LIBRARY OF ie85_l©56 HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES, Composée d'après Réaumur , Geoffroy , Degeer, Roesel, Linnée , Fabricitjs, et les meilleurs ouvrages q^ui ont paru sur cette partie j Rédigée suivant la méthode d'OLiYiER ; Avec des notes , plusieurs observations nouvelles, et des figures dessinées d'après nature. Far F. M. G. T. DE TIGNY , Membre de la Société d'Histoire naturelle de Paris. TOME VI. IIE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET. A PARIS, Chez Deterville, rue du Battoir, n° 1(5. AN X. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. LXXXIV^ GENRE. BOUCLIER. Caractères génériques. Antennes en masse, perfoliée , un peu comprimée , compo- sées de onze articles, le premier alongé , les autres plus courts et plus larges , le dernier ovale. — Quatre antennules inégales , filiformes ; les antérieures ua peu plus longues , composées de quatre articles, dont le premier très-court et très-petit , et le second gros et conique ; les postérieures de trois articles , le pre- mier plus long que les autres. — Corselet et élytres bordés. Les boucliers ont été nommé silpha par Linnée *, le citoyen Geoffroy , leur a donné en latin le nom de peltis , et en Insectes. VI. i 2 HISTOIRE NATURELLE français celui de bouclier; le cit. Olivier a conservé à ces insectes les noms que ces deux naturalistes leur ont donnés. Linnée a placé beaucoup d'autres in- sectes avec les boucliers-, mais les natu- ralistes qui ont écrit depuis lui les ont séparés, et en ont fait des genres dont nous donnerons les caractères. On distingue les boucliers , desnicro- pliores, qui sont des silphaAe Linnée, par les antennes et Ja forme du corps. Les an tenues des boucliers sont moins longues que le corselet; le premier ar- ticle est le plus long de tous; les autres sont presque égaux , et le dernier est ovale : elles sont insérées à la partie an- térieure de la tête, au-dessous des yeux- La tête est petite , étroite , alongée , quelquefois l'insecte la porte horizon- tale, mais le plus souvent inclinée, et une partie est cachée sous le corselet ; les yeuii. sont petits , arrondis , peu saillans; 3a bouche est composée d'une lèvre su- périeure; de devix mandibules cornées, DES BOUCLIERS. 3 arquées , simples , un peu ciliées inté- rieurement -, de deux mâchoires cornées àleur base , presque membraneuses dans le reste de leur longueur, garnies de poils dans cette partie et munies d'une dent cachée par ces poils -, d'une lèvre infé- rieure , et de quatre antennules. Le corselet est plus étroitquele corps, il est couvert par une plaque écailleuse, dont les bords sont plus ou moins grands et presque aussi larges que les élytres : c'est cette pièce qui a fait donner à ces insectes le nom de bouclier ; l'écusson est triangulaire. Les élytres sont minces , dans quel- ques espèces elles sont plus courtes que l'abdomen: elles ont extérieurement un large bord relevé , qui forme une es- pèce de gouttière ; et en dessous une marge qui recouvre la poitrine et une partie des côtés de l'abdomen. Dans quelques espèces les ailes manquent en- tièrement , ou sont très-courtes ; dans d'autres elles sont l'epliées sous les ély-- 4 HISTOIRE NATURELLE très, et l'insecte paroît en faire peud'n- sage, il se sert plus volontiers de ses jambes. L'abdomen est large , conique à l'ex- trémilé , divisé en six anneaiix ; l'iiisec- te alonge souvent beaucoup les deux ou trois derniers , qui sont très-mobiles. Les pattes sont delongueur moyenne; les cuisses un peu renflées -, les jambes applaties , larges à l'extrémité , armées intérieurement de petites pointes roides et terminées par deux épines longues et droites; les tarses de la première paire, ont les quatre premiers articles conrts et larges ; ceux des intermédiaires et des postérieures , sont filiformes et presqvie égaux entr'eux; le dernier article de tous les tarses , est armé de deux crochets forts , recourbés , très-pointus et écartés l'un de l'autre. Les boucliers , de même que les rv\- crophores, exhalent une odeur très-forte et tiès-désagréable ; aussi vivent -ils comme ces insectes, des matières ani- DES BOUCLIERS. 5 maies en putréfaction : on les trouve quelquefois courant dans les cliamps ou sur le sable, mais le plus ordinaire- ment sur les cadavres à demi-pourris, ou dans les excrémens des animaux : ils y sont continuellement occupés à fouil- ler, ce sont ces matières qui leur com- muniquent la mauvaise odeur qu'ils répandent , car ceux qui ne font que de naître et qui n'en ont pas encore man- ge j n'ont point l'odeur dégoûtante des autres. Quand on prend ces insectes , souvent on leur voit sortir par l'anus , une goutte d'une liqueur noire, bour- beuse et puante , qu'on croit destinée à hâter la putréfaction des cliairs sur les- quelles ils la répandent, et à préparer la nourriture qui leur convient. Les larves des boucliers vivent dans le fumier, la terre, et sur-tout dans les charognes : on les trouve souvent auprès de l'insecte parfait. Elles sont plus ou moins longues; leur corps est applati , composé de douze anneaux ; leur tête est 6 HISTOIRE NATURFXLE ecailleuse, petite , année de deux fortes mâchoires : elles ont deiix antennes, six pattes écailleiises courtes. On les voit courir pour aller chercher leur nourri- ture , quand elles ont consommé celle qui se trouvoit à leur portée. Pour se changer en nymphe elles s'enfoncent dans la terre, et y subissent leur méta- morphose. Ce genre est composé de vingt-cinq à trente espèces : on en trouve plusieurs aux environs de Paris. Nous allons pas- ser à leur description. Le Bouclier Surinam ois , SilpTia Surbicunensis, n a environ dix lignes de long ; il est noir ; ses antennes sont noires ; ses yeux bruns et saillans ; le corselet est bordé tout autour, il a une ligne longitudinale enfoncée sur le milieu ; l'ccusson est grand-, les élytres sont plus longues que l'abdomen, applaties, bordées, finement D^ E s F O U C L I E II S. 7 pointillées : elles ont trois lignes longi- tndinales élevées, et une bande transver- sale f'eiTuginense vers l'extrémité ; Tab- domcn des mâles est terminé en pointe, et les cuisses postérieures sont très- grasses. On le trouve dans l'Amérique méri- dionale, à Cayenne et à Surinam. Le Bouclier liltora] , Silplia littoralia, II est un peu moins grand que le précé- dent, auquel il ressemble beaucoup-, il est entièrement noir ; les élytres sont moins longues que le corselet j le cor- selet est ai'rondi , bordé , lisse et luisant j les élytres sont un peu plus courtes que ra])domen , finement pointillées : elles ont trois lignes longitudinales élevées, avec une petite bosse vers l'extrémité ; Fabdomen est terminé en pointe ; les cuisses postérieures du mâle^ sont très- grosses. 8 HISTOIRE NATURELLE On le trouve dans les charognes et les ordures : il habite presque toute l'Eu- rope •, on le trouve aux environs de Paris. Le Bouclier Américain , Silplia Americana, Il a environ huit lignes de long , et presque autant de largeur ; il est noir , déprimé -, ses yeux sont bruns ; ses an- tennes sont de la longueur de la moitié du corselet • le corselet est jaune , avec une grande tache noire au milieu : il est échancré antérieurement , airondi postérieurement ; l'écusson est trian- gulaire , assez grand ; les élytres sont beaucoup plus larges que l'abdomen , noires , raboteuses, avec trois lignes lon- gitudinales peu élevées. On le trouve dans l'Amérique méri- dionale. 4- 7hm . PT. 6^ â m 3 Barabeuid del. y LeieO^ J'cu/p. 1 . Bouc . ihoraciquc . 4 . Ant. destructetir . a. "Nit. bordée . 5. Spto . scaraboidc 5 . Bvr . pilule . 6 . Vril . marquetée . DES BOUCLIERS. iG HISTOIRE NATURELLE composé de douze anneaux , terminés latéralementpar un angle assez aigu; le dernier anneau , comme celui des larves des boucliers, a deux petites appendices coniques : elles ont six pattes écailleuses, attachées aux trois premiers anneaux. Parvenues à leur accroissement , elles s'enfoncent très-profondément en ter- re , pour subir leur métamorphose. Le genre nitidule est composé d'une trentaine d'espèces : on les trouve pres- que toutes aux environs de Paris. Nous en décrirons quelques-unes. La Nilidule bordée , Niiidula marginaia. Elle a environ trois lignes de long ; ses antennes sont d'un brun ferrugi- neux ; la tête est ferrugineuse , elle a deux petites parties avancées en forme d'oreilles, au-dessus des antennes; le corselet est ferrugineux sur les côtés, brun sur le milieu ; les élytres sont bru- DES NITIDULES. \J nés , avec les bords latéraux ferrugineux et quelques taches ferrugineuses : elles ont plusieurs stries longitudinales peu marquées ; le dessous du corps et les pattes sont d'un brun ferrugineux. On la trouve en Italie et aux envi- rons de Paris, sur les fleurs. La Nitidule bipustulée , Nitidula hipustulata^ Elle a environ deux lignes : les an- tennes sont noires -y le corps est noir , jjeu luisant j le corselet est large , bordé ; les élytres ont cîiacune un point rouge sur le milieu ) le dessous du corps est d'un noir un peu brun ; les pattes sont brunes. On la trouve aux environs de Pari» «ur les charognes. La Nitidule bigarrée , Nitidula variegata. Elle varie par la grandeur ; elle a ©rdiiiaircment une ligue et demie de l8 HISTOIRE NATURELLE long : ses antennes sont ferrugineuses ; tout le corps est panaché de noir et de jaune -, les élytres sont un peu sillon- nées ; le dessous du corps est brun j les pattes sont ferrugineuses. On la trouve, en Europe et aux en- virons de Paris; sur les cadavres et sous les écorces. La Nitidule obscure , Nitldula obscur a. Elle a quelquefois deux lignes de long, souvent elle est plus petite : ses antennes sont brunes avec la masse noire ; la bouclie est brune ; tout le corps est noir , point luisant j les pattes sont ferrugineuses. Elle habite l'Europe. On la trouve aux environs de Paris , dans les mêmes endroits que la précédente. DES NITIDULES. I^ La Nitidule sinuée , Nitldula flexuosa. Elle a environ deux lignes et demie de long : les antennes sont fauves, avec la masse noire -, la tête est noire ; le corselet est noir avec les bords laté- raux jaunes j les ëlytres sont moins longues que l'abdomen , noires , avec cbacune deux taclies jaunes , dont une à la base, et l'autre vers le milieu, près de la suture ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont d'un jaune fauve. On la trouve dans les déparlemens méridionaux de la France et aux envi- rons de Paris. La Nitidule variée , Nitidula varia. Elle a environ deux lignes et demie: ses antennes sont ferrugineuses ; la tête est brune j le corselet est ferrugineux , 20 HISTOIRE NATURELLE avec un peu de brun sur le milieu ; les ëlytres sont ferrugineuses , mélangées d'un peu de brun noirâtre ; le dessous du corps est d'un brun noir j les pattes sont ferrugineuses. On la trouve en Allemagne et aux environs de Paris. La Nitidule Colon , Nitidula Colon, Elle a environ une ligne et demie de long : les antennes sont ferrugineuses ; la tête , le corselet et les ëlytres sont ferrugineux. On voit sur le corselet deux points enfoncés , et sur les ëlytres quelques taches d'un brun noirâtre ; le dessous du corps est noir •, les pattes sont d'un brun ferrugineux. On la trouve en Europe ; elle est commune aux environs de Paris. DES NITIDULES. il La Nilidule discoïde , Nitidula discoidea. Elle est à-peu-près de la grandeur de la précédente : ses antennes sont fauves avec la masse noire -, le corselet est d'un brun noirâtre , avec les bords ferrugineux -, les élytres sont d'un jaune fauve sur le milieu, avec les bords etl'extrémité noirs ; le dessous du corps est noir , les pattes sont brunes. On la trouve en Angleterre et aux environs de Paris sur les charognes. La NiLidule estivale, Nitidula œstiva. Elle est de la grandeur de la précé- dente : les antennes sont ferrugineuses avec l'extrémité de la masse brune ; la tête , le corselet , les élytres et les patteâ sont de couleur ferrugineuse, sans ta- ches ; le dessus du corps et les yeux sont noirs. 22 HISTOIRE NATURELLE On la trouve aux enviions de Paris et en Europe , sur les fleurs. La NilLdule pédiculaiie, Nitidula pedicularia. Elle est noire , ovale ; la masse de je s antennes est grosse , ovale , un peu comprimée ; le corselet et les élytres sont un peu bordés et chagrinés j les pattes sont noires. On la trouve, en Europe, sur les fleurs ; elle est commune aux environs de Paris. DES byrrhp:s. 25 LXXXVr GENRE. B Y R R H E. Caractères génériques. Antennes courtes, en masse ; articles courts et grenus ; les six derniers enmasse perfoliée, applatis , et grossissant insensiblement. — Quatre antennules égales, presqu'en masse, le dernier article ovale et plus gros j les antérieures composées de quatre articles, et les postérieures de trois. — Jambes comprimées. li I N N É E a placé ces insectes avec les dermestes, et ensuite avec les anthrè- nes. Le cit. Geoffroy en a fait un genre auquel il a donné le nom de cistèle. Mais M. Fabricius et le cit. Olivier, en adoptant le genre établi par le ci- toyen Geoffroy , ont conservé à ces in- sectes le nom de byrrlius , que Linnée leur avoit donné pour les distinguer des anthrènes. Les byrrhes ont quel- ques rapports avec les antln^ènes et les 24 HISTOIRE NATURELLE sphéridies, mais on les distingue par la forme des antennes. Celles des au- thrènes sont terminées par une masse ovale , assez grosse , qui paroît solide ; et celles des sphéridies ont une masse composée de quatre articles distincts ; au lieu que ce]les des byrrhes, quoi- qu'elles soient plus grosses à leur ex- trémité qu'à leur origine, ne forment point une masse très-sensible. Leurs antennes sont moins longues que le corselet ; composées de onze ar- ticles, dont le premier est plus gros, et les autres vont en grossissant jusqu'à l'extrémité , les cinq ou six derniers sont applatis et comme enfilés par leur milieu ; le dernier est arrondi à son ex- trémité. La tête est petite, inclinée, cachée en partie sous le corselet- les yeux sont petits, ovales, peu saillans -, la bouche est composée d'une lèvre supérieure , de deux mandibules très-dmes, arquées, termiiiées par deux petites deuts j de DES RYRRHES. 25 cleux mâchoires divisées en deux piè- ces ; d'une lèvres inférieure et de quatre antennules égales, presque en masse. Le corselet est arrondi à sa partie supérieure, conique, sans rebords, et postérieurement aussi large que les ély très y l'écusson est très-petit. Les ély très sont dures , convexes , point bordées , de la longueur de l'ab- domen ; elles recouvrent deu^x ailes membraneuses, repliées. L(es pattes sont de longueur moyen- ne ; les jambes sont un peu arquées et comprimées j chaque cuisse a une rai- nure dans laquelle l'insecte y place quelquefois la jambe , et chaque jambe a également une rainure qui sert à con- tenir le tarse ; de sorte que souvent ce:» insectes paroissent avoir les pattes mu- tilées , alors qu'elles ne sont que cachées et repliées j les tarses sont filiformes , les quatre premiers articles sont courts et égaux ; le dernier est presque aussi long que tous les autres , arqué et ren- In^j^ctes. VI. 5 2G HISTOIRE NATURELLE lié à l'extrémité : il est armé de deux crochets arqués et pointus. Les byrrlies sont convexes en dessus, et un peu moins en dessous ; ils pa- roissent lourds ; on les trouve dans les endroits secs et sablonneux , et sur les bords des chemins; ils font rarement usage de leurs ailes ; dès qu'on les tou- che , ils retirent promptcment leurs antennes et leurs pattes sous leur corps ; chaque pièce de celles-ci se place dans les rainures destinées aies contenir; et, dans cette position , les byrrlies res- semblent à des graines hémisphériques. Les larves de ces insectes ne sont point connues; mais, d'après les rap- ports qui se trouvent entr'eux et les anth rênes, il^seroit possible que leurs larves vécussent de même que celles de ces insectes. Ce genre est composé de dix espèces j on les trouve toutes aux environs de Paris. Nous en décrirons quelques-unes. DES B Y RR H ES. 27 Le Byrrhe pilule _, Byrrhuspilula. Il a environ cinq lignes de long ; il est de forme ovale : ses antennes sont noires ; la tête et le corselet sont noirs, couverts d'un duvet jaunâtre très- court ; les ëlytres sont de la même cou- leur et également couvertes d'un duvet jaunâtre ; elles ont trois ou quatre li- gnes longitudinales formées par des poils très-courts et très-fins , alternati- vement noirs et roussâtres ; le dessous du corps et les pattes sont noirs. On le trouve , dans presque toute l'Europe , sur les bords des chemins, et dans les endroits secs cL sablonneux ; il est quelquefois tout noir, parce que les poils qui couvrent le dessus de son corps ont été enlevés par le fx'otte- ment. 28 HISTOIRE NATURELLE Le Byrrhe fascié , Byrrlius fasciatus. Il est plus petit que le précédent ; de même forme : tout le corps est noir, un peu luisant en dessous -, les élytres et le corselet sont couverts de poils courts qui le font paroître velouté ; le corselet a quelques poils roussâtres -, les élytres ont une bande transversale on- dée , peu marquée , formée par des poib d'un favTve foncé. On le trouve en Allemagne , en Hol- lande et aux environs de Paris , sur les bords des chemins et dans les endroits sablonneux. Le Byrrhe fascicule , Byrrlius fascicularis, n est de moitié plus petit que le byrrhe fascié : il est noir , ovale -, ses antennes sont brunes \ tout son corps est noir tant en dessus qu'eu dessous j » E s B Y R U H E 3; 29 Fa tête et le corselet sont lis8«is et fine- ment pointillés ; les élytres sont poi-n- tillëes , elles ont plusieurs rangées de poils rassemblés par faisceaux ; les pattes sont brunes; les jambes sont très- larges et applaties, principalement les antérieures. On le trouve , au printemps , aux environs de Paris , sous les ulcères des ormes. Souvent ces insectes y sont ras- semblés en très-grande q^uantité. Le Byrriie bronzé , ByrrJius œneus^ n a environ une ligne et demie de long : ses antennes sont noires \ le des- sous du corps et les pattes sont noirs, luisans -, tout le dessus du corps est d'un vert bronzé luisant ; les élytres et le corselet sont iînement pointillés. On le trouve à Upsal ; dans les en- droits sablonneux des forêts-: il est rare aux environs de Paris,. 3o HISTOIRE NATURELLE Le Byrrhe noir , Byrrhus ater» Il est un peu plus petit que le b)Tr]ie pilule ; il est d'un noir velouté en des- sus , et d'un noir luisant en dessous ; les élytres ont quelques lignes longitu- dinales , formées par des poils d'un noir foncé, très-fins et très -serrés. On le trouve en Allemagne et aux environs de Paris. DES ANTHRÈNES. 3l LXXXVir GENRE. ANTHRENE. Caractères génériques. Antennes courtes, en masse ; articles presqu'égaux , les trois derniers en masse solide un peu compri- mée. — Quatre antennules cylindriques , inégales ; les antérieures un peu plus lon- gues, composées de quatre articles, et les postérieuresde trois. — Corps ovale,pres* que arrondi. IjINnée a d'abord placé ces in- sectes avec les coccinelles , et ensuite avec les dermestes ; le cit. Geoffi'oy en a fait un genre , auquel il a donné le nom d'antlirène , et ce genre a été adop- té par M. Fabricius et par le citoyen Olivier. Les antennes des antlirènes sont un peu plus longues que la tête , compo- sées de onze articles , dont le premier est pins gros que les suivans, qui sont courts et arrondis j les trois dei-niers .>2 HISTOIRE NATUKELILE forment une niasse ovale, assez grosse , qui paroît solide -, elles sont insérées dans une cavité latérale , placée de cha- que côté et en dessous du corselet , dans laquelle l'insecte les retire quelque- fois. La tête est très-petite , inclinée , ca- chée en partie par le corselet j la bou- che est .composée d'une lèvre supé- rieure, de deux mandibules cornées, un peu arquées et pointues à leur extré- mité j de deux mâchoires très-petites , d'une lèvre inférieure et de quatre an- tennules. IjC corps est de forme ovale , pres- que arrondi -, mais ce qui distingue ces insectes des byrrhes et des sphéridios , avec lesquels ils ont quelques rapports , c'est qu'ils sont applatis en dessus et convexes en dessous • leur corselet n'a point de rebord •,. il est étroit antérieu- rement et postérieurement ; il est pres- que a-ussi large que les élytres -, les ély- tzc3 sont de la longueur de l'abdomen j DES ANTHRÈNES. 3S elles rccou\Teiit deux ailes membra- neuses, clontrinsecte fait souvent usage pour voler. Les pattes sont courtes , les anthrè- nes les tiennent souvent applique'es contre le corps ; les tarses sont compo- sés de cinq articles , dont le dernier est plus long que les autres , et armé de deux petits crochets pointus. Les antUrènes sont de petits insectes qu'on trouve sur les fleurs, occupés à sucer la liqueur mielleuse qu'elles con- tiennent j ils sont de couleur noire en dessous ; mais la tête , le corselet et les élytres sont couverts de petites écail- les colorées , qui rendent ces insectes très-jolis , mais le moindre frottement les leur enlève , et alors ils paroissent entièrement noirs. On les trouve aussi dans les maisons ; ils y viennent pour déposer leurs œufs dans les fourrures et sur les cadavres desséchés des ani- maux ; les larves font beaucoup de tort aux collections , eu rongeant les peaux 34 HISTOIRE NATURELLE iles animaux préparés , dont elles font tomber les poils et les plumes ; elles ré- duisent aussi en poussière les corps des insectes renfermés dans des boîtes , et souvent on ne s'apperçoit des ravages qu'elles font que quand il est trop tard pour y remédier ; enfin , ces larves sont un vrai fLéau jjour les possesseurs de ca- binets d'histoire naturelle. Ces larves sont assez petites , puis- que lorsqu'elles ont pris tout leur ac- croissement , elles n'ont qu'environ deux lignes -, elles ont le corps court , gros et velu ; les poils sont en plus grande quantité sur les côtés et au der- rière que par-tout ailleurs ; lear corps est composé de douze anneaux , dont les trois premiers donnent naissance à six pattes écailleuses ; il est couvert d'une peau membraneuse et flexible ; la tête est petite , arrondie et écail- leuse , garnie de deux petites antennes , composées de trois articles et de deux dents écailleuses assez fortes j les pattes DES ANTHRÈNES. 35 sont assez longues et divisées en trois pièces garnies de poils , et terminées par un crochet arqué ; tous les poils qui couvrent la tête et le corps de celle de l'antlirène destructeur , sont hérissés dans toute leur étendue de pointes cour- tes en forme d'épines , comme les poils des chenilles velues ; et ceux qui se trouvent sur les côtés sont disposés par faisceaux 5 mais ce que ces larves ont de plus remarquable , ce sont six aigrettes de poils longs , placées sur le dernier anneau, dont trois de chaque côté cou- chées sur l'extrémité du corps ; et une semblable aigrette sur cliaque côté du neuvième, dixième et onzième anneau. Degéer , qui a examiné ces poils au mi- croscope, dit qu'ils sont composés d'une suite de petites parties coniques , dont la pointe est dirigée vers l'origine du poil , et cette pointe est extrêmement déliée ; chaque poil est terminé par une grosse masse alongée , conique , dont la pointe 5e trouve dans un sens 36 HISTOIRE NATURELLE contraire à celle des parties de la tige j lorsqu'on inquiète ces larves, elles re- dressent leurs poils , comme les porcs- épics redressent leurs piquans ; elles ont l'extrémité du corps terminée par luie espèce de queue formée par deux pa- quets de poils beaucoup plus longs que tous les autres : ces poils sont simples , mais mobiles comme ceux qui sont épineux. On trouve ces larves dans les mai- sons pendant presque toutes les saisons do Tannée. Elles clierclieut de tout côté de quoi se nourrir; dès qu'elles rencontrent une mouche sèche ou d'au- tres insectes , ou des matières anima- les, elles s'y attachent et les mangent : elles passent l'hiver dans l'état de lar- ves ou sous celui de nymphe , et l'in- secte parfait se montre ordinairement au printemps. La larve change plu- sieurs fois de peau , mais elle ne quitte point entièrement la dernière quand eUe passe à l'état de nymphe ^ la peau i)ES ANTHRÈNES. 