!iliiiiiil!iiiiir ' •i ^^\/SB<>/z HISTOIRE NATURELLE INSECTES COLÉOPTÈRES •V ^ „ „ HISTOIRE NATURELLE ''-■'% INSECTES GENERA DES COLÉOPTÈRES ou EXPOSÉ MÉTHODIQUE ET CRITIQUE DE TOUS LES GENRES PROPOSÉS JUSQU'ICI DANS CET ORDRE D'INSECTES. MM. Tn. LAGORDAIRE et F. GHAPUIS TOME DIXIÈME FAMILLE DES PHYTOPHAGES. M. F. GHAPUIS Chevalier de l'Ordre de Léopold, Membre de l'Académie royale des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Belgique, Docteur en Médecine et en Sciences naturelles, etc. PARIS À LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, SUE HAUTEFEUILLE', 42. 1874 6 AVANT-PROPOS I 7 Le plus beau monument qui ait été élevé à la Science à l'époque moderne, est, sans contredit, cette belle col- lection d'ouvrages, désignée sous le nom de Nouvelles Suites à Buffon /toutes les connaissances acquises dans l'un ou dans l'autre des trois Règnes de la nature s'y trouvent consignées et mises en lumière. Parmi ces publications, le Gênera des Coléoptères oc- cupe un rang distingué par son utilité scientifique et par l'étendue du sujet qu'il embrasse. Il s'agit, en effet, pour composer ce recueil, d'étudier et de soumettre à une cri- tique approfondie plus de dix mille genres ; il faut en faire l'histoire scientifique, en exposer la distribution géogra- phique, rechercher leurs affinités et les grouper, autant que possible, dans un ordre naturel. La tâche est im- mense. Le Professeur Lacordaire, à qui elle fut confiée, après y avoir consacré dix-huit années de sa vie, aidé par la mémoire la plus heureuse, par de vastes connaissances, par une sagacité remarquable, n'a pu achever son œuvre. Neuf tomes sur onze étaient terminés, lorsque, le 18 juillet 1870, l'illustre professeur de l'Université de Liège, fut enlevé à la Science. Personne mieux que lui n'était à même d'entreprendre ce grand travail; un coup-d'œil rapide sur sa vie et sur ses études antérieures permettra d'en juger. Jean-Théodore Lacordaire naquit dans le département de la Gôte-d'Or, à Recey-sur-Ource. Déjà, pendant le cours de ses humanités, il manifesta une inclination pro- noncée pour l'histoire naturelle; mais l'état de fortune II AVANT-PROPOS. (le sa famille ne lui permit pas de se livrer uniquement à ses goûts favoris, et, ses études terminées, il fut envoyé au Havre, dans une maison de commerce. Des circon- stances fortuites, en apparence, décident souvent de nos destinées. Le jeune Lacordaire aimait la nature. Souvent, dans un port de mer aussi fréquenté que celui du Havre, il avait assisté au départ des navires de long cours, il les avait vus gagner la haute mer et disparaître à l'ho- rizon ; son imagination accompagnait les passagers, il as- sistait en idée à leur débarquement, il admirait avec eux le splendide spectacle de la nature sous les tropiques. Sans cesse, les productions naturelles rapportées de ces riches contrées, s'étalaient sous ses yeux et il se disait que, lui aussi, pourrait découvrir et recueillir ces charmants insectes qui excitaient son admiration. Il ne put résister à tant de séductions, et il n'était pas âgé de 24 ans qu'il s'embarquait pour le Nouveau-Monde. Il arriva à Buenos- Ayres. Nous ne le suivrons pas dans ses excursions au travers de l'Amérique méridionale, de Buenos-Ayres à Mendoza, ni dans son retour en France, ni dans les voyages sub- séquents qui le ramenèrent au Chili, à Rio de Janeiro, ni dans la Guyane française. Il a dépeint lui-même dans divers recueils ses impressions, ses découvertes, ses ob- servations sur les mœurs des animaux qu'il a observés et principalement sur les habitudes des insectes. Pendant les divers séjours qu'il fit à Paris, il fut en relations sui- vies avec les savants les plus distingués de l'époque ; il assistait à leurs réunions ; tous ses moments étaient con- sacrés à l'étude de l'Histoire naturelle. Au lieu de passer ses jours à aligner des chiffres, à transcrire des opérations commerciales, à poursuivre la fortune, il se dévouait à la Science ; la nature entière de- venait son grand livre. Vers l'année 1836, il faisait de nouveau ses préparatifs pour revoir le Nouveau-Monde, lorsque la santé chance- lante de sa mère l'empêcha de mettre ce projet à exécu- tion. Sur ces entrefaites, il se maria et, peu après, il ac- AVANT-PROPOS. III cepta la chaire de Zoologie et d'Anatomie comparée à l'Université de Liège. Il était fixé. Au milieu de ces vicissitudes, Lacordaire ne cessait de travailler et de rédiger ; il avait achevé le premier volume de son Introduction à l'Entomologie, de ce bel ouvrage qui révéla tout d'abord ce que l'on devait attendre de lui. Le second volume était à peine terminé que Lacor- daire avait déjà repris un sujet d'études : la Monographie des Eroty liens ne devait pas tarder à rehausser la haute estime qu'il s'était acquise dans le monde savant. Son activité était réellement étonnante : outre diverses publications sur des sujets variés, outre les soins con- stants qu'il devait donner à ses cours, Lacordaire avait encore trouvé moyen de mettre la dernière main au pre- mier volume d'une immense Monographie, celle des Co- léoptères subpentamères de la famille des Phytophages. Il faut avoir traité de pareils sujets pour se rendre compte de la persévérance, du zèle, de l'activité qu'ils comportent ; et cependant, le second volume de cette Mo- nographie, plus considérable encore que le premier, était hvré au monde savant trois ans, à peine, après le premier. C'est vers cette époque, que Lacordaire fut sollicité par l'honorable Editeur des Suites à BujQfon, pour qui il avait déjà composé l'Introduction à l'Entomologie, de faire pour les Coléoptères, ce que d'autres savants avaient fait pour les diverses branches de la Zoologie, c'est-à-dire de résumer les connaissances que possède la Science à ce sujet. Gomme nous l'avons dit, personne n'était mieux à même de traiter un sujet aussi vaste. Lacordaire avait longtemps parcouru les contrées les plus riches du monde en Coléoptères ; il avait observé les mœurs et les habi- tudes de ces insectes avec une intelligence et une sa- gacité des plus remarquables. Dans son premier grand travail, l'Introduction à l'Entomologie, il avait eu à con- sidérer les insectes dans leur ensemble ; rien de ce qui les concerne n'avait pu être négUgé ; leur anatomie, leur physiologie, leur rôle dans la nature, leur distribution lY AVANT-PROPOS. géographique, leurs mœurs variées avaient tour à tour été l'objet de ses méditations et de ses recherches. C'est par ces études générales que nous apprenons à connaître l'importance des détails, la valeur des moindres faits. Aussi, les Monographies que nous devons à Lacordaire témoignent de la justesse, de la précision et de la saga- cité de sa belle intelligence. Et que ne pouvait-on pas espérer, si Lacordaire, après avoir achevé les longues et pénibles recherches que ré- clament l'étude et l'examen critique de dix mille genres, avait pu, résumant ses connaissances, nous faire part de ses vues sur la classification encore controversée des Co- léoptères, sur leur organisation si complexe, sur leur distribution à la surface du globe. Il n'a pas eu la satis- faction d'achever son œuvre. Longtemps Lacordaire a été notre maître, toujours, il fut notre guide et notre ami. Si nous éprouvons une in- time satisfaction de continuer les recherches d'un jtiomme que nous avons beaucoup aimé, ce n'est pas sans une certaine appréhension que nous nous engageons sur les traces d'un savant aussi consommé. Pour tâcher de nous y maintenir, nous ne reculerons devant aucun labeur, nous n'épargnerons aucune peine, et la conviction d'être utile au monde entomologique soutiendra notre courage. Il n'est pas nécessaire de dire que nous avons con- servé le cadre qu'avait adopté le Professeur Lacordaire. Un seul changement nous a été imposé par les circon- stances : depuis l'excellente publication de MM. Harold et Gemminger, le Catalogue des Coléoptères, il est de- venu superflu de s'occuper de l'énumération des espèces de chaque genre. L'espace réservé à cette nomenclature sera consacré à d'autres détails appropriés mx but de l'ouvrage. Verviers, février 1873. GENERA DES COLÉOPTÈRES FAMILLE LXIX. PHYTOPHAGES. ' Tête médiocre, arrondie, rarement oblongue et prolongée en un museau obtus, libre ou plus ou moins engagée dans le prothorax. — Epistome distinct ou non. — Labre toujours apparent, transversal. — Mandibules en général robustes, épaisses, courtes, à pointe large et dentée, rarement simple. — Mâchoires peu développées, terminées par deux lobes, Tinterne simple, l'externe grêle, souvent bi-articulé et palpiforme, avec des palpes 4-articulés et en général filiformes.— Lèvre inférieure dépourvue de sous-menton apparent, formée d'un menton le plus souvent transversal et très-court, d'une languette simple ou formée de plusieurs pièces, le plus souvent petite, subqua- drangulaire, entière et coriacée, rarement plus développée, membra- neuse et bilobée; de palpes labiaux tri-articulés. — Yeux petits, fine- ment granulés, souvent sinués ou émarginés à leur bord interne. — Antennes insérées au bord antérieur et interne des yeux dans le plus grand nombre, sur le front ou même sur le vertex dans quelques groupes; écartées à leur base ou plus ou moins rapprochées; tantôt filiformes, tantôt grossissant légèrement et peu à peu vers l'extrémité; rarement aussi longues que le corps, formées de 11 articles, avec un 12 article appendiculaire dans un grand nombre; par exception, com- posées d'un nombre moindre, de 10, de 9, de 8 et mémo de 4. — Coléoptères. Tome X. 1 2 PHYTOPHAGES. PronoUim très-v.iriable. — Elytros bien développées et recouvrant complètement le corps^ très-rarement raccourcies et laissant une par- tie de l'abdomen à découvert. — Prosternum et mésosternum aussi variables dans leurs formes que le pvouotum. — Abdomen formé en dessous de cinq segments. — Pattes médiocres ou petites, cachées sous le corps, rarement plus développées et apparentes; cuisses postérieu- res souvent renflées; tibias simples, non dentés en dehors; tarses sub- pentnmères, les 3 premiers articles larges et garnis en (iessous de poils serrés formant une brosse plane ; article onguéal muni à sa base d'un article appendiculaire et terminé par des crochets de structure très- variable. Larves courtes, généralement convexes en dessus, munies de six pattes propres à la locomotion. Aucun des caractères ci-dessus, pris isolément, ne peut servir à dis- tinguer les Phytophages des autres familles de la section des Subpen- tamères; comme pour celles-ci, un ensemble de caractères plus ou moins important est indispensable pour établir la distinction. Par leur régime et leur genre de vie uniformes, on comprend que cette distinction doit être plus difficile à saisir que chez les Pentamères, où néanmoins elle n'est pas toujours nettement caractérisée. Parmi les coléoptères considérés dans leur ensemble, les Phytopha- ges sont ou de petite taille ou tout au plus de taille moyenne; les plus grands sont représentés par les Sacra, les Alurnus et certaines Chry- somèles ; par contre, les pays chauds nourrissent des Halticides dont la taille mesure à peine un millimètre de longueur. Quant à la forme, elle est éminemment variable; oblongue chez les Eupodes, elle de- vient cylindroïde chez les Camptosomes; arrondie ou subovalaire, très-convexe et parfois subhémisphérique chez les Cycliques; enfin, chez les Cryptostomes, elle affecte deux formes très-différentes, allon- gée chez les llispiiles et subcirculaire chez les Cassidides. Eu égard à la coloration, les Phytophages peuvent être classés parmi les insectes vivement colorés. Mieux partagés que les Carabi- ques, que les Coléoptères aquatiques, les Coprophages ou les Scolyti- des, ils sont moins richement dotés que les Bnprestides ou que cer- tains groupes de Lamellicornes. Si on les compare aux Curculionides et aux Longicornes, on reconnaîtra que les nuances sont plus vives et plus brillantes chez les Phytophages, mais elles paraissent plus flat- teuses et plus agréables à l'œil chez les Curculionides et surtout chez les Longicornes. Ce résultat est produit par la vestiture des parties supérieures du corps. Les Longicornes et plus souvent encore les Curculionides sont revêtus de poils couchés ou de squamules, qui donnent à leurs parties un aspect velouté. Au contraire, le corps des Phytophages est lisse, poli, souvent comme vernissé; rien ne modifie le brillant, la vivacité des couleurs. PHYTOPHAGES. 9 La tête affecte quatre formes différentes, correspondant assez exac- tement aux quatre grandes divisions qui partagent les Phytopliages. Cliez les Eupodes, c'est-à-dire les Sagrides, les Donacides et les Crio- cérides, la tête est oblongue, prolongée en avant en un museau plus ou moins distinct; elle est libre, dégagée du protliorax et parfois portée par une espèce de cou. La forme oblongue se raccourcit in- sensiblement, et la tête, en prenant un contour arrondi , se retire de plus en plus et par degrés dans la cavité antérieure du prothorax; en même temps, le front devient plan, vertical, et la bouche, au lieu d'être dirigée obliquement en avant, regarde directement en bas et parfois même en arrière. Cette disposition caractérise surtout la sec- tion des Camptosomes. Chez les Cycliques, la tête est subarrondie ou légèrement oblongue, et ses rapports avec le prothorax tiennent le miheu entre les deux dispositions précédentes, moins dégagée que dans la première et plus libre que dans le deuxième. Enfin chez les Cryptostomes, la disposition de la tête ne peut se rapporter à aucune des formes précédentes; quoique visible chez les Hispides, elle est à peu près exactement conformée comme chez les Cassidides, chez les- quelles elle est presque toujours complètement recouverte par l'ex- pansion du bord antérieur du pronotum. On dirait, dans ces deux groupes, que le front a été replié sur lui-même, de manière que la bouche a été refoulée vers le bas ou même en arrière. Aussi est-elle toujours complètement invisible par le haut, ce qui a valu à ces Phy- tophages la désignation de Cryptostomes. La conformation et la composition des antennes, ainsi que leur mode d'insertion, demandent quelques détails. Comme dans la grande majorité des Coléoptères, le nombre normal des articles est de H, mais il n'est pas rare de rencontrer à l'extrémité du onzième, un ar- ticle appendiculaire plus ou moins distinct, parfois même aussi déve- loppé que l'article précédent (Myopristis). Par contre, ce nombre de H acticles, se trouve parfois réduit à 10 (Psylliodes), à 9 (Nonarthra) ou même à S et à 4 chez certaines Hispides. Ce sont les antennes fili- formes que l'on rencontre dans la grande majorité des espèces; sou- vent aussi elles s'épaississent vers l'extrémité, tantôt d'une manière graduelle, comme chez les Chrysomélides, tantôt d'une manière brus- que, c'est-à-dire que l'on trouve sur la longueur de l'organe un en- droit où deux articles voisins diffèrent, d'une manière plus ou moins apparente, par leur largeur (Monachites). Chez d'autres espèces (Mô- galopides, Clytrides), les antennes, notablement plus courtes, sont ou dentées ou pectinées. Les autres modifications sont tout à fait ex- ceptionnelles : on connaît des antennes flabellées ( Diphylloceha, DiAMPHmiA), des antennes subclaviformes (Mtcrorhopala), des anten- nes très-irrégulières et difformes (Galérucldcs). L'insertion de ces organes est le point le plus important à considé- rer. Elle a lieu de plusieurs manières : elle peut se faire au bord in- 4 PHYTOPHAGES. terne et antérieur des yeux, et, dans ce cas, les antennes sont sépa- rées par toute la largeur du front, comme dans la plupart des tribus; ou bien elles sont légèrement rapprochées à leur base (Donacides), quoique conservant les mêmes rapports avec les yeux. Enfin, chez les Galérucides, les Hispides, les Cassidides, les antennes, toujours rapprochées à leur origine, sont insérées entre les yeux, sur le front et même sur le vertex. Les yeux ne présentent rien de bien particulier à noter. Ils sont en général médiocres, finement granulés, sinués ou échancrés à leur bord antéro-interne. Chez quelques Cryptocéphalides seulement (Sco- lOCHBUs), ils se développent dans le sens transversal, et parfois ne laissent entre eax,sur la ligne médiane, qu'un espace très-étroit. Je ne connais des yeux grossement granulés que chez les Cyrtonus. Comme dernière modification, il faut signaler la présence, soit en arrière, soit eu dessous, d'une orbite, qui rendant les yeux plus saillants, fait paraître la tète plus large et comme rétrécie en arrière. L'étude des organes buccaux, ordinairement si féconde en résultats utiles pour la disposition systématique des groupes, a perdu sa valeur dans la famille actuelle. Lorsqu'on a mis de côté quelques formes exceptionnelles, la structure reste à peu près constamment, sinon identique, au moins si uniforme, que les modifications légères ob- servées dans quelques types, peuvent à peine se traduire dans le langage. L'épistome est distinct ou confondu avec le front; il est toujours immobile, sauf dans le seul genre Cheiloxena qui reproduit ainsi un caractère propre aux Longicornes. Le labre est apparent et ne varie que dans des limites restreintes. Les mandibules sont en général robustes, courtes, à pointe large, tranchante ou sinueuse et dentée. Elles s'allongent parfois et font saillie au-delà du labre (Megamerus, Euryope, Cyno, quelques C!y- trides çf) ; leur extrémité est rarement simple, aiguë (Sagrides). Les mâchoires sont peu développées, le plus souvent de consis- tance cornée ; le lobe interne est constamment inerme et cilié, sem- blable à l'externe ou notablement plus large et concave (Eumolpides). Quant au lobe externe, il est simple, allongé ou bi-articulé et palpi- forme. Latreille avait attaché une grande importance à cette compo- sition et avait attribué un lobe simple à ses Eupodos et un lobe bi- articulé aux Cycliques. Des études plus complètes ont démontré qu'il existe de nombreuses exceptions à cette loi et par suite, ce caractère perd beaucoup de son importance. Les palpes maxillaires sont tou- jours formés de 4 articles, de longueurs relatives variables; le der- nier est le plus souvent ovalaire, légèrement tronqué au bout, par- fois subsécurifornie (Megamerls, Paropsis), ou grêle et acuminé (Megalopides). Sans parler de certaines formes tout-à-fait exception- PHYTOPHAGES. O nelles (Palpoxena), ces palpes, à défaut d'autres caractères, peuvent être pris en considération au point de vue générique. D'une manière générale, la lèvre inférieure se compose chez les Phytophages, d'un menton, d'une languette et de palpes. Le sous- menton ou pièce prœbasilaire est soudé à la pièce basilaire ou occi- pitale et forme le bord postérieur du cadre buccal. Le menton est transversal, ordinairement très-court, son bord antérieur est tronqué ou émarginé ; dans le seul genre Rhœbus, ce menton apparaît sous forme d'une assez grande lamelle quadrangulaire. Les palpes, tou- jours de trois articles, suivent en quelque sorte les maxillaires dau^ leurs variations ; d'après le docteur Baly, ils manqueraient tout-à- fait dans le genre Chœridiona de la tribu des Hispides. Dans les différents groupes de Phytophages, sauf les Sagrides et les Hispides, la languette varie très-peu ; presque toujours elle est cor- née, de forme subcarrée ou transversale, à bord antérieur droit; convexe ou légèrement émarginé. Chez les Sagrides, elle est tantôt fissile et semi-cornée, tantôt très-grande, membraneuse, translucide, échancrée ou bilobée. Elle paraît composée de plusieurs pièces chez les Hispides, et ses rapports avec les palpes labiaux semblent modifiés. Au contraire des organes buccaux, le prothorax joue, dans la fa- mille actuelle, un rôle de toute première importance, et doit être étudié dans sa forme aussi bien que dans ses rapports avec les élytres. Chez les Sagrides, les Donacides, les Criocérides, quelques Eumol- pides, un plus grand nombre de Galcrucides, le pronotum est presque toujours notablement moins large que les élytres à leur base. Dans les autres tribus, si parfois il est un peu moins large que les élytres, le plus ordinairement la diiférence de largeur est peu sensible. H dé- passe rarement les élytres en largeur, ainsi que cela a lieu chez quel- ques Eumolpides, Chrysomélides et Cassidides. Le développement relatif du pronotum et des élytres n'est pas la seule chose à considérer, l'étude de leurs rapports réciproques n'est pas moins importante. Le pronotum jouit d'une mobilité plus ou moins complète selon la manière dont il est accolé aux éiyres. Ainsi, chez les espèces oii cet organe est coupé carrément en arrière et se trouve simplement juxtaposé aux élytres ,' on comprend que le pro- thorax est mobile dans tous les sens, c'est-à-dire de haut en bas et la- téralement. D'autres fois, au contraire, le bord postérieur du prono- tum est largement échancré en arc de cercle, de chaque côté, et sou milieu présente un lobe plus ou moins prolongé en arrière. Dans ce cas, la base des élytres offre une échancrure destinée précisément à recevoir ce lobe médian, et par suite de cet emboîtement, le prono- tum, enchâssé comme un coin, ne peut se mouvoir latéralement : il est immobile ou peu s'en faut. Ces deux dispositions se reproduisent fréquemment chez les Phytophages, et il n'est pas nécessaire d'en ci- ter des exemples. 6 PHYTOPHAGES. Quant à la forme de ce premier segment Ihoracique, elle est glo- buleuse chez quelques Eumolpides, et les bords latéraux sont tout à fait effacés. Cette absence des bords latéraux, qui constitue un bon caractère, se remarque encore dans d'autres groupes. Parfois aussi ils sont remplacés par une légère rainure ou par une série de dents plus ou moins complète. Bon nombre de groupes, notamment les Pachy- brachites, les Stylosomites, ont un corselet de forme cylindroïde, avec des bords latéraux peu ou point saillants. Une conformation diamé- tralement opposée est celle que nous offrent les Cassidides, où les bords latéraux et antérieurs, confondus sous une même courbure, s'étalent en s^amincissant au point de recouvrir complètement la tête. L'écusson manque très-rarement (Stylosomites) ; il est extrêmement petit et souvent caché chez les Omoplata (Cassidides). Partout ailleurs, il est plus ou moins développé. Parfois, contrairement à sa forme ha- bituelle, il est élargi en arrière et atténué en avant, et cette partie amincie peut être reçue dans une échancrure du pronotum, comme cela a lieu chez quelques Cryptocéphalides et les Chlamydes. Dans un genre de cette dernière tribu, nommé Diaspis, d'après la forme même de l'écusson, celui-ci paraît dédoublé : c'est le métascutellum, qui, au lieu d'être recouvert par les élytres, apparaît à la surface. L'écus- son peut présenter au sommet une échancrure plus ou moins profonde (Temnaspis), ou bien une double échancrure et trois saillies aiguës (PSEUDOCOLASPIS). Les élytres, qui, par leur forme et leur développement, impriment au corps son aspect général, présentent peu de particularités à noter. Dans un grand nombre de Clytrides, de Cryptocéphalides, de Chla- mydes, elles sont munies de lobes épipleuraux plus ou moins déve- loppés. On sait que chez quelques Hispides et chez toutes les Cassi- dides, les bords latéraux s'élargissent d'une façon tout exceptionnelle et débordent le corps de tous côtés. Il est très-rare que les élytres se raccourcissent et laissent à découvert une partie de l'abdomen, ainsi que cela a lieu dans les genres Rupilia, Metacycla, etc. Les ailes inférieures, généralement amples, font très-rarement dé- faut (TiMARCHA, DiCTYNEIS, COLASPIDEA). La structure du prothorax à sa face inférieure présente, comme le pronotum, des modifications nombreuses, dont il est extrêmement important de se rendre compte. Il suffit d'examiner quelques Phyto- phages pour reconnaître que le prosternum peut ou bien disparaître entre les hanches antérieures ou bien affecter une largeur plus ou moins considérable. Ces modifications n'influent pas seulement sur le plus ou moins d'écartement des hanches, mais encore elles sont en rapport avec la forme de ces dernières. Des hanches globuleuses, co- nico-sphcriques ou transversales, dit le prof. Lacordaire, coexistent presque toujours avec une saillie prosternale bien développée, tandis que toutes les fois qu'on rencontre des hanches cylindriques ou cy- PHYTOPHAGES. 7 lindro-coniques, saillantes pav conséquent hors des cavités cotyloïdes, on observe en même temps qu'elles se touchent sur la totalité ou la plus grande partie de leur face interne ; en d'autres termes, que la saillie prosternale manque complètement ou n'existe qu'à l'état de vestige. Il est évident que la facilité de la locomotion varie selon la disposition et la saillie des hanches. On comprend à priori l'impor- tance de ces modifications. Aussi la présence ou l'absence du proster- num entre les hanches constitue un excellent caractère pour séparer les tribus les unes des autres. D'autre part, la forme du prosternum, l'état de sa surface, ses différents bords, son sommet et sa base, en un mot toutes les particularités qui se trouvent réalisées dans cette multitude d'insectes, constituent des caractères génériques d'une va- leur incontestable. Nous avons exposé les rapports du pronotum avec les élytres, et nous avons constaté que ces rapports influent d'une façon toute par- ticulière sur les mouvements de latéralité du premier. La manière dont le prosternum se comporte à l'égaîd du mésosternum, possède également son influence sur les mouvements de haut en bas du pre- mier segment thoracique. Dans les espèces, telles que les Coios- POÏDES, parmi les Eumolpides, beaucoup de Cryptocéphalides, de Chrysomôlides, lorsque le prosternum est coupé carrément en arrière et que sa base s'appuie largement sur le mésosternum, on admettra que cette structure en arc-boutant, tout en donnant de la solidité à cette partie du corps, limite ses mouvements de haut en bas. Au con- traire, lorsque le prosternum est étroit et forte ment abaissé en arrière des hanches, il est en quelque sorte indépendant du mésosternum ; il gagne en mobilité ce qu'il perd en solidité. 11 arrive même quel- quefois (Chlamys, Spilopyra) que le roésosternum est creusé d'une fossette et reçoit dans cette excavation l'extrémité de la saillie pro- sternale qui s'y trouve engagée comme un coin. Ailleurs (quelques Hispides), cette saillie refoule le mésosternum et vient s'appuyer sur le métasternum. Au point de vue systématique, les rapports du prosternum avec le mésosternum sont tout aussi importants que la présence ou l'absence du premier. En étudiant les Phytophages sous ce rapport, on trouve que les Sagrides, les Donacides, les Criocérides, les Mégascélides, les Mégalopides, les Clytrides, la plupart des Galérucides ont le proster- num libre en arrière. Cette disposition est plus rare chez les Eumolpi- des, les Chrysomélides, et à peu près inconnue dans les autres groupes. Des trois arceaux inférieurs du thorax, le premier est celui où les parties constitutives sont le moins distinctes; dans la majorité des es- pèces, les sutures ont disparu et il est à peu près impossible de les délimiter exactement. Il est très-rare (Dermoxantuus) de rencontrer des espèces oii les épimères soient parfaitement circonscrites par des sutures. Il n'y a, par conséquent, rien de spécial à noter à leur égard. 8 PHYTOPHAGES. si ce n'est leurs rapports avec le prosternum en arrière des hanches. Tantôt l'angle postérieur externe de ce dernier se prolonge en dehors derrière les hanches, et rejoint un prolongement analogue des épi- mères, de manière à former à la cavité cotyloïde un bord entier; tantôt, il existe entre le prosternum et son épimère une lacune plus ou moins considérable en arrière des hanches, et la cavité cotyloïde est incomplète. Il faut remarquer cependant que cette solution de continuité n'est qu'apparente; il y a toujours connexion entre le pro- sternum et l'épimère, seulement elle a heu intérieurement et échappe à nos recherches. Au contraire, les épisternums prothoraciques sont presque toujours bien limités. Comme les autres organes, ils peuvent, le cas échéant, servir à distinguer les genres, les groupes et même les tribus. Chez les Chrysomélides, l'épisternum prothoracique constitue un rectangle allongé dans le sens transversal, et limite en avant la cavité cotyloïde. Cette disposition est hée à la forme ovalaire des hanches antérieures. Etudié chez les Enmolpides, cet épisternum nous offre UTie forme ir- régulièrement triangulaire ou trapézoïdale, il se porto en arrière le long du bord externe des cavités cotyloïdes, et celles-ci sont subcir- culaires. La conformation des épisternums prothoraciques avait été donnée par M. Baly (1) comme caractère distinctif des Eumolpidcs et des Chrysomélides. De son côté, M. Stâl (2), pour distinguer ces deux mêmes groupes, avait signalé, presque à la môme date, la forme des hanches transversales et ovalaires chez les Chrysomélides, et cylin- driques chez les Eumolpides. 11 est aisé de comprendre la corrélation intime qui existe entre ces deux notes distinctives. En réalité, elles ne constituent qu'un seul et môme caractère. Comme cela arrive fré- quemment, il admet quelques rares exceptions; mais les éminents entomologistes que nous venons de citer n'en ont pas moins, l'un et l'autre^ le mérite de la découverte. Deux particularités nous restent à signaler touchant le prosternum: la forme du bord antérieur de son épisternum d'abord et ensuite l'état des sutures. Ces dernières, qui ont été étudiées tout particuliè- rement chez les Eumolpides par le D"" Baly, peuvent disparaître et cette disparition a été utilisée comme caractère générique. Enfin, cet épisternum a ofl'ert dans le développement de son bord antérieur des modifications que l'on doit connaître. Chez quelques Eumolpides (Paria, Dekmoxantiius), il est convexe et dilaté en forme d'oreillette; chez d'autres, son extrémité externe s'avance jusqu'à toucher l'angle antérieur du pronolum. Dans une Tribu aussi difficile à étudier que celle des Eumolpides, ces différences de structure doivent être prises en sérieuse considération. (1) Journal of Entomol, 1, p. 24. Avril 1860. (2) Monogr. d. Chrysom. de l'Amer. Intiod. p. 4. Juin 1860. PHYTOPHAGES. 9 Le mésosternum ne présente de modifications que dans sa partie moyenne ; les épisternums et les épimères qui en constituent les par- ties latérales, sont à peu près toujours configurées de même et ne nous ont pas paru pouvoir être mises à profit dans la classification. Au contraire, la partie intercoxale joue un rôle important. Celle-ci, la plus saillante et la plus visible, lorsqu'on examine l'insecte retourné sur le dos, peut disparaître soit en totalité, soit en partie, et cela de deux manières différentes : tantôt par le rapprochement des hanches moyennes (Orsodacna), tantôt par la contiguïté du prosternum et du métasternum (Gavirga, Mniophila, Apterofeda).Au lieu de diminuer, le mésosternum peut s'agrandir, soit en largeur, soit en hauteur ; ses dimensions et sa forme sont éminemment remarquables, comme on sait, dans un bon nombre de Chrysomélides du Nouveau-Monde (Do- ryphora). Quant au métasternum, il n'éprouve que de très-légères modifi- cations. Dans des cas très-exceptionnels, il se prolonge en avant à la rencontre du prosternum. Sa partie antérieure, dans le genre Mas- TOSTETHUS (Mégalopides) prend la forme d'un cône ou d'une carène qui s'avance entre les hanches intermédiaires en refoulant la saillie mésosternale. Une disposition très-analogue s'observe dans les genres PiECTONYCHA et Stethopachys ; mais ici la saillie du métasternum s'accole à une saillie analogue du mésosternum et parfois se prolonge avec elle en avant. Dans une espèce de Chrysomélide, la C. nigro- fasciala, qui devra probablement constituer le type d'un genre spé- cial, le métasiernum se comporte exactement comme le mésosternum chez les Doryphora et s'avance entre les hanches moyennes sous forme de saillie conique. Quant aux parapleures métathoraciques, elles jouent un certain rôle chez les Chrysomélides, mais leurs modifica- tions de forme ne demandent pas de mention à part. Il ne nous reste plus à examiner, à la partie inférieure du corps, que la constitution de l'abdomen. Toujours formé de cinq segments, il affecte deux formes essentiellement différentes : l'une est propre aux Phytophages Camptosomes, l'autre aux trois autres sections. Chez ces dernières, l'abdomen est plan ou plus ou moins convexe dans le sens transversal, c'est-à-dire de gauche à droite; le premier arceau est souvent plus développé que les suivants ; chez les Donacides, il atteint son summum et paraît aussi long que les autres réunis. Chez les Camptosomes, cette partie du corps est beaucoup plus re- marquable et demande quelques développements. En examinant à la face inférieure l'une ou l'autre espèce de cette section, on observe tout d'abord que l'abdomen présente une double courbure : l'une, en quelque sorte normale, a lieu transversalement, comme chez les autres Phytophages; l'autre, pour ainsi dire excep- tionnelle, se produit dans le sens de l'axe longitudinal du corps. Ces courbures ne sont pas toujours dessinées au même degré, cependant iO PHYTOPHAGES. les cas où elles pourraient être révoquées en doute, sont très-rares, et d'ailleurs, d'autres caractères coexistent habituellement avec elles. Le premier et le dernier des cinq arceaux qui composent l'abdo- men, sont plus longs et plus développés que les segments moyens ; ceux-ci sont comme écrasés entre les précédents; d'une largeur mé- diocre sur les côtés, ils se rétrécissent par l'effet de la courbure lon- gitudinale vers la ligne médiane et parfois même disparaissent en partie. Le premier arceau ventral s'est agrandi non-seulement en longueur, mais aussi en largeur; il dépasse à cet égard la partie postérieure de la poitrine, la déborde sur les côtés et par des prolongements latéraux dirigés en avant, semble embrasser les parapleures métathoraciques. Quant au cinquième ou dernier arceau ventral, quoique toujours plus allongé que les trois précédents, il est plus étroit et se rétrécit brusquement. Dans la très-grande majorité des espèces, il est creusé chez les femelles d'une fossette plus ou moins profonde et de forme variable. Les mâles en sont généralement dépourvus; cependant à l'endroit qui correspond à cette fossette, on observe souvent soit une légère dépression, soit un espace plus lisse ou quelque dessin formé par la pubescence. D'ordinaire, le dernier arceau dorsal de l'abdomen est de consis- tance membraneuse et recouvert par les élytres; dans la section des Camptosomes et encore par suite de la courbure longitudinale de l'abdomen, cet arceau reste à découvert et il a gagné une consistance cornée. En même temps, il a pris un grand développement et atfecte le plus souvent une direction verticale. Comme cela arrive dans cer- taines espèces, les élytres sont plus développées que d'habitude et paraissent recouvrir l'extrémité de l'abdomen ; mais le pygidium n'en existe pas moins et s'aperçoit lorsqu'on retourne l'insecte. Il est admis en principe qu'un caractère acquiert une valeur d'au- tant plus grande qu'il se révèle dans un nombre plus considérable d'espèces. La structure de l'abdomen, telle que nous venons de l'ex- poser, est commune à deux ou trois mille Phytophages divisés en six tribus. Elle constitue le caractère fondamental de la division pri- maire adoptée dans cet ouvrage. Ainsi que nous le verrons ci-après, cette conformation de l'abdo- men est intimement Uée à l'organisation des larves des Campto- somes. Il nous reste à parler des pattes. Ces organes, dans la famille ac- tuelle, servent non-seulement à la progression, mais encore au saut chez un grand nombre d'espèces. L'insertion des hanches joue un certain rôle dans la classification. Habituellement les hanches postérieures, par suite de la longueur du métathorax , sont reportées en arrière ; le cas contraire se rencontre, et le groupe des Timarchites est caractérisé par ce fait, que les han- PHYTOPHAGES. H ches postérieures ne sont pas plus éloignées des intermédiaires que celles-ci ne le sont des antérieures. On comprend, d'un antre côté, que les Entomologistes n'ont pas négligé de tirer quelques bons caractères de l'éloignement plus ou moins grand des hanches d'une seule et même paire, comparé à celui des paires voisines. Rien de plus remarquable, sous ce rapport, qu'un petit insecte de l'Afrique australe et appartenant à la tribu des Eu- molpides, mais dont le genre n'est pas encore décrit. Dans ce petit Phytophage, les hanches postérieures sont si distantes l'une de l'autre que le bord externe des cavités cotyloïdes touche presque la marge des élytres, et cependant ces cavités sont presque circulaires. La forme même des hanches et leur plus ou moins grande saillie des cavités oià elles s'articulent, peuvent servir à caractériser certains genres et même certaines tribus. C'est ainsi que chez les Chryso- mélides les hanches antérieures sont ovalaires et transversales, tandis qu'elles sont arrondies chez les Eamolpides. Quant aux cuisses, les postérieures seules demandent une mention spéciale par le grand développement qu'elles acquièrent dans divers groupes. Comme chacun le sait, ce développement des cuisses est sou- vent lié à la faculté de sauter; les cuisses postérieures des Sagrides, des Donacides, de quelques Criocérides et de la plupart des Mégalopi- des sont plus ou moins renflées, et néanmoins ces insectes ne sautent jamais. Le prof. Lacordaire a eu très-fréquemment l'occasion d'obser- * ver celles de ces espèces qui vivent dans l'Amérique du Sud, et jamais, il l'affirme d'une manière positive, il ne les a vues exécuter le plus petit saut. Par contre, certaines Galérucides du genre Graptodera, qui ont des cuisses grêles, jouissent à un certain degré de la faculté sal- tatoire. On ne doit donc pas, dans le cas actuel, conclure de l'organe à la fonction. Tel est au moins le résultat acquis dans l'état actuel de nos connaissances. Cependant il y a lieu de croire que dans un avenir plus ou moins rapproché, et par une étude plus attentive, on parvien- dra, par la seule inspection des cuisses postérieures, à reconnaître quelles espèces jouissent ou non de cette faculté de sauter. En un mot, entre les diiférentes sortes de cuisses épaissies, oa pourra distinguer lesquelles doivent être qualifiées de saltatoires. On sait déjà que chez les espèces éminemment sauteuses, la cuisse est creusée en dessous d'une rainure profonde pour loger la jambe, et que le tarse s'articule en deçà de l'extrémité apicale de cette dernière. Tous les Phytophages sont distinctement subpentamères; chez tous, môme chez les plus petites espèces, on peut reconnaître, à la base de l'article onguéal, un nodule plus ou moins distinct et qui correspond au 4<* article des tarses des Coléoptères pentamères. Jusqu'à ce jour, on n'a pas signalé d'exception à cette règle. Chez tous également, les trois premiers articles des tarses sont plus ou moins élargis. Une seule exception nous est offerte par le genre 12 PHYTOPHAGES. Hœmonia, qui possède des tarses très-analogues à ceux des Elmis; on sait aussi que les espèces de ce genre ont des mœurs tout autres que celles des Phytophages en général. A la face inférieure de ces articles élargis se trouve une pubescence serrée qui forme une espèce de brosse plane. Cette structure est en rapport avec le genre de vie des Phytophages^ et leur permet de parcourir en tous sens la surface po- lie des feuilles et des rameaux des arbustes. La forme et la grandeur relatives de ces trois premiers articles des tarses sont infiniment variables et fournissent de bons caractères gé- nériques. On peut se borner à signaler la forme du 3% qui est presque constamment bilobé; il n'y a guère d'exception, sous ce rapport, que dans la tribu des Chrysomélides, où les deux lobes sont intimement soudés. Le bord libre qui résulte de cette soudure est en général en- tier, deux ou trois genres seulement présentent une légère échan- crure. Celle-ci n'est pas à beaucoup près aussi profonde que chez les Eomolpides, et le caractère tiré du 3° article des tarses demeure tou- jours le plus général et le plus facilement appréciable, lorsqu'il s'a- gira de distinguer ces derniers Phytophages de la tribu des Chryso- mélides. Le dernier article des tarses s'articule à la base du 3'^, qu'il soit bi- lobé ou entier. Il est plus ou moins long, plus ou moins robuste; par- fois sa longueur dépasse à peine celle des lobes entre lesquels il est inséré, comme on peut le voir chez les Brachydactyla, chez un grand , nombre d'espèces appartenant à la tribu des Cassidides et la plupart des Hispides. Les (Edionychites de la tribu des Galérucides sont carac- térisées par la forme de cet article onguéal, qui est renflé et comme ampuUacé au sommet. Une dernière structure se rencontre dans quel- ques genres (Gastroli\a, Cosmoghamma) de la tribu des Chrysomé- lides : à la partie interne, sous l'articulation des crochets, cet article présente une ou deux dents plus saillantes dont il est utile de tenir compte. Avant de terminer ces recherches, il nous reste à parler des ongles ou crochets du 4^ article des tarses. Le prof. Lacordaire a constaté que ces organes fournissent dans la Famille actuelle des caractères pré- cieux par leur constance dans des groupes très-étendus. Cette opinion a été justifiée par la suite. L'éminent entomologiste a reconnu que ces organes affectent des formes différentes qu'il a désignées sous des noms particuliers et dont il a donné des définitions étendues. D'après de nouvelles recherches, nous avons modifié comme suit l'exposé des structures variées de ces organes. Leur articulation se fait de trois manières, et, sous ce rapport, les crochets sont rapprochés, divergents, divariqués. 1° Crochets rapprochés, lorsqu'ils se touchent par leur face interne sur une longueur indéterminée, sans qu'il y ait soudure entre eux. (ZyGOGRAMMA, S.-g. MEGISTOMELA, CtC.) PHYTOPHAGES. 13 2° Crochets divergents, lorsqu'ils s'écartent l'un de l'autre dès la base, en formant un angle plus ou moins ouvert, mais toujours de manière que le dos ou la partie convexe du crochet regarde en de- hors. C'est la forme commune. 3° Crochets divariqués, quand l'écartement devient si considérable que les crochets sont disposés en ligne droite et se regardent par leur base, de façon que le bord convexe de l'un regarde en avant et celui de l'autre en arrière. Cette disposition se retrouve dans bon nombre de Chrysomélides ( Stenomeia ) et chez presque tous les Eumolpides dont les crochets sont appendiculés. Quant à la structure des crochets proprement dits, on observe les formes suivantes : 1° Crochets simples, c'est-à-dire s'amincissant peu à peu en se re- courbant de la base à leur sommet sans offrir rien de particulier. Ils existent dans presque toutes les tribus, mais ils sont rares chez les Eumolpides (Spilopyra, Chloropterus) et les Galérucides (Alphidia), un peu moins chez les Criocérides, communs chez les Cryptocépha- lides, les Hispides, les Cassidides. Les Sagrides, les Mégalopides, les Clytrides n'en ont pas d'autres, cà quelques exceptions près, 2° Crochets sondés. Ce sont les précédents qui se sont réunis sur une plus ou moins grande partie de leur longueur, quelquefois dans plus des deux tiers de celle-ci à partir de leur base. Les Megascélides, la plupart des Criocérides les ont ainsi faits. 3" Crochets bifides. Chacun d'eux est fendu, les deux pointes sont aiguës et souvent très-inégales j l'externe, dans aucun cas, ne subit de raccourcissement. La fissure se présente tantôt vers l'extrémité du crochet (Heieraspis, Neculla, Euryope), tantôt vers son miheu (Chry- socHAREs), tantôt à sa base (Metachroma, Trichotheca), et le crochet sera toujours dit bilide, la division interne étant terminale, médiane ou basilaire. Cette dernière forme avait été désignée sous le nom de crochet denté par le prof. Lacordaire ; nous avons cru devoir nous écarter de cette manière de voir, et réserver le nom de crochet denté pour ce crochet dont le bord concave présente une dent h sa base, comme cela a lieu souvent, par exemple chez les Téléphorides. 4° Crochets appendiculés. Cette forme consiste en ce que chaque crochet paraît composé de deux pièces, une basilaire en carré plus ou moins régulier, l'autre terminale beaucoup plus grêle, pareille à un onglet et fixée au bord antérieur et supérieur de la précédente dont elle paraît souvent séparée par une suture, sans toutefois qu'il y ait jamais articulation proprement dite. Cotte forme est très-commune dans la Famille des Phytophages et se rencontre à pou près dans toutes les tribus, notamment chez les Eumolpides et les Galérucides. 5" Crochets pectines. Leur bord interne présente une suite de petites dents, ordinairement trois, tantôt pareilles à celles d'une scie, tantôt 14 PHYTOPHAGES. aiguës comme celles d'un peigne. Cette forme est très-rare et ne s'ob- serve que chez quelques Cassidides (Aspidomorpha., Laccoptera). A l'époque actuelle, l'étude des larves a pris une importance con- sidérable qui se justifie tous les jours davantage, et peut être d'un très-grand secours dans l'établissement des divisions primaires. Aussi, avant de rechercher comment l'organisation des Phytophages diffère de celle des Familles voisines, il importe de les étudier sous leurs états primitifs. Dans nos régions tempérées, on voit apparaître, dès les premiers beaux jours du printemps, de rares Phytophages chargés de la pro- pagation de l'espèce. D'ordinaire, chaque type a son arbuste de pré- dilection, c'est le lieu de rendez-vous. L'accouplement a lieu et la ponte s'effectue bientôt après. Au bout de quelques jours, les jeunes larves éclosent et se mettent à ronger le parenchyme des feuilles sur lesquelles elles sont nées. Parvenues à toute leur croissance, elles su- bissent, soit en terre, soit sur les feuilles, leur métamorphose en nym- phes. Les insectes parfaits font une nouvelle et courte apparition; mais la mauvaise saison est imminente et le petit nombre d'entre eux qui échappent à la destruction, vont chercher leurs quartiers d'hiver sous les écorces, sous les feuilles tombées ou dans la mousse. Tel est, parmi les Phytophages, le mode le plus général de l'évolu- tion vitale. Dans un groupe aussi riche en types variés, il y a sans doute de nombreuses modifications à cette règle. Pour le moment, nous ne voyons les choses que dans leur ensemble. Par un motif sem- blable nous ne donnerons ci-après qu'une description sommaire des larves; les particularités de leur genre de vie, celles de leur organi- sation trouveront mieux leur place à l'occasion de la description des tribus ou des genres. Ces larves sont de forme raccourcie et convexe, rarement subcylin- drique, oblongue ou subdéprimée. Leurs téguments présentent, dans quelques espèces, une mollesse remarquable, une couleur blanchâtre, étiolée; le plus souvent ils sont fermes, coriaces, et, dans ce cas, tan- tôt d'une nuance pâle avec des lignes ou des points colorés, tantôt d'une teinte plus obscure avec un reflet métallique plus ou moins marqué. Le corps est ordinairement formé de treize segments, y com- pris la tète. Celle-ci est, en général, assez petite ou médiocre; elle porte des antennes de moyenne longueur, des ocelles ou stemmates, et des organes buccaux au complet. Les trois segments thoraciques sont, dans quelques espèces, semblables aux segments abdom.inaux; d'ordinaire le premier se distingue par sa forme, sa couleur et la consistance do son arceau dorsal; en dessous, on reconnaît aisément ces trois segments à la présence des pattes qui ne manquent jamais, et qui toujours sont propres à la locomotion. Les segments abdomi- naux sont fréquemment pourvus de mamelons charnus ou écailleux, d'épines simples ou ramifiées, de tubercules sétigères. Dans le plus PHYTOPHAGES. 15 grand nombre, le segment terminal se prolonge, en dessous, en un tube rétractile simple ou bifide, qui sert à la progression et derrière lequel aboutit le canal digestif. Ces larves ont une démarche lente et traînante ; leur régime ali- mentaire est le même que celui des insectes parfaits, les végétaux, et plus spécialement les parties parenchymateuses des feuilles, forment leur nourriture. Chaque espèce est, en général, affectée à une plante déterminée, et le rameau qui, au printemps, nourrit quelques indi- vidus à l'état parfait reçoit leurs œufs et sera, pendant l'été, dévoré en parlie par les jeunes larves qui en sortiront. On possède aujourd'hui des renseignements plus ou moins complets sur une centaine de larves de cette Famille, et le nombre s'en accroît tous les jours, grâce au zèle de quelques entomologistes modernes. Comparé à la multitude des insectes parfaits, ce nombre est encore bien restreint, et malheureusement la science ne possède pour ainsi dire aucun renseignement sur les états primitifs de deux tribus exo- tiques, celle des Sagrides et celle des Mégalopides. Un point très-intéressant de l'histoire de ces larves est sans contre- dit l'élude des moyens auxquels elles ont recours pour se protéger, soit conire les intempéries de l'air ou l'ardeur du soleil, soit contre leurs ennemis. Ils consistent dans l'emploi de leurs excréments dont elles se recouvrent, ou bien au moyen desquels elles se façonnent des espèces de cellules où. elles peuvent se retirer en entier. Dans l'état actuel de la science, les divisions que l'on peut établir pour les insectes parfaits ne concordent pas avec celles des larves, et malgré nos recherches, nous n'avons pas été plus heureux que nos devanciers. A défaut de cette concordance, les larves des Phytophages se divisent en trois sections, selon qu'elles sont nues ou recouvertes par leurs déjections ou protégées par un fourreau ; les deux premières sections se subdivisent elles-mêmes en groupes secondaires. Le tableau suivant résume les caractères de ces larves diverses, et indique d'une manière sommaire à^,quelles tribus elles correspondent. I. Larves nues. A. Larves allongées, subcylindriques, blanchâtres, vivant au collet des plantes aquatiques. — Nymphes également immergées, renfermées dans des coques fixées aux radicelles de ces plantes. — Donacides. B. Larves mineuses, plus ou moins allongées, sublinéaires ou atté- nuées aux deux bouts. — Subissant leurs métamorphoses dans l'inté- rieur de la feuille où elles ont vécu. — Hispides, Halticides (pars). C. Larves courtes, ovalaires, très-convexes en dessus, de teinte pâle avec des dessins colorés ou de couleur sombre à reflet métallique, vi- vant à découvert sur les plantes, subissant leurs métamorphoses en terre ou sur les végétaux. — Chrysoraélides, Eumolpides, Galéru- cides. 16 PHYTOPHAGES. II. Larves coprophores. A. Larves courtes, ovalaires, très-convexes en dessus, de couleur foncée, dépourvues d'appareil spécial pour supporter leurs excré- ments. — Nymphes hypogées. — Criocérides. B. Larves courtes, ovalaires, suhdéprimées, épineuses, portant leurs excréments sur une fourche mobile et lixée à la face supérieure du dernier segment anal. — Subissant leurs métamorphoses attachées aux feuilles. — Cassidides. in. Larves tubicoles. Larves allongées, blanchâtres, recourbées sur elles-mêmes à partir des premiers segments abdominaux, logées dans des fourreaux por- tatifs et y subissant leurs métamorphoses. — Clytrides, Cryplocépha- lides, Chlamydes, etc. Cette division est à peu de chose près la même que celle adoptée par le prof. Lacordaire, et exposée dans l'introduction de sa Monogra- phie des Phytophages (1), division que nous avons reproduite dans le catalogue des larves des Coléoptères (2). Les seules différences rési- dent dans la disposition générale et la suppression d'un groupe, par suite de la réunion en un seul des deux divisions des larves mineuses. Ces deux divisions ne paraissent pas assez tranchées, et, d'un autre côté, d'après les découvertes récentes, les larves des Halticides seraient bien moins souvent mineuses qu'on ne l'avait supposé d'abord. Dans ce cas, elles se rapprocheraient beaucoup plus des larves des Galéru- cides, et seraient comprises en partie dans la même subdivision. Telle est, d'une manière générale, et pour autant que le permet l'état actuel de nos connaissances, l'organisation des larves des Phyto- phages. Celle des insectes parfaits a été exposée dans son ensemble et dans ses modifications principales. On peut maintenant rechercher en quoi cette organisation diffère de celle des Familles voisines, et ten- ter de tracer les limites des unes et des autres. 11 serait tout à fait superflu d'exposer les caractères distinctifs des Phytophages, comparés à ces Familles si nombreuses que compren- nent les grandes sections des Coléoptères pentamères, hétéromères et trimères. Cette distinction est élémentaire, et la comparaison ne peut porter que sur les Familles qui se partagent, dans l'état actuel de la science, les Coléoptères suhpentamères. Dans les tomes VI et Yll du Gênera, le prof. Lacordaire a réparti cette immense quantité d'insectes, que l'on comprenait sous les noms de Curculionides et de Xylophages (pars), en cinq Familles qui sont : les Curculionides, les Scolytides, les Brenthides, les Anthribides, les (1) Lacordaire, Monogr. des Col. subpenl. Introd. p. XL. (;2) Chapuis cl Candèze. Cat. des Larves des Coléopt. — Dans le t. VIll des Mémoires de la Soc. royale des Scieuce» de Liège, p. 252. PHYTOPHAGES. 17 Bruchides. Le reste des subpentamères, non compris les Phytophages, se compose des Longicornes et des Erotyliens. Nous avons donc à établir la comparaison des Phytophages avec sept Familles différentes. La première et la plus importante d'entre elles est celle des Curculionides ; elle se distingue facilement par la forme de la tête prolongée en rostre, par Tabsence de labre, par les antennes claviformes et souvent coudées. Dans les derniers Comptes-rendus des Progrès de l'Entomologie, Erichson avait réuni les Scolytides aux Charançons, en se basant sur- tout sur la conformation des larves qui sont apodes dans Tun et l'autre groupe. Si le Prof. Lacordaire les a de nouveau séparés, ce n'est pas qu'il n'en reconnaisse les affinités, puisque, dans son dernier ouvrage, les Scolytides se trouvent intercalés entre les Curculionides et les An- thribides, que l'on avait coutume de réunir sous un même titre. Quoi qu'il en soit, nous distingu'erons également les deux Familles, et nous devrons indiquer en quoi les Scolytides diffèrent des Phytophages; les premiers affectent une forme plus ou muins cylindrique dont il est très-peu d'exemples chez les seconds (Pachnephorus, Mtochrous). Un caractère plus important réside dans la forme des antennes où l'on peut distinguer un scape, un funicule et une m;issue; celle-ci est sou- vent orbiculaire, parfois oblongue; un seul genre de Hispide (Micro- rhopala) présente quelque chose d'analogue. Il est tout aussi facile de déduire un bon caractère distinctif de la structure des tibias, dont le bord externe est toujours pourvu d'épines ou de dentelures chez les Scolytides, tandis qu'il est constamment simple et entier chez les Phy- tophages. La troisième Famille est celle des Brenthides. Comme chez les Cur- culionides, il y a absence de labre, les antennes sont claviformes, et toujours le pronotum est confondu avec les flancs du prothorax. Ce dernier caractère ne se retrouve, à notre connaissance, que chez quelques Eumolpides et chez les Eupodes. Chez les autres Phyto- phages, le pronotum est séparé des flancs par une arête plus ou moins saillante; chez tous il y a un labre et des antennes non clavi- formes. Il faut recourir à d'autres organes pour distinguer les Anthribides, qui s'éloignent considérablement des Curculionides par la forme de la tête, la brièveté et la largeur du museau, la présence du labre et leurs antennes souvent droites; tous caractères qui les rapprochent des Phy- tophages, ou au moins de quelques-uns de leurs genres. Chez les An- thribides, la forme des tar.-es est différente, et presque chez tous, le 3"= article est très-petit et comme enfoui entre les -iobes du 2% tandis que chez les Phytophages, le 3^ article, qu'il soit simple ou bilubé, est toujours au moins aussi large que le 2*^. Un autre caractère, plus général encore, réside dans la forme du sous-menton qui est disposé en croissant, fortement échancré, souvent porté par un pédoncule et ColéopUres, Tome X. ,2 18 FHTTOPHAGES. entre les lobes duquel est logée la lèvre inférieure. Aucun Phytophage ne présente rien de pareil. Le Prof. Lacordaire (i) considère les Bruchides comme plus voisins des Phytophages que des Curcuhonides ou des Anthribides. En effet, en parcourant la diagnose qu'il a tracée de cette famille, on s'aper- çoit que les caractères distinctifs que nous avons invoqués josqu'ici ne sont plus d'aucune utilité j la tête se termine non par un rostre, mais par un simple museau, comme chez un grand nombre de Phy- tophages j le labre existe, les antennes sont dentées en scie ou pecti- nées, rarement en massue, etc. Si l'on comp;ire, ajoute cet émment entomologiste, l'organisation des Phytophages à celle des Bruchides, il y a une difficulté sérieuse et peut-être insoluble à découvrir quel- que caractère qui les distingue l'une de 1 autre. L'inutilité des recher- ches que nous avons faites, nous a convaincu de la vérité de ces paroles. Dans cette extrémité, il ne reste d'autre alternative que de passer en revue les différents genres des Bruchides, et de rechercher en quoi chacun se caractérise et se distingue des Phytophages : les Urodon ont des antennes subclaviformes et légèrement perfoliées; chez les Spermophagus, les hanches postérieures sont fortement dila- tées et recouvrent en grande partie le premier arceau ventral. Enfin chez les Bruchus, les épisternums du mésothorax et du métathorax sont très-développés comparativement aux épimères correspondantes. Ces caractères sont étrangers aux Phytophages. Il est presque tout aussi difficile, ce qui paraîtra bien étrange de prime abord, de séparer nettement les Phytophages des Longicornes; ces types ont un faciès tellement différent qu'une observation atten- tive peut seule nous convaincre qu'il n'existe pas un seul caractère qui puisse marquer la limite précise de l'un et de l'autre. Dans la très-grande majorité des cas, rien n'est plus facile de distinguer un Longicorne d'un Phytophage, la forme du corps, la longueur des an- tennes suffisent. Mais il est certaines espèces de la Tribu des Sagrides, tels que les Megamekus, les Pulyoptilus qui pourraient, à la première vue, être regardés comme des Longicornes; les Donacides avaient été classées parini les Lepturètes par Linné et par plusieurs des auteurs qui l'ont suivi. Si Ton se contentiil du faciès, la méprise serait iné- vitable à l'égard du Loxopleurus cerambotdes, cette Œdit)nychite bizarre qui a été découverte dans ces derniers temps. Quoi qu'il en soit, chez le plus grand nombre des Longicornes, la languette est très- déveluppée, membraneuse ou subcornée, et plus ou moins échancrée. On ne reconnaît de structure analogue que chez les Mégalopides et un certain nombre de types de la Tribu des Sagrides; mais chez ces Phy- tophages, les cuisses postérieures sont plus ou moins épaissies et den- tées à leur bord inférieur. D'autre part, les Longicornes ont presque (1) Gênera d. Coléop. t. VII, p. 483, 598. PHYTOPHAGES. 19 toujours, à part les Lepturètes, les yeux profondément bilobés et les antennes insérées sur les canthus oculaires. Il nous reste à établir le parallèle des Erotyliens et des Phytophages; il ne sera ni bien long, ni bien difficile; les premiers ont toujours des antennes distinctement claviformes, et si plusieurs Hispides présen- tent quelque chose d'analogue, en y regardant de près on saisit im- médiatement la différence; la massue des Erotyliens est fortement comprimée, tandis qu'elle est cylindroïde chez les Hispides en ques- tion. D'ailleurs on s'aperçoit, même à un examen superficiel, que les premiers ont une structure différente de celle des Phytophages, les tégum.pnts sont plus fermes, les parties du corps plus étroitement ar- ticulées entre elles, et puis les caractères du menton, si constants chez les Erotyliens, établissent entre les deux groupes une séparation nette et tranchée. Jamais les Phytophages ne présentent rien d'analogue à ce menton de forme pyramidale, souvent tricuspide en avant, qui est propre aux Erotyliens et qui subit à peine quelques légères modifi- cations dans certains genres. Comme on a pu en juger par ce qui précède, la séparation des Phy- tophages et des autres Familles de la section des Subpentamères n'est pas toujours exempte de difficultés; mais, abstraction faite de certaines formes de transition, de certains types aberrants, la séparation est bien réelle et confirmée, au point de vue purement scientifique, par l'étude des états primitifs des insectes de ces diverses famihes. Ainsi les larves des Longicornes sont linéaires, allongées, subdépri- mées en dessus et en dessous, la bouche est portée directement en avant, les pattes, lorsqu'elles existent, sont très-faii)les et inhabiles à la locomotion. Au contraire, les larves des Phytophages sont co'.u'tes, très-souvent fortement convexes en dessus, la bouche dirigée oblique- ment, ou bien directement en bas; dans toutes les espèces connues, le corps est pourvu de pattes au moyen desquelles l'insecte se trans- porte, sinon rapidement, au moins avec une certaine facilité d'un point à un autre. Chez les Curculionides, les larves sont apodes dans ia très-grande maj(jrité des espèces. Diuis quelques cas exception- nels, on observe des rudiments de p:ittes terminés plutôt par des soies rigides que par de véritables crochets. Les larves des Scolytides, si bien connues par leurs ravages, sont toujours apodes. Selon toute probabilité, nous ne connaissons pas les larves des Bren- thides; celles qui ont été décrites comme appartenant à des espèces de ce groupe, réclament une nouvelle détermination. On connaît mieux celles des Anthribides. Parmi celles-ci, quelques espèces sont pour- vues de pattes, d'autres n'ont que de fausses pattes ou pseudapodes thoraciques très-contractiles; mais, pour autant que nous les connais- sions, on les distinguera toujours avec facilité de celles des Phytopha- ges par l'absence d'ocelles et l'étal rudimentaire des antennes. De même que pour les insectes parfaits, la distinction des larves des 20 PHYTOPHAGES. Bruchides et celles des Phytophages, devient plus difficile. Il paraî- trait que chez les petites espèces [Bruchus pisi, D. lenlis), les larves seraient apodes. MM. Letzner et Heeger le disent positivement. Du reste, les pattes, lorsqu'elles existent même chez les grandes espèces, sont toujours très-courtes et rudimeMtaires; il en serait de même des antennes composées seulement de deux articles, dont le dernier séti- fornie. Il existe toujours une différence notable entre ces larves et celles des Phytophages, où les antennes sont formées de 3 et de 4 ar- ticles, où les pattes sont Lien développées, terminées chacune par un crochet distinct. En effet, les larves des Bruchides, destinées à vivre dans l'intérieur des graines, ont très-rarement l'occasion de changer de place, tandis que celles des Phytophages, vivant en général sur les feuilles des végétaux, doivent avoir la faculté de se mouvoir avec une certaine facilité. L'histoire scientifique des Phytophages a été exposée avec de grands développements par le Prof. Lacordaire dans sa Monographie des Co- léoptères subpentamères. Cet excellent chapitre, et les limites res- treintes que comporte un Gênera, dispensent d'entrer, à cet égard, dans de longs détails. Les Phytophages connus de Linné, au nombre de 151, sont répar- tis dans la 12"= édition du Sijstema Natura (1767) en trois genres : HisPA, Cassida et Cbrysomela, à l'exception d'une Donacie inscrite sous le nom de Leplura. Fabricius, dans son principal ouvrage, le Systema Eleutheratorum (1801), résumant les découvertes de ses de- vanciers, fait connaître presque six fois autant d'espèces qu'il divise en 17 genres. Ceux-ci se trouvent encore disséminés çà et là et sans aucune liaison entre eux. Olivier, appréciant mieux les rapports des uns et des autres, les a décrits et rassemblés dans les tomes V et Vi de son Entomologie (1807-1808); il admet la majorité des genres de Fabricius et en ajoute quelques autres. A peu près simultanément, deux Entomologistes célèbres, Latreille (1790) et lUiger (171)8), faisaient faire un grand pas à la science dans l'appréciation des rapports de ces insectes entre eux; l'un et l'autre avaient en vue leur disposition naturelle. Bientôt après, Latreille (1802-1805) lit paraître son premier grand ouvrage, et les différents genres des Phytophages qu'il avait admis se trouvent compris dans un seul groupe, qu'il désigna sous le nom de Chrysomélines. En 180G, Duméril a publié sa Zoologie analytique, dans laquelle les divers groupes du Règne animal sont brièvement caractérisés dans des tableaux analytiques. La section des Tétramères y est divisée en cinq familles, dont une est constituée par les insectes actuels qui por- tent le nnin de Phytophages. Depuis cette époque, ce nom, que le Prof. Lacordaire a jugé le plus convenable, a été généralement admis. Dans l'un de ses ouvrages, Latreille avait émis d'une manière du- PHYTOPHAGES. 21 bitative l'opinion que ses Chrysomélines devraient être divisées en deux groupes. Cette idée se trouve réalisée dans ses Considérations générales sur les Crustacés, les Arachnides et les Insectes (1810), et, au lieu d'un seul groupe, il en reconnaît deux, les Criocérides et les Chrysomélines. Cette division a toujours été maintenue par lui, seu- lement les groupes ont changé de noms : les Criocérides forment les Eupodes, et les Chrysomélines les Cycliques. Sauf dans son premier ouvrage, le Précis des caractères génériques des Insectes, Latreille a toujours considéré les Clavipalpes ou Eroty- liens, comme formant une division tout à fait distincte et d'égale va- leur aux autres groupes qui se partageaient les Telramères. Sous ce rapport, le comte Dejean a profondément modifié la méthode de La- treille, en réunissant, dès la i^'^ édition de son Catalogue, les Eupodes, les Cycliques et les Erotyliens, pour n'en former qu'une seule famille qu'il désignait sous le nom de Chrysomélines. Il nous resterait encore à exposer la classification proposée par Spinola. Prenant pour base de ses divisions, les organes locomoteurs des Insectes, Spinola est arrivé à des résuUats très-différents de ceux de Latreille et de ceux qui sont aujourd'hui universellement adoptés. Dans cet état de choses, ils n'ont plus guère qu'un intérêt historique j néanmoins Spinola a eu le grand mérite de mettre en relief des caractères très-importants, notamment la structure inférieure des segments thoraciques, la forme des hanches antérieures et intermé- diaires; aussi, le prof. Lacordaire, tout en différant de vues, rend un brillant hommage aux travaux entomologiques de Spinola. On peut résumer de la manière suivante, l'état de la science à l'époque où le professeur de l'Université de Liège entreprit son grand travail monographique : les insectes que Duméril avait nommés Phytophages, formaient dans les ouvrages de Latreille deux groupes distincts, celui des Eupodes et celui des Cycliques, et le comte Dejean avait réuni sous le nom de Chrysomélines, non-seulement les deux groupes ci-dessus, mais encore les Clavipalpes. La manière de voir de Lacordaire emprunte quelque chose à chacun de ces auteurs : Sous le nom de Phytophag'es, il réunit comme Dejean les Eupodes et les Cycliques, mais il distingue, comme Latreille, les Clavipalpes pour en former un groupe distinct. Quant à la disposition méthodique des genres, Latreille, dans l'His- toire naturelle des Crustacés et des Insectes, les avait groupés de la manière suivante : i° Criocérides, comprenant les genres Sagra, Do- NACiA, ORSODACNAetCKiocERis; 2'' Chrysomélines propres, renfermant les ClTTRA, CrYPTOCEPHALUS, ElMOLPUS, CHRYSOMnLA, COLASPIS, Megalopus, Galeruca, Hispa et Cassida. Cette disposition est très-remarquable et peu différente de celle adoptée par Lacordaire, quoiqu'un ne comprenne pas pourquoi il a séparé les Colaspis des Elmolpus et placé les Megalopus entre les 92 PnTTOPHAGES. CoLASPis et les Galeruca. Les changements que Latreille y a apportés par la suite, n'ont servi qu'à la rendre moins naturelle. Les sous-divisions de la famille ne sont pas indiquées dans le Catalogue du comte Dejean, mais il est facile de s'en faire une idée en examinant l'ordre dans lequel se trouvent disposés les genres typiques; en ne citant que les principaux, voici comment ils se trou- vent classés : Donacia, Sagra, Megalopcs, Orsodacna, Crioceris, HisPA, Cassida, Galeruca, Altica, Chrysomela, Colaspis, Eumolpus, Chlamys, Clytra, Cryptocephalus. Le nombre des genres admis par Dcjean et par M. Chevrolat son collaborateur, s'élève au chiffre de 288, comprenant plus de trois mille espèces. Ces entomologistes distingués n'ont pas fait connaître les principes qui les ont guidés dans l'arrangement de ces séries génériques; il serait superflu et très-long d'en faire la critique. A peu de chose près, le prof. Lacordaire a suivi l'ordre indiqué primitivement par Latreille, seulement au lieu de deux groupes primaires, les Eupodes et les Cycliques, il en établit onze, qu'il range en deux Légions : la première, celle des Aposlasicérides, comprend les espèces dont les antennes sont écartées à leur base et qui composent les tribus des Sagrides, Donacides, Criocérides, Méyalopides, Clytrides, Cryptocé- ph.aUdes., Eumolpides, Ckrysomélides; la seconde légion, celle des Mélopocérides, renferme les tribus des Galérucides., Hispides, Cassi- dides, c'est-à-dire les espèces chez lesquelles les antennes sont rap- prochées au point d'insertion, que celle-ci ait lieu sur le front ou en arrière. Ainsi que le fait observer M. L. Fairmaire dans le Gênera des Coléoptères d'Europe (1), cette première division admet des excep- tions nom.breuses. En effet, il faut bien reconnaître qu'il est une foule de Galérucides qui n'ont pas les antennes plus rapprochées à leur base que les Donacides; au contraire, certains genres ont ces organes évidemment plus écartés. L'insertion des antennes, lorsqu'on y regarde de près, est légèrement différente : chez les Galérucides, elle a lieu généralement entre les yeux, tandis que chez les Donacides, elle se trouve plus rapprochée des organes buccaux. Cette considération a frappé M. L. Fairmaire et il s'en est servi pour établir sa division primaire. D'après ce savant et infatigable entomologiste, les Phytophages se partagent en deux groupes : dans le premier, les antennes sont insérées entre les yeux ou près de leur bord antéro-interne; dans le second, l'insertion a lieu au sommet du front ou dans un point plus ou moins rapproché de l'espace qui sépare les yeux. Si M. L. Fairmaire s'était borné à signaler ce seul caractère pour différencier les deux groupes, sa division ne serait pas d'un usage (1) Fairmaire, Gen. Col. Europ. IV, p. 205. FHTTOFHÀOES. S3 plus commode que celle du prof. Lacordaire ; mais il ajoute d'au- tres notes distinctives, et sa division est en réalité plus nette- ment tranchée. Elle a néanmoins le défaut, ainsi que l'auteur Ta reconnu lui-même, de partager les Phytophages en deux sections très-inégales : la première comprend tous ces insectes, sauf la tribu des Hispides et ceile des Cassidides, qui, à elles deux, composent la seconde. Dans ces conditions, la tâche de rechercher d'autres points de départ pour arriver à une solution s'imposait en quelque sorte à nous. Grâce à l'étude des larves des Coléoptères, que nous avons faite en collaboration avec notre ami, le docteur Candèze, nous avons été mis sur la voie d'une division que nous ne donnons pas pour parfaite, mais seulement comme préférable. L'édifice de la science ne se bâtit pas en un jour; nos prédécesseurs en ont jeté les fondements, et chacun, selon la mesure de ses forces, rassemble des matériaux ou procède à leur coordination. Les Phytophages paraissent pouvoir se diviser en quatre sec- tions : 1. EuPODEs, comprenant trois tribus : les Sagrides, les DonacideSy et les Criocérides. IL Camptosomes, formés par six tribus : Mégascélides, Mégalo- pides, Clytrides, Cryptocéphalides, Chlamydes, Sphœrocharides. III. Cycliques, renfermant quatre tribus : Lamprosomides, Eumol- pides, Chrysomélides, Galérucides. IV. Cryptostomes, que constituent les Hispides et les Cassidides. Comme on peut en juger par ce tableau, l'arrangement systéma- tique des tribus diffère peu de celui suivi par le prof. Lacordaire dans sa belle Monographie. Cet éminent entomologiste, dont tout le monde apprécie k science et la sagacité, avait parfaitement reconnu les affinités des différentes tribus entre elles. Quoique les caractères de ces quatre sections doivent être exposés d'une manière plus complète dans la suite de cet ouvrage, il n'est cependant pas hors de propos de signaler brièvement en quoi elles se différencient l'une de l'autre. Le nom seul de Cryptostome indique que les espèces ainsi désignées sont caractérisées par la position de la bouche. On sait, en effet, que chez les Hispides et les Cassidides, le front a sa partie antérieure infléchie en bas, sous un angle plus ou moins marqué ; ce mouvement a reporté les organes buccaux en arrière et il faut retourner l'insecte pour les apercevoir. A cette conformation, étrangère aux autres Phyto- phages, il faut ajouter que les antennes, contiguës à leur base, sont insérées sur le front ou près du verttx, que l'article onguéal dépasse peu ou point les lobes du troisième article des tarses. 24 PHYTOPHAGES. La section des Camptosomes paraît tout aussi bien limitée que la précédente. Ce mot, qui signifie corps courbé, quoique rappelant la structure des larves, n'est pas tout à f.iit inapplicable aux insectes parfaits. Ceux-ci présentent une conformation abdominale tout autre que celle qu'on observe dans les autres sections. Cette partie du corps offre dans son ensemble une double courbure : l'une dans le sens transversal, l'autre dans Ip sens du diamètre longitudinal; il est très- rare de rencontrer des espèces oii l'appréciation de cette double cour- bure présente quelque difficulté. D'autre part, les trois segments intermédiaires sont rétrécis dans leur milieu; au contraire, le dernier et le premier sont toujours plus allongés et celui-ci, par des prolon- gements latéraux, embrasse les parapleures métathoraciques. Ce caractère n'avait pas échappé au prof. Lacordalre, mais il n'en avait reconnu ni la portée, ni la cause première. En effet, le développement anormal du premier arceau ou plutôt la structure entière de l'abdo- men, correspond, ainsi que nous le verrons plus tard, à la forme des larves. Les Phytophages camptosomes, sous leur forme primitive, sont des larves tubicoles. Des six tribus que renferme cette deuxième section, quatre sont bien connues; nous avons dû en créer deux autres, celle des Mégas- célides et celle des Sphœrocharides ; l'un et l'autre ne contiennent qu'un petit nombre de types génériques, mais ce sont des formes de transition qu'il convenait de porter au rang de tribu, afin de com- pléter autant que possible la série naturelle. Deux autres groupes, créés par le prof. Lacordaire, celui des Chlamydées et celui des Lamprosomidées, ont été élevés au même rang pour des motifs ana- logues et qui seront développés plus tard. Les deux dernières sections sont celle des Eupodes et celle des Cycliques. Comme on le sait, ce sont des noms inventés par Latreille; leur signification ne s'applique pas aux insectes qu'ils désignent, d'une manière plus rigoureuse quelle ne le faisait dans les ouvrages de Latreille ; mais le désir de ne pas produire sans nécessité des noms nouveaux, nous a fait passer sur ce léger inconvénient; les mots changeu't souvent de signification et d'autres ne seraient peut-être pas à l'abri de tout reproche. Quoi qu'il en soit, les Eupodes com- prennent, comme l'avait voulu Latreille, les Sagrides, les Donacides, les Criocérides, c'est-à-dire ces Phytophages chex lesquels le prono- tum est toujours, à peu d'exceptions près, notablement plus étroit que les élytres à leur base. A ce caractère, il faut en ajouter un autre qui est au moins aussi imxportant. C'est que chez tous, le pronotum est confondu avec les flancs du prothorax. En un mot, il manque de bords marginaux. Deux ou trois types, à ma connaissance, font exception à cet égard. Les Cycliques renferment quatre tribus, les Lamprosomides, les Eumolpides, les Chrysoméhdes et les Galérucides. Cette section, la EUPODES. 2S plus riche en types génériques, se distingue avec facilité de la précé- dente par la largeur du pronotum comparé à celle des élytres, et par la présence constante de bords latéraux plus ou moins accentués. Ces derniers ne manquent complètement que dans un petit nombre d'Eu- molpides. Pour résumer ces caractères, nous tracerons le tableau ci-dessous. I. Front brusquement replié en dessous, bouche refoulée _ en arrière. IV. Cryptostomes. /; 2- "* II. Front normal, plan ou convexe; bouche proclive ou infléchie. A. Abdomen à segments intermédiaires rétrécis dans leur milieu ; un pygidium. II. Camptosomes. , A'. Abdomen normal, segments intermédiaires non ré- trécis au milieu; pas de pygidium. B. Pronotum plus étroit que les éiytres, dépourvu de bords latéraux. I. Eupodes. B'. Pronotum aussi large, ou peu s'en faut, que les ély- tres, muni de bords latéraux. III. Cycliques. ' SECTION I. EUPODES. Tête bien dégagée du prothorax et séparée de lui par un étrangle- m.ent plus ou moins apparent, à bouche portée en avant et un peu en bas. — Antennes filiformes, grêles ou légèrement épaissies, attei- gnant le plus souvent la moitié de la longueur du corps, rarement plus longues, insérées en avant de la face, au bord antéro-interne des yeux, tantôt distantes l'une de l'autre à leur base, tantôt légèrement rapprochées. — Prothorax subcylindrique ou légèrement cordiforme, rétréci vers la base dans la très-grande majorité des espèces; prono- tum presque toujours confondu avec les flancs du prothorax, et plus étroit que les élytres à leur base. — Prosternum peu développé, sou- vent réduit à une lamelle et caché entre les hanches. — Abdomen plan ou convexe transversalement, premier segment toujours beau- coup plus long que chacun des suivants. — Pattes longues et robus- tes, débordant presque toujours sur les côtés du corps, et souvent les cuisses postérieures très-développées: Les insectes qui composent cette première section sont répartis en trois tribus bien définies. Ils ont un faciès commun résultant de la distinction nette et tranchée qui se trouve entre la tête, le prothorax et les parties du corps que recouvrent les élytres. La tête est de forme ovalaire, plus ou moins prolongée en avant 8(J PHYTOPHA&IS. par un museau de forme variable, presque toujours portée par un cou distinct, comme cela a lieu chez les Criocérides, et bien dégagée du prothorax ; la bouche est dirigée obliquement en avant. Le prothorax, à son tour, est libre entre les deux parties dont il forme la jonction; il affecte une forme irrégulièrement cylindrique; le pro- notum est confondu avec les, flancs du prothorax, sauf dans quelques genres (Rhœbus, Aulacoscelis). Par suite d'une légère dilatation an- térieure, il devient subcordiforine dans quelques types; il est toujours moins large à sa base que les élytres. Le prosternum est apparent et un peu convexe entre les hanches dans les Sagrites; il est réduit à une mince lamelle peu saillante dans les autres groupes, de sorte que les hanches peuvent se toucher; l'abdomen est plan ou légèrement con- vexe en travers; jamais il n'est courbé dans le sens de sa longueur; le premier segment est plus long que chacun des suivants. Les caractères que nous venons d'exposer distinguent bien les Eu- podes des Camptosomes et des Cryptostomes. On pourrait en dire au- tant de la majorité des Cycliques; mais il est deux tribus, celle des Eumolpides et celle des Galérucides, qui présentent d.ms quelques types la même forme générale. Néanmoins, les dernières se recon- naissent par l'insertion antennaire qui a lieu sur le front, entre les yeux ou dans un point plus ou moins rapproché du vertex; en même temps, ces organes sont insérés assez près l'un de l'autre. Quant aux Eumolpides, ils se distinguent par leur forme plus massive, par la présence d'un prosternum plus large, et sauf quelques rares excep- tions, par les bords latéraux qui séparent le pronotum des flancs du prothorax. Les trois tribus de cette première section se difï'érencient l'une de l'autre par les caractères suivants : L Antennes un peu rapprochées à leur base. Donacides. IL Antennes séparées par toute la largeur du front. A. Languette développée, inembraneuse ou cornée et fissile. Sagrides. A'. Languette petite, cornée, entière. Criocérides. TRIBU I. SAGRIDES. Tête oblongue, dégagée du prothorax, portée par une espèce de cou, le plus souvent munie d'un museau distinct, parfois assez al- longé, à bouche dirigée obliquement en avant; épistome plus ou moins bien limité, labre transversal, peu saillant; mandibules mé- diocres, à extrémité entière, par exception lé.qèrement iissile (Ame- talla, Cheiloxena). — Organes buccaux à peine variables. — Lan- guette grande, tantôt membraneuse, translucide, échancrée ou bilo- SAGBIDSS. 37 bée, tantôt coriace ou semi-cornée, et, dans ce cas, presque toujours fissile. — Yeux entiers ou échancrés. — Antennes écartées Tune de l'autre, insérées au bord antérieur et un peu interne des yeux. — Prothorax très-variable, toujours plus étroit à sa base que les élytres. — Elytres oblongues, à épaules saillantes, recouvrant complètement l'abdomen. — Prosternum distinct entre les hanches antérieures (Rhœbus excepté). — Abdomen plan ou légèrement convexe, à pre- mier segment du double plus long que chacun des trois suivants, — Pattes généralement robustes, hanches antérieures de forme varia- ble; cuisses fortes, les postérieures souvent renflées et difformes; tarses allongés, médiocrement dilatés, terminés par des crochets sim- ples, rarement bifides. La tribu des Sagres, ainsi qu'il l'avait dénommée, a été indiquée par Latreille et définie par le Prof. Lacordaire, Limitée d'abord à quelques genres, elle a été considérablement enrichie dans la mono- graphie des Coléoptères subpentamères Phytophages. Les entomolo- gistes modernes, depuis la publication de cet ouvrage remarquable, y ont ajouté plusieurs coupes génériques nouvelles : Germar a créé le genre Polyoptilus, M. Baly a fait connaître les Cheiloxena, les DuBOULAïA. Enfin, les genres Rhœbus et Edbaptus, que l'auteur de la Monographie des Phytophages avait placés dans la Tribu des Crio- cérides, ont paru devoir rentier dans lu coupe actuelle. Il en est de même du genre Aulacoscelis que l'on avait regardé comme une Chrysomélide. Ces transpositioHS paraissent justifiées, d'un côté, par les caractères propres des types qui en font l'objet, et, en second lieu, par cette considération, qu'ils semblaient altérer l'homogénéité des Tribus dans lesquelles ils avaient été rangés. A l'exemple du Prof. Lacordaire et des auteurs qui l'ont suivi, nous placerons la Tribu des Sagrides en tète de la famille des Phy- tophages. Les affinités que l'on observe entre plusieurs des groupes qui la composent, notamment des Mégamérites, des Carpophagites et les autres grandes familles de la section des Tétramères, surtout des Longicornes et des Curculionides, doivent remporter sur les analo- gies qui semblent relier les Donacides aux Lepturètes. Les genres Megamerus, Prionesthis, Polyoptilus ont tout à fait emprunté le faciès des Longicornes; ils les rappellent par leurs caractères les plus saillants, la forme allongée du corps et la grande longueur des an- tennes. Si l'on examine le premier de ces genres d'une manière plus détaillée, on reconnaît bientôt que ses organes buccaux correspon- dent assez exactement à ces mêmes parties chez les Longicornes, D'autre part, le genre Cheiloxena, quoique d'un faciès un peu diffé- rent, présente cette particularité, si saillante chez les Lamiaires, d'a- voir le chaperon Ubre et articulé avec la partie antérieure de la tête. Les Polyoptilus font penser à certaines espèces de Grammoptera. 