IIH^K LIBRARY OF 1885-1056 HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES, Composée d'après Réaumur , Geoffeoy, Degeer, Roesel, Linnée , Fabricius, et les meilleurs ouvrages ^ui ont paru sur cette partie ; Rédigée suiv^ant la méthode d'OLiviER ; Avec des notes , plusieurs observations nouvelles, et des figures dessinées d'après nature. Par F. M. G. T. DE TIGNY , Membre de la Société d'Histoire naturelle de Paris. TOME IX. 1)K L'IMPRIMERIE DE CRAPELET. A PARIS, Chez Deterville , rue du Battoir, n° i6. AN X. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. CLXXXVr GENRE. C L Y T R E. Caractères génériques. Antennes en scie, plus couites que la moitié du corps , le second et le troisième petits. — Quati^e aiitennules presque égales ; les antérieu- res un peu plus longues , composées de quatre articles, dont lepremierpetit , les deux suivans un peu plus gros , presque coniques , le dernier mince , cylindrique j les postérieures de trois articles, dont le premier court, le second assez long , le troisième un peu plus minç^ — Tête as- sez large , un peu enfoncée dans le corse- let. — Pénultième article des tarses bifi- de , garni de houppes. Linné E et Degéer ont place ces insectes avec les chiysomèles. Le ci- toyen Geoffroy en a fait un genre sous Insectes. IX. i 2 HISTOIRE NATURELIE le nom de mclolontlie. M. Fabricius lésa réunis aux gribouris. Le cit. Oli- vier les a d'vibord laissés avec ces in- sectes , mais ensuite les en a séparés et en a fait un genre sous le nom de cly- tre , nom qui leur a été donné par M. Laichartaing. On distingue les clytres des gribou- ris par leurs antennes qui sont en scie; au lieu que celles des gribouris sont filiformes , par les mandibules grandes , arquées, et par quelques autres partie» de la bouche. Les antennes sont un peu plus lon- gues que le corselet , composées de onze articles , dont le premier est gros , ren- flé à l'extrémité ; les deux suivans sont petits , arrondis -, le quatrième est un peu alongé ; les autres sont égaux , en scie -, elles ont leur insertion à lapartie antérieure de la tête entre les yeux. La tête est assez large, un peu ap- platie , cachée en partie sous le corse- Jet j les yeux sont arrondis , saillans j DESCLYTRES. 3 la bouche est composée d'une lèvre su- périeure cornée , échancrée et ciliée ; de deux mandibules assez grandes , avancées , élargies à la pointe , biden- tées ; de deux mâchoires bifides , à di- visions écartées ; l'intérieure un peu plus petite ; d'une lèvre inférieure courte , cornée ; et de quatre anten- nules. Le corselet est large , peu convexe , rebordé , un peu plus étroit antérieu- rement que postérieurement ; l'écussoa triangulaire. Les élytres sont dures , convexes , de la longueur de l'abdomen j elles re- couvrent deux ailes membraneuses. Les pattes sont souvent de grandeur inégale , les antérieures beaucoup plu* longues que les autres ; les tarses com- posés de quatre articles, dont les troia premiers presque égaux , assez larges ; le troisième est bifide ; le dernier alon- g£ , renflé à l'extrémité , terminé par deux crochets assez forts. 4 HISTOIRE NATURELLE Le corps est alongë , cylindrique. Les elytres sont en général de gran- deur médiocre ; quelques espèces sont même assez petites ; elles fréquentent les fleurs des prai ries et celles des chênes, et se laissent prendre facilement, parce qu'elles ont le vol lourd ; leur larve n'est point connue, maison croit qu'elle vitdans la terre. Elles forment un genre composé d'une trentaine d'espèces , dont on trouve plus de la moitié en Europe. La Clytre tridentée, Clytra tridentata. Elle a cinq lignes de longueur : les antennes sont noires , un peu plus lon- gue que le corselet ; la tête , le corselet , le dessous du corps et les pattes d'un bleu noirâtre luisant ; les élytres d'un jaune pâle , finement pointillées ; le corselet est tridenté à sa partie posté- rieure j les pattes antérieures sont beau- DES C L Y T R E S. 5 coup plus longues que les autres ; les jambes de ces patLes un peu arque'es. On la trouve en Europe : elle est très-commune dans les départemens méridionaux de la France , sur les fleurs. La Clytre longimane , Cfyira longimana. Elle est beaucoup plus jielite que la ■précédente : les antennes sont d'un noir bleuâtre -, la tête , le corselet, le dessous du corps et les pattes sont d'un vert noirâtre bronzé ; les éljlres d'un jaune pâle , finement pointillées ; les pattes antérieures sont très-longues ; les jam- bes arquées ; les cuisses un peu renflées, avec une petite dent peu ^narquée. On la trouve dans presque toute l'Europe : elle est assez commune aux environs de Paris , sur les fleurs dans les prairies. 6 HISTOIRE NA.TURELLE LaClytre lojigipècle , Cfytra longipes. Elle varie pour la grandeur depuis quatre jusqu'à six lignes et demie : les antennes sont noires , de la longueur du corselet -, la tête , le corselet , le dessous du corps et les patles d'un noir bleuâtre ; les élytres d'un jaune testacé pâle j avec trois points noirs sur chaque ; un à la base , près du bord extérieur ; les deux autres nn peu au-delà du mi- lieu , formant une bande transversale ; les pattes antérieures sont beaucoup plus longues que les autres ; les jambes de ces pattes un peu arquées ; toutes les cuisses légèrement renflées. On la trouve au midi de l'Europe , sur différentes fleurs. La Clyire quadriponcluée ^ Clylra quadripunctata. Elle a cinq lignes de longueur : les antennes sont noires , avec le second et DES CLYTRES. 7 le troisième articles fauves ; la tête , le corselet, l'écusson, le dessous du corps et les pattes sont noirs ; les ëlytres d'un rouge pâle , avec chacune deux taches noires ; l'une très-petite à la base , près du bord extérieur \ l'autre plus grande, vers le milieu , où elle forme une bande transversale : le dessous dvi corps est couvert d'un léger duvet cendré. On la trouve dans presque toute l'Europe , sur les fleurs du chêne , du prunelier , de l'aubépine : elle est com- mune aux environs de Paris. La Clylre Bucéphale, Clytra Bucephala, Elle a deux lignes et demie de lon- gueur : les antennes sont en scie , noi- res , avec les quatre premiers articles fauves -, la tête est d'un bleu violet , luisant , avec la bouche fauve ; le cor- selet fauve sur les côtés, d'un bleu lui- sant sur le milieu -, les ëlytres iont fine- 8 HISTOIRE NATURELLE ment poiiitillées d'un bleu fonce lui- sant ; le dessous du corps est d'un bleu îioirâtre ; les pattes sont fauves ; les tarses noirs. On la trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , sur différentes fleurs. La Cly tre roiigeâtre, C/^/ra ruhra. Elle a près de trois lignes de lon- gueur : les antennes , la tête , le des- sous du corps et les pattes sont noirs ; le corselet est rouge , avec un point noir plus ou moins marqué sur le mi- lieu, ou sans point-, les élytres sont rouges , avec chacune deux taches noi- res 5 l'une à la base , près du bord ex- térieur \ l'autre au-delà du milieu. On la trouve aux environs de Paris, en Allemagne , sur les fleurs. La Cly tre indigo , Clytra cyanea. Elle a environ trois lignes de lon- gueur : les antennes sont d'un noir Tom . J.T, ^V/- '^- % 1 \Meunier i/el ■ F? Tarsien d'culp\ a. Qytr . T-oxLgeâtre . 4- Cass . gi^osse . 2, . Cass . verte . 6 . Cass . treillie . 3. Cass. maciilee DES CLYTRES. 9 bleuâtre, avec les quatre premiers ar- ticles fauves ; la tête est d'un bleu fon- cé , luisant -, le corselet fauve, luisant ; les élytres sont fortement pointillces, d'un beau bleu fonce, luisant; le des- sous du corps est d'tin blcïi noirâtre 5 les pattes sont fauves. On la trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , sur différentes fleurs. La Cly tre semblable , Cfytra affinis, Panzer. Elle a trois lignes et demie de lon- gueur : les antennes sont noirâtres j avec les quatre premiers anneaux fauves ; la tête est d'un noir luisant ; le corselet fauve sur les côtés , d'un noir luisant en dessus -, les élytres sont finement pointillées d'un noir bleuâtre luisant ; le dessous du corps est noir -, les pattes sont fauves. On la trouve en Europe, aux envi- rons de Paris , sur les Heurs. lO HISTOIRE NATURELLE CLXXXVir GENRE. C A S S I D E. Caractères génériques. Antennes courtes , presque filiformes, grossissant insensible- ment vers la pointe , très -rapprochées à leur base. — Quatre antennules inégales, presque filiformes ; les antérieures com- posées de quatre articles , dont le dernier est ovale , alongé, terminé en pointe ; les postérieures composées de trois, dont le dernier un peu plus gros et ovale. — Pénultième article des tarses bifide, garni de houppes. — Corselet et élytres beau- coup plus larges que le corps. On a vulgairement nommé ces in- sectes tortue , scarabé-toi tue , parce que leur tête est entièrement caclie'e par la plaque e'cailleuse du corselet, qui est très-grande ; et que les élytres, qui débordent de beaucoup le corps, le ca- chent également , de sorte qu'on ne voit en dessus qu'une espèce d'écaillé , DES C A S S I D E S. Il ovale ou circulaire , assez semblable à celle des tortues ; ce qui a fait donner à ces insectes , par Linne'e , le nom de cassida , qui signifie casque. Les cassides ne peuvent être confon- dues avec aucun insecte des autres genres : ceux avec lesquels elles ont quelque ressemblance , qui sont les ërotylesj les boucliers et les coccinelles, se distinguent, les premiers, parleurs élytres moins larges , et leurs antennes ïiioniliformes, terminées en masse ap- platie; et les deux autres , par le nom- bre d'articles des tarses : les boucliers en ont cinq , les coccinelles n'en ont que trois , au lieu que les cassides en ont quatre. Les antennes sont à peine plvis lon- gues que le corselet , composées de onze articles qui vont en grossissant insen- siblement de la base au sommet ; elles sont insérées à la partie antérieure de la tête , entre les yeux , très-rappro- cliwes à leur base. 12 HISTOIRE NATURELLE. La tête est très-petite , entièrement cachée par le corselet ; les yeux sont ovales, peusaillans: ia bouche est com- jiosée d'une lèvre supérieure courte , large , peu éch ancrée , ciliée ; de deux mandibules plattes , très-dentées , de deux mâchoires bifides , à divisions alongées-, d'une lè^i-e inférieure étroite , aiongée , entière , et de quatre anten- nules. Le corselet est plat en dessus, très- large , débordant la tête et les côtés de la poitrine , arrondi antérieurement , ou légèrement échancré -, de sorte que pour voir la tête , il faut retourner l'insecte ; l'écusson est petit , triangulaire. Les ély très sont grandes ^ convexes en dessus, beaucoup plus larges que le corps; elles ont en dessous, vers le milieu , une espèce de rebord qui em- brasse le haut de l'abdomen ; elles re- couvrent deux ailes membraneuses. Les pattes sont courtes , dc|)assent à peine les élytres j les tarses courts ;, DES C A S S I D E S. 1 S composés de quatre articles , dont le premier est coiirt, le troisième bifide, le dernier court , un peu renflé à l'ex- trémité , tei-miné par deux crochets. Le corps est de forme ovale , applati en dessous. On trouve ces insectes sur les plantes dont ils se nourrissent : on les prend facilement , parce qu'ils mar- chent assez doucement et font rarement usage de leurs ailes: ils sont en géné- ral de grandeur moyenne ; quelques espèces sont ornées de couleurs dorées ou argentées qui disparoissent à la mort de l'insecte. Quoique les cassides ayent une forme qui les fasse remarquer , elles méritent bien plus de fixer l'at- tention sous l'état de larve que sous celui d'insecte parfait ; aussi les célèbres lîéaiunur , Geoifroy ; Degéer ont-ils suivi ces larves dans toutes leurs mé- 1 amrorphoses , et nous ont donné des détails très-intéressans sur leurs habi- tudes. C'est dans leurs ouvrages que Insectes. IX. 2 l4 HISTOIRE NATURELLE nous puiserons ce que nous dirons sur ces larves. Elles ont six pattes écailleuses ; la tête arrondie , également écaillease , munie de deux mâclioircs ; le corps large , court , applati , bordé sur les côtés d'appendices branchues et épi- neuses j les épines sont placées sur des éniinences charnues , en forme de ma- melons y et leur position est horizon- tale , avec le plan sur lequel marche la larve. Lorsqu'elle est en repos , sa tête et ses pattes sont entièrement ca- chées : le corps est terminé par une espèce de queue fourchue , qui se re- courbe en dessus du dos ; chaque bran- che de cette queue est extérieurement garnie d'épines courtes , depuis la base jusqu'à une certaine distance. lia larve peut donner des positions différentes bt, sa queue , mais elle la tient ordinaire - ment inclinée du côté de la tête : l'anu^ est placé à l'extrémité d'un mamelon g^ui se trouve entre les deux branche* DES CASSIDES. l5 fîe la fourche ; de sorte que lorsque cette larve rend des excrémens, les deux parties de la fourche sont placées pour les recevoir , et inclinées de manière à former une pente le long de laquelle ils peuvent couler ; quand il s'en amasse trop auprès de l'origine de la queue , le mamelon où est l'anus les pousse et les fait aller plus loin : les anneaux et les épines qui les bordent aident encore à les faire aller en avant ; peu à peu ils s'accumulent, se collent les uns contre les autres , et sont pous- sés au-delà des pointes de la fourche , et soutenus par ceux qui sont collés à l'extrémité ; alors ils forment une es- pèce de toit capable de couvrir tout le corps de l'insecte; le plus souvent ce toit le touche sans le charger ; quelque- fois il est un peu élevé au-dessus , et y est presque parallèle ; dans d'autres temps l'insecte lui fait prendre d'au- tres inclinaisons ; de sorte que les ek.- crémens de cette larve , qu'elle sou- iii HISTOIRE NATURELLE tient toujours au-dessus de son corps, lui servent à le mettre à l'abri des im- pressions trop vives de l'air ; lorsqu'ils sont trop desséchés , elle s'en débar- rasse, et de nouveaux prennent la place des anciens. Cette larve cliange plusieurs fois de peau -, elle se transforme en nymphe sans entrer dans la terre et sans faire de coque : c'est sur une des feuilles de la plante où elle a vécu qu'elle subit sa métamorphose. En quittant sa peau de larve pour la dernière fois , elle se défait en même temps des épines qui y tenoient , et elle reste attachée à sa vieille peau par daux filets qui sont engagés dans les branches de sa queue : la nymphe qui succède à la larve est large , applatie , presque ovale ; sou corps est garni tout autour de nouvelles appendices ou épines, qui diiïèrent des premières en ce qu'elles sont plus larges àJeur base, applaties et terminées par une pointe fine j ces appendices res- DES CASSIDES. 1/ semblent à des feuilles : le corselet est très-grand, à-peu-près de forme semi- lunaire, et cache entièrement la tète; le contour de ce corselet est bordé d'é- pines courtes et simples : en regardant cette nymphe en dessous, on distingue presque toutes les parties de l'insecte parfait, contenu sous son enveloppe -, la tête, les antennes et les pattes sont brunes. Cette singulière nymphe est d'vm vert pâle ; elle a quelques taches brunes sur le corselet , et ses épines ou appendices latérales sont blanches : elle tient à la feuille par les deux derniers anneaux de son corps , qui y sont collés et qui restent engagés dans la peau qu'elle a quittée , et par les deux filets de sa queue. Douze à quinze jours après cette métamorphose , l'insecte parfait sort de la nymphe par une ouverture qui se fait à la partie antérieure de la peau de dessus : cet insecte dépose sur les feuilles ses œufs , qui sont rangés les uns auprès des autres , et forment )'S HISTOIRE NATURELLE des plaques souvent couvertes d'ex- ciémens. Le genre casside est composé déplus de quatre-vingts espèces : on en trouve au plus une vingtaine en Europe ; les autres habitent rAinërique et l'A- frique. La Casside verte, Cassida viridls. Elle est longue de quatre lignes , large de deux et demie , de forme ova- le : le corselet et les élytres sont con- vexes, beaucoup plus larges que le corps, d'une belle couleur verte ; les antennes sont de la longueur du corselet • le des- sous est applati, noir, les pattes sont pâles. On la trouve dans presque toute l'Europe : elle est commune aux envi- rons de Paris , sur les plantes verlicil- lées et sur les chardons. DES C A S SI D E S. I<) La Casside maculée , Cassida inurrœa» Cette casside et la casside panacliée du cit. Olivier, sont la même espèce, comme l'a très-bien remarqué le ci- toyen Geoffroy. Sa couleur varie , elle est verte en dessus , avec quelques pe- tites taches noires irrégulières sur les élytres , principalement à la suture ; mais en vieillissant , souvent la couleur verte devient d'un rouge brun : les an- tennes, ledessousdu corps et les pattes sont d'un noir foncé ; les élytres ont des stries formées par des points en- foncés. On la trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , sur l'aunée. Selon le cit. Geoffroy , sa larve ressemble à celle de la casside verte : elle se nourrit des feuilles de l'aunée , et se couvre avec &e.s excrémens. ao HISTOIRE NATURELLE La Casside marquée, Casaida vibex. Elle est moins grande que la casside verte : les antennes sont noires-, le cor- selet est d'un jaune rougeàtre , sans taches -, les élytres ont des stries for- mées par des points enfoncés*, elles sont d'un vert jaunâtre , couvertes dans quelques endroits de petits points noirs qiii les font paroitre obscures : le corps est noir; les pattes sont fauves , avec une tache noire sur les cuisses. On la trouve en Europe , aux envi- rons de Paris, sur les chardons. La Casside pointillée , Cassida a-ffinis. Elle est de la grandeur de la précé- dente : les antennes sont fauves à la base , noirâtres à l'extrémité ; le cor- selet est jaunâtre; les élytres sont d'un gris verdàtre; avec des taches noires DES CASSIDES. 2l sur le milieu el à l'extrémilë; elles ont des stries formées par des points en- foncés ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont fauves. On la trouve aux environs de Paris , en Allemagne. La Casside nébuleuse , Cassida nebulosa. Elle est un peu moins grande que la casside verte , d'un jaune roux : les an- tennes sont noires ) le corselet est ar- rondi antérieurement ; les élytres ont des stries formées par des points en- foncés et des points noirs irréguliers ; le dessous du corps est noir j les pattes sont jaunâtres ) les cuisses ont une ta- che noire. On la trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , sur les chardons. 22 HISTOIRE NATURELLE La Casside hébraïque , Cassida hebrœa. Elle est moins grande que la précé- dente , plus arrondie ; les antennes , le corps et les pattes sont d\in jaune pâle ; le corselet est transparent, d'un blanc jaunâtre -, les élytres sont jaunâ- tres, garnies de veines noires qui foi- ment une espèce de réseau sur le milieu ; les bords sont jaunes , transparens \ l'extrémité des antennes est noire. On la trouve dans l'Amérique méri- dionale, àCayenne, à Surinam. La Casside purpurine , Cassida purpurea. Elle est de forme arrondie , longue de quatre lignes : les antennes sont d'un jaune fauve , avec l'extrémité noire -, le corselet est d'un jaune citron , sans taches ; les élytres sont d'un jaune ci- tron , avec une grande tache d'un rouge DES CASSIDES. 23 pourpre sur le milieu , et sur laquelle est un point jaune ; le dessous du corps et les pattes sont fauves. On la trouve à Cayenne , à Surinam. La Casside bifasciée , Cassida bifasciata. Elle est de forme arrondie, longue de quatre lignes : les antennes sont d'un jaune pâle ; le corselet est arrondi an- térieurement, d'un jaune fauve sur le milieu , pâle sur les côte's y les élytres sont de la couleur du corselet, elles ont en dessous chacune une tache noire , qu'on apperçoit en dessus au travers des élytres ; le dessous du corps et les pattes sont fauves ; l'abdomen a plu- sieurs taches irrégulières noires. On la trouve dans l'Amérique méri- dionale , à Surinam. 24 HISTOIRE NATURELLE La Casside noble , Cassida nohilis. Elle est longue de deux lignes, de forme oblongue , d'un vert jaunâtre en dessus : les ély très ont des stries for- mées par des points enfoncés , et cha- cune une ligne longitudinale d'un beau vert doré , qui ne se voit que sur l'in- secte vivant , et qui disparoît lorsqu'il est mort : les antennes sont jaunes à leur base , noirâtres à l'extrémité \ le dessous du corps est noirj les pattes sont d'un vert jaunâtre. On la trouve dans toute l'Europe , vSur les chardons et sur les plantes chi- coracées. La Casside perlée , Cassida margaritacea. Elle est de forme ovale , longue de deux lignes : le corselet est d'un vert pâle \ les élytres d'un vert argenté bril- lant lorsque l'insecte est vivant , et DES CASSIDES. 25 d'un vert pâle lorsqu'il est mort ; le dessous du corps et les pattes sont jau- nâtres ; la tête et la poitrine noires. On la trouve aux environs de Paris , en Allemagne. "O* La Casside tuberculée , Cassida tuherculata. Cette espèce est un peu plus grande que la casside verte, de forme ovale, très-convexe : les antennes sont fauVcs î\ leur base , noirâtres à l'extrémité ; le corselet est pointillé d'un vert bronzé , avec une ligne longitudinale sur le mi- lieu et les bords jaunes ; les ély très sont fortement pointillées, d'un brun fer- rugineux, bordées tout autourde jaune fauve -, le dessous du corps et les pattes sont fauves. On la trouve à Cayenne , à Suri- nam. Insectes. IX. 26 HISTOIRE NATURELLE La Casside marginée , Cassida margitiata. Elle est un peu plus grande que la casside tuberculée , presque ronde : les antennes sont d'un brun obscur; le cor- selet est d'un noir violet luisant ; les élytres sont d'un jaune fauve , avec chacune deux points noirs jl'un au mi- lieu du bord antérieur , l'autre à la suture près de l'écusson : elles sont bordées de noir tout autour ; le dessous du corps et les pattes sont d'un noir violet luisant. On la trouve àCayenne, à Surinam. La Casside bleue j Cassida cyanea. Elle est presque liémispliérique , lon- gue de huit lignes, large de neuf, d'un vert bleuâtre luisant , doré en dessus; le dessous du corps , les antennes et les pattes sont noirs j le corselet est lisse j DES CASSIDES. 