3f fie fait que se fendre le long du dos , de- jpuisla lête jusque vers l'extre'mité du corps ; et Touverture laisse à découvert une grande partie de la nymphe , qui reste dans la peau de la larve jusqu'à ce qu'elle prenne la forme d'insecte parfait. Ces nymphes n'oflYent rien de remarquable , mais on distingue sur elles toutes les parties que doit avoir l'insecte à l'étal de perfection ; il se dé- barrasse de son enveloppe de nymphe quelques jours après que la larve a subi la métamorphose. Degéer a observé que ces larves sont sujettes à nourrir des l^'ve^-^chneumons dans leur corps ; il est sprti de celles qu'il a élevées , des petits ichneumons noirs à pattes rous- sâtres. Ce genre est composé de cinq ou six espèces ; on les trouve toutes aux en- virons de Paris. Nous allons passer à la description de quelques-unes. ïnsecteso Vî. h8 HISTOIRE NATURELLE L'Anthrène brodé , ^?ithrejuis pimpinellœ. Il a environ une ligne et demie de long : ses antennes sont noires , sa tête est noire , sans taches ; le corselet est noir avec un peu de ferrugineux ; les ëlytres son noires avec un peu de fer- rugineux à la base , et une large bande blanchâtre , un peu ondée vers le mi- lieu; le dessous du corps est cendré. On le trouve, en Europe, sur les fleurs : sa larve vit dans les cadavres desséchés ; il est commun aux environs de Paris. L'Anthrène destructeur, Antlire^ nus musœorum. Il est un peu plus petit que le pré- cédent : les antennes et la tète sont noi- res ; le corselet est couvert d'une pous- sière ferrugineuse et grisâtre j les élytres DES ANTHRÈNES. 3g ont trois bandes ondées , grises et un peu de ferrugineux ; le dessous du corps est d'un gris cendré. On le trouve , en Europe , sur les fleurs; il est très-commun aux environs de Paris : sa larve fait beaucoup de ra- vages dans les cabinets d'histoire na- turelle. Tous les moyens qu'on a em- ployés pour la détruire sont insufîisans : les fumigations de tabac , la vapeur de soufre , le camphre et les préparations arsenicales l'éloignent , mais la font ra- rement périr , parce que ces vapeurs pénètrent difficilement dans le corps de l'animal où cette larve est renfermée. Le meilleur moyen pour s'en garantir est d'avoir des armoires ou des boîtes qui ferment très-bien , afin de l'empê- chef d'y pénétrer» 4o HISTOIRE NATURELLE LXXXYIir GENRE, s P H É R I D I E. Caractères génériques. Antennes courtes ^ en musse j articles égaux , presque arron- dis , les quatre derniers plus gros , en masse pertoliée , le dernier plus petit et ovale. — Quatre antennules inégales , fili- formes ; les antérieures coniposéesde qua- tre articles , les postérieures de trois — Jambes épineuses. — Corps ovale , pres- que hémisphérique. • T o u s les auteurs qui ont écrit avant M. Fabricius , ont placé ces insectes , les uns a^ec les dermestes, les autres avec les escarbots , et quelques autres avec les scarabés. M. Fabricius les en a çéparés , et a formé de ces insectes un genre auquel il adonné le nom de sphœ- ridium , à cause de leur forme qui est arrondie , ovale , presque hémispîié- yique; et M. Olivier a adopté ce genre. Les sphéridies diffèrent des insectes I>ES SPHÉRIDIES. 4î parmi lesquels on les avoit placés, et dont nous avons parlé , par la forme des antennes et par celle des pattes. Les antennes des spliéridies sont courtes, composées de onze articles, dont le premier est long, le second pe-^ tit, les suivans peu distincts ; les qua- tre derniers forment une masse oblon- gue , perfoliée j et le dernier est comme enchâssé dans l'avant-dcrnier. La tête est arrondie, inclinée , enfon- cée dans une écliancrure qui se troiive à la partie antérieure du corselet ; les yeux sont pen saillans ; la bouche est composée d'une lèvre supérieure, de deux mandibules courtes^ cornées, ar- quées, pointues à l'extrémité ; de deux mâchoires courtes , membraneuses et bifides ; d'une lèvre inférieure et de quatre antennules iuégales. Le corselet est grand , convexe , échancré antérieurement ; l'écusson est alongé , triangulaire : les élytres sont convexes ; de la, longueur de l'abdomen; 42 HISTOIRE NATURELLE elles couvrent deux ailes membraneu- ses, dont l'insecte se sert assez souvent pour voler. Les pattes sont de longueur moyen- ne -, les cuisses sont un peu comprimées ; les jambes sont larges , applaties etëpi- iieuses dans toute leur longueur ; les tarses sont filiformes ; le dernier article est arme de deux crochets, assez min- ces et très -pointus. Dans quelques es- pèces , l'un des deux sexes a les tarses antérieurs beaucoup plus courts ; le dernier article gros et terminé par deux crochets d'inégale gi'andeur. On trouve les sphéridies dans les bouses et les fientes des animaux ; mais leurs larves sont inconnues ; cependant il est présumable qu'elles se nourrissent des matières fécales, dans lesquelles on trouve l'insecte parfait. Ce genre est composé de vingt-cinq à trente espèces , dont on trouve la moitié aux environs de Paris. Nous al- lons passer à leur description» DES SPHÉRIDIES. 43 Le Sphéridie scaraboïde , Sphœ^ ridiwn scarahœoides» Il a environ trois lignes de long : il est de forme ovale, lisse, noir -, les élytres ont chacune deux taches ferru- gineuses , l'une à la base , et l'autre plus grande et plus pâle à l'extrémité ; les pattes sont d'un brun ferrugineux , les jambes sont épineuses. Il habite l'Europe ; on le trouve aux environs de Paris dans les bouses. Le Sphéridie marginé , Sphœri- dium margînatum. Il est un peu moins grand que le pré- cédent , noir , luisant ; le corselet et le^ élytres ont leurs bords légèr.ement fer- rugineux ; les pattes sont ferrugineu- ses ; les jambes épineuses dans toute leur longueur. On le trouve aux environs de Paris et en Alleinagne , dans les bouses. 44 HISTOIRE NATURELLE Le Sphéridie Mélanocépliale ^ Sph œridlum Melanocep ha lu m, lia une ligne de long; les antennes «ont noires; la tèle et le corselet sont noirs, lisses et luisans; les ëlytres sont d'un brun marron , luisantes, un peu strie'es ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont brunes ; les jambes épi- neuses. On le trouve en Europe, dans les bois : il est commun aux environs dç Paris. Le Sphéridie RuficoIIe , Spliœri- dium RiificoUe. H est de la grandeur du précèdent ; ses antennes sont rougeâtres ; tout le corps est luisant , tant en dessus qu'en dessous ; la tête est noire , le corselet est rougeâtre ; les élytres et le dessous du corps sont noirs ; les pattes sont rou- geâtres, et les jambes épineuses. Il est rare aux environs de Paris. DES S P H E R I D I E S. 4;> Le Spliériclie atome , Spliœridivm atomariu?n. Il n'a pas une ligne de long , son corps €st lisse, noir, tant en dessus qu'en des- sous -, les élytres ont des stries bien mar- quées, dans lesquelles sont des points enfoncés ; l'extrémité des élytres est ferrugineuse ; les pattes sont fauves. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris , dans les bouses. Le Sphéridie jaune , Sphœridiujn liiteum, J\ a près de deux lignes de long; les antennes sont brunes , tout le corps , tant en dessus qu'en dessous , est d'un jaune ferrugineux , point luisant ; les yeux sont noirs ) le corselet et les élytres sont finement pointillés ; les pattes sont de la même couleur que le corps. On Is troy.ve aux environs de Paris. 46 HISTOIRE NATURELLE LXXXIX^ GENRE. VRTLLETTE. Caractères génériques. Antennes filifor- mes, légèrement en masse; les trois der- niers articles un peu plus gros et plus longs , presque ovales , amincis à leur base. — Quatre antennules égales , ter- minées en masse ; les antérieures com- posées de quatre articles , et les posté- rieures de trois. — Tête enfoncée dans le corselet. — — Corselet convexe, un peu bordé. Le cit. GeoflProy est le premier qui ait fait nu genx'e de ces insectes, auxquels il a donné le nom de vrillettes , parce qu'ils font des trous ronds dans le bois , comme feroit une vrille. Linnée les avoit d'abord placés avec les dermestes ; mais ensuite il les en a séparés , en a fait un genre , et lui a donné le nom de ptiniis. M. Fabricius a adopté le genre établi par le cit. Geofifroi, et a cliaiig<î DES VRILLETTES. 4; son nom latin de byrrhus, pour lui don- ner celui à'anobium. Mais le cit. Oli= vier a conservé à ce genre le nom latin anohium, et le nom français de vril- lette. Les vrillettes ont quelques rapports avec les dermestes ; mais leurs antennes sont plus longues, et la masse qui les termine est moins grosse, ce qui sert à les distinguer de ces insectes. Elles se rapprochent davantage des ptines , par la forme du corps , dont elles diffèrent aussi par les antennes : celles des ptines sont filiformes , et composées d'articles éganx. Les antennes des vrillettes sont or- dinairement de la longueur du corselet , composées .de onze articles , dont le pre- mier est plus gros; les sui vans sont pres- qu'égaux; les trois derniers beaucoup plus alongés , et un peu plus gros quç les autres : elles sont insérées au-de»T sous des yeux. La tête est petite, inçline'e, presque 48 HISTOIRE NATURELLE entièrement cachée par le corselet ; les j^euxsont arrondis, saillans; la bouche est composée d'une lèvre supérieure , de deux mandibules courtes , cornées , terminées par trois dents aigu es; de deux mâchoires membraneuses , bifides à leur extrémité ; d'une lèvre iniericure , et de quatre antennules égales. Le corselet est convexe , rebordé , de la largeur des élytres ; l'écusson est pe- tit , arrondi ; les élytres sont convexes , légèrement bordées, de la longueur de l'abdomen : elles recouvrent deux ailes membraneuses , repliées quand l'insecte n'en fait point usage pour voler -, la forme du corps est alongée , un peu cy- lindrique. Les pattes sont de longueur moyenne, les jambes simples et les tarses composés de cinq articles presqu'égaux , larges j applatis ; le dernier est armé de deux crochets aigus. On trouve les vrille ttes au printemps, dans les maisons : on les voit se promener DES V R f L L E T T E S. 49 ènr les fenêtres et le long des boiseries : elles ne se font pas remarquer par leurs couleurs : elles sont brunes ^ et point du tout brillantes ; de même que les der- mestes, les byrrlies, et quelques autres insectes, dès qu'on les touche, elles re- tirent leur tête sous leur corselet . appli- quent exactement les jambes contre les cuisses , cachent leurs antennes entre la tête et les rebords inférieurs du corselet, et restent ttès-long-temps dans Cette at- titude , sans faire le moindre mouve- ment , de sorte qu'elles paroissent mortes. Si l'on en croit De^e'er , ni le feti, ni Feau, ni aucune espèce de tor- ture n'est capable de les tirer de cet état d'engourdissement apparent, ni de leur faire donner le moindre signe de vie \ mais aussi - tôt qu'on les laisse tran- quilles, peu à peu elles commencent h. se remuer, et se remettent à marcher , mais lentement , et avec une espèce d'indolence. Elles font rarement usage de leurs ailes, quoiqu'elles soient assez InsectQ.s. VI. 5 5o HISTOIRE NATURELLE fortes , et beaucoup plus longues que les ëlytres. La larve de ces insectes ressemble à un petit ver blanc ; son corps est mou , alongéj sa tête est brune et écailleuse : elle est armée de deux mâchoires en forme de pinces , très - fortes et tran- chantes. Elle en fait usage pour ronger les vieux meubles de bois vermoulu , dans lesquels elle vit , et dont elle se nourrit. Elle rend ensuite ce bois par petits grains très-fins , qui forment une poussière qu'on apperçoit au-dessous de l'endroit où elle est renfermée. En pre- nant sa nourriture , cette larve se creuse un logement dans lequel elle est à l'abri. Parvenue au terme de son accroisse- ment , elle tapisse de quelques fils de soie le fond du trou qu'elle habite , s'y change en n5'-mphe , et n'en sort que sous la forme d'insecte parfait. Ces lar- ves n'habitent pas seulement les mai- sons , on les trouve aussi dans les cam- pagnes , où elles attaquent les arbres DES VRILLETTE3. 5l ri vans et les bois secs. Il y en a une espèce qui travaille sur une matière moins dure : le pain , la farine et la colle faite avec la farine, lui servent d'alimens. Si on laisse traîner long- temps dans un tiroir des pains à cache- ter , on les trouvera déchirés et mis en pièces par ce petit insecte , qui y forme des sillons et des canaux , comme les autres espèces de vrillettes en font dans le bois. Les insectes de ce genre offrent un petit phénomène, qui mérite de fixer l'attention. Il arrive quelquefois, lors- qu'on est seul dans une chambre , et parfaitement tranquille , d'entendre un petit brait régulier, souvent continué assez long-temps , et semblable au mou- vement d'une montre. Quelques per- sonnes l'ont attribué à une araignée , d'autres à Vhemp.robius pulsatoriua de M. Fabricius. Le cit. Geoffroy l'attri- bue aune espèce de vriilette, qui frappe à coups redoublés le vieux bois, pour le 02 HISTOIRE NATURELLE percer et s'y loger. Le cit. Olivier, qui s'est assuré que le bruit vient de l'inté- rieur du bois , croit qu'il est plutôt pro- duit jiar la larve que par l'insecte par-!* fait, parce que cet insecte , qui a les inAclioires moins ii)ii;es q ue sa larve , ne pourroit percer le bois, dans leqncl, se- lon cet auteur, il n'a aucun besoin de rentrer après en être sorti , puisqu'il dépose ses œufs dans les fentes et les crevasses qui se trouvent à la surface du bois. L'observation du cit. Olivier peut être juste; mais si les larves des vril- lettesproduisentle bruit qu'ila entendu dans l'intérieur du bois, il n'en est pas moins viai que l'insecte parfait en fait aussi entendre au-deliors -, car il nous est arrivé plusieurs fois de surprendre la vrillette marquetée , vrillctte sa- voyarde de Geoffroy, frappant à coups redoublés avec sa tête sur le plafond. Cherclioit - elle à y déposer ses œufs ? C'est ce que nous ignorons -, ou plu lut ' j(ie seroit-ce pas un moyen employé par DES V R I L l. E T T E S. 53 la femelle pour inviter le mâle à se rendre auprès d'elle , afin de s'occuper de la propagation de leur espèce ? Il n'y a que le hasard ou des observations sui- vies qui puissent lever les doutes à cet égard. Ce genre est compose' d'une quinzaine d'espèces : on les trouve presque toutes aux environs de Paris. Nous en décri- rons quelques-unes. La Vrillette marquelée, ^nobium tessMlaiiim. Elle a près de quatre lignes de long ; les antennes sont brunes, de la longueur du corselet ; le corps est brun ; le cor- selet et les ëlytres ont des poils qui for- ment des taches peu marque'es dans quelques endroits ; le corselet est un peu bordé ; les pattes sont de la couleur du corps. On la trouve en France ^ sur le bois vermoulu. 54 HISTOIRE NATURELLE La Vrillelle Marron , Anohium Castaneuin, Elle a deux lignes et demie de long ; les antennes sont presque de la longueur du corselet : elle est entièrement de couleur brune foncée sans taches ; ses yeux sont noirs ; son corselet est bordé ; il a une petite ligne enfoncée sur le mi- lieu ; ses élytres sont striées , et les stries sont pointillées. On la trouve au:^nvirons de Paris , (la.ns l'intérieur doParbres. La Vrillelle molle, Anohium molle» JElle a trois lignes de long : elle est d'un brun obscur j ses antennes sont plus longues que le corselet; le corselet est lisse , convexe , bordé : il a une ligno longitudinale , enfoncée sur le milieu ^ les élytres sont lisses. On la trouve en Europe, DES VRILLETTESa 55- La VrilleUe striée , Anohium striatum. Elle a uneligneet demie de long ; tout le corps est d'un brun grisâtre, les anten- nes sont fauves, de la longueur du corse- let ; le corselet est élevé, un peu com- primé : il a une ligne longitudinale en- foncée sur le milieu; les élytres sonfe striées , et les stries sont pointillées. On la trouve en Europe, dans les mai- sons : elle attaque les charpentes et les boiseries. La Vrillette brune , Anohium hruneuni. Elle a environ trois lignes de long ; ses antennes sont testacées, de la lon- gueur du corselet ; tout le corps est châ- tain ; le corselet est un peu élevé , et marqué d'une ligne enfoncée ; les ély- tres sont légèrement striées avec des points enfoncés peu marqués \ l'abdo- 5G HISTOIRE NATUREI.LF mon et les pattes sont d'an brun ferru- gineux. On la trouve aux environs de Paris. La Vrillette opiniâtre, ^nohium pertinax. Elle est de la grandeur de la précé- dente ; ses antennes sont un peu plus longues que le corselet ; sa couleur est d'un brun obscur noirâtre ; le corselet est élevé , convexe ; il a deux petites élévations et une ligne longitudinale enfoncée au milieu : on voit sur ses Ijords postérieurs une petite tache fau- ve formée par des poils -, les élytres sont légèrement striées , et les stries ont des poi^its enfoncés peu marqués ; le des- sous du corps est noirâtre , cendré et luisant • les pattes sont noires. On la trouve en Eiuope. 1> E s V R I L L B T T E S. 5/ La Vrillette de la farine , Ano.'- bium pcuiiceinn. Elle est moins grande que la pre'cë- dente ; les antennes sont de la longueur du corselet -, elle est d'un brun rougeâ- tre, luisant j les yeux sont noirs; le cor- selet est un peu élevé et rebordé-, les élytres sont striées. On la trouve en Europe. Sa larve se nourrit de substance farineuse : si elle trouve du pain très - sec , elle s'y forme une coque , s'y change en nym- phe , et en sort au bout de quelque temps sous la forme d'insecte parfait. 58 HISTOIRE N\TURELLE X C^ GENRE. P T I N E. Caractères génériques. Antennes longues, filiformes , articles presqu'égaux , un peu coniques. — Quatre antennules égales , filiformes ; les antérieures composées de quatre articles , et les postérieures de trois. — Corselet relevé en bosse. LiNNÉEa placé ces insectes parmi les yrillettes. JLe cit. GeoflProy en a fait un genre auquel il a donné le nom latin de hruchus , en français bruche. M. Fa- bricius et le cit. Olivier , en adoptant le genre établi par le cit. Geoffroy, lui ont conservé le nom de ptinus , que Lmnée a donné à ces insectes réunis aux vrille tt es. Il est très-facile de distinguer les ptines des vrillettes par les antennes et la forme du corselet. Les ptines ont les antennes plus lon- gues que la moitié du corps , filiformes j; Des p t t n te s. 59 composées de onze articles, dont le pre- mier est nn peu gros plus que les au- tres ; les suivans sont presque égaux j le dernier est plus alongé ; elles sont insérées à la partie antérieure de la tête, et un peu. rapprochées à leur base. La tête est petite , inclinée , un peu enfoncée sous le corselet -, les yeux sont arrondis et un peu saillans ; la bouclie est composée d'une Icvi'e supérieure , de deux mandibules cornées, arquées, avec une dent vers le milieu de leur partie intérieure ; de deux mâchoires membraneuses; d'une lèvre inférieure, et de quatre antennules filiformes. Le corselet est plus étroit que les élytres, renflé, bossu, arrondi et muni de quelques tubercules. Les élytres sont convexes , de la lon- gueur de l'abdomen: elles couvrent deux ailes membraneuses , dont l'insecte fait usage pour voler ; quelques espèces en sont dépourvues , d'autres les ont très- courtes. 6o HISTOIRE NATURELLE Les pattes sont longues ; les cuisse* sont un peu renflées ; les jambes sont minces ; les tarses composés d'articles presc^ue égaux; le dernier un peu plus long que les autres , est armé de deux crocliets pointus. Ces insectes sont assez petits : on les trouve dans les maisons , principale- ment dans les endroits peu habités , tels que les greniers, parmi le foin et lestas de feuilles sèches. Leurë larves ont six pattes : elles ont le corps cylindrique > un peu velu-, leur tête est écailleuse, armée de deux petites mâchoires : elles se nourrissent de feuilles sèches et d'a- nimaux desséchéss. Ainsi ces larves font beaucoup de tort aux herbiers et aux collections. Pour se changer en nym- phe, elles font une coque d'un tissu fin , soyeux et très-blanc, dans laquelle elles s'enfoncent. L'insecte parfait ressemble à beau- coup "d'autres dont nous avons parlé , parla manièredonl ilretire ses antennes Fa// bi ■ rorn . fl. 7 :^ Ifc :$. -A Baraband de/- Leteffier Jcufyf 1 . Pti . linpeinal . o . Mi . cniadrimaciilo a.Ptilpeciiiiicorue . G. llvp ■ marron . 5 .h)s "a antennes noires " . Trog . verdatre . ^.L>r. Canalimile . 1) E s ï» T I N E s. ^1 et ses pattes contre son corps dès qu'où le touche , et il reste immobile jus- qu'à ce qu'on cesse de le tourmenter. Ce genre est composé de dix à douze espèces : on les trouve presque tontes aux environs de Paris. Nous allons pas- ser à la description de quelques-unes. Le Pline impérial , Ptinus imperialis. Il a plus de deux lignes de long ; ses antennes sont brunes , presque aussi longues que le corps ; le corselet est brun , caréné en dessus : il a une tache blanche de chaque côté ; l'écusson est blanc ; les élytres sont brunes , avec plusieurs taches blanches ondées , le dessous du corps est cendré j les pattes sont ferrugineuses. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris sur le bois mort. Insectes. Vî. 62 HISTOIRE NATURELLE Le Ptine voleur, Ptinus fun Il a une ligne et demie de long ; les antennes sont presque aussi longues que le corps • sa tête est large , un peu appla- lie ; le corselet est arrondi , obscur , avec quatre tubercules élevés et des toufiPes de poils blanchâtres sur les côtés ; l'é- cusson est blanchâtre ; les élytres sont convexes , striées , et les stries sont pointillées-, elles ont deux bandes trans- versales blanches , formées par des poils , qui s'enlèvent par le frottement; le dessous du corps et les pattes sont tes- tacés j tout le dessus de l'insecte est brun. Il habite l'Europe ; on le trouve aux environs de Paris : il détruit les plantes et les animaux que l'on conserve dans les cabinets. Le Ptine larron , Ptlnus latro. Il est de la grandeur du précédent auquel il ressemble : ses antennes sont DES P T I N E S, 63 aussi longues que le corps ; il est de cou- le ur fauve avec les yeux uoii^s • le cor- selet a deux tubercules élevés ; l'écus-^ son est arrondi; les élytres sont sans, taclies, striées, et les stries sont poin-^ tillées ; les pattes sont fauves. On le trouve en Europe, Le Ptine Germain , Ptinus Gcrmanus. Il est de la grandeur du précédent ; les antennes sont brunes , de la lon- gueur du corps j la tête est brune, les yeux sont noirs ; le corselet est brun , couvert d'un duvet cendré avec quatre tubercules élevés ; les élytres sont bru- nes, couvertes d'un léger duvet ce q- dré ; elles ont des stries formées par des, points ; le dessous du corps et les pattes sont d'un brun moins foncé que le& élytres et le corselet. On le trouve en Allemagne et au^ environs de Paris» 64 HISTOIRE NATURELLE Le Pline teslacé , Ptiiius testaceus. Il est un peu plus petit que le ptine voleur : tout le corps est testacé tant en dessus qu'en dessous , sans taches ; les antennes sont de la longueur du corps y les yeux sont noirs -, le corselet a quatre tubercules élevés ; les élytres sont légèrement couvertes d'un duvet court , elles ont des stries formées par des points. On le trouve aux environs de Paris. Le Ptine scotias ^ Ptinus scotias. Il diffère des autres par la forme du corps ; il a une ligne et demie de long : ses antennes sont moins longues que le corps, testacées, couvertes d'un duvet cendré ; elles sont insérées au-devant de la tête dans une petite cavité ; la tête et le corselet sont d'un brun foncé lui- sant- les élytres sont renflées, réunies, lisses, d'un brun rouge trcs-luisant j Igs DES P T I N E S. 65 pattes sont longues , couvertes d'un duvet cendré. On le trouve en Europe j il est moins commun que les espèce* précédentes aux environs de Paris : il habite les maisons. 