes américaines ne rentre dans les genres propres à l'ancien conti- nent, et vice versa. Il y a même mieux, l'Amérique du Nord et celle du Sud ne semblent pas jusqu'ici posséder un seul genre en com- mun. Les Ténébrionides non épigés sont distribués sur le globe d'a- près d'autres lois. Il y en a partout, mais plus qu'ailleurs dans les régions intertropicales de l'Amérique du Sud. Ce qui vient d'être dit des habitudes variées de ces insectes à l'état parfait, convient à leurs larves (2). Mais il est extrêmement remar- (1) J'ai rapporté dans le temps (Ann. d. Se. nat. XX, p. 275) le fait d'une espèce (c'était un Entomoderes) prise par moi dans le Tucuman, au mois de mai, et qui n'avait cessé de vivre qu'au mois de novembre suivant. (2) Pour des détails généraux sur ces larves, voyez Erichson, Archiv, 1842, I, p. 365; Westwood, An Introd. to the mod. class. of Ins. I, p. 316; Chapuis et Candèzc, Mém. d. l.Soc.d.Sc. d. Liège, YIII,p.513; Mulsant, Col. d. France; Latigèues, p. 27; et Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. cntora. 1857, p. 343. TÉNÉBRIONIDES. 11 quable qu'elles soient aussi homogènes, sous le rapport de l'organisa- tion, dans une famille ou l'instabilité de la forme générale et de tous les organes est portée à ses dernières limites. Elles se ressemblent, en effet, tellement qu'on ne peut les distinguer génériquement qu'à la taille, la couleur, la ponctuation ;, l'absence ou la présence des stem- mates et surtout à la structure du dernier segment abdominal et de ses appendices. Quelle que soit la forme des insectes parfaits, et cette forme est souvent courte, large et ventrue, ces larves sont toutes très-allongées, grêles, subcylindriques ou un peu déprimées, et ont en même temps un aspect rigide, dû à des écussons cornés ou parcheminés qui revê- tent leurs segments, tant en dessous qu'en dessus. Leur tète, égale- ment cornée, est convexe en dessus, et son épistome est distinct. Leur bouche, un peu inférieure, est composée du labre, de deux mandibules robustes et bifides à leur extrémité ; deux mâchoires coudées, libres, terminées par un seul lobe spinosule ou muni d'un crochet corné, et portant des palpes de trois articles ; enfin d'un court menton précédé d'une languette charnue assez saillante, et portant des palpes très- petits et bi-articulés. Les antennes, insérées latéralement, près de la base des mandibules, sont composées de quatre articles, dont les deux intermédiaires sont les plus longs. Les organes de la vision manquent souvent, et, quand ils existent, leur nombre varie de deux à cinq. Le prothorax est généralement un peu plus allongé que les deux autres segments thoraciqucs, qui sont peu difTérents des huit premiers seg- ments de l'abdomen. Le dernier segment abdominal se distingue des précédents par sa forme et les saillies, consistant souvent en deux crochets, dont il est muni. En dessous, il est pourvu ordinairement d'un mamelon bifide, rétractile et servant de point d'appui à la larve pendant la locomotion. Les pattes, plus ou moins épineuses, se com- posent de cinq pièces dont la dernière, représentant le tarse, est courte et crochue; les antérieures sont un peu plus grandes et plus robustes que les autres. Les neuf paires de stigmates sont situées : la première près du bord antérieur du mésothorax, les autres à quelque distance des angles antérieurs des huit premiers segments abdominaux. Par suite de la rigidité de leur enveloppe cutanée, qui ne leur per- met pas de contracter et de distendre leur corps, comme le font les larves charnues, celles-ci ont des allures particulières. Ainsi que l'a fait remarquer M. Ed. Perris, quand elles sont en mouvement, leurs pattes agissent seules, et la partie postérieure du corps semble inerte et être traînée à la remorque par l'antérieure. Le mamelon du dernier seg- ment abdominal ne pousse pas le corps en avant, mais agit d'une manière passive pour l'empêcher de rétrograder. Quelques-unes de ces larves, quand le moment de leur métamorphose est venu, déploient une certaine industrie pour protéger leur existence pendant l'état de torpeur qui va s\iivre. Les nymphes, outre quelques tubercules pili- 12 TÉNÉBRIONIDES. gères sur le prothorax, présentent sur les côtés de l'abdomen des sail- lies variables selon les espèces, parfois assez bizarres, et qui leur sont presque exclusivement propres dans l'ordre entier des Coléoptères. Si l'on excepte Latreille et M. de Castelnau (•), la famille, telle qu'elle est conçue ici, n'a encore été traitée dans son ensemble que par des auteurs de Faunes locales européennes (2). La Monographie des Collaptérides de Solier (3), citée plus haut, en comprend à peine la moitié. C'est le travail le plus important dont ces insectes aient été encore l'objet et le seul qu'il y ait lieu de mentionner ici. Je ne m'étendrai pas sur les dilTicultés exceptionnelles que présente la classification de cette famille; elles sont connues de tous les ento- mologistes qui ont abordé son étude. Celle qui suit est basée sur des caractères négligés jusqu'ici, ou auxquels on n'a pas accordé la valeur qu'ils me paraissent avoir, c'est-à-dire l'absence ou la présence des trochantins intermédiaires, les dimensions en longueur du métaster- num, l'insertion des palpes labiaux sur la languette, la forme des orbites antennaires et la vestiture des tarses. Le lobe interne des mâ- choires et l'atrophie des ailes inférieures, ne viennent qu'en secondé ligne. Du reste, aucune des innombrables modifications qu'éprouvent tous les organes n'a été négligée. Quelque excessif que puisse paraître le nombre des groupes que j'ai admis en combinant tous ces carac- tères, je crois qu'il y aura plutôt lieu de l'augmenter que de le res- treindre par la suite ; quelques-uns d'entre eux, en effet, contiennent encore des éléments douteux. Aucun d'entre eux n'est supérieur aux autres, ni ne contient des (1) Hist. nat. d. Col. II, p. 179. La classification exposée dans cet ouTrage est la mémo, pour ce qui concerne ses bases, que celle de Latreille. (2) Après M. Mulsant, dont le travail a été mentionné plus haut, on ne peut guère citer, parmi les auteurs contemporains, que M. L. Redtenbacher. Ce sa- vant entomologiste (Faun. austr. ; Die Kœfer, éd. 2, p. 577) divise les Hétéro- mères en treize familles d'égale valeur, dont les quatre premières (Piméliides, Diapérides, Téuébrionides, Hélopidcs) rentrent parmi les Ténébrionides. C'est, comme on le voit, l'ancienne division de Latreille et Dejean. (3) Solier a divisé ses Collaptérides en quinze tribus dont il a traité qua- torze, qui ont paru dans trois recueils différents : 1° Annales de la Société en- tomologiqne de France III, p. 506, Érodites; IV, p. 249, Tentyrites; p. 509. Macropodites; V, p. 5, Pimélitcs; p. 303, Nyctélites; p. 403, Asidites; p. 635, Akisites; VI, p. 151, Adélostomites; VIL P-6, Tagénites; p. 159, Sctiurites; IX, p. 207, Praocites ; X, p . 29, Zophérites. 2» Mémoires de l'Académie de Turin, sér. 2, VI, p. 213, Molurites. 3" Baudi e Truqui, Studi entomologici, p. 155, Blapsites. — Son travail a été récemment complété par MM. Mulsant et Rey, qui ont donné une Monographie de la quinzième tribu, celle des Pédinides. — Dans la partie entomologique de l'ouvrage de M. Gay sur le Chili, Solier, en rédigeant les Hétéromères (II, p. 125), a modifié son travail primitif en établissant trois nou- velles tribus, sous les noms de Nyctérinoides, Oligocaroïdes et Blapstinoïdes. Toutes trois sont composées des éléments les plus disparates. TÉNÉBRIONIDES. (3 formes qu'on puisse regarder comme plus spécialement typiques de la famille. Par suite également de rextrèmc variabilité de tous les or- ganes, aucun d'eux ne peut être caractérisé en peu de mots. Seule- ment, afin d'éviter d'inutiles répétitions, il m'a paru convenable de les diviser en deux sections, basées principalement sur l'absence ou la présence des trochantins intermédiaires ('). SECTION I. Hanches intermédiaires sans trochantins, étroitement enchâssées dans leurs cavités cotyloïdes. — Epimères mésothoraciques séparées de ces dernières par le mésosternum et le métasternum. — Orbites antennaires jamais en forme d'oreillettes. Ces trois caractères sont les seuls qui soient invariables. Il en existe beaucoup d'autres qui sont très-importants, mais tous sujets à des exceptions plus ou moins nombreuses (2). Ainsi, ces insectes ont pres- que tous la languette recouverte par le menton ou très-peu saillante ; les palpes labiaux insérés sur ses côtés, près de la base ; le dernier article des palpes maxillaires non ou faiblement sécuriforme; les mandibules bitides à leur extrémité; l'écusson nul ou très-petit; lo métastermmi très-court ; les tarses épineux ou garnis de cils rigides ; enfin, les ailes inférieures absentes. Mais toutes ces particularités se retrouvent communément dans le reste de la famille. La section ne comprend qu'une partie des Mélasomes de Latreille ou des Collaptérides de Solier. Parmi les genres qui la composent, il en est chez lesquels le menton recouvre complètement la languette et les mâchoires, tandis que chez les autres, il laisse plus ou moins à découvert ces organes, ou au moins l'un d'eux. J'ai cru devoir, d'après cela, diviser la section actuelle en deux groupes secondaires ou Co- hortes. (1) J'ai cru un moment pouvoir, d'après l'inseition des palpes labiaus et quelques autres caractères, diviser la famille en deux tribus qui eussent cor- respondu assez exactement aux Collaptérides et aux Coryssoptérides de Solier ; mais je rae suis bientôt aperçu que les limites entre ces tribus n'existaient pas. La nécessité de diviser ces insectes en un grand nombre de groupes deviendra plus démontrée à mesure qu'on les étudiera davantage. Pour ce qui me con- cerne, je ne me fais aucune idée quelconque de ce que c'est qu'un Mélasome, un Taxicorne, un Ténébrionite^ ou un Hélopien, dans le sens qu'on attache géné- raJement à ces mots. (2) L'absence des trochantins intermédiaires n'est elle-même pas exclusive- ment propre à la section actuelle. H existe dans la suivante trois genres (Ma- CHLA, CossYPHUs, Delognatha);, et même un groupe entier (Ulomides) qui n'en ont pas. Mais j'ai mieux aimé y admettre ces exceptions, que de violer toutes les analogies, en introduisant ces insectes ici. 14 TÉNÉBR10NIDE3. COîiOîlTE I. Menton remplissant en entier l'échancrure du sous-menton et ca- chant complètement la languette et les mâchoires. — Sous-menton sans pédoncule. Cette cohorte comprend trois des huit tribus que Solier a étahUes parmi ses CoUaptéridcs brachyglosses ou platygènes (')j à savoir ses Érodites, Tentyrites et Macropodites. Mais ces groupes ne suffisent pas pour exprimer convenablement les différences plus que génériques qui existent entre ces insectes, et des genres dont Solier n'a pas parlé ne peuvent y prendre place, de sorte que ces trois groupes me pa- raissent devoir être portés à sept. La languette de ces insectes est constamment libre derrière le men- ton, cornée ou au moins coriace, très-souvent échancrée en avant, et, sauf chez les Épitragides, j'ai trouvé partout les palpes insérés tout-à- fait sur ses côtés et à sa base ; chez les Épitragides, ils le sont sur sa face externe, mais très-près des bords latéraux. Les mandibules sont toujours bifides au bout. Ces deux caractères sont les plus constants. Tous les autres, même ceux qu'on regarde comme éminemment carac- téristiques des Mélasomes de Latreille, notamment rabsencc des ailes inférieures, sont sujets à des exceptions. Sauf la plupart des Épitragides, ces insectes sont épigés et presque tous de couleur noire. Les neuf dixènies de leurs espèces habitent l'ancien continent. On n'a jusqu'ici aucun renseignement sur leurs premiers états. L Hauches postérieures obliques, subcontiguës. Zophosides. n. — perpendiculaires à l'axe du corps. a Saillie intercoxale très-large. b Eperons des jambes très-longs et très-grêles. Érodiides. bh — médiocres ou petits. c Epistome trapéziforme. Adesmudes. ce — trilobé. Corps dblong; prothorax fai])lement transversaL Mégagémides. — suborbiculaire; prothorax très-court. Épiphysides. (1) Solier, après avoir divisé ses Collaptérides en Brachyglosses et Phanero- glosses, d'après le plus ou moins de saillie de la languette, a, plus tard (Ann. d. 1. Soc. entom.X, p. 29), substitué à ces noms ceux de Platygènes et de Micro- gènes, cmiiiiinlés à la grandeur relative du menton. ZOPHOSIDES. IS a a Saillie intercoxale au plss médiocrement large. Corps aptère (1). Tentyriides. — ailé. Épitragides. TRIBU I. ZOPHOSIDES. Languette divisée en deux lobes grêles et divergents. — Lobe interne des mâchoires inerme. — Labre saillant. — Tète courte, fortement engagée dans le prothorax; épistome graduellement rétréci, tronqué ou échancré en avant. — Yeux supérieurs. — Antennes de onze arti- cles. — Prothorax aussi large que les élytres à sa base, tranchant et parfois foUacé latéralement. — Ecusson nul. — Hanches intermé- diaires longitudinalement ovalaircs; les postérieures très-allongées, obhques, subcontiguës ; éperons des jambes très-longs et très-grêles ; tarses grêles, cylindriques, glabres et pauci-épineux. — Métasternum assez long, coupé obUquement do chaque côté en arrière ; ses épister- nums très-larges, arrondis ou anguleux au côté interne ; ses épimères nulles. — Epimères mésothoraciques linéaires, externes. — Saillie prosternale étroite, lanciforme, reçue dans un sillon du mésosternum ; celui-ci étroit, allongé. A l'exemple de Latreille, on a coutume de placer son genre Zophosis dans le même groupe que IcsErodius. C'est en effet avec ces insectes qu'il a le plus de rapports ; mais il en diffère par un si grand nombre (^ particularités, qu'il me paraît indispensable de l'isoler. H s'éloigne même de tous les Ténébrionides sans exception par la forme du mé- tasternum et la direction des hanches postérieures, qui rappellent les parties analogues des Dytiscides. Cette analogie très-réelle, et qu'au- cun auteur n'a signalée, est en outre fortifiée, chez la plupart des es- pèces, par la forme générale du corps, qui reproduit souvent ceUe propre à la famille en question. ZOPHOSIS. LiTR. Gen. Crust. et Ins. II, p. 146. Dents latérales du sous-menton échancrées, avec leur angle interne aigu. — Menton transversal, anguleux sur les côtés, rétréci et échan- cré en avant. — Dernier article des palpes labiaux subovalaire, celui des maxillaires allongé, subsécuriforme. — Mandibules déprimées, bifides à leur extrémité. — Labre transversal, entier. — Tête engagée (1) Parmi les espèces connues, trois seulement appartenant aux genres Eury- METOPON et Arthroconus, sont ailées. 16 TÉNÉBRIONIDES. jusqu'aux yeux inclusivement dans le prothorax ; épistome court, fai- blement échancré ou entier en avant. — Yeux médiocres, supérieurs, obliques, rétrécis en avant. — Antennes courtes, grêles, rigidules, subcylindriques, à articles 3 plus long qae les autres, 4-8 égaux, 9-l«0 plus gros, transversaux, H aussi grand que 10, ovalaire et acuminé. — ProthO'rax contigu aux élytres, fortement transversal, profondément et subquadrangulairement échancré en avant, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs embrassant les épaules des élytres. — Celles-ci de forme variable, carénées latéralement; leurs épipleures larges, sans repli. — Pattes postérieures beaucoup plus longues que les autres, surtout que les antérieures; les jambes de celles-ci un peu trigones, les autres filiformes; l^"" article des quatre tarses postérieurs beaucoup plus long que le 5*; crochets médiocres. — Corps glabre. Ces insectes, de taille très-inférieure à la plupart des Erodius, et dont quel(iues-uns môme figurent parmi les plus petits de cette sec- tion, sont également de forme beaucoup plus variable que les espèces du genre en question. Quelques-uns (par ex. trilimata, minuta) sont brièvement ovalaires et convexes, d'autres (par ex. quadrilineata) ellip- tico-ovales, peu convexes et plus ou moitis allongés ; entre ces deux formes principales, on trouve tous les Intermédiaires. Il n'est pas rare que leurs élytres présentent des côtes plus ou moins saillantes; mais la plupart n'en ont aucune trace. Enfin , leur livrée noire est parfois relevée par des reflets bronzés. Ce sont également des insectes plus agiles que les Erodius et dont la distribution géographique est plus étendue. En Afrique où sont con- centrées la grande majorité de leurs espèces, ils s'étendent jusqu'au cap de Bonne-Espérance ; en Asie, il y en a jusque dans la Songarie ; en Europe, on n'en a rencontré que dans les parties les plus méridio- nales de ce continent (i). (1) Solier (Ann. d. 1. Soc. cntom. III, p. 603) en a décrit 32 espèces, parmi lesquelles figurent celles qu'ont connues les anciens auteurs (Erod. testudina- rius, frilineatus, planus, muricatus, inimdus, quadrilineatus) , sauf le lœvi- gatus d'Herbst et d'Olivier, qui peut-être est un Erodius; il ne mentionne aucune espèce asiatique. Les suivantes ne figurent pas dans son travail : Esp. de Grèce : Z- ovata, Brullé, Expéd. d. Moiée; Entom., p. 190. — Esp. africai- nes : Z. personata, Erichs. in Wagners Reise, p. 176; Algérie. — plicata, va- gans, Brullé in Webb et Berthel. Canar. ; Entom., p. 64; Canaries. — ango- lensis, Erichs. Archiv, 1843, I, p. 236; Angola. — Reichei, Reiclie in Galin. Voy. en Abyssin.; Zool., p. 362, pi. 21, f. 8, et Guérin-Ménev. in Lefebvr. Voy. en Abyssin., p. 319, pi. 5, f. 1. — agaboides, convexiuscula, Gersta-ck. Mo- natsber. d. Berlin. Acad., 1854, p. 530; Mozambique. — Esp. asiatiques : Z. ru- gosa, ovata [Pedinus acummatus Fischer d. Waldh.), Falderm. Faun. entom. Transe. 11, p. 4, pi. 1, f. 10, 9; Russie mér. — nitida, Gebler, Bull, de l'Acad. d. Sl-Pétersb. 111, p. 100; Songarie. — scabriuscxUn, rotundata, Ménétr. Ins. rec. p. Lehm., part. 2, p. 2; Turcoméuie. ÉRODUDES. 17 TRIBU II. ÉRODIID&S. Languette subquadrangulaire, échancrée en avant. — Lobe interne des mâchoires inerme. — Tête courte^ fortement engagée dans le pro- thorax. — Antennes de dix articles apparents, le onzième très-rare- ment distinct. — Prothorax aussi large que les élytres à sa base, plus ou moins tranchant sur les côtés. — Ecusson nul. — Hanches postérieures très-fortement séparées, brièvement ovalaires ; jambes antérieures dé- primées et bidentées en dehors; les éperons de toutes très-longs; tar- ses grêles, à articles obconiques, canaliculés en-dessous et pauci- épineux. — Saillie intercoxale très-large, parallèle, arrondie en avant. — Métasternum très-court ; ses épisternums larges , arrondis au côté interne ; ses épimères nulles. — Epimères mésothoraciques très-petites, postérieures. — Mésosternum et prosternum larges, contigus, séparés par une suture rectiligne. ' On voit par cette formule que, tout en conservant une partie des caractères essentiels des Zophosis, ces insectes en diffèrent profondé- ment par leurs hanches postérieures et la structure de leurs segments thoraciques en-dessous. A ce double point de vue, ils ressemblent complètement à quelques Adesmiides et aux Épiphysides qui suivent. Us forment par conséquent de la manière la plus manifeste le trait d'union entre ces deux deîniers groupes et le précédent. Sous lo rapport de la forme générale, ils ont la plus intime ana- logie avec les Zophosis, leur prothorax étant, comme chez ces der- niers, exactement contigu aux élytres et de la même largeur que ces organes à sa base ; mais ils sont en général plus épais et, par suite, d'un faciès plus massif. Parmi leurs organes buccaux, les mandibules et le labre présentent seuls quelques différences qui n'ont rien de constant; les premières sont sujettes à avoir en-dessus une dent plus ou moins saillante, à quelque distance de leur extrémité qui est bifide, comme de coutume, et le second n'est pas toujours distinct. Les yeux varient dans leur forme et leur position. Quant aux antennes, leur onzième article n'est jamais absent, à proprement parler; mais à l'exception d'un très-petit nombre d'EROoius , il est emboîté dans le dixième, au sommet duquel il n'apparaît plus que comme un petit appendice spongieux, qui parfois (Leptonychus) s'agrandit et s'étend sur les deux faces de l'articlG en question. Les tarses diffèrent de ceux des Zophosis par la forme obconique de leurs articles, et les cils épineux, un peu plus longs et en général plus nombreux, dont ils sont munis. Coléo-ptéres . Tome V. 2 18 TÉNÉBRIONIDES. Les Érodiides sont exclusivement propres à l'ancien continent. S'il faut en juger par les Erodius, les seuls d'entre eux sur les habitudes desquels on ait quelques renseiguements, ils se plaisent dans les en- droits sablonneux, sont diurnes et courent avec agilité. I. Yeux médiocres, supérieurs ou latéraux, non transversaux. a Labre à peine ou non distinct. Dernier article des antennes ovalaire, allongé : Leptonychus. — — court, en forme de bouton : Arthrodeis. b Labre saillant : Erodius. U. Yeux transversaux, très-allongés. Cuisses rétrécics à leur base, en massue au bout : Anodesis. — comprimées, à peine rétrécies à leur base : Diodontes. LEPTONYCHUS. Cheyrol. in Silberm. Revue entorn. l, p. 26. Menton transversal, rétréci et fortement échancré en avant. — Der- nier article des palpes ovalaire. — Mandibules larges, dilatées exté- rieurement en une lame tranchante. — Labre indistinct. — Tète assez coiirte, plane, presque carrée; épistome tronqué en avant avec ses angles antérieurs coupés obliquement. — Yeux médiocres, longitudi- naux , déprimés. — Antennes longues, grêles, à articles i épais i cylindrique, les suivants obconiques ; 3 notoblement plus long que 2 et que 4-9, ceux-ci subégaux, H allongé, ovalaire, déprimé, spongieux au bout et sur les côtés, — Prothorax transversal, profondément échancré en demi-cercle en avant, un peu arrondi sur les côtés anté- i-ieurs, faiblement bisinué à sa base. — Elytres de la largeur du pro- thorax en avant , elliptico-ovales et gibbeuses ; leurs épipleures arrondies, avec leur repli très-large à sa base, très-étroit dans sa moitié postérieure. — Pattes assez longues; cuisses comprimées, un peu rétrécies à leur base; jambes antérieures médiocrement larges, très-fortement bidentées en dehors ; dernier article des tarses aussi long au moins que les autres réunis; leurs crochets très-longs, très-grêles et faiblement arqués. Ce genre se distingue essentiellement de tous ceux de ce groupe par la forme du dernier article de ses antennes, la dilatation de ses mandibules en dehors et la longueur des crochets de ses tarses. Les deux espèces ( i ) dont il se compose, sont d'assez grande taille, noires (1) L. erodioides, Chevrol. loc. cit., p. 27, pi. 1, avec des détails. — MaiUei, Solier, Aun. d. 1. Soc. entom. 111, p. 512. ÉRODUDES. 19 OU d'un brun-rougeâtre, et ont les élytres couvertes d'aspérités qui se changent en petits tubercules arrondis sur leur partie postérieure. Toutes deui sont du Sénégal. ARTHRODEIS. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. III, p. 513. Menton transversal, anguleux sur les côtés, rétréci et triangulaire- ment échancré en avant, sillonné sur la ligne médiane. — Dernier ar- ticle des palpes subovalaire. — Mandibules épaisses à leur base, dépri- mées au bout; leur dent supérieure distincte. — Labre à peine distinct. — Tête courte, fortement engagée dans le prothorax; épistome séparé du front par une carène , rétréci et faiblement échancré en avant. — Yeux supérieurs, déprimés, obliques. — Antennes courtes, robustes, à articles 1 épais, 2 plus court, aussi large, 3 un peu plus long que les suivants, 4-9 courts, égaux, 10 en forme de bouton transversal. — Prothorax convexe , transversal , fortement échancré en avant, tronqué à sa base. — Elytres aussi larges que lui, brièvement ova- laires, à peine atténuées en arrière ; leurs épipleures arrondies, avec leur repli assez large en avant, effacé en arrière. — Pattes courtes ; cuisses comprimées, peu rétrécies à leur base; jambes antérieures très-fortement bidentées; tarses courts, le 1^' article des postérieurs aussi long que le 4« ; leurs crochets médiocres. Petits insectes ressemblant assez aux Byrrhus pour la forme, et fa- cilement reconnaissables par la carène de leur épistome et la structure de leurs antennes. Leurs élytres ne présentent jamais ces côtes si communes chez les Erodius, et sont simplement ponctuées, ainsi que le prothorax. Solier en a décrit trois espèces (i) d'Egypte; il y en a dans les auteurs quatre autres qu'il n'a pas connues, et qui sont ori- ginaires de l'Asie et d'Afrique (2). (1) A. rotundatus, obliteratus, cruciatus, Sol., toc. cit., p. 515. (2) Erodius ferrugineus, Fischer d. Waldh. Lettre à PancJer^ p. 12, et Ento- mogr. d. 1, Russie II, pi. 20, f. 6; de la Taitaric. — Er. glohosus, Falderm. Faim, entom. Transe. II, p. 3, pi. 1, f. 11 {Er.'persicus,orienlalis,YA\à. olitn; Dej. Cat.); TiuToménie, Perse. — Arthr. snbcoslatus, Briillé in Webb et Ber- thel. Canar.; Entom., p. 63; Canaries. — A. globosus, Reiche et Saulcy, Ann. d. î. Soc. entom., 1857, p. 186; Syrie. h'Erodius punctatostriaius de Quensel (in Schœnherr Syn. Ins. I, p. 125, note a, pi. 2, f. 4) me parait, d'après la desciiption et la Cgure, appartenir aussi à ce genre. Quensel l'indique, avec doute, comme étant d'Afrique. 20 TéNÉBRIONIDES. ERODIUS. Fab. Syst. Entom. p. 258. Menton transversal , anguleux latéralement, rétréci et assez forte- ment échancré en avant, avec un sillon médian peu marqué, souvent nul. — Dernier article des palpes légèrement sécuviforme. — Mandi- bules larges à leur base, déprimées à leur extrémité , avec une dent supérieure peu distincte, canaliculées en dehors; le bord inférieur du canal dilaté et tranchant. — Labre saillant, en carré transversal ou trapéziforme. — Epistome trapéziforme et tronqué ou échancré en avant. — Yeux supérieurs, petits, déprimés et obliques. — Antennes de longueur et grosseur variables, grossissant peu à peu, à articles 3 plus long que les autres, 4-9 subégaux, 10 tantôt guère plus long et emboîtant le 11« qui est spongieux et peu apparent, tantôt allongé, avec le 11^ aussi long que lui, spongieux au bout et sur les côtés (i). — Prothorax convexe , faiblement rétréci, et fortement échancré en avant, plus ou moins bisinué à sa base. — Elytres aussi larges que lui en avant, convexes, elliptico-ovales, carénées latéralement ; leurs épi- pleures larges, avec leur repli occupant toute leur hauteur en avant, puis diminuant peu à peu. — Pattes médiocres; cuisses comprimées, peu rétrécies à leur base; jambes antérieures de forme variable; tarses grêles, leur dernier article plus long que le l^'' ; crochets longs et grêles. — Corps plus ou moins court, elUptico-ovale. Genre nombreux et dont les anciens auteurs n'ont connu qu'un petit nombre d'espèces, tandis que SoUer me paraît avoir multiplié outre mesure ces dernières {t). Ce sont des insectes de forme épaisse, mas- sive, néanmoins très-agiles, et dont les élytres en général plus ou moins granuleuses, présentent ordinairement, outre la carène latérale, une ou deux côtes plus ou moins obtuses et rarement entières. L'immense majorité de leurs espèces habitent le littoral africain de (1) Il en résulte, dans ce dernier cas, une forme voisine de celle du dernier article des Leptonychus, mais qui n'est cependant pas générique, attendu, comme le dit Solier, qu'entre les trois espèces (Olivieri, lœvigatus, granu- losus) qui présentent ce caractère et celles dont les antennes sont à l'état nor- mal, il y a un passage par le bilineatus. Solier nous apprend qu'il avait d'abord eu l'idée d'établir, sur les trois espèces en question, un genre propre, sous le nom de Dimeriseis. (2) Linné n'en a connu aucune; Fabriciiis une seule [gibhus] ; Olivier et Herbst trois (gibbus^ bilineatus, lœvigatus). Solier en décrit 51, mais il convient lui- même que plusieurs sont douteuses. Depuis son travail, on n'a publié que les trois suivantes: E. hicarinatus, Wagneri,¥,v\chè. in Wagners Reise in Algier. m p. 175. — fimhriatus, Ménétr. 1ns. rec. p. Lehm. part. 2, p. 1; Bokhara. ÉRODIIDGS. 21 la Méditerranée; les autres, l'Europe australe et l'Asie; leurs limites géographiques sont : au sud, le Sénégal, au nord, les déserts à l'est de la mer Caspienne. ANODESIS. SoLiEB, Ann. d. l. Soc. entom. III, p. 594. Genre très-voisin des Erodius , et n'en différant que par les deux caractères qui suivent. Yeux transversaux, très-allongés. — Cuisses rétrécics à leur base, en massue à leur extrémité. A ces particularités s'ajoute, dans l'unique espèce (') du genre,' un fades un peu différent de celui des Erodils, et dû à ce que les élytres sont moins rétrécies à leur extrémité. Solier signale encore le menton, dont la face externe est un peni gibbeuse et sans sillon médian; mais ce caractère n'a guère d'importance. Cet insecte est assez grand et fine- ment ponctué sur toute sa surface, sans aucun vestige do cotes sur les élytres. Le Sénégal est sa patrie. DIODONTES. • • Solier, Ann. d. l. Soc. entom. lU, p. 518 (2). Menton transversal , anguleux sur les jpôtés , rétréci et fortement échancré en avant, sillonné sur la ligne médiane. — Dernier article des palpes -maxillaires allongé, en cône renversé, celui des labiaux ova- laire. — Mandibules robustes, de même épaisseur partout, canaliculées en dehors ; leur dent supérieure distincte. — Labre en triangle arrondi au bout et cilié. — Tùte subarrondie ; épistome un peu rétréci, plus ou moins épaissi et tronqué en avant. — Yeux très-élroits, linéaires, déprimés et transversaux. — Antennes médiocres, robustes, grossissant peu à peu, à articles 1 épais, 3 plus grand que les autres, 4-9 obconi- (1) A. Cleryi, Sol. loc. cit., p. 595, pi. 14, f. 17-19. — L'Anod. giganteus de MM. Reiche et de Saulcy (Ann. d. L Soc. entom. 1857, p. 187, pi. 5, f 3) ne tient plus au genre actuel que par ses yeux transversaux; ses cuisses sont faite.s comme celles des Erodius. Il s'éloigne en outre des deux genres par les épi- pleurcs de ses élytres dépourvues de repli et sa forme générale ipii ressemble complètement à colle de cei tains Praocis. On pourrait, dès lors, en faire un genre intermédiaire entre les Erodius et celui-ci. 11 paraît répandu en Syrie, dans la Natolic et k Mésopotamie. Latreille a parlé de cet insecte, sous le nom d'Erodius laticollis, dans le DicUonn. class. d'Hist. nat. Xllî, p. 575. (2) La même année (1834) que Solier publiait cette partie de son travail, M. Curtis (Brit. Entom. XI, pi. -496) a fondé un genre Diodoktus parmi les Hy- ménoptères de la famille des Crabroniles. J'ignore si ce nom est antérieur à celui de Solier. 22 TÉNÉBRIONIDES. ques, subégaux, 10 plus grand et plus large. — Prothorax transversal, convexe, rétréci en avant, légèrement lobé au milieu^e sa base, forte- mentécbancré en avant. — Elytres courtes, convexes, elliptico -ovales, carénées latéralement; leurs épipleures larges, avec leur repli dilaté à sa base, étroit dans le reste de sa longueur. — Pattes médiocres; cuisses comprimées, peu rétrécies à leur base; dent terminale des jambes très-longue; 1" article des tarses postérieurs pas plus long que le dernier. — Corps très-court, gibbeux. Ce genre se distingue essentiellement des Erodh^s par la forme des yeux, et des At^obesis qui ont ces organes également allongés, par les cuisses qui ne sont pas en massue, et le repli épipleural des élytres qui est tout autrement fait. Ses espèces ont un aspect particulier dû à leur forme très-courte et à leurs téguments très-raboteux ; il y a des côtes sur leurs élytres. Elles sont d'assez petite taille et africaines (i). TRIBU m. ADESMIIDES. Languette rectangulaire, échancrée en avant. — Lobe interne des mâchoires muni d'un crochet corné. — Labre saillant, découvert. — Tête médiocrement engagée dans le prothorax ; épistome court, trapé- ziforme ou rectangulaire. -^ Antennes de onze articles, le dernier petit, — Prothorax presque toujouî-s plus étroit que les élytres, avec les ca*- l'ènes latérales du pronotum en général placées très-bas. — Ecusson nul. — Pattes le plus souvent très-longues; hanches postérieures très- fortement séparées, brièvement ovalaires; éperons des jambes plus ou moins longs, peu robustes ; tarses subcylindriques, glabres, canaliculés en, dessous, avec leurs bords garnis de courts cils épineux; le plus souvent une couronne de cils semblables au sommet de leurs arti- cles. — Saillie intercoxale très-large, parallèle. — Episternums méta- thoraciques larges, arrondis au côté interne. — Epimères mésothora- ciques grêles, externes. Avant que Solier {i) séparât ces insectes des Piméliides, sous le nom de Macropodites, on les plaçait généralement parmi ces der- nières; quelques auteurs même ne les s('paraient pas génériquement des PijiELiA (3). Ils se rapprochent en effet de ces insectes par leur (1) D. porcutus, fossulatuSjdaSénéga.]; sulcatus, du Cap; Solier, loc. cit., p. 519. (2) Ann. d. 1. Soc. entom. IV, p. 509. (3) Voycz^ entre autres, Klug (Symb. pliys. Il) qui en a décrit un grand nombre d'espèces, peu d'années avant que Solier publiât cette partie de son travail: ces insectes ne sont pour lui qu'une simple division des Pimelia. ADESMIIDE3. 23 fades, la forme de leur tête et de leurs antennes, la structure de leur prothorai , leurs élytrcs amples, embrassant fortement l'abdomen, et dont le repli épipleural est étroit dans toute son étendue. IMais à côté dé ces caractères communs aux deux groupes, celui-ci présente une foule de différences d'une importance beaucoup plus grande, notam- ment l'absence des trochantins intermédiaires , l'invisibilité complète des mâcboires , l'absence de l'écusson, l'extrême largeur de la saillie intercoxale de l'abdomen, d'où est résultée la brièveté des hanches pos- térieures, enfin la structure des tarses qui n'ont aucune ressemblance avec ceux des Piméliides. 11 n'y a par conséquent qu'une simple ana- logie entre les deux groupes, mais assez prononcée pour qu'on puisse dire que celui-ci représente l'autre dans la section actuelle. Le nom de Macropodites donné par Solier à ces insectes, convient très-bien à la plupart d'entre eux, dont les pattes sont en effet très-lon- gues, avec les cuisses postérieures dépassant l'abdomen en arrière ; mais ce caractère disparaît chez les Metriopus qui ont ces organes de dimensions ordinaires. Un genre (Megagenius) chez lequel il existe, ce qui avait engagé Solier à le placer ici, me parait devoir ne pas rester à cette place et constituer un groupe à part, qu'on trouvera à la suite de celui-ci. Les Adesmiides sont prescpie toutes de grande taille et pour la plu- part confinées en Afrique. Celles étrangères à ce continent sont asia- tiques et habitent principalement les pays voisins de la mer Caspienne. Leurs habitudes paraissent être les m.êmes que celles des Pimelia. Les quatre genres dans lesquels les a réparties Solier doivent, dans mon opinion, être réduits aux trois suivants : \. Pattes allongées; cuisses poster, au moins aussi longues que l'abdomen. Epistome trapéziforme; yeux étroits, allongés : Adesmia. — rectangulaire; yeux larges, ovales: Stenocara. II. Pattes courtes; cuisses poster, moins longues que l'abdomen : 3/e/n'opa5. ADESMIA. Fischer de Waldh. Entomogr. d. l. Russ. I, p. 153 (1). Dents latérales du sous-menton prolongées au côté interne en une saiUie aiguë. — Menton anguleux sur les côtés, rétréci et plus ou moins échancré en avant. — Epistome trapéziforme , entier ou légèrement (1) gyn. Macropoda, Solier, Ann. d. 1. Soc. enlom. IV, p. 515. Si l'on conserve ce genre, il faudra changer son nom que Lacépcde a employé, il y a longtemps (1802), avec la désinence masculine, pour un genre de Poissons.— Phïsosterna, Solier in Dej. Cat. éd. 3, p. 199; olim. — Trachyderka Latr. — Pimelia Herbst, Fab., Oliv., Klug. — Tekebrio Forskael. 24 T]éNÉBRIONIDES. échaucré en arc de cercle. — Yeux étroits, très-allongés, sinueux en avant. — Antennes grêles, grossissant peu à peu à leur extrémité, à articles obconiques : 3 tantôt notablement, tantôt à peine plus long que le 2** et les suivants, 4-10 décroissant graduellement, 1 1 plus petit que 10, brièvement ovalaire, spongieux et acuminé au bout. — Protho- rax plus étroit que les élytres, fortement transversal, en général faible- ment rétréci en avant; plus ou moins bisinué à sa base, avec tousses angles distincts ; les antérieurs saillants. — Elytres de forme variable, mais toujours rétrécies à leurs deux extrémités, carénées latéralement; leurs épipleures larges, avec leur repli entier et étroit dans toute son étendue. — Pattes longues; cuisses postérieures dépassant l'abdomen, surtout chez les mâles ; jambes tantôt arrondies, tantôt comprimées et tranchantes sur leur bord; tarses parfois comprimés; leur 1" article pas beaucoup plus long ou de la même longueur que le dernier. — Prosternum et mésosternum variables. — Epimères métathoraciques nulles. Beau genre, mais dont les espèces, toutes de taille au-dessus de la moyenne, varient tellement sous le rapport de la forme générale et de la sculpture des téguments, qu'on ne saurait guère en rien dire de gé- néral. Solier en a détaché, sous le nom de Macropod\, quelques es- pèces (") qui ont les mandibules excavées en dessus, et l'épistome tronqué avec une dent médiane à peine distincte, obtuse et verticale. Leurs téguments sont très-rugueux en dessus, avec des rangées plus ou moins régulières de tubercules espacés. Il réserve le nom d'AoES- MiA. à celles dont les mandibules sont sans excavatioir supérieure, et qui ont l'épistome privé de la dent presque imperceptible dont il vient d'être question. Mais ces deux caractères, surtout le second, sont bien peu importants pour être génériques chez des insectes si variables. Les rapports du prosternum avec le mésosternum semblent, au pre- mier coup-(^œil, devoir en fournir de plus importants. Tandis que dans la plupart des espèces, le premier se recourbe en arrière des han- ches antérieures et le second est simplement déclive, chez d'autres, ces organes deviennent contigus. 11 en est entre autres deux (2) où ils (1) Type : Piin. variolnris, Oliv. Entom. III, p.59. p.9, pi. 4, f. 3 (uec Fab. et Herbst); Sénégal. — Boyeri, rivulnris Solier, loc. cit. p. 519; inèrae pays. — A ces trois espères mentionnées par Solier, aj. : Macr. nhijssinkG, Reiclie in Galin. Voy. en Abyssin. Zool. p. 363, pi. 22, f. 5-6. — M. reticulaîa, Gerstœck. Mo- natsber. d. Berlin. Acad.l85i^ p. 530; Mozambique. (2) Pim. ovata, Oliv. loc. cit. p. 18, pi. 3, f. 30.— Goryi, Solier, loc. cit. p. 544 (Phys. Dregei Dej.) : toutes deux du cap de Benne-Espérance. Ces insectes s'é- loignent en outre de toutes les autres espèces du genre par leur forme subor- biculaire et la sculpture de leurs élylres, qui consiste en de nombreux tuber- cules sans accomiwignement de côtes ni de rugosités. ADESMllDES. 25 se comportent exactement comme chez les Erodius, et Solier avait primitivement établi sur elles son genre Physosterna qu'il a supprimé plus tard. 11 y a en effet des passages qui ôtent à ce caractère la valeur qu'il aurait partout ailleurs qu'ici. Les Adesmia sont glabres et en général d'un noir profond; mais le Congo possède un petit groupe composé déjà de trois espèces [candi- dipennis, margini'pennis, Langii), chez lesquelles les élytres sont blan- ches et lisses. Ces insectes habitent principalement l'Afrique ; ils abondent dans le nord do ce continent, tandis qu'il y en a très-peu dans ses parties australes. En Asie, ils s'étendent depuis l'Arabie jusque dans les pays à l'est de la mer Caspienne. Le midi de l'Europe ne paraît pas en pos- séder aucune espèce (•)• STENOCARA. Solier, Ann. d. l. Soc. entom. IV, p. 553. Mêmes caractères que les Adesmia, avec les différences suivantes : Epistome brusquement rétréci, subrectangulaire. — Cavités anten- naires moins longues et moins profondes. — Yeux assez larges, oblongo- (1) Solier, y compris les deux mentionnées dans la note précédente, et-dé- duclion faite des Macropoda, en a décrit 22 espèces, sur la Synonymie de quel- ques-unes desquelles on peut consulter une note de MM. Reicho et de Saulcy (Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 227). Les suivantes ne figurent pas dans son travail. Esp. africaines : Tenebrio coihurnatus , Forskœl, Descr. anim. p. 80 [Pariseti Sol.); Ey:ypte. — Pim. metallica, acervata, extensa, bicarinata, dilutata, monilis, d'Egypte; reticulata, d'Abyssiuie; Klug, Symb. pliys. II, pi. 12 et 13. — Lefebvrei, Fischer d. Waldh. Bull. d. Mosc. 1835, p. 315, pi. 8, f. 5; Egypte. — Faremontn, Biskreensis , Douer. Solieri, Lucas, Rev. Zool. 18ii, p. 264 et Explor. d. i'Algér.; Entom. p. 303; Algérie. — Cmtcyi, Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom. 1850- Bullet. p. XI; même pays. — candidipennis , marginipennis, De Brème, Magaz. d.Zool.; Ins. 18 il, pi. 60, 61; Congo (capNegro). — Langii, Guérin-Ménev. ibid.1844, pi. 139; même pays. * Esp. asiatiques: Pim.montQna, d'Arabie; albreviata , anthracinu, de Syrie; iocunosa, d'Arabie ; w/ce»-osa, de Syrie ; i)i(er rupta, cancellata, d'AiMc; Klug Symb. pbys. 11, pi- 12, 13. — A. Karelhin, Pandtri (Pim. anoinala ci A. longi- j)es, Fischer d. Waidh. olim.), Fischer d. Waldli. Bull. Mosc. 1835, p. 312, pi. 8, f. 1, 2; Turcoménie. — J. Fischeri, Ehrenhergii, œgrofa, nodulosa, Faldcrm. Faun. entom. Transe. II, p. 22; Russie mér. — A. slrophium (Mailki Sol.)^ Guérin-Ménev. Rev. Zool. 1838, p. 316 et Motsch. Bull. Mosc. 1839, p. 68; m(?.me pays. — //. Gebleri, Gebler, Bull. d. l'Acad. de St-Péteisb. 111, 1845, p. 101 (A. Dejeanii, Gebler, ibid. 1841, p. 589; olim.); Sibérie.— Fito, de la Perse; De Vecchii, d'Arménie; Osculati, Col. d. Pcrsia, p. 6. — A. œnea, L. Redtenb. Dcnskr. d.Wien. Acad. 1; Perse mér. — Lshmanni, Ménétr. 1ns. rec. p. Lehm. part. 2, p. 8, pi. 3, f. 10; Turcoménie. — urca, Oltvieri, Reiche et de Saulcy, Ann. d. 1. Soc. entom. 1867, p. 222; Palestine. 26 TÉNÉBRIONIDES. ovaleSj transversaux, non sinués en avant, parfois rétrécis à leur extré- mité supérieure. — Antennes plus grêles et relativement plus longues. — Jambes toujours cylindriques, munies de petites épines; 1" article des tarses postérieurs plus long que le dernier. — Saillie prosternale de forme ■v'ariahle, mais entrant toujours en contact avec le mésoster- num ; celui-ci plus ou moins renflé en avant. — Epimères métathora- ciques distinctes. La forme générale est également plus constante que celle des Ades- m\, toutes les espèces ayant les élytres régulièrement ovales et plus ou moins ventrues. Ces organes sont munis de côtes simples ou cré- nelées, ou de tubercules disposes en séries. Le genre est exclusivement africain et plus méridional que lés Adesmia; la plupart de ses espèces sont propres au cap de Bonne-Es- pérance, et jusqu'ici ne paraissent pas dépasser au nord la latitude de Mozambique et d'Angola (i). METRIOPUS. SoLiER, Ann. d. l. Soc. enfom. IV, p. 570. Organes buccaux des Adesmia. — Tète parallèle sur les côtés, dépri- mée; épistome brusquement rétréci en une saillie large et rectangu- laire. — Yeux latéraux, ovales, larges et obliques. — Antennes courtes, à articles obconiques ; 3 plus long que les autres, 4-8 décroissant un peu, 9-10 plus larges, il beaucoup plus petit que 10, ovoïde. — Pro- thorax des Adesmia. — Elytres plus ou luoins courtes, brièvement ovales. — Pattes courtes, surtout les antérieures; cuisses brusquement élargies à leur extrémité; les postérieures dépassant à peine l'abdomen; janibes garnies de piquants ; tarses courts, le l'^'' article des postérieurs à peine plus long que le dernier. — Saillie prosternale large, plus ou moins échancrée en arrière, s'appuyant sur le mésosternum ; celui-ci renflé en avant. Ces insectes ont exactement la même distribution géographique que les Stenocara, dont ils ne diffèrent essentiellement que par la forme de leur tète, celle de leurs antennes et la brièveté relative de leurs pattes. Leurs téguments, en dessus, sont extrêmement rugueux, surtout sur les élytres. Solier n'en a connu qu'une espèce du cap de Bonne- Espérance (2). (1) Ici viennent les Pimelia longipes, morlillosa et serrata {cavifrons Solier) deFabricius; du Cap, cainsi que les neuf espèces nouvelles décrites par Solier: roiundnta, conifera^ Fahricii, lœvicollis, gracilipcs, Bonellii, 6-lincafa, Win- themii, ruficornis. — ^ Depuis, les deux suivantes ont été publiées : S. miUaris,- Ericlis. Archiv, 1843, 1, p. 239; Angola. — nrachnoides, Gerstacek. Monatsb. d. Berlin. Acad. 1854, p. 531; Mozambique. (2) M. Iloffmannseggii, Sol. loc. cit. p. 571. — Aj. : M. favosus, nassatus, UÉGAGÉNIIDES. Tf TRIBU IV. MÉGAGÉNIIDES. Languette échancrée en avant. — Lobe interne des mâchoires muni d'un crochet corné. — Tète saillante, dégagée du prothorax ; épistome trilobé, laissant les mandibules et un peu le labre à découvert. — Antennes de onze articles ; le dernier petit. — Prothorax de la largeur des élytres à leur base. — Ecusson nul. — Hanches postérieures très- fortement séparées, brièvement ovalaires; éperons terminaux des jambes médiocres, robustes ; tarses assez robustes, glabres, canaliculés et garnis de courts cils épineux sur leurs bords en dessous; leurs articles obconiques, terminés par une couronne de cils semblables. — Saillie intercoxale très-large, parallèle. — Episternums métatho- raciques très-étroits. — Epimères mésothoraciques très-petites, posté- rieures. Le genre Megagenius de Solier est le seul, à ma connaissance, qui présente cet ensemble de caractères. Avec lui commence une forme particulière de l'épistome, qui se maintient dans les deux groupes suivants et chez une partie des Tentyriides. Elle sufïïrait à elle seule pour l'exclure des Adesmiides, parmi lesquels Solier l'a placé. 11 a encore les pattes de ces insectes, mais c'est tout ce qu'il a de commun avec eux. Par l'étroitesse de ses episternums métathoraciques, son épistome et le profond sillon gulaire dont la tête est munie, 11 se rap- proche des Tentyriides, auxquels l'écartement et la forme de ses han- ches postérieures ne permettent pas de l'associer. Enfin, on ne saurait pas davantage l'adjoindre aux Épiphysides qui suivent, dont l'unique espèce qui le compose'est aussi différente que possible par sou faciès: C'est, par conséquent, un type particuher qui ne s'associe à aucun autre. Genre incertas sedis : Craniotus. MEGAGENIUS. Solier, Ann. d. l. Soc. entom. IV, p. 513. Sous-menton profondément échancré ; ses dents latérales aiguës et très-saiUantes. — Menton transversal, angulairement échancré et im- pressionné en avant. — Dernier article des palpes subovalaire et tron- qué au bout. — Mandibules épaisses, bidontées au bout, munies en Erichs. Archiv,1843, 1, p. 239; Angola. — platynofuc, Gerstaeck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1854, p. 530; Mozambique. 28 TÉNÉBRIONIDES. dessus d'une saillie anguleuse à leur base. — Labre à peine distinct. — Tête munie d'un profond sillon gulaive; lobe médian de l'épistome voûté, subtronqué et à peine tridenté en avant; les latéraux courts, angulairemcnt dilatés au-dessus des antennes. — Yeux petits, trans- versaux et entiers. — Antennes assez longues et assez robustes, gros- sissant un peu à leur extrémité, à articles 1-2 sabégaux, 3 de moitié plus long que celui-ci, 4-9 obconiques, décroissant peu à peu, 10 trans- versal, 11 petit, obliquement tronque. — Prothorax subtransversal, assez con^•exe, finement caréné et un peu arrondi dans son milieu sur les côtés, tronqué à sa base et en avant, avec ses angles antérieurs saillants et assez aigus. — Elytres pas plus larges que le prothorax et échancrées eu arc à leur base, brièvement ovales et fortement déclives en arrière, un peu acuminées à leur sommet, non carénées latérale- ment ; leurs épipleures larges, avec leur repli étroit et entier. — Pattes longues, assez robustes : cuisses et jambes arrondies; les postérieures de celles-là atteignant l'extrémité des élyires; le 1" article des tarses postérieurs aussi long que le 4^. — Saillie prosternale large, plane, dépassant les hanches antérieures et arrondie en arrière. — Mésoster- num large, plan, déclive. — Corps glalire. L'espèce typique (i) est propre aux parties orientales de l'Algérie, d'assez grande taille, d'un noir mat et couverte en dessus de petits points enfoncés, peu serrés et à peine visibles à la loupe ; jusqu'ici elle n'a point de congénère. Note. Le genre suivant semble devoir être placé non loin du précédent, dojit il a les hanches postérieures, avec une forme de tète voisine. M. J. L. Le Conte l'a regardé comme formant le passage entre son genre TRiOBorHus, qu'on trouvera plus loin parmi les Tentyriides, et le groupe dos Scaurides. L'écartement très-prononcé des hanches en question l'exclut des premières, et la forme de sa tête des seconds. CRANIOTUS. J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New -York, V, p. 142. Epistome trilobé; le lobe médian large, court et tronqué, les laté- raux aigus. — Mandibules non dentées. — Yeux sublransversaux. — Prothorax arrondi, — Epipleures des éljtres larges, non carénées en dessus. — Hanches postérieures petites, distantes, rapprochées des in- termédiaires. — Corps grêle, convexe et pubescent. Un seul exemplaire mort, de l'espèce typique [^uhescms), a été trouvé (1) M. Frioli, Solier, loc. cit. p. 514, pi. 14, f. 1-5; figuré aussi par M. Lucas, Expier. d3 l'Alger.; Entom. pi. 27, f. 1. ÉPIPHYSIDES. 29 par M. J. L. Le Conte, en Californie. Elle est de petite taille, noire, revêtue d'une pubescence cendrée et dense, avec la tête et le protho- rax couverts de points enfoncés, très-serrés, et trois lignes un peu moins pubescentes que le reste sur les élytres. TRIBU V. ÉPIPHYSIDES. Lobe interne des mâchoires muni d'un crochet corné. — Tête forte- ment engagée dans le protliorax ; épistome trilobé, cachant le labre et laissant les mandibules à découvert. — Antennes de onze articles. — Prothorax très-court, fortement échancré en avant. — Hanches posté- rieures plus ou moins séparées ; éperons des jambes médiocres ; tarses variables. — Episternums métathoraciques plus ou moins larges, acu- minés en arrière. — Prosternum et mésosternum plans, contigus, sé- parés par une suture rectiligne. Ce groupe a pour type la Pimelia flavicoUis de Fabricius, sur laquelle Dejean a fondé son genre Epiphysa, dont les caractères n'ont encore été exposés que par M. Blanchard, mais très-sommairement. Quoique cet insecte ne soit nullement rare dans les collections, Solier n'en a pas fait mention dans sa Monographie des Collaptérides. C'est un des types les plus remarquables qui existent parmi les Ténébrionides, et qui n'a son analogue que dans un genre américain, établi, il y a peu d'années, par M. J. L. Le Conte, sous le nom d'EDuoTES. Toutefois, quoique cet analogie soit très-réelle, les deux genres présentent, dans plusieurs de leurs organes, des différences assez importantes pour exiger qu'on les place dans deux groupes distincts. L Tarses robustes, glabres^ épineux seulement en dessous. Épiphysides traies. IL — grêles^ ciliés partout. Édrotides. GroijpEj I. Épiphysides vraies. Tarses robustes, assez larges, glabres, canaliculés et garnis de courts cils épineux sur leurs bords en dessous ; une couronne de cils sembla- bles au sommet de leurs articles. — Hanches postérieures brièvement ovalaires. — Saillie intercoxale de l'abdomen très-large, parallèle, tron- quée en avant. — Episternums métathoraciques médiocrement larges. — Corps glabre. On voit, par la plupart de ces caractères, que le groupe tient encore de près aux Mégagéniides, et qu'on pourrait, à la rigueur, l'ériger en 30 TÉNÉBRIONIDES. une Tribu propre j le désir de ne pas trop multiplier ces dernières m'a seul empêché de prendre ce parti. EPIPHYSA. (Dej.) Blanch. Hist. nat. d. Ins. W, p. 4. Dords latéraux du sous-menton dentif ormes, saillants et aigus au côté interne. — Menton transversal, impressionné en avant, arrondi sur ses côtés antérieurs, étroitement écliancré dans son milieu. — Dernier article des palpes légèrement triangulaire. — Mandibules très- Tobusles, bifides au bout, munies à leur base en dessus d'une saillie obtuse. — Tête transversale, ayant en dessous un profond sillon gulaire rempli de poils roux ; lobe médian de l'épistome très-saillant, voûté, obtusément tridenté au bout ; les latéraux courts, anguleux et relevés. — Yeux transversaux, étroits et entiers. — Antennes assez longues, peu robustes, à articles déprimés : 2 allongé, 3 encore plus long, 4-8 subé- gaux, 9 en cône renversé, 10 de même forme, transversal, H plus petit, conique , spongieux et acuminé au bout. — Prothorax placé sur un plan inférieur à celui des élytres, très-court, peu convexe, renflé en un épais bourrelet sur les côtés, fortement écliancré en avant, tronqué à sa base, muni en dessous, de chaque côté, d'un large et profond sillon. — Elytres très-amples, débordant le prothorax, très-briève- ment ovales, réguhèremcnt renflées en dessus, non carénées latérale- ment ; leurs épipleures larges, avec leur repli étroit dant toute son étendue. — Pattes longues ; cuisses linéaires ; jambes arrondies ; l'^'" ar- ticle des tarses postérieurs aussi long que le 4*. — Mésosternum en ca,rré transversal. — Epimères mésothoraciques externes. — Proster- num parcouru par un profond sillon évasé en arrière. — Corps glabre, sauf sur la tête. La Vimelia flavicoUis (i), seule espèce que renferme ce genre, comme je viens de le dire, est un grand insecte d'un noir mat partout et dont les élytres sont couvertes de fines granulations, plus apparentes sur les épipleures de ces organes que sur le disque. Une bande transversale de poils roux, lanugineux, occupe la tête au niveau des yeux, dont elle est séparée par un bourrelet qui continue en arrière les lobes latéraux de l'épistome. Des cils de même couleur garnissent le bord antérieur du prothorax. (1) Fab. Syst. El. I, p. 128 {Pimelia inflata, Oliv. Entom. III, 59, p. 6, pi. 3, f. 26; Erodius flavicoUis, Herbst, Die Kœfer, VUI, p. 171, pi. 127, f. 10). ÉPIPHYSIDES. 31 Groupe II. Edrotîdes. Tarses peu robustes , ciliés partout, non canaliculés et munis de cils épineux sur leurs bords en dessous. — Hanches postérieures assez fortement transversales, — Saillie intercoxale de l'abdomen médio- crement large, arrondie en avant. — Episternums métathoraciques très-larges. — Corps villeux. EDROTES. J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New -York, V, p. 140. Sous-menton médiocrement échancré ; ses bords latéraux à peine jsaillants au côté interne. — Menton transversal, anguleux sur les côtés, rétréci et plus ou moins sinué en avant. — Dernier article des palpes jégèrement triangulaire. — Mandibules épaisses, munies d'une dent en dessus. — Labre saillant, carré, étroitement échancré. — Lobe médian de l'épistome en carré long, tronqué ; les latéraux courts, anguleux, un peu relevés. — Yeux médiocres, oblougo-ovales, transversaux. — Antennes grêles, assez longues, villeuses, à articles 3 beaucoup plus long que 2 et que les suivants, 4-8 obconiques, décroissant peu à peu, 9-10 un peu plus gros, M ovoïde et acuminé au bout. — Prothorax extrêmement C()urt, peu convexe, largement échancré en avant, avec ses angles antérieurs très-aigus, tronqué à sa base. — Elytres plua larges que lui, très-courtes, convexes, carénées [ventricosus) ou non {rotundus) latéralement ; leurs épipleures larges, avec leur repli effacé dans sa moitié antérieure et flexueux. — Pattes médiocres, grêles; jambes arrondies, finement épineuses en dehors; 1" article des tarses postérieurs plus long cj^uc le 4'" ; crochets longs et grêles. — Mésoster- num carré {rotundus) ou trapéziforme {ventricosus). — Episternums métathoracic[ues très-larges.» — Epimères mésotlioraciques postérieu- res et transversales. Le genre a pour type une petite espèce découverte par Say, au pied des Montagnes rocheuses, dans l'Arkansas où elle paraît être assez commune, et qu'il a décrite sous le nom de Pimelïa rotunda {>). De- puis, M. J. L. Le Conte en a rencontré une beaucoup plus grande en Californie, dans les déserts du Rio Colorado {i). Les rapports de ces insectes avec lé genre Epiphysa n'ont pas échappé à cet habile ento- mologiste. Ces insectes sont d'un noir bronzé mat [rotundus), ou brillant (venfn- (1) Journ. of the Acad. of Philad. III, p. 251. (2) E. ventricosus, J. L. Le Gonte^ loc. cit. p. 141. 32 TÉNÉBRIONIDES. cosus), finement ponctués sur les élytrcs et revêtus de longs poils blancs chez la première de ces espèces, roux chez la seconde, 11 est intéressant de retrouver ainsi dans l'Amérique du Nord, les représentants de l'un des types les plus isolés que possède l'ancien continent. TRIBU VI. TENTYRIIDES. Languette transversale, échancrée en avant (i). Lohe interne des mâchoires muni d'un crochet corné chez la plupart (2). — Tête presque toujours médiocrement engagée dans le prothorax ou complètement libre; cpislome de forme variable, mais presque jamais trapéziforme et recouvrant très-souvent le labre. — Antennes de onze articles, le dernier libre. — Hanches postérieures au plus médiocrement séparées, plus ou moins transversales; éperons des jambes médiocres, rarement très-allongés ; tarses le plus souvent glabres, pauci-épineux, canali- culés et munis de courts cils spiniformes sur leurs bords en dessous. — Episternums métathoraciques étroits. — Prosternum et mésoster- num très-rarement contigus. Ce groupe est le plus riche en espèces et en genres de la section ac- tuelle. Les deux caractères principaux qui le distinguent des quatre précédents, sont : l'étroitesse des episternums métathoraciques, et la forme de la saillie intercoxale de l'abdomen, qui est moins large, par- fois même très-étroite et très-courte, d'où résulte que les hanches pos- térieures sont moins distantes entre elles. On ne saurait pas davantage le confondre avec les Zophosides tjui ont également ces hanches rap- prochées , mais plus transversales et en outre obliques , sans parler de la foule d'autres particularités différentielles que présentent ces insectes. Les Tentyriides affectent des formes très-variées, tout en ayant un air de parenté. Ainsi, on retrouve dans plusieurs de leurs genres, l'épistome singulier qu'on vient de voir chez les Mégagéniides et les Épiphysides. Quelques aatres présentent une exception à la brièveté du métasternum, qui constitue l'un des caractères les plus importants des Ténébrionides de la section actuelle. La contiguïté du prosternum et (1) Cet organe varie considérablement; il est tantôt largement (par ex. Ten- tyria), tantôt étroitement (par ex. Tiialpobhii.a) échancré; mais, n'ayant pu l'examiner que dans le tiers environ des genres, je n'ai pu en tirer aucun parti et me suis abstenu d'en parler dans les formules génériques. (2) Les seules exceptions connues à. ce caractère se trouvent chez les Hege- TER et les Arthroconus. Il est probable qu'on en rencontrera d'autres lorsque la bouche de tous les genres aura été étudiée. TENTTRIIDES. 33 du mésosternum, qui est de règle clans les groupes précédents, existe également ici dans deux genres, les Tribolocara et les Oxycara. Enfin, tandis que dans tous les genres dô l'ancien continent à moi connus, les tarses sont faits comme il est dit dans la formule inscrite plus haut, ces organes, dans presque tous ceux de l'Amérique, sont plus ou moins revêtus de poils rigides, au milieu desquels se trouvent à peine quelques cils spiniformes. En combinant tous ces caractères avec d^autres dont il est superflu de parler en ce moment, je trouve que la Tribu ne se divise pas en moins de six groupes secondaires. A part cette division et de notables changements dans l'arrangement des genres, ce groupe correspond exactement aux Tentyrites de Soher, qui n'y a introduit aucun élément étranger. Les plus grands de ces insectes sont de taille moyenne, et dans l'im- mense majorité des cas, leurs téguments sont d'un noir profond, gla- bres et si finement ponctués, cfu'ils paraissent souvent lisses à l'œil nu. Dans l'ancien continent, les Tentyriides sont presque confinées sur les bords de la Méditerranée et en Asie; quatre ou cinq espèces seule- ment ont été découvertes aux Indes Orientales, et l'Afrique, au sud del'équateur, en possède très-peu. Dans le nouveau, on n'en a encore rencontré qu'au Chili, au Pérou et dans les régions occidentales de l'Amérique du Nord. Ces espèces américaines sont, pour la plupart, fort différentes des autres, et, quoique beaucoup moins nombreuses, constituent trois des six groupes suivants. I. Saillie intercoxale de l'abdomen assez large, parallèle ou un peu rétrécie, largement arrondie ou tronquée en avant. a Mélasternum très-court. Epistome uni- ou trilobé; mandibules visibles d'en haut. Gnathosudes. Epistome simple; mandibules invisibles d'en haut. Tekiyrudes traies. aa Métasternum allongé. Hypéropides. II. Saillie intercoxale courte, ogivale ou acuminée en avant. b Epistome simple, recouvrant les mandibules sur les côtés. TUINOBATIDES. b b Epistome uni- ou trilobé. Pronotum distinct des parapleures prothoraciques. Tribolocarides. — confondu avec les — Évaniosouides. Groupe I. Gnathosiides. Saillie intercoxale de l'abdomen assez large, parallèle ou subparal- lèle. — Métasternum très-court, — Epistome trilobé ou unilobé, lais- QoUopières. Tome V. 3 34 TÉNÉBRIONIDES. sant les mandibules à découvert sur les côtés. — Tarses normaux {Trientoma excepté). Le caractère essentiel de ce groupe réside dans la forme particulière de répistome, combinée avec celle de la saillie intercoxale. On la re- trouvera plus loin chez les Thinobatides et les Tribolocarides de l'Amé- rique, mais associée à d'autres caractères que ceux qui précèdent. Dans les deux genres placés en tête du groupe, l'épistome est très- distinctement trilobé, ses lobes latéraux faisant saillie en avant, et étant en outre chacun séparé du médian par un sillon qui se pro- longe sur le front. Dans les autres, ils ne se détachent pas de ce der- nier, qui dès-lors subsiste seul. 11 y a parmi les Tentyriides vraies quelques genres, notamment les Anatolica,, qui ayant l'épistome brusquement et rectangulairement rétréci, semblent, au premier coup-d'œil, établir une transition entre les deux groupes. Mais ce pas- sage est plus apparent que réel, la saillie que forme cet organe dans les genres en question ne pouvant nullement se comparer, du moins chez les espèces qui me sont connues, à celle qui existe ici. Parmi les cinq genres qui suivent, les deux premiers sont améri- cains ; les autres appartiennent à l'ancien continent. I. Elytres rétrécies à leur base, sans vestige d'épaules : Triorophus. II. — à épaules distinctes, rectangulaires. a Tète ridée, mais sans carènes au-dessus des yeux. Epistome trilobé : Trientoma. — unilobé : Capnisa. a a Tète lisse et carénée au-dessus des yeux. Yeux larges, découverts, presque entiers : Colposcelis. — recouverts par de larges orbites postérieures : Gnathosia. TRIOROPHUS. J. L. Le Conte, Jnn. of ihe Lyc. of New-Yot% V, p. 141. Sous-menton faiblement échancré ; ses dents latérales courtes, tri- gones. — Menton subtransversal, rétréci et à peine échancré en avant. — Dernier article des palpes maxillaires légèrement triangulaire. — Labre saillant, presque carré, un peu échancré. — Tète assez sail- lante , angulairement dilatée au niveau des antennes ; epistome uni- lobé; son lobe en carré long, voûté, tronqué et unidenté en avant. — Yeux petite, courts, subrénif ormes et un peu saillants. — Antennes assez longues, peu robustes, subfihf ormes, à articles 3 plus long que 2 et les suivants, 4-10 obconiques, décroissant peu à peu, H ovoïde. — Pro thorax transversal, convexe, un peu rétréci en arrière, finement caréné sur les côtés, tronqué en avant et à sa base; celle-ci rebordée. TEXTTRIIDES. ^ 3S — - Elylres oblongo-ovalaires^ rétrécies et arrondies aux ■), des insectes courts, larges, faiblement ponctués ou lisses, dont le pro- thorax varie assez, sans être jamais bisinué à sa base (?i), et dont le (1) Syst. El. I, p. 136; figuré par Solier, loc. cit. pi. 6, f. 20-2-1. (2) Telles que la Pach. tripoliana Solier, mentionnée plus bas, et quelques espèces inédites. Ces insectes pourraient être très-aisément confondus avec les MiCRODERA ou les Tentyria; ils se distinguent de celles-ci par le rebord incom- plet de la base des élytres, et des deux genres parleurs jambes antérieures trl- gones. Le bourrelet da leur épistome ne suffirait pas pour les distinguer des Tektyria, plusieurs de ces dernières en ayant des vestiges. (3) Solier (Ann. d. 1. Soc. cntom. IV, p. 290) s'est servi de la forme de cet organe pour diviser en trois sections les 12 espèces de ce genre qu'il a décrites, mais ces sections peuvent se réduire à deux : 1. Prothorax rétréci antérieure- ment, fortement arrondi aux angles postérieurs ; a sa base uon dentée : P. sub- ovatUy de Sicile; hispanica, d'Espagne; nitens, pedïnoides, sulcifrons, Salz- manni, d'Algérie; h sa base bidentée : P. S^efeni, d'Algérie. — IL Prothorax régulièrement arrondi sur les côtés; a sa base non dentée : P. Kunzei, d'Al- gérie ; b sa base munie de deux dents écartées : P. impressifrons, subcylin- drica, Frioli, tripoliana, du nord de l'Afrique ; c sa base munie d'un lobe mé- dian bidenté : P. Germari, d'Algérie. Aj. : Ae. Wiedemanni^ Fischer de Waldh. Bull. Mosc. 1837, n" -i, p. 14, pi. 2, 48 TÉNÉBRIONIDES. bourrelet de l'épistome, très-prononcé en général, finit par s'affaiblir, sans disparaître complètement. L'espèce (') qui constitue le genre Homala d'Eschscholtz, a entière- ment le faciès des Paciiychile les plus typiques et ne s'"en distingue qu'en ce que son prolhorax, arrondi sur les côtés, est tronqué à sa base, avec la troncature limitée par les angles postérieurs, cfui sont trigones et bien distincts. Le sillon gulairo, qui est entier dans les doux genres précédents, est remplacé ici par deux fossettes très-distantes, comme chez les Thalpophila. C'est sans doute ce qui a engagé Solier à placer cet insecte dans ce dernier genre, oià il ne saurait rester, ses élytres n'étant pas marginées en entier à leur base. Ces insectes paraissent jusqu'ici être essentiellement africains. MICRODERA. EscHscH. Zool. yltlus^ Heft IV, p. C. Sous-menton assez fortement échancré ; ses dents latérales aiguës. — Menton anguleux ou arrondi, plus ou moins échancré en avant. — Dernier article des palpes maxillaires subcylindrique et tronqiié ou faiblement triangulaire. — Mandibules assez robustes dans toute leur longueur. — Labre caché au repos. — Tête carénée au-dessus des yeux, munie d'un sillon gui aire ; son épistome anguleux ou muni d'une petite dent médiane. — Yeux transversaux, déprimés, non ou très-faiblement échancrés. — Antennes courtes, assez robustes, à arti- cles à peine obconiques : 3 plus long que les suivants, 4-7 décroissant peu à peii, ainsi que 8-10, ceux-ci légèrement triangulaires, H plus petit que 10, obliquement tronqué au bout. — Prothorax de forme variable , plus ou moins rétréci et rebordé à sa base, avec les angles de celle-ci effacés, contigu ou non avec les élytres. — Ecusson distinct, petit. — Elytres ovalaires, arrondies aux épaules, échancrées en demi- cercle à leur base et marginées seulement en dedans des épaules. — Pattes assez longues ; jambes antérieures légèrement élargies à leur extrémité; tarses médiocres. — Prosternum arrondi en arrière des hanches antérieures. — Epimères mésothoraciques externes. — Epi- sternums métathoraciques étroits, parallèles. Genre intermédiaire entre les Pachychile et les Tentyria, différant des premières, principalement par la simplicité des tibias antérieurs, f. 4; Natolic. — P. acuminata, Erichs. in Wagners Reise in Algier. III, p. 177; Algérie. — P. pimdulata, sabulosa, Lucas, Explor. d. l'Alger.; Entom. p. 314; Algérie. — incrassata, bifida, Rcsenh. Die Thier. Audalus. p. 183; Anda- lousie. (1) Thalp. polita, Solier, loc. cit. p. 37i; Solier l'indique comme originaire d'Egypte; Dejean (Cat. éd. 3^ p. 205) rnmme du Sénégal; mes exemplaires proviennent de ce dernier p.-iys. TENTTRIIDES. 49 et des secondes par ses élytres marginées seulement aux extrémités de leur base. Quelques-unes de ses espèces {par ex. lucida, Servillei) ressemblent beaucoup aux espèces typiques de celles-là, par suite de leur forme large et déprimée, tout en ayant leur prothorax fortement et régulièrement cordiforme. Les autres reproduisent , à s'y mépren- dre, les formes normales des Tentyrias, Sauf une propre à la Sibérie et une autre du Bengale , elles^ippartiennent à la faune méditerra- néenne ('). HYPSOSOMA. Ménétr. in MoTSCH. Etud. entom. Ann. III, p. 30. Menton mitréforme, subanguleux sur les côtés ; son bord antérieur angulairement et faiblement échancré. — Dernier article des palpes maxillaires épais et sécuriforme. — Mandibules et labre cachés au repos ; les premières à peine bidentées au bout. — Tête assez forte et assez saillante ; son épistome arrondi en avant. — Yeux transversaux, peu saillants. — Antennes filiformes, à articles 2 court, 3 presque aussi long que 4-S réunis, 4-9 subégaux, 10-H plus courts, tronqués obli- quement, celui-là su'bglobuleux, celui-ci acuminé au bout. — Protho- rax transversal, assez convexe, rétréci et tronqué à sa base, échancré en avant, étroitement rebordé à ses deux extrémités ; ses angles anté- rieurs assez saillants, les postérieurs aigus. — Ecusson petit. — Elytres un peu moins larges qne la prothorax à leur base, qui est entièrement marginée, élargies, puis fortement rétrécies en arrière ; leurs épipleures arrondies, avec leur repli atteignant les épaules, et effacé en arrière. — Pattes assez grêles. M. Ménétriés dit que ce genre est voisin des Homala d'Eschccholtz, que j'ai cru devo-ir réunir aux Pachychile du même auteur ; mais l'unique espèce [mongolica) de la Mongolie qui le compose, ayant les élytres entièrement marginées à leur base, me semble plus voisine des Tentyria qui suivent, et paraît, d'après les caractères qui précèdent, intermédiaire entre elles et les Microdera, qui ont la forme générale des Pachychile. Cet insecte est de taille moyenne, d'un noir mat à reflets violets en dessous, et couvert, sur la tête et le prothorax, de points allongés très-serrés, avec les élytres criblées de points enfoncés, confluents sur les bords latéraux. (1) Tentyria déserta, convexa, Tauscher, Mém. d. 1. Soc. d. nat. d. Mosc. III, p. 38, pi. 2, f. 7, 8 ; Russie mér. — T. glohithorax, de la Sibérie ; campestris, de la Russie mér.; Steven, ibid. VII, p. 92. — M.gracilis, Eschsch. loc. cit. ; de la Russie mér. — T. pygniœa, Gêné, Ins. Sard. fasc. I, p. 36, pi. 1, f. 37; de Sar- ddigne. — M. lucida, d'Egypte ; suUunata^ des lies Baléares ; Servillei, de Corse; coromandelensis, de Coromandel; Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. IV, p. 307. Coléoptères. Tome V. 4 80 TÉNÉBRIONIDES. TENTYRIA. Latb. Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. X, p. 270 (1). Sous-menton fortement échaiiici'é ; ses dents latérales aiguës. — Men- ton subtransversal, plus ou moins anguleux sur les côtés, rétréci et assez profondément échancré en avant, — Dernier article des palpes maxillaires légèrement sécuriforme. — Mandibules cachées au repos, ainsi que le labre. — Tète oblongo-ovale, carénée au-dessus des yeux, munie d'un sillon gulaire ; épistome rétréci ou paraboliquement ar- rondi, et souvent acuminé en avant, parfois transversalement épaissi. — Yeux allongés, transversaux, subrénif ormes. — Antennes assez lon- gues et assez robustes, filiformes, à articles obconiques : 3 trois fois environ aussi long que 2, 4-8 décroissant peu à peu, 9-10 plus couits, subturbinés, 11 aussi grand que 10, ovalaire et acuminé. — Protliorax non contigu au.x élytres, transversalement orbiculaire ou subcordi- forme chez la plupart, avec ses angles postérieurs en général nuls. — Ecusson relativement assez grand. — Elytres ovalaires, convexes, dé- clives et atténuées en arrière, arrondies aux épaules, échancrées et entièrem.ent marginées à leur base ; leurs épipleures assez larges, arrondies^ avec leur repli remontant jusqu'aux épaules. — Pattes assez longues," jambes subarrondies; tarses médiocres. — Prosternum tantôt recourbé en arrière des hanches antérieiu'es, tantôt plan ou arqué et les dépassant. — Epimères mésothoraciques externes. — Episternums métathoraciques étroits, arrondis au côté interne, acuminés en arrière. — Corps glabre. Réduit a.ux espèces conformes à cette formule, ce genre reste en- core le plus considérable du groupe actuel. Ses caractères essentiels résident dans la forme arrondie des jambes antérieures, qui le sépare des Pachychile, et ses élytres entièrement marginées à leur base, en quoi il se distingue des Microdera, les deux genres avec lesquels on est principalement exposé à le confondre. La grandeur relative du 3*^ et du il'^ article des antennes le sépare en outre de ces deux genres et des AxuMiA qui suivent. La forme générale de ces insectes est très-constante. A l'exception également de quelques-uns dont les élytres sont sillonnées et ponc- tuées, rugueuses ou couvertes de fossettes conflu entes, leurs tégu- ments sont lisses à la vue simple. Leur Uvrée est toujours d'un noir profond, en général peu brillant, et leur taille au moins mojenne. (1) Syn. Heliodromus, Brullé, Expéd.'de Morée; Entom. p. 196. M. Brullé ayant transporté, comme on l'a vu plus haut, le nom de Tektyria aux Gwa- THOSiA, l'a remplacé par celui-ci pour les espèces du genre actuel. — Akjs Fab. — PiMELiA Herbst, Oliv. — Tenebrio Pallas. TENTYRIIDES. 51 Les Tentyria sont presque confinées autour de la Méditerranée et de la mer Caspienne ; à peine en a-t-on rencontré de ux ou trois espèces à quelque distance de ces deux mers. Les auteurs s'accordent à les décrire comme des insectes diurnes, courant avec agilité à l'ardeur du soleil, très-voraces et, à l'occasion, attaquant les larves, les chenilles et autres proies faibles hors d'état de leur résister. Pendant la vie, leurs tégmnents sont recouverts d'une légère efflorescence (i). AXUMIA. Reiche in Galin. Voy. en Abyssin,; Zool. p. 364 (2). Organes buccaux des Tentyria. — Tête et yeux des mêmes, avec l'épistome plan, angulairement arrondi en avant et muni d'une dent médiane petite et aiguë. — Antennes médiocres, robustes, à articles à peine obconiques : 3 aussi long que 4-5 réunis, 4-10 décroissant gra- duellement (parfois 9-10 plus courts que les précédents), M plus petit que 10, obliquement tronqué. — Prothorax peu convexe, réguhère- ment cordiforme, non échancré en avant, tronqué ou bisinué et plus ou moins rebordé à sa base. — Ecusson à peine distinct. — Elytres allongées, déprimées sur le disque, déclives et acuminées en arrière, tétrécies, légèrement échancrées et entièrement marginées à leur base ; leur repli épipleural remontant au niveau des épaules et y formant (1) Solier (Ann. d. 1. Soc. entom. IV, p. 320) en décrit 47 esp., parmi les- queiles il y a, sans aucun doute, plus d'un double emploi avec les suivantes, publiées antérieurement à sa Blonograpliie, et qu'il n'a pas connues : Ak. or- biculata, Fab. Syst. El. I, p. 137; Russie mér. — Pim. curcidionoides, glahra, glabellaj^itvhii, Die Kaefer, VIII, p. 58 sq.; Espagne. — T. tessulata (rugulosa, Germar. Ins. Spec. nov, p. 138), d'Ibérie; podolica, de Podolie; lœvigata, de Sicile; curta,platyceps, de Portugal; Steven. Mém. d. l.Soc.d.nat. d. Mosc.Vil, p. 88. — T. elongata, lata, rugidosa, sibirica, Gebler in Ledeb. Reise; Ins. p. 119; Sibérie; les trois premières. douteuses quant au genre. — T. striato- punctata, Ménétr. Gat. rais. p. 195; Russie mér. Depuis son travail, on a décrit celles qui suivent : T. gigas, Falderm. Dull. Mosc. 1836, p. 376, pi. 7, f. 8; du pays des Kirguises. — Kindermanni, Fischer de Waldheim, ibid. 1844, p. 64; Russie mér. — rugosa, FloresU, ligurica, Gêné, Ins. Sardin. fasc. I, p. 23, pi. 1, f. 24-26 ; monticola, fasc. U, p. 39, pi. 2, f. 8 ; Sardaigne. — eZo«5'ate,\Valtl, Reise n. Span. II, p. 70; Espagne mér. — maura, Erichs in Wagner, Reise in Algier. III, p. 177; Algérie. — af finis, Solier i, Lucas, Explor. d. l'Alger. Entom. p. 311; même pays. — alpina, h. 'R.edicnh. Denskrift. d. Wien. Acad. I; Perse. — Godurtiana, Ottii, acuminipennis, Mulsanii, longi- collis, gïbbicollis, Lucas, Rev. et Mag. d. Zool. 1855, p. 291, et Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 700, pi. 21; Algérie. — subsulcata, herculeana, Solieri, disci- colliSj coUaiiua, de la Palestine; acuminata, de Grèce; Reiche et de Saulcy, Anu. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 203. — sinuatocoUis, gaditana, prolixa, mo- desta, corrugata, Rosenh. Die Thier. Andalus. p. 185; Andalousie. (2) Syn. Rytinota, Eschsch. Zool. Atlas, Heft IV, p. 7. B2 TÉNÉBRIONIDES. une saillie. — Corps allongé, déprimé et assez svelte. — Le reste comme chez les Tentyria. Ces insectes, d'après cette formula, se distinguent des Tentyria par le dernier article de leurs antennes, la petitesse de leur écusson et leur forme générale. L'espèce ( • ) sur laquelle M. Reiclie a fondé le genre est d'assez grande taille, complètement lisse à la vue simple, et originaire d'Abyssinie. J'en connais deux autres espèces inédites, dont Tune du même pays et l'autre de Sibérie (2), qui ont les élytres légèrement sillonnées, avec les intervalles ridés et comme plissés. C'est probablement sur la première qu'Eschscholtz a établi son genre Rytinota, qui, étant fondé sur une espèce non décrite (3) et dont le nom exprimant une particularité non constante, me paraît devoir être relégué dans la synonymie. MESOSTENA. EscHSCH. Zool. Atlas, Heft IV, p. 9 (4). Sous-menton médiocrement échancré ; ses dents latérales trigones, aiguës. — Menton en carré transversal, arrondi aux angles antérieurs et sinué en avant. — Dernier article des palpes maxillaires épais, sub- triangulaire. — Mandibules très-épaisses dans toute leur étendue, mu- nies en dessus d'une forte dent subterminale. — Labre indistinct ovl à peine visible. — Tête saillante, rétrécie en arrière, carénée au-dessus des yeux, munie d'un sillon gulaire profond ; épistome arrondi, fine- ment denticulé en avant, avec ou sans dent médiane. — Yeux trans- versaux, enfouis, fortement rétrécis dans leur moitié inférieure par ime orbite large et très-saillante. — Antennes médiocres, robustes, cylindracées, à articles obconiques : 2 aussi long au moins que 3, (1) A. prœlonga, Reiche, loc. cit. pi. 22^ f. 4. (2) Celle d'Abyssinie figure dans le Catalogue de Dejean (éd. 3, p. 205) sous le nom de Tentyria coriacea Klug; elle se trouve aussi en Egypte. — J'ai vu celle de Sibérie inscrite dans quelques collections sous le nom de Tentyria sirigosa Gebier ; mais elle me paraît très-distincte de l'espèce ainsi nommée par cet auteur (in Ledeb. Reise; Ins. p. 121) et par Germar (Ins. spcc. nov. p. 138), laquelle pourrait bien aussi appartenir au genre actuel dont les espèces seraient, dans ce cas, au nombre de quatre. (3) Eschscholtz lui donne pour type la Tentyria scabriuscula de Latreille, qu'il dit provenir de Nubie; mais Latreille n'a décrit nulle part une espèce de ce nom. Il ajoute que les Tentyria tessidata et dardana de Steven appartien- nent probablement à ce genre Rytinota; la première est une Tentyria, et la seconde une Gnathosia. Il n'est pas inutile de faire observer que cette préten- due Tent. scabriuscula de Latreille n'est pas l'espèce décrite par Olivier sous Je même nom, laquelle est aussi une \raie Tentyria, originaire de l'Algérie. (4) Syn. CoMPHosiDA, Solier in Dej. Cat. éd. 2, p. 184; olim. TENTYRIIDES. 53 4-10 décroissant graduellement, H plus court que 10, tronqué oblique- ment. — Prothorax médiocrement convexe, fortement et graduelle- ment rétréci en arrière, et non contigu aux élytres à sa base ; celle-ci tronquée et munie d'un fort bourrelet, — Ecusson trigone. — Elytres ovalaires, rétrécies, échancrées en demi-cercle à leur base et marginées aux épaules ; leurs épipleures étroites, avec leur repli remontant au ni- veau des épaules et y formant une saillie. — Pattes assez longues; jam- bes subcylindriques; tarses médiocres. — Prosternum recourbé eu arrière des hanches antérieures. — Epimères mésothoraciques posté- rieures et obliques. — Episternums métathoraciques très-étroits, acu- minés en arrière. — Corps glabre, brillant. L'un des genres les plus tranchés de la tribu actuelle, par suite de la forme des yeux et des proportions relatives des articles 2-3 des an- tennes. Ses espèces ont assez d'analogie, sous le rapport du fades, avec les AxuMiA ; elles en ont la forme svelte, mais sont presque aussi con- vexes que les Tentyria. Elles sont assez grandes, re'vêtues de téguments très-solides et très-brillants, avec des points enfoncés bien distincts et disposés en rangées réguhères sur les élytres. Toutes, moins une seule, sont africaines (i). MICIPSA. H. Lucas, Ann. d. l.Soc.entom. Sér. 3, ïil; Bullet. p. XXXIV (2). Sous-menton faiblement échancré ; ses dents latérales courtes, tri- gones. — Menton transversal, arrondi aux angles antérieurs, étroitement et assez fortement échancré, sillonné sur la ligne médiane. — Palpes maxillaires assez longs; leur dernier article sécuriforme. — Mandibules médiocrement épaisses, déprimées et bidentées au bout. — Tète allon- gée, plane, parallèle, longuement carénée au-dessus des yeux, arrondie en avant et munie d'une petite dent médiane. — Yeux découverts, médiocres, assez saillants et subarrondis. — Antennes longues et grêles, à articles obconiques : 3 beaucoup plus long que 2 et que les suivants, (1) Eschscholtzafondé le genre sur une espèce inédite d'Egypte et de Nubie, qu'il nomme pundata et qui doit, sans aucun doute, correspondre à l'une des suivantes : M. elegans, oblonga, lœvicollis, punctipennis, Klugii, puncticollis, Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. IV, p. 399; d'Egypte; la quatrième se trouve aussi au Sénégal. — elongata, BruUé in Webb et Berthel. Canar. ; Entom. p. 66; des|Canaries. — parvula, Reiche et de Saulcy, Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 211; de la Palestine. Erichson (Archiv, 1843, I, p. 238) a décrit une Mes. costafa, d'Angola, qui, d'après la description qu'il en donne, n'appartient pas au genre actuel et me paraît devoir en former un nouveau dans le groupe des GnatliosiiJes. (2) Voyez aussi les Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, X, p. 294, où M. Lucas a donné plus au long les caractères du genre. 84 TÉNÉBRIONIDES. 4-8 décroissant graduellement^ 9-10 plus courts et plus épais, U très- long et fusiforine (mâles), ou ovoïde et acuminé au bout (femelles). — Prothorax contigu aux élytres, transversal, légèrement convexe, pres- que droit sur les côtés, un peu rétréci et tronqué en avant^ faiblement bisinué à sa base, avec tous ses angles effacés. — Ecusson ponctiforme. — Elytres embrassant fortement l'abdomen, courtes, plus larges que le prothorax, échancrées et entièrement marginées à leur base, déprimées en avant, fortement déclives et subacuminées en arrière ; leurs épi- pleures arrondies, avec leur repli large, remontant au niveau des épaules. — Pattes longues, grêles; jambes arrondies ; tarses assez longs. — Prosternum recourbé en arrière des hanches antérieures. — Epi- mères mésothoraciques externes. — Episternums métathoraciques assez larges et arrondis au côté interne. — Corps court, épais, glabre. M. Lucas a découvert ce genre remarquable en Algérie, sur le pla- teau de Boghar, dans la province de Constantine. La forme courte et assez convexe de l'espèce typique (i) lui donne un faciès particulier, et ce savant entomologiste, la comparant aux Tagona, a cru devoir^a placer près de ce dernier genre, dans le groupe des Blaptides. Il a oublié que chez ces derniers le menton laisse les mâchoires entièrement à découvert^ et que leurs trochantins intermédiaires sont très-appa- rents, tandis qu'ici il n'y a rien de pareil sous ces deux rapports. On retrouve chez cet insecte jusqu'au sillon gulaire, qui est caractéristique des Tentyriides. Sa place est, à n'en pouvoir douter, dans ce groupe. Depuis, M. Lucas a fait connaître une seconde espèce du genre origi- naire d'Egypte (2). Une troisième (3) a été découverte en Palestine par M. de Saulcy. THALPOPHILA. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. IV, p. 370. Sous-menton médiocrement échancré ; ses dents latérales aiguës. — Menton subtransversal, anguleux latéralement, avec son bord antérieur médiocrement échancré. — Dernier article des palpes maxillaires légè- rement sécuriforme, — Labre invisible au repos. — Tête saillante, finement carénée au-dessus des yeux, munie d'un sillon gulaire inter- rompu dans son milieu; épistome arrondi et muni d'une petite dent médiane. — Yeux allongés, déprimés, réniformes. — Antennes médio- cres, robustes, à articles p;?esque cylindriques : 3 aussi long que les deux suivants réunis, 4-8 décroissant peu à peu, 9-10 plus courts et (1) M. ritfliarsis, Lucas, loc. cit. et Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, loc. cit. p. 297, avec une planche. (2) M. Douei, Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, BuUet. p. XLV. (3) M. phiiistina, Relche et de Saulcy, Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 212, pi. 5, f. 7. TENTYRIIDES. ^^ nhi. 0-bconiaues 11 plus petit qne 10, tronqué obliquement. - Pro- So aftrTnsTem^^^^ convexe, contigu aux élytres fortement ÏÏ on^s^^ cô'tés et'aux angles postérieurs étro.temenn.^^^^^^^^^ de toutes parts. - Ecusson distmct, cordiforme. -- Elytres oblongo- emrqu s^déprimées sur le disque et présentant ces côt.s saxUantes Sment menées à leur base, -énées latéra em^^^^^^^ verticales, leur repli large, surtout en avant, et ^^^^^^^^^f J?^^^^^^^^ ^ Pattes longues et peu robustes; jambes ^^^«^^^^ , . f J^^^^^^^^, tnn^ Ips tarses allongé, surtout aux postérieurs. — Sailhe prosternaie plaU épatant un p^^ les hanches antérieures. -Epiméres m sotho^ Liques externes. - Episternums métathoraciques -ed.ocr ment a - ges, arrondis au côté interne et acummes en arrière. - Corps deprnne. ' Il n'y a en ce moment, à ma connaissance, qu^une seule espèce de cegenrVqui soit décrite, l'Afc.s Mreviata de Fabnaus (■). msecte commun au Sénégal, de taille moyenne, d'un noxr sale et revêtu en dessus de petits poils d'un jaune doré. Cet insecte est très-voisin des Hegeter qui suivent, mais s en dis- tingue par sa forme déprimée, sa tète carénée au-dessus des yeux, ses antennes et ses élytres, dont les épipleures sont limitées supérieure- ment par une carène. HEGETER. Latr. Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. X, p. 276. Sous-menton peu échancré; ses dents latérales trifones courtes - Menton en carré'transversal, arrondi aux angles ^f^^^-^^l^^^^ échancré. - Lobe interne des mâchoires merme (.). -- Dernier aracle des palpes maxillaires légèrement triangulaire. - Labre mdistm t au ,epor-Tête ovalaire,non carénée au-dessus des yeux ; son epistome obtusément anguleux en avant; son sillon gulaire remp ace par une fossette médiane. - Yeux médiocrement transversaux, tres-depnmés, réXm^s.-- Antennes longues, assez robustes, grossissant légère- ment à leur extrémité, à articles obconiques: 3 -ss. long que 1 deux suivants réunis, 4-8 décroissant peu a peu, 9-10 plus courts et plus coniques, il plus petit que 10, turbiné et tronqué obhquement. (1^ Svst El. I, p. 136: figuré par Solier, l«c. cit. pi. 8, f. l-7--Les collec- Jn en conUennent une' seconde espèce de Guinée un peu P^- petUe ci "" noir profond, glabre et dont le prothorax, embrassé k sa base P^^ les an les humérau. des élytres, est plan et serait parfaitement carré s. «^J^^^^^^^^^^ pas arrondis eh^ avant. Le sillon gulaire de sa tête est très-profond dans toute son étendue. . ,,,«iAro (2) M. Wollaston ans. Maderens. p. 509) a le premier f f ^^^LT'a ms é que j'ai trouvé e.act chez Velongatus, le seul qu3 j'aie disséqué. Solier 1 a passé sous silence. 56 TÉNÉBRIONIDES. — Prothorax en carré transversal ou subéquilatéral, rarement (par ex. amaroides) rétréci en avnnt, peu convexe, échancrc antérieurement en arc, contigu avec les élytres, rebordé à sa base et sur les côtés, avec tous ses angles distincts. — Ecusson transversal. — Elytres oblongo- ovales ou ovales, plus ou moins convexes, rétrécies en arrière. — Pattes, prosternum, épiiuères mésothoraciques et épisternums méta- tlioraciques des Thalpophila. Genre ayant pour type le BJaps elongata d'Olivier (i), qui a" été longtemps sans congénères, mais près duquel sont venues se grouper, dans ces derniers temps, une douzaine d'?,utres espèces. Ces insectes sont de taille moyenne, d'un noir profond, peu brillant et présentant parfois des reflets satinés, et de forme plus ou moins ovalaire et con- vexe. Leurs téguments sont en général imponctués, mais leurs élytres sont fréquemment sillonnées et parfois même (par ex. impressus) ridées. Outre leur forme moins renflée, les mâles se distinguent de leurs femelles par les angles antérieurs de leur pro thorax, qui sont aigus, tandis qu'ils sont obtus chez ces dernières. Les îles Canaries forment comme le centre de l'habitat de ces in- sectes. Toutes les espèces connues y sont représentées, et, hors de là, on n'en trouve qu'un très-petit nombre. Elles multiplient beaucoup, selon M. WoUaston, et aiment à se réunir en sociétés nombreuses dans les cavernes et sous les pierres, principalement au bord de la mer (2). GNOPHOTA. Erichs, Archiv, 1743,1, p. 237. Mêmes caractères que les Hegeter, avec les yeux latéraux, suborbi- culaires, le prosternum recourbé en arrière des hanches antérieures, et le faciès des Oxycara qui suivent. Erichson en décrit trois espèces (3) d'Angola, qui varient sous le rapport de la forme, l'une d'elles {anthracina) étant oblongue, et les ^1) Entom. lit, n»60, p. 9, pi. 1, f, 7 (H. striatus, Latr. loc. cit. ; Solier, Ann.d. 1. Soc. entom. IV, p. 377). Olivier assigne le cap de Bonne-Espérance pour patrie à cet insecte ; mais je ne crois pas qu'il dépasse les îles du cap Vert au sud et Madère au nord. (2) A Velongaius aj. : H. Wehbianus, Heineken, Zool. Journ. V^ p. 35 (elon- gatus?); Ténériffe. — amaroides, Solier, loc. cit. p. 378; des Canaries, et non de Madère ni d'Espagne, comme le dit Solier. — impressus, glàber, transver- suSj ienuepunctatuSj poliius, brevicollis, lateralis, àbbreviatus, cribricoUis, fuscipes, Brullé in Webb et Berthel. Canar.; Entom. p. 64; des Canaries. — latébricola, WoUast. Ins. Maderens. p. 510; des iles Salvages. Le Blaps bupresfoides d'Olivier (loc. cit. p. 8, pi. i, f. 6) semble appartenir au genre. (3) G. anthracina, curta, nana, Erichs. loc. cit. TENTYRIIDES. 57 deux autres brièvement ovales. Toutes trois sont peu convexes et cri- Llées de petits points enfoncés^ avec la tête couverte do sillons longi- tudinaux. La plus grande est de taille médiocre. OXYCARA. SouERj Ann. d. l. Soc. entom. IV, p. 254 (1). Sous-menton faiblement échancré ; ses dents latérales trigones, ai- guës. — Menton transversal, arrondi aux angles antérieurs et sinué en avant. — Dernier article des palpes épais, subtriangulaire. — Labre court, triangulaire et cilié. — Tôte courte, assez large, finement caré- née au-dessus des yeux, largement arrondie et munie d'une dent mé- diane en avant. — Yeux allongés, déprimés, rétrécis par une orbite postérieure assez saillante. — Antennes courtes, assez grêles, à articles faiblement obconiques : 3 un peu plus long que 2 et les suivants, 4-H se raccourcissant peu à peu, II aussi long que 10, ovalaire et acuminé au bout. — Protliorax transversal, contigu avec les élytres, quadrangulaire, peu convexe, faiblement bisinué à sa base ; ses angles antérieurs un peu saillants. — Ecusson nul ou à peine visible. — Elytres c*e la largeur du protliorax et non marginées à leur base, courtes, plus ou moins convexes, ovalaires ou elliptico-ovales, sub- acuminées en arrière ; leurs épipleures assez étroites, arrondies, avec leur repli large et remontant au niveau des épaules. — Pattes assez longues; jambes légèrement triangulaires, les postérieures un peu flexueuses; tarses médiocres. — Prosternum plan, spatuliforme, s'ap- puyant sur le mésosternum ou reçu par lui ; celui-ci horizontal, bifide ou non en avant et sillonné dans toute sa longueur. — Epimères mé- sothoraciques externes, un peu obliques. — Episternums métathora- ciques assez larges, arrondis au côté interne, acuminés en arrière. La forme du mésosternum caractérise essentiellement ce genre parmi les Tentyriides vraies. Ses rapports avec la saillie prosîernale varient un peu et permettent de répartir ces insectes dans deux sec- tions dont on a fait autant de genres distincts. Chez les Oxycara typiques (2) cette saillie est assez aiguë et pénètre dans le mésosternum^ tandis que chez les Melancrus il y a simplement contiguïté entre les deux organes. MM. Reiche et de Saulcy, qui ont adopté ce genre de Dejean en l'épurant (3), ajoutent que ses espèces (1) Syn. Melancrus (DeJ.), Reiche et de Saulcy, Ann.d. 1. Soc. entom. 1857, p. 190. (2) 0. blapsoides, Solier, loc. cit. p. 255, pi. 5, f. 1-6; il ne connaissait pas exactement la patrie de cette espèce; elle habite la Sénégambie et la côte de Guinée. — hegeteroides, pedinoides, Ericiis. Archiv, 1843, I, p. 236; Angola. (3) Dejean y comprenait les Oxycaua de Solier, les Melancrus proprement 58 TÉNÉBRIONIDES. sont de forme plus courte que les Oxycara et ont un écusson qui manque chez ces dernières. Mais cet écusson est si petit qu'à peine le voit-on à la loupe, et, quant à la forme, j'ai sous les yeux des espèces qui font le passage entre les deux genres. Ces insectes ressemblent un peu à certains Pédinides. Ils sont pour la plupart assez petits et tous d'un noir profond et mat. Leurs tégu- ments en dessus sont souvent lisses, et le prothorax a une plus forte tendance que les élytres à être pointillé ou aciculé. Le genre est propre jusqu'ici à l'Afrique et à la Syrie. PLATAMODES. Ménétr. Ins. rec. p. Lehm. part. 2, p. 17. Menton transversal, subquadrangulaire, tronqué en avant. — Der- nier article des palpes subcylindrique. — Mandibules robustes, très- fortement arquées. — Labre caché sous le chaperon. — Tête grande, arrondie. — Yeux petits, linéaires. — Antennes beaucoup plus courtes que la tète, à articles cylindriques, très-serrés : 1-2 plus gros et plus longs que les autres, 3-9 très-courts, 10 un peu plus grand, H plus étroit, obliquement tronqué. — Prothorax transversal, profondément échancré en avant, avec ses angles antérieurs formant dos lobes sail- lants, tronqué à sa base et contigu aux élytres. — Ecusson nul. — Elytres aussi larges que le prothorax à leur base, qui est coupée car- rément, convexes, arrondies et rétrécies en arrière ; leurs replis épi- pleuraux étroits. — Pattes comprimées ; cuisses épaisses, munies d'une forte dent en dessous; jambes linéaires; tarses courts, graduellement atténués; leur dernier article glus grêle et plus long que les autres. — Corps très-déprimé, glabre, très-lisse. Genre établi sur un très-petit insecte (i) découvert par Lehmann dans la Turcoménie, et qui, suivant M. Ménétriés, reproduit un peu les formes de la Pachychile subovata. Ce savant entomologiste le classe dans les Tentyriides, parmi lesquelles, si cette place est exacte, l'ex- trême brièveté de ses antennes et ses cuisses dentées en dessous lui assignent un rang à part. dits et les Gnophota. d'Ericlison. Des cinq espèces mentionnées dans son Cata- logue (éd. 3, p. 206), les quatre premières paraissent être encore inédites. — Mel. lœvigatus, hegelericus (cotnpactus Dej.), pygmœus, Rciche et de Saulcy^ loc. cit. ; de la Palestine ; le dernier se trouve aussi en Egypte. (1) P. dentipes, Ménétr. loc. cit., pi. 4, f. 4. TENTYBIIDES. 69 LACHNOGYA. Ménétr. Ins rec. p. Lehm. part. 2, p. 12. Menton échancré en avant, transversalement caréné dans son milieu. — Dernier article des palpes ovalaire, subtronqué au bout. — Mandi- bules cachées sous l'épistome. — Labre saillant, voûté, arrondi en avant. — Tète arrondie, déprimée sur le front. — Yeux saillants, réni- formes, entamés par les bords antérieurs de la tête. — Antennes courtes, moniliformes, sétigères, à articles 1 épais et court, 2-3 subégaux, sub- cylindriques, 4-8 égaux, sublenticulaires, 9-10 de même forme, un peu plus grands, H brièvement ovalaire, subacuminé. — Prothorax très-court, rétréci à sa base, qui est légèrement échancrée dans son miheu, fortement arrondi sur les côtés en avant. — Ecusson poncti- forme. — Elytres un peu plus larges que la base du protliorax. — Pattes médiocres ; jambes antérieures robustes, munies à leur sommet externe d'une forte dent arquée; les quatre postérieures ciliées et armées en dehors de petites épines espacées; tarses comprimés; leur dernier article plus long que les autres et un peu renflé. — Corps revêtu d'une pubescence très-serrée et de poils redressés, disposés en rangées longitudinales. Cet ensemble de caractères est bien singulier pour un genre de Tentyriides; aussi M. Ménétriés déclâre-t-il ne placer celui-ci qu'en hésitant dans ce groupe. Il compare l'unique espèce (i) qui le compose à VHyperops minuta, en ajoutant qu'il est plus court et que ses élytres sont plus arrondies à leur extrémité. Cet insecte de petite taille est encore une des découvertes entomologiques faites par feu Lehmann dans la Turcoménie. Note. Il y a quelque apparence que le genre suivant appartient au groupe actuel, ou, si cela n'est pas, que sa place est parmi les Gnathosiides. EMMENASTUS. De Motsch. Bullet. d. Mose. 1845, 1, p. 75, Menton très-grand, presque carré et arrondi en avant. — Dernier {irticle des palpes plus long que le précédent, elliptique et faiblement tronqué à l'extrémité. — Labre entièrement recouvert par le chaperon. — Tête carrée, avec le chaperon un peu prolongé en avant et un bourrelet au-dessus de chaque œil. — Corps ovale, peu convexe et (1) L. squatnosa, Ménétr. loc cit. p. 13, pi. 3, f. 16. 60 TENEBRIONIDES. rétréci à ses deux extrémités. — Pactes des Gnathosia et des Zopho- sis (!). M. de Motschoulsky en signale, sans les décrire convenablement, deux espèces : l'une (compactus) du Kamtschatka, l'autre {rugosus) de Sitkha, sur la cùte nord-ouest de l'Amérique. Quant au genre suivant, il est absolument impossible^, d'après les caractères qui lui sont assignés, de voir quelle peut être sa place. Mannerbeim le regarde comme intermédiaire entre les Pachychile et les Gnathosia d'une part, et les Nyctélidcs d'autre part. Ces dernières étant étrangères à l'Amérique du Nord, je ne puis qu'adopter la pre- mière de ces analogies. 11 est à regretter que Mannerbeim ait omis d'indiquer la forme du menton, caractère qui eut pu mettre le lecteur sur la voie de la vérité. DYSMATHES. Mannerh. Biillet. d. Mosc. 1853, 3, p. 264. Palpes subcylindriques, leur dernier article un peu atténué et ar- rondi au bout. — Labre transversal, profondément échancré, — Tête plane, presque carrée en avant, légèrement dilatée près des yeux, plus étroite que le prothorax. — Yeux petits, subréniformes. — An- tennes plus courtes que la tête et le prothorax réunis, à articles sub- cylindriques : i court, plus gros que les autres, 2 du double plus petit, 3 presque deux fois plus long, 4-10 graduellement plus courts, 11 à peine plus long que 10, obtus au bout. — Prothorax plan, transversal, rétréci et largement échancré en avant, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus, saillants en dehors, canaliculé sur la ligne médiane, dilaté, arrondi et crénelé sur les côtés dans son milieu. — Elytrcs soudées, médiocrement convexes, du double plus larges et plus de quatre fois plus longues que le prothorax, elliptiques, avec les épaules arrondies. — Pattes assez grêles ; les quatre jambes posté- rieures un peu arquées ; les éperons de toutes très-petits ; tarses sub- cyUndriques^ compruiiés, glabres en dessous; leur dernier article beaucoup plus long que les autres. Le genre ne contient qu'une espèce [Salilhergii] découverte dans nie Sitkha; elle est de taille moyenne, d'un noir mat, criblée de points enfoncés sur la tête, et fortement rugueuse sur le prothorax et les élytres ; eelles-ci sont sillonnées. Groupe III. Hypéropides. Saillie intercoiale de l'abdomen assez large. — Métasternum allongé. — Epistome simple, recouvrant les mandibules et le labre. — Tarses normaux (Hylithus excepté). TENTYRIIDES. . 61 Les trois genres qui composent ce petit groupe sont les derniers chez lesquels la saillie intercoxale de Tabdomen afiecte la môme forme que dans les trois qui précèdent. L'allongement du métasternum ne permet pas de les comprendre dans ceux-ci. Leurs espèces sont toutes de forme étroite, allongée, surtout les Hyperops, qui ressemblent com- plètement aux Stenosis (Tage.ma), avec lesquelles on les a souvent confondus; aucune d'elles n'a sous la tète ce sillon gulaire si fréquent chez les Gnathosiides et les Tentyriidcs vraies; enfin, leurs yeux sont ou suborbiculaires ou divisés en deux portions très-inégales par les joues. Cet ensemble de caractères montre que ces insectes forment un groupe réellement naturel parmi les Tentyriidcs. Les deux premiers des trois genres qui suivent sont particuliers à l'ancien continent, le troisième habite l'Amérique du Sud. On retrouve dans celui-ci cette différence signalée plus haut, dans la vestiture des tarses, entre les genres américains et ceux de l'ancien continent. L Yeux divisés par les joues: //yperops. II. — entiers, suborbiculaires. 4« art. des palpes max. ovalaire et tronqué : Stenosida. — — en triangle équilatéral : Hylithus. HYPEROPS. EscHscH. Zocl. Atlas, Heft IV, p. 9 (1). Sous-menton assez fortement échancré ; ses dents latérales trigones et aiguës. — Menton en carré transversal. — Palpes robustes; le der- nier article des maxillaires subcylindrique, tronqué au bout. — Man- dibules épaisses dans toute leur étendue. — Labre indistinct. — Tête saillante, un peu évasée en avant, carénée au-dessus des yeux, sans sillon gulaire ; épistome tronqué et muni d'une très-petite dent mé- diane. — Yeux petits, divisés en deux par les joues; leur portion in- férieure presque nulle. — Antennes médiocres, robustes, filiformes, à articles cylindriques et serrés : 3 un peu plus long que les autres, 4-10 décroissant peu à peu, li petit, sub turbiné. — Prothorax allongé ou transversal, plus ou moins rétréci en arrière et contigu aux éljtres, tronqué en avant et à sa base ; celle-ci rebordée. — Ecusson poncti- forme. — Elytres allongées, oblongues, échancrées en demi-cercle, et entièrement, mais finement marginées, à leur base; leurs épipleures presque nulles, occupées presque en entier parleur repli. — Pattes assez courtes et assez robustes ; cuisses fortes ; jambes antérieures faiblement (1) Syn. Tetromma, Solier in Dej. Cat. éd. 2, p. .183; olim. — Stekosis pars, Herbst. — Akis Fab. — Hegeter, Gory in Guérin-Ménev. Iconogr. Ins. pi. 28, f. 6; Guérin-MéneT. — Tagenia Wiedem. — Tenttria Tauscher. 62 TÉNÉBRIONIDES. élargies; tarses assez courts; le 1" article des postérieurs aussi long que le 4^. — Prosternum recourbé en arrière des lianclies antérieures. — Epimères mésotlioraciques externes. — Episternums métathoraci- ques étroits, subparallùles. — Corps très-allongé, filiforme. Insectes de petite taille, reproduisant complètement les formes des Stenosis, avec lesquelles Hcvbst aA'ait confondu celle de leurs espèces [unicolor] qu'il a connue, mais appartenant aux Tentyriides par toute leur organisation. Tous sont d'un noir mat et cou\erts de petits points enfoncés^ visibles seulement à la loupe et disposés en stries sur les élytres. Il y en a aux Indes orientales et en Afrique ; les espèces du premier de ces pays ont pour la plupart le prothorax transversal, tan- dis qu'il est plus long que large chez celles du second ('). STENOSIDA. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. IV, p. 281. Ce genre ne diffère des Hyperops que par les caractères suivants : Yeux grands, complètement découverts, très-déprimés, plus longs que larges. — Métasternum plus long. — Corps aussi allongé, mais plus déprimé et plus large. L'insecte {tenuicoUis Sol.) sur lequel il est établi est notablement plus grand que les Hyperops, et en reproduit exactement la livrée d'un noir mat et la ponctuation ; au premier aspect, il a quelque res- semblance avec certaines Axumia. Les Indes orientales sont sa patrie. SoUer n'en avait vu qu'un seul exemplaire en mauvais état ; il m'en est passé plusieurs sous les yeux, sans compter celui que je possède. HYLITHUS. Guérin-Ménev. Mag. d. ZooL; Ins. 1834; Mêlas, p. 12 (2). Sous-menton assez fortement échancré ; ses dents latérales trigones et aiguës. — Menton transversal, anguleux sur les côtés, tronqué en (1) Esp. africaines : H. tentyrioides, Gory, loc. cit.; Solier, Anu. d. 1. Soc. entom. lY, p. 277, pi. 6, f. 12; du Sénégal et d'Algérie. — parvus, Solier, loc. cit. p. 278; Sénégal. — picipes, Gerstccck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1854^ p. 530; Mozambique. — Esp. de Perse : H pygmœus, L. Redtenb. Denskrift. d. Wien. Acad. I. — Esp. du Bengale : H. unicolor, Herbst, Die Ka'fer, YIII, p. 163 (Akis angustala Fab.) . — Tagen. indien, "Wiedem. Zool. Magaz. II, 1^ p. 42. — Tagen. striatopunctaia, Wiedem. in Germai-, Magaz. lY, 149. — coromandelensis, So- lier, loc. cit. p. 279. — mdicMS, Guéiin-Méuev. Mag. d.Zool. ; lus. 1834; Mêlas. p. 10 (uec Wiedem.). (2) Syn. SciACA, Dej. Cat. éd. 3, p. 204. — Hypselops (pars), Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 136. TENTYBIIDES. 63 avant. — Dernier article des palpes maxillaires eai triangle subéquila- téral. — Mandibules peu robustes, cachées au repos, ain«i que le labre. — Tête non carénée au-dessus des yeux ; épistome bisinué en avant ; les trois lobes qui en résultent très-courts et arrondis. — Yeux petits, ■arrondis, découverts et saillants. — Antennes assez longues, grêles, hispides, à articles obconiques : 3 aussi long que 4-5 réunis, 4-10 dé- croissant graduellement, H plus grand que 10, ovalaire. — Prothorax imparfaitement contigu aux élytres, transversai, arrondi sur les côtés, étroitement rétréci à sa base; celle-ci finement marginée et tronquée, avec ses angles droits. — Ecusson distinct, arrondi en arrière. — Ely- tres oblongues, très-peu convexes, un peu plus larges que la base du prothorax, avec les épaules arrondies; leurs épipleures très-étroites, occupées presque en entier par leur repli. — Pattes assez longues ; cuisses fortes; jambes arrondies, les antérieures parfois un peu trigo- nes; tarses assez longs, grêles, garnis de poils rigides, presque sans mélange de cils spiniformes. — Prosternum étroit, recourbé en arrière des hanches antérieures. — Epimères mésothoraciques postérieures et obliques. — Episternums métathoraciques étroits, atténués en arrière. — Corps allongé, déprimé. Ce genre a pour type un insecte rapporté autrefois par moi des environs de San Luis et de Mendoza, dans le Tucuman, où il est très- commun; depuis, on l'a retrouvé au Chili. M. Guérin-Méneville lui a conservé le nom de Tentyrioides que je lui avais imposé, en faisant observer, avec raison, qu'il lui convient fort peu. Par une singulière inadvertance, Solier, oubliant qu'il l'avait déjà décrit dans sa Mono- graphie des Collaptérides, Ta reproduit plus tard, dans l'ouvrage de M. Gay sur le Chili, en le plaçant dans son genre Hypselops, avec lequel il n'a rien de commun, et qu'on trouvera plus loin parmi les Épitragides. Deux autres espèces du genre, l'une du Chih, l'autre du Pérou, sont en outre connues (i). Ces insectes sont de taille médiocre, d'un noir légèrement brillant et criblés de points enfoncés, disposés en séries assez régulières sur leurs élytres. Groupe IV. Thinobatides. Saillie intercoxale de l'abdomen très-courte, étroite, triangulaire et acuminée au bout, — Métasternum de longueur variable. — Epistome simple, recouvrant les mandibules sm^ les côtés. — Tarses xiUés. — Corps parfois ailé. (1) H. tentyrioides, Guérin-Ménev. loc. cit. pi. 108 [Hypselops hrevicornis, Solier in Gay, loc. cit.) — distinctus, Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. IV, p. 411, pi. 9, f.l8 {tentyrioides?); Tucuman. — /iMmJWs,Erichs.Arcbiv,l'S47,I,p.ll3; ^érou . 64 TÉNÉBRIONIDES. Avec ce groupe cemmencent le» Tentyriides dont la saillie inter- coxale de raJjdomen a cessé d'être plus ou moins large et tronquée en avant. Il se compose de quelques petites espèces américaines, sauf les ScELOSODis, et dont plusieurs sont ailées, caractère important en ce qu'il établit un passage entre les Tentyriides en général et les Épitra- gides. Le métasternum est tantôt court, tantôt allongé, mais ces insectes ont tant d'affinités entre eux que cette particularité n'a plus ici la même valeur que dans le groupe précédent, d'autant plus qu'il y a des passages. D'après ce qui précède, ces insectes ne sauraient être confondus qu'avec les Tribolocarides et les Évaniosomides qui suivent et qui ont une saillie intercoxale analogue à la leur. Ils se distinguent des pre- miers par leur épistome simple, et des seconds par leur pronotum dis- tinct des parapleures prothoraciques. I. Métasternum court; corps aptère. Tête carénée au-dessus des yeux : Scelosodis. — non carénée — Thinobatis. II. Métasternum allongé; corps ailé. Jambes antér. terminées par une dent externe : Eurymetopon. — simples à, leur sommet — Arthroconus. Genres incertae scàis : Auchmobius , Crypiadius. SCELOSODIS. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. IV, p. 283 (1). Sous-menton très-faiblement échancré. — Menton transversal, angu- leux sur les côtés, arrondi en avant. — Dernier article des palpes maxillaires subovalaire, fortement tronqué. — Mandibules médiocre- ment épaisses, cachées au repos, ainsi que le labre. — Tête ovale, ca- rénée au-dessus des yeux, munie d'un sillon gulaire ; épistome arrondi en avant, avec une très-petite dent médiane. — Yeux découverts, subarrondis, assez grands, très-déprimés. — Antennes courtes, peu robustes, filiformes, à articles subcylindriques et serrés : 3 un peu plus long que 2 et que les suivants, 4-8 égaux, 9-10 plus courtà, trans- versaux, 11 aussi grand que 10, ovalaire et acuminé. — Prothorax transversal, régulièrement arrondi sur les côtés, légèrement échancré en demi-cercle en avant et à sa base, avec tous ses angles assez aigus, non rebordé en arrière et imparfaitement contigu aiLX élytres. — Ecusson ponctiforme. — Elytres de la largeur du prothorax en avant, (1) Syn. Cratopus, Eschsch. Zool. Atlas, Heft IV, p. 8; nom employé anté- rieurement par Dalman et Schoenherr pour des Curculionides. TENTYRIIDES. 65 oblongo-ovales, arrondies aux épaules et légèrement échancrées à leur base ; leurs épipleures très-étroites, occupées presque en entier par leur repli, — Pattes médiocres; cuisses comprimées; jambes anté- rieures robustes, triangulaires, anguleuses à leur sommet en dehors ; les quatre tarses postérieurs grêles et assez longs ; leur 1*'' article aussi long que le dernier. — Métasternum très-court. — Prosternum re- courbé en arrière des hanches antérieures. — Epimères mésothoraci- ques externes. — Episternums métathoraciques étroits, parallèles. — Corps aptère. On n-'en connaît qu'une espèce (i) originaire d'Egypte, de taille médiocre, de forme assez allongée, peu convexe, très-finement poin- tilléo sur toute sa surface en dessus et d'un jaune plus ou moins bru- nâtre. THINOBATIS. EscHSCH. Zool. Atlas, Heft IV^ p! 8. Sous-menton faiblement échancré. — Menton transversal, évasé en avant, arrondi aux angles antérieurs, sinué. — Dernier article des palpes maxillaires un peu sécuriforme. — Mandibules peu robustes. — Labre distinct, rétréci et arrondi en avant. — Tète non carénée au- dessus des yeux ; épistom.e tronqué et très-faiblement bisinué en avant. — Yeux médiocres, arrondis, découverts et assez saillants. — Antennes courtes, peu robustes, hispides, à articles obconiques : 3 à peine plus long que 2, 4-10 graduellement plus courts et plus épais, 1 1 plus gros que 10, globoso-ovale. — Prothcrax imparfaitement contigu aux ély- tres, transversal, rétréci et à peine marginé à sa base, qui est tronquée avec ses angles droits, arrondi ou subanguleux {rufipes) sur ses côtés antérieurs, tronqué en avant. — Ecusson à peine visible. — Elytres courtes, ovalaires, rétrécies en arrière, arrondies aux épaules ; leurs épipleures arrondies, avec leur repli étroit. — Pattes longues, sauf les antérieures ; les jambes de celles-ci trigones, très-finement den- ticulées en dehors, les autres arrondies ; tarses garnis partout de cils rigides, plus nombreux en dessous; les postérieurs longs et grêles, leur i^'' article beaucoup plus long que le 4°. — Métasternum très- court. — Prosternum recourbé en arrière des hanches antérieures. — Epimères mésothoraciques postérieures et obliques. — Episternums métathoraciques assez larges, parallèles. — Corps aptère. Eschscholtz a fondé ce genre sur un insecte [ferruginea) découvert par lui aux environs de La Concepcion, au Chili, et, depuis, Solier en a décrit deux autres espèces rapportées du même pays par M. (iay (2). (1) S. castaneus, Eschsch. Solier, loc. cit. p. 284, pi. 6, f. 16-19. (2) T. ferruginea, Eschsch. loc. cit. p. 9, pi. 18, f. Z. — rufipes, Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. lY, p. 407, pi. 9, f. 11, 14. — minuta, Solier in Gay, Hist. d. Coléoptères. Tome "V. 5 66 TÉNÉBRIONIDES. Ces insectes sont petits et assez convexes sur les élytres. Leur couleur est d'un noir mat ou ferrugineuse ; leurs téguments sont plus ou moins ponctués, et deux d'entre eux {fcrruginea, rufipes) sont revêtus de poils grisâtres, couchés et médiocrement abondants. 11 parait qu'ils fréquen- tent les bords de la mer. EURYMETOPON. EscHSCH. Zool. Allas, Heft IV, p. 8. Sous-menton faiblement écbancré. — Menton transversal, évasé légèrement, puis rétréci graduellement et tronqué en avant. — Der- nier article des palpes maxillaires légèrement triangulaire. — Labre découvert, transversal et entier. — Tête courte, non carénée au-dessus des yeux et sans sillon gulaire ; épistome court, faiblement et large- ment écbancré en arc. — Yeux assez petits, transversaux, presque entiers. — Antennes plus courtes que le prothorax, grêles, à articles obconiques : 3 plus long que les suivants, 4-10 décroissant et grossis- sant peu à peu, mais faiblement, i\ plus grand que 10, ovalaire. — Prothorax transversal, légèrement arrondi sur les côtés, non écbancré en avant, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson distinct, c^uadran- gulaire. — Elytres assez allongées, parallèles, plus larges que le pro- thorax et tronquées en avant ; leurs épipleures très-étroites, occupées presque en entier par leur repli. — Pattes assez courtes; jambes anté- rieures déprimées, légèrement triangulaires, sinuées en dehors, avec leur angle externe saillant ; les autres subarrondies ; tarses médiocres, le l^"" article des postérieurs aussi long que le dernier. — Métasternum allongé. — Epimères mésothoraciques obliques, assez larges. — Pro- sternum recourbé en arrière des hanches antérieures. — Corps paral- lèle, déprimé, ailé ou aptère. Cette formule a été rédigée uniquement d'après l'espèce de Cali- fornie («), sur laquelle Eschscholtz a fondé le genre. C'est un insecte de taille médiocre, noir, avec les pattes et le labre d'un rouge ferru- gineux, criblé de points enfoncés sur le prothorax et rugueux sur les élytres qui sont légèrement sillonnées. M. J. L. Le Conte en a, depuis, décrit cinq autres espèces (2) du même pays, dont une seule (atrum) m'est connue. Son métasternum étant court, ses jambes antérieures simples, et son épistome arrondi en avant, je crois qu'il faudra l'isoler. Chiie; Zool.V, p. 126, Col. xil.18, f. lo-e. A la suite, Solier décrit de nouveau le rufîpes^ sans indiquer qu'il l'avait publié précédemment. — rotundicoUis, Waterh. Ann. and. Mag. of nat. Hist. XVI, p. 320; patrie non indiquée; pro- bablement de Palagonie. (1) E. rufipes, Esclisch. toc. cit. pi. 18, f. 1. (2) E. abnorme, convexicollis, longulum;, ohesum, atrum, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of N.'.v-York, V, p. 138. TENTYRIIDES. 67 Une autre (obesiim) paraît être dans le même cas. Les trois autres, d'après les descriptions, appartiennent très -probablement au genre. Dans le nombre, une seule {ahnorme) est ailée comme l'espèce typique. Il est très-probable, du reste, que, comme chez tant de Coléoptères, ce caractère varie selon les individus. ARTHROGONUS. SouER in Gay, Hist. d. Chile ; Zool. V, p. 238 (1). Sous-menton faiblement écliancré. — Menton en carré transversal. — Lobe interne des mâchoires sans crochet corné. — Dernier article des palpes maxillaires légèrement triangulaire, allongé et obliquement tronqué au bout. — Labre presque carré, cilié en avant. — Tète courte, assez large, finement carénée au-dessus des yeux ; épistome très-court, limité latéralement par deux sillons longitudinaux, rétréci et tronqué en avant (femelle?), ou anguleux dans son milieu (mâle?). — Yeu.x assez gros et subarrondis (mâle?), ou médiocres et transversaux (fe- melle?), et un peu entamés par les joues. — Antennes courtes, grêles, filiformes, à articles obconiques : 3 un peu plus long que les suivants, 4-10 subégaujî, ti plus grand que 10, ovoïde. — Prothorax transversal, peu convexe, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant, faiblement bisinué cà sa base. — Ecusson petit, curviligne. — Elytres oblongues, subparallèles, médiocrement convexes. — Pattes médiocres; cuisses assez robustes, comprimées; jambes antérieures légèrement triangulaires, très -finement denticulées en dehors, les autres arron- dies; les éperons de toutes bien distincts; tarses longs, très -grêles, spinosules en dessous; le 1'^'' article des quatre postérieurs plus long que le dernier. — Mésosternum déclive, un peu concave. — Saillie prosternale ne dépassant pas les hanches antérieures. — Corps oblong, ailé. Le genre a pour type un assez petit insecte (2) du Chili, d'un brun ferrugineux uniforme et plus ou moins clair; sa surface entière, en dessus, est très-finement chagrinée, et à peine distingue-t-on à la loupe quelques stries qui existent sur ses élytres. Solier a établi deux genres sur cet insecte. Il a nommé le premier Gymnognathus, en le plaçant parmi les Épitragides, et le second Ar- THROcoNus, en le mettant dans ses Blapstinides et en changeant le nom de l'espèce en celui de piceus (i). J'ai sous les yeux les exemplaires (1) Syii. Gymnognathus, Solier in Gay, Hist. d. Cliile; Zocl. V, p. 136; liom déjà employé par Schœnlierr (Gcn.etSpec. Curcul. I, p. 136) pour un genre de Curculionides de la tribu des Antliribides. (2) Gynin. fuscus, Solier, loc. cit. p. 137, Col. pi. 18, f. 6, avec des détails. (3) Elle est figurée sous ce nom, loc. cit. pi. 20, f. 8 a. Solier lui associe une autre espèce qu'il nomme elongaius et que je ne connais pas. 68 TÉNÉBRIONIDES. mêmes de sa collection qu'il a décrits. D'après cela, j'ai dû conserver à l'espèce son nom primitif, et au genre celui qu'il a reçu en second lieu, le nom de Gymnognathus n'étant pas disponible. Note. M. J. L. Le Conte place à la suite des Eurymetopon les deux genres suivants, découverts par lui en Californie. Il est en efiet probable, d'a- près les caractères qui leur sont assignés, qu'ils appartiennent au groupe actuel. AUCHMOBIUS. J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-Y'ork, V, p. 139. Menton grand, plan, subpentagonal, incisé en avant. — Mandibules obtuses. — Epistome saillant, obliquement rétréci et échancré en avant, cacbant le labre. — Yeux transversaux, sans carènes en dessus. — Pro- thorax exactement appliqué contre les élytres. — Jambes antérieures non dilatées, tronquées à leur extrémité; hanclies postérieures rappro- chées.— Corps un peu allongé, convexe, légèrement élargi en arrière. Le genre a pour type un insecte {sublœ/vis) dont M. J. L. Le Conte n'a trouvé qu'un exemplaire mort et incomplet des palpes et des an- tennes. Son faciès est le même que celui des Eurymetopon, et ses ély- tres, outre la fine ponctuation dont elles sont couvertes, présentent de petites aspérités peu serrées. CRYPTADIUS. J. L. Le Conte, loc. cit. p. 140. Menton grand, transversal. — Palpes maxillaires filiformes. — Labre saillant, entier. — Epistome avancé, tronqué en avant. — Yeiix sub- échancrés, munis d'une orbite supérieure. — Antennes grêles, un peu plus épaisses à leur extrémité, de onze articles ; le 3^ plus long que les autres. — Protliorax court, rétréci en avant, arrondi sur les côtés. — Pattes faibles; jambes antérieures ayant leur angle apical externe saillant; hanches postérieures fortement rapprochées. — Corps arrondi, épais. L'espèce [inflatus] typique est noire, avec la base des antennes et les pattes rufescentes, et ses élytres sont finement ponctuées et muri- qiiées. M. J. L. Le Conte n'en a trouvé également qu'un exemplaire. TENTTRIIDES. 69 Groupe V. Trîbolocarides. Saillie intercoxale de l'abdomen courte, ogivale ou triangulaire et acuminée au bout. — Métasternum plus ou moins allongé.— Epistome trilobé, laissant les mandibules à découvert sur les côtés. — Tarses ciliés. La forme particulière de Tépistome, qu'on a vu précédemment chez les Gnathosiides, se reproduit dans ce petit groupe américain, composé de quatre genres qui ne contiennent chacun qu'une espèce. Tous sont très-rares dans les collections et propres aux parties australes et occi- dentales de l'Amérique du Sud. I. Mésosternum déclive et à peine concave. a Lobes latéraux de répistome peu saillants : Eremœcus. a a — — dilatés en forme d'oreillettes. •Ïambes antérieures comprimées, triangulaires : Salax, — subarrondies : Peltolobus. IL Mésosternum horizontal, fourchu en avant et recevant la saillie proster- nale : Tribolocara. Genre incertae sedis : Trimyiis, EREMOECUS (1). Sous -menton non échancré. — Menton transversal, rétréci et subar- rondi en avant. — Dernier article des palpes labiaux en triangle allongé, celui des maxillaires en triangle équilatéral. — Mandibules peu ro- bustes, bidentées au bout. — Labre saillant, subtrapéziforme. — Tête courte, brièvement et finement carénée au-dessus des yeux ; lobe mé- dian de répistome tronqué au bout, les latéraux peu saillants. — Yeux petits, ovales, transversaux et entiers. — Antennes assez longues, grêles, grossissant un peu au bout, à articles obconiques : 3 sensible- ment plus long que les suivants, 4-1 0 se raccourcissant peu à peu, H aussi long que 10, ovalaire. — Prothorax transversal, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant, très-faiblement bisinué et mar- giné à sa base. — Ecusson transversal. — Elytres oblongo-ovales, un peu plus larges que le prothorax^ légèrement échancrées et non mar- ginées à leur base ; leurs épipleures étroites. — Pattes assez longues, grêles; jambes arrondies; tarses un peu plus courts qu'elles; le l*^'' ar- ticle des postérieurs plus long que le 4*'. — Prosternum étroit, re- courbé en arrière des hanches antérieures. — Epimères mésothoraci- ques postériem'es et obhques ; épisternums métathoraciques linéaires. (1) Syn. Hypeuops, Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zooi. V, p. 127. 70 TÉNÉBRIONIDES. Ce genre fait le passage des Thinobatides au groupe actuel. L'es- pèce (') du Chili qui le constitue ressemble, en effet, tellement à TAj^- throconus f'uscus, que, sans son épistome autrement fait, elle lui serait congénère. Elle est, comme ce dernier, d'un jaune-brun peu brillant, finement chagrinée et glabre. Solier s'est trompé, au point de la placer dans le genre Hyperops d'Eschscholtz, malgré ses yeux entièrement découverts, la saillie de son épistome, etc. J'ai dû, dès -lors, lui donner un nom générique nouveau. SALAX. Goérin-Mknev. Mag. d. Zool.; Ins. 1834; Mêlas, p. U (2). Sous-menton fortement échancré : ses dents latérales saillantes, tri- gones, aiguës. — Menton transversal, anguleux latéralement, rétréci et sinué en avant. — Dernier article des palpes maxillaires subtriangu- laire. — Mandibules très-épaisses dans toute leur longueur, concaves en deliors, bifides au bout. — Tête courte, engagée dans le prothorax, carénée au-dessus des yeux; lobe médian de l'épistome tronqué et faiblement tridenté au bout; les latéraux saillants en dehors, en forme d'oreillettes arrondies et tranchantes. — Yeux assez grands, transver- saux, réniformes. — Antennes courtes, grêles, à articles obconiques : 3 à peine plus long que 2 et que 4, 4-8 subégaux, 9-10 plus larges, subtransversaux, H plus petit que 10, brièvement ovalaire. — Protho- rax transversal, peu convexe, arrondi et rebordé sur les côtés, forte- ment échancré eu avant, bisinué en arrière et contigu aux élytres : ses angles antérieurs très-saillants, les postérieurs aigus. — Ecusson dis- tinct, arrondi en arrière. — Elytres aussi larges que le prothorax à leur base, qui est échancrée et non marginée, allongées, parallèles, arrondies (1) Hyp. Eschccholtzii, Solier, loc. cit. p. 128, Col. pi. 18, i.la-d. C'est immùdiatement à la suite de ce genre que doit être plac6 un insecte du Cap, coijuu dans les collections de Paris sous le nom de Nerina dispar, que lui a imposé M. Buquet, et qui est très-remarquable, pour une Tentyriide, par les dilTérences que présentent les deux sexes. Il est de la taille de l'Eremœ- cus EschschollzH, également d'un jaune ferrugineux, mais de forme un peu plus courte et plus convexe, surtout le mâle. Son épistome est trcs-fortemeat trilobé, et le lobe médian est fourchu chez le mâle, tronqué chez la femelle. Dans le premier de ces sexes les antennes sont très -robustes et composées d'articles obconiques (sauf le dernier), dont le 2« est le plus long de tous; dans le second, elles sont grêles et de la longueur de la moitié du corps, avec les articles, du reste, semblables. Pour le surplus, notamment pour les or- ganes buccaux et les yeux, les caractères sont, à très-peu de chose près, les mêmes que ceux du genre actuel; les tarses sont seulement plus villeux. Les Tiibolûcarides ne sont, par conséquent, pas étrangers ù l'ancien continent. (2) Syn. PiLioi.OBA, Solier in Dejeau, Cal. éd. 3, p. 215. Il n'est pas question de ce genre dans la Monographie des CoUaptérfdes du premier de ces auteurs.' TENTYRIIDES. 71 en arrière ; leurs épipleures presque nulles, occupées en entier par leur repli : celui-ci effacé en arrière. — Pattes courtes; hanches postérieures faiblement distantes, allongées; jambes antérieures assez larges, tri- gones, terminées par une dent apicale externe, denticulées en dehors; tarses médiocres, hispides. — Prosternum recourbé en arrière des han- ches antérieures. — Episternums métathoraciques étroits, paraUèles. — Épimères mésothoraciques externes, obUques. Le type du genre (") est un insecte découvert autrefois par moi dans le Tucuman, aux environs de Sans-Luis et de Mendoza, où il est très- commun. Sa ressemblance avec les Opatrum est telle, que Dejean (2) s'y est trompé et l'a placé dans le voisinage de ces insectes. 11 est d'un noir sale, ponctué sur la tête et le prothorax, avec les élytres finement chagrinées et parcourues par des sillons superficiels. PELTOLOBUS (3). Menton transversal, anguleux sur les côtés, rétréci et tronqué en avant. — Dernier article des palpes maxillaires obhquement sécuri- forme. — Mandibules robustes, très-larges et bidentées à leur extré- mité. — Labre caché au repos. — Tête grande, carénée au-dessus des yeux, fortement trilobée; le lobe médian plus grand que les autres, arrondi et muni d'une très-petite dent médiane en avant; les latéraux très-saillants, recourbés et fléchis en arrière. — Yeux latéraux, légère- ment transversaux, assez saillants, très -fortement granulés et faible- ment échancrés. — Antemies médiocres, grêles, à articles obconiques: 3 plus long que les suivants, 4-10 décroissant graduellement, celui-ci subtriangulaire, il plus petit que 10, brièvement ovalaire. — Protho- rax transversal, peu convexe, rétréci, tronqué, bisinué et rebordé à sa base, avec ses angles aigus. — Ecusson petit, arrondi en arrière. — Elytres plus larges que le prothorax, convexes, oblongo-ovales, arron- dies aux épaules, sinuées à leur base et contiguës avec le prothorax. — Pattes médiocres; jambes subarrondies; tarses' grêles, les postérieurs presque aussi longs que les jambes. — Prosternum assez étroit, arrondi en arrière des hanches antérieures. J'emprunte ces caractères à M. Waterhouse. Le genre me paraît très-voisin des Salax, dont il semble même ne différer essentiellement que par la forme de ses pattes. L'unique espèce {patagoniciis) dont il se compose est de taille médiocre, noire, avec les antennes et les (1) S. Lacordairei, Guérin-Ménev. loc. cit. pi. 107 [Piliol. salax Dcj. loc. cit.). (2) Cat. éd. 3, p. 21S. (3) Syn. Megalophrys, Waterh. Ann. and Mag. of nat. Hist. XVI, p. 321; nom déjà employé par Kuhl et Wagier pour un genre de Batraciens anoures; voyez Duméril et Bibron, Erpétol. YIII, p. 456. 72 TÉNÉBRIONÎDES. pattes rufescentes, ponctuée sans ordre sur la tête et le prothorax, en rangées régulières sur les élytres. TRIBOLOCARA. SoLiER in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 129. Sous-menton assez fortement échancré; ses côtés assez saillants et aigus. — Menton fortement transversal, un peu rétréci et échancré dans son milieu en avant. — Dernier article des palpes ovalaire et tronqué au bout. — Mandibules très-robustes, canaliculées en dehors, bidentées au bout, la dent supérieure courte, l'inférieure bifide. — Labre à peine distinct. — Lobe médian de l'épistome en carré transversal, tronqué ; les latéraux arrondis en dehors. — Yeux petits, subarrondis, saillants, fortement granulés. — Antennes assez courtes, grêles, à articles 3 du double plus grand que 2, 4-8 obconiques, courts, décroissant peu à peu, 9-H globuleux, bien séparés. — Prothorax très-court, coupé obli- quement de chaque côté de sa base, qui est anguleuse dans son mi- lieu, fortement échancré en demi- cercle en avant, avec ses angles antérieurs très-aigus. — Elytres brièvement ovalaires, fortement atté- nuées en arrière, réguUèrement convexes, carénées latéralement; leurs épipleures assez étroites, avec leur repli entier, dilaté à sa base et flexueux dans son milieu. — Pattes assez robustes; jambes subarrondies, avec leur angle externe saillant, les antérieures épineuses en dehors, les autres flexueuses; 1" article des tarses postérieurs plus long que le 4^. — Prosternum reçu dans une profonde échancrure du mésoster- num ; celui-ci carré et plan. — Episternums métathoraciques médio- crement larges, parallèles. — Epimères mésothoraciques postérieures et obUques. — Corps court, large, villeux en dessus. Genre singulier, ne comprenant qu'une espèce (') du Chili qui rap- pelle les Omophron par sa forme, mais qui est notablement plus con- vexe. Il est d'un noir brunâtre peu brillant, vagement rugueux sur les élytres et revêtu supérieurement de longs poils roux, peu serrés, sauf sur les bords latéraux du prothorax et des élytres, où ils forment une sorte de frange. Le genre a des rapports évidents avec les Edrotes de l'Amérique du Nord et me paraît les représenter au Chili; mais, par suite de la forme de sa saillie intercoxale, il doit être placé ici. Son mésosternum lui donne, en outre, des rapports réels avec les Geoeorus de la tribu des Épitragides. (1) T. ciliata, Solier, loc. cit. p. 130, Col. pi. 18, f. Sa-d. C'est à ce genre qu'appartient un insecte dont j'ai, dans le temps, trouvé de nombreux débris aux environs de Mendoza, à l'Est des Andes du Chili, et que j'ai désigné (Anu. d. Se. nat. XX, p. 288) sous le nom d'erotyhides, sans lui imposer de nom générique. TENTTRIIDES. 73 Note. Le genre suivant^ d'api es la forme de son épistome et le rapproche- ment de ses hanches postérieures, doit, selon toutes les probabilités, être associé aux précédents. TRIMYTIS. J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, y , p. lil. Menton incisé en avant. — Mandibules non dentées. — Epistome tri- lobé; le lobe médian court, tronqué, les latéraux arrondis. — Yeux échancrés. — Prothorax large, exactement appliqué contre les élytres, — Ecusson très-petit. — Epipleures des élytres étroites. — Hanches postérieures fortement rapprochées. — Corps ovale, convexe. M. J. L. Le Conte a établi ce genre sur un insecte de l'Amérique du Nord, qu'il dit être commun dans le territoire du Missouri et qu'il a nommé T. pruinosa, d'après l'eftlorescence dont il est recouvert pen- dant la vie. 11 est de taille médiocre, d'un noir brillant et couvert de points enfoncés, serrés sur la tête et le prothorax, plus rares sur les élytres, qui ont en outre des rangées de points plus gros, effacés en arrière. Groupe VI. Évaniosomides. Prothorax en forme de cône renversé, beaucoup plus étroit que les élytres à sa basej son pronotum confondu avec ses parapleures. — Sailhe intercoxale de l'abdomen courte, ogivale ou acuminée en avant. — Métasternum court. — Tète allongée, entièrement dégagée du pro- thorax ; épistome prolongé en iine longue et large saillie, laissant un peu les mandibules à découvert sur les côtés. De tous les genres de Tentyriides américains, les deux qui compo- sent ce dernier groupe sont ceux qui. ont le plus perdu le fades pro- pre à la tribu actuelle. On prendrait, au premier coup-d'œil, lem-s espèces plutôt pour des Anthicus que pour des Ténébrionides; elles se distinguent essentiellement de toutes celles qui précèdent par la structure de leur prothorax. Leur épistome ne présente aucune trace de lobes latéraux; leur métasternum est un peu moins court que chez les espèces typiques de la tribu; enfin, leurs tarses sont revêtus de poils couchés, peu abondants, avec des cils spiniformes en dessous. Ces deux genres sont très-voisins l'un de l'autre et devront peut-être un jour finir par être réunis en un seul. L Saillie intercoxale de l'abdomen en triangle aigu : Evaniosomtis. IL — — assez large, ogivale : Melanophorus. 74 TÉNÉBRIONIDES. EVANIOSOMUS. Guéuin-Ménev. Mag. d. ZooL; Ins. 1834; Mêlas, p. 14. Sous-monton à peine échancré. — Menton transversalement hexago- nal.— Palpes maxillaires longs; leur dernier article subcylindrique et tronqué au bout. — Mandibules courtes, épaisses à leur base, dépri- mées et bifides à leur extrémité. — Labre indistinct au repos. — Tête allongée, munie d'un col gros et court à sa base, carénée au-dessus des yeux; épistome un peu rétréci et arrondi en avant. — Yeux latéraux, assez grands, arrondis, peu saillants. — Antennes longues, assez ro- bustes, filiformes, à articles à peine obconiques : 1-3 plus longs que les suivants, subégaux, 4-7 égaux, 8-10 un peu plus courts, 11 aussi long que 10, acuminé. — Prothorax plus long que large, convexe en avant, rétréci, déprimé, tronqué et à peine rebordé à sa base; ses an- gles effacés. — Ecusson très-petit. — Elytres courtes, beaucoup plus larges que le prothorax, arrondies aux épaules, planes sur le disque, carénées latéralement, déclives en arrière ; leurs épipleures verticales, larges, avec leur repli assez large, limité supérieurement par une ca- rène. — Pattes longues; jambes arrondies; tarses grêles; le 1'"' article des postérieurs beaucoup plus long que le dernier. — Sailhe inter- coxale de l'abdomen étroite^ en triangle aigu. — SaiUie prosternale arrondie, terminée par mi tubercule comprimé et arrondi. — Epimères mésothoraciques postérieures et obliques. — Episternums métathora- ciques étroits, parallèles. Insectes de taille médiocre, d'un faciès très-élégant, et propres à l'Amérique du Sud. On en connaît en ce moment quatre espèces (' ), dont trois sent d'un testacé ferrugineux; la quatrième {c.rassicomis) est d'un brun noirâtre. L'une d'elles [procerus), qui m'est inconnue, est dépourvue de carènes latérales aux élytres, et forme, dès -lors, une section à part dans le genre. Jusqu'ici on n'a trouvé de ces insectes qu'au Pérou. Solier ne les a pas connus. MELANOPHORUS. Guérin-Ménev. Mag. d. Zool; bis. 1834; Mêlas, p. 13 (2). Mêmes caractères que les Evaniosomus, sauf les particularités sui- vantes : Palpes maxillaires plus courts; leur dernier article subovalaire et (1) E. Orbignianus, Guérin-Ménev. loc. cit. pi. 109&is. — procerus, crassi- cornis, dedivis, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 113. (2) M. Guérin-Méneville a écrit Melaphorus; à l'imitation d'Erichson (Archiv, ÉPITRAGIDES. 75 tronqué. — Tête aussi longue, mais renflée en arrière, sans carènes au-dessus des yeux, avec son épistome fléchi et tronqué en avant. — Yeux très -petits, arrondis. — Antennes plus courtes, gi-êles, à article 2 plus long que 1 et que 3. — Ehtres ovoïdes, déclives en arrière, for- tement arrondies aux épaules ; leur repli épipleural étroit. — Pattes plus courtes et plus grêles. — Saillie intercoxale de l'abdomen assez large, ogivale en avant. Le fades, quant à la forme générale, est le même que celui des EvANiosoMus. Ce genre est également péruvien et ne comprend qu'une seule espèce (i) de petite taille, noire, avec la tête et le protliorax ru- gueux et les élytres ponctuées. Solier a changé à tort, tout en le citant, le nom imposé au genre par M. Guérin-Méne ville. TRIBU YII. ÉPITRAGIDES. Languette de forme variable ; les palpes labiaux insérés à sa base, sur sa face antérieure, près d-e ses bords latéraux. — Lobe interne des mâchoires muni ou non d'un crochet corné. — Tête le plus souvent libre; épistome variable. — Antennes de onze articles. — Ecusson assez grand. — Hanches postérieures fortement transversales, peu distantes; éperons des jambes médiocres; vestiture des tarses variable. — Métasternum allongé, ses épisternums plus ou moins étroits, pa- rallèles, ou graduellement ^rétrécis en arrière. — Epimères du méso- thorax au moins aussi grandes que la moitié de ses épisternums, trans- versalement obliques. — Corps ailé. De tous les groupes des Ténébrionides, celui-ci est un des plus em- barrassants au point de vue de la classification. La plupart des auteurs placent ses espèce parmi les Ténébrionides ou les Hélopiens de La- treille (2). Leur corps constamment ailé, leur écusson assez grand, les couleurs métalliques dont la plupart sont ornées, les mœurs mêmes -1847, I, p. 113), j'ai cru devoir, iÀ l'aide d'un 'éger changement, ramener ce mot aux règles de l'étymologie. Kocli et Meigeu ont ciiacun établi un genre MELAKOPHORA,le premier parmi les Arachnides, le second dans les Diptères, mais postérieurement à M. Guérin-Méneville. — Syn. Stenholma, Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. IV, p. 412. (1) M. Rcichei, Guérin-Ménev. loc. cit. pi. 109, f . 1 {Stenh. tentyrioides, So- lier, loc. cit. p. 413, pi. 9, f. 19-21). (2) Latreille (Règne anim. éd. 2, V, p. 36) les a classées en tète de ses Hé- lopiens, ctDejean (Cat. éd. 3, p. 224) parmi ses Ténébrionites. Erichson,dans sa Faune entouiologique du Pérou (Archiv, 1847, I, p. 117) en a fait une tribu à 76 TÊNÉBRIONIDES. de beaucoup d'entre elles les rapprochent de ces insectes; tandis que, par leur menton cachant entièrement les mâchoires et la languette, et par l'absence de trochantins aux hanches intermédiaires, elles appar- tiennent incontestablement à la section actuelle. Il est même très- difficile de préciser en quoi elles diffèrent essentiellement des Tenty- riides; en effet, il n'est pas un seul des caractères inscrits dans la formule qui précède, qu'on ne retrouve chez ces dernières. Quoi qu'on fasse, ces insectes ne s'intercalent nulle part naturellement dans la famille. Pour ce qui me concerne, je les considère comme un groupe aberrant de la section actuelle et satelhte des Tentyriides. Les deux premiers genres de ceux cjui suivent, contiennent des espèces épigées, comme tous les Ténébrionides qui précèdent; les autres, pour autant que leurs mœurs soient connues, vivent sur les feuilles. Chez les premières, les tarses sont en conséquence garnis en dessous de cils ou de petites épines ; chez les secondes, ils le sont de poils villeux ou formant une brosse lanugineuse. Les couleurs varient également en raison de ces deux genres de vie. Chez toutes, les élytres embras- sent faiblement l'arrière-corps. Les Épitragides sont rarement (Geoborus) d'assez grande taille, et parfois (Achanius) fort petits. Ils forment déjà huit genres (i) qui, à l'exception de deux (Sphenaria, Himatismus), sont propres à l'Amé- rique. I. Tarses glabres, garnis en dessous de courts cils épineux. Saillie prosternale reçue dans le raésosternum : Geoborus. — recourbée en arrière; mésosternum entier : Nycto- 'peius. II. Tarses garnis de brosses ou villeux en dessous. a Saillie prosternale reçue dans le mésosternum : Epiiragus. a a — non reçue — part qu'il a intercalée entre les Blaptides et les Ténébrionidos. Deux auteurs seulement, M. Waterhouse et Solier, se sont écartés de l'opinion reçue. Le premier (Ann. and Mag. of nat. Hist. XVI, p. 318, note) a proposé de placer à côté les uns des autres tous les genres d'Hétéromères dont le menton recouvre la languette et les mâchoires, en mettant en tète les Epituagus et genres voi- sins. Le second (in Gay, Hist. d.'Chile; Zool. V, p. 130) a placé ces insectes im- médiatement à la suite des Tentyriides. (1) Erichson^ dans sa Faune des insectes d'Angola (Arcliiv, 1843, I, p. 253), leur a associé IcsTrictenotoma, qui, suivant lui, seraient voisins des Himatismds auxquels ils seraient rattachés par VHim. mandibularis , dont les mandibules sont saillantes comme les leurs. .T'ai examiné de nouveau, à cette occasion, ce genre remarquable, et je persiste dans l'opinion que j'ai émise précédem- ment (Tome II, p. 392, note 3), qu'il constitue une forme aberrante de Lon- gicornes, opinion qui, du reste, n'est que celle généralement adoptée aujour- d'hui. ÉPITRAGIDES. 77 h Prothorax beaucoup plus étroit que les élytres. 4« art. des palpes max. sécuriforme : Himatismus. — — obconique et tronqué : Sphetiaria. — — ovoide et acuniiné : Achanius. bb Prothorax à peine ou pas plus étroit que les élytres. Yeux non saillants : Phrjtopliilus . — très — Hypselùps. GEOBORUS. Dej. Ca^. éd.3, p. 224 (1). Dents latérales du sous -menton échancrées et prolongées au côté interne en une saillie aiguë. — Menton transversal^ largement arrondi en avant. — Languette cordiforme. — Lobe interne des mâchoires muni d'un crochet corné. — Mandibules bifides au bout. — Labre saillant, entier et ciUé en avant, avec ses angles arrondis. — Tête courte, engagée jusqu'aux yeux dans le prothorax; épistome trapézi- forme, largement échancré en arc de cercle. — Yeux fortement trans- versaux, à peine sinués en avant. — Antennes aussi longues que le prothorax, peu robustes, grossissant peu à peu, à articles 2 court, 3 aussi long que 4-5 réunis, 4-7 obconiques, subégaux, 8-10 triangu- laires, un peu saillants au côté interne, 11 plus petit que 10, briève- ment ovoïde. — Prothorax fortement transversal, à peine rétréci en avant, un peu convexe et largement déprimé sur le disque, tranchant et arrondi sur les côtés, avec ses angles postérieurs rectilignes et aigus, fortement lobé au milieu de sa base, quadrangulairement échancré en avant. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres de la largeur du prothorax à leur base, médiocrement convexes, régulièrement ovales, tranchantes et finement rebordées sur les côtés; leurs épipleures ho- rizontales. — Pattes longues, un peu âpres; jambes arrondies, leurs éperons assez robustes; tarses un peu canahculés et âpres plutôt qu'épineux en dessous. — Mésosternum horizontal, fourchu, recevant la saillie prosternale; celle-ci acuminée en arrière. — Corps largement ovalaire, médiocrement convexe. Solier, le seul auteuT qui ait exposé les caractères génériques de ces insectes, les a réunis aux Nyctopexus de M. Guérin-Méneville, en en faisant une section à part sous le nom de Deroplatus, que je n'ai pas pu adopter (î). Il convient dès-lors de leur appliquer celui de Geo- BORus, sous lequel M. Blanchard a décrit et figuré une de leurs es- pèces. (1) Syn. Nyctopetus, Solier in Gay^ Hist. d. Chile ; Zool. V, p. 133. (2) Il est trop voisin de celui de Deroplatys, imposé par M. Westwoodàun genre d'Orthoptères du groupe des Mautides. "78 TÉNÉBRIONIDES. Ce sont d'assez grands insectes du Nord du Chili, ayant un peu le fades des Praocis du même pays, d'un noir ou d'un bronzé obscur, n!iédiocrement brillants, tantôt [rugipcnnis] glabres et simplement ru- gueux en dessus, tantôt {costatus) plus lisses et présentant sur les ély- tres, comme beaucoup de Praocis, des sillons remplis de poils blancs, fins et couchés. Ils paraissent, du reste, très -sujets à varier sous le rapport de la sculpture. On n'en a encore décrit que deux espèces (")• NYCTOPETUS. Guérin-Ménev. Voy. d. l. Coq.; Entom. p. 97 (2). Genre voisin des Geoborus qui précèdent, mais s'en distinguant par les particularités ci-dessous : Dernier article des antennes beaucoup plus grand que le ■10*', en ovoïde allongé et acuminé au bout. — Prothorax un peu plus étroit que les élytres, régulièrement convexe, rétréci et à peine échancré en avant, coupé paraboliquement de chaque côté de sa base, avec son lobe médian large et arrondi. — Mésosternum horizontal en arrière, vertical, évasé et presque plan en avant. — Saillie prosternale recourbée en arrière des hanches antérieures. Le faciès de ces insectes est voisin de celui des Geoborus, mais ils sont plus petits. Les deux espèces (3) du Chili qu'on en connaît varient du noir au rouge-sanguin foncé et présentent sur les élytres quelques sillons plus ou moins marqués, dont les intervalles sont parfois costi- formes, parfois très-peu saillants; elles varient, du reste, tellement sous ces rapports, comme sous celui de la pubescence dont elles sont revêtues, qu'il est difficile de leur assigner des limites. Le genre est propre au Chili. Dans l'un des sexes, mais j'ignore lequel, le dernier article des an- tennes est beaucoup plus allongé que dans l'autre sexe et sinué au côté interne dans sa moitié terminale. (1) Geob. costatus, Blanch. in d'Orb. Voy. ; Entom. p. 194, pi. 13^ f. 1. — Nyct. rugipennis, Solier, loc. cit._, p. 134. (2) Syn. Epituagus, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 215. — Geoborus Dej. Cat. éd. 3, p. 224; Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 194. (3) N. {enebrioides, Guérin-31énev. loc. cit.; Ins. pi. 4, f . 7 (Var? Ep. qua- dricolUs, Casteln. loc. cit.). — Epitr. maculipennis, Casteln. loc cit. (Var. Ep.Gaudkho.udii, Casteln. ibid.; Geob. lividipennis, Blancb. loc. cit. pi. 13, f.2). ÉPITRAGIDES. 79: EPITRAGUS. Latr. Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. X, p. 322. • Dents latérales du sous-menton tronquées ou acuminées au bout. — Menton plan^ transversal^ coupé obliquement de chaque côté ou ar- rondi en avant. — Lobe interne des mâchoires inerme. — Dernier ar- ticle des palpes labiaux légèrement, celui des maxillaires assez forte- ment triangulaire. — Mandibules dépassant un peu l'épistome, bi- fides au bout. — Labre saillant ou caché sous l'épistome. — Tête plus ou moins allongée, parallèle ou très-légèrement cunéiforme ; épistome de forme variable (')• — Yeux distants du prothorax, assez grands, transversaux, déprimés, sinués, un peu élargis en dessus. — Antennes plus courtes que le prothorax, grêles, grossissant graduelle- ment, à articles 3 un peu plus long que le suivant, 4-7 ou 4-8 obco- niques, 8-10 ou 9-10 triangulaires, H arrondi ou ovalaire. — Prothorax un peu moins large que les élytres en arrière, transversal ou non, gradaellement rétréci en avant, rectiligne sur les côtés, légèrement échancré en avant, tronqué à sa base, avec un lobe médian large, ar- rondi et ses angles aigus. — Ecusson curviligne. — Elytres oblongues ou oblongo - ovales, plus ou moins arquées en dessus. — Pattes assez longues; cuisses assez robustes; jambes arrondies, peu à peu évasées au bout, leurs éperons assez robustes ; tarses antérieurs munis d'une brosse en dessous, les autres villeux ou ciliés; le 1'"'' article des posté- rieurs aussi long que le dernier. — Mésosternum horizontal, four- chu. — Saillie prosternale plane, lancéolée, pénétrant dans le mésos- ternum. — Corps oblong, atténué à ses deux extrémités, en général pubescent. Genre nombreux et, à part une seule espèce qui est propre à FAmé- rique du Nord, répandu dans toutes les parties chaudes et tempérées de l'Amérique du Sud. Ces insectes sont de taille médiocre, et leur couleur, toujours uniforme, varie du brun noirâtre Cd du jaune fer- rugineux au bronzé brillant. Une fine pubescence couchée le revêt or- dinairement, et leurs téguments en dessus sont en général légèrement (1) Ses formes peuvent se réduire à trois, qui passent insensiblement de l'une à l'autre. Dans deux d'entre elles son bord antérieur présente latérale- ment une petite entaille; mais, dans l'une, son milieu est tronqué, dans l'autre, échancré en arc de cercle. Cette partie médiane s'allonge dans la troisième forme et constitue un lobe plus ou moins saillant et le plus souvent ogival. L'épistome ressemble alors à celui des Achanius et des Himatismus qu'on trouvera plus loin, et cache en partie ou complètement le labre. — Latreille attribue un crochet corné au lobe interne des mâchoires de ces insectes; je n'ai pas examiné le fuscus type du genre; mais, chez deux espèces inédites que j'ai disséquées, je n'ai trouvé aucune trace de ce crochet. Peut-être les espèces varient-elles sous ce rapport. 80 TÉNÉBRIONIDES. chagrinés ou ponctués; il est assez rare que leurs élytres soient striées, et plus rare encore qu'elles présentent des impressions flexueuses et confluentes. On prouve les Epitragus sur les feuilles, dans les bois. Il y en a beau- coup^ans les collections, mais une douzaine seulement sont décrits à l'heure qu'il est(i). HIMATISMUS. Erichs. Archiv, 1843, 1, p. 253 (2). Sous-menton 'des Epitragus. — ^^ Menton transversal, un peu rétréci et tronqué en avant. — Languette très-courte, transversalement linéaire et entière. — Lobe interne des mâchoires inerme. — Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme. — Mandibules de forme variable. — Labre tantôt distinct, tantôt caché par l'épistome, dans le premier cas entier. — Tête subparallèle, plane et souvent carénée sur la ligne médiane ; épistome prolongé en un lobe triangulaire ou ogival, plus ou moins saillant. — Yeux assez gros et un peu saillants, transver- saux, sinués en avant. — Antennes un peu plus longues que le pro- thorax, grêles, subfiliformes, à articles obconiques : 3 un peu plus long que le suivant, 4-10 décroissant peu à peu, 1 1 plus petit que 10, subglobuleux. — Prothorax beaucoup plus étroit que les élytres, au moins aussi long que large, parallèle, à peine ou non échancré en avant, tronqué et lobé au milieu de sa base. — Ecusson en triangle curviUgne. — Elytres plus ou moins allongées, médiocrement con- vexes, graduellement atténuées, surtout dans leur tiers postérieur et aiguës au bout. — Pattes longues; cuisses un peu en massue; jambes grêles, leurs éperons courts; tarses arrondis^ revêtus en dessous de (1) Esp. de l'Amer, du Sud: E. fuscus, Lalr. loc. cit.; Cayenne; type du genre. — fuscipes, Latr. in Humb. et Bonipl. Obs. d. Zool.n, p. 64, pi. 34, f.5; Colombie. — lincatus, Ghevrol. in Guérin-Ménev. Icon.; his. p. 122, pi. 31, f. 9; patrie non indiquée. — rugosus, vulgaris, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 214; Brésil. — ceneobrunneus, do Kio -Sànciro ; semicastaneus, de Monte- video; Curtis, Tra?ns. of the Linn. Soc. XIX, p. 470. — roscidus^ Erichs. in Schomb. Guyana, III, p. 5G5; Guyane anglaise. — pulverulentits, olivaceus, lucenSj, convexus, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 117; Pérou. — Esp. de l'Amer, du Nord : E. canaliculatus, Say in Long's Exped. II, p. 281. D'après la description, VEp. brunnicornis de Latreille (in Humb. et Bompl. loc. cit. I, p. 225, pi. 23, f. 6) n'appartient certainement pas au genre, où La- treille, du reste, ne le plaçait lui-même qu'en hésitant. Cet insecte provenait des bords de l'Orénoque. (2) Syn. Imatismus, Dej. Cat. éd. 3, p. 224. Erichson a modifié légèrement ce nom, afin de pouvoir le conserver, attendu qu'il y avait déjà un genre Imatisma établi dans l'ordre des Diptères par Macquart (Dipt. exotiq. II).— Helops Fab. — Stenosis Herbst. ÉPITRAGIDES. 81 poils très-courts et couch(^s. — Mésosternum déclive, non concave. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Corps allongé, pubescent. Le genre représente en Afrique et aux Indes orientales les Épitra- ' Giis de l'Amérique, dont il se distingue, à la première vue, par la forme beaucoup plus étroite du protborax, le prosteruum sans aucun rapport avec le mésosternum, le corps non arqué en dessus, les an- tennes un peu autrement faites, une pubescence plus abondante, et disposée en touffes ou formant un dessin nuageux. Dans la plupart des espèces, les mandibules ne dépassent pas plas l'épistome que chez les EpiTRAGi's, mais Erichson en a décrit une [mandihulans) qui a ces organes très-avancés chez le mâle et surmontés d'une saillie trian- gulaire plus ou moins développée; ceux de la femelle sont plus courts, tronqués au bout et munis d'une dent obtuse. Les collections ne renferment qu'un assez petit nombre de ces in- sectes, et l'on n'en a encore décrit que cinq espèces (■). SPHENARIA. (Mannerh.) Ménétr. Ins. rec.p. Lehm. part. 2, p. 24. Menton (2) arrondi sur les côtés, échancré en avant, divisé par une carène transversale en deux parties: l'antérieure rugueuse, la posté- rieure presque lisse, excavée dans son milieu. — Dernier article des palpes labiaux subcylindrique, tronqué au bout, celui des maxillaires obconique et coupé obliquement à son sommet. — Mandibules arquées, cachées. — Labre saillant, transversal, arrondi et cilié en avant. — Tête petite ; épistome déprimé, légèrement arrondi antérieurement. — Yeux globuleux, saillants, fortement granulés. — Antennes plus cour- tes que le prothorax, grêles, filiformes : à articles 1 épais, à peine plus long que large, 2 aussi court, mais plus étroit, 3 allongé, subcyhn- drique, 4-7 de même forme ou obconiques, graduellement plus courts, 8-10 brièvement obconiques et un peu plus larges, 11 aussi long que 10, ovalaire et acuminé. — Prothorax subcylindrique, beaucoup plus étroit que les élytres. — Ecusson petit, excavé, obtus en arrière. — Elytres très-allongées, arrondies aux épaules, rétréci es et acuminées (1) Helops variegatus , de l'Afrique équinoxialc; fasciculatus , des Indes orientales; Fab. Syst. El. I, p. 158 et 160. Dejean rapporte au second la Ste- nosis orientalis de Herbst (Die Kaefer, I, p. 165, pi. 127^ f. 4) ; mais alors il faut que cet auteur n'ait eu qu'un exemplaire dénudé à sa disposition, car il décrit cet insecte comme glabre en dessus. — mandihularis, Erichs. loc. cit. p. 255; d'Angola. — bwprestoides, tessulatus, Gersta?ck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1854, p. 534; Mozambique. (2) M. Ménétriés ne dit pas que cet organe remplit le cadre buccal, mais il l'a figuré, et l'on voit par cette figure qu'il en est ainsi. Coléoptères. Tome V. 6 8% TÉl*KBRIOΫDE3i. en arrière. — Pattes grêles; tarses allongés,, comprimés, munis- en, dessous de cils spiniformes^ à articles subcylindriques ; le dernier plus long que le 1'='^; leurs crochets longs, médiocrement arqués. Ce genre, qui m'est inconnu, doit, selon M. Ménétriés, prendre placer à côté des Epitragus et des Himatismus; il présente en eiTet tous les caractères essentiels du groupe actuel. Les deux espèces (') deTurco- ménie sur lesquelles il a été établi, sont : Tune [elonyata] d'un brun, ferrugineux, l'autre {Karelinu} d'un testacé pâle; toutes deux sont, glabres et finement ponctuées, avec des stries très-peu marquées sur les .élytres. AGHANIUS. Erichs. Archiv, 1847, I, p. 118. Sous-menton et menton des Epitragus. — Dernier article des palpes maxillaires ovoïde et acuminé au bout. — Mandibules minces, aiguës et fissiles au bout. — Labre indistinct. — Tète saillante, parallèle ; épistome prolongé en un lobe saillant, de forme ogivale. — Yeux mé- (^ocres, transversaux, sinués. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, pareilles, du reste, à celles des Epitragus. — Prothorax no- tableinent plus étroit que les élytres, allongé, légèrement rétréci en arrière, tronqué en avant, un peu en arc de cercle à sa base. — Elytres oblongo-ovales, médiocrement convexes. — Pattes assez longues; cuis- ses légèrement en massue ; jambes et tarses très-grèles; les éperons des premières courts; les seconds garnis en dessous de très-petits poils; le !'"■ article des postérieurs sensildement plus long que le dernier. — MésQsternum déclive, plan. — Prosternum fortement recourbé en ar- rière.— Corps glabre. Epichson a fondé ce genre sur un petit insecte {aiUhicoides) du Pé- roU;,. dont la forme générale rappelle un peu celle des Anthicus, comme l'indique le nom qu'il lui a donné. 11 est en entier d'un brun testacé brillant et finement chagriné sur toute sa surface en dessus. La forme du dernier article des palpes maxillaires le distingue essen- tiellejnent de tous les genres qui précèdent et qui suivent. Je dois la co^nnaissance de cet insecte à l'obligeance de M. Gerstaecker. PMTOPHILUS. GuèriiN-Ménev. Voy. d. l. Coq.; Eniom. p. 99. Menton grand, transversal, recouvrant entièrement la languette et les mâchoires et ne laissant voir que les derniers articles des palpes (1) S. elongala, Karelmii, Slénûtr. loc. cit. p. 25; la première est figurée pi. 4, f. 10, avec des détails. ÉP1TRÀ.GIDBS. 83 maxillaires. — Le dernier article de ceux-ci tronqué ùbliquement et' fortement sécuriforme. — Mâchoires petites, terminées par deux lobes inégaux, ciliés, dont l'externe, tronqué obliquement, est le plus grand. —Mandibules avancées, épaisses, en cuiller au bout. — Labre saillant, un peu échancré en avant, plus large que long. — Tête petite. — Au^ tenues ayant une fois et demie au plus la longueui' de la tête. — Prothorax transversal, plus étroit en avant, arrondi sur les côtés, un peu lobé au milieu de son bord postérieur. — Ecusson très-petit, trian- gulaire. — Elytres un peu plus larges que le prolhorax, à leur base, presque parallèles, arrondies au bout. Ce genre a pour type im insecte (•) des environs de Lima, que M. Guérin-Méneville dit avoir le fades de YHeîops caraboides d'Eu- rope. Il est d'un brun métallique, avec les antennes et les pattes rouges ; ses téguments sont lisses et finement pointillés. Il n'est pas dit, dans la formule précédente, que j'emprunte à M. Guérin-Méneville, s'il a des ailes inférieures ou non. Dans la né- gative, il se pourrait bien que le genre fût voisin de celui établi par M. Waterhouse, sous le nom de Stomion, et qu'on a vu plus haut parmi les Tentyriides. HYPSELOPS. SoLiER in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 135. Dents latérales du sous-menton trigones. — Menton en carré trans-*- versai, avec ses angles antérieurs arrondis. — Lobe interne des mâ- choires muni d'un crochet corné. — Palpes maxillaires saillants; leur dernier article fortement sécuriforme. — Mandibules épaisses dans toute leur longueur, fortement échancrées au bout. — Labre indistinct. — Tète aussi large que longue, un peu rétrécie en arrière; joues di- latées et coupées obliquement; épistome tronqué et faiblement bi- sinué. — Yeux transversaux, très-saillants, séparés des joues par un sillon et munis d'une orbite postérieure très-prononcée. — Antennes plus longues que la moitié du corps, grêles, hérissées de longs poils finsj à articles 1 plus épais que les autres, 2 assez allongé, 3 un peu plus long que le suivant, légèrement obconique, 4-10 de même forme, subégaux, 11 un peu plus petit que 10, fusiforme et acuminé. — Pro- thorax sensiblement plus étroit que les élytres, peu convexe, trans- versal, cordiforme, tronqué en avant, faiblement bi-sinué à sa base. — Ecusson petit, curviUgno. — Elytres allongées, parallèles, rétrécies à leur extrémité. — Pattes très-longues; cuisses assez épaisses; jambes grêles, leurs éperons médiocres, grêles; tarses allongés, finement vil- leux en dessous; le 1" article des quatre antérieurs aussi long, celui (1) P. helopioides, Guérin-Ménev. loc. cit. p. 100; Ins. pi. i, f. 9. 84 TÉNÉBRIONIDES. des postf^rieurs plus long que le dernier. — Mésosternum déclive, aigu en arrière. — Prosternuni étroit, recourhé postérieurement. — Corps allongé, hérissé partout de longs poils fins. De tous les genres d'Épitragides, celui-ci est le plus déplacé dans la section actuelle, et il semblerait appartenir plutôt aux CEdémérides qu'à la famille des Ténébrionides. Des deux espèces du Chili que So- lier y a comprises, une seule, son H. oblomjvs ( ' )^ doit y rester. L'au- tre {H. brevicoms) n'est pas autre chose que l'Hylithus tentyrioides de M. Guérin-Méneville, du groupe des Tentyriides. Le premier de ces in- sectes est d'assez grande taille, d'un brun marron brillant^ avec les pattes plus claires, et entièrement couvert en dessus d'une ponctua- tion serrée. Les poils dont il est revêtu de toutes parts sont d'un gris cendré. COHORTE II. Languette plus ou moins saillante, en général très-peu, parfois (Élé- nophorides) invisible. — Mâchoires tantôt découvertes, tantôt eu to- tahté ou en partie cachées. Ainsi qu'on le voit par cette formule, la languette et les mâchoires peu- vent être complètement invisibles, comme dans la cohorte précédente, mais jamais à la fois; on aperçoit toujours ou l'une ou les autres. La première est généralement très-peu saillante, et, dans certains cas (par ex. Adélostomides), sa partie qui dépasse le menton prend l'aspect de ce dernier et semble soudée avec lui, tout en en restant distincte par une suture très-marquée. L'insertion des palpes labiaux a lieu comme dans les genres précédents. Quant aux mâchoires, lorsqu'elles sont invisibles partiellement ou en totalité, il est essentiel de remarquer qu'elles ne sont pas recouvertes par le menton, mais par les dents la- térales du sous-menton, qui se sont élargies au côté interne; les Adé- lostomides font seuls exception à cet égard. Les autres caractères sont plus constants, pour la plupart, que dans la cohorte précédente. Les ailes inférieures, par exemple, n'existent jamais, et, sauf chez un petit nombre de Sténosides, le métasternum est constamment très-court. Solier a dispersé ces insectes dans ses Collaptérides brachyglosses et phanéroglosses, selon que leur languette est un peu plus ou un peu moins saillante. Quoique les genres qu'ils constituent soient peu nom- breux, ils ne forment pas moins de sept groupes parfaitement distincts et sans aucun rapport immédiat entre eux. Plusieurs sont également sans aucune analogie avec les autres groupes de la famille ; mais il en est qui se rattachent visiblement à quelques-uns de ceux qui précè- dent ou de la section suivante. (1) Loc. cit. p. 135, pi. 18, f. 5, avec des détails. CALOGITATHIDES. 85 ^ A part trois genres (Zopherus, Nosoderma, CACicus),ces insectes sont propres à l'ancien continent. Tous étant privés d'ailes inférieures, sont naturellement plus ou moins épigés ; quelgues-ùns cependant (Noso- derma) vivent plus particulièrement sous les écorces, La seule de leurs larves qui soit connue, celle de VElenophorus collaris, sera mentionnée plus loin. I. Episternums métathoraciques très-larges; éperons des jambes très-longs et grêles. Saillie intercoxale étroite^ en triangle aigu. Calognathides. — très-large, quadrangulaire. Cryptochilides. II. Episternums métathoraciques plus ou moins étroits; éperons des jambes médiocres ou nuls. a Saillie prosternale très-large et plane. Zophérides. aa — étroite. 6 Antennes de dix articles. Adélostomidm. bb — onze — c Pro thorax non subglobuleux. Sténosides. ce — subglobuleux ou globoso-ovale. Son pronotum confondu avec ses parapleures. Leptodides. — distinct de — Élénophoridks. TRIBU MIL CALOGNATHIDES. Cavité buccale très-grande. — Languette assez saillante, échancrée en arc de cercle; ses paraglosses fortement pénicillées. — Mâchoires entièrement découvertes; leur lobe interne lamelliforme et inerme. — Tête très-grande, transversale ; épistome très-court, laissant le labre et les mandibules à découvert. — Antennes de dix articles. — Elytres embrassant assez fortement le corps; leurs épipleures sans repli. — Hanches postérieures subcontiguës, brièvement ovalaires, séparées des élytres par un large intervalle; éperons des jambes très -longs et très-grêles; tarses comprimés, frangés de longs poils fins. — Saillie intercoxale en triangle aigu. — Episternums métathoraciques extrê- mement larges, arrondis au côté interne, sans épimères. Le genre Calognatiius, de M. Guérin- Mène ville, constitue à lui seul ce groupe. L'espèce unique qui le compose est des plus anor- males et l'une des plus isolées qui existe dans la famille. M. Guérin-Méne ville, en créant le genre, l'a placé parmi les Éro- 96 TÉNÉBKIONIDBS. diides (i), et cette opinion a quelque chose de fondée surtout à l'égard des ZoPHOSis. On retrouve, en effet, ici, les mâchoires sans crochet corné, les hanches postérieures subcontiguës, les éperons des jambes très-longs et très-grêles ef les larges épistemmns métathoraciques de ces insectes; mais, h côté de cela, des différences très -considérables, notamment ime tète qui, pour la forme et la grosseur, n'a pas d'ana- logue dans le reste des Ténébrionides, une cavité buccale d'une am- pleur extraordinaire et dont le menton n'occupe guère que la moitié, des hanches postérieures brièvement ovalaires et nullement obliques, enfin un faoies qui rappelle celui de certains Lucanides. Le genre ne saurait, par conséquent, être associé aux Érodiides, et, dans la méthode que je suis, sa place ne saurait être douteuse. Il appartient à la sec- tion actuelle, où il représente les Zophosis, sans avoir aucun rapport avec les autres groupes dont elle se compose. Solier ne l'a pas connu. CALOGNATHUS. GnÉRiN-MÉNEv. Magaz. d. Zool; Ins. 1837, pi. 172 (2). Mâle : Menton en carré transversal, épaissi en avant, avec son bord antérieur un peu saillant et arrondi dans son milieu. — Palpes grêles et assez longs; le dernier article des labiaux obconique et tronqué au bout; celui des maxillaires en fer de hache allongé et oblique. — Man- dibules plus longues que la tête, robustes, élargies à leur base en de- dans, simples et crochues au bout. — Labre transversal, faiblement échancré et fortement cilié en avant. — Tète plane et un peu déclive sur le front; épistome brusquement rétréci, très-court, bidcnté dans son milieu. — Yeux presque supérieurs, assez grands, suborbiculaires et déprimés. — Antennes insérées assez loin d'eux, courtes, peu ro- bustes, de dix {i) articles : 1 renflé en avant et arqué, 2 très-court, 3 assez long, 4-8 obconiques, décroissant peu à peu, 9 un peu plus large, 10 plus petit que 9, ovoïde et acuminé. — Prothorax trois fois plus large que long, brusquement et fortement rétréci en arrière, an- guleux sur ses côtés antérieurs, largement échancré en avant, tronqué à sa base. — Ecusson nul. — Elytres courtes, régulièrement cordi- (1) Un autre auteur, M. lœhoff, dans un ouvrage récent (Versuch einer Elin- fiihrung in das Studium der Coleoptern,!!, p. 234), l'a rejeté avec les Phreha- PATES et les ZoPHERUs, à la fin des Plmélides, et immédiatement en avant des Blaptides, place qui ne saurait certainement lui convenir, non plus que celle que Dejean (Cat. éd. 3, p. 201) lui a assignée entre les Sepidium et les Eury- CflORA. (2) Syn. Ancyclognathus, Dej. Cat. éd. 3, p. 201. (3) M. Guérin-Méneville leur assigne onze articles; il n'y en a que dix dont le dernier ne présente aucune apparence d'être formé par la fusion de deux ; il est seulement spongieux dans sa moitié terminale. CRYPTOCHriTDES. '8*7 formes, plailes en dessus, olitusément carénées siir les côtés. — Pattes -longues et grêlés; cuisses et jambes filiformes, un peu comprimée's ; les antérieures de ces dernières munies en dehors de quatre h cinq épines grêles et aiguës; toutes hérissées de longs poils fins; dernier article des tarses très-long ; crochets très-grands et grêles. — Prosternujtn un peu saillant et arrondi en avant: sa saillie postérieure recourbée eii amère des hanches antérieures. — Mésosternum plan, déclive. Venelle: Elle ne se distingue du mâle que par ses mandibules de •Jongueur normale, beaucoup moins grêles à leur extrémité et dont le sommet, quand elles sont fermées^ est caché par le labre. L'unique espèce du genre ( i ) est originaire de l'Afrique australe èi d'une rareté extrême dans les collections. C'est un insecte de taille moyenne, d'un brun rougeâtre assez brillant, et orné, sur les élytres, de trois bandes blanches formées par des poils, l'une suturale, les deux autres latérales ; des poils sembla~bles revêtent les côtés de la tête et du prothorax. De petits tubercules cou\Tent l'épistome, d'autres, moins nombreux, les bords latéraux du prothorax ; ils sont remplacés, à la partie supérieure des épipleures des élytres, par des aspérités, et, sur le disque de ces organes, par quelques points enfoncés, de chacun des- quels part un poil. TRIBU IX. CRYPTOènaiÛES. Languette fortement transversale, légèrement échancrée en arc de cercle, logée dans une échancrure du menton et soudée avec lui. — Mâchoires découvertes; leur lobe interne muni d'un crochet corné. — Tête engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux, courte, cunéiforme et ÇÎus ou moins verticale ; épistome laissant le labre à découvert et ca- chant les mandibules sur les côtés. — Antennes de dix articles. — Élytres embrassant fortement le corps; leurs épipleures larges, munies d'un repli très-étroit. — Hanches postérieures fortement écartées, or- biculaires, séparées des élytres par un large intervalle ; éperons des jambes très-longs et très-grêles ; tarses non canaliculés en dessous, hé- rissés de cils splniformes. — Saillie intercoxale très-large, quadrangu- laire. — Episternums métathoraciques très-larges, sans épimèrcs. — Corps court et épais. Dans la tribu des Praocltes de Solier {2) il se trouve quelques gfeûrè^ (1) C. Chevrolatii, Guérin-Ménev. loc. cit., avec beaucoup de détails {Âncyl. Dregei Dej.). (2) Ann. d. 1. Soc. entom. IX, p. 207. 88 TÉNÉBRIONIDES. propres à l'Afrique australe et qui n'ont rien de commun avec ces in- sectes, lesquels sont essentiellement américains. La forme de leurs ca- vités cotyloïdcs intermédiaires démontre qu'ils appartiennent à la sec- tion actuelle, dans laquelle ils constituent un groupe isolé. Leurs analogies sont assez obscures; cependant, leurs espèces, par suite de leur corps court, épais, la longueur et la gracilité des éperons de leurs jambes, et la structure -de leur mésosternum, me paraissent en avoir une lointaine, mais réelle, avec les Erodius, dont ils sont, du reste, très-différents sous le rapport du faciès. Ces genres ne sont qu'au nom- bre de trois. \. Prosternum pourvu d'une mentonnière : Cryptochile. IL — sans — Epistonie trapéziforme, échàncré en avant: Horatoma. — rectangulaire, tronqué — Pachynofelus . CRYPTOCHILE. Latr. Régne anim. éd. 2, V, p. 7. Sous-menton muni d'un pédoncule assez saillant ; ses dents latérales tronquées. — Menton transversal, faiblement évasé et échàncré en arc antérieurement. — Dernier article des palpes maxillaires légèrement triangulaire.— Labre transversal, légèrement échàncré. — Tête rétractile, verticale au repos; épistome trapéziforme, assez fortement échàncré en arc. — Yeux transversaux, étroits, un peu arqués. — Antennes médio- cres, hispides, à articles 2 très-court, 3 au moins aussi long que les deux suivants réunis, 4-8 graduellement plus épais, obconiques, 9 plus gros, subglobuleux, 10 plus grand que lui, ovoïde et acuminé. — Prothorax fortement transversal, très-contigu aux élytres, sinué laté- ralement, rétréci en avant, avec ses angles saillants, tronqué à sa base, caréné sur les côtés. — Ecusson nul. — Elytres de la longueur du pro- thorax, très-courtes, peu convexes, ellip^^co- ovales, carénées sur les côtés. — Pattes courtes; cuisses robustes, peu rétrécies à leur base, les antérieures munies d'une dent médiane en dessous ; jambes de la même paire quadrangulaires, tuberculeuses, terminées par une forte dent aiguë et glabre ; les autres hispides, arrondies ; tarses grêles, le i*"" article des postérieurs plus long que le 4". — Prosternum bombé, muni d'une mentonnière en avant; sa saillie postérieure large, attei- gnant le mésostermun; celui-ci plan, échàncré en avant. — Corps très-court, très-épais, subcubique ou subglobuleux, pubescent. Genre exclusivement propre à l'Afrique australe, et l'un des plus tranchés qui existent dans la famille. Ses espèces sont au plus de moyenne taille et revêtues de poils très-fins et courts, squammiformes CRTPTOCHILIDKS. S^- en dessous et sur les pattes ; leur couleur varie du blanc cendré au fauve, et est souvent relevée sur les élytres par des taches brunâtres formant une sorte de marqueterie. Le prothorax est ordinairement couvert de plis longitudinaux très-serrés, et chaque élytre, outre sa carène latérale, porte deux côtes tranchantes, très -régulières; la su- ture elle-même est plus ou moins saillante. De petits tubercules es- pacés, bien visibles seulement quand les poils sont enlevés, se voient sur les intervalles, entre ces côtes, et sur les épipleures (>). HORATOMA, SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. IX, p. 364. Mêmes caractères que les Crtptochile, avec les différences sui- vantes : Labre rétréci à sa base, échancré en demi-cercle, — Tète libre, plus courte et plus large; épistome plus fortement échancré.— 'Yeux petits, réniformes. — Antennes plus grêles, du reste semblables. — Elytres pro- portionnellement plus larges, planes en dessus, arrondies sur les côtés, déclives et rétrécies en arrière. — Pattes moins robustes; cuisses anté- rieures inermes en dessous; jambes de la môme paire légèrement trigones, tranchantes et épineuses en dehors. — Prosternum sans men- tonnière; sa saillie postérieure fortement recourbée en arrière. — Mé- sosternum plan, saillant, obtusément cunéiforme. La vestiture est la même que celle des Cryftochile, mais non les couleurs, qui sont uniformes ou ne constituent qu'im dessin nuageux. Le prothorax est également plissé dans le sens longitudinal; mais il n'y a aucun vestige de côtes sur les élytres, ou bien elles sont rempla- cées par de nombreuses et simples lignes élevées. Le genre est égale- ment propre à l'Afrique australe, et il n'y en a en ce moment qu'une espèce de décrite {parvulum Solier), mais les collections en renferment plusieurs autres. PACHYNOTELUS. Solier, Ann. d. l. Soc. entom. IX, p. 367. -Je ne connais pas ce genre en nature ; mais, d'après ce qu'en dit Solier, il semble très-voisin des Horatoma et ne s'en distinguer que par les caractères suivants : (1) Ici viennent les Pimelia maculata, minuta, costata, Fab. Syst. El. I, p. 131 sq. — Solier (Ann. d. 1. Soc. entom- IX, p. 251) en a décrit neuf espèces nouvelles : C. vicinum, distindwn, decoratum, peniciUutum, faïlax, globulum, trtUneatum, Gayi, assimile {Gayi(f), crassipes. — Aj. : C. grossa, Erichs. AichiT, 1843, I, p. 242; Angola. 90 TÉNÉBRIONIDES. Dernier article des palpes maxillaires ovalaire et allongé. — Épis- tome subrectangulaire, tronqué en avant.— Yeux très-ouverts, trans- versaux, légèrement échancrés.— Articles 9-10 des antennes beaucoup plus gros que les autres, en ovoïde allongé. — Jambes antérieures sub- filiformes, dentées extérieurement. De tous ces caractères, le plus essentiel paraît être celui emprunté à répistome. L'unique espèce [albiventris] que décrit Solier a la forme générale, la vestiture et le système de coloration des Horatoma, mais elle en diffère par sa sculpture, sa tête et son prothorax étant cou- verts de points enfoncés, et ses élytres de stries nombreuses, avec de gros points enfoncés, de chacun desquels sort un poil court et re- dressé. TRIBU X. • . ZOPHÉRIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule très-large et échancré en arc d^e cercle. — Languette et insertion des palpes labiaux variables. — Mâ- choires tantôt découvertes, tantôt cachées en partie ou en totalité par les dents latérales du sous-menton ; leur lobe interne muni d'un cro- chet corné. — Tète courte, engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux inclusivement ; épistome trapéziforme, échancré, laissant à découvert le labre et cachant les mandibules sur les côtés. — Antennes de onze articles, les deux ou trois derniers sujets à se confondre. — Elytres embrassant faiblement l'abdomen, sans repli épipleural. — Hanches postérieures fortement séparées, ovalaires; éperons des jambes mé- diocres ou nuls; tarses variables. — Sailhe intercoxale très-large, qua- drangulaire. — Episternums métathoraciques assez étroits, plus où moins acuminés en avant. — Prosternum très-large, plan et coupé carrément en arrière. Deux genres américains composent ce groupe fondé par Solier ( i ), tous deux intéressants par la taille, la sculpture et le faciès singulier de leurs espèces. Un troisième (Diceroderes) du Mexique, que Soher leur a associé, n'a rien de commun avec eux, et on le trouvera plus loin dans la seconde section de la famille. Ouoique très -distincts, au premier coup- d'oeil, et présentant des différences sensibles dans la forme de la languette, l'insertion des palpes labiaux et la vestiture des tarses, ces genres sont en réalité très-voisins, au point qu'il y a une espèce intermédiaire entre eux. C'est chez l'un d'eux (Nosodebma) qu'existe la seule exception que présente (1) Ann. d. 1. Soc. entom. X, p. 29. ZOFHERIDES. 4|| la cohorte actuelle au mode d'insertion des palpes labiaux. Ily a égale- ment une transition insensible entre les espèces oii les mâcboires sont complètement visibles et celles chez lesquelles on les aperçoit à peine. Ce n'est ni le pédoncule du sous-menton ni le menton qui les recou- vrent peu à peu, mais bien les dents latérales du premier. Quelque chose d'analogue se verra plus loin chez les Élénophorides, avec cette différence que chez ceux-ci les dents en question envoient au côté interne une longue épine, tandis qu'ici elles sont coupées carrément ou légèrement échancrées. Les analogies de ces insectes m'échappent complètement; je ne vois Tien à leur comparer dans tout le reste de la famille. I. Languette dépassant à peine le menton : Zopherus. II. — assez saillante : Nosoder-ma. ZOPHERUS. ;(Gray) De CiSTELN. Hist. nat. d. Col. II, p. 205 (1). Languette à peine visible, fortement ciliée ; les palpes labiaux in- sérés sur ses côtés. — Base des mâchoires découverte. — Menton trans- versal, cordiforme, largement échancré en arc de cercle. — Mandibules très-robustes, également épaisses dans toute leur longueur, convexes en dehors, tronquées au bout. — Palpes robustes et courts ; le ¥ arti- cle des maxillaires ovoïde et obtus. — Labre transversal, entier et for- tement cilié en avant. — Tête très-courte; épistome largement échancré. — Yeux grands, transversaux, lunules, déprimés, en majeure partie supérieurs, rétrécis inférieurement. — Antennes reçues au repos dans de profondes rainures prothoraciques, courtes, très-robustes, glabres, cylindriques, à articles serrés : 3 un peu plus long que les autres, 2 et 4-8 transversaux, 9-1 1 un peu plus larges que les précédents, tantôt assez distincts, tantôt presque confondus ensemble, 1 1 très-court, for- tement tronqué. — Prothorax au moins aussi long que large, convexe, rétréci en arrière, plus ou moins arrondi et souvent sinué ou angu- leux sur les côtés, échancré, avec ses angles plus ou moins saillants en avant, tronqué et rebordé à sa base. — Ecusson nul. — Elytres oblongo- ovales, pas plus larges que le prothorax et échancrées à leur base, ter- minées par une callosité simple ou double. — Pattes robustes; cuisses et jambes garnies, les 1''^^ en dessous, les 2" en dedans, d'une double rangée de poils courts et serrés : les éperons de celles-ci distincts ; tarses (1) Ce genre a été mentionné pour la première fois en 1832, dans l'explication des planches de l'«Ânimal Kingdom» de Griffîth (Ins. II, p. 276), sous le nom de ZopHORus, par suite, sans doute, d'une faute d'impression^ ce nom étant dérivé de î^oçEpôi;, obscur. M. de Castelnau a, le premier, exposé les caractères du genre, mais très-imparfartement. 92 TÉNÉBRIONIDES. robustes, cylindriques, canaliculés en dessous et revêtus sur leurs bords de poils pareils à ceux des jambes, leur dernier article beaucoup plus long que le 1". — Dernier arceau abdominal muni d'un profond sillon transversal, arqué ou anguleux, avec son bord postérieur plus ou moins renflé, — Mésosternum plan, déclive. — Corps allongé, convexe, à téguments très-solides et glalDre. Insectes très-remarquables par leur grande taille, leur sculpture et leur système de coloration. Toutes les espèces typiques présentent sur les élytres, très-souvent aussi sur le prothorax, des callosités luisantes, irrégulières, dont les intervalles, à de rares exceptions près (par ex. tristis) sont recouverts d'une sorte d'enduit d'un blanc pur ou jau- nâtre, qui forme également des taches sur la tête et le dessous du corps. On en connaît déjà onze espèces (i). Dans ces dernières années, M. J. L. Le Conte a découvert en Cali- fornie, un insecte qui, avec la plupart des caractères essentiels du genre &l en particulier des rainures prothoraciques, ressemble com- plètement à un NosoDERMA, et c'est dans ce dernier genre que ce sa- vant entomologiste l'a placé (2). Les ZoPHERus sont répandus depuis les parties occidentales de la Colombie jusqu'en Californie inclusivement. Il paraît qu'on les trouve sous les écorces ou sous les troncs d'arbres gisants à terre. Leur dé- marche est très-lente, comme l'indique leur faciès lourd. NOSODERMA. (Dej.) Solieu, Ann. d. l. Soc. entom. X, p. 31 (3). Mêmes caractères que les Zopherus, sauf les modifications sui- vantes : Languette assez saillante, entière ; les palpes labiaux insérés sur sa (1) Z. mexkanus, Gray in GrifTith's Anim. Kiugd. Ins. pi. 50, f. 5; type du genre; Mexique. — variolosus, J. Sturm, Calai, éd. 1843, p. 349, pi. 5, f. 2a-g (mexicanus?) ; Mexique.— chiliensis, Gray, loc. cit. pi. 124, f. 3; ce nom devra être changé, le genre étant complètement étranger au Chili. — nervosus, no- dulosus (variolosus? Sturm), lœvicoUis, Soïicr, Ann. d. 1. Soc. entom. V, p. 42; Mexique. — Bremej, Guérin-Ménev. Revue zool. 1844, p. 18, et De Brème, Ann. d. 1. Soc. entom. 1844, p. 307, pi. 9, f. 2; magnifique espèce de la Nou- velle-Grenade. — Jourduni, Salle, ibid. 18i9, p. 301, pi. 8, f. 4; Gualimala. — tristis^ de Californie; concolor, du Nouveau-Mexique; pectorai/5, du Mexique; J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 130. (2) N. dialolicum, J. L. Le Conte, loc. cit. p. 130; et Rep. up. a raihv. to the Pacif. Oc. IX; Append. I, pi. 2, f. 2. Cet insecte, outre son faciès, a les tarses et la sculpture des téguments des Nosoderma. Il doit manifestement constituer un genre nouveau, intermédiaire entre ces derniers et les Zopherus. (3) Syn. HoMALODEUES, Solier, lec. cit. Ill, p. 502, note 2; ©lira. — Boleto- PHACus, Kirby, Faun. Boreal.-Amer. p. 236. ADÉLOSTOMIDES. ftJi. face externe dans de grandes fossettes arrondies. — Dents latérales du sous-menton cachant plus ou moins, et parfois presque entièrement, les mâchoires. — Menton petit, transversal, anguleux ou arrondi en avant. — Dernier article des palpes maxillaires suborbiculaire. — Mandibules graduellement amincies et bidentées au bout. — Labre rétréci en avant. — Tête anguleuse et relevée a.u-dessus des antennes. — Celles- ci libres au repos, moins robustes, hispides, de dix articles obconi- ques : 2 très-court, 3 du double plus long que lui, 4-9 décroissant un peu, 10 beaucoup plus gros que 9, transversal, sptmgieux dans sa moi- tié antérieure. — Prothorax plus long que large, peu convexe ou dé- primé, subquadrangulaire ou rétréci en arrière, denticulé sur les côtés, échancré en avant, tronqué à sa base. — Ecusson distinct. — Elytres en général un peu plus larges que le prothorax, allongées, subparallèles, plus ou moins déprimées en dessus. — Pattes médiocre- ment robustes, âpres, hispides; jambes filiformes, sans éperons termi- naux; articles des tarses non canaliculés en dessous. — Dernier arceau abdominal sans sillon. — Corps déprimé, très-inégal, en général re- vêtu d'une épaisse pubescence, en partie squammiforme. Insectes moins grands que les Zopherus et propres comme eux à l'Amérique, où ils scmt répandus plus au loin. Ils s'étendent, en effet, depuis les parties méridionales du Brésil en Californie et dans la Nou- velle-Ecosse. Solier, qui a très-bien reconnu leurs analogies avec les Zopherus, n'en a connu que cinq espèces ( • } ; il y en a encore au moins autant d'inédites dans les collections. TFiIBU Xi. . ADÉLOSTOMIDES. Languette petite, transversale, échancrée et logée dans une échan- crure du menton. — Celui-ci recouvrant entièrement les mâchoires. (1) N. dentkulatum, du Mexique ; Duponchelii (décrit antérieurement sous le nom d'echinatum, par M. Guérin-Ménevilie, Revue zool. 1838, p. 280), de Cuba; scabrosum, morbillosum, vicinum (morbillosiim var?), du Mexique; Soliei, loc. cit. — Aj. : N. porcatum, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. YI, p. 266; de Californie. — Boletoph. obcordahis, Kirby, loc. cit.; Nouvelle-Ecosse. Je possède un insecte du Brésil qui, avec tous les caractères essentiels des espèces qui précèdent, les mômes sculpture et vestiture des téguments, et un faciès absolument pareil, a onze articles distincts aux antennes, les hanches postérieures plus rapprochées, par suite de la brièveté et de l'étroitesse de la saillie intercoxale de l'abdomen, enfin les ailes inférieures parfaitement déve- loppées. C'est encore un genre nouveau à faire. 94 TÉNÉBRIONIDES. — Tête profondément engagée dans le prothorax chez presque tous; épistome recouvrant les mandibules, échancré en avant et logeant dans cette écliancrure le lahre, qui est trÈs-court. — Antennes de dix articles, le dernier tronqué et spongieux au bout. — Yeux divisés par les joues en deux portions fortement séparées, l'une supérieure, l'autre inférieure. — Ecusson distinct. — Hanches postérieures plus ou moins séparées, petites, suborbiculaires ; éperons terminaux des jambes grêles, au plus médiocres, parfois nuls ; tarses plus ou moins hérissés de cils partout. — Episternums métathoraciques de largeur variable. Groupe très-naturel et qui serait tout aussi isolé que les trois pré- cédents, si les Adelostoma qui le terminent ne le rattachaient pas jus- qu'à un certain point aux Sténosides qui viennent à sa suite. Solier, à.qiii l'on en doit l'établissement (> ), n'y a introduit aucun élément étranger. Le sou s -menton de ces insectes est profondément échancré; ses dents latérales sont en carré allongé et atteignent l'épi stome ou n'en sont séparées que par un très-faible intervalle. Le fond de l'échancrure est lui-même saillant, en arc de cercle et entame la base du menton. Celui-ci est très-grand, fortement évasé en avant, avec son bord an- térieur en général échancré. La grandeur des dents latérales du sous- menton fait que les mandibules, n'ayant plus de place sur les côtés, sont invisibles dans cette direction; on n'aperçoit plus que leur extré- mité qui ne déborde pas l'épistome. Ces organes sont déprimés, fai- bles, mais leur sommet reste bifide, comme de coutume. Les canthus, ou plutôt les joues qui divisent les yeux, sont d'une largeur telle, que ces organes sont réellement au nombre de quatre, dont les inférieurs sont constamment plus petits que les supérieurs, qui sont eux-mêmes fort réduits, sauf chez les Psaryphis. Les antennes sont insérées à une assez grande distance des yeux in- férieurs, dans une sorte de canal appartenant à l'épistome et dans le- quel se loge leur base lorsqu'elles sont repliées en arrière. La partie terminale spongieuse de leur dernier article est tout ce qu'on peut regarder comme représentant le onzième, qui ne se développe jamais. Les hanches postérieures sont aussi petites et aussi arrondies que les antérieures et les intermédiaires. Leur rétrécissement dans le sens transversal ayant eu lieu aux dépens de leur partie externe, il en ré- sulte qu'elles sont séparées des épipleures des élytres par un inter- valle notable. La sailUe intercoxale de l'abdomen, qui les sépare, est plus longue que large, parallèle sur les côtés et tronquée en avant. Enfin, les tarses, même chez les espèces glabres, sont revêtus partout de cils tantôt très-abondants, tantôt plus rares, et qui sont entremêlés en dessous de cils spiniformes. Chez les Eurychorides, ces organes ont la plus grande analogie avec ceux des Asidides. (1) Ann. d. 1. Soc. entom. VI, p. 151. ADÉLOSTOMIDES. ^ Les Adélostomides sont propres à l'ancien continent. Solier les a ré- partis dans deux sections qui sont très-naturelles. I. Têto engagée dans le prothorax; épipleures des élytres larges. EuRYCHoraDES. U. Tête libre; épipleures des élytres étroites. Adélostomides vrais. Groupe I. Eurychorides. Tète engagée dans le prothorax au moins jusqu'aux yeux inclusi- vement, — Epipleures des élytres larges, sans aucune trace de repli. Ces insectes se distinguent en outre des Adélostomides par leur forme plus ou moins large, et leur prothorax constamment aminci sur ses bords latéraux, qui sont ordinairement comme foliacés et parfois en même temps fortement redressés, ce qui le rend alors concave. Cet ar- gane est tantôt séparé des élytres par un large intervalle de chaque côté, tantôt contigu avec elles, mais sans jamais s'appliquer exacte- ment contre leur hase. Ces dernières sont elles-mêmes tranchantes ou subarrondies sur les côtés, et quand le corps est très-déprimé (Steira, PsARYPHis), leur's épipleures deviennent complètement horizontales. C'est sur les modifications de ces deux parties, puis sur les éperons terminaux des jambes et la longueur relative du 1" et du 3^ article des antennes, qu'est basée la classification du groupe, les autres or- ganes n'offrant aucune ressource. Les Eurychorides sont exclusivement africains et de taille moyenne; pour la plupart. 11 est remarquable que, de même que pour les Epi- PHYSA, leurs analogues se trouvent dans l'Amérique du Nord, où il existe un genre (Embaphion Say) qui exagère encore les formes bi- zarres des EuRYCHORA, mais qui appartient à la section suivante. So- Uer n'a connu que les deux premiers des quatre genres qui suivent. L Eperons des jambes très-distincts. a 3^ art. des antennes au moins aussi long que le 1". Prothorax et élytres largement séparés sur les côtés ; Eurychora. — tronqués et parallèles à leur base : Pogonobasis. aa 3<> art. des antennes beaucoup plus court que le !«'': Steira. l. Eperons des Jambes presque nuls : Psaryphis. EURYCHORA. Thunb. Nov. Ins. Spec. p. 116. Menton largement et assez fortement échancré sur son bord anté- rieur. — Dernier article des palpes subovalaire, tronqué au bout. — 96 TÉNÉBRIONIDES. Tête à moitié engagée dans le prothorax, évasée en avant^ anguleuse au niveau des antennes, avec son épistome arrondi aux angles et échancré dans son milieu. — Yeux supérieurs petits, longitudinaux, munis d'une petite orbite en dessus. — Antenries médiocres, rigidules, cylindracées, à articles i gros, en cône renversé, 2 courte 3 notable- ment plus long que 1 et au moins aussi grand que les deux suivants réunis, 4-9 décroissant peu à peu, 10 plus long que 9, en cône ren- versé, bi-tronqué au bout. — Prothorax transversal, concave, très-pro- fondément et subquadrangulairement échancré en avant, plus ou moins obliquement tronqué de chaque côté de sa base; ses bords la- téraux très-largement foliacés^ paraboliquement arrondis et plus ou moins relevés. — Ecusson triangulaire. — Elytres brièvement ovalaires, largement arrondies ou tronquées obliquement aux épaules et laissant entre elles et le prothorax im intervalle notable, rétrécies et déclives en arrière, amincies et tranchantes latéralement ,• leurs épipleures très- larges. — Pattes assez longues et grêles, filiformes; tarses médiocres, leur dernier ai'ticle plus long que ie 1*''. — Prosternum recourbé en arrière des hanches antérieures. Insectes trop connus, pour exiger de longs détails. Leur taille est moyenne, leur couleur d'un noir peu brillant; leurs téguments sont lisses ou finement ponctués, et les sortes d'ailerons que forme latérale- ment leur prothorax, sont plus ou moins crénelés, ainsi que la tranche de leurs élytres. La sécrétion qiii a lieu si souvent dans la famille ac- tuelle, ne ressemble plus, chez la plupart d'entre eux, à une efïlores- cence fugace, mais à des fils de toile d'araignée. On dit qu'elle n'a lieu qu'à l'époque des amours. On a déjà décrit dix espèces de ce genre, mais dont plusieurs de- vront probablement être supprimées (i). Elles sont disséminées en Afrique, depuis l'Algérie jusqu'au Cap de Bonne-Espérance. POGONOBASIS. SoLiER, Ann. d. l. Suc. entom. VI, p. 161. Les seules difiërences qui séparent ce genre du précédent, sont les suivantes (i) : 3^ article des antennes pas plus long que le l*^ — Prothorax moins (1) E. ciliaia, Thunb., Fab., Oliv.; Herbst, Die Kœfer^ pi. 119, f. 9; Cap. — modesta (ciliata var?), pusilla, harbnta, Herbst, ibid. VIIl^ p. 38, pi. 119, f. 10-12; Cap. — major [ciliata? Herbst), cinerea, crnnata [pusillu'^ Herbst), Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. VLp. lliS; Cap. — dilaiata, Erichs. Archiv, 1843, I, p. 240; Angola. — irichoptera, Gerstœck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1854, p. 531 ; Mozambique. — Levaillanti, Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom. 1850, Bullct. p. VII; Algérie. (2) Solier y ajoute l'absence de l'écussen, mais à tort; il y en a un tout aussi ADÉLOSTOMIDES. 97 foliacé et moins relevé sur les côtés, tronqué et tomenteux à sa base. — Elytres oblongo-ovales, légèrement arrondies latéralement, tron- quées et tomenteuses à leur base, qui est parallèle à celle du protho- rax, s'arrondissant sur les côtés pour former leurs épipleures; celles-ci médiocrement larges. Il résulte de la forme du prothorax et des élytres à leur base, que l'on n'observe plus de chaque côté Thiatus qui sépare ces deux par- ties du corps chez les Eurychora; il en reste cependant un vestige assez sensible, par suite de l'arrondissement des épaules des élytres. Ces insectes sont plus petits que les Elrychora, en général plus ru- gueux et ne se recouvrent pas de la singulière sécrétion de ces dernières. Ils sont également africains, mais n'étendent ^àsleuv habitat jusqu'en Algérie (i)- STEIRA. , Westvt. in Gdérin-Ménev. Mag. d. Zool; Ins. 1837, pi. 176, Organes buccaux des Eurychora. — Tête presque entièrement en- gagée dans le prothorax, graduellement évasée en avant, non dilatée au-dessus des antennes, avec son bord antérieur coupé obliquement et échancré dans son milieu. — Yeux supérieurs très - petits, munis d'ime forte orbite en dessus. — Antennes courtes, filiformes, à articles 1 très-allonge, en cône renversé^ 2 très-court, 3 à peine plus long que les suivants, 4-9 cylindriques, transversaux, 1 1 beaucoup plus grand, plus large, glabre, déprimé et bitronc[ué au bout. — Prothorax trans- versal, déprimé, échancré en avant comme celui des Eurychora, étroi- tement convexe et bicaréné sur le disque, coupé presque carrément à sa base, très-largement foliacé, plan et paraboliquement arrondi sur les côtés, avec ses angles postérieurs distincts. — Ecusson petit. — Ely- tres de la largeur du prothorax, troncj[uées à leur base, très- courtes, semi-orbiculaires, ayant la suture relevée et chacune une très - forte carène arquée et entière ; leurs épipleures très-larges, horizontales. — Pattes des Eurychora. — Abdomen plan et bicaréné sur la ligne mé- diane. — Prosternum assez étroit, légèrement spatuliforme en arrière et dépassant un peu les hanches antérieures. — Corps rugueux, sub- orbiculaire et très-déprimé. On ne connaît que l'espèce (2) du Cap, décrite par M. Westwood. développé que celui des Eurychora ; seulement,, il est assez difficile à voir, caché qu'il est par la villosité de la base des élytres. (1) P. opatroides (Eurych. rugosula, Guérin-Méncv. Icon.; Ins.pl.28j f. 10), du Sénégal; ornaia, d'Egypte et de Nubie; Solier, loc. cit. p. ICO. — verrucosa, Erichs. Arcliiv, 1843, I, p. 240; Angola. — lœvigata, cribrata, Gerstaîck. Mo- natsber. d. Berlin. Acad. 1854, p. 531; Mozambique. (2) S. costata, Westw. loc. cit., avec beaucoup de détails. — Il existe une Coîéûpières. Tome V. 7 98 TÉNKBniONIDES. Elle est de taille moyenne et ne paraît pas se couvrir d'aucune efflo- rescence pendant la vie. C'est un insecte fort rare dans les collec- tions. PSARYPHIS. Erichs. Archiv, 1843, 1, p. 211 (1). Organes buccaux des Eurychora. — Tête à moitié libre, rétrécie en arrière, anguleuse au niveau des antennes, puis légèrement rétrécie en avant., avec son bord antérieur tronqué et échancré dans son mi- lieu. — Yeux des Eurychora. — Antennes courtes, à articles 1 eu côiio renversé, épais, 2-9 subégaux, cylindriques, transversaux., serrés, 1 0 plus grand, conique et lisse. — Prothorax plan., transversal, contigu aux élytres, assez fortement écliancré en avant, médiocrement foliacé et régulièrement arrondi sur les côtés. — Ecusson triangulaire. — Elytres oblongues, parallèles, carénées sur les cùtés ; leurs épipleures médio- crement larges. — Pattes médiocres ; éperons terminaux des jambes presque indistincts ; tarses courts ; leurs articles petits, serrés, le dernier médiocre. — Saillie prosternale plane, dépassant à peine les hanches postérieures. — Corps oblong, subparallèle, déprimé, âpre et presque glabre. La seule espèce connue (P. nana Er.) est de la taille de l'Adelos- toma sulcatwm, mais beaucoup plus large, d'un noir mat, bicarénée sur le prothorax et munie, au milieu de chaque élytre, d'une côte entière et assez saillante ; la carène qui limite ces organes latéralement est denticulée dans toute sa longueur. Elle habite le cap de Bonne- Espérance. Cet insecte rattache manifestement les Eurychorides aux Adélosto- mides vrais; il a, comme ceux-ci., les éperons des jambes presque nuls; mais^ par le plus grand nombre de ses caractères, il appartient au groupe actuel. espèce aussi déprimée et encore plus orbiculaire que celle-ci, V Eurychora ci- micoides do Quensel (in Si-liœnh. Syn. Ins. I, p. 137, note, pi. 2, f. 5), mais qui a la smiii.lure, la villosilé, le 3» article des antennes des Eurïchoua. et qui doit dès-lors former un g.jnre intrrmédiaire entre les Poconobasis et ccUii-ci. Cet insecte figure dans quelques collections sous le nom d'Eurychora rotun- data. (1) Ainsi que le dit Ericiison, ce genre a été lépaudu par M. Buquet dans les collections , sous le nom de Urda , et l'espèce qui on est le type, sous celui û'U. ■pygmca. Le nom générique ayant déjà été employé par feu le comte Munster, pour un geure de Crustacés fossiles., ne saurait être adopté. ADELOSTOMIDES. 9|9 GROnPS I!. Adélostomîdes vrais. Tête entièrement dégagée du prothorax. — Epipleures des élytres étroites, munies d'un repli. — Eperons terminaux des jambes presque nuls. Le genre Adelostoma de Duponchel rentre seul dans ce groupe. Ses espèces sont toutes de petite taille, mais très-intéressantes par leurs rnpports avec les Sténosidos qui constituent la tribu suivante. Leur forme générale, celle de leur tète et la sculpture de leurs téguments les rapprochent aussi de plusieurs genres de Scaurides, notamment desPSAMMETICHLS. ADELOSTOMA. Dupoxcn. Ann. d. l. Soc. Linn. d. Paris, VI, p. 338 (1). Menton largement échancré en avant. — Dernier article des palpes maxillaires légèrement triangulaire. — Labre petit, rétractile. — Tète carrée, munie d'un col épais en arrière, dilatée angulairement sur les côtés, sinuée en avant, avec ses angles arrondis. — Yeux supérieurs longitudinaux, très-étroits, surmontés d'une carène ; les inférieurs à peine distincts. — Antennes courtes, robustes, hispides, cylindriques, à articles 1 obconique, 2-9 très-courts, transversaux, subperfoliés, 10 cy- lindrique, tronqué au bout. — Protliorax aussi long que large, caréné et parallèle ou rétréci en arrière sur les côtés, bicaréné sur le disque. — Elytres allongées, subparallèles, à peine plus larges que le pro- tliorax à leur base, avec leurs épaules effacées. — Pattes courtes, ro- bustes; jambes arrondies; les premiers articles des tarses très-courts, le dernier médiocre ; crochets petits. — Abdomen aplani sur la ligne mé- diane. — Prosternum recourbé en arrière des hanches antérieures. — Mésosternum carré, déclive. — Corps allongé, rugueux. Ces insectes sont propres aux parties les plus australes de la Faune méditerranéenne et à l'Afrique, où ils s'étendent jusqu'à la cùte de Guinée inclusivement. Solier les a divisés en deux sections très-naturelles ,* selon que leurs élytres sont carénées latéralement et munies chacune de qua- tre côtes minces et saillantes (2), ou bien qu'elles s'arrondissent (1) Sjn. PoLYSCopus, Waltl, Reise n. Span. lî, p. 73. (2) À. sulcatum, Duponcli. loc. cit. pi. 12, avec des détails (Pol. costatus, Waitt; Ad.carinoium, Esciiscli. Zool. Atlas, HeftlV, p. 12); découvert primi- tivement aux environs de Cadix et retrouvé en Algérie et en Syrie ; type du Senie.—cristutuni, Esclisch. loc. cit. p. 12 ; de Tanger.— carinutum, d'Egypte ; cordaUun, patrie iaconnue; Solier, Ann. d. 1. Soc. eut. \T, p. 168. 100 TÉNÉBRIONIDES. pour former leurs épipleures, et sont très-ru^euses , sans côtes dis- tinctes (i). Le genre Polyscopus de M. Waltl a été établi sur ^esp^ce typique du genre, dix ans après que Duponchel avait fondé ce dernier (î). (1) A. rugosum, Gory in Guérin-Ménev. Icon; Ins. p. 113, pi. 28, f. 12 a-c; du Sénégal; parvum, patrie inconnue, Solier; loc. cit. p. 170. (2) Au moment oîi je corrige cette feuille, je reçois de mon savant ami, M. J. L. Le Conte, un genre très-singulier, récemment fondé jiar lui, et qui me pa- raît devoir former une tribu intermédiaire entre celle-ci et celle des Sténosides. Un de ses caractères les plus remarquables consis^te dans la contiguïté des hanches antérieures. C'est le seul de la famille, à moi connu, qui soit dans ce cas. DACODERUS. J. L. Le Conte, Proceei. of Ihe Acad. of Philad. 1858, p. 74. Sous-menton assez profondément échaucré. — Menton remplissant en entier le cadre buccal, transversal, concave et échancré en arc antérieurement. — Languette assez saillante, tronquée en avant. — Mâchoires recouvertes. — Palpes très-petits; le dernier article des labiaux cylindrique et tronqué au bout; celui des maxillaires ovoïde et acuminé. — Mandibules très-courtes. — Labre trans- versal, rétréci et échancré en avant. — Tête en carré long, brusquement ré- Irécie en arrière, excavée à sa partie antérieure; épistome très-court, brusque- ment rétréci et échancré. — Yeux assez grands, ovalaires, longitudinaux et assez saillants. — Antennes insérées presque uu niveau du bord antérieur de la tête, robustes, grossissant légèrement^ de dix articles : 3 obconique, un peu plus long que les suivants, 4-10 transversaux, 11 arrondi. — Protborax allongé, comme divisé en deux parties séparées par un profond sillon transversal : l'antérieure rétrécie en avant, la postérieure quadrangulaircment fovéolée en dessus et munie de chaque côté d'un tubercule arrondi. — Ecusson nul. — Elytres en ovale très -allongé, échancrées à leur base, très-planes en dessus; leurs épi- pleures très-étroites. — Pattes médiocres, assez robustes; hanches antérieures petites, contiguës; cuisses et jambes graduellement, niais peu élargies; les épe- rons de celles-ci très-petits; tarses courts; le !<''' article des postérieurs peu allongé; les crochets du dernier partout très-petits.— Sailie intercoxale assez large, courte, ogivale. — Métasternum un peu allongé; ses épisternums très- étroits, linéaires. — Mésosternura très-étroit et aigu en arrière. — Prosternum convexe postérieurement; sa saillie presque nulle. — Corps allongé, déprimé, glabre. On voit, par cette formule, que le genre a en commun avec les Adélostomides un menton remplissant en entier le cadre buccal, et des antennes de dix arti- cles. Pour le surplus, il appartient aux Sténosides et a même beaucoup de rap- ports avec les An.EoscHizus. L'espèce {striaticeps) sur laquelle il a été établi est petite, d'un brun rougeâtre brillant, fortement striée sur la tète et le pro- thorax; ses élytrcs n'ont qu'une seule strie le long de la suture, qui est un peu relevée, et sont couvertes de petites linéoles très-fines et comme aciculées. Cet insecte a été pris sous des écorces, en Californie, près du fort Yuma; mais il parait être très-rare. STÉNOSIDES. . 101 TRIBU XII. STÉNOSIDES. Languette légèrement saillante et un petf échancrée en arc de cer- cle; les palpes labiaux insérés à sa base sur les côtés. — Sous-menton muni d'an pédoncule. — Mâchoires entièrement découvertes ; leur lobe interne armé d'un crochet corné. — Tète dégagée du prothorax, plus ou moins allongée, munie d'un col en arrière; épistome recou- vrant le labre et les mandibules sur les côtés. — Antennes de onzo articles, le dernier parfois peu distinct. — Elytres embrassant faible- ment le corps. — Hanches postérieures médiocrement distantes, ova- laires; éperons des jambes nuls; tarses ciliés. — Saillie intercoxalo assez large, parallèle. — Episternums métathoraciques linéaires; leurs épimères à peine distinctes. Les Sténosides sont de petits insectes qui, par la forme de leur té le, l'absence complète des éperons terminaux des jambes et la sculpture des téguments de la plupart d'entre eux, se rattachent de près aux Adelostoma qui terminent la tribu précédente. Ils n'en diffèrent même essentiehement que par leurs organes buccaux. Dans une autre direc- tion ils ont une tendance manifeste vers les Scaurides, par plusieurs do leurs genres (Microtelus, Grammicus, Discopleurl-s), qui ressemblent beaucoup en petit aux Psammetichus. Mais les Scaurides, qui devraient dès-lors être placés à leur suite^ comme l'a fait SoUer, ont des trochan- tins intermédiaires et appartiennent à la légion suivante, de sorte que de ces deux analogies on est obhgé d'en sacrifier une. C'est le seul groupe de la cohorte actuelle où le métasternum a une légère tendance à s'allonger. Il se compose des huit genres suivants, dont la moitié est propre à l'ancien continent, et l'autre moitié au nouveau. I. Yeux non divisés on deux parties. a Prothorax sans côtes sur le disque. Ile article des antennes libre : Sfenosis. — — distinct, mais intimement uni au 10« : Arœos- chizus. au Prolliorax muni de côtes sur le disque: Microttim. II. Yeux divisés en deux parties. à Protlîorax non foliar'.é sur les côtéSj tronqué en avant. Antennes robustes : Grammicus. — très-grêles : Discopleurus. 402 TÉNÉBRIONIDES. 66 Prothorax foliacé et rebordé sur les côtés, échancré en avant : Hexa- gonochilus. 