28 PHYTOPHAGES. / Mais à côté de ces analogies, il y a des différences notables entre ces mêmes Lungicornes et les types que nous avons à examiner. Ainsi leur bouche se prolonge en une et^pèce de museau, les antennes sont insérées sur le front d'une manière différente, leurs yeux sont entiers, à quoi il faut ajouter que les pattes ont une structure différente, que les tarses sont plus larges, à 3« article bilobé, que les cuisses posté- rieures sont le plus souvent fortement renflées, caractère qui fait dé- faut chez les Ijongicornes et que nous retrouverons fréquemment dans les tribus suivantes. Notre second groupe, les Carpophagites, dans leurs analogies avec les Curculionides, ne sont pas moins dignes d'attention, et des ento- mologistes distingués ont placé parmi les Bruchides les deux genres de ce groupe. Enfin, les Rhœbites paraissent établir certaines rela- tions entre divers genres de la section des Hétéromères et la Tribu des Mégalopides. Ces quelques considérations justifient la place assignée à la Tribu des Sagrides en tète de la famille actuelle. Elle se relie d'une ma- nière tout aussi évidente aux divisions suivantes. Ainsi les Mécyno- dérites conduisent aux Criocérides, puisque le type du genre, la Me- cxjnodera coxalgica, avait été rangée d'abord parmi les Lema ; les Amé- tallitcs, d'autre part, rappellent, à la première vue, les Donacidespar leur forme générale, la sculpture de leurs élytres. Il ne faut cependant pas croire que la Tribu des Sagrides présente un type bien défini. Huit groupes se partagent le petit nombre de genres qu'elle renferme, et l'on pourrait presque dire que chacun d'eux représente un type à part. En effet, cette tribu se compose de formes aberrantes que l'on doit grouper dans le voisinage des Sagra, parce que, dans l'état actuel de nos connaissances, ils paraissent mieux à cette place que partout ailleurs. Les découvertes réservées à l'avenir pourront infirmer cette disposition quelque peu artificielle. Quoi qu'il en soit, les Sagrides présentent, dans leur organisation, des caractères sur lesquels il est utile d'insister. La tète, un peu plus allongée que celle des Criocérides, est cunstruite sur le même plan. Sans être réunie au corselet par un cou tout à fait distinct, elle paraît cependant, à cause de la saillie des yeux, rétrécie en arrière, et par- fois elle présente immédiatement derrière ces derniers un léger sillon transversal qui augniente cette apparence. Les antennes, distantes l'une de l'autre de toute la largeur du front, sont insérées au bord antérieur et interne des yeux, séparées de ces derniers par un espace toujours restreint, mais plus ou moins étendu selon les espèces. Elles sont filiformes, grêles ou plus ou moins épaissies et submoniliformes, rarement de la longueur du corps (Mégamérites) ; elles mesurent, en général, la moitié de cette dimension. Les yeux sont entiers, sauf chez les Sacra, les Rhœbus, où ils présentent un sinus assez marqué; fortement granulés chez les Mégaraérites, ils le sont moins chez les sàgrides. âd Sagrites et linement ou médiocrement dans les autres ; ils ne sont pas réellement sessiles, lUriis toujours accompagnés d'une orbite plus ou moins distincte en arrière. Les organes buccaux ne nous offrent que peu de modifications d'une certaine importance. L'épistome est séparé du front par un sillon, tantôt très-profond, tantôt superficiel; il est articulé et mobile, comme chez beaucoup de Longicornes, dans le seul genre Cheiloxena. Il sup- porte le labre qui est transversal, entier ou subsinueux à son bord libre et cilié. Les mandibules sont allongées, recourbées à leur som- met et terminées par une pointe aiguë, sauf chez les Ametalla et Cheiloxena, où l'extrémité est fissile ou dentée. Les mâchoires se di- visent toujours en deux lobes simples, de longueurs relatives varia- bles, leurs palpes sont subfiliformes, de 4 articles, le 1*'' toujours très-petit, les 2" et S*" obconiques, le 4*^ ovoïde, tronqué ou bien sub- sécuriforme (Megamerus). La lèvre inférieure se compose d'un men- ton transversal plus ou moins échancré à son bord antérieur, de pal- pes tri-articulés, de forme analogue à celle des palpes maxillaires, et d'une languette dont la structure demande une mention spéciale. Cet organe est plus développé que dans aucun autre Phytophage, à part les Mégalopides. De cette règle, il faut excepter le genre Chei- loxena, oii la languette est cornée, obtuse et réduite à de très-faibles dimensions, son bord est simplement arrondi au-delà de l'insertion des palpes. Elle est memliraneuse et entière dans le genre Eubaptus. Chez les Sagra, elle est également cornée, notablem.ent plus grande et profondément divisée en deux lobes parallèles. Dans les autres genres, la languette est membraneuse, translucide, et son bord anté-- rieur est plus ou moins échancré chez les Prionesthis, Carpophagus, DiAPHANOPS, MECYN0DER4, Atalasis ct Rhœuîjs. Ce même bord est divisé en deux lobes divergents chez les Megamerus, Ametalla et Orsodacna. Le prothorax subit quelques modifications de forme, mais toujours il est plus étroit à sa base que les élytres, sauf chez les Rhœbites, oii la différence est peu sensible. A la partie inférieure, le prosternum présente sur la ligne médiane une saillie qui sépare plus ou moins fortement les hanches antérieures. Chez les Rhœbites, les hanches antérieures sont contiguës. Le premier segment abdominal est consi- dérablement développé, parfois aussi long que les suivants réunis, à part les Orsodacna, les Rhœbus, oîi il est seulement un peu plus long que les suivants, à peu près comme chez les Criocérides. Les pattes sont généralement robustes, les hanches antérieures et moyennes sont subglobuleuses, à peine saillantes hors des cavités co- tyloïdes, sauf chez les Sagra, oià les antérieures bont brièvement co- niques, et les Orsodacna, où les deux paires antérieures sont conico- cylindriques et plus visibles. Exceptionnellement Us cuisses sont toutes semblables et médiocres (Orsodacna, Cheiloxena). Eu général, les 30 PHYTOPHAGES. postérieures sont fortement renflées, leur bord inférieur est tranchant et denté ou denticulé. Les jambes et les tarses ne donnent pas lieu à des observations spéciales. Nos connaissances sur Torganisation interne et les mœurs des Sa- grides sont restées nulles, comme au temps où le prof. Lacordaire a publié son bel ouvrage. Quant à leurs premiers états, nous ne sommes guère plus avancés, seulement M. Snellen van VoUcnhoven a donné, ainsi que nous le verrons en son lieu, la description des cocons de la Sagra Bohduvalii. La distribution géographique de ces insectes, considérés dans leur enseiuble,' ne donne lieu à aucune observation importante. Il n'en est pas de même de certains groupes, dont l'aire de dispersion est remar- quable à divers titres. Les quinze genres qui composent la Tribu des Sagrirles se divisent en huit groupes, dont le tableau suivant donnera une idée! L Bords latéraux du pionotum très-marqués. A. Prcsternum nul entre les hanches antérieures. VIL Rhœbites. A'. Prosteroum apparent et séparant les hanches. VilL Aulacoscélites. IL Bords latéraux du prcnotum effacés. B. Mélasternum saillant entre leslianchesmoyennes IV. Mécynodérites . B'. — normal, non saillant id. C. Angle suturai des élytres terminé en pointe aiguë. V. Amétallites. C. — — — plus ou moins obtus. D. Pronotum présentant sa plus grande largeur à la base. IL Carpophagites. D'. Pronotum présentant sa plus grande largeur en avant ou au milieu. E. Angles antérieurs du pronotum saillants, nodi- formes. IIL Sagrites. E'. Angles antérieurs du protliorax effacés, nuls. F. Hanches moyennes conico-cylindriques. — Cro- chets des tarses distinctement bifides. VI. Orsodacnites. F'. Hanches moyennes subfrlobuleuses. — Crochets des tarses simples ou bifides vers k base. I. Mégamérites. Groupe I. Mégamérites. Tète forte, oblongue, à front plus ou moins vertical. — Yeux arron- dis, médiocres, plus ou moins saillants, entiers, en général fortement granulés. — Antennes filiformi's, grêles, dépassant au moins en lon- gueur la moitié du corps. — Prothora.x subcordiforme ou brièvement fusiforme, c'est-à-dire rétréci à sa base et au sommet, et dilaté au milieu, ses angles antérieurs effacés, toujours notablement plus étroit à sa base que les élytres. — Prosternum apparent, étroit et conveie MÉGAMÉRITES. 31 entre les hanches antérieures. — Pattes allongées, hanches antérieures et moyennos globuleuses ou brièvement ovalaires, peu saillantes; cuisses renflées, parfois difformes, rarement claviformes; les posté- rieures plus fortes, simples ou dentées; crochets des tarses simples, bifides vers la base dans le genre Cheiloxena. Aucun groupe de la Tribu des Sagrides ne rappelle mieux le type des Longicornes que celui des Mégamérites. Par leurs élytres allon- gées et à bords subparallèles, par leur prothorax, et surtout par leurs antennes qui atteignent parfois la longueur du corps, les espèces de ce groupe réveillent en nous bien plutôt le type svelte des Céramby- cides que celui des Chrysomélides à formes massives. D'autres carac- tères plus intimes^ telles que la forme des palpes dont le dernier ar- ticle est ovoïde et parfois sécuriforme, la longueur et la saillie des mandibules, la forme du menton et des mâchoires, démontrent que les Mégamérites établissent une liaison naturelle entre ces deux gran- des familles, les Longicornes, d'une part, et les Phytophages de l'autre. Leurs rapports avec ces derniers doivent néanmoins l'empor- ter, la présence d'un museau plus ou moins développé. le mode d'in- sertion des antennes, la constitution des tarses font pencher la ba- lance du côté des Phytophages; leurs yeux entiers les ditférencient tout aussi bien des Longicornes, chez lesquels, à part les Lepturètes, ces organes sont profondément échancrés et entourent les antennes à leur base. Quelques mots suffisent pour distinguer les Mégamérites des autres groupes de la Tribu des Sagrides. Us n'ont pas de sillon à la base du prouotum, comme les Aulacoscélites, ni l'angle suturai des élytres ter- miné par une épine, comme les Amétallites. 11 est tout aussi facile de reconnaître les Mécynodérites à la saillie que forme le métasternum entre les hanches moyennes. Les Sagiites et les Carpophagites ont les formes beaucoup plus massives que les Mégamérites. En outre, les premières se reconnaissent aisément par leur proihorax, dont les an- gles antérieurs sont bien accentués, arrondis et saillants, tandis que ces angles sont tout à fait effacés dans le groupe en question. Enfin, chez les Carpophagites, le prothorax est cyliudro-conique et présente sa plus grande largeur vers la base, tandis que chez les Mégamérites, cette plus grande largeur se trouve au milieu ou en avant. Les Oi'so- dacnites ont les crochets des tarses profondément fendus vers la pointe. Les cinq genres de ce premier groupe ne renferment qu'un petit nombre d'espèces qui toutes sont originaires de l'Australie. Le tableau suivant fera ressortir les caractères qui les séparent l'un de l'autre. I. Côtés du piotliorax munis de dents. Cheiloxena. II. — — simples. A. Quatrième article des palpes maxillaires sécuriforme. Megamerus. À'. — ~ — — ovalaire. 32 PHYTOPHAGES. B. Laugiietle entière. Prionesthis. B'. Languette profondément bilobée. , C. Yeux saillants, hémisphériques. Polyoptilus. C. — à peine convexes. Duboulaia. MEGAMERUS. Mac-Leay, Append. to King's Surv. of the Coasts of Austral. II, p. 448 (1). Tète ovalaire, sans col bien distinct, — Mandibules assez grandes et robustes. — Mâchoires à lobe interne droit, arrondi au bout, à bord interne cilié, lobe externe plus long, bi-articulé, hérissé sur ses bords de longs poils; palpes à articles allongés, 2 en massue arquée, 3 de même fornae, plus court, 4 assez fortement sécuriforme. — Lèvre inférieure à menton transversal, à peine échancré en avant, à lan- guette membraneuse, grande, échancrée en pointe aiguë presque jus- qu'à l'insertion des palpes, ses lobes écartés, un peu concaves, coupés presque carrément en avant et h<^'rissés de poils longs et fins sur leurs bords, à palpes assez longs, article 2 très-allongé, obconique, 3 légè- rement sécuriforme. — Antennes grêles, presque de la longueur du corps, article 1 gros, subcylindrique, 2 très-court, obconique, 3-10 subégaux, à sommet un peu saillant en dehors. — Yeux entiers, grands, oblongs, fortement granulés. — Prothorax subcordiforme, ré- tréci à sa base qui est beaucoup plus étroite que celle des élytres, for- temiTit déclive sur les côtés en avant. — Ecusson très-petit, arrondi en arrière. — Elytres allongées, un peu rétrécies vers l'extrémité. — Prosternum étroit, arrondi en arrière. — Abdomen à premier segment un peu moins long que les trois suivants réunis. — Pattes longues et robustes, cuisses antérieures et intermédiaires un peu renflées, les postérieures très-grosses, ovoïdes, tranchantes en dessous, avec une saillie anguleuse simulant une courte et forte dent; tous les tibias un peu arqués: tarses allongés, articles 1 et 2 trigones, 3 fortement bi- lobé. Le Prof. Lacordaire, dans la Monographie des Coléoptères subpen- tamères phytophages, a nettement établi la place que doit occuper ce genre en tèie de la famille actuelle. Cette manière de voir paraît généralement adoptée, et les raisons sur lesquelles elle s'appuie ont été développées à l'occasion des générahtés qui concernent les Sagrides. Ce genre, fondé par Mac-Leay, en 1827, ne comprend qu'une seule espèce, le M. Kingii, originaire de l'Australie. C'est un grand et bel insecte de onze ligne.s de longueur, d'un noir-brun assez brillant, glabre eu dessus et couvert en dessous d'une pubescence jaunâtre, (1) Syn. Gray in GrilTilb's Anim. Kinpd. lus. II, p. 126. — Lacord. Monogr. Phyt. I, p. 7. — PnioNESTHis, Boisduv. Faune de l'Océanie, 11, p. 530. MÉGAMÉRITES. 33 assez serrée sur la poitrine, rare sur l'abdomen. On ne connaît rien sur ses mœurs ni sur ses états primitifs. DUBOULAIA. Baly, Trans. of the entotn. Soc. of London, 1871, Pars III, p. 381. Tète dégagée, médiocrement allongée ; épistome large, pentagonal ; palpes maxillaires à dernier article ovalaire, à sommet obtus; menton transversal, languette bifide en avant. — Yeux entiers, granulés, à peine saillants. — Antennes filiformes, mesurant la moitié de la longueur du corps. — Prothorax subcordiforme, à peu près aussi large que long, angles antérieurs effacés. — Elytres oblongues, con- vexes, glabres, beaucoup plus larges que le pronotum. — Proster- num distinct, convexe, aussi élevé que les hanches, non prolongé en arrière. — Pattes robustes, cixisses postérieures épaissies, armées en- dessous d'une forte dent triangulaire, comprimée; crochets simples. L'insecte remarquable, qui forme le type de ce genre^ a été rap- porté des côtes occidentales de TAustralie par M. Duboulay et décrit par M. Baly. Son corps est allongé, médiocrement convexe, noir mé- tallique et recouvert d'une pubescence grisâtre et couchée ; il est d'un brun de poix avec les élytres jaunâtres et mesure 8 à 9 lignes de longueur. Comme type générique, il occupe une place intermédiaire entre le genre Megamerus et le genre Prionesthis. Il se rapproche du premier, par la forme du prothorax et par sa languette échancrée; il s'en éloigne par sa tête plus courte, ses antennes moins longues, ses yeux à peine convexes et la forme du dernier article des palpes. Il paraît plus voisin du genre Prionesthis ; néanmoins il s'en distingue faci- lement par la forme du prothorax et la présence d'une forte dent aux cuisses postérieures. Cet insecte est encore peu répandu et la description que nous en avons tracée est empruntée au travail du docteur Baly (loc. cit.). PRIONESTHIS. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. î, p. 8. Tête ovalaire sans col distinct ; labre assez saillant, arrondi et cilié en avant; mandibules courtes, arquées, entières; mâchoires à lobe interne étroit, acuminé au bout; l'externe un peu plus long, coupé carrément et cilié on avant; palpes courts, article 1 presque indistinct, 2 en massue arquée, allongé, 3 obconique, 4 ovoïde et comprime; lèvre inférieure à menton transversal, légèrement échancré en avant, languette membraneuse, assez grande, un peu concave, entière, lé- gèrement arrondie et finement ciliée en avant, à palpes plus petits Coléoptères. Tome X. 3 34 PHYTOPHAGES. que les maxillaires, article 1 court, 3 ovoïde et comprimé. — Antennes grêles, article 1 gros, subcylindrique, 2 très-court, nodiforme, 3-10 s'allongeant successivement, 11 le plus long, acuminé. — Yeux grands, ovales, entiers, saillants et fortement granulés. — Prothorax assez allongé, siibfusiforme, beaucoup plus étroit que les élytres à sa base et plus rétréci en avant qu'en arrière; écusson très-petit, oblong, acuminé. — Elytres allongées, subparallèles. — Prosternum étroit, arrondi à sa base, abdomen à 1 segment presque de la longueur des 3 suivants réunis. — Pattes assez longues, robustes, cuisses antérieures et intermédiaires médiocrement renflées, les postérieures très-grosses, ovoïdes, tranchantes et inermes en-dessous ; tarses allongés, articles 1 et 2 triangulaires, 3 fortement bilobé. La seule espèce de ce genre, également originaire de l'Australie, ressemble beaucoup, sauf la taille, au Megamerus Kingii; au point de vue générique, la distinction est bien établie. Le P. funerarius mesure seulement six à sept lignes de longueur, il est d'un noir plus brillant, glabre en dessus, subpubescent en dessous. CHEILOXENA. Balt, Trans. EnL Soc. of Lond. N. Sér. T. V, p. 25^4, pi. XIV. Tête perpendiculaire, brièvement ovale; mandibules saillantes, robustes, à sommet bidenté; épistome libre, mobile, articulé en dessous et en arrière du bord antérieur du front, plus ou moins sail- lant, supportant le labre, à bord antérieur subsinué; mâchoire à lobe interne sécuriforme, cilié, à lobe externe plus long, biarticulé, à palpes grêles, dernier article plus long que les précédents, renflé, tronqué à son extrémité; lèvre inférieure à menton transversal, concave, à lan- guette cornée, entière, obtuse en avant, à palpes grêles, le dernier article plus long que les deux précédents réunis, légèrement renflé et subtronqué à l'extrémité. — Antennes insérées en dedans du bord interne des yeux, filiformes, presque aussi longues que le corps, robustes, article 1 court, épaissi, 2 très-raccourci, 3 allongé, les autres égaux entre eux. — Yeux ovalaires, arrondis, subsinués en dedans. — Prothorax subcylindrique, rétréci à sa base et au sommet, denté sur ses bords; écusson subtriangulaire, obtus. — Elytres beaucoup plus larges à leur base que le prothorax; épaules sailîantes, à bords paral- lèles, très-obtuses en arrière. — Prosternum distinct entre les hanches antérieures; premier segment abdominal aussi long que les suivants réunis. — Pattes médiocres ; hanches antérieures et moyennes sub- coniques; cuisses claviformes; les postérieures un peu plus fortes; tarses à articles subtriangulaires, égaux entre eux, 3 légèrem.ent émarginé, le dernier du double plus long, muni de crochets bifides à la base, la division interne ne dépassant pas la moitié de l'externe. MÉ6AMÉRITES. 35 Aucun autre genre parmi les Phytophages ne présente un épistome libre, articulé, caractère qu'il emprunte aux Longicornes et spécia- lement à la famille des Lamiaires; il rappelle, en effet, divers types de ce groupe par son faciès, par la longueur de ses antenues; mais la forme subarrondie des yeux le distingue à première vue, et si les Lepturètes nous offrent ces organes conformés de même, le genre Cheiloxena se reconnaît néanmoins par la direction perpendiculaire de la tête et l'absence de cou. Ce mélange de caractères que nous avons déjà rencontré dans les formes précédentes, révèle un type aberrant; il est comme les trois premières coupes, représenté par une seule espèce, originaire de l'Australie ; elle est longue de 4 à 5 lignes, d'un brun foncé et recouverte de poils squammiformes d'un jaune obscur. POLYOPTILUS. Germar, Linn. entom. III, p. 230, Tête oblongue, légèrement prolongée en museau obtus; épistome séparé du front par un sillon anguleux en arrière ; labre transversal; mandibules à corps prolongé, saillantes au-delà du labre, à extrémité simple, recourbée; mâchoires à lobe interne court, subatténué et cilié vers son extrémité, à lobe externe dépassant le précédent, plus large et muni dans sa partie libre de longs cils arqués en dedans; à palpes médiocres, à article 1 très-court, 2 très-long, 3 à peu près la moitié du précédent, obconique, 4 oblongo-ovalaire, à extrémité très-obtuse, subtronquée ; lèvre inférieure à menton transversal, son bord anté- rieur droit, à languette courte, coriace vers sa base, profondément divisée, jusqu^à la base des palpes, en deux lobes subconcaves, mem- braneux, divergents, à palpes médiocres, article 1 très-court, 2grêle, égal en longueur au suivant, 3 ovalaire, à extrémité obtuse, subtron- quée. — Antennes grêles, presque aussi longues que le corps chez le mâle, dépassant seulement le milieu chez la femelle, article 1 renflé, légèrement arqué, 2 obconique, à peine plus long que large, 3 du dou- ble plus long, 4-10 cylindriques, croissant insensiblement en longueur, 11 le plus long, à extrémité acuminée. — Yeux oblongs-ovoïdes, forte- ment granulés, à peine sinués vis-à-vis de l'insertion des antennes. — Prothorax obiong, rétréci vers la base, qui est presque de moitié moins large que les élytres, sans bords latéraux distincts, les angles effacés; écussonpeu développé, à sommet très-obtus. — Elytres à base largement échancrée dans son milieu; épaules assez saillantes, arron- dies, de forme oblongue, légèrement atténuées en arrière chez le mâle, plus larges et plus ovalaii'es chez la femelle. — Prosternum convexe et très-étroit entre les hanches antérieures ; abdomen à premier seg- ment aussi long que les 3 suivants réunis. — Pattes grêles, assez allon- gées; hanches antérieures ovalaires, coniques et saillantes ; cuisses 36 PHYTOPHAGES. des deux premières paires un peu renflées dans leur milieu, les pos- térieures plus robustes, à bord inférieur simple ou anguleux dans sou milieu et muni près de son extrémité d'une dent subaiguë; jambes grêles, cylindriques, un peu élargies à l'extrémité; tarses très-longs et grêles, articles 1 et 2 deux fois aussi longs que larges, égaux entre eux, triangulaires -oblongs, 3 un peu plus court, bilobé, le dernier al- longé, terminé par deux crochets aigus, armés d'une petite dent ob- tuse près de leur base. 11 paraît très-probable que les deux types décrits par Germar, sous les noms de P. Lacordairei et P. Erichsoni appartiennent à une seule et même espèce ; le premier de ces noms aurait été appliqué au sexe mâle, le second au sexe femelle. Cette remarque est faite non. au point de vue spécilique, mais générique ; en effet, si cette opinion était reconnue inexacte, il faudrait modifier les caractères du genre. Comme les précédents, il est propre à l'Australie. Groupe II. Garpophagites. Tète oblongue, fortement prolongée en avant par un museau large et obtus. — Yeux médiocres, assez saillants, finement granulés. — An- tennes filiformes, mesurant la moitié de la longueur du corps. — Prothorax cylindro-conique, rétréci vers le sommet et plus étroit que les élytres, angles antérieurs effacés. — Elytres à épaules saillantes, larges et courtes. — Prosternum distinct entre les hanches antérieures. Pattes robustes, cuisses postérieures très-épaissies, fortement den- tées en dessous, crochets des tarses simples. Les espèces de ce groupe rappellent tout aussi manifestement le type des Curculionides, que les Mégamérites celui des Longicornes ; et à ce titre, ils doivent également former un groupe distinct. Les deux genres Caupophagus et Diaphanops, qui le constituent, ont été placés dans la famille des Bi-uchldes, le premier par Dejean et par M. Boisduval, îe second par Schœnherr. Ce fait seul démontre com- bien l'apparence extérieure les rapproche de ce type; cependant, ainsi que l'a démontré le Prof. Lacordaire, ils doivent faire partie, comme formes aberrantes, de la famille des Phytophages. Ils se dis- tinguent des Bruchides, par l'absence de col étroit, par leurs yeux brièvement ovalaires, par leurs antennes subfiliformes, non pectinéos, par la présence d'un museau plus ou moins prononcé, par leurs élytres cachant complètement l'abdomen, par le prothorax beaucoup moins large que la base des élytres. D'une autre part, si ces carac- tères les éloignent des Bruchides, ils les rapprochent des Sagrides en général et on pourrait en parcourant les dlagnoses génériques que nous allons exposer, signaler d'autres analogies tout aussi impor- tantes avec les groupes qui suivent. CARPOPHAGITES. 37 On distingue aisément les deux types : I. Prosternum terminé en arrière par une saillie aiguë. Carpophagus. II, Prosternum recourbé en arrière, sans former de saillie. Diaphanojis. CARPOPHAGUS. Mac-Leay, Append. to Ktng's Surv. of the Coasts of Austral. II, p. 447 (1). Tête assez allongée, proclive, terminée par un petit museau sub- quadrangulaire ; labre transversal, arrondi et cilié en avant; mandi- bules courtes, robustes, non saillantes; mâchoires à lobe interne très- grêle, terminé en pointe et cilié en dedans, à lobe externe un peu plus grand, plus large et arrondi, à palpes courts et faibles, article 1 court, cylindrique, 2 et 3 obconiques, 4 ovalaire, obtus au sommet; lèvre inférieure à menton transversal, à languelte membraneuse, grande, évasée et échancrée dans son quart antérieur, ses lobes di- vergents et fortement arrondis, palpes à dernier article ovoïde, tron- qué au bout. — Antennes à peine plus longues que la moitié du corps, grêles, i article assez gros, subcylindrique, 2 très-court, 3-10 subégaux, 11 acuminé. — Yeux un peu oblongs, saillants, finement granulés. — Protborax subcylindrique, fortement rétréci en avant, sa plus grande largeur à la base, celle-ci beaucoup plus étroite que les élytres, coupée obliquement de chaque côté, angles antérieurs nuls, les postérieurs aigus; écusson convexe, arrondi au sommet. — Élytres courtes, larges, épaules saillantes, subrétrécies et très-obtuses en arrière. — Prosternurn médiocre, terminé en arrière par une pe- tite pointe aiguë ; premier segment abdominal à peine le double de chacun des suivants. — Pattes très-robustes, hanches antérieures transversalement ovalaires, les intermédiaires subglobuleuses; cuisses très-fortes, renflées, surtout les postérieures, celles-ci à bord infé- rieur tranchant et armé d'une forte dent; jambes élargies à leur ex- trémité, plus ou moins arquées ; tarses courts, larges, 1 et 2 articles trigones, 3 profondément bilobé. Ce genre est remarquable par sa forme courte, large et robuste qui rappelle celle des Bruchides et plus encore celle de certains Eu- molpides; quoi qu'il en soit de cette apparence extérieure, on recon- naît par une étude approfondie que le Carpophagus Banksiœ forme encore un de ces types aberrants qui relient la famille actuelle aux autres groupes des subpentamères et particulièrement aux Curculio- nides. Cet insecte, originaire de l'Australie, mesure 7 à 9 lignes de longueur; le mâle, que le Prof. Lacordaire a regardé comme une va- (1) Syn. — Gray^ in GnfTith's Anirn. Kingd. II, p. \'2G. — Boisduv. Faune de l'Océanie, II, p. 297. — Casteln. Hist. nat. d. Coi. Il, p. 507. — Lacord. Monogr. d. Pliytop. I, p. 10. 38 PHYTOPHAGES. riété, a les élytres d'une forme brunâtre, la femelle est en entier d'un noir de poix. M. le D"" Baly a décrit une seconde espèce de ce genre, remarquable par sa grande taille. DIAPHANOPS. ScHOKNHERR, Geuera et Sp. Curcul. VIIIj p. 342 (1). Tête allongée, un peu rétrécie en arrière des yeux par un sillon transversal, terminée par un museau allongé, subparallèle, plane en dessus; front sans sillons divergents; labre grand, en carré trans- versal; mandibules allongées, grêles, peu saillantes; mâcboires il lobe interne acuminé et cilié, l'externe plus long, tronqué et cilié au bout, à palpes grêles, article 1 très-court, 2 long, un peu en mas- sue, 3 plus court, obconique, 4 le plus grand, ovoïde, subcomprimé et très-peu tron(£ué à l'extrémité ; lèvre inférieure à menton transver- sal, un peu écbancré en avant, à languette membraneuse, grande, un peu évasée et assez fortement échancrée angulairement en avant; à palpes courts, article 1 à peine distinct, 2 plus long, 3 plus court, ovoïde, subtronqué. — Antennes insérées à la base du museau, à queLiue distance des yeux, médiocres, égalant à peine la moitié de la longueur du corps, article 1 renflé, 2 très-court, 3-10 subcylindri- ques, plus allongés, le M le plus long, acuminé. — Yeux arrondis, saillants. — Prothorax pins long que large, subcylindrique, fortement rétréci en avant, sans angles distincts en avant, beaucoup plus étroit à la base que les élytres; écusson petit, arrondi au sommet. — Élytres larges à la base, à peine 1 1/2 fois aussi longues que larges, un peu atténuées en arrière et obtuses. — Prosternum très-étroit entre les hanches antérieures; abdomen à premier segment aussi long que les trois suivants réunis. — Pattes médiocres, hanches antérieures un peu saillantes, cuisses antérieures et moyennes un peu renflées, les postérieures beaucoup plus fortes, tranchantes, anguleuses et créne- lées en dessous dans leur moitié postérieure, armées près de leur ex- trémité d'une forte dent perpendiculaire; jambes grêles, tarses mé- diocres, article 1 triangulaire, allongé, 2 plus court, plus large, 3 bi- lobé, 4 très-long, à crochets simples. Une seule espèce, que nous fournit également l'Australie, repré- sente ce type, qui est, comme les précédents, un genre de transition. Deux auteurs du plus grand mérite ont étudié, presque à la même époque, cet insecte remarquable, Schœuherr l'a placé parmi les Bru- chides, Lacordaire parmi les Phytophages, comme type aberrant; c'est cette dernière opinion qui a prévalu, cependant pour la dénomi- nation le premier de ces auteurs doit conserver la priorité. Le Dia- {i) Syn, Rhynchostohis, Lacoid. Monogr. Phytoph. I, p. 14. SAGRITES. 39 phanops Westermanni mesure 4 à 5 lignes de longueur, il est d'un brun terne et revêtu de poils grisâtres. Les collections renferment au- jourd'hui plusieurs formes voisines de l'espèce en question et qui constituent peut-être des types nouveaux. Groupe III. Sagrites. Tète grande, oblongue, terminée en avant par un museau court, large, obtus. — Yeux petits, assez saillants, médiocrement granulés, entiers ou distinctement échancrésaubord interne. — Antennes épaisses, à premiers articles moniliformes, les derniers oblongs, mesurant dans leur ensemble environ la moitié de la longueur du corps. — Pro- thorax subcylindrique, plus étroit que les élytres, à côtés latéraux subparallèles, avec les angles antérieurs très-marqués, en forme de gros tubercules mousses. — Élytres oblongues ou allongées, les épau- les saillantes. — Prosternum étroit, convexe, arrondi entre les han- ches antérieures.— Pattes robustes, cuisses postérieures très-épaisses, souvent difformes, dentées ; tibias parfois dentés ou appendiculés ; tarses très-longs, armés de crochets robustes et toujours simples. Les espèces de ce troisième groupe révèlent dans la série une forme typique, un point central. Les deux divisions précédentes convergent vers ce point et celles qui suivent, par des modifications graduelles, établissent le passage des Sagrites aux autres tribus des Eupodes. La nature semble dériver ses types les uns des autres et la science a pour objet de les reconnaître et de rechercher les transitions qui con- duisent des uns aux autres. Ce qui apparaît tout d'abord, lorsqu'on examine les Sagra, c'est leur forme robuste et massive, leur corselet oblong et un peu élargi en avant, c'est surtout le développement des pattes et en tout pre- mier lieu, celui des postérieures qui ont pris un tel développement qu'elles n'ont plus de place suffisante pour se loger sous le corps, comme cela a lieu d'ordinaire chez les Coléoptères. Si l'on examine ces brillants insectes d'une façon plus détaillée, on reconnaît que la forme de la tête ne ressemble pas à celle des autres groupes, que leurs antennes ont une structure spéciale, que leurs yeux subréni- formes n'ont pas d'analogues dans la tribu actuelle. Quant aux or- ganes buccaux, ils établissent en quelque sorte la liaison entre les espèces qui précèdent et celles qui suivent. En un mot, les Sagrites présentent un assemblage de caractères que Ton retrouve plus ou moins bien dessinés dans les divers groupes de la tribu actuelle. Deux genres seulement en font partie : l'un, déjà connu depuis longtemps, est très-riche en espèces et habite exclusivement l'ancien continent; l'autre, décrit pour la première fois en 1843, par le Prof, Lacordaire, ne renferme qu^une espèce de moyenne taille, originaire 40 PHYTOPHACF.S. du Nouveau-Monde, où seule, elle paraît jusqu'à ce jour représenter les Sagrites. La forme des yeux distingue ces deux types : I. Yeux entiers. Atalasis. II. Yeux subréniformes. Sagra. SAGRA. Fabricius, Entom. Sysf. 1, 2, p. 51. Tête médiocrement allongée, sans col distinct en arrière, terminée en avant par un museau quadrangulaire ; épistome séparé du front par un sillon anguleux duquel partent deux sillons divergents con- tournant les yeux en arrière ; labre transversal, cilié, parfois faible- ment échaucré. — Mandibules peu saillantes, simples à l'extrémité, ciliées à lev.r bord interne et munies d'une petite dent en avant des cils; mâchoires à lobe interne court, subacuminé, brièvement cilié, lobe externe plus large, plus long, obtus, bordé do cils longs, arqués, subfasciculés, à palpes courts, épais, article 1 à peine distinct, 2 et 3 obconiques, subégaux, 4 ovalaire, atténué vers l'extrémité sur les deux tiers de sa longueur; lèvre inférieure à menton fortement échancré en avant, ses bords latéraux obliques, arrondis, à languette membraneuse ou cornée, fendue jusqu'à l'insertion des palpes, ses lobes contigus, arrondis ou anguleux, fortement ciliés à leur face su- périeure et sur les bords, à palpes également robustes, à article 1 peu distinct, 2 obcouique, 3 ovalaire, de même longueur. — An- tennes courtes et épaisses, mesurant la moitié de la longueur du corps, article 1 obtusément ovalaire, 2 annulaire, plus large que long, 3-10 plus longs que larges, atténués vers la base, rétrécis vers l'extrémité, le dernier cylindrique, terminé en pointe obtuse, les 5 ou 6 derniers ordinairement recouverts de points serrés et mats, les autres brillants. — Yeux subréniformes, distinctement échancrés vis- à-vis de l'insertion des antennes, saillants, munis en arrière d'i.me orbite prononcée. — Protborax de moitié au moins plus étroit en ar- rière que la base des élytres, plus long que large, sans bords margi- naux distincts, les angles postérieurs effacés, les antérieurs plus ou moins saillants et arrondis; écusson très-petit, proéminent, le plus souvent convexe. — Élytres oblongues, rétrécies en arrière, parfois subparallèles, leur base marsinée et souvent relevée vers son milieu, épaules saillantes et arrondies, ordinairement im.pressionnées en de- (1) Syn. Tenebrio, Sulzer, Abgek Gesch. d. Ins. I, p. Gi; Drury, Exot. Entom. II, p. Gi; ÀLORNDSjFabr. Sp. Ins. I, p. llTi; Olivier, Encycl. méth. Ins. IV, p. 1:28. — Sagka, Lacord. Monogr. Pbytop. I, p. 21; Baly, Trans. Ent. Soc. N. S. T. V. p. 230. — Mf^tamorphoses, Sncllen van VolleDhoven, Tijdschr. voor F.utom. y, p. 97, pi. V. SAGRITES. 41 dans. — Prosternum étroit, convexe et saillant entre les hanches an- térieures subglobuleuses, rarement prolongé en arrière en une sail- lie plus ou moins accentuée; abdomen à 1 segment aussi long que les 3 suivants réunis. — Pattes longues et robustes, cuisses anté- rieures et moyennes modérément renflées, les postérieures toujours très-grosses, quelquefois monstrueuses chez les mâles, le plus sou- vent dentées en dessous; jambes assez épaisses, légèrement courbées et sinueuses, les postérieures fortement arquées, souvent dentées chez les mâles; tarses larges, articles 1 et 2 triangulaires, subégaux, 3 for- tement bilobé, plus large, 4 développé et armé de crochets simples. Le corps des Sagra est obloog ou allongé, toujours assez massif, en- tièrement glabre, sauf les i et 5 segments de l'abdomen qui sont par- fois tomenteux chez les mâles ; il en est de même des cuisses et des jambes postérieurps. Le caractère principal qui les distingue des autres Sagrides réside dans la forme de la languette, dont les lobes distincts jusqu'à la base des palpes, sont conligus et parallèles l'un à l'autre; à ce caractère, il faut ajouter la forme robuste des antennes, le développement des cuisses postérieures, le faciès tout spécial. Les différences sexuelles portent principalement sur deux organes, le premier segment abdominal et les cuisses postérieures. Le premier est souvent déprimé et pubescent dans son milieu chez les mâles, les secondes sont fortement dentées dans le même sexe, plus longues et plus fortes que chez les femelles. Nous ne sommes pas mieux renseignés que l'auteur de la Mono- graphie des Phytophages sur les mœurs de ces brillants insectes, on sait seulement qu'ils vivent sur diverses espèces de plantes. Par contre, nous devons à M. Snellen van Vollenhoven d'intéressantes communications sur les états primitifs de la Sagra Boiscluvalii. Vu la difficuUé d'obtenir des détails sur l'histoire des premiers états des insectes exotiques en général, nous croyons devoir transcrire, quoiqu'elles soient bien incomplètes encore, les connais- sances dont la science s'est enrichie à cet égard. Voici comment M. Snellen van Vollenhoven expose ses recherches : « M. le Prof. Cl. Mulder me fit parvenir un morceau de bois, provenant de Java, pro- bablement un bout de racine d'un Rizophore, ayant une longueur de 15 centimètres, grêle aux deux bouts, très-élargi au milieu, oiî le morceau était creux et ouvert par une large fissure. Dans la cavité, qui avait 9 centimètres de longueur sur une largeur de 5 centimètres, se trouvaient sept cocons de consistance assez ferme et l'on voyait aisément qu'il y en avait eu de plus deux autres. Ces cocons étaient attachés aux parois de la cavité et se touchaient dans le sens de la lon- gueur, au milieu d'eux se voyait un espace libre. a J'ouvris deux des coques et j'y trouvai deux beaux exemplaires du Sagra Boisduvalii. 42 PHYTOPHAGES. « Les coques ont un peu plus de 3 centimètres de longueur, sont d'une forme ovale-oblongue, rudes à l'extérieur et couvertes de petits tubercules et de fibres de bois ; intérieurement elles sont lisses et plus foncées en couleur. Incontestablement ces cocons étaient formés de brins de bois rongés, collés ensemble par quelque matière gluante, laquelle était en même temps cause du lustre de leur paroi intérieure. Je trouvai l'insecte enfermé dans le cocon, dans la position qui avait vraisemblablement été celle de la nymphe, c'est-à-dire le prothorax quelque peu penché en avant, la tête recourbée sur la poitrine, les antennes descendant le long de la bouche et étendues entre les pattes, celles-ci enfin repliées de manière à ce que les tarses se tou- chassent presque. » L'auteur qui a tracé ces lignes ajoute qu'il a recherché inutilement la peau de la nymphe; celle de la larve entortillée et chiffonnée était collée contre la paroi; malgré les plus grandes précautions, M. Snellen van VoUeuhoven n'a pu eu reconstituer la forme générale, il a constaté seulement que la tète était sphéroïdale et dure, que les six pattes avaient un tégument solide et étaient terminées par un on- glet simple. Le genre Sagra, assez riche en espèces, se compose de grands et beaux insectes, remarquables par leurs belles couleurs pourprées, cuivreuses et dorées, tantôt rehaussées du plus vif éclat métallique, tantôt mates et satinées, rarement d'une nuance sombre. Les anciens auteurs qui ont parlé des Sagra, Sulzer et Drury, les avaient placées parmi les Tenebrio. Dans ses premiers ouvrages, Fabricius n'en a pas parlé ou les a rangées parmi les Alurnus ; mais en 1792, dans la 2^ édition de son Systema Entomologiae, il a créé le genre en ques- tion, qui a été universellement adopté. Weber et Olivier sont, avec Fabricius, les auteurs qui en ont décrit le plus grand nombre. Le Prof. Lacordaire, dans sa belle Monogra- phie, a fait connaître 28 espèces. M. Thomson, dans ses Insectes du Gabon, en a ajouté deux nouvelles. En 18(30, M. Baly a pubhé une excellente critique des espèces du genre Sagra; il en a fait connaître de nouvelles, et aujourd'hui, grâce à ces recherches et à quelques additions opérées par divers auteurs, le nombre des types décrits a été porté à AO. La distribution géographique des Sagra présente plusieurs particu- larités intéressantes à noter. Quoique le nombre des espèces soit re- lativement assez restreint, ce genre occupe une aire de dispersion extrêmement considérable, étendue aux régions les plus chaudes de l'ancien continent. Il habite les côtes occidentales et orientales de l'Afrique, y compris l'île de Madagascar. On le retrouve sur le couti- nent indien, depuis la Chine jusqu'à l'île de Ceylan. Enfin il est ri- chement représenté dans les grandes îles de l'Archipel Malais. Par suite d'observations nombreuses, qui ont porté également sm- d'autres SA6RITES. 43 genres, tels que les Hoplionota, Caiopepla, Aspidimorpha, M. Baly exprime l'opinion que le berceau des Sagra et autres genres s'est trouvé primitivement, c'est-à-dire à une époque géologique bien re- culée, sur un continent aujourd'hui disparu, et qui a dû s'étendre des côtes orientales de l'Afrique jusqu'au continent et à TArchipel indien. C'est, à son avis, le moyen le plus plausible d'expliquer la distribu- tion géographique de certains genres et en même temps les affinités remarquables que nous offrent certains groupes d'espèces. Quoi qu'il en soit, onze espèces habitent l'Afrique occidentale, et spécialement le Sénégal, la Guinée, le Gabon; neuf ont été découvertes sur la côte orientale, dont deux à Madagascar. Le continent indien, c'est-à-dire la Chine, la presqu'île Transgangétique, l'Indoustan ont fourni une douzaine d'espèces, deux d'entre elles dans l'île de Ceylan. Enfin, parmi les îles de la Sonde, Java est richement doté et compte 7 à 8 types très-remarquables. ATALASIS. Lacord. Monogr. Phytoph. l, p. 19. Tète oblongue, sans col distinct en arrière, terminée par un mu- seau médiocrement allongé, subquadrangulaire et obtus; front séparé de l'épistome par un sillon anguleux à sommet postérieur et duquel partent deux sillons divergents, courts et peu marqués; labre grand, arrondi en avant ; mandibules assez larges, légèrement arquées et ai- guës à leur extrémité, tranchantes au côté interne; mâchoires à lobe interne grêle, acuminé, l'externe grand, large, bi-articulé, dépassant fortement le précédent, tous deux ciliés; palpes à 1 article très-court, 2 long, obconique, 3 de même forme, court,  ovoïde, tronqué au bout; lèvre inférieure à menton transversal, entier en avant, à lan- guette membraneuse, grande, carrée, assez profondément échancrée angulairement en avant; ses angles antérieurs arrondis, à palpes à 1 article presque indistinct, 2 long et obconique, 3 pareil au dernier des maxillaires. — Antennes assez grêles, de la longueur de la moitié du corps, grossissant un peu à leur extrémité, à 1 article cyhndrique, assez gros, 2 court, obconique, 4-10 de même forme, plus longs, sub- égaux, 11 un peu acuminé au bout. — Yeux petits, entiers, oblongs, perpendiculaires, munis d'une faible orbite en arrière. — Prothorax assez long, beaucoup plus étroit que les élytres à sa base, un peu ré- tréci en arrière, avec ses angles antérieurs saillants et nodiformes. — Ecusson petit, triangulaire. — Elytres oblongues, assez convexes, échancrées en demi-cercle à leur base avec les épaules un peu sail- lantes et arrondies. — • Prosternum étroit, arrondi en arrière, méta- sternum non prolongé en avant; premier segment abdominal presque de la longueur des trois suivants réunis. — Pattes robustes, hanches antérieures et intermédiaires subglobuleuses ; les cuisses des mêmes 44 PHYTOPHAGES. paires un peu renflées, les postérieures très-fortes, ovoïdes, armées en dessous près de leur extrémité d'une assez forte dent perpendicu- laire; jambes trigones, sillonnées longitudinalement, presque droites, épaissies et inermes à leur extrémité, celle-ci tronquée obliquement; 1 article des tarses trigone, 2 de même forme, plus court, 3 bilobé, 4 assez long, engagé seulement à sa base entre les lobes du précé- dent. Les caractères, tels que nous venons de les transcrire, ont été ex- posés, en '1845, par le Prof, Lacordaire; le genre Atalasis, dont ils décrivent nettement l'organisation externe, est fondé sur un insecte de l'Amérique méridionale, très-intéressant en ce qu'il est le seul dé- couvert jusqu'ici dans cette partie du monde, qui appartienne à la Tribu actuelle. V Atalasis sagroïdes rappelle, ainsi que son nom l'indi- que, la forme générale des SAGRA,mais se rapproche par ses caractères plus des Mecyxodera, dont il se distingue néanmoins facilement par son métasteriium et la forme du prothorax. Il mesure 4 1/2 lignes de longueur. Il est d'un noir profond, glabre en dessus et revêtu en dessous d'une légère pubescence grise. 11 se rencontre, quoique rare- ment, aux environs de Baenos-Ayres. Groupe IV. Mécynodérltes. Tête médiocre, terminée en avant par un museau large et obtus. — Yeux petits, assez saillants, subsinués en dedans. — Antennes filifor- mes, assez grêles, mesurant la moitié de la longueur du corps. — Pro- thorax subcylindrique, un peu élargi en avant, beaucoup plus étroit que les élytres, avec les angles peu distincts et légèrement renflés. — Elytres oblonguesj subdéprimées en dessus. — Prosternum étroit, convexe, aussi saillant que les hanches antérieures ; métasternum plus ou moins prolongé en avant entre les hanches moyennes, et se ter- minant avec le niésosternum en une saillie obtuse. — Pattes médio- cres; cuisses postérieures très-renflées, dentées; tarses assez larges, crochets simples. Les deux premiers groupes, dont nous avons eu à traiter, présen- taient, comme formes de transition, cette particularité de relier le type des Sagra à deux familles importantes de la section des Coléop- tères tétramères. Les groupes dont nous allons parler, paraissent, de leur côté, relier ce même type o,ux Tribus suivantes, les Donacides ou les Ci'iocérides. C'est ainsi que les Mecynodera rappellent, dans leur faciès et leurs contours, les grandes espèces du genre Lema. Par leur organisation et la constitution des organes buccaux, ce sont bien des Sagrides; la forme de la tête, les mâchoires, la languette surtout, les pattes et, en particulier, les cuisses postérieures, se retrouvent dans les groupes précédents ; mais, d'autre part, la forme générale. MÉCYNODÉRITES. 4S les antennes^ le prothorax, une apparence de cou, éveillent dans l'es- prit le type si bien connu des Criocérides. Ce groupe ne renferme que le seul genre Mecynodera. MECYNODERA. HoPE, Coleop. Man. III, p. 181 (1). Tête, assez allongée, offrant un léger sillon transversal en arrière des yeux, prolongée en un museau assez long et de forme quadran- gulaire ; épistome séparé du front par une ligne anguleuse, à sommet dirigé en arrière et prolongé en sillons divergents ; labre transversal, demi-circulaire et fortement cilié ; mandibules légèrement arquées à leur extrémité, simple et assez obtuse; mâchoires à lobe interne étroit, acuminé, l'externe plus large, plus long, tous deux ciliés, à palpes médiocres, article 1 très-court, 2 obconique et arqué, 3 obco- nique, aussi long, un peu plus large que 2, 4 ovoïde, plus long, obli- quement tronqué; lèvre inférieure à menton transversal, à peine échancré, à languette membraneuse, assez grande, légèrement con- cave, un peu évasée en avant, échancrée en cœur, ses lobes arrondis et finement ciliés au côté interne ; palpes grêles, assez longs, 1 article très-court, 2 et 3 du double plus longs, 2 grêle, 3 un peu renflé et obtus. — Antennes à peu près de la moitié de la longueur du corps, médiocrement robustes, à 1 article renflé, presque aussi large que long, 2 moniliforme, 3 un peu plus long, 4-10 subcylindriques, s'al- lougeant graduellement, H à sommet aigu. — Yeux suboblongs, sail- lants, finement granulés, très-légèrement sinués vis-à-vis de l'inser- tion des antennes. — Protborax subquadranguîaire, oblong, au moins de moitié moins large que les élytres, un peu étranglé vers son mi- lieu, sans bords latéraux distincts, ses angles effacés. — Ecusson trian- gulaire curviligne. — Elytres deux fois aussi longues que larges à la base, celle-ci à épaules marquées et arrondies, impressionnées en dedans et en arrière; à côtés subparallèles, à extrémité arrondie, obtuse. — Prosternum étroit, convexe et séparant les hanches anté- rieures ; métasternum prolongé entre les hanches intermédiaires et formant une saillie obtuse, subcomprimée. — Abdomen à 1 segment aussi long que les suivants réunis. — Pattes médiocres; hanches an- térieures arrondies-ovalaires, peu saillantes; cuisses des deux premiè- res paires un peu renflées, les postérieures très-grosses, ovoïdes, com- primées, armées en dessous, près de l'extrémité, d'une forte dent aiguë; jambes grêles, assez longues; tarses à articles subégaux en longueur, le 3" fortement bilobé, le ¥ très-long, renllé. (1) Syn. Lacord. Monogr. Plivt. l, p. 16. — Mesopualacrus, Slurm, Cat. 1843, p. 357. — Lema, Boiaduval, Faune ilc l'Océanie, II, p. 535. 46 PHYTOPHAGES. Ce genre a été établi en 1840 par Hope sur un très-bel insecte de l'Australie qu'il croyait nouveau, mais qui avait déjà été publié en 183b sous le nom de Lema coxalgica, par M. Boisduval, dans sa Faune entomologique de l'Océanie. Depuis cette époque, une seconde espèce, plus petite mais tout aussi jolie, a été découverte sur le même continent; elle a été décrite sous le nom de Mecynodera Balyi, presque simultanément par M. Clark dans le Journal of Entomology (1) et par M. Westwood dans les Transactions de la Société eatomologique de Londres (2). Groupe V. Amétallites. Tête médiocre, prolongée en avant en un museau court et obtus. — Yeux petits, assez saillants, légèrement échancrés à leur bord interne. — Antennes grêles, mesurant à peine la moitié de la longueur du corps. — Prothorax subcordiforme, rétréci vers la base, ses angles antérieurs elTacés. — Elytres oblongues, linéaires, terminées à l'angle suturai par une spinule aiguë. — Prosternum étroit, convexe entre les hanches antérieures. — Pattes médiocres; cuisses renflées dans leur milieu, les postérieures très-fortes, comprimées, tranchantes et den- tées à leur bord inférieur; crochets des tarses simples. Les espèces du genre Ametalla, le seul qui constitue la coupe ac- tuelle, lient manifestement la tribu des Sagrides à celle des Donacides. Par le faciès général, la forme de la languette, celle des élytres et leur sculpture, elles se rapprochent des Donacies; tandis que parla forme de la tète, celle du prosternum et des cuisses postérieures, elles doivent rentrer dans la division à laquelle les Sagra ont donné leur nom. Les derniers caractères paraissent l'emporter et les Amétallites doivent être considérés comme formes de transition. La spinule dont est muni l'angle sutuVal des élytres, ne manque dans aucune des espèces connues, et distingue le genre Ametalla. AMETALLA. Hope, Coleop. Man. III, p. 179 (3). Tête oblongue, un peu rétrécie en arrière des yeux par un léger sillon transversal, avec un museau quadrangulaire médiocrement allongé; épistome non distinct du front; labre transversal, arrondi, fortement cilié ; mandibules larges, assez longues, en lamelles, arquées au bout; mâchoires à lobe interne grêle, atténué et aigu au sommet, cilié en (1) Clark, Joiirn. of Entom. II, p. 2i8, pi. 12, fig. 1. (2) Westwood, Traus. entom. Soc. of Lond. 3e Sér. II, p. 271. (3) Lacord. Monog. Phyt. I, p. 86. ORSODACNITES. 47 dedans, à lobe externe ne dépassant pas le précédent, très-obtus à son extrémité, cilié et avec un faisceau de cils arqués à son côté in- terne, à palpes à article 1 très-court, 2 le plus long et grêle, 3 plus court, obconique, 4 ovalaire, tronqué; lèvre inférieure à menton court, transversal, échancré, à languette membraneuse, terminée en avant par deux lobes triangulaires arrondis, leur plus grande longueur disposée transversalement, contigus sur la ligne médiane, finement ciliés; à palpes à article 1 très-court, 2 et 3 subégaux, ce dernier ovalaire, tronqué. — Antennes grêles, n'atteignant pas la moitié de la longueur du corps, article 4 gros, ovoïde, 2 moniliforme, 3-10 ob- coniques, s'allongeant graduellement, 11 le plus long, acuminé. — Yeux brièvement ovalaires, saillants, échancrés vis-à-vis de l'insertion des antennes. — Prothorax un peu plus long que large, peu convexe, rétréci vers la base et notablement plus étroit que les élytres ; écusson petit, subtriangulaire. — Elytres assez allongées, deux fois aussi lon- gues que larges, peu convexes, atténuées en arrière et terminées chacune par une pointe aiguë. — Prosternum étroit et convexe entre les pattes antérieures, parfois terminé en arrière par une saillie com- primée.— Abdomen à 1 segment aussi long que les 3 suivants réunis. — Pattes médiocres ; hanches antérieures et moyennes subglobuleuses, peu saillantes; cuisses des mêmes paires un peu renflées dans leur milieu, les postérieures très-grosses, comprimées, tranchantes et an- guleuses en dessous, avec une dent aiguë près de l'extrémité ; jambes droites, subcylindriques, les postérieures plus longues, arquées ; articles des tarses subégaux en longueur, également larges, 1 et 2 triangu- laires, 3 bilobé, 4 assez long et armé de crochets arqués. Ce genre, fondé par Hope en 4840, nous conduit insensiblement par la forme générale et la constitution de la languette à la famille des Donacides; si la légère fissure qui sépare les deux lobes delà lan- guette venait à disparaître, on croirait avoir afi'aire à ce même organe chez une Donacie ; d'autres caractères cependant, empruntés à la tète, au prosternum, aux hanches établissent une ligne de démarcation suffisante. Originaire de l'Australie, ce genre ne renferme que trois espèces, décrites par Hope, Lacordaire et M. Westwood. Groupe VI. Orsodacnites. Tête médiocre avec un museau court et obtus. — Yeux arrondis, saillants, entiers. — Antennes filiformes, mesurant la moitié de la longueur du corps. — Prothorax subcordiforme, rétréci vers la base, de moitié moins large que les élytres. — Celles-ci oblongues, li- néaires.—Prosternum étroit et convexe entre les hanches antérieures. — Pattes médiocres, hanches antérieures conico-cyhndriques, les moyennes ovalaires, les unes et les autres assez saillantes; cuisses peu 48 PHYTOPHAGES. renflées, les postérieures à peine plus développées que les autres ; crochets des tarses grêles, bifides vers la pointe. On ne retrouve plus guère le type des Sagra dans l'unique genre qui constitue ce YI« groupe; en effet, les cuisses postérieures, qui ca- ractérisent si bien les premières, sont ici à l'état normal et sont à peine plus grossies que celles des autres paires; le prosternum lui-même se rétrécit déjà, les hanches antérieures deviennent plus coniques; enfin, on pourrait à la rigueur placer les Orsodacna près des Criocères, si la languette, dont il faut tenir le plus grand compte, ne présentait une forme intermédiaire entre celle des Megamerus et celle des Car- POPHAGL'S. Nous retrouvons encore ce curieux assemblage de carac- tères qui révèle dans le genre actuel une nouvelle forme de tran- sition. ORSODACNA. Latreille, Hist. nat. des Crust. et des Ins. XI, p. 3i9 (1). Tète ovalaire, un peu rétrécie en arrière, terminée en avant par un petit museau quadrangulaire; épistome subconvexe, non séparé du front par un sillon distinct; labre arrondi et ciUé en avant; man- dibules en lamelles, peu arquées, aiguës à l'extrémité; mâchoires à corps grêle, terminé par deux lobes allongés, l'interne linéaire, acu- miné, l'externe un peu plus long, obtus, l'un et l'autre longuement ciliés; palpes subclaviformes, article 4 très-petit, 2 et 3 obconiques, inégaux, 4 le plus long, ovalaire, renflé, obtusémeut tronqué et ar- rondi au bout; lèvre inférieure à menton court, transversal, échan- cré en avant, à côtés obliques et arrondis ; à languette assez grande, membraneuse, échancrée en avant jusqu'à la base des palpes, ses lobes translucides, triangulaires, se regardant par leur plus petit côté, fortement divergents et finement ciliés; à palpes à article 1 très-court, 2 allongé, obconique, 3 semblable à l'article terminal des palpes maxillaires. — Antennes de la longueur de la moitié du corps, médiocres, insérées au bord antérieur et interne des yeux, article 1 ovalaire, renflé, 2 le plus court, 3-10 obconiques, très-rétrécis à la base, s' allongeant graduellement, 11 ovalaire allongé, acuminé. — Yeux tout à fait latéraux, arrondis, assez saillants, entiers. — Pro- thorax oblong, subcordiforme, plus ou moins rétréci vers la base et presijue la moitié moins large que les élytres, coupé droit en avant et en arrière avec les angles plus ou moins marqués, peu convexe; (i) Syn. Galeruca Fabr. Entom. Syst. 11, p. 22. — CniocERis Fabr. Entom. Syst. Suppl. p. 89; Syst. El. I, p. 455, 436. — Lema Panz. Ins. Germ. fasc. 83, 8. — DoN'ACiA, Alirens^ Nov. act. iialens. I, 3, p. 40, 27. — Orsodacna, Lac. Mon. des Pliyt. I, p. 69, Fairm. Gen. Col. Europ. t. lY, p. 208. — Redt. Faun. Austr. 1« E. p. 514. RHŒBITES. 49 écusson plus large que long, très-obtus. — Élytres oblongues, plus de deux fois aussi longues que larges à la base, peu convexes, à bords subparallèles. — Prosternuni étroit et très-convexe entre les pattes antérieures. — Abdomen à 1 segment de la longueur seule- ment des deux suivants réunis. — Pattes médiocres, hanches anté- rieures et moyennes ovalaire?, les premières assez saillantes, cuisses faibles, les postérieures à peine plus fortes que les autres; jambes droites, grossissant un peu vers l'extrémité qui est armée au côté in- terne de deux épines assez robustes; tarses à article 1 presque aussi long que les deux suivants réunis, triangulaire, allongé, 2 de même forme, 3 cordiforme, bilobé, 4 grand, armé de crochets bifides. Si ce n'était la forme de la languette, on serait tenté de placer ce genre en tète de la famille des Criocérides; en effet, leur forme gé- nérale ne rappelle aucunement celle des Sagrides, elle est allongée, sublinéaire, peu convexe. Aussi les espèces du genre avaient-elles été confondues avec les Galeruca ou les Crioceris; en 1803, Latreille reconnut leur caractère fondamental, créa le genre en question et lui assigna sa véritable place dans le voisinage des Sagra. On ne connaît pas les états primitifs des Orsodacna; à l'état par- fait, on les trouve sur les fleurs des rosacées arborescentes, telles que le merisier, le néflier, etc., au moins pour les espèces européennes. Ce genre a une aire de distribution géographique très-vaste, quoique peu riche en espèces; il est néanmoins répandu dans l'Amérique septentrionale qui en fournit le plus grand nombre, dans l'Amérique méridionale et en Europe. On en connaît aujourd'hui une douzaine d'espèces dont la distinction présente beaucoup de difficultés, à cause de la variation des couleurs. Groupe VII. Rhœbîtes. Tête ovalaire oblongue, avec un petit museau large et obtus. — Yeux très-peu convexes, profondément échancrés. — Antennes fili- formes, mesurant la moitié de la longueur du corps. — Prothorax oblong, légèrement rétréci en avant, ses angles antérieurs marqués et infléchis, sa base un peu moins large que celle des élytres, la re- couvrant en partie. — Élytres ovalaires oblongues. — Pattes assez longues; hanches antérieures cylindro-coniques, très-saillantes, con- tiguës ; cuisses postérieures parfois {çfl) très-fortes et renflées; crochets des tarses bifides. Il n'est pas à notre connaissance que la question posée par le Prof. Lacordaire (1) ait été positivement résolue, à savoir si les individus du Rhœbus Gebleri munis de grosses cuisses sont du sexe mâle ou d'une (1) Lac. Monogr. Phytoph. l. l, p. 604. Coléoptères. Tome X. 4 30 PHYTOPHAGES. espèce différente. Comme la première alternative est la plus plau- sible, nous la considérerons comme vraie jusqu'à ce que le contraire ait été reconnu. Cette espèce, anormale à plusieurs égards, possède des pattes ex- ceptionnelles dans la famille entière des Phytophages. Il est bien étrange de constater que ces organes se retroiwent à peu près iden- tiquement conformés chez les lEdémérides; l'analogie est frappante pour la paire postérieure. C'est la même forme de cuisses renflées et convexes à leur face supérieure, ce sont les mêmes jambes arque'es et comprimées, c'est la même proportion dans la longueur relative des articles des tarses. Ce parallélisme est d'autant plus remarquable, qu'il porte sur des organes conformés d'une façon tout exception- nelle; est-ce ime pure coïncidence ou bien est-ce qu'il révèle entre les deux groupes quelque liaison plus ou moins intime? Nous accep- tons la dernière hypothèse et nous signalons ce rapprochement aux Entomologistes afin d'attirer leur attention sur ce point et voir si des découvertes ultérieures viendront le confirmer (1). La forme du prothorax n'est pas non plus celle des Criocérides. Elle rappelle plutôt celle que l'on observe dans diverses espèces du genre Philonthus : sa surface régulière et un peu convexe est limitée par des bords latéraux et postérieurs qui semblent faire partie de la même courbure; sa base recouvre un peu celle des élytres et une partie de Técusson; il se rétrécit légèrement d'arrière en avant par suite de l'abaissement marqué des angles antérieurs. C'est bien la forme du pronotam chez les Piiilonteus, c'est aussi celle que l'on connaît chez les Orchesia, les Hallomenus, les Dircoea, parmi les Hétéromères. A la face inférieure du prothorax, on constate de nou- velles analogies avec ces derniers; le prosternum est moins long que le pronotum, sa partie antérieure forme avec les hanches qui sont très-développôes, un plan incliné sur lequel s'appuie la tète au repos. Les Criocérides jouissent peu de cette faculté, aussi leur bouche se dirige en bas et en avant, tandis que chez les Rhoebus, elle se porte plus en arrière, ce que coufirme le développement de la région cer- vicale. Le Prof. Lacordaire avait rangé les genres Rhoebus et Eubaptus dans la tribu des Criocérides; nous avons cru devoir nous éloigner de cette manière de voir. Ce sont plutôt des types aberrants, reliant aux Phytophages certains groupes de la section des Héléromères. Si cette manière de voir se cuntiime, les Rhœbites formeront dans la tribu des Sagrides un groupe de liaison, au même titre que les Mé- gamérites et IfS Carpophagites. D'autre part, à moins de considérer ces Rhœbites comme des Hé- (1) Ces considérations concernent uniquement le genre RHip.BDS; I'Ecbaptus nous «st resté inconnu. KHŒBITES. SI téromères à système tarsal très-exceptionnel, il faut bien les ranger parmi les Phytophages. Comme tels, ils doivent ou former une tribu spéciale ou faire partie de celle des Sagrides ou des Criocérides; quant aux autres groupes, il ne peut en être question. Il nous paraît, malgré tout le respect que nous conservons pour l'autorité de notre excellent Maître, que les Rhœbites ne peuvent trouver place à côté des Lema, des Crioceris; la forme du corselet, celle de la tète, la structure des ojganes buccaux et celle des pattes révèlent une autre organisation . Ils se rapprochent davantage des Mégalopides par la forme des yeux, par la grandeur de la languette et le développement des cuisses postérieures; mais d'un autre côté, le corselet ne présente aucun point de contact avec celui des Mégalopides, la forme de la tête est tout aussi différente. Il ne nous reste que les Sagrides; en effet, c'est dans cette Tribu que les Rhœbites paraissent devoir se classer. L'im- portance attribuée à la languette par le Prof. Lacordaire, nous auto- rise à tenter ce rapprochement; cet éminent entomologiste a lui-même reconnu combien la languette des Rhoebus rappelle celle des Méga- mérites, des Carpophagites, etc. D'ail'eurs, ainsi que nous l'avons vu, cette tribu des Sagrides se compose de groupes hétérogènes, de types destinés en quelque sorte par la nature à relier les Phytophages aux autres grandes familles des insectes; par suite de ce changement, il s'établit une nouvelle liaison : les Rhœbites semblent rapprocher des Phytophages certains groupes de la section des Hétéromères. Les deux genres (4) de ce groupe se distinguent aisément par la structure des tarses : I. Crochets des tarses bifides. Rhœbus. II. — — appendiculés. Eubaptus. RHŒBUS. Fischer de Valdheim, Entom. de la Russie, II, p. 178 (2). Tête longuement ovalaire, sans col distinct, terminée par un assez long museau, légèrement cunéiforme; vertex très-convexe, front ca- réné dans son miheu, non distinct de l'épistome; labre assez grand, transversal, légèrement échancré en avant; mandibules médiocres, en cône presque droit, très-aiguës, en dessous de la pointe une petite dent suivie d'un faisceau de poils raides; mâchoires faibles, à lobes grêles, l'interne subacumiué, fortement cilié-tomenteux en dedans, (1) Le genre Ateledera paraît être un phytophage camplosome de la famille des Mégascéiides. (2) Castelnau, Hist. nat. des Coléop. II, p. 309; Lacordaire, Monog. des Phy- toph. I, p. 601. 82 PHYTOPHAGES. l'externe obtus^ ne dépassant pas le précédent, cilié au bout; à palpes grêles, I article court, 2 long, cylindrique, 3 obconique, moins long, 4 un peu plus court que 2, étroitement ovoïde; lèvre inférieure à menton grand, plane, subquadrangulaire, ses angles antérieurs peu saillants et arrondis, à languette membraneuse, translucide, cornée vers la base, assez grande, un peu évasée, largement, peu profondé- ment échancrée en avant, à palpes insérés à la base de la languette, 1 article assez long, 2 obconique, 3 un peu plus long, étroitement ovoïde. — Yeux subsessiles, très-grands, profondément échancrés en avant, presque en fer à cheval. — Antennes insérées à la base des canthus oculaires, médiocres, grossissant un peu vers l'extrémité, i article ovalaire, 2 assez court, 3- lO subégaux, subcomprimés, l'angle antero-interne assez marqué, i\ fusiforme, un peu plus long. — Pro- thorax un peu plus long que large, légèrement convexe, marginé la- téralement, les angles antérieurs fortement abaissés, le bord posté- rieur arrondi et cachant la base des élytres et de l'écusson ; celui-ci petit, obtus en arrière. — Elytres oblongues, médiocres, subparallè- les, arrondies isolément en arrière et cachant le pygidium. — Pro- sternum tout à fait nul entre les hanches, mésosternum en lamelle étroite adossée au métasternum. — Abdomen à segments subégaux. — Pattes assez longues; hanches antérieures conico -cylindriques, saillantes, largement contiguës, les intermédiaires moins développées, de même forme ; les postérieures à trochantins en lames quadrimgu- laires, planes; cuisses antérieures et moyennes un peu épaissies, les postérieures très-fortes et gonflées chfz le mâle, leur bord supérieur très-convexe, l'inférieur droit; jambes postérieures arquées et plus longues, comprimées; tarses grêles, 1 et 2 articles très-allongés, sub- égaux aux quatre pattes antérieures, le i beaucoup plus long que 2 aux deux postérieures, 3 partout très-court, cordiforme, bilobé, 4 long et grêie, armé de crochets médiocres, bifides à leur sommet, la division interne un peu plus courte. Ce genre a été publié, en 1824, par Fischer de Waldheim; il est fondé sur un petit insecte découvert par Gebler dans les graines d'une plante de Sibérie, la Nitraria Sclwberi. Le genre de vie de la seule espèce du genre avait porté cet auteur à croire qu'il devait être placé dans la famille des Curculionides parmi les Bruchides. Latreille a suivi cet exemple, Schœnherr en avait fait tout autant. Cependant plus tard, dans son grand ouvrage sur les Curculionides, il l'en a ex- clu, en disant qu'il devait être placé à coté des Sagra. C'est à côté de ces derniers insectes qu'il se trouve inscrit dans le Catalogue du comte Dejean, et M. Castelnau l'a intercalé entre les Crioceris et les Petau- RiSTES de Latreille. Nous avons vu que le Prof. Lacordaire avait placé les Rhœbls à la suite des Crioceris, opinion dont nous avons cru devoir nous éloigner. RHŒBITES. 53 EUBAPTUS. Lacordaire, Monogr. des Phytoph. I, p. 605. Tête ovalaire, assez allongée, sans col distinct en arrière, terminée par un museau assez long en cône obtus ; labre transversal , arrondi en avant; mandibules entières et très-aiguës à leur extrémité; mâ- choires à lobe interne allongé, un peu arqué à son sommet, finement tomenteux au côté interne; l'externe très-grêle, palpiforme, bi-arti- culé, dépassant beaucoup le précédent ; à palpes grêles, 1 article très- court, 2 long, en massue et arqué, 3 très-court, obconique, 4 un peu plus court que 2, acuminé. — Lèvre inférieure à menton grand, plan, carré, légèrement rétréci et tronqué en avant ; à languette membra- neuse, entière, à palpes très courts, 1 article allongé, 2 très-court, obconique, 3 long, acuminé. — Antennes insérées à la base des can- thus oculaires, robustes, comprimées, à 1 article court, cylindrique, 2 très-court,, obconique, 3 de même forme, mais deux fois plus long, 4-10 transversaux, dentés au côté interne, 41 conique. — Yeux très- grands, sessiles, déprimés, profondément échancrés en avant, presque en fer à cheval. — Prothorax conique, de la largeur des éiytres à la base, en demi-cercle en arrière, rétréci en avant, avec les côtés an- térieurs fortement déclives; écusson très-petit, en triangle aigu. — Eiytres ovalaires, élargies en arrière, légèrement coupées en demi- cercle en avant, avec les angles huméraux effacés, assez convexes. — Prosteruum nul entre les hanches antérieures , mésosternum formant entre les hanches intermédiaires une saillie perpendicu- laire assez forte, aplatie et terminée en pointe angulaire. — Pre- mier segment abdominal notablement plus grand que chacun des suivants. — Pattes médiocres, assez robustes, hanches antérieures et intermédiaires subcylindriques, les premières contiguës; cuisses pos- térieures beaucoup plus fortes que les autres, ovoïdes et arquées, n'atteignant pas tout-à-fait l'extrémité de l'abdomen; jambes droites, grossissant légèrement de la base à leur extrémité; les postérieures terminées par deux petites épines; tarses assez grêles, à article 1 al- longé, 2 très-court, trigone, 3 médiocre, bilobé, 4 engagé seulement à sa base entre les lobes du précédent et armé de crochets petits, pa- raissant composés d'une base élargie et d'une partie terminale très- fine, articulée sur cette dernière. Ce genre, fondé par le Prof. Lacordaire, ne renferme qu'une seule espèce originaire de la Bolivie; VEubaplus palliatus est noir, légère- ment pubescent, avec les éiytres d'un jaune safrané; son corps est ovale, court, élargi en arrière et mesure 2 lignes de longueur. Quoique très-dillerent à la première vue du Rhœbus Gebleri, il pos- sède avec lui des rapports incontestables par la forme des yeux, du 54 PHYTOPHAGES. menton, du prothorax ; mais comme type générique, c'est également une forme aberrante. Il ne nous a pas été donné d'étudier en nature cette forme remarouable. Groupe VIII. Aulaoosoélites. Tête oblongue, avec un petit museau court et obtus. — Yeux ar- rondis, convexes, entiers. — Antennes subfiliformes, mesurant la moitié de la longueur du corps. — Prothorax transversal, subqua- drangulaire, bords latéraux très-distincts, surface ornée d'un sillon basilaire nettement limité de chaque côté avant d'atteindre les bords latéraux. — Elytres ovalaires-oblongiies. — Prosternum étroit, convexe entre les hanches antérieures. — Pattes médiocres; cuisses un peu renflées, normales; crochets des tarses simples. La place de ce type n'est pas bien définie. Il est néanmoins impos- sible de le ranger, à l'exemple du comte Dejean, de MM. Chevrolat et Stâl dans la tribu des Chrysomélides; la forme de la languette s'y oppose et la structure de cet organe important, qui est ici très-déve- loppé, translucide, divisé en deux lobes divergents parait le rapprocher des Sagrides. Celte forme remarquable ne présente que des analogies très-éloi- gnées avec les Chrysomélides. Le pronotum ressemble plutôt à celui des Carabiques ou des Endomychides; il est grand, de forme qua- drangulaire et très-peu convexe; sa base est pourvue d'un sillon trans- versal profond, limité de chaque côté par une strie très-courte, dirigée dans le sens longitudinal; c'est à peu près ce que l'on observe dans les Haltioides sulcicoles. Ni son prosternum très-étroit, ni son mésosternum qui n'est pas plus large, ne ressemblent aux parties correspondantes des Chryso- méUdes. Le premier segment abdominal est aussi long que les trois sui- vants réunis; enfin on peut dire que les pattes sont longues et grêles. Par ces caractères, on voit que I'Aulacoscelis s'éloigne notable- ment des Chrysomélides, et après avoir passé en revue tous les Phyto- phages, on en arrive à croire que c'est une nouvelle forme aberrante et que, placée dans le voisinage des Sagrides, elle paraît moins mal que partout ailleurs. La forme de sa languette, ainsi que nous l'avons vu, justifie ce rapprochement. Un seul genre compose ce dernier groupe : Aulacoscelis. AULACOSCELIS. Dej. StIl, Monogr. Chrysom. Am. p. 341. * Tête suboblongue, non rétrécie en arrière, terminée en avant par un petit museau pointu; épistome séparé du front par un sillon pro- DONA.CIDES. S5 fond, avec un labre transversal, subémarginé; mandibules médiocres, arquées, lamelliformes, subdentées à l'extrémité, garnies à leur bord interne d'une large lamelle fortement ciliée; mâchoires à lobe interne grêle et aigu, densément cilié; lobe externe plus long, obtus, cilié; palpes à article i court, 2 et 3 obconiques, 4 ovalaire obtus, aussi long que les deux précédents réunis; lèvre inférieure à menton tra- pézoïdal, subéchancré en avant, à languette submembraneuse, très- élargie en avant et formant deux lobes divergents, de sorte que son bord antérieur est profondément et angulairement échancré ; à palpes très-grêles, article 1 court, 2 et 3 à peu près de même longueur, 3 subovalaire, aigu. — Antennes médiocres, subfiliformes, article 1 renflé, 2 le plus court, les suivants subégaux, un peu dilatés vers l'angle antéro-interne, le dernier ovalaire, acuminé. — Yeux arrondis, entiers. — Prothorax un peu transversal, subquadrangulaire, peu convexe, bords latéraux largement marginés et relevés, angles posté- rieurs droits et pointus; une impression basilaire transversale et profonde, limitée de chaque côté par un pli. dirigé dans le sens de la longueur. — Ecusson semi-circulaire, obtus. — Elytres oblongues, peu convexes, éparsément ponctuées. — Prosternum étroit, très-con- vexe entre les hanches, abaissé en arrière; mésosternum plus étroit et plus court; parapleures métathoraciques subatténuées en arrière. — Abdomen à premier segment aussi long que les 3 suivants réunis. — Pattes grêles; cuisses dépassant un peu les bords latéraux du corps; jambes cylindriques, subsiriées; tarses à article 3 bilobé, échancré jusqu'au milieu de sa longueur; crochets simples. Le type de ce genre est un insecte de taille médiocre, à corps al- longé, sublinéaire, fortement déprimé, en entier d'un jaune rougeâtre vif, avec les antennes et les pattes noires; V Aulacoscelis melanocornis est originaire du Mexique. Nous avons reçu du Guatemala, une se- conde espèce que nous avons nommée A. Candezei; le corps ainsi que les pattes sont d'un bruîi foncé; les élytres sont de même couleur avec des reflets violets et en outre elles sont ornées chacune de deux fortes côtes longitudinales. TRIBU IL DONACIDES. Tête ovalaire, saillante, dégagée du prothorax, un peu prolongée en museau obtus ; épistome rétréci et comme étranglé à sa base par les cavités antennaires; mandibules échancrées ou fissiles à leur sommet; languette médiocre, semi-cornée, entière ou légèrement si- nueuse à son bord libre. — Antennes insérées en dessous et en de- dans des yeux, assez rapprochées l'une de l'autre à leur base, fili- 36 PHYTOPHAGES. formes et médiocrement longues. — Yeux petits, subarrondis, entiers. — Protliorax subcylindrique, plus étroit que les élytre;. à sa base. — Elytres oblongues, atténuées vers l'extrémité, planes ou légèrement convexes. — Prosternum presque nul entre les hanches antérieures. — Abdomen à premier segment très-grand, égalant souvent les autres pris ensemble. — Pattes allongées; hanches antérieures conico-cylin- driques, les moyennes glubuleuses; cuisses renflées, les postérieures souvent épaissies; tarses à crochets simples, longs et arqués. Les Donacides ont été constituées en tribu distincte par le Prof. Lacordaire; elles forment un petit groupe très-naturel et très-homo- gène, tant au point de vue de leur organisation -que de leur genre de vie. Leur corps, de taille au-dessous de la moyenne, est de forme oblongue, légèrement déprimée en dessus. Parmi les caractères ex- posés ci-dessus, il en est deux qui demandent une mention spéciale, ce sont les antennes et le prosternum. Les premières sont toujours régulièrement filiformes, très-fragiles, tantôt un peu plus longues, tantôt un peu plus courtes, elles dépassent habituellement le milieu de la longueur du corps. Leur insertion, qui est la chose principale à considérer, a lieu en avant et en dedans des yeux, à quelque distance de leur pourtour; de cette façon, les antennes se trouvent rapprochées de la ligne médiane et eu même temps l'une de l'autre ; de plus, comme le premier de leurs articles est très-gros, ces organes paraissent tout aussi rapprochés que chez les Galérucides. On doit cependant remarquer que chez ces dernières, l'insertion a lieu plutôt entre les yeux et souvent même dans un point plus ou moins rapproché du vertex. Le prothorax, par sa face supérieure, ressemble assez bien à celui des Sagrides; mais inférieurement, il est très-différent, en ce sens que le prosternum parait tout à fait nul; cependant en y regardant de près, on observe qu'il existe sous forme de lamelle étroite, enfouie entre les hanches antérieures; celles-ci paraissent contiguës, et en effet, à cause de leur forte saillie, elles peuvent se toucher par leur côté interne. Ces deux caractères, l'insertion des antennes et l'étroitesse du pro- sternum, distinguent facilement les Donacides des Sagrides; de plus, ces dernières unt une languette plus développée, souvent divisée en deux lobes et des mandibules à pointe simple, entière, très-exception- nellement fissile. La distinction est encore plus facile avec les Criocé- rides, lorsqu'on se rappellera que los Donacides ont les yeux entiers et arrondis; tandis que dans l'immense majorité des Criocérides, ces organes sont échancrés. D'ailleurs, l'insertion des antennes, chez les Donacides, est caractéristique et n'admet pas d'exception ; aucun genre parmi les Criocérides ne présente quelque chose d'analogue. Les DONACIDES. 57 autres tribus s'éloignent davantage du groupe actuel et la distinction ne donnera pas lieu à des difficultés ; les Donacides jouissent d'un faciès tout spécial. Cette différence d'organisation correspond à un genre de vie tout aussi distinct. On sait, en effet, que les Donacies vivent aux dépens des plantes aquatiques comme les autres phytophages le font à l'égard des plantes terrestres. Elles recherchent les marécages, les bords des eaux ; les Hoemonia sont, pour ainsi dire, plus aquatiques encore et vivent sur les plantes entièrement submergées. On distinguera aisément ces deux genres, qui, à eux seuls, consti- tuent la tribu : I. Tarses dilatés et tomenteux en dessous ; leur dernier article plus court que les précédents réunis; le 3^ bilobé. Donacia. II. Tarses gréits, presque nus en dessous; leur dernier article plus long que les précédents réunis; le 3^ entier. Hcemonia. DONACIA. Fabr. Syst. Entom. p. 19S (1). Tête saillante, ovalaire-allongée, un peu prolongée en museau obtus, sans cou distinct, parfois un léger sillon transversal en arrière des yeux; labre transversal, très-large, arrondi ou subéchancré en avant et cilié; mandibules développées, saillantes, en lamelles concaves en dessous, à corps large, à extrémité recourbée, bi-acuminée, à bord in- terne subdenté vers son milieu et cilié à partir de cette dent jusqu'à sa base; mâchoires à lobe interne acuminé ou tronqué, l'externe obtus, plus long que l'interne, tous deux longuement ciliés; à palpes filifor- mes, à article 1 très-court, 2 et 3 obconiques, égaux, 4 à peu près aussi long que les doux précédents, étroitement ovalaire ; lèvre inférieure à menton transversal, court,, émarginé ou subsinueux par la saillie plus ou moins grande des angles latéraux, à palpes filiformes, article i très- court, 2 obcOxTique, 3 ovalaire-allongé; à languette entière, à bord antérieur droit, arrondi ou sinueux au milieu, de forme subquadran- gulaire ou rétrécie vers la base, peu prolongée au-delà de l'insertion des palpes. — Antennes filiformes, de la longueur de la moitié du corps ou parfois un peu moins, article 1 assez gros, subcylindrique, 2-4 de longueur variable, 5-11 subégaux. — Yeux subarrondis, sail- lants, finement granulés, avec un indice d'orbite en dessous. — Pro- thorax oblong, subquadrangulaire ou subcordiforme, subcylindrique, angles postérieurs et bords latéraux effacés, souvent tuberculeux laté- ralement vers les angles antérieurs; écusson triangulaire, médiocre. — (1) Leptura, Vet. auct. — Donacia, Lacord. Monog. des Phytoph. I, p. 92. Fairmaire, Gênera des Col. d'Europ. IV, p. 206. 