66 HISTOIRE NATURELLE X C P G E N R E P T I L I N. Caractères génériques. Antennes pectinées d'un seul côté , composées de onze arti- cles , dont le premier et le second sont simples , les autres terminés latéralement par une longue appendice. — Quatre an- tennules filiformes , inégales ; les anté- rieures un peu plus longues , de quatre articles , le premier petit , le second et le troisième coniques, le dernier alongé , pointu ; les postérieures composées de trois , dont le premier est petit, le se- cond conique, le dernier alongé. — Corps convexe , cylindrique. — Tête un [leu enfoncée dans le corselet. L I N N É E a placé le seul insecte qui compose ce genre avec les dermes les. liC citoyen Geoffroy , en établissant ce geme , lui a donné le nom latin de ptdinus , en français panache, à cause des antennes de cet insecte ; son genre étoit composé de deux espèces ; q^ue le DES P T 1 L I N S. 6f eit. Olivier a séparées ; et il a fait nu genre de l'autre espèce , auquel il a donné le nom de drille. Ses antennes sont plus longues que- le corselet ; le premier et le second ar- ticles sont simples ; les suivans ont une- appendice très-longue ; elles sont in- sérées au-devant des yeux, assez dis-' tantes à leur base. La tête est petite, arrondie , inclinée, \in peu enfoncée sous le corselet ; les yeux sont arrondis , saillans ; la bouche est composée d'une lèvre supérieure, de deux mandibules courtes , un peu 9.rc|uées , bidentées à l'extrémité; de deux mâclioires membraneuses , d'une lèvre inférieure et de quatre anteu- nules. Le corselet est arrondi , convexe,. un peu bordé ; l'écusson est petit , ar- rondi. Les élytres sont de la longueur de l'abdomen , un peu convexes *, elles re~ couvrent deux ailes membraneuses, re- 68 HISTOIRE NATURELLE pliées quand l'insecte n'en fait point usage pour voler. Les pattes sont de longueur moyen- ne ; les tarses sont filiformes ; le der- nier article est armé de deux petits crochets. Le corps est de forme alongée, cy- lindrique. La larve de cet insecte se loge dans le bois mort , de même que celles des vrillettes ; elle y forme des petits trous ronds et profonds j elle y subit ses mé- lamorplioses , et n'en sort que pour voler. On trouve l'insecte parfait dans les maisons -, on le voit marcher lente- ment sur les vitres et le long des boi- series. Le Ptilin pectinicorne , Ptilinus pectinicornis. Il a près de deux lignes de long : il est entièrement d'un brun marron fon- cé \ les antennes sont à-peu-près aussi DES PTILINS, 6g longues que la moitié du corps ; les yeux sont noirs , le corselet est convexe , un peu bordé ; les élytres ont des stries formées par des points peu enfoncés ; les pattes et les antennes sont d'un brun plus pâle que le reste du corps. Les antennes de la femelle sont fili- formes , en scie ; elle est plus grosse que le mâle. On le trouve au nord de l'Europe et aux environs de Paris, sur le bois mort» fO HISTOIRE NATURELLE X C I P GENRE. I P S. Caractères génériques. Antennes droites , en masse ; articles presque sphériques et égaux, les trois derniers plus gros, appla- tis et perfoliés , le dernier arrondi à sa pointe. — Quatre antennules très- cour- tes , égales , filiformes ; les antérieures composées de quatre articles , le premier petit , le second et le troisième arrondis , îe dernier ovale ; les postérieures , de trois articles presqu'égaux , le dernier ovale , un peu renflé. — Corps alongé. — Premier article des tarses très-court, et plus petit que les autres. Les ips ont été placés par plusieurs auteurs dans différens genres. M. Fa- bricius les en a sépare's. Dans les pre- jniers ouvrages de cet auteur , ce genre étoit composé de quelques silphes de Linnée , et de quelques dermes tes du cit. Geoffroy. Le cit. Olivier a adopté ce genre établi p^r M^ Fabricius. Mais, D E s I P s. 7I' depuis que le cit. Olivier a e'crit , M.Fa- bricius a séparé plusieurs insectes du genre ips , et en a formé plusieurs au- tres. Comme ces genres sont assez gé- néralement adoptés , nous donnerons les caractères qui les distinguent , et nous décrirons quelques espèces des in- sectes qui les composent. Les ips ont les antennes plus longues que la tête , composées de onze articles ^ dont les trois derniers sont en masse perfoliée , un peu applatie 5 elles sont insérées au-dessous des yeux, et dis- tantes à leur base. La tête est assez grailde , ovale , uit peu applatie „ peu enfoncée sous le cor- selet ; les yeux sont arrondis , peu sail- lans ; la bou^clie est composée d'une lèvre supérieure ; de deux mandibules cornées, arquées , simples et pointues j de deux mâchoires presque membra- neuses 5 bifides ; d'une lèvre inférieure et de quatrfc antennuleSi Le corselet est de la largeur des 72 HISTOIRE NATURELLE ëlytres, un peu convexe et très-peu bordée ; l'écusson est triangulaire. Les élytres sont convexes , de la lon- gueur de l'abdomen , bordées : elles re- couvrent deux ailes membraneuses , repliées quand l'insecte n'en fait point usage. Les pattes sont de longueur moyen- ne -, les cuisses un peu renflées , com- primées ; les jambes sont simples , un peu comprimées ; les tarses sont com- posés de cinq articles : les quatre pre- miers sont assez larges ; le dernier est cylindrique et armé de deux petits cro- chets. Ces insectes sont de forme alongée , convexe , lisse. On les trouve , en été , sous l'écorce du bois mort et dans les vieux bolets ; après en être sortis, ils y rentrent pour y déposer leurs œufs. La larve des ips est petite , alongée , blanchâtre '. sa tête est brune, écail- leuse : elle vit dans le bois mort et les bolets qu'elle réduit en poussière j elle DES IPS. 73 se change en nymphe dans l'endroit oà elle a vécu, et n'en sort c[ne sous la forme d'insecte parfait. Ce genre contient une quinzaine d'espèces ; presque toutes habitent l'Eu- rope ; on en trouve peu aux environs de Paris. Nous en décrirons quelques- unes. L'Ips à antennes noires , Ips nigripennis. Cet insecte est l'érotyle russe du ci- toyen Olivier ; il a deux: lignes et de- mie de long ; les antennes sont noires , de la longueur du corselet ; la tête et le corselet sont d'un rouge jaunâtre, lui- saut; le corselet est convexe, un peu bordé \ les élytres sont lisses , convexes, un peu bordées d'un noir luisant, avec des stries peu marquées, formées par des petits points enfoncés ; le dessous du corps et les pattes sont d'un rouge jaunâtre, luisant j les yeux sont noirs. Insectes. VI. 7 7^^ HISTOIRE NATURELLE Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris , sur le bois mort. L'Ips rufipède , Ips rujipes. Il est moins grand que le précédent, auquel il ressemble beaucoup : il a les antennes, la tête, le corselet et les pattes d'un rouge jaunâtre -, le corselet est convexe , bordé , luisant; les élytres sont noires, luisantes, un peu bordées ; elles ont des stries peu marquées , for- mées par de petits points enfoncés ; le dessous du corps est noir. On le trouve en Norvège et aux en- virons de Paris , dans les bolets. L'Ips quadripustulé , Ips quadri- pustulata. Il est à-peu-près de la longueur de l'ips à antennes noires , mais moins large ; il est alongé , cylindrique ; ses antennes sont brunes , moins longues DES L Y C T E S. j5 que le corselet ;' la tête est noire, lui- sante ; le corselet est noir , luisant , très-convexe en dessus, un peu applati sur les côtés ; les éîytres sont d'un noir luisant, lisses, un peu bordées^ con- vexes ; elles ont chacune deux taches d'un rouge jaunâtre, l'une vers le bord, l'autre vers l'extre'mité ; le dessous du corps etlespattes sont d'un noir luisant. On le trouve au nord de l'Europe et aux environs de Paris. XCIir GENRE. L Y C T R Caractères génériques. Antennes terminées par une masse solide , composée de deux ou trois articles. — Quatre antennules filiformes , très-courtes. — Corps alongé , déprimé , corselet souvent étroit. Ce genre a été établi par M. Fabri- cius ; une partie des insectes qui le composent appartient au genre ips du y6 HISTOIRE NATURELLE cit. Olivier. On distingue les lyctes des îps par la forme du corps et par les an- tennes : les ips sont de forme un peu ovale , tandis que les lyctes ont le corps alongé et cylindrique. Les lyctes ont les antennes moins longues que le corselet, composées de onze articles , dont le premier est un peu plus gros; les suivans sont courts , gre- nus et égaux ; les trois derniers forment une masse solide arrondie ; elles sont insérées au-dessous des yeux , et dis- tantes à leur base. La tête est grande , ovale , un peu applatie , un peu enfoncée sous le cor- selet ; les yeux sont arrondis , saillans ; la bouche est composée d'une lèvre su- périeure , de deux mandibules cornées, courtes , un peu arquées ; de deux mâ- choires membraneuses , bifides ; d'une lèvre inférieure et de quatre anten- îiules. Le corselet est alongé , applati ; l'é- ousson est très-petit j les élytres sont DES L Y C T E S. 77 de la longueur de l'abdomen , bordées ; elles couvrent deux ailes membra- neuses. Les pattes sont courtes ; dans quel- ques espèces les cuisses sont un peu com- primées ; les tarses sont filiformes , com- posés de cinq articles , dont le dernier est armé de deux crochets aigus. Le corps est alongé , un peu dépri- mé , lisse. Les lyctes sont des insectes assez petits, de couleur brune ou noi- râtre , point luisante. On les trouve dans les bois morts , sous les écorces et dans les bolets. Nous ne connoissons point leurs larves , mais il pavoît qu'elles vi- vent dans les endroits 011 l'on trouve l'insecte parfait. Ce genre est composé d'une douzaine d'espèces. On les trouve presque toutes en Europe , et plusieurs aux environs de Paris. Nous en décrirons quelques- unes. 78 HISTOIRE NATURELLE Le Lycte poli, Lyctus poUtus» Il a environ une ligne et demie de long : il a les antennes ferrngineuses , un peu plus longues que la tête -, il est entièrement noir -, le corselet est lisse, point borde ; les élytres ont des stries peu marquées, formées par des petits points peu enfoncés -, les pattes sont fer- rugineuses. ■ Il habite l'Europe ; on le trouve aux environs de Paris dans les bolets^ Le Lycte canaliculé , Lyctu^ canalicula tiis* ït a un peu plus de deux lignes : il est entièrement brun ; les antennes sont de la longueur de la moitié du cor- selet -, les yeux sont noirs; le corselet est applati , bordé ; il a un sillon assez^ profond sur le milieu j les élytres sont striées, et les stries sont ponctuées^ DES LYCTES. 7g Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris , sous les écorces des arbres. Le Lycte crénelé^Lyctuscrenatus^ Il est de la grandeur du lycte poli : il est brun; les antennes sont moins lon- gues que le corselet; le corselet est ap- plati , ine'gal , raboteux , bordé ; les ély- tres sont striées et ponctuées , brunes , avec deux grandes taches ferrugineuses, l'une à la base, l'autre vers l'extrémité j îes paites sont ferrugineuses. 8o HISTOIRE NATURELLE X C I V' GENRE. MICÉTOPHAGUE. Caractères génériques. Antennes courtes , grossissant insensiblement ; les derniers articles perfoliés. — Quatre antennules inégales ; les antérieures composées de quatre articles, dont le dernierplus grosj les postérieures de trois articles pres- que égaux. — Corps oblong. — Tête pe- tite. JLes micetopliagues sont décrits dans les premiers ouvrages de M. Fabricius sous le nom d'ips. Dans son dernier ouvrage , cet auteur ayant donné le nom d'ips à d'autres insectes , a nom- mé ceux - ci micétophagues. Il paroît qu'aucun d'eux n'a été décrit par le cit. Olivier, puisque dans la synonymie M. Fabricius ne cite point cet entomo- logiste. Les micétophagues ont les antennes presque aussi longues que le corselet j DES MICETOPHAGUES. 8l composées de onze articles , qui vont en grossissant insensiblement depuis la base jusqu'au sommet ; les quatre ou cinq derniers forment une masse per- foliée ; elles sont inse'rëes au-dessous des yeux , et distantes à leur base. La tête est petite , inclinée, arrondie, un peu enfoncée sous le corselet ; les yeux sont petits , globuleux et saillans ; la bouche est composée d'une lèvre su- périeure , de deux mandibules , cor- nées , courtes, arquées, pointues à leur extrémité j de deux mâchoires mem- braneuses , unidentées \ d'une lèvre in- férieure , et de quatre antennules iné- gales. Le corselet est plus large que long , arrondi et échancré antérieurement , et postérieurement do la même largeur que le corps, légèrement bordé sur les côtés : l'écusson est triangulaire. Les élytres sont aussi longues que l'abdomen , elles recouvrent deux ailes membraneuses; repliéçe. 82 HISTOIRE NATURELLE Les pattes sont coui'tes , les cuisses sont comprimées , les tarses filiformes , composés de cinq articles inégaux, le dernier est armé de deux petits cro- cliets pointus. Les micétopliagues sont de petits in- sectes de forme oblongue : on les trouve au printemps et en été dans les bolets et sous les écorces des vieux arbres. Nous ne connoissons point la larve de ces insectes; mais il est vraisembla- ble qu'elle vit dans les bolets et dans les troncs pourris des arbres. Ce genre est composé d'une quin- zaine d'espèces : on les trouve presque toutes en Europe. Nous en décrirons quelques-unes. Le Micétophague quadrimaculé , Mycetophagus quadrimaculatus. Il a environ deux lignes et demie de long ; ses antennes sont noires ; la tête et le corselet sont noirs, sans taches j DES MICÉTOPHAGUES. 83 les élytres sont noires , striées : elles ont deux taches rouges presque quar- rées , l'une vers la base , l'autre vers l'extrémité ; le dessous du corps et les pattes sont noirs. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris dans les bolet», quel- quefois sur les arbres. Le Micélophague multiponctué, Mjcetophagus multipunctatus. Il est moins grand que le précédent ; il a les antennes brunes ; la tête et le corselet noirs , sans taches ; les élytres noires , striées , avec des points de cou- leur rousse , et à la base une tache de même couleur; les pattes sont brunes. On le trouve en Suisse et aux envi- rons de Paris, dans les bolets. 84 HISTOIRE NATURELLE Le Micétopaague atome , Myce- tophagus aioniarius. Il a une demi-ligne de long j il a les antennes noires ; la tête et le corselet noirs, sans taclies ; les élytres noires , avec les bords latéraux fauves , deux lignes transversales formées par des ta- ches , l'une vers la base , et l'autre vers l'extrémité , et deux points de la même couleur sur le milieu : elles sont fine- ment pointillées et striées \ les pattes sont noires. On le trouve au nord de l'Europe et aux environs de Paris, dans les bolets. Le Micétophague fulvicole, Mlce tophagus fulvicollis . Il est de la grandeur du micétopha- gue multiponctué ; noir , avec la tête et le corselet fauves ; les élylres striées et pointillées , noires , avec une tache DES MICETOPHAGUES. 85 fauve à la base; le dessous du corps, les pattes et les antennes fauves. On le trouve en Allemagne et aux environs de Paris ^ dans les vieux cham- pignons. Le Micétophagne brun , Miceto- phagua piceiis» Il est un peu plus grand que le pré- cédent ; les antennes sont brunes; la tête est noire ; le corselet est noir, avec deux points enfoncés le long du bord postérieur ; les élytres sont striées, et les stries ont des points enfoncés ; elles ont deux lignes transversales fauves , l'une à la base, et l'autre vers l'extré- mité ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont fauves ; tout le corps est mi peu déprimé. On le trouve en Allemagne et aux environs de Paris , sous les écorces des arbres. Insectes. VI. S 86 HISTOIRE NATURELLE Le Micétophague bifascié , Mlce^ tophagus hifasciatus» Il a près d'une ligne de long ; les an- tennes sont plus longues que le corse- let , de couleur ferrugineuse -, la tête et le corselet sont luisans , d'une couleur ferrugineuse ; les élytres sont noires , avec deux bandes transversales , et l'ex- trémité ferrugineuse : elles sont striées, et les stries ont des points enfoncés ; le dessous du corps et les pattes sont Ini- sans , d'une couleur ferrugineuse. On le trouve au nord de l'Europe et aux environs de Paris. DES HYPOPHLES. 87 X C V^ GENRE. HYPOPHLE. Caractères génériques. Antennes droites , plus grosses vers l'extrémité , en masse perfoliée. — Quatre antenuules presqu© filiformes , égales ; les antérieures com- posées de quatre articles, les postérieu- res de trois , le dernier un plus gros que les autres. — Corps alongé , cylindrique. Une partie des insectes qui compo- sent ce genre , sont des ips du cit. Oli- vier. M. Fabricius les en a sépares , les a réunis à quelques autres espèces , et en a formé un genre sous le nom d'hypo- phle. Les ips de ces deux auteurs ne sont point les mêmes insectes. On trou- ve dans ceux de M. Fabricius des niti- dules et un érotyle du cit. Olivier , et l'on ne trouve dans les ips du cit. Oli- vier aucun insecte décrit par M. Fabri- cius , o\\ cet auteur n'a pas été cité par le cit. Olivier dans la Synonymie. 88 HISTOIRE NATURELLE Nous avons cru devoir adopter le genre liyjiophle , ainsi que les genres lycte et micëtopliague , établis par M. Fabricius , parce que les insectes qui les composent ont des formes qui les distinguent les uns des autres , et ces caractères nous ont paru plus faciles à saisir que ceux qui présentent les par- ties delà bouclie d'insectes aussi petits. Les liypopliles ont les antennes mo- niliformes , moins longues que le cor- selet , composées de onze articles ; le premier assez gros , les deux ou trois suivans très-petits , à peine distincts , les six ou sept derniers beaucoup plus gros , arrondis , le dernier un peu ap- plati , terminé en pointe mousse ; elles sont insérées au-dessous des yeux , et distantes à leur base. La tête est ovale , avancée , moins large que le corselet, sous lequel elle est un peu enfoncée ; les yeux sont glo- buleux, saillans, placés de chaque côté de la tête; la bouche est composée d'une DES HYPOPHLES. S(J lèvre supérieure , de deux mandibules cornées, arquées , simples, pointues à leur extrémité ; de deux mâchoires membraneuses, d'une lèvre inférieure, et de quatre antennules presque fili- formes. Le corselet est aloiigé , presque cy- lindrique , un peu. convexe , légère- ment bordé sur les côtés , plus étroit qne les élytres à sa partie postérieure j l'écusson est petit, arrondi. Les élytres sont un peu convexes , de la longueur de l'abdomen ; elles en- veloppent un peu les côtés du corps y et recouvrent deux ailes membraneuses repliées. Les pattes sont courtes ; les cuisses sont comprimées ; les tarses sont fili- formes , composées de cinq articles , dont le dernier est armé de deux petits crochets pointus. Le corps est alongé , cylindrique. On trouve les hypopliles au printemps . et en été , sous les écorces de diflerens ar- 90 HISTOIRE NATURELLE bres. Les larves de ces insectes ne sont point connues; mais il est présumable qu'elles vivent dans les troncs des ar- bres cariés. Ce genre est composé de six espèces, qui toutes habitent l'Europe. On en trouve plusieurs aux environs de Paris. Nous les décrirons. L'Hypophle marron , Hypo- plilœus castaneus. Il a près de trois lignes de long , et une demi-ligne de large -, il est d'un brun luisant , sans taches ; les antennes ont les sept derniers articles plus gros que les autres; le corselet est finement poin- tillé ; les élytres ont des stries très-peu marquées, formées paj- des petits points peu enfoncés. On le trouve aux environs de Paris, sous les écorces des arbres. DESHYPOPHLES. ^1 L'Hypophle déprimé , Hypo^ phlœus depressus» Il est de moitié plus petit que le pré- cédent -, d'un brun ferrugineux; le cor- selet est lisse ; les élytres ont des stries formées par des points enfoncés ; les an- tennes sont moins longues que le corselet. On le trouve aux environs de Paris ^ sous les écorces des arbres. Xi'Hypophlebicolor, Hypoplilœus hicolor. Il est de la grandeur du précédent : les antennes sont rougeâtres , moinslon- gues que le corselet j la tête et le cor- selet sont rougeâtres , lisses ; les yeux sont noirs ; les élytres sont noires, avec la base rougeâtre -, elles sont luisantes et finement pointillées ; le dessous du corps et les pattes sont rougeâtres , l'ex- trémité de l'abdomen est noire. On le trouve aux environs de Paris^ sous l'écorce des arbres. 92 HISTOIRE NATURELLE XCVr GENRE. TROGOSSITE. Caractères génériques. — Antennes courtes, composées de onze articles ; le premier gros , les suivans grenus , les trois der- niers distincts , un peu en masse. — Qua- tre antennules presqu'égales ; les anté- rieures composées de quatre articles , le premier très-court,les deux suivans égaux et coniques , le dernier très-gros ; les postérieures de trois articles , le premier petit, le dernier assez gros. — Corps alon- "gé , légèrement déprimé. Le seul insecte de ce genre qui ait été connu par Linnée et par le cit. Geof- froy , a été placé par le premier avec les ténébrions , et par le second , avec les lucanes. M. Fabricius en a décrit une autre espèce, et l'a aussi placée avec les lucanes. Mais le cit. Olivier n'a^'-ant trouvé à ces insectes aucun des caractères des ténébrions, ni des luca- nes y en a fait un genre , et lui a donné DES TROGOSSITES. gS le nom de trogossite , qui signifie ron- geur de grains , parce que la larve d'une des espèces attaque et ronge les grains dans les départemens méridionaux de la France. Les trogossites diffèrent des te'ne'- brions par le nombre des articles des tarses , ce qui suffit pour les séparer de ces insectes , et ils difïerent des lucanes par les parties de la bouche et les an- tennes. Celles des lucanes sont coudées, en masse» lamellée ; au lieu que celles des trogossites sont droites et terminées par une masse composée de trois arti- cles un peu plus gros que les autres. lies antennes sont un peu plus lon- gues que la tête , insérées à sa partie an- térieure près la base des mandibules. La tête est assez grande , un peu ap- platie, portée en avant, et presque aussi large que le corselet ; les yeux sont un peu alongés et point saillans \ la bou- che est composée d'une lèvre supérieure^ de deux mandibules; grandes, cornées, 91 HISTOIRE NATURELLE dures, arquées et dentées tout le long de leur partie interne ; de deux mâchoi- res presque cornées, unidentées à leur base; d'une lèvre inférieure et de qua- tre antennules presque égales. Le corselet est alongé , un peu dépri- mé , bordé , plus large antérieurement que postérieurement , et séparé des ély- tres par un étranglement assez long; récussoii est triangulaire , très-petit. Les élytres sont très-dures, de la lon- gueur de l'abdomen ; elles réouvrent deux ailes membraneuses repliées. Les pattes sont courtes ; les cuisses un peu comprimées; les tarses composés de cinq articles, le premier est très- court, les trois suivans sont égaux, ve- lus en dessous , le dernier est plus long, arqué et terminé par deux crochets. Tout le corps est alongé, un peu dé- primé. Nous trouvons dans l'Entomologie du cit. Olivier , que depuis long-temps , dans les départemens méridionaux de DES TROGOSSITES. 93 la France, on connoît la larve d'une des espèces de ce genre sous le nom de ca- dslle ; elle cause beaucoup de dommage aux grains qui sont renfermés dans les greniers , dont elle mange et gâte une bien plus grande quantité que les larves des charançons et des teignes ; elle ne se renferme pas , comme ces larves , dans l'intérieur du grain , mais elle l'attaque au-deliors. C'est vers la fin de l'hiver qu'elle a acquis tout son accroissement, qu'elle Ikit le plus de ravages. Parvenue à toute sa grosseur , elle a environ huit lignes de long et à-peu-près une ligne de large ; son corps est blanchâtre , com- posé de douze anneaux hérissés de poils clair-semés , courts , assez roides ; la tête est noire, dure, écailleuse, armée de deux mandibules arquées, tranchantes , cornées , très-dures j le dernier an- neau est terminé par deux crochets cornés très-durs ; elle a six pattes écail- leuses , courtes , attachées aux trois premiers anneaux. Au commencement 96 HISTOIRE NATURELLE du printenps , elle quitte les tas de blé , s'enfonce dans la teiTe ou la poussière , pour y subir sa métamorphose. L'insecte parfait se montre au printemps , et pendant tout l'été. On ne trouve point cette larve au nord de la France , mais elle est très-abondante dans le midi. On a remarqué que l'insecte parfait n'attaque jamais le blé : on en a renfer- mé plusieurs ensemble dans un vase où. il y avoit de ce grain , ils n'y ont point touché, et ont plutôt cherché à se dévo- rer entr'eux. On les a trouvés le lende- main privés d'antennes et de pattes. On en rencontre souvent sur le blé, cher- chant à dévorer des teignes et à perpé- tuer leur espèce. On trouve le trogossite bleu et le trogossite mauritanique , dans le vieux pain dont ils dévorent toute la mie. On trouve aussi ce dernier , mort dans le pain frais, à Paris, où il paroît qu'il est apporté dans la farine. Ce geui'e est composé de six à huit DES TROGOSSITES. 