111. Yeux nuls : Aspidocephaîus. Genre incertae sedis : Oogaster. STENOSIS. Hebbst, Die Kœfer, VIII, p. IGO (1). Sous-menton assez fortement échancré; ses dents latérales fortes et aiguës. — Menton quadrangulaire, échancré de chaque cùté près de sa base; — Dernier article des palpes allongé; celui des labiaux ovalaire, celui des maxillaires suLcylindrique. — Tête très-allongée, subparal- lèle, munie d'un col court et épais en arrière ; épistome à peine ré- tréci et tronqué en avant. — Yeux très-distants du prothorax, latéraux^ grands, subarrondis, déprimés. — Antennes robustes, cylindriques, à articles I assez grand, en cône arqué, 2-3 plus grands que les suivants, ohconiques, subégaux, 4-10 graduellement pins courts et subperfoiiés, H un peu plus petit que 10, ovalaire et transversai. — Prothorax très- allongé, subparallèle ou graduellement atténué en arrière, peu con- vexe,muni d'une fine arête de chaquecôté, tronqué en avant età sa base. — Ecusson très-petit. — Elytres allongées et oblongo - ovales^ un peu plus larges que le prothorax et en générai échancrées en demi-cercle à leur base, munies latéralement d'une arête. — Pattes assez longues et assez robustes; cuisses un peu en massue; jambes arrondies ; 4^ ar- ticle des tarses postérieurs plus long que le i". — Métasternum un peu allongé. — Prosternum recourbé en arrière des hanches antérieures. — Corps très-allongé, grêle, glabre, plus rarement pubescent ou sub- écailleux. Ces insectes se distinguent sans peine de tous ceux de ce groupe par leur forme générale et l'absence complète de côtes saillantes sur le prothorax et les élytres. Ces dernières ont simplement des rangées réguhères de petits points enfoncés dont les intervalles se relèvent rarement; le second et la tète sont finement rugueux, ponctués ou striés. Enfin, tous sont d'un noir mat ou peu brillant, plus rarement rougeâtres. Le genre est répandu tout autour du bassin de la Méditerranée, sans s'écarter des bords de celte mer, et hors de là n'a été retrouvé qu'à l'est de la mer Caspienne. La Provence, oîi se trouve l'angustata Herbst {filiformis Latr.), type du genre, paraît être son extrême limite (1) Syn. Tagenia, Latr. Ilist. nat. d. Crust. et d. Ins. X, p. 272; nom posté- rieur de deux ans à celui imposé au genre par Herbst et adopté à tort par la plupart des auteurs, — Aeis Fab. STÉNOSIDES. 103 au nord, en Europe. On en a déjà décrit vingt-six espèces, dont les plus grandes ont au plus 8 à 9 millimètres de long (i). ARiEOSCHIZUS. J, L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, Y, p. 138. Sous-menton médiocrement échancréj ses dents latérales trigones et aiguës. — Menton presque carré, arronai aux angles antérieurs et sinué dans son milieu. — Dernier article des palpes maxillaires ova- laire. — Tète allongée, subovale, graduellement rétrécie et munie d'un col nodiforme en arrière, un peu dilatée au niveau des antennes, tronquée en avant. — Yeux très-petits^ latéraux, subarrondis, dépri- més, entamés par de grêles canthus en avant et en arrière. — Antennes courtes, robustes, cylindriques, à articles subperfoliés : 3 à peine plus grand que 4, 4-9 graduellement plus courts et transversaux, iO plus long, en cône renversé, H conique, intimement joint au iO*. — Pro- thorax plus long que large, cylindrique, graduellement et faiblement rétréci en arrière, muni de deux faibles arêtes latérales. — Elytres plus larges que le prothorax, régulièrement oblongo-ovales, déprimées sur le disque, carénées latéralement. — Pattes courtes ; cuisses assez fortes; jambes grêles, arrondies; tarses courts; le 4^ article des postérieurs plus long que le {^^. — Proslernum recourbé en arrière des hanches postérieures. — Corps allongé, glabre. Ce genre, l'une des nombreuses découvertes entomologiques de M. J. L. Le Conte en Californie, ne comprend qu'une petite espèce [A. costipmnis Lee.) voisine des Stenosis, comme le dit ce îavant entomologiste, mais en différant par son menton autrement fait et lais- sant de chaque côté un intervalle plus étroit pour les mâchoires , ses yeux notablement plus petits, le dernier article des antennes, etc. Elle est d'un brun rougeâtre, presque lisse sur la tête et le prothorax; ses élytres, outre leur carène latérale, ont trois côtes fines et peu saillantes, dont les intervalles sont ponctués. (1) Solier (Anu. d. 1. Soc. entom. VII, p. 15) en décrit 21; depuis, les sui- vantes ont été publiées : T. pilosa, Motscli. Bull. Mosc. 1839, p. 65; de la Géor- gie russe. — sarcloa, de Sardaigne; cannata, de Daluiatie ; Kvister, Die Kaefcr Europ. XIY, 83 et 89. — sidcicollis, pvsilla, Ménétr. Ins. rec. p. Lehm. part. 2, p. 11, pi. 13, f. li, 15; des environs de Saniarcande. — T. comata, fulvipes, Reiche et de Saulcy, Ann. d. 1. Soc. entoni. 1857, p. 230; de la Palestine. — T. andalusica, Rosenh. Die Thier. Andalus. p. 202; Andalousie. Les Tagenia funerosa et leucospila Hopc (Trans. of tlic entom. Soc. lY, p. 107) de l'Australie, me paraissent, d'après les descriptions, étraugcres au genre. — La Tag. indica de Wiedemann (Zool. Mag. II, 1, p. 42) appartient au genre Lyprops de M. Hope, qu'on trouvera plus loin, dans la seconde sec- lion de la famille. 104 TÉNÉBRIONIDES. MICROTELUS. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. Vll^ p. 9. Sous-menton fortement échancré ; ses dents latérales très-saillantes, étroites et aiguës. — Menton très-petit, transversal et entier. — Der- nier article des palpes subcylindrique et tronc|ué au bout. — Tête presque carrée, munie d'un cou épais et court, arrondie aux angles et légèrem.ent écbancrée en avant. — Yeux découverts, petits, transver- saux, subréniformes. — Antennes courtes, robustes, cylindriques, his- pides, à articles 1-10 transversaux^ subperfoliés, 11 très-petit, subor- biculaire. — Prothorax un peu plus long que large, légèrement et peu à peu rétréci en arrière, muni d'une arête sur les côtés et de trois côtes tranchantes sur le disque, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson petit, trigone. — Elytres allongées, légèrement ovales et carénées laté- ralement, pas plus larges que le prolhorax et tronc^uées k leur base. — Pattes assez longues, grêles; jambes arrondies ; 4*^ article des tarses postérieurs plus long que le 1". — Prosternum recourbé en arrière des hanches antérieures. — Corps glabre. On n'en connaît qu'une petite espèce (') répandue en Syrie, dans la Péninsule arabique et les parties avoisinantes de la Perse. Sa couleur est d'un brun noirâtre mat, et ses élytres, outre leur carène latérale, portent chacune trois côtes fines, de longueur inégale, dans les inter- valles desquelles se trouvent d'assez gros points enfoncés. GRAMMICUS. Waterh. Ann. and Mag. ofnat. Hist. XVI, p. 323 (2). Genre très-voisin du précédent et n'en différant que par les deux particularités suivantes : Tête notablement plus longue que large, subparallèle; épistome prolongé au-devant des cavités antennaires, trapéziforme et tronqué on avant. — Yeux visibles seulement en dessus, leur moitié inférieure étant réduite àun filet presque imperceptible, par une orbite postérieure. Pour le reste, je ne trouve aucune différence sensible avec les MicROTELL'S. L'unic[ue espèce (3) qui compose le genre est un insecte de (1) M. asiaticus, Solior^ loc. cit. p. 10, pi. 1, f. 3. — Le M. carcniceps de MM. Reiche et de Saulcy (Ann. d. 1. Soc. entoni. 1857, p. 227, pi. 5, f. 9), d'après la description, me parait étranger au genre et peut-être même appar- tenir plutôt aux Scaurides. (2) Syn. MicuoTELUs, Solicr in Gay, Hist. d. Ciiils; ZooL V, p. 160. (.'>) G. chilensisAN-dierh. loc. cit. p. 32i (Micr. RoulsU. Sol. loc. cit. n. 162; Col. pi. 18, f. 11 a-n. STÉNOSIDES. 105 la taille du Microteîus asiatkus, et répandu dans les parties moyennes et boréales du Chili, où il n'est pas rare, notamment à Valparaiso, où je l'ai souvent rencontré. On le trouve en petites sociétés sous les pierres, et sa course est assez agile. Son prothorax ne présente que deux côtes, et chacune de ses élytres en a trois entières, outre la carène latérale. Sa couleur varie du brun noirâtre au jaune ferrugi- neux. DISCOPLEURUS (1). Sous-menton médiocrement échancré ; ses dents latérales courtes, trig'ones et aiguës. — Menton subtransversal, subciuadrangulaire, avec ses angles antérieurs et postérieurs obliquement tronqués. — Dernier article des palpes ovalaire. — Tête- aussi large cjue longue, munie d'un col très-court en arrière, demi-circulaire en avant, lamel- liforme sur les côtés et antérieurement, renflée dans son milieu en une saillie ovale et quadricaréuée. — Yeux petits, transversaux, divi- sés en deux (2). — Antennes courtes, grêles, rigidales, filiformes, à articles cylindriques : 3 un peu plus long que les suivants, 4-9 courts, subégaux, 10 beaucoup plus grand et plus gros, en cône renversé, U plus mince que le 10% cylindrirjue et arrondi au bout. — Prothorax en carré subéquilatéral, caréné latéralement et muni de quatre fines côtes tranchantes. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, oblongo-ovales, carénées latéralement, avec trois côtes fines et entières sur chacune. — Pattes courtes; cuisses un peu en massue; jambes arrondies, grêles; dernier article des tarses plus long que le l«^ — Corps déprimé, glabre. Genre très-distinct et remarquable par la forme singulière de la tète, la massue de deux articles, cpi termine les antennes, la graciUté de ces organes et la division complète des yeux. U ne comprend qu'une très-petite espèce {i) du Chili, variant du brun noirâtre au jaune fer- rugineux et à peine visiblement pointillée sur toute sa surface supé- rieure. Cet insecte intéressant, malgré sa taille exiguë, a été découvert par M. Gay. (1) Syn. PLEcnoPHORUS, Solier in Gay, Hist. d. Cliile; Zool. V, p. 162; nom propose antérieurement par M. Mulsaut pour un genre de Lamellicornes dé- membré des PsAMMODius (Voyez Tome III, p, 121), et qui, biea que je ne l'aie pas adopté, pourrait l'être plus lard. (2) Solier les ludique, à tort, comme étant découverts; je les vois distincte- ment coupés en deux par les joues qui se proîongent,en s'affaiblissant, jusqu'au bord postérieur de ces organes. (."î) Pleur, quadricoîlis, Solier, loc. cit. p. 163, pi. 19, f. la-Q. 106 TÉNÉBRIOMIDES. HEXAGONOCHILUS. SouER in GiY, Hist. d. Chile; Zool. Vj p. 168. Sous-menton fortement échancré ; ses dents latérales aiguës. — Men- ton en trapèze renversé, à peine sinué en avant (i). — Palpes maxil- laires assez longs; leur A" article grand et légèrement sécuriforme. — Tête légèrement engagée dans le prothorax, assez courte, munie d'un col épais en arrière (2). — Epistome faiblement rétréci et subtronqué en avant. — Yeux divisés en deux portions fortement séparées : la supérieure arrondie, l'inférieure plus petite, oblique. — Antennes médiocrement robustes, à articles obconiques : 3 aussi long que 4-5 réunis, 4-9 suhégaux, 10 transversal, 11 un peu plus petit, subglobu- leux, avec un court appendice conique et spongieux. — Prothorax transversal, légèrement arrondi, assez largement foliacé et rebordé sui les côtés, bisinué à sa base, un peu échancré en avant. — Ecusson arrondi en arrière. — Elytres pas plus larges que le prothorax, dépri- mées, subparallèles, puis fortement rétrécies dans leur tiers postérieur. — Pattes assez longues : cuisses légèrement en massue ; jambes arron- dies ; 4*^ article des tarses postérieurs notablement plus long que le 1*^''. — Saillie prosternale dépassant un peu les hanches antérieures. — Corps déprimé, pubescent. La seule espèce (-i) connue de c-e genre s'éloigne sensiblement de toutes les précédentes par son fades, tout en présentant les caractères essentiels du groupe actuel. Cela tient à sa forme proportionnellement plus large, à celle de sa tète et surtout à celle de son prothorax. Elle est de taille moyenne, d'un brun mat, et entièrement revêtue de petits poils d'un jaune doré et médiocrement abondants. Son prothorax est très-fmement rugueux, sa tête pointillée, et ses élytres, qui sont ponc- tuées en stries, présentent trois côtes latérales, alDrégées postérieure- ment ; quelques tubercules allongés se voient sur les intervalles entre les stries voisines de ces côtes, sm-tout en arrière. Cet insecte a été découvert par M. Gay dans les provinces septen- trionales du Chili. (1) Solier le décrit comme étant irrégulièrement liesagonai, avec ses angles antérieurs saillants et triangulaires; je le vois tel que je i'indique. (2) Il nj on aurait pas, selon Solier, qui a probablement eu sous les yeux (les exemplaires chez lesquels il était rétracté dans l'intérieur du prctliorax. Il est fort court et séparé de la tête par un sillon circulaire peu profond. (3) H. dilaticollis, Soiier, loc. cit. p. 169, Col. pi. 19, f. a-d. STÉNOSIDES. 107 ASPIDOCEPHALUS. MoTscH. Bullet. d. Mosc. 1839, p. 63 (1). Ce genre m'est inconnu : les caractères qui suivent sont empruntés à la formule généricpie et à la description de Tespèce données par l'auteur. Une. dent bifide très-peu prononcée dans l'échancrure du menton. — Palpes maxillaires courts ; leur dernier article subpyriforme et de la longueur des trois précédents. — Mandibules arquées et échancrées. — Tète clypéacée, aplatie, tronquée et munie d'un col court en arrière, rétrécie en avant, recouvrant en entier les parties de la bouche. — Yeux nuls (•>). — Antennes deux fois aussi longues que la tête, robustes; leurs articles fortement transversaux, sauf le dernier^, qui est plus gros que les autres, ovalaire et terminé en pointe. — Protliorax pres- que aussi long et un peu plus large cj[ue la tête, carré, avec ses angles obtus. — Ecusson demi-circulaire. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, allongées, parallèles, arrondies à leur extrémité. — Pattes assez fortes ; crochets des tarses bifides. M. de Motschoulsky place ce genre à côté des Scaurus , mais il ap- partient sans aucun doute au groupe actuel, et, d'après les caractères vqui précèdent, le /"actes de l'unique espèce (^) qui le compose doit être absolument le mêm.e que celui des Discopleurijs du Chili, mentionnés plus haut. L'absence des yeux le distingue éminemment de tous les genres qui précèdent. Quant aux crochets des tarses, il est probable qae M. de Motschoulsky s'est trompé en croyant les voir bifides, erreur d'autant plus facile, que cet' insecte n'a qu'un quart de ligne de long. Il est d'un rouge brunâtre, légèrement brillant, glabre et imponctué ; une fossette assez prononcée se voit au milieu du bord postérieur du prothorax. La Géorgie russe e'ét sa patrie. Note. Le genre suivant de Faldermann semble appartenir au groupe ac- tuel, sans que je voie clairement quelle place il doit occuper dans la série des genres ijrécédents. (1) M. de Motschoulsky a écrit Aspicepkalus; ce nom a été corrigé par Ericlîson dans ses Archiv, Î8i2, II, p. 178. (2) Selon Bî. de Motscboulsky, ils seraient cachés sous les bords de la tète; mais Erichson (loc. cit.) qui a connu cet insecte, dit qu'ils manquent complè- tement. (3) A. désertas, Motsch. loc. cit. p. 64, pi, 2, f. /"-f"'. 108 TÉKÉBRIONIDES. OOGASTER. Faiderm. Faun. entom. Transe. Il, p. 30 (1). Tête dégagée du prothorax, à peine moins large que lui, munie d'un col en arrière, arrondie, anguleuse près des yeux, largement et légè- rement écliancrée en avant. — Antennes courtes, robustes, cylindri- ques, de onze articles : 1 très-gros, renflé à son extrémité, 2 un peu plus épais et plus court que les suivants, 3 deux fois plus long que lui, 4-9 égaux, serrés, 10 un peu plus large, obtusément arrondi, il do moitié plus étroit que les précédents, rétréci à sa base, tronqué au bout. — Yeux petits, allongés, latéraux, enfouis dans une fossette. — Prothorax petit, fortement rétréci en arrière, dilaté et arrondi en avant, crénelé sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Elytres distantes du prothorax, convexes, ovalaires, fortement rétrécies à leur base, obtu- sément acuminées en arrière. — Pattes assez courtes; cuisses rétrécies à leur base ; jambes sublinéaires, un peu dilatées à leur extrémité ; tarses très-courts et assez robustes. 11 y a dans cette formule quelques particularités, notamment la forme des élytres et la dilatation des jambes, qui semblent plutôt ap- partenir à une Tentyriide. La ligure même que donne Faldermannde l'unique espèce du genre (a) semble être celle d'une Tentyria; mais l'ensemble des autres caractères se rapporte manifestement à une Sté- noside. On voit d'ailleurs par la synonymie, que M. Ménétriés, qui le premier a connu cet insecte, l'avait placé parmi les Stenosis. 11 est fort petit, d'un brun rougeàtre, couvert de stries longitudinales, fines et très-serrées, sur la tête et le prothorax, avec des rangées de petits points enfoncés sur les élytres, dont les intervalles portent des soies très-courtes. Il habite le Caucase et les pays voisins. TRÎBU XIIL LEPTODIDES. Languette saillante, entière; les palpes labiaux insérés à sa base, sur les bords de sa face antérieure. — Mâchoires découvertes; leur lobe interne très-grêle, en forme de griffe {i). — Tête saillante, rhomboï- dale ; épistome laissant à découvert le labre et les côtés des mandi- (1) Syn. Tageniaj Ménétr. Cat. rais. p. 196. — J'ai eu le tort de créer parmi les Érotyliens (Mon. d. Érolyliens, p. 377) un genre que j'ai nommé Oogaster, plusieurs années après que Faldermann avait fondé celui-ci. (2) 0. Mendriesii, Faldcrm. Ioc.cit.p.31, pl.l, f.l2 (Tag.picej Ménétr.). (3) Solier leur assigne, coranio à tous les Scaurides en général, un lobe in- LEPTODlDES. lOÔ bules. — Antennes de onze articles, longues, grêles et filiformes. — Prothorax distant des élytres, globuleux; son pronotum continu avec ses parapleures. — Elytres embrassant assez fortement le corps; leur repli épipleural étroit. — Hanches postérieures fortement séparées, brièvement ovalaires; éperons des jambes médiocres, grêles; tarses hérissés de longs cils. — Saillie intercoxale large, quadrangulaire. — Episternums métathoraciques étroits, linéaires ; ceux du mésothorax très-allongés, sans épimères. Je ne connais que le genre Leptodes de Dejean qui puisse rentrer dans cette tribu. Au premier coup d'œil, il paraît extrêmement voisin des Herpiscius de celle des Scaurides, et c'est près d'eux que Solierl'a placé. Mais la structure de ses cavités cotyloïdes intermédiaires dé- montre qu'il appartient à la cohorte actuelle, où la continuité du pro- notum avec les parapleures protlioraciques lui assigne un rang à part. Genre incertœ sedis : Tapenopsis. LEPTODES. (Dej.) Souer, Ann. d. l. Soc. entom.\lï,i>. 191 (1), Sous-menton faiblement échancré, muni d'un pédoncule ; ses dents latérales courtes, tronquées. — Menton petit, transverse, un peu évasé en avant. — Palpes grêles, les maxillaires longs ; leur dernier article légèrement élargi et tronqué au bout. — Labre assez saillant, entier. — Tête rliomboïdale, assez prolongée et fortement rétrécie en arrière, obtusément dilatée au niveau des antennes, excavée latéralement, à partir des cavités antennaires^ presque jusqu'à sa base ; épislome gra- duellement assez rétréci et largement tronqué en avant. — Yeux petits, latéraux, inférieurs, obliques, munis d'une large orbite en dessous. — Antennes très-longues, grêles, filiformes, velues, à articles obconiques : 2 court, 3 aussi long que les deux suivants réunis, 4-10 décroissant peu à peu, H aussi long que 10, ovoïde. — Prothorax gioboso-ovale, tronqué et rebordé à ses deux extrémités, — Ecusson assez grand, en triangle curviligne. — Elytres oblongo-ovates, atténuées à leurs deux extrémités, surtout en avant, déprimées sur le disque. — Pattes longues et très-grêles; cuisses fortement renflées à leur extrémité; jambes filiformes ; tarses longs, à articles obconiques ; le 4*^ à peine plus long cj^ue le 1" aux postérieurs ; crochets longs et grêles. — Saillie proster- nale étroite, fortement recourbée en arrière. — Mésosternum déclive, plan. — Corps svelte , hérisse de longs poils fins et redressés. terne sans crochet corné. Son erreur est d'autaat j.lus singulière^ que c'est d'a- près une préparation des parties de la bouche, faite par lui-même, que je dé- cris ces organes. (1) Syn. Sepidium, ZoubkofT, Bullet. d. Mosc. 1833, p. 328 ; éd. Lequien, p. 312. no TENEBRIONIDES. L'uniquo et rare espèce (>) qui constitue ce genre est une des nom- breuses découvertes entoniologiques faites dans la TurcoméniG par M. ZoubkofF, qui l'a placée simplement parmi les Sepidium, comme on le voit dans la synonymie; Dejean {■>■) s'est conformé en partie à son opinion en la laissant dans les Sépidiides. Quant à Solier, frappé d'une certaine ressemblance qu'elle a avec les Herpiscius, il l'a mise à côté de ce genre dans son groupe des Scaurites, bien qu'elle ne pos- sède ni l'un ni l'autre des deux caractères qu'il assigne à ces derniers, à savoir l'absence de crochet corné au lobe interne des mâchoires et l'allongement du dernier article des antennes. Cet insecte est d'un jaune ferrugineux brillant, et présente sur chaque élytre deux côtes fines et tranchantes, abrégées en arrière, l'une discoïdale, l'autre latérale, entre lesquelles sont des points en- foncés, formant sur chaque intervalle une double rangée. De petites aspérités, disposées longitudinalemeut sur plusieurs rangs assez régu- liers, se voient sur le prothorax. Note. .ïe reproduis ici les caractères du genre suivant, qui m'est inconnu, non parce que je suis certain qu'il appartient au groupe actuel, mais parce que je ne vois aucun autre groupe auquel il puisse mieux se rattacher, et que j'ai la conviction qu'il est étranger aux Molurides, parmi lesquels Solier l'a classé. La structure de ses cavités cotyloïdes intermédiaires décidera quelles sont ses analogies. TAPEKOPSIS. Soi.iEH, Méin. d. i'Acad. d. Turin, Sér. 2, \ï, p. 217. Menton petit, transversal, anguleux sur les côtés, rétréci et tronqué en avant. — Palpes assez longs et grêles ; le dernier article des labiaux ovalaire, celui des maxillaires en triangle allongé. — Labre très-court, peu distinct. — Tète pea prolongée et fortement rétrécie en arrière, longitudinalemeut bi-sillonnée en dessus; épistome saillant, en triangle obtus au bout et sinué sur les côtés. — Yeux suborbiculaires, saillants, munis d'une orbite en dessus. — Antennes courtes, robustes, subcy- lindriquos, de dix articles : 2 court, 3 aussi long que les deux suivants, 4-9 courts, subégaux, 10 ovoïde et aouminé. — Prothorax aussi long que large, très-fortement et graduellement rétréci en arrière, dilaté et aminci sur les côtés, tronqué et muni d'un bourrelet à sa base, ayant (1) Sepid. Boisduvalii, Zoubk. loc. cit. {Leptod. id. Solit-r^ loc cil. pi. S, f. 6-10). (2) Cat. éd. 3, p. 201, Dejean place ce genre h la suite des Oxdra, dont il se rapproche, en effet, uu peu par les antennes, mais c'est tout ce qu'il a de com- mun avec ces insectes. ÉLÉNOPHORIDES. Hl en dessus deux côtes longitudinales, dépassant son bord antérieur. — Ecus&on triangulaire. — Elytres oblongo-ovales, également rétrécies à leurs deux extrémités, carénées latéralement. — Pattes robustes et assez courtes ; jambes antérieures comprimées, fortement triangulaires ; les autres légèrement trigones ; tarses cylindriques. — Corps hérissé de longs poils redressés. Solier a placé ce genre dans le groupe des Sépidiides, qui n'est pour lui qu'une section des Molurides, tout en convenant qu'il avait quel- ques rapports avec les Sténosides. L'unique espèce qui le compose (i) a la physionomie du Leptodes Boisduvaîii, avec des antennes et des pattes très-différentes. Cet insecte, rapporté autrefois par Olivier de son voyage eu Orient, est de petite taille, d'un brun obscur un peu rougeâtre, et couvert sur les élytres d'une ponctuation serrée. Ces organes, outre leur côte mar- ginale, en ont chacun deux autres régulières et entières ; toutes sont fortement dentées en scie. Tmiiu xîv. ÉLÉNOPHORIDES. Sous-menton muni d'un très-large pédoncule. — Languette non saillante, profondément échancrée ; les palpes labiaux insérés sur ses côtés à sa base. — Mâchoires recouvertes en totalité ou en pariie par les dents latérales du sous-menton, dont l'angle interne se prolonge eu une longue et robuste saillie; leur lobe interne muni d'un crochet corné. — Tête saillante, rhomboïdale ; ses orbites antennaires forte- ment anguleuses et redressées ; épistome recouvrant latéralement les mandibules, trilobé ; son lobe médian très-large et plus court que les latéraux, ceux-ci étroits. — Antennes de onze articles : le 3'^ très-long. — Prothorax distant des élytres, subglobuleux. — Elytres embrassant fortement l'abdomen ; leurs épipleures verticales, sans repli. — Han- ches postérieures de forme variable ; éperons des jambes médiocres, robustes ; tarses canaliculés en dessous, épineux sur les bords et au sommet de leurs articles. — Episternums métathoraciques étroits, parallèles (2); ceux du mésothorax très-allongés; leurs épimères pos- térieures de grandeur variable. (1) r. cos^a^ws, Solier, loc, cit. p.218, pi. l,f. 3. (2) Ces pièces sont soudées intimement au métasternum; les sutures qui les en séparent sont complètement effacées chez les deux exemplaires du Ca- cicus amerkanus que j'ai sous les yeux, de sorte que c'est d'après VEleno- phorus collaris, où elles sout un peu plus distinctes, que je décris les epis- ternums. 112 TÉNÉBRIONIDES. Cette tribu ne comprend que deux genres : l'un (Elenophorus) européen et très-connu des entomologistes, l'autre (Cacicus) améri- cain et de la plus grande rareté dans les collections. Solier (i) les a compris parmi ses Akisites, avec lesquels ils ont des rapports mani- festes, mais dont ils sont plus éloignés qu'il ne le pensait. En effet, d'après la structure de leurs cavités cotyloïdes intermédiaires, ils ne rentrent pas dans la même section de la famille. C'est à ce groupe qu'appartient la seule larve de la section actuelle qui ait été décrite jusqu'ici, celle de VElenophorus coUaris. Selon M. Mulsant (2), à qui on en doit la connaissance, elle est d'un jaune pâle, lisse et glabre, sauf sur les côtés de la tête et ceux du dernier segment abdominal. Ce dernier est en triangle curviligne et dépourvu de toute espèce de saillie ; ses bords sont seulement repliés en dessous. Au-devant de l'ouverture anale sont deux courts tubercules hérissés de poils raides, dirigés en dehors. Si à cela on ajoute l'absence de stem- mates et de crochet corné aux mâchoires, on aura tous les caractères distinctifs de cette larve. Comme celle des Blaps, elle vit dans la terre, sous les substances animales ou excrémentitielles, qui lui servent de nourriture, et ne fait sortir du sol que la moitié antérieure de son corps lorsqu'elle prend ses repas. Elle subit ses métamorphoses sans quitter sa retraite. I. Hanches poster, médiocrement séparées, transversales : Cacicus. II. — très-fortement — globuleuses :jE^e«opftorws. CACICUS. Solier, Ann. d. l. Soc. entom. V, p. 639. Mêmes caractères que les Elenophorus qui suivent, avec les diffé- rences suivantes : Dents latérales du sous-menton recouvrant les mâchoires. — Menton transversalement cordiforme et sinué sur son bord antérieur, muni sur sa face externe d'une forte saillie creusée en gouttière en avant. — Tè1e plus courte, plus dilatée au-dessus des antennes, non carénée au-dessus, munie d'un col très-épais en arrière. — Yeux entièrement découverts. — Articles des antennes renflés à leur sommet, le 9" sen- siblement plus long que le 10^ — Prothorax transversal, aussi large que les élytres, très-convexe, arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités, sans vestige de rétrécissement ni de bourrelet à sa base. — Elytres plus allongées; leurs épipleures ayant leur bord inférieur saillant et crénelé, et munies de deux lignes saillantes, flexueuses et (1) Ann. d. I. Soc. entom. V, p. 637. (2) Opusc. entom. fasc. VII, p. 133. ÉLÉNOPHORIDES. H8 denticulées. — Pattes plus robustes; hanches postérieures médiocre- ment distantes, assez fortement transversales. — Epimères mésolhora- ciques assez grandes. — Corps plus allongé. Genre représentant dans l'Amérique du Sud VEJenophorus collaris de la Faune méditerranéenne; ma^s l'unique espèce qui le compose est environ trois fois plus grande que ce dernier et de forme à la fois plus allongée et plus déprimée ; sa sculpture n'est pas non plus nulle, sa tète étant rugueuse, inégale, et ses élylres présentant de petites aspérités assez serrées. J'ai, le premier, découvert ce hel insecte aux environs de San-Luis de la Punta, petite ville perdue au milieu des Pampas de Buenos- Ayres, où il n'est pas rare et se trouve parfois, comme nos Blafs, dans l'intérieur des maisons. Oa le rencontre aussi, mais plus rarement, à Mendoza, au pied oriental des Andes. Je l'avais nommé Elenophorus americanus (")? et ce nom spécifique lui a été conservé. Mais Solier l'a retiré avec raison du genre dans lequel je l'avais placé. Cet insecte produit un bruit assez aigu en frottant ses jambes posté- rieures contre les carènes des épipleures de ses élytres. ELENOPHORUS. (Megerle) Latr. Règne anim. éd. 2, V, p. 10 (2). Dents latérales du sous-menton laissant les mâchoires à découvert. — Menton quadrangulaire, sinué en avant, bi-tuberculé sur sa face externe. — Dernier article des palpes maxillaires allongé, ovalaire. — Labre transversal, échancré en demi-cercle. — Tète très-saillante, mu- nie d'un col assez long, carénée au-dessus des yenx et sur la ligne médiane da front. — Yeux très-allongés et très-étroits, transversaux, arqués, presque coupés en deux par un large canthus antérieur. — Antennes longues, assez robustes, filiformes, glabres, à articles 2 très- court, 3 cylindrique, aussi long que les trois suivants réunis, 4-8 de même forme, subégaux, 9-10 plus courts, en cône renversé, égaux, H ovalaire et acuminô au bout. — Prothorax court, très-convexe, an- guleux sur les côtés, fortement rétréci et tronqué en avant et à sa base ; celle-ci munie d'un bourrelet. — Ecusson triangulaire. — Elytres courtes, beaucoup plus larges que le prothorax, ovales, arrondies aux épaules, très-planes, déclives en avant et en arrière, carénées latérale- ment ; leurs épipleures très-larges. — Pattes très-longues, surtout les (1) Ann. d. Se. nat.XX, p. 276; Gguré par M. Guérin-Ménev. dans son Ico- nogr.; Ins. pi. 28, f. 9; figure copiée dans Griffltli, Anim. Kingd. Ins. pi. 56; Toyeï aussi Blanch. ïn d'Orb. Voy.; Entom. pi. 13, f. 3. (2) Syn. Tene£rio Linné. — Akis Latr.; olim. — Pimelu Fab., Olif., Herbst, etc. Coléoptères. Tome V. 8 414 TÉNÉBRIONIDES. antérieures, grêles ; hanches postérieures très-fortement séparées, glo- buleuses; jambes arrondies, évasées à leur extrémité; tarses médiocres. — Saillie prosternale canaliculée, arrondie en arrière. — Mésosternum déclive. — Epimères mésothoraciques petites, linéaires. — Corps gla- bre; arrière-tronc très-épais. L'espèce remarquable qui à elle seule constitue ce genre, est jus- qu'ici sacrs congénère. A part le genre Cacicus, dont il vient d'être question, on ne peut rien lui comparer parmi les Ténébrionides. Cet insecte («), anciennement connu et souvent décrit, est de grande taille, quoique très-variable sous ce rapport, d'un noir profond, peu brillant et lisse partout. 11 paraît répandu tout autour du littoral européen et africain de la Méditerranée; je no sache pas qu'on l'ait jamais ren- contré sur le littoral asiatique de cette mer. En France, la latitude de Nismes semble former l'extrême limite nord de son habitat (i). SECTION IL Hanches intermédiaires pourvues de trodhantins ; leurs cavités coty- loïdes presque toujours bâillantes en dehors et plus ou moins complé- tées dans cett^direction par les epimères mésothoraciques. Tout le reste des Ténébrionides rentre dans cette section, qui est par conséquent beaucoup plus étendue que la précédente. 11 est digne de remarque que les trochantins intermédiaires, pièces dont l'impor- tance physiologique est nulle ou, du moins, fort obscure, persistent dans une aussi longue série d'espèces, chez lesquelles tous les autres organes varient à l'infim. Cependant leur existence souffre quelques exceptions inévitables et qui seront mentionnées en temps et lieu. Le bâillement des cavités cotyloïdes intermédiaires au côté externe, et la part que prennent les epimères mésothoraciques à leur fermeture, sont moins constants. La seconde dépend de la grandeur de ces der- nières, qui, fort petites ou médiocres dans les trois quarts environ des genres, finissent (par ex. Camaria, Camfsia, etc.) par acquérir les deux tiers de la dimension des épisternums mésothoraciques, mais par des (1) E. collaris Linné, Fab., Oliv., etc. ; on n'en a que d'anciennes flgures, toutes plus ou moins médiocres. (2) M. Lucas en a pris un exemplaire près de Paris, sous de vieilles souches rejetées par la Seine sur ses bords, à la suite des grandes inondations de 1856 (Voyez Ann. d. 1. Soc. entom. 1856; Bull. p. LIX); il était accompagné d'au- tres insectes de la France méridionale {Ateuchus semipunctatus, Morimus fu- nestus) et même d'une espèce [Cetonia opaca) qui passe pour exclusivement algérienne. Ce fait accidentel ne prouve rien contre ce qui est dit dans le texte, ces insectes ayant été évidemment transportés au loin par les eauj. ÉLÉNOPHORIDES. 113 gradations insensibles qui ôtent à ce caractère une partie de sa valeur. Pas pins que les précédente, ces insectes ne se laissent diviser autre- ment qu'en groupes naturels, formatit chacun un tout à part. Mais comme ces groupes sont très-nombreux, j'ai cru devoir les répartir, comme ceux de la première secLion, dans deux groupes supérieurs ou cohortes. Après avoir mis successivement à l'épreuve, dans ce but, tous les organes, je n'ai rien trouvé de mieux que la vestiture des tarses en dessous. De tous les caractères, c'est celui qui soutire le moins d'exceptions, et il a, de plus, cet avantage que les deux divisions auxquelles il sert de base, sont en harmonie avec les habitudes des espèces. Toutes celles en effet qui composent la première des deux cohortes qui suivent, sont des insectes, sans aucune exception à moi connue, es- sentiellement épigés et qui, si (m les rencontre exceptionnellement sous les écorces, ont été simplement y chercher un abri momentané. Celles de leurs larves qui ont été observées, en très-petit nombre, il est vrai, vivent toutes dans le sol et y subissent leurs métamorphoses. Les espèces de la seconde cohorte vivent, au contraire, sous les écorces en voie de décomposition, dans les bolets, les champignons, la farine; plusieurs même, parmi les exotiques, se trouvent sur les feuilles, comme tant de Coléoptères. Leurs larves, dont un assez grand nombre ont déjà été décrites, ont des habitudes analogues à celles des insectes parfaits, si ce n'est, bien entendu, qu'aucune espèce d'entre elles n'est phyllophage. On comprend d'après cela, que les espèces de la première cohorte aient généralement reçu en partage des tarses ciliés ou épineux, comme toutes celles de la première section, tandis que chez les autres, ces organes sont, à quelques exceptions près, revêtus en dessous de poils plus ou moins fins. Quant aux autres caractères qu'on pourrait em- prunter aux ailes inférieures, au lobe interne des mâchoires, à la forme des orbites antennaires, à celle du métasternum, ils sont assez cons- tants dans la première cohorte, et très-variables dans la seconde, sauf celui tii'é des orbites anteimaires. COHORTE I. Tarses ciliés ou épineux, rarement (Pédinides) garnis de poils ; dans ce cas les antérieurs, et souvent les intermédiaires, presque toujours dilatés chez les mâles. — Mandibules fissiles à leur extrémité. — Or- bites antennaires jamais en forme d'oreillettes. — Métasternum très- court chez presque tous, — Rarement des ailes inférieures. Cette cohorte comprend le reste des Collaptérides de SoUer et une 116 TÉNÉBRIONIDES. très-petite partie des Taxicornes de Latreille et de Dejean. Elle serait très-homogène, pour ce qui concerne la vestiture des tarses, sans les Pédinides et quelques Opatrides, chez lesquels elle consiste en poils. Les premiers auraient pu être reportés dans la cohorte suivante, mais ils y eussent entraîné les Opatrides, dont on ne peut les éloigner, et ce sont ces derniers qui eussent alors été déplacés dans la cohorte en question. Je ne connais que deux exceptions (Geueon, Anémia) à la forme des mandihules. Celle des orbites antennaires n'en éprouve aucune. Le métasternum n'est allongé que chez un certain nombre d'Opatridcs et de Trachyscélides. Enfin, c'est dans ces mêmes groupes et dans celui des Pédinides qu'il se développe parfois des ailes infé- rieures. Ces insectes ne forment pas moins de treize tribus, dont trois seule- ment (ÎNyctéliides, Physogastérides, Praocides) sont complètement étrangères à l'Europe et même à l'ancien continent. Il est très-difficile d'en dresser un tableau synoptique, et les caractères mentionnés dans le suivant ne s'appliquent pas rigoureusement, pour la plupart, à toutes les espèces sans exception. Languette cachée parle menton on à peine visible. a Tète rliomboidale, rétrécle en arrière; épistome plus ou moins saillant. b Dernier art. des palpes max. non sécuriforme. Labre découvert; prothora\ écliancré en avant. — peu ou non distinct; prothorax non ou fai- blement échancré en avant. bb Dernier art. des palpes max. sécuriforme; labre découvert. aa Tête courte, non rétrécie en arrière; épistome court; labre découvert. c Dernier article des palpes max. fortement sécuri- forme. ce Dernier article des palpes max. non ou peu sécu- riforme. Tête déprimée; prothorax échancré en avant. — renflée en arrière; prolhorax non ou légè- rement échancré. Languette dépassant plus ou moins le menton. d — plus ou moins échancrée en arc de cercle. e Ecusson très-grand, recouvrant en grande partie le pédoncule du mésotherax. ee Ecusson petit ou nul, situé entre les élytres. f Saillie intercoxale large, rectangulaire ou ogivale. Akisides. scaurides. Blaptides. asjdides. Nyctéliides. PiMÉLUDES. MOLDRIDES. AKISIDES. m Repli épipleural des élytres étroit dans toute sa longueur. Phtsocastérides. — — fortement dilaté à sa base. Praocides. ff Saillie intercoxale étroite, triangulaire et aiguë. Coniontides. dd Languette entière ou légèrement sinuée. g Tarses antér. et souvent les interméd. dilatés chez les mâles. Pédinides. gg Tarses antér. et interméd. simples dans les deux sexes. Saillie intercoxale large, rectangulaire ou ogivale. Opatrides. — — en triangle aigu. Trachyscélides. TRIBU XV. AKISIDES. Sous-menton sans pédoncule ; le fond de son échancruro plus ou moins slnué. — Languette cachée par le menton, un peu échancrée en avant; ses palpes insérés sur ses côtés à sa base. — Mâchoires dé- couvertes; leur lobe interne muni d'un crochet corné. — 4'' article des palpes maxillaires légèrement triangulaire. — Tète engagée jus- qu'aux yeux inclusivement dans le prothorax, rhomboïdale ; épistome saillant, cachant les mandibules et laissant en grande partie le labre à découvert. — Antennes de onze articles : les trois derniers plus courts que les autres, le 3'^ très-long. — Prothorax fortement échancré en avant, foliacé sur ses bords latéraux. — Elytres embrassant fortement l'abdomen ; leurs épipleures larges, munies d'un étroit repli. — Han- ches postérieures ovalaires, fortement séparées; éperons dos jambes médiocres et robustes ; tarses glabres, pauci-épineux. — Saillie inter- coxale large, quadrangulaire. — Episternums métatlioraciques étroits, parallèles. — Epimères du mésothorax assez grandes, postérieures et obhques. Cette tribu est de la création de Solier {<); m.ais il l'a altérée en y in- troduisant les Cacicus et les Elenophouls, qui, étant privés de trochan- tins intermédiaires, appartiennent à la section précédente. C'est avec ces insectes que les Akisides ont le plus de rapports. Comme eux, ils sont de grande taille et d'un noir profond ; leur languette, leurs an- tennes et leurs pattes sont semblables, leur arrière-corps est également parallélipipéd'que, sauf chez les Morica; mais ils ont néanmoins un faciès assez dilférent, dû principalement à leur prothorax ample, fo- (.1) Ann. d. 1. Soc. entom. V, p. 635. 118 TÉNÉBniONIDES. liacé latéralement, échancré en avant et dont. les angles postérieurs sont plus ou moins saillonts et le plus souvent redressés. D'un autre côté, ils se rattachent de près aux Scaurides qui suivent, par la forme de leur tète, et aux Blaptides par un grand nombre de caractères. Ce sont des insectes lucifuges, à démarche lente, qui fréquentent les ruines, les souterrains et ne sortent ordinairement de leur retraite qu'à l'entrée de la nuit. Sous leurs divers états, ils semblent se nourrir exclusivement d'immondices et des substances excrémentitielles les plus repoussantes. La seule de leurs larves qui soit connue, celle de VAkis pwictata, dont on doit la description à M. Mulsant (i), est privée d'yeux, comme celle de VElenophorus coUaris, mais en diffère par les points suivants : son corps, d'un blanc jaunâtre, est hérissé de longs poils roux, clair-semés en dessus, plus fournis sur les côtés; il existe un crochet corné au lobe interne de ses mâchoires ; son dernier segment abdominal est arrondi en arrière , excavé en dessus et muni sur son bord de quatre saillies brunâtres relevées; en dessous, ce bord se renfle en un bourrelet demi-cit-culaire qui déborde l'arceau inférieur. Sous le rapport des habitudes, cette larve ne diffère pas de celle de VElenophorus coUaris. Les trois genres suivants, dans lesquels rentrent tous ces insectes, appartiennent essentiellement aux Faunes méditerranéenne et asia- tique : I. Prothorax non contigu aux élytres. Pattes médiocres et robustes : Mot'ica. — longues et grôles : Akis, IL Protliorax contigu aux élytres : Cyphogenia. MORICA. (Dei.) Souer, Ann. d. l. Soc. entom. V, p. 646 (2). Mêmes caractères que les Akis qui suivent, sauf les particularités que voici : Dents latérales du sous-menton moins échancrées; leur angle in- terne, jamais prolongé en une saillie aiguë. — Antennes plus courtes; leurs articles 4-8 décroissant plus rapidement, 9-10 transversaux, H plus petit, de forme variable. — Prothorax fortement transversal, moins largement aminci et plus fortement arrondi rar les côtés. — Elytres régulièrement ovalaires, moins rétrécies et moins saillantes en arrière. — Pattes plus courtes et plus robustes; jambes âpres; les antérieures comprimées et légèrement trigones. (1) « Note pour servir à rhistoire de VAkis pimctata » Ann. d. \. Soc. Linn. d% Lyon. Ann. 18i5-46, p. 9; avec i;ne pi. (2) Syn. Ak,is Fab. — Pimeha Herbst, Oliv. AKISIDES. Ii9 Ces caractères sont assez légers,, mais suffisants néanmoins pour au- toriser la séparation de ces insectes d'avec les Akis, dont ils diffèrent notablement par leur faciès. Ils sont d'aussi grande taille, et la sculpture de leurs élytres est la même, sauf chez l'un d'eux {obtusa) où ces organes sont finement rugueux, et, au lieu de côtes, n'ont cha- cun que deux lignes élevées, très-peu saillantes. On n'en connaît en ce moment que cinq espèces originaires du nord de l'Afrique ou de l'Espagne méridionale (i). AKIS. Herbst, Die Kœfer, VIU, p. 124 (2). Dents latérales du sous-menton larges, échancrées, avec leur angle interne souvent prolongé et aigu. — Menton assez grand, plan, cordi- forme, fortement arrondi sur les côtés en avant, sinué dans son milieu. — Labre transversal, entier. — Tète enfoncée dans le prothorax jus- qu'au-delà des yeux, carénée au-dessus de ces organes, dilatée et arrondie au niveau des antennes, médiocrement rétrécie en avant, avec l'épistome plus ou moins échancré. — Yeux découverts, allongés, étroits, transversaux, munis d'une large orbite en arrière et sinués en avant. — Antennes longues, médiocrement robustes, à articles 2 trans- versal, 3 très-long, cyhndrique, 4-8 obconiques, déprimés, subégaux, 9 de même forme, plus court, 10 transversal, il ovalaire, acuminé au bout. — Prothorax plus ou moins transversal, cordiforme, fortement échancré en avant, tronqué à sa base, largement aminci et relevé sur les côtés, avec ses angles postérieurs saillants, aigus et redressés. — Ecusson assez grand, arrondi en arrière. — Elytres non contiguës avec le prothorax, cordiformes ou paralléhpipédiques, planes, fortement décUves et rétrécies en arrière, carénées latéralement et arrondies aux épaules; leurs épipleures larges, subverticales. — Pattes longues, grêles ; jambes arrondies ; dernier article des tarses un peu plus long que le 1". — Prosternum recourbé en arrière des hanches antérieures. — Mésosternum déclive. Indépendamment de leurs carènes latérales, les élytres de ces insectes sont ordinairement munies d'une à deux côtes tranchantes, rarement entières, parfois {punctata, reflexa) remplacées par deux rangées de petits tubercules aigus, ou [amminata, subterrannea) manquant complè- (1) Ak. planata, Fab. Syst. El.I, p. 134; de l'Algérie et d'Espagne.— Pim. grossa, Oliv. Entom. III, 59, p. 13, pi. 2, f. 16; patrie non indiquée, mais sans aucun cloute elle est africaine. — odocoscata, obtusa. Sol. loc. cit. p. 649; Al- gérie et Espagne. — Jevini, Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom. 1850; BuUet.p.IVj Algérie. (2) Syn. Tenebrio Linné. — Pimelu Oliv,, Thunb. 120 TÉNÉBRIONIDES. tement, ainsi que ces derniers. Les mâles se distinguent principalement de leurs femelles par les angles postérieurs de leur prothorax, qui sont notablement plus longs et plus aigus. Leurs espèces sont nombreuses et pour la plupart concentrées au- tour du bassin de la Méditerranée ; il y en a moins en Asie, mais elles s'y étendent depuis les bords de la mer Caspienne jusqu'au nord de la Chine {"). CYPHOGENIA. SoLiEB, Ann. d. l. Soc. entom. V, p. 677. Je n'admets qu'en hésitant ce genre très-voisin des Akis, dont il ne se distinguo que par les caractères suivants : Menton convexe sur sa face externe antérieure, rétréci et échancré en avant ; l'échancrure se continuant avec une forte dépression de la convexité dont il vient d'être question. — Orbite postérieure des yeux plus saillante. — Prothorax contigu avec les élytres. — Celles-ci tron- quées en avant, avec leurs épaules obtuses, mais distinctes. — Méso- sternum déclive, un peu excave. Le Tenebrio auritus de Pallas (2), insecte très-commun sur le bord occidental et méridional de la mer Caspienne, rentre seul dans ce genre. Son faciès est tout-à-fait le môme que celui des Akis de forme allongée et parallèle ; il a en particulier la plus intime ressemblance avec l'A . lucifuga Adams, du même pays. (1) Solier (Ann. d. 1. Soc. entom. V, p. 655) en a décrit 24 espèces, parmi les- quelles huit seulement {A. punctata Tliunl). [reflexa Oliv ), acuminaia, reflexa, spinosa Fab., grunulifera Salilb., elongnta Brullé, discoidea Quens., Goryi Gn6- rin-Ménev.) avaient déjn été publiées. 11 n'a connu aucune des espèces suivantes : yrf. lucifuga, Adams, Mém. d. 1. Soc. d. nal. d. Mosc. V, p. 30i; des bords de la mer Caspienne. — limbata, Flscber d. Waldl). Lettre à Pander, p. 13; et En- tomogr. d. i. Russ. T, p. 176, pi. 15, f. 5; Turcoménic. — angusfatn., Zoubkotf, Bull, Mosc. 1833, p. 327; même pays. — Otoës, Fischer d. Waldh. ibid. 1837, no4, p. 14, pi. 2, f. 2; Nalolie. — ZaUotzkn, depressa, Zoubkoff, ibid. 1837, n" 5, p. 67_, pi. 4, f. 2, 3; Turcoménie. — rugipennis, funesta, sepulchratis, chinensis, Falderm. Col. ab lit. Biingio, etc. p. 53; de la Mongolie et du Nord de la Chine. — truncafa, Gebler, Bull. d. l'Acad. de St-Pétersb. III, p. 102; Songarie. — subtricosiata, L. Redtenb. Denskrift. d. Wien. Acad. 1; de la Perse mér. (2) Icon Ins. p. 40, tab. C, f. 5, 6. Suivant M. Ménétriés (Cal. rais. p. 194) les Akis acuminata et gibba de Fischer de Waldheim (Entomogr. d. 1. Russ. I, p. 175, pi. 15, f. 7, 9) n'eu seraient que des variétés. SCAURIDES. 11^1 TRIBU XVI. SCAURIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule en général très-large et peu saillant. — Languette dépassant légèrement le menton, entière ; les palpes labiaux insérés latéralement à sa base. — Mâchoires tantôt dé- couvertes, tantôt cachées en partie par les dents latérales du sous- menton; leur lobe interne muni ou non d'un crochet corné. — Der- nier article des palpes maxillaires légèrement triangulaire, rarement sécuriforme — Tête libre {>), souvent saillante et munie d'un col épais en arrière ; épistome presque toujours en trapèze allongé^ re- couvrant les mandibules et au moifis une grande partie du labre. — Antennes de onze articles, le dernier libre. — Elytres embrassant d'une manière variable le corps ; leurs épipleures munies d'un repli parfois effacé. — Hanches postérieures plus ou moins fortement sépa- rées, ovalaires; éperons des jambes au plus médiocres, toujours dis- tincts, en général robustes; tarses presque toujours canaliculés en dessous, plus ou moins épineux. — Saillie intercoxale tantôt très, tantôt médiocrement large, subparallèle, arrontlie en avant. — Episternums métathoraciques étroits, parallèles ou légèrement arrondis au côté interne. — Epimères mésothoraciques médiocres, postérieures et obli- ques. Eschscholtz et Solier ont chacun établi \m groupe des Scaurides; mais la tribu actuelle n'a pas la même composition que dans ces deux auteurs (i). Les espèces que j'y comprends ne peuvent être confondues qu'avec les Akisides et les Blaptides, les seuls de la cohorte actuelle qui aient une tète voisine de la leur. Ils se distinguent assez faiblement des premiers en ce que cette partie du corps est libre, puis par leur languette un peu saillante et leur labre plus découvert par l'épistome. Ce dernier caractère suffit pour qu'on ne puisse les confondre avec les seconds. Outre ces deux analogies, ils en ont d'autres q\ii seront indi- quées plus loin. Solier a fait de l'absence de crochet corné aux mcâchoires, le caractère . essentiel des Scaurides; mais sur les cinq genres qu'il a compris parmi eux, il en est deux (Leptodes, Polypleurl's) chez lesquels ce crochet (1) Le seul genre Crypïoglossa fait exception à cet égard, ainsi que pour la languette, qui est invisible. (2) Eschschotz (Zool. Atlas, Hefl IV, p. 9) y avait compris les Stenôsis, Ade- LOSTOMA et EunvcHORA. Quant h Solier, attribuant une importance exagérée aux modifications des organes buccaux, il a dispersé. les éléments du groupe dans trois de ses tribus, celles des Tagéuites, Scauriles et Blapsites. f22 TÉNÉBRIONIDES. existe et qui appartiennent à' d'autres groupes que celui-ci, A lui seul, ce caractère ne me paraît pas suffisant pour servir à établir une tribu distincte. Le menton, qui est en général assez grand chez ces insectes, varie un peu sous le rapport de la forme, et il existe parmi eux des espèces dont les mâchoires sont, comme chez les Élénophorides, re- couvertes en partie par les dents latérales du sous-menton. Leurs antennes sont souvent robustes et perfoliées. Chez tous, les yeux sont fortement transversaux et jamais complètement divisés par les joues. Il y a dans la vestiture de leurs tarses quelques modifications dont on doit tenir compte dans la caractéristique des groupes secondaires. Enfin, leurs cavités cotyloïdes intermédiaires sont légèrement ouvertes au côté externe et contiennent des trochantins très-apparents. Les Scaurides sont rarement (Ammophorus, Eulabis, Epamius) de petite taille. Tous sont lucifuges et lents dans leurs mouvements. On ne connaît encore les premiers états d'aucun d'entre eux. Je trouve qu'ils se décomposent dans les quatre groupes suivants. Les espèces du premier sont exclusivement propres à l'ancien continent; celles des trois autres à l'Amérique. I. Mésosternum déclive, plan ou légèrement concave. a Dernier art. des antennes allongé. Scaurides vrais. a a — — non — Epipleures des élytres plus ou moins larges, Scotobudes. — — étroites. Nyctoporides. H. Mésosternum horizontal en arrière, vertical en avant. Centrioptérides. GROUPB I. Scaurides vrais. Lobe interne des mâchoires sans crochet corné. — Dernier article des antennes allongé, beaucoup plus grand que le 10^. — Prothorax non contigu aux élytres. — Celles-ci embrassant assez fortement le corps. — Tarses glabres, à peine ou non épineux en dessous (Herpis- cius excepté). — Mésosternum déclive. La forme du dernier article des antennes distingue essentiellement ces insectes des autres Scaurides. Deux de leurs genres (Cephalostexus, Herpiscils) se font en outre remarquer per l'allongement et le paral- lélisme de leur tête. Chez les espèces typiques, les tarses, sous le rap- port de la vestiture, sont complètement pareib à ceux des Akisides ; chez les Herpiscius ils varient selon les espèces. Les analogies de ce groupe ne sont évidentes que pour ce dernier genre ; il rappelle d'une manière frappante les Leptodes de la première section de la famille. Les ScAURus et les Cephalostenus constituent un type spécial. SCAURIDES. fîy Ce groupe paraît exclusivement propre à la Faune méditerranéenne et au Sud de l'Afrique. I. Mâchoires en partie recouYcrtes : Scaurus. II. — découvertes. Prothorax suborbiculaircj plan : Cephalostenus. — globuleux : Herpiscius. SCAURUS. Fab. Syst. Entom. p. 253. Denis latérales du sous-menton échancrées, avec leur angle interne prolongé en une forte saillie aiguë ou obtuse, recourbée en dedans et recouvrant en partie les mâchoires. — Menton en trapèze renversé, entier ou sinué en avant, parfois caréné sur la ligne médiane. — Dernier article des palpes subovalaire ou légèrement sécuriforme. — Labre peu saillant, entier. — Tète penchée, assez allongée, munie d'une sorte de col en arrière, carénée au-dessus des yeux ; épistome séparé du front par un sillon arqué, médiocrement rétréci, plus ou moins échancré en avant. — Yeux très-étroits, lunules. — Antennes assez ro- bustes, à articles 2 très-court, 3 allongé, 4-10 obconiques, graduelle- ment plus courts et plus épais, 11 aussi long que 9-10 réunis, cylin- drique et atténué au bout. — Prothorax plan, arrondi sur les côtés, tronqué en avant, faiblement échancré à sa base, avec tous ses angles arrondis, étroitement rebordé de toutes parts. — Écusson trigone, transversal. — Élytres oblongo-ovales, planes ou peu convexes, forte- ment déclives en arrière, presque toujours carénées latéralement; leurs épipleures munies d'un étroit repli. — Pattes longues, surtout les an- térieures; leurs cuisses renflées, uni- ou bidentées en dessous, au moins chez les mâles ; jambes arrondies, âpres ; tarses pauci-épineux en dessous; leur dernier article plus long que le 1*''. — SailUe pros- ternale fortement recourbée eii arrière. — Mésosternum déclive, plan ou un peu concave. — Corps glabre. Insectes de moyenne ou d'assez grande taille, d'un noir mat, et dont les téguments sont lisses ou finement ponctués. Il est très-rare (par ex. atratus) que leurs élytres ne présentent pas chacune, en outre de leur carène latérale, deux côtes tranchantes, entières ou plus ou moins abrégées, A l'inverse de ce qui a lieu chez les Coléoptères en général, les mâles sont plus grands que les femelles et se reconnaissent, en outre, à leurs pattes antérieures plus longues et plus robustes, dont ks cuisses sont autrement ou plus fortement armées, et dont les jambes sont ar- quées et présentent souvent à leur base une entaille plus ou moins longue. 124 TÉNÉBRIONIDES. Le genre semble être propre au littoral européen et africain de la Méditerranée. Jusqu'ici on n'en a découvert^ ù ma connaissance, au- cune espèce en Asie (i). Ses espèces ont les mêmes mœurs que les Akis. CEPHALOSTENUS. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. VII, p. 184. Mêmes caractères que les Scaurus, sauf les points suivants : Dents latérales du sous-menton moins saillantes et ne recouvrant pas les mâchoires. — Tète très-allongée, surtout chez les mâles, sa partie en arrière de l'épistome étant deux fois au moins aussi longue que ce dernier^ graduellement et légèrement évasée en avant, munie en arrière d'une sorte de col épais, subnoduleux, et de chaque côté en dessus, d'une longue carène. — Yeux très-distants du prothorax, petits, étroits, transversaux, faiblement lunules. — Antennes grossis- sant peu à peu et assez fortement à leur extrémité. — Élytres ovales, s'arrondissant pour former leurs épipleures. Les mâles diffèrent de ceux des Scaurcs par leurs cuisses anté- rieures comprimées, minces et échancrées en dessous à leur base, uni- dentées à leur extrémité; puis par leurs jambes élargies à leur som- met, surtout au côté interne ; les antérieures sont arquées, munies sur leur tranche interne de petites épines distantes, et les postérieures gar- nies à leur extrémité, en dedans, d'une brosse de courts poils d'un jaune doré. Ces insectes sont, à proprement parler, des Scaurtjs pourvus d'une tête analogue à celle des Stexosis. On n'en connaît que deux es- pèces (') de la Grèce continentale, de moyenne taille et dépourvues de côtes sur les élytres. (1) Quinze soni menlionnces par Solier (Ann. d. 1. Soc. entom. VII, p. 165), parmi lesquelles les anciens types du genre : S. tristis Oliv. [calcaratus F.), puncl'itus Herbst, slriains, atratus Fnb. — Depuis son travail, on a publié les suivantes : .S. barùarns [duhius? Sol.), porcatus (Varvnsi? Sol.), Erichs. in Wagners Reise, III, p. 181; Algérie. — gigas, Waltl, Reise n. Span. II, p. 70; Andalousie. — giganieus, de Sardaigno; algiricus^ d'Algérie; lugens, de Sar- daigne; gracilis, de Carthagéne; Kiisttr, Die Kiefer Europ. XIU, 54, 56, b7, 61. (2) Solier, qui les a connues toutes deux, a embrouillé leur synonymie, qui doit être rétablie de la manière suivante, ainsi que l'ont dit récemment MM. Rciclie et De Saulcy (Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 234) : C elegans, BruUé, Expéd. d. Morée; Entom. p. 195, pi. 40, f. 10 (Dejeanii Sol.). — De- jeanii, lieiche et De Saulcy, loc. cit. (elegans Solier). SCAURIDES. 125 HERPISCIUS. (Dej.) SoueRj Ann. d. l. Soc. entom. VII, p. 188. Dents latérales du sous-menton courtes, tronquées. — Menton petit, en trapèze renversé. — Mâchoires découvertes. — Dernier article des palpes maxillaires assez fortement sécuriforme. — Labte très-court, en- tier, fortement cilié. — Tète longue, fortement prolongée en arrière des yeux, munie en arrière d'un col épais ; épistome subparallèle, séparé du front par un sillon quadrangulaire, tronqué en avant. — Yeux assez grands, transversaux, lunules. — Antennes longues et filiformes [Spi- nolœ), ou médiocres et grossissant peu à peu {Sommeri), à articles obco- niques : 2 court; .3 plus long que les suivants, ceux-ci subégaux ou non; H allongé, atténué à son extrémité. — Prothorax distant des élytres, gl boso-ovale, tronqué en avant et à sa base, muni d'une fine arête la- térale. — Écusson petit, en triangle aigu. — Élytres oblongo-ovales, arrondies aux épaules, s'arrondissant pour former leur épipleures; celles-ci assez étroiîes, sans repli. — Pattes longues; cuisses graduel- lement en massue; jambes filiformes, grêles, ainsi que les tarses (•); ceux-ci assez longs, à l*^"" et 5® articles de longueur relative variable. — Saillie prosternale étroite, fortement recourbée en arrière. — Mé- sosternum subvertical, plan. — Corps svelte, glabre. Insectes de forme élégante, de taille moyenne ou assez petite, d'un brun-noirâtre ou ferrugineux. Leur tète et leur prothorax sont cou- verts de plis longitudinaux plus fins et plus nombreux sur celui-ci que sur celle-là, et leurs élytres présentent un nombre variable de côtes tranchantes et qui s'étendent sur les épipleures de ces organes. Les intervalles entre ces côtes sont occupés par des points enfoncés dispo- sés sur deux rangs ou un seul. Ce genre intéressant se compose en ce moment de trois espèces propres à l'Afrique australe (>). (1) La vestiture de ces organes n'est pas constante. Les tarses du Sommeri sont canaliculés et munis de quelques rares cils sur leurs bords en dessous, tandis que ceux du Spinolœ sont linement pubescents en dessus^ avec des poils rigides au sommet de leurs articles en dessous; ces derniers ne sont, en outre, nullement canaliculés. (2) H. Spinolœ, Sommeri^, Solier, toc. cit. p. 190; du Cap; le premier se trouve aussi à Natal. — gracilis, Gerstaeck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1854, p. 531; de Mozambique. *26 TÉNÉBRIOIfIDES. Groupe II. Scotobiides. Lohe interne des mâchoires muni d'un crochet corné. — Dernier article des antennes presque égal au pénultième. — Elytres emhras- sant fortement l'abdom.en. — Tarses glabres, canaliculés et épineux sur leurs bords en dessous, soiTvent munis d'une couronne de cils au sommet de leurs articles. — Mésosternum déclive. Ces insectes ne diffèrent essentiellement des Scaurides vrais que par le dernier article de leurs antennes et la présence constante d'un cro- chet corné au lobe interne de leurs mâchoires. Leurs tarses sont pa- reils, sous le rapport de la forme, mais encore plus épineux, le plus grand nombre des espèces ayant, au sommet des articles de ces or- ganes, mie couronne de cils qui n'existe jamais aussi complète chez les Scaurides vrais. Les Scotobiides sont tous de plus ou moins grande taille et origi- naires de l'Amérique du Sud, où ils représentent manifestement le groupe qui précède, à l'exception, toutefois, d'un de leurs genres (PsAMMETicHus), qui paraît être plutôt l'analogue des Sténosides. l. Prothorax contigu aux élytres. Mi!i,choires recou'vertes : Psammeiichus. — découvertes : Leptynoderes. IL Prothorax non contigu aux élytres. a — très-fortement fohacé sur ses bords : Diastoleus. aa — non — Cuisses antérieures inermes : Scotobius. — dentées en dessous : Emalodera. PSAMMETICHUS. Latr. Diction, class. d'Hist. nat. XIII, p. 578. Dents latérales du sous-menton très-larges, échancrées, cachant im- parfaitement (costatus) ou en entier {crassicornis, pilipes) la base des mâchoires. — Menton les dépassant fortement, graduellement ou brusquement élargi en avant, avec son bord antérieur replié en de- dans, et tantôt sinué dans son milieu, tantôt entier. — Dernier article des palpes subcylindrique ou légèremetit triangulaire. — Labre à peine distinct. — Tète. peu allongée, rétrccie en arrière des yeux et munie d'un col épais à sa base, angulairement dilatée et relevée au niveau des antennes, obliquement rétrécie, tronquée et sinuée en avant. — Yeux transversaux, lunules, presque coupés en deux par SCAUBIDES. 127 une épaisse saillie des joues. — Antennes assez longues, robustes, presque glabres, cylindriques, à articles 1 médiocre, 2 transversal, 3 au moins aussi long que les trois suivants réunis, 4-8 rubcylindvi- ques, subégaux, 9 obconique, 10 plus court, en cône renversé, 11 plus petit que 10^ ovalaire, spongieux et acuminé au bout. — Prothorax un peu plus long que large, cordifôrme ou peu h peu rétréci en arrière, tronqué à ses deux extrémités, avec ses angles antérieurs saillants, muni d'une vive arête de chaque côté et caréné sii.r le disque. — Ecusson très-petit. — Elytres plus larges que le prothorax, réguUère- ment oblongo-ovales, planes sur le disque, carénées latéralement; leurs épipleures larges, avec un repli étroit. — Pattes longues ; cuisses comprimées; jambes arrondies, âpres. — Saillie prosternale dépassant un peu les hanches antérieures, cunéiforme. — Corps glabre. Au premier coup-d'œil, ces insectes paraissent, par suite de leur faciès, appartenir au groupe des Sténosides et devoir être placés à côté des Microtells, Grammicls et genres voisins. Mais le plus léger examen suffit pour montrer qu'ils ont toute l'organisation des Scaurides. Les trois espèces connues ( > ) sont de la taille des Scaurus, d'un noir pro- fond et mat, avec leurs téguments plutôt âpres, qu'à proprement parler, rugueux. Deux d'entre elles [costatus, crassicornis) ont sur chaque élytre sept côtes fines et tranchantes; la dernière {pilipes) n'en a qu'une seule. Celle-ci doit le nom qu'elle a reçu aux longs poils roux dont ses jambes sont hérissées. Jusqu'ici, ces insectes paraissent propres au nord du Chili et au Pérou. LEPTYNODERES. Solieb, Ann. d.l. Soc. entom. VU, p. 44. Dents latérales du sous-menton échancrées. — Menton petit, hexa- gonal, acuminé en avant. — Palpes maxillaires épais, à articles sub- égaux, le dernier subovalaire et tronqué au bout. — Labre indistinct. — Tête des Psammetichus, inégale en dessus. — Yeux linéaires, allon- gés, transversaux. — Antennes courtes, robustes, cylindriques, hispides, à articles 2 très-court, 3 très-épais, obconique, plus long que les sui- vants, ceux-ci perfohés, transversaux, graduellement plus courts, H aussi grand que 10, tronqué au bout. — Prothorax plan, cordifôrme, aminci, subfoliacé, un peu relevé et fortement arrondi sur les côtés, (1) P. costatus, Guérin-Ménev. Voy. t1. 1. Coq.; Entom. p. 95, 1ns. pi. 4^ f. 8; tj'pe du genre; découvert primitivement au Pérou et retrouvé depuis au Cliili. — crassicornis, Watorh. Ann. and Magaz. of nat. Hist. XIII, p. 54; Cliili. — pilipes, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. ; Ins. 1834; Mêlas, p. 19; E.-iclisou (Nov. act. Acad. nat. Curios. XVI, Suppl.I, p. 245, pi. 38, f. 4) la décrit presque ea môme temps et peut-être auparavant, sous le nom de gracilis; du Pérou et du Chili. 128 TÉNÉBRIONIDES. légèrement échancré en arc antérieurement, tronqué à sa base. — Ecusson transversal. — Elytres pas plus larges que le prothorax à leur base, oblongo-ovales, planes sur le disque, s'arrondissant pour former leurs épipleurcs; celles-ci assez larges, saus repli. — Pattes médiocres, âpres ; jambes antérieures faiblement trigoncs, les autres quadrangulaires; les éperons de toutes très-courts; dernier article des tarses plus long que le 1*'. — Prosternum recourbé en arrière des hanches antérieures. — Mésosternum déclive, canaUculé. — Corps oblong, très-inégal, glabre. Le type du genre est le Scotobius varicosus de Germar (i), insecte de taille moyenne, assez commun à Montevideo et Buenos-Ayres. Comme chez plusieurs Scotobil's, ses élytres, y compris leurs épipleures, sont couvertes de côtes longitudinales interrompues, denticulées en scie, et dont les intervalles sont ponctués superficiellement. On en connaît une seconde espèce de Patagonie (^). DIASTOLEUS. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. VII, p. 67. Ce genre ne diffère essentiellement des Scotobius qui suivent, que par sa tête plus allongée, renflée à sa base, et par son prothorax, dont les bords latéraux sont fortement foliacés, surtout en avant, redressés, et se rapprochent antérieurement, au point de ne plus laisser entre eux qu'un intervalle triangulaire médiocrement large. C'est, par conséquent, un genre assez peu distinct, et dont on pour- rait se borner à faire une section parmi les Scotobius. Les deux es- pèces (-1) dont il se compose en ce moment, sont de la taille de ces der- niers et présentent, sur les élytres, de nombreuses côtes, étroites et plus ou moins interrompues, qui s'étendent jusque sur les épipleures de ces organes. Le Chili est leur patrie. (1) Ins. Spec. nov. p. 1.37. Solier indique à tort cet insecte comme du Chili; il n'a jamais, à ma connaissance, été rencontré dans ce pays. (2) Le^t. tuherculatus , Curtis, Trans. Qf the Linn. Soc. XIX, p. 460, pi. 41, f. 7; du Port Sainte-Hélène. (3) Scotobhis collariSj Guérin-Ménev. Magaz. d. Zool.; Ins. 1834; Mêlas. p. 17, pi. 110, f. 4; Solier, loc. cit. pi. 3, f. 9, 10; et in Gay, Hist. d. Cliile; Zool. V, Col. pi. 19, f. 7 a-g; type du genre. — Diast. bicarinatus, Solier in Gay, loc. cit. p. 181. SCAUEIDES. i29 SCOTOBIUS. Germar, Ins. Spec. nov. p. 135 (1). Dents latérales du sous-menton tronquées ou un peu échancrées, laissant les mâchoires à découvert. — Menton médiocfe, en trapèze renversé, parfois subanguleux latéralement, tronqué ou un peu ar- rondi en avant. — Palpes robustes ; le dernier article des maxillaires légèrement triangulaire. — Labre très-peu saillant, sinué en avant, avec ses angles arrondis. — Tête médiocrement prolongée en arrière ; épistome séparé du front par un sillon arqué, largement échancré en avant. — Yeux étroits, transversaux^ un peu arqués. — Antennes mé- diocres, assez robustes, cylindriques, à peine hispides, à articles 2 petit, 3 un peu obconique, aussi long que les deux suivants réunis, 4-7 subpy- riformes, décroissant peu à peu, 8-10 moniliformes, perfoliés, transver- saux, H obliquement et brièvement acuminé. — Prothorax presque plan, transversalement cordiforme, fortement arrondi et plus ou moins marginé sur les côtés, médiocrement échancré en avant, tronqué à sa base ; les angles de celle-ci arrondis ou aigas. — Ecusson triangulaire. — Elylres non contiguës au prothorax, oblongo-ovales, arrondies aux épaules, planes sur le disque, brusquement déclives en arrière, non carénées latéralement; leurs épipleures assez larges. — Pattes ro- bustes ; jambes antérieures légèrement trigones, tranchantes en de- hors ; les autres quadrangulaires ; dernier article des tarses plus long que le l^"". — Prosternum fortement recourbé en arrière des hanches antérieures. — Mésosternum déclive, plan. — Corps glabre. Insectes de grande, rarement de moyenne taille, répandus depuis le Pérou jusqu'en Patagonie. La sculpture de leurs élytres consiste rare- ment, comme dans l'espèce typique du genre {pihdarîus Germar), en tubercules luisants, arrondis et disposés sans ordre, mais en côtes ré- gulières, tantôt simples, tantôt interrompues ou remplacées par des tubercules aigus, disposés en série; cette sculpture envahit toujours les épipleures de ces organes. On connaît déjà plus d'une vingtaine de ces insectes (2). (1) Syn. GoKOGENins, Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. VII, p. 48. (2) Solier (Ann. d. 1. Soc. entom. VII, p. 55) en décrit 12 espèces, dont six {pilularius, crispatus Germar, muricatus, costatus, substriatus , rugosuliis Guérin-Ménev.) déjà connues. — Aj . : S. punctaius, Eschsch. Zool. Atlas, Heft IV, p. 11, pi. 18, f. 5; Chili. Solier le rapporte, avec doute, à son S. armetitarius; il m'en paraît bien distinct. — granosus, Guérin-Ménev. Icon.; 1ns. pi. 28, f . 4 (granosus? Sol.); Tucuman. — planatus,d\} Vérou, asperatus {rugosulusSo\.), du Chili; Erichs. Nov. act. Acad. nat. Cur. XVI; Suppl. I, p. 246, pi. 38, f.5. — claihratus, de Montevideo; planicosta, du Pérou; tristis , ovalis , deBuénos- Ayres; Guérin-Ménev. Magaz. d. Zool. Ins. 1834; Mêlas, p. 16. — punctatellus, Coléoptères. Tome V. 9 130 TÉNÉBRIONIDES. Le genre Gonogenius, établi par Solier sur l'un d'eux (i) originaire du Pérou, me paraît inadmissible. Le menton régulièrement hexagonal de cet insecte, ses palpes maxillaires, à dernier article moins sécuri- forme, et ses antennes à articles transversaux à partir du 6^, sont des caractères bons seulement pour établir une section. EMALODERA. (Blanch.) Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 181. Ce sont des Scotobius dont les élytres sont plus courtes et plus ovalaires que de coutume, et dont les cuisses antérieures sont munies en dessous, près de leur extrémité, d'une assez forte dent. Ce dernier caractère, qui rapproche ces insectes des Scaurus de l'ancien continent, encore plus que ne le sont les ScotobiuS, est le seul qui les sépare de ces derniers ; leur forme plus courte ne suffirait pas pour cela. M. Blanchard n'a fait que proposer le genre, et Solier seul en a exposé les caractères. 11 ne comprend en ce moment que deux espèces (2) de moyenne taille, originaires des parties australes de l'Amé- rique du Sud. Groupe III. Nyctoporîdes. Lobe interne des mâchoires muni d'un crochet corné. — Dernier article des antennes peu différent du pénultième. — Elytres embras- sant faiblement l'abdomen. — Tarses variables. — Mésosternum dé- chve. L'étroitesse des épipleures des élytres constitue le caractère le plus apparent de ces insectes, à quoi s'ajoute leur faciès, qui diffère con- sidérablement de celui de tous les genres qui précèdent. Sauf les Blauch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 195, pi. 13, f. 5; Valle-Grande (Tucuman). — bullatus, Curtis, Trans. of the Linn. Soc. XIX, p. 459 ; Magellanie. — Aki- dioides, Waterh. Ann. and Mag. of nat. Hist. XVI p. 319; Patagonie; cette es- pèce s'éloigne de toutes les autres par ses élytres lisses et carénées latéralement. — exaratus, Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 178; Chili. — exara- tus (nec Solier), Erichs. Arcliiv, 1847, I, p. 115; Pérou. (1) Le type est le Scot. vulgaris, Guérin-Ménev. Magaz. d. Zool.; Ins. 1834; Mêlas, p. 16. — Il y en a une seconde du Chili : Gon. brevipes^ Waterh. Ann. and Magaz. of nat. Hist. XIII, p. 53. (2) E. crenicosia, Blanch. in d'Orb. Voy. ; Entom. p. 195, pi. 13^ f. 4; Pa- tagonie (Rio-Negro). — Scotobius obesus, Guérin-Ménev. Revue Zool. 1841, p. 215 {Em. obesa, Solier in Gay, loc. cit. pi. 19, f. la-g; Em. multipunc- tatu, Curtis, Trans. of the Linn. Soc. XIX, p. 461„ pi. 41, f. 8); détroit de Ma- gellan. SGAURIDES. 131 Ntctoporis, tous sont de petite taille et ont les mâchoires entièrement découvertes. Ce genre est également le seul où la vestiture des tarses s'écarte un peu de Tétat normal. Je ne connais que les quatre genres suivants qui puis^sent rentrer dans ce groupe. Un seul d'entre eux (Ammophorus) est propre à l'Amé- rique du Sud et assez répandu dans les collections ; les autres n'ont encore été rencontrés qu'en Californie et sont très-peu connus de la plupart des entomologistes. I. Mâchoires en partie recouvertes : Nyctoporis. II. — découvertes. Antennes cylindriques; leur dernier art. tronqué : Ammophorus. — grossissant peu à peu ; — arrondi : Eulabis, Epantius. NYCTOPOIIIS. EscHSCH. Zool. Atlas, Heft IV, p. 11. Dents latérales du sous-menton très-saillantes, aiguës, cachant en partie les mâchoires. — Menton transversal, obtusément anguleux sur les côtés, faiblement sinué en avant. — Dernier article des palpes maxillaires légèrement triangulaire. — Labre à peine visible. — Tête peu rétrécie et médiocrement prolongée en arrière; épistome peu rétréci, rebordé latéralement et tronqué en avant, avec ses angles antérieurs parfois {cristata) un peu saillants. — Yeux assez grands, transversaux, lunules, un peu rétrécis inférieurement. — Antennes médiocres, assez robustes, filiformes, à articles obconiques : 2 court, 3 à peine plus long que les suivants, 4-10 subégaux, H plus petit que 10, ovoïde ou transversal. — Prothorax aussi long que large, léger «ment arrondi et assez fortement rebordé sur les côtés, un peu rétréci et tronqué à ses deux extrémités, avec tous ses angles distincts; les postérieurs aigus. — Ecusson transversal. — Elytres de la largeur du prothorax, allon- gées, parallèles, médiocrement convexes, s'arrondissant pour former les épipleures. — Pattes courtes, assez robustes; jambes arrondies; leurs éperons très-petits ; tarses finement pubescents, garnis de poils rigides en dessous; leur ï^^ article aussi long que le dernier. — Pro- sternum dépassant un peu les hanches antérieures, lanciforme. — Mésosternum un peu concave. — Corps allongé, très-rugueux, glabre. On connaît déjà quatre espèces (•) de ce genre, toutes originaires de la Cahfornie. EUes sont de taille assez grande, d'un noir brunâtre (1) N. cristata, œquicolUs, Eschsch. loc. cit.; la première est figurée pi. 18, f. 4. _ carinata, J. L. Le Conte, Ann. of tUe Lyc. of New-York V, p. 138. — galeata, J. L. Le Conte, Rep. up. a ruiir. to the Pacif. Oc. IX, Append. I, p. 49, pi. 2, f. 1. 132 TÉNÉBRIONIDES. mat^ et criblées sur la tête et le prothorax de fossettes confluentes qui rendent ces parties très-inégales. Les élytres sont couvertes de petites crêtes tranchantes, formant plusieurs rangées très-régulières, dans les intervalles desquelles sont des tubercules aigus, disposés sur un seul rang. Soher n'a pas connu ce genre remarquable. Je dois les deux espèces décrites par Eschscholtz, à l'amitié de M. J. L. Le Conte. AMNOPHORUS. Ghérin-Ménev. Voy. d. l. Coq.; Entom. p. 94 (1). Dents latérales du sous-menton courtes, échancrées, laissant les mâchoires à découvert. — Menton en trapèze renversé, un peu saiilant dans son milieu, en avant. — Palpes robustes ; le dernier article des maxillaires presque en triangle subéquilatéral. — Labre court, échaneré en arc. — Tête courte, faiblement rétrécie en arrièio ; épistome séparé du front par un fin sillon arqué, peu rétréci et échaneré en avant. — Yeux très-étroits, transversaux, lunules. — Antennes courtes, robustes, cylindriques, à articles 2 court, 3 un peu plus long que les suivants, 4-11 transversaux, perfoliés, 11 tronqué. — Prothorax non contigu aux élytres, subquadrangulaire, peu convexe, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités, avec ses angles plus ou moins distincts. -^ Ecusson triangulaire. — Elytres de la largeur du protho- rax, courtes, légèrement ovales, planes sur le disque, brusquement déclives et arrondies en arrière, avec leurs angles huméraux elfacés ou distincts, non carénées sur les côtés; leurs épipleures sans repli. — Pattes courtes et robustes ; jambes antérieures triangulaires, assez larges, arquées et tranchantes eu dehors, avec leur angle apical in- terne un peu saillant; les autres arrondies, parfois qaadrangulaires ; tarses glabres, canalicuiés et épineux en dessous ; leur dernier article plus long que le l'^'^. — Prosternum recourbé en arrière des hanches antérieures. — Mésosternum déclive, plan. — Corps glabre. La forme des jambes antérieures distingue très-bien ce genre de tous ceux de ce groupe. Ses espèces sont de petite taille, finement ponctuées ou rugueuses, et toutes présentent sur leurs élytres des côtes régulières, qui s'étendent presque sur les épipleures de ces or- ganes, et qm sont tantôt également, tantôt alternativement plus sail- lantes, avec leurs intervalles ponctués ou fovéolés. Elles paraissent jusqu'ici propres au Pérou et aux îles Gallapagos (2). (1) Syn. Selenomma, Solier in Dej. Cat. éd. 2, p. 183; olim. (2) Esp. du Pérou : A. peruvianus, Guériu-Ménev. loc. cit. Ins. pi. 4, f. 4. — costatus, Guéiin-Ménev. Mag. d. Zool.; Ins. 1834; Mêlas, p. 26. — rubripes, Spinolœ, Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. VII, p. 44. — Esp. des îles Gallapagos : SCAURIDES. 133 EULABIS. EscHSCH, Zool. Atlas, Heft III, p. 14. Dents latérales du sous-menton très-courtes, tronquées, laissant les mâchoires à découvert. — Menton assez petit, en trapèze renversé, parfois [pubescens) caréné sur la ligne médiane. — Palpes robustes, le dernier article des maxillaires assez fortement sécuriforme. — Labre court, entier. — Tête courte et peu atténuée en arrière ; épistome assez allongé, un peu rebordé sur les côtés, sinué en avant. — Yeux très- étroits, lunules. — Antennes courtes, assez robustes, grossissant peu à peu à leur extrémité, à articles 2 très-court, 3 un peu plus long que les suivants, ceux-ci perfoliés, 4-7 obconiques, 8-10 transversaux, 11 plus gros que 10, transversalement ovalaire. — Protliorax plan, subquadrangulaire ou un peu rétréci à sa base, tronqué à ses deux extrémités, muni sur les côtés d'une arête tranchante, parfois [bicari- ncta) rebordée. — Ecusson fortement transversal, arrondi en arrière. — Elytres aussi larges que le prothorax, médiocrement allongées, subparallèles, tronquées et rebordées à leur base, non carénées la- téralement; leurs épipleures munies d'un repli. — Pattes courtes et robustes; cuisses très-fortes; jambes antérieures triangulaires, ar- quées, tranchantes et subcrénelées e*n dehors ; les autres subarron- dies ; les éperons de toutes très-courts ; tarses presque glabres, cana- liculés et munis de cils épineux en dessous; leur dernier article notablement plus long que le 1^''. — Saillie prosternale fortement arrondie en arrière. — Corps glabre ou {pubescens) très-finement pu- bescent. Insectes de taille un peu au-dessous de la moyenne, ou assez petits {rufipes) et propres, comme les Nyctoporis, à la Californie. Les trois espèces connues ( i) sont d'un noir peu brillant^ sujet à passer au rouge ferrugineux sur la tête, le prothorax et les pattes. Toutes ont la tête et le prothorax criblés de points enfoncés ou couverts de petites stries con- fluentes, et les élytres munies de fines côtes tranchantes, très-réguhères, dont les intervalles sont ponctués en stries. L'espèce typique [bicari- nata) a de plus sur le prothorax deux carènes discoïdales dont il n'y a aucun vestige chez les autres. Je restitue à ce genre la place que Eschscholtz lui avait assignée A. gallapagoensîs, bifoveatus, ohscurus, Waterh. Arn. and Magaz. of. nat. Hist. XVI, p. 30. (1) E. hicarinata, rufipes, Eschsch. loc. cit. p. 15 ; la première est figurée pi. 13, f. 8; Solier en a donné également une figure in Baudi e Truqui, Studi entom. pi. 11, f. l.—pti/jesmis, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 144. 434 TÉNÉBRIONIDES. parmi les Scaurides, auxquels il appartient inconleslablement ; So- lier ( • ), qui l'a connu^ l'a mis parmi ses Blapsites, qui ne sont qu'un assemblage de formes hétérogènes. Ses espèces ont un faciès assez voi- sin de celui des Ammophorus. EPANTIUS. J. L. Le Conte, Ann. of Ihe Lyc. of Neiv-York^y, p. 144. Genre à peine distinct des Eulabis, dont il ne s'éloigne que par les points suivants : Antennes un peu moins robustes, à articles 4-8 obconiques, 9-10 transversaux, înoniliformes, i 1 en carré transversal, arrondi aux an- gles.— Pattes plus grêles; jambes antérieures à peine jjIus larges que les quatre postérieures, légèrement triangulaires comme celles-ci ('). L'unique espèce [obscurus Lee.) qui le constitue est de la taille de YEulabis rufipes, d'un noir obscur, et la sculpture de ses téguments est analogue à celle qui e-xiste dans le genre précédent ; seulement les côtes des élytres sont presque oblitérées, et les points entre leurs inter- valles sont pour la plupart convertis eu petites stries. M. J. L. Le Conte dit avoir trôUvé assez communément cet insecte sous des amas de plantes au bord de la mer, à San-Diego en Californie. GROUPS IV. Centrioptérides. Mâchoires découvertes; leur lobe interne muni d'un crochet corné (3). — Languette non ou à peine saillante. — Dernier article des antennes rarement égal au pénultième. — Elytres embrassant au plus médio- crement l'abdomen. — Tarses glabres, épineux au moins en dessous. (1) In Baudi e Truqui, Studi entom. p. 256. Solier se trompe en disant que EsclischoUz, après l'avoir classé parmi les Scaurides, l'avait mis en dernier lieu dans les Blapsides. Il l'a caiactérisé en même temps que plusieurs genres appartenant à d'autres groupes, mais en faisant observer qu'il devait rester dans les Scaurides. (2) M. J. L. Le Conte ajoute que les élytres sont dépourvues k leur base du rebord qui existe chez les Eulabis; j'en aperçois un vestii^e très-distinct dans l'exemplaire qu'il a eu la bonté de m'ofTrir. La carène médiane qui existe au menton de YEulabis pubescens, se retrouve ici, mais convertie en une sorte de disque ovalaire. (3) Selon Mannerheim, ce crochet serait absent chez IcsCentrioptera. Je ne connais pas l'espèce (caraboides) sur laquelle il a fondé ce genre; mais j'en ai disséqué une autre [muricata] qui en est très-voisine, et j'ai trouvé chez elle ce crochet très-distinct. L'analogie autorise à supposer qu'il en est de même chez la première. SCAURIDES. 135 — Mésostemum horizontal, plus ou moins échancrô en avant. — Saillie intercoxale très-large, quadrangulaire. Trois genres, propres à la Californie et très-rares dans les collections, composent ce dernier groupe des Scaurides. Outre la forme du méso- sternum, qui leur est propre, tous trois s'éloignent des espèces précé- dentes par leur fades et quelques particularités. Les Cerexopus res- semblent assez aux Nycterinus de la tribu des Blaptides et se rattachent en même temps aux Molurides par leur écusson très-grand, recouvrant eu partie le pédoncule du mésothorax, sans pénétrer entre les élytres. On prendrait aisément, au premier coup-d'œil, les Centrioptera pour des Upis. Les Cryptoglossa ont un fades à part, mais par leurs tarses sont de vrais Asidides. La tête se modifie dans ces deux derniers gen- res ; elle est comme voûtée sur le vertex, et plus ou moins parabolique en avant des yeux. Aucun des Scaurides précédents n'a la saillie inter- coxale aussi large, et, comme conséquence, les hanches postérieures aussi brièvement ovalaires. Enfin, il existe ici un caractère qui apparaît pour la première fois dans la famille. Les deux pénultièmes segments abdominaux, au lieu d'être presque droits sur leur bord postérieur, sont fortement échancrés en arc de cercle ou ont leurs angles prolon- gés en arrière. Il existe dans la cohorte suivante un groupe entier, celui des Cselo- métopides, dans lequel la tête est faite comme celle des Scaurides, et dont les espèces ont, sous plusieurs rapports, la plus intime analogie avec ceux-ci. Mais leurs tarses velus en dessous et leurs antennes au- trement faites que dans la tribu actuelle m'ont déterminé, non sans hésitsCtion, à les laisser dans la cohorte en question. Il suit de là que, par l'intermédiaire des Centrioptérides, les Scaurides se rattachent de très-près à cette dernière. L Les deux pénultièmes segments abdominaux rectilignes sur leur bord pos- térieur, avec leurs angles prolongés en arrière : Cerenopus. II. Ces segments fortement échancrés en demi-cercle. Dernier art. des antennes libre, ovo'ide : Centrioptera. — — un peu engagé dans le lO^, tronqué : Crypto- glossa. CERENOPUS. J. L. Le Conte, Ann. of tlie Lyc. of New York, V, p. 143. Menton petit, ogival, bi-fovéolé sur sa face externe. — Dernier ar- ticle des palpes maxillaires légèrement sécuriforme. — Labre trans- versal et échancré en arc de cercle. — Tête saillante, médiocrement rétrécie et prolongée en arrière, dilatée au niveau des antennes ; épis- tome allongé, séparé du front par un sillon arqué très-distinct, gra- 136 TÉNiBRIONIDES. duellement rétréci, tronqué et sinué dans son milieu en avant, rehordé de toutes parts. — Yeux distants du prothorax, transversaux, lunules, munis d'une orbite assez saillante en arrière. — Antennes robustes, à articles 2 court, 3 notablement allongé ; le dernier transversal et acu- miné. — Prothorax distant des élytrcs, plus long que large, assez con- vexe, graduellement rétréci en arrière, tronqué en avant, échancré en arc et rebordé à sa base, muni d'une fine arête latérale. — Ecusson couvrant le pédoncule du mésothorax, arrondi en arrière, ne pénétrant pas entre les élytres. — Celles-ci régulièrement oblongo-ovales, sans trace d'épaules, brusquement déclives et atténuées postérieurement, non carénées latéralement; leur repli épipleural remontant au niveau des épaules et y formant une courte saîUie redressée. — Pattes assez longues ; jambes antérieures triquètres, plus ou moins tranchantes en dehors, avec leur angle apical externe dilaté en un lobe arrondi chez les mâles. — Angles postérieurs des deux pénultièmes segments abdo- minaux prolongés en arrière. — Saillie prosternale prolongée en ar- rière, déprimée et rétrécie à son extrémité. — Mésosternum transver- sal, évasé et largement échancré en arc antérieurement. — Corps glabre. Genre très-distinct, composé en ce moment de trois espèces (i) dé- couvertes par M. J. L. Le Conte dans la Californie méridionale et les déserts du Gila et du Colorado. Ce sont des insectes de forme allongée, d'un noir assez brillant et ayant parfois [hicolor) les pattes d'un rouge ferrugineux clair. Deux d'entre eux [concolor, bicolor) ont sur les ély- tres des rangées régulières de gros points enfoncés ; le troisième [costi- pmnis) a ces organes fortement sillonnés, avec les sillons ponctués et leurs intervalles formant des côtes tranchantes. Leur caractère lé plus remarquable réside dans leur écusson, qui est construit sur le même plan que celui des Molurides les plus normaux. La plus grande de ces trois espèces [concolor) a dix lignes de long ; les autres sont d'un tiers plus petites. Elles ont, comme je l'ai dit plus haut, une ressemblance assez prononcée avec les Nycterinus sous le rapport de la forme générale, du moins pour ce qui concerne la seule (concolor) que j'aie vue. CENTRIOPTERA. Mannerh. Bull. d. Mosc. 1843, p. 279. Dents latérales du sous-menton larges, trigones. — Menton grand, plan, cordiforme, sinué en avant. — Languette évasée et fortement (1) C concolor, bicolor, costipennis, J. L. Le Conte, loc. cit. Je n'ai à ma disposition qu'un exemplaire du premier, mutilé des antennes et des pattes; de là les lacunes qui existent dans la formule du genre, pour ce qui concerne ces organes. SCAURIDES. 137 échancrée. — Dernier article des palpes en triangle allongé. — Labre largement arrondi aux angles et sinué en avant. — Tête engagée jus- qu'aux yeux exclusivement dans le prothorax, peu prolongée en ar- rière, convexe sur le vertex, transversalement impressionnée entre les yeux; épistome non distinct du front, voûté, parabolique sur les côtés, tronqué et sinué en avant. — Yeux médiocres, transversaux, très-déprimés, lunules. — Antennes assez longues, graduellement élar- gies et déprimées à leur extrémité, à articles 2 court, 3 aussi long que les deux suivants réunis, obconique, 4-iO décroissant peu à peu, H libre, transversalement ovoïde, à demi-spongieux et acuminé. — Prothorax subtransversal, médiocrement convexe, fortenaent cordi- forme, avec ses angles postérieurs rectangulaires, tronqué, finement rebordé et contigu aux élytres à sa base, échancré en avant, avec ses angles antérieurs saillants, tranchant sur les côtés. — Ecusson à peine distinct. — Elytres allongées, oblongo-ovales , brusquement déclives en arrière, de la largeur du prothorax, tronquées et marginées à leur base,Tion carénées latéralement; leur repli épipleural remontant gra- duellement aux épaules ; celles-ci un peu saillantes. — Pattes médio- crement robustes; jambes arrondies, âpres; tarses médiocres, glabres, canaliculcs et un peu hispides sur leurs bords en dessous ; le l'^'' article des postérieurs aussi long que le A''. — Les deux pénultièmes segments abdominaux fortement échancrés en demi-cercle. — Saillie prosternale large, plane, saillante et lancéolée en arrière. — Mésosternum en carré long, faiblement échancré en avant. Mannerheim a fondé ce genre sur un grand insecte (0 de Cahfornie, auquel son prothorax cordiforme et sa forme générale donnent un faciès de Carabique assez prononcé. Depuis, M. J. L. Le Conte en a fait connaître une seconde espèce (2) presque aussi grande, originaire du même pays et très-voisine de la précédente. C'est d'après elle que j'ai rédigé la formule du genre, la première m'étant inconnue. Ces deux insectes sont d'un noir profond, assez brillant, lisses sur le prothorax, et ont sur les élytres des rangées régulières de points en- foncés, peu marqués et distants ; les intervalles entre ces rangées sont occupés par des aspérités, peu sensibles en avant, de plus en plus saillantes et aiguës en arrière. Ces insectes ne diffèrent essentiellement des Cryptoglossa qui sui- vent, que par le dernier article de leurs antennes et leurs formes moins robustes. 11 est très-probable que des espèces intermédiaires obligeront un jour de réunir les deux genres. (1) C. Caraboides, Mannerli. loc. cit. p. 280; figuré dans Guérin-Ménev. Ma- gaz. d. Zool. Ins. 1843, pi. 126. (2) C. muricata, J. L, Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 112. 138 TÉNÉBRIONIDES. CRYPTOGLOSSA. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. V, p. 680 (1). Dents latérales du sous-menton larges, subtrigones. — Menton grand, plan, transversalement suborbiculaire, avec un sinus médian, impres- sionné en avant sur sa face externe. — Palpes et labre des Centrio- PTERA. — Tête courte, voûtée, engagée dans le protliorax jusqu'aux yeux inclusivement; épistome largement arrondi et étroitement tron- qué dans son milieu, en avant. — Yeux transversaux, étroits, lunules et déprimés. — Antennes des Centrioptera, avec le dernier article déprimé, tronqué au bout et un peu engagé dans le 10^. — Pro thorax subtransversal, fortement cordiforme, voûté en avant, avec ses angles antérieurs rabattus, un peu saillants et aigus, tronqué à sa base ; ses angles postérieurs rectilignes. — Écusson presque nul. — Elytres ova- laires, planes en dessus, verticales en arrière, sans vestige d'épaules, non carénées latéralement ; leur repli épipleural remontant graduelle- ment au niveau des épaules. — Pattes assez longues et robustes; jambes arrondies, âpres; tarses épais, cylindriques, un peu plans en dessous, couverts de cils, avec leurs bords latéraux fortement épineux inférieurement et une couronne de cils au sommet des articles ; leurs crochets longs et assez grêles. — Abdomen, saillie prosternale et mé- sosternum des Centrioptera ; celui-ci plus échancré en avant. — Corps glabre. Solier afondé ce genre sur un insecte (2) mutilé des antennes et des pattes, qu'on lui avait communiqué comme originaire du Mexique. J'en' ai sous les yeux un exemplaire provenant des frontières du Nou- veau Mexique et de la Californie. C'est un bel insecte, d'assez grande taille, d'un noir profond, finement rugueux sur la tête et le prothorax, et dont les élytres sont couvertes de tubercules aigus, parmi lesquels ceux de la 5^ rangée sont réunis entre eux et forment une côte basi- laire abrégée en arrière. Je réunis à ce genre celui que M. J. L. Le Conte a fondé sous le nom d'AsBOLus, et dont je dois le type (3) à l'amitié de ce savant entomolo- giste. Cet insecte est très-voisin de celui décrit par Solier, et n'en dif- (1) Syn. AsBOLus, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New -York, V, p. 129. (2) C. bicostata, Solier, loc. cit. p. 681, pL 24, f. 13. (3) A. verrucosus, lœvis, J. L. Le Conte, loc. cit.; des déserts du Rio-Colo- rado. — Depuis (Proceed. of the Acad. of Philad. Vil, p. 84), M. Le Conte a placé, avec doute, dans ce genre Asbolus, un insecte du Texas (infaustus) qui a le menton impressionné en avant, comme l'espèce décrite par Solier, et qui, par sa forme générale et la sculpture de ses élytres, semble faire le passage du genre actuel àux Centrioptera qui précèdent. BLAPTIDES. 139 fère que par les dents latérales du sous-menton, qui sont coupées carrément, son menton presque sans impression sur sa face externe, et son épistome qui est sinué de chaque côté en avant, caractères tous purement spécifiques. Solier a placé ce genre près des Akis, i cause de la forme du menton, M. J. L. Le Conte parmi les Asidides, par suite de la structure du der- nier article des antennes. Mais la forme de sa tête l'exclut absolument de ce dernier groupe et le rattache aux Scaurides de la manière la plus évidente. TRIBU XVII. BLAPTIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule de largeur médiocre. — Lan- guette légèrement saillante, faiblement échancrée ou tronquée en avant ; ses palpes insérés sur sa face externe au-dessous de ses angles antérieurs. — Mâchoires découvertes, leur lobe interne muni d'un crochet corné. — Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme. — Tête très rarement engagée dans le prothorax, rétrécie en arrière, rhomboïdale ; épistome trapéziforme, assez saillant, cachant les man- dibules sur les côtés et laissant le labre en entier cà découvert. — An- tennes de onze articles : les trois ou quatre derniers globuleux, perfo- liés, le 3^ très-long. — Elytres embrassant médiocrement le corps chez la plupart; leurs épipleures munies d'im repli en général très-large à sa base, manquant rarement. — Hanches postérieures fortement sépa- rées, ovalaires; éperons des jambes assez grands et assez robustes; tarses glabres, canaliculés et pauci-épineux sur leurs bords en dessous. — Saillie intercoxale large, quadrangulaire. — Episternuras métatho- raciques étroits, un peu arrondis au côté interne; leurs épimères distinctes. — Epimères mésothoraciques assez larges, postérieures et obliques. Le groupe des Blaptides, tel qu'on l'entend à l'heure qu'il est, a plus que tout autre de la famille, besoin d'une réforme radicale. Latreille, qui l'a fondé {<),j comprenait tous les Ténébrionides aptères dont le dernier article des palpes maxillaires est sécuriforme. Solier (?), après (1) Règne anim. éd. 2, V, p. 15. (2) In Baudi e Truqui, Studi entom. p. 155. Des 32 genres qu'il a réunis dans ses Blapsites, il n'y en a, à mon sens, que sept qui doivent y rester. En étudiant ce travail, on voit que Solier sentait le terrain se dérober t.ous ses pas et qu'il ne savait plus où il allait. Ce résultat, du reste, est inévitable quand on prend pour point de départ de la classification de la famille, l'absence on la présence des dlles inférieures et qu'on divise les espèces aptères d'après la forme de leurs palpes maxillaires. 140 TéNÉBIlIONIDES. avoir commencé à l'épurer, en en retranchant les Asidides et les Pédi- nides, a fini par en faire un assemblage monstrueux de formes dispa- rates en y entassant une foule de genres que Dejean, moins mal inspiré, avait disséminés dans ses Taxicornes, Ténébrionites et Hélo- piens. Réduits à leurs éléments naturels, c'est-à-dire aux espèces dont Torganisation se rapproche de celle des Blaps, les Blaptides forment un groupe parfaitement naturel et aussi tranché que cela est possible dans la famille actuelle. Us sont surtout tellement voisins des Akisides, qu'il sufQrait de modilier légèrement la forme de leur tète , de leurs palpes maxillaires et de leur prothorax, pour les faire rentrer dans ce groupe. Ils ne peuvent pas néanmoins être mis immédiatement à côté de ce dernier, attendu qu'ils interrompraient, selon qu'ils seraient placés avant ou après lui, les rapports manifestes qu'il a, d'une part, avec les Elénophorides, et d'autre part, avec les Scaurides. Sauf un genre américain (Embaphion) dont les espèces sont des plus singulières par leur forme générale, sans présenter des caractères suf- fisants pour constituer une tribu particulière, les Blaptides sont très- homogènes. La plupart sont de grande taille et tous sont d'un noir- profond, parfaitement glabres, lucifuges et lents dans leur démarche, à l'exception de quelques Eleodes et Nycterinus, dont les élj'tres sont sillonnées ou munies de points enfoncés, disposés en rangées régulières, leurs téguments ne présentent que de fines rugosités pour toute scul- pture. Plusieurs larves de ce groupe, appartenant toutes au genre Blaps, sont aujourd'hui connues ('). Leurs habitudes sont complètement les mêmes que celles des larves des Akis et des Elenophorus. Le caractère le plus apparent qui les distingue de ces dernières, réside dans leur dernier segment abdominal, qui est ogival ou subconique, déprimé ou un peu concave et muni d'une seule épine redressée, au lieu de deux. Son bord postérieur est plus ou moins spinosule et présente d'une à trois rangées de petites épines, selon les espèces. Le mamelon de sa face inférieure, servant à la progression, est peu apparent, simple et faiblement protractile. Les poils qui revêtent le corps des larves des Akis manquent ici à peu près complètement. Les minimes différences que présentent la tête et les organes buccaux, sont plutôt spécifiques que génériques. Les Blaptides sont plus particulièrement propres à l'hémisphère boréal (1) B. moriisaga, Haliday,Traus. of Ihe entom. Soc. II, p. 100, pi. 11, f. ^o.-g; figure copiée dansWestwood, an Introd. etc. I, p. 321, n" 39, f. 11. — fatidica, Letzner, Arbeit. d. Schless. Gesellsch. 1843, p. 4; Perris, Ann. d. 1. Soc. en- tom. X, p. 609, pi. 1.5, f. 20-21. — producta, Perris, ibid. p. 606, pi. 15, f. 13-18. — MM. Chapuis et Candèze ont en outre figuré, sans la décrire, la larve du B. obtusa, dans les Mém. d. 1. Soc. de Se. de Liège, VIII, pi. 6, f. 5 a. ' BLAFTIDKS. 141 dans les deux continents. Dans rhémisplière opposé, ils sont peu nom- breux et n'existent qu'au Bengale, au Cap, au Chili et au Pérou, Le genre Embaphion, que j'ai cité plus haut, est tellement différent des autres, qu'il rend nécessaire de diviser la tribu en deux groupes. I. Corps de forme normale. Blaptides vrais. II. — concave en dessus, scaphiforme. Embaphionides. Groupe I. Blaptides vrais. Corps de forme normale. — Prothorax et élytres non foliacés laté- ralement ; le premier non ou faiblement échancré en avant ; les se- condes embrassant au plus médiocrement le corps. — Tète dégagée du prothorax, au moins jusqu'aux yeux inclusivement. Ce groupe, contenant toutes les formes normales de la tribu, n'exige aucunes remarques particulières. Si l'on en excepte les Tagona et les Gnaptor, que la présence d'un seul éperon aux jambes antérieures rend aisés à distinguer, ses genres sont très-voisins les uns des autres et se confondent presque insensiblement. 11 en est où les différences sexuelles sont assez fortes pour que les mâles et les femelles aient été regardés par quelques auteurs comme génériquement distincts. I. Un seul éperon aux jambes antérieures. Art. 4-7 des antennes en cône allongé : Tagona. — — transversaux, perfoliés : Gnaptor. II. Deux éperons aux jambes antérieures. a Menton plan^ non trilobé en avant. h Cuisses antérieures inermes. Les quatre jambes poster, arrondies : Blaps. — comprimées : Prosodes. bb Cuisses antérieures dentées en dessous : Dila. aa Menton convexe en dehors, trilobé en avant, Epistonie confondu avec le front : Eleodes. — séparé du front par un sillon : Nycterinus. Genre incertcE scdis : Leptomorpha. TAGONA. Fischer d. Waldh. Entomogr. d. l. Russ. I, p. 179, Menton fortement rétréci à sa base, évasé et coupé carrément en avant, — Palpes robustes : lo dernier article des labiaux brièvement 142 TÉNÉBRIONIDES. ovalaire et obtus au bout ; celui des maxillaires fortement sécurilorme. — Labre transversal, entier. — Tête assez courte, peu rétrécie en ar- rière; épistome rectangulaire et quadrangulaivement (^chancre. — Yeuï grands, saillants, presque entiers, munis d'une forte orbite en arrière. — Antennes assez longues, peu robustes, à articles 3 très-long, 4-7 obconiques, subégaux, 8-10 globuleux, perfoliés, 11 ovoïde. — Prothorax au moins aussi long que large, peu convexe sur le disque, finement caréné sur les côtés, un peu rétréci près de sa base, à peine échancré en avant, tronqué en arrière. — . Ecusson trigone, cilié. — Elytres ovalaires, fortement déclives et atténuées en arrière ; leur repli épipleural très-large, arrivant au niveau des épaules, graduellement rétréci dans sa moitié postérieure. — Pattes longues ; cuisses en mas- sue comprimée ; jambes arrondies ; les antérieures terminées par un seul éperon ; tarses allongés, comprimés ; le 1 <"■ article des postérieurs plus long que le 4^ ; crochets grêles et très-longs. — Prosternum verti- cal, recourbé en arrière ; mésosternum subvertical, plan. Ce genre, très-distinct, est, avec le suivant, le seul parmi les Blap- tides vrais qui n'ait qu'un seul éperon aux jambes antérieures. A ce caractère s'ajoutent principalement la forme des yeux et surtout celle du prosternum, qui est presque complètement privé de sa partie an- térieure et réduit à sa saillie intercoxale, laquelle est tout-à-fait verti- cale et sert de point d'appui à la tète, lorsque celle-ci se fléchit en dessous. Quelque chose de pareil existe chez les Gnaptor, mais à un moindre degré. Les hanches antérieures sont également remarquables par leur grosseur. "Le genre paraît jusqu'ici propre aux pays à l'est de la mer Caspienne et se compose en ce moment de trois espèces ( > ) de taille médiocre, pour le groupe actuel, d'un noir légèrement brillant et complètement lisses. GNAPTOR. (Megerle) Solier in Baudi e Tuuûui, Studi enlom. p. 275 (2). Menton plan , cordiforme et tronqué en avant. — Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires fortement sécu- riforme. — Labre un peu sinué en avant, avec ses angles arrondis. — (1} T. acuminata, macrophthalma, Fischer d. Waldli. loc. cit. p. 181, pi. 16, f. 8^9. _ tinodactyla, Fisclier d. Waldh. Bull. Mosc. 1844, 1, p. 121. (2) Fischer de Waldheim (Bull. Mosc. 1844, 1, p. 69) a réclamé la priorité pour la création de ce nom de Gnaptor^ qu'il a pnhlié en 1829 (Mus. Univ. Mosquens. 11, p. 69), mais sans caractères. M. BruUé (Expéd. d. Morée; Entom. p. 202) les a pubhôs le premier, en donnant au genre le nom de Petrobius, employé longtemps auparavant par Leach pour dés Oiseaux.— Tenebrio Pailas. — PiMELU Pallas, PaBz, Fab. etc. — Blaps Schœnh. BIAPTIDES. 143 Tête des Blaps, avec l'épistome médiocrement échancré en arc de cercle. — Yeux étroits, allongés, transversaux, sinués en avant, — An- tennes médiocres, à articles 3 très-allongé, déprimé, 4-7 courts, énb- cylindriques, perfoliés, ainsi que les suivants, 8-10 moniliformes, transversaux, H ovoïde, tronqué obliquement. — Prothorax trans- versal, légèrement Convexe , arrondi et muni d'une arête tranchante sur les côtés, faiblement échancré en avant, un peu rétréci et tronqué à sa base. — Ecusson très-petit, trigone. — Elytres brièvement ova- laires, convexes, fortement déclives et atténuées en arrière; leur repli épipleural partant des épaules et se rétrécissant peu à peu. — Pattes médiocres, robustes ; jambes antérieures comprimées, triquètres, ter- minées par un seul éperon, les autres graduellement élargies; tarses médiocres, robustes, un peu comprimés. — Saillie prosternale forte- ment recourbée en arrière. — Mésosternimi fortement déclive, cana- liculé. On n'en connaît qu'une espèce (i) de grande taille, propre à la Faune méditerranéenne, mais qui s'avance assez loin en Asie, et dont les deux sexes sont assez différents. Le mâle est oblongo-ovale ; la fe- melle est extrêmement ventrue, et l'unique éperon qui termine ses jambes antérieures est beaucoup plus robuste. Cet insecte est d'un noir mat ou légèrement brillant, finement pointillé en dessus, avec les élytres légèrement rugueuses. Son fades est, au total, celui d'un Blaps plus court que de coutume. BLAPS. Fab. Sysi, Entom. p. 254. Menton transversal, plan, rétréci à sa base, tantôt trapéziforme, tantôt arrondi sur les côtés et en avant; son bord antérieur rarement sinué. — Palpes maxillaires allongés ; leur dernier article notablement sécuriforme, plus long que large; celui des labiaux triangulaire. — Labre saillant, rectangulaire ou subcordiforme, arrondi aux angles antérieurs et plus ou moins échancré en avant. — Tête plus ou moins saillante; épistome graduellement rétréci, faiblement échancré en avant. — Yeux fortement transversaux, sublunulés. — Antennes mé- diocres, assez robustes, à articles 3 très-long, 4-7 de longueur va- riable, obconiques, 8-10 globuleux, perfohés, 11 aussi épais que 10, en ovoïde allongé et fortement atténué au bout. — Prothorax tantôt presque plan et rectangulaire^ tantôt un peu convexe et arrondi sur les côtés, qui sont toujours finement rebordés, légèrement échancré en avant et en général à sa base. — Ecusson de grandeur variable, le (1) Ten. spinimanus, Pallas, Icon. Ins. p. 55, Tab. C,,f.23 {Pim. lœvigata, Herbst, Die Kœfer, VIII, p. 56, pi. 120, f. 12). 4 44 TÉXÉBRIONIDES. plus souvent petit et cilié. — Élytres un peu plus ou un peu moins larges que le protliorax en avant, de forme et de longueur variables, atténuées et assez souvent mucronées à leur extrémité; leur repli épi- pleural commençant toujours au niveau des épaules et s'abaissant par une pente plus ou moins rapide. — Pattes généralement longues, surtout les postérieures ; cuisses antérieures en massue, canaliculées en dessous, ainsi que les autres; jambes arrondies, âpres ou épineuses, surtout sur leur face interne et leur tranche dorsale, échancrées à leur sommet; tarses médiocres, le 1 '^''article des postérieurs aussi long que le 4*^; celui-ci souvent sillonné en dessus à son extrémité. — Saillie prosternale fortement recourbée, parfois mucronée au bout. — Mésosternum plan, déclive. L'un des genres les plus nombreux de Ténébrionides et de ceux dont rétude est la plus difficile, par suite de la ressemblance qu'ont entre elles beaucoup de ses espèces. Ce sont de grands insectes d'un noir mat ou peu brillant, et qui émettent une odeur forte et désagréable , laquelle persiste longtemps après les djigls lorsqu'on les a touchés. Presque tous ont le prothorax lisse ou finement pointillé, tandis que leurs élytres sont assez souvent plus ou moins rugueuses ou régulièrement sillonnées. Outre leur forme, en général plus étroite, les mâles diffèrent des femelles par leur ponctuation plus fine, la plus grande longueur du mucro terminal des élytres, quand il y en a un, et, dans un assez grand nombre de cas, par la présence d'une touffe de poils d'un roux vif à la base du second segment abdominal (i). Parfois il existe eu mêmie temps sur la saillie interccxale du premier, un tubercule tron- qué, dont les individus de ce sexe se servent, dit-on, pour frapper sur divers corps et appeler ainsi à eux leurs femelles. L'Asie est surtout riche en Blaps (2), puis après elle, la Faune mé- (1) Quelques auteurs, et en particulier Heineken (Zool. Journ. V, p. 200), ont regardé cette toufTo de poils comme l'apanage des femelles, mais certainement à tort, comme le prouvent les observations de M. L. Dufour (Ann. d. Se. nat. VIII, p. 47) qui, chez le B. mortisaga, a découvert dans l'intérieur de l'abdo- men un groupe de vésicules blanches, ovales et très-serrées, correspondant à cet espace tomenteux. Cet appareil est l'analogue de celui qui existe chez les Dermestes mâles; voyez Tome II, p. 462, note 2. (2) Le genre a besoin d'une révision complète, difficile à faire à cause de la rareté dans les collections de la plupart des espèces asiatiques. Le travail de Solier (in Baudi e Truqui, Studi entom. p. 298) présente, au sujet de ces der- nières, le plus triste déficit. Sur les 45 qu'il décrit, il n'en mentionne que cinq {acuminata Fischer, carbo Steven (Jœgeri Hummel), canaliculata Fischer, par- vicollis Zoubk. (nec Eschscholtz), rugosa Gebler) de cette partie du monde, et trois (orientalis, spathulaia, punctatostriata) du Bengale. Voici la liste de celles qui existent dans les auteurs en dehors de son travail. Esp. asiatiques (y compris celles décrites par Solier) : B. granulata, rugosa, BIAPTIDES. 145 diterranéenne ; une seule espèce {mortisaga F.) paraît répandue dans toute TEurope, et l'on en a également découvert quelques-unes au Bengale. Gebler in Hûmmel, Essais entom. IV, p. 47; Sibérie.— /œg'eri, Hummel, ibid. VI, p. 40; Russie mér. — gigas (nec Linné), seriata, du pays des Kirguises; acuminata, de Sibérie; marginata, de la Russie mér.; halophila, de Sibérie; Fischer de Waldh. Entom. d. 1. Russ. 1, p. 184, pi. 16. — tœniolata, ominosa, deplanata, murîcata, elongafa, scabriuscula (acuminata Fiscli.), luctuosa, pteroUtpha (fafidica Fab.), conf'usa, Ménétr. Cat. rais. p. 198; Russie mér. — armeniaca (gages? Fab.), canaliculaia (mortisaga? ¥a.h.), anthracina, Fal- derm. Faun. entom. Transcauc. II, p. 42, pi. 7. — depressa, Gebler in Ledeb. Reise; Ins. p. 121; Sibérie. — parvicoliis, Zoubkofl, Ruil. Mosc. 1829, p. 160; Turcoménie.— A'rî/nicÂ;ii, Krynicki, ibid. 1829, p. 195; môme pays. — pruinosa, Falderm. ibid. 1833, p. 53; Kirguises.— longipes, infliexa, Zoubkoff, ibid. 1833, p. 329; Turcoménie. — mamillata, Falderm. ibid. 1836, p. 382, pi. 7, f. 7; Kir- guises. — montana, Motsch. ibid. 1839, p. 62; Caucase. — holconota (gigas Fisch.; olim.), scutellata, de Songarie; stenothorax, de la Tarlarie; corrosa, de Podolie; quinquecostata, de Songarie; anthrax, d'Ibérie; hians, confusa, de Podolie ; reflexicollis, longicollis, de la Russie mér. ; coriacea, seriatimpunc- iata,de Songarie; microphihalma, de Podolie; carbo (yce^/eri HUmmcl), delà Russie mér.; turcomana, variolosa, de la Sibérie; scabra, de laTartarie; con- vexa, pterosticha, de Podolie; Fischeri, de Turcoménie; inlrusa, de Songarie; nitida, N...; brevis, de Podolie; sowg'orica, de Songarie; dor^a/a, de Podolie; amœna, de Songarie; damasccna, de Podolie; rugosa, de la Mongolie; gra- nulata, miliaria. variolosa, de Sibérie; transversalis, Kirguises; Ctotzeri, de la Mongolie; Fischer d. Waldli. ibid. 1814, 1, p. 7 i. — transversalis, caudata^ Gebler, Bull. d. l'Acad. d. St-Pétersb. III, p. 102; Sibérie. — t)or/o/o5a, scabri- pennis, Falderm. Coll. ab. ill. Bungio, etc.; Mongolie chinoise. — Titanus^pul- vinata, vicina, obliterota, Ménétr. Ins. rec. p. Lehm. II, p. 18; Turcoménie. — granulosa, Ménétr. in Motsch. Etud. entom. III, p. 34; Mongolie — laticollis, L. Redtenb. Denskr. d. Wien. Acad. I; Perse mér.— longula, indagator,con- vexa, crassa, angulata, sodalis, Reiche et Saulcy, Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 234; Syrie et Palestine. Les suivantes, trop imparfaitement décrites par M. de Motschoulsky, ne peu- vent être considérées que comme inédites : B. depressiuscula, gigantea, de Turcoménie; planicollis, de la Géorgie; Tifanus, de Perse; rorulenUi, de Son- garie; oblusangula, de la i éorgie; ensi/er, N... ; punctalissima, de la Russie mér.; puirida, Kirguises; robusta, des bords du Don; orbicoUis, coiwexicollis, Kirguises; Bull. 3Iosc. 1815, 1, p. 65. Esp. européennes : B. subquadrata, suUineata, Brullé, Expéd. d. Morée; Entom. p, 203; Grèce. — brachyura, Kûster, Die Ksefer Europ. XIII, C6; d'Es- pagne. — rolundicollis, tibialis, Reiche et Saulcy, Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 240; de Grèce. Esç.nïnca.\ntis:B.prodigiosa,sfygia,superstiliosa, Erichs. inWagners Reise, III, p. 182; Algérie. — alternans, Brullé in Webb et Berthel. Canar.; Entom. p. 68; Ténérille. Pour des observations synonymiques sur un assez grand nombre des espèces décrites par Soher, voyez Reiche et Saulcy, loc. cit. p. 250. Coléoptères. Tome V. 10 146 TÉNÉBRIONIDES. PROSODES, EscHSCH. Zool. Atlas, HeftIIIj p. 9 (1). Mêmes caractères que les Bl\ps, avec les différences suivantes : Dernier article des palpes labiaux brièvement ovalaire, — Jambes intermédiaires et postérieures fortement comprimées, ainsi que les tarses ; ceux-ci très-longs à toutes les pattes. — ; Sexes dissemblables. Eschscholtz, en créant ce genre, ne lui avait assigné que des carac- tères sans aucune valeur (î); les deux premiers de ceux qui précè- dent lui ont échappé. Mais il savait que les femelles ne diffèrent pas ou que peu des Blaps, pour la forme générale, tandis que les mâles sont remarquables par l'allongement et Tétroitesse de leur corps, ce qui a fait que pendant longtemps on les a regardés comme appartenant à des espèces différentes. Fischer de Waldheim est récemment tombé dans la même erreur. Son genre Dila a été établi sur des mâles, et son genre Peltarium sur des femelles mélangées à de véritables Blaps. Quant à Solier, il a placé parmi les Nyctipates de Dejean, la seule espèce qu'il ait con- nue, en séparant spéciiiquement le mâle et la femelle (3). (1) Syn. Peltarium, Dila, Fischer d. Waldh. Bull, Mosc. 1844, I, p. 106 et 111. — Nyctipates (Dej.), Solier in Baudi e Truqui, Studi entom. p. 285. (2) Les deux seuls caractères qu'il mentionne pour les différencier des Blaps, sont d'avoir le menton un peu élargi et épaissi en avant, et la carène qui limite supérieurement le repli épipleural des élytres, située plus bas. Le premier est sans aucune importance, le second est inexact; il y a des Blaps qui ont la ca- rène en question placée de même. (3) Fischer de Waldheim (loc. cit.) mentionne six espèces de Peltarium et dix de Dila. Parmi les premiers, il en est trois [ovatum, caudatum, halophiium) qui, selon M. de Motschoulsky (Bull. Mosc. 1845, I, p. 69), sont des Blaps. Parmi les seconds, il faut retrancher le lœvicollis de Gebler, qui doit former un genre à part, qu'on trouvera à la suite de celui-ci. Cela fait, le genre Pro- SODES peut s'établir provisoirement de la manière suivante : . Bl. cijlindrica, Herbst, Die Ka;fer, VIII, p. 185, pi. 128, f.4 (9 Nyciip.pas- tica, Sol. loc. cit. p. 290); Russie mér.; type du genre. — B. attenuata, Fis- cher d. Waldh. Entom. d. 1. Russ. 1, p. 188, pi. 16^ f. 5 (9 Peltar. punctahm F. d. W.}; Russie mér. — DU. Bœrii (var. D. Herbstii) Fischer d. Waldh. Bull. Mosc. loc. cit. p. 114 (9 BL KareVmi, Gebler, Bull. Mosc. 1841, p. 593; DU. id. F. d. W.); Songarie. — DU. foveata, Fiscli. d. Waldh. loc. cit. p. 116 (9 Peltar. marginatum F. d. W.) ; même pays. La Dila sulcaia F. d. W. ne semble pas appartenir au genre. — Le Prosodes brevis de Gebler (Bull. d. l'Acad. d. St-Pétersb. 111, p. 102), ou DUa phila- coides de Fischer d. Waldheim (loc. cit. p. 118), me paraît être la femelle de quelque espèce du genre actuel, dont le mâle est encore inconnu. M. de Mots- BLAPTIDES. 147 Ce genre Nyctipates, établi sur le Blaps angmtata de Zoubkoff (>), ne me paraît, pas plus qu'à Erichson (^), de nature à être adopté. Le mâle, seul sexe qui me soit connu, ne diffère des autres Prosodes de son sexe que par ses élytres carénées latéralement (en outre de la ca- rène du repli épipleural), ses jambes antérieures un peu arquées, denticulées en dehors, et les quatre postérieures plus planes sur leur tranche externe, avec un double rang de tubercules aigus. Il y a des espèces qui font le passage. Les Prosodes sont exclusivement asiatiques, presque tous rares dans les collections, et l'on est loin d'avoir apparié avec exactitude leurs sexes. Leurs élytres ne sont jamais mucronées à leur extrémité, et les mâles n'ont ni brosse de poils, ni tubercule à la base de l'abdomen. DILA. FiscH. D. Waldh. Bull. d. Mosc. 1844, 1, p. 111. Parmi les Dila de Fischer de Waldheim, il se trouve une très- grande et belle espèce de la Songarie, le Blaps lœvicoUis de Gebler (3), qui, à tous les caractères essentiels des Blaps , réunit une forme ex- trêmement allongée, subcylindrique, fortement atténuée en arrière, et des cuisses antérieures armées d'une dent assez prononcée, près de leur extrémité, au côté interne. Erichson (4) a proposé de lui conserver le nom générique de Dila, mesure qui me paraît devoir être adoptée. Ce bel insecte égale en longueur les plus grands Blaps, et paraît complètement lisse en dessus, à la vue simple; mais la loupe révèle sur toute sa surface supérieure, l'existence de points enfoncés et dis- tants. J'ignore à quel sexe appartient l'exemplaire que je possède; il choulsky (Bull. Mosc. 1845, 1, p. 71) en fait un Platyscelis, mais certainement à tort; il n'a ni la tète ni les tarses des espèces de ce dernier genre. Germar (Linnaea eutom. III, p. 196) a décrit, avec doute quant au genre, un Prosodes Behrii de l'Australie. Cet insecte appartient aa groupe des Adéliides dans lequel on le trouvera plus loin. (1) Bull. Mosc. 1833, p. 239 {Nyctip. carinata Dej., Sol. in Baudi e Truqui loc. cit. pi. 14^ f. 1). — Aj. : Bl. asperata, Zoubis;. ibid. p. 330 (9 Nyctip. co- riacea Dej. Sol. loc. cit. p. 289). — Nyct. rugulosa, Gebler, Bull. d. l'Acad. d. St-Pétersb.VIlI,p.374.— N2/c/«>. coslata, Fisch. d. Waldh. Bull. Mosc, 1844,1, p. 120; tous de Turcoménie, sauf la ri/^'utosa, qui est sibérienne. Les deux der- niers font le passage indiqué dans le texte; ils n'ont pas les élytres plus ca- rénées latéralement que lesBrAPs^et chez la costata les jambes antérieures ne sont pas denticulées sur leur tranche externe. (2) A'rchiv, 1846, II, p. 116. (3) Bull. d. l'Acad. d. St-Pétersb. VIII, p. 374. (4) Archiv, 1846, II, p. 116. 448 TÉNÉBRIONIDES. n'a pas de touffe de poils ni de tubercule à la base de l'abdomen. Si c'est un mâle, il est probable que, comme celles des Prosodes, sa femelle est plus large et doit ressembler à un Bl\ps. ELEODES. EscBSCH. Zool. Atlas, III, p. 9 (1) Menton transversal ou non, plus ou moins trilobé en avant; sa partie médiane plus large et plus convexe que les latérales. — Dernier article des palpes maxillaires fortement sécuriforme, celui des labiaux triangulaire ou pyriforme. — Labre un peu rétréci et étroitement échancré en avant, avec ses angles arrondis. — Tète plus ou moins pro- longée en arrière des yeux; épistome confondu avec le front, graduel- lement rétréci, parfois sinué sur les côtés, échancré en avant. — Yeux assez étroits, transversaux, sublunulés. — Antennes à peine plus longues que le prothorax, assez robustes, à articles 3 allongé, 4-8 ob- coniques, subégaux ou décroissant peu à peu (8 souvent plus gros), 9-10 transversalement globuleux, perfoliés, H obliquement ovoïde, très-rarement aussi long que large. — Prothorax contigu aux élytres, peu convexe, tantôt subquadrangulaire, tantôt cordiforme, légère- ment échancré en avant, finement rebordé sur les côtés et à sa base ; les angles de celle-ci très-courts, presque toujours obtus. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres de forme variable, rarement carénées latéralement, souvent mucronées en arrière; leur repli épipleural étroit, remontant au niveau des épaules; celles-ci effacées. — Pattes assez longues ; cuisses antérieures et parfois [armata, femorata) toutes munies d'une dent en dessous, chez les mâles; jambes arrondies, âpres; tarses fihformes; les deux {^"articles des antérieurs parfois un peu élargis. — Corps presque toujours glabre. — Mésosternum et saillie prosternale des Blaps. Insectes propres à l'Amérique du Nord, où ils remplacent les genres précédents. Ils varient, du reste, tellement sous le rapport du faciès, comme sous ceux de la taille et de la sculpture des téguments, qu'il est impossible d'en rien dire de général (3). Les plus grands ont près de quinze hgnes de long, les plus petits trois ou quatre Ugnes. (1) Syn. Xysta, Eschsch. loc. cit. — Blaps Say. — Pimelia Kirby. (2) Les plus éloignés du type ordinaire sont quelques grandes espèces remar- quables par leur corps large, parallèle, plan en dessus, leur prothorax faiblement rétréci à sa base, leurs élytres carénées latéralement, striées, avec les stries et leurs intervalles plus ou moins granuleux, à savoir : Blaps suturalis, acuta (Elecd. sulcipennis, Mannerh. Mag. d. Zool. Ins. 1813, ]A. 128), tricosiaia (Pi- nr'ia alternata, Kirby, Faun. Bor -Amer. p. 232; El. planata, Solierin Baudi e Iruqui, Studi entom. p. 2ô6) Say, Journ. of the Acad. of Philad. III, p. 257 et 262. Les deux premières ont leurs élytres en totalité ou en partie d'un rouge BLAPTIDES. 149 Dans toutes les espèces, les mâles paraissent être constamment plus étroits et plus sveltes que leurs femelles, mais la présence d'une dent aux cuisses antérieures oa à toutes, n'est pas toujours, comme on le croit assez généralement, l'apanage de leur sexe. Quand il existe un prolongement anal (par ex. caudata, amticauda),\\ est beaucoup plus prononcé chez eux. Aucun d'eux n'est pourvu d'un tubercule ou d'une brosse de poils à la base de l'abdomen. Le menton a la plus grande analogie avec celui de beaucoup de Pédinides. il est composé de trois parties : une médiane de forme va- riable, et deux latérales en forme d'ailes, placées sur un plan plus interne, tranchantes latéralement, et d'autant plus larges que la pre- mière est moins développée. C'est sur la forme de cet organe qu'Escli- scholtz s'était basé pour diviser le genre en deux. 11 donnait le nom de Xysta aux espèces qui ont la partie médiane très-développée et arrondie en avant (>), et réservait celui d'ELEODES à celles où son bord antérieur est rétréci et plus ou moins triangulaire. Mais il y a entre ces deux formes des passages qui leur enlèvent la faible valeur qu'elles pourraient avoir. Le genre est, après les Blaps, le plus riche en espèces du groupe actuel. Il est répandu depuis le Mexique jusque dans le territoire du Missouri, et, dans la direction opposée, il s'étend des plaines à l'est des Montagnes rocheuses, en Californie, et dans l'Orégon (j). sanguin foncé, particularité qui se retrouve également chez Vohscura de Say (ibid. p. 259); elles sont des Montagnes rocheuses et très-rares dans les collec- tions européennes. La troisième, répandue depuis le Texas jusqu'au Canada, est la seule du groupe actuel qui soit pubescente. Solier l'indique, à tort, comme d'Espagne. (1) Eschscholtz (loc. cit.) en indique quatre espèces (gravida, angulata, ro- tundicoUis, sulcaia) du Mexique, mais il y en a beaucoup d'autres, la iricostata, par exemple, mentionnée dans la note précédente. Chez la plupart de ces es- pèces^ les ailes latérales du menton, étant petites, paraissent, au premier coup- d'œil, ne pas exister, mais, avec un peu d'attention, on les découvre sans peine. Solier n'a pas connu l'existence de ce genre Xvsta. Depuis Eschscholtz on a dé- crit l'espèce suivante: A', striata, Guérin-Méuev. Magaz. d. Zool. Ins. 1834; Mêlas, p. 30; du Mexique. (2) Aux espèces mentionnées ci-dessus aj. : Blaps hispilabris, earbonaria, extricata, obsoMa, opaca, Say, Journ. of the Acad. of Philad. III, p. 259; de l'Arltansas et du Missouri. — EL dentipcs, marginata, davicornis, parvicollis, scabrosa, planata, cordata, fuberculata, quadricollis,de Californie; blapoides, angustn, elongatula, melanaria,d\i Mexique; Eschsch. loc. cit. p. 12.— gran- dicollis, gigantea, Fischeri, reflexicollis, producta, intricuta, pimeloides , Mannerh. Bull. Mosc. 1843; de Californie; les deux premières et la dernière sont figurées dans le Magaz. d. Zool.; Ins. 1843, pi. 127-130. — obsoleta (nec Eschsch ), distinda, alutacea, melanaria, elongatula, connata, lœvigata, ob- scura, Aubei, du Mexique; subaspera, de Californie; Maillet, coriacea, Goryi, SpinoloBt spinipes, Eschscholtsii, caudata, du Mexique; Solier in Baudi e Tru- iBO TÉNÉBRIONIDES. NYCTERINUS. EscHSCH. Zool. Ailas, Heft III, p. 9. Ce genre ne difKre essentiellement des Eleodes que par les deux caractères suivants, dont le premier n'a même qa'une faible valeur. Epistome séparé du front par un sillon quadrangulaire, bien mar- qué dans son milieu. — Articles 8-10 des antennes transversaux, fai- blement perfolics, 1 1 tronqué, peu difiërent du pénultième. Ses espèces sont aussi constantes dans leurs formes que les Eleodes le sont peu. Toutes ont le prothorax régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités, et les élytres en ovoïde allongé, avec des stries régulières plus ou moins marquées et ponctuées. Ces insectes habitent plus particulièrement le Chili, où la plupart sont communs ; il y en a également au Pérou, et Solier en a décrit une es- pèce du Mexique, habitat qui me paraît très-douteux ('). Ce sont évi- demment les représentants des Eleodes dans l'Amérique du Sud. Note. Le genre suivant appartient probablement à la tribu actuelle, comme le pense Faldermann. LEPTOMORPHA (2). Falderm. Col. ah ill. Bungio, etc. p. 70. Menton court, large, obtusément arrondi et presque tronqué au bout, bifovéolé sur sa face externe. — Languette subcarrée, oblique- qui, Studi entom. p. 238. — vicina,,subnitens,longkolUs, femorata, armata,acu- ticauda,consobrina.,l. L. Le Conte, Ann.ofthe Lyc. ofNew-York,V, p. 133; de la Californie mér. et des déserts des Rio Giia et Colorado. — cognata, Haldem. in Stansbury's Exped. to Utah; Appeud. C, p. 376; des bords du grand Lac-Salé. — sulcata, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 67; Missouri. (1) Esp. du Chili : N. ihoraclcus, ubdominalis, Eschscli. loc. cit. p. 13; le premier est représenté pi. 14, f. 7. — rugiceps, Curfis, Ti-ans. of tlie Linn. Soc. XIX, p. 4C8 (siibstriatus Dej., Sol). — elongatus, Genei, Mannerheimii, Solier in Baudi c Truipii, Studi entom. p. 273 et in Gay, Hist. d. Chile, Zool.V, p. 213. — Esp. du Mexique (?) : N. ebeninus, Solier in Baudi e Truqui, loc. cit. p. 269. (2) Nom employé, plusieurs années auparavant, par M. Curtis (Brit. Entom. VIII, pi. 3C5), avec la désinence masculine pour un genre de Diptères. — Il y a également un genre Leptomorpha, établi par 31. Chevrolat parmi les His- pides (in Dej. Cat. éd. 3, p. 390), mais dont les caractères n'ont pas encore été publiés. M. Guérin-Méneville (Icon.; Ins. texte p. 277) en a seulement décrit l'espèce typique. BIAPTIDES. 151 ment tronquée de chaque côté, en avant, profondément et triangulai- rement échancrée. — Dernier article des palpes labiaux oLconique, celui des maxillaires fortement s-écuriforme. — Labre saillant, un peu rétréci en arrière, arrondi, avec une échancrure étroite et profonde en avant. — Tête large, très-saillante, rétrécie en arrière, dilatée en avant, avec son bord antérieur largement mais médiocrement échanc'ré. — Yeux petits, étroits et transversaux. — Antennes longues, grêles, ;\ articles 1 en massue arquée, 2 très-court, 3 très-long, 4-7 allongés, cylindriques, égaux, 8-10 beaucoup pluscoiirts, obconiques, 1 1 ovalaire et acuminé. — Prothorax médiocrement convexe, en carré subéquilatéral, finement rebordé sur les côtés, tronqué à sa base, fai- blement échancré en avant. — Ecusson transversal, cilié. — Elytres oblongo-ovales, rétrécies à leurs deux extrémités, carénées latérale- ment, avec leurs épipleures très-larges, subdéprimées en avant, ren- flées en arrière, légèrement déhiscentes à leur extrémité. — Pattes lon- gues, grêles. — Les deux pénultièmes segments abdominaux forte- ment excavés de chaque côté. Le type du genre (i) est originaire du nord de la Chine, de taille moyenne, d'un noir peu brillant, avec les élytres sillonnées d'une manière presque obsolète. A en juger par la figure qu'en donne Fal- dermann, il a tout-à-fait le faciès de certaines Eleodes ; son labre échancré le rapproche même assez de ce genre ; mais ses antennes sont voisines de celles des Akis. Grodpe II. Embaphionides. Corps concave en dessus , scaphiforme, les bords latéraux du pro- thorax et des élytres étant foliacés et redressés; le premier étroite- ment et profondément échancré en avant, les secondes embrassant for- tement l'abdomen. — Tête engagée dans le prothorax jusqu'au-delà des yeux. Le genre Embaphion de Say, l'un des plus singuUers qui existe parmi les Ténébrionides, constitue ce groupe. Ses espèces ne peuvent se comparer qu'aux Eurychora de l'Afrique, dont elles exagèrent en- core la forme générale. Leur corps, en effet, a exactement l'aspect d'un bateau régulièrement ovale et abords minces et tranchants. Mais avec ce faciès étrange, ces insectes ont toute l'organisation des Blaptides, dont ils constituent seulement une forme aberrante. (1) L. chinensis, Faldern?. loc. cit. p. 71, pi. 2, i. 1, avec de nombreux dé- tails. 152 TÉNÉBRIONIDES. EMBAPfflON. Say, Journ. of the Acad. of Philad. Ul, p. 253. Menton trilobé en avant; sa partie médiane large, presque plane et suborbiculaire. — Derniep article des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires fortement sécuriforme. — Labre transversal, à peine échancré en avant. — Tète petite, allongée, rbomboïdale ; épistome confondu avec le front, assez saillant, trapéziforme et îronqué en avant. — Yeux transversaux , étroits et allongés. — Antennes assez longues, peu robustes, rà articles 3 aussi long que 4-5 réunis, 4-8 ob- coniques, décroissant graduellement, 9-10 plus gros, globuleux, per- foliés. Il aussi gros que 10, brièvement ovalaire. — Prothorax ample, transversal, plan sur le disque, ayant ses bords latéraux très-large- ment foliacés, subverticaux, profondément et étroitement échancré en avant, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs fortement pro- longés en arrière, et empiétant sur les éljtres. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres régulièrement ovales, foliacées et rebordées latéralement , mais moins que le prothorax. — Pattes assez longues, peu robustes; jambes hispides, arrondies; leurs éperons assez longs; tarses épineux au sommet de leurs articles et sur leurs bords en des- sous; le 1" article des postérieurs un peu plus court que le 4*. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Mésosternum déclive, un peu concave. Say, après avoir placé, avec doute, parmi les Akis l'espèce (E. mu- ricatum) typique du genre, frappe de ses formes bizarres, a proposé d'en former un genre à part, sous le nom d'EMBAPHioN, dont il n'a pas donné les caractères. C'est un insecte d'assez grande taille, d'un noir sale, et couvert en dessus de petites aspérités distantes, de cha- cune desquelles sort un cil roux. Say l'avait découvert à l'est et à peu de distance des Montagnes rocheuses. Récemment, M. J. L. Le Conte en a fait connaître une seconde espèce ( ' ) du Texas, plus allongée que la précédente, et dont les côtés du corps sont encore plus foliacés et plus verticaux. Ces deux insectes sont très-rares dans les collections, et aucun des auteurs récents qui ont traité des Ténébrionides, n'a fait mention du genre. (1) E. concavum, i. L. Le Conte, Proceed. of tlie Acad. of Philad. VI, p. 446. Le Blaps opaca de Say (loc. cit. p. 263) me paraît devoir constituer un genre nouveau, voisin de celui-ci, mais formant un troisième groupe dans la tribu actuelle, groupe intermédiaire entre les Blaptides vrais et celui-ci. Sa place n'est certainement pas parmi les Eleodes, où M. Melsheimer (Gat. of the descr. Col. of the Unit. Stat. p. 134) l'a introduit. ASIDIDGS. 153 TRIBU XVIII. ASIDIDES. Sous-menton muni ou non d'un pédoncule ('). — Languette cornée, ne dépassant pas ou que très-peu le menton, toujours échancrée; ses palpes insérés latéralement, plus ou moins près de sa base. — Mâchoires entièrement recouvertes, ou visibles seulement à leur base ; leur lobe interne muni d'un crochet corné. — Dernier article des palpes maxil- laires fortement sécuriforme. — Tète courte, presque toujours dépri- mée, engagée dans le prothorax, au moins jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome très-court, laissant le labre et les mandibules à découvert. — Antennes courtes, de 11 ou 10 articles; dans le premier cas, le il« petit et plus ou moins enchâssé dans le 10«. — Prothorax échancré en avant. — Ecusson assez grand, eu triangle rectiligne transversal. — Epipleures des élytres assez larges ; leur repli nul ou subobsolète. — Hanches postérieures ovalaires, fortement séparées et distantes des élytres en dehors ; éperons des jambes médiocres , généralement ro- bustes; tarses à peine canaliculés en dessous, fortement ciliés et épi- neux.— Saillie intercoxale de l'abdomen, large; ses deux pénul- tièmes segments échancrés en demi-cercle. — Episternums métatho- raciques larges; leurs épimères très-rarement (Scotinus) distinctes. — Epimères du mésothorax transversales, atteignant rarement les cavités cotyloïdes intermédiaires. Les Asidides forment un groupe très-naturel et que je conserve tel que Solier l'a établi, en en retranchant seulement le genre Anomali- pus (Heteroscelis) qui me paraît ne pas pouvoir leur être associé (t). La forme de leur tête sufTit à elle seule pour les distinguer des trois tribus qui précèdent , et celle de leurs antennes, de toutes celles qui restent encore dans la cohorte actuelle, sans parler de l'invisibilité to- tale ou partielle de leurs mâchoires. C'est ici qu'apparaît pour la dernière fois, dans la famille, ce carac ■ tère qui rapproche ces insectes do ceux de la section précédente. Ce- (1) Son existence dépend naturellement du plus ou moins de visibilité des mâchoires. On en voit à peine quelques vestiges quand celles-ci sont entière- ment recouvertes par le menton; mais, dans ce cas, il reste au moins des traces des deux fissures qui le séparent des dents latérales du sous-menton. (2) Ann. d. 1. Soc. entom. V, p. 403. Ce n'est pas sans quelques motifs plau- sibles que Solier a compris les Anomalipus dans la tribu. Ce sont des insectes d'un classement très-difficile; mais si on les place ici, ils entraînent à leur suite plusieurs autres genres (Gokopus,. Stizopus, etc.) qui se confondent peu à peu avec les Opatrum. Du reste, vouloir conserver dans une famille comme celle-ci la série naturelle des groupes, est une chimère irréalisable. 154 TÉNÉBRIONIDES. pendant il est rare que le menton recouvre à la fois les mâchoires et la languette. Cette dernière, quoique très-courte, est généralement un peu visible, et les premières sont presque aussi souvent cachées par les dents latérales du sous-menton, que par le menton lui-même. Les mandibules présentent un caractère qui joue un rôle assez im- portant dans la classification. 11 consiste en ce que ces organes lais- sent souvent entre eux et les dents latérales du sous-menton, un vide considérable qui laisse aux palpes maxillaires un jeu très-facile, et permet même fréquemment de voir en entier, ou peu s'en faut, le bord externe des mâchoires, quand elles sont fermées (<). Sauf une légère différence dans la forme de son épistome, la tète ne varie pas, et ne peut servir à caractériser les genres, non plus que les yeux, qui sont toujours très-allongés, étroits, fortement transversaux, et à peine sinués en avant. La fusion complète des deux derniers articles des an- tennes est assez rare, et dans ce cas le 11® devient entièrement spon- gieux et forme comme le couronnement du 10% dont le sépare une très-fine suture. Les cavités cotyloïdes intermédiaires sont légère- ment ouvertes au côté externe, et le vide qui en résulte est presque toujours rempli par les trochantins. J'ai déjà signalé plus haut l'ab- sence de ces pièces chez les Machla. La forme et la vestiture des tarses, qui sont différentes de celles qui existent dans les trois tribus précédentes, se retrouvent dans les trois qui suivent. Il est très-rare que ces organes présentent un vestige de sillon en dessous, et, quand il existe, ce sillon est ordinairement limité au sommet de leurs articles. Sauf un très-petit nombre d'espèces (par ex. Philolithus angulatus, Euschides bJaptoides) dont les téguments sont lisses et d'un noir pro- fond, comme ceux des Blaptides, les Asidides présentent en dessus une sculpture plus ou moins prononcée. Leurs élytres, en particulier, sont ordinairement âpres, granuleuses ou pourvues de côtes, souvent d'an réseau irrégulier. Un assez grand nombre d'entre eux sont revêtus d'une pubescence plus ou moins épaisse , parsemée quelquefois de touffes de petits poils. Tous, comme nos Asida européennes, sont des insectes lourds, lents dans leurs mouvements et lucifuges^ mais qui fréquentent plutôt les lieux secs et arides, que les souterrains et autres endroits analogues. On n'a encore décrit aucune de leurs larves. La tribu se divise naturellement en deux groupes, d'après l'absence ou la présence des trochantins intermédiaires. l. Trochantins intermédiaires nuls. Machudes. IL — — présents. Asidides vrais. (1) La découverte de ce caractère appartient à M. J. L.Le Conte (Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 445). Il est dû à ce que le bord inférieur des man- dibules est arqué et au peu d'épaisseur relative de ces organes. Quelque chose d'approchant existe chez les Akis et genres voisins; chez les Nyctéliides et les Piméliides, cette forme est constante. ASIDIDES. 15^ Groupe I. Alachlidei. Cavités cotyloïdes intermédiaires sans trochantins, embrassant étroi- tement les hanches. — Antennes de onze articles, reçues, au repos, dans des sillons prothoraciques. — Menton recouvrant complètement les mâchoires et la languette. Par le premier de ces caractères, ces insectes appartiennent à la section précédente; mais, à part cela, toute leur organisation est si évidemment celle des Asidides, comme l'a très-bien reconnu Solier, qu'on ne saurait les en séparer sans violer toutes les analogies. Les sillons dans lesquels se logent les antennes au repos, sont de pro- fondes rainures creusées sous les bords latéraux du pronotum. Je ne connais que le genre Machlx de Herbst, qui puisse rentrer dans ce groupe. MACHLA. Herbst, Die Kœfer, VIII, p. 152 (1) . Sous-menton sans pédoncule; ses dents latérales tronquées. — Menton en carré transversal, arrondi aux angles antérieurs et faible- ment échancré dans son milieu. — Palpes maxillaires robustes, leur dernier article en triangle subéquilatéral. — Mandibules laissant entre elles et le sous-menton un vide notable. — Labre rectangulaire, assez fortement échancré en avant. — Tète engagée dans le prothorax jus- qu'aux yeux inclusivement; épistome échapcré en demi-cercle. — Yeux tîès-allongés, transversaux. — Antennes courtes, hispides, à ar- ticles 2 très-court, 3 du double plus long, cylindrique, 4-5 plus courts, obconiques, 6-8 moniliformes, 9-10 transversaux, plus larges que les précédents, 10 petit, enfoncé dans le 11^. — Prothorax fortement con- ligu aux élytres, transversal, échancré en demi-cercle antérieure- ment, dilaté, anguleux et renflé sur les côtés en un fort bourrelet, bi- sinué à sa base. — Ecusson triangulaire. — Elytres courtes, peu convexes sur le disque, graduellement élargies et verticalement dé- clives en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, carénées latéralement ; leurs épipleures assez étroites, munies d'un reph très-étroit. — Pattes robustes, hispides et ciliées ; jambes antérieures terminées par une dent apicale externe; tarses presque d'égale longueur; le dernier article de tous notablement plus long que le 1^''; les intermédiaires courts, égaux. — Saillie prosternale plane, lanciforme, s'appuyant sur le mi'sosternum ; celui-ci subhorizontal, concave en avant. — Corps court et massif. (1) Syn Platynotus Fab. — Opatrum Oliv. — Asida Wiedem. 156 TÉNÉBRIONIDES. Ces insectes sont de la taille des Asida. Leurs téguments, d'un noir sale, sont ordinairement revêtus de petits poils squammiformes, aux- quels s'ajoutent, chez quelques espèces (par ex. vUlosa), de longs poils redressés , et plus ou moins abondants. Chaque élytre est munie de deux ou trois carènes, souvent tuberculées, ainsi que la carène laté- rale et les bourrelets latéraux de ces organes. Toutes les espèces sont propres au cap de Bonne-Espérance et peu communes dans les collections (i). Groupe II. Asidides vrais. Trochantins intermédiaires, distincts. — Antennes libres au repos. A l'exception des Asida, les huit genres qui suivent sont propres à l'Amérique. Celle du nord, dans ses régions centrales et occidentales, est la patrie de la plupart d'entre eux; dans celle du sud, ils se rédui- sent aux Cardigenius et aux Scotinus. La plupart de ces genres sont très-voisins les uns des autres, et établis sur des caractères d'une faible valeur. I. Antennes de onze art.; mâchoires rarement visibles à leur base. a Jambes antér. cylindriques ; leur angle apical externe non saillant. b Un vide notable entre les mandibules et le sous-menton. Elytres échancrées en arc à leur base : Microschatia. — tronquées ou sinuées — PhiloUthus. bb Mandibules et sous-menton subcontigus: Ologlyptus. an Jambes antér. comprimées; leur angle apical etterne saillant. Angles poster, du prothorax distincts : Pelecyphorus, Asida. — — nuls : Euschides. II. Antennes de dix art. ; mâchoires en partie découvertes. Jambes comprimées, terminées par une dent externe : Cardigenius. — arrondies : Scotinus. (1) Opatr. villosum^ Oliv. Entom. III, 56, p. 5, pi. 1, f. 2. — M. carinata, nodulosa, Herbst, loc. cit. p. 156, pi. 126, f. 9-iO.— As. pilosa, Wiedem. Zool. Mag. II, 1, p. 31 {viUosa?)—M.rauca, Duponti [serrata var.),Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. V, p. 478. Je ne connais qu'une partie de ces espèces, et il est possible que quelques- unes d'entre elles, possédant des trochantins intermédiaires, doivent rester parmi les Asidides vrais. Tel est le cas pour la Muchla rugosa de Herbst (loc. cit. p. 159, pi. 126, f. 11), qui est, en outre, dépourvue de sillons prothoraci- ques pour la, réception des antennes^ et pour une espèce connue dans les collec- tions de Paris, sous le nom de M. Buquefii. Toutes deux doivent former, dans les Asidides vrais, un genre nouveau dans lequel rentreront plusieurs espèces inédites. ASIDIDES. iS7 MICROSCHATIA. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. Y, p. 474. Genre à peine distinct des Philolithus qui suivent, et n'en différant essentiellement qu'en ce que les élytres embrassent faiblement l'ab- domen, et sont conjointement et assez fortement échancrées à leur base pour recevoir celle du prothorax, qui est largement lobée et ar- rondie. Solier, qui n'a connu aucune espèce de Philolithus, a comparé ces insectes aux Pelecyphorus ; il n'en avait vu, du reste, qu'une espèce. Récemment, M. J. L. Le Conte en a publié trois autres (•). Leur dis- tribution géograpliique est la même que celle du premier des genres en question; mais ils sont généralement plus petits, de forme plus ramassée, et leurs élytres sont plus rugueuses. La plupart ont un faciès singulier et fort laid. PHILOLITHUS (2). Dents latérales du sous-menton larges, tronquées ou échancrées, séparées des mandibules par un vide notable. — Menton transversal, évasé en "avant, puis obliquement rétréci et plus ou moins échancré, cachant les mâchoires et en grande partie la languette. — Dernier ar- ticle des palpes maxillaires en triangle, le plus souvent transversal. — Labre rectangulaire, échancré en avant. — Tête en général anguleuse au niveau des antennes ; épistome court , brusquement rétréci et échancré. — Antennes médiocres, hispides, à article 3 plus long que 4-8, ceux-ci obconiques ou submoniliformes, 9-10 ou 9 seulement plus larges qu'eux, transversaux ou non, 11 petit, engagé dans le 10". — Prothorax de forme variable, plan sur le disque, rebordé latérale- ment, tronqué ou un peu échancré à sa base, avec ses angles posté- rieurs distincts, échancré en arc de cercle antérieurement. — Ecusson triangulaire. — Elytres de forme variable, tronquées à leur base, ca- rénées latéralement {angulafus excepté) ; dans ce cas leurs épipleures larges, avec [carinatus, confluens) ou sans repli. — Pattes assez lon- gues; jambes arrondies, les antérieures sans dent apicale externe; !*'■ et dernier article des tarses de longueur relative variable. — Epi- (1) M. punctata, Solier, loc. cit. p. 475, pi. 11, f. 22; Mexique (?).— inœ- qualis, puncticoUis, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 129; Californie. — contorta,J. L.Le Conte, Proceed.of the Acad. of Philad.VI, p.446; Texas. (2) Syn, Pelecyphorus, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V* p. 127. 158 TÉNEBRIONIDES. sternums métathoraciques arrondis au côté interne. — Saillie proster- nale recourbée ou déprimée en arrière. — Corps glabre, rarement vil- leux, plus ou moins allongé. Solier n'a connu aucune des espèces de ce genre, qui ont toutes été découvertes dans les régions occidentales de l'Amérique du nord, par M. J. L. Le Conte. Ce savant entomologiste les a placées parmi les Pe- LECTPH0RU3. EUes en sont en efTet très-voisines, et n'en diffèrent essen- tiellement que par leurs jambes antérieures, aussi arrondies que les autres, et dont l'angle apical externe est complètement effacé. Ce caractère, assez faible, est absolument le seul qui les distingue du genre en question. Ce sont des insectes de grande taille, de formes souvent bizarres, mais du reste tellement variables sous ce rapport, qu'il est impossible d'en rien dire de général. Quelques-uns {carinatus, confluens] ontuTie ressemblance assez prononcée avec les Akis; un autre {angulatus) a complètement le faciès de certaines Eleodes; tandis que la plupart sont glabres, il en est un {hirsutus) qui est hérissé de toutes parts de longs poils roux, etc. Le genre est répandu depuis le Texas jusqu'en Californie, et l'un des plus caractéristiques de la Faune de l'Amérique du nord , en fait deTénébriomdes(i)- OLOGLYPTUS (2). Dents latérales du sous-menton trigones, obtuses, presque contiguës aux mandibules. — Menton transversal, évasé, et débordant en dehors le sommet des dents latérales du sous-menton, faiblement sinué ou tronqué en avant, cachant les mâchoires et la languette. — Dernier article des palpes maxillaires en triangle suhéquilatéral. — Labre transversal, entier. — Tète et antennes des Philolithus. — Prothorax presque aussi long q\ie large, cordiforme, légèrement rebordé sur les côtés, tronqué ou un peu bisinué à sa base', avec ses angles posté- rieurs rectangulaires. — Ecusson à peine distinct. — Elytres pas plus (1) Je ne connais que quelques-unes des espèces suivantes, et il est possible que plusieurs soient de vrais Pelecyphorus. — P. angulatus, de San-Diego en Californie ; hispidulus, hirsutus^ paralleliis, marrjinatus, confluens, carinatus, obsoletus, muricatulus, des déserts du Gila et du Colorado; J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York V, p. 127. — elatus, sordidus, J. L. Le Conte, Proceed.of the Acad. of Pbilad. VI, p. 445; des frontières du Texas et du Nou- veau-Mexique. — rimatusj difformis, J. L. Le Conte, ibid. VII, p. 223; même pays. (2) Syn. Stekosides, Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. V, p. 484; nom trop voi- sin de celui de Stenosis de Herbst^ et presque identique avec celui de Steno- SIDA, imposé par Solier lui-même à un genre de Tentyriides (Voyez plus haut, p. 62). Il peut d'autant mieux être changé, qu'il donne une idée inexacte des espèces du genre, qui ne sont rien moins que sveltes. — Asida Say. ASIDIDES. (o9 larges que la base du prothorax, en avant, avec les épaules oLtuses [gra- ciîiformis), ou rectangulaires [anastomosis], oblongo-ovales, assez con- vexes, carénées latéralement; leurs épipleures assez larges, sans repli. — Pattes médiocres; jambes arrondies : l'angle apical externe des an- térieures brièvement dentiforme; les autres grêles; dernier article des tarses postérieurs plus long que le 1". — Prosternum recourbé en arrière des hanches antérieures. — Parapleuresmétathoraciques très- larges, arrondies au côté interne. — Corps villeux, oblong. Ces insectes, très-voisins également des Philolithus, s'en distin- guent par leur menton appuyant ses angles sur les dents latérales du sous-menton, et l'absence de vide entre ces dernières et les mandibu- les. Sous le rapport de la sculpture et de la vestiture des téguments, ils se rapprochent des Asida grisea, sabidosa, et espèces voisines. On n'en connaît que deux espèces de moyenne taille, l'une (S. graci- liformis Sol.) originaire du Mexique, l'autre découverte, il y a long- temps, par Say (i),dansle voisinage des Montagnes rocheuses, et que Solier n'a pas connue. PELECYPHORUS. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. V, p. 467. Genre très-voisin des Asida qui suivent, et n'en différant que par les faibles caractères que voici : Prothorax presque plan, plus ou moins cordiforme, étroitement aminci et rebordé sur les côtés, fortement échancré en arc antérieu- rement; sa base tantôt coupée carrément, avec ses angles non saillants [mexicanus), tantôt {foveolatus) échancrée en arc, avec ses angles aigus et spinif ormes, mais n'empiétant pas sur les élytres. — Celles-ci ré- trécies et de la largeur du prothorax en avant, s'élargissant peu à peu, puis rétrécies de nouveau, et fortement déclives en arrière. Cette forme du prothorax et des élytres donne à ces insectes un fa- ciès différent de celui des Asida, et c'est là tout ce qui les en sépare, quoi qu'en dise SoUer (2). Comme chez beaucoup de ces dernières, il (1) Asida anastomosis, Say^ Journ. of the Acad. of Philad. 111, p. 256. (2) Suivant lui, ils s'en distingueraient par le dernier article des palpes maxillaires plus transverse et irrégulier^ les articles 4-8 des antennes plus cy- lindriques, les articles intermédiaires des tarses postérieurs beaucoup plus courts, enfin par leurs prosternum et mésosternum pouvant s'appuyer l'un sur l'autre, sans intervalle entre eux dans le bas. Ce dernier caractère est complè- tement inexact, et les autres ne sont vrais que pour certaines espèces; le Pel. foveolatus, par exemple, a les palpes maxillaires et les tarses des Asida, et il en est de même, pour ces derniers organes, de Vasidioides que Solier com- prenait dans le genre. Non-seulement il a omis de dire que les jambes anté- rieures des Pelecyfhorus sout uq peu comprimées et saillantes en dehors à 160 TÉNÉBRIONIDES. existe un vide notable entre leurs mandibules et le sous-menton, e leurs jambes antérieures sont médiocrement comprimées , avec leur tranche externe arrondie. Dans ces termes, le genre ne comprend plus que deux {mexicanus, foveolatiis) des quatre espèces que Solier y a comprises (i). Toutes deux sont de la taille des plus grandes Asida et ont une sculpture analogue ; les élytres de l'une [mexicanus) étant couvertes d'un réseau saillant très-irrégulier ; celles de l'autre {foveolatus) de côtes qui se re- joignent en arrière et sont réunies entre elles par des élévations trans- versales. Ces insectes sont du Mexique. ASIDA. Latr. Hist. nat. d. Crust. et d. 1ns. X, p. 269 (2). Dents latérales du sous-menton grandes, triangulaires, laissant souvent entre elles et les mandibules un vide notable. — Menton évasé dans ses deux tiers basilaires, puis rétréci obliquement, et plus ou moins fortement, mais assez étroitement échancré, recouvrant les mâchoires, sauf parfois à leur base [i). Languette à peine visible, fortement échancrée. — Palpes maxillaires robustes ; leur dernier ar- ticle fortement sécuriforme, subéquilatéral. — Labre transversal, lé- gèrement arrondi et à peine sinué en avant. — Tête anguleuse au niveau des antennes ; épistome tantôt brusquement, tantôt peu à peu rétréci en avant, échancro en demi-cercle. — Antennes courtes, peu ou médiocrement robustes, hispides, à articles 2 très-court, 3 allongé, 4-9 tantôt ob coniques et décroissant peu à peu, tantôt submonilif or- mes, 10 plus large qu'eux, en général transverse, 11 subglobuleux, subovalaire ou transversal, plus ou moins engagé dans le 10^ — Pro- thorax assez ample, le plus souvent transversal, fortement échancré en leur extrémité externe, mais dans son tableau synoptique des genres du groupe, il dit que ces organes sont entièrement filiformes, erreur difficile à com- prendre. (1) Des deux autres, l'une américaine (asidioides) est pour moi une Asida très-voisine, mais bien distincte de Vopaca de Say; l'autre du Cap {capensis) présente à peino quelques caractères qui permettent de l'exclure du même genre^ et, à mon avis, elle doit y rentrer. (2) Syn. Opatrum Fab., Herbst, Oliv., etc.— Pimelia Fab., Panz. — Platy- NOTUS Fab. — Tenebri» Geofl'r., De Géer. — Silpha Linné. (3) Solier (Ann. d. 1. Soc. entom. V, p. 408), dans sa formule caractéristique du genre, dit, d'une manière générale et sans faire aucune exception, que le menton laisse un vide peu notable de chaque côté. Bien loin d'être la règle, ce cas est très-rare et pourrait bien être accidentel. J'ai, en effet, sous les yeux des exemplaires de la^rwea et d'une demi-douzaine d'autres espèces, où il existe d'un côté et pas de l'autre. En tous cas, ce vide est si peu de chose, qu'on peut à peine le regarder comme une exception. ASIDIDES. 161 demi-cercle en avan t, aminci, arrondi et rebordé sur les côtés, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs arqués et empiétant plus ou moins sur lesélytres. — Ecusson en triangle transversal rectiligne. — Ely très aussi larges que le prothorax à leur base, ovalaires ou oblongues, le plus souvent convexes^ carénées sur les côtés; leurs épipleures assez larges, sans repli. — Pattes médiocres; jambes antérieures trigones, obtuses ou tranchantes en dehors, dans leur moitié terminale, avec leur angle apical externe saillant et aigu ; tarses assez longs, leur dernier article plus grand que le i". — Saillie prosternale large, plane, cunéi- forme ou lancéolée en arrière , et dépassant les hanches antérieures. — Mésosternum décUve, plan ou concave. — Episternums métathora- ciques arrondis au côté interne. Genre riche en espèces, mais d'une étude difficile, par suite de la grande ressemblance que la plupart ont entre elles, et des modifica- tions auxquelles elles sont sujettes, sous le rapport de la vestiture et de la sculpture des téguments (i). Sous ce point de vue, elles se parta- gent en deux sections assez tranchées, les unes étant revêtues d'une pubescence fauve grisâtre, avec les élytres couvertes de lignes sail- lantes, sinueuses, réticulées ou interrompues, tandis que les autres sont glabres ou peu s'en faut, et présentent sur les élytres des côtes plus ou moins régulières. C'est à la première de ces catégories qu'appartient l'espèce typique {grisea), insecte commun dans toute l'Europe tempérée. Celles de la seconde sont exclusivement confinées en Ecpagne et dans le nord de l'Afrique. Dans l'ancien continent, en dehors de la Faune méditerranéenne, on (1) Solier (loc. cit. p. 415) en décrit 42 espèces, dont un grand nombre ne sont très-certainement que des variétés; sa synonymie de celles des anciens au- teurs est en outre peu exacte. Voyez à ce sujet Erichson in Wiegm. Archiv, 1837, II, p. 300. En dehors de son travail, les suivantes existent dans les auteurs: Esp. européennes ; A. Solieri, Gêné, Ins. Sard. fasc. I, p. 37, pi. 1, f. 28; glacialis, rustica, Combœ, fasc. 2, p. 29, pi. 2, f. 1, 10; Sardaigne. — granulifera, Ciie- vrol. Rev. Zool. 1840, p. 16; Asturies. — setulifera, du Monténégro; lineato- collis, terricolUj de Dalmatie ; Kùster, Die Kœfer Europ. XVI, 25-27.— luciuosa, inquinafa, cincta, marginicollis, pygmœa, hebes, Rosenli. Die Thier. Andalus. p. 193; Andalousie. — Esp. d'Algérie : A. miliaris {lœvigata F. 9), serpigi- nosa, Ericiis. in Wagners Reisc III, p. 179. — complanataj lapklaria, Lucas, Explor. d. l'Alger ; Entom. p. 322, pi. 29, f. 1, 3. — Esp. du Cap : A. caryo- phyllea, Wiedem. Zool. Magaz. II, 1, p. 32. — holosericea, Gerniar, Ins. Spec. nov. p. 139; patrie douteuse. — Esp. de l'Australie : A. serricoUis, Hope, Trans. of the entom. Soc. IV, p. 108 (an huj. gêner.?). Quant aux espèces américaines, outre le Pelecyphorus asidioides de Solier (loc. cit. p 471, pi. 11^ f. 17), dont il faudra naturellement changer le nom spécifique, je ne connais que la suivante : Asida opaca, Say, Journ. of the Acad. of Philad. III, p. 254; des Montagnes rocheuses. Coléoptères. Tome V. H 162 TÉNÉBRIONIDES. ne connaît, outre la gnsea, qu'une espèce de Sibérie {sibirica Sol.) et plusieurs du Cap, pour la plupart inédites. Le genre existe aussi dans l'Amérique du nord. EUSCfflDES. J. L. Le Conte, Ann. of (he Lyc. of New-York, V, p. 127 (1). Dents latérales du sous-menton larges, écliancrées, avec leur angle interne aigu, séparées des mandibules par un intervalle considérable. — Menton laissant à découvert la base des mâchoires , très-évasé et largement échancré en avant, avec ses angles antérieurs arrondis. — Languette à peine saillante, profondément bilobée. — Labre subtrans- versal, fortement échancré; ses lobes arrondis. — Tète faiblement di- latée au niveau des antennes; épistome court, graduellement rétréci et à peine échancré en demi-cercle. — Antennes médiocres, assez ro- bustes et ciliées, déprimées et peu à peu élargies à leur extrémité, à articles 2 court, 3 aussi long que 4-5 réunis, 4-10 carrés, graduellem.ent transversaux, subperfoliés, 1 1 petit, transversalement ovalaire, à peine engagé dans le lO''. — Prothorax transversal, convexe, marginé, re- bordé et régulièrement arrondi sur les côtés, échancré en arc de cercle en avant, largement saillant et arrondi à sa base, avec ses angles pos- térieurs très-obtus ou arrondis. — Ecusson assez grand, en triangle rectiligne. — Elytres assez convexes, oblongo-ovales, rétrécies et échancrées en arc à leur base, à peine carénées sur les côtés; leurs épi- pleures assez larges, sans repli. — Pattes assez longues; jambes his- pides; les antérieures faiblement trigones, avec leur angle apical externe saillant; i^^ article des tarses postérieurs plus court que le 4^. — Sailhe prosteruale recourbée en arrière. — Mésosternum déclive, plan. — Corps glabre, oblong. Des trois espèces ( costata^ subpilosa, blapsoides ) que Solier a com- prises dans ce genre, je ne connais que la dernière (2), et c'est d'après elle que je donne les caractères qui précèdent. Les deux autres ne pourront lui être associées qu'autant que leurs organes buccaux et leur prothorax présenteront une structure semblable. La même obser- vation s'applique à (luelques autres qu'on a récemment rapportées au genre (3). (1) Syn. Stekomorpha, Solier, Ann. d. ï. Soc. entom. V, p. 487; nom appli- qué antérieurement par Dejean, avec la désinence masculine, à un genre de Carabiques; voyez tome I, p. 365. Il est aussi mal choisi que celui de Stekosides qu'on a vu précédemment, ces insectes étant d'un faciès massif. (2) Figurée par Solier^ loc. cit. pi. 12, f. 12. (3) M. J. L. Le Conte y rapporte les Asida opaca et polita de Say (Journ. of Ihe Acad, of Philad. III, p. 254), des plaines à l'est des Montagnes rocheuses; ou vient de voir que la première est une Asida. — Lui-môme en a décrit deux ASIDIDES, 163 L'Euschides blapsoides est un assez grand insecte du Mexique, de forme oblongo-ovale, d'un noir légèrement brillant, vaguement et fi- nement pointillé en dessus, avec des rides superficielles sur les élytres. Les autres espèces décrites en difi'èrent sensiblement, et si on les laisse dans le genre, celui-ci sera aussi variable sous le rapport des formes et de la sculpture des téguments que les Philolithus, dont il a la distri- bution géographique. CARDIGENIUS. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entoni. V, p. 492. Dents latérales du sous-menton échancrées, avec leur angle interne un peu saillant, séparées des mandi])ules par un vide notable. — Menton transversal, cordiforme, très-fortement rétréci à sa base, bilobé, avec ses lobes arrondis, laissant la base des mâchoires à découvert. — Languette légèrement saillante, profondément échancrée en demi- cercle. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire et tronqué au bout ; celui des maxillaires assez fortement sécuriforme. — Labre un peu échancré en avant. — Tète subverticale ; épistome séparé du front par un sillon arqué, très-marqué, brusquement rétréci et sinué en avant. — Antennes courtes , hispides, de dix articles : 2 très-court, 3 aussi long que 4-5 réunis, renflé au bout, 4-S égaux, obconiques, 6-8 subglobu- leux, 9 plus large que long, 10 plus gros, transversalement ovalaire. — Prothorax non contigu aux élytres, transversal, convexe, fortement arrondi et rebordé sur les côtés, médiocrement échancré en avant, largement arrondi à sa base, avec ses angles non saillants. — Ecusson assez grand, en triangle transversal. — Elytres convexes, brièvement ovalaires, un peu plus étroites que le prothorax et échancrées à leur base, carénées latéralement; leurs épipleures étroites, sans repli. — Pattes courtes; cuisses comprimées; jambes fortement ponctuées, denticulées en dehors, triangulaires, terminées par une dent très- forte et aiguë aux antérieures, anguleuse aux quatre postérieures ; tarses médiocres ou assez longs, hispides, un peu comprimés, leur 1" article plus court que le dernier. — Mésosternum déclive. — Sailhe prosternale recourbée en arrière. — Corps ovalaire, convexe, glabre. Ce genre me paraît représenter , dans l'Amérique du Sud, les Eus- CHinES de celle du Nord, qui précèdent, et s'en distingue essentielle- ment par la structure des antennes et celle des pattes, sans parler d'autres points secondaires. Ses espèces sont répandues depuis le Chili jusque dans le Brésil méridional; mais jusqu'à présent il n'y a de dé- espèces nouvelles : Eusch. obavaia, Ann. of the Lyc. of New-York, loc.cit.,des bords du Rio Gila; et E. lirata, Proceed. of the Acad. of Philad. VII, p. 223; du Nouveau-Mexique. 164 TÉIfÉBRIONIDES. crites que les deux (i) publiées parSolier. Toutes sont de la taille des AsiDA, d'un noir assez brillant, ponctuées sur le prothorax, plus ou moins âpres sur les élytres, avec des nervures irrégulières sur ces or- ganes. SCOTINUS. KiRBY, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 415 (2). Dents latérales du sous-menton larges, échancrées, avec leur angle interne parfois [quadricolUs] très-saillant; un vide assez grand entre elles et les mandibules. — Menton transversal, très-fortement évasé et largement échancré en avant, laissant les mâchoires en grande partie libres. — Languette assez saillante, profondément échancrée en demi- cercle. — Palpes maxillaires robustes, leur dernier article fortement sécuriforme. — Labre saillant, arrondi et plus ou moins échahcré en avant. — Tête excavée sur le front, fortement dilatée et relevée au- dessus des antennes; épistome brusquement rétréci et échancré en arc de cercle. — Yeux assez saillants et fortement granulés. — An- tennes courtes, assez robustes, très-hispides, de dix articles : 2 très- court, 3 aussi long que les deux suivants réunis, 4-9 devenant gra- duellement moniliformes, subperfoliés, 10 plus gros et transversal. — Prothorax contigu aux élytres, transversal ou non, plus ou moins ré- tréci en arrière, fortement caréné , et parfois rebordé sur les côtés, profondément échancré en demi-cercle antérieurement, bisinué ou subtronqué à sa base, avec ses angles aigus. — Ecusson trigone. — Elytres réguUèrement ovales ou rétréçies à leur base , échancrées et pas plus larges que le pro thorax en avant, planes sur le disque, dé- clives et sinuées de chaque côté en arrière, carénées latéralement; leurs épipleures très-larges, subA'erticales, avec un repli subobsolète. — Pattes longues et peu robustes; jambes arrondies, hispides, ainsi que les tarses; le l^"" article de ceux-ci aussi long que le dernier. — Saillie prosternale fortement recourbée en arrière. — Mésosternum sub- vertical, plan {crenicoUïs) ou excavé {quadricoUïs). — Corps épais, to- menteux en dessus. Insectes originaires du Brésil, où ils représentent à la fois les Pele- CYPHORUS de l'Amérique du Nord, et les Asida d'Europe. On les ren- contre dans les endroits sablonneux de ce pays, marchant lentement ou cachés sous les feuilles ou les troncs d'arbres renversés. Leurs espèces décrites s'élèvent à une demi-dc»uzaine en ce moment (;^). (1) C. cicatricosus, Solier, loc. cit. p. 491, pi. 12, f. 18; du Cliili; laiicollis; pairie non indiquée; mais probablement du Brésil méridional. (2) Syn. AsiDA et Opatrum, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 56,57. (3) S. crenicollis, Kirby, loc. cit. pi. 21_, f. 14. — quadricolUs^ tuberculahis (brasiliensis, Guérin-Ménev. Icon.; Ins. pi. 29, f. 9), crucifer, Eschsch. Zool. NYCTÉLIIDES. 1C5 TRIBU XIX. NYCTÉLIIDES. Sous-menton muni d'un large pédoncule, peu saillant^ échancré ou sinué et presqiie toujours fendu dans son milieu. — Languette cornée, visible ou non, échancrée en avant; ses palpes insérés latéralement à sa base. — Mâchoires découvertes; lenv lobe interne muni d'un cro- chet corné. — Dernier article des palpes maxillaires légèrement trian- gulaire. — Mandibules séparées du sous-menton par un vide notable. — Labre saillant, assez petit, étroitement échancré en avant. — Tête courte, déprimée, engagée dans le prothorax au moins jusqu'au bord postérieur des yeux ; épistome très-court, laissant le labre et les man- dibules à découvert. — Antennes de onze articles, le dernier libre. — Prothorax aussi large que les élytres à sa base^ échancré en avant. — Ecusson presque toujours indistinct. — Epipleures des élytres larges; leur repli variable. — Hanches postérieures plus ou moins fortement séparées, rapprochées des élytres en dehors; éperons des jambes mé- diocres, en général robustes ; tarses non canaliculés en dessous, ciliés ou épineux. — Sailhe intercoxale de l'abdomen large et arrondie en. avant; les deux pénultièmes segments de celui-ci un peu échancrés en demi-cercle. — Episternums métathoraciques médiocrement larges, arrondis au côté interne ; leurs épimères nulles. — Epimères métatho- raciques médiocres, transversales, complétant les cavités cotyloïdes intermédiaires. Insectes intermédiaires entre les Asidides et les Piméliides qui sui- vent. Leurs mâchoires entièrement découvertes et la structure de leurs antennes ne permiettent pas de les confondre avec les premières. Ils se distinguent des secondes par un ensemble de particularités dont les principales sont : la forme de leur labre, leur tête plus petite, nullement renflée en arrière; leurs antennes plus courtes, plus ro- bustes, et qui n'ont aucune tendance à former une massue terminale ; leur prothorax aussi large que les élytres, et presque toujours plan en dessus; leur écusson en général nul et qui, lorsqu'il existe, n'est ja- mais transversal; enfin le repli épipleural de leurs élytres qui, très- souvent se dilate brusquement à sa base^ comme chez les Praocides. La tribu est exclusivement propre à l'Amérique du Sud ( i ), où elle Atlas, Heft IV, p. 14; le premier est Cguré pi. 18, f. 8. — As. platynotos, picfa, Opatr. grammiciim [quadricollis?) Perty, loc. cit. pi. 12, f. 2-4. (1} Une seule espèce {Psectrascelis subdepressus) est indiquée dans les au- teurs comme originaire du Mexique ; mais cet habitat est très-probablement fautif. 166 TÉNÉBRIONIDES. me paraît remplacer les Piméliides qui n'y ont pas un seul représen- tant. La Patagonie , le Chili , la république Argentine , Bolivia et le Pérou forment l'aire de sa distribution géographique. Jusqu'ici au- cune espèce n'a été découverte en dehors de ces limites. La taille de ces insectes est presque toujours au-dessus de la moyenne et ne descend jamais au-dessous. Mais leurs habitudes sont plus voi- sines de celles des Piméhides que de celles des Asidides, la plupart étant assez agiles (i). La sculpture et la vestiture de leurs téguments varient beaucoup. Je conserve ce groupe tel que Solier l'a établi (2), en y ajoutant seu- lement les GyriosgmI'S qii'il avait placés parmi ses Blapsites. L Languette libre en entier : Gyriosomvs. IL — totalement ou en grande partie invisible. a Saillie prosteraale et mésosternum conligus. 6 Jambes antérieures comprimées ; leur angle apical externe saillant : Nyctelia. bb Jambes antérieures arrondies. c Elytres carénées latéralement : Epipedonota. ce — arrondies — Leur repli épipleural distinct : Cerostena. — nul : Psectrasceîis. a a Saillie proslernale recourbée en arrière. d Prothorax sans saillies latérales. Epistome confondu avec le front : Mitragenius. — séparé du — par un sillon : Auladera. dd Prothorax muni de saillies latérales : En/omodercs. GYRIOSOMUS. Guérin-Ménev. Mag.d. Zool; Ins. 1834; Mêlas, p. 6 (3). Menton transversal, quadrangulaire ou trapéziforme, tronqué, rare- ment sinué en avant. — Languette bilobée, entièrement à découvert. — Dernier article des palpes maxillaires assez fortement sécuriforme. — Labre fortement échancré, ses lobes arrondis. — Tête lisse; épis- tome largement échancré. — Antennes médiocres, robustes, très-his- pides, à articles 3 un peu plus long que 4, 4-6 ou 4-7 obconiques, dé- (1) J'ai donné autrefois (Ann. d. Se. nat. XX, p. 277) sur celles d'un assez grand nombre d'espèces des détails auxquels je renvoie le lecteur. (2) Ann. d. 1. Soc. entom. V, p. 303. (3) Syn. Brachygeniiis, Solier in Dej. Cat. éd. 2, p. 186, et 3, p. 206; olim. — Nyctelu Gray. NYCTÉLIIDES. 167 croissant un peu, 6-10 ou 7-1 0 subglobuleux, perfoliés, 1 1 un peu plus petit que 10, ovoïde et acuminé. — Prothorax transversal, plus ou moins convexe sur le disque, rétréci en arrière et en avant, arrondi et assez largement rebordé sur les côtés, fortement bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs très-saillants et embrassant les élytres, pro- fondément échancré en arc antérieurement, — Ecusson distinct, en triangle aigu et transversal. — Elytres le plus souvent largement elliptico-ovales et convexes, fortement déclives en arrière, carénées la- téralement ; leurs épipleures larges, avec un repli assez étroit, remon- tant au niveau des épaules. — Pattes longues; jambes âpres et his- pides, arrondies et un peu évasées au bout; tarses hérissés de cils épi- neux; le l**" article des quatre postérieurs plus long que le dernier. — Prosternum et mésosternum variables; le 1*'' tantôt recourbé^ tantôt saillant en arrière; le second déclive et plan, parfois excavé. Solier (>), se basant sur la saillie delà languette, a, comme je viens de le dire, placé ce genre dans sa tribu des Blapsites. Mais toute l'or- ganisation de ces insectes est celle des Nycléliides, y compris leur lan- guette elle-même qui, très-probablement, pendant la vie, doit pouvoir se retirer en partie derrière le mentoft. J'ai sous les yeux des exem- plaires de plusieurs espèces chez lesquels elle ne fait qu'une saillie médiocre au-delà de ce dernier. Leurs tarses suffiraient à eux seuls pour démontrer qu'ils sont étrangers au groupe en question. Les Gyriosomus sont de grands et remarquables insectes, pour la plupart d'un noir assez brillant et glabre, avec des sillons obliques plus ou moins nombreux sur chaque élytre, sillons remplis de poils blancs, courts et couchés. Jusqu'ici ils paraissent être exclusivement propres au Chili (2). Une seule espèce (3) décrite comme originaire du Pérou, semble ne pas appartenir au genre. NYCTELIA. Latr. Fam, nat. p. 375 (4). Menton évasé, subcordiforme, fortement échancré en avant. — Lan- guette invisible. — Dernier article des palpes maxillaires triangulaire, (1) la Baudi e Truqui, Studi entoni. p. 357 et in Gay^ Hist. d. Chile; ZooI.V, p. 217. (2) G. Luczotii, Clievrol. in Guérin-Ménev. Iconogr.; Ins. pi. 28, f. ^.—Nyctel. Hopei, Gray in GrifBth, Anim. Kingd.; Ins. pi. 50, f. 6. — G. lœvigatus, im- pressus, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. loc. cit. p. 6. — Bridgesii, marmoratus, elongatus, Waterli. Ann. and Mag. of nat. Hist. XII, p. 258. — VF/i«7e«, Waterh. ibid. XIIL p. 50. — semiptinctatus , carinatus, Solier in Baudi e Truqui, Studi entom. p. 364. — incertus, planatus, parvus, Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 218. (3) G. lineatus, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. loc. cit. p. 7. (4) Syn. ZoPHOsis, Germar, Ins. Spec. nov. p. 331, 168 TÉNÉBRIONIDES. fortement cchancré en demi-cercle. — Tête lisse; épistome un peu déprimé, — Antennes médiocres, peu robustes, hispides, à articles 3 pas beaucoup plus long que 4, 4-S obconiques, décroissant et grossis- sant peu à peu, 9-10 plus gros, subglobuleux, perfoliés, H plus petit que 10, ovoïde et obtus ou acuminé au bout. — Pro thorax trans- versal, subquadrangulaire ou rétréci en avant, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs embrassant les élytres, les antérieurs saillants. — Ecusson en triangle rectiligne, parfois nul. — Elytres ovalaires, tantôt peu, tantôt très-convexes, rétrécies et souvent prolongées en arrière, carénées latéralement ; leur repli épipleural fortement et brusquement élargi à sa base, effacé en arrière. — Pattes hérissées de quelques longs poils fins; jambes antérieures légèrement trigones, tranchantes et plus ou moins denticulées sur leur bord externe, avec leur angle apical externe saillant et dentiforme; les autres arrondies, évasées au bout, munies de quelques aspérités ; tarses allongés, gla- bres, épineux en dessous, sur les côtés et au sommet de leurs articles; le l^"' de tous aussi long que le dernier. — Prosternum large, plan, parfois bisillonné, arrondi en arrière et s'appuyant sur le mésoster- num; celui-ci plan, troncjué en.avant. — Corps glabre. • Ce genre est essentiellement distinct de tous ceux qui suivent, par la saillie de l'angle apical externe des jambes antérieures et la vesti- ture des tarses. Latreille l'a établi uniquement sur le Zophosis nodosa de Germ,ar, et Solier n'a connu également que cette espèce, qui est propre au litto- ral atlantique delà république Argentine (i). C'est un insecte de taille moyenne pour ce groupe, médiocrement convexe, et dont les élytres, peu dilatées latéralement, sont assez fortement striées, avec les inter- valles entre les sti-ies ridés et plus ou moins interrompus. Mais de- puis, on a découvert, tant en Patagonie qu'au ChiU, un grand nombre d'espèces (2) beaucoup plus grandes, plus larges et plus convexes, lisses (1) Cet insecte est ordinairement tout noir; mais il y a des variétés à pattes brunes ou d'un jaune ferrugineux, sur l'une desquelles Latreille a établi saA^ hrunnipes, dan? le Diction, class. d'Hist. nat. XIlî, p. 575. Solier indique l'es- pèce comme se trouvant à Buenos-Ayres et au Chili; mais jamais, que je sache, elle n'a été rencontrée dans ce dernier pays. Je doute même qu'elle se trouve aux environs de Mendoza, comme le dit M. Wateriiouse (Proceed. of tlie Zool. Soc. 1841, p. 116); du mSins ne l'y ai-je jamais vue pendant Tassez long sé- jour que j'ai fait dans cette ville. (2) N. lœvis, iransversosulcata, du Chili bor.; plicaia, Solieri, Barwlnii, Fitz-Boyi, granulata, puncticoUis, de Patagonie; subsulcata, de Mendoza; Saundersii, rugosa, Wcstivoodii, Stcphensii, Ncivporlii, Guerinii, sulckollis, angustata, de Paîagonie; Waterh. Proceed. of the Zool. Soc. 1811, p. 105, et Ann. and Mag. of nat. Hist. X, p. Vj'i.—Bremci, Waterh. Ann. and Mug. ot nat. Htsl. XIU, p, 48; patrie non indiquée. — caudata, undatipennis, granulata, corrugata (an huj. gêner.?), Curtis, Trans. of the Linn. Soc. XIX, p. 462^ NYCTÉLIIDES. 169 OU rugueuses, espèces dont quelques-unes ressemblent tellement à des Gyriosomus, qu'on croirait, au premier coup-d'œil, qu'elles appar- tiennent à ce genre. EPIPEDONOTA. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom.\, p. 342 (1). Organes buccaux des Nvctelia. — Tète très-rugueuse ; épistome séparé du front par un sillon assez profond et en arc de cercle. — An- tennes des INycTELiA. — Prothorax transversal, plan, faiblement ou à peine rétréci à sa base, assez arrondi sur les côtés, légèrement bisinué à sa base, avec ses angles peu saillants, couvert de rides flexueuses en dessus. — Ecusson nul. — Elytres de la largeur du prothorax à leur base, puis élargies et rétrécies en arrière, planes en avant , déclives en arrière, sillonnées, avec les intervalles plus ou moins costiformes et ridés; leurs épipleures comme chez les Nyctelia. — Pattes longues; jambes arrondies dans les deux sexes; tarses finement ciliés partout; le l'^'" article des postérieurs à peine aussi long que le dernier. — • Prosternum plan, s'appuyant en arrière sur le mésosternum : celui-ci saillant. — Corps glabre. Ces insectes sont aisément reconnaissables à leur forriie générale et à la sculpture de leur prothorax et de leurs élytres. Ils sont de grande taille, et j'en ai rapporté, le premier, quelques espèces des environs de Mendoza, Depuis^, on en a découvert plusieurs autres au Chili, au Pérou et aux environs de Buénos-Ayres (3). Le genre Callyntra, de Solier, n'en diffère en rien de réellement essentiel. La sculpture des deux parties du corps indiquées plus haut est la même, et les deux seuls caractères distinctifs que lui assigne Solier, à savoir : le dernier article des antennes relativement plus petit, et le prothorax plus rétréci à la base, avec les angles de celle-ci plus saillants, ne sont manifestement que des caractères spécifiques. pi. 41, f. 9-14; Patagonie. — latissima, plicata, Blànch. in d'Orb.Voy.; Entom. p. 196, pi. 13, f. 9, 10; Patagonie. — mulHcostata Blancli. ia Hombr. et Ja- quin. Voj'. au pôle^ud; Entom. p. 143, pi. 10, f. 1; du détroit de Magellan. (1) Syn. Call\ntra, Solier, ibid. p. 335. — Nyctelia Guérin-Méncv. (2) E. ehenina, erythropus Lac. Solier, loc. cit. p. 343; de Mendoza; la se- conde n'est qu'une variété à pattes rouges de la première. — Nyctel. macrocosta, Guérin-Ménev. Magaz. d. Zool. Ins.; Mêlas, p. 4; des Andes du Pérou. — Ep. rugosri, (if/inis. du Chili ; honariensis, de Buénos-Ayres et de Patagonie ; lata, de Patagonie; Waterh. Procecd. of the Zool. Soc. 1841, p. 117, et Ann. and Mag. of nal. Hist. X, p. 143. — senex Lac. (ebenina var.?), cristallisata Lac, Waterh. Acn. and Mag. of nat. Hist. XIII, p. 41; de Mendoza. — marginepli- cata, Curtis, Trans. of the Linn. Soc. XIX, p. 467, pi. 41, f. 16; de Patagonie. — reticulata, Blanch. in d'Orb.Voy.; Entom. p. 196, pi. 14, f. 1; mênse pays. 170 TÉNÉBRIONIDES. 11 y a des espèces qu'on ne sait auquel des deux genres rappor- ter (0- CEROSTENA. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. Y, p, 325. Ce genre ne diffère des Psectrascelis qui suivent, que par les ca- ractères suivants : Antennes plus grêles, à articles 3-10 allongés, subcylindriques, sub- égaux, 1 1 assez brièvement ovoïde et un peu irrégulier. — Epipleures des élytres munies d'un repli brusquement et très-fortement dilaté à sa base. Les caractères sexuels sont de même nature que dans le genre en question ; mais toutes les espèces connues sont d'un noir obscur et re- couvertes d'une pubescence plus ou moins abondante ; les pattes ne présentent pas non plus ces poils blancs lanugineux qui existent chez la plupart des Psectrascelis ; elles sont simplement velues. Le genre a pour types deux espèces (2) découvertes par moi aux en- virons de Mendoza, et que Solier indique, à tort, comme du Chili. On en a depuis décrit deux autres de Bolivia et de Patagonie (<). PSECTRASCELIS. SoLiER, Ann. d. î. Soc. entom. Y, p. 311 . Organes buccaux des Nyctelia. — Tète lisse ou vaguement ponc- tuée ; épistome confondu avec le front et profondément échancré. — Antennes médiocres, velues, peu robustes, à articles 3 subcyhn- drique, un peu plus long que les suivants, 4-7 obconiques, dépri- més^ un peu saillants au côté interne^ 9-10 de même forme, mais plus longs et plus gros , H un peu plus petit, ovoïde . — Prothorax médiocrement transversal, presque plan, légèrement rétréci à ses deiix extrémités^ rebordé sur Jes côtés en forme de bourrelet chez la plupart, profondément échancré en arc antérieurement, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs saillants et aigus. — Elytres subcordiformes, for- tement rétrécies en arrière, peu convexes en dessus, très-déclives pos- térieurement, s'arrondissant pour former leurs epipleures; celles-ci (1) Nyct. multicosta, Guérin-Ménev. loc. cit. p. 5; du Chili. — vkina,rufi'pes, do même pays; .S'ert'îifcî, du Pérou ; Solier loc. cit. p. 337. — rugosa,unicos{a, Solier in Gay, Hisl. d. Chile; Zool. V, p. 155; du Chili. (2) N. deplanaia, vestita, Lac. Ann. d. Se. nat. XX, p. 280; Solier, loc. cit. (3) Cer. pimctuhita, Waterh. Proceed. of the Zool. Soc. I8il, p. 120; et Ann. and Mag. of nat. Hist. X, p. 147; Bolivia. — C. cribrata, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom p. 195, pi. XIII, f. 7;Patagonie(Rio-Negro); anhuj.gener? NYCTÉLIIDES. 171 sans repli (i). — Pattes en général longues et robustes; jamhes ar- rondies, les postérieures flexueuses, brusquement dilatées au côté in- terne chez les mâles; tarses revêtus de longs poils rigides, villeuxen dessous; le l""" article des postérieurs un peu plus petit que le 4^. — Prosternum large, tronqué en arrière, s'appuyant sur le mésosternum ; celui-ci quadrangulaire, plan. En outre de leurs jambes postérieures flexueuses, mais non dilatées au bout comme celles des mâles, les femelles se distinguent souvent, mais non toujours, de ces derniers, par la présence, sur l'abdomen, de crêtes, tubercules, espaces lisses, ou même touffes de poils, qui man- quent chez ceux-ci ou sont presque oblitérés. Ces caractères sexuels occupent les 2* et 3'', plus rarement les 3« et 4*> segments abdomi- naux. Ces insectes sont de taille au moins moyenne , d'un fades très-ho- mogène quant à la forme générale, mais à d'autres égards, se présen- tent sous deux aspects différents, avec des passages intermédiaires. Les uns, en effet, sont d'un noir assez brillant et glabres, avec leur prothorax en général couvert de plis plus ou moins nombreux, les élytres tout-à-fait lisses ou vaguement ridées, et les cuisses ainsi que les jambes revêtues le plus souvent, tant en dessus qu'en dessous, de poils blancs, fins, lanugineux et très-abondants (2). Les autres sont d'un noir sale ou bronzé mat; leur prothorax ne présente en général que deux sillons flexueux; leurs élytres sont va- guement pointillées et sillonnées ; enfin, leur corps entier est revêtu de poils médiocrement abondants, redressés et de couleur plus ou moins ferrugineuse (3). (1) Une seule espèce (glàbratus) a ces organes obtusément carénés dans leur moitié antérieure. Chez une autre (mamilloneus),\enrs épipleures sont pourvues d'un repli pareil à celui des NvcTELuet des Cerostena. Si l'on n'en fait pas un geure à part, comme le propose Solier, il faudra réunir le genre actuel au pré- cédent, et je crois que ce serait le meilleur parti à prendre. (2) Nycfel. lœvigata, Erichs. Nov. Act. Acad. nat. Cur. XVI, Suppl. I, p. 245, pi. 37, f. 3; du Vérou. — Nycf. pilipes, Guérin-Ménev. Mag.d. Zool.; Ins. 1834, Mêlas, p. 4. pi. 102, f. 1; du Chili. — P. brevis, Gverini, du Chili; subdepres- sus; du Mexique?; discicoUis, de San-Luis de la Punta (et non du Chili); glà- bratus, da Pérou; mumiUoneus, dos Andes du Chili; Solier, loc. cit. p. 316. — P. elongatus, plicicolliSj sublœvicollis, Solier in Gay, Hist. d. Chile, Zool. V, p. 144; Chili. (3) Les espèces sont pour la plupart inédites et originaires des Andes de Bolivia et du Pérou; la seule décrite, à ma connaissance, est le P. pilosus, Solier in Gay, loc. cit. p. 147; du Chili. Cette section rattache le genre aux Cerostena. C'est entre le genre actuel et les Mitragemcs qui suivent, que me paraissent devoir être placées quelques espèces qui, ainsi que l'a dit M. Waterhouse (Ann. and Magaz. of nat. Hist. XIII, p. 44), ne rentrent bien dans aucune des divisions établies par Solier. Toutes sont remarquables par les poils courts, abondants, 172 TÉNÉBRIONIDES. Le genre, à uue seule espèce près {suhdepressus), qu'on dit origi- naire du Mexique, cç dont je doute beaucoup, est propre au Chili, au Tucuman et au Pérou. MITRAGENIUS. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. V, p. 328. Menton presque aussi long que large, un peu rétréci à sa base , an- gulairemont et fortement écliancré en avant. — Les autres organes buccaux comme chez les Nvctelu. — Tète ponctuée ou finement ru- gueuse ; épistome non séparé du front par un sillon. — Antennes mé- diocres, velues, à articles 3 obconique, un peu plus long que les siii- vants, 4-8 de même forme, subégaux, 9-10 déprimés, un peu plus gros, H ovale, tronqué au bout et déprimé. — Prothorax à peine ou fortement transversal, subrectangulaire ou un peu rétréci en avant, profondément écliancré en arc à sa partie antérieure, à peine bisinué à sa base, avec les angles de colle-ci saillants. — Ecusson distinct. — Elytres plus larges que le prothorax à leuj base, oblongo-ovales, ré- trécies et un peu prolongées en arrière, peu convexes, carénées laté- ralement; leurs épipleures assez larges, avec un repli étroit, forte- ment dilaté à sa base. — Pattes longues, peu robustes, velues ; jambes arrondies; tarses médiocres, ciliés; le 1"'' article des postérieurs aussi long que le dernier. — Saillie prosternale recourbée en arrière des hanches antérieures. — Mésosternum court, avec une large excava- tion triangulaire. — Corps oblongo-ovale, presque glabre. Genre découvert par moi aux environs de San-Luis de la Punta et dans la Sierra de Cordoba (Tucuman), d'oîi j'en ai rapporté cinq es- pèces, auxquelles on n'en a depuis ajouté aucune. Solier n'en a connu qu'une seule {Dejeanii), qu'il indique errouément comme du Chili, et M. Waterhouse en a décrit une seconde (i) ; les autres sont encore iné- dites. Toutes sont de grande taille, et présentent sur chaque élytre, deux côtes longitudinales, étroites et peu saillantes, dans les intervalles des- d'un afpect velouté, dont leurs élytres sont revêtues et qui forment chez la plu- part un dessin élégant. Le type est la Nyd. décora, Erichs. Nov. Act. Acad. nat. Gur. XVl, Suppl. 1, p. 244, pi. 38, f. 2; ligurée aussi par M. Blanchard in d'Orb. Voy. ; Entom. pi. 14, f. 4 (N. nebulosa, Waterh. loc. cit.) ; des Andes de Bolivia. — Une seconde espèce est : N. elegans, Blanch. loc. cit. p. 197, pi. 14, f. 5; du même pays. — Je crois en outre qu'il faut y ajouter le Psectrascelis ci- nereus de Solier in Gay, loc. cit. p. 147 ; du Chili. (1) M. servus, Waterh. Ann. and Mag. of nat. Hist. XIII, p. 43. — Les Nyc- telia desertorum, serva, caraboides du Catalogue de Dejean (éd. 3, p. 206) appartiennent à ce genre; suivant M. Waterhouse (loc. cit.), elles ne seraient que des variétés d'une seule espèce. NYCTÉLIIDES. 173 quelles se trouve parfois une faible ligne élevée. Mais ce que ces or- ganes ont de plus remarquable , c'est d'être revêtus d'une sorte de pellicule de couleur cuivreuse^ que le frottement fait disparaître et qui est mouchetée de noir. Le prothorax est, chez toutes également, couvert de plis fins et très-nombreux. AULADERA. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. V, p. 331. Les différences entre ce genre et le précédent se réduisent aux sui- vantes : Menton transversal, rectangulaire, faiblement échancré en avant, muni à sa base d'une saiUie pénétrant dans l'échanciure du sous- menton. — Dernier article des palpes maxillaires plus sécuriforme. — Epistome séparé du front par un profond sillon. — Prothorax subrec- tangulaire ou subcordiforme, dilaté, arrondi et relevé sur les cotés, assez fortement bisinué à sa base. La sculpture du prothorax et des élytres est la même que chez les MiTRAGEXius, et chez deux des trois espèces connues ( i ), on retrouve sur ces dernières cet enduit cuivreux, à taches noires, dont il a été question plus haut. Ces insectes sont du Chili et plus particulière- ment des Andes de ce pays. ENTOMODERES. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom. V, p. 346. Menton transversal, évasé, largement et fortement échancré en avant. — Languette plus ou moius saillante [->). Les autres organes buccaux comme chez les Nyctelia. — Tête le plus souvent rugueuse ; epistome assez brusquement rétréci, angulairement échancré, séparé du front par un sillon arqué, plus ou moins distinct. — Antennes assez longues, hispides, filiformes , à articles 3 aussi long que les deux sui- vants réunis, 4-9 un peu obconiques, décroissant graduellement, 10 turbiné ou subglobuleux, perfolié, 1 1 un peu plus petit que 1 0, ovoïde (1) Nyctel. crenicosta, Guérin-Mônev Mag. d. ZooL; Ins. 1834; Mêlas, p. 5. — A. andicola Lac, Splier, loc. cit. p. 334. — A. giihosa, Blancli. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 195, pi. 13, f. 8; indiquée comme du Brésil, mais, sans aucun doute, à tort. (2) Solier l'indique comme plus saillante que chez les autres Nyctéliides, mais cela me paraît simplement accidentel. J'ai sous les yeux des exemplaires des trois espèces-cminues, où elle dépasse à peine le menton, tandis que chez d'au- tres elle le dérorde assez fortement. L'exemplaire sur lequel a travaillé Solier et que j'ai entre les mains, était dans ce dernier cas. 174 TÉNÉBRIONIDES. et acuminé. — Prothorax transversal^ peu convexe, échancré en avant, avec ses angles antérieurs saillants et aigus, prolongé de chaque côté en une forte saillie triangulaire, arquée, aiguë au bout, dirigée en arrière et plus ou moins redressée, tronqué à sa base. — Elytres oblongues, élargies eu arrière, puis rétrécies dans leur tiers postérieur, planes en avant, fortement décUves en arrière, carénées latéralement ; leurs épipleures larges, avec un repli étroit dans toute son étendue. — Pattes longues, hispides; jambes arrondies; tarses finement ciliés partout, leur dernier article plus long que le 1". — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Mésosternum plan, déclive, échancré sur son bord postérieur. — Corps très-inégal en dessus, glabre ou à peine villeux. Les espèces d'ailerons dont le prothorax est muni de chaque côté, font reconnaître ces insectes au premier coup-d'œil. Ils sont de grande taille , d'un noir sale , ordinairement voilé par une sorte d'enduit ter- reux, et leurs téguments sont raboteux et âpres en dessus. Deux ca- rènes discoïdales se voient chez tous sur le prothorax, et chacune de leurs élytres en présente une voisine du bord latéral, et accompagnée de hgnes saillantes et de tubercules qui forment parfois une sorte de réseau irréguUer. On n'a ajouté aucune espèce aux quatre que j'ai rapportées autrefois des environs de Mendoza et de San- Luis de la Punta, dans les Pampas de Buenos- Ayres ('). Par suite de la forme de leur prothorax et de la sculpture de leurs téguments, ces insectes ont une analogie assez prononcée avec les Sepidium, qu'ils me paraissent représenter dans l'Amérique du Sud. TRIBU XX. PIMÉLIIDES. Sous-menton muni d'un large pédoncule échancré en arc de cercle. — Languette cornée, en totalité ou en très-grande partie cachée parle menton, rarement échancrée; ses palpes insérés latéralement à sa base (2). — Mâchoires découvertes; leur lobe interne muni d'un cro- (1) Je les ai désignées (Ann. d. Se. nat. XX, p. 281), sans les décrire, sous les noms de erebi,cellulosus, s) de forme allongée et peu convexe, mais il dit expressément qu'il le divise en deux groupes : l'un comprenant des espèces ainsi faites, l'autre des espèces subglobuleuses, et il place celles-ci en tête. Solier a compris les plus convexes de ces dernières parmi les Mollris^ puis sur les autres il a fondé son genre Phanerentoma, qui correspond ainsi exactement aux Psammodes de Kirby. Mais entre les Moluris ainsi constitués et ces Phanerentoma j il a cherché vainement à éta- blir des caractères différentiels (4). (1) Pim. gibba, Fab., Oliv. Entom. III, 59, pi. 2, f. 24 {Pim. planata Thunb.). — P. histriata, Herbst, Die Kaefer, VIII, p. 50, pi. 120, f. 6 [gihha? vel Mol. lateralisf Dej.). — P. gibbosa, Oliv. loc, cit. pi. 1, f. 56. — Mol. Rouleti. globu- licollis, semiscabra, Solier, loc. cit. p. 292. — Je présume qu'il faut aussi rap- porter au genre les Mol.cubica, discoideaj variolosa, Guériu-Ménev. Rev. zool. 1845, p. 285; de laCaffrerie. (2) Syn. Phanerentoma, Solier, Mém. d. l'Acad. d. Turin, Sér. 2, VI, p. 294. — HiPOMELUs (Dej.), Solier, ibid. p. 305. — Oxura, Guérin-Ménev. Mag.d.Zool. Ins. 1834; Mêlas, p. 20. — Moluris pars, Solier. — Pimelia Fab., Oliv., Herbst. — Tenebrio Pallas. — Sepidium Wiedem. (3) P. longicornis, Kirby, loc. cit. pi. 21, f. 13 [Phaner. ru ficorne Sol.}. (4) Le principal qu'il leur assigne consisterait en ce que, chez les Moluris, la carène qui limite supérieurement chaque repli épipleural des élytres est in- visible quand on regarde ces insectes d'en haut, tandis qu'elle est visible chez les Phanerentoma. En effet, chez les espèces très-convexes, les élylres forment né- cessairement des épipleures plus ou moins larges, et le repli de ces dernières est placé très-bas. Il remonte au fur et à mesure que les élytres se dépriment et finit peu à peu par constituera lui seul les épipleures; les élytres sont alors rebordées latéralement. Il y a tous les passages possibles entre ces deux extrô- 196 riNÔBRIONIDES. La forme des élytres, la longueur et la gracilité des antennes, l'oc- clusion des organes buccaux par une mentonnière du prosternum, va- rient au plus haut degré chez ces insectes, mais d'une manière si graduée^ qu'il est impossible, quel que soit celui de ces trois caractères qu'on emploie, d'établir parmi eux des sections tant soit peu tranchées, et, à plus forte raison, des genres. D'après cela, celui-ci comprend d'abord la première division des MoLURis de Solier. La plupart ont leurs élytres subglobuleuses ou oblongo-ovales , le menton, et parfois la languette, cachées au repos par le prosternum^ et en général, les antennes médiocres et assez ro- bustes des Mgluris (i). En second lieu, sa deuxième division des mêmes Moluris, étabho sur une seule espèce (2) à élytres globuleuses, à menton presque en- tièrement dégagé du prosternum, qui ne diffère, en un mot, des pré- cédentes que par ses cuisses postérieures fortement comprimées et lamelliformes. En troisième lieu, la totalité de ses Phanerentoma (3). Toutes ont les organes buccaux entièrement dégagés du prosternum et môme souvent une partie du dessous de la tète. Sous le rapport de la forme générale, plusieurs sont encore aussi convexes que les Moluris de forme oblongo-ovale, mais peu à peu leur corps s'atténue et finit par devenir peu épais et fort allongé, en même temps que le dernier ar- ticle des palpes maxillaires devient un peu plus sécuriforme. C'est sur une de ces dernières espèces, la seule qu'il ait connue, que Kirby a établi le genre Psammodes, comme on vient de le voir. De ces espèces peu convexes et allongées, aux Hipomelus de Dejean et Solier, la transition est plus que graduée, elle est nulle; il y a identité complète entre tous les caractères (4) ; seulement la taille de mes. Au fond, ce soit-disant caractère se réduit à dire que les Moluris sont plus convexes que les Phanerentoma ; il sufDt de l'exprimer en ces termes pour apprécier sa valeur. (1) Solier (loc. cit. p. 276) en décrit 17 espèces : ^]. unicolor Fab., lœvicolUs Sol., strkita Fab., vittala, Reichei, hemisphœrica, gravida, Spinolœ, finguis, Dejeanii, Goryi, plicata, tomentosa Sol., pilosa Thunberg, scabrata Sol., lœ- vigata Oliv., Pierreti Amyot; toutes du Gap, sauf la Goryi qui est de Sieiia Leone. (2) Pim. scabra Fab., Oliv. Entom. III, 59, pi. 3, f. 14; du Cap. — Solier donne à cette section de ses Moluris le nom de Piezomera. (3) Au nombre de 13esp. : P. pubescens Sol., brunncum 01., riificorne (P. longic.crnis Kirby), plicatum, granidatitm, subcostatum, elongatum, grande, ovatum, convexum, opacum Sol., sutur aie Wiedem., ruguloswn So\.; tous du Cap. (4) Comparez, par exemple, VHipomelus bicolor Wiedem. avec le Psam. lon- gicornis et VOxura psammodioides Guérin-Ménev. mentionné dans la note suivante; sduf sa forme générale un peu plus étroite, couleur, vestiture, sculp- MOLURIDES. 197 CCS derniers est plus petite , et quelques-uns ont les élytres légère- ment déhiscentes à leur extrémité. Les PsAMMODES ne sont pas moins variables sous le rapport de la sculpture et de la vestiture des téguments que sous celui de la forme générale. Dans le nombre, quelques-uns (par ex. unicolor, striatus, vittatus) se font remarquer par les bandes longitudinales, d'un rouge sanguin, dont leurs élytres sont ornées. C'est, avec le précédent, le seul genre du groupe dont la distribution géographique s'étende hors des limites de l'Afrique australe j il y en a des espèces jusqu'à Sierra Leone et en Abyssinie (i). SOMATICUS. HoPE, The Coleopt. Man. III, p. 117 (2). Organes buccaux des Psammodes, avec le dernier article des palpes maxillaires faiblement sécuriforme. — Tête courte, libre en dessous, dilatée au-dessus des antennes en un lobe saillant et arrondi; épis- tome brusquement rétréci, rectangulaire. — Yeux larges, déprimés, fortement transversaux. — Antennes grêles, assez longues, à articles 3 très-long, 4-9 cylindriques, décroissant peu à peu, 10 un peu plus gros, obconique, H ovalaire, égal au 10^. — Prothorax petit, subti'ans- versal, globuleux en dessus, faiblement échancré en avant, tronqué à sa base, muni d'une arête latérale un peu relevée. — Ecusson large- ment découvert, triangulaire et saillant en arrière. — Elytres amples, ovalaires, convexes ,• leur repli épipleural limité en haut par une ca- rène flexueuse. — Pattes longues et grêles; hanches postérieures trans- versales; jambes filiformes, les postérieures flexueuses; l^' article des tarses postérieurs plus long que le 4®. — Prosternum recourbé en ar- rière des hanches antérieures. — Mésosternum déclive. Ce genre reproduit les formes des Moluris et s'en distingue par la forme de la tête, celle des yeux, Técusson et les pattes beaucoup plus ture des téguments, tout est absolument identique, Solier (loc. cit. p. 307) en décrit huit espèces du Cap : H. sabidosus, obliteratus, oUiquatus, inœqualiSj villosocostatus Sol., bicolor Wiedem., g'ranrfis Sol.; la huitième est le type du genre Somaticus Hope. (1) Aux espèces signalées dans les notes précédentes, aj. : Oxura psammo- àioides, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool.; Ins. 1834; Mêlas, pi. 111; du Cap; le nom spécifique devra naturellement être changé. — Mol. Bertolonii^ Guérin- Ménev. ibid. 184-i, pi. 148; Mozambique. — M. catenata, Reiche in Galin. Voy. en Abyssin.; Zool. p. 366, pi. 22, f. 7; Abyssinie. — M. tenebrosa, Erichs. Ar- chiv, 1843, p. 242; Angola. — 3/. hhia, Bertoloni, Nov Comment. A.cad. Bo- non. X, p. 399, pi. 8, f. 7; Mozambique. — Phaner. corinceum, scabricolle, carbonarium, Gerstaeck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 185i, p. 522; même pays. (2) Sya. Sepidicm Fab. — IIipomelus Solier. — Trachynotus Dej. 198 TÉNÉBRIONIDES. grêles. Solier a laissé, parmi les Hipomelus, l'unique espèce (i) qui le compose, mais elle en diffère tellement pcir sa forme générale, qu'on peut l'isoler jusqu'à ce c[ue l'on découvre des formes intermédiaires. C'est un insecte du Cap de moyenne taille, noir, glabre, sauf deux bandes de poils blancs sur les côtés de la tête, et dont les élytres pré- sentent deux fortes carènes abrégées en arrière, l'une marginale double, l'autre discoïdale; les intervalles entre elles sont aréoles, sculpture voisine de celle de plusieurs Trachynotus. La forme des yeux le distingue essentiellement de ce dernier genre. OXURA. KiRBY, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 413. Organes buccaux des précédents, avec le dernier article des palpes maxillaires plus fortement sécuriforme que chez la plupart d'entre eux. — Tête tout-à-fait dégagée du prothorax, saillante, assez prolongée et parallèle en arrière des yeux; épistome trapéziforme, largement tronqué en avant. — Yeux petits, un peu saillants, subréniformes et transversaux. — Antennes longues, grêles, velues, à articles 3 très- long, 4-8 décroissant peu à peu, 9-10 plus gros, surtout celui-ci, et obconiques, 11 plus épais que 10, ovalaire.. — Prothorax allongé, arrondi et très-obtusément anguleux sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson largement découvert, triangulaire. — Elytres embrassant faiblement l'abdomen, en ovale très -allongé, déhiscentes et redressées à leur extrémité, carénées latéralement; leurs épipleures très-étroites. — Pattes longues et grêles; hanches pos- térieures transversales ; jambes filiformes. — Saillie prosternale assez large, plane, déclive, tronquée en arrière et touchant presque le mé- sosternum. — Celui-ci horizontal en arrière, vertical en avant. — Parapleures métathoraciques étroites, un peu arrondies au côté in- terne. — Corps allongé, finement villeux. L'espèce typique (2) est un insecte de moyenne taille pour un Mo- luride, d'un brun-rougeàtre , à élytres présentant chacune deux va- gues sillons, et qu'on ne trouve dans les collections qu'enduit d'une couche terreuse, à travers laquelle percent les poils courts et redressés dont il est revêtu. 11 est bien distinct des Psammodes par sa forme grêle , sa tête saillante et l'étroitesse relative de ses épisternums mé- tathoraciques. Solier en a décrit une seconde espèce (3) un peu plus (1) Sep. rugosum, Fab. Syst. El. I, p. 12'f; Oliv. Entom. III, 61, pi. 1, f. 6. (2) 0. setosa, Kirby, loc. cit. p. 414, pi. 22, f. 3; figurée aussi dans Guérin- Ménev. Iconogr.; Ins. pi. 29, f. 1. (3) 0. vestita, Solier, Mém. d. l'Acad. d. Turin, Sér. 2, VI, p. 331. Cet in- secte m'est inconnu, mais comme c'est l^Moluris vestita de Dejean (Gat. éd.3, p. 200), je doute qu'il appartienne au genre. MOIURIDES. 199 large, dont les élytres, non déhiscentes en arrière;, sont plus fortement striées, et dont le prosternum est plus distant da mésosternum. TRACHYNOTUS. Latr. Règne anim. éd. 2, V, p. 14 (1). Menton en trapèze renversé. — Dernier article des palpes maxil- laires médiocrement sécuriforme. — Labre transversal, entier ou si- nué en avant. — Tête un peu déprimée, peu engagée dans le prothorax ; épistomc brusquement rétréci, plus ou moins échancré. — Yeux assez grands , presque supérieurs , peu convexes , réniformes. — Antennes médiocres, ciliées, à articles 3 très-long; les deux ou trois derniers, ou le dernier seulement, \\n peu plus épais que les autres ; celui-ci tou- jours un peu plus grand que le 10^ et ovoïde. — Prothorax transversal, fortement rétréci en arrière, moins en avant, obtusément ou triangu- lairement dilaté et aminci sur les côtés, largement échancré à sa base, avec les angles de celle-ci im peu saillants. — Ecusson en général très- largement découvert, triangulaire. — Elytres sensiblement plus larges que la base du prothorax, oblongo -ovales ou en ellipse très-allongée, peu ou médiocrement convexes, carénées et rebordées latéralement; leurs épipleures étroites. — Pattes longues et grêles; hanches posté- rieures transversales; jambes arrondies; tarses longs; le l^'' article des postérieurs beaucoup plus grand que le -i". — Prosternum re- courbé en arrière. — Mésosternum déclive. Ces insectes se distinguent principalement des précédents par la forme de leurs yeux. Ils sont de taille moyenne, et tous, en outre de la carène latérale, en ont une ou deux sur chaque élytre, dont les in- tervalles chez la plupart d'entre eux (par ex. reticulatus, plicatus) sont couverts d'un réseau formé par des lignes élevées, réseau qui manque complètement chez les autres (par ex. vittatus, acimmatus). L'Afrique australe est leur patrie (2). (1) Latreille a cr5é ce genre eu 1829; la même année^ Gravenhorst (Ichueu- mol. europ. III) en fondait un, sous le même nom, parmi les Hyménoptères; j'ignore lequel des deux a la priorité. — Syn. Sepidium Fab., Oliv., Herbst, Wiedem., Casteln. — Tenebrio De Geer. (2) Elytres réticulées : Sep. retkidatum De Geer, Fab., Oliv. Entom. III, 61, pi. 2,. f. 4. — S. elongatum, Oliv. ibid. pi. 2, f. 7. — S. plicatum,yViedem. Zool. Magaz. II, 1, p. 39 (lacunosum lUig. inédit). — T. leucographus, cnrinatus, œneus, Solier, Mém. d. l'Acad, d. Turin, Sér. 2, VI, p. 319. Elytres non réticulées : iS. vittatum Fab., Thunb., Oliv. loc. cit., pi. 1, 1'. 5. — S. acuminatum, Quens. in Schœnh. Syn. Ins. I, p. 130. — Goryi, Solier, loc. cit. p. 324. Les Sepidium proxirnum et scutelliforme de 31. de Castelnau (Hist. nat. d. Col. II, p. 197) appartiennent aussi à ce genre. — h'Helops peronatus de Ger- mar (Ins. Spec. nov. p. 149), s'il n'y rentre pas également, parait, du moins, eu être très-voisin. 200 TÉNÉBRIONIDES. CLINOCRANION. SoLiER^ Méni. de l'Acad. d. Turin, Sér. 2, VI^ p. 326. Organes buccaux des Trachynotus. — Tête libre, horizontale à sa base, puis verticalement recourbée au niveau des yeux, et triangulai- rement dilatée au niveau des antennes; épistome séparé du front par un sillon arqué, brusquement rétréci et échancré en avant. — Yeux des Trachynotus. — Antennes longues, filiformes [spinosuin] pu com- primées {flanatum), à articles 3 très-long, 4-8 décroissant peu à peu, 9-10 sensiblement plus courts et un peu plus gros, obconiques, 11 beaucoup plus long que 10, en ovoïde allongé. — Prothorax trans- versal, arrondi sur les côtés en avant, écbancré de chaque côté en ar- rière, avec le bord antérieur de l'échancrure saillant, arqué et dirigé postérieurement. — Ecusson largement découvert, triangulaire. — Elytres oblongo-ovales, carénées et rebordées latéralement, avec les épaules effacées; leurs épipleures verticales, assez larges, avec un repli limité en haut par une carène flexueuse. — Pattes très-longues et grêles : hanches postérieures transversales; jambes fihformes; tarses très-allongés, presque égaux; le l^''article'de tous plus long que le dernier. — SaiUie prosternale recourbée en arrière. — Mésosternum déclive. — Episternums métathoraciques très-larges, arrondis en de- dans. Solier, à qui Ton doit la connaissance de ce genre, en a décrit deux espèces de la taille des Trachynotus, hérissées sur les élytres de tu- bercules compiimés, peu nombreux chez l'une d'elles {spinosum), beaucoup plus multipliés chez l'autre [planatum) où ils existent même sur la carène latérale de ces organes. La première seule m'est connue en nature. Ces insectes sont également du cap de Bonne-Espérance. Note. Les caractères incomplets que M. Hope assigne au genre suivant, me laissent dans l'incertitude sur la place qu'il doit occuper parmi les précédents.. TRACHELOEUM. IIopE, The Coleopt. Man. III, p. 116. Prothorax presque carré, avec ses angles antérieurs arrondis. — Corps très-convexe. — Elytres très-fortement sillonnées, avec la su- ture saillante et des lignes alternativement plus élevées, et n'attei- gnant ni la base , ni l'extrémité de ces organes. — Le reste comme chez les Trachynotus. MOLURIDES. 201 Si M. Hope comprend les Trachynotus tels qu'ils sont exposés plus haut, il est certain que le genre doit être placé à leur suite. Il n'en mentionne qu'une espèce qu'il nomme laticoUe, sans la décrire et sans incMquer sa patrie. Mais il est probable qu'elle est de l'Afrique aus- trale. Groupe II. Sépidiides. Bord antérieur du prothorax plus ou moins saillant au-dessus de la tête. — Trochantins intermédiaires presque toujours très-petits, ponc- tiformes. — Epipleures des élytres verticales. Ce groupe est plus homogène que le précédent sous tous les rap- ports. Les quatre genres qui le composent se ressemblent pour la taille, la forme générale et la sculpture des téguments. Sauf un seul (EcHiNOTUs), tous ont leurs téguments voilés par une pubescence ahondante, et il n'y en a également qu'un seul (Phligra) dont les tro- chantins intermédiaires fassent exception à la formule qui précède. La distribution géographique de ces insectes n'est pas non plus tout- à-fait la même que ceUe des Molurides vrais, qui sont répandus de- puis le Sénégal jusque dans l'Afrique australe. Le plus grand nombre de leurs espèces occupent le nord de ce continent, à partir de la Séné- gambie, et s'étendent hors de là, en Sicile, dans l'Espagne méridionale et en Arabie. l. Prosternum muni d'une mentonnière : Phrynocolus. IL — sans — a Yeux arrondis : Phligra. a a — transversaux. 