2/ les élytres ont des nervures élevées qui forment une espèce de réseau. On le trouve à Cayenne, à Surinam. La Casside jaune , Cassida flava. Elle est presque ronde , longue de cinq lignes : les antennes sont ferrugi- neuses à la base , brunes à l'extrémité ; le corselet est d'un jaune pâle , avec le bord postérieur brun ; les élytres sont d'un jaune pâle , avec le bord an- térieur brun , et une élévation sur le milieu ; le dessous du corps et les pattes sont bruns. On la trouve dans l'Amérique méri- dionale. La Casside réticulée , Cassidct reticulata. Elle est longue de sept lignes, de forme plus alongée que les deux précé- dentes : les antennes sont noires , le 28 HISTOIRE NATURELLE corselet est jaune , avec le milieu et les côtes d'un vert foncé luisant : les ély- tres sont jaunes , avec des taches irré- gulières ; la suture et le bord extérieur d'un vert foncé ; le dessous du corps et les pattes sont noirs ou d'un brun obscur. On la trouve dans l'Amérique méri- dionale. La Casside variée , Cassida variegata. Elle a environ huit lignes de lon- gueur : les antennes sont noires , plus longues que le corselet ; le corselet est plus large que long , échancré anté- rieurement, d'un rouge foncé mélangé de brun et de noir -, les élytres sont un peu anguleuses, fortement ponctuées , d'un rouge obscur , avec des taches ir- régulières et les bords noirs •, la tête , le dessous du corps et les pattes sont d'un rouge brun. On la trouve à Surinam. DES CASSIDES. 2^ La Casside grosse , Cassida grossa. Elle est la plus grande des espèces connues , longue de dix lignes , large de onze : les antennes sont noires ; le corselet est rouge , sans tache , con- vexe au milieu, applati sur les côtés ; les élytres sont rouges , avec des taches rondes , noires sur le milieu ; les côtés sont dilatés , avec quatre bandes d'un noir bleuâti^e , les ailes d'un brnn fon- cé ; le dessous du corps et les pattes sont roriges ; les anneaux de l'abdomen sont séparés par des lignes noires. On la trouve dans l'Amérique méri- dionale. La Casside treillée , Cassida clatrata. Elle a six lignes et demie de lon- gueur et autant de largeur : les anten- nes sont d'un brun obscur ; le corselet est d'un rouge brun, convexe en des- OO HISTOIRE NATURELLE sns , avec les côte's du bord postérieur anguleux : les élytres sont d'un rouge foncé , bordées tout autour d'une large bande noire -, elles ont sur le milieu une ligne longitudinale noire , et une transversale qui s'étend depuis cette ligne jusqu'au bord extérieur ; le des- sous du corps" et les pattes sont d'un brun roux , les tarses jaunâtres. On la trouve dans l'Amérique mé- ridionale. La Casside inégale , Cassida inœqualis. Elle est de la grandeur de la précé- dente : les antennes sont noires ; le corselet est bronzé , luisant en dessus , d'un vert cuivreux en dessous ; les ély- tres sont bronzées , luisantes, un peu raboteuses , avec cliacune une grande tache ovale jaune près du milieu j le dessous du corps et les pattes sont d'un vert bronzé j les ailes brunes. DES CASSIDES. 3l On la trouve dans l'Amérique mé- ridionale. La Casside discoïde , Cassida discoïdes. Elle est un peu. moins grande que la précédente : les antennes sont noires ; le corselet est d'un vert luisant doré , sans taches -, les ély très sont pointillées, delà couleur du corselet, avec chacune deux grandes taches ovales , d'unjaune clair , placées l'une à côté de l'autre ; le dessous du corps et les pattes sont noirs ; la portion des élytres qui dé- borde le corps est , en dessous , d'un beau violet luisant. On la trouve à Cayenne , à Surinam. 02 HISTOIRE NATURELLE CLXXXVIir GENRE. T R I T O M E ( 1 ). Caractères génériques. Antennes courtes , en masse , les trois ou quatre derniers gros , applatis , formant une masse ovale. — Quatre antennules inégales ; les aQté- rieures un peu plus longues , composées de trois articles , dont le dernier hémi- sphérique, comprimé ; les postérieures de . trois, dont le dernier très-court. — Corps ovale ou arrondi, rehordé , convexe. — Corselet un peu échancré pour recevoir la tête. C E genre a été e'tabli par le cit. Geof- froy. Cet auteur n'ayant trouvé que trois articles aux tarses du seul insecte (i) Dans les caractères des genres , le genre tritome se trouve dans la quatrième division ; mais d'après l'examen des tarses , nous le plaçons dans la troisième , à la suite des cassides. DES T R I T O M E S. 33 qu'il a décrie , lui a donne le nom de tritome. Mais de nouvelles observations ayant fait découvrir qu'il en a quatre , et tous les caractères des mycëtopha- gues , on l'a placé avec ces insectes. Le genre tritome a été adopté pau M. Fabricius et le cit. Olivier. Le pre- mier a réuni dans ce genre des insectes, dont les uns ont cinq articles aux tar- ses , et les autres quatre. Comme d'a- près la méthode que nous suivons, tous ces insectes ne peuvent entrer dans notre genre tritome , nous ne donne- rons les caractères que de deux, qui ont quatre articles. Le cit. Latreille a fait un genre des autres sous le nom. de cholève. Le cit. Olivier n'ayant point encore décrit les tritomes , nous ignorons de quels insectes il composera ce genre. Ils ne peuvent être les mêmes que les tritomes du cit. GeofiProy et de M. Fabricius , puisque , selon cet au- teur , un des principaux caractères de ces insectes est d'avoir trois articles aux 54 HISTOIRE NATURELLE tarses ; et cependant il cite le cit. Geof- froy et M. Fabricius : ce ne peut être qu'une erreur , que sûrement il recti- fiera. Les antennes des tri tomes sont moins longues que le corselet, composées de onze arlicles , dont le premier est un peu renflé -, les autres petits, granuleux, égaux entre eux-, les trois ou quatre derniers plus gros , applatis , formant une masse ovale : elles sont insérées au-devant des yeux. La tète est petite , arrondie, un pca inclinée , enfoncée sous le corselet : les jeux sont ovales, un peu saillans ; la bouche est composée d'une lèvre su- périeure , cornée , légèrement échan- crée ; de deux mandibules cornées , ar- quées, bifides à l'extrémité ; de deux mâchoires courtes, membraneuses, cy- lindriques , bifides à divisions inégales j d^une lèvre inférieure cornée à la base, membraneuse à l'extrémité, légèrement échancrée j et de quatre aittennules. DES TRITOMES. 35 Le corselet est convexe , rebordé, ëchancré antérieurement , moins large que les élytres ; l'écusson est assez grand , triangulaire. Les élytres sont convexes , de la lon- gueur de l'abdomen , dont elles embras- sent les côtés ; elles recouvrent deux ailes membraneuses repliées. Les pattes sont de longueur moyen- ne ; les jambes courtes, comprimées; les tarses courts, composés de quatre articles , dont les trois premiers larges, d'égale longueur , le dernier est assez long , arqué , terminé par deux petits crochets. Le corps est ovale , convexe. Les tritomes sont de petits insectes, dont les habitudes et les larves sont inconnues. M. Fabricius en a décrit neuf espèces , parmi lesquelles quel- ques-unes n'appartiennent point à ce genre. Comme nous ne connoissons qu'une espèce des autres ; nous nous 36 HISTOIRE NATURELLE bornerons à sa description , afin de ne point commettre d'erreur. La Tritome bipustulée, Tritoma bipustulata. Elle a deux lignes et demie de lon- gueur : les antennes sont ferrugineuses, moins longues que le corselet ; la tête et le corselet d'un noir luisant j les ély- tres noires, luisantes, avec chacune une grande tacite d'un rouge vif à la base extérieure 5 elles sont plus larges à leur origine qu'à l'extrémité , et ont des stries peu marquées , formées par de petits points enfoncés ; le dessous du corps et les pattes sont d'un brun rougeâtre. Elle est rare aux environs de Paris : on la trouve en iV^gleterre. C'est mal-à-pi'opos que M. Fabricius cite le cit. Geoffroy , dans la Synony mie ; la tritome de cet auteur est très- différente de celle-ci. Tom . IX. Jletmier de/ f.'KL i 1 M w /r*" Tartùeu ifcu/f^' i.Tritom Tîipui' talée . 4- Coce. ecLimiacr • a. Coce . iinpoiictaee 6 . Poriic , liiponctue 3. Coce . ocnlee . DES A N A S P E S. 5/ CLXXXIX^ GENRE. A N A S P E. Nota. A l'imitation du cit. Olivier, nous avons réuni ce genre aux mor- delles. Fo/es Mordelles fauves. Insectes. ÎX» 35 HISTOIRE NATURELLE QUATRIÈME SECTION. Quatre articles à tous les tarses. C X C GENRE. COCCINELLE. Caractères génériques. Antennes courtes , presque en masse 5 premier article un peu alongé , les autres presque globuleux ,les . trois derniers plus gros , en masse. — Quatre antennules inégales ; les anté- rieures un peu plus longues , composées de trois articles, dont le dernier plus gros, en forme de hache ; les postérieures com- posées de deux articles égaux. — Corps hémisphérique , plat en dessous. Corselet et ély très bordés. Ces insectes , connus vulgairement sous les noms de bête-à-Dieu , de va- clie-à-Dieu, de bête -de -la- Vierge', sont connus depuis long- temps , en His- toire Naturelle , sous le nom de scarabé liémispliéri0 HISTOIRE NATURELLE nés; le corselet noir, avec les côtés jau- nes; les élytres sont rouges, avec une tache triangulaire noire au-dessous de l'écusson, commune aux deux élytres, et cliacune quatre taches sur le milieu ; le dessous du corps et les pattes sont noirs -, la poitrine a deux points jaunes de cha- que côté. On la trouve dans toute l'Europe. T- tenoient auprès d'elle sans la quitter el: 6^ HISTOIRE NATURELLE se plaçoient souvent sous son ventre et entre ses pattes , comme font les pous- sins avec les poules ; la mère étoit fort tianquille , les laissoit faire et sembloit les couver; les petits restoient quelque- fois une heure entière dans cette posi- tion. Ces insectes ont en quelque sorte soin de leurs petits, même après leur naissance , et paroissent vouloir les prote'ger en restant auprès d'eux. Les transformations des forficules sont du second ordre des métamorpho- ses de Swammerdam, c'est-à-dire, qu'ils ne cessent jamais de marcher et de man- ger ; mais qu'ils reçoivent dans un cer- tain pe'riode des fourreaux sur le dos, qui renferment l«s élytres et les ailes, et c'est alors qy.'ils sont réputés être sous la forme de nymphes. Après la dernière mue ils dé^Dloyent leurs ailes , et sont alors dans l'état de perfection. Par leur manière de croître et de se transfor- mer, et même par les parties de la bou- che , ils se rapprochent des orthoptères, DES F O R F I C U L E S. ÇiJ et devroient être placés parmi les insec- l€s de cet ordre, d'après le système de Swammerdam et celui de M. Fabri- cius; mais le cit. Olivier les a placés avec les coléoptères, parce qu'ils ont les étytres jointes par une suture droite, et les ailes repliées , caractères princi- paux que cet auteur a assignés aux in- sectes de ce dernier ordre. Lesforficules forment un genre com- posé de seize ou dix-huit espèces : on n'en trouve que quatre en Europe. Le Forficule auriculaire , Forfi- cula auricularia. Il a environ sept lignes de longueur ; les antennes sont d'un jaime pâle, com- posées de treize ou quatorze articles, selon le cit. Olivier. Nous n'en trou- vons que onze, à l'individu que nous avons sous les yeux, dont les antennes sont entières et les articles très- dis- tincts ) la tête est d'un brun rougeâtre , ^8 HISTOIRE NATURELLE avec les yeux noirs; le corselet est de for- me carrée , arrondi postérieurement , d'un fauve pâle , avec une grande tache brune sur le milieu; les élytres sont d'un fauve pâle ; le corps est brun ; \ç^s pince» sont d'un brun moins foncé que le carps, dentéesàla base, arquées et saus deutelu- res à l'extrémité ; les pattes sont pâles. On le trouve dans toute l'Europe sous l'écorce des arbres, sous les pierres et dans des feuilles roulées. Le Forficule biponctué, Forfîcula bipunitata. II est un peu plus grand que le pré- cédent; les antennes sont noires, com- posées de onze articles; la tête est noire, fauve postérieurement; le corselet est noir , bordé de fauve ; les él5'^tres sont noires, avec une grande tache blanchâtre sur la suture, et les bords pâles ; l'abdo- men est noir ; la pince est aiguë, droite. M. Fabricius donne ainsi la descrip- DES FORFICULES. G9 tion de cet insecte : ceux que le citoyen Olivier avoit sous les yeux en décri- vant cette espèce , ont les antennes d'un fauve obscur,composéesde dix arti- cles ; la tête est entièrement d'un fauve brun, avec les yeux noirs; l'abdomen est d'un brun noirâtre ; la pince est droite , simple , brune à sa base , noire et légèrement arquée à l'extrémité ; les pattes sont pâles. Nous possédons un individu qui dif- fère de ceux décrits par ces deux au- teurs , en ce que les antennes sont brunes, composées de douze articles, et que les élytres ont chacune vers le milieu , près de la base , une tache ron- de , d'un jaune fauve , et une semblable tache sur l'extrémité de l'aile qui dé- borde l'élj'^tre ; du reste il ressemble à celui décrit par M. Fabricius , à l'ex- ception de la pince qui est un peu ar- quée à l'extrémité. On le trouve en Italie , dans les pro- vinces méridionales de la France. 70 HISTOIRE NATURELLE Le Forficule nain , Forjîcula jninor. Il à deux à trois lignes de longueur : les antennes sont pâles, composées de onze articles , selon le citoyen Olivier : celles de l'individu que nous décrivons ne sont pas entières ; la tête est d'un brun noirâtre -, le corselet carré, arron- di postérieurement, d'un brun noirâ- tre ; lesélytres sont testacées -, l'abdomen est d'un bran foncé en dessus , plus pâle en dessous ; la pince est testacée , pres- que droite , dentée dans l'un des deux sexes-, les pattes sont pâles. On le trouve dans presque toute TEurope. Il n'est pas très-communaux environs de Paris -, on le voit souvent voler , pendant la nuit , dans les mai- sons , où il paroît être attiré par la lu- mière. DES F O R F I C U L E S. 71 Le Foriîcule Morio , Forjîcula Morio, Les antennes sont noires ^ longues , composées de dix-huit articles , dont le premier , le quatrième et le cin- quième sont blancs ; le corselet est noir, arrondi postérieurement ; les élytres sont noires , tronquées ) les ailes noires , avec l'extrémité^transparente ; l'abdo- men est noir ; la pince grande , cour- bée , munie de dentelures à la base ; les pattes sont noires j les tarses ferru- gineux. On le trouve dans l'île d'Otaïti. Le Forlicule crénelé , Forficula crenata. Il a environ quatorze lignes de lon- gueur : les antennes sont d'un jaunv3 obscur , composées de vingt-quatre ar- ticles ; la tête est brune ; la bouche tes - lacée j les yeux sont obscurs j le corselet 72 HISTOIRE NATURELLE €st noirâtre, avec les bords pâles; les ëlytres sont d'un brun noirâtre , avec la suture fauve ; la partie des ailes qui dépasse les élytres est blanchâtre , avec une petite ligne obscure ; le dessus de l'abdomen est d'un brun noirâtre ; la pince brune à la base, noire à l'extre'- mité , légèrement arquée , munie inté- rieurement de chaque côté de neuf den- telures ; le dessus du corps et les pattes sont pâles. On le trouve au midi de l'Afrique. DES DIPTÈRES. /S CARACTÈRES DES GENRES DE L'ORDRE DES DIPTERES. Oestre. — Antennes courtes , sétacées , premier article gros et globuleux. Trompe très-courte, rétractible, sétacée , cachée entre deux espè- ces de lèvres vésiculeuses. Suçoir composé de trois soies membraneuses , flexibles , courtes , presque égales, appliquées sur la trompe. Taon. — Antennes courtes , rapprochées ; sept articles , dont le troisième grand , dilaté , ayant une espèce de dent latérale , les trois derniers courts , peu apparens , terminés en pointe. Trompe courte bilabiée , can- nelée. Suçoir divisé en sept piècçs ; quatre supérieures , larges , appla- ties , contenant trois soies dans la cannelure de la trompe. Deux antennules grandes , con* Insectes. IX. 7 74 HISTOIRE NATURELLE tournées et appuyées sur la trompe, NïMOTÈLE. — Antennes courtes , rappro- chées ; trois articles grenus , rao- iiilif'ormes ; le dernier terminé en pointe aiguë, alongée. Trompe courte, bilabiée , can- nelée. Suçoir divisé en quatre pièces , une supérieure large , membra- neuse , applatie , contenant trois soies courtes dans la cannelure de la trompe. Deux antennules filiformes , in- sérées à la base latérale du suçoir , et appuyées sur la trompe. Stratiome. — Antennes cylindriques , bri- sées, un peu plus longues que la tête ; trois articles , le premier et le troisième très-longs, le second très-court. Trompe courte , cannelée , bila- biée. Suçoir libre, formé d'une seule soie , reçue dans la cannelure de la trompe. Deux antennules courtes , en masse , composées de trois articles, dont le dernier gros et ovale , et DES DIPTÈRES. 7^ insérées à la partie latérale de la trompe. Ecusson souvent armé de pi- quant. SYRrHE, — Antennes courtes , deux arti- cles , dont le premier ovale, com- primé , et le second formant un© soie très-mince^ Trompe courte, rétractlble , bi- labiée , cannelée. Suçoir divisé en quatre pièces ; la supérieure pi uslongue et pluslargc^ contenant trois soies renlermées. dans la cannelure de la trompe. Deux antennules minces^ artlca- lées , de la longueur des soies , in- sérées à côté du suçoir, et appli- quées sur la trompe. Mouche. — Antennes courtes , deux arti- cles , dont le premier ovale , sou- vent alongé , comprimé , et le se- cond formant une soie très-mince. Trompe courte, rétractible, bi- labiée , cannelée. Suçoir libre , formé d'une seule soie , reçue dans la cannelure de la trompe. Deux antennules filiformes , un peu plus grosses veis la pointe , in.- 76 HISTOIRE NATURELLE sérées à la partie latérale un peu supérieure de la trompe, Stomoxe, — Antennes courtes, rapprochées, courbées ; deux articles, le premier ovale, alongé , un peu comprimé ; et le second formant une soie très- mince et velue. Trompe rétractible , alongée , liliforme, cylindrique , bifide, cou- dée à sa baje. Suçoir formé de deux soies , ren- fermées dans la trompe. Deux antennules courtes, filifor- mes , insérées à la base supérieure de la trompe. Khingie. — Antennes courtes, composées de trois pièces , dont la troisième plus grande , ovale , munie d'un poil latéral très-fin. Trompe rétractible , cannelée , bilabiée , cachée sous une espèce de bec avancé. Suçoir composé de quatre soies , reçues dans la cannelure de la tiompe. Deux antennules minces, filifor- mes , insérées à la base du suçoir ^ et appliquées sur la trompe, CoNOPs. •— Antennes plus longues que la DES DIPTERES. jj tête, presque en masse, réunies à leur base , dernier article renflé , terminé en pointe. Trompe rétractible , cannelée > bilabiée. Suçoir composé de deux pièces j la supérieure un peu plus large et applatie , contenant une soie dans la cannelure de la trompe. Deux antcnnules courtes , fili- formes , insérées à la base du su- çoir , et appliquées sur la trompe. Myope. — Antennes courtes , courbées j trois articles, dont le second pres- que conique , le dernier ovale , ap- plati , muni d'un poi! latéral assez court. Trompe rétractible, longue, fili- forme , brisée et repliée au milieu. Suçoir formé d'une seule vsoie > renfermée dans la trompe. Deux antennules minces , très- courtes , composées de trois arti- cles presque égaux , insérées à la base latérale un peu supérieure de la trompe. Partie antérieure de la tète pres- que vésiculeuse. Bhaoiox. — Anteunes courtes, trois arti- jS HISTOIRE NATURELLE clés grenus , m o ni lilo mes , ter- minés par lin poil alongé. Trompe très-courte, bilabiée , cannelée. Suçoir composé de trois soies , reçues clans la cannelure de la trompe. Deuxantennules avancées, de 1» longueur de la trompe, filiformes, assez grosses et velues. Asile. — Antennes de la longueur de la tête, rapprochées, presque lili- formes ; le dernier article alongé,, terminé en pointe. Trompe filiforme , cannelée. Suçoir composé de quatre piè- ces , la supérieure très-courte et assez large , contenant trois soies dans la cannelure de la trompe. Deux antennules courtes , très- velues , insérées à la base latéral» de la trompe. Empis. — Antennes presque de la longueur de la tête, rapprochées ; premier et second article , grenus, arron- dis; le troisième terminé en pointe très-alongée. Trompe liliforme , longue , bi' fide ^ cannelée. ^ E s D î F T E R E S» J^ Suçoir composé de quatre piè- ces ; la supérieure assez grosse , de^ la longueur de la trompe, conte- nant trois soies , reçues dans la cannelure de la trompe. Deux antennules courtes , filifor- mes , un peu velues , insérées à la base latérale de la trompe. BoMBiLUE» — Antennes courtes, rappro^ ehées , filiformes ; trois articles ^ dont le premier long , le second court , le dernier alorigé , terminé en pointe. Trompe droite , alôngée , séta- cée , cannelée , bifide. Suçoir composé de quatre piè- ces j la supérieure un peu plus large , contenant trois soies dans- la cannelure de la trompe. Deux antennules courtes , fili- formes , insérées à la base de la trompe» Cousin. — Antennes sétacéss^ velues ^pcc- tinées ou plumeuses^ de la lon- gueur du corselet. Trompe longue , sétacée , can- nelée , bifide. Suçoir composé de cinq^ pièces égales, très-minces et très-déliées, ^O HISTOIRE NATURELLE reçues dans la cannelure de ta trompe. Deux antennules courtes , fili- formes , velues , insérées à la basfr latérale de la trompe. TiPTJLE. — Antennes sétacées , simples oa velues, ou plumeuses , ou pecti- nées , beaucoup plus longues que la tête. Trompe courte , bilabiée , can- nelée. Suçoir libre, formé d'une seule soie , reçue dans la cannelure de la trompe. Deux antennules filiformes , beaucoup plus longues que la trom- pe , composées de plusieurs arti- cles , dont les trois premiers plus, gros et plus distincts. BiBiON. — Antennes moniliformes, un peu plus courtes que la tête ; articles courts, applatis , perfoliés. Trompe courte, bilabié« , can- nelée. Suçoir libre , formé d'une seule soie , reçue dans la cannelure de la trompe. Deux antennules filiformes,, pliis DES DIPTERES. 