98 PHYTOPHAGES. Élytres en triangle allongé ou linéaires-oblongues, arrondies ou acu- minôes en arrière, ayant en général dix rangées de points et de plus une rangée incomplète vers la base. — Pattes grêles ou robustes; hanches antérieures conico-cylindriques, contiguës, hanches intermé- diaires séparées par une saillie mésosternale assez large reposant sur le métasternum; cuisses plus ou moins renflées, parfois toutes sem- blables, les postérieures en général plus longues et plus fortes, iner- mes ou armées de 1 à 4 dents; tarses médiocres, élargis, articles 1 et 2 triangulaires, 3 bilobé, 4 engagé plus ou moins profondément entre les lobes du précédent, terminé par deux grands crochets simples. Les Donacies présentent un faciès caractéristique. Leur corps oblong, subdéprimé, est presque toujours métallique; ordinairement glabre en dessus, il est plus ou moins densément recouvert en des- sous d'une pubescence satinée et hydrofuge, s r laquelle l'eau n'a pas de prise et qui rend moins dangereuses les chutes auxquelles les ex- pose leur genre de vie sur les végétaux aquatiques ; aussi lorsqu'on veut les saisir, ces insectes ne craignent pas de se laisser tomber pour éviter le danger. Quoique pourvus d'ailes, ils volent rarement et seu- lement pendant la forte chaleur du jour. Les Donacies vivent exclusivement dans les' endroits humides, sur le bord des marécages, des étangs, des cours d'eaux vives; dans nos contrées, elles recherchent les nénuphars, les sagittaires, les typha, les caltha. Kœlliker (1) a observé la ponte de la D. crassipes; les œufs sont elhpiiques, obtus aux deux bouts, disposés à la face infé- rieure des fouilles du nénuphar blanc et placés sur un ou deux rangs au pourtour d'une petite ouverture creusée dans le parenchyme de la feuille. Ces observations ont été confirmées par celles du major Blanchard qui ont été pubUées dans la Revue zoologique (2). Après l'éclosion, qui a lieu en été, en juin ou juillet, les larves rongent le parenchyme des feuilles ou même la substance médullaire des tiges ; lorsqu'elles sont parvenues, vers la fin de l'été, à toute leur croissance, elles gagnent le collet ou les racines des plantes aquatiques pour s'y construire un cocon de forme ovalaire. Ce cocon est attaché par son grand diamètre aux radicelles des plantes sur les- quelles vivent ces larves. Elles s'y métamorphosent en nymphes en automne et bientôt en insectes parfaits. Ces derniers passent l'hiver enfermés dans leur cellule et complètement submergés; ils appa- raissent au jour au printemps suivant. Ces larves, aujourd'hui bien connues (3), sont d'un blanc mat, sauf (1) Observ. de prima Ins. Genesi an. Turin, 1842, p. 13-16. (2) Revue zoeloglque 1846, p. 384. (3) Voyez pour les citations*: Chapuis et Gandèze, Catal. des larves, Mém. DONACIDES. 59 la tête, les parties de la bouche et l'écusson prothoracique qui sont jaunâtres; l'extrémité des mandibules et les crochets des tarses qui sont bruns. Leur forme est subcylindrique, un peu aplatie en des- sous. Tête très-petite, subcornée, plus ou moins rétractile; ocelles au nombre de cinq de chaque coté, arrondis et très-petits, disposés sur deux séries transversales; antennes courtes et coniques, de 4 articles : le 1 très-large et à moitié caché, 2 moins gros, 3 un peu plus court et supportant un article double, dont l'externe très-grêle et plus long que l'interne, celui-ci très-court et terminé par une soie ; labre très- petit, charnu; mandibules triangulaires, bifides au bout; mâchoires avec un petit lobe maxillaire et un palpe de 2, peut-être de 3 articles; lèvre inférieure à menton charnu, cintré en avant, deux pièces pal- pigères confondues à leur base ; des palpes labiaux représentés par un petit tubercule, un rudiment de languette. — Segments thoraci- ques semblables aux segments abdominaux, sauf le prothorax qui pré- sente à sa face supérieure un écusson subcorné, rugueux. — Pattes courtes et grêles, non saillantes, terminées par un petit crochet mousse. — Segments abdominaux au nombre de huit, croissant en largeur jusque vers l'extrémité qui est brusquement rétrécie. Le 8 segment est rudimentaire et presque complètement enchâssé dans le précédent ; sa face postérieure est aplatie, et près de son bord supé- rieur sont fixés deux crochets trigones, ferrugineux et cornés, pal'a^ lèles, dirigés en bas et en avant. A la base de chaque crocliet se trouve une petite plaque cornée, brunâtre, divisée dans son milieu par une ligne verticale plus foncée. L'anus, sous forme d'une fente semi-lunaire à connexité dirigée en arrière, s'ouvre près de la pointe des crochets ; il ne peut manifestement pas servir à la progression. — Stigmates très-petits, arrondis, au nombre de neuf paires, dont 7 sur les 7 premiers segments abdominaux, le 8^ à l'angle inférieur du mésûthorax, le 9*^ à la face postérieure du segment terminal. Le Prof. Lacordaire aflirme qu'il n'existe pas dans l'ordre entier des Coléoptères et peut-êlre dans la classe des Insectes, de genre dont l'étude présente plus de difficultés que celui-ci et dont les espèces soient plus rebelles à la description ; la forme générale du corps varie dans des limites assez étendues, les couleurs sont presque toujours uniformes et extrêmement sujettes à changer. Il est en général très- diflicile de distinguer l'un de l'autre les deux sexes ; les femelles sont bien un peu plus grandes, leurs formes plus robustes, leurs antennes proportionnellement plus courtes, leurs cuisses postérieures plus fai- blement dentées et même iuermes, tandis que celles des mâles sont de la Soc. roy. des Se. de Liège, t. VIII, 18S3, p. 253. — Blanchard, Revue zoolog. ia46, p. 384. — Heger, Sitzungsb. d. Wieu. Acad. XIV, p. 38. — Von Siebold, Amt. Bcricht. ùber die Si, Versammling. deulsch. Naturf. in Carls- ruhe, p. 211. * 60 PHYTOPHAGES. épineuses, etc.; mais ces différences ne se laissent bien saisir que lors- qu'on a les deux sexes sous les yeux. Il n'en est pas de même cepen- dant d'une espèce de l'Amérique du Nord, la D. pahnata, dont les mâles, par une exception bien bizarre, présentent une dilatation ex- cessive des tarses antérieurs. Le Prof. Lacordaire ajoute à propos de cette espèce, que ce caractère étant propre à l'un des sexes, et n'ayant influé eu rien sur le reste de l'organisation, ne lui a pas paru avoir une valeur générique. La distrilDution géographique des nombreuses espèces de ce genre est très-étendue. C'est dans les régions froides et tempérées de l'hé- misphère boréal qu'elles sont le plus nombreuses; c'est dans ces con- trées que les types sont le plus grands et le plus remarquables par la vivacité des couleurs et par l'éclat métallique. L'Europe compte 39 espèces qui se retrouvent pour la plupart dans la Sibérie ; l'Amérique du Nord en a 51 ; l'Asie, à part les espèces sibériennes, ne possède que 5 Donacies, dont une en Perse, et une da,ns la région Caucasique; une seule également aux environs de Calcutta; une quatrième dans la presqu'île indienne; la cinquième qui vit dans l'Inde, à Ceylan et Java, a été décrite dans ces derniers temps, par M. Baly, sous le nom d'^RARiA; mais elle pourrait bien être la Javana de Wiedeman. Enfui, le même type, la D. polita, vit en même temps en Sicile et dans l'Afrique septentrionale. C'est avec une espèce du Sénégal, le seul contingent de l'Afrique. Si nous mettons eu regard l'aire géographique des Donacides et celle des Sagrides, nous voyons que ces jolis insectes, qui paraissent remplir à peu près les mêmes rôles dans la nature, se sont en quelque sorte partagé la surface du globe : les Uouacides habitent les contrées froides, les Sagrides les terres chaudes; l'Amérique méridionale, si riche d'ailleurs et si bien partagée en Phytophages de toute sorte, ne possède qu'un seul représentant de ce beau groupe de Coléoptères. HŒMONIA. Megerle, Latr. Règ. anim. éd. 2, V, p. 136 (1). Tête ovalaire, penchée, prolongée en un museau subcylindrique, obtus; labre médiocre, légèrement émarginé en avant; mandibules un peu échancrées à leur extrémité; mâchoires à lobes à peine de moitié aussi longs que les palpes, à peu près égaux entre eux, tron- qués sur une môme ligne oblique et ciliés, à palpes robustes, article (1) Syn. Rhagium, Fabr. Entom. Syst. II, p. 306; Payk. Fdun. Suec. III, p. 69. — Macroi'lea, HoS'm. Samouelle, Eiitom. usef. Comp. éd. l, p. 211. — DoNACiA, Fabr. Syst. El. II, p. 127. — HyEMONiA, Megerle, Dej. Cal. 3^ éd. p. 384. Lac. Monog. Phytop. I, p. 205; Fairmaire, Gênera des Col. d'Europ. IV, p. 207. DONACIDES. 61 i difficile à distinguer, 2 et 3 égaux, obconiques, 4 trigone ou subova- laire, plus développé que les précédents; lèvre inférieure à menton très-court, transversal, membraneux, irrégulièrement trapézoïdal, à palpes de 3 articles : le 1 peu distinct, 2 obconique, 3 brièvement ovalaire et comprimé, à langu^te assez grande, un peu élargie en avant, à peine sinuée à son bord antérieur. — Antennes filiformes, rigidules et fragiles, au moins de la moitié de la longueur du corps, article 1 gros, obconique, 2 et 3 subégaux, plus courts que les sui- vants, qui sont cylindriques, allongés. — Yeux médiocres, subglobu- leux, arrondis, saillants. — Protborax un peu oblong, légèrement élargi en avant, à base arrondie ou sinueuse, ses angles effacés ; écus- son triangulaire oblong. — Elytres de moitié plus larges à la base que le prothorax, rétrécies vers l'extrémité qui est armée d'une épine à l'angle externe, ornées de dix stries ponctuées ou de sillons, avec une strie rudimentaire près de l'écusson. — Prosternum nul entre les hanches antérieures. — Pattes semblables dans les deux sexes, grêles, très- allongées; les cuisses un peu renflées, les postérieures plus lon- gues que les autres, inermes; jambes allongées, flexueuses; tarses cylindriques, nus en dessous, sauf quelques poils rigides, articles i et 2 de longueur variable, 3 très-court, subcupuliforme et entier, 4 plus long que les précédents réunis, grêle à la base, renflé au bout, et armé de deux forts crochets très-arqués. Ces insectes, dit le Prof. Lacordaire, diffèrent essentiellement des Donacies, et en même temps de tous les autres Phytophages, par leurs tarses qui forment exception dans la famille actuelle. Une structure analogue se retrouve dans un groupe très-éloigné, celui des Elmides. On sait, en effet, que les Elmis, les Macronychus, les Stenelmis vi- vent sous l'eau, accrochés aux plantes, aux cailloux immergés, à l'aide des robustes crochets dont sont armés leurs tarses. Les Hœmonia ont des habitudes à peu près semblables; ils jouissent des mêmes moyens pour se mouvoir dans l'élément liquide et résister efficacement à l'en- traînement des courants. Comme les Elmis, les Hœmonia, sortis de i'eau, sont très-lents dans leurs mouvements, incertains dans leur dé- marche, presque incapables de se mouvoir sur un plan horizontal sans s'exposer à des culbutes fréquentes ; au contraire, lorsqu'ils se trouvent dans leur élément, ils paraissent moins empruntés et se pro- mènent avec facilité, quoique avec lenteur, sur les plantes immer- gées. Certaines espèces vivent dans les étangs, les rivières, d'autres se trouvent dans les eaux saumâtres ou salées. On les rencontre parfois rejetés en masse, avec les plantes marines, sur les bords de la mer Baltique ou de la mer du Nord. Mais ce sont des occasions tout à fait exceptionnelles, et les Hœmonia sont des insectes généralement rares dans les collections. Leur histoire était restée très-obscure, lorsque. 62 PHYTOPHAGES. dans ces derniers temps, Germar (1), Kunze (2), Lacordaire (3) ont enrichi la science d'observations de détail concernant, soit leurs mœurs, soit l'organisation de leurs nymphes. En '1833, Heeger (4) a publié des renseignements plus complets dans les Mémoires de l'Aca- démie de Vienne. D'après cet auteiïr, les œufs de VHœmonia equiseli sont pondus, en automne, aux racines du Potamogeton naians ; les larves éclosent au printemps suivant et rongent ces mêmes racines. Au mois d'août, parvenues à toute leur croissance, elles construisent wn cocon qu'elles attachent sous l'eau aux ramuscules de la plante qui les a nourris, et, dix- huit à vingt jours après, l'insecte parfait ap- paraît. Dans ces dernières années, M. Leprieur a fait, sur une Hœmonu qui vit dans la Moselle, des observations suivies et très-détaillées. Nous donnerons également un très court résumé de son mémoire (5). Les Hœmonia vivent en compagnies nombreuses sur les plantes aquatiques complètement submergées, telles que les myriophyllum, les potamoget07i. Les larves se tiennent vers la base de la plante, et lorsqu'elles veulent se changer en nymphes, elles se construisent une petite coque e!lii»soïdale qu'elles attachent, parallèlement à leur grand diamètre, aux racines du végétal. Cette coque, résultat d'une sécré- tion de l'animal, est lisse, parcheminée, jaunâtre ou brunâtre, d'une longueur de 8 à 9 millimètres. Les Hœjionia aiment les cours d"eaux peu rapides, les anses des rivières où abondent sur un fond vaseux les plantes signalées plus haut. Les saisons paraissent avoir moins d'influence sur les phases de leur vie que sur celles des autres Phy- tophages, dont le développement est intimement lié à celui des végé- taux qui croissent à la surface du sol. En effet, on trouve, presque en toute saison, des sujets à tous les âges, depuis la jeune larve jusqu'à la nymphe et l'insecte parfait. D'après des observations souvent réi- térées, il paraîtrait que le développement complet, de l'œuf à l'in- secte, ne pourrait s'effectuer que dans l'espace de quatre à cinq mois. La larve de I'Hœmonia présente une organisation identique à celle des Donacies; elle est peut-être un peu plus grêle, sa tète est plus rétrécie en arrière des ocelles, ses antennes sont un peu plus courtes et plus larges vers la base. Il n'y a, en un mot, que des différences tout à fait superficielles, et comme nous avons donné la description de la larve des Donacies, il est inutile de reproduire celle des espèces du genre actuel. Cependant nous ferons rem.arquer que dans l'une et (t) Germar, Neue Schrift. de Naturf. Gssells. zù Halle, I, p. 35. (2) Kunze, Neue Schrift. d. Naturf, Gesells. zù Halle, II, p. 31. (3) Lacordaire, Entomol. Zeit. Statt. 1851, p. 2G3. (4) Heeger, Sitzungsberichte d. Wien. Acad. XI, p. 940, lab. 6. (5) Leprieur, Notes sur le genre Hœmonia, extrait du Bull, de la Soc. d'hist. oatur. de Colmar, 10« année, 1869. CRIOCÉRIDES. 63 l'autre de ces larves, le dernier segment abdominal porte deux longs crochets verticaux, dont l'usage était resté tout à fait ignoré. M. Le- prieur a pu éclaircir ce point de l'histoire des Hœmonia, et par ana- logie, des DoNACiA. Un jour que les eaux de la Moselle coulaient avec plus de rapidité, il remarqua que l'extrémité postérieure de la larve, avec les robustes crochets dont elle est armée, était enfoncée dans une cavité creusée précédemment parla larve elle-même dans la tige, et s'y trouvait solidement maintenue. Le reste du corps pouvait se porter dans tous les sens, et les pattes abandonner la tige sans que l'animal, ainsi ancré, pût être entraîné. Les crochets terminaux rem- plissent ici le même office que les fausses pattes des chenilles arpen- teuses. Grâce à ces patientes et judicieuses observations, M. Leprieur a pu nous dévoiler les mœurs intéressantes de cet insecte, qui avaient jusqu'à ce jour échappé aux recherches. Comme chez les Donacies, les différences sexuelles sont peu appré- ciables; une taille un peu plus forte et des antennes un peu plus courtes paraissent caractériser les femelles. Les mâles seraient plus reconnaissables, si la fossette oblongue que Fou observe sur le pre- mier arceau ventral de quelques espèces se retrouvait chez toutes. Des huit types différents, décrits dans la Monographie des Phyto- phages, deux appartiennent à l'Amérique du Nord, les autres sont propres à l'Europe tempérée et boréale. M, Bellevoye a signalé dans ces derniers temps une espèce qu'il regarde comme nouvelle, l'Hœ- monia Mosellœ. Il paraîtrait cependant que les Hœmonia, en général, sont d'une détermination très- difficile, et qu'une révision attentive de nos espèces européennes est indispensable. TRIBU III. CRIOCÉRIDES. Tète ovalaire, rarement arrondie, avec un cou g^éralement dis- tinct, dégagée du prothorax; mandibules échancrées ou bifides à leur sommet; palpes maxillaires et labiaux à dernier article plus petit que le précédent; languette cornée ou subcornée, très-rarement membra- neuse, entière ou faiblement échancrée à son bord libre. — Yeux petits, assez convexes, échancrés à leur bord interne, sauf chez un très- petit nombre. — Antennes écartées à leur ba^e, insérées au bord an- tero-interne des yeux, filiformes, parfois légèrement épaissies. — Prothorax subcylindrique, sans bords latéraux, par exception un peu déprimé et muni latéralement de bords simples ou dentés, toujours plus étroit à sa base que les ély très. — Celles-ci oblongues, ovalaires, déclives en arrière et recouvrant complètement l'abdomen. — Pro- sternum nul ou réduit à une mince lamelle. — Abdomen à 1 seg- 64 PHYTOPHAGES. ment un peu plus long que chacun des suivants. — Pattes robustes, assez longues; cuisses épaisses, les postérieures très-rarement ren- flées, tarses à crochets simples ou soudés, rarement bifides. La tribu des Criocérides, telle que l'avait conçue le Prof. Lacordaire, correspondait à celle de Latreille, moins les Hœmoma et les Donacia. Ainsi qu'on a pu le remarquer précédemment, les genres Rhœbus et Elbaptus ont été distraits du groupe actuel et transportés parmi les Sagrides. De plus, les genres Megascelis et Ateledera, eu égard à la conformation toute spéciale de l'abdomen, doivent passer dans la section suivante, celle des Camptosomes. Par suite de ces change- ments, la tribu des Criocérides a gagné en homogénéité ce qu'elle a perdu en importance. Sous le rapport de la forme de la tête, ces insectes forment deux groupes bien tranchés : dans l'un, comprenant la très- grande majo- rité des espèces, la tète est ovalaire, terminée en avant par un mu- seau court et obtus; en arrière, à cause de la saillie des yeux et la présence d'un sillon transversal, elle parait unie au prothorax par une espèce de cou. Dans le second groupe, qui comprend les genres Syneta, Zeugophora, Psathyrocerl's, la têle est arrondie, aussi large que longue et très-obtuse en avant, quoique toujours bien dégagée du corselet. Les organes buccaux sont semblables à ceux des Donacies ; ils se composent d'un labre arrondi ou sinueux à son bord libre; de man- dibules échancrées ou bifides; de mâchoires à deux lobes simples, à palpes maxillaires de quatre articles, cylindriques et plus ou moins allongés selon les types; enfin, d'une lèvre inférieure à menton trans- versal, échancré, à languette petite, entière ou émarginée, à palpes labiaux tri- articulés. Le dernier article des palpes, à la mâchoire et à la lèvre inférieure, est en général un peu moins développé que le précédent. Les yeux sont petits, assez convexes et prnsque toujours échancrés à leur bord antero-interne; les Syneta, les Psathyrocerus, quelques Lema ont des yeux entiers; ceux des Zeugophora offrent une très- petite échancriîre. Les antennes varient peu ; elles sont cylindriques, grêles ou ro- bustes; insérées au bord antérieur et interne des yeux, elles sont tou- jours séparées par toute la largeur du front. Dans tous les genres, le prothorax est plus étroit à sa base que les élytres. Il est subcylindrique, sans bords marginaux dans la grande majorité des espèces. Dans le seul genre Psathyrocerus, on observe un bord latéral sous forme d'une très-mince carène, à peine sail- lante; ce même bord, chez les Syneta, les Zeugophora est remplacé par une spinule grêle ou tuberculifurme. Le premier segment abdominal est seulement un peu plus long que chacun des suivants et ne prend jamais ce grand développement. CHIOCÉRIDES. 65 si fréquent chez les Sagrides et qui est constant chez les Donacides. Comme chez ces dernières, le prosternum est nul entre les hanches antérieures dans la généralité des espèces; il est très-étroit chez les PSATHYROCERUS, les BRACHYDACTYtA, les Macrolema et un petit nom- bre de Crioceris. Les deux autres segments thoraciques ne présen- tent rien de particulier, si ce n'est dans les genres Plectonycha et Stethopachys, chez lesquels le niétasternum se prolonge en avant entre les hanches moyennes au point de cacher, au moins en partie, le mésosternum. Les pattes sont généralement bien développées, tantôt grêles, tan- tôt robustes. Les hanches antérieures sont cyUndro-coniques, sauf chez les Brachydactyla, oii elles sont subglobuleuses. Les cuisses postérieures sont parfois renflées, mais ne ressemblent pas à celles des Sagrides et encore moins à celles des Donacides; elles ne donnent pas non plus aux espèces, qui en sont pourvues, la faculté de sauter. Dans la tribu actuelle, les crochets des tarses offrent des modifica- tions importantes : dans la très-grande majorité des espèces, c'est-à- dire dans le genre Lema tout entier, chez les Plectonycha, les Ste- thopachys, ces organes sont soudés l'un à l'autre sur une étendue plus ou moins considérable. Ces mêmes crochets sont bifides chez les Syneta, les Psathyrocerus; appendiculés chez lesZEUGOPHORA; enfin comme dernière modification, ils sont simples et libres chez les Crio- ceris, les Brachydactyla, les Macrolema. Les Criocérides forment le dernier groupe des Eupodes; l'exposé des caractères ci-dessus permet de les distinguer avec facilité des Sa- grides et des Donacides. Ces dernières ont les antennes sensiblement plus rapprochées l'une de l'autre à leur base, le premier segment abdominal est presque aussi long que les suivants réunis, enfin les yeux sont toujours entiers et les cuisses postérieures presque cons- tamment renflées. On a vu que la tribu des Sagrides est formée d'élé- ments très-hétérogènes et par là même, il serait très-long d'exposer en quoi ces éléments divers se distinguent des Criocérides, s'ils n'a- vaient en commun une languette grande, membraneuse et bilobée; caractère qui fait défaut dans la tribu actuelle. Depuis longtemps on sait que les Criocérides, tant à l'état parfait qu'à l'état de larves, vivent des parties molles des plantes herbacées, surtout aux dépens des feuilles et des tiges. On connaît seulement les larves de quelques Lema ou de Crioceris, ainsi que nous le ver- rons à l'occasion de ces genres; les seuls détails que Ton possède sur l'organisation interne de ces insectes sont dus à Ramdohr (d) et à L. Dufour (2). (1) Abhandl. ub. d. Verdauungs. d. Ins. p. 106, pi. VI, fig. 3. (2) Annales des Se. nat. t. IV, p. 116. — T. V, p. 281, et "2* Ser. Zool. t. XIX, p. 157. Coléoptères. Tome X. 5 66 PHYTOPHAGES. La tribu actuelle est beaucoup plus riche en espèces que les deux précédentes réunies; elle en renferme plus de six cents, réparties en neuf genres seulement; il est vrai que le genre Lema en contient à. lui seul les deux tiers. Le tableau suivant résume les caractères distinctifs de ces diffé- rentes coupes génériques : I. Prothorax crénelé ou épineux sur les côtés. A. Yeux entiers, hanches moyennes contiguës. Syneta. A'. Yeux échancrés, hanches moyennes séparées. Zeugophora. II. Prothorax ni denticulé ni épineux sur les côtés. B. Prosternum distinct entre les hanches. C. Crochets des tarses bifides. Psathyrocerus . C. — — simples. D. 4» article des tarses complètement engagé dans le précédent. Brachydactyla. D*. 4e article des tar&es en grande partie libre. Macromela. B'. Prosternum nul entre les hanches. E. Crochets des tarses libres à la base. Crioceris. E'. — — soudés — F. Mésosternum séparant les hanches moyennes. Lema. ¥'. Métasternum prolongé entre les hanches moyennes. G. Métasternum cachant le mésosternum, lorsqu'il est TU directement. Plectonycka. G'. Métasternum laissant voir le mésosternum, lorsqu'il est vu directement. Stethopachys. PSATHYROCERUS. Blanchard In Gay, Historia fisica de Chile. Zool. \, p. 523 (1). Tète arrondie, plus large que longue, très-obtuse en avant; -Ipis- tome séparé du front par un sillon peu profond; labre transversal, émarginé et cilié à son bord antérieur; mandibules courtes, très-ar- quées, convexes en dehors, concaves en dedans, à extrémité forte- ment échancrée; mâchoires faibles, à lobes subégaux, l'interne acu- miné, l'externe obtus, à palpes grêles, article 1 court, 2 et 3 égaux, oticoniques, -4 ovalaire, obtus; lèvre inférieure à menton court, ré- fléchi vers l'intérieur de la cavité buccale, échancré en avant, à lan- guette courte, subéchancrée au milieu, à palpes très-grèles, article 1 court, 2 subcylindrique, 3 allongé, atténué et un peu tronqué vers l'ex- trémité.— Aniennes filiformes, très-grêles et longues, à peùie épais- sies vers l'extrémité, article i. très-gros, ovalaire, 2 de moitié plus (i) Syn. Philippi, Entoni. Zeil. Stett. 1864, p. 384. — H. Clark, Appendic. Cat. Phyt. 1865, p. 20. CRIOCÉRIDES. 67 court, 3-10 très-longs, le dernier ovalaire, acuminé. — Yeux subar- rondis, entiers. — Prothorax transversal ou subquadrangulaire, un peu élargi en avant, marginé latéralement, à base moins large que les élytres; écusson subquadrangulaire, oblong. — Élytres subparal- lèles, arrondies à l'extrémité, à b.ise un peu échancrée en demi-cercle par la saillie des épaules. — Prosternum très-étroit et convexe entre les hanches antérieures; mésosternum plus large, en lamelle, de ni- veau avec le œétasternum. — Abdomen à premier segment semblable aux autres. — Pattes faibles, hanches antérieures conico-cylindriques, les moyennes subglobuleuses; cuisses à peine renflées; jambes droites, tarses grêles, à article 1 allongé, parfois aussi long que les suivants réunis, 2 triangulaire, 3 fortement bilobé, 4 plus long, grêle, terminé par des crochets faibles, profondément bifides, la division in- terne plus courte que l'externe. La création de ce genre est de date récente et due au Prof. Blan- chard; il a été publié dans l'Histoire naturelle du Chili, de Gay, et ne renferme qu'une douzaine d'espèces. Comme les Syneta, avec les- quelles ils ont des analogies assez rapprochées, ils présentent aux tarses des crochets bifides; ce sont les deux seuls genres de la tribu des Criocérides qui ofirent ce caractère. On distinguera facilement ces deux types par la forme du pronotum; celui-ci est dépourvu de bord latéral et muni d'une spinule dans le genre Syneta; dans les PsATHYROCERUS, la spiuulo manque et une mince carène peu sail- lante simule un bord latéral. Il est probable que ce genre se rencon- trera dans la plus grande partie de l'Amérique méridionale ; l'His- toire naturelle du Chili renferme la description de six types diifé- rents appartenant à cette contrée ; le D' Philippi, directeur du Musée de Santiago, en a ajouté quatre de même origine ; enfin, H. Clark a donné la description d'une espèce de Venezuela et une autre de Rio- Janeiro. SYNETA. ËscHSCH. DEIE&N, Catal. 3* éd. p. 383 (1). Tête arrondie, très-obtuse en avant, sans col distinct; épistome séparé du front par une rainure arquée; labre fortement arrondi; mandibules courtes, arquées, distinctement bifides à leur extrémité; mâchoires grêles, faibles, à lobes droits, ciliés, l'interne aigu, l'ex- terne obtus, à palpes cylindriques, 1 article très-court, 2 et 3 ob- (1) Syn. Crioceris, Fabr. Syst. El. I, p. 462. — Orsodacna, Gyll. Ins. Suec. III, p. 644; Say, Journ. of the Acad. of N. S. Phil. V, p. 281. — Auchenia, Zetlerts. Faun. Ins. Lapp. I, p. 389; liiî. Lapp. p. 214. — Donacia, Germ. Nov. Act. Halens. 1, 6, p. 36. — Syneta, Lac. Mouog. Piiylopii. 1, p. 226; Fairmaire, Gen. Col. Europ. IV, p. 209. 68 PHYTOPHAGES. coniques, subégaux, A aussi long que les deux précédents réunis, ovoïde, obtus ; lèvre inférieure à menton court, replié dans la cavité buccale, ses angles latéraux aigus et embrassant la languette, celle-ci courte, arrondie, entière en avant, profondément sillonnée au milieu extérieurement, palpes courts, subbasilaires, 1 article annulaire, 2 ob- coniqae, 3 ovalaire, obtus, plus long que les deux précédents. — An- tennes grêles, filiformes, plus longues que la moitié du corps, gros- sissant légèrement vers l'extrémité, article 1 renflé, obconique, les suivants cylindriques, allongés, le dernier acuminé. — Yeux petits, subarrondis, entiers. — Prothorax légèrement rétréci en avant et à la base, élargi au milieu, denticulé au milieu des côtés latéraux ; écusson presque carré. — Elytres allongées, parallèles, subcoiivexes, arrondies à l'extrémité, fortement ponctuées avec des lignes ou des côtes élevées. — Prosternum nul entre les hanches antérieures qui sont cylindro-coniques et contiguës, les intermédiaires de même forme, à peine séparées par un mésosternum linéaire. — Abdomen à premier segment à peine plus long que le suivant, le dernier fortement creusé et échancré chez la femelle, beaucoup moins chez le mâle. — Pattes assez longues, grêles, cuisses peu renflées, jambes grossissant un peu à l'extrémité, tarses assez longs, articles détachés, 1 et 2 triangu- laires, 3 profondément bilobé, 4 terminé par des crochets bifides, à division interne très-courte. Ce genre est de la création d'Eschscholtz ; il a été signalé dans les catalogues de Dejean et de Slurm, mais les caractères n'en avaient pas été publiés, lorsque le Prof. Lacordaire entreprit la Monographie des Phytophages. Comme nous l'avons vu, le genre actuel paraît se rapprocher des Psathyrocerus, avec lesquels il possède en commun des crochets bilides, une tête arrondie et obtuse en avant, une forme allongée; il s'en éloigne par l'absence du prosternum et la présence d'une forte spinule sur les parties latérales du pronotum. Les différences sexuelles sont très-prononcées chez ces insectes : les femelles, d'ordinaire plus grandes que les mâles, ont l'arceau infé- rieur du dernier arceau abdominal comme replié en dedans et creusé d'une grande fossette pubescente. Les mâles ont ce même arceau en- tier ou impressionné autrement que les femelles. Une seule espèce habile l'Europe boréale, en Norwège, en Laponie; les autres, au nombre de 7, se rencontrent dans l'Amérique du Nord. Le Prof. Lacordaire en a connu deux et signalé une 3" décrite par Newmann; les autres sont dues aux recherches du D'' J. Le Conte. CRIOCÉRIDF.S. 69 ZEUGOPHORA. KuNZE, Nov. Act. Halens. II, i, p. 71 (1). Tête aussi large que longue, subarrpndie, dégagée du prothorax avec un indice de cou, déterminé par un sillon transversal en arrière des yeux; épistome séparé du front par un sillon en demi-cercle; labre très-court, large, cilié, subsinué, infléchi vers la bouche ; man- dibules courtes, larges, arquées, bifides au sommet, bidentées au bord interne près de l'extrémité; mâchoires à lobes tronqués obli- quement en dedans, ciliés, à peu près de même largeur, l'externe un peu plus long; à palpes cylindriques dépassant les lobes, 1 article très-court, 2 le plus long, obconique, 3 de même forme, plus court, 4 ovalaire, à pointe obtuse; lèvre inférieure à menton transversal, échancré, ses bords latéraux arrondis, à palpes insérés près de la li- gne médiane vers la base de la languette, 1 article court, 2 long, tur- biné, 3 ovalaire, atténué, à languette cornée vers la base, translu- cide et élargie en avant, échancrée dans son milieu. — Antennes plus courtes que la moitié du corps, filiformes, grossissant très-peu vers l'extrémité, 1 article épais, arqué, 2 et 3 grêles, plus longs que les suivants, ceux-ci diminuant graduellement de longueur, à peu près aussi larges que longs, le dernier acuminé, obtus. — Yeux arrondis, médiocres, légèrement échancrés au côté interne, leurs canthus en triangle aigu. — Prothorax beaucoup plus étroit à sa base que les élytres, coupé carrément en arrière et en avant, dilaté et muni en avant du milieu de chaque côté d'nn gros tubercule à pointe aiguë ou obtuse ; écusson petit, triangulaire, obtus. — Elytres oblongues, coupées carrément à la base, à bords parallèles, arrondies à l'extré- mité. — Prosternum nul entre les hanches antérieures qui sont con- tiguës et conico-cylindriques, les intermédiaires de môme forme et légèrement séparées par le mésosternum. — Abdomen à i segment un peu plus long que le suivant. — Pattes médiocres, cuisses un peu renflées, les postérieures davantage; jambes cylindriques, terminées par deux courtes épines; tarses courts, élargis, i article en triangle obiong, 2 de même forme, de moitié plus court, 3 large, bilobé, le derniec- à moitié engagé entre les lobes du précédent, armé de cro- chets arqués, largement appendiculés à leur base. C'est à Kunze que l'on doit d'avoir distingué sous un nom spécial plusieurs petites espèces que l'on avait jusqu'alors confondues avec (1) Syn. AucHENU, Thunberg, Nov. Act. Ups. V, p. 110. — Crioceris, Fabr. Syst. El. 1, p. 461. — Lema, Fabr. Supp. Eut. Syst. p. 93. — Zeugophora, Lac. Monogr. Phytoph. \, p. !2:«; Hedt. Faim. Austr. ^e éd. p. 885; Fair- maire, Gen. Col. Euiop. IV, p. '209. — Taraxis, Le Conte, Col. of Lak. Sup. 1850, p. 237. 70 PHYTOPHAGES. les Crioceris et les Lema. Le nom générique de Zeucophora, proposé par Kunze, a eu beaucoup de peine à s'établir dans la science. D'a- bord parce que Latreille n'a pas connu le travail de Kunze, et en second lieu parce que le nom d'AucHENu proposé parThunberg, pour les Criocères, a été erronément attribué aux types du genre en ques- tion. Quoi qu'il en soit, le nom de Kunze est aujourd'hui généralement adopté. Vers 1850, M. Le Conto, en décrivant les Coléoptères du Lac Supérieur, avait rencontré une petite espèce dont il avait fait un genre nouveau qu'il avait nommé Taraxis. U est extrêmement pro- bable que ce nouveau genre est identique avec le genre Zeugophora, et si M. Le Conte a créé cette coupe nouvelle, c'est qu'il avait été in- duit en erreur par la description du genre Zeugophora donnée par le Prof. Lacordaire. En cfFet, cette description est inexacte en ce qui con- cerne les crochets des tarses, qui sont non bifides, mais réellement appendiculés, et tels que les décrit M. Le Conte pour le genre Ta- raxis. J'ai soumis au microscope les crochets des tarses de nos es- pèces européennes, et je les ai trouvés appendiculés, c'est-à-dire mu- nis à leur base d'une grande expansion quadrangulaire, qui, vue sous un certain jour, peut prêter à l'erreur et faire considérer le crochet comme bifide; mais en réalité le crochet n'est pas divisé. Ce genre se compose de petits insectes dont la coloration est, en général, le jaune ferrugineux combiné avec le noir. Les élytres sont de cette dernière couleur. Leurs diflerences sexuelles sont peu sensi- bles et leurs premiers états sont inconnus. Les Zeugophora sont pro- pres aux contrées septentrionales de l'Europe, de l'Asie, de l'Améri- que. Le Prof. Lacordaire en décrit quatre espèces découvertes dans les contrées de l'Europe tempérée et boréale. 11 faut y ajouter celle dé- crite par le D"" Le Conte et une autre par le D'' Baly, toutes deux de l'Amérique du Nord. Une 3% originaire de l'Ecosse, a été signalée par M. Power. Ces espèces, avec leur synonymie, sont énumérées dans le catalogue de M. Clark (1). PLECTONYCHA. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. I, p. 299. Tête petite, peu ou point rétrécie en arrière des yeux, terminée eu avant par un museau court et obtus; front séparé de l'épistome par un profond sillon anguleux, à sommet dirigé en arrière, et duquel partent deux sillons divergents contournant les yeux. — Organes buccaux comme chez les Lema. — Antennes médiocrement longues et robus- tes, à 1 article gros et court, 2 plus court et plus grêle, 3 et 4 plus longs, subégaux, 5 le plus long, 6-11 décroissant légèrement en Ion- Ci) U. Clark, Â. Catalogue of Pbytophaga, 1866. CRIOCÉRIDES. 71 gueur et croissant de même en largeur. — Yeux assez gros et sail- lants, subarrondis, étroitement et assez profondément échancrés à leur bord interne, pourvus en arrière et en dessus d'une orbite bien distincte. — Prothorax petit, déclive, à peine de moitié aussi large à la base que les élytres, un peu arrondi en arrière, rétréci dans son milieu, sans sillons transversaux en dessus; écusson triangulaire, tronqué au sommet. — Elytres oblongues, parallèles, paraissant un peu échancrées à la base par la saillie des épaules larges et arron- dies. — Prosternum nul entre les hanches antérieures; métasternum formant entre les hanches moyennes une saillie courte et obtuse, ca- chant le mésosternum quand on regarde l'insecte perpendiculaire- ment en dessous. — Abdomen à premier segment beaucoup plus grand que chacun des suivants. — Pattes courtes et assez grêles; hanches antérieures développées, conico-cylindriqucs, contiguës; les intermédiaires subglobuleuses; cuisses un peu renflées vers leur mi- lieu; jambes droites; tarses larges, robustes, i article en triangle al- longé, 2 de même forme, plus court, 3 de la longueur du 1, biiobé, 4 engagé dans sa première moitié entre les lobes du précédent, ter- miné par des crochets soudés à leur base. Les espèces de ce genre ont un faciès quelque peu différent de ce- lui des Lema, dû à la petitesse relative de la tête et du prothorax; mais ce qui a porté le Prof. Lacordaire à les comprendre dans une coupe générique spéciale, c'est la conformation du métasternum et ses rapports avec le mésosternum. Cet auteur a décrit cinq espèces, qui toutes étaient nouvelles, lorsqu'il a composé sa Monographie ; elles sont originaires de la Colombie, du Brésil et de la République Argentine. Aucune espèce n'a été découverte ni décrite depuis cette époque. STETHOPACHYS. Baly, Journ. of Entomology. I, p. 193. Tête petite, portée par un cou très-étroit; épistome séparé du front par un sillon anguleux en arrière, et prolongé de chaque côté au pourtour interne des yeux. — Antennes filiformes, robustes, 2 et 3 ar- ticles courts, égaux , moniliformes, -i à peu près aussi long que les deux précédents réunis, les suivants plus longs que ce dernier et cy- lindriques. — Yeux très-saillânts, globuleux, fortement et triangulai- rement échancrés à leur bord interne. — Pruthorax cylindrique, co- nique et réti'éci en avant, sans indice de sillon transversal en dessus. — Ecusson triangulaire, à sommet très-obtus. — Elytres oblongues, très-larges à la base et s'atténuant vers rextrémité, légèrement dépri- mées en dessus, ponctuées-striées. — Prosternum nul; mésosternum alloHgé, perpendiculaire; métasternum fortement développé, pro- longé entre les hanches moyennes en une forte saillie accolée au mé- 72 PHYTOPHAGES. sosternum qu'elle laisse eu partie à découvert. — Abdomen à pre- mier segment aussi long que les deux suivants réunis. — Pattes assez robustes, hanches antérieures contiguës, coniques, hanches moyennes cylindriques, largement séparées par le métasternum ; cuisses posté- rieures Irès-renilées à leur face supérieure; les trois premiers articles des tarses subégaux , le 4 très-long et robuste, égalant en longueur les trois précédents réunis, et terminé par des crochets soudés à la base. Ce genre correspond, dans la Nouvelle-Hollande et les îles voisines, aux Plectonvcha de l'Amérique méridionale. Il se distingue aisé- ment par la structure des tarses et du métasternum. Ce dernier, au lieu de se prolonger simplement entre les hanches moyennes et de recouvrir le mésosternum, se relève en avant et s'accole à la saillie formée par ce dernier. De sorte que, lorsqu'on regarde l'insecte per- pendiculairement en dessous, on voit encore une partie du mésoster- num, tandis que chez les Plectonycha, il est caché à la vue. Fondé en 1862 par M. Baly, ce genre contient actuellement quatre espèces originaires de l'Australie, de la Nouvelle-Calédonie et des îles Lifu. LEMA. Fabr. Suppl. Entom. Syst. p. 90 (1). Tête oblongue, peu ou point rétrécie en arrière des yeux, termi- née en avant par un museau assez saillant, subquadrangulaire ; front séparé de l'épistome par un sillon anguleux, à sommet dirigé en ar- rière et duquel partent deux autres sillons contournant les yeux et un sillon médian, tantôt entier, tantôt en partie effacé, parfois absent. — Labre transversal, assez grand, entier, subarrondi ou subémarginé; mandibules courtes, fortes, arquées, à sommet fendu ou échancré; mâchoires assez épaisses, lobes courts, assez larges, l'interne tronqué obliquement, l'externe arrondi ou coupé carrément, dépassant un peu l'interne, tous deux ciliés; à palpes médiocres, l article court, 2 pliis ou moins allongé, obconique, souvent gros et un peu arqué, 3 tur- biné ou obconique, plus court, -4 en cône ou subovalaire, plus ou moins obtus; lèvre inférieure à menton transversal, échancré cu avant, à languette cornée, dépassant assez fortement le menton, de forme carrée ou élargie en avant, bord antérieur droit ou sinué au milieu, cilié; à palpes courts, insérés au milieu ou vers la base, à '1 article court, 2 obconique, 3 en cône ou subovalaire. — Antennes (1) Syn. Crioceuis, GeofTr. Ins. des env, de Paris, I, p. 243. — Auchenia, TJmnberg, Cliaract. Geii. Ins. p. '2\ ; Marsli. Brit. Entom. I, p. 215. — Petau- uisTEs, Guérin, Icon. tlu Rt''g. an. Ins. p. 25!). — Lema, Lacord. Monog.Phyt.l, p. 303 et aliornm. CRIOCÉRIDES. 73 insérées au bord interne et antérieur des yeux, de longueur moyen- ne, grêles ou robustes, filiformes ou grossissant un peu vers l'extré- mité, 1 article gros, ovalaire ou subcylindrique, 2 court, 3-S de lon- gueur variable, 6-11 allongés, subégaux. — Yeux gros ou médiocres, oblongs ou subglobuleux , avec une orbite distincte en arrière, sail- lants, plus ou moins échancrés au côté interne, rarement entiers. • — Prothorax variable, le plus souvent rétréci sur les cotés et traversé en dessus par un sillon, qui se continue ou non avec le rétrécisse- ment latéral, toujours beaucoup plus étroit que les élytres à sa base ; écusson toujours fortement tronqué au sommet. — Elytres peu con- vexes, souvent presque planes, avec une impression sulciforme en de- dans des épaules, et une autre transversale, droite ou oblique un peu en arrière. — Prosternum nul entre les premières hanches, méso- sternum assez large entre les intermédiaires et accolé au métaster- num. — Abdomen à premier segment beaucoup plus grand que chacun des suivants. — Pattes médiocres, hanches antérieures coni- co-cylindriques, contiguës; les intermédiaires subglobuleuses; cuis- ses un peu renflées, les postérieures souvent plus fortes, tantôt sem- blables dans les deux sexes, tantôt plus grosses chez les mâles, parfois volumineuses et dentées en dessous ; jambes droites ; tarses médio- cres, 1 article trigone, assez grand, 2 de même forme, plus court, 3 bilobé, 4 médiocre engagé seulement à la base entre les lobes du précédent, et terminé par des crochets soudés à leur base. Par suite des progrès réalisés par des recherches soutenues, les genres ont souvent changé d'acception dans la science. C'est ainsi que les noms de Criocebis, créé par Geoffroy en 1762, et de Lema, publié par Fabricius en 1798, renfermaient l'un et l'autre les mêmes types; il est bien vrai que Fabricius aurait dû conserver au genre Ckioceris sa significatien primitive et ne pas l'appliquer à des Galé- rucides. Pendant la première partie de ce siècle, les deux noms étaient employés concurremment, celui de Geoffroy par une partie des au- teurs français, tandis que les autres conservaient, avec les auteurs allemands, le nom créé par Fabricius. Le Prof. Lacordaire a pu eu quelque sorte faire la part de chacun, en partageant en deux coupes génériquement distinctes, les espèces contenues soit dans les Crioce- Ris, soit dans les Lema. En précisant ainsi les caractères de chacun de ces deux genres, qui sont aujourd'hui généralement adoptés, il en est réellement le créateur. Le caractère qui a permis de conserver les deux noms, consiste en ce que certaines espèces ont les crochets des tarses soudés l'un à l'autre, sur une étendue plus ou moins grande; tandis que chez les autres, ces crochets sont libres, comme chez la plupart des Coléop- tères. Les premières furmeht le genre Lema, les secondes le genre Crioceris. C'est là c\ peu près le seul caractère distinctif de ces deux coupes, qui ont par conséquent les plus grandes analogies. Chez les 74 PHYTOPHAGES. Lema, l'écusson est toujours plus ou moins quadrangulaire, ou plutôt en triangle fortement tronqué au sommet; mais ce caractère n'est pas tout à fait étranger aux Crioceris. Dans les deux genres, le pro- thorax varie beaucoup : on observe cependant que chez les Lema cet organe présente un rétrécissement latéral, en général bien marqué et presque toujours accompagné en dessus d'un sillon transversal; chez les Crioceris, au contraire, il est rare que ce sillon soit bien marqué et le rétrécissement latéral, quand il existe, est seul distinct. L'organisation interne des Lema est restée inconnue; mais leurs mœurs et leurs larves ont fait l'objet de nombreuses publications. La science possède des détails plus ou moins étendus sur les larves des I. melanopa L., L. cyanella Fabr., L. rugicollis Sff., et L. trilineata Oliv., des Etats-Unis (1). Ces larves sont courtes, ovoïdes, avec leur plus grosse extrémité eu arrière, leurs téguments sont minces et ordinairement de couleur sombre. Elles présentent les caractères suivants : Tète médiocre, subhémisphérique, écailleuse et lisse ; six ocelles de chaque côté, disposés en deux groupes, le premier formé de quatre ocelles, en arrière de l'insertion des antennes; le second de deux, si- tué en dessous et un peu en avant du précédent ; antennes sublaté- rales, de 3 articles, les 2 premiers annulaires, le 3^ très-grêle, fili- forme, accompagné, à son côté externe, d'un très-petit article mobile; épistome transversal, échancré à son bord antérieur, labre fermant avec l'épistome l'espace qui sépare les mandibules; celles-ci mé- diocres, arquées, à extrémité armée de piusieui's dents; mâchoires libres, formées d'une masse charnue où l'on distingue à peine la pièce cardinale, d'une pièce basilaire terminée intérieurement par uu petit lobe maxillaire, aplati et cilié; de palpes de -4 articles, i gros, globuleux, 2 et 3 égaux, moins longs, 4 petit et conique; lèvre infé- rieure à menton en losange tronqué en avant, à pièces palpigères confondues à leur base et divergentes, supportant des palpes labiaux biarticulés, d'une languette représentée par un petit tubercule charnu. — Segments thoraciques plus courts et plus étroits que les segments abdominaux; prothorax muni en dessus d'un écusson corné avec un sillon médian. — Pattes de médiocre longueur, terminées par un ongle grêle, crochu, — Segments abdominaux au nombre de neuf, charnus, recouverts d'une peau fine et luisante, présentant des points épars surmontés d'une petite soie spinuliforme dirigée eu avant; seg- ment anal très-petit, portant en dessous un tubercule bifide et en dessus une fente transversale qui est l'anus. — Stigmates au nombre de neuf paires, dont huit sur les huit premiers segments abdominaux, la neuvième à l'angle antérieur externe du mésothorax. (1) Chapuis et Candèze, Catalog. des Larves, p. 273, ajoutez : Cornélius, Entom. Zeit. Stett. 1839, p. 44 {^Lema rugicollis Sff.). CRIOCÉRIDES. 75 On sait que ces larves se recouvrent de leurs excréments, qui les protègent à la fois contre l'ardeur du soleil et la voracité des oiseaux. A cet effet, l'ouverture anale au lieu d'être située à l'extrémité ou en dessous du dernier segment, l'est en dessus et s'ouvre de façon à ce que les déjections soient poussées «uccessiveraent en avant à mesure qu'elles sortent et forment une couche humide qui revêt le corps de l'animal. Ces larves vivent aux dépens des feuilles des végétaux et lorsqu'elles ont acquis toute leur croissance, elles s'enfoncent en terre, s'y creusent une retraite de forme ovale, qu'elles revêtent d'une espèce de vernis et y subissent leur métamorphose en insectes par- faits. La Lema melanopa vit sur les graminées, la L. rugicollis sur le Cirsium arvense, la L. trilineata sur la pomme de terre. Comme nos espèces d'Europe, les espèces exotiques paraissent vivre sur les plan- tes herbacées, rarom.ent sur les arbrisseaux; elles se rencontrent iso- lément et parfois en agglomérations très-nombreuses. Le genre Lema, déjà très-riche en espèces lorsque le Prof. Laccr- daire composa sa Monographie des Phytophages, qui ne contient pas moins de 238 descriptions détaillées, s'est encore beaucoup augmenté depuis cette époque, grâce aux recherches persévérantes de MM. Baly, Bâtes et H. Ciark; il compte aujourd'hui quatre cents espèces. L'Amérique méridionale, couverte d'une végétation luxuriante et variée, nourrit à elle seule près de la moitié des espèces décrites. Oq connaît 57 types de la Colombie, 14 de Cayenne, 1 de Bolivie, i du Pérou, 107 du Brésil. L'Amérique centrale a fourni 48 espèces, dont 38 se trouvent sur le continent, c'est-à-dire au Texas, au Mexique, au Guatemala et 10 dans les Antilles. Seulement 14 espèces sont indi- quées dans l'Amérique du Nord. Ainsi, pour le Nouveau-Monde seule- ment, nous comptons 243 espèces différentes. Dans l'Ancien Conti- nent, c'est l'Afrique qui est la contrée la plus riche, 72 espèces en ont été rapportées; 46 appartiennent au Sénégal, 24 à la côte de Guinée, dans son sens le plus étendu, c'est-à-dire à la Côte-Dorée, au Bénin, au Vieux-Calabar, au Gabon, au royaume d'Aw^are. L'Afrique australe en compte 49, Madagascar 44, l'Abyssin-ie 4, la Kabytie 4. L'Asie, dont les contrées centrales sont si mal connues, n'a fourni aux voyageurs que 35 espèces, dont 2 de Sibérie. L'Archipel indien et la Nouvelle-Hollande en ont donné 39. Enfin l'Europe est la partie du monde la plus pauvre en espèces de ce genre; on en connaît seule- ment 7 espèces. 70 PHYTOPHAGES. CRIOCERIS. Geoffroy, Ins. d. environs de Paris, 1, p. 237 (1), Caractères des Lemà. — L'absence de soudure des crochets des tarses constitue en réalité leur seule ditTérence. Il faut cependant ajouter comme caractères secondaires que, sauf quelques espèces, l'écusson n'est jamais tronqué en arrière, que les yeux sont toujours distinctement et en général fortement échancrés, que le prothorax ne présente jamais en dessus d'une manière bien marquée ce sillon transversal qui est si fréquent chez les Lema. Ce genre, fondé en 1762, par Geoffroy, n'a nullement été compris de la même manière par l'auteur des Insectes des environs de Paris et l'auteur de la Monographie des Phytophages. Quoi qu'il en soit, le genre Crioceris est bien moins riche en espèces que le genre Lema, il ne doit pas être considéré comme faisant suite à ce dernier, mais comme constituant un groupe parallèle ; on trouve, en effet, que les mêmes formes se répètent d'une manière souvent frappante; cela est vrai, surtout pour le pvothorax, qui, dans le genre actuel, affecte comme chez les Lema six formes différentes, correspondant presque exactement dans les deux genres. Le Prof. Lacordaire, à la sagacité duquel les moindres détails d'organisation chez les espèces soumises à ses recherches n'ont pu échapper, fait remarquer que certaines Crioceris ont les hanches an- térieures séparées par un prosternum étroit; c'est le cas chez les C. Laferlei, viridis, nitida. Mais à ses yeux, l'importance de ce carac- tère ne prime pas la similitude complète de ces espèces avec leurs congénères; il n'a pas voulu créer de coupe nouvelle, ni en adopter une autre de M. Chevrolat, inscrite sous le nom de Pleurophora et qui est basée uniquement sur un faciès particulier. La multiplicité des genres a le grave inconvénient de détruire des analogies pour mettre en relief des différences parfois très-légères. La distribution géographique des Crioceris présente des particu- larités remarquables. Tandis que l'Amérique méridionale avait fourni un contingent si riche au genre Lema, elle ne possède aucune Crio- ceris; l'Amérique septentrionale se trouve dans le même cas; seul, dans le Nouveau-Monde, le Mexique nourrit quelques représentants de ce genre, au nombre de 13 seulement. L'Europe entière en pos- sède exactement le même nombre. Vient ensuite l'Afrique qui en a 16, découvertes en Guinée et vers les terres australes. L'Asie et l'O- (1) Syn. Lema, Fabr. Supp. Eutoin. Syst. p. 90; Syst. El. I, p. 471. — Au- CHENiA^ Tliunbcig, Cha>act. gen. Ins. (éd. Meyer), p. 21. — Pleurophoka, Chevr. in Dej. Cal. 3^ td. p. 383. ~ Cbuoceris, Lac. Monog. Phyt. 1, p. Ti^G et auctor. CRIOCÉRIDES. 77 céanie sont à peu près également riches; la première a fourni 20 types, la seconde 21, et de ce nombre, quelques-uns habitent en même temps le continent et l'Archipel indiens. En additionnant ces divers chiffres, nous arrivons à la somme de 83 espèces; c'est à peu près le double de celles décrites dans la Monographie des Phyto- phages. Les mœurs des Criecères sont les mêmes que celles des Lemx; leurs larves ont également la plus grande analogie et ne demandent pas de description spéciale. BRACHYDACTYLA. Lacordaire, Monog. d. Phytoph. l, p. 599 (1). Tête petite, non rétrécie en arrière des yeux ; épistome séparé du front par une ligne anguleuse à sommet dirigé en arrière et duquel partent deux sillons contournant les yeux; labre court, transversal, arrondi en avant; mandibules larges, arquées, bifides à leur extrémité, tranchantes au côté interne et finement ciliées à leur base ; mâchoires à lobe interne assez large,, droit, tronqué en dedans obliquement et cilié; l'externe ne dépassant pas le précédent, arqué et cilié en avant, à palpes très-courts, cylindriques, article 1 indistinct, 2 et 3 obconi- ques, subégaux, 4 ovoïde et obtus, plus long que les précédents; lèvre inférieure à menton très-court, transversal, échancré en avant et lur peu oblique en dedans, à languette assez grande, coriace, échancrée dans son milieu, cà palpes courts, article 1 oblong, 2 obconique, 3 ovoïde, tronqué au bout. — Antennes robustes, moins longues que la moitié du corps, grossissant légèrement vers l'extrémité, article 1 gros, 2 moniliforme, 3-4 obconiques, un peu plus longs, 5-1 i cylin- driques, subégaux. — Yeux médiocres, ovalaires, un peu échancrés, pourvus d'une orbite. — Prothorax de moitié au moins plus étroit que les élytres à sa base, carré ou un peu transversal, subconvexe en dessus, une petite dépression latérale près de la base; écusson petit, en triangle, à sommet arrondi. — Elytres larges, subparalièles, assez convexes, chacune d'elles arrondie à la base. — Prosternum étroit et convexe entre les premières hanches; més&sternura assez large et très-court. ~ Abdomen à premier segment plus long que les deux suivants réunis. — Pattes courtes, robustes, hanches antérieures et intermédiaires globuleuses; cuisses semblables, un peu renflées au milieu; jambes droites; tarses très-courts, fortement élargis du 1" au 3" article, article 1 trigone, 2 transversal, 3 bilobé, très-large, 4 court, engagé presque en entier entre les lobes du précédent, robuste, dé- primé en dessus, terminé par deux crochets petits, arqués et très-aigus. Ce genre est parfaitement caractérisé à la première vue par la (I) Syn. Orioceris, Guér. Icon. du Règ. Anim. lus. p. rJGl. 78 PHYTOPHAGES. forme de ses tarses, dont les parties foriEent, dans leur ensemble, une espèce de spatule allongée; à ce caractère, il faut ajouter la forme du prothorax, celle du prosteruum et des quatre hanches antérieures. Le Prof. Lacordaire, qui a fondé et publié ce genre en 18iS, décrit deux espèces, l'une de Java, l'autre de Madagascar. On n'a rien ajouté de- puis. MACROLEMA. Baly, Journal of Entomolog. 1861, I, p. 275. Tète saillante, légèrement rétrécie en arrière des yeux; labre trans- versal; mandibules assez fortes, à sommet bifide; mâchoires à lobe externe palpiforme, à palpes à dernier article ovalaire, tronqué au sommet; lèvre inférieure à menton court, transversal, à bord anté- rieur concave, à languette semi-cornée, obtuse, entière. — Antennes médiocres, suballongées, filiformes, article 1 renflé, 2 court, 3 du double plus long, 4 un peu plus long que le précédent, 5-11 presque égaux à 4. — Yeux saillants, avec une orbite indistincte en arrière, à peine sinués en dedans. — Prothorax transversal, les côtés rétrécis vers la base; écusson triangulaire, allongé.-— Elytres beaucoup plus larges à la base que le corselet, parallèles, à dos convexe. — Proster- num distinct entre les hanches antérieures. — Abdomen à premier segment un peu plus long que le suivant. — Pattes médiocres, subal- longées, simples; hanches antérieures transversales; cuisses posté- rieures semblables aux autres, tarses à 4^ article du double plus long que le précédent, hbre , terminé par des crochets séparés, non soudés à la base. Ce genre remarquable est très-voisin des Brachydactyla ; comme lui, il possède un prosternum distinct et des hanches antérieures non conico-cylindriques, mais il s'en distingue par les S'' et 4" articles des tarses, qui sont formés comme dans les espèces typiques de la famille et par ses hanches transversales. Une seule espèce d'Australie est connue, M. vittata, Baly. SECTION IL GAMPTOSOmES. Tête arrondie, souvent complètement engagée dans le pro thorax, à front plan, oblique ou vertical ; à bouche dirigée en bas. -^ Yeux presque toujours échancrés. — Antennes insérées à la partie anté- rieure de la face, au bord antero-interne des yeux, toujours très-dis- tantes à leur base, de forme variable, tantôt courtes et pectinées, tantôt filiformes et beaucoup plus longues. — Prothorax transversa- CAMPTOSOMES. 79 lement convexe, ample, presque toujours aussi large que les élytres à sa base. — Elytres oblongues, cylindroïdes ou rectangulaires, par- fois brièvement ovalaires. — Prosternum variable. — Abdomen pré- sentant une double courbure : l'une dans le sens transversal, l'autre selon Taxe longitudinal; premier arceau très développé aussi bien dans sa longneur que dans sa largeur, prolongé de chaque côté du métathorax et embrassant les épimères métathoraciques ; les trois segments intermédiaires rétrécis dans leur milieu, parfois soudés ou rudimentaires; dernier segment ordinairement bien développé et à peu d'exceptions près, muni chez la femelle d'une fossette profonde. — Toujours un pygidium plus ou moins apparent. — Pattes normales et semblables entre elles dans le plus grand nombre. Comme on peut en juger par la diagnose ci-dessus, les caractères fondamentaux de cette deuxième section résident dans la conforma- tion de l'abdomen. Il est indispensable de se rendre compte de cette structure exceptionnelle et d'en rechercher la cause. On sait que de nombreuses espèces de Clytrides et de Cryptocé- phalides, et l'analogie permet d'admettre la même règle pour chacun de ces groupes dans sa totalité, on sait, disons-nous, que ces espèces vivent, à l'état de larves, dans des fourreaux qui lenr servent de de- meure et d'abri. Ce fourreau ressemble à un petit sac, de forme ovoïde, diversement orné à sa surface et pourvu en général d'une seule ouverture. La larve qui s'y loge a la tête dirigée vers l'ouver- ture et son corps est replié sur lui-même par sa face ventrale, de façon que l'extrémité anale se trouve reportée en avant jusqu'à la troisième paire de pattes. Cette courbure de la partie abdominale de l'animal dans son jeune âge paraît avoir laissé des traces chez l'in- secte parfait. En effet, dans les six tribus qui composent la section actuelle, on observe une conformation des différents segments abdo- minaux, qui les caractérise entre tous les autres Phytophages. Le premier de ces segments, tout en étant un peu plus long que chacun des trois suivants, est relativement très-large, il se prolonge de cha- que côté en avant et il embrasse les flancs de la poitrine, ou bien, si l'on veut, les parapleures métathoraciques. Cette structure est, sans aucun doute, le vestige de l'élargissement que doit subir le corps de la larve, à l'endroit où l'abdomen se replie sur lui-même. Chez ces mêmes insectes, à l'état parfait, le dernier segment abdominal est aussi très-allongé ; cet accroissement de longueur semble résulter de ce que chez la larve, le dernier segment, qui porte l'ouverture anale^ a dû, pendant l'excrétion, subir de fréquents allongements pour faire arriver le produit jusqu'à l'ouverture du fourreau, ou au moins jus- qu'aux pattes postérieures. Au contraire, les segments intermédiaires, dans la courbure de l'abdomen, ont été exposés à une compression, dont l'étendue est en quelque sorte révélée par la conformation de ces arceaux chez l'insecte parfait. On pourrait poursuivre cet exa- 80 PHYTOPHAGES. men, réchercher les causes qui ont eu une influence sur la forme et la nature du pygidium, sur celles des arceaux dorsaux de la partie abdominale ; mais on s'exposerait à produire des hypothèses hasar- dées, nos connaissances sur les états primitifs de ces insectes étant encore trop incomplètes à l'époque actuelle. Quoi qu'il en soit, la structure de l'abdomen chez les Clytrides et les Cryptocéphalides est éminemment caractéristique; elle se montre, sinon identique, au moins très-analo^e chez les Mégascélides, les Mégalopides, les Chlamydes et les Sphœrocharides. Ces dernières tri- bus peuvent, en conséquence, être réunies sous un même titre, que les larves dont résultent les insectes parfaits soient ou non des larves tubicoles. 11 est très-probable que l'affirmative est vraie, mais en fût-il autrement, ce n'est pas en vue des larves que cette deuxième section a été délimitée, mais à cause de la structure de l'abdomen. A part la constitution exceptionnelle de cette partie du corps, il serait difficile de tracer une description générale appUcable à ces divers groupes. Tout ce que l'on peut dire, c'est que la forme cylin- droïde est dominante ; chez les espèces allongées, elle est manifeste, mais il en est d'autres où la longueur est réduite à ce point, que le corps afl'ecte une forme cubique. Les organes buccaux sont conformés comme chez les autres Phjio- phages, et, sauf quelques exceptions, varient peu; les mandibules sont en général bien développées et prennent parfois des dimensions anormales. Les yeux sont médiocres, peu saillants, le plus souvent échancrés à leur bord antérieur. Les antennes affectent deux formes principales : tantôt filiformes et allongées, tantôt plus courtes, dila- tées vers l'extrémité ou plus ou moins distinctement pectinées, avec tous les passages intermédiaires. Dans la très-grande majorité, le prothorax est de la largeur des élytres et ses bords latéraux sont tou- jours distincts. Les pattes varient peu ; en général, elles sont sembla- bles entr'elles; dans les espèces oi^iil en est autrement, tantôt ce sont les antérieures, tantôt les postérieures qui gagnent un plus grand développement. Comme il a été dit, la section des Camptosomes se compose de six tribus. Deux d'entr'elles, celle des Chlamydes et celle des Sphœro- charides, ont en commun un caractère qui permet de les distinguer des autres types ; ce caractère réside dans la présence, le long du prosternum, entre cet organe et les hanches antérieures, d'une rai- nure oîi les antennes peuvent se loger au repos. Quant à la distinc- tion de ces deux groupes, on remarquera que chez les Sphœrocha- rides les crochets des tarses sont profondément bifides, tandis que ces mêmes organes, chez les Chlamydes, sont simples ou appen- diculés. Les autres tribus, quoique d'un type idéal facilement reconuais- sable à la première vue, renfermant néanmoins des formes de tran- CAMPTOSOMES. * 81 sitionqui rendent la division systématique parfois difficile; une dé- marcation un peu plus complète ne peut guère s'obtenir que par la réunion d'un ensemble de caractères. Ainsi, chez les Mégascélides, la tète est libre, un peu plus large, y compris les yeux, que le pour- tour antérieur du corselet, les antennes sont très-longues, grêles et filiformes, le pronotum est plus étroit que les élytres, le prosternum est nul ou réduit à une mince lamelle, le dernier article des palpes est ovalaire et obtus; enfin, les crochets des tarses sont soudés ou simples. Chez les Mégalopides, la tête est également libre, le dernier article des palpes est grêle et acuminé, la languette, dans les dix-neuf vingtièmes des espèces, est membraneuse et profondément bilobée, les mandibules entières au sommet ; les antennes courtes, épaissies vers l'extrémité, sont souvent dentées ou pectinées; les cuisses posté- rieures, en général renflées, et les crochets des tarses toujours simples. La tête change de direction dans les deux dernières tribus; elle rentre graduellement dans le corselet et la bouche se dirige en bas. En même temps, le prothorax devient plus large, il est, ou peu s'en faut, presque toujours de la largeur des élytres à la base, et parfois il les enserre par le prolongement de ses angles. Ces deux tribus ont des analogies très-intimes. Aussi le Prof. Blanchard (1) avait réuni les Clytra et les Cbyi-tocephalus des auteurs dans un seul groupe, au- quel il avait donné le nom de Chjtrides. De son côté, M. Chevro- lat (2), se fondant sur les caractères empruntés aux larves, avait réuni ces deux types en une seule famille, celle des Tubifères, divisée en deux tribus, les Clylhraires et les Cryptocéphalides. Aujourd'hui, l'opinion du Prof. Lacordaire a prévalu, et la distinction des deux groupes est généralement admise. Elle s'appuie sur les caractères suivants : chez les Clytrides, les antennes sont presque toujours pectinées, le pro- sternum nul entre les hanches antérieures, et lorsque les trois paires de pattes ne sont pas semblables entre elles, l'ahongement se pro- nonce d'arrière en avant, de sorte que ce sont les pattes antérieures qui gagnent le plus, soit en longueur, soit en force. Il est très-rare que les pattes ne soient pas semblables entre elles chez les Cryptocéphalides. Il y a cependant 'des exceptions, et tantôt c'est la paire antérieure, tantôt la paire postérieure dont les dimen- sions se sont agrandies. En outre, le prosternum est toujours bien développé et sépare plus ou moins largement les hanches antérieu- res; les antennes, dans la majorité des espèces, sont longues et fili- formes. Chez quelques-unes, elles s'épaississent légèrement vers l'ex- trémité; chez d'autres, elles sont un peu raccourcies et deviennent subclaviformes, sans jamais alfecter la forme réellement pectinée. (1) Annales des Se. uat. 3« Sér. Zool. V, p. 370. (2) D'Orbigny, Dict. d'Hisl. natur. — Articles Clythruires et CryptocéphU' lides. Coléoptères. Tome X. 6 82 PHYTOPHAGES. Le tableau analytique suivant permettra, dans la très-grande ma- jorité des circonstances, de déterminer la tribu à laquelle appartient une espèce donnée : I. Antennes libres, non logées au repos dans des rainures prothoraciques. A. Prosternum apparent, très-rarement nul; anteunes filiformeSj par exception subclavlformes. B. Pronotum plus étroit que les élytres. Mégascélides. B'. — anssi large que les — CryptocéphalidesJ^ 3 A'. Prosternum nul entre les hanches antérieures; an- tennes courtes, pectinées ou dilatées vers le sommet. , ., C. Dernier article des palpes ovalaire, tronqué. Clytrides. r ' ~ C. — — — giêle, acuminé. Mégalopides./^ o » II. Antennes logées au repos dans des rainures protho- raciques. D. Crochets des tarses simples ou appendiculés. Chlamydes. •; J D'. — — bifldes. Sphœrocharides.^èC TRIBU IV. MÉGASCÉLIDES. Tête saillante, subovalaire ou arrondie, à front peu convexe, très- obtuse en avant; épistome le plus souvent confondu avec le front; labre entier, émarginé ou profondément sinueux; mandibules cour- tes, épaisses, à extrémité obtuse, échancrée, ou plus rarement minces, arquées, à pointe entière ; dernier article des palpes ovalaire, renflé, obtus à son sommrt. — Yeux assez grands, échancrés à leur bord in- terne, rarement subentiers. — Antennes longues, très-grêles, filifor- mes, à premier article remarquablement gros. — Prothorax subcy- lindriiiue, sans bords latéraux marqués, {dus long que large, parfois très-allongé. — Elytres oblongues, linéaires, subdéprimées en dessus, échancrées en demi-cercle à la base, laissant en partie le pygidium à découvert. — Prosternum très-étroit, convexe entre les hanches an- térieures, parfois nul. — Abdomen subcylindrique, légèrement com- primé latéralement, 4 segment plus long que chacun des suivants, prolongé sur les côtés des parapleures métathoraciques ; segment ter- minal tantôt petit et conique, t.mtôt plus grand et muni d'une fos- sette; un pygidium toujours distinct, peu développé. — Pattes lon- gvJes et grêles, cuisses postérieures épaissies, tarses allongés, terminés par des crochets simples ou soudés à la base. 11 n'était pas possible de laisser le genre Megascelis dans la tribu MÉGASCÉIIDES. 83 des Criocérides. Eu égard à la conformation si caractéristique de l'ab- domen, ce type doit rentrer dans la section des Phytophages camp- tosomes. Par une raison semblable, le genre Ateledera se trouve également transposé, et il paraît assez bien à sa place à la suite des Megascelis. Ceux-ci sont très-voisins des Mégalopides, il n'y a pas de doute ; mais, sous peine d'altérer l'homogénéité du groupe formé par ces derniers, ils ne peuvent en faire partie. Il n'y a d'autre parti à prendre que d'en faire le type d'une tribu spéciale. Comme on le verra ci-après, la même alternative s'est présentée à l'occasion du genre SphvErochahis. Ce sont, croyons-nous, les seules tribus que nous aurons à créer. La place occupée par le genre Megascelis, dans la Monographie des Coléoptères subpentamères et celle que nous lui avons assignée, démontrent clairement que l'on a affaire à un groupe de trimsition. Par son pronotum plus étroit que les élytres et dépourvu de bords latéraux , il se rapproche des tribus des Eupodes, il s'en éloigne par la structure de l'abdomen. La tribu des Mégascélidesne renferme que deux genres, l'un très- riche en espèces, l'autre formé d'un seul type. Tous deux sont pro- pres à l'Amérique méridionale et au Mexique. Ils se distinguent de la manière suivante : I. Tête arrondie, prothorax oblong. Megascelis. IL — ovalaire, — trois fois aussi long que large. Ateledera. MEGASCELIS. Dejean, Cat. S" éd. p. 384 (1). Tête arrondie, courte, très-obtuse en avant ; front large ; labre plus eu moins saillant, profondément échancré dans son milieu; mandi- bules courtes, épaisses, convexes et arrondies en dehors, concaves en dedans, à sommet très-obtus, tantôt coupé carrément, tantôt plus ou moins échancré; mâchoires grêles, à lobe externe allongé, obtus, l'interne plus large, plus court, ciliés tous deux ; à palpes très-longs, grêles, cylindriques, 1 article court, 2 et 3 subégaux, obconiques, 4 ovoïde, tronqué-arrondi au sommet; lèvre inférieure à menton peu distinct,' très-court, infléchi vers la bouche, à languette brève, mem- braneuse, oblique en dedans, subémarginée à son bord antérieur, à palpes longs, insérés vers la base de la languette, 4 article le plus court, 2 obconique, 3 ovalaire, obtus. — Antennes insérées au côté interne et antérieur des yeux, très-longues, très-grêles, filiformes, 4 article ovoïde, beaucoup plus gros que les autres, 2 très-court, glo- (1) Syn. Latreille, Règ. Anim. 2" éd. V, p. 138. — Lacord., Moriog. d. Phy- topb. 1, p. 241. — Lema, Fabr. Syst. El. 1, p. 477. Si PHYTOPHAGES. buleux, les autres allongés, cylindriques ou un peu comprimés et subégaux. — Yeux assez gros, pourvus d'une orbite en arrière, sub- arrondis, tantôt entiers, tantôt plus ou moius échancrés. — Prothorax subcylindriquo, plus long que large, toujours plus étroit que les ély- tres à sa base ; écusson quadrangulaire ou en triangle fortement échancré au sommet. — Elytres allongées, parallèles ou légèrement rétrécies eu arrière, échancrées en demi-cercle à la base, presque planes en dessus. — Prosternum très-étroit et convexe entre les han- ches, parfois nul ; mésosternum un peu plus large, — Abdomen sub- comprimé latéralement, à 1 segm.ent un peu plus long que chacun des suivants, fortement prolongé en avant et «mbrassant les para- pleures métathoraciques, dernier segment conique, à découvert en dessus. — Pattes longues et grêles, hanches antérieures conico-cyhn- driques, les intermédiaires subglobuleuses; cuisses oblongues, sub- compriraées, les postérieures plus fortes, du plus au moins; jambes droites, un peu comprimées; tarses assez longs, 1 article allongé, à bords parallèles aux quatre tarses antérieurs, très-rétréci à sa base aux postérieurs, 2 trigone, presque de moitié plus court, 3 bilobé, 4 long, grêle, armé de crochets faibles, soudés à leur base, au moins sur la moitié de leur longueur. Fabricius, dans son dernier ouvrage sur les Coléoptères, a décrit plusieurs espèces de ce genre sous le nom de Lema, et leur attribuant la faculté de sauter, il les avait placées dans la division des Lemœ saltatorice. Le genre actuel a été indiqué par Dejeau, dans la l""'- édi- tion de son Catalogue, et brièvement caractérisé par LatreiUe dans la 2^ édition du Règne animal. Le dernier catalogue de Dejean indique neuf espèces seulement dans le genre Megascelis. Le Prof. Lacordaire l'a beaucoup enrichi dans sa Monographie et a donné la description détaillée de 51 types, tout en observant que ce nouibre sera beaucoup augmenté par la suite, lorsque les collecteurs négligeront moins ces petites espèces. Ces prévisions se sont réalisées, grâce aux recherches persévérantes de II. Clark, de MM. Bâtes et Baly, le nombre des espèces signalées dans le catalogue du premier de ces auteurs est porté à 87. La très- grande majorité des Megascelis appartient à l'Amérique méridio- nale. On les rencontre depuis Carthagène jusqu'à Montevideo, depuis Ega jusqu'à Baliia; après le Brésil, c'est la Colombie et les Guyanes qui en nourrissent le plus grand nombre ; quatre espèces se sont ren- contrées au Mexique et Bohemau en a décrit une de l'île d'Oaha, dans la Polynésie. Sous le rapport des couleurs, qui sont souvent plus ou moins mé- taUiques, de la sculpture de la tète et du prothorax, les Megascelis ont une certaine analogie avec les Donacies. Les différences sexuelles ne sont pas constantes : chez un certain nombre, les femelles ne se distinguent des mâles que par leur taille MÉGASCÉLIDES. 8S plus forte et leur faciès plus robuste. Chez d'autreS;, les mâles sont plus grêles, leurs élytres rétrécies en arrière et leurs antennes plus longues; quelques-uns ont les cuisses postérieures dentées ou crénelées en dessous, tandis que ces organes sont constamment inermes chez les femelles. Les caractères les plus constants résident dans le prothorax qui, à quelques exceptions près, est plus allongé dans ce dernier sexe et en même temps plus finement ponctué ou rugueux. Nous avons vainement recherché la fossette dont est muni, chez la femelle, le der- nier segment abdominal dans les tribus qui suivent et nous appelons l'attention des entomologistes sur ce point. On trouve les Megascelis isolés ou réunis en petit nombre sur les feuilles des arbustes et des plantes. Le Prof. Lacordaire, qui a eu l'occasion de les observer pendant ses voyages au Brésil, ne les a jamais trouvés sur les fleurs ; il a constaté, en même temps, que malgré le développement de leurs cuisses postérieures, ce ne sont pas des insectes sauteurs. ATELEDERA. Lacordaibe, Monogr. d. Phytoph. I, p. 607. Tête allongée, subovalaire, un peu déprimée en dessus, sans cou distinct en arrière, obtuse en avant; épistome séparé du front par un léger bourrelet un peu arqué; labre transversal, arrondi en avant; mandibules minces, légèrement arquées, dépassant à peine le labre, entières à leur extrémité; palpes maxillaires à article 2 allongé, ob- conique, 3 très-court, cupuliforme, 4 ovalaire, aussi long que 2, obtus à son sommet; lèvre inféiieure à menton transversal, assez for- tement échancré en ligne droite en avant, ses côtés obliquement ar- rondis, à palpes plus courts que les maxillaires; leur dernier article semblable à celui de ces derniers. — Antennes de la longueur du corps, très-grêles, grossissant légèrement à leur extrémité, article 1 assez gros, en cône renversé, 2 très-court, obconique, 3-4 très-longs, cylindriques, subégaux, S-ll obconiques, décroissant graduellement. — Yeux grands, sessiles, peu convexes, oblongs, obliquement et pro- fondément échancrés au côté interne en avant. — Prothorax très-al- longé, conique, sensiblement plus étroit à la base que les élytres, graduellement rétréci en avant; écusson carré. — Elytres allongées, un peu rétrécies en arrière, échancrées en demi-cercle à leur base, avec les angles huméraux arrondis et non saillants, laissant en par- tie le pygidium à découvert. — Prosternum nul entre les hanches an- térieures, mésosternum très-étroit entre les hanches moyennes. — Abdomen à dernier segment presque aussi grand que les autres pris ensemble et fovéolé. — Pattes assez longues, peu robustes ; hanches antérieures et intermédiaires cylindro-coniques; cuisses un peu ren- flées dans leur moitié terminale; les postérieures un peu plus fortes; 86 PHYTOPHAGES. jambes droites; tarses assez longs, à articles 1 et 2 en triangle al- longé, 3 bilobé, 4 engagé à sa base entre les lobes du précédent et terminé par deux crochets simples. Le Prof. Lacordalre, à qui nous devons la connaissance de ce type remarquable, n'a vu ciu'un seul exemplaire de VAleledera cygnoîdes et tfa pas cru pouvoir le mutiler pour étudier d'une manière plus com- plète les parties de la bouche. Nous n'avons pas été plus heureux, quoique nous ayons pu voir l'exemplaire, également unique, que renferme la collection du Muséum britannique. Quoi qu'il en soit, il n'y a pas de doute que cet insecte ne soit un Camptosome et très- voisin des Megascelis ; la longueur, la ténuité des antennes, la forme subcylindrique, allongée du pronotum, ne laissent subsister aucune incertitude à cet égard; certains Megascelîs (M. circwmducta Lac.) offrent un prothorax deux fois aussi long que large. l'ar la forme de ses yeux, par la fossette dont est muni le dernier segment abdomi- nal, ce type forme en quelque sorte le passage des Megascelis aux Megalopus. TRIBU V. MÉGALOPIDES. Tête saillante, penchée, généralement munie d'un cou en arrière; front large, très-légèrement convexe, séparé de l'épistome par un sil- lon transversal rectiligne, toujours très-marqué; labre assez large, arrondi en avant; mandibulfs grandes, saillantes, à pointe entière, tranchantes au coté interne; mâchoires à deux lobes simples, Tex- terne beaucoup plus grand que l'interne, à palpes cylindriques, longs, le dernier article allongé et acuminé; lèvie inférieure à men- ton subquadrangulaire, le plus souvent échancré en ligne droite en avant, à languette développée, membraneuse, rarement demi-cor- née, fortement bilobée chez le plus grand nombre, subentière chez quelques-uns, à palpes filiformes, longs, tri-articulés. — Yeux grands, fortement échancrés. — Antennes grossissant plus ou moins de la base à l'extrémité, dentées ou pectinées, insérées à la base des canthus oculaires. — Prothorax le plus souvent trapézoïdal, parfois subquadrangulaire ou subcylindrique, plus ou moins convexe et sou- vent parcouru par des sillons transversaux ; écusson en triangle cur- viligne, à sommet entier ou échancré, rarement transversal. — Élytres oblongues ou parallèles, à base droite ou sinueuse, à épaules assez marquées, arrondies postérieurement et parfois un peu déhis- centes, embrassant légèrement le corps sur les parties latérales. — Prosternum nul entre les hanches antérieures, mésosternum égale- ment oblitéré ou réduit à une saillie gri lo entre les hanches moyen- nes ; métasternum simple, parfois prolongé antérieurement et orné MÉGALOPIDES. 87 de mamelons plus ou moins saillants. — Abdomen à premier et der- nier segments développés, le dernier le plus grand de tous, le pre- mier embrassant de chaque côté les épimères métathoraciques ; les trois segments intermédiaires plus ou moins rétrécis vers la ligne médiane. — Pattes généralement bien développées, hanches anté- rieures et intermédiaires cylindriques, les premières toujours conti- guës, les secondes également contiguës ou très-rapprochées ; cuisses fortes, les postérieures en général très-développées, surtout chez les mâles 5 jambes longues, plus ou moins arquées; tarses robustes, dilatés et pubescents en dessous, articles 1 et 2 subtriangulaires, 3 bilobé, 4 terminé par deux forts crochets simples, appendiculés dans un genre (Pedrillia). La tribu des Mégalopides, telle que l'a constituée le Prof. Lacor- daire, forme le deuxième groupe de la section des Phytophages camp- tosoraes. C'est un type parfaitement caractérisé. Chez ces insectes, les parties de la bouche ne varient que dans des limites restreintes : les palpes sont constamment terminés par un article allongé et acuminé; c'est le principal caractère qui les dis- tingue de la tribu suivante, celle des Clytrides. L'insertion des palpes labiaux a lieu dans la majorité des espèces en avant et à la base de la languette, tantôt sur ses lobes. Cet organe affecte deux formes différentes : dans l'une, qui est de beaucoup la plus commune, elle est divisée jusqu'à l'insertion des palpes en deux lobes, un peu divergents, légèrement concaves et ciliés; dans l'autre, la languette est entière, coupée carrément ou arrondie en avant. Les antennes subissent de nombreuses moclitications dues à l'al- longement ou à la brièveté des six articles terminaux, ceux-ci sont tantôt longs et un peu en massue, tantôt en triangle ou en carré, tantôt très-courts et transversaux. Les quatre premiers articles va- rient moins, le 1 est gros et cylindrique, le 2 très-court, le 3 grêle et beaucoup plus long que 4 qui est obconique. Les yeux sont toujours plus ou moins fortement échancrés et l'é- chancrure n'est pas sujette à disparaître, comme dans la tribu des Criocérides. Sauf dans le genre Poecilomorpha, ils sont munis d'une orbite prononcée en arrière. Le prothorax varie ; on pourrait y reconnaître plusieurs formes différentes : le plus souvent il est transversal, subquadrangulaire ou trapézoïdal; les bords latéraux sont très-obtus et le plus généralement incomplets; deux sillons, l'un au bord antérieur, l'autre au bord pos- térieur, plus ou moins marqués, en parcourent la surface. L'écusson est en triangle curviligne, à base plus ou moins large, à sommet sim- ple, tronqué ou échancré. Les élytressont allongées, subcylindriques, embrassant légèrement les flancs sur les côtés, dépourvues d'épipleures, sauf dans le genre HoMALOPTERus. La coupe de leurfcase mérite attention ; elle est sinueuse. OO PHYTOPHAGES. arquée ou coupée carrément. Elles recouvrent presque tout à fait le pygidium, mais parfois s'arrondissent isolément et deviennent un peu déhiscentes. A la partie inférieure du corps^ le prosternum est toujours nul entre les hanches antérieures ; le mésosternum disparaît quelquefois entre les hanches moyennes ou bien se trouve réduit à une étroite saillie linéaire. Le métasternum est de forme normale ou bien présente en avant une saillie plus ou moins prononcée, conique ou comprimée et qui souvent s'interpose entre les hanches moyennes en prenant la forme d'une carène. L'abdomen est subcylindrique, légèrement comprimé latéralement et par conséquent très-convexe dans ses arceaux ventraux; le dernier segment est toujours très-allongé, le pygidium est bien développé et l'arceau ventral muni, chez les femelles, dans la plupart des espèces, d'une fossette plus ou moins profonde. Les pattes sont robustes et bien développées ; les postérieures tou- jours plus grandes. Les hanches antérieures contiguës et les moyennes subcontiguës, sont de forme cylindrique. Les cuisses postérieures sont fréquemment renflées, très-convexes à leur face supérieure et quelque- fois munies de spinules chez les màles. Les tarses sont élargis , pu- bescents en dessous et terminés par deux forts crochets simples, excepté dans le g. Pedrillia, où ils sont appendicuiés. Le Prof. Lacordaire, qui a observé dans ses voyages en Amérique un grand nombre d'espèces vivantes, affirme que les Mégalopides ne sautent jamais, que leur vol est lourd et n'a lieu que pendant la forte chaleur du jour. Ils vivent sur les plantes et les arbrisseaux peu élevés; quand on les saisit, ils fléchissent leurs antennes et répandent par les articulations des pattes, une liqueur jaune analogue à celle des Coccinelles. Ils produisent, comme les Criocères, un bruit aigu par le frottement du prothorax contre le pédoncule du mésothorax. Deux genres ont été ajoutés à ceux que renferme la Monographie des Phytophages, ce qui porte à huit le nombre des types génériques de la tribu des Mégalopides; le tableau suivant résume leurs caractères distinctifs : I. Languette profondément divisée en deux lobes. A. Métasternum muni d'une s^iiillie conique ou compri- mée en avant. Mastostethus. A'. Point de saillie métasternale. B. Elytres non déhiscentes à leur extrémité. C. Eh très carénées latéralement, pourvues d'épiplcures perpendiculaires. Homalopterus. C. Elytres non carénées, s'arrondissant pour embras- ser légèrement les flancs. D. Ecusson en triangle curviligne, entier. Agalliomerus. MÉGAIOPIDES. 