6 Antennes de onze articles. Prothorax à peine anguleux sur les côtés : Echinotus. — fortement denté — Sepidium. b b Antennes de dix articles apparents : Vieta. PHRYNOCOLUS (1).' Menton subtransversal, fortement rétréci à sa base, dilaté en avant, avec son bord antérieur légèrement bisinué. — Dernier article des palpes maxillaires assez fortement sécuriforme. — Labre saillant, en (1) Syn. Cryptogenius, Solier, Jlém. d. l'Acad. d. Turin, Sér. 2, VI, IS-ti, p. 219; nom employé antérieurement par M. Wcstwood pour un yenre de La- mellicorues de la tribu des Trogides (Voyez tome III, p. 152). Ce genre de M. V'i'cstwood n'a paru qu'en 18iG dans lus Trans. of the cntom. Soc. IV,. p. t69; mais, dès 1842, il avait été publié en extrait dans les Ann. and. Mag. of uat. Hist. VIII, p. 457. — Cyrtoderes, Dej. Cat. éd. 3, p 201. 202 TÉNÉBRIONIDES. carré transversal. — Tête entièrement rétractile dans le prothorax, verticale ; épistonie séparé du front par un sillon très-marqué, court, brusquement rétréci. — Yeux libres, presque supérieurs, assez gros, ovalaires et saillants. — Antennes médiocres, à articles 3 oussi long que les deux suivants réunis, 4-9 sulu'gaux, 10 plus court et un peu plus gros, 11 subglobuleux. — Prothorax subtransversal, convexe et inégal en dessus, brusquement rétréci et tronqué à sa base, largement et médiocrement saillant au milieu de son bord antérieur, muni d'une carène latérale très-flexucuse. — Elytres plus larges que le prothorax, subverticales en arrière, carénées latéralement; leurs épipleures très- larges, avec un repli étroit. — Pattes longues; hanches postérieures subglobuleuses; jambes hispides, arrondies; Tangle apical externe des antérieures un peu saillant; 1^'' article des tarses postérieurs aussi long que le 4". — Saillie intercoxale très-large. — Prosternum formant une grande mentonnière évasée en avant; sa saillie postérieure re- courbée. — Mésosternum déclive. — Corps court, très-robuste, revêtu d'une épaisse pubescence tomenteuse. La présence d'une mentonnière au prosternum, et la rétractilité de la tête qui en est la conséquence, distinguent essentiellement ce genre des suivants. 11 ne comprend, en ce moment, que les deux espèces dé- crites par Soher (i). Ce sont de grands insectes du Sénégal, d'un faciès très-massif, et revêtus d'une pubescence tomenteuse en dessus, courte et couchée sur les autres parties du corps. La carène latérale de leurs élytres se termine brusquement en arrière par une saillie anguleuse, et chacun de ces organes en possède, en outre, une autre discoïdale, plus ou moins irrégulière , et qui se termine de la même façon pos- térieurement. Quelques réticulations se voient entre elles, sur le dis- que des élytres, qui est plan. PHLIGRA. De Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 197 (2). Menton fortement transversal, évasé et tronqué en avant. — Dernier article des palpes maxillaires en cône renversé et déprimé. — Labre en carré transversal. — Tête saillante, subverticale, plane et inégale; (1) Crypt. dentatus, Spinolœ, Solier, loc. cit. p. 251; le premier est figuré pL 2_, f. 3, 4. Ces deux espèces pourraient bien être de simples vaiiétés ou les deux sexes d'une seule. Le Cryplog. inflatus de M. Gerstsecker (Monatsber. d, Berlin. Acad. 1854, p. 532), remarquable insecte de Mozambique, me paraît appartenir aux Molu- rides vrais, où il doit former un genre nouveau rattachant intimement le groupe précédent à celui-ci. (2) Syn. CYnioDERES, Solier, Mém. d. TAcad. d. Turin, Sér. 2, VI, p.2ii; nom postérieur de quatre ans à celui imposé au genre par M. de Castelnau, et. MOLURIDES. 203 épistome rétréci au niveau des cavités anteimaires, et échancré en arc antérieurement. — Yeux assez gros, surmontés d'une petite orbite, ar- rondis, saillants, étroitement sinués en avant. — Antennes assez lon- gues, grêles, finement pubescentes, à articles 3 long, 4-8 subégaux, ob- coniques, 9-10 un peu plus gros et plus courts, 1 1 aussi grand que 10, globoso-ovale. — Prothorax transversal, convexe, rétréci brusque- ment et tronqué à sa base, largement prolongé en avant, au-dessus de la tète, muni d'une carène latérale très-flexueuse, etde deux côtes en dessus. — Elytres oblongues, planes sur le disque, déclives et rétrécies en arrière, carénées latéralement ; leur repli épipleural nul. — Pattes longues; hanches postérieures transversales; jambes arrondies; l'^' ar- ticle des tarses postérieurs pas plus long que le 4^. — Saillie pros- ternale recourbée en arrière. — Mésosternum déclive. — Corps oblong, pubescent. Insectes propres à l'Afrique australe, où ils semblent représenter les Sepidium qui y manquent. La sculpture de leurs élytres a beaucoup d'analogie avec ce qui existe dans lo genre en question, chacun de ces organes étant muni d'une carène denticulée, abrégée on arrière; mais en dehors de cette carène, et plus ou moins au-dessous d'elle, on voit une ligne élevée, flexueuse, qu'on peut prendre à volonté pour la li- mite supérieure de l'épipleure, ou celle du repli épipleural. Je crois que la première de ces opinions est la véritable. Ces insectes sont plus petits que le Sepidium. Le type du genre, le Tenebrio cristatus de De Géer (i), est connu de- puis longtemps; Fabricius s'est trompé au point de le prendre pour un Brachycerus. Solier en a décrit deux autres espèces (>). EGHINOTUS. (Dej.) Solier, Mém. d. VAcad. d. Turin, Sér. 2, VI, p. 242. Ce genre ne diffère des Sepidium qui suivent, que par les caractères que voici : Antennes plus grêles et plus longues, avec leur 3* article extrême- ment allongé. — Prothorax plus court, tronqué à ses deux extrémités, à peine anguleux sur les côtés, muni en dessus de trois longues sail- lies cylindriiTues : une antérieure , deux discoïdales. — Elytres cou- en outre, proposé antérieurement par 31. Hope, pour un genre de Carabiques; voyez tome I, p. 329. — Tekebrio De Géer. — Sepidium Thunberg. — Bbachy- CERus, Fab. Syst. El. II, p. 415. (1) Mém. VII, p. 653, pi. 48, f. 22,23 (Brachyc. cristatus Fab.; Sepid. lacu- nosum Thunb.; Cyrtod. curculionoides Dej., Sol.). (2) Cyrt. sinuosuSj nigritus, Solier, loc. cit. p, 246; le premier est repré- senté pi. 1, f. 33, avec des détails. Selon Erichson (Archiv, 18i6, II, p. 113), tous deux ne sont que des variétés du type. 204 TÉNÉBRIONIDES. vertes de tubercules longs, coniques et aigus, non carénées latérale- ment; leurs épipleures moins larges, munies d'un repli étroit. — Pattes beaucoup plus longues et plus grêles; cuisses minces à leur base, renflées à leur extrémité. La pubescence n'est pas non plus la même que chez les Sepidium, en particulier sur les antennes et les pattes, qui sont simplement liis- pides, avec des poils non squammiformes. Pour le corps lui-même, on ne saurait en juger, car on reçoit toujours ces insectes couverts d'un enduit formé de terre et de particules sablonneuses, qui ne per- met pas de le voir. La seule espèce décrite ( i ) a la saillie antérieure du prothorax, d'a- bord dirigée en avant, puis redressée, et les cuisses brusquement ren- flées à leur extrémité. 11 y en a à Natal une autre espèce inédite, chez laquelle la première est verticale, et les secondes grossissent peu à peu de leur base à leur sommet. SEPIDIUM. Fab. Syst. Entom. p. 250. Menton fortement transversal, rétréci à sa base, largement et fai- blement cchancré en avant. — Languette à peine échancrée. — Palpes maxillaires épais; leur dernier article tantôt à peine, tantôt légèrement sécuriforme. — Labre transversal, faiblement arrondi ou tronqué en avant. — Tête assez saillante, penchée, excavée sur le front; épistome brusquement rétréci et tronqué en avant. — Yeux transv"ersaux, assez allongés, subrénif ormes. — Antennes médiocres, assez robustes, à ar- ticles 2 très-court, 3 très-allongé, 4-9 subcylindriques, subperfoliés, dé- croissant un peu, 10 un peu plus gros, conique, ovalaire. — Prothorax subtransversal, très-fortement et largement caréné sur la ligne mé- diane, cette carène prolongée en un tubercule bifide s'avançant sur la tête; muni latéralement d'une forte épine déprimée, arquée et sou- vent bifide, légèrement bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs un peu saillants. — Elytres oblongues ou parallèles, peu convexes ou planes sur le disque, subverticales en arrière, arrondies aux épaules, carénées latéralement; leurs épipleures larges, sans repli. — Pattes médiocres, assez robustes ; hanches postérieures globuleuses ; cuisses comprimées et peu rétrécies à leur base; jambes arrondies; l'^'" article des tarses postérieurs un peu plus court ou aussi long que le 4'=. — Corps partout pubescant, inégal en dessus. Insectes remarquables, d'assez grande taille, et, avec les Viïta qui suivent, ceux de ce groupe dont la vestiture est la plus complète, (l) E. spinicollis, Solier, loc. cit. p. 2i3, pi. 1, f. 24, 25; du Cap. M. de Cas- tclnau (Hist. iiat. d. Col. Il, p. 197) l'avait déjà décrit sous le nom de Sepidium spinicolle, en l'indiquant, a. tort, comme de Nubie. MOLURIDES. SOS leurs antennes et leurs pattes étant revêtues de poils comme le corps lui-même, mais plus courts et plus squammiformes; ceux des élytres sont plus tomenteux qu'ailleurs et souvent furfuracés. Les carènes la- térales de ces organes sont toujours fortement denticulées, mais la sculpture de leur disque se présente dans deux conditions différentes. Chez les uns (par ex. siculum) il est couvert d'un réseau irrégulier, relevé cà et là en tubercules, tandis que chez les autres (par ex. varie- gatum) chaque élytre présente une carène médiane, plus ou moins réunie à la suture par des côtes obliques, revêtues de poils d'un noir velouté. Dans chacune de ces deux catégories les espèces se ressem- blent beaucoup et sont difficiles à distinguer. Le genre est principalement répandu dans le nord de l'Afrique; hors de là, on ne l'a rencontré que dans le midi de l'Espagne, en Sicile et en Arabie. 11 se compose, en ce moment, d'un peu plus d'une quinzaine d'espèces ( ' ) . VIETA. De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 19 (2). Ce sont des Sepidium qui n'ont que dix articles apparents aux an- tennes, les deux derniers étant confondus ensemble, et dont les épines latérales du prothorax sont simples et coniques, au lieu d'être dé- primées. Tous sont en même temps plus étroits, et par suite plus allongés que les Sepidium. Leur patrie est la môme, mais leurs espèces sont bien moins nombreuses (3). (1) Les anciens auteurs n'en mentionnent que trois, les Sep. tricuspidahim, variegatum, cristatum de Fabricius, Olivier, Hcrbst, etc.; la dernière est la plus belle espèce du genre. Solier (Mém.d.l'Acad. d. Turin, Sér.2, VI, p.227) ne l'a pas connue, et a reproduit également sous de nouveaux noms les quatre sui- vantes de rAlg(^rie, décrites avant lui par Erichson in Wagners Reise,I^,p.l78.• S. aliferum, imcinatum, tomentosum, Wagneri. Les esp. mentionnées par lui comme nouvelles sont : S. bidentatum, de l'Espagne mér. ; Mittrei [uncinatum Er.) Donei [aliferum Er.), d'Algérie; siculum, Genei, de Sicile: Dufouri (va- riegatum \-Ar'i), de Tunis; barbarum {variegatum va r?), d'Algérie; Barthe- Icmyi, flexuosum, d'Egypte; Mallei (Wagneri Er.), serratum, Requieni, mul- tispinosum [tomentosum Er.); d'Algérie. Une espèce très-remarquable et présentant une exception unique dans la fa- mille, a été en outre décrite par M. Guérin-Méneville (Rev. et Mag. d. Zool. 1858, p. 128, pi. 4, f. 1-2), sous le nom le S. Pradieri, d'après deux exemplai- res provenant des environs de Molia en Arabie. Le plus petit, présumé être un mâle, a très-distinctement cinq articles à tous les tarses ; l'autre, qui serait la femelle, est hétéromère comme de coutume. (2) Syn. Dymonus, Solier, Mém. d. l'Acad. d. Turin, Sér. 2, VI, p. 219. (3) Sepid. vesiitum, Gory in Guériii-Ménev. Iconogr.; Ins. p. 111, pî. 28iw, f. 5 [Sepid. senegalense Dej., Klug in Ermann, Naturh. Atlas, p. 40); Sénégal. 206 TÉNÉBRIONIDES. Je restitue à ces insectes le nom que leup'a imposé M. de Castelnau, et qui est de plusieurs années antérieur à celui proposé par Solier. TRIBU XXII. PHYSOGASTÉRIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule peu saillant. — Languette sail- lante, transversale, échancrée en demi-cercle ; ses palpes insérés laté- ralement à sa base. — Mâchoires découvertes, leur lobe interne inerme (i). — Palpes grêles et assez longs; le dernier article des ma- xillaires subcylindrique ou très-légèrement triangulaire. — Tête courte, engagée dans le pro thorax jusqu'aux yeux exclusivement; épistome court, laissant le labre en entier, et les mandibules à découvert. — Antennes grêles, de onze articles, le dernier libre. — Prothorax con- tigu aux élytres, plus étroit qu'elles, à peine échancré en avant. — Ecusson nul chez presque tous. — Epipleures des élytres larges, munies d'un repli étroit, parfois nul. — Hanches postérieures fortement sé- parées; éperons des jambes petits; tarses grêles, ciUés et épineux ; leurs articles, sauf le dernier, atténués à leur base. — Saillie intercoxale large, parallèle. — Episternums métathoraciques très-larges, arrondis au côté interne. — Mésosternum large, parallèle; épimères mésotho- raciques de largeur variable, postérieures et obliques. Solier a compris ces insectes dans les Molurides, en intercalant leurs genres parmi ceux de ces derniers. Ils s'y rattachent, en effet, par un assez grand nombre de caractères, mais leurs mâchoires constarmnent inermes, leur labre échancré, leur protliorax contigu aux élytres, leur écusson nul, ou de forme normale quand il existe, le repli épipleural de leurs élytres tout autrement fait, j'ajouterai môme, leur habitat, montrent qu'on a affaire ici à un groupe particulier qui représente les Molurides en Amérique, et est intermédiaire entre eux et les Prao- cides qui suivent. Ces insectes sont au plus de taille moyenne, et paraissent jusqu'ici propres au Tucuman, au Chili et au Pérou. Les genres qu'ils consti- tuent se bornent aux quatre suivants. L Saillie prosternale recourbée en arrière. a Yeux arrondis, gros et saillants : Philorea. — Sep. dongolense, Casteln. loc. cit. p. 197 {Dym. Dufossei Sol.) ; Dongola et Sennaar. — Dym. tuherculatus Klug, d'Arabie; gibbicoUis, du Cap (?); variété du précédent; Solier, loc. cit. p. 223. (1) Erichson a, le premier, signalé ce caractère chez les Philorea, et je l'ai retrouvé dans les trois autres genres de la tribu. Solier a gardé le silence sur ce point. PHTSOGASIÉRIDES. 207 aa Yeux réniformes ou ovalaires, médiocres et transTersaui. Jambes arrondies, simplement hispides : Physogaster. — prismatiques, âpres et denticulées ; Eniomochilus, II. Saillie prosternale plane, contiguë avec le mésosternum : Thylacoderes, PHILOREA. Erichs. Nov. Act. Acad. nat. Cur. XVI, Suppl. I, p. 242 (1). Menton en trapèze renversé, entier. — Palpes maxillaires allongés, leur dernier article subcylindriqne, tronqué au bout. — Labre trans- versal, légèrement échancré en arc. — Tête subparallèle; épistome non distinct du front, coupé carrément^ avec une courte saillie mé- diane, profondément et triangulairement échancrée. — Yeux gros subarrondis, très-saillants.— Antennes assez longues, à articles 3 assez allongé, 4-8 obconiques, subégaux, 9-10 plus gros et plus coniques, H aussi gros que 10, ovoïde et acuminé. — Prothorax court, subcylindri- que, presque droit et muni d'une fine arête sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — Elytres oblongo-ovales, mé- diocrement convexes, carénées latéralement; leurs épipleures larges, munies d'un étroit repli. — Pattes très-longues; cuisses amincies à leur base, graduellement renflées, les postérieures dépassant l'ab- domen ; jambes grêles, un peu âpres, arrondies; tarses longs, grêles, avec leur 1" article allongé. — Saillie prosternale recourbée en ar- rière. — Mésosternum déclive. — Corps glabre. Genre remarquable, surtout par la forme de ses yeux. Solier, en l'établissant sous le nom de Polfocara, ne s'est pas douté qu'Erichson l'avait déjà créé depuis dix ans. Il ne comprend qu'une espèce (2) de moyenne taille, d'un brun-noirâtre, avec les antennes et les pattes plus claires, ponctuée d'une manière serrée sur la tête et le prothorax, et présentant sur les élytres quelques côtes larges et peu saillantes, dont les intervalles sont ponctués. Cet insecte est de Bolivia; l'exemplaire décrit par Erichson avait été pris sur le plateau de Tacora, à. une élévation de 3000 mètres, parmi des cendres volcaniques. (1) Syn. PoLPOCARA, Solier, Mém. d. l'Acad. d. Turin, Sér. 2, VI, p. 258. (2) P. picipesj Erichs. loc. cit. p. 243, pi. 38, f. 1 (Polp. picipes, Solier, loc. cit. pi. 2, f. 17). 208 TÉNÉBRIONIDES. PHYSOGASTER. (Latr.) Goérin-Mènev. Mag. d. Zool. Ins. 1834; Mêlas, p. 2(1). Menton en trapèze renversé. — Dernier article des palpes maxillaires ovalaire, subobtus au bout. — Labre carré, fortement et triangulaire- ment échancré. — Tête un peu convexe en arrière; épistome séparé du iront par une dépression transversale et un fin sillon peu marqué, brusquement rétréci, et légèrement échancré en arc de cercle. — Yeux médiocres, transversaux, presque entiers. — Antennes grêles, ciliées, à articles 3 très-long, 4-9 allongés, subégaux, 10 plus court, obconique, 1 1 ovoïde. — Prothorax fortement transversal, presque droit et muni d'une fine arête sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités, avec ses angles antérieurs un peu saillants. — Ecusson distinct, en triangle rectiligne. — Elytres courtes, ventrues, un peu déprimées en dessus, obtusément carénées sur les côtés; leur repli épipleural étroit et en- tier.— Pattes grêles et longues; jambes finement hispides, arrondies; {"^ article des tarses postérieurs allongé. — Mésosternum horizontal, tronqué en avant. — Saillie prosternale fortement recourbée en ar- rière. Ce genre se réduit à une petite espèce (2) découverte par moi aux environs de Mendoza, dans le Tucuman, où elle est très-commune, et qui ressemble complètement, au premier coup-d'œil, aune Pimelia exiguë. Elle est d'un noir opaque, très-finement pubescente, avec deux vagues sillons sur les élytres. Il y en a une variété d'un rouge ferru- gineux, qui n'est pas rare. ENTOMOCHILUS. SoLiER, Mém. d. l'Acad. d. Turin, Sér. 2, VI, p. 260 (3). Menton et languette cachés, au repos, par le bord antérieur du pro- sternum; le 1" petit, en trapèze renversé. — Dernier article des palpes maxillaires très-faiblement triangulaire. — Labre transversal, rectangu- laire, triangulai rement échancré. — Tête rétractile, verticale au repos; épistome séparé du front par un sillon flexueux, brusquement rétréci (1) Latreille n'a mentiouné ce genre nulle part; et j'ai, le premier (Ann. d. Se. nat. XX, p. 276), publié sou nom qu'il m'avait communiqué de vive voix. M. Guériu-Méneville n'en a parlé que très-sommairement, et Solier seul (Mém. d. l'Acad. d. Turin, Sér. 2, VI, p. 253) en a exposé les caractères avec détail. (2) P. mendociniis Lac, Guérin-Méuev. loc. cit. pi. 101, et Solier, loc. cit. pi. 2, f. 5-9. (3) Syn. Physogaster^ Guérin-Ménev. Magaz. d. Zool.; Ins. 1834; Mêlas. p. 2. PHYSOGASTÉRIDES. 209 et fortement échancré en avant. — Yeux assez grands, un peu saillants ovalaires et rétrécis inférieurement. — Antennes assez longues et très- gréles, à articles i fortement renflé au bout, 3 très-long, 4-8 obconiques subégaux, 9-10 de même forme, un peu plus gros, H aussi grand que 10, ovoïde. — Prothorax transversal, largement arrondi sur ses côtés et aux angles postérieurs, avec une arête latérale tranchante, rétréci et lé- gèrement échancré en avant, subtronqué à sa base. — Ecusson nul. — Elytres amples, ovalaires, arrondies aux épaules, déprimées en dessus, brusquement déclives en arrière, s'arrondissant pour former leurs épi- pleures; celles-ci larges, avec un repU étroit, un peu dilaté dans son tiers antérieur, et abrégé en arrière. — Pattes longues et assez ro- bustes ; jambes âpres, prismatiques, denticulces sur leur tranche ex- terne; tarses velus; leur 1" article allongé, les intermédiaires très- grêles à leur base. — Prosternum court, fortement recourbé en arrière. — Mésosternum larg€, horizontal et tronqué en avant. Solier, après avoir établi ce genre, l'a réuni plus tard (i) aux Phy- SOGASTEK, dont il est très-distinct. Il se compose d'un petit nombre d'espèces du Chili (2) de taille moyenne, sauf une (parviis), et d'un facÀes assez laid. Toutes sont d'un noir opaque et recouvertes d'une lîne pubescence caduque, qui voile à peine leurs téguments. I.a sculp- ture de ces derniers consiste en points enfoncés, très-serrés, sur le pro- thorax, et en sillons ou impressions vagues et irrégulières sur les ely- tres. Il y a, dans les collections, quelques espèces inédites du genre, provenant de Bolivia et du Pérou. L'un des sexes, probablement la femelle, se distingue par son abdo- men convexe en dessous, et dont le troisième segment est largement lisse dans son milieu. • THYLACODERES, SoLiEu, Mém. d. l'Acad. d. Turin, Sér. 2, VI, p. 256. Menton et languette cachés au repos par le prosiernum; le premier subcordiforme , faiblement échancré en avant, la seconde bilobée. — Dernier article des palpes maxillaires ovalaire et allongé. — Labre transversal, entier et épaissi en avant. — Tête très-courte, rétractile dans l'intérieur du prothorax ; épistome non distinct du front, large- ment tronqué en avant. — Yeux médiocres, assez saillants, ovalaires, subréniformes. — Antennes grêles, à articles 3 un peu plus grand que 4, celui-ci et 5-7 subcylindriques, subégaux, 8 plus épais, obconique, 9-10 beaucoup plus gros, subturbinés, M aussi gros que 10, ovoïde (1) In Gay, Hist. d. Chile; Zocl. V, p. 206. (2) Phys. iomentosus, Guérin-Ménev. ioc. cit. {Entom. pilosus Sol,).^Phys. lœvipennis, parvus, Solier in Gay, Ioc. cit. p. 207. Coléoptères. Tome V. 14 210 TÉNÉBRIONIDES. et très-aigu au bout, — Prothorax transversal, peu convexe , légère- ment rétréci et tronqué en avant, avec ses angles antérieurs un peu saillants, muni d'une vive arête sur les côtés, parabûliquement sinué de chaque côté à sa base. — Ecusson nul. — Elytres très-courtes, mé- diocrement convexes, brusquement déclives en arrière, ohtusément carénées sur les côtés; leur repli épipleural obsolète. — Pattes courtes; toutes les jambes arrondies, âpres, avec une rangée de petites épines sur leurs bords externe et interne; i" article des tarses un peu al- longé. — Saillie prosternale plane, tronquée en arrière et s'appuyant sur le mésosternum j celui-ci plan, en carré transversal. La seule espèce connue ( i ) de ce genre très-distinct des précédents, a été découverte par moi, aux environs de San-Luis de la Punta. Elle est plus petite que le Physocjaster mendocinus, d'un brun-rougeâtre, finement pubescente, et couverte, en dessus, de petites granulations serrées sur le prothorax, plus rares et plus fines sur les élytres. Sa ressemblance avec les Eumolpides du genre BaoMius, est assez pro- noncée. TRIBU XXIII. PRAOCIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule assez saillant. — Languette sail- lante, transversale , fortement échancrée; ses palpes insérés latérale- ment à sa base. — Mâchoires découvertes, leur lobe interne muni d'un crochet corné. — Dernier article des palpes maxillaires de forme varia- ble.— Tête courte, engagée dans It prothorax au moins jusqu'à la moitié des yeux; épistome séparé du front par un sillon, en général très- marqué, brusquement rétréci en une courte saillie échancrée, laissant à découvert le labre et les mandibules. — Antennes grêles, de onze articles , le dernier libre. — Prothorax aussi large que les élytres à sa base, aminci et tranchant sur les côtés. — Ecusson plus ou moins grand, en triangle transversal. — Epipleures des élytres larges, m_u- nies d'un repli étroit, brusquement et largement dilaté à sa base, parfois obsolète. — Hanches postérieures transversales, médiocrement séparées, contiguës aux élytres, en dehors; éperons des jambes, au plus médiocres, souvent petits; tarses ciliés et épineux; leurs articles atténués à leur base. — Saillie intercoxale médiocrement large , sub- parallèle ou ogivale. — Episternums métathoraciques en général de largei:r médiocre, arrondis au coté interne. — Mésosternum plus ou moins large ^ déclive ou horizontal; épimères mésothoraciqucs posté- rieures et obliques. (1) T. cianolpuldss Lac, SoIIlm-, loc. cit. p. 257, \à. 2, f. L3, li. PRAOCIDES. 211 Cette tribu, dont la création appartient à Eschscholtz (i), est com- posée ici telle qu'il l'a conçue, à l'exception des Coniontis et des Cœll's, qu'il y avait compris et qui doivent rentrer dans la suivante, celle des Coniontides. Solier (2) l'avait notablement altérée en y intro- duisant plusieurs genres (Cryptochile, Horatoma, PACHYNOTELiis) do l'ancien continent, qui, étant privés de trochantins intermédiaires, ont dû être reportés dans la première section de la famille. Les Praocides ont conservé la plupart des caractères des Physogas- téridbs, notamment des organes buccaux et une tête sem.blables, des élytres embrassant fortement l'abdomen, et des jambes épineuses ou du moins très-âpres. Mais ils en diffèrent abondamment par leurs mâchoires munies d'un crochet corné, leur prothorax aussi large que les élytres, leur écusson distinct et qui, par sa grandeur, rappelle celui des Molurides, le repli épipleural de leurs élytres, leur saillie intercoxale beaucoup moins large, etc. La plupart d'entre eux, et en particuher loo Praocis, ont une ressemblance assez prononcée avec les ASIDA. Ces insectel5 habitent les mêmes parties de l'Amérique du Sud, que les Physogastérides. Ils ne sont jamais ni très-grands, ni très-petits; la vestiture et la sculpture do leurs téguments sont très-variables, et plusieurs sont ornés de couleurs métalliques. Leurs genres se bornent aux cinq suivants : I. Saillie prosternale prolongée en arrière. Bord antérieur du prothorax saillant : Calymmaphorus. — — échancré : Praocis. IL Saillie prosternale recourbée en anière. a 4« art. des palpes max. fortement sécuriformc : Platesthes. aa — — à peine ou non — Prothorax fortement rétréci en avant : Platyholmus. — régulièrement arqué sur les côtés : Eutelocera. Genre incertae sedis : Eurygonus. CALYMMAPHORUS. SûLiER, Ann. d. l. Soc. entom. IX, p. 245 (3). Menton petit, en trapèze renversé. — Dernier article des palpes ma- xillaires à peine sécuriforme. — Labre saillant, échancré. — Tête re- couverte par le prothorax, rétractile; épistome très-court, séparé du front par un sillon très-marqué, renflé en un bourrelet {cucuUatus), ou (1) Zool. Atlas, Heft III, p. 5. (2) Aun. d. 1. Soc. entom. IX, p. 210. (3) Syn. Arctylus, Solier in Dej. Cat. éd. 3, p. 200; olim. 212 TÉNÉBRIONIDES. rebordé {ursinus), et plus ou moins ^chancre en avant. — Yeux petits, assez saillants, ovalaires, transversaux. — Antennes médiocres , très- grélesj à articles 3 assez allongé, 4-8 obconiques, subégaux, 9-10 un peu plus gros, i 1 aussi grand que 10, ovoïde. — Prothorax transversal, convexe , rebordé sur les côtés, muni en avant d'une large saillie, ar- rondie antérieurement, très-largement lobé à sa base, avec le lobe arrondi; ses angles postérieurs aigus. — Ecusson triangulaire. — Elytres courtes, ovales, déprimées sur le disque, carénées latéralement ; leur repli épipleural parfois {ciicuUatus) peu distinct. — Pattes courtes ; jambes antérieures trigones, dentées en scie sur leur bord externe, avec leur angle apical dentiforme ; les autres hispides, arrondies; les éperons de toutes, petits; tarses médiocres. — Saillie intercoxale de l'abdomen médiocrement large, parallèle. — Prosternum saillant en arrière, large, tronqué au bout et rejoignant le mésosternum ; celui-ci horizontal^ plan et fortement transversal. Genre singulier, composé de quelques espèces de taille médiocre, découvertes par moi à Test des Andes du Chili, et dont deux seule- ment ont été décrites sous les noms que je leur avais imposés. Toutes deux sont ponctuées en dessus, et ont sur chaque élytre deux côtes discoïdales assez saillantes, mais, du reste, diffèrent sensiblement. L'une ( 1 ), type du genre, est d'un noir profond et mat, glabre, avec la saillie antérieure du prothorax renflée en un bourrelet couvert de poils laineux, et les angles postérieurs de cet organe courts. L'autre (î) est d'un bronzé-rougeâtre brillant, hérissée de longs poils partout; la saiUie antérieure de son prothorax est courte, plane, et les angles postérieurs de cet organe, saillants et arqués. C'est sur elle que Solier avait établi son genre Arctylus, qu'il a supprimé plus tard avec raison, et que Dejean a conservé. Ces deux espèces sont très-communes aux environs de Mendoza, dans les localités sablonneuses. Elles se réfugient sous les pierres. PRAOCIS. EscHSCH. Zool. Atlus; Heft III, p. 6 (3). Menton petit, en trapèze renversé, entier ou étroitement et faible- ment échancré. — Dernier article des palpes maxillaires plus ou moins (1) C.ctœullatus, Solier, loc. cit. p. 246, pi. 10, f. 2; figuré également, mais d'une manière peu exacte, par M. Guériu-Méuev. Mag. d. Zool.; Ins. 1834; Mê- las, pi. 105, f. 1. (2) C. ursinus, Solier, loc. cit. p. 246. Des trois espèces {dusypoides, penta- gonus, squalidus) également rapportées par moi, que Dejean lui a associées, la première, autant qu'il m'en souvienne, appartient seule an genre. (3) Syn. Anthiusomus, Guérin-Ménev. Magaz. d. Zool. ; Ins. 1834; Mêlas, p. 32. PRAOCIDES. 213 sécuriforme. — Labre transversal, fortement échancré. — Tète forte- ment engagée dans le prothorax, traversée par un profond sillon entre les antennes; la saillie de son épistome plus ou moins échancrée. Yeux allongés, transversaux, légèrement sinués. — Antennes médio- cres, grêles, filiformes ou grossissant un peu, à articles 3 un peu ou notablem-ent plus long que les suivants; ceux-ci, jusqu'au 10« inclu- sivement, de forme variable, obconiques ou submoniliformes, 9-1 1 en général plus gros que les autres et transversaux. — Prothorax transver- sal, échancré en arc antérieurement, aminci et tranchant sur les côtés, bisinué à sa base, avec les angles de celle-ci arqués, aigus, et embras- sant les épaules des élytres. — Ecusson en triangle transversal. — Elytres courtes, de forme variable, carénées latéralement; leur repU épipleural distinct. — Pattes médiocres; jambes âpres; les antérieures courtes, trigones, avec leur angle apical externe saillant, denticulées sur leur bord externe ; les autres arrondies ; tarses grêles. — Saillie intercoxale de l'abdomen de forme variable (i)._ — SailUe prosternale rétrécie et saillante en arrière. — Mésosternum triangulaire, décUve. — Corps plus ou moins court et convexe. Insectes assez nombreux, mais très-variables sous le rapport de la forme générale, de la sculpture et de la vestiture des téguments, et même de la couleur, qui est noire, parfois ferrugineuse chez quelques- uns, d'un bronzé plus ou moins obscur dans le plus grand nombre. Les espèces typiques sont de forrhe brièvement elUptico-ovales et assez convexes. D'autres plus allongées et parallèles ont servi de types aux genres Ainthrasomus de M. Guérin-Méneville , et Filotarsus de Solier, qui sont complètement identiques. Plus tard, ce dernier les a supprimés, et s'est contenté de diviser le genre en trois sections (2). — Filotarsus, Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. IX, p. 239. — Coelus pars, Solier, ibid. p. 212. (1) Chez les espèces à corps court, elle se rétrécit et s'arrondit en avant, en même temps que l'abdomen se raccourcit beaucoup, tandis que chez les espè- ces à corps plus oblong et dont l'abdomen est de longueur normale, elle est un peu plus large et à bords parallèles. J'avais cru d'abord pouvoir, d'après ces deux caractères, conserver le genre Anthrasomhs de M. Guérin-Méneville ; mais il y a des espèces intermédiaires qui m'ont empêché de prendre ce parti. (2) Solier a établi ces sections dans les Ann. d. 1. Soc. entom. IX, p. 220, et les a remaniées avec d'assez notables additions, quant aux espèces, dans Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 186. En combinant les caractères qu'il leur assigne dans ces deux ouvrages, on peut les établir de la manière suivante : I. Praocis. Corps elliptico-ovale, plus ou moins convexe; prothorax rétréci en avant, avec ses angles postérieurs aigus et saillants ; angle ypical externe des jambes bien distinct : P. rufipes Esch., interrupta, costata, Spinolœ, sub- sulcata Sol., rotundata Castcln.^ submetallica Guérin-Ménev., cosiatula, ni gro-œnea, Curtisii, sanguvnolenta,œnea, iibiaUs,'parva, rufiiarsis Sol. Près- 214 TÉNÉBBIONIDES. Mais il a eu le tort de laisser en dehors de ce dernier, une dernière espèce de forme globoso-ovale, qu'il a placée dans le genre Cœlus d'Esclischoltz (•). Les vrais Cœlus, dont elle se rapproche beaucoup par sa forme, présentent des caractères très-différents. Les Praocis semblent être confinés au ChiU et au Pérou; je n'en ai jamais rencontré un seul à l'est du premier de ces pays. Ce sont des insectes grégaires et qui, pour la plupart, pullulent beaucoup. que toutes ces espèces ont sur chaque élytre un ou deux larges sillons remplis de poils couchés, blancs ou rouges. II. Anthrasomus. Corps oWong, subparallèle, médiocrement convexe ; pro- thorax arrondi sur les côtés, avec ses angles postérieurs courts; angle apical des jambes antérieures peu saillant chez la plupart : P. Chevrolatii (type du genre Anthrasomus), Gayi, suhcostata, oUonga, rufilabris, tenuicornis (type du genre Filotarsus), hirtuosa Sol. Ces espèces sont plus ou moins finement ponctuées et ont parfois quckpies côtes obtuses et lisses sur les ôlytres. III. Orthogonoderes. Corps court, large, rétréci en arrière, peu convexe en dessus; prothorax marginé sur les côtés, rétréci seulement en avant, fortement bisinuéà sa base, avec ses angles arqués, déprimé sur le disque; angle apical externe des jambes antérieures saillant et dentiforme : P. subreticulata, vario- losa, pleuroptera, rugata Sol., costata Esch., punctata, costipennis, crihrata Sol. Insectes criblés de points enfoncés, serrés, ou fortement rugueux, avec des côtes souvent très -saillantes. Tous, ainsi que les précédents, sont du Chili. En dehors des travaux de Solier, je ne trouve nue les espèces suivantes dans les auteurs : P. subœnea, variolosa (variolosa? Sol.) Enchs. Nov. Act. Acad. nat. Cur. XVI, Suppl. I, p. 373, pi. 48, f. 6; Pérou. -- lœvicosta, Cuitis, Trans. of the Lina. Soc. XIX, p. 457; Valparaiso. — hirticollis, du Pé- rou; spinipes, rotundata, pilula {Cœlus hirticollis? Sol.), du Chili; Casteln. Hist. nat. d. Col. Il, p. 187. —peltuta, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 115; Pérou. Le Sternodes Mannerheimii de Fischer de Waldheim appartient également au genre, comme on l'a vu plus haut, p. 177, note 2. Suivant M.deMotschouIsky (Bull. 3Iosc. 1845, I, p. 63), qui a vu les exemplaires typiques, le mâle serait le P. ruppes, et la femelle le P. sulcata d'Eschscholtz. (1) C. hirticollis^ Solier, loc. cit. p. 212, pi. 9, f. 1-4. Cet insecte a, sans au- cune exception, tous les caractères du genre; il doit former une section à part entre les Praocis et les Anthrasomus. Je connais une espèce inédite de Monte- video qui en est voisine. Solier (ibid. p. 211) a commis une autre erreur; il a rapporté au genre Am- PHiDORA d'Eschscholtz, un autre insecte du Chili (J. Ricardœ ibid. p. 212), qui appartient à la tribu actuelle, mais qui diffère de toutes les autres espèces qu'elle contient, par sa forme allongée, peu convexe, son prothorax cordiformc plus étroit à sa base que les élytres, et le repli épipleural de ses élytres nou dilaté à sa base. Il doit former un genre nouveau. PRAOCIDES. 215 PLATESTHES. Waterh. Ann, and Mag. of nat. Hist. XVIj p. 317 (1). Ce genre ne diffère des Praocis que par les caractères suivants : Corps régulièrement oblongo-ovale, très-déprimé et plan en dessus. — Prothorax foliacé et légèrement arrondi sur les côtés, coupé carré- ment à sa base, avec ses angles postérieurs rectilignes et obtus. — Elytres tranchantes sur les côtés. — Angle apical externe des jambes antérieures, peu saillant; les éperons terminaux de toutes, courts. — Saillie prosternale recourbée en arrière des hancl^s antérieures, tou- chant presque le mésoslernum. — Celui-ci large, subvertical, plan. Le genre a pour type un insecte du détroit de Magellan, d'un brun rougeâtre, muni de deux côtes fines et tranchantes sur chaque élytre, et qui, au premier aspect, ressemble assez à un Silpha.M. Waterhouse l'a nommé P. silphoides, sans s'apercevoir que , quatre ans aupara- vant, M. Guérin-Méne ville l'avait décrit sous le nom de Praoc-s de- pressa (2), qui doit lui rester. Solier l'a également laissé parmi les Praocis, dont il me paraît suffisamment distinct par sa forme générale, son prothorax n'embrassant nullement les épaules des élytres, et sa saillie prosternale qui est faite comme chez les Platyholmus qui sui- vent. 11 existe, dans le même pays, un autre insecte (3) qui m'est inconnu, mais qui, d'après les descriptions et la figure qu'on en a, est assez convexe, et pourrait bien faire le passage entre le précédent et les Praocis. PLATYHOLMUS. Solier, Ann. d. l. Soc. entom. IX, p. 241. Genre également très-voisin des Praocis, et ne s'en distinguant que par les particularités qui suivent. Menton transversal, subcordiforme, assez fortement échancré, avec une dépression arrondie, envahissant au moins la moitié antérieure de sa face externe. — Labre plus saillant, visible jusqu'à sa base, assez étroitement et profondément échancré. — Antennes très-grêles, à ar- ticles 3 aussi long que les deux suivants réunis, 4-8 subégaux, 9-1 1 un peu plus gros, 9-10 obconiques, inégaux, 11 subglobuleux. — Prothorax transversal, peu convexe, plus large que les élytres à sa (1) Syn. Praocis, Guérin-Ménev. Rev. Zool. ISil, p. 215; et Solier in Gay, Hist. d. Chile ; Zool. V, p. 203. (2) Loc. cit.; figuré par Solier, fcc. cit. Col. pi, 10, f. 2. (3) Praocis reflexicollis, Solier, loc. cit. pi. 10, f. 3. 216 TÉNÉBRIONIDES. base, très-fortement et obliquement rétréci dans sa moitié antérieure, arrondi sur lès cotés en arrière, avec ses angles postérieurs un peu saillants et obtus, profondément échancré en avant; ses angles anté- rieurs Irès-aigus. — Ecusson nul (>). — Elytres courtes, subparallèles, presque planes en dessus, déclives en arrière. — Jambes antérieures faiblement trigones, denticulées en dehors ; leur angle apical externe dentiforme. — Prosternum recourbé en arrière des hanches anté- rieures. Sans la forme particulière du prothorax et celle de la saillie proster- nale. Tunique espèce (j) qui compose le genre ne se distinguerait guère, au premier coup-d'œil, de certains Praocis. Elle est de moyenne taille, d'un brun-noirâtre ou ferrugineux mal, très-finement pointillée en dessus, surtout sur les élytres, et légèrement pubescente. Je l'ai rencontrée très-communément à Mendoza, et Solier se trompe en la disant du Chili. EUTELOCERA. SoLiER, Ann. d. l Soc. entom IX, p. 237. Menton en trapèze renversé. — Dernier article des palpes ovalaire et tronqué au bout. — Labre transversal, légèrement échancré en arc. — Tète fortement engagée dans le prothorax, courte; la saillie de son épistome fortement et triais gulairement échancrée. — Yeux assez grands, subréniformes. — Antennes médiocres , peu robustes, velues, à articles 2 assez grand, 3 beaucoup plus long que les suivants, 4-8 obconiques, subégaux, 9-10 plus gros, subglobuleux, 1 1 aussi gros que 10, ovoïde. — Prothorax transversal, légèrement rétréci et faiblement échancré en avant, foliacé et à peine arrondi sur les côtés, tronqué à sa base, avec ses angles postérieurs obtus. —Ecusson très-petit, en triangle allongé. — Elytres peu convexes, brièvement ovales, obtusément caré- nées sur les cotés, embrassant fortement l'abdomen ; leur repli épi- pleural presque obsolète. — Pattes médiocres; jambes antérieures légèrement trigones, avec leur angle apical saillant et dentiforme, denticulées sur leur bord externe ; les autres arrondies, hispides ; les éperons de toutes très-petits. — Saillie intercoxale de l'abdom-en assez large, parallèle. — Saillie prosternale fortement recourbée en arrière. — Mésosternum carré, déclive. — Corps pubescent partout (1) Je n'en vois aucun vestip^e chez un mâle de ma collection, tandis qu'il est aussi grand que celui des Piuocis chez deux femelles ([ue j'ai sous les yeux. Il est probable que dans le mâle en question il s'est, par une sorte d'anomalie, soudé avec les éiytres. (2) P. dilaticollis Lac, Solier, loc.cit. j). 243, pi. 9, f. 15; le P. nigriius de Solier n'est, à mon sens, qu'une variété du mâle, d'un noir plus brillant que de coutume. 217 La seule espèce connue (i) est un assez petit insecte que j'ai décou- vert à San-Luis de la Punta, dans les pampas de Buénos-Ayres, et qui, au premier coup -d'oeil, par sa forme, la sculpture réticulée de ses éiytres, les petites touffes de poils dont elles sont munies^ enfin, la pubescence grise qui le recouvre en entier, ressemble beaucoup à une AsiDA. Ces caractères lui donnent un fades particulier dans le groupe actuel. Note. Il me paraît très -probable que le genre suivant doit rentrer parmi les Praocides, EURYGONUS. De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 187 (2). Antennes presque filiformes, de onze articles: le i" gros, le 2® très- petit, le 3^ le plus long, les autres coniques, les derniers un peu plus courts. — Dernier article des palpes tronqué obliquement à son extré- mité. — Mandibules fortes, arquées et bidentées intérieurement. — Mâchoires velues, à lobe externe grand, l'interne en forme d'onglet. — Labre transversal, échancré au milieu. — Menton carré, transversal. — Corps hémisphérique. — Tète arrondie. — Corselet très-grand, très- arrondi et très-rebordé latéralement, prolongé et arrondi au bord pos- térieur. — Eiytres renflées, prolongées postérieurement en petites queues. — Jambes épineuses. Il est manifeste que M. De Castelnau n'a pas plus vu que moi, le genre en nature, et qu'il en a exposé les caractères d'après la figure, accompagnée de détails, qu'en a donnée M. G. Gray. Comme cet auteur, il le dit voisin des Erodius. L'espèce unique [chilensis] qui le compose est du Chili, d'assez grande taille, noir, avec de fortes côtes sur les éiytres. TRIBU XXIV. CONlONTIDES. Sous-menton muni d'un court pédoncule. — Languette saillante, le plus souvent échancrée en demi-cercle; ses palpes insérés latérale- ment à sa base. — Mâchoires découvertes, leur lobe interne muni ou non d'un crochet corné. — Dernier article des palpes maxillaires de (1) E. viatica Lac, Solier, !oc. cit. p. 238, pi. 9, f. 11. (2) Syn.AuLACUs, G. Gray in Griffith's ÂDim.KIngd.; Ins. II, p. 783. Le genre n'est mentionné que dans l'explication des planches de cet ouvrage; il n'en est pas question dans le texte. 218 TÉNÉBRIONIDES. forme variable. — Tête courte^ engagée dans le prothorax, au moins jus- qu'au bord postérieur des yeux ; cpistome variable. — Antennes grêles, de onze articles, le dernier libre. — Prothorax contigu aux élytres, aussi large qu'elles, aminci et tranchant sur les côtés. — Ecusson dis- tinct, petit. — Elytres embrassant faiblement le corps. — Hanches an- térieures cylindriques et transversales, les postérieures faiblement sé- parées, subcontiguës aux élytres, en dehors ; éperons des jambes longs et grêles; tarses plus ou moins épineux; le 1" article des postérieurs très-allongé. — Saillie intercoxale étroite, triangulaire, — Episternums métathoraciques étroits et parallèles (Eusattus excepté). — Mésoster- num étroit, presque toujours en triangle allongé, déclive et canaliculé en avant; épimères mcsothoraciques plus ou moins larges, posté- rieures. Cet ensemble de caractères isole, dans la cohorte actuelle, un certain nombre de genres c[ui sont, à Theure qu'il est, disséminés loin les uns des autres dans les collections. Les uns touchent de si près les Prao- cides, que deux d'entre eux ( Cœlus , Coniontis ) ont été placés par Eschscholtz dans cette tribu. Les autres, dont le genre Crypticus de Latreille est le type, pourraient, à la rigueur, former un groupe à part, mais le nombre de ces derniers n'étant déjà que trop considé- rable, j'ai préféré les associer aux précédents. Ces insectes diffèrent des Praocides par l'étroitesse des épipleures de leurs élytres, la longueur des éperons de leurs jambes, la forme de leur saillie intercoxale, et celle de leur m.ésosternum. Il est moins facile de dire ce qui les distingue des Opatrides. On retrouve en effet, chez ces derniers, tous les caractères exposés dans la formule qui pré- cède, mais jamais combinés comme ils le sont ici. Quant aux Pédi- nides, parmi lesquels quelques-uns de ces insectes ont été placés, la vestiture et la simplicité de leurs tarses suffisent pour qu'on ne puisse les confondre avec eux. Les plus grandes espèces de cette tribu sont de taille médiocre, et plusieurs sont fort petites. Les deux groupes suivants, dans lesquels ils me paraissent devoir être répartis, ont chacun une distribution géographique qui leur est propre. L Epistome échancré. Coniontides vrais. n. — entier. Crypticides. Groups I. Coniontides vrais. Epistome échancré. — Lobe interne des mâchoires muni d'un cro- chet corné. — Jambes et tarses épineux. Ce groupe est essentiellement propre aux parties occidentales de CONIONTIDES. ' 219 rAmérique du Nord , et y représente manifestement les Praocides de l'Amérique du Sud. Il ne comprend que les trois genres suivants : I. Antennes plus courtes que la tôle : Cœlus. IL — longues — ^ Prothorax embrassant les épaules des élytres : Eusaitus. — coupé carrément à sa base : Coniontis. COELUS. EscHscH. Zool. Atlas, Heft III, p. 5. Menton en trapèze renversé, largement et faiblement échancré. — Dernier article des palpes ovalaire et tronqué au liout. — Labre en- gagé dans réchancrure de l'épistome, transversal, légèrement échancré en arc. — Tète engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux inclusive- ment, assez largement dilatée au-dessus des antennes; épistome séparé du front par un sillon peu marqué, fortement échancré en demi- cercle. — Yeux étroits, transversaux, subrénif ormes. — Antennes courtes, rigidules, géniculées, à articles 1 grêle, allongé en massue, 2-3 plus gros et plus longs que les suivants, 2-8 transversaux, serrés, 9-10 plus larges, perfoliés, 11 plus petit que 10, transversalement ovalaire. — Prothorax transversal, cylindrique, à bords latéraux fo- liacés et longuement ciliés, profondément échancré en avant, tronqué et muni d'une bordure membraneuse à sa base; ses angles postérieurs obtus. — Ecusson en triangle rectiligne. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, et tronquées à leur base ; leur repli épipleural large, horizontal et canaliculé à sa base, diminuant rapidement, et étroit en arrière. — Pattes courtes; jambes ciliées et âpres, im peu trigones, surtout les antérieures ; leurs éperons longs, Tinterne des quatre pos- térieurs beaucoup plus grand que l'externe; tarses grêles, ciliés et épineux, à articles noueux au bout; le l""" des antérieurs prolongé au côté interne, en une très-longue et robuste épine (>). — Saillie pros- ternale dépassant les hanches antérieures, mucronée au bout. — Corps globoso-ovale. A l'exemple de Dejean (2) et Mannerheim (3), ce genre est généra- lement classé dans les collections parmi les Taxicornes de Lalreille, près des Trachyscelis et des Anémia (Cheirodes). Mais je crois qu'Esch- scholtz et, plus récemment, M. J. L. Le Conte (4) ont mieux saisi ses (1) Eschscholtz a cru que cette saillie appartenait aux jambes, et décrit ces dernières comme pourvues de trois éperons. (2) Cat. éd. 3, p. 215. (3) Bull. d. Moscou, 1843, p. 277. (4) Ann. of the Lyc. of. New -York, V, p. 133. 220 TÉNÉBBIONIDES. analogies en le mettant à côté des Praocis. La première de ces opi- nions ne repose que sur la structure des antennes qui ressemblent, en effet, beaucoup à celles des Anémia ( > ) 5 la seconde, sur la plus grande partie de l'organisation de ces insectes, qui est si voisine de celle des Praocis, que Solier, comme on l'a vu plus haut, s'y est trompé, et a placé parmi eux une espèce [hirticoUis] de ces derniers. Le type du genre (2) est un insecte de Californie, d'assez petite taille, d'un noir légèrement brillant, et hérissé de longs poils roussâ- tres sur les côtés du corps et la partie postérieure des élytres. Ces der- nières sont couvertes de petites aspérités, tandis que le protliorax est simplement pointillé. Une seconde espèce (i), du double plus grande, a été découverte par M. J. L. Le Conte, dans le même pays. EUSATTUS. J, L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of Neiv-York, V, p. 131 (4). Menton transversal, légèrement arrondi sur les côtés et à sa base, largement échancré en arc, sublunulé. — Dernier article des palpes maxillaires en triangle allongé. — Labre saillant, cordiforme, sinué en avant. — Tête engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux inclusi- vement, assez fortement dilatée au-dessus des antennes ; épistome lar- gement arrondi et assez profondément échancré en avant. — An- tennes médiocres, grossissant peu à peu, presque glabres, à articles 3 un peu plus long que 4, 4-7 obconiques, 9-10 de plus en plus transver- saux, 11 ovoïde. — Yeux allongés, transversaux^ un peu rétrécis dans leur milieu. — Prothorax transversal, assez convexe, arrondi sur les côtés, profondément échancré en a^ant, très-fortement bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs embrassant longuement les épaules des élytres. — Ecusson ponctiforme, à peine distinct. — Elytres courtes, convexes, ovales, fortement déclives en arrière. — Pattes médiocres; jambes antérieures fortement trigones, avec leur angle apical externe très-saillant et aigu, denticulées sur leur bord externe; les autres ar- rondies, épineuses; leurs éperons très-longs et grêles; tarses grêles; (1) Il suffirait d'un léger changement apporté aux antennes de beaucoup de Praocldes, à celles des Calymmaphorus, par exemple, pour les rendre semblables aux antennes du genre actuel et des Anémia. (2) C. ciliatus, Eschscli. loc. cit. pi. 14, f. 1. (3) C. globosus, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, ut supra. Les trochantins des hanches intermédiaires sont indistincts dans cette espèce, du moins chez l'unique exemplaire que j'en possède, mais il est plus que pro- bable que ce n'est qu'une anomalie accidentelle, et qu'ils se sont soudés aux épisternums mésothoraciques, attendu qu'ils sont très -distincts chez le ci- liatus. (4) Syn. ZoPHOSis, Suy, Journ. of the Acad, of Philad. III, p. 250. CONlONtIDES. 22i les quatre postérieurs longs, avec leur 1" article très-allongé et com- primé. — Saillie prosternale dépassant les hanches antérieures et aiguë au bout. — Corps court, convexe, parfois subglobuleux. Ces insectes sont de taille moyenne, glabres, avec le prothorax frangé de poils plus ou moins longs sur les côtés; leur sculpture con- siste ordinairement, sur les élytres, en points enfoncés, accompa- gnés en général d'aspérités plus ou moins nombreuses. Leurs espèces sont répandues depuis les Montagnes rocheuses Jusqu'en Californie et dans rOrégon; on en connaît six en ce moment ("). CONIONTIS. EscuscH. ZooL Atlas, Heft III, p. 7. Menton fortement évasé et largement échancré en avant. — Dernier article des palpes maxillaires légèrement sécuriforme, parfois {obesa) subovalaire et tronqué au bout. — Labre saillant, arrondi sur les côtés et sinué en avant. — Tète engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux exclusivement; épistome court, subarrondi et largement échancré eu arc antérieurement, séparé du front par un fin sillon arqué. — Yeux allongés, rétrécis dans leur moitié inférieure. — Antennes de la lon- gueur de la moitié du prothorax, grêles, à articles 3 plus long que les suivants, 4-7 obconiques, subégaux, 8-10 un peu plus gros, 11 ovoïde, parfois {obesa) 10-H brusquement plus gros que les autres. — Pro- thorax transversal, subcylindrique, médiocrement échancré en avant, presque droit sur les côtés, tronqué à sa base, avec ses angles posté- rieurs recouvrant un peu les épaules des élytres. — Ecusson en triangle curviUgne, transversal. — Elytres conico-cylindiiques ou ovalaires. — Pattes médiocres ; hanches postérieures plus ou moins obUques; jambes bispides, comprimées; les antérieures garnies de courtes épines sur leur tranche externe; les éperons de toutes longs et assez robustes; tarses subcyhndracés,le 1'^'' article des quatre postérieurs très-allongé. — Saillie prosternale plane, un peu saillante et arrondie en arrière. — Corps glabre ou finement pubescent. Genre découvert primitivement par Eschscholtz en Californie, et dont on a retrouvé, depuis, des espèces à l'est des Montagnes rocheuses. Sous le rapport de la forme générale, elles varient assez. Les plus nom- breuses, parmi lesquelles figurent les deux décrites par Eschscholtz, (1) Zoph. reticulata, Say, loc. cit. ; des Montagnes rocheuses.— E. difficiUs, de Californie; miiricatus, de l'Orégon; dilatatus, diibius, des déserts du Rio Colorado et du Rio Gila; J. L. Le Conte, ]iic. cit.— puberulus, J.L.Le Conte, Proceed of thc Acad. of Philad. Vil, p. 84; Nouveau-Mexique. La formule du genre a été rédigée d'après le difficUis, dont M. J.L. Le Conte a eu la bonté de me donner un exemplaire. 222 TÉNÈBRIONIDES. sont plus OU moins allongées et régulièrement conico-cylindriques ; les autres (par ex. ova/is^ o6esa) ressemblent beaucoup à certains Cryp- Ticus. Les plus grandes ne dépassent pas là taille moyenne; chez toutes, la sculpture des téguments est peu prononcée, surtout sur le prothorax; les élytres sont pointillées sans ordre ou finement ru- gueuses. Les découvertes récentes ont porté le nombre de ces inssctes à huit (i). Groupe II. Grypticîdes. Epistome entier. — Lobe interne des mâchoires inerme. — Yeux toujours libres. — Tarses très-grêles, cylindracés et finement ciliés. Ce groupe est un peu moins homogène que le précédent, et, comme je l'ai dit plus haut, pourrait, à la rigueur, constituer une trilju à part. Le genre Crypticus de Latreille, qui en forme le type, est très-voisin des CoNiONTis qui précèdent. Les Ellipsodes, qui viennent à la suite, ont le mésosternum un peu autrement fait, et leur métasternum est un peu plus long que dans tous les autres genres de la tribu. Les OocHROTUs, enfin, ont des antennes et un mésosternum qui leur sont propres; ils sont en outre privés d'yeux. Mais, comme pour le surplus, ces deux derniers genres ont conservé tous les caractères essentiels de la tribu, je ne vois, en dehors de cette dernière, aucune autre place à leur assigner. Ces insectes sont plus petits que les précédents, et leur distribution géographique est différente. Sauf une seule espèce de Crypticus, tous sont propres à l'ancien continent. Bouché (î) a donné une description sommaire de la larve du Crypticus glaber, qu'il avait trouvée dans le bois décomposé des vieux saules. Elle est fiUforme, d'un jaune sale, avec la tète et le prothorax bru- nâtres, et ses deux derniers segments encore plus foncés; son corps en- tier est couvert d'une fine ponctuation, et quatre épines brunâtres se voient sur son dernier segment abdominal. L Des yeux ; antennes grêles, à articles obconiques. Mésosternum de forme normale : Crypticus. — plan et bifide : Ellipsodes. IL Point d'yeux ; antennes robustes, cylindracées : Ooc/iro/î ). Le plus grand et le plus allongé d'entre eux [hypolithos] est de la taille d'un Blaps de grandeur moyenne. Les autres sont notablement plus petits, plus courts, et dans le nombre il en est qui ressemblent beau- coup à certains Pedinus. M. de Motschoulsky, sans désigner aucune espèce en particulier, dit avoir fondé son genre Oodescelis sur les espèces de forme allongée et qui ont le prothorax aussi large que les élytres, et réserver le nom de Platyscelis à celles qui sont convexes et dont le prothorax est plus étroit. Mais à peine y a-t-il là de quoi établir deux sections dans le genre. Les Platyscelis sont répandus depuis l' Asie-Mineure jusque dans la Sibérie orientale. Un seul d'entre eux [mêlas] se trouve en Autriche et y est fort rare. On en a décrit sept espèces [i]. (i) Latrcille (Règne anim. éd. 2, V, p. 21) les avait placés immédiatement à la suite de ces insectes. Quant à Soiier, il les a compris dans son informe tribu des Bldpsites. (2) Ten. hypolithos, Pallas^ Icon. Ins. p. 44, tab. C^ f. 10 (Pim. glabra Fab.; PiDlNIDES. 23'J PSEGTRAPUS. SouER in Baudi e Truqui, Studi entom. p. 213. Menton très-évasé et trilobé ; le lobe médian convexe, arrondi en avant, les latéraux dentiformes; son pédoncule très-saillant. — Lan- guette saillante, sinuée antérieurement. — Dernier article des palpes labiaux fusiformc et obtus au bout, celui des maxillaires en fer de hache subéquilatéral. — Labre fortement transversal, subreclangu- laire. — Tête suborbiculaire; épistome largement échancré. — Yeux grands, légèrement convexes, transversaux, lunules. — Antennes un peu plus courtes que le prothorax, grêles, à articles 1-7 obconiques; le 3" plus long que les autres, ceux-ci décroissant peu à peu, 7-i 1 plus larges, suborbiculaires et distants. — Prothorax transversal, subrec- tangulaire, un peu rétréci et légèrement échancré en avant, tronqué à sa base, avec ses angles postérieurs arrondis. — Ecusson transversal, curviUgne. — Elytres presque aussi larges que leprothorax^ oblongues, subparallèles. — Pattes courtes; cuisses renflées en massue; jambes antérieures fortement triangulaires, les autres coniques; les trois 1"* articles des quatre tarses antérieurs fortement dilatés chez les mâles, le 4« petit et bilobé. Ces caractères, que j'emprunte à Solier, sont évidemment très- voisins de ceux des Oncotus qui suivent, et, comme il le dit lui- même, le genre ne diffère de ces derniers que par la forte dilatation des quatre tarses antérieurs, chez les mâles, et la forme générale un peu différente. Dès-lors, il serait peut-être convenable de le supprimer. On retrouve dans l'espèce ( ' ) sur laquelle il a été établi, jusqu'à la sculpture des Oncotus; elle est, en effet, pointillée partout, avec les élytres striées et ponctuées. Cet insecte, originaire du Cap, est de taille médiocre et d'un noir peu brillant, ONCOTUS. (Dej.) Blanch. Hist. nat. d. Ins. II, p. 13 (2). Menton petit, caréné sur la ligne médiane, évasé et trilobé en avant. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire ou subcylindrique, celui Akls glabra Schœnh.); Russie mér. — P. mêlas, de l'Europe or.; rugifrons, gages, de Sibérie; Fischer de Waklh. Entom. d. 1. Russ. H, p. 194, pi. 20, f. 4, 5; pour une bonne figure du premier, voyez aussi Sturni^ Deutsclil. Ins. II, pi. 45, f. c CD. — angustatus, Falderm. Col. ab ilt. Bungio, etc., p. 73; Allai. — Idbialis, Fischer de Waidh. Bull. Mosc. 1845, 1, p. 122; Ana- tolie. — Spinolœ, Solier in Baudi e Truqui, Studi entom. p. 211; Crimée. (1) P. ôipartiius, Solier, loc. cit. p. 215, pi. 9, f. 1. (2) Solier, qui a compris le genre parmi ses Blapsites, en a exposé plus am- plement les caractères in Baudi e Truqui, Studi entom. p. 216. 232 TÉNÉBRIONIDES. des maxillaires en fer de hache, plus ou moins transversal et pro- longé au côté externe. — Labre entier ou échancré en demi-cercle. — Tête courte ; épistome séparé du front par un sillon arqué, assez vague, rétréci, épaissi, arrondi, et largement sinué en avant — Yeux trans- versaux, munis d'une orbite postérieure, sublunulés. — Antennes assez longues, grêles, à articles 2 court, 3 moins long que 4-5 réunis, 4-6 subcyhndriques, décroissant peu à peu, 7-10 plus larges, trigones, déprimés, li aussi grand au moins que 10, evalaire. — Prothorax non contigu aux élytres, trans^'ersal, aminci et arrondi sur les côtés, un peu rétréci et fortement échancré en avant, tronqué ou légèrement échancré à sa base, avec ses angles postérieurs arrondis ou distincts, finement rebordé de toutes parts. — Ecusson en triangle curviligne, très-transversal. — Elytres assez convexes, ovalaires ou oblongo-ovales, avec leurs épaules obtuses, s'arrondissant pour former leurs épipleures; le repli de celles-ci fortement élargi à sa base et arrivant au niveau des angles huméraux qu'il reborde en avant. — Pattes courtes; cuisses et jambes comprimées; celles-ci triangulaires, les antérieures plus for- tement que les autres, avec leur angle apical externe souvent pro- longé en dehors; tarses longuement villeux en dessous; les quatre 1*" articles des antérieurs serrés, légèrement dilatés chez les mâles. — Saillie intercoxale large, rectangulaire. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Mésosternum fortement déclive, un peu concave. — Corps glabre. Insectes de taille moyenne, A'xm brun-marron ou d'un rouge-ferru- gineux brillant, avec les élytres plus ou moins fortement ponctuées en stries, et lisses ou à peine visiblement pointillés sur la tête et le pro- thorax. Leur faciès se rapproche assez sensiblement de celui des Dia- pérides, surtout chez les espèces qui sont brièvement ovales. Tous sont propres à l'Afrique australe. Je n'en trouve pas dans les auteurs, en dehors des cinq décrits par Solier ( < ) ; mais il y en a au moins autant d'inédits dans les collections. AMMIDIUM. Erichs. Archiv, 1843, I, p. 250, Menton petit, en trapèze renversé, convexe en dehors. — Languette assez saillante, échancrée en arc de cercle. — Dernier article des palpes labiaux fusiforme et aigu au bout, celui des maxillaires en fer de hache subéquilatéral et un peu oblique. — Labre court, rétréci et échancré en demi-cercle, cilié. — Tête transversale; épistome très-court, rétréci, faiblement et largement échancré en avant. — Yeux assez gros, trans- versaux, sublunulés. — Antennes courtes, peu robustes, hispides, à (1) 0. farctus, tardus, capensis, tesiaceus, obscuricolUs , Solier, loc, cit. PÉDINIDES. 233 articles 2 aussi long que 4, 3 un peu allongé, 4-7 obconiques, suhégaux, 8-1 1 transver'saux, graduellement élargis, serrés. — Prothorax impar- faitement contigu aux élytres, transyersal, convexe, un peu rétréci en avant, aminci et légèrement arrondi sur les côtés, largement arrondi en arc de cercle à sa base, et à peine échancré en avant. — Ecusson en triangle transversal. — Elylres courtes, convexes, ovalaires, aussi larges que le prothorax à leur base, avec les épaules obtuses; leur repli épipleural étroit, horizontal, incomplet en arrière. — Pattes courtes; jambes am4rieures fortement triangulaires, crénelées en de- hors, avec une dent médiane et leur angle apical très-saillant, les in- termédiaires de même forme, mais moins larges et simplement denti- culées sur leur bord externe; les postérieures graduellement élargies, âpres; éperons presque nuls; tarses médiocres, villeux en dessous; leur dernier article aussi long que les précédents réunis. — Saillie in- tercoxale de l'abdomen très-courte, triangulaire et obtuse au bout. — Mésosternura déclive, concave en avant. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Corps brièvement ovalaire, convexe. Erichson a classé ce genre parmi les Opatrides, mais comme il n'a jamais eu l'occasion de s'expliquer sur l'étendue qu'il donnait à ce groupe, son opinion ne peut avoir qu'une faible influence sur la ques- tion de savoir si telle est réellement sa place. Cela dépendra de la forme des tarses chez les mâles. Je n'ai vu qu'un exemplaire, qui me paraît être une femelle, du rare insecte ( ciliatum ) qui constitue le genre, et ne saurait décider ce qui en est. Mais il a de si nombreux rapports avec les Oncotus, qu'en attendant, je crois devoir le placer ici. Toutefois, il diffère de ces derniers par de nombreux caractères, dont les plus importants sont : la forme de l'épistome et des antennes, l'étroitesse du repli épipleural des élytres, les jambes antérieures den- tées; enfin, la saillie intercoxale de l'abdomen autrement faite. Cet insecte, originaire d'Angola, est petit, d'un fauve uniforme assez brillant, très-finement pointillé partout en dessus, et revêtu d'une fine pubescence couchée; une bordure de longs poils, visibles seulement à la loupe, garnit les bords latéraux de ses élytres oj expli- que le nom que lui a imposé Erichson. Groupe II. Platynotîdes. Yeux non divisés. — Epistome trapéziformc, plus ou moins échancré en avant. — Epipleures des élytres variables. — Saillie intercoxale de l'abdomen large et quadrangulaire. — Episternums métathoraciques médiocrement larges, subparallèles. A partir de ce groupe, jusqu'à la fin de la tribu, l'épistome est de forme normale, mais son échancrure varie beaucoup. Dans quelques- uns des genres qui suivent, surtout les Platynotus et les Pseldoblaps, 234 TÉNÉBRIONIDES. elle est si large et si peu profonde, que la tête, si elle était un peu plus allongée, ressemblerait presque complètement à celle des Blaps. Le menton est presque toujours trilobé chez ces insectes; les Pandarus sont les seuls qui forment exception à cet égard. Ce sont également les seuls parmi lesquels se trouvent quelques espèces, dont les yeux sont, à peu de chose près, coupés en deux par les joues. Ces espèces sont, par conséquent, sur l'extrême hmite qui sépare le groupe du suivant. Enfin, c'est ici que se montrent, pour la première fois, les ailes inférieures chez les Pédinides. ^* I. Menton trilobé en avant. a Jambes antér. fortement triangulaires : Trigonopiis, Melanopterus. a a — à peine ou non — b Epipleures des élytres distinctes de leur repli. Ecusson nul ou à peine distinct : Platynotus. — distinct : Pseudoblaps, Eurynotus. bb Epipleures des élytres formées en entier par leur repli. Prothorax bisinué en arc à sa base : Opatrimis. — angulairement bi-échancré — Selinus. II. Menton non trilobé en avant : Pandarus. TMGONOPUS. MuLS. et Rey, Mém. d. l'Acad. d. Lyon; Scienc. Sér. 2, III, p. 20. Menton évasé et trilobé en avant; sa partie médiane de forme va- riable, munie d'une carène externe plus ou moins entière. — Dernier article des palpes maxillaires en fer de hache transversal. — Labre sinué ou échancré. — Tète transversale; épistome confondu avec le front, obliquement rétréci, légèrement et assez étroitement échancré. — Antennes notablement plus courtes que le prothorax, assez robustes, grossissant peu à peu, à articles 3 moins long que 4-3 réunis; les quatre ou cinq derniers moniliformes, graduellement transversaux, H plus grand que 10. — Yeux transversaux, sinués en avant. — Pro- thorax ample, quadrangulaire , légèrement rétréci et médiocrement échancré antérieurement, tronqué ou largement sinué à sa base, muni d'un bourrelet latéral, eu général très-prononcé, et d'un fin sillon le long de ses bords antérieur et postérieur. — Écusson petit, en triangle curviligne transversal. — Elytres plus ou moins courtes, contiguës au prothorax et tronquées à leur base, parallèles, puis rétrécies en ar- rière; leur reph épipleural formant en entier les epipleures, un peu incomplet en arrière, légèrement dentiforme aux épaules. — Pattes robustes; jambes antérieures fortement triangulaires, les intermé- PÉDINIDES. 23i diaires moins, les postérieures graduellement élargies. — Mésosternum fortement concave. — Saillie prosternale plane, en général bisillonnée, arrondie en arrière. — Corps plus ou moins parallèle. Les mâles ont, en général, les pattes plus robustes que l'autre sexe; leurs tarses antérieurs sont dilatés en une large palette ovale; leurs jambes de la mémo paire, et parfois les intermédiaires, plus ou moins difformes ; les premières sont âpres en dessous, mais moins chez eux que chez les femelles. La plupart de ces insectes ont la plus grande ressemblance, sous le rapport de la forme générale, avec les Pedinus. Leur ponctuation est très-fme, et m.ôme parfois nulle sur le prothorax; leurs élylres ont constamment chacune neuf stries profondes, le plus souvent imponc- tuées, et dont les intervalles sont plus ou moins costiformes. Jusqu'ici, tous paraissent propres à l'Afrique australe (>). MELANOPTERUS. MuLS. et Rey Mém. d. l'Acad. d. Lyon; Scienc. Sér. 2, IV, p. 158 (2). Ce genre ne diffère des Teiggnopus que par la forme du menton qui est plus ou moins concave , avec une carène occupant la base de la concavité, ou, si l'on veut, bicaréné, avec une carène basilaire mé- diane; ses parties latérales sont, en même temps, peu saillantes laté- ralement, et, en avant, arrivent à peine au niveau de la partie mé- diane (3). Tout le reste est complètement identique avec ce qui existe dans le genre précédent, y compris les caractères sexuels; les quatre jambes an- térieures, notamment, sont également sujettes à prendre des formes anormales. Le genre repose par conséquent sur un caractère assez faible, et j'hésite à l'adopter. Ses espèces sont également du cap de Bonne-Espérance (4). (1) 18 esp. sont décrites par MM. Mulsant et Rey, dont une seule déjà publiée, le Platynofus striaius de Quensel in Schœnh. Syn. Ins. 1, p. 142, pi. 2, f. 6 [Eurynotus marginatus Dej.). Les autres sont: T. capicola, platyderus, spi- nipes, lethœus, excavatus, porcus, ienebrosus, Typhon, funebris, lalemargi- natus, nigerrimus, armutus, longulus, Chevrolatii, Mannerheimii, morosus, Verreauxii. (2) Comme il y a déjà un genre Melakoptekon de M. Eyton, parmi les oiseaux de la famille des Anatides, il sera bon de changer le nom de celui-ci dans le cas où ou le conservera. (3) Cette description s'applique principalement au marginicoUis ; dans les deus autres espèces décrites, la concavité de la partie médiane est fort afifai- blie, et j'eu possède une quatrième inédite, chez laquelle cette partie est plane à sa base, avec une l'aible dépression à sa partie antérieure. Comme je l'ai dit plus haut, le menton, dans ce groupe, ne fournit pas une base solide pour as- seoir les genres. (4) M. porcatus, marginicoUis, Edwarisii, Muls. et Rey, loc. cit. p. 159. 236 TÉNÉBRIONIDES. PLATYNOTUS. Fab. Syst. El. h P- 138 (1). Menton transversal, évasé et trilobé en avant; le lohe médian In- caréné en dehors^ échancré en avant ; les latéraux aigus, séparés du précédent par une forte dépression triangulaire. — Dernier article des palpes maxillaires en fer de hache suhti-ansversal. — Labre décou- vert, sinué en avant. — Epistome confondu avec le front, largement et peu profondément échancré. — Yeux très-allongés, largement si- nués en avant. — Antennes un peu plus longues que la moitié du prothorax, assez robustes, grossissant peu à peu, à articles 3 presque aussi long que 4-5 réunis, 4-6 ou 4-7 obconiques, graduellement plus courts, les derniers suhturbinés ou subglobuleux, transversaux, par- fois perfoliés, 11 plus grand que 10. — Prothorax contigu aux élytres, médiocrement convexe, fortement échancré en arc et souvent bisinué en avant, arrondi et muni d'un bourrelet sur les côtés, rétréci à sa base ; celle-ci profondément bisinuée, avec ses angles saillants et em- brassant les épaules des élytres. — Ecusson nul ou à peine distinct. — Elytres ovalaires, élargies après leur milieu, convexes, brusque- ment déclives en arrière, sinuées à leur base , coupées obliquement aux épaules; leurs épipleures assez larges; leur repli n'en formant qu'une partie, remontant au niveau des épaules, et formant une saillie dentiforme au devant d'elles, brusquement rétréci et un peu incomplet en arrière. — Pattes assez longues ; jambes antérieures im peu comprimées, sublinéaires, les autres arrondies; 1'='^ article des tarses postérieurs plus court que le 4''. — Mésosternum déclive, concave. — Prosternum renflé en avants sa saillie un peu prolongée en arrière, lanciforme et bisillonnée. — Corps robuste, ovalaire. Ce genre comprend les plus grands des Pédinides; quelques-unes de ses espèces sont de la taille des Blaps de moyenne grandeur, et les autres ne sont pas beaucoup plus petites. Les mâles ont les tarses antérieurs dilatés en une grande palette ovale, garnie d'une brosse dense en dessous; ceux des femelles, à toutes les pattes, sont munis sur leurs bords de cils et de quelques longs poils. Ces insectes sont finement pointillés partout en dessus, et leurs ély- tres présentent tantôt des sillons très-marqués, dont les intervalles sont costiformes, tantôt des rangées très-régulières de fossettes ou de petits points enfoncés, également distants. Les espèces connues sont propres aux Indes orientales, et s'élèvent à une demi-douzaine en ce moment (2). (1) Syn. Blaps Fab. oliai.; Oliv. — Helops Fab. olim. — ÎENEBrxio Herbst. (2) MM. Mulsaut et Rey (Mém. d. l'Acad. d. Se. d. Lyon, Sér. 2, II, p. 267) PÉDINIDES. 237 PSEUDOBLAPS. Guérin-Ménev. Mag. d. ZooL; Ins. 1834; Mêlas, p. 28 (1). Genre excessivement voisin des Platynotus et n'en différant rigou- reusement qu'en ce que la partie médiane du menton, outre ses deux carènes latérales, en a une médiane qui est en général plus dévelop- pée que les précédentes. A ce caractère s'ajoutent quelques autres particularités, mais qui n'ont rien de stable et sont plutôt spécifiques que génériques. Ainsi, en général, le prothorax est moins arrondi sur les côtés, et moins for- tement bisinué à sa base; l'écusson est toujours distinct, plus grand, et en triangle curviligne; le 1" article des tarses aussi long que le 5"; la saillie prosternale sans sillon ; les élytres toujours sillonnées et ponc- tuées en stries, avec les intervalles entre les sillons, convexes, mais non costiformes; en outre, si quelques espèces de grande taille [reti- citlatus,McUyi) ont encore les formes trapues des Platynotus, les autres sont plus ou moins oblongues et parallèles, et les plus petites finissent par ressembler complètement aux Opatrinus mentionnés plus loin. Les mâles , indépendamment de la dilatation de leurs tarses anté- rieurs, présentent aussi, parfois, quelques caractères sexuels étrangers aux Platynotus, et qui consistent ordinairement en ce que leurs jambes de devant sont arquées, épaissies au bout, sinuées en dedans, et leurs cuisses postérieures munies en dessous d'une dent. Ces insectes sont propres aux Indes orientales et peu nombreux (2). Je leur restitue le nom que M. Guérin-Méneville leur a imposé, et dont MM. Mulsant et Rby paraissent avoir ignoré l'existence, en adop- mentiounent les suivantes : A. Elytres striées : Blaps striata Fab. Spec. Ins. I, p. 322 [Plat, crenatiisfah. Syst. El. loc. cit. ; Plat, gigas Dej.).— B. Elytres fos- suîées ou ponctuées en lignes régulières : Blaps excavata Fab. Syst. Entoni. p. 254 [Helops maurus Fab. olim; Ten. ingens Herbst). — P.perforatus, punc- tatipennis, Deyrollei M. et R. (1) Syn. NoTocoRAx jDej.)^ Muls. et Rey, Mém. d. l'Acad. d. Lyon; Scienc. Sér. 2, II, p. 273. — Eucolus, Muls. et Rey, ibid. p. 292. — Blaps Fab., Oliv., lliig. — Helofs Fab. — Tenebrio Herbst.— OpATRUJiWiedeai. — Pedinus Lepel- let. d. St-Farg. et A. Serville. (2) MM. Mulsant et Rey (loc. cit.) en mentionnent dix espèces dans l'ordre suivant : Ai'o/oc. crenatus Fab. {Plaiyn. Rabourdinii Dej.), Mellyi, ambigmis, parallelus M. etR., javanus Wiedem., Westermanni Mannerh. {javanusvnv.?), strigipennis M. et R., nig-nYa Fab. [Tenebr. dispar Herbst), «rcua/ws, Lepell. et Serv. Les PseudoUaps substriatiis et curvipes de M. Guérin-Méneville (loc. cit. p. 29; le premier est figuré pi. 115, f. 1) semblent différer de tous les précé- dents. 238 TÉNÉBRIONIDES. tant celui de Notocorax appliqué par Dejcan à Tune de leurs espèces, VOpatncm javanum de Wiedemann. Le genre Eucolus de ces deux savants entomologistes , fondé sur une espèce (') de la côte de Coromandel, me paraît inadmissible. 11 ne se distingue de celui-ci que par l'oblitération des deux carènes laté- rales du menton, et en ce que les élytres présentent des côtes alterna- tivement plus saillantes. EURYNOTUS. KiRBY, Trans. of Ihe Linn. Soc. XII, p. 418 (2). Menton trilobé; sa partie médiane carénée dans son milieu, fine- ment rebordée sur les côtés, tronquée en avant et dépassant fortement les parties latérales; celles-ci peu saillantes latéralement. — Tète trans- versale; épistome oblusément arrondi en avant et faiblement sinué dans son milieu. — Yeux transversaux, sinués en avant. — Antennes notablement plus courtes que le prothorax, assez robustes, grossissant peu à peu, à articles 3 à peine aussi long que 4-S réunis, 4-7 obconi- c|ues, décroissant peu à peu, 8-10 transversaux, H plus grand que 10, largement arrondi au bout. — Prothorax contigu aux élytres, trans- versal, paraboliquement rétréci et médiocrement échancré en avant, finement rebordé de toutes parts, faiblement bisinué à sa base, avec les angles de celle-ci larges, trigones et obliquement saillants. — Ecus- son en triangle cur\iUgne transversal. — Elytres elliptico-ovales, à peine coupées obliquement de chaque côté à leur base; épipleures assez larges, leur repli remontant en avant au niveau des épaules, étroit dans le reste de sa longueur. — Pattes assez longues ; jambes antérieures un peu triangulaires, les autres arrondies; 1'='' article des tarses postérieurs aussi grand que le 4^ — Mésosternum concave en avant. — Saillie prosternale iDisillonnée, un peu prolongée et ar- rondie en arrière. — Corps ovalaire, assez court. Ce genre se distingue du précédent un peu par la forme du menton, beaucoup plus par le faciès de ces espèces qui sont notablement plus petites et plus courtes, avec les angles postérieurs de leur prothorax moins saillants et les épaules de leurs élytres moins obliquement tron- quées. La formule qui précède a été rédigée uniquement d'après l'es- (1) E. PoUnieri M. et R. loc. cit. pi. 1, f. 17. (2) Syn. Zadenos, Casteln. Hist. nat cl. Col. Il, p. 210. — Selenepistoma (So- liei) Dej. Cat éd. 3, p. 211 : MM. Mulsant et Rey (Mém. d. l'Acad. d. Lyon, Scieuc. Sér. 2, IV^ p. il.>) ont changé à tort ce nom en celui de Solenopis- toma; il est dérivé de ) comprend des éléments assez (1) E. muricatus, Kirby, loc. cit. p. 419, pi. 22, f. 1. (2) Ces savants entomologistes le divisent en quatre sections auxquelles ils ont imposé des noms et qui sont établies presque uniquement sur les stries des élytres. On peut les caractériser autrement comme suit. L EuRYNOTUS.Letype est VE. muricatus sur lequel a été rédigée la formule du genre. MM. Mulsant et Rey lui adjoignent une seconde espèce {asperatus), qui me paraît mieux placée dans le groupe suivant. IL BioLUS. Partie médiane du menton plane, avec deux faibles impressions à sa base; ses parties latérales très-peu saillantes latéralement. Epistome assez fortement échancré. Antennes aussi longues que le prothorax ou peu s'en faut grêles,, il articles 3 long^ 4-8 coniques, 9-10 transversaax. Elytres striées : leurs intervalles couverts d'aspéiités. Forme plus courte et plus convexe que dans le groupe précédent : E. asperatus, asperipennis , Norrisii M. et R. IIL Selenepistoma. Menton, epistome et antennes des Biolus. Elytres cou- vertes de côtes saillantes, minces, distantes, à intervalles tuberculeux ou ponc- tués. Corps déprimé : E. denticosta M et R. — Opatrum acutum, Wiedera. Zool. Mag. II, 1, p. 33. — A cette section est réunie le genre Zadenos do M. de Castelnau, dont le type est le Pedinus ruficornis, Gerrnar, Ins. Spec. nov. p. 141 (Opatrum longipalpe, Wiedem. loc. cit. p. 32). Cet insecte diffère des précé- dents par ses antennes plus longues que le prolhorax, le large amincissement des bords de ce dernier et les côtes beaucoup moins saillantes de ses élytres. MM. M. et R. placent à sa suite deux autres espèces (Bohemanni, Delalandii) qui semblent s'en éloigner considérablement. IV. MiNOROs. Menton plan, sans impression; epistome fortement et étroi- tement échancré. Antennes courtes, rigidules, à articles très-serrés : 4-10 sub- égaux, s'élargissant peu à peu, 11 coni([uc. Elytres couvertes de côtes tran- chantes, à intervalles larges et âpres. Jambes antérieures en triangle allongé. Corps oblongo-ovale, assez convexe. Une petite espèce du Cap, comme les pré- cédentes : E. rugicollis M. et R. A quoi il faut ajouter que, dans les deux derniers groupes, le repli des épi- pleures n'occupe qu'une faible partie de leur largeui-, sauf en avant, où il at- teint les épaules, tandis que chez les Biolus il ressemble à celui des Eukykotus. On remarquera en outre les modifications que le menton éprouve et qui, en partant do cet organe, comme l'ont fait MM. Mulsant et Rey, devrait faire pla- cer ces insectes dans trois tribus ditférentes. Aux esp. ci-dessus mentionnées aj.:^. punctatostr tutus, infernuUs, Gers- teeck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1854, p. 533; Mozambique. 240 TÉNÉBRIONIDES. disparates, mais qui néanmoins ne sem.blent pas de nature à être ré- partis dans des genres distincts. Je ne vois pas, d'après cela, en quoi méritait d'être séparée des autres espèces, une du Cap également, sur laquelle MM. Mulsant et Rey ont établi leur genre Lasioderus {L. strigicoHis). Les seuls caractères diiFérentiels qu'ils lui assignent, portent sur des particularités insi- gnifiantes, dont les deux plus importantes sont d'avoir la partie su- périeure des yeux plus étroite, et le prothorax pubescent. Dans la fe- melle, le seul sexe comiu, les jambes antérieures sont un peu élargies. OPATRINUS. (Dej.) Latr. Bègne anim. éd. 2, V, p. 19 (1). Menton évasé et plus ou moins trilobé en avant ; sa partie médiane présentant trois carènes, toutes sujettes à disparaître; ses parties laté- rales plus ou moins saillantes. — Tète en général plus courte que dans les genres précédents, avec l'épistome plus fortement et plus étroite- ment échanoré. — Antennes rarement moins, parfois plus longues que le prothorax. — Celui-ci transversal, peu convexe, faiblement rétréci et assez fortement échaucré en avant, droit sur les côtés en ar- rière, finement rebordé latéralement, médiocrement bisinué à sa base, avec ses angles peu prolongés ainsi que son lobe médian. — Ecus- son en triangle curviligne transversal. — Elytres généralement oblon- gues, rarement allongées, peu convexes, coupées un peu obliquement de chaque côté de leur base ; leur repli épipleural formant à lui seul les épipleures, et remontant au niveau des épaules sans s'y prolonger en une dent, entier en arrière. — Jambes antérieures étroites, faible- ment arquées; 1" article des tarses postérieurs presque aussi long que le 4^, — Corps ailé chez la plupart. — Le reste comme dans les deux genres précédents. De tous ces caractères, le seul qui distingue essentiellement ces in- sectes des deux genres qui précèdent, est leur repli épipleural. Leur corps est aussi, en général, plus déprimé et plus parallèle. La présence des ailes inférieures est un caractère moins sûr, attendu que si elle paraît être constante chez les espèces américaines, elle fait défaut chez quelques-unes de celles de l'ancien continent. Ces insectes ne sont ja- mais beaucoup au-dessus ou au-dessous de la taille moyenne. Tous ont les élytres striées, avec les stries tantôt fortement, tantôt finement ponctuées. Leurs mâles ont les quatre premiers articles des tarses antérieurs dilatés, mais médiocrement et sans former de palettes pro- prement dites; ces articles sont revêtus d'une brosse soyeuse très- (1) Syn.AKCHOPTHTALMUS, Gerstœck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1854, p. 533. — Blaps Oliv.— Opatrum 01iv.,Say. — Tenebrio Palis.-BeauT. PÉDINIDES. 241 très-dense. Dans le même sexe, les cuisses antérieures sont parfois (par ex. dentipes) lanugineuses et dentées en dessous. Le genre, tel que Tout établi MM. Mulsant et Rey, comprend des espèces de forme assez variée, quoique moins que les Eurynotus. Depuis leur travail, M.Gerstœcker a fondé sous le nomd'ÂNCHOPHTHAL- Mi;s, un genre qui rentre dans une des sections établies par eux (i). Les Opatrinus ont une distribution géographique fort étendue ; il y en a dans la plupart des parties chaudes de l'Amérique et de l'Afrique, ainsi qu'à Madagascar. SELINUS. MuLS. et Rey, Mém. d. l'Acad. d. Lyon, Sér. 2, II, p. 322. Ce sont des Opatrinus dont les deux sinus basilaires du prothorax, au heu d'être faibles et en arc de cercle régulier, sont plus profonds et anguleux, ce qui a rendu les angles postérieurs plus saillants, et qui ont les épaules des élytres coupées obhquement. Ces deux caractères leur donnent un fades assez différent de celui des Opatrinus. Les espèces décrites sont au nombre de trois (a); la patrie de deux d'entre elles est incertaine. PANDARUS. (Meg.) Mots. Col. d. France; Latig. p. 141 (3), Menton transversal ou non, légèrement évasé et souvent sinué en avant, plan, avec sa partie antérieure en général un peu déprimée ; (1) Ces sections sont établies sur un grand nembre de caractères excessive- ment minutieux, et dont l'analyse est impossible. Je ne puis que les indiquer sous les noms qui leur sont assignés. ZiDALus. Une seule espèce du Sénégal intérieur et d'Egypte : 0. corvinus M. et R. Opatrikus. Esp. américaines: 0. gemellatus Oliv. (Opatrum dathratum 0\. olim), laticollis, gibbicollis, anthracinus, mœstus M. et R., notus Say [Ten. minimus Pal.-Beauv.; Op. punctatus Dej.). — Esp. africaines: 0. niloticus, setosus M. et R.; Egypte. ZoDiNus. O.ovalis, servus M. et R.; du Sénégal et de la Guinée; madagas- cariensis, insidaris M. et R. ; Madagascar. — C'est à cette section que corres- pondent les Anchophthalmus de M. Gerstaeckei'^ qui en a décrit deux espèces (silphoides, dentipes) de Mozambique, voisines de Vovalis, mais plus grandes. Aj. : O.punctulatus, Jacqucl.-Duv. in Ramon de la Sagra, Hist. phys. polit, et nat. de Cuba- Entora. p. 141. (2) S. Menouxii, d'Afrique?; planus, de la Guinée; Lucasi de l'Asie? 3iuls. et Rey, loc. cit. Les deux derniers sont de forme plus large et plus ovalaire que les Opatrinus; ils sont rattachés à ceux-ci par le premier, qui est de forme oblongue. (3) Syn. Dendarus Dej. Cat. éd. 1, p. 65; récemment MM. Reiche et de Coléoptères. Tome V. 16 242 TÉNÉERIONIDES. parfois un vestige de carène à sa base. — Dernier article des palpes maxillaires en triangle subéquilatéral. — Labre échancré. — Tête un peu saillante oa courte, avec les passages intermédiaires; épistome obliquement rétréci, fortement et triangulairement échancré. — Yeux transversaux, plus étroits que dans les genres précédents, parfois pres- que entièrement divisés. — Antennes de longueur variable, mais au plus dépassant légèrement la base du protliorax, grossissant à peine à leur extrémité, à articles 3 au moins de moitié plus long que 4^ 4-7 ou 4-8 obconiques, les derniers globuleux ou subturbinés. — Prothorax transversal, contigu aux élytres, échancré en avant, arrondi sur les côtéSj bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs plus ou moins em- brassés parles épaules des élytres. — Ecusson petit, fortement trans- versal, arrondi en arrière. — Elytres tantôt régulièrement ovales ou oblongueg, tantôt graduellement élargies, puis rétrécies en arrière, si- nuées à leur base, avec leurs épaules dentif ormes ; leurs épipleures occupées, seulement en partie, par leur repli ; celui-ci remontant au niveau des épaules, puis très-étroit et entier en arrière. — Pattes mé- diocres; jambes antérieures faiblement triangulaires, les autres coni- ques. — Mésosternum concave. — Saillie prosternale sillonnée, lanci- forme ou spatuliforme, un peu prolongée en arrière. Les mâles ont les articles 2-3 des quatre tarses antérieurs dilatés, mais plus faiblement encore que chez les Opatrinus, surtout aux inter- médiaires; des brosses de poils les revêtent en dessous, ainsi que le !«'■ et le 4" articles. Leurs jambes, principalement les antérieures et les intermédiaires, sont aussi, en général, plus ou moins arquées. D'autres caractères sexuels, mais moins généraux et purement spéci- fiques, s'ajoutent aux précédents, dans certains cas. Ces insectes se distinguent des Opatrinus et des Selinus par la forme des épipleures de leurs élytres, et des autres genres placés en tête du groupe, par leur menton, qui n'oflre aucune trace de division en trois lobes. Leurs yeux plus étroits (sauf chez quelques Pandarus) que dans tous les genres qui précèdent, contribuent également à les faire reconnaître. Chez beaucoup d'entre eux , il faut y regarder de près pour voir qu'ils ne sont pas complètement divisés. Sous ce rapport, le genre fait le passage du groupe actuel au suivant. MM. Mulsant et Rey l'ont divisé en trois genres, basés sur des Saulcy (Ann. d. 1. Sue. entom. 1857, p. 253), se basant sur ce que Latrcille (Rè- gne anim. éd. 2, Y, p. 20) et M. de Castelnau (Hist. nat. d. Col. il, p. 208) ont adopté co nom, l'ont donné de nouveau au genre; mais il est connu (jue 3Ie- gerle lui avait imposé celui de Pandauus, comme oc le voit dans le Catalogue de Dalil, p.42, et que c'est Dejcan qui l'a dénaturé dans la première édition du sien, erreur qu'il a corrigée dans les deux éditions subséquentes de cet ouvrage. — BioPLAKES, Muls. Col. d. France; Latig. p. 144. — Pandarinus, Muls. et Rey, Méra. d. l'Acad. d. Lyon, Sôr. 2; Scienc. p. 261. PÉDINIDES. 243 caractères très-légers, et qui me paraissent avoir tout au plus une valeur de sections. Les Pandarus vrais ont la tête assez allongée, les yeux libres, les antennes aussi ou un peu plus longues que le prothorax et le i''^ ar- ticle des tarses postérieurs aussi long que le dernier. C'est la section la plus nombreuse (')• , ■ i Aucun caractère tranché et facilement appréciable n est assigné aux Pandvrinls (2), pour les distinguer des précédents. Leurs yeux se- raient plus entamés par les Joues, mais il y a des Pandarus qui les ont faits de même. Quant aux Bioplanes, leur caractère essentiel réside dans leur tête moins saillante , enfoncée dans le prothorax, au point que ce dernier cache en partie les veux, puis dans leurs antennes phis courtes, et dont tous les articles, à partir du 4", sont courts et cupuhformes, sauf le dernier qui est ovalaire ou subglobuleux (3). Comme on le voit par les espèces citées en note, les Pandarus ap- partiennent exclusivement à la Faune méditerranéenne. Tous sont criblés de points enfoncés sur la tête et le prothorffx, et ont les élytres en général fortement striées j les intervalles entre ces stnes sont fré- quemment coriaces. (1) MM. Mulsant et Rey (Mém. d. l'Acad. d. Lyon, Sér.2; Scienc. III, p. 194) en décrivent 18 espèces: P. coarcZ/co^/s M. et R. «mfe Rossi, Dej.) France mér., Italie ; veotoralis M. et R., Algérie; Anhei, insidiosm M. et R. ; Espagne mér. simàL M. et R., Turquie; grœcus RruUé, Grèce et Syne; S/^tu^ Waltî [orienialis Dej.), Grèce; smius M. et R, Morée; lugens M et R^, I tahe, Sicile; rfato^fmns Waltl, [emarginatus Germar),Dalmat.e; to-ptdu^ M. et R., Smvrne ; Victoris M. et R., Albanie; mmiacus M. et R., îles Ioniennes, Tur- oui;- cribratus Waltl [daràanus Fald.), Turquie, Asie mineure; vanctatus Le- nellet d St-Farg. et Serv., Russie mér.; extensus Falderm., Géorgie ; messe- \nus Rrullé (var. gravidus BruUé), Grèce; ottomanus M. et R., Turquie; ten- /î/rioides Brullô ; Grèce. (2) MM. Muls. et Rey (toc. cit. p. 248) les divisent en trois groupes portant des noms, mais dont les caractères sont trop étendus pour Ctre reproduits. RiZALUS. P. piceus Oliv. {picipes Dej.); Afrique bor. Pandauincs. p. tenellus Waltl (?), Grèce; cœlatus Rrullé (corcyricus Dcj.); pIroderus. p. elongatus M. et R.; Espagne or.; pauper M. et R.; Syrie. (3) B. meridionalis M.etR. {Helops tristis? Rossi); France mér, Italie, Al- gérie; Muls. et Rey loc. cit. p. 262— ptoran. Palestine; '^^'^/'«^^^"f > ^yne, Muls. et Rey, Ann. d. l.Soc. Linn. d. Lyon, bér. 2, II, p. 133. - Aj. . B.m- pressus, vidùus. syriacus, Syrie et Palestine; Reichc et Saulcy, Ann. d. I. Sec. eutom. 1857, p. 255. 244 TÉNÉBRIOTfIDES. GROOPE III Pédinides vrais. Yeux complètement divisés. — Epistome trapéziforme, en général fortement échancré. — Epipleures desélytres distinctes de leur repli. — Saillie intercoxale large et quadrangulaire. — Episternums méta- thoraciques assez larges et arrondis au. côté interne. Ce groupe, un peu moins riche (fue le précédent, contient aussi des formes moins variées ; le menton y est moins généralement trilobé, et toutes ses espèces ont les jambes antérieures plus ou moins larges et triangulaires. Toutes également sont aptères et propres à l'ancien con- tinent. I. Menton trilobé en avant. Prothorax largement échancré à sa base : Pedinus. — bisinué — Colpotus. — tronqué — Cabirus. II, Menton non trilobé en avant. a Elytres embrassant les angles poster, du prothorax. Prothorax à peine bisinué à sa base : Isocerus. — triangulairement — Litoborus. aa Elytres n'embrassant pas les angles poster, du prothorax : Heliopa- thes. PEDINUS. Latu. Préc. d. car. génér. d. Ins. p. 20 (1). Menton évasé et plus ou moins trilobé, muni d'une carène tran- chante sur sa partie médiane; ses ailes latérales d'autant plus sail- lantes que cette carène est plus prononcée, presque nulles quand elle disparaît. — Dernier article des palpes maxillaires en fer de hache transversal. — Labre entier. — Tête transversale ; epistome séparé du front par un très-tin sillon, parfois obsolète, plus ou moins forte- ment échancré en arc antérieurement, plus rarement en triangle cur- viligne. — Yeux transversaux, leur partie supérieure moins longue que large. — Antennes grêles, de longueur variable, subfiliformes, à articles 3 tantôt presque du double, tantôt seulement un peu plus long que le 4", 4-7 obconiques, décroissant peu à peu, 8-10 de forme variable, en général transversaux, 11 plus grand que 10. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, très-coutigu aux elytres, rectan- (1) Syn. Tenebrio Linné, Oliv.^ Panzer. — Blaps Fab., Oliv.^ Panz., Ger- mar, etc. — Opatrum Illig. — Helops Panz. PÉDINIDES. 248 gulaire en arrière, un peu rétréci et médiocrement échancré en avant, échancré en arc dans toute son étendue à sa base , très-finement re- bordé sur les côtés. — Ecusson en triangle curviligne, fortement trans- versal. — Elytres de la largeur du prothorax et légèrement arquées à leur base, subparallèles chez la plupart, elliptico-ovales chez les au- tres, arrondies et fortement déclives en arrière; leur repli épipleural formant en entier leurs épi pleures en avant, et graduellement rétréci en arrière. — Pattes médiocres, assez robustes ; cuisses sillonnées en dessous; jambes antérieures triangulaires, médiocrement larges, les aulres variables, un peu comprimées, âpres; 1" article des tarses pos- térieurs aussi long que le 4^. — Episternums métathoraciques larges et arrondis au côté interne. — Saillie prosternale plus ou moins con- vexe.— Corps oblong ou court, plus ou moins convexe et comme ar- qué en dessus. Ces insectes ont un fades particulier qui les fait reconnaître aisé- ment, surtout les mâles, qui sont plus déprimés, plus allongés et plus parallèles que leurs femelles, du moins dans la plupart des espèces. Tous sont plus on moins ponctués en dessus, avec les élytres réguliè- rement sillonnées, ou offrant des rangées régulières de points enfoncés, rarement (0/ù''«en, ininctulatiis) gros et profonds ; jamais les inter- valles entre ces stries ou ces rangées ne se relèvent en côtes. Les mâles ont les trois premiers articles de leurs tarses antérieurs dilatés' en une palette médiocrement large et garnie d'une brosse de poils villeux en dessous; les jambes de la même paire plus larges que chez les femelles; les cuisses antérieures et postérieures, surtout celles-ci, souvent garnies endossons de poils jaunes et soyeux, les quatre postérieures plus ou moins arquées; enfin, les jambes des mêmes paires moins âpres que chez les femelles et sujettes à devenir flexueuses. Les Pedinus sontde taille moyenne et ne de viennent jamais très-pe- tits. Leur couleur est d'un noir légèrement brillant et sujet, chez quel- ques espèces, à passer au jaune-ferrugineux. Leurs espèces ont les bords de la Méditerranée pour centre de leur habitat et s'étendent de là jusque dans la Mongolie ( i ). (1) MM. Mulsant et Rey (Mém. d. l'Acad. d. Lyon; Scienc. Sér. 2, III, p. 66) en mentionnent 20 dans l'ordre suivant : P. Olivieri M. et R., Egypte, Candie; quadratus Brullé, Morée; helopioides Germar (gibbosits Brullé) Europe or. et mér.; gibbosiis M. etR. {afpnis Brullé), Grèce, Dalmatie; fallax M. et R. {he- lopioides var. Germar), Europe or. et mér. ; gracilis M. et R., Dalmatie; pimc- tatostriutus M. et R., Sicile; meridianus M., et R., France mér.^ Lombardie; fatuus M. et R., Sicile; obhngus M. et R., Candie; Schaumii M. et R., Orient; subdepressus Brullé, Morée; naiolictis M. et R., Natolie: curvipes, M. et R., Turquie, Russie mér.; femoralis Linné [Blaps dermestoides Fnh. ; Opatr. fe- moratum lUig.; Helops lœvigatus Panz.), Europe mér. et moyenne; curhUus M. et R., Russie mér.; tauricus M. et R., Crimée, Turcoménie ; œqualis Fald.-, Turcoménie; volgensis M. etR., Russie mér.; strigosas Fald., Chine bor. 246 TÈNÉBRIONIDES. COLPOTUS. MuLS. et Rey, Mém. d. l'Acad. d. Lyon; Scienc. Sér. 2, Ul, p. 124 (1). Ce sont des Pedinus dont le prothorax est assez fortement et angu- iairement bisinuô à sa base, avec ses angles postérieurs reçus dans des écliancrures plus ou moins profondes de la base des élytres et em- brassés en dehors par les angles huméraux de ces dernières. Leur forme générale est également un peu moins parallèle, chez la plupart, que chez les Pedinus typiques. Les espèces décrites appartien- nent à la Faune méditerranéenne (î). CABIRUS. MuLS. et Rey, Mém. d. l'Acad. d. Lyon; Scienc. Sér. 2, III, p. 139 (3). Ces insectes ne diffèrent également des Pedinus que par la base de leur prothorax et celle de leurs élylres, qui sont toutes deux coupées carrément, et leur forme générale parfaitement parallèle, cylindrique et légèrement déprimée. Ils sont de petite taille, et leurs espèces décrites en ce moment ne sont qu'au nombre de deux, l'une de Syrie, l'autre de Turcomé- nie (4). ISOCERUS. (Illig.) LiTH. Règne anim. éd. 2, V, p. 20. Menton presque carré, plan à sa base, déprimé en avant. — Der- nier article des palpes maxillaires en fer de hache transversal. — Labre sinué. — Tête transversale ; épistome angulairement échancré dans son milieu. — Yeux transversaux; leur partie supérieure plus large que longue. — Antennes un peu plus courtes que le prothorax, mé- diocrement robustes, à articles 3 au moins aussi long que 2-4 réunis, 4-8 obconiques, décroissant peu à peu, 9-10 transversaux, H plus grand que 10. — Prothorax contigu aux élytres, convexe, transversal, subrectangulaire, médiocrement échancré eu avant, très-faiblement bi- (1) Syn. Pandarus, A. Costa, Ann. degl. Aspir. natur. Sér. 2, I, p. 144.— Pe- dinus, Waltl, Isis, 1838, p. 462. (2) C. strigicollis Costa, d'Italie et Sicile; similaris M. et R., Portugal; Go- darti M. et R., Corse ; byzanthms Waltl, Turquie d'Europe ; sulcatus M. et R., Candie; pectoralis M. et R., Corse; Muls. et Rey, loc. cit. (3) Syn. Heliopathes, Ménétr. Ins. rec. par. Lehm. part. 2, p. 21. (4) C. minutissimus, Muls. et Rey, loc. cit. p. 140; Syrie. — pusillus Mé- nétr. loc, cit. pi. 4, f. 6; Turcoménie. PÉDINIDES. 247 sinué à sa base. — Ecusson fortement transversal, arrondi en arrière. — Elytres assez convexes, oblongo-ovales, fortement atténuées dans près de leur moitié postérieure, cà épipleures étroites; leur repli at- teignant les épaules et graduellement rétréci en arrière dès sa base. — Pattes assez longues; jambes antérieuresfortement triangulaires, tran- chantes en dehors, les autres grêles, comprimées et âpres ; leurs épe- rons petits; tarses assez longs, hispides partout; le !«'' article des posté- rieurs un peu plus court que le 4*^. — Episternums métathoraciques arrondis au côté interne. — Saillie prostemale non sillonnée, attei- gnant presque le mésosternum. On n'en connaît qu'une espèce, le Tenebrio piirpurascens de Herbst ( i ), insecte de taille moyenne, variant pour la couleur, du brun-rougeâtre au jaune-ferrugineux brillant, finement pointillé en dessus, avec les élytres assez fortement ponctuées en stries. Le mâle a les cuisses an- térieures pubescentes en dessous, les trois i "" articles des tarses de la même paire assez fortement dilatés, garnis de brosses en dessous, et les quatre jambes postérieures arquées et un -peu flexueuses, tandis qu'elles sont presque droites chez la femelle. Cet insecte est commun en Portugal, dans l'Espagne méridionale et en Algérie. Sa forme particulière le signale de prime abord à l'at- tention parmi tous les Pédinides. LITOBORUS. MuLS. et Rey, Mém. d. l'Acad. d. Lyon; Scienc. Sér. 2, IV, p. 270. Genre voisin des Heliopathes qui suivent, et n'en différant que par les caractères que voici : Prothorax arrondi sur les côtés en avant, rétréci à sa base, avec ses angles postérieurs précédés intérieurement chacun d'un court sinus triangulaire. — Epaules des élytres dentiformes , et embrassant les angles postérieurs du prothorax. — Corps assez allongé et déprimé. 11 ne comprend que deux espèces (2) propres à l'Espagne méridio- nale ainsi qu'à l'Algérie, et ayant toutes deux le faciès des Pandarus. Les mâles ont les quatre premiers articles des tarses antérieurs mé- diocrement dilatés. (1) Die Kwfer, VIII, p. 20 [Tenebrio ferrugineus Fab. Syst. El. I, p. 148). (2) L. Moreleti Lucas (Pandarus porcaius Dej.), planicollis Waltl [Phylax maurus Dej.), Muls. et Rey, loc. cit. 248 TÉNÉBRIONIDES. HELIOPATHES. (Dej.) Muls. Col. d. France; Latigènes, p. 157 (1). Menton plan, subquadrangulaire ou subcordiformej souvent déprimé en avant, avec son hovà antérieur sinué. — Dernier article des palpes maxillaires en triangle subéquilatéral. — Labre plus ou moins écliancré. — Tête en général engagée dans le prothorax jusrpi'aux yeux, munie, près de ces derniers, d'une carène plus ou moins saillante ; épistome subarrondi, simplement sinué, jamais fortement échancré. — Yeux transversaux; leur portion supérieure à peu près aussi longue que large. — Antennes de longueur variable, grossissant peu à peu à leur extrémité , à articles 3 plus ou moins long , 4-7 ou 4-8 obconiques, subégaux, les suivants moniliformes, H au moins aussi grand que 10. — Prothorax imparfaitement ou non contigu aux élytres, peu convexe, de forme variable, médiocrement échancré en avant, étroitement re- bordé sur les côtés et à sa base. — Ecussou en triangle curviligne, transversal. — Elytres oblongo-ovales, de forme variable à leur base; leurs épipleures distinctes, avec leur repli étroit, re}nontant peu à peu jusqu'aux épaules et s'y terminant le plus souvent par une saillie. — Pattes assez robustes; jambes antérieures fortement triangulaires; les autres légèrement comprimées; l*"" article des tarses postérieurs plus court que le 4^. — Épisternums métathoraciques arrondis au côté in- terne. — Saillie prosternale à peine prolongée en arrière — Mésoster- num largement concave. — Corps oblong, médiocrement convexe. Les caractères sexuels empruntés aux tarses sont très-variables ; les articles 2-3 des tarses antérieurs des mâles sont tantôt ( Heliopathes vrais) dilatés au point de former une véritable palette, tantôt (Mela- DERAs) faiblement, avec les passages intermédiaires. Dans le premier cas on observe généralement un élargissement des tarses intermédiaires, qui n'existe pas dans le second. D'autres particularités analogues à celles qu'on observe chez les Pani>arus mâles, existent dans les pattes. Ainsi les mâles ont fréquemment les cuisses postérieures (plus rare- ment les intermédiaires), et les quatre dernières jambes, garnies de longs poils fauves au côté interne. La contiguïté du prothorax avec les élytres, ainsi que la forme du premier, ne varient guère moms chez ces insectes. MM. Mulsant et (1) Syn. Heliophilus Dej. Cat. éd. 1^ p. 65, olim; nom employé dès 1807, par Klug, avec la désinence féminine^ pour des Hyménoptères. — Omocrates, Muls. et Rey^ Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, 11^ p. 79, et par correction Oi.ocuATES, ihid. p. 136, le premier de ces noms ayant déjà été appliqué à des Lamellicornes par M. Burmeister; voyez tome III, p. 190. — Meladeras, Muls. et Rey, ibid. p. 107. — Tenebrio Oliv., Herbst^etc. — Opatrum Fab., Oliv., Gyl- leuh., etc. — Pediwus Latr., Germar. — Dendarus Casteln., Lucas. PÉDINIDES. 249 Rey les ont divisés, principalement d'après ces deux caractères, en trois genres qui n'ont guère de limites réelles. Leurs Olocrates ont le prothorax plus ou moins brusquement ré- tréci en arrière, mais sur une faible étendue, avec les angles posté- rieurs rectangulaires; sa base est faiblement bisinuée et s'appuie presque d'une manière contiguë sur les élytres, qui sont elles-mêmes subrectangulaires à leur base (i). Avec un prothorax semblable, les Meladeras (î) ont les épaules des élytres coupées obliquement en dehors, de sorte qu'il commence à y avoir de chaque côté un intervalle notable entre ces deux parties du corps, intervalle cpii finit, chez quelques espèces, par être aussi pro- noncé que chez les Heliopathes vrais. Ceux-ci ont le prothorax régulièrement arrondi sur les côtés, y com- pris les angles postérieurs qui existent parfois en vestige; les épaules de leurs élytres affectant la même forme, il en résulte un vide très- sensible entre ces parties (3). La distribution géographique de ces insectes se borne presque à la Faune méditerranéenne ; une seule de leurs espèces ( gibbus ) est ré- pandue dans une grande partie de l'Europe et de l'Asie occidentale. Groupe IV. Blapstinides. Yeux complètement divisés. — Epistome trapéziforme, médiocrement échancré chez la plupart. — Epipleures des élytres formées en entier par leur repli. — Saillie intercoxale jamais très-large, de forme va- riable. — Episternums métathoraciques étroits et parallèles. Ces insectes ne se distinguent essentiellement des Pédinides que par des caractères assez légers, mais leur faciès est différent. Aucun d'eux n'a le menton trilobé en avant, et la plupart sont pourvus d'ailes in- (1) M. Muls. et Rey en décrivent 10 espèces : 0. saxkola W. et R., Espagne; collaris M. et R., Espagne mér.; gibbus Yab. (Tenebr. filipes Herbst, Opatr. convexum Kugell., Panz.), Europe et Asie occ; fossulahcs, foveipennis, linea- topundatuSj indiscretus M. et R., Espagne; abbrevialus Oliv. (Tenebr. tristis? Herbst; Pedin. hybridus Latr., Germar), France mér.; planiusculus M. et R., Tanger; viaUcus M. et R., Espagne. (2) Trois esp. propres à l'Algérie : M. barbariis Lucas, obscurus, amœnus M. et R. (3) Onze esp. sont mentionnées par MM. Mulsant et Rey : //. lusitaniens Herbst, Portugal et Espagne mér.; cribrrdostriatus, interstitialis M. et R., Algérie; transver salis, montivagus M. etR., Espagne; avarus M. et R. (am- biguus? Dej,), Sicile; ibericus M. et R. {hispanicus '^ Dej.), Espagne; rotun- dicollis Lucas, Algérie; agrestis M. et R., Espagne; luctuosus Lepellet. d. St- Farg. et Serv., France mér.; emarginatus¥a,\), {subvariolosus Lucas), Espagne mér., Algérie. 250 TÉNÉBRIONIDES. forieures et très-petits. Ils sont exclusivement propres à l'Amérique. Au moment où j'écris, MM. Mulsant et Rey n'ont pas encore publié la partie de leur Monographie des Parvilabres qui les concerne. I. Saillie iutercoxale courte et triangulaire. Yeux transversaux : Blapstinus, Pedonœces. — subarrondis : Conibius. II. Saillie Intercoxale rectangulaire : Noiibiiis. BLAPSTINUS. (Dej.) Latr. Règne anim. éd. 2, V, p. 21 (1). Menton plan, élargi en avant, avec ses côtés tantôt rectilignes, tantôt arrondis. — Dernier article des palpes maxillaires en triangle équila- téral. — Labre court, plus ou moins échancré. — Tète transversale ; épistome largement, mais en général peu profondément échancré. — Yeux transversaux ; leur portion supérieure subarrondie. — Antennes au moins aussi longues que le'prothorax, grossissant peu à peu à leur extrémité, à articles 3 le plus souvent aussi long que 4-5 réunis, 4-7 obconiques, décroissant graduellement, 8-10 ou 9-10 subglobuleux, 11 plus grand que 10, brièvement ovoïde. — Prothoiax transversal, peu convexe, médiocrement échancré en avant, légèrement arrondi et à peine rebordé sur les côtés , largement bismué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus. — Ecusson en triangle curvihgne. — Elytres oblongues ou oblongo-ovales, peu convexes, sinuées dans leur milieu à leur base, avec leurs épaules rectangulaires. — Pattes médiocres; jambes antérieures légèrement triangulaires, parfois finement denti- culées en dehors; les autres arrondies, brièvement ciliées; 1" article des tarses postérieurs plus court que le 4*'. — Saillie intercoxale de l'abdomen courte, en triangle assez aigu. — Mésosternum déclive, con- cave. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Cerps en général pubescent, ailé (2). Les mâles ont les trois 1*" articles des tarses antérieurs, et à un moindre degré, ceux des intermédiaires, dilatés et garnis de poils vil- leux en dessous. Ces insectes sont en général petits, et la couleur noire qui forme leur livrée est sujette à prendre un reflet bronzé. Tous ceux qui me sont connus ont leurs élytres plus ou moins ponctuées en stries, avec (1) Syn. Heteropus, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 221. — Blaps Fab. — Opatrum Say. (2) Je n'oserais affirmer que les ailes inférieures existent dans toutes les es- pèces; elles sont présentes dans les six que j'ai sous les yeux; mais il est pro- bable qu'elles doivent manquer quelquefois. ' i*ÉDINIDES. 2!J1 les intervalles entre ces dernières plans et pointillés ou coriaces; le pro- thorax est finement rugueux ou criblé de petits points enfoncés. Il y en a dans toutes les parties chaudes et tempérées de l'Amérique. Les espèces décrites s'élèvent en ce moment à près d'une vingtaine(i). Le genre Heteropus de M. De Castelnau, établi sur une espèce du Pérou (2), ne diffère pas de celui-ci, bien qu'il Tait placé dans le voisi- nage des Uloma. PEDONOECES. Waterh. Ann. and Mag. of nat. Hist. XVI, p. 32. Après une étude attentive de la diagnose très-détaillée que M. Wa- terhouse donne de ce genre, la seule différence que je trouve entre lui et les Blapstinus , consiste en ce que ses espèces auraient les ély- tres soudées, et seraient par conséquent privées d'ailes inférieures. Si, comme je le pense, ce caractère n'a pas une valeur générique, il faudra réunir cette coupe à la précédente (3). Les espèces en question sont au nombre de deux [costatiis, piibes- cens), découvertes par M. Daïwin, dans les îles Gallapagos. CONIBIUS. J, L. Le Conte^ Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 145. Menton en trapèze renversé. — Dernier article des palpes en trian- gle un peu transversal. — Labre très-peu saillant, entier. — Tête en- foncée dans le prothorax jusqu'aux yeux exclusivement; épistome (1) Esp. de l'Amer, du Nord : Blaps metalUca, Fab. Sj'st. El. I, p. 143. — Opalrum interruptum, Say, Journ. of the Acad. of Philad. III, p. 264; dou- teux, ijuant au genre, ainsi tiue le précédent. — B. mœstus, œneolus, Mek- heirn. Proceed. of the Acad. of Philad. lU, p. 65. — piilverulentus , Mannerh. Bull. Mosc. 1843, p. 276; C-i\ïïoTnie.— californiens, Motsch.ibid.1845, 1, p.77. — sordidus, crassus, dilatatus, brevicoUis, pubescens, sulcatus, longulus, an- gustus, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New -York, V, p. 146; Galilornie. — Esp. des Antilles : Blaps punctata, Fab. Syst. El. I, p. 143. — Esp. de TAmér. du Sud : B cisteloides, helopioides, Erichs. Archiv^ 1847, I, p. 117; Pérou. — ruficornis, Erichs. in Schomb. Guyana, III, p. 565; Guyane anglaise. — punctulatus, Solier in Gay, ïlist. d. Chile; Zool. V, p. 233; Col. pi. 20^ f. 4; Chili. (2) //. holosericeus Casteln. loc. cit. ; probablement identiipie avec le B. cisteloides Erichs. cité plus haut; Erichsou le rapporte, avec doute, à cette espèce. (3) Cependant, comme M. Waterhousc ne parle pas de la forme de la saillie intercoxale de l'abdomen, cette opinion n'est que provisoire. Si la saillie en question est quadrangulaire, le genre serait plus voisin des Notibius et devrait être placé à côté. 252 TÉNÉBRIONIDES. largement et médiocrement échancré en triangle. — Yeux subar- rondis ; leur portion supérieure petite, allongée dans le sens longitu- dinal.— Antennes à peine aussi longues que le prothorax, robustes, à articles 3 un peu plus long que 4, les suivants transversaux, graduelle- ment plus épais, dl transversalement ovale. — Pro thorax contigu aux élytres, régulièrement cylindrique {seriatus) ou légèrement rétréci en arrière {parallellus), très-finement rebordé sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson très-petit, en triangle curviligne. — Ely- tres cylindriques, tronquées à leur base. — Pattes courtes; jambes an- térieures médiocrement triangulaires, très-finement denticulées en dehors; les autres linéaires; les tarses assez robustes; 1'"' article des postérieurs presque aussi long que le 4^. — Saillie intercoxale de l'ab- domen courte, triangulaire. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Corps cylindrique, glabre, aptère (?). Les mâles ne présentent rien de particulier dans leurs jambes anté- rieures, et ne diffèrent de leurs femelles que par la faible dilatation des trois 1"^" articles des tarses de la même paire. Les deux espèces ( seriatus , paraUellus ) de CaUfornie , décrites par M. J. L. Le Conte, et que j'ai sous les yeux, sont de très-petite taille, d'un noir légèrement brillant, sujet à devenir ferrugineux partout; très-finement pointillées en dessus, avec des stries également très- fines sur les élytres. NOTIBIUS. J. L. Le CoiNTE^ Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 144. Menton élargi en avant, rectiligne sur les côtés, entier ou sinué on avant. — Palpes maxillaires desBLAPSTiNus. — Labre à peine visible, entier. — Tête transversale ; épistome médiocrement rétréci, triangu- Jairement échancré, mais faiblement chez la plupart. — Yeux ovalaires, transversaux; leur portion supérieure plus longue que large. — An- tennes presque aussi longues que le prothorax, assez robustes, grossis- sant peu à peu, à articles 3 aussi long que 4-5 réunis, 4-10 devenant graduellement transversaux, 11 plus gros que 10, tronqué. — Pro- thorax transversal, médiocrement échancré en avant, à peine arrondi et finement rebordé sur les côtés, tronqué et contigu aux élytres à sa base. — Ecusson nul. — Elytres courtes, cylindriques ou ovales-ellip- tiques. — Pattes courtes; cuisses robustes; jambes antérieures de forme variable, selon les sexes, les autres sublinéaires; tarses hispides en dessous; le l'^'' article de tous plus court que le A^. — Saillie inter- coxale de l'abdomen médiocrement large, quadrangulaire. — Mésos- ternimi un peu concave. — Saillie prosternale un peu prolongée et acuminée en arrière. — Corps aptère. Les mâles ont les quatre 1"* articles des tarses antérieurs légère- OPATRIDES. 253 ment dilatés; leurs jambes antérieures sont comprimées, presque pa- rallèles;, avec une saillie anguleuse près de leur base au côté interne. Chez les femelles ces jambes sont largement triangulaires et âpres sur leur face postérieure. Ces insectes sont de petite taille et propres à la Californie, où ils ont été découverts par M. J. L. Le Conte. Ce savant entomologiste en dé- crit quatre espèces, dont il a eu la bonté de m'envoyer trois. Deux d'entre elles [sulcatus, granulatus) sont subcylindriques, glabres, et ont les élytres assez fortement sillonnées; les deux autres {puberulus, pundicolhs) sont oblongo-ovales , finement pubescentes, et leurs ély- tres, à peine sillonnées, sont couvertes de très-petites aspérités. TRIBU XXVI. OPATRIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule. — Languette saillante, rare- ment à peine visible ; ses palpes insérés à sa base, sur ses côtés ou près de ces derniers, sur sa face externe. — Mâchoires découvertes, leur lobe interne muni d'un crochet corné. — Dernier article des palpes labiaux jamais triangulaire, celui des maxillaires de forme variable. — Tête engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux inclusivement; ceux-ci visibles en dessus et fortement débordés par les joues; épis- tome court, presque toujours arrondi et étroitement incisé en avant, logeant le labre dans cette éehancrure et recouvrant les mandibules. — Antennes de onze articles, grossissant peu à peu, avec leurs derniers articles perfoliés ou formant une petite massue serrée. — Prothorax tranchant sur ses bords latéraux, échancré en avant. — Ecusson distinct, petit. — Elytres embrassant, en général, faiblement l'abdomen. — Hanches antérieures un peu transversales chez la plu- part, les postérieures de forme variable ; jambes antérieures très-sou- vent dilatées et dentées en dehors ; les éperons de toutes rarement dé- veloppés; tarses épineux ou ciliés chez presque tous. — Saillie inter- coxale de largeur variable, en général parallèle. — Métasternum assez souvent allongé; ses épisternums plus ou moins étroits et parallèles; leurs épimères distinctes. — Mésosternum assez large; épimères mé- sothoraciques postérieures et obliques. — Corps assez souvent ailé. La simplicité des tarses {>), dans les deux sexes, est le caractère essentiel qui distingue ces insectes des Pédinides, parmi lesquels, ainsi que je l'ai dit plus haut, ils ont été compris par MM. Mulsant et Rey. (1) Cette simplicité des tarses subit une légère exception chez les Pachypte- Rus; leurs mâles ont les tarses antérieurs faiblement élargis. Du reste, qu'on 254 TÉNÉBRIONIDES. Si cette particularité 6tait la seule^ je me fusse rangé à l'opinion de ces savants entomologistes {>); mais elle est corroborée par d'autres différences secondaires, plus ou moins sujettes à des exceptions, mais qui, réunies, montrent qu'on a affaire à un type particulier. Ainsi, il est extrêmement rare ici que les tarses soient villeux en dessous. La tête est plus fortement engagée dans le pro thorax que chez les l'édinides, d'où suit que les yeux sont plus recouverts par le prothorax; son épistome est plus arrondi en avant, et il n'y a que trois genres (Gonopus, Cestrinus, Autocera) chez lesquels son bord antérieur n'est pas étroitement et triangulairement échancré. Jamais le menton ne présente cette division en trois parties, qui est si com- mune chez les Pédinides. Tandis que chez ces derniers le métaster- num reste constamment très-court , celui des Opatrides a une forte tendance à s'allonger^ et chez plusieurs d'entre eux (quelques Opa- TRUM, les Scleron), il est aussi grand que chez beaucoup d'espèces de la cohorte suivante. Les téguments de la plupart de ces insectes sont de couleur terreuse, villeux ouécaiheux, et les élytres couvertes de tu- bercules, de côtes ou de rugosités variées. Chez les Pédinides on ne voit rien de pareil ; leurs couleurs se bornent au noir ou au ferrugi- neux uniforme, et leur sculpture varie très-peu. Ces exemples, qu'il serait facile de multiplier, achèvent de montrer que les deux groupes, quoique très-voisins, ne sauraient cependant être réunis dans un arran- gement naturel. Les habitudes des Opatrides sont plus homogènes que leur organi- sation. Tous sont épigés et lents dans leurs allures; ceux qui sont pourvus d'ailes inférieures en font rarement usage, et seulement aux approches de la nuit. Tous également, sauf les Gonopus et les Anoma- Lipus, sont de petite taille. Enfin, il est remarquable qu'ils soient si faiblement représentés en Amérique ; ils se bornent en effet, dans ce continent, à un très-petit nombre d'OpATRUM, la plupart inédits, et au genre Trichoton. Leurs premiers états sont encore inconnus (i). sépare ou non les Opatrides des Pédinides^ ils se trouvent ici dans la position relative qu'ils occupent dans le travail de MM. Mulsantet Rey,quicn ont faille dernier groupe de leurs Parvilabres. (1) M. Mulsant (Col. d. France; Latig. p. 160) en a fait la dernière tribu des Pédinides, mesure que lui et M. Rey ont conservée dans leur monographie de la famille des Parvilabres, qui correspond aux deui groupes réunis. Au moment où j'écris, cette partie de leur travail n'a pas encore paru. M. L. Rcdtenbaclier^ après avoir admis dans sa Fauna Austriae (p. 596) une famille des Opatrides, l'a réunie dans la seconde édition de cet ouvrage, qui se publie en ce moment, à sa famille des Piméliidcs, qui correspond exactement, sauf les Misolampus qu'il y a introduits, aux Mélasomes de Dejean. (2) D'après MM. Chapuis et Candoze (Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIII, p. 515) et M. Mulsant (Col. d, France; Latigèn. p. 176), Fischer de Waldheim aurait figuré la larve do VOpatrum pygmœum dans son « Oryctographie du OPATRIDES. 255 L'organisation de ces insectes est plus variée que celle des Pédi- nides, et en combinant les principales modifications qu'elle subit, je trouve qu'ils se décomposent en buit î^^roupes, qui S(mt les suivants : I. Dernier article des palpes ma\il. séouriforme. a Eperons des jambes grands et robustes. Gonopides. a a — très-petits, souvent obsolètes. h Jambes an ter. dilatées et dentées ou festonnées en dehors. Repli épipleural des élytres incomplet en arrière. Stizopides. — — entier. Sclérides. bb Jambes antér. étroites, ou médiocrement triangu- laires, inermes en dehors. Repli épipleural des élytres incomplet en arrière. Opatrides vrais. — — entier. Phylaciues. II. Dernier article des palpes max. non sécuriforme. c Eperons des jambes presque nuls. Jambes antér. fortement dilatées Microzoumides. — non — LicHÉNU)ES. ce Eperons des jambes assez longs, Autocérides. Groupe I. Gonopides. Dernier article des palpes maxillaires fortement sécuriforme. — Yeux non divisés. — Epipleures des élytres larges, incomplètes en arrière. — Jambes antérieures médiocrement larges, dentées en deliors \ les éperons de toutes, grands et robustes. — Les deux pénultièmes seg- ments de l'abdomen fortement arqués; sa saillie intercoxale beaucoup plus large que longue, rectangulaire. — Métasternum extrêmement court. — Corps aptère. Ce groupe se compose des deux genres Gonopus et Anomalipus (Heteroscelis Sol.) tous deux comprenant des espèces de grande taille. On s'accorde généralement à placer le premier dans le voisinage des Blaps, à l'imitation de Latreiîle, et Solier a mis le second parmi les Asidides. Ericbson seul (') a signalé l'affinité qu'ils ont entre eux et avec les Sxizopus et les Blenosia, qui composent le groupe suivant. C'est sans 'a,iicun doute la grandeur de ces insectes qui a fait mécon- naître leurs analogies; mais il suûit de les réduire, par la pensée, à la taille des autres Opatrides, pour que ces dernières deviennent évidentes. gouvernemenit de Moscou. » Je ne trouve aucune trace de cette figure dans la seconde édition de^cet ouvrage, la seule que j'aie à ma disposition. (1) Archivjl843,*l, p. 245. 256 TÉNÉBRIONIDES. Les deux genres en question diffèrent, du reste, beaucoup par la forme de la tête ; celle des Gonopus ressemble complètementà celle des Blaps, tandis que celle des Anomalipijs est la tête normale des Opa- trum; mais des exceptions analogues se retrouvent dans la plupart des groupes suivants. Ces insectes sont propres à l'Afrique australe. I. Epistome trapéziforme, largement échancré : Gonopus. II, — arrondi et triangulairemcnt — Anomalipus. GONOPUS. Latr. Règne anim. éd. 2, \, p. 17. Menton plan , cordiforme , arrondi et échancré en avant. — Lan- guette largement échancrée. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire et tronqué au bout, celui des maxillaires fortement sécuri- forme. — Labre assez saillant, légèrement arrondi en avant. — Tête rhomboïdale, rétractile et verticale au repos; épistome séparé du front par un fin sillon arqué, trapéziforme, largement échancré en avant. — Yeux fortement transversaux, en partie supérieurs, sublu- nulés. — Antennes assez courtes, robustes, déprimées et peu à peu élargies à leur extrémité, à articles 3 aussi long que 4-S réunis, 4-6 obconiques, 7-10 transversaux, serrés, 11 brièvement ovalaire. — Prothorax conligu aux élytres, plan en arrière, un peu déclive en avant, fortement cordiforme, rectangulaire en arrière, échancré fai- blement à sa base, fortement en avant, rebordé de toutes parts. — Ecusson curvihgne. — Elytres courtes, largement ovales, planes, s'ar- rondissant et subverticales en arrière, non carénées latéralement; leur repli épipleural remontant en avant au niveau des épaules. — Pattes robustes; jambes antérieures triangulaires, tranchantes et mu- nies de deux à trois dents en dehors, les autres irrégulièrement qua- drangulaires, arquées, multidentées sur leur bord externe; tarses courts, frangés de longs poils sur leurs bords, en dessous. — Prosternum évasé, formant une courte et lai'ge mentonnière en avant; sa saillie postérieure large, abaissée en arrière et prolongée en un fort mucro. — Mésosternum horizontal, largement concave en avant. — Corps glabre. Le Bîaps tiUaUs de Fabricius, insecte assez commun dans les col- lections, est le type de ce genje propre à l'Afrique australe, et dont on connaît cinq espèces en ce moment (■). Toutes sont de grande taille, de forme très-robuste, d'un noir assez brillant, lisse, ou finement (1) Blaps tibialis, Fab. Syst. El. 1, p. 143; figuré dans Guérin-Ménev. Ico- nogr. ; lus. pi. 29, f. 6. — sidcatus, panciicollis, cordicollis, Solier in Baudi e Truqui, Studi entom. p. 232; du Cap, ainsi que le précédent. — exaratus, Gerstœck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1854, p. 533; Mozambique.. OPATRIDES. 287 ponctuées sur la tête et le prothorax, tandis que les élytres sont cons- tamment sillonnées jusque sur leurs épipleures. Les intervalles entre ces sillons forment des côtes tranchantes plus ou moins tuberculées, surtout sur les côtés et en arrière. Les jambes postérieures sont mu- nies également chez toutes, de deux franges de poils ou de cils roux, l'une interne, l'autre externe. Les deux sexes ne paraissent pas dif- férer entre eux. ANOMALIPUS. Latr. in Guérin-Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 117 (1). Menton grand, plan, transversalement cordiforme, largement ar- rondi et sinué dans son milieu en avant. — Languette presque invi- sible. — Dernier article des palpes labiaux ovoïde et obtus au bout, celui des maxillaires assez fortement sécuriforme. — Labre assez sail- lant, évasé en avant, avec ses angles arrondis, étroitement et assez fortement échancré. — Tète transversale; épistome confondu avec le front, arrondi en avant, avec une échancrure anguleuse, étroite et profonde. — Yeux transversaux, très-allongés, étroits, en partie supé- rieurs. — Antennes courtes, robustes, hispides, élargies et déprimées à leur extrémité, à articles 3 presque aussi long que 4-6 réunis, ceux-ci égaux, cylindriques, perfoliés, 8-10 de plus en plus transversaux, 11 de même forme, plus étroit que 10. — Prothorax contigu aux élytres, ample, presque plan, fortement rétréci et rectangulaire en arrière, largement arrondi et aminci dans son milieu, sur les côtés, échancré en arc de cercle en avant, tronqué à sa base. — Ecusson très-for- tement transversal. — Elytres un peu plus larges que la base du prothorax, parallèles, planes, brusquement déclives en arrière, caré- nées latéralement ; leurs épipleures assez larges, avec leur repli étroit dans toute sa longueur. — Pattes robustes; cuisses comprimées, à peine rétrécies à leur base; jambes étroites; les quatre antérieures arquées; toutes évasées au bout et concaves sur leur troncature; les antérieures munies de deux dents externes: une médiane très-courte, l'autre sub- terminale très-saillante, les intermédiaires anguleuses dans leur mi- lieu; tarses pauci-épineux, hispidos sur leurs bords en dessous; le 4« article des postérieurs plus long que le l®^ — Saillie prosternale assez (1) Syn. HeterosceliSj Latr. Règne anim. éd. 2, V, p. 18; nom employé précédemment, par Latreille lui-même pour un genre d'Hémiptères (Fam. nat. p. 419) qu'il a maintenu plus tard (Règne anim. loc. cit. p. 194). Il avait exprimé verbalement à M. Guérin-Méneville son intention d'appeler ÂNOMAUpas le genre actuel; l'exemplaire de la partie entomologique du « Règne animal, » que je tiens de lui, porte cette correction écrite de sa main. M. Guérin-Méne- ville a changé ce nom en celui d'ANOittAUPES que j'ai corrigé. — Platïnotus Fab-. Coléoptères. Tome V. 17 • 258 TÉNÉBRIONIDES. large, prolongée et triangulaire en arrière. — Mésosternum court et plan, vertical et un peu concave en avant. — Corps glabre, inégal. Ainsi que je l'ai dit plus haut, Solier (0 a placé ce genre parmi les Asidides, ce qui n'est très-certaiuementpas saplace. La forme de la tête suffirait à elle seule pour démontrer qu'il appartient aux Opatrides. Il se compose de quelques grands insectes (2) propres à l'Afrique aus- trale, d'un noir sale , et (ju'on reçoit ordinairement revêtus d'un en- duit terreux, qui empêche de distinguer nettement leur sculpture. Sarle prothorax elle consiste en un réseau irrégulier, accompagné de quelques callosités luisantes, sur les élytres en aspérités et tubercules qui, en se réunissant, forment parfois des côtes ; le bord de ces or- ganes est plus ou moins dentelé ou festonné. La tête et les pattes sont couvertes de fossettes superficielles qui les font paraître comme réti- culées. Groupe II. Stizopides. Dernier article des palpes sécuriforme. — Epipîeures des élytres au plus médiocrement larges, incomplètes en arrière. — Jambes anté- rieures dilatées, dentées ou au moins denticulées en dehors ; les épe- rons de toutes presque nuls. — Les deux pénultièmes segments de l'abdomen arqués; sa saillie intercoxale assez large, parallèle et ar- rondie en avant. — Métasternum très-court ou un peu allongé. — Corps aptère. La dilatation des jambes antérieures, encore assez faible chez les Blenosia, qui ont en même temps ces organes privés de dents ex- ternes, devient trcs-prononcée dans les autres genres. Ces insectes sont très-homogènes sous le rapport de l'épistome, qui est demi-circulaiie, étroitement incisé en avant, et des antennes qui sont construites d'a- près mi plan qui se modifie à peine; mais leur métasternum est sujet à s'allonger (C.ed(us), leur prothorax est contigu ou non aux élytres, et leur forme générale varie assez. Ils sont propres à l'Afrique, à l'Asie, aux Indes orientales, et ne constituent que les quatre genres suivants : I. Prothovax non contigu aux éljtres. Tarses libres au repos : Blenosia. — reçus — dans un sillon des jambes : Stizopus. (1) Ann. d. 1. Soc. entom. V, p. 502. (2) Platyn. variolosus, dentipes Fab. Syst. El. I, p. 139; celui-ci est figuré dans ricon. d. Règn. anim.; 1ns. pi. 29, f. 7. Ces deux espèces appartiennent certainement au genre, mais les très-courtes descriptions de Fabricius ne per- mettent guère de décider si \e vuriolosits de Solier (loc. cit.) correspond aw pre- mier, et son parallelus au second, comme cet. auteur le dit avec doute. Les col- lections en renferment plusieurs autres espèces inédites. OPATRIDES. 259 II. Protliorax contigu aux élytros. Tarses libres au repos : Melanesthes. Les antérieurs reçHS dans un sillon des jambes : Cœdius. Genre incerta; sedis : Isopteron. BLENOSIA. De Casteln. Hlsl. nal. d. Col. Il, p. 209 (1). Menton petit, évasé et légèrement an-ondi en a.vant. — Langueîte peu saillante, fortement écliancrée en arc. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire, celui des maxillaires sécuriforme. — Labre élargi et presque entier en avant. — Tète courte; épistome obtusément arrondi et triangulairement échancré. — Yeux médiocres, transversaux, en- tamés par les joues, munis d'une orbite assez saillante en arrière. — Antennes plus courtes que le prothorax, assez robustes, à ar- ticles serrés : 2 aussi long que 4, 3 un peu plus long que ce dernier, 4-6 obconiques, décroissant peu à peu, 7-10 transversaux, déprimés, 11 plus petit que 10. — Prothorax ample^ non contigu aux élytres, arrondi et légèrement rebordé sur les côtés, coupé carrément au mi- lieu de sa base, puis obliquement de chaque côté, assez rortemeDt échancré en arc antérieurement, régulièrement et peu convexe. — Ecusson en triangle rectiligne. — Elytres courtes, ovalaires, vertica- ment déclives en arrière, sinaées en avant, avec les épaules un peu saillantes, carénées latéralement; leurs épipleures assez l;u-ges. — Pattes courtes; cuisses robustes, les quatre postérieures avqaées; jambes antérieures triangulaires, finement crénelées en dehors, les in- termédiaires flexueuses, largement échaocrées en dedans à leur ex- trémité, le? postérieures droites; tarses courts, glabres, avec quelques cils en dessous; leur dernier article aussi long que les autres réunis. — Les trois segments intermédiaires de Tabdomen com^exes, arqués à leurs extrémités. — Saillie prosternale plane, dépassant un peu les hanches antérieures. — Mésosternum formant uiie lame triangulaire et verticale. — Corps courte glabre. La seule espèce décrite (2) est de petite taille, d'un noir mat, avec les pattes et les antennes rougeâtres, le prothorax couvert de fines rides confluentes, et les élytres profondément striées. Elle est origi- naire de l'Afrique australe. Il est possible que je n'aie vu que le màle, et que chez la femelle les jambes intermédiaires ne soient pas flexueuses. (1) Syn. Blacodes, Dej. Cat. éd. 3, p. 211. (2) B. siilcata, Casteln. loc. cit. p. 210.— M. De Castelnau en décrit une se- conde espèce qu'il nomme grariulosa; il est très-probable que c'est un Sti- ZOPUS. 260 TÉIÎÉBRIONIDES. STIZOPUS. Erichs. Archiv, 1843, i, p. 245. Co genre, voisin des Blenosia qui précèdent , n'en diffère que par les particularités suivantes : Labre cordiforme, largement et fortement échancré. — Antennes un peu plus courtes et plus robustes ; leurs articles tous transversaux à partir du 4*^ inclusivement. — Prothorax plus ample/ encore moins contigu aux élytres, légèrement échancré au milieli de sa base. — Toutes les jambes triangulaires, un peu arquées, denticulées en de- hors et munies d^un sillon terminal sur leur tranche externe, pour la réception des tarses; les quatre antérieures armées, en dehors, de deux dents^ l'une médiane, l'autre terminale ; les postérieures d'une dent subterminale. — Saillie prosternale fortement recourbée en arrière. Pour le surplus, ces insectes ont la plus intime analogie avec les Blenosia; leur faciès et la sculpture de leurs téguments sont les mêmes. L''espèce typique, décrite par Erichson, a seulement ses ély- tres moins fortement sillonnées que la Blenosia sukata, mais une autre qu'a fait connaître M. Gerstaîcker, ne diffère pas de cette der- nière sous ce rapport (i). MELANESTHES. Falderm. Bulkt. d. Mosc. 1835, p. 167 (2). Menton plan, légèrement évasé et largement arrondi en avant. — Languette à peine saillante. — Dernier article des palpes labiaux ova- laire et obtus, celui des maxillaires fortement sécuiiforme. — Labre petit, rétréci en arrière, fortement échancré. — Tète courte ; épistome obtusément arrondi et profondément entaillé en avant. — Yeux trans- versaux, à moitié entamés par les joues. — Antennes beaucoup plus courtes que le prothorax, peu robustes, hispides, àarlicles 3 au moins aussi long que 4-5 réunis, 4-7 obconiques, décroissant peu à peu, 8-10 déprimés, transversaux, subperfoliés, 11 plus grand que 10, briève- ment ovale et déprimé. — Prothorax contigu aux éiytres, fortement transversal, convexe sur le discfue, aminci, arrondi et rebordé sur les côtés, largement échancré en arc antérieurement, tronqué et muni d'un bourrelet bien marqué à sa base. — Ecusson en triangle curvi- ligne. — Eiytres convexes, brièvement ovales, tronquées à leur base, (1) S. laticollis, Erichs. loc. cit. p. 246; d'Angola. — sulcatus, Gerstaeck. Mo- natàber. d. Berlin. Acad. 1854, p. 533; de Mozambique. (2) Syn. OPATRUiM, Falderm. ibid 1833, p. 55; olim. OPATRIDES. 261 avec les épaules rectangulaires; leurs éplpleures étroites. — Pattes courtes; cuisses robustes; jambes âpres; les antérieures triangulaires, munies en dehors d'une dent submédiane, bifide ou non, avec leur angle apical saillant, les autres quadrangulaires; tarses assez grêles; le 1^"^ article des postérieurs plus court que le 4«. — Métaster- num très-court. — Saillie prosternale fortement recourbée en arrière. — Corps court, convexe. Faldermann n'a fait qu'indiquer ce genre, et ses caractères sont exposés ici pour la première fois. On en connaît en ce moment deux espèces (") propres aux régions boréales de l'Asie, de taille ordinaire pour ce groupe^ d'un noir assez brillant et criblées de points enfoncés, ou finement rugueuses en dessus. Leurs élytres présentent à peine quelq.ues vestiges de stries. Les mâles ne diffèrent des femelles que par leur forme un peu moins large. C^DTUS. (Dej.) Blanch. Hist. nat. d, Ins. Il, p. 13 (2). Menton très-petit, en trapèze renversé. — Languette assez sail- lante, sinuée. — Dernier article des palpes labiaux ovoïde; celui des maxillaires en triangle très-allongé. — Labre à peine visible, large- ment et fortement échancré en demi-cercle. — Tète courte; épistome arrondi et étroitement incisé en avant. — Yeux assez gros, ovalaires, transversaux, presque divisés en deux par les joues. — Antennes à peine plus longues que la tête, grêles, hispides^ à articles 3 aussi long que 4-5 réunis, 4-7 courts, obconiques, subégaux, 8-10 transversaux, un peu plus larges que les précédents, 1 i aussi grand au moins que 10, tronqué ou arrondi au bout. -7- Prothorax transversal, assez for- tement échancré et faiblement rétréci en avant, aminci, très-finement rebordé et droit en arrière, sur les côtés, largement bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres aussi larges que le prothorax, courtes, elliptico-ovales, avec leurs épaules rectangulaires ; leurs épipleures étroites. — Pattes courtes ; cuisses robustes, comprimées, les antérieures parfois obtusé- ment dentées dans leur milieu en dessous; jambes antérieures très- larges, arquées, diversement dentées en dehors, selon les espèces, et munies sur leur face antérieure, d'un sillon pour la réception des tarses; les autres simples; tarses assez longs; le !«'' article des posté- rieurs aussi grand que le 4^ — Saillie intercoxale de l'abdomen trian- gulaire. — Métasternum moins court que dans les genres précédents. (1) Opatr. sibiricum, Falderm. loc. cit. 1833, pi. 3, f. 3.—Mel. laticolUs, Fal- derm. loc. cit. 1S35, pi. 6, f. 2. (2) Syu. Opatrdm, Hopo, Trans. of the entom. Soc. IV, p. 107. 262 TÉNÉBRIONIDES. — Mésosternum vertical, concave, recevant lâchement la saillie pros- ternale; celle-ci lanciforme, nu peu fléchie. — Corps elliptico-ovale ou brièvement ovalaire. Genre assez nombreux et répandu en Afrique, aux Indes orientales et dans FAustralie, mais dont il n'y a encore qu'une espèce de décrite par M. Hope, sous le nom d'Oixitrum spliœroides. C'est une des plus grandes (i), bien que sa taille ne dépasse pas celle d'un Opatrum de grandeur moyenne; elle est d'un noir sale, criblée de petits points en- foncés sar le protborax, et ses élytres présentent de faibles côtes sur lesquelles sont des toafFes arrondies de cils très-courts, sculpture qui lui est propre. Les trois espèces de Madagascar que Dejean mentionne dans son dernier Catalogue (2), sont notablement plus petites, de forme plus ovale et moins convexes. Note. Je suis dans l'incertitude sur la place du genre suivant, qae M. Hope a mis parmi les Opatrides. L'espèce c[ui en forme le tj'pe doit res- sembler à ceriaius Cesïrinl's soas le rapport de Ja forme générale; mais ses jambes aniéiieures élant dentées, je n'ai pu la rapporter aux Phylacides. ISOPTEUON. Hope, The Col. Mm. III, p. 112. Corps allongé, avec les élytres trois fois plus longues que le pro- thorax. — Tête munie en avant d'une fossette transversale, arrondie en arrière; épistome écbancré. — Prothorax presque demi-ci eculaire, avec ses angles postérieurs fortement écbancrés en dehors. — Ecusson grand. — Eiyties presque d'égale largeur en avant et en arrière. — Cuisses antérieures fortement sillonnées, les quatre postérieures pres- que entières, mais sinuées extérieurement; jambes antérieures den- tées, les autres simples et allongées. — CoT-ps âpre et ponctué en des- sous. M. Hope avait décrit antérieurement l'insecte (3) de TAustralie oc- cidentale sur lequel il a fondé ce genre. Sa longueur est de quatre li- gnes, sa couleur brunâtre en dessus, d'un noir piofond endossons, et ses élytres sont ponctuées en stiies. (1) II y en a au JJengale une du double plus grande^ dont je possède deux exemplaires, et qui ligure dans quelques col'eclions sou* le nom de C. Qrandis. Elle ressemble étonnamment à l'Hoplation tumidum d'Algérie, du groupe des Phylacides. (2) C. coriaccus, madagascaricnsis, diaperoides, Dej. Cat. éd. 3, p. 211. (3) /. opatroides, Hope, Trans. of the enlom. Soc. IV, p. 107. OPATRIDES. 263 Groupe XII. Sclérides. Dernier article des palpes sécuriforme. — Epipleures des élylres étroites, entières. — Jambes antérieures dilatées, festonnées ou dentées en dehors; les éperons de toutes presque nuls. — Les deux pénultiè- mes segments de l'abdomen arqués; sa saillie intercosale assez large, rectangulaire. — Métasternum allongé. — Corps ailé. Jo ne connais que le genre Scleron qui puisse renti-e!" dans ce groupe. Ses espèces ont d'intimes rapports avec les Opatp.um, mais ap- partiennent en réalité à un autre groupe, par suite de la forme de leurs jambes antérieures et de l'intégrité des epipleures de leurs élytres. SCLERON. HoPE, The Coleopt. Man. Ul, p. 111 (1). Menton plan, presque carré, sinué et arrondi aux ongles en avant. — Languette courte, échancrée en arc de cercle. — Dernier article des palpes labiaux brièvement ovalaire , celui des maxillaires en fer de hache subéquilatéral. — Labre peu distinct. — Tête courte , fléchie, inégale; épistome séparé du front par une carène transversale, très- court, étroitement échancré. — Yeux médiocres, transversaux, lunules. — Antennes plus courtes que le prothorax, assez robustes, à articles 1 un peu allongé, 3 aussi long que 1, 4-6 courts, obconiques, 7-il transversaux, serrés, graduellement plus larges, 1 1 fortement arrondi au bout. — Prothorax transversal, assez convexe sur le disque, tronqué en avant, avec ses angles saillants, arrondi et finement crénelé sur les côtés, largement lobé à sa hase avei; ses angles postérieurs plus ou moins saillants et arqués. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres al- longées, parallèles, arrondies à leur extrémité, échancrées en avant pour loger le lobe basilaire du prothorax; leurs epipleures munies d'une dent au niveau de la dernière suture entre les arceaux de l'ab- domen. — Pattes courtes; cuisses robustes; jambes antérieures en triangle inéquilatéral, les autres subquadrangulaires ; toutes simiées en dehors et munies d'une couronne terminale de courts cils ; tarses courts, le dernier article de tous plus long que les précédents réunis. — Prothorax muni en dessous cl en avant de deux larges sillons bien (1) Syn, ScLEUDM Dej. Cat, éd. 3, p. 215. — Cnemeplatia, A. Costa,^ Ann. degl. Aspir. nat. Ser. 2,1, 1847, p. 146; voyez une note de M. Rciche (Ann. d. \. Soc. entom. 1845; Bullet. p. CXI), dans laquelle ce savant entomolosiste ré- clame la priorité en faveur de ce nom; mais, dès 1840, M. Hope avait publié les caractères du genre en modifiant un peu le nom que Dejoau lui avait im- po«é. — Opatrom Fab., Walll, Guériu-Méneville. 204 \ TÉNÉBillONIDES. limit/'S, partant des angles antérieurs et faiblement séparés sur la ligne médiane; saillie prosternale plane^ tronquée en arrière. — Mésoster- num subvertical, concave. — Corps glabre, parfois bispide. Ces insectes sont allongés, parfaitement parallèles et ont la forme d'un demi-cylindre déprimé. Tous ont les élytres munies de côtes parfois [latipes) un peu flexueuses, hispides et dont les intervalles présentent des tubercules plus ou moins nom.breux. Dans toutes les espèces qui m.e sont connues, les jambes antérieures sont de même largeur dans les deux sexes. Il y a de ces insectes presque tout autour du bassin de la Méditer- ranée, en Afrique et aux Indes orientales. Outre ceux qui ont été dé- crits (i), il en existe un assez grand, nombre dans les collections. Groupe IV. Opatriâes vrais. Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme. — Yeux tantôt simplement écliancrés, tantôt divisés. — Epipleures des élytres étroites, incomplètes en arrière. — Jambes antérieures non ou médiocrement dilatées, inermes en dehors; les éperons de toutes presque nuls. — Les deux pénultièmes segments de l'abdomen plus ou moins arqués; sa saillie intercoxale médiocrement large, subparallèle. — Métasternum souvent allongé. — Corps aptère ou ailé. Ce groupe se distingue sans peine des précédents par la forme des jambes antérieures, mais ne diffère du suivant, le seul avec lequel on puisse le confondre, qu'en ce que ses espèces ont le repli épipleural des élytres incomplet en arrière. Des quatre genres qui le composent, trois sont très-homogènes. Mais dans ravant-dernier (Opatrum), qui est très-riche en espèces, les yeux, le métasternum et les ailes inférieures varient sans qu'on puisse, par suite des passages qui existent entre les modifications qu'éprouvent ces organes, leur donner une ^'aleu^ générique. C'est ici également qu'existe la seule exception connue à la simplicité des tarses, le caractère le plus important des Opatrides. Les antérieurs sont dilatés chez les mâles des Pachypterus, mais si faiblement, que cette exception mérite à peine d'être prise en consi- dération. (1) Op. ferrugineum, de Java; orientale, de Syrie et d'Egypte; Fab. Syst. El. l, p. 118. — Op. latipes, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. Ins. 1834; Mêlas. p. 32; Bengale. — Op. armatum^ \Ya.]i\, Reise n. Span. II, p. 72; Atidalousie. — S. algiricum, Lucas, Explor. d. l'Alger.; Entom. p. 335; Algérie — Cnem. atropos, A. Costa^ loc. cit. ; Naples. — S. fossnlattim, Mulsant. et Wachanr. Mém. d. l'Acad. d. Lyon; Scienc. Sér. 2, II, p. 9; Caramanie. — S. abbre- viatum, Reiche et Saulcy, Ann. d. 1. Soc. entom, 1857, p. 260; Péloponèse. OPATRIDES. 265 I. Labro entier ou faiblement échancré. a Protliorax distant des élytres; les épaules de celles-ci rectangulaires ou arrondies. Antennes grêles^ en partie moniliformes: Pachypterus. — robustes, à articles serrés : Emmalus. aa Prothorax subcontigu aux élytres j les épaules de celles-ci coupées obli- quement : Opatrum. II. Labre bilobé : Penthicus. PACHYPTERUS. (Dej.) Lucas, Explor.d. l'Alger.; Entom. p. 325. Menton au moins aussi long que large, fortement caréné et comme tuberculeux sur sa face externe, bisinué en avant. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire et obtus au bout, celui des maxillaires très-fortement sécuriforme. — Labre dépassant à peine Féchancruro de l'épistome, tronqué en avant. — Tète des Opatrum ainsi que les yeux. — Antennes plus courtes que le prothorax, hispides, grossissant un peu à leur extrémité, à articles 2 très-court, 3 moins long que 4-5 réunis, ceux-ci obconiques, inégaux, 6-10 courts, moniliformes, 11 plus grand que iO, subglobuleux. — Prothorax plus ou moins trans- versal, non contigu aux élytres, rétréci en arrière, arrondi et crénelé sur les côtés, médiocrement échancré en avant , tronqué ou arrondi à sa base , avec ses angles dentiformes et précédés parfois d'une petite échancrure interne. — Ecusson triangulaire. — Elytres pas plus larges que la base du prothorax, allongées, subcylindriques, largement ar- rondies en arrière, un peu échancrées en avant, avec leurs épaules rectangulaires; leurs épipleures très-étroites. — Pattes assez robustes, âpres et hispides; cuisses fortes; jambes subarrondies, les antérieures un peu arquées; tarses assez courts, garnis de cils presque villeux en dessous; le dernier article de tous beaucoup plus long que le 1^"'. — Saiîhe prosternale recourbée en arrière. — Métasternum court. — Mésosternum déclive, un peu concave. — Corps allongé, pubescent ou hispide. Il y a dans les collections plusieurs espèces de ce genre, dont deux [elongatus,' cognatus Dej.), du Sénégal, sont d'assez grande taille pour le groupe actuel. Mais jusqu'ici il n'y en a de décrite qu'une petite (i) d'Algérie, publiée par M. Lucas. Elle est longue de 5 millimètres, d'un brun-roussâtre, couverte de gros points enfoncés sur la tète et le prothorax, striées sur les élytres, avec les intervalles entre ces stries, lisses; des poils couchés et assez longs revêtent les deux premières de (1) P. mauritaniens, Lucas, loc. cit. pi. 29, f. 4. 266 TÉWÉBRIONIDES. ces parties; ceux des (^'lytres sont plus courts, redressés et disposés en rangées longitudinales. Dans les espèces du Sénégal la tête, le pro- tborax et les intervalles entre les stries des élytres, sont couverts de petits tubercules granuleux et de courts poils redressés. Leurs naéles ont les jambes antérieures sinuées au côté interne, avec leur troncature terminale écbancrée; les quatre 1"* articles de leurs tarses de la même poire sont légèrement dilatés et garnis d'une brosse de poils en dessous. J'ignore s'il en est de même dans l'espèce algé- rienne; tous les exemplaires que j'en ai vus avaient les jambes et les tarses en question, simples. EMMALUS. Erichs. Archiv, 1843, 1, p. 251. Menton plan, en triangle renversé, subtransversal. — Languette saillante, entière. — Dernier article des palpes labiaux cylindrique et tronqué au bout, celui des maxillaires en fer de hache transversal. — Labre assez saillant, à peine échancré. — Tête courte; épistome ar- rondi sur les côtés, rétréci et fortement échancré en arc de cercle an- térieurement. — Yeux ovalaires, transversaux, fortement granulé^, échancrés en avant. — Antennes courtes , robustes , subcylindriques, à articles serrés : 2 assez court, 3 aussi long que 4-5 réunis, 4-10 ob- coniques^ subégaux, 11 plus petit que 10, obliquement conique. — Prothorax transversal, non contigu aux élytres, à peine échancré en avant, arrondi à sa base, y compris ses angles, étroitement rebordé sur les côtés. — Ecusson nul. — Elytres médiocrement allongées, pa- rallèles, subcyhndriques, légèrement échancrées à leur base, avec leurs épaules arrondies, non carénées latéralement ; leurs épipleures étroites, avec un repli remontant presque au niveau des épaules. — Pattes courtes ; jambes légèrement triangulaires, âpres; tarses mé- diocres, garnis de longs cils rigides; leur !<=■■ article beaucoup plus court que le dernier. — Métasternum court. — Sadlie intercoxale de l'abdomen étroite, acuminée. —Saillie prosternale recourbée en ar- rière. — Corps aptère, hérissé partout de longs poils. Erichson a placé ce genre parmi les Opatrides, et je crois, en effet, qu'il no saurait l'être ailleurs, bien que l'unique espèce (pilosus) qui le compose, s'éloigne assez de toutes celles de ce groupe par son faciès , ce qui est, du reste, principalement dû aux poils dont elle est recouverte partout sans exception ; car, en l'examinant de près, on voit qu'elle a d'intimes rapports avec les Pachypterus. Elle est longue d'environ 4 lignes, d'un brun-rougeàtre, rugueuse en dessus, avec les élytres assez fortement striées. Ce rare insecte, dont je dois la connaissance à l'obligeance de M. Gerst), est dans le même cas. Enfin, il existe à la Nouvelle-Zélande un insecte (2) qui doit être associé aux précédents ou constituer un genre nouveau tout à côté do celui-ci. Groupe VI. Mïcrozoumîdes. Dernier article des palpes maxillaires non sécuriforme. — Yeux di- visés.— Epipleures des clytres étroites, entières. — Jambes antérieures dilatées; les éperons de toutes presque nuls. — Les deux pénultièmes segments de l'abdomen à peine arqués; sa saillie intercoxale courte, étroite, en triangle aigu. — Métasternum assez allongé. — Corps ailé. Avec ce groupe commencent les Opatrides, peu nombreux, dont lo dernier article des palpes maxillaires a cessé d'être sécuriforme. Il ne comprend que le genre suivant. MICROZOUM. (Dej.) L. Redtenb. Faun. Ausir.; Die Kœf, p. 597. Menton plan, en carré subtrausversal et faiblement sinué en avant. — Dernier article de tous les palpes ovalaire, allongé. — Labre à peine saillant, subbilobé. — Tête courte, fléchie, convexe sur le vertex; épistome séparé du front par un sillon transversal, demi-circulaire et triangulairement échancré. — Yeux assez gros, subarrondis, divisés en deux par des canthus très-grêles. — Antennes courtes, à articles 3 à peine plus long que les suivants, 4-6 submoniliformes, 7-10 plus larges, graduellement transversaux, dl suborbiculaire. — Prothorax fortement transversal, rétréci en arrière , à peine échancré en avant, arrondi sur les côtés antérieurs, faiblement bisinué à sa base. — Ely- tres courtes, largement arrondies en arrière, tronquées à leur base, avec une échancrure commune en demi-cercle. — Pattes courtes; cuisses robustes; jambes antérieures fortement triangulaires, den- telées en dehors, avec leur angle apical externe saillant ; les autres (1) Loc. cit. r.l-7, f. 6a-e. (2) Opatrum tuberculicostatum, A. White, Voy. of the Ereb. and Terr.; En- tom. p. 11, pi. i, f. 13. Il s'éloigne des espèces typiques par son épistome brusquement rétréci, le dernier article de ses antennes plus gros et globuleux, ses yeux, dont la partie inférieure n'est pas plus grande que la supérieure, ses élytres carénées latéralement et munies d'épipleures assez larges, enfin par la pubescence qui le reyêt en entier. 278 TÉNÉBRIONIDES. comprimées et un peu trigones, munies de quelques petites épines sur leur tranche externe; tarses courts, leur dernier article notablement plus long que le 1^''. — Prosterrmm très-court et échancré en avant, sa saillie postérieure plane, un peu prolongée en arrière. — Mésosternum subvertical, concave. — Corps glabre ou finement pubescent. L'Opatrum tibiah de Fabricius (i) est le type du genre; c'est un petit insecte répandu dans la plus grande partie de TEurope, oii il pa- raît assez commun partout, 11 est d'un noir mat, pointillé sur toute sa surface en dessus, avec quelques dépressions irrégulières sur les ély- tres. On le trouve le plus souvent dans les sablonnières. Une seconde espèce d'Algérie (a) existe dans les auteurs. Groupe VU. Léichénîdes. Dernier article des palpes maxillaires non sécuriforme. — Yeux en grande partie dégagés du prothorax, presque entiers. — Epipleures des élytres très-étroites, entières. — Jambes antérieures non dilatées, avec leur angle apical externe fortement dentiforme. — Pénultième segment de l'abdomen un peu arqué; sa saillie intercoxale assez large, parallèle et arrondie en avant. — Métasternum assez allongé. — Corps aptère ou ailé. Le genre Leichenum de Dejean constitue également à lui seul ce genre. C'est le seul, avec le suivant, dans lequel les yeux ne sont plus voilés par le prothorax. Il se distingue de ce dernier par un grand nombre de caractères, dont les deux plus importants portent sur la tête qui est ici à l'état normal, et les éperons des jambes réduits à l'état de vestige. LEICHENUM. (Dej.) Blanch. Hist. nat. à. Ins. II, p. 14 (3). Menton petit, plan, légèrement transversal, plus ou moins échancré. — Dernier article des palpes obconique et obtus au bout. — Labre en- gagé dans l'échancrure de l'épistome, échancré. — Tête courte ; épis- tome obtusément arrondi ou {puJchellum) rectangulaire, étroitement et assez fortement échancré. — Yeux gros, subarrondis, fortement gra- nulés, à peine entamés par les joues. — Antennes très-courtes, assez (1) Syst. El. I, p 119; figuré dans Herbst, Die Kœfer, pi. 52, f. 8; Oliv. En- tom. m, 56, pi. 1, f. 10, «6; et Panzer, Faun. 1ns. Germ. XLIII, 10. (2) M. lilliputanum, Lucas, Explor. de l'Alger.; Entom. p. 336, pi. 30, f. 2. (3) M. Mulsant (Latigèn. p. 179) est le premier qui ait donué d'une manière s'atlsfaisante les caractères du genre. Depuis, ils ont été exposés avec encore plus do détails par M. Rosenbauer dans ses Thiere d. Andalus. p. 211. OPATRIDES. 279 robustes, à articles 1 assez grand et gros, 2 court, moins épais, 3-7 di- minuant et s'élargissant peu à peu, 8-10 transversaux, formant une massue serrée, 11 beaucoup plus étroit que 10 et très-court. — Pro- thorax fortement transversal, déprimé et impressionné en dessus, tranchant et arrondi sur les côtés, échancré en avant, bisinué à sa base, avec ses angles assez saillants et aigus. — Ecusson en triangle rectiligne. — Elytres à peine plus larges que le prothorax, courtes, subparallèles, arrondies en arrière. — Pattes courtes; jambes anté- rieures comprimées, denticulées en dehors, terminées par une forte dent externe, perpendiculaire à leur axe; les autres arrondies; tarses médiocres, à article 1 notablement plus court que le dernier. — Mé- sosternum déclive, concave. — Saillie prosternale assez large, recoiubée en arrière. — Corps écailleux. Ce genre se compose de quelques petites espèces ornées d'un dessin d'aspect nuageux, dû aux écailles dont leur corps est en entier revêtu. Comme les Opatrum, elles vivent à terre et se trouvent principale- ment dans les endroits sablonneux. On en connaît en ce moment six propres à la Faune méditerranéenne et à la Polynésie ('). Groupe VIII. Autocérides. Dernier article des palpes maxillaires non sécuriforme. — Tète qua- drangulaire; épistome presque entier. — Yeux libres, très-saillants. — Jambes antérieures dilatées ; leurs éperons très-grands. — Corps ailé. J'établis ce groupe sur un genre (Autocera) fondé récemment par M. Wollaston, et qui paraît avoir beaucoup de rapports avec les Scleron et les Leichenum, mais qui diffère essentiellement des uns et des au- tres par la forme de la tête et la présence d'éperons très-développés aux jambes antérieures (2). Le premier de ces caractères suffit pour l'isoler complètement parmi les Opatrides. J'ai dû passer sous silence, (1) Opatrum pictum, Fab. Syst. El. I, p. 117; Europe or. — ptilchelhim Doj., Lucas, Esplor. de l'Alger.; Entom. p. 336, pi. 30, f. 1; France mér.j Italie, Espagne, Algérie. — variegaium, d'Espagne; mucronatum^ de la Méso- potamie; Kiister, Dio Kœfer Europ. XVI, 66, 67. — verrucosum, impktum, pirigue, L. Fairm. Rot. et Mag. d. Zool. 1849, p. 445; Polynésie (Tonga-Tabou.) 11 existe dans l'Amérique du Nord un insecte décrit par M. J. L. Le Conte (Journ. of the Acad. of Philad. Sér. 2, I, p. 92) sous le nom d'Opatrtim lati- manum, et que ce savant entomologiste a regardé plus tard (Proceed of the Acad. of Philad. VII, p. 219) comme devant rentrer dans le genre actuel ou en former un nouveau à côté. N'est-ce pas plutôt un genre voisin des Scleron, comme l'indique le nom spécifique ? (2) M. Wollaston ne parle pas de ceux des autres jambes, mais la figure qu'il donne, avec des détails, de l'espèco typique^ montre qu'ils ressemblent à ceux des ANEMIA, Trachtscelis, etc. 280 TÉNÉBRIONIDES. dans la formule inscrite plus haut, les caractères empruntés aux épi- pleures des élytres, à l'abdomen et au métasternum, M. Wollaston n'ayant rien dit de ces parties. Il est probable qu'elles sont faites comme chez les Sclérides et les Léichénides. Genre incertœ sedis : Trigonotarsus. AUTOCERA. WoLUST. Cat. ofthe Col. of Madeira, p. 156. Menton presque carré, largement écliancré en avant. — Languette ample, entière. — Dernier article de tous les palpes ovalaire. — Tète large, quadrangulaire , légèrement rebordée sur les côtés, subitement tronquée en arrière des yeux, presque entière en avant. — Yeux latéraux, subarrondis, très-saillants. — Antennes courtes^ légèrement en massue, à articles 1 assez robuste, 2-8 plus petits, transversaux et subégaux, 9-H formant graduellement une massue. — Prothorax transversal, légèrement rétréci en arrière. — Elytres allongées, parallèles, large- ment arrondies en arrière. — Pattes robustes; jambes antérieures fortement dilatées, festonnées en dehors ; les autres légèrement trian- gulaires, ciliées sur leur tranche externe; éperons antérieurs très- grands, surtout l'externe qui est spatuliforme ; tarses épineux en des- sous; les antérieurs très-courts, à articles 1-4 subobconiques. — Corps ailé. L'espèce typique (i) est un très-petit (1 Vt ligne) insecte originaire de l'île de Madère, où il paraît être fort rare. 11 semble reproduire complètement les formes des Scleron, et ses téguments sont écailleux comme ceux des Leichenum. La sculpture de ses élytres consiste en stries profondes, dont les intervalles sont alternativement costiformes. M. Wollaston dit connaître une seconde espèce du genre, que lui avait communiquée feu Melly, sous le nom à-'Autocera antici'pes et sans désignation exacte de provenance, mais qui paraît être de Sicile (i). Note, Je ne connais pas le genre suivant de M. Hope, qui le dit voisin des Cœlus d'Eschscholtz, sans doute à cause de la forme arrondie de l'espèce unique sur laquelle il a été établi. Ses palpes maxillaires sim- ples, son épistome entier, et ses jambes antérieures trigones, semblent lui donner quelques rapports avec les Autocera. (1) A. laticeps, Wollast. loc. cit. p. 155, f. 2. (2) Le Microzoum collare de M. De Motschoulsky (Bull. Mosc. 1839, p. 60, pi. 2, f. dD), découvert en Arménie, en société avec la. Formica caducaMoisch. , me paraît, d'après la description et la figure, devoir constituer un genre voi- sin de celui-ci,, genre que M. De Motschoulsky a établi depuis (Bull. Mosc. 1845, 1, p. 178), sous le nom de Melanimon, mais sans en donner les caractères. TRACHTSCÉLIDES. 281 TRIGONOTARSUS. HoPE, Trans. ofthe entoni. Soc. IV, p. 106 (1). Antennes de 1 1 articles, grossissant à leur extrémité : les trois der- niers plus grands que les autres. — Epistome entier. — Dernier ar- ticle des palpes cylindrique , acuminé au bout et plus grand que le pénultième. — Protliorax échancré en avant. — Ecusson nul. — Ely- tres acuminées en arrière. — Jambes antérieures trigones, dentées en dehors; les autres simples. — Corps presque orbiculaire. La seule espîice {T. australis) que décrit M. Hope, est de petite taille (2 V2 lignes), brunâtre, avec les jambes antérieures rouges, velue sur le protliorax et tomenteuse en dessous. On ne voit pas^ dans la for- mule qui précède, ce qui lui a valu son nom générique. TRIBU XXVIÏ. TRACHYSCÉLIDES. Sous-menton faiblement échancré, muni d'un pédoncule très-court. — Languette saillante; ses palpes insérés à sa base, sur sa face externe près de ses bords latéraux. — Mâchoires découvertes; leur lobe in- terne muni d'un crochet corné, — Dernier article de tous les palpes jamais sécuriforme. — Tête de forme variable, plus ou moins en- gagée dans le prothorax. — Antennes en général très-courtes, de onze articles, en partie perfoliées ou moniliformes. — Prothorax plus ou moins échancré en avant, tranchant sur ses bords latéraux. — Ecusson distinct. — Elytres embrassant faiblement l'abdomen ; leur repli épi- pleural étroit et entier. — Hanches ant^^rieures cylindriques, les pos- térieures fortement transversales, subcontiguës aux élytres en dehors; jambes âpres ou épineuses, les antérieures au moins élargies, dentées ou sinuées en dehors ; les éperons de toutes distincts et assez longs ; tarses épineujc. — SailUe intercoxale de l'abdomen triangulaire. — Episternums métathoraciques étroits, parallèles; leurs épimères dis- tinctes.— Epimères mésothoraciques en même temps externes et pos- térieures. — Corps aptère ou ailé. Les éléments de cette tribu sont empruntés aux Taxicornes de La- treille et de Dejean. Les antennes de la plupart de ces insectes justi- (1) Ce nom de Trigonotarsus ne peut être adopté, M. Guérin-Méneville (Iconogr. : Ins. pi. 39 bis, f. 9) l'ayant appliq.ué Ji un genre de Curculionides dont Sclioeuherr (Curcul. IV, p. 813) a publié les caractères cinq ans avant que M.IIope donnât ceux du genre actuel. 282 TÉNÉBRIONIDES. fient ce nom, mais il en est parmi eux plusieurs (Phaleria) chez les- quels ces organes ne diffèrent en rien de ceux des Opatrides en gé- néral. Les autres organes varient encore davantage, sauf les pattes, qui, tout en présentant de notables différences , indiquent constam- ment des insectes à la fois épigés et fouisseurs. Ce sont les derniers Ténébrionides chez lesquels ces habitudes existent dans toute leur pureté, ceux de la section suivante vivant, à de rares exceotions près, sous les écorces, dans les bolets, etc. L'homogénéité de la tribu est, du reste, principalement altérée par la présence, dans ses rangs, des Phaleria, qui devraient, à la rigueur, en former une à part.(i). Ces insectes rendent nécessaire d'établir dans celle-ci les deux groupes suivants. I. Antennes plus courtes que la tête. Trachyscélides viiais. II. — longues — Phalérudes. Groupe ï. Trachyscélides vrais. Antennes plus courtes que la tète. — Yeux fortement débordés par les joues, — Saillie intercoxale en triangle aigu. — Mésosternum non fourchu. — Prothorax et élytres garnis de longs poils sur les côtés. Les deux premiers des trois genres qui composent ce groupe se rap- prochent des Opatrides par leur épistome, mais leur tête n'a plus tout- à-fait là même forme que chez ces derniers ; elle est voûtée en dessus et en même temps plus verticale. Dans le troisième, l'épistome est tout autrement fait^ et n'a pas d'analogue dans la tribu précédente. Chez tous trois, les yeux sont plus ou moins voilés par le prothorax quand la tête est au repos; mais conome ce caractère n'est pas absolument étranger aux Phalebia, il n'a pas pu figurer dans la formule caracté- ristique du groupe. Sauf les Anémia, qui sont à peu près de la taille des Opatrum, ces insectes sont fort petits. Ceux d'entre eux dont les mœurs sont con- nues vivent dans le sable des bords de la mer et font leur nourriture de toutes sortes de débris végétaux et animaux. Du reste, aucun des genres qui suivent n'est riche en espèces. l. Epistome circulaire et échancré en avant. Tarses antéi'ieurs non rétractiles au repos : Anémia. — rétractiles — • Ammophtorus. H. Epistome tronqué et entier en avant: Trachyscelis. (1) C'est ce qu'a fait M. Mulsant (Col. d. France; Latigèn. p. 184); mais le nombre des tribus est déjà si considérable, que jai cru devoir mabsteair de cette mesure. XRACHYSCÉLIDES. 283 ANEMIA. De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 218 (1). Menton petit, quadrangulaire ou trapéziforme. — Languette bi- fide (?), ciliée. — Lobe interne des mâchoires muni d'un crochet corné. — Palpes grêles; les labiaux très-courts, à 3° article subfusi- forme; les maxillaires allongés, à article 4 fusiforme. — Mandibules robustes, droites, puis brusquement recourbées et tronquées au bout. — Labre à peine saillant, échancré et cilié. — Tête transversale, dé- clive, voûtée sur le vertex; épistome arrondi et échancré en demi- cercle. — Yeux gros, subglobuleux, presque coupés en deux par les joues, en grande partie libres. — Antennes à articles 1 allongé, en massue arquée, 2-3 assez longs, inégaux, 4-7 très-courts et très-serrés, s'élargissant peu à peu, 8-H plus- larges, formant une petite massue. — Prothorax non contigu aux élytres, fortement transversal, un peu rétréci en arrière, médiocrement échancré en avant, tronqué à sa base, tranchant, cilié et légèrement arrondi en avant sur les côtés, avec ses angles postérieurs rectangulaires. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres de la largeur du prothorax , convexes , peu allongées , pa- rallèles, largement arrondies en arrière. — Pattes courtes ; cuisses ro- bustes, comprimées, non rétrécies à leur base; jambes antérieures fortement triangulaires, les autres un peu moins; toutes âpres, tran- chantes et denticulées en dehors à leur base, avec une forte dent mé- diane et leur angle apical externe très-saillant; leurs éperons assez longs et assez robustes; taises comprimés, leur dernier article à peine plus long que le l'''. — Mésosternum déclive, un peu concave. — Sailhe prosternale recourbée en arrière. — Corps oblong ou subcylin- drique, convexe, parallèle. Ce genre est plus connu sous le nom de Cheirodes que Dejean lui a imposé, mais qui ne saurait être adopté, n'ayant jamais été publié avec des caractères à l'appui. La plupart de ses espèces ressemblent assez, au premier coup-d'œil, à des Aphouius. Elles sont de la taille des espèces de seconde grandeur de ce dernier genre, noires ou ferru- gineuses, glabres et finement rugueuses en dessus, plus ou moins vil- leuses en dessous ; leurs élytres sont frangées de poils un peu moins longs que ceux qui garnissent les bords latéraux du prothorax. Ce sont des insectes rares dans les collections et dont il n'y a encore que deux espèces de décrites (2), l'une d'Europe, l'autre africaine. J'en connais six autres des différentes parties de l'Afrique et des Indes orientales. (1) Syn. Cheirodes, Dej. Cat. éd. 3, p. 215; Gêné, Ins. Sardin. fasc. 11^ p. 33; sans caractères. (2) A. granulata, Casteln. loc. cit. (C. scarabœoides Dcj.); du Sénégal. — Ckeir. sardous, Geaé, loc. cit. pi. 2, f. 12 [C. opatroides Dej.), de Sardalgne. 284 TÉNÉBRIOmDES. Dans le nombre il en est qui ressemblent d'une manière frappante à la petite espèce, type du genre suivant. AMMOPHTORUS (1). Organes buccaux des Trachyscelis qui suivent, avec le menton plus long que large. — Tête très-courte, un peu voûtée; épistome confondu avec le front, demi-circulaire et étroitement échancré en avant. — Yeax grands, transversaux, sinués en avant, presque cachés par le prothorax. — Antennes à articles 4 allongé et arqué, 2-1 gra- duellement transversaux, 8-H plus larges, formant une massue serrée. — Prothorax transversal, subcylindrique, faiblement rétréci en ar- rière, à peine échancré en avant, largement arrondi à sa base. — Ecus- son très-petit. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, globoso- ovales, largement échancrées à leur base, avec leurs épaules rectihgnes. — Pattes courtes; hanches robustes, comprimées; jambes antérieures fortement triangulaires, avec leur angle apical externe largement saillant, dentées en dehors, munies, sur leur face interne, d'un sillon oblique pour la réception des tarses au repos; les autres étroites; les intermédiaires munies de courts cils rigides sur leur tranche externe, les postérieures âpres; tarses courts, le 1" article des postérieurs aussi long que le dernier. — Mésosternum très-déclive, plan. — Saillie pros- ternale lanciforme, atteignant le mésosternum. — Corps brièvement ovalaire, convexe, ailé (?), hérissé de longs poils. Pendant longtemps ce genre a été confondu avec le suivant, dont il est très-distinct par la forme de la tête et les tarses antérieurs rétrac- tiles au repos. 11 ne comprend que le Trachyscelis rufus de Latreille et Dejean (2), petit insecte répandu depuis le midi de la France jus- qu'en Algérie inclusivement. Latreille l'a nommé d'après des exem- plaires d'un fauve plus ou moins vif; mais on en rencontre aussi sou- vent qui sont d'un noir mat, avec les passages intermédiaires. Il est rugueux en dessus, et les longs poils redressés dont il est revêtu sont disposés sur les élytres en rangées assez régulières. TRACHYSCELIS. Latr. Gêner. Crust. et Ins. IV, p. 379. Menton en carré transversal. — Languette saillante , entière. — Palpes très-courts; le dernier article des labiaux conique, celui des (1) Syn. Ammobius. Guérin-Ménev. Iconogr.; Ins. texte p. 121 ; etMulsant, Col. d. Franco; Laligènes, p. 186; nom employé longtemps auparavant par Robineau-Desvoidy, avec la désinence féminine, pour un genre de Muscides. (2) Dej. Cat. éd. 3, p. 216; figuré par M. Lucas, Expier, d. l'Alger.; Entom. pi. 30, f. 3. tbàchtscélidss. 285 maxillaires ovalaire et tronqué au bout. — Lobe interne des mâ- choires inerme. — Labre peu saillant, faiblement sinué et cilié en avant. — Tête très-courte ; épistome séparé du front par un profond sillon transversal, muni à sa base d'une carène transversale, déprimé et tronqué en avant. — Yeux ovalaires, transversaux, cachés par le pro thorax. — Antennes à articles 1 allongé , en massue arquée, 2-6 fortement transversaux et serrés, 7-H formant brusquement une massue ovalaire, déprimée et perfoliée. — Prothorax très-court, à peine échancré en avant, arrondi sur les côtés, y compris les angles postérieurs, largement en arc de cercle à sa base. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres brièvement ovalaires, convexes, aussi larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base. — Pattes courtes; jambes triangulaires, les antérieures sinuées en dehors, avec leur angle apical externe prolongé en oreillette; les quatre autres tron- quées au bout et couvertes de petites épines sur leur face externe ; tarses courts, hérissés de cils spiniformes ; le 1" article des postérieurs aussi long que le dernier. — Métasternum un peu allongé. — Méso- sternum étroit, très-aigu postérieurement. — Saillie prosternale com- primée, recourbée en arrière. — Corps brièvement ovalaire, ailé. Le type du genre est un pe4it insecte ( i ) commun sur les bords de la Méditerrannée et du golfe de Gascogne, Il est glabre et d'un noir brillant en dessus, plus ou moins varié de testacé pâle en dessous, avec les côtés du corps et les patte» cihés d'assez longs poils. Ses tégu- ments sont très-lisses supérieurement, et ses élytres présentent cha- cune neuf stries ponctuées, dont les deux internes sont plus mar- quées que les autres. L'Amérique du Nord en possède une seconde espèce (2) tout aussi petit, découverte par M. Melsheimer en Virginie. Groupe II. Phalériides. Antennes beaucoup plus longues que la tête. — Yeux non débordés par les Joues. — Saillie intercoxale tronquée en avant. — Mésosternum déclive ou horizontal, fendu jusqu'à sa base et recevant imparfaite- ment la saillie prosternale. — Prothorax et élytres sans franges de poils sur les côtés. Ces insectes ne se rattachent réellement aux Trachyscélides vrais que par la structure de leurs pattes et leur genre de vie. Les caractères qui précèdent et qui les, en distinguent se retrouvent presque tous chez les Diapérides qui suivent. Ce sont par conséquent des insectes intermédiaires entre ces dernières et les précédents. (1) T. uphodioides, Latr. loc. cit.; figuré dans Germar^ Faun. Ins. Europ. XIII, 11; et Guérin-Ménev. Icon.; Ins. pi. 31, f. 3. (2) r. flavipes, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. III, p. 61. 286 ïjînébuionides. Leurs mœurs ne diff^ireiit pas de celles des Trachtscelis et des Am- MOPHTORus ; comme ces derniers, ils s'éloignent peu des bords de la mer; ils sont seulement moins fouisseurs et plus agiles dans leurs mouvements. Mais leur taille est plus grande et leur distribution géo- graphique beaucoup plus étendue, car ils sont disséminés sur la plus grande partie du globe. A l'ancien genre Phaleru de Latreille, qui les comprenait tous, M. A. White en a ajouté, il y a quelques années, un autre qui m'est inconnu et qui présente un caractère insolite et douteux; ses an- tennes seraient composées de douze articles. I. Antennes de onze articles ■. Phaleria. II. — douze — Chœrodes. PHALERIA. Latr. Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. X, p. 300 (1). Menton plus ou moins tr-apéziforme et convexe en dehors. — Dernier article des palpes en triangle très-allongé. — Lobe interne âes mâ- choires muni d'un court crochet corné, parfois bifide. — Labre sail- lant, transversal, entier, cilié. — Epistome confondu ou non avec le front., très-court, arroudi ou subtronqué en avant. — Yeux médiocres, transversaux, lunules, tantôt libres, tantôt en partie cachés par le prcthorax. — Antennes de longueur variable, mais toujours plus courtes que le prothorax , à articles 1 plus long que les suivants, en cône renversé, 2-o ou 2-6 obconiques, les suivants grossissant peu à peu, plus ou moins transversaux et subperfoUés, le dernier suborbi- culaire (2). — Prothorax contigu aux élytres, tantôt plan, tantôt con- vexe, subquadrangulaire ou rétréci en avant, médiocrement échancré antérieurement, tronqué à sa base, avec ses angles postérieurs un peu embrassés par les épaufes des élytres, finement rebordé, sauf sur son bord antérieur. — Ecusson assez grand, en triangle rectiligne. — Elytres peu convexes et elliptico-ovales ou hemisphérico-ovâles. — Pattes au plus médiocres; jambes antérieures élargies, triangulaires, parfois terminées en dehors par une oreillette, les autres grossissant peu à peu à leur extrémité, plus rarement triangulaires, plus ou (1) Syn. Tenebuio Fab., Herbst, Panzer, lUiger, Schœnh., etc. — Carabus Fab., olim. (2) Ces organes varient presque dans chaque espèce. La forme décrite dans le texte est celle qu'ils affectent chez celles d'Europe et la plupart des exoti(jues ; mais parmi celles-ci, il en est chez lesquelles leurs six ou sept articles termi- naux s'élargissent bien da^antage. J'en possède une inédite du Pérou dont les antennes et les jambes sont presque pareilles à celles des Trachvscelis, tandis que pour tout le rsste c'est bien une Pualeria. TRACHYSCÉLIDES. 287 moins âpreSj les postérieures au moins hérissées de courtes épines ; les éperons de toutes bien distincts; tarses assez grêles, ciliés; le i" ar- ticle des postérieurs au moins aussi long que le dernier. — Métaster- num très-court. — Saillie prosternais prolongée en arrière, souvent fléchie au bout et pénétrant imparfaitement dans le mésosternum. — Corps ovale, ou globoso-ovale, ailé, presque glabre. On voit par cette formule, que ces insectes varient assez sous plu- sieurs rapports et en particulier sous celui de la forme générale. Ils sont, aa contraire, fort homogènes pour ce qui concerne la couleur et la sculpture de leurs téguments. Tous sont d'un fauve testacé plus ou moins brillant, que relève ordinairement sur chaque élytre une tache noire ou brunâtre, mal limitée et sujette à se réunir à sa correspon- dante ou à disparaître complètement ; quelquefois il en existe une pa- reille sur le prolhorax. Les élytres sont toujours striées, mais en gé- néral finement, et leurs intervalles sont lisses ou légèrement rugueux. Une quinzaine d'espèces du genre , originaires tant de l'ancien que du nouveau continent, ont déjà été décrites (i). CHiERODES. A. White, Voy. of the Ereb. und, Terr.; Entom. p. 12. Tête petite, plus large que longue. — Antennes de douze articles : 1 le plus gros de tous, oblong, 2 très-petit, presque indistinct, ar- (1) Esp. européennes : P. cadaverina Fab., Panzer, Herbst, etc., type du genre; figurée dans J. Sturm, Deutschl. Ins. II, pi. 47, f. a A (la figure B, qui représente une antenne grossie, est peu exacte), etCuvier, Règne anim. illustr. Col. pi. 50, f. 1, avec des détails; de l'Europe mér. et d'Algérie. — hemisphœ- rica,de la France mér.; acuminata, de Sardaigne; oblonga, d'Espagne; Kùs- ter. Die Kœf. Europ. XXV, 67-69. — Esp. de la Caramauie : P.riigriceps,Mvi\s. et Wachanr. Mém. d. l'Acad. d. Lyon; Scienc. Sér. 2, II, p. 10. — Esp. des îles du Cap-Vert : P. Clarîcii, Wollast. Ann.and. Mag. of riat. Hist. Ser. 2, XX, p. 505. — Esp. do Madagascar: P. cistelina, crenaia, Klug, Ins. v. Madag. p. 92. — Esp. américaines : P. cayennensis, humeraliSj de Californie ; hrasi- Itensis, Gayi, du Chili; Casteln. Hist. nat. d. Coll. Il, p. 219; la Gayi a été figurée par Solier in Gay, Hist. d. Cliile, Col. pi. 20, f. lOa-d. — testacea, Sày in Long's Exped.II, p. 280; Montagnes rocheuses (an huj gen?). — picto, Man- nerh. Bull. Mosc. 1843, p. 277; Sitkha. — rotundata, J. L. Le Conte, Ann. of thc Lyc. of New-York, V, p. 148; Californie. La P. capensis de M. De Castelnau (loc. cit. p. 219) doit former un genre à part très-distinct de celui-ci. Elle a en effet le dernier article des palpes maxil- laires fortement sécuriforme; les épaules des élytres très-arrondies; le repli épipleural de ces organes incomjjlet en arrière; les tarses antérieurs logés au repos dans un sillon superficiel situé à l'extrémité de la face interne des jambes antérieures; la saillie intercoxale très-large, parallèle et tronquée en avant; le mésosternum déclive et plan; la saillie piosternale recourbée en ar- rière ; enfin le corps hérissé sur les côtés de poils longs, très-fins et peu abon- dants. 288 TÉNÉBRIONIDES. rondi, 4-9 tr^.s-serrés, un peu cupulif ormes, 10-12 larges, cupuli- formes, subégaux. — Protliorax transversal, très-convexe, arrondi sur les côtés et légèrement anguleux en arrière. — Ecusson très-petit. — Elytres en carré ovalaire, acuminées à leur extrémité, très-arquées en dessus. — Pattes robustes; jambes antérieures un peu aplaties, pro- fondément sinuées en dehors et terminées par un lobe assez long et obtus au bout; les quatre jambes postérieures terminées par deux éperons obtus ; tarses antérieurs velus, leur dernier article plus large que les autres; les quatre postérieurs cylindriques et un peu allongés avec leur 1" article le plus long. Si les antennes ont réellement douze articles ( > )> le genre, que M. A. Wliite dit voisin des Phaleria, en est très-distinct; dans le cas con- traire, il semble l'être fort peu, malgré la combinaison particulière que présente la grandeur relative des trois derniers articles de ces or- ganes. L'espèce (2) de la Nouvelle-Zélande sur laquelle il a été établi, reproduit complètement le système de coloration des Phaleria ; elle est d'un jaune pâle, avec deux grandes taches obscures sur le pro- thorax; le disque des élytres est couvert de petites taches semblables, sujettes à se confondre. En dessus, Tinsecte est couvert d'une ponc- tuation serrée, et ses quatre jambes postérieures sont hérissées de cils nombreux à leur extrémité. COHORTE II. Tarses revêtus en dessous, chez presque tous, de poils tantôt peu abondants et couchés, tantôt fins et villeux, tantôt formant une brosse. — Palpes labiaux toujours insérés à la face externe de la languette. — Mandibules aussi souvent entières au bout que bifides. — Orbites antennaires le plus souvent non en forme d'oreillettes.— Métasternum tantôt allongé, tantôt très-court. — Corps ailé ou aptère. Cette cohorte dans laquelle rentrent tout le reste des Ténébrionides, comprend la totalité des Coryssoptérides et la majeure partie des Blapsites de Soher; ou, si l'on aime mieux, elle est empruntée pres- que entièrement aux Taxicornes, aux Ténébrionites et aux Hélopiens de Latreille et Dejean (3). 11 n'y a pas de hmites réelles entre elle et la (1) Ne serait-il pas possible que le 2^ article de ces organes, qui est indiqué comme à peine \isible, fût simplement un petit nœud articulaire appartenant au 3^ article? (2) C. trachyscelides, White, loc. cit. pi. 2, f. 12. (3) 11 s'y trouve plusieurs genres (Heliofugus, Misolampus, Zophius, Psoro- BEs Enoplopus) que Dejean avait classés parmi ses Mélasomes, et d'autres à l'égard desquels il eut, sans aucun doute, pris le même parti, s'il les avait connus. TRACHTSCÉLIDES. 289 cohorte précédente, pas plus qu'il n'y en a entre les trois familles que je viens de citer ou entre les Coryssoptérides et les Collaptérides de Solier (2). Le principal caractère qui la sépare de la cohorte en question, c'est-à-dire la vestiture des tarses, souffre en effet quel- ques exceptions. Il y a même un groupe presque entier, celui des Pycnocérides, où ces organes sont complètement dépourvus de poils, et plusieurs genres se trouvent dans le même cas. La présence des tro- (1) Solier (Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 492) n'a basé sa définition de ces deux groupes que sur la présence ou l'absence d'un crochet corné au lobe in- terne des mâchoires et celles des ailes inférieures, en y ajoutant, pour les Colla- ptérides, la brièveté du métastcrnum. On sait, depuis longtemps, ce que valent les deux premiers de ces caractères empruntés à Latreille, et il est inutile d'y insister. Le troisième a un peu plus de valeur, et j'ai essayé de m'en servir pour point de départ, mais il ne m'a conduit à rien de satisfaisant. La vestiture des tarses à laquelle j'ai donné la préférence, est également sujette à objection; mais elle a du moins cet avantage d'être assez bien en harmonie avec les habi- tudes de ces insectes et de jeter une vive lumière sur la place que doivent oc- cuper un grand nombre de genres ambigus que Solier a compris dans ses Blap- sites, tout en convenant que plusieurs d'entre eux ont d'intimes rapports avec les Hélopiens. Au surplus, il faut que les entomologistes se persuadent bien que, quoi qu'on fasse, il est absolument impossible de définir tant soit peu ri- goureusement la presque totalité des groupes, quels qu'ils scient, qu'on établit dans la tamille actuelle, et cela est tellement vrai, que les auteurs de Faunes locales européennes ne parviennent pas eux-mêmes à le faire, malgré le petit nombre de ces insectes qu'ils ont à mettre en ordre. Cela vient de ce que les Ténébrionides sont construits d'après un plan particuher, dont il ne sera pas inopportun de dire ici quelques mots. Nos classifications sont basées non sur des caractères isolés, mais sur des combinaisons de caractères. Pour qu'elles soient d'une exécution relativament facile, il faut que le nombre des caractères à combiner ne pèche ni par défaut ni par excès. Il y a des familles, telles que celle des Elatérides, où le premier cas a lieu; elles sont trop homogènes. D'autres, plus nombreuses, sont à cet égard dans uu juste milieu; leurs espèces possèdent un fond commun d'orga- nisation qui est stable ou ne varie que très-peu. Tel est le cas, chez les Carabi- ques, par exemple, pour les yeux, les antennes, les segments abdominaux, les pièces des segments thoraciques,, etc. On n'a par conséquent affaire ici qu'à un nombre restreint d'organes qui ne donnent lieu qu'à une quantité modérée de combinaisons. 11 en résulte que les groupes supérieurs aux genres peuvent se caractériser eu peu de mots, et que leurs limites sont en générai assez tranchées. Chez les Ténébrionides, au contraire, une instabilité sans Umites est la règle; pas un seul organe, même le plus insignifiant, n'y échappe^ Si, comme cela doit être, on tient compte de tous, le nombre des combinaisons auxquelles ils donnent lieu est tellement considérable, qu'il n'est plus possible de les mener de front, et que pour chaque groupe on est obligé de passer en revue l'organi- sation presque tout entière. Qu'on ajoute à cela des transitions insensibles entre les formes que peuvent affecter les organes et une forme générale aussi peu stable que ces derniers, et l'on comprendra que des insectes ainsi faits s» refusent invinciblement, dans la plupart des cas, à toute définition précise (lo leurs groupes. Coléoptères. Tome V. 19 290 TÉNÉBRIONIDES. chantins intermédiaires, caractère d'une valeur encore plus grande que le précédent, n'est pas elle-même constante. Ces pièces manquent chez les Cossyphides, les Ulomides, et leur existence est douteuse chez les Apocrypha et les Cononotus, deux genres de la tribu des Hélo- pides. Pour ce qui concerne les mandibules, les orbites antennaires, le métasternum et les ailes inférieures, la formule qui précède indi- que suffisamment combien toutes ces parties sont peu stables. Malgré l'absence de limites précises, ce groupe me paraît cepen- dant assez naturel. Les tribus dans lesquelles j'ai réparti ses genres ne s'élèvent pas à moins de dix-neuf. Les quinze premières compren- nent des espèces platygènes comme toutes les précédentes; les quatre autres, celles qui présentent cette forme particulière des oibites antennaires que j'ai signalées dans les généraUtés de la famille, en un mot les espèces otidogènes. On remarquera que ces tribus se suc- cèdent dans le même ordre que les Taxicornes , les Ténébrionides et les Hélopiens de Dejean. Ce n'est pas cet ordre, en effet, qui a besoin d'une réforme, mais la composition de ces groupes dans lesquels De- jean a souvent rapproché les unes des autres les espèces les plus dis- parates. Pris dans leur ensemble, les Ténébrionides de cette cohorte ont des habitudes différentes de celles des espèces précédentes. Un petit nombre d'entre eux sont exclusivement épigés; les autres vivent aux dépens des végétaux cryptogames ou sous les écorces, dans l'intérieur des arbres en décomposition, quelques-uns sur les feuilles. Leur livrée est en harmonie avec ces divers genres de vie, qui, du reste, n'ont in- flué en rien sur les caractères généraux de leurs larves. Il est presque inutile de dire que les caractères inscrits dans le ta- bleau suivant, qui m'a coûté beaucoup de peine, ne s'appliquent qu'à la générahté des espèces de chaque tribu. A. Platygènes. I. Hanches antérieures et intermédiaires de grosseur normale j les premières cylindriques et transver- sales. a Un sillon le long du bord postérieur du cadre buccal. BOUTOPHAGIDES. aa Point de sillon — — b Yeux plus saillants que les orbites antennaires. Mandibules courtes, bifides au bout. Diapérides. — longues, trifides — Phrénapatides. bh Yeux débordés par ks orbites antennaires. Trochantins intermédiaires indistincts. Ulomides. — — très-distincts. Héléxdes. II. Hanches anlériemes et intermédiaires très-petites, globuleuses; celles-ci dépourvues de trochaiitins. Cossyphides. 291 TRACHTSCÉLIDES. lil. Hanches antérieures de grosseur normale, globu- leuses ; les intermédiaires pourvues de trochantins. a Episternums métathoraciqiies étroits, parallè- les, rarement atténués en arrière. b Elytres embrassant fortement le corps, sou- dées, très-inégales ou tuberculeuses. Eutélides. bb Elytres embrassant faiblement le corps. c Labre dépassant à peine l'épistome; métaster- num très-court. C.oei.ométopides. ce Labre plus ou moins saillant, souvent presque en entier visible. d Métasternum allongé. e Mésosternum déclive, un peu concave, parfois plan. f Antennes de forme variable, mais jamais en grande partie moniliformes; leur Se art. plus long que le 4^. Pénultième article des tarses entier. Ténébrionides vnAis. — — subbilobé. IIétérotarsides. ff Antennes robustes, en grande partie monili- formes; leur 3« art. en général pas plus long que le 4^. Pycnocérides. ee Mésosternum horizontal, fourchu ou fortement concave, recevant au moins en partie la sail- lie prosternale. Mandibules bifldes k leur extrémité. Cyphaléides. — entières — Ckodalonides. dd Métasternum très-court chez la plupart, mé- diocrement allongé chez les autres. Hélopibes. aa Episternums métathoraciques larges et arron- dis au coté interne; élyti-es embrassant plus ou moins fortement le corps, soudées. Hélopihides. B. Otidogènes. l. Métasternum très-court; corps aptère. Méracanthides. n. — allongé; — ailé. a Tête verticale au repos; prosternum très-court en avant. Cuisses antérieures dentées. Mégacanthides. — inermes. Amarygmides. aa Tête penchée au repos; prosternum de lon- gueur normale en avant. Strongyliides. A. Platygènes. Toutes les espèces européennes de la cohorte appartiennent à cette section et rentrent dans six des quinze tribus qui la composent ; les •neuf autres sont exclusivement composées d'espèces exotiques. 292 TÉNÉBRIONIDES. TRIBU XXVIII. BOLITOPHAGIDES. Languette cornée, saillante; ses palpes fortement séparés à leur base. — Lobe interne des mâchoires inerme. — Dernier article des palpes maxillaires non sécuriforme. — Mandibules bifides à leur ex- trémité.—Labre peu saillant.— Tête courte, engagée dans le prothorax au moins jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome très-court, demi-circulaire en avant. — Yeux fortement débordés et plus ou moins entamés par les joues. — Antennes arquées, reçues en partie, au repos, dans un sillon transversal allant d'un œil à l'autre, en lon- geant le bord postérieur du cadre buccal; ces organes grossissant peu à peu, avec leurs derniers articles plus ou moins perfoliés, rarement pectines. — Prothorax écliancré en avant, très-souvent foliacé et cré- nelé sur ses bords latéraux. — Ecusson distinct. — Elytres embras- sant médiocrement le corps. — Hanches antérieures cylindriques et transversales; jambes simples, leurs éperons terminaux nuls ou sub- obsolètes; tarses courts, faiblement villeux en dessous; leur dernier article aussi long que les précédents réunis. — Saillie intercoxale plus ou moins étroite, triangulaire. — Métasternum allongé, ses épister- nums étroits, parallèles; leurs épimères nulles. — Celles du mésoster- num assez larges. — Corps ailé, âpre ou tuberculeux. Groupe distrait des Taxicornes de Latreille , et dont les espèces ne méritent pas plus ce nom qu'une foule d'autres de la famille. Un de leurs principaux caractères réside dans le sillon qui reçoit en partie ces organes au repos, et qui a échappé à presque tous les entomolo- gistes (i). 11 commence au bord interne des yeux et longe sans inter- ruption le cadre buccal, dont le bord postérieur se renverse en dehors poul' lui former une sorte de lèvre. Ce sillon s'affaiblit naturellement chez les petites espèces; mais il en reste toujours cjuelques vestiges. Les espèces européennes ne peuvent donner qu'une idée très-in- complète des formes souvent singulières de ces insectes. Elles sont petites, oblongues ou subcylindriques, glabres, et la sculpture de leurs élytres consiste en côtes fines, entières ou interrompues, dont les intervalles sont ponctués. Mais parmi les exotiques il y en a plusieurs, en partie inédites, dont le corps est hérissé en dessus d'aspérités, de tubercules et de callosités qui le rendent très-inégal. Quand il est, en outre, revêtu de poils tomenteux abondants (par ex. B. cornutus), ces insectes ressemblent complètement à certains Colydiens de la tribu (1) Je ne trouve que M. L. Redtenbaclier qui en ait parlé (Faun. austr. ; Die Kœfer, éd. 2, p. 600) ; M. Mulsant (Col. d. France ; Latig. p. 219) n'en a rien dit. il attribue également à tort des hanches antérieures globuleuses à ces insectes. BOLITOPHAGIDES. 293 des Synchitides ('). Ils représentent, par conséquent, ces insectes parmi les Ténébrionides et en même temps les Peltis avec lesquels ils ont plusieurs points do rapport. Les différences sexuelles ne sont pas rares dans cette tribu, et con- sistent en cornes dont les mâles sont pourvus sur la tête ou le prothorax, et qui manquent ou sont réduites à de simples vestiges chez les fe- melles. Au point de vue des habitudes, les Bolitophagides forment, avec les Diapérides qui suivent, un petit groupe particulier dans la famille. Sous tous leurs états ils vivent exclusivement aux dépens des bolets qui végètent sur les arbres. Leurs larves, qu'on trouve souvent en abondance dans ces productions cryptogamiques, n'ont pas encore été décrites assez rigoureusement. Tout en présentant les caractères es- sentiels de celles de la famille, elles en diffèrent par quelques parti- cularités assez importantes, autant qu'on peut en juger par celle de VEledona agricola, la mieux connue des deux qui sont décrites (2). En combinant ce qu'en disent MM. L. Dufour et Erichson, ces parti- cularités consisteraient principalement en ce que le corps, graduelle- ment atténué en arrière, n'est pas tout d'une venue, chacun de ses segments étant arrondi sur les côtés; dans la petitesse du dernier, qui est beaucoup plus étroit que le pénultième, sans saillie d'aucune es- pèce et dépourvu de pseudopode en dessous; enfin, en ce que le pro- thorax seul est muni en dessus d'un écusson corné. M. L. Dufour a signalé ce fait intéressant, que cette larve détache du bolet dans l'intérieur duquel elle a creusé ses galeries, une masse ovoïde dans laquelle elle se renferme pour subir ses métamorphoses, après l'avoir préalablement percée de part en part d'un canal, dont elle bouche ensuite exactement les deux extrémités. Une industrie pa- reille existe chez les larves des Diapérides, mais celles-ci s'enveloppent en outre d'une coque soyeuse, ce qui ne paraît pas avoir lieu ici. (1) Notamment au genre Ulonotus d'Erichson (Voyez Tome II, p. 359). Dans la plupart des collections on trouve de ces Coiydiens mêlés aux Bolitophagus. L'erreur à cet égard est néanmoins facile à éviter. Il suffit de se rappeler que les Ulonotus sont tétramères, que leurs antennes sont terminées par une petite massue de trois articles; enQn que leurs hanches antérieures sont très-petites, globuleuses et logées dans des cavités cotyloides ouvertes en arrière. Ces trois caractères rendent la méprise impossible. (2) Bouché l'a publiée le premier dans sa Naiurg. d. Inseckt. p. 191, pi. 9, f. 7; figure copiée dans Westwood, An Introd. etc., I, p. .315, f. 38, n" 4. — La description la plus détaillée qu'on en ait^ est celle de M. L. Dufour, Ann. d. Se. nat. Sér. 2, X%, p. '284, pi. 12, f. 1-9; mais elle ne concorde pas exac- tement avec celle plus courte donnée par Erichson dans ses Archiv, 1842, I, p. 365. La seconde espèce connue est celle du Bolitophagus reimdatus , décrite^ mais trop sommairement, par M. Mulsant dans ses Col. d. France; Latig. p. 222. 294 TÉfiÉBRlONIDES. Les Bolitophagides paraissent être répandus sur la plus grande partie du globe. En Europe ils se plaisent plus particulièrement dans les régions montagneuses. Jusqu'ici les genres auxt^uels ils ont donné lieu, se bornent aux trois suivants ; mais il y en a encore davantage à établir, d'après les espèces existantes dans les collections. I. Prothorax foliacé et crénelé latéralement. Yeux complètement divisés : BoUtophagm. — entiers : U Iodes. II. Prothorax étroitement marginé sur les côtés : Eledona. Genre iacertae sedis : Laiomeius. BOLITOPHAGUS. Illic. Die Kœfer Preuss. p. 100 (1). Menton fortement transversal, largement sinué en avant. — Lan- guette évasée, écliancrée en avant, avec ses angles arrondis. — Der- nier article des palpes labiaux ovalaire et acuminé; celui des maxil- laires subcylindrique, un peu arqué et tronqué au bout. — Labre très-court, rétréci et à peine sinué en avant. — Tête dilatée en avant des yeux ; épistome séparé du front par un sillon arqué. — Yeux mé- diocres, transversaux, entièrement divisés par les joues. — Antennes de la longueur du prothorax, assez robustes, à articles 1 assez gros, obconique, 2 très-court, 3 aussi long que 4-5 réunis, obconique, 4-iO trigones, transversaux, un peu en scie intérieurement, 1 1 brièvement ovoïde. — Prothorax transversal, peu convexe, brusquement rétréci à sa base, avec ses angles postérieurs saillants, foliacé et finement crénelé sur les côtés; son bord antérieur fortement et quadrangulaire- ment échancré. — Ecusson en triangle curviligne. -^ Elytres médio- crement convexes, parallèles, sinuées en avant^ avec leurs épaules munies d'une dent. — Pattes peu robustes ; cuisses un peu compri- mées; jambes subcylindriques; tarses finement villeux en dessous; leur dernier article aussi long que les précédents réunis, ceux-ci courts, subégaux. — Mésosternum subvertical, enferme de V renversé. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Corps oblong, parallèle, glabre. Ce genre, tel qu'il est constitué en ce moment dans les collections^ forme un magasin d'espèces disparates, qui no peuvent rester as- sociées ensemble (2). Il me parait devoir être restreint au Silpha reti- (1) Syn. SiLPHA Linné. — Opatrum Herbst, Pauzcr, Oliv., etc. — Hispa Thunberg. (2) Parmi celles qu'on devra en exclure, je signalerai en première ligne le BOLITOPHAGIDES. 29§ cv.Jata de Linné, et aux espèces qui présentent les mêmes carac- tères (i). Dans ces limites il est très-homogène, et se compose d'un petit nombre d'insectes de taille médiocre ou assez petite, d'un noir profond ou ferrugineux, finement rugueux sur la tête et le prothorax, et dont les élytres ponctuées en stries présentent entre ces dernières des côtes fines et tranciiantes, entières ou interrompues. Le genre est répandu fort au loin sur le globe, quoique plus parti- culièrement propre à l'hémisphère boréal dans les deux continents. Bol. cormitus de Fabricius (Syst.El.I, p. 112; Opafr. cornutum, 'Pa.nzev,FsLun. Amer. bor. Prodrom. pi. 1, f. 5, 6 cf' 9)j grande espèce de l'Amérique du Nord^ bien connue des entomologistes. Outre son faciès particulier, ses yeux sont incomplètement divisés^ et, ce qu'on n'a pas signalé jusqu'ici, ses antennes ne comptent que dix articles. Je dois cependant ajouter qu'il existe aux Indes- Orientales deux espèces très-voisines chez lesquelles ces organes sont, sous ce rapport, à l'état normal. La même mesure est encore plus nécessaire pour quelques espèces des Indes orientales remarquables par leur forme hémisphérique, leurs téguments hé- rissés de tubercules, les bords de leui- prothorax et de leurs élytres largement foliacés et fortement denticulés, les longues cornes dont la tète est munie chez les mâles, etc. Deux espèces de Ceylan sont décrites : le Trox . cornutus de Fabricius (loc. cit. p. 112) et la Diaperis horrida d'Olivier (Entom. III, 55, p. 5, pi. 1, f. 3). Le Bol. silphides Newm. (The entom. Mag. V, p. 378), de l'Amérique du Nord, est un Peltis très-voisin du P. dentata, selon M. J. L. Le Conte, Pro- ceed. of the Acad. of Philad. 1854, p. 219. — Le B. Saphira du même auteur (ibid. p. 404) me paraît douteux quant au genre; il est de l'Australie. Enfin, le Bol. antarcticus de M. A. White (Voy. of the Ercb. and Terr. ; En- tom. p. 12, pi. 1, f. 12), dont j'ai déjà parlé précédemment (Tome II, p. 360, note), est un Colydien du genre Ulonotus d'Eiichson. (1) Esp. européennes : SUpha reticulata, Linné, Syst. nat. II, p 572 (Bol. rrcnatus Fab., lUig., etc. ; Opatr. gibbum Panzer, Herbst, Oliv.) ; on en a plu- sieurs figures; les meilleures sont celles de J. Sturm, Dcutschl. Ins. II, pi. 39, f. «A. — B.interruptus, llWë- in Wiedem. Arch. f. Zool. I, p. 112 [B. Goodenii, Panz. Faun. 1ns. Germ. XCIV, 1); Espagne, Autriche. — Opatr. armatum, Panzer, Faun. Ins. Germ. LXI, 2; Fab., Oliv.^ etc. — Esp. asiatiques : B. iricos- tatus, de Turcoménie; granidatus, de la Songarie; Fisch d. Wald. Bull.Mosc. 1844, 1, p. 128. — Esp. indienne : B. elongatus, Perty, Col. Ind. or. p. 40. — Esp. de l'Amer, du Nord : B. corticola, Say, Journ. of the Acad. of Philad. V, p. 238, et Amer. Entom. III, pi. 51. — Eled. depressa, Randall, Boston Journ. of nat. Hist. II, p. 21 [Bol. fefraopes, Newm. The entom. Mag. V, p. 378; B. sulcatus Dej.) . — Esp. de la Nouvelle-Zélande : B. anguliferus, Blanch. Voy. au p61e Sud ; Entom. p. 167; Col. pi. 11, f. 3. — Esp. de la Polynésie : B. ami- corunij L. Fairm. Revue et Mag. d. Zool. 1849, p. -420; ligure dans le Voy. au pôle Sud; Col. pi. 11, f. 2; Tonga-Tabou. 296 TÉNÉBRIONIDES. ULODES. Erichs. Archiv, 1842, I, p. 180. Menton légèrement trapéziforme. — Languette fortement trans- versale, à peine sinuée en avant. — Dernier article des palpes labiaux subovalaire, celui de? maxillaires oblongo-ovale , fortement tronqué au bout. — Mandibules aiguës et bifides au bout. — Labre transversal, légèrement arrondi en avant. — Tête petite, enfoncée dans le pro- thorax jusqu'aux yeux inclusivement; épistome un peu rétréci et tronqué en avant. — Yeux transversaux, entiers. — Antennes médio- cres, assez robustes, subcylindriques, à articles 1-7 égaux, densément revêtus de poils écailleux et hispides, 8-1 1 un çeu plus courts, fine- ment pubescents. — Prothorax de la largeur des élytres, transversal, dilaté et largement arrondi sur les côtés, bisinué à sa base, échancré et un peu bisinué en avant. — Ecusson arrondi. — Elytres assez con- vexes, assez courtes, subparallèles, arrondies en arrière, sinuées et très-contiguës aux élytres à leur base. — Pattes assez robustes; jambes cylindriques; tarses courts, comprimés, nus en dessous, cihés au sommet de leurs articles en dessus. — Corps écailleux. Erichson a fondé ce genre sur un insecte ( i ) de la Tasmanie, sem- blable, dit -il, pour la taille et la forme générale à un Opatrum, avec une vestiture analogue à celle des Leichenum. Il est, en effet, revêtu d'écaillés noires et brunes très-serrées , avec des fascicules de poils noirs et courts, au nombre de six, sur le disque du prothorax, for- mant sur les élytres des rangées régulières, placées alternativement sur les intervalles des stries ponctuées que présentent ces organes. Quoique je n'aie pas vu cet insecte, je ne doute guère qu'il n'appar- tienne aux Bolitophagides, dans lequel Erichson l'a placé. Il est même probable qu'on pourra peut-être lui associer ces Bolitophagus des Indes orientales , voisins du B. cornutus des Etats-Unis, et dont j'ai parlé dans les notes annexées au genre précédent. ELEDONA. Latr. Préc. d. car. gén. d. Ins. p. 19 (2). Tête très-courte, enfoncée jusqu'aux yeux dans le prothorax. — Ceux-ci ovalaires, faiblement entamés par les joues et légèrement (1) U. verrucosus, Erichs. loc. cit. pi. 5, f. lab. (2) Latreille (Voyez le Gen. Crust. et Ins. II, p. 178) n'a jamais compris que deux espèces daus ce genre : Vngricola qui en est le type et qu'il avait placé en première ligne, et la spinosida qui est un Endophloeus. C'est donc à la pre- mière que le nom générique d'ELEDONA doit rester, et c'est à tort que ce nom a BOLITOPHAGIDES. 297 débordés par elles. — Antennes terminées par une massue déprimée, formée par les cinq derniers articles. — Prothorax fortement trans- versal, subcylindrique, un peu arrondi et étroitement marginé sur les côtés, non ou à peine échancré en avant, arrondi en arc de cercle (penivianus) ou légèrement saillant au milieu de sa base [agricola). — Elytres courtes, subcylindriques, échancrées en arc à leur base. — Corps court, subcylindrique. — Le reste comme chez les Bolito- FHAGUS. Cet ensemble de caractères donne à ces insectes une physionomie fort différente de celle des Bolitophagus, et beaucoup de genres, admis généralement, sont établis sur des particularités moins sail- lantes. Je ne connais que deux espèces (i) qui puissent rentrer dans, celui-ci, Tune [agricola] européenne et qui en est le type, l'autre [penivianus) de l'Amérique du Sud. Chez la première la massue an- tennaire est médiocre, chez la seconde elle est très-grande, et les deux articles qui la précèdent envoient au côté interne une dent longue et grêle. Toutes deux ont les éljtres couvertes de côtes tranchantes non interrompues. Si le genre ne paraît pas suflîsamment caractérisé, il faudra lui réunir les Bolitophagus, le nom d'ELEDONA étant de deux ans phis ancien. Note. Erichson, en fondant le genre suivant, l'avait d'abord placé parmi les Colydiens. Plus tard (2) il l'a mis, avec doute, parmi les Ténébrio- nides, où il paraît devoir rester par suite de la structure de ses tarses. Sans prétendre qu'il appartienne aux Bolitophagides, je ne vois pas où le placer ailleurs que dans le voisinage de ce groupe [■'■). LATOMETUS. Erichs. Ârchiv, 1842, I, p. 213. Palpes fiUformes, leur dernier article acuminé. — Tète engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux exclusivement; épistome saillant, été transporté récemment aux Endophloehs; voyez Gaubil, Cat. d. Col. d'Eu- rop. p. 222. (1) Opairwn agricola^ Herbst, Arcliiv, V, p. 35, Illig. Fab., Sturm, etc. {agaricicola Oliv.^ Latr., L. Dufonr^ etc.) ; la meilleure figure qu'on en possède est celle donnée par M. Curtis, Brit. Entom. XllI, pi. 586. — Bolit.peruvianuSj Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 220. (2) In Agassiz, Nomencl. Zool.; Col. p. 89. (3) .T'ai cru aussi pendant quelque temps que le genre Usechus de M. De Motscbcuisky (Bull. Mosc. 1845, 1, p. 79) devait peut-être rentrer parmi lesBo- 298 TÉNÉBRIONIDES. rétréci et arrondi en avant.