8t longues que la trompe , compo- sées de cinq articles distincts. Tête grosse et arrondie dans le mâle , petite et applatie dans la femelle. HiPPor.osQUE. — Antennes très- courtes , sétacées ; deux articles , dont le premier très- court , et le second plus long. Trompe très-courte , divisée en deux. Suçoir formé d'une seule soie , forte , presque cornée , contenue entre les deux pièces delà trompe» Point d'antennules. Corps un peuapplati. 82 HISTOIRE NATURELLE ORDRE SEPTIEME. DES DIPTERES. jN o u s avons commencé l'histoire des insectes par celle des animaux de cette classe , dans lesquels la faculté de voler paroissoit portée au plus haut degré de perfection. Les divisions du système que nous avons adopté étant fondées sur la disposition des ailes , nous avons dû suivre ce ttemarcliCj et arriver, pour ainsi dire , par degrés jusqu'aux insec- tes qui n'ont plus cette propriété singu- lière et précieuse , qui n'appartient qu'à plusieurs d'entr'eux et aux oi- seaux. Les coléoptères , dont nous ve- nons de terminer l'histoire, ne présen- tent déjà plus , dans les organes du vol, que deux ailes parfaites j les deux ély- DES DIPTÈRES. 85 très ne sont point des ailes, ainsi que nous l'avons vu; elles n'en ont ni la structure légère , ni les mouvemens ra- pides. Nous avons vu également qu'un assez grand nombre de coléoptères étoient privés de la faculté de voler, et que presque tous ceux qui en jouissoient, lefaisoient lourdement, d'unemanière gauche ; qu'ils n'étoient , pour ainsi dire, point maîtres de leurs mouve- mens , et qu'il y avoit une distance énorme entre le vol brusque d'un lu- cane, d'un scarabée, et le vol léger et ra- pide des spliinx et des libellules, qui ont presque la vélocité des oiseaux de proie. Quoique les insectes , que l'on com- prend sous la dénomination générale de diptères , n'ayent que deux ailes , ainsi que leur nom l'indique , ils n'en jouissent pas moins d'un vol léger, ra- pide , étendu, et qu'ils peuvent diri- ger à volonté ; les mouches les plus communes , qui nous tourmentent pas 84 HISTOIRE NATURELLE leur nombre et par leur importunitë , nousen offrent tous les jours la preuve ; nous les voyons voltiger des heures entières dans le milieu d'un apparte- ment , en décrivant des cercles nom- breux ; elles paroissent quelquefois im- mobiles , mais elles savent échapper avec une surprenante agilité à la main la plus vive qui va pour les saisir. Si , pour étendre la sphère de nos coiniois- $ances , nous étendons celle de nos ob- servations , que nous nous transpor- tions dans la campagne , des preuves d'une agilité de vol , encore plus sur- prenante dans des êtres si petits, se présenteront en foule; nous verrons le même taon , le même oestre suivre pendant plusieurs lieues un cheval , marchant au grand trot et prenant même quelquefois le galop -, nous ver- rons des nuées de moucherons accom- pagner pendant plusieurs heures la même voiture ; nous retrouverons dans ces jolis diptères, nommée hombyles j DES DIPTERES. 85 l'immobilité desoiseavix de proie lors- qu'ils planent , et leur rapidité aussi prompte c[ue celle de l'éclair lorsqu'ils se précipitent sur leur proie ; dans 1© premier moment on prend ces insectes pour un point noir, suspendu par un fil invisible ; on s'avance pour y tou- clier -, ils échappent avec tant de promp- titude , qu'ils ont l'air de s'évanouir ; mais ils reparoissent à quelque dis- tance, et y reprennent leur première immobilité. Ce n'est point l'étendue des ailes qui donne aux insectes la légèreté et la rapidité du vol ; les spbinx , les bom- byles , quelques sirphes qui volent si bien , ont des ailes fort petites ; elles sont au contraire d'une grandeur re- marquable dans le bombix grand paon , dans les myrmeleons, les tipules, dont le vol est si pesant et si lâche. En général, les ailes des diptères sont médiocres , lorsqu'on les compare avec celles d'un grand nombre d'autres insectes : cei Insectes- IX. 8 86 HISTOIRE NATURELLE ailes, presque toujours diaphanes et sans couleur foncée , sont ovoïdes ; c'est à la partie postérieure du corselet qu'elles sont attachées, elles sont com- posées d'une membrane mince, tendue par un réseau de nervures , dont la disposition constante dans les espèces d'un même genre , a fourni déjà à plu- sieurs Naturalistes des caractères de di- vision , d'autant meilleurs , qu'ils sont faciles à représenter ou à décrire. La nature semble avoir destiné quatre ailes à tous les insectes auxquels elle a accordé la faculté de voler. Les diptères sont les seuls insectes qui pa- ji-oissent faire exception à cette loi; mais en les examinant avecattention^on croit reconnoître les rudimens de la seconde paire d'aile à la base de celle qui existe : on voit en eflet dans l'angle rentrant de ré union du corselet avec l'abdomen, «ne petite pièce membraneuse, arron- die, lenticulaire , supportée et écartée DES DIPTÈRES. 87 du corps par un pétiole ou filet délié , qui la faisant ressembler aux balanciers dont se servent les danseurs de corde , lui a fait donner ce nom. Il n'est pas probable cependant que cette frêle par- tie puisse avoir un usage analogue ; il faut mieux avouer qu'on ignore à quoi elle sert , que de kii donner une utilité imaginaire , qui empêclieroit de re- cliercher son véritable usage, en fai- sant croire qu'il est trouvé et reconnu. Ces balanciers sont peu visibles dans les mouches communes ; mais ils sont très -remarquables dans les tipules^ les cousins , etc. Au-dessus des ailes, et encore plus directement à leur base , se voit une autre partie dont il est plus aisé de soupçonner l'usage ; c'est une espèce d'écaillé membraneuse , concave inie- rieurement et jouissant d'une sorte d'élasticité 5 on l'a nommée cuilleron ; il paroît qu'elle fait ressort sur l'aile, lorsque celle-ci est élevée ; et qu'elle ac- 88 HISTOIRE NATURELLE cëlère par sa pression des mouvemcns de haut en bas, au moj'^en duquel ce membre, en frappant l'air avec plus de rapidité qu'il ne peut céder, trouve dans ce fluide un point d'appui. De même que la nature a placé dans presque toutes les classes d'animaux , privés de la puissance de voler , quel- ques espèces privilégiées auxquelles elle a accordé cette brillante propriété, de même elle a refusé à quelques es- pèces des classes d'animaux doués de cette faculté , le pouvoir de partager cet avantage ; c'est , parmi les oiseaux , le casoard , l'autruche, etc.; parmi les lépidoptères , quelques femelles des bombix ; parmi les nevroptères , quelques termes ; parmi les orthoptè- res , des mantes , des criquets , etc. ; parmi les coléoptères, beaucoup d'es- pèces ; parmi les hyménoptères , les mulets de fourmis , de mutilles , quel- ques ichneumons. Parmi les diptères , au contraire , il n'y a qu'une ou deux DES DIPTÈRES. 89 espèces du genre hyjîpobosque c[ui soient re'ellement privées de cette faculté : toutes les autres espèces volent , et vo- lent même beaucoup mieux , ainsi que BOUS l'avons déjà fait remarquer, qu& la plupart des insectes à grandes ailes,- Les ailes des diptères étant en géné- ral petites , ces insectes sont obligés de- gagner, par la vitesse de leurs mou- vrmens , ce qu'ils perdent en puis- sance du côté de l'étendue ; c'est ce qui produit ce bourdonnement remarqua- ble et quelquefois importun que la plu- part d'cntr'eux font entendre en volant. L'observation de la nature fait voir que rarement des facultés , dont le but est à-peu.-près le même , sont accordées avec la même puissance , au même animal : les oiseaux qui volent bien ,. marchent mal ; ceux qui nagent rapi- dement , volent et marchent lourde- ment. Il en est de même des insectes : les libellules , les papillons savent à peine marcher , tandis que les carabes. go HISTOIRE NATURELLE privés d'ailes , sont aussi légers à la course qae les premiers le sont dans leur vol : on doit donc s'attendre à trouver au plus grand nombre de dip- tères une démarche lente, et d'autant plus gênée 5 que leurs pattes sont plus longues ; en sorte qu'ils offrent une ex- ception remarquable à la règle que nous avons établie dans les généralités , en annonçant que la grandeur des pattes indiquoit dans les insectes une plus grande célérité. Cette loi , dont l'appli- cation se rencontre fréquemment parmi les coléoptères , ne peut convenir aux diptères : il est aisé de s'en assurer en voyant marcher les tipules , les cou- sins et la plupart des mouches. Après les ailes, la partie la plus re- marquable des diptères, celle qui pré- sente encore un caractère important pour distinguer ces insectes , c'est la bouche , quoique cette partie offre , dans les diverses espèces , des différen- ces tellement considérables, qu'il est DES DIPTERES. 9I difficile d'en donner une description, générale. Tous les diptères se nourrissent d'a- limens liquides , parce que tous ont une bouche propre à sucer et non pro- pre à broyer desalimens : mais comme il y a au moins deux manières de pren- dre , par la succion, des alimens liqui- des , on peut dire aussi que la bouche des diptères est construite sur deux modèles différens. Les mis peuvent piquer différens corps renfermant des liquides , et pom- per ces liquides dont ils ont ouvert les canaux ; les autres ne peuvent prendre que les liquides déjà épanchés sur les surfaces , les lécher pour ainsi dire, et les aspirer au moyen d'une espèce de trompe. liCs premiers , tels que les asiles , les taons , les cousins, les stomoxes ou mouches d'automne, ont une trompe membraneuse , composée souvent de deux demi-canaux d'inégale longueur^ 92 HISTOIRE NATURELLE qui , s'appliquant l'uii contre Tautre , forment un canal entier -, clans ce canal glii-sent plusieurs soies aiguës qui sont ]es instrumens dont se sert l'insecte pour pénétrer dans les corps vivans : à la base de cette trompe assez analo- gue par sa forme et par ses usages à celle des hémiptères , se trouvent deux antennules ou palpes très-courts qui en font un des caractères distinctifs. Les autres diptères ont quelquefois pour bouche un canal membraneux , rétractile, semblable à un tuyau, ter- miné à son extrémité parune espèce de rebord ou de lèvre : en appliquant cette espèce de bouche ou de suçoir sur les liquides épanchés ., ils les font monter dans leur bouche : on trouve aussi une paire de palpes très-courts à la base de ce canal. Presque tous les diptères suceurs se nourrissent du sang des animaux vi- vans , qu^ils tourmentent cruellement ; ils font pénétrer leurs soies déliées au DES DIPTÈRES. g? travers de la peau la plus épaisse et la plus dure ; ils percent celle des bœufs , des chevaux , et font sortir par la plaie imperceptible qu'ils ont faite, de grosses gouttes de sang ; les autres se conten- tent de lécher les liquides, végétaux, animaux ou composés, qui sont déjà épanchés ; les plus fétides comme les plus sucrés leur conviennent également ; et quoique certaines espèces se nourris- sent de vinaigre , de colle aigrie , on remarque cependant que les liqueurs acides ne conviennent qu'au plus petit nombre d'entr'eux. Les antennes des diptères sont géné- ralement courtes ; leur structure est assez remarquable : on voit à leur base une suite d'articles plus ou moins gros, applatis ou globuleux -, le dernier est ordinairement plus large ^ échancré sur le côté, ou tout-à-fait en croissant; il part de cette échancrure vm poil court, roide et unique -, mais quelquefois il est rameux ou en forme de païiaches : 9^ HISTOIRE NATURELLE on sent qu'il est assez difficile d'assi- gner un usage à de semblables parties; on doit seulement remarquer que si nous avons comparé les diptères aux hémiptères par la structure de la bou- che , ils ressemblent aussi aux cigales , fu]gores^ etc., par levn's antennes. Les yeux de ces insectes sont des yeux à réseau d'une moyenne gran- deur ; quelquefois ils présentent les couleurs les plus brillantes ; mais ces couleurs éclatantes disparoissent pen après la mort de l'insecte. La tête , ordinairement tronquée net postérieurement , tourne sur le cor- selet , au moyen d'un pédicule fort court , fort délié , mais creux cepen- dant et même composé , puisqu'il doit donner passage aux alimens, et qu'il est viccompagné du cerveau , des mus- cles moteurs, et de quelques vaisseaux aériens. Le corselet n'offre rien de remarqua- ble j il porte sur les côtés les stigmates DES DIPTERES. ^5 au nombre de deux , et postérieure- ment récvisson qui est triangulaire quoi- qu'arrondi , et même quelquefois pres- que vésiculaire. L'abdomen est encore plus mou dans ces insectes que dans ceux des autres classes ; il porte les stigmates , il est quelquefois terminé par un canal qui est une espèce d'oviducte assez ferme ; mais il n'est jamais armé d'aucune es- pèce d'aiguillon. Enfin les pattes , presque toujours déliées et foibles , sont terminées par des tarses composés de cinq articles; les derniers articles des tarses sont sarnis en dessous de petites houppes ou bros- ses de poils , qui servent à ces insectes à se fixer sur les corps les plus lisses, à grimper sur les marbres, les métaux polis, les glaces perpendiculaires ; à y agir , à y rester en repos sans marquer la plus légère inquiétude. Telles sont les parties qui compo- sent extéiieuremeiit le corps des dip- 96 HISTOIRE NATURELLE tères, et tel est l'usage qu'ils en font. Il nous reste à parler actuellement de la génération de ces insectes et de leur développement. Parmi ces insectes comme parmi tous les autres , le mâle est plus petit que la femelle , sur-tout par l'abdomen ; mais il a aussi souvent la tête plus grosse , les yeux plus saillans , les antennes plus composées. Les larves qui éclosent des œufs pon- dus par cette femelle sont constamment apodes , et par conséquent incapables de se mouvoir pour aller d'un lieu dans un autre cliercher leur nourriture ; il n'y a cependant point de mulets parmi ces insectes qui puissent soigner les larves comme le font les mulets de quelques hyménoptères ; la mère , tou- jours attentive , est donc obligée d'em- ployer un moyen différent pour con- server la vie de ses enfans ; elle a soin d'aller pondre ses œufs dans le milieu des substances qui doivent leur servir DES DIPTERES. 97 cl'aliinens ; en sorte que la petite larve qui vient d'ëclore , étant environnée de toutes parts de la substance alimen- taire , n'a qu'à ouvrir le suçoir très- simple qui lui tient ordinairement lieu de bouche pour prendre sa nourritui^e : c'est ainsi que les uns pondent leurs oeufs sur les cadavres et les viandes mortes, dont les larves ont la faculté d'accélérer la putréfaction -, que d'au- tres les déposent dans les fleurs ou dans les réceptacles des végétaux, et y font naître, à la manière de quelques hé- miptères , des galles ou protubérances dans lesquelles ces larves trouvent une nourriture abondante et une retraite assez sûre ; que d'autres répandent leurs œafs au milieu des eaux 5 les habitans microscopiques de ce liquide servent de nourriture aux larves de ces dip- tères j elles sont alors plus agiles , et savent fort bien, quoique privées de pattes réelles , se transporter d'un lieu dans un autre par les mouvemens d'on- Iiisecles. IX. 9 98 HISTOIRE NATURELLE dulation qu'elles donnent à leur corps : enfin, il en est qui choisissent pour leur larve une habitation plus remar- quable encore , mais présentant tou- jours à la larve le logement et la nour- riture en même temps : ils sont assez hardis pour déposer leurs œufs dans le corps même des animaux vivans. Ils les tourmentent d'une manière cruelle et quelquefois mortelle , ainsi que nous le verrons en parlant des oestres. Toutes ces larves sontprivëesd'j^eux ; leur bouche consiste presque toujours enunsimple suçoir; leur corps estmou et C3dindrique , quelquefois un peu dé- primé ; leur peau est fine : les stigmates peu nombreux ont des positions va- riées et des formes singulières ; ils sont souvent placés à l'extrémité de l'abdo- men. La métamorphose de ces larves pa- roît encore plus remarquable que leur manière de vivre. Elles croissent très- jiromptement ; lorsqu'elles ont pris DES DIPTERES. 99 toute leur croissance , elles deviennent immobiles , mais ne changent point de figure. Le seul changement qui paroît s'opérer en elles, c'est le durcissement de leur peau. En effet , cette enveloppe devient dure et cornée , plus brune qu'elle n'étoit auparavant. Si au bout de quelque temps on l'ouvre, on trouve dans cette enveloppe le dij)tère qui doit en sortir ; mais ses parties molles et transparentes sont repliées sur elles- mêmes ; c'est une véritable nymphe ana- logue à celle des coléoptères et des hy- ménoptères. La peau durcie de la larve n'étoit donc point celle de cette nym- phe : elle faisoit ici fonction de coque ou d'enveloppe extérieure. Lorsque cette nymphe a acquis les forces nécessaires , elle fait sauter une calotte de l'extrémité de sa coque , et en sort à l'état parfait. On a remarqué qu'elle avoit été quelquefois forcée de se retourner dans cette coque pour sor- tir par l'extrémité la plus aisée à forcer. lOO HISTOIRE NATURELLE C'est au commencement del'automne que ces diptères paroi ssent en plus grand nombre. La durée de la vie de ces insectes est très-courte. Comme ils aiment beaucoup la chaleur , ils sont engourdis et tués par les premiers froids. Î>E s OESTRES. lOf ORDRE SEPTIÈME. LES DIPTÈRES. C X C I P G E N R E. O E & T R K Caractères génériques. Antennes comtes , sétacées , premier article gros et globu- leux- — Trompe très-courte , rétractible , sétacée ,_ cachée entre deux espèces de lèvres vésiculeuses. — Suçoir composé de trois soies membraneuses , flexibles , courtes , prescjue égales , appliçLuces sur la trompe» Ij es deux caractères principaux qui dis- lingiient les oestres des autres insectes de cet ordre, sont des antennes tTcs- ct)iirtes et très^d'éliëes, et la boucliequi îVest poiiit apparente ^ car on n'apper- 102 HISTOIRE N\TURELLE çoit, dans l'endroit où elle est ordi- nairement placée, que trois petits points enfoncés. La tête est arrondie antérieurement , presque aussi large que le corselet, mu- nie de deux yeux à réseau assez grands , de forme ovale, et de trois petits yeux lisses ; les antennes placées vers le mi- lieu de la partie antérieure de la tête, sont composées de deux articles, dont le premier est gros , en forme de tuber- cule -, le second mince et sétacé, sort du milieu du premier •, la trompe est très- courte , rétractiblej les trois soies qui for- mentle suçoir, sont appliquées dessus. Le corselet est assez gros, renflé; l'abdomen de forme oblongue, un peu convexe en dessus. Les ailes sont de la longueur de l'ab- domen, sur lequel elles sont couchées ; dans quelques individus , elles en sont un peu écartées j les balanciers qui se trouvent placés au-dessous de l'origine des ailes, sont assez saillaus. DES OESTRE S. lo5 Les pattes sont de longueur moyen- ne ; le dernier article des tarses est ter- miné par deux crochets assez grands et écartés ; entre ces crochets sont deux parties vésiculeuses. Ces insectes ressemblent à une grosse- mouche ; leur corps gros et court , est plus ou moins velu : ils vivent peu de temps sous leur dernière forme ; aussi ne tardent-ils pas à s'accoupler et à dé- poser leurs ceufs. C'est sous la peau des bêtes à cornes , dans le fondement des chevaux, dans le nez des moutons, que les femelles des différentes espèces les placent : on trouve aussi des larves de ces insectes , dans la tête des cerfs, près de la racine de la langue , dans des es- pèces de bourses placées au fond, du pa- lais de ces animaux. L'instrument que la nature a donné à la femelle de l'oes- tre, pour percer le cuir épais d'un grand animal, au-dessous duquel la lar^ ve vit et croît , est placé à l'extrémité de son abdomen, où de longs poils 1®^ lo^t HTSTOTRE NATURELLE cacliont en partie. C'est une espèce de cylindre, d'un bniii noir luisant, qui paroît écaillcux. La loupe fait voir que cette partie est une sorte de tarière très- composée , qui peut s'alongcr autant qu'il est nécessaire pour porter les œufs dans les cliairs qui se trouvent au- dessous du cuir épais des bœuis : elle est composée de quatre tuyaux, qui ren- trent les uns dans les autres ; le dernier^ qui est le plus court et le plus mince, vu en dessous, c'est-à-dire du côté du- ventre, paroît terminé par cinq petits boutons qui sont les bouts de cinq dif- férentes parties écailleuses. Deux de ces parties sont d'égale longueur et placées de chaque côté; les trois autres sont derrière celles-ci, et disposées en fleurs d-e lys ; ces dernières sont destinées à préparer le logement des œufs-. Cliac une d'elles est an- crochet, dont on n'ap- pei'çoit que îe coude , parce que la poin-- te est recourbée en dessous ; ces trois ÊTOchetssout les seules parties qui agis- sent sur la peau; leurs pointes réunies, forment une cavité semblable à celle d'une tarière qui se termine en cuiller. Il paroît que les piqûres de ces insectes- ne sont pas communément bien dou- loureuses; mais cependant il peut y avoir des circonstances où elles le sont beaucoup-, c'est ^ par exemple, lorsque des filets de nerfs viennent à être dé- chirés; alors la bête à cornes fait des sauts, se met ensuite à courir avec une telle vitesse que rien ne peut l'arrêter, et finit par entrer dans une espèce de fureur. Réaumur, qui a ouvert des fe- melles d'oestres , a trouvé leur corps rempli d'un si grande quantité d'œufs, que, selon cet Observateur, une seule femelle peut suifire à faire venir des bosses sur tous les bestiaux d'un assez grand canton. Chaque femelle fait au même animal un nombre considérable de petites plaies dont chacune est le nid d'un œuf, et c'est-là qu'il doit être CQuvé par la ohaletu' de l'animal. Des loG HISTOIRE NATURELLE que la larve est sortie de TceLif, elle est loge'e dans un lieu où elle trouve des alimens en abondance, et où elle est à l'abri des injures de l'air. Ces larves ont le corps applati en dessus , convexe en dessous , plus gros à l'extrémité postérieure qu'à la partie antérieure ; divisé eu onze anneaux, dont le huitième est plus renflé que les autres : elles sont dépourvues de pattes -, la peau à la vue simple, paroît fine- ment chagrinée ; mais la loupe y fait découvrir des épines plattes , triangu- laires ; le dessous du corps est plus gar- ni de ces épines que le dessus j celles qui sont placées sur la partie