89 D'. Ecusson échancré à son extrémité; deux mamelons sur le métasternum. Temnaspis. B'. Elytres déhiscentes à leur extrémité, ayant une aire élevée à leur base. Megalopus. II. Languette entière ou subentière. E. Articles terminaux des antennes plus ou moins dentés en dedans. Poecilomorpha. E'. Articles terminaux des antennes non dentés en de- dans. F. Prothorax muni de deux sillons transversaux, Tun antérieur, l'autre postérieur. Leucastea. F'. Prothorax muni d'un seul sillon transversal, le pos- térieur. PedrilUa. MASTOSTETHUS. Lacordaire, Monogr. d. Phytop. I, p. 614 (1). Tête bien dégagée du prothorax, présentant des organes buccaux normaux ; les palpes labiaux insérés en avant et à la base de la lan- guette, les lobes de cette dernière évasés et arrondis à leur sommet. — Antennes cou' .et, robustes, 3 article grêle, deux fois plus long que 4, les six suivants transversaux, serrés, non ou à peine dentés au côté interne. — Prothorax trapézoïdal ou quadrangulaire, arrondi ou sinué et finement marginé à sa base, sans sillon transversal antérieur ou n'en ayant qu'un faiblement marqué et interrompu dans son milieu; écusson en triangle curviligne, très-rarement tronqué à son sommet. — Elytres sinuées à la base, ayant leurs angles huméraux saillants, embrassant légèrement les lianes, sans aire sous-scutellaire à la base, arrondies conjointement et se joignant exactement à leur extrémité. — Métasternum formant en avant une sailhe conique ou comprimée, souvent accompagnée d'un carène qui s'interpose entre les hanches intermédiaires. — Dernier segment abdominal simxple, rarement dé- primé dans son milieu chez les mâles connus, toujours creusé à son extrémité cbez les femelles d'une fossette plus ou moins profonde. — Pattes postérieures souvent médiocres et presque pareilles dans les deux sexes. Le corps des insectes de ce genre est généralement large, court, peu convexe et glabre en dessus, peu pubescent en dessous, parallèle pu subparallèle. Leur caractère essentiel réside dans la conformation du métathorax. Avant la publication de la Monographie des Phytophages, les espèces (1) Syu. Clytra, Fabr. Syst. El. II, p. 29. — Megalopus, Oliv. Ectom. VI* p. 920;Klug, Entom. Monogr. et Jahrb. d. loseki. — Bruchus, Oliv. Entom. IV, no 79, p. 7. 90 PHYTOPHAGES. de ce genre avaient été rangées soit parmi les Clytra, par Fabricius, soit parmi les Megalopus par Olivier et Klug. Le Prof. Lucordaire, en établissant ce genre, a pu, grâce aux riches matériaux dont il dispo-» sait, décrire 57 espèces ; aujourd'hui, par suite des recherches persé- vérantes des auteurs anglais en particulier, ce nombre est porté à 85 et les espèces sont réparties de la manière suivante : 1G habitent le Mexique, 17 la Colombie ou les Guyanes, 5 la Bolivie, 47 les diffé- rentes contrées du Brésil. Ces types sont inscrits au catalogue de H. Clark. HOMALOPTERUS. Perty, Delect. Anim. artic. Brasil, p. 88 (t). Tête et organes buccaux comme dans le genre Mastostethus. — Antennes plus longues et plus robustes chez les mâles que chez les femelles, élargies et dentées à partir du 5 article, 3 on cône renvei'sé, à peine plus long que 4, celui-ci en carré transversal. — Protborax subquadrangulaire, bords latéraux subsinueux, les sillons antérieur et postérieur bien marqués. — Ecusson en triangle à sommet aigu. — Elytres parallèles, carénées latéralement depuis la base jusque près de l'extrémité, munies d'épipleures étroites, verticales, regardant en dehors, sans aire sous-scutellaire, arrondies ensemble et se joignant presque à leur extrémité. — Point de saillie métasternale. — Dernier segment abdominal fovéolé dans les deux sexes. — Pattes postérieures presque semblables chez le mâle et la femelle; leurs tibias courbés. Perty a fondé ce genre en 1832 sur un insecte assez rare du Brésil. Le Prof. Lacordaire a décrit une seconde espèce, originaire de la même contrée. Cette coupe générique est très-voisine de la précédente et ne s'en distingue guère que par la forme des élytres et celle des antennes. La taille des espèces est assez grande, le corps parallèle, allongé et pubesceut. AGATHOMERUS. Lacordaire, Monogr. des Phytop. I, p. 673 (2). Tête et organes buccaux semblables à ces mêmes parties chez les Mastostethus. — Menton échancré en ligne droite en avant, ses bords latéraux obliquement arrondis, languette à lobes arrondis et évasés en avant, à palpes labiaux insérés vers sa base. — Antennes de forme variable, 3 article grêle et toujours beaucoup plus long que 4; les 6 suivants tantôt grêles, obconiques et décroissant graduellement (1) Syn. Mecalopus, Klug, Jahib. d. lusckt. p. 209. — Dej. Cat. 3» éd. p. 384. — HoMALOi'TEKUs, Lai.', Mouoy. Pliytopli. ], p. ()70. (2) Syn. Megalopus, Klug, Entom. Monogr. et Jahrb. des Insect. MÉGALOPIDES. 91 de longueur, tantôt trigones et dentés au côté interne, tantôt trans- versaux et serrés. — Prothorax sul)trapézoïdal, subcylindrique ou subquadrangulaire, traversé eu dessus par deux sillons étroits, bien marqués, l'un antérieur, l'autre postérieur; écusson triangulaire. — Elytres dépourvues d'épipleures, non carénées latéralement, sans aire sous-scutellaire, sinueuses à leur base, arrondies et se joignant exac- tement à leur extrémité. — Dernier segment abdominal presque toujours simple chez les mâles, fovéolé chez les femelles. — Pattes postérieures tantôt presque semblables dans les deux sexes, tantôt beaucoup plus fortes chez les mâles. Ce genre diffère des Mastostethus par l'absence de saillie méso- sternale et des Homalopterus par ses élytres non carénées latérale- ment. Les antennes sont très-variables, tantôt subcylindriques, tantôt plus ou moins fortement denticulées, avec tous les passages entre ces deux formes. Le Prof. Lacordaire qui a fondé ce genre, donne la des- cription de 22 espèces, dont 5 à 6 étaient nôuveiles à l'époque oîi il composa son ouvrage. Depuis, le genre s'est enrichi et compte 30 es- pèces du Brésil, 1 de Cayenne et S du Mexique ; toutes se trouvent inscrites au catalogue des Phytophages de H. Clark, MEGALOPUS. Fabr. Syst. El. 11, p. 367 (1). Tête et organes buccaux comme dans le genre Agathomerus. — Antennes de forme variable, 3 article loujours grêle et beaucoup plus long que -4, les six suivants, tantôt trigones et dentés au côté interne, tantôt transversaux. — Prothorax cylindrique ou subglobuleux, tra- versé en dessus par deux sillons, l'un antérieur, l'autre postérieur, le premier toujours très-fortement marqué, le second plus faible; écusson souvent tronqué au sommet. — Elytres de forme variable, non sinueuses et légèrement coupées en demi-cercle à leur base, ayant une aire sous-scuteliaire plus ou moins distincte, parfois tuber- culeuses, arrondies isolément et légèrement déhiscentes à leur extré- mité. — Pattes postérieures de grandeur et de grosseur variables chez les mâles, médiocres ou faibles chez les femelles. — Dernier seg- ment abdominal simple ou impressionné chez le mâle, presque tou- jours fovéolé chez la femelle. Les Megalopus ont le corps allongé, étroit, rétréci en arrière ou parallèle, pubescent tant en dessus qu'en dessous. Ils ont toujours un faciès spécial, dû à leur forme étroite et à leurs téguments, qui sont, sauf deux ou trois exceptions, d'un aspect parcheminé, d'une (1) Kiug, Entom. Monogr. et Jahrb. d. Inseckt.; Lacordaire, MoDogr. des Pbytoph. I, p. 696. 92 PHYTOPHAGES. couleur jaune tostacée, avec des taches d'un noir brunâtre mal limi- tées et sujettes à disparaître. La pubescence des élytres, souvent aussi celle des pattes postérieures, contribue à caractériser ce faciès. Du reste, la déhiscence des élytres, la présence d'une aire sous-scutellaire serviront à les distinguer des Agathomerus. Fabricius a fondé ce genre sur deux espèces américaines, l'une, le M. nigricornis, l'autre, le M. ruficornis, que le Prof. Lacordaire n'a pas connue. Klug a décrit un grand nombre de Megalopus, qui, pour la majeure partie, ont été répartis dans les genres précédents. Le Prof. Laciirdaire a donné, de son côté, la description d'un certain nombre d'espèces; d'autres en petit nombre, ont été ajoutées depuis, et aujourd'hui le genre se compose, d'après le catalogue de H. Clark, de 22 espèces, toutes confinées dans l'Amérique méridionale, au Brésil, dans la Colombie, dans les Guyanes. TEMNASPIS. LAfcoRDAiRE, Monogr. des Phytoph. I, p. 716 (1). Tète et organes buccaux comme dans les genres précédents, sauf les parties suivantes : languette médiocre, membraneuse, bilobée, lobes coupés un peu obhquement à l'extrémité ; palpes labiaux insé- rés au milieu de leur face antérieure ; menton de la largeur de la languette à sa base, entier, coupé carrément ou légèrement arrondi en avant. — Yeux médiocres, leur orbite postérieure peu saillante. — Antennes assez longues, article 3 grêle, plus long que i, les six suivants subtrigones, assez larges, dentés au côté interne. — Protho- r.'ix beaucoup plus étroit à sa base que les élytres, subquadrangulaire, ayant deux sillons transversaux, antérieur et postérieur, fins, assez marqués ; écusson triangulaire, échancré à son sommet, — Elytres coupées carrément à leur base, ayant leurs angles huméraux uoa saillants, sans aire sous-scutellaire, arrondies et se joignant exacte- ment à leur extrémité. — Deux mamelons plus ou moins prononcés sur le métasternum. — Cuisses postérieures plus ou moins renflées et épineuses en dessous chez les mâles. Les caractères des Temnaspis, comme on peut le voir ci-dessus, sont bien ceux des Mégalopides en général et il est remarquable qu'ils se retrouvent à peine modifiés dans des types dont la patrie est si diff'érente, les Temnaspis appartenant pour la plupart au Conti- nent et à l'Archipel imliens. On observe cependant des différences sensibles dans la forme de la languette et surtout dans celle du menton ; les élytres, les yeux sont aussi un peu autrement confor- (1) Syn. Megalopus, Klug, Jahrb. (1. Inseciit. p. 216; Guérin, Icon. du Règ. An. Ins. p. 256. MÉGALOPIDES. 93 mes. A cela, il faut ajouter la présence de ces deux mamelons sin- guliers, quelquefois énormes, qui reposent sur le métastornum, L'échancrure de l'écusson, qui a servi à dénommer le genre, est étrangère aux genres précédents. Les espèces décrites par le Prof. Lacordaire, qui a constitué cette coupe générique, sont toutes quatre originaires de Java; mais, grâce aux recherches des auteurs anglais, elles se sont considérablement multipliées ; on en compte aujourd'hui 18, dont 7 appartiennent aux îles de Java, de Bornéo, de Manille, 8 à l'Inde, 1 à la Chine bo- réale et 2 à l'Afrique, la première à Madagascar, la seconde au Vieux- Calabar. Comme on le voit, ce genre possède une aire de dispersion considérable et plus étendue que celle d'aucun autre genre de la tribu actuelle. H. Clark a donné dans son catalogue l'énumération de ces espèces. POECILOMORPHA. HoPE, Coleopt. Manual, III, p. 178 (1). Tète sans cou distinct en arrière ; organes buccaux, comme dans les genres précédents, sauf la lèvre inférieure; menton échancré en ligne droite en avant, ses bords latéraux plus ou moins saillants en avant de l'échancrure et obliquement arrondis ; palpes labiaux insé- rés à la base de la languette ; celle-ci membraneuse, parfois demi- cornée, entière, arrondie, légèrement sinuée ou coupée carrément en avant. — Yeux sessiles, sans aucune trace d'orbite en arrière, peu convexes, ne débordant pas ou à peine le prothorax sur les cotés. — Prothorax de forme variable, toujours transversal et un peu moins large seulement que les élytres à sa base ; écusson de forme variable, tantôt triangulaire et entier ou échancré à son sommet, tantôt transversal. — Elytres légèrement échancrées ou coupées car- rément à leur base, sans aire sous-scutellaire, souvent un peu déhis- centes à leur extrémité. — Abdomen et pattes comme dans les genres précédents. Cette coupe générique a été indiquée par Hope et caractérisée d'une façon précise par le Prof. Lacordaire. Ainsi qu'on a pu le voir par la diagnose ci-dessus, les caractères fondamentaux, notamment ceux de la lèvre inférieure, présentent des variations qu'il serait né- cessaire d'examiner sur un nombre suffisant d'espèces, afin d'être renseigné sur leur plus ou moins de fixité; c'est un travail pour l'a- venir. Quoi qu'il en soit, ce genre se reconnaît facilement par l'absence d'orbite en arrière des yeux. Leur forme est plus ou moins allongée, (1) Syn. Megalopus^ K'ug, Entom. Monogr. p. 67; Jalirb. d. Inseckt. p. 216. — Dej. Cal. éd. 3, p. 385. — roECiLOMOKPUA, Lacord. Mouogr. d. Phyt. I, p. 721. 94 PHYTOPHAGES. parallèle ou graduellement rétrécie en arrière ; une pubescence plus ou moins serrée existe en-dessus aussi bien qu'en-dessous. Aux cinq espèces décrites par le Prof. Lacordaire, les entomologistes contem- porains, et en particulier M. Westwood, en ont ajouté un bon nom- bre. Le catalogue de H. Clarck signale 41 espèces de la côte occiden- tale d'Afrique, 9 de l'Afrique australe et une de Java. LEUCASTEA. Stal, Ofv. Vet. Akad. Forh. 1855, p. 34-i. Tête subarrondie, légèrement convexe; épistome séparé du front par un sillon très-profond; labre transversal, presque entier; palpes maxillaires à dernier article allongé, très-grêle, acuminé, aigu; menton coupé carrément en avant, languette carrée, cornée et mem- braneuse vers l'extrémité qui est subsinueuse; palpes très-grêles, à dernier article allongé. — Yeux assez convexes, fortement échancrés. — Antennes non pectinées, à peu près aussi longues que la moitié du (^rps, 1 article subclaviforme, le plus long de tous, 2 court, ob- conique, 3-S filiformes, allongés, les suivants diminuant graduelle- ment de longueur et s'élargissant peu à peu, le dernier brièvement ovalaire. — Prothorax transversal, légèrement convexe, bords laté- raux arrondis, sillons antérieur et postérieur étroits, très-marqués ; écusson triangulaire à sommet obtus ou subémarginé. — Elytres pa- rallèles, presque arrondies isolément à l'extrémité et un peu déhis- centes, sans aire sous-scutellaire distincte, à épipleures très-étroites, verticales et regardant en dehors. — Pas de saillie métasternale. — Pattes postérieures robustes, cuisses renflées, comprimées, ovalaires, tibias arqués, crochets des tarses simples. Ces Mégalopides sont de petite taille, à corps parallèle, allongé, toujours plus ou moins pubescent. Ce genre, créé par M. Stiil, l'au- teur de la belle Monographie des Chrysomélides de l'Amérique, est également africain. Dans son Catalogue, H. Clark signale une espèce au Vieux-Calabar, 2 à la côte de Guinée, et 8 à l'Afrique australe. PEDRILLIA, Westwood, Trans. ent. Soc. of Lond. 3« S. t. II, p. 280. Tête médiocre, peu convexe; épistome distinct, limité en arrière par un profond sillon; labre fortement transversal, subémarginé; palpes maxillaires grêles, à dernier article oblong-ovalaire, longue- ment acuminé; lèvre inférieure à menton très-court, subéchancré, languette assez gronde, coupée carrément en avant, à palpes insérés vers la base, grêles, à dernier article allongé, aigu. — Yeux assez CLYTRIDES. 93 saillants, fortement échancrés. — Antennes non pectinées, allongées et atteignant presque la moitié de la longueur du corps, 4 article subclaviforme, 2 court, 3-5 oblongs, subcylindriques, les suivants un peu plus courts et épaissis. — Prothorax légèrement transversal , un peu convexe, pas de sillon au bord antérieur, un sillon au bord pos- térieur large et peu profond, continu sur les côtés et produisant un étranglement bien dislinct; écusson triangulaire, tronqué au sommet. — Elytres parallèles, déclives en arrière, arrondies simultanément à l'extrémité, à épipleures très-rétrécies et regardant en dehors. — Pat- tes assez grêles, hanches antérieures contiguës et cylindro-coniques ; hanches moyennes très-légèrement séparées, très-grosses et globu- leuses; cuisses postérieures épaissies, comprimées, tous les tibias plus ou moins arqués; crochets des tarses dilatés à la base. Deux espèces de ce genre sont connues, l'une, originaire de Bom- bay, a été décrite par M. Westwood (loc. cit.); l'autre, propre à l'île de Ceylan, par H. Clark. Ce sont des insectes de petite taille, à corps subparallèle, légèrement pubescent. Comme coupe générique, ce type se distingue, à la première vue, do tous les précédents par la forme des antennes et par l'étranglement basilaire du prothorax. TRIBU VI. CLYTRIDES. Tête suborbiculaire ou légèrement oblongue, plus ou moins pro- fondément engagée dans le prothorax, souvent invisible d'en haut; épjstome à bord antérieur éch ancré, labre carré ou transversal, ar- rondi ou,émarginé; mandibules courtes, arquées, à extrémité large, bi-ou tri-dentée, parfois très-développées chez les mâles ; mâchoires à lobe externe bi-articulé, palpiforme, l'interne lamelleux, blanchâtre, simple ou très-rarement bifurqué (Mrgalostomis) ; palpes de 4 arti- cles, 2 le plus long, 4 court, conique, obtus ou tronqué au som- met ; lèvre inférieure à menton court, plus ou moins échancré, à lan- guette petite, cornée, entière, tronquée ou légèrement sinuée en avant, à palpes de 3 articles, le 2 le plus long, insérés tantôt à la base, tantôt au sommet de la languette. — Yeux de forme très-variable, échancrés à leur bord interne, échancrure médiocre, légère ou nulle. — Antennes largement séparées l'une de l'autre, insérées au bord antérieur des yeux, courtes et dépassant rarement la base du prono- tum, dentées ou pectinées à partir du 4« ou du 5^ article. — Prono- tum très-convexe et bombé, presque toujours de la largeur des ely- tres à sa base, à bords latéraux bien marqués, les angles souvent distincts ; écusson plus ou moins régulièrement triangulaire, parfois déclive en avant. — Elytres subcylindriques, oblongues ou en carré 90 PHYTOPHAGES. presque régulier, cachant le pygidium ou le laissant en partie à dé- couvert, ordinairement pourvues de lobes épipleuraux plus ou moins marqués. — Prosternum nul ou très-étroit, rarement assez large, presque toujours invisible entre les hanches antérieures; mésoster- num souvent plus large que le précédent, accolé au métasternum ou bien présentant entre les hanches moyennes une lamelle saillante, disposée transversalement. — Abdomen normal. — Pattes médiocres, tantôt égales entre elles, tantôt dissemblables, et, dans ce dernier cas, croissant en longueur et en force des postérieures aux antérieures, les postérieures ni plus longues ni plus fortes que les antérieures dans aucune espèce ; crochets des tarses variables, simples, bifides ou ap- pendiculés. La tribu actuelle est très-riche en espèces, plus riche peut-être que celle des Criocérides, malgré que deux groupes en aient été retran- chés. Dans le premier volume de sa Monographie des Phytophages, le Prof. Lacordaire avait, eu égard à la forme du prosternum, séparé des Clytrides, les Lamprosomides et les Chlamydes. Dans le second volume, il modifie cette manière de voir, et attribuant une impor- tance plus grande à la forme des antennes, il réunit les trois divi- sions sous un même titre. Nous avons repris en partie Topinion pre- mière de notre excellent maître, et nous séparons de nouveau les deux derniers groupes; mais au lieu de les ranger parmi les Cryptocépha- lides, nous en formerons deux tribus distinctes. La question n'est pas douteuse pour les Lamprosomides. En eifet, si l'on examine la struc- ture de l'abdomen chez ces insectes, on reconnaît facilement qu'ils ne peuvent faire partie de la section des Phytophages Camptosomes, mais bien de celle des Cycliques. De cette façon, on peut les rappro- cher des Eumolpides, avec lesquels, de l'avis même du Prof. Lacor- daire, ils ont les plus intimes analogies. Quant aux Chlamydes, elles appartiennent bien, comme les Cly- trides, à la section des Camptosomes, mais leur séparation en tribu distincte, se justifie par leur faciès spécial et par quelques caractères propres, entr'autres le développement du prosternura et la position exceptionnelle de ses épisternums prothoraciques. Ainsi, des cinq groupes que renfermait la tribu des Clytrides dans la Monographie des Coléoptères subpentamères, nous en avons éli- miné deux, celui des Chlamydes et celui des Lamprosomides; et aux trois autres, les Clytrites, Mégalostomites et Babiites, nous avons ajouté un tpiatrième groupe, celui des Ischiopachites. L'exposition que le Prof. Lacordaire avait adoptée se trouve éga- lement modifiée dans cet ouvrage, précisément à cause de la créa- tion de ce dernier groupe. Nous avons reconnu chez les Ischiopachys des rainures prothoraciques destinées à loger les antennes au repos ; or, on sait que les Chlamydes jouissent également de ces rainures. r.LYTRIDES. 9*7 Quoique ces dernières soient placées différemment dans l'un et dans l'autre type, il n'en demeure pas moins acquis que ce caractère les rapproche d'une manière très-étroite. La tribu des Clytrides doit donc avoir pour dernier terme, le groupe des Ischiopacliites, pour marquer la transition à la tribu des Chlamydes. 11 est bien vrai que dans la série que nous avons choisie, les Cryp- tocéphalides séparent les deux tribus dont nous venons de parler, c'est-à-dire les Clytrides et les Chlamydes. Il est impossible de sau- vegarder toutes les liaisons naturelles, et cela prouve seulement que la série linéaire, que nous suivons forcément dans nos ouvrages, ne correspond nullement à l'état véritable des choses. Puisque les Ischiopachites terminent la tribu des Clytrides, les Babiites doivent immédiatement les précéder et les Mégalostomites se trouveront ainsi placées à la suite des Clytrites ; ce rapprochement n'est pas mauvais; en effet, le Prof. Lacordaire dit expressément que les Mégalostomites sont très-voisines des Clytrites et en particulier des Clytra. proprement dites, par la forme générale et par la sim- plicité des crochets des tarses; nous ajouterons par les différences sexuelles que l'on observe dans le genre typique et par les modifica- tions étranges des organes buccaux chez certains mâles de l'un et de l'autre groupe. Ainsi constituée, la tribu des Clytrides se compose encore d'un grand nombre de types génériques. Elle se distingue facilement des tribus précédentes, les Mégascélides et les Mégalopides, par la pré- sence de bords latéraux bien marqués au pronotum et par le dernier article des palpes qui est ovalaire, obtus ou tronqué à son extrémité. La forme des antennes des Cryptocéphalides, la structure des épi- sternums prothoraciques des Chlamydes, la largeur du prosternum chez les unes et les autres facilitent la distinction de ces tribus, avec celle dont il est ici question. Ce ne sont pas là les seuls caractères des Clytrides, elles possè- dent en commun d'autres particularités qu'il est bon de signaler. Les mâchoires offrent une structure très-remarquable, en ce que leurs parties constituantes, au lieu d'être distinctes, sont intimement soudées ensemble sans traces de sutures, et forment une plaque cor- née, de forme variable, souvent ornée sur sa face externe de couleurs métalliques, lorsque la tète en présente elle-même. En général, le lobe interne des mâchoires est simple ; chez les Mégalostomites, il est divisé en deux pointes divergentes qui tantôt restent divisées (MEGAL0S70MIS, Euryscopa), et tantôt se soudent l'une à l'autre (Proctophana, Coscinoptera, Themesia). Lorsque les sexes dilfèrent et que la tête des mâles acquiert un grand développement, ce qui n'a lieu que chez les Clytrites et les Mégalostomites, le plus souvent les mandibules prennent des dimen- sions considérables, tous les autres organes s'agrandissent, et la lèvre Coléoptères. Tome X. 7 98 FHTTOPHACES. inférieure se replie, avec les mâchoires, dans l'intérieur de la cavité buccale. La bouche, considérée dans son ensemble, est par consé- quent très-différente de celle des femelles. Mais ces modifications ont lieu d'une espèce à l'autre et l'on ne peut en tirer aucun parti pour les distinctions génériques. Les yeux et les antennes ne présentent que des modifications tout à fait secondaires : les premiers varient dans leur forme générale, l'échancrure du bord interne est petite ou médiocre, parfois nulle ; sauf quelques cas très-rares, les secondes sont ou dentées ou pecti- nées et relativement assez courtes. Le pronotum est toujours de la largeur des élytres, parfois plus large, très-rarement plus étroit. Ses bords latéraux sont constamment bien distincts; ils sont très-développés chez les Babiites et forment une espèce de voûte. Dans quelques genres, l'écusson, au lieu d'être de niveau avec la surface des élytres, est incliné obliquement de haut en bas et d'arrière en avant; cette disposition exceptionnelle devient très-fréquente dans les tribus suivantes. Pour la première fois, on constate la présence de lobes épipleuraux. Ces lobes sont formés par une expansion du bord marginal des élytres immédiatement à son origine, en dessous des saillies humérales. La grandeur et la forme de ces lobes acquièrent dans la tribu actuelle une certaine importance pour la distinction des genres. A la partie inférieure du corps, on constate l'absence du proster- num dans un grand nombre de types; et, lorsqu'il existe, il est sou- vent réduit à une lamelle peu saillante, presque invisible par le rap- prochement des hanches; rarement il possède une certaine largeur (MegalostO'Mis). Le mésostornum et le métasternuni présentent cer- taines particularités q^i seront mentionnjées à propos des Babiites. Le premier et le dernier segments de l'abdomen sont en général à peu près égaux en longueur; pour le reste, cette partie du corps est conformée comme chez les autres Camptosomes. Les pattes sont médiocres, tantôt semblables entre elles, tantôt très- différentes. Dans ce dernier cas, qui se montre de préférence chez les mâles de certains groupes, l'allongement des pattes a lieu d'arrière en avant; c'est-à-dire que ce sont celles de la paire antérieure qui sont le plus développées. Dans aucune espèce, les cuisses postérieures ne sont ni renflées, ni pins fortes que les antérieures. Les crochets qui terminent le 4« article des tarses, sont simples chez les Clytrites et les Mégalostomites, appendicnlés chez les Ischiopachites etles BabiiteS/ sauf dans le genre Tellena où ils sont bifides. Les renseignements que possède la science sur les états primitifs des Clytrides sont assez complets, mais ne concernent que le premier groupe, celui des Clytrites; les autres sont composés uniquement d'espèces étrangères à l'Europe, et il est toujours beaucoup plus difficile d'obtenir les larves que les insectes parfaits; on sait que même dans nos CLYTRITES. 99 contrées, l'étude des larves est hérissée de difficultés. On trouvera plus loin l'exposé de nos connaissances sur ce sujet. Linné avait classé dans le genre Chrysomela les espèces de cette tribu qu'il avait connues; Geoffroy en avait fait des Melolontha, méconnaissant les rapports de ces insectes avec les espèces du genre Cryptocephalus qu'il avait créé; aussi Fabricius les replaça dans ce dernier genre. Peu de temps après, cependant, Laicharting (1) carac- térisa le genre Clytra qui fut successivement adopté par Fabricius, Olivier, Latreille et les auteurs qui suivirent. En 1821, Forsberg (2) publia sur ce genre la seule Monographie dont il ait été jusqu'ici l'objet et il y comprit les Mégalopides. Aucun autre genre n'avait été établi parmi les Clytrides, jusqu'à l'apparition des deux dernières éditions du catalogue du comte Dejean. Cet ouvrage en contient 17, dus presque tous à M. Chevrolat et qui sont adoptés dans les collec- tions. Cependant leurs caractères n'avaient jamais été publiés et le furent seulement dans la Monographie du Prof. Lacordaire. La distribution géographique de ces insectes, considérés dans leur ensemble, ne présente que cette seule particularité : les Clytrites ont leur siège dans l'ancien continent, principalement en Afrique, en Europe et dans les contrées voisines de l'Asie; elles ne sont repré- sentées en Amérique que par un petit nombre d'espèces seulement. Les autres groupes sont propres au iNouveau-Monde, à l'exception d'une seule espèce du genre Dachrys. (D. capensis). Les quatre groupes de la tribu des Clytrides peuvent se recon- naître aux caractères suivants : I. Antennes libres au repos. A. Crochets des tarses simples. B. Saillie prosternale nulle, existant rarement à l'étal de vestige. Clytrites. B'. Saillie prosternale distincte. Mégalostomites. (~ A'. Crochets des tarses appendiculés ou bifides. Babiites. II. Antennes logées au repos dans une rainure située sous le bord latéial du pronotum. Ischiopachites. Groupe I. Clytrites. Tête en général large, ou médiocre, engagée dans le prothorax à peu près jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome plus ou moins émarginé, parfois indistinct; labre sinué; mandibules robustes, ar- quées, bi- ou tri-dentées au bout, parfois très-grandes et même dif- formes chez les mâles; mâchoires plus ou moins développées, à lobe externe étroit, arqué, articulé à sa base, l'interne plus court, plus (1) Verzeichniss Tyroler Insekten, 1, p. 165. (2) Nov. Act. Upsal. VIII, p. 258. # ^f ? 100 PHYTOPHAGES. large, hérissés ou ciliés l'un et l'autre; à palpes grêles, filiformes,^ article 1 court, 2 le plus long, 3 obconique, plus court, i ovoïde,* obtus ou tronqué à l'extrémité; lèvre inférieure à menton transversal, subtrapézoïdal, échancré ou sinué en avant, à languette courte, à bord antérieur émarginé, à palpes de 3 articlesje dernier fusiforme, tronqué ou obtus. — Yeux petits, arrondis et convexes; ou bien plus grands, ovalaires, tantôt entiers, tantôt faiblement échancrés. — An- tennes courtes, grêles ou robustes, plus ou moins dentées à partir du 4« ou du 5'^ article, affectant excepiionnellement une forme allongée, filiforme, presque touiours munies d'un douzième article, le plus souvent rudimentaire, rarement aussi développé que le précédent. — Protliorax variable, plus ou moins convexe, subcylindrique ou dé- primé ; son bord postérieur tantôt presque droit et horizontal, tantôt très-arqué en travers et en demi-cercle. — Ecusson triangulaire, dé- clive en avant. — Elytres subcylindriques ou oblongo-ovalaires, à ponctuation éparse, des lobes épipleuraux tantôt marqués, tantôt indistincts. — Prosternum nul ou rudimentaire entre les hanches an- térieures; mésosternum très-étroit sur la ligne médiane. — Abdomen présentant un pygidium distinct, caché ou non par les élylrcs. — Pattes en général longues et grêles, s'allongeant plus ou moins d'ar- rière en avant; hanches antérieures et moyennes saillantes, parfois à un très-haut degré ; cuisses et jambes extrêmement variables dans leur longueur et dans leur forme, tarses grêles ou robustes, courts ou longs, terminés par des crochets toujours simples. La forme cylindrique est la forme normale chez les Clytrites; elle de- vient parfois cylindro-conique ou ovalaire-oblongue,et plus ou moins dilatée en arrière. Leur taille est moyenne ou petite; la coloration do- minante est le jaune ferrugineux ou le jaune brunâtre, très-rarement la couleur est uniforme, verte ou bleue avec des reflets métalliques. La tête est plus ou moins engagée dans le prothorax, mais non au même degré que chez les Cryptocéphalides ou les Chlamydes ; elle offre, et principalement chez les mâles, des modifications dont il est impossible de rien dire de général. Les antennes sont robustes, courtes et pectinées, à partir du 4« ou du o<= article ; presque toujours, on observe à leur extrémité un petit article appendiculairc, qui peut devenir assez grand et parfois semblable au 11, dans quelques rares espèces où ces organes deviennent filiformes. La partie du corps sujette aux plus profondes modifications est peut-être le prothorax ; les bords latéraux sont toujours bien marqués et les angles antérieurs plus ou moins fortement abaissés; la surface est tantôt bombée et régulière- ment convexe, tantôt elle est plus plane et irréguhère par le redres- sement des angles postérieurs; dans ce dernier cas, le bord posté- rieur du pronotum est à peu près horizontal, c'est-à-chre que les angles latéraux sont au même niveau que le milieu; dans la première forme, au contraire, ce même bord est courbé et parfois semi-circu- CLYTRITES. 101 laire. Les rapports du pronotum avec la base des élytres sont aussi différents dans Tune et dans l'autre de ces deux formes : ainsi, lorsque le pronotum présente une convexité régulière, le bord postérieur est échancré en demi-cercle, de chaque côté, et s'unit plus ou moins intimement à chacune des élytres ; mais si les angles latéraux sont relevés, le bord devient sinueux et ne s'adapte plus aux élytres. Quoique ces deux formes ne soient pas toujours bien nettement tranchées, elles ont pu néanmoins servir à diviser les genres en deux groupes, et comme telles, il fallait en faire mention. Il faut aussi remarquer cette tendance singulière que présentent les deux premières paires de pattes et surtout l'antérieure, de prendre un développement marqué en longueur et en force. C'est tout-à-fait l'opposé de ce qui a été observé jusqu'ici ; lorsque les pattes n'étaient pas semblables entr'elles, le développement portait sur les dernières seulement. 11 n'est pas nécessaire de donner d'autres détails touchant l'organi- sation des Clytrites; ce qui a été dit à propos des Phytophages Camptosomes et de la tribu dont ce premier groupe fait partie, sufTit à cet égard. Dans les différentes divisions dont l'étude a été faite juscpi'ici, les deux sexes étaient habituellement semblables, ou ne se distinguaient l'un de l'autre que par des caractères simples et qu'il suffisait en général de mentionner. Dans le groupe actuel, il n'en est plus ainsi; les différences sexuelles sont parfois très-compliquées, c'est-à-dire qu'elles portent sur un ensemble d'organes simultanément tnodifiés et dont il est nécessaire de dire quelques mots. Les deux sexes ne sont jamais, à proprement parler, tout à fait pareils, puisque toujours la femelle présente sur le dernier arceau ventral une fossette plus ou moins profonde et qu'en outre, en y regar- dant de près, ses tarses sont plus faibles, surtout à la première paire. Ce sont les seules différences qu'on observe dans un petit nombre d'espèces; mais ailleurs les sexes sont plus ou moins dissemblables et il existe à cet égard une telle multitude de combinaisons, des grada- tions si bien ménagées d'une espèce à l'autre, qu'il faudrait entrer dans de très-longs détails pour en donner une idée un peu complète. La modification la plus légère qui puisse avoir lieu, consiste dans l'allongement chez les mâles des pattes antérieures; l'agrandissement de la tète est plus important parce qu'il entraîne des changements dans les organes dont elle est le siège, aussi bien que sur la forme du prothorax. Ces changements varient à l'infini et d'une espèce à l'autre; tout ce que l'on peut dire, c'est qu'une tête très-grosse est accompagnée de mandibules saillantes en tenailles, de mâchoires et d'une lèvre inférieure plus grandes et repliées dans l'intérieur de la cavité buccale, d'yeux relativement plus petits, d'antennes plus robustes et plus longues. La forme du prothorax est aussi soumise à de nom- i02 PHYTOPHAGES. breuses variations; d'une manière générale, cette partie est toujours plus courte chez les femelles, plus rabattue sur les côtés antérieurs, plus rétrécie en avant. Malgré l'apparence contraire, les élytres sont à peu près pareilles dans la très-grande majorité des espèces. Le grand nombre et le peu de fixité des différences sexuelles, joint® à la variabilité de la taille et des couleurs, rendent l'étude des Cly- trites extrêmement pénible, aussi bien au point de vue générique que pour la détermination des espèces. Le Prof. Lacordaire a eu à sa disposition les plus riches matériaux, et malgré les études les plus assidues, il regrette de n'être pas arrivé à un résultat plus satisfaisant. II s'est vu obligé d'en revenir à peu près à l'ancien genre Clytba, dans lequel il a établi un grand nombre de sous-genres. Ces derniers sont fondés pour la plupart sur les mâles seulement; ils ne s'élèvent pas à moins de 3fl et il aurait fallu les multiplier davantage encore, car la plupart d'entre eux renferment des groupes, des subdivisions. D'un autre côté, l'ordre dans lequel ils sont disposés est tout à fait arbitraire ; en un mot, dit Lacordaire, je les donne pour ce qu'ils valent, c'est-à-dire comme une tentative malheureuse pour résoudre un problème que j'ai trouvé insoluble. Nous avons à notre tour essayé de grouper ces trente-neuf sous- genres. Grâce à certains rapprochements, nous avons pu distinguer douze types que nous avons élevés au rang de genres, et les sous-genres du Prof. Lacordaire ont pu y trouver place. De cette façon, nous avons conservé à la Monographie des Phytophages toute sa valeur intrinsèque, au point de vue spécifique. Le changement que nous avons apporté aura pour résultat de rendre moins laborieuse la déter- mination des espèces ; l'avenir et de nouvelks recherches décideront s'il faut persister dans cette voie ou chercher ailleurs les bases d'une bonne classification. Depuis la pubUcation de la Monographie des Phytophages, la science s'est enrichie de découvertes précieuses sur les états primitifs des Clytrites et le résumé que nous allons donner fera ressortir les traits principaux de leur histoire. Les larves des Ciytrides, des Crypto- céphalides, probablement aussi celles des Chlamydes, des Mégalopides forment le type des larves tubicoles ou de la cinquième division établie par le Prof. Lacordaire dans la Monographie des Phytophages (t. L Introd. p. XL). Elles ont pour caractère commun de vivre dans des fourreaux protecteurs de formes très-variées. Aujourd'hui, la science possède des renseignements assez détaillés sur l'organisation et les mœurs de diverses espèces de Ciytrides et de Cryptocéphalides. Leur structure, à peu de chose près semblable chez les unes et les autres, peut être définie de la manière suivante : Tète suborbiculaire, déprimée en dessus, écailleuse, à bouche dirigée en bas et en avant; ocelles au nombre de six de chaque côté, -4 en ar- rière de l'insertion des antennes, 2 en dessous, tous arrondis et subé- CLTTMTES. 103 gaux ; antennes coniques, de 3 articles, le dernier accompagné à sa base d'une soie placée à son côté externe ; labre très-court, cilié; man- dibules en lamelles triangulaires, bidentées ; mâchoires soudées à la lèvre inférieure et formant avec elle une grande pièce quadrangu- laire, terminées chacune en avant par un petit lobe mobile, cilié sur ses bords, et un palpe court, conique, formé de quatre articles; lèvre inférieure formée d'un menton très-grand, soudé aux pièces basilaire et cardinale des mâchoires; de pièces pulpigères confondues à leur base ; de palpes labiaux bi-articulés et d'un petit rudiment de lan- guette. -^ Segments thoraciques semblables aux segments abdominaux, sauf le prothorax, lequel est recouvert en dessus d'un écusson corné assez ferme. — Pattes longues, formées d'une hanche allongée, co- nique, dirigée en dedans et un peu en avant; cuisses longues; jambes plus longues encore, comprimées et garnies sur leurs bords de soies et d'aspérités, terminées par un crochet long, aigu. — Segments ab- dominaux au nombre de 9, charnus, très-convexes en dessus, sillon- nés en travers, anus en fente transversale. — Neuf paires de stigmates, huit sur les huit premiers segments abdominaux, le neuvième situé à l'angle inférieur et antérieur du mésothorax. Ces larves sont d'un blanc jaunâtre, avec la tête, l'écusson protho- racique et l'extrémité des pattes d'un rouge brunâtre; le corps est recouvert çà et là de quelques poils, un peu moins rares sur les par- ties antérieures. L'abdomen est fortement épaissi et replié sur sa face ventrale, dans sa moitié postérieure, de sorte que l'anus s'avance jusque vers la dernière paire de pattes. Les fourreaux dans lesquels demeurent ces larves sont de forme ovoïde ou subcylindrique, à grosse extrémité en arrière; leur couleur est terne, noirâtre, brunâtre ou grisâtre; leur surface est tantôt simple, tantôt ornée de côtes disposées en chevrons, ou plus rarement de prolongements capi.'lif ormes dont la nature et l'origine sont inconnues. Ces fourreaux, qui sont positivem.ent formés des excréments de la larve, sont clos de toutes parts, sauf à la partie antérieure, qui est coupée obliquement. Nous extrayons de l'excellent mémoire de M. Rosenhauer (1) un court exposé de l'histoire de ces larves. Les insectes parfaits s'ac- couplent dans les mois de juin et de juillet; la femelle pond de 20 à 30 œufs allongés, cylindriques, jaunâtres et luisants; les retenant entre ses tarses postérieurs et contre la fossette du dernier segment abdominal, elle les entoure d'une couche d'excréments régulièrement disposés et qui plus tard doit former le premier fourreau de la jeune larve. Celle-ci éclôt quatorze ou dix-huit jours après la ponte, mais n'atteint son complet développement, du moins pour les espèces que (1) Roseuhauer, Uber die Entwickelung uad Fortpl. der Clytr. uBd Cryptoc. in Bericht uber die XXIII Versamml. der deutschen Naturf. und Acrzte in Nurûberg, 184o, p. 179. •104 PHYTOPHAGES. l'on a étudiées, qu'après deux ou trois étés. Jamais ces larves n'aban- donnent leurs fourreaux; mais lorsque par l'effet de la croissance, ils deviennent trop petits, elles l'agrandissent eu y ajoutant de nouvelles pièces. Lorsqu'elles veulent changer de peau, elles en ferment l'ou- verture par un opercule composé de la même substance que le four- reau. Elles agissent de même quand le temps de la métamorphose en nymphe est prochain et se retournent dans leur loge, c'est-à-dire que par un mouvement de bascule, la tète se trouve placée vis-à-vis du fond. Nous avons souvent observé des fourreaux vides, appartenant à la Clytra A-punctata, collés par leur ouverture antérieure à des frag- ments de bois, à des bûchettes, à des pierres; un fait analogue s'ob- serve aussi chez quelques larves exotiques qui attachent leurs four- reaux au tronc des arbres. Par cette manœuvre, la larve ferme sa cellule avec moins de frais et en môme temps l'insecte parfait sort avec plus de facilité. Les larves des Cryptocéphalides se trouvent dans leur jeune âge sous les haies, dans le gazon où elles se nourrissent de feuilles sèches, mais parvenues à un certain degré de développement, elles vont sur les buissons chercher des feuilles fraîches. La manière do vivre des Clylrides n'est pas établie avec la môme certitude, et quoique Hubner ait nourri jusqu'à son entier développe- ment une larve de Labidostomis longimana des feuilles du Trifolium montanum, quelques espèces paraissent vivre de substance animale; pour celles qui vivent dans les fourmilières, comme par exemple, la Clytra i-pu7ictata, cette substance leur serait apportée par les four- mis. L'organisation de la bouche, si différente de celle des autres larves de Phytophages, rappelle à un haut degré celle des Elatérides. Dans ces dernières, les mandibules sont plus grandes et plus fortes, mais aussi certaines de leurs larves vivent de proie vivante; pour la disposition des mâchoires et de la lèvre inférieure, l'analogie est très- remarquable. Du reste, M. Rosenhauer, qui a exposé l'histoire de ces larves avec tant de soin et d'exactitude, pense que de nouvelles ob- servations sont nécessaires pour décider ce point (1). La distribution géographique des Clylrites nous offre deux particula- rités à mentionner. La première, c'est que cette distribution ne peut se faire d'une manière bien précise, parce que bon nombre d'espèces ont des aires de distribution très-étendues; la seconde, c'est le petit nom- bre des types qui ont été découverts dans le Nouveau-Monde et dans l'Australie. Ce groupe appartient essentiellement à l'ancien continent. (1) Pour la liste des larves décriles et les travaux où sont insérées ces des- cripliotis, voyez Cliap. et Cand. Catal. d( s Larves, p. :27!) et suiv. — Ajoutez à CCS indications : Vallot, Rev. Zoo!. Comptes rendus, t. XXVI, p. 180, C. i- punctata. — Fuss, Mittlieil. de Siebenburg. Vereins f. NalurM'. zù Herman- stadl, VII, p. 3o, Labidosiomis Irkleniatit. — Letzner, Zeilschrifl. f. Entam. d. Ver. f. Schlesich. Insecktenk. iX, p. 78, Coptocephala scopolina. CLYTRITES. 10S Le Prof. Lacordaire a donné les descriptions de 235 types ; on en a ajouté 33. De ce nombre, une seule espèce appartient à la Nouvelle- Hollande, 18 au Nouveau-Monde, le reste se répartit comme suit : 101 appartiennent à la Faune méditerranéenne, européenne et sibé- rienne, 12S à l'Afrique, et 43 au Continent et à l'Archipel indiens. Le tableau analytique ci-dessous facilitera la détermination des genres : I, Prothorax à bord postérieur plus ou moins sinueux, mais^à peu près horizontal ou seulement légère- ment courbé en travers. A. Bord postérieur du prothorax horizontal, ses angles à peu près de niveau avec le milieu. B. Angles postérieurs du prothorax très-saillants et relevés. Lahidosfomis. B'. Angles postérieurs du prothorax peu saillants ou à peine relevés. Miopristis. A'. Bord postérieur du prothorax légèrement courbé en travers. C. Pronotum plus ou moins pubescent. Lachnœa. C Pronotum glabre. Titubœa. II. Bord postérieur du pronotum très-courbé en tra- vers, presque semi-circulaire. D. Tarses à 1 article moins long que les deux sui- vants réunis. E. Tarses à articles 1 et 2 égaux, semblables. F. Corps allongé, cylindiique, glabre. Miochira. F'. Corps très-court, cylindrico-ovalc, finement pubescent. Diapericera. E'. Tarses à articles 1 et 2 dissemblables, 1 plus long que 2. G. Lobes épipleuraux prononcés. Diapromorpha. G'. — — peu ou point distincts. H. Tarses très-courts, 2« article plus large que long. Clylra. H'. Tarses médiocres, 2« article plus long que large. K. Yeux très-médiocres, subarrondis. Cheilotoma. K'. Yeux ovalaires, grands ou très-grands. I. Corps allongé, subcylindrique, prothorax bombé et souvent saillant en avant. ^feUtonGma. V. Corps court ou oblong, prothorax moins con- vexe, non saillant en avant. Gynandrophthalma. D*. Premier article des tarses aussi long que les deux suivants réunis. Coptocephala (1). (1) Au moment oii la Tribu des Clytrides nous occupait, nous avons reçu le premier cahier du 1. 11, 5» Série des Annales de la Soc. entom. de France. 106 PHYTOPHAGES. LABIDOSTOMIS. Dejean^ Lacord. Monog. Phytop. II, p. 30 (1). Mâle. Tête tantôt presque pareille à celle des femelles, tantôt très- différente, et, dans ce cas, beaucoup plus forte, dégagée du protho- rax, penchée, plus ou moins îîubquddrarigulaire, prolongée, de chaque côté, sous les yeux, en une forte oreillette trigone, avec l'épistome profondément entaillé, les mandibules saillantes, robustes, en forme de tenailles, et la lèvre inférieure repliée dans l'intérieur de la cavité buccale. — Yeux petits, au plus médiocres, subglobuleux ou ovalaires. — Antennes un pei^ plus longues que le prothorax, à 1 article de forme variable, 2 obconique, très-court, 3 de môme forme, mais plus long, 4 variable; les suivants triangulaires, plus ou moins transver- saux. — Prothorax transversal, tombant sur les côtés en avant; ses bords latéraux d'abord droits, puis coupés obliquement vers le haut ; son bord postérieur fortement sinueux, horizontal, avec les angles toujours saillants et relevés au niveau du milieu. — Ecusson assez grand, en triangle rectiligue allongé, tronqué ou arrondi à sou som- met. — Elyfres allongées, à bords parallèles, légèrement convexes, sans lobes épipleuraux distincts. — Pattes allongées, les antérieures. Ce cahier contient une Monographie des Clytrides d'Europe et du bassin de la Méditerranée par M. Ed. Lefèvre. Dans le tableau synoptique des genres, se trouve une nouvelle coupe générique sous le nom d'OriocEPUALA^ dont la diagnose sera seulement publiée plus lai'J, de sorte qu'il nous est impossible d'en parler en ce momett. M. Lefèvre élève au rang de genres tous les sons- genres du Prof. Lacordaire qui ont des représentants en Europe; comme on a pu le voir ci-dessus, nous partageons en partie cette manière de voir, avec cette différence que nous avons tâché de réduire le nombre des coupes génériques. Il est incontestable que ce groupe est d'une étude extrêmement diinciie; on doit cependant remarquer qu'en multipliant les genres, ou est obligé de s'ap- puyer sur des caractères bien fugaces et de peu de valeur; c'est ainsi que M. Lefèvre est obligé, dans son tableau analytique, de recourir à la couleur du prothorax, à la ponctuation plus ou moins forte du pronotum, à la taille supé- rieure >»u inférieure à 6 millimètres, etc. M. Lefèvre rapproche les Clytridées des Lamprosomidées; pour nous ces deux types sont très-différents, ils ne pos- sèdent en commun que des antennes plus ou moins analogues. Nous attirerons aussi l'attention de l'entomologiste français sur la constitution des antennes du Lamprosoma concolor, et nous sommes persuadé qu'il rétablira, comme nous, le genre Oomorpuus de Curlis. M. Lefèvre a prouvé ce qu'il peut et il ne craint pas les difficultés; au lieu de limiter son travail aux Clytrides d'Europe, if devrait élargir son cadre et entreprendre la Monographie de celles des Deux- Mondes. {!) L\BiDosTOMis et Lacbn^a (pars), Dejeau, Cat. 3^ Ed. p. -442. — Labido- STOMis, Fairm. Gênera des Coleop. Europ. IV, p. 212, pi. 01, fig. 285; Redt. Faun. Austr. 2» Ed. p. 888. ClYTRITES. 107 en général, beaucoup plus que les autres; leurs hanches excessive- ment saillantes, cylindriques; leurs cuisses robustes, de forme varia- ble; leurs jambes assez grêles, arquées, inermesau bout; leurs tarses antérieurs médiocrement allongés, mais toujours notablement plus grands que les quatre postérieurs; le d" article de tous aussi long que les deux suivants réunis; le 3^ en cœur oblong, fendu presque jusqu'à sa base. Femelle. Corps oblong, moins parallèle; tête petite ou médiocre, non prolongée en oreillettes sous les yeux ; mandibules courtes, les autres parties de la bouche très-réduites. — Antennes plus faibles, moins allongées. — Prothorax plus court, ses angles moins relevés. — Pattes moins longues, s'allongeant graduellement d'arrière en avant ; hanches antérieures peu saillantes, conico-cylindriques; jambes de la même paire presque droites ; tarses médiocres. Les couleurs de ces insectes sont constantes; sauf trois espèces {si- birica, Guerinii et hordei), toutes sont d'un vert bronzé ou bleuâtre, avec des élytres jaunâtres ou ferrugineuses, marquées d'un point hu- merai obscur. Les Labidostomis paraissent essentiellement propres à la Faune méditerranéenne, à l'Europe et au nord de l'Asie. Plusieurs d'entre elles ont un habitat extrêmement étendu et se retrouvent depuis la Sibérie orientale jusque sur les bords de la Méditerranée. Le Prof. Lacordaire n'a pas décrit moins de 32 espèces. Aussi, depuis la pu- blication de son ouvrage en mai 1848, la science s'est enrichie de 3 à 4 types seulement. MIOPRISTIS, Lac. Mâle. Tète moins large que le pvothorax, assez convexe, souvent avec des oreillettes latéralement, dégagée du prothorax et penchée. — Mandibules courtes ou légèrement saillantes. — Antennes très-va- riables, composées de 11 ou 12 articles, tantôt courtes et dépassant à peine la base du prothorax, dans ce cas, les articles terminaux très- courts et transversaux; tantôt beaucoup plus longues, et les derniers articles plus longs que larges. — Yeux petits ou médiocres, généra- lement arrondis et convexes. — Prolhorax subquadrangulaire, légè- rement transversal, peu convexe, bords latéraux plus ou moins ar- rondis, se relevant en arrière; bord postérieur légèrement sinueux, à peu près horizontal, avec les angles marqués, aigus ou obtus ; à surface réguhèrement et faiblement convexe, parfois des sillons trans- versaux près des angles postérieurs et du bord antérieur. — Ecusson petit ou médiocre, en triangle à sommet aigu ou subobtus. — Elytres oblongues, à côtés très-parallèles, obtuses en arrière, à lobes épipleu- raux peu ou point prononcés. — Pattes antérieures très-allongées, leurs hanches cylindriques, très-saillantes; leurs cuisses renflées; 108 PHYTOPHAGES. leurs jambes gr^^les, fortement arqu6es; leurs tarses sensiblement plus longs que les quatre postérieurs; tous peu robustes, à 3'^ article fendu jusqu'à sa base. Femelle. Forme générale du mâle, avec la tète plus petite et toutes ses parties réduites; prothorax plus court, plus cylindrique. — Pattes très-grêles, les antérieures notablement plus longues que les autres, à hanches médiocrement saillantes, 1 article de leurs tarses à peine plus long que les deux suivants réunis. Huit sous-genres établis par le Prof. Lacordaire, dans la Monogra- phie des Phytophages, ont été réunis sous le nom de Miopristis. Le nom de Macrolenes eût été préféré, si le type désigné sous le nom de Miopristis n'eût paru mieux représenter l'ensemble des caractères assignés à cette coupe générique. A côté de notables différences de détail, ainsi qu'on pourra en juger ci-dessous, ces types divers pré- ^ sentent un même faciès. Ce sont des insectes à formes plus sveltes que la plupart des Clytrites, leurs pattes sont longues et grôles; ils affectent une forme quadrangulaire allongée, à côtés subparallèles; en outre, leur prothorax régulièrement convexe est à peu près aussi large en avant qu'en arrière, son bord postérieur est à peu près ho- rizontal, ses angles ne sont pas relevés comme chez les Labidostomis. Cette forme spéciale est bien rendue par la figure 291, pi. 61 du Gê- nera des Coléoptères d'Europe {Macrolenes ruficollis). Ces insectes sont à peu près exclusivement propres à l'Afrique aus- trale. Sous-GENRE. TEINOCERA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 17. Mâle. Antennes presque aussi longues que le corps, larges, com- prim.ées, formées de 12 articles, 1 très-gros, ovalaire et tronqué, 2 très-court, turbiné, 3-12 allongés, subéganx, en triangle renversé et faiblement prolongé à son angle antérieur externe ; les cinq der- niers un peu plus grêles que les autres. — Une crête transversale II la base de chaque élytre. Femelle. Inconnue. Avec une organisation normale, cet insecte présente des antennes tout à fait exceptionnelles, non-seulement dans la section actuelle, mais dans la Tiibu tout entière. Il ne faut cependant pas attacher à cette particularité plus d'importance qu'ehe n'en mérite. La Teino- cera nitidicollis, originaire de l'Afrique australe, mesure trois lignes de longueur ; sa couleur est d'un bleu métallique foncé avec des ta- ches jaunes sur les élytres. CLYTRITES. 109 SoCS-GENRE. LOPHOBASIS. Lacordaire, Monog. Phyt. II, p. 19. Mâle. Antennes de 12 ou de 11 articles, moins longues que la moitié du corps. — Une crête transversale à la base de chaque élytre. Femelle. Antennes de 12 articles, de la longueur de la moitié du corps, rétrécies à la base, parallèles dans le reste de leur étendue, à peine dentées; 1 article médiocre, ovalaire, 2 très-court, 3 du double plus long, obconique, 4 en triangle très-allongé, 5-11 en triangle renversé et régulier, très-obtus, devenant graduellement transver- saux, 12 suborbiculaire. — Corps allongé, assez convexe. Le Prof. Lacordaire décrit trois espèces appartenant à ce sous- genre; la variabilité des types est telle dans les Clytrites qu'il a cru devoir les ranger en trois groupes distincts. Les individus du sexe mâle se reconnaissent assez facilement à la crête qui s'élève à la base de chaque élytre ; quant aux femelles, la seule connue pré- sente des antennes caractéristiques. Ce sont des insectes très-rares dans les collections et propres à l'Afrique australe. SoUS-GENRE. SMEIA. Lacordaire, Monog. Phyt. II, p. 24. Mâle. Antennes robustes, de 11 articles, un peu plus longues que le prothorax, à 1 article gros, subglobuleux, 2-3 extrêmement courts, égaux, 4 épais, allongé, obconique et déprimé, 5-11 en triangle trans- versal et oblique. — Prothovax court, très-peu convexe, droit sur les côtés en avant, arrondi aux angles postérieurs, coupé carrément à sa base, faiblement impressionné le long de son bord antérieur. ~ Pattes antérieures très-allongées; leurs hanches cylindriques, très-saillantes; leurs cuisses extrêmement grosses, en ovoïde allongé, striées partout et dentelées en dessous; leurs jambes arquées, âpres, terminées par un très-court mucrori; tarses allongés, peu robustes, à 1 article aussi long que les deux suivants réunis. La Smeia virginea Lac. est un petit insecte de l'Afrique australe, d'un bronzé obscur, avec des élytres testacées ornées de dessins d'un noir bronzé. Sous-genre. MIOPRISTIS. Lacordaire, Monog. Phyt. II, p. 25. Mâle. Antennes grêles, de la longueur de la moitié du corps, article 1 allongé, renflé à son sommet, droit ou légèrement arqué, 2-3 très- no PHYTOPHAGES. grêles, subcylindriqu'es, croissant graduellement, 4 plus long que les deux précédents réunis, légèrement obconique, 5-H triangulaires, d'abord très-allongés, puis se raccourcissant et s'élargissant peu k peu. — Pattes antérieures très-allongées ; leurs cuisses robustes et comprimées; leurs jambes arquées, grêles, souvent terminées par une pointe aiguë. Une seule femelle appartenant à ce sous-genre est connue, elle ne présente aucune particularité à mentionner, sa tête ressemble à celle du mâle, mais beaucoup plus petite, son prothorax est plus court, plus cylindrique, ses pattes plus grêles. Comme les Lophobasis, les trois espèces connues forment les types de trois groupes diiférents. Cependant, malgré cette variabilité des caractères, elles conservent bien la forme générale du genre actuel. Elles proviennent également de l'Afrique australe. So'JS-GENRE. ATELECHIRA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 8i (1). Mâle., Tête (abstraction faite des mandibules) assez forte, dégagée du protliorax, penchée, presque carrée, sans épistome proprement dit, tronquée en avant des antennes, avec son bord antérieur de forme variable, prolongée sous les yeux en une courte et grosse oreil- lette. — Mandibules assez saillantes, médiocrement épaisses, arquées régulièrement dès leur base. — Antennes assez robustes, dépassant à peine la base du prothorax, à i article gros, ovalaire ou cylindrique, 2-3 courts, égaux, obconiques, 4-11 en triangle assez aigu et trans- versal. — Pattes grêles, les antérieures extrêmement grandes; leurs cuisses faibles et comprimées; leurs jambes arquées, grêles, terminées ou non par une pointe aiguë ; leurs tarses excessivement allongés, grêles, à 1 article plus long que les deux suivants réunis. La femelle ne présente aucune particularité digne d'être men- tionnée. On ne connaît, du reste, que deux espèces propres à l'Afrique australe. Sous-genre. MACROLENES. Dejeam, Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 100 (2). Mâle. Antennes très-robustes, 1 article très-gros, ovalaire et dé- primé, 2 très-court, en cône renversé, 3 de même forme, plus long; (1) Syn. Crioceris, Fabr. Syst. El. 11^ p. 4S8. — Melïris, Oliv. Entom. II, n° 21, p. 7. — Clytra, Tliunb. Nov. Act. Upsal. VIII, p. 184. (2) Syn. Clttra et Cryj'Tocephalus, Fabr. et auct. — Macrolenes, Fairiii. Gen. Col. Eurdp. IV, p. 213, pi. 61, fig. 291. CLYTRITES. 411 les suivants fortement transversaux^ en triangle aigu. — Prothorax assez grand, fortement déclive sur les côtés antérieurs, arrondi sur les bords latéraux en avant, puis fortement rétréci avec ses angles postérieurs saillants et un peu relevés. — Pattes antérieures très- longues ; leurs hanches excessivement grosses et saillantes, subqim- drangulaires; leurs cuisses comprimées, droites sur la tranche dorsale, légèrement arrondies sur le bord opposé, angulées et épineuses vers l'extrémité; leurs jambes grêles, arquées; leurs tarses très-longs, à 1 article d'un tiers plus long que les deux suivants réunis; hanches intermédiaires échancrées en dessous près de leur extrémité ; tarses postérieurs relativement très-courts. Lors de la publication de la Monographie des Phytophages, le sous- genre Macrolenes ne renfermait qu'une seule espèce, connue depuis longtemps et appartenant à la Faune méditerranéenne. La femelle, tout en conservant quelque chose du faciès si caractéristique du sexe mâle, ne présente cependant aucune particularité à mentionner. De- puis cette époque, M. Reiche en a fait connaître une seconde, Macro- lenes Bellieri, originaire de la Sicile. Sous-genre. PLECOMERA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 103. Mâle. Antennes médiocrement robustes, i article très-gros, assez long, en massue arquée, 2-4 obconiques, s'allongeant graduellement; les suivants en triangle, transversaux. — Prothorax régulièrement quadrangulaire, un peu convexe, criblé de gros points enfoncés. — Pattes antérieures extrêmement allongées ; leurs hanches très-grosses, très-saillantes, irrégulièrement quadrangulaires ; leurs cuisses très- fortes, comprimées, ridées au côlé interne, droites sur leur tranche dorsale, légèrement arrondies sur leur bord inférieur; leurs jambes grêles, arquées, terminées en pointe' plus ou moins longue ; leurs tarses du double plus longs que les quatre postérieurs; tous assez robustes, à 1 article de la longueur des deux suivants réunis; le 3^ fendu presque jusqu'à sa base. Femelle. Inconnue. Ce sous-genre ne comprend que deux espèces de l'Afrique aus- trale; leur corps est allongé, très-parallèle, leur couleur d'un jaune rougeâtre opaque, leur taille varie de 2 à 3 1/2 lignes. La forme du prothorax est tout à fait caractérislique. 112 PHYTOPHAGES. SoUS-GENRE. MERILIA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 125. Mâle. Corps médiocrement allongé, en cylindre plus ou moins dé- primé, métallique ou non, glabre en dessus. — Tète assez forte, dé- gagée du prothorax, penchée, terminée par un museau quadrangu- laire, tantôt assez long, tantôt fortement tronqué. — Mandibules assez saillantes, droites, puis arquées à leur extrémité. — Prothorax sub- cylindrique, droit sur les côtés, arrondi aux angles postérieurs, coupé carrément et faiblement lobé au milieu de sa base. — Pattes anté- rieures assez allongées ; leurs tarses notablement plus longs que les autres. Les femelles connues diffèrent notablement des mâles et repro- duisent assez bien les caractères que nous avons reproduits en tête du genre. Les antennes du sous-genre actuel sont construites sur le type le plus ordinaire de la section actuelle, c'est-à dire qu'elles sont médio- crement robustes, 4 article médiocre, de forme variable, 2-3 obco- niques, courts, égaux, les suivants transversaux et obliques, en trian- gle assez aigu. Des trois espèces connues, une appartient au continent Indien, les deux autres à l'Afrique australe. LACHNiEA, Dej. Lac. Mâle. Tête tantôt presque pareille à celle des femelles, tantôt nota- blement plus grosse, et, dans ce cas, carrée ou arrondie, prolongée inférieurement, plus ou moins renflée sur le vertex, prolongée ou non sous les yeux en oreillettes, avec les mandibules robustes et plus ou moins saillantes. — Yeux ordinairement assez grands, peu con- vexes, oblongs, subréniformes. — Antennes assez robustes, dépassant à peine le pruthorax, à 1 article gros, arrondi en avant, 2-3 obconi- ques, courts,. égaux, 4-H larges, triangulaires et serrés. — Prolhorax court, légèrement convexe, récréci en avant par la flexion des angles antérieurs, bords latéraux droits ou subarrondis, bord postérieur sub- sinueux de chaque côté, légèrement convexe en travers, à surface pubcscente ou villeuse, comme la tête. — Ecusson médiocre, trian- gulaire, à sommet aigu ou obtus, très-déclive. — Elytres oblongues, allongées, à lobes épipleuraux peu marqués. — Pattes robustes, les antérieures plus développées que les autres, leurs hanches cylindri- ques, saillantes, leurs cuisses comprimées; leurs jambes légèrement arquées; leurs tarses ^larges, déprimés, à 1 article en triangle ren- versé, très-long, 2 presque carré, 3 fendu à moitié de sa longueur. CLYTRITES. 113 Femelle. Forme générale des mâles, avec la tète médiocre, oblou- gû-ovalaire, les mandibules et toutes les parties de la bouche très- réduites; corselet un peu moins développé, les pattes antérieures seulement un peu plus allongées que les autres. Les espèces qui composent cette coupe générique sont toutes de grande taille, leur corps est massif et subcyliudrique ; elles emprun- tent un faciès spécial à la pubescence, parfois à la villosité qui re- couvre la tête et le prothorax, et qui, mais par exception seulement et d'une façon moins apparente, se continue sur les élytres. Cette pu- bescence, jointe à la légère courbure transversale du prothorax, per- mettra de les distinguer aussi bien des genres précédents que de ceux qui suivent. En général, les Lachn^a appartiennent à la Faune méditerranéenne et à l'Afrique australe ; elles se répartissent en quatre sous-genres. Sous-genre. CRABRONITES. Lagordaire, Monogr. Phytoph. II, p. HO. Mâle. Corps finement pubescent sur toute sa surface. — Tête très- grosse, dégagée du prothorax, suborbiculaire, légèrement rétrécie en arrière, arrondie en avant, prolongée sous les yeux en une grosse oreillette. — Mandibules irès-saillantes, peu robustes, égales, circons- crivant au repos un espace vide ogival. — Antennes assez robustes, plus longues que le prolhorax, à 4 article allongé, obconique. — Tarses antérieurs très-longs, déprimés; leur 1^"' article d'un tiers plus long que les deux suivants réunis. Femelle. Forme générale du mâle, tête médiocre, engagée en par- tie dans le prothorax, les mandibules et les organes buccaux très- réduits. Une seule espèce, de l'Afrique australe, appartient à ce sous-genre. La tète du mâle ressemble singulièrement à celle des Crabro du même sexe. Comme coloration, c'est l'une des plus belles espèces de la section; elle est longue de 5 à 6 lignes, d'un beau bleu foncé, avec les élytres jaunes et ornées de bandes de la couleur du fond. Sous-GENRE. CAMPTOLENES. Lacordaire, Monogr. Phytoph. Il, p. 112. Mâle. Tête parfois presque semblable à celle des femelles, le plus souvent très-différente et, dans ce cas, très-forte, dégagée du protho- rax, presque perpendiculaire, transversale et prolongée en un fort museau quadrangulaire, avec l'épistome déclive et les mandibules assez saillantes, droites et recourbées à leur extrémité. — Yeux tou- Coléoptères. Tomu X. 8 H4 PHYTOPHAGES. jours assez grands, médiocrement convexes, ublongs et réniformes. — Antennes assez robustes, dépassant à peine le prothorax, leur i" ar- ticle de forme variable. — Pattes antérieures très-allongées, avec leurs tarses robustes, déprimés, mais beaucoup plus longs que les quatre postérieurs. La Monographie des Pliytophages contient la description de quatre espèces de ce sous-genre. Trois sont de l'Afrique australe et la der- nière du Sénégal. La pubescence de la tête et du corselet forme, ainsi que nous l'avons vu, le caractère principal du genre Laciinœa. Nous devons cependant mentionner ^une exception présentée par la C. fas- tuosa Lac, chez laquelle les mêmes parties sont glabres. Sous-genre. BARATHRŒA. Lacordmre, Monogr. Phytoph. Il, p. 1&4 (1). Mâle. Corps court, massif, cylindrique, plus ou moins pubescent sur la tête et le prothorax. — Tête très-grosse, suborbiculaire, enga- gée dans le prothorax, comme tronquée perpendiculairement, pro- longée sous chaque œil en une grosse oreillette ; épistome profondé- ment et quadrangulairement entaillé, caverneux. — Yeux petits, peu saillants, oblongs, distinctement échancrés. — Pattes antérieures beaucoup plus longues que les autres. La femelle ne présente pas de caractère qui puisse la distinguer des autres du genre actuel. Deux espèces sont décrites et appartien- nent au nord de l'Afrique. Sous-genre. LACHNiEA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 168 (2). Mâle. Corps massif, plus ou moins régulièrement cylindriqu(}, presque toujours villeux, sauf sur les élytres. — Tête tantôt presque pareille à celle des femelles, tantôt notablement plus grosse et, daus ce cas, presque carrée, prolongée inférieurement, plus ou moins ren- flée sur le vertex, avec les mandibules assez saihantes, droites, puis recourbées au bout, mais toujours plus ou moins engagée dans le prothorax et dépourvue d'oreillettes sous les yeux. — Ceux-ci allon- gés, peu saillants, distinctement échancrés, parfois plus saillants et alors entiers. — Antennes pareilles à celle des Barathrœa. — Pro- thorax plus ou moins cylindrique, droit et rebordé sur les côtés, ar- (1) Fairm. Gea. Col. Euiop. IV, p. 214, pi. 62, fig. 293. (2) Syn. Lachn/Ea^ Redt. Fiiun. Austr. 2» éd. p. 890. — Fairm. Gen. Col. Europ. IV, p. 214, pi. 62, Og. 294. CLYTRITES. 115 rondi aux angles postérieurs, coupé carrément à sa base. — Ecusson assez grand ou médiocre, large, en triangle fortement tronqué à sou sommet. — Pattes allongées, lés antérieures de longueur variable, tantôt beaucoup, tantôt un peu plus longues que les autres. Femelle. La femelle reproduit la forme générale du mâle et ne pré- sente pas de caractères spéciaux. Les espèces, au nombre de 12, appartiennent à la Faune méditerra- néenne. Une seule est en outre répandue dans la plus grande partie de l'Europe, et une autre est propre au cap de Bonne-Espérance. Les Annales de la Société entomologique de France (i^ Sér., t. IV, p. 383) donnent la description d'une espèce nouvelle des environs de Madrid. A cette occasion, M. AUard, qui l'a fait connaître, a donné un tableau analytique des espèces. Leur coloration varie du noir au bleu ou au vert métallique, avec les élytres d'un jaune paille ou rouge de brique, et ayant chacune (sauf le paradoxa) un point humerai noir et deux autres disposés transversalement un peu au-delà du milieu de la longueur. TITUB^A, Lac. Mâle. Corps massif, parallèle ou cylindro-conique. — Tête parfois ornée de quelques poils épars, prothorax toujours glabre en dessus. — Tête variable, tantôt grosse et dégagée du prothorax, subcirculaire ou oblongue, le plus souvent de même forme que chez les femelles, seulement un peu plus grosse. — Mandibules parfois très-dévelop- pées, ou bien médiocres et peu saillantes, par exception très-inégales entre elles (sous-genre Nosognatha). — Yeux rarement petits et ar- rondis, le plus souvent grands, allongés, plus ou moins convexes. — Antennes parfois composées de 12 articles, robustes, articles 2-3 ob- coniques, courts, égaux, 4 obconique ou triangulaire, en général plus petit que le suivant, les derniers transversaux, plus ou moins larges. — Prothorax transversal, en général peu convexe, jamais, à propre- ment parler, cylindrique, ayant ses bords latéraux obliquement arron- dis dans leur moitié postérieure, le postérieur légèrement convexe en travers, avec ses angles assez souvent distincts. — Elytres peu ou point lobées à la base des épipleures, subparallèles ou légèrement ré- trécies en arrière. — Pattes antérieures toujours très-allongées; leurs hanches très-saillantes, cylindriques; leurs cuisses parfois très-grosses (sous-genre Barybœna); leurs jambes allongées, arquées, inermes ou mucronées au bout (Barybœxa et Nosognatha), à 1 article des tarses au moins aussi long que les deux suivants réunis. Femelle. Corps oblong, plus ou moins allongé, assez convexe. — Tête presque toujours plus petile que celle des mâles, plus engagée dans le prolhorax ; épistome moins échancré, mandibules et parties HG PHYTOPHAGES. de la bouche très-réduites. — Prothorax plus rétréci en avant. — Pattes moins fortes, croissant d'arrière en avant, les antérieures un peu plus longues que les autresj leurs jambes presque droites, le î" article des tarses 'presque aussi long que les deux suivants réunis. Ce genre, assez nombreux en espèces, est moins homogène que les précédents, ses caractères sont moins précis et pour la plupart néga- tifs. Cependant, à moins de cas tout à fait exceptionnels, il seïa tou- jours facile df distinguer une Titubœa des Labidostomis par l'absence de saillie des angles postérieurs du prothorax, des Miopristis par la convexité du prothorax et celle de son bord postérieur, des Lachnœa par l'absence de pubescence du corselet. En général, les caractères indiqués s'apppliquent également bien à l'un et l'autre sexe. Parmi les sous-genres que nous décrivons ci-dessous et qui ont été établis par le Prof. Lacordaire, 5 appartiennent à l'Afrique australe ou au Sénégal. Un seul (Titubœa) à la Faune méditerranéenne; le dernier à l'Amérique centrale (Anomœa). Sous-genre. ANTIPA. De Geer, Lacordaire, Monogr. Phytoph. Il, p. 88 (1). Mâle. Tête (abstraction faite des mandibules) grosse, dégagée du prothorax, iuclinée, arrondie au-devant des antennes, sans épistome proprement dit. — Palpes maxillaires très-grèles, allongés, leur 2"= article sensiblement plus long que les deux suivants réunis. — Man- dibules saillantes, larges, planes ou an peu excavées en dessus, d'abord droites, puis brusquement recourbées à l'extrémité. — Yeux petits, subarrondis, médiocrement saillants, presque sessiles. — Elytres oblongues, parallèles, finement ponctuées. — Pattes plus ou moins robustes, les antérieures notablement plus longues que les autres; leurs cuisses comprimées, leurs jambes inermes. Femelle. Corps brièvement oblong. — Tète oblongo-trigone; yeux assez gros. — Prothorax plus court que chez le mâle. — Pattes courtes, article 1 des tarses un peu plus court que les deux suivants réunis. Deux espèces de l'Afrique centrale composent ce sous-genre ; elles sont noires en dessous et jaunâtres en dessus; les femelles diffèrent notablement des mâles. (1) Syn. Aktipus, De Geer, Mém. VlU, p. 039. — Clytra, Fabr. Syst. El. 11, p. 36. — Maorolenes (pars), Dej. Cat. 3» éd. p. 443. CLYTRITES. 117 Sous-GENRE. PHŒNICODERA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 93. Mâle. Tète trigono-ovalaire, terminée par un museau subqua- drangulaire assez saillant, avec l'épistome distinct et échancré en demi-cercle. — Mandibules médiocrement saillantes, arquées dès leur base et de forme normale. — Yeux médiocres, subréniformes, munis d'une orbite assez saillante en arrière. — 4"= article des antennes ob- conique. — Pattes antérieures très-allongées, leurs jambes inermes, leurs tarses excessivement longs, à article 1 plus grand que les deux suivants réunis. Ce type est très-voisin des Antipa et en diffère par la forme de Ja tête et celle du 4" article des antennes. On connaît deux espèces de l'Afrique australe. Sous-GENRE. BARYBŒNA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 95. Mâle. Tète médiocre, à peine dégagée du prothorax, aussi large que longue et terminée par un court museau triangulaire, avec l'épistome échancré. — Mandibules courtes. — Yeux assez gros, plus ou moins saillants. — Pattes antérieures beaucoop plus longues que les autres; leurs hanches très-fortes, cylindriques, très-saillantes ; leurs cuisses extrêmement grosses, formant un ovoïde allongé, plus ou moins com- primé; leurs jambes arquées, souvent munies d'un ou de deux épe- rons au bout; tous les tarses robustes; les antérieurs beaucoup plus longs que les autres; le 1" article de tous à peine aussi long que les deux suivants réunis. L'Afrique australe est la patrie des espèces de ce groupe. Elles sont au nombre de quatre, décrites pour la première fois, dans la Mono- graphie des Phytophages. Le Prof. Lacordaire n'a connu qu'une seule femelle et ses caractères rentrent complètement dans la diagnose que nous avons donnée. Sous-GENRE. NOSOGNATHA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 103. Mâle. Tête assez forte, dégagée du prothorax, penchée, transversa- lement ovalaire; épistome rétréci en avant des antennes, arrondi et entier ou échancré en avant. — Mandibules saillantes, larges, planes, contiguës au repos ; la gauche brusquement recourbée et prolongée us . PHYTOPHAGES. en une longue pointe très-aiguë; la droite comme tronquée, parfois difforme. — Yeux gros, globuleux, très-saillants, comme portés par des prolongements latéraux de la tête, — Faux article terminal des antennes plus ou moins libre et simulant un 12" article. — Prothorax fortement transversal, débordant légèrement les élytres, arrondi sur les côtés. — Elytres très-finement pointillées. — Pattes antérieures très-longues; leurs hanches grosses, très-saillantes, cyUndriques; leurs cuisses très-longues, grêles; leurs jambes arquées, mucronées à l'ex- trémité; tarses peu robustes; les antérieurs beaucoup plus longs que les autres, à 1" article plus long que les deux suivants réunis. La femelle diffère beaucoup du mâle ; son prothorax a seulement la largeur des élytres, ses yeux sont relativement plus gros et tout à fait sessiles; le faux article terminal des élytres est de forme normale. Deux espèces seulement constituent ce sous-genre, l'une est du Sé- négal, l'autre a probablement la même patrie, mais ce n'est pas cer- tain. Sous-genre. GYRIODERA. Lacordairb, Monogr. Phytoph. II, p. 119 (1). Mâle. Corps oblong, rarement parallèle, toujours peu convexe, non métallique et glabre en dessus, — Tête brièvement oblongue, obtuse en avant, dégagée du protliorax, penchée. — Mandibules courtes, — Yeux petits ou médiocres, assez saillants, ovalaires, munis d'une orbite assez forte en arrière et en dessous. — Antennes parfois com- posées de 12 articles,— Prolhorax fortement transversal et arrondi sur les côtés, plus ou moins fortement impressionné le long de son bord antérieur, transversalement bombé dans son milieu, plus ou moins ponctué. — Pattes antérieures très-allongées, leurs cuisses peu robustes; leurs jambes très-grêles, plus ou moins arquées, inermes au bout; leurs tarses à peine plus longs que les autres. Les femelles diffèrent peu des mâles, la tête est de même forme, mais plus petite. Toutes les espèces, au nombre de cinq, sont origi- naires de l'Afrique australe; elle sont d'un noir plus ou moins bril- lant avec des élytres ornées de taches fauves ou bien fauves avec des taches ou des bandes noires. Leur prothorax bombé dans son milieu leur donne un faciès spécial. Sous-genre. ANOMŒA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 130. Mâle. Corps allongé, subparallèle, médiocrement convexe, non mé- (1) Syn. Clytra, Thunb. Nov. Act. Upsal. VIII, p. 184. — Macrolenes (pars), Dejean, Cat, S» ed, p. 443. CLYTRITES. 119 tallique, glabre en dessus. — Tête oblongo-ovalaire, dégagée du pro- thorax, penchée, avec l'épistome fortement échancré en triangle aigu. — Mandibules courtes, très-épaisses. — Yeux très-grands, allongés, snbdéprimés, parfois un peu plus courts et alors plus convexes. — Prothorax transversal, peu convexe. — Ecusson en triangle assez grand, allongé, tronqué au sommet. — Pattes assez robustes, les an- térieures beaucoup plus longues que les autres; leurs cuisses grêles; jambes arquées, inermes au bout; leurs tarses très-longs, à 1 article de la longueur des deux suivants réunis. La femelle diffère du mâle par sa forme oblongue, assez convexe, sa tête un peu plus petite, son prothorax plus rétréci en avant. M. Chevrolat a indiqué cette coupe pour quelques espèces inté- ressantes, on ce qu'elles sont les seules qu'on puisse considérer comme représentant sur le nouveau continent, les genres de l'ancien que nous avons étudiés précédemment. Il est très-difficile de les distin- guer des espèces du sous-genre Titubœa, cependant les angles posté- rieurs du prothorax chez ces dernières sont souvent distincts, tandis qu'ils sont largement arrondis chez les Anomœa. La monographie des Phytophages donne la description de six espèces dont une paraît propre aux parties centrales et méridionales des Etats-Unis; quatre sont du Mexique et la dernière est répandue tout autour du golfe du même nom. SoUS-GENRE. TITUBŒA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 141 (1). Mâle. Corps massif, parfois cylindro-conique, le plus souvent cunéi- forme, non métallique, glabre en dessus, sauf sur la tète. — Celle-ci variable, mais le plus souvent de même forme que chez les femelles, seulement un peu plus grosse. — Yeux grands, allongés, tantôt peu, tantôt assez convexes. — Antennes plus ou moins robustes, à 4« article en général plus petit que le suivant. — Prothorax fortement trans- versal, plus ou moins convexe, presque jamais à proprement parler cylindrique, ayant en général ses bords latéraux obliquement arrondis dans leur moitié postérieure, et ses angles postérieurs assez souvent distincts. — Elytres distinctement lobées à la base des épipleures chez la plupart, puis rétrécies en arrière. — Pattes antérieures toujours très-allongées; article 1 de leurs tarses au moins aussi long que les deux suivants réunis; leurs hanchos très-saillantes, cylindriques; leurs jambes allongées, arquées et inermes au bout. Femelle. — Pattes plus courtes, à peu près égales entre elles, avec (1) Syn. Macrolenes (pars), Dej. Cat. 3" éd. p. 443.— Tituboea, Redt. Faun. Austr. 2« éd. p. 890. — Fairm. Gen. Col. Europ. IV, p. 214, pi. 62, flg. 292. — Baly^ Phytoph. Malay. p. 44. 120 PHYTOPHAGES. les jambes droites, les tarses subégaux, h article 1 aussi long que les deux suivants pris ensemble. Les TiTUBŒA, proprement dites, ont, sauf quelques rares exceptions, le corps noir, avec le prothorax et les élytres d'un fauve plus ou moins vif, marqués l'un et les antres de taches ou de points noirs. Elles habitent plus particulièrement l'Europe australe, l'occident de l'Asie et le nord de l'Afrique; une seule, sur les 16 espèces décrites dans la Monographie du Prof. Lacordaire, appartient à l'Afrique australe. Cependant dans ces derniers temps, le docteur Baly a fait connaître, dans les Insecta Malayana, trois types nouveaux. CLYTRA. Laich. Verseich. Tyrol. Insekt. 1, p. 165 (1). Corps oblong ou subcylindrique, médiocrement massif, non métal- lique, glabre en dessus, sauf sur la tête. — Celle-ci plus ou moins rugueuse et impressionnée, engagée dans le prothorax, perpendicu- laire. — Mandibules courtes. — Antennes plus ou moins robustes, article 1 allongé, turbiné, arqué, 2-3 très-courts, obconiques, subé- gaux; les suivants triangulaires ou fortement pectines. — Yeux très- grands, allongés, peu convexes, distinctement échancrés. — Prothorax de forme variable, toujours faiblement lobé à sa base et plus ou moins court: rétréci en avant, à bord postérieur convexe transversa- lement; saillie prosternale parfois distincte. — Ecusson assez grand, en triangle allongé, plus ou moins obtus à son sommet. — Elytres faiblement sumées sur les côtés dans leur milieu, rarement entières, parfois dilatées, recouvrant complètement le pygidium en arrière. — Pattes courtes, robustes, égales; hanches antérieures globoso-co- niques, transversales, peu saillantes; toutes les cuisses fortes, en ovoïde allongé et très comprimées; les jambes subtrigones, grossissant graduellement, presque en massue et un peu recourbées à leur ex- trémité; tarses courts, article i triangulaire, moins long que les deux suivants réunis; 2 transversal, plus court que le 1, 3 et 4 variables. Dans le genre actuel, les sexes sont semblables, à part quelques différences très-légères ; ainsi les femelles, outre la petite fossette du dernier segment abdominal, ont les tarses un peu moins larges. La Monographie des Phytophages renferme la description de 23 espèces, sur lesquelles 8 sont plus ou moins répandues en Europe et en Asie, 2 appartiennent à l'Arabie, 2 au Sénégal, 4 à la côte de (t) CiATRA (pars), Dcj. Cat. 3« éd. p. AU. — Clytra, Lacord. Monogr, Pliytoph. Il, p. 190. — Redt. Faun. Anslr. "2» cd. p. 890. — Fairm. Gen. Col. Europ. IV, p. 215, pi, 6-2. fig. 295. — Baly, Phytoph. Malay, p. 47. CLYTRITES. 