97 espèces. Nous en décrirons quelques- Le Trogossite roaurltanîque, Trogossita mauritanica» Il a environ quatre lignes et demie de long : il est d'un brun noirâtre, plus foncé en dessus qu'en dessous j les anten- nes sont un peu plus longues que la tête ; la tête et le corselet sont pointil- lés ; le corselet est un peu bordé , il a qua- tre petites dents avancées , dont une de chaque côté de la partie antérieure , et une moins marquée de chaque côté de sa partie postérieure-, les élytres sont striées , et entre chaque strie on ap- perçoit de petits points enfoncés ; les pattes sont de la même couleur que le dessous du corps. On la trouve à Alger et dans les dé- partemens méridionaux de la France. On le trouve aussi quelquefois à Paris ^ dans le pain. C'est la larve de cette espèce Insectes. VI» 9 98 HISTOIRE NATURELLE qui est connue dans le midi de la France, sous le nom de cadelle, et qui attaqvie les grains. Nous renvoyons aux généra- lités de ce gente , pourvoir ce que nous en avons dit. Le Trogossite verdâtre, Trogossita virescens. Il a six lignes de long : il est d'un "vert bronzé , brillant tant en dessus qu'en dessous ; les antennes sont noires , de la longueur du corselet , un peu velues -, les trois derniers articles sont un peu plus gros que les autres ; les mandibu- les sont noires , assez grandes ; la tête et le corselet sont pointillés ; celui-ci est un peu bordé ; les élytres ont des points enfoncés qui forment des stries peu marquées ; les pattes sont d'un vert bronzé , plus foncé que le dessus du corps. On le trouve à la Caroline. DES TROGOSSITES. 99 Le Trogossite ferrugineux , Tro-- gossitaferruginea. Il a près de quatre lignes de long ; il est un peu moins alongé que les précédens; de couleur ferrugineuse, tant en dessus qu'en dessous; les anten- nes sont un peu plus longues que la tête ; la tête et le corselet sont finement pointillés ; celui-ci est tm peu bordé ; les élytres sont striées , et on apperçoit dans les stries des points enfoncés ; les pattes sont de la couleur du corps ; les cuisses sont assez grosses , un peu com- primées. On le trouve à la Caroline. Le Trogossite sillonné , Trogossita sulcata. Il a environ trois lignes et demie : il est entièrement de couleur ferrugi- neuse, luisant; les antennes sont un plus longues que la tête ; les yeux sont 100 HISTOIRE NATURELLE noirs, saillans ; le corselet est borcle, il a trois lignes longitudinales enfon- cées sur le milieu ; les ëlytres sont lé- gèrement striées , et l'on apperçoit en- tre les stries des petits points enfoncés ; les pattes sont de la couleur du corps ; les cuisses sont un peu comprimées. On le trouve aux environs de Paris, sous les écorces des arbres cariés. Le Trogossite strié , Trogossila striata. Il a près de cinq lignes de long : il est noir , un peu luisant -, les antennes sont un peu plus longues que la tête ; le corselet est pointillé , bordé , un peu coupé postérieurement -, les élytres ont des stries assez profondes , et deux ran- gées de poils enfoncés entre chaque strie; les pattes sont noires , courtes ; les jam- bes antérieures ont quelques dents laté- rales peu marquées. On le trouve au Sénégal et à la Ca- roline. DES SCAPHIDIES. loi XCVir GENRE. S C A P H I D I E. Caractères génériques. Antennes compo- sées de onze articles, les six premiers minces, alongés , les cinq derniers en masse alongée , perfoliée. — Quatre an- tennules inégales , filiformes ; les anté- rieures composées de quatre articles , dont le premier petit , les autres coni- ques, le dernier alongé^ terminé en poin- te ; les postérieures plus courtes, de trois articles, le premier est petit ,1e second conique , le dernier presque ovale. — Tête petite, un peu enfoncée dans Is ©ovselet. Le cit. Olivier est le premier qui ait fait un genre de ces insectes. Il leur a donné le nom de scapliidie, qui signifie barque ou bateau, parce qu'ils sont de forme ovale , convexes , et termine's en pointe par les deux bouts.. M. Fabricius , dans ses premiers ou- vrages , a placé la seule espèce qu'il 102 HISTOIRE NATURELLE coiinilt alors avec les sphéridies , et dans son dernier onvrage , il a adopté le genre du cit. Olivier. Linnée en a placé une antre espèce avec les boucliers ; mais les scapliidies diffèrent tellement des insectes de ces deux genres par la forme du corps et par les antennes, qu'il est très - facile de les distin- guer. Les scapliidies ont les antennes pres- que aussi longues que le corselet, min- ces à leur base., en masse pcrfoliée à leur sommet ; elles sont insérées à la partie supérieure et antérieure de la tête , au-dessous des yeux, rapprochées à leur insertion. La tète est très-petite , un peu en- foncée sous le corselet ; les yeux sont petits , arrondis , peu saillans ; la bou- che est composée d'une lèvre supé- rieure , de deux mandibules cornées, courtes, arquées , bidentées à leur ex- trémité ; de deux mâchoires moitié cor- nées, moitié membraneuses, bifides à DES SCAPHIDIES. loo leur extrémité; d'ane lèvre inférieure, et de quatre antennules filiformes. Le corselet est convexe , un peu bor- dé , plus étroit à sa partie antérieure qu'à sa partie postérieure; l'écussonest très-petit. Les ély très sont très-dures, convexes, plus courtes que l'abdomeu , et tron- quées à leur extrémité ; le dessous du corps est convexe; l'abdomen est large à sa base ^ et terminé en pointe : il est plus long que les élytres. Les pattes sont assez longues , min- ces , les tarses sont filiformes , compo-^ ses de cinq articles, les quatre premiers sont égaux , le dernier est un peu plus long , et armé de deux crochets assez forts. On trouve les scaphidies pendant le printemps et en été , sous l'écorce des arbres cariés : une espèce se trouve dans l'agaric. La larve de ces insectes est in- connue. Ce genre n'est composé que de quatre ioi HISTOIRE NATURELLE espèces : on en trouve trois aux envi- rons de Paris , l'autre habite la Nou- velle-Hollande. Nous les décrirons. Le Scaphidie quadrimaculé , Scaphldium quadrimaculaium. Il a environ trois lignes de long : il est d'un noir luisant ; les antennes sont moins longues que le corselet , minces , terminées en masse perlbliée ; la tête est petite , noire ; le corselet est noir , finement pointillé ; les élytres sont noi- res , plus courtes que l'abdomen, poin- tillées , avec une strie près de la suture, et deux taclies rouges , une à la base , et l'autre plus petite à l'extrémité ; les pattes sont noires. On le trouve aux environs de Paris : il n'est pas commun. Tom.FT. Pq^ ■ loé- 1. S cap. Qxiadrimacxile d.Mél vert. 5 . Til . S errata corne . 4-. Drjl . ^aunati^e . 6. Omal SwUiral . G . I-y. Naval . 7 . TélepTi. bimacule DES SCAPHIDIES. lo5 Le Scapliidie immaculé , Scaphi^ dium immaculatujn. Il est de la grandeur du pre'ce'dent , d'un noir luisant sans taches ; les an- tennes sont moins longues que le cor- selet , un peu velues ; le corselet est lisse, finement pointillé ; les élytres sont plus courtes que l'abdomen ; elles ont plusieurs stries formées par des points enfoncés , et une autre sans points près de la sut are; l'abdomen est terminé en pointe j les pattes sont minces -, les jambes postérieures sont un peu ar- quées. On le trouve aux environs de Paris, sous les écorces : il est moins rare que le précédent. Le Scaphidie Agaricine , Scaphi- dium Agaricinum, Il a une demi-ligne de long -, les an- tennes sont fauves j il est d'un noir lui- loG HISTOIRE NATURELLE sant ; la tête et le corselet sont lisses ; lesélytres sont lisses, plus courtes que l'abdomen; elles ont une strie peu mar- quée de chaque côté de la suture ; les pattes sont rougeâtres. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris sur les agarics. X C y 1 I r GENRE, M É L Y R E. Caractères génériques. Antennes filiformes^ un peu en scie , presque de la longueur du corselet , composées de onze articles ; le premier assez gros , le second petit , le troisième alongé , les autres égaux. — Quatre antennules filiformes , inégales ^ les antérieures un peu plus longues , composées de quatre articles ; les posté- rieures courtes , de trois articles. — Tête avancée , un peu inclinée. Ce genre a été établi par M. Fabri- cius. Cet auteur n'a décrit que deux espèces ; mais le cit. Olivier, en adop- DES M E L Y RE S. I07 tant le genre mélyre , y a ajouté plu- sieurs autres insectes que M. Fabricius avoit placés dans dififérens genres. Les mélyres ont les antennes un peu plus courtes t[ue le corselet , en scie depuis le quatrième article jusqu'au dixième , le dernier article est de for- me ovale -, elles sont insérées de chaque côté de la partie antérieure de la tête au-dessous des yeux. La tête est avancée , un peu incli- née ; les yeux sont arrondis , saillans; la bouche est composée d'une lèvre su- périeure, de deux mandibules cornées, arquées , pointues à l'extrémité ; de deux mâchoires cornées , divisées en deux parties inégales , d'une lèvre in- férieure , et de quatre antennules iné- gales, filiformes. Le corselet est arrondi , bordé , l'é- cusson est petit , arrondi ; les élytres sont bordées , chagrinées , de la longueur de l'abdomen , elles recouvrent deux ailes membraaieuses repliées. 108 HISTOIRE NATURELLE Les pattes sont de longueur moyen- ne , un peu velues ; les tarses sont fili- , formes , composées de cinq articles , dont le dernier est plus long que les autres , et terminé par deux crochets assez forts. Tout le corps est plus ou moins alon- i^c, et plus ou moins couvert d'un léger duvet. On trouve communément ces insec- tes pendant la j)lus grande partie du printemps et en été sur les fleurs com- posées et sur les fleurs en ombelles; ils -volent avec assez dagilité. Quelques espèces ont des couleurs brillantes. Quoique les mélyres soient assez com- muns , leurs larves ne sont point con- nues -, mais on croit qu'çllee se cachent et vivent dans la terre. Ce genre est composé de seize à dix- huit espèces: plusieurs habitent lEu- rope. Nous en décrirons quelques-unes. DES MÉLYRES. ID9 Le iVIélyre vert , Melyris viridis, 11 a environ cinq lignes de long ; les antennes sont noires , moins longues que le corselet , un peu en scie ; la tête est chagrinée j le corselet est d'un vert noirâtre , chagriné , raboteux , bordé , avec une ligne longitudinale enfoncée sur le milieu; les ély très ont des points très-enfoncés qui les font paroître rabo- teuses ; elles ont trois lignes longitudi- nales élevées , et sont de couleur verte luisante , quelquefois bleues ; le des- sous du corps et les pattes sont de la même couleur que les élytres ) les tar- ses sont noirs. Il est commun au Cap de Bonne- Espérance : on le trouve sur les fleurs. Le Mélyre bleuâtre , Melyris cyaneus, n a environ trois lignes et demie de long , sa forme est alongée ; ses antennes Insectes. VI. 19 IIO HISTOIRE NATURELLE sont presque aussi longues que le cor- selet , un peu en scie , d'un noir vcr- cTàtre à la base ; tout le corps est velu , d'un vert plus ou moins fonce ; le cor- selet est pointillé , borde ; les élytres sont fortement pointillëes ; le dessous du corps est très-luisant j les pattes sont vertes ; les tarses noirs. On le trouve aux environs de Paris, sur les fleurs. Il est très-commun dans les dëpartemens méridionaux de la France. Le Mélyre atre , Melyris ater. Il a environ quatre lignes et demie de long : il est noir , velu ; les antennes sont en scie , presque aussi longues que lé corselet ; le corselet est bordé ; les élytres sont pointillées ; les pattes sont velues. Dans l'un des deux sexes , le premier article des tarses antérieurs et postérieurs est alongé, un peu arque , et jiiuiii à sa base d'une appendice Ion- DES MELYRES. ni guo, arquée , qui paroi t sortir de l'ex- trémité de la jambe. On le trouve dans les départemens de la France , à la fin du printemps et au commencement de l'été , sur les plantes graminées. Le Mélyre plombé , Melyrls pluinheus. Il a environ deux lignes et demie de long -, il est bronzé , un peu velu ; les antennes sont un peu plus longues que le corselet , légèrement en scie ; le cor- selet est bordé ; les élytres sont flexi- bles , pointillées ; les pattes sont d'un noir bronzé. On le trouve aux environs de Paris, sur les fleurs. Le Mélyre floral ;, Melyrhfloralis» Il est un peu plus grand que le pré- cédent j il est noir luisant , légèrement 112 HISTOIRE NATURELLE velu -, les antennes sont très en scie , plus longues que le corselet; le corselet et les élytres sont poinlillës. On le trouve aux environs de Paris, sur les fleurs. X C I X*^ GENRE. TILLE. Caractères génériques. Antennes en scie , composées de onze articles , le premier un peu renflé. — Quatre antennules iné- . gales ; les antérieures filiformes , compo- sées de quatre articles , le premier petit , les deux suivans coniques , le dernierun peu plus gros , presque cylindrique j les postérieures de trois articles , le premier et le second très-petits , arrondis , le dernier très-grand , sécuriforme. — Corps alongé. On ne connoît encore que deux es- pèces de tille. Un de ces deux insectes a été connu par Linnée et par M. Fa- bricius. Le premier l'a placé avec lea DES TILLES. Il3 clirysomèles, et M. Fabiiciiis avec les lagries. Cet insecte n'ayant aucun des caractères qui distinguent les cliryso- mèles et les lagries dont il diffère d'ail- leurs par le nombre des articles des tarses , le cit. Olivier en a fait un genre. Les tilles ont quelques rapports avec les mëlyres; mais on les distingue de ceux-ci par lesantennules postérieures. Les antennes sont presque aussi lon- gues que la moitié du corps , le premier article est un peu renflé , le second est petit et arrondi , les autres sont en scie ; elles sont insérées à la partie latérale antérieure de da tête a,u- devant des yeux. La tête est de la largeur du corselet ; les yeux sont arrondis ; la bouche est com- posée d'une lèvre supérieure,, de deux mandibules courtes , cornées , arquées , pointues , unidentées ; de deux mâclioi- res membraneuses bifides , dont les di- visions sont inégales ; d'une lèvre infé- rieure , etde quatre an teunules inégales. Il4 HISTOIRE NATURELLE Le corselet estprcstjtio cylindrique^ plus étroit que les élytres ; récusson est très-petit ; les élytres sont de la lon- gueur de l'abdomen : elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pattes sont de longueur moyen- ne j les tarses sont composés de cinq articles courts , assez larges ; le dernier est armé de deux petits crochets poin- tus. On trouve ces insectes sur les plantes et les fleurs : ils se nourrissent du suc mielleux qu'elles contiennent j leur larve est inconnue. N'ayant point ces insectes sous les yeux, nous prendrons leur description dans l'ouvrage du cit. Olivier. Le Tille alongé, Tllluselongatus.^ Le corps est noir , alongé , un peu velu-, les antennes sont filiformes, un peu en scie , presque de la longueur de la moitié du corps j le corselet est rougeâ- DES TILLES. 11 » tre , cylindrique , à-peu-près de la lar- geur de la tête. Il se trouve en Allemagne et en An^ ffle terre , sur les fleurs. Le Tille serraticorne , Tillus serratlcornis^ Il ressemble au précédent ; mais il est une fois plus petit ; les antennes sont noires , filiformes à leur base , termi- nées par trois articles très-grands, en scie ; le corps est noir, un peu velu j les élytres sont testacées. On le trouve en Italie. Il6 HISTOIRE NATURELLE C^ GENRE. D R I L E. Caractères génériques . Antennes pectinées, composées de onze articles , le premier court, wn peu renflé , le second très- petit , arrondi , le troisième triangulaire, les autres presque égaux, et pectines d'un seul cô-té, — Quatre antennules inégales; les Rutéiieures plus longues, composées de quatre articles , dont le premier est plus petit , les autres insensiblemeut plus gros •, les postérieures de trois articles , velus, presque f'^aux. — Tète courte, presque aussi large que le corselet. Le cit. Geofîioya placé le seul insecte qui compose ce genre , avec le ptilin. Comme cet insecte n'a de rapport avec le ptilin que par les antennes , qu'il en diffère par la forme du corps et par les parties de ]? bouche , le cil. Olivier l'en a séparé , et en a. fait un genre auquel il a donné le nom de drile , d'un mot DES D R I L E S. 1 1 7 grec , qui sert à désigner une espèce d'insecte ou de ver entièrement in- connu. Les antennes sont de la longueur de la moitié des élytres , pectinées d'un seul côté, insérées à la partie antérieure latérale de la tête , au-dessous des yeux. La tête est de la largeur du corselet, inclinée ; les yeux sont arrondis , sail- lans ; la bouche est composée d\ine lè- vre supérieure , de deux mandibules cornées , avancées , arquées , pointues , unidentées; de deux mâchoires cornées à leur base, membraneuses et arrondies à l'extrémité ; d'une lèvre inférieure j et de quatre antcnniiles inégales. Le corselet est bordé , presque aussi large que les élytres 5 l'écusson est pe- tit , triangulaire ; les élytres sont bor- dées , flexibles j de la longueur de l'ab- domen : elles recouvrent deux ailes membraneuses et repliées. Les pattes sont de longueur moyenne; les tarses sont filiformes , les quatre pre- HISTOIRE NATURELLlî miersai ticles sont égaux, le dernier un peu plus long, et terminé par deux pe- tits crochets. Le corps est vin peu alongé , dépri- mé. On trouve le drile dans toute la France , sur les fleurs : il est assez com- mun dans les départemens méridio- naux , et aux environs de Paris. Il vole assez légèrement d'une fleur à l'autre. b" Le Drile jaunâtre , Driliis ftavescens. -Il a environ trois lignes et demie de long : tout le corps est un peu velu; les antennes , la tête et le corselet sont de couleur brune ; les élytres sont flexi- bles , ponctuées , d'un janne plus ou moins obscur ; le dessous du corps et les pattes sont bruns. On le trouve dans toute la France , 8Wr les fleurs. DES OM A LISE S. II9 C I^ GENRE. O M A L I S E. Caractères génériques. Antennes filiformes, articles presque cylindriques ; le second et le troisième presque globuleux. — Quatre antennules inégales, filiformes; les antérieures un peu plus longues, com- posées de quatre articles, dont le premier est très-petit , à peine apparent , le se- cond et le troisième sont coniques, le dernier est gros et ovale ; les postérieu- res de trois , premier article petit , les deux autres presque égaux. — Corselet un peu applati , terminé postérieurement en deux angles aigus. Le citoyen Geoffroy a domié à ce genre le nom d'omalise , qui vevit dire applati , à cause de la forme plate du corselet , et des ély très de la seule es- pèce dont il est composé. L'om alise se rapproche un peu des iyçus par la forme , mais il en diffère par ses antennes, qui sont filiformes : 120 HISTOIRE NATURELLE celles des lyciis sont comprimées, plus ou moins en scie. Les antennes sont rapprochées à leur base , plus longues que le corselet , et insérées à la partie antérieure de la tête, un peu au-dessous des yeux. La tête est plus étroite que le corse- let ; les yeux sont arrondis , saillans ; la bouche est composée d'une lèvre su- périeure, de' deux mandibules cornées, longues , minces , arquées , terminées en pointe aiguë 5 de deux mâchoires cornées à leur base^ membraneuses à l'extrémité ; d'une lèvre inférieure , et de quatre antennules inégales. Le corselet est moins large que les élytres, presque quarré , un peu applati, rebordé ; les angles postérieurs se ter- minent en pointes longues et aiguës; l'écusson est assez grand , arrondi. Les élytres sont dures , applaties, de la longueur de l'abdomen : elles recou- vrent deux ailes membraneuses , re- pliées. DES O M A L I S E S. 121 liCs pattes sont de longueur moyenne, «impies ; les tarses sont filiformes, com- posés de cinq articles presque e'gaux , le dernier est terminé par deux petits crodiets pointus. Tout le corps est de forme aîongée, vm peu applatie. On le trouve pendant l'été sur les plantes : il vole avec beau- coup d'agilité , mais il fait rarement usage de ses ailes : il se laisse tomber lorsqu'on veut le prendre , et se cache sous les herbes. Sa larve est inconnue. Li^orcalise suturai , Omalisus suturalis. Il a près de trois lignes de long et une demi-ligne de large : tout le corps est noir, déprimé ; les antennes sont noires, plus longues que le corselet ; le corselet a ses deux angles postérieurs terminés en pointes aiguës; les élytres sont striées , et les stries sont pointillées : elles sont d'un rouge brun, avec une bande noire Insectes. VI. il Ï'i2 HrSTOIRE NATURELLE sur le milieu tout le long de la suture : celte bande est plus large à la base que près de rextréniité ; les pattes sont noires. On le trouve dans toute la France : il n'est pas commun aux environ^ de Paris» DES 1. YMEXYLO NS. 123 GIF GENRE. LYMEXYLON. Caractères génériques. Antennes filifor- mes , composées de onjue articles , dont les trois premiers sont un peu plus petits que les autres , les suivans sont presque cylindriques et égaux , le dernier est ter- miné en pointe alongéemousse; elles sont légèrement en scie dans quelques espèces. — Quatre antennules inégales ; les anté- rieures beaucoup plus longues, grossissant insensiblement , composées de quatre ar- ticles , dont le premier petit , le dernier gros et cylindrique ; les postérieures fili- formes , de trois articles , le premier pe- tit , les autres égaux. — Tarses filiformes , corpscalongé. M. Fabricins est le premier auteur qui ait fait un genre de ces insectes. Des deux espèces qne Linne'e a connues, il a placé l'une avec les cantliarides , et l'autre avec les méloës, dont les lymexy- Ions dififèrent parle nombre des articles. 124 HISTOIRE NATURELLE des tarses et pai les antennes. Le cit Olivier a adopté ce genre établi par M. Fabricius. Leslymexylons ont les antennes fili- formes, ou légèrement en scie, moins longues que le corselet j elles sont in- sérées à la partie antérieure de la tête , au-dessous des yeux. La tête est presque aussi large que le corselet , arrondie , très-inclinée ; les yeux sont arrondis , saillans ; la bouche est composée d'unelèvre supérieure, de deux mandibules courtes, cornées, peu arquées , presque dentées intérieure- ment; de deux mâchoires courtes, pres- que membraneuses , divisées en deux à division inégale ; l'extérieure est plus grande, arrondie ; l'intérieure est ter- minée en pointe : d'une lèvre inférieu- re , et de quatre antennules i négales. Le corselet est presque aussi large que les élytres , peu bordé ; Técusson est petit, arrondi -, les élytres sont flexi- bles, de la longueur de l'abdomen, elles DES LYMEXYLONS. 