— Yeux petits, globuleux, saillants. — An- tennes courtes, robustes, à articles 1 et 3 plus gros et plus longs que les autres, 2 très-petit, 4-8 fortement transversaux, très-serrés ainsi que les suivants, 9-11 plus larges qu'eux, le dernier tronqué. — Pro- thorax notablement plus étroit que les élytres, aussi long que large, arrondi et denticulé sur les côtés, un peu saillant dans son milieu en avant, avec ses angles antérieurs munis d'une petite dent, bisinué à sa base. — Ecusson quadrangulaire. — Elytres assez allongées, subpa- rallèles, rétrécies en arrière, sinuées en avant, avec leurs épaules obli- quement tronquées. — Pattes courtes j jambes arrondies; tarses sim- ples. — Corps linéaire, pubescent. J'emprunte ces caractères à Erichson, en m'aidant de la description et de la figure qu'il a données de l'espèce typique {>) an genre. Ce très-petit insecte (1 ^U lignes) est d'un testacé obscur et revêtu d'une épaisse pubescence grise , avec une bande blanche à l'extrémité des élytres. Deux faibles carènes flexueuses se voient sur son prothorax, et ses élytres présentent chacune trois côtes un peu sinuées. La Tasmanie est sa patrie. Erichson n'en ayant qu'un exemplaire à sa disposition n'avait pas pu examiner les parties de la bouche. TRIBU XXIX. DIAPÉRIDES. Palpes labiaux fortement séparés à leur base. — Lobe interne des mâchoires inerme. — Dernier article des palpes maxillaires variable. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre en général saillant; sa membrane d'attache très-souvent visible. — Tête courte (2), engagée dans le prothorax, au moins jusqu'au bord postérieur des yeux; épis- tome séparé du front par un sillon, très-court, arrondi ou tronqué en avant à peu de distance de l'insertion des antennes. — Yeux trans- versaux, plus ou moins gros, débordant les joues. — Antennes de forme variable, perfoliées au moins à partir de leur 7" article. — Prothorax de la largeur des élytres à sa base, rétréci et échancré en avant. — Ecusson assez grand. — Elytres embrassant faiblement litopliagides. Mais récemment M. De Motsclioiilsky (Etud. entom. Ann. V, p. 22) a fait coHiiaître que l'espèce ([/. lacerta) de Californie sur laquelle il l'avait établi, est identique avec la Rhagodera tuberculata d'Eschscholtz, laquelle est un Colydien du groupe des Syncliitides. Voyez tome ÎI, p. 358. (1) L. pubescens, Erichs. loc. cit. pi. 5, f. 3. (2) Dans une seule espèce de Madagascar, V Heterophylus chrysomelinus , elle s'allonge en arrière des yeux en un col assez long, de sorte que ces orga- nes sont distants du protliorax. DIAPÉRIDES. 299 le corps. — Hanches antérieures cylindriques et transversales; éperons des jambes obsolètes; tarses finement villeux en dessous. — Saillie in- tercoxale courte, en triangle aigu (Scaphidema excepté). — Métaster- num allongé ; ses épisternums parallèles ou graduellement rétrécis en arrière; ses épiraères distinctes. — Mésosternum très-souvent fourchu, à branches divergentes et recevant en partie la saillie prosternale ; épi- mères mésothoraciques assez larges. — Corps ailé. Je conserve à ce groupe les limites que lui a assignées M. Mul- sant (•), c'est-à-dire qu'outre les Diaperis et les genres qui en sont voisins, il comprend les Pentaphyllus, bien que ces derniers présen- tent dans leurs antennes des différences sensibles. On retrouve, en effet, che? tous ces insectes des yeux débordant l'épistome, ce qui est un de leurs caractères les plus importants. Les Diapérides sont, à de rares exceptions près, de forme régulière- ment ovale ou elliptique; leurs couleurs sont très-variées, souvent métalliques, et presque toutes sont essentiellement bolétophages. Leurs antennes subissent les mêmes modifications que celles de tous les Taxicornes de Latreille. D'abord courtes et composées en très-grande partie d'articles très-fortement transversaux (Diaperis), elles s'allon- gent peu à peu, leurs articles terminaux deviennent triangulaires, et elles finissent chez les Ceropria et les Alphitophagl'S, par s'écarter considérablement du type primitif. Celles des Hemicera et des Pen- taphyllides s'en éloignent encore davantage, en ce qu'elles sont ter- minées brusquement par une massue foliacée de cinq ou six articles. 11 y a de ces insectes dans toutes les parties du globe, mais nulle part autant qu'en Amérique. Les premiers états de plusieurs d'entre eux sont connus et seront exposés plus bas. La tribu se divise assez naturellement, d'après la forme des yeux, en deux groupes dont la création est due à M. Mulsant. L Yeux échancrés; antennes de forme variable. Diapérides vraies. n. — entiers; — terminées par une massue de 5 art. Pentaphyllides. C^noUPE I. Dïapérîdes vraies. Yeux entamés par les joues. — Antennes de forme variable, mais jamais terminées brusquement par une massue de cinq articles. L'immense majorité des espèces de la tribu rentrent dans ce groupe. A l'état parfait on les rencontre, pour la plupart, sous les écorces ; pendant celui de larves, toutes celles dont les mélamorphoses sont connues, vivent exclusivement de productions cryptogainiques. Mais (1) CoL d. France; Latig. p. 195. 300 TÉNÉBniONlDES. elles se partagent en deux catégories, selon qu'elles pénètrent dans Tin- térieur des bolets croissant à l'air libre, ou rongent ceux de ces végé- taux qui se développent sous les écorces des arbres. Ces modifications dans leurs habitudes ont pour conséquence l'absence ou la présence des organes de la vision, et des différences importantes dans l'in- dustrie dont ces larves font preuve au moment de se changer en nymphe. Celle de l'espèce commune d'Europe, la Diaperis boleti{\), rentre seule jusqu'ici dans la première de ces catégories. Elle est aveugle, et comme celle de VElcdona agricola, subit sa métamorphose dans un sphéroïde qu'elle a détaché du bolet aux dépens duquel elle vivait. A la seconde appartiennent les larves des Scaphidema œnea {■>■) et Platy- dema mropœa et violacea (.i), qui ont de trois (S. œnea) à quatre (P. eu- ropœa, violacea) ocelles de chaque côté de la tête et se métamorpho- sent simplement sous les écorces. A part cela, ces larves ont la plus grande analogie entre elles, et, à la différence des larves également bolétophages de la tribu précédente, elles n'offrent rien qui les éloigne du type propre à celles de la fa- mille. Leur corps , plus ou moins atténué en arrière , est en effet tout d'une venue, recouvert uniformément d'écussons cornés et muni sur ses bords de quelques poils redressés. Son dernier segment abdominal est obtusément conique et pourvu chez les trois espèces indiquées en dernier lieu, des deux très-petites épines qui manquent chez la Dia- peris boleti. Sous lui se trome un mamelon protractile bifide. Le ca- ractère le plus essentiel qui distingue ces larves de celles du reste de la famille, consiste en ce que toutes se renferment dans une coque soyeuse, quand le moment de leur transformation est venu. Des huit genres qui suivent, trois (Cosmonota, Ceropria, Hemicera) n'ont pas de représentants en Europe (4). (1) Olivier (Entoin. III, d» 55, p. 2) en a le premier dit quelques mots — Hammerschmid, d. Ins. agric. damnes, pi. 1. — L. Dufour, Ann. d. Se. iiat. Sér. 2, Zool. XX, p. 290, pi. 12, B, f. 10-14. — Mulsant, Col. d. France; Latig. p. 208. (2) Westwood^ An Introd. etc. I, p. 314, f. 37, 009 11-12; fous le nom de Platydema bicolor. (3) Ed. Peiris, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 3^ V, p. 3i3, pi. 8, f. 401-412 ; PI. europœa. La violacea étant entièrement pareille, 51. Ed. Perris (p. 346) s'est borné à mentionner cette ressemblance. (4) MM. De Castelnaii et Brullé ont donné, il y a longtemps (1831), une Mo- nographie de ces insectes dans les Ann. d. Se. nat. XXIII, p. 325, pi. 10. Sur les sept genres dans lesquels ils les ont répartis^ il y en a deux (Tetraphyllus, Phymatisoma) qui n'appartiennent pas à la tribu actuelle. On trouvera plus loin le premier dans celle des Ccodalonides, et le second dans celle des Stron- gyliides. DIAPÉRIDES. 301 I. Antennes variables, mais jamais terminées par une massue foliacée. a 1er article des tarses postérieurs court. Cet article à peine plus long que le 2^ : Diaperis, — plus long — Oplocephala. aa l^"" article des tarses postérieurs allongé. h Saillie intercoxale large, subparallèle : Scaphidema. bb — étroite, triangulaire, c Antennes non en scie. 4e art. des palpes max. sécuriforme : Platydema, Cosmonota. — faiblement triangulaire : Alphttophngus . ce Antennes en scie au côté interne : Ceropria. II. — terminées par une massue foliacée de six articles : Hemi- cera. Genre incertae sedis : Diphyrhynchus. DIAPERIS. Geoffr. Ins. d. envir. d. Paris, \, p. 337 (1). Menton en trapèze renversé, convexe, aminci sur les côtés. — Lan- guette peu saillante, tronquée en avant. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire, celui des maxillaires allongé, un peu déprimé et ar- rondi au bout. — Labre peu saillant, tronqué en avant. — Tète courie, impressionnée en demi -cercle sur le front: épistome semi-circulaire ou rétréci et tronqué dans son milieu en avant. — Yeux assez gros, étroitement entamés par les joues. — Antennes un peu plus courtes que le prothorax, robustes, à articles 1 gros et obconique, les trois suivants de même forme, 2 et 4 très-courts, 3 de longueur variable, 5-10 très-fortement transversaux, perfoliés, 11 plus long, subogival. — Prothorax transversal, rétréci en avant, tranchant et rebordé sur les côtés, muni à sa base d'un lobe médian assez saillant. — Ecusson en triangle curviligne. — Elylres brièvement ovalaires, convexes; leur repli épipleural finissant longtemps avant Fangle suturai. — Pattes médiocres; jambes légèrement et graduellement élargies; der- nier article des tarses plus long que les précédents réunis; ceux-ci courts, subégaux. — Mésosternum subvertical, profondément excavé à sa base, recevant une courte saillie du prosternum. — Corps globoso- ovale. Il n^y a en ce moment que quatre espèces de décrites de ce genre bien connu (2), dont deux habitent l'Europe, et les deux autres sont (1) Syu. Chuysomela Linné, Fab.; olim. — Tekebrio De Gcer. — Coccinella Scop. (2) Esp. européennes : D. boteli, Liuné, Fab., Oliv., etc ; la D. morio de De- 30â TÉNÉBRIONIDES. propres à TAmérique. Les colleotions en renferment quelques autres du Brésil et des Indes orientales. Ce sont des insectes de taille médiocre, à téguments très-brillants, parfois comme vernissés, et dont la livrée ordinaire consiste en bandes ou taches jaunes sur les élytres, qui sont noires comme le reste du corps; une seule espèce [coccinea] est en entier d'un rouge-sanguin clair. Les élytres de toutes les espèces sont finement ponctuées en stries. Celle [holeti] d'Europe, qui forme le type du genre, paraît répandue dans tout ce continent et n'est pas rare. OPLOCEPHALA. De Casteln. et Brullé, Ann. d. Se. nat. XXIII, p. 338 (1). Organes buccaux et yeux des Duperis. — Tête également pareille, mais souvent plus excavée en dessus et munie de cornes ou de tuber- cules chez les mâles. — Antennes un peu plus courtes que le pro- thorax, au plus médiocrement robustes; leurs six ou sept derniers ar- ticles plus ou moins transversaux et s'élargissant peu à peu, le 3* du double au moins plus long que le 2''. — Prothorax transversal, ré- tréci ou non en avant , finement rebordé sur les côtés ainsi qu'à sa base; celle-ci paraboliquement coupée de chaque côté, avec un lobe médian assez étroit et ses angles postérieurs obtus et souvent arrondis. — Elytres de forme variable. — l'^'' article des tarses postérieurs plus ou moins allongé. — Prosternum arrondi en arrière des hanches an- térieures. — Corps oblong, subcylindrique ou ovalaire. — Le surplus comme chez les Diaperîs. Ces insectes, voisins des Diaperîs, ne s'en distinguent essentielle- ment que par la structure de leurs antennes, de leurs tarses, de leur saillie prosternale et l'armature de la tête chez les mâles. Aucun d'eux, en outre, n'a la forme caractéristique de ces dernières. Les uns, en effet, sont assez allongés et parallèles comme l'espèce européenne [hcemorrhoidaHs) type du genre; les autres (par ex. armata, Hoffmann- segçjii) cylindriques ou (par ex. cyanea, viresccns) ovales et peu con- vexes. Us sont souvent confondus dans les collections avec les Platy- jean (Cat. éd. 3, p. 219) n'en est qu'une variété sans taches fauves. — bipus- tulata, De Casteln. et BruUé, Ann. d. Se. nat. XXIII, p. 337, pi. 10, f. 1; figurée aussi dans Guérin-BIénev. Iconogr. ; Ins., pi. 31, f. 1; Espagne et Algé- rie. — Esp américaines : D. hydni, Fab. Syst. El. II, p. 585 (D. hydactina Fab. olim; maculata Oliv.) ; Etats-Unis. — coccinea, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 222; Cayenne. (1) Syu. Neomida (Zicgl.), Dabi. Cat. p. 4i et Dej. Cat. éd. 3, p. 218. — Akrhenoi'Lita, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 235. — Diaperîs Fab., Oliv. — Ips Fab. — HypopuLoEus Kugell. — Tenebrio Rossi. DIAPÉRIDES. 303 DEMA (i) dont ils diffèrent par le dernier article des palpes maxillaires, le repli épipleural de leurs élytres, incomplet postérieurement, et leurs tarses tout autrement faits. Les couleurs de ces insectes sont assez variées et, dans le nombre, plusieurs [viridipennis, chalybea, etc.) se font remarquer par la nuance bleue ou verte de leurs élytres ; ces organes sont en général striés et non simplement ponctués comme chez les Diaperis. Jamais on n'ob- serve chez eux cette efliorescence fugace qui voile les téguments des Platydema. Quelques mâles, outre les deux, cornes dont leur front est armé, possèdent deux petits tubercules sur le bord antérieur de Tépis- tome. Le genre est médiocrement riche en espèces, mais a une distribu- - tion géographique très-étendue (2). SCAPHIDEMA. L. Redtenb. Faun. Austr. éd. 1, p. 591 (3). Genre intermédiaire entre les Oplocephala et les Platydema qui suivent, ne différant des premières que par les particularités que voici : Tête inerme dans les deux sexes, non excavée sur le front. — Pro- thorax un peu plus étroit à sa base que les élytres. — Saillie inter- coxale large, quadrangulaire et troncfuée en avant. — Saillie proster- nale plane , pénétrant à peine dans le mésosternum. — Celui-ci très- court, en forme de V à branches très-divergentes, presque en arc de cercle. (1) Dejean est l'auteur de cette confusion; son genre Neomida n'est qu'un pêle-mêle d'espèces des deux genres. Il ne s'est manifestement attaché, pour la répartition des espèces dans chacun d'eux,, qu'au faciès et à l'absence ou à la pré- sence d'une efliorescence pruineuse sur les téguments. Toutes celles chez qui elle existe étaient pour lui des Platydema, et celles qui eu sont privées, des Neomida. (2) MM. De Caslelnau et Brullé en décrivent 13 espèces qu'ils répartissent dans deux sections : L Cornes céphaliques des mâles longues et grêles : 0. hœ- morrhoidalis Yah., d'Europe; viridipennis, chalybea, virescens (c'est la 6i- cornis d'OUvier et le type du genre Arrhenoplita de Kirby), des Etats-Unis; cornigera Fab., de Cuba; janthina, de la Nouvelle-Guinée; picea (hœdulus Dej.)^ de Colombie; capra, des Antilles; armafa, Hoffmannseggii, de Cayenue. — n. Tête des mâles simplement bituberculée : 0. collaris, de l'Amer, du Nord; hituberculata Oliv., d'Europe; Goryi, du Sénégal. Aj. : Diap. excavata, Say, Journ. of the Acad. of Pliilad. Ili, p. 267; des Etats-Unis. (3) Syn. Mycetophagus Fab., lUig. — Scaphidium Fab. — Diaperis Fab., Panz.^ Latr., Duftschm., etc. — Platydema De Castelr. et BiuUé. — Chryso- mela Marsh. — Nelites, J. L. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 232. 304 TÉNÉBRI0NIDE3. La forme de la saillie intercoxale distin^ie éminemment ce genre de toutes les autres Diapérides. Il a pour type une petite espèce (>) brièvement ovale, pointillée sur toute sa surface en dessus, avec des rangées de points enfoncés sur les élytreg,et très-sujette avarier sous le rapport des couleurs. Elle est ordinairement d'un bronzé obscur avec la base des antennes et les pattes d'un rouge-brunâtre; mais ces or- ganes, ainsi que la tète et le prothorax, deviennent souvent d'un rouge plus ou moins testacé. Cet insecte habite la plus grande partie de l'Europe. Le genre Nelites de M. J. L. Le Conte ne m'a offert aucune diffé- rence essentielle avec celui-ci (2). L'espèce (JY. œneohis) des bords du lac Supérieur, sur laquelle il a été établi, est de moitié plus petite que celle d'Europe, de forme moins large, mais elle en reproduit, du reste, et la sculpture et les couleurs. PLATYDEMA. De Casteln. et Brullé, Ann. d. Se. nat. XXUI, p. 350 (3). Dernier article des palpes maxillaires en triangle subéquilatéral ou un peu allongé. — Tête parfois munie, au côté interne des yeux, de deux petites cornes ou de deux tubercules. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, médiocrement roburtes, à articles 2 très- court, 3 allongé, subcylindrique, 4-H grossissant peu à peu, perfo- liés, en général rétrécis à lem- base, sauf H qui est transversalement ovalaire. — Prothorax paraboliquement arrondi sur les côtés, coupé carrément à, sa base, avec ses angles postérieurs rectilignes et un lobe médian médiocrement large. — Repli épipleural des élytres entier en arrière. — Tarse^ très-gréles, allongés, à articles filiformes, villeux en dessous; le 1" des postérieurs très-allongé et au moins aussi grand que le 4^. — Mésosternum tantôt subvertical et creusé à sa base, tantôt horizontal et en forme de V. — Corps oblong, elliptico-ovale, (1) Elle figure dans Fabricius sous trois noms différents, qui sont dans l'or- dre des dates : Mycetophagus metallicus (Entoin. Syst. II, p. 499), Scaphidium bicolor (Suppl. Entoni Sjst. p. 179) et Diaperis œnea (Syst. El. II, p. 586). Les auteurs, uième les plus récents, rejettent le premier et ne sont pas d'accord sur celui des deux autres qui doit lui rester. M. Mulsant (Col. d. France; Latig. p. 201). par exemple, conserve celui d'œnea, tandis que M. L. Redtenbacher (Faun. austr. éd. 2, p. 604) adopte celui de bicolor. Le droit de priorité me paraît être en faveur de celui de metallicus. (2) M. J. L. Le Conte lui attribue des palpes maxillaires cylindriques, mais à tort; ces organes ont leur dernier article en triangle allongé, comme l'espèce européenne. (3) Syn. Mycetophagus Fab. — Diaperis Payk., Panzer, Klug, etc. — Pha- LERU Say. — Neomida Falderm., Melslieim. DIAPÉRIDES. 305 ovale ou suborWculaire, très-souvent recouvert d'une efflorescencc pruineuse et fugace. — Les autres caractères comme chez les Diapeuis. Genre riche eu espèces ( i ) et répandu dans toutes les parties chaudes et tempérées du globe, mais nulle part mieux représenté qu'en Amé- rique (î). Celles de ce pays sont presque toutes d'un noir profond, mat et velouté, avec des taches d'un rouge sanguin sur les élytres, ou vice versa. COSMONOTA. (Dej.) Blanch. Hist. nat. d. Ins. II, p. 30. Menton en trapèze renversé. — Languette échancrée. — Dernier ar- ticle des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires en fer de hache oblique. — Labre saillant, en carré transversal. — Tête courte; épistome séparé du front par un sillon peu distinct , tronqué presque au niveau des antennes. — Yeux gros (mâles) ou médiocres (femelles), assez saillants^ transversaux et sublunulés. — Antennes tantôt un peu moins, tantôt un peu plus [angiistata] longues que le prothorax, à ar- ticles 3 assez long, obconique, 4 de même forme, court, 5-10 gros- sissant peu à peu, transversaux, arrondis à leur base, perfoliés, 11 plus (1) 50 sont décrites par MM. De Castelnau et Biullé et réparties dans deux sections, selon que la tête est munie de cornes ou qu'elle n'en a pas. Ces deux sections sont représentées en Europe : la première par la P. Dejeanii; la se- conde par les P. violacea et europœa, toutes trois fort rares. — Les espèces décrites avant ou depuis le travail de ces auteurs sont les suivantes : Esp. européenues : P. parallela, L. Fairm. Rev. etMag. d. Zool. 1855, p. 108, et Ann. d. 1. Soc. entom. 1855, p. 316; Sicile. — subplumbea, L. Fairm. Ami. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 533; Sicile. — Esp. de la Russie mér. : Diap. picta, Ménélr. Cat. rais. p. 203. — Neom. cophosioides, Fald. Faun. entom. Transe. II, p. 64, pi. 1, f. 4. — Esp. africaines : P. brevispina, maculosa, J. Thoms. Archiv, entom. II, p. 85; Gabon. — Esp. des ludes or. : Diap. mœrens, Perty, Col. Ind. or. p. 40. — Esp. de l'Australie : Neom. tetraspilota, Hope, Trans. of the eutom. Soc. IV, p. 108. — Esp. de la Polynésie : P. oblonga, Rlanch. Voy. au pôle Sud; Entom. p. 169, pi. 12, f. 1; île Vavao. — Esp. de Madagascar : Diap. fronticor- nis, tricornis, variegata, Klug, Ins. v, Madag. p. 92. — Esp. de l'Amer, du Nord : Phaler. picipes, Say in Long's Exped. II, p. 280. — Diaperis? hifas- ciuta, Say, Journ. of the Acad. of Philad. III, p. 268. — Diap. ruficornis, J. Sturra, Catal. éd. 1826, p. 68, Tab. 3, f. 21 {rufiventris? G. etB.). — Neom. sanguinicollis {ruficollis G. et B.), rufa, Platyd. picilabris, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. IIl, p. 61. — P . basalis , analis , lœvipes,lœvis,clypeata, llaldem. Journ. of the Acad. of Philad. Sér. 2, 1, p. 101. — oregonense, J. L. Le Conte, Rep. ou a railr. to the Pacif. Oc. IX, Appcud. I, p. 51. — Esp. du Bi ésil ; Diap. maculata, cruenta, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 60, pi. 12, f. 11, 12. — Esp. du Pérou : P. histrio, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 119. (2) Il m'est arrivé très-souvent à Cayenne de rencontrer de vieux bolets des- séchés, noirs et friables, littéralement remplis de ces insectes. Coléoptères. Tome V. 20 306 TÉNÉBRIONIDES. grand que 10, ovalaire. — Prothorax transversal, légèrement rétréci et peu échancré en avant, finement rebordé sur les côtés, coupé carré- ment à sa base, avec un lobe médian largo et peu saillant. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres oblongo-ovales , aussi larges que le prothorax à leur base ; leur repli épipleural entier. — Pattes médio-' cres; jambes en triangle très-allongé; tarses longs et grêles, le i" ar- ticle des postérieurs aussi long que le dernier. — Mésosternum dé- cliva, en forme de V. — Saillie prosternale prolongée et acuminée en arrière, jouant librement dans la cavité mésosternale. — Corps oblongo- ovale, glabre. Insectes de l'Amérique du Sud, la plupart d'assez grande taille pour le groupe actuel , et ressemblant étonnamment à des Érotyiiens du genre Brachysph^enus (sous-genre Iphiclus), par leurs formes et leur système de coloration qui est très-varié. Tous ont des rangées régu- lières de points enfoncés sur les é'iytres. Ils vivent dans les bolets comme toutes les Diapérides vraies. J'en connais cinq espèces, dont deux seulement sont décrites (>). Ces insectes sont extrêmement voisins des Plattdema, et s'en dis- tinguent plutôt par leur forme générale et leur système de coloration que par aucun caractère bien précis. ALPHITOPHAGUS. Steph. Illustr. of Brit. Entom. V, p. 12 (2). Menton en trapèze renversé. — Dernier article des palpes labiaux fusiforme, celui des maxillaires en triangle allongé. — Labre peu distinct. — Tète très-courte; épistomo assez saillant, séparé du front par un fin sillon arqué, un peu rétréci et arroadi en avant. — Yeux médiocres, transversaux, entamés par les joues. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, peu robustes, grossissant peu à peu, à articles 3 légèrement allongé, obconique, 4 plus court, S-iO subglobu- (1) C. tmicolor, angustata, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 198, pi. li, f. 7, 6; de Bolivia et du Brésil. Le genre Basw). Note. M. L. Fairmaire place le genre suivant à côté des Oplocephaia et des ScAPHiDEMA. Le plus ou moins de saillie des yeux , caractère dont il n'a pas parlé, décidera si sa place est parmi les Diapérides ou parmi les Ulomides. Je soupçonne qu'il appartient à ces dernières; du moins je lui trouve plus d'un rapport avec les Ulosonia. DIPHYRHYNCHUS. L. Fairm. Rev. et Magaz. d. Zool. 1849, p. 445. Mâle : Dernier article des palpes maxillaires ovoïde et obliquement tronqué au bout. — Tête échancrée en demi-cercle, prolongée de cha- que côté en une courte pointe mousse et un peu relevée. — Antennes (1) Zool. Magaz. II, 1, p. 44. (2) Le genre Apsida de Dejean (Cat. éd. 3, p. 219) est très-voisin de celui-ci, et Dejean a eu tort de l'en séparer par son genre Epicalla. Ses caractères dif- férentiels portent sur les yeux qui sont moins grands et moins saillants; les an- tennes qui s'élargissent peu à peu, à partir du 6® article, en une massue dépri- mée, à articles serrés et transversaux j les tarses plus courts et plus robustes; enfin le mésosternum qui est plan, carré et légèrement échancré en avant pour la réception de la saillie prosternale. L'espèce typique (chrysomelina), originàiro de la Colombie, a la forme de l'Hemicera splendens; elle est plus grande, brune, avec des bandes métalliques vertes et cuivreuses sur les élytres qui .sont très-finement ponctuées en stries. Cet insecte appartient aux Diapérides. Quant aux F.piCALLA mentionnées plus haut et qui sont également des insectes de l'Amérique du Sud, leurs mandibules entières au bout et quelques autres ca- ractères obligent de les classer parmi les Cnodalonides. C'est ici qu'a lieu le passage entre ce dernier groupe et la tribu actuelle. 310 TÉNÉBRIONIDES. à articles 1 et 3 égaux, 2 très-court; les cinq derniers graduellement élargis. — Prothorax transversal, rétréci et largement échancré en avant, étroitement rebordé sur les côtés. — Ecusson triangulaire, large et court. — Elytres médiocrement allongées, subparallèles, arrondies en arrière. — Pattes fortes, comprimées; jambes en triangle allongé; 2* et 3" articles des quatre tarses antérieurs dilatés et velus. — Saillie prosternale pénétrant dans le mésosternum. — Corps assez large, un peu déprimé. Femelle : Tête simplement écliancrée, sans cornes. — Tarses simples. L'espèce unique ( > ) du genre est de taille assez petite, entièrement bronzée, avec la bouche, les antennes, les bords latéraux des elytres et les pattes, rougeâtres; ses elytres sont finement striées. Elle a été trouvée dans les îles Wallis et Tonga-Tabou (Polynésie). Groupe IÏ. Pentaphyllides. Yeux entiers. — Antennes terminées par une massue de cinq ar- ticles transversaux. — RepU épipleural des elytres entier en arrière. — Saillie intercoxale de l'abdomen en triangle aigu. Deux genres seulement rentrent dans ce groupe, l'un (Heterophy- Lus) de Madagascar, l'autre ( Pentaphyllus ) européen. Ils sont très- voisins l'un de l'autre et ne diffèrent guère que par un petit nom- bre de caractères. Sous leur première forme, ces insectes, du moins les espèces euro- péennes, ne sont plus bolétophages comme les Diapérides vraies. La seule de leurs larves qui soit connue , celle du Pentaphyllus testaceus, vit dans la vermoulure des vieux chênes. Erichson qui l'a décrite en peu de mots (2), la compare à celles des Tenebrio, et dit qu'elle n'en diffère que par son épistome qui n'est pas tronqué en avant, ses man- dibules plus fortement dentées, le dernier article de ses palpes labiaux plus grand et tronqué au bout, enfin, son dernier segment abdominal qui est inerme.' Ce dernier caractère la rapproche par conséquent des larves du groupe précédent. I. Yeux transversaux : Heterophylus, II. — subarrondis : Pentaphyllus. (1) D. chalceiis, L. Fairm. loc. cit. pi. 11, f. 1 (Oplocephrxla chalcea, Voy. au pôle Sud; Col. pi. 11, f. 19 c/", 20 9). (2) Arcliiv, 1812, I, p. 366. M. Letzuer (Arbeit. d. Sclilessioh. GcseUscii. 1853, p. 177) rapporte avoir trouvé cette larve, en compagnie de celles des Dorcatoma ruhens et flavicornis, dans le bois décomposé d'un cliône, mais il ne la décrit pas. DIAPÉRIDES. 3il HETEROPHYLUS. (Klug) De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 225. Menton presque carré. — Dernier article des palpes labiaux ova- laire, celui des maxillaires cylindrique et tronqué au bout. — Labre peu saillant, légèrement échancré. — Tète assez allongée en arrière des yeux; épistome séparé du front par un sillon quadrangulaire, peu saillant, obliquement rétréci et tronqué en avant. — Yeux distants du prothorax, transversaux. — Antennes robustes, un peu plus courtes que le prothorax, à articles 3 un peu plus long que les suivants, 4-6 ob- coniques, subégaux, 7-H brusquement et fortement transversaux, H plus court que 10. — Prothorax médiocrement transversal^ un peu rétréci et à peine échancré en avant, brièvement bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs largement arrondis et légèrement em- brassés par les élytres. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres elliptico-ovales, convexes, tri-sinuées en avant; leur repli épipleural entier. — Pattes assez longues; cuisses grossissant peu à peu, médio- crement robustes; jambes sublinéaires; tarses courts, le l*" article des postérieurs un peu plus long que le 2*. — Mésosternum horizontal, plan, transversal, vertical et concave en avant. — Saillie prosternale prolongée en arrière, lanci forme et aiguë. — Corps ovalaire, atténué à ses deux extrémités, convexe. Klug n'a fait qu'indiquer le genre, sans en donner les caractères, qui ont été, depuis, exposés par M. De Castelnau. Ceux qui précèdent sont établis d'après l'espèce (i) décrite par Klug; mais il y en a d'au- tres dans les collections (j), plus petites, plus courtes, parfois même globoso-ovales, et qui en diffèrent par leur tète sans col en arrière et enfoncée jusqu'aux yeux dans le prothorax. Ces insectes sont tous de Madagascar, d'un brun-rougeâtre ou d'un noir brillant et criblés en dessus de petits points enfoncés, parfois à peine visibles, sans aucune trace de stries sur les élytres. Le genre diffère des Pentaphyllus qui suivent, principalement par la massue antennaire beaucoup plus forte, les yeux transversaux, la structure des tarses et celle du mésosternum. (1) //. chrysomelinus, Klug, loc. cit. pi. 4, f. 4. (2) Deux, sont indiquées dans le Catalogue de Dejcan (éd. 3, p. 217) sous les noms de Pentaphyllus atrorufus et approximatus. 312 TÉNÉBRIONIDES. PENTAT>H"iXLUS. (Megeule) Latr. Règne anim. éd. %, p. 30 (1). Menton en trapèze renversé. — Dernier article des palpes ovoïde et tronqué au bout. — Tète très-courte; épistome peu saillant, arrondi ou subtronqué, séparé du front par un sillon arqué bien distinct. — Antennes plus courtes que le prothorax, à articles 1 assez gros, 2 court, un peu plus gros cjuc 3, celui-ci grêle, cylindrique, un peu al- longé, 4-6 très-courts, 7-10 brusquement mais médiocrement élargis, transversaux, subperfoliés, H aussi gros que 10, arrondi au bout. — Yeux médiocres, subarrondis, presque entiers. — Prothorax fortement transversal, légèrement arrondi et finement rebordé sur les côtés, coupé presque carrément en avant et à sa base. — Elytres assez courtes, convexes, subparallôles, puis un peu rétrécies en arrière. — Pattes courtes, peu robustes ; jambes sublinéaires, sans éperons; 1" ar- ticle des quatre tarses postérieurs assez allongé. — Mésosternum en forme de V, recevant la saillie prosternale; celle-ci aiguë en arrière. — Corps assez court et assez convexe, très-finement pubescent. Les deux seules espèces décrites {■>■) sont de très-petite taille, d'un fauve plus ou moins testacé, et finement pointillées sur toute leur sur- face. Toutes deux sont européennes. TRIBU XXX. PHRÉNAPATIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule rectangulaire très-saiUant. — Languette cornée, très-saillante; ses palpes insérés sur sa face externe, médiocrement séparés. — Lobe interne des mâchoires inerme. — Palpes filiformes. — Mandibules plus longues que la tête, bifides à leur extrémité. — Tête transversale, convexe en arrière. — Yeux en- tiers, en général saillants et débordant les joues. — Antennes tantôt en entier monilif ormes, tantôt terminées par ime massue de trois ar- ticles. — Prothorax transversal, de la largeur des élytres à sa base. — Ecusson distinct. — Elytres embrassant faiblement le corps ; leur repli épipleural entier en arrière. — Pattes courtes; hanches antérieures cylindriques et transversales; jambes plus ou moins triangulaires, pluridentées en dehors; tarses courts, faiblement villcux en dessous; (1) Syn. Mycetocephagus Fab., Panz., Gyllenh. — Tenepuio Geoffroy. (2) Myc. tesfaceus, Fab. Enlom. Syst. II, p. -199; de toute l'Europe. — P. melnnophthaUnus Meg.,Muls. Col. d. France; Latig. p,l97; plus particuliè- rement de l'Europe mér. PHRÉNAPATIDES. 313 leurs articles intermédiaires moniliformes, le dernier au moins aussi grand que les précédents réunis. — Saillie intercoxale triangulaire. — Métasternum allongé, ses épisternums étroits, paraEèles; ses épi- mères allongées, en partie externes. — Celles du mésosternum con- courant rarement à clore les cavités cotyloKdes intermédiaires. — Corps ailé. Le genre Phrenapates de Kirby est un des plus remarquables qui exis- tent dans la famille^ et jusqu'ici Dejean est le seul qui ait reconnu sa véritable place (i), laquelle esta côté desUlomides. Il n'a en effet d'in- solite que les organes buccaux; la tête qui, au premier coup-d'œil, est très-anormale, affecte des formes aussi singulières cnez quelques Ulomides. Le reste est construit exactement sur le même plan que chez ces. dernières. Ce genre, du reste, n'est. pas absolument isolé. 11 existe quelques espèces qui s'y rattachent de très-près et dont une figure, dans le dernier Catalogue de Dejean, sous ic nom générique de Delognatha. Ces dernières, à leur tour, sont voisines d'autres es- pèces inédites qu'on trouvera en tête des Ulomides sous le nom de Peneta, également emprunté à Dejean, mais pris dans un sens autre que celui qu'il a dans cet auteur. Il y a, par conséquent, un passage presque insensible de la tribu à celle des Ulomides, et elle ne diffère rigoureusement de cette der- nière que par la structure des organes buccaux. Ce passage est si réel, qu'on le retrouve même dans les trochantins des hanches intermé- diaires, qui sont indistincts chez les Delognatha comme chez les Ulo- mides, tandis qu'ils existent chez les Phrenapates. Ces insectes ressemblent beaucoup plus à des Lucanides qu'à des Ténébrionides. Ils sont propres à l'Amérique du Sud. L Sous-menton profondément écliancré; ses dents latérales recouvrant en partie les mâchoires : Phrenapates. II. Sous-menton médiocrement échancré; mâchoires découvertes: Delogna- tha. PHRENAPATES. Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 188. Sous-menton profondément échancré; ses dents latérales larges, obliques et cachant en partie les mâchoires. — Menton en carré trans- (1) Kirby le regardait comme rattachant les Passalus aux Scolytides. — Solier (Aiiu. d. ). Soc entom. IIl, p. 488) en a formé une famille à part qu'il a placée en tête de tous les Hétéromères et dans laquelle il comprenait les Tric- TENOTOMA. Il a cu même temps altéré le nom du genre en l'écrivant Phre- PATES. — M. De Castelnau (Hist. nat. d. Col. II, p. 217) l'a mis dans son groupe des Chiroscélites, entre les Toxtcum et les Bonos. — Enfin, le dernier auteur qui en ait parlé, M. Imhoff (Versuch ein. Einfùhr. in d. Slud. d. Coleopt., p. 234), l'a classé à la suite des Zopherds. 314 TÉNÉBRIONIDES. versai, impressionné sur sa face externe, tridenté en avant. — Lan- guette myrtiforme, carénée sur la ligne médiane, ^cuminée et aiguë en avant. — Lobe externe des mâchoires très-long, subcultriforme, cilié; l'interne très-petit, lamelliforme. — Palpes grêles et allongés; leur dernier article un peu plus long que le précédent, légèrement fusiforme, celui des maxillaires arqué. — Mandibules au moins aussi longues que la tête, horizontales, un peu arquées en dedans, larges en dehors, avec leur bord supérieur largement aminci, fortement tri- ades au bout. — Labre plus ou moins saillant (•), tronqué et forte- ment cilié en avant. — Tête transversale, renflée en arrière, déclive et trilobée en avant (?.), munie d'une corne médiane arquée, dirigée antérieurement, et d'une forte et courte crête obhque au-dessus de chaque œil. — Yeux distants des orbites antennaires, médiocres, ova- laires et saillants. — Antennes robustes, grossissant peu à peu, à ar- ticles 2-10 subégaux, transversaux, perfoliés, H plus long que 10; les trois derniers .formant une massue plus ou moins distincte. — Pro- thorax imparfaitement contigu aux élytres, transversal, cylindrique, fortement et largement prolongé au milieu de son bord antérieur, tronqué à sa base, avec ses angles arrondis, rebordé partout, sauf en avant. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres médiocrement al- longées, subcylindriques, tronquées à leur base. — Pattes courtes; cuisses robustes, comprimées; jambes assez grêles, triangulaires, avec leur angle apical externe saillant ; les quatre antérieures denticulées en dehors; les éperons de toutes robustes et assez longs; l*"" article des tarses court, obconique, le dernier muni d'un onychium portant deux soies. — Mésosternum fortement rétréci en arrière, subvertical et un peu concave. — Saillie prosternale prolongée en un court mucro co- nique. — Corps robuste, cylindrique, glabre. La forme du cadre buccal et l'occlusion partielle des mâchoires par ses dents latérales, méritent surtout d'attirer l'attention parmi les ca- ractères de ce genre remarquable. Rien de pareil n'existe dans tous les groupes qui précèdent ou qui suivent immédiatement celui-ci. Pour trouver quelque chose d'analogue, il faut remonter jusqu'aux Eléno- phorides et groupes voisins. Quant aux mandibules, aux mâchoires et aux palpes, ils se retrouvent dans le genre suivant. (i) Il n'est pas rare de rencontrer des exemplaires chez lesquels il est plus ou moins et parfois complètement rélraclé sous l'épistome. Ce dernier est très- grand et séparé du front par un (in sillon arqué. La corne mentionnée dans le texte est située à sa base et n'appartient par conséquent pas au front. (2) Le lobe médian est formé par l'épistome qui est transversalement qua- drangulaire; les latéraux le sont par les orbites antennaires qui sont larges, dirigées obliquement en dehors et tronciuées au bout. Les mandibules occu- pent les deux sinus qui sépar(^nt les trois lobes, ou, si l'on aime mieux, l'épis- tome fait saillie ectre ces organes. PHRÉNAPATIDES. 3i5 Celui-ci a po-ur type un grand insecte {^) àe Colombie qu'on pren- drait, au premier coup-d'œil, pour un Passalls de forme cylindri- que. Il est en entier d'un noir brillant, avec les élytrcs finement striées et à peine visiblement ponctuées dans les stries ; celles-ci sont parfai- tement droites à leur base , et il n'y en a pas près de l'écusson. Les nombreux exemplaires que j'ai vus de ce bel insecte étaient tous pa- reils, ce qui rend assez probable que les deux sexes ne présentent aucune différence entre eux. DELOGNATHA. Dej. Caf. éd. 2, p. 200 (2). Sous-menton médiocrement échancré. — Menton assez ample, en trapèze renversé, plus ou moins échancré en avant, présentant sur sa face externe un triangle rectiligne très-régulier. — Languette large, anguleuse dans son milieu, en avant. — Mâchoires et palpes des Phrenapates , le lobe externe des premières seulement plus court. — Mandibules plus longues que la tête., assez épaisses, avec leur bord supérieur tranchant, un peu évasées et tridentées au bout. — Labre en carré transversal, cilié en avant, saillant entre les mandibules. — Tête fortement transversale, convexe en arrière, déclive en avant; épistome confondu avec le front, coupé carrément au niveau de l'in- sertion des antennes; orbites antennaires en forme de tubercules aigus, dirigés en avant. — Yeux distants du prothorax, petits, ovalaires, transversaux ou subarrondis, munis d'une forte orbite en arrière. — An- tennes terminées par une petite massue de trois articles; le l'^ assez prolongé, les intermédiaires transversaux , très-serrés. — Protliorax transversal, subcylindrique, finement marginé sur les côtés et à sa base, celle-ci ainsi que le bord antérieur coupés presque carrément, avec ses angles arrondis. — Ecusson petit, curviligne. — Elytres plus ou moins allongées, assez convexes, parallèles, tronquées à leur base. — Pattes courtes; cuisses comprimées; jambes en triangle allongé, les quatre antérieures denticulées en scie sur leur tranche externe. — Mésosternum étroit, vertical et presque plan. — Saillie prosternale recoiu'bée en arrière. — Corps cylindrique et un peu déprimé, glabre. (1) P. Bennetii, Kirby, loc. cit. On n'en a aucune Dgnre, que je sache; quelques détails concernant les parties de la bouche, la tête et les tarses, ont été seulement donnés dans V «Animal Kingdom» de Grifflth, pi. 60, f. la-i. Les collections renferment une seconde espèce dil genre, connue sons lo nom de P. Latreillei Dej., qui diffère de la précédente par sa taille un peu plus petite, son menton non bi-sinué en avant, sa languette en ellipse allongée et plane extérieurement, l'absence de crêtes au-dessus des yeux et de massue distincte aux antennes, ses élytres plus fortement striées, et quelques autres particularités de moindre importance. Elle est également de Colombie. (2) Syn. Peneta, Dej. Cat. éd. 3, p. 221. 316 TÉNÉBBIONIDES. Comme on le voit par cette formule , ce genre a conservé les or- ganes buccaux des Phrenapates, sauf la forme du sous-menton ; il a pris en même temps les antennes des Peneta de la tribu suivante. Il est par conséquent, dans toute la rigueur du mot, intermédiaire entre les deux genres. J'en connais deux espèces américaines inédites, mentionnées par Dejean, qui a placé Tune {Lacordairci) dans le genre actuel, tandis qu'il a fait de l'autre {auriculata) un genre à part sous le nom de Peneta, quoique toutes deux soient exactement congénères et diffèrent même très-peu. Ce nom de Peneta se trouvant ainsi dis- ponible, j'ai cru pouvoir l'appliquer à des insectes qu'on trouvera plus loin en tête des Ulomides. Les Delognatha ressemblent complètement, au premier abord, au Ceruchus tenchrioides d'Europe, de la famille des Lucanides ; leur taille est seulement un peu plus petite. Ils sont d'un noir brillant, lisses, avec les élytres assez fortement striées et très-distinctement ponctuées. Comme chez les Phrenapates, les stries sont droites à leur base, et il n'y en a pas près de l'écusson. Pas plus que chez ces derniers, il ne paraît y avoir de différences sexuelles. Ces insectes sont du Brésil et inédits (i). TRIBU XXXI. ULOMIDES. Palpes labiaux assez fortement séparés à leur base. — Lobe interne des mâchoires tantôt inerme, tantôt muni d'un crochet corné. — Der- nier article des palpes de forme variable. — Mandibules bifides à leur extrémité — Labre en général complètement à découvert. — Tête presque toujours très-courte, munie d'un col en arrière, engagée dans le prothorax, avec son épistome largement tronqué à peu de distance de l'insertion des antennes. — Yeux variables, débordés par les joues ou de niveau avec elles. — Antennes le plus souvent en partie per- foliées, grossissant peu à peu ou terminées par une massue de trois (1) D. Lacordairei. Nigra, nitida, orbitis ocularibus externe prominulis^ au- riculoformibus, capite prothoraceque subtilissime pvmctulatis, elytris striato- punctatis, interstitiis laevibus. Long. 4 1/2 lin. — Brasilia prope Scbastiano- polim. M. Salle en a rapporté de Venezuela des exemplaires plus petits, dont on a fait dans les collections une espèce à part, sous le nom de Del. Fabricii. A part leur taille moindre, je ne leur trouve aucune difTérence essentielle avec ceux du Biésil. D. auriculaia. Prscedenti similiima at minor; difîert oculorura orbitis minus prominulis nec auriculatis, capite, prothorace interstitiisque inter strias clytrorum distincte punctulatis. Long. 3 1/2, "4 lin. —Brasilia mer. ULOMIDES. 317 OU quatre articles, — Prothorax de forme variable, aussi large que lesélytres à sa base. — Ecusson très-rarement indistinct. — Elytres embrassant faiblement le corps. — Pattes courtes; hanches antérieures transversales chez presque tous; trochantins des intermédiaires très- rarement visibles; cas dernières étroitement enchâssées dans leurs ca- vités cotyloïdes; éperons des jambes distincts, courts; tarses faible- ment villeux en dessous; leur dernier article au moins aussi grand que les précédents réunis. — Saillie intercoxale triangulaire ou ogi- vale, jamais très-large. — Métasternum allongé (Oligocara excepté); ses épisternums étroits, parallèles ou graduellement rétrécis en arrière; ses épimères distinctes. — Celles du mésosternum concourant rare- ment à fermer les cavités cotyloïdes intermédiaires. — Corps ailé. Les Ulomides constituent le groupe le plus important de l'assem- blage hétérogène d'espèces qne Latreille et Dejean avaient réunies dans leurs Taxicornes, et ils s'y distinguent entre toutes par un faciès particulier qui les fait reconnaître sans peine. Mais jusqu'ici on n'a pas remarqué le caractère essentiel qui les isole de tous ces insectes, à savoir, l'absence des trochantins aux hanches intermédiaires (>). Je ne connais que le seul genre Toxiclm qui fasse exception parmi eux à cet égard; mais c'est un genre ambigu, intermédiaire entre la tribu actuelle, à laquelle je crois qu'il appartient, et les Ténébrionides vrais parmi lesquels le placent la plupart des auteurs. En en faisant abstrac- tion, la tribu tout entière est, rigoureusement parlant, étrangère à la section actuelle et devrait être reportée dans la seconde cohorte de la première. Dans les premiers genres du groupe, la tête affecte des formes plus ou moins anormales; chez les autres elle a, en général, la plus intime analogie avec celle des Diapérides, et souvent n'en diffère en rien. Pas plus que chez ces dernières, les antennes ne sont stables dans leurs formes. Il y a même des cas (quelques Ulosonia) où elles sont composées en entier d'articles obconiques, sans aucune trace de per- foliation. Les yeux varient beaucoup et arrivent parfois au niveau des joues, de telle sorte qu'ils ne sont pas débordés par elles ni ne les dépassent pas. Les jambes sont assez souvent dentées en dehors, et, sauf chez les très-petites espèces, leurs éperons sont bien distincts. La vestiture de ces organes en dessous est rarement abondante et a, en général, beaucoup d'analogie avec celle des Ténébrionides vrais. Il existe un genre (Alegoria) dans lequel leur pénultième article est (1) Ce caractère leur est commun avec les Cossypliides; mais ceux-ci ont les quatre liauches antérieures extrêmement petites, taudis qu'ici elles sont de gros- seur ordinaire. D'ailleurs les deux groupes sont trop différents sous tous les autres rapports, pour qu'il soit possible de les confondre. Chez tous les autres Taxicornes que j'ai examinés j'ai rencontré, sans aucune exception, les tro- chantins en question, quoique souvent fort réduits. 318 TÉNfiBRIONIDES. subbilobé, c'est-à-dire cordiforme et excavé en dessus comme chez les Hétérotarsides. Enfin, la livrée de ces insectes est toujours imiforme et varie du noir profond au jaune ferrugineux. Sous leur dernière forme , la plupart des Ulomides vivent sous les écorces et se nourrissent de toutes sortes de détritus ligneux ; d'autres attaquent indifféremment les substances végétales et animales; quel- ques-uns recherchent de préférence les céréales réduites en farine. Parmi ces dernières il en est qui doivent à ces habitudes, d'être de- venues cosmopolites, du fait de l'homme. A l'exception de celles des Hypgi'Hlœus qui sont carnassières, leurs larves, dont on connaît déjà un assex grand nombre, ont, comme cela est de règle dans la famille, les mêmes mœurs que les insectes parfaits. Ces insectes sont nombreux et dissé'minés dans toutes les régions du globe. Ils me paraissent devoir être répartis dans les cinq groupes suivants : I. Trochantins Intermédiaires nuls. a Yeux recouverts par des orbites, invisibles d'en haut. Pékétides. a a Yeux sans orbites, visibles en dessus. b Antennes terminées par une petite massue de 3 art. Tribouides. bb Antennes grossissant peu à peu. Pénultième article des tarses subbilobé. Alégorudes. — — de forme normale. Ulomides vrais. II. Trochantins intermédiaires dishncts. Toxicides, GllOUPS I. Pénétides. Trochantins intermédiaires nuls. — Yeux entiers, latéraux , recou- verts par des orbites et invisibles d'en haut (•)• — Antennes courtes, rigidules, terminées par une petite massue de trois articles. — Tête anormale. — Jambes dentées en dehors. Ces insectes font le passage le plus évident des Phrénapatides aux Ulomides; leur tête est au moins aussi anormale que cehe des pre- miers. Deux de leurs espèces sont, en outre, remarquables par les longues cornes verticales dont leurs mandibules sont pourvues, comme chez les Gnathocerus du groupe suivant. L'intérêt particulier qu'ils présentent, m'a engagé à en exposer les caractères génériques, comme pour les Delognatha. - (1) Ceux de la P. Summerl sont très-légèrement visibles en arrière, leur* orbites étant incomplètes dans cette direction; mais ils n'ont pas cessé pour cela d'être complètement latéraux. I t'LOUIDSS. 319 PENETA. Menton en carré transversal, muni sur sa face externe d'un triangle rectiligne à surface plane, s'étenclant de sa base à son bord antérieur. — Languette tronquée ou sinuée en avant. — Lobe interne des mâ- choires inerme. — Palpes grêles, le dernier article de tous légèrement fusiforme et notablement plus long que le précédent. — Mandibules tantôt inermes, tantôt surmontées d'une corne verticale. — Labre sail- lant ou non. — Tête de forme variable^ transversale, non rétrécie en arrière, plus ou moins dilatée latéralement. — Yeux petits, ovalaires, distants du prothorax [Sommeri, excepté). — Antennes à articles 2-8 courts, serrés, décroissant graduellement; les articles de leur massue notablement plus gros, transversaux. — Prothorax transversal, plus ou moins convexe, faiblement ou non échancré en avant, tronqué à sa base; celle-ci ainsi que les bords latéraux rebordés. — Elytres de forme variable. — Pattes peu robustes; les quatre jambes faiblement trian- gulaires, munies tout le long de leur tranche externe de dents aiguës, irrégulièrem.ent espacées, avec leur angle apical externe dentiforme ; les éperons de toutes très-petits; tarses très-courts et grêles, leur der- nier article aussi long que les précédents réunis. — Saillie intercoxale en triangle aigu. — Mésosternum très-étroit en arrière [taurus excepté). — Saillie prosternale assez large, recourbée en arrière. Je connais quatre espèces de ce genre, toutes américaines, dont au- cune n'est mentionnée dans le Catalogue de Dejean, mais dont il a connu deux depuis la publication de la dernière édition de cet ouvrage. Ce sont des insectes de taille voisine de celle des Delognatha, d'un noir ou d'un ferrugineux brillant, avec les élytres fortement striées et ponctuées dans les stries. Tous les exemplaires que j'ai sous les yeux ne présentent pas de différences sexuelles, mais il est probable qu'il eu existe au moins chez deux d'entre elles {taurus^, Goudotii). Ces in- sectes pourront peut-être former par la suite trois genres distincts (1 Lebasii , 2 Sommeri j 3 taurus, Goudotii); en attendant, je me bor- nerai à les répartir dans deux sections basées principalement sur la forme de la tète et des mandibules. Dans la première, la tète est presque quadrangulaire, largement concave; son épistome est tronqué en avant; les mandibules dépas- sent à peine l'épistome et ne présentent rien de particulier (i). (1) Celte section se partage en deu\ divisions qu'on peut caractériser ainsi : A. Tùte rebordée en avant, munie au-dessus et un peu en arrière de cliaque œil, d'une grande et large corne dirigée en arrière et profondé/iient bifide; yeux distants du protliorax; celui-ci simple ; un écusson distinct; corps allongé, régulièrement cylindrique. P. Lebasii. Rufa, capite subtiliter aciculato, prothorace la;vi angulis aaticis 320 TÉNÉBRIONIDES. Dans la seconde, la tête est convexe, son épistome brusquement ré- tréci en une saillie transversale, renflée et échancrée en avant; les mandibules se comportent comme chez les Gnathocerus mâles, c'est- à-dire sont munies chacune, avant leur sommet, d'une longue corne verticale recourbée en dedans à son extrémité (i). Ces insectes rattachent manifestement les Phrénapatides au genre Gnathocerus placé en tête des Ulomides. Ils en ont les antennes, et plusieurs d'entre eux, les mandibules munies de cornes. Groupe II. Triboliides. Trochantins intermédiaires nuls. — Yeux découverts, peu pro- longés sur le front, presque toujours en partie divisés par les joues. — Antennes terminées par une massue plus ou moins brusque de quatre articles. — Tète le plus souvent anormale. — Jambes grêles, rare- ment un peu triangulaires, dans ce dernier cas denticulées en dehors. — Lobe interne des mâchoires grêle, inerme. — Corps étroit, linéaire. Ce groupe se compose de quelques espèces qui sont à la fois les plus petites et les plus étroites des Ulomides. Sur les quatre genres qu'elles forment, il n'y en a qu'un seul (Phtora) dont la tête soit à l'état nor- mal, c'est-à-dire qui ait l'épistome à peine prolongé en avant de l'in- sertion des antennes. Chez deux autres (Tribolium, Anepsius), son épistome est saillant, trapéziforme et ressemble beaucoup à celui de certaines Sténosides. Enfin , chez le dernier (Gnathocerus), la tête a quelque analogie avec celle de certaines Peneta. Les antennes ressem- blent, dans tous ces genres, à celles de ces dernières. Ces deux carac- tères distinguent très-bien ce groupe de tous ceux qui suivent. Les larves de trois des quatre, genres en question sont aujourd'hui prominulis, elyliis fortiter striato-punctatis, interstitiis lœvibus. Long. 4 lin. — Columbia. B. Tète non rebordée en avant; ses angles antérieurs fortement redressés; yeux engagés dans le protliorax; celui-ci très -convexe, largement et forte- ment excavé en avant, avec la partie médiane supérieure de l'excavation ob- tusément saillante; écusson indistinct; élytres très -courtes et très -con- vexes. P. Sommer! . Nigra, capite prothoraceque subtiliter punctatis, elytris fortiter striato-punctatis, interstitiis lœvibus. Long. 3 lin. — Mexico. (1) P. taurus. Subcylindrica, nigra, mandibularum cornubus apice integris; fronte cornu parvo simplici armata, capitis lateiibus explanatis supra excavatis; protborace evidenter punclato; elytris profunde striato-punctatis, interstitiis lœvibus. Long. .H 1/2 lin. — Columl)ia. P. Goudotii. Subcylindrica, fulva, mandibularnm cornubus apice dilatatis ac emarginalis, capite inermi, lateribus vix explanatis; protborace vi\ punctu- lato; elytris minus profunde puactato-striatis, interstitiis lœvibus. Long 3 1/4 lin. — Columbia. ULOMIDES. 321 connues; mais deux d'entre elles, celles du Gnathocems comiUiis et du Tribolium fermginmni, exigent de nouveaux détails. La première, dont on doit la description à M. De Motsclioulsky ( i ), vit exclusivement dans la farine. Elle possède de chaque côté de la tète" un ocelle allongé, et son dernier segment abdominal, de forme coni- que, présente de chaque côté, sur son bord postérieur, deux petites dentelures. La seconde, décrite en peu de mots et iigurée par M. Westwood (2), est de forme plus courte que la précédente, et son dernier segment est armé de deux épines divergentes et recom?béesen haut; en dessous il est muni de deux saillies charnues et rétractiles. On la trouve non- seulement dans les substances farineuses, mais fréquemment dans l'intérieur des insectes conservés dans les collections mal soignées. La larve de la PJitora crenaia a été, au contraire, parfaitement dé- crite par M. Ed. Perris (3) qui l'a trouvée dans les souches et les troncs des vieux pins en décomposition. Elle est très-allongée, grêle, cylindrique, sans stemmates, et s'éloigne notablement des précé- dentes par la forme de son segment anal qui est plus grand que les autres, déclive et creusé supérieurement en forme de cuiller; de la base de la déclivité naissent deux crochets cornés qui, à la différence do ceux des autres larves de la famille, sont recourbés en bas et ne dé- passent pas le milieu du segment. Sous ce dernier il n'existe qu'un seul mamelon rétractile, très-petit et parfois invisible. Cette larve creuse dans l'aubier des galeries étroites dirigées en tous sens, au fond des- quelles, sa croissance terminée , elle se change en nymphe dans une cellule. Le cours de son développement s'accomplit dans l'espace d'une année. Sauf un seul (Anepsius), qui est propre à la Californie, les genres qui suivent sont représenté^ en Europe ; mais deux d'entre eux (Gna- THOCERus, Tribolium) y ont été sans aucun doute importés et sont d'origine exotique. L Yeux divisés en partie. a Toutes les jambes grêles, linéaires et inermes. Joues dilatées et foliacées : Gnaihocerus. — non — , amincies : Tribolium. a a Jambes antér. un peu triangulaires et denticulées : Anepsius. U. Yeux entiers : Phiora. (1) Après en avoir d'abord parlé en peu de mots dans le Bull. d. Mosc. 1845, I, p. 80, M. De Motschoulsky l'a décrite plus en détail dans ses Etud. eutom. Ann. m, p. 67. (2) An hitrod. etc. I, p. 319, f. 39, no 2. (3) Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 351, pi. 8, f. 421-429. Coléoptères. Tome V. 21 322 lÉNÉBRIONIDES. GNATHOCERUS. Thunberg, Act. Holmiens. 1814, p. 47 (1). Mâles : Menton faiblement élargi et tronqué en avant. — Dernier article des palpes labiaux subcylindrique, celui des maxillaires en fer de hache un peu allongé et obliquement tronqué. — Mandibules munies d'une corne plus ou moins longue, recourbée en haut, simple et crochue au bout. — Tête convexe et parfois [cornutxis) bituberculée sur le vertex, concave sur le front; ses joues foliacées, très-saillantes et redressées; épistome un peu rétréci et formant une saillie arrctndie en avant. — Yeux presque divisés par les joues, beaucoup plus gros en dessous qu'en dessus. — Antennes un peu plus courtes que le prothorax, à articles 3 plus long que les suivants, 4-8 obconiques, très- courts, 9-H un peu élargis, triangulaires, déprimés et subperfoliés, W suhorbiculaire. — Pro thorax en carré transversal, un peu rétréci en arrière, tronqué à sa base, à peine échancré en avant. — Ecusson curviligne. — Elytres de la largeur du prothorax, plus ou moins al- longées et subparallèles; leur repli épipleural incomplet en arrière. — Pattesmédiocres; cuisses assezrobustes et comprimées; jambeslinéaires; tarses grêles , finement villeux en dessous ; leur dernier article au moins aussilong que les précédents réunis. — Mésosternum étroit, déclive, cana- liculé. — Saillie prosternale étroite, un peusaillanteetabaissée en arrière. Femelles ; Mandibules cachées sous l'épistome. — Celui-ci légère- ment foliacé sur les côtés, largement arrondi en avant. Je restitue à ce genre, avec Erichson {■>], le nom que Thunberg lui a imposé , il y a longtemps , et que les entomologistes ont perdu de vue. 11 a pour type un petit insecte (3) de coulear ferrugineuse^ finement strié et ponctué sur les élytres, qu'on rencontre ordinairement dans les magasins de céréales, et qui paraît répandu à peu près partout dans l'ancien et le nouveau continent, ce qui jette quelque incertitude sur sa patrie réelle. Les autres espèces, en petit nombre, qui existent dans les collections, sont disséminées au loin sur le globe (4). (1) Syn. Cerandru (Dej.), Lucas, Explor. d. l'Alger.; Eutom.p. 245. — Tro- GosiTA, Fdb. Entom. Syst.; Suppléa, p. 51 et Syst. El. I, p. 155. — Phaleria Latr. — Uloma Curtis, Steph. (2) Archiv, 1847, 1, p. 119. (3) Trog. cornuta Fab. loc. cit. (Gnath. ruber, Thunb. loc. cit. pi. 4 A F. 1 ; Var. Ul. lœviuscula Steph.) ; figurée par Solicr iu Gay_, Hist. cl. Cliile; Col. pi. 20, f . 7 a-f. (4) Une seule est décrite, la Trogosita maxillosn Fab. Syst. El. I, p. 155; figurée dans Palis.-Beauv. Ins. d'Afr. et d'Amer, pi. 32, f. 4, sous le nom de Trog. maxillaris. Les mandibules du mâle sont beaucoup plus grêles que chez ULOMIDES. 323 Malgré leur petite taille, ces insectes sont remarquables par la forme des mandibules chez les mâles, qui reproduit celle qu'on a vue plus haut chez quelques Peneta. TRIBODIUM. Uag-Leay, Annid. Javan. p. 47 (I). Menton plan, subquadrangulaire. — Dernier article des palpes la- biaux subovoïde, celui des maxillaires ovalaire, déprimé et obtus au bout. — Labre très-court. — Tète légèrement convexe en arrière; épis- tome saillant, trapéziforme, aminci sur les côtés et un peu échancré en avant. — Yeux grands, subtransversaux, à moitié entamés par les joues; leur partie inférieure sensiblement plus grosse que la su- périeure. — Antennes à peine plus longues que la tête, à articles 2-8 égaux, très-serrés, 9-H formant une petite massue. — Prothorax en carré transversal, très-légèrement arrondi et finement rebordé sur les côtés. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres de la largeur du prothorax, allongées, parallèles; leur repli épipleural entier, mais ex- cessivement étroit dans sa partie postérieure. — Le surplus comme chez les Gnathocerus. Il n'y a jusqu'ici que deux espèces de ce genre qui soient dé- crites (2), mais les collections renferment un certain nombre de petits insectes inédits, qui en sont très-voisins, et qui pourront entrer dans le genre, en modifiant légèrement sa formule. L'espèce typique {ferrugineus) est d'un jaune ferrugineux peu bril- lant, presque lisse sur la tête et le prothorax, et présente sur les ely- tres un grand nombre de stries fines et superficielles, dont les inter- valles sont pour la plupart un peu saillants. Elle est probablement originaire des Indes orientales, et parait être aujourd'hui répandue la cornula. Elle, est de l'Amérique du Sud et des Antilles; les exemplaires que j'ai vus venaient de la Colombie. Dejean (Cat. éd. 3^ p. 222), outre cette espèce et la cornuta, en mentijOnne trois autres, dont la vicina et la testacea sont sous mes yeux. Elles n'appartien- nent pas au genre actuel et me paraissent devoir chacune en former un, voi- sin des Triboudm. (1) Syn. Stene, Steph.lU. of Brit. Entom.V, p. 9.— Margus, Dej. Cat. éd. 2, p. 200; L. Redtenb. Faun. austr.; Die Kœf. p. 593. — Tenebrio Fab., Oliv., Sturm, Touss.-Charp., etc.— Dermestes Fab., Ilerbst. — Ips Fab. — Lyctus Fab. — Trogosita Fab. — Colïdium Herbst. (2) Ten. ferrugineus, Fab. Spec. Ins. I, p. 324 (Col. castaneum Herbst); pour le surplus de la synonymie, qui est très-étendue, voyez Mulsant, Col. A. France; Latig. p. 2i5. — Ten, maclens, Touss.-Charpent. Horœ entom. p. 218 (Margus obscurus, W. Redtenb. Quaîd. Gen. et Spec. Archid. Austr. p. 17) ; Europe or. 324 TÉNÉBRIONIDES. dans toutes les régions du globe. On la trouve ordinairement dans la farine, le son, le riz, etc., et elle attaque môme les collections d'in- sectes. Les entomologistes ont, pendant longtemps, méconnu ce genre de M. Mac-Leay, par suite d'une erreur qu'avait commise ce savant, en lui attribuant cinq articles à tous les tarses (•). ANEPSIUS. J. L. Le Conte, Ann. ofthe Lyc. of New-York, V, p. 147. Genre très-voisin des Tribolii'îi et n'en différant que par les parti- cularités suivantes : Epistome un peu plus saillant, du reste de même forme, largement et faiblement écliancré. — Yeux un peu engagés dans le protliorax, médiocres, subarrondis et à moitié divisés par les joues; leur portion supérieure petite et un peu allongée longitudinal ement. — Antennes de la longueur des deux tiers du prothorax, à articles 3 un peu plus long que les suivants, 4-8 subcylindriques, subégaux, 9-11 formant une petite massue déprimée, peu distincte. — Jambes antérieures légère- ment triangulaires, finement d'enticulées sur leur tranche externe. — Corps allongé, subcylindrique. M. J. L. Le Conte a mis ce genre parmi les Opatrides, mais les rap- ports intimes qu'il a avec le précédent ne permettent pas le doute sur la place qu'il doit occuper. 11 ne comprend qu'une espèce {delicatuhis) découverte en Californie par ce savant entomologiste, d'un tiers plus grande que le Tribolium ferrugineum, d'un jaune ferrugineux comme lui, et dont les élytres ont une sculpture analogue. Elles présentent, en effet, un très-grand nombre de rangées de petits points enfoncés, la plupart allongés ; la tête et le prothorax sont en outre criblés de points encore plus petits et presque contigus. PHTORA. (Dej.) Muls. Col. d. France; Latig. p. 228. Menton en trapèze renversé. — Dernier article des palpes labiaux ovoïde, celui des maxillaires subovale, déprimé et un peu tronqué au bout. — Labre distinct. — Tête très-courte, un peu convexe, engagée dans le pro thorax jusqu'aux yeux; epistome largement arrondi en avant, presque au niveau de l'insertion des antennes. — Yeux mé- diocres, en partie cachés parle prothorax, ovalaires et presque entiers. (1) Voyez à ce sujet une note de M. Guériu-Méneville dans les Ann. d. 1. Soc. entom. 1845, Bullet. p. CXVIf. ULOMIDES. 323 — Antennes un peu plus longues que la tête, à articles 2-8 très-courts, s'élargissant peu à peu, 9-11 formant une assez grosse massue dé- primée. — Prothorax transversal^ subrectiligne et assez fortement re- bordé sur les côtés, non échancré en avant, presque arrondi en arc à sa base. — Ecusson très-petit, arrondi en arrière. — Elytres médio- crement allongées, parallèles, aussi larges que le protliorax et échan- crées en arc à leur base ; leur repli épipleural entier. — Pattes courtes ; cuisses assez robustes, comprimées; jambes antérieures légèrement triangulaires, très-flneraent denticulécs en dehors, les autres linéaires; tarses courts, le l*^"^ article des postérieurs à peine plus long que le 2®. — Mésosternum déclive, sillonné en arrière. — Saillie prosternale dépassant un peu les hanches antérieures. — Corps médiocrement al- longé, subcylindrique et un peu déprimé. L'unique espèce [crenata) du genre est petite, d'un brun marron assez brillant, criblée de petits points enfoncés, très-serrés sur la tète et le prothorax, avec les élytres assez fortement striées et ponctuées. Elle habite le raidi de la France et plus particuhèrement les régions voisines des Pyrénées. Le genre s'éloigne assez fortement des précédents par la forme de son épistome et l'intégrité de ses yeux, mais les groupes secondaires sont déjà si nombreux que je n'ai pas cru devoir en créer un pour lui seul, d'autant plus que par la structure de ses antennes et ses autres caractères il appartient manifestement à celui-ci. Groupe lïl. Alégoriides. Trochantins intermédiaires nuls. — Yeux découverts, transversaux, peu prolongés sur le front, sinués su avant. — Antennes perfoliées, grossissant peu à peu. — Tète normale. — Jambes légèrement triangu- laires; les quatre antérieures finement denticulées; tarses déprimés; leur pénultième article subbilobé. — Lobe interne des mâchoires inerme. — Corps très-déprimé. Ce groupe, composé du seul genre ALEGoniA,de M. De Castelnau, ne difière essentiellement des Ulomides vraies qui suivent que par la structure des tarses. ALEGORIA. De Casteln. Hist. nui. d. Col II, p. 221 (1). Menton plan, transversalement cordiforme, sinué en avant. — lan- guette échancrée. — Dernier article des palpes labiaux subovalaire et tronqué; celui des maxillaires fortement sécuriforme. — Labre en (1) Syn. Hylonoma, Dej. Cat. M. 3, p. 221. 326 TÉNÉBRIONIDES. carré transversal. — Tête courte, engagée jusqu'aux yeux dans le pro- thorax et munie d'un col en arrière ; épistome séparé du front par lui fin sillon flexueux, presque subitement rétréci et fortement échancré en arc de cercle. — Yeux médiocres, étroits, munis d'une assez large orbite on arrière. — Antennes courtes, robustes, à articles 3 un peu plus long que les suivants, 4-6 très-courts, 7-10 graduellement trans- versaux, perfoliés, 11 beaucoup plus grand que 10, arrondi au bout. — Prothorax transversal, plan, rétréci en arrière, tronqué à sa base, à peine échancré en avant; ses quatre angles obtus. — Ecusson cur- viligne. — Elytres un peu plus larges que la base du prothorax, al- longées, subparallèles, déprimées; leurs épipleures incomplètes en arrière. — Pattes courtes; cuisses comprimées, les antérieures très- robustes, les postérieures allongées, un peu arquées; les quatre jambes antérieures triangulaires, arquées, finement denticulées en dehors; tarses revêtus en dessous d'une brosse de poils dense, leur dernier article médiocre; crochets fortement arqués. — Saillie inter- coxale de l'abdomen assez large, ogivale et arrondie en avant. — Mé- sosternum subvertical, en forme de Y. — Saillie prosternale non sail- lante en arrière. L'espèce typique (i) est de moyenne taille, d'un noir assez brillant, lissé sur le protliorax, finement striée sur les élytres, avec une courte strie scutellaire. Je ne trouve aucune difl'érence sexuelle entre les nombreux exemplaires que j'ai sous les yeux. Cet insecte est répandu en Colombie, à Cayenne et dans le nord du Brésil. Je connais une se- conde espèce du genre, originaire du Brésil méridional, plus petite que la précédente et dont le prothorax est presque en carré régulier. ' Groupe IV. Ulomides vraies. Trochantins intermédiaires nuls. — Yeux découverts, transversaux, souvent prolongés sur le front. — Antennes grossissant peu à peu. — Tête normale chez la plupart. — Jambes de forme variable; tarses normaux. — Lobe interne des mâchoires muni d'un crochet corné, plus rarement i norme. Ce groupe contient la majeure partie des espèces de la tribu. A l'exception des Hypophlœus qui sont très-grêles et presque cylindri- ques, ce sont des insectes plus ou moins larges, en général déprimés, de forme exactement parallèle^ ou plus ou moins ovales. Comme par- tout ailleurs dans la famille, quelques déviations du type général s'observent çà et là parmi eux, mais rarement. Ainsi, l'épistome s'al- longe \m peu chez les Htpopulœus et devient trapéziforme chez les Ulosonia. Quelques-unes de ces dernières ont des antennes qui ont (1) A. dxlotata, Castelu. loc. cit. [Hyl. sinuaiocoîlis Dej.). ULOMIDES. 327 complètement cessé d'être perfoliées. Les élytres, chez la plupart des Hypophlœus^ laissent le pygidlum à découvert. Enfm^ le métasternum se raccourcit chez les Oligocara. A part ces exceptions, le groupe est très-homogène. On a de bonnes descriptions des larves de trois de ses genres, qui sont dans l'ordre systématique les suivants : Celle de VUloma Perroudii, découverte par M. Ed. Perris (i) dans la vermoulure de vieilles souches de pins, est linéaire, cylindrique, re- vêtue de téguments cornés et de couleur rousse, avec deux traits fer- rugineux transversaux sur chacun des segments thoraciques et abdo- minaux. Les deux derniers segments de la première de ces régions, et les huit premiers de la seconde, sont assez fortement ponctués dans leur milieu. De chaque côté de la tète se trouvent trois ocelles à peine visibles. Le prothorax est notablement plus long que le mésothorax et le métathorax qui sont, en même temps, plus courts que les segments de l'abdomen. Le dernier de ceux-ci est elUptique et terminé par une très-petite pointe obtuse. Son mamelon anal est très-réduit, rétractilc et ordinairement caché par le bord postérieur du huitième segment. La larve de YAIphitobius mauritanicus, d'après la description et la figure qu'en a données M. H- Lucas (:), est un peu moins étroite que la précédente, d'un roux uniforme, finement et irrégulièrement ridée en dessus, avec un lin sillon médian qui, de la iête, s'étend jusop'à l'antépénLdtième segment de l'abdomen inclusivement. Le dernier est court, triangulaire, redressé et très-aigu à son extrémité et garni sur les côtés d'épines très-courtes, mélangées de soies roussàtres, très- longues. Le mamelon anal est très-saillant et porte deux appendices charnus, rétrac tiles et très-mobiles. La tête ne présente que deux ocelles de chaque côté. Cette larve vit de substances farineuses comme celles du Tmebrio moHtor, en compagnie de laquelle on la trouve parfois, et se métamorphose sans prendre aucunes précautions préa- lables. Les habitudes des Hypophlœus, sous leur première forme, sont très- différentes de celles qui précèdent, ainsi que l'a fait connaître M. Ed. Perris. Leurs larves, dont ce savant observateur a décrit deux es- pèces (3), sont carnassières et dévorent celles de plusieurs espèces do (1) Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 374, pi. 8, f. 413 et 420. M. Ed. Perris dit avoir trouvé dans les mêmes conditions la larve de VU. culinaris. (2) Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 77, pi. 4^ III, f. 1 a-f. Antérieurement (ibid. 1848, Bullet. p. Xll!) M. Lucas en avait déjà dit quelques mots en la dé- signant sous le nom d'Heterophaga opatroides. — Plusieurs années auparavant (1839), M. Westwood (An Introd. etc. I, p. 315, f. 38, no20) l'avait figurée sous le nom d' Alphilobiiis fafji, mais sans la décrire. (3) //. -ferruginens , linenris, Ed. Perris, Ann, d. 1. Soc. entom. 1857, p. 354, pi. 8, f. 430-443. — La larve de VH. bicolor avait été déjà figurée par M. West- wood loc. cit. p. 315, f. 38, no6. 328 TÉNÉBRIONIDES. ToMicus dans les galeries desquelles elles \ivent. Les caractères es- sentiels qui les distinguent des précédentes, sont : le corps plus hérissé de poils, la présence de quatre ocelles de chaque côté de la tète, la forme du dernier segment abdominal qui est presque demi-circulaire et complètement inerme, enfin, la structure de son m.amelon anal qui est trilobé. Toutes deux se changent en nymphe dans \ine cellule qp.'elles pratiquent au milieu des détritus des galeries oii elles ont opéré leur croissance. Comme toutes celles de la famille^ les nymphes de ces trois genres sont munies^ sur leurs bords latéraux, d'appendices de formes variées. Les Ulomides vraies sont répandues sur tout le globe, et dans le nombre il en est plusieurs qui sont devenues cosmopolites. L Mcntou variable, mais jamais trapéziforme ni carré. a Métasternum court : OUgocara. a a — de longueur Hormale. 6 JatûlDcs inermes. Saillie prosternale pénétrant dans le mésosternum : Erelus. — ne pénétrant pas — Anliviachus. bb Jambes denticulées en deliors : Uloma. II. Menton trapéziforme ou carré. c Jambes antérieures denticulées. n4« art. des palpes mas. sécuriforme : Alphitohius. — non — Cataphronetis . ce Jambes antérieures inermes. d Corjis large; élytres recouvrant le pygidium. — parallèle, très-déprimé : Vlosonia. — ovalaire, foliacé latéralement : PeUoides. dd Corps très-gréle, subcylindrique; élytres laissant presque toujours le pygidium à découvert : Hypophlœus . Genres incertse sedis : Phanerops, Cryptops, Baiulius. OLIGOCARA. SoLiER in Baudi e TRuani, Stiidi enlom. p. 224. Mule : Menton transversalement ovale, rétréci à sa base, bifovéolé sur sa face externe. — Languette largement et fortement échancrée en arc de cercle. — Lobe interne des mâchoires muni d'un crochet corné. — Dernier article des palpes labiaux gros et cupuliforme, celui des maxillaires sécuriforme et arqué. — Labre saillant, transversal, entier. — Tète courte, munie d'un col en arrière; épistome très-court, large- ment tronqué. — Yeux m.édiocres, graduellement rétrécis inférieure- ULOMIDES. 329 ment, peu prolougés sur le front. — Antennes assez courtes, à articles 3 un peu allongé, 4-5 cupuliformes, 6-7 plus courts, 8-10 trans- versaux. — Protliovax presque aussi long que large, un peu rétréci en arrière, bisinué à sa base, à peine échancrc eu avant, rebordé sur les côtés seulement. — Écusson en triangle curviligne. — Elytres oblongo-ovales, échancrées en demi-cercle, et aussi larges que le pro- thorax à leur base; leur repli épipleural entier. — Cuisses robustes, comprimées, les antérieures un peu arquées; jambes de la même paire assez étroites, arrondies en dehors, tranchantes au côté interne, échancrées à leur base en dedans, prolongées à leur extrémité in- terne en une saillie tronquée au bout; les autres triangulaires, un peu âpres en dehors; tarses à peine cihés en dessous, le 1" article des postérieurs allongé. — Saillie intercoxale en triangle allongé; le der- nier segment abdominal tronqué et bisinué au bout. — Métasternum très-court. — Mésosternum fortement concave. — SailUo prostcrnale plane, recourbée en arrière. — Corps aptère. Femelle : Menton non fovéolé en dehors. — Dernier article des palpes labiaux plus long et un peu comprimé. — Métasternum sensiblement moins court. — Jambes antérieures moins échancrées à leur base. Solier s'est singulièrement mépris sur les analogies de ce genre. Après ravoir d'abord placé dans sa tribu des Blapsites, il en a fait plus tard (i) le type d'un groupe à part, qu'il a nommé Oligocaroïdes, en lui tissociant les Heliofugus (ses Euschatia). Son menton, sa tête, ses antennes et surtout l'absence des trochantins intermédiaires prou- vent qu'il appartient aux Ulomides ('-), parmi lesquelles il est fort tranché, par suite de la brièveté du métasternum. Il est très-remar- quable que cette partie du corps ne soit pas de la même longueur dans les deux sexes ; c'est le seul cas de ce genre qui existe, à ma con- naissance, parmi les Ténébrionides. Quant à l'absence des ailes, qui a entraîné la soudure des élytres, elle n'a qu'une faible importance. L'O. nitida (3), type et unicfue espèce du genre, est un assez grand insecte du Chih, ayant le faciès des Uloma, d'un noir brillant et lisse, avec les élytres finem.ent striées. (1) In Gay, Hist. d. Cliile; Zool. V, p. 225. (2) Par suite de la brièveté du métasternum, le genre a aussi la plus intime analogie avec les Gœlométopides et en particulier avec le genre Centronopus. Mais l'absence des trocbantins intermédiaires, réunie à la structure de ses an- tennes, ne permet pas de le comprendre dans ce groupe. (3) Solier in Baudi et Truqui, !oc. cit. p. 227, pi. 10, f. 1 ; et in Gay, toc. cit. p. 226, pi. 20, f. 2. 330 TÉNÉBRIONIDES. ERELUS. Mdls. et Ret in Muls. Opusc. entom. fasc. 2, p. 185. Menton cordiforme, plan. — Dernier article des palpes maxillaires sécuriforrae. — Labre transversal. — Tête transversale, enfoncée dans ie prothorax jusqu'aux yeux; épistome tronqué en avant. — Yeux la- téraux, un peu entamés par les joues. — Antennes plus courtes que le prothorax, grossissant peu à peu, à articles 3 globuleux, 4-10 trans- versaux, rétrécis en arrière, 1 1 arrondi au bout. — Prothorax trans- versal, un peu rétréci en arrière, échancré en avant, bisinué à sa base, avec les angles de celle-ci saillants et reçus dans des fossettes de la base des élytres. — Celles-ci allongées, parallèles, puis rétrécies dans leur tiers postérieur; leur reph épipleural entier. — Pattes médiocres; cuisses comprimées ; jambes antérieures graduellement élargies ; tarses subfiliformes; le dernier article des antérieurs presque aussi long que les précédents réunis. — Prosternum saillant en arrière et reçu dans une fossette du mésosternum. — Corps allongé, peu con- vexe. MM. Mulsant et Rey, à qui j'emprunte- ces caractères, se sont tus sur les analogies de ce genre qu'ils indiquent simplement comme appartenant aux Taxicornes. Il me paraît ne pas pouvoir être placé ail- leurs que dans le groupe actuel (i). L'unique espèce [sulcipcnîiis) qui le compose est de taille moyenne, d'un noir brillant et sillonnée sur les élylres, avec les intervalles entre les sillons tranchants en arrière. ANTIMACHUS. GisTL, Isis, 1829, p. 1055 (2). Mâles: Menton plan, lunule, transversal. — Languette concave, largement échancrée ou sinuée en avant. — Dernier article des palpes labiaux médiocrement sécuriforme, celui des maxillaires en triangle subéquilatéral. — Labre transversal, arrondi aux angles antérieurs. — Tète munie d'un col en arrière , anguleuse et impressionnée au niveau des antennes; épistome court, graduellement rétréci et large- ment échancré en avant ; front armé d'une corne redressée, évasée et bifurquée au bout. — Yeux transversaux, plus grands en dessus (1) Dans le Catalogue des Coléoptères d'Europe, publié en 1856, par la So- ciété cntomologique de Stettin, le son! ouvrage oià il en soit fait mention, le genre est classé entre les Ammobius et les Phalekia, ce qui n'est certainement pas sa [)lace. (2) Syn. Ceratohs, Perly, Del. anim. art. Brasil. p. 57. — UtoMADej., Cas- telû. — Phaleru Latr., Daim. ULOMIDES. 331 qu'en dessous, munis d'une assez large orbite postérieure. — Antennes plus courtes que le prothorax, robustes, grossissant peu à peu, sub- perfoliées, à articles 3 à peine ou pas plus long que le suivant, 4-5 obconiques, 6-10 transversaux, souvent un peu saillants en dedans, H plus grand que 10, arrondi au bout. — Prothorax transversal, sub- quadrangulaire, faiblement sinué à sa base , muni en avant d'une grande et profonde excavation, avec ses angles antérieurs plus ou moins saillants et coniques. — Elytres assez convexes, allongées, sub- parallèles; leurs épipleures complètes. — Pattes médiocres, robustes; cuisses assez larges; jambes comprimées, inermes en dehors, les an- térieures plus courtes et plus larges que les autres, subdifformes et variables selon les espèces; les autres en triangle très-allongé; tarses plus ou moins villeux en dessous, leur dernier article très-grand. — Mésosternum fortement déclive, un peu concave. — Saillie prosternale dépassant un peu les hanches antérieures. — Corps allongé, subpa- rallèle. Femelles : Tète inerme. — Prothorax sans excavation (i); son bord antérieur largement échancré en arc de cercle. — Jambes antérieures un peu plus larges que les autres, excavées sur leur face interne dans leur moitié terminale; tarses en général moins velus en dessous. Ces insectes sont généralement réunis aux Uloma dans les collec- tions, à l'exemple de Dejean dans son Catalogue. Ils m'en paraissent très-sufflsamment distincts par leurs jambes complètement inermes en dehors, et la nature de leur principale différence sexuelle, c'est-à-dire la présence d'une corne sur la tête des mâles (2). Les plus grandes Uloma arrivent à peine à la taille de leurs plus petites espèces. Ces dernières sont toutes d'un noir assez brillant, finement ponctuées sur le prothorax, avec leurs élytres fortement striées et ponctuées. Le genre est propre à l'Amérique, et répandu depuis le Mexique jusque dans le Brésil méridional. Des neuf espèces qui existent, à ma connaissance dans les collections, trois seulement sont décrites en ce moment (3). (1) Une seule espèce {mexicana Dcj.), inédite, fait exception à cet égard; son prothomx présente une dépression pareille à celle qui existe chez les mâles de la plupart des Ulojia. (2) Cette corne est sujette, quoique rarement, à se réduire. J'ai sous les yeux un exemplaire de la coriucea Dej, où elle a perdu sa partie hifurquée et ne forme plus qu'une petite tige simple. (3) A. furciferj Gistl, loc. cit. avec une fig. du mâle; Brésil. — Cer. niger- rivia, Perty, loc. cit. p. 58, pi. 12, f. 8, cf (Ul. monoceros Dej.); Brésil et Cayenne. — Phal. furcifera, Daim. Acta Ilolmieus. 1821, II, p. 381 et Anal, cntom. p. 58, pi. 4, f. 1 (f (U. Petitii? J)ei.) ; Brésil. — Rapportez en outre ici les Ul. Roudenii, excavata, aterrima, melanaria, mexicana de Dejean, Cat. éd. 3, p. 221. La coriacea citée plus liaut avait été ainsi nommée par lui dans sa collection depuis la publication de son Catalogue. 332 TÉNÉBRIONIDES. ULOMA. (Megeri-e) L. Redtenb. Fnun. austr.; Die Kœf. p. 593 (1). Menton do forme variable ('). — Languette éohancrée en avant. — Dernier article des palpes labiaux plus ou moins triangulaire , rare- ment [cuH7iaris) ovoïde; celui des maxillaires sccuriforme. — Lobes des mâchoires munis chacun d'un crochet corné [culinaris). — Labre court, entier, avec ses angles arrondis. — Têt^ des Antimachus, avec le front inerme et l'épistome largement tronqué ou sinué en avant. — Yeux étroits, transversaux, non diktés en dessus. — Antennes courtes, robustes, grossissant peu à peu et déprimées, à articles 3 un peu plus long que 4 ; les 6, 7 ou 8 derniers plus ou moins transversaux, perfo- liés, le 11'' arrondi au bout. — Prothorax transversal, rectangulaire ou un peu arrondi sur les côtés, médiocrement convexe , à peine bi- sinué à sa base et échancré en avant. — Elytres oblongues et paral- lèles, rarement ovales, aussi larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, sillonnées; leurs épipleures incomplètes en arrière. — Pattes courtes; cuisses robustes, comprimées; jambes antérieures et souvent les intermédiaires triangulaires, arquées, arrondies et forte- ment pluridentées en dehors; tarses médiocrement villeux en dessous ; le \^^ article des quatre postérieurs plus ou moins allongé. — Saillie intercoxale de l'ahdomen assez étroite, triangulaire. — Mésosternum fortement déclive, en forme de V. — Saillie prosternale recourbée en arrière des hanches antérieures. — Corps glabre. Les mâles se distinguent généralement des femelles par la présence, à la partie antérieure de leur pro thorax, d'une dépression plus ou moins profonde, et en ce que leurs quatre premières jambes sont plus larges; quelquefois (par ex. imioressicoUis), les antérieures sont échancrées à leur base et tomenteuses à leur extrémité en dedans. Parfois (par ex. cuJinaris) leur menton est muni d'une brosse de poils. Ces insectes sont les plus grands des Ulomides après les Antimachus. Tous sont d'un noir ou d'un ferrugineux brillant, et plus ou moins fortement sillonnés sur lesélytres; ces stries sont ponctuées, et la scu- tellaire est en général très-distincte. (1) Syn. Uleda, Casteln. Hist. nat. il. Col. II, p. 220. — Melasia, Perroud et Mulsant, in Mnls. Opusc. entom. fasc. VII, p. IGl. — Tenebrio Linné, Fab., Panzcr, etc. — Phaleria Latr., Gyllenli., Patis.-Beauv. — Ceuatupis Thomson. (2) Chez la adinaris, type du genre, il est en ovale allongé avec ses bords latéraux amincis et comme foliacés; cette forme est très-rare et je n'en connais pas un second exemple. Dans les autres espèces il est transversalement ovale (par ex. im.pi'essicollis) , lunule (par ex. diaperoides) ou cordiforme (parex. orien- falis), avec des passages intermédiaires qui ôtonl à ces modifications leur va- leur. Celles du dernier article des palpes labiaux ne paraissent pas avoir plus d'importance. tLOMIDES. 833 L'espèce brésilienne (diaperoides) dont M. De Castelnau a fait une section à part sous le nom (I'Uleda, ne diffère des autres que par sa forme im peu plus convexe ("). MM. Perroud et Mulsant en ont établi, sous le nom de Melasia, uq autre qui ne me paraît pas plus admissible. Ses caractères ditféren- tiels seraient : le corps moins allongé ; les articles 6-10 des antennes non cupuUformes ni coupés en ligne droite antérieurement ,• et sur- tout le menton transversalement ovale (c'est sa forme normale chez les espèces exotiques). Des caractères de cette nature obligeraient de diviser le genre en ime dixaine d'autres. Celui-ci ne contient c[ue deux petites espèces, l'une de Sicile, l'autre du Sénégal (î). Les Uloma paraissent répandues sur tout le globe, mais on n'a en- core décrit que le tiers au plus de celles qui existent dans les collec- tions [i). ALPHITOBIUS. Stepu. m. of Brit. Entom. V, p. 11 (4). Menton en trapèze renversé. — Languette presque entière. — Der- nier article des palpes labiaux ovalaire, déprimé et tronqué au bout ; (1) M. De Castelnau a établi dans le genre une autre section qu'il nomme Adelonia et qui a pour type une espèce de Cayenne {filifurmis) qui m'est in- connue. Cette section est carajjtériséo par ces seuls mots : « corps long, linéaire. » Il est probable qu'elle doit former un genre distinct. (2) M. gagatina, de Sicile; tarsalis, du Sénégal; Perr. et Muls. loc. cit. (3) Esp. européennes : Ten. culinaris Linn., Fab., Oliv., etc. [Ten. ferru- gineus, Panznr, Faun. Ins. Germ. IX, 2 cf , 1 Ç ; Yar. ? Ul. cucuUatum Mé- nélr. Cat. rais. p. 204); de toute l'Europe et de l'Amer, du Nord. — U.picea, Kiister, Die Kjef. Europ. IV, 6; Daîmatie. — Psrroudi, Mids. et Gnilleb. Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, II, p. 421; France raér., Suisse. — Esp. aM- caines : Phal. ovarensis, Palis. -Beauv. Ins. d'Afr. et d'Amer, p. 144, pi. 30fe, f. 8. — Cernt.foveicoUis, lœskoUis, J. Thoms. Archiv. entom. 11, p. 88, Gabon — Esp. des Indes or. : U. orientalis, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 120; Java. — Fahrœi, Wesiringii, Mannerh. Bull Mosc. 1844, p. 850 et 857; Java. — Esp. de la Nouvelle-Zélande : U. lœvicosfa, Blanch. Voy. au pôle Sud; Entom. p. 165, Col. pi. 11, f. 6. — Esp. de la Polynésie: U. insularis, Guérin-Ménev. Revue Zool. 1841, p. 190; île Yavao. — cavicoîlis, encaiista, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 447; la seconde est figurée, sous le nom d'insularis, dans le Voy. au pôle Sud, loc. cit. pi. 11, f. 4^^, 5 9 ; île Vavao. — Esp. de l'Amer, du Nord : U. ferruginea, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 188. — impressa, Melshcim. Proceed. of the Acad. of Pliilad. 111, p. 164. — margi- nuta, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New -York, Y, p. 149; Californie. — Esp. de Cayenne et du Brésil : Ten. retusus, Fab. Syst. El. I, p. 149. — U. itn- preisicolHs, major, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 120. (i) Syn. Heterophaga, Dej. Cat. éd. 3^ p. 220; L. Redteub. Faun. aiistr. ; Die Ksf. p. 594. — Tenebrio Fab., Panz., Herbst, etc. — Helops Oliv. — Phaleria Latr. 334 TÉNKBRIONIDES. celui des maxillaires fortement s6curiforme(i). — Labre peu saillant, arrondi en avant. — Tête engagée jusqu'aux yeux exclusivement dans le prothorax; épistome court, séparé du iront par un fin sillon flexueux, arrondi sur les côtés, sinué {diaperinns) ou tronqué (c/iryso- mcHiiiis) en avant. — Yeux transversaux, entamés par les joues, beau- coup plus gros en dessous qu'en dessus. — Antennes courtes, médio- crement robustes, grossissant peu à peu, à 3^ article à peine plus long que les suivants, ceux-ci très-courts et serrés; les quatre ou cinq avant-derniers transversaux, perfoliés, dl plus gros que 10, arrondi. — Prothorax transversal, légèrement arrondi dans son milieu sur les côtés, assez fortement bisinué à sa base, avec son lobe médian arrondi et ses angles aigus, échancré en avant. — Ecusson curviligne. — Ely- tres aussi larges que le prothorax, oblongo-ovales; leur repli épi- pleural entier. — Pattes courtes; cuisses robustes, comprimées; jambes triangulaires, les antérieures un peu arquées, munies en de- horsj ainsi que les intermédiaires, de fines dentelures ou de cils spi- niformes; tarses grêles, assez longs, ciliés en dessous; le i^"" article des postérieurs assez allongé, le dernier de tous long. — Saillie inter- coxale do l'abdomen assez étroite, aiguë. — Mésosternum concave, par- fois [diaiierinus) fourchu. — Saillie prosternale dépassant un peu les hanches antérieures. — Ctirps oblongo-ovale, peu convexe. Insectes de la taille des plus petites Uloma, et distincts de ce genre par un ensemble de particularités dont les principales ré;?ident dans leur menton, leurs yeux, leur prothorax autrement faits, leurs jambes moins larges et moins dentées en dehors , et leurs tarses non villeux en dessous. La sculpture de leurs élytres consiste également en stries, mais beaucoup plus fines^ du moins chez les espèces actuellement dé- crites ; les intervalles entre ces sillons sont plans, finement pointillés, et la strie scutellah^e est absente. Les deux sexes sont semblables. Quoique peu nombreux, le genre est dispersé surtout le globe, et ses espèces se trouvent dans des conditions variées. Des trois qui exis- tent ou Europe ('), deux se rencontrent, par exemple, sous les pierres, (1) M. Mulsant (Col. de France; Latigèn. p. 235) indique à tort le dernier des labiaux comme étant grôie, presque cylindrique, et celui des maxillaires comme de cette dernière forme ou on ovale oblong. (2) De ces trois espèces les deux suivantes ne donnent lieu à aucunes diffi- cultés de synonymie : Ten. chrysomelinus, Heibst;, Naturforsch. VIII, p. 17, pi. 118, f. 9; Europe or. — Ten. diaperinus, Panz. Faun. Ins. Germ. XXXVII, 16; (Ten. ovatus, Uiivhst; Ul.opatroides, Dej.; Ul. mauritanica Curtis; Alph. mauritanicus Steph.): Sénégal, Faune méditerranéenne, Europe tempérée. — Celle de la suivante est, au contraire, incertaine et très-confuse. JIM. Mulsant (Col. d. France ; Latig. p. 3oti) et H. Lucas (Aun. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 73) qui l'ont exposée récemment, ne sont pas d'accord entre eux. Le second l'établit de la manière suivante: Ten. mauritanicus, Linaé, Syst. nat. éd. 12, 1, 2, p. 674 {T«n. orisœ Herbst; Hel. piceus Oliv. ; Ten. fagi Panzer; Alph.picipes Steph.; ULOMIDES. 335 SOUS les écorces et dans l'intérieur des maisons, où, comme le Tene- brio moHtor, elles se nourrissent de céréales. L'une d'elles [maurita- nicm ) doit à ce dernier genre de vie , d'avoir été transportée sur toute la surface du globe. 11 est très-probable que l'une et l'autre ont été importées en Europe. CATAPHRONETIS. (Dej.) Lucas, Exflor. d. l'Alger.; Entom. p. 342 (1). Menton presque carré. — Dernier article des palpes labiaux subcy- lindrique, celui des maxillaires déprimé, à peine élargi et oblique- ment tronqué au bout. — Labre peu saillant, arrondi en avant. — Tète très-courte, engagée jusqu'aux yeux, un peu voûtée; épistome à peine distinct du front, arrondi et légèrement tronqué en avant. — Yeux petits, un peu entamés par les joues, aussi gros en dessus qu'en dessous. — xVntonnes courtes, à articles 3 plus long que les suivants, 4-6 très-courts, obconiques, serrés, 7-10 transversaux, graduellement élargis, perfoliés, H plus grand que 10, suborbiculaire. — Prothorax transversal, légèrement rétréci en arrière, tronqué à sa base, à peine échancré en avant. — Ecusson curviligne. — Elylres oblongues, leur repli épipleural entier. — Pattes courtes; jambes antérieures triangu- laires, larges, finement denticulées en debors, les autres étroites; tarses grêles, très-finement villeux en dessous; le i'^"' article des pos- térieurs peu allongé. — SailUe prosternale étroite, recourbée en ar- rière. — Corps oblong, peu convexe. L'espèce typique {i) ressemble complètement, au premier aspect, aux Alphitobius, mais, comme on le voit par cette formule, s'en éloigne par un grand nombre de caractères. Elle est petite, d'un noir-brunâtre assez brillant, finement pointillée, avec de fines stries peu marquées sur les élytres. Cet insecte se trouve dans le midi de la France, en Sicile, en Algérie , et probablement sur tout le littoral do la Méditerranée. 11 vit à terre, caché sous les pierres ou les excréments desséchés. Germar et M. Kiister i'ont pris pour la Phtora crenata de Dejean, Une seconde espèce existe en Algérie (.<). Ul. fagi Curtis; Alph. piceus Mu]s.).—Heter. sukipennis, parallela, J.Tlioms. Archiv. entom. II, p. 87; Gabon. (1) Syn. Phtora, Germar, Faun. 1ns. Europ. XVIII, 4; Kuslur, Die Kœfer Europ. X, 68. (2) C. brunnea Lucas, loc. cit. (P. crena/a Germar, Kiister, loc. cit.). (3) C. LevaiUantn, Lucas, Expier, d. l'Alb'ér. ; Entom. p. 312. C'est à la suite de ces insectes que doivent être placés les deux genres Hete- nocHEiRA et Aniara de Dejeau (Cat. éd. 3, p. 220 et 221) qui peuvent se défi- nir ainsi : Heterocueira. Epistome assez fortement échancré, logeant le labre dans 386 TÉNÉBRIONIDES. ULOSONIA. De Casteln. Hist. nat. d. Col. U, p. 220 (1). Màles : Menton en trapèze renversé, plan ou convexe en dehors. — Languette peu saillante, sinuée. — Dernier article des palpes labiaux légèrement triangulaire^ celui des maxillaires sécuriforme. — Labre caché sous Tépistome. — Tète engagée jusqu'aux yeux excliisivement, plus ou moins concave; épistome assez long, relevé sur ses bords la- téraux, graduellement rétréci et tronqué en avant; deux cornes grêles immédiatement au-dessus des yeux, tantôt redressées, tantôt dirigées en avant ; parfois une troisième plus petite au bord antérieur de l'épis- tome. — Yeux allongés, transversaux, faiblement entamés par les joues. — Antennes un peu plus courtes que le prothorax, grossissant peu à peu, à articles 3 plus long que 4, 4-o ou 4-6 obconiques ou triangulaires, 6-10 ou 7-10 perfoliés, transversaux, un peu en scie, 11 arrondi ou ovalaire (î). — Protliorax transversal, rectangulaire, avec ses côtés antérieurs arrondis, rebordé latéralement, un peu bisi- nué à sa base, assez fortement échancré et parfois bisinué en avant. — Ecusson curviligne. — Elytres de la largeur du prothorax, al- longées, parallèles ; leur repli épipleural entier. — Pattes courtes ; cettff échancrure. — Yeux gros, saillants, transversaux, presque entiers. — Pro- thorax tronqué en arrière. — Jambes antérieures triangulaires, finement den- ticulées en tieliors; tarses de la même paire très-courts, déprimés, spongieux en dessous, leur 4^ article très- court; les autres grêles, le 1" article des posté- rieurs plus long que le dernier. — Les autres caractères et le fades comme chez les Alphitoeius. Il n'y a encore que l'espèce suivante de l'Australie qui soit décrite : Uloma australis, Boisduv. Faun. d. l'Océan. II, p. 258. J'en connais une seconde do Mozambique. Aniara. Epistome tronqué ou arrondi en avant, presque au niveau de l'in- sertion des antennes. — Yeux un peu prolongés sur le front. — Prothorax bi- sinué en arrière. — Jambes peu élargies, inermes; tanses grêles; le l'"' article des postérieurs notablement plus long que le dernier. — Le surplus comme chez les ALPHnocius. Les espèces sont américaines ou de Madagascar. La leule décrite à ma con- naissance est la suivante : À. picea, Meisheira.Proceed. of the Acad. of Philad. m, p. 64 (anthracinn Dej.); Etais-Unis. 11 va de soi que le nom d'AKURA étant déjà employé pour des Cicindélètes, devra être changé. (1) Syn. Hypogena, Dej. Cat. éd. 3, p. 220. — Tenebuio Latr. (2) Ces organes varient presque dans chaque espèce. Parmi celles q»e men- tionne Dejeau il en est une, son Hyp. complannta, chez qui ils sent plus longs que le prothorax, avec leurs articles 4-10 obconiques et égaux. Ce ne sont plus des antennes de Taxicorues, et néanmoins pour tout le reste cet insecte appar- tient au genre actuel. ULOMIDES. 337 cuisses robustes, comprimées ; jambes légèrement triangulaires, iner- mes en dehors; tarses faiblemeu't villeux en dessous; le 1" article des postérieurs allongé. — Mésosternum déclive, concave. — Saillie pro- sternale un peu saillante en arrière. — Corps allongé, assez large, pa- rallèle, très-déprimé. Femelles : Labre un peu saillant. — Tète inerme. Ces insectes sont propres à l'Amérique, oii ils sont répandus depuis le Mexique jusque dans le Brésil méridional. Les plus grands sont de taille moyenne. Tous sont d'un noir-brunâtre assez brillant, avec le prothorax lisse et les élytres plus ou moins fortement striées et ponc- tuées. La strie scutellaire, bien distincte chez les grandes espèces, s'ef- face chez les petites. Deux seulement sont décrites à l'heure qu'il est (i). PELTOIDES. De Casteln. Ann. d. l. Soc. entom. I, p. 401 (2). Genre très-voisin des Ulosonia et présentant les caractères diffé- rentiels qui suivent : Tète inerme dans les deux sexes ; épistome recouvrant également le labre, mais non relevé sur'ses bords latéraux. — Prothorax largement aminci et comme foliacé sur les côtés, paraboliquement arqué sur les côtés et très-rétréci en avant, coupé obliquement de chaque côté de sa base, avec les angles de celle-ci recouvrant les angles huméraux des élytres. — Ces dernières amincies et fohacées latéralement; leur repli épipleural horizontal. — Corps ovale. MM. De Castelnau et Chevrolat, qui ont créé ce genre presque si- multanément, l'ont placé à côté des Platydema; mais il a Beaucoup plus de rapport avec les Ulosonia, ainsi que Dejean l'a très-bien re- connu. Il a pour type une espèce (3) du Sénégal, de taille moyenne, (1) Ten. biimpressus, Latr. in Humb. et Bompl. Obs. d. Zool.II, p. 17, pi. 31, f . 6 çf; Colombie. — U. hololepioides , De Casteln. loc. cit. [Hyp. cornigera'l Dej.); de Cayenne et du Brésil. — La Trogosita. vacca de Fabricius (Syst. El. 1, p. 153) me semble appartenir au genre et pourrait bien être la même fiue la précédente, (2) Syu. OopiESTUs^ Chevrol. in Silberm. Revue entom. I, p. 30; nom pos- térieur de quelques mois à celui imposé au genre par M. De Castelnau. (3) P. senegalensis, Casteln. loc. cit. (0. ovcdis, Chevrol. loc. cit. p. 31, pi. 2). — Dejean (Cat. éd. 3^ p. 220) en mentionne une seconde espèce (capensis) du Cap; elle est très-voisine de la précédente. — Je soupçonne que la Phaleria cistelina de Klug (Ins. v.Madag. p. 92) doit être rapportée ici. — Il existe en outre dans les collections un insecte de la province de Sainte-Catherine, au Brésil, qui ressemble complètement au P. senegalensis et n'en diffère qu'en ce que les angles postérieurs de son prothorax ne sappuient pas sur les élytres. Si le màie a la tête inerme, cet insecte appartient au genre actuel. Coléoptères. Tome V. 22 338 TÉNÉBUIONIDES. d'un brun-noirâtre brillant, finement pointillée sur les élytres qui pré- sentent, en outre, des rangées de petits points enfoncés, peu ap- parents. HYPOPHLOEUS. Fad. in ScHNEiD. N. Mag. d. Entom. p. 24 (1). Menton quadrangulaire, entier. — Languette évasée et tronquée en avant. — Dernier article des palpes labiaux subcylindrique et arqué, celui des maxillaires en triangle allongé. — Labre transversal, ar- rondi en avant. — Tête nn peu renflée en arrière; cpistome plus ou moins saillant, un peu relevé sur ses bords latéraux , graduellement rétréci et tronqué en avant. — Yeux libres, médiocres, transversaux, légèrement lunules. — Antennes beaucoup plus courtes que le pro- tliorax, médiocrement ou très- {ruflpes) robustes, souvent fusiformes, à articles 3 obconique, sensiblement plus long que le suivant, 4 de même forme, court, 5-10 transversaux, perfoliés, 11 orbiculaire ou ovale. — Prothorax au moins aussi long que large ^ souvent très- long, rectangulaire, marginé latéralement, arrondi en arc ou tronqué à sa base. — Ecusson transversal, arrondi en arrière. — Elytres al- longées, subcylindriques, recouvrant presque toujours incomplète- ment le pygidium; leur repli épi pleural très-souvent incomplet en arrière (2). — Pattes courtes; cuisses médiocrement robustes, com- primées ainsi que les jambes; celles-ci en triangle très-allongé; tarses très-grêles, finement villeux en dessous ; leur dernier article plus long que les précédents réunis; le 1'^'' des postérieurs un peu, allongé. — Mésosternum déclive, plan. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Corps^gîêle, très-allongé, cylindrique ou un peu déprimé. Ces ir>5ecte6 rappellent, parmi les Ténébrionides , les Rhizophagus dont ils ont la forme linéaire et le faciès. Comme ces derniers, ils sont xylophages et se trouvent sous les écorces ou dans les galeries qui ont servi d'asile à leurs larves. La plupart sont en entier d'un brun- noiràtre ou d'un ferrugineux brillant; quelques-uns [hicolor, fasciatiis) sont mi-partis de ces deux couleurs. La sculpture de leurs élytres consiste tantôt en de fines stries ponctuées, tantôt en petits points disposés sans ordre. le genre est médiocrement nombreux, mais répandu fort au loin tant dans l'ancien que dans le nouveau continent [i). (1) Syn. HisPA Fab.; olim. — Ips Oliv., Rossi. (2) M. Mulsant (Col. d. France; Latig:. p. 250) fait, sous le nom de Palorus, un sous-genre de l'unique espèce européenne {depressvs) chez laquelle ce repli est complet. (3) Pour les espèces d'Europe, voyez Mulsant loc. cit. et L. Redtenb. Faun. Austr. p. 592; le premier en mentionne six, le second sept dans l'ordre sui- ULOUIDES. 339 Note. Les deux genres suivants, établis par Solier dans l'ouvrage de M. Gay sur le Chili, ont été placés par lui dans son groupe des Blapstinites vrais (i). Mais d'après les caractères qu'il leur assigne et les figures qu'il donne des espèces qu'il y fait entrer, ce sont, à n'en pas douter, des Ulomides. PHANEROPS. SoLiER in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 233. Menton petit, transversal, élargi en trapèze antérieurement, — Palpes courts, épais; le dernier article des maxillaires fortement É- curiforme, celui des labiaux subcylindrique, un peu renflé. — Labre transversal, arrondi en avant. — Tête oblongue, rétrécie en forme de trapèze antérieurement. — Yeux transversaux, déprimés, presque en- tiers. — Antennes courtes, grossissant fortement à leur extrémité; leurs articles 4-6 transversaux, subcylindriques, 7-10 élargis, subtur- binés, il plus grand que 10, subcylindrique , arrondi au "bout. — Prothorax transversal, rectangulaire, avec ses angles antérieurs sail- lants. — Jambes grêles, coniques. — Corps oblong, parallèle. Je soupçonne que ce genre a été établi sur une femelle du genre Ulosonia ; du moins la figure que donne Solier de l'unique espèce (2) qu'il y comprend, reproduit exactement la forme générale de ces in- sectes, et il n'y a rien dans les caractères qui précèdent qui ne leur convienne également. vant : H. castaneus, depressus, linearis Fab., fraxini Payk., pini Panz., fascia- tus, bicolor Fab. — A'].: H. rufulus, Rosenh. Beitr. z. Insektenf. Europ. p. 32. — Ratzburgii, "Wissm. Stettin. entom. Zeit. 1848, p. 77. — Esp. d'Algérie : H. angustalus, suheris, Lucas, Explor. d. l'Alger. ; Entom. p. 345, pi. 30, f. 7, 8. — Esp. de l'Amer, du Nord : W. nUidiis, farallelus, thoraeicus, Melslieim. Proceed. of the Acad. of Philad. III, p. 62; les trois espèces qui suivent celles- ci sont des Trogositaires du genre Alindru; voyez tome II, p. 342, note 2. — Esp. du Brésil : H. rufîpes, Fab. Syst. El. II, p. 558; de toutes les espèces du genre, c'est celle-ci qui a l'épistome le plus saillant et les antennes les plus robustes. (1) In Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 232. Ce groupe de Solier est un as- semblage réellement monstrueux de formes hétérogènes. Des six genres dont il est composé, un seul (Blapstinu.s) lui appartient réellement; trois (Phane- Rops, Cryptops, Cerandria) sont des Ulomides; un (Arthroconus) est un Epi- tragide, et le dernier (Endophloeus) fait partie de la famille des Colydiens. (2) P. elongatus, Sol. loc. cit. p. 234; Col. pi. 20, f. 5 a-f. 840 TÉNÉBRIONIDES. CRYPTOPS. SôLïER, loc. cil. p. 235 (1). Menton petit, élargi en trapèze antérieurement. — Lobe interne des mâchoires armé d'une forte dent simple ou bifide. — Dernier article des palpes labiaux oblong, sécuriforme ; celui des maxillaires subcylindri- que, obliquement tronqué au bout. — Labre transversal et arrondi en avant. — Tête courte, trapéziforme en avant ; épistome subéchancré. — Yeux courts, transversaux, fortement lunules. — Antennes courtes, grossissant peu à peu; leurs articles 5-10 transversaux, la plupart den- tiformes au côté interne, le dernier ovalaire. — Protborax rétréci et ^lancré en avant, trapéziforme, trilobé à sa base. — Jambes compri- mées, légèrement triangulaires. — Corps déprimé, ovale et subparallèle. Solier n'en décrit qu'une petite espèce (2) trouvée à Yalparaiso à bord d'un navire, dans de la viande. J'ignore ce que peut être le genre suivant de M. J. L. Le Conte; mais comme il l'a placé à la suitb des Anepsius qu'on a vus plus haut, dans le groupe des Triboliides , il est probable qu'il appartient à la tribu actuelle. Seulement, d'après ses caractères^ il ne parait pas devoir rentrer dans le groupe qui vient d'être nonmié, mais plutôt dans celui-ci. BATULIUS. i. L. Le Conte, Ann. ofthe Lyc. of New-York, \, p. 148. Menton en trapèze renversé. — Palpes grêles, non dilatés. — Epis- tome non échancré en avant. — Yeux non divisés. — Antennes courtes, grossissant à leur extrémité; leur 3'' article pas plus long que les sui- vants. — Prothorax du double p.lus large que long, fortement ar- rondi sur les côtés. — Jambes antérieures fortement dilatées, sub- denticulées sur leur tranche externe. — Corps aptère. Il ne comprend que deux petites espèces de Californie d'un rouge- ferrugineux : l'une [setosus) hérissée de poils peu abondants, l'autre [rotundicoUis) glabre, toutes deux ayant sur les élytres des rangées mé- diocrement régulières de points enfoncés, plus oumoinsgros et distants. (1) Ce DOin de Crïptops devra être changé, Leacli l'ayant imposé en 1812 à un genre de Myriapodes. (2) C. ulomoidef, Sol. loc. cit. p. 236; Col. pi. 20, f. 6 a-c. Il me paraît que cet insecte n'est pas autre chose que l'Heterophaga infainis du Catalogue de Dejean (éd. 3, p. 220), qui est très-commune au Chili, d'où j'en ai rajiporté dans le tcmph de nombreux exemplaires. Ce genre de Solier serait dès-lors syno- nyme des ÀLPunoBius. UIOMIDES. 341 Groupe V. Toxïcides. Trochantins intermédiaires distincts. — Yeux découverts, transver- saux, coupés eïi deux par les joues (i). — Antennes terminées brus- quement par une massue déprimée de quatre ou trois articles. — Tète normale. — Jambes grêles, inermes. — Lobe interne des mâchoires muni d'un crochet corné. Latreille a placé son genre Toxicum parmi ses Ténébrionides, en quoi il a été imité par M. Do Castelnau (2), Dejean (3), et générale- ment tous les auteurs qui ont parlé de ces insectes (4). Je crois que leur véritable place est à côté des Uloma, dont ils ne diifèrent essentiel- lement que par la présence des trochantins intermédiaires et la forme de leurs antennes ; mais la massue qui termine ces organes se retrouve chez d'autres espèces de la tribu. Pav la forme générale du corps, celle de la tête, son armature chez les mâles, qui est absolument sem- blable à celle des Ulosonia du même sexe , ce sont évidemment des Ulomides, mais qui font le passage entre ces dernières et les Téné- brionides vrais. La tribu ne contient que les deux genres suivants qui sont à peine distincts Tun de l'autre et tous deux propres à l'ancien continent. l. Massue antennaire de quatre articles : Toxicum. IL • — trois — Anthracias. TOXICUM. Latr. Gêner. Crust. et Ins. II, p. 167 (5). Mâles : Menton en trapèze renversé, plan, parfois impressionné en avant. — Languette sinuée antérieurement. — Dernier article des palpes maxillaires en triangle plus long c[ue large. — Labre peu sail- lant, arrondi en avant. — Tête courte, rétrécie en arrière, plus ou moins concave, munie de deux ou quatre cornes redressées ; épistome (1) Le Toxicum quadricorne est le seul chez lequel leur division n'est pas complète. (2) Hist. nat. d.Col. II, p. 216. (3) Cat. éd. 3, p. 227. (4) C'est également parmi les Ténébrionides^ pris dans le sens de Latreille, que M. L. Redtenbacher a mis récemment le genre Anthracias dont il est le seul qui ait jusqu'ici expose les caractères. Fischer de Waldheim avait fait sim- plement une Uloma de l'espèce sur laquelle il est établi. (5) Syn. TrogositA; Fab. Syst. El. I, p. 153. — Cryph.eus, Klug, Ins. v. Ma- dag. p. 89; nom sans accompagnement de caractères. 342 TÉNÉBRIONIDES. confondu avec le front, demi-circulaire ou tronqué en avant. — Yeux larges, transversaux, tantôt {quadricorne) imparfaitement, tantôt {tau- rus, aries, etc.) complètement divisés par les joues. — Antennes à peine aussi longues que le protliorax, assez robustes, à articles 1 en massue arquée, 2 très-court, 3 un peu plus long que. les suivants , 4-7 obconiques, égaux, 8-10 brusquement plus larges, transversaux ou non, et déprimés. — Protherax transversal, peu convexe, presque droit et marginé sur les cotés , bisinué à sa base , tronqué en avant, avec ses angles antérieurs saillants. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres de la largeur du prothorax, allongées, parallèles; leurs épaules coupées obliquement. — Pattes courtes ; cuisses antérieures plus fortes que les autres; jambes droites, leurs éperons très-petits; tarses tomenteux en dessous; leur dernier article plus long que les autres réunis, le 1^'' de ceux-ci un peu plus grand que les suivants. — Mésosternum concave en avant. — Saillie prosternale dépassant légèrement les hanches antérieures ou recourbée en arrière. — Corps oblong, parfaitement parallèle. Femelles ; Elles diffèrent principalement des mâles par leur tête inerme et munie simplement, au-dessus de chaque œil, d'une petite saillie triangulaire; leurs antennes et leurs jambes antérieures sont aussi un peu plus courtes. Ces insectes sont de taille moyenne, d'un noir profond et velouté en dessus, brunâtre et assez brillant en dessous ; leur prothorax est poin- tillé, et leurs élylres présentent constamment des rangées régulières de points enfoncés, placés dans de fins sillons superficiels. Les cornes des mâles sont situées immédiatement au bord interne des yeux, et quand il y en a quatre, ce qui n'a lieu que chez le quadricorne, les deux autres sont plus petites et placées sur le bord antérieur de Tépistome. Cette espèce est en même temps, comme on Ta vu plus haut, la seule dont les yeux ne soient pas complètement divisés. Ces insectes sont très-homogènes sous le rapport du faciès, et pro- pres aux Indes orientales et à l'Afrique (i). ANTHRACIAS. (Stevem) L. Redtenb. Faun. Austr. éd. 2, p. 617 (2). Genre extrêmement voisin des Toxicum , et méritant à peine d'en être séparé. 11 n'en diffère, en effets que par les points suivants : (1) Esp. des Indes or. : Trog. qundricorms , Fab. loc.cit. — Tox. Bichesia- num, Latr. loc. cit. p. 168, pi. 9, f. 9. — Esp. afiicaines : Trog. taurus, Fab. loc. cit.; côte occ. d'Afrique. — Cryph.aries, KUig_, loc. cit.; Madagascar. — Tox. curvicorne, Cheyrol. in Guérin-Ménev. Icon.; Ins. p. 119, pi. 30, f . 6 (taurus var.?). (2) Syn. Uloma, Fischer d. Waldh. Entomogr. d. 1. Russ. II, p. 199. HÉLÉÏDES, 348 Labre saillant, quadrangulaire. — Epistome largement et assez for- tement échancré en avant. — Massue antennaire composée de trois articles seulement. Tout le reste, y compris la couleur et îa ponctuation des élytres, est identique. Les mâles ont la tête armée de deux cornes droites et grêles, placées exactement comme celles des Toxicum bicornes du même sexe ; celle de la femelle est inerme, assez fortement ridée, et son epistome est moins écliancré. Le genre a pour type VUloma comuta de Fischer de Waldbeim (i), insecte répandu dans la plus grande partie de l'Europe orientale et méridionale, mais peu commun dans les collections. TRIBU XXXII. HÉLÉIDES. Palpes labiaux fortement séparés à leur base. — Lobe interne des mâchoires muni ou non d'un crochet corné. — Dernier article des palpes maxillaires fortement sécuriforme. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Tête courte, enfoncée dans le prcthorax au moins jusqu'aux yeux; epistome carré, plus raremient rétréci en avant, sé- paré du front par un sillon arqué. — Antennes grêles, à articles 3 très-allongé, les suivants obconiques, les 3, 4 ou 5 derniers moni- liformes, perfoliés, formant une massue peu distincte. — Prothorax échancré en avant, foliacé sur les cotés, ainsi que les élytres, chez la plupart. — Ecusson grand, en triangle curviligne. — Hanches anté- rieures cylindriques, transversales (Ntctozoilus excepté) ; jambes de la même paire presque toujours terminées par un seul éperon, les autres par deux courts et en général assez robustes ; tarses ciliés ou pubescents en dessous. — Saillie intercoxale variable. — Métasternum de longueur varia,ble; ses épisternums étroits, parallèles; ses épimères bien distinctes. — Epimères mésothoraciques assez larges, fermant sur une assez grande étendue les cavités cotyloïdes intermédiaires. On regarde généralement ces insectes comme très-voisins des Cossy- (1) C'est évidemment l'insecte que Fischer de Waldheim a décrit en peu de mots sous ce nom, et c'est à tort que M. L. Redtcnbacher a adopté celai inédit de bicornis mentionné dans le Catalogue de Dejean. Seulement, Fischer de Waldheim s'est trompé en prenant cet insecte pour la Trogosita comuta de Fabricius ou Phaleria comuta de Latreille, qui est le type du genre Gkatho- CERUS qu'on a vu plus haut. 11 existe dans les collections une espèce inédite de Toxicum, originaire de Natal, qui ressemble tellement à VAnthracius cornutus, que, sans sa massue antennaire qui compte >m article de plus que chez celui-ci, on pourrait à peine l'en distinguer. 344 TÉNÉBRIONIDES. phides qui suivent ; mais en comparant les caractères qui précèdent avec ceux de ces derniers, on peut voir combien ces insectes sont dif- férents. Il n'y a réellement aucun rapport immédiat entre les deux groupes, et je ne les place près Tun de Fautre que parce que, partout ailleurs , celui-ci tranche encore plus fortement sur les groupes voi- sins. Jusqu'à présent les Héléïdes ont été principalement caractérisés par la dilatation des bords latéraux de leur prothorax et de leurs élytres. Mais depuis on a découvert des espèces chez lesquelles ces deux carac tères ont complètement disparu, de sorte quïl ne reste plus que l'en- semble de ceux inscrits plus haut pour définir le groupe. C'est la dilatation des élytres qui disparaît la première; celle du prothorax persiste plus longtemps. Un assez grand nombre des organes de ces insectes ne peuvent servir à cari^ictériser leurs genres. Ainsi, parmi les parties de la bouche, en outre des mâchoires, des palpes et des mandibules mentionnés plus haut, le menton est toujours trapéziforme et plus ou moins con- vexe sur la ligne médiane, avec ses bords latéraux étroitement amincis. La languette, cornée comme lui, est arrondie et légèrement sinuée en avant; les palpes labiaux sont insérés sur sa face externe près de ses bords latéraux. Le labre est plus oa moins saillant, transversal, entier ou faiblement sinué. Le prothorax et les élytres sont constamment de la môme largeur à leur base. Les tarses sont un peu comprimés, et leur l^"" article s'allonge graduellement, de telle sorte qu'aux posté- rieurs il est plus grand que les deux suivants réunis ; le dernier de tous est constamment fort long et muni de crochets peu robustes. Tous ces caractères ne figureront pas dans les formules génériques. Les Héléides sont, pour la plupart, de grande taille, et leur livrée est noire , plus rarement ferrugineuse ; tous sont glabres. En dehors de l'Australie on n'en a encore rencontré qu'à la 'Nouvelle-Guinée et la Nouvelle-Zélande. Il paraît qu'on les trouve presque exclusivement sous les écorces. M. De Brème, qui en a publié une Monographie (0 dans laquelle ils sont associés aux Cossyphides, les a tous compris dans le genre Hel^us de Latreillc, qu'il a simplement divisés en quatre sous-genres. Non-seulement je crois que ces derniers ont une valeur générique, mais encore qu'il convient de diviser la tribu en deux groupes conte- nant : le premier les formes typiques, le second celles qui sont aber- rantes (2). (1) « Essai monographique et iconographique de la tribu des Cossyphides, n 2 Iivr. gr. in-S", PariS;, 1842-1846. La première livraison comprend les Héléi- des, la seconde les Cossyphides. (2) Cette division se trouve déjà implicitement établie dans quelques auteurs. Par exemple, dans le Catalogue de Dejean, les Cilibe et les Nyctozoilus sont HÉLÉÏDES. 345 I. Prothorax et le plus souvent les élytres foliacés sur les côtés. Hélkides vrais. II. Prothorax et élytres non foliacés sur les côtés. Nvctozoilides. Groupe ï. Héléïdes vrais. Prothorax toujours, et élytres très-souvent foliacés sur les côtés. — Saillie intercoxale de l'abdomen au plus médiocrement large, en gé- néral étroite et en triangle aigu. — Métasternum de longueur variable. — Corps ailé ou aptère. Le premier de ces caractères est seul constant, mais il suffit pour faire reconnaître les espèces de ce groupe. Il est remarquable que la présence des ailes inférieures s'associe constamment à rallongement du métasternum^ et leur absence à son raccourcissement. Le point de départ de la classification de ces insectes est, dès-lors, nettement indi- qué. Tous sont propres à l'Australie. L Métasternum allongé; des ailes. Mésosternum horizontal, fourchu : EncephalUs. — déclive, concave : Pferohelœus. n. Métasternum très-court; point d'ailes. Tète recouverte par les angles antér. du prothorax: Helœus. — libre : Saragus. ENCEPHALUS. De Brème, Mon. d. Cossyph. part. 1, p. 2.3 (1). Tête entièrement engagée dans Téchancrure du prothorax, petite, carrée. — Yeux très-grands, presque contigus supérieurement^ lar- gement séparés en dessous. — Antennes plus courtes que le prothorax; leurs trois derniers articles déprimés, formant une petite massue peu distincte. — Prothorax fortement transversal, paraboliquement arqué sur les côtés , assez étroitement et profondément échancré en avant, imparfaitement contigu aux élytres et coupé presque carrément à sa base, avec un lobe médian large et peu saluant; sa partie foliacée reportés (p. 208) parmi les Mélasomes, tandis que les Helœus sont fort loin de là (p. 220), dans la famille des Ténébrionides. (1) M. de Brème attribue à tort la création de ce genre à Kirby, qui n'en a connu aucune espèce ni ftiit mention nulle part. Il existe de lui un genre En- CEPHALDs dont Stephens a exposé les caractères; mais il appartient aux Staphy- liniens et est synonyme des Gyroph.îna; voyez tome II, p. 43. — Syn. Ciliée, Boisduv. Faune de l'Océan. II, p. 262. 346 TÉNÉEllIONIDES. très-large et presque plane. — Elytres largement et régulièrement ovales, arrondies en arrière , convexes sur le disque ; leur partie fo- liacée large et plane. — Pattes longues et grêles; jambes lisses; leurs éperons presque invisibles. — Métasternum allongé. — Mésosternum horizontal, fourchu. — Saillie prosternale comprimée, obtusément ca- rénée^ pénétrant dans l'échancrure du mésosternum. — Corps ovale- orbiculaire, ailé. Genre très-distinct, et dont M. De Brème a passé sous silence les principaux caractères, à savoir : la contiguïté des yeux en dessus, l'allongement du métasternum et la réception de la saiUie prosternale dans le mésosternum. Il se compose en ce moment de deux espèces (i) de l'Australie, d'assez grande taille, d'un jaune-ferrugineux plus ou moins rembruni, surtout sur le disque. Leurs élytres présentent des rangées assez régulières de points enfoncés, et, de plus, chez l'une d'eWcs {Weshooodii) deux côtes et quelques gibbosités. Pendant la vie, ces insectes sont recouverts d'une sécrétion blanche, à la fois filamen- teuse et pulvérulente, analogue à celle des Eurychora de l'Afrique australe. PTEROHEL^US. De Brème, Mon. d. Cossyph. part. 1, p. 27. Tète engagée dans le prothorax jusqu'au niveau de l'insertion des antennes, légèrement rétrécie et largement tronquée ou sinuée en avant. — Yeux plus ou moins prolongés sur le front, mais au moins assez fortement séparés. — Antennes aussi longues ou un peu plus lon- gues que le prothorax ; leurs quatre ou cinq derniers articles suborbi- culaires, déprimés et formant une massue peu apparente. — Prothorax très-fortement transversal, paraboliquement arrondi sur les côtés, lar- gement et fortement échancré en avant , contigu aux élytres et légè- rement bisinué à sa base; sa partie foliacée médiocrement large et plane. — Elytres amples, médiocrement convexes, allongées, plus ra- rement ovales ; leur partie foUacée étroite et relevée dans le premier cas, aussi large que celle du prothorax dans le second. — Pattes lon- gues; jambes Hb^es, aciculées; un seul éperon aux antérieures, deux très-petits aux quatre postérieures. — Métasternum allongé. — Méso- sternum horizontal et rétréci en arrière, déclive et largement concave (1) E. Westivoodii, Boisduv. loc. cit. (E. gibhosiis, De Brème loc. cit. pi. 5, f. 5 ; M. De Brème attribue ce nom spécifique à Kirby dans les Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 469, pi. 23, f. 8; cette citation concerne VHelœus Brownii; il n'y a pas d'Hel. gibbosus dans aufun des écrits de Kirby.) — E. submacu- latus, De Brème, loc. cit. p. 25, pi. 7, f. 4. Je crois qu'il faut rapporter au genre VHelœus Bremei de M. Hope, Trans. of thç entom. Soc. V, p. 53, pl.>6, f. 4. HÉLÉÏDES. 3-4'7 en arc de cercle antérieurement. — Saillie prosternale plane, bisil- lonnée, lanciformo et déclive en arrière. — Corps ovale ou allon^-c ailé. Ce genre ne peut être confondu qu'avec le précédent, le seul qui ait comme lui^ le métasterniim allongé et des ailes inférieures ; il s'en distingue par un grand nombre de caractères. Ses espèces sont géné- ralement plus grandes et affectent deux formes différentes, dont la plus commune est la forme allongée ; dans toutes deux les élytres sont remarquables par leur ampleur comparativement au prothorax et à la tête pris ensemble. Ces insectes sont tous d'un noir tantôt mat, tantôt assez brillant, et leurs élytres présentent un grand nombre de rangées de points enfoncés, qui parfois (par ex, striatopunctatus) deviennent presque confuses. 11 est assez rare (par ex. Walkerii) que quelques- uns des intervalles entre ces rangées deviennent costiformes (>). HELvEUS. Latr. Règne miim. éd. 1, III, p. 301. Tète entièrement engagée dans le prothorax, à peine rétrécie et coupée carrément en avant, déprimée sur le front. — Yeux de gran- deur variable. — Antennes en général aussi longues ou un peu plus longues que le prothorax; leurs quatre derniers articles subglobuleux, perfoUés et formant une massue assez distincte. — Prothorax médio- crement transversal, paraboliquejnent arrondi sur les côtés, assez étroitem^ent et profondément échancré en avant, avec ses angles anté- rieurs prolongés en dedans et se croisant au-dessus de la tète, parfois {Spinolœ) restant séparés; sa base imparfaitement contiguë aux élytres, bisinuée, avec un large lobe médian de forme variable; sa partie fo- hacée très-large et plus ou moins redressée.— Elytres oblongo-ovales ou ovales, très-convexes sur le disque; leur partie foliacée de largeur variable et redressée, au moins à sa base. — Pattes longues; jambes finement âpres; un seul éperon aux antérieures, deux aux quatre pos- térieures, parfois très-petits. — Métasternum très-court. — Mésoster- num déclive, largement concave. — Saillie prosternale recourbée en arrière, puis quelquefois prolongée en un court mucro. — Corps aptère. ^ De tous les Héléïdes, ceux-ci sont les plus remarquables par suite de la forme de leur prothorax. Ils varient, du reste, beaucoup sous le rapport de la formée et de la sculpture des élytres. qui sont tantôt hsses, tantôt munies de côtes ou de tubercules; chez plusieurs {per- (1) M. Do Brème en décrit neuf espèces : P. Walkerii B., piceus Kirby insulansB., striatopunctatus Bomïux. ,KûUariiB.,parallelu^B., peltatus B., Reichet B., Gueritiii B. ; loc. cit. pi. 2 et 7. 348 TÉNÉBRIONIDES. forains, Kirbyi, colossus, etc.), leur disque est couvert de longs poils redressés, disposés en rangées régulières. En général le rebord foliacé des élytres égale en largeur celui du prothorax et le continue direc- tement, de sorte que le corps afFecle la forme d'un bateau; mais il existe un petit nombre d'espèces [tuherculatus, Peronii) chez lesquelles ce rebord n'est saillant qu'à la base des élytres et va en se rétrécissant peu à peu. Toutes ces différences permettront de diviser le genre en sections naturelles, ce que n'a pas cru devoir faire M. de Brème (i). SARAGUS. Erichs. Archiv, 1842, 1, p. 171 (2). Tête engagée dans le prothorax jusqu'à l'insertion des antennes, un peu rétrécie et largement tronquée ou sinuée en avant; épistome sé- paré du front par un sillon souvent presque obsolète. — Yeux médiocre- ment prolongés sur le front. — Antennes plus courtes que le prothorax; leurs trois, quatre ou cinq derniers articles suborbiculaires , perfo- liés et formant une massue peu distincte. — Prothoiax transversal, para- boliquement arrondi sur les côtés, largement et fortement échancré en demi-cercle, contigu aux élytres et bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs saillants en arrière ; sa partie foliacée assez large, plane ou concave, et relevée sur ses bords. — Elytres ovales, plus ou moins convexes, leur partie foliacée de largeur variable, souvent étroite dans toute son étendue. — Pattes assez longues; jambes finement âpres, les antérieures parfois {lœvicoUis) denticulées sur leur tranche externe; un seul ou deux éperons aux mêmes, deux aux quatre jambes posté- rieures. — Métasternum très-court. — Mésosternum et saillie proster- nale des Hel^us. — Corps ovale, aptère. Erichson, en fondant ce genre sur le Silpha lœvicolUs de Fabricius et d'Olivier, l'a placé parmi les Pédinides. M. De Brème a mieux re- connu ses analogies, et l'a classé dans le genre Cilibe, qui me paraît ne pas pouvoir rester tel qu'il est composé en ce moment. Je n'y com- prends qu'un petit nombre d'espèces dont on trouvera la définition générique plus bas; toutes les autres qu'y a fait entrer M. De Brême^ sont pour moi des Saragus. Ainsi entendu, ce genre comprend des in- sectes de formes aussi variées que les HeljEus, sous le rapport de la (1) 12 espèces sont décrites par lui : H. perforatus Latr., Kirbyi B., Spencei B., colosstis B j intermedins B.^ Broiunii Kirby, echidna Wliite, Mac-Leayi B., Peronii Boisduv., Hopei B., ovatus Guérin-Méncv., tuherculatus B. — Aj. : H. princeps, Spinolœ, echinaius, Hope, Trans. of tîie entom. Soc. V, p. 52, pi. 6 et 7. (2) Syn. SiLPHA Fab., Oliv. — Cilibe pars, De Brème, Solier, Germar, Erichs., etc. HÉLÉÏDES. 349 forme et de la sculpture des téguments, ainsi que de l'étendue du re- bord foliacé du prothorax et des élytres. Chez le lœvicoUis et espèces voisines l'angle terminal des jambes an- térieures forme une saillie obtuse en dehors , et leur éperon externe est très-robuste , tandis que Tinterne est très-court ou absent. Je n'ai pas vu assez d'exemplaires de ces insectes pour affirmer si ce carac- tère est sexuel ou spécifique (i). Groupe II. Nyctozoïlîdes. Prothorax et élytres non foliacés ni dilatés latéralement. — Saillie intercoxale de forme variable. — Métasternum très-court. — Corps aptère. Ces insectes sont, à proprement parler, des Héléïdes dégradés. Leur prothorax et leurs élytres ne sont pas plus dilatés latéralement que chez le commun des Ténébrionides. En môme temps le premier est médiocrement échancré en avant. Néanmoins ses angles antérieurs re- couvrent les yeux ou peu s'en faut, lorsque la tète est contractée. Le groupe se réduit aux deux genres suivants. L Saillie iulercosale en triaugle aigu : Cilihe. IL — très-large^ subparallèle : Nyctozoilus. CILIBE. (Latr.) De Brème, Mon. d. Cossyph. part. 1, p. 37. Tète engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux inclusivement, ceux-ci parfois en partie libres; rétrécie graduellement et largement échancrée en avant; épistome confondu avec le front. — Yeux étroits^ rétrécis dans leur milieu, très-peu prolongés sur le front. — Antennes presque aussi longues que le prothorax ; leurs trois derniers articles sub- globuleux, perfoliés, formant uns faible massue. — Prothorax trans- "\'ersal, régulièrement arrondi et étroitement rebordé sur les côtés, (1) Silpha lœvicoUis^ Fab. Syst. El. I^ p. 338; Oliv. entom. II, 11, pi. 1, f. 5 {Cilihe CQStatus, Solier in Baudi e Triiqui, Sliidi entom. p. 355^ pi. 13, f. 10); M. Hope eu a donné une belle figure dans les Trans. of the entom. Soc. V, pi. 7, f. 5. — Les CiLiBE suivants de M. De Brème (loc. cit. p. 37 sq.) doivent être rapportés ici : C. hrunnipes B., carinatus B., silphoides B., australis Boisduv., inierruptus B.j e.narginatus Guérin-I»Iénev. [cassidoides Boisduv.), unicari- natus Boisduv., subrugosus B., rotundatus D., orbicularis B., grigates B , (ri- cosieUus W'h'de. — Aj. : Hel. contractas, testudinetis, simplcx, tursulis, mar- gineilus, Hope, loc. cit. p. 53, pi. 6, 7. — Vil. tristis, granidata, Germar, Linn. eutoni. III, p. 197. — Cil. peltata, Ericlis. Archiv, 1842, l, p. 175. 350 TÉNÉBRIONIDES. rétréci en avant et en arrière ; son bord antérieur largement et médio- crement écbancré en demi-cercle ; sa base fortement contiguë aux ély- tres et faiblement bisinuée, — Elytres oblongues, rétrécies dans leur tiers postérieur; leurs épipleures assez étroites. — Pattes longues; Jambes presque lisses; deux éperons inégaux aux antérieures et aux quatre postérieures. — Saillie intercoxale de l'abdomen en triangle aigu. — Mésosternuro. largement concave en avant. — Saillie pros- ternale fléchie en arrière. — Corps oblong, médiocrement convexe. Ce genre est le seul parmi les Héléïdes qui ne soit pas propre à l'Australie. 11 ne comprend en ce moment que trois espèces (') très- voisines les unes des autres. Ce sont des insectes de taille moyenne, ressemblant assez, au premier coup-d'œil, à certaines Asida, d'un noir-brunâtre presque mat et criblés de petits points enfoncés en des- sus ; des sillons superficiels et assez nombreux se voient sur leurs ely- tres. NYCTOZOILUS. Guérin-Ménkt. Voy. d. l. Coq.; Entom. p. 92 (2). Tête engagée dans le prothorax presque jusqu'aux yeux inclusive- ment, un peu convexe en arrière; ses joues arrondies; épistome brusquement rétréci et faiblement écbancré en avant. — Yeux petits, allongés, étroits, lunules, à peine prolongés sur le front. — Antennes inconnues (3). — Prothorax fortement transversal, médiocrement con- vexe, rétréci en arrière, arrondi et un peu épaissi en bourrelet sur les côtés, largement et médiocrement échancré en arc antérieurement, très-contigu aux élytres et coupé carrément à sa base, avec ses angles postérieurs épineux. — Elytres amples, assez convexes, oblongo-ovales, arrondies aux épaules. — Pattes assez longues; hanches antérieures globuleuses; cuisses assez robustes, comprimées; jambes lisses, toutes munies de deux éperons; l'interne des antérieures presque obso- lète.— Sailhe intercoxale de l'abdomen large, subparaUèle, arrondie en avant. — Mésosternum horizontal, coupé verticalement et largement excavé en arc antérieurement. — Saillie prosternale robuste, plane, (1) C. clongatus, de la Nouvelle-Guinée; granulosus, de la Nouvelle-Zé- lande; De Brème, loc. cit. p. 38, pi. 7, f. 6, 5. — C. Tphosphugoides {granulo- sus?) A. While, Voy. of the Ereb. and Terr.; Entom. p. 11; Nouvelle-Zé- lande. 11 serait bien possible que ces trois espèces n'en formassent qu'une seule. (2) Syn. Sphenogekius, Seller in Baudi e Truqui, Studi entom. p. 351. (3) J'ai entre les mains l'exemplaire décrit et figuré par M. Guérin-Méne- \ille ; il ne lui reste plus que les quatre premiers articles des antennes qui sont absolument pareils à ceux des autres Héléides. Ces organes manquaient dans l'exemplaire que Solier a eu à sa disposition. COSSYPHIDES. 351 dépassant un peu les hanches antérieures et obtuse au bout. — Corps massif, oblongo-ovalo, très-inégal. Le type des Héléïdes arrive à son maximum de dégradation dans ce genre, et si les Cilibe n'existaient pas, il serait difficile de;reconnaître qu'il appartient à ce groupe. Mais cela tient uniquement à la forme massive et à la sculpture de l'unique espèce (i) qui le compose. Ces deux points supprimés par la pensée, il ne reste plus qu'un Cilibe de forme robuste. Les deux seules particularités étrangères aux Héléïdes que présentent cet insecte, sont l'élargissement de la saillie intercoxale de l'abdomen et la forme globuleuse des hanches antérieures. 11 est de grande taille, d'un noir profond et mat, rugueux sur la tète et le prothorax, avec les élytres couvertes d'un réseau irréguher de lignes très-saillantes, sur lesquelles se détachent assez visiblement trois côtes flexueuses. Solier, qui l'a connu, ayant à tort des doutes sur son identité avec l'espèce décrite par M. Guérin-Méneville, a fondé sur lui un nouveau genre, qu'il a nommé Sphenogenius, et qu'il a placé dans sa tribu des Blapsites. Dejean (2) ne s'était pas trompé sur ses analogies, et l'avait placé iimnédiatement à la suite des Cilibe. TRIBU XXXIII. COSSYPHIDES. Lobe interne des mâchoires inerme. — Tète petite, entièrem.ent cachée sous le prothorax et fortement débordée par lui. — Antennes grossissant peu à peu , ou terminées par une massue de quatre arti- cles; le l""" assez long et inséré à découvert. — Prothorax et élytres largement foliacés et débordant le corps ; celui-ci étroit et faiblement embrassé par les secondes. — Pattes grêles ; hanches antérieures et intermédiaires très-petites^ globuleuses ; les premières situées à une grande distance du bord postérieur du prosternum, les secondes sans trochantins; les postérieures très-brièvement ovalaires; jambes sans éperons terminaux; tarses légèrement villeux ou ciliés en dessous. — SaiUie intercoxale en triangle aigu, — Métasternum assez long; ses épisternums étroits, parallèles ou atténués en arrière; ses épimères très-petites. — Epimères mésothoraciques ne contribuant pas à clore les cavités cotyloïdes intermédiaires; mésosternum horizontal. — Saihie prosternale étroite, non libre en arrière. — Corps déprimé, peltiforme, ailé ou aptère. (1) A^ obesus, Guérin-Ménev. loc. cit. p. 93, pi. 4, f. 2 {Sphen. claihratus, Solier, loc. cit. p. 352, pi. 14, f. 10). (2) Cat. éd. 3, p. 208. 352 TÉNÉBRIONIDES. L'un des groupes les plus isolés de la famille et qui ne s'associe na- turellement à aucun autre. C'est, avec les Ulomides, le seul de la cohorte actuelle dans lequel les trochantins des hanches intermédiaires aient complètement disparu, ce qui a entraîné, comme conséquence, que ces dernières sont étroitement embrassées par leurs cavités coty- loïdes. La petitesse de toutes les hanches, la grande distance à laquelle les antérieures se trouvent du hord postérieur du prosternum, le dé- faut de liberté de la saillie prosternale, sont également des caractères qui lui sont exclusivement propres. Quant aux expansions foliacées du prothorax et des élytres, on retrouve quelque chose d'approchant chez les HéJéïdes qui précèdent, mais c'est tout ce qu'il y a de commun entre les deux groupes. Par tout le reste de leur organisation, ils sont profondément distincts. Les tarses des Cossyphides ne diffèrent guère de ceux de plusieurs espèces de la section précédente; les poils qui les revêtent en dessous sont peu abondants, souvent assez rigides et sem- blables à des cils, sans cependant que ces insectes fassent, sous ce rap- port, une véritable exception dans la section actuelle. Tous sont d'assez petite taille et propres à l'ancien continent. Latreille (•) 6Q avait fait le genre typique de sa seconde tribu des Taxicornes, celle desCossyphènes. M. De Brème, dans sa Monographie citée plus haut (2), les a répartis dans les deux genres suivants : l. Tête non rétractile dans une cavité du protliorax : Cossyphus. IL — rétractile — — Endustomus. COSSYPHUS. Oliv. Entom. HI, n» 44 bis. Menton plus ou moins évasé et tronqué en avant, souvent caréné sur la ligne médiane ; ses angles antérieurs parfois amincis et subfo- liacés. — Languette sinuée en avant. — Lobes des mâchoires petits, fortement ciliés. — Palpes labiaux courts, leur S'' article ovalaire;les maxillaires longs, leur 4*^ ariicle en fer de hache plus long que large. — Mandibules courtes^ bifides, irrégulièrement dentées au côté in- terne. — Labre transversal, un peu arrondi ou tronqué en avant. — Tête peu mobile, plane sur le front; épistome confondu avec ce der- nier, parallèle sur les côtés, plus ou moins échancré en avant. — Yeux ovalaires, transversaux, peu saillants, fortement granulés. — Antennes dépassant en général un peu le bord postérieur du prothorax, à ar- ticles 1 allongé, cylindrique, 2 très-court, 3 plus long que les sui- vants, 4-7 obconiques ou submoniliformes, grossissant peu à peu, (1) Règne auim. éd. 2, V, p. 32. (2) P. 344, note 1. COSSTPHIDES. 353 8-11 plus gros que les précédents, de forme variable. — Prothorax ample, étroitement convexe sur le disque; sa partie foliacée demi- circulaire antérieurement, droite sur les côtés; sa base coupée presque carrément. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres étroitement convexes sur la ligne m-édiane, aussi larges que le prothorax et tron- quées à leur base, arrondies et parfois un peu déhiscentes en arrière, — Pattes médiocres; jambes linéaires, un peu comprimées, coupées obliquement à leur extrémité ; tarses médiocres, comprimés; le 1'"' ar- ticle des postérieurs aussi long que les deux suivants réunis. — Corps très-déprimé, oblong, également arrondi à ses deux extrémités, glabre. Ces insectes remarquables sont au plus de taille médiocre, d'une couleur de feuille morte, plus ou moins rembrunie sur la partie non foliacée du protliorax et des élytres. Ces dernières ont la suture plus ou moins carénée, et chacune d'elles est, en outre, assez souvent munie d'une côte qui est ordinairement abrégée en arrière. Leurs expan- sions foliacées, ainsi que celles du prothorax, sont finement chagrinées, et tantôt presque planes, tantôt plus ou moins concaves. On n'a ajouté qu'une seule espèce aux quatorze décrites par M. De Brème ('), et parmi lesquelles dix habitent le sud de l'Europe ou le nord de l'Afrique, trois les Indes orientales, une les parties méridio- nales de la Russie, et la dernière l'Afrique australe. D'après des renseignements transmis à ce savant entomologiste et confirmés depuis par M. Rosenhauer {>), les Cossyphus sont des in- sectes épigés vivant dans les crevasses du sol ou sous les pierres ; on en trouve même, parfois, dans l'intérieur des mottes de terre. Ils se réunissent assez souvent en petites sociétés, sont très-lents dans leurs mouvements, et ceux qui sont pourvus d'ailes n'en font presque ja- mais usage. ENDUSTOMUS. De Brème, Essai s. l. Cossyph. part. 2, p. 11. Ce genre ne diffère des Cossyphus que par les deux caractères sui- vants : Tête entièrement rétractile dans l'intérieur d'une cavité formée inférieurement par une mentonnière qu'envoie en avant le proster- (1) C. depressus Oliv , des Indes or.; tauricus Steven, de la Russie mér.; insuluris Casteln., moniliferus Chevrol., Huffmanseggii Hcrbst, Dejeanii, ova- tus, d'Europe et d'Afrique: pimctatissimus, de Natal; barbarus [substriatus? Casteln.), wcosfa/ws, d'Europe et d'Afrique; striatus Wiedem., de Java; tu- berculatiis, pygmœus, d'Europe et d'Afrique ; Edwardsii, des Indes or. — AJ. : C. rugulosus, Peyron, Rev. et Mag. d. Zool. 1854, p. 227; Caramauio. (2) Die Thiere Andalus. p. 216. Coléoptères. Tome V. 23 354 TKNÉBRIONIDES. num; cette mentonnière entièrement libre sur les côtés (i). — An- tennes grossissant peu à, peu sans former de massue; leur dernier ar- ticle arrondi au bout. On n'en connaît qu'une espèce du St'négal, le Cossyphis senega- lenais de M. De t^astclnau ('), de la taille des plus grands Cossyphis, brunâtre sur le disque du prothorax et des élytres, avec le bord dilaté de ces deux parties d'un brun-fauve et moucheté de taches obscures, médiocrement distinctes. En arrière, celui des élytres est un peu dé- hiscent. TRIBU XXXIV. EUTÉLIDES. Palpes labiaux peu distants à leur base. — Lobe interne des mâ- choires muni d'un crochet corné. — Dernier article des palpes maxil- laires sécuriforme. — Tète plus ou moins dégagée du prothorax, gra- duellement rétrécie en arrière ; épistome de forme variable, recouvrant en partie le labre, séparé du front par un sillon arqué. — Yeux com- plètement libres, distants du prothorax. — Antennes peu robustes, leurs trois ou quatre derniers articles formant une massue déprimée, de forme variable. — Prothorax faiblement échancré en avant. — Ecusson distinct, petit. — Elytres embrassant fortement l'abdomen, sans repli épipleural. — Hanches antérieures globuleuses; éperons des jambes nuls ou à peine \isibles; tarses villeux ou garnis de brosses en dessous. — Saillie intercoxale assez large. — Métasternum très-court; ses épister- nums étroits, parallèles; leurs cpimères petites. — Epimères méso- tboraciques médiocres, postérieures. — Corps aptère, très-inégal. Deux genres fort singuliers et sans aucun rapport, au point de vue du faciès , avec tous ceux qui précèdent et qui suivent , composent cette tribu. Solier, qui a publié leurs caractères, a placé l'un d'eux (EuTELus) dans son groupe des Blapsites, et l'autre (Diceroderes) à côté des ZopHERus, dans sa tribu des Zophérites. Dejean qui n'a connu que le second, l'avait mis dans les Taxicornes, immédiatement en avant des Bolitophagus. C'est^ en eifet, de certaines grandes espèces de ce genre (par ex. B. cornutiis) que ces insectes se rapprochent le plus , par la nature de (1) C'est ce que M. De Brème a voulu exprimer en disant assez impropre- ment que les épisternums ne sont pas soudés antérieurement au tergum du prothorax et sont séparés de ce dernier. La mentonnière en question me paraît appartenir en entier au prosteruum, sans que les épisternums entrent pour rien dans sa formation. (2) In Silberm. Revue entom. I, p. 34; et Hist. nat. d. Col. II, p. 228; figmé par M. De Brème, loc. cit. pi. 1, f. 1. EUTÉLIDES. 355 lours téguments, qui sont très-solides et couverts en dessus de tuber- cules et de nodosités de formes variées, selon les espèces. Mais cette analogie ne va pas plus loin, et je ne leur en trouve aucune autre immédiate avec n'importe quel autre groupe. Leur tête et leurs tarses ressemblent seulement assez à ceux de plusieurs Ténébrionides vrais. Ils sont, par conséquent, aussi isolés que les Cossypbides, dans la cohorte actuelle, à laquelle ils appartiennent incontestablement par la vestiture de leurs tarses. Ils le seraient, du reste, tout autant, si on les intercalait au milieu des groupes qui précèdent. Ce sont des insectes évidemment épigés ; la plupart des exemplaires qui existent dans les collections sont recouverts d'un enduit terreux, qui à lui seul révèle leurs habitudes déjà indiquées par la soudure de leurs élytres et tout leur fades. I. Articles de la massue antennaire distincts : Eutelus. II. — — presque confondus : Diceroderes. Genre incertse sedis : Polposipus. EUTELUS. SonER, Mém. d. l'Acad. d. Turin, Sér, 2, VL p. 268. Menton trapéziforme , parfois impressionné sur sa face externe. — Languette largement membraneuse sur ses côtés, tronquée et ciliée en avant. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire, celui des maxil- laires fortement sécuriforme. — Mandibules tronquées au bout. — Labre transversal, un peu arrondi ou tronqué en avant. — Tête pen- chée, plus ou moins allongée, graduellement évasée en avant; épis- tome séparé du front par un sillon arqué, très-distinct, tronqué et un peu sinué dans son milieu en avant. — Yeux petits, transversaux, étroits, sublunulés. — Antennes peu robustes, médiocres ou assez courtes, à articles 3 aussi long que les deux suivants, 4-7 ou 4-8 ob- coniques, subégaux, 8-11 ou 9-H transversaux et formant graduelle- ment une massue déprimée, H plus long que 10, largement arrondi au bout. — Prothorax transversal, contigu au élytres, fortement ré- tréci en arrière, moins en avant, arrondi sur ses côtés antérieurs, con- vexe, inégal et tuberculeux en dessus. — Ecusson de forme variable. — Elytres courtes, convexes, fortement rétrécies à leur base sur une petite étendue, verticales en arrière, avec leur sommet un peu pro- longé, très-inégales en dessus. — Pattes robustes, rugueuses; cuisses et jambes graduellement élargies, celles-ci obliquement tronquées au bout, sans éperons terminaux; tarses courts, munis en dessous d'une brosse de poils très-courts et serrés ; leur dernier article plus long que les précédents réunis, ceux-ci courts, égaux. — Sailhe intercoxale large, arrondie en avant. — Mésosternum déclive, un peu concave. — 356 TÉNÉBRIOMDES. Prosternum très-court, et fortement (^chancre en avant; sa saillie pos- térieure munie, à son sommet, d'un tubercule conique. — Corps très- inégal, pubescent. Des deux espèces que Solier a comprises dans ce genre , une seule {nodosus) du Cap me paraît devoir y rester (■). J'en possède une se- conde, inédite, de Natal, plus .grande, de forme un peu différente, mais qui lui est parfaitement congénère. Ces deux insectes sont cou- verts de tubercules et de nodosités qui rendent leurs élytres presque informes. Le 7iodo$us (î) est noir et revêtu d'une substance formant une croûte qui paraît être le produit d'une sécrétion. Mon espèce inédite est d'un violet métallique brillant, voilé par ime coucbe épaisse de poils fauves couchés, avec les tubercules dont il est couvert plus ou moins dénadés. DICERODERES. Solier, Ann. d. l. Soc. entom. X, p. 46 (3). Menton trapéziforme. — Languette transversale, sinuée en avant. — Dernier article des palpes labiaux faiblement triangulaire, celui des maxillaires en triangle subéquilatéral. — Mandibules bifides au bout. — Labre assez saillant, arrondi en avant. — Tête brièvement rhom- boïdale, plane ; épistome séparé du front par un sillon en arc de cercle, obliquement rétréci et tronqué en avant. — Yeux assez petits, trans- versaux, étroits, lunules. — Antennes de la longueur du prothorax, peu robustes, à articles 3-7 obconiques, décroissant graduellement, ; 8 triangulaire, 9-1 \ formant brusquement une massue ovale, courte, déprimée, 11 presque confondu avec 10, à peine distinct. — Prothorax contigu aux élytres, aussi long que large, légèrement rétréci en ar- rière, arrondi sur les côtés antérieurs, tronqué à sa base, muni anté- rieurement de deux longues et robustes cornos arquées, horizontales, flexueuses, coniques et assez aiguës au bout. — Ecusson en triangle curviligne, — Elytres courtes, subparallèles, planes sur le disque, ver- ticales en arrière. — Pattes assez longues; cuisses assez robustes; (1) La seconde [Requieni], tout en présentant les caractères essentiels du genre, en diffère par deu\ points importants. Son protliorax, régulièrement globuleux, est séparé par un intervalle notable des élytres ijui sont elles-mêmes tout aussi régulièrement globuleuses. Sur leur déclivité antérieure il existe un écysson suborbiculaire très-distinct dont Solier n'a pas parlé. Cet insecte (pii est couvert en dessus de petits tubercules arrondis, luisants et très-régulière- ment disposés, ressemble étonnamment à certains Curculionides du genre Bra- CHYCERiis, en particulier au B. congestus de Mozambique; mais il est de moitié plus petit que ce dernier. (2) Solier l'a figuré loc. cit. pi. 3, f. 15, avec des détails. (3) Syn. Prosomenes, Dej. Cat. éd. 3, p. 216. EUTÉLIDES. 357 jambes grêles, arrondies, sans éperons terminaux; tarses courts, vil- leuxen dessous; leur 1" article beaucoup plus court que le dernier. — Saillie intercoxale de l'abdomen médiocrement large, ogivale. — Mésosternum un peu concave. — Saillie proslernale recourbée en ar- rière. — Corps tuberculeux. • L'unique et remarquable espèce (>) du Mexique qui compose ce genre, est de moyenne taille, d'un noir sale et revêtue d'un enduit d'aspect terreux qui voile plus ou moins ses téguments, lesquels sont couverts de petits tubercules granuleux sur toute leur surface en dessus; ses élytres présentent chacune quatre côtes peu saillantes, tu- berculeuses, dont la plus interne, placée au milieu de ces organes, est plus ou moins interrompue. Le mâle se distingue de la femelle par la présence de deux petites saillies placées près du bord antérieur du protliorax, entre les deux cornes mentionnées plus haut. Cet insecte est rare dans les collections. Note. Je ne puis rapporter à aucun autre groupe que celui-ci, le genre suivant de Solier, quoiqu'il s'éloigne notablement de ceux qui précè- dent par plusieurs caractères. POLPOSIPUS. Solier in Baudi e Trucui, Shidi entom. p. 262. Menton évasé et trilobé ; le lobe médian convexe en dehors et légè- rement échancré en avant. — Languette médiocrement saillante, évasée et un peu échancrée antérieurement. — Dernier article des palpes la- biaux allongé, subtriangulaire, celui des maxillaires sécuriforme. — Mandibules robustes, tronquées au bout. — Labre transversal, tronqué en avant. — Tête transversale, enfoncée jusqu'aux yeux dans le pro- thorax, avec-l'épistome largement tronqué. — Yeux courts, fortement transversaux et lunules — Antennes un peu plus courtes que le pro- thorax, comprimées, à articles 3 un peu plus long que chacun des deux suivants, obconique comme eux, 6- 10 graduellement plus courts et plus larges, 1 1 ovalaire et tronqué au bout. — Prothorax transversal, subdéprimé, aminci et subfohacé latéralement, rétréci à ses deux ex- trémités, échancré en avant, bisinaé en arrière. — Ecusson triangu- laire. — Elytres courtes, subparallèles , médiocrement convexes. — Pattes très-longues, subégalcs; cuisses arrondies ; jambes grêles, un peu sinueuses et crochues au bout; tarses courts, étroits, subégaux, serrés, le dernier plus long que les autres réunis. — SailUe proster- (1) D. mcxicanus , Solier, ioc. cit. p. 18, pi. 2, f. 14-21 [Pros. mexicanus Dej.). 358 TÉNÉBRIONIDES. nale imparfaitement reçue dans une cavité du mésosternum. — Corps ovale. En prenant connaissance de cette réunion insolite de caractères;, je me suis demandé si Solier ne les avait pas rédigés d'après un insecte factice composé de pièces rapportées {>). Mais comme il s'en fût sans doute aperçu, et que, d'ailleurs, les combinaisons les plus bizarres de caractères n'ont rieu qui doive surprendre dans la famille actuelle, il faut admettre, jusqu'à preuve du contraire, que cet insecte existe réellement. Il est originaire du Bengale et de fort grande taille. Solier le nomme herculeanns (■«), et le décrit comme revêtu de poils courts, très-serrés et formant une sorte d'enduit d'un aspect terreux; son prothorax pré- sente en dessus quatre fossettes, et chacune de ses élytres quatre ran- gées de nodulosilés entre lesquelles sont deux rangées de points en- foncés contigus. * TRIBU XXXV. CCELOMÉTOPIDES. Languette dépassant faiblement le menton ; ses palpes peu distants à leur base; le dernier article des maxillaires sécurifornie. — Lobe interne des mâchoires tantôt muni d'un crochet corné, tantôt inerme. — Mandibules bifides à leur extrémité (Cibdelis excepté). — Labre peu saillant. — Tète libre ^ brièvement rhomboïdale, rarement pro- longée en arrière; épistome plus ou moins saillant, séparé du front par un sillon arqué, trapéziforme chez presque tous. — Yeux en gé- néral contigus au prothorax, transversaux. — Antennes grossissant peu à peu, leurs derniers articles déprimés, souvent subperfuliés. — Prothorax contigu aux élytres, non ou fai])lement échancré en avant. — Ecusson petit. — Elytres embrassant faiblement le corps; leurs épipleures étroites, incomplètes en arrière (Polyplelrus excepté). — Hanches antérieures globuleuses ; jambes antérieures au moins soyeuses à leur extrémité interne, les éperons de toutes très-petits; tarses garnis en dessous de brosses ou de poils couchés; leur dernier ar- ticle au moins aussi long que les précédents réunis aux quatre anté- rieurs,— SaiUie intercoxale plus ou moins large, parallèle ou ogivale. — Métasternum très- court, ses épisternums étroits, parallèles; ses épi- mères très-distinctes. — Celles du mésosternum fermant assez large- (1) Ces pièces seraient le prothorax et l'arrière-tronc d'un Anomalipus, aux- quels on aurait ajusté des pattes de Nyctobates et une tête de quelque Ulo- mide. (2) Loc. cit. p. 262, pi. 11^ f. 9. CŒtOMÉTOPIDES. 359 ment, en dehors, les cavités cotyloïdes intermédiaires. — Corps ap- tère. En traitant précédemment (p. 135) les Centrioptérides, dernier groupe de la tribu des Scaurides, j'ai dit qu'il existait dans la cohorte actuelle quelques genres qui se raltacbent de très-près à ces insectes. Ces genres se trouvent ici et sont au nombre de trois : Poltpleurus, Cœlocnemis et CiBDELis. Solier a placé le premier dans les Scaurides. Les deux au- tres, qu'il n'a pas connus, sont tellement voisins des Cerenopus et sur- tout des Centrioptera, que je les avais d'abord classés à côté de ces derniers. Mais la vestiture de leurs tarses et quelques autres carac- tères prouvent qu'en réahté ils sont plus voisins des Iphthimus qui figurent en tête de la tribu suivante. Manne vheim, à qui leur création est due, avait déjà fait la remarque qu'ils forment le passage des Té- nébrionides aux Mélasomes. Des deux autres genres que je leur as- socie, l'un (Centronopus ) a le fades de certains Mexephilus, genre voisin des Tenebrio, l'autre (Cœlometopus) ressemble presque com- plètement aux Iphthimus. Solier les avait placés parmi les Blaptides. En un mot, ces insectes diffèrent des Scaurides et des Blaptides par la vestiture de leurs tarses, et des Ténébrionides vrais qui suivent, par la brièveté de leur métasternum et leur corps aptère. Ils sont au moins de taille moyenne, et leur livrée est d'un noir profond. Sauf un seul (Cœlometopus) qui est européen, leurs genres sont propres à l'Amérique du Nord ('). I. Epipleures des élytres entières: Polypleurus. II. — — incomplètes en arrière. a Saillie intercoxale médiccreraent large, ogivale. Epistome arrondi en avant : Centronopus. — tronqué en avant : CihdeUs. aa Saillie intercoxale très-large, parallèle. Point de sillon gulaire : Cœlocnemis . Un profond — Cœlometopus. Genre incertœ sedis : Macrostethus. POLYPLEURUS. EscHSCH. Zool. Atlas, Heft IV, p. 11 (2). Menton petit , irrégulièrement hexagone, assez fortement échancrc en avant. — Languette à peine saillante, entière. — Lobe interne des (1) Il existe dans les collections des espèces inédites qui devront également prendre place ici, entre autres quelques-unes de l'Australie sur lesquelles De- jean (Cat. éd. 3, p. 22ô) a fondé son genre Baryscej.is. (2) Syn. Uns, Germar, Ins. Spec. nov. p. 148. 360 ' TÉNÉBRIONIDES. mâchoires muni d'un très-petit crochet corné (i). — Dernier article des palpes labiaux globoso-ovale, celui des maxillaires médiocrement sécuriforme. — Labre très-court, arrondi en avant. — Tète allongée, cylindrique en arrière, déprimée en avant ; épistome peu saillant, obliquement rétréci et sinué en avant. — Yeux très-distants du protho- rax, petits, étroits, transversaux. — Antennes assez courtes, à articles 3 aussi long que 4-5 réunis, 4-7 obconiques^ décroissant peu à peu, 8-M transversaux, déprimés, serrés, graduellement élargis. — Prothorax sub- quadrangulaire, peu convexe, non échancré en avant, à peine bisinué en arrière; ses angles antérieurs ûcchis. — Ecusson très-petit. — Ely- tres peu allongées, oblongo-ovales , aussi larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base ; leur épipleures très-étroites, entières. — Pattes médiocres; les quatre ciiisses antérieures robustes,, en massue allongée; jambes arrondies, un peu arquées, leurs éperons obsolètes ; dernier article des tarses au moins aussi long que les pré- cédents réunis, le 1'='' des postérieurs faiblement allongé. — Saillie in- tercoxale de l'abdomen médiocrement large, ogivale. — Mésosternum déchve, un peu concave. — Saillie prosternale plane, assez large, flé- chie en arrière. — Corps oblong, atténué en avant. Eschscholtz n'a fait qu'indiquer ce genre sans en décrire aucune espèce, Germar, le premier, en a publié une qu'il a placée parmi les Upis, et, depuis, Solier en a fait connaître deu:;, dont l'ime me paraît être la même que celle de Germar. Ce sont des insectes des parties moyennes et australes des Etats- Unis, de taille médiocre et d'un noir profond, mat et comme velouté. Chacune de leurs élytres présente trois faibles côtes très-obtuses, dans les intervalles desquelles sont d'assez gros points enfoncés, alignés en rangées et irrégulièrement espacés entre eux ; deux points semblables se voient sur le disque du prothorax (2). La tête de ces insectes a la plus grande analogie avec celle des Upis, et c'est probablement ce qui a engagé Germar à placer dans ce genre l'espèce qu'il a connue. CENTRONOPUS. SotiER in Baudi e Truqui, Studi eniom. p. 258 (3). Menton petite évasé, avec une large saillie médiane un peu échancrée et bi-impressionnée sur sa face externe. — Languette trapéziformc, (1) Solier en refusait un à ces insectes; il est en effet difficile à voir, le lobe interne ayant la forme d'une griffe brièvement arquée à sou extrémité et en- fouie dans les poils denses qui revêtent l'organe au côté interne. (2) P. perforatus, Germar, loc. cit. — geminatus [per forains?) pundatus, Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. Vil, p. 196; le premier est figuré pi. 8, f. 14. (3) Syn. Centronipus, Dej. Cat. éd. 3, p. 226; nom mal fait^ ainsi que celui CŒLOMÉTOPIDES. 361 assez saillante. — Lobe interne des mâchoires inerme. — Dernier ar- ticle des palpes fortement si^curiforme. — Labre caché sous le cha- peron. — Tête courte, engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux ex- clusivement; épistome presque confondu avec le front, suborbiculaire, rebordé et à peine tronqué en -avant. — Yeux grands, transversaux, lunules, élargis en dessus. — Antennes médiocres, grossissant peu à peu, à articles 3 assez long, 4-6 obconiques, 7-10 triangulaires, i 1 or- biculaire. — Prothorax contigu aux élytres, plan, subtransversal, un peu rétréci en arrière, arrondi sur les côtés en avant, rebordé de toutes parts^ assez fortement échancré en avant, tronqué en arrière, avec ses angles postérieurs saillants. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, allongées, subparallèles, peu convexes en dessus; leur repli épipleural arrivant au niveau des épaules. — Pattes assez courtes, robustes ; cuisses en massue allongée, les antérieures un peu arquées; jambes soyeuses à leur extrémité en dedans, leurs éperons presque nuls; tarses villoso-hispides en dessous, leur dernier article très-grand. — Saillie intercoxale médiocrement large, ogivale. — Saillie prosternale dépassant un peu les hanches an- térieures et déprimée. — Mésosternum déclive , concave. — Corps glabre. Soher a caractérisé le genre d'après un insecte du Mexique qu'il a cru nouveau, mais qui longtemps auparavant avait été décrit par Say (i). Il est de taille au-dessus de la moyenne, d'un noir profond, assez brillant, pointillé sur la tète et le protiinrax, avec les élytres striées et ponctuées. Son faciès rappelle celui de certaines Fergnia. Le mâle se distingue de la femelle par son épistome plus arrondi, ses jambes antérieures plus robustes, munies en dedans d'une saillie an- guleuse un peu avant leur miheu et suivie d'une échancrure garnie de poils assez longs; enfin par ses jambes intermédiaires un peu ren- flées au côté interne à leur extrémité. Dans la femelle, l'épistome est plus fortement tronqué, et toutes les jambes sont simples. Dejean a associé à cet insecte deux autres espèces de l'Amérique du Nord {-i) qui^ ayant le métasternum allongé, appartiennent à la tribu suivante, où elles me paraissent devoir former un genre nouveau, voisin des Mexephilus. adopté par Solicr, et qui, sous sa forme régulière (Centropus), a été employé depuis longtemps par Illiger pour un genre d'oiseaux de l'ordre des Grimpeurs. — Tlnebrio Say. (1) Ten. siqypressiis, Say, Boston .Tonrn. o{ nat. llist. I, p. 187 {Centr. cxten- sicollis, Solier, loc. cit, p. 260, pi. 11, f. 4). (2) L'un d'eux est l'Helops calcaratus de Fabrieius, Syst. El. I, p. 159 et du Palissot-Bcauvois, Ins. d'Afr. et d'Amer, p. 162, pi. 31^ f. 3, (f {Ten. reflexus, Say, Journ. of the Acad. of Philad. V, p. 203; Centron. cyanescens, Dej. Cat. éd. 3, p. 226). — Le second est le Centron. hetopioides de Dejean (son C.ery- 362 TÉNÉBRIONIDES. CIBDELIS. Mannerh. Bull. d. Mosc. 1843, p. 282 (1). Menton petit, plan, suborbiculaire. — Languette assez saillante, trapéziforme. — Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires fortement sécuriforme. — Mâchoires inermes. — Man- dibules entières au bout. — Labre très-court, entier. — Tête assez saillante, un peu renflée en arrière, dilatée et arrondie au niveau des antennes ; épistome séparé du front par un tin sillon arqué, court, obli- quement rétréci et largement tronqué. — Yeux distants du prothorax, assez grands, transversaux, fortement entam.és par les joues. — An- tennes médiocres^ grossissant légèrement et déprimées à leur extré- mité, à articles 3 d'un tiefs plus long que 4, 4-8 obconiques, subégaux, 9-10 plus courts, 11 plus grand que 10, ovalaire et acuminé. — Pro- thorax transversal, assez convexe, rétréci en avant et à sa base, ar- rondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités , finement rebordé de toutes parts, — Ecusson en triangle transversal. — Elytres ova- laires, déclives et peu atténuées en arrière, tronquées en avant, avec leurs angles huméraux un peu saillants; leur repli épipleural assez large. — Pattes médiocres, peu robustes; jambes arrondies, sans épe- rons terminaux, munies d'une brosse de poils soyeux à leur sommet ; i" article des tarses postérieurs aussi long que le dernier; celui-ci partout plus court que les précédents réunis. — Saillie intercoxale de l'abdomen assez large, subogivale. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Mésosternum triangulaire, concave. — Corps glabre. On n'en connaît qu'une espèce {Blaschkii Man.) de taille moyenne, d'un noir profond un peu brillant, pointillée et finement rugueuse en dessus, avec les élytres présentant quelques stries très-fines, peu ap- parentes et couvertes de petits tubercules alignés, d'autant plus nom- breux et plus aigus qu'ils se rapprochent davantage de la partie pos- térieure de ces organes, sculpture qui rappelle celle des Centrioptera du groupe des Scaurides. Cet insecte est originaire de la Cahfornie. throcnemus n'en est qu'une variété à pattes rouges). L'épistome de cet insecte est trapéziforme et largement tronqué en avant, tandis que celui du calcara- tus est arrondi comme chez le C. suppressus. — A l'allongement du niéta- stcrnum il faut ajouter que ces deux espèces sont ailées, tandis que le Centr. suppressus est aptère et a les élytres soudées comme tous les autres Cœlomé- topides. (1) Il y a_, parmi les Lépidoptères diurnes, un genre Cybdeus de M. Bois- duval; mais ses caractères n'ont été publiés que postérieurement à ceux du genre actuel^ par M. E. Doubleday dans son Gêner, of Diurn. Lepidopt. I, p. 217. CŒLOMÉTOPIDES. 363 COELOCNEMIS. Mannerh. Bull, d Mosc. 1843, p. 280. Menton grand, plan, suborbiculaire, tronqué à sa base. — Languette à peine visible, entière. — Dernier article des palpes labiaux triangu- laire, celui des maxillaires en fer de hache équilatéral, arqué en de- hors. — Mâchoires inermes. — Labre assez saillant, légèrement échan- cré en arc. — Tète rhomboïdale, plane ; épistome à peine distinct du front, graduellement rétréci et échancré en arc. — Yeux médiocre- ment distants du prothorax , transversaux, allongés, sublunulés. — Antennes médiocres, grossissant peu à peu et déprimées à partir du 7® article : 2 court, 3 liSsez long, 4-6 subcylindriques, 7 plus court, obconique, 8-11 transversaux, perfoliés, égaux. — Prothorax trans- versal, médiocrement convexe, fortement cordiforme , parfois angu- leux sur les côtés, ceux-ci tranchants; à peine échancré en avant, tronqué à sa base. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne. — Elytres oblongues, un peu déprimées sur le disque, fortement dé- clives et atténuées en arrière, arrondies sur les côtés; leur repli épi- pleural remontant graduellement jusqu'aux épaules. — Pattes lon- gues ; cuisses arrondies, canaliculées en dessous; jambes arrondies, les quatre antérieures faiblement arquées; toutes ayant leur face in- terne aplanie dans sa moitié terminale , et munie sur ses bords de deux hgnes tomenteuses étroites; éperons très-petits et grêles ; 1^'' ar- ticle des tarses postérieurs aussi long que les deux suivants réunis, le dernier de tous grand. — Saillie intercoxale de l'abdomen très- large, parallèle et arrondie en avant. — Mésosternum horizontal en arrière, largement concave en avant. — Sailhe prosternale bisillonnée, fléchie et acuminée en arrière. — Corps glabre. Les espèces de ce genre ressemblent complètement aux Eleodes de forme allongée, par leur faciès, leur couleur d'un noir profond, lé- gèrement brillant , et la sculpture de leurs téguments ; d'un autre côté, on retrouve chez elles, entre autres caractères des Scaurides, un menton pareil à celui des Akis. Mannerheim n'en a connu que deux (') de taihe un peu plus que moyenne; depuis, M. J. L. Le Conte en a publié ciuelcpes autres (2), parmi lesquelles il en est qui ont plus d'un pouce de long. Toutes sont propres à la Californie et contrées voisines. (1) C. californica, dilaticollis, Manneih. loc. cit.; la première est figurée dans le Mag. d.Zool.; Ins. 1843, pi. 133. (2) C. magna, obesa, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New -York, V, p. 150; Californie. — punctata, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Phi- lad. VIL P- 225; patrie non exactement connue; probablement de i'Utali. 364 TÉNÉBRIONIDES. COELOMETOPUS. SoLiEK in Baudi c Truûui, Studi entom. p. 273 (1). Menton quadrangulaire, arrondi aux angles antérieurs, étroitement sinué au milieu de son bord antérieur. — Languette presque invi- sible. — Mâchoires munies d'un petit crochet corné. — Dernier ar- ticle des palpes labiaux ovalaire et tronqué, celui des maxillaires en triangle équilatéral. — Labre peu saillant, légèrement échancré. — Tête courte, subrhomboïdale, un peu renflée en arrière; épistome trapéziforme et largement sinué en avant, séparé du front par un sillon demi-circulaire, profondément marqué en arrière ; un profond sillon transversal sous la tète. — Yeux un peu engagés dans le pro- thorax, médiocres^ transversaux et fortement entamés par les joues. — Antennes un peu plus courtes que le prothorax, grossissant peu à peu^ à articles 3-4 allongés, obconiques, égaux, 5-7 de même forme, plus courts, 8-10 subglobuleux, H ovoïde, acuminé au bout. — Pro- thorax transversal, rétréci en avant et en arrière, arrondi sur les côtés dans son milieu, tronqué à sa base , assez fortement rebordé, sauf en avant. — Ecusson petit, en triangle curviligne. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, ovales, arrondies et verticales en arrière. — Pattes assez longues, peu robustes; jambes arrondies, tomenteuses à leur extrémité; l*"" article des tarses postérieurs assez allongé. — Saillie intercoxale large ^ parallèle et arrondie en avant. — Mésoster- num fortement ridé^ horizontal en arrière, concave eu avant. — Saillie prosternale bisillonnée , fléchie en arrière. — Corps oblongo-ovale , massif. La seule espèce qui rentre jusqu'ici dans ce genre , est le Blaps clypeata de Germar (>), assez grand insecte du Portugal et d'Espagne, d'un noir profond, médiocrement brillant, finement coriace sur toute sa surface en dessus, avec de très-fines stries sur les élytres. 11 n'est pas commun dans les collections. Note. Quoique le nom imposé au genre suivant semble indiquer l'allon- gement du métasternum, il est très-probable qu'il est court comme dans toutes les espèces du groupe actuel. M. WoUaston ne parle pas (1) Syn. Blaps Germar, Toussaint-Charpent. — Iphthinus Dej. (2) Mag. cl. Entom. I, p. 122; décrit de nouveau et figuré par Toussaint- CharpeDlier_, Horœ entom. p. 217, tab. 5, f. 3. On en a deux autres ligures : l'une, accompagnée de détails^ donnée par Solier, loc. cit. pi. 13, f. 1-4; l'autre par M. Graells dans les Memor, d. 1. Comis. d, 1. Mapa geolog. d. Espan. An. 1855, pi. 3, f.4. TÉNÉBRIONIDES VHAIS. 365 de cette^partie du corps dans la formule détaillée qu'il a donnée du genre, mais il signale l'afiSnité de ce dernier avec les Cœlometopus de Solier. MACROSTETHUS. WoLi.AST. Ins. Maderens. p. 504. Menton orbiculo-ovale , à peine écliancré en avant. — Languette large et tronquée antérieurement. — Lobe interne des mâchoires muni d'un crocliet corné bifide. — Dernier article des palpes labiaux épais, pyriforme, subflexueux à sa base ; celui des maxillaires grand et sé- ouriforme. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre trans- versal, à peine écbancré et fortement cilié en avant. — Tète légère- ment relevée sur les côtés, tronquée en avant. — Antennes à peine plus longues que le protborax, grossissant peu à peu, à articles 3 al- longé ; les trois avant-derniers en carré transversal , le dernier en carré allongé. — Prothorax ovale, tronqué à sa base, à peine rebordé latéralement. — Elytres connées, non acuminées en arrière. — Pattes assez longues ; jambes presque glabres, finement pubescentes au côté interne à leur extrémité; leurs éperons obsolètes; i^^ article des tarses postérieurs allongé; le dernier de tous long. — Corps subcylindrico- ovalaire. L'espèce unique (>) décrite par M. WoUaston, est de la taille du Cœ- lometopus clypeatus, d'un noir profond assez brillant, criblé en dessus de très-petits points enfoncés, avec les élytres finement striées et pré- sentant des tubercules sur les intervalles entre les stries. Cet insecte a été découvert sur un îlot voisin de l'île de Madère, nommé ilheo Chào, et doit être fort rare, car M. WoUaston dit n'en avoir jamais vu qu'un seul exemplaire, malgré toutes ses recherches. TRiBU XXXVI. • ■ TÉNÉBRIONIDES VRAIS. Languette saillante ; ses palpes peu distants à leur base. — Lobe interne des mâchoires de forme variable, ainsi que le dernier article des palpes maxillaires. — Mandibules le plus souvent bifides à leur extrémité. — Tète libre, rhomboïdale; épistome plus ou moins sail- lant, presque toujours séparé du front par un sillon arqué, bien distinct. — Yeux en général très-distants du prothorax. — Antennes variables, le plus souvent peu à peu élargies et déprimées à leur ex- (1) M. tubcrculaius, WoUast. loc. cit. p. 505, pi. 11, f. 8, avec des détails. 3C6 TÉNÉBRIONIDES. trémité. — Prothorax non ou faiblement échan'cré en avant. — Ecus- son distinct, en général assez grand. — Ely^tres embrassant faiblement le corps, leurs épipleures étroites, entières (Bius excepté). — Hanches antépieures globuleuses; éperons des jambes très-petits, parfois ob- solètes; tarsosvilleux en dessous, quelquefois faiblement; leur dernier article souvent très-grand. — Saillie iutercoxale de forme variable. — Métasternum allongé; ses épisternums étroits, parallèles; ses épi- mères très-distinctes. — Celles du mésosternum fermant en général largement les cavités cotjioïdes intermédiaires. — Corps ailé chez presque tous. Ce groupe comprend les espèces de la famille dont l'organisation se rapproche de celle des Tenebrio dans le sens restreint cju'a depuis longtemps le genre qui porte ce nom. 11 suit de là qu'il ne contient qu'une très-petite partie de celles qui avaient été entassées par Dejean dans sa famille des Ténébrionides , laquelle se refuse à toute défi- nition. Ces insectes ne sauraient être confondus avec ceux des tribus pré- cédentes. Mais parmi celles qui suivent, il en est plusieurs avec les- quelles ils ont une analogie si étroite, qu'il est nécessaire d'indiquer en peu de mots en quoi ils en diffèrent. Les tribus en question sont celles des Pycnocérides, des Cyphaléides et des Cnodauolides. Les Ténébrionides vrais se distinguent du premier de ces gTou- pes par leurs antennes non monilif ormes, et dont le 3^ article est plus ou moins allongé. Les Cyphaléides ont tous le prothorax échancré en avant, et la tête presque toujours engagée au moins jus- qu'aux yeux dans cette échancrure; ces deux particularités, réunies à leur mésosternum horizimtal et fourchu, suffisent pour les faire re- connaître. Un mésosternum semblable se retrouve chez les Cnoda- lides, et le b)be interne de leurs mâchoires est en outre constanmient inerme, ce qui n'existe qu'exoeplionnellement ici. J'ajouterai que des couleurs variées et souvent métalliques forment la livrée la plus ordinaire des espèces de ces trois tribus , tandis que celle des Téné- brionides vrais est^ à de très-rares exceptions près, d'un noir ou d'un brunâtre uniforme. La formule inscrite plus haut indique suffisamment quels sont les organes de ces insectes qui sont sujets à se modifier. Ces derniers ne sont pas moins variables sous le rapport de la taille. Tandis ciue cer- tains d'entre eux (quelques Nvctobates) sont les géants de la famille, d'autres descendent sous ce rapport au niveau des plus petites espè- ces de cette dernière. Entre ces deux extrêmes, il existe tous les pas- sages. Enfin, leurs habitudes soutirent également quelques excep- tions : si la majeure partie d'entre eux vivent sous les écorccs ou dans l'intérieur des arbres en décomposition, il en est qui sont épi- gés (Calcar, Boromorphus) , et d'autres (plusieurs Tenebrio) qui ha- TÉN^BRIONIDES YR'AIS. 367 hitent de préférence nos demeures, où ils vivent de substances fari- neuses ou animales. Plusieurs larves de cette tribu sont connues et seront mentionnées dans les généralités des groupes qui suivent. Ceux-ci sont au nombre de cinq, rcconnaissables aux caractères suivants : I. Antennes grossissant peu à peu; leur 11« article à peine ou pas plus grand que le 10". a Prothorax transversal. Prosternum et mésosternum de largeur nor- male. Ténébuionides vrais. Prosternum et mésosternum très-larges. Catapiestides. a a Prothorax plus long que large; corps étroit, linéaire. Calcaridbs. II. Antennes terminées par une massue foliacée de 4 art. Nyctéuopides. III. Antennes cylindriques; leur ll^art. allongé. Goniadérides. Groupe: I. Ténébrîonïdes vrais. Lobe interne des mâcboires muni d'un crochet corné. — Dernier article des palpes maxillaires sécurifbrrae. — Tête régulièrement rhomboïdale. — Antennes grossissant peu à peu. — Prothorax trans- versal. — Prosternum et mésosternum de largeur normale. La plupart de ces insectes sont de grande taille et possèdent très- souvent des différences sexuelles qui portent presque exclusivement sur les pattes. Les antérieures s'allongent chez les mâles , et leurs jambes sont plus arquées ou plus épaissies à leur extrémité que chez les femelles. Les Tauroceras ont en outre dans le même sexe la tête munie de cornes très-prononcées. Le repli épipleural des élytres pré- sente fréquemment une particularité qui n'est pas générique, mais qui est cependant à peu près constante chez les Ifhthimus, les Nyctobates et les Tauroceras. Elle consiste en ce que dans le point où les élytres se rétrécissent en arrière, ce repli se dilate et devient plus ou moins flexueux; il forme même un véritable bourrelet chez les Tauroceras. C'est à ce groupe qu'appartient la larve la plus anciennement con- nue de toutes celles de la famille, celle du Te/iebrio molitor {<), si ré- pandue dans les boulangeries, les moulins, les greniers, partout, en un mot, oii l'on conserve de la farine, mais c^ui cependant, au (1) On en a une multitude de descriptions depuis Friscli qui l'a publiée le premier, dès 1721 (Beschreib. v. ail. Ins. Deulschl. part. 3, p. 1^ pi. 1, f. 1-6), jusqu'à M. Mulsant, le dernier auteur qui eu ait parlé (Col. cl. France; Latig. p. 'i81), et dont la description me paraît la plus complète de toutes. Papoii les 368 TÉNÉBRIONIDES. besoin, se nourrit de détritus végétaux. Elle est allongée, subcylin- drique, un peu atténuée en arrière, d'un jaune testacé plus ou moins clair et brillant, hérissée sur les côtés dans toute sa longueur de poils fins clair-semés, et couverte en dessus de points enfoncés, confluents en partie, assez marqués, et qui la font paraître un peu rugueuse. Elle est privée d'ocelles (i). Son dernier segment abdominal, de forme conique, est terminé par deux saillies redressées, un peu divergentes et accompagnées de chaque coté, à quelque distance, d'une très-petite épine noire. Cette larve se métamorphose sans se renfermer préala- blement dans une coque. Celle du P. ohscunis {^), qu'on trouve dans les mêmes lieux, ne se distingue guère de la précédente que par sa couleur brune, et son dernier segment abdominal un tant soit peu plus long, et dont les deux saillies terminales sont plus divergentes. Les deux autres larves du même genre, qui sont en outre connues, n'ont pas les mêmes habitudes que les précédentes : elles sont ligni- vores et creusent des galeries dans les troncs cariés de divers arbres. Celle du T. opacus, trouvée par M. Mulsant (3) dans de vieux châtai- gniers, est excessivement voisine de la larve du molitor, tandis que celle du T. transversalis , dont on doit la découverte au même au- teur (4), diffère des précédentes par son segment anal, hérissé sur ses bords de petites épines et armé d'une seule pointe. M. Mulsant, qui l'a trouvée au pied des chênes, ajoute qu'elle se construit une cellule avant de se métamorphoser, ce que ne font pas les autres espèces. figures (le cette larve et de sa nymphe, les meilleures sont colles de J. Sturm, Deutschl. Ins. II, pi. 46, f. 7i-p. Pour les autres auteurs non cités dans cette note, voyez Mulsant loc. cit. p. 282 et Cliapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Jjiège, VIII, p. 516. — Suivant M. Westwood (An lutrod. to the moJ. class. of ins. I, p. 317^ fig. 38, n» 14)^ cette larve n'aurait qu'une seule épine sur le dernier segment abdominal, ce qui la distinguerait de celle du T. obscu- rus qui en aurait deux. Or, ce dernier nombre existe chez toutes les larves de TENEBRio,sauf chez celle du transversalis, i^ui n'est connue que depuis peu de temps. Voyez sur cette assertion de M. Westwood, une note de M. Hagen dans la Stettln. entom. Zeit. 185.3, p. 56. (1) M. Mulsant (Latig. loc. cit.) semble disposé à regarder comme tels deux points qui existent de chaque côté de la tête; mais les auteurs s'accordent à refuser ces organes à ces larves, et je crois avec raison. Les points en question me paraissent n'être que de simples taches. (2) Gurtis, Brit. Entom. VII, pi. 331. — MM. Mulsant (loc. cit p. 186) et Ed. Perris (Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 366) en ont également parlé brièvement. — M. Westwood, à qui MM. Cliapuis et Candèze attribuent sa description^ n'en a dit que quelques mots d'après M. Curtis. (3) Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, II, p. 9; et Opusc. entom. fasc.VL p. 9. (4) Ann. d. 1. Soc. Liuu. loc. cit. p. 11; et Opusc. entom. loc. cit. p. 11. TÉNÉBRIOXIDES A'RAIS. 369 Les nymphes de ces quatre espèces ont leur dernier segment bi- furqué , et les six premiers de l'abdomen munis latéralement d'ap- pendices déprimés, parallèles, et tronqués à leur extrémité. D'après M. Ed. Perris (i), qui l'a décrite depuis peu, la larve du Menephihis curvipes se distingue de celles des Tenebrio , principale- ment par sa forme plus courte, plus parallèle ; ses téguments plus fortement ponctués en dessus ; la présence de trois ocelles de chaque côté de la tète; enfin son segment anal dilaté transversalement, muni de deux crochets distants, grêles, très-redressés, entre lesquels se trouve une échancrure circulaire, à bords convergents; en dehors, ces cro- chets sont flanques à leur base d'une petite épine. Cette larve est li- gnivore, et se renferme dans une cellule avant de se changer en nym- phe. Celle-ci diffère de celles des Tenebrio, en ce que les appendices latéraux de son abdomen sont lobés à leur extrémité. Parmi les dix genres qui suivent, la moitié est étrangère à l'Europe. Eperons des jambes très-petits, parfois nuls. a Angles postérieurs du prothorax non spiniformes. b Antennes au plus aussi longues que le prothorax, en général plus courtes, c Orbites antennaires non épineuses. d Cuisses grossissant peu à. peu ou sublinéaires, e Mésosternum déclive^ ne recevant pas la saillie prosternale. Prothorax rétréci à sa base, crénelé sur les côtés : Iphfhimus. ' — ni — ni — Nyctobates. ce Mésosternum horizontal, fourchu, recevant la saillie prosternale: Amenophis. dd Cuisses grêles à leur base, renflées au bout. Tète allongée; yeux distants du prothorax : Upis. — courte; — contigus au — Derosphœrus. (1) Ann. d.l. Soc. entom. loc. cit. p. 361, pi. 8, f. 444-457. En outre de toutes ces larves, M. Westwood a figuré, sans le décrire, un in- secte éclos dans les fruits ligneux du Mammea americana et qu'il a rapporté au genre Uns. Voyez son mémoire intitulé : « Observations upon the Economy of a Soiith American Species of the Goleopterous Genus Uns. » Trans, of the cntom. Soc. II, p. 157, pi. XIV, f. 12-18. Gel insecte n'est très-certainement pas un Uns dans le sens actuel de ce nom. Erichson (Wiegm. Archiv, 1840, II, p. 253) le rapporte au Zophobas morio, si commun dans les parties chaudes de l'Amérique du Sud et qiielques-unes des Antilles. Cependant les figures de M. Westwood ne conviennent que médiocrement à cette espèce, surtout sous le rapport des antennes, et il se pourrait bien que cet insecte fùl une Ulomide. Quoi qu'il en soit, ce fait est d'un iraud intérêt en ce (lu'il révèle chez les Té- nébrionides, sous leur premier état, des habitudes que jusque-là on ne leur connaissait pas. Coléoptères. Tome V. 24 370 TÉNÉBRIOîîIDEa. ce Orbites antenaaires épineuses : Tauroceras, bh Antennes plus longues que le prothorax : Zophobas. aa Angles poster, du prothorax spiniformes : Menephilus. II. Eperons des jambes courts, mais bien distincts. Yeux transversaux, étroits, peu saillants : Tenebrio. — gros, saillants, non prolongés en dessous : Zolodinus. IPHTHIMUS. E. Truqui, Stettin. entom. Zeit. 1857, p. 92 (1). Menton plan, presque carré, sillonné sur la ligne médiane, mé- diocrement et triangulairement échancré en avant, avec ses angles antérieurs arrondis. — Dernier article des palpes labiaux ovoïde et tronqué au bout. '— Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre transversal , un peu sinué en avant^, avec ses angles arrondis. — Tête saillante, graduellement rétrécie en arrière, plane sur le front, avec un pli en dedans de chaque œil ; ses joues obtusément anguleuses ; épistome très-court, brusquement rétréci, largement sinué. — Yeux très-distants du prothorax, petits, étroits, parallèles et entiers. — An- tennes médiocres , robustes , à articles 3 plus long que les suivants , noueux au bout , 4-6 obconiques , 7-1 1 graduellement élargis , trans- versaux, déprimés. — ■ Prothorax transversal, peu convexe, rétréci en arrière, à peine bisinué à sa base, avec les angles de celle-ci aigus, tronqué en avant , obtusément crénelé sur les côtés , rebordé partout, sauf en avant. — Ecusson petit, transversal, arrondi en arrière. — Elytres oblongues , graduellement élargies , puis rétrécies dans leur quart postérieur, coupées presque carrément en avant. — Pattes as- sez longues; cuisses graduellement épaissies; jambes arrondies, les antérieures légèrement arquées au bout; l*"" article des tarses posté- rieurs peu allongé. — Saillie intercoxale large , ogivale. — Mcsoster- num horizontal, évasé et échancré en arc antérieurement. — Saillie prosternale assez large , plane , bisillonnée , largement tronquée au bout. — Corps aptère. Ces insectes, confondus pendant longtemps avec les Nyctobates, en diffèrent principalement par leur tête autrement faite , leurs yeux beaucoup plus petits, le 1<='^ article de leurs tarses postérieurs nota- blement moins allongé, enfin par leur faciès et la sculpture de leurs téguments. Tous sont d'un noir profond, presque mat et sans aucune trace de cette efflorescence pruineuse si commune chez les Kycto- BATES. Eu dessus, leurs téguments sont h la fois finement coriaces et criblés de petits points enfoncés ; des rangées régulières de points un peu plus gros se détachent à peine de ce fond sur les élytres. (Juoi- (1) Syn. Ntctobates pars, Mannerh. — Iphthinus pars, Dej. TÉÎÎÉBRIOWIDES VRAIS. 371 que ces derniers organes paraissent soudés, au premier aspect, en réalité ils ne le sont pas, et il existe sous eux des ailes inférieures, mais qui sont incomplètes, du moins chez Vitalkus. Les mâles ne diffèrent des femelles que par leurs pattes un peu plus longues. Le genre comprend quatre espèces de grande taille, très-voisines les unes des autres, dont trois sont propres à l'Europe méridionale, et la dernière à la Californie ("). NYCTOBATES. Guérin-Méney. Mag. d. ZooL; Ins. 1834; Mêlas, p. 33 (2). Menton élargi en avant, du reste variable (3). — Languette tron- quée ou sinuée en avant. — Lobe interne des mâchoires armé d'un crochet bifide. — Dernier article des palpes sécuriforme. — Mandi- bules tantôt bifides, tantôt entières au bout. — Labre saillant , trans- versal, tronqué, avec ses angles arrondis. — Tête rhomboïdale, plus ou moins prolongée en arrière des yeux, peu saillante en avant de ceux-ci; épistome brusquement rétréci chez la plupart, sinué ou tron- qué en avant , séparé du front par un sillon demi-circulaire , tantôt superficiel, tantôt fortement marqué. — Yeux en général plus ou moins grands et prolongés sur le front, dilatés inférieurement , en- tamés par les joues. — Antennes un peu plus courtes que le protho- rax, grossissant peu à peu et déprimées à leur extrémité, à articles 3 allongé, noueux au bout, 4-5 ou 4-6 obconiques, subégaux, 6-10 ou. 7-10 plus larges, carrés ou submonilif ormes , 11 toujours plus grand (1) /. italicits (Dej.); Italie depuis le Piémont jusqu'en Sicile; croaticus , Hongrie, Croatie, Grèce; Bellardii, Candie; Truqui, loc. cit. p. 93. Dejeaa donne pour synonyme au premier un Tenebrio angulatus de Rossi, dont il n'existe aucune trace dans les écrits de cet auteur. — Nyct. serrata, Man- nerh. Bull. Mosc. 1843, p. 28-i; Californie; figuré par M. J. L. Le Conte dans les Rep. on a railr. to the Pacif. oc. iX, Append. I, pi. 2, f. 5. (2) Syn. Mylaius (pars), Pallas Icon. Ins. p. 37. Après avoir établi le genre N\'GT0BATES, M. Guérin-Ménevllle (Iconogr.; 1ns. texte, p. 120) a proposé de remplacer ce nom par celui de Pallas; mais cet auteur n'a donné nulle parties caractères de son genre Mylaius, dont une seule espèce (gigas) appartient à celui-ci; les autres sont des Camaria ou des Strongyliom. — Iphtinus, Dej. Cat. éd. 3j p. 225. — Tenebrio Oliv., Fab., Herbst, Wiedem., Say, etc. — Helops Fab. — Upis Herbst, Germar. — Trogosita Fab. (3) Ses firmes rentrent dans les trois types suivants : il est tantôt plan, légè- rement et triangulairement échancré eu avant, avec ses angles antérieurs for- tement arrondis^ et parfois impressionné sur sa face externe (gigas et espèces voisines); légèrement convexe en dehors et tronqué en avant, avec ses angles aigus {valgus, tibialis) ; eu enfin, comme chez beaucoup de Pédinides^ composé de trois parties distinctes : une médiane convexe et deux latérales amincies {sinuahis). La seconde de ces formes est la plus commune; il est superflu d'a- jouter qu'il y a des passages de l'une à l'autre. 372 TÉNÉBRIONIDES. que 10. — Prothorax un peu plus étroit que les élytres, en carré trans- versal ou subéquilatéral, plus ou moins arrondi sur les côtés et con- vexe en dessus^ bisinué à sa hase, marginé partout, sauf en avant. — Ecusson grand, en triangle curvihgne. — Elytres allongées, suhpa- rallèles ou peu à peu élargies dans leurs deux tiers antérieurs, rétré- cies en arrière ; leur repli épipleural dilaté et flexueux avant son ex- trémité. — Pattes longues ; cuisses parallèles ou grossissant peu à peu ; jambes cylindriques, variables selon le sexe ; dernier article de tous les tarses au moins aussi long que les précédents réunis; le 1"'' des postérieurs un peu allongé. — SaiUie intercoxale de l'abdomen en triangle aigu ou assez large et ogivale. — Mésosternum plan ou lé- gèrement déclive et faiblement concave en avant. — Saillie proster- nale convexe^ fléchie en arrière et tronquée au bout. — Corps allongé. J'ai rédigé cette formule avec l'intention de comprendre dans le genre toutes les espèces qui le composent en ce moment dans les col- lections et en particulier dans le Catalogue de Dejean. Mais il ne pourra guère rester constitué de la sorte^ et il y aura lieu de le divi- ser en plusieurs (i). Tout ce qu'on en peut dire en ce moment, c'est (1) On ne pourra y laisser, entre autres, certaines espèces de la côte de Guinée (sinuatus, punctatus Fab.) qui ont le mésosternum horizontal^ fourchu, et la saillie prosternale prolongée et acuminée en arrière, ni d'autres de l'Améri- que (variolosusFab., excavatus Dej., de Gayenne) dont le mésosternum est muni de deux, gros tubercules coniques, avec la saillie prosternale également prolongée. Gcs insectes devront former au moins un genre nouveau, voisin des Amenophis. Je les ai néanmoins compris dans la liste suivante qui contient en outre des espèces douteuses au point de vue générique. Plusieurs sont proba- blement des Upis ou des Menephilus. Esp. de l'Amer, du Sud : Ten. gigas, Linné, Syst. nat. II, p. 674 (Mylar. gigantea, Pallas, loc. cit. pi. G. f. 1). — Up. maxima, Germar, lus. Spec, nov. p. 148; Perty, Del. anim. art. Brasil. pi. 12, f. 6. — Ten. variolosus, Fab. Syst. El. I, p. 146'. Esp. de l'Amer, du Nord : Ten. pcnsylvanicus, De Géer, Mém. V, p. 52, pi, 13, f. 10 (Up. chrysops Herbst; Ten. lœvis? Oliv.). — Ten. barbatus,Knoch, Neue Beytr. p. 166, pi. 7,, f. 1 {Ten. pensylvanicus Kirby ; Up. glaher? Herbst). — Ten. saperdoides, Oliv, Entom. 111, 57, p. 11 (Hel. spinipes Fab.; Ten. an- thracimis Knoch;,Var. Ten. rufipes Say). — Trogos. femorata, Fab. Syst. El. I, p. 154 {Up. fulvipes Herbst). — Nyct. inermis, Mannerh. Bull. Mosc. 1843, p. 284; Californie. — Ipht. œreus, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad. m, p. 65. — Nyct. iniermedidj, Haldem, in Stansbury's Exped. to Utah; Append. G, p. 376. — Cette hste est empruntée à M. Melsheimer dans son Gat. of tlie descr. Col. of the unit. Stat. p. 139; elle me paraît avoir besoin d'une révision approfondie. Esp. africaines : Hel. sinuatus, punctatus, Fab. Syst. El. I, p. 60; Guinée. — Nyct. confusus {sinuatus fa.h.],hypocrita , transversalis, brevicornis, rotun- dicollis, Westw. Trans. of the Zool. Soc. III, p. 224, pi. 15, f. 6-11 ; Guinée. — Ipht. crenatostriatus {hypocrita Westw.), Imholf, Yerhaudl. d. nat. Gesellsch. TÉNÉBRIONIDES VRAIS. 373 qu'il diffîire des Iphthimus par les caractères exposés plus haut à l'oc- casion de ceux-ci, et des Upis par la forme des cuisses. Ses espèces sont nombreuses, mais propres aux régions chaudes de l'ancien et du nouveau continent. Quelques-unes {gigas , maxima) sont les plus grands Ténébrionides connus; les autres sont au moins de taille moyenne. Un petit nombre (par ex. œreus) sont ornées de couleurs métalliques ; un noir profond , peu brillant ou mat, con- stitue la livrée de la plupart d'entre elles ; il est rare [confusus) c^u'elle soit en partie d'un rouge sanguin, mais commun, au contraire, que les téguments soient recouverts d'une efflorescence fugace cjui leur donne un aspect velouté ; enfin, la sculpture des élytres consiste eu sillons très-marqués (par ex. valgus) ou fins et superficiels, ce qui' est le cas ordinaire. Les mâles ont presque constamment les' pattes antérieures plus lon- gues que les femelles, mais leurs jambes de la même paire varient. Plusieurs [gigas, valgus, impressus , etc.) les ont plus ou moins Ûexueuses et crochues au bout : dans la majorité des espèces, elles sont simplement arquées; les postérieures afTectent ou non cette forme. Quelquefois [angulatus, barbatus] ce sexe se reconnaît à sou menton garni d'une brosse de poils. Les Nyctobates vivent sous les écorces. J'ai fait connaître dans le temps (i) que les grandes espèces américaines [gigas, etc.), cjuand on les saisit, lancent par l'anus, à plus d'un pied de distance, une li- queur caustique, d'une odeur aussi pénétrante que celle des Carabus. AMENOPHIS. J. TflOMs. Archiv. entom. 11, p. 93. Genre très-voisin des Nyctobates, mais bien distinct par les carac- tères suivants : Antennes élargies et déprimées à partir du 4* article : 4-10 trian- gulaires, en scie au côté interne, et graduellement plus larges, 1 1 plus grand que 10. — Mésosternum horizontal, fourchu et recevant la saiUie prosternale. — Celle-ci dilatée entre les hanches antérieures, horizontale et rétrécie en arrière, lanciforme. in Base], V, p. 174; Guinée. — Ten. sulcator (nec Knoch),Klug, InB. v. Madag. p. 91 ; Madagascar. Esp. des Indes or.: Ten.. impressus, Fab.Syst El. I, p. 116 [sidcntor Knoch) . — Ten. vulgiis, Wiedem. Zool. Magaz. II, 1, p. 42. — Nyci. tibialis, Guérin- Ménev. loc. cit p. 3i. Tous de Java. Esp. des Moluques, de TAustralie et de la Nouvelle-Guiuée : Up- crenata, de l'Australie; sulcigera, d'Ainboine; Lottinii, de la Nouv. -Guinée; Boisduv. Faun. d. l'Océan, il, p. 255. — Up. angulata, Erichs Archiv, 18-42, I, p. 174; Tniuiainle. — Nyct. œquaiorialis, Blancli, Voy. au pùle Sud; Entom. p. 161; lus. pi. XI, f. 11; Bornéo. (1) Ann. d. Se. nat. XX, p. 290. 374 TÉNÉBRIONIDES. Tout le reste est absolument identique à ce qui existe chez les Nyc- TOBATES, et c'est à tort que M. J. Thomson a placé le genre près des Stengchia avec lesqueUes il n'a rien de commun. Il l'a fondé sur deux grands insectes {^) an Gabon, de forme plus convexe que la plupart des Nyctobates, d'un beau vert luctallique brillant et dont les élytres sont assez fortement striées et ponctuées dans les stries. J'ai eu entre les mains le mâle d'une autre espèce de la cote de Guinée, aussi grande, encore plus convexe et d'un noir profond et velouté. Ses pattes sont comme chez tous les Nyctobates, notablement plus longues que dans l'autre sexe, et ses jambes antérieures légère- ment arquées. UPIS. Fab. Entom. Syst. II, p. 75 (2). Je ne trouve pas d'autre caractère distinctif entre ces insectes elles Nyctobates, que la forme de leurs cuisses, qui sont fortement et lon- guement atténuées à leur base , puis renflées en une massue ovoïde et allongée. Tout le reste varie comme dans le genre en question : cependant les espèces sont généralement plus cylindriques ; leur prothorax est moins bisinué à sa base, et même parfois coupé tout-à-fait carrément; en un mot le faciès varie dans chaque espèce. Le type du genre est un assez grand insecte (3) du nord do l'Eu- rope et de l'Amérique boréale, remarquable par la sculpture de ses élytres, qui sont couvertes de rugosités confluentes daus tous les sens. Indépendamment d'elle, il n'y en a, à ma connaissance, que deux autres des Indes orientales qui soient décrites (4). J'en ai vu et j'en possède en partie quatre autres de l'Amérique du nord. DEROSPHyERUS. J. Thoms. Archiv. entom. II, p. 99. Mêmes caractères que les Upis, avec les diiférences qui sui-\'ent : Tête courte, transversale, enfoncée dans le prothorax jusqu'au bord (1) A. Fairmairei, elongafa, J. Tlioms. loc. cit.; !e premier est figuré pi. 2, f. 3, et m'est seul connu. L'exemplaire qu'a bien voulu me communiquer M. Thomson est une femelle; je soupçonne que le second est le mâle. (2) Syn. Attelabus Linné. — Spondylis Fab. — Tenecrio De Géer, Panzer, Oliv. — Helops Wiedem. (.3) AHel. ceramhoides, Linné, Syst. nat. II, p. 621 (Tenebr. variolosus De Géer, Panzer; Up. reticulahis, Say in Loug's Exped. II, p. 279). (4) Hel. niger, Wiedem. Zool. Jlag. I, 3, p. 164; Bengale. — U. rotundicollis, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 213; Manille. Germar (Linn. entom. III, p. 198) a décrit une Up. cylindrica de l'Australie qui me parait être voisine desMEKEPHuus et qui doit peut-être former un genre à part. \ TÉNÉBRI0NIDB3 VRAIS. 375 postérieur des yeux, du reste semblable, — Prothorax aussi long que large, arrondi sur les côtés, fortement et régulièrement convexe en dessus, à peine échancré en avant, faiblement bisinué et rebordé ù sa l3ase. — Elytres assez courtes, convexes, fortement déclives en arrière. — Mésosternum en forme de V à branches très-divergentes. — SaiUie prosternale très-concave entre les hanches antérieures, déprimée en arrière. La forme particuUère du prothorax ne suffirait pas pour distinguer ce genre des Upis, car il y en a parmi ceux-ci (par ex. rotundicoUis) qui l'ont tout aussi globuleux, et j'en dirai autant de la forme générale qui est plus courte. Mais la brièveté de la tête, ainsi que la forme du mésosternum et du prosternum suffisent pour rendre cette coupe gé- nérique acceptable. Les cuisses sont peut-être encore plus fortement en massue que chez les Uns. Le genre ne comprend qu'une espèce {globicolHs) originaire du Gabon. Elle est de taille moyenne, d'un noir brillant peu profond, et ses élytres présentent des stries profondes et ponctuées, dont les inter- valles sont arrondis. TAUROCERAS. HoPE, The Coleopt. Man. III, p. 130 (1). Mâles : Menton plan, graduellement élargi et triangulairement échancré en avant. — Languette sinuée sur son bord antérieur, concave sur la ligne médiane. — Dernier article des palpes forte- ment sécuriforme — Maadibules entières au bout. — Labre trans- versal , faiblement arrondi et cilié en avant. — Tête relativement petite, munie d'un col limité en avant par un sillon circulaire , ar- mée au-devant des yeux d'une forte épine triangulaire , redressée et aiguë au bout; épistome brusquement rétréci, tronqué et muni sur son bord antérieur de deux longues cornes redressées, divergentes et un peu recourbées en arrière. — Yeux grands, assez saillants, lunu- les, assez fortement prolongés sur le fronts élargis en dessous. — An- tennes un peu plus longues que le prothorax , grossissant peu à peu, à articles 3 allonge, noueux au bout, 4-6 de même forme, plus courts, égaux, 7 triangulaire, 8-M carrés, perfoliés, 11 plus long que 10. — Pro- thorax non contigu aux élytres, transversal, un peu convexe et sillonné sur le disque, déchve et légèrement échancré en avant, fortement ar- rondi, niarginé et festonné sur les côtés, légèrement bisinué à sa base, avec les angles de celle-ci rectangulaires. — Ecusson grand , curvi- ligne. — Elytres allongées, assez convexes, subparallèles, rétrécies et sinuées dans leur tiers postérieur. — Pattes très-longues , surtout les (1) Syn. BocEROs, Dej. Cat. éd. 3, p. 225. — Tenebbio Fab., Oliv., Daim. 376 TÉNÉBRIONIDF.S. autt'rieuros; cuisses robustes, subparallèles ; jambes soyeuses au côté iutenie; les antérieures obliquement élai-gies eu dedans à leur sommet ; tarses allongés, très-villeux en dessous; le l*"" article des postérieurs plus long que les intermédiaires réunis. — Saillie intercoxale de l'ab- domen en triangle aigu. — Mésosternum en forme de V. — Saillie prosternale déprimée en arrière, et terminée par un mucro. — Corps allongé. Femelles : Tête inerme, moins épineuse au-devant des yeux. — An- tennes à peine aussi longues que le prothorax. — Celui-ci plus court et moins convexe. — Pattes plus courtes, égales entre elles: jambes beaucoup m.oins villeuses au côté interne ; tarses notablement moins longs. M. Hope a donné pour type à ce genre le Tenebrio cornutus de Fa- bricius et Olivier (i), que ces deux auteurs indiquent comme origi- naire des environs de Smyrne, mais qui est, sans aucun doute, un insecte de l'Amérique du Sud, congénère avec deux autre* espèces du même pays pul)liées par Dalman et M. Perty (2). C'est d'après ces deux dernières que je donne les caractères du genre, qui est bien dis- tinct de tous ceux de ce groupe, ne fiît-ce que par la forte dissem- blance qui existe entre les deux sexes. Ce sont de fort grands insectes, d'un noir assez brillant en dessous, mat et comme ^'elouté en dessus, et dont les élytres sont fortement sillonnées [angulatus) ou ponctuées en stries {uries). ZOPHOBAS. (Dej.) Blanch. Hist. tint. d. Ins. II, p. 15 (3). Menton plan, trapéziforme, transversal. — Languette légèrement écliancrée en avant. — Dernier article des palpes en 1er de hache subtransversal. — Mandibules entières à leur extrémité. — Labre sail- lant, sinué, avec ses angles arrondis. — Tête rhomboïdale, prolongée et rétrécie en arrière des yeux; épistome séparé du front par un sillon demi-circulaire, bien marqué, brusquement rétréci et tantôt échancré (1) Fab Syst. El. I, p. 147; Oliv. Entom. III, 57, p. 6, pi. i,L2(f; ces deux auteurs avaient pris connaissance de cet insecte dans la collection de Banks. Le mâle dillëie de ceux des deux espèces mentionnées dans le texte, par ses jambes antérieures (jui sont munies, selon Olivier, de deux dcnts^ l'une interne, petite, l'autre externe, terminale et précédée d'une sinuosité. Ce cai-actèrc sexuel ne me paraît pas suirisant poisr qu'on eu sépare généri(iuement les espè- ces de Dalman et de M. Perty. (2) Ten. aries, Daim. Anal, entom. p. GO [Bucer. armatus Dej.). — Ten. angulatus, Perty, Delect. Anim. ait. Brasil. p. 57, pi. 12, f. 7 9 {Uuc. Taurus Dej.). Tous deux du Brésil. (3) Syn. Helops Fab., Sablb. — Tf«ebrio Oliv. TÉNÉBRIONIDES VRAIS. 377 OU sinué, tantôt coupé carrément. — Yeux fortement transversaux, plus ou moins sinués et assez prolongés sur le front, atténués infé- rieurement. — Antennes plus longues que le prothorax, surtout chez les mâles, grossissant peu à leur extrémité, à articles 3 très-allongé, 4-7 ou 4-8 subégaux ou décroissant et s'élargissant peu à peu, obco- niques ou déprimés, 8-10 ou 9-10 plus courts, il plus grand que 10, obhquement tronqué au bout. — Prothoiax quadrangulaire, légère- ment arrondi et finement rebordé sur les côtés^ bisinué ou non à sa base, tronque en avant, avec ses angles antérieurs rabattus et arrondis. — Elytres un peu plus larges que le prothorax à leur base, allongées, graduellement rétrécies en arrière. — Pattes longues, surtout les an- térieures; cuisses graduellement renflées; jambes de forme variable, en général à peine tomenteuses à leur extrémité interne; le 1^"" article des quatre tarses postérieurs plus long que les intermédiaires réunis. — SaiUie intercoxale de Tabdomen en triangle aigu. — Mésosterniun décUve, fortement concave. — Saillie prosternale déprimée en arrière des hanches antérieures, parfois munie d'un court mucro. — Corps allongé. Ce genre se distingue, au premier coup-d'œil, de tous les précé- dents, par les antennes, dont les articles terminaux varient dans chaque espèce, mais qui sont toujours plus longues que le prothorax. Celles des femelles ne dépassent que médiocrement la base de cet organe quand elles sont repliées en arrière ; chez la plupart des mâles elles sont aussi longues que la moitié du corps. L'échancrure de l'é- pistome caractériserait encore mieux le genre, si elle était constante; mais, très-profonde chez quelques espèces (par ex. morio), elle est ré- duite chez d'autres (par ex. quadrimaculatus) à un simple sinus; dans ce dernier cas, elle majique chez les femelles, qui l'ont toujours moins prononcée que les mâles. • En outre de ces deux caractères, les sexes de ces insectes se recon- naissent à la forme de leurs pattes antérieures : celles des mâles sont plus longues, leurs cuisses sont plus robustes, et leurs jambes plus ar- quées. Parfois, en outre {quadrimaculatus), ces organes sont munis au côté interne, chez les femelles, de longs poils roux qui n'existent qu'eu vestige chez les mâles. Les ZoPHOBAS sont tous de grande taille et d'un noir profond, ve- louté, que relèvent sur les élytres, chez quelques-uns d'entre eux {qua- drimaculatus, bifasciatus)j deux bandes interrompues, d'un rouge san- gum. Ces organes sont striés et ponctués régulièrement. Sauf quelques espèces inédites, découvertes récemment au Mexique, le genre est propre à l'Amérique du Sud et aux Antilles (>). (1) Hel. morio, Fab. Syst. El. I, p. 160 (Ten. nigrilus Oliv.) ; des Antilles e de la ijlupan dos régions de l'Amérique étiuatorlale — Tenebrio quadrimacu- latus, Oiiv. Eûtom. III, 57, p. 8, pi. 1, f. 6; Brésil.— //ei. opacus, Salilb. Peric. 'i'78 tÉRÉBRIONIDES. MENEPHILUS. McLS. Col. de France; Latvjèn. p. 276. Ce genre ne se distingue du suivant que par les particularités qu« voici : Tête plus prolongée en arrière des yeux; ceux-ci, par suite, plus distants du prothorax, plus gros, plus larges, faiblement entamés par les joues. — Antennes beaucoup plus courtes que le prothorax, gros- sissant peu à peu, avec leurs derniers articles transversaux et serrés. — Prothorax coupé carrément en avant, tronqué ou bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs spiniformes et prolongés en arrière. — Elytres fortement striées-ponctuées, avec une strie scutellaire très- marquée. — Pattes plus courtes; les antérieures parfois [longipmnis) très-allongées chez les mâles; jambes sans éperons terminaux; les antérieures arquées dans les deux sexes et crochues au bout chez les mâles; i" article des tarses postérieurs plus court que les intermé- diaires, le dernier plus long que les précédents réunis. Cet ensemble de caractères donne à ces insectes une physionomie fort différente de celle des Tenebrio, à quoi il faut ajouter (jne tous sont très-étroits et sveltes, d'un noir brillant, fortement ponctués dans les stries des élytres, dont les intervalles sont convexes, et enfin, que tous ceux qui me sont connus ont l'extrémité interne des jambes an- térieures garnie d'une brosse de poils jaunes soyeux qxû n'existe pas dans le genre suivant. Quelques espèces de celui-ci, entre autres celles propres à l'Europe, n'ont pas les tarses plus garnis de poils que les Tenebrio, mais ce caractère disparaît chez celles des exotiques qui me sont connues. La séparation des deux genrc!