121 Guinée, 4- à l'Afrique australe, 3 au Bengale et une à Java. Depuis la publication de ce travail remarquable, la science s'est enrichie de 7 à 8 types nouveaux, découverts en différentes contrées de l'Ancien et du Nouveau-Monde; il n'est pas bien certain cependant que ces diffé- rentes espèces puissent rentrer dans ce genre. DIAPROMORPHA, Lac. Tète médiocre, fortement engagée dans le prothorax, penchée, de forme ovalaire, prolongée en un petit museau triangulaire obtus. — Epistome légèrement échancré, mandibules peu saillantes. — Antennes robustes, courtes, n'atteignant pas la base du prothorax, article 1 assez gros, 2-3 courts, les suivants triangulaires, transversaux, — Yeux très-gros, oblongs-ovalaires, peu convexes, échancrés ou sinueux à leur bord antérieur. — Prothorax grand, subcylindrique, régulière- ment et fortement convexe, bords latéraux très-lombants, le posté- rieur un peu échancré de chaque côté, très-convexe, semi-circulaire transversalement, avec les angles plus ou moins distincts. — Ecusson médiocre ou petit, très-déclive. — Elytres oblongues, subparallèles, ou rétrécies en arrière, recouvrant imparfaitement le pygidium, mu- nies vers la base des épipleures de lobes plus ou moins marqués. — Pattes généralement robustes; hanches antérieures peu saillantes; cuisses non renflées; jambes élargies vers l'extrémité ; tarses robustes, à article 1 un peu plus long que 2, plus court que les deux suivants réunis. A part quelques exceptions, les sexes sont semblables dans le genre actuel, comme chez les Clytra. Les Diapromorpha ont le corps mas- sif, subcylindrique ou cunéiforme. Le bord postérieur du corselet est subsemi-circulaire transversalement, intimement appliqué contre la base des élytres, avec les angles en général très-marqués. Dans la plupart des cas, la forme générale, celle du prothorax, la présence de lubes épipleuraux, le recouvrement incomplet du pygidium par les élytres feront aisément distinguer le genre actuel des Clytra j et la forme des tarses ne permettra pas de les confondre avec les suivants. Toutes les espèces de ce genre, quoique propres à l'ancien conti- nent, sont étrangères à l'Europe. Sous-genre. DIAPROMORPHA. LACORDiURE, Monogr. Phytoph. II, p. 227 (1). Corps massif, très-régulièrement cylindrique ou cylindro-conique. — Prothorax plus ou moins grand, fortement arrondi, cintré en (1) Baly, Phytoph. Malay. p. 49. 122 PHYTOPHAGES. .avant, muni à sa base d'un lobe médian assez saillant [pinguis ex- ceptée), ses angles postérieurs toujours distincts. — Elytres un peu lobées à la base des épipleures, rétrécies en arrière, recouvrant im- parfaitement le pygidium. Le Prof. Lacordaire donne la description de 10 espèces, dont 2 de l'Afrique australe, 3 de la côte de Guinée et 5 du continent indien. Depuis lors, M. Gerstaecker a décrit la D. Tettensis de l'Afrique aus- trale, et le D"" Baly, la D. Walleri duZambèse. Sous-genre. PEPLOPTERA. Lâcordaire, Monogr. Phytoph. Il, p. 239. Corps massif, cunéiforme chez la plupart, cylindrique chez un petit nombre. — Prothorax formant une portion transversale de cylindre, cintré en avant, faiblement lobé au milieu de sa base [angustata exceptée); ses angles postérieurs toujours distincts. — Ecusson petit, presque toujours largement triangulaire. — Elytres fortement et étroitement lobées à la base des épipleures, très-rétrécies en arrière chez les espèces à. corps cunéiforme, recouvrant imparfaitement le pygidium chez toutes. — Saillie prosternale distincte, sauf dans un seul cas [poslica). — Pattes très-robustes ainsi que les tarses chez les mâles {poslica exceptée); leur dernier article médiocrement dégagé des lobes du 3*; ceux des femelles plus grêles, avec leur dernier ar- ticle plus saillant. La Monographie des Phytophages renferme la description de H espèces, 7 de l'Afrique australe, 2 du Congo et 2 de la côte de Guinée. Le D' Baly a ajouté la P. tibialis de Port-Natal. Sous-genre. ASPIDOLOPHA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 252 (1). Corps massif, médiocrement allongé ou très-court, plus ou moins rétréci en arrière. — Pro thorax court, subcyUndrique et un peu ré- tréci en avant, fortement lobé à sa base. — Ecusson grand, souvent caréné sur la ligne médiane. — Elytres fortement et étroitement lobées à la base des épipleures, rétrécies en arrière, peu convexes et ne recouvrant qu'imparfaitement le pygidium. — Saillie proster- nale indistincte. — Pattes peu robustes; jambes assez grêles, gros- sissant légèrement de la base à l'extrémité; 1 article des tarses un peu plus long que le 2*, 3 petit, fendu jusqu'à sa base, 4 fortement dégagé des lobes du précédent. ^^) Baly, Phytoph. Malay. p. 50. CLTTRITES. 123 Quatre espèces depuis longtemps connues, sauf une seule qui a été décrite pour la première fois par le Prof. Lacordaire, ont servi de base à la création de ce sous-genre; trois d'entre elles appartiennent au continent indien, la 4^ se trouve à Java et à Sumatra. Une seule espèce nouvelle, VA. imperialis, de Bornéo, a été publiée par le D'' Baly. Sous-genre. AETHEOMORPHA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 311 (1). Corps de forme variable, tantôt cylindrique, tantôt subovale. — Tète petite, très-courte, subarrondie, plane, lisse, engagée dans le prothorax et perpendiculaire. — Mandibules très-courtes. — Yeux assez grands, oblongs, sessiles, peu ou médiocrement convexes. — Antennes plus ou moins robustes, 1 article médiocre, 2-3 obconiques, courts, égaux; les suivants triangulaires et assez serrés. — Prothorax de forme variable, ayant en général ses angles postérieurs distincts. — Ecusson assez grand, en triangle rectiligne aigu. — Elytres plus ou moins lobées à la base des épipleures. — Pattes peu allongées, grêles, subégales; hanches antérieures globoso-coniques, peu sail- lantes ; jambes droites; tarses courts, ou au plus médiocres, mais ayant toujours le 1 article plus long que 2, 3 petit, fendu jusqu'à sa base, 4 grêle, allongé et dégagé des lobes du précédent. Six espèces ont été décrites dans la Monographie des Phytophages, elles appartiennent : 4 à l'Egypte, 2 au Sénégal, 2 au continent in- dien, 1 à l'Australie. Le D"' Baly, dans la description des Phytophages de la Malaisie, a enrichi cette coupe de trois types nouveaux. MIOCHIRA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. Il, p. 315. Corps très-allongé, grêle, cylindrique et glabre en dessus. — Tète petite, ovalaire, entièrement dégagée du prothorax, penchée et lisse. — Mandibules courtes. — Yeux assez grands, oblongs, sessiles et mé- diocrement saillants. — Antennes assez robustes, à article 1 médiocre, 2-3 obconiques, courts, égaux; les suivants transversaux et assez serrés. — Prothorax ayant ses angles postérieurs distincts, — Ecusson petit. — Pattes courtes, subégales, peu robustes; hanches antérieures globoso-coniques, peu saillantes; tarses très-courts, leurs deux pre- miers articles en triangle renversé, subégaux, le 3*= petit, fendu jus- qu'à la base, 4 assez long et dégagé des lobes du précédent. Le mâle d'une espèce, la femelle d'une autre, et ce sont les seules (1) Baly, Phytoph. Malay. p. 53. 124 PHYTOPHAGES. connues, ont permis au Prof. I.acordaire, par suite de leurs carac- tères, d'admettre que dans ce genre les sexes étaient semblables. Rien jusqu'à ce jour n'est venu confirmer cette hypothèse. L'une de ces espèces appartient au royaume d'Assam, l'autre au Sénégal. La brièveté des tarses, qui surpasse même celle de ces mêmes or- ganes chez les Clytra, permettra toujours de les reconnaître avec facilité. On ne trouve des tarses semblables que chez la Diapericera, qui a le corps brièvement ovalaire et subpubescent. MELITONOMA, Lac. Mâle. Corps plus ou moins cylindrique, le plus souvent assez al- longé, glabre en dessus. — Tête carrée ou ovalaire, plus ou moins grosse, engagée dans le prothorax et perpendiculaire. — Mandibules toujours plus ou moins robustes, peu ou point saillantes. — Yeux très- gros, envahissant la majeure partie des bords latéraux de la tète. — Prothorax assez grand, très-convexe, subcylindrique, à bord posté- rieur très-courbé en travers, avec ses angles très-arrondis. — Ecusson médiocre. — Elytres subcylindriques, à bords latéraux parallèles, ca- chant complètement le pygidium, à lobes épipleuraux peu marqués. — Pattes médiocres, subégales, cuisses assez fortes, jambes droites, tarses à 4 article plus court que les deux suivants réunis, 4 allongé, fortement dégagé du précédent. Femelle. Elle diffère seulement du mâle par la tête plus petite, le prothorax un peu plus court et les pattes plus égales entre elles. Tout en rappelant la forme si caractéristique des Diapromorpha, le genre actuel en a perdu les caractères les plus saillants; le corselet est moins allongé, moins convexe, les élytres sont moins lobées à la base des épipleures et elles ne laissent pas le pygidium à découvert, enfin les pattes sont plus allongées et moins robustes. Il est très-dilficile de distinguer le type actuel de celui de la plupart desGYNANDROPHTHALMA. Cependant la forme est plus cylindrique, le corselet est plus convexe, les élytres offrent à la base des épipleures des indices de lobes, tandis que ces derniers ont tout à fait disparu dans les Gynandrophthalma. Quoique ce genre ne soit pas bien riche en espèces, il faut néan- moins y reconnaître deux types un peu différents, représentés par les deux sous-genres suivants. Sous-genre. MELITONOMA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 371. Mâle. Corps régulièrement cylindrique, en général assez allongé, glabre en dessus. — Tête plus ou moins carrée, médiocre. — Man- CLYTRITES. 125 dibules robustes, un peu saillantes. — Yeux très-gros, subovalaires. — Prothorax médiocrement grand, Irès-convexe et un peu bombé sur le disque, le bord antérieur non avancé. — Elytres oblongues, à côtés parallèles. — Pattes assez robustes, subégales, les deux premiers ar- ticles des tarses convexes en dessus. Ce sont des insectes de taille moyenne, d'un fauve plus ou moins vif en dessus, avec les élytres ornées presque constamment de cinq points noirs, l'un humerai, les quatre autres disposés en carré régu- lier. Ces points en se réunissaut deux à deux forment parfois des bandes transversales, et il y a un petit nombre d'espèces chez les- quelles des bandes analogues constituent le dessin normal. Le Prof. Lacordaire a décrit 10 espèces, 4 de l'Afrique australe, 3 à la fois de ce pays et de la côte du Sénégal, 2 de la côte de Guinée et une du continent indien. M. Thomson, dans les Archives entomolo- giques, a décrit un nouveau type, originaire du Gabon. SoUS-GENRE. DAMIA. Lacoudaire, Monogr. Phytoph. II, p. 38:2 (1). Mâle. Corps de forme variable, non régulièrement cylindrique, oblongo-ovalaire, médiocrement convexe et glabre en dessus. — Tête [dilata exceptée) en triangle un peu allongé, en partie dégagée du prothorax et penchée. — Mandibules courtes. — Prolhorax assez court; plus rétréci en avant, ses angles postérieurs toujours arrondis. — Pattes assez longues ; les antérieures plus allongées que les autres, à tarses grêles, subcylindriques. Ce sous-genre se compose de 5 espèces seulement, 2 sont originai- res du cap de Bonne-Espérance, 1 du Sénégal, 1 du continent indien et 1 de Java. GYNANDROPHTHALMA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 356 (2). Corps court, oblong ou subovale, parfois allongé et subcyhndrique, presque toujours glabre en dessus. — Tête petite ou médiocre, tantôt pareille dans les deux sexes, tantôt un peu plus forte chez les mâles. — Mandibules très-courtes, rarement un peu saillantes chez les mâles. — Yeux gros et très-saillants chez les uns, petits chez les autres. — Antennes grêles, à articles 2-3 obconiques, courts, égaux, les suivants variables, en général faiblement transversaux. — Prothorax moins (1) Baly, Phytoph. Malay. p. 56. (2) Redt. Faun. Austr. 2^ éd. p. 891. — Fairm. Gea. Col. Europ. IV. p. 215, pi. 62, fig. 296. — Baly, Phytoph. Matay. p. 5t . 126 PHYTOPHAGES. développé que dans les genres précédents, variant dans sa forme, assez convexe et son bord postérieur toujours assez fortement arqué en travers. — Elytres jamais lobées à la base des épipleures, subpa- rallèles ou légèrement dilatées en arrière. — Pattes courtes, rarement un peu allongées; les antérieures parfois un peu plus longues chez les mâles; hanches antérieures coniques, peu saillantes; tarses de grosseur et de longueur variables, 1 article moins long que les deux suivants pris ensemble, 2 en général aussi long que large ou plus long. Les sexes sont pareils ou légèrement dissemblables. Comme on peut le voir par la diagnose ci-dessus, les caractères de cette coupe générique sont bien peu précis. A la rigueur, ils pour- raient s'appliquer à des types variés et, en particulier, à peu près à toutes les femelles des genres précédents où les sexes difièrent. Quoi qu'il en soit, les choses sont ainsi faites et s'accommodent peu à nos vues. Les mêmes difficultés se présentent lorsqu'il s'agit de la détermi- nation et du classement des espèces. Toute la sagacité, toute l'expé- rience du Prof. Lacordaire ont échoué dans les tentatives prolongées qu'il a faites pour classer les S8 types qu'il a connus. Il a dû se dé- cider à grouper les espèces d'après leur distribution géographique. C'est ainsi qu'il décrit d'abord les espèces américaines, au nombre de 9, puis 5 espèces du continent et de l'Archipel indien. 11 trace ensuite la description de 23 espèces africaines, et dans ce nombre ne sont pas comprises celles du littoral de la Méditerranée. Il réunit la Faune des contrées qui limitent cette mer intérieure à la Faune européenne et à la Faune de la Sibérie. Depuis la publication de cette Monogra- phie, on n'a ajouté à la liste des Gynandrophthalma que 3 à 6 types nouveaux. CHEILOTOMA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 341 (1). Mâle. Corps court, massif, cylindrique, glabre eu dessus. — Tète très-grosse, perpendiculaire, suborbiculaire, uniformément convexe, prolongée, de chaque côté, sous les yeux, en une grosse oreillette, avec l'épistonie entaillé par une profonde échancrure quadrangu- laire. — Mandibules robustes, de forme variable. — Antennes faibles, 1 article allongé, en massue arquée, 2 obconique, assez gros, 3 de même forme, plus grêle, 4 plus long, à peine denté, les suivants triangulaires. — Yeux petits, subarrondis. — Prothorax trois fois aussi large que long,- régulièrement cylindrique, à bords latéraux arrondis (1) Redt. Faun. Austr. 2» éd. p. 89:2.— Fairm. Gcn. Col. Europ. IV, p. 2V6, pi. 63, lig. 297. CLYTRITES. 127 et relevés en arrière, le postérieur arqué en travers, avec ses angles eifacés. — Ecusson grand, en triangle aigu. — Elytres courtes, paral- lèles, convexes. — Pattes assez longues et assez robustes, les anté- rieures un peu plus longues que les autres; cuisses comprimées; jambes droites, tarses subégaux, à 1 article renflé, plus court que les deux suivants réunis. Femelle. Tête plus petite, épistome faiblement échancré, mandi- bules courtes; pattes moins allongées, plus fortes, égales; 1 article des tarses à peine renflé. Ce genre reproduit assez exactement la forme des Coptocf.phala, notamment par le corselet et la tête, mais la structure des tarses est très-différente. Il renferme actuellement trois espèces. Aux deux types décrits dans la Monographie des Phytophages, M. Brisout a ajouté la C. Reyi. Ces trois espèces appartiennent à la Faune européenne, deux se rencon- trent dans l'Europe centrale et méridionale, la 3^ dans la Russie mé- ridionale. COPTOCEPHALA, Chevr. Lac. Mâle. Taille au-dessous de la moyenne, corps médiocrement al- longé, très-parallèle, plus ou moins cylindrique, un peu déprimé et glabre en dessus (Pantocometis excepté). — Tête grande, peu épaisse, suborbiculaire, perpendiculaire, comme tronquée verticalement, très- rarement convexe sur le vertex (Physauchenia). — Mandibules mé- diocres, peu saillantes, parfois inégales (Anisognatha). — Antennes peu robustes, i article plus ou moins gros, turbiné ou arqué, 2-3 obconi- ques, courts, égaux, les suivants élargis. — Yeux grands ou médio- cres, oblongs, légèrement saillants, presque entiers. — Prothorax ré- gulièrement cylindrique, très-court, bord antérieur coupé carrément, côtés latéraux droits, bord postérieur arqué en travers, avec les an- gles arrondis, parfois un peu marqués. — Ecusson médiocre, en trian- gle aigu ou obtus. — Elytres oblongues, parallèles, cachant le pygi- dium en arrière, à lobes épipleuraux peu ou point distincts. — Pattes allongées, peu robustes; les antérieures notablement plus longues que les autres; tarses variables, les antérieurs en général beaucoup plus longs que les quatre postérieurs; 1 article de tous presque aussi long que les deux suivants pris ensemble. Femelle. Corps oblong-ovalaire, moins parallèle; tête un peu plus petite; pattes plus égales; tarses un peu plus courts. Nous avons compris sous le nom de Coptocephala huit sous-genres de la Monographie des Phytophages, composés d'espèces chez les- quelles le bord postérieur du prothorax est manifestement arqué en travers et le l*' article des tarses aussi long que les deux suivants réunis. A ces caractères, il faut ajouter que la tète est toujours peu 128 PHYTOPHAGES. saillante, fortement penchée et dans la majorité des cas très-plane, comme tronquée verticalement; que le prothorax est court, non di- laté latéralement; que les élytres sont oblongues, à bords subparal- lèles. Enfin les sexes sont toujours plus ou moins différents. En attendant une bonne classification des Clytrltes, nous avons cru, au prix de quelques rapprochements peut-être hasardés, rendre la détermination des espèces plus facile. Celles-ci , au nombre de Su à 30, appartiennent h la Faune médi- terranéenne, à l'Afrique occidentale, au continent indien. SoDS-GENRE. LABIDOGNATHA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 369. Mule. Tête grosse, allongée, renfiée sur le vertex, dégagée du pro- thorax.— Mandibules médiocrement robustes, assez saillantes, droites, puis arquées à leur extrémité. — Yeux très-gros, ovalaires et sail- lants. — Prothorax ayant ses angles postérieurs distincts. Femelle. Tête beaucoup plus petite, ovalaire. — Yeux relativement plus grands, — Pattes subégales. Ce sous-genre ne comprend que la Clyira cœrulans, Fabr., insecte remarquable par sa couleur d'un bleu uniforme, originaire de la côte de Guinée. Sous-genre. PHYSAUCHENIA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. l], p. 367. Mâle. Corps assez allongé, très-parallèle, subcylindrique, non mé- tallique, très-lisse et glabre en dessus. — Tête très-forte, dégagée du prothorax, perpendiculaire, en carré long, renflée sm' le vertex, prolongée sous les yeux en une grosse et courte oreillette. — Mandi- bules robustes, saillantes, droites, puis recourbées à leur extrémité. — Yeux médiocres, oblongs, déprimés, distinctement échancrés, très- éloigncs du bord antérieur du prothorax. — Celui-ci cylindrique avec ses angles postérieurs distincts. — Ecusson médiocre, en triangle aigu. — Pattes assez longues et assez robustes, égales entre elles ; tarses assez allongés, article 1 aussi long que les deux suivants réunis. La femelle ne présente aucune particularité à noter, si ce n'est la grandeur des yeux, qui, toute proportion gardée, surpasse celle des mâles. Une seule espèce, la Clytra pallens Fabr., originaire des Indes orientales, peut rentrer dans cette coupe. CLYTRITES. 129 Sous-GENRE. PANTOCOMETIS. Lacordaire^ Monogr. Phytoph. II, p. 366. Femelle. Corps oblongv, médiocrement convexe, hérissé de toutes parts de poils redressés. — Protliorax très-court, subcylindrique. — Ecusson assez grand, en triangle tronqué au bout. — Pattes grêles, allongées, à article 1 aussi long que les deux suivants réunis. Ce sous-genre, établi par le Prof. Lacovdaire sur une seule femelle rapportée de Pondichéry, est très-remarquable par la pubescence qui la recouvre en entier. Le D'' Baly a décrit dans ces derniers temps une seconde espèce, P. Doiunesi, découverte dans les environs de Bombay. Sous-GENRE. COPTOCEPHAU. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 345 (1). Mâle. Corps médiocrement allongé, parallèle, cylindrique et un peu déprimé, glabre en dessus. — Tète grande, peu épaisse, comme tronquée verticalement. — Mandibules assez grandes, arquées, appli- quées exactement au repos contre le bord inférieur de la tète. — Pro- thorax très-court, cylindrique. — Ecusson médiocre, en triangle aigu. — Pattes allongées, cuisses comprimées, jambes légèrement arquées. Ce sous-genre, pour ce qui concerne les mâles, est le plus tranché peut-être de la section actuelle, et cela tient à la forme caractéristique de la tête, à la grande brièveté du corselet. Par contre, les espèces, actuellement au nombre de douze, sont frès-difliciles à distinguer les unes des autres. Le Prof. Lacordaire en décrit 9, Ku&tcr 2 et M. Reiche 1 ; elles appartiennent toutes à la Faune méditerranéenne, sauf une seule qui est répandue dans presque toute FEurope. Sous-GENRE. CERATOBASIS. Lacordaire, Monogr. Phytoph. 11^ p. 362 (2). Mâle. Corps court, régulièrement cylindrique, glabre en dessus. — Tête médiocre, brièvement trigone, très-lisse et très-plane, engagée dans le prothorax et perpendiculaire. — Mandibules légèrement sail- lantes.— Yeux assez grands, oblongs, déprimés et sessiles. — Antennes à 4 article très-développé, quoique médiocrement long, carré ou en triangle arqué. — Pattes assez allongées. (1) Chevr. Dej. Cat. 3^ éd. p. 443. — Redt. Faiin. Austr. 2^ éd. p. 892. — Fairm. Gen. Col. Europ. IV, p. 216, pL 63, fig. 298. (2) Baly, Pli y t. Malay. p. 56. Coléoptères. Tome X. 9 i 130 PHYTOPHAGES. Femelle. Tô?c plus petite, avec le l""" article des antennes très-ré- duit. Ce sous-genre ne renferme que deux espèces des Indes orientales. Sons-GENRE. ANISOGNATHA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 317. Mâle. Corps allongé, cylindrique, glabre en dessus, sauf la lête. — Celle-ci médiocre, subquadrangulaire, dégagée du prothorax et penchée. — Mandibules faibles, assez saillantes, la gauche beaucoup plus courte que la droite; celle-ci fortement recourbée et prolongée en une longue pointe très-aiguë. — Yeux assez grands, subovalaires, peu convexes. — Prothorax court, subcylindrique. — Pattes allongées, grêles. Femelle. Tête plus petite; mandibules courtes; yeux relativement plus gros. Ce sous-genre, facile à reconnaître par la forme des mandibules chez le mâle, se compose de deux espèces trouvées dans le royaume d'Angola, sur la côte occidentale de l'Afrique. Sous-GENRE. CALYPTORHINA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 81 (1). Mâle. Corps court, cylindrique, subdéprimé et glabre en dessus. — Tête médiocre, dégagée du prothorax, penchée, presque carrée, légèrement convexe. — Mandibules assez saillantes, en forme de tenailles. — Yeux petits, arrondis ou brièvement ovalaires, plus ou moins saillants. — Prothorax court, subcyhndrique. — Ecusson grand, obtus au sommet. — Pattes grêles et allongées. Femelle. Tête oblongue, yeux relativement plus gros que chez le mâle. — Prothorax plus court et plus cylindrique. — Pattes assez longues, très-grêles. Deux espèces seulement, d'un vert métallique ou bleu foncé, com- posent ce sous-genre; l'une est originaire de l'Europe orientale, l'autre du nord de l'Afrique. Sous-GENRE. AETHEODACTYLA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 188. Mâle. Corps oblong, allongé, non métallique, glabre en dessus. — Tète médiocre, ovalaire, plane, perpendiculaire. — Mandibules courtes. (1) Fairm. Gen. Col. Europ. IV, p. 213, pi. 61, Og. 290. MÉGALOSTOMITES. 131 — Yeux très-grands, allongés, assez saillants, entiers. — Prothorax sub- cylindrique, rétréci en avant. — Ecusson très-grand, à sommet obtus. — Elytres allongées, très-faiblement lobées à la base des épipleures. — Pattes assez longues et robustes, les antérieures sensiblement plus longues; article 1 des tarses intermédiaires très-gros, convexe en dessus, celui des postérieurs un peu moins. Femelle. Semblable au mâle, avec les pattes antérieures plus courtes et le 1" article des tarses un peu moins long que les deux suivants réunis. Ce type est immédiatement reconnaissable à la forme du premier article des quatre tarses postérieurs, caractère qui existe aussi bien chez le mâle que chez la femelle. L'unique espèce connue est origi- naire de la côte de Malabar. DIAPERICERA. Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 388. Corps très-court, cylindrico-ovale, partout finement pubescent. — Tète aussi large que longue, trôs-plane, engagée dans le prothorax. — Yeux grands, ovalaires, assez saillants, — Antennes courtes, rigi- dules, article 1 médiocre, turbiné, 2 aussi gros, globuleux, 3-i obco- niques, égaux, très-courts, 5-10 s'élargissant graduellement, forte- ment transversaux, subperfoliés, 11 en forme de bouton. — Prothorax grand, ayant son bord antérieur avancé et ses angles postérieurs distincts. — Ecusson développé, en triangle curviligne. — Elytres sans trace de lobes, ni de sinus sur les côtés. — Pattes courtes, grêles, égales; tarses très-courts, a articles très-serrés, 1 et 2 triangulaires, presque égaux, 3 petit, fendu jusqu'à sa base, 4 en grande partie engagé entre les lobes du précédent. Ce genre est fondé sur une petite espèce de l'Afrique australe, longue d'un peu plus d'une ligne, noire en dessous, d'un bleu-violet en dessus et ornée d'une fine pubescence couchée. Elle a perdu le faciès des Clytrides et semble se rapprocher des Lamprosomides. Groupe II. Mégalostomites. Tête suborbiculaire ou oblongue, assez fortement engagée dans le prothorax, penchée ou même infléchie, sujette à prendre un déve- loppement insolite dans le sexe mâle ; épistome à échancrure varia- ble, triangulaire ou en demi-cercle ; labre carré ou subtransversal, mandibules robustes, plus ou moins saillantes, fortement dentées, anormales chez quelques ujâles; mâchoires toujours très-développécs; lobe externe bi-articulé, article terminal grand et obtus, cilié; l'in- i32 PHYTOPHAGES. terne affectant deux formes très-différentes : tantôt fendu en deux lamelles divergentes, tantôt simple, les deux lamelles étant soudées; palpes de 4 articles, 1 très-court, 2 et 3 subégaux, subclaviformes, 4 cylindrique, obtus; lèvre inférieure à menton toujours porté sur un pédicelle appartenant au sous-menton, transversal, de forme qua- drangulaire ou trapézoïdale, anormal chez quelques mâles; languette courte, cornée, simple ou échancrée à son bord, à palpes tri-articulés, i très-court, les suivants allongés et étroitement ovalaires. — Yeux grands ou médiocres, entiers ou échancrés. — Antennes robustes, dentées à partir du 4"= ou du 5<= article, 4 article gros, assez allongé, 2 court, obconique, 3 de même forme, un peu plus long, les suivants transversaux. — Prothorax transversal, légèrement convexe, rétréci de la base au sommet, à côtés latéraux infléchis, bord postérieur sinué de chaque côté avec un lobe médian plus ou moins développé; écus- son triangulaire, plan. — Elytrcs oblongues, plus ou moins allongées, tantôt parallèles, tantôt atténuées, avec des lobes épipleuraux peu saillants et arrondis, très-rarement (rnocTOPHANA) plus accentués. — Prosternum toujoiu:'s distinct, parfois étroit ou très-large, plus ou moins saillant entre les hanches, souvent prolongé en arrière; méso- sternum toujours assez large, perpendiculaire, échancré à son sommet et accolé au métasternum; pygidium assez développé et générale- ment en partie à découvert. — Pattes robustes; hanches antérieures peu ou point saillantes, transversales; cuisses et jambes simples, le plus souvent semblables dans les deux sexes et semblables entre elles; tarses à i article en triangle allongé, 2 plus court, de même forme, 3 plus ou moins ovale, bilobé, 4 grêle, allongé et portant des cro- chets simples. Les Mégalostomites se distinguent des Ischiopacliites par l'absence de rainure prothoracique et tout aussi facilement des Babiites par les crochets des tarses simples; la présence constante d'un prosternum, plus ou moins développé entre les hanches antérieures, établit une ligne de démarcation avec le groupe précédent, celui des Clytrites. Indépendamment de ces différences, les Mégalostomites paraissent constituer un groupe naturel; elles ont une forme robuste, massive, un faciès particulier; leur colpration leur appartient aussi en propre ; à part quelques espèces, qui sont d'une teinte uniforme, obscure ou submétallique, rarement brillante, la plupart ont les élytres d'un fauve terne et rayées de bandes transversales noires. Elles sont en général de taille moyenne, mais cependant, c'est dans la section ac- tuelle, ([ue l'on rencontre les formes les plus développées de la Tribu entière. Leur organisation présente certaines particularités qui méritent d'être mentionnées. A part les genres Proctophana, Coscinoptera et Themesia, partout le lobe interne des mâchoires est très-dé veloppé; il est plus ou moins MÉGALOSTOMITES. 133 corné et divisé jusqu'à sa base en deux lamelles divergentes, garnies de cils plus ou moins nombreux et de formes un peu variables selon les espèces. Dans les trois genres que nous venons de nommer et qui s'écartent de la généralité des espèces sous ce rapport, les deux la- melles se sont accolées et soudées, l'interne est devenue membra- neuse, blanche, translucide. Le menton est constamment porté sur un pédicelle qui émane du sous-menton- sa forme est excessivement variable, même chez les espèces voisines; il présente chez quelques mâles des formes extrê- mement bizarres, ainsi que nous le verrons ci-dessous. Notons, en passant, que cette variabilité des organes buccaux con- firme pleinement cette observation, que, chez les Phytophages, sauf quelques exceptions, la fixité de ces parties laisse beaucoup à désirer et ne répond nullement à celle dont jouissent les familles plus élevées de l'ordre des Coléoptères, Une autre particularité qui mérite une mention particulière, c'est la ponctuation des élytres, qui, dans l'opinion du Prof. Lacordaire, peut figurer dans la caractéristique de ces genres. On remarque, en effet, que toutes les fois que les yeux sont échancrés, elle est {Mega- lostomis microcephala exceptée) toujours disposée sans ordre, et que chez les espèces qui ont les yeux entiers, elle affecte deux dispositions qui sont en rapport intime avec la forme du lobe interne des mâ- choires. Si ce lobe est double, ce qui est le cas le plus commun, elle est rangée en lignes régulières au nombre de neuf, avec le commen- cement d'une 10^ à la base interne; si, au contraire, le lobe est sim- ple, elle devient aussitôt confuse. La Proctophana basalis est la seule espèce qui fasse exception à cet égard, avec un lobe interne simple, elle a des élytres ponctuées en stries, et encore, ces stries sont en partie irrégulières. Les différences sexuelles sont peu prononcées dans les Tribus pré- cédentes; d'une manière générale, elles portent, à peu près exclusi- vement, sur le développement des cuisses postérieures. Ainsi qu'on a pu le voir, il en est tout autrement chez les Clytrites, où presque tous les organes peuvent subir certaines modifications sous l'influence des sexes. Aussi, c'est dans ce dernier groupe que les différences sexuelles sont le plus marquées. Chez les Mégalostomites, elles ten- dent déjà à diminuer, elles sont moins importantes et moins fré- quentes; elles deviennent rares chez les Babiites. Ces modifications, dans le groupe actuel, portent sur la tête et les organes qui en dépendent, sur le prothorax et sur les pattes; quant à la fossette du dernier segment abdominal, on sait qu'elle ne fait jamais défaut. La tête varie dans la moitié des espèces environ; dans ce cas, elle s'agrandit considérablement chez les mâles et prend à peu près la forme que nous lui connaissons chez les Coptocephala, c'est-à-dire. 134 PHYTOPHAGES. elle s'élargit beaucoup dans le sens transversal, le front s'aplatit ; de plus, sa sculpture se creuse profondément, sa surface présente des saillies à la base des mandibules, h l'extrémité de l'épistome, sur les joues; en môme temps, les mandibules sont plus robustes, plus sail- lantes, elles deviennent parfois énormes, armées de fortes dentelures et laissent un intervalle vide entre elles et le labre. Dans les mêmes circonstances, les organes buccaux et le menton, en particulier, prennent des dimensions insolites et se replient plus oa moins dans l'intérieur de la cavité buccale; c'est ainsi que dans le sous-genre Scaphigenia, il est notablement allongé, ses bords laté- raux sont relevés et anguleux; et que, dans le sous-genre Hetero- STOMis, il est du double plus long que large et sillonné dans son mi- lieu. Les antennes ne prennent qu'une faible part à ce développement et leurs articles terminaux sont seulement un peu plus larges. Chez les mâles, où la tète se modifie à ce point, on comprend que le prothorax en subisse l'influence; il perd sa forme «onico-cylindri- que, il devient plus large dans le sens transversal et se raccourcit ; dans quelques espèces, il parait plus large que les élytres elles-mêmes. Quant aux pattes, il est rare que les antérieures s'allongent un peu et cela seulement chez certains mâles; jamais elles ne prennent ces formes extraordinaires, qui sont si communes chez les Clytrites. Les métamorphoses des Mégalostomites sont inconnues. Comme appendice à sa belle Monographie, le Prof. Lacordaire donne la des- cription de trois fourreaux de larves qu'il rapporte par voie d'exclusion au groupe des Babiites ou des Mégalostomites ; ces fourreaux, qui sont actuellement en ma possession, sont, en effet, très-curieux, la description qui eu a été faite est complète et si nous n'en parlons pas ici, c'est à cause du doute qui continue à subsister sur les espèces auxquelles ils ont servi d'abri, A l'état parfait, dit le Prof. Lacordaire, on trouve les Mégalostomites sur les feuilles des buissons, principalement dans les taillis, les bois peu fourrés et le voisinage des plantations. Ce sont des insectes en- core plus lourds que nos Clytra et qu'il n'a jamais vus voler. Avant la publication de la Monographie des Phytophages, on trouve seulement la description de sept espèces de cette section dans les anciens entomologistes ; elles étaient génériquement placées parmi les Clytra. Dans la 2« édition du Catalogue du comte Dejean, M. Che- vrolat les a isolées sous le nom de Megalostomis et 23 espèces s'y trouvent inscrites. Le Prof. Lacordaire en décrit 50, qu'il a réparties en cinq genres différents. Depuis cette époque, quatre types nouveaux ont été décrits par le D'' Le Conte. Toutes les espèces sont américaines et plus nombreuses an Brésil que partout ailleurs. Le tableau analytique suivant, emprunté à la Monographie des Phytophages, n'a pas subi de modification : MÉGAIOSTOSÏITES. 1 35 I. Yeux entiers, parfois très-légèrement sinués. A. Prosternum large, plan^ continu avec le mésosternum. Proctophana. A*. Prosternum étroit, parfois large, ne rejoignant pas le mésosternum. B. Lobe interne des mâchoires double. Ponctuation des élytres disposée en rangées régulières. Euryscopa. B'. Lobe interne des mâchoires simple. Ponctuation des élytres sans ordre. C. Yeux médiocres, ovalaires et saillants. Coscinoptera. C. Yeux très-grands, allongés et saillants. Themesia. IL Yeux distinctement échancrés. Prosternum large, attei- gnant le mésosterniim. Lobe interne des mâchoires double. Ponctuation des élytres sans ordre. Megalostomis. MEGALOSTOMIS. Lacordaire, Monog. d. Phytoph. Il, p. S19 (1). Tête brièvement oblongue, penchée, engagée jusqu'aux yeux dans le prothorax; labre plus ou moins allongé,, émarginé; mandibules robustes, légèrement saillantes, dentées; mâchoires à lobe interne bifide; lèvre inférieure à menton subquadrangulaire, trapézoïdal, plus ou moins concave. — Yeux grands, plus ou moins allongés, presque toujours peu saillants et même déprimés, faiblement, mais toujours distinctement échancrés. — Antennes médiocres, articles 2 et 3 de longueurs relatives variables, à partir du 4 ou 5, les suivants plus ou moins transversaux et triangulaires. — Prothorax cylindro-coni- que, à bord postérieur sinué latéralement, lobé dans son milieu; écusson grand, en triangle curviligne. — Elytres confusément ponc- tuées, oblongues et subparallèles, ou bien rétrécies en arrière, cachant imparfaitement le pydidium. — Prosternum plus ou moins large, prolongé en arrière jusqu'au mésosternum. — Pattes assez robustes. Les caractères que nous avons exposés, s'appliquent à la majorité des espèces de ce genre si nombreux ; ils conviennent d'abord à toutes les femelles et, en second lieu, aux mâles des espèces chez lesquelles les sexes sont semblables. 11 en résulte , ainsi que le remarque judi- cieusement le Prof. Lacordaire, que les modifications sexuelles que nous rencontrons ici, ne laissant presque point de traces chez les fe- melles, peuvent servir tout au plus à l'étabUssement de sous-genres. Ces modifications portent principalement sur la tète et les organes qui en dépendent, et parmi ces derniers, le menton affecte trois formes assez nettement caractérisées, qui permettent l'établissement de trois (1) Syn. Chevr. Dej. Cat. S» éd. p. 440. — Clïthra, Germ. Ins. Sp. Nov. — Foersberg, Nov. Act. Upsal. VIII. 136 PHYTOPHAGES. coupes correspondantes; mais l'une de ces formes se retrouvant en même temps chez des espèces, dont les unes ont les sexes semblables et les autres des sexes différents , il est nécessaire d'établir une sub- division dans cotte coupe; nous aurons ainsi à caractériser quatre sous-genres. Dans son ensemble, le genre Megalostomis se distingue, à la pre- mière vue, des autres genres du groupe actuel; les yeux sont tou- jours distinctement échancrés, les élytres sont toujours ponctuées sans ordre (M. microcephala excepté), et le lobe interne des mâchoires est profondément bifurqué. Les Megalostomis sont presque tous de grande taille et ornés de couleurs vives, parfois métalliques. Avant la publication de la Monographie des Phytophages, 4 espèces seulement, considérées comme des Clytra. avaient été décrites par les auteurs. Le Prof. Lacordaire donne la description de 31 espèces, dont 17 du Brésil, 1 du Tucuman, 1 de Bolivia, 5 de Cayenne, 2 de Colombie et 4 du Mexique. La patrie de la dernière ne lui était pas exactement connue. Depuis cette date, le docteur Le Conte a fait con- naître la Megalostomis mucorea, originaire de la Californie. Sous-genre. MINTURNIA. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. Il, p. 520. Sexes semblables. — Tête médiocre ou petite, jamais prolongée en oreillettes sous les yeux. —Mandibules parfois un peu plus développées chez les mâles. — Menton plus ou moins replié dans l'intérieur de la cavité buccale, quadrangulaire, tantôt assez fortement transversal, tantôt et plus rarement subéquilatéral, légèrement échancré ou en- tier en avant, presque plan ou concave, parfois caréné ou canaliculé sur la ligne médiane. — Yeux n'ayant jamais de bourrelet en arrière. — Antennes dentées à partir du 5" article, le 4*^ aussi long que les deux précédents réunis, ceux-ci obconiques. — Prothorax et élytres variables ; les pattes presque égales, les antérieures n'étant pas mani- festement plus longues que les autres. Le corps des Minturnia est de forme variable, presque toujours gla- bre sur les élytres et assez souvent sur le prothorax et même sur la tète. Ainsi, les individus mâles qui ressemblent aux femelles, c'est-à- dire dont la tête ni le prothorax ne présentent de modifications ca- ractéristiques de leur sexe, apparliennent au sous-gem'e actuel. Quant aux femelles, il est impossible de les distinguer de celles du sous-genre suivant. Les espèces, assez nombreuses, varient d'une manière remar- quable au point de vue de la forme et des couleurs. Elles sont au nombre de 13, dont 5 se rencontrent au Brésil, 3 à Cayenne, 1 dans la Colombie et 4 au Mexique. MÉGAIOSTOMITES. 137 Sous-GENRE. MEGALOSTOMIS. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 534. Sexes dissemblables. Mâles. Tête plus ou moins grosse, de forme variable. — Menton fortement replié dans l'intérieur de la cavité buccale, très-grand, sub- quadrangulaire et variable dans certaines limites. — Yeux toujours déprimés, parfois munis d'un bourrelet en arrière. — Angles posté- rieurs du protliorax toujours distincts. — Pattes antérieures visible- ment un peu plus grandes que les autres. — Corps presque toujours pubescent sur toute sa surface. Les femelles ne pouvant pas se distinguer de celles du sous-genre précédent, il n'est pas nécessaire d'en exposer les caractères. Quant aux mâles, on a vu dans les généralités du groupe que les modifica- tions sexuelles portent sur la tête, le prothorax et d'une façon moins marquée sur les pattes antérieures. Cependant ces modifications ne sont pas toujours bien prononcées; elles ne deviennent manifestes que dans la moitié environ des espèces. Celles-ci sont au nombre de 41, dont 7 du Brésil, 2 de Cayenne, 1 de Colombie et 1 de la Bolivie. Sous-GENRE. SCAPHIGENIA. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. Il, p. 547. Sexes dissemblables. Mâles. Tête plus forte que chez les femelles, perpendiculaire, oblongo-orbiculaire, prolongée de chaque côté sous les yeux en une grosse oreillette. — Mandibules robustes, saillantes, surmontées à leur base d'une grande corne recourbée en dedans, rarement remplacée par une forte lame. — Menton très-grand, notablement plus long que large, rétréci antérieurement, ayant son bord antérieur échancré, sillonné sur la ligne médiane, avec ses bords latéraux plus ou moins anguleux dans leur moitié. — Corps toujours pubescent sur toute sa surface. Il est impossible de confondre les mâles qui appartiennent au sous- genre actuel avec ceux d'aucun autre, la forme du menton et celle de la tête les font reconnaître au premier coup-d'œil. Quant aux fe- melles, elles sont absolument identiques, surtout avec celles des Me- GALOSTOMIS. Le Prof. Lacordaire décrit 5 espèces qui toutes sont originaires du Brésil. 138 PHYTOPHAGES. '•^ SoDS-GENRE. HETEROSTOMIS. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. il, p. SS4. Sexes semblables extérieurement, ne différant que par quelques- uns des organes buccaux. Menton des mâles étroit, parallèle, presque du double plus long que large, profondément canaliculé dans toute sa longueur avec les bords du canal perpendiculaires et tranchants, précédé intérieure- ment d'une lame comprimée, aussi longue, mais plus haute que lui et étroitement canaliculée sur sa tranche inférieure ; celui des femelles très-petit, presque nul, transversal, un peu rétréci à sa base et por- tant les palpes labiaux. Chez ces insectes le corps est court, oblongo-cyUndrique, massif. La tête est plus longue que large, un peu renflée sur le vertex, per- pendiculaire, sans oreillettes sous les yeux. Les mandibules sont ro- bustes, triquètres, étroites, puis légèrement arquées à leur extrémité, plus longues chez les mâles que chez les femelles. Le prothorax est conico-cyiindrique et ses angles postérieurs sont distincts, les élytres recouvrent en partie le pygidium. La forme du menton, dit le Prof. Lacordaire, déjà si remarquable chez les mâles des Scaphigenia, Test encore davantage chez ceux du sous-genre actuel ; c'est la plus singulière qui existe non-seulement dans la tribu des Cîytrides, mais peut-être parmi les Phytophages. Chez les femelles, l'état rudimentaire de la languette a obligé, en quelque sorte, les palpes labiaux, auxquels elle ne pouvait plus four- nir leurs points d'insertion ordinaires, à s'articuler avec le menton. Les femelles des groupes précédents ne présentent rien de pareil, même chez les types les plus petits. Deux espèces seulen\ent sont comprises dans ce sous-genre, toutes deux ont été décrites dans la Monographie des Phytophages; l'une est originaire du Brésil, l'autre du Tucuman. THEMESIA. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 517 (1). Tète allongée, terminée par un museau assez long et rétréci à sa base par les cavités anionnaires, avec les mandibules saillantes; celles des lemelles un peu plus courtes que celles des mâles. — Organes buccaux semblables à ceux des Coscinopteua. — Yeux très-grands, oblongs, un peu plus saillants chez les mâles que chez les femelles. — (1) Syn. Clytra, Fabr. Syst. El. IL p. 34; Germar, Ins. Sp. Nov. p. S-io. — Megalostomis, Dej. Cat. éd. 3, p. 440. MÉGAIOSTOMITES. 439 Antennes médiocres, 1 article globuleux, assez gros, 2 et 3 très-courts, obconiques, les suivants subtransversaux. — Prothorax transversal, peu convexe, à bord antérieur un peu avancé ; écusson en triangle subéquilatéral. — Eiytres courtes, très-larges aux épaules, atténuées en arrière et cachant la plus grande partie du pygidium, ponctuation confuse. — Prosternum étroit, appuyé sur le mésosternum. — Pattes robustes. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, à corps court, massif, très-convexe et rétréci en arrière, d'un beau bleu clair et brillant en dessus, revêtu en dessous d'une pubescence serrée d'un beau jaune doré. Elle est originaire du Brésil et n'est pas rare aux environs de Rio-Janeiro. Les sexes sont à peu près semblables. Au point de vue générique, elle reproduit assez fidèlement les caractères des Coscinoptera; mais sa forme générale, ses yeux et sa tête l'éloignent trop de ces dernières pour qu'on puisse l'y réunir. COSCINOPTERA. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 5H. Tête petite, courte, plus large que longue, terminée par un très- court museau quadrangulaire, enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux, ou bien chez quelques mâles seulement, plus longue que large, avec un museau allongé, rétréci à sa base par les cavités antennaires, et les mandibules saillantes. — Labre carré, tronqué en avant; mâchoires à lobe interne simple, ses deux lamelles étant soudées ; l'externe plus ou moins spiniforme, parfois indistincte; l'interne membraneuse, blanche, translucide, de forme variable, le plus sou- vent obliquement quadrangulaire. — Yeux médiocres, ovalaires et saillants. — Antennes à articles 3 et 4 de formes variables, tantôt obconiques et subégaux, tantôt le 4 plus long que 3. — Prothorax plus ou moins régulièrement cylindrique, rétréci en avant; écusson assez grand, en triangle curviligne aigu. — Eiytres à ponctuation confuse, recouvrant imparfaitement le pygidium, leurs tubercules huméraux un peu saillants, leurs épipleures médiocrement lobées à la base. — Prosternum très-étroit, s'arrondissant en arrièi'e des hanches antérieures. — Pattes courtes, égales entre elles dans les deux sexes. Les espèces de ce genre ont le corps tantôt allongé, tantôt court, épais, toujours un peu rétréci en arrière; elles se distinguent des EuRYSCOPA par la structure du lohe interne de leurs mâchoires. Ce caractère d'une vérification difficile, se traduit extérieurement par la ponctuation sans ordre des élytres., Ainsi que nous l'avons vu dans la diaguose générique, il y a quel- ques espèces chez lesquelles la tête et les mandibules des mâles <40 PHYTOPHAGES. prennent des dimensions insolites, de sorte que les espèces se par- tagent en deux divisions. Le Prof. Lacordaire a décrit 7 espèces, le D"" Le Conte en a ajouté une huitième ; 2 sont du Brésil, 3 de Co- lombie, 2 du Mexique et 1 des Etats-Unis. EURYSCOPA. Lacokdaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 493. Tête ovalaire, de forme un peu variable, penchée ; labre très-sail- lant, carré, tronqué ou arrondi en avant; mandibules courtes, dépas- sant parfois un peu le labre ; mâchoires à lobe interne profondément bifurqué ; lèvre inférieure à menton carré, transversal ou un peu rétréci en avant, plane ou légèrement concave. — Yeux o val aires ou oblongs, plus ou moins saillants et entiers. — Antennes médiocres, article 1 court et renflé, 2 annulaire, 3 un peu plus long, subcylin- drique, 4 subtriangulaire, de moitié plus petit que les suivants qui sont transversaux. — Prothorax de forme variable, sans sillon en avant du lobe de sa base, à bord antérieur plus ou moins saillant; écusson assez grand, très-plane, en triangle curviligne aigu ou subarrondi, ayant souvent une dépression superficielle ou une fossette bien mar- quée. — Elytres ne recouvrant qu'imparfaitement le pygidium, à ponctuation disposée en rangées plus ou moins régulières, à lobes épipleuraux faibles et arrondis. — Prosternum large ou étroit, s'abais- sant ou s'arrondissant eu arrière des hanches antérieures sans s'accoler au mésosteruum. — Pattes d'égale longueur. Le corps est tantôt court et épais, tantôt cylindrique ; il est pubes- cent en dessous, sur la tête et sur le prothorax ; les sexes sont sem- blables ou légèrement différents; la taille est moyenne ou petite. Les différences sexuelles que présentent quelques espèces sont très- légères et résident dans la pubescence plus ou moins serrée des parties inférieures ou dans la saillie plus ou moins prononcée des mandibules. Les modifications dont le prosternum, la tête ou les yeux sont susceptibles, n'ont pas paru au Prof. Lacordaire assez importantes pour motiver la création de genres distincts. Des 18 espèces décrites par cet auteur, une seule était connue avant la publication de son ouvi'age, la description est due à Latreille. Neuf espèces habitent le Brésil, 2 la Guyane, 2 la Colombie, 4 le Mexique. Le D' Le Conte a fait connaître deux types de l'Améri- que du Nord (Llano Estocado). La patrie de la dernière est restée inconnue. BAB1ITES. 141 PROCTOPHANA. Lacokdaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 490. Tête petite, rétrécie en avant en un museau court; labre peu sail- lant; mandibules très-courtes; mâchoires à lobe interne simple, corné, formant une grande pointe dirigée obliquement; lèvre infé- rieure à menton presque nul, à languette très-courte, transversale, un peu sinuée dans son milieu. — Yeux très-grands, peu convexes, entiers, obliques et occupant la majeure partie des côtés de la tête. — Antennes à 2 article presque aussi gros que le 1, mais plus court, 3 très-petit, obconique, 4 un peu plus long, subtrigone, les suivants transversaux, dentés. — Prothorax convexe, légèrement rétréci d'arrière en avant, le lobe de sa base précédé d'un sillon transversal limitant la convexité du disque ; écusson médiocre, en triangle rectiligne aigu. — Elytres presque planes, laissant le pygidium entièrement à dé- couvert, ponctuation variable, lobes épipleuraux très-développés et anguleux. — Prosternum assez large, plane, un peu dilaté à son ex- trémité et atteignant le mésosternura. — Abdomen gros, renflé sur les côtés, ses trois segments plus ou moins imbriqués. — Pattes d'égale longueur, médiocres. A part la fossette du dernier segment abdominal, les deux sexes sont semblables. Le corps est court, épais. Deux espèces originaires du Brésil, ont été décrites dans la Monographie des Coléoptères subpen- tamères, et je ne pense pas que Ton ait rien ajouté depuis. Groupe III. Babiites. Tête suborbiculaire, rarement oblongue, penchée ou repliée en dessous; épistome bien distinct, le plus souvent légèrement émarginé en demi-cercle, labre plus ou moins saillant, transversal, échancré; mandibules courtes, épaisses, robustes, terminées par de fortes dents plus ou moins aiguës; mâchoires à lobe externe très-grand, parfois subbiarticulé, l'interne beaucoup plus court, simple, rarement lamel- liforme ; palpes cylindriques, de 4 articles, 1 court, 2 le plus long, subclaviforme, 3 court, obconique, 4 cylindrique, obtus; lèvre infé- rieure à menton transversal, trapézoïdal, languette courte, entière, subcarrée, à palpes cylindriques, tri-articulés. — Yeux médiocres, parfois très-grands, échancrés ou entiers, peu convexes. — Antennes dentées, courtes, robustes, 1 article très-gros, triangulaire, obtus ou ovoïde, articles 2-5 variables, ordinairement peu développés, les sui- vants transversaux, triangulaires, à pointe aiguë ou obtuse. — Pro- thorax transversal, plus ou moins convexe au milieu en avant, cachant plus ou moins la tète, son bord postérieur bisinué, avec un lobe 142 PHYTOPHAGES. médian plus ou moins développé, ses bords marginaux tranchants, intléchis ou latéralement dilatés, les angles ordinairement très-mar- qués; écusson développé en triangle curviligne, aigu ou obtus, déclive en avant ou horizontal. — Elytres à côtés plus ou moins parallèles, très-obtuses en arrière, arrondies isolément, laissant ordinairement à découvert une portion plus ou moins étendue du pygidium, — Pro- sternum étroit, ne s'élevant jamais entre les hanches antérieures, entre lesquelles il est comme enfoui et indistinct ; parfois il s'élargit quelque peu; mésosternum toujours visible, parfois assez large. — Pattes médiocres, souvent égales entre elles et semblables dans les deux sexes, avec des tarses terminés par des crochets bifides ou appendiculés. L'absence de rainure prothoracique distingue les Babiites aussi bien des Ischiopachites que des Lamprosomides et des Chlamydes. Un seul caractère les difterencie aussi très-nettement des sections suivantes, les Clytrites et les Mégalostomites; ce caractère réside dans la struc- ture des crochets des tarses qui sont toujours simples dans ces deux derniers groupes, tandis que dans les Babiites, ils sont appendiculés ou bifides. Le groupe des Babiites se compose d'un assez grand nombre de genres, passablement riches en espèces, et il est indispensable de donner quelques développements sur leur organisation et sur les mo- difications auxquelles elle se prête. La tète est suborbiculaire, obtuse en avant, très-rarement (Pnesthes) ovalaire-allongée; elle a une forte tendance à s'engager dans le pro- thorax et à se replier en dessous; elle est souvent invisible lorsque l'on regarde l'insecte directement en dessus. Les organes buccaux varient peu; l'épistome et le labre, toujours bien distincts, peuvent être pins ou moins profondément émarginés; les mandibules toujours très-courtes, de forme à peu près cubique, sont fortement dentées et ne dépassent guère le labre. Aux mâchoires, on observe parfois des traaes d'une articulation au lobe externe, l'interne offre dans quelques espèces une expansion membraneuse, comme le cas est si fréquent et presque normal dans le groupe des Mégalostomites. La lèvre infé- rieure, très-réduite, ne nous a pas offert de modifications notables. ' Les yeux sont généralement médiocres, parfois très-grands et sphériques (Dinophthalma); ils sont plus ou moins manifestement échancrés, rarement entiers. Les antennes sont toujours assez robustes et ne varient que dans les proportions relatives de leurs articles basilaires; le premier est ordinairement assez gros, un peu allongé, les 2 et 3 généralement courts, parfois aussi les 4 et 5; mais le plus souvent ces deux derniers et les suivants sont transversaux, beaucoup plus larges que longs, subtriangulaires, à pointe interne aiguë ou obtuse. Le prothorax est toujours transversal, à des degrés diflérents; il varie dans son bord antérieur qui est droit ou bien avancé au-dessus BABIITES. 143 de la tête ; dans son bord postérieur qui est sinueux de chaque côté et prolongé au milieu en un lobe plus ou moins accentué. En général, les côtés latéraux sont fortement infléchis vers le bas, d'une façon plus marquée en avant qu'en arrière ; dans d'autres, la convexité est moins prononcée, les bords marginaux sont relevés, plus ou moins dilatés et réfléchis. L'écusson est toujours bien développé, en triangle curviligne, aigu ou obtus; il est déclive en avant ou bien à peu près horizontal. Les élytres, eu égard à leur largeur, sont peu allongées, leurs bords latéraux sont généralement subparalièles. En arrière, elles s'arrondis- sent isolément d'une façon plus ou moins prononcée et laissent à découvert une portion variable du pygidium ; il est cependant cer- taines espèces, oii les élytres débordant le corps en arrière, cachent en entier cette partie de l'arceau terminal. A la partie inférieure du corps, le prosternum a perdu en étendue tout ce que le prothorax a gagné; il est bien moins long d'avant en arrière et sur la ligne médiane, il s'elTace souvent entre les hanches antérieures ; et s'il ne disparaît pas complètement, il est très-réduit et comme caché entre ces dernières ; c'est par exception qu'il devient bien distinct; mais jamais il ne s'élève à la hauteur des hanches, ainsi que nous l'avons observé dans les groupes précédents. Le mé- sosternum est toujours distinct, étroit, chez les espèces qui ont le prosternum oblitéré, plus large ailleurs ; il se présente chez ces der- niers comme une lame perpendiculaire, presque aussi large que haute; il n'est pas rare (Stereoma) que cette lame soit libre à son bord, c'est-à-dire non accolée au métathorax, au moins d'une manière ap- parente sans dissection de l'animal. Les pattes ne présentent pas de modifications bien importantes et sont en général semblables dans les deux sexes; chez quelques mâles seulement, les antérieures sont plus allongées que de coutume^ et dans le genre Stereoma, les tarses sont fortement élargis et plus chez les mâles que dans l'autre sexe. A part les différences sexuelles, que nous venons de signaler, les femelles dans la généralité des espèces, se reconnaissent à la fossette qui occupe le dernier segment abdominal. Outre un faciès tout spécial, dû. à leur forme courte et robuste, ces insectes offrent un système de coloration très-constant. Il consiste simplement en taches ou bandes fauves sur un fond noir ou métallique, au nombre de deux sur chaque élytre, l'une basilaire, l'autre apicale. Quelquefois, ces taches sont remplacées par une bordure de même couleur ou bien elles s'agrandissent au point do former le fond de la couleur des élytres. En général, ces taches sont constantes dans leur forme et fournissent de bons caractères spécifiques. Jamais le prothorax ne présente le moindre vestige de dessin. On ne possède encore aucun renseignement précis sur les premiers iU PHYTOPHAGES. états des Babiites et leur histoire scientifique est très-simple. A l'époque de la publication de la Monographie des Phytophages, quatre espèces seulement étaient connues et inscrites dans le genre Clytra. Dans le catalogue du comte Dejean, les types de sa collection, au nombre de 23, ont été compris dans le genre Babia, de M. Chevrolat, genre dont les caractères n'ont pas été publiés. Le Prof. Lacordaire a donné la description de 83 types; ce nombre a été augmenté depuis de 4 à 5 seulement; ils sont répartis dans les neuf genres, dont le tableau analytique ci-dessous donnera une idée. I. Lobes (les épipleures faibles, parfois presque nuls, large- ment arrondis. A. Prostornnm indistinct, caché par les hanches anté- rieures; celles-ci contiguësà leur sommet. Méso- sternum très-étroit. B. Crochets des tarses bifides. Tellenu. B'. — — appendiculés. C. Yeux très-grands, sphériques chez les mâles, ohlongs chez les femelles. Dinophthalma, C Yeux de grandeur normale, oblongs. D. Tête allongée, subcuuéiforme, obtuse en avant. Pnesthes. D'. Tête presque aussi large que longue, terminée par un museau brusquement formé. E. Prothorax ayant son bord antérieur coupé carrément. Dachrys. E'. — — — — avancé. Babia. A'. Prosternum et mésosternum plus ou moins larges. Prothorax plus ou moins lobé à sa base. F. Pattes antérieures allongées; tarses des mâles très- larges, leur 3e article suborbiculaire, fendu seule- ment à moitié de sa longueur; ceux des femelles un peu moins robustes, leur 3» article ovalaire, fendu aux deux tiers de sa longueur. Slereoma. F'. Pattes presque d'égale longueur entre elles, pareilles dans les deux sexes; tarses peu robustes; leur 3« article fendu presque jusqu'à sa base. Urodera. U. Lobes des épiploures plus eu moins saillants. . G. Ecusson déclive en avant. Aratea. G'. — plan. Saxinis. TELLENA. Lacordaire, Monogr. d. Phyioph. II, p. 397 (1). Tète légèrement oblongue, enfoncée dans le prothorax presque jusqu'à la moitié de la largeur des yeux; épistome légèrement échancré (1) AciDALu, Chevr. Dej. Cat. 3^ éd. p. 440. — Clïthra, Sahlb. Pericul. entom. p. 79. BABUTES. 143 en triangle; labre en carré transversal, subémarginé. — Yeux très- grands, allongés, peu convexes. — Antennes à article 1 ovalaire, 2 très-court, 3 plus long, plus grêle, subcylindrique, 4 et les suivants triangulaires, à pointe aiguë en dedans, un peu moins longs que larges. — Prothorax transversal, subquadrangulaire, à peine lobé à sa base, médiocrement et régulièrement convexe en dessus, avec ses bords latéraux largement marginés et réfléchis, les angles postérieurs obtus, mais distincts, les antérieurs subarrondis, fortement infléchis, dépassant vers le bas le milieu de la longueur des yeux; écusson en triangle allongé fortement arrondi à son sommet, un peu déclive en avant. — Elytres allongées, parallèles, recouvrant le pygidium, à ponctuation confuse. — Prosternum invisible entre les hanches anté- rieures, mésosternum extrêmement étroit. — Pattes assez longues, égales entre elles, semblables dans les deux sexes ; tarses longs, article 1 triangulaire allongé, graduellement rétréci vers la base, un peu moins long que les deux suivants réunis, le 2 court, triangulaire, le 3 profondément bilobé, le 4 engagé entre les lobes pour la moitié de sa longueur, terminé par deux crochets médiocres, bifides, la di- vision interne un peu plus courte que l'externe. Une seule espèce, qui paraît très-commune dans certaines localités du Brésil, compose ce genre; son corps est allongé, médiocrement convexe, d'un bleu ou d'un vert doré métallique. Comme forme gé- nérique, elle se distingue nettement de tous les autres types de cette section par ses crochets bifides, la division interne étant seulement un peu plus courte que l'externe. Elle ressemble tout-à-fait à une Clytra, et si ce n'était la forme de ses crochets, elle serait tout aussi bien placée dans le groupe des Clytrites; c'est une espèce de tran- sition. DINOPHTHALMA. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 400. Tète penchée, suborbiculaire, obtuse en avant; épistome largement échancré en demi-cercle. — Yeux énormes, globuleux, envahissant en entier les côtés de la tète chez les mâles, plus petits et; un peu oblongs chez les femelles connues, à peine échancrés dans les deux sexes. — Antennes dentées seulement à partir du 5'^ article, le 1 gros, ovalaire, 2 très-court, 3 plus long, grêle et obconique, 4 très-court, de même forme ; les suivants en carré transversal ou en triangle. — Prothorax fortement transversal, coupé carrément en avant, ci peine lobé au milieu de sa base, plus ou moins convexe, finement raarginé sur ses bords latéraux; pronotum débordant médiocrement les flancs; écus- son médiocre, en triangle rectiligne, aigu ou arrondi à son sommet. — Elytres oblongues, recouvrant le pygidium en arrière, leur ponc- tuation disposée en stries. — Prosternum indistinct; métasternum Coléoptères. Tome X. 10 i46 PHYTOPHAGES. presque nul. — Pattes peu robustes, presque égales entre elles; tarses grêles, 3« article long, bilobé jusqu'à sa base, le 1"' assez allongé, for- tement rétréci à sa base. Les quatre espèces que contient ce genre sont originaires du Bré- sil; elles ressemblent en tous points aux Dachrys et ne se distinguent que par le développement énorme des yeux chez les mâles; dans l'autre sexe, ces organes sont moins développés, mais l'emportent encore en grandeur sur ceux des espèces des genres voisins. PNESTHES. Lacordaire, Monogr. d. Phylopli. II, p. 403. Tête oblongue, plus ou moins allongée, se rétrécissant graduelle- ment, obtuse en avant, penchée, enfoncée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, ponctuée et rugueuse; épistome échancré angulairement ; labre court. — Yeux médiocres, oblongs, assez sail- lants. — Antennes à 1 article très-gros, ovalaire, 2 très-court, trans- versal, 3 plus long, obconique, 4 et suivants triangulaires, du double plus larges que longs. — Prothorax transversal, à peine lobé à sa base, coupé presque carrément en kvant, plus ou moins régulière- ment décUve sur les côtés; ses angles postérieurs arrondis, les anté^ rieurs plus marqués, atteignant à peine la moitié de la longueur des yeux; écusson en triangle assez allongé, arrondi au sommet. — Elytres oblongues, recouvrant le pygidium en arrière; lobes épipleuraux à peine saillants, largement arrondis. — Prosternum indistinct; méta- sternum très-étroit. — Pattes peu robustes, presque d"égale longueur, semblables dans les deux sexes; tarses assez courts, terminés par des crochets appendiculés. Ce genre a été établi par le Prof. Lacordaire pour deux espèces du Brésil qui s'éloignent de toutes les autres de cette section par la forme anormale de leur tête qui leur donne un faciès particuher. DACHRYS. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 403. Tête subarrondie, penchée, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome échancré en demi-cercle; labre transversal, subémarginé. — Yeux médiocres, oblongs, assez saillants. — Antennes à 1 article trigone, 2 très-court, 3 un peu plus long, ob- conique, 4 court, en triangle, les suivants plus développés, triangu- laires. — Prothorax toujours fortement transversal, finement marginé sur ses bords latéraux, à peine lobé en arrière, coupé presque carré- ment en avant; écusson en triangle curviligne, un peu allongé, ar- BABÏITES. 147 rondi au sommet. — Elytres oblongues, parallèles, recouvrant le pygidium en arrière. — Prosternum indistinct; mésosternum étroit. — Pattes semblables dans les deux sexes, s'allongeant un peu d'ar- rière en avant; tarses peu allongés, 1 article court, souvent comme renflé en dessus, 3 oblong, fendu jusqu'à la base ; crochets appendi- culés. Ce genre se compose uniquement de petites espèces, à corps plus ou moins allongé, oblong, parfois cylindrique ; leur prothorax forte- ment transversal, non avancé antérieurement et laissant à découvert la partie postérieure de la tète, les distingue des Babia.. A quoi il faut ajouter que ces petits insectes, à part quelques rares exceptions, ont un système de coloration qui est l'opposé de celui des autres espèces de ce groupe. Chez ces dernières, les élytres sont ornées en général de taches fauves sur un fond noir ou métallique; ici, au con- traire, c'est le fauve qui forme très-souvent le fond de la couleur et les taches sont obscures. Ainsi que nous l'avons vu, la grande majorité des Babiites appar- tient à l'Amérique méridionale, une seule espèce appartenant au genre actuel, Dachrys capensis, se trouve dans l'Afrique australe. Les autres Dachrys, au nombre de 22, sont réparties comme suit : 3 sont originaires des bords du Rio de la Plata, 1 1 habitent le Brésil, 2 le Chili, 2 la Bolivie, 3 la Colombie et 1 le Mexique. BABIA. Lacokdaire, Monogr. d. Phytoph. Il, p. 424 (1). Tête subarrondie, fléchie en dessous, enfoncée dans le prothorax au moins jusqu'à la moitié des yeux; épistome et labre subémarginés. — Yeux oblongs-ovalaires, médiocrement saillants. — Antennes assez robustes, 1 article court, renflé, 2 obconique, 3 d'égale longueur, subcylindrique,  semblable au précédent ou triangulaire, les suivants triangulaires, transversaux, dentés à partir du 4 ou du S. — Pro- thorax court, transversal, plus ou moins convexe, ayant ses angles postérieurs arrondis, très-obtus ou bien coupés carrément et distincts; son bord postérieur faiblement lobé au milieu, avancé au milieu de son bord antérieur et cachant plus ou moins la tête ; écusson variable, triangulaire, parfois subrétréci à la base, aigu ou arrondi au sommet. — Elytres oblongues, subparallèles, cachant le pygidium. - Proster- nura indistinct; mésosternum étroit. — Pattes assez robustes, égales entre elles; tarses plus ou moins allongés, 1 article tantôt fortement rétréci à sa base, tantôt plus linéaire, terminés par des crochets ap- pendiculés. (1) SyQ. Cbevr. Dej. Cat. 3' éd. p. 441. — Clythra, Oliv. Entom. VI, p. 869. 148 PHYTOPHAGES. Les Babia avec les trois genres suivants, c'est-à-dire les Dachrys, les Pnesthes, les Dinophthalma, pourraient former dans la section actuelle un petit groupe distinct des autres genres par l'étroitesse ou l'absence du prosternum et du raésosternum : ces quatre genres ont entre eux des analogies multiples et ne se distinguent réellement que par certaines particularités, remarquables du reste, mais qui ne pa- raissent pas avoir en rien modifié l'organisation générale. Quoi qu'il en soit, nous ne changerons pas l'ordre de choses établi par le Prof. Lacordaire ; les découvertes ultérieures nous feront connaître s'il existe des passages entre ces diverses formes. Les Babia ont le corps robuste et assez allongé, les élytres cachant tout à fait le pygidium; leur taille varie; à côté d'espèces qui figurent parmi les plus grandes de cette section, il en existe d'autres qui sont très-petites. Elles sont répandues dans les deux Amériques. Sur les 4o espèces décrites par le Prof. Lacordaire, 7 appartiennent au Brésil, 1 à la Colombie, 4 au Mexique et 2 aux Etats-Unis; la patrie de la dernière est inconnue (iB. heteroplera). STEREOMA. Lacordaire, Moriogr. d. Phytoyh. II, p. 437. Tête subarrondie, un peu fléchie en dessous, engagée dans le pro- thorax au moins jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome et labre presque semi-circulairement échancrés. — Yeux grands, oblongs, mé- diocrement convexes et distinctement échancrés. — Antennes robustes, i article obtusément trigone ou sulitriangulairc, 2 très-court, pro- longé en pointe aiguë en dedans, 3 obconique, plus long, les suivants transversaux, triangulaires à pointe subaiguë. — Prothorax généra- lement grand, à bord antérieur avancé dans son milieu, à bord pos- térieur coupé paraboliquement de chaque côté avec un lobe médian large et assez saillant, largement marginé et dilaté sur les côtés ; les angles postérieurs toujours très-distincts, les antérieurs aigus et sail- lants, se prolongeant presque jusqu'au bord inférieur des yeux; à sur- face médiocrement convexe; écusson grand, en triangle curviligne, large et assez aigu au sommet. — Elytres oblongues, parallèles, rela- tivement très-larges, recouvrant imparfaitement le pygidium. — Pro- sternum et mésosternum assez larges. — Pattes robustes, s'allongeant distinctement de la 3" paire k la l"""; jambes s'élargissant un peu de la base à l'extrémité, à surface cannelée longitudinalement; tarses déprimés, allongés, très-larges chez les mâles, à i article rétréci gra- duellement dans sa moitié basilaire, le 3 suborbiculaire, fendu seu- lement à moitié de sa longueur; ceux des femelles plus faibles, à 3*" article fendu dans ses deux tiers antérieurs. Ce genre a été établi par le Prof. Lacordaire sur un certain nombre BABIITES. 149 d'espèces, presque toutes de grande taille, d'un faciès robuste et qui se distinguent de tous les genres qui précèdent et qui suivent par la forme particulière de leurs tarses chez les mâles. Ces organes sont élargis et déprimés au point de former, chez la plupart d'entre elles, une sorte de large palette. Ce caractère s'affaiblit un peu chez les femelles, mais en restant encore assez prononcé pour qu'elles l'em- portent, à cet égard, sur les individus des deux sexes des autres genres. Les jambes ont aussi une forme étrangère à la plupart des espèces de ce groupe, et que l'on ne retrouve amoindrie que chez quelques Urodera; nous voulons parler de ces carènes tranchantes qui en re- couvrent la surface. Le prosternum et le mésosternum sont toujours bien développés, et ce dernier présente deux modifications importantes : dans un cer- tain nombre d'espèces, il se présente sous formée d'une lame trans- versale détachée du métasternum et coupée carrément sur son bord libre ; chez les autres, il ne d-épasse pas le métasternum, et se trouve accolé à sa partie antérieure ou peu s'en faut. Douze espèces ont été décrites dans la Monographie des Phyto- phages, 10 sont originaires du Brésil, 1 de Bolivie et 1 du Mexique. URODERA. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 449. Tête suborbiculaire, fléchie en dessous, engagée dans le prothorax au moins jusqu'au bord postérieur des yeux — Ceux-ci grands, ou très-grands, peu convexes et distinctement échancrés. — Antennes robustes,! article obtusément trigoire ou quadrangulaire> 2 très-court, prolongé en pointe en dedans, 3 un peu plus long ou égal, obconi- que, les suivants en triangle .allongé et assez aigu, disposés trans- versalement. — Prothorax de forme variable, ses angles postérieurs accusés et aigus; écusson en triangle curviligne, large et assez pointu au sommet. — Elytres, en général, oblongues, subparallèles, recou- vrant incomplètement le pygidium. — Prosternum et mésosternum toujours distincts, de largeur variable. — Pattes rarement un peu allongées et inégales, presque toujours subégales et robustes; jambes, surtout les antérieures, plus ou moins fortement carénées ; tarses sem- blables dans les deux sexes, assez robustes, à 3 article ovale-oblong, feudu au moins dans les deux tiers de sa longueur. Corps robuste, très-court, de forme subquadrangulaire ou parfois subhémisphérique. Quoique le prosternum soit difficile à observer à cause de l'inclinaison de la tète, il existe cependant dans toutes les espèces à divers degrés de développement; tantôt médiocre, tantôt assez large, exceptionnellement presque carré; le mésosternum est 450 PHYTOPHAGES. toujours large, accolé au métasternum, très -rarement séparé. Ces ca- ractères distinguent les Urodera des autres genres de la section ac- tuelle, sauf des Stereoma ; la ditférence avec ces derniers réside dans la forme des tarses, qui sont, chez les Urodera, semblables dans les deux sexes, et sans dilatation chez les mâles. Le genre, comme tous ceux de cette Section, a été créé par le Prof. Lacordaire, qui a décrit 21 espèces, 8 du Brésil, 9 de la Co- lombie, 3 du Mexique; la patrie de la dernière lui est restée inconnue; toutes ces espèces étaient nouvelles, à l'époque où il composa son ou- vrage. SAXINIS. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 478. Tête subarrondie, obtuse en avant, infléchie en dessous, engagée dans le prothorax jusqu'au quart environ de la largeur des yeux, épistome et labre subémarginés. — Yeux grands, oblongs, assez con- vexes. — Antennes assez robustes, à 1 article trigone, arrondi, 2 an- nulaire, 3 obconique, un peu plus long, A triangulaire, les suivants transversaux, deux fois plus larges que longs. — Prothorax très-con- vexe, régulièrement arrondi sur le disque, tombant rapidement sur les côtés, faiblement et légèrement lobé au milieu de sa base ; le lobe précédé d'un sillon transversal qui ne se prolonge jamais sur les bords latéraux; le bord antérieur avancé dans son milieu; les angles nettement accusés, les antérieurs atteignant le milieu de la longueur des yeux; écusson en triangle aigu, plane. — Elytres un peu calleuses sur les épaules, plus ou moins fortement ponctuées- striées, recouvrant imparfaitement le pygidium, avec des lobes épi- pleuraux assez saillants, arrondis, rarement anguleux. — Prosternum indistinct; mésosternum médiocrement large, perpendiculaire. — Pattes robustes, courtes; hanches antérieures assez saillantes, obli- ques et contiguës à leur sommet; jambes simples, non carénées; tarses courts, le 3" article fortement bilobé, crochets appendiculés. Le développement des lobes épipleuraux, la convexité du prothorax, la présence du sillon arqué en avant del'écusson rapprochent ce genre des IscHioPACiiYS, mais ici nous n'avons aucune trace d'une rainure destinée à loger les antennes. Les Saxinis ont la forme oblongue et la coloration des Dachrts, et des petites espèces du genre Baria J des caractères faciles à saisir les séparent facilement des unes et des autres; ainsi, les Babia, comme les Dachrys, ont les lobes des épi- pleures bien moins développés, leur pygidium est caché par les ely- tres, leur prothorax est moins convexe et manque du sillon qui limite cette convexité en arrière; enfin les Saxinis ont un écusson en triangle rectihgne aigu, une ponctuation beaucoup plus forte et disposée en séries très-rapprochées. ISCHIOPACHITKS. i51 Le Prof. Lacordaire a décrit six espèces, 1 du Brésil, i de Cayenne, 3 du Mexique et 1 des Etats-Unis. ARATEA. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 467. Tête un peu plus longue que large, terminée par un museau sub- équilatéral, épistome légèrement échancré en demi-cercle. — Yeux grands, oblongs, convexes, distinctement échancrés. — Antennes mé- diocres, 4 article subglobuleux, 2 obconique, 3 de même forme, plus long, 4 en triangle renversé, les suivants presque carrés. — Prothorax médiocrement convexe, s'abaissant assez rapidement sur les côtés, légèrement et paraboliquement coupé de chaque côté de sa base, avec son lobe médian large, arrondi et ses angles postérieurs dis- tincts: son bord antérieur non avancé; écusson large, en triangle curviligne, déclive en avant. — Elytres ayant leurs épaules un peu tuberculeuses et recouvrant à peine le pygidium, lobes épipleuraux médiocres, non anguleux, arrondis. — Prosternum indistinct, méso- sternum médiocrement large, perpendiculaire. — Pattes assez lon- gues, peu robustes; hanches antérieures un peu saillantes, obUques, se rejoignant à leur sommet; jambes simples; tarses assez longs, grêles, leur 4 article assez allongé, faiblement rétréci en arrière, le 3 fendu jusqu'à sa base. Le type de ce genre est un petit insecte du Brésil, à corps très- court, rétréci en arrière, épais et peu convexe en dessus; il s'éloigne des autres espèces de ce groupe par son faciès, dû à la nature de sa ponctuation et à la présence de côtes étroites, mais très-saillantes sur les élytres. La saillie des lobes des épipleures rapproche ce type des Saxinis; il s'en distingue néanmoins, au premier aspect, par son pronotum moins convexe et par son écusson déclive en avant. En dessous du bord latéral du prothorax, on observe un large sillon, im- parfaitement limité en dedans, qui fait penser aux rainures protho- raciques des Ischiopachys; le genre actuel formerait ainsi une tran- sition très-naturelle au groupe suivant. Groupe IV. Isohiopachites. Tête suborbiculaire, penchée; épistome et labre légèrement échan- crés semi-circulairement; mandibules courtes, cubiques, dentées; mâchoires à lobe externe très-grand, bi-articulé, longuement cilié, lobe interne très-court, aigu, triangulaire, palpes courts, cylindriques, 4 article annulaire, 2 et 3 subégaux, 4 un peu plus long, obtus; lèvre inférieure à menton très-court, membraneux dans son milieu, lan- guette subquadrangulaire, palpes à 4 article à peine distinct, 2 assez iHi PHYTOPHAGES. gros, 3 plus grêle, obtus. — Yeux brièvement ovalaires, assez con- vexes, légèrement échancrés. — Antennes médiocres, à 1 article al- longé, un peu épaissi, 2 court, dilaté intérieurement, 3 de même longueur, cylindrique, les suivants transversaux, subquadrangulaires. — Prothorax très-convexe sur le disque, avec les côtés antérieurs obliquement et fortement subobtus, cintré en avant, muni à sa base d'un lobe médian large, peu saillant, précédé en dessus d'un sillon semi-circulaire limitant la convexité du disque et atteignant souvent les bords latéraux ; ses angles postérieurs bien marqués, les antérieurs aigus, prolongés jusqu'au bord inférieur des yeux; écusson grand, allongé, un peu rétréci et fortement arrondi en arrière, très-déclive en avant; son sommet faisant saillie au-dessus des élytres. — Celles-ci oblongues, parallèles, relativement très-larges, ne recouvrant pas le pygidium; lobes épipleuraux très-saillants, anguleux, arrondis à leur sommet, leur bord antérieur oblique et plus long que le postérieur. — Prosternum très-rétréci d'avant en ariière, recouvert et caché sur la ligne médiane par les hanches antérieures qui sont fortement trans- versales ; entre les épisternums qui sont saillants et le bord marginal du pronotum, se trouve une profonde gouttière destinée à loger les antennes au repos. — Mésosternum oblique, assez large. — Pattes robustes, presque de même longueur, semblables dans les deux sexes; jambes un peu élargies de la base au sommet, avec leur face antérieure présentant des vestiges de carènes; tarses médiocres, 1 ar- ticle un peu plus long que les suivants, brusquement rétréci à la base, le 3*= fortement bilobé, le A^ terminé par des crochets appendi- culés-bifîdes. A propos des Ischiopachys, le Prof. Lacordaire remarque que leur forme générale, leur prothorax et les lobes de leurs élytres leur don- nent des rapports marqués avec les Cblamydes, et qu'on peut les considérer comme unissant, jusqu'à un certain point, le groupe des Babiites à ces insectes; il n'est pas douteux qu'il n'eût insisté d'une manière toute particulière sur ce rapprochement, si un caractère de la plus haute importance n'avait échappé à sa sagacité habituelle. Nous voulons parler de cette rainure proihoracique qui rappelle celle dont jouissent les Lamprosomides et les Cblamydes. Sans doute^ la rainure qui caractérise ces deux groupes est située entre les hanches et le prosterrmm, tandis que celle des Ischiopachys se trouve reportée plus en dehors, le long du bord marginal du pronotum : la nature a obtenu le même résultat, la protection des antennes, par deux moyens différents. Cette rainure commence par un léger sillon situé entre le bord inférieur des yeux et la base des mandibules ; plus eu arrière, elle se creuse davantage et se trouve limitée en dehors par le bord latéral du pronotum, et en dedans par les épisternums antérieurs qui sont réduits à des lamelles saillaiites. C'est encore en vue de cette rainure que les côtés du corselet se sont infléchis vers le bas, que ses CRYPTOCÉPHALIDES. 153 angles antérieurs se sont prolongés au point d'atteindre au bord infé- rieur du pourtour des yeux. A part cette rainure et les modifications qu'elle entraîne dans les parties voisines, les Ischiopachites possèdent en tous points l'organi- sation des Babiites qui a été exposée plus haut. Ce groupe ne renferme actuellement qu'un seul genre. ISCHIOPACHYS. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 468 (4). Les caractères du groupe s'appliquent en tous points au genre ac- tuel, et il est inutile de les rappeler ici. Le système de coloration des Ischiopachys est différent de celui des Babiites, tandis que celles-ci oifi'ent, en général, des élytres ornées de grandes taches; chez les premiers, les couleurs sont uniformes, tantôt métalliques, tantôt d'un bleu éclatant. Par exception, les ély- tres de l'une des espèces connues sont, dans certaines variétés, d'une couleur différente de celle du corps, quoique toujours uniforme. Le Prof. Lacordaire a décrit iO espèces de ce genre, originaires du Brésil et du Mexique. On n'a rien ajouté depuis. TRIBU VII. CRYPTOCÉPHALIDES. Tête en général médiocre, plus ou moins engagée dans le protho- rax, tantôt au-delà des yeux et invisible d'en haut, tantôt jusqu'au bord postérieur de ces organes seulement; à bouche dirigée perpen- diculairement en bas, ou même infléchie en arrière par suite de l'é- chancrure du prosternum, à front tout à fait plan ou très-légèrement convexe, de forme subcirculaire. — Epislome le plus souvent con- fondu avec le front, à bord antérieur tronqué carrément ou bien lé- gèrement émarginé. — Labre toujours distinct, transversal, attéimé d'arrière en avant, ses angles latéraux arrondis, son bord antérieur renflé, droit ou échancré. — Mandibules médiocres, rarement très- saillantes, subtrigones, à face externe convexe, l'interne concave, son extrémité assez large et plus ou moins dentée. — Mâchoires formées de deux lobes inermes, ciliés, l'interne plus court, plus large, l'ex- terne allongé, grêle, sub-biarticulé ; palpes filiformes, de 4 articles, 1 court, 2-3 légèrement obconiques, 4 plus allongé ou égal au précé- dent, atténué vers l'extrémité, non tronqué, tantôt obtus, tantôt aigu. — (1) Syn. Chevr. Dej. Cat. 3^ éd. p. 440. — Clytra, Fabr. Syst. El. II, p. 39; bliv. Entom. VI, p. 864. 