1^5 couvrent deux ailes membraneuses, re- plie'es. Les pattes sont minces , de longueur moyenne ; les tarses sont filiformes , composes de cinq articles, dont le pre- mier est le plus long , les autres presque égaux , le dernier est armé de deux cro- chets pointus. Tout le corps est de forme alonge'e, presque linéaire. La larve des lymexylons n'est pas connue ; mais on sait qu'elle vit dans l'intérieur du bois, et qu'elle fait beau- coup de tort aux arbres. Ceux qui sont attaqués par ces larves , par celles des lucanes, des capricornes et des leptures, lan^iissent et finissent par périr. On trouve l'insecte parfait en été sur le bois mort ou sur le tronc des arbres , ori la femelle va déposer ses œufs. Ce genre est composé de cinq ou six espèces : elles habitent le nord de l'Eu- rope : l'on n'en trouve qu'une aux envi* rons de Paris. Nous allons passer à la 126 HISTOIRE NATURELLE description de qijelq^ues-mis de ces in- sectes. • Le Lyraexyloji dermeslo'ide, Ljniexj Ion dermes to ides, lia environ quatre lignes et demie de long : il est alonge , linéaire ; ses an- tennes sont moins longues que le cor- selet, obscures et fauves à leur base ; les deux premiers articles sont arrondis, les cinq suivans sont un peu en scie, les autres sont petits et arrondis; la têt© est fauve , les yeux sont noirs ; le cor- selet est fauve , un peu bordé -, les élytres sont d'un fauve an peu plus foncé , elles ont quelques lignes élevées peu mar- quées ; le dessous du corps et les pattes sont fauves , on voit un peu de noir k la poitrine. On le trouve au nord de l'Europe^ DES LYMEXYLONS. 127 Le Lymexyîon printanier , Jy^'inexylon marci. Il est à-pen-près de la grandeur dii précédent : les antennes sont filiformes^ presque en scie et plus courtes que le corselet; la tête et le corselet sont noirs ; iesélytres sont noirâtres; le dessous du corps est noir, avec l'extrémité de l'ab- domen fauve ; les pattes sont fauves ^ avec les cuisses postérieures obscures. On le trouve en Suède. Le Lymexy Ion barbu , Lyniexylon barhatuni, H a environ cinq lignes de long : ses antennes sont brunes , moins longues que le corselet-, il est entièrement noir , légèrement couvert d'un duvet fauve luisant ; les pattes sont brunes. On le trouve en Allemagne , sur le bois mort. 128 HISTOIRE NATURELLE Le Lymexylon naval , Lymexylon navale. Il est de 1 a longue ur d u précédent, mais plus étroit: les antennes sont brunes, moins longues que le corselet \ la tète est très-petite, inclinée, noire; le cor- selet est étroit, alongé , d'un jaune fau- ye ; les élytres sont d'un jaune fauve , avec le bord extérieur et l'extrémité noirâtres ; le dessous du corps et les pattes sont fauves. . On le trouve au nord de l'Europe et aux environs de Paris, sur le bois mort. DES TELEPHORES. 129 C I I F GENRE. TÉLÉPHORE. Caractères génériques. Antennes filifor- mes ^articles cylindriques , éi^aux , le se- cond beaucoup plus court — Quatre an- tcnnules inégales ; les antérieures un peu plus longues , composées de quatre arti- cles , le premier petit , les deux suivans coniques , le dernier grand , sécuriforme; les postérieures de trois articles , îe der- nier article dilaté , comprimé , triangu- laite , en fornie de hache. — Côtés du ventre plissés et à papilles. — Corselet plat, légèrement bordé. LiNNÉE a donné le nom de cantha- ride aux insectes qui composent ce gen- re, et le cit. GeoflProy celui de cicindèle, afin de les distinguer de la cantharide des boutiques qui depuis long- temps est connue en médecine. Ces insectes ne peuvent être confondus avec la cantha- ride , dont ils diffèrent non-seulement par plusieurs parties , mais encore par l3o HISTOIRE NATURELLIC le nombre d'articles qui coinposeat les tarses. Scheefferet Degeer les oui iioui- niés télépliores, et eu ont lait lui genre qui a été adopté par les auteurs qui ont écrit depuis eux. Les téiëpliores ont les antennes pres- que aussi longues que le corps , compo- sées de onze articles , le premier est plus gros , les autres sont égaux \ elles sont insérées à la partie antérieure de la tête , entre les yeux. La tête est un peu applatie; l'insecte la porte inclinée lorsqu'il est en repos ; les yeux sont petits , arrondis et sail- lansj la bouche est composée d'une lèvre supérieure , de deux mandibides avan- cées, cornées, simples , minces, poin- tues ; de deux mâchoires membraneu- ses, bifides, à divisions égales et ra|)- proehées ; d'une lèvre inférieure, et de quatre antcnnules presqu'égales. Le corselet est applati en dessus , ar- rondi sur les côtés , rebordé , et pres- que aussi large que les él3"tres j l'écus- DES T E L E P lî O P. E S. 1 5l son est neîil , peu apparent ; les cly tics sont molles , très-llexibles , ordinaire- ment de lalongueur de l'abdomen : elles couvrent deux ailes membraneuses re- pliées. Les pattes sont assez grandes -, les cuisses ont une appendice ovale à leur base -, les tarses sont filiformes , de cinq articles; dont le premier est le plus long, le quatrième est large , bilobé; le der- nier est armé de deux crochets longs et pointus. Le corps est alongë, un peu applati ^ assez mou. On les trouve en été dans les prairies, sur les plantes et sur les fleurs : ils courent très- vite. Selon De- gécr, quelques télépliores sont carnas-* siers; ils se nourrissent d'autres insec- tes, et n'épargnent pas même ceux dé leur espèce. Cet observateur a vu une femelle renverser un mâle , lui ouvrir le ventre avec ses mâchoires et le ron- ger. Ces insectes volent avec facilité et promptitude ; sur- tout lorsque le soleil 1^2 TIISTOÎRE NATURELLE brille. Dans l'accouplement , qui a lieu au commencement de l'été sur les plan- tes , le mâle est placé sur le dos de la femelle ; mais il a besoin d'user de pré- caution pour l'approcher ; car il arrive souvent qu'elle le reçoit fort mal , et il court les risques d'être dévoré. Les larves des télépliores sont d'un noir mat velouté : elles ont la tête ap- platie , écailleuse , garnie de deux pe- tites antennes , de deux fortes dents et de quatre antennules. Le corps est un peu applati en dessous , composé de douze anneaux , comme celui des che- nilles , et couvert d'une peau membra- neuse : aux trois premiers anneaux sont attachées trois paires de pattes écail- leuses, assez longues, divisées en trois articles et terminées par un crochet peu courbé -, elles sont de couleur brune , ainsi que les antennes. On remarque au-dessous de la tête une grande cavité, dans laquelle la lèvre inférieure est pla- cée j les quatre antennules tiennent à DES TÉLÉPHORES. l33 cette lèvre qui est mobile ; la larve la remue continuellement en marchant de même que les antennules , et semble se servir de toutes ces parties pour tou- cher les objets qu'elle rencontre. Ce que la tête de cette larve offre de plus re- marquable , ce sont les deux grandes dents placées à sa partie antérieure j ces dents qui sont dures et écailleuses , ont une petite dentelure au côté intérieur, et sont courbées et croisées au-devant de la tête. Le corps a , de chaque côté des anneaux , des plis ou rides longitudi- nales ; Tanus , qui est pjacé au-dessous du dernier a une espèce de rebord, qui forme un mamelon, avec un enfon- cement au milieu ; ca larve , en mar- chant, applique ce mamelon contre le plan de position , et s'en sert comme d'une septième patte. Ces larves vivent dans la terre dont l'humidité leur est nécessaire ; on peut les élever en leur fournissant souvent de la terre fraîche et humide , elles s'y Insectes. VI. 12 î34 HISTOIRE NATURELLE enfoncent aussi-tôt. Ainsi cachées dans la terre , il semble que ces larves nô doivent se nourrir que de racines ; mais, d'après les expériences de De- géer , il paroît qu'elles sont carnas- sières , et se nourrissent , au besoin, des individus de leur esi^èce , ainsi que des vers de terre. La larve du télépliore ardoisé , que Degéer a eu occasion d'observer , par- venue au terme de son accroissement , a environ un pouce de longueur, et moins de deux lignes de largeur. Vers la fin de mai, ces larves se changent en nymphes dans le milieu de la terre , sans faire de coque ; elles sont longues de près de six lignes , un peu cour- bées en arc , d'un rouge très-pàle ; on distingue sur elles toutes les parties que doit avoir l'insecte parfait. Le ventre est divisé en anneaux et terminé par deux petites pointes. Au mois de juin ces insectes quittent leur peau de nym- DES TÉLÉPHORES. l.'^S plie , et se monti^ent sous leur dernièt-e Ibrine. Nous rapporterons une observation à laquelle ces larves ont donné lieu. On trouve dans les auteurs , qu'on a vu quelquefois des vers et d'autres insectes tomber avec la neige. Degéer a été té- moin d'un semblable phénomène. En 1749, après un très-grand froid qui s© fit sentir en Suède, il y eut un dégel accompagné de neige qui tomba en abondance. On apperçut alors avec éton- nement que les chemins, les prairies, les montagnes et même la glace d'un lac, étoient couverts d'une si grande quantité d'insectes vivans , mêlés aveo la neige , qu'on pouvoit en ramasser à pleines mains : ces insectes étoient des araignées , des scarabés, des staphi lins, des chenilles , et sur-tout des larves d© téléphores. Comme tous ces insectes ont pendant l'hiver leur habitation sous terre , et qu'ils ne la quittent point dans une saison aussi rude , Degéer ne put X3G HISTOIRE NATURELLE douter qu'ils ne fussent tombes avec la neige : il chercha à expliquer comment cet événement avoit pu arriver. Après avoir observé que la chute de ces insec- tes avoit été précédée et accompagnée d'une violente tempête, qui avoitabattu et déraciné dans les forêts de la Suède un très-grand nombre de pins et de- sa- pins, il remarque avec raison, que les j'acines de ces arbres qui occupent un très-grand espace de terrein , avoient été par conséquent enlevées , et avec elles la terre et tous les insectes qui y étoient contenus -, que ces animaux em- portés par la violence du vent, avoient été quelque temps soutenus en l'air , et étoient enfin retombés avec la neige à diiférentes distances de leur première liabitation , ce qui explique la chute de ces insectes. Ce genre est composé d'une vingtaine d'espèces; presque toutes habitent l'Eu- rope. Nous allons passer à la descrip- tion de quelques-uns de ces insectes. I>ES TÉLÉPHORES. i3y Le Télépliore a rdoisé , Telephorus fuscus, H a environ sept lignes de long et plus d'une ligne de largeur : ses antennes sont noires et fauves à la base; la tête est noire, le corselet est large, applati, rebordé , fauve , ^vec une grande taclie noire au milieu ; les élytres sont noi- râtres, flexibles; le dessous du eorps est noirâtre, avec les côtés et rextrémité de l'abdomen fauves ; les pattes sont noirâtres ; les cui,!»ses intermédiaires ont une tache fauve. On le trouve dans toute l'Earope ', il est très-commun au printemps. Le Téléphore livide ,, Telephorus Iwidus^ Il est à-peu-près de la grandeur du précédent : ses antennes sont noirâtres , testacées à leur base j tout le corps est l3S HISTOIRE NATURELLE de couleur testacée pâle •, les yeux sont noirs -, le corselet est bordé , il a uue impression longitudinale sur le milieu ; les élytres sont flexibles , sans taches ; le dessous du corps est noirâtre , avec les côtés , l'extrémité de l'abdomen et les pattes fauves. On le trouve dans toute l'Europe j il est très-commun a« printem|>s. '" I^e Téiéphore obscur, Telephorus ohsciirus. Il a environ quatre lignes de long : les antennes sont fauves -, la tête est noire à sa partie postérieure , et failve à sa partie antérieure ; le corselet est large, bordé, fauve, avec une grande taclie noirâtre sur le milieu •, les élytres sont noirâtres , flexibles ; le dessous du corps est fauve , noirâtre à la poitrine ; les pattes sont fauves avec les tarses obs- curs. Ou le trouve dans toute l'Europe. DES TÉLÉPHORES. l3^ Le Télëphore mélannre , Tele^ pliorus melanurus. Il est de la grandeur du précédent ; les antennes sont noirâtres avec le pre- mier anneau fauve ; l'insecte vivant est d'un rouge fauve , niort il est d'une cou- leur testacée j il aies yeux etTextréini- té des élytres noirs ; les pattes sont fau-^ ves; les tarses noirâtres. On le trouve dans toute l'Europe. Le Télépliore bimaculé _, Tele- pjiorus hbnaculatiia^ Il est de la grandeur du téléphore li- vide, mais il est un peu plus dépri- mé j les antennes sont noires ; la tête est noire ; le corselet fauve avec une grande tache noire au milieu ; l'écus- son est noir ; les élytres sont fauves , elles ont cliacune une grande tache oblongue, noire vers re;s.trémité j le l4o HISTOIRE NATURELLE dessous du corps esl noir avec des ban- des fauves sur les anneaux de l'abdo- men ; les pattes sont noires. On le trouve dans l'Amérique sep- tentrionale, la Caroline, la Géorgie, la Virginie. Le Téléplîore pâle , Telephorus pallidiis. Il a environ deux lignes et demie de long: lesantennes sont fauves à la base, noirâtres à l'extrémité; la tête, le cor- selet et le dessous du corps sont noirs ; les élytres sont flexibles, testacées^ sans taches ; les pattes sont testacées. On le trouve dans toute l'Europe. Le Téléphore bimoncheté , Telephorus higuttatus» Il a près de trois lignes de long : les antennes sont noirâtres , fauves à la base ; la tête est noire avec la partie aa- DES TÉLÉPHORES. i4l tërieure testacée ; le corselet est testa- cé avec une tache noire sur le. milieu; les élytres sont plus courtes que l'abdo- men, grises avec rextrémité jaune; le dessous du corps et les pattes sont d'un jaune testace\ On le trouve aux environs de Pai'is, sur les saules et les chênes. Le Télépliore nain , Telephorus minuius. Il ressemble an précédent par la forme , mais il est un peu plus petit : il est d'un jaune pâle ; les antennes sont de la longueur du corps , noirâtres ; la tête est noire ; le corselet est pâle avec une tache noire sur le milieu; les élytres sont moins longues que l'abdo- men , d'un jaune testacé pâle, avec l'e'x- tréniité jaunie ; le dessous du corps et les pattes sont d'un jaune testacé pâle. On le trouve aux environs de Paris. 142 HISTOIRE NATURELLE C I V^ GENRE. M A L A C H I E. Caractères génériques. Antennes filifor- mes , presque en scie ; le premier article ^ros et arrondi. — Quatre antcnnules jnégales , filiformes; les antérieures nu peu plus longues , composées de quatre articles , le premier petit , les deux au- tres coniques , le dernier sétacé ; les pos- térieures de trois articles , le premier pe-r tit , le second conique, le dernier sétacé. — Vésicules cachées de chaque côté de la poitrine et du ventre. ]L I N N É E a placé ces insectes avec les çantbarides;lecit. Geoffroy et Degécr ^vec les téléphores , auquel le premier a donné le nom de cicindèle. M. Fabri- cins en a fait un genre qui a été adopté par le cit. Olivier. Les malachies ont quelques rapports avec les téléphores j de même que ces insectes, ils ont le corps très-mou , mais DES MALACHIES. i45 ils en diffèrent par les parties de la bou" che et par les antennes. Les inalachies ont les antennes de la, loriguear de la moitié dn corps, com- posées de onze articles, dont le pre- mier est gros , le second court ;, les au^ très un peu triangulaires -, les mâles de quelques espèces ont les trois où quatre premiers articles dilatés , de grandeur inégale ; elles sont insérées à la partie antérieure de la tête entre les yeux. La tête est de la largeur du corselet ; les yeux sont arrondis , saillans -, la bou- che est composée d'une lèvre supé- rieure , de deux mandibules cornées j avancées, arquées, un peu fendues à leur extrémité ; de deux mâchoires membraneuses , arrondies , bifides , et dont la division extérieure plus grande; d'une lèvre inférieure et de quatre an.- tennules inégales. Le corselet est presque aussi large ^ue les étytres j applati j bordé > arrondi l44 HISTOIRE NATURELLE sur les côtés; l'écussoii est petit, ar- rondi; lesëlylres sont flexibles , de la longueur de l'abdomen , elles recou- vrent deux ailes membraneuses, re- pliées quand l'insecte n'en fait point usage pour volera. Le pattes sont de moyenne longueur, minces ; les tarses sont filiformes ; le premier article est un peu plus long que les autres et terminé par deux crochets. Tout le corps est un peu alongé. L,es malacbies sont assez communs : on les trouve ordinairement , au prin- temps et en été, sur les fleurs. Selon quelques auteurs, ils sont carnassiers et se nourrissent d'autres insectes. Leurs habitudes sont semblables à celles des télépbores : mais une -singularité qui mérite d'être remarquée, c'est que les malachies ont de chaque côté deux vé- sicules rouges , charnues, irrégulières, et à plusieurs pointes qui partent du côté du ventre et du corselet, un peu Û iE s M A L A C H I E s. l45 en-dessoiis , et que l'insecte fait eiifleret désenller à volonté. Ces espèces d'ap- pendiœs ont été appelées par quelques amateurs d'histoire naturelle, des co- cardes. Si on prive ces insectes d'une ou de toutes ces vésicules , ils ne pa- roissent ni moins agiles ni moins vifs. On ignore l'usage de ces parties singu- lières : quelque hasard heureux , ou des observations suivies , pourront peut- è\xG un jour faire connoître de quelle utilité elles sont à l'insecte. La larve est inconnue. Le cit. Olivier croit qu'elle vit dans le bois , parce qu'il a souvent trouvé dans les chantiers l'in- secte parfait nouvellement sorti de sa dépouille de nymphe. Ce genre est composé d'une vingtaine d'espèces qui habitent l'Europe ; on les trouve presque toutes aux environs de Paris. Nous en déci-irons quelques-unes. In«ectes. VI. i3 l46 HISTOIRE NATURELLE -Le Malacliie bronzé , Malacliius œneus. Il a environ quatre lignes de long : les antennes sont noires- la tête est d'un vert bronzé , jaune à sa partie anté- xieure ; le corselet est d'un vert bronzé, un i)euveluj les élytres sont d'un beau rouge , avec la base et une i^artie de la suture d'un vert bronzé ; le dessous du corps. et le3, pattes sont d'nn vert bron- zé ^ tout le corps est luisant. Jl habite l'Europe-, on le trouve aux .e^yirons de paris, sur les fleurs. Le Malachie bipuslule, Malacluus , : , ., hipustidatus* Il est un peu moins grand que le pré- cédent : les antennes sont noires , avec les premiers articles dilatés dans le mâle , ces articles sont jaunes -, tout le corps est un peu velu , d'un vert luisant bron- To7n . H. _J''W^Il}' '"NX-- ¥ ^' z BarahoA^ deh Jfuier Jcu^i 1 . Mal . Ijrouze 4i.Mel. Bup- restoïde '1 . Laiii , iiiarœiiic S , Ceb. lonœicorne 3. Lv- roticiilé . G .Taupe, tricolor . DES M A L A C II I E S^ 14/ zé ; l'extrémité des élytres est rouge 5 la bouche est jaune. Il habite l'Europe ; on le trouve aux environs de Paris , sur les fleurs. Le Malachie élégant , Malachius e Le g ans. Il est moins grand que le précédent : les anteinies sont noires ; la tête est d'un vert bronzé , avec la bouche jau- ne ; tout le corps est d'un vert un peu bronzé , quelquefois bleuâtre ; les ély- tres sont couvertes de poils noirâtres ; elles ont un point jaune à l'extrémité ; les pattes sont bronzées. On le trouve aux environs de Paris, sur les fleurs. Le Malachie Marginelle , Mala- chius niarginellus. Il a près de trois lignes de long : les antennes sont noires, la tête est d'un 14» HISTOIRE NATURELLIi; vert bronzé avec la bouche jaune ; le corselet est vert avec les bords late'raux rouges j les élytres sont vertes avec l'extrémité rouge ; elles sont arrondies et dente'es à leur extrémité ; le dessous du corps et les pattes sont d'un vert bronzé. Il est très-commun en Europe -, on le trouve aux environs de Paris , sur les fleurs. Le Malachie pulioaire , Malacliius pulicarius. Il a une ligne et demie de long : les antennes sont assez longues , fauves ; la tête est noire ; le corselet est fauve , avec une grande tache noire sur le mi- lieu-, les élytres sont noires, luisantes, avec l'extrémité rougeàtre ; les pattes sont noirâtres. Il habite l'Europe ; on le trouve aux environs de Paris , sur les fleurs. DES MALACHIES. i400 HISTOIRE NATURELLE le cit. Geoffroy leur a donné en français le nom de taupin. Les taupins ont beaucoup de ressem- blance avec les buprestes : comme eux , ils ont les antennes filiformes ou en scie, et la tête enfoncée en partie dans le cor- selet. Les antennes des taupins sont plus ou moins longues , presr[ue d'égale gros- seur dans toute leur étendue. Les mâles de quelques espèces les ont pectinées , et les femelles les ont en scie ; elles sont insérées à la partie antérieure et laté- rale de la tête , au-dessous et près des yeux. La tête est petite , moins large que le ccirselet dans lequel elle est enfoncée en partie ; les yeux sont très -petits , ar- rondis, peu saillans; la bouche est com- posée d'une lèvre supérieure , de deux mandibules courtes , cornées , uniden- tées et arquées ; de deux màclioires membraneuses, d'une lèvre inférieure; et de quatre anteiiuules. DES T A U P I N S. :>aî Le corselet est alongë , presque aussi large que les ély très , convexe , arrondi en devant , terminé de chaque côté de sa partie postérieure par une pointe an- guleuse en forme d'épine courte et roi- de , dirigée vers l'abdomen ; en dessous, il est garni d'une pointe qui entre dans une cavité placée à la partie supérieure de la poitrine -, l'écusson est alongé , ar- rondi , quelquefois plus large à sa partie postérieure qu'à sa partie antérieure. Les élytres sont très - dures , écail- leuses, un peu convexes, ordinairement de la longueur de l'abdomen ; elles re- couvrent deux ailes membraneuses re- pliées , quand l'insecte n'en fait point usage. • Les pattes sont assez courtes , les tar- ses filiformes, divisés en cinq articles, les quatre premiers sont presqu'égaux , le dernier est alongé , cylindrique , un peu renflé à son extrémité , et terminé par deux crochets assez forts et pointus. Les taupins ont le corps alongé , un 202 HISTOIRE NATURELLîî; peu applati : on les trouve ordinaire- ment sur les fleurs , sur les troncs des arbres cariés et sous les écorces. Ils marchent lentement , et se laissent tomber lorsqu'on veutles prendre. Tous ces insectes ont la faculté de sauter et de s'élever en l'air comme par une es- pèce de ressort , lorsqu'ils sont sur le dos, mais jamais autrement. En sau- tant, ils s'élèvent perpendiculairement à une certaine hauteur ; de sorte qu'ils retombent à -peu -près au même endroit oii ils étoient placés. Leur but , en sau- tant de cette manière , est uniquement pour se remettre sur leurs pieds , ce qu'ils ne pourroient faire sans un tra- vail long et pénible , à cause du peu de longueur de leurs pattes. Quand il ar- rive qu'ils retombent sur le dos, ce qui n'est pas rare , ils réitèrent les sauts jusqu'à ce qu'ils se trouvent sur leurs pattes. Après avoir dit de quelle utilité i^es sauts sont aux taupins , nous allons DES T A U P I N S. 2o3 parler des parties qui servent à les exé- cuter. Le corselet est terminé de chaque côté de son bord postérieur , par une pointe en forme d'épine roide , et en dessous , exactement au milieu du bord postérieur , il est garni d'une troisième pointe longue, roide, très-dure. Cette pointe est placée dans la mêmeligneque lecorps,et s'avance vers la poitrine beau- coup au-delà du bord du corselet ; elle est large à son origine , diminue peu à peu de grosseur , et se termine en pointe mousse ou un peu arrondie. En dessous, et près de son extrémité , on remarque une petite éminence en forme de dent. Sur la poitrine , entre son bord anté- rieur et la base des deux pattes inter- médiaires , on voit un trou ovale assez profond , dont le bord postérieur est arrondi , et le bord antéiieur échancrë. C'est dans cette partie que la pointe du corselet s'enfonce quand l'insecte baisse la tête et le corselet , soit qu'il mai clie , 2o4 HISTOIRE NATURELLE soit qu'il reste en repos. Tels sont les principaux instrumens au moyen des- quels le taupin s'élève en l'air : ce qu'il exe'cute de la manière suivante. L'in- secte , placé sur le dos , baisse la tête et le corselet vers le plan de position : par ce mouvement , la pointe du corselet sort entièrement du trou ovale. Dansle même temps , l'insecte applique ses pattes contre le dessous du corps, et les y tient fortement serrées : ensuite rap- prochant le corselet de la j^oitrine , de manière que la dent de la pointe vienne s'appuyer sur le bord du trou , il le pousse subitement et fortement contre ces mêmes bords , de sorte que la dent se débande rapidement , et la pointe rentre dans sa cavité comme par un ressort. Comme ce mouvement se fait avec vitesse, le corselet avec ses pointes latérales , la tête, et même une partie du dessus des élytres se heurtant avec force contre le plan de position, font, parleur élasticité; élever le cox^ps en haut. On I) E s T A U P I N S. 2o5 peut se convaincre de l'exactitude de ces observations ; en tenant un de ces