antérieure de chaque anneau ont leur pointe diri- gée en arrière , et celles de la partie pos- térieure l'ont dirigée en avant ; à l'excep- tion du dixième et onzième anneaux, tout le dessous du corps est armé d'épi- nes de cette sorte ; le dos n'en a de sem- blables et disposées de même que sur les trois premiers anneaux. La laive se DES OESTRES. lOJ sert de ces épines, comme de pattes pour se fixer et changer de place , en les appuyant contre les parois de la cavité qu'elle habite. Ces épines peuvent aussi par leur frottement irriter l'intérieur de la plaie, y causer un épanchement de suc, et une suppuration nécessaire à la larve. La bouche diffère un peu de celle des autres larves de cet ordre : elle n'est qu'une cavité dont la moitié jjos- lérieure est environnée de quatre ma- melons charnus très-mousses; à l'en- droit où sont ordinairement placées les mandibules , on y apperçoit deux pe- tits boutons écailleux , d'un brun noi- râtre; à côté de chacun d'eux est un petit mamelon charnu ; une portion d'anneau garnie d'épines , y forme com- me une lèvre supérieure; l'extrémité du corps est souvent terminée par un plan circulaire , divisé en deux parties inégales, dans la plus grande partie qui est plus proche du dos . son t deux grands stigmates analogues à ceux à&s autros To8 HISTOIRE NATURELLE larves. Deux pièces brunes, cornées, en relief, en forme de croissant , entou- rent chacune l'un ^e ces stigmates ; outre ceux-ci, dans la partie la plus près du ventre, sont encore huit autres stigmates, plus petits, rangés sur une même lignej au-dessus se trouvent quel- ques petits trous , et un peu plus loin des cliairs relevées et froncées comme joour boucher une ouverture qui est celle de l'anus. Selon Réaumur, ces pe- tits stigmates sont destinés à donner passage à l'air qui sort du corps et les grands à lui donner entrée. Les endroits du corps des animaux où ces larves habitent , sont très-mar- qués en de certains temps , et très-aisés à reconnoître ; au-dessus de cliaque larve , est une élévation ou tumeur , semblable à une bosse ; chaque bosse a intérieurement une cavité qui croît à mesure que la larve grandit: ce n'est que vers le milieu de mai qu'on voit des bosses dans toute leur grosseur ; les plus DES OESTRES, lOf) grosses ont environ seize à dix -sept li- gnes de diamètre à leur base, et s'élè- vent d'un pouce ou davantage ; à peine sont-elles sensibles avant l'iiiver. C'est ordinairement sur les jeunes vaclies et les jeunes boeufs , qu'on trouve le plus de ces bosses : il est rare d'en voir sur de vieux animaux de cette espèce. Quel- ques vaches n'en ont que trois ou quatre, d'autres en ont trente à quarante : elles ne sont pas toujours placées dans les mê- mes endroits ; assez ordinairement il y en a près de l'épine du dos ; mais il y en a de placées près des cuisses et des épau- les , même sur ces dernières; les unes sont isolées , les autres si rapprochées qu'elles se touchent. Les bêtes à cornes de tous les pays ne sont pas sujettes à avoir de ces bosses : on n'en trouve point à celles qui vivent dans les plaines , et on en trouve ordinairement à celles qui vivent dans les pays de bois. La larve prend son accroissement dans cette tumeur, et ïï^qïi sort que Insectes- IX. zp 110 HISTOIRE NATURELLE, pour subir ses métamorphoses. La tu- meur d'où la larve est prête à sortir , a un trou assez grand jDour se faire remar- quer ; ce trou , par oiî l'oeuf a été in- troduit , n'a jamais été fermé , il s'est même agrandi , à mesiu'e que la tu- meiu^ a crû ; ces trous sont rarement placés au sommet de la bosse , et assez souvent très-près de sa circonférence. Il est bien essentiel à la larve que ce trou reste toujours ouvert ; car c'est par là -qu'elle conserve une communication avec l'air qu'elle a besoin de respirer ; la larve est toujours placée dans la posi- tion la plus favorable pour recevoir l'air; comme ses stigmates sont placés à sa partie postérieure, elle a toujours le derrière en baut, vis-à-vis du trou, et souvent de niveau avec le bord inté- rieur de cette ouverture. La larve de la tumeur d'un animal, est une larve d'une galle animale ; nous n'avons pas autant d'exemples de galles de ce geiu^e , que nous en avons de gai- DES OESTRES. l\i les végétales. En décrivant les surpre- nantes variétés que ces dernières offient, nous n'avons point vu qu'il fut essen- tiel aux larves qui les habitent, de se conserver une communication avec l'air extérieur ; mais les ouvertures par lesquelles l'air parvient à l'habitant de la galle ligneuse , n'en sont pas moins réelles, quoique leur petitesse les dé- robe à notre vue. L'usage du trou de nos galles animales , n'est pas seule- ment de donner entrée à l'air : il a un autre usage , au moins aussi important ; on peut s'en assurer en considérant l'in- térieur de la cavité ou le logement delà larve , dont la capacilé est telle , qu'elle peut s'y retourner. On doit s'attendre à trouver cette habi tation très-dégoûtan- te ; on ne peut en donner une idée sans en rappeler de désagréables. Chaque larve est dans une plaie considérable , où il se doit faire une suppuration j une partie de la cavité ne peut donc manquer d'être remplie de pus : si celui qui s'y forme 112 HISTOIRE NATURELLE journellement n'avoit point d'issue , la tumeur devienclroit un abcès dans le- quel la larve përiroit ; mais le trou de la bosse qui donne entre'e a l'air , per- met au pus de sortir. Cette matière oc- cupe le fond de la cavité , et c'est aussi au fond de la cavité que la larve qui a été destinée par la nature à croître dans un endroit oii se trouve la plus dé- goûtante de toutes les matières, a sa tête : elle y est donc continuellement, ou presque continuellement dans le pus ; mais malgré tout ce que notre ima- gination nous en peut dire , la tête de la larve est plongée dans une espèce de lait ou de chyle plus animal et plus pré- paré que le lait et le chyle ordinaire; car ce pus n'est autre chose que des ma- tières animales, et sur-tout des chairs bien dissoutes, et pour ainsi dire bien digérées et mêlées avec ce qui s'échappe des vaisseaux ouverts. Cette matière paroît être l'unique aliment accordé à la larve ; car d'après la conformatiou ipr DES O E S T P.. Ti S. Il3 de sa bouche, il n'y a pas d'apparence qu'elle vive de chair, puisqu'elle est dépourvue de mandibules , qui sont les parties qui servent à la dépecer, et elle ne semble propre qu'à recevoir la li- queur dont elle est toujours environ- née. Deux ou trois jours avant de quit- ter son habitation , la larve en agrandit l'ouverture avec l'extrémité posté- rieure de son corps , ensuite elle en sort à reculons , roule sur le corps de l'ani- mal, et tombe à terre ; peu après elle se traîne en avant, et cherche un endroit où elle puisse subir ses métamorphoses. C'est ordinairement dans le gazon , sous une pierre, qu'elle se retire , et elle y reste parfaitement tranquille. Sa peau qui est molle , et qui doit devenir la coque sous laquelle toutes ses mélamor- phoses s'accompliront, prend peu à peu de la consistance , au bout de vingt- quatre heures elle résiste à une légère pression , et au bout de deux jours clic est Cil état d'eu soutenir- une assez forte. Il4 HISTOIRE NATURELLE Pendant que la peau se durcit, les an» neaux du corps s'efFacent peu à peu, et la peau qui étoit d'un gns foncé, de- vient noire; alors l'insecte s'en est de'ta- clié en entier ou en grande partie : elle est devenue pour lui une coque très-so- lide, d'où il ne sortira que sous sa der- nière forme. L'épaisseur de celte coque, selon Réaumur, égale celle du maroquin. Pour en sortir , l'insecte parfait , après avoir quitté sa dépouille de nymplie, eu détache une pièce triangulaire, qui se trouve à sa partie antérieure et supé- rieure , et dont les bords tiennent foi- blement au reste. Ces larves, comme nous l'avons dit,, ne croissent pas seulement dans les tu- meurs des bœufs et des vaches. Redi a parlé des larves de même espèce qui vi- vent dans des tumeurs de cerfs. Vallis- nieri croit que les daims et les cha- meaux sont sujets à avoir de ces bosses, et que les chevaux en ont quelquefois. Selon Linnée, les rennes nourrissent DES OESTRES. Il5 aussi sous leur peau des larves du môme genre. La larve de l'oestre du clieval naît et prend son accroissement dans ses intes- tins; c'est en été et au commencement de l'automne qvie la femelle clierclie à s'introduire dans le fondement des che- vaux, pour y déposer ses œufs. L«es lar- ves pénètrent quelquefois jusque dans l'estomac de cet animal. Cette larve, et celle qui vit dans le nez des moutons, diiTèrent un pende celle des tumeurs du bœuf; elles sont verdà très ou jaunâtres lorsqu'elles sont jeunes, et brunissent en vieillissant ; leur bouche est y.emblable à celle de ]a larve de l'oestre du bœuf^ mais elle a de plus deux crochets écail- leux, qui leur servent à se cramponner dans l'intesliii, ou dans la cavité du nez, et à empêcher qu'elles ne soient poussées en dehors par les matières qui passentdans ces endroits, etparlc mou. vement péristaltique des intestins. Ou- tre ces crochets , les onze aii^ieaux d» Il6 HISTOIRE NATURKLLE leur corps sont bordés de pointes trian- gulaires, dont l'angle aigu est tourne' vers le derrière de la larve ; de sorte que par la disposition de ces épines , elle peut avancer dans la cavité où elle vit, mais ne peut reculer. Les stigmates posté- rieurs de ces larves sont enfermés dans une espèce de bourse , qui s'ouvre de temps en temps, et laisse voir une ca- vité assez profonde, dans le fond de la- quelle on découvre six sillons, qui sont les véritables ouvertures des stigmates. L'usage de cette bourse est de mettre à converties stigmates, et d'empêcher que leurs ouvertures ne soient bouchées par les excrémens ou autre matière vis- queuse. Pour se transformer , ces larves sor- tent de l'endroit qu'elles habitent, tom- bent à terre et cherchent une retraite pour subir leurs métamorphoses , qui sont les mêmes, et ont lieu de la même manière que celles des larves des tumeurs des boeuf». Toutes le? larves d'oestres ; DES OESTRES. 11/ avantde passer à l'état de nj^mphe, pren- nent une forme ovale; leur peau se dur- cit, et leur sert de coque. Elles restent un mois, ou plus, sous la figure de nym- phe , et deviennent ensuite insecte par- fait. Des observations de plusieurs années ont fait voir à Réaumur que les che- vaux qui nourrissent de ces larves, ne se portent pas moins bien que ceux qui n'en sont pas attaqués \ mais Vallisnieri leur a attribué la cause d'une maladie épidémique, qui fit périr beaucoup de chevaux dans le Véronnois et le Man- touan en lyiJ. Le docteur Gaspari ayant disséqué quelques jumcns mortes de cette maladie , a trouvé dans leur es- tomac une si grande quantité de ces lar- ves, que pour en donner quelque idée , il compare le nombre de celles qu'il y a vues, à celui des grains d'une grenade ouverte. Chaque larve s'étoit fait une espèce de cellule, en rongeant la mem- brane de l'estomac. Dans la cavité oc- Il8 HTSTOIRE NATURELLE cupée par chacune d'elles , on pouvoit facilement loger un grain de blé de Turquie. Les membranes extérieures étoient enflamme'es, et les intérieures ulcérées. Il a trouvé très-peu de ces lar- ves dans les intestins grêles, et quel- ques-unes seulement dans les gros in- testins , auxquels elles s'étoient accro- cliées sans les avoir rongés. Au reste , peu de femelles suffiroient pour peupler l'intérieur des clievaux, si elles y dépo» soient tous leurs œufs , et que tous y vinssent à bien; car Vallisnieri en a compté plus de sept cents dans le corps d'une seule femelle. Le nom d'oestre a été donné à ces insectes, à cause de l'agitation extrême ou espèce de fureur qu'ils causent aux grands animaux, lorsqu'ils veulent s'in- troduire dans leur nez ou leur fonde- ment. On en a décrit liuit espèces , dont sept habitent l'Europe, la huitième se trouve à la Caroline. Des oestres. 119 L'Oeslre des bêtes à cornes , Oestrus buccatus. Cet insecte est le plus grand de ceux de ce genre. La tête est grise , avec quelques points noirs brillans ; le corse- let gris, avec les côtés pâles; l'abdomen gris^ avec des bandes transversales blan- ches, et quelques points noirs; les ailes et les balanciers sont bruns. On le trouve dans l'Amérique sep- tentrionale, sur difiPérens animaux. Le cit. Bosc en a trouvé deux individus sur un lièvre. L'Oestre des Bœufs , Oestrus Bopis, Il est delà grandeur d'une grosse mou- clie : les yeux sont noirs ; le corselet est jaune, avec une bande transversale noire sur le milieu , et quelques poils noirs et fauves au milieu du bord postérieur ; l'abdonien est fauve , avec le dernier an- ÏÛO HISTOIRE NATURELLE îieau et les bords des autres noirs ; il est ierminé par une espèce de queue re- courbée en dessous. Les ailes sont blan- ches, avec une large bande transversale brune sur le milieu , et trois petits points vers l'extrémité ; les balanciers sont blancs ; les pattes pâles. On le trouve en Europe. La femelle dépose ses œufs sous le cuir des bœufs, Voy. Génér. de ce genre. L'Oestre des Veaux , Oestrus Vituli, Il a environ sept lignes de longueur \ les antennes sont testacées ; la partie an- térieure de la tête est couverte de poils blancs , et la supérieure de poils testa- cés ; les yeux sont bruns. Le corselet est velu , de couleur fauve, avec quelques poils cendrés sur les côtés , et une large bande transversale brune sur le milieu ; les ailes sont blanches , avec une large bande obscure sur le milieu , et quelques Tom .IJr. J'qt/ . Juo . /iara/KuiJ Je{ . Jf TarJù'u ifcufy' 1. Oert. des veaTix . 3 . Tatan. miicoi'iie 4' . T al) ail . 11 OU' . DES OESTRES. 121 points de la même couleur à l'extrémi- té; Tabdomen, les balanciers et les pat- tes sont de couleur ferrugineuse sans taches. On le trouve dans prescjue toute l'Eur- rope. L'Oestre du nez des Moutons , Oestrus Opis, Il a cinq lignes de longueur : il est de couleur grise, couvert de petites taches noires et de petits tubercules de même couleur, qui le font paroîtrc chagriné; son corps est peu velu ; la partie anté- rieure de sa tête est d'un jaune pâle; ses ailes ont des lignes longitudinales noi- res, depuis leur origine jusque vers l'ex- trémité , où est une ligne transver- sale de même couleur ; ses pattes sont brunes. On le trouve en Europe. Sa larve ha- bite dans les siaius frontaux du nez des moutons. Insectes. IX. xx 122 HISTOIRE NATURELLE L'Oestre du fondement des Che- vaux 5 Oestrus Equi, Il est de la grandeur du pre'ce'dent, très- velu : le premier article des anten- nes est brun , globuleux ; le corselet est noir, peu velu sur le milieu, avec des poils jaunâtres sur les côtés ; l'abdomen est noir , couvert de poils jaunâtres à son origine, et de poils d'un jaune fon- cé à l'extrémité; le milieu est lisse. Les ailes ont une teinte brune ; les pattes sont jaunâtres , la femelle a le corps plus alongé et moins velu que celui du mâle j ses ailes sont aussi d'un brun plus foncé. On le trouve en Europe. La larve vit dans les intestins des chevaux. Voyez Génér. de ce ^. ■\ . Syi^li . vive . 4 • Svrpli • tenace . a, . Svrpli . boTirioii . ô . Svi'pli • clavipeae 3 . Svrpli . pendant . 6 . Svi'pli , cneTcr DES S YR P H E S. 181 ■de certains arbres qui conservent de l'eau de pluie. Ces insectes forment un genre com- posé de plus de cent vingt espèces , tren- te seulement sont étrangers à l'Europe ; les autres habitent ses différentes par- ties j on en trouve beaucoup aux envi- rons de Paris. Ils sont divisés en deux familles; la première est composée de ceux à antennes plumeuses; la seconde de ceux à antennes terminées par une soie nue. Nous donnerons la descrip- tion de quelques espèces de chaque fa- mille. PREMIÈRE FAMILLE. A antennes plumeuses. Le Syrphe vide , Syrphus inanis» Il a environ neuf lignes de longueur j les antennes sont plumeuses , de couleur fauve; la tête est d'un jaune citron. avec les yeux bruns; le corselet eifc Insectes. IX. x6 l82 HISTOIPxE NATURELLE brun, avec une ligne longitudinale de chaque côté, et quelques t.iclies d'un brun jaunâtre : il est garni sur les bords latéraux de quelques poils roides de couleur noire : on voit de semblables poils à l'extrémité de l'écusson ; l'abdo- men est transparent, de forme ovale, de couleur jaune : il a en dessus deux bandes transversales noii^es, et en des- sous trois grandes taches de la même couleur \ le dessus est entièrement cou- vert de poils courts, fins et serrés; \gs ailes ont une forte teinte de jaune , avec des taches et des nuances brunes, sur- tout vers l'extrémité ; les pattes sont brunes. Il habite l'Eurojje : on le trouve aux environs de Paris, sur les fleurs, dans les jardins. La larve vit dans les nids des abeil- les-bourdons ; elle y dévore les larves et les nymphes de ces insectes. DES SYRPHES. l83 Le Syrplie transparent , SyrpJius pellucens. Il a en^âronsept lignes de longueur j les antennes sont plumeuses , de couleur jaune ; la tête est jaune : les yeux qui en occupent la plus grande partie sont noirs , le corselet est noir , luisant , gar- ni de poils roides tout autonr : le pre- mier anneau de Fabdomen est transpa- rent, d'un blanc jaunâtre, se'paré par une ligne noire sur le milieu , les autres sont noirs ; les ailes sont blanches, transparentes , avec une tache d'un jaune foncé à leur origine , et une brune vers le milieu , qui forme une bande transversale; vers l'extrémité elles ont aussi quelques petites taches brunes ; les pattes sont noires. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris ; dans les jardins, sur les rosiei-s. l84 HISTOIRE NATURELLE Le Syrphe bourdon , Sjrphus ' bomhjlans. Cet insecte est de la grandeur d'un bourdon, auquel il ressemble par la cou- leur; tout son corps est velu, noir, à l'exception de la partie antérieure de la tête, qui est jaune; et les derniers an- neaux de l'abdomen, qui, en dessus, sont couverts de poils roux assez longs ; les pattes sont noires ; les ailes transparen- tes , avec une grande tache brune vers le milieu, et quelques petites de la même couleur à l'extrémité. On le trouve aux environs de Paris, et dans presque toute l'Europe, dans les bois. Le S^^rphe Bombille , Syrphus Mystaceus» Il est de la grandeur du précédent ; le corps est de forme ovale, très-velu; les antennes sont plumeuses , de cou- DES S Y R r H E S. l85 leur rousse \ la partie antérieure de la tête et le dessus soûl couverts de poils d'un jaune doré -, les yeux sont très- grands ;, bruns; le corselet est noir, en- tièrement couvert en dessus de poils d'un jaune brillant doré ; l'abdomen a son extrémité un peu recourbée eu dessous : il est noir, luisant, avec le premier anneau couvert de poils jau- nes : dans quelques individus, les der- niers anneaux sont également couverts de poils de la même couleur; dans d'au- tres, les poils sont d'un blanc jaunâtre ; les ailes sont blanches, avec une large taclie briiue au milieu, et quelques pe- tites à Icxtrémité ; le dessons du corps est d'un noir luisant, les palLes sont noires. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris. La coque de cette espèce est d'un ro âge obscur , de forcie ovale , un peu pointue par-devant , arrondie par-der- rière. Degéer a trouvé ds ces coques au l86 HISTOIRE NATURELLE mois de mai , dans de la bonze de vaclic, dont sans doute les larves se sont nour- ries j les syrplies en sortirent au milieu du même mois. Le Syrphe à tête jaune , Syrphus obesus. Il est de la giandeur de la mouche commune : les antennes sont plumeu- ses ; la tête est d'un jaune foncé , avec les yeux d'un brun rouge ; tou t le corps est d'un vert bronzé un peu doré -, les ailes sont d'un brun jaunâtre j les pattes d'un brun obscur. On le trouve à Surinam. SECONDE FAMILLE. Antennes à soie nue. Le Syrphe pendant , Syrphus pendulus, îl a environ sept lignes de longueur: ^ devant de la tête est jaune , avec un» î> E 3 S Y R P H E S. 1^7 ligne noire et les yeux bruns ; le cor- selet est noir , avec quatre lignes longi- tudinales jaunes ; Fabdomen est noir en dessus ; les trois premiers anneaux ont chacun une tache jaune de chaque côté , qui forment autant de bandes transversales, interrompues dans leur milieu -, celles du premier anneau sont les plus grandes ; le dessous de l'abdomen est jaune à sa base, brun à l'extrémité ; les ailes sont blanches , transparentes , avec un petit point mar- ginal brun y lespatles sont jaunes , avec des taches brunes ; les cuisses posté- rieures un peu renflées. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris, sur les fleurs: sa larve vit dans l'eau ; elle est du nombre de celles que Réaumur appelle à queue de rat ; elle est suspendue dans l'eau par une longue queue qui lui sert à pom- per l'air. Voyez Génér. da ce genre. l88 HISTOIRE NATURELLE Le Syrplie des fleurs , Syrphus flore us. Il est un peu plus grand que le pre'- cédent : la tête et le corselet sont noirs, couverts d'une grande quantité de poils fins et serrés d'un jaune verdâtre qui font paroître ces paities veloutées ; les 5'eux sont grands, bruns; l'abdomen est noir, avec de grandes taches jaunes de chaque côté des anneaux qui forment autant de bandes interrompues dans leur milieu ; le dernier anneau est en- tièrement noir 5 le dessons de Tabdo- men est jaune , avec des taclies noires ; les pattes sont noires , avec la pins grande partie des jambes jaunes ; les ailes ont une forte teinte d'un jaune brun , depuis leur origine jnsques vers le milieu j le reste est blanc, transpa- rent. Il Labite l'Europe ; on le trouve aux environs Je Pa.iis. Ce syrphe vole ay«ic DES SYRPHES. 189 rapidité clans les jardins, où il cherche les fleurs : il fait en volant un bour- donnement très-fort. Degéer croit qu'il vient d'une larve à queue de rat: il a vu souvent ces insectes se placer sur la boue , comme pour y pondre des œufs. Le Syrphe des jardins , DegÉer. Syrphus neniorum ^ Fab. Il a environ cinq lignes de longueur.: la tête est grise , avec une ligne longi- tudinale noire, luisante et les yeux bruns ; le corselet est brun , couvert de poils d'un gris jaunâtre ; l'abdomen est noir en dessus , avec une large bande transversale jaune, interrompue dans son milieu sur le premier anneau ; le bord de cet anneau est blanc , ainsi que celui des deux suivans , ce qui forme trois bandes transversales étroi- tes sur l'abdomen ; le dessous est d'un jaune pâle \ les ailes sont transparentes. 