^ est en outre justifiée par les différences qui existent entre leurs larves, et qui ont été signa- lées plus haut. Le type du genre est le Ten. curvipes des auteurs (i), insecte de l'Eu- rope australe et orientale. Les autres espèces décrites sont propres à l'Australie (i). , cntom. p. 17, pi. 1, f. 7 9 ; Brésil. — Z. hifasciaius, Erichs. Arcliiv, 1847, I, p. 118; Pérou. Le Tenebrio costatus de M. Guérin-Ménevilie (Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 97; Ins. pi. 4, f. 5; Zoph. sulcipennis Dcj.) cpie Dejean et Ericlison (loccit.) com- prennent dans le genre actuel, s'en éloigne par ses antennes plus courtes et plus robustes, surtout par son raésosternum fourchu et sa saillie prosternale prolongée en arrière et acumiuée; sou faciès est également très-diltëreut de celui des espèces précédentes. Cet insecte doit former un genre propre. 11 ha- bite le Péi'ou. (1) Fab. Syst, El. I, p. 145 [cylindricus Herbst; affinis Rossi). (2) Ten. longipennis, convexiusculus, llope, Trans. of the eutom. Soc. IV, TÉNÉBRIONIDES VRAIS. 379 TENEBRIO. Linné, Syst. nat. éd. 6. Menton trapéziforme, plus ou moins convexe sur la ligne médiane. — Languette tronquée ou un peu sinuée en avant. — Lolie interne des mâchoires muni d'un crochet corné. — Dernier article des palpes la- biaux ovalaire et tronqué au bout ou un peu triangulaire j celui des maxillaires sécuriforme. — Labre très-peu saillant, faiblement échan- cré et cilié en avant. — Tète rhomboïdale, peu prolongée en arrière des yeux ; épistome séparé du front par un très-ftn sillon, saillant, graduellement rétréci et tronqué ou sinué en avant. — Yeux peu dis- tants du prothorax, fortement transversaux, entamés par les joues; leur portion inférieure beaucoup plus grande que la supérieure. — Antennes un peu plus ou à peine plus courtes que le protliorax, à article 3 plus ou moins allongé, avec les suivants grossissant peu à peu, obconiques et serrés, plus rarement [molitor) ayant leurs quatre derniers articles moliniformes et perfoliés. — Prothorax en carré transversal, faiblement arrondi et finement rebordé sur les côtés, échancré en demi-cercle en avant, bisinué à sa base, avec les angles de celle-ci peu saillants. — Ecusson en triangle curvihgne, rarement [moHtor) transversalement hexagone. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, allongées, parallèles, pointillées et faiblement striées. — Parties médiocres; cuisses robustes, renflées ou non; jambes arron- dies, les antérieures plus ou moins arquées, au moins chez les mâles; les éperons de toutes bien distincts ; tarses garnis en dessous de cils peu abondants; le 1'^'' article des postérieurs plus long que les deux suivants réunis ; le dernier plus court que les précédents pris ensemble. — Mésosternum presque plan ou déclive, peu ou mé- diocrement concave. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Corps allongé, parallèle, peu convexe. Ce genre, dont les anciens auteurs avaient fait un magasin oii se trouvaient entassées les espèces les plus disparates, ne comprend plus que celles qui sont exactement conformes à la formule qui précède. Plusieurs, que les auteurs les plus récents y admettent, s'en trouvent par là exclues et doivent rentrer parmi les Menephilus qui précèdent. Les Tenebrio, ainsi limités, sont des insectes de taille moyenne, plus ou moins criblés en dessus de petits points enfoncés, qui contri- buent à rendre opaque leur couleur, laquelle est presque d'un brun l>. liO. — humilis, colydioides, corvinus, Ericlis. Archiv, 1842, 1, p. 174; le premier est tigtiré dans le Voy. au pôle Sud. ; Ins. pi. 11, f. 9. — nigerrimus, Blancli. Voy. au pùle Sud ; Eiitom. p. 163, pi. 11, f. 10. Ces espèces austraUesnes us me sout pas toutes connues, et c'est d'après les descriptions que je rapporte au genre celles que je n'ai pas eu occasion de voir. 380 TÉNÉBRIONIDES. noirâtre, sujets chez quelques-uns, à passer au ferrugineux. La vesti- ture de leurs taises, qui n'a pas été assez remarquée, leur serait propre dans le groupe actuel, si elle ue se retrouvait pas chez quelques es- pèces de Menephilus. Les hahitudes de ces insectes sont assez variées ; il en est qu'on no trouve que sous les écorces ou dans les troncs cariés des vieux arbres; d'autres, parmi lesquels figurent les deux espèces [moUtor, obscurus) les plus communes d'Europe, se nourrissent principalement de son, de farine ou [obscurus) de substances animales. Par suite de ce régime, l'une d'elles [moUtov) a été transportée presque partout par l'homme. Le genre paraît être limité, au point de vue géographique, à l'Eu- rope, l'Afrique et l'Amérique du Nord ( i). ZOLODINUS. Blancu. Voy. au pôle Sud; Entom. p. 159. Menton quadrangulaire, un peu transversal. — Languette légère- ment échancrée. — Dernier article des palpes labiaux épais et forte- ment tronqué; celui des maxillaires en fer de hache im peu oblique. — Labre visible en entier, court, faiblement sinué. — Tête rhom- boïdale ; épistome court, confondu avec le front, arrondi en avant. — Yeux libres, gros, saillants, subarrondis et faiblement sinués en avant, munis d'une large orbite en dessous. — Antennes de la longueur du prothorax, peu robustes, filiformes, cà articles 3 assez allongé, 4-7 plus courts, égaux, 8-10 moins longs cjue les précédents, 11 aussi grand que 7, ovalaire. — Prothorax médiocrement transversal, faiblement rétréci en arrière, légèrement et largement échancré en avant et à sa base, avec les angles de celle-ci assez aigus. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres allongées, graduellement rétrécies en arrière, planes dans leurs deux tiers antérieurs, coupées carrément à leur base, avec leurs épaules rectangulaires. — Pattes assez longues; cuisses ro- (1) Esp. européennes : T. molilor auctor. — obscurus, Fab., Herbst^ Pan- zei-;, etc. (Var. morio Herbst). — opacus, Duftschm. Faim, austr. II, p. 299. — Iransver salis, Duftschm. ibid. p. 300 {loripes? 3. Sturm,, Deiitschl. Ins. II, pi. 47, f. cC; /«^co^/w Stepb., noctivagus,Ma\s. efRey). — Esp. africaines : T. guineensis, Imlioff, Verhandl. d. nat Geseilscb. InBasel, V.p. 174 {sub7-ugosus Dej,); Sénégambie, Angola, Natal. — foveicollis, J. Tlioms. Arcbiv. cntom. II, p.90;Gabon.— Esp. del'Amér. duNord:!. œneMS,DeGéer^Mém.V, p. 53, pi. 13^ f. 11 .— depressus, Fab. Syst.Ei. I, p. 147 [planus Oiiv.). — c«ste«e'«5,Knocb, NcueBeytr. p.l71 {iniersiitialisSày) — suhlœvis,mmimus,vuriolosiis,elot}gatus, Paliss.-Beauv. Ins. d'Afr. et d'Amer, p. 1G3, pi. 31, f. 4-9.— badins, Say, Journ. of tl)e Acad. of Philad. III, p. 256. — rufinasiis, Say, Boston Jouru. of nat. Hist. I, p. 187. — estrialus, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New -York, V, p. 149; Californie. La plupart de ces espèces américaines me sont inconnues; plusieurs n'appartiennent probablement pas au genre. TTÏNÉBRIONIDES VRAIS. 381 bustes, graduellement épaissies ; jambes droiteS;, arrondies; leurs épe- rons distincts ; tarses finement AÏlleux en dessous ; 1" article des pos- térieurs aussi long que le 4'=. — Mésosternum concave dans toute sa longueur. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Corps allongé, déprimé, rétréci en arrière, glabre. Laforme des yeux suffirait à elle seule pour distinguer ce genre de tous les précédents, et, à un moindre degré, celle des antennes, qui sont aussi cylindriques que celles des Goniadérides, mais sans que leur dernier article soit allongé. L'unique espèce (i) de la Nouvelle- Zélande qui le compose, est de la taille d'un grand Tenebuio, d'un brun de poix assez brillant, ponctuée sur le prothorax et fortement sillonnée sur les élytres, avec les sillons ponctués et leurs intervalles costiformes. J'ignore si les deux sexes présentent quelques différences dans la forme des pattes ; l'exemplaire que j'ai sous les yeux les a simples, mais pourrait bien être une femelle. Groupe II. Catapiestides. Lobe interne des mâchoires sans crochet corné. — Dernier article des palpes maxillaires fortement sécuriforme. — Tète rétrécie postérieu- rement en un col étroit; épistome trapéziforme. — Antennes grossis- sant peu à peu. — Prothorax transversal. — Prosternum et mésoster- num extrêmement larges, plans. Le genre Catapiestus de M. Perty diffère tellement des autres Té- nébrionides vrais par la largeur extraordinaire du prosternum et du mésosternum,' qu'il devrait, à la rigueur, former une tribu distincte. La tête elle-même, sans cesser d'être rhomboïdale, affecte une forme particulière, par suite du col court et étroit dont elle est mimie posté- rieurement. Mais comme par tout le reste de leur organisation, ses espèces appartiennent manifestement à la tribu actuelle, il me paraît préférable de ne les regarder que comme constituant un groupe par- ticulier dans cette dernière. CATAPIESTUS. Perty, Col. Indice or. p. XXXVIII (2). Menton légèrement convexe dans son milieu, subcordiforme, tron- qué en avant. — Languette faiblement et largement échancrée. — (1) Z. zelandkus, Blanch. loc. cit. p. 169; Ins. pi. 11, f. 7, scus le noDi de Zophobas zelandicus. (2) Syii. Tlateia (De Haan), Casteln. Hist. nat. cl. Col. II, p. 215; M. De Caslelnau atlrilnie, à tort, la création du ce nom à M. Perty; il n'avait évidem- ment pas consulté l'ouvrage de ce dernier, cité plus haut. 382 TÉXÉBRI0NIDE3. Dernier article des palpes labiaux triangulaire. — Labre à peine sail- lant, entier. — Tête plane, presque aussi large que longue, coupée obliquement de chaque coté en arrière des yeux; épistome confondu avec le front, graduellement rétréci et largement tronqué en avant. — Yeux transversaux, presque entiers. — Antennes plus courtes que le prothorax, grossissant graduellement, à articles 2 court, 3 allongé, obconique, ainsi que 4-5, ceux-ci égaux, 6-7 triangulaires, 8-1 1 carrés, transversaux, H un peu plus grand que 10. — Prothorax un peu plus étroit que les élytres, plan, fortement transversal, arrondi et cré- nelé sur les côtés, tronqué à sa base, à peine échancré en avant. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres planes, carénées latérale- ment, avec leurs épipleures verticales, assez allongées, subparallèles, rétrécies dans leur quart postérieur. — Pattes médiocres ; cuisses gros- sissant peu à peu, canaliculées en dessous ; jambes subquadrangu- laires, munies d'éperons à peine distincts; les quatre antérieures un peu arquées; tarses longuement villeux en dessous; leur dernier ar- ticle plus long que les précédents réunis. — Corps allongé, large, très- déprimé, plan. L'espèce typique ( i ) de ce genre très-distinct, habite Java;, où elle est commune. Elle est, relativement à sa taille, aussi déprimée tjue les Cuci'jus. C'est un assez grand insecte, brun en dessus, rougeâtre en dessous, présentant trois dépressions longitudinales sur le prctho- rax, et sur chaque élytre^ neuf sillons, dont les trois externes sont pla- cés sur les épipleures; le rudiment d'un dixième se voit, comme de coutume, près de l'écusson. Ces sillons sont assez fortement ponctués et leurs intervalles transversalement rugueux. Le mâle n'a pas les pattes antérieures plus longues que la femelle; ses cuisses sont seulement munies en dessous d'une petite dent mé- diane qui manque chez cette dernière, et ses jambes sont plus arquées. M. Guérin-Méneville en a décrit une seconde espèce (2) de Bornéo, plus petite et dont le prothorax n'est pas crénelé latéralement. Groupe III. Galcarides. Lobe interne des mâchoires muni ou non d'un crochet corné. — Der- nier article des palpes maxillaires non sécuriforme (Calcar excepté). — Tête régulièrement rhomboïdale. — Antennes grossissant peu à peu. — Prothorax plus long que large. — Prosternum et mésoster- num de largeur normale. — Corps étroit, linéaire. La création de ce groupe est due à M. Mulsant (3). Il est fort naturel (1) C. piceus, Peity, loc. cit. p. XXXIX, f. 7 (P. orientcdis Casteln.). (2) C mediocris, Guérin-Méncv. Itfev. zool. 18iJ, j). 124. (3) Col. d. France; Latigèn. p. 268. TÉNÉBRIONIDES VRAIS. 383 et ne comprend que des espèces de taille tout au plus moyenne et toutes remarquables par Fétroitesse de leur corps. Aux caractères qui précèdent, on pourrait en ajouter quelques autres. Les yeux, par exemple, ne sont pas toujours transversaux comme dans les deux groupes précédents ; assez souvent ils s'arrondissent. Les pattes, au contraire, sont toujours courtes, et les antérieures n'ont aucune ten- dance à s'allonger. La distribution géographique de ces insectes est également assez intéressante. Les quatre genres qui suivent sont tous propres à l'Europe; c[uelques-uns seulement étendent leur habitat eu Algérie ou jusque dans l'île de Madère. L Dernier article des palpes max. sécuriforme : Calcar. IL — — non — a Yeux étroits, transversaux : Bius. a a — arrondis. Saillie intercoxale en triangle aigu : Boros. — large, parallèle : Boromorphus. Genre incerta; sedis : Sitophagus. CALCAR. (Dej.) Latr. Règne anim. éd. 2, V, p. 25 (I). Menton plan, subcordiforme, légèrement écbancré en avant. — Languette évasée et tronquée en avant. — Lobes des mâchoires inermes; l'externe grande cilié, l'interne petit. — Dernier article des palpes labiaux faiblement triangulaire, celui des maxillaires grand, sécuriforme. — Mandibules bifides au bout. — Labre assez saillant, tronqué en avant. — Tête assez fortement [eJongatus) ou à peine {ino- cems) prolongée en arrière des yeux ; épistome confondu a'vec le front, court, graduellement rétréci et légèrement écbancré en avant. — Yeux de forme variable. — Antennes aussi longues que le prothorax, sub- fihformes, à articles 3 un peu plus long que les suivants, 4-), la première est prolongée on arrière ; les seconds sont, par suite, distants du protliorax, et en même temps étroits et transversaux. Dans la seconde (2), la tète est engagée dans le prothorax presque jusqu'aux yeux ; ceux-ci sont subarrondis et presque entiers. M. Mulsant en a formé xm sous-genre qu'il nomme Centorus. Ces insectes sont de taille moyenne pour le groupe actuel, d'un brun noirâtre, finement pointillés sur la tête et les élytres, avec ces dernières régulièrement striées et ponctuées. Ils sont propres à la Faune médi- terranéenne et épigés. On en connaît quatre espèces. BIUS. (Dej.) Muls. Col d. France; Laiigèn. p. 266 (3). Menton trapéziforme. — Languette peu saillante, tronquée, avec ses angles arrondis. — Lobe interne des mâchoires muni d'un crochet corné bifide. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire; celui des maxillaires un peu déprimé et trouijué au bout. — Mandibules bi- fides. — Labre court, entier. — Tête brièvement rhomboïdale, enga- gée dans le prothorax presque jusqu'aux yeux, présentant une dépres- sion transversale entre ces derniers ; épistome peu saillant, graduelle- ment rétréci et largement tronqué en avant, — Yeux transversaux, médiocrement larges, presque entiers. — Antennes notablement plus courtes que le protliorax, à articles 3 un peu plus long que 4, 4-6 ob- coniques, égaux, 7-i { déprimés et graduellement plus larges. — Pro- thorax carré, subéquilatéral, très-légèrement rétréci en arrière, tron- qué à sa base, à peine échancré en avant, finement rebordé, sauf en (1) Ten. elongulus, Herbst, Die Kaf. VII, p. 259, pi. 112, f. 2 {Trog. calcar, Fab. Syst. El. I, p. 153) ; répandu depuis le raidi de la France jusqu'à Madère. C'est à cette section que semblent appartenir les C. crassipes et sidcaius de Fiscber de Waldlieim (Bull. Mosc. 1844, 1, p. 123), tous deux de la Russie méridionale. (2) C. jjrocerus (Dej.), Muls. loc- cit. p. 272; Russie mér., midi de la France^ Péninsule ibérique. (3) Syn. Trogosita Fab., Herbst, Schœuli. — Boros Gylleuli., Germar, Zelterst., etc. TÉNÉBRIONIDES VRAIS. 385 avant. — Ecusson transversal, curviligne. — ^lytres à peine plus larges que le prothorax, allongées, parallèles; leur repli 6pipleural incomplet en arrière. — Pattes médiocres; cuisses assez robustes, comprimées, subparallèles; jambes sublinéaires, droites; leurs épe- rons très-petits; 1" article des tarses postérïe|jrs assez allongé, le dernier de tous plus petit que les précédents réunis. — Saillie inter- coxale de Tabdomen en triangle aigu. — Mésosternum faiblement déclive, un peu concave en avant. — Saillie prosternale fléchie en arrière. — Corps allongé, parallèle, déprimé. Genre confondu avec les Bords par les anciens auteurs, mais qui en diffère par la forme de la tête, des yeux, du prothorax, des an- tennes, etc. 11 a pour type une petite espèce (•) originaire du nord de l'Europe et des régions montagneuses de ce continent, d'un brun-mar- ron plus ou moins rougeâtre et couverte en dessus de petits points en- foncés; quelques vagues traces de sillons se voient sur ses élytres. BOROS. Herbst, Die Kœ fer, Yll, p. 318 (2). Menton en carré transversal. — Languette évasée et échancrée en avant. — Lobe interne des mâchoires inerme. — Dernier article des palpes labiaux brièvement ovalaire , celui des maxillaires légèrement triangulaire. — Mandibules bifides au bout. — Labre très-court, tronqué et cilié en avant. — Tête dégagée, saillante , prolongée et ré- trécie en arrière des yeux; épistome séparé du ft-ont par un sillon ar- qué à peine distinct, court, graduellement rétréci et tronqué en avant. — Yeux assez grands, arrondis, à peine sinués. — Antennes cour- tes, assez robustes, à articles 3 un peu plus long que les suivants, 4-8 obconiques, subégaux, grossissant peu à peu, 9-10 brusquement dilatés , en triangle curviligne , i 1 ovalaire , presque aussi large que 10. — Prothorax un peu plus long que large, rétréci et tronqué à ses deux extrémités, arrondi sur les côtés. — Ecusson médiocre, en trian- gle curviligne. — Elytres plus larges que le prothorax, allongées, pa- rallèles et un peu sinuées sur les côtés, peu convexes. — Pattes mé- diocres; cuisses assez robustes; jambes arrondies, droites; dernier article des tarses plus court que les précédents réunis, le 1^' des pos- (1) Trog. thoracica, Fab. Ent. Syst. I, p. 116; on en a deux figures dont la meilleure est celle de frermar, Faun. Ins. Europ. IX, 9; celle donnée par M. Guérin-Ménev. (Icon.; Ins. pi. 30, f. 7 a-b) est médiocre. — M. L. Fair- maire (Ann. d. 1. Soc. ent. 1856, p. 534) en a décrit une seconde espèce (ietraphyllus) des environs de Pise, qui diffère de la précédente par sa forme plus cylindrique, et surtout par sa massue antennaire, composée de quatre ar- ticles seulement. (2) Syn. Helops Panz. — H-ïpophloecs Fab., lUlg., Latr. — Trogosita Payk. Coléoptères. Tome V. 2B 390 TÉNÉBRIONIDES. térieurs assez allongé. — Mésosternum plan^ légèrement déclive, sil- lonné sur ses bords. — Saillie prosternale recourbée en arrière des hanches antérieures. — Corps allongé, parallèle, peu convexe. On n'en connaît qu'une espèce (i) d'assez grande taille, découverte primitivement en Suàide, et retrouvée depuis dans les régions monta- gneuses d'une partie de l'Europe. Elle est d'un brun rougeàtre bril- lant, assez fortement ponctuée sur la tête et le prothorax, avec de va- gues sillons sur les élytres qui sont finement pointillées. BOROMORPHUS. WoLLAST. Ins. Maderens. p. 492 (2). Menton subquadrangulaire , tronqué et étroitement échancré dans son milieu en avant. — Languette coupée carrément. — Lobe des mâchoires inerme; l'externe grand, arrondi, l'interne petit. — Der- nier article des palpes labiaux ovoïde et acuminé, celui des maxillaires allongé et faiblement triangulaire. — Mandibules bifides au bout. — Labre très-court, entier. — Tète assez prolongée et cylindrique en ar- rière des yeux, ses joues minces, subfoliacées; épistome confondu avec le front, faiblement rétréci et subarrondi en avant. — Yeux ar- rondis, déprimés, faiblement entamés par les joues. — Antennes très- grêles , plus courtes que le protiiorax , grossissant très-légèrement à leur extrémité, à articles 3 un peu plus long que les suivants, 4-9 obconiques, subégaux, 9-10 un peu plus gros, 11 plus grand que 10, suborbiculaire. — Pro'thorax un peu plus long que large, légèrement et graduellement rétréci en arrière, tronqué en avant, faiblement arrondi à sa base ; celle-ci finement rebordée ainsi que les côtés. — Ecusson très-petit, transversal. — Elytres allongées et très-régulière- ment oblongues, à peine plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocres; cuisses robustes, oblongues, comprimées ; jambes et tarses très-grêles , le dernier article de ceux- ci plus long que les précédents réunis, le 1'"' des postérieurs un peu allongé. — Saillie intercoxale large , parallèle, arrondie en avant. — Mésosternum à peine déclive et faiblement concave. — Saillie pros- ternale arrondie en arrière. — Corps allongé, médiocrement convexe, aptère. Je ne trouve pas ce genre aussi voisin des Bords que son nom l'in- (1) Décrite pourlapremièrefois(1795) parPanzer (Faun. Ins. Gerra. XXXIV, 1), sous le nom de Helops Schneideri [Bor. elongatus Herbst; Trog. corlicalis Payk.; Hyp. Boros Fab). M. Blanchard (Règne anim. illust.; Ins. pi. 49, f. 7, 7 a) eu a donné une bonne figure. (2) Syn. Boros, Lucas, Explor. d. l'Alger.; Entom. p. 338 TÉNÉBRIONIDES VRAIS. 387 dique ; du moins l'espèce qui le compose a beaucoup plus le fades d'une Stenosis que celui du Boros Schneideri. M. WoUaston a fondé le genre sur un très-petit et élégant insecte, découvert par lui dans l'île de Madère, et qu'il a nommé B. Maderœ ( i ), mais qui ne paraît pas différer du Boros tagenioides de M. Lucas (2), insecte de l'Algérie^ retrouvé depuis en Andalousie par M. Rosen- hauer (^). Ce petit Coléoptère varie du brun noirâtre au jaune ferru- gineux ; il est très-finement rugueux en dessus et revêtu, surtout sur les élytres, de poils très-fins, couchés et peu abondants. Ainsi que l'indique Tabsence des ailes inférieures, il est épigé et se trouve sous l«s pierres. C'est le seul genre aptère du groupe actuel. Note. M. Mulsant place à côté des Bius le genre suivant qui m'est in- connu. SITOPHAGUS. MuLS. Col. d. France ; Latigèn. p. 264. Menton trapéziforme , muni d'une saillie sur sa face externe. — Languette saillante. — Dernier article des palpes labiaux subtriangu- laire , celui des maxillaires de même forme, obliquement tronqué au bout. — Tête plus large que longue, presque en demi-cercle, enga- gée dans le protborax jusqu'à moitié des yeux. — Ceux-ci à moitié entamés par les joues; leur partie supérieure triangulaire. — An- tennes arrivant au quart de la longueur des élytres, à articles 3 un peu plus long que 4 , celui-ci obconique, 5-10 graduellement com- primés, un peu anguleux en dehors, 11 ovale. — Prothorax trans- versal, légèrement rétréci et parallèle dans son tiers postérieur, fai- blement échancré en avant, légèrement bisinué à sa base; celle-ci finement rebordée ainsi que les côtés. — Ecusson en demi-hexagone. — Elytres de la largeur du prothorax et tronquées en avant , avec leurs épaules dentiformes, parallèles, puis rétrécies*- dans leur tiers (1) Loc. cit. p. 493, pi. 11, f. 9; avec des détails. (2) Loc. cit. pi. 30, f. 9 a-d. L'identité de l'espèce de M. Wollaston avec cet insecte, a été signalée par M. L. Redtenbacher, Faim, aiistr.; Die Kœf. éd. 2, p. 615, note 1. Pas plus que ce savant entomologiste^ je ne puis découvrir au- cune ditférence essentielle entre les exemplaires de l'Algérie et ceux de Madère. M. Lucas a l'apporté avec doute au genre BoroS;, un autre insecte de l'Algé- rie, qu'il a nommé B.? riifipes (loc. cit. pi. 30, f. 10 a-c). Autant qu'on en peut juger par la description, il semble former un genre intermédiaire entre celui-ci et les Boros. Dejean, qui a connu cet insecte, depuis la publication de son der- nier Catalogue, lui avait imposé, dans sa collection, le nom générique de Lamus, qui s'est répandu dans quelques cabinets et qui pourrait être conservé. (3) Dio Thiere Andalus. p. 217. 388 TÉNÉBRIONIDES. postérieur ; leur repli épipleural brusquement incomplet en arrière. — Pattes médiocres; cuisses un peu renflées, surtout les postérieures^ jambes grêles, droites; 1" article des tai'ses postérieurs aussi long que le dernier. — Saillie intercoxalo en triangle aigu. — Mésoster- num en forme de V. — Saillie prosternale faiblement prolongée en arrière, tronquée au bout. — Corps presque plan en dessus, M. Mulsantn'a eu à sa disposition que des mâles de l'espèce [Solieri) typique du genre, qui avait été tvouvée par Solier à Marseille, oîi elle avait été plus que probablement importée. Ce petit insecte est d'un roux ferrugineux, finement pointillé sur la tête , avec des stries fines et ponctuées sur les élytres. Dans le sexe en question, la tète est armée en avant de deux cornes formées par les joues et les côtés de l'épistome, courbées en dedans à leur base, puis redressées. Groupe IV. Nyctéropides. Lobe interne des mâchoires sans crocliet corné. — Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme. — Tête subcylindrique, très-ob- tuse en avant. — Antennes terminées brusquement par une massue déprimée de quatre articles. — Prothorax beaucoup plus long que large. — Prosternum et mésosternum de largeur normale. Les deux genres Dolichoderus et Nycteropus de Klug constituent à eux seuls ce groupe. Ces insectes s'éloignent sensiblement des au- tres Ténébrionides vrais, par la forme de leurs antennes, celle de leur tête et leur faciès ; mais, à moins d'en former une tribu à part, je ne vois pas quelle autre place leur assigner en dehors de celle-ci (i). l. Prothorax presque aussi long que les élytres : Dolichoderus. IL. — beaucoup plus court — Nycteropus. DOLICHODERUS. (Klug) De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 202 (2). Cavité buccale petite. — Menton graduellement élargi , tronqué en avant, convexe sur la ligne médiane. — Languette subarrondie en (1) Dans un travail cité plus bas, sur ces insectes, M. Guérin-Méneville, se basant sur l'absence d'un crochet corné au lobe interne de leurs mâchoires, a proposé de les placer parmi les Sténélytres de Latrcille, à côté des Helops. Le lecteur a déjà pu souvent apprécier, dans les tribus précédentes, la valeur de ce caractère. — Quant à M. de Castelnau (Hist. nat. d. Col. II, p. 202), qui les a mis entre les Xysta (Eleodes) et les Pseudoblaps, sou opinion ne peut natu- rellement être rappelée rjue pour mémoire. (2) Klug a fondé ce genre en 1833, sans en exposer les caractères, que M. De TÉNÉBRIONIDES VRAIS. 389 avant. — Dernier article des palpes maxillaires en fer de hache suh- équilatéral. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre saillant, transversal, entier. — Tête médiocrement longue, non rétrécie en ar- rière ; épistome confondu avec le front , très-court , trapéziforme et largement tronqué en avant. — Yeux distants du prothorax , trans- versaux, obliques , déprimés , munis d'une large orbite en arrière , étroits et peu prolongés inférieurement, élargis en dessus. — Antennes courtes, assez robustes, à articles 2 court, 3 un peu plus long que les suivants, cylindrico-conique , ainsi que 4-7, ceux-ci subégaux, 8-11 brusquement dilatés, transversaux, serrés, veloutés et formant une massue lamelliforme, 1 1 tronqué au bout. — Prothorax très-allongé, régulièrement convexe , atténué et tronqué en avant, avec ses angles antérieurs un peu saillants, légèrement arrondi à sa base, celle-ci for- tement contiguë aux élytres; ses arêtes latérales effacées dans leur moitié antérieure. — Ecusson petit, eu triangle rectiligne. — Elytres ne formant qu'un peu plus de la moitié du corps, convexes, atténuées, submucronées et légèrement déhiscentes en arrière, échancrées en arc et rebordées à leur base. — Pattes assez longues; les quatre jambes antérieures un peu arquées; les éperons de toutes presque nuls; tarses villeux en dessous , leur dernier article plus long que les pré- cédents réunis; le !*"■ des postérieurs assez allongé. — Saillie inter- coxale de l'abdomen assez large, ogivale. — Mésosternum plan, con- cave en arrière. — Saillie prosternale plane, large, tronquée en ar- rière. — Corps allongé, glabre, aptère. Insectes de Madagascar, remarquables par la forme de leur corps atténué au point de jonction du prothorax et des élytres, et qui sem- ble composé de deux cônes presque égaux, réunis par leur base : l'un formé par ces derniers organes , l'autre par le prothorax et la tète réunis. Leurs téguments sont d'un noir profond, légèrement bril- lant, lisses à la vue simple, avec les élytres munies de très-petits points enfoncés, disposés en rangées régulières [acuminatus, Khigii) ou distinctement striées {striatus). Les mâles diffèrent de leurs femelles par leurs pattes antérieures plus longues, dont les cuisses et les jambes sont villeuses au côté interne , avec ces dernières assez fortement ar- quées et épaissies en dedans. On en connaît trois espèces d'assez grande taille (i). M. Guérin-Méneville (j) a proposé de réunir le genre au suivant; Castelnau a publiés le premier. En 1831, M. Lund (Aiin. d. Se. n^t. XXIII, p. 130) avait déjà employé le nom de Dolichûuerus pour un genre de Fourmis brésiliennes, mais sans en donner non plus les caractères. (1) D. acuminatus, Klug, Ins. v. Madag. p. 87, pi. 4, f. 1 a-b; M. Guérin- Méneville a donné également une bonne figure du mâle dans son travail men- tionné ci-dessous. — striatus, Klugii, De Gasteln. loc. cit. (2) Voyez sa notice intitulée : m Observations sur les genres Douchoderuï et 390 TÉNÉBRIONIDÎS. mais les différences entre les deux genres sont trop nombreuses pour que cette mesure puisse être adoptée. On connaît d'ailleurs les deux sexes de la plupart de leurs espèces. NYCTEROPUS. (Klug) De Casteln. Hist. nat. d. Col. U, p. 202. Menton très-petit^ suborbiculaire, arrondi^, avec une étroite échan- crure médiane en avant. — Antennes un peu plus courtes que le pro- thorax. — Celui-ci beaucoup plus court que les élytres , un peu plus long que large, médiocrement convexe, graduellement rétréci en avant, légèrement bi-sinué à sa base ; ses arêtes latérales entières. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne. — Elytres de la largeur du pro- thorax et sinuées à leur base , graduellement atténuées en arrière , médiocrement convexes. — Pattes assez courtes ; jambes presque droites. — Mésosternum plan, légèrement déclive. — Saillie proster- nale plane, tronquée en arrière et s'appuyant sur le mésosternum. — Corps ailé. — Le surplus comme chez les Dolichoderus. Ces caractères sont , comme on le voit, trop différents de ceux des Dolichoderus, pour que les deux genres puissent être réunis en un seul. Je ne trouve non plus chez aucun des mâles de celui-ci qui me sont connus, des cuisses et des jambes antérieures villeuses en des- sous ; ces organes diffèrent à peine de ceux des femelles. L'aspect des téguments et la sculpture des élytres sont les mêmes dans les deux genres ; seulement les espèces de celui-ci sont parfois ornées de cou- leurs métalliques. Madagascar est également la patrie de ces in- sectes (i). Groupe V. Goniadérides. Lobe interne des mâchoires sans crochet corné. — Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme. — Tête subrhomboïdale, munie d'un col épais en arrière. — Antennes cylindriques; leur dernier ar- Nycteropus de M. Klug, et réunion de ces deux genres en un seul sous le nom de NYCTERiïPus. » Mag. d. Zool.; Ins. 1838, pi. 203. Erichson (Archiv, 1840, II, p. 338) a émis quelques remarques contraires aux conclusions de ce travail. — Solier, qui a dit^ en passant, un mot de ces insectes (Ânn. d. 1. Soc. ent. III, p. 497, note 4), regardait les Dolichoderus comme les mâles des Nycteropus, et n'en avait fait, par suite, qu'un seul genre auquel il avait imposé le nom de DiLLACERUS. (1) JV. ebeninus, anthracinus , Klug, Ins. v. Madag. p. 89; le premier est figuré pi. 4, f. 2 c-d, et M. Gnérin-Ménevillc eu a donné une seconde Ogure dans le Mag. d. Zool.; lus. 1838, pi. 203, f, 2. — rufipes, resplendens, ovalis, Castelu. loc. cit. TÉNÉBRIONIDES VRAIS. 391 ticle allongé. — Prothorax transversal ou non, beaucoup plus étroit que les élytres, plus ou moins aminci et anguleux sur les côtés. — Prosternum et mésosternum de largeur normale. Groupe également aberrant, mais moins que les Nyctéropides qui précèdent. Ses espèces ont bien un fades fort différent de celui des autres Ténébrionides vrais, par suite du cou dont leur tête est munie en arrière, de la forme de leur prothorax et de la sculpture de leurs téguments ; mais au fond leur caractère différentiel le plue important réside dans la forme cylindrique de leurs antennes , qui ne sont ni dilatées, ni déprimées à leur extrémité. Celles décrites sont exclusi- vement américaines et rentrent toutes dans le genre suivant de M. Perty. GONIADERA. Peuty, Del anim. artic. Brasil. p. 62 (1). Menton quadrangulaire ou trapéz?forme et tronqué en avant. — Languette arrondie et sinuée antérieurement. — Dernier article des palpes labiaux subcylindrique et tronqué , celui des maxillaires en triangle subéquilatéral. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre fortement transversal, arrondi en avant. — Tète munie d'un col épais en arrière, impressionnée ou non sur le front ; épistome con- fondu avec ce dernier, court, brusquement rétréci et tronqué ou échancré en avant. — Yeux grands , fortement transversaux , sinués en avant. — Antennes plus longues que le prothorax, assez robustes, à articles 3 plus long que les suivants, 4-10 égaux, subperfoliés , 11 plus long que 10, obliquement acuminé au bout. — Prothorax au moins aussi long que large, plan, tronqué à ses deux extrémités, fine- ment caréné et souvent festonné latéralement, avec ses côtcô antérieurs plus ou moins dilatés et obliquement tronqués. — Elytres de lon- gueur variable, un peu élargies en arrière, ou subparallèles, médio- crement convS'Xes, avec leurs épipleures verticales, coupées carré- ment en avant. — Pattes médiocres , assez robustes ; jambes arron- dies, munies d'éperons très-petits; tarses finement villeux en dessous, le l^'' article des postérieurs allongé. — Mésosteruum déclive, con- cave. — Prosternum recourbé en arrière. — Corps allongé, plus ra- rement court et large. 11 y a dans les collections une douzaine d'espèces de ce genre dont trois seulement sont décrites (2). Elles sont de grande taille et de forme (1) Syn. Melandrya, Fab. Syst. El. I, p. 165. (2) Mel. repanda, Fab. loc. cit. (G. angulata Dej.); Brésil. — G. crenata, Perty, loc. cit. p. 63, pi. 13, f. 4; même pays. — imyressa, Erichg. Archiv, 1847,1, p. 119; Pérou. 392 TÉNÉBRI0NIDE3. allongée ; mais parmi celles inédites il en est (par ex. cariosa, œruginea Dej.) qui sont beaucoup plus petites et de forme plus courte et plus large. Ces insectes sont d'un noir brunâtre ou d'un ferrugineux obscur, en général assez brillant ; un petit nombre (par ex. impressa) présen- tent sur les élytres quelques poils courts et redressés. Ces organes sont munis de côtes et de lignes élevées, plus ou moins nombreuses , entières ou interrompues , et dont les intervalles sont diversement mais toujours fortement ponctués ou réticulés ; leur tète et leur pro- thorax sont rugueux ou couverts de gros points enfoncés, disposés sans ordre. Le genre est répandu dans la plus grande partie de l'Amérique du sud (i); ses espèces vivent sous les écorces décomposées, et la plupart sont communes. TRIBU XXXVIl. HÉTÉROTARSIDES. Languette saillante; ses palpes peu distants à leur base. — Lobe interne des mâchoires sans crochet corné. — Dernier article des pal- pes maxillaires sécuriforme. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Tête libre, brièvement rhomboïdale; épistome court, séparé du front par un sillon en général peu distinct. — Antennes grossissant peu à peu, rarement cylindriques; leurs articles terminaux non dé- primés (Heterotarsus excepté) , souvent perfoliés. — Pro thorax non ou faiblement échancré. — Ecusson distinct. — Elytres embrassant faiblement le corps ; leurs épipleures rarement (Heterotarsus) in- complètes postérieurement. — Hanches antérieures globuleuses ; épe- rons des jambes très-souvent obsolètes; tarses finement villeux en dessous, leur pénultième article subbilobé. — Saillie intercoxale plus ou moins large. — Métasternum allongé; ses épisternums étroits, parallèles; ses épimères petites. — Celles du mésosternum fermant assez largement les cavités cotyloïdes intermédiaires. — Corps ailé. Avant d'arriver à ces groupes (Pycnocérides, Cyphaléides, etc.) que j'ai dit plus haut se rattacher de près aux Ténébrionides vraiS;, il reste un certain nombre de genres qui sont également voisins de ces der- niers, mais qui en sont éminemment distincts par le pénultième ar- (1) Il y en a à Java une grande et belle espèce qui s'éloi^e de celle de l'A- mèriqiie par ses antennes i>lus robustes et plus courtes que le protkorax. Ce dernier est régulièrement arrondi et festonné sur les côtés; les élytres.ont cha- cune quatre côtes fines, entières, dont les intervalles présentent une triple ra.igée de petits points enfoncés. C'est bien une vraie Goniadkra. HÉTÉROTARSIDES. 393 ticle de leurs tarses qui est subbilobé (i). Ce caractère est en outre renforcé par la forme des antennes qui , à une seule exception près , signalée plus haut, ne ressemblent plus à celle qui est de règle dans la tribu précédente , puis par un faciès particulier. L'un de ces genres (Heterotarsus) présente en outre une particularité dont il n'y a pas un second exemple dans la famille. Le pénultième article de ses tarses est réduit à un petit nœud très-peu apparent , de sorte que c'est en réalité l'antépénultième article qui est subbilobé. 11 en résulte en outre que les quatre tarses antérieurs n'ont plus que qua- tre articles, et les postérieurs trois seulement. Ces insectes dépassent rarement la taille moyenne et sont assez sou- vent au-dessous. La plupart ont conservé la livrée sombre des Téné- brionides vrais, mais non la sculpture des téguments de ces der- niers. Leurs élytres sont en effet rarement striées; elles sont ordinai- rement criblées de points enfoncés, comme la tête et le prothorax, ou rugueuses et couvertes de tubercules. Enfin, plusieurs d'entî-e eux sont pubescents, ce qui, sauf quelques Goniadera, ne se voit jamais chez les Ténébrionides vrais. D'après la structure des tarses et quelques autres caractères , la tribu se divise naturellement en deux groupes. L 5 art. aux 4 tarses antérieurs, 4 aux postérieurs. Phobéltides. II. 4 art. — 3 — Hétéuotarsides vrais. Groupe I. Phobéliides. Cinq articles aux quatre tarses antérieurs, quatre aux postérieurs. — Mandibules bifides au bout. — Antennes non déprimées à leur ex- trémité. — Prothorax plus étroit à sa base que les élytres. Les caractères des quatre genres qui composent ce groupe n'ont en- core été exposés que très-sommairement et peuvent presque passer pour inédits. Tous les auteurs qui en ont parlé me paraissent en outre avoir plus ou moins méconnu leurs analogies. Deux d'entre eux (Phy- MATODEs, Phobelius) Ont été placés dans la famille des Lagriides par M. Blanchard et par Erichson lui-même (2); mais ce sont incontesta- (1) J'ai indiqué, dans les généralités de la famille (p. 7), ce que j'entends par cette expression. Ce caractère n'est pas absolument propre à ces insectes. On le retiouvera plus loin, mais associé à un métasternum très-court (Adéliides) ou (Hélopides) à des antennes totalement dilférentes de celles qui existent ici. (2) In Agass. Nomencl. Zool. Col. p. 125 et 127. Les deux genres en question, surtout les Phymatodes, ont en effet beaucoup d'analogie avec les Lagria. Mais ces dernières se distinguent essentiellement des Ténébrionides parleurs hanches antérieures saillantes^ cylindriques^ contigués, et leurs antennes insérées complè- tement à découvert. — Dejean n'a pas été non plus très-heureux danslc classement des quatre genres du groupe. Il a trcs-bieu reconnu les affinités des Phymatodes 394 TÉNÉBRIONIDES. blement des Ténébrionides, et ils ont même des rapports étroits avec les GoNiADERA qui précèdent. Sauf les Lyprops qui appartiennent aux Indes orientales, ces insectes sont américains. I. Prothorax quadrangulaire, tronqué à ses deux extrémités. Cuisses poster, inermes; corps allongé : Phymatodes. — unidentées ; — très-court : Phobelius. II. Prothorax déprimé, rétréci et bisinué à sa base; corps large : Anœdus. III. — cordiforme, tronqué — — linéaire : Lyprops. PHYMATODES. (Dej.) Blanch. Hist. nat. d. Ins. II, p. 39 (1). Menton trapéziforme ou subcordiforme. — Languette sinuée en avant. — Palpes robustes; le dernier article des labiaux ovalaire et tronqué au bout, celui des maxillaires fortement sécurif orme. — Labre saillant, transversal, arrondi ou tronqué en avant. — Tète assez courte, munie d'un col épais en arrière ; épistome séparé du front par une dépression arquée, court, plus ou moins épaissi, brusquement rétréci et échancré en arc ; orbites antennaires parfois un peu redret5- sées. — Yeux assez grands, transversaux, assez prolongés sur le front, sinués en avant. — Antennes plus longues que le prothorax, assez robustes, cylindriques ou grossissant peu à peu, à articles 3 plus long que les suivants, ceux-ci cylindriques, perfoliés, subégaux, sauf H qui est beaucoup plus long que 10. — Protliorax petit, peu convexe, à peine rétréci en arrière, tronqué en avant et à sa base, avec ses an- gles postérieurs écliancrés et aigus, festonné ou denticulé sur les côtés. — Ecusson grand, en triangle curviligne allongé. — Elytres beaucoup plus larges que le prothorax à leur base, assez convexes, graduelle- ment élargies en arrière , ou {brevicoUis) subparallèles. — Pattes mé- diocres ; cuisses subparallèles, comprimées ; jambes arrondies, droites, sans éperons; le l"^ article des tarses postérieurs allongé, le dernier de tous plus court que les précédents réunis. — Saillie intercoxale très-large, arrondie en avant. — Mésosternum un peu déclive, fai- blement concave. — Saillie prosternale déprimée et tronquée en ar- rière. — Corps plus ou moins allongé, atténué en avant. La Lagria tuberculata de Fabricius, insecte commun à Cayenne, est le type de ce genre. Une seconde espèce du Brésil a été décrite par et des Phobelius, et a placé ces deux genres à côté l'un de l'autre (Gat. éd. 3, p. 225)^ mais il les a séparés par ■vingt-deux genres des Lyprops (Oligorus) et des An^dus (ibid. p. 225), puis il a intercalé entre ces derniers et les Hetero- TARSus, deux genres (Oplomeuus, Camptobrachys) qui appartiennent aux Téné- brionides otidogènes. (1) Syn. Lagria, Fab. Syst. El. H, p. 69; Perty. HÉTÉROTARSIDES. 39S M. Perty (i). Deux autres inédites (2) existent en outre dans les col- lections. Ce sont des insectes d'assez grande taille , dont la couleur varie du noir bronzé au bronzé clair, au bleu ou au violet cuivreux brillant en dessus. Leur tête et leur prothorax sont couverts de gros points disposés sans ordre ; leurs élytres sont inégales et présentent un grand nombre de tubercules arrondis, la plupart irrégulièrement dis- tribués, et entre lesquels se voient des points enfoncés peu marqués. PHOBELIUS. (Dej.) Blanch. Hist. nat. d. Ins. II, p. 39. Menton très-petit, trapéziforme. — Dernier article de tous les pal- pes sécuriforme. — Labre saillant, carré et arrondi aux angles anté- rieurs. — Tète munie d'un col très-court en arrière, subtransversale; épistome séparé du front par un sillon arqué, très-court, brusque- ment rétréci et à peine échancré en avant. — Yeux étroits, transversaux, entiers. — Antennes un peu plus longues que le prothorax , à arti- cles 3 plus long que les suivants, 4-8 obconiques, subégaux, 9-10 un peu plus gros, subglobuleux, H plus grand que 10, ovoïde. — Pro- thorax petit, en carré transversal, légèrement rétréci à sa base. — Ecusson petit, en triangle rectiligne. — Elytres beaucoup plus larges que le prothorax, convexes, très-courtes, graduellement élargies en arrière, subtronquées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues; cuisses assez robustes, les postérieures munies d'une petite dent en dessous, avant leur sommet; jambes arrondies, sans éperons ; 1" article des tarses postérieurs allongé, le dernier de tous médiocre. — Saillie intercoxale courte, large, ogivale. — Mésoster- num subvertical, en forme de V. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Corps court, convexe. Dejean (s) a fondé ce genre sur un petit insecte {lucifugus) rapporté par moi de Cayenne dans le temips, et qui est encore inédit. M. Blan- chard en a décrit en peu de mots et figuré une autre espèce (4), dé- (1) Lagria exsculpta, Perty, Del anim. art. Brasil, p. 66, pi. 13, f. 11. (2) L'une d'elles, pareille pour la forme à la tubercnlata, est connue dans quelques collections de Paris sous le nom de denticollis; elle est de Colombie. L'autre, originaire de Cayenne, est la brevicornis de Dejean (Cat. éd. 3, p. 225). EHe est plus allongée que les précédentes, avec les élytres suhparallèles. Son mâle a les cuisses antérieures renQées et fortement canaliculées en dessous k leur extrémité^ avec une échancrure près de la base qui est atténuée; ses jam- bes de la même paire sont larges, canaliculées au côt^ interne, avec la lèvre externe de ce canal formant une saillie en dedans. Je ne trouve rien de pareil chez les autres espèces, mais peut-être n'ai-je sous les yeux que des femelles. (3) Cat. éd. 3, p. 225. (4) P. crenatostriatus, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 19S, pi. 14, f. 9. 396 TÉNÉBRIONIDES. couverte par d'Orbigny dans la province de Corrientes. C'est un in- secte de taille au-dessous de la moyenne, d'un noir brunâtre, et dont la sculpture ressemble beaucoup à celle de quelques Goniadera, sa tête et son prothorax étant rugueux et ses élytres fortement sillon- nées, avec les intervalles entre les sillons costiformes et un peu tu- berculeux en arrière ; les sillons eux-mêmes paraissent comme cré- nelés. Je connais deux autres espèces du genre, l'une voisine de la précé- dente et originaire du nord du Brésil ; l'autre, de Cayenne, plus ne- tite et de couleur métallique. AN.ïDUS. (Dej.) Blanch. Hist. nat. d. Ins. II, p. 35 (1). Menton trapéziforme. — Dernier article des palpes labiaux sub- cylindrique et tronqué au bout^ celui des maxillaires grand et forte- ment sécuriforme. — Labre en carré transversal , arrondi ou légère- ment échancré en avant. — Tête courte, à peine rétrécie en arrière ; épistome séparé du front par un sillon bien marqué et flexueux, tan- tôt largement tronqué, presque au niveau de l'insertion des antennes, tantôt très-brièvement rétréci et entier. — Yeux assez grands, trans- versaux et entiers. — Antennes plus longues que le prothorax, cylin- driques, à articles cylindrico-obconiques : 3 à peine plus long que les suivants, 5-10 subégaux, 11 plus grand que 10, subovoïde. — Pro- thorax fortement transversal , notablement plus étroit que les élytres et fortement rétréci en arrière, coupé obliquement de chaque côté en avant ou fortement arrondi, faiblement bisinué près de ses angles pos- térieurs qui sont aigus et plus ou moins relevés, largement tronqué au milieu de sa base. — Ecusson grand, en triangle curviligne. — Ely- tres oblongo-ovales , peu convexes. — Pattes assez longues; cuisses assez robustes; jambes grêles, arrondies, sans éperons; 1*"" article des tarses postérieurs très-allongé, le dernier de tous médiocre. — Saillie intercoxale largement ogivale. — Mésosternum déclive , concave en avant. — SailUe prosternale recourbée en arrière. — Corps obloago- ovale, assez large, médiocrement convexe, finement pubescent. Insectes de taille moyenne, parfois petits et répandus en Amérique, depuis le Brésil méridional jusqu'au centre des Etats-Unis et en Cali- fornie. Sauf une seule espèce inédite (2), leurs téguments sont criblés (1) MM. Blanchard qj, J. L. Le Conte ont écrit Anoedus; l'étymologie du nom (àvaiSrjç, impudicus) exige qu'il le soit comme Dejean l'avait fait. — Syn. As- pisoMA, Dej. Cat. éd. 3, p. 228. — Pandarus Ziegler. (2) Elle est connue dans les collections de Paris sous le nom peu convenable à' A. œruginosus Dej. Ses élytres sont plus parallèles que celles des espèces HÉTÉROTARSIDES. 391 de points enfoncés, en général plus gros et moins serrés sur la tète et le prothorax que sur les élytres ; leur couleur est d'un noir peu brillant. 11 n'y en a encore que trois de décrits (i) ; les collections en contiennent une huitaine d'autres. Le genre Aspisoma de Dejean me paraît à peine sufTisamment dis- tinct de celui-ci. Ses espèces sont un peu plus courtes et plus ovales que les précédents^ mais n'en diffèrent essentiellement qu'en ce que le lobe médian de la base de leur protliorax est plus saillant, ou, ce qui revient au mémo, en ce que cet organe est plus fortement bisinué à sa base. Toutes sont inédites et propres à l'Amérique du sud., LYPROPS. HoPE, Trans. ofthe Zool. Soc. \, p. 101 (2). Menton trapéziforme , caréné sur la ligne médiane. — Palpes la- biaux courts et grêles , leur dernier article subfusiforme ; les maxil- laires robustes et assez longs; leur 4^ article fortement sécuriforme. —^ Labre transversal, un peu échancré en arc. — Tête subtransver- sale, non rétrécie en arrière; épistome confondu avec le front, très- court, à peine échancré en avant. — Yeux assez larges, transversaux, eatiers. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, assez ro- bustes, subcylindriques, à articles 3 nn peu plus long que les suivants, 4-10 subégaux, obconiques et devenant peu à peu subglobuleux, H plus grand que 10, ovoïde. — Prothorax notablement plus étroit que les élytres, transversal, cordiforme, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne. — Elytres allongées, pa- rallèles , rétrécies en ogive postérieurement. — Pattes assez longues ; cuisses robustes, atténuées à leur base, les antérieures renflées ; jam- bes légèrement comprimées^ leurs éperons petits, mais bien distincts ; 1" article des tarses postérieurs presque aussi long que les sui^/ants réunis, le dernier de tous médiocre. — SailHe intercoxale largement ogivale. — Mésosternum subvertical, concave. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Corps allongé, parallèle, peu convexe, hérissé de poils fins redressés. Wiedemann a le premier décrit une espèce de ce genre , sous le typiques et fortement striées. C'est la seule également qui soit complètement glabre. (1) A.punctatissimus, Blaiich. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 198; pi. 14, f. 10; figure inexacte et qui représente l'insecte trop allongé et trop étroit; du Brésil et de Bolivia. — Pand. brtmneus, Ziegler, Proceed. of the Acatl. of Phi- lad. II, p. 45; Peusylvanie. — A. rotundicoUis, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New -York, V, p. 150; Californie, sur les bords du Rio Gila. (2) Syn. Oligorus, Dej. Cat. éd. 3,p.227. — Tagenu, Wiedcm. Zool. Magaz. 11,1, p. 42. 398 riNÉBRIONIDES. nom de Tagenia indica. Celle ( i ) que M. Hope a eue sous les yeux me paraît être différente et correspondre à YOligorus rotundicolHs de De- jean, sans que j'en aie la certitude. Ces deux insectes sont du reste très-voisins; mais les yeux du second ont un reflet doré que ne pré- sentent pas ceux du prenaier, et c'est ce qui me porte à croire que c'est lui qu'a décrit M. Hope. Tous deux sont du Bengale, de taille moyenne, d'un noir obscur, et criblés en dessus de très-petits points enfoncés, en partie confluents. J'en connais une troisième espèce de Shangai, plus petite et de couleur ferrugineuse. Groupe II. Hétérotarsides vrais. Quatre articles aux quatre tarses antérieurs, trois aux postérieurs. — Mandibules entières à leur extrémité. *— Epistome fortement et triangulairement échancré, logeant le labre dans cette échancrure. — Protliorax presque aussi large à sa base que les élytres. A la structure anormale des tarses s'ajoute, comme on le voit, celle de l'épistome qui est fait comme celui de la plupart des Pédi- nides. Le groupe ne comprend que le genre suivant qui est un des plus tranchés de la famille. HETEROTARSUS. Latr. Bêgne anim. éd. 2, V, p. 26. Menton trapézil'orme, fortement convexe sur la ligne médiane. — Languette tronquée en avant. — Palpes robustes ; le dernier des la- biaux triangulaire, celui des maxillaires fortement sécuriforme. — Mandibules très-épaisses^ rugueuses en dehors. — Labre entier. — ' Tête courte, rétrécie en arrière, coupée obliquement de chaque côté en avant des yeux ; epistome confondu avec le front, entamé par une échancrure étroite, plus ou moins profonde. — Yeux libres, assez grands, transversaux, entamés par les joues. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, grossissant peu à peu, à articles 3 allongé, 4-7 obconiques, peu à peu élargis, 8-H plus larges, transversaux, H plus grand que 10, arrondi au bout. — Prothorax transversal, un peu rétréci et tronqué en avant, un peu arrondi et finement rebordé sur les côtés, bisinué à sa base, avec son lobe médian large et arrondi. — Ecus- son grand, en triangle curviligne. — Elytres sinuées à leur- base, avec (1) L. chrysophthalmus, Hoiie loc. cit. pi. 14, f. 5, avec des détails. M. Hope ne parie pas dans sou texte de la forme du pénultième article des tarses; mais la figure qu'il donne de l'un de ces organes représente l'article en ques- tion comme étant bilobé, en quoi il y a une petite exagératiou : il n'est que sub- bilobé. PYCKOCÉRIDES. 390 leurs épaules arrondies, peu à peu élargies en arrière ou parallèles; leur repli épipleural brusquement incomplet en arrière. — Pattes mé- diocres; cuisses robustes, parallèles; jambes comprimées, droites, leurs éperons à peiiie distincts ; tarses déprimés, revêtus d'une brosse dense en dessous. — Saillie intercoxale médiocrement large, ogivale. — Mésosternum étroit en arrière, évasé, déclive et un peu concave en avant. — Saillie prosternale étroite, recourbée en arrière. — Corps plus ou moins allongé, médiocrement convexe. Ces insectes, si remarquables par leurs tarses, sont à peu près de la taille des Tenebrio, mais un peu plus convexes, et tous d'un noir pro- fond mat ou très-peu brillant. Leur tête et leur prothorax sont criblés de petits points enfoncés, presque confluents, et leurs élytres forte- ment striées, avec les intervalles entre les stries convexes; ces der- nières sont occupées par de petits points enfoncés, presque contigus et un peu crénelés. 11 n'y en a encore qu'une espèce du Sénégal de décrite (i), celle sur laquelle Latreille a établi le genre; mais les collections en contien- nent cinq ou six autres du même pays et des Indes orientales (a). TRIBU XXXVIII. PYCNOCÉRIDES. Languette saillante, cornée; ses palpes séparés par une carène étroite, -r- Lobe interne des mâchoires muni d'im crochet corné, par- fois bifide. — Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme. — Mandibules tronquées à leur extrémité. — Tête saillante, munie d'un col épais en arrière ; épistome séparé du front par un sillon transver- sal très-marqué, brusquement rétréci, presque toujours fortement échancré et logeant alors le labre en partie. — Yeux fortement trans- versaux, munis d'une large orbite en arrière. — Antennes robustes, plus ou moins courtes; leurs articles intermédiaires moniliformes , noueux, rarement cylindriques, plus ou moins perfoliés ; les termi- naux grossissant un peu, ou le dernier en forme de bouton; le 3^ eîi général pas plus long que le 4*. — Prothorax plus étroit à sa base que les élytres, non ou faiblement échancré en avant. — Ecusson grand. — Elytres embrassant faiblement le corps ; leurs épipleures complètes en arrière. — Hanches antérieures globuleuses ; éperons des jambes très-courts; tarses en général glabres et pauci-épineux en dessous; leur dernier article très-grand. — Saillie intercoxale large, arrondie en (1) H. tenebrioides, Guérin-Ménev. Iconogr.; Ins. texte, p. 121, pi. 30, f. 11 (exaraius Dej. Cat. éd. 3, p. 227). (2) Parmi ces dernières, il en est une de Java (inflatus Doj. loc cit.) plus grande que les autres et remarquable par ses élytres très-convexes. Coléoptères. Tome V. V^ partie. 25* 400 TÉNÉBRIONIDES. ayant. — Métasteraum allongé ; ses épisternums étroits^ parallèles ; ses épimères bien distinctes. — Celles du mésosternum larges. — Corps ailé. Cette tribu est établie sur un petit nombre d'espèces aussi remar- quables par leur grande taille que par les couleurs métalliques dont la plupart sont ornées. Parmi les caractères qui précèdent, on remar- quera la forme des antennes qui sont presque constamment aussi mo- niliformes et aussi perfoliées que celles des Taxicornes les plus typi- ques de Latreille ; puis la vestiture des tarses qui forme une de ces exceptions que j'ai dit précédemment exister dans la cohorte actuelle. Ceux des Odontopus seuls sont sous ce rapport à. l'état normal. Ce sont également les seuls, avec les Metallonotus, dont les antennes cessent, quoique non chez toutes les espèces, d'être en partie monili- formes, et, dans ce cas, elles se rapprochent beaucoup de celles des GoNiADERA et des Phymatodes. Comme chez les Nyctobates et genres voisins du groupe des Ténébrionides vrais, les pattes varient selon les sexes, mais elles afïectent en général des formes plus singulières que chez ces derniers, surtout chez les Chiroscelis. A ce caractère qui dis- tingue ces insectes du groupe en question, il faut ajouter l'échancrure presque constante de leur épistome , leur prothorax très-souvent fort éloigné des élytres, et laissant largement à découvert le pédoncule du mésothorax, leur faciès et leur livrée. D'un autre côté, il n'est pas moins évident que leurs antennes leur donnent des rapports réels avec les Ulomides. Les genres qui composent la tribu sont, du reste, très-voisins pour la plupart les uns des autres. M. Westwood, à qui on doit le seul tra- vail général dont ils aient été l'objet (i), a tenu compte, avec raison, de la sculpture des élytres pour les caractériser. La tribu est exclusivement propre aux parties chaudes de l'Afrique, et ses espèces sont répandues depuis la Sénégambie à Natal. l. Tarses villeui en dessous; élytres rugueuses. Articles 8-10 des antennes transversaux : Odontopus. — — allongés : Metallonotiis . IL Tarses glabres et pauci-épineux en dessous. a Elytres lisses, trôs-finement ponctuées en stries : Caîostega. aa — fortement sillonnées. Jambes antérieures digitées au bout : Chiroscelis. — non — Prioscelis, Pycnocerus. (1) Voyez son mémoire intitulé : « Descriptions of sorae Coleopterous Insects from Tropical Africa , belonging to the section Heteromera. » Trans. of the Zool. Sqc. III, p. 207. FIN DU TOME CINQUIEME. PREMIÈRE PARTIE. GENERA DES COLÉOPTÈRES. Tome V. — 2^ Partie. ODONTOPUS. SiLBERM. Revrie entom. l, part. 2, n» 3 (1). Menton cordiforme, légèrement échancré en avant. — Languette un peu rétrécie et tronquée antérieurement. — Lobe interne des mâchoires muni d'un crociiet corné simple. — Dernier article des palpes labiaux légèrement triangulaire, celui des maxillaires très-fortement sécuri- forme, subéqui latéral. — Mandibules robustes, dentf'es en dedans. — Labre transversal, entier et cilié. — Epistome médiocrement échancré en arc de cercle. — Yeux sinués dans leur milieu en avant. — Antennes aussi longues que le prothorax, grossissant peu à peu, à articles 3 plus long que les suivants, 4-7 subcylindriques, 8-10 en carré transversal, dl allongé et arrondi au bout; l6s quatre derniers pubescents. — Pro- thorax imparfaitement coiiligu aux élytres, transversal, tronqué en avant et à sa base, arrondi, marginé et festonné sur les côtés. — Ecusson curviligne. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, légèrement élargies en arrière , rétrécies et déclives dans leur tiers postérieur, ponctuées sans otdre et rugueuses. — Pattes assez longues; cuisses comprimées, inermes; jambes arquées; tarses revêtus en dessous de poils abondants, leur dernier article beaucoup plus grand que les pré- cédents réunis, le 1^' de ceux-ci plus long que les autres. — Mésoster- num un peu concave, triangulaire, assez largement tronqué posté- rieurement.— Saillie prosternale fléchie, déprimée et élargie en arrière des hanches antérieures. Les mâles se distinguent des femelles par leurs jambes plus arquées et doOT les antérieures sont un peu dilatées et munies de deux tuber- cules à leur extrémité interne; les postérieures sont sinuées à leur base en dedans. Le genre a pour type le Tenebrio cuprms de Fabrlcius (i), grand et bel insecte de la Sénégambie, d'un noir assez brillant en dessous, d'un cuivreux obscur sur la tête et le prothorax, avec les élytres d'un rouge- (1) Il existe parmi les Hémiptères, un genre Odoktopus créé par M. De Cas- teînan (Magaz. d. Zool.; Ins. 1833; Hémipt. p. 37) la même année (1833) que M. Silbermann fondait celui-ci; je crois, sans en être certain, qu'il est antérieur h ce dernier. — Syn. Pezodontus, Dej. Cat. éd. 3, p. 225. — Tenebkio Fab. (2) Syst. El. I, p. 144; VOdont. violaceus de M. Siibermann (loc. cit. pi. 4) n'en diffère certainement pas; Fabricius n'a connu que la femelle. Coléoptères. Tome V. 2^ partie. 26 402 TÉNÉBRIONIDES. cuivreux violet. Ces organes sont finement chagrinés et présentent quelques faibles lignes élevées qui se détachent à peine sur la ponc- tuation très-dense dont ils sont couverts. Cette sculpture, la forme du prothorax et celle des pattes constituent les trois caractères les plus apparents de ces insectes. MM. Westvood et Thomson en ont publié deux autres espèces (p). Une quatriènje serait le Tenebrio cyaneus de Fabricius (2), que tous les auteurs s'accordent à placer dans le genre, mais qui me paraît de- voir en être exclu. METALLONOTUS. (G. Gray) Westw. Trans. of fhe Zool. Soc. III, p. 220. Suivant M. Westwood, ce genre, fondé sur une espèce (3) de Sierra Leone, dont un exemplaire unique existait dans la collect. de M. Hope, est très-voisin des Odontopcs et n'en diffère que par les caractères suivants: Articles 8-10 des antennes un peu plus longs que les précédents, 11 plus large et plus allongé, oblique à son extrémité. — Prothorax canaliculé sur la ligne médiane en arrière de son milieu. — Elytres beaucoup plus larges et plus gibbeuses. — Cuisses simples ; jambes longues, un peu plus grêles , arquées dans leur milieu, avec leur ex- trémité légèrement recourbée. Le prothorax est denticulé latéralement comme celui des Odontopus, et les élytres sont couvertes également d'une ponctuation irrégulière. Au total, cet insecte semble s'éloigner des Odontopus plutôt par sa forme générale que par aucun caractère bien précis. Il est de grande taille et d'un vert brillant, avec les élytres d'un vert doré. GALOSTEGA. Westw. Proceed. of the Zool. Soc. 1842^ p. 117. Menton évasé et sinué dans son miheu en avant, rebordé latérale- ment. — Languette un peu rétrécie en avant. — Dernier article des (1) 0. iristis, Westw. Tnins. of the Zool. Soc. III, p. 218; Guinée. — obso- letus, J. Thoms. Arcliiv. entom. II, p. 90; Gabon. mi (2)^ Enlom. Syst. IV, p. 439. Fabricius l'a réuni plus tard (Syst. El. I, p. 157) à son Hclops meiallicus qui est de l'Amérique du Sud et appartient probable- ment au genre Stro^gylium. Cet insecte diffère génériquement du cupreus par son menton carré, son épistome à peine écliancré^ ses cuisses antérieures bi- dentées près de leur sommet, l'absence de dilatation aux jambes de la même paire chez les mâles, et surtout par Textrème largeur du prosternum entre les hanches antérieures. Ce dernier caractère prouve que c'est un Strongyliide. (3) Cet insecte est mentionné, sons trois noms différents, par M. Gray, dans l'Animal Kingdom de Griffilh (Ins. vol. II) : d'abord dans le texte (p. 35) sous celui de Lagria metullonotus : puis au bas de la pi. 74 .sous celui de Lagria gibbosus ; et enfin pi. 80, sous celui de MetaUonotus denticollis ; ce dernier de- vra naturellement lui rester. M. G. Gray n'a, du reste, exposé nulle part les caractères du genre. PTCNOCÉRIDES. 403 palpes labiaux ovalaire et tronqué au bout, celui dos maxillaires en triangle plus long que large. — Mandibules arrondies au bout. — Labre carré, avec ses angles antérieurs arrondis. — Epistome fortement et quadrangulairement échancré. — Yeux largement sinués en avant. — Antennes plus courtes que le protliorax, moniliformes, à articles 7-10 un peu plus gros que les autres j les trois derniers pubescents, le 11® en cône arqué. — Prothorax contigu aux élytres, notablement plus étroit qu'elles, aussi long que large, un peu rétréci en arrière, tronqué en avant et à sa base, rebordé de toutes parts — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres allongées, rétrécies et déclives dans leur tiers postérieur, planes en avant, lisses, avec de très-fînes stries ponctuées. — Pattes robustes ; cuisses bidentées en dessous près de leur sommet ; jambes subquadrangulaires, légèrement flexueuses; tarses munis de quelques poils courts sur leurs bords en dessous ; leur dernier article plus long que les précédents réunis, ceux-ci égaux. — Mésosternum largement triangulaire, un peu concave. — Saillie prosternale dépri- mée et aplanie en arrière des hanches antérieures. L'unique et belle espèce ( > ) qui constitue ce genre se distingue sans peine de toutes celles de la tribu par la sculpture de ses élytres , dont les stries sont si fines, qu'à peine les aperçoit-on à Toeil nu. La loupe la plus forte ne révèle aucun vestige de ponctuation sur le reste de la surface de ces organes non plus que sur le prothorax. Pour le surplus, cet insecte est très-grand, d'un noir verdàtre, avec les élytres d'un cui- vreux pourpré assez brillant. La Guinée est sa patrie. CHIROSCELIS. Lamarck, Ann. d. Muséum, III, p. 200 (2). Dents latérales du sous-menton très-larges et fortement bi-échan- crées. — Menton concave sur la ligne médiane, cordiforme, très-forte- men.t rétréci à sa base, divisé en deux grands lobes divergents, arron- dis et cachant les mâchoires^ sauf à leur base. — Languette beaucoup plus étroite que le menton, échancrée en avant. — Lobe interne des mâchoires muni d'un crochet corné bifide. — Dernier article des palpes labiaux déprimé, arqué en dehors; celui des maxillaires sécuri- forme et allongé. — Mandibules arrondies à leur extrémité. — Labre carré, arrondi en avant., — Tète un peu renflée en arrière, avec un sillon circulaire en arrière des yeux^ inégale sur le front, avec un pli flexueux au-dessus de chaque œil; epistome médiocrement échancré; l'échancrure bidentée ou bisinuée dans son fond. — Yeux fortement (1) C. inirpuripennis, Wcstw. loc. cit. et Traus. of tlie Zoo!. Soc. III, p. 222, pi. 15, f. 1, avec des détails, ^ (2) Syn. Tenebuio Fab. 404 TÉNÉBBIONIDES. rétrécis dans leur milieu. — Antennes un peu plus longues que la tête, très-robustes, grossissant peu à peu, à articles 1 obconique et arqué, 2-10 égaux, transversaux, perfoliés, glabres, dl plus gros, sub- globuleux, pubescent. — Protborax fortement séparé des élytres, peu convexe, subcordiforme, à peine écbancré et cilié en avant, sinué à sa base et marginé de toutes parts. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres allongées, parallèles, ou un peu élargies en arrière, sillonnées. — Pattes robustes; cuisses canaliculées en dessous; les antérieures plus fortes que les autres, munies d'une dent médiane et de deux sub- apicales en dessous; jambes de la même paire très-fortement triangu- laires, rugueuses en dessous, sans éperons terminaux {<), terminées par cinq digitations, dont les deux internes les plus fortes, les autres subarrondies ; tarses courts , glabres en dessous ; leur dernier article aussi long que les autres réunis ; ceux-ci égaux. — Mésosternum triangulaire , concave. — Saillie prosternale assez étroite , arquée et terminée par un court mucro. Ce genre est éminemment distinct par la lèvre inférieure, les an- tennes et les jambes antérieures, sans parler d'autres caractères moins importants. Ses espèces sont toutes de très-grande taille et. d'un noir brillant sujet à passer au brun plus ou moins clair. Quelques-unes (par ex. passaloides) ont sur le prothorax des fossettes disposées sans ordre, qui manquent ou n'existent qu'en vestige chez les autres. Les caractères sexuels consistent en deux dépressions ovales ou tri- gono-ovales et remplies de poils tomenteux , qui existent sur le second segment abdominal. On a ignoré longtemps si elles étaient l'apanage des mâles ou des femelles ; l'examen des oi'ganes génitaux internes, fait par M. Westwood (2), a démontré qu'elles sont propres au second de ces sexes. Quant à l'opinion qui a été émise que ces dépressions sont probablement lumineuses, rien ne la justifie {■'<). Lamarck a établi le genre sur un insecte (4) soi-disant rapporté de (1) M. Westwood (Trans. of tlie Zool. Soc. III, p. 209), dans sa description du C. digitata, admet l'existence d'un épeion qui formerait le sommet de la digi- tation intermédiaire. Mais je ne Yois pas le moindre vestige d'une suture qui indiquerait qu'il en soit ainsi. On peut admettre que les deux éperons existent et forment deux des digitations, ou bien que ces dernières ayant pris leur place, ils ne pouvaient plus subsister. Cette dernière opinion, qui paraît la plus plausible, est celle adoptée dans le texte. (2) Arcan. entom. I, p. 159, pi. 87, f. 16, organes génitaux mâles du C. di- gitata. (3) Latreille (Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. I, p. 262, note) a le premier eu cette idée qui a été, depuis, reproduite par M. De Castclnau (Hist. nat. d. Col. II, p. 216). (4) C. bifenestrata,L-dm. loc. cit. p. 263, pi. 22, f.2. Je crois, avec M. Guérin- Wéneville (Icon.; Ins. texte p. 118) qui l'a figuré sous ce nom (ibid. pi. 30, f.5),que cet insecte est probablement identique avec le C digitatu. PYCNOCÉRIDES. 405 l'Australie par Péron, au commencement de ce siècle, mais qui, depuis lors, n'a jamais été retrouvé dans ce pays, et qui provenait plus que probablement de l'Afrique. Indépendamment de cette espèce dou- teuse, ou en connaît actuellement quatre autres originaires de cette partie du globe (i), parmi lesquelles le Tenebrio digiiatus de Fabricius forme le type du genre. PRIOSCELIS. HoPE, The Coleopt. Man. III, p. 128 (2). Dents latérales du sous-menton larges et tronquées. — Menton plan, trapéziforme ou subcovdiforœe, rétréci à sa base, plus ou moins ca- réné sur la ligne médiane. — Languette large, saillante, arrondie et sinuée en avant. — Epistome de forme variable. — Antennes de lon- gueur variable, moniliformes ; leurs 3, 4 ou 5 derniers articles gros- sissant légèrement et pubescents ou plus ponctués que les autres; le dernier plus long que le 10". — Cuisses très-robustes, canaliculées et diversement dentées en dessous, ainsi que les jambes au côté interne; les antérieures et les postérieures de celles-ci plus ou moiijs arquées et dilatées à leur extrémité ; tarses munis en dessous de cils ou de petites touffes de poils. — Saillie prosternale dépassant les hancties antérieures, comprimée et carénée. Pour le surplus, ces insectes ont la taille, les couleurs, la forme gé- nérale et les élytres striées des Chirosceus. Ils s'en distinguent sans peine par leur menton^ leurs antennes et leurs pattes. Les femelles n'ont point de dépressions pubescentes sur l'abdomen, et diffèrent de leurs mâles par leurs jambes moins arquées et les articles terminaux des antennes moins pubescents. A l'espèce que M. Hope a décrite comme type du genre, M. West- wood(;-i) a associé plusieurs autres qui en diffèrent à quelques égards^ et qui l'ont engagé à diviser le genre en deux sections. (1) Tenebr. digitalus, Fab. Syst. El. I, p. 145; outre la figure citée dans la note précédente, il y en a une donnée par Klug, d'après un petit exemplaire, dans Ermann, Naturhist. Atlas, pi. 15, f. 11, et une autre du mâle, publiée par M. Westwood dans ses Arcaua entom. III, pi. 87, f. 1. H. Hope (The Col. Man. III, pi. 3, f. 3a-h) et M. Westwood (Trans. of the Zool. Soc. pi. 14, f. la-e) ont en outre figuré en détail la plupart de ses parties. — bifetiestrella, passa- loides, Westwood, Trans. of the Zool. Soc. loc. cit. p. 209, pi. 14, f. 2, 3; le premier est également figuré dans les Arcan. entom. loc. cit. pi. 87, f. 3. — australis, Westwood, Arcan. entom. loc. cit. pi. 87, f. 2. Les trois premiers sont de la côte de Guinée, le dernier de l'Afrique australe orientale. (2) Syn. Priopus, Hope, loc. cit. p. 73; olim. — Ipuius, Dcj. Cat. éd. 3, p. 225, — Tenebrio Fab. (3) Trans, of the Zool. Sog. III, p. 211. 406 TÉKÉBRIONIDES. Dans la première , ou les Prioscelis vrais, Fépistome est entier, avec un tubercule au milieu de son bord antérieur, le crochet corné des mâchoires bifide, le prothorax octogone et les épaules des élytres anguleuses en avant. Elle ne comprend que l'espèce publiée par M. Hope ('). Dans la seconde, correspondant au genre Ipiiius de Dejean, l'épis- tome est fortement échancré, le crochet corné des mâchoires simple, le prothorax quadrangulaire, et les élytres ont les épaules arrondies (?.). Ces insectes sont tous originaires de la côte occidentale d'Afrique. PYCNOCERUS. (Hope) Westw. Trans. of the Zool. Soc. III, p. 217 (3). Menton des Prioscelts. — Languette saillante, carrée, munie d'une petite dent médiane en avant. — Crochet corné des mâchoires simple. — Palpes et labre des Prioscelis. — Tête à peine rétrécie en arrière; épistome faiblement échancré en avant. — Yeux des Prioscelis. — Antennes très-robustes, à articles 3 un peu plus long que les suivants, 4-8 transversaux, perfohés, 9-10 de môme forme, plus larges, 11 en cône allongé, pubescent. — Prothorax distant des élytres, assez con- vexe, subquadrangulaire , avec ses angles effacés, légèrement arrondi sur les côtés, rebordé sur tous ses bords. — Ecusson en triangle curvi- ligne. — Elytres allongées, subcylindriques, fortement striées. — Pattes allongées; cuisses antérieures plus robustes que les autres, celles-ci subcylindriques; toutes vaguement denticulées en dessous; les antérieures seulement (Westermcmni), ou toutes {costatus), munies de deux courtes dents subapicales ; les quatre jambes antérieures ar- quées, ayant une saillie obtuse interne près de leur base ; tarses assez longs, munis de quelques cils au sommet de leurs articles en dessous ; le dernier très-grand, les autres subégaux. — Mésosternum très-large, échancré en arrière. — Saillie prosternale large, prolongée et dépri- mée en arrière des hanches antérieures. Genre voisin des Prioscelis et en différant par les antennes un peu autrement faites, les élytres beaucoup plus fortement striées, les pattes (1) P. Fabriciij Hope, loc. cit. p, 129; figuré par M. Westwood, loc. cit. pl.l4, f. 4. (2) Tenebr. serrntus, Fab. Syst. El. I, p. 145; Weslwood, loc. cit. pi. 14, f. 5. — P. Raddoni, crassicomis, Westwood, loc. cit. p. 215, pi. 14, f. 6,7. — P. Claudius, Tlioms. Archiv. Entom. II, p. 89; Gabon. (3) Syn. Pachylocerus, Hope, The Coleopt. Man. III, p. 186; nom employé antérieiiremeut (Trans. of the eut. Soc. I, p. 19) par M. Hope lui-même pour un genre de Longicornes. — Odoî) est de grande taille, d'un bronzé obscur brillant, avec deux fossettes arrondies sur le disque du prothorax et autant d'impressions à sa base, près des angles postérieurs ; ses élytres sont irrégulièrement ponctuées et présentent chacune trois lignes saillantes, peu distinctes. EUe se trouve dans l'Australie méridionale. HEMICYCLUS. (HorE) Westw. Arcan. entom. I, p. 44. Menton trapéziforme. — Languette troncpaée en avant. — Dernier article des palpes maxillaires très-grand. — Labre transversal, entier. — Tête courte, engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux inclusive- ment, presque carrée ; épistome séparé du front par une dépression transversale, très-court, tronqué en avant, avec ses angles arrondis. — Yeux assez grands, transversaux, lunules. — Antennes grêles, un peu plus longues que le prothorax, à articles 3 un peu plus long que les suivants, 4-6 obconiques, les cinq derniers grossissant peu à peu et (1) P. aculealus, Westw. loc. cit. p. 204, pi. 20^ f. 4. — Les trois autres espèces décrites par M. Westwood en diffèrent par les points suivants: Meiallescens. Tête allongée, avec l'épistome subarrondi en avant. — Yeux presque contigus sur le front. — Antennes plus longues et plus grêles, à 3» ar- ticle très-allongé, les cinq derniers plus courts, mais pas plus épais que les pré- cédents.— Elytres tronquées au bout, arec une épine à cliaque extrémité de la troncature. Simplex. Epistome brièvement et obliquement rétréci, fortement échancré en avant. — Prothorax légèrement arrondi sur les côtés, avec ses angles anté- rieurs non saillants, bi-impressionné en avant et à sa base. — Elytres non épineuses au bout. Strialopundatus. Tête arrondie et largement tronquée en avant. — Pro- thorax fortement arrondi sur les côtés antérieurs, avec ses angles antérieurs non saillants, largement bisinué à sa base, avec un lobe médian large et arrondi. — Elytres non épineuses au bout. — Métasternum nullement concave. — Mé- sosternum évasé et largement échancré en demi-cercle en avant. A quoi il faut ajouter que dans chacune de ces espèces la sculpture des ély- tres varie,sans ressembler à celle de Vaculeatus. Je connais en outre trois au- tres espèces qui ne s'accordent pas plus avec les précédentes (jue celles-ci le font entre elles. L'une d'elles, voisine du mefaUescens,e%i VAdtlium cupreum de M. G. R. Gray (in Griffith's Anim. Kingd.; Ins. Il, p. 22, pi. 80, f. 2); les deux autres sont inédites. Il faut par conséquent ou laisser le genre tel que l'a constitué M. Westwood, ou le diviser en sept. Ce n'est là, du reste, qu'un exemple entre cent, de l'instabilité di?s formes dans la famille actuelle. L'Helops plicipennis de M. Perty (Col. Ind, or. p. 41) me paraît appartenir à ce genre et correspond probablement à l'une des espèces décrites par M. West- wood. 412 TÉNÉBRIONIDES. faiblement. — Prothorax court, rétréci et fortement échancré en avant, coupé obliquement de chaque côté de sa base, avec le milieu de celle- ci très-arrondi, aminci latéralement. — Elytres très-amples, convexes, suborbiculaires, largement échancrées en demi-cercle antérieurement, rebordées sur les côtés; leur repli épipleural horizontal, entier. — Pattes médiocres ; hanches antérieures transversales ; cuisses compri- mées; jambes droites; tarses grêles, le 1" article des postérieurs al- longé, le dernier de tous plus court que les précédents réunis. — Saillie intercoxale médiocrement large, ogivale. — Prosternum com- primé ; sa saillie postérieure plane, lanciforme en arrière. — Corps hémisphérique, glabre. Insectes singuliers, reproduisant, parmi les Ténébrionides, les formes des Coccinella. et de certains iEciTHus. M. Westwood en dé- crit deux espèces de TAustralie, l'une [grandis) assez grande (i), l'autre {mctaUicus) de moitié plus petite, toutes deux parfaitement lisses, d'un bleu d'acier éclatant, avec des reflets verts et cuivreux. Les mcàles se distinguent des femelles par leurs quatre tarses antérieurs légèrement dilatés. CHARTOPTERYX. Westw. Arcan, entom. I, p. 43 (2). Menton trapéziforme, un peu convexe en dehors. — Languette en- tière. — Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires très-grand, transversalement sécuriforme. — Labre trans- versal, entier. — Tête enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux ex- clusivement ; orbites antennaires un peu redressées ; épistome séparé du front par un sillon arqué, court, brusquement rétréci et tronrjué en avant. — Yeux médiocres, lunules. — Antennes plus longues que le prothorax, grêles, à articles 3 très-allongé, cylindrique, 4-7 de même forme, décroissant peu à peu, 8-11 plus courts, déprimés et un peu plus larges. — Prothorax transversal, rectiligne, sauf en avant, et re- bordé sur les côtés, quadrangulairement échancré en avant, avec ses angles antérieurs aigus, coupé carrément à sa base, avec un lobe mé- dian large et arrondi. — Elytres à peine plus larges que le prothorax, arrondies aux épaules, convexes et graduellement élargies, puis forte- ment rétrécies dans leur tiers postérieur. — Pattes longues; cuisses fusiformes; jambes arrondies, droites; tarses plus courts que les jambes; le l" article des postérieurs très-allongé, le dernier de tous plus court que les précédents réunis. — Saillie intercoxale large, ar- (1) Elle est figurée pi. 12, f. 3 a-c. M. Westwood se demande si le metallicus n'en serait pas le mâle; j'ai sous les yeux des individus de ce sexe appartenant aux deux espèces. (2) Syn. Olisth^na, Ericlis. Archiv, 1842, I, p. 177. CTPHALÉIDES, 4i3 rondie en avant. — Prosternum caréné dans toute sa longueur ; sa saillie postérieure lanciforme et aiguë au bout. — Corps villeux. M. Westwood a fondé ce genre sur un très-bel insecte de l'Austra- lie ( 1 ), d'assez grande taille, ponctué finement sur la tète et le pro- tborax, plus fortement sur les élytres et présentant im dessin remar- quable. Sa couleur générale est d'un vert bronzé plus clair sur les élytres, et la déclivité postérieure de ces dernières est ornée d'un ré- seau irrégulier^, lisse, dont les mailles sont formées par des lignes cri- blées de points enfoncés et portant des poils plus serrés que ceux qui revêtent le corps en dessus; ces lignes enclosent des espaces d'un bleu d'acier brillant. C'est à cette particularité qu'a été emprunté le nom du genre. Cet insecte est convexe, et sa forme élargie en arrière lui donne un fades particulier. Mais il existe dans le même pays quelques autres espèces plus petites^ plus parallèles, moins convexes, et dont la livrée est d'un noir brillant uniforme ; à part cela, elles présentent identi- quement les mêmes caractères génériques. C'est sur l'une d'elles (') qu'Erichson a établi son genre OlisthjENA, qui ne me paraît pas suffi- samment distinct de celui-ci. LEPISPILUS. (Hope) Westw. Arcan. entom. I, p. 44 (3). Menton transversal, trapéziforme. — Languette arrondie en avant. — Dernier article des palpes labiaux en triangle équilatéral, celui des maxillaires en triangle plus long que large. — Lobe interne des mâ- cboires inerm.e. — Labre transversal, légèrement arrondi en avant. — Tête engagée jusqu'aux yeux dans le prothorax , plane ; épistome confondu avec le front, graduellement rétréci et tronqué en avant. — Yeux médiocres , transversaux et sinués en avant. — Antennes un peu plus longues que le protborax, à articles 3-5 obconiques , allon- gés, subégaux, 6-7 triangulaires, allongés, déprimés, 8-10 suborljicu- laires, 1 1 oblongo-ovale. — Protborax transversal, droit sur les côtés en arrière, arrondi et rétréci en avant, médiocrement et quadrangulaire- ment écbancré antérieurement , coupé carrément à sa base , avec un lobe médian large, court et arrondi, sillonné sur la ligne médiane et (1) C. Childrenii, Westw. loc. p. 44, pi. 12, f. 2. (2) 0. nitida, Ericlis. loc. cit. p. 178, pi. 4, f. 8; de la Tasmanie. — .Te doute !6i,'èieinciit que les 0. cuprina et planicoUis des lies Wullis (Polynésie) dé- dites par M. L. Fairmaire (Rév. et Mag. d. Zool. 1849, p. 451) appartiennent au genre. (3) Syn. Pachycoelia, Dej. Cat, éd. 3, p. 208, et Boisduv. Fauu. de l'Océan. II, p. 208. Dejean a classé le genre dans sa famille des Mélasomes, à la suite des NYCTozon.us ; mais ce n'est certainement pas là sa place. 414 TÉKÉBRI05IDES. peu convexe en dessus. — Ecusson en triangle rectiligne. — Elylres un peu plus larges que le protliorax à leur hase, assez convexes, pa- rallèles^ rétrécies dans leur tiers postérieur; leurs épipleures entières. — Pattes assez longues ; cuisses robustes , atténuées à leur base ; jambes comprimées, les quatre antérieures un peu dilatées en dehors à leur extrémité; les éperons de toutes bien distincts ; tarses plus longs que les jambes; le 1*"' article des postérieurs très-allongé, ainsi que le dernier de tous, — Saillie intercoxale courte, assez large, ogivale. — Mésosternum déclive, fortement concave, recevant la saillie prosternale. — Celle-ci assez étroite, obtuse en arrière. — Corps oblong, pubescent. La place de ce genre me parait être dans le groupe actuel, bien qu'il s'écarte des caractères généraux de ce dernier, par l'absence de crochet au lobe interne des mâchoires et la déclivité du mésoster- num qui, du reste, est profondément excavé, comme dans les genres précédents. Pour le surpins, son unique espèce (') de la Tasmanie est complètement à l'état normal, et reproduit exactement les formes des Olisth.ena d'Erichson. C'est un insecte de taille moyenne, rougeà- tre, criblé de points enfoncés sur la tête et le prothorax, avec les ély- tres vaguement sillonnées. La fine pubescence blanchâtre qui le re- vêt est en partie disposée par toufl'es , et forme sur le bord latéral et médian de chaque él^tre une sorte détache plus grande que les autres. TRIBU XL. CNODALONIDES. Languette saillante; ses palpes rapprochés à leur base. — Lobe in- terne des mâchoires inerrae. — Dernier article des palpes maxillaires fortement sécuriforme. — Mandibules presque toujours' entières et tronquées à leur extn'mité. — Labre saillant. — Tête de forma va- riable. — Antennes grossissant peu à peu, le plus souvent élargies et , déprimées à partir du 6'' on du 7'' article. — Yeux transversaux, cchan- crés, très-rarement voilés par le protliorax, souvent distants de ce der- nier. — Prothorax en général un peu plus étroit que les élytres à leur base, non ou à peine échancré (Tetrafhyllus excepté). — Ecusson plus ou moins grand. — Elytres embrassant faiblement le corps; leur repli épipleural entier en arrière. — Hanches antérieures globuleuses; éperons des jambes nuls; tarses villeux ou munis de brosses en des- (1) L. sulcicollis, Westw. loc. cit. pi. 12, f. 4. M. Boisduval, après l'avoir décrit sous le nom de Puchycœlia sulcicollis, î'a reproduit une seconde fois sous celui d'Hdops sulcicollis (loc. cit. p. 268, pi. 7, f. 5). 11 est vrai que dans quelques collections de Paris on trouve, comme étant ce dernier, un insecte classé jiarmi les Stuoncyliuh; mais c'est à tort; il n'a rien de commun avec la description et la ligure que donne M. Boisduval de I'Heloi-s en question. CKODALOKIDES. AiH SOUS ; les quatre antérieurs parfois légèrement dilatés chez les mâles ; leur dernier article très-long chez la plupart. — Sailhe intercoxale de largeur variahle, ogivale ou en triangle aigu, — Métasternum très- allongé ,• ses épisternums parallèles ou graduellement rétrécis en ar- rière. — Mésosternum horizontal, fourchu et recevant la saillie pros- ternale (Titjîna excepté). — Epimères mésothoraciques en général très-grandes. — Corps ailé. Cette tribu comprend les derniers Ténébrionides platygènes de la cohorte actuelle, qui réunissent à des antennes grossissant peu à peu un métasternum allongé et un mésosternum plus ou moins horizon- tal, fourchu, ou du moins fortement excavé, et rece^■ant en partie la saillie prosternale. Cette combinaison de caractères se retrouve chez les Cyphaléides qui précèdent, mais ces derniers, ainsi que je Fai dit précédemment, y ajoutent des mandibules fendues à leur extrémité, des mâchoires munies d'un crochet corné, et un prosternum comprimé, et très-souvent caréné en avant des hanches antérieures, particularités qui n'existent pas ici ou du moins que très-exceptionnellement, et ja- mais toutes à la fois. Deux genres bien connus des entomologistes, les Cnodalon et les Camaria, peuvent être considérés comme les types de la tribu. La grande majorité des espèces sont, comme les leurs, arquées en dessus, souvent comme gil)beuses,.en un mot plus ou moins régulièrement na- viculaires. Celles qui s'éloignent de cette forme sont allongées, étroites et cylindriques (Hypocalis, Tit^na) ou cunéiformes (Acropteroj;), ce qui les a fait placer parmi les StrongyUides, avec lesquels, à part cela, elles n'ont rien de commun. Cette anologie et celle indiquée plus haut avec les Cyphaléides ne sont pas les seules que présentent ces insec- tes. Les ScoT.-EUS et les Cyrtososia reproduisent ici la forme de tète particulière aux Diapérides et aux Ulomides. Celle des Hypocalis et des TiT.EXA ressemble presque complètement à ceUe des Misolampus et des Spilerotls de la tribu des Hélopides. Enfin, les Camfsia et les Camaria, surtout ces dernières, touchent de si près les Nyctobates du groupe des Ténébrionides vrais, c[u'il n'est pas rare de trouver dans les collections, des espèces à couleurs métalliques de ce dernier genre confondues parmi elles. Les Cnodalonides sont tous exotiques et confinés dans les régions intertropicales de l'ancien et du nouveau continent , mais celui-ci en possède beaucoup plus que le premier. Ce sont, pour la plupart, de fort beaux insectes , de grande taille et ornés de couleurs variées, sou- vent métalliques. Tous ceux dont les habitudes sont connues, vivent à la façon de nos Helops européens. Ces insectes étaient des Hélopieus pour Latreille (i), qui n'a, du (1) Règne anim. éd. % V, p. 37. Les deux genres mentionnés par Latreille sont les Cl^oi)ALO^■ et les Campsia auxquelles il réunissait les Camaria. 416 TÉKÉBRIONIDES. reste, connu que deux de leurs genres. Dejean les a dispersés parmi ses Taxicornes, ses Ténébrionites, ses Hélopiens , et c'est dans cet état qu'ils se trouvent en ce moment dans les collections. On croirait, d'a- près cela, qu'il existe de notables différences entre eux, taudis qu'au contraire leurs genres ont des rapports tels que je ne trouve pas de caractères suffisants pour les répartir dans des groupes secondai- res (i). I. Corps arqué et souvent gibbeux en dessus, naviculaire. a Epistome tronqué au niveau de l'insertion des antennes. — largement sinué en avant : Scotœus. — entier : Cyrtosoma. aa Epistome dépassant plus ou moins l'insertion des antennes. b Prothorax anguleux ou festonné latéralement. Epaules des élytres tronquées obliquement : Cnodalon. — prolongées en une saillie conique : Thecacerus. bb Prothorax arrondi ou rectiligne sur les côtés. C Tète engagée jusqu'aux yeux inclusivement dans le prothorax : Te- traphyllus. ce Tête dégagée du prothorax; yeux distants de ce dernier. d Elytres non épineuses à leur extrémité : Camaria. dd — épineuses — Pattes très-longues et grêles : Campsia. — médiocres : Blapida. II. Corps étroit, cylindrique ou cunéiforme. e Elytres épineuses à leur extrémité : Acropteron. ee — non — Mésosternum fourchu; saillie prostcrnale horizontale : Hypocalis. — déclive; — verticale : Titœna. (1) La tête dont les trois formes principales sont signalées plus haut, sem- blerait, au premier coup-d'œil , pouvoir servir de base à la création de trois groupes, mais il n'en est rien. Jiri la prenant pour point de départ, les Cyrtosoma se trouveraient séparés des Cnodalon et des Thecacerus dont ils sont si voi- sins par l'ensemble de leurs caractères; et, d'un autre côté, il faudrait isoler dans un groupe à part les Hïpocalis et les Tita;na qui, avec une tète sembla- ble, diU'èreut notablement par la structure de leur mésosternum , lequel est à l'état normal chez les premières, et simplement déclive et à peine concave chez les secondes. CNODALONIDES. 417 SGOTiEUS. HoPE, Trans. of the entom. Soc. I, p. 14 (1). Menton trapéziforme, convexe sur la ligne médiane. — Dernier ar- ticle des palpes labiaux suJbcylindrique et tronqué au bout, celui des maxillaires très-grand, en fer de hache transversal et oblique. — Labre découvert en entier , transversal et sinué en avant. — Tête courte, munie d'un col en arrière ; ses joues arrondies ; épistome sé- paré du front par un sillon transversal, tronqué presque au niveau de l'insertion des antennes, et largement sinué en avant. — Yeux grands, transversaux, lunules et prolongés sur le front. — Anten- nes de la longueur du prothorax, robustes, à articles 3 obconique, aussi long que 4-5 réunis , ceux-ci subégaux et subpyriformes , les suivants transversaux, déprimés, peu à peu élargis, carrés ou un peu dentés en scie au côté interne et assez serrés, 11 plus grand que 10. — Prothorax transversal, médiocrement convexe, rétréci en arrière , arrondi en avant sur les côtés , avec son bord antérieu;* entier, faiblement bisinué à sa base, fortement marginé partout, sauf antérieurement. — Ecusson grand, en triangle curviligne. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, assez convexes, oblongo- ovales, rebordées latéralement; leur repU épipleural peu à peu rétréci en arrière. — Pattes longues et robustes ; cuisses en massue très-allongée et un peu arquées, les quatre postérieures au moins villeuses en dessous dans leur milieu ; jambes arrondies , toutes vil- leuses dans leur moitié terminale interne ; tarses très-villeux en des- sous, le 1'='' article des postérieurs un peu allongé, le dernier de tous à peine aussi grand que les précédents réunis. — Saillie intercoxale large, ogivale. — Mésosternmn subhorizontal , fortement concave en avant. — Saillie prosternale déprimée en arrière et terminée par un court mucro. — Corps oblongo-ovale , glabre et brillant en des- sus. Ce genre se compose de quelques belles et assez grandes espèces des Indes orientales, dont une seule (2) est décrite en ce momenf. Elle (1) Syn. EucYRTUs, Dej. Cat. éd. 3, p. 219. (2) S. corallipes, Hope, loc. cit, p. 15, pi. 1, f. 4; de Java. On regarde gé- néralement, dans les collections de Paris, comme synonyme de cet insecte, VEucyrtus pretiosus de Dejean, mais tout-ii-fait à tort. Ce dernier est plus grand, plus convexe, d'un cuivreux-violet très-brillant, à reflets violets en des- sus^ et ses pattes sont noires, avec un large anoeau rouge aux cuisses. C'est une espèce très-distincte et également de Java. — h'Eucyrtus splendens du même auteur, répandu depuis Java jusqu'au Sylhet, se rapproche, pour la forme, du corallipes, mais il est plus grand, d'un violet éclatant en dessus, avec les pattes Coléoptères. Tome V. 27 418 TÉMBBRIONlOKg. est d'un noir brillant, avec les pattes , sauf les tarses, d'un rouge de corail. Sa tête et son prothorax sont criblés de petits points enfoncés ; d'autres, plus gros et disposés en rangées régulières, se voient sur les élytres. Chez les trois espèces du genre qui me sont connues , les nicâles se distinguent des femelles par leurs cuisses et leurs jambes beaucoup plus villeuses ; cette villosité est même médiocrement apparente chez ces dernières. Dejean avait placé ces insectes parmi les Taxicornes et immédiate- ment en avant des Cnodalon. C\TIT0S0MA. Pertt, Del. Anim. art. Brasil. p. 59 (1). Mêmes caractères que les Cnodalon qui suivent, avec les différences que voici : Menton transversal, trapéziforme, aminci sur les bords latéraux. — Languette tronquée en avant. — Labre en entier à découvert, y com- pris sa membrane d'attache, un peu rétréci et arrondi en avant. — Epistome largement tronqué, presque au niveau de l'insertion des an- tennes. — Repli épipleural des élytres graduellement rétréci d'arrière en avant. — Mésosternum déclive , en forme de V à branches diver- gentes, recevant très-imparfaitement la saillie prosternale. — Celle-ci déprimée et peu saillante en arrière, obtuse au bout. Ces insectes sont généralement réunis aux Cnodalon dont ils sont très-distincts par les caractères qui précèdent, parmi lesquels je si- gnalerai surtout la forme du repli épipleural de leurs élytres, qui est à l'état normal et non brusquement dilaté à sa base comme dans le genre en question. L'espèce décrite par M. Perty et quelques autres publiées ou non (2) , reproduisent de près les formes du Cnodalon viride, y com- entièrement noires, et ses élytres sont finement striées, au lieu d'être ponc- tuées en stries. Le genre Platycrepis (Eschsch.) de Dejean (loc. cit.) est fondé sur un in- secte [P.violacea Dej.) des Philippines^ extrêmement semblable^ sous tous les rapports, à cet Eue. splendens, sauf pour les tarses, (jui sont excessivement larges, avec leurs articles très-rétrécis à leur base et échancrés en avant au point d'être bilobés. L'exemi>laire unique que j'ai sous les yeux est probable- ment un mâle, et il est possible que ces organes soient plus étroits chez la fe- melle. (1) Syn. Cnodalon, Lepellet. de St-Farg. et Serv., De Casteln., Dej., etc. (2) C. unicolor, Perty, loc. cit. p. 60, pi. 12, f. 10; Brésil mér.— Cnod. atrum, Lepellet. de St-Farg. et Serv. Encycl. môtli. Ins. X, p. 97; Cayenne. — Cn. Lherminieri, Chcvrol. in Guérin-Ménev. Iconogr.; Ins. p. 123, pi. 31, f, 10; Guadeloupe. CNODALONIDKS. ■il* pris celle du prothorax. 11 en est d'autres ( . ) qui sont plus allongées et beaucoiip moins convexes, sans qu'on puisse néanmoins les retran- cher du genre, dont elles offrent, à part cela, tous les caractères es- sentiels. Mais il y en a quelques-unes (2) qu'on y a comprises certai- nement à tort et qu'on devra en retirer. Les espèces typiques [unicolor, atrum, etc.) sont au moins de la taille du Cnodalon viride et d'un noir presque mat. Les autres , de forme oblongue, sont plus petites et de couleur variée; Tune d'elles {Kneatum) est ornée d'une livrée métallique éclatante ; les autres sont d'un noir brillant, avec des raies longitudinales d'un*ruuge sanguin sur les élytres. Le genre est répandu depuis les bords de la Plata jusqu'aux Antilles inclusivement et n'est nulle part mieux représenté que dans la Guyane et la Colombie. GN0Î)AL0N. Latr. Préc. d. car. génér. d. 1ns. p. 23 (3). Menton étroit, en triangle allongé et arrondi en avant. — Languette arrondie antérieurement. — Palpes épais; leur dernier article en triangle subéquilatéral. — Labre dépassant à peine l'épistome, large- ment échancré. — Tête à peine rétrécie en arrière; épistome séparé du front par un sillon quadrangulaire, assez saillant, brusquement ré- tréci et tronqué en avant. — Yeux distants du prothorax, médiocres, transversaux et sinués. — Antennes plus courtes que le prothorax, assez robustes, à articles 3 allongé, subcylindriqae^ 4-5 courts, obco- niques, égaux. 6-7 trigones et saillants au côté interne, 8-1 0 transver- saux, H plus grand que 10, largement arrondi au bout. — Prothorax transversal, faiblement rétréci en arrière, à peine échancré en avant, avec ses angles antérieurs rabattus et obliquement tronqués, anguleux (1) Cmd. lincatum, De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 230; Cayenne. — Le Cnod. cruentum de Dejean (Cat. éd. 3, p. 219) et quelques espèces inédites viencent ici. (2) Tels sont notamment les Cnod. minutum et spheniscoides de Dejean, loc. cit. Tous deux ont le métasternum très-court; le premier a, en outre, un épis- tome saillant, obtusément ogival, le second des antennes d'HELOPS. L'un et l'autre me paraissent appartenir à la tribu des Hélopides. (3) Aucune espèce n'est désignée dans cet ouvrage, et c'est plus tard (Hist. nat. d. Ins. X, p. 320, et Gêner. Crust. et Ins. Il, p. 183) que Latreille a appris à ses lecteurs qu'il avait eu en vue l'insecte mentionné dans le texte. — Le genre Cnodalon de Fabricius (Syst. El. 11, p. 12), n'a aucun rapport avec celui-ci. Des six espèces qui le composent, quatre [cupreum, triste, sinaragdulum, ame- thystinum), sont des Amauygmus; une cinquième (nebulosuni) paraît être un Epituagus; la dernière (dilatatum) m'est inconnue, mais, étant du Cap, n'ap- partient certainement ni au genre actuel ni aux Cyutosoma. 420 TÉNÉBRIONIDES. dans sou milieu sur les côtés, coupé carrément en arrière, avec un lobe médian court, large et tronqué, rebordé de toutes parts. — Ecus- son en triangle curviligne allongé. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, courtes, très-convexes, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs; leur repli épipleural brusquement et carrément dilaté au niveau des épaules, interrompu subitement avant son extrémité. — Pattes assez longues; cuisses linéaires; jambes arrondies, un peu com- primées; dernier article des tarses plus long que les précédents réunis; le i*"" des postérieurs un peu allongé. — Saillie intercoxale large, for- tement arrondie en avant. — Mésosternum horizontal, fourchu, rece- vant la saillie prosternale. — Celle-ci lanciforme et acuminée en ar- rière. — Corps convexe, glabre. Latreille a fondé ce genre sur un bel insecte {<) de Haïty, d'assez grande taille, d'un beau vert bleuàtrabrillant, lisse, et dont les élytres présentent des rangées régulières de points enfoncés, les uns arrondis, les autres allongés, mais tous profonds, surtoiit les derniers. Depuis, on lui a associé un assez grand nombre d'espèces de l'Amérique inter- tropicale, qui en diffèrent notablement par leur menton, leur labre, leur tète, le repli épipleural de leurs élytres et leur mésosternum. Ces différences réunies ont plus qu'une valeur de section, et ces espèces doivent rentrer, pour la plupart, dans le genre précédent^ de M. Perty. L'insecte décrit par Latreille reste par conséc|uent jusqu'ici sans con- génère. THECACERUS. Dej. Cat. éd. 3, p. 229. Genre extrêmement voisin des Cnodalon et n'en différant que par les particularités suivantes : Menton trapéziforme, très-convexe sur la ligne mcdiane, étroitement aminci sur les côtés en avant. — Labre plus saillant, avec son bord antérieur légèrement arrondi. — Elytres de même forme, avec les épaules prolongées en un fort tubercule conique dirigé en dehors, et ayant chacune dans leur milieu un tubercule semblable, mais plus grand et dirigé en haut et un peu en dehors ; leur repli épipleural graduellement rétréci et entier en arrière. Tout le reste, y compris la ponctuation des élytres, est pareil, et il n'y a rien d'étonnant à ce que MM. G. R. Gray et De Castelnau aient (1) C. viride, Latr. Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. loc. cit. pi. 89, f. 5, et Gen. Crust. et Ins. loc. cit. pi. 10, f. 7 ; figures grossières, ainsi qu'une troisième qui existe dans l'Encycl. méth. Ins. pi. 361, f. 13. Cet insecte est rare dans les collections. Latreille lui rapporte avec doute VHelops morbillosus de Fa- bricius (Syst. El 1, p. 158), dont la description lui convient en eli'et assez bien. CNODALONIDES, 421 placé parmi les Cnodalon, sous le nom de Cn. nodosum (i), Uaniquc espèce qui compose le genre. Dejean, au contraire, a complètement méconnu ses analogies en la mettant avec ses Dicyrtus, immédiate- ment à la suite des Spheniscus ('). L'insecte en question est plus grand que le Ciiod. viridc, un peu plus allongé et d'un bronzé brillant ; deux fossettes arrondies et pro- fondes se voient sur le disque de son prothorax. La ponctuation de ses élytres, tout en étant de même nature que chez le C7iod. viride, comme je viens de le dire, est un peu moins réguhère, surtout à la partie postérieure de ces organes. Ce bel insecte n'est pas rare au Brésil, du moins dans la province de Rio-Janeiro. TETRAPHYLLUS. De Casteln. et Brullé, Ann. d. Se. nat. XXIII, p. 404 (3). Menton trapéziforme , caréné sur la ligne médiane. — Languette tronquée en avant. — Labre transversal, entier, avec ses angles anté- rieurs arrondis. — Tète courte, plane , enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux inclusivement, souvent marquée d'un sillon longitu- dinal sur le front; épistome séparé de ce dernier par un très-fin sillon arqué, peu saillant, subarrondi et tronqué ou sinué en avant. — Yeux médiocres, transversaux, lunules. — Antennes médiocres ou assez courtes, grêles, à articles 3 obconique et plus long que les suivants , 4-6 obconiques, égaux, les cinq derniers déprimés, triangulaires (sauf 11), et formant peu à peu une massue allongée, de largeur variable (4). — Prothorax penché, fortement transversal, plus ou moins rétréci et échancré en avant, coupé carrément à sa base , avec un lobe médian faible et arrondi. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, globoso- ou oblongo-elliptiques , très-convexes ; leur repli épipleural horizontal et brusquement rétréci avant l'angle suturai. — Pattes lon- gues; cuisses parallèles; jambes droites; 1^"" article des tarses posté- (1) G. R. Gray in Griffith's auim. Kingd.; Ins. II, p. 22, pi. 74, f. 1^ avec des détails; De Gastcln. Hist. nat. d. Gol. II, p. 230 {Thec. pteroccrus Dej.). (2) Les DicvRTUs sont réellement voisins des Spueniscls. (]es deux genres n'ont que des rapports généraux avec le groupe actuel et appartiennent aux Té- nébrionides otidogôncs. (3) Syn. Damatris, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 224. — Hybonotus, Dej. Cat. éd. 3, p. 224; Imhoff. — Camaria, Klug, Ins. v. Madag, p. 94. (4) Ces organes sont^ par conséquent, pentaphylles, et le nom qui a été im- posé au genre exprime un caractère qui n'existe pas; constamment le 7^ article des antennes prend visiblement part à la formation de la massue. 11 serait, dès- lors, convenable de substituer au nom de TEiRArHvutis celui de Damatris, que M. De Castelnau a imposé à l'une de^- sections qu'il a établi-'s dans le genre. Il est rare (par ex. smaragdimts) que la massue en question soit large et comme foliacée; elle est généralement fort grôle. 422 TÉNÉBRIONIDES. rieurs médiocrement allongé ; le dernier de tous plus grand que les précédents réunis. — Saillie intercoxale largement ogivale. — Méso- sternum horizontal et fourchu. — Prosternum fortement échancré en demi-cercle en avant; sa saillie postérieure cunéiforme ou arrondie au bout, prolongée postérieurement. — Corps de longueur variable, très- conve.xe, glabre. MM. De Castelnau etBrullé ont placé ce genre parmi les Diapérides; Dejean a été un peu plus heureux en le mettant parmi ses Hélopiens; Klug Fa réuni aux Camaria qui suivent^ et dont il est en effet voisin. Il diffère essentiellement de tous les genres du groupe actuel (Tit^na excepté), par la brièveté du prosternum en avants qui fait qu'au repos la tête, chez quelques-unes de ses espèces, s'appuie sur la saillie pros- ternale et les hanches antérieures. Ces insectes sont généralement fort courts et comme bossus; quel- ques-uns seulement sont assez allongés, mais entre ces deux formes il y a tous les passages ( > ). Leur couleur varie du bleu ou du vert mé- tallique au cuivreux doré. Tous ont les élytres régulièrement striées, mais finement, et souvent ces stries ne présentent aucune ponctua- tion. Suivant M. Coquerel, qui a donné une bonne monographie des es- pèces de Madagascar (2', celles de ce pays vivent sous les écorces, parfois en sociétés nombreuses, et laissent exsuder entre les anneaux de l'abdomen et les insertions des pattes, un fluide d'une àcreté ex- trême. Le genre existe aussi à la côte de Guinée, dans l'Australie et aux îles Phihppines (3). (1) C'est d'après ce caractère illusoire de la forme générale, que M. De Cas- telnau a, depuis, divisé le genre en trois sections, dont deux seulement lui ap- partiennent : les Tetraphvllus vrais, à corps très-court et globuleux, les Da- MATRis, à corps ovalaire. — La troisième section, qu'il nomme Cytorka, est établie sur un Érotyiien, VErofylus dimidiatus d'Olivier. Voyez ma Monogr. d. Érotyl. p. 406. (2) Ann. d. 1. Soc. entom. 1852, p. 382; le prodrome de ce travail a paru dans la Revue et Mag. d. Zool. 1851, p. 88. (3) Esp. de Madagascar : D. formosus C. etB. [Hybon. globusus Dej , Cam. brevis Kl.), miri/icus, DeyroUei, splendidus G. et B., acerbus, acidiferns, bal- teatus, Enquêta, piirpuratus, smaragdinus, cuprinus, rhoracicus, Coqucr. loc. cit. — Esp. de la côte occ. d'Afrique : Hybon. femoralis, ImhofT, Verbandl. d. Naturf. Gesellscli. in Basel, V, p. 176 ; Guinée. — T. iestaceipes, byrrhoides, J. Thoms. Archiv. entom. II, p. 97; Gabon. — Esp. de l'Australie : T. Rcaumuri, De Casteln. Hist. nat. d. Col. 11, p. 224. — sumpluosus, Hope, Trans. of tho ent. Soc. IV, p. 109. — Esp. des îles Philippines : T. Latreillei, Casteln. et Brullé, loc. cit. p. 405, pi. 10, f. 6 (an huj. gcn.?). CKODALONIUES. 4S3 CAMARIA. Éncycl. mèih.; Ins. \, p. 454 (1). Menton en carré transversal ou équilatéral, plus ou moins convexe sur la ligne médiane. — Tête rhomboïdale, plus ou moins saillante^ plane sur le front; épistome séparé de ce dernier par un fin sillon quadrangulaire, brusquement rétréci, assez saillant, tronqué ou faible- ment échancré en avant. — Yeux plus ou moins grands, transver- saux et sinués en avant. — Antennes (î) tantôt plus courtes, tantôt plus longues que le prothorax, à articles 3 allongé, obconique, 4-5 de même forme, un peu plus courts, 6-10 élargis, déprimés, triangulaires, plus ou moins saillants au côté interne, H plus grand que 10, ovale. — Prothorax peu convexe, en carré transversal, faiblement rétréci en avant, légèrement bisinué à sa base, rebordé partout^ sauf parfois dans son miUeu, en avant. — Elytres plus larges que le prothorax, grandes, convexes et arquées en dessus, parallèles dans les deux tiers de leur longueur, puis rapidement rétrécies en arrière; leurs épaules obtusément saillantes et précédées d'une dépression ; leur repli épi- pleural entier. — Pattes de longueur variable, les trois 1"^" articles des quatre tarses antérieurs plus ou moins larges, le pénultième de tous grêle , le dernier très-grand. — SaiUie intercoxale ogivale ou en trian- gle aigu au bout (J). — Saillie proslernale cunéiforme ou lanciforme , en arrière, imparfaitement reçue dans la cavité mésosternale. — Corps allongé. Genre riche en espèces, les unes de très-grande taille, les autres de grandeur moyenne, mais pour la plupart voisines les unes des autres et assez diflBciles à distinguer entre elles. La sculpture des élylres qui sont tantôt fortement, tantôt finement striées, offre, sous ce rapport, plus de ressources que la couleur, qui est presque constamment uni- (1) Syn. Helops Fab., Germar. — Mylaris (pars) Pallas. (2) Les auteurs du genre, Lepellttier de Saint-Fargeau el A. Serville, n'a- vaient assigné que dl\ articles à ces organes, erreur qui a été relevée, il y a longtemps, par Latreille (Règne anim. éd. 2, V, p. 37, note). — La forme dé- crite dans le texte est l'ordinaire; mais il y a quelques espèces (par ex. auri- vittis) chez les mâles desquelles le 5» article est tout aussi denté que le 6«. — Il en existe en outre, dans l'Himalaya, quelques-unes inédites, de grande taille, qui n'ont que leurs quatre derniers articles élargis et en même temps très- allongés, rétrécis à leur base, sauf le dernier, et nullement dentés au côté in- terne. — Chez la chalcoptera de Madagascar, les yeux sont plus grands que do coutume, déprimés en avant, et forment en arrière une sorte de bourrelet ar- rondi. C'est la seule, à ma connaissance, (jui présente cette forme singulière. (3) La première de ces formes existe généralement chez les espèces de l'ari- rien continent, la seconde, chez celles de l'Amérique; elles pourront être uti Usées pour diviser le genre en sections. 424 TÉNÉBRIONIDES. forme et varie du vert bronzé au bronzé ol)scur^ en général très-bril- lant. Les pattes varient aussi beaucoup sous le rapport de la longueur ; dans les gTandes espèces elles égalent presque celles des Campsiâ qui suivent, et les cuisses postérieures atteignent, à peu de chose près, l'extrémité de l'abdomen. Chez les petites (par ex. aurivittis) ces or- ganes se raccourcissent considérablement, et les cuisses en question ne sont pas plus longues que celles des Acropteron. La légère dila- tation des quatre tarses antérieurs, signalée plus haut, semble être un caractère plutôt spécifique que sexuel. Ces insectes abondent dans les régions intertropicales de l'Amérique du Sud; hors de là il n'y en a qu'à Madagascar, dans l'Himalaya et à Java. On n'a encore décrit qu'une petits partie de ceux qui existent dans les collections (i). CAMPSIA. Encycl. méth.; Ins. \, p. 455 (2). Mêmes caractères que les Camaria, sauf les points suivants ; Yeux plus gros et plus saillants. — Antennes plus longues que le prothorax, à articles 3 plus grand que les deux suivants, cylindrique, renflé au bout, 4-5 de même forme, égaux, 6 10 triangulaires, dentés en scie au côté interne, H plus long que 10, irrégulièrement ovoïde. — Elytres plus convexes, du reste de même form.e, et épineuses à l'angle suturai. — Pattes très-longues; jambes arrondies, grêles; les quatre antérieures arquées, épaissies et munies d'une brosse de poils à leur extrémité au côté interne ; tarses des mêmes paires ayant leur trois premiers articles un peu dilatés. On n'en connaît que deux grandes espèces (•>) originaires du Brésil, et communes dans les collections. Toutes deux ont les élytres réguliè- (1) Les Helops metallicus, œneus et striatus de Fabricius (Syst. El. I, p. 157 et 161) paraissent se rapporter au genre. — Cela est certain pour les Mylaris gibbosii et speciosa de Pallas, Icon. Ins. p. 38, Tab. C, f. 2, 3; du Brésil. — C. nificla, Encycl. méth. loc. cit. p. 455; Brésil. — Hel. aurivittis, Germar,, Ins. Spec. nov p. 158; Brésil. — C. spinipennis, Casteln. Hist. nat. cl. Col. II, p. 231 ; Brésil (an huj. gen.?). — C. diakoptera, Klug, Ins. v. Madag. p. 94. Klug décrit six autres espèces, dont une {hrevis) est un Tetravhyllus ; les cinq autres (ubscura, purpurata, helopioides, rufitarsis, hœmorrhoidalis) ont besoin d'être revues; quelques-unes rentreront probablement dans le même genre. (2) Syn. Ckopalon Dalman. — Hei.ops Perty. (3) Cnod. irroratmn, Daim. Anal, entom. \). 62 [C. muUipunctata DeJ ). — C. testncea, Encycl. méth. loc. cit. {Hel. flavus, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 61, pi. 12, f. 15). CNODALONIDES. 42S rement striées, mais diffèrent sous le rapport des couleurs, Tune {tes- tacea) étant d'un fauve testacé sans taches, l'autre (i>Tor((^fl) noire, avec les élytrcs testacées et ornées d'une multitude de petites taches noires, pour la plupart quadrangulaires. Le genre est peu distinct des Ca:iIaria^ et s'en distingue plutôt par le système de coloration de ses espèces, que par des caractères po- sitifs. BLAPIDA. Perty, Del. Anim. art. Brasil. p. 58 (1). Organes buccaux des deux genres précédents. — Tète un peu plus allongée, réguhèrement, mais faiblement rhomboïdale ; épistome lar- gement échancré en avant. — Yeux assez grands, transversaux, échan- crés. — Antennes plus courtes que le prothorax, à articles 3 notable- ment plus long que les suivants, 4-S obconiques, subégaux, 6-10 triangulaires, obtusément en scie au côté interne, 1 1 plus grand que 10, ovale ou subtransversal. — Prothorax en carré équilatéral ou transversal, à peine échancré en avant, avec ses angles antérieurs ar- rondis, bisinué à sa base, avec son lobe médian large et arrondi, re- bordé partout, sauf dans son milieu en avant. — Elytres notablement plus larges que le prothorax, calleuses aux épaules, très-allongées, convexes à leur base, longuement déclives en arrière, subparallèles dans leur moitié antérieure, puis rapidement rétrécies et prolongées au-delà de l'abdomen, en deux épines entre lesquelles la suture est canaliculée. — Pattes longues; jambes droites; tarses non dilatés, le 1^'' article des postérieurs médiocrement allongé, le dernier de tous plus long que les précédents réunis. — Le surplus comme dans les deux genres précédents. — Corps très-allongé, glabre. Ces insectes, plus voisins des Campsia que des Camaria, par suite de la structure de leurs antennes, se distinguent des unes et des au- tres par la forme singulière de leurs élytres. Ils sont de grande taille, brillants, très-lisses, avec les élytres striées et marquées dans leur moitié postérieure , principalement sur les côtés, d'impressions trans- versales plus ou moins distinctes. Comme celle des Campsia, leur livrée ne brille d'aucun éclat métallique, et varie dans les trois espèces con- nues (2), du noir brillant [Okcni) au brun-rougeâtre {Spixii), ou au vert-oUve [Pertyi). Ces insectes sont du Brésil, et, sauf le Spm«, com- muns dans les collections (1) Syn. RvssocHiTON, G. R. Gray in Griffltli's Anim. Kingd.; Ins. pi. 50; ce genre n'est pas mentionné dans ie texte de l'ouvrage. (2) D. Okeni, Perty, loc. cit. p. 59, pi. 12, f. 9 [Ryss. politus, Gray, loc. cit. pi. 50, f. 4, et 79, f. 2, détiiils ; Blap. producta Dej.). — Perfyi {jglauca Dcj.), Spixii, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 232. 426 TÉNÉBRIONIDES. ACROPTERON. Pert-ï, Del Anim. art. Bi-asil. p. 64 (1). Menton presque plan, trapéziforme , avec ses angles anlérieurs un peu incisés. — Languette coupée carrément en avant. — Dernier ar- ticle des palpes labiaux en triangle équilatéral, celui des maxillaires fortement sécuriforme.— Labre court, entier, avec ses angles arrondis. — Têle courte, enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux exclusive- ment, plane sur le front; épistome séparé de ce dernier par un sillon peu marqué, médiocrement rétiéci et tronqué ou arrondi en avant. — Yeux médiocres, transversaux, saillants, presque entiers. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, grêles, à articles 3 plus long que les suivants, 4-10 ohconiques, décroissant et grossissant peu à peu, mais faiblement, à leur extrémité, 11 aussi long que 10, ovalaire. — Prothorax en carré transversal, peu ou médiocrement convexe, faible- ment échancré en avant, bisinué à sa base. — Ecusson médiocre, ar- rondi en arrière. — Elytres très-longues, de la largeur du prothorax et légèrement trisinuées à leur base, graduellement rétrécies, épi- neuses et légèrement déhiscentes à leur extrémité, leur repli épi- pleural incomplet en arrière. — Pattes courtes; cuisses robustes, ovoïdes, atténuées à leur base; les postérieures plus courtes que le 2" segment abdominal; jambes arrondies, presque droites, leurs épe- rons à peine visibles; tarses plus longs que les jambes, comprimés; le 1" article des postérieurs assez allongé, le dernier de tous au moins aussi long que les précédents réunis. — Sailhe intercoxale étroite, on triangle très-allongé et aigu. — Mésosternum horizontal et fourchu {rujipes) ou subdéclive et en forme de V concave {œneum). — Sailhe prosternale prolongée en arrière, cunéiforme. — Corps grêle, très- allongé, graduellement rétréci en arrière. Ces insectes s'éloignent sensiblement de tous ceux qui précèdent, par leur fades, mais au fond, ils en ont tous les caractères essentiels. En tout état de choses, ils n'ont aucun rapport avec les Strongylium, non loin desquels on les trouve ordinairement dans les collections. Ce sont des insectes de taille moyenne pour le groupe actuel, par- fois assez petits, et de couleurs généralement métalhques ; leurs ely- tres ne sont jamais sillonnées à ma connaissance , mais simplement ponctuées en stries. Les mâles, outre leur taihe plus petite, se distin- guent ordinairement des femelles par la présence d'une bande de poils fauves sous les cuisses. Ils sont répandus dans la plus grande partie de l'Amérique du Sud (2). (1) Syn. Arthuoplatus^ Solier in Gay, Hist. de Chile; Zool. V, r- 246. — Sphenosoma, Dcj. Gat. éd. 3, p. 233. — Toxicom Germar. (2) A. rufipes, œneum, Perty, loc. cit. p. 65, pi. 13, f. 8, 9. — Tox. geni- CNODALONIDES. 427 Germar, par suite d'une erreur peu explicable, a cru qu'ils apparte- naient au genre Toxicum de Latreille. En dernier lieu, Solier a fondé son genre Arthkoplatus sur une espèce ( < ) du Chili qui, au point de vue générique, ne diffère absolument en rien des autres. HYPOCALIS. Dej. Cat. éd. 3, p. 228 (2). * Menton carré, caréné sur la ligne médiane, largement impressionné de chaque côté en avant. — Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires très-grand, en fer de hache transversal. — Labre tronqué. — Tète courte, penchée, engagée dans le prothorax jus- qu'aux yeux, convexe sur le vertex; épistome séparé du front par un fin sillon arqué , court et largement arrondi en avant. — Yeux assez grands, déprimés, lunules. — Antennes un peu plus courtes que le prothorax, peu robustes, à articles 3 long et cylindrique, 4-7 obconi- ques, grossissant peu à peu ainsi que les suivants, 8-10 transversaux, { { beaucoup plus long que 1 0, ovalaire et déprimé. — Prothorax en carré subtransversalj médiocrement convexe, faiblement échancré en avant rectiligne sur les côtés, coupé carrément, avec un faible lobe médian à sa base, rebordé partout, sauf en avant. — Ecusson assez petit, en triangle curviligne. — Elytres médiocrement longues , subcylindri- ques, aussi larges que le prothorax et tronquées à leur base; leur re- pli épipleural entier. — Pattes courtes; cuisses robustes, les posté- rieures dépassant un peu le 2'' segment abdominal; jambes arron- dies, légèrement arquées; tarses courts, le dernier article de tous aussi long que les précédents réunis. — SailUe intercoxale ogivale. — Mésosternum horizontal, en forme de V. — Saillie prosternale cu- néiforme, assez saillante en arrière. — Corps subcylindrique, un peu déprimé. Des deux espèces cfue MM. De Castelnau et Brullé ont comprises dans leur genre Hemicera, l'une {spJendem) m'a paru pouvoir rester parmi lesDiapérides. L'autre est tout-à-fait différente, et Dejean l'a rapprochée avec raison des Camaria, en établissant sur elle son genre Hyfocalis dont j'expose par exception les caractères, parce qu'il fait le passage entre les genres qui précèdent et les Tit.exa qui suivent. Cet insecte ( <), très-rare dans les collections, est de taille assez petite, culatum, Gcrmar, Mag. IV^ p. 150. — Tox. nigripes, Germar, Ins. Spec. noT. p. 147. Tous du Brésil. (.1) J. paUipeSjSo\\er,\oc. cit. p. 247, pi. 20, f. 11 a-d. (2) Syn. HamcERA (pars). De Casteln. et Brullé, Anu. d. Se. nat. XXIII, p. 395. (3) Hem. armata, De Casteln. el Brullé, loc. cit. [Hyp. Unmla Dcj.). 428 TÉNÉBRIONIDES. finement rugueux en dessus, avec des rangées régulières d'assez gros points enfoncés sur les élytres. En dessous, sa couleur est d'un brun rougeâtre, supérieurement d'un bleu d'acier à reflets cuivreux, dorés et d'un rouge de feu. L'île de la Réunion est sa patrie. TIT^NA. Erichs. Archiv, 1842^ I, p. 179. Menton trapéziforme. — Languette arrondie en avant. — Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires fortement sécuriforme. — Labre transversal, arrondi en avant. — Tête courte, enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux, convexe sur le vertex, verticale et appuyée au repos sur les hanches antérieures ; épistome séparé du front par un sillon en arc à convexité antérieure, largement arrondi en avant. — Yeux contigus au prothorax , assez gros , arron- dis , saillants , à peine entamés par les joues. — Antennes au plus aussi longues que le prothorax, médiocrement robustes, à articles 3 un peu plus long que les suivants, 4-8 obconiqucs, grossissant peu à peu, 9-11 un peu plus gros, déprimés, transversaux, H plus grand que 10, arrondi au bout. — Prothorax transversal, subcyhndrique , graduellement et faiblement réttéci en arrière , étroitement marginé sur les côtés , tronqué en avant , largement arrondi en arc à sa base. — Ecusson médiocre, en triangle curviligne. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, allongées, cylindriques; leur repli épipleu- ral remontant au niveau des épaules, réduit à une simple tranche dans sa moitié postérieure. — Pattes courtes; cuisses robustes, les postérieures atteignant à peine le bord postérieur du 2^ segment abdo- minal ; jambes arrondies ; l^'' article des tarses postérieurs assez allongé, le dernier de tous plus court que les précédents réunis. — Saillie intercoxale en triangle aigu. — Mésosternum déclive, concave. — Prosternum profondément échancré en arc antérieurement; sa sail- lie verticale et brusquement recourbée en arrière. — Corps allongé, cylindrique, finement pubescent. Ce genre se compose de quelques espèces ( ' ) de l'Austrahe et de la Nouvelle Zélande, tellement semblables, sous le rapport de la forme générale, aux Stenochia de Kirby, qu'Ericbson s'y est trompé et les a classées à côté de ces dernières, dont il les regardait même comme mé- diocrement distinctes. Mais il suffit d'un court examen pour voir que leur organisation est complètement différente de celle de ces insectes. (1) T. columbina, alcyonea, Erichs. loc. cit.; la première est figurée pi. 4, f. 9; dans quelques collections de Paris, elle est inscrite sous le nom de Stron- gylium volvvltini. Toutes deux sont de l'Australie. — Erichsonii, A. White, Voy. of the Ercb. and Tcrr.; Entom. p. 12; Nouvelle-Zélande. HÉLOFIDES. 429 D'un autre eôté , elles ne s'éloignent pas moins des espèces typiques du groupe actael par leur fades , et l'idée ne viendrait pas de les comprendre dans ce dernier , si les Hypocalis et les Acropteron ne formaient pas le passage entre elles et les Camaria, Campsia, etc., qui précèdent. Comme celle des Hypocalis, la tète de ces insectes a les plus grands rapports avec celle des Misolampus et des Sph.erotus. Ils ont, à très- peu de chose près, les antennes et les très-courtes paltes du même genre, et leur prosternum est aussi échancré en avant que celui des Tetraphyllls. Leur mésosternum, il est vrai , s'éloigne un peu de k forme typique qu'il a dans la tribu, mais il y a déjà quelque chose d'approchant chez les Cyrtosoma. Les TiT.^NA sont de taille moyenne , criblées de gros points enfon- cés en dessus, et revêtues, sauf sur l'abdomen, de poils fins médio- crement abondants et redressés. Leur couleur varie, selon les espèces, du violet foncé au bleu. TRIBU XLI. HÉLOPIDES. » Languette saillante, se's palpes assez distants à leur base. — Lobe interne des mâchoires inerm^e (Enoplopus et Amphidora exceptés). — Dernier article des palpes maxillaires fortement sé&uriforme (Penthe excepté). — Mandibules fissiles ou non à leur extrémité. — Labre plus ou moins saillant. — Tête en général prolongée en arrière des yeux, arrondie ou trapéziforme en avant. — Antennes le plus sou- vent longues et grêles, fihformes ou légèrement déprimées à leur ex- trémité , parfois médiocres ou courtes et grossissant peu à peu ; leur dernier article presque toujours plus grand que le pénultième. — Yeux de forme variable, généralement petits, plus ou moins distants du prothorax. — Celui-ci de forme variable. — Elytres embrassant tantôt faiblement, tantôt assez fortement le corps; leur repli épi pleural en- tier en arrière. — Pattes longues chez la plupart ; hanclies antérieu- res globuleuses; éperons des jambes souvent nuls ou à peine dis- tincts; tarses revêtus en dessous de poils formant ime brosse on non; les antérieurs, et souvent les intermédiaires, dilatés chez les mâles ; leur pénultième article parfois subbilobé. — Saillie intercoxale rare- ment (Penthe, Nephodes) étroite et aiguë, en général large et arrondie en avant. — Métasternum de lo'ngueur variable ; ses épisternums mé- diocrement larges ou étroits, parallèles. — Mésosternum déclive, fai- blement ou non concave, très- rarement (Hegemona) horizontal et four- chu. — Saillie prosternale presque toujours recourbée en arrière. — Corps aptère ou ailé. 430 TÉNÉBRIONIDES. Ainsi que son nom l'indique, cette tribu a pour type l'ancien genre Helops des auteurs. 11 est à peine nécessaire de dire qu'elle ne con- tient qu'une petite partie des espèces que Latreille, et surtout Dejean, ont comprises dans leur famille des Hélopiens. Non-soulement cette famille, telle qu'ils l'ont composée , n'est susceptible d'aucune défini- tion , mais elle se fond si insensiblement avec les Ténébrionites de Dejean, que Solier avait pris, avec raison, le parti de la réunir à ces derniers pour en former son groupe des Coryssoptérides (i)- Même en la restreignant comme je le fais, il n'est guère possible de préciser ri- goureusement les limites qui la séparent de quelques-uns des grou- pes de la coborte actuelle et en particulier des Ténébrionides vrais. Cela vient surtout de ce que le principal caractère de ces insectes réside dans leurs antennes (î), c'est-à-dire dans ce qu'il y a de plus variable peut-être chez les Ténébrionides. On peut se faire une idée exacte des trois formes les plus communes qu'affectent ces organes, d'après les cinq genres de La tribu que possède l'Europe. Dans un premier groupe (Apocrypha, Cononotus, Amphidora, Ade- lium) ayant pour type les L^ena, les antennes sont de longueur moyenne, filiformes ou légèrement épaissies, sans aucune trace de dé- pression, et leurs articles sont tous obconiques, sauf les deux outrois derniers qui sont sujets à devenir pyriformes ou ovoïdes. Dans un second (Heuofugus, ZopHiiis, P^udhelops, etc.), ces or- ganes reproduisent les formes qu'on observe chez les Misolampus. Ils (1) Voyez Aiin. d. 1. Soc. eiitom. III, p. 492. Solier, du reste, n'est pas resté fidèle à son opinion pi imilive. Après avoir dit que sa famille des Coryssopté- l'ides comprenait pres(iue tous les Ténébrionites de Latreille et ses Hélopiens, moins le genre Acantuopus (Enoi'lopls}, il a plus tard (in Baudi et Truqui, Studi entom. p. 155) reporté parmi les Collaptérides de sa tribu des Blapsites, ce même genre Acanthopls, ainsi que les L.ena et les Adelibm, que Latreille avait placés parmi les Hélopiens. En voyant figurer à côté de ces genres les Mi- solampus que Latreille avait classé parmi les Ténébrionites, on se demande, sans en trouver la raison, pourquoi les Sph.erotuSj qui en sont si voisins, ne s'y trouvent pas aussi. — M. de Brème, qui a publié sur plusieurs genres (Mi- soi.AMPUs, Sph.erotus, Zophius, Heuofugus et Dinomus) de la tribu actuelle, un travail spécial, les [ilace également parmi les Blapsides. Voyez sa brocburc in- titulée : « Monographie de quelques genres de Coléoptères hétéromcres appar- tenant à la tribu des Blapsides, » (in-8" 26 p. avec 1 pi. n. Paris, 1842), bro- chure qui n'est qu'une réimpression de deux articles insérés dans la Revue zoologique, 1842, p. 81 et 106. (2) C'est uniquement d'après ces organes que Latreille, dans tous ses ou- vrages, a défini ses Hélopiens; les autres particularités distinctives qu'il leur assigne, sont vagues et sans aucune valeur Les auteurs les plus récents, qui ad- mettent une famille des Hélopides, n'ont pas trouvé d'autres caractères que celui dont il s'agit en ce moment, et en effet il n'y en a pas. Voyez, par exemple, L. Redtenbacher, Faun. Austr. cd. I, p. 53; et Mulsant, Col. d. France; Latigèn. p. 293. HÉLOPIDES. ^3< sont au plus de longueur médiocre^ et vont en s'élargissant graduelle- ment à leur extrémité, arec leurs derniers articles déprimés et trans- versaux (PsEUDHELOPS ^ quelques Heliofugus) ou non. C'est, en un mot, la forme normale des antennes des Ténébrionides vrais (i). Dans un troisième (Hegemona, Hedtphanes), ces organes sont faits comme chez les Enoplopus , Helops et Nephodes, c'est-à-dire grêles et très-allongés (sauf chez quelques Hedyphanes) , avec leurs articles terminaux plus ou moins déprimés, toujours beaucoup plus longs que larges et légèrement en scie. Un quatrième groupe, qui n'a pas de représentants en Europe, est constitué par les Penthe, dont les antennes plus ou moins fusiformes sont terminées par quelques articles obconiques, plus courts que les précédents. Quoiqu'il y ait quelques transitions entre ces formes, j'ai cru pou- voir m'en servir en les combinant avec quelques autres caractères, pour diviser la tribu en cinq groupes. Deux genres (Helops, Hedt- phanes) rendent cette division d'une exécution assez difficile, par suite de l'instabiUté de quelques-uns de leurs organes. Dans tous deux en effet, selon les espèces, le corps est ailé ou aptère, le métasternum court ou allongé, enfin la saillie iutercoxale de l'abdomen , d'assez large et arrondie en avant, sujette à devenir étroite et en triangle aigu. Les Hélopides sont rarement (Hegemona) de grande taille ou très- petits (Apocrypha, Cononotus, quelques Helops). Presque tous sont revêtus d'une livrée uniforme, noire ou d'un fauve testacé; celle des Hegemoxa, des Sph.erotus et de beaucoup d'ADELiuai, est seule or- née de couleurs métalliques. Ces insectes vivent sous les écorces, comme nos Helops européens ou sur le sol. Par une exception uni- que dans la famille, les Nepuodes fréquentent les fleurs. Trois larves de cette tribu appartenant au genre Helops sont con- nues en ce moment {■^). Elles se rapprochent de celles des Te.n'ebrio et des Menephilus, au point de s'en distinguer par des particularités plutôt spécifiques que génériques. Comme ces dernières, elles sont revêtues de téguments cornés et lisses. Leur corps est subcylindrique, parallèle sur les côtés, hérissé de quelques poils, et sa sculpture est faible, sauf sur le pénultième segiuent abdominal, qui est plus grand, plus fortement ponctué que les autres et muni de quelques épines varia- (1) Les Spu.erotus, dont les caractères sont si voisins de ceux des Misolami'Li^ font le passage entre ce groupe et le suivant. Leurs antennes sont des antunues d'HELOPS. (2) //. cœruleus,\\a.teTh. Tians. ot tbe entom. Soc. 1, p. 29, pi. 4, f. 3, avec beaucoup de détails; Westw. An Introd. etc., I, p. 312, f. 36, n°^ 20-25; Ed. Perris, Ann. d. Se. nat. Sér. 2, XIV, p. 81, pi 6 A, f. 1-5; Mulsant, Col. d France; Laligèn. p. 31L — kmipes, Blanch. Mag. d. Zool. Ins. 1837, pi. 175. — striaius,Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. ent. 1857, p. 367, pi. 9, f. 458-465; ces figures rcpréseatent seulement quelques détails de cette larve et la nymphe. 432 TÉNÉBRIONIDES. bles selon les espèces. Le dernier est très-court et armé de deux crochets cornés, fortement recourbés en haut. Les ocelles n'om encore été si- gnalés que chez une seule espèce {striatus), et sont au nombre de deux de chaque côté de la tête. Ces larves sont xylophages (") et vi- vent dans les vieilles souches décomposées de diverses espèces d'ar- bres. Les genres européens de la tribu ont été indiqués plus haut ; l'un d'eux (Helops) est répandu sur une grande partie du globe , mais en dehors des régions intertropicales. Ceux exotiques sont propres à l'A- mérique, à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande. L Antennes médiocres, filiformes ou légèrement épaissies, mais jamais déprimées au bout; leurs articles ob- coniques ou subcylindriques, sauf le dernier et par- fois les deux pénultièmes. Pronotum confondu avec les flancs du prothorax. Apocryphides. — distinct des — Adéuides. II. Antennes médiocres chez la plupart, grossissant peu à peu et déprimées à leur extrémité; leurs avant- derniers articles peu allongés, souvent transver- saux. MlSOLAMPlDER. IH. Antennes longues, déprimées à leur extrémité, leurs deux ou trois pénultièmes articles beaucoup plus longs que larges et obhquement triangulaires. Hélopides vrais. IV. Antennes médiocres, fusi formes; leurs avant-deraiers articles plus courts que les autres et obconiques. Penthides. Groupe I. Apocryphides. Antennes filiformes ; leurs articles obconiques , sauf le dernier. — Yeux très-petits , transversaux on non. — Prothorax imparfaitement contigu aux élytres, non échancré en avant ; son pronotum confondu avec ses flancs. — Cavités cotyloïdes intermédiaires non ouvertes en dehors ; leurs trochantins très-petits. — Sailhe intercosale large et ar- rondie en avant. — Métasternum très-court. — Corps aptère. Quelques très-petits insectes, jusqu'ici propres à la Californie et au Chili, constituent ce groupe très-tranché. Leurs trochantins intermé- diaires sont si petits, qu'il est assez difficile de décider s'ils existent réellement ; je crois cependant les apercevoir dans toutes les espèces que j'ai à ma disposition. C'est là, avec la fusion du pronotum et des flancs du prothorax, le caractère le plus essentiel qui les distingue des (1) La larve de VU. testaceus aurait des habitudes assez différentes, d'après une observation de M. Pilate, communiquée à M. Mulsant (loc. cil. p. 30-i) ; elle vivrait dans les tiges des chardons qui croissent sur les bords de la mer. HÉLOPIDES. 433 autres Hélopides dont ils sont en même temps très-différents par leur forme générale. I. Prothorax globoso-ovale; mésothorax pédoncule : Apocrypha. II. — long, déprimé^ fortement rétréci à sa base : Cononotus. APOCRYPHA. EscHscH. Zool. Atlas, Heft IV, p. 13 (1). Menton petit, trapéziforme. — Languette tronquée en avant. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire ; les maxillaires assez al- longés, leur dernier article fortement sécuriforme. — Tète assez pro- longée et faiblement rétrécie en arrière des yeux; épistome courte graduellement rétréci et tronqué en avant. — Yeux ovalaires, transver- saux, entiers. — Antennes plus longues que le prothorax, peu robustes, à articles 3 à peine plus long que les suivants, 4-10 obconiques, dé- croissant et grossissant à peine, 11 ovalaire, plus grand que 10. — Prothorax séparé des élytres par un intervalle notable, transversal, cupuliforme, tronqué à ses deux extrémités, plus ou moins convexe. — Ecusson petit, en triangle rectiligne allongé. — Elytres très-régu- lièrement oblongo-ovoïdes, rétrécies et arrondies à leurs deux extré- mités; leur repli épipleural très-étroit. — Pattes médiocres; cuisses médiocrement robustes; jambes filiformes; tarses très-grêles; le l*^"" ar- ticle des postérieurs très-dllongé , le pénultième de tous entier. — Mésosternum plan, déclive. — Prosternum recourbé en arrière. — Corps très-finement viileux. Genre intéressant, malgré la très-petite taille de ses espèces, dont les plus grandes, parmi celles décrites, ont à peine une ligne et de- mie de long. Leur ressemblance avec certaines Clivina de la famille des Carabiques est, en etlet, telle qu'au premier coup-d'œil on les confondrait avec ces insectes. L'espèce typique (2) , découverte par Eschscholtz en Californie, est d'un jaune ferrugineux; une seconde du même pays, publiée par M. J. L. Le Conte (3), est d'un noir assez brillant, avec les pattes fauves. Toutes deux sont sans aucune trace de ponctuation, et recouvertes d'une Une pubescence redressée qui voile à peine leurs téguments. 11 y en a au Chili une troisième (4) décrite par Solier, qui a fondé sur elle son genre Compsomorphus . lequel est complètement identi- (1) Syn. Compsomorphus, Solier in Gay, Hist. d. Cliile; Zool. V, p. 208. (2) A. anthicoides, Eschsch. loc. cit. pi. 18, f. 7. (3) A. dyschirioides, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of Ne\y-York , V, p. 137. (4) C. elegans, Solier, loc. cit. p. 210; Col. pi. 19, f. 11 a-g. Je possède une quatrième espèce, de Guatimala, longue d'environ quatre Coléoptères. Tome V. 28 4Î4 TÉNÉBBIONIDES. que avec celui-ci. Elle est seulement un tant soit peu plus grande que les deux précédentes, mais présente la môme absence de sculpture et la même pubescence. CONONOTUS. J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 137. Organes buccaux des Apocrypha, avec le dernier article des palpes maxillaires en triangle allongé. - Tête brièvement rbomboïdale, sub- transversale, plane ; épistome très-court, tronqué en avant. — Yeux subarrondis, latéraux, déprimés. - Antennes à articles 2-6 obconx- ques subégaux, 7-10 transversaux, 11 ovalaire et acummé. — Protlio- rax allongé, déprimé, graduellement et fortement rétréci en arrière, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson à peine distinct. — Elytres en ovale allongé, atténuées à leurs deux extrémités, recevant dans une écbancrure en arc de leur base celle du prothorax , sans lui être con- tiguës: leurs épipleures très-étroites, sans repli. — Pattes des Apo- crypha, avec les deux l''" articles des tarses postérieurs allonges. — Corps allongé, déprimé. - Le surplus comme chez les Apocrypha. Ce genre me paraît voisin des Apocrypha, près desquelles M. J. L. Le Conte l'a placé avec raison, quoique, par suite de la structure do leur prothorax et de leur forme très-déprimée, ses espèces aient un fades différent. Elles sont également très-petites et au nombre de deux (0, d'un fauve clair peu brillant, très-finement pomtillées en dessus, et revêtues d'une pubescence, légère d'un aspect soyeux. Ces insectes habitent la Cahfornie. GROUFS II. Adéliides. Antennes médiocres, filiformes ; leurs articles obconiques ou subcy- lindriques, sauf le dernier et parfois les deux pénultièmes. -- \eux transversaux. - Prothorax rarement contigu aux elytres, pus ou moins échancré eu avant; son pronotum plan ou peu convexe, distmct de ses flancs. - Saillie intercoxale large. - Métasternum très-court. — Corps aptère. Les genres Adelium de Kirby et Thoracophorus de M. Hope con- stituent les types de ce groupe. Tous deux représement dans 1 Aus- traUe les autres Hélopides qui y font défaut. Je leur associe sans he- llènes ciui ne diffère des autres que par le dernier article de ses antcîines obli- quement acuniiné au bout. Elle ressemble, au plus haut degré, à une L.ena inédite du Bengale, dont il sera question plus loin. (1) C. sericans, pmctatus, J. L. Le Conte, loc. cit. ; pour une figure du pre- mier voyez les Rep. on a railr. to the Pacif. Oc. IX; Append. I, pi. 2, t. à. HELOPIDES. ^3g sitation les L^na de l'Europe orientale, mais avec quelque doute les Amphidora de la CaUfornie. Cependant, leur corps hérissé de poils leurs antennes et leur saillie intercoxale un peu autrement faites ne me paraissent pas devoir les exclure de ce groupe dont elles ont' les caractères essentiels. Je ne parle pas du crochet dont est muni le lobe interne de leurs mâchoires et qui manque dans les trois genres pré- cédents. On a déjà vu de nombreuses exceptions de ce genre dans les tribus précédentes, et Ton en trouvera encore une plus loin dans le groupe des Hélopides vrais. I. Corps hérissé de poils Ans : Amphidora. II. — glabre. a Yeux allongés, de grandeur normale. Pénultième article des tarses entier : Thoracoplwrus. ~ — subbilobé ; Adeliwn. a a Yeux très-petits, ovalaires : Lœm. AMPHIDORA. EscHscH. Zool. Atlas, Heft III, p. 9. Menton transversal, trapéziforme. — Languette saillante, petite évasée et tronquée en avant. — Dernier article des palpes labiaux ova- laire, celui des maxillaires fortement sécuriforme. — Lobe interne des mâchoires muni d'un crochet corné. — Labre en carré transversal. — Tête courte, enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux; épistome c^onfondu avec le front, court, plus ou moins brusquement rétréci et légèrement échancré en avant. — Yeux allongés, étroits et sinués — Antennes médiocrement robustes, velues, à articles 3 aussi long que 4-D réunis, 4-8 obconiques, subégaus, 9-10 plus courts et plus épais obconiques, turbines ou subglobuleux, H aussi gros que 10, ovalaire' — Prothorax contigu aux élytres, transversal, peu convexe, brusque- ment rétréci tout-à-fait en arrière, arrondi sur les côtés, à peine échan- cré en avant, tronqué et rebor.lé à sa base. — Ecusson en triangle curviligne transversal. — Elytres un peu plus larges que la base du prothorax, oblongo-ovales, avec leurs épaules obtuses; leur repli épi- pleural large, remontant au niveau des épaules, graduellement rétréci eu arrière. — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses en massue al- longée; jambes âpres, subarrondies, légèrement arquées ; leurs éperons bien distincts; tarses médiocres; le 1" article des postérieurs médio- crement allongé, le pénultième de tous entier. - Sailne intercoxale très-large, subtronquée en avant. -Saillie prosternale dépassant en ar- rière les hanches antérieures et aiguë au bout. — Mésosternum déclive plus ou moms concave. ~ Corps hérissé partout de longs poils fins redressés. 436 lÉNCBRIONlDES. Les mâles se distinguent des femelles par leurs tarses antérieurs légèrement dilatés et plus spongieux en dessous^ quelquefois, en ou- tre, par certaines particularités variables selon les espèces. Ainsi, chez la nigrofilosa leurs jambes antérieures sont denticulées en dedans ; chez Vosculans les postérieures s'épaississent, deviennent flexueuses à leur extrémité et sont munies en dedans d'une dent épineuse. A une seule exception près [osculans], ces insectes sont de taille mé- diocre, d'un noir brunâtre ou bronzé assez brillant, fortement ponc- tués sur le prothorax et plus ou moins âpres ou rugueux sur la tête et les élj^res ; ces dernières présentent en outre ordinairement de fai- bles sillons ponctués ou des rangées de points enfoncés, peu profonds. Les deux pénultièmes articles des antennes varient sous le rapport de la forme, dans chaque espèce, comme l'indique la formule du genre. A celle découverte primitivement par Eschscholtz, en Californie, M. J. L. Le Conte a ajouté récemment quatre autres du même pays ( I ). Solier a de son côté rapporté au genre une espèce du Chili (2) qui a, en effet, le facïcs des précédentes, mais qui, en réalité, ne leur est pas congénère et appartient au groupe des Praocides, ainsi que je l'ai dit précédemment. Eschscholtz et Solier (i) ont placé ces insectes, parmi les Blaptides; Dejean (4) avait vu plus juste en les classant parmi ses Hélopiens. Ils présentent en effet tous les caractères essentiels de la tribu actuelle, tout en ayant des rapports assez sensibles avec les Praocis et genres voisins. THORACOPHORUS. HoPE, The Coleopt. Man. III, p. 188 (5), Epistome arrondi en demi-cercle en avant, en général fortement épaissi ; le sillon qui le sépare du front très-marqué, ainsi que ceux qui en partent en arrière. — Pro thorax sub transversal ou plus long que large, plan, dilaté et arrondi sur les côtés, plus ou moins rétréci en arrière, avec ses angles postérieurs aigus, m.uni en dessus de trois sil- lons longitudinaux, un médian, deux latéraux, bi-impressionné à sa (1) ^. litforalis, Eschsch. loc. cit. Hcft IV, p. 13, pi. 18, f. 6. — osculans^ nigrojiilosa, rufipes, attenuata, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 136. (2) Amph. Ricardœ, Solier iu Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 212; voyez plus lumt, p. 214, note 1. (3) lu Baudi e Tiuqui, Studi entom. p. 222. (4) Cat. éd. 3. p. 231. (5) Il y a un genre plus ancien, du nom de Thoraxophorus, établi par M. De Molschoulsky parmi les Staphyliniens (voyez tome II, p. 148) ; mais comme il est synonyme des Glyptojia, celui-ci peut être conservé. — Syn. Adelium, Solier inBauJi eTruqui, Studi entom. p. 191; Guérin-Ménev. HÉLOPIDES. 437 base, échancré en demi-cercle en avant. — Elytres régulièrement oblongo-ovales, planes, fortement sillonnées, les intervalles entre les sillons costiformes. — Jambes parfois {dilaticolHs) fortement compri- mées ; celles des mâles flexueuses ; les éperons de toutes bien distincts; pénultième article des tarses non bilobé. — Le reste comme chez les Adelium qui suivent. Ces insectes ont un faciès fort différent de celui des Adelium et res- semblent à certaines Feronia. Tous sont de grande taille, de forme allongée et d'un noir profond, légèrement brillant ou mat et comme velouté. L'Australie est leur pays ];iatal. Il y en a en ce moment trois de décrits (•), l'un d'eux par Solier, qui n'a connu aucune espèce d' Adelium vrais. ADELIUM. KiRBY, Trans. ofthe Linn. Soc. XIÎ, p. 420 (2). Menton trapéziforme ou cordiforme, ^tronqué et souvent bisinué en avant, caréné ou convexe sur la ligne médiane. — Languette tronquée et étroitement échancrée en avant. — Dernier article des palpes la- biaux subovalaire, tronqué au bout, celui des maxillaires très-fortement sécuriforme. — Labre saillant, en carré transversal, arrondi aux angles antérieurs et sinué en avant. — Tête courte, peu rétrccie en arrière ; épistome très-court, plus ou moins épaissi transversalement, brusque- ment rétréci et échancré ou tronqué en avant, séparé du front par un sillon quadrangulaire, d'où partent deux autres sillons latéraux dirigés en arrière. — Yeux médiocres, fortement transversaux, sinués en avant. — Antennes plus longues que le prothorax, à articles 3 aussi long que 4-5 réunis, 4-10 obconicpies ou subcylindriques, subégaux, 1 i en ovoïde allongé. — Prothorax non contigu aux élytres, transver- sal, peu ou médiocrement convexe, fortement arrondi et rebordé sur les côtés, souvent un peu rétréci en arrière, échancré en avant, tronqué ou faiblement échancré à sa base, avec ses angles postérieurs saillants ou non. — Ecusson en triangle rectiligne ou curviligne. — Elytres ovales, peu convexes, arrondies aux épaules ; leur repli épipleural par- tant de celles-ci et fortement sinué sur son bord inférieur. — Pattes assez longues ; cuisses assez robustes ; jambes coniques, un peu ar- quées, soyeuses à leur sommet interne; leurs éperons très-petits; tarses munis de brosses en dessous; le 1"^"' article des postérieurs al- longé, le pénultième de tous subbilobé. -^ Sailhe prosteruale recour- (1) Ad. dilaticolle, Guérin-Ménev. Voy. d. 1. Coq. ; Entom. p. 100; 1ns. pi. 4, f. 11. — T. Valckenœri, Hope, loc. cit. p. 180, pi. 3, f. 5. — Ad. Kirbyi, Solier, loc. cit. p. 193, pi. 7, f. 1. (2) Syn. Carabus, Fab. Entom. Syst. I, p. 147. — Calosoma, Fab. Syst. El. I p. 211. 438 TÉNÉBRIONIDES. bée, rarement tronquée en arrière. — Mésosternum déclive, un peu concave. — Corps glabre. Ce genre, très-restreint lorsque Kirby Ta fondé, s'est enrichi, depuis, d'un nombre considérable d'espèces qui ne pourront pas rester asso- ciées ensemble. M. Hope en a déjà séparé plusieurs pour en former le genre Thoracdphorls qui précède. 11 reste encore, à ma connais- sance, au moins trois autres genres à établir ( i ) pour que ces insectes, tels qu'on les trouve dans les collections, soient convenablement classés. La formule qui précède ne s'applique, par conséquent, qu'aux es- pèces analogues à celles que Kirby a connues. Elles sont assez nom- breuses et toutes propres à l'Australie (2). Ce sont des insectes d'assez grande taille, dont la couleur passe du bronzé obscur au noir cuivreux ou bleuâtre. Leur sculpture varie beaucoup, mais consiste le plus souvent sur les élytres^ en sillons dont les intervalles forment des côtes souvent interrompues ; la tête et le prothorax sont plus ou moins rugueux. Aucun auteur n'a signalé des différences entre les deux sexes. Dans la plupart des espèces que j'ai sous les yeux, les mâles ont les quatre tarses antérieurs visiblement dilatés. Ces insectes ont un fades assez voisin de celui des Carabiques pour que Fabricius s'y soit trompé et ait placé d'abord parmi les Carabus, puis parmi les Calosoma, la seule de leurs espèces qu'il ait connue. (1) Voici les espèces qui devront servir de type à ces genres : \. Le Prosodes? Behrii de Germar, mentionné plus haut, p. 147, note 3. Son A. parallelum (Liun. entom. 111, p. 199) et VA. elongatum d'Erichson (Archiv, 1842, 1, p. 177), qui me sont inconnus, lui sont peut-être congénères. IL A. deplunatum , Boisduv. Faune de l'Océan. II, p. 277; 1ns. pi. 7, f. 6 ; mauvaise figure. III. A. harpaloides , A. "White (nec Boisduval), Voy. of the Ereb. and Terr.; Entom. p. 11, pi. 1, f. 14; de la Nouvelle-Zélande. Le seul connu du groupe qui soit étranger à l'Australie; il eût mieux été nommé amaroides, car il res- semble singulièrement à certaines Amara. Ces deux dernières espèces se distinguent éminemment des autres par leur prothorax contigu aux élytres, et, à ce titre, se rapprochent des Pseudhelops. M. Blanchard (Hist. nat. d. Ins. II, p. 35) a fondé en peu de mots un genre TnopiDOPTERUs, qu'il place à la suite des Adelium, et auquel il donne (p. 37) pour type une espèce de l'Australie, soi-disant décrite par M. Boisduval, sous le nom de carinalus. Mais il n'existe dans la « Faune de l'Océanie» de cet au- teur, qu'un seul insecte qui porte ce nom, et c'est un Gurculionide du genre Amycterus. (2) Car. porcatus, Fab. Entom. Syst. loc. cit. (Cul. porculatum, Fab. Syst. El. loc. cit.; A. caraboides, Kirby, loc. cit. pi. 23, f. 7); type du genre. — A. calosomoides, licinoides, Kirby, ibid.; le premier est figuré pi. 22, f. 2. — - A. catenutatum, pxmctipenne, rugicolle, harpaloides, helopioides, abbreviatum, virescens, Boisduv. Faun. d. l'Océan. II, p. 276; tous décrits trop sommaire- ment. — angulkolle, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 236. — tenebrioid&s, cis- ieloides [àbhreviatum? Boisduv.), Erichs. Archiv, 1842, 1, p. 176.— similatum, Germa,r, Linn. entom. III, p. 198. HÉIOPIDES. 439 LiENA. (Megerle) LiTR. Règne anim. éd. 2, \, p. 39 (1). Menton cordiforme, tronqué en avant. — Dernier article des palpes la])iaux ovalaire et tronqué, celui des maxillaires en fer de hache équilatéral. — Labre assez saillant, légèrement échancré en arc. — Tête un peu rétrécie en arrière; épistome court, séparé du front par un sillon bisinué, d'oiî partent deux sillons dirigés en arrière, brusquement rétréci , un peu renflé, puis déclive et assez fortement échancré en arc. — Yeux très-petits, transversaux, déprimés. — An- tennes un peu plus longues que le prothorax, à articles 3 un peu plus long que les suivants, 4-10 obconiques, subégaux, 11 plus long que 10, ovalaire. — Prothorax noncontigu aux élytres, presque plan, aussi long que large, légèrement rétréci en arrière^ arrondi et fine- ment rebordé sur les côtes, légèrement échancré en avant, tronqué à sa base. — Ecusson triangulaire, placé sur le pédoncule du mésothorax. — Elytres oblongo-ovales, déprimées sur le disque, non carénées la- téralement, arrondies aux épaules ; leur repli épipleural sinué dans son milieu. — Pattes médiocres; cuisses robustes, renflées en massue, surtout les antérieures; jambes grêles, arrondies; leurs éperons très- courts et très-grêles; tarses finement villeux en dessous; le l*^'^ article des postérieurs beaucoup plus long que le i", le pénultième de tous subbilobé. — Mésosternum décli\'e, à peine concave. — Sailhe pros- ternale recourbée en arrière. — Corps allongé, très-finement pubes- cent. La place de ce genre a été méconnue pendant longtemps (2), bien que Fabricius et Latreille Teussent déterminée assez exactement, le premier en introduisant l'espèce typique dans son grand genre Helops, le second en le mettant iimïiédiatement à la suite de ces derniers in- sectes. C'est un genre très-voisin des Adelium, dont il reproduit tous les caractères essentiels, et qu'il représente par conséquent en Europe. On en connaît en ce moment quatre espèces (i) de taille au plus (1) Syn. Helops Fab., Schœnh. — ScAunusJ. Sturm, Duftschm. (2) Dejean (Cat. éd. 3, p. 204), par exemple, l'a mis parmi les Tentyriides, entre les Hyperops et les Hylithus, sans qu'on puisse même soupçonner la rai- son d'un pareil rapprochement. Solier (in Baudi e Truqui, Studi entom. p. 188), qui l'a classé immédiatement à côté des Adelium, est le seul auteur, à mon avis^ qui ait été dans !e vrai. (3) Hel. pimeli',, Fab. Syst. El. I, p. 162 (Scaur. viennensis, J. Sturm, Deutschl. Ins. II, p. 180, pi. 41, f. aA); Autriche. — L. pulchella, Fisch. d. Waldh. Entom. d. 1. Russ. II, p. 201, pi. 22, f. 8; Russie mér. — L. pubella, Solier in Baudi e Truqui, Studi entom. p. 190 {pulchella?) ; môme pays. — fcr- ruginea, Kuster, Die Kœfer Europ. V, 68; Dalmatie. — J'en connais une cin- 440 lÉNÉBRIONIDES. médiocre , parfois très-petite [fermginea), variant pour la couleur du brun-noirâtre au brun-ferrugineux assez brillant, pointillées sur toute leur surface en dessus, avec les ulytres assez fortement striées; les intervalles entre les sillons sont plans. Les mâles se distinguent de leurs femelles par leurs tarses antérieurs légèrement, mai» visible- ment dilatés, autre rapport de plus que ces insectes ont avec les Adelium. Groupe III. Misolampides. Antennes courtes ou médiocres chez la plupart, grossissant peu à peu et déprimées à leur extrémité ; leurs avant-derniers articles peu allongés, assez souvent transversaux. — Yeux transversaux. — Pro- thorax presque toujours contigu aux élytres; son pronotum très-sou- vent convexe, distinct de ses lianes. — Elytres embrassant en gé- néral fortement l'abdomen. — Saillie intercoxale large. — Métasternum très-court. — Corps aptère. M. De Brème, ainsi qu'on l'a vu plus haut (i), est le fondateur de ce groupe. Je le laisse tel qu'il l'a composé , en y ajoutant seulement deux genres (Pseudhelops, Osdara) qu'il n'a pas connus. La forme des antennes, qui lui est propre, finit par disparaître chez les Sph.e- ROTus , qui ont ces organes faits comme les Hélopides vrais. Il y a par conséquent, sous ce rapport, un passage insensible de ce groupe au suivant; mais, à part les Pseudhelops qui ressemblent assez à certains Helops, comme leur nom l'indique, le faciès des espèces des deux groupes est tout-à-fait différent. Les Misolampides sont disséminés dans l'Europe méridionale, à Ceylan, à Java, dans l'Océanie et en Amérique. Tous sont, au plus, de grandeur moyenne. \. Proslernum et mésosternum contigus; celui-ci horizontal : PseMd/ie^ops. IL — — distants; — déclive. a Ecusson indistinct; yeux divisés ou peu s'en faut: Misolampus. a a — distinct; — sinués, parfois entiers. b Saillie intercoxale médiocrement large. Mandibules à peine ou non bifides au bout : Heliofugtis, Dinomus. — bifides au bout : Zophius. quième espèce du Bengale, beaucoup plus grande que la pimelia, de forme plus convexe, et qui fait le passage avec les Apocrvpha, mais qui est réellement une L.î;na. (1) P. 430, note 1. M. De Brème n'a pas caractérisé le groupe, et s'est borné à exposer les caractères des genres qui le composent. HÉLOPIDES. 441 bb Saillie întercoxale large. Elytres couvertes de tubercules : Osdara. — ponctuées ou fovéolées en stries, parfois lisses : Sphœrotus. PSEUDHELOPS. GnÉRiN-MÉNEV. Revue Zool. 1841, p. 124. Menton trapéziforme, caréné sur la ligne médiane. — Languette tronquée en avant. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire, celui des maxillaires fortement sécuriforme. — Mandibules bifides au bout. — Labre saillant, légèrement arrondi en avant. — Tête engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux; épistome séparé du front par un fin sillon transversal, court, graduellement rétréci et tronqué en avant. — Yeux très-petits, transversaux, à peine sinués en avant, munis d'une large orbite en arrière. — Antennes un peu moins longues que le pro- thorax, grossissant peu à peu, à articles 3 un peu plus long que les suivants, 4-7 obconiques, égaux, 8-10 transversaux, déprimés, serrés, \{ plus gros que iO, ovalaire. — Prothorax contigu aux élytres, aussi long que large, légèrement arrondi sur les côtés, à peine échancré en avant, largement et faiblement arrondi à sa base. — Ecusson petit, arrondi en arrière. — Elytres ovales, pas plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, assez convexes, rétrécies en arrière; leur repli épipleural sinué dans sa moitié postérieure. — Pattes courtes ; cuisses assez robustes, comprimées ; jambes filiformes, pres- que droites; 1" article des tarses assez allongé, le dernier long. — Saillie intercoxale médiocrement large, subtronquée en avant. — Mé- sosternum et saillie p-rosternale assez larges, subcontigus; le l*"" hori- zontal et plan, la seconde déprimée et tronquée au bout. — Corps oblongo-ovale, atténué à ses deux extrémités, glabre. Ce genre a pour type un insecte des îles Auckland ( ' )> de la taille d'un Helops de taille assez petite, brunâtre en dessous, d'un bronzé mat supérieurement, très-finement pointillé en dessus, avec des stries peu profondes et ponctuées sur les élytres. Les intervalles entre ces stries sont plans, mais trois d'entre eux (le 3*, le 5" et le 7^) portent en arrière, à des distances inégales^ un tubercule assez saillant et com- primé. Les maies ont leurs iarses antérieurs légèrement dilatés, exac- tement comme ceux des Adelium que ces insectes me paraissent, jus- qu'à un certain point, rattacher au groupe actuel. (1) P. tuberculalus, Guérin-Ménev. loc. cit. p. 125; il y en a une figure peu exacte dans le Voy. au Pôle sud; Col. pi. 11, f. 17; l'insecte y est représenté trop allongé. 442 lÉNÉBRIONIDES, MISOLAMPUS. Latr. Gêner. Crust. et Ins. U, p, 160. Menton petit, transversal, trapéziforme- et entier. — Languette sail- lante, petite, en triangle transversal. — Dernier article des palpes la- biaux triangulaire, celui des maxillaires fortement s:'curiforme. — Mandibules entières à leur extrémité. — Labre court, faiblement échancré en arc. — Tète verticale au repos et s' appuyant sur les han- ches antérieures, un peu renflée en arrière ; épistome séparé du front par un sillon arqué ou quadrangulaire, court, graduellement rétréci, légèrement tronqué ou subarrondi en avant. — Yeux petits, transver- saux, fortement entamés et parfois [scabricolHs) divisés en deux. — Antennes plus longues que le prothorax, grossissant peu à peu, à arti- cles 3 un peu plus long que 4, 4-7 obconiques, décroissant graduelle- ment, 8- 10 plus épais, i\ plus grand que 10, largement arrondi ^u bout. — Prothorax contigu aux élytres, subcylindrique et coTome voûté en avant, muni de deux fines arêtes latérales, placées très-bas, légèrement échancré en avant, arrondi et rebordé à sa base. — Ecusson nul. — Elytres courtes, cylindrico-ovalaires, à peine plus larges que le protho- rax et échancrées en arc à leur base, arrondies sur les cotés ; leur repli épipleural étroit dans toute son étendue. — Pattes courtes; cuisses sub- filiformes; jambes subquadrangulaires, comprimées, plus ou moins soyeuses à leur sommet en dedans; leurs éperons à peine distincts; le 1^'' article des tarses postérieurs aussi long que le 5^. — Saillie inter- coxale large, arrondie en avant. — Saillie prosternale verticale, forte- ment recourbée et terminée par un petit mucro. — Mésosternum dé- clive, concave, — Corps glabre. Ces insectes se distinguent essentiellement de tous les genres qui suivent, par rabseijce de Técusson et la forme des yeux. Tous sont d'un noir profond, assez brillant ou presque mat, et couverts d'une fine ponctuation très-serrée, à laquelle s'ajoutent assez souvent sur les ély- tres quelques rangées de points enfoncés, plus gros que ceux du fond. Jusqu'ici ils paraissent propres à la péninsule ibérique et à l'Algérie. On en connaît cinq espèces en ce moment (i). (1) Pimelia gibbula, Herbst, Die Kœfer, VIII, p. 51, pi. 120, f. 7 [Mis. Hoff- mannseggii, Latr. loc. cil. pi. 10, f. 8; Guérin-Ménev. Iconogr.; 1ns. pi. 29, f. 3); Portugal.— M. Goudotii, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. 1ns. 1834; Mê- las, p. '28, pi. 114, f. 1; Alger, occid.; Tanger. — lusitanicus, de Portugal; Ramburiij de l'Andalousie; De Brème, Mon. d. quelq. genr. d. Blapsit. p. lO. — sc'thricollis, Graells, Ann. d. l. Soc. ent. 1851, p. 15, pi. 1, 1'. 4; et Mcra. d. 1. Acad. d. Madrid; Gienc. nat. I, part. 2, p. 138; environs de Madrid; la plus grande espèce du genre. HÉIOPIDES. 443 HELIOFUGUS. Guérin-Ménev. Voy. d. l. Coq.; Entom. p. 96 (1). Menton transversal, trapéziforme, caréné sur la ligne médiane. — Langnetfe un peu arrondie en avant. — Palpes et mandibules des MisoLAMPUS. — Labre découvert en entier, fortement transversal, ar- rondi en avant. — Tête des Misolampls, avec Tépistome plus court, tronqué ou arrondi à peu de distance de l'insertion des antennes, et séparé du front par un sillon peu distinct, parfois obsolète. — Yeux médiocres ou petits, transversaux, à peine sinués. — Antennes wn peu plus longues que le prothorax, grossissant peu à peu, à articles 3 sen- siblement plus long que 4, 4-10 obconiques, graduellement plus larges et déprimés, 11 plus long que 10. — Prothorax transversal, convexe, rétréci en arrière, arrondi et en général muni d'une arête tranchante et rebordée sur les côtés, bisinué en avant, tronqué et finement re- bordé d sa base. — Ecusson petit, en triangle curviligne. — Elytres régulièrement oblongo-ovoïdes, pas plus larges que la base du pro- thorax et arrondies aux épaules en avant; leur repli épipleural large en avant, graduellement rétréci en arrière. — Pattes médiocres, avec les jambes villeuses dans leur moitié terminale interne; le l'^'' article des postérieurs assez allongé. — Saillie intercoxale médiocrement large, arrondie en avant. — Mésosternum déclive, à peine concave. — Pros- ternum très-court en avant; sa saillie fortement recourbée et ne dé- passant pas en arrière les hanches antérieures. — Corps oblongo- ovale, glabre. Sous le rapport de la forme générale, ces insectes ressemblent assez aux Curculionides du genre Otiorhynchus. Ils sont noirs comme les MisoLAMPUS, et la sculpture de leurs élytres consiste chez la plupart en rangées de gros points enfoncés, distants. Mais il en est (par ex. sulcatus) chez lesquelles ces derniers sont remplacés par des sillons étroits, profonds et presque imponctués. Ces insectes sont propres au Pérou, au Chili et à Montevideo (i). Solier ne s'est pas aperçu que M. Guérin-Méneville en avait déjà fait un genre particulier et a créé de nouveau ce dernier sous le nom d'EuSCHATIA. (1) Syn. EuscHATiA, Solier in Gay, Hist. d, Chile; Zool. V, p. 227. — Heli- STERES, Hope, The Col. Man, III, p. 124; sans caractères. — Amphysus, Dej. Cal. éd. 3, p. 210. (2) H. arcnosus, Guérin-Ménev. loc. cit.; Ins. pi. 4, f. 6; Cliili. — sulcatus, de Montevideo; impressus (E. punctata Sol.), du Chili; Guérin-Ménev. Mag. d. Zool.; Ins. 1834; Mêlas, p, 27, pi. 113. — E. proxima,parva, sulcata (ncc Guér.-Méncv.), Solier, loc. cit. p. 229; Chili. Le sulcatus a le prothorax un peu moins contigu au\ élyl.''es que les autres er-pèces, par suite de refTacement complet des épaules de ces derniers organes. 444 TÉNÉBRIONIDES. DINOMUS. De Brème, Mon. d. quelq. genr. d. Blapsit. p. 24. Languette peu saillante. — Dernier article des palpes labiaux glo- buleux, celui des maxillaires sécuriforme. — Mandibules très-fortes, non bidentées et fortement recourbées. — Labre à peine arrondi, cilié et peu saillant. — Tête aplatie; épistome rétréci antérieurement et avancé, mais presque pas sensiblement séparé du front. — Antennes pas plus longues que le prothorax, à 3'= article plus long que les deux premiers réunis; les suivants égaux, cylindriques ou à peine renflés au bout; le pénultième et le dernier plus courts; celui-ci ovalaire. — Prothorax transversal, parallèle, légèrement arrondi sur les côtés, plus large que la tète et presque autant que les élytres, très-peu convexe. — Ecusson en triangle transversal. — Elytres moins embrassantes que chez les Heliofugus et les SphvErotus, subparallèles, avec les an- gles huméraux très-légèrement relevés, convexes à leur base. — Pattes médiocres ; jambes inermes ; tarses soyeux en dessous, leurs crochets très-petits. Je reproduis ces caractères d'après M. De Brème, ce genre m'étant inconnu. Son type (D. pcrforatiis) est un insecte du Mexique, d'un brun-noirâtre brillant, fortement ponctué sur la tête et le prothorax, lisse sur les élytres qui ont chacune neuf rangées de points enfoncés, de profondeurs inégales et entourés d'une petite dépression, sculpture qui se rapproche beaucoup de celle de quelques SphjErotus. ZOPHIUS. (Dej.) De Brème, Mon. d. quelq. genr. d. Blapsit. p. 19. Menton transversal, rétréci à sa base et en avant, avec son bord an- térieur tronqué, convexe sur la ligne médiane. — Dernier article des palpes labiaux globoso-ovalaire, celui des maxillaires fortement sécu- riforme. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre transversal, entier. — Tête dégagée, assez prolongée en arrière ; épistome séparé du front par un sillon demi-circulaire très-marqué, graduellement rétréci et tronqué en avant. — Yeux transversaux, réniformes, saillants. — Antennes peu robustes, grossissant peu à peu et déprimées à leur extrémité, à articles 3 assez long. 4-8 subturbinés, 9-11 plus larges, 1 1 plus grand que 10, largement arrondi au bout. — Prothorax trans- versal, assez convexe, arrondi et rebordé sur les cotés, légèrement échancré en avant, tronqué et rebordé à sa base. — Ecusson petit, tri- gone. — Elytres assez courtes, à peine plus larges que le prothorax à leur base, un peu élargies, déclives et atténuées en arrière, non HÉLOPIDES. 445 carénées latéralement. — Pattes assez longues ; cuisses antérieures un peu renflées à leur extrémité; jambes arrondies; tarses soyeux en dessous; le l*"" article des postérieurs presque aussi long que le 4'=. — Corps glabre, très-rugueux. La seule espèce connue est VHelops rufopictus de Wiedemann (i), insecte du Cap, de taille moyenne, remarquable par le dessin d'un rouge-sanguin obscur qui orne ses élytres, dessin consistant sur cha- cune d'elles en trois bandes longitudinales partant de la base de ces organes et qui, en arrière, forment un réseau assez compliqué. Quel- ques taches de même couleur, plus ou moins apparentes, selon les individus, se voient sur les côtés du prothorax. OSDARA. F. WALiasR, Ann. and. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, 11, p. 284. Menton trapéziforme, transversal, très-convexe et comme tubercu- leux dans son milieu, avec ses angles antérieurs largement amincis, bisinué en avant. — Languette saillante, échancrée. — Dernier article des palpes labiaux subcylindrique et tronqué au bout, celui des maxil- laires en triangle allongé. — Mandibules entières au bout. — Labre transversal, tronqué en avant, avec ses angles fortement arrondis. — Tète enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux exclusivement; épis- tome séparé du front par \m sillon quadrangulaire, court, presque graduellement rétréci. — Yeux médiocres, fortement granulés, étroits, transversaux, lunules. — Antennes un peu plus longues que le pro- thorax, assez robustes, à articles 3 aussi long que 4-5, 4-7 ohconiques, égaux, 8 de même forme, plus épais, 9-10 aussi larges, transversaux, subperfoliés, 1 1 notablement plus gros que 10, en carré subéquilatéral. — Prothorax transversal, assez convexe, fortement rétréci sur une petite étendue en arrière, arrondi et légèrement festonné sur les côtés, faiblement échancré en avant, tronqué et contigu aux élytres à sa base. — Ecusson très-petit, en triangle rectihgne. — Elytres briève- ment ovalaires, convexes et en même temps déprin^ées sur le disque, fortement atténuées et déclives en arrière^ pas plus larges que le pro- thorax et tronquées à leur base. — Pattes longues et assez robustes ; jambes arrondies et sans éperons; tarses courts, munis de brosses en dessous; le 1" article des postérieurs un peu plus long que le 2", le dernier de tous très-grand^ très-robuste, un peu ampullacé. — Saillie intercoxale large, rectangulaire, tronquée en avant. — Prosternuni non échancré en avant; sa saillie large, légèrement concave, terminée par un court mucro. — Mésosternum subhorizontal, en forme de V. — Corps faiblement pubescent. (1) Zool.Mag.il, l,p. 40. 446 TÉNÉBRIOÏfIDES. M. F. Walker n'a caractérisé ce genre qu'en très-peu de mots, à peine suffisants pour le faire reconnaître, mais il a saisi et signalé son affinité avec les SpHjErotus; il est encore plus voisin des Zophius qui précè- dent. L'espèce typique (picipes) est un assez remarquable insecte de Ceylan, de taille moyenne, d'un noir peu brillant, ponctué sur la tête, finement rugueux sur le prothorax et d'un rougo ferrugineux sur les .élytres; ces organes sont couverts de tubercules noirs arrondis, dis- posés en rangées régulières, nombreux, mais inéquidistants pour la plupart dans chaque rangée. Cette sculpture donne à cet insecte des rapports réels avec les Psorodes qu'on verra plus loin, mais ils appar- tiennent en réalité au groupe actuel. SPHiEROTUS. KiRBY, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 416. Menton aussi long que large, un peu évasé et tronqué en avant, aminci et arrondi sur les côtés, plus ou moins convexe sur la ligne médiane. — Languette petite, saillante, trapéziforrne et échancrée en avant. — Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires fortement sécuriforme. — Mandibules entières au bout. — Labre court, entier ou faiblement échancré. — Tète subverticale au repos, plus ou moins prolongée et non rétrécie en arrière des yeux; épistome séparé du front par un sillon en arc souvent très-marqué, graduellement rétréci et largement tronqué en avant. — Yeux mé- diocres, transversaux, sublunulés. — Antennes notablement plus lon- gues que- le prothorax, graduellement élargies et déprimées à leur extrémité, à articles 3 sensiblement plus long que 4, 4-7 obconiques, décroissant peu à peu, 8-tO plus courts, li plus long que 10, arrondi au bout. — Prothorax transversal ou non, tantôt très-(par ex. curvipes), tantôt peu convexe, contigu aux élytres, légèrement échancré en avant, un peu rétréci, tronqué et finement rebordé à sa base, arrondi et muiii latéralement d'une fine carène. — Ecusson petit, trigone. — Elytres pas plus larges que le prothorax et un peu échancrées en arc à leur base, globuleuses ou renflées en arrière, parfois ovales, fortement dé- chves et atténuées postérieurement; leur repli épipleural remontant au niveau des épaules. — Pattes assez longues; toutes les jambes ar- rondies, arquées et soyeuses à leur extrémité en dedans ; tarses longs , le l^"" article des postérieurs plus court que le 4". — Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Prosternum médiocrement échancré en avant; sa saillie postérieure déprimée et plus ou moins prolongée en arrière des hanches antérieures. — Mésostermun déclive, un peu concave. — Corps glabre. Kirby a fondé ce genre sur un insecte {curvipes) assez commun au HÉLOPIDES. 447 Brésil et remarquable par sa forme courte, son prothorax très-convexe et ses élytrcs fortement ventrues. Depuis, on a découvert d'autres es- pèces chez lesquelles ces formes s'altèrent considérablement et qui permettent de diviser le genre en plusieurs sections (•)• Ces insectes sont de taille au plus moyenne ; la moitié d'entre eux sont d'un bronzé brillant, les autres d'un noir également brillant où mat. Leur tête et leur prothorax sont toujours très-finement pointillés ; la sculpture de leurs élytres varie. Chez la plupart, elle consiste en rangées de points enfoncés, irrégulièrement distants, formant parfois {curvipes) de véritables fossettes; chez d'autres {lœvigatus, costatus) eu sillons; il en est même (jpoUtus) chez qui elles sont entièrement lisses. Les SpHjEROTUS sont répandus depuis le Brésil méridional jusqu'au Mexique ; leurs habitudes sont les mêmes que celles de nos Helops d'Europe. Groupe IV. Hélopïdes vrais. Antennes longues et grêles, déprimées à leur extrémité ; leurs deux ou trois pénultièmes articles beaucoup plus longs que larges et plus ou moins triangulaires. — Yeux transversaux. — Prothorax rarement convexe, le plus souvent contigu aux élytres et échancré en avant; son pronotum distinct de ses flancs. — Saillie intercoxale et métaster^ num variables. — Corps aptère ou ailé. L'instabilité des formes du mélasternum et de la saillie intercoxale n'existe, comme je l'ai dit précédemment, que dans les deux genres Helops et Hedyphanes. Néanmoins le premier est beaucoup plus sou- vent court que long, et ce n'est qu'exceptionnellement que la seconde est étroite et en triangle aigu. Il y a des espèces qui, dans les deux cas, font le passage. En dehors des deux genres en question, les carac- tères du groupe sont constants. La majeure partie des espèces de la tribu appartiennent à ce groupe. Sauf im seul (Hegemona), qui est américain, les cinq genres qui la composent ont des représentants en Europe. (1) M. De Brème (Mon. d. quelq. genr. d. Blapsit. p. 13) en établit trois basées sur la forme du protliorax. I. Prothorav plus long que large, fortement convexe, arrondi et embrassant la tète : S. cnrvipes, Kirby^ loc. cit. p. 417, pi. 21, f. 15 ; Brésil. — cribratus, du Paraguay; lœvigatus, costatus; du Brésil. II. Prothorax plus long que large, faiblement convexe, un peu plus étroit en avant qu'en arrière : S.politus; du Mexique. III. Prothorax plus large que long, dilaté, à peine convexe et nullement em- brassant : S. gravidus, N..., thoracicus, méxicanus; du Mexique. Je soupçonne que parmi ces espèces, il pourrait bien se trouver quelques Heliofugus. 448 TÉNÉBRIONIDES. I. Saillie intercoxale très-large; mésosternum horizontal, fourchu et rece- vant en partie la saillie prosternale : Hegemona. H. Saillie intercoxale de largeur médiocre ou en triangle aigu; mésosternum déclive^ plan ou faiblement concave, a Orbites antennaires en contact avec les yeux. Cuisses antérieures dentées : Enoplopus. — inermes : Helops. a a Orbites antennaires n'atteignant pas les yeux. Prothorax non contigu aux élytres : Hedyphanes. — contigu — Nephodes. Genre incertœ sedis : Enicmogonus. HEGEMONA. De Gasteln. Hist. nat. d. Col. W, p. 230 (1). Menton trapéziformo, convexe sur la ligne mMiane. — Dernier ar- ticle des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires en fer de hache transversal. — Mandibules entières à leur extrémité. — Labre saillant, transversal, légèrement arrondi en avant. — Tête rhomboïdale, plane, engagée dans le prothorax presque jusqu'aux yeux; épistome séparé du front par un sillon quadrangulaire très-marqué, assez sail- lant, presque brusquement rétréci et largement échancré en avant. — Yeux grands, transversaux, lunules. — Antennes de la longueur de la moitié du corps, grêles, à articles 3-7 subégaux, obconiques, 8-10 presque aussi longs, peu à peu déprimés et en triangle oblique al- longé, 11 aussi grand que 10, oblongo-elliptique. — Prothorax en carré transversal^ peu convexe, largement échancré en arc antérieu- rement, tronqué à sa base, rebordé partoiit. — Ecusson médiocre, en triangle curviligne. — Elytres amples, très-convexes, régulièrement globoso-ovales, pas plus larges que le prothorax, subtronquées et re- bordées à leur base, acuminées et munies d'un crochet arqué en de- dans à leur extrémité. — Pattes très-longues; cuisses sublinéaires; jambes presque droites; les quatre 1*^" articles des quatre tarses anté- rieurs dilatés , très-rétrécis à leur base , échancrés en avant ; les pos- térieurs comprimés, avec leur l""" article allongé; le dernier de tous presque aussi long que les précédents réunis. — Saillie intercoxale très-large, parallèle, arrondie en avant. — Métasternum très-court. — Mésosternum horizontal , fourchu. — Saillie prosternale déprimée et prolongée en arrière, aiguë au bout. — Corps globoso-ovale, glabre. Le type de ce genre est un grand et magnifique insecte du Mexi- (1) Syn. EucAMPTUS, Dej. Cat. éd. 3, p. 230. — Eusarca, Chevrol. in Dej. ibid. HÉLOPIDKS. 449 que (i), d'un noir-cuivreux, avec les élytres ornées de bandes longitu- dinales alternativement cuivreio^es et vertes ; ces bandes occupent les intervalles entre les sillons profonds dont ces organes sont couverts. J'ai wi un assez grand nombre d'exemplaires de cet insecte, et tous, quoique de taille différente, avaient les quatre tarses antérieurs égale- ment dilatés, de sorte qu'il est probable que ce caractère est spécirique et non sexuel. Le genre a la plus grande analogie avec les Camaria et genres voi- sins, de la tribu des Cnodalonides^ par la forme de sa tête, la longueur de ses pattes et la structure du mésosternum, ainsi que l'a tvès-bien reconnu M. De Castelnau. Mais la brièveté de son motasternum l'ex- clut de ce groupe, et la forme de ses antennes, qui sont absolument pareilles à celles des Helops, ainsi que la dilatation des c[ua,tre tarses antérieurs, montrent qu'il appartient à celui-ci. • ENOPLOPUS. SoLiER iH Kaudi e Truqui, Sludi entom. p. 158 (2). Menton en carré subéquilatéral, tuberculeux sur sa face externe. — Languette faiblement écbancrée en avant. — Lobe interne des mâ- choires mimi d'un crochet corné. — Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires fortement sécuriforme. — Mandi- bules entières et arrondies au bout. — Labre transversal, faiblement arrondi en avant. — Tête courte, engagée jusqu'aux yeux; éplstome très-court, séparé du fi'ont par un siUon quadrangulaire peu distinct, rétréci et largement tronqué en avant. — Yeux médiocres, transver- saux, presque entiers, en contact avec les joues. — Antennes des He- lops. — Prothorax contigu aux élytres, transversal, arrondi, tranchant et finement rebordé sur les côtés, rétréci et assez fortement échancré en avant, bisinué et rebordé à sa base ; ses angles postérieurs em- brassés par les angles Ijuméraux des élytres. — Ecusson très-petit, trigone. — Elytres aussi larges que le prothorax à leur base, briève- ment elliptico-ovales, carénées latéralement; leurs épipleures assez larges, sans repli. — Pattes assez longues; cuisses robustes, compri- (1) H.respkndens, Castelii. loc. cit. (E. iridis Dej.). — Aj. E. flibuster,}. Thoms. Ptev. et Mag. d. Zool. ISSià, p. 475, pi. 23; Costa Rica. — Je connais deux antres espèces du genre, également originaires du Mexique: l'une, d'un bronzé cuivreux éclatant en dessus^ et encore plus convexe que l'espèce typi([ue, tout en ayant à peu près la même forme; l'autre, qui fait partie de ma collection, plus petite, plus courte, comprimée latéralement et en entier d'un bleu obscur. Toutes deux sont privées du mucio qui termine chaque élytre chez le type du genre, et leur mésosternum. au lieu d'être horizontal, est assez déclive et for- tement concave. (2) Syn. ACANTHOPUS, Meg., Latr., Règne anim. éd. 2, "V, p. 38; nom pro- posé, dès 1807, par Klug, pour un genre d'Apiaires, in lUiger, Mag. VI, p. 226. — Helops Panzer, Petagua. — Blaps Germar. Coléoptères. Tome V. , 29 480 TÉiVÉBRIONIDES. mées, les antérieures renflées au bout, et munies en dessous, près de leur sommet, d'une forte dent trigone et aiguë; jambes un peu ar- quées, soyeuses à leur sommet en dedans; l^"" article des tarses posté- rieurs allongé. — Saillie intercoxale assez large, parallèle et arrondie en avant. — Métasternum très-court. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Mésosternum déclive, un peu concave. — Corps très- court, large, médiocrement convexe. Le type du genre (') est un insecte de moyenne taille, d'un noir profond assez brillant, couvert sur la tête et le prothorax de rugosités et de plis très-serrés, avec les élytres pointillées et finement striées; les intervalles entre ces stries sont tout-à-fait plans. 11 est répandu dans la plus grande partie de Tltalie, en Dalmatie et dans les^pays voisins. Solier lui a associé une espèce {■>) du Cap qui lui ressemble assez, mais qui appartient au groupe des Méracanthides qu'on trouf\'era plus loin. Le genre est en effet très-voisin du groupe en question par l'arma- ture de ses cuisses antérieures, mais la forme de sa tète, celle des yeux, on un mot, l'ensemble de ses caractères, exigent qu'il soit classé dans celui-ci. Son uniqiie espèce pourrait même se définir très-bien un Helops de forme très-large, et à cuisses antérieures dentées. HELOPS. Fab. Sysl. Entam. p. 257 (3). Menton trapéziforme, caréné sur la ligne médiane. — Languette tronquée en avant. — Dernier article des palpes labiaux ovoïde et tronqué au bout, parfois subtriangulaire; les maxillaires assez al- longés, leur 4" article en fer de hache oblique. — Mandibules en gé- néral simples au bout. — Labre découvert, transversal, entier. — Tète plus ou moins prolongée et rétrécie en arrière; épistome séparé du front par un sillon subquadrangulaire , courte graduellement ré- tréci et largement tronqu() en avant. — Yeux médiocres, transver- saux, étroits, sinués. — Antennes notablement plus longues que le prothorax, peu robustes, grossissant faiblement à leur extrémité, à ar- (1) Hel. dmtipes, Panz. Faun. Ins. Gernian. L, 4; Petagna^ Ins. Calabr. p. 26, pi. 1, f. 15. (2) E. capensis, Solier, loc. cit. p. 161, pi. 4, f. 6; c'est VAcanthomerus he- lopioides de M. Guériu-Méneville (Mag. d. Zool.; Ins. 1834, Mêlas, p. 24, pi. 112, f. 5), et, à ce que je crois, VOplocheirus helopioides deDejean, Gat. éd. 3, p. 233. (3) Syn. Cyi,i:;drinotus, Falderm. Faun. ont. Tiansc. 11^ p. 73. — Anteros (type : chalyheus), Hipponome (type : azureus), Do Gasteln. Hist. nat. d. Gol. li, p. 235. — Xanthoml's (type : palMus), Nalassus (types : harpaloides, xtria- tus, lanipes, etc.), Muls. Gol. d. France; Latigcn. p. 3C2 et 323. — Tknebiho GeolFr., Linné, etc. HÉL0PIDE6. 451 ticles 3 allongé, 4-7 ou 4-8 plus courts, subégaux, obconiques, 8-10 ou 9-10 en général faiblement triangulaires, M de forme variable. — Protborax contigu aux élytres, transversal ou non, rétréci à ses deux extrémités, arrondi latéralement, faiblement ou à peine écbancré en avant, tronqué ou arrondi en arc à sa base. — Ecussou transversal, curvibgne, situé entre les élytres. — Celles-ci en général oblongo- ovales, assez convexes, tronquées ou échancrées à leur base, avec leurs épaules assez souvent dentiformes; leur repli épipleoral rarement in- complet en arrière. — Pattes plus ou moins longues ; cuisses assez ro- bustes; jambes graduellement élargies; 1^'' article des tarses posté- rieurs assez allongé ; le dernier de tous plus court que les précédents réunis. — Saillie intercoxale médiocrement large, ogivale, rarement en triangle aigu, — Métasternum en général court, au plus médiocre. — Mésosternum déclive , concave eu avant. — Saillie prosternale re- courbée en arrière et parfois prolongée. — Corps ailé ou aptère, oblong ou ovalaire, rarement pubescent. Genre très riche en espèces, mais ne comprenant plus qu'une très- petite partie de celles que les anciens auteurs y avaient introduites. Elles sont polymorphes, et présentent une foule de petites modifica- tions dans leurs diverses parties ( • ), sans que ces caractères soient suf- (1) M. Kiister (Die Kœfer Europ. XXI), qui a donné un tableau synoptique des espèces européennes, au nombre de 85, ne les a pas réparties dans moins de 21 sections, où elles sont groupées d'une manière assez peu naturelle. Voyez les observations qu'a, faites M. Mulsant sur ce tableau, qu'il a reproduit en e.a- tier (Col. d. France; Latigèn. p. 297). Esp. européennes et de l'Asie occid : H. striatus GeofTr., Muls. {caraboides Panz., Slurm, Kiister, etc.; Var. rupcolUs Fab., Oliv.) ; de toute l'Europe tem- pérée, ainsi que les .deux suivants. — quisquilius Fab., Sturm, Kiister, Muls. — lunipes Linné, Fab., Oliv., etc. — cœruleus Linné, Fab., Oliv. [clialybœus Latr., Casteln.; çf Marloysi Casteln.); Eur. mér. — Rossii (chalybeus fiossi, cœruleus Duf'lschm.), exaraius, Germar, Reise in Dalmat. éd. 2, p. 191 ; Eur. mér.— melanarius, Allemagne ; anthracinus,^\c)\) qui, pour la plupart, ressemblent beaucoup, gulns, Corso; pygmœus, siculus, Sicile ; rolundicolUs, France mér.; juncorum, tagcnioides, Sicile; graciiis, corvinus, Turquie; tumidicollis , quadraticoUis, Corfou; impressus, Russie mer.; cordahis (striatus Oliv.), Italie; incurvas, Eur. mér.; asphaUimis, Bannat; nigrofùceus , Turquie; intersparsus, Sicile; parvitlus, Espagne; nantis, Sicile; œmalus, talie; lapidicola, gruniger, ga- galinus, Portugal; zabroides, Kassie mèc; Ion g ipemiis, Y rd.nce mér.; ama- roides, Eur. mér.; Ecoffetti, harpaloides, France mér.; brcvis, Crimée; lati- coUis France mér.; pic/pes, Dalmalie; lœvigatus, Autriche ; brevicollis, 'Russie mér.- picinns, Suisse; dislinguendus, Turquie; planipennis, Italie; plebejus, Grèce; gibbicoUis,SàTÔa,i^ne; sphœricollis ^ \ia.y\(i mdr.; pubescens, Esp. mér.; Kûster, loc cit. XXJ, 20-8S ; Sturmii^ ûrrond/co/iis, Russie mér.; consenfamiis, foraminosus, Slevenii, Turquie; cor* ace as , Espagne; tuberculaius , îles Ionien- nes; dypeo/ws, Sicile; brunnitarsis, Ulyrie; Terrenii, Candie; tentyrioides, Grèce; /bmcû/ti5, Esp. mér. ; XXil. 60-72.-- cerberus, robusius, dryadophi- lus, Faudra 3ii,meridianus, pyrenœus, agonus, Muls. loc. cit. p. 31G; France mér. — pellucidus, Muls. Opusc. entom. VII, p. 15; France mér. — hibercu- liger, Grèce; fulvipes, acufipennis, Palestine; Reiclie et Saulcy, Ann. d. 1. Soc. ent. 1857, p. 265. Esp. asiatiques: H.perpkxus, gilvipes, liiridus, fragUis, tantillus, Ménétr. Ins. rec. p. Lehm. part. JI, p. 26; Turcoménie. Esp. indienne : H. ebeninus, F. Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 285; Ceylan. Esp. africaines : H. afer, Erichs. in Wagners Reise, III, p. 184; Algérie. — insignis, puncticoUis, iuberculipennis, rotundkollis, villosipennis, heteromor- phus, pwictipennis^ ophonoides, cribripeimis, niUdicolUs, anguslattis , par- vulus, Lucas, Expier, d. l'Alger.; Entom. p. 348; Algérie. — quadratus, transversus, Brullé in Webb et Bertliel. Canar.; Entom. p. 70; Canaries. — asper, Kiister, Die Kœf. Europ. XXI, 65; Madère. — vvlcanus, confertm, Pluio, infernus, Leacocianus, lucifugus, congregatus, futilis, cinnamumeus, portosancianus , Madère; carbunculus, TénérifTe; Wollast. Ins. Maderens. p. 513. — siibdepressus, Wollast. Cat. of the Col. of Madeir, p. 158 ; Madère. — spinicolUs, J. Thoms. Archiv. entom. II, p. 91; Gabon. Esp. de l'Australie : //. latipeanis, Hope, Trans. of the ent. Soc. IV, p. 3 (anliuj. gen.?). Esp. de l'Amer, du Nord : Hel. micans, Fab. Syst. El. I, p, 187 (vittalus Oliv., tœniaius Paliss.-Beauv.), — trislis, ienebrioides, americanus, curoli- nensis, Palis.-Bea,uv. Ins. d'Afr. et ù'Amér. p. 121. — venuslus, Say in Long's Exped. Il, p. 283. — jmlltis, poUtuSj tenuicollis, aratus, Say^ Journ. of tlie Acad. of Pliilad. V, p. 240. — œreus, Germar, 1ns. Spec. nov. p. 159. — californicus, Mannerh. Bull. Mosc. 1843, p. '1%1 . — rugidosus , J. L. Le Conte, Ann. of tlie Lyc. of Ne-sv-York, V, p. 151 ; Californie. — lœtus, J. L. Le Conte, Rep. on a railr. to Ihe Pacif. Oc IX; Append. I, p. 50; Orégon. — fatclus, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. 1858, p. 74 ; Texas. Esp. des Antilles : //. azurescens, gramdipennis, Jacquel.-Duv. in Ramon de la Sagra, Hist. phys. etc., de Cuba; Ins. p. 153. (i) C. htgubris, funestus, iinihrinw'uuiA Ziegler ; nom de collections. (4) N. villiger (Hoffmans), Rosenh. loc. cit.; suivant M. Rosenhauer, ï'He- lops metallescens de M. Kiister (Die I&f. Europ, VII, 47), provenant de Sar- daignCj n'en serait tout aw plus qu'une variété. HÉLOPIDES. 455 Cet insecte est allongé et de forme peu robuste; ses téguments sont moins solides que ceux des Helops en général^ et il est entièrement revêtu d'une pubescence blanche, couchée, plus abondante inférieu- rement qu'en dessus. Sa couleur est d'un bronzé obscur plus ou moins cuivreux, et ses élytres présentent de fines stries occupées par des points enfoncés, pour la plupart contigus. Les tarses antérieurs sont légère- ment dilatés chez les mâles. Il paraît répandu dans une grande partie de l'Espagne ainsi qu'en Sardaigne, et ses habitudes sont bien diffé- rentes de celles des autres Hélopides, car on le rencontre volant en plein soleil sur les fleurs, principalement celles de-s mauves, à ce que dit M. Rosenhauer. Note. Le genre suivant de Solier m'est inconnu; d'après les caractères fju'il lui assigne, il me paraît appartenir plutôt au groupe actuel qu'au suivant, et je ne vois même pas bien en quoi, sauf l'échancrure des angles postérieurs du prothorax et la saillie qui termine les élytres, il diffère des Helops. ENTOMOGONUS. SoLiER in Baudi e Truqui, Studi entom. p. 155. Menton petit, subrectangulaire et subéquilatéral. — Dernier article des palpes labiaux renflé et fortement tronqué au bout, celui des maxillaires très-grand, en triangle subéquilatéral. — Labre Irès-sail- lant, en carré transversal, arrondi aux angles. — Tête suborbiculaire, rétrécie en trapèze en avant; épistome peu saillant et tronqué en avant. — Yeux fortement transversaux, légèrement lunules. — Antennes lon- gues, à articles 3 très-long, 4-7 croissant peu à peu, mais légèrement, 9-10 décroissant et grossissant graduellement, 1 1 irrégiilièrement ovale et plus grand que 10. — Prothorax suborbiculaire, aminci et rebordé sur les côtés, entaillé de chaque côté près de sa base ; celle-ci tronquée. — Ecusson petit, triangulaire. — Elytres en ovale allongé, tronquées en avant, avec leurs angles huméraux saillants et dentiformes ; leur extrémité déprimée et formant une sorte d'appendice avec la suture déhiscente. — Hanches postérieures assez rapprochées à leur base ; cuisses inermes; jambes un peu comprimées et légèrement dilatées au bout; les trois 1^" articles des quatre tarses antérieurs dilatés. Solier a établi le genre sur un insecte ( • ) de Syrie dont il n'avait à sa disposition qu'un exemplaire, sans aucun doute du sexe mâle. Cet insecte est de taille moyenne, couvert de gros points sw la tête, de stries en partie confluentes sur le prothorax, avec les élytres finement striées et ponctuées. (t) E. Barthelemyi, Solior, ioc. cit. p. 157, pi. 4, f. 1. 456 TÉNÉBRIONIDES. GrovPS V. Penthides. Antennes médiocres, fusiformes; leur 1" article entièrement dé- couvert, les avant-derniers plus courts que les autres et obconlques. — .Yeux grands, transversaux. — Prothorax contigu aux élytres, écliancré en avant; son pronotum distinct de ses flancs. — Saillie in- tercoxale courte, étroite, en triangle aigu. — Métasternum allongé. — Corps ailé. Je ne connais que le genre Penthe de M. Newman qui puisse, ren- trer dans ce groupe. Il appartient incontestablement aux Hélopides, mais c'est un genre plus aberrant qu'on ne l'a pensé jusqu'ici. Les or- bites antennaires ont tellement disparu dans les deux espèces qui le composent, qu'à peine en reste-t-il un très-faible vestige, de sorte que leur tête n'est plus, à proprement parler, une tète de Ténébrionide. C'est à cette cause et à son allongement que le premier article des an- tennes doit d'être complètement à découvert. PENTHE. Newm. The entom. Mag. V, p. 373 (1). Menton transversal, presque carré. — Languette arrondie et à peine sinuée en avant. — Lobe interne des mâchoires très-petit, lamelli- forme, cilié; l'externe rudimentaire. — Palpes labiaux très-petits, leur dernier article subcylindrique; les maxillaires longs et robustes , leur ¥ article allongé, dépiimé, à peine triangulaire. — Mandibules bifides au bout. — Labre arrondi en avant. — Tête petite, engagée jusqu'aux yeux exclusivement dans le prothorax, sans orbites anten- naires; épislome confondu avec le front, très-court, brusquement ré- tréci et tronqué en avant. — Yeux grands, transversaux et sinués. — Antennes plus longues que le prolhorax, fusiformes, à articles 1 gros^ allongé, obconique^ 2 très-petit, 3 très-long, cylindrique, 4 de même forme, plus court, 5 aussi long mais beaucoup plus gros; les suivants de forme variable (j). — Prothorax fortement transversal, déprimé, rétréci et arrondi sur les côtés en avant, avec son bord antérieur échancré, muni de deux sillons sur le disque, faiblement bisinué à (1) Syn. Pyruocis, De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 236. — Akorops^ Dej. Cat. éd. 3, p. 231. — Helops Fab., Palis. -Beauv. (2) Chez l'oblkpiataj le 7<= article est aussi gros que le 5«, tandis que le 6» est beaucoup plus petit que l'im et l'autre ; les quatre derniers sont brusque- ment plus courts que le l", avec le 11'' très-acuminé au bout. Chez le funerea, le 5c article est seulement un peu plus gros que les six derniers^ qui sont plus courts et égaux entre eux. 11 en est de mècie chez le brevicollis de Dejean, es- pèce inédite de Java. Mais ces modifications sont peut-être sexuelles. HÉLOPINIDES. 457 sa base. — Ecusson grand, cordiforme, tomenteux. — Elytres peu con- vexes, un peu plus larges que le protliorax à leur base, régulière- ment oblongo-ovales ; leurs épipleures étroites, entières. — Pattes longues; cuisses assez robustes, linéaires; jambes arrondies, droites; tarses finement ciliés, le l^"' article de tous allongé, surtout aux pos- térieurs. — Mésosternum subvertical, plan. — Saillie prosternale re- courbée en arrière, — Corps oblongo-ovale, peu convexe, pubescent. Ces insectes s'éloignent beaucoup de tous ceux qui précèdent, par leur facks et leur sculpture, mais il n'y a pas à douter qu'ils appar- tiennent au groupe actuel. Jusqu'ici on n'eu a décrit que deux es- pèces (') de l'Amérique du nord, de taille moyenne, d'un brun-noi- ràire, revêtues d'une fine pubescence couchée, assez dense, avec les élyires criblées de points enfoncés, disposés en rangées assez régu- lières et conliguës. L'une d'elles {ohhquata) a l'écusson d'un jaune doré, tandis que chez l'autre {fanerea) les poils qui le revêtent sont noirs. Le genre existe aussi aux Indes orientales. TRIBU XLII. HÉLOPINIDES. Languette médiocrement soillante ; ses palpes peu distants à leur base. — Lobe interne des mâchoires muni d'un crochet corné. — Dernier article des palpes maxillaires en fer do hache transversal. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre plus ou moins saillant. — Tête engagée dans le prothorax jusqu'à peu de distance des yeux, de forme variable. — Antennes longues, filiformes, composées d'arti- cles obconiques; le 3'^ très-long^ cylmdrique. — Yeux variables. — Prolhorax contigu aux élytres, variable. — Ecusson distinct. — Ely- tres embrassant fortement l'abdomen , le plus souvent soudées. — Hanches antérieures globuleuses ; éperons des jambes distincts ; tarses villeux en dessous , les antérieurs parfois dilatés chez les mâles. — Saillie interooxale très-large, tronquée en avant. — Métasternum très- court; ses épisternums larges, arrondis au côté interne, souvent en triangle curviligne. — Corps aptère. Parmi les Blapsites de Solier, il se trouve trois genres (Micrante- REUS, Helopinus, Pteraulus) qui sont encore plus ambigus que tous (1) Hel. cbïiquatus, Fab. Syst. El. I, p. 162; figuré dans Palissot-Beauvois, Ins. d'Afr. et d'Amer, pi. 30, fv 5. — P. funerea, Newni. loc. cit. p. 374 [Pyrr. Lesiteri Casteln.; An. unicolor Dcj.); probablement le mâle du précédent. M. Melsl.eimer (Cat. of the Col. of the Unit. Stat. p. 1 il) le donne à tort comme synonyme de VHel. pimelia de Fabricius (Syst. El. loc. cit.); ce dernier est le type du genre L.ena, du groupe des Adéliides. ■*S8 TÉNÉBRIONIDES. ceux de la tribu des Hélopides que Solier avait placés dans le même groupe. Tous trois appartiennent à la cohorte actuelle par la vestiture de leurs tarses, et, à ce caractère, réunissent des antennes et des palpes maxillaires d'HELOPS. Pour tout le reste, mais surtout par l'ex- trême largeur de leur saillie intercoxale et de leurs épisternums mé- tathoraciques, ils appartiennent aux Molurides vrais. D'un autre côté, leurs rapports avec les Psouodes qui figurent en tête des Ténébrio- nides otidogènes sont si étroits, qu'une de leurs espèces, le Micrante- reus anomalus, avait été comprise par M. Guérin-Méneville dans ces derniers. Le nom d'HELOPiNi;s, que Solier a imposé à l'un des genres de ces insectes, montre qu'il sentait très-bien l'analogie qu'ils ont avec les Helops. Aussi est-ce à ce genre, bien qu'il soit très- peu connu des entomologistes , que j'ai cru devoir emprunter le nom de la tribu. Les Hélopinides sont propres à l'Afrique et à la Syrie. D'après leur faciès ils doivent être épigés, et, sauf les Micbantereus, ils sont d'assez petite taille. L Episteruums métathoraciques beaucoup plus longs que larges, rétrécis en arrière : Micrantereus. II. — presque ou aussi larges que longs, en triangle curviligne. a Yeux réniformes, latéraux. Pronotum distinct des flancs du prothorax : Emyon. — continu avec les — Drosochrus. a a Yeux ovabires, presque supérieurs; pronotum continu avec les flancs du piotliorax : Helopinus. Genres incertœ sedis : Diestecopus, Menederes. MICRANTEREUS. Solier in Raudi e Truqui, Studi entom. p. 175, Menton trapéziforme, convexe en dehors, étroitement aminci sur ses bords latéraux. — Dernier article des palpjps labiaux ov(jïde et tronqué au bout, celui des maxillaires en fer de hache transversal. — Labre saillant, un peu rétréci à sa base, sinué en avant. — Tête courte , non rétrécie en arrière , plane , munie d'un repli près des yeux; épislome court, brusquement rétréci et légèrement échancré. — Y'eux fortement transversaux, légèrement sinués; leur partie su- périeure non dilatée. — Antennes de la longueur de la moitié du corps. — Prothorax transversal , peu convexe, fortement arrondi sur les côtés, tronqué et rebordé à sa base, échancré en arc antérieure- ment, quadrifovéolé sur le disque. — Ecusson très-fortement trans- versal, pénétrant légèrement entre les élytres. — Celles-ci ovalaires, fortement déclives et rétrécies en arrière, arrondies aux épaules et pas HÉLOPINIDES. 45Ô plus larges que la base du prothorax en avant^ subcarénées latérale- ment; leurs épipleures assez larges, avec leur repli étroit. — Pattes très-longues; cuisses arrondies, grossissant graduellement; éperons des jambes très-distincts; tarses longs, le i" article des postérieurs très-allongé. — Premier segment abdominal concave. — Episternums métathoraciques allongés, arrondis en dedans et atténués en arrière. — Mésosternum large, déclive et faiblement concave en avant. — Saillie prosternale un peu convexe , assez saillante et un peu excavée en ar- rière, ogivale à son extrémité. — Corps oblongo-ovalaire. I/espèce typique est YAcanthomems anomalus de M. Guérin-Méne- ville (i), grand insecte du Sénégal, d'un noir mat, et dont les élytres sont couvertes d'un grand nombre de tubercules brillants, disposés sans ordre ; quatre fossettes placées transversalement se voient sur le milieu du prothorax. Le mâle se distingue de la femelle par ses cuisses intermédiaires munies près de leur sommet, en dessous, d'une dent triangulaire aiguë, et ses jambes antérieures sinuées au côté interne, dans leur moitié terminale : ce sinus est rempli d'une villoshé fauve. Les tarses sont pareils dans les deux sexes. M. Gerstœcker en a publié une seconde espèce (2) de Mozambique, aussi grande^ et dont les élytres ont chacune deux côtes, avec des tu- bercules latéraux. EMYON. GerstjECK. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1854, p. 532. Ce genre ne diffère du suivant que par l'épistome faiblement échancré, les antennes un peu plus courtes, et la présence d'une fine arête de chaque côté du prothorax, séparant son pronotum de ses pa- rapleures. Tout le reste est absolument semblable, y compris la sculpture des téguments. La tête est finement rugueuse, le prothorax criblé de pe- tits points enfoncés, la plupart confluents , et les élytres, outre la su- ture qui est saillante, présentent chacune neuf côtes fines et très-ré- gulières, dont les intervalles sont divisés par des cloisons transversales en fossettes presque carrées. M. Gerstsecker a fondé le genre sur une espèce de Mozambique qu'il a nommée cœîatns, et qu'il a bien voulu me communiquer. Elle est du double plus grande que les Drosochrus qui suivent. (1) Mag. d. Zool.; Ins. 1834; Mêlas, p. 24, pi. 112, f. 7. (2) M. bicostatus, Gersiseck. Monatsber, d. Berlin. Acad. 1854, p. 532. 460 TÉNÉBRIONIDES. DROSOCHRUS. Erichs. Archiv, 1843, I, p. 243 (1). . Menton petit, trapéziformc, fortement caréné sur sa face externe. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire et acuminé, celui des ma- xillaires très-grand, en fer de hache transversal. — Labre transversal, écha\icré en arc de cercle. — Tête assez petite, non rétrécie en arrière, plane sur le front; épistome très-court, séparé ou non du front par un sillon arqué, échancré en derai-cercle. — Yeux latéraux, arrondis, éli'OJtement échancrés, entourés par u.n sillon. — Antennes assez lon- gues, très-gTÔles, villeuses, à articles 2 très-court, 3 très-long, 4-10 ob- coniques, décroissant peu à peu, 11 aussi grand que 10, ovoïde. — Prothorax aussi long que large, presque carré, plan en arrière, dé- clive en avant, tronqué à sa base; son pronotum confondu avac ses flancs. — Ecusson en triangle transversal. — Elytres très-exactement contiguës au prothorax et pas plus larges que lui à leur base, briève- ment Dvalaires, peu convexes, déclives en arrière, non carénées latéra- lement; leur repli épipleural très-étroit dans toute sa longueur. — Pattes longues et grêles; jambes arrondies , leurs éperons grêles et courts; le l^'' article des tarses postérieurs de longueur variable. — Saillie prosternale fortement recourbée en arrière. — Episternums métathoraciques très-larges, triangulaires. — MésOsternum large^ dé- clive en arrière, vertical en avant. — Corps court, glabre ou finement pubescent. Insectes de petite taille, d'un brun-noirâlre ou rougeâtre, et dont les élytres sont couvertes, y compris leurs épipleures, de côtes fines et tranchantes^ très-régulières, avec les intervalles occupés par de pe- tites aspérités. Le prothorax présente de très-fines stries onduleuses, confluentes et très-serrées. Les trois espèces décrites par Erichson provenaient d'Angola et du cap de Bonne-Espérance (2). Solier ignorant que le genre existait déjà, l'a établi de nouveau sous le nom de Pteraulus. HELOPINUS. Solier in Baudi e TruûuIj Stitdi entorn. p. 197. Ce genre ne présente d'autres dilîerences avec les Drosochrus que celles qui suivent : (1) Syu. Pteraulus, Solier in Baudi e Truqui, Studi entom. p. 200. — Bla- CODES pars, Dej. Cat. éd. 3, p. 2U. (2) D. crenidfiius , d'Angola; briinnipes {Blac. brunnipes Dcj.)^ depressus, du Cap; Erichs. loc. cit. i». 244. — Pter. cristatus [brunnipes? Er.), sulcati- pennis [deprcssus? Er.), Solier, loc. cit. p. 201; le premier est figuré pi. 8, f. 1. HÉLOPINIDES. 461 Dernier article des palpes labiaux brièvement ovalaire et tronqué au bout, celui des maxillaires en fer de hache équilatéral. — Yeux pres- que supérieurs, ovalaires, transversaux et faiblement écbancrés. -— Prothorax moins contigu avec les élytres. — Celles-ci régulièremect ovoïdes, également rétrécies à leur base et à leur extrémité. — Pattes plus robustes. A ces caractères assez légers s'ajoutent des différences sexuelles qui paraissent ne pas exister chez les Duosochrus , et qui résident dans les pattes. Ces organes sont plus robustes chez les mâles; leurs cuisses antérieures sont munies à leur extrémité, en dessous, d'une courte dent que Solier a passée sous silence; leurs jambes de la même paire sont épaisses, un peu sinueuses, et présentent à leur sommet, en dedans, une grande excavation, dont les bords sont munis de trois épines; enfin leurs tarses antérieurs sont légèrement dilatés. On prendrait, au premier coup-d'œil, pour un CurcuUonide du genre OtiORHYNCHus, Tunique espèce (') qui compose le genre. Elle est un peu plus grande que les DnosocHRus; la sculpture de sa tète et de son prothorax sont comme chez ces derniers, et ses élytres sont couvertes de côtes très-peu saillantes, dont les intervalles sont âpres. Solier l'indique comme originaire d'Arabie; les deux exemplaires que j'ai sous les yeux proviennent de la Syrie. 11 me paraît à peu près certain que des deux genres suivants, qui me sont inconnus, le premier appartient à la tribu actuelle. Quant au second, établi d'après un exemplaire incomplet, je ne sais qu'en penser., et je ne le rapporte ici que parce que Soher l'a placé immé- diatement à la suite des Drosochrus. DIESTECOPUS. Solier in Daudi e Tkcqui, Studi entcm. p. 19i. Menton en trapèze renversé, presque aussi long que large. — Der- nier article des palpes labiaux renûé, ovalaire et acuminé; celui des maxillaires très-grand, en fer de hache très-fortement transversal. — Labre en carré transversal, avec ses angles arrondis. — Tête suboi-bl- culaire, enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux; une impression transversale bien marquée sur la suture de l'épistome. — Yeux grands, orbiculaires et prescj^ue entièrement supérieurs. — Antennes longues, à articles 2 assez long, 3 très-allongé, 4-10 sabégaux, 11 oblongo- ovalaire, subégal à 10. — Prothorax exactement contigu aux élytres, transversal, graduellement et fortement rétréci en avant, avec les côtés arrondis, échancré antérieurement, tronqué à sa base. — Ecusson (1) //. Cûitatus, Solier, loc. cit. p. 199, pi. 7, f. 10. 462 TÉNÉBRIOMIDES. indistinct. — Elytres oblongo-elliptiques, de la largeur du prothorax à leur base. — Pattes assez longues; hanches postérieures très-écar- tées; cuisses assez robustes, filiformes; jambes grêles, les antérieures lé'gôrement triangulaires; tarses grêles, filiformes, les antérieurs un peu plus courts et plus larges que les autres. — Corps régulièrement ovale. Solier n'avait vu qu'un exemplaire, peut-être femelle, de l'es- pèce (i) qu'il a décrite. Cet insecte est de petite taille, d'un noir peu brillant, couvert de petits sillons, en partie confluents sur la tête et le pvothorax, et finement granuleux sur les élytres ; celles-ci présentent chacune trois côtes presque obsolètes. Le cap de Bonne-Espérance est la patrie de l'espèce. MENEDERES. Solier, loc. cit. p. 203. Menton convexe sur la ligne médiane^ subtrilobé en avant ; le lobe médian fortement tronqué, les latéraux triangulaires. — Palpes assez saillants ; le dernier article des labiaux ovalaire, renflé et obtusémeut acmuiné au bout (>). — Labre en carré transversal, fortement et triangulairement échancré. — Tête courte; épistome non saillant et légèrement échancré en avant. — Antennes à articles obconiques : 3 un peu plus long que 4. — Yeux grands, fortement transversaux, lu- nules ; leur partie supérieure un peu prolongée sur le front et élargie. — Prothorax transversal, presque plan, fortement rétréci et échancré en avant; ses côtés postérieurs, y compris leurs angles, fortement ar- rondis et laissant de chaque côté un vide entre eux et les élytres. — Ecussoa en triangle curviligne. — Elytres oblongo-ovales; leurs an- gles huméraux arrondis. — Pattes médiocres; jambes antérieures en triangle allongé; tarses longs et grêles, les articles 2-3 des antérieurs dilatés et garnis d'une brosse en dessous; ceux des quatre postérieurs longuement villeux inférieurement. Genre établi égalem^ent sur un seul exemplaire qui était probable- ment un mâle, comme le pense Solier, d'après la dilatation de ses tarses antérieurs. L'espèce du Cap (3) à laquelle il appartenait, est d'un noir brillant , avec les antennes, les palpes et les pattes rougeâ- tres, ponctuée sur la tête et le prothorax, finement striée sur les ély- tres ; les intervalles entre ces stries sont plans et lisses. (1) D. erodioides, Solier, loc. cit. p. 196, pi. 7, f. 5. (2) Le dernier article des maxillaires manquait dans l'exemplaire examiné par Solier, ainsi que les articles 6-11 des antennes. D'après la description et la flgure qu'il donne des articles basilaire», ces organes sont construits sur le môme type que dans les autres genres du groupe. (3) M. rufilabris, Solier, loc. cit. p. 205, pi. 8, f. 6. HÉLOPINIDES. 