in- sectes par le ventre et renversé entre ses doigts , on lui verra faire tous ces mouvemens. Plus le plan de position oii il se trouvera placé sera ferme , plus le saut sera élevé. On remarquera aussi qu'il appuie les deux épines latérales du corselet contre les bords inférieurs des ély très , et qu'elles se débandent en même temps que la pointe du milieu rentre dans la cavité de la poitrine ; ce qui augmente la force élastique qui le porte en l'air : c'est ce mouvement libre du corselet sur la poitrine^ qui fait que ces insectes sautent comme par un res- sort. Si on presse le ventre du mâle entre les doigts, on en fait sortir trois parties assez longues , dont celles des côtés ser- vent d'étui à celle du milieu. Dans leur situation naturelle , ces trois parties sont enfermées dans an second fourreau qui s'ouvre vers le côté ; et qui est sou- Insectes. VI. 18 206 HISTOIRE NATURF.LLE tenu par deux lames conqaves, e'call^ leuses qui forment comme tin troisième fourreau. Il y a apparence que la partie alongëe du milieu est celle qui caracté- rise le sexe du mâle. Par la pression, on fait sortir du ventre de la femelle une longue partie cylindrique , au bout de laquelle se trouvent deux autres pièces alongées , coniques et pointues, entre lesquelles on voit une troisième partie qui paroît creuse ; toutes ces pièces rentrent dans une espèce de fourreau , qui lui-même est placé au-dedans du ventre. Cette partie creuse est probablement le con- duit des œufs, dont on trouve un assez grand nombre dans le ventre de ces fe- melles. Ces oeufs sont très-petits , ova- les , blancliâtres et luisans. Les larves de ces insectes sont peu connues ; il paroît qu'elles vivent dans les bois. Degéer, qui a élevé une de ces larves , dit que tout le corps et la tête sont couverts d'une peau écaiJleuse , DES T A U P I N S. 207 garnie de quelques poils fins assez longs ; aux trois premiers annetiux du corps sont attachées trois paires de pattes écailleuses , divisées en articulations et terminées par un crochet assez long et pointu ; la tête est de figure ovale , gar- nie de deux petites antennes , coniques, divisées en articulation et placées vers les côtés ; deux dents noires qui se ren- contrent , sont situées au-devant de la tête -, et on voit en dessous quatre bar- billons qui ont leur attache à une es- pèce de lèvre inférieure ; ces barbillons sont coniques et divisés en articula- tions comme les antennes ; la lèvre su- périeure est garnie de touffes de poils en forme de brosse ; lo dernier anneau du corps est couvert en dessus d'une plaque à-peu-près circulaire, qui a des rebords un peu élevés et dentelés , ayant de chaque côté trois petites poin- tes mousses , et vers le derrière deux longues parties écailleuses , divisées chacune de même en deux pointes mous- 208 HISTOIRE NATURELLE ses ou arrondies 5 ces deux parties sont en opposition l'une de l'autre en forme dé croissant , et la larve semble avoir une courte queue fourchue. Cet an- neau a encore en dessous un gros ma- melon cliarnu et blanchâtre , que la larve peut entièrement retirer dans le corj)s, et l'en faire sortir comme le li- maçon fait de ses cornes. Ce mamelon lui sert de septième patte -, elle le pose et l'appuie contre le plan où elle marche. Parmi les taupins on en connoît deux espèces , qui ont , comme les lampyres , la faculté de briller : leurs parties lu- mineuses sont deux petites taches jau- nes , arrondies , saillantes, placées sur le corselet , qui luisent dans l'obscuri- té tant que l'insecte est vivant. Selon le témoignage de plusieurs auteurs , la lu- mière que les taupins répandent est si forte et si brillante, qu'elle permet de lire l'écriture la plus fine . sur-tout quand on en tient huit ou dix dans un flacon de verre. M. Brown dit , que D'E S T A U P I N S. 209 toutes les parties internes de l'insecte sont lumineuses , mais que la lumière ne sauroit pénétrer que par les deux taches du corselet ; pour s'en convain- cre , il sépara un peu les anneaux du ventre les uns des autres, et alors la lumière se fit voir au travers de la mem- brane qui joint les anneaux ensemble. Pendant le jour, ces insectes se tien- nent en repos et sont comme engour- dis , à la manière des phalènes , et on les rencontre rarement. C'est pendant la nuit qu'ils sont en mouvement , et qu'ils volent et luisent de tous les côtés. On les attrape aisément à la lueur d'un flambeau , qu'ils suivent comme font les phalènes. Les Indiens s'en servent dans leurs voyages noc- turnes en les attachant à leurs souliers ; et les femmes font lejir ouvrage à la lueur qu'ils répandent. M. Brown ajou- te en outre , qu'ils ont le pouvoir de luire à volonté ; cette faculté leur est commune avec les lampyres. 210 HISTOIRE NATURELLE Ce genre est composé de près de cent espèces , dont on trouve une grande partie aux environs de Paris ; nous en décrirons quelques-unes des plus re- marquables. Le Taupin tricolor,jE'toer tricolot\ Il a environ un pouce de long : les antennes sont noires , couvertes d^me poussière blanchâtre-, la tête est fauve ; les yeux sont noirs; le corselet est noir, couvert d'une poussière écaille li se , fauve , avec deux très-petits points noirs sur le milieu ; l'écusson est fauve ; les élytres sont légèrement striées, rou- ges, couvertes d'une poussière écail- ieuse fauve , avec chacune un point noir près de la sutiu-e en-deçà du mi- lieu ; une tache de la même couleur sur le milieu , le long du bord extérieur \ çt une autre formant une bande trans- versale interrompue près de l'extré- •nité \ le dessous du corps est d'un brun DES TAUPINS. 211 rougeâtre , couvert d'une poussière ccailleuse blanche ; les pattes sont noi- res , couvertes d'une poussière blanche. Cette espèce est la même , et le même individu qui a été décrit par le cit. Oli- vier, qui dit, qu'il a une tache noire sur le milieu, du corselet. Cet insecte a effectivement une tache noire ; m ais dans l'insecte très-frais , elle ne doit pas plus exister que les taches rouges que l'on voit sur les ëlytres , qui sont dues au défaut de la poussière écaille use qui a été enlevée de dessus ces parties par le frottement. On le trouve à Cayenne. Le Tanpin oculé, Elater ocidatiis. Il varie beaucoup pour la grandeur ; on en trouve qui ont près de deux pouces de long, et d'autres qui n'ont guère plus d'un pouc€ : les antennes sont noires , légèrement en scie , à peine de la longueur du corselet j la tête est 212 HISTOIRE NATURELLE noire , pointillee ; le corselet est noir , couvert de petits points blancs , formés par des poils très-fins ; il est remarqua- ble par deux grandes taches ovales d'un noir velouté , entourées d'un cercle blanc et semblables à des yeux j les ély- tres sont légèrement striées et parse- mées de petits points blancs, de même que le corselet ; le dessus du corps est noir , couvert d'une poussière cendrée j les pattes sont noires. On le trouve dans l'Amérique sep- tentrionale et à la Caroline. •Le Taupiii loiiclie , Elater luscus. Ce taupin ressemble beaucoup au précédent , dont il n'est peut - être qu'vme variété. Il varie de même pour la grandeur. Il est d'un noir moins fon- cé , et couvert d'un léger duvet court et cendré ; le corselet est peu alongé ; les deux taches noires sont beaucoup plus petites et moins marquées. DES TAUPINS. 2i5 On le trouve dans l'Anicric[iTe sep- tentrionale , à la Caroline où il est très- multiplié. Le taiipin oculé est moins commun. Le Taiipin lumineux ^ Elater noctilucus» Il a lin peu plus d'un pouce de long : les antennes sont légèrement en scie : tout le corps est d'un brun noirâtre , légèrement couvert d'un duvet cendré ; le corselet est convexe j il a de chaque côté , vers l'angle postérieur , une tache ronde , convexe, lisse, de couleur jau- ne -, les élytres ont des stries peu mar- quées , formées par des points enfoncés. On le trouve dans l'Amérique mé- ridionale et aux Antilles. Cet insecte répand pendant la nuit une lumière pliospliorique très-bril- lante, par le3 deux taches jaunes de son corselet. 2l4 HISTOIRE NATURELLE Le Taupin pliosphorique, Elater pliosphoreus. Il est de la longueur du pre'cëdent, mais moins large : les antennes sont plvis longues que le corselet, un peu comprimées , légèrement en scie ; tout le corps est d'un brun rougeâtre , légè- rement couvert de poils courts, cen- drés ; le corselet a de chaque côté , près de l'angle postérieur, vme petite tache ronde , convexe , lisse , de couleur jau- ne ; les élytres sont légèrement striées. On le trouve dans l'Amérique méri- dionale, à Cayenne et à Surinam. Il répand, comme le précédent, une lumière pliosphorique par les taches de son corselet. Le Taupin fuscipède , Elater fuscipes. Il a environ dix-huit lignes de long : tout le corps est noir , lisse -, les an- Tom . FI. Pae Tanpin hématode , Elater heinatodes» ÎT esf un peu œ;oirrs grand que le pre- cédvuL ; les antennes sont noires, pec- DES TAUPTNS. 22.T îinees dans le mâle , en scie dans la fe- melle-, la têle est noire, le corselet est noir, couvert d'un duvet soyeux fer- rugineux ; l'écusson est noir ; les ély- tres sont striées et pointilîces , d'un rouge Sanguin ; le dessous du corps et les pattes sont d'un noir luisant. Il habite l'Europe : il est rare aux environs de Paris. Le Taiipin sanguin , Elater ïl a environ six lignes de long : les antennes sont en scie , noires , de la longueur du corselet ; la tête et le cor- selet sont noirs , luisans -, l'e'cusson est noir ; les clytres sont d'un rouge san- guin, striées , et les stries sont pointil- îces; le dessous du corps et les pattes sont d'un noir luisant. II habite l'Europe : on le trouve aux «Tîviroiis de Paris , sur les saules et sur âiiTJrexLs arbres. 224 HISTOIRE NATURELLE Le Taupin thoracique, Elater thoracicus. Il a enAâron quatre lignes : les an- tennes sont noires, légèrement en scie , de la longueur du corselet ; la tête est noire ; le corselet est convexe , d'un rouge sanguin ; les ély très sont d'un noir bleuâtre , légèrement striées ; le dessous du corps et les pattes sont noirs. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris ;, sur le tronc carié des arbres. Le Taupin ensanglanté , Elater cruentus, H a en"\aron six lignes de long : les antennes sont noires , en scie , à peine de la longueur du corselet ; la tête est noire , couverte de poils d'un beau rouge -, le corselet est noir ,. point lui- sant ; avec les bords extéfieius; d'une DES TAU PINS. 225 belle couleur rouge formée par des poils -^ les ëlytres sont très-noires , point lui- santes, et fortement pointillées ; le des- sous du corps est d'un noir luisant ; les pattes sont noires. On le trouve sur la côte de Barbarie et à la Caroline. Le Taupin ruûipède^Elaler rufipes^ Il a près de quatre lignes de long : les antennes sont ferrugineuses, filiformes ; tout le corps est d'un brun noirâtre , luisant ; le corselet est lisse , convexe ; les ëlytres sont le'gèrement strie'cs ; les pattes sont fauves. On le trouve aux environs de Paris, sous les ëcorces des arbres. Le Taupîn bipustulé , Elater hipustidatus. Il est à -peu -près de la grandeur du précédent : noir luisant ; les an- 2^6 HISTOIRE NATURELLE tenues sont légèrement en scie ; les ély- tres sont strie'es : elles ont une petite tache d'un ronge sanguin à leur base -, les pattes et les antennes sont brunes. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris. Le Taupin ceint , Elater halteatus* Les antennes sont noires, légèrement en scie ; la tête et le corselet sont noirs-, l'écusson est noir ; les ély très sont striées, et les stries sont pointillées : elles sont d'un rouge sanguin depuis la base jus- ques vers les deux tiers , et d'un noir plus ou moins foncé dans le reste de leur longueur ; le dessous du eorps est noir \ les pattes sont d'un brun rougeâtre. On le trouve en Europe. Le Taupin nain , Elater minutas» Il est de la grandeur du précédent : les antennes sont filiformes , noirâtres; D F. î> BUPRESTES. 227 le corselet est noir, luisant; les élytres sont noires, striées ; les pattes sont d'viii brun ferrugineux. On le trouve en Europe : il est com- mun aux environs de Paris , sous les écorces des arbres. C X^ GENRE. BUPRESTE. Caractères génériques. Antennes courtes , filiformes, en scie ; articles égaux, le pre- mier gros et arrondi. — Quatre antennu- les inégales , filiformes ; les antérieures composées de quatre articles , et les pos- térieures de trois , le dernier article ob- tus , presque troncjué. — Tête à moitié enfoncée daui le corselet. Les anciens donnoient le nom de bupreste à des insectes auxquels ils avoient reconnu la propriété de faire périr les bœufs. Lin née a donné le même nom auxinsectes de ce genre, quoiqu'ils 2Ï>8 HISTOIRE NATURELLE il aient point cette propriété malfai- sante ; et ce nom a été adopté par près* que tous les auteurs qui ont écrit de- puis lui. Le cit. Geofifroy ayant trouvé que ce nom ne pouvoit convenir à ces insectes, les a nommés richard, à cause de leurs couleurs brillantes , et en latin tucLLJus ; mais le cit. Olivier leur a con- servé le nom de bupreste, pai^ce qu'il est le plus généralement adopté. Les buprestes ont beaucoup de res- semblance avec les taupins , par les an- tennes et la forme de la tête ; mais ils n'ont point, comme eux, la faculté de sauter lorsqu'ils sont sur le dos : leur corselet n'a point aux angles postérieurs les deux épines qu'on voit au corselet des taupins, ni en dessous, cette lon- gue pointe qui entre dans une cavité de la poitrine , y agit comme un ressort , et sert à ces insectes pour exécuter leurs sauts. Les antennes sont plus courtes que le corselet , elles sont insérées à la par- DES BUPRESTES. 'J2g tie antérieure de la tête, entre les yeux. La tête est assez grosse , arrondie , enfoncée en partie soiis le corselet ; les yeux sont grands, ovales , peu saillans ; la bouche est composée d'une lèvre su- périeure , de deux mandibules courtes , assez grosses , creusées intérieurement en gouttière e t unidentées ; de deux mâ- choires courtes, ciliées et dentées à leur base ; d'une lèvre inférieure et de qua- tre antennules. jue corselet est plus étroit à sa partie antérieure qu'à sa partie postérieure, qui est presque aussi large que les ély- tres : il est convexe ou applati ; dans quelques espèces, les bords latéraux sont arrondis et tranchans ; dans d'au- tres, il est terminé postérieurementpar trois angles peu saillans , l'un placé sur le milieu , et les deux autres aux deux extrémités des bords latéraux , un de chaque côté ; l'angle du milieu tient souvent lieu d'écusson ; en dessous , le milieu de la partie postérieure du cor- Insectes. VI. 30 23o HISTOIRE NATURELLE selet se prolonge en vme pointe dure , applatie , arrondie à l'extrémité plus ou moins marquée , selon les espèces , et qui s'enchâsse dans une cavité qui se trouve à l'origine de la poitrine j mais cette pièce n'est point à ressort comme dans les taupins j l'écusson est très-petit et arrondi. Les élytres sont très-dures , striées , pointillées, souvent couvertes de rugo- sités : elles sont arrondies à leur extré- mité , ou terminées par une , deux ou -trois j)eti tes pointes aiguës, ou dente- lées extérieurement depuis le milieu jusqu'à l'extrémité : elles recouvrent deux ailes membraneuses , qui ne sont point repliées dans l'inaction , mais étendues, et en recouvrement l'une sur l'autre : ces ailes sont de la longueur des élytres. Les pattes sont de longueur moyen^ ne -, les cuisses sont un peu renflées ; lei jambes sont un peu plus grosses k leur extrémité qu'à leur origine • les tarses DES BUPRESTES. 2S1 sont composés de cinq articles presque égaux , courts , larges , convexes en dessus , applatis en dessous ; le dernier est armé de deux crochets assez forts , arqués et distdns. Le corps est plus ou moins alongé ; l'abdomen est convexe en dessous , de figure conique : il est composé de cinq anneaux distincts , et d'un sixième , renfermé dans le précédent ; de sorte que pour le faire paroître, il faut pres- ser le ventre fortement : en continuant la pression , on fait sortir de l'ouverture de cet anneau les parties qui caractéri- sent le sexe. Du derrière du mâle , il sort deux parties , l'une qui est placée en dessus , est longue et membraneuse , fortifiée par des pièces écailleuses , et terminée par une lame mince, ovale et éoailleuse; l'autre partie est en forme de stylet roide , de substance cornée , qui augmente un peu de volume près de son extrémité . et qui se rétrécit ensuite, pour se terminer en pointei 232 HISTOIRE NATURELLE mousse. Dans l'endroit où elle com- mence à se former en pointe , elle a de chaque côté un petit crocliet un peu courbé : le bout de cette partie est garni de quelques poils,et accom pag né de deux petits tubercules latéraux , qui sont uu peu velus. Cette partie placée en des- sous de la première , est de même lon- gueur, et paroît être celle qui cai'acté- rise le sexe du mâle, ou le fourreau qui la renferme. En pressant le ventre de la femelle , on fait sortir du derrière une partie coriace , plate , en forme de lame , composée de trois pièces, dont les deux latérales servent de fourreau à celle du milieu : elles sont toutes trois pointues à leur extrémité. Cette partie est une espèce de tarière propre apercer le bois , pour y déposer les œufs. Les buprestes marchent très-lente- ment, mais ils ont le vol très-agile; ils sont ornés des couleurs les plus brillan- tes et les plus riches ; l'or le mieux poli , l'émeraude et l'azur brillent quel- DES BUPRESTES. 233 qiiefois sur le même individu , et lui forment un vêtement de la plus grande beauté. On en tmçuve peu dans le nord de l'Europe; mais ils sont très-abondans dans les climats chauds des deux hémi- sphères , et ces contrées fournissent les plus grands et les plus beaux. On les trouve sur les arbustes , sur les buissons et sur les fleurs : ils se laissent tomber dans les broussailles lorsc[u'on les ap- proche. La larve de ces insectes n'est point connue ; mais il est probable qu'elle vit dans le bois : on trouve assez souvent l'insecte parfait dans les chantiers et les magasins de bois. Les buprestes forment un genre com- posé d'environ cent quarante espèces : nous allons passer à la description d© quelques- unes. Ce genre est divisé en cinq familles. 234 HISTOIRE NATURELLE PREMIÈRE FAMILLE. Elytres unidtJlitées. Cette première famille est compose'e de deux espèces , qui sont le bupreste vnidenté et le bupreste changeant. Ce dernier habite les Indes orientales. DEUXIÈME FAMILLE Elytres bidentées. Le Bupreste géant , Buprcstls g Ig an te a. Il a plus de deux pouces dclongueur j il est un peu déprimé : les antennes sont plus courtes que le corselet , noiiàtres , vertes à leur base ; la tête est verte ; les yeux sont bruns ; tout le corps est d'un vertcuivreux, un peu bronzé j brillant; le corselet est lisse , marqué à sa partie supérieure de deux grandes taches lisses brillantes; les elytres sont d'un vert Il ES BUPRESTES. 235 èuivreiix à leur bord extérieur et à la sature, et d'un rouge cuivreux brillant sur le milieu ; elles sont raboteuses et ont plusieurs lignes longitudinales ; leur extrémité est bidentée ; la femelle a deux taches oblongues , velues à la partie pos- térieure de la poitrine; les pattes sont de même couleur que le dessous du corjis. Cette espèce se trouve à Cayenne et à Surinam : elle y est commune. Les na- turels du pays se font des colliers et di- vers autres ornemens avec ses élytres , qu'ils percent^ et passent unfil dedans : on A'-oit de ces colliers qui ont plus de cinquante élytres les unes à coté des autres. Le Bupreste bande - dorée , Buprestis vittata. Il a seize à dix-liuit lignes de long: il est de forme al ongée; les antennes sont noireS; bleuâtres à leur base, moins Ion» 236 HISTOIRE NATURELLE gues que le corselet, vin peu en scie ; la tête est verte, raboteuse , avec une li- gne enfoncée à sa partie supérieure j les yeux sont bruns , saillans , le corselet est pointillé, d'un vert bleuâtre très- brillant , avec une taclie dorée , lisse de ciiaque côté de sa partie postérieure ; les élytres sont d'un vert bleuâtre très-bril- lant, avec une raie longitudinale d'un rouge doré : elles sont pointillées , et elles ont quelques lignes élevées ; le des- sous du corps est d'un rouge doré très- biillant ; les patLcs sont d'un vert bleuâtre. On le trouve aux Indes orientales. Le Bupreste Chevalier, Bitprestis Equestrls, n a un peu plus d'un pouce de long; les antennes sont en scie , d'un noir bronzé ; la tête est verte , raboteuse ; les yeux sont bruns ; le corselet est vert , raboteux : il a un enfoncement assez DES BUPRESTES. 25/ grand an milieu de la partie postérieure, et un autre petit de chaque côté j les ély- tres sont striées, d'un beau vert, avec un grand nombre de petites taches irrégu- lières d'un vert foncé; le dessous du corps est raboteux, d'une couleur de cuivre doré, brillante; les pattes sont vertes. On le trouve à Cayenne. TROISIÈME FAMILLE. Elytres tridentées. Le Bupreste Chrysis , Buprestis Chrysis. Il a environ deux pouces de long ; les antennes sont noirâtres, en scie, moins longues que le corselet-, la partie supé- rieure du corps est três-élevée, con- vexe ; la tête et le corselet sont d'un vert doré très-brillant, avec des points enfoncés assez gros ; les élytrcs sont lisses, finement pointillées , d'un brun 238 HISTOIRE NATURELLE marron : elles ont un reflet verdâtre à leur base; leur extrémité est tridentée; le dessous du corps est d'un vert doré très-brillant ; le sternum est avancé ; les pattes sont brunes , et les cuisses d'un brun violet. On le trouve aux Indes orientales. Le Bupreste marron , Buprestis castanea. Il est à-peu-près de la grandeur du pi'écédent , et de même forme ; les an- tennes sont en scie , d' un brun jaunâtre ; la tête est noirâtre , un peu raboteuse ; le corselet est convexe , noirâtre , avec des points enfoncés , alongés , assez grands, couverts d'an duvet roussâtre ; les élytres sont raboteuses : elles ont à leur base une taclie ronde , enfoncée , couverte d'un duvet roussâtre , et plu- sieui's autres petites taches semblables sur le milieu ; le dessous du corps est lioir , avec une taclie rou3sâtre ; formée DES BUPRESTES. !23c^ par des poils , de chaque côté des an- neaux de l'abdomen ; les pattes sont d'un brun javmâtre ; le sternum est avancé. On le trouve au Sénégal. Le Bupreste siermcorne^Buprestis sternicornis. Il est de moitié moins grand que le précédent j auquel il ressemble par la forme ; les antennes sont noirâtres, en scie , moins longues que le corselet ; la tête est verte , brillante , pointillée ; les yeux sont bruns; tout le corps est d'un vert doré très-brillant; lant en dessus qu'en dessous , le corselet est convexe , couvert de points enfoncés ; point d'é- cusson; les élytres sont légèrement poin- tillées : elles ont plusieurs rangées de points peu enfoncés, de couleur cen- drée , et un point beaucoup plus grand à la base de chaque ëlytrej les pattes 24o HISTOIRE NATURELLE sont vertes, les tarses noirs, le sternum est avancé. On le trouve aux Indes orientales. Le Bupreste interroiiipUjSw^/'e^^f* interrupta. Il est plus grand que le précédent , auquel il ressemble par la forme \ les antennes sont noires , en scie ; la tête est d'un noir bleuâtre , pointillée , point luisante : elle a une ligne enfoncée , cou- verte d'un duvet blanchâtre \ le corselet est noir, avec des points enfoncés cou- verts d'un duvet blanchâtre 5 les élytres sont légèrement poiniillées , noires , avec quelques lignes courtes , enfoncées , couvertes d'un duvet blanchâtre, dont une à la base, et une interrompue au- delà du milieu-, le dessous du corps est bronzé, brillant, couvert d'un duvet blanchâtre j les pattes sont bronzées j le sternum est avancé. ^^ On le trouve au Sénégal. To/u . ri. I*t\tf ■ ti,4,o. Harabariii (ici 1 . I^Tip . interrompu 2.Bnp. rubis . 5. ("lo . Caroliiioiso . ffltter Jiyti), 4 . Elepli . aqwatitfuo o . Car . Américain . DES BUPRESTES. 