190 HISTOIRE NATURELLE avec un petit point marginal noir au milieu j les pattes sont brunes , avec la partie supérieure des jambes blanche. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris , dans les jardins , sur les fleurs ; sa larve est une de celles nommées à queue de rat par Réaumur. LeSyrplie iena.c e,Sfrphus tenax. Il a environ sept lignes de longueur : ce syrphe ressemble beaucoup à une abeille par les couleurs et par les poils dont il est couvert -, le devant de la tête est d'un brun noirâtre , couvert de poils blanchâtres ; le corselet est brun, avec des poils d'un gris jaunâtre qui le font paroître velouté ; quelque- fois son extrémité est jaune ; l'abdomen est brun , avec une large tache jaune de chaque côté du premier anneau ; cette tache paroît en dessous et occupe quelquefois tout le premier anneau : dans quelques individus^ les trois au» DES S Y R I» H E S. 19I très anneaux ont leur extrémité blan- che , dans d'autres ils sont entière- ment bruns ; les ailes sont jaunâtres au milieu, transparentes aux deux extré- mités ; les pattes sont brunes , avec le haut des jambes et les tarses d'un blanc jaunâtre. Il habite l'Europe. La larve de ce sj^rphe a une longue queue, par laquelle elle pompe l'air: on peut voir sa figure dans Goedart , Swammerdam etRéaumur : celte larve vient dans les latrines, les eaux crou- pies et autres endroits semblables , au- tour desquels on rencontre souvent l'insecte parfait, qui se trouve aussi fréquemment sur les fleurs : cette larve vient aussi dans la bouillie des chif- fons dont on fait le papier ; sur quoi Linneus observe un fait singulier , qu'on auroit peine à croire s'il n'étoit assuré par un aussi grand Naturaliste : c'est que lorqu'on bat cette bouillie pour en faire du papier , la larve, quoi- 1^2 HISTOIRE NATURELLE que fortement frappée à coups de mar- teau , n'est point écrasée , ne périt point, et donne ensuite sa mouche. Si cette observation est véritable, elle est bien étonnante. Geoff. tom. 5, pcig, S 21. Le Syrplie trompeur , Syrplius fallax. Il a en\'iron cinq lignes : la tête est jaune; les yeux sont bruns; le corselet et l'abdomen sont noirs ; celui-ci a les derniers anneaux couverts de, poils de couleur rousse , et les autres le sont par des poils gris ; les cuisses sont noires ; les jambes et les tarses noirs , avec des taches jaunes. On le trouve en Europe , sur les fleurs. Le Syrphe clavipède , Syrplius clavipes. Il a environ huit lignes de longueur : la tête est noire -, le front est couvert DES SYRPHES. I95 de poils blancs ; les antennes sont noires ; le corselet est couvert de poils d'an blanc jaunâtre ; il a une large bande transversale noire , lisse au milieu ; l'abdomen est cylindrique , noir ; avec les premiers anneaux couverts de poils cendres, les derniers de poils fauves j les ailes sont blanches , sans taches -, les pattes noires ; les cuisses sont î^arnies d'un duvet cendré ; les postérieures sont très-renflées , arquées et munies d'une dent vers le milieu. La femelle diflFère du mâle en ce qu'elle a l'abdo- men noir , avec le bord des anneaux blanc. On le trouve en Italie, aux environs de Paris, sur les fleurs. Le Syrphe à segment, SjjpJius segnis, lia environ cinq lignes de longueur * le front est couvert d'un duvet argenté ; les yeux sont bruns ; le corselet est d'vin Insectes IX, 17 Ig't HISTOIRE NATURELLE noir verdâtre , bronzé ; l'abdomen est alongé, cylindrique; le premier an- neau est de la couleur du corselet -, les deux suivans sont d'un jaune rougeâ- tre , et les derniers d'un noir bronzé ; les ailes sont transparentes , avec les nervures brunes -, le dessous de l'abdo- men est semblable au dessus; les pattes sont noires ; les jambes ont un anneau d'un gris jaunâtre ; les tarses ont aussi quelques anneaux de cette couleur. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , dans les bois. Le Syrphe agréable , Syrphua festwus» Il a environ six lignes de longueur : ce syrplie ressemble à une guêpe ; le devant de la tête est d'un jaune citron; les yeux sont bruns ; le corselet est noir, il a en dessus une ligne longitudinale jaune de chaque côté , et en dessous deux taches de chaque côté de la Vix^ïXiQ cou* DES SYRP H E S, 1^5 leur ; l'écusson est jaune ; l'abdomen est de forme ovale , applati , d'un noir luisant , avec quatre bandes transver- sales jaunes, dont les trois premières sont interrompues sur le milieu ; le des- sous a également quatre bandes jaunes non-interrompues ; les ailes sont bru- nes , avec le bord extérieur noirâtre ; les quatre pattes antérieures sont en- tièrement jaunes ; les postérieures ont les jambes et les tarses noirs. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris, sur les fleurs. Le Syrphe du Poirier, Syrphua PjrastL Il a environ six lignes : la tête est d'un jaune verdâtre; les yeux sont très- grands, bruns ; le corselet est d'un noir verdâtre bronzé 5 l'abdomen est ovale, aiongé , d'un noir mat , avec trois ta- ches jaunes de chaque côté 5 celles du milieu , qui ont laforme d'un croissant^ 19^ HISTOIRE NATURELLE ont leurs pointes tournëes vers le haut de l'abdomen ; le dernier anneau est bordé de jaune à l'extrémité ; l<î des- sous de l'abdomen est jaune, avecquel- ques grandes taches noires; les pattes sont brunes , jaunâtres aux articnla- tions ; les ailes sont très-transparentes , sans taches. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , dans les jardins. Sa larve se nourrit de pucerons ; elle est d'une belle couleur verte , avec une ligne longitudinale blanche ou jaunâtre sur le milieu du corps; ses stigmates postérieurs sont bruns, joints ensemble, raboteux et placés sur une élévation de la peau. Le Syrphe crienr _, Sjrplius pipiens. Il a quatre lignes de longueur : la tête et les antennes sont jaunes ; les )'-eux bruns \ le corselet est noir j avec les DES S Y R P H E S. 197 côtés d'nn blanc jaunâtre , principale- ment vers la tête ; l'abdomen est alon- gé , cylindrique, d'un noir brnn, lui- sant , avec nne tache janne de cliaque côte de la base du second et du troisième anneau ; le dessous des trois premiers anneaux est jaune, et le dessous du qua- trième est noir -, les ailes sont transpa- rentes, sans laclies ; les pattes sont fau- ves ; les jambes et les cuisses posté- rieures ont des taches noires ; ces der- nières sont très-renflées et dentées en dessous; les jambes de ces pattes sont arquées. On le trouve en Europe , dans les jardins, sur les fleurs. Selon le cit. Geoffroy, la larve de cet insecte se nourrit de pucerons. Mais selon Degéer , il vient d'une larve bi une qui vit dans le fumier de cheval; la partie postérieure de cette laive est moins grosse que la partie antérieure ; elle a au-devant de la tête une petite pointe fine ^chaque anneau de son corps 198 HISTOIRE NATURELLE est garni en dessous de petits mamelons cliarnus , au moyen desquels elle mar- che : elle se transforme en nymphe au commencement de mai, sous sa peau, qui prend une forme ovale , et se ter- mine en pointe postérieurement : l'in- secte parfait se montre vers le milieu du même mois. Le Syrplie ruficorne , Syrplius riificornis. Il a près de six lignes de longueur : la tête est jaune ; les antennes sont fau- ves ; les yeux d'un brun rougeàtre ; le corselet est légèrement velu sur le mi- lieu ; les côtés onl quelques poils noirs, roides, assez longs; il est noir, avec quatre lignes longitudinales grises ; l'écusson est d'un blanc jaunâtre; l'ab- domen est d'un vert cuivreux, bronzé, légèrement velu sur le milieu , bordd de poils jauncltrcs tout autour ; lesailes sont jaunàtrcS; avecdeux taches brunes DES MOUCHES- 1 9^ vers le milieu ; les pattes sont fauves. On le trouve en Danemarck, aux environs Je Paris , sur les fleurs. ex C VIF GENRE. MOUCHE. Caractères génériques. Antennes courtes ,. composées de deux articles , dont le pre- mier ovale , souvent alongé , comprimé ^ et le second formant une soie très-mince. — Trompe courte , rétractibJe, bilabiée^ cannelée. — Suçoir libre , formé d'une seule soie , reçue dans la cannelure de la trompe. — Deux antennules filiformes y un peu plus grosse vers la pointe , insé- rées à la partie latérale un peusupérieure de la trompe. Les mouches sont les insectes qui doivent être les plus connus de tout le monde , et depuis long -temps , puis- qu'on les rencontre par-tout, dans les champs et dans les maisons. Sous leurs différens ëtats^ elles ont beaucoup de 200 HISTOIRE NATURELLE rajiports avec les sj^rphes : aussi tous les Naturalistes qui eut écrit avant M. Fabricius , n'ont fait qu'un seul genre de ces insectes. Les principaux caractères qui les distinguent les uns des auties , se trouvent dans les parties de la bouclie. Celle des syrplies est plus composée que colle des mouches , le su- çoir des premiers est divisé en quatre pièces , reçues dans la cannelure de la trompe ; au lieu que celui des mouches u'est formé que d'une seule soie ; il est également reçu dans la cannelure de la trompe. Les antennes sont h palettes , ou for- mées par une petite masse solide , qui tantôt est en forme d'un grain lenticu- laire ;, tantôt alongée comme un fuseau , et souvent elle a la figure d'une pluine. Cette masse ou palette , placée sur v.n article qui se trouve uni à la tête , et qui souvent est composé de deux ou trois pièces , est toujours accompagné d'un poil distinct, qui sort d'un de ses DES MOUCHES. 20l côtés : ce poil est simple on velu. Elles sont inséiëes à la partie antérieure delà tête , dans une cavité entre les yeux. La tête est arrondie, de la largeur du cort:elet auquel elle est jointe par un col musculenx ; les yeux à réseau sont grands, placés vers les côtés de la tète dont ils occupent la plus grande partie. Sur lit partie supérieure de la tête , entre les yeux à réseau , sont les trois petits yeux lisses , disposés en triangle. La trompe est mobile , avan- cée , terminée par deux lèvres char- nues : dans l'état de repos , elle est pliée en deux, et presque entièrement cachée dans une cavité qui se trouve au-dessous de la tête. Le corselet est grand , couvert d'une peau coriace; de chaque côté, il a deux ouvertures, qui sont les stigmates ou organes de la respiration \ l'écusson est arrondi. L'abdomen est ovale , renflé , obtus à l'extrémité, rarement cylindrique. 202 HISTOIRE NATURELLE Les ailes sont membraneuses , trans- parentes y plus longues qae l'abdomen ; près de leur origine , en dessous , sont placées les écailles que Réaumur a nom- mées doubles coquilles ; au-dessous de l'écaillé inférieure, se trouve le balan- cier. Les pattes sont plus ou moins gran- des \ le tarse est terminé par deux cro- chets, entre lesquels se trouvent deux petites parties ovales en forme de pe- loltes. Toutes les mouches , de même que les syrphes , voient avec rapidité , et font entendre un bourdoiuiement en volant. Ce bruit est produit par le frot- tement de l'origine des ailes contre les parois de la cavité du corselet où elles sont insérées. Ces insectes sont très-incommodes , et sans cesse tourmentent les hommes et les animaux , comme on peut en avoir journellement l'expérience. Les mouches qui volent dans nos apparte- DES MOUCHES. 2o3 -fhens , et qu'on peut appeler mouches domestiques j se placent continuelle- ment, et en foule , sur les viandescju'on nous sert à table , et particulièrement sur les pâtisseries et les confitures , qu'elles sucent avec leur trompe j car elles aiment extrêmement le sucre , et tout ce qui est doux. Elles gâtent en- core les dorures des lambris et les ca- dres des tableaux , en y déposant leurs excrémens; qui sont en forme d'une liqueur ou bouillie. Les mouclieq do- mestiques se trouvent toujours en quan- tité pendant tout l'été , mais particu- lièrement en juillet et août. Cependant on a remarqué, comme une chose sin- gulière , qu'une année , dans un endroit de l'Europe , il n'y eut presque pas de mouches, il falloit même alors faire d'exactes recherches pour en trouver seulement une douzaine \ mais la cause de ce phénomène est entièrement in- connue. Les mouches se nourrissent donc du suc des yiandes , et de toutes 2o4 HISTOIRE NATURELLT^ les liqueurs douces: plusieurs espèces se rendent sur les fleurs, pour en sucer le miel. Les unes cherchent les cadavres, et d'autres, les excrémens de toute es- pèce. Les larves des mouchcssont, comme celles des syrphes , d'une figure alon- gée, ordinairement cylindrique,et d'une substance molle et flexible ; le devant du corps est pointu et conique , au lieu que le derrière est gros et arrondi ; la tête est molle et charnue , n'a3\int point de figure constante , mais variable, et garnie d'un oudeux crochets écailleux, qui servent à hacher les substances dont la larve se nourrit. Le corps est divisé en anneaux, et garni de stigma- tes , qui varient en nombre et en figure selon les différentes espèces. La plupart de ces larves n'ont point de pattes ; elles ne marchent que par le mouvement des anneaux : d'autres ont des pattes char- nues , en forme de majnelons ; telles sont les larves à queue de rat, dont DES MOUCHES. 2o5 nous avons donné la description dans les généralités du genre syrplie. Les larves des mouelies se nourris- sent de différentes matières tant ani- males que végétales ; les unes dévorent la chair des animaux morts , à laquelle elles donnent en même temps la qua- lité de se corrompre promptement -, d'autres vivent dans les excrémens , dans le fumier et dans la terre grasse ; d'autres mangent le fromage ; d'autres se trouvent dans le corps des clienilles et de plusieurs autres larves qu'elles rongent et qu'elles consument. Parmi celles qui se nourrissent de substances végétales , les unes vivent dans les feuilles qu'elles rainent intérieurement; les autres , dans des galles ; d'autres dans des champignons , d'autres dans les graines des plantes. Les larves à queue de rat vivent dans les eaux bourbeuses et marécageuses , oà elles se nourrissent defragmens de feuilles pourries , et de beaucoup d'autres matières corroni=> Insectes. IX. i8 aoS HISTOIRE NATURELLE pues. L'utilité des larves carnassières de ce genre , paroît doue être de con- sumer les cadavres des animaux qui se trouvent dispersés dans les bois et les campagnes, et que les bêtes leroces ont épargnés ; par leur multitude , elles sont capables de manger un tel cadavre en fort peu de temps, et d'en consumer toute la chair. Celles qui mangent les excrémens semblent être faites pour purger la terre de ces immondices , comme les larves des syrphes qui man- gent des pucerons délivrent les plantes de ces insectes nuisibles Les moticlies même servent de pâture aux petits oi- seaux. La larve des mouclies ne quitte point sa peau pour r.e métamorphoser ; mais cette peau extérieure se durcit et de- vient écailleuse , formant comme une coque oblongue , ordinairement de cou- leur brune rougeàtre, ou couleur de mar- ron , qui renferme toutes les parties de l'insecte. Dans cette coque, ainsi formée DES MOUCHES. 20/ de Lipeaacle la larve, elle prend d'abord la figure d'une boule alongëe , à laquelle on ne voit aucune partie distincte ; elle n'est que comme une simple masse de cliair molle. C'est une découverte qu'on doit à la sagacité de Réaumur. Ensuite cette boule se développe, et prend la figure d'une nymphe, à laquelle on voit toutes les parties extérieures de la mou- che. Après un cei'tain temps, celle-ci brise et fait sauter une certaine portion de la coque , qui laisse une ouverture par laquelle elle sort de sa prison. La mou- che ne paroît alors qu'avec des ailes plis- sées et entortillées, et si courtes, qu'elles ne ressemblent qu'à des moignons d'ai- les , mais qui bientôt se développent , s'étendent et deviennent planes et imies, coin nie cela arrive aux autres insectes ailés. Toutes les mouches femelles doivent s'accoupler avec leur mâle pour être fécondév^s. Dans cette action , le mâle est placé sur le dos de la femelle, et après Î208 HISTOIRE NATURELLE l'accouplement, la femelle dépose ses œiii's dans les endroits où les larves doi- vent vivre. Mais ce qu'il y a de singu- lier, c'est qu'on trouve aussi des mou- ches vivipares ; au lieu d'œufs , il sort de leur corps des petites larves vivani es : ces mouclies sonJ hien moins fécondes que les mouches ovipares , et on en connoît peu d'espèces. Ce genre est très-nombreux en espè- ces. M. Fabricius en a décrit plus de deux cents, et peut-être en est-il beau- coup d'autres qui ne sont pas encore connues. La plus grande partie de ces insectes ss trouve en Europe ; quarante et quelques espèces seulement sont exo- tiques. Les mouches sont divisées en deux familles : la première est composée de celles à antennes plumeuses, lascconde à antennes termince,s par une soie nue. Nous en décrirons quelque-unes de cha- que famille. J'aç . 20^ . To/n . 7A' 1 . MoTLcli . méi'ïcliemîe z ■ Mo^icli . géante . 3. Moxicli . arronclie . 4. Mo 11 cil. solslitmle. ô . AIoucli . cTUAT'rtii e . 1>ES MOUCHES* 209 La Mouclie méridienne , Musca jiieridiana» Elle a cinq lignes de longueur : elle estentièrement d'an noir foncé luisant, avec une tache alougée d'un jaune doré de chaque côté de la tête au-dessous des yeux; l'abdomen est court, assez gros ^ garni , ainsi que le coi'selet, de quelques poils noirs longsetroidcs comme du crin: les ailes sont jaunes, depuis leur origine jusque vers le milieu , et le long du bord extérieur, Te reste est blanc et transpa- rent -, les écailles sont blanchâtres. Elle habite l'Europe : on la trouve aux environs de Paiis, dans les prés. Elle dépose ses œufs dans les bouzes de vaches, oii vit sa larve. La Mouche carnassière , jM'usca caniaria,. Elle asix lignes dé langueur : îa tête es[ d'un jaune doré à sa partie antérieure , 210 HISTOIRE NATUllELLE les yeux sont rougeâtres ; tout le corps est parsemé de poils uoirs assez longs; le corselet est gris, avec quatre lignes longitudinales noires ; l'abdomen est noir, luisant, avec quatre taches blan- châtres quarrces sur chaque anneau; l'extrémité du dernier anneau est rouge; les pattes sont noires et velues; les ailes ont une légère teinte de noir. On la trouve en Europe, en Pensyl- vanie : elle est très-commune aux en- virons de Paris; on la voit souvent au- lour de la viande et dans les jardins. Cette mouche est vivipare , et dépose des larves vivantes assez grandes sur la viande et les cadavres. Ces larves sont blanches; elles ont la tête pointue , de figure variable , munie de crochets avec lesquels elles déchirent le:; chairs; le derrière gros , arrondi ; le corps composé de douze anneaux ; le der- nier 5 qui est comme tronqué , a une grande cavité , dont le contour est garni de plusieurs émiueiices; eu forme de DES MOUCHES. 211 mamelons charnus^ que la larve alonge ou raccourcit à volonté. Elle peut aussi contracter les bords de la cavité qui alors se ferme comme une bourse. Au fond de cette cavité sont placés les prin- cipaux stigmates ou les organes delà res- piration. Ce sont deux plaques ovales, de couleur fauve, sur chacune desquel- les on voit trois ouvertures de forme ovale , alongée; placées obliquement, et qui sont autant de stigmates. L'anus de la larve est placé en dessous de cette bourse charnue, et par la pression on en fait sortir une liqueur bourbeuse. L'u- sage de la bourse ou cavité où sont pla- cés les stigmates , est de garantir ces par- ties, et de les empêcher d'être bouchés par la liqueur humide et glaireuse qui vient de la chair qui se corrompt et se dissout. Outre ces stigmates , la larve en a encore deux autres placés à la jonction du second anneau avec le troisième. Ces larves croifisentprompteiiient; en 212 HISTOIRE NATURELLE six ou sept jours elles parvicnncnl ordi- nairement au terme de leur grandeur , qui est d'environ sept lignes de longueur et deux lignes de grosseur : alors elles entrent en terre pour se transformer en nymphe , sous leur peau , qui devient une coque de forme oblongue , de cou- leur hrune j et quinze ou dix-huit jours après cette métamorphose , l'insecte parfait sort de sa coque , après en avoir fait sauter les deux premiers anneaux. La Mouche domestique, Musca dontestica. Nous ne nous étendrons pas sm^la des- cription de cette mouche , qui est la plus commune et qu'on trouve par-tout : elle est de couleur grise ; avec cinq lignes longitudinales d'un gris foncé sur le corselet. Chi la trouve dans toute TEurope pcn^ dar.i: l'été. L'accouplement de cette mouche est DES MOUCHES. 2l3 des plus singaliers, en ce que la femelle introduit un long tuyau dans le corps du mâle, par une fente qu'il a au der- rière. Il n'est pas rare de voir les mou- ches mâles monter et s'élancer sur le corps des femelles^ et ensuite appliquer leur derrière contre celui de ces derniè- res ; mais l'accouplement n'a lieu que lorsque la femelle est disposée à se join- dre au mâle : dans cette action , celui-ci reste posé sur le dos de la femelle , qui souvent l'emporte par-tout où elle vole. Ces mouclies, et quelques autres espè- ceS; sont sujettes à une maladie mortelle assez singulière. Le ventre s'enfle ex- traordinairement , et jusqu'à en crever la peau ; les anneaux se déboîtejit , et les pièces écailleuses qui les couvrent, s'é- loignent les unes des autres ; la peau membraneuse est alors très-tendue et toute blanche-, enfin, en ouvrant le ven- tre , on le trouve rempli d'une matière onctueuse blanche, qui souvent pénè- tie la peau et s'accumule sur la surfaca 21 4 HISTOIRE NATURELLE extérieure du corps. On trouve souvent les mouches dans cet état, moites et accrochées sur les murailles , les fenê- tres , et sur les plantes des prairies. La cause de cette maladie est inconnue. La larve de cette mouche vit dans la fumier en fermentation: elle ressemble à beaucoup d'autres larves de ce genre , et subit les mêmes métamorphoses. La Mouche dorée commune , Musc a cœsar. Elle a quatre lignes et demie de lon- gueur ; tout le corps est d'un vert doré brillant , couvert en différens endroits de quelques poils noirs assez longs ; les yeux sont rougeâ très j le corselet a deux lignes transversales enfoncées ; les ailes sont transparentes, avec une légère tein- te brune ; les pattes sont noires j les écail- les blanchâtres. On la trouve en Europe , en Pensyl- "vanie : elle dépose ses œufs dans les cha- DES MOUCHES. 