463 B. Otidogênes. J'ai expliqué suffisamment dans les généralités de la famille, en quoi consiste la forme particulière des orbites antennaires^ qui m'a engagé à donner aux ïénébrionides qui suivent, le nom d'Otidogènes, et j'ai dit qu'elle coexistait toujours arec un museau quadrangulaire, brus- quement formé par l'épistome, le labre et les mandibules. Ces deux caractères ne sont pas les seuls qui donnent à ces insectes une physio- nomie spéciale. Leur tête est plus ou moins concave sur le front, selon que les oreillettes antennaires sont plus ou moins redressées et sail- lantes, lieurs yeux sont remarquablement grands, fortement échancrés (Cyphongtl'S excepté) et ont une grande tendance à se réunir en dessus. Le dernier article de leurs palpes maxillaires est toujours très-fortement sécuriforme. Très-souvent, leur prosternum est échancré en avant, au • point qu'au repos la tète s'appuie sur les hanches antérieures ou sur la base de la saillie prosternale. Enfin, presque toujours leurs pattes sont très-allongées. Quant au mode d'insertion de leurs antennes que j'ai dit également être placées sur une ligue qui passe au-dessus du bord supérieur des mandibules, ce qui n'a pas lieu chez les espèces précédentes, c'est une particularité de médiocre importance, ainsi que la visibilité du premier article de ces organes en dessus. Ce dernier caractère se manifeste déjà chez un grand nombre des derniers Téné- brionides platygènes et par degrés si insensibles, qu'on ne peut eu tirer aucun parti. Comme il est impossible dans une famille telle que celle-ci, qu^il n'y ait pas quelques espèces qui échappent aux règles les plus géné- rales, il existe ici un genre (CYPHor) de la ciMe de Guinée, d'un noir mat, et couvert pendant la vie d'une efïlorescence pruineuse d'un aspect bleuâtre ; ses élytres sont finement, mais assez profondément striées et ponctuées. J'en connais une seconde espèce, " presque aussi grande, du même pays. Au premier coup-d'œil, on prendrait presque ces insectes pour des Nyctobates. OPLOCHEIRUS. Dej. Cnt. éd. 3, p. 233 (2). Menton trapéziforme , convexe en dehors. — Languette légèrement échancrée en arc antérieurement. — Palpes épais; le dernier article des labiaux triangulaire, celui des maxillaires en fer de hache transversal. — Labre transversal, arrondi en avant. — Tête engagée dans le pro- * (1) M. tenebrosa, Westw. loc. cit. p. 229, pi. 15, f. 12 ; c'est très-proba- blement VHelops denfatus de Fabricius (Syst. El. I, p. IGO), comme M. West- "wood le dit avec uu point de doute. (2) Syn. HoPLONYX, J. Thoms. Ârchlv. eutom. II, p. 98; ce nom exprime un caractère qui n'existe pas. On voit seulement à la base des crochets des tarses, et pas chez toutes les espèces, une tiès-courtc saillie obtuse qui se retrouve chez une foule de Ténébrionides, et qui ne mérite pas le nom de dent. J'ai cru, d'a- près cela, pouvoir conserver au genre le nom que lui a imposé Dejean. MEGACANTHIDES, 469 thorax jusqu'aux yeux, verticale et plane uur le front ; oreillettes an- tennaires saillantes ; épistome séparé du front par un sillon légèrement arqué. — Yeux faiblement séparés sur le front, leur partie supérieure dilatée et plus grande que l'inférieure. — Antennes beaucoup plus longues que le prothorax, peu robustes, filiformes, à articles obconi- ques : 3 un peu plus grand que les suivants, 4-11 subégaux, ou dé- croissant à partir du 7". — Prothorfix transversal, presque plan, recti- ligne sur les- côtés en arrière , légèrement arrondi et faiblement échancré en avant, légèrement bisinué à sa base. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres notablement plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, oblongues, subparallèles, rétrécies en arrière,^ peu convexes. — Pattes assez longues; cuisses assez robustes, un peu atténuées à leur base ; les antérieures munies en dessous, près de leur sommet, d'une large dent triangulaire; jambes arrondies; 1^'' article des tarses postérieurs très-allongé, le dernier de tous très-grand. — Saillie intercoxale ogivale. — Mésosternum déclive, canaliculé dans toute sa longueur. — Prosternum échancré jusqu'à la base de sa saillie ; celle-ci verticale, fortement recourbée en arrière, terminée par un court mucro. — Corps oblong. Des cinq espèces que Dejean a comprises dans ce genre, trois seule- ment doivent y rester ('), dont une, le carbonarius , décrite depuis longtemps par Klug (i), doit en être regardée comme le type. Récem- ment M. J. Thomson en a publié deux autres (3). Cinq ou six autres inédites existent dans les collections. Ce sont des insectes de la côte occidentale d'Afrique, de taille au plus moyenne, le plus souvent d'un noir profond, mat ou brillant, à élytres striées et ponctuées sur le prothorax. Cette ponctuation est géné- ralement très-serrée. Quelquefois les stries des élytres sont rempla- cées par des rangées de points plus ou moins gros. GONOCNEMIS. J. Thoms. Archiv. entom. II, p. 101 (4). Organes buccaux des Oplocheirus. — Tête petite, verticale au repos, très-concave sur le front; oreillettes antennaires faiblement (1) Outre le carbonarius j, ce sont le tenebrioides et Vupioides. — L'heio- pioides, comme on l'a vu plus haut (p. 466, note 1), peut, à la ligueur, rentrer clans le genre Psorodes. — L'alleculoides doit former un genre nouveau, (jui me paraît devoir être placé près des Pr^eugena. (2) In Ermann, Naturhist. Atlas, p. 40 {Acanthomerus striatus Guérin- Ménev.) ; Sénégambie. M. De Casteliiau (Hist. nat. d. Col. II, p. 241) en a fait une Pu.^LGERA. (3) Hopl. allecidoides (nec Dejean), monophthalmus [carbunariua ?), J. Thoms. loc. cit.; Gabon. (4) Syn. Oflomerus, Dej. Cat. éd. 3, p. 227. 470 TÉNÉBRIONIDES. OU à peine séparées en avant; cavités antennaires très-grandes, sub- contiguës ou peu s'en faut; épistonie placé sur un plan très-inférieur à celui du front, saillant et tronqué, ou échancré en avant. — Yeux très-grands, occupant le vertex entier de la tète, sauf une étroite ligne médiane. — Antennes robustes, notablement plus longues que le protliorax, à articles 3 à peine ou pas plus long que les sui- vants, 4-10 subégaux, obconiques, pyriformes ou obtusément en scie, 11 ovoïde. — Prothorax transversal, presque plan en dessus, plus ou moins quadranguiaire, à peine échancré en avant, bisinué à sa base. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres un peu plus larges que le prothorax à leur base, parallèles, peu convexes ou planes. — Pattes médiocres; cuisses assez robustes, les anté- rieures armées, près de leur sommet en dessous, d'une très-forte dent triangulaire; jambes comprimées, planes sur leur tranche ex- terne ; les antérieures échancrées à leur base interne chez les mâles ; tarses garnis en dessous de longs cils; le l'^'' article des postérieurs allongé , le dernier de tous plus court que les précédents réunis. — Saillie intercoxale assez étroite, courte et ogivale. — Mésosternum et prosternum des Oplocheirus. — Corps plus ou moins allongé, paral- lèle, glabre ou pubescent. La tète singulière de ces insectes ne peut se comparer qu'à celle de certains Elatérides, notamment à celle des Perothops , mais ce n'est au fond que celle des Oplocheirus qui a été fortement modifioe. Il n'y a en ce moment qu'une espèce du genre qui soit décrite. J'en con- nais quatre autres originaires de la côte occidentale d'Afrique (i). Ce sont des insectes de taille au plus moyenne, dont les élytres pré- sentent des sillons plus ou moins larges, dans lesquels sont alignés des points enfoncés, arrondis ou de forme carrée; les intervalles entre ces sillons sont toujours finement carénés, sauf quelquefois les internes. Dejean a méconnu les analogies du genre aii point de le placer dans sa famille des Ténébrionites, tandis qu'il avait mis les Oplocheirus dans celle des Hélopiens. Les deux genres se trouvaient ainsi séparés par trente-sept autres. SYNOPTICUS. J. Thoms. Archiv. entom. II, p. 101. Menton en carré transversal, convexe sur la ligne médiane. — Der- nier article des palpes maxillaires en fer de hache fortement trans- (1) Celle (strigipcnnis) du Gabon, décrite par M. J. Thomson, est la plus petite de toutes. Parmi les quatre autres ligure VOplom. deniipes de Dejeau, qui habite le Sénégal. Les trois restantes sont originaires de la Guiuée portu- gaise. Les antennes vaiient beaucoup chez ces insectes, presque dans chaque espèce, et l'ou proposera probaljlemtnit, sur ce caractère, plus d'un genre nou- veau; mais je crois qu'il n'a qu'une valeur de sections. AMARYGMIDES. 471 versai (i). — Labre court, coupé carrément en avant. — Tête courte, convexe sur le vertex ; ses oreillettes antennaires très-petites, peu dis- tinctes, non redressées; épistome très-court, tronqué en avant. — Yeux très-grands, en fer-à-cheval, subcontigus en dessus, occupant environ la moitié de la tête. — Antennes de la longueur des deux tiers du corps, grêles, filiformes, à articles 3-10 obconiques, subégaux, i 1 aussi ^grand que 10, ovalaire. — Prothorax fortement transversal, rectiligne en arrière, à peine échancré en avant, avec ses angles antérieurs for- tement rabattus, tronqué et légèrement trisinué en arrière. — Ecus- son en triangle subrectiligne. — Elytres pas plus larges que le pro- thorax à leur base, oblongo-ovales, assez convexes. — Pattes médiocres ; cuisses assez robustes et un peu arquées; les antérieures plus grosses que les autres et munies en dessous d'une très-petite dent à peine distincte; jambes linéaires, leurs éperons presque nuls; l^"" article des tarses postérieurs très-allongé, le dernier des antérieurs extrêmement long. — Mésosternum en triangle très-allongé, déclive, concave en avant. — Prosternum recourbé en arrière. — Corps oblongo-ovale, pubescent. M. J. Thomson me paraît avoir très-bien reconnu la place de ce genre, en le plaçant immédiatement à la suite des Gonocnemis ; mais il n'a pas vu la dent des cuisses antérieures qui, bien qu'extrêmement petite, est néanmoins distincte. Le petit insecte [degener) du Gabon qui en forme le type, est une forme dégradée du groupe actuel, et en même temps des Ténébrionides otidogènes, ses orbites antennaires étant très-réduites, ce qui est dû au grand développement des yeux qui n'ont plus laissé de place pour ces saillies. Son museau, quoique fort court, est bien celui d'un Mégacanthide. Cet insecte est d'un brun- ferrugineux et entièrement revêtu d'une pubescence roussâtre couchée. Ses élytres présentent des stries occu- pées par des points enfoncés, très-rapprochés et bien marqués; les in- tervalles entre ces stries sont légèrement costiformes. TRIBU XLV. AMARYGMIDES. Palpes labiaux médiocrement séparés à leur base. — Lobe interne des mâchoires inerme. — Mandibules entières au bout. — Tête ver- ticale au repos, engagée dans le prothorax au moins jusqu'à la moitié des yeux; ses oreillettes orbitaires saillantes. — Yeux plus ou moins (1) M. J. Thomson l'indique comme étant ovoide et acuminé; je le vois dis- tinctement tel que je le décris. Les autres organes buccaux dont il n'est rien dit dans le texte sont invisibles sans dissection sur l'exemplaire que M. J. Thom son a eu l'obligeance de me communiquer. 472 TÉNÉBRIONIDES. grands, fortement écliancrés, plus ou moins séparés sur le front. — Antennes de forme variable. — Ecusson grand. — Elytres embras- sant faiblement le corps. — Pattes plus ou moins longues ; cuisses inermes. — Saillie intercoxale de largeur variable. — Métasternum allongé; ses épisternums parallèles. — Prosternum très-court en avant des hanches antérieures et formant une mentonnière plus ou moins distincte. — Corps ailé. Ce groupe est très-voisin du précédent, et je ne l'en eusse pas séparé s'il ne présentait pas d'autre différence que l'absence d'une dent aux cuisses antérieures. Mais ce caractère, d'une valeur médiocre, est cor- roboré par l'inermité du lobe interne des mâchoires. J'ajouterai de plus que toutes ses espèces sont de forme ovalaire, plus ou moins con- vexe, et non oblongue comme le sont les Mégacanthides. A l'exception des Pyanisia, elles sont propres à l'ancien continent et se répartissent dans les quatre genres qui suivent : I. Yeux recouverts par le prothorax; leur portion supérieure seule \isible; antennes longues et grêles. Saillie intercoxale large, ogivale : Eupezus. — courte^ en triangle aigu : Amarygmus. II. Yeux contigus au prothorax; antennes médiocres, plus ou moins ro- bustes. Mésosternum entier; saillie prosternale recourbée en arrière : NesioHcus . — fourchu ou très-fortement concave, recevant en partie la saillie prosternale : Pyanisia. Genres incertae sedis : Rygmodus, Plesiophthalmus. EUPEZUS. (Dej.) Elanch. Hist. nat. d. Ins. II, p. 34. Mâles ; Menton fortement transversal, trapéziforme, convexe sur la ligne médiane ; ses angles antérieurs un peu saillants. — Languette étroitement échancrée dans son milieu; ses lobes largement arrondis. — Palpes épais; leur dernier article fortement sécuriforme. — Labre transversal , un peu arrondi en avant. — Tète assez petite, engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux inclusivement, concave sur le front; oreillettes antennaires en triangle curviUgne; épistome séparé du front par une dépression transversale et un fin sillon arqué, court et tronqué en avant. — Yeux subcontigus en dessus. — Antennes grêles, filiformes, au moins de la longueur des ^jf^ des élytres, à articles 3 très-allongé, 4 plus court que chacun des trois suivants, ceux-ci longs, égaux, 8-10 de la longueur de 4, mais un peu plus gros et obconiques, 11 aussi long que 10, déprimé et un peu arqué. — Prothorax forte- ment transversal, un peu rétréci et à peine échancré en avant, légè- rement arrondi sur les côtés, faiblement bisinué à sa base, rebordé AMARYGMIDES. 473 partout, sauf en arrière. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres un peu plus larges que le prothorax et légèrement trisinuées à leur base, régulièrement ovales, convexes. — Pattes extrêmement longues; cuisses linéaires, les postérieures dépassant les élytres en arrière; jambes grêles, les postérieures un peu flexueuses, les intermédiaires longuement villeuses en dedans; 1^'' article des tarses postérieurs très-allongé. — Saillie intercoxale large, ogivale. — Mésosternum plan, quadrangulaire, triangulairement écbancré en avant. — Saillie prosternale canaliculée, pénétrant librement dans le mésosternum. — Corps ovalaire, convexe. Femelles : Antennes de la longueur de la moitié du corps. — Jambes postérieures droites; les intermédiaires pas plus villeuses que les au- tres au côté interne. Genre très-distinct, ayant pour type YHelops longipes de Fabri- cius (i), grand insecte de la côte occidentale d'Afrique, d'un noir profond, mat et velouté, dont les élytres sont finement striées et ponc- tuées dans les stries. Il existe à Natal une seconde espèce inédite (a), de même forme et de même taille, et dans la Sénégambie, une troisième (3) de moitié plus petite, qui m'est inconnue et qui, d'après la description qu'on en a, semble s'éloigner assez fortement des deux précédentes par son faciès. AMARYGMUS. Dalm. Anal, eniom. p. 60 (4). Menton subtrapéziforme, rebordé sur les côtés. — Languette cordi- forme; ses lobes antérieurs largement arrondis. — Dernier article des palpes labiaux en triangle équilatéral, celui des maxillaires en fer de hactie subtransversal. — Labre tronqué ou arrondi en avant. — Tête engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux inclusivement, non ou peu concave sur le front ; oreillettes antennaires en général petites et médio- crement redressées; épistome allongé. — Yeux au plus médiocrement séparés en dessus, parfois subcontigus. — Antennes notablement plus longues que le prothorax, grêles, à articles 3 très-allongé, 4-1 0 obco- niques , décroissant et grossissant peu à peu , mais légèrement, 1 1 (1) Syst. El. ï, p. 161. (2) Elle est connue dans les collections de Paris, où elle est commune, sous le nom A'E. natnlensis. A l'a différence du longipes, le mâle a les jambes gla- bres au côté interne, tandis que toutes sont longuement villeuses chez les fe- melles. Ce caractère est par conséquent à la fois sexuel et spécifique. (3) E. siilcipennis, Klug in Ermanu^ Nnturhist. Atlas, p. 40; son prothorax est globuleux, et les antennes du mâle sont presque aussi longues que le corps. C'est VE. sulcatopunctatus de Dejean, Cat. éd. 3, p. 233. (4) Syn. Cnodàlon Fab. — Helops Oliv., Schœnh. — Chrysomela Fab. 474 TÉKÉBRIONIDES. oblongo-ovale. — Prothorax transversal, rétréci et à peine ou non échancré en avant, paraboliquement arrondi sur les côtés, coupé un peu ohliquement de chaque côté de sa base , avec un large et faible lobe médian. — Ecusson en triangle subrectiligne , aigu au bout. — Elytres ovalaires ou elliptico-ovales, plus ou moins convexes, un peu plus larges que le prothorax et largement échancrées en arc à leur base, avec leurs épaules parfois dentiformes; leur repli épipleural étroit, entier. — Pattes assez longues; cuisses subliuéaires^ rarement atténuées à leur base; jambes grêles , arrondies ; leurs éperons bien distincts; tarses grêles, ciliés en dessous; le !*"■ article des postérieurs très-allongé, le dernier de tous long. — Saillie intercoxale médiocre- ment large ou étroite, triangulAire et aiguë. — Mésosternum tantôt déclive et concave en avant, tantôt horizontal, avec son bord antérieur échancré en arc (i). — Saillie prosternale un peu prolongée et cunéi- forme en arrière. — Corps ovalaire, elhptico- ou globoso-ovale, glabre. Beaux insectes, mais polymorphes, les uns ressemblant de très-près aux Cergpria du groupe des Diapérides^, les autres à des Chrysomela ou des Eroty liens, quelques-uns étant presque globuleux, tout en con- servant un fades qui leur est propre. Beaucoup d''entre eux sont ornés des couleurs métalliques les plus éclatantes; les autres sont d'un noir, d'un bronzé ou d'un violet obscurs. Tous ont les élytres finement striées ou ponctuées en rangées régulières ; leur tête et leur prothorax sont toujours très-finement pointillés. Les plus grands sont de taille un peu au-dessus de la moyenne. Ces insectes forment, sous le rapport des tarses, une exception réelle parmi les Ténébrionides otidogènes. Ce sont les seuls d'entre eux chez qui ces organes ne sont pas villeux ou garnis de brosses en dessous. Sous ce rapport, ils se rapprochent des Helops, dont beaucoup présen- tent une exception pareille. Le genre est riche en espèces, et paraît propre à l'Australie, aux archipels indiens et à la Polynésie (2). (1) Cette dernière forme est propre aux espèces courtes (par ex. œreus) , et, dans ce cas, la saillie prosternale entre en contact avec le mésosternum, ce qui n'a pas lieu chez les espèces de forme régulièrement ovale et médiocrement convexe, telle que Vaniethystinus ei beaucoup d'autres. Ce caractère ne me sem- ble pas ici sufEsamment générique. (2) Esp.de l'Australie: Cnod. cupreum, triste, smaragdulum, amethystinwn, bicolor, Fab. Syst. El. II, p. 12; la patrie du triste est douteuse. — A. viridi- eollis, velutinus, Mac-Leay in King's Surv. of tlie coasts of Austral. II, Append. p. 443. — A. columbmus, resplendens, Boisduv. Faun. d. l'Océan. II, p. 271. — Cnod. longipennis, cupripennis, cupricolle, puncticolle, sulcipennis, picicorne^ cyanipennis, anthracinum, Hope, Trans. of the ent. Soc. IV, p. 109. — y4. pur- pureusj,fervens, fasiuosus, rugosus {sulcipennis Hope), Germar, Linn. ent. III , p. 199. — Esp. de Ceylan : A. chrysomeloides, F. Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 285. — Esp. des archipels indiens et de la Polynésie : AMARYGMIDES. 471 NESIOTIGUS. Westw. Trans. of the Zool. Soc. III, p. 227. Menton évasé et légèrement bisinué en avant, caréné sur la ligne médiane. — Languette coupée carrément en avant. — Palpes épais, leur dernier article en fer de hache transversal. — Labre fortement transversal. — Tête concave sur le front ; oreillettes antennaires obtuses et assez saillantes; épistome très-court^ tronqué. — Yeux contigus au prothorax, fortement séparés et non dilatés sur le front. — Antennes assez robustes, un peu plus longues que le prothorax, grossissant fai- blement et un peu déprimées au bout, à articles 3 plus long que les suivants, 4-5 ovalaires, 6-10 transversaux, cylindriques, H assez allongé, arrondi au bout. — Prothorax transversal, assez convexe, lé- gèrement arrondi sur les côtés, non échancré en avant, légèrement saillant au milieu de sa base, très-finement rebordé de toutes parts. — Ecusson en triangle rectiligne. — Elytres un peu plus larges que le pro- thorax à leur base, très-convexes, brièvement ovales. — Pattes très-lon- gues; cuisses comprimées; jambes droites, soyeuses en dedans à leur extrémité; 1*"' article des cjuatre tarses postérieurs allongé, le dernier de tous plus petit que les précédents réunis. — Saillie intercoxale assez large, ogivale. — Mésosternum coupé verticalement et canaiiculé en avant; ses angles antérieurs dentiformes. — Saillie prosternale verti- calement recourbée en arrière et munie dans son milieu d'un court mucro. — Corps globoso-ovale, glaère. On n'en connaît qu'une grande et belle espèce (•) de la côte de Guinée, d'un noir légèrement brillant et ornée d'un dessin fauve, con- sistant sur chaque élytre en un anneau triangulaire postérieur et une bande basilaire, transversale, envoyant en avant trois longues dents, l'une près du bord externe, les deux autres près de la suture ; ce des- sin est, du reste, assez variable. Les élytres ont des rangées très-régu- lières de petits points enfoncés, à peine visibles à l'œil nu. Ce bel in- secte est peu commun dans les collections. Chrysom. micans, Fab. Syst. El. I, p. 428 (Hel. diaperis Sehœnh.); Java. — Hel. cuprarius, Fab. ibid. I, p. 161 ; Java. — A. œreus, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 234; Java. — A. mutabilis , de Bourou; iodicollis , d'Amboine; ciipreus, de la Nouvelle-Guinée ; Guéi in-Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 101; 1ns. pi. 5, f. 1, 2. — A. hydrophyloides, tubercidiger, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 150; Tonga-Tabou. — fulgiditessellatus, de Bornéo; ruficruruSj des îles Arrow; Blanch. Voy. au pôle Sud ; Entom. p. 179. — Patrie inconnue : A. spc'ciosiis, Daim. îoe. cit. \JAm. PnykalUi, que Dalman comprend avec doute dans le genre, semble, en effets d'après la description qu'il en donne, ne pas lui appartenir. (1) N. {lavopictus , Westw. loc. cit. pi. 15, f. 13 ; M. J. Thomson en a donné également une belle figure dans ses Archiv. entom. II, pi. 3, f. 1. 476 TÉNÉBRIONIDES. PYANISIA. De Casteln. Hist. nat. d. Col. U, p. 235 (1). Menton évasé et tronqué en avant, convexe en dehors. — Languette échancrée dans son milieu. — Palpes épais, leur dernier article forte- ment sécuriforme. — Labre décoiivert, tronqué en avant. — Tête en- foncée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, assez concave sur le front; oreillettes antennaires médiocres; épistome séparé du front par un sillon arqué, tronqué. — Yeux assez fortement séparés et médiocrement dilatés sur le front. — Antennes assez robustes, notablement plus longues que le prothorax, cylindriques et grossissant peu à peu, mais faiblement, à articles 3 un peu plus long que les sui- vants, obconique^ 4-10 de même forme, décroissant à partir du 7« ou du 8^, 11 obliquement tronqué au bout, — Prcthorax transversal, con- vexe, rarement {opacus) déprimé, un peu rétréci et légèrement échan- cré en arc en avant, plus ou moins arrondi sur les côtés, légèrement bisinué à sa base, finement rebordé partout. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres à peine plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec leurs angles huméraux un peu saillants et aigus, convexes, cylindrico-coniques, parfois [opacus] déprimées sur le disque. — Pattes plus ou moins longues; jambes soyeuses à leur extrémité interne; 1^"' article des tarses postérieurs allongé, le dernier, sauf aux antérieurs, plus court que les précédents réunis. — Saillie intercoxale assez étroite, ogivale et acumin^ au bout. — Mésosternum déclive, fortement concave, parfois {imdÈtus) horizontal et fourchu. — Saillie prosternale lanciforme et pénétrant en partie dans le mésosternum. — Corps en général cylindrico-ovale. M. De Castelnau n'a fait de ce genre qu'une section des Helops, et Solier l'a placé dans sa tribu des Blapsites, deux opinions aussi peu fondées Tune que l'autre. Il se compose d'un petit nombre d'espèces (■»] du Brésil et du Mexique, très-homogènes sous le rapport de la taille qui est moyenne, mais non des couleurs. Celles du premier de ces pays sont variées de noir et de rouge sanguin en dessus, tandis que (1) Syn. Cymathotes (Dej.), Blanch. Hist. nat. d. Ins. 11^ p. 33; et Solier in Baudi e Tru(iui, Studi entom. p. 178. — Helops Fab., Oliv., Perty. (2) Esp. du Brésil : Hel. undatus, Fab. Syst. Ei. 1, p. 161; Oliv. Entom. III, 58, p 11, pi. 2, f. 4; type du genre. Solier ne l'a pas connu, non plus que le suivant, bien que tous deux soient plus communs dans les collections que les espèces mexicaines, les seules qu'il ait décrites. — Hel. vestitus, Casteln. loc. cit^ p. 236 (C. ruhidus Dej.). — Hel. hyerogliphicus , Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 61, pi. 13, f. 1 (C. argus Dej.)- — Esp. du Mexique : Hel. tristis, Castela. loc. cit. — C. opacus, coarctntus [tristis Casteln.), tmicolor, Solier, loc. cit. p. 180. AMARYGMIDES. 477 celles du Mexique sont entièrement noires ; toutes pendant la vie sont revêtues d'une légère efflorescence qui donne à leurs téguments un aspect velouté. Les mâles, du moins chez la plupart d'entre elles, diffèrent des femelle^, par leurs pattes antérieures plus longues et dont les jambes sont un peu épaissies et légèrement arquées à leur extrémité. Note. M. A. White place près des Amarygmus le genre suivant, qui m'est inconnu. La diagnose suivante qu'il en donne, ne contient pas les élé- ments nécessaires pour reconnaître si cette opinion est fondée. RYGMODUS. A. White, Voy. of the Ereb. and Terr.; Entom. p. IL Chaperon presque carré, légèrement entaillé au bout. — Antennes composées en apparence de huit articles : 1 long et grêle, 2 arrondi, 3-5 petits, ne paraissant former qu'un article, 6-8 déprimés, élargis et formant une massue allongée. — Tête et prothorax inclinés. — Elytres plus longues et plus larges que l'abdomen. — Jambes allongées et un peu aplaties. — Corps ovale, très-convexe. Sauf la forme générale, on ne voit rien dans ces caractères qui rap- pelle les Amarygmus. M. A. White décrit deux espèces {modestus, pe- dinoides) propres à la Nouvelle-Zélande et dont il n'indique pas la taille. Le genre suivant de M. De Motschoulsky semble, au contraire, très- voisin des Amarygmus, comme il le dit, et n'en différer que par la lon- gueur extraordinaire du troisième article des antennes, des yeux plus grands et les palpes maxillaires plus allongés. PLESIOPHTHALMUS. De Motsch. Etud. entom. Ann. VI, p. 35. Palpes labiaux courts, leur dernier article élargi et presque carré ; les maxillaires très-saillants, leur dernier article fortement sécuri- forme. — Yeux grands, plans et très-rapprochés sur le front qui est concave. — Antennes plus longues que la moitié du corps^ grêles; leur 3^ article trois fois plus long que les deux suivants ensemble, le 4^ plus court que le 5«. et égalant en longueur le ll*^ qui, ainsi que les quatre précédents, est un peu élargi. — Cuisses antérieures élargies au milieu de leur bord interne; jambes de la même paire un peu arquées, les postérieures droites; 1" article des tarses postérieui's aussi long que les trois suivants réunis; les antérieurs non élargis. — Corps ovalaire, assez convexe, élargi au milieu, atténué à ses deux extrémités. ■478 TÉNÉBRIONIDES. Le type du genre est un assez grand insecte (P. nigrocyaneus) du Japon, d'un noir bleuâtre brillant, ponctué en dessus, avec les élytres finement striées. TRIBU XLVI. • STRONGYLIIDES. Palpes labiaux médiocrement séparés à leur base. — Lobe interne des mâchoires tantôt en forme de grifie, tantôt légèrement arqué et sans crochet distinct, — Mandibules en général entières au bout. — Tête dégagée du prothorax, simplement penchée ; ses oreillettes anten- naires plus ou moins saillantes, rarement (Cyphonotus, la plupart des Pr^ugena) nulles. — Yeux grands, distants du prothorax, de forme variable ainsi que les antennes. — Ecusson grand. — Elytres embras- sant faiblement le corps. — Pattes longues; cuisses inermes; tarses faiblement villeux chez la plupart. — SaiUie intercoxale jamais très- large, souvent étroite et en triangle aigu. — Métasternum alL^ngé, ses épisternums étroits, parallèles. — Mésosternum large, horizontal, en- foui et concave (Pu.eugena excepté). — Prosternum de longueur nor- male en avant des hanches antérieures. — Corps ailé. Parmi ces caractères, il en est un, la forme du mésosternum, qui mérite plus particulièrem.ent d'attirer Tattention. Il est propre à ces insectes dans la famille entière et ne manque que chez les Pr^eugena. Le prosternum est également plus large que de coutume entre les hanches antérieures, de sorte que ces dernières sont plus écartées que chez les autres Ténébrionides. Comme on le verra plus loin, elles pré- sentent chez les Cyphonotus une exception remarquable à leur forme normale, mais qui n'est pas absolument isolée, car il y a quelque chose de semblable chez les Spheniscls. Ce même genre Cyphonotus ainsi que la plupart des Pr.eugena ne sont plus, à proprement parler, des Ténébrionides otidogènes, si l'on n'a égard qu'à la forme de leurs orbites antennaires. Mais les caractères que j'ai signalés précédemment comme accompagnant celui-ci, continuent de subsister chez ces in- sectes exceptionnels, du moins pour la plupart. Dans la majeure partie des espèces, le pronotum est confondu soit en totalité, soit partielle- ment, avec les flancs du prothorax. Enfin, à part un très-petit nombre, ces insectes ont une physionomie particulière, due à leur forme allon- gée et arquée en dessus ou régulièrement cylindrique. Des couleurs très-variées et très-souvent métalliques forment leur livrée ordinaire. Ce sont, du reste, des insectes dont la classification présente de sérieux obL4acles, leurs genres, sauf les Cyphonotus et les Pr.eugena, passant de l'un à l'autre par les nuances les plus graduées. Sur les huit genres qui suivent, cinq appartiennent exclusivement STRONGYLIIDES. 479 à TAmérique; un (Strongylium) lui est commun avec l'ancien conti- nent; les deux autres (PrjEUGena, Phymatisoma) sont propres à ce dernier. I. Mésosternum large, horizontal, enfoui et concave. a Hanches antérieures coniques et très-saillantes : Cyphonotus. a a — globuleuses ou brièvement ovoïdes. b Antennes non terminées par une massue foliacée. c Leur 3« article plus long que le 4«. d Leurs articles 4-10 plus ou moins en scie : Spheniscus. dd — — non — e Pronotum tranchant sur les côtés. Epaules des élytres munies d'une tubérosité : Dicyrtus. — sans — Pœcilesthus. ee Pronotum confondu avec les flancs du prothorax, parfois séparé d'eui par une fine ligne saillante : Strongylium. ce 3^ article des antennes beaucoup plus court que le 4'': Oploptera. hb Antennes terminées par une massue foliacée de 4 art. : Phymatisoma. II. Mésosteraum de largeur normale, déclive et concave : Prœugena. CYPHONOTUS. Guérin-Ménev. Voy. d. l. Coq.; Entom. p. 102 (1). Menton allongé, évasé et subarrondi en avant, convexe sur la ligne médiane. — Languette acuminée en avant. — Palpes labiaux très- courts et épais, leur dernier article cupuliforme ; les maxillaires très- longs, à articles 2 allongé et arqué, 4 très-grand, en fer de liaclie fortement transversal et oblique. — Lobe interne des mâchoires sans crochet corné. — Mandibules un peu bifides au bout. — Labre transversal, sinué en avant. — Tête assez allongée, cylindrique et ho- rizontale en arrière, verticale eu avant; oreillettes antennaires très- petites et planes; épistome séparé du front par une dépression trans- versale, renflé, puis déclive et largement arrondi en avant. — Yeux grands, allongés, peu saillants, obliques, étroitement échancrés près de leur extrémité inférieure. — Antennes à peine plus longues que le prothorax , grêles , à articles 3 plus long que les suivants , 4-7 cylin- driques, subégaux, 8-10 un peu plus larges, triangulaires, déprimés, M ovale. — Prothorax aussi long que large, régulièrement cyUndri- que, sans aucune trace d'arêtes latérales , tronqué à ses deux extré- mités, rebordé à sa base. — Ecusson en triangle curviligne allongé. — Elytres un peu plus larges que le protliorax, échancrées en arc et (1) Syn. HoMOCYRTUs, Dej. Cat. éd. 3, p. 232. 480 TÉNÉBRIONIDES. rebordées à leur base, très-allongées et très-convexes, comprimées la- téralement, rétrécies en arrière et terminées chacune par une épine aiguë, aplanies le long de la sutiire, et munies chacune d'une forte saillie pyramidale près de leur base , et de deux carènes longitudi- nales, l'une voisine de la suture, l'autre du bord latéral. — Pattes longues; hanches antérieures conico-cylindriques^ très -saillantes; cuisses arrondies; jambes assez robustes, légèrement arquées; l'^" ar- ticle des tarses allongé , surtout aux postérieurs , le dernier de tous très-long, muni d'un onychium sétigôre ; crochets grands , obtusément dentés près de leur base en dessous. — Saillie intercoxale assez étroite, ogivale. — Mésosternum médiocrement large, horizontal, canaliculé, en forme de V à branches arrondies en dehors. — Prosternum assez large, déprimé, graduellement élargi, excavé et tronqué en arrière. — Corps allongé, pubescent. L'un des genres les plus singuliers de la famille, mais dont les ana- logies ne sont pas douteuses. Sa place est près des Spheniscus et des Strongylium, comme l'ont pensé MM. Guérin-Méneville et De Castel- nau (i). Son pronotum confondu avec les parapleures prothoraciques, son mésosternum et son prosternum sufTisent pour décider cette ques- tion. Ses hanches antérieures elles-mêmes ne sont qu'une exagération de ce qui existe déjà d'une façon assez sensible chez les Spheniscus. Il ne comprend jusqu'ici qu'un assez grand insecte du Chili (2), d'un vert ou d'un bleu obscur, et dont les élytres sont entièrement couvertes de larges aréoles irrégulières, contenant chacune une tache blanche formée par des poils trè*s-denses. Quatre bandes longitudi- nales de poils semblables ornent le pro thorax, deux les côtés de la poi- trine, et des taches de même nature se voient sur les côtés de l'abdo- men. Ce bel insecte n'est pas commun dans les collections. Les quebjues exemplaires que j'en ai vus ne m'ont présenté aucunes dif- férences sexuelles. SPHENISCUS. KiRBY, Trans. of the Linn. Soc. XIÎ, p. 421. Menton trapéziforme , plus ou moins convexe en dehors. — Lan- guette tronquée en avant, avec ses angles antérieurs échancrés. — (1) M. De Casteloau (Hist. nat. d. Col. II, p. 239) l'a placé entre les Stron- gylium et les Stenochia, deux genres qui, pour moi, n'en forment qu'un seul; Dejean, près des Adelium; Solier (iu Gay^ Hist. d. Chile; Zool. V, p. 262) a eu la bizarre idée de l'associer aux Orchesia, dans une famille à. part, qu'il nomme les Comphocaroides. (2) C. dromedarius, Guérin-Ménev. loc. cit. p. 103; Ins. pi. 5, f. 4. On en a deux autres figures : l'une, dans Griffith, Anim. Kingd.; Ins. pi. 124, f. 2; l'autre publiée par Solier in Gay^ loc. cit.; Col. pi. 21, f. 6. I STRONGYHIDES, 481 Lobe interne des mâchoires grêle et terminé par un crochet aigu. — Dernier article des palpes en triangle subtransversal. — Labre tron- qué ou sinué en avant. — Tête médiocre, assez saillante, déclive en avant, souvent sillonnée entre les yeux; oreillettes antennaires mé- diocres, rectangulaires; épistome déprimé, plan, séparé du front par un sillon arqué; son bord antérieur taillé en biseau et tronqué. — Yeux très-grands, peu convexes, dilatés et médiocrement séparés en dessus, fortement échancrés. — Antennes plus longues que le pro- thorax, assez robustes, à articles 3 obconique, allongé, 4 de même forme, plus gros, tantôt plus court, tantôt aussi long ou plus long, 5-10 triangulaires, obtusément dentés au côté interne, graduellement plus courts, M en carré oblique. — Prothorax transversal, peu con- vexe, régulièrement rétréci et échancré en arc antérieurement, faible- ment bisinué et rebordé à sa base; tous ses angles aigus; pronotum séparé des lianes du prothorax par une arête très-obtuse, parfois nulle. — Ecusson en triangle subrectiligne allongé. — Elytres un peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, graduellement élar- gies dans leurs deux tiers antérieurs, rapidement rétrécies en arrière, très-convexes et comme gibbeuses. — Pattes très-longues; hanches antérieures brièvement ovoïdes, un peu saillantes; cuisses linéaires; jambes arrondies; les quatre tarses postérieurs très-allongés, avec leur !*'■ article long. — Saillie intercoxale rétrécie et arrondie eu avant. — Saillie prosternale large, déprimée et concave en arrière, arrondie au bout. — Corps oblong, très-convexe, glabre. Cette formule ne s'applique rigoureusement qu'à l'espèce typique décrite par Kirby (•) 6t celles qui lui ressemblent. Chez d'autres qu'on leur associe dans les collections, les élytres cessent peu à peu d'être gibbeuses, et le corps devient simplement oblong et plus ou moins arqué en dessus (2). A part cela, les caractères essentiels conti- nuant de subsister, elles peuvent rester dans le genre. Mais il y en a d'autres qu'on y comprend à l'imitation de Dejean, et qui me parais- sent devoir en être exclues (3). (1) S. erotyloides, Kirby, loc. cit. p. 422, pi. 22, f. 4; du Brésil. Il varie beaucoup, et je crois que le S. Kirbyi de M. De Caslelnau (Hist. nat. d. Col. II, p. 232) n'en est qu'une variété. — Les S. vartolatus, formosus, maculostis, marginicollis de Dejean (Cat. éd. 3, p. 229), viennent se placer ici, ainsi que quatre ou cinq autres espèces inédites. (2) S. f ictus, Guérin-Ménev. Iconogr.; 1ns. texte, p. 123, pi. 31, f. 1; de Cayenne et du Brésil. — Helops cincius, Oliv. Entom. III, 58, p. 13, pi. 2, f. 6; Brésil (cruciatus Dej.) ; il s'éloigne beaucoup de tous les précédents par son sys- tème de coloration, mais appartient réellement au genre ; j'en connais deux es- pèces voisines et inédites. — Le S. Chevrolatii, Rojas, Ann. d. l. Soc. ent. 1856, p. 695, pi. 20, II, f. 3, semble appartenir à cette division; il est des environs de Caracas. — Les S. nigromaculatus, helopioides et Lecontei, de Dejean, se pla- cent immédiatement à la suite du pictus. (3) Elles s'en éloignent par leurs antennes, dont les quatre derniers articles Coléoptères, Tome V. 31 482 TKNÉBRIONIDES. La ressemlilanco de ces insectes avec les Erotylus a été signalée depuis longtemps et s'étend jusqu'au système de coloration. Presque tous en effet sont noirs, avec les élytrcs d'un blanc jaunâtre et cou- vertes de taches noires ou bleues, irrégulières, plus ou moins nom- breuses et en partie confluentes. Elles sont ordinairement accom- pagnées d'une tache apicale commune et d'une bande médiane transversale de même couleur. La ponctuation des élytres est très-va- riable et souvent irrégulière. Le genre est américain et répandu depuis le Mexique jusque dans le Brésil méridional. On a à peine décrit la sixième partie des espèces qui existent dans les collections. DICYRTUS. Dej, Cat. éd. 3, p. 229. Genre intermédiaire entre les Spheniscus et les Pœcilesthus qui suivent, ne diflérant des premiers que par les caractères suivants : Antennes à articles 3-4 allongés, subcylindriques, siibégaux, 4-0 plus courts, en triangle allongé, égaux ou décroissant un peu, 7-10 transversaux, presque carrés ou un peu rétrécis en arrière, i 1 large- ment arrondi en avant. — Prothorax transversal, plan, plus ou moins impressionné en dessus, légèrement arrondi sur les côtés, avec une petite dent obtuse et submédiane , tronqué en avant, avec ses angles antérieurs arrondis, légèrement bisinué à sa base, rebordé de toutes parts; pronotum limité latéralement par une arête tranchante. — Ely- tres notablement plus larges que le prothorax^ convexes en avant, avec leurs épaules surmontées d'une grosse saillie; parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, fortement rétrécies en arrière, munies chacune, à quelque distance de leur base, d'une forte tubérosité. — Cuisses atténuées et grêles dans leur moitié basilaire; i" article des tarses postérieurs plus courts. forment une massue déprimée^ serrée, nullement en scie, et par leur prothorax rectangulaire, dont le pronotum est limité latéralement par une arête vive. Ce sont là des caractères de Poec.lesthus, et c'est à ces insectes que ces espèces de- vront être réunies, si l'on n'en fait pas des genres nouveaux. Je n'en connais que deux de décrites : le S. ferrum equineum de M. Vander Hoeven (Mag. d. Zool. Ins. 1839, pi. 4), originaire de Surinam, et le S. quadrimnculatus d'Erichson (Archiv, 1847, 1, p. 120) ; il est du Pérou. — Il y en a une troisième dans le Ca- talogue de Dejean, son S. marginipennis de Cayennc, et une quatrième, du Mexique, connue dans les collections sous le nom de S. nigropunctatus Chevrol. Le S. lagroides de Dejean est une espèce à part, différente de toutes les au- tres par sa couleur d'un bleu plombé brillant, et ses élytres criblées de grandes et profondes fossettes disposées sans ordre; sa forme est oblongue et médio- crement convexe. Elle présente, du reste, les caractères essentiels du genre et peut y rester. m STRONGTLIIDES, 483 Les caractères de ce genre n'ont jamais été publiés. Il diffère prin- cipalement des Spheniscus par ses antennes et son pronotum muni d'une arête latérale, des Pœcilesthus par le lobe interne de ses mâ- choires, fait comme celui des Spheniscus, des uns et des autres par la forme de son prothorax, de ses élytres et de ses cuisses postérieures. Dejean en a mentionné deux espèces du Brésil, et je n'en ai pas vu d'autres dans les collections. L'une [gibbosus], qui est très-rare, repro- duit complètement les couleurs des Spheniscus ; elle est noire, avec les élytres d'un jaune testacé, et couverte d'une multitude de fossettes arrondies et noires. L'autre [binodosus), commune au contraire, est en entier d'un vert ou d'un bleu bronzé obscur, et ses élytres présentent un grand nombre de larges dépressions irrégulières, qui les rendent très-inégales; les stries régulières qui les parcourent sont fréquem- ment interrompues. POECILESTHUS. (Dej.) Blanch. Hist. nat. d. Ins. II, p. 33 (1). Organes buccaux des Spheniscus, avec le lobe interne des mâchoires non crochu au bout. — Tête des mêmes. — Yeux médiocres, large- ment séparés en dessus, fortement échancrés. — Antennes notable- ment plus longues que le prothorax, à articles 3-4 allongés, subégaux, S -6 obconiques, plus courts et plus épais; les suivants graduellement élargis et déprimés, formant une massue plus ou moins large, parfois (par ex. geniculatus) grêle. — Prothorax transversal, peu convexe, carré ou légèrement rétréci en avant, faiblement ou à peine échancré antérieu- rement , tronqué à sa base , rebordé de toutes parts ; son pronotum limité latéralement par des arêtes vives. — Elytres un peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules obtuses, en générai allongées, médiocrement convexes et arquées en dessus, parfois plus courtes , plus larges et subgibbeuses. — Pattes de lon- gueur variable, mais toujours allongées et peu robustes, pareilles à celles des Spheniscus. — Le surplus comme chez ces derniers. Ce genre se distingue aisément des Spheniscus par ses antennes et son prothorax, et je viens d'indiquer les caractères qui le séparent des DiCYRTUs de Dejean, mais je ne vois aucun autre moyen de le dif- férencier des Strongylium qui suivent, que de tenir un compte rigou- reux de la forme de son. prothorax qui est tranchant sur les côtés, et d'exclure du nombre de ses espèces, toutes celles chez lesquelles il n'affecte pas exactement cette forme (2). (1) Syn. Erotylus Fab. — Helops Perty, Germar. (2) Le lobe iaterne des mâchoires, qui est crochu chez les Strongylium, et presque droit dans le genre actuel, fournirait un meilleur caractère; mais il reste à savoir si cette différence est constante entre toutes les espèces des deux 484 TÉNÉBRIONIDES. Sauf quelques espèces inédites, de forme naviculaire plus ou moins large, ces insectes sont allongés et ont un faciès peu robuste. Tous sont au moins de taille moyenne , et leurs couleurs sont très-variées^ sans jamais être métalliques. Leur habitat est le même que celui des Spheniscus, et la plupart de leurs espèces sont communes dans les régions intertropicales de l'Amérique du Sud. On ne les trouve ja- mais que sur les feuilles dans les bois (i). STRONGYLIUM. KiRBY, Trans. ofthe Linn. Soc. XII, p. 417 (2). Organes buccaux des précédents, avec le lobe inte-rne des mâchoires en forme de griffe, ou simplement un peu arqué. — Tête générale- ment courte , avec le front déclive ou subvertical ; ses oreillettes an- tennaires le plus souvent courtes et peu relevées; épistome comme chez les précédents. — Yeux plus ou moins dilatés et largement sé- parés en dessus, fortement échancrés. — Antennes plus longues que le prothorax, de forme variable^ grossissant peu à peu à partir du 5*^ et du 6^ article ; les cinq ou six avant-derniers triangulaires, obconi- ques ou presque carrés. — Prothorax transversal, subcylindrique, tronqué à ses deux extrémités; son pronotum confondu avec les flancs du prothorax ; la séparation indiquée parfois par une fine ligne sail- lante, tantôt complète, et alors presque toujours arquée, parfois n'exis- tant que près des angles antérieurs. — Elytres en général de très-peu plus larges que le prothorax, médiocrement convexes et arquées chez les uns, cylindriques chez les autres. — Pattes des précédents. — Mé- sosternum plan et largement concave, très-rarement en forme de V. genres, ce dont je doute beaucoup. Il est évident que dans la composition de ces derniers, Dejean a eu presque uniquement égard au système de coloration. Il a placé parmi les Poecilesthus toutes les espèces privées de couleurs métal- liques, et dans les Strokcyliuiu (ses S.îrangodes), toutes celles qui en possèdent. Une seule {erythr opter um) fait exception sous ce rapport, et elle me parait de- voir être exclue du genre. D'après ce qui est dit dans le texte, les Pœcilesthvs ornatus, Hœpfneri, lividus, rufipennis de Dejean, et probablement d'autres encore, ayant le pronotum confondu avec les flancs du prothorax, sont pour moi des Strongylium. il) Erot. fasciatus, Fab. Syst. El. II, p. 6; Brésil. — Hel. suturalis {margi- nellus Dej.), geniculatus [Zébra Dej.), Germar, 1ns. Spec. nov. p. 156. — Hel. tigrinus [maculipennis Dej.), geometricus (histrio Dej.), Perty, Del. auim. art. Brasil. p. 61, pi. 12, f. 14 et 16; Brésil. (2) Syn. Stenochia, Kirby, loc.cit. p. 423. — S^rangodes (Strongylium Kirby) Dej. Cat. éd. 3,, p. 229. — Gentinadis, De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 240; nom d'une section établie par l'auteur dans les Stenochia et à laquelle il n'as- signe aucun caractère. — Helops Fab., Germar, Perty. — Upis Say. — Tene- Buio Say. -- MYi,Ai\is pars, Pallas. STRONGYLIIDES. 485 — Saillie prosternale parfois prolongée en un court mucpo. — Les au- tres caractères comme chez les Spheniscus. — Corps assez souvent re- vêtu en dessous d'une fine pubescence satinée. Je réunis dans ce genre les Strongylium et les Stenochia. de Kirby, étant dans Fimpossibilité la plus absolue de découvrir aucun carac- tère différentiel entre eux, bien que Dejean les ait séparés par neuf autres genres. Kirby, en les fondant, ne connaissait du premier qu^'une espèce (i) de forme oblongue et arquée en dessus, et du second que deux espèces (2) parfaitement cylindriques. Dans cet état de choses, les deux genres pouvaient paraître assez distincts; mais les collections en contiennent aujourd'hui plus de cent espèces, entre lesquelles les pas- sages entre les deux formes ci- dessus s'établissent de telle sorte qu'il y en a près d'un tiers desquelles on ne saurait dire si ce sont des Strongylium ou des Stenochia (3), La forme du prothorax est tout ce qui distingue ces insectes des Pœcilesthus qui précèdent; même quand il est muni d'une fine arête sur les côtés , complète ou non (4), il n'est jamais tranchant et ne saurait se confondre avec celui du genre en question. Ces insectes abondent dans l'Amérique du Sad; celle du nord en possède peu; il y en a quelques espèces dans l'Afrique australe, aux Indes orientales, en Syrie et dans l'Australie ; mais la plupart devront constituer plusieurs genres nouveaux (s). A part quelques Pœciles- (1) S. chalconotum, Kirby, loc. cit. p. 418, pi. 21, f. 16; Kirby l'a cru de l'Australie, tandis qu'il habite le Brésil, où il s'est pas rare : c'est le Sœran- godes cicatricosus de Dejean. (2) Sten. rufipes, cyanipes, Kirby, loc. cit. p. 423; du Brésil; la première est figurée pi. 22, f. 5. Je crois que ces deux espèces n'en font qu'une^ dont la première est la femelle et la seconde le mâle. (3) Je dois cependant ajouter que dans les deux espèces de Strongïlium que j'ai disséquées (chalconotum Kirby, fiilgidum Dej.), j'ai trouvé le lobe interne des mâchoires formant une griffe, tandis qu'il était inerme chez les Stenochia rufipes^violacea, splendida, azurea, que j'ai examinées également. Mais, comme pour les PoEciLESTUUs, il faudra voir si ce caractère persiste ou non. Les Ste- nochia américaines, de forme régulièrement cylindrique, présentent, en outie, un caractère sexuel qui n'a pas encore été signalé et que je ne trouve pas chez celles de forme arquée en dessus^ non plus que chez les Sïkongylium de Kirby : les mâles ont un sixième segment abdominal. (4) 11 se pourrait bien que ce caractère jouât un rôle dans la distinction des sexes; il manque parfois chez les mâles, tandis qu'il est très-apparent chez les femelles; la Sten. rufipes de Kirby en offre uu exemjHe. (5) Je citerai, entre antres, VHelops sulcicollis (Boisduv. Faun. d. l'Océan, II, p. 268, pi. 7, f. 5) de l'Australie, que Dejean a compris dans les Stro.ngïlium. Ses antennes composées d'articles obconiques et grossissant à peine à leurs extrémités^ ses yeux très-gros et subcontigus sur le front„ etc., ne permettent pas de le ldi»ser dans le genre actuel. 486 TÉNÉBRIONIDES. THUS que j'ai dit plus haut devoir rentrer parmi eux, presque tous sont ornés de couleurs métalliques, vertes ou bleues, que relèvent souvent, sur les élytres, des bandes transversales ou longitudinales d'un jaune -blanchâtre. On n'a guère décrit que la moitié des espèces existantes dans les collections (•). OPLOPTERA. Chevrol. in GrÉRiN-MÉNEv. Iconogr,; Ins. p. 125. Lobe mterne des mâchoires en forme de griffe. — Yeux très-grands, réniformes, profondément échancrés, très-rapprochés sur la partie an- térieure du front. — Antennes de la longueur au moins de la moitié du corps, à articles 3 de moitié plus petit que 4, obcouique, 4-10 dé- primés en triangle , très - allongés et anguleux à leur sommet in- terne, décroissant peu à peu, H aussi graad que 10, arrondi au bout. — Prothorax en carré transversal, tronqué et rebordé en avant et à sa base, muni d'une petite dent médiane sur les côtés; son pro- notum continu avec les parapleures prothoraciques. — Elytres sensi- blement plus larges que le prothorax, avec les épaules obtuses, très- allongées, arquées en dessus, terminées chacune par une épine. — Pattes très-longues. — Le surplus comme chez les Strongylium. Ce genre diffère du précédent, principalement par les yeux et les (1) Esp. de l'Amer, du Sud (moins les trois citées plus haut) : Hel. erythro- cephalus, metallicus, œneus, violaceus, morhillosus, bicolor, hœmorrhoidalis, viridis, Fab. Syst. El. I, p. 156. — Mylar. violacea, Pallas, Icon. Ins. p. 40, lab. Cj f. 2. — Hel. laceratus, inierpunctatus , splendidus {Myl. violacea Pal- las), aurichalceus, azureus,interstitialis, flavicrus ,luteicornis , limbatus, Ger- mar, Ins. Spec. nov. p. 150. — Sien, bicolor, rugosa, picta, flavofasciota , cœrulea,ôu Brésil; aurata^ de Colombie; viridis, du Brésil; De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 239. — Strong. humerule, flavicorne, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 62, pi. 13, f. 2, 3. — Sten. chalcodes, Pavonii, procera, rutilons, cyanicornis, Er\c\ïs. Archiv, 1847, 1, p. 120. — Sten. compta, Erichs. in Schomb. Guyana, III, p. 565. — Esp. des Antilles: Sten. amethystina, Jacquel.-Duv. in Ramon de la Sagra, Hist. pbys. etc. de Cuba; Ins. p. 155. Esp. d. l'Amer, du Nord: Tenebr. terminatus, Say, Journ. of tlie Acad. of Philad. III^ p. 267. — Hel. tenuicolUs, Say, ibid. V, p. 241. — Hel. nrcuatus, Say in Long's Exped. II, p. 283. — La Sten. grncilis de M. J. L. Le Conte (Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 150) est une Cistélide. Esp. des Indes or. : Strong. rufipenne, Kollar u. L. Redtenb. in Hiigels Kaschmir, IV, 2, p. 533, pi. 25, f. 3; Cachemire. Esp. africaines : Sten. diohroma, crïbratissima, rapax, xanthozonn, genicn- lata, puncticollis, quadraticollis, longicornis, J. Thoms. Archiv. eutom. II, p. 94; Gabon. Esp. de Syrie : Sien, saracena, Reiche et de Saulcy, Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 270, pi. 5, f. 1. STRONGYLIIDES. 487 antennes. Il a pour type un grand insecte(i) du Brésil, brunâtre, avec des reflets d'un vert métallique plus ou moins prononcés et la base de toutes les cuiss-es d'un rouge-fauve. Sesélytres sont assez fortement striée& et ponctuées, avec les intervalles entre les stries légèrement costiformes. PHYMATOSOMA. De Casteln. et Brullé, Ann. d. Se. nat. XXIII, p. 408. Menton trapéziforme^ aminci sur les bords latéraux. — Languette tronquée en avant. — Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires en fer de hache transversal. — Labre tronqué en avant. — Tête courte, en arrière des yeux; oreillettes antennair es sail- lantes ; épistome séparé du front par un sillon transversal, tronqué en avant. — Yeux gros, saillants, réniformes, médiocrement séparés sur le front. — Antennes notablement plus longues que le prothorax, à articles 3 grêle, siibobconique, beaucoup plus long que le suivant, 4-7 obconiques, décroissant et s'élargissant peu à peu; les quatre der- niers formant une massue allongée et déprimée. — Prothorax trans- versal, presque carré, muni d'une fine arête latérale, tronqué et re- bordé à ses deux extrémités, un peu déprimé et canaliculé en dessus. — Ecusson en triangle curviligne allongé. — Elytres allongées, paral- lèles et peu convexes dans leurs deux tiers antérieurs, plus larges que le prothorax, avec une callosité sur chaque épaule. — Pattes longues; cuisses en massue à leur sommet, grêles à leur base; jambes arron- dies ; tarses grêles, très-longs , le 1 *"' article des postérieurs et le der- nier de tous très-allongé. — SailUe intercoxale en triangle aigu. — Mésosternum large, horizontal, concave. — SaiUie prosternale assez large, concave, déprimée en arrière. — Corps allongé et un peu arqué en dessus. L'unique espèce décrite du genre (P. tuberculafiim) se distingue ai- sément des SxaoNGYLiuM par ses antennes, ses yeux et ses cuisses. Elle est de Java, de taille médiocre, brunâtre, avec une petite callosité jaune et arrondie sur chaque élytre^ à quelque distance de la base; les callosités humérales, mentionnées dans la formule qui précède, sont de même couleur. La ponctuation de ces organes consiste en pe- tits points allongés, disposés en rangée régulière. Il y a dans les col- lections une seconde espèce du genre, laquelle est originaire du Bengale. (1) 0. serraticornis Chevrol.; figuré, loc. cit. pL 32, f. 7, sous le nom de Strongylium scrraticorne. Cette tigure ne donne qu'une idée peu exacte de l'insecte. Je possède une seconde espèce du genre, plus petite, dont les antennes sont de la longueur des trois-quarts du corps et les élytres inernies à leur extrémité. Elle est également originaire du Brésil. 488 TÉNÉBBIONIDES. PRiîlUGENA. De Casteln, Hist. nat. d. Col. II, p. 241 (1). Menton trapéziforme, convexe en dehors^ aminci sur ses bords laté- raux. — Languette en triangle très-fortement transversal, tomenteuse. — Lobe interne des mâchoires corné, assez robuste, droit, finement velu à son extrémité ; l'externe carré, longuement et densément cilié, avec son angle externe prolongé en une épine aiguë. — Dernier ar- ticle des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires en fer de hache plus ou moins oblique. — Mandibules brusquement arquées, tronquées à leur extrémité. — Labre tronqué ou un peu arrondi en avant. — Tète assez saillante, subrhomboïdale, plane sur le front; oreillettes antennaires presque nulles ; épistome tantôt brusquement, tantôt graduellement rétréci, assez long, séparé du front par un sillon arqué, parfois obsolète, d'où partent deux autres sillons bien marqués, longeant les yeux au côté interne. — Ceux-ci grands, réniformes, assez largem^ent séparés en dessus. — Antennes de la longueur de la moitié du corps, filiformes; leurs articles 3-1 1 cylindriques ou très-légèrement obconiqaes, égaux ou subégaux. — Prothorax transversal, tantôt carré, avec ses angles antérieurs arrondis, tantôt rétréci en avant et parabo- liquement arrondi sur les côtés; muni latéralement d'une arête tran- chante, finement rebordé partout. — Ecusson en triangle subrectiligne. — Elytres plus larges que le prothorax, allongées et parallèles ou ova- les, dans ce dernier cas assez convexes. — Pattes plus ou moins lon- gues; cuisses en massue très-allongée; jambes arrondies, leurs éperons assez longs; tarses longs, le 1'='" article des postérieurs au moins aussi grand que les deux suivants réunis. — Saillie intercoxale en triangle aigu. — MésGsternum de largeur normale, déclive, concave. — Saillie prosternale recourbée en arrière. — Corps tantôt allongé et parallèle, tantôt oblong ou ovale, en général glabre. Comme on le voit, ces insectes affectent deux formes. Ceux qui sont plus ou moins ovales paraissent jusqu'ici propres à Madagascar, et, à ma connaissance, il n'y en a jusqu'à présent aucmi de décrit (2). Les autres, de forme allongée et parallèle, habitent le continent africain, depuis le Sénégal jusqu'au Cap, et l'on peut en regarder comme le type, VHelops marginatus de Fabricius, espèce du premier de ces pays, commune dans les collections. On a décrit aussi une espèce de l'Aus- (1) Syn. Adelphus, Dej. Cat. éd. 3, p. 230. — Helops Fab., Oliv., Paliss.- Beauv., Klug. (2) Dejean en mentionne deux {A . purpui-eolhniatus et Crœsus) ; il y en a une demi-douzaine d'autres dans les collections. Ces espèces ont les palpes maxillaires plus longs et la languette un peu autrement faite que celles de forme typique ; peut-être pourra-t-on en faire un genre à part. STRONGYLUDES. 489 tralie (i), mais j^ai quelques doutes sur la légitimité de son introduc- tion dans le genre. Les oreillettes antennaires de la majeure partie de ces insectes ne méritent plus ce nom ; elles sont faites comme chez les Ténébrionides platygènes ; mais outre qu'il existe des espèces inédites chez lesquelles elles sont à l'état normal (2), tout le reste de l'organisation rappelle celle des Strongylium, et, d'un autre côté, le genre est tellement voi- sin des Atractus de la famille des Cistélides, que dans les collections on trouve souvent confondues parmi eux des espèces appartenant à ce dernier. Les Pr^ugena sont pour la plupart de beaux insectes dont la livrée est presque constamment ornée des plus riches couleurs métalliques, mais très-sujette à passer, dans la même espèce, du rouge cuivreux au vert, au violet et au bleu brillant ; le dessous de leur corps, y compris les pattes, est noir ou rougeâtre. La sculpture de leurs élytres a la plus grande analogie avec celle de. la plupart des Strongylium. Elle con- siste le plus souvent en sillons très-marqués, ponctués dans leur fond, et dont les intervalles sont plus ou moins costlformes. Les espèces du genre décrites en ce moment ne s'élèvent qu'à six [i). (1) A. lœvicollis, Germar, Linn. entom. UI^ p. 201. (2) J'ai sous les yeux deux espèces de la côte de Guinée, voisines des P. mar- ginata et beniniensis, dont les oreillettes sont aussi développées que celles des Strongylium, et qui ont un museau d'une longueur extraordinaire. (3) Hel. marginatus, Fab. Syst. El. I^p. 157; figuré dans Oliv. Entom. III, 58^ pi. 1, f. 3. Les Hel. cyanipes et œruginosus de Fabricius (ibid. p. 158), originaires de la côte de Guinée, appartiennent peut-être aussi au genre. — Hel. beniniensis, Paliss.-Beauv. Ins. d'Afr. "et d'Amer, p. 24, pi. 30, f. 3; Guinée. — P. rubripes [sanguinipes Dej.), Casteln. loc. cit.; Sénégal. — P. festiva, riridescens, Gcrstaeck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1854, p. 534; Mozambique. — P. femorata, J. Thoms. Arcliiv. entom. II, p. 91; Gabon. FAMILLE XLVIIL CISTÉLIDES. Menton en trapèze renversé, dégagé du sous-menton et porté par un pédoncule de ce dernier. — Languette saillante; ses paraglosses peu distinctes. — Mâchoires découvertes, leurs lobes lamelliformes et ciliés. — Mandibules munies d'une saillie interne à leur base. — Yeux laté- raux, presque toujours échancrés, parfois très-grands et plus ou moins rapprochés sur le front. — Antennes de onze articles, insérées immé- diatement au-devant des yeux, à découvert ou sous de petites orbites en forme d'oreillettes. — Hanches antérieures globuleuses, ou légère- ment transversales, parfois cylindriques et saillantes, dans ce dernier cas contiguës ; leurs cavités cotyloïdes étroitement fermées en arrière ; les intermédiaires toujours munies de trochantins; les postérieures fortement transversales; tarses hétéromères; les quatre antérieurs de cinq, les postérieurs de quatre articles; leurs crochets pectines. — Abdomen composé de cinq ou six segments, tous distincts; le pénul- tième de longueur variable. J'ai dit précédemment qu'Erichson, en réformant les Ténébrionides, avait compris parmi eux les Cistéhdes de Latreille (i). Si Ton cojmpare, en effet, les caractères des deux familles, on voit qu'elles ne diffèrent rigoureusement que par la pectination des crochets des tarses, cons- (1) Voyez plus haut, p. 2. L'opinion d'Ericbson n'a été adoptée que par MM. Chapuis et Candèze dans leur Catalogue des larves des Coléoptèrt-s, et dans les dernière» éditions du Catalogue des Coléoptères d'Europe, de la Société entomologique de Stettin. Les auteurs les plus récents qui ont écrit sur les Cistélides, notamment MM. L. Rcdtenbacher et Mulsant, ont persisté à en faire une famille à part. Ces insectes se rattachent à la longue série des Ténébrionides sur trois points différents. Un do leurs genres (Gylindrothorus), très-singulier et très-peu connu des entomologistes, a une analogie assez prononcée avec les Moiurides, pour que Solier s'y soit trompé et l'ait placé dans ce groupe. Un second (Atuac- Tus) est si voisin des Pr..^^;cGE^A, que dans les collections ses espèces sont par- fois mélangées avec ces dernières. Les Cistela et les Cteniopus semblent être un rameau détaché des Hélopides vrais. à CISTÉirDES. 49 < tante dans celle-ci et dont il n'y a pas un exemple connu dans la pré- cédente. A l'état de larve, les rapports entre elles sont encore plus intimes. Mais les familles des Hétéromères sont, pour la plupart, sépa- rées par des caractères si faibles, que celui dont il s'agit, et qui partout ailleurs n'aurait pas la même importance, me paraît suffire pour que celle-ci soit regardée comme un type distinct. Il n'y a aucun parti à tirer, au point de vue systématique, du men- ton, de la languette et des mâchoires des Cistélides. Le premier ne présente que d'insignifiantes modifications dans sa forme; la seconde est plus ou moins élargie et sinuée, plus rarement tronquée en avant, avec ses angles antérieurs arrondis. Les troisièmes varient à peine, du moins chez les espèces que j'ai examinées. Les caractères les plus importants que procurent les organes buccaux sont fournis par le dernier article des palpes maxillaires, selon qu'il est grand, cultri- forme (i) ou sécuriforme^ ou bien (Cténiopides) à peine plus gros que le précédent et faiblement triangulaire. Les palpes labiaux sont fort courts, insérés sur la face externe de la languette et peu distants à leur base. Après les palpes, les mandibules sont d'un assez grand se- cours dans la classification. Quant au labre, il est en général fort sail- lant. La tête est toujours dégagée du prothorax, et le, museau qui la ter- mine est assez souvent (Atractus, Tanychilus, la plupart des Cténio- pides) fort long, ainsi que son prolongement en arrière des yeux (par cx.Cteniopus). Ses orbites antennaires, quand il en existe, affectent la forme d'oreillettes, comme celles des Ténébrionides otidogènes; mais les Prostenus sont les seuls chez lesquels elles sont saillantes et re- dressées au point de rendre le front concave. ' Les yeux sont constamment à découvert et souvent situes à une distance notable du bord antérieur du prothorax. C'est chez les Cisté- lides vraies qu'ils sont sujets à devenir très-gros et à se rapprocher sur le front au point d'être subcontigus. Les antennes sont générale- ment fort longues, grêles et filiformes ou légèrement dentées; celles de plusieurs Lystronychides seuls s'élargissent graduellement et quel- quefois au point de devenir foliacées. Le prothorax n'est jamais échancré en avant, et les Cylindrothorus sont les seuls chez lesquels il y a continuité entre son pronotum et ses parapleures. L'écusson ne manque jamais. Les élytres embrassent toujours faiblement l'arrière-corps ; celles des Cylindrothorus sont (1) C'est-à-dire formant ua triangle plus ou moins allongé, à sommet dirigé en avant, et ijui s'articule avec le pénultième article par l'angle externe de sa base. 11 est sécuriforme quand la base du triangle est antérieure ou un peu ' oblique, et que c'est son sommet, dirigé eu arrière, qui s'articule avec l'article en question. Bien qu'il y ait quelques passages entre ces deux formes, elles fournissent d'assez bons caractères génériques. 492 CISTÉLIDES. soudéeSj ce qui a entraîné Tabsence des ailes inférieures qui existent dans toutes les autres espèces sans exception. Les pattes sont généralement longues et le plus souvent peu robustes. Sous le rapport des liancties antérieures^ ces insectes font le passage entre les Ténébrionides et les familles suivantes. Ce n'est que dans le plus petit nombre des espèces qu'elles deviennent cylindriques et sail- lantes comme dans ces dernières; lorsqu'elles sont globuleuses ou légèrement transversales , la saillie prosternale qui les sépare , reste toujours fort étroite et arrive à leur niveau. Les trochantins intermé- diaires ne sont jamais absents; ils sont transversalement allongés et occupent le bord antérieur des cavités cotyloïdes. Les cuisses sont par- fois (Lobofoda) assez robustes, les jambes toujours subfiliformes et munies d'éperons médiocres, maisbien distincts. Les lamelles dont les tarses sont pourvus dans la moitié environ des espèces, appartien- nent essentiellement au pénultième article (i), mais il peut y en avoir sous les trois qui précèdent. Leur nombre n'est pas toujours le même à toutes les pattes ni dans les deux sexes. La vestiture des tarses res- semble le plus souvent à celle de la plupart des Helops, c'est-à-dire consiste en courts cils spiniformes; il est rare (Cylindrothorus) qu'ils soient revêtus d'une villosité abondante. Les dentelures des crochets des tarses sont assez fixes^ selon les genres, au point de vue de leur nombre; au minimum il y en a cinq à six à chacune de leurs branches, et au maximum dix à douze. La sailhe intercoxale de l'abdomen n'offre plus ici de ces variations de forme si fréquentes et si prononcées chez les Ténébrionides. A part celle des Lystronychides, qui est en général assez large et courte, elle affecte constamment la forme d'un triangle* aigu; mais souvent (Cis- TELA, Mycetochares, les Cténiopides) elle est si grêle et si courte, que les hanches postérieures sont conliguës, ou peu s'en faut. Le sixième arceau que présente parfois cette partie du corps est propre aux Cté- niopides et existe dans les deux sexes. Le métasternum est allongé, sauf chez les Cylindrothorus, et ses épisternums sont constamment parallèles et graduellement rétrécis en arrière; ils sont toujours accompagnés d'épimères distinctes. Celles du mésosternum sont assez larges et ferment au côté externe les cavités cotyloïdes intermédiaires. Les caractères sexuels des Cistélides résident principalement dans les antennes, qui sont toujours plus longues chez les mâles; puis dans les yeux, qui sont plus gros dans ce sexe, du moins chez les espèces qui ont ces organes très-développés. Quelquefois (Cteniopus, Omo- PHLUs) ils se distinguent de leurs femelles par une excavation qui occupe leur dernier segment abdominal. (1) Cet article n'est jamais bilobé, comme le disent les auteurs, mais simple- ment excavé pour la réception du dernier. CISTÉLIDES. 493 A rétat parfait, la moitié environ de ces insectes vivent sous les écorces ou dans Tintérieur des arbres en décomposition ; les autres fréquentent les fleurs. Les caractères généraux de leurs larves sont identiquement les mêmes que ceux des larves des Ténébrionides. Toutes celles qui sont connues en ce moment (i) sont très-grêles, plus 0¥i moins cylindriques et ont en commun le dernier segment abdominal conique, excavé en dessous et muni à la base de l'excavation, d'une saillie lamelliforme, dirigée en arrière, recouvrant plus ou moins l'ouverture anale et ter- minée par deux appendices grêles, de forme variable selon les espèces. Pour le surplus, elles ne diffèrent guère entre elles que par les pro- portions relatives de leurs segments tlioraciques et l'absence ou la présence, de chaque côté de la tète, d'une tache noire, de nature assez ambiguë, mais qui paraît être un stemmate. Elle existe chez les Hyme- Nonus et les Cistela, tandis que les Mycetochares semblent en être privés. Ces larves vivent dans le vieux bois qu''elles perforent en tous sens, et la plupart se trouvent dans des arbres d'espèces variées. Une seule, celle de la Cistela atra, est indiquée comme se renfermant, pour se métamorphoser, dans une coque formée de détritus ligneux qu'elle agglutine à l'aide d'un fluide particulier ; les autres se pratiquent sim- plement une loge à l'extrémité des galeries qu'elles ont creusées. Les nymphes de toutes les espèces sont pourvues sur les côtés de l'abdo- men , de ces appendices singuliers, signalés précédemment chez celles des Ténébrionides. A part les Lobopoda, les Allecula et les Lystronychides, les Cisté- lides sont peu nombreuses dans les régions intertropicales. Les deux genres en question sont confinés en grande partie dans l'Amérique du Sud. Les Lystronychides paraissent jusqu'ici être propres à cette partie du globe, les Atractus et les Tanychilus à l'Australie, les Cy- (1) Ce sont les suivantes dans l'ordre systématique : Allecula morio, Muls. Col. d. Fr.; Pectin. p. 94. — Hymenorus Doublieri, 3Iuls. Opusc. entom. I, p. 470. — Cistela atra, Kyber ia Germar, Mag. II, p. 16^ pi. 1, f. 7-11 {Hel. ater); Bouché^ Naturg. d. Insekt. p. 194, pi. 9, f. 23 [Hel. uter) ; Waterh. Trans. of the entom. Soc. I, p. 27, pi. 4, f. 1 [Eryx niger) ; Ed. Perris, Ann. d. Se. nat. Sér. 2, XIV, p. 83, pi. 3 A, f. 7-13 ; et Ann. d. 1. Spc. entom. 1857, p. 370, pi. 9. f. 466-472 (Prionychus ater). — Cist. ceramboides, Waterh. loc. cit. p. 28, pi. 24, f. 2; Westw. An Introd. etc. I, p. 310, f. 36, n'os 7-12; Heeger, Isis, 1848, p. 982. — Mycelocliares linearis [barbata Latr.), Bouché, loc. cit. p. 198; Muls. loc. cit. p. 21.; E. Cussac, Ann. d. 1. Soc. entom. 1855, p. 243, pi. 13, 1, f. 11-21. La larve que M. Heeger (Sitzungsber. d. Wien. Akad. X, p. 173, pi. 5) a décrite comme celle de cet insecte, ne peut pas appartenir à la famille ac- tuelle, non plus qu'à celle des Ténébrionides. Elle est, en elfet, indiquée comme complètement apode, pourvue d'une tète ayant h peine le tiers de la largeur du corps, etc. — Myc. axillaris, Bouché, loc. cit. p. 197, pi. 10, f. 1. — Myc. bipustulata^ Waterh. loc. cit. p. 29, pi. 5, f. 3 (sous le nom de scapularis). 494 CISTELIDES. LiNDROTHORUS à TAfrique australe. Les autres genres sont plus parti- culif;rement européens et asiatiques. Pendant longtemps la famille n'a été composée que des genres Cis- TELA, Allecula et Mycetochares. Ce n'est qu'assez tard (1825) que La- treille (') les a réunis en un groupe particulier, sous le nom de Cis- télides, groupe dont il forma la seconde tribu de ses Sténélytres, arrangement qu'il a conservé plus tard {■>■), en ajoutant aux précédents le genre Lystroaychus. Solier, après avoir fait de ce groupe de La- treille la quatrième famille des Hétéromères (3), a changé son nom en celui de Xystropides, et donné une exposition des genres qu'il y admet- tait (4). C'est, avec M. De Castelnau {'<), le seul auteur qui ait traité la famille dans son ensemble. Depuis cette époque, le travail le plus re- marquable dont ces insectes aient été l'objet, est la Monographie qu'a publiée M. Mulsant (6), de celles de leurs espèces qui habitent la France. La famille ne me parait divisible qu'en deux tribus qui sont très- distinctes. L Pronotum et flaacs du prothorax confondus; corps aptère. Cylindrothorides. IL — — distincts; corps ailé. Cystélides vraies. TRIBU I. CYLINDROTHORIDES. Métasternum très-court. — Pronotum et parapleures du prothorax confondus ensemble. — Ecusson très-grand, placé sur le pédoncule du mésothorax. — Elytres soudées. — Tarses munis de lamelles. — Corps aptère. Il existe parmi les espèces que Solier a comprises dans sa tribu des Molurides , un genre remarquable (Cyiindrothorus) qui n'appartient pas môme à la famille des Ténébrionides. Solier ne s'est pas aperçu que ses tarses étaient pourvus de lamelles et leurs crochets pectines. (1) Fam. natur. p. 379. (2) Règne anlm. éd. 2, V, p. 41. (3) Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 493. (4) « Prodrome de la famille des Xystropides; » Anu. d, 1. Soc. entom. IV, p. 229. (5) Hist. nat. d. Col. II, p. 242. M. De Castelnau fait de ces insectes la se- conde tribu des Hélopiens. Il n'adopte aucun des genres établis par Solier, et n'en ci'ée pas de nouveaux. (6) Col. d, France; Pectinipèdes; in-S», Paris, 1856. CYLINDROTHORIDES. 498 Si l'on ajoute à cela ses antennes insérées à découvert, et ses hanches antérieures coniques, saillantes et subcontiguës , on aura plus de preuves qu'il n'en faut pour se convaincre qu'il appartient aux Cisté- lides, malgré son métasternum très-court, son écusson pareil à celui des Molurides et ses élytres soudées. Par ces derniers caractères, il re- présente ici ces derniers insectes, et, à ce titre, doit être placé en tête de la famille. CYLINDROTHORUS. SoLiER, Mém. d. l'Acad. d. Turin, Sér. 2, VI, p. 262. Menton petit, convexe sur la ligne médiane, évasé et tronqué en avant. — Dernier article des palpes labiaux légèrement triangulaire , celui des maxillaires en fer de hache un peu plus long que large et oblique. — Mandibules tronquées à leur extrémité. — Labre saillant, en carré transversal. — Tête assez saillante, rhomboïdale^ plane sur le front; épistome brusquement rétréci, quadrangulaire. — Yeux médiocres, latéraux, assez saillants^ entiers, oblongs et obliques. — Antennes assez longues, à articles obconiques : 1 médiocre, gros, 2 très-court^ 3 notablement plus long que les suivants, 4-8 égaux, 9-il plus courts, suhégaux, U oblongo-ovale. — Prothorax trans- versal, cylindrique, tronqué en avant et à sa base, avec ses angles postérieurs largement arrondis. — Ecusson très-large, arrondi en ar- rière. — Elytres pas plus larges que le prothorax à leur base, en ovoïde allongé, sans aucun vestige d'épaules. — Pattes moyennes; hanches antérieures cylindriques, assez saillantes, subcontiguës ; cuisses en massue allongée ; jambes arrondies, un peu épaissies au bout ; tarses assez longs, à articles intermédiaires triangulaires, garnis en dessous, ainsi que le 1", de brosses villeuses Irès-denses; le pénul- tième de tous prolongé en une assez longue et large lamelle. — Saillie intercoxale de l'abdomen étroite, à bords parallèles. — Mésosternum en triangle allongé, concave. — Saillie prosternale très-étroite, en- foncée, non saillante en arrière. — Corps oblong, assez convexe, pu- bescent et hérissé partout de longs poils redressés. Le type du genre est un très-rare insecte (i) du Cap, de taille moyenne, d'un bronzé fuligineux brillant, et dont les élytres présen- tent quelques rangées d'aspérités pareilles à celles d'une râpe et distantes. Les poils couchés qui le revêtent partout sont assez longs et médiocrement abondants, ceux redressés sont plus nombreux sur les pattes qu'ailleurs. La femelle, que Solier n'a pas connue, est notable- ment plus courte que le mâle, plus ventrue, et une partie des poils de ses élytres forment de petites touffes; ses yeux sont moius sail- (1) C. pilosus, Solier, loc. cit. p. 263, pi. 2, f. 7; cette figure ne donne qu'une très-fausse idée de l'insecte. 496 CISTÉLIDES. lants et légèrement réniformes. 11 serait possible, du reste, que l'iwii- que exemplaire à ma disposition que je regarde comme appartenant ce sexe, constituât une espèce distincte. TRIBU II. CISTÉLIDES VRAIES. Métasternum de longueur normale. — Pronotum distinct des flancs du prothorax. — Ecusson médiocre, engagé entre les élytres. — Celles-ci libres. — Corps ailé. Solier a divisé ces insectes en deux groupes que M. Mulsant a con- servés : les Cistélides proprement dites et les Cténiopides. Bien qu'il y ait quelques genres exotiques restés inconnus au premier de ces au- teurs, qui les rendent moins naturels qu'il ne le pensait (i), je crois devoir les conserver. D'un autre coté, les Lystronychus et genres voisins diffèrent tellement par leur fades des Cistélides vraies, parmi lesquelles Solier les a intercalés, que je crois devoir les isoler égale- ment, quoiqu'il n'existe aucun caractère absolu qui les sépare de ce groupe et de celui des Cténiopides. I. Saillie intercoxale en triangle allongé et très-aigu, sou- vent petite, parfois presque nulle. Cinq segments abdominaux, au moins chez les 9- Cistélides vraies. Six • dans les deux sexes. Cténiopides. II. Saillie intercoxale assez large, en triangle court. Lystronychides. Groupe I. Cistélides vraies. Saillie intercoxale de l'abdomen en triangle aigu, parfois presque nulle. — Abdomen composé de cinq segments, sauf parfois chez les mâles. — Dernier article des palpes maxillaires beaucoup plus large que le précédent. — Antennes grêles, filiformes, rarement un peu en scie. — Prothorax presque de la largeur des élytres à sa base (Atrac- TLS excepté). — Tarses lamelles ou non. Le segment additionnel que les mâles présentent parfois à l'abdo- (1) Ces genres sont les Atractus et les Tanychilus. Tous deux, avec les ca- ractères essentiels des Cistélides vraies, ont le museau et les mandibules des Cténiopides. Je possède, en outre, une espèce de Chine qui, à tous les carac- tères des Cteniopus, y compris la couleur, réunit un abdomen dont les segments ne sont qu'au nombre de cinq dans les deux sexes. Ce sont là de ces transi- tions inévitables, comme il y en a partout. CISTEIIDES VRAIES. 497 men, est toujours très-petit et accidentel, sauf peut-être chez les Tany- CHiLus et quelques Atractus. Dans ces mêmes genres, les mandibules sont pareilles à celles des Cténiopidos, ainsi, que je l'ai dit plus haut. Partout ailleurs elles sont courtes, arquées à peu de distance de leur base et légèrement bilîdes au bout. On retrouve chez les Mycetochares un autre caractère des Cténiopides; leurs hanches antérieures sont contiguës, ou peu s'en faut. Les lamelles des tarses manquent dans la moitié environ des espèces. Enfin les crochets de ces organes ont une portion plus ou moins notable de leur extrémité dépourvue de den- telures. En général, il n'y en a que de cinq à sept à chacune de leurs branches. Parmi les sept genres qui suivent, trois (Allecula, Cistela, Myce- tochares) ont des représentants en Europe» Ils passent, pour la plu- part, des uns aux autres par des transitions si insensibles, qu'il m'a été impossible d'en dresser un tableau synoptique dont je fusse sa- tisfait. Le suivant n'est tpi'approximatif. L Mandibules allongées, droites, recourbées seulement à leur extrémité ; celle- ci entière. ProLhorax en carré allongé, beaucoup plus étroit que les élytres : Atractus. — aussi large à sa base que les élytres : Tanychilus. n. Mandibules courtes, bifides au bout. a Tète appliquée au repos contre la saillie prosternale. Cette saillie prolongée en arrière, creuse en dessus : Blepusa. — recouibée en arrière : Lobopoda. a a Tète simplement penchée au repos. b Hanches antérieures non contiguës (1). Tarses munis de lamelles, très-rarement petites : Allecula. Tarses très-rarement munis de lamelles; celles-ci toujours peu distinctes : Cistela. b b Hanches antérieures contiguës ou subcontiguës j tarses sans lamelles ; Mycetochares. ATRACTUS. (Mac-Leat) Dej. Cat. éd. 3, p. 233. Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires cultriforme et allongé. — Mandibules minces, saillantes, droites, puis arquées et aiguës au bout, largement membraneuses au côté interne. — Labre très-saillant, un peu évasé et sinué, avec ses angles arrondis. — Tète rhomboïdale, terminée par un long museau quadrangulaire ; (l) Sauf chez les Cistela du genre Hïmenalia de M. Mulsant. Coléoptères. Tome V. 32 498 CISTÉLIDES. épistome carré et tronqué en avant ; des orbites antennaires très-pe- tites, un peu redressées. — Yeux distants du prothorax, médiocres, réniformes, transversaux. — Antennes au plus de la longueur de la moitié du corps, grêles, filiformes, à articles i peu allongé, assez gros et obconique, 2 très-court, transversal, 3 notablement plus long que les suivants, 4-10 subégaux, allongés, faiblement obconiques, H aussi long que 10, subovalaire. — Prothorax en carré long, peu convexe, muni latéralement d'une fine arête, tronqué et marginé à ses deux extrémités, avec ses angles obtus. — Ecusson en carré long. — Elytres presque du double plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base, peu convexes, parallèles, puis rétrécies dans leur tiers postérieur ; leur repli épipleural presque entier. — Pattes médiocres; cuisses ro- bustes, graduellement renflées; jambes droites, leurs éperons médio- cres ; tarses déprimés, les deux pénultièmes, aux quatre antérieurs, le pénultième seul, aux postérieurs, munis d'une assez grande lamelle. — Saillie intercoxale assez longue. — Corps allongé. Les caractères de ce genre sont encore inédits. Je les donne, parce que ses espèces ont beaucoup de ressemblance avec les Pr.-eugena et, par suite, rattachent plus particulièrement les Cistélides à la famille précédente. Elles sont de taille moyenne, pour le groupe actuel, glabres ou non en dessus, revêtues d'une fine pubescence blanchâtre en des- sous, d'un vert métaUique inférieurement, et varient eu dessus du vert doré au vert foncé, au cuivreux, au violet, etc., dans la même espèce. Les élytres chez toutes sont assez fortement striées, avec les stries cré- nelées et leurs intervalles costiformes. Les deux sexes ne difièrent que par leurs antennes ; celles des mâles sont presque de la moitié, celles des femelles du tiers de la longueur du corps. Les premiers ont parfois un sixième segment abdominal. Ces insectes sont propres à l'Australie. On n'en a encore aucime description suffisamment détaillée; celle des trois (i) qu'a publiées M. Boisduval, le seul auteur qui en ait parlé, est trop sommaire. TANYGfflLUS. Newm. The entom. Mag. \, p. 487. Organes buccaux des Atractus, avec le dernier article des palpes maxillaiBes un peu plus long. — Tête très-saillante, rétrécie en arrière des yeux, terminée par un museau encore plus grand que celui des Atractus, par suite de la longueur de l'épistome qui est en carré plus bmg que large, — Yeux très-gros, saillants, réniformes, subcontigus (l) yJ. viridis, virescens, columbinus, Boisdiiv. Faun. d. l'Océan. II, p. 283; il serait bien possible (jne les deux derniers ne fussent que des variétés du viridis. CISTÉLIDES VRAIES. 499 en dessus chez les mâles, médiocrement séparés chez les femelles. — Antennes très-longues et très-grêles, à articles 1 médiocre, ovalaire, 2 transversal, 3-10 graduellement amincis à leur hase, un peu noueux au bout, 1 1 atténué à son extrémité. — Prothorax à peine transversal, médiocrement convexe, graduellement rétréci et tronqué en avant, faiblement bisinué à sa base, finement marginé sur les côtés. — Ecus- son en triangle curviligne. — Elytres un peu plus larges que le pro- thorax à leur base, allongées, médiocrement convexes, un peu arquées en dessus ; leur repli épipleural presque entier. — Pattes longues ; cuisses assez robustes ; jambes droites, leurs éperans grêles, assez longs aux postérieures seulement; tarses allongés, le 1" article des postérieurs très-grand; les deux pénultièmes, aux quatre antérieurs, le pénultième seul, aux postérieurs, lamelles; leurs lamelles grandes. — Saillie inter- coxale en triangle très-allongé et très-aigu. — Corps allongé et arqué en dessus. Des quatre espèces que M. Newman a comprises dans ce genre, les deux premières (•) doivent seules y rester. Les deux autres que lui- même indique comme aberrantes, me paraissent devoir constituer un genre nouveau (2). Le Tan. striatus, la seule espèce du genre qui me soit connue, est im grand insecte d'un noir marron brillant, sujet à passer au rouge ferrugineux, finement ponctué sur le prothorax et fortement strié sur les élytres. Outre ses yeux, le mâle se distingue de la femelle par ses antennes qui sont presque de la longueur des deux tiers des élytres, tandis que chez cette dernière, elles n'arrivent guère qu'à la moitié de ces organes. Le genre est, comme le précé- dent, propre à l'Australie. BLEPUSA. Westw. Trans. of the entom. Soc. [II, p. 69. Mâles : Organes buccaux, tête et yeux des Lobopoda qui suivent. — Antennes de la longueur du tiers du corps, un peu moins grêles que chez ces dernières, du reste semblables. — Prothorax fortement trans- versal, déprimé en dessus, un peu rétréci et à peine échancré en avant, avec ses angles antérieurs obtus et largement rabattus , bisinué à sa base; les angles de celle-ci rectilignes et faiblement saillants en de- hors. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres allongées, un peu (1) T. striatus, Newm. loc. cit.; avec une figure en bois accompagnée de détails dans le texte. — dubius, p. 488 {striatus var.?). (2) Ces deux insectes (cistelideSj gibbicollis) font partie d'une suite d'espèces australiennes dont on trouvera l'énumération plus bas à propos du genre Alle- COLA. — Le Tanychilus metalUcus de M. A. White (Voy. of the Ereb. and Terr.; Entom. p. 12) semble appartenir au genre actuel. La Nouvelle-Zélande est sa patrie. 500 CISTÉLIDES. plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, peu à peu et fortement rétrécies en arrière. — Pattes des Lobopoda, avec les quatre 1"" articles des tarses antérieurs munis de larges lamelles, et le pénul- tième des quatre derniers d'une petite, grêle et bifide; le 1" article des postérieurs extrêmement allongé. — Saillie intercoxale de Fabdo- men en triangle allongé et aigu. — Saillie prosternale prolongée en arrière, cunéiforme, aiguë , creuse en dessus, et recevant dans cette cavité une crête allongée du pédoncule du mésosternum. — Ce dernier, en arrière de cette crête, horizontal et concave presque jusqu'à sa base. Femelles : Outre leurs yeux, pareils à cenx des Lobupoda du même sexe, elles ne diffèrent de leurs mâles que par leurs tarses tous cy- lindriques et dont le pénultième article seul est muni d'une petite la- melle. Ces insectes ne diffèrent essentiellement des Lobopoda que par leur saillie prosternale et leur mésosteruum, deux caractères dont M. West- wood n'a pas parlé. 11 a fondé le genre sur un insecte (•) dont la pa- trie ne lui était pas exactement connue et qu'il supposait du Mexique ou de quelque partie de l'Amérique du Sud. J'en ai sous les yeux un exemplaire provenant du nord du Brésil, plus une seconde espèce très- voisine et originaire de la province de Sainte-Cafnerine. Ces deux espèces dépassent pour la taille les plus grandes Lobopoda et sont plus larges. Toutes deux sont d'un noir profond, avec les ély- tres fortement sillonnées, et les intervalles entre les stries costiformes ; un renflement se voit à la base de chacune d'elles, ce qui fait paraître déprimée la suture h leur niveau. Cette particularité, réunie à la forme du prothorax, leur donne un faciès un peu différent de celui des espèces du genre en question. LOBOPODA. SoLiER, Ann. d. l. Soc. entom IV. p. 233 (2). Mâles : Dernier article des palpes labiaux en triangle équilatéral, celui des maxillaires en fer de hache trans^■ersal et fortement prolongé au côté interne. — Mandibules courtes, bifides au bout. — LaÉre transversal, arrondi aux angles et faiblement échancré. — Tête verti- cale au repos et appuyée sur la base de la saillie prosternale , assez courte, avec l'épistome transversalement quadrangulaire ; orbites an- tennaires planes. — Yeux contigus au prothorax, très-grands, en fer- à-cheval et faiblement séparés ou contigus sur le front en avant. — Antennes au m.oins de la longueur de la moitié du corps, grêles, à (1) B. costata, VVeslw. loc. cit. p. 70, pi. 3, f. 3 a-e. (2) Syn. Allecula Fab,, Germar, Perty, Erichs. CISTELIDES VRAIES. 501 articles i gros, en cône renversé, 2 très-petit, 3-4 égaux, noueux au bout, 5-10 de même forme, plus courts, M ovalaire, aussi grand que 10. — Prothorax transversal, plan en dessus, aVec ses angles an- térieurs rabattus et arrondis, légèrement rétréci et tronqué en avant coupé carrément et faiblement bisinué à sa base. — Ecusson en trian- gle curviligne. — Elytres à peine plus larges que le prothorax et tron- quées en avant, graduellement rétrécies en arrière, arquées en dessus. — Pattes longues ; hanches antérieures globuleuses ou légèrement cy- lindriques; cuisses plus ou moins robustes et grossissant peu à peu, les antérieures au moins et, souvent, toutes arquées; jambes en gé- néral droites; tarses antérieurs assez fortement dilatés, leur 1" ar- ticle triangulaire et à peine plus long que le suivant; des lamelles sous les quatre 1"^ ou sous leurs 3^ et 4'' articles; les intermédiaires en ayant sous le 3« et le 4« ou sous le 4«; le 1^^ des postérieurs très-al- longé. — Saillie intercoxale en triangle allongé et aigu. — Mésoster- num déclive et concave. — Prosternum très-court en avant; sa saillie étroite, verticale en avant et brusquement recourbée en arrière. Femelles : Antennes un peu plus courtes. — Yeux plus distants sur le front, jamais contigus. — Tarses antérieurs moins dilatés, n'ayant une lamelle c£ue sous le pénultième article ; les intermédiaires parfois non lamelles. Les auteurs qui se sont occupés des Allecula exotiques depuis Solier, n'ont pas adopté ce genre , qui me paraît suffisamment distinct. Ses caractères différentiels résident dans la forme du dernier article des palpes maxillaires, la position de la tête au repos, et, secondairement dans le volume et le rapprochement des yeux. Les deux sexes ne se distinguent pas seulement par les caractères indiqués plus haut; les pattes et le dernier segment abdominal des mâles présentent parfois des particularités étrangères aux femelles et variables selon les es- pèces. Solier a divisé le genre en deux sections : les Lobopoda proprement dites, qui n'ont point de lamelles aux tarses postérieurs {>), et les Mo- NOLOBA qui n'en ont qu'une au pénultième article de tous les tarses; (1) Solier les répartit dans deux sous-divisions : A. Les quatre 1'^^^ articles des tarses antérieurs, le pénultième des intermédiaires^ lamelles. Il y rapporte l'A. contracta de Germar (Ins. Spec. nov. 163) et VA. ipallicornis , Fab. Syst. El. IL p- 22 [brunnea Dej.); la première du Brésil, la seconde de Buenos- Ayres. — Aj. : A. velulina [tomentosa Dej.), Casteln. loc. cit. p. 243. — he- lopinn, catopina, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 63, pi. 13, f. 6-7; du Brésil, ainsi que la précédente. — B. Les articles 3-4 des quatre tarses antérieurs la- melles : L. striata, Sol. loc. cit. p. 235; Baliia. — Aj. : A. umbrosa, Erichs. Arcbiv, 1847, I, p. 121; Pérou. Jignore à laquelle de ces deux sections appartiennent les A. cayennensis et impressipennis de M. De Castelnau, loc. cit. ; la première de Gaycnne, la se- conde du Brésil. hÙ2 CISTÉLIDES. mais cette seconde section a été établie snr la femelle d'une espèce (•) dont le mâle a quatre lamelles aux tarses antérieurs, de sorte que ces deux divisions doivent être caractérisées uniquement d'après l'absence (Lobopoda) Ou la présence (Monoloba) d'une lamelle à l'avant-dernier article des tarses postérieurs. Le genre me paraît être exclusivement américain. Ses espèces sont nombreuses dans l'Amérique du Sud, et étendent leur habitat ius- qu'aux environs de Buenos-Ayres. On ne les rencontre ordinairement que sous les écorces, et quand on les prend, la plupart se couvrent d'une liqueur abondante^ exhalant la même odeur que celle des Helops et de tant d'autres Ténébrionides vivant dans les mêmes conditions. ALLECULA. Fab. Syst. El. II, p. 21 (2). Dernier article des palpes cultriforme ou fortement sécuriforme, très-rarement {morio) prolongé au côté interne. — Tête simplement penchée, ne s'appuyant pas, au repos, sur la saillie prosternale. — Yeux médiocres, lunules, jamais fortement rapprochés sur le front. — Prothorax tantôt quadrangulaire , tantôt graduellement rétréci en avant, coupé carrément ou à peine bisinué à sa base ; ses angles an- térieurs rarement fortement rabattus. — Tarses munis de lamelles en nombre variable. — Prosternum plus ou moins large en avant des hanches antérieures ; sa saillie non verticale en avant. — Corps tantôt atténué graduellement en arrière, tantôt subparallèle, plus ou moins arqué en dessus. — Le surplus comme chez les Lobopoda. Abstraction faite des Lobopoda, toutes les Allecula des auteurs rentrent ici, sauf un certain nombre d'espèces exotiques, qui ont be- soin d'être revues et qui pourront constituer plusieurs genres nou- veaux (3). Ainsi constitué, le genre se distingue sans peine du précé- (1) L. dircœoides, Sol. loc, cit. p. 236 (A. apiata Dej.); Brésil. — Aj.: A. impressa, inculta, Erichs. loc. cit.; Pérou. (2) Syn. DiETOPRis, Solier, Ann. d. 1. Soc. eiitom. IV, p. 236. — Upinella, Muls. Opusc. entom. VU, p. 17. — Cistela. Fab., Panz., Payk.,lllig., etc. (3) Je signalerai en premier lieu toute une suite d'espèces propres à l'Aus- tralie, parmi les(iucllos il y en a qui ressemblent assez aux Pr.eugena de la fa- mille des Ténébrîouidcs, pour que, dans quelques coUectious, on les trouve mélangées a\ec ces dernières, malgré leurs crochets des tarses pectines. Il est possible cependant que parmi les suivantes mentionnées dans les auteurs, quel- ques-unes soient de vraies Allecula : Allée, rugnlosa, australis, cylindrkoUis , Boisduv. Faun. d. l'Océan. 11^ p. 282. — A. tristis, carhonaria, cylindrica, fastigiata, Germa r, Linnaa eutom. III, p. 201. — AIL? rotundicollis, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 243. — A. latipennis^ pimeloides, omophloides, melan- cholica, canescens, foveicoUis, Gouldii, nigricans, Hope, Trans. of the cutom. Soc. ly, p. 111. — Il y a aussi au Bengale et à Madagascar des espèces inédites CISTIÎLIDES VRAIES. 503 dent par la position de la tête au repos et la moindre grosseur des yeuXj sans parler d'autres caractères moins importants. On a déjà pro- posé de le diviser en trois, mais d'après des particularités qui ne me paraissent pas avoir une valeur générique, Solier a fondé son genre Dietopsis sur une seule espèce inédite, qu'il n'a pas même décrite ('), et qui aurait, suivant lui, une grande lam^elle au pénultième article de tous les tarses , une autre aussi grande aux 3* article des quatre tarses antérieurs, et une peu déve- loppée aux deux 1*" articles des antérieurs. C'est un groupe nom- breux et exclusivement exotique (a). Toutes ces Dietopsis ont des antennes très-grêles, à articles 3-4 égaux , et o-l 1 subégaux ou décroissant légèrement. Les Upinella de M. Mulsant n'en diffèrent qu'en ce que le 3« article de ces organes est sensiblement plus long que le 4% e^ que les quatre derniers se raccour- cissent plus rapidement. Les quatre tarses antérieurs ont aux deux remarquables par leur forme allongée et étroite, qui s'éloignent beaucoup des autres parleur faciès. L'une d'elles, du premier de ces pays, pourrait être prise, au premier coup-d'œil, pour un Sparedrus. — Enfin il existe dans 1 "Amérique du Sud un petit groupe dont les espèces ont les élytres fortement atténuées en arrière et biépineuses au bout, le prosterniim saillant en arrière et reçu dyns le mésosternum, qui est horizontal et fourchu. IJAll. meiallica de Dejean (Cat. éd. 3, p. 234) peut en être regardé comme le type. (1) Depuis, Solier (in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 248) a exposé de nou- veau les caractères du genre, en les modifiant. Il n'assigne plus des lamelles qu'aux articles 3-4 des tarses antérieurs et ne parle pas de celles des autres tarses. Nulle part il n'a parlé des différences qui existent sous ce rapport entre les sexes. Des trois espèces du Chili qu'il a décrites ( D. pulchella^ fusca, rufa loc. cit.; la première est figurée avec des détails, pi. 20, f. 12), la pulchella seule m'est connue ; c'est une de» espèces du genre les plus aberrantes sous le rapport de la forme, qui est allongée, subparallèle et déprimée. (2) Je crois qu'il faut rapporter ici toutes les espèces suivantes : Esp. de l'Amer, du Sud : j4. geniculata, Germar, Ins. Spec. nov. p. 164; Brésil. — Diet. Solieri, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 242. — A. pallida, Blanch. in d'Orb. Voy.- Entom. p. 199, pi. 15, f. 3; Bolivia. — debilis, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 122 • Pérou. — A. fortipeSj spadicea, Erichs. in Schomb. Guyana, III, p. 565- Guyane anglaise. — rubripes, Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Ins. p. 99. — Esp. de l'Amer, du Nord : A. erythrocnemis, Germar, loc. cit. p. 164. — Cist. vb- scura, atra, Say^ Jouru. of the Acad. of Philad. V, p. 242. — A. pilosa, punc- tulaia, nigrans, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. III, p. 58. so- da, J. L. Le Conte, ibid. VII, p. 84. — gracilis, J. L. Le Conte, ibid. VII p. 219 (Stenochia gracilis, Lee. Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 150 • olim); Californie. — Esp. africaines : A. picca, iivfda, Sahlb. Pericul. entom. p. 19; Sierra Leone.— y4. caligata, Diet. striata, J. Thoms. Archiv. entom. II, p. 102; Gabon. — Esp. de Madagascar:^, sugillala, brevicoUis, Klug, Ins. v. Madag. p. 98.— Esp. des Indes or. : A. fusiformis, eleguns, F. Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 285. — Esp. de l'Australie : A.angusticollis, laticollis, Bohem. Voy. d, l'Eugénie ; Ins. p. 100.— Esp. de Taity : A . puncticolUs Bohem. ibid. p. 99. 504 CISTÉLIDES. pénultièmes articles et les postérieurs au pénultième seulement, une lamelle très-apparente. L'unique espèce européenne (■) qui compose le genre, a un fades particulier dû à sa forme subparallèle et peu arquée en dessus; mais il y a des Dietopsis qui s'en rapprochent sous ce rapport, ■ Solier et M. Mulsant réservent le nom d'ALLECuiA aux espèces qui n'ont qu'une petite lamelle au pénultième article de tous les tarses, et dont les antennes ont leur 3^ article beaucoup plus court que le 4", avec leurs articles terminaux de ces organes dans les proportions or- dinaires. La seule espèce connue (2) est européenne et complètement normale sous le rapport du fades. Les plus grands de ces insectes arrivent tout au plus à la taille des plus petites Lobopoda, et plusieurs ne surpassent guère à cet égard les Mycetochares. La plupart sorit propres à l'Amérique. CISTELA. Fab. ^yst. Entom. p. 116 (3). ' Dernier article des palpes labiaux épais, en triangle transversal, celui des maxillaires cultriforme, plus ou moins allongé. — Mandi- bules courtes, bifides au bout. — Labre saillant, transversal. — Tête rliomboïdale ; épistome séparé du front par un sillon arqué, rectangu- laire ou subtrapéziforme ; orbites antennaires nulles. — Yeux trans- versaux, réniformes, fortement séparés en dessus. — Antennes plus ou moins longues, filiformes ou légèrement en scie ; leur 3" article de longueur variable. — Prothorax transversal, aussi large, ou peu s'en faut, que les élytres, de forme variable, jamais échancré en avant. — Ecusson généralement en triangle allongé. — Elytres oblongo-ovales, souvent arquées en dessus ; leur repli épipleural entier. — Pattes mé- diocres; hanches antérieures jjIus ou moins transversales; cuisses com- primées; jambes grêles ainsi que les tarses; le l^^ article de ceux-ci allongé, surtout aux postérieurs; le pénultième de tous rarement (1) U. aterrima, Muls. loc. cit. p. 18. M. L. Redtenbacher (Fauu. austr. Die Kaef. éd. 2, p. 622), le seul auteur qui l'ait décrite, avec M. Mulsant, l'a laissée parmi les Allëcula. (2) A.morio, Fab. Syst El. II, p. 21 {Cist. opaca, lllig. in Schncid. N. Mag. p. 614). (3) Syn. Er\x, Steph. 111. of Brit. Entom. V, p. 24 (1832) ; nom imposé, trente ans auparavant (1802), par Daiidin, à un genre d'Ophidiens. — Puiony- CHUS (Eryx)), Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. IV, p. 237. — Hymenouus, fiîulsant, Opuso. entom. I, p. 188 (Hymenophouus, Muls. ibid. p. 68; olim.). — Gokodera (nom trop voisin de cekii de Goniadera, imposé par M. Pcrty k un genre de Ténébrionides; voyez plus haut, p.391), Hymenalia, Isomiua, Mulsant, Col. d. France; Pectinipèdes, p. 41 sq. — Mordella, GeofFr., Fourcr. — Chrysomela Linné. — Pyrochroa De Geer. — Criocekis Marsh. — Amarygmus pars, Latr. CISTÉLIDES VRAIES. S05 muni d'une très-petite lamelle. — Saillie intercoxale très-courte et aiguë, parfois presque nulle; dans ce cas, les hanches postérieures Contiguës ou subcontiguës. — Mésosteinum très-étroit en arrière, évasé et à peine concave en avant. — Prosternum étroit, fortement arrondi en arrière. — Corps ovale ou oblongo-ovale. Insectes très-voisins des Allecula et ne s'en distinguant que par un ensemble de petites particularités ayant à peine des limites appré- ciables tt dont les principales résident dans la moindre longueur des pattes, la forme des hanches antérieures et la brièveté de la saillie intercoxale de l'abdomen. Sous le rapport de la forme générale, qui est très-différente dans la plupart des cas, les deux genres se confon- dent par degrés insensibles. On a déjà proposé de diviser celui-ci en six, établis uniquement d'après les espèces européennes. Trois d'entre eux se distinguent des autres par la présence d'une lamelle à peine distincte au pénultième article de tous les tarses. On peut placer en tète les Hymenorus Muls. Ce sont des insectes de forme oblongo-ovale, peu convexe, à antennes filiformes^ de la lon- gueur des deux cinquièmes du corps et composées d'articles obconi- ques, dont le 3« est un peu plus long que le 4^; enfin, dont le pro- thorax, fortement transversal, est carré, sauf im léger rétrécissement antérieur (i). On n'en connaît que deux espèces du midi de la France^ de taille moyenne et d'un noir brillant (2). Les Prionychls Sol. (Eryx Steph.) ont les antennes de la longueur de la moitié (cf) ou des deux cinquièmes (9) du corps, et légèrement en scie à partir du i" article, avec le 3*^ au moins aussi long que celui- ci; le prothorax demi-circulaire, tronqué en avant et faiblement bisinué à sa base, avec les angles de celle-ci rectihgnes ou légèrement arqués et la saillie intercoxale assez développée. Leur forme générale est ré- gulièrement ovale, assez convexe, et leurs téguments presque glabres. Ce sont d'assez grands insectes de couleur noire (■^). Les Hymenalia Mulsant, avec des formes semblables, ont les an- (1) M. Mulsant assigne à ces insectes des palpes maxillaires à dernier article ciipiforme et un écusson pentagonai. L'article eu question cstcultriforme, comme dans les autres espèces, mais seulement un peu échancré au côlé interne. Quant à l'écusson, il est, comme de coutume, en triangle curviligne. (2) H. DonbUeri, Muls. loc. cit. — rugkolUs, Muls. ibid. VII, p. 20; M. Mul- sant soupçonne que c'est le mâle du précédent, d'après ses yeux un peu plus rapprochés en dessus. (3) Hd. atcr Fab., Oliv., Panz.. cic. {Er. nigra Stepb.); de toute l'Europe et assez commun partout. — P. melaiiarius, Kiistcr, Die Ka'f. Europ. XXL 89 [uter var. Ç ?) ^Allemagne. — Er. anUtracina, N.; mauritanica, d'Algérie; Muls. Opusc. cntom. VII, p. 23. — Suivant M. Melsheimer (Cat. of the descr. Col. of the Unit. Stat. p. 141), la Cistela amœna du Say (.Journ. of the Acad. of Philad. III, p. 268) viendraif ici. 806 CISTÉLIDES. tennes notablement plus longues, légèrement dentées {) qu'on pourra , du reste, em- ployer pour fonder de simples sections. Les Omophlus appartiennent à la Faune méditerranéenne, en pre- nant ce mot dans une acceptiori assez large. Leurs habitudes sont les mêmes que celles des Cteniopus. Groupe III. Lystronychîdes. Saillie intercoxale de l'abdomen assez large, en triangle court, par- fois subogivale. — Abdomen composé de cinq segments. — Dernier article des palpes maxillaires beaucoup plus large que le précédent. — Mandibules courtes, arquées, légèrement bifides à leur extrémité. Antennes de forme variable, en général plus ou moins robustes, sou- vent comprimées et mêmes foUacées. — Prothorax beaucoup plus étroit à sa base que les élytres chez la plupart, — Tarses sans lamelles. Ces caractères sont presque identiques avec ceux des Cistélides vraies, et c'est, dès-lors, près de ces dernières que ces insectes paraî- traient devoir êtrQ placés. Mais ils diffèrent tellement de toutes les autres espèces de la famille, qu'on ne peut les intercaler dans la série (1) M. Mulsant en signale lui-même deux chez les 0. curvipes et armillalus, qu'il a placés parmi les Omophlus, bien que le repli en question soit chez eux presque aussi distinct que chez les Heuotaurus. Depuis la publication de son travail sur les Pectinipècles do France, ce savant entomologiste a donné, dans ses Opusc. entom. VU, p. 36, une Monographie de ces derniers et décrit plu- sieurs espèces d'OMOPHLus. Au premier de ces genres appaitiennent : H. nigripennis Fab. (Var. Meg. erijthrocephala Sol.)^ abdominalis, ovalis Casteln., anceps Muls., Algérie; ru- fiventris Waltl, Espagne mér.; erythrogaster Luc. (Cist. tesfacen Casteln.), cœruleus Fab. [Cist. cœrulescens Oliv.), Perroudi Muls., disiinctus Casteln., Algérie; ruficollis Fab.; Espagne mér.; angusticollis Muls., Egypte; Reichei Muls., Algérie. Au second : 0. curvipes Brut., Europe mér.; armillalus Brul., Grèce, Sicile; picipes Fab. [tibialis Costa, sericeivollis Kùster), frigidus Muls., pubescens Linn. (amerinœ Curtis, yinicola L. Redtenb.), lividipes Muls. (picipes L. Redtenlj.), lepturoides Fab. [lepheroides Fab., olim), brevicollis Muls., France mér.; orien- talis Muh., Turquie; scutcllaris Muls., Egypte; syriacus Muls., Syrie. A,j. : Cist. pilicoUis, Ménétr. Cat. rais. p. 204; RiiSsie mér. — 0. dilatatus, oc/imceipett«/5,Faiderm.Faun. entom. Transe. II, p. 99; même pays. — O.elon- gatus, Dalmatic; curtus, Corfou ; airipes, Yolhynie; armillatus , Corfou ; ni- gripes, Jlôsopotamie ; Kiister, Die Kœf. Europ. XX, 59 sq. — alpinus, Miller, Verhandl. d. Zool.-Botan. Ver. in Wien. I, p. 112; Autriche. — productus, Rosenh. Die Thiere Andalus. p. 220; Espagne mér. 1 CISTÉLIDES VRAIES. 513 de ces dernières, comme l'a fait Solier, sans violer les analogies. J'ai donc cru devoir les isoler, bien que leurs caractères distinctifs soient vagues et incertains. Leurs genres sont aussi difficiles à limiter que leur ensemble lui- même, la tête, les antennes, le prothorax, les pattes et surtout la forme générale^ se modifiant de la manière la plus insensible. Ce sont, du reste, pour la plupart, des insectes très-élégants, dont la livrée ordi- naire est d'un beau bleu indigo ou bronzée, couleurs que relèvent parfois des taches d'une autre nuance. 11 est très-rare qu'ils soient glabres, et leur pubescence consiste, sans aucune exception, en poils fins redressés, parmi lesquels ceu-t des élytres sont en partie au moins dis- posés en rangées régulières (i). Le groupe est exclusivement propre à l'Amérique et nombreux; mais jusqu'ici on n'en a décrit qu'un très-petit nombre d'espèces. Celles que j'ai eu l'occasion d'observer au Brésil et à Cayenne, vivent sur les fleurs et les plantes basses. Solier, qui a connu à peine quelques-uns de ces insectes, les a di- visés en quatre genres. Ceux qui suivent, en pareil nombre, ne corres- pondent pas exactement aux siens, pour la plupart. Une étude appro- fondie du groupe entier décidera s'ils doivent être conservés. L Cuisses très-grêles à leur base, puis renflées et ovoïdes : Prostenus. IL — grossissant peu à peu. a Prothorax plus étroit à sa base que les élytres ; corps oblong. Antennes filiformes : Lystronychus. — comprimées à leur extrémité : Xystropus. aa Prothorax aussi large que les élytres; corps ovale : Cteisa. PROSTENLS. Latr. Fam. nat. p. 377 (2). Tête prolongée et rétrécie en arrière, avec un sillon circulaire, en général peu marqué, eu arrière des yeux, plus ou moins excavée en avant, par suite du redressement des orbites antennaires. — Antennes au moins aussi longues que la moitié du corps, parfois aussi longues que lui ; leurs quatre avant-derniers articles au moins, quelquefois les sept avant-derniers, très-fortement comprimés, comme foliacés et plus ou moins en scie ; le dernier de même forme, ovalaire ou triangulaire , (1) Les Omophlus fcont les seuls, parmi les autres Cistélides, dont la pubes- cence soit aussi redressée, quand elle existe ; les autres espèces sont glabres ou levètues de poils couchés. (2) Syn. Xystropus (sectio Mecocerus), Solier, Ann. d. 1. Soc, entom. IV, p. 241; le nom de Mecocerus avait été applique antérieurement par Schœnherr il des Anthribides. — Lystronychus Saund., Gasteln. Coléoptères. Tome V. 33 , 514 CISTKLIDES- et plus grand que le 10«. — Toutes les cuisses fortement et plus ou moins longuem.ent atténuées à leur base, renflées à leur extrémité. — Les autres caractères comme cliez les Lystronychus. Après avoir fondé son genre Prostenus, sans en exposer les caractères ni indiquer quelle espèce il lui donnait pour type, Latreille n'en a plus reparlé, et à ce nom, a substitué celui de Lystronychus, en si- gnalant cette fois l'insecte sur lequel il établissait cette coupe géné- ricjue. Le nom de Prostenus étant ainsi disponible, peut sans incon- vénient s'appliquer à un certain nombre d'espèces qui se distinguent éminemment des autres Lystronycliides par les caractères indiqués plus haut. Les antennes varient dans chaque espèce et ne différent que peu selon les sexes. 11 en est de môme de la concavité de la tête et de la forme des pattes; la première est parfois très-prononcée. Le prolhoi'ax varie comme les antennes, mais moins ; il est généralement transversal, assez convexe, rétréci à sa base, arrondi sur les côtés et toujours beaucoup plus étroit en arrière que les élytres. Les Prostenus, à do rares exceptions près (par ex. s-plendens), sont d'un beau bleu d'indigo, sujet parfois à devenir verdàtre ou violet,et l)eaucoup d'entre eux ont les cuisses largement annelées de rouge. Leurs élytres sont régulièrement ponctuées, mais toujours assez fine- ment, et souvent les bords antérieurs des points se redressent de façon ;\ imiter les aspérités d'une râpe (i). Solier a associé ces insectes à ses Xystropus, tout en reconnaissant qu'ils en différaient beaucoup. LYSTRONYCHUS. Latr. Règne anim. éd. 2, V, p. 41 (2). Dernier article des palpes labiaux épais ei légèrement triangulaire, celui des maxillaires fortement sécurif()rme. — Labre court, faiblement arrondi en avant. — Tête rhomboïdale, plus ou moins prolongée en arrière et en avant des yeux, peu convexe sur le front, à orbites anten- naires nulles ou très-petites. — Yeux distants du prothorax, médiocres, transversaux et lunules. — Antennes longues, filiformes, grossissant peu à peu et failDlement à leur extrémité, à articles 3 un peu plus long que 4, 4-10 subégaux, 11 notablem.cnt plus long que 10. — Prothorax transversal ou non, de forme variable, beaucoup plus étroit à. sa base (1) P. periscelis ^Verly, Del. anini. art. Brasil. p. 60, pi 12, f. 13; Brésil. — laticornis, Saund. Traus. of the entom. Soc. I, p. 154, pi. 14, f. 4; Montevideo. — Xyst. Dejeanii, Sol. loc. cit. p. 242; Brésil. — Lyst. splsndens, Casteln. liist. nat. d. Col. Il, p. 244. — Les Prosten. viulaceipennis, Boisduvalii, mu- niliferus, femoralis, cpiscopalis, clavipes, azureus, cynneus, t;t probablement plusieurs autres encore du Catalogue de Dejean_, appartien-uent an genre. (2) Syn. Xysthonu, Solier, Ann. d. 1. Soc. entom. IV, p. 238. — Proste.nus Dej. — Helops Fab. CISTÉLIDES VRAIES. 515 que les élytres, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres plus ou moins allongées, assez convexes, paral- lèles, obtuses ou troncfuées un peu obliquement aux épaules. — Pattes longues; cuisses antérieures un peu atténuées à leur base; jambes fili- formes; tarses peu robustes, le 1" article des postérieurs allongé. — Saillie intercoxale assez large, triangulaire. — Mésosternum déclive, un peu concave en avant. — Saillie prosternale étroite, arrondie en arrière. Latreille, en créant ce genre, lui a donné pour type YHelops equestris de Fabricius [<), insecte très-élégant et commun aux environs de Rio- Janeiro, d'un noir bleuâtre soyeux, avec une tache d'un jaune citron sur les élytres. Près de lui, vient se placer une autre espèce (2) du même pays, aussi remarquable par ses couleurs. Ces deux insectes ont en commun une tête médiocrement allongée^ des antennes très-grêles, presque aussi longue? que le corps et un prothorax transversal et con- vexe en dessus. Solier les a laissés seuls dans le genre Lystronychus et a fondé son genre Xystronia. sur une autre espèce (3) qui n'en diffère que par sa tète plus allongée, ses antennes plus robustes et pas plus longues que la moitié du corps, enfin son prothorax plus long que large et médio- crement convexe. Mais ce genre ne me paraît propre qu'à former une section dans celui-ci, qui, tel que je le comprends, est essentiellement et uniquement caractérisé par la forme des antennes et celle des pattes réunies à un prothorax notablement plus étroit que les élytres. XYSTROPUS. SoLiER, Ânn. d. l. Soc. entom. IV, p. 241. Antennes de longueur variable, grossissant peu à peu et en même temps comprimées à leur extrémité ; leurs cinq ou six derniers articles (1) Syst. El. 1, p. 160; figuré dans Perty, Del. anim. art. Brasil. pi. 13, f. 5. — Latreille cite en même temps, comme congénère de cet insecte, VHelops colwmbinus de Germar (Ins. Spec. nov. p. 157), et le Notoxus helvolus de Dalman (Anal, entom. p. 56). Le premier m'est inconnu, mais, d'après la des- cription qu'en donne Germar, il est évident qu'il n'a rien de commun avec le genre actuel. Quant au second, j'ai dit précédemment (tome IV, p. 439, note) que c'était un Cléride, probablement du genre Pelonium. (2) L. pulchellus, S3!tind. T rdhs. oî ihe eniom. Soc.I, p. 153, pi. 14, f. 5 (Prost. sexmaculatus Dej.). — Le Pr. axillaris Dej., de Cayenne, appartient à cette division. (3) A', cœrulea, Sol. loc. cit. p. 239 (Pr. janihinus Dej.). Par une rare ex- ception, cet insecte est glabre, ou très-peu s'en faut. Il y a dans les collections, plusieurs espèces qui viennent se placer à côté, et dont probablement quelques- unes sont mentionnées dans le Catalogue de Dejean. S18 CISTÉLIDES. terminaux plus larges que longs, sauf parfois le dernier. — Prothorax transversal, peu convexe, arrondi sur les côtés, tle forme variable à sa base; celle-ci en général pas beaucoup plus étroite que les élytres. — Pattes plus ou moins courtes ; cuisses graduellement épaissies comme chez les Lystronychus. — Le surplus comme chez les derniers, sauf pour la forme générale. Après avoir séparé des Prostenus de Dejean lès deux genres qui précèdent, il y reste encore un nombre considérable d'espèces, la plu- part de petite taille, et qui finissent par perdre peu à peu le fades propre aux Lystronychides, à ce point que plusieurs d'entre elles n'en ont absolument rien conservé. Solier a fondé le genre actuel sur Tune d'elles qu'il n'a pas décrite et qu'il indique comme étant le pilosus de Dejean, en quoi il me paraît être dans l'erreur (i). Ces insectes ne pourront pas rester associés ensemble, et le genre lui-même étant établi sur une espèce inédite et douteuse, n'est men- tionné ici que pour mémoire (2). CTEISA. Solier, Ann. d. l. Soc. entom. IV, p. 242. Organes buccaux des précédents, avec le labre dépassant faiblement l'épistome. — Tête courte, rhomboïdale, plane sur le front; épistome confondu avec ce dernier, arrondi et légèrement tronqué dans son milieu en avant. — Yeux transversaux, à peine lunules. — Antennes dépassant faiblement le prothorax en arrière, grossissant légèrement à leur extrémité, à articles 3 plus long que 4, 4-7 ou 4-8 obconiques, plus longs que larges, 7-iO ou 8-10 transversaux, déprimés ousubmo- nilif ormes, 11 à peine plus grand que 10. — Prothorax transversal, (1) Solier indique les antennes comme étant h peine de la longueur de la tête et du prothorax réunis; elles dépassent notablement ce dernier eu arrière, même chez les femelles, dans le vrai pilosus de Dejean; celles des niàles sont de la longueur de la moitié du corps. (2) Je ne connais que les quatre espèces suivantes de décrites qui puissent y rentrer. Chacune d'entre elles s'éloigne des autres par quelques particularités, surtout par la longueur des antennes : Lystrun. hiimeralis (Prvst. antiquus Dej.), œneus, Castein. Hist. nat. d. Col. II, p. 244; Brésil. — Pr. violaceus, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. 199, pi. 15^ f. 4; Bolivia. — P. hlandus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 122; Pérou. Ici viennent, parmi les Prostenus de Dejean qui me sont connus^ ceux qui suivent : P. rufofemoratus, femoratus, nitidus, melallicus, punctaiissivniSj pilosus, œquinoctialis, Lebasii. On pourra peut-être les laisser ensemble. Quant aux P. nsbulosus, juvencus, tomentosus du même auteur, le premier rentrerait, à la rigueur, parmi les Cteisa; les deux autres devront former un genre à part. CISTÉLIDES VRAIES. 517 exactement contigu aux élytres, légèrement rétréci en avant, plus ou moins arrondi sur les côtés, à peine bisinué à sa base. — Ecusson cur- viligne ou subcfuadrangulaire, transversal. — Elytres peu convexes, brièvement ovales, exactement de la largeur du prothorax à leur base ; celle-ci tronquée. — Pattes courtes; cuisses grossissant peu à peu; jambes filiformes; le 1*' article des tarses postérieurs allongé. — Saillie intercoxale, mésosternum et prosternum des Ltstronychus. — Corps régulièrement ovale, plus ou moins velu. Ces insectes reproduisent parmi les Cistélides les formes de certaines Platydema et de quelques Pédinides. J'en connais trois espèces inédites, outre celle sur laquelle Solier a établi le genre. Toutes trois sont d'un noir opaque et sous le rapport de la ponctuation, comme de la vesti- ture, ressemblent aux autres espèces du groupe actuel. Elles sont de diverses parties de l'Amérique du Sud (i). (1) C. hirta. Sol. loc. cit.; Bahia. — Dejean a connu les trois espèces iné- dites; l'une d'elles est son Prostenus carbonarms; il avait placé la seconde parmi les Blapstinus, sous le nom de B. anxius ; la troisième, qu'il avait reçue depuis l'impression de son dernier Catalogue, figurait dans sa collection sous la nom de Prostenus pedinioides. FAMILLE XLIX. NILIONIDES. Menton allongé, non porté par un pédoncule du sous-menton. — Lan- guette saillante. — Lobe des mâchoires lamelliformes, cilié. — Man- dibules courtes. — Tête verticale, engagée dans le prothorax jusqu'aux, yeux inclusivement, appuyée au repos sur les hanches antérieures. — Yeux transversaux. — Antennes de onze articles, insérées à découvert au-devant des yeux. — Prothorax engagé dans une échancrure des ély- tres, lunule, largement foliacé sur les côtés. — Pattes courtes; hanches antérieures et intermédiaires transversales; les antérieures saillantes au côté interne, contiguës, avec leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière ; les secondes sans trochantins ; les postérieures fortement trans- versales; tarses filiformes^ les quatre antérieurs de cinq, les postérieurs de quatre articles, le pénultième échancré; leurs crochets simples. — Episternums métathoraciques parallèles; leurs épimères distinctes. — Epimères mésothoraciques très-grandes, triangulaires. — Abdomen composé de cinq arceaux, tous distincts. — Corps hémisphérique. Le genre Nilio de Latreille ne peut rester parmi les Ténébrionides où il est classé depuis longtemps ( • ) ; ses hanches antérieures contiguës et dont les cavités cotyloïdes sont ouvertes, l'excluent absolument de cette famille. L'ensemble de ses autres caractères ne permet pas da- vantage de le faire entrer dans aucune de celles qui suivent. J'ai exa- miné si, malgré leurs tarses hétéromères, ses espèces ne pourraient pas être classées parmi les Fongicoles de Latreille qui ont un genre de vie semblable et dont plusieurs (par ex. Corynomalus) sont éga- lement hémisphériques; mais j'ai trouvé cette mesure impraticable. Il ne reste plus, dès-lors, qu'à les constituer en une famille à part. (1) Latreille ne l'a presque jamais laissé deux fois de suite à la même place dans le cours de sa longue carrière entomologique. Après l'avoir d'abord (Hist. nat. d. Crust. et d. [ns. X, p. 333) mis à la suite des Pytho, il l'a successive- ment placé immédiatement après les Lagria (Gen. Crust. et Ins. II, p. 198; et Considér. génér. p. 211), les Helops (Règne anim. éd. 1, III^ p. 306), les Cno- DALON (Fam. nat. p. 378), puis enfin (Règne anim. éd. 2, V, p. 32) les Hel.eus où il est en ce moment. M. De Castelnau seul (Hist. nat. d. Col. 11, p. 227) l'a placé avant ce genre k la fin de sa tribu des Diapérides, ce qui revient à peu près au même. NILIONIDES. S19 Ces insectes sont propres aux parties chaudes de l'Amérique. On les trouve immobiles ou marchant lentement sur les bolets ou les troncs des arbres; quand on les touche, ils simulent la mort, mais sans se laisser tomber, ils exhalent à un haut degré Todeur propre aux Hétéromères bolétophages. NILIO. Latr. Hisf, nat. d, Crust. et d. Ins. X, p. 333 (1). ■ Menton au moins aussi long que large, quadrangulaire ou arrondi en avant. — Languette arrondie antérieurement. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire et obtus axi bout, celui des maxillaires en triangle allongé. — Mandibules arquées, entières au bout. — Labre saillant, un peu arrondi en avant. — Tète courte, peu convexe, ter- minée par un court museau transversal. — Yeux méd^iocres, entiers. — Antennes assez robustes, médiocres, grossissant très-légèrement, à articles 3 plus long que 2 et que les suivants; ceux-ci obconiques, devenant peu à peu monilif ormes , il subcrbiculaire. — Prothorax petit, déclive, convexe sur le disque, coupé obliquement et sinué de chaque côté en arrière. — Ecusson en triangle allongé. — Elytres régulièrement hémisphériques ; leur repli épipleural large, horizontal, tranchant sur son bord externe. — Pattes assez courtes, peu robustes; jambes arrondies, sans éperons; tarses villeux, le i^"" article des pos- térieurs assez allongé. — SailUe intercoxale de Tabdomen assez longue et aiguë. — Mésosternum court, caréné, muni en avant d'une saillie plus ou moins longue. Ces insectes ressemblent à des Coccinella et à certain ^Egithus de la famille des Érotylides, au point que Fabricius s'y est trompé et a placé à la fois dans ces deux genres la seule espèce qu'il ait connue. 11 sont de taille médiocre et le plus souvent d'un fauve rougeâtre ou tes- tacé, avec les élytres sujettes à devenir noires. Une pubescence d'aspect lanugineux, tantôt très-courte et uniforme, tantôt disposée en touffes sur les élytres, les revêt en dessus. Ils sont répandus depuis le Mexique jusque dans le Brésil méridional, et pour la plupart assez communs. On n'en a encore décrit que cinq espèces (a). (1) Syn. Coccinella, Fab. Entom. Syst. î, p. 286 et Syst. El. I, p. 378. (2) Coccin. villosa, Fab. Entom. Syst. et Syst. El. loc. cit.; do Cayeniie et du Brésil. On lui rapporte ordinairement, mais à tort^ V^Egithus marginatiis de Fabricius et VErotyltts cinctus de Herbst; le premier est un Eumorpliide du genre Corykomalus, le second est un Erotylide du genre Zonakuis; Voyez Lacord. Mon. d. Érolyl. p. 278 et 473. — ^N. lanatus, nhiculatus, fascicularis, Geimar, Ins. Spec. nov. p. 161; Brésil. — marginellus, Erichs. Archiv. 1817, 1, p. 120; Pérou. FAMILLE L. PYTHIDES. Menton transversal^ non porté par un pédoncule du sous-menton. — Languette plus ou moins saillante. — Deux lobes aux mâchoires, lamelliformes et ciliés. — Mandibules souvent dentées au côté interne. — Tête non rétrécie à sa base, saillante^ horizontale ou légèrement inchnée (âgnathl's excepté). — Yeux latéraux, entiers. — Antennes de oh^e articles, médiocres, insérées à découvert au-devant des yeux, filiformes, grossissant peu à peu ou terminées par une petite massue. — Prothorax notablement plus étroit à sa base que les élytres ; son pronotum confondu avec ses parapleures (Crymodes excepté). — Pattes courtes; hanches antérieures conico-cylindriques, médiocrement sail- lantes, contiguës (Cbymodes excepté), leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière; hanches intermédiaires globuleuses ou ovoïdes, très-rap- prochées, pourvues ou non de trocliantins ; les postérieures fortement transversales; tarses filiformes, les quatre antérieurs de cinq, les pos- térieurs de quatre articles, le pénultième de tous entier; leurs cro- chets simples. — Episternums métathoraciques médiocrement larges, atténués en arrière. — Abdomen composé de cinq segments tous libres. Famille nouvelle, dont l'établissement me paraît nécessaire pour rapprocher un certain nombre de genres qui sont, à l'heure qu'il est, disséminés loin les uns des autres dans des familles différentes. Les Pytho, auxquels j'emprunte le nom que je lui donne, sont classés dans les Mélandryides ou près des Pyrochroa (i). Les Crymodes et les Priognatucs l'ont été par M. J. L. Le Conte, leur auteur, parmi les Ténébrionides. Les Salpingus et genres voisins constituent une fa- mille à part qu'on a coutume de placer à la fin des Hétéromères. Enfin (1) Pour la première de ces places, voyez L. Redtcnbacher, Faun. austr. éd. 2, p. 632; pour la seconde, Mulsant, Col. d. F'rance ; Latipennes, p. 26. Latreille (Règne anim. éd. 2, V, p. 40) avait laissé ces insectes parmi ses Hélo- piens. C'est un fort indice qu'un insecte n'est pas à sa place lorsqu'on le bal- lotte ainsi de famille en famille PYTHIDES. 521 les Agnathus figurent dans les auteurs les plus récents parmi les An- thicides {>). Or, sauf ce dernier genre qui est un peu aberrant, tous ces insectes ont la même organisation, les mêmes mœurs, et, pour autant que leurs larves sont connues,les plus intimes rapports sous leurs premiers états. On ne peut les confondre qu'avec les Ténébvionides et les Mélandryides dont ils sont faciles à distinguer. Leurs cavités cotyloïdes antérieures, ouvertes en arrière, suffisent pour les différencier des premiers. Ils s'éloignent des secondes par la direction et- la forme d3 leur tête, leurs yeux constamment entiers et leur prothorax plus étroit à sa base que les élytres et dont le pronotum est confondu avec ses flancs. D'autres caractères, tels que les hanches antérieures moins saillantes, les inter- médiaires plus arrondies et les postérieures jamais obliques, quoique non sans valeur, sont moins importants, attendu qu'on les retrouve çà et là chez quelques Mélandryides. Ces insectes sont rarement (Crymodes) de taille assez grande, sou- vent petits, allongés ou au moins oblongs, exceptionnellement (Pytho) très-déprimés, et, sauf chez les Agnathus, leurs téguments sont glabres et, en général, brillants; tous, sans exception, sont ailés. Pour le sur- plus, il y a peu ù ajouter à la formule inscrite plus haut. Le dernier article des palpes maxillaires est tantôt sécuriforme (Py- thides vrais, Agnathides), tantôt (Salpingides) ovalaire. Les mandibules dépassent quelquefois (Pythides vrais) fortcmenc le labre et affectent alors la forme de tenailles. La tête, dans trois genres (Reinosimus, HojiALiRHiNUS, Tanyrhinus), s'allougo en un long rostre déprimé, qui ressemble complètement à celui de certains Curculionides. Dans ce cas, les antennes sont souvent insérées à peu près à la moitié de sa longueur, au heu de l'être, comme chez les autres espèces, près du bctrd anté- rieur des yeux. Les élytres débordent toujours le prothorax; leurs épi- pleures ne sont distinctes qu'à leur base et se prolongent plus loin que la moitié de la. longueur de ces organes, qui embrassent très-faible- ment l'arrière-corps. La présence des trochantins aux hanches inter- médiaires forme ici l'exception. Ces pièces n'existent que chez les Pythides vrais, et, en outre, il y a un de leurs genres (Crymodes) qui en possède aux, hanches antérieures. Les éperons des jambes sont en général très-petits et assez souvent presque nuls. Les tarses sont revêtus (1) Voyez notamment Dejean, Cat. éd. 3, p. 237, et L. Redtenbaclier, Faun. austr. éd. 2, p. 635; dans la première édition de cet ouvrage^ l'auteur avait placé le genre parmi les MélandryideF, entre les Hypulus et les Dirc.f.a. Je ne parle pas de i'opinion de Germar qui, en décrivant l'espèce type (Mag. d. En- tom. III, p. 129), l'avait placée dans les dérides. M De La Ferté seul (Mon.d. Anthic. p. 205) me parait avoir vu juste en signalant son analogie avec les Salpingus. La différence entre les deux genres ne porte essentiellement ). Le museau al- longé qui termine leur tète n'a rien de commun avec le rostre qui prolonge celle de plusieurs Salpingides. Ils difl'èrent en outre de ces insectes, par une foule de caractères^ notamment la présence des (1) Boston Journ. of nat. Hist. lï, p. 22. Je n'en ai vu qu'uu exemplaire in- complet des antennes que M. J. L. Le Conte a eu l'obligeance de me commu- niquer. Ce que je dis des organes en question est emprunté à ce savant ento- mologiste. (2) Voyez sa Monographie de cette famille dans la Linnaa entom. I, p. 141. 528 PTTHIDES. trochantins intermédiaires, le dernier article de leurs tarses lamelle, l'intL^grité du repli épipleural de leurs élytres, la grandeur de leur dernier segment aLdominal, la largeur de leurs épisternums métatho- raciques, enfin, leiu's habitudes floricoles. Quant à la place qu'on a proposé quelquefois d'assigner aux Rhino- siMUs parmi les Curculionides, cette opinion peut, à la rigueur, se soutenir, abstraction faite de la structure des tarses. Il n'y a, en etfet, aucune différence essentielle entre le rostre de ces insectes et celui d'un certain nombre d'espèces de la famille en question. Mais ils en- traîneraient nécessairement à leur suite les Salpingus et les Lisso- DEMA, qui très-certainement ne sont pas des Curculionides. Il n'y a par conséquent ici, dans l'existence du rostre en question, qu'une simple déviation du type que la tête aftecte dans la tribu actuelle. Cette dernière ne comprend que les cinq genres qui suivent. I. Tète non prolongée en un rostre. Antennes grossissant peu à peu : Salpingus. — terminées par une massue de 3 art. : Lissodema. ÎI. Tête prolongée en un rostre déprimé. a Tarses hétéromères. 1er article des antennes médiocre : Ehinosimus. — — allongé : Hotaolirhinus. an Tarses pentamères : Tanyrhinus. SALPINGUS. (Illig.) Cyllénh. Ins. Suec. II, p. 640 (1). Menton transversal , assez fortement échancré. — Languette assez saillante, coupée carrément en avant. — Dernier article des palpes labiaux ovoïde, celui des maxillaires ovalaire et obtus au bout. — Mandibules finement denticulées au côté interne, bifides au bout. — Labre variable. — Tête non ou à peine rétrécie en arrière, terminée en avant par un court et large museau déprimé et tronqué. — Yeux au plus médiocres, latéraux^ arrondis et assez saillants. — Antennes médiocres, grossissant peu à peu à partir des quatre ou cinq derniers articles : 2-7 ou 2-8 obconiques, H ovalaire, plus grand que 10. — Prothorax plus long que large, graduellement et assez fortement ré- tréci en arrière, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres plus ou moins allongées, subparallèles ou (1) Illiger (Magaz. I^ p. 150) n'a fait que proposer le nom du genre en lui (lonnatt pour type Ic&Anthrihus planirostris ctroboris deFaoricius, qui sont des Rhinosdïds et qui doivent rester dans ce genre que Latreillc a établi sur le second et dont il a publié les caractères. — Syn. SpH/ERIestes (Kirby), Stc- phens, 111. of Brit. Entom. IV, p. 218. — Dermestes Payk. SALPINOIDES. 529 oblongo-ovales, tronquées à leur base. — Pattes courtes; cuisses ro- bustesj subfusiformes et comprimées; jambes et tarses très-grêles; les éperons des premières très-petits; les seconds courts, leur dernier ar- ticle au moins aussi long que le 1". — Corps allongé ou oblong, glabre. Ces insectes sont petits et varient pour la couleur du noir au ferru- gineux biillant; quelques-uns sont mi-partis de ces deux nuances. Leurs téguments sont finement pointillés en dessuS;, et les points sont disposés en rangées nombreuses et plus ou moins régulières. On en connaît une huitaine qui sont disséminés en Europe et dans l'Améri- que du Nord (i). LISSODEMA GuRTis, The entom. Mag. \, p. 187 (2). Les seules différences qui séparent ce genre du précédent sont les suivantes : Mandibules non denticulées au côté interne. — Antennes terminées par une petite m^assue brusquement formée par les trois derniers ar- ticles. Les espèces européennes (3) ont toutes, en outre, le protliorax muni sur chaque côté de quatre à six petites dents. Mais on en connaît une de la Tasmanie (4) qui en est complètement privée, de sorte que ce caractère n'est pas essentiel. Ces insectes sont de la taille des plus pe- tits Salpingus. (1) Esp. européennes: Demi, ater, Payk. Faun. Suec. I, p. 298. — S. foveo- latus, Ljungh, Act. Holm. 1823, p. 269, tab. 3^ f. h. — piceœ, Germar, Faun. Ins. Europ. X, 9. — bmaculatus, Gyllenh. Ins. Suec, II, p. 644. — Sphœr. inimaculatus, œneus, Stepli. loc. cit. iV, p. 219 et V, p. 421. — S. Uturaius, A. Costa, Ann. degl. Aspir. nat. Ser. 2, 1, p. 158. — Esp. de l'Amer, du Nord : iS. elongatus, Mannerh. Bull. Slosc. 1852, n= 2, p. 350; Sitkha. — virescens, J. L. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 232. (2) Syn. SpH/ERIestes (pars) Stepli. — Salpingus Gyllenh., Marsh., Lepellet. d. St.-Farg. et A. Serville, Eiichs. (3) Salp- dentkollis, ciirsor, Gyllenh. Ins. Suec. III, p. 715. — quadripus- tulatus, Marsh. Entom. Brit. p. 297; Steph. loc. cit. pl. IV, p. 21, f. 5. — quadriguttatus, Lepellet. d. St.-Farg. et Serv. Encycl. méth.; Ins. X, p. 288 (quudripustulaim?). — Lhs. Heyana, Ciirtis, loc. cit. [cursor? Gyllenh.). (4) S. hybridus, Erichs. Archiv, 1842, 1, p. 182. Coléoptères. Tome V. 34 530 P'fTHIDES. RHINOSIMUS. Latr. Gen. Crust. et Ins. II, p. 231 (1). Mêmes caractères également que les Salpingus, sauf les particula- rités qui suivent : Mandibules non denticulées au côté interne. — Tête prolongée en un rostre plus ou moins long, déprimé, généralement un peu rétréci dans son milieu, plus rarement [roboris] dilaté à son extrémité. — An- tennes insérées sur ce rostre à une distance variable des yeux. Ainsi qu'on le voit dans la synonymie, les anciens auteurs, trompés par la forme de la tête, avaient placé ces insectes parmi les Curculio- nides. La plupart d'entre eux sont un peu plus grands que les Sal- pingus, et leur livrée est presque toujours en partie formée de couleurs métalliques. Jusqu'ici leurs espèces paraissent limitées à l'Europe (2). HOMALIRHINUS. Cheyro;,. Ann. d. l. Soc. entom. II, p. 61. Genre à peine distinct des Rhinosimus et n'en différant essentielle- ment que par ses antennes plus longues, insérées à la base du rostre (3), et dont le 1*^ article est allongé, très-grêle à sa base et noueux au bout. Il a pour type une petite espèce (4) de Colombie, d'un brun rou- geàtre, lisse sur les élytres et dont le rostre a beaucoup d'analogie avec celui du Rhinosimus roboris, mais est relativement plus court. Le mâle se distingue de la femelle par l'éperon externe de ses jambes anté- rieures, qui est très-grand, robuste et un peu arqué. Ce caractère est par conséquent sexuel et non générique, comme l'a cru M. Cbe- vrolat. J'hésite à adopter le genre ; il vaudrait peut-être mieux n'en faire qu'une section du précédent. (1) Syn. CuRGHLio Linné, De Géer. — Attei-abus Herbst. — Anthribus Fab., Panz., Payk. — Salpingus lUig., Gyllenh., Steph., etc. (2) Anthrib. roboris (Attel. ruficollis Herbst; Salp. id. Gyllenh.), planirostris (fulvirostris Payk.), Fab. Syst. El. II, p. 410. — Anthr. ruficollis , Panz. Faun. Ins. Germ. XXIV, 19. — Rhin, œneus, Oliv. Entom. V, 86, p. 3, pi. 1, f. 3. — Genei {roboris), Spinolœ [planirostris) , A. Costa, Ann. degl. Aspir. liât. Ser. 2, I, p. 107. (3) Et non pas à la partie antérieure des yeux, comme le dit M. Chevrolat. Elles ne sont pas plus rapprochées de ces organes que chez le Rhinosimus rufi- collis. (4) H. rufirosf.ris, Chevrol. loc. cit., pi. 3, f. 3, avec des détails [Rhinos. Le- basii, Dej. Cat. éd. 3, p. 252). AGNATHIDES. 831 TANYRHINUS. Mannerh. Bull. d. Mosc. 1852, no 2, p. 349. Dernier article des palpes oblong, un peu renflé, arrondi au bout. — Mandibules robustes, arquées. — Tête en carré allongé, prolongée en un rostre un peu plus long qu'elle, plan, finement sillonné de chaque côté, subcaréné entre les yeux. — Yeux à peine saillants. — Antennes insérées sur le milieu du rostre, à articles 1 pyriforme, 2 et 4 égaux, 3 un peu plus long, 5-10 trois fois plus larges, égaux, 1 1 oblong, arrondi au bout. — Prothorax de moitié plus étroit que les élytres, à peine plus large que long, rétréci et beaucoup plus étroit en avant qu'à sa base ; celle-ci tronquée, avec ses angles droits. — Elytres trois fois plus longiies que le prothorax, arrondies aux épaules, dilatées au-dessous de celles-ci, puis linéaires jusqu'à leur extrémité qui est tronquée, avec ses angles externes arrondis. — Pattes médiocres; tarses distinc- tement pentamères, à articles 1 un peu plus long que le suivant, 2-4 égaux, 5 aussi long que les précédents réunis. J'emprunte ces caractères à Mannerheim. Je crois, comme lui, que, malgré ses tarses pentamères, le genre ne peut être éloigné des Rhi- soNiMus; on a déjà vu précédemment, parmi les Sepidium (•), une exception de cette nature ; celle-ci est la seconde et dernière parmi les Hétéromères. A part cela et la forme insolite du prothorax et des ély- tres, il n'y a rien dans la formule inscrite plus haut qui soit étranger au groupe actuel. Le genre a pour type 'un rare insecte {singularis) de l'île Sitkha, de la taille des plus grands Rhinosimus, d'un brun- noirâtre, très-inégal sur la tête et le prothorax, avec les élytres forte- ment striées. TRIBU III. AGNATUIDES. Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme. — Mandibules ne dépassant pas le labre. — Prothorax cuculliforme en avant, profondé- ment échancré en dessous et ne laissant qu'un mince filet en avant des hanches antérieures. — Hanches intermédiaires sans trochantins. — Dernier segment abdominal de longueur normale. Cette tribu se borne au genre suivant, qui peut être considéré comme rattachant la famille à celle des Lagriides. (1) P. 205, note 1. 532 PYTHIDES. AGNATHUS. (Mkg.) De La Feuté, Mon. d. Anthic. p. 2u3(l). Menton en carré transversal. — Languette peu saillante, légèrement échancrée. — Dernier article des palpes labiaux ovoïde, celui des maxillaires assez fortement sécuriforme. — Mandibules courtes, bifides au bout. — Labre courte largement arrondi en avant. — Tête engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux exclusivement, inclinée, transver- sale, terminée par \m très-court museau, plane en dessus. — Yeux médiocres, transversaux, entiers, très-saillants^ débordant le prothorax. — Antennes courtes j à articles 2-10 ohconiques, le 3^ un peu plus long que les autres, ceux-ci très-courts; les trois derniers formant une petite massue, le H'' ovoïde et acuminé. — Prothorax très-allongé, en cône renversé et rétréci avant sa base, celle-ci tronquée ; son bord antérieur largement saillant et arrondi. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres allongées, parallèles, rétrécies en arrièroj peu convexes, sub- tronquées en avant, avec leurs épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses grossissant peu à peu; jambes linéaires, sans éperons; l'^' ar- ticle des tarses allongé, surtout aux postérieurs. — Corps allongé, svelte, finement pubescent. L'unique espèce (2) du genre est de la taille des plus grands Sal- piNGL'S et vit comme eux sous les écorces. Elle est noire, avec les épaules et deux bandes transversales (l'une avant le miheu , l'autre après) en zigzag, d'un gris vosé ou couleur de chair. On Fa rencontrée dans diverses localités de l'Allemagne et en France, notamment aux environs de Lyon, mais elle est fort rare partout. (1) Syn. NoToxus, Gerraar, l\lag. d. Entom. III, p. 129; ce nom est pris ioi dans le sens de celui des Opilus de la famille des Clérides. (2) Not. decoratus, Germar, loc. cit. et Faun. 1ns. Europ. XII, 4 (Agnathus dec). M. De La Ferlé (loc. cit.) l'a également figuré avec de nombreux détails, mais peu exacts pour la lèvre inférieure et ses palpes. FAMILLE LL MÉLANDRYIDES. Menton transversal, non porté par un pédoncule du menton. — Languette plus ou moins saillante. — Deux lobes aux mâchoires, la- melliformes et ciliés. — Palpes maxillaires en général longs, robustes et pendants, souvent en scie et terminés par un grand article cultri- forme ou sécuriforme. — Mandibules courtes. — Tête sans col en ar- rière, penchée, souvent invisible d'en haut. — Yeux échancrés (Abder.v excepté). — Antennes de onze, très-rarement (Conopalpus) de dix arti- cles, insérées à découvert au-devant des yeux, presque toujours fili- formes ou légèrement épaissies au bout. — Prothorax aussi large que les élytres à sa base; son prouotum distinct de ses flancs. — Hanches antérieures de forme variable, contiguës ou non, assez souvent munies de trochantins; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière; les inter- médiaires ovoïdes, très-rapprochées, pourvues de trochantins ; les pos- térieures fortement transversales, contiguës ou sulscontiguës ; les quatre tarses antérieurs de cinq, les postérieurs de quatre articles, le pénultième souvent subbilobé ; crochets presque toujours simples. — Episternums métathoraciques parallèles, leurs épiraères distinctes. — Ciijq arceaux à l'abdomen. Avec cette famille finissent les Hétéromères qui, même dans ces, derniers temps, ont été quelquefois associés aux Ténébrionides( > ), dont ils diffèrent comme les deux familles précédentes, par leurs cavités cotyloïdes antérieures ouvertes en arrière. Ils se distinguent ea outre des Cistélides par les crochets de leurs tarses non pectines ,• des Nilio- nides par leur forme générale qui n'approche jamais de celle d'un hémisphère; des Pythides par leur prothorax aussi large à sa bas* que les élytres; enfin, de toutes les familles des Hétéromères qui suivent, sauf les Mordellides, par leur pronotum non confondu avec les flancs (l) On sait que Dejean (Cat. éd. 3, p. 222) avait placé en tête de ses Téué- brioiiites, tous ceux de leurs j:enres qu'il connaissait. C'est, du reste, le seul auteur moderne qui ait irâconnu à ce point les analogies de ces insectes. 834 MELANDRYIDES. du prothorax. Quant aux Mordellides qui présentent le même carac- tère, leur tête pourvue d'un col très-étroit, qui n'existe pas ici, rend, er. ce qui les concerne, la confusion impossible. Sauf un genre (Tetratoma) dont l'introduction parmi enx est sujette à objection et dont il ne sera pas question dans les détails qui suivent, les Mélandryides constituent un groupe réellement naturel ("). Ce sont des insectes à téguments assez solides (Nothus çxcepté), presque tou- jours glabres, plus ou moins allongés et parfois arqués en dessus. La seule particularité digne de remarque que présentent leurs organes buccaux^ est la forme remarquable de leurs palpes maxillaires. Ces or- ganes varient, du reste, beaucoup, et ce n'est guère que dans la moitié des genres qu'ils sont dentés en scie. Dans ce cas, ce sont les deux articles intermédiaires qui deviennent triangulaires ; comme chez pres- que tous les Hétéromères, le premier d'entre eux est toujours beaucoup plus long que le deuxième. Les palpes labiaux restent constamment très-courts, La tête de ces insectes affecte très-rarement (Scotodes) une forme rhomboïdale; elle est généralement très-courte et très-obtuse en avant, et dans aucun cas son épistome n'est séparé du front par une suture bien distincte; Même lorsqu'elle est complètement invisible d'en haut, les yeux ne sont pas voilés par le prothorax. Les antennes sont mé- diocres dans la plupart des cas ; celles des Serropalpides ont souvent une tendance à être arquées. Les arêtes latérales qui séparent le pro- notum des flancs du prothorax sont sujettes à s'oblitérer et même (par ex. Hypulus) à devenir nulles en avant. L'écusson ne manque jamais. Les élytres, comme celles des Pythides, ne sont pourvues d'un repli épipleural qu'à leur base, ou si parfois il en existe un dans le reste de leur étendue, il est excessivement étroit. Lorsque les hanches antérieures ne sont pas contiguës, la saillie prosternale qui les sépare arrive toujours à leur niveau, et ces organes sont eux-mêmes très-gros^, transversaux, ovoïdes et atténués ai^ côté interne. Quand ils sont contigus, ils saillent plus ou moins en dehors des cavités cotyloïdes, mais conservent souvent (Serropalpides) la forme en question. Dans un assez grand nombre de genres, ite sont accom- pagnés de trochantins. Les hanches intermédiaires sont à la fois obli- ques et longitudinales ; elles deviennent contiguës en arrière pour peu que l'étroite saillie mésosternale qui les sépare, soit moins longue qu'elles. Les hanches postérieures sont souvent obliques ; lorsque cette particularité coexiste avec des éperons aux jambes plus ou moins dé- veloppés, les espèces qui sont dans ce cas (par ex. Orchesia) ont des (1) Pourvu (|u'on in rctranclie certains genres qu'on y admet quel(iiiefois, je veux dire les Stenotrachelus, Scbaptu et Trotomma. Le premier appar- tient, sans aucua doute, aux OEdémerides; les deux autres me paraissent être des Pédilides, et on les trouvera plus loin dans cette famille. MÉLANDRYIDES. 535 mouvements extrêmement vifs, saccadés et sautillants, en un mot, pa- reils à ceux des Mordellides. Le premier article des tarses postérieurs est toujours fort allongé ; ce n'est que chez les Scotodes et les Nothus qu'il y a exception à la simplicité des crochets. Les segments ab- dominaux diminuent graduellement de grandeur ou sont presque subégaux. Sauf chez les Nothus, les deux sexes ne semblent pas dif- férer l'un de l'autre. Ces insectes ne sont jamais très-grands, et beaucoup d'entre eux sont petits ; la plupart sont peu communs. Quant à leurs habitudes, tous (les Nothus exceptés) paraissent vivre sous les écorces, dans les bo- lets ou le bois décomposé des vieux arbres. Leurs larves ^ dont on connaît déjà un certain nombre, ont des mœurs semblables, mais, avec un fond commun d'organisation, présentent quelques différences importantes qui rendent difïïcile d'en rien dire de général (i). 11 en sera question dans les généralités des groupes auxquels elles appar- tiennent. Les Mélandryides sont presque confinées dans les régions froides et tempérées de l'hémisphère boréal. Il y en a très-peu dans les pays chauds. Sauf un seul (Synchuoa) qui est propre à l'Amérique du Nord, tous leurs genres ont des représentants en Europe. Les vicissitudes qu'a subies la classification de ces insectes, exige- raient plus de développements que je ne puis leur en consacrer (2). Leur érection en une famille à part est due à Latreille ; mais ce n'est que dans son dernier ouvrage qu'il a fini par réunir ensemble tous ses éléments qu'il avait jusque-là dispersés dans des groupes diffé- rents {'^). Cette famille est aujourd'hui généralement admise, mais n'a encore été traitée que par des auteurs de Faunes locales, dont les deux plus récents et à la fois les plus importants, sont MM. Mulsant (4) et L. Redtenbacher (5). La classification qui suit, est, à quelques légers (1) Erichson (Archiv, 1842, I, p. 367) a exposé leurs caractères généraux, mais uniqueraeat d'après celles des Melandrya et des Dirc.ïa. Celles qui ont été découvertes depuis cette époque ont rendu cette exposition insuffisante. Elle a été reproduite par MM. Chapuis et Candèze dans les Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIII, p. 518. (2) M. Mulsant les a exposées avec le plus grand détail dans sa Monographie des espèces de France, citée plus bas. (3) Règne anim. éd. V, p. 43. Ces insectes, sous le nom de Serropalpides, constituent lu troisième tribu des Sténélytres. Il ne se trouve parmi eux aucun élément étranger. Latreille en exclut seulement les Nothus, qu'il place en tète de la tribu suivante, celle des CEdémérites. Dans son travail immédiatement antérieur à celui-ci (Fam. nat. p. 379), le groupe est également pur de tout alliage, mais les Ouchesia en sont exclues et reportées loin de là (p. 377) parmi les Taxicornes. Des variations analogues se remarquent dans tous les autres ouvrages de Latreille, et il serait au5si lasUdieux ([u'inuUle de les exposer. (4) Col. de France; Barbipalpes; in-S", Paris, 1856. (5) Faun. Austr.; Die Kicf. éd. 1, p. 606; et éd. 2, p. 626. 536 MÉLANDRYIDES. changements près, la même que celle du premier de ces savants en- tom(flogistes. I. Antennes tfirminées par une grande massue de 4 art. Tétratomides. II. — filiformes ou grossissant peu à peu. Mélanduyides vraies. TRIBU ï. TÉTRATOMIDES. Antennes terminées par une grande massue de quatre articles. — Palpes maxillaires non en scie. — Tête fortement inclinée, à peine vi- sible d'en liaut. — Hanches antérieures cylindriques, transversales, séparées par une saillie prosternale arrivant à leur niveau. Latreille, dans tous ses ouvrages sans exception, a compris le genre Tetratoma de Fahricius dans cet ensemble hétérogène d'insectes qu'il a désignés successivement sous le nom de Diapériales et de Taxicornes. Mais les cavités cotyloïdes de ses hanches antérieures largement ou- vertes en arrière, et ses antennes insérées tout-à-fait à découvert, montrent qu'il est étranger aux Ténébrionides. Je ne crois pas davan- tage que sa plare soit parmi les Cryptophagides oîi M. L. Redtenba- cher l'a récemment placé (i). Ces deux opinions mises de côté, si l'on procède par voie d'exclusion, on ne trouve plus que la famille actuelle dans laquelle il puisse rentrer, à moins qu'on n'en crée une pour lui seul, mesure a laquelle il n'a certainement aucun titre. J'adopte donc, à cet égard, l'opinion de M. Mulsant (a) qui, le premier, a découvert cette analogie; mais je reconnais qu'elle peut être contestée, TETRATOMA. (Hellw.) Fab. in Schneid. N. Mag. cl. Entom. p. 19. Menton trapéziforme. — Languette transversale, tronquée en avant. — Dernier article des palpes labiaux ovoïde, obtus au bout, celui des maxillaires très-légèrement sécuriforme. — Mandibule* bifides au (1) Faun. austr.; Die Kccfer^ éd. 1, p. 202; et éd. 2, p. ?:7b. J'ai dit précé- demment (Tome II, i).418;, noie) que cette famille des Ca-yptophagides de M.L. Redtciibacher n'était pas susceptible d'être caractérisée. Même en la restrei- gnant, telle que je l'ai adoptée, les Tetratoma ne pourraient y prendre place. La forme de leur tète, le mode d'insertion de leurs antennes^ la forme de leurs hanches antérieures. la contiguité juvsquo complète des postérieures, leur pros- teruum et leur mésosternura autremeut faits, prouvent qu'elles appartiennent à un autre type. (2) Col. d. France; Barhip. p. 21. i MÉLANDRYIDES VRAIES. 537 bout. — Labre transversal, subéchancré. — Tête transversale^ forte- ment rétrécie antérieurement en nn court museau quadrangukire. — Yeux brièvement ovalaires, plus ou moins saillants, presque en- tiers. — Antennes de la longueur du prothorax, à articles 1 gros, ova- laire, 2-3 obconiques, égaux, 4-5 plus courts, 6-7 transversaux, 7-H formant brusquement une grosse massue plus longue que la tige, perfoliée; le dernier article ovoïde et acuminé. — Prothorax fortement transversal, arrondi sur les côtés, coupé presque carrément en avant et à sa base, celle-ci munie d'un large et court lobe médian. — Ecusson transversal. — Elytres courtes, assez convexes, parallèles, tronquées à leur base, arrondies en arrière. — Pattes courtes; cuisses comprimées; jambes linéaires, sans éperons; 1^'^ article des tarses postérieurs à peine aussi long que le dernier, le pénultième de tous entier. — Mésosternum étroit, triangulaire et décUve. — Saillie pros- ternale recourbée en arrière. — Corps court, parallèle, assez convexe, en général glabre. Petits insectes à téguments brillants et ponctués on dessus, mais de couleurs variables. I/espèce typique {fwigorum) est d'un jaune-ferrugi- neux avec les élytres bleues ou vertes ; une seconde {Desmarestii) d'un vert obscur avec les palpes, les antennes et les pattes plus ou moins ferrugineux ; les deux autres {ancora, tesseUata) d'un testacé obscur et maculées de brunâtre. Les trois premières de ces espèces sont euro- péennes, la dernière des Etats-Unis (i). TRiBU 11. MÉLANDRYIDES VRAIES. Antennes filiformes ou grossissant peu à peu à leur extrémité ; leurs derniers articles simulant très-rarement ( Orchesia ) une sorte de massue. Les autres caractères sont tous variables et permettent de diviser ces insectes en groupes secondaires assez nettement tranchés. M. Mul- sant en a établi six, en prenant pour point de départ, le plus ou moins de visibilité de la tête, vue d'en haut. Outre que ce caractère est sujet à des transitions, un genre exotique (Synchroa) en rend l'emploi dif- ficile, et il m'a paru préférable de prendre pour base la non-confi- guité ou la contiguïté des hanches antérieures. (1) Eî^p. européennes : T. fungonim, Fab. loc. cit. p. 20; Panz. Faun. bis. Gcnn. IX, 10 (T. dermestoidas, Heibsf, Die Kœfcr IV, p. 88, pi. 38, f. 7). — oncora, Fab. loc. cit.; Panz, loc. cit. IX, 0; Herbst, loc. cit. pi. 38, f. S.—Des- marestii, Latr. Gen. Crust. et Ins. II, p. 18U. — Esp. de l'Amer, du Nord : r. tesseUata, Melsheim. Proceed. oftheAcad.ofPhilad.il, p. 113. S38 MÉLANDRYIDES. I. Hanches antérieures non contiguës; pénultième art. des tarses entier. n Dernier article des palpes max. ovalaire et tronqué. Mycétomides. aa Dernier article des palpes max. cultriforme ou sécu ri forme. Tête verticale^ à peine ou non visible d'en haut, Orchésiides. Tête saillante, subhorizontale — Synchroïdes. II. Hanches antérieures saillantes, contiguës. 6 Crochets des tarses simples. c Antennes de onze articles. Tête verticale, à peine ou non visible d'en haut. Serroialpides. — penchée, en partie au moins — Mélandryides vraies. ce Antennes de dix articles. Conopalpides. dh Crochets des tarses appendiculés et dentés. Nothides. Groupe I. Mycétomides. Hanches antérieures non contiguës, transversalement ovoïdes, pour- vues de trochantins; les postérieures obliques; pénultième article des tarses entier. — Dernier article des palpes maxillaires ovalaire et tron- qué au bout. — Tête inclinée, eu partie visible d'en haut. — An- tennes de onze articles. Ce premier groupe ne contient que le genre suivant. La seule espèce qui le constitue se rapproche assez des Conopalpus, sous le rapport du faciès, ce qui a engagé M. Mulsant à la placer près de ces derniers ; mais ses caractères génériques sont très-différents. A vrai dire, c'est un type à part, qui n'a pas d'analogie intime avec aucun de ceux qui suivent. MYCETOMA. (Dej.) Muls. CoL d. Franc: Barbip. p. 103 (1). Dernier article des palpes labiau.v ovoïde, celui des maxillaires lé- gèrement ovalaire et tronqué au bout, le 3* très-court, transversal. — Mandibules entières et aiguës à leur extrémité. — Labre transversal, largement arrondi en avant. — Tête penchée, médiocrement visible d'en haut; épistome quadrangulaire , placé sur un plan inférieur au front et séparé de ce dernier par un fin sillon arqué. — Yeux trans- (1) Syn. Dryops Pauz. — Seruopalpus Panz. — Dirc,€a Panz. MÉLANDRYIDES VRAIES. 539 versaux_, fortement échancrés en arc. — Antennes sensiblement plus longues que le prothorax, robustes, parfaitement filiformes, à articles i médiocre, gros, subturbiné, 2 court, obconique, tous deux glabres, les suivants pubescents, 4-10 transversaux, subcylindriques, H ovoïde, acuminé au bout. — Protîiorax fortement transversal, arrondi et tran- chant sur les côtés, avec ses angles antérieurs fortement rabattus, tron- qué en avant et à sa base, muni de trois impressions en dessus; une discoïdale, deux basilaires. — Ecusson curviligne. — Elytres médiocre- ment allongées, assez peii convexes, parallèles, arrondies en arrière. — Pattes assez longues , médiocrement robustes ; éperons des jambes très-courts; tarses médiocres, le 1*"' article des postérieurs allongé. — Mésosternum aussi long que les hanches intermédiaires. — Corps oblong, presque glabre. ^espèce unique ( ' ) du genre est un insecte de taille moyenne, d'un brun-fuligineux, avec la suture plus claire et les antennes d'un noir intense, sauf les deux premiers articles. Il est criblé en dessus de points enfoncés assez gros, dont la plupart forment, sur les élytres, des rangées médiocrement distinctes. On le trouve, mais rarement, dans la plus grande partie de TEurope moyenne. Groupe II. Orohésîides. Hanches antérieures non contiguës, grosses, transversalement ovoïdes et atténuées au côté interne, sans trochantins; pénultième ar- ticle des tarses postérieurs entier. — Palpes maxillaires non en scie ; leur dernier article de forme variable. — Tête verticale, à peine ou non visible d'en haut. — Antennes de onze articles, robustes. Sur les trois genres qui composent ce groupe, il en est deux (Or- CHESiA, Hallomenus) dout les espèces ont une analogie assez pro- noncée avec les Mordella et les Anaspis, non-seulement par leur forme générale allongée, atténuée en arrière et arquée en dessus, mais encore par leurs allures vives et sautillantes. C'est également à ces deux genres qu'appartiennent les larves que l'on coimaît de ce groupe. Leurs caractères serviront de termes de comparaison pour celles du reste de la famille qui seront mentionnées plus loin. La plus anciennem^ent connue,. celle de l'Orchesia micans (2), est al- longée, subcylindrique, charnue et glabre. Sa tète arrondie, écailleuse (1) Dr. suluralis, Panz. Faun. Ins. Germ. XLV, 12. (2) M. GuériQ-Méneville l'a découverte et décrite le premier dans le Dictionn. class. d'Hisl. iiat. XII, p. 301 (citation omise par MM. Chapuis et Candèze). Elle l'a été ensuite, mais trop brièvement, par M.Waterhouse (The entom. Magaz. II, p. 376, pi. 10, f. 2; et 31. Braselmann (Verhandl. d. naturf. Verein. d. Preussich. Rheinl. I, p. 17). Ces trois descriptions sont inférieures à celle pu- 540 ■ MÉLANDRYIUES. et pourvue d'un épistome très-distinct, porte de chaque côté, immé- diatement derrière les antenrfts , cinq stemmates disposés sur deux rangs. La bouche, obliquement dirigée en bas, se compose d'un menton très-court, arrondi en avant; une languette assez saillante, arrondie et portant deux très-courts palpes bi-articulés; deux mâ- choires rapprochées à leur base, munies d'un seul lobe et de palpes formés de trois articles presque égaux; deux mandibules médiocres, bifides au bout et munies d'une dent molaire à leur base ; enfin d'un labre transversal et arrondi en avant. Les antennes se composent de quatre articles égaux en longueur, mais s'atténuant rapidement et dont le dernier est bifide. Les segments thoraciques ne diffèrent pas sensiblement de ceux de l'abdomen et portent des pattes grêles, diri- gées en dehors et composées de quatre pièces dont la terminale est armée d'un ongle tenant lieu de tarse. Quelques rides transversales se voient sur les segments abdominaux , qui sont arrondis latéralement. Le dernier est court, arrondi et prolongé inférieurement en un tube très-court que couronnent six mamelons, au centre desquels se trouve l'ouverture anale. Des neuf paires de stigmates abdominaux, la pre- mière est située entre le prothorax et le mésothorax ; les autres' sur les huit premiers segments abdominaiLX, au sonmiet de tubercules charnus, d'autant plus saillants qu'ils sont plus antérieurs. Cette larve est d'un rose pâle, avec la tète et les parties de la bouche brunes. Elle vit exclusivement dans les bolets. Celle de YHaUom.enus humeralis, dont on doit une excellente descrip- tion à M. E. Perris (>), avec tous les caractères de la précédente, en diffère en ce que, de même que les larves des Dirc.î:a, son segment anal est armé de deux crochets médiocrement arqués. Sa couleur est en oiitre d'un blanc-jaunâtre, à l'exception du dernier segment de l'abdomen qui est roux. M. E. Perris dit l'avoir trouvée abondamment dans le Polyponis maximus Brotero, champignon qui croît sur les vieilles souches de pins. L Hanches poster, non obliques; éperons des jambes trè.s-longs. Ces liauches étroites, arrondies à l'angle externe : Eiistrophiis . — larges, parallélogrammiques : Orchesia. II. Hanches poster, obliques; éperons des jambes courts: Hallomenus. bliée par MM. Chapuis et Candèze, dans les Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIII, p. 519, pi. 6, f. 8. Ces auteurs indiquent k tort la larve de \'0. fasciata, qu'ils inscrivent sous le nom d' Hallomenus fasciatus, comme ayant été décrite par M. Westwood (An Introd. etc. I, p. 308, f. 35, n» 23-35); c'est de l'O. micans qu'il a parlé. A cette citation, ils ajoutent celle de Fischer de Waldlieim dans son « Orycto- graphie du gouvei'nement de Jloscou. » Mais pas plus que pour YOpatrum pygmœum (voyez plus haut, p. 254, note 2), je ne trouve cette citation exacte. (1) Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p, 382, pi. 9, f. 481-490, MÉLANDRYIDES VRAIES. 541 EUSTROPHUS. (Illig.) La.tr. Règne anim. éd. 1, p 304 (1). Menton évasé et tronqué en avant, aminci latéralement. — Lan- guette cornée, arrondie et sinuéc au bout. — Palpes courts ; le der- nier des labiaux ovalaire et déprimé, celui des maxillaires cylindrique et tronqué au bout. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre transversal, fortement arrondi en avant. — Tête invisible d'en haut, terminée par un court museau quadrangulaire. — Yeux transversaux, tantôt fortement {dermestoides), tantôt médiocrement (par ex. tomen- tosus) séparés en dessus, lunules. — Antennes de la longueur au plus du prothorax, à articles 1 assez long, peu robuste, reçu , au repos , dans un sillon, 2-4 obconiques, plus longs que larges, 5-10 déprimés, gra- duellement transversaux, serrés, H plus long que 10. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, avec son bord antérieur arrondi et vertical, paraboliquement rétréci sur les côtés antérieurs, faible- ment échancré en avant, bisinué en arrière, avec ses angles posté- rieurs arqués ou non, tranchant sur ses bords latéraux. — Ecussou en triangle curviligne. — Elytres fortement contiguës au prothorax et aussi larges que lui, oblongo-ovales ou elliptiques. — Pattes courtes; hanches postérieures étroites, arrondies à l'angle externe; cuisses et jambes robustes, comprimées; celles-ci parallèles, finement denticulées en dehors, leurs éperons médiocres; tarses grêles, comprimés et at- ténués au bout, le 1" article de tous allongé; crochets petits. — Mé- sosternum fortement rétréci en arrière, subvertical en avant (j). — Corps oblongo- ou eUiptico-ovale, finement pubescent. L'espèce typique {'^) est répandue dans la plus grande partie de l'Europe et ne paraît pas rare dans les parties boréales et orientales de ce continent. Dans ses parties méridionales elle habite principale- ment les régions montagneuses. Les autres espèces décrites sont pro- pres à l'Amérique du Nord (4). (1) lUiger n'a fait qu'imposer au genre son nom; Latreille, après avoir re- produit simplement ce dernier (Gen. Crust. et Ins. IV^ p. 379),. a, le pre- mier, exposé en peu de mots les caractères du genre — Syn. Mycetophagus Fab. (2) Dans toutes les espèces, que j'ai sous les yeux, une suture transversale très-apparente sépare de la partie antérieure des ôpisternums métatlioraciques, un triangle assez grand, à sommet dirigé en dedans. Je no trouve rien de pa- reil que chez quelques Orchesia de l'Amérique du Sud, telles que la 15-ma- culata. (3) Mycet. dermestoides, Fab. Syst. El. Il, p. 568. (4) Mycct. bicolor, Fab. loc. cit. p. 566. — E. lomentosus, Say, Joura. of thc Acad. of Philad. V, p. 293 [niger, Melsheim. Proceed. ibid. 111, p. 58).— S42 MÉLANDRYIDES. Ces insectes sont de taille moyenne pour la famille, noirs ou bru- nâtres, mais cette livrée est relevée quelquefois par des taches ou des bandes d'un rouge-jaunâtre. La pubescence qui les rêvet est très- fme, peu abondante et couchée. Des stries superficielles, très-régu- lières, ponctuées, et dont les intervalles sont pointillés ou finement coriaces , se voient sur leurs élytres. ORCHESIA. Latr. Gen. Crusi. et /ns. Il, p. 159 (1). Mômes caractères que les Eustrophus, sauf les différences sui- vantes : Dernier article des palpes maxillaires largement cultriforme, le 3'' transversal. — Antennes à articles 1 en massue peu robuste et ar- quée, 2 aussi épais, mais court et obconique, 3 plus long que les sui- vants ; les quatre à cinq derniers grossissant plus ou moins et trans- versaux, sauf le 11* qui est plus long que le précédent. — Prothorax transversal ou non, paraboliquement rétréci en avant, avec les côtés antérieurs rabattus, coupé carrément à sa base, avec un faible lobe médian. — Pattes s'allongeant graduellement d'avant en arrière; hanches postérieures larges, planes, en carré transversal; jambes moins régulièrement parallèles; les éperons des postérieures très-al- longés, pectines en dessous; tarses antérieurs courts et déprimés; leur dernier article, ainsi que celui des intermédiaires, subbilobé; le l*"" article de ceux-ci et des postérieurs, surtout ce dernier, très-long, les autres décroissant peu à peu. — Métasternum oblique sur ses flancs et aplani sur la ligne médiane. — Mésosternum fortement comprimé, horizontal , aigu en avant et reçu dans une petite échancrure de la saillie prosternale. — Celle-ci horizontale. — Corps allongé, plus ou moins atténué en arrière et arqué en dessus, finement pubescent. Ces insectes sont plus sveltes que les Eustrophus; leur pubescence est en général un peu plus abondante, et leur sculpture est différente, leurs téguments, en dessus, étant finement coriaces, sans aucune trace de ponctuation régulière sur les élytres. Mais leur livrée est la même , et plusieurs sont égelement ornés de taches ou de bandes fauves sur les élytres. Les yeux sont, comme ceux des Eustrophus, séparés [mkans), ou plus ou moins rapprochés en dessus [se^piùola, fas- ciata, etc). Ce dernier cas est de beaucoup le plus commun. bifasciatus, Say in Long's Expedit. II, p. 282 ('i-maculatus, Melsheim. loc. cit.). — indistinctus, J. L. Le Conte^ Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 151; Californie. (1) Syn. Megatoma pars, Herbst, Die Kœfer, IV, p. 97. — Hallomenus Panz., Ulig., Payk., Gyllenh, — DmCiEA Fab. — Mordella Marsh. MÉLANDRYIDES VRAIES. 543 Les espèces décrites appartiennent à l'Europe, à l'Amérique du Nord et au Chili (i). Quelques-unes du Brésil, qu'on rapporte au genre dans les collections, me paraissent devoir en être exclues (a). HALLOMENUS. (Hellw.) Panz. Faun. Ins. Germ. XYI, 17 (3). Menton presque carré. — Languette transversale, tronquée en avant. — Dernier article des palpes labiaux ovoïde, celui des maxillaires dé- primé, parallèle, obliquement tronqué au bout. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre transversal, largement échancré. — Tête presque invisible d'en haut, terminée par un museau très-court. — Yeux médiocres, transversaux, échancrés dans leur miUeu. — Anteimes insérées à leur côté interne, aussi longues que le prothorax, assez ro- bustes, fihformes et un peu déprimées^ à articles 1 un peu plus long que 2, celui-ci court, 3 plus long que les suivants, 4-10 égaux, 1 1 plus grand que 10, ovalaire. — Prothorax fortement transversal, peu con- vexe^ un peu rétiéci en avant, avec ses angles antérieurs rabattus, fai- blement bisinué à sa base. — Ecusson en triangle curvihgne. — Elytres allongées, de la largeur du prothorax à leur base, graduellement ré- trécies en arrière, un peu arquées en dessus. — Hanches postérieures obliques; cuisses assez robustes, comprimées, un peu ovalaires; jambes grêles, les éperons de toutes petits; tarses grêles, le 1" article des quatre postérieurs très-allongé. — Corps allongé, un peu arqué en des- sus, finement pubescent, (1) Esp. européennes: 0. rnicans, Panz. Faun. Ins. Germ. XVI, 18 [Megat. picea Herbst). —fasciata, Payk.Faun. Suec. II, p. 182; figurée par M. Kraatz, Stettin. entom. Zeit. 1853, pi. 3, f. 4. — undulata, Kraatz ibid. p. 255, pi. 3, f. 3 (fasciata, Curtis, Brit. Entom. V, pi. 197). — sepicola, Rosenh. Beitr. z. Insektenf. Europ. p. 32. — laticollis, L. Redtenb. Faun. Austr. éd. 1, p. 611 {grandicGllis , Rosenh. ioc. cit.). — luteipalpis^ Muls. Col. d. France; Barbip. Suppl. — Esp. de l'Amer, du Nord: 0. castanea, gracilis, Melsh. Proceed. of the Acad. of Phllad. III, p. 57; la sericea du même auteur (ibid.) est une ScuAPTiA, selon M. J. L. Leconte, ibid. VII, p. 219. — Esp. du Chili : O. picta., affînis, fumosa, parvula, fusca, nigra, Solier in Gay, Hist. d. Chiie; Zool. V, p. 265. (2) Une seule est décrite : 0. \^-maculata Mannerh., Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 247; mais il y en a plusieurs, inédites dans les collections. Ces insectes sont beaucoup plus grands et moins étroits que les espèces d'Europe. Leurs yeux sont contigus sur le front et fortement granulés, les éperons de leurs jambes médiocres, etc. — Il est bien possible que le Mycetophagus Janits de Fabricius (Syst. El. II, p. 566) leur soit congénère. • i (3) Syn. Hali.ominus, Payk., Duftschm., And. — Dinophorus, lUig. Magaz.VI, p. 335; sans accompagnement de caractères. — Dryala, Mulsant, Col. d. France; Barbipalp. p. 58. — Dirc^ea Fab. 044 MELANDRYIDËS. Insectes de très-petite taille^ de même forme que les Orchesia, pour la plupart, variant du brunâtre au ferrugineux et à dessin mal limité, quand il y en a un. Leurs téguments sont très-fmement coriaces, sans aucun vestige de stries sur les élytres. On n'en connaît en Europe que deux espèces : Tune (>) formant le type du genre et dont le dernier article des palpes maxillaires est fait comme l'indique la formule qui précède; l'antre (2) chez laquelle il s'atténue et devient presque conique. M. Mulsant a fondé sur cette dernière son genre Dryala qui, ne reposant que sur ce seul caractère, ne nie paraît pas admissible. L'Amérique du Nord possède a,ussi quel- ques espèces du genre (■(). Groupe III. Synchroïdes. Hanches antérieures non contiguës, grosses, transversalement ovoïdes, accompagnées de troehantins ; pénultième article des tarses entier. — Palpes maxillaires grêles, non en scie, leur dernier article sécuriforme. — Tête légèremient penchée, visible en entier d'en haut. — Antennes de onze articles, longues et grêles. Cet ensemble de caractères ne permet pas d'introduire le genre Syn- CHROA de M. Newman dans aucun des groupes qui précèdent et qui suivent. Il tient aux deux précédents par ses hanches antérieures, mais en diffère complètement par la forme et la position de sa tête, ses antennes et ses pattes qui ressemblent à celles des Serropalpus. Ses palpes maxillaires sont plus grêles que dans aucun autre gpure de la famiUe. D'après cela, il devient nécessaire d'en faire un groupe spé- cial. SYNCHROA. Newm. The entom. Magaz. V, p. 378 (4). Palpes maxillaires, à articles 2-3 obconiques, subégaux, 4 légèrement sécuriforme et obliquement tronqué au bout; le dernier des labiaux brièvement ovalaire et tronqué. — Mandibules entières à leur extré- mité. — Labre fortement transversal, largement arrondi en avant. — Tête courte, terminée par un museau trapéziforme et transversal. — Yeux grands, hérissés de lougs poils, assez saillants, transversaux, (1) H. humeralis, Panzer, loc. cit. (var. H. bipunciatus Payk.); figuré dans Guérin-Ménev. Icon.; Ins. pi. 3, f. 10 a-c. (2) H. fuscus, Gyllenh Ins. Suec. II, p. 528. (3) H. scapt^iris, i-pustulatus , Melsheim. Proceed. of the Aoad. of Pliilairc. triguttata, Gyllenh. Ins. Suce. II, p. 524 (Var. scutellurls,'M.\ih. loc. cit. p. 50). — D. griseoguttata, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1849, p. 423 (undata, Perris^ Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon^ 1850-52, p. 188). (3) Hallom.affinis, flexuosus (undatus Panz.)^Payk. Faun. Suec. II, p. 181. MÉLANDRYIDES TRAIES. 553 Ces insectes n'ont plus la physionomie des précédents, leur corps n'ayant aucune tendance à devenir cylindrique ou arqué en dessus, mais plutôt à être plus ou moins large, sauf chez les Htpulus. 11 y a de grandes différences dans la visibilité de la tête, quand on la re- garde d'en haut, sans que jamais le prothorax s'avance au-dessus d'elle, comme chez les DmcfA et genres voisins. Le système de colo- ration ne présente pas la même monotonie que dans la plupart des genres qui précèdent; il est, au contraire, assez varié. Deux larves de ce groupe sont connues, celles de la Melandrya ca- rahoides ( •) et de VHypulus bifasciatus (2). Toutes deux ont en commun la forme subcylindrique et un peu atténuée aux deux extrémités de presque toutes les larves de la famille, le prothorax plus grand que les autres segments du corps, ceux-ci arrondis sur les côt^s, avec le dernier d'entre eux simple; mais la première est privée de stem- mates, tandis que la seconde en a de chaque côté de la tête, quatre disposés par paires. Ces larves ne vivent plus, comme les précédentes, dans les champignons , mais dans les vieilles souches de peuplier et d'aulne qu'elles perforent de leurs galeries. Leurs métamorphoses s'ac- complissent dans ces dernières; comme la plupart de celles de la fa- mille, leurs nymphes sont d'un beau blanc, sans présenter, du reste, rien de particulier. Les cinq genres qui suivent ont tous des représentants en Europe. L Crochets des tarses simples. a Eperons des jambes très-courts, surtout aux antérieures. Elytres parallèles en avant, atténuées en arrière : Hypulus. — atténuées à leurs deux extrémités : MaroUa. a a Eperons des jambes longs. Elytres élargies en arrière : Melandrya. — parallèles : Phryganophilus. II. Crochets des tarses fendus jusqu'à leur base: Scotodes, Genre incertœ sedis : Emmesa. HYPULUS. Payk. Faun. Suec. I, p. 251 (3). Dernier article des palpes maxillaires cultriforme, allongé et obtus au bout, le 2' en triangle transversal. — Mandibules légèrement bi- (1) Ed. Perris^ Ann. d. Se. nat. Sér. 2, XIV, p. 86, pi. 3, f. 14-18, sous le nom de Mel. serrata, — Erichs. Archiv, 1842, I, p. 367. (2) Letzner, Arbeit. d. Schlessisch. Gesellsch. 1851^ p. 96. — Heeger, Sit- zungsber. d. Wien. Acad. X, 1853, p. 474, pi. 5, f. 1-11. (.3) Syn. Mystaxus, Kûgell. in Schneid. Magaz. p. 493; genre non caractérisé. 554 MÉLANDRYIDES. fides à leur extrémité. — Labre transversal, largement arrondi en avant. — Tête en entier visible d'en haut', penchée , terminée par un court museau triangulaire, taillé en biseau. — Yeux médiocres, trans- versaux, sinués en avant. — Antennes assez robustes, un peu plus longues que le prothorax, filiformes, à articles obconiques, suhégaux : 2 un peu plus court, 3 un peu plus long que les autres, 1 1 ovoïde et acuminé au bout. — Prothorax plus long que large, un peu rétréci et rectiligne dans sa moitié postérieure, tronqué en avant et à sa base, celle-ci faiblement lobée; muni en dessus de deux dépressions basi- laires allongées; ses angles postérieurs parfois {quercinus) longuement carénés en dessus ; ses arêtes latérales effacées en avant. — Ecusson très-petit, quadrangulaire. — Elytres peu convexes, allongées, paral- lèles, un peu atténuées dans leur tiers postérieur, tronquées à leur base. — Pattes médiocres, assez robustes; hanches antérieures courtes, sans trochantins, les intermédiaires non obliques; éperons des jambes antérieures presque nuls, les autres courts ; tarses antérieurs et inter- médiaires déprimés; le 1^'' article des postérieurs allongé, le dernier de tous cordiforme et subbilobé. — Mésosternum grêle, aussi long que les hanches intermédiaires. — Corps allongé, subdéprimé, très-fine- ment pubescent. On connaît de ce genre quatre espèces, dont deux répandues dans la plus grande partie de l'Europe; les deux autres sont propres à TA- mérique du Nord (i). Toutes sont d'un rouge-ferrugineux, avec des bandes transversales noires sur les élytres; la tête et le prothorax sont quelquefois de la même couleur. Ces insectes sont un peu au-dessous de la taille moyenne pour la famille, et la très-fine pubescence soyeuse qui revêt leurs téguments, a un reflet doré; ces derniers sont très- finement chagrinés. MAROLIA. MuLS. Col. d. France; Barbipalp. p. 92 (2). Dernier article des palpes maxillaires cultriforme, allongé, le 3^ très- court, transversal. — Mandibules entières à leur extrémité. — Labre — DiRc.iCA Fab., Panî., Duftschm. — Serropalpus lllig. — Hallomenus Latr. — Melakdrya lllig. — NoToxus Fab., Paiîz. — Helops Panz. — Elater Quens. — Ptilîncs Kiigell. (1) Esp. européennes : 77. bifasciafus Fab., Payk., Gyllenh., etc. {Hel. fax- ciafus, Panz. Faun. Ins. Ger.n. VI, 3). — Elat. quercinus, Qiiens. Nov. Ins. Spec. p. 17 [Sei'rop. dubius lllig.; Dire, dubia Fab.); la seule bonne figure qu'on en ait, est celle donnée par Stepliens, 111. of Brit. Entom. V^ pi. 24, f. 3. — Esp. (le TAmér. du Nord : 77. Simulator, Newm. The entom. Magaz. V, p, 376. — trifasciuius, Melsheim. Proceed. of tbe Acad. of Philad. III, p. 56. (2) Syn. Serropalpu.s Bosc. — Dirc^a Fab., Lepellet. d. St-Farg. et A. Serv.. Steph. — Melandrya Latr. MÉLANDRYIDES VRAIES. 555 court, largement arrondi et subtronqué dans son milieu en avant. — Tête déclive, en entier visible d'en haut, terminée par un museau transversalement quadrangulaire. — Yeux médiocres, transversaux, presque entiers. — Antennes sensiblement plus longues que le pro- thorax, grêles, filiformes, à articles l subturbiné, 2 court, 3-4 un peu plus longs que les suivants, égaux, 5-10 décroissant peu à peu, U ova- laire. — Pro thorax en carré transversal, tronqué en avant, avec ses côtés antérieurs rabattus, et à sa base avec ses angles postérieurs aigus, munis en dessus de deux dépressions basilaires peu marquées ; ses arêtes latérales efifacées en avant. — Ëcusson transversal. — Ely- tres allongées, peu convexes, oblongo-ovales, réguhèrement atténuées à leurs deux extrémités. — Pattes médiocrement robustes ; hanches an- térieures et postérieures des Hypulus; éperons des jambes très-petits; !<''' article des tarses postérieurs très-allongé^ le dernier de tous sub- bilobé. — Mésosternum grêle, aussi long que les hanches intermé- diaires. — Corps allongé, finement pubescent. La seule espèce connue (i) est de la taille de VHypuIvs bifasciatus, et lui ressemble assez sous le rapport de la forme générale. Elle se disthigue principalement des espèces de ce genre, par sa forme plus déprimée, ses antennes beaucoup plus grêles, et son prothorax moins long et autrement fait, ainsi que les élytres. Sa couleur générale est d'un brun plus ou moins fauve, avec des bandes transversales sur les élytres, d'un brun-noiràtre, déchirées sur leurs bords, et très-sujettes à varier. Ce petit insecte semble jusqu'ici n'avoir été pris qu'en France, où il est répandu au loin, mais peu commun. MELANDRYA. Fab. Syst. El. I, p. 163 (2). Palpes maxillaires robustes, à articles 1 en triangle allongé, 2 en triangle courte 3 cultriforme, allongé, canaliculé sur sa tranche ex- terne. — Mandibules entières à leur extrémité. — Labre court, sinué dans son milieu, avec ses angles arrondis. — Tête saillante, plane et déclive sur le front; épistome court, plus ou moins déprimé. — Yeux transversaux, assez saillants, très-étroitement et faiblement échancrés. — Antennes assez robustes, un peu plus longues que le prothorax, arquées, filiformes , à articles obconiques : 3-4 de longueur variable , tantôt plus longs, tantôt aussi courts que les suivants, 5-10 subégaux, 1 1 ovoïde. — Prothorax transversal, fortement rétréci, subcylindrique et (1) Serrop. variegatus, Bosc, Act. d. 1. Soc. d'Hist. nat. d. Paris, I, p. 40, pi. 10, f. 2. (2) Syn. Dmc.EA Fab., Schcsnli., Panz., etc. — Serropalpus lllig-, Oliv. — Helops Fah., Panz., Oliv.; o!lm. — Chrysomela. Linné. De Villers. — Tenebrio Schaller. 536 MÉLANDRYIDES. tronqué en avant, faiblement trisinué en arrière, avec ses angles pos- térieurs aigus ou arrondis, muni en dessus de deux dépressions ha- silaires allongées et souvent d'un sillon médian ; ses arêtes latérales efifacées en avant. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne allongé. — Elytres allongées, planes ou médiocrement convexes, sinuées dans leur milieu, puis élargies et rétrécies en arrière. — Pattes longues et assez robustes; hanches antérieures assez saillantes, pourvues de tro- chantins, les postérieures obliques; cuisses comprimées; éperons des jambes médiocres; tarses antérieurs et intermédiaires déprimés, {" article des postérieurs presque aussi long que les suivants réunis, le dernier de tous cordiforme. — Mésosternum enfoui, en triangle aigu, beaucoup plus court que les hanches intermédiaires. — Corps allongé, large, glabre. Ce dernier caractère est exclusivement propre à ces insectes, dans toute la famille, et, réuni à leur forme générale et à la sculptui-o de leurs téguments, les fait reconnaître sans peine. Tous sont, en effet, criblés en dessus de petits points enfoncés, très-serrés^ et présentent sur les élytres des sillons plus ou moins profonds, dont les intervalles sont costiformes. Un noir assez brillant forme leur livrée ordinaire ; il est remplacé chez l'un d'eux {caraboidcs) par du bleu d'acier, sujet à devenir verdâtre ; un autre {flavicoriiis) a les antennes, les parties de la bouche et les pattes, d'un jaune-ferrugineux ou orangé. Enfin, toutes les espèces sont de grande taille pour la famille. Le genre est propre à l'Europe, à l'Asie et à l'Amérique du Nord. On en connaît sept espèces en ce moment (i). PHRYGANOPHILUS. C. R. Sahlb. Ins. Fennic. l, p. 454, note (2). Dernier article des palpes maxillaires fortement et obliquement transversal, très-prolpngé en dehors, excavé sur sa troncature; les deux précédents en cône renversé. — Mandibules entières au bout. — (1) Esip. européennes : M- caraboides Linné, Gyllenh., lUig., Latr.^etc. (Dire. serrata Fab. ; Mel. id. J. Sturm), type du genre; on en a plusieurs figures : la meilleure est celle donnée par M. Blanchard dans le Règn. anim. illustr. Ins. pi. 53, f. 1, avec des détails. — canaliculata Fab. et auctor. ; parmi le petit nombre de figures qu'on en a, celle donnée par M. Curtis (Brit. Entom. IV, pi. 155) l'emporte sur les autres. — ftavicornis, Duftschni.Faun.Auslr.il, p. 262 {barbata, i. Sturm, Deutschl. Ins. II, pi. 52, f. Aa; rufipes Chevrol. in Guér.-Ménev. Icon., Ins. p. 126, pi. 33, f. 2). — Esp. de la Sibérie : M. rufi- j)es, Gebler in Ledeb. Reise; Ins. p. 130. — Esp. de l'Amer, du Nord: M. striata [costata Dej.), labiata (americana Dej.), Say in Long's Exped. II, p. 286. — excavata, Haldem. Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, l_, p. 97. (2) Syn. DiRCvEA Fab. — Melandrya Gyllenh., J. Sturm. UELANDHYIDES VRAIES. 557 Labre court, légèrement arrondi en avant. — Tête courte, penchée, médi(^crement visible d'en haut. — Yeux entiers. — Antennes à peine aussi longues que le prothorax, hispides, à articles obconiques : 1 mé- diocre, 2 pas beaucoup plus court que 3, 4-6 plus longs, égaux, 7-10 plus courts et plus épais. Il plus long que 10, ovalaire. — Prothorax en carré transversal, avec ses côtés antérieurs arrondis, tronqué en avant, largement et faiblement lobé au miUeu de sa base, plan et lar- gement impressionné de chaque côté en dessus; ses arêtes latérales obtuses et entières. — Ecusson curvihgue. — Elytres aUongées, paral- lèles, planes et assez flexibles. — Pattes médiocres, pareilles, du reste, à celles des Melandrta, avec le dernier article des tarses subcordi- f orme aux antérieurs, échancré aux quatre postérieurs. — Mésosternum presque nul entre les hanches intermédiaires ; celles-ci contiguës dans presque toute leur longueur. — Corps allongé, parallèle, finement pubescent. Genre établi sur un rare insecte (') de l'Europe boréale et des ré- gions montagneuses de FAUemagne, voisin des Melandrya par ses caractères, mais d'un fades très-différent. 11 est d'un noir peu brillant, avec le prothorax et les deux derniers segments abdominaux, d'un jaune ferrugineux, ses téguments sont finement coriaces; sa taille égale celle des Melandrya. Dans ces dernières années, M. Hampe en a pubUé une seconde espèce (î) découverte dans les Alpes de l'Au- triche. SGOTODES. EscHSCH. Mém. d. l'Aead. d. St-Pétenb.yi, p. 454 (3). Dernier article des palpes maxillaires cultriforme, assez large et assez aigu au bout. — Mandibules entières à leur extrémité. — Labre for- tement transversal, tronqué, avec ses angles arrondis. — Tête penchée subrhomboïdale, plane sur le front ; épistome prolongé en un museau quadrangulaire assez long. — Yeux médiocres, transversaux, subréni- formes. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, grêles grossissant peu à peu, à articles obconiques : 1 médiocre, 2 très-court 3 aussi long que 4-5 réunis, 4-10 subégaux, graduellement plus épais 11 ovalaire. — Prothorax transversal, médiocrement convexe, impres- sionné en dessus, un peu rétréci et rectiligne sur les côtés en arrière tronqué en avant, avec ses angles antérieurs fortement arrondis, tri- sinué à sa base. — Ecusson quadrangulaire. — Elytres assez convexes (1) Dire. ruficoUis, Fab. Syst. El. II, p. 90; figuré dans Germar, Faun. Ins Europ. XX, 7. (2) P. nigriventris, Hampe, Stettin. entom. Zeit, 1850, p. 355 {ruficoUis var.?). (3) Syn. Pelmatopus, Fischer d. Waldh. Entom. d. 1. Russ. pi, 2, f. 7; l'au- teur a adopté le nom d'Eschscholtz dans son texte, p. 165. 558 MÉLANDRTIDES. oblongues, parallèles. — Pattes médiocres ; hanches antérieures sail- lantes, pourvues de trochantins; les postérieures non obliques; cuisses assez robustes; éperons des jambes antérieures presque nuls, le^ au- tres petits; 1*'' article des tarses postérieurs assez allongé, le dernier de tous tronqué ; crochets fendus jusqu'à leur base ; la division infé- rieure très-grêle. — Mésosternum très-étroit, un peu moins long que les hanches intermédiaires. — Corps oblong, pubescent. La division des crochets des tarses caractérise au plus haut degré ce genre. Eschsciioltz l'a fondé sur un rare insecte ( i) qui, jusqu'à pré- sent ne parait pas avoir été rencontré ailleurs que dans la Livonie. Sa taille est assez grande pour la famille, sa couleur d'un noir bionzé, et il est revêtu d'une pubescence grisâtre assez dense et formant des mouchetures nombreuses sur les élytres; ces organes sont finement ridés; des poils d'un blanc jaunâtre et abondants recouvrent l'écus- son. M. L. Redtenbaciier (^)a placé ce genre parmi les CEdcmérides ; mais son pronotum distinct des parapleures prothoraciques suffit, à lui seul, pour démontrer qu'il ne saurait rentrer dans cette dernière famille. Ses hanches antérieures saillantes et contiguës l'excluent de même des Hélopides, parmi lesquels Latreille (:*) l'avait classé. Note. Je soupçonne que le genre suivant, de M. Newman, correspond à celui de M. Mulsant, qu'on a vu plus haut sous le nom de Marolia. La formule que lui assigne l'auteur anglais, se borne au peu de mots que je reproduis, et sa description de l'espèce ne contient rien qui éclaire le lecteur sur les formes de cette dernière. EMMESA. Newm. The entom. Magaz. V, p. 376. Fades des Hypulus, mais structure presque pareille à celle des Me- LANDRYA. — Palpes maxillaires à articles 2 allongé, 3 suballongé, 4 épais, trigone et long. — Elytres sans aucune trace de stries. L'espèce typique [connedens] est ponctuée, brune, avec les antennes, les bords du prothorax et les pattes, plus clairs; ses élytres sont tes- tacées à leur extrémité, et traversées par une large bande médiane (1) S. annulatus, Eschsch. loc. cit.; figuré avec des détails par Fisclier d. Waldh. loe. cit. (2) Faun. Aust. Die Kœf. éd. 1^ p. G21 et éd. 2, p. 657. (3) Règne anim. éd. 2, V, p. 40. MÉLANDRYIDES VRAIES. 559 de môme couleur; sculpture et système de coloration qui ont évidem- ment la plus grande analogie avec ceux de la MaroHa variegata. La taille même n'est pas beaucoup plus grande que celle de cette der- nière. Cet insecte est des Etats-Unis. M. J. L. Le Conte ( ■ ) me semble l'avoir décrit de nouveau sous le nom de Melandrya variegata, comme il le dit lui-môme avec doute. Sa description, qui est également très-courte, nous apprend que le prothorax est presque demi-circulaire, largement lobé à sa base, avec les angles de celle-ci aigus, et qu'il est muni en dessus de deux grandes impressions basilaires remontant jusqu'au milieu du disque. Groupe VI. Gonopalpides. Hanches antérieures contiguës, très-saillantes, pourvues de trochan- tins; pénultième article des tarses subbilobé. — Palpes maxillaires non dentés en scie; le dernier article cultriforme, très-étroit et très- allongé. — Tête penchée, peu visible d'en haut. — Anlennes de dix articles, filiformes. • Ce dernier caractère isole nettement ce groupe de tous les précé- dents. La forme du dernier article des palpes maxillaires n'est guère moins remarquable ; tous les auteurs l'indiquent comme étant coni- que, mais en réaUté il est cultriforme et ne fait qu'exagérer une forme très-répandue dans la famille. Le genre européen qui suit est le seul qui rentre dans le groupe. CONOPALPUS. GïLLENH. Ins. Suec. II, p. 547 (2). Palpes maxillaires longs et peu robustes, leur dernier article beau- coup plus long que les précédents réunis, le derrner des labiaux en fer de hache fortement transversal et sillonné sur sa tranche anté- rieure. — Mandibules entières et aiguës au bout. — Labre transversal, coupé carrément en avant. — Tète légèrement rétrécie en arrière; épistome très-court, séparé du front par un lin sillon transversal. — Yeux assez grands, transversaux, en fer-à-cheval. — Antennes beau- coup plus longues que le prothorax, à articles légèrement obconiques : 1 médiocre, 2 court, 3-10 subégaux. — Prothorax fortement transver- sal, arrondi sur les côtés, y compris les angles antérieurs, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson assez grand, en triangle curvihgne al- (1) In Agass. Lake Super, p. 232. (2) Syn. Melyris Oliv. — Zonitis Curtis. 560 MÉLANDRYIDES. longé. — E^lytres oblongues, parallèles, assez convexes. — Pattes lon- gues, médiocrement robustes; banclies intermédiaires subcontiguës ; éperons des jambes courts; le 1" article des tarses postérieurs allongé. — Mésosternum très-grèle. — Corps oblong, à peine pubescent. Le C. tesiaceus (") type du genre, est de taille moyenne, d'un jaune ferrugineux assez brillant, avec les antennes noires, sauf a Isur base^, mais sujet à devenir brunâtre en grande partie. Ses téguments sont recouverts d'une ponctuation assez dense en dessus. On Fa rencontré dans presque toute l'Europe, mais en général il est extrêmement rare partout. Dans ces dernières années, M. Kraatz en a fait connaître une seconde espèce (2) trouvée dans diverses localités de l'Allemagne. Groupe VU. Nothides. Hancbes antérieures et intermédiaires contiguës, très-allongées, les premières pourvues de trocbantins ; pénultième article des tarses sub- bilobé ; leurs crochets appendiculés ou épais et trifides au bout. — Palpes maxillaires un peu en scie, leur dernier article cultriforme. — Tête penchée, peu visible d'e» haut. — Antennes de onze articles, longues et très-grêles. Le genre Nothus d'Olivier est le plus aberrant de la famille, et parmi les auteurs les plus récents, il en est (:<) qui le comprennent, à l'exem- ple de Latreille (4) parmi les Œdémérides. A ne considérer que les habitudes de ses espèces, cette opinion peut se soutenir, car, bien dif- férentes en cela des Mélandryides, elles vivent sur les fleurs. Mais les mêmes raisons qui s'opposent à l'introduction des Scotodes dans la famille en question, sont également valables ici, à quoi il faut ajouter la forme des palpes maxillaires qui sont toul-à-fait des palpes de Mélandryides. Ce n'est même pas avec les Œdémérides que ces in- sectes ont l'analogie la plus étroite, mais avec les Telephokus, dont ils reproduisent la forme générale, un grand nombre de caractères et jusqu'au système de coloration. (1) Mel. testaceus, OHy. Encycl. méth.; Ins. VII^ p. 657 [Con. flavicollis Gyllenh., ruficollis Newm.; Var. C Vigorsii, Steph. III. of Brit. Entom. V, p. CO, pi. 25, f. 1) ; pour une seconde et belle figure, voyez Curtis, Brit. Entom. III, pi. 112. (2) C. brevicolUs, Kraatz, Stettln. Entom. Zeit. 1855, p. 374. (3) Voyez notamment L. Redtenbacher Faun. Austr. ; Die Kaef. éd. 2, p. 658. M. Mulsant (Col. d. France; Barbip. p. 108) a laissé le genre dans la famille actuelle. (4) Règne anim. éd. 2, V, p. 47. MÉLANDRYIDES VRAIES. 561 NOTHUS. (ZiEGL.) Oliv. Encycl. méth.; /n5. VIII, p. 384 (i). Mâle : Menton transversal, carré. — Languette fortement échancrée en arc. — Dernier article des palpes labiaux transversalement sécuri- forme ; celui des maxillaires cultriforrae, allongé, le 3« triangulaire, subtransversal. — Mandibules dépassant un peu le labre, sur les côtés et en avant, fortement arquées, bifides au bout. — Labre en carré transversal. — Tête terminée par un court museau quadrangulaire. — Yeux assez grands, transversaux, en fer-à-cheval. — Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, à articles i gros, en cône arqué, 2 court, obconique, 3-1 1 subégaux, subcylindriques, finement velus. — Protliorax transversal, légèrement arrondi, tranchant et re- bordé sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités, avec tous ses angles arrondis. — Ecusson grand, en triangle allongé, arrondi en arrière. — Elytres allongées, parallèles, peu convexes. — Pattes longues et assez robustes; les quatre cuisses antérieures parallèles, les postérieures très-renilées et arquées ; jambes comprimées, les postérieures termi- nées en dedans par une forte saillie ; les éperons de toutes courts ; tarses longs, le 1'"' article des postérieurs plus grand que les suivants réunis; crochets courts, larges, trifldes au bout. — Mésosternum n'ar- rivant qu'à la moitié des hanches intermédiaires. — Corps allongé, à téguments minces, finement pubescent. Femdle : Antennes pas plus longues que la moitié du corps. — Cuisses postérieures simples; jambes de la même paire sans saillie terminale ; crochets des tarses appendiculés, leur division terminale simple. Les mâles ont quelquefois les cuisses postérieures moins grosses que de coutume, ou même simples comme les femelles, et, à l'inverse de ce qui existe chez les Coléoptères en général, ils sont souvent plus grands (2), Les deux sexes de l'unique espèce (3) du genre diffèrent, en outre, (1) Syn. OsPHYA, Illig. Magaz. VI, p. 370. — Pelecina lUig. ibid. p. 300; olim. Ces deux noms ont été proposés par lUiger, environ quatre ans avant celui d'Olivier, mais comme il ne les a pas caractérisés, c'est à tort que quelques auteurs, notamment MM. Mulsanl et L. Redtenbacher, ont adopté le pre- mier.— Cantharis Fab,, olim. — Telephorus Oliv., olim. — Duyops? Schœnh. (2) MM. Banse et Matz, dans une notice qu'ils ont publiée sur l'espèce qui compose le genre (Stettin. entom. Zeit. 1841, p. 162), disent que ce sexe se reconnaît constamment à la saillie que fait le pénis. Sur cinq exemplaires que j'ai sous les yeux, cet organe n'est visible que chez un seul. (3) Elle est connue sous les noms de bipunctatus Fab., clavipes 01, et Coléoptères. Tome V. 36 562 MÉLANDRYIDES. par leur système de coloration qui est variable dans chacun d'eux. Les mâles sont habituellement noirs, avec le devant de la tête, les pattes et l'abdomen plus ou moins variés de rouge ferrugineux ; les femelles testacées, avec le sommet des élytres et le dessous du corps et les pattes variés de brunâtre ; chez les uns et les autres^ le protho- rax présente sur un fond testacé deux taches brunâtres, parfois pone- tif ormes. Cet insecte est plus particulièrement propre à TEurope orientale ; il est plus rare dans les parties occidentales de ce continent. On le trouve sur les fleurs. prœustus 01. Le premier que lui a imposé Fabricius (Syst. Entom. p. 206), est le plus ancien; mais, comme il ne s'applique qu'à une variété, et celui de cla- vipes qu'a.u mâle,MM.Bause etMatz (loc.cit.) ont proposé de lui conserver celui de prœuslus qui convient à la rigueur aux deux sexes, et cette opinion a été adoptée par M. L. Redtenbacher (Faun. austr. éd. 1^ p. 621 et éd. 2, p. 658)^ avec raison, je crois. On a des deux sexes de cet insecte de belles figures don- nées par M. Stephens, 111. of Brit. Entom. V, pi. 25, f. 2, 3 {N. bimaculalus) ; et M. Curtis, Brit. Entom. IL FAMILLE LIL LAGRIIDES. Menton non porté par un pédoncule du sous-menton. — Languette cornée, saillante. — Deux lobes aux mâchoires, inermes et ciliés. — Mandibules courtes. — Tête saillante, munie d'un col plus ou moins distinct, rarement nul. — Yeux plus ou moins échanciés. — Antennes de onze articles, insérées latéralement à découvert, immédiatement au- devant des yeux. — Prothorax plus étroit que les élytres ; son pronotum confondu avec ses flancs. — Hanches antérieures saillantes, cylindri- ques ou coniques, contiguës ou subcontiguës; leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière ; les intermédiaires munies de trochantins, les pos- térieures transversales; tarses hétéromères, les quatre tarses anté- rieurs de cinq, les postérieurs de quatre articles; leurs crochets sim- ples. — Abdomen composé de cinq segments, tous distincts. En tête de sa quatrième et dernière famille des Hétéromères, celle des Trachélides, Latreille a placé sa tribu des Lagriaires, dans la- quelle, des trois genres qu'il y a compris , deux seulement (Lagria, Statira) peuvent y rester (i). Solier {■>.) qui, de son côté, s'est occupé, d'une manière générale, de ces insectes, les a retirés des Trachélides, pour en former une famille à part, qu'il a nommée Leptodérides, et dans laquelle il leur a associé plusieurs éléments hétérogènes {i). Si l'cm s'en tenait aux caractères que ces deux auteurs assignent aux La- griides, rien ne les distinguerait essentiellement des Ténébrionides, car il n'en est pas un seul de ceux qu'ils énumèrent, qui ne se re- trouvent chez un plus ou moins grand nombre de ces derniers. Ces insectes sont en effet excessivement voisins des Ténébrionides, (1) Règne anim. éd. 2, \, p. 51. Le troisième genre (Hemipeplus) appartient à la famille des Cucujides; voyez Tome II, p. 404. (2) Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 495. (3) Ces éléments sont la famille entière des Pythides, qu'on a vue plus haut, et les genres Calopus et Sparedrus, qui appartiennent aux OEJémérides. 564 LAGRIIDES. au point que plusieurs genres de ces derniers ont été placés parmi eux ( 1 ). Ils ont en commun, avec ces derniers, des cavités cotyloïdes antérieures, fermées en arrière (>), et ne s'en distinguent rigoureuse- ment que par un seul point : des hanches antérieures saillantes, co- niques et contiguës ou très-faiblement séparées. Les crochets des tarses simples , sont également, en dehors du faciès, tout ce qui les sépare de celles des Cistélides, qui ont les hanches antérieures faites de même. La fermeture des cavités cotyloïdes de ces hanches les éloigne nettement, d'un autre côté, de toutes les autres familles des Hétéromères, sans aucune exception. En un mot, tout Hétéromère qui réunit les deux caractères qui viennent d'être signalés, doit, à mon sens, être placé dans leurs rangs. Le col, dont la tête est munie en arrière, n'est très-étroit que dans le seul genre Statira; celui des Lagria et des Eutrapela est si épais, que ces insectes méritent à peine le nom de Trachéhdes, et, enfin, il a complètement disparu chez les Trachelostenus. Tout en étant vi- sible en entier, le premier article des antennes est inséré sous de pe- tites saillies des joues. Le prothorax ne présente aucun vestige de sé- paration entre son pronotum et ses flancs , sauf chez les Lagrta , où . le premier étant fortement ponctué, tandis que les seconds sont lisses, ces parties sont nettement distinctes. Les élytres sont constamment pourvues d'un repli épipleural , qui est même assez large chez quel- ques Lagria. Les hanches antérieures ne sont accompagnées de tro- chantins chez aucune espèce à moi connue. Ce n'est que chez les Lagria qu'elles sont toujours complètement contiguës. Les segments abdominaux vont en décroissant peu à peu; mais, sauf chez les Tra- chelostenus, la saillie intercoxale du premier d'entre eux est assez large, ce qui est encore un caractère de Ténébrionide. Enfin, les épisternums métathoraciques sont étroits, presque parallèles et munis d'épimères petites, mais toujours distinctes. Quelques Lagria sont les seules dont on connaisse les premiers (1) Ce sont les Phymatodes, les Phobelius et même les Odontopus; voyez Blanchard, Hist. nat. d. Ins. IL P- 39. J'ai dit plus haut (p. 392, note 2), qu'en ce qui concerne les Phymatodes, Erichson était du même avis ; mais j'ai, par mégarde, omis d'ajouter qu'il avait connu la larve de l'espèce typique (P. tu- berculata) de ce genre et l'avait même comprise dans la description générale qu'il a donnée (Archiv, 1842, I, p. 370) des larves des Lagria, dont elle parait réellement posséder les principaux caractères. Je me bornerai à faire observer que si l'on distrait les deux premiers des genres nommés plus haut, des Téné- brionides, pour les reporter dans la famille actuelle, je ne vois absolument plus ce qui différencie celle-ci de ceux-là. Il y a ici une difQculté du même genre que celle qui existe au sujet des Pytho et des Pyrochroa, c'est-à-dire que les caractères des larves sont en désaccord avec ceux des insectes parfaits. (2) M. J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad. of Philad. VII, p. 270) est le premier qui ait signalé ce caractère. LAGRIIDES. 565 états (i). Leurs larves s'éloignent notablement de celles des autres Hétéromères, et se rapprochent de celles des Silpha et surtout des Der- MEsyES. On peut prendre pour type celle de l'espèce commune d'Eu- rope, la L. hirta, dont on doit une excellente description à M. Ed. Perris. Son corps est allongé, subparallèle, presque plan, et blanchâtre en dessous, convexe et d'un fauve livide en dessus, maculé partout de taches noirâtres, et hérissé de longs poils fauves qui^ à l'exception de ceux de la tête, du prothorax et du segment anal, n'occupent que le mi- lieu des segments ; le long des côtés ils sont disposés en touffes. La tête est un peu transversale et légèrement déprimée en dessus. Les organes buccaux se composent : d'une lèvre inférieure échancrée et portant deux courts palpes labiaux bi-articulés ; deux mâchoires mé- diocres, à un seul lobe, garni intérieurement de spinules; deux palpes maxillaires courts et composés de trois articles, dont le premier très- petit ; deux mandibules faiblement bidentées au bout et munies au côté interne de deux grosses dents ; enfin, d'un labre corné, fortement transversal. De chaque côté de la tête se voient quatre ocelles disposés en arc de cercle. Les antennes sont plus longues que la tête, et com- posées de qiiatre articles : 1 gros et subcylindrique, 2 de même forme et aussi long, mais plus grêle, 3 du double plus long que les deux précédents réunis, un peu arqué, 4 très-court, globuleux. Le segment prothoracique est presque du double plus grand que les suivants. Les pattes qu'il porte, ainsi que les deux placées à sa suite, sont courtes, très-velues et composées de cinq pièces , y compris l'ongle qui les termine. Les segments abdominaux sont égaux entre eux, sauf le dernier, qui est conique et terminé par deux petites saillies droites, parallèles et acérées. En dessous il est muni d'un mamelon anal peu protractile, et caché au repos dans un sillon transversal. Les neuf paires de stigmates sont situées : la première au bord antérieur du méso- thorax, les autres au tiers antérieur des huit premiers segments abdo- minaux. Tous sont placés sur un bourrelet qui règne le long des flancs. Cette larve se trouve pendant l'hiver sous les feuilles mortes et les débris ligneux, au pied des vieux chênes. Son régime n'est pas (1) L. hirta, Lyonnet, OEuvr. posthum. p. 112, pi. 11, f. 17-31 ; Westwood, An Introd. etc. I, p. 290, f. 32, no 25 5 Ed. Perris, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, X, p. 255, pi. 5, f. 64-72; Heeger, Sitzungsber. d. Wien. Akad. X, p. 161, pi. i.—lata, Ed. Perris, loc. cit. p. 258, pi. 5, f. 73-78; Graells, Mem. d. 1. Commis, d. 1. Mapa geol. d. Esp. An. 1855; Entom. p. 104, pi. 4, f. 2.— grandis, Erichs. Archiv, 1842, 1, p. 370 ; courte description; celle plus étendue, que donne Erichson, des larves des Lagriides en général, a été reproduite par MM. Chapuis et Candèze, dans les Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège^ VIII, p. 523; ils ont en même temps publié (pi. 7, f, 2) une figure de la larve de la, L. hirta. 