24l Le JBupreste rayé , Bupresiis lineata» Il a environ sept lignes de long ; les antennes sont filiformes , bronzées , jjresqu'anssi longues que le corselet; la tête est cuivreuse, brillante^ pointille'e; le corselet est cuivreux, pointillé, avec un peu de fauve à la partie antérieure et sur les cotés -, l'écusson est très-petit, arrondi ; les ély très sont d'un vert foncé un peu bronzé , avec deux raies longi- tudinales fauves; l'extérieur s'étend de la base à la pointe , l'intérieur ne vaque jusqu'au-delà du milieu ; l'extrémité est tridentée ; le dessous du corps est d'une belle couleur cuivreuse; les pattes sont de la même couleur que le dessous du corps. On le trouve dans TAmérique méri- dionale. Insectes. VI, ai a42 HISTOIRE NATURELLE QUATRIEME FAMILLE. Elytres en scie. Le Bupreste Mariane, Buprestis Mariana» Il a environ tin ponce de long ; les antennes sont bronzées , filiformes , lé- gèrement en scie , de la longueur du cor- selet ; tout le dessus du corps est rabo- teux , cuivreux, brillant; le dessous est d'un rouge cuivreux très-brillant; la tête a une ligne enfoncée sur le mi- lieu ; le corselet a des enfoncemens assez profonds , et une ligne longitudinale lisse , sur le milieu ; les elytres ont trois ou quatre lignes longitudinales élevées , et quelques impressions inégales , plus enfoncées les unes que les autres j les pattes sont raboteuses et cuivreuses. Cet insecte varie pour les couleurs : il est quelquefois moins brillant. On le trouve dans presque toute l'Eu- DES BUPRESTES. 243 rope , dans la Sibérie , dans l'Amérique septentrionale. Le cit. Olivier l'a sou- vent trouvé en Provence , sur les troncs vermoulus des pins , et dans les chan- tiers de l'arsenal de Toulon. Le Bupreste déprimé , Buprestis depressa. Il a environ neuf lignes de long; les antennes sont filiformes, d'une couleur bleuâtre foncée -, tout le corps est d'une couleur verte très-foncée et cuivreuse ; la tête et le corselet sont fortement poin« tilles ; un peu chagrinés j ce deriiier est un peu déprimé j l'écusson est très-petit; les élytres ont des stries régulières , for- mées par des points enfoncés très-rap- prochés ; les pattes sont d'un bleu foncé. On le trouve dans l'Amérique méri- dionale , aux Antilles , à Cayenne, 244 HISTOIRE NATURELLE Le Bupreste éclatant, Buprestls rulilans, n a environ sept lignes de long ; les antennes sont noirâtres , filiformes , moins longues que le corselet 5 la tête est un peu raboteuse, d'un vert doré; le corselet est un peu raboteux , d'un vert bleuâtre , avec les côtés d'un rouge doré ; les ély très sont raboteuses, striées, d'un vert bleuâtre, avec les côtés d'un rouge doré , et plusieurs points d'un noir violet j le dessous du corps et les pattes sont d'un vert bleuâtre très-brillant. On le trouve dans les départeraens méridionaux de la France et en Alle- magne. Le Biipi'este clirysostîgraate, BujDrestis chrysostigina. Il a environ six lignes de long ; les antennes sont d'un vert bronzé , en -scie, de la longueur de la moitié du DES BUPRESTES. 24,'j corselet-, tout le dessus du corps est bronze , point brillant ; le dessous est cuivreux . brillant ; le corselet est poin- tillé ; les ély très sont pointillées , avec trois lignes longitudinales élevées , et trois petites taches enfoncées, d'un vert doré; l'écusson est vert, très-brillant; les cuisses antérieures sont grosses e.t dentées dans l'un des deux sexes. Il habite pre-^que touteï'Europe; dans les bois : an le trouve dans les diantiers à Paris, LiQBa^pvesieneuriaches.Bupresfis novein-maculata., ïl a environ cinq lignes de lortg -, il est de forme cylindrique ; les antennes sontnoires, un peu en scie; tout le corps est d^un noir bleuâtre , luisant ; la tête a une tacliejaune sur sa partie antérieure , îe corselet est finement pointillé : il a deux taches jaunes ; les élytres sont 246 HISTOIRE NATURELLE pointillëes , avec trois taches jaunes j Te dessous du corps est sans tache. On le trouve en Afrique et dans les dëpartemens méridionaux de la France. CINQUIÈME FAMILLE. Elj'tres entières. Le Bupreste fascicule , Buprestis fascicularis. Il a environ un pouce de long; le dessus du corps est vert , bronzé ; les an- tennes sont noires ; la tête est raboteuse ) les 5''eux sont bruns \ le corselet est con- vexe , raboteux , couvert de poils cen- drés; les élytres sont raboteuses : elles ont des points enfoncés , d'où partent des faisceaux de poils cendrés, rous- sâtres ; le dessous du corps est bronzé , lin peu velu , avec un faisceau de poils de chaque côté des anneaux de l'abdo- men -, les pattes sont d'un vert bronzé. On le trouve au Cap de Bonne Es- pémnce. DES BUPRESTES. 24/ Le Bupreste lugubre, Buprestis lugubris. Il a environ dix lignes de long ; les antennes sont noires , en scie ; tout le dessus du corps est un peu bronzé , obs- cur ; la tête et le corselet sont un peu raboteux ; les ély trcs ont quelques élé- vations longitudinales plus obscures que le fond des ély trcs ; le dessous du corps et les pattes sont cuivreux. On le irovTve en Allemagne. P Le Bupreste carié , Buprestis cariosa. Il a près d'un pouce et demi de long; tout le corps est très-noir , parsemé de })ctits points blancs ; les antennes sont noires, en scie , presqu'aussi longues que le corselet ; la tête est raboteuse ; le corselet est presqu'aussi large que les élj^tres. arrondi sur les cô tés ^ raboteux, 248 HISTOIRE NATURELLE blancliâtre , avec plusieurs taches éle- vées, lisses, d'un très -beau noir; les élytresont des stries pointillées; le des- saiis du corps est d'un noir luisant. On le trouve en Italie , sur le len- tisque ■ dans la Russie méridionale, sur îe rhus cotinus. Le Bupreste ténébrion, Buprestis tenehrionis. Il est de moitié moins grand que le précédent; les antennes soflt noires , en scie ; tout le corps , tant en dessus qu'eu dessous, est trcs-noir, point luisant; le corselet est aussi large que les élytres , arrondi sur les côtés : il est variole ^ et îes élévations sont lisses, luisantes, les enfoncemens sont raboteux et blanclià- Ires; les élytres ont de petits points en- foncés; les pattes sont très-noires. On le trouve sur la côte de Barbarie ? dans les départemens méridionaux de la France , sur le prunier épineux et DES BUPRESTES. 249 sur le poirier sauvage , en Italie , eu Allemagne et dans la Sibérie. Le Bupreste rustique , Biiprestis rustica. Il a près de sept lignes de long -, les antennes sont d'un noir bronzé , tout le corps est d'un vert bronzé, plus bril- lant en dessons qu'en dessus; la tête et le corselet sont pointillés -, les élytres sont striées , moins brillantes que le dessous du corps j les pattes sont d'un vert bronzé. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope. Le Bupreste large- col , Buprestis laticollis, H a près de six: lignes de long ; les antennes sont noirâtres , cuivreuses à leur base; la tête est petite, cuivreuse, finement pointillée , enfoncée dans I© 25o HISTOIRE NATURELLE corselet ; le corselet est plus large que les élytres , pointillé de couleur bron- zée ; les élytres sont bronzées : elles ont des stries peu marquées, formées par des points enfoncés un peu oblongs -, le dessous du corps est cuivreux , bronzé et brillant ; les pattes sont de la même couleur que le dessous du corps. On le trouve en Barbarie. Le Bupreste rubis , Buprestls manca. Il a environ cinq lignes de long ; les antennes sont noirâtres , en scie ; la tête est d'un vert doré ; le corselet est un peu déprimé, noiren dessus, d'un rouge cuivreux sur les côtés ; les élytres sont chagrinées , d'un noir violet point lui- sant-, le dessous du corps est d'un rouge cuivreux très-brillant ; les pattes sont d'un rouge cuivreux ; tout le corps est légèrement couvert d'un duvet cendré. On le trouve en France , en Espagne ^ DES BUPRESTES. 25l €n Italie et en Allemagne , sur les buis- Le Bupreste de la ^owce^Buprestis Il est de la grandeur du précédent , mais plus alongé -, tout le corps est bron- zé , luisant en dessous , les antennes sont en scie , moins longues que le corselet ; la tête et le corselet sont pointillés ; les élytres sont chagrinées, avec quatre ligues transversales, ondées, grisâtres 5 les pattes sont d'un noir bronzé. On le trouve dans les départemens méridionaux de la France et aux envi- rons de Paris, sur les feuilles de la ronce. Le Bupreste onde , Buprestis undata. Il ressemble beaucoup au précédent, mais il est un peu plus grand ; les an- tennes sont d'un vert bronzé^ la tète et i>52 HISTOIRE NATURELLE le corselet sont d'une couleur cuivreuse , bronzée ; les élytres sont cuivreuses , bronzées, brillantes depuis la base jus- qu'au-delà du milieu; le reste est d'un noir bleuâtre bronzé , avec deux lignes transversales ondées , blanchâtres ; le dessous du corps et les pattes sont d'un vert noirâtre brillant. On le trouve en Allemagne et rare- ment aux environs de Paris , sur les fleurs et dans les cliantiers. Le Buprcbie deux-points, Bupres- tis biguttala. n a prbs de six lignes de long ; le corps est étroit, alongé , d'un vert bleuâ- tre , bronzé ; les antennes sont d'un noir bronzé, en scie, un peu plus longues que Ja tète; la tète est pointillée; les yenx sont bruns; le corselet est rebordé àe cLaque côté, sinué à sa partie posté' rieure, et légèrement cLagnné; les ély- tres sont chagrinées : elles ont un point DES BUPRESTES. 253 blanc près de l'extrémité de chaque côté de la suture; l'abdomen a six points blancs de chaque côté , dont trois en dessLis et trois en dessous; le dessous du corps et les pattes sont d'un vert bleuâtre , bronzé , brillant. On le trouve en Angleterre et aux: environs de Paris. Le Bupreste du Saule , Buprestis Saliciê, Il a environ trois lignes de long ; les antennes sont d'un noir bleuâtre , en scie ; la tête est verte ou bleuâtre ; le corselet est vert, avec deux taches d'un bleu foncé ; les élytres sontjDointillées, d'un rouge cuivreux , avec la base d'un vert doré ; le dessous du corps et les pattes sont d'un vert bleuâtre, luisant. On le trouve en France , en Alle- magne , sur les saules. Insectes. VI. 254 HISTOIRE NATURELLE Le Bupreste nilidule, Buprestis nitidula, n est de la grandeur du précédent ; les antennes scmt vertes; la tête est verte , chagrinée ; les yeux sont bruns ; le corselet est vert, chagriné , de la lar- geur des ély très ; les ély très sont vertes , chagrinées-, le dessous du corps et les pattes sont d'un vert brillant j tout le corps est un peu déprimé. On le trouve en Europe : il est assez rare aux environs de Paris. Le Bupreste plébéien , Buprestis plebeia. Il a environ sept lignes de long ; les antennes sont bronzées, en scie; la tête est raboteuse , bronzée -, le corselet est bronzé , légèrement raboteux , avec un sillon longitudinal peu marqué sur le milieu ; les élytres sont bronzées , un DES BUPRESTES. 255 peu raboteuses , avec quelques taches cuivreuses ; le dessous du corps et les pattes sont d'une couleur cuivreuse peu brillante. On le trouve aux Indes orientales. Le Bupreste ruficolle, Buprcstis ruficoUls, n a près de quatre lignes de long -, les antennes sont noires , en scie , de la lon- gueur de la moitié du corselet ; la tête est noire, un peu cuivreuse; le cor- selet est d'un rouge cuivreux , un peu sinué postérieurement ; l'écusson est large \ les élytres sont noires , finement chagrinées ; le dessous du corps et les pattes sont noirâtres , bronzés , bril- lans. On le trouve dans l'AmériqïiC; à la Caroline. 256 HISTOIRE NATUr^ELLI' JjeBupreiiie veilyUuprestispiridîs» Il est de la gi-andeur du précédent , mais plus aloiigé -, les antennes sont bronzées, en scie, un peu plus longues que la tête j tout le corps est vert ou d'un vert bronzé , plus brillant en des- sous qu'en dessus ; la tête est chagrinée ; Je corselet est légèrement chagriné , si- nuë postérieurement : il a une ligne lon- gitudinale j enfoncée sur le milieu : il est aussi large que les ély très; les élytres sont chagrinées , un peu en scie à leur extrémité. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope , sur différentes fleurs : il est très- commun aux environs de Paris , dans les chantiers. Le Bupreste nain , Bupt^estis minuta. Il a environ une ligne de long : il est de forme presque triangulaire, d'une DES BUPRESTES, nbj couleur bronzée très-brillante ; la tète est un peu enfoncée ; le corselet est pres- que lobé postérieurement -, les élytres ont une élévation à leur base latérale , et quatre lignes transversales, ondées , de couleur cendrée; le dessous du corps et les pattes sont d'un noir bronzé. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope , sur les fleurs. Le Bupreste uni, Biiprestis plajia. Il a envii'on dix lignes de long ; les antennes sont bronzées , en scie , un peu plus longues que la tête j la tête est raboteuse , cuivreuse ; les yeux sont bruns ; le corselet est pointillé , d'un vert doré; les élytres sont verdâtres , peu brillantes sur le milieu , cuivreuses à la suture, couvertes de petits points enfoncés ; le dessous du corps est doré, brillant , avec des points enfoncés ; les pattes sont dorées , brillantes. On le trouve dans les départemens 258 HISTOIRE NATURELLE méridonaux de la France et sur la cote de Barbarie. C X r G E N R E. COLLIURE. Caractères génériques. Antennes filiformes, de onze articles , le premier un peu plus gros et plus long que les autres. >— Qua- tre antennules filiformes. — ■ Tête coni- que , déliée par-derrière ; yeux saillans. — Corselet étroit , long et cylindrique. JjT. seul insecte qui compose ce genre , a été placé par Linuée avec les attelabes. Degéer l'eu a séparé , en a fait un genre, auquel il a donné le non de coUiure, à cause de la U)n2ueur du. corselet de cet insecte , qui forme une espèce de col très- long. Les antennes sont filiformes , d'égale gi'osseur dans toute leur longueur , aussi longues que le corselet ; les tarses soiit composés de cinq articles. DES COLLIURES. 259 Degeer compare cet insecte à la ra- pliidie , à laquelle , selon cet auteur , il ressemble par la forme de la tête et par celle du corselet ; et il croit qu'il fait une nuance entre les insectes à quatre ail es membrane uses, réticulées, et ceux à étuis écaille ux. Comme nous ne connoissons le col- liure que par les descriptions de Linnée et de Degéer, nous donnerons un ex- trait de celle faite par ce dernier au- teur. Le Coliiure Surinamois, CoUiuris Siirmarnensis, Attelahus Surinamensis. Linn. Ce petit insecte , qui n'est long que de quatre lignes , a été envoyé de Suri- nam. Il est d'une figure des plus singu- lières , et absolument semblable , par la tête et le corselet, à la raphidie com- mune d'Europe : il a deux étuis écail- leux , qui couvrent les ailes j la tête et 26'o HISTOIRE l^ATURELLE le corselet sont de couleur noire ; les ëtuis et le dessous du corps bruns ; les antennes taclietées de blanc et de noir; et les pattes rousses; les cuisses de la première et de laseconde paire de pattes ont proche du corps une tache blanche en forme d'anneau ; la tête est alonge'e, de'liëe par-derrière, et garnie de deux gros yeux très - saillans ; les antennes sont en filets déliés, de grosseur égale, et environ de la longueur de la tête et du corselet; le corselet est fort long et délié : il a presque la longueur du corps ou du ventre : il seroit C3dindric[ue , s'il n'étoit pas plus gros postérieurement; il est un peu courbé en arc en dessous , et il est attaché à la tête par une espèce de petit col; et de l'autre bout, il tient à la poitrine par une autre j^etite partie ou articulation distincte ; les deux pattes antérieures ont leur attache à l'extré- mité de ce long corselet ; les étuis sont assez larges et peu convexes , garnis de cannelures longitudinales assez profon- DES CICTNDÈLES. 2()l cles , et terminés chacun par de iix pointes très - fines ; les pattes sont longues et délie'es ; les tarses divisés en cinq arti- cles; les dénis sont assez longues, et se croisent par leurs pointes. Degéer , tom. IV j pag. 79. C X I F GENRE. C I C I N D E L E. Caractères génériques. Autennesflliformes , presque sétacées ; articles cylindriques , égaux, le second très-court. — Six an- tennules filiformes \ les antérieures com- posées de deux articles alongés , égaux ; les moyennes plus longues , composées de quatre articles , dont le premier très- court , et le second très-long ; les posté- rieures de quatre , dont les deux derniers très-courts. > — Yeux saillans. — Tarses filiformes. — Appendice à la base des cuisses postérieures. Le cit. Geoffroy n'a fait qu'un seul genre des carabes, des cicindèles et des élaphres. Il lui a donné le nom de bu- 2S2 HISTOIRE NATURELLE preste , l'a divisé en trois familles , et il a nommé cicindèles , les télépliores et les malacliies. Linnée a formé deux gemmes des buprestes de cet auteur : le premier, sous le nom de carabe , est composé de ceux de la première et de la troisième famille; et la deuxième famille compose son genre cicindèle. Mais M. Fabricius aséparédes cicindèles, des insectesdont il a fait un genre , auquel il a donné le nom d'élaplire. Les cicindèles ont beaucoup de rap- port avec les carabes , par la forme des antennes , par quelques parties de la bouche , et par l'appendice des cuisses postérieures j mais elles en diflfèrentpar la forme delà tête, par les yeux, le corselet et les pattes. L.es antennes sont filiformes , de la longueur de la moitié du corps : elles sont insérées à la pnrlie antérieure de la tête , au-devant des yeux. La tête est grosse , presqu'aussi large que le corselet j les yeux sont grands , DES CICINDÈLES. 2G5 arrondis , très - saillans •, la bouche est composée d'une lèvre supérieure , de deux mandibules très-grandes, arquées, avancées , très-pointues , armées à leur partie intérieure de plusieurs dents ai- guës; de deux mâchoires presque cylin- driques , ciliées intérieurement , ter- minées en pointe longue très -aiguë, courbée \ d'une lèvre inférieure , et de six antennules inégales ; les antérieures et les intermédiaires sont insérées aux dos des mâchoires , les postérieures à la lèvre inférieure. Le corselet est plus étroit que les ély- tres , presque cylindrique , ordinaire- ment muni en dessus de deux éminences, séparées par un sillon enfoncé : il a aussi deux lignes transversales , l'une à la par- tie antérieure , et l'autre à sa partie pos- térieure : il est légèrement rebordé \ l'écusson est très-petit, triangulaire. Les élytres sont un peu convexes, iégèremeoit rebordées , assez dures : elles :2G4 HISTOIRE NATURELLE recouvrent deux ailes membraneuses , repliées. Les pattes sont longues , minces , couvertes de poils longs très - fuis j les jambes sont terminées par deux longues épines droites j les tarses sont filiformes , divisés en cinq articles alon- gés , presqu'égaux : le dernier est ter- miné par deux petits crochets , minces et pointus. Les cicindèles sont vorâces et car- nassières : elles vivent de diiférens in- sectes , qu'elles attrapent ; elles sont très-vives et courent fort vite pendant le jour, sur-tout lorsque le soleil brille ; on a beaucoup de peine à les attraper : dès qu'on approche d'elles, elles fuient et s'envolent promptement, mais ordi- nairement elles ne volent pas loin; elles prerment terre à peu de distance de l'en- droit d'oii elles sont parties. Elles habi- tent ordinairement les terreins secs et sablonneux. Quand on prend un de ces insectes, il cherche à pincer avec ses DES CICINDÈLES. 265 mandibules, mais ces parties n'ont pas assez de force pour faire de mal ; elles sont très-mobiles à leur base : lorsqu'il veut s'en servir, il les ouvre, les écarte considérablement l'une de l'autre, saisit sa proie et la pince fortement. Selon le cit. Geoffroy , les larves de ces insectes vivent dans la terre, et on les rencontre difficilement. Elles sont longues , cylindriques , molles , blan- châtres , armées de six pattes brunes, écailleuses ; leur tête est brune : elle a en dessus une espèce de plaque ronde , brune et écailleuse , au-devant de la- quelle est la bouche, qui est armée de deux fortes mâchoires ; cette larve se creuse en terre des trous cylindriques , profonds, dans lesquels elle se loge. Elle se tient en embuscade à l'ouverture de ce trou, et sa tête est à fleur de terre : dans cette position , elle attend patiem- ment les insectes qui se promènent près de son trou ; lorsqu'ils passent dessus , ^lle les saisit avec ses mâdioires, qui Insectes. VI. 23 266 HISTOIRE NATURELLE sont très-fortes , ou , par un mouvement de sa tête, semblable à celui d'une bas- cule , ils sont précipités au fond de sa retraite, où elle les mange à loisir. C'est ainsi que , sans sortir , cette larve trouve moyen de faire tomber dans ses pièges les autres insectes dont elle se nourrit. C'est au fond de ces trous qu'on rencontre ordinairement la larve des cicindèles : pour la trouver , il faut creuser peu à peu le terrein dans lequel ce trou est pratiqué ; mais comme souvent dans cette opération, la terre , en s'écroulant , remplit le trou, il est nécessaire d'user de précaution : c'est de commencer par enfoncer dedans une paille ou un petit morceau de bois, qui sert à en indiquer le fond. Là , on trouve la larve : dès qu'elle est hors de terre , elle se replie en zigzag. Les cicindèles sont fort belles ; plu- sieurs sont ornées de couleurs très-bril- lantes : elles forment un genre , composé d'une quarantaine d'espèces : on n'en connoît que six aux environs de Paris. DES CICINDÈLES. 26*7 LaCicindèlechampètre, Czcz>zcZe/a campestris. Elle a environ sept lignes de long ; les antennes sont bronzées , ciiivieuscs à la base , noirâtres à l'extre'mité j la tête et le corselet sont verts, avec quelques tacliescuivreuses ; les élytres sont lisses , vertes , avec six points blancs -, le dessous du corps est d'un vert brillant , avec les côtés de la poitrine et les pattes d'un rouge cuivreux. On la trouve dans toute l'Europe, dausles endroits secs et sablonneux: elle est très - commune aux environs de Paris. La Cicindèle hybride, Cicindela hy brida. Elle est de la grandeur de la précé~ dente , d'un vert bronzé, point brillant en dessus j les élytres ont une tache 268 HISTOIRE NATURELLE blanche à la base extérieure , vine àVcx- trémité , et une bande transversale si- nuée vers le milieu -, le dessous du corps est d'un vert brillant, avec les côtés de la poitrine et les pattes d'un rouge cui- vreux. On la trouve dans les mêmes endroits que la cicindèle champêtre : elle est très-commune aux environs de Paris. La Cicindèle sylvatique, Ciclndela sylvatica. Elle est un peu plus grande que la précédente ; tout le dessus du corps est d'un noir foncé mat ; le dessous d'un noir violet brillant ; la tête et le corselet sont un peu chagrinés ; les élytres sont légèrement raboteuses : elles ont une tache blanche en croissant près de la base extérieure , une bande transversale sinuée vers le milieu, et une tache ronde près de l'extrémité ; les pattes sont noires. DES CICINDELES. 2% On la trouve dans les endroits arides. et sablonneux de l'Europe : elle es t moins commune que les précédentes aux envi- rons de Paris. La Cicindèle sinuée, Cicindela flexuosa. Elle a environ six lignes de long ; la tête est bronzée^ point luisante ; la lèvre supérieure est jaune ; le corselet est bronzé; les élytres sont bronzées, avec un reflet rougeàtre : elles ont une taclie blanche en croissant à la ba?e extérieure, un point oblong près de la suture , une tache sinuée vers le milie a ^ et une tach e en croissant à l'extrémité ; le dessous du corps est d'un vert bronzé, brillant, avec les côtés couverts d'un duvet blan- châtre ; les pattes sont cuivreuses -, les cuisses sont couvertes d'un duvet blan- châtre. 2/0 MISTOTRE NATURELLE La Ciciiulèle du Cap, Cicindela. Capensis, Elle est un peu plus grande que la précédente : la tête est bronzée ; les yeux sont entourés de poils blanchâtres assez longs \ la lèvre supérieure est jaune ; le corselet est bronzé en dessus , d'un rouge cuivreux en dessous , avec les côtés cou- verts de poils blanchâtres; les élytres sont blanches , avec une ligne longitu- dinale cuivreuse près de la suture : il part du côté extérieur de cette ligne trois ramifications qui s'étendent sur l'élytre ; le dessous du corps est d'un violet rougeâtre très-brillant ; les pattes sont cuivreuses, et les cuisses couvertes d'un duvet cotonneux blanchâtre. On la trouve au Cap de Bonne-Espé- rance, dans les endroits sablonneux. DES CICINDKLES. 