2l5 rognes , autour desquelles on la trouve en quantité ; elle vient peu dans les maisons , mais elle est très -commune dans les jardins , les campagnes et le bois. La Mouche bleue de la viande, Musca vomitoria. Cette mouche n'est que trop connue; on la voit pendant l'été chercher à dé- poser ses œufs sur la viande , ce qui la fait corrompre en très-peu de temps. La tète est d'un blanc doré par-devant j les yeux sont bruns j le corselet estnoir j labdomen gros et court , d'un bleu fon- cé brillant , garni de longs poils noirs tout autour •, les pattes sont noires j les ailes ont une légère teinte noirâtre. On la trouve dans tonte l'Europe, 2l6 HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME FAMILLE. A antennes terminées par une soie nue. La Mouche loup , Musca fera» Elle a cinq lignes et demie de lon- gueur : la tête est noire , avec une ta- che dorée de chaque côté au-devant des yeux qui sont bruns ; le corselet est noir avec l'écusson jaune \ l'abdomen est jaune avec une large ligne longitu- dinale noire sur le milieu. Tout le corps est parsemé de poils noirs assez longs , ^principalement aux deux derniers an- neaux de l'abdomen , où il y en aune plus grande quantité qu'ailleurs ; les ailes sont brunes, avec la base jaunâtre ; les pattes sont noires; dans quelques in- dividus elles sont jaunes avec les cuis- ses noires. Elle habite l'Europe , on la trouve aux environs de Paris dans les campa- gnes buniides. DES MOUCHES. 21/ Elle vieil l d'une larve à queue de rat, cette larve vit dans les eaux bourbeuses et marécageuses. La Mouche géante, Musca grossa» Cette mouche est la plus grande et la plus grosse de toute celles connues dans ce pays : elle a environ dix lignes de longueur •, l'abdomen, c[ui est gros et court, a cinq lignes de largeur; tout le corps est noir , parsemé de poils roi- des de la même couleur ; la tête est d'un jaune foncé , avec les antennes et les yeux bruns ; les ailes sont jaunes à leur origine et le long du bord extérieur, jusque vers le milieu, le reste a une lé- gère teinte grise ; les pattes sont ve- lues , les pelottes des tarses jaunes. On la trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , sur les fleurs. Cette mou- che est très-vive et fait beaucoup de bruit en volant. Insectes. IX, i 9 Ûl8 HISTOIRE NATURELLE La Mouche arrondie , M.usoa rolundata. Elle a quatre lignes de longueur ; la tête est blanchâtre avec deux taches do- rées entre les yeux-, les antennes sont noires -, les yeux rougeâtres -, le corselet est un peu velu , noir , avec quelques taches jaunes :, l'abdomen est court , renflé , arrondi , de couleur fauve , avec trois ou quatre petites taches noires sur le milieu ; mais ce qu'il a de singulier , c'est qu'il paroît être d'une seule pièce : ovi. ne distingue point la séparation des quatre anneaux dont il est composé ; les ailes sont grises , transparentes, avec une tache jaune à leur origine j les pat- tes sont noires. Elle habite Europe , on la trouve au mois de juin sur les fleurs. DES MOUCHES. 21^ La Mouche des Chenilles, Musca Larvarum, Elle a six lignes : tout le corps est velu , noir , luisant ; le devant de la tête est blanc brillant ; les 3'^eux sont d'un rouge brun -, le corselet a quelques li- gnes longitudinales noires plus foncées que le reste -, l'abdomen a des taches cendrées changeantes , selon le jour où on les regarde ; les ailes sont tranparen- tes , avec une légère teinte de noir et une tache brune à leur origine. La larve vit dans le corps de plu- sieurs espèces de chenilles de grandeur médiocre, tant rases que velues , qu'el- le ronge et consume entièrement 5 elle se change en nymphe sous sa propre peau , qui devient une coque d'un brun rougeâtre. On la trouve dans toute l'Europe. 220 HISTOIRE NATURELLE La Mouche latérale , Musca lateralis» Elle est de la grandeur de la mouclie domestique : la tête est noire , avec le front argenté et une ligne longitudinale d'un noir velouté au milieu ; les j^eux sont d'un brun rougeâtre; le corselet est ïioir mélangé de gris ; l'abdomen est aïoir j avec une grande tache rouge de chaque côté \ tout le corps est parsemé ■de poils longs , roides et noirs -, les ailes sont brunes, opaques, avec le bord pos- térieur blanchâtre et transparent. Cette mouche est vivipare : sa larve est blancke , on la trouve en Europe, sur les plantes dans les prairies. T/a Mouche de la pluie, Musca pluvialis. Elle a environ trois lignes de lon- gueur : tout le corps est d'une couleur blanche cendrée j la te est de cette DES MOUCHES. 221 couleur , avec les 3''eux rougeât^es -, le corselet a cinq taches noires , lisses ; l'ab- domen a en dessus neuf taches noires triangulaires , dont trois sur chacun des trois derniers anneaux ; souvent ces ta- ches sont unies ensemble à la base de l'anneau ; les pattes sotit noires. Elle habite l'Europe : on la trouve souvent sur les feuilles, où elle se tient tranquille dans les temps humides. La Mouche des latrines , Musca s errata. Cette mouche est plus petite qtie la mouche domestique : la tête est de cou- leur cendrée, blanche en devant, rousse sur le front ; les yeux sont rouges ; le corselet est cendre ; l'abdomen est de couleur ferrugineuse, il est alongé, co- nique ; dans Jafemelle il est terminé par une longue tarière , composée de plu- sieurs tuyaux qui rentrent les uns dans les autres , le dernier est fendu à l'ex- S22 HISTOIRE NATURELLE trémité et garni de deux petits mame- lons j la mouche peut alonger et raccour- cir cette tarière ; les pattes sont d'un jaune pâle , quelquefois ferrugineuses. On la trouve en Europe en quantité dans les latrines. La Mouche du vinaigre , Musca cellaris. Fille est longue d'une ligne et demie , de couleur fauve un peu brune , légère- ment velue ; les yeux sont d'un brun foncé ; Tabdomcn est d'une couleur plus foncée à son origine qu'à l'extrémité ; les ailes sont larges, elles ont trois ner- vures longitudinales assez marquées et le bord extérieur épais. Cette mouche est très-commune; on la trouve souvent morte dans le vin et le vinaigre ; elle estattirée par toutes les liqueurs qui s'aigrissent; et elle y dépose ses œufs. DES MOUCHES. 223 La Mouche météorique , Musca meteorica» Elle est de la grandeur de la mouclie domestique : le devant de la têle est d'un blanc brillant ; les yeux sont d'un rouge brun -, le corselet est d'un gris brun , noir dans quelques individus ; Fabdomen est court, conique et renflé, de couleur grise , avec une ligne longi- tudinale brune sur le milieu ; il est, ainsi que le corselet, garni d'une grande quan- tité de poils noirs , longs et roid.es ; les ailes sont d'un brun jaunâtre à leur origine ; les pattes sont longues , min- ces et très-velues. On trouve cette mouche au mois de juillet; elle est très-incommode pour les hommes et pour les animaux ; elle vole en troupe nombreuse autour de la tête des chevaux et des bêtes à cornes , tâ- chant sans cesse d'entrer dans leurs yeux et leurs oreilles , pour s'y nourrir de 224 HISTOIRE NATURELLE l'humeur ordinaire qui s'y trouve : les hommes ne sont pas plus à l'abri de ses poursuites opiniâtres , elle vole con- tinuellement autour de la tête , et fait tout son possible pour entrer dans lés yeux. Elle habite l'Europe. La Mouche cuivreuse , Musca cupraria. Elle a cinqlignes de longueur : la tête est arrondie , d'un vert doré ; les yeux sont bruns , très-grands ; le corselet est légèrement velu, d'un vert doré brillant; l'abdomen est alongé , applati , comme tronqué postérieurement d'une belle couleur pourpre cuivreuse et brillante ; les ailes sont beaucoup plus longues que le corps , transparentes, avec une tache marginale vers le milieu, de couleur brune -, les pattes sont d'un noir bronzé, avec les articulations d'un blanc jau- nâtre. DES MOUCHES. 225 Elle habite l'Europe ; on la trouve aux environs de Paris j sur les fleurs , dans la campagne. La Mouche onguiculée, Musca ungulata* Elle a une ligne et demie de longueur : tout le corps est d'un vert doré ; les yeux sont rougeâtres \ le corselet est très-con- vexe, sillonné transversalement vers sa partie postérieure ; l'abdomen est très- alongé , conique , terminé en pointe mousse ; les ailes sont transparentes, noi- râtres ; les jambes et les cuisses sont d'un jaune pâle -, les tarses noirs ; toutes les pattes sont couvertes des l&ngs poils roi- des ; la tête et le corps sont également couverts de semblables poils. On la trouve au mois de juin dans les endroits humides ; souvent elle court avec célérité sur la surface des eaux dormantes et tranquilles. 'J2G HISTOIRE NATURELLE La Mouclie stercoraire ^i)/«5ca stercoraria» Elle a quatre lignes de longueur : le mâle de cette espèce difFère de la femelle -, ils ont l'un et l'autre les yeux roux, le devant de la tête jaunâtre , le corselet gris avec des poils d'un jaune verdâtre ; l'abdomen court ^ ovale , recourbe en. dessous : celui du mâle est couvert de poils d'un jaune fauve , celui de la fe- melle a des poils gris , mais en moindre quantité que le mâle \ les ailes ont une teinte d'un brun jaunâtre , sur-tout à leur origine : elles sont beaucoup j)lua longues que l'abdomen, et ont un petit point brun au milieu; les pattes sont brunes , les cuisses et les jambes sont couvertes de poils courts , de couleur jaune , parmi lesquels sont quelques poils noirs , très-longs et roides. Celte mouche est très-commune ; on la voit continuellement se poser sur les DES MOUCHES. 227 excrémens des hommes et des animaux, d'oLi elle tire sa nourriture et sur les- quels elle dépose des œufs de couleur blanche ; à l'un de ses bouts chaque œuf a deux ailerons qui s'écartent l'un de l'autre comme deux cornes. Ces deux ailerons servent à la mouche à piquer son œuf dans la fiente , à mesure qu'il sort de son coi^ps , et l'empêchent de l'y faire entrer trop avant ; afin que la pe- tite larve , qui doit en sortir, ne soit pas suffoquée par la matière molle et humide dont l'œuf est environné. On la trouve dans toute l'Europe. La Mouche vibrante y Musca vihrans» Elle a trois lignes de longueur : la tête est rouge ; tout le corps est noir lui- sant ; l'abdomen est C5dindrique , obtus à l'extrémité , quelquefois un peu doréj les ailes sont blanches avec une laclic ïonde , de couleur noire vers Tcxtré- ^28 HISTOIRE NATURELLE lîiité; les pattes soiil. jaunes dans les fe- melles, noires dans les mâles. On la trouve en Europe, aux envi- rons de Paris, sur les plantes; quand elle marche ou quand elle est en repos , ses ailes sont dans un mouvement con- tinu : elle les élève et les abaisse alter- nativement, et les tient écartées du corps. La Mouche des Cerises , Musca Cerasi, Elle est un peu moins grande que la mouche domestique 5 la tête , les anten- nes, et les pattes sont d'un jaune foncé; les 3^eux sont verts ; le corselet est tes- tacé , avec une ligne longitudinale jau- ne de chaque côté; l'abdomen est tes- tacé sans tache; les ailes sont blanches, transparentes , avec des lignes transver- sales ondées d'un brun jaunâtre. On la trouve dans toute l'Europe. Sa larve vit dans les cerise* ; et paj:* DES M O IT C H E S. 22(> tjciilièrement dans les bigarreaux , dont elle mange seiilement l'amande qui se trouve dans le noyau : elle entre en terre pour se changer en nymphe, La Mouche de la Bardanne, Musca ,solstltialis. Elle a deux lignes de longueur ; la tête est jaune, avec les yeux bruns ; le corselet est gris, avec l'ëcusson jaune ; l'abdomen est noir , lisse ; les ailes sont blanches , transparentes , avec quatre bandes transversales brunes , dont la dernière est à l'extrémité j les pattes sont fauves. L'abdomen de la femelle est terminé par une longue pointe roide, de la lon- gueur de l'abdomen , qui lui sert pour enfoncer ses oeufs dans les fleurs de la bardanne. C'est dans la graine de cette plante que vit la larve de cette mouche. Cliaque graine n'en renferme jamais qu'une, et contient la portion d'aliment Insectes. IX, 2a 23o HISTOIRE NATURELLE né(;essaire à la larve jusqu'au moment où elle cesse de manger : on trouve les larves vivantes dans les graines , dans le mois d'août-, elles sont d'nn blanc jaunâire, et diffèrent peu des autres larves de ce genre : leur peau est très- dure et résiste à une forte pression sans se déchirer. C'est dans la graine même qu'elles subissent toutes leurs métamor- plioscs, et la mouclie sort de sa coque, vers le milieu du mois de juin de l'an- née suivante. On la trouve en Europe ; aux envi- rons de Paris. DES S T O M O X E S. 25l ex C VII F GENllE. S T O M O X E. Caractères génériques. Antennes courtes, rapprochées, courbées 5 cUux articles , le premier ovale , alongé , un peu com- primé , et le second formant une soie très-mince et velue. — Trompe rétracti- ble , alongée , filiforme , cylindrique , "bifide , coudée à sa base. — Suçoir formé de deux soies, renfermées dans la trompe. — Deux antennules courtes , filiformes , insérées à la base supérieure de la trompe. C E genre a e'té établi par le cit. Geof- f^o3^ Liniie'e , qui n'a coiniu que deux espèces de ce genre , les a placées avec les conops ; et Dcgcer a fait une mou- che , d'une de ces denx espèces. Les stomoxes ont diiFérenles parties par les- quelles ils ressemblent aux insectes de ces deux genres : ils se rapprochent des conops par la trompe ; mais ils s'en éloi- gnent par la ibrme du corps et par celle UJI HISTOIRE NVTLIKELLE de leurs antennes, qui les rapprochent des mouches de la première famille , ou à antennes plumeuses ; mais leur trom- pe , très-difterente de celle de ces in- sectes ; empêche de les confondre avec eux. Les antennes sont composées de deux articles, dont le premier un peu plus court, est ovale, en forme de palette alongée : il est garni extérieurement près de sa base , d^me soie latérale ve- lue, qui forme le second article ; elles sont insérées au milieu du front , très- rapprocliées à leur origine. La tête est arrondie, presque aussi large que le corselet, dont elle est sépa- rée par un col tiès-court ; les yeux sont ovales , alongés , et entre eux à la partie supérieure de la tête, sont placés les trois petits ^''eux lisses ; la trompe est dure , très- longue, cannelée à sa partie supérieure, depuis la courbure jusqu'à l'exlrémité, et fermée dans cette jiartie, par deux lèvres charnues : elle contient DES STOMOXES. 233 une longue pièce écailleuse , flexible , large, applatie en dessus^ concave en dessoiis y terminée en pointe fine, qui a soninsertion àla courbure de la trompe: elle sert d'étui au suçoir, qvii est écail- leux et extrêmement délié. Dans l'inac- tion la trompe est appliquée au-dessous de la partie inférieure de la tête , diri- gée en avant dans une position un peu oblique. Le corselet est de forme oblongue ; l'écusson très-distinct et arrondi pos- térieurement. L'abdomen est court , ovale , obtus à l'extrémité 5 les ailes sont membraneu- ses , plus longues que l'abdomen ; les balanciers sont courts ; les écailles gran- des et arrondies ; les pattes sont très- longues et minces ; les tarses terminés par deux ongles crochus , entre lesquels sont deux petites pelottes. Ces insectes ont le corps court , de forme ovale, légèrement velu , parsemé de poils longs et roides : on les trouve 234 lïISTOIHE NATrrRELLK par- tout Jans la campagne et dans les maisons : ils sont très-incommodes, et piquent fortement, avec leur longue trompe, les hommes et les animaux, sur-tout en automne , saison où ils sont très-communs. Le cit. Geoffroy, qui n'a décrit qu'une espèce de ce genre , lui a donné le nom de stomoxe , qui signifie insecte à bouche pointue , à cause de la longueur de sa trompe , et Degéer a nommé la même espèce , mou- che piqueuse. La larve de ces insectes , est entièrement inconnue , ou peut-être sa ressemblance avec celles des itiou- clies, aura empêché de la reconnoîtrc. M. Fabricius en adoptant ce genre, a augmenté le nombre des espèces ; des onze (jii'il a décrites, trois sont exoti- ques, et les autres se trouvent dans lés différentes parties de l'Europe. P.i,r . .i/k Tom . Z.r. I Jia/a.f>a/ui de/. l?'nir,ieu J\'ulp 3 . Stoiiiox siT>ente . 4 • ^vop. femiajnieiix. Vb ■ Rliino' à l)ec . l'î . TUiag . bécasse . :S . Coiiops ruflpècLe . 6 . Asile frelon. DES S T O M O X E S. 2^0 Le Stomoxe sibérite , Stomoxys siberita. Il est de la grandeur de la moticlie commune; la tête est d'un blanc argen- té, avecles antennes noires, et les yeax d^in rouge brun ; la trompe est trois fois plus longue que la tête, de couleur îioire ; le corselet et l'abdomen sont d'un gris jaunâtre, parsemés de poils noirs longs et roides ; les ailes sont blanches , transparentes , sans taches ; les pattes sont d'nn fauve pâle , avec les tarses noirs. On le trouve en Danemarck , aux environs de Paris. Le Stomoxe piqueur , Stomoxys calcilrans. Il a trois lignes de longueur, et res- semble beaucoup à la mouche commune; mais ses ailes sont plus écartées , et son abdomen plus court ; la trompe est très- 23G HISTOIRE NATURKLLE longue, de couleur noire ; les antennes sont grises , et les pattes noires. On le trouve en Europe, aux envi- rons de Paris : il fatigue beaucoup les chevaux, et les pique jusqu'au sang. Selon Linnée ces insectes , par les pi- qûres qu'ils font aux pieds des bœufs, sont la cause que ces animaux frappent continuellement la terre du pied. Le Stomoxe irritant , Siomoxjs irritans. Il a quatre lignes de longueur ; la tête est d'un blanc argenté' , avec les antennes noires et les yeux d'un rouge brun ; la trompe est brune , une fois plus longue que la tête; le corselet est gris, avec quelques lignes longitudina- les noires , peu marqùe'es à sa partie su- périeure; l'abdomen est court, de forme ovale, de couleur grise, avec deux pe- tites taches noires sur chaque anneau ; les ailes sont blanches , transparentes ; DES RHINGIES. 25/ sans taches ; les pattes sont noires, avec la base des jambes pâle. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Piaris, sur les bêtes à cor- nes, dont il suce le sang. CXCIX° GENRE, R H I N G I E. Caractères génériques. Antennes courtes, composées de trois pièces y dont la troi- sième plus grande , ovale , munie d'un poil latéral très-fin. — Trompe rétracti- 1ble , cannelée , biîabiée , cachée sous une espèce de bec avancé. — Suçoir composé de quatre soies, reçues dans la cannelure de la trompe. — Deux antennules min- ces , filiformes , insérées à la base des su- çoirs , et appliquées sur la trompe. ScopoLT a séparé des conops de Lin- née , l'insecte dont il a formé ce^enre, auquel M. Fàbricius a ajouté deux es- pèces. Ce genre a été adopté par les Na- turalistes;, qui ont écrit depuis Scopoli» 238 HISTOIRE NATURELLE Les rliingies ont beaucoup de rap-r ports avec les mouches, dont elles diffè- rent par la trompe. Les antennes sont composées de trois articles, dontle premier est très-court; le second large , ovale , applati, en forme de palette; le troisième est une soie très-mince , insérée à la base extérieure du second article : elles sont très-rap- procliées à leur origine, et sont insérées sur une petite émiiience à la partie an- térieure de la tête. - La tête est arrondie , de la largeur du corselet , prolongée à sa partie anté- térieure , formant une espèce de bec conif[ue inarticulé ;, de substance écail- îeuse , sous lequel une partie de la trompe est cachée ; la trompe est beau- coup plus longue que le bec qui couvre sa base : elle est dirigée en avant, un j)eu élevée, cannelée à sa partie supé- rieure, et renferme le suçoir, composé de quatre soies ; les A^eux sont très- grands; ceux du mâle occupent presque D E S R II T N G I E S. 2o9 tonte la tête;, mais entre ceux de la fe- melle il y a un petit espace. Sur le som- met de la tête ^ les trois petits 3-8ax lis- ses sont placés en triangle. Le corselet est grand , de forme ovale ; l'écnsson arrondi postérieure- ment -, l'abdomen est court , de forme ovale , obLus à l'extrémité ; les ailes sont membraneuses , plus longues que l'abdomen ; les balanciers sont courts , ' en masse oblongue à l'extrémité ; les écailles grandes , ovales. Les pattes sont longues , minces ; les tarses terminés par deux crochets , entre lesquels sont deux petites pe- lottes. Les rliingies sont de moyenne gran- deur; elles ont le corps courte peu ve- lu: on ne connoît point les habitudes de CCS insectes et leurs larves sont incon- nues -, mais il paroît qu'elles vivent dans la fiente des animaux , ou au moins celle de la rhingie à bec, rhingia vos-- trata, Scop. Fab. ; elle est née dans vm Q^O HISTOIRE NATURELLE poudrier, où Reaumur avoit renferme de la bouse de vaclie , avec des larves qui s'en nourrissoient. Les trois espèces qui composent ce genre , habitent l'Europe. Nous donne- rons seulement la description de celle cjLii se trouve aux environs de Paris. La "Rliingie à bec , Rhingia rostrata. Elle a quatre lignes et demie de lon- gueur : le devant de la tête, le bec et les antennes sont d'un jaune testace ; les yeux sont très-grands , d'un brun foncé -, le corselet est brun ; l'écusson testacé ; l'abdomen de la femelle est en- tièrement d'un jaune testacé , tant en dessus qu'en dessous; celui du mâle, qui est de la même couleur, a en des- sus trois lignes longitudinales noires, dont une sur le milieu , et une de cha- que côté •, les ailes sont très-longues , transparentes^ avec une teinte jaune DES CONOPS. *i4l le long du bord extérieur ; les pattes sont testacëes. Elle habite l'Europe ; on la trouve aux environs de Paris : des deux autres espèces, l'une se trouve en Allemagne; l'autre en Danemarck. C r GENRE. CONOPS. Caractères génériques. Antennes plus lon- gues que la tête , presque en masse , réu- nies à leur base, dernier article renflé , terminé en pointe. — Trompe rétractible, cannelée , biiabiée. — Suçoir composé de deux pièces j la supérieure un peu plus large et applatie , contenant une soie dans la cannelure de la trompe. — Deux antennules courtes , filiformes , insérées à la base du suçoir , et appliquées sur la trompe. Les insectes de ce genre , e'tabli par Linnée, ont un peu de ressemblance avec les asiles par la forme de leur Insectes. IX, 21 2^2 HTSTOITÎE NATURELLE trompe et par la forme de leurs anten- nes j ce qui , sans cloute, a déterminé le cit. GeofFroy à les placer avec ces in- sectes. Mais Texamen de ces parties fait voir des dilTérences entr'elles , qui em- pêclicnt de confondre les conops avec les asiles ; en outre ces derniers ont tou- jours le corps plus ou moins velu, au lieu que les premiers ont le corps lisse et sans poils. Les antennes sont plus longues que la tête , composées de trois articles visi- bles , dont le premier est court , cylin- drique -, le second long, un peu renflé à l'extrémité; le troisième, plus court que celui-ci, est renflé au milieu, ter- miné en pointe mousse , et composé de trois petites parties peu distinctes ; elles sontréunies à leur base, et insérées sur une petite éminence à la partie an- térieure de la tête. La tête est grosse , arrondie, plus large que le corselet ; à sa partie infé- rieure elle a une cavité pour recevoir DES CONOPS, 243 la trompe : les yeux sont grands , nii peu ovales ; les trois petits yeux lisses manquent à ces insectes ; la trompe est plus longue que la tête , composée de trois parties , dont la plus grande , qui sert d'étui aux deux autres , est mince , déliée , coudée à sa base , cannelée à sa partie supérieure ; la seconde, qui est le suçoir, est très-déliée , dure, pointue , presque aussi longue que la jDremière , el insérée à la courbure de la gaine, dans la cannelure de laquelle elle est reçue ; la troisième est courte, large , applatie, terminée en pointe ; elle sert à contenir le snçoir dans la gaine. Selon M. Fabricîus , ces insectes ont deux antennules insérées sur les côtés de la courbure delà trompe-, mais selon les citoyens Olivier et Latreille , ces parties manquent aux conops; et De- géer , qui a décrit la trompe de ces in- sectes , Yi!e\\ fait point mention. Le corselet est arrondi , renflé à sa partie supérieure j l'écusson arrondi 244 HISTOIRE NATURELLE postérieurement ; l'abdomen est alon- gé , mince à sa base, recourbé et renflé à l'extrémité. Les pattes sont de moyenne longueur , les tarses terminés par deux crochets , entre lesquels sont deux petites pelottes spongieuses. Les ailes sont de la longueur de l'ab- domen , membraneuses et veinées -, les balanciers minces , ovales à l'extrémité, et légèrement comprimés. Ces insectes sont d'une vivacité ex- trême : on les trouve dans les jardins et les prairies , où ils clierclient les fleurs , pour sucer la liqueur miellée qu'elles contiennent et qui est leur seule nourriture , ce qui doit les dis- tinguer encore des asiles qui sont car- nassières , et ne vivent ^ue d'autres in- sectes. Réaumur les a comparés aux guêpes auxquelles ils ressemblent par la forme et les couleurs: leurs larves ne sont point encore connues. Us forment un genre peu nombreux; DES CONOPS. 