866 LAGRIIOES. encore bien connu, mais est probablement de nature animale. Elle se métamorphose sans aucun préparatif. La nymphe est blanche, hé- rissée de longs poils fms, roussâtres, et munie sur les six premiers segments abdominaux, de papilles latérales, charnues, tronquées et terminées par des poils. La larve de la L. hita, trouvée abondamment par MM. Ed. Perriset Graells, sur les murs mêmes du jardin de l'Escurial, ne diffère essen- tiellement de la précédente, que par sa l'orme atténuée en arrière, la présence, près de la base de chaque segment, d'une fine crête trans- versale que recouvre, au repos,le bord antérieur du segment suivant, enfin, par sa couleur, qui est en dessus d'un noirâtre terne, tantôt sans taches, tantôt varié de fauve hvide (•). Son régime donne lieu aux mêmes doutes que celui de la précédente. D'après ce qu'en dit Erichson, la larve de la X. grandis, espèce de grande taille, propre à l'Australie, diffère des précédentes par ses an- tennes plus courtes que la tête, la présence de cinq ocelles disposés sur deux rangs, de chaque côté de la tête, et en ce que les stigmates sont placés si en avant, que ceux de chaque segment sont recouverts par le segment qui précède celui auquel ils appartiennent, Erichson se tait sur la vestiture de cette larve. Les Lagria se trouvent sur les feuilles, dans les haies et les bois, sur les plantes basses, plus rarement et accidentellement sur les fleurs. Les Statira, que j'ai eu occasion d'observer en Amérique, ont des habitudes analogues, et il est probable qu'il en est de même de toutes les autres espèces de la famille. Le premier des deux genres en question est propre à l'ancien con- tinent, où il a une distribution géographique très-étendue ; le second est répandu dans la plus grande partie de l'Amérique ; les Trachelg- STENUS sont particuliers au Chili; les Eutrapala à l'Afrique et à l'Australie, et les Isotoma à l'Afrique australe et au Brésil. L'histoire scientifique de la famille se réduit presque aux nombreux changements que les auteurs, et en particulier Latreille, ont fait subir à la place assignée par eux au genre Lagria, le seul qui se trouve en Europe (î). Aux quelques détails sur cette histoire, exposés en tête de ces généralités, j'ajouterai seulement, que ce n'est qu'en 1825 (■^) que Latreille a retiré ces insectes des groupes divers aux- quels il les avait associés jusque-là, et les a placés en tête de ses Tra- chélides. Les auteurs les plus récents, n'ayant pas fait usage du ca- (1) M. Ed. Perris lui attribue quatre stemmates, comme à la L. hirta; M. Graells dit n'avoir pu en découvrir plus de trois. (2) Pour un exposé complet de ces cliaugements, voyez Mulsant, Col. d. France; Latipennes, p. 8. (3) Fam. natur. p. 381, TRACHÉLOSTÉNIDES. 567 ractère fourni par la clôture des cavités cotyloïdes antérieures, ne sont pas d'accord sur la composition de la famille (i). Le genre Trachelostenus est assez différent des autres, pour rendre nécessaire la répartition de ces insectes dans deux tribus. I. Pénultième article des tarses entier. Trachélosténides. II. — — subbilobé. Lagriides vraies. TRIBU I. TRACHÉLOSTÉNIDES. Pénultième article des tarses entier. — Tête sans aucune trace de col en arrière. — Dernier article des antennes de longueur normale. Ce n'est pas seulement par ces trois caractères que le genre unique qui compose ce groupe diffère des autres Lagriides, mais encore par deux autres moins importants : des yeux à peine échaucrés, et des antennes d'une gracilité remarquable. La forme de la tête, qui res- semble à celle des Ténébrionides, est ce qui m'engage à le placer en tête de la famille ; autrement la forme générale du corps, si on la mettait au premier rang, exigerait qu'il fût mis dans le voisinage des Statiba. TRACHELOSTENUS. SoLiER in Ga\, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 255. Menton légèrement trapéziforme, transversal. — Languette très- saillante, épaisse, arrondie en avant. — Dernier article des palpes la- biaux globoso-ovale, celui des maxillaires assez fortement sécuriforme, obliquement tronqué au bout. — Mandibules entières à leur extré- mité. — Labre transversal, tronqué avec ses angles arrondis. — Tête légèrement rétrécie en arrière et sans col proprement dit; épistome placé sur un plan inférieur à celui du front, quadrangulaire, — Yeux médio- cres, transversaux, assez saillants, étroitement et à peine échaucrés. — Antennes très-grêles, presque aussi longues que la moitié du corps, à articles cylindriques : 1 gros, pyriforme, 2 très-court, 3-1 1 décroissant à peine. — Prottiorax plus long que large, parfaitement cylindrique, (1) M. L. Redtenbacher, par exemple (Faiin. austr. éd. 2, p. 634), admet une famille des Lagriides composée du seul genre Lagria, tandis que M. Mulsant réunit ce dernier aux Pytho et aux Pyrochroa pour en former sa famille des Latipennes.Ce nom, convenable quand il ne s'agit que des espèces européennes^ devient très-défectueux lorsqu'on prend en considération celles qui sont exo- tiques. '868 LAGRIIDES. tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres allongées, légèrement atténuées en arrière, un peu échancrées en arc à leur base. — Pattes assez longues ; hanches antérieures mé- diocrement saillantes, séparées par une très-étroite saillie prosternale; cuisses atténuées à leur base, renflées et ovoïdes à leur extrémité ; jambes linéaires, leurs éperons petits; tarses plus longs que les jambes; le 1^'' et le dernier article de tous allongé, le pénultième tronqué au bout. — Mésosternum assez large, déclive, un peu concave. — Corps allongé, linéaire, glabre, faiblement pubescent. Au premier coup-d'œil, l'espèce unique (i) qui constitue le genre, ressemble tellement au Stenotrachehis œneus du nord de l'Europe, qu'on pourrait, à la rigueur, la confondre avec lui. Mais ce dernier appartient par toute son organisation aux (Edémérides, tandis qu'ici on retrouve dans la structure des cavités cotyloïdes antérieures, celles des Lagriides. 11 y a là un exemple frappant de l'utilité de ce carac- tère pour ne pas se laisser égarer par un fades trompeur. Cet insecte, originaire du Chili, est un peu plus petit que le Ste- notrachelus œneus et exactement de la même couleur, c'est-à-dire d'un bronzé brillant. Sa tête et son prothorax sont rugueux et comme cor- rodés; ses élytres, outre des rangées régulières d'assez gros points enfoncés, présentent des dépressions transversales, irrégulières, qui les font paraître comme un peu chiffonnées. Des poils blancs, assez longs, rares et couchés, revêtent le cojps en entier. TRIBU II. LAGRIIDES VRAIES. Pénultième article des tarses subbilobé. — Tête munie d'un col plus ou moins distinct. — Dernier article des antennes allongé. Ces insectes ne nécessitent, en dehors de cette formule, aucune re- marque particulière. J'ai pris pour point de départ dans l'arrangement relatif de leurs genres, la forme da col dont leur tête est pourvue. I. Tête munie d'un col très-épais. Prothorax cylindrique; élytres ovalaires, convexes : Lagria. — subcordiforme; — pararallèles, peu — Eutrayela. II. Tète munie d'un col très-étroit : Statira. Genres incertae sedis : Isotoma, Euomma, Megalocera. (1) S. inœqualis, Solier, loc. cit. p. 256, pi. 21, f. 3; cette figure ne donne qu'une idée loul-à-fait fausse de l'insecte. LAGBIIDES VRAIES. 869 LAGRIA. Fab. Syst. Entom. p. 34 (1). Menton petite carré ou subtïapéziforme. — Languette saillante, parfois épaissie, arrondie en avant. — Palpes labiaux très-petits, leur dernier article ovoïde, celui des maxillaires fortement sécuriforme et arqué. — Mandibules bifides au bout. — Labre transversal, subéchan- cré. — Tète munie d'un col épais, subrhomboïdale ; épistome séparé du front par un sillon transversal ou une dépression souvent très-pro- fonde, brusquement rétréci et tronqué en avant. — Yeux transversaux, fortement échancrés. — Antennes plus longues que le prothorax, gra- duellement épaissies, à articles obconiques : 1 plus long chez les mâles que chez les femelles (2), 2 court, 3 égal au suivant ou plus long, 4-10 graduellement transversaux, 11 plus ou moins allongé, cylindrique ou ovalaire. — Prothorax allongé et cyhndrique, ou transversal et un peu déprimé, tronqué en avant et à sa base — Ecusson en triangle cur- viligne. — Elytres embrassant imparfaitement l'abdomen, convexes, graduellement élargies en arrière, plus rarement oblongues. — Pattes assez longues; cuisses peu robustes chez la plupart; jambes sans épe- rons; tarses munis d'une fine brosse villeuse; le 1*"' article de .tous allongé. — Mésosternum très-étroit. — Corps oblong, hérissé partout de longs poils chez presque tous. Le genre est propre à l'ancien continent et riche en espèces. Celles d'Europe sont pour la plupart de taille moyenne, et toutes sont noires avec les élytres d'un fauve testacé. Celles d'Afrique, des Indes orien- tales et de l'Australie, sont ordinairement beaucoup plus grandes et en général ornées de couleurs métaUiques, mais toujours uniformes. Ces insectes sont les seuls de la famille dont le faciès soit assez lourd. On en a déjà décrit plus d'une quarantaine d'espèces (3). (1) Syn. Ghrysomela Linné. — Cantharis Geoffr. — Tenebrio De Géer. — Cryptockphalus GmeL — Auchenia Marsh. (2) Chez la grandis de l'Australie, cet article est extraordinairement allongé chez les mâles; ils se distinguent en outre de leurs femelles par leurs cuisses très-robustes et légèrement arquées. , (3) Esp. européennes : Chrysom. hirta, Linné, Syst. nat. II, p. 602 ; type du genre; la Chr. pubescens Linn. (ihid. p. 603), qu'on lui donne généralement pour synonyme, serait un Omophlus, selon M. Mulsant, Col. d. France; Latip. p. 19. — L. glabrata, Oliv. Entom. 111, 49, p. 5, pi. 1, f. 5 (nec Fab; L. tristis Bonelli). — nudipennis (hirta var.?), depilis, Mulsant, loc. cit. p. 20; France. — rubida, Graells, Mem. d. 1. Comm. d.l. Map. geol. d. Esp. Ann. 1855; Zool. p. 74, pi. 4, f. 1; Espagne. — rugosula, Rosenh. Die Thier. Andalus. p. 223; Andalousie. Esp. africaines : L. viridipcnnis, Algérie, Abyssinie; villosa, Cap; ta^a, Al- gérie ; obscura, lugubris, Guinée; Fab. Syst. El. II, p. 69. — brevicollis, stria- 870 LAGRIIDES. EUTRAPELA. (Dej.) Blanch. Hist. nat. d. Ins. II, p. 39 (1). Menton en carré long. — Languette tronquée ou subarrondie en avant. — Dernier article de-s palpes labiaux petit, subovalaire, celui des maxillaires cultriforme, allongé, arrondi au côté interne. — Man- dibules entières au bout. — Labre saillant, carré, avec ses angles ar- rondis. — Tête courte, munie d'un col épais en arrière ; front tronqué ou en demi-cercle en avant ; épistome placé sur un plan inférieur au sien, quadrangulaire. — Yeux médiocres, assez saillants, un peu obli- ques, sinués. — Antennes de la longueur au moins du tiers du corps, médiocrement robustes, à articles 1 gros, ovalaire, les suivants obco- niques, 2 court, 3 un peu plus long que 4, 4-6 diminuant et grossissant peu à peu, H allongé, cylindrique. — Protliorax transversal ou non, légèrement rétréci à sa base, subcordiforme, tronqué à ses deux extré- mités, — Elytres allongées, parallèles ou oblongo-ovales, peu convexes. — Pattes assez longues; hanches antérieures médiocres, quelquefois séparées par un prosternum très-étroit; cuisses antérieures renflées ; jambes linéaires, sans éperons; tarses finement villeux; le l^' article des postérieurs très-allongé. — Saillie intercoxale assez large, arrondie en avant. — Corps allongé, hérissé de poils fins. Genre voisin des Statira qui suivent et ne s'en distinguant guère que par sa tête moins rétrécie en arrière, ses antennes et son protho- /eWa, Schœnh. Syn. Ins. III; Append. p. 10; Guinée. — vestita, Guinée; cla- vifera, Angola; pallida, Madagascar; De Gasteln. Hist. nat. d. Col. Il, p. 256. — adusta, Klug, Ins. v. Madag. p. 99. — inridiœnea, œrea, confusa, Reiclie in Galin. Voy. en Abyssin.; Entom. p. 371, pi. 25, f. 1-3; Abyssinie. — obesa, helopioideSj analis, cuprina, J. Thoms. Archiv. entom. II, p. 104; Gabon. Esp. des Indes or. : L. rugosa, iristis , Fab. Syst. El. II, p. 69. — cœru- lescens, revestita, Schœnh. loc. cit p. 9. — anisocera, VViedem. Zool. Magaz. II, 1, p. 81 ; Java. — gigns, De Gasteln, loc. cit. p. 256; figurée dans Guériu- Ménev. Icon.; Ins pi. M, f. 1. — pruinosa, Chevrol. Rcv. zool. 1841, p. 224; Manille. — œrea, variabilis, bicolore Kollar n. L. Redtenb. in Hiigels Kasch- mir, IV, p. 533 ; Hindostan bor. — nigricollis, Hope, Trans. of the entom. Soc. IV, p. 11; Chine. — concolor, Blanch. Voy. au pôle Sud; Entom. p. 184; Col. pi. 12, f. 10; Singapore. Esp. de TAnstralie et de la Polynésie : L. marginata, Nouvelle-Bretagne; tomentosa, Australie; Fab. loc. cit. p. 69. — grandis, Schœnh. loc cit. p. 9; Australie. — rufescens {grandis Schh.), Australie; ruficolUs . Nouvelle- Guinée ; Boisduv. Faun. d. l'Océan. II, p. 286. — pulchella, castanea, Guérin- Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 104; Nouvelle-Guinée. — aureopilosa, Le Guilloti, Revue zool. 1844, p. 225; même pays. — dimid/a/a, Blanch. Voy. au pôle Sud; Entom. p. 186, pi. 13, f. 12; îleVavao. Patrie inconnue : L. coUaris, Oliv. Entom. III, 49, p. 5, pi. 1, f. 4. (1) Syn. Helodes, Fab. Syst. El. I, p. 470. ChrysOmela De Géer. — Cryptocephalus Gmelin. LAGRIIDES VRAIES. 571 rax un peu autrement faits. Ses espèces sont de la même taille que ces dernières et pour la plupart ornées sur les élytres de deux bandes longitudinales, entières, fauves ou d'un rouge sanguin sur un fond noir, vert obscur ou brun; dessin qui, réuni à leur forme, leur donne une grande ressemblance avec VHelodes Phellandrii, de la famille des Chrysomélides. Ce faciès a trompé Fabricius, qui a placé dans ce genre les deux espèces qu'il a connues. Ces insectes sont propres à l'Afri- que et à l'Australie (i). Leurs téguments sont brillants, et leurs élytres rugueuses ou ponctuées en stries régulières. Les mâles se distinguent des femelles par la présence d'un sixième segment abdominal. STATIRA. Latr. Fam. nat. p. 381 (2). Menton en carré fortement transversal, arrondi aux angles, et par- fois un peu sur son bord antérieur. — Languette saillanle, écliancrée en avant. — Dernier article des palpes labiaux petit, subovalaire, celui des maxillaires cultriformo, allongé. — Mandibules plus ou moins longues, droites, arquées et aiguës au bout. — Labre saillant, un peu rétréci à sa base, arrondi sur les côtés et aux angles antérieurs, tronqué ou sinué en avant. — Tète munie d'un col étroit en arrière, transversale, terminée par un museau quadrangulaire ; épistome sé- paré du front par un profond sillon transversal. — Yeux variables, tantôt très-gros et très-saillants, subcontigus en dessous, rapprochés en dessus, tantôt plus petits, transversaux, sinués ou échancrés. — An- tennes de la longueur au moins du tiers du corps, cylindriques, à ar- ticles 1 plus ou moins long, 2 court, 3-10 subégaux, 11 allongé. — Protliorax plus long que large, souvent très-long, cylindrique, tronqué en avant et à sa base, celle-ci munie d'un bourrelet précédé d'un sillon circulaire. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres plus ou m-oins longues^ tantôt subparallèles, tantôt en ovale allongé, parfois épineuses à la suture, — Pattes assez longues; hanches antérieures assez courtes, séparées par une étroite saillie prosternale ; cuisses gra- duellement épaissies; jambes linéaires, sans éperons : l^"" article des tarses postérieurs très-allongé. — Sailhe intercoxale assez large, ogi- vale, parfois triangulaire. — Corps allongé, glabre ou hérissé de quel- ques poils rares. (1) Esp. du Cap : Chrys. unifasciata, De Géer, Mém. VII, p. 664, 70, pi. 49, f. 18, 19 {Hel. porrecta ¥àh.).—Hel. elongata, Fab. loc. cit. {Cryptoc. longus Gmel.). — Hel. quadrilineata, Billb. in Scliœulj. Syn. Ins. II, p. 278, note. — Esp. de l'Algérie : E. suturalis, Lucas., Explor. d. l'Aller.; Entom. p. 363, pi. 32, f. 1, — Esp, de l'Australie : E. uustralica, Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Ins. p. 102, (2) Lcpciletior de Saint-Fàrgeau et A. Serville (Encycl. métli. Ins. X, p, 479) ont, les premiers, publié les caractères du genre, — Syn, Arthromacra, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 238, 572 LAGRIIDES. Genre exclusivement américain et très-riche en espèces, parmi les- quelles il en est qui rappellent complètement par leurs formes, leurs couleurs et la sculpture de leurs téguments, les Agra de la famille des Carabiques. Elles sont, du reste, trop variables sous les deux premiers de ces points de vue, pour en rien dire de général. Leur sculpture est plus constante, les élytres de presque toutes étant assez fortement striées, ponctuées dans les stries, avec les intervalles entre ces der- nières, souvent costiformes. On n'a encore décrit qu'une faible partie de ceux de ces insectes qui existent dans les collections (i). Ils sont ré- pandus depuis le Canada jusques à BuenoB-Ayres. Note. Le genre suivant, bien qu'appartenant sans aucun doute à cette tribu, est trop imparfaitement caractérisé pour qu'on puisse lui assi- gner son rang parmi ceux qui précèdent. ISOTOMA. (Dej.) Blanch. Hist. nat. d. Ins. II, p. 39. Antennes guère plus longues que la tète et le prothorax réunis , à articles un peu élargis, surtout vers l'extrémité. — Palpes à dernier article sécuriforme. Dejean (2) a fondé ce genre sur un insecte du Cap (I. rufescens) en- core inédit, M. Blanchard en a décrit et figuré une autre espèce (3) de Cor- rientes, dans l'Amérique du Sud, qui ressemble complètement à une Statira, moins les antennes, lesquelles sont conformes à la courte description qui précède. 11 reste à savoir si elle est réellement con- génère avec l'espèce de Dejean. (1) Esp. de l'Amer, du Sud : S. agroides, viridipennis, Lepellet. de Saint- Farg. et Serv. loc. cit. p. 480 ; Brésil. — caraboides, Guérin-Ménev. Icon.; Ins. p. 128, pi. 33, f. 2; même pays. — unicolor, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 199, pi. 15, f. 1 ; Bolivia.— cœlata, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 122; Pérou. — castanea, Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Ins. p. 102; île Puna (Pérou). — Esp. de l'Amer, du Nord : S. œnea, Say in Long's Exped. II, p. 287 (Ar- thromacra donacioides Kirby). — resplendens, gagatina, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. II, p. 311. Les Anthicus ruficoUis, fulvicollis, abdominalis et fuscipennis de Fabricius (Syst. El. I, p. 289), appartiennent probablement au genre. — M. De Castelnau (Hist. nat. d. Col. II, p. 257) y a compris trois insectes de Madagascar {Ser- villei, flava, ovalis) qui me sont inconnus, mais qui^ très-probablement, ne doivent pas en faire partie. Il a proposé en même temps de former, avec le der- nier, un genre à part, sous le nom d'EuBALU. — Il existe également, dans l'Amérique du Sud^ des espèces inédites, voisines des Statira, mais qui s'en dis- tinguent par leur tète peu rélrécie en arrière et leur prothorax transversal et non cylindrique. On verra s'il y a lieu de les séparer génériquement. (2) Cat. éd. 3, p, 236, (3) /, emarginaticolUs, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 199, pi. 15, f. 1 à LAGRIIDES VRAIES. 573 M. Bohemann place près des Eutrapela le genre suivant. EUOMMA. BoHEM. Voy. d. l.Frégat. Eugénie; Ins. p. 101. Dernier article des palpes maxillaires grand, sécuriforme. — Tête oblongne, droite sur les côtés, fortement prolongée en avant des yeux, étranglée à sa base. — Yeux grands, oblongs, échancrés en avant, rap- prochés en dessus et en dessous. — Antennes un peu plus courtes que la moitié du corps, assez grêles, filiformes, à articles 1 obconique, 2 court, 3-4 allongés, égaux, 5-H oblongs, celui-ci déprimé au bout. — Prothorax à peine plus large que long, tronqué en avant, légère- ment rétréci à sa base, élargi et arrondi sur les côtés en avant ; ses angles antérieurs arrondis, les postérieurs droits. — Ecusson triangu- laire. — Elytres légèrement saillantes et arrondies à leur base, un peu plus larges et trois fois plus longues que le prothorax^ parallèles dans plus de la moitié de la longueur, puis rétrécies et arrondies en arrière. — Pattes médiocres, grêles; cuisses médiocrement en massue; jambes droites; tarses étroits, le 1" article des postérieurs allongé; leurs cro- ■ chets divariqués, épaissis à leur base. — Corps oblong, peu convexe. M. Bohemann ne parle pas de la forme du pénultième article des tarses. S'il est simple, comme porte à le croire la formule qui précède, le genre est moins voisin qu'il ne le dit, des Eutrapela, et se rappro- cherait des Trachelostenus, d.ont il s'éloignerait d'un autre côté par la forme de la tête. Il a été fondé sur une espèce (i) de l'Australie assez petite, d'un fauve testacé, avec la suture et une bande marginale des élytres, élargie en arrière, noires. Enfin, un dernier genre qui suit, établi par M. Hope, sur une petite espèce trouvée dans de la résine, animé, semble également devoir être classé ici. Telle estropiniond'Erichson(2). queje partage avec doute. MEGALOCERA. Hope in Guérin-Ménev. Marj. d. ZooL; Ins. 1842, pi. 88. Tête arrondie en avant. — Yeux très-saillants. — Antennes dentées en scie, à articles 1 gros, 2 court, 3-10 triangulaires et s'allongeant peu à peu, 1 i plus grand, aigu au bout. — Prothorax un peu plus large que la tête ; ses côtés convexes dans leur milieu. — Elytres quatre fois plus longues que le prothorax, parallèles, striées-pon(!tuées, arrondies à leur extrémité, avec les épaules rectangulaires. — Pattes simples. Cet insecte {rubricoUis) était tout noir, avec le prothorax d'un rouge- ferrugineux vif. (1) E. lateralis, Bohem. loc. cit. pi. 2, f. 1, avec des détails. (2) Archiv, 1844, II, p. 203. FAMILLE Lin. PÉDILIDES. Menton non porté par un pédoncule du sous-menton. — Languette saillante. — Deux lobes aux mâchoires, inermes et ciliés. — Mandi- bules ne dépassant pas le labre. — Tête saillante, penchée, brusque- ment rétrécie en un col, visible ou non d'en haut. — Yeux variables. — Antennes de onze articles, filiformes, insérées à découvert, immé- diatement au-devant des yeux. — Prothorax plus étroit que les ély- tres chez la plupart; son pronotum presque toujours confondu avec ses flancs. — Elytres sans repli épipleural ou n'en ayant qu'un ves- tige à sa base. — Hanches antérieures et postérieures contiguës; celles-ci parfois seulement subcontiguë*; celles-là coniques ou cylin- driques, saillantes, leurs cavités cotyloïdes largement ouvertes en ar- rière; les intermédiaires munies de trochantins, parfois subobsolètes; les quatre tarses antérieurs de cinq, les postérieurs de quatre articles; le pénultième de tous subbilobé (Mitr^elabrus excepté); leurs cro- chets simples. — Abdomen composé de cinq, rarement de six arceaux, tous distincts. Je réunis dans cette famille un certain nombre de genres^ dont la place, dans la méthode, est restée jusqu'ici incertaine (i), mais qui me paraissent être évidemment intermédiaires entre les Lagriides qui (1) Latreille (Règne anim. éd. 2, V, p. 58), qui n'en a connu que deux (ScRAPTU, Steropus), les avait placés parmi les Anthicides. — Quatre d'entre eux (EouïGENius, Stereopalpus, Steropes, Macratria) ont été récemment con- servés c^ans la même famille, par M. De La Ferté-Sénecterre (Mon. d. Anthic. p. 1 sq.), mais en formant une section à part, sous le nom de Pseudo-Anthi- cites, et cette opinion a été adoptée par quelques-uns des auteurs les plus ré- cents, pour ceux qui sont européens (Steropes, Xylophilus) ; voyez, entre autres, L. Redtenbacher, Faun. austr. éd. 2, p. 635. — M. J. L. Le Conte (Pro- ceed. of the Acad. of Pliilad. VII, p. 270) a compris les Stereopalpus, Eury- genius, Macratia, Pedilus et Xylophilus, dans sa famille des Pyrochroites. — Pour ce qui concerne les Scraptu et les Trotomma, je renvoie à ce qui en est dit plus loin. PÉDILIDES. 57S précèdent et les Anthicide's qui suivent. Deui caractères négligés jus- qu'ici les distinguent nettement de ces deux familles. Ils diffèrent de la première par leurs cavités cotyloïdes, largement ouvertes en ar- rière ; de la seconde, par la contiguïté complète, ou peu s'en faut, de leurs hanches postérieures (i). Ils ne peuvent par conséquent être réunis ni à l'une ni à l'autre, et quant aux autres familles des Hétéro- mères, il ne peut être question de les faire entrer dans aucune d'entre elles. La tête de ces insectes se présente dans deux conditions différentes. Chez les uns (Pédilides vrais), son col est dégagé du prothorax, très- apparent, et son vertex est, par suite, plus ou moins distant de ce dernier ; il en résulte en même temps une plus grande liberté dans tous ses mouvements. Chez les autres (Scrap tildes), elle est verticale et peu mobile, son vertex étant contigu au prothorax et son col com- plètement engagé dans celui-ci. Le museau qui la termine varie assez; chez les Mitr^labrus du Cliili,il s'agrandit et se rétrécit au point do ressembler à celui des Stenostoma, de la famille des Œdémérides. Les organes buccaux, et en particulier les mandibules, s'allongent naturellement en même temps que lui. La bouche, du reste, ne pré- sente rien de particulier, si ce n'est chez les Macratria, dont les palpes maxillaires sont dentés en scie, comme ceux de plusieurs Mé- landryides. Les antennes n'offrent de remarquable que la grandeur de leurs trois derniers articles, chez les Macratia et les Steropes. Les yeux sont plus souvent obliques, relativement à Taxe de la tête, que trans- versaux. Quoiqu'ils soient fréquemment assez développés, il ne se rapprochent jamais beaucoup en dessus. Le pronotum du pro thorax n'est distinct des flancs de ce dernier que chez les Scraptia et les Trotomma, qui sont en même temps les seuls genres chez lesquels sa base égale en largeur, ou peut s'en faut, celle des élytres. L'absence chez celles-ci, d'un repli épipleural, dont il n'existe que rarement des vestiges, est un caractère que la famille possède en commun avec presque toutes celles qui suivent. Los pattes sont généralement longues et déliées. Le pénultième ar- ticle des tarses n'est entier que chez les Mitr.elabrus, et seulement aux postérieurs. Le nombre des segments abdominaux ne s'élève à six que chez les Pedilus mâles. Les épisternums métathoraciques sont graduellement atténués en arrière, et accom.pagnés de petites épi- (1) Chez tous les Anthicides que j'ai examinés, même les plus petits, j'ai constamment trouvé ces hanches séparées par la saillie iutercoxale de l'abdo- men. Elle est ordinairement triangulaire ou ogivale ; mais il y a un genre (FoRMicoMus) où elle devient aussi large que celle d'une toute de Ténébrio- nides. Si l'on fait abstraction de ce caractère^ les Pédilides, malgré \em- faciès souvent très-différent, se confondent, par des transitions insensibles, avec les Anthicides. 876 PÉDILIDES. mères. J'ajouterai enfin, que ces insectes sont toujours revêtus d'une fine pubescence, que leur livrée, constamment uniforme, sauf chez quelques Pedilus, ne présente rien de remarquable, et que les plus grands d'entre eux ne sont au plus que de moyenne taille. Les Pédilides vivent sur les fleurs ou se trouvent sur les feuilles, plus rarement (Trotomma) parmi les herbes ou à terre. Tous parais- sent déployer beaucoup de vivacité dans leurs mouvements. On n'a pas de renseignements précis sur leur régime, qui est probablement de nature végétale, et les premiers états d'aucuns d'entre eux ne sont connus. Celles de leurs espèces décrites jusqu'ici appartiennent à l'Europe, à l'Asie, aux Indes orientales et aux deux Amériques. ,1. Vertex de la tête distant du prothorax. Pédilides vrais. II. — contiguau — ScRAPTaoES. TRIBU I. PÉDILIDES VRAIS. Tête dégagée du prothorax, mobile; son col très-visible en dessus. — Prothorax toujours plus étroit que les élytres , sans, aucune traoe de séparation entre son pronotum et ses flancs. A part les Pedilus et les Steropes qui ont des représentants en Asie, les six genres qui composent cette tribu sont propres à l'Amé- rique. I. Col de la tête épais. a Yeux étroits, transversaux, largement échancrés : Pedilus. aa — larges, entiers ou faiblement — Dernier art. des palpes max. sécuriforme : Eurygenius. — — cuUriforme : Stereopalpus. II. Col. de la tête très-étroit; yeux entiers. b Les trois derniers art. des antennes allongés; le 4^ des tarses posté- rieurs subbilobé. Palpes max. en scie : Macratria. — simples ; Steropes. bb Les trois derniers art. des antennes de longueur normale; le 4^ des tarses poster, entier ; tête terminée par un très-long museau : Mi- trœlabrus. Genre incertae sedis : Nematoplus. PÉDILIDES VRAIS. 577 PEDILUS. FiscH. D. Waldh. Entom. d. l. Russ. l, p. 35 (1). Menton fortement transversal, tronqué ou un peu arrondi en avant. — Languette légèrement échancrée. — Dernier article des palpes maxillaires ovoïde, déprimé, aigu au bout, un peu dilaté au côté in- terne. — Mandibules entières à leur extrémité. — Labre plus ou moins saillant, arrondi [f usons) ou tionqué en avant. — Tête courte; son col assez épais ; épistome transversal, tronqué, séparé du front par un sillon transversal bien marqué. — Yeux médiocres, transversaux, assez saillants, lunules. — Antennes de la longueur du tiers ou de la moitié du corps, peu robustes, filiformes, à articles un peu obconiques ou légèrement triangulaires : 3 de longueur variable, 4-10 subégaux, H à peine plus grand que 10. — Prothorax transversal, assez {fuscus) ou peu convexe, rétréci en arrière, arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson eu triangle curviligne -allgngé. — Elytres allongées, parallèles, parfois (par ex. punctulatus) isolément rétrécies à leur extrémité. — Pattes médiocres; hanches postérieures légèrement séparées; cuisses plus ou moins ïobustes; jambes sans éperons; tarses finement villeux en dessous; le 1" article des posté- rieurs allongé. — Segments abdominaux variables (2). — Corps allongé, parallèle, finement pubescent. Fischer de Waldheim a fondé ce genre sur un assez petit insecte (3) découvert primitivement dans TAltaï et retrouvé depuis dans diverses localités de la Sibérie. Mais ce n'est, en quelque sorte, qu'un membre égaré d'une suite assez nombreuse d'espèces qui sont répandues dans la plus grande partie de l'Amérique du Nord(4). Ces insectes sont de cou- (1) Syn. CoRPHYRA, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 189. — Anthicus Say. — Pyuochroa? Hentz, Randall. (2) Chez deux exemplaires du P. fuscus ^ que j'ai sous les yeux et qui sont peut-être des femelles, je trouve les cinq segments abdominaux ordinaires, dont le dernier excessivement court et peu distinct. Chez trois autres de l'A- mérique du Nord, ;;ppartenant à deux espèces {luguàris, punctulatus) ^ et qui sont certainement des mâles, ces segments sont au nombre de six, dont les deux derniers notablement plus grands que les autres, sans compter un pénis très- long et cylindrique. Je ne connais que les deux espèces américaines en ques- tion, et dois me borner à appeler l'attention des entomologistes sur ce point. (3) P. /msc|S, Fisch. d. Waldh. loc cit. pi. 5, f. 23. (4) Leur synonymie est très-compliquée, et M. J L. Le Conte, qui a donné un Synopsis de ces insectes (Proceed. of the Acad. of Philad. VII, p. 272), l'é- tablit de la manière suivante : P. punctulatus Say. — collaris Say (rufithorax Newm., marginicollis Ziegl., infumaius Lee, olim, Anthicus terminalis'i Say). — lugubris Say (infumatus Hentz, imus Nowm., inornaius Rand., nigricans Coléoptères. Tome V. 37 578 PÉDILIDES. leurs variées, très-sujettes à se modifier dans la même espèce, et leurs élytres sont criblées de petits points très-serrés ou finement chagrinés. Autant que j'en puis juger par le petit nombre d'entre eux qui me sont connus, les mâles ont les tarses antérieurs légèrement dilatés et six segments abdominaux, EURYGENIUS. De Là Ferté, Mon. d. Anthic. p. 1 (1). Menton subtransversal, rétréci et légèrement échancré en avant, ar- rondi sur les côtés à sa base. — Languette bilobée.' — Dernier article des palpes labiaux épais et triangulaire, celui des maxillaires sécuri- forme, équilatéral ou assez allongé. — Mandibules entières au bout. — Labre transversal, sinué et cilié en avant. — Tête subhorizontale, munie d'un col épais, terminée par un large museau quadrangulaire. — Yeux très-gros, saillants, obliques, atténués inférieurement, entiers(i). — Antennes médiocres, grêles, à articles 3 à peine plus long que les autres, 4-1 1 décroissant et grossissant peu à peu, 1 1 ovalaire, un peu plus grand que 10. — Prothorax un peu plus long que large, légère- ment atténué en arrière, tronqué en avant, avec ses angles arrondis, légèrement arrondi et marginé à sa base. — Ecusson en triangle cur- viligne. — Elytres allongées, parallèles. — Pattes médiocres ; cuisses assez robustes, renflées au bout; jambes un peu comprimées; leurs éperons courts ; 1" article de tous les tarses allongé, surtout aux pos- térieurs, le dernier de tous subbilobé. — Corps allongé, partout pu- bescent. Le type du genre est d'origine brésilienne et de petite taille; il y en a dans l'Amérique du Nord quelc[ue3 autres espèces sensiblement plus grandes et de forme un peu plus robuste (h). Ces insectes sont noirs ou brunâtres, chagrinés en dessus et revêtus d'une pubescence plus ou moins abondante, en partie lanugineuse, en partie redressée. Ziegl.). — labiatus Say {marginicolUs Ziegl.). — pnlcher Lee. — impressus Sdy. — gultula Newra. [Anthicus terminalis ? Say). — NeivmanniLec. [lugubris Newm.). — elegans Hcutz [hœmorrhoidalis , ruficoUis Ziegl.). — /"ufetpes Newm. (1) Syu. IciiTHYDioN, Dej. Cat. éd. 3, p. 223; Haldem. (2) Ces organes sont tels dans l'espèce décrite par M. De La Feité et chez le murinus. J'ignore comment ils sont faits chez le constridus ; ils sont dis- tinctement échancrés dans une espèce inédite de l'Amérique du Nord, que M Chevrolat m'a communiquée sous le nom à'Euryg. Wilati ; mais peut-être pourra-t-elle former un genre distinct. • (3) Esp. du Brésil : E. Reichei, De LaFert. loc. cit ; avec une Ogure accompa- gnée de nombreux détails. — Esp. de l'Amer, du Nord •.Icht.murinum, Dej., Haldem. Proceed. of the Acad. of Philad.I, p 30-i. — E.Wildii, J.L. Le Conte, ibid. VII, p. 270. — E. constridus. J. L. Le Conte, Aau. of the Lyc. of New- York, V, p. 151; Californie. PÉDILIDES VRAIS. 579 Ils se distinguent de tous ceux qui suivent, par la forme de leur tête et leurs pattes plus robustes. J'ignore s'ils présentent des différences sexuelles. STEREOPALPUS. De La Ferté, Mon. d. Anthic. p. 4. Menton évasé et faiblement échancré en avant. — Dernier article des palpes maxillaires cultriforme, allongé et un peu arqué. — Labre fortement transversal, coupé carrément et arrondi aux angles. — Tète penchée, munie d'un col assez étroit, courte ; épistome peu saillant, transversalement quadrangulaire. — Antennes notablement plus lon- gues que le prothorax, grêles, fiUformes, à articles obconiques : 2 un peu plus com-t seulement que les suivants, 3-10 subégaux, 11 fusi- forme, plus long que 10. — Pattes longues; cuisses médiocrement robustes, grossissant peu à peu. — Corps allongé, parallèle, subcylin- drique. — Le surplus comme chez les Eurygenius. Ce genre, qui ne paraît être confondu qu'avec les Eurygenius, est facile à en distinguer par les caractères qui précèdent. 11 comprend en ce moment trois espèces ( i ) des Etats-Unis. MACRATRIA. Newm. The entom. Mag. V, p. 377 (2). Menton en carré transversal. — Languette échancrée. — Palpes maxillaires en scie, à articles 2 large, triangulaire, 3 en triangle aigu transversal, 4 cultriforme, allongé, parfois subfusiforme. — Mandibules courtes, bifides au bout. — Labre transversal, arrondi en avant. — Tête courte, munie d'un col très-étroit, nodiforme, à vertex arrondi ou tronqué en arrière, terminée par un court museau. — Yeux grands, subréniformes ou ovalaires, médiocrement convexes. — Antennes au plus de la longueur du prothorax, très-grêles, à articles 1 gros, sub- cylindrique, 2-8 obconiques, subégaux ou non, 9-H notablement plus longs et plus épais que les précédents. — Prothorax plus ou moins, en général très-allongé, oblongo-ovale ou rétréci à sa base ; celle-ci ar- rondie et marginée. — Ecusson quadrangulaire ou trapéziforme. — (1) S. Mellyi, De La Fert. loc. cit.; avec une figure et des détails. — badiipen- niSt guttatus, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VII, p. 271. (2) Syn. Macrarthrius, De La Ferté^ Mon. d. Anthic. p. 11 ; je ne vois au- cune raison pour changer le nom imposé au genre par M. Newman, bien que M. De La Ferté s'appuie sur l'autorité d'Erichson (Archiv, 1840, II, p. 307), qui, sans entrer dans aucun détail à cet égard, l'a converti en celui do Macrarthria. — DiRc^EA Fab. — Steropes Dej. 580 PÉDILIDES. Elytres allongées, parallèles ou un peu atténuées en arrière. — Pattes assez longues ; cuisses plus ou moins atténuées à leur base et renflées au bout; jambes un peu comprimées; tarses antérieurs légèrement déprimés ; le J *"■ article des postérieurs très-allongé, le pénultième de tous subbilobé. — Corps allongé, svelte, finement pubescent. Voisin des Steropes qui suivent, par la forme des antennes et Tétroi- tesse du col de la tête, ce genre s'en distingue éminemment, comme de tous ceux du groupe, par les palpes maxillaires qui rappellent ceux des Mélandryides. Les trois derniers articles des antennes varient beaucoup sous le rapport de la longueur et peut-être selon les sexes. Il y a des espèces (par ex. linearis) où ils égalent presque en grandeur la tige, tandis que chez d'autres (par ex. insuJaris) ils n'ont que le tiers de la longueur de cette dernière. Le dernier segment abdominal, entier et un peu acuminé chez les femelles, est tronqué ou échancré en demi-cercle chez les mâles. Pour le surplus, ces petits insectes ont la sculpture et la fine pubescence couchée des précédents. Il y en a en Amérique et aux Indes orientales ; on en a déjà décrit dix espèces (i). STEROPES. Stkven, Mém. cl. l. Soc. d. Nat. d. Moscou, l, p. 166 (2). Menton subtransversal, arrondi sur les côtés à sa base, rétréci et étroitement échancré en avant. — Languette courte, largement échancrée en arc. — Dernier article des palpes maxillaires cultriforme, allongé, dilaté au côté interne, le précédent en cône renversé. — Mandibules courtes, aiguës au bout. — Labre transversal, arrondi en avant. — Tête courte, munie d'un col très-étroit, à vertex subarrondi en arrière, terminée par un court museau . — Yeux gros, assez sail- lants et obliques. — Antennes plus longues que le prothorax, à arti- cles 1 assez gros, en cône, 2-3 obconiques, inégaux, 4-8 [çf] très- courts, transversaux, submoniliformes, ou (?) obconiques et plus (1) Esp. américaines: Dire, murina, Fab. Syst. El. II, p. 91; Etats-Unis; type du genre. — M. linearis, Newm. loc. cit.; avec une figure dans le texte ; même pays. Erichson (loc. cit.) l'a regardé comme identique avec le précé- dent, mais très-probablement à tort, comme le pense M. De La Ferté. — Gou- dotii, Funkii, sericeus, de Colombie; insularis, de Cuba; De La Ferté, loc. cit. p. 13. — confusa, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VII, p. 272. — Esp. des Indes or. : M. Helferi^concolor, nigella. De La Ferté, ibid. p. 18; espèces recueillias par Helfer, et très-probablement originaires de la péninsule transgangétique. M. De La Ferté a figuré la murina et la Goudotii. (2) Syn. Blastanus, lUig. Mag. VI, p. 334; nom postérieur d'un an à celui de Steven. PÉDILIDES TRAIS. 581 longs que larges, 8-H excessivement allongés. — Prothorax oblongo- ovale, graduellement rétréci à sa base; celle-ci en arc de cercle; ses côtés antérieurs arrondis. — Ecusson allongé, arrondi en arrière. — Ely- tres longues, parallèles. — Pattes assez longues; cuisses robustes, graduellement renflées; jambes linéaires; tarses antérieurs un peu déprimés, le 1" article des postérieurs très-long. — Corps linéaire, pubescent. La seule espèce connue ( i ) est originaire des bords de la mer Cas- pienne, et assez rare dans les collections. Elle est rougeâtre, sauf la tête qui est noire, et recouverte d'une fine pubescence fauve. Les an- tennes du mâle sont beaucoup plus longues que celles de la femelle, et leur tige ne forme guère que le tiers de la longueur des trois der- niers articles, tandis que chez la seconde ces derniers ne sont pas beaucoup plus grands qu'elle. Le premier de ces sexes a le dernier segment abdominal largement échancré; chez le second il ne pré- sente rien de particuher. ^MITR^LABRUS. SoLiER in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 259. Menton subtransversal, arrondi sur les côtés à sa base , rétréci et largement échancré en avant. — Languette saillante, bilobée : ses lobes largement arrondis. — Palpes allongés, le dernier article des la- biaux légèrement sécuriforme, celui des maxillaires cultriforme, grêle, sinué au côté interne, le 3^ aussi large que lui, triangulaire. — Mandibules longues, grêles, droites, puis arquées et entières au bout. — Labre allongé, arrondi en avant. — Tête munie d'un col étroit en arrière, déprimée sur le front; épistome très-allongé, graduellement rétréci et tronqué en avant. — Yeux assez grands, peu convexes^ lon- gitudinaux et un peu obliques. — Antennes grêles, plus courtes que le prothorax, à articles 2 court, 3-6 subégaux^ 7-11 décroissant et grossissant peu à peu. — Prothorax allongé , faiblement rétréci à sa base, tronqué en avant, avec ses angles très-arrondis, en arc de cercle à sa base. — Ecusson en carré long. — Elytres allongées, subparal- lèles, légèrement convexes. — Pattes très-longues; cuisses claviformes, atténuées à leur base; jambes et tarses très-grêles; les éperons des premières sourts; le l^'' article des seconds allongé, surtout aux pos- térieurs , le pénultième visiblement échancré aux antérieurs , moins aux intermédiaires, entier aux postérieurs. — Corps svelte, finement pubescent. (1) S. caspius, Stev. loc. cit. pi. 10, f. 9, 10 (Blast. colon Illis-, Germ. Faun. Ins. Europ. XIV, 5). M. De La Ferté (Mon. d. Anthic.) a figuré également les deux sexes, avec beaucoup de détails. 582 PÉDILIDES. Solier a fondé ce genre sur deux petites espèces (») du Chili, qui ressemblent, pour la forme générale, aux Steropes etauxMACRATRu. Leurs caractères génériques résident principalement dans l'allonge- ment du museau qui termine la tête , et auquel participent le labre et les mandibules. Ces insectes sont d'un bronzé obscur, avec les jambes et les tarses rougeâtres; une fine pubescence grisâtre et un peu lanugineuse les revêt en entier, et leurs téguments sont légère- ment cbagrmés en dessus. Dans le seul {obscurus) que je connaisse, le mâle a son dernier seg- ment abdominal légèrement échancré en arc, tandis que celui de la femelle est tronqué et envahi par une grande dépression de forme subogivale. Un pénis long et grêle se voit également dans le premier de ces sexes; mais peut-être son apparition est-elle accidentelle. Solier a placé le genre dans son groupe des Leptodéroïdes qui cor- respond à la famille des QEdémérides, mais il appartient incontesta- blement à celle-ci. Note. M. J. L. Le Conte dit de l'espèce sur laquelle il a fondé le genre suivant, qu'elle ressemble aux Eurygenius. Il est probable dès-lors qu'il appartient à la tribu actuelle, où la structure des crochets de ses tarses lui assigne un rang à part. NEMATOPLUS. J. L. Le CoriTE, Proceed. of the Acad. of Philad. VII, p. 275. Languette échancrée. — Dernier article des palpes maxillaires ova- laire, tronqué au bout, plus long que le précédent; celui des labiaux de même forme. — Mandibules bicuspides à leur extrémité. — Tête brusquement rétrécie très en arrière des yeux; son col épais. — An- tennes presque filiformes, à articles 2 petit, 3 égal aux 5^ et suivants, 4 un peu plus long. — Prothorax de la largeur de la tête, convexe, transversal, arrondi et subanguleux sur les côtés. — Elytres plus larges que le prothorax, parallèles, convexes, avec leurs épaules un peu sail- lantes, arrondies à leur extrémité. — Pattes grêles; tarses allongés, filiformes; leurs crochets dilatés à leur base, mais non dentés, munis en dessous d'un appendice grêle recourbé à son extrémité, et entre eux d'un petit onychium. Le genre ne comprend qu'une espèce [colJaris) de taille moyenne, provenant des bords du lac Michigan. Le mâle, le seul sexe connu, a six segments abdominaux, dont le pénultième est largement échancré, et le dernier lisse et tronqué au bout. (1) M. obscurus, sericeus, Sol. loc. cit. p 261 ; le premier est figuré avec des détails. Col. pi. 21, f. 5. SCRAPTIIDES. 583 TRIBU II. SCRAPTIIDES. Tête verticale, engagée dans le prothorax jusqu'au vertex exclusi- vement; son col invisible en dessus. — Prothorax le plus souvent aussi large que les élytres à sa base, avec ses bords latéraux tran- chants. Des trois genres composant cette tribu, Fun (Xylophilus), ayant le prothorax à l'état normal, ne donne lieu à aucune difficulté ('). Les deux autres (Scrâptia, Trgtowma) , chez qui cette partie du corps est tranchante sur les côtés et aussi large à sa base que les élytres, sont plus ambigus, et ont été placés par les auteurs les plus récents, dans les Mélandryides ou les Mordellides (2). Mais la tête de ces insectes les exclut absolument de la première de ces familles, et on ne retrouve chez eux aucun des traits essentiels de l'organisation si particulière des espèces de la seconde. Une fois qu'on les a exclus de ces deux fa- milles, il ne reste plus quo celle-ci dans laquelle ils puissent rentrer. Ces trois genres ont des représentants en Europe. I. Prothorax plus étroit que les élytres; son pronotum et ses flancs confon- dus ensemble : Xylophilus. II. Prothorax aussi large que les élytres, tranchant sur les côtés. Elytres minces, allongées et un peu arquées en dessus : Scrâptia. — solides, convexes et ovalaires : Trotomma. Genre incert« sedis : Tanarthrus. (1) On a vu plus haut (p. 574, note) que le dernier auteur qui en ait parlé, M. L. Redtenbacher, le place parmi les Anthicides. M. De La Ferté (Mon. d. Anthic. p. X) Ta exclus de cette famille. L'opinion de Latreille, qui, après l'avoir mis dans le même groupe (Fam. nat. p. 383), a fini (Règne anim. éd. 2, V, p. 73) par le classer dans les Curculionides, à côte des Bruchcs, ne peut être rappelée que pour mémoire; il le croyait, à tort, tétramère. (2) La plupart des auteurs anciens et récents classent les Scrâptia parmi les Mélandryides. Voyez notamment Erichson (in Agass. Nomencl. zool. Col. p. 147) et L. Redtenbacher (Faun. austr. éd. 2, p. 633). Le genre Trotomma, dont la découverte est récente, a été introduit par son auteur, M. Rosenliauer, dans la même famille. — M. L. Redtenbacher (Faun. austr. éd. 1) est le pre- mier qui ait eu Tidée de mettre les Scrâptia parmi les Mordellides, et son opinion a été adoptée récemmeat par M. Mulsant (Col. d. France ; Longipèd. p. 138), qui leur a en même temps associé les Trotomma. 584 PÉDILIDES. XYLOPHILUS. (BoNELLi) Latr, Fam. nat. p. 383 (1). Dernier article des palpes labiaux sécuriforme, celui des maxillaires très-grand, cultriforme, large et aigu au bout. — Mandibules bifides, parfois {popuhieus) finement denticulées en dedans. — Labre trans- versal, plus ou moins arrondi en avant. — Tête transversale, régu- lièrement convexe , à vertex arqué en arrière, terminée par un très- court museau. — Yeux de grandeur variable, plus ou moins échancrés. — Antennes au moins aussi longues que la moitié du corps, fili- formes ou grossissant un peu, parfois légèrement en scie, à articles 2-3 variables; les suivants subégaux, le dernier ovalaire. — Prothorax transversal ou subéquilatéral, à peine ou non rétréci à sa base, pres- que droit sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités, plus étroit que lesélytres; son pronotum et ses flancs confondus ensemble. — Ecusson très-petit, transversal. — Elytres médiocrement allongées, parallèles ou subovales, tantôt coupées carrément, tantôt un peu échancrées à leur base. — Pattes médiocres; cuisses assez robustes, comprimées; jambes et tarses grêles; le l^'. article des postérieurs de ceux-ci très- allongé, le pénultième de tous subbilobé. — Corps finement pubescent. Très-petits insectes, rattachant la tribu actuelle à la précédente, par suite de la forme de leur prothorax. On a proposé de les répartir dans plusieurs genres, basés principalement sur les modifications des yeux et des antennes; mais il en faudrait presque autant que d'espèces, ces organes variant beaucoup. Celui que M. Westwood a nommé Aderus a pour type une espèce (2) congénère et peut-être identique avec le Notoxus populneus de Fa- bricius (3), sur lequel Latreille a fondé le genre Xylophills. Cet in- secte a des yeux assez groS;, mais fortement séparés en dessus, des an- tennes assez robustes, filiformes, un peu plus longues que la moitié du corps, et remarquables par la brièveté de leurs 2'' et 3" articles. (1) Syn. Aderus, Euglenes, Westw. Zool. Journ. V, p. 58, 59. — Phvto- B^Nus, R. F. SaliU). Nov. Col. Fennic. Spec. (Diss. in 18, 12 p.; Helsiugforsiae, 1834), p. 9. — Anthicus Fab., Payk., Gyllenh., Schœnh. — Notoxus Fab., Panz. — Lytta Marsh. (2) Lyt. holeti, Marsh. Entom. Brit. p. 486; Westw. loc. cit. pi. 41, Suppl. f. 4. Scliœuherr (Syn. Ins. II, p. 58) i-apporte cet insecte à V Anthicus floralis, mais à tort. Depuis cet auteur et M. Westwood, personne n'a parlé de cette espèce. J'ignore sur quoi se fonde ce dernier pour dire que ses caractères gé- nériques diffèrent essentiellement de ceux du populneus. La formule qu'il donne du genre Adekds, s'applique parfaitement à cet insecte. (3) Entom. Syst. Suppl. p. 67; Panz. Faun. Ins. Germ. XXXV, 4. MM. Spry et Schuckard (Brit. Col. dehn. pi. 55, f. 4) l'ont aussi figuré comme type du genre Aderus. SCRAPTIIDES. 585 Le genre PHYTOSiENUs de M. R. F. Sahlberg semble n'en différer qu'en ce que les articles 2-6 de ces organes sont presque égaux entre eux et un peu plus longs que les suivants (>). Dans ces deux genres, les deux sexes ne diffèrent que peu entre eux. Il n'en est pas de même dans celui que M. Westwood a nommé EuGLENES, et qui ne comprend que VAiithicus oculatus de Paykull (»). Le mâle a les yeux contigus en dessus, et des antennes presque aussi longues que le corps, très-légèrement en scie, avec le 3* article aussi long que les suivants. Chez la femelle, les yeux sont beaucoup plus petits, séparés en dessus, les antenAes de la longueur de la moitié du corps, grêles, peu à peu épaissies au bout. Cet insecte est plus allongé et plus svelte que les précédents. Ces petits insectes n'ont qu'une livrée insignifiante, dont le fauve testacé forme le fond. On les trouve ordinairement dans les bois, sur les arbres ou sous les écorces, mais tous sont peu communs. On en a déjà signalé en Europe, à Madère, dans l'Amérique du Nord et dans l'Australie (3). SCRAPTIA. Latr. Gen. Crust. et Ins. Il, p. 199 (4). Menton en carré transversal. — Languette arrondie en avant. — Dernier article des palpes labiaux en fer de hache transversal, celui des maxillaires cultriforme, subéquilatéral. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre saillant, transversal, tronqué en avant, avec ses angles arrondis. — Tête courte, régulièrement convexe ^ à vertex arrondi en arrière, terminée par un court museau transversal. — Yeux assez petit^ transversaux, lunules, peu convexes. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, fiUf ormes, à articles obconiques : 1 peu robuste, 2 un peu plus court que les autres, 3-H subégaux. — Pro- thorax fortement transversal, aussi large que les élytres, un peu ré- tréci, arrondi et tranchant sur les côtés, rectiligne en arrière, tronqué (1) P. amabilis, R. F. Sahlb. loc. cit. (Xyl. bisbimaculatus, Hampe, Stettin, entom. Zeit, 1850, p. 356). (2) Faun. Suec. I, p. 256 ; Westw. loc. cit. pi. 41 Suppl. f. 5, 6 cf 9 ; Spry et Schucic. loc. cit. pi. 55, f. 3 cf (9 Not. melanocephalus, Panz. Faun. Ins. Germ. XXXV, 5). (3) Aux esp. européennes ci-dessus mentionnées, aj. : X, nigrinus, Germ. Faun. Ins. Eiirop. XXII, 7. — Euglen. fennicus, Mannerh. Bull. Mosc. 1843, p. 97. — Esp. de Madère : À'. paUescenSj Wollast. Ins. Maderens. p. 538, pi. 13, f. 3. — Esp. de TAmér. du Nord : A', fasciatus, Melsheim. Proceed. of tlie Acad. of Pliiiad. III^ p. 55. — A'. Melsheimeri, notatus, piceus, basalis, J. L. Le Conte, ibid. VII, p. 276. — Eugl. signatuSj Haldem. Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, I^ p. 97. — Esp. do l'Australie : A', fasciatus, Voy. d. l'Eugénie; Ins. p. 107. (4) Syn. Calasia, Haldem. Journ. of tlie Acad. of Philad. Ser. 2, I, p. 99. — DiuCiEA Gylienh., Schœnh. — Melandrya Latr., olim. — Melyris Oliv. 586 PEDILIDES, à ses deux extrémités, avec un lobe médian à sa base, très-court. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres allongées, peu convexes, atténuées dans leur tiers postérieur. — Pattes médiocres; cuisses assez robustes, comprimées; jambes et tarses grêles; le 1" article de ces derniers allongé, surtout aux postérieurs ; le pénultième subbilobé. — Corps allongé, un peu arqué en dessus, fortement pubescent. Ce genre se compose de quelques petits insectes propres à l'Europe et à l'Amérique du Nord {>), k téguments flexibles, brunâtres ou tes- facés, revêtus d'une très-fine pubescence couchée et dont les élytres sont finement chagrinées. On les trouve en fauchant, sur les herbes, et quelquefois dans le détritus des vieux arbres. Le genre Calasia de M. Haldeman a été établi sur une espèce des Etats-Unis, placée par M. Melslieimer dans les Orchesia (2), mais qui, selon M. J. L. Le Conte {i), appartient au genre actuel. ^ TROTOMMA. KiESENWETT. Ann. d. l. Soc. entom. 1851, p. 623. Dernier article des palpes maxillaires en triangle transversal , un peu oblique. — Mandibules bifides (?) au bout. — Labre transversal, légèrement arrondi en avant. — Tête courte, régulièrement convexe, àvertex arqué en arrière, terminée par un très-court museau.— Yeux médiocres, étroits, transversaux^, réniformes. — Antennes plus longues que le prothorax, fihformes, à articles 1 gros, subturbiné, 2 court, ob- conique, 3-4 plus longs, obconiques, subégaux, 4-M transversaux, assez serrés, 11 ovalaire. — Prothorax fortement transversal, presque aussi large que les élytres, convexe, légèrement arrondi et tranchant sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson en triangle curviligne transversal. — Elytres ovalaires, convexes, coupées carré- ment à leur base et fortement contiguës au prothorax. — Pattes assez courtes; cuisses médiocrement robustes, comprimées ; jambes et tarses grêles; le 1" article des postérieurs très-allongé. — Corps réguhère- ment oblongo-ovale, convexe, pubescent. (1) Esp. européennes : S. fusca, Latr. loc. cit. p. 200 [Dire, fuscula Gyllcnh., Mel. diibius 0\\y.) .— bifoveolatusj, Kiister, Die Kœf. Europ. XXVII, 90; Raguse. — ophlhalmica, minuta {S. fuscula? P. W. J. Mùller), Muls. Col. d. France; Longip. p. 141. — Esp. de l'Amer, du Nord : S.palHpes, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. 111, p. 56. — lutea {pallipes Melsheim.), bi-impressa, omericana, rugosa, flavicollis, pusilla, Haldem. Journ. of ihe Acad. of Philad. Ser. 2, I, p. 100. Suivant M. J. L. Le Conte (Proceed. ibid. VII, p. 220), les deux avant-dernières doivent former un genre nouveau appartenant probable- ment aux Ténébrionides. (2) 0. sericea, Melsheim. loc. cit. III, p. 51. (3) Loc. cit. VII, p. 219. SCRAPTIIDES. 587 Le très-petit insecte (i), type de ce genre, a été découvert par M. de Kiesenwetter , aux environs de Perpignan et de Montpellier ; depuis on l'a rencontré également près d'Hyères. Il est en entier d'un jaune ferrugineux assez brillant, chagriné sur les élytres et revêtu d'une pubescence médiocrement abondante. On le prend, comme les Scraptia, sur les herbes, ou courant à terre avec beaucoup d'agilité. Note. Après avoir placé le genre suivant parmi les Anthicides (î), M. J. L. Le Conte a fini ( -i) par faire observer q^e ses yeux étaient profiindément échancrés comme ceux des Xylophilus. Ce caractère l'excluant de la famille en question, il ne reste plus que celle-ci où l'on puisse le . placer, bien qu'il .s'en éloigne par plusieurs caractères importants. TANARTHRUS. J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 156. Palpes médiocres, leur dernier article triangulaire, étroit. — Tête grande, échancrée à sa base. — Yeux petits, latéraux. — Antennes insérées sur le front, filiformes; leur dernier article allongé, presque divisé en deux, les intermédiaires subturbinés. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, un peu plus courtes que l'abdomen et sub- tronquées au bout. — Jambes armées d'éperons allongés; tarses fili- formes, leur pénultième article non bUobé. — Corps déprimé. Dans l'origine, M. J. L. Le Conte n'avait compris dans le genre qu'un petit imsecte [salinus) trouvé par lui voltigeant à la façon des Bembi- DiUM, au bord d'un lac salé des déserts du Rio-Colorado. Depuis (4), il y a ajouté une autre espèce découverte également par lui en Califor- nie, et qu'il avait primitivement placée parmi les Anthicus (i). Au total, je ne sais que penser de ce genre. (1) T. pubescens, Kiesenw. loc. cit. p. 624, pi. 11, 1, f. 9 a-f. (2) Loc. cit. et Piocced. of the Acad. of Pliilad. YL p. 103. J'ai ajoiMé à la formule primitive du genre quelques détails mentionnés dans ce dernier ou- vrage. (3) Proceed. loc. cit. VII, p. 227. (4) Proceed. loc. cit. YI, p. 104 (5) A. alutaceus, Aun, of the Lyc. of New-York, Y, p. 155. FAMILLE LIV. ANTHICIDES. Menton non porté par un pédoncule du sous-menton. — Languette saillante. — Deux lobes aux mâchoires, inermes et ciliés. — Mandi- bules ne dépassant pas ou qu^à peine le labre. — Tête penchée, tri- gone, brusquement rétrécie en un col étroit. — Yeux médiocres, la- téraux, entiers. — Antennes de onze articles, insérées latéralement et à découvert, en avant et près des yeux, filiformes ou grossissant peu à peu. — Prothorax plus étroit à sa base que les élytres; son pronotum et ses flancs confondus ensemble. — Hanches antérieures cylindriques, saillantes^ contiguës; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière; les intermédiaires très-rapprochées, pourvues de trochantins; les posté- rieures transversales, séparées par une saillie intercoxale de largeur variable; les quatre tarses antérieurs de cinq, les postérieurs de quatre articles; le pénultième de tous presque toujours subbilobé ; leurs cro- chets simples. — Cinq arceaux à l'abdomen, tous distincts. Famille intéressante et en même temps très-naturelle, lorsqu'on en exclut les Pédilides qui précèdent , et dont elle ne difiêre essentielle- mentj comme je l'ai dit plus haut, que par l'interposition d'une saillie intercoxale, plus ou moins large, entre les hanches postérieures. Ce n'est pas que ses espèces ne se distinguent des Pédilides par leur fades (i); elles sont généralement plus courtes que ces derniers, leurs élytres sont proportionnellement moins allongées, etc. ; mais ces caractères vagues ne suffiraient évidemment pas pour autoriser la séparation des deux familles. Les Anthicides sont de petits insectes, pour la plupart de forme svelte, élégante, et ressemblant beaucoup, au premier coup-d'œil, à (1) Parmi les Coléoptères, c'est des Scydménides que ces insectes se rap- prochent le plus sous ce rapport, et c'est ce qui avait engagé M. L.Redten- bacher, dans la première édition de sa «Fauna austriaca (p. 635) » à placer ces derniers immédiatement à leur suite. Mais il n'y a là qu'une simple analogie de formes^ et les ditférences sont trop évidentes entre ces insectes pour qu'il soit nécessaire d'y insister. ANTHICIDES. 589 des Fourmis. Le col dont leur tête est pourvue en arrière, a presque toujours un aspect noduleux et se voit d'en haut; mais quelquefois (ToMODERus, quelques ANimcus) il est entièrement engagé dans le prothorax et par suite invisible. Le museau qui termine la tète en avant est constamment court. Les antennes varient beaucoup sous le rapport de leur longueur, de la forme de leurs articles, surtout de ceux de leur extrémité, et ne fournissent que des caractères assez peu précis. Les organes buccaux, ainsi que les yeux, se modifient à peine et n'exigent aucune observation. Le prothorax joue, au contraire, un rôle assez important dans la classification de la famille. 11 se présente dans deux conditions diffé- rentes, selon qu'il est divisé par un profond étranglement, voisin de sa base, en deux parties d'inégale grandeur, ou que cet étranglement n'existe pas. Dans ce dernier cas, on peut encore en tirer parti, selon que son bord antérieur est simple (par ex. Anthicus), ou tronqué et denti- culé (Amblyderus), ou armé d'une corne (Notoïus, Mecynotarsus). L'écusson est très-petit, mais ne manque jamais. Les élytres sont aussi complètement dépourvues de repli épipleural que celles des Mordellides, Méloïdes et (Edémérides. Elles sont généralement oblon- gues,avec leurs épaules distinctes, quoique très-obtuses; celles-ci ne sont entièrement effacées que chez les Formicomus. Les ailes infé- rieures n'ont complètement disparu que dans quelques espèces de ce dernier genre; les autres en possèdent au moins des rudiments. Les pattes sont plus ou moins longues et grêles, à l'exception des cuisses qui sont assez robustes. Les hanches antérieures sont très- saillantes et parfaitement contiguës chez toutes les espèces; les inter- médiaires sont, en général, plus ovalaires que celles des Pédilide3, et l'étroit mésosternum qui les sépare est presque aussi long qu'elles ; les postérieures varient, comme chez les Ténébrionides, selon la lar- geur de la saillie intercoxale de l'abdomen , qui s'interpose entre elles. Elles sont, par conséquent, sensiblement moins transversales chez les Formicomus, qui ont cette saillie fort large, que dans les au- tres espèces. Les éperons des jambes manquent rarement (Ochtheno- Mus), et le pénultième article des tarses n'est entier que chez les Mecy- notarsus. Enfin ^ les épisternums métathoraciques sont étroits et vont en se rétrécissant peu à peu d'avant en arrière. Les épimères qui les accompagnent sont très-petites, et leur existence est parfois douteuse. Les différences sexuelles de ces petits insectes portent le plus sou- vent sur la forme du dernier segment abdominal. Celles qui ont leur siège dans les autres parties du corps, telles que les élytres, les pattes, etc., sont moins communes et seront mentionnées à leur place. Ces différences, du reste, ne sont pas constantes dans les espèces d'xm même genre. La livrée des Anthicides est assez variée, mais les couleurs métalli- 590 ANTHICIDES. ques n'y entrent pour rien. Leur ressemblance avec les Fourmis est encore augmentée par la vivacité de leurs allures, qui est extrênie. La plupart de leurs espèces fréquentent exclusivement les bords de la mer et des eaux douces, mais on en trouve aussi sur les fleurs, les plantes basses, les arbres et les bois abattus. Des observations assez nombreuses rendent très-probable que leur régime, regardé pen- dant longtemps comme de nature végétale, se compose, au contraire, de substances animales. Jusqu'ici leurs premiers état sont restés in- connus. Le nombre de ces insectes décrits ou existants dans les collections, s'é- lève déjà à plus de 350 espèces. 11 y en a dans toutes les parties du globe, et sauf un (Amblyderus), les huit genres qu'elles constituent en ce moment, sont tous représentés en Europe. Toutes, il y a peu d'années encore, étaient comprises dans les genres Notoxus de Geoffroy, et Anthicus de Paykull, dont Latreille, qui les réunissait en un seul, avait formé, dans son dernier ouvrage (i), la quatrième tribu de ses Trachélides, celle des Antbicites. A ces deux genres, le docteur Schmidt, dans un bon travail ne comprenant que les espèces européennes (î), ajouta le genre Ochthenomus établi par Dejean {'i), mais dont les caractères n'avaient pas encore été exposés. Quelques années plus tard (1847-48), M. de La Ferté-Sénecterre a fait faire un grand pas à nos connaissances sur ces insectes, en en publiant une monographie (4) comprenant toutes les espèces connues à cette époque. Depuis lors, les seuls travaux de quelque importance qu'il y ait lieu de mentionner^ en ce qui les concerne, sont deux autres mo- nographies locales, l'une des espèces de l'Amérique du Nord, par M. J. L. Le Conte (5), l'autre de celles de l'île de Chypre et de la Syrie, par M. E. Truqui (6). J'ai conservé tous les genres admis par M. de la Ferté-Sénecterre, moins les Anthelephilus ; seulement, ayant pris pour point de départ les modifications que subit la saillie intercoxale de l'abdomen, carac- tère dont il n'a pas fait usage, j'ai été obligé de disposer ces genres dans un autre ordre que celui qu'il leur a assigné. (1) Règne anim. éd. 2, V, p. 57. (2) «Die europaeischea Arten der Gattung Anthicus » Stettin. entom. Zeit. 1842, p. 74, 122, 170 et 193. (.3) Cat. éd. 2, p. 217 et éd. 3, p. 239. (4) Monographie des Anthicus et genres voisins; iu-S», 16 pi. col. Paris, 1848; publiée primilivernent dans le « Species et Iconographie générique des animaux articulés » de M. Guérin-Méneville. (5) « Synopsis of Ihe Anthicites of the United States » Proceed. of the Acad. of Philad. VI, 1852, p. 91. (6) « Anthicini insulai Gypri et Syriœ » Mém. d. l'Acad. d. Turin, Sér. 2, XVI, p. 339. Aî^rHlCIDES. 59 i I. Saillie intercoxale large, ogivale ou tronquée; cuisse» en massue : Formi- comus. II. Saillie intercoxale médiocrement large, triangulaire. a Prothorax divisé en deux par un étranglement. Tête distante du prothorax; cuisses en massue : Leptaîeus. — contiguë au — — simples : Tomoderiis. a a Prothorax non divisé par un étranglement. 6 — muni d'une corne en avant. Tarses poster, au plus aussi longs que les jambes : Notoxus. — beaucoup plus — Mecynotarsus. bb Prothorax tronqué et denticulé en avant : AmUyderus. bbb — sans corne ni dentelures. Antennes insérées complètement à découvert : Anthicus. — sous de petites saiUies de l'épistome : Ochthenomus. FORMICOMUS. (MoTSCH.) De La Ferté, Mm. d. Anthic. p. 70 (1). Dernier article des palpes labiaux ovoïde, celui des maxillaires cul- triforme, médiocrement large. — Mandibules larges, arrondies en dehors et bifides au bout. — Tête courte, ovale ou subarbiculaire, et régulièrement convexe sur le front; son col noduleux, très-distinct. — Yeux médiocres, latéraux, brièvement ovales ou subarrondis. — Antennes plus longues que le prothorax, filiformes ou grossissant très- légèrement, à articles 2 court, 3-10 subégaux, 11 plus grand que 10. — Prothorax notablement plus long que large, atténué à sa base, renUé et arrondi sur les côtés en avant, simple ou divisé en deux par un étranglement. — Elytres oblongo-ovales, convexes, atténuées en avant et en arrière, avec les épaules entièrement effacées. — Pattes médiocres; cuisses fortement atténuées à leur base, très-renflées à leur extrémité; tarses médiocres, presque toujours plus courts que les jam- bes; leur pénultième article bifide. — SailUe intercoxale large, ogivale (1) M. De Motschoulsky (Bull. Mosc. 1845, n" 1, p. 83) a simplement indiqué ce genre en l'écrivant Formicoma. Quelle que soit sa désinence, c'est un nom mal fait, et Mannerheim (Bull. Mosc. 1846, u» 1, p. 227) a, non sans raison, proposé de le remplacer par celui de Myrmecosoma qu'un respect, peut-être exagéré, poiu" le droit de priorité, m'engage seul à ne pas adopter. — Syn. An- THELEPHii.A, Hope, Trans. of the Zool. Soc. I, p. 101; M. Hope n'a fait égale- ment que proposer ce genre; ses caractères ont été exposés par M. De La Ferté, loc. cit. p. 65. — Formicilla, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New- York, y, p. 152; ce genre a été, depuis (Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 94), réuni aux Formicomus par son savant auteur. 592 ANTHICIUES. OU subparallèle et tronquée en avant. — Corps glabre ou pubescent, imparfaitement ailé ou aptère. Ce genre est aisé à reconnaître à la forme des élytres, combinée avec celle des cuisses et de la saillie intercoxale. Il est assez nombreux et répandu dans les pays baignés par la Méditerranée, l'Afrique, les Indes orientales et l'Amérique. La livrée de ses espèces est très-variée, ce qui ne permet pas d'en rien dire de général (i). Je ne vois aucune raison pour en séparer les Anthelephila de M. Hope, qui n'en diffèrent, comme M. De La Ferté le dit lui-même, que par l'absence complète des ailes inférieures et la troncature obli- que de l'extrémité des élytres ; ces organes ne présentent pas en même temps un trèî-léger renflement aux épaules, qu'on aperçoit dans les espèces précédentes et qui n'est que le résultat de la présence des ailes inférieures rudimentaires qu'elles possèdent. Ces insectes sem- blent jusqu'ici propres aux Indes orientales et à l'Australie (2). Dans les deux genres, les mâles se distinguent de leurs femelles par leur dernier segment abdominal plus ou moins échancré. Quelques- uns d'entre eux ont en outre les cuisses antérieures munies en dessous d'une petite dent. LEPTALEUS. De La Ferté, Mon. d. Anthic. p. 106. Dernier article des palpes labiaux ovalaire, celui des maxillaires cultriforme, assez grêle. — Mandibules bifides à leur extrémité. — (1) M. De La Ferté en décrit 30 espèces qu'il divise en deux sections que je serais volontiers porté à regarder comme génériquement distinctes : A. Prothorax simple : elle contient 27 espèces, dont trois européennes : cœru- leipennis Laf., Espagne mér. ; pedastris Rossi (Not. ihoracicus et equestris Panz., Cantharis fusca Geotfr.; Anthic. nohilis Falderra.), Europe mér. et or.; latro Laf., Sicile. — Aj. : F. Curtisii, chilensis, Lafertei, parallelus, Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 276. — armatus, Bohem. Voy. de l'Eugénie; Ins. p. 103; Java. B. Prothorax étranglé près de sa base : F. consul, prœlor Laf., des Indes or.; leporinus Laf., de Bahia. — Aj. : Formicil. munda, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New- York, V, p. 152; Californie. — scitulus, S. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 94; Caroline du Sud. — mandarinus, Bohem. loc. cit. p. 105; Chine (Hong-Kong). (2) On retrouve parmi eux ces deux formes du prothorax signalées chez les FORMICOMUS. A. Prothorax étranglé près de sa base : A. imperator, Laf. loc. cit. p. C6; îles de la Sonde (Linga). B. Prothorax simple : A. bengalensis Wiedem., ruficollis Saund., des Indes or.; cyaneus Hope, de l'Australie ; Laf. loc. cit. ANTHicitms. 893 Labre transversal, entier, avec ses angles arrondis. — Tète inclinée, oblongo-ovalaire, pourvue d'un col noduleux très-apparent. — Yeux petits, oblongs, déprimés. — Antennes assez longues, grêles, à articles 2-10 subégaux, obconiques, grossissant légèrement, H allongé et acu- miné au bout. — Prothorax long, divisé en deux parties par un pro- fond étranglement voisin de sa base; l'antérieure globuleuse. — Ely- tres allongées, peu convexes, subparallèles, ou légèrement ovales, coupées carrément à leur base. — Cuisses atténuées à leur base, ovoïdes dans le reste de leur étendue; éperons des jambes presque nuls; tarses médiocres, le i*"" article des postérieurs allongé, le pénul- tième de tous bifide. — Saillie intercoxale médiocrement large, en triangle aigu. — Corps allongé, svelte, ailé. » M. De La Ferté n'a fait de ces insectes qu'un simple sous-genre des Anthicus, mais si on les conserve parmi ces derniers, la définition de ceux-ci, déjà très-difiicile, devient presque impossible. C'est^ à propre- ment parler, un genre intermédiaire entre les Formicomus et les ToMODERus qui suivent, mais plus voisin des premiers. J'y comprends non-seulement les espèces auxquelles M. De La Ferté l'a restreint, mais encore tous ses Anthicus à prothora-x divisé en deux parties. Même avec cette extension il est peu nombreux, mais ses espèces ont une distribution géographique très- étendue (i). TOMODERUS. De La Ferté, Mon. d. Anthic. p. 94. Organes buccaux des Leptaleus. — Tête peu inclinée, transversale, trigone ou subquadrangulaire, sessile, son col étant engagé dans le prothorax et invisible en dessus. — Yeux en général assez gros, ar- rondis et un peu saillants. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, assez robustes, à articles obconiques, très-courts : 2 un peu moins long que 4, 4-10 graduellement transversaux et plus épais, 11 brièvement ovalaire. — Prothorax plus long que large chez la plu- part, divisé par un profond étranglement en deux portions: l'anté- rieure beaucoup plus grande et plus large que la postérieure» — Elytres parallèles ou légèrement ovales, tronquées ou faiblement échancrées à leur base. — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses (1) Les Leptaleus proprement dits de M. De La Ferté se réduisent à cinq : Klugii, d'Egypte ; Rodriguei Latr. (Anthic. pidchellus Schm.), Fraiice raér., Espagne, Algérie ; Chaudoirii Koleu., Càucàse; delicatulus^ dus Indes or.; triguttatus, de Syrie; Laf. toc. cit. p. 107 et 299. — Les espèces que j'y ajoute appartiennent à son deuxième groupe des Anthicus : A. gibbicolUs, albi~ cinctus, de Colombie; centurio, des Indes or.; Laf. loc. cit. p. 111. — Aj. : Anth. glabellus. E. Truqui, Mém. d. l'Acad. d. Turin, Sér. 2, XVI, p. 10; Syrie. Coléoptères. Tome V. 38 * 594 ANTHICIDES. grossissant graduellement; éperons des jambes très-petits; tarses mé- diocres, le pénultième article de tous subbilobé. — Saillie intercoxale médiocrement large, triangulaire. — Corps ailé. Ce genre est le dernier chez lequel le prothorax est étranglé à sa base, et ce caractère suffit pour le distinguer de tous ceux qui suivent. Il ne s'éloigne pas moins nettemçQt de ceux qui précèdent, par la ré- traction du col de la tête dans Tintérieur du prothorax. Ses espèces ont, en outre, un fades particulier, dû à ce que leurs élytres sont criblées de points enfoncés, très-apparents, ou ponctuées en stries régu- lières. On en connaît une dizaine étrangères, sauf une seule, à l'Europe et disséminées au loin sur le globe (i). NOTOXUS. Geoffr. Ins. des env. d, Paris, I, p. 356 (2). Dernier article des palpes labiaux ovoïde, celui (|es maxillaires cul- triforme, arrondi en dehors, en général tronqué au côté interne. — Mandibules larges, droites, brusquement recourbées à leur extrémité, celle-ci bidentée. — Labre un peu atténué à sa base et sinué en avant. — Tète verticale, assez allongée, plane et parfois concave sur le front ; épistome court, rétréci et tronqué en avant. — Yeux médiocres, ova- laires, transversalement obliques. — Antennes plus longues que le prothorax, filiformes, rarement (par ex. Lebasii) un peu épaissies au iDOut, à articles obconiques, subégaux, sauf H qui est ovalaire. — Prothorax globuleux ou globoso-evoïde, concave en avant et muni d'une corne horizontale, plus ou moins large et denticulée. — Elytres allongées, convexes, un peu atténuées en arrière, légèrement échan- crées à leur base, avec leurs épaules distinctes et précédées, d'une impression. — Cuisses assez robustes, graduellement épaissies; tarses médiocres; les antérieurs un peu déprimés, les autres grêles ; le l*"" ar- ticle des quatre postérieurs très-allongé, le pénultième de tous subbi- lobé. — Saillie intercoxale médiocrement large, triangulaire. — Corps ailé, finement pubescent. La corne du prothorax, qui donne à ces insectes un aspect particu- lier, ne se retrouve que dans le genre suivant. Elle est en général un peu plus étroite chez les femelles. Les mâles se distinguent en outre quelquefois de ces dernières par leurs élytres tronquées au bout et (1) T. signaticorniSj Colombie; sulcicolUSy Indes or.; cruciatus, Colombie; iw/errwp^MS, Etats-Unis; hirtulus, Colombie; divisus^ Sénégal; compressicollis, Motsch., Europe mér. ; hrevicoUis, Indes or.; vinctus Erichs., Tasmanie; constrictus Say, Etats-Unis; Lafert. loc. cit. p. 95. ("2) Syn. MoKOCEHUs, Dej. Cat. éd. 3, p. 237. — Ceratoderus, Blanch. Hist. nat. d. Ins. II, p. 40. — Meloe Linné. — Atïelabus Linné. — Lytta Marsh. ANIHICIDES. B95 plus fréquemment par leur dernier segment abdominal échancré. Les couleurs de ces petits insectes sont variées, et leurs élytres souvent ornées de bandes transversales noires sur un fond jaunâtre ou testacé. 11 y en a dans la plupart des régions du globe (i). MEGYNOTARSUS. De La Ferté^ Mon. d. Anthic. p. 57. Ce genre ne diffère essentiellement des Notoxus que par les pattes beaucoup plus grêles dans toutes leurs parties, surtout les postérieures qui sont en même temps très-allongées, avec les deiix premiers articles de leurs tarses égalant, pris ensemble, les jambes, et le pénultième non bilobé, A ces caractères s'ajoutent quelques particularités moins impor- tantes. Les mandibules s'arrondissent en dehors dans le point où elles se recourbent à leur extrémité; les antennes sont plus grêles; enfin les élytres ont leurs épaules tantôt distinctes, tantôt complètement effacées. Ce dernier cas existe dans Tespèce européenne (j) type du genre. M. De La Ferté en a décrit quatre autres propres à l'Arabie et aux Indes orientales (3). Ces insectes sont tous plus petits que les No- toxus. AMBLYDERUS. De La Ferté, Mon. d. Anthic. p. 62. Genre peu distinct des Anthicus qui suivent et dont il ne diffère essentiellement que par la forme du prothorax qui est allongé, peu convexe, presque graduellement rétréci en arrière et qui présente en avant une large troncature, plus ou moins concave, et dont le bord supérieur est denticulé ou muni d'aspérités. (1) M. De La Ferté (Mon. d. Anthic. p. 29 et 297) en décrit 31 espèces, dont sept d'Europe [brachycerus Fald., monoceros Linn., cavifrons, platycerus, siculus Lafert., cornutus Fab., miles Sclim.). Depuis son travail, ont été pu- bliées : Esp. européenne : N. excisus, Kùster, Die Kaef. Europ. XIII, 68; Es- pagne.—Esp. asiatique: N. rubetorum, Truqui, Mém. d. l'Acad. d. Turin, Sér. 1, XVI, p. 343 ; Syrie. —Esp. de l'Amer, du Nord : N. cavicornis, confor- mis, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 152; Californie. — Mon. bifasciatus, serratus, J. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad, Sér. 2, I, p. 89. — apicalis, marginatus, subtilis, J. L. Le Conte, Pfoceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 93. (2) Not. Rhinocéros, Fab. Entom. Syst.; Suppl. p. 66 (Not. serricornis, Panz. Faun. Ins. Germ. XXXI, 17). (3) Not. Bison, Oliv. Encycl. méth.; Ins. VIII, p. 394; Arabie. — M. ni- grosonatus, fragilis, nanus, Lafert. filou, d. Anthic. p. 60; Indes or. 596 ANTHICIDES. C'est, comme Ta dit M. De La Ferté, un prothorax de Notoxus privé de sa corne antérieure. Ce savant entomologiste a signalé en même temps l'affinité du genre avec les Anthicus dont, en effet, il ne devrait peut-être pas être séparé. On n'en connaît que deux espèces, l'une d'Algérie, l'autre d'Egypte (i)- ANTHICUS. Payk, Faun. Suec. l, p. 253. Menton quadrangulaire, ainsi que la languette. — Dernier article des palpes labiaux ovoïde, celui des maxillaires cultrifcrme, en général grêle et arrondi au côté interne. — Mandibules larges, arquées, bifides au bout. — Labre transversal, entier, avec ses angles arrondis. — Tête inclinée, trigone, subquadrangulaire ou brièvement ovale, convexe sur le front; son col distinct en dessus. — Yeux médiocres, latéraux, ovalaires, peu convexes. — Antennes plus longues que le prothorax, grossissant un peu à leur extrémité, rarement fihformes, ■ à articles obconiques : les deux ou trois avant-derniers parfois transversaux, le {[" ovalaire et acuminé au bout. — Pro thorax de forme variable, mais en général plus long que large et toujours plus ou moins rétréci en arrière. — Elytres allongées, siibparallèles ou ovalaires, avec leurs épaules plus ou moins distinctes. — Pattes longues, peu robustes ; cuisses grossissant peu à peu, très-rarement un peu en massue ; jambes grêles, leurs éperons parfois nuls; 1" article des tarses allongé, sur- tout aux postérieurs; le pénultième subbilobé. — Saillie intercoxale médiocrement large, triangulaire, rarement subparallèle. — Corps allongé, glabre ou pubescent, rarement aptère. Le grand nombre d'espèces que contient ce genre et les variations que subissent la plupart des organes, en rendent la définition diffi- cile {i), et ses caractères sont plutôt négatifs que positifs. Il comprend (1) A. scabricoUis, des environs d'Or^n ; truncatusj d'Egypte; Lafert. loc. cit. p. 63. (2) Déduction faite des Leptaleus que j'en ai retranchés, M. De La Ferté (Mon. d. Anthic. p. 107 et 300) en décrit 181 espèces ex visu, plus 23 men- tionnées dans les auteurs. Il divise les premières en quatre sections basées sur la forme du prothorax et qu'il dit lui même présenter de nombreuses excep- tions. Ces sections sont i leur tour divisées en 18 groupes qui me paraissent établis sur des caractères extrêmement minutieux et difficiles à saisir dans la plupart des cas. Sur ce nombre il en est cinq (abstraction faite des Leptaleus) qu'il a élevés au rang de sous-genies sous les noms de Acanthinus, Iscuyro- PAi.pus, Stentdius, Liparoderus et Adlacoderus. J'ai leurs types sous les yeux et ne kur trouve guère plus de titres à ce rang supérieur qu'aux autres groupes. Depuis ce travail les espèces suivantes ont été décrites: Esp. européennes : A, venator {insignis Laf.), amicitiœ, paUicrus, L. Du- ANTHICIDES. 897 tous les Anthicides privés de corne ou d'une excavation antérieure au prothorax, ce qui le différencie des Notoxus, Mecynotarsus et Ambly- DERus, qui n'ont pas la saillie intercoxale large comme les Formico- Mus, ni le prothorax divisé en deux lohes comme les Tomoderus et les Leptaleus. Les deux sexes se distinguent dans le plus grand nombre des cas en ce que le dernier arceau supérieur de l'abdomen, entier chez les femelles, est tronqué chez les mâles. Quelques autres caractères propres à ces derniers, tels que le dernier arceau abdominal inférieur échan- cré, les cuisses antérieures munies d'une épine, les jambes postérieures arquées, etc., sont accidentels et de rare occurrence. Le genre est répandu dans la plupart des régions du globe et com- prend le plus grand nombre des Anthicides européens. OCHTHENOMUS. (Dej.) SeHMiDT, Stettin. entom. Zeit. 1842, p. 196 (1). Dernier article des palpes labiaux brièvement ovalaire, celui des maxillaires cultriforme, assez large. — Mandibules larges, un peu ar- quées en dehors, bifides au bout. — Labre transversal, arrondi aux angles. — Tète en carré long, munie d'un col noduleux, visible en dessus, tronquée antérieurement presque au niveau de l'insertion des antennes. — Celles-.ci insérées sous de petites saillies anguleuses de l'épistome, assez longues, à articles 1 robuste, 2-3 grêles, subégaux, plus courts que les deux ou trois suivants, les quatre à cinq derniers formant une massue allongée, le 11" oblongo-ovale. — Yeux très-an- four, Ann. d. Se. nat.; Zool. Sér. 3, XI, pl- 5, f. 42, 45j 48; Espagne. — agilis, lateralis, Kùster, Die Kaef. Europ. XYI, 75, 77; Dalmatie. — setulosus, Bohem. K. Vetensk. Acad. Handl. 1849; Suède. — vespertinus, Rosenh. Die Thiere An- dal. p. 225; Espagne mér. — Esp. asiatiques : j4. erro, fatuus, incomptus, villosulus, cérastes, phœnicius, ornatus, armatus, scurrula, aspelius, sido- nius, Laferiei, gorgus, Truqui, Mcm. d. l'Acad. d. Turin, Sér, 2, XVI, p. 348; Syrie. — Esp. d. Ceylan : A. formicarius, insulanus, Nietner, Entom. Pap. II, p. 10. — Esp. d. l'Amer, du Nord : A. terminalis, difficilis, scabriceps, gra- nularis, pallens, J. L. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 230. — tenuis, niti- dulus, annectens, confinis, nigritulus, luteoliis, corticalis, korridus, cribratus, rufulus, biguthdus, punctulatus, obscurellus, bellulus, nanuSj martlimus, J. L. Le Conte, Ann. of tlie Lyc. of New- York, V, p. 153; Californie. — rejectus, cri- bratus, confusus, flavicans, Haldemani [quadriguttatus Haldem.), latebrans, spretus, coracinus, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Pliilad. VI, p. 97. — cœsiosignatus, troglodytes, niiidus, atomarius, ampUcollis, Bohem. Voy. d. l'Eugénie; 1ns. p. 104; Californie. — Esp. de Taiti : A. iaitensis, Bohem. ibid. p. 105. (1) Syn. Endemia, Casteln. Hist, nat. d. Col. II, p. 259; nom proposé et non accompagné de caractères. 598 ANTHICIDES. térieurs, latéraux, petits, arrondis, très-peu saillants. — Prothorax plus étroit que la tête, allongé, légèrement rétréci en arrière, tronqué à ses deux exlrémités, avec ses côtés antérieurs arrondis. — Ecusson à peine distinct. — Elytres allongées, parallèles, rétrécies dans leur tiers posté- rieur, légèrement échancrées à leur base. — Pattes médiocres; cuisses peu robustes, graduellement épaissies; éperons des jambes nuls; tarses assez courts; le 1" article des postérieurs allongé, le pénultième de tous subbilobé. — Saillie intercoxale médiocrement large, triangu- laire. — Corps long, grêle, revêtu de très-petits poDs peu abondants et squammif ormes. Insectes de la taille des plus petits Anthicus et distincts de tous les genres qui précèdent, par la forme de leur tête, Tinsertion des an- tennes, la situation et la petitesse de leurs yeux, et la vestiture de leurs téguments. Ces derniers ont plus de consistance que chez la plupart des autres Anthicides et sont toujours finement chagrinés. Les caractères sexuels de ces insectes sont encore incertains. M. De La Ferté a regardé comme étant des mâles, les exemplaires dont l'abdomen dépasse un peu les élytres et qui ont son derrder arceau légèrement échancré ; ceux chez qui cette partie du corps est cachée par les élytres avec l'arceau en question entier, sont pour lui des femelles. Ce savant entomologiste décrit cinq espèces du genre originaires d'Europe, de l'Algérie et des Indes orientales (<). (1) 0. punctatus, Algérie; siniiatus Schm., angustatus (tenuicolUs Schm.; Anthic. elongatissimus? Casteln.); Europe mér. ; indicus, Indes or.; Lefeb- vrei, Egypte; Lafert. Mon. d. Anthic. p. 283. FAMILLE LY. PYROCHROIDES. Menton porté par un pédoncule du sous-menton. — Languette sail- lante, bilobée. — Deux lobes aux mâchoires, cornés, inermes et ciliés. , — Mandibules dépassant à peine le labre. — Tête médiocrement pen- chée, trigone, brusquement rétrécie à sa base en un col dégagé du prothorax. — Yeux plus ou moins grands et saillants. — Antennes de onze articles, pectinées ou flabellées, insérées latéralement et à décou- vert, immédiatement en avant des yeux. — Prothorax plus étroit qae les élytres ; son pronotum et ses flancs sans aucun vestige de sépara- tion. — Elytres débordant Farrière-corps, sans l'embrasser. — Hanches antérieures et intermédiaires allongées, subcylindriques ; les premières très-saillantes, contiguës, dirigées en arrière, avec leurs cavités coty- loïdes largement ouvertes ; les secondes couchées, parallèles, contiguës en arrière, pourvues de trochantins ; les postérieures transversales, obliques, un peu séparées; les quatre tarses antérieurs de cinq, les postérieurs de quatre articles^ le pénultième de tous subbilobé ; leurs crochets simples, subdentés ou élargis à leur base. — Abdomen sub- niembraneux, composé de cinq ( 9 ) ou six (cT) segments, tous distincts ; les cinq premiers subégaux. J'ai signalé plus haut les éléments que j'exclus de cette famiUe et qui y avaient été compris par M. J. L. Le Conte ( i ). Ainsi restreinte, elle ne comprend plus que trois genres : l'un (Pyrochroa) très-connu des entomologistes, les deux autres (Schizotus, Dendroides), au contraire, fort rares dans les collections. Les caractères qui précèdent, montrent assez en quoi elle diffère des Pédilides et des Anthicides. Dans le nombre, il en est plusieurs qui lui donnent des rapports réels avec les Méloïdes, tels que la minceur et la flexibilité des téguments, la manière imparfaite dont les élytres embrassent l'arrière-tronc, la forme des hanches et en particulier l'obli- quité des postérieures, la forme générale elle-même, qui est très- (1) Voyez plus haut, p. 374, note. 600 PYROCHROÏDES. difTérente de celle des Pédilides et des Anthicides, tandis qu'elle se rapproche davantage de celle de plusieurs Méloïdes. Aussi douté-je si ces insectes ne seraient pas mieux à leur place à côté de ces derniers qu'à la suite des deux familles précédentes (i). Pour compléter la formule inscrite plus haut, il suffit d'ajouter qu'ils sont, pour la plupart, d'assez grande taille, de forme déprimée et large; que leurs élytres, toujours plus ou moins élargies en arrière, sont remarquables par leur ampleur relative et dépourvues de repli épipleural, sauf à leur base ; enfin qu'elles recouvrent constamment des ailes bien développées. Les analogies dont il vient d'être question ne concernent que leurs derniess états. Sous celui de larve, ils ont les rapports les plus étroits et les plus évidents avec les Pytho qui, pour moi, appartiennent à une famille tout-à-fait différente (2). Leurs larves {i) ont, en effet, une telle ressemblance avec celles de ces derniers, que je me bornerai à men- tionner les caractères qui les distinguent. Ils portent sur la tète qui est ici complètement dégagée du protho- rax; les ocelles dontHrois sont moins apparents que les autres et par- fois peu distincts; la grandeur du pénultième segment abdominal qui est plus long que les autres, quoique à des degrés variables; enfin sur la forme du dernier qui est transversal, irrégulièrement quadrangu- laire et parfois [coccinea] en même temps de forme assez bizarre. Du reste, avec ces caractères communs, ces larves présentent des différences spécifiques assez prononcées et qui affectent principalement les deux derniers segments de l'abdomen. (1) Dans l'origine (Hist. nat. d. Crust. et d. 1ns. X, p. 359), LatreiUe les avait mi» immédiatement en avant des Méloïdes. Ce n'est que plus tard (Règne anim. éd. m, p. 311), en fondant son groupe des Trachélides,. qu'il les a introduits dans ce dernier, où il leur assignait alors le premier rang. Dans ses deux der- niers ouvrages (Fam. nat. p. 382, et Règne anim. éd. 2, V, p. 53), il les a re- légués au second, à la suite des Lagriides Si on les laisse là, ils interrompent manifestement le passage graduel qui a lieu, par l'intermédiaire des Statira, entre ces insectes et les Pédilides, et la même raison ne permet pas de les in- tercaler entre ces derniers et les Anthicides. Sans insister davantage sur cette question, il me parait que ces insectes rattachent les Trachélides de Latreille aux Méloides. (2) Outre les différences qui existent dans la forme de la tête, les organes buccaux, les antennes et les hanches des pattes, il y en a une non moins importante dans les habitudes. Les Pytho vivent, à l'état parfait, sous les écorces, et sont des insectes lucifuges, tandis que les Pyrochroa fréquentent les feuilles et même les fleurs. Plus j'examine les deux genres, moins je leur trouve de rapports entre eux. Il s'agit par conséquent ici de savoir lesquels doivent l'emporter, des caractères propres aux larves, ou de ceux empruntés aux in- sectes parfaits, question souvent controversée et que ce n'est pas ici le lieu d'agiter. (.3) Celles des trois espèces de Ptrochroa les plus communes en Europe PYROCHROÏDES. 604 Elles vivent sous les écorces à demi-décomposées d'un grand nom- bre d'arbres^ sans paraître avoir de préférence décidée pour certaines espèces en particulier. Parvenues à toute leur croissance, qui parait n'être complète que la troisième année, elles se pratiquent une loge pour y subir leurs métamorphoses. Les nymphes sont hérissées, prin- cipalement sur la tète et l'abdomen, de spinules disposées symétri- quement, et leur dernier segment est divisé plus ou moins profondé- ment en deux pièces coniques, terminées chacune par une pointe cornée. Les trois genres de la famille ne comprennent qu'un petit nombre d'espèces. Deux d'entre eux (Pyrochroa, Dendroides) sont représentés dans l'o^ncien et le nouveau continent : le troisième est propre à l'Amé- rique du Nord. I. Yeux médiocres, fortement séparés. 4« art. des palpes max. cultriforme : Pyrochroa. ovalaire : Schizotus. IL Yeux très-grands, rapprochés : Dendroides. Genre incertae sedis : Lemodes. PYROCHROA. Geoffr. Hist. d. Ins. d. env. d. Paris. I, p. 338 (1). Menton transversal, arrondi en avant. — Languette divisée en deux lobes membraneux arrondis. — Dernier article des palpes maxillaires cultriforme, étroit et aigu au bout. — Mandibules bifides à leur extré- mité. — Labre assez saillant, subsinué en avant. — Front tronqué en arc de cercle au niveau des antennes ; épistome déprimé, un peu ré- tréci et tronqué en avant. — Yeux de grosseur variable, allongés, for- tement séparés en dessus, largement échancrés. — Antennes notable- ment plus longues que le prothorax, à articles 1 en cône allongé, 2 court, obconique, 3 à peine ou pas plus long que les suivants^ 4-10 ou S-10 émettant au côté interne une dent triangulaire ou un rameau sont connues : P. coccinea, Ahrens in Silberm. Revue entom. I, p. 247, pi. 14, f. 1-9; L. Dufour, Ann. d. Se. nat. Sér. 2, XIII, p. 322, pi. 5, f. 1 ; avec beau- coup de détails anatomiques; Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIII; pi. 7, f. 3; figure originale, mais sans description; Muls. Col. d. France; Latipenn. p. 36. — rubens, Westwood, An Introd. etc. I, p. 288, f. 32, nos 11-12. — pectinicornis , Chapuis et Candèze, loc. cit. VIII, p. 526, pi. 1, f. 4. Pour une description générale comprenant ces larves et celles des Pttho, voyez Erichson, 'Archiv, 1842, 1, 371 ; reproduite par MM. Chapuis et Candèze, loc cit. p. 525. (1) Syn. Cantharis Linné, Scop. — Lampyris Gmel. 602 PYROCHROÏDES. filiforme plus long chez les mâlos. — Prothorax déprimé, transversal, subquadrangulaire, très-brièvement rétréci à sa base ; celle-ci rebor- dée. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres peu convexes et graduellement élargies en arrière. — Pattes longues, peu robustes; cuisses subparallèles; jambes sans éperons; i" article des tarses pos- térieurs aussi long que les suivants réunis. — Corps finement pubes- cent. Outre leur sixième segment abdominal et leurs antennes plus for- tement pectinées ou flabellées, les mâles diffèrent souvent de leurs femelles par la sculpture de la tête. Chez les espèces européennes, ce caractère sexuel est absent ou peu prononcé (i), tandis que chez celles de TAmérique du Nord (2), il donne à la tête de ce sexe des formes bizarres. • Les Pyrochroa ont cela de particulier, que le rouge écarlate ou fer- rugineux entre au moins pour une partie dans leur livrée. Leurs élytres sont très-finement chagrinées, sans aucune trace de ponctua- tion. On les trouve principalement dans les bois, sur les feuilles, et quand on les saisit, elles simulent la mort pendant quelques instants, mais sans contracter leurs antennes et leurs pattes. Elles sont dissémi- nées en Europe^ en Asie, aux Indes orientales et dans l'Amérique du Nord (3). SGHIZOTUS. Newm. The entom. Mag. V, p. 374. Genre douteux et que je n'admets que parce que M. J. L. Le Conte (4) en a fait autant et indique, ce que n'avait pas fait M. Newman, que le dernier article de ses palpes maxillaires est ovale et non pas cultri- forme. Pour tout le reste, l'espèce {cervicaHs Newm.) des Etats-Unis, sur laquelle il a été établi, parait être génériquement identique avec la (1) Il n'existe, à ma, connaissance, que chez la pectinicornis. On remarque cliez cette espèce, à la partie postérieure de la tête, deux profondes excava- tions qui envahissent plus de la moitié du cou. C'est un acheminement vers ce qui existe chez les espèces américaines. (2) P. flabellata, Fab. Syst. Ei. II, p. 109; Oliv. Entom. III, 53, pi. 1, f. 3. — fémorales, i. L. Le Conte. Proceed. of the Acad. of Philad. VII, p. 264. (3) Aux espèces américaines qui précèdent, aj. : Esp. européennes : P. coc- cinea, Linné, Fauu. Suec. p. 202 (P.rubra De Géer, purpurata Schrank). — rubens^ Fab. Entom. Syst. II, p. 105 [satrapa Schrank). — pectinicornis, Linné, Faun. Suec. p. 203 (P. rubra cf De Géer). — Kiesenivetteri, L. Fairra. Ann. d. 1. Soc. entom. 1849, p. 424; Sicile. — Esp. de la Sibérie or. : P. fusci- coUis, cardinalis, Mannerh. Bull. Mosc. 1852, II, p. 301. — Esp. des Indes or. : P. longa, Perty, Col. Ind. or. p. 4t. (4) Proceed. of the Acad. of Philad. VII, p. 274. PYROCHROÏDKS. 663 Pyrochroa flabellata du même pays. Comme le mâle de cette dernière, son mâle a les antennes longuement flabellées et la tête fortement fouillée et excavée en dessus. Sous le rapport de la taille et des cou- leurs, les deux espèces ont la plus intime analogie (•)• DENDROIDES. Latr. Considér. génér. p. 212 (2). Genre également très-voisin des Pyrochroa et n'en différant essen- tiellement que par les caractères qui suivent : Yeux très-gros, subcontigus ou {testaceus) légèrement séparés chez les mâles, plus ou moins distants chez les femelles. — Antennes grêles, filiformes, finement et densément velues, émettant des rameaux de même nature, à partir du 3« ou du 4"^ article ; ces rameaux très-longs dans le premier de ces sexes, médiocres dans le second. Latreille a fondé ce genre sur un insecte de l'Amérique du Nord qui n'a été encore que brièvement décrit (3) et auquel sont venues s'ajou- ter depuis trois autres espèces du même pays (4). Quelque temps après, Fischer de Waldheim l'a établi sur un rare insecte de la Russie méridionale, dont je n'ai vu aucun exemplaire, mais qui, d'après la description et la figure qu'il en a données, semble différer par plusieurs caractères essentiels des espèces américaines (5). (1) M. Newmann comprenait dans le genre, quoique avec quelque hésitation, la Pyrochroa flabellata, plus une Pyr. puncticollis de Say que je ne parviens pas à découvrir dans les écrits de cet auteur. M. J. L. Le Conte n'en fait pas mention, ni M. Melsheimer dans son Catal. of the describ. Col. of the Unit.- States. (2) Syn. PoGONOCERUs, Fischer d. Waldh. Mém. d. 1. Soc. imp. d. Nat. d. Mosc. lllj p. 281 ; nom postérieur d'environ deux anâ à celui de Latreille. (3) Latreille ne l'a pas même nommé, et ce n'est que par Lepelletier de Saint-Fargeau et A. Serville (Encycl. métb.; Ins. X, p. 261), qui ne l'ont pas décrit non plus, qu'on sait qu'il l'appelait canadensis. Il n'a encore été publié en peu de mots que par M. Newman (The entom. Mag. V, p. 375), sous le nom de bicolor, et pai' M. L L. Le Conte (Proceed. of the Acad. of Pliilad. VIII, p. 275), qui lui a conservé le nom de Latreille; c'est aussi le Pogon. ruficollis de Dejean, Cat. éd. 3, p. 237. (4) Pogon. concolor, Newm. loc. cit. (D. concolor, J. L. Le Conte, loc. cit.). — Pogon. ephemeroides, Mannerh. Bull. Mosc. 1852, no 2, p. 348; Sitkha. — D. testaceus, J. L. Le Conte, loc. cit. (5) P. thoracicuSj, Fischer d. Waldh. loc. cit. pi. 15; et Entomogr. d. 1. Russ. I, frontispice du « Gênera des Insectes. » — D'après ces figures, cet insecte n'aurait que dix articles aux antennes, dont le 2" et le 3* très-courts; les ra- meaux partiraient du 4^, et le dernier en porterait deux. Le corps serait en même temps parallèle et cylindrique. Peut-être ce genre pourra-t-il être con- servé. C04 PYROCHROÏDES. Note. Le genre suivant s'éloigne beaucoup de ceux qui précèdent, par la forme de ses antennes et de ses tarses. Je doute qu'il appartienne à la famille actuelle, dans laquelle M. Bohemann l'a placé, quoique la livrée de l'espèce qui le compose soit celle d'une Pyrochroïde. LEMODES. BoHEM. Voy. d. l. Frégat. Eugéaie; Ins. p. 103. Dernier article des palpes maxillaires grand, subtriangulaire, tron- qué au bout. — Tête subtriangulaire, rétrécie en avant. — Yeux pe- tits, arrondis^ convexes. — Antennes presque de k longueur de la moitié du corps, submonilif ormes, peu à peu et légèrement épaissies; leur 2« article un peu plus court que le 3*, le dernier oblong, acu- miné. — Prothorax un peu plus long que large, tronqué à ses deux extrémités, fortement arrondi et dilaté sur les côtés en avant, très- rétréci et étranglé à sa base, largement impressionné en dessus. — Ecusson sub triangulaire, arrondi en arrière. — Elytres tronquées à leur base, deux fois plus larges et trois fois plus longues que le pro- thorax, parallèles, avec les épaules arrondies en arrière, impression- nées entre leur base et leur milieu. — Pattes médiocres, grêles ; cuisses peu épaissies; jambes droites; tarses^étroits, le 1" article des postérieurs aussi long que les suivants réunis. — Corps oblong, den- sément pubescent. Le type (1) du genre est un petit insecte de l'Australie, d'un rouge sanguin clair, et revêtu d'une épaisse pubescence orangée entremêlée de quelques longs poils redressés, avec les antennes et les pattes noires; le dernier article des premières est blanc. (1) L. coccinea, Bohem. loc. cil. pi. 2, f. 2 a-f. FAMILLE LVL MORDELLIDES. Menton porté par un pédoncule du sous-menton. — Languette sail- lante, membraneuse, cordiforme. — Deux lobes aux mâchoires^ mem- braneux^ ciliés, non soudés à leur base. — Dernier article des palpes maxillaires cultriforme. — Mandibules courtes^ munies d'une lame membraneuse au côté interne. — Tôte verticale , courte , s'appuyant sur les hanches antérieures, munie d'un col étroit, entièrement en- gagé dans le prothorax ; son vertex contigu à ce dernier^ et ne dépas- sant pas son bord antérieur. — Yeux grands^ ovales, déprimés. — An- tennes de onze articles , insérées à découvert au-devant des yeux et au-dessus de la base des mandibules, filiformes ou légèrement dentées. — Prothorax incliné , aussi large que les élytres à sa base ; ses bords latéraux tranchants. — Elytres planes, graduellement atténuées à dé- couvert, arquées, laissant plus ou moins le pygidium à découvert. — Pattes longues: hanches antérieures robustes, très-saillantes, conti- guës, recouvrant les intermédiaires, pourvues de trochantins; leurs cavités cotyloïdes très-largement ouvertes en arrière; les intermé- diaires transversales, médiocrement séparées, munies de trochantins; les postérieures transversales, lamelliformes, contiguës; cuisses posté- rieures larges, comprimées ; jambes munies d'éperons, les postérieurs très-longs; les quatre tarses antérieurs de cinq, les postérieurs de quatre articles; crochets simples ou divisés et pectines. — Epister- nums métathoraciques médiocrement larges, parallèles chez la plu- part. — Abdomen de cinq segments, tous distincts. Restreinte à ses éléments naturels , c'est-à-dire aux anciens genres MoRDELLA et Anaspis, cette famille est la plus homogène qui existe parmi les Hétéromères. Le faciès de ses espèces ne s'altère jamais d'une manière un peu notable, et par suite ne donne lieu à aucune incertitude. Ce sont des insectes au plus de taille médiocre, souvent petite, et dont le corps, plus ou moins allongé, est épais, régulière- 606 UORDELLIDES. ment rétréci d'avant en arrière et arqué en dessus, avec le prothorax et la tête inclinés, de telle sorte que cette dernière est presque tou- jours invisible, ou à peu près, d'en haut. Sa contiguïté avec les han- ches antérieures ne permet de voir des organes buccaux que les palpes maxillaires qui sont assez longs, les mandibules et le labre. Les secondes sont munies à leur base d'une dent molaire et bidentées à leu» extrémité. Les yeux, malgré leur grandeur, ne sont jamais rap- prochés sur le front, et les antennes restent toujours médiocres. Pour la dernière fois parmi les Hétéromères, le pronotum du prothorax est séparé de ses flancs par des arêtes vives et tranchantes (i). L'écusson est constamment distinct. Les élytres sont dépourvues d'épipleures, sauf à leur base, et recouvrent simplement le dos de l'abdomen. Les pattes s'allongent d'avant en arrière; les hanches postérieures sont sujettes (Mordellides vraies) à s'agrandir au point d'égaler au moins le métasternam en longueur. Les éperons des quatre jambes antérieures sont constamment courts. Les tarses sont grêles, plus ou moins com- primés, et la proportion relative de leurs articles ne varie pas sen- siblement; le !•"■ est toujours allongé, surtout aux postérieurs, les trois suivants subégaux, et leurs crochets médiocres. Le premier seg- ment abdominal varie sous le rapport de la longueur; le pygidium chez les MordeUides vraies est comerti en un cône allongé, grêle, aigu au bout, dirigé en arrière et engaîné à sa base par le dernier ar- ceau ventral. Le mésosternum est vertical et plus ou moins quadran- gulaire. L'ouverture antérieure du prothorax est petite, et le proster- num qui la limite en arrière ne forme plus qu'im mince filet en avant des hanches antérieures. Les téguments de ces insectes sont toujours solides et revêtus d'une fine pubescence couchée qui a généralement un aspect soyeux. Leur livrée n'est jamais ornée de couleurs métalliques, mais très-souvent uniforme, et quand elle présente un dessin, celui-ci se borne à des ta- ches ou des bandes blanches ou jaunâtres qui peuvent exister à la fois sur les élytres, le prothorax et les côtés du corps. A part quelques espèces qu'on ne rencontre guère que sur les troncs des arbres ou dans le détritus de leur intérieur, les Mordellides fré- quentent habituellement les fleurs, en donnant, du moins pour ce qui concerne celles d'Europe, la préférence aux ombellifères. Pendant la chaleur du jour, leurs mouvem.ents sont d'une vivacité extrême, mais brusques, sautillants et giratoires; aussi parfois est-il assez dif- ficile de les saisir ou, quand on s'en est emparé, d'éviter qu'ils ne glis- sent des mains. 11 y a de ces insectes dans presque toutes les régions du globe. Plusieurs larves de cette famille, appartenant aux genres Mor- (1) Un seul genre de Rhipiphorides (Ctenidia) fait exception sous ce rap- port. MORDELLIDES, 607 DELLA (i) et Anaspis (i), oiit été décrites dans c€s derniers temps. Les premières, qu'on peut prendre pour terme de comparaison, présentent les caractères suivants ; Leur corps charnu, à l'exception de la tête qui est subécailleuse, et du dernier segment anal qui est corné, est allongé, un peu atténué â ses deux extrémités, convexe en dessus, plan en dessous et glabre. La tête est arrondie ou ovale et inclinée, avec l'épistome distinct du front. Les parties de la bouche se composent : d'une lèvre charnue, pres- que carrée et portant deux très-petits palpçs bi-articulés ; deux mâ- choires munies d'un seul lobe , et dont les palpes courts sont formés de trois articles cylindriques; deux mandibules courtes, robustes, ar- quées et simples au bout; enfin d'un labre corné occupant le vide entre les mandibules. Le nombre des ocelles varie (3). Ils sont placés immé- diatement à côté des antennes, qui sont insérées au-dessus des man- dibules et composées de quatre articles dont la grosseur diminue gra- duellement. Les segments prothoraciques ne sont pas sensiblement plus grands que ceux de l'abdomen ; le premier est recouvert en des- sus d'un grand écusson corné. Les pattes que portent ces segments sout extrêmement courtes, dirigées obliquement en arrière, et leurs articles sont presque confondus ensemble. Le dernier segment abdo- minal est plus grand que les autres , âpre ou rugueux et prolongé en une saillie conique sous laquelle se trouve l'ouverture anale, sans au- cun vestige de pseudopode (4). La larve de VAiiaspis maculata, la seule espèce connue^ diffère principalement des précédentes par sa forme plus linéaire, ses an- tennes plus longues, dont le dernier article est grêle et terminé par une longue soie; ses segments thoraciques plus longs que ceux de (1) M. fusciata, L. Dufour, Ann. d. Se. nat. Sér. 2, XIV, p. 225, pi. 11, f. 1, avec des détails. — aculeata, Erichs. Arcliiv, 1842, I, p. 372; description re- produite par MM. Chapuis et Candèze dans les Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIII, p. 527. — maculosa (sous le nom de guttata), Letzner, Arbeit. d. Schiess. Gesellsch. 1856, p. 103. — Sehelling (Beitr. z. Entom. p. 96) a donné (pi. 8, f. 8), sans la décrire, une mauvaise figure de la larve de la M. pumila Gyllenh. qu'il avait trouvée dans l'intérieur des tiges de VArtemisia vulgaris. (2) A. maculata, Ed. Perris, Ami. d. 1. Soc. entom. 1847, p. 29, pi. 1, II, f. 1-5. (3) Erichson en assigne un de chaque côté à la larve de la M. aculeata, M. Letzner trois à celle de la maculosa, tandis que, selon M. L. Dufour, ces organes manqueraient chez celle de la fasciata. (4) Suivant M. Vallot (Mém. d. l'Acad. d. Dijon, 1829; Séance publ. p. 97), la larve de la M. parvula Gyllenh. qu'il cite sous le nom de pusilla Dejean, aurait soji dernier segment anal terminé par deux courtes épines. Or, cette espèce est une Mordellistena, et ce caractère, non-seulement confirmerait l'établissement de ce genre, mais indiquerait son analogie avec les Anaspis dont les larves ont également le dernier segment abdominal bjépineux. 608 MOBDELLIDES. rabdomen ; l'existence d'un bourrelet le long de chaque côté de ce dernier, et surtout en ce que son dernier segment, qui est carré, se termine par deux crochets cornés , recourbés en haut, divergents et munis en dedans, près de leur base, d'une dent crochue. Sous lui se trouve un mamelon faiblement rétractile. Les organes de la vision sont absents. Par suite de la brièveté de leurs pattes, ces larves se meuvent avec lenteur et tombent sur le côté quand on les sort de leurs retraites. EUes vivent dans les troncs et les tiges desséchés ou maladifs de di- vers arbres, tels que le peuplier, le chêne, la vigne, etc., qu'elles per- forent de leurs galeries. Leur métamorphose a lieu sans aucune pré- paration, et leurs nymphes n'offrent rien de remarquable. L'étabhssement de la famille remonte aux premiers travaux de La- treille (i). Outre les Rhipiphorides qu'il y a toujours compris, le seul élément étranger qu'il y ait introduit momentanément, est le genre ScRAPTiA (î). Dans son dernier ouvrage (3) elle forme la troisième tribu de ses Trachélides, et se trouve intercalée entre les Pyrochroïdes et les Anthicides. Jusqu'à présent elle n'a encore été traitée que par des auteurs de Faunes locales, parmi lesquels MM. Mulsant (4) et L. Redtenbacher (5) sont les meilleurs guides pour les espèces euro- péennes. Le premier de ces deux auteurs l'a divisée en deux groupes qui me paraissent très-naturels. L Pygidium prolongé en une saillie conique. Mordeludes vraies. n. — en triangle curviligne. Anaspides. TRIBU I. MORDELLIDES VRAIES. Pygidium prolongé en une saillie conique. — Hanches postérieures aussi longues que le métasternum ; crochets des tarses plus ou moins fendus et pectines. — Yeux toujours entiers. — Cavités antennaires largement ouvertes. Cette tribu, qui correspond au genre Mordella des auteurs, com- (1) Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. X, p. 408; et Gêner. Crust. et Ins. II, p. 205. (2) Règne anim. éd. 1, III, p. 312; et Fam. nat. p. 382. (3) Règne anim. éd. 2, V, p. 54. (4) Col. d. France; Longipèdes; in-8», Paris, 1856. (5) Faun. austr.; Die Kcefer, éd. 1, p. 611, et éd. 2, p. 642. MORDELLIDES VRAIES. 609 prend les trois genres suivants dont les caractères différentiels sont assez faibles. I. Jambes poster, sans hachures sur leur tranche dorsale. Ecusson grand, en carré transversal : Tomoxia. — médiocre, — subéquilatéral : Mordella. II. Jambes poster, munies de hachures sur leur tranche dorsale : Mordel- Ustena. TOMOXIA. A. Costa, Faun. d. Regn. d. Nupol.; Mordell. p. 8. Mêmes caractères que les Mordella qui suivent, avec les difîérences suivantes : Antennes dentées à partir du 5® article, décroissant peu à peu : 4-5 obconiques, subégaux, 1 1 muni d'un petit appendice. — Ecusson grand, en carré transversal. — Tibias intermédiaires plus courts que les quatre jers articles des tarses de la même paire. Le mâle se distingue do la femelle par ses antennes plus fortement dentées et atteignant le bord postérieur du prothorax, ce qu'elles ne font pas chez cette dernière. Jusqu'ici le genre ne paraît comprendre qu'une espèce (i) qui est répandue dans toute l'Europe, depuis la Finlande Jusqu'en Sicile, ainsi qu'en Algérie. Elle est de taille moyenne et d'un noir soyeux avec des bandes blanches très-sujettes à varier, MORDELLA. Linné, Syst. Natur. éd. 1758, 1, p. 420. Dernier article des palpes labiaux grand, en triangle oblique, celui des maxillaires cultriforme. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre transversal, arrondi en avant. — Tête réguhèrement convexe ; épistome très-court, confondu le plus souvent avec le front, largement tronqué. — Yeux peu convexes, ovalaires^ obliques, rarement contigus au prolhorax. — Antennes au maximum un peu plus longues que ce dernier, médiocrement robustes, déprimées, simples ou dentées en scie à partir du 4« ou du 5* article : 3 ou 3-4 obconiques, de longueur relative variable (2). — Prothorax transversal, légèrement arrondi ou (1) T. hucephala, A. Costa loc. cit. pi. 20, f. 1 (Var. Mord, fasciata Payk., Gyll.; biguttata Gyll., Casteln. ; sericea Dej.). (2) Chez quelques grandes espèces du Brésil, ces orgynes ont leurs articles, à partir du 5», très-fortement transversaux^ serrés et d'un noir profond ve- Coléoptères. Tome V. 39 610 M0RDELLIDE3. rectiligne sur les côtés, avec ses angles postérieurs peu aigus, bisinué en avant, muni à sa base d'un large lobe médian tronqué. — Ecusson médiocre, en carré subéquilatéral. — Elytres régulièrement et forte- ment rétrécies à partir de leur base, isolément arrondies à leur extré- mité. — Pattes médiocres; cuisses postérieures fortement comprimées et très-grandes ; jambes de la même paire, lisses sur leur tranche externe ; les intermédiaires au moins aussi longues que leurs tarses ; les articles de ceux-ci légèrement épineux au bout, sauf le dernier ; le i" article des quatre postérieurs très-allongé, le pénultièmesdes quatre antérieurs écbancré ou excavé en dessus. Le genre est très-riche en espèces et répandu sur tout le globe, mais nulle part mieux représenté qu'en Europe et dans les deux Améri- ques ( 1 ). Ses espèces sont au plus de grandeur moyenne et assez sou- louté. Ce caractère coexistant avec des mandibules simples au bout et un grand écusson en triangle rectiligne, elles devront nécessairement former un genre nouveau. Je ne connais de décrites que les trois suivantes : M. héros, Daim. Anal, entom. p. 57. — flavopunctata, De Casteln. in Silberm. Revue eutom. I, p. 34. — imperator. De Casteln. Hist. nat. d. Col. 11, p. 265. (1) Parmi les espèces qui suivent, plusieurs devront, sans aucun doute, être rapportées aux Mordellistena. La synonymie des espères européennes est très- compliquée; j'ai adopté principalement celle de M. Mulsant. Esp. européennes : M. aculeata Linné^ Fab., Oliv., etc. — maculosa, Naezen, Act. Holmiens. 1794, p. 273 (atomaria Fab.; guttata Payk., Gyli.)- — villosa Schrank, Enum. Ins. Austr. p. 288. — \2-punctata, Rossi, Faun. etrusc. p. 243, pi. 4, f. 4 (Var. perlata Sulz.; S-punctata Schrank; 6-punctata Herbst.). — f'asciata (Var. iriantea ComoUi ; fasciolata Rossi; coronata, interrupta Costa), himaculata^ ventralis, Fab. Syst. El. II, p. 122. — bipunciaia, Germar,, Ins. Spec. nov. p. 170 (Y a.r. décora Chevrol.; perspicillata Costa). — micans, Ger- mar, Reise n. Dalmat. éd. 2, p. 212. — /iwmer osa, Rosenh. Beitr. z. Insektenf. Europ. p. 38. — leucaspis, Kûster, Die Kœfer Europ. XVI, 80. — Gacognii, Muls. Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, 1850-52, p. 49. — fasciata (nec Fab.), basaliSjbrevicauda (brachyura Muh.), A. Costa, Faun. d. Regn d. Napol. Mordell. — albosignata, sukicanda, viridipenrds, Muls. Col. d. France; Lon- gipèd. p. 29. — vittata, Geniming. Uebers. d. Ksf. u. Miinch. p. 52. — bisi- gnaia ^ pusilla , L. Redtenb. Faun. austr. éd. 1, p. 614 et éd. 2, p. 643. — extenso, Rosenh. Die ïhier. Andalus.p. 227. Esp. asiatiques : M. punctata, Escliscli. 3Iém. d. l'Acad. d. St-Pétersb. VI, p. 471; Caucase. — M. funestn, strigipennis, splendidula, Falderm. Faun. en- tom. Transe. II, p. 108; Russie mér. — plugiata, Mannerh. Bull. Mosc. 1849, I, p. 240. — cinerea, Gebler in Ledeb. Reise; Ins. p. 134. Esp. africaine : M. insidiosa, Lucas, Explor. d. l'Alger.; Entom. p. 384. Esp. indiennes : M. tricolor, Wiedem. Zool. Mag. Il, 1, p. 81; Java. — com- posita, F. Walker^ Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 286; Ceylau. Esp. de l'Australie, des Moluques et de la Polynésie : M. mixta, lO-guttatu, Fab. Syst. El. II, p. 122; Australie. — australis, tomentosa, Australie; Lot- tiniij DurviUei, Nouvelle-Guinée; Boisduv. Faun. d. l'Océan. II, p. 2S9. — leu- MORDELLIDES VRAIES. 611 vent très-petites. Leur livrée est presque constamment d'un noir assez brillant voilé par une fine pubescence couchée et que relèvent parfois des taches ou des bandes tantôt d'un blanc argenté, tantôt jaunâtre. Leurs téguments en dessus sout toujours finement chagrinés. Les ca- ractères sexuels sont de même nature que dans le genre précédent. MORDELLISTENA. A. CosTA^ Fawn. d. Regn. d.NapoL; Mordell. p. 16 (1). Ce sont des Mordelia qui présentent sur la tranche dorsale des jambes et au moins du premier article des tarses postérieurs, des ha- chures transversales plus ou moins nombreuses. A ce caractère signalé pour la première fois par M. Mulsant, s'ajoute un prothorax en général au moins aussi long que large, qui fait que costicta, exilis, Germar, Linn. entom. III, p. 203; Australie. — argenUfera, L. Fairm. Rev, et Mag. d Zool. 1849, p. 453; Taïty. — plurinotuta, Rlanrh. Voy. au pôle Sud; Entom. p. 190; pi. 12, f. 16; Ceram. — 9-guttata, tcxtilis, Montrouz. Faun. d. l'île Woodlark, p. 33. — albosignnf a, AustraXie; castanea, Guam; iîisularis, Taïty; Bohem. Voy. d. l'Eugénie ; Ins. p. 108. Esp. d. l'Amer, du Nord : M. puAescens, S-punctataj Fab. Syst. El. II, p. 123. — melœna, Germar, Ins. Spec. nov. p. 169. — bidentata, scapularts, margi- nalîs, Sijy, Journ. of the Acad. of Philad. III, p. 277. — trifasciata, attenuata, Say, ibid. V, p. 243. — hilaris, oculata, serval, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 190. — psctoralis, J. L. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 231. — sericans, marginata, lineata, atrata, nigricans, fuscata^ discolor, biham- mata, modesta, pusiulata, aspersa, fuscipennis, liturala, lutea, ornata, lim- balis, discoidea, fulvicollis, undulata, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Phi- lad. II, p. 312. — comata,vilis,nubila, i. L.Le Conte, ibid. IX, p. 75; Californie. — flavipennis, Haldem. Journ. of the Acad. of PhilaJ. Ser. 2, I, p. 100. — 4- signata, Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. I, fasc. 3. Esp. de l'Amer, du Sud : M. hamata, nigripennis, scuiellaris, vUtata, hœ- morrhoidalis,bifasciata, ferruginea, marmorata, Fab. Syst. El. II, p. 122. — clnvicornis ,Yi\vhY , Linn. Trans.XIl, p. 424; Brésil. — picte, Chevrol. in Guérin- Ménev. Icon.; Ins. p. 130, pi. 34, f. 7; Cayenne. — tachypiformis, Brésil; ar- genteipunctnta, Chili; Curtis, Linn. Trans. XIX^p. 474. — lufeoguttnta,B\aLncli. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 199, pi. 15, f. 5; Bolivia. — f)imaculata^B[a.nch.\oy. au pôle Sud; Entom. p. 189, pi. 12, f. 15 {luctuosa Sol.); ChiU. — rubida, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 123; Pérou. — luctuosa, albogutlata, vidua, fns- ciata, proxima, argenteipunctata, Blanchardi, holosericea, abhreviatUj Ves- conis, rufipennis, thoracica, Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 267. — ruficeps, Baenos-Ayres ; exigua, Rio-Janeiro; Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Ins. p. 109. (1) Syn. Natrirrica, A. Costa, loc. cit. p. 19 ; genre établi sur un exerapiaire de la M. humeralis dont le prothorax, accidentellement repoussé en arrière, avait recouvert l'écusson. — Stenalia, Mulsant, Col. d. France; Longip. p. 83. — MoRDELtA auctor. 612 MORDELI.IDES. la plupart des espèces sont plus allongées et plus sveltes que les Mor- DELLA. Elles sont toutes de petite taille (i). Le genre Stenalia de M. Mulsant ne me paraît pas sufittsamment distinct de celui-ci. Il n'en diffère, en effet, essentiellement qu'en ce que les jambes postérieures n'ont qu'une seule hachure surmontée d'une petite saillie dentiforme. La non-contiguité des yeux avec le prothorax que M. Mulsant signale également comme un caractère dis- tinctif, se retrouve chez plusieurs Mordellisteîsa. Il s'en faut d'ailleurs de très-peu que ces organes ne touchent le prothorax. Les épisternums métalhoraciques sont également fort larges et arrondis au côté interne ; mais ces pièces varient trop dans le groupe actuel, pour fournir de bons caractères génériques. On ne connaît de ce genre qu'une seule espèce (2). TRIBU II. ANASPIDES. Pygidium non prolongé, en triangle curviligne. — Hanches posté- rieures beaucoup plus courtes que le métasternum ; crochets des tarses simples. — Yeux échaucrés chez la plupart. — Cavités antennaires petites. Cette tribu ne contient que des espèces de petite taille et que les deux genres suivants. L 4« art. des tarses antér. très-petit, nodiforme : Anaspis. II. — très-distinct, bilobé : Pentaria. (1) Je ne puis citer que les espèces européennes mentionnées par M. Mul- sant, et qui sont les suivantes, avec la sj'uonjmie qu'il leur assigne : M. hu- rneralis Linné (Var. o.xillaris Gyll.; flavescens, ferriiginea Marsh.; A'a/r. me- ridionalis Costa; brunnea Fab.; neuwaldeggiana Panz.), laferalis Oiiv. {varie- gata Fab.; bicolor Marsh.; Var. dorsalis Panz.; hmneralis Payk.; variegata Gyll.), inœqualis Muls. (pitsilla'f L. Redtenb.; ruficeps? Sieph. ; picipes Costa), episternalis}luls.,liliputiana Muls. (pMm>7«:'' L. Redtenb.; troglodytes? Maa- nerh.j, grisea (Dej.) '^l\\\s.,sul>truncatu Muls., pumila Gyllenh. [elongata Dej.), stricta Costa, tarsata Muls., stenidea Muls., confinis, minhna Costa, parvvlu Gyllenh., firevicauda Bohera., arlemisiœ Muls. (2) M. testacea Fab. (humeralis var. Payk.; chiragra L. Duf.). ANASPIDES. 613 ANASPIS. Geoffr. Hist. d. Ins. d. envir. d. Paris, l, p. 315 (1). Dernier article des palpes maxillaires cultriformej plus ou moins allongé, celui des labiaux légèrement triangulaire. — Mandibules bifides au bout. — Labre en carré transversal. — Tète subarrondie ; épistome séparé du front par un sillon plus ou moins distinct. — Yeux ovales, obliques, contigus au prothorax, échancrés chez la plupart. — Antennes médiocres, subfihformes ou grossissant légèrement au bout, à articles 2-4 subégaux, subobconiques, 5-10 de même forme, parfois en partie submoniliformes, 1 1 ovalaire. — Prothorax fortement trans- versal, presque plan en dessus, tronqué en avant, avec ses angles an- térieurs rabattus, coupé carrément à sa base, avec un très-court lobe médian ,• ses bords latéraux médiocrement tranchants. — Ecusson petit, en triangle curviligne. — Elytres tronquées à leur base, graduellement atténuées en arrière et arquées en dessus. — Hanches postérieures largement arrondies à leur angle externe; jambes de la même paire plus ou moins triangulaires, plus courtes que leurs tarses ; les éperons des antérieurs bien distincts ; le 4* article de leurs tarses très-court, nodiforme, reçu dans le S*" qui est bilobé. — Episternums métathora- ciques graduellement rétrécis en arrière. — Corps arqué en dessus, finement pubescent. Ces insectes sont tous de petite taille, et leur livrée ne présente ja- mais ces bandes ou taches blanches qui ornent souvent celle des MoRDELLA. Elle est d'un noir ou d'un ferrugineux uniforme ou offre im mélange de ces deux nuances. Les mâles se distinguent assez fréquemment des femelles par la dilatation des trois premiers articles de leurs tarses antérieurs. Plu- sieurs (par ex. thoracica, flava] ont en outre quelques-uns de leurs derniers segments abdominaux divisés en lanières ou digitations plus ou moins compliquées. C'est sur ce caractère, signalé pour la première fois par M. Suffrian (i), que M. A. Costa a fondé son genre Plesianaspis qui, ne reposant que sur un caractère sexuel, n'a pas été admis, et avec raison, par M. Mulsant. D'un autre côté, le genre Silaria de ce savant entomologiste me (1) Syn. Plesianaspis, A. Costa, Fauu. d. Regn. d. Napol.; Mordell. p. 28.— ANTHOBA.TES, J. L. Le Conte ia Agass. Lake Super, p. 231; depuis (Proceed. of the Acad. of Philad. VII, p. 220), M. J. L. Le Conte a supprimé ce genre qui ne reposait que sur une erreur d'observation. — Si:.aria, MuIs. Col. d. France; LcMigip. p. 122. — Mordella Linné, Fab., etc. — Scapha, Motsch. Bull. Mosc. 1843, I, p. 82; genre simplement indiqué, ayant pour type les An. nigra Meg. et pœcila Falderm. (2) Stettin. entom. Zeit. 1844, p. 25. 614 MORDELLIDES. paraît ne pouvoir être reçu qu'à titre de section dans celui-ci. t'uni- que caractère, en efiFet, sur lequel il est établi consiste en ce que chez ses espèces ( i ), le repli épipleural des élytres disparaît au niveau du bord postérieur des hanches de la dernière paire de pattes, tandis que chez les Anaspis il se prolonge jusqu'à l'extrémité du troisième arceau de l'abdomen. Le genre est beaucoup moins nombreux que les Mordella, et ses espèces paraissent être confinées dans l'hémisphère boréal des deux continents (2). PENTARIA. MuLS. Col.d. France; Longip. p. 135. Je n'ai vu aucun exemplaire de l'espèce typique de ce genre qui (1) M. Mulsant en décrit cinq espèces qui toutes se trouvent en France : S. brunnipes, latiuscula, varions [An. pulicaria, nigra, depressa, collaris Dej.), Chevrolatii Muls., i-pustulaia P. W. J. Mûll. (i-maculata Schœnh.^ bi- pustulata Bonelli). (2) La synonymie des espèces européennes est encore plus compliquée que celle des Mordella et presque inextricable. M. Mulsant (Col. d. France; Longip. p. 88) en décrit 13 dans l'ordre suivant : A. monilicornis Muls. (Var. melanos- toma A. Costa), rufilabris Gyll. [nigra Rossi, a/ra Fab.^ frontalis var. Gyll,, rufilabris Zetterst., L. Redtenh.) , frontalis Linné [lateralis Fab., flavifrons Es- chsch.), forcipata Muls. {pulicaria Costa, lateralis Steph.), labiata Costa, Gco/"- froyi, P. W. J. Mûller (humeralis Fab.^ biguttata Rossi; Var. nigricoUis, fas- ciata, A-pustulataj4:-notataSteYii.,vulcanica Costa.) , ru^collis ¥àh . (thoracica Herbst), thoracica Linné (\a.T.fuscescensStefh.),flava Linné (//loracjca Payli.), arctica Zetterst., subtesta cea Steph. (lurida Steph.; ya.r. testacea, fusca Marsh., Steph.), maculata Fourcr. {melanopa Forst., vbscura Marsh.; Yar. bimaculata Rossi, bipunctata'&oneX.j, nigricoUis, pallida Marsh.). Suivant M. Letzner (Ar- beit. d. Schelissch. Gesellsch. 1857, p. 119), les An. flava et frontalis Linn., la- teralis et atra Fab. ne sont que des variétés d'une seule espèce qu'il nomme flavoatra. — Aux esp. européennes ci-dessus aj.: A. badia, Roseuh. Beitr. z. Insektenf. Europ. p. 39; Hongrie. — phalerata, Germar, Faun. Ins. Europ. XXIV, 8 ; Hesse. Esp. de la Russie mér. : A. verticalis, orientalis., pœcila, Falderm. Faun. en- tom. Transe. II, p. 112. — Esp. asiatiques: J. picimana, Gebler in Ledeb. Reise; Ins. p. 115; Sibérie. — ruptarsis, Lucas, Rev. et Mag. d. Zool. 1854, p. 35; Candie. — Esp. de l'île de Madère : A. proteus, Wollast. Ins. Maderens. p. 532. — Esp. de l'Amer, du Nord : A. rufa, Say, Journ. of the Acad. of Phi- lad. V, p. 244. — sericea. pallescens, Maunerh. Bull. Mosc. 1843, p. 288; Sitliha. — filifortnis, .T. L. Le Conte in Agass.Lalie Super, p. 231. — luteipennis, col- laris, atra, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 157; Cali- fornie.— dimidiata, venir alis , trifasciuta, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. II, p. 312. — pusio, lœtulu, J. L. Le Conte, ibid. IX, p. 76; Ca- lifornie. — flavipennis, Haldem. Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, I, p. 100. ANASPIDES. . 61 g paraît très-distinct des Anaspis ( > ) dont il diffère par les points sui- vants : Yeux fortement granulés, à peine échancrés. — Elytres parallèles* leur repli prolongé jusqu'au bord postérieur du troisième arceau ab- dominal. — Pattes grêles; hanches postérieures coupées carrément en arrière dans leurs deux tiers internes ; 4« article des tarses anté- rieurs distinct, bilobé, presque aussi long que le 3*. — Six segments à Tabdomen. M. Mulsant l'a fondé sur un exemplaire femelle d'un petit insecte (P. sericaria) découvert primitivement en Autriche et retrouvé depuis aux environs d'Hyères en France. (1) M. Mulsant le regarde comme faisant le passage des Anaspis aux Scraptu qu'il comprend parmi les Mordellides. Sa place ne serait-elle pas plutôt à côté de ce dernier genre dans la famille des Pédilides ? FAMILLE LVIL RHIPIPHORIDES. Menton porté par un pédoncule du sous-menton. — Languette membraneuse, plus ou moins saillante. — Deux lobes aux mâchoires, lamelliformes, ciliés, soudés à leur base ; l'interne parfois rudimentaire ou nul. — Dernier article des palpes maxillaires jamais sécuriforme. — Mandibules sans lame membraneuse au côté interne. — Tête ver- ticale, s'appuyant sur les hanches antérieures, munie d'un col étroit entièrement engagé dans le prothorax; son Vertex dépassant souvent le bord antérieur de ce dernier. — Yeux grands^ échancrés ou non. — Antennes de onze ou dix articles, insérées sur la tête d'une manière variable, pectinées ou flabellées chez les mâles, le plus souvent dentées en scie chez les femelles. — Prothorax aussi large que les élytres à sa base ; son pronotum confondu avec ses flancs au moins en avant (Ctenidia excepté). — Elytres tantôt recouvrant l'abdomen, tantôt abrégées et déhiscentes ; les ailes inférieures dans ce dernier cas non repliées sous elles. — Pattes plus ou moins longues; hanches anté- rieures contiguës, saillantes, reposant sur les intermédiaires, sans tro- chantins ; leurs cavités cotyloïdes très-largement ouvertes en arrière ; les intermédiaires en général faiblement séparées, transversales ou obliques, avec ou sans trochantins; les postérieures transversales, lamelliformes, contiguës ; éperons des jambes variables ; tarses grêles, les quatre antérieurs de cinq^ les postérieurs de quatre articles, le pé- nultième de tous entier; crochets pectines ou dentés, rarement simples. — Abdomen de cinq à huit segments, tous distincts. Jusque dans ces derniers temps, cette famille a été réunie à la précédente. Mais je crois, avec M. Gerstœcker qui en a publié une très-bonne Monographie ( i), il y a peu d'années, qu'il existe des raisons (l) MoDOgraphia Rliipiphoridum; in-é", 36 p. avec 1 pi. n. Berlin, 1855. Depuis l'apparition de ce travail, M. L. Redtenbacher (Faun. Austr. ; Die Kœf. éd. 2, p. 646) a adoplé l'opinion de M. Gerstjecker, taudis que M. Mulsant (Col. d. France; Longip. p. 177) a persisté à réunirons insectes aux Mor- dellides. RniPiPHORlDES. 617 suffisantes pour l'en séparer. On voit, en effet, par la formule qui pré- cède qu'elle présente des caractères constants, complètement étrangers aux Mordellides et qui portent sur les palpes maxillaires, les lobes des mâchoires, les mandibules et les antennes. Pour le surplus, la majeure partie de ces insectes, c'est-à-dire ceux qui constituent la tribu des Évaniocérides, n'offrent rien dans leur organisation qui autoriserait à les séparer des Mordellides. Ils s'y rat- tachent même de très-près par un genre (Ctenidia) dont les espèces ont le prothorax et les hanches postérieures faits comme chez les Mor- DELLA. Mais il n'en est pas de même des quatre genres (Rhipiphorus, Emenadia, Myodites, Rhipidius) qui restent encore dans la famille. Chez tous, l'insertion des antennes n'est plus la même que chez les Évaniocérides ; leur prothorax a perdu tout vestige de séparation entre son pronolum et ses flancs; leurs élytres sont déhiscentes et chez plu- sieurs s'abrègent au point de devenir squammiformes ; leurs ailes infé- rieures restent étalées sur le dos de l'abdomen, sans pouvoir se replier; leurs segments abdominaux cessent d'être constamment au nombre de cinq et peuvent s'élever jusqu a huit; enfin dans l'un de ces genres (Rhipidius) apparaissent à la fois l'atrophie des organes buccaux et la dégradation des femelles qui sont aptères, larviformes et en même temps parasites d'autres insectes. La famille se divise par conséquent en deux catégories dont les espèces diffèrent non-seulement par les caractères qui viennent d'être exposés, mais encore, selon quelques probabilités, par leur genre de vie dans les premiers temps de leur existence (i). Malheureusement nos connaissances sur les états prihiitifs de ces insectes sont très-bor- nées. On ne sait absolument rien de ceux des Évaniocérides, et ce n'est que par induction qu'on peut soupçonner qu'ils ne diffèrent pas de ceux des MordeUides. Dans la seconde catégorie, la seule larve du Rhipidius hlattarum est décrite, et comme elle ressemble complètement à la femelle de cet insecte, il est inutile d'en parler en ce moment. Celles du Rhipiphorus paradoxus et de l'Emenadia bimaciilata ont été vues, mais n'ont pas été publiées. D'après ce qu'on en sait, elles ont des habitudes bien différentes et qui confirment la séparation de ces deux genres. (1) D'après cela ou peut se demander si la famille ne devrait pas être di- visée en deux. Mais cette question est prématurée dans l'état actuel de nos con- naissances sur les premiers états de ces insectes, et il faut attendre pour la résoudre que ceux des Évaniocérides soient connus. En supposant même qu'ils fussent pareils à ceux des Mordellides, il resterait à voir s'il faut réunir ces insectes à ces dernières. Cette question se rattache à celle plus générale et si controversée du rôle que doivent jouer les métamorphoses dans la méthode naturelle. 618 RHIPIPHORIDES. La première (i) vit en effet dans les nids de la Vespa vulgaris et subit ses transformations dans leurs cellules sans qu'on sache si elle en a préalablement dévoré les légitimes occupants. La seconde, au contraire, selon M. Farines (2), vit dans les racines de YEryngiim cam- pestre dont elle sort, après avoir terminé sa croissance, pour se trans- former dans une coque qu'elle fixe sur la tige ou à la base des rameaux inférieurs de la plante. On s'est demandé (3) avec raison si l'auteur de cette observation avait tout vu et si cette larve ne serait pas para- site de quelque autre vivant dans l'intérieur du végétal en question. Sous leur dernière forme, ces insectes reproduisent les mœurs des Mordellides ; seulement les Rhipiphorus, Myodites et Rhipiduis ont encore des allures plus vives pendant leur vol qui ressemble à celui des Stylopides. Il parait y en avoir dans la plupart des grandes régions du globe, mais plus dans les pays chauds, et en particulier dans l'Amé- rique du Sud, que dans les pays tempérés. M. Gerstaecker a divisé la famille en quatre tribus qui sont parfai- tement naturelles, mais qui me paraissent devoir être placées dans un ordre relatif autre que celui qu'il leur a assigné (4). I. Elytres recouvrant en entier l'abdonien, non déhis- centes. ÉVANIOCÉRIDES. II. Elytres recouvrant imparfaitement l'abdomen, dé- hiscentes. a Organes buccaux complets. Hanches intermédiaires subcontiguës. Rhipiphorides vrais. — — très-largement séparées. Myoditides. aa Organes buccaux atrophiés, sauf les palpes la- biaux. RUIPISUDES. TRIBU I. ÉVANIOCÉRIDES. Organes buccaux complets. — Yeux presque toujours échancrés. — Antennes insérées latéralement au-devant d'eux. — Arêtes latérales du (1) Ramdohr (in Germar, Magaz. I, 1, p. 137) est le premier qui ait signalé ses habitudes; pour les autres auteurs q«i en ont également parlé, vojez West- wood, an Introd., etc.^I, p. 294. (2) Ann. d. Se. nat. VIII, p. 244. (3) Westwood, loc. cit. p. 295. (4) M. Gerstœcker intercale les Myoditides et les Rhipidiides entre les deux autres Tribus. Les Rhipiphorides vrais sont manifestement supérieurs par leur organisation à ces insectes et, dès lors, doivent être placés avant eux. EVANIOCÉRIDES. 619 prothorax complètement effacées en avant, très-rarement (Ctenidia) entières. — Ecusson découvert. — Elytres recouvrant complètement l'abdomen, non déhiscentes. — Hanches intermédiaires faiblement sé- parées. — Abdomen de cinq segments. — Epimères métathoraciques petites. Cette tribu comprend, ainsi qu'on l'a vu dans les généralités de la famille, toutes les espèces plus ou moins voisines des Mordellides. Il est rare cependant (Ctenidia) qu'elles reproduisent les formes de ces dernières. Aux caractères qui précèdent, on peut ajouter que toutes, à l'inverse de ce qui existe dans les trois suivantes, sont revêtues d'une pubescence fine, couchée, plus ou moins, mais généralement peu abon- dante. Les Trigonodera et AncholvEmus sont les seuls dont k livrée ne soit pas uniforme. Sur les huit genres que forment ces insectes, deux seulement (Pelecotoma, Eyaniocera) ont des représentants en Europe. I. Prothorax carré, tranchant sur les côtés; yeux entiers : Ctenidia. II. — atténué en avant; ses arêtes latérales nulles antérieurement; yeux échancrés. a Vertex ne, dépassant pas le bord antérieur du prothorax. b Palpes maxillaires flliformes. c Crochets des tarses pectines ou dentés en scie. Tête allongée : Trigonodera. — suborbiculaire : Geoscopus. ce Crochets des tarses à peine visiblement bidentés : Pelecotoma. bb Palpes maxillaires déprimés, lamelliformes. Crochets des tarses bidentés : Clinops. — pectines : Anchoîœmus. aa Vertex dépassant le bord antérieur du prothorax. Art. 2-4 des tarses antérieurs allongés : Euctenia. — — courts : Evaniocera. CTENIDIA. De Casteln. Hist. nat. d. Col. Il, p. 264. Palpes filiformes, leur 2'^ article allongé ; le dernier des labiaux sub- ovalaire, celui des maxillaires plus long que le pénultième, en triangle allongé. — Mandibules assez longues, entières au bout. — Labre très- saillant, un peu rétréci et arrondi en avant. — Tète transversale ; son vertex dépassant à peine le bord antérieur du prothorax. — Yeux latéraux, obliques, ovalaires, entiers. — Antennes courtes, à articles 620 RHIPIPHORIDES. 1 médiocre, obconique, 2-4 de même forme, courts, subégaux ; les suivants émettant chacun un rameau long et grêle chez les mâles, dentés en scie chez les femelles. — Prothorax penché, très-peu con- vexe, en carré équilatéral, muni à sa base d'un très-large lobe médian arrondi et recouvrant en partie Técusson; ses côtés tranchants dans toute leur longueur. — Ecusson triangulaire et tronqué au bout. — Elytres allongées, peu à peu et fortement rétrécies en arrière, planes et arquées en dessus, déprimées le long de la suture, fortement échan- crées à leur base, légèrement déhiscentes en arrière. — Pattes médio- cres j hanches postérieures presque aussi grandes que le métasternum, arrondies sur leur bord postérieur; cuisses et jambes postérieures robustes, comprimées; les éperons de ces dernières très-longs, ceux des quatre autres très-courts ; tarses longs, leurs articles intermédiaires non raccourcis, leurs crochets fendus. — i" segment abdominal très- grand. — Métasternum court, ses épisternums larges, légèrement ar- rondis au côté interne. — Corps allongé, svelte, finement pubescent. Genre remarquable, formant le passage des Mordellides vraies aux Rhipiphorides, comme l'a dit M. De Castelnau, et qui, à ce titre, mé- riterait peut-être de constituer un groupe à part. Il tient en effet aux premières par la grandeur de ses hanches postérieures, la brièveté du métasternum et la forme de son prothorax ; mais par tout le reste de son organisation, c'est bien un genre de Rhipiphorides. 11 ne comprend qu'une rare espèce [mordeUoides Casteln.) de l'Afrique australe, de taille médiocre, noire et variée de fauve testacé. Je n'en ai vu que deux exemplaires et n'ai pas pu examiner ses organes buccaux. M. Gerstœcker ne l'a pas connue et n'a pu que citer la formule du genre exposée par M. De Castelnau. TRIGONODERA. (Dej.) GERST.ECK. Mon. Rhipiphor. p.2 (1). Menton carré avec ses angles arrondis. — Languette évasée, profon- dément divisée en deux lobes arrondis, bi-épineuse dans son milieu. — Deux lobes aux mâchoires cornés ; l'externe allongé, parallèle, ar- rondi et spinosule au bout. — Palpes fihformes; le 3^ des labiaux égal au 2% oblongo-ovale, atténué à sa base ; le 4^ des maxillaires du double plus long que le 3", subfusiforme. — Mandibules allongées, arquées et entières au bout. — Labre transversal, largement échancré en avant. — Tète petite^ allongée; son vertex ne dépassant pas le bord (1) Syn. Rhipiphorus Germar. — Pelecotoma Latr., Lepellet. d. St-Farg. et A. Serv., Perty, Montrouz. — Pelecotoides, De Casteln. Hist. nat. d. Col. Il, p. 263; nom mal fait et que M. Gersta-cker me paraît avoir rejeté avec raison. ÉVANIOCKRIDES. 62i antérieur du prothorax. — Yeux grands, pou convexes, largement et fortement sinués, parfois subcontigus en dessus chez les mâles. — Antennes insérées sous de petites éminences coniques, un peu plus longues que le prothorax, à articles 1 assez robuste, allongé, 2 court, 3 plus long que 4, obconique comme lui, 5-10 ou 6-10 flabellés (o^) ou en scie (9). — Prothorax transversal ou non, fortement atténué en avant, muni à sa base d'un lobe médian plus ou moins saillant, avec ses angles postérieurs embrassant ou non les épaules des élytres. — Ecusson variable. — Elytres plus ou moins allongées, de forme variable. — Pattes longues; hanches postérieures beaucoup plus courtes que le t*"" arceau abdominal; les 4 jambes antérieures munies d'éperons ro- bustes ; articles 2-4 des tarses antérieurs courts ; les crochets de tous pectines. — i^' arceau abdominal un peu plus long que le 2'^. — Epi- sternums métathoraciques très-larges, graduellement rétrécis en ar- rière. — Corps arqué en dessus. Genre qui paraît exclusivement propre jusqu'ici à l'Amérique du Sud, à l'Australie et à la Nouvelle-Guinée. Ses espèces affectent deux formes différentes. Toutes celles du premier de ces pays et quelques- unes de celles du second sont plus ou moins allongées, convexes et régulièrement arquées en dessus, avec les épaules des élytres plus ou moins embrassées par les angles postérieurs du prothorax. Chez un petit nombre propre à l'Australie, le corps est beaucoup moins con- vexe et les élytres débordent sensiblement le prothorax à leur base ; les angles postérieurs de ce dernier sont courts et ne peuvent pas embrasser les épaules des premières qui sont assez saillantes et impres- sionnées en dedans (i). Les Trigonodera varient beaucoup sous le rapport de la grandeur ; quelques-unes (par ex. sucdncta, maculata) figurent parmi les plus grands Rhipiphorides connus, les autres descendent souvent au-des- sous de la taille moyenne. Beaucoup d'entre elles sont ornées de cou- leurs variées, mais très-sujettes à se modifier dans la même espèce. On en connaît une douzaine en ce moment (î). (1) Telle est la T. nuda citée plus bas. Le Pelecotoides conicicolUs de M. De Gasteluau (loc. cit. p. 263), grande espèce australienne que M. Gerstœcker n'a pas connue, appartient également à. cette catégorie. Le i" article de ses an- tennes est muni chez le mâle d'une dent très-distincte, et le 3"^ n'est pas beaucoup plus long que lui. Dans le même sexe les yeux se rejoignent prcs- (lue sur le front. Peut-être pourrait-on faire de ces espèces de l'Australie un genre à part qui permettrait de conserver le nom de Pelecotoides de M. De Castelnau, bien que sa construction soit viéfeuse, comme je viens de le dire. (2) M. Gersteecker les a réparties dans deux divisions basées sur les an- tennes : A. Articles 1-4 des antennes simples ou plus étroits que les suivants : Rhip. succinctus, Germar Ins. Spec. nov, p. 168 (Var. P. Leachii, Latr., Casteln., 622 RHIPIPHORIDES. GEOSGOPUS. Gerst^ck. Mon. Rhipiphor. p. 7, J'emprunte les caractères qui suivent à M. Gerstaecker, ne connais- sant pas ce genre en nature. Menton carré. — Languette en trapèze renversée, incisée dans son milieu. — Lobes des mâchoires cornés, allongés et arrondis au bout. — Palpes filiformes, le 2'' article des labiaux très-allongé, le 3« oblongo- ovale; le 2" et le 3^ des maxillaires égaux, le 4^ très-long, fusiforme. — Mandibules longues, entières et acuminées au bout. — Labre trans- versal, légèrement éch-ancré en avant. — Tête orbiculaire, son vertex convexe et ne dépassant pas le bord antérieur du prothorax ; épistome court, tronqué en avant. — Yeux latéraux, réniformes. — Antennes insérées près de l'échancrure des yeux sur des tubercules, de onze {(f) ou dix ( 9 ) articles ; les cinq 1**" simples, les autres dilatés et fortement en scie, ou plus courts et mioins dentés (9), le dernier ovale. — Pro- thorax, élytres et pattes des Trigonodera, avec les crochets des tarses denticulés en scie. Le type du genre [murinus] est de taille médiocre, brunâtre, avec les élytres, les jambes et les tarses rougeâtres, et revêtu d'une pubes- cence serrée d'un gris uniforme. L'Afrique australe est sa patrie. PELECOTOMA. Fischer ». Waldh. Mém. d. l. Soc. d. natur. d. Moscou, II, p. 293 (1). Menton allongé. — Languette arrondie et triangulairement échancrée dans son milieu en avant. — Deux lobes aux mâchoires : l'interne petit, lancéolé, l'externe arrondi. — Palpes filiformes; le 2* article des labiaux très-allongé, le 3* ovoïde et acuminé au bout; les maxillaires à articles 2-3 courts, égaux, 4 en triangle allongé et obliquement tronqué. — Mandibules très-courtes, unidentées au côté interne, aiguës Pel. strtgata, gigantea Casteln.), Brésil; signaticollis G. (Latreillei? Enc. méth., Casteln,), Brésil; nubila G., Pérou; sulckoUis G., Brésil; nuda G., Australie. B. Articles 1-5 des antennes simples ou plus étroits que les autres : T.ma- culata Casteln. (Var. P. hclva Perty, Casteln.), Brésil; vittata G., Brésil; bi- striata G., Pérou; pallipes G* Bi%sil ; senilis G., lutea G., sericea G., Aus- tralie. Aj. : Pelecotoides murinus, Blanch. Voy. au pôle Sud; Entom. p. 187, Col. pi. 12, f. 13; Nouvelle-Guinée. — P. holosericeum, Montrouz. Faun. de i'ile Woodlark, p. 35. (1) Syn. RiPiPHoars Payk., Gyllenh. ÉVANIOCÉRIDES. 623 au bout. — Labre transversal^ arrondi en avant. — Tête assez grande, transversale ; son vertex ne dépassant pas le bord antérieur du pro- thorax; épistome très-court, tronqué. — Yeux ovalaires, convexes, faiblement échancrés. — Antennes insérées sous un court rebord de la tête, de onze articles ( i ) ; 1 robuste, assez long, 2-3 courts, obconi- ques, subégaux, 4-10 flabellés (çf) ou dentés en scie (9)j '1 grand, oblongo-ovale. — Prothorax subtransversal, fortement atténué en avant, peu convexe, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus. — Ecusson petit, quadrangulaire. — Elytres un peu plus larges que le prothorax à leur base, peu convexes, très-allongées, graduelle- ment atténuées en arrière et isolément arrondies au bout. — Pattes grêles; jambes postérieures un peu élargies au bout, toutes sans épe- rons; articles intermédiaires des tarses allongés; crochets munis de deux dents presque obsolètes. — Episternums métathoraciques assez étroits, peu à peu atténués en arrière. — Corps allongé, pubescent. Le type du genre est un très-petit insecte (2) répandu dans les par- ties boréales, orientales et moyennes de l'Europe et qui se trouve principalement dans le vieux bois, mais qui est fort rare partout. On en a décrit une seconde espèce de l'Amérique du Nord (3). CLINOPS. Gerst^ck. Mon. Rhipiphor., p. 9. Menton presque carré. — Languette divisée en deux lobes étroits, aigus au bout et divergents. — Deux lobes aux mâchoires : l'interne étroit, l'externe large et arrondi. — Palpes labiaux filiformes; leurs articles d'égale longueur, le 3^ ovoïde et acuminé ; les maxillaires dé- primés, à articles 2-3 obconiques, subégaux, 4 oblongo-ovale. — Man- dibules courtes, robustes, obtusément unidentées au côté interne. — Labre arrondi en avant. — Tête orbiculaire, son vertex dépassant à peine le bord antérieur du prothorax. — Yeux latéraux, réniformes. — Antennes courtes , insérées au-devant des yeux, à articles 1 oblong, 2 court, 3 plus du double plus long que lui, cunéiforme, les suivants émettant chez les mâles de longs rameaux, dont le dernier beaucoup plus épais que les autres. — Prothorax subtransversal, presque plan en dessus, rétréci en avant, fortement bisinué à sa base, avec ses an- gles postérieurs embrassant les épaules des élytres et un lobe médian (1) Fischer de Waldheim, dans l'ouvrage cité plus haut, n'avait assigné que huit articles k celles des femelles; il a corrigé cette erreur dans son En- tomogr.iphie de la Russie (II, p. 170) où il a reproduit le genre. (2) Rhip. fennicus, Payk. Faun. Suec. II, p. 262 (Pel. mosquense, Fisch. d. Waklh. loc. cit. pi. 18, f. 1 ; Pel. Latreillei, Fisch. d. Waldh. Entomogr. d. 1. Russ. Il, p. 172, pi. 38, f. 9a-/'). (3) P. flavipes, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. Il, p. 318. 624 RHIPIPHORIDES. bifide au bout. — Ecusson carré et arrondi en anière. — Elytres al- longées, parallèles, isolément arrondies en arrière. — Pattes longues, grêles; jambes antérieures sans éperons; articles des tarses allongés ; crochets bidentés en dessous. — Corps allongé, pubescent. Ces caractères sont reproduits d'après M. Gerstaecker qui a établi ce genre sur un exemplaire mâle d'un assez petit insecte du Cap [hadius]^ en entier d'un brun-rougeâtre et revêtu d'une pubesceace grise, uni- forme. ANGHOL^MUS. GERSTiECK. Mon. Rhipiphor. p. 10. Menton allongé et étroit. — Languette trilobée ; ses lobes latéraux arrondis, le médian un peu plus court et tronqué. — Deux lobes aux mâchoires : l'interne lancéolé, l'externe sécuriforme. — Palpes la- biaux un peu déprimés, leur 3^ article plus long que le 2^, en triangle allongé ; les trois derniers articles des maxillaires très-larges, lamelli- formes, pubescents : 2-3 subtriangulaires, 4 ovale. — Mandibules courtes, robustes, fortement unidentées en dedans, très-aiguës au bout. — Labre court, légèrement arrondi en avant. — Tête allongée, son vertex sinué de chaque côté et dépassant un peu le bord antérieur du prothorax. — Yeux grands, transversaux, fortement échancrés au- dessus de lear milieu. — Antennes insérées en avant de cette éehan- crure, à articles 1 robuste, assez long, en cône arqué, 2-3 courts, ob- coniques, égaux; les suivants émettant de très-longs rameaux chez les mâles. — Prothorax allongé, conique, sillonné sur la ligne médiane, fortement bisinué à sa base, avec son lobe médian arrondi. — Ecusson carré. — Elytres à peine phis larges que le prothorax en avant, al- longées, graduellement élargies en arrière , médiocrement convexes. — Pattes longues et grêles; jambes antérieures mutiques, les inter- médiaires munies d'un éperon, les postérieures de deux, tous médio- cres ; articles intermédiaires des tarses allongés ; crochets pectines. — Episternums mélathoraciques assez larges, graduellement atténués en arrière. — Corps allongé, tomenteux. L'un des plus remarquables genres de cette tribu, ayant pour type un rare insecte (>) du Brésil, de grande taille et ressemblant lout-à- fait, au premier coup-d'œil, aux Homalocerus de la famille des Cur- culionides et du même pays. 11 est en eifet noir, avec la moitié anté- rieure des elytres, ainsi que les côtés du prothorax et de la tète, d'un beau jaune doré. Des poils soyeux, de la couleur des parties qu'ils re- couvrent, le garnissent en entier. Ses elytres présentent chacune deux côtes saillantes. De même que M. Gerstoecker, je n'ai vu que le mâle et ignore comment les antennes sont faites chez la femelle. (1) A. lyciformis, Gerstaeck. loc. cit. f. 5. KVANIOCÉRIOES. 625 EUCTENIA. Gerst^ck. Mon. Rhipiphor. p. 10. Menton transversal, rétréci et bifide en avant. — Languette forte- ment bilobée; ses lobes larges, arrondis et divergents. — Deux lobes aux mâchoires : Tinterne court, l'externe allongé, tous deux atirondis au bout. — Palpes filiformes, leur 2^ article très-ailongé, arqué; le dernier des labiaux atténué à sa base, renflé au bout et arqué, celui des maxillaires fusiforme. — Labre transversal, largement échancré. — Mandibules allongées, inermes au côté interne , entières au bout. — Tête brièvement ovale; son vertex saillant et dépassant un peu le bord antérieur du protborax. — Yeux latéraux , réniformes. — An- tennes insérées dans leur échancrure, sous de courts rebords de la tête, à articles 1 oblong, égal aux deux suivants réunis, 3-4 très- courts; les suivants émettant de très-longs rameaux chez les mâles. — Prothorax un peu plus large que long, convexe, obconique^ assez fortement bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs assez sail- lants, un peu relevés et très-obtus. — Eiytres à peine plus larges que la base du prothorax, peu convexes, graduellement rétrécies en arrière et isolément arrondies au bout. — Pattes grêles ; toutes les jambes munies de deux éperons; articles intermédiaires des tarses oblongs; crochets pectines. — i^"" segment abdominal pas plus long que le 2*. — Corps allongé, atténué en arrière. M. Gerstaecker n'en décrit qu'une espèce [sericca) de l'Australie dont j'ai trois exemplaires sous les yeux. Elle est de taille médiocre, noire, avec l'abdomen et les élytres rufescents; une fine pubescence soyeuse et qui voile à peine ses téguments, la revêt en entier (i). EVANIOCERA. Guérin-Ménev. Gêner, d. Ins. fasc. 1, n» 2, pL2 (2). Menton subcordiforme. — Languette évasée et sinuée en avant. — Deux lobes aux mâchoires : l'interne court, l'externe allongé, lancéolé. (1) A part les parties de la bouche que je n'ai pu examiner, le genre Acos- Mus de Dejean (Cal. éd. 3, p. 239) dont M. Gersta'cker na pas parlé, me paraît voisin de celui-ci et n'en diffère essentiellement que par sa tète qui est pins al- longée, les angles postérieurs de son prothorax qui sont aigus au lieu d'être arrondis, une forme générale plus courte et une pubescence plus abondaute et plus dense. Outre l'espèce {capensis) mentionnée par Dejean, il y en a une autre de Ceylan décrite en peu de mots par M. F. Walker, sous le nom de languidus, dans les Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 286. (2) Syn, Ptilophorus (Dej.), Gerstaeck. Mon. Rhipiphor. p. 11; le droit de Coléoptères. Tome V. 40 626 RHIPIPHORIDES. — Palpes filiformes; les deux derniers articles des labiaux allongés, subégaux, le dernier des maxillaires presque aussi long que le V et le 3*" réunis, celui de tous oblongo-ovalaire. — Mandibules allongées, bifides au bout. — Labre très-court, faiblement arrondi en avant. — Tète ovalaire ; son vertex saillant, arrondi, dépassant fortement le bord antérieur du prothorax ; épistome brusquement rétréci, tronqué en avant. — Yeux grands , obliques, largement et très-profondément écbancrés. — Antennes à articles 1 assez robuste, en cône renversé, 2 très-court, 3 plus long, plus ou moins prolongé en dedans chez les mâles ; les suivants émettant de longs rameaux dans le même sexe, dentés en scie chez les femelles. — Prothorax campanuliforme, très- convexe en avant, déprimé et fortement bisinué à sa base. — Ecusson en triangle allongé. — Elytres à peine plus larges que le pro thorax à leur base, subcylindriques ou déprimées, atténuées en arrière et iso- lément arrondies au bout. — Pattes assez longues; jambes munies d'éperons; articles 2-4 des tarses antérieurs courts; crochets pectines. — 1"^ segment abdominal pas plus long que le 2^. — Corps plus ou moins allongé, pubescent. Genre ayant pour type un petit insecte (•) répandu dans toute l'Eu- rope méridionale et dans le nord de l'Afrique, mais rare partout. Il est de forme grêle et subcylindrique ; quelques autres espèces {pruinosus, nervosus) sont plus larges, moins convexes et plus atténuées en arrière. La pubescence blanchâtre dont ces insectes sont revêtus, forme en général sur leurs élytres des lignes droites ou obliques plus ou moins distinctes. On connaît en tout cinq espèces du genre (j). TRIBU H. RHIPIPHORIDES VRAIS. Organes buccaux complets. — Yeux entiers. — Antennes insérées à leur côté interne sur le front. — Pronotum et flancs du prothorax sans aucun vestige de séparation ; le lobe médian de sa base recou- priorité no ijcrraet pas de donner à ce nom la préférence sur celui d'EvANio- CERA dont M. Guérin-Méneville a exposé les caractères. — Pelecotoma Latr., Casteln.jGuérin-Ménev.^ Fisch. d. Waldh. (1) Pdec.Z)«/bwni,Latr.Nouv Diction.d'Hist. nat. éd.2, XXV,p.l35 (Pelec. Frhvaldszkyi, Guérin-Ménev. Icon.; Ins. pi. 2, f. 6; Pelec. Stevenii, Fisch. d. Waldh. Bull. Mosc. 1829, p. 369; Var. Evan.Boryi, Lucas, Explor. d. l'Alger.; Entom. p. 382,pl. 32^f. 9). (2) Ptil. pruinosus. nervosus, de l'Australie; capensis, du Cap; Gerstaeck. loc. cit. p. 12. — Ev. Fischeri, Ménétr. Mém. d. l'Acad. de St-Pétersb. VI, p. 245; Sibérie. RHIPIPHORIDES VRAIS. 627 vrantl'écusson. — Elytres aussi longues que l'abdomeD, déhiscentes. — Hanches intermédiaires faiblement séparées. — Epimères du mé- tasternum presque aussi -grandes que ses épisternums. — Abdomen de six segments. En outre de ces caractères très-prononcés, le corps de ces insectes est glabre, et leur livrée n'est plus la même que celle des Evaniocé- rides. Leurs antennes sont biflabellées chez les mâles ; leurs ailes infé- rieures dépassent plus ou moins les élytres en arrière et sont irrégu- Hèrement plissées dans le sens longitudinal; leur abdomen est presque cylindrique, avec son pygidium vertical, ce qui le fait pa- raître comme tronqué en arrière ; ses derniers arceaux inférieurs se contractent ordinairement après la mort, au point que parfois il ne paraît y en avoir que quatre en tout. La tribu ne comprend que les deux genres suivants, qui sont l'un et l'autre représentés en Europe. l. Vertex saillant, plus élevé que le bord antér. du prothorax : Emenadia. n. — déprimé, à peine plus saiUant — Rhipiphorus. EMENADIA. De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 261 (1). Menton subquadrangulaire ou atténué à sa base. — Languette cornée, allongée, grêle, fissile en avant. — Palpes labiaux insérés à sa base; leurs articles 2-3 égaux, arqués, celui-ci oblongo-ovalaire; les maxillaires à articles 2 très-long, arqué, 3-4 égaux, le dernier at- ténué à sa base, renflé et tronqué au bout. — Lobe interne des mâ- choires médiocre, étroit, aigu ; l'externe beaucoup plus allongé, paral- lèle, arrondi à son extrémité. — Mandibules courtes, robustes, obtuses au bout. — Labre assez étroit, saillant, un peu atténué et arrondi ou tronqué en avant. — Tête ovale ou oblongo-ovale ; son vertex tres- saillant, dépassant fortement le bord antérieur du prothorax, arrondi ou ogival; épistome assez saillant, tronqué. —Yeux médiocres, ova- laires, longitudinaux, peu convexes. — Antennes insérées près de leur miUeu sous de petites saillies, courtes, à articles i allongé, 2 très- courts, 3-10 longuement biflabellés {d'), ou unipectinés (9), {\ al- longé [çf) ou sécuriforme (9). — Pro thorax en général plus long que large, atténué et déclive en avant, trilobé à sa base, son lobe médian plus long que les latéraux, ceux-ci n'embrassant pas les élytres. — Celles-ci pas plus larges que sa base, planes, rétrécies, plus ou moins déhiscentes, aiguës ou obliquement tronquées au bout. — Pattes lon- gues; cuisses antérieures échancrées en dessous près de leur sommet; (1) Syn. Macrosiagon, Hentz, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New. Ser. III, p. 462. — Rhipiphorus Fab., Oliv., Gerstaeck., Muls,, etc. — Mordella Linné. Oliv., Rossi, etc. 628 RHIPIPHOHIUES. jambes peu à peu épaissies au bout; les antérieures munies d'un seul éperon, les autres de deux ; tarses intermédiaires plus longs que les autres, les articles 2-4 des antérieurs Courts; crochets profondé- ment bifides. — Abdomen de six segments, le 2* très-grand. Ce genre est le plus riche en espèces de toute la famille («jet paraît répandu sur la plus grande partie du globe, mais nulle part il n'est mieux représenté que dans l'Amérique du Sud. Leur Uvrée, très-su- jette à varier dans la même espèce, est en môme temps très-constante à un point de vue général; elle se compose toujours du noir diverse- ment combiné avec le rouge-orangé, le jaune-ferrugineux ou le jaune testacé. Le genre Macrosiagon de M. Hentz a été établi sur une espèce (il. dimidiatus Fab.) de l'Amérique du Nord, dont le lobe externe des mâchoires est très-allongé, mais ce lobe varie tellement sous ce rap- port, tout en^'estant toujours beaucoup plus long que l'interne, qu'il n'y a aucun parti à en tirer génériquement parlant. (1) M. Gerstaecker (Mon. Rhipiphor. p. 20) en mentionne 40 espèces dont quatre {punctatus, G-nuiculaius Fab. de l'Amér. mér, ; rufipennis Sol., du Chili ; apicalis Kiister, d'Espagne) lui sont restées inconnues. Il les partage en deux sections : A. Lobe médian du prolhorax plus ou moins relevé à son extrémité : R. spi- nipennis, acuminatus, basalis , Brésil; dimidiatus Fab., Amer, du Nord; af finis , biguttatus , rubropictus Perty, S-maculatus , Brésil; bimaculatus Fab. (Var. bicolor Oliv., lituratus Fab.), Europe mér.; Novœ Hollandiœ, Aus- tralie; scutellariSylnàe?, or. ; nigripennis (bicolor? Câstelxi.), Sénégal, Egypte; bipimctalus Fab. (apicalis Westw., E. terminata? Castcln.), Indes or., Afri- que mér.; varicolor (humeratus, trislis, pectinatus Fab.; bicolor Say; du- bius, impressus, maxillosus, fasciatus, a.mbiguus, longipes, thoracicus^ ni- fjer Melsheim.; sanguinolentus ? Germar), .\mér. bor., fenestratus, Brésil. B. Lobe médian du prothorax déprimé : R. flabellatus Fab. (Var. ferrugi- nsus Fab.), Europe mér., Alrique, Indes or.; rufipenniSj Guérin-Ménev. (ful- vipennis Chevrol., Kast. — apicalis Kûst. Sec. Muls.), Europe mér.; cruentus Germar, Amer, bor.; tricolor, Australie; vittula, sordidus, Brésil; tarsatus Fab., Amer. mér. ei bor.; nasutus, Archipels indiens; attenuatusj trisigna- tus, cordigcr, Brésil; limbaius Fab., Amer, bor., variabilis, Brésil; axillaris Guinée; dispor, Brésil ; pusillus, Indes or.; dwcecoWis, Brésil ; mutilatus, Co- lombie; -i-maculatuSj Cuhà; vittattis, Pérou. Aj. : R. prœustus, Gebler in Ledeb. Reise; Ins. p. 133; Sibérie. — biguttatus, Blanch. Voy. au pôle Sud; Entom. p. 188, Col. pi. 12, f. 14; Moluques (Ter- nate). — rufus, 3. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. Vil, p. 225; Californie. — tropicus, Nietner, Entom. Pap. I, p. 7; Ceylan. — maculicoUis, Bohem.Voy. d. l'Eugénie; Ins. p. 107; Australie. RHIPIPHORIOES VBAIS. ei^ RHIPIPHORUS. Fab. Entom. Syst. U, p. 109 (1). Menton allongé, grêle, confondu avec la languette; celle-ci sinuée en avant. — Palpes labiaux insérés à son extrémité, paraissant com- posés d'un seul article allongé et fusiforme ; les maxillaires à articles obconiques; le dernier très-allongé, arqué et fortement tronqué au bout. — Lobe des mâchoires rudimentaires. — Mandibules courtes, inermes en dedans, aiguës au bout. — Labre saillant, arrondi en avant. — Tête transversale; son vertex déprimé, dépassant à peine lé bord antérieur du prothorax, séparé du front par une carène trans- versale tranchante ; ce dernier très-court ; épistome rétréci et tronqué en avant. — Yeux latéraux, ovalaires , assez convexes. — Antennes insérées aux extrémités de la carène frontale, médiocres, à articles 1 allongé, subcyUndrique, 2 très-court, les suivants égaux, longuement biflabellés (cf) ou uniflabellés (9). — Prothorax plus long que large, légèrement atténué en avant, profondément bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs très-aigus^ embrassant les épaules des élytres. — Celles-ci presque aussi larges que lui à sa base, planes, déhiscentes à partir de leur milieu et très-aiguës au bout. — Pattes longues, grêles; cuisses antérieures munies en dessous d'une forte dent submédiane, puis échancrées près de leur sommet; jambes de la même paire mu- tiques, les autres armées de deux éperons ; articles intermédiaires des tarses allongés ; crochets bifides. — Abdomen des Emenadia. On n'en connaît qu'une espèce (2) qui paraît répandue dans toute l'Europe moyenne et méridionale. Le mâle est noir, avec les angles postérieurs du prothorax et l'abdomen (sauf à sa base) ferrugineux; la femelle a quelquefois une livrée à peine différente ; mais habituel- lement^ en sus des parties ferrugineuses ci-dèssus, la base de ses ély- tres et la partie antérieure de leur suture est de la même couleur. Le commencement de dégradation qui se manifeste dans les organes buccaux de cet insecte lui assigne un rang inférieur à celui des Eme- NADIA. (1) Fabricius a, dans cet ouvrage, écrit Ripipuorus, ortliograplie vicieuse qu'il a abandouQée plus tard^ Lalreille (Préc. d. car. géiiér.. d. Ins. p. 26), l'ayant établie telle qu'elle doit l'être. — Syn. Metoecus (Dej.)^ Gerstœck. Mon. Rhipi- phor. p. 17. M. De Castelnau (Hist, nat. d. Col. II, p. 261) ayant, le premier, restreint le nom de Rhipiphorls au genre actuel, eu exposant les caractères de ce dernier, la priorité est acquise à ce changement. — Mordella Linn., Payk., Rossi, Panz., Marsh. (2) R. paradoxus Linné, Fab., etc. On n'en a que très-peu de figures; les deux sexes ont été figurés par Panzer, Faun. Ins. Germ. XXVI, 14 (cf) et XC. 3(9), cette dernière sous le nom de R. angidatus. 630 RHIPIPHORIDES. Il se trouve quelquefois sur les fleurs des ombellifères et sur les troncs des arbres qui laissent transsuder un fluide mucilagineux, mais le meilleur moyen de se le procurer est de le chercher dans les nids de guêpes où il subit sa métamorphose. TRIBU III. MYODITIDES. Organes buccaux complets. — Yeux entiers. — Antennes insérées sur le fronts au niveau du bord supérieur des yeux. — Pronotum et flancs du prothorax sans aucun vestige de séparation. — Ecusson dé- couvert. — Elytres très-courtes, squammiformes, déhiscentes, lais- sant en grande partie les ailes inférieures à découvert. — Hanches in- termédiaires très -fortement séparées. — Epimères métathoraciques très-grandes. — Abdomen de cinq segments. Cette tribu se réduit au genre suivant, qui est très-distinct de tout le reste de la famille. MYODITES. Latr. Nouv. Dict. d'Hist. nat. éd. 2, XXIX, p. 302 (1). Menton en carré transversal. — Languette triangulaire. — Palpes filiformes; le 2'^ article des labiaux du double plus long que le 3^, celui-ci ovoïde et aminci ; ceux des maxillaires en cône allongé et ar- qué, le 2^ presque du double plus long que les deux suivants réunis. — Lobe interne des mâchoires nul, l'externe arqué et obtus au bout. — Mandibules courtes, inermes en dedans, très-aiguës. — Labre ré- tracté sous l'épistome , allongé et arrondi en avant. — Tète transver- sale, plane sur le front; son vertex déforme variable, dépassant plus ou moins le bord antérieur du prothorax; épistome très-court, sinué en avant. — Yeux latéraux, longitudinaux, ovalaires, saillants. — Antennes courtes, de onze articles chez les mâles : 2-10 émettant de longs et grêles rameaux, 1 1 aussi long que ces derniers; de dix articles chez les femelles : 3-9 émettant des rameaux plus courts, 1 1 allongé , divisé en deux jusqu'à sa base (2). — Prothorax subtransversal, atténué (1) Syn. Myodes, Latr. loc. cit. XXII, p. 130'; olim. — Dorthesia, Say^ Journ. of the Acad. of Philad. lil, p. 274. — Rhipiphorus Fab., Oliv., Panz. — Mor- «ELLA Gioraa. (2) Ou, si l'on aime mieux, les 10<' et 11<" articles, distincts chez les mâles se sont confondus chez les femelles, d'où suit que l'article unique qui résultç de cette fusion doit nécessairement paraître porter deux rameaux. RHIFIDIIDES. 631 et déclive en avant, saillant et arrondi à sa base.— Ecusson en triangle rectiligne aigu. — Elytres recouvrant à peine la hase de l'abdomen. — Pattes médiocres, assez robustes; jambes un peu élargies à leur extrémité; articles intermédiaires des tarses raccourcis; crochets pec- tines. — Pygidium en triangle allongé, vertical (i). Les mâles, outre leurs antennes autrement faiteS;, se distinguent des femelles par leur pénis très-saillant. Ces insectes singuliers ont une livrée et des mœurs analogues à celles des Rhipiphorus. On en connaît en ce moment quatre espèces disséminées en Europe, en Afrique et dans l'Amérique du Nord (3). TRÏBU IV. RHIFIDIIDES. Mâles ; Organes buccaux atrophiés, sauf les palpes labiaux. — Yeux entiers, occupant la majeure partie de la tête. — Antennes insérées sur le milieu du front, contiguës. — Pronotum et flancs du prothorax sans aucun vestige de séparation. — Ecusson découvert. — Elytres très-courtes, déhiscentes, laissant en grande partie les ailes inférieures à découvert. — Hanches intermédiaires faiblement séparées. — Ab- domen de huit segments. Femelles ; Aptères et larviformes. Cette tribu composée du seul genre Rhipidius de Thunberg, est du plus grand intérêt, en ce que c'est ici qu'apparaît pour la première fois parmi les Coléoptères, le parasitisme qui se continuera dans les deux familles qui suivent celle-ci, pour disparaître ensuite complète- ment dans le reste de l'ordre. Ce genre de vie signalé chez le Rhipi- dius blattanm,, par M. Sundewall Ci), n'est que momentané chez le (1) L'abdomen étant assez mou, se déforme après la mort, et il est assez dilTicile de juger ce qu'il est pendant la vie. Dans tous les exemplaires que j'ai sous les yeux il est déprimé, avec ses bords latéraux plus ou moins fortemeat relevés. (2) Rhip. snbdipterus,Yiib., Entom. Syst. Il, p. 109 (M. Dorthesii Latr.; Mord, ambigua Giorna); Europe mér. ; on en a plusieurs figures dont la plus belle est celle publiée dans Cuvier, Règne anim. illustr. Col. pi. 53 bis, f. 6; les deux sexes ont été également figurés par M. A. Costa, Faun. d. Regn. d. Napol. pi. l^. — caffer, Gerstœck. Mon. Rliipiphor. p. 16. — Dorthes. fascinta, Say, Journ. of the Aead. of Philad. Ill, p. 274 (M. atnericanus (Îuérin-Méncv.; stylopides Newm.; Var.? D. flavkornis, Say loc. cit.); Amer, du Nord. — M. scaber, S. L. Le Conte, Procced. of the Acad. of Philad. VU, p. 67; môme pays. (3) Isis, 1831, p. 1222. 632 RHIPIPHORIDES. mâle et perpétuel chez la femelle. Mais à part la connaissance de ce fait, l'histoire de cet insecte est encore très-incomplète. On ignore, par exemple, dans quelles circonstances a lieu l'accouplement des deux sexes, comment la femelle s'y prend pour déposer ses œufs sur les Blattes dans l'intérieur desquelles la larve doit se développer, et autres questions de même nature. 11 est possible qu'ici le dévelop- pement ait lieu d'une manière plus simple que chez les Stylopides et les Méloïdes, c'est-à-dire sans hypermétamorphose. Quant à la larve de l'espèce en question, elle semble, d'après ce qu'en dit M. Sunde- Avall, ne différer de la femelle adulte, décrite plus bas, que par ses antennes très-courtes, bi-articulées, et l'absence d'oviducte. RHIPIDIUS. Thunb. Nov. Aci.Holmiens. 1806, XXVIl, p. 5 (1). Mâles (î) : Palpes labiaux composés de deux articles : 1 très-petit, 2 très-allongé, oblongo-ovalaire. — Tête globuleuse, plane sur le vertex; front linéaire. — Yeux fortement granulés, occupant toute la partie antérieure et inférieure de la tête , étroitement séparés sur le front. — Antennes insérées entre eux, de onze ou dix articles : 1 cunéi- forme, 2-3 très-courts, transversaux; les suivants émettant chacun un rameau très-long et grêle. — Prothorax fortement transversal [blatta- mm, natalensis), ou plus long que large [lusitanicus), atténué en avant, légèrement bisinué à sa base, plan en dessus.— Ecusson grand, transversal. — Elytres déhiscentes dans toute leur longueur.— Pattes simples; jambes légèrement épaissies à leur extrémité, sans éperons; articles intermédiaires des tarses raccourcis; crochets simples. — Ab- domen allongé, obtus au bout. Femelles :"torps aptère, allongé, graduellement et fortement rétréci en arrière, tertniné par un long oviducte. — Tête petite, transversale, brusquement rétrécie en un museau quadrangulaire au bout duquel apparaissent les palpes labiaux. — Le dernier article de ceux-ci gros, ovalaire. — Yeux petits, latéraux et transversaux, nullement saillants. — Antennes insérées sous deux saillies du bas du front, assez ro- bustes, fihformes et grossissant peu à peu, à articles i plus long que les suivants ; ceux-ci transversaux, de plus en plus courts, 1 1 fortement tronqué au bout. — Segments thoraciques plus longs que ceux de l'ab- (1) Tliiinberg a écrit Ripidris. — Syu. Symbius, Sundew. Isis, 1831, \>. 1222. — Rhipiphorus, Stepbens, Ul. of Brit. Entom. V ; Append. p. 427. (2) Ce sexe m'est inconnu et j'en expose les raractères d'après M. Gers- tcccker. Mon. Rhiplphor. p. 14. .Te donne ceux de la femelle du /{. hlattaruiti plus au long qu'on ne l'a fait jusqu'ici, d'après un exemplaire desséché que M. Schaum a eu l'obligeance de mettre a ma disposition. Les femelles des deux autres espèces du genre ne sont pas encore découvertes. RHIPIDIIDES. 633 domen, fortement transversaux, égaux; prothorax rétréci en avant. — Abdomen de sept (?) segments. A ces différences déjà si prononcées, les deux sexes en joignent une autre sous le rapport de la taille. Les mâles des espèces connues sont de très-p9tits insectes d'une ligne de long ou un peu plus, tandis que la seule femelle décrite jusqu'ici, celle du R. blattarum, est au moins deux fois plus grande. Cette espèce, qui forme le type du genre a été rencontrée sur di- vers points de l'Europe, en Suède, en Angleterre, en Autriche ; M. Sun- dewall l'a trouvée à bord d'un navire allant des Indes orientales à Hambourg. Récemment M. Gerstaecker a fait connaître deux autres espèces, l'une du Portugal, l'autre de Natal ('). (1) fi. blattarum, Sundew. loc. cit. (fi. pectinicornis, Thunb. loc. cit. pi. 2, f. 1-5; Rhipiphor. anceps, Stephens, loc. cit.). — natalensis, lusitaniens, Gers- taeck. loc. cit. p. 15. Outre ces espèces, Dalman (Act. Holiniens. 1825, pi. 5, f. 1-8) en a publié deux trouvées dans de la résine copal. FAMILLE LVIII. STYLOPIDES. Mâles : Organes buccaux atrophiés^ sauf les mandibules et deux palpes. — Tête saillante, verticale, transversale, prolongée sur les côtés. — Yeux saillants, très-fortement granulés, portés par les saillies latérales de la tête. — Antennes insérées à la base interne de ces der- nières , de quatre a sept articles , fourchues. — Prothorax et méso- thorax très-courts, soudés ensemble; métathorax extrêmement grand. — Elytres membraneuses , ou coriaces, très-petites et étroites ; ailes inférieures très-amples, en forme d'éventail. — Pattes médiocres, fai- bles; hanches courtes, sabglobuleuses; les quatre antérieures un peu séparées à leur base , les postérieures subcontiguës ; trochantins très- allongés et saillants; jambes sans éperons; tarses de deux à quatre ar- ticles, munis de pelottes membraneuses en dessous, sans crochets. — Abdomen composé de sept à neuf segments. Femelles : Aptères et larviformes. L'opinion des entomologistes n'est pas encore définitivement fixée sur la question de savoir si ces insectes, plus connus sous les noms de Strepsiptères et de Rhipiptères , le premier dû à Kirby ( ' )j le second à Latreille (2), appartiennent ou non à l'ordre des Coléoptères. Avant d'exposer les raisons qui militent en faveur de l'affirmative," il con- vient de prendre connaissance de leur singulière organisation et de leurs habitudes non moins remarquables (3). L'étude de la première présente des difficultés sérieuses après la mort, le corps de ces insectes (1) Trans. of the Linn. Soc. XI, p. 107. Le nom de Strepsiptères est em- prunté aux élytres de ces insectes, qui sont souvent contournées sur elles- mêmes et recourbées h leur extrémité après la mort, ce qui n'est pas leur forme naturelle, comme on le verra plus loin. (2) Règne anim. éd. 1, III, p. 584. Latreille a voulu exprimer, par ce nom, la forme des ailes inférieures; Lamarck (Hist. nat. d. Anim. s. vert. éd. 2, IV, p. 18) l'a changé en celui de Rhipldoptères. (3) Au premier rang, ^ous ces deux points de vue, est le mémoire de M. De Siebold, intitulé : «Ueber Strepsiptera,» in Wiegm.ArchiT,1843,I, p.l37, pl.7; STTLOPIDES. 638 étant d'une structure très-délicate et se déformant alors au point que ses diverses parties diffèrent plus ou moins de ce qu'elles étaient pendant la vie (i). Les Stylopides vivent en parasites sur divers Hyménoptères appar- tenant, pour la plupart, aux familles des Vespides et des Apiaires, plus rarement à celle des Sphégides , mais qui tous déposent leurs œufs dans des nids approvisionnés d'insectes ou d'une pâtée végétale pour la subsistance de leurs larves. Les femelles de ces Hyménoptères sont principalement sujettes à être infestées par ces parasites ; on en rencontre aussi, mais beaucoup moins souvent, chez les individus de l'autre sexe. Ce parasitisme cesse pour les Stylopides mâles lorsque leur développement est complet ; celui des femelles est permanent et dure toute leur vie. La bouche des premiers est inférieure, et jusqu'ici on n'a pu y dé- couvrir d'autres organes que deux stylets cornés, grêles, très-écartés à leur naissance, presque droits, parfois en forme de lancette et conver- geant au repos; puis, immédiatement en dehors de ces pièces, deux palpes relativement grands et composés de deux articles. Entre ces parties se trouve une très-petite cavité buccale. La tête varie sous le rapport de la forme ; vue de face, après la mort, elle est en général transversalement triangulaire ; pendant la vie, son front est plus ou moins saillant : l'épistome est confondu avec lui. Les yeux sont re- marquables à la fois par leur saillie qui est autant due aux pédoncules céphaliques qui les portent qu'à leur grosseur propre, et par le petit nombre et la grandeur de leurs facettes. On n'en a compté qu'une cinquantaine dans chacun de ceux du Xenos vesparum, et quinze seu- lement dans ceux de YElenchus tenuicornis. Elles sont isolées les unes des autres et séparées par des septums ou cloisons qui donnent aux yeux un aspect gaulfré (2). Le nombi'e des articles des antennes varie dans chaque genre. Ces organes doivent leur apparence fourchue à un rameau qu'envoie en dehors leur 3^ article, et qui est ordinaire- ment un peu plus court que le reste de l'antenne. Pris dans son ensemble, le thorax est très-grand, allongé, mais les pro- portions relatives de son premier segment, le prothorax, sont toutes dif- férentes de celles qui sont caractéristiques de l'ordre des Coléoptères. M. Joly eu a donné un extrait dans la Revue zool. 1844, p. lll. — Ce qu'on a de plus important sur la matière, après ce travail, est dû à G. Newport, Trans. of tîie Linn. Soc. XX, 1851, p. 330.— Antérieurement (1840), M. Westwood '(An Introd. etc., II, p. 287) avait donné une exposition très-détaillée de tout ce qu'on Savait alors sur ces insectes. (1) Voyez principalement, sur ce sujet, le mémoire de M. F. Smith, intitulé : « Observations on the Diiïicultics attending the Discrimination of the genus Stylops. » Trans. of the entoni. Soc. Ser. 2, IV, p. 115. (2) Voyez la figure grossie que Kirby (Trans. of tlie Linn. Soc. XI, pi. 9, f. 10) a donnée de la tète du Xenos Peckii. WR 8TYL0PIDES. 11 est, en eifet^ beaucoup plus petit que le mésothorax, dont il n'est séparé que par une suture, et ne forme plus qu'un collier, comme chez les Hyménoptères, Lépidoptères, etc. Ces deux segments réunis sont peu volumineux et plus étroits que le métathorax, qui forme à lui seul près de la moitié du corps entier. Sa région dorsale est divisée par des sutures en plusieurs pièces , dont la détermination présente quelques difficultés (")• L'une d'elles, lapins postérieure de toutes et qui est généralement regardée comme correspondant au postscutellum des autres insectes, se prolonge sous la forme d'un triangle curviligne trèa-allongé, sur l'abdomen dont elle recouvre la partie antérieure. En dessous^ le métathorax est plan, divisé par un sillon longitudinal mé- dian, coupé obUquement de chaque côté en arrière, et ses parapleures se composent, comme de coutume, des épisternums et des épimères, qui sont étroits, un peu arqués, parallèles et de même grandeur. En arrière du métathorax et s'appuyant sur les deux troncatures de son bord postérieur, se voient deux grandes pièces latérales qui, en des- sous, recouvrent la base de l'abdomen, en se rapprochant au point d'être presque contiguës, et enveloppent ses côtés , en empiétant un peu sur la région dorsale. Ce senties plus ambiguës de toutes (j). Les élytres ont été, dans l'origine, méconnues et prises pour des dépendances du prothorax (3) ; on sait depuis longtemps qu'elles sont, comme de coutume, attachées au mésothorax. Ce sont de petits corps de nature coriace, étroits, plus ou moins dilatés à leur extrémité et plans pendant la vie, mais qui, après la mort, par suite de la des- siccation, se déforment en se tordant sur eux-mêmes et deviennent souvent crochus à leur extrémité. Ces organes se meuvent rapidement pendant le vol. Les ailes inférieures sont insérées sur les angles an- térieurs du métathorax, très-grandes, blanchâtres, un peu opaques, et affectent la forme d'un segment de cercle. Elles ne présentent qu'un petit nombre de nervures qui leur permettent de se plisser, à la façon d'un éventail, comme celles des Orthoptères. (1) Kirby (loc. cit. p. 105) en a donné une analyse détaillée, avec de nom- breuses figures à l'appui ; mais, d'après la nomenclature, complètement tombée en désuétude, qu'il a exposée depuis, dans son « Introduction to Entomology ». MM. Gucrin-Méneville et Percheron (Gêner, d. 1ns. 5* liv., n» 9, pi. 1) en ont donné plus récemment une courte exposition conforme à la théorie d'Audonin. Pour la synonymie des noms de ces auteurs et de ceux de Kirby, voyez West- wood, An Introd. etc., II, p. 293. (2) Kirby les nomme femoralia; MM. Guérin-Méneville et Percheron, épimères du métasternum ; M. WestAvood les regarde comme des prolongements.du méta- thorax. Pour moi, d'après leur position et leurs rapports avec les pattes posté- rieures, elles me paraissent être les hanches de ces pattes qui se sont démesu- rément agrandies. En dessous, une suture détache de leur bord antérieur une assez grande pièce subarrondie qui serait alors un trochantin. (3) Pour les diverses opinions émises sur ces organes, voyez Westwood, loc. cit. p. 292. STYLOPIDES. «37 Par suite de la brièveté du prothorax et du més^tliorax , les deux paires de pattes antérieures se touchent presque, et sont séparées des postérieures par un intervalle très-considérahle. Les auteurs diffèrent sur la question de savoir si ce sont les hanches ou les trochanters qui sont allongés ( i ) ; la seconde de ces opinions me paraît la mieux fondée. Ces organes sont plus allongés aux quatre pattes antérieures qu'aux postérieures. Les cuisses ainsi que les jambes sont plus ou moins comprimées, et les tarses assez larges, avec leurs articles sou- vent échancrés au bout. Les pelottes ou lamelles membraneuses dont il sont munis en dessous, sont en général très-grandes. Leur pénul- tième article est tantôt simple, tantôt (par ex. Xenos) bilobé; on ne découvre au dernier aucune trace de crochets. L'abdomen étant de toutes les parties du corps la plus molle, est la plus sujette à se déformer après la eiort, ce qui rend assez difficile de déterminer le nombre de ses segments. Il est probable qu'il est nor- malement de neuf, sans compter un pénis saillant et recourbé en haut; le dernier est parfois (Xenos) d'une structure compliquée. Ces mâles étant destinés uniquement à perpétuer l'espèce, meurent aussitôt après l'accomplissement de ce grand acte. Leur vie est aussi courte que celle des Ephémères de leur sexe; le maximum de sa durée paraît être d'un jour, et chez plusieurs elle ne s"étend pas, dit-on, au- delà de quelques heures; ils ne prennent aucune nourriture. Leur vol est très-agile et, immédiatement après leur naissance, ils se met- tent avec ardeur à la recherche de leurs femelles, que transportent çà et là les Hyménoptères dans lesquels elles sont renfermées. L'organisation de ces dernières n'est bien connue que depuis lés travaux de M. De Siebold (2) et de G. Newport (.-(). Leur corps se di- vise en deux parties distinctes : l'une antérieure, qui fait saillie entre les segments abdominaux de l'Hyménoptère, l'autre, ou l'abdomen, renfermée dans le corps de ce dernier. Celle-ci est molle, de forme utriculaire et plus ou moins volumineuse, selon le degré de dévelop- pement des œufs qu'elle contient. La première est cornée, noire ou brunâtre, de forme variable selon les espèces, concave en dessus, (1) Selon Kirby (loc. cit. p. 106)^ ce seraient les trochanters; selon M. West- wood(loc, cit. p. 294) et la plupart des auteurs, les hanches. Dans ce dernier cas, les trochanters auraient disparu, car il n'existe aucune pièce intermédiaire entre ces soi-disant hanches et les cuisses. C'est ce qui me fait croire que Kirby a raison. (2) Wiegm. Archiv, 1843, p. 146 ; détails généraux avec des ligures du Xenos liossii 9, pi. 7, f. 1-5. Dans un travail antérieur, publié en 1839 (Neuest. Schrift. d. nat. Gcsellsch. in Danzig, III, 2, p. 72), M. De Siebold avait pris la région dorsale de ces larves pour la ventrale; il a corrigé cette erreur dans celui-ci. Voyez aussi son Man. d'anàt. compar. trad. franc, p. 619, note 1. (3) Trans. of the Linn. Soc. XX, p. 336, pi. 14, f. 20 (Stylops Melittœ). 638 STYLOPIDES. convexe en dessus, et constitue un véritable céphalothorax, dans le- quel les limites de la tète et des segments thoraciques sont en général indiquées par des vestiges de sutures. On n'y distingue aucune trace d'yeux, d'antennes ni de pattes; mais, en dessous, à peu de distance de son bord antérieur, se voit une fente buccale cruciforme, flanquée de deux corps quadrangulaires, aplatis, cornés, et qui paraissent être des mandibules rudimentaires. En arrière de cette fente, dans un pli indiquant le point de séparation de la tête et du thorax, se trouve une autre fissure transversale. Celle-ci est l'entrée d'un canal qui s'étend jusqu'à peu de distance de l'extrémité posté- rieure de l'abdomen où il se termine en cœcum , et auquel aboutis- sent, de chaque côté en avant, de trois à cinq tubes ouverts à leur ex- trémité libre. Ce canal, qui est complètement indépendant des ovaires, a reçu de M. De Siebold le nom de canal d'incubation. C'est dans la situation signalée plus haut que ces femelles atten- dent les approches des mâles. On n'a pas encore été témoin de l'ac- couplement. M. De Siebold a vu seulement un mâle du Xenos Rossii, q\ii, monté sur l'abdomen d'une guêpe {PoHstes gaîlica), s'efforçait, en agitant rapidement ses ailes, d'introduire l'extrémité postérieure de son corps entre les segments de ce dernier qui renfermait, sans aucun doute, une femelle de son espèce. Ce qui se passe à la suite de la fécondation des œufs, rentre dans un mode d'évolution particulier à la famille actuelle et aux Méloïdes, lequel a reçu récemment de M. Fabre (•) le nom d'hypermétamorphose, et dont il est nécessaire de se faire une idée exacte pour bien com- prendre ce qui va suivre. Abstraction faite de tous les cas particulier», il consiste en ce qu'une larve à métamorphose complète, au lieu de croître simplement, sans perdre sa forme primitive, jusqu'à sa transformation en nymphe, passe par des formes différentes, dont quelques-unes n'ont aucun rap- port entre elles. Chez les Sitaris et les Meloe, où elles sont le mieux connues, ces formes sont au nombre de quatre, que M. Fabre désigne sous les noms de larve primitive, seconde larve, pseudo-chrysalide et troisième larve. La première est pédiculiforme et agile; la troisième, comme son nom l'indique, est inerte; la seconde et la quatrième sont verraiformes et apodes; cette dernière se transforme directement en nymphe. Mais, de même que la Génération alternante des animaux inférieurs se présente dans des conditions très-diverse^, qui parfois la déguisent au point de la rendre difficile à reconnaître, Thyperméta- (1) Dans un remarquabte travail intitulé : « Mémoire sur l'Hypermétamor- phose et les mœurs des Méloïdes. » Ann. d. Se. nat. Sér. 4, VII, 1857, p. 299. En donnant un corps aux observations faites avant lui et par lui-même sur ces insectes, et les rattachant à un principe général, cet auteur a rendu à TEn- tomologic un service analogue à celui que la science a reçu de M. Steenstrup par l'établissement de sa théorie de la Génération alternante ou Métagénèse. STYLOPIDES. 639 morphose a aussi ses nuances. Elle peut surtout se combiner, ou non, avec le parasitisme des femelles pendant toute la durée de leur exis- tence, ce qui entraîne nécessairement chez celles qui sont dans ce cas, un arrêt de développement qui les rend larviformes. Cette combinai- son n'a pas lieu chez les Méloïdes, tandis qu'elle existe chez tous les Stylopides, ce qui établit une différence capitale entre ces deux fa- milles qui ont, pour le surplus, une analogie intime entre elles, au point de vue dont il s'agit en ce moment. Cela posé, les choses se passent de la manière suivante dans celle-ci. Après leur fécondation, les œufs éclosent dans la cavité même du corps de leur mère, qui est ainsi vivipare. De là, les jeunes larves passent dans le canal d'incubation par les tubes latéraux dont il est pourvu, puis, après en être sorties par l'ouverture située sous le cé- phalothorax, elles se répandent sur le corps de leur mère. Leur nombre est énorme et, dans certains cas, s'élèverait, selon New- port (i)> à plus de cinq ou six mille. Bien peu, en effet, doivent ar- river à bonne fin, et il y a là évidemment, dans cette fécondité des femelles, une précaution prise pour assurerla conservation de l'esjjèce. Ces larves primitives (j) ont, sous le rapport de la forme générale, une ressemblance prononcée avec celles des Sitaris , tandis qu'elles n'en ont qu'une très-faible avec celles des Meloe. Elles présentent, en outre, des différences essentielles entre elles, selon les genres et les espèces. Leur corps, composé de treize segments (quatorze, selon Newport), est tantôt allongé et légèrement atténué en arrière [Siylops meliitœ), tantôt ovale [Xmos Rossii). La tête est courte, arrondie en avant et susceptible de se rétracter sous le prothorax. Elle ne présente aucun vestige d'antennes, mais est pourvue d'un nombre variable de stemmates et, parfois même(Jen. sphecidarum), d'yeux composés. Les Stylops seuls paraissent posséder des organes buccaux consistant en deux tiges cornées, grêles, peu mobiles et se croisant au repos. Les segments thoraciques et abdominaux varient dans leurs proportions relatives. Dans toutes les espèces , leur bord postérieur est garni de petites épines dirigées en arrière et plus ou moins distinctes. Chez toutes également, le dernier segment abdominal est terminé par deux longues soies. Chez le Xen. sphecidarum ejles sont dirigées en avant, sous l'abdomen, comme l'organe saltatoire des Podurelles, et servent (1) Trans. of the Linn. Soc. XX, p. 341. (2) Pour celle du Stylops melittœ, voyez Klug, Mag. d. Gesellsch. nat. Freund. z. Berl. 1810, p. 266; De Siebold in Wiegm. Aichiv, 1843, 1, p. 153, pi. 7, f. 16; et Newport, loc. cit. p. 340, pi. 14, f. 21; pour celles des Xenos en général, et en particulier du A'. Hossii, De Siebolcl, loc. cit. pi. 7, f. 15; enfin, pour celle de VHylecihrus rubi, Saunders, Trans. of tlie entonn. Soc. Ser. 2, I, pi. 8, f. 3. — Dans l'origine, ces larves primitives out été prises pour des parasites des Stylopides femelles. 640 STYLOPIDKS. aux mêmes fonctions qne ce dernier. A l'extrémité inférieure du segment en question, il existe un pseudopode, mais point d'ouverture anale. Les pattes sont longues et composées d'une hanche, un fémur , une jambe et im tarse de quatre articles (■). Aux quatre pattes antérieures, ce tarse est allongé, graduellement élargi, avec son dernier article spatuliforme ; aux postérieures, il est plus court et filiforme ; les cro- chets sont absents. Ces larves sont médiocrement agiles dans leurs mouvements. Fixées solidement, à l'aide de leurs pattes et de leur pseudopode, aux poils des Hyménoptères, sur lesquels elles sont écloses, elles accompagnent ces derniers partout, et finissent par être transportées par eux dans les nids qu'ils ont préparés pour leur postérité. Là elles pénètrent dans l'intérieur de la larve dont elles partagent le domicile, et vivent aux dépens de son tissu adipeux, sans amener sa mort ni empêcher qu'elle arrive à l'état parfait. Elles ne tardent pas à perdre graduellement leur forme première, leurs yeux, leurs pattes, leurs soies terminales, à passer, en un mot, à l'état de seconde larve. Sous cette nouvelle forme, leur croissance suit, en quelque sorte, pas à pas, celle de la larve dont elles habitent l'intérieur. Quand elle est terminée, elles changent de position en se retournant, de telle sorte que leur tête qui, jusque-là, était dirigée dans le même sens que celle de leur hùte. Test désormais en sens opposé. A partir de ce point , l'évolution des Sty- lopides cesse d'être exactement parallèle à celle des Méloïdes, ou, du moins, paraît telle dans l'état actuel de nos connaissances. L'état de pseudo-chrysalide semble avoir été supprimé chez eux. Leur seconde larve se change directement en nymphe; seulement cette dernière est renfermée dans une fausse coque formée par la peau de la seconde larve qui s'est durcie, ce qui a fait croire pendant quelque temps que la métamorphose de ces insectes était pareille à celle des Diptères. C'est immédiatement avant cette dernière transformation, que les se- condes larves, qui jusque-là était entièrement renfermées dans l'in- térieur des Hyménoptères, font sortir leur céphalothorax entre les segments abdominaux de ces derniers. Cette partie de leur corps, qui était molle et l)ianche comme l'abdomen lui-même, prend bientôt la consistance et la couleur dont il a été question plus haut. Les nymphes des deux sexes présentent quelques difl'érences de détail qu'il me pa- raît inutile d'exposer. L'apparition de ces insectes est nécessairement subordonnée à celle des Hyménoptères auxquels leur existence est attachée. On sait que, parmi ces derniers, beaucoup de femelles passent l'hiver à l'état par- fait, et se montrent aux premiers beaux jours du printemps ; aussi, dès cette époque, en rencontre-t-on qui renferment des Stylopides. (1) D'après Newport, dont l'opinion parait la plus probable, M. De Siebold n'assigne qu'un article à ces organes. STYLOPIDES. 641 Toutefois , la règle est que ces Hyménoptères passent l'hiver à l'état de larve eu de nymphe, et dès-lors les Stylopides sont assujettis à la même loi. Le point le plus essentiel à noter eu ceci, c'e^it que, d'après les obsfeivations de M. De Siebold, jamais les mâles ne se trouvent à l'état de nymphe pendant l'hiver. Ils ne commencent à se montrer sous cette forme que dans le courant de l'été, et comme leur évolution est terminée au bout de quelques semaines, tous sont éclos vers la fin de cette saison. Maintenant se présente cette question qui, en ce moment encore, partage les entomologistes : Ces insectes doivent-ils constituer un ordre à part, ou appartiennent-ils à celui des Coléoptères? M. Burmeister est le premier qui, dès 1837, les ait introduits parmi ces derniers (i). Depuis, M. Newman (2) a publié un travail dans lequel sont exposées les principales raisons qui viennent à l'appui de celte opinion. Bien que ses arguments me parussent parfaitement fondés, j'ai cru devoir consulter sur cette question l'une des premières autorités entomologiques de notre époqiie, M. le docteiir Schaum, qui a eu l'obligeance de me répondre en ces termes : « Vous connaissez les raisons que, dans mon Compte-rendu ento- mologique pour l'année 1830 (3), j'ai alléguées afin de démontrer que les Stylopides sont bien des Coléoptères. Ces raisons sont les suivantes : leurs métamorphoses complètes ; la ressemblance qu'ont leurs larves avec celles des Meloe; leurs organes buccaux qui sont broyeurs, du moins chez les mâles, mais qui restent rudimentaires, par la raison que ces insectes ne prennent pas de nourriture ; la nature des appen- dices de leur mésothorax, qui sont de véritables élytres analogues à celles des AiRACTOCEnus, Rhipidius, etc.; enfin leur locomotion aérienne, qui, de même que celle de tous les Coléoptères, ne s'exécute qu'à l'aide de leurs ailes inférieures, dont la texture ressemble à celle des ailes de certains Rhipiphorides. Depuis que je me suis exprimé de la sorte, il s'est produit quelques objections dues à M. De Sie- bold (4), auxquelles je ferai les réponses suivantes, sans m'astreindre à suivre rigoureusement l'ordre dans lequel elles ont été exposées. » 1° La ressemblance entre les larves des Stylopides et celles des Meloe n'est que superficielle ; les secondes possèdent des organes buccaux bien développés, dont les premières sont complètement pri- vées. » Ceci s'explique en ce que les larves des Meloe dévorent les œufs (1) Handbuch d. Natuig., p. 643. (2) The Zoolog. 1850, p. 2684. (3) Wiegmanns Archiv, 1851, II, p. 200. (4) Ces objections se trouvent dans un mémoire de M. De Siebold, intitulé : « Ueber Sirepsipteren, » et inséré dans les Arbeit. d. Schless. Gesellsch. 1853, p. 83; il a été reproduit dans la Stettin. entom. Zeil. 1853, p. 133. T. L. Boléoptéres. Tome V. 41 (542 STttioi'iDts. des Hyménoptères dans les nids desquels elles ont été transportées, tandis que celles des Stylopides rongent le tissu des larves dans le corps desquelles elles ont pénétré et dont elles doivent en même temps respecter la vie. Munies d'organes buccaux bien développés, elles eussent fait périr leur hôte. C'est par la même raison que chez un si -grand nombre d* larves parasites d'Ichneumonides, les mandibules et les mâchoires que possèdent les larves des autres Hyménoptères sont réduites à de simples caroncules. A-t-on étudié d'assez près celles des Stylopides, pour être sur que leur bouche ne présente pas des saillies semblables? Quand les larves des Myodites et des Khipidius seront mieux connues, il est probable qu'on trouvera leurs organes buccavix aussi imparfaits que chez celles des Stylopides. » 2° Chez tous les Coléoptères à l'état parfait, les parties de la bouche sont des organes masticateurs complets, tandis que chez les Stylopides mâles, elles se réduisent à deux mandibules rudimentaires. » Ceci prouve seulem^ent que les Stylopides mâles sont au commun des Coléoptères, ce que les Ephémères sont aux Orthoptères, parmi lesquels on les classe maintenant. Pour leurs femelles, l'atrophie com- plète des organes buccaux s'explique, comme on vient de le voir, par leur parasitisme. » 3" Tous les Stylopides mâles sont dépourvus, aux tarses, des cro- chets qui sont des organes essentiels chez les Coléoptères. » Objection réfutée par l'absence de ces mêmes crochets chez les Lamellicornes du genre Enicotarsus (i). » 4" La vie des Coléoptères se prolonge pendant des mois entiers et même pendant une année, tandis qu'à l'état parfait, les Stylopides mâles vivent au plus un jour. » Les Ephémères, qui ne vivent pas plus longtemps, n'en sont pas moins pour cela des Orthoptères. » 5° Pendant le vol, les élytres des Strepsiptères se meuvent avec une extrême rapidité et remplissent les fonctions de balanciers anté- rieurs, par comparaison avec les balanciers postérieurs des Diptères. Celles des Coléoptères sont de simples étuis destinés à recouvrir les ailes, et qui, pendant le vol, sont relevés et restent immobiles, qu'elles soient rudimentaires ou non. » Je crois que les mouvements des élytres des Stylopides ne sont nullement produits par des muscles propres, mais se bornent à une trépidation qui leur est communiquée par les parois du mésothorax, lesquelles vibrent nécessairement avec force lorsque fonctionnent les énormes ailes de ces insectes. Dans mon opinion, ces mouvements sont passifs et non actifs. » 6» Chez tous les Coléoptères, le prothorax est très-développé, et sa (1) Et par l'existence de trois geores inédits de Gurculionides qui sont privés non-seulement des crochets, mais encore du dernier article des tarses. T. L. STTLOPIDBS. JIP région supérieure fournit de nombreux caractères génériques ou spé- cifiques ; chez les Stylopides, cette région est presque complètement oblitérée. » Cela est vrai, et de toutes les objections qui précèdent, celle-ci est la seule qui ait une importance réelle. Mais on peut répondre à cela que, dans presque tous les groupes d'animaux, il existe des es- pèces dégradées chez lesquelles ont disparu les caractères essentiels de la classe, de Tordre ou de la famille à laquelle elles appartiennent. M. De Siebold lui-même a placé les Puces parmi les Diptères, bien qu'elles soient privées d'ailes et que l'ensemble de leur organisation s'éloigne fortement de celle de ces derniers. Un cas analogue, appar- tenant au même ordre et tout aussi frappant, se trouve dans le beau travail que M. Leuckart a publié récemment sur la propagation et le développement des Pupipares (i). Il s'agit du genre Braula, que ses rapports intimes avec les Nycteribia prouvent à l'évidence appartenir au même groupe que ces dernières, et qui, cependant, n'a ni ailes, ni balanciers, ni la bouche des Diptères, en un mot, qui n'a conservé presque aucun des caractères les plus essentiels de cet ordre d'in- sectes. De même l'évolution des Stylopides, qui leur est commune avec les Méloïdes, les rapports qu'ils ont, d'un autre côté, avec plu- sieurs Rhipiphorides par leur genre de vie et quelques particularités de leur organisation, démontrent que ce sont des Coléoptères qui ont perdu l'un des principaux caractères de cet ordre, c'est-à-dire la gran- deur et la liberté du prothorax, en même temps que leurs organes buccaux et leurs élytres devenaient rudimen ) a été découvert et décrit par Kirby en 1 802, et constitue la seconde espèce de la famille qui ait été connue. Depuis, on en a publié plusieurs autres, toutes observées en Angleterre, mais qui, d'après M. F. Smith, ne diffèrent pas de la précédente (2). Il y en (1) S. melifiœ, Kirby, loc. cit. pi, 14, f. 1-9. (2) Trans. of Ihe entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 117. Les espèces en question sont : S. Kirbyi, Leach. Zool. Miscell. III, p. 135, pi. 149. — Dalii, Curtis, Brit. Entom. V, pi. 126. — Spencei, Pickering and Westwood, Traus. ofthe entom. Soc. I, p. 168, pi. 17, f, 1. — aterrimus, G. Newport, Trans. of the Linn. Soc. XX, p. 340, pi. 14, f. 33. M. Smith (loc. cit. pi. 24) a reproduit quel- ques-unes de ces figures et en a donné une (f. G) de Tespèce, sous le nom de S. Trimmerana, d'après des individus frais. STTLOPIDES. t345 a une seconde (i) dans TAmérique dn Nord qui, au contraire, parait en être distincte. Ces insectes n'ont encore été trouvés jusqu'ici que sur les Apiaires du genre Andr.ena (2). XENOS. Rossi, Faun. etrusc. Mantis.; Append. p. 114. Antennes de quatre articles : 1 gros, court, obconique, obliquement tronqué au bout, 2-3 très-courts, celui-ci émettant un rameau aussi long que le 4^; tous deux très-allongés, déprimés, graduellement amincis au bout. — Yeux à facettes peu nombreuses (environ SO) ; leurs septums saillants. — Diamètre antéro-postérieur des ailes plus long que le transversal. — Postscutellum allongé, arrondi au bout. — Trochanters postérieurs peu allongés ; tarses assez longs ; les lamelles des postérieurs médiocres : tous leurs articles entiers au bout. — Abdomen corné, de huit (?) segments, le dernier plus ou moins dif- forme. Ce genre olfre un intérêt particulier comme ayant été le premier de la famille qui ait été découvert. Il est éminemment distinct de tous les autres par la structure de ses antennes. A l'espèce typique publiée par Rossi à la fin du siècle dernier, on en a ajouté trois autres propres à l'Europe; une cinquième existe dans l'Amérique du Nord, et une sixième au Brésil (3). Toutes, à l'exception d'une seule [spheci- danim) qui vit sur les Sphex, sont parasites des Polistes et des Yespa. HYLECTHRUS. Sadnd. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, l, p. 57. Antennes de cinq articles : 1 court, subcylindrique, 2-3 transversaux, celui-ci émettant un très-long rameau déprimé, subparallèle, un peu (1) S. Childrenii, G. R. Gray, in Grifïith, Anim. Kingd. pi. 59; sans des- cription dans le texte. (2) M. Pickering (Tiaus. of the eutom. Soc. I, p. 168) adonné une liste des espèces de ce genre sur lesquelles des Stylops ont été trouvés, liste qui a été reproduite parM. Westwood. An Introd. etc., II, p. 303. Ce sont les A. AJoufJ'e- tella, vurians j 'pickornis , parvula , xnnthura , convexiuscula , Afzelieila, Gwynnana, et plusieurs autres d'espèces nouvelles ou incertaines. (3) Esp. européennes : X. vesparimi, Rossi, loc. cit. {Jiossii, Kirby, Trans. of the Linn. Soc. XI, p. 116). — sphecidarum, De SiebolJ, N. Schrift. d. nat. Gesellsch. in Danz. III, 2, p. 72, pi. 3, f. 68. — Heydenn, Klugii, Saund Wftis. of the entom. Soc. Ser. 2, II, p. 141 ; Albanie. Esp. de l'Amer, du Nord : X. Peckii, Kirby, loc. cit. pi. VIII, f. 8, et IX, f. 1, avec beaucoup de détails. — Esp. du Brésil : X. Wesiiooodii, Templet. Trans. of tbe entom. Soc. 111, p. 53, pi. 4, f. A; Rio-Janeiro. 646 STTLOPIDES. atténué au bout, 4 très-court, S aussi long que le rameau du 3* et de même forme. — Yeux très-gros. — Elytres linéaires, arrondies au bout. — Diamètre transversal des ailes un peu plus long que l'antéro-pos- térieur. — Thorax très-grand, gibbeux en dessus ; son postscutellum arrondi au bout. — Pattes médiocres; tarses courts, déprimés; leurs articles bilobés, sauf le dernier, — Abdomen court et plus étroit que le prothorax. M. Saunders en décrit trois espèces (>) de très-petite taille, décou- vertes par lui en Albanie et parasites d'autant d'espèces d'Hyménop- tères des genres Hyl^eus et Prosopis. ELENCHUS. CuRTis, Brit. Entom. VIII, pi. 385. Antennes grêles, de cinq articles : 1-2 courts, cupuliformes, 3 trans- versal, émettant un long rameau déprimé et lancéolé, 4 de moitié plus court que 5, celui-ci dépassant le rameau du 3^. — Yeux à facettes peu nombreuses (environ 20). — Elytres étroites, atténuées à leur base. — Diamètre antéro-postérieur des ailes plus long que le transversal. — Postscutellum ovale. — Pattes longues, grêles; tiochanters posté- rieurs courts; cuisses et jambes des quatre pattes antérieures, longues, grêles, arquées ; celles des postérieures courtes et élargies à leur extré- mité; tarses de deux articles, le i" lamelle et creusé en dessus pour la réception du T. — Abdomen aussi long que le tronc, grêle et com- posé de neuf ou dix segments. L'espèce {tenuicomis) que décrit M. Curtis avait été trouvée sur des fleurs en Angleterre; on ignore de quel Hyménoptère elle est para- site. Depuis, une seconde (2) a été découverte dans l'île Maurice par M. Templeton. HALICTOPHAGUS. Curtis, Brit. Entom. IX, p!. 433. Antennes assez courtes, de sept (?) articles : 1-2 plus gros que les au- tres, ceux-ci lamelles en dehors ; ces lamelles un peu ovales, décrois- sant en longueur jusqu'au dernier article qui est inséré à la base de celle du pénultième. — Yeux fortement granulés. — Elytres très- (1) H. rubi et quercus, loc. cit. ,- le premier, figuré a^ec beaucoup de détails et ^^s ses divers états, est parasita de VHylœus versicolor, dont la femelle pratique un nid dans les tiges d'une ronce; le second, de l'Hyi. gibbiis, qui se métamorphose dans lesgalles d'un chêne. — Sieboldii, Saund. ibid. Ser. 2, IJ, p. 142; parasite de la Prosopis variegata. (2) E. Templetoniij, Westw. Trans. of the entom. Soc. I, p. 173, pi. 17, f. 15. STYLOPIDES. 