27 î La Ciciiidèle Germanique, Clcin- dela Germanica. Elle n'a que cinq lignes de long : les antennes sont noires, avec les premiers articles bronzés ; la tête est verte , bronzée ; la lèvre supérieure jaune -, 1© corselet est d'un vert bronzé -, les ély- tres sont vertes , avec un petit point blanc à l'angle extérieur de la base, une tache oblougue vers le milieu du bord extérieur , et une autre en crois- sant à l'extrémité : le dessous dn corps et les pattes sont d'un vert bleuâtre , brillant. On la trouve en Europe , dans les endroits secs et sablonneux ; elle est moins commune , que la cicindèle cham- pêtre , aux environs de Paris. La Cicindèle qnadrirayée/ C/c/^- dela quadrillneata. Elle est de forme alongée et a près 3 E S. 3o5 tërienrement il a une ligne peu enfon- cée sur le milieu. Les ëlytres ont des stries à peine marquées. On le trouve dans presque toute l'Eu-> rope , dans les endroits humides. Iln'est pas rare aux environs de Paris. TiC Carabe ruficorne ^ Carahus ruficornls. Il est moins grand que le précédent : tout le corps est noir. Les antennes et les pattes sont rougeâtres. Le corselet est en coeur, rebordé avec un sillon en- foncé sur le milieu. Les élytres sont striées : on voit dans les stries des points enfoncés. Il habite presque toute l'Europe : on le trouve aux environs de Paris. \. Le Carabe yelouté, Carahus liolosericeiis. Il a près de six lignes de long. Les antennes sont d'un brun noirâtre. La 3o4 HISTOIRE NATURELLE tête est verdâtre , bronze'e , luisante. Le corselet et les élytres sont noirs , soyeux , point luisans. Les élytres sont striées , et paroissent finement chagri- nées. Le dessous du corps et les pattes sont d'un noir luisant. On le trouve à Kiell : il est rare aux environs de Paris. Le Carabe paresseux, Carahus niadidus. Il a près de sept lignes de long. Il est convexe j noir. Les antennes sont bru- nes , de la longueur du corselet. La te te est luisante. Le corselet est de la larceur o des élytres. Il a deux points enfoncés à sa partie postérieure , et une ligue Ion gitudinale peu marquée sur le milieu. Les élytres sont striées, et les stries oîit des points enfoncés. Les cuisses sont noires, les jambes et les tarses sont rou- geâtres. On le trouve en Angleterre et aux environs de Paris. DES CARABES. 3o5 Le Carabe silphoïde , Carahus silphoides. Il est de la grandeur du précédent. Tout le corps est d'un noir mat en des- sus , luisant en dessous. Le corselet est moins large que les élytres , déprimé, arrondi sur les côtés , un peu coupé an- térieurement et postérieurement, mar- qué d'une ligne peu enfoncée sur le mi- lieu ; les élytres ont trois lignes élevées assez écartées , entre lesquelles sont des points irréguliers enfoncés j elles sont tronquées à leur partie postérieure; les caisses antérieures sont un peu ren- flées ; les deux premiers articles des tar- ses de ces pattes sont très-larges, en forme de palette; le premier est plus long que le second ; les deux suivans sont très-courts; le dernier est aîongé, cylindrique ; les tarses des autres pattes sont filiformes. On le trouve aux environs de Paris : il est rare. 3o6 HISTOIRE NATURELLE Le Carabe terricole , Carahus terricola. Il a environ huit lignes de long-, il est d'un noir bleuâtre, luisant en des- sus, plus noir en dessous; les antennes sont noirâtres, un peu plus longues que le corselet ; le corselet est presqn'cn cœur, rebordé, coupé antérieurement ; il a deux impressions à sa partie posté- rieure , et une ligne longitudinale en- foncée sur le milieu ; les élytres sont un peu déprimées et striées; les striessout lisses. Il Habite l'Europe : on le trouve aux Ciivirons de Paris. Le Carabe céplialole _, Carahus cephalotes, n a environ neuf lignes de long; il est noir , de forme cylindrique ) la tête est courte , arrondie ; les antennes sont : D E s CARABES. 50/ cle la longueur du corselet ; le corselet est lisse , un peu convexe , plus étroit à sa partie postérieure qu'à sa partie an- térieure; il a une ligne peu enfoncée sur le milieu ; les élytres paroissent lisses ; vues àla loupe ,on y découvre des stries peu marquées formées par de petits points enfoncés. Il est assez rare aux environs de Pa- ris : on le trouve dans les champs. Le Carabe Pensylvain , Carahus Pensylvanicus, n a environ sept lignes de long ; iî est tout noir, avec les antennes et les pattes rougeâtres ; les yeux sont gri- sâtres ; les antennes sont filiformes, de la longueur du corselet; le corselet est presque de la largeur des élytres ; il a deux points enfoncés à sa partie pos- térieure , et une ligne longitudinale sur le milieu ; les élytres sont un peu cou- oo8 HISTOir.E NATURELLE pëes postërie tire ment; elles sont strie'es ; les stries sont lisses. On le trouve tians la Pensylvanie. Le Carabe casside , Car ah us cassideus. Il est un peu plus étroit et moins long que le carabe silplioïde , auquel il ressemble beaucoup par la forme. II est entièrement noir ; les antennes sont Je la longueur du corselet ; le corselet est moins large que les élytres, un peu dé- primé , coupé antérienrementet posté- rieurement, finement chagriné; il a un point peu enfoncé de chaque côté de sa partie postérieure ; les élytres sont un peu coupées postérienrement^et couver- tes de petits points enfoncés -, les cuisses antérieures sont comprimées ; les deux premiers articles des tarses de ces paL- tes sont très-larges , d'égale longueur ; les deux suivans sont Irès-courts ; le dernier est plus long; cylindrique. DES CARABES. 309 On le trouve aux environs de Paris , dans les champs : il est très-rare. Le Carabe Américain, Carahus Americanus, Il après de dix lignes de long ; les an- tennes sont rougeâtres , filiformes , de la longueur de la moitié du corps ; la tête est noire , avancée ; les antennules sont rougeâtres ; le corselet est étroit , presqu'en cœur , rougccâtre ; les élytres sont d'un noir bleuâtre , légèrement chagrinées, avec des stries peu mar- quées; le dessous du corps est noir j les pattes sont longues , rougeâtres. On le trouve dans l'Amérique Sep- tentrionale. Le Carabe pétard , Carahus crepilans. Celui qu'on trouve aux environs de Paris n'a que quatre lignes de longj 3lO HISTOIRE NATURELLE dvins les départcmeiis méridionaux , 11 est deux fois pins grand ; les antennes sont filiformes, de conlcar rousse, plus longues que le corselet ; la tête est fer- rugineuse ; les 3'^eux sont noirs ; le cor- selet est en cœur , beaucoup plus étroit que les ély tres,de couleur ferrugineuse; les élytres sont striées , d'un noir bleuâ- tre -, le dessous du corps est noir ; les pattes sont ferrugineuses. Quand on touche le ventre de cet insecte , ou quand on le prend dans la main, il fait sortir avec éclat de son derrière une fumée bleue qui fait un petit bruit , tel que celui d'un peu de poudre à canon à laquelle on met le feu, et il répète cette fumée avec un pareil bruit plus de vingt fois de suite, et aussi long-temps qu'on lui giatte le dessus du corps. Il a pour ennemi dé- claré le carabe inquisiteur. Roîander a observé que , quand il est poursuivi par cet insecte carnassier, il fait sortir la fumée , ce qui arrête ce carabe, et Pa,/ . :hi . Tooi . 71. fftiher xfcufyt 1, Car. bimacnle a. Cai*. Ceint. 3. S car . o'caut . 4.Mant. Maxinairc S . Eleph. acjiiaùqiie . DES CARABES. 3ll donne au petit le temps d'échapper par ]a fuite ; mais s'il ne trouve pas en che- min quelque trou ou quelqu'autre en- droit propre à se cacher, il devient en- fin la proie de son ennemi. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope. Le Carabe bimaculé , Carahus hiinaculatus, n a près de neuf lignes de long", les antennes sont jaunes , filiformes , plus longues que le corselet ; la tête est jaune, avec une tache noire à sa partie supé- rieure j le corselet est noir , avec" une grande tache jaune de chaque côté ; il est beaucoup plus étroit que les élytres , presqu'en cœur et légèrement bordé. Les élytres sont striées , coupées posté- rieurement , de couleur noire , avec une petite tache jaune à la base , une très-grande sur le milieu , et une très- petite à l'extrémité : quelquefois cette •>12 HISTOIRE NATURELLE dernière tache manque ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont jaunes. On le trouve dans toute l'Afrique et aux Indes occidentales. Le Carabe soyeux, Carahus sericeus. Il a environ huit lignes de long ; les antennes sont brunes , de la longueur du corselet ; la tête est d'un vert soyeux ; les yeux sont noirs; le corselet est pres- qu'en cœur , d'un vert soyeux , fine- ment pointillé*, les ëlytres sont d'un vert soyeux, finement pointille'es ; elles ont chacune huit stries peu marquées , formées par des points enfoncés. Les ailes sont blanches , avec le bord exté- rieur fauve -, le dessous du corps est noir j les pattes sont fauves. On le trouve dans l'Amérique sep- tentrionale. DES CARABES. 3i5 Le Carabe brévicol , Carabus hrevlcoLlis. Il a près de six lignes de long ; il est d'un noir luisant; les antennes sont rougeâtres , plus longues qiie le corse- let ; les antennules sont rougeâtres ; le corselet est courte presqu'en cœur, bordé , enfoncé à sa partie postérieure , et sillonné sur le milieu; les ély très ont des stries formées par des points enfon- cés ; le dessous du corps et les cuisses sont noirs ; les jambes et les tarses sont rougeâtres. On le trouve aux environs de Paris. Le Carabe pilicorne ^ Carahus pilicornis» Il a environ quatre lignes de long ; il est d'une couleur bronzée en dessus ; en dessous il est noir ou bi*onzé ; les antennes sont ferrugineuses, garnies. Insectes, VI, 27 3l4 HISTOIRE NATURELLE de poils longs ; les yeux sont noirs; très- gros et saillans; le corselet est en cœur, avec un point enfoncé de chaque côté de sa partie postérieure , et une ligne enfoncée sur le milieu ; les élytres sont striées ; elles ont chacune trois points enfoncés sur le milieu ; les cuis- ses sont noires, les jambes et les tarses sont fauves. On le trouve aux environs de Paris et en Angleterre. '&' Le Carabe bleuâtre , Carahus cœrulescens » Il a environ cinq lignes de long ; les antennes sont noirâtres , fauves à leur base-, il est en dessus d'un vert bleuàfrc ou d'un bleu violet; le corselet est pres- qu'aussi large que les élytres ; il a un point enfoncé de chaque côté de sa par- tie postérieure , et une ligne longitudi- nale peu marquée sur le milieu ; les élytres sont striées j le dessous du corps DES CARABES. 3l5 est noir ; les pattes sont rougeâtres , avec les cuisses noires. On le trouve dans presque touto l'Europe. Le Carabe agréable , Carahus lepidus. Il est un peu plus grand que le pre'- cédent; il est d'un vert bronzé, bril- lant en dessus , d'un noir violet en des- sous ; les antennes sont noires ; le cor- selet est carré ; il a deux petites lignes rapprochées à sa partie postérieure , et une ligne longitudinale enfoncée sur le milieu ; les élytres sont striées; les pat- tes sont noires ; les cuisses et les jambes des pattes antérieures sont un peu ren- flées. On le trouve en Portugal, dans le sable : on le trouve aussi aux environs de Paris ; il y est rare. 3i6 HISTOIRE NATURELLE Le Carabe charmant, Carahus amœnus. Il est de la grandeur du précédent , mais un peu plus large ; les antennes sont noires , filiformes , de la longueur du corselet ; la tête est d'un bleu ver- dâtre très-brillant ; les yeux sont cen- drés ; le corselet est carré , presque aussi large que les élytres : il est d'un bleu verdâtre brillant ; les élytres sont lisses , d'un vert doré très-brillant ; le dessous du corps et les pattes sont d'un bleu noirâtre. On le trouve à Cayenne. Le Carabe Kugelann, Carahus Kugelanni, Il est de la grandeur du précédent ; les antennes sont noires , filiformes, un peu plus longues que le corselet ; la tête est d'un vert doré cuivreux j le corselet DES CARABES. 31/ est carré , moins large que les élytres : il a une petite ligne courte de chaque côté du bord postérieur , et une ligne longitudinale enfoncée sur le milieu -, il est d'un vert doré ; les ély très sont ver- tes , finement chagrinées , avec des stries peu marquées j le dessous du corps est noir j les pattes sont rougeâtreS; avec les tarses bruns. On le trouve aux environs de Paris. I Le Carabe métallique , Carahus metalUcus, Il a environ sept lignes de long ; les antennes sont noires, un peu plus lon- gues que le corselet; tout le dessus du corps est rouge cuivreux, bronzé , bril- lant ; le corselet est carré : il a une ligne longitudinale enfoncée sur le mi- lieu, et deux points enfoncés près du bord postérieur ; les élytres paroissent lisses : vues à la loupe , on y apperçoit quelques stries peu marquées, formées 3l8 HISTOIRE NATURELLE par de petits points enfoncés; le dessoua du corps et les pattes sont noirs. On le trouve au nord de l'Euiope. Le Carabe spiriibarbe , Carahus spinibarbis» Il a environ quatre lignes et demie de long ; les antennes sont fauA'^es , un peu plus longues que le corselet : il est d'un noir bleuâtre en dessus ; les parties do la bouche sont fauves -, les mâcîioires sont garnies extérieurement de cils longs et roides ; le corselet est encœur, rebordé , un peu plus long que la tête; les élytres sont striées ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont fauves. On le trouve aux environs de Paris ^ en Angleterre. Le Carabe nigricorne , Car abus nigricornis. Il a quatre lignes de long \ les antennes sont noires, de la longueur (hx corselet j DES CARABES. ^19 la tête est d'un vert bronzé*, le corselet est cuivreux, brillant, avec une ligne longitudinale sur le milieu, et un point enfoncé de chaque côté du bord posté- rieur -, les ély très sont vertes , striées ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont brunes, avec les tarses noirs. On le trouve enDanemarck et aux environs de Paris. Le Carabe six-poinis, Carabus sexpunctatus. Il ressemble beaucoup au précédent , par laforme etla longueur; les antennes sont noires, aussi longues cpe la moitié du corps j la tête est d'un vert cuivreux , le corselet est en cœur , convexe en des- sus, bordé sur les côtés, avec une ligne longitudinale enfoncée sur le milieu : il est d'un vert cuivreux, brillant; les élytres sont cuivreuses , brillantes , striées, avec six points enfoncés sur chaque ; rangés sur la même ligne ; le 320 HISTOIRE NATURELLE dessous du corps et les pattes sont noirs. Il habite l'Enrope : on le trouve aux environs de Paris , dans les champs. Le Carabe petits points , Carahus paruin punctaias. Il est de la grandeur du précédent , auquel il ressemble beaucoup -, les an- tennes sont noires, de la longueur de la moitié du corps ; la tête est d'un vert bronzé , brillant ; le corselet est en cœur , d'un vert bronzé, rebordé, les élytres sont striées , bronzées , un peu cuivreu- ses : elles ont chacune trois petits points enfoncés , placés sur une même ligne ; le dessous du corps est noir \ les pattes sont rougeâtres. On le trouve aux environs de Paris, dans les champs. Le Carabe ceint, Carahus cifictus. Il a sept lignes de long; les antennes sont rougeâtres, de la longueur de la DES CARABES. 321 moitié du corps ; la tête est d'un vert brillant; la lèvre supérieure , les mandi- bules et les antennules sont rougeàtres ; le corselet est d'un vert brillant , presque en cœur , rebordé , avec une ligne lon- gitudinale enfoncée sur le milieu, et un point enfoncé de chaque côté du bord postérieur ; les élytres sont striées , vertes , couvertes d'un léger duvet soyeux , jaunâtre , et extérieurement bordées de jaune , le dessous du corps est noir ; les pattes sont d'un j aune ron- geâtre. On le trouve aux environs de Paris , dans les endroits un peu humides ; sur la côte de Coromandel et dans les dépar- temens méridionaux de la France. Le Carabe marginé , Carahus marginatus. Il est une fois plus petit que le précé- dent ; les antennes sont noirâtres et fauves à leur base , de la longueur du 322 HISTOIRE NATURELLE corselet ; la tête et le corselet sont d'nn vert noirâtre -, le corselet est pins étroit qne les élytres : il a une ligne longitu- clinal» enfoncée à sa partie siipcrieurc , et deux points enlbncës au bord posté- rieur; les élytres sont d'nn vert mat, striées peu profondément, et couvertes de petits points serrés : leur bord est d'un jaune fauve ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont fauves, avec les tarses noirâtres. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris , dans les cbamps. Le Carabe Mélanocéphale , Carabiis Melanocephalus» Il a près de quatre lignes de long : les antennes sont fauves, plus longues que le corselet-, la tête est noirâtre ; le cor- selet est fauve , presqu'aussi large que les élytres ; les élytres sont noirâtres , légèrement striées ; le dessous du corps est noirâtre ; les pattes sont fauves. DES CARABES. 3'2^ ïl est commun dans tonte l'Europe i on le trouve aux environs de Paris , sous les pierres. Le Carabe tête-bleue , Carahus cyanoceplialus. Il est de la grandeur du précédent ; les antennes sont noires , fauves à leur base j la tête est d'un bleu brillant; le corse- let est en cœur, de couleur fauve , tant en dessus qu'en dessous ; les ély très sont vertesoubleues,tj'ès-légèrement striées: vues à la loupe , on y apperçoit de pe- tits points enfoncés : elles sont un peu tronquées à l'extrémité ; le dessous du corps est d'un noir bleuâtre , luisant ; les pattes sont fauves, avec les tarses noirs j et une tache noire à l'extrémité des cuisses. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris , dans les champs. 524 HISTOIRE NATURELLE Le Carabe grand-croix , Carahus Crux - major. Il a environ trois lignes de long j les antennes sont brunes , rougeâtres à la base ; la tête est noire ; le corselet est moins large que les élytres , arrondi sur les côtés j fortement pointillé , de cou- leur noirâtre ; les élytres sont rougeâ- tres, avec la suture noire, et une large bande transversale de même couleur sur le milieu, ce qui forme une espèce de croix : elles sont légèrement striées, et les striesontdes points enfoncés; le des- sous du corps et les pattes sont noirs. On le trouve en Europe, dans les bois : il est assez rare aux environs de Paris. Le Carabe petite-croix , Carahus crux-minor. Il est plus petit que le précédent; les antennes sont noires , fauves à leur base ; DES CARABES. 525 la tête est noire; le corselet est très-pe- tit, en cœur, rougeâtre ; l'écusson est îioir ; les élytres sont légèrement striées , rougeâtres , avecla suture et l'extrémité noires , et une large bande de même cou- leur sur le milieu , le dessous du corps est noir ; les pattes sont rougeâtres. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris et en Angleterre. Le Carabe Germain , Carahus Gennanus, 31 a cinq lignes de long; les antennes sont brunes, d'un brun plus clair à leur base ; la tête est rougeâtre; le corselet est en cœur , moins large que les élytres, d'un noir bleuâtre ; les élytres sont striées , d'un rouge ferrugineux , avec une grande tache bleuâtre à l'extrémité; le dessous du corps est noir ; les pattes sont rougeâtres. On le trouve dans presque toute l'Eu.- rope. Insectes, VI, 38 326 HISTOIRE NATURELLE Le Carabe verdelet , Carahus viridanus. Il a environ trois lignes de long ; les antennes sontroiigeâtres, de la longueur de la moitié du corps j la tête est verte ; le corselet est vert , en cœur , guère plus large que la tête : il a une petite ligne enfoncée de chaque côté du bord postérieur, et une sur le milieu; les ëlytres sont striées , rougeâtres , avec . une grande tache d'un noir bleu ver- dâtre à l'extrémité ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont rougeâtres. On le trouve dans toute l'Europe : il est commun aux environs de Paris , dans les endroits humides. Le Carabe rayé , Carahus vittaius. Il est plus petit que le précédent; les antennes sont noirâtres , plus longues iç[ue le corselet j la tête est lougeâtre; le DES CARABES. 52/ corselet est rougeâtre , en cœur , guère pi us large que la te te j l'écusson est noir ; les élytres sont striées , rougeâtres, avec deux lignes longitudinales noires sur chacune ; le dessous du corps est rou- geâtre ; les pattes sont noires , avec le dessous des cuisses rougeâtre. On le trouve dans l'Amérique sep- tentrionale. Le Carabe hémorrhoïdal, Carahus hemorrhoidalis. Il a deux lignes de long ; les antennes sont rougeâtres et noirâtres à leur ex- trémité ; la tête est rougeâtre ; les yeux sont noirs , saillans ; le corselet est rou- geâtre j en cœur , guère plus large que la tête \ les élytres sont très-légèrement striées , noires , luisantes , avec l'ex- trémité rouge ; le dessous du corps et les pattes sont rouges. On le trouve à Dresde : il n'est pas commun aux environs de Paris. 32S HISTOIRE NATURELLE Le Ci^rabe bipusiulé, Carahus hipustulatiis, Jfl a deux lignes et demie de long- les anieimes sont noires et fauves àleur base; la tête est noire ; le corselet est fauve , moins large que les élytres, arrondi ; les élytres ont des stries pointiîlées : elles sont rougeâtres, avec la suture noire, une petite tache à la base, une à Tex- trëmité, et une bande transversale sur le milieu , de la même couleur que la suture le dessous du corps est noir ; les pattes sont fauves. Onle trouve aux environs de Paris et; çn Angleterre. Le Carabe lunuté , Carahus- (imatus. Il a trois lignes et demie de long ; les antennes sont noires, ferrugineuses à leur base , un peu phis longues que lo DES CARABES. 029 porseiet -, la tête est d'un noir bleuâtre , luisante ; le corselet est en cœur , un peu plus large que la tête, pointillé, fau- ve ; les élytres sont légèrement striées , fauves , avec trois taches noires , une à la base , une sur le milieu , et la troisième à L'extrémité; le dessous du corps est d'un noir bleuâtre ; les pattes sont fauves , avec l'extrémité des cuisses d'un noir bleuâtre, On le trouve dans l'Alsace, la Lor- raine et en Angleterre ; il est rare aux environs de Paris, Le Carabe pâle _, Carahus pallens* Il a environ quatre lignes de long ; tout le corps est pâle , sans tache ; les antennes sont de la longueur du corse- let -, le corselet est presqu'aussi large que les élytres , marqué d'une ligne enfoncée à sa partie supérieure ; les élytres sont striées. On le trouve à Dresde et aux envi- rons de Paris. 33o HISTOIRE NATURELLE Le Carabe étuvier, Carahus vaporariorurtu Il a trois lignes de long ; les antennes sont noires , rougeâtres à leur base -, la tête est noire ; le corselet est rougeâtre , arrondi , presqii'aussi large que les ëly- tres jles ëlytres sont striées, rougeâtres, avec une grande tache noire à leur ex- trémilé ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont fauves. On le trouve dans presque toute l'Europe : il est commun aux environs de Paris. Le Carabe tête noire, Carahus atricapillus. Il a deux lignes de long -, les antennes sont pâles ^ plus longues que le corselet: la tête est noire ; le corselet est en cœur, de la largeur de la tête, pâle; les ëlytres sont striées , pâles ; le dessous du corps et les pattes sont pâles. DES CARABES. 33l On le trouve au nord de l'Europe , et aux environs de Paris. Le Carabe odorant^ Carahus olens. Il a près de quatre lignes de long : il est de forme alongée ; les antennes sont ferrugineuses , de la longueur du cor- selet ; la tête est avancée , d'un brun rougeâtrej les yeux sont arrondis ^sail- lans ; le corselet est en cœur, plus étroit que les élytres, d'un brun rougeâtre ; les élytres sont striées , beaucoup plus courtes que l'abdomen , d'un brun rovi- geâtre , avec la suture , le bord exté- rieur et l'extrémité noirs ; le dessous du corps et les pattes sont rougeâtres. On le trouve très-rarement aux en- virons de Paris. riN DU TOME sixiiMr, t Ù ^s^r,:;.>v^