245 on n'en a encore décrit que onze espèces, dont trois sont exotiques. Le Conops piquant , Qonops aculeata, H ressemble beaucoup à une guêpe, il a six lignes de longuevir : les an tenues sont noires; la tête est jaune, un peu vésiculeuse à sa partie ante'rieure ; le corselet est noir luisant, avec un point élevé , jaune de chaque côté de sa par- tie antérieure, et une tache jaune blan- châtre au-devant des ailes ; l'abdomen est noir , luisant , avec cinq bandes jaunes , dont une très-petite sur le pre- mier anneau , et deux points jaunes élevés de chaque côté de la base ; les ailes sont transparentes, avec une légère teinte de brun; les balanciers sont jau- nes ; les pattes sont fauves , avec une taclie alongée noirâtre sur les cuisses. On le trouve en Europe ; sur les fleurs. 2j46 histoire naturelle Le Conops noir , Conops nignu 11 ressemble à un icline union : les nntennes sont ferrugineuses ; la tête est noire , jaune à sa partie antérieure , avec une ligne en forme d'Y au milieu ; le corselet est noir, luisant -, l'abdomen est noir, très-dclié à son origine et dans une grande partie de sa longueur , renflé et courbé à son extrémité ; les ailes sont blanclies et transparentes à leur bord interne , noirâtre à leur bord externe : les balanciers sont fauves j les pattes fauves , avec l'origine des cuisses noires. On le trouve en Europe. Le Conops rufipède , Conops rufipes» Il a environ six lignes de longueur r les antennes sont noires ; la tête est jaune , avec les yeux bruns j le corselet est noir; avec un point élevé; jaune DES CONOPS. 247 tle chaque côté delà partie antérieure ; les côtés et le bord postérieur ferrugi- neux ; l'abdomen est mince et ferru- gineux à la base , noir et renflé à l'ex- Irémité , avec le bord des anneaux fer- rugineux ; les ailes sont transparentes , avec le bord extérieur obscur , depuis la base jusqu'aux deux tiers de l'aile ; les balanciers sont d'un jaune pâle; les pattes sont ferrugineuses. On le trouve en Europe, aux envi- rons de Paris , vers le milieu de l'été , sur les fleurs, dans les prairies. Le Conops grosse-tête , Conops niacrocephala. Cet insecte , qui a près de six lignes de longueur, ressemble à ime guêpe; les antennes sont ferrugineuses ; le de- vant de la tète est d'un jaune clair lui- sant ; le dessus est d'un brun ferrugi- neux , avec deux grandes taclies jau- nes ; le corselet est mélangé de ferrugi- 248 HISTOIRE NATURELLE neux et de noir; l'abdomen est noirâ- tre, avec le bord des anneaux jaune , et l'extrémité ferrugineuse ; les ailes soiit panaclie'es de brun ; les pattes sont fer- rugineuses. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , dans les prairies. DES MYOPES. 249 G C r GENRE. MYOPE. Caractères génériques. Antennes courtes , courbées, composées de trois articles , dont le second presque conique , le der- nier ovale , applati , muni d'un poil la- téral assez court. — Trompe rétractible , longue, filiforme, brisée et repliée au milieu. — Suçoir formé d'une seule soie , renfermée dans la trompe. — Deux an- tennules minces ^ très-courtes , compo- sées de trois articles presque égaux , in- sérées à la base latérale un peu supé- rieure de la trompe. — Partie antérieure de la tète presque vésiculeuse. Une partie des insectes de ce genre , établi par M. Fabricius , sont des conops de Linnée, asiles du cit. GeofiFroy. Les myopes diffèrent des insectes de ces deux genres , non-seulement par la forme des antennes, mais encore par le nombre des pièces du suçoir. ^50 HISTOIRE NATURELLE Les antennes sont courtes , recour- bées , composées de trois articles , dont Je premier court, cylindrique-, le se- cond long, plus mince à son origine qu'à son extrémité; le troisième court, ovale , applati , arrondi à l'extrémité et muni d'une soie latérale assez courte; elles sont rapprochées à leur base et in- sérées au milieu du front. La tête est grosse, arrondie, plus large que le corselet, presque vésiculeuse à sa partie antérieure, qui est couverte par îine espèce de masque -, les yeux sont assez grands , arrondis -, les trois petits yeux lisses sont placés eu triangle , sur le sommet de la tête; la trompe, qui forme la bouche, est longue , cylin- drique^ portée en avant, coudée à sa base , brisée et repliée au milieu : elle renferme le suçoir, qui est conique, très-pointu à l'extrémité et biarticulé : elle est placée dans une cavité qui se trouve à la partie inférieure de la tête. Le corselet est presque cylindrique, DES MYOPES. 25 1 convexe , avec un point élevé de cliaque côté aux angles antérieurs -, l'abdornen est cylindrique, arqué, un ^eu renflé et obtus à l'extrémité ; les ailes sont membraneuses , à peine de la longueur de Tabdomen, très-écartées ou couchées sur le corps \ les balanciers sont alon- gés , terminés en masse comprimée , tronquée. Les pattes sont de longueur moyen- ne, assez forte; les cuisses un peu ren- flées ; les tarses sont terminés par deux crochets longs, arqués, entre lesquels sont deux petites pelottes spongieuses. Ces insectes ont le corps alongé;, lisse. Quelques-uns se trouvent dans les bois j leur larve n'est point encore connue. Des dix espèces décrites par M. Fa- bricius , huit habitent l'Europe , et l'une des deux autres , les Indes orien- tales. Î252 HISTOIRE NATURELLE Le Myope dorsal, Myopa dor salis» Il a environ six lignes de longueur; les antennes sont ferrugineuses , avec l'extrémité jaune -, le devant de la tête est presque vésiculeux, jaune ; les yeux sont bruns; le corselet est d'un brun ferrugineux; l'abdomen est cylindri- que , renflé et recourbé à l'extrémité , de couleur ferrugineuse , avec le bord des anneaux blanc ; les ailes sont obs- cures, sans taches; les balanciers jaunes; les pattes ferrugineuses. On le trouve en Allemagne , et aux é* environs de Paris. Le Myope ferrugineux , Myopa ferruginea» Il est moins grand que le précédent ; les antennes sont courtes, ferrugineu- ses ; le devant de la tête est d'un jaune citron; les yeux sont bruns; le corselet est varid de noirâtre et de ferrugineux > DES MYOPES. 253 î'^-bdomen est cylindrique , alongé , un peu renflé et recourbé à rextrémité , d'un brun ferrugineux ; les ailes moins longues que l'abdomen, sont noirâtres, et les pattes ferrugineuses j les balan- ciers sont jaunâtres. On le trouve en Europe, aux envi- rons de Paris , dans les bois. Le Myope jouflu, Myopahuccata, Il a quatre lignes de longueur ; les an- tennes sont brunes ; le devant delà tête est presque vésicule ux , d'un blanc jau- nâtre j les yeux sont noirs; le corselet est brun ; l'abdomen est cylindrique , renflé et recourbé à l'extrémité , d'un brun ferrugineux , avec les derniers anneaux et le bord des autres blan- châtres, sur les anneaux blancs sont quelques taches noires; les ailes sont obscures , jaunâtres à la base , moins longues que l'abdomen j les pattes sont InsecLe.s. IX. 22 254 HISTOIRE NATURELLE fei rughieiises ; les cuisses et les jambes ont des anneaux jaunes. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , dans les bois. Le Myope ponctué , Mjopa punctata, il a environ trois ligues de longueur ; les antennes sont noires ; la tcte est tc- siculeuse, d'un blanc jaunâtre à sa par- tie antérieure, noirâtre sur le vertcx; lé corselet est légèrement velu, noir^ avec un point élevé , d'un jaune ver- dàtre, de cliaque côté de sa partie anté- rieure; l'écusson a son bord postérieur d'un jaune verdâlre ; l'abdomen est ovale, peu recourbé, verdàtre , lui- sant, avec le premier anneau noir, et une tache noire de chaque côté des autres anneaux: celui de la femelle est terminé en pointe et recourbé ; les ailes sontblanclîes, transparentes j les pattes • sont noires. D K s MYOPES. 2:35 L'individu que nous avons sous les yeux, qui est une femelle, est en tout semblable à celui décrit par M. Fabri- cius , il n'en diffère que par les cuisses etles jambes, qui sont d'un jaime ver- dâtre, elj les tarses sont noirs. Peut-être ces parties varient-elles , dans l'un des deux sexes. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris. 256 HISTOIRE NATURELLE C C I F GENRE. R H A G I O N. Caractères génériques. Antennes courtes ^ de trois articles grenus , moniliformes , terminés par un poil alongé. — Trompe très-courte , bilabiée y cannelée. — Su- çoir composé de trois soies , reçues dans la cannelure de la trompe. — Deux an- tennules avancées, de la longueur de la trompe, tlliformes, assez grosses et velues. M. Fabricius a formé un genre de ces insectes, que Linnée a placés avec les mouclies, le cit. Geoffroy avec les asi- les , et Dege'er avec les némotèles. Les rhagionsne peuvent appartenir à aucun de ces trois genres. La forme de leur corps , qui les rapproche un peu des asi- les, les éloigne des mouches et des né- motèles ; et leurs antennes, qui différent peu de celles de ces dernières, beaucoup de celles des mouches, empêchent de les DES RHAGIONS. confondre avec les asiles. En outre , le nombre des pièces du suçoir n'est pas le même dans tous ces insectes. Les antennes sont composées de trois articles, courts, grenus, moniliformes-, de l'extrémité du dernier , sort une soie très-mince, plus longue que les trois articles ensemble. Elles sont insérées au milieu du front , au-dessous des yeux. La tète est petite , arrondie antérieu- rement, applatie postérieurement, sé- parée du corselet par une espèce de col court, et presque entièrement occupée par les yeux qui sont très-grands. Les trois petits yeux lisses sont placés sur le vertex. La trompe est nue, très-courte , un peu inclinée, cannelée à sa partie su- périeure pour recevoir le suçoir composé de trois pièces. Les antennules sont grosses, velues, presque aussi longues que la trompe, sur laquelle elles sont coucliées ; elles ont leur insertion à la partie supérieure de sa base. Le corselet est court , convexe ; Fab- Î258 HISTOIRE NATURELLE domeii est alongé, conique, plus large» à son origine qu'à son extrémité , con- vexe en dessus, un peu applati en des- sous. Les ailes sont très-larges, plus lon- gues que l'abdomen , dont elles sont écartées. Les balanciers sont saillanSy alongés, terminés en masse ovale. Les pattes sont minces, très-longues^ les tarses terminés par deux crochets , entre lesquels sont trois petites pelottes spongieuses. On trouve ces insectes dans les bois et les jardins. On en connoît plus de vingt espèces^ qui toutes habitent l'Europe. L»es larves qui sont connues, sont celles du rîiagion-bécasse et celle du rhagion- ver-lion. Nous les décrirons à la suite des insectes qu'elles produisent. Le Rliagion bécasse, Rhagion scolapaceus. ÎI a sept à huit lignes de longueur : ΀s antennes sant courtes, brunes, ter- DES R II A G T O N S. 25^ minées par une soie très-Une ; les ycii>s sont d'un vert obscur; le corselet est noir, avec un point élevé, jaunâtre de chaque côte' de sa partie ante'rieure , l'ab- domen est jaune , avec une tache noire sur le milieu de chaque, anneau , une îi^ne longitudinale de même couleur de chaque côté, et le dernier anneau noir; les ailessont transparentes , avec des ta- ches brunes , dont une plus grande et plus foncée que les autres au-delà du milieu du bord extérieur; les pattes^sont jaunes , avec les tarses obscurs ; les ba- lanciers sont jaunes. On le trouve dans toute l'Europe. La larve est loni;ue, cylindrique, d'un blanc jaunâtre ; le corps est plus gros à sa partie postérieure que près de la tête; les anneaux sont séparés les uns des autres par une espèce de boorrelet ; la tête est petite 5 écailleuge, de couleur brune, munie de deux petites anieiines ; îe dessous du corps est garni de quel- ques mamelons charnus ^ui font i'of- 26o HISTOIRE NATURELLE fice de pattes. Elle vit dans la terre , où elle subit toutes ses métamorphoses. Parvenue au terme de sa grosseur , elle se change en nymphe et quitte sa peau de larve. La nymphe a plusieurs rangées d'épines courtes sur le corps. L'insecte parfait paroît vers la fin du mois de mai. La femelle pond des œufs minces, alon- gés, courbés en arc, d'un blanc jau- nâtre. Le Rhagion ver-lion , Rhagion vermileo. Il a environ cinq lignes de longueur: les antennes sont jaunes , terminées par un poil brun ; le corselet est en dessus d'un jaune obscur, d'un jaune clair sur les côtés, avec deux lignes longitudina- les noires luisantes, sur le milieu, et une tache de même couleur de chaque côté j l'abdomen est jaune, avec une tache noire sur le milieu de chaque anneau , et une de chaque côté le long du bord DES R H A G I O N S. sGl extérieur \ les ailes sont transparentes, avec une légère teinte brune ; les qua- tre pattes antérieures sont jaunes , les deux postérieures brunes. Sa laiTe est alongée , cylindrique , d'un gris jaunâtre , sans pattes, le corps plus gros à sa partie postérieure que vers la tête, est divisé en onze anneaux. La tête est de substance charnue, conique, pointue à l'extrémité où se trouve une espèce de dard écailleux , semblable à celui qu'on voit à la tête des larves de mouches qui vivent de pucerons. Le dernier anneau qui est applati et plus long que les autres, est terminé par qua- tre appendices charnues assez longues , en forme de mamelons; ceux du milieu plus courts que les autres , sont placés dans la ligne du corps; les deux autres sont inclinés. Ces quatre mamelons sont garnis de poils longs et roides. L'anus est placé sur le dos entre les deux ma- melons latéraux , danslamême position que l'anus des larves du criocère du 2^2 HîSTOir.E NATURELLE lys^ qui se couvre de ses excrémeiis. Sur le même anneau, vers le milieu de sa lon- gueur, sont deux petits points de cou- leur rousse, queRe'aumur regarde com- me les deux principaux organes de la respiration. En dessus du cinquième anneau , le même auteuraencore trouvé un petit mamelon entouré de pointes très-courtes , dans le centre duquel il a cru appercevoir un dard de substance cornée , dont la pointe est un peu mous- se : il soupçonne que ce mamelon sert à la larve pour saisir sa proie. Cette larve qui vit d'insectes , établit sa demeure comme les mj'^rméléons, et souvent en société avec eux. C'est au pied des murs dégradés, ou au pied de certaines roches, dans les endroits où se trouve un terrein sablonneux ou une terre réduite en poussière , qu'elle forme un entonnoir à couvert de la pluie qui le détruiroit. Placée au centre de cet entonnoir, elle se tient à l'afFat , pour saisir et dévorer ensuite les petits in- DES RHAGIONS. 2^3 sectes qui ont le malheur d'y tomber. Dès quelle en a saisi un, elle le serre fortement avec son corps, dont elle en~ toure celui de l'insecte, le perce ensuite avec le dard qu'elle porte à la tête et le tue promptement. Alors elle s'enfonce entièrement dans le sable , où elle en- traîne sa proie , la suce tranquillement et la jette dehors après l'avoir sucée. Pour parvenir à éloigner ce cadavre qui l'embarrasse , elle commence d'a- bord par enfoncer un peu sa tête dans le sable au-dessous de l'insecte mort j et le- vant ensuite avec vitesse Ja partie anté- rieure de son corps, elle fait sauter le cadavre en l'air par-dessus les bords de l'entonnoir, quelquefois à une distance de plus de deux pouces. C'est de la même manière qu'elle rejette le sable du fond de l'entonnoir hors de ses bords , quand elle veut l'agrandir et le rendre plus profond. Tant que cette larve est placée au fojid de son entonnoir , elle est d'une 264 HISTOIRE NATURELLE vivacité extrême , et s'enfonce prpmp- tement dans le sable dès qu'on touche aux bords de son trou : mais tirée de son habitation et mise à découvert, elle devient roide et immobile , et se laisse toucher sans donner le moindre signe de vie ; elle continue de rester dans cet état jusqu'à ce que tout paroisse tranquille autour d'elle ; alors elle com- mence à se donner du mouvement , tâ- tant par-tout avec la tête , sans doute pour chercher du sable et pour y entrer. Degéer a gardé une de ces larves de- puis le huitavril jusqu'au quinze juin, qu'elle s'est changée en nymphe , dans le sable sans faire de coque. Pour pa- roître sous cette nouvelle forme , cette larve se débarrasse en grande partie de sa peau , qu'elle fait glisser j usqu'à l'ex- trémité de son coi'ps , ou elle se plisse et forme un petit paquet, dans lequel le derrière de la nymphe reste en- gagé. Quinze jours après cette mé- tamorphose ; la peau de la uymphe se 1) E s R H A G I O N s. 266 fend sur la tête et sur le dos , et l'in- secte paroît sous sa nouvelle forme. On le trouve en Europe. Le Rhagion tipuliforme, Rhagion iipuliformis. Il est de grandeur moyenne : les an- tennes sont courtes, cylindriques; tout le corps est d'un brun cendré , sans taches ; les ailes sont larges , blanches, transparentes, avecrextrémite et le bord extérieur noirs. On le trouve en Allemagne. Le Rhagion fascié , Rhagioti fasciatus. Il a quatre lignes de longueur : les antennes sont testacées ; le corse] (^t est renflé, testacë , sans taches j l'abdomen est cylindrique , testacé , avec cinq bandes transversales noires ; les ailes sont blanches , avec plusieurs taches^ Insectes. IX. 23 2€6 HISTOIRE NATURELLE et rextrémité brunes ; les pattes sont longues j testacées , avec les caisses pcàles. On le trouve en Norwège. Le Rhagion bicolor, Rhagion hicolor. Il est plus petit que le précédent : la tête est noire, le corselet testacé , avec une grande tache noire sur le mi- lieu ; l'abdomen est testacé, avec l'ex- trémité noire; les ailes sont blanches , avec une grande tache brune peu marquée. On le trouve en Italie. Le Rhagion ponctué, Rhagion pu?ictatus. Il est assez petit : les antennes sont filiforiîies, noires ; la tête est noire ; le corselet cendré , avec deux lignes cour- tes , noires , sur le milieu ) l'abdomen DES ASILES. 267 est ovale, noir, avec le bord des an- neaux jaunes ; les ailes sont brunes , avec deux taches noires ; l'une au mi- lieu , l'autre vers l'extrémité ; les pattes sont pâles , avec les tarses noires. On le trouve en Danemarck. C C I I P GENRE. ASILE. Caractères génériques. Antennes de la lon- gueur de la tète , rapprochées , presque filiformes ; le dernier article alongé , ter- miné en pointe. — Trompe filiforme, cannelée. — Suçoir composé de quatre pièces, la supérieure très-courte et assez large , contenant trois soies dans la can- nelure de la trompe. — Deux antennule* courtes , très-velues , insérées à la base latérale de la trompe. Les asiles ont des rapports avec les conops, les myopes, les bombilles et sur-tout avec les empis : mais on les distingue facilement des insectes des 268 HISTOIRE NATURELLE deux premiers genres par la forme des antennes ; et des empis et des bom- billes , dont les antennes sont assez semblables à celles des asiles, par la trompe : celle des asiles , quoique di- rige'e en avant comme celle des bom- billes , est considérablement plus cour- te , et celle des empis, à peu-près de la longueur de celle des asiles, est pres- que perpendiculaire à la tête , sous la- quelle elle est même un peu incline'e. . Les antennes sont composées de trois articles ; les deux premiers sont cylin- driques, le second moins long que le premier; le troisième, le plus long de tous , est presque cylindrique, un peu renflé et terminé dans quelques es- pèces par un filet mince , alongé ; elles sont insérées au milieu du front. La tète est arrondie , presque de la largeur du corselet -, les yeux sont grands , de foi'me ovale ; les trois petits yeux lisses sont placés sur une éléva- tion au sommet de la tête ; la trompe DES ASILES. 