154 PHYTOPHAGES. Lèvre inférieure à sous-menton indistinct, menton transversal, arrondi en avant ou échancré en arc de cercle; languette petite, cornée, émar- ginée à son bord libre, à palpes de 3 articles, 1 court, 2 et 3 plus longs, subégaux, de même forme que ceux de la mâchoire. — Yeux assez grands, peu convexes, réniformes, échancrés au bord antérieur, écliancrure plus ou moins profonde, en triangle ou en segment de cercle, très-rarement les yeux subarrondis, presque entiers et simple- ment sinués au bord interne. — Antennes distantes Tune de l'autre, insérées vers la partie inférieure du bord interne des yeux, formées de il articles, avec un article appendiculaire plus ou moins apparent, de longueur variable, tantôt grêles, filiformes, tantôt plus courtes, subclavif ormes, avec les derniers articles dilatés, et formant une mas- sue allongée, subdentée en dedans. — Prothorax toujours transver- sal, plus ou moins convexe, parfois gibbeux dans la partie discoïdale, rétréci d'arrière en avant, avec les côtés fortement infléchis vers les angles antérieurs; bord antérieur tronqué ou coupé obliquement d'avant en arrière et de haut en bas; bords latéraux droits, subar- rondis ou obliques, le postérieur souvent denticulé, émarginé en arc de cercle ou bisinueux de chaque côté, avec un lobe médian tantôt très-grand, tantôt presque effacé, entier, arrondi ou tronqué, bifide ou denté ; les angles postérieurs tantôt aigus, prolongés et embrassant plus ou moins la base des élytres, tantôt droits ou obtus. — Ecusson apparent, très-rarement indistinct, plan ou relevé vers le sommet, parfois presque vertical; de forme extrêmement variable. — Elytres oblongues, subcylindriques, ou bien beaucoup plus courtes et formant un ensemble rectangulaire, à bords latéraux parallèles ou légèrement convergents en arrière; épaules plus ou moins saillantes, lobes épi- pleuraux petits ou médiocres; à surface ornée de points confus ou sériés, rarement de côtes. — Prosternum toujours bien développé et séparant plus ou moins les hanches antérieures, la surface et les con- tours variables selon les genres et le plus souvent caractéristiques; les épisternums assez grands, triangulaires, touchant les angles anté- rieurs du pronotum, les épimères indistinctes, prolongées en arrière des hanches jusqu'au sternum et fermant les cavités cotyloïdes; mé- sosternum transversal ou oblong; métasternum plus long que les deux arceaux précédents réunis, ses épisternums confondus avec les épimères et formant une lamelle assez grande et de contours varia- bles selon les genres. — Abdomen de 5 segments, leâ 1 et 5 beaucoup plus développés, les intermédiaires fortement rétrécis sur la ligne médiane, les 3 et -4 parfois soudés au dernier, à sutures plus ou moins effacées; toujours un pygidium plus ou moins à découvert. — Pattes médiocres, les antérieures et les moyennes également et médiocre- ment éloignées de la hgne médiane, les postérieures un peu plus distantes l'une de l'autre et de la paire moyenne; semblables entre elles, ou les antérieures un peu plus fortes ; les hanches des deux CRYPTOCÉPHALIDES. iSSÎ premières paires subglobuleuses, les postérieures un peu transver- sales ; cuisses légèrement renflées dans leur milieu , les antérieures parfois plus développées, très-exceptionnellement (1) les postérieures renflées ; jambes grêles, droites ou légèrement arquées à leur base, parfois subélargies vers l'extrémité; tarses construits sur un plan uni- forme, ne présentant que de très-légères modifications, crochets sim- ples ou appendiculés. L'organisation des Cryptocéphalides ne varie que dans des limites très-restreintes; c'est une tribu des plus homogènes. Les organes buc- caux ne sont d'aucun secours dans la classification. A l'égard de ces derniers, il faut cependant remarquer que chez quelques mâles, les mandibules peuvent prendre un certain développement et faire sail- lie au-delà du labre. C'est ce que l'on observe daus le genre Ditro- piDus, ELApnoDES et dans un petit groupe de Cryptocephalus, propre au cap de Bonne-Espérance. Cette structure rappelle évidemment ce que l'on rencontre dans un grand nombre de Clytrides et chez quel- ques Mégalopides; mais, au contraire de ce qui existe dans ces deux dernières tribus, où le développement des mandibules s'accompagne d'ordinaire de modifications importantes dans la forme et la grandeur de la tête, des yeux et des organes buccaux, cette structure, chez les Cryptocéphalides, reste à peu près complètement isolée. Le menton, ainsi qu'il a été dit, présente aussi certaines modifica- tions dans sou bord antérieur, qui est tantôt échancré, tantôt prolongé et arrondi en avant, avec tous les passages intermédiaires. La forme des yeux est sujette à quelques variations : on les ren- contre parfois subentiers, convexes, presque arrondis (Stylosomites); ailleurs ils s'allongent dans le sens transversal d'une façon plus ou moins marquée et dans certains types, ils sont à peu près contigus sur la ligne médiane du front ; quant à l'échancrure du bord anté- rieur, elle est pins ou moins profonde, son sommet est très-large et obtus ou bien aigu. Deux modifications très-importantes pour la dis- position systématique des genres, nous sont offertes par les antennes; dans le groupe des Monachides, elles sont subclaviformes, c'est-à-dire que les derniers articles, au nombre de 5, de 6 et même de 7, sont dilatés à leur bord interne, et constituent une massue lâche ou serrée, toujours allongée et plus ou moins nettement séparée du reste de l'organe. Dans les autres groupes, les antennes sont filiformes, avec les derniers articles un peu comprimés et dilatés. Une autre particu- larité de ces organes, tout aussi utile à mentionner, c'est/ fcelle que l'on observe dans leur longueur relative selon les sexes; chez la fe- melle, les antennes sont souvent moins allongées et le raccourcisse- ment porte uniquement sur les derniers articles. (1) Il en est ainsi dans le Cryptocephalus podager Seidl. et dans le genre Chlauydicaduus, mais uniquement chez les mâles. 186 PHYTOPHAGES. A propos des modifications du pronotum, nous dirons un mot de sa forme générale, parce que celle-ci est intimement liée aux premières. Lorsque le prothorax est subcylindrique, la forme est allongée, oblon- gue ; au contraire, lorsqu'il est conique et rétréci en avant, la forme devient plus courte, plus ovalaire ou subcarrée, et les espèces rap- pellent d'une manière frappante la coupe générale des Saprinus parmi les Histérides. A ces deux formes principales sont liés d'autres caractères sur les- quels il importe de fixer l'attention : chez les espèces courtes, ovalaires (DiTUOPiDus, MoNACHus), la mobilité du prothorax est très-limitée, parce que le lobe prononcé du bord postérieur du pronotum s'emboîte comme un coin dans l'angle formé à la base des élytres; en outre, ce même bord est denticulé et ses angles embrassent d'une façon plus ou moins étroite les saillies huniérales des élytres. Par suite de cette structure, le prothorax ne peut se mouvoir dans le seas latéral que dans des limites très-restreintes. Au contraire, lorsque le lobe médian du bord postérieur du pronotum est Irès-obtus ou même presque nul, comme chez les Pachybrachites, les Stylosomites, les angles sont ob- tus et les dentelures du bord effacées; il en résulte une structure plus lâche et les mouvements de latéralité du prothorax sont rendus pos- sibles. On remarque encore que chez ces mêmes espèces, les pattes antérieures sont souvent plus développées que les autres ; cette corré- lation organique peut être observée dans nombre d'espèces du groupe des Pachybrachites. Il y a peu de chose à dire sur la forme et la sculpture des élytres. On sait que leur surface est ornée de points disposés sans ordre ou en séries régulières, très-rarement on observe quelques vestiges de côtes. Une particularité digne d'être mentionnée, c'est que toutes les espèces du Nouveau-Monde, appartenant au genre Cryptocephall's, ont les élytres plus ou moins régulièrement poncluees-striées. Parfois aussi, on remarque la présence de quelques rides transversales derrière les épaules; cette structure ne se rencontre que chez des espèces qui ha- bitent les Antilles et chez un petit nombre seulement de celles qui se trouvent dans les contrées continentales voisines. Comme dans les autres tribus de la section des Camptosomes, le pygidium est plus ou moins à découvert, selon que les élytres sont isolément ou simulta- nément arrondies à l'extrémité. Le prosternum joue chez les Cryptocéphalides un rôle très-impor- tant, et il faut tenir compte des modifications auxquelles il est sou- mis. Ce premier arceau thoracique est toujours bien développé et tient à distance les hanches de la première paire de pattes. 11 faut étudier attentivement son bord antérieur, sa surface et la manière dont il se termine en arrière. Par suite de la position inflé- chie de la tète, le bord antérieur du prosternum est souvent échancré ou bien il est replié vers le bas, et dessine ainsi une rainure que l'on CRYPTOCÉPHALIDES. 137 peut regarder comme une espèce de cou ; dans quelques types seu- lement il est simple. Le bord opposé est plus variable; il peut être droit, c'est-à-dire tronqué carrément, avec les angles saillants ou non; il peut être échancré en arc de cercle, ou bien il offre une échancrure triangulaire tantôt simple (Heptarthrius), tantôt double (Dioryctus). Les angles latéraux de ce bord, immédiatement en arrière des han- cbes, sont coupés obliquement et plus ou moins obtus, ou bien ils sont nettement accusés, aigus et plus ou moins prolongés. Enfin le prosternum, au lieu d'un bord, se prolonge parfois vers le mésoster- num en une saillie dont l'extrémité se loge dans une excavation de ce dernier. Quant à la surface, elle est plane, ou concave ou convexe; elle est, dans quelques genres, surmontée d'une carène médiane ob- tuse ou tranchante, ou bien de deux carinules latérales. Ces diverses modifications se combinent entre elles et fournissent de bons caractères pour les coupes génériques. L'étude des pattes ne présente pas à beaucoup près la même valeur. Les cuisses et les jambes de la première paire sont, dans quelques genres, plus déve- loppées que celles des deux paires postérieures et dans quelques types seulement, les cuisses postérieures sont très-différentes des autres par leur renflement. Dans plusieurs espèces du genre Chlamydicadmus, il faut signaler cette particularité bizarre du premier article des tarses antérieurs, d'être tout à fait asymétrique chez le mâle. Pour le reste, on n'observe guère aux pattes que des nuances de structure qui se fondent insensiblement les unes dans les autres; il en est ainsi de la courbure des jambes, de la longueur relative de l'article onguéal et des crochets simples ou appendiculés qui le terminent. La coloration varie peu, et cependant des modifications innombra- bles se trouvent réalisées avec un petit nombre de nuances. Elle est tantôt métallique et passe du vert clair au vert doré, au bleu foncé ; tantôt elle est dépourvue de cet éclat, quoique généralement vive et brillante, et sur un fond noir, elle est relevée de dessins d'un rouge de brique ou d'un jaune pâle. Les différences sexuelles sont facilement et toujours appréciables. Dans la grande majorité, ces différences sont limitées à la présence d'une fossette sur le dernier segment abdominal chez la femelle; au même endroit, chez le mâle, on voit souvent une légère dépression, ou un espace plus lisse, plus brillant, ou bien une disposition parti- culière de la pubescence. A ce caractère principal, il n'est pas rare que d'autres diiférences sexuelles se remarquent soit aux antennes, soit à la première paire de pattes , ou bien aux cuisses postérieures. Nous faisons ici abstraction des dilléreiices que peut ofl'rir la coloration dans l'un et l'autre sexe; cet exposé sortirait du cadre de ces généra- lités. Les Cryptocéphalides sous leurs états primitifs ont la plus intime analogie avec les Clytrides, ils sont moins bien connus que ces der- i88 PHYTOPHAGES. nières et tout ce qui a été dit de général à propos des Clytrides, notamment pour l'organisation, pourra s'appliquer aux larves des Cryptocépbalides. Elles vivent d'ordinaire isolément, leur genre de nourriture n'est pas bien connu; aussi les tentatives faites pour les élever, échouent le plus souvent. On les rencontre dans leur jeune âge sous les haies, dans le gazon où elles paraissent se nourrir de feuilles sèches; parvenues à un certain degré de développement, elles vont sur les buissons à la recherche des feuilles fraîches. Les fourreaux dans lesquels vivent ces larves sont de forme ovalaire et clos de toutes parts, sauf à l'une des extrémités, qui, donnant passage à la tête, présente une ouverture subcirculaire et est coupée oblique- ment. J^eur surface est rugueuse, mate, dépourvue des appendices piliformes et des côtes saillantes qui ornent souvent celles des Cly- trides. La science possède des renseignements plus ou moins complets sur les premiers états d'une douzaine d'espèces du genre Cryptocepha- Lus (1); aucun autre type générique n'a été étudié sous ce rapport. Ces recherches sont, au reste, d'une grande difficulté et le plus souvent le hasard seul peut nous mettre sur la voie d'une découverte. Jusqu'à preuve du contraire, on peut cependant admettre que tous les Cryptocépbalides sont des Phytophages camptosomes. La disposition des arceaux inférieurs de l'abdomen confirme, au reste, pleinement cette manière de voir. Us constituent dans cette section une tribu spéciale, bien distincte par des caractères prononcés : chez les Sphœ- rocharides et les Chlamydes, les antennes sont logées au repos dans des rainures prothoraciques, qui font totalement défaut dans le groupe actuel. La forme des hanches antérieures chez les Cryptocépbalides et leur écartement par un prosternum toujours bien développé, sont des caractères suffisants pour les séparer des Clytrides et des Méga- lopidcs, si leurs antennes ne suffisaient pas dans la plupart des cas à établir la distinction. On sait, en effet, que dans ces deux derniers groupes, les antennes sont pectinées vers leur extrémité; et si même quel- ques Monachites nous ofirent quelque chose d'analogue, leurs antennes subclavif ormes ne peuvent jamais être quahfiées de la même façon. On connaît actuellement plus de treize cents espèces, grâce aux persévérantes recherches du D'^ Suffrian. Le genre Cryptocepualus en renferme à lui seul plus de la moitié; il a des représentants dans (1) Outre les ouvrages signalés dans le Catalogue des Larves des Coléoptères par CuAPUis et Candéze, p. 281, on pourra consulter : Letzner, Zeils. f. Eutom. d. Verein f. Schlesis. Insect. 9^ Jahrgang. p. 78, pour les fourreaux des Cr. pini et janthinus. Peukis, Ann. de la Soc. cntoin. France, 1837, mœurs du Cr. pi'ni. Letzner, 3^" Jalirg. d. Soldes. Gesells. f. Vaterl. Kult. p. 133, Cr. sericeus. CuEVttOLAT, Ann. Soc. entoui. Fr&nce, 1845, BuU. p. H, mœurs des Crypto- CEPHALUS, leur nourriture à l'état de larves. CRYPTOCÉPHALIDES. 159 toutes les parties du monde, aussi bien de l'Ancien que du Nouveau- Continent. Les Pachybrachys, quoique bien moins nombreux, ont une aire de distribution Irès-étendue et à peu de chose près égale à celle du type précédent. La patrie des autres genres est beaucoup plus limitée : les Monachus, les Scolochrl's, ont été retrouvés dans les deux Amériques, les Metallactus dans TAmérique méridionale seulement, de même que les Sternoglossus, les Heptarthrius ; enfin, les Ambrotodes paraissent propres au Chili, les Mastacantuus à l'île de Cuba. Les Melixanthus, Dioryctus, Atropidius ont été découverts en Asie. L'Afrique ne possède en propre que trois petits genres, Cœnobius, Achoenops, Acolastus. L'Australie, y compris les îles voi- sines, quoique peu riche en types spécifiques, a fourni à la science le plus grand nombre de formes spéciales, les Prosonotus, Bucharis, ScAPHODUis, Elaphodes, Ditropidus, Pleomorphus, Cadml's, Chlamy- D1CADMUS, LoxopLEURUs, Rhojibosternus u'out pas été retrouvés ail- leurs que dans les Iles de l'Archipel indien et le plus grand nombre dans la Nouvelle-Hollande seulement. L'Europe n'a aucun genre en propre; car, outre les Cryptocephalus et les Pachybrachys, elle n'a fourni à la science qu'un nombre très-limité de Stylosomus; ce genre appartient à la faune méditerranéenne; une espèce a été retrouvée en Mésopotamie, une autre en Egypte. Au point de vue numérique les divers continents sont rangés de la manière suivante ; Le Nouveau-Monde renferme 671 espèces, la Malaisie et l'Australie 199, l'Asie 190, l'Europe 181 et l'Afrique 108. L'histoire scientifique des Cryptocéphalides se divise en deux pé- riodes : la première comprend environ un siècle et se compose des recherches faites sur les insectes de ce groupe, depuis Linné, le fon- dateur de la nomenclature zoologique, jusqu'à l'époque de la pre- mière publication, en 18i7, du D' Sulfrian. La seconde, bien moins longue, est par contre, beaucoup plus riche en travaux importants, dus pour la plus grande part, à cet entomologiste si distingué, qui a consacré tous ses loisirs, toute son inteUigence à l'étude des Crypto- céphalides. Grâce à sa persévérance, jointe à une perspicacité hors ligne, ce groupe est aujourd'hui l'un des mieux connus, non-seule- ment au point de vue du nombre des espèces, mais encore de la dis- position systématique. Linné a placé dans la troisième division de son genre Chrysomela les quelques tjq)es européens qu'il avait appris à connaître, et c'est à Geoffroy que revient l'honneur d'avoir introduit dans la science le nom de Cryptocephalus, qui a été adopté par tous les entomologistes. Fabricius, Kugelan, lUiger ont successivement enrichi cette coupe générique; Olivier, dans son dernier ouvrage, le tome Vi de l'Ento- mologie, en soumet les types à de nouvelles recherches et par la description de six formes inédites, porte à 46, dont 44 Cryptocephalus et 2 Pachybrachys, le nombre des espèces connues à son époque. « 160 rHYIOPHAOES. C'est le dernier auteur qui se soit occupé du genre dans son ensemble; les entomologistes qui l'ont suivi, ont pu faire connaître un nombre assez considérable d'espèces restées inconnues, mais aucun n"a tenté de soumettre à un examen critique toutes ces nouvelles acquisitions. Ce travail fat entrepris, vers l'année 1817, par le D'' SufFrian, et la manière dont il fut conduit, attira immédiatement à son auteur la considération des entomologistes contemporains; le D'' SufFrian suit les principes de Tancienn-e école, des Fabricius, des lUiger, etc.; il n'aime pas à innover, il procède avec une sage lenteur, il ne se décide pas à la légère, et préfère réserver son opinion dans un cas douteux que d'adopter un parti sans parfaite connaissance de cause. Ces qua- lités solides ont conquis à M. Sutïrian l'estime de tous les entomolo- gistes; chacun a voulu l'aider pour sa part dans le grand travail qu'il a entrepris et de très-riches matériaux ont été mis à sa disposition; toutes les grandes collections lui ont été communiquées. Dans ces conditions, il a inauguré ses recherches par l'étude des Cryptocéphalides européens, il a pu en doubler presque le nombre, tracer les carac- tères du genre Pachybrachys indiqué par M. Chevrolat et créer le genre Stylosomtjs (1). 11 a successivement travaillé avec un égal suc- cès les espèces de l'Amérique du Nord (1832), celles de l'Asie (1854) et de rAfrique (1857), celles de l'Australie (18o9) et celles de l'Amé- rique méridionale (1863-66). Enfin, comme couronnement à ces tra- vaux monographiques, M. Sufirian entreprend en ce moment la division cl la disposition systématique des groupes et des genres de la tribu entière et il se propose de compléter cette exposition par des tableaux analytiques qui faciliteront beaucoup la détermination des espèces si nombreuses de ce groupe. M. SufFrian a eu l'extrême obligeance de me communiquer le résultat de ses dernières recherches : une division des Cryptocéphalides en cinq groupes, une disposition méthodique des genres avec leurs ca- ractères principaux, et le nombre exact des espèces de chacun d'eux, espèces qui se trouvent déjà publiées dans ses différents mémoires ou qui figurent dans sa collection et seront décrites dans un avenir rap- proché (2). Ces renseignements, je me plais à le reconnaître, m'ont (1) LiniicTa entomologica, t. II, t. Ill, etc. (2) Les exigences de la classification m'ont obligé de modifier l'ordre des genres que le D' Suffi ian m'avait exposé dans ^es lettres; comme la tribu ac- tuelle vient immédiatement avant celle des Clilamydes, j'ai cru devoir terminer par les Chlamydicadmus comme forme de transition. M. SutlVian m'avait aussi communiqué un projet de division supérieure à celle qui partage la tribu en cinq groupes : Une I'» Section qualifiée Cryptôce- plwli gemini renferme les Monachiiles, les Cryptocéplialides; la 1I« Section^ Cryptocephali Spurii, est formée des Achœuopides, des Pachybracbides; enfin, la III" Section, Cryptocephali adsciti, est consliluéc par les Stylosomides. Cette division m'a paru superflue, les Cryptocéphalides forment un ensemble si ho- CRYPTOCÉPHALIDES. 161 été de la plus grande utilité, et si les Cryptocéphalides sont mieux connus au point de vue systématique, que d'autres groupes de Phy- tophages, c'est que grâce à l'ohligoance de M. Suffrian, le lecteur peut dès maintenant profiter et de son expérience et de ses longues études sur ces coléoptères. Parmi les puhlications faites encore dans cette seconde période, il faut signaler la tentative de M. Saunders pour diviser les Cryptocé- phalides de la Nouvelle-Hollande ; difTérents mémoires insérés dans les Transactions de la Société entomologique de Londres traitent de cet objet (1). Quant aux autres travaux des entomologistes modernes, ils contiennent la description d'espèces plus ou moins nombreuses ou la création de nouvelles coupes génériques. Quant aux premières, elles se trouvent inscrites dans l'excellent Catalogue que publient en ce moment MM. Harold et Gemminger. Les seconds ne sont pas bien multipliés. Dans une étude sur les Cryptocéphalides de l'Amérique du Nord, Haldeman (2) a caractérisé deux genres : Griburius et Bas- SAREus; le premier de ces noms, que les règles de la nomenclature ne permettent pas d'adopter, correspond au genre Scolochrus de Suffrian ; l'autre rentre dans le genre Cryptocephaliis du même en- tomologiste. Stâl (3) a donné également les diagnoses de deux genres nouveaux, Mylassa et Mecostethus, qui tous deux font partie du même genre Cryptocephalus ; Mylassa compose le premier groupe du travail de M. Suffrian sur les Cryptocéphalides de l'Amérique du Sud (4); l'autre constitue le seizième groupe de ce même ouvrage (3). La dernière coupe générique que nous ayons à mentionner est due au D' Baly (6), elle est désignée sous le nom de Bucharis et sera décrite ci-après. Comme nous l'avons dit incidemment, la Tribu des Cryptocépha- lides se divise en cinq groupes qu'un petit nombre de caractères mis en relief, permettront de distinguer. L Ecusson invisible. — Yeux subentiers. L Stylosomites. IL Ecusson apparent. — Yeux échancrés, A. Pronotum à bord postérieur marginé, simple, ses angles obtus. mogèue, que ces qualifications latines ne me semblent pas applicables dans Ift cas actuel. (1) Saonders, Trans. ent. Soc. of Loudon, t. IV, 1845-1817, p. 141, 197, 268, 293. (2) Haldeman, Journ. Acad. N. Scient. Pliil. N. S. 1849, p. 24S. (3) Siàt,, Ofv. of Kongl. V. Akacl. Forh. 1855, p. 60, 61. (4) StJFFRïAN, Linn. entom. XV, p. 175. (3) Sdffrian, — — XV, p. 328. (6) Baly, Phytoph. Malay. p. 61. Coléoptères. Tome X. H 162 PHYTOPHAGES. B. Antennes allongées, filiformes. II. Pachybrachites. B'. — courtes, claviformes. III. Achaenopites. A'. Pronoliim à bord postérieur non marginé, den- ticulé, ses angles aigus. C. Antennes courtes, claviformes. IV. Monachites. C. — allongées, filiformes. V. Cryptocéphautes. Groupe I. Styloiomltes. Ecusson invisible. — Yeux presque entiers. Comme ce premier groupe ne renferme que le seul genre Sttlo- SOMUS, peu riche en espèces, il est inutile d'exposer ses caractères qui trouveront mieux leur place dans la diagnose générique ci-après. Il suffit de faire remarquer que le bord postérieur du pronotum relevé en carène et appliqué étroitement contre la carène analogue qui sur- monte la base des élytres, permet de reconnaître à la première vue ces petits Cryptocéphalides. Ils ressemblent dans leur forme générale à de petites Clytra, mais par leur structure, ils sont beaucoup plus rapprochés des Pachybrachites. Un seul genre : Stylosomus. STTLOSOMUS. SoFFRiAN, Linn. entom. III, p. 146. Tête large, plane, engagée dans le prothorax jusqu'au bord pos- térieur des yeux ; épistome confondu avec le front, tronqué carrément en avant; labre rétréci vers son bord antérieur, émarginé; dernier article des palpes maxillaires à peu près aussi long que le précédent, brusquement aminci vers le bout. — Yeux brièvement ovalaires, presque arrondis, subhémisphériques, très-légèrement sinués, non échancrés à leur bord interne. — Antennes courtes, \ article subcla- viforme, 2 ovalaire-oblong, un peu moins long et un peu moins gros que le précédent, 3-b obconiques, très-grêles, pas plus allongés que 2, les six derniers dilatés, triangulaires, subcomprimés, à peu près aussi larges que longs. — Prothorax court, subcylindrique, bords la- téraux très-finement margiués, droits, bord postérieur fortement re- levé en carène subangulcuse dans son milieu, avec ses angles obtus à pointe marquée; à surface convexe transversalement avec un large sillon le long de la base. — Ecusson invisible.— Elytres cylindriques, subélargies en arrière, à base fortement carénée, arrondies simulta- nément en arrière et cachant la plus grande partie du pygidium; à surface couverte de quelques poils épars et do points profonds dis- posés en séries ou bien sans ordre; épaules assez saillantes; lobes épipleuraux faiblement marqués. — Prosternum plan, assez large. PACHYBRACHITES. 163 tronqué -carrément en arrière, avec les angles marqués sans être sail- lants; mésosternum plus étroit, oblong; parapleures métathoraciques un peu élargies à l'extrémité. — Abdomen assez ample, les 2" et 3^ arceaux à peine rétrécis sur la ligne médiane, le 4« de moitié moins large au milieu que sur les côtés, — Pattes assez longues, grêles; jambes antérieures arquées en dedans; tarses très-grêles, 1 et 2 ar- ticles semblables, 3 bilobé, de moitié moins long que chacun des précédents, article onguéal très-allongé, engagé entre les lobes du 3^ pour le quart seulement de sa longueur ; crochets simples. Les caractères sexuels n'offrent aucune particularité à mentionner, le dernier segment abdominal est simple chez le mâle, muni d'une fossette chez la femelle. Les états primitifs ainsi que le genre de vie des espèces sont encore inconnus. Elles appartiennent à la Faune circum-méditerranéenne, et se rencontrent dans les diverses contrées de l'Europe, en Mésopotamie et en Egypte. D'après une récente com- munication du D' SuffriaUj elles seraient actuellement au nombre de huit. Groupe II. Paohybrachites. Tête médiocre, assez souvent un peu visible d'en haut. — Yeux grands, souvent prolongés intérieurement, parfois presque contigus sur la ligne médiane du front, distinctement écbancrés à leur bord interne, rarement sinués. — Anteimes longues et filiformes. — Pro- thorax subcylindrique, convexe transversalement, sans renflement très-marqué sur le disque, à bord postérieur marginé, simple, «avec des angles latéraux obtus et un lobe médian très-court, très-large et arrondi. — Ecusson variable, le plus souvent relevé en arrière. — Elytres oblongues, subcylindriques. — Prosternum moins large que dans les groupes précédents, à surface rarement plane, le plus sou- vent ornée de carinules ou de sillons longitudinaux. La forme du corps de ces insectes est plus cylindrique que dans les groupes suivants, très-obtuse en avant et en arrière. Les antennes et le bord postérieur du pronotum les caractérisent suffisaimnent ; les parties supérieures, ou plutôt le prothorax est moins étroitement uni à la base des élytres, et cette disposition, ainsi que nous l'avons vu dans les généralités de la tribu, permet des mouvements étendus en divers sens. Huit genres, assez riches eu espèces, composent ce groupe : L Prosternum relevé en carène Jongitudinale sur la ligne médiane. A. Carène médiane très-saillante, comprimée latérale- ment. Sternoglossus. A'. Carène médiane faible, accompagnée de deux gout- tières latérales. 164 JPHYTOPHAGES. B. Ycul riistinctsraent échancrés au bord interne. Mastacanthus. B' — très-légèrement échancrés ou siniplement si- nueux. Ambrotodes. II. Prosternum plan ou creusé longitudinalcment sur la ligne médiane. C. Prosternuia plan en a\ant. D. — déprimé transversalement en arrière. Scolochrus. D'. — déprimé longitudinalcment eu arrière. Metallactus. C. — creusé sur la ligne médiane sur toute sa longueur. E. Premier article des tarses aussi long que les 2 sui- vants réunis. Acolastus. E'. Premier article des tarses moins long que les 2 sui- vants réunis. F. Prosternum fortement rétréci entre les hanches, élargi en arrière. Diandichus. F'. Prosternum peu ou point rétréci entre les hanches, infléchi en arrière. Pachybrachys. MASTACANTHUS. Suffrian, Linn. entom. VII, p. 13S. Tête légèrement convexe; épistome confondu avec le front; dernier article des palpes maxillaires plus long, plus grêle et plus atténué que dans les autres genres. — Yeux courts et larges, partagés en deux portions très-inégales par une profonde échancrure. — Antennes très-longues et grêles, 2* article obconique. — Prothorax très-court, élargi vers la base avec des impressions obliques profondes. — Ecus- son plus long que large, déprimé vers la base, à sommet à peine marqué. — Elytres oblungues, un peu élargies en arrière, à base fortement carénée, saillies humérales très-marquées, lobes épipleuraux larges; à surface striée-pouctuée. — Prosternum médiocrement large, offrant deux gouttières, plus profondes eu arrière et un renflement assez marqué sur la ligne médiane, terminé en arrière par une saillie subaiguë ; mésoirternum concave en avant. — Pattes courtes, cuisses antérieures plus épaisses que les autres, les jambes de la môme paire légèrement courbées. Une seule espèce de Cuba constitue ce genre; le sexe mâle est resté inconnu jusqu'à ce jour. La forme du prosternum est caractéristique. STERNOGLOSSUS. SuFFRiAN, Linn. entom. XVI, p. 378. Caractères généraux des Scolochrus, distinct par la conformation du prosternum. Celui-ci est un peu plus long que large, sa surface PACHTBRA.CHITES. 165 est déprimée vis-à-vis des hanches, tandis que du milieu s'élève une saillie qui se prolonge en arrière en carène tranchante jusqu'à l'ex- trême limite du prosternum; celle-ci s'avance en angle obtus jusque sur le mésosternum qu'elle recouvre en grande partie. Une modification aussi importante du prosternum ne permet pas de confondre, avec les Scolochrus, les espèces qui la présentent, quoi- que la similitude soit très-grande dans le reste de leur organisation. Noos remarquerons cependant que cette coupe générique est encore incomplète, en ce sens que le sexe femelle seul est connu ; le sexe mâle, ni de l'une, ni de l'autre espèce, n'a encore été découvert. La première est originaire du Brésil, la seconde de la Guyane. DIANDICHUS, SuFFRUN (M. S.). Tête petite, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, front légèrem.ent convexe; labre assez grand, distinctement échancré à son bord libre. — Yeux assez gros, convexes, fortement granulés, triangulairement sinués au bord interne. — Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, i article renflé ovalaire, 2 oblong, 3-6 cylindriques, grêles, les derniers triangulaires allongés, un peu élargis et comprimés. — Prothorax très-court, à surface pré- sentant deux larges dépressions dirigées des angles latéraux antérieurs vers l'écusson, bords latéraux subarrondis, le postérieur légèrement relevé , très-largement arrondi , sans lobe médian marqué. — Ecus- son allongé, trois fois aussi long que large à sa basé, relevé en ar- rière, un peu atténué, arrondi et saillant au-dessous de la surface des élytres. — Elytres amples, oblongues, recouvrant presque com- plètement l'abdomen, base un peu élevée, avec les épaules très-sail- lantes, à surface régulièrement convexe, finement chagrinée et poin- tillée confusément. — Prosternum court, à bord antérieur échancré, non réfléchi, à surface subconcave longitudinalement, rétrécie entre les hanches, un peu dilatée en arrière de celles-ci et abaissée. — Ab- domen à i arceau très-grand. — Pattes faibles, grêles, cuisses un peu renflées dans leur milieu, tarses postérieurs à premier article aussi long que les deux suivants réunis. Ce genre, encore inédit, a été créé par le D"" SufFrian pour un petit insecte originaire de l'Australie, et faisant partie de la collection du comte de Castelnau. Il mesure 3 millimètres de longueur, et res- semble à un petit Malachius, ses élytres étant verdâtres et son pro- notum rougeàlre; la plus grande partie de l'abdomen est d'un jaune très-pâle, presque blanc. M. Suffrian lui a imposé le nom d'ANAUS ; les deux exemplaires que j'ai trouvés dans la collection du comte de Castelnau se ressemblaient en tous, points et m'ont paru être du sexe femelle. Au point de vue générique, ce genre est bien caractérisé par la 166 PHYTOPHAGES. forme du corselet assez convexe sur le disque, et déprimé sur les an- gles antérieurs, par l'ampleur de ses élytres et la forme du pro- sternum. SCOLOCHRUS. Haldeman, Suffrian, Linn. entom. VII, p. 104 (1). Tête forte, plane, engagée dans le prothorax au moins jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, rare- ment séparé par un sillon, triangulairement échancré en avant; labre assez grand, subémarginé. — Yeux développés, peu convexes, par- fois rapprochés vers la ligne médiane et presque contigus chez les mâles, inégalement partagés en deux parties par des canthus assez grands et à, sommet obtus. — Antennes en général plus courtes que la moitié du corps, 1 article épaissi, ovalaire, 2 oblong, renflé dans son milieu, 3-5 filiformes, 6-11 légèrement comprimés et élargis. — Prothorax court, convexe transversalement, rétréci en avant avec les angles très-infléchis, tous les bords marginés, les latéraux plus large- ment, le postérieur coupé plus ou moins droit de chaque côté avec un lobe médian court, très-large, arrondi. — Ecusson assez grand, divisé en deux parties, l'antérieure plus grande, trapézoïdale, relevée en arrière; la postérieure très-courte, triangulaire, en pointe obtuse et fortement infléchie en bas. — Elytres subcylindriques, allongées, à base subcarénée, épaules peu saillantes, lobes épipleuraux assez mar- qués, largement arrondis, à surface ponctuée-striée. — Prosternum à bord antérieur échancré, non réfléchi, à surface un peu plus longue que large, plane ou subconvexe, parfois ornée de carinules parallè- les, terminé en arrière des hanches par un prolongement arrondi- obtus, cachant la moitié du mésosternum et souvent impressionné tranversalement ; mésosternum assez large entre les hanches moyen- nes; parapleures métathoraciques larges, atténuées de la base à l'ex- trémité. — Abdomen assez développé, tous les segments visibles. — Pattes médiocres, cuisses un peu renflées, surtout les antérieures, jambes assez longues, légèrement arquées, tarses à 1 article oblong, 2 court, 3 fortement bilobé, article onguéal inclus dans le précédent sur la nvoitié de sa longueur, armé de crochets simples. Un ensemble de caractères tenant en même temps des Cryptoce- PHALL'S et des Pachybrachys, indique clairement que le type actuel forme un chaînon entre ces deux groupes : il se rapproche des pre- miers par son corps oblong et massif, par ses téguments supérieurs glabres, brillants, ornés de couleurs vives. Au contraire, il rappelle les Pachybrachys par son corps subdéprimé, par son pronotum large, obliquement impressionné de chaque côté vers la base, dépourvu à (1) Syii. Gribdrihs, Haldem. Journ. Ac. N. Se. Phil. 1849, p. 243. PACHTBRACHITES. 167 son bord postérieur de lobes bien distincts, enfin par ses pattes anté- rieures plus développées que les autres. Les caractères sexuels mâles sont plus accentués dans ce genre que dans les autres : le corps est plus grêle, les antennes sont plus lon- gues, plus épaisses, les pattes antérieures plus fortes, les yeux sont plus grands et parfois se touchent presque sur la ligne médiane; l'ab- sence de fossette sur le dernier segment abdominal se remarque ici comme ailleurs. A propos de ce genre, le D'" Sufifrian fait remarquer que le déve- loppement des pattes antérieures est en corrélation avec celui du prothorax, et que, selon toute probabilité, l'absence de lobe au bord postérieur du pronotum, et la forme tronquée carrément de ce mince bord, sont en rapport avec la mobilité dont jouit cet organe pendant la vie de l'insecte. Sans être tout-à-fait inconnu dans les contrées méridionales des Etats-Unis, ce genre a déjà de nombreux représentants dans l'Amé- rique centrale et notamment au Mexique; il prend son plus grand développement dans l'Amérique méridionale. D'après une récente communication du D"" Suffrian, le nombre des espèces ne serait pas bien éloigné de 140 (1). METALLACTUS. Suffrian, Linn. entom. XVÏ, p. 248. Yeux échancrés. — Parties supérieures du corps lâchement unies et jouissant d'une certaine mobilité. — Prosternum plus long que large, plan en avant, légèrement creusé en gouttière en arrière par la saillie cariniforme des bords latéraux, terminé par un prolongement arrondi, à bord antérieur échancré, non réfléchi. — Ecusson visible. Par ces caractères, on reconnaît que ce type est intermédiaire entre lesScoLOCHRus et les Pachybrachts, qu'il se rapproche tantôt des premiers et tantôt des seconds, sans qu'il soit possible de le confondre ni avec les uns ni avec les autres, à moins que de détruire l'homo- généité de chacune de ces formes. Le D"" Suffrian, d'ailleurs si pru- dent et si réservé dans la création des coupes génériques, a cepen- dant cru devoir laisser subsister ce genre Metallactus, quoiqu'il eût cherché en vain à lui assigner des caractères positifs. Nous acceptons les choses telles qu'il les a établies , en formant des vœux pour que (1) La singulière idée de Haldeman de latiniser le nom français de Gri- bouri, rappelle trop les plaisantes critiques du poète MoliôrC;, à propos du latin de cuisine employé par les médicastres de sou temps. La science est plus sé- rieuse et ne peut tolérer ces écarts. Il est préférable, lorsqu'on ne peut mieux, de donner des noms sans signification aucuue, que d'en créer qui provoquent le sourire. 1 68 PHYTOPHAGES. ses études nouvelles soient couronnées de succès dans le grand travail de révision dont il s'occupe en ce moment. Quoi qu'il en soit, les 70 espèces connues sont réparties par le D'' Suffrian en 11 groupes différents, groupes où la forme générale du corps, celle du pronotum et la coloration jouent le rôle principal. Ces espèces habitent pour la plupart les diverses contrées du Brésil. ACOLASTUS. Gerstaecker, Monats. der Ak. d. Wissens. zù Berlin, 1853, p. 636 (1). Tête forte, déprimée, avec une impression transversale. — Yeux ovalaires, assez développés, légèrement échancrés. — Antennes fili- formes, un peu épaissies vers l'extrémité, courtes et ne mesurant pas la moitié de la longueur du corps. — Prothorax court, un peu con- vexe transversalement en arrière du milieu, angles antérieurs forte- ment intléchis, les postérieurs largement arrondis; bords latéraux marginés, le postérieur échancré, de chaque côté, avec un lobe mé- dian prononcé. — Ecusson non relevé en arrière, très-large à la base, tantôt court et arrondi au sommet, tantôt aigu et de forme spéciale. — Elytres subcylindriques, oblongues, semblables à celles des Pachy- BRACHYS. — Prosternum étroit, creusé en gouttière sur la ligne mé- diane, profonde entre les hanches et s'effaçant peu à peu. en arrière. — Pattes médiocres, cuisses un peu renflées, jambes grôlcs, les anté- rieures arquées à la base, tarses étroits, '1 article presque aussi long que les deux suivants réunis, article onguéal engagé entre les lobes du 3® pour la moitié de sa longueur. Ce genre ne renferme que A espèces répandues sur la côte orien- tale de l'Afrique, depuis le Mozambique jusqu'à la Cafrerie. L'auteur du genre, le Prof. Gerstaecker, n'a connu qu'une seule espèce, 1'^. cal- losus, et précisément ce type présente un écusson de forme spéciale. Cet organe, comme dans beaucoup d'autres genres, est divisé en deux parties; mais ici la partie postérieure, au lieu d'être réduite et inflé- chie en arrière, est assez grande, large, à sommet aiga et séparée de la partie antérieure par une impression transversale peu profonde, ce qui donne à l'organe, considéré dans son ensemble, un aspect ondulé. A part cette particularité, le genre parait assez homogène. PACHYBRACHYS. Chevr. Suffrian, Linn. entom. III, p. 111. Tête médiocre, plane, engagée dans le prothorax au moins jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, émarginé, ainsi que le labre, à son bord Ubre ; dernier article des palpes maxil- (1) Suffrian, Linn. entom. t. XI, p. 237. PACHYBRACHITES. 169 laires aussi long que le précédent, acumiué. — Yeux fortement sé- parés l'un de l'autre, réniformes, médiocrement échancrés au bord interne. — Antennes filiformes, grêles, mesurant la moitié de la lon- gueur totale, 1 article renflé, assez long, 2 subglobuleux, 3-5 grêles, allongés, 6-11 également allongés, subcompriraés, un peu dilatés. — Prothorax deux fois aussi large que long, convexe transversalement, les angles antérieurs droits et très-infléchis, les postérieurs obtus; tous les bords plus ou moins distinctement marginés, le postérieur échan- cré de chaque côté, avec un lobe médian très-court, très-obtus, à peine indiqué. — Ecusson divisé en deux parties, l'une antérieure en trapèze, l'autre postérieure en triangle à sommet aigu, séparée de la 1" par une carène et fortement abaissée en arrière. — Elytres cylin- driques, oblongues, un peu déprimées, à bord caréné vers la base et autour de Técusson, épaules assez saillantes, lobes épipleuraux peu marqués et arrondis, à surface confusément ponctuée, quelque- fois- des indices de séries de points. — Prosternum à bord antérieur réfléchi et subéchancré au milieu, à surface creusée en gouttière sur la ligne médiane, terminée postérieurement par un prolongement triangulaire obtus, infléchi en arrière des hanches antérieures ; mé- sosternum plus long que large entre les pattes moyennes; parapleures métathoraciques à bords subparallèles. — Pattes médiocres, diminuant peu à peu de longueur et de largeur, des antérieures aux postérieures; tarses allongés, 1 article triangulaire, 2 de même forme, un peu plus court, 3 fortement bilobé, article onguéal engagé entre les lobes du précédent pour la moitié de sa longueur, armé de crochets simples. La forme cylindrique-linéaire, obtuse aux deux bouts de ces in- sectes, est bien connue. Comme d'ordinaire, les différences sexuelles siègent au dernier segment abdominal, une dépression transversale, brillante, caractérise le mâle; une fossette arrondie, plus ou moins profonde, se rencontre toujours chez la femelle. La couleur générale est très-variable, noire, brune, jaune, rarement métallique, souvent avec les nuances foncées, des taches d'un jaune vif, petites et en nom- bre parfois considérable; la base des antennes est toujours de cette dernière couleur, souvent aussi les pattes en totalité ou en partie. La ponctuation des élytres, forte à la base, plus superficielle vers l'ex- trémité, est confuse dans les espèces unicolores et présente des points sériés lorsque les élytres sont ornées de taches jaunes. On remarque encore que ces taches sont plus saillantes, comme vernissées et, en général, exemptes de points. Ce genre a des représentants sur toute la surface du globe. Actuel- lement, l'Europe en compte au moins 25, plus spécialement répandus dans les contrées limitrophes de la Méditerranée. L'Amérique du Nord est de beaucoup la plus riche et a fourni une soixantaine de types dif- férents. L'Amérique du Sud n'est guère moins bien partagée, 47 à 50 espèces en ont été rapportées, L'Asie n'a que 13 Pachybrachys, et 170 PHYTOPHAGES. tous paraissent avoir été découverts dans les régions occidentales de cette partie du monde. Jusqu'à présent, une seule espèce de l'Austra- lie a été décrite, une seule du continent africain, de l'Egypte. En résumé, ce genre présente son plus grand développement dans le Nou- veau-Monde, il est assez nombreux encore dans les contrées méditer- ranéennes de l'Europe et les provinces limitrophes de l'Asie. Cette distribution géographique porte sur les 150 espèces environ décrites actuellement. D'après une communication manuscrite, le D^ Suffrian porte le nombre des types en collection à 170 à peu près. AMBROTODES. SoFFRUN, Linn. entomol. XVI, p. 469. Tète médiocre, plane, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, subélargi en avant; labre un peu transversal, profondément ém.arginé. — Yeux brièvement ovalaires, assez convexes, non échancrés au bord interne, simplement sinués. — Antennes grêles, mesurant plus de la moitié de la longueur du corps, article 1 très-gros, oblongj 2 subglobuleux, 3-6 plus ou moins grêles et allongés, 7-11 très-légèrement comprimés et subdilatés. — Prothorax du double plus large que long, convexe transversalement et un peu bombé sur le disque, angles antérieurs un peu saillants, les postérieurs droits à pointe mousse, bords latéraux largement marginés, le postérieur échancré en arc de chaque côté, avec un lobe médian assez prononcé, obtus, impressionné à sa surface. — Ecusson divisé en deux parties, l'antérieure subquadnan- gulaire, très-fortement relevée, impressionnée à la base, la postérieure brièvement triangulaire, très-déclive en arrière, séparée de la pre- mière par une carène saillante. — Elytres allongées, trois fois aussi longues que le corselet, très-peu élargies en arrière, arrondies simul- tanément et cachant la plus grande partie du pygidiura, épaules à peine saillantes, lobes épipleuraux peu marqués et arrondis ; à sur- face fortement et confusément ponctuée avec quelques vestiges de stries ponctuées. — Prosteruum plus long que large, terminé en ar- rière par une saillie triangulaire à angles assez marqués, à surface convexe sur la ligne médiane et creusée en gouttière de chaque côté ; mésosternum concave et plus long que large entre les hanches moyennes; parapleures métathoraciques, atténuées de la base à l'ex- trémité qui est arrondie et à surface légèrement concave. — Pattes médiocres, grêles, cuisses un peu renflées, jambes droites, à peine épaissies, les antérieures plus longues que la cuisse correspondante, tarses assez allongés, peu élargis. Le genre actuel paraît, jusqu'à maintenant, propre au ChiU, il ne renferme que trois espèces. La forme des yeux qui sont, toute pro- ACHAENOPITES. 171 portion gardée, très-convexes pour la tribu actuelle et simplement sinueux à leur bord interne, les caractérise suffisamment. Grodpe III. Aohaenopîtes. Yeux émarginés. — Antennes courtes, subclaviformes. — Prothorax à bord postérieur marginé, non denticulé, avec les angles latéraux obtus, son lobe médian tronqué. Cette tribu ne renferme qu'un seul genre et ce genre qu'une seule espèce. La diagnose tracée ci-dessus suffit pour montrer que ce genre doit former le type d'une tribu et qu'il constitue une forme de passage. Un seul genre : Achaenops. ACHAENOPS. * SuFFRiAN, Linn. entotn. XI, p. 234. Tête large et plane; épistome court, fortement rétréci avec une dépression transversale. — Yeux largement séparés l'un de l'autre, courts, ovalaires, très-faiblement échancrés. — Antennes mesurant la moitié de la longueur du corps, les 2 premiers articles fortement renflés, 3-5 obconiques, 6-11 formant une massue allongée, faible- ment en scie, peu distincte. — Prothorax court et large, peu convexe transversalement, très-rétré,ci en avant; angles postérieurs obtus, non prolongés; bord postérieur ondulé, non denté, à lobe médian court, obtus, non relevé en arrière. — Ecusson triangulaire, à sommet obtus, peu relevé, sans fossette basilaire. — Elytres ovalaires, un peu dilatées aux épaules et arrondies en arrière, cachant une partie du pygidium, épaules et lobes épipleuraux peu marqués, à surface peu convexe, ponctuée-striée. — Prosternum plus long que large, plane, élargi en arrière et terminé par une saillie arrondie avec les angles latéraux effacés. — Pattes courtes; cuisses peu épaissies; jambes antérieures un peu courbées; tarses courts et larges, 3® article très-large, article onguéal presque entièrement engagé entre les lobes du précédent. Le type unique de ce genre est originaire du Cap de Bonne-Espé- rance, c'est un petit insecte rougeâtre nuancé de noir, mesurant à peine une demi-ligne. Au point de vue générique, il se rapproche par sa forme courte et globuleuse, des Monachus, des Coenobius; tandis que par ses yeux fortement distants et faiblement éraarginés, il rappelle les Stylosomus. Eu égard à cette organisation, on peut le considérer comme une espèce intermédiaire entre les Cryptocéphalites et les Pachybrachites. 172 PHYTOPHAGES. Groupe IV. Monaohites. Tête médiocre, très-souvent invisible d'en haut. — Yeux grands, développés transversalement et parfois se touchant presque sur la ligne médiane du front, toujours distinctement échancrés. — Antennes relativement très-courtes, en général, atteignant à peine la base du pronotum. — Celui-ci fortement rétréci en avant, moins convexe sur le disque, à bord postérieur denticulé, largement échancré de chaque côté, parfois bisinueux, lobe médian très-prononcé, acuminé, tron- qué ou bifide; angles latéraux très-aigus, saillants en arrière et em- brassant étroitement la base des élytres. — Ecusson moins développé, souvent aigu en avant et obtus en arrière, en général peu ou point relevé vers le sommet. — Elytres très-courtes, un peu dilatées aux épaules, légèrement atténuées en arrière. — Prosternum plus déve- Toppé que dans le groupe précédent, souvent plus large que long, à surface plane on carénée ; parapleures métathoraciques courtes, ordi- nairement un peu rétrécies dans leur milieu. Le corps des Cryptocéphalides du groupe actuel affecte une forme caractéristique : il est très-court, atténué en avant et en arrière, à peu près également convexe à la face inférieure et à la face supé- rieure; en un mot, ressemblant à celui des Histérides du genre Saprinus. Le prothorax est intimement appliqué contre la base des élytres et sa conformation lui permet tout au plus de légers mouve- ments verticaux ; latéralement, la mobilité parait nulle. Du reste, la forme des antennes les caractérise à la première vue. Quoique médiocrement riche en espèces, c'est le groupe où les types génériques sont les plus nombreux : L Massue des antennes de 7 articles. Heptarthrius. II. Missue de 6 articles. A. Lobe médian du bord postérieur du pronotum tronqué. B. Prosternum transversal, échancré en arc de cercle. Monachus. B'. — oblong, tronqué carrément en arrière avec les angles en pointe. Melixanthus. A'. Lobe médian du bord postérieur du pronotum acu- miné. C. Prosternum plan, émarginé en arc en arrière. Cœnobms. C — à surface carénée. D. — bicaréné, biémarginé en arrière. Dioryctus. D'. — caréné latéralement, tronqué en arrière. Atropiditis. IIL Massue des antennes de 5 articles. E. Lobe médian du bord postérieur du pronotum entier. Bucharis. E'. — — _ _ _ bifide. F. Prosternum oblong. MONACHITES. 173 G. Bord postérieur du prosternum émarginé en arc de cercle. Prasonotus. G'. Bord postérieur du prosternum échancré Iriangulaire- ment. Pleomorphus. F'. Prosternum transversal. H. Bord postérieur du prosternum tronqué carrément. Scaphodius. H\ — — — échaucré en arc. I. Massue des antennes lâche. Elaphodes. r. — — serrée. Diiropidus. HEPTARTHRIUS. ScFFRiAN, Linn. entom. XVI, p. 2. Tête déprimée, épistome distinct, bien limité, dernier article des palpes maxillaires très-long, atténué vers l'extrémité. — Yeux assez gros, largement et profondément échancrés, assez rapprochés l'un de l'autre sur le vertex. — Antennes courtes, 1 article grêle et allongé, les 3 suivants oblongs, glabres, le 4« le plus allongé, les 7 derniers pubescents, les S-6-7 serrés, dilatés, un peu plus longs que larges, 8-11 plus grêles, lâchement unis entre eux. — Prothorax bombé en avant, les angles antérieurs très-tombants, bord postérieur à lobe mé- dian à peine émarginé, denticulé, les dentelures égales entre elles, les extrêmes seules saillantes. — Ecusson en triangle équilatéral, un peu tronqué au sommet, — Elytres convexes derrière i'écusson, dé- clives vers l'extrémité d'une manière graduelle, très-brusquement sur les côtés. — Prosternum à bord antérieur un peu réfléchi , plus long que large, à surface creusée sur la ligne médiane, échancfé triangu- lairement au bord postérieur, avec les angles saillants de chaque côté; mésosternum en carré transversal. — Pattes allongées, assez grêles; cuisses et jambes antérieures distinctem.eut plus longues et courbées, les dernières subélargics jusque vers l'extrémité. — Crochets des tarses munis d'une dent obtuse à la base. L'espèce unique de ce genre ressemble à un grand Monachus; mais il ne peut rentrer ni dans ce genre, ni dans aucun de ceux qui sui- vent. Le développement des pattes antérieures rappelle certaines es- pèces du genre Ditropidus ; les antennes ressemblent à celles des Elaphodes et des Prasonotus, mais la rainure du prosternum le dis- tingue aisément de ces divers types. Cet insecte a été rapporté du Venezuela; il est noir avec quelques parties rougeâtres, et mesure 2 1/2 lignes de longueur. Le D'' Suffrian signale deux autres espèces inédites des mêmes latitudes. 174 PHYTOPHAGES. MONACHUS. Chevr. Suffrun, Linn. entom. VI, p. 210 (1). Tête assez large, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, à front très-peu convexe; épistorae subquadrangulaire ; labre court, subémarginé, organes buccaux normaux. — Yeux large- ment séparés, à canthus médiocres, subtriangulaires, atteignant à peu près la moitié du petit diamètre des yeux. — Antennes courtes, à 1 article arqué, claviforme, les 4 suivants oblongs, grêles, les 6 der- niers brusquement élargis et triangulaires, un peu plus longs que larges. — Prothorax médiocre, convexe au miheu en avant, à bords latéraux convergents, étroitement marginés, tous les angles aigus, bord postérieur échancré en arc de cercle de chaque côté, avec un lobe médian assez prononcé, coupé carrément ou subémarginé. — Ecusson étroit, en triangle allongé, à sommet aigu et légèrement re- levé. — Elytres convexes en arrière de l'écusson, à épaules saillantes, arrondies isolément à l'extrémité et laissant le pygidium largement à découvert; lobes épipleuraux assez prononcés et subanguleux en ar- rière. — ProKternum plan, remarquablement court, une fois et demie aussi large que long, à côtés subparallèles, bord antérieur marginé et subréfléchi, le postérieur échancré en arc de cercle avec les angles aigus et saillants; mésosternum en carré transversal; parapleures métathoraciques médiocres, rétrécies de la base jusqu'au milieu de leur longueur, parallèles dans la dernière moitié. — Pattes assez courtes, cuisses un peu renflées, jambes droites, cuisses de la pre- mière paire logées dans une excavation du prosternum et les jambes un peu plus longues que les autres; tarses médiocres, 2<^ article petit, article onguéal engagé entre les lobes du précédent dans les deux tiers de sa longueur, terminé par des crochets épaissis à leur base et munis d'une expansion carrée qui pourrait les faire paraître appeu- diculés. Les espèces qui forment ce genre sont de petite taille ; le corps est assez convexe, rétréci en avant et en arrière, d'une couleur foncée, bleuâtre avec ou sans taches rougeâtres. Ce type paraît constituer une forme intermédiaire entre les Cryptocéphalides et les Chlamydes. Dans les tomes XV et XVI de la Linnœa entomologica, le D'' Suffrian décrit environ 80 types différents; la collection du comte Dejean en renfermait J 3 seulement. On ne connaît rien de leurs mœurs , ni de leurs états primitifs. L'aire de distribution géographique des Monachus est extrêmement étendue : des lacs du Canada au nord, elle s'étend jusqu'à Montevi- (i) Chevrolat, Cat. Dej. 3« éd. p. 449. MONACHITES. 175 deo et jusqu'au Chili; les types sont surtout nombreux au Brésil et dans la Colombie, moins fréquents au Mexique et aux Etats-Unis, et tout à fait étrangers aux Antilles. Le genre aurait même été retrouvé dans l'Asie septentrionale, aux environs de Iakoutzk; mais cette dé- couverte demande confirmation. MELIXANTHUS. S0FFRIAN, Linn. entom. IX, p. 8. Tête large et déprimée, épistome court, distinct. — Yeux allongés, médiocrement échancrés. — Antennes courtes, n'atteignant pas la base du pronotum, 1 article grêle, claviforme, 2 ovale, les suivants peu allongés, les 6 derniers brusquement dilatés, aussi larges que longs. — Prothorax assez conveje, légèrement rétréci en avant, les bords latéraux finement marginés, les angles postérieurs aigus, sail- lants. — Ecusson en triangle allongé, à sommet légèrement relevé, à base munie d'une petite fossette. — Elytres assez convexes à la base et autour de l'écusson, déclives peu à peu en arrière, brusquement sur les côtés, arrondies isolément à l'extrémité. — Prosternum plus long que large, à bord antérieur distinctement réfléchi, le postérieur coupé carrément avec ses angles saillants et aigus. — Pattes courtes et robustes, jambes distinctement élargies et les antérieures arquées; tarses courts, plus larges chez le mâle. Ce genre a été fondé sur une seule espèce, originaire de Bornéo. D'après une communication du D"" Suffrian, il s'est enrichi de deux, peut-être de trois espèces des Indes orientales. Comme type géné- rique, il se rapproche des Monachus, notamment par la forme des antennes, et paraît former le passage de ce genre aux Cryptocepha- LUS. ATROPIDIUS, Suffrian (M. S.). Tête assez large et déprimée, profondément engagée dans le pro- thorax; épistome indistinct, labre transversal, entier; dernier article des palpes maxillaires presque aussi long que les deux précédents réunis, subatténué vers la pointe. — Yeux allongés, en grande partie cachés par les bords du prothorax, à peine saillants, peu profondé- ment échancrés à leur bord interne. — Antennes courtes, dépassant peu la base du pronotum, 1 article claviforme, 2 ovalaire, 3-5 grêles, oblongs, 6-11 triangulaires, un peu plus longs que larges, formant une massue peu distincte. — Prothorax court, rétréci en avant, ré- gulièrement convexe en travers, à bord postérieur bisinueux de chaque côté, avec un lobe médian très-prononcé et en pointe à son sommet. — Ecusson très-petit, punctiform.e, visible seulement par l'écartement des élytres. — Celles-ci très-courtes, convexes sur le 176 PHYTOPHAGES. disque, déclives peu à peu eu arrière et plus brusquement sur les côtés, ponctuées-striées. — Prosternum transversal, plan, tronqué carrément en arrière, muni de chaque côté d'une forte carène tran- chante et continue jusqu'aux angles postérieurs; mésosternum en carré transversal. — Abdomen normal. — Pattes courtes et robustes, tarses assez dilatés, terminés par des crochets divergents et appendi- culés à la base. Parmi les genres dont les six derniers articles des antennes sont dilatés, celui-ci se reconnaît facilement à son pronotum acuminé en arrière et à son prosteromu bi-caréné latéralement. Le D^ SuflVian a créé cette coupe pour une petite espèce originaire des Indes orien- tales, longue d'une ligne à. peine, d'un fauve rougeàtre avec quelques macules noires {A. improbus). La diagnose générique, comme celle des genres Diandiciius et Scaphodius, a été tracée d'après des types qu'il a bien voulu me communiquer. DIORYCTUS. SuFFRiAN, Linn. enlomol. XIV, p. 3. Tète large et déprimée, profondément engagée dans le prothorax ; épistome distinct; dernier article des palpes maxillaires du double plus long que le précédent, atténué vers le bout et tronqué oblique- ment. — Yeux très-allongés, échancrés jusqu'au miUeu de leur petit diamètre. — Antennes courtes, dépassant peu la base du pronotum, 1 article subclaviforme, 2 subglobuleux, 3-5 obconiques, 6-M brus- quement élargis en triangle, un peu moins larges que longs et for- mant une massue peu distincte. — Prothorax convexe en avant, avec les bords latéraux très-tombants en avant, bord postérieur à lobe pro- longé, acuminé. — Ecusson très-petit, punctiforme, visible seule- ment en écartant les élytres. — Celles-ci convexes sur le disque, dé- clives peu à peu en arrière, brusquement sur les côtés, des lobes épipleuraux très-saillants, tirés obliquement en arrière et anguleux. — Prosternum de moitié moins long que large au bord antérieur, à sur- face ornée de trois carènes longitudinales, terminées en arrière par des angles saillants, de sorte que le bord postérieur paraît bi-échan- cré; l'antérieur subémarginé dans son milieu; mésosternum trans- versal.— Abdomen à 1 segment très-développé. — Pattes courtes et ro- bustes, cuisses et jambes élargies à la paire pustérieure; les 3 premiers articles des tarses munis en dessous d'une pubescence longue et épaisse. Une seule espèce, originaire de l'île de Ceylan, compose le genre actuel [D. porculus Suff.). Des caractères remarquables la distinguent aisément au point de vue générique ; sa forme est courte et subglo- buleuse, son pronotum fortement infléchi vers les angles antérieurs rappelle celui des Liodes. Cependant sa structure intime la place évi- MONACHITES. 177 demment dans le groupe des Monachites, où, par la petitesse de l'é- cussorij par la forme du prosternum et celle du lobe du pronotum, elle doit constituer une division spéciale. COENOBIUS. SuFFRUNj Linn. entom. XI, p. 61. Tête large et déprimée, épistome confondu avec le front. — Yeux grands, profondément échancrés, fortement granulés, presque con- tigus l'un à l'autre au sommet du front. — Antennes courtes, article 4 ovalaire-oblong, 2 plus court, seul-ement un peu plus mince, 3-5 très- grêles, les 6 derniers dilatés et formant une massue assez distincte. — Prothorax rétréci en avant, peu convexe, tous les angles marqués, bord pustérieur échancro, avec un lobe médian peu prononcé, à sommet plus ou moins obtus ou aigu. — Ecusson à côtés parallèles sur les deux tiers de la longueur, puis convergents vers le sommet qui est légèrement relevé, une fossette basilaire oblongue. — Elytres uu peu convexes autour de l'écusson, tombant brusquement sur les côtés, très-peu vers l'extrémité postérieure; saillie humérale et lobes épipleuraux très-marqués; à surface régulièrement ponctuée-striée, parfois même des stries ponctuées. — Prosternum une fois et demie plus large que long, un peu renflé à sou bord antérieur avec une dépression marginale qui le fait paraître infléchi; bord postérieur émarginé en arc de cercle avec des angles latéraux irès-saillants — Pattes courtes, cuisses médiocrement renflées, jambes antérieures et moyennes légèrement arquées; tarses à 3^ article profondément échancré, article onguéal presque entièrement engagé dans le précé- dent et terminé par des crochets dilatés-dentés à la base. Les espèces de ce genre paraissent représenter en Afrique le type américain des Monachus; elles s'en distinguent par la forme générale, par celle du pronotum, de lécusson et surtout par la disposition des yeux qui se touchent sur le vertex. Leur corps ne mesure pas plus d'une ligue de longueur; il est largement elliptique, de couleur noire ou rouge avec des dessins noirs, très-lisses et brillants, ce qui les fait reconnaître de prime abord, vu que la plupart des Monachus ont un aspect mat. Quatre types, originaires de la Cafrerie, sont décrits dans le t. XI de la Linn. entom. ; une cinquième espèce a été décou- verte depuis cette publication. (Sulfr.M. S.). PRASONOTUS. SuFFRiAN, Linn. entom. XIII, p. 10. Tète assez large, à front légèrement convexe, engagée dans le pro- thorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome séparé du front Coléoptères. Tome X. 12 i78 PHYTOPHAGES. par une strie arquée ; labre peu saillant, transversal ; dernier article des pnlpes maxillaires de la longueur du précédent, atténué vers l'ex- trémité. — Yeux courts et largos, subovalaires; émarginés en arc de cercle. — Antennes grêles, n'atteignant paslabasedu pronotum, article 1 assez long, arqué, 2 subglobnleux, 3-6 oblongs, obconiques, 7-11 dilatés et subconiprimés, l'angle antérieur externe assez saillant, plus longs que larges et formant une massue très-lâche, dernier article subova- laire, avec un article appendiculaire peu distinct. — Prothorax grand, rétréci, et abaissé latéralement en avant, assez régulièrement convexe, bords latéraux distinctement marginés, bord postérieur bisinué de chaque côté, angles latéraux très-aigus, lobe médian tronqué et dis- tinctement échancré au sommet. — Ecusson ovale-oblong, atténué aux deux bouts, non relevé en arrière. — Elytres oblongues, à côtés sub- parallèies, arrondies isolément en arrière, peu déhiscentes, laissant le pygidium à découvert; épaules assez saillantes, lobes épipleuraux très-marqués, subanguleux en arrière. — Prosternum plus long que large, les bords latéraux un peu relevés en carènes, légèrement rap- prochés en arrière, à bord postérieur fortement émarginé en arc avec les angles latéraux très-saillants, à surface légèrement convexe; mé- sosternum transversal, cintré; parapleures métathoraciques légère- ment rétrécies dans leur milieu. — Abdomen à segments moyens dis- tincts sur la ligne médiane. — Pattes courtes et robustes; cuisses renflées; jambes un peu arquées; tarses très-courts; articles serrés, plus larges que longs, densément pubescents en dessous, 3 triangu- lairement échancré, article onguéal à peine saillant des lobes du pré- cédent, crochets courts, épaissis à leur base. Les espèces qui composent le genre actuel sont de taille moyenne, d'une forme cylindrique allongée, deux fois aussi longs que larges, d'un vert métallique avec certaines parties d'un rouge ferrugineux. Toutes, au nombre de 5, appartieunent à l'Australie. Au point de vue générique, ce type est bien distinct par ses antennes claviformes, à massue de 5 articles, par le lobe du pronotum bifide, par son pro- sternum, enfin par sa forme générale qui le fait reconnaître à première vue parmi les autres genres australiens. BUCHARIS. Baly, Phytoph. Malayan. p. 61, pi. 3, fig. 6 (1). Tète large, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome indistinctement séparé du front; labre transversal, (1) La fif^ure donnée par M. Baly ne rend pas exactement la forms de l'é- cusson, celui-ci n'est jtas en pointe en arrière, mais largement Ironqué-ar- rondi ; au moins, nous le voyous ainsi dans le B. Suffriani que le D' Baly a eu l'obligeance de nous communiquer. MONACHITES. * 179 court; dernier article des palpes maxillaires un peu plus long que le précédent, atténué. — Yeux grands, faiblement émarginés en arc de cercle. — Antennes grêles, n'atteignant pas la base du pronotum, article 1 allongé, claviforrae, 2 oblong, renflé, 3-6 très-grêles, 7-H dilatés, comprimés, en triangles plus longs que larges, formant une massue lâche. — Prothorax grand, régulièrement convexe, bords la- téraux presque droits, angles antérieurs droits, abaissés, bord posté- rieur légèrement bisinué de chaque coté, le !o.be médian triangulaire, très-saillant, à sommet légèrement tronqué et s'appuyaut sur Técusson. — Celui-ci subarrondi, à sommet très-obtus ou tronqué arrondi, non relevé. — Elytres formant par leur ensemble un carré atténué en arrière, épaules assez saillantes et arrondies, lobes épipleuraux peu saillants, anguleux en arrière, arrondies isolément à Textrémité, laissant le pygidium à découvert, à surface Unement ponctuée-striée. — Prosternum plan, en carré transversal, à bord postérieur très-légè- rement émarginé avec les angles un peu saillants; mésosternum qua- drangulaire transversal; parapleures métathoraciques rétrécies jus- qu'au milieu de leur longueur, très-légèrement dilatées vers l'extrémité. — Abdomen à 1 et 5 segments très-grands, les 3 intermédiaires visibles sur les côtés, un seul au milieu. — Pattes médiocres, courtes, cuisses assez renflées, jambes grêles, un peu élargies vers l'extrémité, tarses faibles, terminés par des crochets dilatés à la base en une lamelle quadrangulaire, avec l'angle antérieur subaigu. Ce genre créé par le D"" Baly présente tous les caractères des Mona- chiles, et le bord postérieur du prothorax non marginé, serrulé, avec un lobe médian très-prononcé, et des angles latéraux aigus et em- brassant la base des élytres. Par ses antennes claviformes, les 5 der- niers articles étant dilatés, il est très-voisin des Prasonotus dont il se distingue au premier coup d'oeil par le lobe médian du pronotum tronqué et non biûde. Il ne renferme jusqu'à ce jour que deux petites espèces originaires l'une de la Nouvelle-Guinée, l'autre de i'ile Âlorty. SCAPHODIUS, SuFFiuAN (M. S.). Tête grosse, plane, enfoncée dans le prothorax jusqu'au bord pos- térieur des yeux; épistome confondu avec le front, émarginé à son bord libre ; labre court, entier; dernier article des palpes maxihaires oblong, subacuminé. — Yeux petits, ovalaires, à peine sinués à leur bord interne. — Antennes courtes, dépassant un peu la base du pro- notum, article 4 très-gros, allongé, 2 subglobuleux, 3-6 grêles, sub- cylindriques, 7-11 triangulaires, subdilaiés en dedans et un peu comprimés. — Prothorax convexe transversalement, bords laîéraux droits, l'antérieur coupé carrément, le postérieur bisinué de chaque côté, les angles latéraux aigus et saillants, le lobe médian prononcé, terminé par un sommet indistinctement bifide. — Ecusson puncti- 180 PHYTOPHAGES. forme, plan, subarrondi. — Elytrcs courtes, ohlongues, arrondies iso- lément à l'extrémité, marquées de profondes stries ponctuées; des lobes épi pleuraux peu saillants et arrondis. — Prosternum transversal, plan, à bord antérieur un peu réfléchi, à bord postérieur coupé carré- ment avec les angles marqués. — Abdomen normal. — Pattes très- courtes, tarses assez fortement dilatés, article onguéal peu saillant au-delà des lobes du précédent, terminé par de petits crochets appen- diculés à la base. Le Scaphodius complus SfF., sur lequel nous avons tracé cette des- cription, nous a été communiqué parle D' Suffrian ; c'est une très-belle petite espèce, d'un jaune fauve, orné de macules plus obscures, vagues et réunies en bandes irrégulières, transversales ; le corselet est très- finement siriolé sur toute sa surface et permet de le reconnaître assez facilement. U a été découvert dans la Nouvelle-Calédonie et pourrait bien être le Cryploceplialus strialicollis de Montrouzier (Ann. Soc. entora. de Fr. dSGl, V, p. 303) dont la description est insuffisante. ELAPHODES. ScFFRiAN, Linn. entomol. XIII, p. 16. Tête assez large, plane, plus ou moins engagée dans le prothorax; épistonie confondu avec le front; labre distinctement échancré. — Yeux subovalaires, émarginés eja arc de cercle au bord interne. — Antennes couries, mesurant à peine le quart de la longueur totale, 1 article assez grand, claviforme, 2 très-court, 3-6 très-grèles, ob:ongs, les 5 derniers dilatés, triangulaires avec Tangle antérieur obtus, formant une massue lâche, H le plus grand, ovalaire avec un article appen- diculaire. — Prothorax réiréci en avant, légèrement convexe, bords latéraux margiués, b'^rd antérieur plus ou moins avancé dans son milieu, bord postérieur bisinué de chaque côté, avec un lobe méJiau eu triangle peu prolongé et à sommet bifide, échani-ré. — Ecusson cordiforme, à sommet ubti:;-, déprimé; à base très-rétrécie, engagée dans l'échancrure du lobe médian du pronotum. — Elytres br èvt- ment ovalaires, médiocreuient conve.xes, peu atténuées en arrière, arrondies isolément,*à peine déhiscentes, laissant le pygidium à dé- couvert, épaules peu inarquées, lobes épipleuraux légèrement sail- lants, arrondis.— Prosternum un peu plus large que long, plan, bords latéraux un peu rapprochés en arrière, se terminant par des angles légèrement saillants par suite de l'échancrure en arc de cercle du bord postérieur, mésosternum transversal, court, parapleures méta- thoracifjues, un peu dilatées dans leur dernière moitié. — Segments abdominaux tous visibles sur la ligne médiane. — Pattes médiocres, cuisses robustes, jambes un peu dilatées vers l'extrémité, tarses den- sément pubescents, article onguéal engagé pour les deux tiers de sa MONACHITES. '181 longueur entre les lobes du précédent, terminé par des crochets di- latés en lamelle carrée à leur base. Le corps est distinctement rétréci en avant, médiocrement convexe, en général d'un brun rougeàtre et entièrement recouvert d'une pu- bescence jaunâtre, couchée. — Ce type se distingue aisément des Pra- SONATUS par la couleur et la pubescence du corps, par la conforma- tion du prosternum aussi bien que parcelle des tarses. Dans le tome XIII de la Linn. entom., le D'' Snffrian ne décrit que deux espèces; ce nombre paraît bien augmenté depuis, car dans une communica- tion manuscrite, cet entomologiste le porte à 18, toutes originaires de la Nouvelle-Hollande. Chez quelques mâles appartenant à ce genre, peut-être chez le plus grand nombre, les mandibules offrent une tendance à prendre un certain développement, ainsi qu'il arrive si fréquemment dans la tribu dei Clytrides. DITROPIDUS. Erichson, Archiv. f. Naiurg. VIII, pi. 1, p. i20 (1). Tète assez grosse, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté- rieur des yeux, épistome à peine distinct du front ; labre transversal, court, légèrem.ent échancré ; dernier article des palpes m.axillaires de la longueur du précédent, fortement attéhué au bout. — Yeux assez grands, subovalaires, assez profondément émarginés en arc. — An- tennes très-courtes, i article claviforme, arqué, 2-6 courts, monili- formes, subégaux; 7-11 en triangles presque aossi larges que longs, dilatés en avant en un angle obtus, le dei'nier court, ovalaire. — Prothorax grand, rétréci en avant, Irès-convexe vers la partie anté- rieure du disque, bords latéraux marginés, bord postérieur très-fai- blement bisinué, angles latéraux très-aigus et saillants, lobe moyen assez prononcé, bifide au sommet. — Ecusson pian, non relevé, très- obtus en arrière, acuminé en avant et reçu dans l'échancrure du lobe moyen du pronotum. — Elytres formant un ensemble subquadran- gulaire, distinctement atténué en arrière, épaules assez saillantes, lobes épipleuraux prononcés, anguleux en arrière, arrondis isolé- ment au bout et laissant le pygidium à découvert. — Prosternum plus large que long, à surface plus ou moins convexe, bords latéraux en carènes un peu convergeâtes en arrière et se terminant dans les angles latéraux, rendus saillants par l'échancrure en arc de cercle du bord postérieur; mésosternum transversal; parapleures métalhoracl- ques un peu rétrécies dans leur milieu. — Pattes courtes et robustes, cuisses épaisses, canaliculées en dessous, jambes courbées à leur base, (1) Sufl'rian, Linn. entom. XIII, p. 23. — Pleomorpha, Saunders, Trans. Linn. Soc. o( Lond. IV, p. 268. i 82 PHYTOPHAGES. suhdilatées vers l'extrémité; tarses assez larges, article onguéal en- foncé pour ses deux tiers entre les lobes du précédent, armé de cro- chets faiblement dilatés à leur base. Dans les espèces assez nombreuses de ce genre, Li forme générale du corps varie dans certaines limites; elle est toujours plus ou moins atténuée aux deux bouts, mais tantôt elle est brièvement, tantôt plus longuement ovalaire, en général très-convexe et glabre ; quelques es- pèces seulement sont pourvues d'une légère pubescence sur les parties supérieures. La plupart des espèces sont d'une nuance bronzée, métallique et brillante, souvent avec la base des antennes et des pattes d'un jaune rongeàtre; rarement cette nuance prend une plus grande extension. On connaît cependant quelques types où elle domine complètement. D'après une communication récente du D' Suffrian, ce genre ne con- tiendrait pas moins de soixante-dix espèces, propres à l'Australie et les îles voisines. Quelques-unes d'entre elles présentent un allongement manifeste des pattes antérieures, ainsi que l'a décrit et figuré M. Saunders(Trans. loc. cit. PI. XV, fig. 4) pour le Dilropidus Davisi cf. Ce type, que nous avons en ce moment sous les yeux, grâce à l'obligeance du D'' Baly, présente, en etîet, cette structure; la cuisse et la jambe de la première paire de pattes, sont un peu allongées; la dernière notam- ment est aussi longue que la cuisse; tandis qu'elle est aux autres paires de pattes évidemment plus courte que cette dernière. Une autre particularité est offerte par les mâles de certaines es- pèces ; chez eux, les derniers articles des antennes s'allongent, au point que ces organes dépassent en longueur la totalité du corps; les femelles do ces espèces, qui toutes sont rougeâtrcs, ne présentent rien d'exceptionnel sous ce rapport. Comme chez les Elaphodes, quel- ques mâles ont aussi des mandibules robustes et plus développées que de coutume. PLEOMORPHUS, Suffrian (M. S.). Tête large et légèrement convexe, engagée dans le prothorax au moins jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front; labre transversal, entier. — Yeux largement ovalaires, peu profondément échancrés eu triangle. — Antennes courtes, atteignant à peine à la base du pronotum, 1 article oblong, claviforme, 2 sub- globuleux, 3-6 oblongs, subnioniliformes, 7-11 dilatés, triangulaires, l'angle antérieur arrondi, formant une massue distincte et assez ser- rée. — Prothorax fortement rétréci en avant, régulièrement convexe, bords marginaux droits, iinemont marginés, bord postérieur échancré de chaque côté, avec un lobe médian prononcé, à sommet bifide. — Eeusson pyriforme, très-obtus en arrière, aminci eu avant, logé dans CRTPTOCÉPHALITES. i83 l'échancrure du pronotum, plan et non relevé en arrière. — Elytres convexes vers la base, un peu dilaiées aux épaules, très-distincte- ment atténuées en arrière; épaules marquées, lobes épipleuraux dis- tincts et arrondis, à surface régulièrement ponctuée-striée. — Proster- num plus long que large, subcouvexe en avant, à bords latéraux relevés en carène, sinueux-convergents en arrière, se terminant par des angles aigus très-saillants, bord postérieur incisé triangulairement; mésosternum convexe, arrondi en avant; parapleures métathoraci- ques fortement rétrécies dans leur milieu, presque aussi larges à l'ex- trémité postérieure qu'à la base. — Pattes médiocres, cuisses et jambes de la V paire plus longues que celles des autres, tarses al- longés, articles en triangles oblongs, le dernier dégagé du précédent pour la moitié environ de sa longueur, terminé par des crochets sim- ples. Parmi les genres dont les antennes ont la massue formée de 5 ar- ticles, deux seulement ont le prosternum oblong, Prasonotus et Pleo- MORPHUs; mais chez le premier, ce prosternum est échancré en arc de cercle, tandis que dans le second l'échancrure est nettement trian- gulaire. Outre ces caractères distinctifs, les antennes sont autrement conformées, les tarses surtout présentent une toute autre structure. Il renferme actueUement 5 espèces, originaires de l'Australie; nous n'avons connu que les P. pulridus Sff. et P. hislerinus S£f. Groupe V. Gryptocéphalît&s. Tête le plus souvent invisible d'en haut. — Yeux toujours transver- salement oblongs, développés et distinctement échancrés à leur bord antérieur. — Antennes longues et grêles, fihformes avec les derniers articles très-légèrement comprimés et un peu dilatés. — Prothorax très-convexe dans sa partie discoïdale antérieure et parfois gibbeux, à bord postérieur denticulé avec un lobe médian prononcé, tronqué carrément ou subémarginé, muni de 1-3 dents, parfois denticulé comme le reste du bord; angles antérieurs forlement infléchis et or- dinairement droits, les postérieurs toujours aigus, prolongés et em- brassant plus ou moins étroitement la base des élyires. — Ecusson grand, trapézoïdal ou triangulaire, relevé vers le sommet. — Elytres suhcyhndriques, oblongues ou formant par exceptioia un ensemble subcarré. — Prostenium assez large, plan, tronqué en arrière avec les angles aigus ou coupés obhquement, rarement prolongé en saillie vers le mésosternum. — P.irapleures métathoraciques atténuées de la base à l'extrémité ou bien subpaiallôles sur une partie de leur étendue. Le corps des Cryptocéphalites est toujours oblong ou subcylindrique, sauf dans le genre Chlamydicadmus, où la forme est subquadrangu- 184 PHYTOPHAGES. laire. Ce groupe, quoique de beaucoup le plus riche en espèces, ne renferme que cinq genres, dont le tableau suivant résume les ca- ractères distinctifs : I. Proslftrnum tronqué, arrondi ou subémarginé en arrière. A. Prosternum à bord postérieur subémarginé, bilobé ou biépineux. Cryptocephalus. A'. Prosternum à bord postérieur tronqué ou subar- rondi, «es angles très-obtus. B. Parties supérieures ponctuées ou rugueuses, cuisses postérieures normales. Cadmus. B'. Parties supérieures plus ou moins fortement tu- berculeuses, cuisses postérieures renflées cbez le mâle. Chlamydtcadtnus. II. Prosternum rhomboidal, terminé en pointe en arrière. C. Parapîeures métathoraciques à bords parallèles sur les 3/-4 postérieurs de la longueur. Loxopleurus. C. Parapîeures métathoraciques régulièrement atté- nuées de la base à l'extrémité. Rhotnhosternns. CRYPTOCEPHALUS. Geoffroy, Hist. Ins. Par. I, p. 231 (1). Tf^te médiocre, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté- rieur des yeux et devenant invisible d'en haut; front plan, iionctué ou rugueux, labre un peu rétrtci en avant, arrondi aux angles, sub- émarginé. — Yeux grands, médiocrement sinués au bord interne, canthus larges, occupant le tiers de la lirgour des yeux, k sommet très-obtus. — Antennes filiformes, très-li'gèrement comprimées et di- latées vers l'extrémité, dépassant en longueur la moitié du corps, parfois sa totalité, 1 article claviforme, un peu aplati, 2 subglobuleux, les intermédiaires les ijIus longs, les 4 ou 5 derniers subcom[»rimés, leur angle supérieur interne assez marqué, un 12" article rudimen- taire, conique. — Prothorax rétréci en avont. convexe et parfois gib- beux sur le disque, très-court eu dessous ; bord antérieur avancé, bords marginaux droits ou anguleux, plus ou moins réUéchis, bord postérieur crénelé, largement lobé dans son milieu, lube coupé carré- ment ou étBarginé, les angles latéraux plus ou moins aigus. — Ecus- son assez grand, triangulaire uu trapézoïdal par la troncature du sommet, toujours plus ou moins relevé en arrière. — Elytres cylin- (t) Cryptocephalus, Gcoffr. Fabr. Syst. El. II, p. -i2. — Suiïr. Linn. entom. 