647 grêles à leur bas© et terminées par une dilatation ovale. — Diamètre antéro-postérieur des ailes plus long que le transversal. — Postscu- tellum très-allongé, linguiforme, avec un long et profond sillon à sa base. — Cuisses assez robustes; jambes courtes et comprimées; tarses de trois articles: le 1*' des antérieurs robuste, le 2^ long et grêle, le 3* court, ovale, tous munis de lamelles submembraneuses. — Abdo- men assez court, en grande partie recouvert par le postscutellum, d'environ huit segments et terminé par une saillie obtuse. On n'en connaît qu'une petite espèce {H. Curtisii Dale) trouvée par M. Dale en compagnie de mâles de VHalictus œratus et supposée parasite de cette espèce d'Hyménoptère. FAMILLE LIX. MÉLOÏDES. Menton porté par un pédoncule du sous-menton. — Languette sail- lante, sinuée ou bilobée. — Deux lobes aux mâclioires, cornés, inermes et ciliés; l'interne parfois presque nul. — Mandibules dépassant très- rarement le labre d'une manière notable. — Tète fortement penchée, souvent repliée en arrière, brusquement rétrécie en un col toujours dégagé du prothorax. — Yeux plus ou moins grands, échancrés ou entiers. — Antennes de onze articles, rarement moins, insérées latéra- lement et au-devant des yeux (Phodaga excepté), de forme variable. — Prothorax plus étroit que les élytres; son pronotum continu avec ses parapleures. — Elytres en général flexibles, embrassant imparfai- tement le corps, sans repli épipleural. — Hanches antérieures et inter- médiaires subcylindriques, très-grandes; les premières contiguës, dirigées en arrière, leurs cavités cotyloïdes confondues ensemble, très- largement ouvertes en arrière ; les secondes obliques, contiguës en arrière; les postérieures transversales, un peu obUques, plus ou moins concaves, saillantes à leur sommet interne; jambes munies d'éperons; les quatre tarses antérieurs de cinq, les postérieurs de quatre articles ; le pénultième presque toujours simple; crochets divisés en deux bran- ches : l'inférieure en général très-grêle, rarement remplacée par une dent. — Abdomen de cinq ou six segments, tous libres. Ces insectes sont les derniers parmi les Hétéromères dont la tête soit pourvue d'un col brusquement formé, et ils se distinguent sans peine de tous les précédents qui sont dans le même cas, par la struc- ture des crochets de leurs tarses. Linné ayant dési-:né toutes leurs espèces à lui connues, sous le nom de Meloe, la plupart des anciens auteurs leur ont donné le nom de Méloïdes que je crois devoir leur conserver, bien qu'il soit un peu tombé en désuétude. Ils sont au- jourd'hui aussi souvent désignés sous celui de Cantharidiens, emprunté au principal de leurs genres, les Cantharis, ou de Vésicants, qui rap- pelle la propriété épispastique dont jouissent un grand nombre de leurs espèces. à MÉLOÏDES. 649 Les téguments des Méloïdes sont généralement minces et flexibles, surtout ceux de Fabdomen et des élytres, par suite de quoi ces parties sont souvent sujettes à se déformer après la mort. Leur tête est le plus souvent trigone, avec son vertex tronqué, arrondi ou échancré ; il est rare (par ex. Phodaga) qu'il prenne une forme ogivale, comme chez les Rhipiphorus, et dépasse fortement le niveau supérieur du prothorax. Le museau qui la termine et qui parfois (Nemognatha) s'al- longe assez, est dû aux organes buccaux et en particulier aux mandi- bules, l'épistome restant constamment court. Ce dernier est toujours séparé du front par une suture transversale Irès-distincte. Le menton est assez grand, plan ou concave et de forme variable, la languette cornée ou submembraneuse. Les deux lobes des mâchoires sont également cornés, tantôt assez Larges, surtout l'externe (Meloe, Mylabkis), tantôt plus grêles (Cantharis). Chez les Némognathides, l'externe s'allonge en un filet qui a parfois (JVem. rostrata) la longueur des deux tiers du corps. Les palpes sont médiocrement robustes, à part quelques exceptions (par ex. Meloe) ; le 2"^ article des maxillaires est toujours plus grand que les autres, et il est rare (par ex. Sitaris) que le dernier de tous ne soit pas déprimé et un peu triangulaire ; jamais il n'est cultriforme, comme cela a lieu si fréquemment dans les familles précédentes. Les Horiides sont les seules chez lesquelles les mandibules sont sujettes à acquérir de grandes dimensions; par- tout ailleurs, elles ne dépassent pas ou que très-peu le labre. Ces organes sont aussi souvent entiers à leur extrémité que munis d'une dent près de cette dernière. Dans un seul genre (Phooaga) leur som- met est épais, bifide, et en même temps sillonné en dehors, comme chez tant de Ténébrionides. Malgré leur grandeur qui n'éprouve que peu d'exceptions, les yeux n'ont aucune tendance à se rapprocher sur le front. Ceux des Phodaga, au lieu d'être transversaux, sont dirigés dans l'axe de la tête et dé- bordés par les côtés de celle-ci. Cette situation, dont il n'y a pas un second exemple dans la famille, est accompagnée d'un déplacement dans l'insertion des antennes, qui est devenue frontale, et non plus pré-oculaire comme partout ailleurs. Les antennes varient beaucoup, mais les Mylabrides sont les seuls chez lesquels le nombre normal de leurs articles est sujet à tomber à dix, neuf et même huit. Dans ces deux derniers cas, elles se termi- nent par un renflement en forme de bouton. Les antennes diflormes de plusieurs Meloe mâles, celles en quelque sorte monstrueuses des Cerocoma du même sexe, sont ensuite ce que ces organes présentent de plus remarquable. Jamais le. prothorax n'est exactement contigu aux élytres, ni ne présente le plus léger vestige d'arêtes latérales entre son pronotum et ses flancs. 11 est le plus ordinairement carré avec ses côtés arrondis ou non, mais fréquemment aussi conique (Sybaris, Cephaloon) ou cam- (^ MéLOÏDES. pamilé (beaucoup de CAîraHARis), parfois même (C. vulnerata) trans- versalement hexagonal. L^écusson ne manque ou n'est radimentaire que chez les Méloïdes vrais. Dans les autres espèces, il est au moins médiocre, et sa forme ne varie pas ; elle est en triangle allongé et ar- rondi au bout. Le prothorax laisse toujours en évidence sa base qui recouvre le mésothorax. Dans la plupart' des cas, les élytres forment une sorte de fourreau qui embrasse lâchement Tarrière-corps. Elles sont aussi en général un peu déhiscentes à leur extrémité. Cette déhiscence devient très-forte et peut s'étendre jusqu'à leur base quand elles se raccourcissent. Dans ce dernier cas, leur forme appartient à deux types distincts. Chez l'un, leur bord interne est arrondi et imbriqué ou non, tandis que l'externe recouvre les parapleures méso- et rnétathoraciques. Cette forme est accompagnée de l'absence constante des ailes inférieures et en général d'un grand développement de l'abdomen. Dans l'autre type, qui est propre aux Sitarides, ces organes recouvrent simplement le dos de l'abdomen et s'atténuent isolément en arrière, parfois au point d'être subulés ou de ne plus former que d'étroites lanières. Les pattes des Méloïdes sont toujours longues, et celles de leurs par- ties qui sont mentionnées dans la formule caractéristique de la famille ne varient presque pas. Parmi les autres, les plus essentielles à men- tionner sont les suivantes. La saillie qu'envoient les hanches posté- rieures à leur sommet interne, est toujours plus ou moins échancrée. Les éperons des quatre jambes antérieures sont constamment assez longs et grêles; ceux des jambes postérieures sont, au contraire, très- souvent dissemblables, l'externe étant sujet à s'élargir, devenir concave et à être tronqué obliquement à son extrémité; quelquefois aussi l'in- terne en fait autant. Le pénultième article des tarses n'est bifide ou bilobé que chez les Eletica et les Tetraonyx. La division supérieure est tantôt simple, tantôt pectinée en dessous, et ces deux cas sont à peu près aussi conununs l'un que l'autre; chez certains Meloe^ les Cysteodemus et les Tegrodera, elle est munie d'une dent qui tient lieu de la division inférieure, laquelle est absente. Les segments abdominaux diffèrent peu sous le rapport de la gran- deur, ou, dans le cas inverse, décroissent peu à peu et faiblement. Les épisternums métathoraciques sont assez larges et s'atténuent régu- lièrement en arrière. Les épimères qui les accompagnent, ne sont pas termiûales, mais externes et remontent fort loin &a. avant sous la forme d'un triangle allongé. Les caractères sexuels des Méloïdes résident principalement dans l'abdomen qui me paraît avoir constamment im sixième segment chez les mâles. Le pénultième est très-souvent échancré ou fendu dans ce sexe. Dans deux genres seulement (Meloe, Cerocoma), ses antennes sont souvent très-différentes de celles des femelles. La plupart de ces insectes sont d'assez grande taille, et la livrée de MÉIOÏDES. ÇÎ51 beaucoup d'entre eux est ornée de couleurs vives et variées, mais qui ne deviennent métalliques que chez quelques Meloe et un assez grand nombre de Cantharis. Leurs habitudes sont assez différentes. Les Meloe, privés d'ailes inférieures et appesantis par leur volumineux abdomen, se traînent lourdement sur le sol ou grimpent avec lenteur sur les plantes basses ou les broussailles. Les Mylabrîs et les Cantha- ris, insectes grégaires, se rencontrent parfois en quantités énormes sur les végétaux dont ils se nourrissent; seulement, les premiers fré- quentent plus spécialement les fleurs, et les seconds les feuilles. Les SiTARis et genres voisins ne s'observent guère que dans le voisinage des nids des Hyménoptères où ils ont subi leur métamorphose. Tous ces insectes sont d'allures peu vives et, quand on les saisit, ils fléchissent leurs antennes et contractent légèrement leurs pattes en simulant la mort pendant quelque temps. Les espèces qui jouissent de la pro- priété épispastique, surtout les Cantharis (<), exhalent une odeur particulière, pénétrante et analogue à celle des souris. Celle que ré- pandent les Meloe, plus douce et d'une tout autre nature, est due à un fluide jaune ou blanchâtre que ces insectes exsudent, quand on les inquiète, par les articulations de leurs pattes. Mais de toutes les particularités que présentent les Méloïdes, la plus intéressante est celle de leur développement qui est pareil à celui des Stylopides, avec deux différences essentielles, à savoir que leurs larves dévorent les œufs et le miel déposés dans les nids des Hyménoptères récoltants où s'opère leur métamorphose, et non les larves de ces der- niers ; puis, que leurs femelles ne sont ni frappées d'un arrêt de déve- loppement, ni parasites. A quoi l'on peut encore ajottter que les quatre stages de l'hypermétamorphose sont plus tranchés chez eux que chez les Stylopides. Toutes les observations anciennes sur les premiers états de ces in- sectes, observations sans liaison entre elles et pleines d'incertitudes et d'erreurs, n'ont plus conservé qu'un intérêt historique depuis les travaux récents de G. Newport sur les Meloe (2) et surtout de M. Fabre (1) Pour les espèces de la famille chez lesquelles cette propriété existe, et les nombreux écrits dont la Cantharis veskatoria, en particulier, a été l'objet au point de vue tant médical que cbimique, voyez principalement : Brandt et Ratzeburg, Medicin. Zool. II, p. 120. — Mulsant, Col. d. France; Vésicants, p. 12. — Gervais et Van Benedea, Zool. médic. II, p. 304. — Courbon, Comptes-rendus d. TAcad. d. Scienc. XLI, 1855, p. 1003; travail intéressant sous le rapport thérapeutique, en ce que l'auteur signale chez une espèce [ad- spersa Klug) commune à Montevideo, l'existence de la propriété vésicante, sans l'action spécifique que les autres espèces exercent sur les organes géuitaux- urinaires. (2) Ils consistent en trois Mémoires intitulés : « On the Natural History, Anatomy and Developement of the Oil Beetle, Meloe, more especially Meloe cicatricosus Leach. » Trans. of the Linn. Soc. XX, p. 297 et 321, pi. 14, et XXI, 652 MÉLOÏDES. sur la Sitaris muralis (i). L'histuire évolutive de celle-ci étant com- plète et ne laissant rien à désirer, c'est elle qu'il convient de prendre pour point de départ et pour terme de comparaison. Cet insecte est parasite de YAnthophora pilipeS;, Hyménoptère com- mun dans certaines localités du midi de la France, et dont la femelle crible de trous cylindriques les talus des terrains de molasse pour y déposer ses œufs. Pendant le peu de jours que vivent les deux sexes de cette Sitaris, ils ne prennent, comme les Stylopides mâles, aucune nourriture. Après sa fécondation, la femelle dépose à l'entrée des trous creusés par TAntophore de deux à trois mille œufs très-petits, blancs, de forme ovale, agglutinés entre eux et formant une masse informe. Un mois plus tard, il en sort de très-petites larves d'un noir verdàtre luisant, coriaces et ressemblant beaucoup à celles de la plupart des Stylopides. Ces larves primitives sont de forme elliptique très-allongée, convexes en dessus et planes inférieurement. Leur tête, brusquement rétrécie postérieurement en un col épais, est légèrement trapéziforme et ar- rondie en avant. Les parties les plus apparentes de la bouche sont : un labre demi-circulaire et cilié en a\ant; deux mandibules courtes, ro- bustes, arquées et se rejoignant au repos sans se croiser; puis deux palpes maxillaires assez longs et bi-articulés. Les autres parties, vu leur petitesse, n'ont pas été observées. Sur les côtés de la tête sont in- sérées les antennes composées de deux articles égaux, cylindriques et dont le dernier est surmonté d'une très-longue soie. En arrière d'elles sont, de chaque côté, deux ocelles. Les segments thoraciques, plus longs que ceux de l'abdomen et égaux entre eux, s'élargissent graduellement en arrière. Les pattes sont médiocres, mais assez robustes et terminées par un ongle fort aigu et très-mobile. Les hanches et les cuisses sont munies de quelques cils, et chacune d'un cirrhe presque aussi long que la patte entière et perpendiculaire à celle-ci quand l'animal se meut. Les neuf segments abdominaux sont d'égale longueur et s'atté- nuent peu à peu en arrière. Dans l'intervalle membraneux qui sépare le pénultième du dernier, se trouvent deux crochets cornés^ courts, ro- bustes, arqués et redressés, qui peuvent rentrer au besoin dans leur base qui est membraneuse, ou sous l'avant-dernier segment lui-même„ 11 en est de même du segment anal, qui est pourvu de doux longs arrhes pareils à ceux des pattes et recourbés de bas en haut ; à sou extrémité, il existe un mamelon ou pseudopode. Après leur éclosion, ces larves restent immobiles et entassées sans ordre, comme l'étaient les œufs eux-mêmes. Elles persistent dans cette p. 167, pi. 20. On trouvera dans le second un exposé complet de toutes les observations faites jusque-là sur les métamorphoses des espèces de la famille. Voyez aussi Westwood^ An Introd. etc., I^p. 295; et Mulsant, loc. cit. p. 36. (1) Mémoire sur rhypermétamorphose, etc.; voyez plus haut, p. 638, note. HÉLOÏDES. 6S3 position, sans prendre aucune nourriture, jus(ju'au mois d'avril de l'année suivante, époque à laquelle éclosent les Anthophores mâles qui précèdent d'environ un mois l'apparition de leurs (emelles. A mesure qu'ils sortent de l'étroite retraite où ils sont nés, une ou plu- sieurs larves de Sitaris grimpent sur eux, s'attachent aux poils de leur thorax ou de leur tête et s'y cramponnent fortement en se tenant la tête en bas. Des mâles, ces parasites, qui continuent d'observer le jeûne le plus complet, passent sur les femelles lorsque leur accouplement a lieu. Quand ces dernières, après avoir construit une cellule et l'avoir approvisionnée de miel, y déposent un œuf, une de ces larves se glisse sur celui-ci qu'elle saisit avec force pour ne pas choir dans le miel où elle périrait infailliblement, déchire son enveloppe et en dévore le contenu. Ce repas, qui dure environ huit jour.«, terminé, elle est par- venue à toute sa croissance, et sans qu'elle abandonne la dépouille de l'œuf, sa peau se fend sur le dos et livre passage à la seconde larve. Celle-ci se laisse tomber dans le miel qui doit lui servir de nour- riture et croît lentement, car il lui faut de cinq à six semaines pour arriver à toute sa grosseur. Dans cet état, c'est un ver mou, blanc, de forme elliptique et dont le dos émergé porte les stigmates, tandis que la région ventrale, plongée dans le miel, est très-convexe. Elle se com- pose, du reste, comme auparavant, de treize segments, y compris la tête qui est fort petite et privée d'yeux, mais pourvue de deux très- courtes antennes bi-articulées. Ses organes buccaux sont au complet, et rudimentaires, ainsi que les pattes qui ne peuvent lui être d'aucune utilité. Quelques jours après avoir consommé le miel dcmt l'Antho- phore avait fait provision, la larve se contracte, et de sa surface externe se détache une pellicule transparente, continue, sur laquelle on dis- tingue tous les organes signalés plus haut. Bientôt, dans cette enve- loppe, se dessine une masse oblongue, d'abord molle, mais qui durcit rapidement et prend une couleur d'un fauve vif. Cette masse, dont la coupe transversale donnerait un triangle à base concave, paraît, sous un grossissement convenable, formée de treize segments séparés par de très-fines sutures. A sa partie antérieure, on distingue une sorte de masque représentant la tête, à la postérieure un disque circulaire, et sur ses flancs neuf paires de stigmates. La j)seudo-chrysalide ainsi formée, passe ordinairement l'hiver sans éprouver aucun changement. Au printemps, de triangulaire qu'elle était, elle devient ovoïde; l'enveloppe cornée dont elle est revêtue, se détache de son contenu sans cesser d'être renfermée dans la pellicule dont il a été question plus haut, et l'on ne tarde pas à voir paraître la troisième larve qui est complètement semblable à la seconde. Sous cette nouvelle forme, raniœ.8l ne prend aucune nourriture. Ses mou- vements sont très-lents et se bornent à des contractions et des dilata- tions de sa substance, la faiblesse de ses pattes ne lui permettant pas jB^ tniuo'ms. de marcher. Peu de temps après, il se change en mie nymphe qui ressemble à celle des Coléoptères en général, et d'où sort, au bout d'environ un mois, l'insecte parfait. La durée de l'évolution de cette SiTARis est ainsi d'à peu près deux ans (i). Ces détails jettent une vive lumière sur l'histoire des Meloe, dans laquelle G. New port avait laissé quelques lacunes (5) qui ont été rem- plies par M. Fabre, tant par des observations directes qu'à l'aide des analogies. Avec un fonds commun sur les points essentiels, il existe des différences sensibles sur d'autres entre les deux genres. Ainsi, au lieu d'une seule ponte , les Meloe femelles eu font plu- sieurs (de deux à quatre) dont les premières se composent de plusieurs milliers d'œufs, et les autres d'un nombre graduellement moins élevé. A chacune d'elles^ elles creusent dans la terre un trou dans lequel les œufs, très-petits et agglutinés ensemble, sont déposés, puis recou- verts de terre, à moins qu'ils n'aient pas été préalablement fécondés, auquel 'cas le trou reste ouvert. Ces œufs sont ordinairement d'un jaune-orangé et éclosent au bout de trois à six semaines, selon la "température de l'atmosphère. Les larves primitives (i) qui en sortent, diffèrent notablement de celles des Sitaris. Elles sont pédiculiformes, de couleur jaune ou noire (4), allongées, parallèles et un peu déprimées. Leur tête, en (1) Toutes les espèces de ce genre ne paraissent cependant pas se comporter de même sous ce rapport, du moins pour ce qui concerne la ponte des œufs. Ainsi Audouin (Ann. d. 1. Soc. entom. d. France, VIII, Bullet. p. XLVII^ rap- porte avoir observé aux environs de Pise, avec M. Pecchioli^ des romarins cou- verts d'œufs de la Sitaris Solieri, agglutinés entre eux et en voie d'éclosion. Les larves primitives de cette espèce doivent alors nécessairement^ comme celles des Meloe, se jeter sur les Hyménoptères lorsqu'ils viennent butiner sur les fleurs. (2) Newport ignorait le genre de nourriture des larves primitives, et croyait qu'elles mangent le miel destiné aux larves des Hyménoptères, dont elles sont parasites. La seconde larve lui avait également échappé ; il avait vu seulement sa dépouille adhérant encore à la pseudo-chrysalide, et c'est d'après cette dé- pouille ramollie qu'il a décrit (loc. cit. XXI, p. 179) les parties de l'animal sous cette forme. Il a, au contraire, tiès-bien connu la pseudo-chrysalide qu'il a dé- signée sous le nom de pseudo-larve ; mais il croyait qu'elle se change direc- tem.eut en nymphe; en d'autres termes, la troisième larve lui était restée inconnue. On voit, par ce peu de mots, tout ce que M. Fabre a ajouté à ce que l'on savait avant lui sur les métamorphoses desMéloides. (.3) Les meilleures figures qu'on en ait, sont celles de Newport, Trans. of the Linn. Soc. XX, pi. 14, f. 5, et XXI, pi. 20, f. 1-3. Voyez aussi L. Dufour, Ann. d. Se. ndt. XIII, pi. 9, B f. 1-4 (sous le nom de Triungulinus andrenatarum) . (4) Les larves de couleur jaune paraissent être plus particulièrement celles de diverses espèces de Meloe. Celles de couleur noire qu'on trouve ordinai- rement sur les Andr.î:ma et les Osmya, appartiennent probablement à d'au- tres genres de Méloïdes. MÉLOÏDiS. ($!i8 triangle curviligne allongé, porte de chaque côté un stemmate ar- rondi et saillant, et des antennes de trois articles, dont le 2^ est allongé^ et le 3« terminé par un long cirrhe sétiforme, plus ou moins distincte- ment bi-articulé. Les organes buccaux se composent d'un labre ar- rondi en avant; deux mandibules assez courtes, arquées et entières au bout; deux mâchoires d'un seul lobe^ portant des palpes de deux articles, dont le dernier cylindrique; enfin, d'une petite lèvre infé- rieure munie de palpes bi-articulés. Les trois segments thoraciques, à peu près aussi longs que l'abdomen, sont très-distinctement séparés, presque triangulaires et subégaux. Les pattes qu'ils portent sont assez longues et composées de cinq pièces, dont la dernière en forme d'on- glet et représentant le tarse , est flanquée de deux crochets un peu plus courts qu'elle. L'abdomen est finement pubescent, de forme oblongue, allongée, et composé de neuf segments (dix selon Newport) égaux, dont le dernier porte quatre longues soies terminales , et en dessous, deux courts mamelons rétractiles. Selon Newport (i), il y aurait dix paires de stigmates, dont une sur le mésothorax, et les neufs autres sur les segments abdominaux. Les deux premières du nombre total sont plus grandes que les autres ; toutes sont à la fois supérieures et latérales. Pendant les premiers moments qui suivent leur éclosion, ces larves restent immobiles et pressées les unes contre les autres, aussi long- temps que la chaleur et la lumière auxquelles elles sont singulière- ment sensibles, ne les tirent pas de leur torpeur. Une fois en mouve- ment, elles déploient une activité extraordinaire et se répandent sur les plantes, principalement sur les renonculacées et les chicoracées. De là, elles se jettent sur les Hyménoptères et les Diptères (2) qui se posent à leur portée, et s'attachent avec force, et souvent en grand nombre, aux poils de ces insectes. Mais il leur arrive aussi de se jeter sur des espèces qui ne construisent pas de cellules et n'amassent pas de provisions pour leur postérité. Les individus à qui ce malheur ar- rive , doivent nécessairement périr , et il y en a probablement beau- coup qui sont dans ce cas. Une fois transportées dans les nids des Hyménoptères, ces larves, dans les premiers moments, se comportent exactement comme celles des SiTAR[s, ainsi que l'a démontré M. Fabre. Elles dévorent l'œuf contenu dans le nid où elles ont été transportées, se changent en se- conde larve, sans abandonner ses enveloppes, et désormais vivent de la pâtée destinée à l'hôte qu'elles ont détruit. Sous cette nouvelle (1) Loc. cit. XXI, p. 172. (2) MM. Drewsen et J. Schiœdte ont donné (in Kroyer, Naturhist. Tidskr. II, p. 123, note) une liste des Hyménoptères sur lesquels ils ont rencontré de ces larves. Elle a été reproduite par M. De Siebold, Stettin. entom. Zeit. 1841, p. 133, et M. Mulsant, Col. d. France; Vésic. p. 8, note. 6S6 UÉLOÏDES. forme, que Newport n'a fait qu'entrevoir, et que M. Fabre a décrite en détail, ces larves ont quelque ressemblance avec celles des Lamel- licornes. Leur corps cylindrique , un peu arqué et revêtu d'une fine pubescence visible seulement à la loupe, est composé, comme de cou- tume, de treize segments. Outre cette différence dans la forme géné- rale, elles se distinguent principalement des secondes larves des Sitakis par leurs mandibules munies d'une large dent interne, et leurs pattes plus robustes et plus développées. La pseudo-cbrysalide (i), tout aussi inerte que celle des Sitaris, s'éloigne notablement de celle-ci par sa forme arquée en dessus et atténuée à ses deux extrémités, sa division très-apparente en treize segments, la présence d'un bourrelet latéral de chaque côté, et surtout en ce qu'au lieu d'être renfermée dans l'enveloppe externe de la se- conde larve, elle ne l'est qu'à la partie postérieure, cette enveloppe étant fendue sur le dos et refoulée en arrière. La troisième larve n'a pas encore été observée en détail. M. Fabre a seulement vu sa dépouille d'après laquelle il a pu s'assurer qu'elle ne diffère en rien d'essentiel de la seconde larve. En voyant deux genres aussi éloignés que les Meloe et les Sitaris, se ressembler à ce point sous le rapport du développement, on est autorisé à en conclure qu'il eu est de même pour toutes les espèces de la famille, et ce qu'on sait à cet égard de quelques-unes de ces dernières ('), vient à l'appui de cette supposition. Cette intéressante famille est presque entièrement confinée dans l'Europe australe, en Afrique, en Asie et dans les deux Amériques. 11 est remarquable qu'elle soit si faiblement représentée aux Indes orien- tales et dans l'Australie. ' Son établissement remonte aux premiers écrits de Latreille (5) qui n'y a jamais compris aucun élément étranger, mais- qui a eu le tort (1) Newport, loc. cit. XX, pi. 14, f. 15, et XXI, pi. 20, f. 13; Fabre, loc. cit. pi. 17, f. 8. (2) Les deux espèces suivante» sont les seules dont on ait décrit les larves sous l'une de leurs formes : Cantharis vesicatoria, Loschge, Naturforsch. XXIII, p. 37, pi. 1, f. 1-8 ; Ziei' in Brandes Archiv, XXIX, p. 209, pi. 18, f. 5-6; Brandtu. Ratzeburg, Medicin. Zool 11, p. 119, pi. 18, f. 4-6; Ralzeburg, Die Forstinsekt. I, p. 109, pi, 2, f. 27 B. Je ne cite que les auteurs originaux. — Horia maculata, Lansdown Guilding, Trans. of the Linu. Soc. XIV, p. 316, pi. 8, et XV, p. 511. Pour les suivantes, on n'a que de vagues indications sur l'accouplement des deux sexes, la ponte des œufs, etc. : Mylc^lris (en général), Gebler, Mém. d. 1. Soc. d. Nat. d. Mosc. VII, p. 152. — Horia cephalotes et CissUes iestacea, Westermann in Silberm. Rev. entom. I, p. 111. — Apalus bimacidatus, Gêné, Aun. d. Se. nat. XXIII, p. 138. — Teiraonyx flavipennis, Goudot, Mag. d. Zool.; Ins. 1844, pi. 141. (3) Hist. aat. d. Crust. et d. Ins. X, p. 366. MÉLOÏDES VRAIS. 65Î d'en séparer les Horia (i) que rien n'en distingue essentiellement. Elle a été l'objet de beaucoup de travaux isolés (j), mais d'aucune Monûgrapbie générale, car on ne peut donner ce nom à un Synopsis de ses espèces, publié il y a déjà assez longtemps par M. J. B. Fis- cher (3). L'Europe en possède si peu, que celles de ses Faunes locales où il en est question, n'ont qu'une médiocre importance ; les plus ré- centes sont celles de MM. L. Redtenbacher (4) et Mnlsant. Les espèces de l'Amérique du Nord, qui sont beaucoup plus nombreuses, ont été, il y a peu d'années, élucidées par M. J. L. Le Conte (î). Les deux tribus suivantes^ très-inégales, quant au nombre des es- pèces, sont les seules qui me paraissent admissibles dans la famille. L Métasternum très-court; hanches interméd. recouvrant les postérieures. Méloïdes vrais. II. Métasternum allongé; hanches interméd. distantes des postérieures. Cantharides. TRIBU I. MÉLOÏDES VRAIS. Métasternum très-court. — Hanches intermédiaires atteignant les postérieures et les recouvrant en partie. — Ecusson nul ou très-petit. — Epipleures des élytres recouvrant les parapleures méso- et méta- thoraciques. — Corps aptère. Aucun auteur n'a signalé jusqu'ici les deux premiers de ces carac- tères, et l'on a coutuii^ecle me«ttre au premier rang de ceux des Meloe^ types de la tribu, la brièveté et l'imbrication des élytres. Mais il existe dans l'Amérique du Nord deux autres genres très-peu connus des entomologistes, chez lesquels ces organes sont de longueur nor- male et unis entre eux par une suture droite. Ces deux particularités n'ont, par conséquent, qu'une importance secondaire et doivent céder le pas au raccourcissement du métasternum, qui est constant et a amené le recouvrement des hanches postérieures par les intermé- diaires, caractère dont je ne connais pas un second exemple dans (1) Règn. anim. éd. 1, UI, p. 315. Latrellle a persisté jusqu'à la fin dans cette séparation. (2) Pour une exposition de ces travaux, voyez Mulsant, Col. d. France; Vésicants, p. 14. (3) Tentamen conspectus Cantharidiarum ; Diss. inaug. in-4<', 26 p. Mona- chii, 1827. (4) Faun. austr. Die Ka?fer, éd. 1, p. 617, et éd. 2, p. 649. (5) « Synopsis of the Meloides of the United-States. » Proceed. of the Acad. of Philad. VI, 1853, p. 328. Coléoptères. Tome V. 42 658 MÉLOÏDES. l'ordre entier des Coléoptères. L'occultation des parapleiires du méso- et du métathorax par les épipleures est, en outre, un caractère propre à ces insectes dans la famille, et qui achève de les différencier forte- ment de la tribu suivante. I. Elytres abrégées, divergentes et imbriquées : Meloe. II. — recouvrant presque en entier l'abdomen^ unies par une suture droite. Crochets des tarses non fendus, unidentés : Cysteodemus. — fendus : Henous. MELOE. Linné, Syst. nat. éd. 12, II, p. 679 (1). Menton transversal, dilaté et arrondi sur les côtés en avant, avec son bord antérieur tronqué. — Languette presque cornée, cordiforme et sinuée en avant. — Lobe interne des mâchoires carré, l'externe bi-articulé, avec son 2^ article arrondi en dehors, un peu crochu en dedans ; tous ciliés. — Dernier article des palpes labiaux brièvement ovalaire, celui des maxillaires cyUndrique, déprimé et obtus au bout. — Mandibules dépassant un peu le labre, tronquées ou légèrement échancrées à leur extrémité. — Labre transversal, évasé et échancré en avant, avec ses angles antérieurs arrondis. — Tête en triangle cur- viligne, transversale ; épistome rétréci et tronqué en avant. — Yeux médiocres, peu saillants, transversaux, subréniformes. — Antennes médiocres, de forme variable; leur 2^ article toujours très-court, le H* en général allongé, cylindrique et acuminé tu bout. — Prothorax petit, plus étroit que la tête et les élytres, plan en dessus, vertical sur les côtés, souvent échancré à sa base, du reste variable. — Ecusson nul. — Elytres recouvrant plus ou moins Tabdomen, imbriquées, di- vergentes, avec leur bord interne paraboliquement arrondi. — Ab- domen volumineux, mou. — Pattes assez longues et assez robustes ; hanches postérieures très-saillantes à leur sommet interne ; jambes en triangle très-allongé ; l'éperon externe des postérieures dilaté et obh- quement tronqué au bout ; tarses aussi longs au moins qu'elles, les antérieurs parfois un peu dilatés chez les mâles; le i^"' article de tous allongé ; leurs crochets fissiles, à divisions d'égale longueur. Les mâles sont généralement beaucoup plus petits que leurs fe- melles et s'en distinguent par leur dernier segment abdominal plus ou moins échancré, tandis qu'il est entier chez ces dernières. A part cela, dans beaucoup d'espèces, les deux sexes ne diffèrent l'un de (l) Syn. Proscarab.ïus, Steph.IU. of. Brit. entom. V, p. 65; genre établi sur les espèces dont les antennes sont épaissies dans leur milieu. MÉLOïoES Vrais. 6$9 l'autre par rien de bien saillant; tous deuï ont des anteniies filiformes qui sont seulement un peu plus longues chez les mâles. Mais il en est chez lesquelles les individus de ce dernier sexe ont les articles inter- médiaires de ces organes plus ou moins difformes (par ex. proscara- bœus, violaceus, etc.), ou les tarses garnis en dessous de fines brosses (par ex. limbatiis, lœvis, etc.) ; dans ce cas, les antérieurs sont en gé- néral un peu dilatés en même temps. Ces insectes, remarquables et très-connus, n'exigent, à ce dernier titre, que peu de détails (i). Personne n'ignore qu'ils sont presque tous de grande taille, pour la plupart d'un bleu plus ou moins foncé, rarement (par ex. variegatus, œneus) ornés de couleurs métalliques^ et que, sous le rapport des habitudes, ils sont en général printaniers^ vivent à terre dans les lieux couverts d'herbe, sont très-lents dans leur démarche, simulent la mort lorsqu'on les saisit, enfin qu'ils exhalent alors par les articulations des pattes, un fluide jaune ou blan- châtre, dont l'odetir, à la fois douce et pénétrante, n'a rien de désa- gréable. Le genre est nombreux (2) et répandu sur la plus grande partie de (1) Pour la connaissance qu'en ont eue les anciens, les noms vulgaires qu'ils portent dans la plupart des langues modernes, l'usage qu'on en a fait quelque- fois en médecine, Hc, voyez la plupart des ouTrages d'entomologie et en par- ticulier Mulsant, Col. d. France; Vésicants, p. 31. (2) On en a quatre Monographies qui sont dans l'ordre des dates : Meyer, Tentamen monographiae generis Meloes, in-18, Gottingœ, 1793. — Leach, Trans. of the Linn. Soc. XI, p. 35, pi. 6, 7 ; avec un Supplément, ibid. p. 242^ pi. 18. — Brandt et Ratzeburg, Medicin. Zool. Il, p. 106, pi. 16, 17: elle ne contient qu'une partie des espèces européennes. — Brandt et Erichs. Nova act. Acad. nat. Curios. XVI, 1, p. 103, pi. 8. Cette dernière, la plus complète de toutes, comprend (abstraction faite du cancellatus) 26 espèces dans l'ordre suivant: A. Antennes épaissies dans leur milieu : M. proscarabœus Linné (tecfus Leach, atratus Meyer); Europe entière et Sibérie. — fioiaceus Marsh, (prosca- rabœus Panz., Payk., Meyer; aprilina? Meyer); mêmes pays. — americanus B. et E. (nec Leach); c'est Vimpressa de Kirby, Faun. Bor.-Aroer. p. 241 {Var.? nigra Kirby, ibid.); Yamericanus de Leach est une espèce douteuse; Amer, bor. — œgyptius B. etE.; Egypte. — autumnalis Oliv. (cyanen Fab., glabratus Leach); Europe. B. Antennes non épaissies dans leur milieu : M. tuccitis Rossi (punctata Fab., Leach); Europe mér. — luctuosus^ etE.; Sicile. — brevicollis Panz.; Europe. — scafyriusculus B. et E. (brevicollis? Fab.); Europe moyenne et or. — rugo- sus Marsh, (autumnalis Leach); Europe. — murinus B. etE; Sicile. — varie-r gatus Donov. (majalis Fab, Oliv.); Europe et Sibérie. — cicairicosus Leach; Europe. — coriarius B. et E. (reticulutus Br- et Ratzeb., rufiventris Gerea.); Europe moyenne et or. — erythrocnemus Palias; Sibérie et Europe or. — an- gulatus Leach; Gap. — Klugii B. etE.; Montevideo. — Umhatus Fab.; Hon- grie, Russie mér. — lœvis Leach; Haïty, Mexique. — uralensis Palias (punc- tatus Meyer); Sibérie, Europe. — decorus B. 6t E. ; Hongrie, — corallifer 660 UÉLOÏDES. l'ancien continent; l'Asie méridionale, l'Australie et la Pol^Tiésie sont les seuls points cii l'on n'en ait pas encore rencontré. 11 y en a peu en Amérique; mais ce continent possède dans ses parties occidentales, depuis le Nouveau-Mexique jusqu'au Chili inclusivement, une suite d'espèces qui diffèrent des espèces typiques par leurs élytres plus courtes, divergentes dès leur base, et, par suite^ nullement imbri- quées ; les éperons de leurs jambes postérieures simples, enfin leurs crochets des tarses non fendus et munis d'une dent parfois obsolète. L'abdomen est remarquable par son volume, et les antennes sont tou- jours cylindracées. Presque toutes les espèces ont les élytres rouges, avec des fossettes noires, ou de cette dernière couleur avec des taches rouges ; l'abdomen est lui-même souvent en partie de cette dernière nuance. MM. Brandt et Erichson, qui ont connu une de ces espèces, se sont contentés d'en faire une section à part dans le genre Meloe (i), et M. J. L. Le Conte, qui en a décrit une nouvelle, l'a comprise, ainsi que la précédente, dans son genre Cysteodemus qui suit (2). Mais ni Germar; Portugal. — majalis Linné (lœvigaia Oliv.) ; Europe mér., Algérie. — insignis Touss.-Charp. ; Espagne. — excuvatus Leach; patrie inconnue. Aj. : Esp. européennes : M. purpurascens, Germar, Faun, Ins. Europ. XVI, 12 (sardous Gêné] œnea Casteln.); Europe mér. — cyanellus, rugulosus, Brullé, Expéd. d. Morée; Entom. p. 229; Grèce. — rufipes , Bremi, Stettin. entom. Zeit. 1855, p. 199 [violaceus immaturus) ; Suisse. — pygmœus, L. Redtenb. Faun. Auslr. éd. 1, p. 619. — Esp. asiatiques : M. Olivieri, Chevrol. in Guérin-Mcnev. Mag. d. Zool.; 1ns. 1833, pi. 57; Mésopotamie? — exaratus, Falderm. Faun. entom. Transe. II, p. 116; Russie mér. — cœlatus, sericellus, Reiche et De Saulcy, Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 271; Palestine. — Esp. du Japon : M. coardata, Motsch. Etud. entom Ann. VI, p. 35. — Esp. africaines : M. fo- veolatus, Guérin-Ménev. Rev. Zool. 1842, p. 338; Tripoli. — afflnis, maculi- frons, plicatipennis, naniis, Lucas, Explor. d. l'Alger.; Entom. p. 398; Algé- rie. — austrinus , flavicornis, Wollast. Ins. Jladerens. p. 527; Madère. — Chevrolatii, Coquer. Rev. et Mag. d. Zool. 1851, p. 86; et Ann. d. l.Soc. en- tom. 1852, p. 395, pi. 9, f. 3; Madagascar. — Esp. de l'Amer, du nord: M. nn- guslicolUs, Say, Journ. of tlie Acad. of Pliilad. IL p. 280. — cordillerœ, Che- vrol. in Guérin-Ménev. Icon.; Ins. p. 133, pi. 35, f. 6; Mexique. — striguîosits, Mannerh. Bull. Mosc. 1852, n» 2, p. 349; île Kodiak, Californie bor. — parvus, Haldem. in Stansbury's Exped. to Utah; Append. C, p. 377; Utah, — rugipen- nis, mœrens, perplexus, i. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VL p. 328; Etats-Unis atlantiques. — suhlœvis, J. L. Le Conte, ibid. VII, p. 84, Nouveau-Mexique. — Esp. de l'Amer, du Sud : M. Saulcyi, Guérin-Ménev. Mag. d.Zool.; Ins. 1833, pi. 100; Pérou (ile San-Lorenzo) . • • (1) M. cancellatus, Brandt et Erichs. loc. cit. p. 141, pi. 8, f. 9; Mexique; (2) C. vittatus, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 330; Nouveau-Mexique. Je pense qu'il faut rapporter ici tous les Meloe américains qui suivent, bien que les auteurs qui les ont décrits se soient presque constamment abstenus de mentionner l'absence d'imbrication des élytres, la simplicité de l'éperon externe MÉLOÏDES VRAIS. 661 Tune ni l'autre de ces deux opinions ne me paraît acceptable, et je crois que ces insectes doivent former un genre à part. CYSTEODEMUS. J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc of New-York, V, p. 158. Front plat. — Antennes cylindracées^ à articles 2 très-court, 3 un peu plus long que les suivants, il notablement plus grand que 10, atténué au bout. — Prothorax transversal, tantôt pentagonal, avec ses angles latéraux aigus [Wislizeni], tantôt arrondi sur les côtés et armé en dessus de deux robustes épines redressées et divergentes {arma- tus). — Ecusson petit, triangulaire. — Elytres connées, de consistance normale, très-amples, ventrues, recouvrant en entier l'abdomen, réunies par une suture droile, conjointement écliancrées et diver- gentes à leur extrémité. — Pattes tiliformes; éperon externe des jambes postérieures simple ; tarses non fendus, munis d'une dent à leur base. — Le surplus comme chez les Meloe. Ces insectes ont, comme on le voit, plusieurs points importants en commun avec les Meloe américains dont il vient d'être question ; mais la forme de leurs élytres est trop différente pour qu'on paisse leur associer ceux-ci. M. J. L. Conte en décrit deux assez grandes et belles espèces : l'une {armatus) découverte par lui sur les bords du Rio- Colorado, l'autre {Wislizeni) originaire du Nouveau-Mexique. Toutes deux sont d'un beau bleu, très-foncé et mat chez la première, très- brillant chez la seconde, et ont leurs élytres couvertes de fossettes qui les font paraître gaufrées ; mais ces organes diffèrent sous le rapport de la forme : chez Varmatus, ils sont déprimés sur le disque, avec les côtés postérieurs largement verticaux, tandis qu'ils sont sphériques chez le Wislizeni. Celui-ci m'est inconnu en nature ; je dois un exem- plaire de celui-là à l'amitié de M. J. L. Le Conte. Ces insectes figurent parmi les plus remarquables de la famille. HENOUS. Haldem. in Stansbcr. Exped. to Utah; Append. C, p. 377. Organes buccaux et tête des Meloe. — Antennes assez longues, mé- diocrement robustes, subsétacées, à articles obconiques : 1 allongé et des jambes postérieures et la dent des crochets des tarses : M. chiliensis, Gué- rin-Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 108, Ins.pl. 5, f. 12; Chili.— colle gialis, Guérin-Ménev. MaR. d. Zool. ;Ius. 1836, pi. 169; Andes du Pérou (Cliimborazo). — humeralis, andensis, Guérin-Ménev. Revue zool. 1842, p. 338; même pays?; le second a les crochets des tarses inermes. — miniaceomaculatus , Blanch. iu d'Orb. Voy.; Entom. p. 200, pi. 15, f. 6; Bolivia. — pustulatus, stenopterus, Ericlis. Archiv, 1847, I, p 123; Pérou. — sanguinolentus, costipennis, par- vuSj cancellatus, Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 283; Chili. 602 MÉLOÏOES. robuste, 2 très-court, 3 deux fois plus long que le suivant, 4-1 1 décrois- sant graduellement. — Yeux des Meloe. — Prothorai un peu plus long que large, atténué en avant, légèrement échancré à sa base. — Ecusson petit, en triangle rectiligne. — Elytres un peu plus courtes que l'abdomen, convexes, graduellement élargies en arrière, non im- briquées, obliquement tronquées à leur extrémité. — Pattes des Meloe ; éperon externe des jambes postérieures élargi, concave et obtus au bout; crochets fendus; leurs divisions d'égale longueur. Le genre ne comprend que le Meloe conferta de Say (i), insecte de l'Amérique du Nord, répandu depuis le territoire du Missouri jusqu'au Mexique, et qui paraît assez commun dans cette vaste étendue de pays. 11 est de la taille des Meloe de troisième grandeur, d'un noir opaque et revêtu d'une fine pubescence couchée, peu abondante et grisâtre. M. J. L. Le Conte (i) dit que l'abdomen de la femelle, quand il est distendu par les œufs, présente de chaque côté un large espace mem- braneux qui sépare ses arceaux inférieurs des supérieurs (3). TRIBU II. CANTHARIDES. Métasternum allongé. — Hanches intermédiaires distantes des pos- térieures. — Ecusson au moins médiocre. — Epipleures des élytres laissant à découvert les parapleures méso- et métathoraciques. — Corps presque toujours ailé. Quoique cette tribu, très-riche en espèces, soit en même temps fort homogène, il y a des caractères suffisants pour la diviser en cinq groupes secondaires propres à faciUter son étude. 1. Lobes des mâchoires de forme normale. a Epistome tronqué presque au niveau de l'in- sertion des antennes. Horudes. (1) Journ. of the Acad. of Pbilad. lU, p. 281 (Hen. techanus, Haldem. loc. cit. pi. 9, f. 12-14). (2) Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 330. (3) Il existe dans le territoire du Missouri, une espèce de Cantharis aptère (Lyita segmenta, Say, Journ. of the Acad. of Philad. III, p. 303) qui reproduit plusieurs des caractères du genre actuel^ notamment la petitesse de l'écusson. M. J. L. Le Conte (Proceed. loc. cit. p. 342) a signalé cette analogie et ajouté en même temps qu'elle le faisait douter de la convenance de séparer les Henoos des Canthauis. Mais ni le métasternum de cet insecte, quoique plus court que chez les Cantharis, ni ses élytres qui laissent à découvert les para- pleures méso- et métathoraciques, ne sont ceux des Méloïdes Trais. C'est un genre nouveau à établir aux dépens des Cantharis. CANTHARIOES. 663 aa Epistome dépassant l'insertion des antennes. b Elytres recouvrant en entier l'abdomen, non déhiscentes. Antennes arquées, en massue, parfois difformes chez les cf. MïLiBRiDES. Antennes droites, de forme rariable, jamais en massue. Cantharides traies. 66 Elytres abrégées, rétrécies en arrière, déhis- centes. SlTAUlDES. il- Lobe externe des mâchoires allongé en forme de filet. Nèmognathides. Groupe I. Horiides. Lobes des mâchoires de forme normale. — Epistome tronqué pres- que au niveau de l'insertion des antennes. — Celles-ci de onze arti- cles, droites et filiformes. — Elytres recouvrant en entier l'abdomen, non déhiscentes. Latreille, ainsi que je l'ai dit plus haut (p. 6S7), a fait de ces in- sectes une tribu à part. Mais de tous les caractères qu'il assigne à cette dernière, il n'en est qu'un seul, la petitesse du labre, qui soit étrangère aux Méloides, lesquels ont toujours cet organe fort apparent. Il en a omis un autre plus essentiel, le mode d'insertion des antennes qui s'articulent presque avec les angles antérieurs de l'épistome. Ce der- nier est en outre séparé du front par une suture plus fine que de cou- tume et même sujette à s'oblitérer. Toutes ces particularités, non plus que le grand développement qu'acquièrent parfois la tête et les cuisses postérieures chez les mâles, ne me paraissent avoir une valeur sufii- sante pour qu'on puisse faire de ces insectes une famille distincte. Ils sont peu nombreux et ne constituent que les deux genres sui- vants : I. Tête grande, aussi large au moins que le prothorax : Horia. II. — médiocre, plus étroite — Cissites. HORIA. Fab. Mant. Ins. I, p. 164 (1). Menton et languette petits ; le premier ogival ou arrondi en avant, la seconde sinuée ou bifide avec ses lobes divergents. — Dernier article des palpes ovalaire, beaucoup plus court que le précédent. — Lobes des mâchoires cornés; l'interne très-petit, l'externe épais, grand et (1) Syn. Ltmexylon Fab., olim. — Cocujus Fab., Sweder. 664 MÉLOÏnES. ovalaire. — Mandibules de grandeur variable, robustes, unidentées avant leur extrémité. — Labre petit, arrondi en avant, parfois {cepha- lotes) presque nul. — Tète au moins aussi large que le itrotliorax, transversalement trapéziforme, plane en dessus. — Yeux médiocres, transversaux, lunules, subdéprimés. — Antennes robustes, comprimées, au plus atteignant la base du protborax, à articles i médiocre, 2 court, 3 de longueur variable, 4-10 subégaux, H un peu plus giand que iO, oblongo-ovale. — Protborax peu convexe, en carré transversal régu- lier, ou un peu rétréci à sa base [maculata], arrondi aux angles, écban- cré en arc au milieu de son bord antérieur. — Ecusson très-grand, en triangle curviUgne allongé. — Elytres allongées, parallèles, isolément arrondies à leur extrémité. — Pattes comprimées; cuisses médiocre- ment robustes; jambes munies de courts éperons; tarses longs, ûne- menthispides en dessous; le l''"' et le dernier de leurs articles allongés; crochets robustes, fendus; leur division supérieure crochue, pectinée, l'inférieure grêle, plus courte et soudée à sa base avec la précédente. — Corps glabre. Les mâles diffèrent des femelles par leur tête un peu plus forte, leurs cuisses postérieures légèrement renflées et leur dernier segment abdominal fendu ou échancré. Le genre comprend en ce moment trois espèces qui peuvent être réparties dans deux sections qui sont en rapport avec leur distribution géographique. Chez deux, propres à l'Amérique du Sud (i), la tête est relativement médiocre dans les deux sexes, avec les mandibules courtes ; les articles 2-3 des antennes sont égaux et plus courts que les suivants ; les élytres tachetées de noir. Dans la troisième (î), qui habite les Indes orientales, la tête est plus forte, surtout chez le mâle, avec les mandibules plus longues qu'elle dans le même sexe, et le 3* article des antennes pas plus court que le 4^; les élytres sont unicolores. Ces insectes scmt tous fort grands et ont une livrée analogue; les espèces américaines sont d'un fauve testacé, celle des Indes orientales d'un rouge de cinabre brillant; toutes ont les parties de la bouche, les antennes et les pattes (ces dernières au moins en partie), noires. Il existe en outre dans l'Amérique du Nord, deux espèces (3) beau- (1) Cucuj. maculatus, Sweder. Act. Holmiens. 1787, p. 199, pi. 8, f. 8; Oliv., Fab. ; Cayenne, Colombie, Antilles. — H. apicali s, Veity, Del. aiiim. art. Brasii. p 66, pi. 13, f. 14; Brésil. (2) H. cephalotes, Ûliv. 1ns. 111,53, p. 5, pi. 1, f. 3 (//. maxillosa Fab.); Java, Sumatra; Olivier l'indique à tort comme de TAmérique méridionale. (3) H. sanguinipennis, Say, Journ. of tiie Acad. of Pliilad. III, p. 279; Mas- sachusets. — Stansburii, Haldem. in Stausbury's Exped. to Utab; Appeud. C, p. 377; grand lac Salé. — .le ne connais que la première de ces espèces; elle est aptère, tandis que la seconde est ailée. Elle diffère des espèces typiques par CANTHARIDES. 665 coup plus petites que les précédentes, et qui m'en paraissent généri- quement distinctes. CISSITES. Latr. Nom. Bid. d'Hist. nat. XXIV, p. 154. Tête relativement petite, plus étroite que le prothorax, transversa- lement rhomboïdale. — Yeux grands, assez saillants, transversaux, lunules. — Tarses très-robustes et très-comprimés, beaucoup plus hauts que larges. — Le reste comme chez les Horia. Latreille, après avoir fondé ce genre. Fa réuni aux Horia dans ses ouvrc^ges subséquents, êx les auteurs qui en ont parlé après lui , ont suivi son opinion. On en adopte, ce me semble, qui sont moins dis- tincts. Il a pour type l'Horia testacea de Fabricius ( ' ), grand insecte des Indes orientales, d'un fauve testacé, avec les mêmes parties noires que chez les espèces du genre précédent. Le mâle se distingue de la femelle par ses pattes plus robustes dans toutes leurs parties, et ses cuisses postérieures très-grosses, armées près de leur extrémité en dessous, de cinq dents aiguës, dont deux internes et trois externes j Tautérieure de celles-ci est très-longue. M. De Castelnau en a décrit une seconde espèce (2) du Sénégal que je ne connais pas. Groupe II. Mylabrides. Lobes des mâchoires de forme normale. — Epistome dépassant no- tablement le niveau de l'insertion des antennes. — Celles-ci de huit à onze articles, arquées, 'toujours en massue chez les femelles^ parfois difformes chez les mâles. — Elytres recouvrant en entier l'abdomen, non déhiscentes. — Crochets des tarses fendus, à divisions égales, la supérieure non pectinée. La forme partie alière des antennes constitue le caractère essentiel de ce groupe. Il est, en même temps, le seul de la famille dans lequel le nombre des articles de ces organes tombe souvent au-dessous de le dernier article de ses palpes maxillaires plus long que le pénultième; ses mandibules inermes en dedans et très-aiguës au liout; sa tète plutôt en trian- gle curviligne que trapéziforme ; ses antennes non comprimées et formées d'articles obconiques; enfin ses tarses plus courts^ surtout les postérieurs. (1) Mant. Ins. p. I, p.l64; Syst. El. II, p. 86 ((fCucuj. clavipesFah. olira.) ; Oliv. etc. (2) Hor. .fene^/atensts. De Casteln. iiist. nal. d. Col. II, p. 280; M. De Castelnau a placé cet insecte parmi les Hokia; mais il résulte de sa description elle-même qu'il appartient au genre actuel. 686 MÉLOÏDËS. onze. Ses espèces sont nombreuses, mais rentrent toutes dans les deux genres suivants, qui sont exclusivement propres à l'ancien continent. I. Antennes insérées au-dessous de la suture de l'épistome : Cerocoma. II. — au-dessus — — Mylabris, CEROCOMA. Geoff. Hist. d. Ins. d. env. d. Paris. I, p. 357 (1). Mâles : Menton variable, transversal ou non, quadrangulaire ou ré- tréci en avant, plus ou moins concave. — Languette coriace, saillante, bilobée. — Lobes des mâchoires grêles; l'interne petite accolé à l'ex- terne, celui-ci allongé. — Palpes labiaux grêles ; les maxillaires très- robustes, leurs deux ou trois derniers articles subvésiculeux , le der- nier obtus ou tronqué au bout. — Mandibules minces^ allongées, droites, puis arquées et assez aiguës au bout, munies, au côté in- terne, d'une lamelle membraneuse. — Labre aussi long que les man- dibules, lanciforme, canaliculé dans sa moitié terminale. — Tête courte; épistome séparé du front par un sillon transversal. — Yeux grands, un peu saillants, allongés, transversaux, entiers. — Antennes de neuf articles, insérées immédiatement au-dessous de la suture de l'épistome, robustes, courtes, pendantes^ monstrueuses; leur dernier article plus grand que les autres. — Protliorax au moins aussi long que large, peu convexe, un peu rétréci en avant, tronqué ou légère- ment arrondi à sa base, tous ses angles largement arrondis. — Ecusson médiocre. — Elytres flexibles, un pou plus larges que le prothorax, allongées, parallèles, presque planes en dessus, plus ou moins échan- crées à leur base. — Pattes longues ; cuisses comprimées ; jambes an- térieures difformes, les éperons de toutes courts; tarses longs, les quatre 1*" articles des antérieurs plus ou moins dilatés, en général oblongo-ovales. — Dernier segment abdominal diversement excavé ou échancré. — Corps villeux, les élytres moins que le reste. Femelles : Organes buccaux plus solides et moins allongés. — Palpes grêles, le dernier article des labiaux subcylindrique, celui des maxil- laires en triangle très-allongé, — Antennes très-robustes, grossissant graduellement et fortement, à articles 1 grand, obconique, 2 plus court que 3, 4-8 graduellement transversaux, 1 1 beaucoup plus grand que les précédents, plus ou moins subréniforme. — Jambes et tarses anté- rieurs simples. — Dernier segment abdominal entier. Un des genres les plus tranchés de la famille. Ses espèces sont de taille moyenne et ornées de couleurs métalliques qui varient du bronzé au vert doré et au bleu brillant ; les antennes des mâles, une (i) Syo. Meloides, Piller u. Mitterb. It«r in Posegan. — Melos Linné. CÀNTHARIDES. 667 partie des pattes, et parfois l'abdomen, soat seuls sujets à devenir d'un jaune légèrement orangé. Les premiers de ces organes, dans le sexe en question, sont les plus bizarres qui existent parmi les Coléoptères, et défient toute description. Les Cerocoj^ia sont presque essentiellement asiatiques et méditerra- néennes ; la plus répandue de leurs espèces {Sckœfferi) dans l'Europe occidentale, ne paraît pas dépasser, au nord, la Belgique ; en Asie, il y en a jusque dans la Sibérie méridionale. Elles se trouvent sur les fleurs pendant la bplle saison, et déploient beaucoup d'agilité dans leurs mouvements quand le temps est chaud. On n'en connaît qu'une demi-douzaine d'espèces (>). MYLABRIS. Fab. Syst. Entom. p. 261 (2). Menton grand, plus ou moins rétréci, et arrondi en avant. — Lan- guette subcordiforme, sinuée antérieurement. — Palpes filiformes, leur dernier article légèrement sécuriforme. — Lobes des mâchoires cornés, arqués et ciliés, l'externe plus grand que l'interne. — Mandi- bules entières au bout, munies en dedans d'une lamelle coriace, et en général d'une dent. — Labre saillant, rétréci à sa base, sinué en avant, avec ses angles arrondis. — Tôte courte, son épistome séparé du front par un sillon très-marqué et placé sur un plan inférieur à ce dernier, arrondi ou tronqué en avant. — Yeux grands, faiblement ou à peine échancrés. — Antennes insérées immédiatement en arrière de la suture de l'épistome, au plus médiocres, robustes, arquées, de onze, dix, neuf ou huit articles : 1 assez long, subcylindrique, 2 court, ob- conique, 3 plus long que les suivants ; ceux-ci formant peu à peu une massue ovale ou en forme de bouton ; le dernier toujours plus grand que les autres. — Prothorax plus étroit que la tète et les élytres, trans- versal ou non, souvent rétréci en avant, un peu arrondi à sa base. — Ecusson médiocre. — Elytres allongées, convexes, peu à peu élargies en arrière, ou cylindriques, largement et isolément arrondies à leur (1) C. Schœfferi, Schreheri {Schœfferi Rossi) Europe, Asie; Wahlii (Schre- beri 9 Schœnh.^ Illig; Wagneri, Kiister, Die Kaef. Europ. II, 32), Algérie; Fab. Syst. El. Il, p. 74. —Muhlfeldii, Schœnh. Syn. Ins. III, Append. p. 13; Europe or. — Stevenii, Fischei' d. Waldh. Entom. d. 1. Russ. 11^ p. 227; Russie mér. — Kunzei, Waltl, Isis, 1838^ p. 465; Turquie. — Scovitzii (OHvieri Dej.), fesiiva (Schreberi) Falderm, Fauu. entom. Transe. Il, p. 117; Russie mér. — micans, Ménétr. Cat. rais. p. 206 (Faldermanni Casteln.) ; même pays. (2) Syn. CoRYNA^ Billberg, Monogr. Mylabr. p. 73. — Hycloeus (Coryna) Latr. Règn. anim. éd. 1,111, p. 317; nom postérieur de quatre ans à celui de Billberg. — DicEs (ConYNi) Dej. Cat. éd. 2, p.221. — Decatoma, Dej. ibid. p. 221. — Ac- TENODiA, Casteln. Hist.nat. d. Col. U, p. 268. — Arithmema (Actenodia) CheTrol. in Guérin-AIénev. Iconogr.; Ins. texte p. 131. — Ueloe Linné^ Thunb., etc. 668 MÉLOÏDES. extrémité, — Pattes longues; cuisses et jambes linéaires, les éperons de celles-ci grands, simples,- tarses longs, un peu comprimés.— Corps hérissé de poils redressés, en général peu abondants, et parfois nuls sur les élytres. Genre le plus nombreux de la famille, avec les Cantharis, et ex- clusivement propre à l'ancien continent ("), mais d'une étude excessi- ment difficile, par suite de l'homogénéité de ses espèces, sous le rap- port de la forme générale, tandis que le dessin que présentent leurs élytres varie à l'infini , et peut disparaître complètement. 11 consiste le plus souvent en bandes ou taches jaunes sur un fond noir, ou vice versa; le reste du corps est noir ou, rarement, d'un bleu assez bril- lant. Quelques-uns de ces insectes sont très-grands, et les plus petits sont au moins de taille moyenne. Leurs caractères génériques sont d'une fixité rare parmi les Coléop- tères, à l'exception de celui tiré des antennes, et c'est uniquement sur les variations qu'éprouve le nombre des articles de ces organes, qu'ont été établis les genres mentionnés dans la synonymie. 11 y en a onze très-distincts chez les Mylabris proprement dits (2), (1) J. B. Fischer (Tentân. consp. Canthar. p. 8 et 12) en a décrit deux es- pèces (dimidiata, chrysuros) du Brésil ; mais il est plus que probable qu'il y a là une erreur d'habitat, on que ces insectes n'appartiennent pas au genre. (2) Environ 200 espèces sont mentionnées dans ies auteurs, dont la moitié sont probablement des variétés on des doubles emplois. La synonymie de la plupart d'entre elles est dans la plus inextricable confusion, et je doute que jamais on parvienne à la débrouiller. D'après cela il m'a paru inutile de remon- ter au-delà des vingt-cinq ou trente dernières années dans le relevé qui suit. Pafmi les auteurs qui n'y figurent pas, les plus essentiels à consulter, non compris Linné, Fabricius, Herbsl et Olivier, sont les suivants : Pallas, Icon. Ins. p. 77. — Thunberg, Nov. Ins. Spcc. pars VI; ou éd. Persoon III, p. 226.— Tauscber, Mém. d. 1. Soc. d. nat. d. Moscou, III, p. 129. — Gcbler, ibid. VII, p, 147, et iu Ledeb. Reise; Ins. p. 137. — Billberg, Monographia Mylabridum, in-8°,IIolmiiE, 1813. — Schœnherr, Syn. Ins, III; Append. p. 33. — Fischer de Waldheim, Entomogr. d. 1. Russie, II, p, 224. — Guérin-Méneville, Diction, pittor. d'Hist. nat. V, p. 550. Esp. européennes: M. caspia, aulica, alpinu, Ménétr. Cat. rais. p. 206; Russie mér. — Matthesii, cingulaia, superija, Gebleri, armeniaca, unicolor, externepunctat(ij Falderm. Faun. entom. Transe. II, p. 120; même paj^s. — lacera, Kiister Die Kœfer Europ. VII, 49, Dalmatie; décora, XXIV, 85; Tur- quie.— elegantissima, Zoubkoff, Bull. Mosc. 1837, n" 5, p. 70, pi. 4, f. 4; Russie mér. — Dufourii, hieracii. sobrina, Graells, Ann. A. 1. Soc. entom. 1851, p. 16; et Mém. d. 1. Acad. d. Madrid; Cienc. I, p. 139; Espagne. — maculosopunctata, Amorii, Graells, Mem. d. 1. Commis, d. 1. Mapa Geol. d. Espan. 1855, Zool. p. 175, pi. 4, f. 3, 6; même pays. — suspiciosfl, scutellata, Rosenh. D.Thiere Audalus. p. 229; Andalousie. — For^ï, Muls. Col. d. France; Vésic. p. 133; France mér. Esp. africaines : M. capitulaia, 12-guttatu, Gerniar, Ins. Spec. nov. p. 171 ; Cap.— ■, et, à un moindre degré, le 2«, tantôt les 4", 5» et 6«. M. De Casteinau (Hist, nat. d. Col. II, p. 273) en a décrit une sous le nom de Cantharis spectahilis, et une autre existe, dans le Cat. de Dejean (p. 248), sous celui d'Epicauta nodicornis. 4" La Lytta herculeana de Germar (Ins. Spec. nov. p. 172 ; Pyrota dimi- diata Dej.), très -grande espèce du Brésil, à tête extrêmement allongée. CANTHARIDES. 677 nature. M. BruUé (i) a proposé de réserver le nom de Cantharis à celles dont les antennes grossissent plus ou moins à leur extrémité (2), et de réserver celui de Lytta à celles chez qui ces organes sont fili- formes ou sétacés, c'est-à-dire aux Pyrota et aux Epicauta de De- jean (3). Quoique^ au premier coup-d'œil, ces deux genres paraissent corroborés par la forme du prothorax, qui est plus ou moins ovale ou carré dans le premier, et généralement campanuliforme dans le se- cond, il y a entre eux des passages tels, qu'il est impossible d'en pré- ciser les limites. Quant au genre Causima d.8 Dejean, il a été établi sur une es- pèce (4) du Brésil, à laquelle son prothorax en carré transversal et sa forme courte et robuste donnent complètement le fades de certains Tetraonyx. oblongo-ovale, antennes longues et filiformes, pattes très-grandes, et dont les tarses sont revêtus de brosses villeuses. Il existe en outre, dans les parties occidentales de l'Amérique du Nord, deux espèces qui s'éloignent beaucoup de toutes les autres par leur protliorax voisin de celui de la Tegrodera erosa, c'est-à-dire transversalement pentagonal, plan et déclive en dessus : L. verticalis, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New- York, Y, p. 35; Californie. — Cooperi, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. Yll, p. 18; Orégon. Mais ce caractère, étant isolé, ne paraît pas suf- fisamment générique. (1) Expéd. d. Morée; Entom. p. 233. Cette opinion de M. BruUé est au- jourd'hui généralement adoptée par les auteurs de Faunes locales euro- péennes, entre autres par WM. L. Redtenbacher et Mulsant. Elle peut en effet, se soutenir, lorsque, sur les 150 espèces et au-delà que contient le genre, on n'examine que les deux ou trois qui existent en Europe. (2) C. vesicatoria auctor.; de toute l'Europe. Autour de cette espèce viennent se grouper un certain nombre d'autres^ toutes, comme elle, d'un vert doré ou d'un beau bleu que relèvent parfois des bandes ou des taches d'un cuivreux écla- tant, telles que L. segetum, Fab. Syst. El. Il, p. 76; Algérie. — dives, vittata, Brullé, Expéd. d. Morée; Entom. p. 232, pi. 41, f. 7-9; Grèce. ~ Bassii, Casteln. Hist. nat. Col. II, p. 272; Sicile. — scutellata, Casteln. ibid. p. 273; Algérie. — viridissima, Lucas, Explor. d. l'Alger.; Entom. p. 393, pi. 34^ f. 4; même pays. — MenetrtesH, optabilis, armeniaca, Falderm. Fauu. entom. Transe. II, p. 432; Russie mér. — cœriilea, Leuckart in Geigers Magaz. XI, 2, p. 132; Bengale. (3) Il serait difficile de dire sur quoi Dejean a fondé son genre Pyrota ; je présume que c'est sur la fortoe plus ou moins campanulée ou conique du pro- thorax, combinée avec des antennes filiformes; les espèces sont toutes améri- caines. — Ses Epicauta ne sont représentées en Europe que par les deux sui- vantes : C. dubia, Oliv. Encycl. méth. Ins. Y, p. 279 [verticalis Illig.); de toute l'Europe australe; — flabellicornis, Gerra. Reise n. Dalmat. éd. 2, p. 210; Dal- matie . (4) L. vidua, Klug, Nov. act. Acad. nat. Curios. XII, p. 437, pi. 4l, f. 7 (C. luctuosa Dej.). — Il y en a une seconde espèce de Montevideo : C. Cour- bonii, Guérin-Ménev. Rev. et Mag. d. Zool. 1855, p. 590 [C. vidua Courbon). 678 ■ MÉLOIDES. Les Cantharis varient trop sous le rapport des couleurs, pour qu'on puisse en rien dire de général; quelques-unes sont presque glabres, d'autres revêtues d'une pubescence abondante, mais toujours cou- chée; les plus petites sont de taille moyenne. Les espèces américaines que j'ai eu occasion d'observer exhalent une odeur beaucoup moins forte que la C. vesicatoria d'Europe et un peu différente. Leurs nom- breuses espèces (") sont en grande partie concentrées en Afrique, en (1) A celles mentionnées dans les notes précédentes, aj. : Esp. africaines : Lyt. nitidula, Cap ; inUosa, coccinea, melanocephala, Guinée ; marginata, Cap ; ocm- lata, Guinée ; hœmorrhoidalis, Cap ; Fab. Syst. EU 11, p. 76. — C. gigas, testacea^ fusca, Oliv. Entom. III, 46, p. 7 ; Sénégal. — vestita, Dussaultii, L. Dufour, Ann. gén. d. Se. phys. VIII, p. 359, pi. 80, f. 3, 6, 7; Sénégal. — sumptuosa, Cap; granulipennis, depressicornis, resplendens , Sénégal; Brucei, Dongola; hirtifer, substrigata, Sénégal; dongolensis, Dongola; lolofa, Sénégal; De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 272. — canescens, Klug in Ermann, Naturhist. Atlas, p. 42; Guinée. — œthiops, Latr. in Caillaud, Voy. à Méroé; !ns. p. 16; Abyssinie. — chalybea, velUcata, thoracica, Erichs. Archiv, 1843, I, p. 258; Angola. — cyrtana, Lucas, Explor. d. l'Alger.; Entonj. p. 393; Algérie. — rubricolliSj Reiche in Galin. Voy. en Abyssin.; Zool.p. 382, pi. 23, f. 8; Abys- sinie. — pectoralis, lorigera, velata, strangulata, Gerstaeclc. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1854, p. 695; Mozambique. Esp. asiatiques : Mel. trivittis, clematidis [Fischeri Gebler; Var. bivittts ¥a.l\.), car aganœ (Pallasii Gebler), erythrocephala (siôinca, Pall. olim),punc- tata, aibivittis, ambusta, Pallas, Icon. Ins. p. 92, Tab. E; Sibérie, Russie mér. — L.myagri (syriaca var.?), megalocephala, Fisch. d. Waldh. Entom. d. 1. Russ. II, p. 229; Russie mér. — togata, Fisch. d. Waldh. Bull. Mosc. 1844, I, p. 135; Songarie. — L. chinensis , plumicornis , Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 274; Chine. — Epie, chinensis, Motsch. Etud. entom. Ann. II, p. 48; Chine. Esp. des Indes or. : L. ruficoUis {tenuicollis Pallas), testacea {melophthal- mos Oliv.) Fab. Syst. El. II, p. 78.— L. ruficeps, Illig. in Wiedem. Archiv, I, 2, p. 140. — Actœon^ Rouxii, ornata, picta, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 273. — Epie, rubriceps, limbata, KoUar u. L. Redtenb. inHûgels Kaschm. IV, 2, p. 535. Esp. de l'Amer, du Sud : L. aterrima, hypoleuca, fulvipes, Brésil; adspersa Buenos-Ayres ; philœmata, xanthocephala,, femoralis, signala, diadema, ele- gans, abbreviata, excavata, virgaia_, scuteUaris, aurila„ limbata, suturulis, abdominalis, sonaia, macuUcoUis, parallela, depressa, flavicoUis, chrysome- lina, laticollis, atripennis, brevis, bimaculata, lineola, nigricornis, Brésil- Klug, Nev. Act. Acad. nat. Curios. XII, p. 432, pi. ii.— atomaria, suturalis, Germar, Mag. d. Entom. IV, p. 154; Brésil. — fumosa, punctata, Germar, Ins. Spec. nov. p. 172; Brésil. — inconstanSj grummica, xanthomeros, œmuta an- ceps, J. B.Fischer, Tentam. consp. Gautharid. p. 17; Brésil. — capitata, Cas- teln. Hist. nat. d. Col. II, p. 275; Brésil. — sukifrons, Ghevrol. in Guérin- Ménev. Icon.; Ins. p. 135; Brésil. — femoralis, Erichs. Nov. Act. Acad. nat. Curios. XVI, Suppl. I, p. 251; Chili. — Pyr. viltigera, Lyt. rubriceps, nigro- punctata, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 200, pi. 15, f. 7-9; Boiivia. — subvittata, anthraeina, flagellaria, Erichs. in Schomb. Guyana, III, p. 556; CANTH ARIDES. m9 Asie et en Amérique; cette dernière grande région du glohe est celle qui en possède le plus. 11 y en a très-peu en Europe et aux Indes orientales. Les Archipels indiens, l'Australie et la Polynésie paraissent en être presque complètement dépourvues. SPASTICA. Dej. Cat. éd. 3, p. 248 (1). Menton transversal, rétréci et tronqué en avant, arrondi sur les côtés à sa base. — Languette évasée et échancrée antérieurement. — Pa'lpes grêles; le dernier article des labiaux court, subcylindrique; celui des maxillaires un peu triangulaire. — Mandibules dépassant assez forte- ment le labre, simples au bout. — Labre très-court, sinué en avant. — Tête courte, en triangle curviligne; son col très-grêle. — Yeux trans- versaux, entiers. — Antennes assez longues, grêles, filiformes, à arti- Guyane anglaise. — cavernosa, Courbon, Comptes-Rend. de l'Inst. XLI, 1855, p. 1006; Montevideo. Esp. de l'Amer, du Nord : Mel. cmereM5, Forster, Centur. Ins. p. 62 (L. mar- ginata Fab. Oliv.). — C. pensylvanica, De Géer, Méni. V, p. 13, pi. 13, f. 1 (L. atrata Fab.^ Oliv.). — Mel. trichrus, Pallas, Icon. Ins. p. 100, tab. E, f. 32. — L. afzeliana (sinuata Oliv.), lemniscata, viitata, Fab. Syst. El. II, p. 78. — C. lineata, Oliv. Entom. III, 46, p. 14. — L. strigosa, Scbœnh. Syn. Ins. III; Append. p. 18. — ferruginea (nigricornis Melsheim.), maculataj sphœricolliSy Nuttalii, œnea, folita, immaculata, articularis {immaculata var.), albida, re- ticulata, Say, Journ. of the Acad. of Philad. III, p. 298. — unicolor, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 241. — Lytt. cardinuUs^ Canth. eucera, Pyr. mylabrina, L. funesta, cinctipennis, obt'sa, irmaculata, C. rufipennis, Chevrol. Col. d. Mcxiq. Cent. I. — Epie. pimcticolUs , Mannerh. Bull. Mosc. 1843, p. 288; Cali- fornie.— fissilabris, S. L. Le Conte in Agass. Laiie Super, p. 232. — C niti- dicoUis, tenebrosa, œneipennis, cyaneipennis, chalybea, smaragdula, stygica, lugens; Epie. elegans_, puncticollis , oblita, maura, J. L. Le Conte, Ânn. of the Lyc. of New-Yoriî, V, p. 159 ; Californie. — C. fulgifer (Nuttalii var.), nigricornis (œnea Say), filiformis, Pyr. Engelmanni, S. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, I, p. 90. — L. Germari, Haldem. Proceed. of the Acad. of Philad. I, p. 303. — L. cribrata, morio, sublineaia, fulvescens, J. L. Le Conte, ibid. VI, p. 447; Texas. — L. fulvipennis, dichroa, biguttata, Texas; salicis, Utah; smaragdula, Californie; convexa, Nouv.-Mexique ; femo- ralis, Louisiane; Sayi, Illinois; discoidea, Rivière-Plate; convolvuli, Pensy!- vanie; nigritarsis , Nouv.-Mexique; conspersa^ Missouri; ochrea, Texas; longicollis, Missouri; tennis, Fubricii (cinerea Fab.), New-York; ). ZONITIS. Fab. Syst. Entom. p. 126 (2). Menton grand, en carré allongé ou subéquilatéral. — Languette co- riace^ fortement échancrée. — Palpes grêles ; leur dernier article ova- laire, acuminé aux labiaux, obtus aux maxillaires. — Mandibules dépassant à peine le labre, entières au bout. — Labre saillant, ar- rondi ou tronqué en avant. — Tête trigone, terminée par un museau de longueur variable. — Yeux transversaux, réniformes. — Antennes au moins aussi longues que les deux tiers du corps, grêles, sétacées, à articles un peu obconiques : 2 court, obconique, 5-1 1 égaux, subcy- lindriques. — Prothorax tantôt en carré transversal, avec ses angles aiTondis, tantôt allongé et atténué en avant. — Elyties allongées, pa- rallèles , largement arrondies chacune , et à peine déhiscentes à leur extrémité. — Pattes longues et grêles; cuisses assez robustes, com- primées ; éperons des jambes variables ; tarses au moins aussi longs que les jambes ; leurs crochets fendus , avec la division supérieure pectinée et l'inférieure grêle. — Corps très-linement pubescent, par- fois glabre en dessus. Insectes médiocrement nombreux , mais disséminés au loin sur le globe, et dont il est difficile de préciser les limites génériques. En sup- posant qu'on les laisse réunis tels qu'ils le sont en ce moment, on peut les partager en deux sections. Dans la première, à laquelle appartiennent les espèces européennes, le museau est, en général, médiocrement allongé et faiblement cu- néiforme, le pro thorax en carré transversal ou non, parfois rétréci en arrière, avec ses angles antérieurs arrondis (3). (1) T. violacea, assimilis, rubricollis, Hope, Trans. of the entom. Soc. IV,' p. 103. Les genres Pal^estra, Tmesidera et Zonitis me paraissent, d'après les es- pèces inédites que j'ai sous les yeux, passer insensiblement des uns aux autres, et l'on sera probablement obligé de les fondre en un seul qui présentera des variations analogues à celles qu'on observe chez les Gantharis. (2) Syn. Stenodera, Eschsoh. Mém. d. TAcad. d. St-Pétersb. 1818, VI, p.469._lVlEG\TRACHEL0s (Stemodera Eschsch.), De Motsch. Bull. Mosc. 1845, I, p. 83; sans caractères. — Meloe Pallas. — Mylabris Rossi, Fab. — Lytta Rossi. — Apalus Oliv. — Leptdra Fab. — Nemognatha Say. (3) Esp. européennes et asiatiques : Z. mutica [mahia par suite d'une faute 686 MÉLOÏDES. Dans la seconde, le museau est allongé, cunéiforme, et le pro- thorax beaucoup plus long que large, est tantôt régulièrement coni- que (■), tantôt tabuleux en avant (2), ou avec ses angles antérieurs fortement incisés, de sorte qu'il paraît anguleux latéralement (3). La première de ces sous-divisions constitue le genre Stenodora d'Esch- scholtz, ou Megatrachelus de M. de Motschoulsky. La livrée de ces insectes n'est pas moins variable. Les espèces eu- ropéennes ne présentent jamais que le noir et le fauve pâle ou rou- geâtre diversement combinés; leurs élytres sont de cette dernière couleur et ornées de quelques taches noires sujettes à disparaître ou à s'agrandir au point d'envahir la totalité de ces organes. Mais parmi les espèces exotiques, il en est qui présentent uu système de coloration beaucoup plus varié, et parfois orné de couleurs métalliques. APALUS. Fab. Syst. Entom. p. 127, Genre très-voisin des Zonitis et n'en diiférant que par les particu- larités suivantes : Languette plus fortement échancrée, bilobée. — Palpes plus longs d'impression) Hubner, Naturf. XXIV, p. 44, pi. 2, f. 11 {Apal. immaculatus Oliv.; Mylabr. fulva Rossi); Europe mér. — prœusta, Fab. Syst. El. II, p. 48 (Mylabr, testacea Fab., olim; Lyt. afra Rossi; Var. Zon. nigripennis Fab.) ; Europe mér., Algérie. — sexmaculuta, Oliv. Encycl. méth. ; Ins. IV, p. 166; Europe mér. — fulvipennis, Fab. Syst. El. II, p. 24; Hongrie. — Mylabr. ■i-punctata, Fab. ibid. p. 84; Russie mér. — Z. o.tra, bifasciata, Swartz in Schœnh. Syn. Ins. II, p. 340; Hongrie. — Z. lunata, fasciata (bifasciata Sw.), A-punctata (4-pMMCiGto? Fab.), Russie mér.; sjiirica, Sibérie ; nigra, melano- cephala, Russie mér. ; Tauscher, Mém. d. 1. Soc. d. nat. d. Moscou, III, p. 159, pi. 11. — Z. nigricollis, rubida, Ménétr. Gat. rais. p. 211 ; Russie mér. — puncticollis, Muls. et Wach. Mém. d. l'Acad. d. Lyon, Sér. 2, Scienc. II, p. 12; Caramanie. — Esp. de l'Amer, du Nord : Z. biliiieata, Say, Journ. of the Acad. of Philad. I, p. 22 [lineata, mandibularis, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. IH, p. 53). — Nem.atripetinis, Say, ibid. HL, p. 306. — Z. flavida, i. L. Le Conte, Proceed. ibid. VI, p. 349; Nouv. -Mexique. —Esp. ^es Indes or. : Z. pallida, Fab. Syst. El. II, p. 23. — Esp. africaines : Z. ab- dominalis, Cap; thoracica, Algérie; Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 276. (1) Mel. caucasica, Pallas, Icon. Ins. p. 94, Tab. E, f. 24 {Mylabr. 6-macu- lata Fab.; Slenodera 6-mac. Eschsch.); Russie mér. (2) Leptura tenuicollis (Var. cylindricollis, attelaboides Fab.) Fab. Syst. El. II, p. 366; Guinée (an Sybaris?). — Z. dichroa, Germar, Linn. eutom. III, p. 204; Australie. — Z. Laireillei, Casteln. loc. cit. p. 276; Timor. (3) Zon. angulata, Fab. Syst El. II, p. 23; île Amsterdam. — anguUfera, Blanch. Voy. au pôle Sud; Entom. p. 191, pi. 12, f. 17; île Vavao. J'ignore à laquelle des divisions précédentes appartiennent : Z. viridipennis, Pab. Syst. II, p. 24; Cap. — tricolor. Le Guiliou, Rev. zool. 1844, p. 225; TasmâQie. CANTHARIDES. 687 et plus robustes, leuî dernier article légèrement triangulaire. — Tête jamais prolongée et cunéiforme en avant; son épistome quadrangu- laire. — Antennes à articles plus cylindriques, un peu comprimées chez les mâles, très-longues. — Prothorax carré. — Elytres planes, atténuées en arrière, un peu sinuées en dehors et plus ou moins dé- hiscentes à leur extrémité. Ge dernier caractère est le plus apparent, et même le seul d'ime im- portance réelle, avec la forme différente des palpes. C'est un achemi- nement vers la structure que ces organes affectent chez les Sitaris, et ces insectes font manifestement le passage entre ce dernier genre et les ZoNiTis. Leur système de coloration a la plus grande analogie avec celui de ces dernières. Ils sont peu nombreux et répandus en Asie, dans FEurope méridionale et en Afrique (i). Note. M. A. White a établi, dans le voyage de Stoke en AustraUe, ouvrage que je n'ai pas à ma disposition, un genre qu'il nomme Pal^strida, et qui ne contient qu'une espèce [Mcolor). Erichson qui en a parlé dans son Compte-rendu entomologique pour 1846 (2), s'est contenté de dire qu'il est très-voisin des Pal^stra et des Tmesidera, mais en diffère par ses antennes élargies. Comme elles le sont également chez les Pal^stra, ces deux mots ne donnent aucune idée de ce que peut être cette coupe générique. Groupe IV. Sitarides. Lobes des mâchoires de grandeur normale. — Epistome dépassant notablement le niveau de l'insertion des antennes. — Celles-ci de onze articles, droites, filiformes ou en scie. — Elytres recouvrant imparfai- tement l'abdomen, plus ou moins abrégées en arrière et déhiscentes. Des quatre genres qui composent ce groupe, un seul (Sitaris) est très-répandu dans les collections. Les trois autres sont, au contraire, extrêmement rares, et je n'ai pu examiner aucun d'eux. Tous sont peu riches en espèces et peuvent être considérés comme les, représentants des RmpiPHORus dans la famille. (1) Meloe bimaculatui-, Linné^ Faun. Suec. p. 228; Europe bor. et or.; type du genre. — Mel. necydalea, Pallas, Icou. Ins. p. 92, Tab. E, f. 19; Sibérie. — A. 6-maculatuSj Ménétr* Cat. rais. p. 212 (Zonit. acuHpennis Fald.); Russie mér. — Ap. bipunctatus, Germar, Faun. lus.Europ.XlV, 6; Hongrie. — A. ru- fipennis (necydalea var.?) Gebler in Ledeb. Reise; Ins, p. 142; Sibérie. — spectabilis, Schaum, Rerlin. Entom. Zeitschr. III. p. 52; Candie. — A. rubri- pennis, Casteln. flist. nat. d. Col. II, p. 276; Cap. (2) Archiv, 1848, II, p. 117. 688 MÉLOÏDES. I. Cuisses postérieures sans appendices à leur extrémité. a Antennes filiformes. Elytres subulées : Sitaris. — spatuliformes : Onyctenus. a a Antennes dentées en scie: Sitarida. II. Cuisses postérieures terminées par un long appendice; antennes filiformes : Ctenopus. SITARIS. Latr. Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. X, p. 402 (1). Genre très-voisin des Apalus du groupe précédent, et ne s'en distin- guant que par les caractères qui suivent : Antennes plus courtes et à articles plus obconiques. — Elytres un peu moins longues que Tabdomen et recouvrant imparfaitement les ailes inférieures, sinuées chacune en dehors et au côté interne, déhis- centes au moins k partir du tiers de leur longueur. — Crochets des tarses ayant leur division supérieure le plus souvent simple, parfois faiblement pectinée dans la même espèce. Les élytres, qui constituent le seul caractère différentiel du genre, affectent deux formes qui permettent de répartir ses espèces dans deux sections. Il en est (2) chez lesquelles ces organes se rétrécissent graduellement et sont déhiscentes à partir du tiers environ de leur longueur. Elles constituent le genre Stenoria de M. Mulsant, qui, ne présentant aucun autre caractère de quelque importance, me paraît inadmissible. Chez les autres (:*), les élytres se rétrécissent rapidement à peu de distance de l'écusson, au point d'être linéaires dans la plus gi*ande partie de leur longueur et réduites à des espèces de lanières étroites. La livrée de ces insectes, est voisine de celle des Apalus. Ils parais- sent propres jusqu'ici à l'Europe australe et au nord de l'Afrique. (1) Syn. Stenoru, Mais. Col. d. France; Vésic. p. 186. — Gantharis. Oliv. olim. — Necydalis Forster, Fab. (2) S. apicalis, Latr. loc. cit. p. 403; Europe mér. — analis {Sitaris adusta De].) Scliaum, Berlin, entom. Zeitschr. 111, p. 51 ; Allemagne. (3) Nec. murulis, Forster, Cent. Ins. p. 48; nom très-couvenable, le premier en date et que M. Mulsant a restitué avec raison, altéré qu'il a été à tort par Fabriciu? en celui à'humeralis que tous les auteurs subséquents ont adopté ; Europe tempérée et mér. — S. Solieri, Pecchioli, Ann. d. 1. Soc. Entom. Vlll, p. 529, pi. 18, f. II; France mér., Italie.— rw^pes, Gory in Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. ; Ins. 1841, pi. 73; Algérie occ. — rufipennis, melanura, Kiister, Die Kaefer Europ. XVI, 83, 84; Espagne. CÀNTHARIDES. 689 ONYCTENUS. Lepellet. de St.-Farg. et A. Serv. Encycl. méth.; Ins. \, p. 440. Palpes maxillaires plus du double aussi longs que les labiaux. — Elytres plus courtes que chez les Sitaris, très-fortement rétrécies avant leur milieu, puis s'élargissant en spatule à leur extrémité. — Crochets des tarses ayant leur division supérieure pectinée. — Le surplus comme chez les Sitaris. A ce peu de mots se borne ce que disent de ce genre ses auteurs, et je n'y vois rien de suffisant pour qu'il mérite d'être séparé des Sitaris. Ces dernières ont également les palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux, et^ quant à la forme des élytres, il n'y a pas là de quoi établir un genre. L'unique espèce {Sonneratii) de celui-ci est originaire des Indes orientales et d'un testacé pâle, avec les yeux, la base des antennes, le sommet des mandibules, celui des élytres et des tarses, d'un brun noirâtre. SITARIDA. A. White in Stoke's Voy. in Austral, l, p. 508. Je ne connais ce genre que par le peu qu'en a dit Ericbson (i). Il paraît voisin et, en même temps, très-distinct des Sitaris par les ca- ractères suivants : Tête prolongée en arrière des yeux. — Antennes courtes, dentées en scie. — Elytres très-courtes, recouvrant à peine la base de l'abdomen, isolément rétrécies en arrière. M. A. White en décrit une espèce (2) originaire de l'Australie. CTENOPUS. FiscH. D. Waldh. Entom. d. l Russ. II, p. 174. Menton très-court, étroit et presqu'e carré. — Palpes labiaux très- courts; les maxillaires très-longs, subfiliformes, à dernier article tron- qué. — Mandibules robustes, arquées et aiguës au bout, unidentées au côté interne. — Labre bilobé, ses lobes divergents et arrondis. — Tête grande, courte, arrondie. — Yeux très-allongés, ovoïdes, trans- versaux, entiers. — Antennes médiocres, fihformes, à articles obconi- ques : 1 assez allongé, arqué, 2 très-court, 3 presque aussi long que i , 4-1 1 décroissant peu à peu. — Prothorax triangulaire, fortement ré- (1) Archiv, 1848, II, p. 117. (2) s: Hopei, A. White, loc. cit. pi. 2, f. 2. Coléoptères. Tome V. 44 690 MÉLOÏDES. tréci eu avant. — Ecusson grand, triangulaire, excavé en avant. — Elytres un peu plus larges que le prothorax, planes, largement échan- crées à leur base, isolément rétrécies en arrière et divergentes à partir de leur milieu. — Pattes assez longues; cuisses postérieures munies à leur extrémité externe d'un appendice assez large, un peu arqué et presque aussi long que la moitié de la jambe (i); crochets des tarses divariqués, fendus ; la division inférieure très-grêle, la supérieure pec- tinée (î). J'emprunte ces caractères à la formule générique et à la description spécifique de l'insecte (3) de la Russie méridionale, sur lequel Fischer de Waldheim a fondé ce genre qu'il a placé parmi les Mordellidos prises dans le sens ordinaire, c'est-à-dire comprenant les Rhipipho- rides, opinion adoptée par M. Kûster qui en a fait connaître une autre espèce (4). Erichson seul (à) l'a classé dans les Méloïdes, place que semble en effet lui assigner la structure des crochets de ses tarses. Sous le rapport du faciès, ces insectes paraissent tenir le milieu entre les Rhipiphorus et les Sitaris, mais leurs couleurs sont plus voisines de celles des premiers, leur livrée étant un mélange de rouge ou de jaune orangé avec du noir. Groupe V. Némognathides. Lobe externe des mâchoires converti en un filet sétacé plus ou moins long, dépassant toujours fortement les mandibules. — Epistome saillant au-delà de l'insertion des antennes. — Celles-ci de onze arti- cles, droites et filiformes. A part, la forme insolite de leurs mâchoires, les deux genres de ce groupe ne diffèrent en rien des Cantharides vraies, et si ce caractère ne paraissait pas suffisant pour les isoler, l'un d'eux (Nemognatha) devrait être placé près des Sitaris et des Apalus, l'autre (Gnathium) près des Spastica. I. Prothovax quadrangulaire : iVemog'Ma/fta . II. — campanule : Gnathium. (1) Fischer de Waldheim les appelle appendices crurales, expressions qui ne sont JDas suffisamment précises, mais qu'éclaircit la figure qu'il donne de ces pièces, pi. 38, f. l/i. (2) En prenant à la lettre les termes dont se sert Fischer de Waldheim, il n'y aurait que les crochets des tarses antérieurs qui seraient ainsi faits, mais cela n'est guère admissible. (3) C. melanogaster, Fisch. d. VValdh. loc. cit. p. 176, pi. 38, f. ia-i. — Aj. : C. abdominalis , Motsch. Bull. Mosc. 1845, I, p. 83 ; Russie mér. (4) C.Sturmii, Kûster, Die Kœfer Europ.V, 12; des environs de Spalato en Dalmatie; cet insecte s'éloigne du melanogaster par son prothorax rétréci en arrière et cordiforme. (5) In Agass. Nomencl. Zool. ; Col. p. 47. CÀNTHIBIDES. 691 NEMOGNATHA. Illig. Magaz. VI, p. 333 (l). Menton quadrangulaire ou un peu élargi en, avant, plus ou moins arrondi sur. les côtés. — Languette entière, légèrement arrondie en avant. — Palpes grêles et assez longs, surtout les maxillaires, leur der- nier article long, très-légèrement triangulaire et arrondi au bout. — Mandibules allongées, droites, arqpiées et simples au bout. — Labre au moins aussi long que large, arrondi ou sinué en avant. — Tête courte (non compris les organes buccaux), trigone. — Yeux assez grands, transversaux, échancrés. — Antennes plus ou moins longues, filiformes, à articles obconiques : 1 médiocre, 2 de longueur variable, 3-4 en général un peu plus longs que les suivants^ 5-10 subégaux, 11 oblongo-ovale. — Pro thorax en carré transversal ou équilatéral, sou- vent un peu arrondi en arrière ; ses angles antérieurs fortement ar- rondis. — Ecusson assez grand. — Elytres plus ou moins allongées, parallèles, à peine ou non déhiscentes à leur extrémité. — Pattes lon- gues; éperons des jambes postérieures pareils, courts, tantôt grêles, tantôt assez robustes; crochets fendus; leur division inférieure grêle, la supérieure pectinée. — Corps très-finement pubescent. Le genre est assez riche en espèces, surtout dans l'Amérique du Nord. EUes varient beaucoup sous le rapport de la taille, de la lon- gueur du lobe externe des mâchoires et de leur système de coloration qui se modifie souvent selon les individus. Il n'y a absolument aucune raison pour séparer du reste du genre la Zonitis rostrata de Fabricius (2), grande et belle espèce de l'Algérie, sur laquelle M. Guérin-Méneville a fondé son genre Leptopalpus. Ses palpes ne sont pas relativement plus longs que dans beaucoup d'autres espèces, et la grandeur extraordinaire du lobe externe de ses mâ- choires qui est presque deux fois aussi long que la tête, ne saurait avoir une valeur générique. Enfin, le 2^ article de ses antennes aussi long que le 3", est une particularité fréquente dans le genre. Ce der- nier compte en ce moment une trentaine d'espèces de décrites (3). (1) Syn. Leptopalpus, Guérin-Ménev. Icon.; Ins. p. 136. — Zonitis Fab. (2) Syst. El. Il, p. 24; figurée dans Guérin-Ménev. loc. cit. pi. 36, f. 13. (3) Voyez les observations dont il a été l'objet de la part de M. Suffrian dans la Stettin. entom. Zeit. 1853, p. 234. — Esp. européennes : N. nigripes, Suffrian, loc. cit. p. 236 (chrysotneUna Oliv., Latr., Germar, Faun. Ins. Europ. IX, 11) ; Europe mér. et Algérie. — Zon. chrysomelina, Fab. Syst. El. II, p. 24 [N. flavipes, Ménétr. Ins. rec. p. Lehm. part. 2, p. 248, pi. 4, f. 15); Europe mér. et Asie occ. — Esp. africaines : N. b-maculata, geminata, Sufl'rian, loc. cit. p. 235; Egypte. — collaris, De Casteln. Hist. nat. d. Col. 11^ p. 280; Cap. — Esp. de rAmér. du Nord : Zon. piesata, Fab. Entom. Syst. Suppl. p. 104 692 MÉLOÏDES. GNATHIUM. KiRBY, Trans. of Ihe Linn. Soc. XII^ p. 425. A en juger par la figure que Kirby a donnée de l'espèce typique (i), ce genre ne diffère absolument des Nemognatha que par la forme du prothorax qui est allongé et campanule. Kirby ajoute que les antennes vont en grossissant à leur extrémité; mais, d'après la même figure, ce grossissement est si faible qu'il ne saurait évidemment avoir une valeur générique. Cet insecte, forl petit, avait été trouvé dans la Géorgie aux Etats- Unis. Il doit être rare, car M. J. L. Le Conte {■*) dit ne pas le connaî- tre. Sa ressemblance avec les Spastica est frappante, et il représente ce genre dans le groupe actuel, comme je l'ai dit plus haut. {vittata, Fab. Syst. El. II, p. 24). — JV. immaculata, Say, Journ. of the Acad. of Philad. II, p. 22. — nemorensis, Hentz, Trans. of the amer. Phil. Soc. New Ser. III, p. 258 {bimaculata Melsheim). — calceolata, Guérin-Méiiev. loc. cit. p. 136. — verskolor, Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. I. — bicolor, lurida, apicalis, pollens, lutea, dichroa, dubia, pnlliata, texana, decipiens, punctulata, nigri- pennis, scutellaris, cribraria , viitigera, cribricollis , porosa, fuscipennis / J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 345; discolor, IX, p. 77. — flavipennis , Uhler, ibid. VII, p. 418. — Esp. des Antilles : N. cubœcola, Jacquel.-Duv. in Ramon de la Sagra, Hist. phys. etc. de l'île de Cuba; Entom. p. 161. — Esp. de l'Amer, du Sud : JV. cœruleipennis , De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 280; Cayenne. — cœruleipennis , Perty, Del. anim. artic. Brasil. p. 67, pi. 13, f. 15; paraît être la même que la précédente. (1) G. Francilloni , Kirby, loc. cit. p. 426, pi. 22, f. 6.— M. Melsheimer (Cat. of the descr. Col. of the Unit. Stat. p. 147) rapporte au genre la Ne- mognatha minima de Say^ Journ. of the Acad. of Philad. III, p. 306. — Une troisième espèce [Walckenœri) du Mexique a été décrite par M. De Castelnau, Hist. nat. d. Col. II, p. 281, et une quatrième par M. J. L. Le Conte, sous le nom de Nem. longicollis, Proceed. of the Acad. of Philad. IX, p. 77 (minima var.?). (2) Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. ^49. FAMILLE LX. OEDËMÉRIDES. Menton porté par un pédoncule du sous-menton. — Languette sail- lante, bilobée; ses lobes divergents et arrondis. — Deux lobes aux mâchoires, inermes ; l'externe plus long que l'interne. — Mandibules presque toujours bifides an bout, munies intérieurement d'une la- melle membraneuse et cilire, — Tête graduellement rétrécie en ar- rière, terminée par un museau de longueur variable, rarement en forme de rostre. — Antennes de onze ou douze articles, filiformes chez presque tous, insérées à découvert au-devant et à une distance varia- ble des yeux. — Prothorax plus étroit que les élytres; son pronotum et ses flancs continus. — Elytres embrassant en général imparfaite- ment l'arrière-corps. — Hanches antérieures allongées, subcylindri- ques, contiguës, saillantes; leurs cavités cotyloïdes largement ouvertes en arrière; les intermédiaires de même forme (Mycterus excepté), couchées, longitudinales, contiguës ou subcontiguës, au moins en ar- rière ; les postérieures transversales, étroites, contiguës ou Irès-rappro- chées, très-rarement largement séparées ; les quatre tarses antérieurs de cinq, les postérieurs de quatre articles ; le pénultième de ceux-ci presque toujours subbilobé ; crochets simples. — Cinq ou six seg- ments à l'abdomen, tous libres. Avec cette famille finit la longue série des Coléoptères hétéromères. Elle serait l'une des plus homogènes de ce vaste ensemble d'insectes sans les Mycterus que j'y comprends, à l'exemple de la plupart des auteurs, mais qui devraient peut-être constituer une famille à part. 11 n'en sera pas question dans les généralités qui suivent. Abstraction faite de ce genre, les (Edémérides sont tous des in- sectes allongés, de forme svelte, à antennes et pattes grêles, et qui, pour la plupart, ressemblent beaucoup à des Longicornes. En se bor- nant à les comparer aux autres Hétéromères, c'est avec les Pédilides et les derniers Méloïdes qu'ils ont le plus de rapports. Mais ils en dif- fèrent essentiellement par leur tête, qui se rétrécit graduellement en arrière, au lieu d'être munie d'un col brusquement rétréci. La sim- 694 ŒDÉMÉRIDES. plicité des crochets de leurs tarses les distingue en outre nettement de cette dernière famille. Les organes buccaux ont la plus grande analogie avec ceux des Mé- loïdes. Comme chez ceux-ci, ils constituent (Stenostoma excepté) la plus grande partie du museau, très-variable sous le rapport de la lon- gueur, qui termine la tête en avant. Le pédoncule du sous-menton est, en général, très-prononcé. Le menton est très-souvent concave et varie quant à la forme. La languette est cornée à sa base et membra- neuse ou coriace à sa partie antérieure, qui est constamment bi- lobée (•). Les lobes des mâchoires sont plus ou moins étroits, oblique- ment tronqués et ciliés au bout. Les proportions relatives des articles des palpes sont les mêmes que chez les Méloïdes, et leur article ter- minal est très-généralement en triangle allongé et obliquement tron- qué au bout. Les mandibules sont médiocrement robustes, même à leur base, et ne dépassent jamais sensiblement le labre, qui est tou- jours très-apparent. Sauf chez les Calopus mâles, où elles sont dentées en scie, et les PsEUDOLYCUs, OÙ lours articles intermédiaires sont déprimés, élargis et comme foliacés, les antennes sont grêles, filiformes ou légèrement atténuées à leur extrémité. Leurs articles sont normalement au nombre de onze ; quelques mâles en ont un de plus. Ces organes sont insérés non sur les côtés du museau, mais à sa partie supérieure, tout près de ses bords latéraux, et tantôt près, tantôt à une certaine distante des yeux. Les Calopus et les Sparedrus sont les seuls où leur insertion ait lieu sur le front même, dans une échancrure des yeux, comme chez une foule de Longicornes. Le prothorax n'est jamais exactement contigu aux élytres, et, comme chez les Méloïdes, laisse plus ou moins à découvert la base de l'é- cusson qui recouvre le pédoncule du mésothorax et qui est assez grand ; il affecte constamment la forme d'un triangle curviligne al- longé. Les élytres sont toujours fort longues et dépourvues d'épi- pleures, sauf à leur base, où il en existe d'étroites et qui présentent souvent un vestige de reph épipleural. Elles sont presque toujours planes et sont sujettes, mais assez rarement (par ex. QEoemera), à se rétrécir isolément et à devenir subulées. Je ne trouve de trochantins aux hanches antérieures chez aucune espèce ; leur présence aux intermédiaires n'a rien de constant et paraît être simplement spécifique. Les Rhopalobrachium seuls ont des cuisses (1) Schmidt, l'auteur d'une Monograpliie des OEdémérides européennes, citée plus bas, décrit (Linnaea entom. 1, p. 7) d'une manière générale cet or- gane comme étant coui t, triangulaire, coriace, avec sa pointe cornée, et muni de paraglosses spatuliformes ou ovales et dépassant à, peine le menton. Ainsi que l'a fait observer M. L. Redienbacher (Fauna austr. éd. 1, p. 627^ et éd. 2, p. 658, note), cette description est probablement le résultat d'un lapsus ealami. ŒDÉMÉRIDES. 695 en massue et très-gréles à leur base ; partout ailleurs elles sont linéaires ou légèrement ovalaires. Les jambes sont toujours grêles, ainsi que les éperons qui les terminent et qui sont souvent très-courts ; un de ceux des jambes antérieures disparaît quelquefois (Xanthochroa, Nacerdes) complètement. La grandeur relative des articles des tarses est con- stante; le l^'' est très-allongé, les deux suivants ou le suivant plus court, le pénultième élargi et excavé en dessus, en d'autres termes subbilobé. Cependant il existe deux genres exotiques (Promechilus, RHOPALOBRAcmuM) cliez. lesquels il est cylindrique comme les précé- dents. Dans ce cas, les tarses sont simplement revêtus en dessous d'une courte villosité. Partout ailleurs leur pénultième article, et plus rare- ment ceux qui le précèdent en totalité ou en partie, sont munis d'une brosse dense de poils fins. L'abdomen est assez souvent déformé après la mort, par suite du peu d'épaisseur de ses téguments. L'addition d'un sixième arceau aux cinq dont il est ordinairement composé en dessous, est un caractère sexuel propre à quelques mâles. Sa saillie intercoxale est extrême- ment grêle et souvent ne s'interpose pas entre les hanches postérieures. Le métasternum est de longueur normale. Ses épisternums sont mé- diocrement larges, graduellement rétrécis en arrière ; les épimères qui les accompagnent sont liaéaires, externes et ne dépassent pas du tout^ ou que très-peu, leur extrémité en arrière. Quant au mésosternum, il est court, déclive et envoie entre les hanches intermédiaires une grêle saillie qui souvent n'arrive pas au niveau du bord postérieur de ces organes. A l'état parfait, les Œdéméridcs fréquentent en général les fleurs; quelques-unes {Calopus serraticornis, Dytilus Icevis) se trouvent plutôt sur les bois morts dans lesquels elles ont subi leurs métamorphoses, et s'y tiennent dans la même attitude que les Longicornes au repos. Plusieurs espèces semblent être crépusculaires. Leurs larves sont ligaivores, mais n'attaquent guère que le bois décomposé, dans lequel elles creusent des galeries situées plus ou moins profondément. On en a même trouvé {Nacerdes maritima et melanura) dans de vieux troncs d'arbres gisant au bord de la mer et périodiquement immergés par la marée montante. Un certain nombre de ces larves sont aujourd'hui connues (i); leur organisation est assez homogène pour qu'une même description soit applicable à toutes. (1) Ce sont les suivantes dans l'ordre systématique : Calopus serraticornls , Gyllenhall, Ins. Suec. II, p. 513; très-r.ourte description; poui- la ponte des œufs de cette espèce et quelques autres détails, voyez aussi Kawall, Stcttin. enlom. Zeit. 1855, p. 228. — Dytilus lœvis, Kolenati, Bull. d. Mosc. 1847, I, p. 137, pi. 4, f. 1-20. — Xanthochroa carnioUcu, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 347, pi. 9, f. 491-500. — Œdemera (Nacerdes) dispnr, L. Dufour, ibid. 1841, p. 5, pi. 1, n» 1, f. 1-9. — Nacerdes maritima, Co- querel, ibid. 1848, p. 178, pi. 7, n» 4, f. 1 a-c: cette espèce, comme on le 696 ŒDÉMÉRIDES. De même que les insectes parfaits ont une analogie sensible avec les Longicornes, c'est aux larves de cette famille qu'elles ressemblent le plus sous le rapport de la forme générale. Leur corps, en effet, est allongé, charnu, sauf sur la tète, plus ou moins velu, élargi en avant, et tantôt peu à peu, tantôt rapidement rétréci en arrière. La tête est assez grande, écailleuse, déprimée, arrondie, tronquée en avant, avec la bouche antérieure. Celle-ci se compose d'un menton étroit, sur- monté d'une languette de même consistance, subcylindrique et por- tant des palpes de deux articles, dont le 2^ beaucoup plus court que le premier et aciculé ; deux mâchoires assez grandes, munies d'un seul lobe, et dont les palpes sont composés de trois articles décrois- sant graduellement; deux mandibules saillantes, arquées et dentées à leur extrémité; enfin d'un labre bien développé. Les stemmales ne paraissent exister que chez un petit nombre d'espèces (•). Les an- tennes, insérées près de la base des mandibules, s'atténuent à leur extrémité ; des quatre articles qui les composent, les deux intermé- diaires sont allongés, le dernier est court, aciculé et terminé par une fine soie. Les segments thoraciques sont larges, surtout le protliorax, et présentent ordinairement des groupes d'aspérités ou de petits écus- sons cornés qu'on retrouve sur quelques-uns des segments abdomi- naux. Les pattes qu'ils portent sont médiocres et composées de cinq pièces, dont la dernière, ou le tarse, est un crochet court. Les neuf segments abdominaux sont en général de même longueur, arrondis sur les côtés et pourvus d'un bourrelet latéral plus ou moins distinct. En dessous, quelques-uns des premiers sont munis d'une paire de tubercules charnus, tronqués et couronnés par de petites épines (2). verra plus loin, n'est pas nue Nacerdes ; elle appartient à un genre qui n'est pas encore créé. — Nacerdes melanura, Ed. Perds, ibid. 1857, p. 392. — Âsclera cœrulea, Heeger, Sitzungsber. d. Wien. Acad. XI, p. 932, pi. 3. — CEdemera [Chrysanthia] DJridwsîma, Westwood, An Introd., etc., I, p. 305, f. 35, no» 8-lL — Slenosioma cœrulea {rostraia),E'i. Perris, loc. cit. p. 395; quelques mots seulement. Pour une description générale des larves de la famille, mais rédigée d'après un très-petit nombre d'espèces, voyez Ericbson, Archiv, 1842, I, p. 368 : elle a été reproduite par MM. Chapuis et Candèze dans les Mém. d, 1. Soc. d. Se. (1. Liège, YIII, p. 521. (1) Ils n'ont encore été signalés que par M. Ed. Perris chez la Xanthochroa car7iiolica et \a. Nacerdes melanura. Ce savant observateur en a trouvé deux de chaque côté, immédiatement au-dessous de l'insertion des antennes. Us sont transversaux, elliptiques, presque contigus et beaucoup plus apparents chez la première de ces espèces que chez la seconde. (2) Ces tubercules, qu'on a comparés aux fausses pattes des chenilles, varient sons le rapport de la position et du nombre. Dans la plupart des espèces, ils existent sur les 3^ et 4*' segments abdominaux; ils sont placés sur les trois pre- miers chez les Nacerdes maritima; sur les 5^^ ()<' et 7" segments chez la Chry- santia viridissima. La Stenostema cœrulea en est complètement dépourvue, selon M. Ed. Perris. \ ŒDÉMÉRIDES. 697 Quelquefois [Nâcerdes maritimà) les trois premiers portent supérieu- rement des saillies cornées et tuberculeuses. Le segment anal est en triangle curviligne ( ■ ), et à son sommet s'ouvre l'anus sous la forme d'une fente transversale. La première paire de stigmates est située dans le pli qui sépare le mésothorax du prothorax, ou sur ce dernier, près de l'insertion des pattes; les autres sur les côtés et au tiers anté- rieur des huit premiers segments abdominaux. Après avoir terminé leur croissance, ces larves se pratiquent à l'ex- trémité de leurs galeries une cellule dans laquelle elles subissent leur métamorphose. Celles de leurs nymphes qui ont été décrites sont ve- lues et munies, sur les côtés de l'abdomen, de sailUes charnues; des papilles ou des tubercules se voient, tant en dessus qu'en dessous, sur quelques autres segments, et le dernier est terminé par deux saillies coniques et divergentes. Sous cet état, comme sous celui de larve, ces insectes constituent par conséquent un type spécial et très-distinct. Leur distribution géographique est très-étendue, mais jusqu'ici les genres européens et asiatiques semblent ne se retrouver que dans l'Amérique du Nord, et encore en assez petit nombre. Les espèces propres aux autres régions du globe constituent, pour la plupart, des genres distincts. Du reste, nos connaissances sur les espèces exoti- ques sont encore très-peu avancées. Trompés par le faciès de ces insectes, les anciens auteurs, notam- ment Linné et Fabricius, les avaient pris pour des Longicornes et pla- cés, pour la plupart, parmi les Cerambyx, Necydalis et Leftura ; quel- ques-uns seulement avaient fourni à Fabricius ses genres Calopus et Drtops. Olivier est le premier qui ait réuni (1795) toutes les espèces à lui connues (sauf les Calopus) dans son genre Œdemera. Ce n'est qu'assez tard (1810) que Latreille a fait de ces insectes une famille à part (2), en leur associant les Mycterus et les Salpingides. Cette fa- mille, qu'il n'a cessé de remanier, et qu'il a même supprimée un instant en la réunissant aux Lagriides (3), constitue^ dans son dernier ouvrage (4), la quatrième tribu de ses Sténélytres. Elle contient un genre (Nothus) qui lui est étranger, mais, d'un autre côté, les Steno- stoma en sont exclues et reportées dans la tribu suivante, celle des Rhynchostomes, formée avec les Salpingides. Les choses étaient dans cet état, lorsqu'en 1846 a paru une Monographie des espèces euro- péennes (-'•), ouvrage posthume du docteur W. Schmidt. Depuis cette (1) Suivant Gyllenhall (loc.cit.), celui du Calopus serraticornis serait muni de deux saillies cornées et redressées. (2) Considér. génér. p. 216. (3) Règne anira. éd. 1, III, p. 308. (4) Règne anim. éd. 2, V, p. 46. (5) « Révision der europajischen OEdcmeriden a Linnfea entom. 1^ p. 1. M. Suf- frian (Stettin. entom. Zeit. 1848, p. 165) a publié un supplément à ce travail. 698 ŒDÉMÉRIDES. époque, le travail le plus important dont ces insectes aient été l'objet, est un synopsis des espèces de l'Amérique du Nord, dû à M. J, L. Le Conte (>)• La présence des Mycterus parmi eux rend nécessaire de les répar- tir dans deux tribus. I. Hanclies intermédiaires cylindriques, longitudina- les; saillie intercoxale très-étroite, aiguë, sou- vent presque nulle. OEdémérides vraies. IL Hanches intermédiaires globuleuses; saillie inter- coxale très-large, arrondie en avant. Myctérides. TRIBU I. ŒDÉMÉRIDES VRAIES. Hanches intermédiaires allongées, cylindriques, contiguës ou très- faiblement séparées; les antérieures très-longues chez presque tous. — Saillie intercoxale de l'abdomen très-étroite, en triangle aigu, sou- vent presque nulle. — Antennes jamais insérées sur les côtés du mu- seau. — Ecusson en triangle curviligne allongé. — Crochets des tarses simples. — Epimères mélathoraciques étroites, externes. — Corps al- longé; ses téguments en général peu solides. Ainsi qu'on l'a vu plus haut, il est de règle dans la famille que le pénultième o,rticle des tarses soit élargi et excavé. en dessus pour' la réception du dernier. Parmi les espèces exotiques il s'en trouve deux chez lesquelles ce caractère a disparu. Cette déviation du type me pa- raît assez importante pour exiger la division de la tribu en deux groupes. 1. Pénultième art. des tarses cylindrique, entier. Pkoméchilides. IL — élargi, subbilobé. OEdéméuides vraies. Groupe I. Proméchilides. Tarses cylindriques , non tomenteux en dessous ; leur pénultième article entier. — Antennes dégagées des yeux et non insérées sur des saillies. Ce petit groupe, éminemment distinct du suivant par la structure des tarses, paraît propre aux parties australes de l'Amérique du Sud (1) «Synopsis of tlie OEdemeridct of the united States.» Proceed. of the Acad. of Philad. Yll, p. 20. ŒDÉMÉRIDES VRAIES. 699 et ne comprend que les deux genres suivants , dont le second seul m'est connu en nature. I. Cuisses grêles à leur base, en massue à leur extrémité : Rhopalobrachium. II. — ovalaires : Promechilus. RHOPALOBRACHIUM. BoHEM. Voy. d. l. Frégat. Eugénie; Ins. p. 109. Dernier article des palpes maxillaires en triangle allongé, tronqué au bout. — Tête brièvement rhomboïdale. — Yeux arrondis, con- vexes. — Antennes plus courtes que la moitié du corps, de onze arti- cles : 1 épais, 2 court, obconique, 3 plus long que les deux précé- dents réunis, mais plus grêle, 4-8 allongés, égaux, 9-1 1 un plus longs et plus gros qu'eux, le dernier acuminé au bout. — Prothorax al- longé, brusquement rétréci dans sa moitié antérieure, anguleux sur les côtés dans son milieu, tronqué à sa base, légèrement sinué en avant, très-inégal en dessus. — Ecusson demi-circulaire. — Elytres allongées, parallèles, planes en dessus, isolément subari-ondies à leur extrémité. — Pattes longues; cuisses grêles à leur base, fortement en massue et échancrées en dessous à leur extrémité ; jambes linéaires, droites; tarses grêles, allongés, simples, leurs articles décroissant graduelle- ment; crochets munis à leur base d'une dent obtuse. — Corps al- longé, glabre (?). J'emprunte cette formule à M. Bohemann, qui ne décrit qu'une es- pèce ( I ) du genre, de taille moyenne pour la famille actuelle, d'un noir brillant, rugueuse sur la tète et le prothorax^ et assez fortement striée et ponctuée sur les élytres, avec le ¥ intervalle entre les stries costiforme. Chacun de ces organes est orné de deux bandes obli- ques, composées de trois.petites taches arrondies et jaunes, situées l'une au tiers, l'autre un peu au-delà du miheu de leur longueur. Cet in- secte a été pris au Port-Famine dans le détroit de Magellan. Il me paraît avoir beaucoup de rapports avec les Trachelostenus du Chili, qu'on a vus plus haut dans la famille des Lagriides, et il se pourrait bien qu'il dût être classé près d'eux. Si ses cavités cotyloïdes antérieures, dont M. Bohemann n'a pas parlé, sont closes en arrière, l'aflirmative n'est pas douteuse. (l) R. ckwipes, Bohem. loc. cit. p. 110, pi. 1, f. 8 a-g. 700 ŒDÉMÉRIDES. PROMECHILUS. SoLiER in Gay, Hist. d. Chile; Zool.\, p. 251 (1). Menton petit^ en carré transversal. — Languette évasée , largement et fortement échancrée en avant. — Dernier article des palpes labiaux subcylindrique ; les maxillaires robustes, leur 4^ article graduellement renflé et obliquement tronqué au bout. — Mandibules courtes et fai- bles, bifides à leur extrémité. — Labre très-court, tronqué en avant. — Tête déprimée, brièvement rhomboïdale. — Yeux médiocres, assez saillants, transversaux, subréniformes. — Antennes insérées près des yeux, grêles, de la longueur des '/5 du corps, à articles 1 robuste, en cône renversé, 2 d'un quart seulement moins long que 3, les suivants cylindriques, un peu noueux au bout, sauf 11, et égaux. — Prothorax transversal, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson médiocre. — Elytres médiocrement allongées, paral- lèles, larges, très-planes en dessus , avec leurs épipleures verticales. — Pattes longues; cuisses ovalaircs; jambes munies de deux épe- rons ; articles des tarses cylindriq'ies, non tomenteux en dessous. — Corps déprimé, hérissé partout de longs poils fins. Genre très-distinct et qui, sans le précédent, serait isolé dans la fa- mille. Il ne comprend qu'une espèce (2) du Chih, d'assez grande taille, d'un testacé pâle, brillant et tigrée partout, y compris les antennes et les pattes, de petites taches irrégulièrea, en partie confluenteî', d'un brun fuligineux, également brillant. Ces taches forment près du bord latéral de chaque élytre, une bande plus ou moins maculairc. J'ignore à quel sexe appartiennent les deux exemplaires que j'ai sous les yeux. Solier dit, d'après M. Gay, que cet insecte se trouve entre les feuilles mortes des arbres, et qu'il simule la mort lorsqu'on veut le saisir. Groupe II. Œdémérides vraies. Pénultième article des tarses déprimé, subbilobé ou bilobé;, toujours tomenteux en dessous. — Insertion des antennes variable. J'ai conservé aux genres assez nombreux de ce groupe, l'ordre que leur a assigné Schmidt dans son travail sur ceux d'Europe, à quelques modifications près, provenant de ce que je ne suis pas toujours d'ac- cord avec lui sur la vestiture des tarses. Elles ne portent, du reste, que sur les deux genres Xanthochroa et Anoncodes auxquels il n'as- signe qu'un seul article tomenteux aux quatre tarses antérieurs. J'en (1) Solier a écrit Promecheilus, contrairement aux règles de l'étymologie. (2) P. variegatus, Solier,. loc. cit. ; Col. pi. 20, f. 13 u-e. ŒDÉMÉRIDES VRAIES. 701 trouve davantage, et, d'après cela, j'ai cru devoir réunir le second aux Nacerdes, dont rien d'essentiel ne le sépare, abstraction faite de ce ca- ractère. L'insertion des antennes a lieu d'après deux modes différents chez ces insectes. Dans deux genres (Calopus, Sparedrus), elles sont situées dans l'échancrure même des yeux, et entourées en partie par ces organes, comme chez tant de Longicornes; dans tous les autres, elles sont complètement dégagées des yeux , et il n'existe, sauf chez les Cycloderus , aucun vestige de saillies destinées à les porter. Ces différences ne m'ont pas paru suffîsantes pour autoriser à diviser le groupe, ni, à plus forte raison, la distance variable à laquelle les an- tennes se trouvent des yeux dans la seconde catégorie. Sur les dix-huit genres qui suivent, il n'en est que quatre (Seleno- PALPus, PsEUDOLYCus, Cycloderus, Mecopselaphus) qui soient étran- gers à l'Europe. I. Antennes insérées sur des saillies et entourées par les yeux. Pénultième art. des tarses subbilobé : Calopus. Les deuxpénult. — — Sparedrus. IL Antennes dégagées des yeux. a Plus d'un art. tomenteux en dessous aux 4 tarses antérieui's. b Deux éperons aux jambes antérieures. Antennes insérées à distance des yeux : Dytilus. — près — Selenopalpus. bb Un seul éperon aux jambes antérieures. Yeux grands, subarrondis, étroitement échancrés : Xanthochroa. — médiocres, transversaux, subréniformes : Nacerdes. au Pénultième art. de tous les tarses seul tomenteux. c Un seul éperon aux jambes antérieures : Lethonymus. ce Deux — — d Antennes insérées près des yeux. e Leurs art. intermédiaires foliacés : Pseudolycus, ee — filiformes. f Prothorax cordifoime, inégal, denticulé sur les côtés: Cycloderus, ff — de forme variable, non — g Art. intermédiaires des antennes plus épais et plus longs que les sui- vants : Mecopselaphus. g g Ces articles pareils aux suivants. h Dernier art. des palpes max. triangulaire ou cultriforme, t \eux transversaux, réniformes. — finement granulés : Asclera. — fortement — Dryops. 702 ŒDÉMÉRIDES. H Yeux subarrondis, saillants, entiers : Œdemera. hh Dernier art. des palpes max. conique ou subfusiforme : Stenaxis. dd Antennes distantes des yeux. k Tête terminée par un museau médiocre. Yeux dégagés du prothorax : Chrysanthia. — en partie recouverts par lo pro thorax : Probosca. kk Tête terminée par un long museau. Dernier article de tous les palpes triangulaire ou cultriforme : Chitona. Dernier article de tous les palpes cylindrique : Stenostoma, Genres incertae sedis : Dohrnia, Loboglossa. CALOPUS. Fab. Syst. Entom. p. 182 (1). Mâle ; Menton eu carré transversal, arrondi aux angles. — Dernier article des palpes labiaux légèrement triangulaire; les maxillaires très-allongés, leur 4*^ article en triangle très-long et obliquement tron- qué au bout. — Mandibules courtes, bifides à leur extrémité. — Labre transversal, arrondi en avant. — Tête courte, subarrondie. — Yeux très-grands, subarrondis, écbancrés, faiblement séparés sur le front. — Antennes insérées sur de petites éminences, dans Téchancrure des yeux, de la longueur du corps, à articles 1 robuste, médiocre, en cône renversé, 2 très-court, 3-10 déprimés, anguleux à leur angle in- terne, égaux, 1 1 aussi long, atténué au bout. — Prothorax allongé, subcylindrique, un peu déprimé, légèrement rétréci à sa base. — Elytres très-allongées, parallèles, arrondies au bout. — Pattes relati- vement médiocres; ca,vités cotyloïdes antérieures étroites; cuisses assez robustes; jambes grêles, munies de courts éperons; articles 1-4 des quatre tarses antérieurs, 2-3 des postérieurs, tomenteux en dessous; le pénultième de tous assez long, triangulaire, excavé en dessus ; le précédent en triangle allongé. — Abdomen de six segments, le pénul- tième largement échancré en arc, le dernier subcylindrique, légère- ment fendu au bout. — Corps très-allongé, svelte, finement pubescent. Femelle : Palpes maxillaires plus courts. — Yeux moins gros, large- ment séparés en dessus. — Antennes de la longueur du tiers du corps, filiformes. — Prothorax un peu plus déprimé en dessus. — Abdomen de cinq segments, le dernier obtusément arrondi au bout. — Corps plus robuste et moins long. La ressemblance entre ces insectes et les Longicornes est telle, que (1) Syn. Gerambyx Linné. — Dryops Payk. ŒDÉMÉRIDES VRAIES. 703 Linné s'y est trompé et a placé parmi ses Cerambyx l'espèce typique (i ) du genre. Elle est répandue depuis le nord de TEurope jusque dans le nord de l'Italie, mais très-rare, en général, dans les parties méri- dionales de ce continent, où elle ne se trouve guère que dans les ré- gions montagneuses. C'est un grand insecte d'un fauve plus ou moins brunâtre, criblé en dessus de points enfoncés, très-serrés, avec trois faibles lignes saillantes sur chaque élytre. Il y en a une seconde es- pèce (î) dans les parties occidentales de l'Amérique du Nord. SPAREDRUS. (Megerl.) Schmidt, Linn. entom. I, p. 22. Mêmes caractères que les Calopus, sauf les points suivants : Palpes labiaux plus grêles, leur dernier article renflé et tronqué au bout; celui des maxillaires moins allongé et tronqué moins oblique- ment. — Mandibules entières au bout. — Yeux en fer-à-cheval, très- largement séparés en dessus. — Antennes un peu plus longues que les deux tiers du corps et filiformes dans les deux sexes; leur l^' ar- ticle très-grand, en cône renversé. — Prothorax plus cylindrique. — Les deux pénultièmes articles des tarses excavés en dessus. — Cinq segments abdominaux dans les deux sexes. L'espèce typique du genre, le Calopus testaceus d'Andersch (3), est plus petite de moitié que l'espèce typique du genre précédent, et d'un noir peu brillant, avec les élytres d'un fauve testacé uniforme. La femelle est du double plus grande que le mâle et plus massive. Cet insecte, peu commun, paraît propre à l'Autriche. M. Costa en a décrit une seconde espèce (4) des environs de Naples. DITYLUS. FiscH. DE Waldh. Mém. d. l. Soc. d. Nat. d. Mosc. V, p. 469 (5). Menton en carré transversal; ses angles antérieurs arrondis. — Der- nier article des palpes triangulaire, un peu arqué et obliquement (1) Cer. serraticornis , Linné, Fauu. Suec. n» 665 : on n'en a que des figures médiocres; voyez notamment, Olivier, Entom. IV, 72, pi. I, f. 1, a-c; Panzer, Faun. Ins. Germ. III, 15; Guérin-Méneville, Icou.; 1ns. pi. 33^ f. 5. * (2) C. angustus, J. L. Le Goûte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 158, note ; Nouveau-Mexique. (3) In Hoppe, Entom. Taschenb. 1797, p. 165; figuré dans Germar, Faun. Ins. Europ. X, 5. (4) S. Orsinii, Costa, Faun. d. Regn. d. Napol.*l. 9. (5) Syn. MiMETES, Eschsch, Mém. de l'Acad. d. St-Pétersb. VI, p. 467, et in Germar, Magaz. IV, p. 400. — Helops Fab. — Upis Raadall. 704 ŒDÉMÉRIDES. tronqué au bout. — Mandibules robustes, bifides au bout. — Labre en carré transversal. — Tête prolongée en un museau nc.édiocre. — Yeux assez petits, peu saillants, transversaux, subrénif ormes. — An- tennes insérées en avant d'eux, assez robustes, filiformes, à articles 1 médiocre, en cône renversé, 2 de moitié plus court que 3, 3-10 sub- égaux, subcylindriques, 1 1 atténué au bout. — Prothorax au moins aussi long que large, cordiforme ou {quadricoUis) presque carré. — Elytres médiocrement allongées, assez convexes, parallèles. — Pattes longues; cavités cotyloïdes antérieures étroites; cuisses linéaires; jambes armées de deux éperons; articles 1-4 dés quatre tarses anté- rieurs, 2-3 des postérieurs, tomenteux en dessous ; le dernier de tous cordiforme; les deux précédents aux quatre antérieurs, l'antépénul- tième aux postérieurs, triangulaires et échancrés. — Abdomen de cinq segments dans les deux sexes. — Corps assez massif, très-finement pubescent. Le faciès de ces insectes est en général plus robuste que dans aucun des autres genres de la famille. La plupart sont d'un bleu plus ou moins foncé ou d'un noir mat ou peu brillant ; mais il existe aux îles Canaries un petit groupe composé de deux espèces où cette couleur est remplacée par le fauve uniforme ; tous ont leurs téguments en dessus finement chagrinés. Les deux sexes ne se distinguent l'un de l'autre qu'en ce que la tête et le prothorax sont un peu plus étroits chez les mâles que chez les femelles. On connaît déjà sept espèces du genre, dont trois propres à l'ancien continent et quatre à l'Amérique du Nord (i). SELENOPALPUS. A. White, Voy. of the Ereb. and Terr.; Entom. p. 13. Genre très-voisin des Xanthocroa qui suivent, et n'en difiërant que par les deux caractères suivants, dont le premier est exclusivement propre aux mâles. Dernier article des palpes maxillaires des mâles très-large, échan- cré en demi-cercle. — Deux éperons aux jambes postérieures. (2) Esp. européenne : Hel. lœvis, Fab. Syst. El. I, p. 160 {Dit. helopioides Fiscli. d. Waldh. loc. cit. pi. 15 f. a; et Entom. d. 1. Russ. I, pi. 5, f. 1) ; Eu- rope or., Sibérie. — Esp. d. Iles Canaries : D. concolor, BruUé in Webb et Berthel. Canar.; Entom. p. 70. — Esp. de Madère : D. fulvus, WoUast. Ins. Maderens. p. 523; îles Salvages. — Esp. de l'Amer, du Nord : Up. cœruleus, Randall, Boston Journ. of nat. Hist. II, p. 20 ; Maine, Lac Supérieur.— D. qua- dricoUis, J. L. Le Conte, Ajui. of the Lyc. of New -York, V, p. 157; Orégon.— gracilis, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VII, p. 18; même pays. — vestitus, J. L. Le Conte, Rep. up. a railr. to the Pacif. Oc. IX ; Ap- pend.l, p. 52; Orégon? ŒDÉMÉRIDES VRilES. 705 Sans ce dernier caractère, les femelles ne pourraient pas se distin- guer des Xanthochroa de leur sexe. Le geure est propre à la Nouvelle- Zélande et à la Polynésie. Il ne se compose en ce moment que d'un petit nombre d'espèces (i). XANTHOCHBOA. ScHMiDT, Linn. entom. I, p. 35. Menton transversal, concave, un peu rétréci et tronqué en avant. — Dernier article des palpes en triangle assez court aux labiaux, allongé aux maxillaires, tronqué obliquement à tous. — Mandibules bifides au bout. — Labre transversal, un peu arrondi sur les cotés, sinué en avant. — Tête prolongée en un long museau. — Yeux grands, sub- arrondis, étroitement échancrés. — Antennes insérées près des yeux, longues, grêles, filiformes, de douze (o^) ou onze (9) articles : 1 assez long, 2 court, 3-1 1 égaux. — Prothorax au moisis aussi long que large, rétréci dans sa moitié postérieure, arrondi sur les côtés en avant, un peu déprimé en dessus. — Elytres très-allongées, parallèles, obtusé- ment arrondies au bout. — Cuisses linéaires ; jambes antérieures mu- nies d'un seul éperon ; articles des tarses tous, sauf le dernier, tomen- teux en dessous ; le pénultième triangulaire, subbilobé ; le précédent en triangle très-allongé. — Cinq segments abdominaux. — Corps très- allongé, finement pubescent. Il n'y a en ce moment que deux espèces européennes (^) du genre qui soient décrites, mais il y en a dans les collections plusieurs autres provenant de l'Amérique du Sud. Toutes sont assez grandes, d'un fauve ferrugineux plus ou moins vif, avec les éljires brunâtres. Les mâles ont le dernier segment abdominal assez fortement incisé, tandis que chez les femelles il est peu profondément échancré. • NACERDES. (Steven) Schmidt, Linn, entom, I, p. 28 (3). Menton transversal ou non, rétréci et tronqué ou un peu échancré en avant. — Palpes grêles : leur dernier article triangulaire, médio- (1) S. chalybœus, subviridis, A. Wliite, loc. cit.; Nouvelle-Zélande. — lateritius, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 457; Taity. — Il est pro- bable, comme le disent ces deux auteurs, que le Dryops œnea de Fabricius (Syst. El. II, p. 68) appartient au genre; la Nouvelle-Hollande est sa patrie. Suivant Ericbson (Archiv, 1848, II, p. 119), il en serait de même dos Dryops lineata Fab. et strigipennis White, mentionnés plus bus, p. 707, note 1. (2) Œd. carniolica, Gistl, Faunus, I, p. 150 (Œd. Blossevillei, Guérin-Mé- nev. Revue zool. 1838, p. 39); Tyrol, Alpes françaises.— graciiis, Schmidt, loc. cil. p. 37; Styrie, Dalmatie. (3) Syn. Anoncodes (Amogcodes Dej.), Schmidt, loc. cit. p. 92. — Ischno- Coléoptères. Tome V. 45 706 ŒDÉMÉRIDES. crement allongé aux labiaux, long aux maxillaires, obliquement tron- qué au bout. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre au moins aussi long que large, rétréci à sa base, sinué en avant. — Tête terminée par un museau médiocre. — Yeux médiocres, transversaux et réniformes. — Antennes insérées près d'eux^ de longueur variable, grêles, filiformes, de douze {çf) ou onze (9) articles : 1 allongé, en cône renversé, 2 du quart ou du tiers de 3, 3-10 égaux, 11 plus court. — Prothorax transversal, rétréci en arrière, avec ses côtés antérieurs arrondis. — Elytres médiocrement planes, allongées, parallèles ou un peu rétrécies en arrière, parfois sinuées dans leur milieu. — Cuisses linéaires; jambes antérieures munies d'un seul éperon, les autres de deux; articles 1-4 des tarses antérieurs, 2-4 des iuterm.édiaires, 3 des postérieurs, tomenteux ; le pénultième de tous excavé, le précédent triangulaire. — Cinq segments abdominaux dans les deux sexes. — Corps allongé, finement pubescent. Je réunis dans ce genre les Nacerdes et les Anoncodes de Schmidt, ne découvrant entre eux aucune différence essentielle, bien qu'il les ait séparés par six autres genres (<)• Le premier de ces genres ne comprend, à ma connaissance, que les deux espèces européennes (i) sur lesquelles Schmidt l'a établi. Les espèces exotiques que Dejean et quelques auteurs récents y ont in- troduites^ en diffèrent essentiellement, du moms toutes celles que j'ai vues, par la longueur de leurs antennes et de leur prothorax, la gros- seur de leurs yeux, mais surtout par la présence de deux éperons aux MERA (pars), Steph. 111. of Brit. Entom. V, p. 454; ce genre est un mélange d'espèces appartenant à plusieurs autres et parmi lesquelles figure celle {me- lanurci) qui forme le type de celui-ci. — Pachvchiuus^ L Rcdtenb. Die Gat- tung. d. Deutsch. Kœf. -Faun. p. 134; genre supprimé et réuni à celui-ci (Faun. auslr. éd. 1, p. 62i, note 2) par son savant auteur. — Canthakis Linn. — Necydalis Fab., Payk., Gyll., Germ. — OEdemera Oliv.^ Mac-!^%, Boisduv., Say. — Dryops Fab (1) Schmidt ne distingue les Anoncodes des Nacerdes que par un seul ca- ractère ; ils n'auraient que le pénultième article des tarses tomenteux à toutes les pattes. Je ne trouve pas cette assertion exacte et ne puis découvrir, à cet égard, aucune différence entre ces insectes; à quoi il faut ajouter que leur faciès est absolument le même. M. L. Redtenbacher, dans la première édition de sa « Fauna austiiaca » (p. 622), avait réuni les deux genres ; j'ignore pour- quoi il n'a pas persisté dans cette opinion en publiant la seconde édition de cet ouvrage. (2) Canthar. melanura, Linné, Syst. nat. II, p. 651 {Nec notataYdh.; Œd. analis Oliv.; Œd. apicialis Say); de presque toute l'Europe et des Etats-Unis^ où elle a probablement été importée. — sardea, Schmidt, loc.cit. p. 34. — Je doute que les espèces suivantes appartiennent au genre : A', fucata, tristis, Fal- derm. Faun. entom. T.'-ansc. II, p. 139; Russie mér. — i-maculata, Mannerh. Bull. Mosc. 1853, n» 3, p. 267 (Probosca 4-mac., Motsch. Ètud. entom. Ann. I, p. 78); Silkiia. ŒDÉMÉRIDES VRAIES. *■ T07 jambes antérieures. Ce caractère et la vestiture de leurs tarses est tout ce qui les distingue des Xanthochroa, dont elles ont , du reste, tous les traits caractéristiques, et en avant desquelles elles doivent être placées, immédiatement à la suite des Selenopalpus (i). Les Anoncodes sont tous propres à l'Europe^, comme les Nacerdes, mais plus nombreux (2). Ces insectes sont de moyenne taille et de couleurs variables très- sujettes à se modifier dans la même espèce. Les caractères sexuels, quand ils existent, ce qui n'a pas toujours lieu, ont, comme de cou- tume, leur siège à l'abdomen. LETH0NY5IUS. (De Marseul) Schmidt, Linn. entom. I, p. 90. Je ne connais pas ce genre dont Schmidt a exposé les caractères sans lui donner de nom; il a reçu de M. de Marseul (S) celui qui pré- cède. Scbmidt n'en avait vu qu'un exemplaire mâle , qui lui a pré- senté les caractères suivants : (1) Esp. de l'Australie et de la Polynésie : Dr. livida, lineata (Lagria lin. Fab. olim.) ; Fab. Syst. El. II, p. 67; Australie. — Œd. pimctum, Mac-Leay in King's Survey of the coasts of Austral. Il, p. 443 ; même pays.— (Ed. Fors- teri [livida Fab.), bivUlata, luctuosa, australis, brevicomis, Boisduv. Faun. d. l'Océan. II, p. 293; même pays. — Dr. .strigipennis, A. White, Voy. of the Ereb. a. Ttrr.; Entom. p. 12; Nouvelle-Zélande. — JV. kanak, decolor (livida Boisduv.), bicolor, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1349, p. 454; Taity. — ni- gronotata, Boliem. Voy. d. l'Eugénie; Ins.lJ. liO; Australie. — Esp. de Chine: N. chinensis, Hope, Trans. of the eutom. Soc. IV, p. 10; Chasan. — chinensis (nec Hope), Bohem. loc. cit. p. 111; Hong-Kong. — Esp. de Madagascar: N. maritima, Coquer. Ann. d. 1. Soc. entom. 1848, p. 178. — Esp. de l'Amer, du Sud : N. Unearis, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 200, pi. 15, f. 10. — alternans, Curtis, Trans. of the Linn. Soc. XIX, p. 473; Montevideo. — mar- ginata, Guéiin-Ménev. Rev. Zool. 1843, p. 21; Colombie. — tenella, Bohem. loc. cit. p. 111 ; Pérou (île Puna). (2) Schmidt en décrit 12 espèces : A. adusta Panz. (Œd. collaris Oliv.; Canthar.ustulafa Scop.); Europe moyenne et mér.; genicidnta,Tnrqn\e ; ru- fiventris Scop. (Nec. melanocepha Fab.; Œd. dorsalis Oliv.); Eur. mér.; ustulaia Fab. (9 Nec. melanura Fab.; Anogc. scidellaris Waltl); Eur. mér.; fulvicollisfdh., Eur. mér.; coarctata Germ., Russie mér.; rufîcoliis ¥a.b. (Nec. cœrulescens Rossi), Autriche, Italie.; viridipes S., Eur. mér.; amœna S.; décrite antérieurement sous le nom d'Œd. dispar, par M. L. Dufour (Ann. d. 1. Soc. entom. 1841, p. 8) qui regarde comme le mâle la Nec. selndonia, et comme la femelle la A^ ruficoUis de Fabricius; Europe or. et mér.; tur- cica S., Turquie; alpina S., Tyrol, Hongrie, Styrie; azurea S., Tyrol, Ca- rinthie. Aj. : An. axillaris, flaviventris, Falderm. Faun. entom. Transe. II, p. 141; Russie mér.— meridionalis, A. Costa, Faun. d. Regn. d. Napol. pi. 9; Naples. (3) Cat. d. Col. d'Europ. p. 130. 708 ' ŒDÉMÉRIDE3. Organes buccaux à l'état normal. — Tête médiocrement prolongée. — Yeux grands, saillants, allongés et réniformes. — Antennes insé- rées près des yeux; leur 2* article trois fois plus court que le 3^j celui-ci lopins long; de tous. — Prothorax cylindrique, à peine élargi en avant, — Elytres médiocrement longues, à peine atténuées en ar- rière. — Cuisses et jambes antérieures conformées comme les cuisses et les jambes postérieures des CEdemera; les secondes terminées par une longue saillie et un seul éperon ; les autres jambes bi-éperonnées; pénultième article de tous les tarses quadrangulaire, tomenteux en dessous, plus grand que le précédent, celui-ci triangulaire. — Dernier segment abdominal profondément échancré, laissant à découvert les organes génitaux. Cet insecte que Schmidt a nommé difformis et qui provenait de la Turquie, est d'un vert bronzé , avec les palpes et la base des cuisses fauves (i). PSEUDOLYCUS. Guéuin-Ménev. Ann. d. l. Soc. entom, II, p. 155. Menton transversal, arrondi en avant. — Palpes robustes ; le dernier article des labiaux médiocrement triangulaire et tronqué; les maxil- laires longs; leur 4^ article fortement sécuriforme et obliquement ar- rondi au bout. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre en carré transversal. — Tête prolongée en un museau médiocre. — Yeux médiocres, ovalaires, transversaux, entiers. — Antennes insérées à découvert, im peu au-devant d'eux , de douze articles (cf ) finement veloutés : i en cône renversé, 2 très-court, obconique, 3-8 déprimés, très-larges, triangulaires, subégaux, 9-10 obconiques, graduellement plus grêles et courts. — Prothorax carré, un peu arrondi sur les côtés, inégal en dessus. — Elytres déprimées, larges, parallèles. — Cuisses assez robustes, sublinéaires; jambes munies de deux éperons; pénultième article des tarses presque carré, tomenteux en dessous, excavé en dessus. — Corps plus ou moins large, allongé, déprimé, finement pubescent. Insectes de l'Australie, remarquables et ressemblant, ù s'y mé- prendre, à des Lycus sous le rapp(U't de la forme, des couleurs et de la sculpture des téguments. La plupart sont d'un noir profond et mat, (1) .Te possède un exemplaire mâle d'un insecte du Caucase, qui a été décrit par Faldermann (Faun. entom. Transe. Il, p. 147) sous le nom d'Œdemera yaradoxa. Il présente tous les caractères essentiels qui précèdent, avec cette iliflérence que ses elytres sont subulées, comme celles de plusieurs OEdemera, et que ses cuisses antérieures, tiès-robustes, ne sont pas arquées comme le sont les postérieures dans ce dernier genre. 11 me parait pouvoir rentrer dans celui- ci, ou du moins en former un nouveau tout à côté. , ŒDÉMÉRIDES VRAIES. 709 avec le prothorax et les élytres sujets à être bordés de fauve ou de rouge sanguin; un seul [hcemopterm] aies élytres fauves. Ces der- nières sont finement rugueuses et présentent constamment de fines côtes saillantes et très-régulières. M. Guérin-Méneville en a décrit quatre espèces (i), mais ne s'est pas aperçu que Fabricius en avait déjà publié une sous le nom de LycAis hœmorrhoidalis {i). C'est sur cette dernière que j'ai rédigé la formule du genre, les autres m'élant inconnues. 11 en existe à Madagascar d'autres, chez lesquelles les arti- cles 3-5 des antennes sont seuls dilatés {i). On ne connaît probable- ment encore que les mâles de ces insectes. CYCLODERUS. SoLiEU in GaYj Hist. d. Chile; Zool. \, p. 252. Menton fortement transversal, arrondi en avant. — Dernier article des palpes labiaux légèrement triangulaire; les maxillaires grêles, à 4« article cultriforme et très-aigu. — Mandibules bifides à leur ex- trémité.— Labre court, légèrement échancré. — Tête courte,. terminée par un museau médiocre. — Yeux médiocres, arrondis et très-sail- lants. — Antennes insérées près d'eux, sur de courts tubercules, un peu plus longues que la moitié du corps, peu robustes, filiformes, à articles 1 assez court, pyrif'irme, 2 très-court, obconique^ 3-1 i cylin- driques, égaux. — Prothorax transversal, très-fortement et brièvement rétréci à sa base, arrondi, irrégulier et denticulé latéralement, tronqué à ses deux extrémités^ fo^véolé et très-inégal en dessus. — Elytres al- longées, parallèles, peu convexes. — Cuisses linéaires; jambes mu- nies de deux éperons à peine distincts ; pénultième article des tarses toraenteux en dessous, très-court, subbilobé. — Cinq segments abdo- minaux, le dernier ogival, court (cT?) ou allongé (9?)- — Corps h- néaire, glabre. Genre essentiellement caractérisé par la forme des palpes maxil- laires, la brièveté du pénultième article des tarses et la forme parti- culière du prothorax. Il ne contient en ce moment qu'une espèce (4) du Chili, de taille moyenne, d'un brun-noirâtre, brillant en dessous, mat en dessus, avec le front, le pronotum, une partie des cuisses et une mince bordure latérale des élytres, d'un beau jaune. Ces derniers organes et les pattes sont parfois brunâtres comme le reste du corps. (1) P. mnrginatus, cinctus, atratus, hœmopterus, Guérin-Ménev. loc. cit. p. 156; le premier est figuré avec beaucoup de détails, pi. vu, A. (2) Syst. El. il, p. 113. Erichson (Archiv, 1842, I, p. 112, note 2) a vérifié cette synonymie sur l'eTsemplaire de la coUectiou de Fabricius. (3) M. Deyrolle m'en a communiqué une sous le nom de Dyctiopterus antennatus Gory; mais je ne la trouve pas dans les écrits de cet auteur. (4) C. rubricoUis, Solier, loc. cit. p. 253; Col. pi. 21, f. la-e. 740 - (BDÉMÉRIDES. MECOPSELAPHUS. SoLiER in Gaï, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 430. Genre voisin des Asclera qui suivent, avec les différences sui- vantes : Dernier article de tous les palpes subfusiforme, tronqué {limbatus) ou acuminé {macuHcoUis) au bout. — Antennes finement velues, à articles 3-5 plus épais et plus longs que les suivants ; le dernier ter- miné chez les mâles par un court appendice. — Prothorax transversal, médiocrement rétréci en arrière. — Abdomen de six segmeats, dont le dernier fendu (ent, mais il paraît très-rare partout. OEDEMERA. Ouy.Entom. lu, 0.0^0(2). Menton plus ou moins transversal, concave, arrondi ou subtronqué en avant. — Dernier article des palpes faiblement triangulaire, coupé carrément aux labiaux, obliquement aux maxillaires. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre en carré transversal, sinué en avant. — Tête prolongée en un museau allongé. — Yeux gros, saillants, brièvement ovalaires, entiers. — Antennes insérées près d'eux, très- grêles et longues, filiformes, de onze articles : 1 médiocre, en cône arqué, 2 très-court, 3 un peu plus long que les suivants, ceux-ci sub- égaux. — Prothorax au moins aussi long que large, subcylindrique, rétréci en arrière, impressionné en dessus, arrondi à ses deux extré- mités. — Elytres assez longues, plus ou moins rétrécies en arrière presque toujours isolément subulées et recouvrant imparfaitement les (1) D. femoratn, Fab. loc. cit.; Panzer Faun. Ins. Germ. G C, 1 cT (9 Nec. simplex, Donov. Brit. In-s. pi. 358, f. 2; OEd. calopoides, Germar, Reise n. Dalmat. éd. 2, p.225). (2) Syn. OEdemerina, A. Costa, Faim. d. Regn. d, NapoL OEdem. — Necyda- Lis Fab., Rossi, Marsh., etc. — Ischnomera pars Sleph — Suivant Schmirlt (Linn. entom. I, p. 51), M. Dilwyn aurait imposé à ces insectes le nom gé- nérique de Stenolytra, mais je ne parviens pas à découvrir dans quel ou- vrage. ŒDÉMÉRIDES VRAIES. 713 ailes chez les mâles. — Cuisses postérieures très-renflées et arquées chez les mâles ; jambes de la même paire robustes, comprimées, ar- quées,, triangulairement anguleuses à leur base dans le même sexe ; toutes terminées par deux éperons bien distincts; pénultième article des tarses subbilobé, tomenteux en dessous, notablement plus court que le précédent, celui-ci triangulaire. — Cinq segments abdominaux dans les deux sexes. — Corps pubescent. En outre des différences prononcées dans les pattes postérieures, qui distinguent les deux sexes, il y en a d'autres, comme de coutume, à rextrémité de l'abdomen, mais un peu variables selon les espèces. Dans tous deux, le pygidium est saillant et emboîte le dernier arceau ventral; il est plus long et plus aigu chez les mâles, et l'arceau ven- tral en question est chez eux, en général, échancré ou fendu et laisse à découvert le pénis ; celui des femelles est arrondi ou tronqué au bout et parfois excavé. 11 existe cependant une espèce (i), commune en Europe, chez la- quelle les caractères sexuels tirés des pattes postérieures ont complète- ment disparu, les mâles ne différant pas, sous ce rapport, de leurs femelles. C'est sur elle que M. A. Costa a fondé son genre Œdemerina ; mais comme elle ne présente pas d'autre particularité différentielle, je crois que Schmidt a eu raison de la laisser dans le genre. Les Œdème RA sont généralement de couleur métallique, avec les élytres tantôt de la même nuance que le corps, tantôt autrement co- lorées. Ces organes sont toujours munis de quelques lignes saillantes, finement costif ormes. Le genre est assez nombreux (2), mais parait confiné jusqu'ici en (1) Nec. lurida, Marsh. Col. Brit. p. 360. (2) Outre la lurida, Schmidt (loc. cit. p. 51) en décrit 22esp. européennes: Œd. podagrariœ Lin. {Nec. flavescens Ko&%i; 9 tesfacea Fab., melanocephala Oliv.)^ de toute l'Europe; penicillataS., Turquie; ventraVs S., Istrie, brevi- colHs S., Sicile; flavimana {morginaia Gyll., 9 simplexLxu.), Europe mér. ; similis S., Turquie; flavescens Linn. [femoruta Scop.; 9 simplex Fab.), toute l'Europe; (lavipennis S., Caramariie : marginaf a Fa.h. (femorata Panz., siiôu- lata Oliv., phthisica Scop.), toute l'Europe; melanopygnS., Sicile; lateralis S., Europe or., Sibérie; cœridea Lin. [nobilis Scop., ceramboides Forst.), toute l'Europe; rufofemorata S., Dalmatie; cyanescens S., Dalmatie, Sicile; uni- color S., Portugal; tristis S., Europe or.; alrata S., France mér., Italie; brevicornis S., Autriche; croceicoUis Gyll. {(f sangiiinicollis Fab.), Europe bor. et or.; barbara Fab., Europe mér.; flavipesîah. (c/ai'ipes Fab., Steph.), toute l'Europe; virescens hiu . (striotu Herbst), toute l'Eurepe. Aj. : Œd. jMenetriesii (ventralis Ménétr.), stenoptera, chalybea, Faldeim. Faun. eiitom. Transe. II, p. 144; Russie mér. — caucasien., Kolenati, Bull. d. Mosc. 1847, I, p. 132. — bascilis, Kûster, Die Ka-f. Europ. XYIIl, 70; Espagne. — angusiicollis , marginata,ma.cuUvcntris, A. Costa, Faun. d. Regn. d. Napol. pi. 10; iNaples. — marmorata, Erichs. in Waguers Reise, III, p. 185; Algérie. — viridana, tibialis, Lucas, Explor. d. l'Alger.; Entom. p. 360. 7Ï* ŒDÉMÉRIDES. Europe, en Asie et sur le littoral africain de la Méditerranée. Il est assez remarquable, à ce point de vue, qu'on n'en ait encore trouvé aucune espèce dans l'Amérique du Nord. STENAXIS. ScHMiDT, Linn. entom. I, p. 38. Ce genre ne diffère des Œdemera que par les caractères suivants : Dernier article des palpes grêle, allongé, en cône renversé et xm peu déprimé [annulata) ou subfusiforrae [LoxDei). — Yeux moins saillants, oblongo-ovalaires et obliques. — Elytres beaucoup plus allongées, subparallèles, isolément arrondies à leur extrémité et à peine déhis- centes. — Pattes postérieures simples dans les deux sexes. Schmidt a fondé le genre sur Y Œdemera annulata de Germar ('), insecte des parties orientales de l'Europe, de la taille des grandes Œdemera. M. WoUaston en a fait connaître ime seconde espèce (2) de moitié plus petite, et qui est le seul représentant de la famille dans l'île de Madère. GHRYSANTHIA. Schmidt, Linn. entom. I, p. 125 (3). Menton transversal, concave, arrondi en avant. — Dernier article des palpes en triangle allongé et obliquement tronqué au bout. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre assez saillant, un peu rétréci à sa base et légèrement échancré. — Tète terminée par un museau assez long. — Yeux médiocres, brièvement ovalaires, assez saiilants, entiers. — Antennes insérées un peu au-devant d'eux, fili- formes, très-gréles, de onze articles : 2 assez long, 3-11 égaux. — Pro- thorax allongé, rétréci en arrière, peu convexe. — Elytres allongées, parallèles. — Cuisses assez robustes, surtout chez les mâles, légère- ment et peu à peu renflées ; jambes terminées par deux éperons ; pénultième article des tarses subbilobé, tomenteux en dessous, le pré- cédent en triangle allongé. — Abdomen de cinq segments. — Corps presque glabre en dessus. Ce genre se réduit à deux espèces (4) très-voisines l'une de l'autre (1) Ins. Spec. nov. p. 166. (2) S. Lowei, Wollast. Ins. Maderens. p. 524, pi. 13, f. 2. (3) Syn. Cantuaris Linn., De Géer. — Necïd.vlis Fab., Panz., Gyll., etc. — ISCHNOMEKA (pdl'S) Stepll. — OEdEMERA Oliv. — ASCLERA Dej. (4) Canth. viridissimn, Linné, Syst. nat. II, p. 650 (C. viridis De Géer; Nec. thalassina Fab.). — viridis, Schmidt, loc. cit. p. 128 (Nec. viridissima Fab., Oliv., etc.). ŒDÉMÉRIDES VRAIES. 715 et répandues dans toute l'Europe, où elles sont communes dans beau- coup de localités. Toutes deux sont d'un beau veit doré et présentent quelques lignes saillantes sur leurs élytres. Les mâles se distinguent des femelles par leur dernier segment abdominal échancré. PROBOSCA. (Ziegler) ScHMiDT, Linn. entom. l, p. 130. Menton en carré subéquilatéral. — Dernier article des palpes la- biaux subcylindrique; celui des maxillaires eu triangle allongé, coupé très-obliquement au bout. — Mandibules entières à leur extrémité. — Labre saillant, entier. — Tête terminée par un museau allongé. — Yeux en partie engagés dans le prothorax, grands, déprimés et réni- formes. — Antennes insérées à quelque distance au-devant d'eux, médiocres, très-grêles, filiformes, de onze articles : 2 moitié aussi long que 3, celui-ci et les suivants égaux. — Prothorax allongé, légère- ment convexe, rétréci en arrière. — Elytres médiocrement allongées, parallèles, rétrécies dans leur tiers postérieur. — Pattes médiocres, assez robustes; jambes terminées par deux éperons; pénultième ar- ticle des tarses bilobé, tomenteux en dessous, le précédent triangu- laire. — Abdomen de cinq segments. — Corps revêtu d'une pubes- cence assez épaisse. Genre très-distinct et que la forme des yeux sufiirait , à elle seule, pour faire reconnaître. Il se compose de quelques espèces (i) propres au midi de l'Europe, d'un bleu plus ou moins foncé, parfois noires, et dont les palpes, la base des antennes et les pattes stmt presque tou- jours fauves. Leurs élytres présentent à peine quelques vestiges de li- gnes saillantes. Le dernier segment abdominal ne diffère pas dans la plupart des espèces, et les mâles se reconnaissent ordinairement à leurs antennes plus longues et à leur prothorax plus fortement ré- tréci à sa base que chez les femelles. CHITONA. ScHMiDT, Linn. entom. I, p. 134. Menton ovale, tronqué en avant, concave et bisillonné. — Dernier . article des palpes labiaux légèrement triangulaire; celui des maxil- laires cultriforme et assez large {çf), ou en triangle allongé et oblique- ment tronqué (9). — Mandibules allongées, bifides au bout. — Labre en carre allongé, arrondi aux angles. — Tète prolongée en un long (1) P. viridana, Italie, Sicile ; incana, Turquie; Schmidt, loc. cit. — Chitona unicolor, Kiister^ Die Kaeler Eiuop.XlL 86; Espagne. — P. plumbea, Suffrian^ Stettin. entom. Zeit. 1848, p. 169; même pays. 716 ŒDÉMÉRIDES. museau. — Yeux contigus au protliorax, petits, transversaux , en- tiers. — Antennes insérées à une distance assez notable au-devant d'eux, grêles, filiformes, de onze articles : 2 court, les suivants égaux. — Prothorax allongé, cylindrique, rétréci en arrière. — Elytres assez convexes, parallèles, rétrécies dans leur tiers postérieur. — Pattes grêles; jambes terminées par deux éperons; pénultième article des tarses subbilobé, toraenteux eu dessous, le précédent triangulaire. — Cinq segments abdominaux. — Corps revêtu d'une pubescence assez abondante. Le type du genre est la Leptura connexa de Fabricius(i), qui se dis- tingue de toutes les autres de la famille par son système de colora- tion. Elle est, en effet, d'un bronzé obscur et brillant, avec la plus grande partie du prothorax, deux bandes transversales sur les élytres, la suture et les bords latéraux de ces organes, revêtus d'une pubes- cence blanche. Le mâle se reconnaît à son dernier segment triangulai- remeut échancré, la femelle à ce que le même segment et le a*" sont finement carénés. Une seconde espèce [->) publiée par M. Kûster, offre un dessin analogue. Ces deux insectes habitent la péninsule ibéri- que; le premier a, en outre, été rencontré eu Sardaigne. STENOSTOMA. Latr. Consid. génér. p. 217 (3). Menton ovale, concave. — Dernier article des palpes cylindrique et tronqué au bout. — Mandibules allongées, entières à leur extrémité. — Labre en carré transversal, légèrement échancré. — Tète allongée, prolongée en un long museau en forme de rostre. — Yeux distants du prothorax, petits, un peu saillants et longitudinaux. — Antennes insérées à une notable distance au-devant deux, médiocres, grêles, filiformes, de onze articles : 2 court, 3 un peu plus long que les sui- vants, ceux-ci décroissant peu à peu. — Prothorax beaucoup plus long que large, cylindrique, xva peu atténué d'arrière en avant. — Elytres allongées, planes, graduellement atténuées en arrière. — Pattes grêles; jambes terminées par deux éperons; pénultième article des tarses petit, subbilobé, tomenteux en dessous; le précédent en triangle allongé. — Cinq segments abdominaux. — Corps svelte, atténué à ses deux extrémités, finement pubescent. (1) Syst. El. II, p. 364 (Stenostoma variegata, Germar. Ins. Spec, nov. p. 167; figurée dans Toussainl-Cliarpentier, Hora' entom. pi. 9, f. 6; Chit. var. Sclimidt loc. cit.). On doit à M. Schauin (Stetlin. entom. Zeit. 1847, p. 56) d'avoir rec- tifié la synonymie de l'espèce. (2) C. ornala, Kiister, Die Ka'f. Eur. XII, 88 (C strigilata, Suffrian, Stettin. entom. Zeit. 1848, p. 170). (3) Syn. Rhinomacer Petagna, Ulig. — Leptura Fab. (EDÉMIÊRIDES VRAIES. 717 On n^en connaît qu'une espèce (i) répandue dans le midi de l'Eu- rope ainsi qu'en Algérie, très-variable sous le rapport de la taille, et d'un beau bleu passant quelquefois au vert bronzé. Les deux sexes ont les segments intermédiaires de l'abdomen carénés, mais beau- coup plus fortement chez le mâle que chez la femelle ; le premier a, en outre, le 5" fortement échancré, tandis qu'il l'est moins chez la fe- melle, mais celle-ci a de plus une échancrure plus faible au bord postérieur du précédent. Note. Le genre suivant ne m'est connu que par ce qu'en a dit M. Schaum dans son Compte-rendu entomologique pour l'année 1851 (j), le re- cueil dans lequel il a paru n'étant pas à ma disposition. Suivant ce sa- vant entomologiste, il réunirait au faciès des Asclera les organes buc- caux des CEdemera. Il est, du reste, fortement distinct de tous ceux de la famille par la structure singulière de ses antennes; seulement il reste à savoir si elle n'est pas exclusivement propre aux mâles. DOHRNIA. Newm. The Zoolog. ; Append. p. cxxxm. Antennes à peine plus courtes que le corps, insérées sur des tu- bercules, à articles 1 long, un peu arqué, épaissi au bout, 2-4 courts^ cylindriques, .'î égal au précédent, dilTorme, C plus court, également difforme, horizontalement excavé, profondément concave, poculi- fornie, relevé sur ses bords, 8 plus petit, plan, dilaté, 9-10 beaucoup plus courts, subpyriformes, celui-ci égal aux deux précédents réunis, aigu à ses deux extrémités. — Cinq segments abdominaux ; le dernier fendu et embrassant deux grands lobes sexuels arrondis et ciliés. L'espèce typique {miranda) est noire^ avec le prothorax rouge et l'ab- domen brillant d'un reflet métallique ; le disque du ?<' article des an- tennes et le bord externe du S** sont blancs. Le genre doit probable- ment être placé à la suite des Pseudolycus, dont les antennes sont également anormales. Je ne connais pas non plus le genre suivant de Solier. S'il est vrai qu'il possède une lamelle au pénultième article des tarses, ce carac- tère qui lui est exclusivement propre, le distingue nettement de tous les autres genres de la famille. (1) Rhin, cœruleus, Pelagna, Ins. Ca'.abr. éd. 1808, p. 14, f. 34 (Lept. ros- trata, Fab. Syst. El. II, p. 364; Rhin, necydaloides Hlig.); liguré sous le nom de Sien, rosb'utum, dans Toussaint-Charpentier, Horae enlom. Tab. 9, f. 3. (2) Wiegm. Archiv, 1852, II, p. 185. 718 (FDÉMÉRIDES. LOBOGLOSSA. SoLiER in Gay, Hist. d. Chile ; Zool. V, p. 254. Menton fortement transversal , rétréci et trapéziforme en avant. — Languette dilatée antérieurement, avec son bord antérieur prolongé en un lobe subtrapéziforme (i). — Dernier article des palpes labiaux très-allongé, subsécuriforme , celui des maxillaires oblongo-sécuri- forme. — Tête petite, à peine rétrécie en arrière. — Yeux grands, arrondis et saillants. — Antennes assez courtes. — Prothorax presque carré. — Pénultième article des tarses petit, muni d'une lamelle mem- braneuse en dessous. L'unique espèce (») du Chili que décrit Solier, est d'un fauve bru- nâtre, avec les élytres rouges et ornées de taches brunes , flexueuses et en partie réticulées. Ces organes sont assez fortement striés, avec la première des stries et les latérales plus ou moins oblitérées. Les in- tervalles entre ces sillons sont étroits, un peu saillants et irrégulière- ment ridés en travers. TRIBU II. MYCTÉRIDES. Hanches intermédiaires globuleuses, plus ou moins séparées ; les antérieures médiocres, étroitement embrassées par leurs cavités coty- lûïdes. — Saillie intercoxale de l'abdomen très-large, arrondie en avant. — Tète terminée par un museau formé en grande partie par l'épistome, souvent en forme de rostre. — Antennes insérées dans un sillon ou une cavité des côtés du museau. — Ecusson transversalement orbicnlaire. — Tarses non tomenteux en dessous, leurs crochets appen- diculés. — Epimères métathoraciques terminales, en triangle curvi- ligne. — Corps court, ovalaire ; ses téguments de consistance normale. A ces caractères, déjà, si différents de ceux des Œdémérides vraies, il faut encore ajouter ceux-ci : la base du prothorax égale en largeur celle des élytresj celles-ci ont un repli épipleural nettement limité, qui, de leur base, s'étend jusqu'au niveau des hanches postérieures; les épi- sternums métathoraciques sont larges et forment un parallélogramme graduellement rétréci en arrière ; enfin le corps est revêtu d'une pu- bescence abondante et caduque qui voile ses téguments. La tribu ne comprend que le genre Mycterus de Clairville. A (1) Il y a probablement ici une erreur d'observation du genre de celle si- gnalée plus liaut, p. 69i, note. (2) L. variipennis, Solier, loc. cit. p. 255; Col. pi. 21, î.2a-d. MYCTÉRIDES. 719 l'heure qu'il est, les entomologistes sont divisés d'opinion à son égard. Les uns, à l'exemple de W. Schmidt, le placent dans la famille ac- tuelle ( I ) ; les autres, se conformant aux vues de Latreille, en fout une famille à part, où il est associé aux Salpingus et aux Rhinosimus (^). Mais, à vrai dire, ce n'est pas avec ces deux groupes que ses espèces ont le plus de rapports. Le rostre qui termine leur tête, la forme de leurs hanches intermédiaires, leur écusson, la largeur de leur saillie intercoxale, leurs épisternums métathoraciques, sont autant de carac- tères empruntés aux Curculionides, dont ils ne sont exclus que par leurs organes buccaux et leurs tarses hétéromères. En dehors de cette famille, il ne reste plus que les deux mentionnées plus haut dans les- quelles on puisse songer à les introduire. J'ai déjà expliqué plus haut, mais avec quelque inexactitude, les caractères qui les distinguent des Salpingides {'<). Ils résident dans leurs organes buccaux, leur écusson, la structure des tarses, la largeur de leur saillie intercoxale, celle de leurs épisternums métathoraciques, la pubescence abondante qui les revêt, et enûn leurs habitudes flori- coîes. Je ne doute pas, en outre, que lorsque leurs larves seront dé- couvertes, on ne trouve qu'elles sont totalement différentes de celles des Salpingides. (1) Schmidt, Linn. entom. I, p. 141 ; son opinion a été adoptée dans les der- nières éditions du Catalogue des Coléoptères d'Europe de la Société entomo- logique de Stettin^ et dans celui qu'ont publié tout récemment MM. Scliaum, Kraatz et De Kiesenwetter (in-8°j Berlin, 1859). Schmidt a exposé les caractères qui séparent les Mycteri;s des Salpingus et Rhikosimus; mais il a omis le plus essentiel, celui emprunté à la saillie intercoxale; ceux qu'il a tirés du rostre et des antennes me paraissent n'avoir qu'une faible valeur. (2) C'est dans son dernier ouvrage (Règne anim. éd. 2, V, p. 49) que La- treille a définitivement réuni ces insectes aux Salpingus cl aux Rhinosimus qu'il confond clans un môine genre. Dans son avant- dernier travail (Fam. nat. p. 373) il était encore disposé à classer ces derniers parmi les Curculionides, et antérieurement il n'avait cessé de varier à leur égard. Le dernier auteur qui ait traité des Mycterus, M. L. Redtenbacher (Faun. austr. éd. 1, p. 630 et éd. 2, p. 667) s'est conformé à l'opinio.i érnise en dernier lieu par Latreille. (3) P. 527. Je me suis exprimé avec trop de force en disant que le museau de ces insectes n'a rien de commun avec le rostre de plusieurs Salpingides. Cela n'est vrai, rigoureusement parlant, que de celui du M .umhella'arnm et espèces voisines, qui est court et fort dilférent de celui du M. curculioides. Ce dernier difl'ère de celui des Rhinosimus en ce qu'il est beaucoup plus épais, non dilaté au bout et muni de sillons latéraux pour l'insertion des antennes. Mais ces diffé- ) enccs ne sont pas fondamentales et correspondent aux modifications si nom- breuses (pie subit le rostre des Curculionides. J'ai attribué, également à tort, des trochantins intermédiaires aux Mycterus; ils n'en ont pas. La pubescence qui revêt leur corps en dessous m'a fait tomber dans cette erreur. Enfin, je me suis mal exprimé au sujet du pénultième article de leurs tarses; il n'est pas lamelle, mais subbiiobé. 720 ŒDÉMÉRIDES. Quant aux CEdémérides vraies, ces insectes n'en ont conservé que les organes buccaux, les pattes et les mœurs; tout le reste, y compris le fades, est différent. Ils sont, par conséquent, intermédiaires entre les trois familles qui précèdent et devraient peut-être en former une à part. MYCTERUS. Clahiv. Jîn/om, Mfe7. 1, p. 124 (1). Menton plan, en carré transversal. — Dernier article des palpes labiaux en cône renversé et un peu déprimé ; celui des maxillaires en triangle allongé et obliquement tronqué au bout. — Mandibules bifides à leur extrémité. — Labre court, arrondi en avant. — An- tennes insérées tantôt à peu de distance [iimbeUatarum), tantôt loin (par ex. curculioides) des yeux, peu robustes, filiformes et environ de la longueur de la moitié du corps [çf], ou plus courtes et grossis- sant un peu à leur extrémité (9), de onze articles : 1 médiocre, 2 un peu allongé, 3 plus long que les suivants et obconique comme eux, ceux-ci décroissant, i 1 surmonté d'un petit appendice conique dans les deux sexes. — Yeux médiocres, arrondis, peu saillants. — Prothorax contigu aux élytres, transversal, convexe, graduellement rétréci et tronqué en avant, paraboliquement bisinué à sa base. — Elytres pas plus larges que le prothorax à leur base, convexes, régu- lièrement ovalaires, conjointement arrondies à leur extrémité. — Cuisses légèrement ovalaires; jambes terminées par deux courts épe- rons; tarses grêles, leur pénultième article subbilobé, presque aussi long que le précédent, celui-ci fortement rétréci à sa base. — Corps pubescent. Outre la structure différente de leurs antennes, les femelles se dis- tinguent des mâles par leur abdomen beaucoup plus convexe. Les Mycterus sont au plus de taille moyenne, mais très-sujets à varier sous ce rapport ; dans toutes les espèces, du moins celles d'Eu- rope, ou trouve des individus qui sont des deux tiers plus petits que les autres, avec les passages intermédiaires. Ces insectes sont noirs ou d'un bronzé obscur, avec leurs téguments finement chagrinés; leurs élytres ne présentent aucune trace de lignes saillantes. La pubescence abondante qui les revêt en dessus varie pour la cou- leur; en dessous elle est dun gris argenté soyeux. Comme beau- coup de Curculionides, et en particulier les Larinus, avec lesquels ils ont quelque ressemblance de forme, ils sont recouverts, à l'état frais, d'une etflorescence jaune qui se renouvelle peudant la vie, après avoir (1) Syu. Rhinomacer Fab., lllig., Latr. — Bruchus Fab. — Curculio Payk. — Anthribus Payk. — Mylabris Scheeff. MYCTÉRIDES. 721 été enlevée. On les trouve sur les fleurs, principalement celles des ombellifèrcs. Le genre est peu nombreux ( i ), et, dans l'ancien continent, est propre à la Faune méditerranéenne. Une seule espèce {curcuHoides) étend son habitat hors de cette région et a été trouvée jusqu'en Angleterre. Dans ces dernières années^ deux espèces (3) ont été découvertes dans l'Amé- rique du Nord. (1) Rhin. curcuHoides, Fah. Entom Syst.II, p. 393 (/¥. griscMs, Clairv. îoc. cit. pi. 16; Cttrc. rhinomacer VsLyk. ; 9 AI. fulverulentus , Chevrol. in GuéiiD- Ménev. Icon.; 1ns. p. 128, pi. 33, f. 9). — Bruch. umbellatarum, YaJo. Ioc. cit. p. 370. — M. pulverulentuSj iibialis, Kùster, Die Kajfcr Europ. XX, 85, 86 [um- bellatarum var.? ) ; Sardaigne. — ruficornis, Muls. et God. Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon IL p. 278; Crimée. (2) M. scàber, Haldem. Proceed. of the Acad. of Philad. \, p. 303; Caroline. — concolor, J. L. Le Conte, ibid. VI, p. 235; Nouveau-Mexique. Coléoptères. Tome V. • *^ ADDITIONS ET CORRECTIONS TENEBRIONIDES. TRIBU I. ZOPHOSIDES. ZOPHOSIS, p. 15. Aj. : Z. depressipennis, Lucas^ Ann. d. 1. Soc. entotn. 1858; Bullet. p ccxxi; Algérie (Tugurt). TRIBU II. ÉRODIIDES. DIROSIS. Miller, Wien. entom. Monatschr. II, p. 115. Menton un peu convexe, échancré en avant, faiblement sillonné sur sa face externe. — Dernier article des palpes labiaux légèrement ovoïde et tronqué au bout, celui des maxillaires sécuriforme. — Man- dibules bifides au bout, munies d'une dent en dessus. — Labre mé- diocre, transversal^ sinué en avant. — Yeux assez petits, subarrondis et latéraux. — Antennes assez longues et grêles, de onze articles: tous, sauf le dernier, plus longs que larges, décroissant et grossissant peu à peu; le pébultième dilaté, le dernier très-petit et engagé dans (1) Ces additions ne concernent que les familles comprises dans ce volume, et il en sera désormais de même pour les -volumes suivants. En agissant ainsi, je me rends en partie à l'observation qui m'a été faite, que ces Suppléments, comprenant indistinctement toutes les Familles, rendaient mon travail pénible à consulter. Je regrette vivement de ne pouvoir faire usage pour celui-ci d'un mémoire important publié par M. .T. L. Le Conte, et qui ne m'est pas encore parvenu. 11 est intitulé : « Catalogue of Coleoptera of the Régions adjacent to the Roun- dary iinu between the United States and Mexico» Journ. of the Acad. of Phi- lad. Ser. 2, IV, p. 9. ADDITIONS ET CORRECTIONS. 72S le précédent. — Prothorax peu convexe, transversal, fortement échancré et un peu rétréci en avant, bisinué à sa base, arrondi sur ses côtés antérieurs. — Elytres assez convexes, de la largeur du prothorax , pa- rallèles dans leur moitié antérieure , rétrécies et arrondies en arrière. — Pattes grêles; cuisses un peu dilatées à leur extrémité; jambes an- térieures un peu élargies au bout, bidentées en dehors. — Corps oblongo-ovale. Ce genre me paraît être intermédiaire entre les Arthrodeis et les Erodius, mais beaucoup plus voisin de ces derniers^ dont il ne semble guère différer que par la forme des yeux, la dent supérieure des man- dibules et des élytres plus rétrécies en arrière. 11 a pour type une es- pèce {nervosus) de la Mésopotamie, de taille moyenne, finement gra- nuleuse sur les élytres et ayant sur chacune d'elles trois côtes; leur repli épipleural semble^ d'après ce qu'en dit M. Miller, se comporter comme celui des Erodius. AMNODEIS. Miller, Wien. entom. Monatschr. II, p. 117. Organes buccaux des Erodius, avec les mandibules privées de dent en dessus. — Tête et antennes des mômes : les articles de ces der- nières seulement un peu plus allongés^ avec le dernier constamment très-petit et enfoui dans le 10^ — Prothorax transversal, profondé- ment échancré en arc antérieurement, fortement bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus, arrondi sur les côtés en avant, et légèrement rétréci en arrière. — Elytres elliptico-ovales ; leurs épi- pleures larges, sans repli. — Pattes plus robustes que celles des Ero- dius ; jambes antérieures fortement échancrées au côté interne chez les mâles, sinuées chez les femelles. — Mésosternum, métasternum et premier segment abdominal concaves dans les deux sexes. — Corps plus allongé et moins convexe chez les mâles que chez les femelles. J'ai signalé moi-même précédemment (p. 21, note 1) la nécessité d'établir ce genre, en parlant d'une de ses espèces [giganteus) placée par MM. Reiche et deSaulcy parmi les Anodesis. Il doit être mis avant ces derniers et à la suite des Erodius. Ses espèces sont de la taille de ceux-ci et originaires de diverses parties de l'Orient. Toutes sont plus ou moins granuleuses ou rugueuses sur les élytres^ avec une ou deux côtes sur chacun de ces organes, sans compter la carène latérale. On connaît les c^uatre suivantes : Anodesis giganteus, Reklie et De Sauley, Ann. d. 1. Soc. eulom. 1857, p.lST;-, Syrie. — Amnod. grandis, asiaticwi, Turquie d'Asie; confluens, Mésopotamie, Miller, loc. cit. p. 120. L'Erodius scaber de SoUer (Aiiu. d. 1. Soc. enlom. III, p. 542) semble, comme le dit M. Wlier, appartenir aussi au genre. 724 ADDITIONS ET CORRECTIOXS. PIESTOGNATHUS. H. LucAS^ Jnn. d. l. Soc. entum. 1858 ; Bullet. p. CLXxxvm. M. Lucas n'a parlé que très-sommairement de ce genre, mais le peu qu'il en dit suffit pour montrer qu'il est très-distinct. La formule sui- vante est empruntée à la fois aux caractères qu'il lui a assignés et à sa description de l'espèce typique. Mandibules très-déprimées, larges et aplaties, — Dernier article des antennes aussi long que les cinq premiers réunis, subarqué. — Prothorax convexe, plus large que long, arrondi sur les côtés. — Ely- tres allongées, ovales, gibbeuses. — Pattes grêles; crochets des tarses longs. — Corps moins large et beaucoup moins ovalaire que celui des Erodius. Cet insecte {Bouei} doit probablement être placé à côté des Leptony- cHus, comme le dit M. Lucas. Il a été trouvé en Algérie aui environs de Tugurt. ERODIUS, p. 20. Aj. : E. exilipes, Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom. 1858; Bullet. p. clxxx; Al- gérie (oasis de Lagbouat). TRIBU VI. TENTYRIIDES. MESOSTENA, p. 52. Aj. : M. longicolUs, Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom. Bullet. p. ccxxi; Algérie (Tugurt). CYRTA. H. Lucas, Ann. d. l. Soc. entom. 1857, Bullet. p. lvi (1). Genre simplement signalé par M. Lucas, qui le place à côté des MiciPSA. Il se borne à dire que l'espèce typique (striaiicoUis) est re- marquable par sa forme courte , ramassée, ses ély très convexes, sou- dées, cordif ormes, et le dernier article des antennes très-allongé. Elle a été découverte dans le Sahara algérien. TRIBU VII. ÉPITRAGIDES. EPITRAGUS, p. 79. Aj. : E.cupripennis, Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Ins. p. 96; Rio-Janeiro. (1) Le nom du genre a été changé en celui de Cirsa, par suite d'une faute d'impression, à ce que m'écrit M. Lucas. ADDITIONS ST CORRECTIONS. 725 TRIBU XVI. SGAURIDES. AMMOPHORUS, p. 132. Aj. : A. insularis, îles Sandwich; denticoUis, Panama jBohem.Voy. d. l'Eu- génie ; 1ns. p. 89. TRIBU XVîl. BLAPTIDES. ELEODES, p. 148. Aj. : E. valida, impressicolUs, Bohem. Voy. d. l'Eugénie; 1ns, p. 90; Cali- fornie. TRIBU XVIII. ASIDIDES. PHILOLITHUS, p. 157. Aj. : Pelecyphorus mcrbillosus , J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. IX, p. 74; Sonora. ASIDA, p. 160. Aj. : ^. horrida, F. Wallcer, Ann. and Mag. of nat. Hist. 9er. 3, II, p. 284; Ceylan (an huj. gêner. ?). TRIBU XX. PIMÉLIIDES. PIMELU, p. 187. Aj. : P. retrospina, nigropunctata, Lucas, Ann.d. 1. Soc. entota.1858; Bul- let. p. CLXxix; consobrina, intertuberculata, Buquetii, tuberculifera, p. ccxx; Algérie. TRIBU XXIV. CONIONTIDES. CRYPTICUS, p. 223. Aj. : C. detersus, longipennis, F. Walker, Ann. and Mag. of uat. Hist. Ser. 3, II, p. 284; Ceylan. TRIBU XXV. PÉDINIDES. AMMIDIUM, p. 232. N'ayant vu qu'un exemplaire femelle de l'insecte sur lequel Erichson a fondé ce genre, j'ai placé ce dernier, avec doute, parmi 746 ADDITIONS ET CORHECtlONS. les PédinideSj, à la suite des Oncotus. Il doit être supprimé et réuni au genre Anemu (p. 283), de la tribu des Trachyscélides. OPATRINUS, p. 240. Aj. : 0. acictdatus, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. IX, p. 75; Texas. TESSAROMMA (1). BoHEM. Voy. d. l. Frégat. Eugénie; Ins. p. 91. Dernier article des palpes maxillaires subtriangulaire, tronqué au bout. — Tête subarrondie, transversale ; épistome légèrement échancré en arc de cercle. — Quatre yeux, petits, ovalaires : deux supérieurs, deux inférieurs. — Antennes atteignant à peine la base du prothorax, grossissant légèrement, à articles 1 médiocre^ obconique, 2 court, ar- rondi, 3 de moitié plus long que le suivant, 4-8 oblongs, 9-10 sub- triangulaires, H arrondi, obtus à son extrémité. — Prothoraxun peu pbis large que long, légèrement échancré en arc antérieurement, un peu plus large que les élytres et tronqué à sa base, arrondi sur les côtés en avant, droit en arrière , avec ses angles postérieurs un peu prolongés et à peine aigus. — Ecusson court, arrondi en arrière. — Elytres convexes , tronquées à leur base , parallèles au-delà de leur milieu, puis rétrécies et subarrondies en arrière. — Pattes assez courtes; cuisses antérieures gibbeuses en dessus; jambes droites; dernier article des tarses oblong, médiocrement épais au bout; cro- chets divariqués, mutiques en dessous. Ce genre appartient, sans aucun doute, au groupe des Blapstinides, et je ne vois même pas bien en quoi, abstraction faite de la forme des cuisses antérieures (qui est peut-être un caractère sexuel), il dif- fère des Blapstinus ou des Pedonœces de M. Waterhouse^ selon que les ailes inférieures existent ou sont absentes, caractère sUr lequel M. Bohemann a gardé le silence. Il en décrit deux espèces : lugubris de Panama, et 7norio des îles Gallapagos. Celle-ci correspond proba- blement à Tun des Pedonœces décrit par M. Waterhouse. TRIBU XXVI. OPATRIDES. ANOMALIPUS, p. 257. Aj. : Heteroscelis lineata, Gerstœck. Monatsber. d, Berlin. Acad. 1854, p. 532; Mozambique. (l) Nom déjà employé pour des Longicornes, par M. Newman, Ann. and Mag. «f uat. Hist. V, p. 20. ADDITIONS ET CORRECTIONS. 727 OPATRUM, p. 267. Aj. : 0. sulcipenne, segne, i. Tlioms. Archiv. cntom. II, p. 84; Gabon. — conirahens, hilineaium, planatnm, serricolle, F. Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 284; Ceylan. — cristovallense, Montrouz. Faun. d. l'ile Woodlark, p. 30; île San Cristoval, AUTOCERA, p. 280. M. Kraatz a démontré récemment (Berlin, entom. Zeitschr. III, p. 75), que ce genre de M. Wollaston est le même que celui fondé précédemment par M. A. Costa, sous le nom de Cnemeplatta, et que j'ai, sur l'autorité de M. Reiche, regardé (p. 263, note) comme syno- nyme desScLEUON. Le nom de M. A. Costa ayant la priorité, doit être substitué à celui d'AuTOCERA, et le genre, si l'on n'en fait pas un groupe à part, placé immédiatement à la suite des Scleron. Il se compose en ce moment de deux espèces : C. atropos Costa, et A. 1a- ticeps Wollaston. l/Aiit. anticipes dont a parlé ce dernier auteur, sans la décrire, est probablement identique avec l'espèce de M. A. Costa. TRIBU XXVII. TRACHYSCÉLIDES. PHALERIA, p. 286. Aj. : P. ruflpes, F. Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 284; Ceylan. — manicata, îles Gallapagos; bisignata, Rio-Janeiro; punilia, Chine (Hong-Kong); Bohem. Yoy. d. l'Eugénie; Ins. p. 92. TRIBU XXYIII. BOLITOPHAGIDES. BOLITOPHAGUS, p.292. Aj. : B. gibUfer, Wesmaei, Bullet. d. l'Acad. d. Bruxel. III, p. 112, pi. 4, f. a; Java. Cette espèce est voisine du B. cornutus de Fabricius, que j'ai dit (p. 293, note) devoir former un genre nouveau. TRIBU XXIX. DIAPÉRH)ES. DIAPERIS, p. 301. Aj. : D.viridipennis, Montrouz. Faun. d. l'ile Woodlark. p. 32. — velutina, F. Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 283 ; Ceylan. Ces deux espèces sont probablement des Piatydema. 728 ADDITIONS ET CORRECTIONS. ALPHITOPIIAGUS, p. 308. Aj. : A. subfascia, F. Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 281; Ceylan. TRIBU XXXI. ULOxMIDES. ULOMA, p. 232. Aj. : U. ferruginea, Montrouz. Faun. d. l'île Woodlark, p. 32. — scita, F. Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 284; Ceylan. ALPHITOBIUS, p. 333. Aj. : Heterophagalateralis, pullula, Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Ins. p. 94; Chine (Hong-Kong). PYGIDIPHORUS. MuLS. Ann. d. l. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, lîl^ p. 520. Menton trapéziforme. — Palpes maxillaires courts, leur dernier ar- ticle conique. — Mandibules entières à leur extrémité. — Labre trans- versal. — Epistcnie arrondi en avant. — Antennes à peine aussi lon- gues que le prothorax, à articles i un peu renflé, plus long que 3, 2 court^ 3 plus long que le suivant, 4-S égaux, obconiques, 6-1 1 com- primés, plus larges, constituant une sorte de massue. — Yeux trans- versaux, fortement granulés, échaucrés. — Prothorax transversal, faiblement échancré en avant , tronqué à sa base, élargi sur les côtés en avant. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres ovalaires, peu convexes, leur repli épipleural presque entier. — Pattes médiocres; cuisses comprimées, les postérieures un peu renflées ; jambes anté- rieures triangulaires, denliculées en dehors : 1" article des tarses postérieurs aussi long que les deux suivants réunis. — Corps ovalaire, très-peu convexe. Ce genre semble être intermédiaire, comme le dit M. Mulsant, entre les Alphitobius et les Cataphronetis ; le pygidium non recou- vert par les élytres le distingue des uns et des autres. 11 a été établi sur une petite espèce [Caroli) découverte par M. Ch. Perroud aux en- virons de Bordeaux. SGOTOCHARES. Bohem. Voy. de la frég. Eugénie; Ins. p. 95. Dernier article des palpes maxillaires triangulaire, tronqué au bout. — Tête légèrement convexe, arrondie en avant. — Antennes arrivant à peine à la moitié de la longueur du prothorax, assez robustes ; leurs six derniers articles plus gros que les autres^, 6-10 très-courts^ H ar- rondi. — Yeux ovalaires, médiocrement convexes, profondément ADDITIONS ET CORRECTIONS. 729 échancrés en avant. — Prothorax de moitié plus large que long, lé- gèrement échancré en arc antérieurement, bisinué et impressionné à sa base, muni d'un bourrelet épais sur les côtés, ceux-ci légèrement arrondis. — Ecusson triangulaire. — Elytres isolément arrondies et un peu saillantes en avant, un peu plus larges que le prothorax, at- ténuées en arrière, obliquement carénées en dessus à leur extrémité ; leurs épaules presque quadrangulaires. — Pattes médiocres ; cuisses un peu épaissies; jambes droites; tarses grêles, le 1" article des pos- térieurs médiocrement ailongé. — Corps oblong, convexe;, un peu atténué à ses deux extrémités. M. Bohemann a placé ce genre parmi les Taxicornes, et à la suite des Alphitobil'S. Il appartient en effet par tous ses caractères , sauf les yeux, au groupe des Ulomides vraies, et semble devoir être placé non loin des Aniara de Dejean, dont j'ai exposé brièvement les carac- tères (p. 336, note). M. Bohemann n'en décrit qu'une assez petite es- pèce {insularis) originaire de Guam, l'une des îles Mariannes. TOXICUM, p. 341. Aj. : T. Chevrolatii, Montrouz. Faune de l'île Woodiark, p. 31. — oppu- gnans, F. Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3,11, p. 284; Ceylan. J'ai omis de dire que M. Blanchard (in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 440) a rapporté à ce genre un insecte hétéromère du ChiU (cn- brarium), qui n'a absolument rien de commun avec les espèces typi- ques, et qu'il a en même temps placé le genre lui-même parmi les Trogositides. TRIBU XXXYI. TÉNÉBRIONIDES VRAIS. GLYPTOTUS. J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. IX, p. 75. Menton triangulaire, avec ses angles antérieurs aigus, très-convexe sur la ligne médiane en dehors et acuminé en avant. — Antennes • grêles, grossissant peu à peu. — Tête munie d'un profond sillon au- dessus de chaque œil. — Pro thorax transversal, rétréci et rectiUgne en arrière, arrondi et rabattu sur les côtés en avant. — Elytres plus larges que le prothorax, oblongues, convexes, avec leurs épaules obliques et saillantes. — Pattes grêles; cuisses non en massue; tarses plus courts que les jambes, revêtus en dessous de poils d'un jaune doré ; le der- nier article des postérieurs plus court que les précédents réunis. M. J. L. Le Conte ajoute que ce genre est très-voisin des Upis, c'est- à-dire des Nyctobates, tels que je les ai exposés. Cependant il reste à savoir si le métasternum est de longueur normale ou court; dans ce dernier cas, le genre appartiendrait à la Tribu des Cœlométopides. Il 730 ADDITIONS ET CORRECTIONS. a pour type un assez grand insecte [cribratus) de la Géorgie et du Texas, d'un noir presque mat, et dont les élytres ont chacune huit rangées de gros points enfoncés et distants. NYCTOBATES, p. 371. Aj. : Iphthinus aipripennis, Bohem. Voy. cl. l'Eugénie; Ins. p. 96; îles Keelings. — Upis impressa, F.Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 283; Ceylan. ZOPHOBAS, p. 376. Aj. : Z. clavipes, solidus, F. Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 283; Geylan; tous deux sont plus que probablement étrangers au genre. — lugubris, Bohcm. Voy. d. l'Eugénie; 1ns. p. 97; Pérou (ile Puna). « , TENEBRIO, p.379. Aj. : T. rugulosus, emarginatus, Montrouz. Faun. d. Tile Woodlark, p. 31. — retentus, F. Walker, Ann. and Mag, of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 283; Ceylan. TRIBU XXXVII. HÉTÉROTARSIDES. AN.EDUS, p. 396. Aj. : ^, corvinuSy Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Ins. p. 97; Rio-Janeiro. TRIBU XLI. HÉLOPIDES. L^NA, p. 439. C'est à tort que j'ai rapporté à ce genre l'Helops pimelia de Fahri- cius, et blâmé M. Melsheimer (p. 437, note 1) de l'avoir compris parmi les Penthe. Il appartient à ces derniers, ainsi que l'a dit ré- cemment M. Schaum, Berlin, entom. Zeitschr. 111, p. 83. La synony- mie doit être rétablie de la manière suivante : Lœna {Scaurus) viennensis Sturm (Helops pimelia Duftschm.). Penthe (Helups) pimelia Fab. (Penthe funerea Newm.). HELOPS, p. 450. Aj. : H. œneuSj asureus, striatopunctatus, Montrouz. Fauu. d. l'Ile Wood- lark, p. 32. HEDYPHANES, p. 453. Voyez les remarques synonymiques de M. De Motschoulsky, sur les espèces de ce genre, Bull. d. Moscou, 1843, I p. 82. A]. : H. cribripennis, helopioides, Lucas, Revue el Mag. d. Zool. 1844, p. 33; Candie. ADDITIONS ET CORRECTIONS. 731 TRFBU XLV. AMARYGMIDES. AMARYGMUS, p. 473. Aj. : A. subhemisphœricus, Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Ins. p. 99; Cap. TRIBU XLVl. STRONGYLIIDES. STRONGYLIUM, p. 484. Aj. : S. parabolicum, lœviusculum, F. Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 285; Ceylan. Note. Les trois genres suivants appartiennent sans aucun doute aux Té- nébrionides , mais je ne vois pas à quelle tribu il faut les rapporter. M. Bohemann a placé le premier parmi les Hélopiens pris dans le sens de Latreille et Dejean. Je doute qu'il puisse rentrer dans le groupe des HélopideSj tel que je l'ai restreint. CHANOPTERUS. Bohem. Voy. d. l. Frég. Eugénie; Ins. p. 98. Palpes labiaux et maxillaires (?) tri-articulés; les premiers à arti- cles 1 grêle à sa base et fortement élargi au bout , 2 court, épais, 3 grand, sécuriforme. — Tèté déprimée en dessus, plus atténuée en avant qu'en arrière. — Yeux petits, arrondis, médiocrement convexes, — Antennes légèrement épaissies à leur extrémité, de onze articles : i subobconique, 2 allongé, un peu plus grand que le suivant, 3-8 ob- coniques, subégaux, 9-11 plus gros, le dernier oblongo-ovale, acu- miné. — Protliorax transversal, tronqué en avant, un peu échancré en arc à sa base, arrondi sur les côtés, avec ses angles antérieurs obtus et fléchis. — Ecusson grand, arrondi à son extrémité, — Elytres iso- lément et fortement saillantes à leur base, graduellement élargies, déhiscentes et isolément acurainées en arrière. — Pattes assez ro- bustes; cuisses m.édiocrement épaissies dans leiu" milieu; jambes ar- rondies, un peu arquées; tarses longs, leur dernier article aussi grand que les précédents réunis; crochets divariqués, mutiques. Le type du genre (C. paradoxus, pi. 1, f. 7 a-g) est un petit insecte du détroit de Magellan, d'un fauve testacé rembruni par places, avec les élytres brunâtres, légèrement ponctuées en stries et revêtues d'une fine pubescence. 732 ADDITIOXS ET CORRECTIONS. PRIOSCELIDA. A. WhitEj Voy. of the Ereb. and Terr.; Entom. p. 11. Tête petite, transversale. — Antennes ayant leurs six derniers arti- cles transversaux et beaucoup plus larges que les autres. — Prothorax aussi large que les élytrês, un peu rétréci en avant. — Jamhes anté- rieures très-étroites à leur base et un peu cylindriques, dilatées au côté interne, denticulées en scie sur leur tranche externe; les inter- médiaires multi-épineuses en dehors, les postérieures complètement lisses; cuisses antérieures plus épaisses que les autres. On ne saurait, d'après cette courte formule, se faire aucune idée des analogies de ce genre qui paraît très-distinct. Il ne comprend qu'une assez grande espèce {tenebrionides) de la Nouvelle-Zélande. MACROPHTHALMUS (1). MoNTRouz. Faune d. Vile Woodlark. p. 33. Insertion des antennes à peine recouverte ; celles-ci plus longues que la tête et le corselet, filiformes^ composées d'articles allongés. — Tète plus étroite que le corselet. — Yeux très-grands, se touchant presque. — Corselet presque carré, transversal. — Elytres convexes comme dans les Helops, allongées. — Jambes droites comme chez les Amarycmus, sans éperons; cuisses antérieures ni renflées ni dentées. Ces caractères, que je reproduis textuellement, ne contiennent non plus rien qui puisse éclairer le lecteur sur la place du genre; il y a seulement quelques probabihtés qu'il appartient aux Amarygmides. L'auteur n'en décrit, en très-peu de mots, qu'une espèce {cœruleus) originaire de l'île Woodlark où il dit qu'elle est fort rare. PYTHIDES. TRIBU II. SALPINGIDES. SALPINGUS, p. 528. Aj. : S. impressus, Wollast. Cit. of the Col. of Madeir. p. 161; Madère. RHINOSIMUS, p. 530. La liste des espèces que j'ai donnée, est incomplète et fautive pour la synonymie de celles d'Europe. Ces dernières doivent être établies (1) Nom déjà employé par Latreille, pour des Crustacés, et par M. De Cas- teluau, pour des Hémiptères. ADDITIONS ET CORRECTIONS. 733 comme suit, selon M. Schaum, Berlin, entom. Zeitschr. III p. 85, et Catal. Col. Europ. p. 78. Curculio ruficollis Linné (Anthribus roboris Fab.). — Rhin, viridipennis, Steph. 111. of Brit. Entom. IV, p. 217 (Anthr. ruficollis Panz.; R. Genei, Costa, Faun. d. Regn. d. Napol. pi. 12, f, 3; B. ruficeps, Bosc, Stcttin. entom. Zeit. 1858, p. 96).— ^nthr. planirostris Fab. (Anthr. fulvirostris Payk.; R. Spi- nolœ Costa, loc. cit ). — R. œneus Oliv. Aj. : PMnos. australis, Montroiiz. Faun. d. l'île Woodlark, p. 56. — Rhino- ma cer po.UipeSfBohem. Y oy. de l'Eugénie; Ins. p. 112; Californie. MÉLANDRYIDES. TRIBU II. MÉLANDRYIDES VRAIS. ORCHESIA, p. 542. Aj. : 0. minor, Walker, sec. Schaum, Cat. Col. Europ. p. 73 [sepicola Rosenh.). — maculata, Muls. et God. Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Ser. 2, III, p. 108; Sicile. HALLOMENUS, p. 543. Aj. : H. basalis, Manoerh. Bull. Mosc. 1853, n» 3, p. 267; Amer, russe. DIRCiEA, p. 550. Aj. : D. ephippium, Schaum, Berlin, entom. Zeitschr. III, p. 50; Alpes de la Bavière. — Holmbergii, Mannerh. Bull. Mosc. 1852, II, p. 347; Sitkha. MELANDRYA, p. 555. Aj. : M. fulgida, Motsch. Bull. Mosc. 1845, 1, p. 81; Daourie. PHRYGANOPHILUS, p. 556. Aj. : P. auritus, Motsch, Bull. Mosc. 1845, I, p. 81 ; environs de Kasan. STENOTRACHELUS. Latr. Fam. nat. p. 379 (1). Menton petit, rétréci et arrondi antérieurement. — Languette cornée, évasée et écliancrée en avant. — Palpes labiaux très-courts et ro- bustes, leur dernier article déprimé et tronqué au bout; les maxil- laires allongés; leur dernier article grand, cultriforme, large, arrondi et canaliculé au côté interne, — Mandibules bifides au bout. — Labre transversal, légèrement sinué en avant. — Tète assez courte, rétrécie (1) Syn. Dryops, Payk. Faun. Suec. II, p. 152; Fab. Syst. El. II, p. 67. — Calopus, Gylleuh. Ins. Suec. II, p. 513. — OEdemeha, Olivier^ Entom. III, 50, p. 5. 734 ADDITIONS ET CORRECTIONS. en arrière; épistome transversalement quadrangulaire. — Y eux grands, saillants, transversaux, faiblement sinués. — Antennes presque de la longueur de la moitié du corps, grêles, à articles 1 médiocre, robuste, en cône renversé, 2 très-court, 3 cylindrique, du double plus long que le suivant, 4-8 allongés, obconiques, égaux, 9-10 notablement plus courts, décroissant, renflés au bout, H plus grand que 10, oblong. — Prothorax plus long ciue large, peu convexe, faiblement rétréci en ar- rière, finement tranchant sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson en triangle curviligne. — Eljires très-allongées, peu con- vexes, parallèles, isolément arrondies au bout. — Pattes longues; hanches antérieures très-saillantes, pourvues de trochantins très-appa- rents, les postérieures obliques; cuisses assez robustes, grossissant peu à peu; jambes arrondies, munies d'assez grands épero*ns; tarses cylindriques, très-longs, surtout les postérieurs, leur 1" article très- grand; crochets longs, grêles, fendus jusqu'à leur base; la division inférieure trèS-grêle. — Corps linéaire, finement pubescent. Les anciens auteurs qui ont parlé de ce genre, l'ont tous, sans ex- ception, placé parmi les Œdémérides, et moi-même j'ai dit plus haut (p. 534, note) qu'il appartenait, sans aucun doute, à cette famille. Une étude plus approfondie m'a fait reconnaître que , si d'un côté ses es- pèces tiennent à ces insectes par leur faciès et plusieurs caractères, d'un autre côté, la structure de leurs palpes, le mode d'insertion et la forme de leurs antennes, surtout leur prothorax dont le pronotum est séparé des parapleures pa.r des arêtes très-distinctes, les rapprochent davantage des Mélandryides, parmi lesquelles on les classe géné- ralement aujourd'hui. Le genre appartient au groupe des Mélan- dryides vraies et doit être placé immédiatement après les Scotodes, avec qui il a en commun des crochets des tarses fendus jusqu'à la base. L'espèce typique [Dryops œiieus, Payk. ) est de grande taille, bru- nâtre en dessous, d'un bronzé obscur et assez brillant en dessus. Sa tête, son prothorax et ses élytres sont criblés de points enfoncés, très- serrés; celles-ci présentent des dépressions transversales et irrégu- lières. J'"ai signalé précédemment (p. 568) l'intime ressemblance qu'a avec elle, le Trachelostenus inœqualis du Chili. Elle paraît propre à l'Europe boréale, où elle vit sous les écorces et n'est pas commune. Olivier et Fabricius l'ont indiquée à tort comme de l'Amérique du Sud. M. De iMotschoulsky et Mannerheim ont signalé deux autres es- pèces. S. Rouilleri, Motsch. Bull. Mosc. 1845, I, p. 84, pi. 1, f. 10; Daourie. — ohscurus, Mauuerh. Mû. 1852, II, p. 347; Amer, russe. NOTHUS, p. 561. J'ai dit à tort que ce genre ne comprenait qu'une espèce ; outre celle ADDITIONS ET CORRECTIONS. 735 sur laquelle il a été fondé, les deux suivantes existent dans les au- teurs : N. uralensis, Motsch. Bull. Mosc. 1845, I, p. 84; Orenbourg. — Osphya œneifennis, Kriechbaum. Stettin. entom. Zeit. 1848, p. 163; Allemagne. PÉDILIDES. PEDILUS, p. 577. Aj. : P. fulvipes, Motsch. Bull. Mosc. 1845, I, p. 82; steppes des Kirguises. ANTHICIDES. ANTHICUS, p. 596. Aj. : A. nigrita, Mannerh. Bull. Mosc. 1853, ti<'3, p. 269; Amer, russe. OCHTHENOMUS, p. 597. La synonymie des espèces européennes doit être établie de la ma- nière suivante, selon M. Schaum, Berlin, entom. Zeitschr. 111, p. 86, et Cat. Col. Europ., p. 75. 0. punctaius Lafert. — Anthicus unifasciatus, Bonelli, Specim. Faun. Su- balpin. DO 20 (0. sinuatus Schmidt). — Notoxus tenuicoUis, Rossi, Faun. etrusc. Mant. cd. Hellw. p. 388 [Anthic. melanocephalus , Bonelli, loc. cit. no21; 0. angustatus Lafert.). — 0. melanocephalus, Kùster, Die Kœfer Eu- rop. IX, 57. MORDELLIDES. MORDELLA, p. 609. Aj. : M. antarcHca, A. White, Voy. of the Ereb. and Terr. ; Eutora. p. 12; Nouvelle-Zélande. RHIPIPHORÏDES. TRIBU I. ÉVAMOCÉRIDES. PELECOTOMA, p. 622. Aj. : P. holosericeum, Montrouz. Faun. d. l'île Woodlark, p. 35. IVIÉLOÏDES. TRIBU II. MYLABRIS, p. 667. Aj. : M. humeralis, alterna, F. Walker, Ann. and Mag. of siat. Hist. Ser. 3, II, p. 285; Ceylan. 736 ADDITIONS ET CORRECTIONS. CANTHARIS, p. 675. Aj. : Epicauta nigrifiniSj F. Walker^ Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 2853Geylan. Note. En dehors de tous les genres compris tant dans ces additions que dans le corps du volume, il en reste encore deux autres : Monomma de Klug, et jEgialites d'Eschscholtz. Le premier seul m'est connu en nature et j'ai hésité jusqu'au dernier moment sur la place qu'il convient do lui assigner. Klug et M. De Castelnau, le seul auteur qui en ait exposé les caractères, l'ont mis dans les Ténéhrionides. Dejean (Cat. éd. 3, p. 144) l'a fait entrer dans sa famille des Clavicornes , immédiate- ment avant les Throscus. Enfin, M. Guérin-Méneville (Iconogr. ; Ins. p. 313) l'a classé à côté des Triplax, et par conséquent dans la famille des Erotyliens. Or, aucune de ces places ne me paraît lui convenir. Ses cavités cotyloïdes antérieures ouvertes en arrière, l'excluent ah- solument des Ténéhrionides, et ses tarses hétéromères, des Throscides et des Erotyliens. Une fois qu'on l'a retranché de la première de ces familles, il n'en reste aucune parmi les Hétéromères dans laquelle on puisse l'admettre. Dès-lors, il doit constituer une famille distincte, que je crois devoir être intercalée entre les Cistélides et les NiUonides. MONOMMIDES. Menton porté par un pédoncule du sous-menton. — Languette cornée, saillante. — Deux lohes aux mâchoires, petits, lamelliformes et ciliés. — Tête courte, enfoncée dans le prothorax jusqu'au-delà des yeux. — Ceux-ci transversaux, fortement granulés, contigus en dessus. — Antennes insérées immédiatement en avant des yeux sous un rehord de la tête, reçues au repos dans des sillons arqués des flancs du prothorax; de onze articles, les trois derniers formant une massue ovale et déprimée. — Prothorax de la largeur des élytres à sa hase; son pronotum distinct de ses parapieures. — Elytres elliptico-ovales, pourvues d'un repli épipleural étroit, horizontal et entier. — Pattes contractiles; hanches antérieures et intermédiaires globuleuses, en- fouies et séparées, les postérieures transversales, largement séparées ; cuisses canaUculées en dessous pour la réception des jambes, celles-ci sans éperons ; tarses grêles, filiformes ; les quatre antérieurs de cinq, les postérieurs de quatre articles; crochets simples. — Saillie inter- coxale large, ogivale. — Métasternum aUongé ; ses épisternums étroits, suhparallèles ; leurs épimères distinctes, terminales. — Mésosternum horizontal, échancré, et recevant à poste fixe la saillie prosternale. — Cinq segments à l'abdomen, le premier long, les trois suivants dé- croissant graduellement. ADDITIONS ET CORRECTIONS. 737 Au repos, les antennes ne logent pas leurs articles basilaires dans des rainures placées entre les yeux et le cadre buccal. Elles passent par dessus les premiers pour gagner les sillons prothoraciques des- tinés à les recevoir. Ceux-ci décrivent une courbe régulière, à con- vexité interne et vont aboutir, sous le pronotum, à quelque distance de ses angles postérieurs. Quelquefois, Tespace entier compris entre ces sillons et le pronotum est occupé par une dépression. Les quatre cuisses antérieures, pendant la contraction des pattes, sont reçues dans de grands enfoncements superficiels, qui s'étendent jusque sous les épaules des élytres. Les tarses restent tous libres, par suite de Tab- sence aux jambes de sillons dans lesquels ils puissent se loger. Le dernier segment abdominal présente, dans tous les exemplaires que j'ai sous les yeux , au nombre d'une dixaine , deux dépressions ar- quées qui convertissent sa portion médiane en une carène aiguë au bout. Ce caractère est probablement générique et non sexuel. MONOMMA. (Klug) De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 215 (1). Menton quadrangnilaire, trilobé : le lobe médian aigu ou ogival, les latéraux déprimés, aigus. — Languette parallèle, arrondie en avant. — Palpes assez robustes; les labiaux très-courts, à dernier ar- ticle subovoïde et arrondi au bout; les maxillaires médiocres, leur dernier article en triangle subéquiiatéral. — Mandibules courtes, minces, bifides au bout. — Labre court, légèrement arrondi en avant. — Tête transversale ; épistome confondu avec le front, graduellement rétréci et tronqué en avant. — Antennes de la longueur du prothorax, à articles i assez allongé et un peu arqué, 2 très-court, 3 plus long que les suivants, 4-8 obconiques, décroissant graduellement, 9-11 transversaux, le dernier arrondi au bout. — Prothorax contigu aux élytres, transversal, fortement rétréci etquadrangulaircment échancré en avant, paraboliquement arrondi sur les côtés, tronqué oblique- ment et un peu bisinué de chaque côté de sa base. — Ecusson mé- diocre, cordiforme. — Elytres elliptico-ovales, convexes eu avant, conjointement et triangulairement échancrées à leur base. — Pattes médiocres; cuisses robustes, comprimées; les quatre antérieures brusquement rétrécies à leur base; jambes comprimées, les quatre postérieures un peu arquées et tranchantes eu dehors; tarses fine- ment tomenteux en dessous; le i" article des postérieurs très-al- longé, le dernier de tous long; crochets très-grèles. — Corps elliptico- ovale, finement pubescent. Ces insectes soni propres à Madagascar (2) et très-voisins, sous le (1) Syn. Hyporhagus, Dej. Cat. éd. 3, p. 144. (2) Il existe en Amérique, dans le Yucatan, un genre très -voisin de celui-ci Coléoptères. Tome V. 47 738 ADDITIONS ET CORRECTIONS. rapport de la forme générale, des Lissomus de la famille des Throscides. Leur livrée est noire, brunâtre ou ferrugineuse, et la pubescence fine et couchée dont ils sont revêtus, est plus ou moins caduque. Leurs élytres présentent constamment des rangées très-régulières de points enfoncés, en général très-petits. Klug n'en a décrit qu'une seule espèce, la plus grande du genre ; de- puis, M, Guérin-Méneville en a fait connaître cinq autres (i). vEGIALlTES. (EscHSCH.) Mannerh. Bullet. d. Mosc. 1853, II, p. 178 (2). Menton carré, transversal, échancré en avant. — Palpes labiaui très-petits, à articles 1-2 égaux, subcylindriques, 3 un peu plus épais, ovalaires ; les maxillaires à articles 1 très-court, 2 du double plus long, obconique, 3 un peu plus court, de même forme, 4 renflé, sub- ovalaire. — Mâchoires et mandibules inconnues. — Labre très-court et très-légèrement échancré. — Tête, y compris les ■yeux, à peine plus étroite que le prothorax ; épistome très-court, tronqué en avant, avec ses angles arrondis, transversalement impressionné près de son ex- trémité; front muni de deux profonds sillons longitudinaux. — Yeux petits, arrondis, un peu saillants. — Prothorax à peine moins long que large, médiocrement convexe, tronqué en avant, échancré au mi- lieu de sa base, presque droit sur les côtés, avec tous ses angles ar- rondis. — Ecusson indistinct. — Elytres ovalaires, médiocrement con- vexes, plus larges à leur base que le prothorax, arrondies aux épaules, peu à peu élargies jusques au-delà de leur milieu, largement ar- rondies en arrière, — Pattes assez longues; cuisses un peu renflées; jambes arquées ; tarses hétéromères ; leur dernier article beaucoup plus long que les précédents réunis, robuste, renflé au bout, les autres contractés, comprimés, revêtus en dessous d'une' pubescence fauve; crochets aigus, recourbés. — Corps aptère. Cette formule est empruntée textuellement à Mannerheim qui, seul, a exposé les caractères du genre, qu'il hésitait à classer parmi les Scydménides ou dans les Hélopiens. M. De Motschoulsky, qui a placé l'espèce typique dans son genre Elosoma, a compris ce dernier dans les et qui n'en diffère même essentiellement que par l'épistome fortenient arrondi en avant, les yeux moins prolongés sur le front et le prothorax non échancré antérieurement. (1) M. irroratum, Klug, Ins. v. Madag. p. 94, pi. 4, f. 6 g-i. — Klugiî^ maculaium, nigritum, brunnipes, pusillum, Guérin-Ménev. Icon.; Ins. p. 313. Il existe en outre une septième espèce observée par M. Hopc dans de la ré- sine animé et décrite par lui, sous le nom de AJ. resinorum, dans le Mag. d. Zool.; Ins.1842, p!. 87. (2) Syn. ELObOMA, Motsch. Bull. d. Mosc. 1845, I, p. 33. ADDITIONS ET CORRECTIONS. 739 Parnides, par suite de la longueur du dernier article des tarses. Pour Dejean (Cat. éd. 3^ p. 131), cet insecte était un Scydménide, et il l'a- vait mis immédiatement en avant des Mastigus et des Scydm^nus. Enfin, en dernier lieu, M. Gerstajcker (Wiegm. Arcliiv., 1858, II, p. 153) a émis ropinion qu'il appartient aux Hélopiens. N'ayant pas vu le genre, qui est extrêmement rare dans les collections^ je ne sau- rais ni confirmer ni contredire des avis aussi difî'érents. Eschscholtz avait découvert en Californie le très-petit insecte qui en forme le type (^. debilis, Eschsch.; Elosoma? californica, Motsch.). Il est d'un noir brunâtre brillant, ponctué irrégulièrement sur la tête et le prothorax, profondément canaliculé sur la ligne médiane de ce dernier, et hérissé de poils peu abondants sur les élytres, qui sont for- tement striées, avec le fond des stries rugueux. fin du tome CINQUIEME. TABLE ALPHABÉTIQUE DES FAMIIaLES, TRIBUS ET GENRES COMPRIS DANS CE VOLUME. pages. Aconthinus 596 Acanthomera 465 Acanthopus 449, 466 Achanius 82 Acisba 46 Acropteron 426 Aclenodia 667 Adeliiim 437 Adelostoma 99 Adélostomides 93 Adelphus 488 Aderus 584 Adesmia 23 Adesmiides 22 i^îgialites 738 Agnathides 531 Ag:uaUius 532 Akis 119 Akisides 117 AlciLos 4i Alegoria 525 AUecula 502 Alosimus 682 Alphitobius 333, 728 Alphilopliagus 306, 728 Amauygmides 471 Aniaiygmus 473, 731 Anuiiodcs 193 Atnblyderus 595 Amblyptera 188 pages, Amenophis 373 Amraidium 232, 725 Ammobius 284 Ammophorus 132, 725 Ammophtorus 284 Amnodeis 723 Amphidora 435 Amphysus 443 Anéedos 396, 730 Anaspides 612 Anaspis • 613 Anatolica 41 Ancholaemus 624 Anclwphthalmus 240 Ancylognathus 86 Anémia V83 Anepsius 324 Aniara 336 Anisoxia 551 Anodesis 21 Anomalipus 257 726 Anogcodes 705 Anoncudes 705 Anorops 456 Ant>?ros 450 ANTHiCIDES 588 Aiitliicus 596, 735 Anihoùates 613 Antliracias 342 Autimacbus 330 TABLE ALPHABETIQUE. 741 pages. Apalus " 686 Apocrypba 433 Arœoschizus 103 ArctyUis 211 Arithmema 667 Arrhenoplita 302 Artliroronus 67 Artlirodeis 19 Arlhromacra 571 Arthroplatus 426 Asbolus 138 Asclera 710 Asidd 160, 725 ASIDIDES 153 Aspicepholus 107 Aspidocephalus 107 Asinsoma 396 Atractus 497 Auclimobius 68 Aulacoderus 596 Aulacus 217 «Auladcra 173 Autocera 280, 727 Axumia 51 B Batulius 340 Biolus 239 Bioplanes 242 Bius 384 Blacodes 259 Blapida 425 Blaps* . , î 143 BlapstiDus 250 Blaptides 139 Blastanns 580 Blenosia 259 Blepusa ■ . . 499 BOUTOPHAGIDES 292 Bolitophagus 294, 727 Boromorphus 386 Boros 385 Brachygenius 166 Brachyscelis 185 Bradyus 36 Bucerus. . . . , 375 pa^îs. 246 112 261 585 383 169 85 86 702 402 211 43 423 Cabirus Cacicus Caedius Calasia Calcar Calhjnlra Callognathides , Culognathus Calopus , Calostega , Calymmaphorus Calyptopsis , Camaria •. . , Camphonota 188 Campsia 424 Canthauides 662 Cautbaris 676, 736 Capnisa 36 CardigenidS. 163 Catapbronetis 335 Catapiestus . . 381 Carida 551 Cansima 676 Ceiitriopteia 136 Cenlronipus 360 Centronopus 360 Ccphaloou 683 Cephalostenus 124 Cerandria 322 Ceratoderus 594 Ceratupis 330 Cerenopus 135 Cerocoma 666 Ceropria .307 Cerostena. ... 170 Cestrinus 276 Cbaeiodes 287 Chanopterus 731 Chartopteryx 412 Cheirodes 283 Chiroscebs 403 Cbitona 715 Chrysantbia 714 Chrysobalus 409 742 TABLE ALPHABÉTIQUE pages. Cibdelis 362 Cilibe 349 Cirsa 724 Cistela 504 CISTÉLIDES 490 CiSTÉLlDES VRAIES 496 Cissites C65 Clinocrauion 200 CliDops 623 Cnemeplafia 263 Cnodalon. , 419 Cnodalonides 414 Cœlocnemis 363 COELOMÉTOPIDES 358 Cœlometopus. 364 Cœlus 219 Colposcelis 37 Colpotus 246 Cuniphosida 52 Cotnpsomorphus 433 Conibius 251 CONIONTIDES 217 Coniontis 221 Cononolus 434 Conopalpus 559 Coryna 667 Cosmonota .305 COSSYPHIDES 351 Cossyphus 352 Craniotus 28 Cratopus 64 Crymodes 526 Cryphœus 341 Cryptadius 68 Crypticiis 223 Cryptocliilc 88 Cryptociiilides 87 Cryptogenius 201 Cryptoglossa 138 Cryptops 340 Cteisa 516 Ctenidia 619 Cteniopus 510 Ctenopus 689 Cycloderus 709 Cylindrinotus 450 pages. Cylindrothorides. 49i Cylindrothorus 495 Cymathotes 476 GyPHALÉIDES 407 Cyphaleus 409 Cyphogenia 120 Gyphonotus 479 Gyrta 724 Cyrtoderes 202 Cyrtosoma 418 Cysteodemus 661 D Dacoderus 100 Dailognatha 38 Damatris 421 Decatoma 667 Delognatha 315 Dendarus 241 Dendroides 603 Derosphaerus 374 DiAPÉRIDES 298 Diaperis 301, 727 Diastoleus 128 Diceroderes 356 Dices 667 Dichomma 46 Dicyrtus 482 Diesia 179 Diestecopus 461 Dieiopsis 502 Dila.^.% 146 Dila. '...... t . . 147 Dinomns 444 Dinophorus 543 Dmoscelis 406 Diûdontes 21 Diphyrhynchus 309 Dircffa 550, 733 Dirosis 722 Discopleurus 105 Ditylus 703 Dohrnia 717 Doliclioderus 388 Dorthesia 630 DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES. 743 pages. Drosochrus 460 Dryala 543 Dryops 711 Dymonus 205 Dysmathes 60 E Echinotiis 203 Ecphoroma 188 Edrotes 31 Eledona 296 Eleuchus 646 Elénophorides 111 Elenophorus 113 Eleodes 148, 725 Eletica 672 Ellipsodes 224 Elosoma 738 Emalodera 130 Embaphion 152 Emenadia 627 Emmalus 266 Emmenastus 59 Emmesà 558 Emyon 459 Encephalus 345 Endemia 597 Endwstomus 353 Enoplopus 449' Entomoclîilus 208 Entomoderes 173 Entomogonus 445 Epautius 134 Epicauta 676 Epilampus 307 Epilasium 275 Epipedonota 169 Epiphysa 30 Epiphysîdes 29 Epitragides 75 Epitragus 79, 724 Erelus 330 Eremœcus 69 Erodiides 17 Erodius 20, 724 Eryx 504 pages. Eucamptus 448 Eucolus 237 Euctenia 625 Eucyrtus 417 Euglenes 584 Eulabis 133 Eupezus 472 Euomma 573 Eurychora 95 Eurygeuius 578 Eurygonus 217 Eurymetopon 66 Eurynotus 238 Eusarca 448 Eusattus 220 Euschatia 443 Euschides 162 Eustrophus 541 Eutéudes 354 Eutelocera 216 Eutelus 355 Evaniocera 625 EVANIOCÉRIDES 618 Evaniosomus 74 Falacer 466 Filotarsus 213 Formicilla 591 Formicomus 591 Gedeou 186 Gentinadis 484 Geoborus 77 Geoscopus 622 Glyptotus 729 Gnaptor 142 Gnathium 692 Gnatbocerus 322 Gnathosia 38 Gnophota 56 Goniadera 392 Gonocephaliim 267 Gonocnemis 469 744 TABLE ALPHABÉTIQUE pages. Gonodera 504 Gonogenius 129 Gonopus 256 Grammicus 104 Gymnognoihus 67 Gyriosomas 166 n Hadrus 274 Haliclophagus , . 646 Hallomenus. ...... 543, 7.33 Hedyplianes 453, 730 Hegemona 448 Hegetcr 55 Helaeus 347 Héléides 343 Heliodromus 50 Ikliopalhes 248 Heliophilus 248 Heliophupus 443 Heliotaurus 511 Ilelisteres. 443 Hélopides 429 Hélopikides 457 Helopinus 460 Helops 450, 730 Hetnisera 308 Hemicyclus 411 Henous 661 Herpisciijs 125 Heterocheira . . . ^ 335 Heterophaga 333 Heterophylus 311 Heteropus 250 Heieroscelis 257 HÉTÉP.0TARSIDES 392 Heterotarsus 398 Hexagonochilus 106 Himatismus 80 Hipomelus 195 Homala , . . , . 46 Homaloderes 92 Homocyrlus 479 Hoplarion 271 Hoplonyx 468 Horatoraa 89 pages. Horia 663 Hybonotus 421 Ilijclœus 667 Hyiccthrus 645 Hylitliiis 62 Hylonoma 325 Hymenulia 504 Hymenophorus. ....... 504 Hymenorus 504 Hyperops 61 Hypocalis 427 Hypogena 336 Hypoplilœus 338 llyporhagus 737 Hypselops 83 Hypsosoma 49 Hypulus 553 Ichnodes 682 Ichthydion . . . 578 Imufismus 80 Iphicerus 406 Iphius 405 Iphthimus 370 Ischnomera. . . . 710, 712^ 714 Ischyropalpus 596 Isocerus. . . . , 246 homira 504 Isopteron 262 Isotoma 572 Lachnogya . . . , Lœna Lagria LâGRIIDES. . . Lagriides vraies Lamus Lasioderus . . . Lasiostola. . . . Lalometus. . . . Leichenum . . . Leinodcs .... 439, 59 730 569 563 568 387 238 181 297 278 604 DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES. 745 pages. Lepispilus 413 Leptaleus 592 Leptodes 109 Leptomorplia 150 Leptonychus 18 Lcptynodcres 127 Lethonymus 707 Liparoderus 596 Lissodeina î>29 . Litoborus 247 Loboglossa 718 Lobopoda 500 Lophoma 4ô Lydus 681 Lyprops 397 Lystronychus. 514 Lytta 676 M Machla 155 Macrarthria 579 Macratria 579 MacrophUialmus 732 Macropoda 23 Macrosiagon 627 Macrostelhus 365 Margus 323 Marolia 554 Mecopselaphus 710 Mecynotarsus 595 Megacantha 467 Mégacanthides 467 Mégagéniides 27 Megagenius 27 Megisckia 509, 511 Megalocera 573 Megalophrys . . 71 Megatrachelus 685 Meladcras 248 Melambius 273 Melancrus 57 Melandrya. , 555 MÉLANDRYIDES 533 Mélanduyides vraies 537 Melanesthes 260 pages. Melanophorus '74 Melanopterus 235 Melnnnstola 186 Melaphorus 74 Melasia 322 Moloe 658 MÉLOÏDES. . 648 Méloides vrais 657 Meloides 666 Meaederes 462 Menephilus 378 Meracantha 466 Méracanthides 464 Mesostena 52 Metallonotus 402 Metriopus 26 Micipsa 53 Micrantereus 458 Microdera 48 Microschatia 157 Micrositus 272 Microtelus. 104 Microzoum 277 Mimetes 703 Minorus 239 Misolampus 442 Mitrœlabrus 581 Mitragenius 172 Mitua 276 MOLURIDES 190 Moluris, 194 Monocerus 594 Monomma 737 Mordella 609, 735 MORDELLIDES 604 MORDELLIDES VRAIES 608 Mordellistena 611 Mycetocbares 507 Mycetoma 538 MyCTÉRlDES 718 Mycterus 720 Mylabris 667, 735 Mylaris 371, 423 Myodes 630 Myodites 630 Myoditides 630 746 TABLE ALPHABÉTIQUE pages. Myrmecosoma 591 Mystaxus 553 N Nacerdes 705 Nalassus 450 Natrirrica 611 Nelites 303 Nematoplus 582 Nemognatha 691 Neomida 302 Nephodes 454 Nesioticus 475 NILIONIDES 518 Nilio 519 Nosoderma 92 Nothus 561, 734 Notibius 252 Notocorax 237 Notoxus 594 Nyctéliides 165 Nyctelia. . .: 167 Nycterinus 150 Nycteropus 390 Nyctipates 146 Nyctobates 371, 730 Nyctopetus 78 Nyctoporis 131 Nyclozoilus 350 O Ocnera 184 OchUienomus 597, 735 Odontopus 401 OEdemera 712 OEDÉMÉRIDES 693 OEdémérides vraies. ..... 698 Q^demerina 712 OEnas 680 Ogcoosoma 193 Oligocara 328 Oligorus 397 Qlisthœna 412 Olocrates 248 Ologlyptus 158 pages. Omocrates 248 Omoplilus 511 Oncomera 711 Oncotus 231 Onyctenus 689 Oochrotus 225 Oodoscelis 229 Oogaster 108 Oopiestus 337 Opatrides , 253 Opatrinus 240, 726 Opatroides 269 Opatrum 267, 727 Oplocephala 302 Opiocheirus 468 Oplomerus 469 Oploptera 486 Orchesia 542, 733 Orthogonoderes 214 Osdara 445 Osphya 561 Oxura 198 Oxycara 57 Pachychile 46 Pachijchirus 706 Pachycœlia 413 Pachylocerus 406 Pachynotelus 89 Pachypterus 265 Pachyscelis 185 Palœstra 684 Palœstrida 687 Pandarinus 242 Pandarus 241 Paroderus 243 PÉDILIDES 574 Pédilides vrais 576 Pedilus 577, 735 Pédinides 226 Pedinus 244 Pedonœces = . . . 251 Pelecina 561 Pelecoioides 620 DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES. 747 pages. Pelecotoma 622, 735 Pelecyphorus 157 Pelecyphorus 159 Pelmatopus 557 Peltarium 146 Peltoides 337 Pellolobus 71 Peueta 319 Pentapliyllus 312 Pentaria. . 614 Pe.nthe 456 Penthicus , . . 269 Petrobius 142 Pezodontus 401 Phaiona 544 Phaleria 286, 727 Phanerenfoma 195 Pbanerops 339 Philax 272 Philolithus 157, 725 Philorea 207 Phligra 202 Phlœotrya 550 Phloiotrya 550 Phobelius 395 Phodaga 674 Phrenapates 313 Phrénapatides 312 Phrepates 313 Phrygauophilus 556, 733 Phrynocolus 201 Phtora 324 Phylan.. 272 Phylax 272 Pliylethus 306 Phymatisoma 487 Pliymatodes 394 Physocœlus 466 Physogastcr 208 Physogastékides 206 Physosterna..' 23 Phytobœnus 584 Phytophilus 82 Picnoseus 674 Piestognathus 724 Pilioloba 70 pages, Pimelia 187, 725 PiMÉLIIDES 174 Platamodes 58 Plateia 381 Platesthes 215 Plalydema 304 Platyholmus 215 Platynotus 236 Platyope 178 Platyphanes 410 Platyscelis 229 Plesia 506 Plesianaspis 613 Plesiopbthalmus 477 Pleurophorus 105 Podhomale 187 Podonta 509 Pœcilesthus 483 Pogonobasis 96 Pogonocerus 603 Polpocara 207 Polpogenia 187 Polposipns 357 Polypleurus 359 Polyscopus 99 Prasugena 488 Praocides 210 Praocls 212 Priognatbus 526 Prionofheca 183 Prionychus 504 Priopus 405 Prioscelida 732 Prioscelis 405 Probosca 715 Procboma 42 Promechilus 700 Propbanes 410 Proscarabœus 658 Prosodes 156 Prosomenes 356 Prostenus 513 Psammetichus 126 Psammcdes 195 Psaryphis 98 Psectrapus 231 748 TABLE ALPHABETIQUE pages. Psectrascelis 170 Pseudoblaps 237 Pseudùhelops 441 Pseuflolycus 708 Psorodes 465 Pteraulus 460 Pterocoma 182 Pterohelœus 346 Pterolasia 189 Piilophorus 625 Pydriisia 476 Pycnocérides 399 Pycnocerus 406 Pygidiphorus 728 Pyrocliroa 601 PYROCHROÏDES 599 PYTHIDES 520 Pythides vrais 524 Pylho 524 Pyrota 676 Pyrrocis 456 R Rhinosimus 530 Rhipidiibes 631 Rliipidins 632 RHIPIPHORIDES 616 Rhipiphorides vrais 626 Rhipiphorus 629 Rhopalobrachium 699 Rhostax 44 Ripidius 632 Rizalus 243 Rygmodus 477 Ryssochiton : . . 425 Bytinota 51 S Sœrangodes 484 Salax 70 Salpingides 527 Salpingus. ....... 528, 732 Saragus 348 Scapha 613 pages. Scaphidema 303 SCAURIDES 121 Scaurus 123 Scclosodis 64 Sdiizotus 602 Sciaca 62 Soleron 263 Sclenim 263 Scotaeus. 417 Scolinus 164 Scotobius. ........ 129 Scotochares 728 Scotodes 557 Scraptia 585 SCRAPTUDES 583 Selenepistoma 238 Selenopalpus 704 Selinus 241 Sepidium 204 Scriscius 226 Serropalpus 547 Solenopistoma 238 Silaria 613 Sitarida 689 Silaris 688 Sitopbagus 387 Somaticiis 197 Sparedrus 703 Spaslica 679 Sphœriesies 528 Sphaerotus 446 Sphenaria 81 Spheniscus 480 Sphinogenius 350 Sphenosoma 426 Statira 571 Sleira 97 Slenalia 611 Stenaxis 714 Stene 323 Slenidius 596 Stcnocara 25 Stenochia 484 Stenodera 685 Stenomorpha 162 Stenoria 688 DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES. pages. 62 158 101 102 716 Stenosida Stenosides Sténostdes Stenosis Stenostoma Stenotrachelus '^■^^ Stereopalpus ^'^^ Sterno'Jes. 1''"^ .... 580 .... 260 .... -43 '. . . . 478 74Ô pages. Titflena Tmesidera Tomodcrus Tomoxia. .....•• Toxicum.. ....... 341, 729 Steropes. Stizopus. Stomion. Strongyuides. Strongylium 484,731 Sybaris. ^82 Symbius 632 Synchroa ^^^ SynopticuSc 470 T Tagenta Tagona Tanarlhrus Tanuria ïanychilus Tanyrhinus Tapenopsis Taaroceras Tegrodera ^ ^'^''^ Tenebiio 379,730 ... 1 102 141 587 454 498 531 110 371 TÉNÉBRIONIDES. . TÉNÉBRiONlDES VRAIS. Tcntyria Tentyrhdes. . • • Tessaromma. . . • Teti-donyx Teiraphyllus. . . • Tetralcma Tétratomides.. . . Tetromma Tlialpopliila. . • . Thecacerus Thinobalis Tlioracophorus. . . Thriptera Tliylacoderes. . . . 684 593 609 Trachelœum Trjvchélosténides. . . . Trachelostenus Trachyderma Trachynotus Trach-ïscélides Trachyscelis Tribolium Tribolocara Trichoton TrieutoDia Trigonodera TrigODopus Trigonoscelis ^°" 365 50 32 726 673 421 536 536 61 5i 420 65 436 185 209 200 567 567 184 199 281 284 323 72 275 35 620 234 Trigonotarsus. , Trimytis. . . . Triorophus. . . Tropidoptenis. Tvotomma. . U 281 73 34 438 586 322 Uleda Ulodes 296 Uloma 322^ 728 316 Ulomides. Ulosonia. Upinella. Upis. . . Urda. . Vieta. Xanthochroa. Xanthomus. . Xenos. . . . Xylita. . . . Xylophilus. . 336 502 374 98 205 705 450 645 548 584 l'SO TABLE ALPHABÉTIQUE. pages. Xysta 148 Xystronia 514 Xystropus 515 Zadenos 238 Zidalus 241 Zilora 549 pages. Zodinus ... 241 Zolodinus 380 Zonitis 685 Zopbius 444 ZOPHÉRIDES 90 Zopherus 91 Zophobas . 376, 730 ZOPHOSIDES 15 Zophosis 15 ,722 FIN DE LA TABLE ALPHABETIQUE. BAR-SUR-SEINE. — IMP. SAILLARD.