269 est de la longueur de la tête ou un peu plus longue -, elle est roide , écailleuse , presque de grosseur égale dans toute son étendue, portée en avant, composée de cinq pièces, dont l'une est tronquée ou arrondie à l'extrémité , où se trouve une ouverture ; elle est un peu renflée à sa base , creusée en gouttière à sa partie supérieure, et reçoit quatre soies ou filets très-déliés : l'une de ces quatre pièces, qui est plus longue et plus grosse que les autres , est en forme de stylet pointu à son extrémité et garni ea dessus , dans la moitié de son étendue , de poils recourbés et dirig,és vers sa base: c'est le véritable aiguillon avec lequel l'asile pique et tue les insectes qu'il saisit et dont il se nourrit ; les deux autres pièces , plus courtes que l'aiguillon , auquel elles servent de se- cond étui , sont applaties , terminées en pointe fine, de substance écailleuse , de même que l'aiguillon , et garnies d'un seul côté de petits poils dirigés vers la 270 HISTOIRE NATURELLE base : la quatrième pièce , de moitié plus courte que les trois autres , fait l'office (le lèvre ; elle est placée à la par- tie supe'rieure cle la trompe, et sert à y contenir les trois soies ou le suçoir: de chaque côté de la base de la trompe on apperçoit deux petites pièces alon- gées, cylindriques, articulées, garnies de longs poils : ce sont les antennules. Le corselet est ovale , renflé , comme bossu ; l'écusson arrondi ; l'abdomen alongé , conique, terminé en pointe dans les femelles, cylindrique et ter- miné en masse dans les mâles : celui-ci porte à son derrière une grosse pièce écailleuse noire , divisée en trois lames, entre lesquelles on voit deux grands crochets mobiles, écailleux, dont il se sert pour s'accrocher au derrière de la femelle dans l'accouplement. Les ailes sont étroites, presque de la longueur du corps : dans l'état de repos l'insecte les porte couchées sur l'abdomen , quelquefois écartées , selon DES ASÎLES* Ijl îes espèces ; les balaiicit-rs sont très- apparens , aîonge's , termines par un petit bouton arrondi, tronqué à Fex- tre'mité. Les pattes sont longues, assez grosses , garnies , dans plusieurs espèces , de poils fins et serres , et de poils longs et roides ; d'autres les ont presque lisses i les tarses sont composés de cinq arti- cles dont le premier est cylindrique et plus long que les autres qui sont courts, d'égale longueur; le dernier est terminé par deux crochets assez longs, qui finis- sent en pointe aiguë; et par deux pe- lottes , garnies en dessous de poils courts très-serrés. Les asiles ont le corps plus ou moins couvert de poils ; quelques espèces sont très- velues , d'autres sont lisses ; le de- vant delà tête est ordinairement garni de poils longs et roides : en volant ils font entendre un bourdonnement assez fort : ils sont très-carnassiers , et vi- vent uniquement d'insectes qu'il.- al- 272 HISTOIRE NATURELLE trappent en volant : non-seulement ils saisissent avec leurs pattes antérieures des tipules et des mouches, qu'ils su- cent ensuite avec leur trompe, mais aussi de petits coléoptères dont ils per- cent les élytres. On les trouve dans les champs , dans les jardins et les prai- ries, où ils incommodent beaucoup les animaux qui y paissent. Les larves de ces insectes vivent dans là terre j elles sont sans pattes ; leur tête est petite ^ écailleuse ^ garnie "de deux crochets mobiles , leur cot'ps est alongé , un peu applati , plus gros dans le milieu qu'aux deux extrémi- tés ; divisé en douze anneaux : la tête est garnie de quelques poils ; le corps est li»se : les deux crochets dont la tête est garnie sont courbés en dessous , et tiennent intérieurement à une tige di- visée en deux , qui s'étend sous le pre- mier anneau -, c'est à l'aide de ces cro- chets qu'elles se fraient une route dans la terre, dans laquelle elles avancent DES ASILES. 273 en les cramponnant au plan de po- sition. C'est dans la terre que ces larves se changent en nymphes , en quittant en- tièrement leur peau , de même que celles des tipules , et sans faire de co- ques ; la nymphe est presque par-tout de grosseur égale , mais le ventre est terminé en pointe ; la poitrine et la tête occupent presque la moitié de sa longueur ; celle-ci est grosse , arrondie , garnie en devant de deux pointes écail- leuses, courbées-, et de chtique côté en dessous , de trois épines semblables , réunies à leur base : Tabdomen est di- visé en neuf anneaux , garnis chacun , tant en dessus qu'en dessous , d'une ran- gée d'épines courbées en arrière, et de plusieurs petits poils, son extrémité est terminée par quatre épines assez longues. Ces insectes forment un genre assez nombreux. M. Fabricius en a décrit 2/4 HISTOIRE NATURELLE environ trente espèces d'Europe , et autant d'exotiques. L'Asile géant , Asïlus grossus. Il est très-grand : la tête est noire , couverte sur le front et sur les côtés de poils fins , longs et serres , de couleur grise ; la trompe est épaisse , noire et coraj)rimée ; le corselet est noir , cou- vert en dessus d'un duvet serré d'un gris cendré ; l'abdomen est court , ova-- te j le premier anneau est noir , lisse ; le second et le troisième sont d'un gris cendré, velus, les autres noirs j les aile» sont cendrées, avec les nervures bru- nes ; les pattes sont noires , sans pi- quans. On le trouve en Amérique. Ij' Asile Frelon , Asilus Crahronî" formis. Cet asile, un des plus grands de ceux d'Europe , a environ un pouce de lou- DES ASILES. 27.'» gueur : les deux premiers articles des antennes sont fauves , le reste est noir : la trompe et les yeux sont noirs ; Ja tête est couverte de poils fauves assez longs ; le corselet est d'un brun jau- nâtre , avec deux petites lignes brunes sur le milieu de sa partie antérieure ; l'abdomen est alongë , terminé en poin- te ; les trois premiers anneaux sont noirs , les autres fauves. Les ailes sont jaunâtres, avec quelques taches bru- nes à l'extrémité ; les pattes sont fau- ves , avec les cuisses brunes. On le trouve en Europe, aux envi- rons de Paris , dans les champs et dans les bois : il vole fort vite , sur-tout quand il fait chaud , et se précipite «ur les insectes qu'il apperçoit. L'Asile velu , Asilus epliippium. Il est de la grandeur du précédent ; les antennes sont noires, très-rappro- chées, sans poils à l'extrémité j la tête 276 HISTOIRE NATURELLE et tout le corps sont noirs ; la partie antérieure du corselet est couverte de poils noirs ; la partie postérieure a des poils d'un jaune verdâtre j l'abdomen est noir luisant ; les ailes sont brunes , avec les nervures d'un brun obscur ; les pattes sont très-longues-, les cuisses et les jambes, noires, luisantes-, les tarses sont fauves en dessous , garnis de poils de la même couleur ; l'abdomen de la femelle est large, ovale, applati, un peu concave en dessous, et recourbé: ce- lui du mâle est presque cylindrique, un peu concave en dessous. On le trouve en Europe, dans les bois. lu^Asilehouvàonj ^slius gihbosus» Il est de la grandeur de l'asile frelon ; les antennes sont noires, très-courtes, et n€ sont pas terminées par un filet ; tout le corps est noir luisant ; le derrière de la tête et le front sout garnis de iong^ yJL ^7Z „. rom . J\ Air-aSa/it/ c/e/ , ï . Asile dore . a. Asile Lorde 5 . A sale i ont on . /f-rarJieu dcu/f> 4 . Kinp . appeiidicnlee Ô , Boiiil) . bidion . DES ASILES. 277 poils, d'un gris Jaunâtre ; le corselet est très-convexe ; l'abdomen ovale , ter- miné en pointe , couvert de poils cen- drés à l'extrémité j les ailes sont brunes , avec les nervures d'un brun foncé j les pattes sont couvertes de poils noirs. On le trouve en Europe, dans les champs. L'Asile doré , Asïlus aureus. Il a dix lignes de longueur ; tout le corps et les pattes sont velus ; les anten- nes et la trompe sont noires ; la tête est couverte de longs poils d'un jaune doré ; le corselet est brun , avec des poils de la même couleur; le dessus de l'abdomen, à l'exception des deux premiers an- neaux, est couvert de poils d'un jaune doré ; tout le dessous est brun , sans poils j les ailes sont brunes , avec le bord extérieur jaunâtre ; les pattes sont brunes , avec des poils de même cou-» leur. Insectes. IX, %k 3/8 HISTOIRE NATURELLE On le trouve en Europe, aux envi- rons de Paris. L'Asile noir , Asilus ater. Il est long de huit à dix lignes , cou- vert de poils longs , peu serrés; tout le corps est d'un noir foncé : on voit seu- lement quelques poils blanchâtres à la partie antérieure de la tête ; les anten- nes ne sont point terminées par un fi- let; les ailes et les pattes sont noires. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris, dans les champs, quel- quefois au bord de l'eau. L'Asile diadème, Asilus diadema* Il est de la grandeur et delà couleur du précédent. Tout son corps est pres- que lisse \ le front est gris ; les ailes et les balanciers sont noirs ; la trompe est couverte de poils noirs, lougs et serrés. On le trouve dans les départemens DES ASILES. 279 méridionaux de la France, aux envi- rons de Paris et en Italie. L'Asile jaune , Asilus fiavus. Il est long d'environ dix lignes ; les antennes sont noires et n'ont point de filet terminal ; la trompe est noire plus longue que la tête; tout le corps est noir, velu -, les poils de la tête et ceux du des- sus du corselet sont blanchâtres; l'abdo- men est OA^ale , applati , couvert en des- sus de poils fins et serrés , d'un roux jaunâtre ; les nervures des ailes sont brunes , les balanciers sont jaunes , les cuisses sont renflées , garnies de poils d'un gris cendré ; les jambes sont cou- vertes de poils roussâtres; les tarse» sont noirâtres. On le trouve en Europe. L'Asile roux , Asilus gilvus. Il a environ dix lignes de longueur; il est noir , peu velu ; les antennes sont îi8o HISTOIRE NATURELLE ajoires et ne sont point terminées par vin filet- le front est couvert de poils d'un gris jaunâtre ; le corselet est presque lisse sur le milieu , garni sur les côte's et à sa partie postérieure de quelques poils fauves ; l'abdomen est noir , cou- vert en dessus de poils d'un roux fon- cé, très-luisant, qui le font paroître sa- tiné ; les ailes ont une teinte noirâtre , et sont transparentes à leur origine j les pattes sont noires, très-velues. On le trouve en Europe , dans les bois. L'Asile bordé, Asilus marginatus. Il a environ six lignes de long; les antennes sont noires; la tête est noire , avec des poils d'un jaune doré sur le front ; le corselet est noir ; l'abdomen large , ovale , noir , avec le bord des anneaux couvert de poils courts et jau- nâtres, qui le font paroitre comme Bordé ; les ailes sont plus longues que DES ASILES. 2Sî Fabdomeii , brunes , avec les nervures obscures j les balanciers sont d'un jaune citron. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris. L'Asiletiendré , Asilus forclpatua* 11^ XBXie pour la grandeur , depuis sept jusqu'à dix lignes ; tout le corps est d'une couleur grise cendre'e , pkis on moins foncée-, les antennes sont noi- res, terminées par un filet; la trompe est noire ; assez courte ; la Lete est cou- verte de poils d'un gris jaunâtre ; le corselet est très-renflé;, peu velu ; il a sur le milieu une ligne noirâtre; l'ab- domen est alongé, presque cylindrique, terminé en pointé dans la femelle j et pardeux crochets dans lé mâle : il est d'une couîeui? eendréè noirâtre, avec le Bord des-anneaux gris, l'extrémité est îToîi^ ; les ailes sont en recouvrement 282 HISTOIRE NATURELLE sur l'abdomen ; les pattes son t d'un bruit obscur, avec des poils gris. On le trouve en Europe , dans les cbamps et dans les bois: il est très-con> mun aux environs de Paris. L'Asile Tijpule, ^silus Tipuloides. Il a quatre lignes de longueur -, les an- tennes sont noires ; les yeux sont bruns ou grisâtres ; le corselet est d'une cou- leur cendrée obscvire , avec trois lignes longitudinales noires en dessus ; l'abdo- men des femelles est de la couleur du corselet : celui des mâles est d'un jaune pâle -, les ailes de ceux-ci sont d'un jaune brun : celles des femelles sont blanches \ dans les deux sexes les pattes sont très-longues d'un jaune pâle. On le trouve en Europe, dans les prés, dans les champs et les jardins. DES ASILES. 283 ïjWsWeTeiiton , ^sihis Teutonus, Il a environ dixligncs de longueur; les antennes sont fauves ; la tête est noire j le front est couvert d'un duvet doré , très -brillant ; le corselet est noir, lisse, avec une ligne longitudinale d'un jaune doré de cliaque côté , et plusieurs ta- ches de la même couleur , au-dessous des ailes ; l'abdomen est noir , avec un point blanc formé par des poils courts sur les côtés de cliaque anneau -, les ailes ont le bord extérieur jauuv^tre ^ le bord intérieur et l'extrémité bruns; les pat- tes sont fauves, les tarses noirs- On le trouve dans les départemens méridionaux de la France , on il est beaucoup plus grand qu'aux environs de Paris. Cet asile est redoutable aux petits insectes. Le cit. Olivier l'a vu prendre au vol de grosses mouclies , et des abeilles à miel, elles emporter vi- vantes entre ses pattes. 284 HISTOIRE NATURELLE L'Asile linéaire , Aslliis Uneails, Il a environ six lignes de long ; la tête est noire ; le front est couvert d'un duvet argenté brillant; le corselet est noir , luisant, d'un gns cendre à sa par- tie supérieure, avec quatre lignes noi- res , dont les deux du milieu sont plus longues que les autres ; l'abdomen est alongé , linéaire, noir, luisant, avec le bord des anneaux jaune ; les ailes sont transparentes, sans taches ; les balanciers et les pattes sont fauves. On le trouve dans les îles du Dane- marck , aux en\'irGns de Paris. L'Asile cylindrique , Asilus œlandicus. Il varie paur la grandeur depuis sept' jusqu'à neuf lignes : il est noir , lisse , luisant ; les antennes sont plus longues que la tète, et ne sont pas terminées par cin iilet : on voit sur le froiit, un duvet DES A S I I. E S. 285 <î'nn blanc argenté ; Tabrlomen est long, cylindrique, un peu plus gros à l'extré- mi té qu'à sa base; les ailes sont étroites, très-noires ; les balanciers sont fauves j les pattes sont fauves , avec l'extrémité des jambes et les tarses noirs. On le trouve en Europe , clans les près et dans les bois humides : il est commun aux environs de Paris, 286 HISTOIRE NATURELLE CCIV GENRE. E M P I S. Caractères génériques. Antennes presque de la longueur de la tête , rapprochées ; premier et second article , grenus, ar- rondis; le troisième terminé en pointe très-alongée. — Trompe iiliforme , lon- gue , bifide , cannelée. — Suçoir composé de quatre pièces ; la supérieure assez .grosse , de la longueur de la trompe , contenant trois soies , reçues dans la can- nelure de la trompe. — Deux antennules courtes ,filirorraes , un peu velues , insé- rées à la base latérale de la trompe. Les empis ont quelques rapports avec les asiles et les bombilles; ils ressem- blent un peu aux premiers parla forme du corps et par les antennes, et aux se- conds , par les antennes -, mais ils diffè- rent des uns et des autres par plusieurs parties, principalement par la trompe qui est perpendiculaire à la tête. DES EMPIS. 287 Les antennes sont composées de trois articles, dont les deux premiers sont courts, grenus, arrondis ; le troisième, plus long que les deux autres ensemble , est conique, plus gros àson origine qu'à son extrémité, qui finit en pointe plus ou moins alongée. La tête est petite, arrondie, séparée du corselet par un col mince ) les yeux sont grands , ils occupent une partie de la tète-, les petits 3^eux lisses manquent à ces insectes \ la trompe est composée de cinq pièces , celle du dessous , qui est la plus longue , est large , applatie à son ori- gine , renflée près de l'extrémité , ter- minée en pointe mousse, et cannelée à sa partie supérieure. En dessus de celle- ci est une autre pièce plus courte, large à son origine , également terminée en pointe mousse , et cannelée à sa partie inférieure. Entre ces deux parties, se trouvent placées les trois autres pièces , qui sont déliées , applaties et transpa- rentes ; et qui forment le suçoir. A Tori- 288 HISTOIRE NATURELLE gine de la trompe, on voit deux petites antennules articulées et velues. Le corsele t est arrondi, très-convexe en dessus, comme bossu j l'écusson est arrondi j l'abdomen est pi as ou moins alongé-, les ailes sont ovales, ordinaire- ment plus grandes que l'abdomen sur le- quel elles sont croisées et couchées. Les balanciers sont assez longs, terminés par un petit bouton arrondi. Les pattes sont longues , attachées au corselet par des hanches longues et co- niques; les tarses sont terminés par deux crochets , et deux petites pelottes spon- gieuses. Les empis sont des insectes de gran^ deur moyenne \ toutes sont carnassières et se nourrissent de mouches et d'autres petits insectes , qu'elles saisissent et su- cent ensuiteavecleur longue trompe. On les voit souvent accouplées : le mâle est placé sur le dos de la femelle, et pen- dant l'accouplement même; il est quel- BES EMPIS. S89 ^tiefois occupé à sucer une mouche. La larve de ces insectes est inconnur. Ce genre est couiposé d' une vingtaine d'espèces : on les trouve presq^ue toutes en Europe, L'Empis boréale , Empis horealis. Elle varie pour la grandeur : elle a ordinairement cinq lignes de longueur 5 elle est très-noire, sans taches; le cor- selet est très-gros et élevé ; l'abdomen est mince, alongé, pointu à l'extrémité ; dans la femelle , il est garni de deux pe- tites pièces mobiles ; celui du mâle est terminé par deux crochets. Les ailes sont très-grandes, d'un brun obscur, avec le bord extérieur roussâtre; les pattes sont rousses , avec l'extrémité des cuisses , celle des jambes et les tarses noirs. On la trouve au nord de l'Europe. Insectes. ÎX. 290 HISTOIRE NATURELLE L'Empis appendiculée , Eînpis forcipata. Elle a trois lignes et demie de lon- gueur : les yeux sont testacés j le corse- let et l'abdomen sont cendrés ; celui-ci est oblong, terminé par une double pin- ce ; les cuisses sont velues, les jambes sont longues, de couleur grise ; les ailes sont transparentes , assez longues. On la trouve en Europe. L'Empis maure , Empls maura. Cette espèce est très-petite : elle n'a qu'une ligne et demie de longueur 5 la trompe est un peu plus couiteet un peu plus grosse que dans les autres espèces ; les antennes ont les deux premiers arti- cles courts , arrondis , le dernier long , sétacé ; tout le corps est noir, sans ta- ches -, les pattes sont noires; le premier article des tarses îuitérieurs est gros, DES E M P I S. 291 ovale ) les ailes sont beaucoup plus lon- gues que le corps , blanches , avec le bord exte'rieur un peu obscur depuis le milieu jusqu'à l'extrémité. On la trouve dans toute l'Europe , sur les fleurs , selon M. Fabricius : elle voltige en bourdonnant sur les eaux L'Empis stercorale , Empis stercorea. Elle a environ troislignes et demie de longueur ; tout le corps est testacé , avec une ligne longitudinale noire sur le mi- lieu du corselet et sur le milieu de l'ab- domen \ les yeux sont d'un brun rougeâ- tre j les ailes sont grandes , transparen- tes, avec les nervures brunes ; les cuis- ses et les jambes sont de la couleur da corps , les tarses noirâtres. On la trouve en Europe, aux envi- rons de Paris; sur les fleurs en ombelles. ÎS92 HISTOIRE NATURELLE L'Empis livide , Etnpis Uuida» Elle a trois à quatre lignes de lon- gueur : tout le corps est d'un jaune pâle; les yeux sont bruns ; le corselet a sur son milieu trois lignes longitudinales noires ; les anneaux de l'abdomen ont chacun sur leur miHeu une tache trian- gulaire brune ; les ailes qui sont couchées i.ur le corps, sont transparentes, avec les nervures brunes, et la base jaunâtre. On la trouve dans presque toute TEu- rope. DES BOMBILLE6. 2«>3 C C V GENRE. BOMBILLE. Caractères génériques. Antennes courtes , rapprochées , filiformes » composées d® trois articles , dont le premier long , le second court , le dernieralongé , terminé en pointe. — Trompe droite , alongée , sétacée, cannelée, bifide. — Suçoir com- posé de quatre pièces j la supérieure un peu plus large , contenanttroissoiesdans la cannelure de la trompe. — Deux an- tennules courtes , filiformes, insérées à la tase de la trompe. LiNNÉE, Dcgéer, et d'autres Natu- ralistes, ont distingué ces insectes des asiles, parmi lesquels le cil. Geofifroy a placé la seule espèce qu'il a connue. Les bombilles ont quelques rapports avecles asiles et les empis j mais ils différent un peu des premiers par les antennes, et beaucoup des uu5 et des autres par la trompe et par la forme du corps. 2^i HISTOIRE NATURELLE Lesbombilles ont les antennes un peu plus longues que la tête ; les deux pre- miers articles sont cylindriques, le se- cond est court, le premier est plus gros et moins long que le troisièn>e, qui finit en pointe mousse. Elles sont insérées au milieu du front. La tête est petite, arrondie, munie de deux yeux à réseau qui l'occupent presque entièrement , et de trois petits yeux lisses placés en triangle sur le som- met delà tête. La trompe est très-Ion- gLie : dans la plupart de ces insectes elle égale le corps en longueur ; elle est min- ée , déliée , portée en avant , insérée dans une cavité qui se trouve au-devant de la tête, au-dessous des antennes. Elle est composés de cinq pièces qu'on peut séparer facilement dans l'insecte vi- vant. De ces cinq pièces, deux sont plus grandes que les autres, et d'inégale longueur entre elles; l'une placée à la, pai^tie inférieiire,et la plu.s Iongue,est un peu courbée à son extrémité , canneU't* DES BOMBILLES. 2 ; le DES B O M B I L L E S, 3o3 corselet et l'abdomeii sont couverts de poils jaunâtres brillans; l'anus est un peu obscur , les jambes et les tarses sont testace's ; les cuisses noires les ailes sont obscures. On le trouve en Allemagne. PIN DU TOME NEUVIEME. ï O