11, p. 13. — Redt. Faun. Auslr. i^' Ed. {i. 5G5. - Proctopuïsus, Disopus, Redt. Faun. Austr. l^e Ed. p. 564, 372. — ,AI\lass\ et Mecostethis, Slài, Ofv. of Kongl. V. Ak. Forb. 1865, p. 60 et 61. — Bassareos, Haldeman, Journ. Acad. N. Scienc. Philad. New. Ser. Vol. I, p. 249. CRTPTOCÉPHALITES . 1 8S driques, très-rarement subélargies vers la base, plus fréquemment en arrière, arrondies isolément à l'extrémité et laissant le pygidium à découvert, lobes épipleuvaux peu saillants, larges et arrondis; à sur- face médiocrement convexe, confusément ponctuée ou subrngueuse, ou ponctuée-striée. — Prosternum court, suhélargi en arrière, tron- qué carrément, ou bien éroarginé avec les angles plus ou moins sail- lants latéralement ; bord antérieur plus ou moins réfléchi; paraploures métathoraciques larges, à bords subparallèles dans leurs trois quarts postérieurs. — Abdomen de S segments, 4 très-grand, 2-3 très-courts sur la ligne médiane, 4 sou.ié à 5, la suture efTacée au milieu, visible seulement sur les côtés, 5 très-développé, diversement configuré. — Pattes médiocres; cuisses un peu renflées; jambes droites, un peu courbes à la base, présentant, par exception et chez certains mâles, une forme légèrement anormale; tarses médiocres, 1 article oldong, 2 triangulaire, plus court, 3 bilohé, le plus large, son bord libre plus ou moins fortement échancré, •i très-rudimentaire, S ou article on- guéal plus ou moins robuste, terminé par des crochets simples ou épaissis vers la base. Avant de considérer le type actuel dans sa généralité, nous devons nous arrêter un instant à l'examen des différences sexuelles. A part la petitesse de la taille chez les mâles H la plus grande longueur de leurs antennes, différences que l'on retrouve dans la plupart des Phyto- phages, celles que l'on observe dans les Cryptocéphales ont rapport à la structure et à la coloration. Le dernier segment abdoannal est toujours creusé chez la femelle d'une fossette plus ou moins profimde, de forme arrondie, elliptique ou somi-elliptique. Chez le màlcj le même segment présente à cet endroit un espace lisse, brillant, très-rarement un enfoncement peu profond. En outre, certains mâles présentent des particularités tout à fait exceptionnelles sur lesquelles on a pu fonder des genres, mais qui, en réalité, ont très-peu d'importance, parce que ces particularités dis- paraissent chez les femelles. C'est ainsi que le Cr. Lorexji cT a les pattes antérieures plus développées, les jambes des deux derniôies paires ar- quées à la base, dilatées à l'extrémité, le 1'^'' anicle des tarses anté- rieurs relativement très-grand et triangulairi\M. Chovrolat avait créé le genre Ho.malopus d'après ces notes di.-tincilves. M. Rodtenbacher avait adopté le genre Proctophysus, indiqué également par M. Che- vrolat peur le Cr. lobalus, dont le mâle présente des antennes et des pattes autrement conformées que les autres Chryptocéphales. Il en est de même du genre Disopus, créé uniquement sur la structure des pattes antérieures du mâle. Comme nous l'avons dit, ces particularités, ne portant que sur Tun des sexes, ne peuvent tout au plus servir qu'à la distinction de sous-genres. Des différences sexuelles dans la coloration nous sont offertes par 186 PHYTOPHAGES. de nombreux types et sont parfois si considérables qu'elles peuvent induire en erreur dans la détermination des espèces. La couleur rouge ou jaune des taches peut disparaître en totalité ou envahir complè- tement l'organe qui en est orné. 1! suffit, à cet égard, de se rappeler les Cryptoceplialus Q-pimciatus, Conjli, Loreyi, marginalus, etc. 11 n'est aucun genre, parmi les Phytophages, qui soit aussi riche en espèces et oîi la forme générale soit mieux conservée; elle est tou- jours cylindrique, très-rarement, les élytres sont un peu plus larges à la base et dorment à la forme un contour ovalaire ; plus souvent les élytres sont un pea élargies vers la déclivité et l'insecte paraît atté- nué en avant. Par suite de cette uniformité dans l'organisation, il n'est pas nécessaire d'entrer dans.plus de détails sur les caractères ex- posés dans la diagnose du genre. La couleur varie du noir foncé au vert métallique, avec toutes les nuances de rouge et de jaune disposées en une infinité de dessins di- vers. A l'état parfait, on rencontre les Cryptocéphales sur des plantes assez variées; cependant, pour autant que l'on peut en juger dans l'état actuel de nos connaissances, ils paraissent alFectionner les chê- nes, les saules, les bouleaux, en un mot, les amentacées qui forment le fond de nos forêts. Us se trouvent dispersés sur la surface entière du globe, il n'est pas de contréiî qui n'en renferme un certain nombre de types. Le Cata- logue du comte Dejean en signalait environ 160; depuis l'époque de sa publication, le nombre des espèces a été porté à 700 et peut-être davantage. L'Europe en nourrit environ 150, l'Amérique boréale 120, l'Amérique méridionale 140, le continent de l'Inde et les grandes îles voisines plus de 170, la Nouvelle-Hullande lu, et l'Afrique de 94 à 96. LOXOPLEURUS. Shffrian, Linn. entom. XIII, p. 123. Tète médiocre, enfoncée dans le prothorax jusqu'au-delà du bord postérieur des yeux; labre assez grand, rétréci vers son bord libre et presque entier. —Yeux assez gros, canthus triangulaires, mesurant la moitié de la largeur des yeux, à sommet sulxiigu. — Antennes fili- formes, très-légèrement comprimées vers l'extrémité, plus courtes que le corps dans les deux sexes, dépassant h peine la moitié de cette lon- gueur chez la femelle. — Prothorax rétréci en avant, fortement in- fléchi vers les angles antérieurs, assez convexe sur le disque et un peu prolongé dans le milieu du bord antérieur, bords marginaux pres- que droits, entiers, un peu relevés, bord postérieur à peine lobé dans son milieu, deux fortes impressions partant de l'écusson et se diri- geant vers les angles antérieurs. — Ecusson oblong, assez relevé en CRYPTOCÉPHALITES. 187 arrière et atténué, une fossette à la base, le sommet subarrondi. — Elytres allongées, subcylindriques, un peu élargies en arriére, lobes épipleuraus peu saillants, arrondis, épaules marquées, suivies d'une compression latérale du corps, à surfcice poncfuoe-striée, les séries parfois confondues et indistinctes vers la base, dans quelques espèces des côtes saillantes. — Prosternum à bord antérieur un peu réfléchi vis-à-vis des organes buccaux, subdilaté en arrière des hanches anté- rieures, tronqué obliquement de chaque côté et formant ainsi un pen- tagone dont le sommet est appuyé sur le mésosternum; parapleures raétathoraciques à bords parallèles sur les trois quarts postérieurs de leur longueur. — Pattes grêles, cuisses un peu renflées, jambes droi- tes, un peu courbes à la base, tarses assez longs, les 3 premiers arti- cles triangulaires, subégaux, le 3* plus large, article onguéal un peu saillant, terminé par deux crochets grêles, dilatés et sinueux à leur base. Les espèces qui composent le genre actuel sont de petite taille, de forme !^ubcylindrique, allongée, un peu atténuée vers la tête et rap- pelant la forme des Stylosomus. Elles ?e distinguent facilement des Cryptocephalus par la forme du prosternum et ne peuvent être con- fondues avec les autres genres de la tribu actuelle. Sept types sont décrits dans la Linnœa entomologica, tome XIII, p. 127. Le D"" Suffrian (in litteris) porte ce nombre à 24, toutes pro- pres à la Nouvelle-Hollande. RHOMBOSTERNUS. SuFFRUN, Linn. entom. Xill, p. 141. Tête assez petite, à front plan ; labre un peu convexe, cachant tout à fait les mandibules, échancré en demi-cercle. — Yeux profondément émarginés, canthus plus longs que larges, à sommet arrondi. — An- tennes grêles, mesurant, chez le mâle, la longueur du corps et les 2/3 seulement chez la femelle, les articles intermédiaires distinctement élargis et subcomprimés, les derniers plus grêles et moins allongés. — Prothorax plus de deux fois aussi large que long, médiocrement convexe avec deux dépressions obliques obsolètes sur les côtés, les bords marginaux larges et relevés, le bord postérieur très-lînement crénelé. — Ecusson plus long que large, très-relevé vers l'extrémité qui est obtuse. — Elytrcs subrectangulaires, déprimées le long de la suture derrière l'écusson; angles hnméraux petits et assez saillants, lobes latéraux peu prononcés; à ponctuation disposée irrégulièrement en stries. — Prosternum rhomboïdal, oblon.g, à bord antérieur réfléchi, prolongé derrière les hanches et coupé obliquement, de chaque côté, de manière à former une pointe mousse, dirigée en arrière et reposant en grande partie sur le mésosternum ; parapleures métathoraciques 188 PHYTOPHAGES. larges, planes, régulièrement atténuées de la base à l'extrémité. — Pattes robustes, cuisses renflées dans leur milieu, jambes presque droites, un peu élargies vers l'exU'étnité chez la femelle; tarses dilalés, article 1 de moitié plus long que 2, 3 un peu plus long que celui-ci, artii-le onguéal engagé pour les deux tiers entre les lobes du précé- dent, terminé par des crochets simples. Une espère de ce genre, que nous devons à l'obligeance de M. Baly, le Rhomboslernm sulfuripennis SfF., rappelle beaucoup pour la taille et la forme para'lélipipédique notre Cr. sericeus ; mah le prosternum établit entre les deux types une démarcation nette et tranchée. Le même caractère suffit pour distinguer le genre actuel de tous les autres de la tribu. M. Suflrian (i) croit que plusieurs des espèces dé- crites par M, Saunders, sous le nom d'ApouocEKA, pourraient bien rentrer dans cette C(mpe générique; le faciès nous paraît cependant assez différent. Quoi qu'il en soit, l'auteur anglais a fait connaître quatre espèces, M. Suffrian deux, toutes originaires de l'Australie. CADMUS. Erichson, Archiv. f. Naturg. VIII, pi. 1, p. 119 (i). Tète assez forte, à front plan; labre transversal, un peu convexe, non ou à peine rétréci en avant, écliancré en arc de cercle. — Yeux médiocres, très-profondément sinués, à canlhus oculaires dépassant le milieu de la largeur des yeux, à extrémité arrondie. — Antennes filiformes, subcomprimées, de longueur très-variable, tantôt au moins aussi longues que le corps et tantôt, on mesurant seulement le tiers, très-différentes sons ce rapport dans l'un et l'autre sexe. — Pro- thorax au moins deux fois aussi large que loi. g, surface assez convexe, souvent très-inégale, à bords latéraux entiers ou denticulés, le posté- rieur à lohe médian peu prolongé et muni de trois pointes, une mé- diane, deux latérales. — Ecusson en général grand, plus ou moins relevé, tronqué à l'extrémité, tantôt subcarré, tantôt en trapèze oblong. — Eiytres oblongues et subcylindriques, formant un ensemble sub- quadrangulaire, ou snbcarré, à surface ponctuée, rugueuse, ou tuberculeuse; tantôt arrondies isolément et laissant à découvert une partie du pygidium, tantôt arrondies simultanément et le recouvrant plus ou moins complètement. — Prosternum rétréci vers le milieu par le rapprochement des hanches, subdilaté en arrière, arrondi ou légèrement émarginé, avec les angles latéraux obtus et obliquement (1) Sultrian, Linn. Entomolog. XUI, p. 142. (2) Suffrian, Linn. éniom. t. XllI, p. 48. — Brachycaulus, L. Fairmaire, Adû. Soc. eut. de Fr. 1813, p. 13. — Odontoderes, Prionopleura, Onchosoma, Saunders, Trans. entom. Soc. of Loiid. t. IV, p. 197. CRYPTOCÉPHALITES. 189 disposés, à bord antérieur réfléchi ; mésosternum court, impressionné dans son milieu; métasternum à parapleures larges, plus ou moins brusquement rétrécies en arrière. — Pattes en général épaisses et robustes, souvent plus longues et plus grêles chez les m.âles, cuisses plus ou moins raccourcies, jambes droites, élargies vers l'extrémité; tarses robustes, larges, les 3 premiers articles densément ciliés, le 1 souvent le plus long,' article onguéal court, terminé par deux crochets robustes, divergents, renflés à leur base et souvent subdentés. Le genre actuel, tel qu'il a été créé par Erichson et étudié dans tous ses détails par le D"' SufFrian, ne satisfait nullement aux exigences de la science. De l'avis de l'éminent entomolo-:;iste que nous venons de citer et qui, à notre époque, connaît le mieux les Cryptocéphalides, ce genre doit être remanié. Mais il serait prématuré de vouloir en entreprendre l'étude, avant d'avoir réuni un nombre suffisant d'exem- plaires de l'un et de l'autre sexe de chacune des espèces, afin de se rendre un compte exact des limites dans lesquelles les variations ont lieu. Faute de matériaux suffisants, on s'expose à décrire comme espèces des variétés d'un même type et à désigner sous des noms dif- férents les deux sexes d'une même forme. La tentative de M. Saunders pour diviser les Cryptocéphalides de l'Australie n'a pas été heureuse; il a créé ses genres, au moins en grande partie, uniquement d'après le faciès et n'a fait usage que de deux caractères, la forme des an- tennes et l'état des bords latéraux du pronotum; il n'a pas remarqué les grandes différences sexuelles des premières, ni l'inconstance du second. Le D' Suifrian qui a publié dans le t. XIII de la Linna;a entomolo- gica, ses études sur les Cryptocéphalides de l'Australie et qui, à cette occasion, a dû soumettre à un examen approfondi les mémoires de M. Saunders, est arrivé à celte conchision que la majorité des genres de cet auteur ne peuvent pas être maintenus, tels qu'ils s mt délimités : les DlCENOPSlS (1), luiOCEPHALA (2), MlTOCERA (3), OcHROSOPSIS (4) et Chloropu-ma (5) sunt de vrais CuYPXocKPHALUset pourraient tout au plus être conservés comme groupes dans ce genre. D'après l'apparence extérieure, quelques espèces du genre Aporocera de M. Sa.mders pourraient être des Rhombosternus (6), mais comme l'auteur anglais n'a pas parlé de la f(jrme si remarquable du prosternum, il faut at- tendre de nouvelles recherches. Les deux genres Odojvtoderes (7) et (1) SufFrian, Linn. entomol. XllI, p. 93. (2) Sfr. 1. c. p. 98, 112, 118. (3) SU'. 1. c. p. 150, 137. (4) Sff. 1. c. p. 98. (5) SfF. 1. c. p. 167. (6) Sff. J. c. p. U2. (7) SJf. 1. c. p. 52. i90 PHYTOPHAGES. pRiONOPLEURA (1) sont des Cadmus. Il en serait de même du genre Onchosoma (2). Cependant il paraîtrait assez probable que de nouvelles recherches permettront de conserver cette dernière coupe, si le re- couvrement du pygidium par les élytres s'accompagne de quelques autres notes distinctives de certaine valeur. On devra, dans ce cas, lui restituer le nom de Brachycaulus qui lui lut imposé en 1843 par M. L. Fairmaire. M. Saunders, qui a enrichi la science entomologique de travaux si nombreux et si variés, n'a pas eu à sa disposition des matériaux suf- fisants pour diviser les Cryptocéphalides australiens; il n'a pas soup- çonné les grandes variations auxquelles ils sont sujets, ni reconnu leurs profondes différences sexuelles. Il n'est pas impossible, cepen- dant, qu'à l'aide des découvertes récentes et de nouvelles études, plusieurs des coupes établies par l'auteur anglais ne puissent re- prendre leur rang primitif, comme cela a déjà eu lieu pour le genre Chlamydicadml's, dont M. Baly vient de compléter la description basée sur un ensemble suffisant d'espèces. C'est dans le genre actuel que l'on rencontre les Cryptocéphalides de la taille la plus grande et de la forme la plus robuste; tantôt leur corps est épais et mat, à marbrures elfacées et recouvert d'une légère pubescence ; tantôt, il est lisse, glabre et orné de dessins nettement définis. Les antennes varient beaucoup en longueur selon les sexes, plus longues chez le mâle, elles se raccourcissent chez la femelle et le raccourcissement porte sur les articles qui forment l'extrémité de l'organe; en mènie temps, ces articles sont un peu élargis et légère- ment comprimés. Le prothorax et les élytres, notamment chez les grandes espèces, sont parsemés de rugosités, parfois de tubercules qui leur donnent un aspect mat. Dans d'autres, le dessus du corps est glabre, plus égal, plus finement pointillé. Les parties inféiieures présentent des diiférences analogues. L'écusson est en général bien développé, médiocrement déclive, tantôt quadrangulaire, tantôt tra- pézoïdal, la base et le sommet étant coupés carrément, les côtés la- téraux convergent en arrière. Souvent, il est divisé en deux parties par une carène longitudinale saillante. Le genre Cadmus se distingue aisément des autres types du groupe des Cryptocéphalites par la forme du proslernum, dont les angles latéraux postérieurs sont obtus et tronqués obliquement. Les espèces décrites jusqu'à ce jour, au nombre de 14 à iS, appartiennent au continent de la Nouvelle Hollande. D'après des indications manus- crites du D'' SulTrian, ce nombre serait actuellement de 40 à 43. (1) Sff. 1. c. p. 62. (2) Suffrian, Linn. entom. Xlll, p. 88. CRYPTOCÉPHALITES. lUl CHLAMYDICADMUS. Saundkrs, Trans. ent. Soc. of Lond. t. IV, p. 294 (Lachnabothra) (1). Tête médiocre, enfoncée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, à front légèrement convexe. — Yeux profondément sinués, canthus atteignant au-delà de la moitié du petit diamètre de ces organes, à sommet arrondi. — Antennes grêles, différentes selon les sexes : chez le mâle, longueur dépassant d'un quart celle du corps, articles très-longs, subégaux, dernier comprimé et un peu plus large que le précédent; chez la femelle, longueur mesurant un peu plus de la moitié du corps, les cinq derniers articles plus courts qi-ie les précédents, légèrement dilatés et subcomprimés. — Prothorax trois fois aussi large que long, côtés latéraux fortement infléchis, bords marginaux subsinueux ou denticulés, le postérieur denté, à lobe mé- dian peu prononcé, tronqué carrément, surface très-inégale, ornée le plus souvent chez le mâle de deux forts tubercules. — Ecusson grand, assez déclive, en trapèze allongé, très-souvent caréné longitudinale- ment. — Elytres subcyUndriques, formant par leur ensemble un carré régulier ou très-légèrement oblong, arrondies isolément à l'extrémité et laissant le pygidium à découvert, à lobes épipleuraux prononcés et anguleux en arrière, à surface très-inégale, presque mate et ponctuée- rugueuse, ornée de tubercules plus ou moins saillants, de côtes inter- rompues et sinueuses. — Prosternum subconcave d'avant en arrière, assez large, un peu réfléchi au bord antérieur vis-à-vis des organes buccaux, tronqué-arrondi au bord postérieur avec les angles très-ubtus. — Parapleures raétathoraciques très-fortement rétrécies en arrière. — Pattes robustes, cuisses courtes, ovalaires, les postérieures un peu plus furtes que les autres, jambes droites, très-faiblement élargies vers l'extrémité; tarses robustes, article 1 un peu plus long que 2, 3 très-large, bilobé, article onguéal logé, pour les deux tiers, dans les lobes du précédent, armé de crochets médiocres, un peu épaissis à la base. Les différences sexuelles des insectes de ce genre sont bien appa- rentes et en même temps très-remarquables : nous avons déjà décrit la forme des antennes, et signalé les tubercules géminés qui recouvrent le disque du pronotum et qui rappellent la disposition que l'on ob- serve chez les Chlamydes. Il nous reste à parler des pattes. Chez le mâle, les cuisses sont notablement plus longues et plus épaisses que (1) Nous avons, autant que faire se peut, respecté les œuvres de nos devan- ciers, on a pu en juger d'ailleurs ; mais au nom si difficile de Lachnabothra, nous avons cru devoir en substituer un autre, qui paraîtra certainement plus approprié. Lachnabothra, Baly, Trans. ent. Soc. of Lond. 1871, pL III, p. 391. 192 PHYTOPHAGES. chez la femelle; en outre, dans quelques types, on remarque aux tarses antérieurs, une structure tout à fait exceptionnelle et dont je ne connais qu'un second exemple chez les phytophages; il se repro- duit chez le Donacia palmata; le premier article de ces tarses est un peu plus long et beaucoup plus large que- le second, mais l'élargisse- ment, au li'eu de se faire de chaque côté d'une manière égale, s'est eflectué au bord postérieur, de sorte que cet article présente un dé- faut de symétrie tout à fait caractéristique. Dans les exemplaires que j'ai sous les yeux, ils ne sont pas bien nombreux, il est vrai, j'ai trouvé chez tous indistincteinent, le der- nier segment abdominal creusé d'une fossette. Par conséquent, aussi bien chez le mâle que chez la femelle, puisque les différences sexuelles, signalées plus haut, sont parfaitement apftréciables. Le nom que nous avons donné à ce genre indique clairement ses analogies; il relie de la manière la plus intime la tribu des Crypto- céphalides à celle des Chlamydes, qui suit immédiatement dans la série que nous avons adoptée. C'est ainsi qu'une espèce de ce genre paraît avoir été décrite depuis très-longtemps par Klug (1) sous le nom de Cklamys{?) bracata. M. Baly n'a pu le reconnaître avec certitude parmi les nomjjreux exemplaires qu'il a eus à sa disposition et parmi lesquels il a distingué sept espèces différentes. Ces dernières, avec la C. Hopei Saundeis, portent à hfiit le nombre des espèces décrites. Toutes sont originaires de la Neuve' le-HoUande et se rencontrent principalement sur les côtes méridionales et occidentales. (1) Klug, Entom. Mon. p. 159, tab. VI, (ig. 9. Le D^ SufïViaii a reçu en communication le type étudié par Klug et déposé au musée entomoioj^iciue de Borlin. lia bien voulu me transmettre la diaynose' ci-dessous. Chili mydicadmus bracains, Klug. Sordide luteo-brunneus, capite thura- ceque (lavû-pdusis, ely/rorum cosln quintn bis oblique fructa, nnttce rugis in- ierrupta, cœleris apice, nona totii, integris. Long. "2 1/i — 3 1/2, lut. 1 3/4 — 2. cf. Anlennarum articulis inferioribiis cdialo-harbati!>, thurace acute bi- tuberculato. femoribus posticis inflato-iucrassatis, abdumiins .segniento ultime prufuiide iransversim impresso. 9- Anlennïs crossiusculis, articulo quinto tertium superanie, sexto et septimo œquulibus, tertio parum minoribus, abdominis seginento ullimo fo- veolu roiundutu instruclo. II faut remarquer que Klug n'a connu que le (f et qu'il n'en indique pas l'origine précise. Les individus que M. SutlVian considère comme appartenant à cette espèce et qui appartiennent à l'autre sexe, sont originaires de la rivière des Cygnes et de l'Australie méridionale. CHLAMYDES. 193 TRIBU VIII. CHLAMYDES. Tête orbiculaire, perpendiculaire ou infléchie, complètement engagée dans le prothorax ; épistome coupé carrément ou légèrement echancré ; labre transversal, plus ou moins saillant, plane ou voûté, coupé carré- ment, un peu arrondi ou subéroarginé, finement cilié ; mandibules courtes, épaisses^ arquées, concaves en dedans, iridentées au sommet, à dent médiane terminale; mâchoires robustes; lobe interne man- quant chez la plupart, consistant, lorsqu'il existe, en une lamelle crus- tacée, très-mince, blanchâtre, translucide, de forme et de grandeur variables, placée sur un plan plus interne que le lobe externe et cachée par lui; ce dernier robuste, bi-articulé ou non, élargi, déprimé, tronqué et finement cilié à son sommet; à palpes assez longs, article 1 grêle, court, obconique et arqué, 2 et 3 plus longs, beaucoup plus gros, arqués et un peu déprimés, 4 en cône obtus. Lèvre inférieure à menton court, transversal, fortement echancré, à languette cornée, courte, parfois évasée, arrondie ou faiblement tridentée à son som- met; palpes à 1 et 2 articles pareils à ceux des maxillaires, 3 en cône obtus, tronqué au bout. — Yeux grands, toujours fortement échanerés ; leurs canthus arrondis à leur sommet. — Antennes reçues au repos dans des rainures prothoraciques, très-variables, dentées à partir du 2*= article, de l'un des suivants, parfois même, seulement à partir du 7«. — Prothorax toujours très-convexe, très-souvent surmonté d'une élévation plus ou moins forte, cintré en avant, ayant ses angles antérieurs très-déclives, ses b(jrds latéraux obliques et un peu sinués en dessous de leur milieu, ses angles postérieurs distincts, sa base pourvue d'un lobe médian, presque toujours echancré à son sommet et fortement; bisinué de chaque côté de ce lobe. — Ecusson en tra- pèze, à base postérieure, muni en avant d'une petite pointe logée dans l'échancrure du lobe du pro thorax. — Elytres exactement appli- quées contre la base de ce dernier, bisinuées chacune à leur base, qui est en même temps plus ou moins denticulée; munies de lobes épipleuraux très-prononcés, brusquement déclives en arrière et lais- sant le pygidium à découvert; leur suture en général denticulée sur une partie ou sur la totalité de sa longueur. — Prosternum distinct, appuyé en arrière sur le métathorax, souvent reçu dans im sinus de ce dernier; épisternums prothoraciques de niveau avec les angles antérieurs du pronotum, soudés avec eux et les prolongeant inférieu- rement; parapleures métathoraciques courtes et larges, échancrées au côté interne et en général coupées carrément à leur extrémité posté- rieure.— Abdomen comme refoulé sur lui-même, son premier segment Coléoptères. Tome X. 13 194 PHYTOPHAGES. caréné sur la ligne médiane, étroit dans son milieu et très-large sur les côtés, où ses angles sont surmontés d'une crête qui, sans embrasser les parapleures métathoraciques, se recourbe en dedans et en rejoint le sommet; les 3 segments intermédiaires très-courts, imbriqués, le 4 souvent visible seulement sur les côtés, le S très-grand, fovéolé chez les femelles et parfois chez les mâles. — Pattes d'égale longueur, rétractiles, se logeant au repos dans des excavations de leurs segments thoraciques respectifs ; hanches antérieures et intermédiaires allongées, transversales et obliques; cuisses assez longues, comprimées, régu- lièrement et faiblement atténuées à leurs deux extrémités, canalicu- lées en dessous, la lèvre intérieure du sillon tranchante; les posté- rieures atteignant presque au repos les bords des élytres; jambes grossissant régulièrement de leur base à leur sommet, simples, légè- rement arquées; leur tranche dorsale comprimée; tarses tantôt très- larges, tantôt grêles, courts ou longs ; à 1 article en carré long, rétréci en arrière ou triangulaire, 2 court, largement échancré en avant, 3 profondément bilobé, 4 de longueur variable, terminé par des crochets app-endiculés ou bifides. On sait que le Prof. Lacordaire avait compris les insectes qui com- posent le groupe actuel dans la tribu des Clytrides et qu'il en avait formé une section à part, sous le nom de Chlamydées. Le D' Baly (1), dans ses études sur les Phytophages de la Malaisie, a élevé au rang de famille cette division des Chlamydées. D'après les règles que s'était tracées le Prof. Lacordaire, dans la rédaction du Gênera des Coléoptères, le nom de Famille est appliqué seulement aux divisions primaires, telles que les Carabiques, les Curculionides, les Longicornes, les Phytophages; cette manière de voir a pour elle la consécration de l'usage et il est toujours utile de s'y conformer. En désignant, sous le nom de tribu, le groupe des Chlamydes, nous nous rangeons à l'avis du D"^ Baly, sans en adopter la forme. Ces in- sectes ont, en effet, un faciès tout spécial, et le détail de leur orga- nisation présente des caractères qui motivent ce léger changement. La largeur du prosternum justifie la séparation d'avec les Cîytrides et la disposition des épisternums prothoraciques est assez remarquable pour permettre d'en faire une tribu dit^tincte. Les analogies les plus étroites des Chlan)ydes avec les autres tribus, sont celles qu'elles possèdent avec les CryptocéphaUdes et les Sphœro- charides. 11 est certaines formes parmi les Cryptocéphalides de l'Australie qui, au premier aspect, pourraient être pris pour des Chlamydes ; c'est le même corps court et massif, c'est le môme prouotum surmonté d'une forte gibbosité, ce sont les mêmes élytres ornées de tubercules et de crêtes; cependant, en y regardant de près, les types sont diffé- (1) Phytophaga Malayaua, p. 38. CHLAMYDES. 195 reuts et la seule inspection des antennes suffit pour les distinguer. Si les apparences extérieures sont moins trompeuses chez les Sphœ- rocliarides, leur parenté avec les Chlamydes n'en est pas moins réelle. On connaît des Chlamys, à forme subglobuleuse, dépourvues de ces ornements en saillie et qui, par là même, se rapprochent davantage des Sphœrocharides; le principal point de contact de ces deux groupes réside dans la présence des rainures prothoraciques destinées à re- cevoir les antennes. Il est à remarquer que les Lamprosoniides pos- sèdent également ces rainures, quoiqu'ils appartiennent à la section des Cychques. On voit ainsi que les Chlamydes, par l'intermédiaire des Sphœrocharides, se relient très-intimement aux Lamprosoniides ; l'ordre que nous avons adopté pour les tribus, permet de sauvegarder les analogies que l'éminent Professeur de l'Université de Liège avait constatées entre ces divers groupes de Phytophages. Dans l'arrangement linéaire que nous sommes obligés de suivre dans nos ouvrages, il est impossible de tenir compte de toutes les affinités; il faut souvent se borner à les reconnaître : ainsi, il est bien évident que la tribu des Clytrides se relie avec les Chlamydes par l'intermédiaire des Ischiopachys; eu effet, les espèces de ce genre ont une forme générale à peu près semblable, elles possèdent égale- ment des rainures prothoraciques pour loger les antennes au repos; si ces dernières sont autrement disposées, l'analogie n'en subsiste pas moins. A côté de ces ressemblances, des caractères très-nombreux, sura- bondants même, établissent une ligne de démarcation bien tranchée entre le groupe actuel et ceux qui précèdent ou qui suivent. La dis- position et la grandeur relative des segments abdominaux ne se re- trouvent dans aucune autre tribu à un degré aussi caractéristique. L'abdomen est comme refoulé sur lui-même, les segments intermé- diaires rétrécis et en quelque sorte imbriqués; le premier arceau est très-large, ses angles latéraux sont surmontés d'une crête très- saillante qui se recourbe et vient s'appuyer sur l'angle externe et postérieur des parapleures métathoraciques ; parfois elle les embrasse sur une faible étendue. La partie moyenne de ce même arceau est très-étroite et pourvue d'une carène longitudinale plus ou moins saillante; par une disposition dont je ne connais pas d'autre exemple parmi les coléoptères, cette carène résulte de la réunion des bords postérieurs de l'arceau; en effet, ce bord, au lieu d'êlre simple et de passer sans interruption d'un côté à l'autre, est divisé en deux parties, qui se réunissant sous un angle aigu, se continuent jusqu'au méta- thorax sous forme do carène. Oii observe cependant quelques espèces où le bord postérieur de l'arceau est normal et continu, quoique la carène médiane soit encore apparente. Le dernier segment est, toute proportion gardée, plus développé ({ue les précédents; son arceau inférieur présente, chez les femelles, une fossette arrondie, parfois 196 PHYTOPHAGES. énorme, et son arceau supérieur ou pygidium est plus grand que dans aucun autre groupe. En poursuivant l'examen des parties inférieures, on trouve que les autres organes ne sont pas moins remarquables. Le prosternum est bien moins développé que le pronotum ; ses épisternums sont sub- triangulaires, tout à fait refoulés en dehors et accolés, parfois sans suture, aux angles du pronotum, qui paraissent ainsi se prolonger en dessous. Sur la ligne médiane, le prosternurn est étroit, il se rétrécit encore et simule une carène ; l'extrémité postérieure de celle-ci fait saillie en arrière, passe au-dessus du mésosternum et contracte des rapports de contiguïté avec le métasternum; son extrémité est parfois reçue dans une excavation de ce dernier. Les rainures destinées à recevoir les antennes, commencent sur la face, se continuent entre le bord inférieur des yeux et la base des mandibules, puis entre le prosternum et les hanches antérieures pour se terminer sur le méta- sternum. Le segment thoracique moyen est invisible et recouvert par la saillie du prosternum; cependant en détachant les parties, on re- trouve un mésosternum très-étroit, comprimé et légèrement saillant en avant. La portion la plus remarquable du métasternum est formée par les parapleures; on ne distingue pas de vestige de suture, si ce n'est dans quelques cas très-rares, entre les épimôres et les épisternums ; la pièce qui résulte de cette soudure est très-grande, subquadrangu- laire, son bord externe est largement échancré et en général son ex- trémité postérieure est tronquée carrément. Ces trois segments thoraciques n'offrent qu'une surface très-iné- gale, par suite des profondes excavations dont ils sont creusés pour loger les pattes, lorsque l'insecte se contracte. Le pronotum varie heaucoup; il passe insensiblement de la forme régulièrement convexe, à la forme la plus bossue; l'extrémité du lobe médian de son bord postérieur est plus ou moins échancré, et il est rare que cette échancrure disparaisse complètement. La particularité la phis remarquable qu'il présente, consiste dans la fusion des épi- sternums avec les angles antérieurs du pronotum, ce qui fait paraître ceux-ci beaucoup plus grands qu'ils ne le sont en réalité (I'seudo- (.iiLAMYS excepté); souvent il n'existe aucune trace de distinction entre ces organes; m.ais il n'est pas rare non plus qu'il y ait à la place do la suture, une petite ligne saillante qui n'est pas autre chose que le prolongement du bord latéral du pronotum, ou bien que les épister- nums soient d'une autre couleur que ce dernier. L'écusson est construit sur un plan absolument opposé à celui d'après lequel il est fait chez les autres Coléoptères ; chez ceux-ci, cet organe se rétrécit d'avant en arrière, ici d'arrière en avant. Mais ce qui est encore plus singulier, c'est l'existence de deux écussons chez CHLAMYDES. 197 une espèce de ce groupe {Diaspis paradoxa), le métascutellum s'étant développé et interposé entre les élytres, comme le mésoscutellum le fait ordinairement. Cet insecte est jusqu'ici le seul Coléoptère connu qui soit dans ce cas. Les dentelures de la suture et de la base des élytres sont très-fortes chez beaucoup d'espèces, puis s'affaiblissent chez d'autres et finissent par disparaître complètement chez un assez grand nombre. La sculp- ture de ces mêmes organes paraît au premier coup-d'œil disposée sans ordre, mais il n'en est rien ; ce dessin est constant dans chaque espèce et ne subit que les modifications individuelles que présentent tous les caractères. La structure des pattes tout aussi bien que les caractères précédents servirait à distinguer les Chlamydes ; ces organes rappellent sous divers rapports la conformation de ceux des Byrrhiens et peuvent également se loger dans de profondes excavations creusées dans cha- cun des segments thoraciques dont elles dépendent. Cette faculté ne peut s'obtenir qu'à l'aide de certaines modifications spéciales : les cuisses et les jambes sont fortement comprimées; les premières pré- sentent à leur tranche interne une profonde excavation à bords aigus, où les secondes sont reçues pendant la contraction; les jambes à leur tour ont subi une compression analogue et de plus leur extrémité inférieure sensiblement élargie est creusée d'une rainure dans la- quelle les tarses peuvent trouver un abri; cette rainure est très-mar- quée chez les Carcinobœna, oiî les pattes ont subi la plus étonnante modification; chez les Diaspis, elle est plus limitée et elle s'affaiblit beaucoup dans les genres suivants, sans disparaître complètement. Les caractères sexuels se bornent à un seul chez ces insectes : la présence d'une fossette plus ou moins profonde sur le dernier seg- ment abdominal; elle est énorme chez les Poropleura. Les mâles en sont dépourvus, ce qui est le cas ordinaire, ou Font beaucoup moins marquée. Les premiers renseignements que l'on possède sur les états pri- mitifs des Chlamydes sont dus au Prof. Burmeister (1), qui a décrit la larve et le fourreau de la Poropleura monslrosa. Suivant M. Beke, qui a envoyé ses matériaux à M. Burmeister, la larve se trouve aux environs de Rio-Janeiro, dans les mois de décembre et de janvier, rampant ou immobile au pied des arbres, sur la terre ou sur de pe- tites branches; sa nourriture paraît consister en mousses et en lichens. Quand le moment de sa métamorphose est arrivé, elle fixe sa coque au point de jonction de deux petits rameaux, et l'insecte parfait eu sort en février ou en mars. Cette larve, selon M. Burmeister, a la plus grande analogie avec celle de nos Clytra. Son corps se compose, y compris la tête, de (1) Wiegmann's Archiv. A. 1835, II, p. 245, p!. V. ■198 PHYTOPHAGES. treize segments qui, à partir du 8% s'épaississent et se recourbent à angle droit du côté ventral. La tête est inclinée, cornée, et porte deux courtes antennes tri-articulées, six yeux simples, un labre échancré, deux courtes mandibules triquètres, deux mâchoires dentelées, enfin une lèvre inférieure carrée, mi-cornée, mi-coriace; en plus, on observe des palpes maxillaires de 4 articles, des labiaux de trois. Le prothorax est corné, les 2 suivants ont seulement des plaques de cette nature en dessus et sur les côtés. Les pattes sont bien développées et com- posées des pièces ordinaires. Les segments abdominaux ont une peau fine, blanchâtre, mate, et garnie de quelques petits poils; le dernier est muni d'un court prolongement anal. M. Burmeister a également fait connaître la disposition du canal intestinal. La coque dans laquelle vit cette larve est formée de ses excréments, disposés en couches concentriques et est très- singulière. Elle a la forme d'un cœur à pointe rétrécie, obtuse et recourbée en avant, gra- duellement élargi en arrière, très-convexe sur sa surface dorsale, élargi et déprimé à sa base, qui se prolonge, de chaque côté, en une sorte d'aileron triangulaire. La partie ainsi élargie est parcourue par un large sillon qui échancré son bord dorsal, et chaque aileron est percé d'une large ouverture destinée à livrer passage aux excréments de l'animal. Sa tête, en effet, correspond à la pointe de la coque et sa partie postérieure à la partie élargie de cette dernière. C'est ceile-ci qu'il fixe aux branches quand le moment de sa métamorphose ap- [iroche, après quoi il bouche les ouvertures des ailerons. .L'insecte parfait, après son éclosion, détache par une incision parfaitement cir- culaire, à peu près le tiers antérieur du fourreau, et pratique ainsi une large ouverture qui lui permet de sortir sans difficulté. Il parait, du reste, que la forme de ces coques varie suivant les espèces, comme chez les Clytrides de nos pays. M. Westwood a pré- senté à la Société entomologique de Londres, dans sa séance du 5 mai 1841, plusieurs exemplaires de celui d'une grande espèce indéter- minée et qui diffère à plusieurs égards de la description de la Poro- pleura monstrosa (1). A l'état parfait, les Chlamydes figurent parmi les espèces les plus remarquables de la famille; quelques-unes rivalisent, sous le rapport des couleurs, avec les Coléoptères les plus brillants, si mémo elles ne les surpassent pas. Elles vivent, dit le Prof. Lacordaire, isolément ou éparses en petit nombre sur les feuilles, dont ceux de couleur obscure paraissent souvent, au premier aspect, n'être que des excroissances. Leur démarche est très-leute et ordinairement elles restent complè- tement immobiles. Quand on veut les saisir, elles se laissent tomber et simulent la mort après qu'on les a saisies. Il ne croit pas qu'elles (1) Annals and Magaz. of Nat. Hist. VIU, p. 297. CHLAMYDES. 199 fassent Jamais usage de leurs ailes inférieures, quoiqu'elles soient bien développées ; du moins, M. Lacordaire ne les a jamais vues voler. Ces insectes appartiennent essentiellement à F Amérique ; elles ne sont cependant pas étrangères à l'ancien continent ; elles ont été dé- couvertes dans ces derniers temps au cap de Bonue-Espérance, dans rinde et à Java. Fabricius a décrit quelques-unes des espèces de ce groupe en les plaçant parmi les Clytra. En 1801, Knoch créa le genre Chlamys qui fut adopté par tous les entomologistes. Peu d'espèces nouvelles avaient été décrites jusqu'en 1824, époque oii parurent les Monogra- phies de Kollar et celle de Klug ; la première comprenant 45 espèces, la seconde 63. Dans la Monographie des Phytophages, le Prof. Lacor- daire donne la description de 209 espèces, réparties en 7 genres, dont le tableau synoptique suivant fera aisément saisir les caractères difiérentiels. Depuis cette pubhcation, on a ajouté H espèces, dont 10 Chlamys, 1 Exema. I. Tête en partie dégagée du prothorax. Epistome profon- dément entaillé. Pseudochlamys. II. Tête profondément engagée dans le prothorax. Epi- stome non ou faiblement échancré. A. Deux éeussons visibles, le méso- et le métascutel- lum. Diaspis. A'. Un seul écusson, le mésoscutellum. B. Cuisses et jambes très-fortement élargies, difformes. Carcinobœna. B'. — — de forme normale. C. Crochets des tarses appe'ndiculés. D. Mélasternum échancré ou non, jamais prolongé en pointe antérieurement. E. Antennes dentées au moins à partir du S" article. Chlamys. E'. — dentées seulement à partir du 6° article. Exema. D'. Métaslernum prolongé aHtérieurement en une sail- lie triangulaire. Hymetes. C. Crochets des tarses simples. Poropleura. PSEUDOCHLAMYS. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 644. Tête subquadrangulaire, très-plane, un peu relevée et dégagée du prothorax; epistome profondément et quadraugulairement échancré, les angles antérieurs de l'échancrure prolongés en pointe; mandi- bules étroites, graduellement amincies de la base à leur extrémité, obliques quand elles sont fermées. — Antennes assez robustes, dentées à partir du 3 article; celui-ci trigone, de la longueur du 2. 200 PHYTOPHAGES. — Prothorax assez grand et convexe. — Elytres oblongues, parallèles. — Prosternum court, très-élargi triang-ulairement dans sa moitié an- térieure, comprimé en lame en arrière ; ses épisternurns placés sous les bords latéraux du pronotum, ne prolongeant pas ses angles anté- rieurs ; métasternum offrant une simple fissure vis-à-vis du proster- nura; dernier segment abdominal non creusé d'une fossette. — Tarses faibles, à dernier article allongé et terminé par des crochets forte- ment appendiculés. Parmi les genres de la section actuelle, celui-ci se reconnaît immé- diatement à la saillie, quoique légère, de la tète en dehors du pro- thorax ; un second caractère, tout aussi facile à constater, réside dans la position des épisternums prothoraciques qui sont placés en dessous et non à la suite des angles antérieurs du pronotum. L'unique espèce, sur laquelle le Prof. Lacordaire a fondé ce genre, est originaire de l'Amérique méridionale; le nom de megalostomoïdes qu'il lui a imposé, a pour but, dans la pensée de Fauteur, de rappeler ses analogies avec le genre Megalostûmis. Cet insecte est de forme subcylindrique, long de deux lignes, de couleur jaune maculé de noir. Il ne nous a pas été donné d'étudier en nature cet insecte re- marquable. DIASPIS. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph, II, p. 645. Tête tout à fait engagée dans le prothorax, très-légèrement con- vexe en avant ; épistome subémarginé ; labre apparaissant sous forme d'un mince liseré; mandibules très-courles, à peine saillantes. — ' Yeux très-grands, de niveau avec la convexité de la tète, largement et profondément échancrés. — Antennes assez allongées, robustes, grossissant peu à peu à partir du 2 article, articles 2 et 3 égaux, moniliformes, les suivants transversaux, assez serrés. — Pruthorax très-grand, un peu plus large que les élylres, offrant une gihbosité peu prononcée sur le lobe médian du bord postérieur, gibbosité ca- naliculée dans son milieu ; angles postérieurs aigus, — Deux écus- sons, le premier ou le mésoscutellum eu carré transversal, tridenté en avant, les dents recouvertes par le lobe postérieur du prothorax ; le second ou le métascutellum étroit, rétréci graduellement d'avant en arrière, très-aigu à son sommet et arrivant un peu au-delà du quart antérieur des élytrcs. — Elytres brièvement oblongu-^s, rétrécies de la base à l'extrémité, à surface ponctuée et inégale, à suture den- ticulée. — Prosternum très-large et de forme ogivale dans plus de sa moitié antérieure, puis fortement rétréci et terminé en fer de lance ; épisternums très-grands, prolongeant les angles antérieurs du pronotum en avant et s'étendant sous son bord marginal en arrière; métasternum à sinus antérieur étroit et profond, — Pattes robustes ; CHLAMYDES. 201 jambes très-comprimées et très-tranchantes à leur bord dorsal, pré- sentant à leur extrémité une troncature oblique triangulaire, logeant les tarses au repos; ceux-ci courts, épais, très-robustes; leur 3 article orbiculaire, entamé par une échancrure qui ne s'étend qu'aux deux tiers de sa longueur; le dernier court, ne dépassant pas le bord anté- rieur du précédent; ses crochets très-petits, bifides. La présence de deux écussons caractérise ce genre non-seulement entre ceux de la Tribu actuelle, mais encore entre ceux de l'ordre entier des Coléoptères; c'est jusqu'à ce jour, la seule exception connue à la loi d'après laquelle chez les Coléoptères le scutellum du méta- thorax n'est jamais visible au dehors entre les élytres. A défaut de ce caractère, les tarses seuls suffiraient pour autoriser la création d'un genre ; ils ne ressemblent à ceux d'aucune autre espèce de cette tribu. Et cependant, malgré ces caractères remarquables, cet insecte n'offre, au premier aspect, rien de bien particulier. La forme géné- rale de la D. paradoxa Lac. rappelle celle des Chlamys des premiers groupes, qui sont subglobuleuses et dont la surface est très-modé- rément rugueuse ; il mesure deux lignes de longueur et sa couleur est d'un gris verdàtre métallique légèrement cuivreux; on le ren- contre dans les parties orientales du Mexique, à Tabasco, dans le Yucatan. CARCINOBŒNA. Lacordaire, Monogr. d. Phytcph. II, p. 647. Tête très-petite, complètement engagée dans le prothorax, à front presque plan; épistome subémarginé, labre transversal, subéchancré; mandibules robustes, non saillantes. — Yeux à peine convexes, mé- diocrement échanciés. — Antennes robustes, dentées seulement à partir du 6 article; les articles 2, 3, 4 égaux, submoniliformes, 5 un peu plus long, obconique et comprimé, les suivants transversaux et serrés. — Prothorax très-grand, un peu plus étroit que les élytres, sans gibbùsité proprement dite, régulièrement convexe partout, son lobe médian très-prononcé, échancré à son sommet; écusson en tra- pèze, orné de deux carènes qui partant du milieu du bord antérieur, se dirigent vers les angles postérieurs. — Elytres brièvement oblon- gues, très-convexes, à surface inégale, suture subentière. — Proster- num en triangle curviligne, à base antérieure, à sommet prolongé en arrière; parapleures métathoraciques dilatées et fortement arron- dies à leur extrémité postérieure; premier segment abdominal sans carène sur ses angles antérieuis ; ceux-ci échancrés pour embrasser le sommet des épimères métathoraciques. — Pattes très-élargies; difformes; cuisses oblongo-ovales, tranchantes sur leurs tranches dorsale et inférieure ; les postérieures courtes et n'atteignant pas le bord marginal des élytres; jambes antérieures en forme de hache, les 202 PHYTOPHAGES. autres trigones; toutes tranchantes sur leur tranche externe et termi- nées par une troncature concave logeant les tarses au repos ; tarses très-courts, robustes; leur dernier article épais, engagé entre les lobes du 3, terminé par deux crochets très-petits et soudés à leur base. L'espèce unique de ce genre, C. pilula Klug, est originaire de Cayenne et du nord du Brésil; sa forme est subglobuleuse et sa cou- leur d'un bron".é ou d'un cuivreux obscur très-opaque. Au point de vue générique, elle est parfaitement caractérisée par la forme insolite de ses pattes, la dilatation postérieure de ses épimères métathoraciques et la structure du premier segment abdominal. C'est un type peu distingué par son faciès, mais bien remarquable par ses caractères. CHLAMYS. Knoch, Neue Beitr. sur Insektenk. p. 122 (1). Tète tout-à-fait engagée dalis le prothorax, plus ou moins convexe sur le front; épistonae échancré, labre fortement transversal, sinueux en avant. — Yeux de grandeur moyenne, médiocrement échancrés. — Antennes de forme très-variable, le point où elles commencent à grossir manifestement variant du 3 au 5 article; dans ce dernier cas, les articles 3 et 4 presque toujours plus ou moins allongés, et obtusémeut trigones; les articles S-'IO formant rarement une massue proprement dite. — Protborax toujours très-grand, à lobe médian du bord postérieur très-développé, de forme triangulaire, à sommet échancré; parfois régulièrement ctfnvexe, plus souvent fortement gibbeux dans son milieu et garni d'aspérités plus ou moins prononcées. — Ecusson de forme trapézoïdale, sa base dirigée en arrière, sa sur- face souvent ornée de carinules. — Elytres brièvement oblongues, imprimant au corps une forme tantôt subglobuleuse, tantôt cubique ou en parallélipipède ; à surface régulièrement convexe ou bien ornée de carènes, de tubercules multipliés et de formes variables selon les espèces. — Prosternum parfois large, parallèle et échancré en arrière; le plus souvent rétréci et reçu dans une échancrure du métasternum, qui n'est jamais prolongé en avant en une saillie. — Pattes normales, moins comprimées que dans les genres précédents, la rainure destinée à recevoir les tarses bien moins développée ; ceux-ci terminés par des crochets plus ou moins largement appendiculés. Ce genre, plusieurs fois aussi riche en espèces que tous ceux de la section actuelle pris ensemble, est comme type parfaitement distinct et réunit les caractères généraux assignés à la tribu; mais lorsqu'il (1) Clytra, Fabr. Syst. El. II, p. 33. — Bruchus, Fabr. Ent. Sysl. II, p. 370. — Chlamys, Lac. Monogr. d. Phyt. II, p. 649. CHLAMYDES. 203 s'agit de la distinguer des autres genres, il peut se présenter certaine difficulté; cela n'aura pas lieu pour les Pseudochlamys, les Carcino- BDENA ou les DiASPis, qui sont suffisamment caractérisés; parmi les suivants, les Poropleura se reconnaissent assez bien à leurs crochets simples, tandis qu'ils sont appendiculés chez les Chlamys ; l'unique espèce du genre Hymetes présente une saillie à la partie antérieure du métathorax, qui manque tout à fait dans le genre actuel. Enfin, il ne reste que le genre Exema chez lequel les antennes sont pectinées seulement à partir du 6 article; elles le sont à partir du 3, du 4 ou du 5 chez les Chlamys ; mais ce caractère, à peu près le seul qui distingue les deux types, peut être d'une observation difficile et prêter à Terreur, lorsque le 6 article est de dimension un peu moindre que le suivant. Quoi qu'il en soit, ces organes éprouvent chez les Chlamys de très- fortes modifications, mais on trouve tous les passages possibles d'une forme à l'autre, et seules, les antennes ne peuvent même servir au groupement naturel des espèces. 11 faut recourir à un ensemble de caractères afin de pouvoir établir des divisions dans ce genre si nom- breux en espèces, et leur détermination est soumise à de grandes difficultés. La monographie des Phytophages contient la description précise et détaillée de 180 espèces, toutes américaines, sauf une, et qui se répartissent de la manière suivante : 120 sont du Brésil, 1 du Chili, 1 de Bolivia, 11 de la Guyane, 16 de la Colombie, 2S du Mexique, 5 des Etats-Unis et 1 de Cuba; laC. Bohemanni, étrangère à l'Amé- rique, est originaire de l'Afrique australe. Parmi les découvertes qui ont été faites dans les temps récents, nous avons à enregistrer celle d'un type à l'île Formose (1), de deux aux îles d'Amboine et de Macassar (2); de trois à Cuba (3); d'un môme nombre au Chili (4) et d'une seule à Cayenne (5) ; ce qui porte à 190 le nombre des Chlamys actuellement connues. Les découvertes récentes sont importantes au point de vue de l'extension de la distribution géographique des in- se'ctes de ce genre. (1) Bâtes, Proceed. zool. Soc. of London, 1866, p. 353. (2) Baly, Phytoph. Malay. p. 58. (3) Sunrian, Arch. f. Naturg. XXXII, p. 290. (4) Blanchard, Gay's Fauna de Chili, t. V, p. 536. — Philippin Entom. Zeit. XXV, p. 380. (5) Fauvel, Bull. Soc. Linn. Norm. V^ p. 319. 204 PHYTOPHAGES. EXEMA. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. Il, p. 844 (1). Caractères généraux des Chlamys, sauf les particularités suivantes : Antennes grêles, courtes, dentées seulement à partir du 6 article; le 2 assez gros, globuleux, 3 cylindrique, très-court, 4 et S plus longs, de môme forme, le 6 à peine un peu plus petit que chacun des sui- vants qui sont transversaux, et subtriangulaires. — Tarses linéaires, crochets appendiculés. Le Prof. Lacordaire n'ayant pas rencontré de forme intermédiaire qui pût relier la forme antennaire des Chlamys à celle des Eyema, a cru devoir établir cette coupe générique. La limite entre les deux genres, laisse beaucoup à désirer et elle pourra s'effacer le jour où l'on découvrira quelque Chlamys à 6 article des antennes un peu moins dilaté que les suivants. On remarque cependant que les tarses sont en général moins dilatés, mais déjà certaines Chlamys en pré- sentent de semblables. Le prothorax offre aussi quelques particularités dans sa sculpture, au lieu de tubercules, sa surface est ornée de cari- nules longitudinales dans la majorité des espèces; elles sont au nombre de six, trois de chaque côté et toutes sont convergentes vers l'extré- mité du lobe médian du bord postérieur. Ces insectes sont à peu près tous de petite taille, et répandus dans l'ancien et le nouveau continents ; la monographie du Prof. Lacordaire contient la description de 16 espèces, 7 du Brésil, 3 de Colombie, 2 des Etats-Unis, l de l'île Saint-Jean dans les Antilles, 4 de l'Afrique australe, 1 du continent indien ; la dernière est américaine, sans qu'il soit possible de dé.'-igner plus exactement son iiabitat. Depuis la publication de cet ouvrage, le D"" Bal y a fait connaître dans les Phy- tophaga Malayana, p. 60, YExema Malayana qui se rencontre à Ma- lacca, dans les îles Macassar et Flores. HYMETES. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. Il, p. 861. Caractères généraux des Chlamys, sauf les points suivants : An- tennes courtes, grêles, manifestement dentées à partir du 7 article seulement, 2 globuleux, 3, 4, 5 égaux, allongés, cylindriques, 6 plus court, obiusémcnt trigone, les suivants transversaux, formant une petite massue duntée intérieurement. — Pronotum très-gibbeux, orné de faibles carinulcs longitudinales. — Ecusson assez grand, plane, terminé en arrière par deux longues cornes divergentes. — Proster- (1) Syn. Chlamys, Klug, KoUar. CHLAMYDES. 205 num long, dilaté triangulairement dans sa partie antérieure, un peu dilaté et arrondi à son extrémité; métasternum prolongé en une petite saillie en avant; ses parapleures, très-courtes, fortement échan- crées au bord externe, leur extrémité postérieure légèrement convexe. — Tarses robustes, assez allongés^ leur dernier article assez épais, entièrement engagé entre les lobes du précédent. Le Prof. Lacordaire a établi ce genre sur une grande et belle espèce de Java, qui par sa taille, sa forme générale, le dessin du pronotum et des élytres, enfin par ses couleurs, a beaucoup d'analogie avec la Chlamys Selovi, du Brésil. Mais ses antennes et son métasternum ne permettent pas de la rapporter à aucun des genres qui précèdent. Nous avons sous les yeux une seconde espèce de ce genre, originaire de l'Inde et qui nous a été communiquée par M. le comte de Mniszech (1 ) . POROPLEURA. Lacordaire, Monogr. d. Phyioph. II, p. 863. Tête orbiculaire, très-légèrement saillante au-dessus des bords du prothorax; épistome largement échancré, labre transversal un peu voûté. — Yeux légèrement convexes, à canthus triangulaires, à som- met moins arrondi que dans les Chlamys. — Antennes robustes, den- tées à partir du 3 ou du 4 article, 2 subglobuleux, 3 obconique ou trigone, plus long que le précédent. — Prothorax fortement gilibeux, un peu moins large que les élytres. — Celles-ci à bords latéraux pa- rallèles ou très-légèrement rétrécies en arrière, coupées carrément ou sub&inueuses à l'extrémité; à sculpture fortement dessinée. — Proster- num atténué d'avant en arrière, obtus à son extrémité et reçue dans une profonde échancrure du métasternum; premier segment abdo- minal très-grand, avec un gros tubercule de chaque côté. — Tarses courts, 1 et 2 articles subégaux, plus larges que longs, le 3 presque aussi long que les deux précédents réunis, élargi et profondément bi- lobé, 4 court, déprimé, engagé presque en entier entre les lobes du précédent, terminé par deux crochets simples. Ce genre, fondé par le Prof. Lacordaire, repose sur la structure des crochets des tarses qui sont simples et bien séparés, tandis que dans tous les autres genres de la tribu, ils sont ou appendiculés, ou très- petits et soudés à la base; il contient, d'ailleurs, les espèces les plus remarquables de la coupe actuelle par leur taille, qui est gigantesque, (1) Hymetes iNDicA. Quadrato-elongata, îœte rufo-cinnamomœa ; prothorace lateribus punclato-rugoso, elevato-gihhoso, gibbere subgloboso, medio canali- culato, posiice bi-carinaio, carina utraque antrorsùm in carinulis tribus di- visa ; elylris punctaiis, subcarinatis et tuberculatis ; tuberculis duobus ad mé- dium (ortioribus, duobusque parvis posticis fusco-nigris . Long. 6-7 niill. Inde. 206 PHYTOPHAGES. comparée à celle des autres espèces. Leurs couleurs varient seulement du cuivreux plus ou moins éclatant au bleu et au violet. Chez toutes, le prothorax est surmonté d'une forte élévation tuberculeuse ou pour- vue de crêtes sur les côtés. Quant aux tubercules latéraux de l'abdo- men, quoique le Prof. Lacordaire leur ait emprunté le nom donné au genre, ils ne constituent qu'un caractère d'une médiocre importance, parce qu'ils ne font pas complètement défaut chez les Chlamys. On ne connaissait de ce beau groupe que trois espèces avant la pu- blication de la Monographie des Phytophages. Cet ouvrage contient la description de six types, dont 3 du Brésil, 2 de la Guyane et 1 de la Colombie. On n'a rien ajouté depuis. TRIBU IX. SPHŒROCHARIDES. Tête subarrondie, complètement engagée dans le prothorax, épis- tome non séparé du front, labre quadrangulaire ; mandibules fortes, tridentées à l'extrémité; mâchoires médiocres, ses lobes simples, pal- pes assez gros; lèvre inférieure à menton transversal, à languette pe- tite, cornée, simple, palpes également assez forts. — Yeux oblongs, échancrés. — Antennes grêles, courtes, pectinées. — Prothorax forte- ment transversal, large en arrière, rétréci en avant, à bord postérieur échancré subcirculairement de chaque côté, ses angles antérieurs for- tement infléchis. — Ecusson triangulaire, subéquilatéral. — Elytres subhcmisphériques, très-convexes. — Prosternum semi-ogival, assez large, rétréci en arrière, s'appuyant sur le mésosternum, creusé de rainures prothoraciques pour loger les antennes au repos; épister- nums de forme triangulaire, allongée, disposés transversalement, sou- dés directement à l'angle antérieur du pronotum qu'ils semblent pro- longer vers le bas. — Abdomen convexe transversalement, concave d'avant en arrière, segments i et 5 à peu près d'égale longueur entre eux, plus allongés que les segments moyens qui sont un peu rétrécis dans leur milieu; un pygidium médiocre et non caché par les ely- tres. — Pattes assez robustes, contractiles, comprimées; tarses larges, courts, terminés par des crochets bifides. Avec un faciès qui se distingue à peine de celui des Lamprosoma, pendant longtemps ils ont même été confondus, les insectes de cette section sont profondément différents dans les détails de leur organi- sation. Lfis épibternums protho' aciques sont exactement disposés, par rapport à l'angle antérieur du pronutum, comme le sont ceux des Chlamydes, et cette structure, qui constitue un caractère très-impor- tant, n'a rien d'analogue dans la Famille des Phytophages. En second SPHŒROCH ARIDES. 207 lieu, la conformation de l'abdomen ne ressemble en aucune façon à celle des Lamprosomides, où cette partie du corps est tout à fait plane ; au contraire, elle rappelle de la manière la plus évidente la disposi- tion si caractéristique des Phytophages camptosomes. A côté de ces différences fondamentales, il en est d'autres qui ne sont pas dénuées d'importance : chez les Sphœrocharides, les antennes sont assez grêles, délicates, leurs articles sont lâchement unis l'un à l'autre; chez les Lamprosomides, ces mêmes organes sont fortement comprimés, ils ont une apparence rigide et les articles sont serrés. Une diflerence non moins saillante se remarque dans les mandibules, dont l'extré- mité, chez les Lamprosomides, est simplement entaillée par le pro- longement de la rainure qui parcourt leur face convexe. Rien de sem- blable dans la Tribu actuelle, où les mandibules se terminent par une extrémité large et distinctement tridentée. Les cannelures du bord du dernier segment abdominal, que nous avons retrouvées dans les trois genres qui composent la tribu des Lamprosomides, fout complète- ment défaut ici. Enfin, il existe un pygidium médiocre, mais bien distinct. A côté de ces différences, il y a aussi entre les deux groupes de grandes analogies : dans l'un et dans l'autre, nous observons la même forme subglobuleuse et massive; le faciès, auquel la grandeur et le développement transversal du corselet, la rétraction de la tête dans le prothorax, donnent un caractère tout spécial, est bien identique dans les deux Tribus. Si les antennes sont construites sur un plan un peu différent, chez les Sphœrocharides comme chez les Lamprosomides, elles peuvent, au repos, se loger dans des rainures prothoraciques, creusées dans des conditions analogues, sur les bords du prosteruum. L'analogie n'est pas moins intime, si l'on considère la structure des organes de progression; chez les unes et les autres, les pattes sont contractiles, et cette faculté est en rapport avec une conformation par- ticulière des parties inférieures du corps. Il résulte de ces considérations que la tribu des Sphœrocharides se rattache par des liens nombreux aux Làmprosoma; mais après avoir étudié les Chlamydes, on reconnaît facilement qu'elle se lie tout autant, pour ne pas dire davantage, à cette dernière tribu. C'est bien une forme de transition qui ne peut convenablement rentrer ni dans Tune ni dans l'autre des Tribus que nous avons admises; son organi- sation est un curieux assemblage des caractères qui appartiennent en propre à deux formes très-différentes, et il ne noub reste d'autre al- ternative que de la considérer comme le type d'une coupe nouvelle. Elle ne renferme qu'un seul genre. 208 PHYTOPHAGES. SPHŒROCHARIS. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 631. Tête subarrondie, un peu infléchie vers le bas, front légèrement con- vexe; épistome à bord inférieur fortement accusé et en ligne droite; labre assez saillant, quadrangnlaire, un peu transversal, à bord libre, sinueux; mandibules assez robustes, saillantes, arquées, à extrémité large et armée de trois dents courtes et obtuses; mâchoires à lobes simples, à peu près égaux on longueur, l'interne deux fois plus large que l'externe, à palpes assez renflés, '1 article peu distinct, 2 cupuli- forme, 3 obconique, 4 subsécuriforme, largement tronqué, aussi long que les deux précédents réunis; lèvre inférieure à menton rectangu- laire, transversal, à languette courte, cornée, à bord libre subarrondi, à palpes également développés, tri-articulés, semblables aux maxil- laires. — Yeux oblongs, ovalaircs, distinctement et faiblement échan- crés vis-à-vis de l'insertion antennaire. — Antennes insérées au bord interne des yeux, grêles, assez allongées, ne dépassant pas la base du prothorax, 1 article allongé, renflé vers le bout, 2 de moitié niuins long et moins large, 3 et 4 très-courts, subcylindriques, A et 5 de même longueur, un peu prolongés en dedans, les suivants fortement trans- versaux, formant une sorte de massue oblongue. — Prothorax en seg- ment de sphère, régulièrement convexe, bord postérieur lobé dans son milieu, lobe peu saillant et obtus; bords marginaux sinués et lé- gèrement dilatés dans leur milieu. — Ecusson en triangle subéquila- téral, curviligne, à sommet prolongé et très-aigu. — Elytres larges, courtes, convexes et largement arrondies en arrière, callosités humé- raies assez prononcées, à ponctuation disposée en séries, lobes épi- pleuraux saillants et arrondis. — Mésosternum en lamelle perpendi- culaire, comme écrasée entre le prosternum et le métasteinum, — Pattes assez robustes, hanches antérieures et iutermédiaires transver- sales, distantes l'une de l'autre ; cuisses comprimées, creusées à leur bord interne d'une gouttière pour loger la jambe; celle-ci en triangle allongé, insensiblement élargie vers l'extrémité qui est creusée d'une longue gouttière pour recevoir une partie du tarse; les tarses assez larges, 3 article à peine plus long que chacun des précédents, bilobé, 4 assez long, engagé seulement par sa base entre les lobes du 3, in- sensiblement renflé vers son extrémité qui porte de faibles crochets paraissant soudés à leur base et profondément bifides, la division in- terne un peu moins longue que l'externe. Ce genre ne renferme que deux espèces originaires du Brésil, les caractères que nous lui avons assignés ne demandent pas de déve- loppements; il n'est pas nécessaire de rappeler que les rainures des- tinées à loger les antennes, que la forme des épimères métathoraciques CYCLIQUES. 209 sont semblables à ces mêmes parties chea les Lamprosoma, Le pro- thorax présente cependant quelque différence; chez ces derniers, il est très-grand, et sa convexité continue régulièrement celle des élytres; dans le genre actuel, le segment de sphère représenté par le prothorax semble appartenir à un rayon plus petit, il a des proportions moin- dres. En outre, ses côtés ne sont pas en ligne droite, mais subissent dans leur milieu une dilatation, que nous retrouvons plus fortement accentuée dans les Chlamys. Enfin, et quoique ce ne soit qu'un détail de médiocre valeur, le bord «postérieur est orné d'une rangée régu- lière de larges points enfoncés qui le rendent subdenticulé ; caractère très-fréquent chez les Chlamys et tout à fait inconnu chez les Lam- prosoma. SECTION III. CYCLIQUES. Tète médiocre, plus ou moins profondément engagée dans le pro- thorax, plus rarement libre, à bouche dirigée en bas ou portée oblique- ment en avant. — Antennes très-variables, tantôt courtes et pectinées, tantôt de longueur moyenne et légèrement dilatées vers l'extrémité, rarement plus longues et filiformes, insérées en avant de la face, au côté antéro-interne des yeux et séparées par toute la largeur de la tête, parfois plus ou mohis rapprochées à leur base et insérées soit entre les yeux, soit sur le front. — Prothorax plus large que long, en général de la largeur des élytres à la base et muni de bords latéraux distincts. — Elytres ovalaires ou oblongues, régulièrement convexes en dessus, rarement raccourcies. — Prosternum oblong, bien déve- loppé dans la majorité des genres, nul ou réduit à une lamelle étroite dans un petit nombre seulement. — Abdomen plan ou convexe trans- versalement. — Pattes médiocres, presque toujours cachées par les bords latéraux des élytres, semblables entre elles, moins souvent dis- semblables, parfois les cuisses postérieures très-fortes et propres au saut. Cette troisième section, pour laquelle nous avons conservé le nom de Latreille, ne correspond qu'en partie, au point de vue de la com- position, à celle de l'entomologiste fiançais. En effet, Latreille (1) l'a- vait divisée en trois tribus : la première, celle des Cassidaires, était formée des Cassidides et des Hispides ; la deuxième, celle des Chry- somélines, comprenait entre autres les groupes que nous avons dé- signés sous les noms de Cryptocéphaiides, Clytrides, Chlamydes, Lamprosomides, Eumolpides, Chrysomélides; enfin, la troisième était constituée pas les Galérucides et en porte le nom. (1) Règne Animal, t. V, p. 139. Coléoptères. Tome X. 14 210 PHYTOPHAGES. Dans notre travail, la section des Cycliques ne renferme que quatre tribus : Lamprosomides, Eumolpides, Chrysomélides et Galérucides. Ainsi constituée, elle se distinguo plus facilement des trois autres sec- tions, et parmi celles-ci, la première seule peut offrir, à l'égard de quelques types, une certaiiie difficulté. En se rappelant la forme de l'abdomen chez les Camptosomes et en la comparant à celle des espèces de la section actuelle, la distinc- tion ne soulève aucun doute, si ce n'est peut-être chez deux ou trois petits genres de Chrysomélides, ainsi qiie nous aurons l'occasion d'en parler par la suite. La comparaison des Cycliques et des Cryptosomes fait reconnaître qu'il existe entre ces deux sections des caractères distinctifs nom- breux. Chez ces dernières, l'insertion des antennes est frontale, et ces organes sont presque contigus à leur base ; un petit nombre de Galé- rucides présentent quelque chose d'analogue, mais chez aucun, à notre connaissance, l'insertion des antennes n'est aussi décidément frontale, jamais ces organes ne sont contigus à leur base. L'article onguéal chez les Hispides et les Cassidides est presque toujours en- châssé entre les lobes du précédent, il y est parfois comme enfoui ; dans les quatre tribus des Cycliques, on ne rencontre rien de sem- blable. Enfin, le caractère le plus important réside dans la forme de la tête; chez les Cryptosomes, le front est replié sur lui-même et la bouche est tout à fait reportée en dessous, d'où le nom imposé à cette section; en même temps les organes buccaux présentent des dimen- sions remarquablement petites. En présence de cette structure, il est inutile d'insister davantage sur la séparation des 3* et 4« sections. Il n'en est pas tout à fait de même pour celle des Eupodes et des Cycliques. La difficulté cependant est plus apparentp que réelle, ou plutôt la distinction se laisse mieux apercevoir qu'elle ne s'exprime par des mots. Quoi qu'il en soit, le caractère principal réside dans la forme du prothorax ; presque toujours, chez les Eupodes, cet organe est plus étroit que les éiytres à sa base et il est dépourvu de bords latéraux. Cette structure n'est pas, à la vérité, tout à fait étrangère aux Cycliques; on trouve un certain nombre de types où le prono- tum est plus étroit que les élytrcs (Galérucides); chez d'autres, les bords latéraux sont effacés (Leprotites). Mais les genres chez lesquels ces deux caractères se rencontrent simultanément, sont extrêmement rares. Il n'y a guère que quelques Eiunolpides qui soient dans ce cas, et chez eux le prosternum est plus développé que dans ces types de la tribu des Criocérides qui pourraient prêter à erreur (1). (1) On est étonné de la ressemblance qui existe entre le genre Psathïro- CERUS et divers types voisins des Bromius; par leurs antennes, par les crochets des tarses bifides, par la forme de la tête et leur /actes, les espèces de ce genre pourraient être regardéc-s comme des Eumolpides. CYCLIQUES. 211 A part quelques Galérucides, les Cycliques n'ont pas la tête aussi dégagée du prothorax ; presque toujours le corps est subhémisphérique ou ovalaire ; les trois parties dont il se compose, la tète, le prothorax et la portion que recouvrent les élytres, sont unies et comprises sous une seule et même courbure. Au contraire, chez les Eupodes, la tête se détache aussi nettement du pronotum que celui-ci des élytres. Une dernière remarque à faire, c'est que chez les Cycliques les pattes sont d'ordinaire assez courtes et cachées sous les rebords latéraux du corps et les élytres ; chez les Eupodes, ces organes et notamment les cuisses postérieures ont acquis un développement tel qu'ils débordent de tous côtés. En résumé, et d'une manière générale, les Camptosomes sont ca- ractérisés par la structure de l'abdomen ; les Cryptostomes par la forme du front; les Eupodes par leur prothorax étroit et dépourvu de bords latéraux ; les Cychques par leur pronotum large et marginé de chaque côté. Les quatre tribus qui composent la section actuelle sont d'ordinaire facil-es à distinguer l'une de l'autre. Chez les Lamprosomides, que nous avons placés en tête, on observe des rainures prothoraciques destinées à recevoir les antennes. Cette organisation, qui relie si intimement cette première tribu aux Chla- mydes et aux Sphœrocharides, ne se retrouve plus par la suite, si ce n'est dans le genre Pachnephorus de la Tribu des Euraolpides. Un caractère très-développé dans un groupe quelconque, disparaît rarement d'une manière brusque ; les vestiges sous lesquels il se montre dans les autres types, indiquent un lien de parenté plus ou moins rapproché. C'est ainsi que le développement de la tête, et ea particulier des mandibules chez quelques Mégalopides, chez quelques Cryptocéphalides du sexe mâle, indique que ces groupes sont voi - sins des Clytrides, oiî ce développement est en quelque sorte la règle. De même, ces rainures prothoraciques, dont le premier indice s'est rencontré chez les Ischiopachytes, sont constantes chez les Chla- mydes, les Sphœrocharides, les Lamprosomides, et se montrent en- core chez les Pachnephorus. Il y ^, en effet, des liens de parenté entre la Tribu des Eumolpides et celle des Lamprosomides. Deux caractères établissent entre les Chrysomélides et les Eumol- pides une ligne de démarcation assez nette : le premier, et le plus facilement appréciable, réside dans la forme du 3« article des tarses, qui est toujours profondément bilobé chez les Eumolpides, et entier dans la très-grande majorité des Chrysomélides; quelques genres seulement ont cet article échancré ou subbilobé. Le second caractère distinctif, qui pourra, chez ces derniers, suppléer au premier, est fourni par la structure du prosternum. Chez les Eumolpides, les ca- vités cotyloïdes de ce premier segment thoracique sont arrondies; elles se montrent toujours transversalement ovalaires chez les Chrysoméli- 212 PHYTOPHAGES. des. Comme on verra par la suite, la forme des épisternums protho- raciques est en corrélation avec celle des cavités cotyloïdes et jouit de la même importance dans la séparation des deux divisions. La dernière tribu , celle des Galérucides, se distingue avec la plus grande facilité des trois précédentes par l'insertion des antennes. Celles-ci sont rapprochées à leur base et implantées, soit entre les yeux, soit un peu en arriére. Les quelques genres (Podgntia), où ce caractère pourrait laisser quelque doute dans l'esprit, sont trop peu nombreux pour qu'il soit nécessaire d'insister davantage. Sous leur forme primitive, à l'état de larves, les Cycliques sont tout aussi distincts des aulres sections qu'à l'état d'insectes parfaits. A part celles des Lamprosomides, sur lesquelles la science ne possède aucune donnée, les larves des trois autres tribus sont des larves nues; elles s'éloignent ainsi des larves coprophores et des larves tubicoles, qui correspondent, celles-ci aux Camptosomes et celles-là aux Cassi- dides, aux Criocôrides. On sait qu'une bonne partie des Halticides, sous leur première forme^ sont des larves mineuses et se rapprochent de celles des Hispides qui ont le même genre de vie. Quant aux Do- nacides et probablement aux Sagrides, leurs larves vivent submergées sur les plantes aquatiques. La section actuelle est extrêmement riche en types génériques et spécifiques ; les genres y sont plus multipliés que dans les trois autres sections réunies; les Eumolpides, les Chrysomélides, les Galérucides surtout, constituent des groupes très-importants. Leurs principaux caractères distinctifs sont résumés dans le tableau suivant : L Des rainures prothoraciques pour recevoir les an- tennes. L Lamprosomides. IL Pas de rainures prothoraciques. A. Antennes séparées par toute la largeur du front. B. 3« article fies tarses bilobc, cavités cotyloides antérieures circulaires. II. Eumolhdes. B'. 3« article des tarses entier, cavités cotyloides antérieures transversalement ovalaires. lll. Chrasomélides. A'. Antennes rapprochées à leur base. IV. Galékccides. TRIBU X. LAMPROSOMIDES. Tête suborbiculaire, fortement infléchie, enfoncée dans le protho- rax et invisible d'en haut; épistome légèrement échancré en avant, labre transversal, coupé plus ou moins carrément en avant; mandi- bules robustes, arquées, inermes, à peine saillantes; mâchoires bien LAMPROSOMIDES. 213 développées, à lobe externe corné, ovoïde, tronqué, l'interne plus ou moins membraneux, de forme variable, à palpes assez épais, 1 article grêle et subclaviforme, 2 cupuliforme et oblique, 3 de même forme, mais droit, 4 plus long que les autres, ovoïde et tronqué au bout; lèvre inférieure à menton court, arrondi ou droit en avant, languette cornée, courte, un peu élargie et arrondie à son bord libre, à palpes courts, 4 article renflé au bout, 2 cupuliforme, 3 ovoïde et tronqué. — Yeux brièvement ovoïdes, subconvexes, légèrement échancrés. — Antennes courtes, robustes, rigides, 1 article renflé, arqué, allongé, 2 assez gros, turbiné, 3 et 4 plus courts, plus grêles, les suivants plus ou moins transversaux. — Prothorax très-grand, convexe, son bord postérieur échancré en arc de cercle, de chaque côté, plus ou moins fortement lobé dans son milieu, les angles antérieurs et postérieurs toujours marqués. — Ecusson en triangle très-étroit et allongé, ou bien médiocre et en triangle curviligne. — Elytres relativement très- courtes et très -convexes, plus ou moins arrondies chacune à leur base, des lobes épipleuraux très-faibles, à ponctuation généralement en sé- ries régulières. — Prosternum très-large, subquadrangulaire, creusé de rainures plus ou moins profondes pour loger les antennes au re- pos ; épisternums prothoraciques de forme triangulaire, placées dis- tinctement en dessous du bord marginal du pronotura et à quelque distance de ses angles antérieurs. — Mésosternum en lamelle perpen- diculaire. — Parapleures métathoraciques en triangle allongé. — Ab- domen tout à fait plan, 1 segment un peu plus long que le suivant, 2^ 3 et 4 à peu près égaux entre eux, 5 presque de même longueur que le premier, orné à son bord postérieur de dentelures transversa- les, plus ou moins nombreuses. — Pattes robustes, égales entre elles, contractiles; hanches antérieures et moyennes transversales; cuisses comprimées et canaliculées en dessous; jambes également compri- mées et élargies vers l'extrémité ; tarses courts, larges, à articles ser- rés, 4 et 2 triangulaires, subégaux, 3 plus long, bilobé, 4 très-médio- cre, engagé en grande partie entre les lobes du précédent, terminé par des crochets simples ou appendiculés. Dans la Monographie des Phytophages, les Lamprosomides forment seulement une section dans la Tribu des Clytrides; l'importance qui nous paraît devoir être attribuée à la structure de l'abdomen, nous force à les déplacer. Nous croyons que cette importance est justifiée par cette observation, que la forme spéciale de l'abdomen chez les Phytophages camptosomes n'admet aucune exception dans les groupes si riches des Chlamydes, des Cryptocéphalides, des Clytrides, des Mégalopides; elle est constante, malgré la grande diversité que nous observons dans les genres nombreux qui composent ces groupes, et malgré que tous leurs autres organes soient soumis à des modifica- tions plus ou moins profondes. Nous nous rangeons à l'avis du Prof. Lacordaire, dans le rappro- 214 PHYTOPHAGES. chement qu'il opère des Lamprosomides et des Chlamydes; nous nous en écartons pour suivre celui du comte Dejean, dont le coup-d'œil pa- raissait si juste dans l'arrangement qu'il avait admis, et où les Lam- prosomides établissent la liaison entre la Tribu des Eumolpides et celle des Chlamydes, Clytrides, etc. En effet, nous voyons que les anciens auteurs avaient placé, parmi les Eumolpus ou les Chryso- MELA, les quelques Lamprosoma qu'ils avaient eu à décrire, et que de nos jours, des entomologistes, et parmi les plus distingués, ont suivi les mômes errements. D'un autre côté, on doit reconnaître que, dans l'état actuel de la science, il semble peu naturel de placer les Lam- prosoma à la suite des Mcgalostomides. Du reste, le Prof. Lacordaire reconnaissait lui-même l'intime liaison qui existe entre les Eumolpides d'une part et les Lamprosomides de l'autre, et bien certainement il l'eût respectée, s'il n'avait dû pour l'adopter, sacrifier quelqu' autre analogie. Nous sommes loin de pré- tendre que nous réussirons mieux dans l'arrangement que nous avons adopté, il aura ses côtés faibles, sans nul doute; mais après avoir constaté la prééminence d'un caractère, nous devons nous soumettre à ses exigences, comme on doit s'incliner devant un principe dont on a reconnu la vérité. Parmi les tribus de la famille des Phytophages, celle des Eumolpides est peut-être la plus variée et la plus riche en types divers; dans le nombre, les uns sont très-différents des Lamprosomides par leur faciès, d'autres s'en rapprochent à ce point que l'on ne peut, à la première vue, établir la distinction et qu'il faut pour y arriver, re- courir aux détails de l'organisation. 11 est cependant des caractères qui établissent entre les deux groupes une ligne de démarcation assez nette ; ils résident, ainsi que nous le verrons ci-dessous, dans la forme des antennes, des pattes et des parapleures métathoraciques. Plusieurs points de la diagnose placée en tête de ce chapitre, de- mandent quelques développements. Les organes buccaux varient à peine d'une manière appréciable et ne sont d'aucun secours pour la classification. Les mandibules sont médiocrement robustes, peu saillantes, arquées, triquètres, leur partie convexe est parcourue d'une ramure plus ou moins profonde, celle-ci se prolonge jusqu'à l'extrémité qui devient subdentée. Les yeux sont toujours échancrés et quoique cette échancrure soit parfois très-réduite, elle ne disparait que dans une seule espèce, VOomorphus concolor. Les antennes sont construites sur un plan différent de celles des Eumolpides : elles sont beaucoup plus courtes et s'élargissent sensible- ment vers l'extrémité ; leurs articles sont fortement comprimés, serrés et donnent à l'organe une certaine apparence de rigidité. Par leur brièveté, par la dilatation des articles, par leur forme pectinée, elles rappellent davantage celles des groupes précédents, mais elles con- servent en propre leur aspect rigide, leur compression, et chacun des LAMPROSOMIDES. 215 articles est orné à ses angles antérieurs de quelques poils très-raides, que nous ne retrouvons pas ailleurs. Quant à leur composition, le l^"" article est assez long, renflé, arqué, comprimé et presque tranchant en avant, le 2 est au moins de moitié moins allongé, encore assez gros et, chose remarquable, toujours de couleur fauve, les 3 et 4 sont moins larges et plus courts que le précédent, les 5 et 6 s'élargissent, les suivants sont transversaux, triangulaires ou quadrangulaires, le dernier est irrégulièrement arrondi. De plus, elles se distinguent encore de celles des Eumolpides et des Clytrides, en ce qu'elles peu- vent se loger au repos dans des rainures creusées à la fac* inférieure du corselet. Ces rainures débutent par im sillon destiné au premier article et qui longe le bord inférieur des yeux; plus loin, elles sont formées, au côté externe, par les épisternums prothoraciques et les hanches antérieures, en dedans par le prosteruum. C'est exactement la même structure que celle des Chlamydes. Le prothorax a constamment la forme d'un segment de sphère tron- qué, et rétréci en avant ; sa base est circonscrite par deux lignes pa- raboliques partant des angles postérieurs et se rejoignant sur la ligne médiane sous un angle plus ou moins aigu ou en décrivant une ligne courbe. 11 en résulte un lobe plus ou moins large et saillant, très- rarement presque effacé. Le prosternum est toujours très-large, en carré long ou légèrement rétréci en arrière, échancré en avant pour recevoir la tète dans ses mouvements de flexion ; le mésosternum apparaît sous forme d'ime lame perpendiculaire, comme écrasée entre le prosternum et le mé- tasternum. Les parapleures de ce dernier sont très-grandes, déforme triangulaire, fortement atténuées en arrière jusqu'à la dépression où se logent les cuisses postérieures; dans cette dernière, elles s'élargis- sent plus ou moins et se terminent par une extrémité arrondie ou simplement obtuse. Les pattes sont robustes, contractiles et par suite toujours plus ou moins comprimées; les hanches antérieures et moyennes sont trans- versales et disposées un peu obliquement, largement distantes sur la ligne médiane. Les cuisses sont creusées à leur bord interne d'une gouttière pour loger les jambes ; celles-ci sont longuement triangu- laires, élargies de la base à l'extrémité, et cette dernière est munie d'une dépression, oiî les tarses se logent en partie; les tarses sont courts et très-larges, les 1 et 2 articles transversalement triangulaires sont égaux, le 3 un peu plus long, à lobes divergents, le 4 robuste, à moitié engagé dans le précédent, armé d'ongles médiocres, simples ou appendiculés à leur base. Chez les Eumolpides, les pattes ne sont pas contractiles et ne pré- sentent ni la compression, ni les excavations de celles des Lamproso- mjdes; au contraire, ces mêmes organes chez les Chlamydes, sont exactement conformés comme ceux que nous venons de décrire. 216 PHYTOPHAGES. Les différences sexuelles sont nulles chez ces insectes, à l'exception de trois espèces du genre Lychxophaes, chez lesquelles les mâles se distinguent des femelles par certaines modifications qui n'ont rien de commun, c'est-à-dire qui varient du mâle d'une espèce à celui d'une autre. Les Lamprosomidcs sont tous de taille en dessous de la moyenne, de forme subglobnleuse, ou légèrement oblongue; leurs couleurs va- rient du vert métallique au rouge cuivreux, au cuivreux doré, puis au bleu; un petit nombre sont ornés d'autres couleurs, telles que le noir, le vert olive, etc. Ces couleurs sont généralement uniformes, et, quand il existe un dessin, il est toujours composé de nuances métal- liques éclatantes. D'après les observations du Prof. Lacordaire, ils marchent lentement à la surface des feuilles ou volent pendant la chaleur du jour dans les bois. Quand on veut les saisir, ils contrac- tent leurs pattes et se laissent tomber en simulant la mort. Leurs premiers états sont très-incoraplétement connus; il est à pré- sumer cependant, par suite d'une communication de M. Westwood à la Société entomologique de Londres, qu'ils vivent à l'état de larves dans des fourreaux, et que sous ce rapport ils se rapprochent davan-' tage des Chlamydes que des Clytra de nos pays. Kirhy est le premier qui ait, en 1817, séparé ces insectes des Eu- MOLPUS et des Chrysomela, en créant le genre Lamprosoma, qui a été généralement adopté. La monographie des Phytophages contient la description de 77 espèces, dont une dizaine seulement étaient con- nues avant sa publication; depuis, on a ajouté deux espèces nou- velles. Les Lamprosomides sont des Phytophages essentiellement américains, deux espèces seulement sont étrangères au Nouveau- Monde, l'une habite l'Europe, l'autre l'île Formose, dans la mer de la Chine. Le tableau synoptique suivant fera aisément distinguer les trois genres qui composent cette tribu. A. Antennes à 8^ article beaucoup plus petit que 7 et 9. Oomorphus. AA. Antennes à 8^ article semblable à 7 et à 9. b Crochets des tarses simples. Lijchnophaes. bb — — appeudiculés. Lamprosoma, LAMPROSOMA. KiRBY, Transactions of the Linn. Soc. Xlf, p. iib (1). Tête suborbiculaire, infléchie vers le bas, front légèrement con- vexe; épibtome semicirculairement échancré, ses angles saillants, parfois plus ou moins prolongés; labre transversal, à bord antérieur (1) Syn. Lacordaire, Monopr. d. Phytoph. Il, p. 574. LAMPROSOMIDES. 217 droit'ou subéraarginé. — Yeux peu profondément échancrés, échancrure toujours distincte, parfois très-faible. — Antennes robustes, plus courtes que le prothorax, fortement comprimées et élargies réguliè- rement vers l'extrémité, 1 article très-gros, arqué, déprimé et pres- que tranchant en avant, 2 au moins de moitié moins long, plus gros que le suivant, 3 très-court, cylindrique, 4 de même îorme, 5 et 6 élargis vers leur extrémité, les suivants transversaux, le dernier plus grand, irrégulièrement arrondi, chaque article orné à chacun de ses angles antérieurs de deux ou trois poils très-raides. — Prothorax très- grand, régulièrement convexe, bord antérieur subsinué de chaque côté, bords latéraux fortement marqués, droits ou subanguleux, an- gles antérieurs aigus, les postérieurs à peu près droits ; lobe du bord postérieur plus ou moins aigu; écusson en triangle tantôt régulier, tantôt allongé, aigu à son sommet. — Elytres convexes, courtes, ar- rondies cà leur extrémité; épaules assez marquées et indiquées par un renflement mousse; lobes des épipleures faibles, consistant en une saillie triangulaire aiguë ou obtuse, formées brusquement un peu avant le miUeu et se perdant insensiblement vers la base; ponctua- tion disposée généralement en dix stries assez régulières. — Pattes médiocres, assez fortement comprimées et larges, jambes en triangle allongé, le petit côté ou l'extrémité creusé d'une petite fossette pour loger une partie des tarses; ceux-ci courts, élargis, 1 et 2 articles sub- égaux, transversaux, 3 plus long, bilobé, 4 médiocre, engagé pour plus de la moitié de sa longueur entre les lobes du précédent, et terminé par des crochets appendiculés. Ce genre est extrêmement riche en espèces, toutes affectent à peu près la même forme, et leurs couleurs sont peu variées; on en compte aujourd'hui 69; le prof. Lacordaire en a décrit 67. C'est de ces in- sectes que cet entomologiste distingué a dit qu'ils laissent bien loin derrière eux la plupart des Coléoptères, sous le rapport de la difïï- culté que présentent la description et la détermination des espèces. « Et pour'tout dire en un mot, ajoute-t-il plus bas, je crois qu'il y a au moins un tiers d'entre elles qu'on ne parviendra jamais à décrire de façon à les rendre reconnaissables; du moins suis-je obligé de dé- clarer, après le travail le plus opiniâtre, que ce résultat est au-dessus de mes forces. » Parmi ces espèces, 36 sont du Brésil, 7 de Cayenne, 7 de Colombie, 13 du Mexique, 4 de Puerto-Rico, i de Cuba; une seule est étrangère à l'Amérique, et a été découverte dans l'île Formose. La patrie d'une autre n'est pas exactement connue. Î18 PHYTOPHAGES. LYCHNOPHAES. Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. 11^ p. 564 (1). Mêmes caractères génériques que les Lamprosoma, sauf les particu- larités suivantes : — Echaiicrure des yeux tantôt triangulaire, tantôt quadrangulaire. — Palpes médiocrement épais. — Prothorax non an- guleux sur les côtés, toujours très-fortement lobé et jamais crénelé à sa base. — Ecusson très-petit et très-obtus, ou bien en triangle très- aigu. — Elytres à lobes épipîeuraax petits, anguleux et brusquement formés. — Dernier article des tarses médiocrement allongé, terminé par des crochets simples. • A part quelques légères modifications, qui sont suffisamment indi- quées dans la diagnose, ce genre ne se distingue en réalité du précé- dent que par les crochets des tarses, qui sont simples, plus longs et plus fortement arqués dans leur moitié terminale que chez la plupart des Lamprosoma. Il ne renferme que 9 espèces, décrites dans la mo- nographie des Phytophages, dont 4 du Brésil, 1 du Brésil et de la Guyane, 5 de ce dernier pays et 2 de Colombie. OOMORPHUS. CuRTis, Brit. Entom. VIII, p. Zil (2). Tête petite, subarrondie, un peu réfléchie en dessous ; labre très- légèrement émarginé; mandibules courtes, massives, subbidentées à l'extrémité; mâcheires à lobe interne large, subovalaire, l'externe très- grêle, plus allongé, à palpes assez gros et courts. — Yeux un peuoblongs, à bord interne irrégulier, non distinctement échancré. — Autennes assez grêles, un peu allongées et atteignant au-delà de la base du pro- thorax, 4 article assez long, arrondi et un peu en massue, 2 de moitié moins allongé, subovalaire, fortement rétréci vers sa base/ 3-6 cylin- driques, diminuant progressivement de longueur, 7 beaucoup plus grand, triangulaire, aigu en dedans; 8 beaucoup plus petit, subcy- lindrique, 9-40 dilatés et transversaux comme le 7, 44 ovalaire, atté- nué vers son extrémité. — Prothorax médiocre, transversal, son bord (1) Syn. EcMOLPUs, Oliv. Entom. VI, p. 906. — Crtptocephalus, Oliv. En- cyclop. raéth. Ins. VI, p. 608. — Lamprosoma, Dej. Cat. éd. 3, p. 439. (2) Syn. Byrrhcs, Sturœ, Deutschl. Ins. II, p. 109, 15, pi. XXXV, fig. a, Aj Stepliens, Illuslr. of Brit. Entom. III, p. 139. — Phalacrus, Stcphens, III. of Brit. Entom. Il, p. 197, pi. 15, fig. 1. — Lamprosoma, Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. G3I. — Fairniairc, Gênera d. CoL IV, p. 216. — Oomorphus, Stephens. Illustr. of Brit. Entom. V, p. 411.— BruUé, Hist. nat. d. Ins. V, p. 355; De Casleln. Hist. nat. des Coléop. II, p. 39. lAMPROSOMIDES. 219 postérieur non distinctement lobé dans son milieu, mais légèrement échancré de chaque côté ; écusson très-petit, en. triangle équilatéral. — Elytres ovalaires, médiocrement convexes, très-légèrement atté- nuées en arrière et arrondies, lobes épipleuraux à peine marqués. — Prosternum large, plan, un peu atténué en arrière. — Pattes relativement faibles, jambes à peine élargies vers l'extrémité, tarses linéaires, articles à peu près égaux, crochets des tarses simples. J'avais reçu d'Italie, de M. Pirazzoli, deux petits insectes sous le nom de Lamprosoma concolor; en étudiant les Lamprosomides, j'ai eu l'occasion de rectifier l'exactitude de la détermination. L'espèce est trop petite pour être étudiée convenablement à la loupe simple ; je me décidai à sacrifier l'un de mes individus pour en faire une piéparation microscopique. Le premier organe qui se présenta à l'ob- jectif, fut une antenne. Cette vue ne me laissa pas le moindre doute, le genre de Curtis doit être rétabli, et prend place dans la fa- mille actuelle. Il faut reconnaître que ce nouveau changement n'est pas la moins surprenante des vicissitudes auxquelles cette bestiole a été soumise. Le Prof. Lacordaire les décrit trop clairement pour que nous résistions au plaisir de citer ses propres paroles : « Qaoique décrit par un petit nombre d'auteurs, Thistoire scientifique de cet insecte est assez com- pliquée. M. Sturm qui l'a publié le premier, l'a placé, sans aucune observation, parmi les Byrbhus. M. Stephens, le second qui s'en soit occupé, le décrivit et le figura sous le nom de Phalacrus marili- mus, dans le tome II de ses Illustrations of British Entomology (p. 197), sans s'apercevoir que M. Slurra l'avait déjà fait connaître. L'ayant su quelque temps après, il se conforma (loc cit. IH, p. 111) à l'opinion de cet auteur, en plaçant l'insecte parmi les Byrrhus sous le nom que lui avait imposé M. Sturm. En 1831, M. Curtis (Brit. Entom. VIII, p. 347) voyant bien qu'il ne pouvait rester parmi les Byrrhus pro- prement dits, l'en sépara, sans toutefois le sortir des Byrrhides, sous le nom générique d'OoiioRPHUs, qui fut adopté par M. Stephens (loc. cit. p. 411, et Brit. Beek. p. 1 47), et par MM. BruUé et de Castelnau; mais, par inadvertance sans doute, ces deux derniers auteurs ont sub- stitué au nom primitif de l'espèce, celui d'unicolor. C'est à M. Erichson (Germar's Zeitschf I, 1839, p. 309) qa'on doit la connaissance des véritables analogies de cet insecte, sans du reste que dans la courte note qu'il a publiée à ce sujet, ce savant entomologiste se soit pro- noncé sur la question de savoir si le genre Oomorphus de M. Curtis doit être conservé ou non. » Malgré sa petite taille, cet insecte est intéressant à divers égards : d'abord comme étant jusqu'ici le seul représentant des Lam.proso- mides en Europe, et à peu près le seul dans l' Ancien-Monde, puis- qu'une seconde espèce seulement appartient à l'île Formose ; en second lieu, par les vicissitudes que sou nom a subies dans la classi- 220 PHYTOPHA.GES. fîcation naturelle ; enfin, il éveille encore notre curiosité par Tin- ccrtitude qui règne sur ses mœurs. Le Prof. Lacordaire considère son Lamprosoma concolor, comme aptère, et cependant il dit dans une note (loc. cit. p. 632) que M. Che- vrolat lui a montré un assez grand nombre d'exemplaires « qu'il m'a dit avoir pris au vol sur des charmilles. Mais cet entomologiste dis- tingué a été très-certainement induit en erreur par ses souvenirs dans cette circonstance, car l'insecte est aptère. » D'un autre côté, M. Red- tenbacher (Fauna Austr. 2"= éd. p. 893) dit que l'insecte a été souvent pris sur les fleurs de l'Astrantia major, et M. Pirazzoli me l'a envoyé comme trouvé sur le lierre. Ces assertions diff'érentes réclament évi- demment de nouvelles observations. 11 ne serait pas impossible que plusieurs espèces eussent été confondues. Cet insecte paraît se trouver dans la plus grande partie de l'Eu- rope; jusqu'à ce jour, il a été signalé en Italie, en Autriche, en Alle- magne, en France, en Belgique et en Angleterre. TRIBU XL EUMOLPIDES. Tête médiocre, plus ou moins engagée dans le prothorax ; front plan ou légèrement convexe; épistome distinct ou non; labre trans- versal, échancré; mandibules à extrémité large, bidentée; mâchoires à lobe interne court, large, membraneux; l'externe grêle, allongé, sub-biarticulé ; palpes de 4 articles de forme et de longueur variables ; lèvre inférieure à menton court, échancré en avant, languette semi- ovalaire ou subcarrée, munie de palpes tri-articulés. — Yeux oblongs, plus ou moins sinués au bord interne. — Anteimes largement écartées l'une de l'autre, filiformes ou subclaviformes, mesurant en moyenne la moitié de la longueur du corps, jamais pectinées. — Prothorax co- nique, cylindroïde ou globuleux, parfois les bords latéraux effacés; écusson toujours distinct, de forme très-variable. — Elytres courtes ou allongées, ovalaires ou cyhndriques, entières, ni tronquées, ni rac- courcies. — Prosternum toujours apparent, transversal ou oblong, rarement étroit, son épisternum triangulaire, allongé dans le sens lon- gitudinal; cavités cotyloïdes antérieures arrondies. — Pattes ordinai- rement différentes les unes des autres, tantôt rapprochées de la ligne médiane, tantôt les postérieures très-écartées, terminées par des cro- chets appendiculés ou bifides, rarement simples. Sans affecter une forme bien spéciale, les Eumolpides ne ressem- blent ni aux Lamprosomides à forme subglobuleuse, ni aux Chryso- mélides à contour ovalaire, à faciès massif et contracté. C'est à peu EUMOLPIDES. 221 près ce que l'on peut en dire de plus général, car dans une tribu qui contient actuellement plus de cent genres, on doit s'attendre à ce que le faciès subisse de nombreuses et profondes modifications. Aussi, il est nécessaire d'entrer dans quelques développements à l'égard des caractères énoncés dans la diagnose qui précède. Le corps est généralement oblong, et la tète, le prothorax, les ély- tres sont assez nettement séparés l'un de l'autre. Dans le plus grand nombre, les téguments sont fermes, lisses et brillants, ornés parfois de couleurs vives, à reflets métalliques ou non; ils sont glabres, plus rarement recouverts de poils rares ou serrés, épars ou disposés régu- lièrement en plaques ou en stries; ou bien de squamules de forme et de disposition très-variables. La tète est arrondie ou oblongue, à bouche dirigée en bas ou en arrière, plus rarement portée en avant. Elle est parfois libre et dé- gagée du prothorax, plus souvent elle s'y trouve enfoncée jusqu'aux yeux ou bien jusque près du bord antérieur de ces organes. Le front est plan ou à peu près; l'épistome est tantôt séparé du front par des sillons obliques et convergents en arrière, tantôt il est imparfaitement limité; son bord antérieur varie beaucoup; il supporte le labre dont la saillie est plus ou moins considérable, selon la position qu'il occu- pait, lorsque les organes ont été paralysés par la mort. En général, son bord libre est échancré, sa forme est transversale ou rétrécie d'arrière en avant comme un coin. Les mandibules sont courtes, épaisses, légèrement arquées, leur face interne est plus ou moins excavée, leur extrémité est large et divisée en deux fortes dents obtuses. Dans quelques cas, l'extrémité paraît simple par la prédominance de l'une des dents {Chrysochares). Les autres organes buccaux ne varient, comme les mandibules, que dans des limites très-reslreintes,etue sont presque d'aucune ressource dans la classification. Les mâchoires sont toujours munies de deux lobes, l'interne est lamelleux, assez court, très-obtus à l'extrémité, libre et plus ou moins cilié; l'externe est presque du double plus long, grêle, acuminé, et il présente vers sa base des vestiges de suture qui le font paraître bi-articulé. Le palpe maxillaire est invariablement formé de 4 articles, le 1 court, 2 plus allongé, parfois très-long (Eu- RYOPE, Syricta), 3 obconique, 4 en général ovalaire, plus ou moins atténué vers l'extrémité et tronqué; tantôt largement, tantôt d'une manière à peine appréciable. Les palpes claviformes du genre Al- PHiTES sont les seuls à signaler. La lèvre inférieure se compose d'un menton très-court, plus ou moins échancré en avant, d'une languette semi-ovalaire ou subcar- rée; elle est échancrée en avant dans le genre Syricta et munie de chaque côté d'une paraglosse formée de quelques poils fascicules; les palpes sont tri-articulés et moins variables que ceux de la mâchoire. Les yeux sont généralement médiocres, rarement très-développés 222 PHYTOPHAGES. (EuRYDEML's) ; ils sont oblongs, échancrés ou seulement sinués au bord interne, moins souvent entiers et subhémisphériques. La structure des antennes est sujette à une foule de variations, soit dans la forme, soit dans la longueur relative des articles; mais tou- jours elles sont ou filiformes (Edusa), ou plus ou moins dilatées vers l'extrémité (Corynodes). Leur insertion ne varie pas, elle a lieu au bord interne et antérieur des yeux, de sorte qu'elles sont séparées par toute la largeur du front. Dans le genre Colaspis, elles sont un peu moins rapprochées des yeux et moins distantes l'une de i'aulre. Il faut aussi mentionner que dans plusieurs genres (Pachnephorus, Mecistes, Neocles, etc.), elles peuvent, au repos, se loger dans des rainures creusées à la surface du prosternum. En général, le prothorax est moins large que les élytres; il se ré- trécit souvent de la base vers le sommet, et, dans ce cas, il est plus ou moins déprimé ; ailleurs, il afîecte une forme cylindrique avec des bords latéraux très-peu saillants. Deux groupes sont caractérisés par l'absence de ces bords latéraux (Leprotites, Bromiites); le pronotum prend alors une forme globuleuse ou cylindroïde. L'écusson le plus remarquable est celui de la plupart des Pseudo- colaspites ; il est plus développé que dans les autres types ; son con- tour est pentagonal et les trois angles postérieurs sont assez aigus. Les épaules, à cause de Tétroitesse relative du pronotum, sont as- sez marquées, et souvent une impression oblique de la partie dis- coïdale des élytres les fait paraître plus saillantes encore. Pour le reste,, les élytres ne présentent guère de particularités à signaler. 11 est plus important d'étudier les parties inférieures, et notamment celles du premier arceau thoracique; à cause de l'inflexion très-mar- quée de la tête, le prosternum est toujours beaucoup plus court que le pronotum; son bord antérieur est excavé ou réfléchi, parfois il re- couvre en partie les organes buccaux. Le sternum ne manque dans aucun type; il est oblong, c'est-à-dire allongé dans le sens longitu- dinal, convexe entre les hanches et abaissé en avant et en arrière dans plusieurs groupes (Colaspites). Dans d'autres, il est carré ou même transversal; sa surface est presque plane et il s'appuie large- ment sur le mésosternum; tandis que dans la forme précédente, à cause de son abaissement en arrière des hanches, il se trouve en quel- que sorte placé bout à bout entre le segment suivant. Les épimères prothoraciques sont rarement bien hmitées par des sutures (Dermoxanthus). Il n'en est pas de même des épisteruums, qm jouent un grand rôle dans la Tribu actuelle. Cette partie, située comme d'ordinaire entre l'angle aniérieur du pronotum et le prosternum, est découpée en triangle à angles obtus, quelquefois en forme de feuilles de trèfle; il importe de bien observer son bord antérieur, qui est tantôt plus ou moins convexe et saillant, tantôt droit ou même concave. L'angle interïie est effacé et soudé d'une manière intime avec le pro- EUMOLPIDES. 223 sternum ou bien il est libre, saillant, et, dans ce cas, il constitue chez beaucoup d'espèces une partie du bord externe de la gouttière oiî se logent les antennes au repos. L'angle externe s'arrête à quelque dis- tance de l'angle du pronotum, ou bien se confond avec lui (Endoce- PHALUs), ou même le déborde en avant (Dermoxanthus). Toujours, à deux exceptions près, l'angle postérieur se prolonge le long du bord externe des cavités cotyloïdes ; cette disposition distingue les Eumol- pides des Chrysornélides, chez lesquelles l'épisternum prothoracique est quadrangulaire, allongé dans le sens transversal et disposé au bord antérieur des cavités cotyloïdes. Les deux exceptions, dont nous avons parlé, se rencontrent dans les genres Euryope et Spilopyra, et par là, ces types se rapprochent des Chrysornélides. Enfin, une dernière particularité à mentionner par rapport au pro- sternuni, est la présence, dans un certain nombre de genres, de rai- nures destinées à loger les antennes au repos. Ces rainures sont très- développées dans un type européen, le genre Pa£hnephorus, et il est étonnant que leur structure et leur usage aient passé inaperçus. On peut les observer dans le plus grand nombre des genres du groupe des Myochroïtes (Neocles, Heterotrichus, Mecistes, etc.); lem'burd ex- terne est formé par l'angle relevé de Tépisternum prothoracique et par la hanche, l'interne par une saillie de la face inférieure du ster- num ; d'ordinaire, elles convergent en arrière et limitent ainsi un es- pace triangulaire, à base antérieure et dont le sommet se rapproche plus ou moins du bord postérieur du sternum. Le mésosternum présente peu d'intérêt pour la classification, il est le plus souvent transversal, sou bord postérieur est prolongé en pointe, rarement échancré (Aoria). Il est quelquefois étroit et oblong, conuue dans le genre CnRYSOCHARES. Le métasternum présente des parapleures toujours bien distinctes, obtuses à l'extrémité postérieure ou acuminées. Les pattes sont médiocres ou allongées et plus ou moins robustes. Les hanches antérieures sont cylindro-coniques, par suite les cavités cotyloïdes sont circulaires et toujours complètes ; elles sont plus ou moins séparées l'une de l'autre, selon la longueur du prosternum. Dans un genre (Eurytus), les hanches postérieures sont écartées cà ce point qu'elles touchent le bord latéral des élytres; dans d'autres types du même groupe des Pseudocolaspites, l'écartement, quoique toujours considérable, est moins important. Les cuisses sont tantôt fusiformes, tantôt clavifurmes, inermes ou armées en dessous de dents obtuses ou aiguës ; les tibias sont droits ou arqués, cyh'ndriques ou cannelés lon- gitudinalcment et canaUculés en dehors. Les tarses jouent un rôle important dans la classification des Eu- molpides. Les trois premiers articles, toujours plus ou moins dilatés, comme chez les Phytophages, en général, sont de longueurs relatives très-variables; le plus souvent le premier est le plus long, et sa Ion- 224 PHYTOPHAGES. gueur se compare à celle des deux articles suivants réunis. L'article onguéal est constamment saillant entre les lobes du troisième, il se termine par des crochets simples, appendiculés ou bifides. La première forme est tout à fait exceptionnelle; sur cent et quatorze genres, elle ne se montre que dans trois d'entre eux, Spilopyra, Chloropterus, Pales. Les deux autres formes de crochets se partagent à peu près égale- ment le reste de la Tribu. La nature n'a pas façonné les types pour la facilité de nos divisions, et il n'est pas toujours facile de distinguer le crochet appendiculé du crochet bifide. Ainsi, le Chrysochares offre quelque chose d'intermédiaire entre les deux formes; cependant l'ex- trémité de la partie interne étant très-aiguë, il faut considérer l'ongle comme bifide. On doit bien remarquer que le crochet bifide est celui qui présente une double pointe, que l'interne soit basilaire (Metachro- MA, Trichotheca) , OU médiane (Chrysocdares), ou terminale (Hete- ROSPis, INeculla, Euryope). La dénomination de crochets unidentés, usitée par M. Baly (Phytoph. Malay., p. 163), ne nous paraît pas exacte. Dans le cas en question, le crochet est réellement bifide, seu- lement la division interne est courte et basilaire; l'expression d'uni- denté nous parait devoir être réservée pour le cas oii le crochet porte à son btî'rd inférieur une saillie dentiforme, comme cela a lieu, par exemple, chez les Telephores. Enfin, on remarquera que la distinction n'est pas difficile, si l'on veut faire attention que les crochets appendiculés sont presque cons- tamment divariqués, tandis que les crochets bifides sont simplement divergents. Au moyen des caractères que nous avons exposés, on pourra dis- tinguer avec certitude les Eumolpides des tribus voisines. Les Lam- prosomides ont des antennes très-courtes et pectinées. Les Chryso- mélides se différencient des Eumolpides par le 3'^ article des tarses subentier, non profondément bilobé; ce caractère, indiqué déjà par le Prof. Lacordaire, reste toujours le plus important pour la distinction dont il s'agit. Dans les quelques cas rares ovi le doute pourrait s'élever, l'inspection de la forme de l'épisternum prothoracique dissipera toute incertitude. Quant aux Galérucides, qui forment la dernière tribu de la section des Cycliques, on sait que l'insertion des antennes suffît pour les séparer des Eumolpides. Telles sont les différences qui séparent ces divers groupes; les affi- nités ne sont pas plus difficiles à saisir. Dans Tordre adopté, les Eu- molpides suivent les Lamprosomides et précèdent les Chrysomélides : quelques genres et notamment les Iphiméites à formes suhglobuleu- ses sont intimement unis aux Lamprosomides ; il suffit de comparer sous ce rapport les Chrysodina aux Lamprosoma. Les affinités avec les Chrysomélides ne sont pas moins apparentes; certains genres, à pronotum large, comme les Chrysolajipr.\ , Colaspoïdes, etc.), les EliJlOLFlOES. ââS rappellent ù, la première vue, et il faut y regarder de près pour saisir la différence. Le faciès des Spilopyra est si bien celui de quelques Chrysomélines australiennes, que M. Baly les regarde, avec raison, comme une forme de transition, et qu'il les eût placées hors du groupe actuel, si le 3*^ article des tarses n'élait profondément bilobé. Une parenté digne d'être signalée est celle des Mégascélides et de quelques genres des Ci'iocérides ; la forme générale du corps, la gra- cilité des antennes, la structure des pattes, etc., ont des analogues chez les Eumolpides ; les différences résident dans la forme du pro- notum, dans celle du prosternum, qui ne disparait jamais, dans le groupe actuel, enfin dans l'abdomen, qui est différemment conformé. Néanmoins l'analogie existe et pourrait de prime abord induire en erreur. D'une manière très-générale, les Eumolpides ne sont pas construits sur un plan tout à fait uniforme, on y rencontre des types divers dont la classification semble ne pas devoir présenter de difficulté; par con- tre, la Tribu est extrêmement riche, les types les plus saillants sont reliés entre eux par des formes intermédiaires, les organes sont sou- mis à de nombreuses variations, et il est très-difficile de reconnaître et d'apprécier la valeur qu'il faut attribuer à chacun d'eux. La première tentative faite pour diviser les Eumolpides est due à M. Chevrolat (1). Ce n'est, à proprement parler, qu'un arrangement artificiel et très-incomplet. A son tour, M. Baly (2) a repris cet objet. Sa division primaire renferme toutes les formes chez lesquelles Fépi- sternum prothoracique, de contour variable, est toujours prolongé en arrière, le long du bord externe des cavités cotyloïdes. Tous les genres connus, sauf deux (Spilopyra, Eukyope), doivent rentrer dans cette première section. 11 y distingue, en outre, trois groupes : Adoxinœ, Myochroinœ, Bromiinœ, qu'il élève au rang de Sous-familles ; mais il n'indique ni le nombre, ni les noms des autres groupes de la section. M. Baly a laissé cette tentative inachevée ; peut-être a-t-il reconnu que son point de départ laissait à désirer. En effet, une section qui ne renferme que deux types, tandis que l'autre en contient près de cent, est en réalité d'une médiocre ressource pour la classification. D'ail- leurs, les deux types, isolés du reste, n'ont entre eux aucune analo- gie, la forme exceptionnelle de l'épisternum est leur seul point de con- tact. Il ne suffisait pas de décrire, les uns à la suite des autres, les nom- breux genres des Eumolpides; il fallait trouver un principe pour un arrangement quelconque. Les divisions que nous avons élaborées en nous basant, soit sur le prosternum, soit sur les tibias ou les tarses, ne nous ont pas donné de résultats satisfaisants; dans l'une, les rap- (1) D'Orbigny, Dict. d'Uist. nat., article Colaspides. (2) Journal of Entom. I, p. 146. Coléoptères. Tome X. Ib 226 PHTTOPflAGES. prochements étaient forcés, dans l'autre, des analogies évidentes étaient méconnues. Après bien des efforts inutiles, la forme du bord antérieur de répisternum prothoracique nous.a conduit à une dispo- sition moins mauvaise que celles qui l'avaient précédée, et nous l'a- vons admise. Au premier abord, il nous a paru, et sans doute il paraîtra à d'au- tres, qu'il était d'une médiocre importance que le bord antérieur de cet épisternum fût convexe ou concave. Néanmoins, en y regardant de près, on ne tardera pas à reconnaître que ce caractère est lié à un ensemble d'autres, qui influent d'une manière très-appréciable sur l'organisation. Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, prenons une es-- pèce du genre Pachnephorus, nous remarquerons que la tète est pro- fondément engagée dans le prothorax, que la convexité du bord de répisternum recouvre une partie des yeux et des organes buccaux, que l'angle interne de ce même bord est soulevé et forme l'arête ex- terne d'une rainure destinée à loger les antennes au repos, enfin que cette rainure se prolonge plus ou moins loin à la face inférieure du prosternum. Dans la grande majorité des cas, la eonvexité de ce bord suppose l'existence de cet ensemble de caractères. Il est donc permis de lui attribuer une certaine valeur. Ce principe posé, il a été relativement assez facile de coordonner les genres en groupes. Nous ne livrons cette division que comme la première ébauche d'un arrangement dos Eumolpides. Des études plus approfondies eu corrigeront les points faibles. On voit par ce qui précède que la connaissance des Eumolpides est encore bien incomplète, que leur étude a été laissée dans l'oubli. En eflet, leur histoire scientifique pourrait se borner à une seule chose, à rénumération chronologique des genres que les auteurs ont créés au fur et mesure des découvertes. Pour Linnée, ces insectes étaient des Chrtsomela. Pour Fabricius, au moins dans ses premiers ouvrages, c'étaient des Chrysgjiela, des Galeruca ou des Cryptocephalus. Plus tard cependant, le grand en- tomologiste danois reconnut le genre Eumolpls indiqué par Kugelan et créa le genre Colaspis. Les auteurs de cette époque reculée, comme Herbst, Pallas, OUvier, Illiger, etc., ont pu décrire des espèces iné- dites, mais n'apportèrent aucune modification bien importante à l'état de lasciencc. En 1824, Dalman créa le genre Euryope. Le comte de Cas- telnau publia, en 1833, dans l;i llevue entomologique de Silberman, ses recherches sur !e genre Colaspis de Fabricius, aux dépens duquel il constitua sept coupes nouvelles. Le nombre de ces dernières s'aug- menta tout à, coup d'une façon inattendue par suite de la publication du Catalogue du comte Dejean. Cet entomologiste distingué avait ras- semblé la plus riche culfiiction de Coléoptères connue; le groupe des Eumolpides, quoiqu'il no fût pas encore désigné sous un nom spécial, ne renfermait pas moius.de 38 genres. La détermination des espèces EUMOLPIDES. 227 déjà publiées, celle des espèces inédites, leur classement en genres, ont dû lui coûter des études bien longues, des recherches bien labo- rieuses; il obtint, il est vrai, le concours de plusieurs entomologistes, et pour les Phytophages en particulier, M. Chevrolat l'aida puissam- ment à débrouiller ce chaos. Malheureusement les caractères des gen- res n'ont pas été publiés, et la tradition était insuffisante pour les faire passer dans la science. Cependant divers savants de premier ordre, qui ont eu sous les yeux des types de la collection Dejean , se sont em- pressés d'adopter et de décrire les genres de son catalogue pour ren- dre un légitime hommage à ses longues recherches. C'est ainsi que le Prof. Erichson, à l'occasion de la description des Eumolpides du Pé- rou, a caractérisé plusieurs coupes indiquées par le comte Dejean. La même chose a été faite par le D*^ J. Le Conte pour d'autres types, ori- ginaires de l'Amérique boréale, et M. Marshall se proposait de suivre cet exemple, lorsqu'il entreprit, en 1864, de décrire les Eumolpides de la collection de son ami, H. Clark, dans laquelle se trouvaient, eu grand nombre, des types du comte Dejean. Vers cette même époque, H. Clark et le D"" Baly publièrent sur les mêmes insec'tes de nombreux mémoires, qui furent insérés dans les Transactions de la Société entomologique de Londres, dans les Annales d'histoire naturelle, dans le Journal d'entomologie. Comme nous l'a- vons dit, ces travaux ont eu pour but la création de genres nouveaux, la description d'espèces inédites; la place systématique de ces genres, leurs affinités, leurs différences, leur distribution géographique sont le plus souvent passées sous silence. Il s'agissait de coordonner tous ces matériaux épars, et c'est ce nous avons tenté do faire dans les pages suivantes. L'étude des états primitifs des Eumolpides est encore à faire. Les seuls renseignements que l'on possède concernent le Bromius vitis, dont les ravages ont depuis longtemps attiré l'attention des vignerons. 11 paraît que la femelle dépose ses œufs au pied de la vigne, en au- tomne, et que les larves, édoses au printemps suivant, rongent les feuilles naissantes de cet arbuste. D'après les observations de M. Che- vrolat, il paraîtrait que la larve se nourrit du raisin, mais qu'elle ne se trouve que dans les grappes dont les grains sont très-serres et noirs. C'est un insecte considéré comme très-nuisible tant à l'état parfait qu'à l'état de larve (1). M. Bâtes, voyageur aussi expérimenté qu'entomologiste distingué, a transrais à M. Baly des observations intéressantes sur la répartition des Eumolpides dans les régions équatoriales de l'Amérique du Sud. (1) Latreille, Hist. nat. des Crnst. et des lus. 1802-1803,1. XI, p. 331. — Waliienaer, Ann. Soc. entom. de Fr. t. V, p. 247. — Guérin-Mén. Ann. Soc. ent. de Fr. 2' S. t. IV, p. XXXV. — Ciievroial, Dict. Hist. nat. DOrbiguy, ar- ticle Bromius. 228 ruTTOPHAGES. Ces insectes, d'après cet observateur, forment une partie importante de la Faune entomologique de ces contrées, non-seulement par le nombre des espèces et la diversité des formes, mais encore par l'a- bondance des individus. A cet égard, ils sont inférieurs aux Curcu- lionides et aux Galérucides seulement, et surpassent de beaucoup les Chrysomélides. L'inverse a lieu pour nos contrées européennes. En effet, les Chrysomélides y sont nombreuses, tandis que les Eumolpi- des ne sont repré^entés que par quelques espèces rares et peu remar- quables. Cette ditFérence paraît liée au genre de vie des unes et des autres ; les Chrysomélides se tiennent de préférence sur les arbustes de moindre dimension et se nourrissent de leurs feuilles, tandis que les Eumolpides, et surtout les formes américaines, passent leur* vie sur les arbres. C'est ainsi que les grandes espèces, à coloration métal- lique, se rencontrent exclusivement sur les Solanées arborescentes, qui végètent en abondance dans les terres vagues à proximité des bourgs ou des villages. Ils vivent en sociétés plus ou moins nombreuses comme les Chrysomèles, et ne paraissent pas plus agiles dans leurs mouve- ments; comme elles, à l'approche du danger, ils simulent la mort ou se laissent choir sur le sol; au contraire des Mégalopides qui s'échap- pent par la fuite, des Hispides et des Cassidides qui se cramponnent à la surface des feuilles, ou des Chlamydes qui essaient de dissimuler leur présence en contractant leurs membres pour donner le change à leurs ennemis. Il serait prématuré de traiter en ce moment la distribution géogra- phique des Eumolpides. Dans la 3^ édition de son Catalogue, le comte Dejean a signalé 415 espèces, dont 308 en Amérique, 51 en Afrique, 26 en Asie, 18 en Europe, 8 en Australie, et quelques autres dont la patrie est inconnue. Aujourd'hui, non-seulement ces chiffres ne sont plus exacts, mais ils ne donnent pas une idée vraie de la répartition géographique de ces insectes. Depuis les voyages de M. Wallace dans la Malaisie, et les travaux du D'' Baly sur les Phytophages recueillis par cet illustre voyageur, les proportions indiquées devraient être profondément modifiées : c'est ainsi que les Eumolpides décrits par M. Baly, dans ses Phytophaga nialayana, sont au nombre de 274; si l'on y ajoute les espèces indiennes déjà connues, l'Asie et son grand Archipel devraient occuper un rang au moins égal à celui du Nou- veau-Monde. Il est bien vrai que les espèces américaines qui se trou- vent actuellement dans les collections et qui sont encore inédites, pa- raissent également bien nombreuses. On connaît peu de chose des espèces australiennes. L'Afrique a été explorée sur quelques points seu- lement; les Eumolpides d'Europe seuls peuvent se compter assez exac- tement et d'une manière suffisante pour démontrer que cette partie de l'Ancien Continent est la moins bien partagée en espèces de cette Tribu. Quoi qu'il en soit, il faut espérer que ces charmants insectes seront prochainement l'objet d'une bonne Monographie. EUMOLPIDES. 229 La Tribu des Eumolpides se divise en un nombre relativement peu considérable de groupes. Le tableau suivant fera facilement saisir leurs caractères distinctifs : L Episternuni prothoracique à bord antérieur droit ou concave, son angle interne non relevé. — A. Crochets des tarses appendiculés, très -rarement, simples. B. Tibias des deux paires postérieures simples, non échancrés, rarement les moyens échancrés (Me- tazyonycha). - — -C. Crochets des tarses appendiculés. D. Prosternum tronqué carrément à sa base. E. Bords latéraux du pronotum simples, entiers (rarement subdentés, Chalcophyma). Ç'. Bords latéraux du pronotum dentés ouonduleux. D'. Prosternum bilobé à sa base. — C. Crochets des tarses simples. B'. Tibias des deux paires postérieures 'échancrés, au bord externe vers l'extrémité. F. Corps glabre. G. Antennes filiformes ou subfiliformes. G'. — subclaviformes. F*. Corps pubescent. A*. Crochets des tarses bifides. H. Un très-fort sillon creusé à quelque distance du bord supérieur des yeux. • ' H'. Pas de sillon très-marqué au-dessus des yeux. l. Corps pubescent ou écailleax en dessus. K. Bords latéraux du pronotum effacés. K'. — — — distincts. L. Tibias moyens et parfois les postérieurs échan- crés au bord externe. L'. Tibias entiers. r. Corps glabre. M. Les 4 tibias postérieurs échancrés au bord externe. M'. Les 4 tibias postérieurs entiers. N. Antennes à 2 article très-court, subglobuleux. N*. Antennes à 2 article allongé, plus long que 3. IL Episternum prothoracique à bord antérieur convexe, son angle interne souvent relevé et saillant. 0. Eiytres ornées latéralement de rugosités trans- versales, le plus souvent bien distinctes. 0*. Eiytres dépourvues latéralement de rugosités. Iphiméites. colaspites. Chalcophanites. Spilo^yrites. 5. NODOSTONITES. 6. Callisinites. 7. TOMYRITES. 8. SCÉLODONTITES. 9. Léprotites. 10. Hétéraspites. u, PSEUDOCOLASPITES, 12, , Métachromites. 13, . EUMOI.PITES. 14, . Eoryopite.s. 13. Edusites. 230 PHYTOPHAGES. P. Corps orné en dessus de poils ou de squamules. Q. Bords latéraux du pronotum elfacés. 16. Bromiites. Q'. — — — distincts, 17. MyOchroïtbs. u . '■ 'y" F. Corps glabre. R. Tibias échancrés vers l'extrémité du bord externe. S. Tous les tibias échancrés. 18. Mérodites. S'. Les 4 tibias ^stérieurs échaacrés, rarement les deux moyens seulement. 19. Typophorites. R'. Tibias non échancrés, très-rarement les moyens subémarginés. T. Crochets des tarses bifides ou appendiculés, tou- jours divergents. 20. Corynodites. T'. Crochets des. tarses toujours appendiculés et di- variqués. 21. Endocéphalites./ 3^3 Groupe I. Iphiméites. Tête médiocre, arrondie, fortement engagée dans le prothorax. — Antennes souvent dilatées au bout. — Prothorax aussi large à sa base que les élytres, ou un peu moins large, ses bords latéraux toujours bien marqués et entiers (Chalcophyma excepté). — Elytres ovalaires ou brièvement ovalaires, rarement oblougues. — Prosternuni tron- qué carrément à sa base; épisternmn prothoracique subtriangulaire à bord antérieur droit ou concave. — Pattes normales, les tibias des deux dernières paires non échancrés au bord externe; crochets appen- diculés. Ce groupe, l'un des plus nombreux de la tribu, puisqu'il ne ren- ferme pas moins de 17 genres, se compose d'espèces de taille en des- sous de la moyenne et de forme raccourcie; quelques-unes sont presque globuleuses ou plutôt subhémisphériques; par exemple, les Lamproph/eiius et genres voisins affectent la forme connue des Lam- prosomides, et semblent devoir occuper le premier rang dans la dis- position systématique. Cependant la forme générale ne constitue pas le seul point de contact de ces genres avec les Lamprosomides; les Chrysodina ont des antennes relativement très-courtes, les derniers ar- ticles sont plus larges que longs, la tète est tout-à-fait engagée dans le prothorax et invisible d'en haut, le prosternum est très-développé dans le sens transversal, il y a des lobes épipleuraux bien marqués, et les pattes, surtout les antérieures, peuvent se loger dans des excavations creusées à la face inférieure du premier segment thoracique ;- ces ca- ractères, ainsi qu'il est facile de s'en convaincre, les rapprochent de la tribu précédente, et la transition de l'un à l'autre paraît assez bien ménagée. D'autre part, les Iphiméites ne sont pas bien éloignés des Colas- pites qui constituent le groupe suivant. Ainsi qu'on a pu le voir dans IPHIMÉITES. 231 le tableau des groupes, 1g principal caractère qui les sépare, réside dans la forme des bords latéraux du pronotum, simples chez les Iphi- méites, onduleux ou dentés chez les Colaspites. Ce caractère est d'une application facile dans la grande majorité des cas; cependant, même parmi les individus d'une même espèce ( Geloptera tubercu- lata), on peut rencontrer certaine diiïiculté, puisque les uns, ont ces bords distinctement ondulés, taudis que les autres les ont presque régulièrement arrondis. Il est plus facile de distinguer la coupe ac- tuelle de celle des Chalcophanites, chez lesquelles le prosternum est fortement bilobé en arrière. Quant aux autres groupes, la distinction sera toujours de la plus grande facilité. Les nombreux genres d-e ce groupe se trouvent presque exclusi- vement dans l'Amérique méridionale, trois d'entre eux seulement font exception à cette règle : ce sont les genres Chrysolampra de Siam, Alittus et Terillus de la Nouvelle-Hollande. Leurs principaux caractères se trouvent résumés dans le tableau suivant : A. Corps subhémisphérique ou brièvement ovale. B. Cuisses postérieures dentées en dessous. Chakophyma. B'. — — inermes. C. Antennes subclaviformes, les S derniers articles di- latés. Chrysodina. C. ABtennes filiformes. D. Bord inférieur du pronotum épaissi, convexe en des- sous. Ckalcoplacis. D'. Bord inférieur du pronotum simple, non épaissi. E. Epipleures fortement concaves, regardant en bas. Phœdra. E'. — planes, regardant obliquement en de- hors. Lamprosphœrus. A'. Corps oblong ou allongé. F. Corps tout à fait glabre. G. Tibias postérieurs mucronés en dedans. Amasis. G'. — — non mucronés en dedans. H. Cuisses antérieures dentées en dessous. Chrysolampra. W. — — inermes. L Antennes dilatées dans leur milieu, atténuées au bout. K. Epistome tronqué carrément en avant. Clisithera. K'. — échancré en arc de cercle, bidenté. Agrianes. r. Antennes dilatées vers l'extrémité. L. Dernier article des palpes maxillaires renflé, aussi large que long. Alphites. L'. Dernier article des palpes maxilkires allongé, acu- miné. M. Elytres plus ou moins densément ponctuées. 232 PHYTOPHAGES. N. Ecusson oblong, subacuminé. Iphimeis. N'. — aussi large que long, très-obtus. Noda. M'. Elytres rugueuses et tuberculeuses. Lepronata. F'. Corps pubescent, au moius sur la tête et le cor- selet. 0. Tibias postérieurs mucronés en dedans. Aghalus. 0*. — — non mucronés. P. Bords latéraux du pronotum tout à fait droits, AUttus. P'. Bords latéraux du pronotum a.-rondis au milieu. Q. Angles antérieurs du pronotum aigus et saillants. Teaspes. Q'. — — du pronotum obtus, non saillants. Terillus. CHRYSODINA. Baly, Journ. of Entom. Il, p. 221. Tête arrondie, engagée dans le prothorq^K au moins jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, labre très- grand, entier; mandibules robustes; palpes maxillaires assez épais, dernier article ovalaire, subtronqué au bout. — Yeux brièvement ovalaires, assez profondément écbancrés. — Antennes courtes, robus- tes, les cinq derniers articles dilatés, plus larges que longs, formant une massue oblongue. — Prothorax transversal, aussi large que les élytres à sa base, fortement rétréci vers le sommet; bord postérieur échancré en arc de cercle de chaque côté, lobé arrondi dans son mi- lieu, bords latéraux entiers, l'antérieur avancé sur le vertex; écusson subpentagonal. — Elytres Irès-courtes, presque aussi larges que longues, fortement déclives en arrière, avec des épipleures larges, planes, obli- ques en dehors, et des lobes épipleuraux larges et arrondis ; à surface ponctuée-striée. — Prosternum oblong, quadrangulaire, tronqué car- rément à sa base qui s'appuie sur le mésosternum; épisternum pro- thoracique dilaté transversalement jusqu'à l'angle antérieur du pro- notum. — Abdomen à 1 segment à peine plus long que les suivants, ceux-ci légèrement rétrécis dans leur milieu, le dernier un peu plus allongé. — Pattes courtes et robustes, cuisses et jambes sira[jles, tarses assez dilatés, 1 article des postérieurs en triangle allongé, celui des quatre tarses antérieurs dilaté et de forme quadrangulaire, les 2 et 3 emboîtés l'un dans l'autre conmie des chevrons; crochets appendi- culés. Par sa forme courte, contractée, ce type rappelle les Lamproso- mides et plus encore les Sphaerocharides. Cette analogie devient plus frappante, si l'on compare la forme de l'abdomen des Ciirysodina avec celle des Sphaerocharides; dans les unes et les autres, les seg- ments intermédiaires sont rétrécis sur la ligne médiane, l'abdomen présente uae légère courbure dans le sens de la longueur. Cependant, IPHIMÉITES. 233 dans le type actuel, le premier segment abdominal est à peine plus développé que les suivants, il n'embrasse pas, par des prolongements, les parapleures métathoraciques, comme cela a lieu chez les Phyto- phages camptosomes ; enfin, il n'y a pas de pygidium proprement dit. Quoi qu'il en soit, avec tous les caractères des Eumolpides, on recon- naît dans les Chrysodina une forme de transition bien décidée. Ce type est propre au Brésil et se compose d'un petit nombre d'es- pèces innommées ; une seule, C. igneicollis, a été décrite, jusqu'à ce jour, par l'auteur du genre. La forme des antennes, la forme ar- rondie du corps le caractérisent suffisamment dans le groupe des Iphiméites. CHALCOPLACIS. Cheyr. Baly, Trans. of ihe Eut. Soc. of Lond. 3e S. t. 11, p. 338 (1). Tète arrondie, plane, profondément engagée dans le prothorax et invisible d'en haut; épistome confondu avec le front, coupé droit; labre grand, à bord renflé, entier; dernier article des palpes maxil- laires assez gros et fortement tronqué. — Yeux développés, indistinc- tement sinués. — Antennes grêles, filiformes, dépassant légèrement la moitié de la longueur du corps. — Prothorax fortement transversal, aussi large que les élytres, un peu rétréci en avant; bord postérieur échancré en arc de cercle de chaque côté, lobé au milieu, ses angles aigus; bords latéraux dilatés, arrondis, entiers, accompagnés d'un bourrelet en dessous; écusson semi-circulaire. — Elytres brièvement ovalaires, subgibbeuses vers leur milieu, à surface substriée-ponctuée, épipleures légèrement convexes, regardant directement en bas. — Prosternum snbquadranguiaire, plan, à base coupée carrément et s'appuyant sur le mésosternum. — Pattes médiocres, assez robustes, cuisses inermes, jambes un peu dilatées vers l'extrémité et subcom- primées, tarses à 1 article triangulaire, un peu plus long que le sui- vant; crochets appendiculés. M. Chevrolat avait indiqué cette coupe générique et l'avait inscrite dans la 2« édition du Catalogue du comte Dejean. Erichson l'avait adoptée pour décrire deux espèces appartenant à la Faune du Pérou. En 1859, le D'' Baly fit connaître une nouvelle espèce de ce genre sous le nom de Lamprusphœrus abdominalis, mais après de nouvelles recherches, il reconnut, en 186o, que cette espèce devait rentrer dans le genre actuel, dont il fixa les caractères. Comme les Chrysodina, les Chalcoplacis rappellent beaucoup les Lamprosomides pour la forme générale du corps; mais les antennes, (1) Syn. Clievr. Dcj. Cat. 2' éd. p. 409. — Erichson, Archiv. f. Naturg. XIII (Ins. peruv.), p. 162. — Lamprosphoerus (pars), Baly, Ann. and Mag. of Nat. Hist. 3» S. t. IV, p. 124. 234 PHYTOPHAGES. les pattes permettent une distinction facile. Comparé aux Lampro- sPHiERLS, le type actuel se reconnaît à la forme plane du prosternum, à la présence d'un fort bourrelet, qui longe, à sa partie inférieure, le bord latéral du pronotum. Ce dernier caractère se retrouve chez les Chalcophyma, il est vrai, mais chez les Chalcoplacis le prosternum est presque carré, les bords latéraux du pronotum sont simples, les cuisses inermes. Le catalogue Dejean énumère H espèces de ce genre, Erichson et M. Baly chacun deux; toutes originaires des contrées chaudes de l'A- mérique méridionale. M. Fauvel (1) a fait connaître une dernière forme de la Nouvelle-Calédonie. LAMPROSPHŒRUS. Baly, Truns. Ent. Soc. of Lond. 3« S, t. II, p. 337 (2). Tête arrondie, plane, tout à fait engagée dans le prothorax, invisible d'en haut; épistome séparé du front par des sillons très-fins; labre grand, entier; palpes filiformes, assez allongés. — Yeux développés, subéchancrés. — Antennes grêles, filiformes, un peu moins longues que le corps. — Prothorax fortement transversal, aussi large que les élytres et très-rétréci en avant; bord postérieur échancré en arc de cercle de chaque côté, lobé-arrondi au milieu; bords latéraux entiers, simples en dessous; bord antérieur échancré ; angles antérieurs et postérieurs aigus, saillants. — Ecusson ogival eu arrière. — Elytres très-brièvement ovales, gibbeuses vers leur milieu; épipleures larges, planes, un peu obliques en dehors ; à surface lisse, confusément ponctuée ou ornée do séries irrégulières de points fins. — Prosternum oblong, subconcave longitudinaloment, un peu abaissé en arrière des hanches par suite de cette, concavité, à base tronquée, ses angles laté- raux relevés et s'appuyant sur le mésosternum. — Abdomen à seg- ments subégaux. — Pattes médiocres, cuisses assez épaisses, courtes, inermes, tarses peu élargis, 1 article un peu plus long que 2, cro- chets appendiculés. Sept espèces de ce genre, appartenant à la Faune du Brésil et de la Guyane Française, ont été décrites par le D"" Baly. Quoique très- voisin des Chalcophyma et des Chalcoplacis, le genre actuel se dis- tingue aisément de l'un et de l'autre par l'absence de bourrelet en dessous du bord latéral du pronotum. Il a d'ailleurs des palpes diffé- rents et le prosternum autrement conformé. (1) Bull. Soc. Linn. Normandie, t. VU, p. 167. (2) Lamprosphoerds (pars), Baly, Ann. and Mag. Nat. Hist. 3° S. t. IV, 18o9, p. 124. IPHIMÉITES. 235 CHALCOPHYMA. Baly, Trans. ofthe Entom. Soc. of Lond. 3" Sér. t. II, p. 339 (1). Tête arrondie, plane, profondément engagée dans le prothorax, invisible d'en haut; épistome confondu avec le front, à bord anté- rieur échancré au milieu, denté de chaque côté; labre court; dernier article des palpes maxillaires assez renflé et très-atténué vers l'extré- mité. — Yeux subarrondis, entiers. — Antennes grêles, filiformes, à peu près de la longueur du corps, 1 article assez gros, 2 très-court, les suivants allongés. — Prothorax fortement transversal, aussi large que les élytres, Irès-rétréci en avant, bord postérieur légèrement échancré de chaque côté, lobé au milieu; bords latéraax dilatés ar- rondis, dentés ou sinueux, rarement simples, épaissis en dessous; angles antérieurs aigus; écusson ogival. — Elytres brièvement ova- laires, subgibbeuses sur le disque, surface ponctuée-striée, parfois tuberculeuse ou ornée de côtes; à parapleures assez larges, regardant directement en bas, rarement un peu en dehors. — Prosternum un peu plus long que large, rétréci dans son miheu, subdilaté en avant et en arrière, plan, à base coupée carrément et s'appuyaut sur le mé- sosternura. — Les trois premiers segments abdominaux courts, les deux derniers plus longs. — Pattes assez allongées, cuisses postérieures et parfois les moyennes dentées en dessous; tarses à 1 article dilaté en palette aux deux paires antérieures, grêle et subtriangulaire à la paire postérieure; crochets appendiculés. Ce genre a été créé par M. Baly sur une petite espèce rapportée des bords de l'Amazone et qu'il avait primitivement décrite sous le nom de Lamprosphœrus œruginosus. Comme le genre Chalcoplacis, le type actuel présente sous le bord latéral du pronotum un bourrelet bien distinct; ce caractère les différencie l'un et l'autre des Lampro- sphœrus. Comme caractères propres, on doit signaler chez les Chaxco- PHYMA la longueur des antennes, les sinuosités ou les dentelures du bord latéral du pronotum, la présence d'une dent aux cuisses posté- rieures. PHŒDRA. Dejean, Cafal. 3' éd. p. 438. Tête petite, arrondie, tout <à fait engagée dans le prothorax et invi- sible d'en haut ; à front plan, assez étroit ; épistome limité latérale- ment par deux petites carènes et en arrière par un sillon très-fin, tronqué carrément en avant; labre transversal, fortement cilié; der- (1) Syn. Lamprosphoerus (pars), Baly, Ann. and Mag. of Nat. Hist, 3" S- t. IV, p. 12S. 236 PHYTOPHAGES. nier article des palpes ovalaire, subtronqué an bout.— Yeux assez grands, peu convexes, à peine sinués, en partie cachés. — Antennes médiocres, dépassant un peu la moitié de la longueur du corps, 1 article assez gros, 2 court, plus épais que 3, celui-ci du double plus long, les cinq derniers très-légèrement dilatés: — Prothorax développé, plus de trois fois aussi large que long, bord antérieur droit, cintré, le postérieur légèrement sinué de chaque côté, les latéraux entiers, subarrondis, convergents en avant, angles postérieurs droits, à som- met arrondi, les antérieurs légèrement saillants, obtus; écusson en triangle curviligne. — Elytres aussi larges que longues, régulière- ment bombées, surface finement ponctuée-striée ; épipleures très-larges, profondément concaves, regardant en bas; des lobes épipleuraux arrondis, peu saillants. — Prostsrnum tout à fait plan, carré, tousses bords carénés. — Pattes médiocres, cuisses un peu renflées au milieu, inermes, jambes grêles, les postérieures légèrement flexueuses, tarses courts et larges, à crochets appendiculés et divariqués. Le petit insecte qui forme le type de ce genre est originaire de Cayenne; il présente une forme caractéristique; il a tout à fait l'as- pect d'une coccinellide et en particulier d'un Chilochorus. Il se dis- tingue facilement des genres précédents par la grandeur et la conca- vité des épipleures des élytres. Un type, désigné dans la collection du comte de Castelnau sous le nom de Phœdra rufipes, est probablement l'espèce du comte Dejean, qui n'a pas été décrite (4). AMASIS. Tète médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, fortement inclinée en bas; front plan, épistome limité en arrière par un sillon très-fin, largement sulu'marginé en avant; labre peu saillant, subsinué à sou bord libre; dernier article des palpes maxillaires atténué et tronqué. — Yeux assez convexes, arrondis, subéchancrés. — Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, 4 article court, renflé, 2 subglobuleux, 3 et suivants du double plus longs, les derniers allongés et très-légèrement épaissis. — Prothorax transversal, régulièrement coùvexe, angles antérieurs pointus; écus- son ogival. — Elytres oblongucs, un peu plus longues que larges, den- sément ponctuées-striées. — Prosternum oblong, plan, dilaté en ar- rière et tronqué carrément à sa base. — Pattes robustes, cuisses renflées au milieu, jambes droites, dilatées à l'extrémité, cannelées en dehors, les postérieures pourvues en dedans d'un fort talon longuement pubes- cent; tarses robustes, 1 article allongé, subquadrangulaire aux quatre (1) Phœdra rufipes. — Subhemisphferica, subnitida, supra cyanco-virescens, subtus bruunea, abdominc, pedibus etarilennis flaTescentibus, haruffi arliculis ultimis infuscatis. Long. 2 t/2 mill. Cayenne. IPHIUÉITES. 237 tarses antérieurs, triangulaire aux deux postérieurs; crochets appen- diculés. Ce type ressemble pour la forme générale et la taille à VIphimeis dives; il s'en distingue par son cpistome à peine émarginé, par ses pattes plus robustes, par la structure des tibias de la dernière paire. VAmasis calcaratus a été trouvé aux environs de Rio- Janeiro (î). CHRYSOLAMPRA. Baly, Ann. and Mag. Nat. Hist. 3- S. t. IV, p. 126 (2). Tête grande, subconvexe, fortement infléchie en dessous ; épistomc limité latéralement par une petite crête, échancré à son bord libre; labre court, rétréci d'arrière eu avant, très-légèrement émarginé; palpes maxillaires à dernier article grêle, ovalaire, atténué; yeux brièvement ovales, sinués en dedans. — Antennes grêles, filiformes, presque aussi longues que le corps, article 1 épaissi, 2 court, 3 égal à 4, 5 et suivants plus larges et égaux entre eux. — Prothorax transversal, aussi large que les élytres, à peine rétréci en avant; bord postérieur très -légèrement échancré de chaque côté, non lobé dans son milieu, bords latéraux un peu convexes, arrondis; angles postérieurs obtus, les antérieurs subaigus et fortement infléchis; écusson subcarré, un peu arrondi en arrière. — Elytres oblongues, subparatlèles, fortement et irrégulièrement ponctuées, de-s rugosités transversales en arrière des épaules. — Prosternum plus long que large, un peu abaissé en arrière des hanches, à base tronquée et s'appuyant largement sur le mésosternum. — Pattes médiocres, cuisses distinctement épaissies, les antérieures plus fortes et armées à leur bord inférieur d'une dent aiguë; tarses antérieurs et moyens à 4 ar- ticle dilaté, subcarré, en palette ; celui des postérieurs en triangle allongé, presque aussi long que les deux suivants réunis; crochets des tarses longuement appendiculés. Ce genre ne renferme que deux espèces, originaires l'une de la Chine boréale, l'autre du royaume de Siam. 11 a des analogies incontesta- bles avec les Edusa par la forme générale du corps, par la structure des antennes et des pattes, par les rugosités transversales des élytres; cependant il s'en distingue à la première vue par la forme de l'épi- sternum prothoracique, par l'absence de pubescence sur les élytres, par la forme subcarrée de l'écusson. (1) Amasis calcaratus. — Brcviter ovatus, nigro-viridis, vertice longitudina- liter et satprofundè impresso; elytris lufis, dense et fortiter subser;atim punc- talis ; aiitennis basi inluscatis, pedibus nigris, femoribus virescenlibus. — Long. 9 mill. Rio-Janeiro. (2) Baly, Journ. of Eutom. II, p. 220. 238 PHYTOPHAGES. CLISITHERA. Baly, Journ. of Entomol. II, p. 220. Tête assez forte, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté- rieur des yeux; épistome indistinctement séparé du front par de fins sillons convergents en arrière, à peine échaiieré en avant ; labre grand, un peu en coin, échancré à son bord libre; dernier article des palpes maxillaires grêle, fortement atténué en pointe — Yeux ovalaires, si- niiés en dedans. — Antennes robustes, atténuées vers la base et vers l'extrémité, à articles intermédiaires dilatés et subcomprimés, assez densémont pubescents. — Prothorax fortement transversal, aussi large que les élytres, à bords latéraux marginés, arrondis; écusson ogival. — Elytres oblongues, subparallèles, confusément et fortement ponc- tuées. — Prosternum oblong, plan, un peu dilaté en arrière. — Pattes robustes, cuisses renflées au milieu, inermes, jambes droites, dilatées vers l'extrémité; crochets des tarses appendiculés. La forme des antennes est tout-à-tait caractéristique du genre actuel ; outre cette note distinctive, il se différencie encore des Iphimeis par sa forme plus parallèle, par la dilatation transversale du pronotum. II ne renferme qu'une seule espèce, C. nigricornis, rapportée des bords de TAinazone et décrite par le D'' Baly. AGRIANES. Tète assez forte, engagée dans le prothorax seulement jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome échancré en demi-cercle en avant, avec une dent aiguë de chaque côté de l'échancrure; labre grand, subcu- néiforme, émarginé à son bord libre. — Yeux ovalaires, convexes, sinués en dedans. — Antennes presque aussi longues que le corps, fortement atténuées à la base et au sommet, les articles intermédiai- res dilatés, subcomprimés et légèrement pubescents. — Prothorax en carré transversal, bords latéraux très-faiblement arrondis, angles an- térieurs en pointe aiguë ; écusson en triangle curviligne. — Elytres oblongues, à côtés parallèles, à surface densément ponctuée-substriée. — Prosternum très-étroit, convexe entre les hanches, abaissé en avant et en arrière. — Pattes médiocres, cuisses assez renflées au milieu, jambes droites, tarses à 1 article allongé et subdilaté, crochets appeu- diculés. La forme de ces insectes est oblongue, subparallèle, leurs antennes sont tout à fait caractéristiques; les articles de la base, à part le pre- mier, ainsi que ceux de l'extrémité, sont distinctement plus grêles que ceux du milieu ; la dilïérence est même plus sensible que dans le geure Clisithera. D'après quelques-uns des exemplaires que nous avons IPHIMÉITES. 239 SOUS les yeux, il paraîtrait que cette forme des antennes est plus mar- quée chez certains individus, et comme chez eux, le premier article des tarses antérieurs et moyens est plus dilaté, il est à croire qu'ils sont du sexe mâle ; tandis que chez les femelles, le corps semble plus ro- buste, les antennes plus grêles, le premier article des tarses moins dilaté. Les espèces, au nombre de 3 ou 4, sont toutes originaires du Brésil (1). ALPHITES. Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome séparé du front par de très-fins sillons conver- gents, à bord antérieur formé par deux lobes saillants et arrondis; labre développé, transversal, un peu en coin, subémarginé; palpes maxillaires claviformes, pénultième article très-court, en cupule, le dernier globuleux, à base large et l)rusquement atténué ; dernier ar- ticle des palpes labiaux ovalaire, un peu tronqué au bout. — Yeux ovalaires, assez convexes, sinués en dedans. — Antennes robustes, courtes, atteignant seulement le milieu de la longueur du corps, i ar- ticle renflé, presque aussi large que long, 2 globuleux, 3-G oblongs, grêles, les derniers subdilatés, un peu plus longs, le dernier à peine plus long que large à son extrémité, portant un petit article en cône obtus. — Prothorax seulement un peu plus large que long, légère- ment rétréci en avant, bord antérieur faiblement sinué de chaque côté avec ses angles aigus ; bords latéraux presque droits, très-peu arrondis en avant; écusson oblong, régulièrement arrondi en arrière. — Elytres oblongues, légèrement rétrécies à partir des épaules, plus brusquement vers l'extrémité, à surface finement et confusément ponctuée. — Prosternum un peu plus long que large, plan, subdilaté en arrière, à base droite. — Pattes robustes, cuisses renflées, jambes longues, droites, brusquement dilatées à l'extrémité, non canaliculées en dehors; tarses à 1 article développé, dilaté, plus long que chacun des suivants, crochets longuement appendiculés, l'appendice à pointe subaiguë. La forme générale du corps de cet insecte remarquable rappelle un peu celle des Chalcophana, mais par son prosternum, il s'en distin- gue facilement. Ses divers organes, et surtout les palpes, les anten- nes, l'écusson, les tarses nous offrent, comparés à ces mêmes parties dans les genres de ce groupe, des différences facilement appréciables et qui justifient la création d'une coupe générique. L'insecte qui en forme le type appartient au Brésil, et provient, selon toute probabi- (1) Agrianes validicornis. — Elongatus, flavo-ferrugineus, peclore abdomine- que nigro-virescentibus. sculello, antennis, basi excepta, tarsis tibiis partim et geuubus uigris. Long. 7 mill. 240 PHYTOPHAGES. lité, des environs de Bahia. Nous l'avons désigné sous le nom ù'Al- phites clavipalpus (1). IPHIMEIS. Baly, Enfom, monthly Maguz. 1, p. 133. Tête médiocre, engagée dans le prolhorax jusqu'au bord postérieur des yeux ; épistome peu distinct du front, à bord antérieur émarginé en demi-cercle en avant; labre transversal, échancré; dernier article des palpes étroitement ovalaire, atténué au bout. — Yeux assez grands, sinués en dedans. — Antennes dépassant un peu le milieu de la lon- gueur du corps, 1 article renflé, 2 oblong, 3-G grêles, du double plus longs que 2, les derniers allongés, élargis, subcomprimés. — Prothorax transversal, un peu moins large que les élytres à sa base, atténué vers le sommet, régulièrement convexe, bord antérieur un peu pro- longé dans son milieu, sinué de chaque côté derrière les yeux; bords" latéraux légèrement arrondis et convergents; écusson oblong, atténué, arrondi au sommet. — Elytres oblongues-ovalaires, à côtés subparal- lèles, confusément ponctuées. — Prosternum plus long que large, convexe entre les hanches, tronqué carrément à la base. — Pattes médiocres, simples, cuisses un peu renflées, jambes droites, canalicu- lées en dehors ; tarses à 1 article un peu plus long que chacun des suivants, crochets des tarses appeudiculés et divariqués. Ce genre a été distingué avec raison des Colaspoïdes par le D^ Baly ; il n'y a en effet enlre les deux types, qu'une analogie extérieure résultant de la forme générale oblongue, ovalaire et convexe; la principale ditlerence résulte de la forme de l'épisternum prothoracique dont le bord antérieur est concave chez les Iphimeis et convexe chez les Colaspoïues. On connaît les différences d'organisation qui coïn- cident avec celte structure, en apparence peu importante. M. Baly a pris pour type de cette coupe générique 1'/. fulvipes; on peut y rap- porter encore 17. dives Dejean; il est probable que ce genre est assez nombreux, et répandu dans les diverses contrées du Brésil. NODA. Chevrolat, Dej. Cat. 3« éd. p. 434 (2). Tète médiocre, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté- (1) Alphites clavipalpus, — Oblongo-ovatus, nigro-cyaneus, antennis pedibus- que nigro-piccis, piotliorace parce et subtilissinie piinctulato ; clytiis confuse punclulatis, ia ulroque inlerstitiis duobus sublcevibus, vis elevatis. — Long. 10 mill. Brésil. (2) Blanchard, Faiin. du Chili de Gay, t. V, p. 546. — Erichson, Schomb. Reise, t. 3. — Boheman, Eugen. Res. 1ns. p. 164. — Pbilippi, Stetl. entoin. Zeit. XXV, p. 390. IPHIMÉITES. 241 rieur des yeux; épistome légèrement sinué en avant ; labre transversal, presque entier à son bord libre ; dernier article des palpes maxillaires allongé, un peu atténué vers l'extrémité Yeux assez grands, ova- laires, sinués en dedans. — Antennes dépassant faiblement la moitié de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 subglobuleux, 3-6 du double plus longs, grêles, les derniers légèrement épaissis et subcom- primés. — Prothorax un peu moins large que les élytres, bords laté- raux presque droits, convergents en avant, bord antérieur un peu avancé au milieu, subsinueux de chaque côté, angles antérieurs peu saillants; écusson aussi large que long, arrondi en arrière. — Elytres oblongues-ovalaires, à cotés subparallèles, à surface irrégulièrement ponctuée-striée. — Prosternum oblong, étroit, à bords latéraux sinueux, à base droite ou très-légèrement échancrée. — Pattes médiocres, normales, tibias assez fortement et insensiblement dilatés vers l'ex- trémité; tarses à crochets appendicdés et divariqués. Le caractère qui distingue le plus facilement les Noda des Iphimeis, réside dans la forme de l'écusson qui est allongé chez les dernières et presque circulaire chez les autres ; en outre, le corps est moins oblong, moins convexe, le prosternum est moins large, toute proportion gardée. 11 est, du reste, très-difflcile de dire si toutes les espèces décrites par les différents auteurs que nous avons signalés plus haut, peuvent faire partie de ce genre, parce que ses caractères n'ont pas été exposés d'une manière complète; les espèces décrites par M. Blanchard parais- sent avoir une forme plus courte, plus arrondie que les espèces typiques qui ont servi à M. Chevrolat pour la création de cette coupe générique. Dans une forme décrite par Boheman (1. c.j, les bords latéraux du pronotimi sont anguleux; nous n'avons pas cette espèce sous les yeux, mais il est probable qu'elle devra faire partie d'un autre genre. LEPRONOTA. Chevrolat, Deaean, Cat. 3' éd. p. 432. Tète médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux seulement; épistome confondu avec le front, à peine émar- giné en avant ; labre assez saillant, un peu rétréci d'arrière en avant, presque entier; dernier article des palpes maxillaires allongé, atténué, tronqué au bout. — Yeux presque arrondis, convexes, à peine sinués en dedans. — Antennes mesurant la moitié de la longueur du corps, 2 article oblong, 3-G plus allongés, grêles, les derniers subdilatés et légèrement comprimés. — Prothorax seulement un peu plus long que large, fortement rétréci dans sa moitié antérieure, bord anté- rieur non avancé au milieu, légèrement sinué derrière les yeux avec les angles tombants et aigns; écusson très-petit, subcirculaire, tronqué à sa base, — Klytres brièvement oblongues-ovalaires, assez convexes, Coléoplères. Tome X. 16 242 PHYTOPHAGES. à surface ponctuée-rugueuse et ornée de gros tubercules lisses plus ou moins saillants et nombreux. — Prosternum oblong, sinueux sur les côtés, un peu dilaté à la base qui est subéchancrée. — Pattes mé- diocres, tibias forts, dilatés peu à peu vers l'extrémité et pourvus de plusieurs carènes longitudinales très-saillantes; tarses postérieurs à 1 article presque aussi long que les deux suivants réunis ; crochets appendiculés. Le genre Lepronota indiqué par M. Chevrolat dans le Catalogue du comte Dejean, renferme des espèces hétérogènes, que l'on ne peut laisser dans la même coupe générique ; nous en avons distrait les types désignés sous les noms de tessellata et villosula, à cause de leur pubescence, ainsi que Vinterrupta à cause de son pronotum à bords latéraux fortement denticulés. Nous avons reconnu comme forme typique le L. morbillosa Dej. (1) du Brésil. AGBALUS. Tête médiocre, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté- rieur des yeux, è, bouche dirigée en bas et en arrière ; épistome con- fondu avec le front, subémarginé en avant, labre peu développé, fortement échancré; dernier article des palpes maxillaires oblong, à peine atténué et échancré au bout. — Yeux arrondis, convexes, à peine sinués en dedans. — Antennes robustes, courtes, atteignant le milieu de la longueur du corps, 1 article assez gros, 2 globuleux, 3-6 un peu plus longs que larges, les derniers dilatés, à peu près aussi larges que longs, le dernier oblong, avec un article supplémen- taire conique. — Prothorax transversal, fortement bombé sur le disque, bord antérieur avancé au milieu, sinué, de chaque côté, derrière les yeux, bords latéraux légèrement arrondis; écusson plus large que long, arrondi-acuminé au sommet. — Elytres ovalaires- oblongues, à côtés subparallèles, largement arrondies à l'extrémité, à surface très-finement chagrinée, subrugueuse, avec quelques séries do points peu distincts. — Prcsternum subcarré, plan. — Pattes très- courtes et robustes, cuisses renflées, tibias fortement dilatés vers l'ex- trémité; les postérieurs un peu plus longs que les précédents et pourvus à leur bord interne d'un fort talon longuement pubescent; tarses courts et larges, aux quatre tarses antérieurs le i article forte- ment dilaté, plus large que long, arrondi ; aux postérieurs 1 article triangulaire, allongé ; crochets appendiculés. Ainsi que l'on vient de voir, ce type est fortement caractérisé et (1) Lepronota morbillosa. — Oblongo-ovalis, nigro-picca, capite, prothoraoe et femoribus fenco-micautibus; antennis basi flavis, apicc infiiscatis; elytris fortiter punctatis, tuberculatis, tuberculis roturidatis vel ad suturam et apicem versus oblongis et subseriatis. Loug. 6 mill. Brésil. IPHIMÉITES. 243 présente plusieurs particularités remarquables ; les divers individus que nous avons sous les yeux, originaires du Brésil, semblent appar- tenir au sexe mâle (1). Ce sont de petits insectes de forme oblongue, convexe, d'un bronzé métallique et pubescents en dessus. ALITTUS. Tête à front plan, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté- rieur des yeux; épistoine triangulaire, très-nettement séparé du front par deux sillons latéraux convergents en arrière, très-légèrement échancré en avant; labre transversal également échancré; dernier article des palpes maxillaires oblong-ovalaire. — Yeux assez grands et convexes, sinués en dedans. — Antennes longues, dépassant le milieu du corps, 2 article obconique, 3 plus de deux fois aussi long, les cinq derniers très-légèrement dilatés à leur extrémité. — Prothorax trans- versal, assez long, régulièrement convexe, bord antérieur sinué de chaque côté derrière les yeux, bords latéraux tout à fait droits, con- vergents en avant; écusson plus large que long, semi-circalaire. — Elj'tres oblongo-ovalaires, insensiblement atténuées à partir des épaules, ornées de fovéoles assez larges et profondes, presque dispo- sées en séries longitudinales et un peu continentes; chaque fovéole pourvue dans son fond d'un point ou disque brillant. — Prosternum oblong, élargi et fortement abaissé en arrière des hanches. — Pattes médiocres, simples, jambes canaliculées en dehors, tarses postérieurs à 1 article aussi long que lés deux suivants réunis ; crochets appen- diculés et divariqués. Ce type ressemble pour la forme générale et la taille au Dermorhytis igneo-fasciata ; la tête, le corselet, les parties inférieures sont pour- vues d'une pubescence dorée, assez dense et couchée ; ce caractère, la forme des bords latéraux du pronotum, la largeur du premier article des tarses le distinguent suffisamment des Dermorhytis. Il no renferme qu'une seule espèce, rapportée des environs du Port De- nisou (2). TERILLUS. Tête assez forte, engagée dans le prothorax seulement jusqu'au bord postérieur des yeux; front légèrement convexe, épistome indis- (1) Agbnlus serkens. — Oblongo-ovalis, convexiis, put»e appressa, aurea ves- titus, sublus viridi-œneus; elytris^ pcdihusque brunneis œneo-micanlibuf, tarsis subviolaceis ; antcnnis basi flavis, apice inl'uscalis. Long. 3 1/2 mill. (3) Alittus l'oveolatus. — Oblongo-ovatus, brunueo-ferniginens, subtus ciim capite, protborace et femoribus a;neo-micans pubeque aurea vostitus; elytris foveolatis, foveolis subseriatis, parlim conflutMitibus, viridi-uiicantibus;anteunis, tibiis tarsisque flavo-ferrugineis. Long. 10 miU. 24i PHYTOPHAGES. tinct en arrière, légèrement émarginé en avant; labre échancré; dernier article des palpes maxillaires ovalaire-oblong, sabtronqué. — Yeux convexes, subarrondis, sinués en dedans. — Antennes dépas- sant le milieu de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 oblong, un peu moins long que le suivant, 3-4 égaux, 5-6 un peu plus allongés, les derniers légèrement dilatés et subcomprimés. — Prothorax presque aussi long que large, peu convexe sur le disque, bord antérieur très- avancé dans son milieu, les latéraux arrondis au milieu, également rétrécis vers le sommet et vers la base; écusson peu développé, deux fois aussi large que long, arrondi au sommet. — Elytres oblongues, ornées de côtes lisses irrégulières et de fines rugosités transversales. — Proslernum oblong, tronqué carrément en arrière. — Pattes mé- diocres, simples, cuisses un peu renflées, tarses postérieurs à i article presque aussi long que les deux suivants réunis; crochets des tarses appendiculés, appendice très-long, à pointe antérieure subaiguë. Par la taille et la forme oblongue, ce type rappelle au premier abord celui des Myochrous; mais la forme de l'épisternum établit entre eux une distinction nette et tranchée ; il est entièrement recou- vert de poils squammiformes d'un jaune doré, assez rares et couchés. Sa longueur, sou écusson, la forme subcirculaire du pronotum, celle de ses angles antérieurs le différencient amplement du genre le plus voisin, les Teaspes. L'unique espèce connue a été trouvée près du détroit du Roi- George en Australie (1). TEASPES. Tète petite, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome indistinctement séparé du front, subémargiué; labre transversal, un peu échancré; dernier article des palpes maxil- laires allongé, atténué et tronqué à l'extrémité. — Yeux niédiocres, subarrondis, à peine sinués en dedans. — Antennes grêles, mesurant à peine la moitié de la longueur du corps, 2 article un peu moins long que 3, les derniers assez fortement épaissis et subcomprimés. — Prothorax transversal, conique et fortement rétréci d'arrière en avant, bord antérieur subsinué de chaque côté, bords latéraux très- peu dilatés-arrondis dans leur milieu; écusson aussi large que long, semi-circulaire. — Elytres courtes, ovalaires, largement arrondies eu arrière, à surface ponctuée-striée, les points souvent disposés en séries multi- ponctuées. — Prosternum oblong, plan, dilaté en arrière. — Pattes médiocres, simples, jambes droites, à peine dilatées vers l'ex- (1) Terillus rotundicoUis. — Oblongus, obscure éeneus, pube brevi, appressa pjirce vestitus, antcrinis flavo-briuiueis; capiie et proUiorace bifoveolato dense punctatis, elytris costellis lril)Uà iiiterruplis, subla^vibus slrigisque transversis ornatis. — Long. 6 mill. COLASPITES. 245 trémité, les postérieures indistinctement canaliculéesen dehors; tarses postérieurs à 1 article moins long que les deux suivants réunis; cro- chets appendiculés. Ce type possède la forme courte et trapue du Bromius vitis; son pronotum est construit tout difteremment. Le corps, souvent d'un brun obscur avec des reflets métalliques, est entièrement recouvert d'une fine pubescence couchée, d'un jaune doré, disposée par plaques sur les élytres. 11 paraît propre au Brésil; la Lepronata tessellata Von Winthem, du Catalogue Dejean, en forme le type (1). Le genre actuel se distingue des Lepronota non seulement par la présence de la pubescence, l'absence de tubercules sur les élytres, mais encore par la structure des tibias, qui est simple, tandis que chez les Lepro- nota le tibia est élargi vers l'extrémité et parcouru dans toute sa longueur par plusieurs carènes élevées qui lui donnent un aspect prismatique. Groupe II. Golaspites. Tête arrondie ou oblongue, engagée ou non dans le prothorax. — Antennes ordinairement longues et grêles. — Prothorax souvent ré- tréci en avant, plus étroit à la base que les élytres, ses bords latéraux dentés ou onduleux. — Elytres oblongues ou allongées. — Proster- nura à base droite; épisternum à bord antérieur droit ou concave. — Tibias des deux dernières paires non échancrés. — Tarses longs et grêles, crochets appendiculés. La forme la plus saillante du groupe actuel, nous est offerte par le genre Colaspis. Autour d'elle, viennent se grouper d'autres types dont les affinités paraissent ne donner lieu à aucun doute ; tels sont les Metazyonycha,Prionodera,Aletes,Stenolampra, etc.; d'autres s'en éloignent davantage, comme les genres Agetus, Dermorhytis, Gelof- TERA. Quelques-unes, et entre autres les Pales, les Lephonida n'ont que des analogies très-éloignées avec la forme normale, les Colaspis. A la rigueur, on aurait pu former des groupes pour ces formes aberrantes, mais sans aucun avantage réel ; au contraire, les groupes de la tribu sont assez nombreux et leur multiplication ne servirait qu'à rendre les recherches plus longues. Tous les genres réunis dans le groupe des Colaspites, présentent ce cnractère commun d'avoir les bords latéraux du pronotum tantôt dentés ou anguleux, tantôt sim- plement onduleux, très-rarement et par exception seulement, ces bords peuvent être regardés comme simples et entiers. 11 est inutile (1) Teaspes tessellaln. — Breviter ovalis, obscure rufo-picca, pube aurea parce vestita, antenuis flavo-forruginois; capite prothoracei^ue dense et fortiter piuiclatis, elytris irreguluriler subs(rialim panclatis, plagisque aureo-pubescen- tibus ornutis. — LoDy. 4 1/2 mill. Brésil. 246 PHYTOPHAGES. d'insister sur l'organisation de ces insectes, tout ce que l'on pourrait en dire présente des exceptions trop nombreuses pour que son expo- sition puisse en faire saisir l'ensemble. Les principaux caractères distinctifs des genres se trouvent résumés dans le tableau qui suit : Pales. Metazyonycha. Stenolampra. *l " A. Crochets des tarses non appendiculés. A'. — — appendiculés. B. Bord externe des tibias moyens échancré. B'. — — — — entier. C. Cuisses antérieures dentées en dessous. C. — — inermes. D. Tarses postérieurs à 1 article aussi long que les deux suivants réunis. E. Antennes épaissies au milieu, atténuées vers l'extré- mité. F. Antennes à articles subcylindriques. F'. — — distinctement comprimés. E'. Antennes grêles, non atténuées au bout. G. Pronotum atténué de la base vers le somoiet. G'. — rétréci à la base, dilaté au sommet. D'. Tarses postérieurs à 1 article moins long que les deux suivants réunis. ■ H. Proslernum transversal, non rétréci entre les hanches. H'. — oblong, plus ou moins rétréci entre les hanches. I. Antennes à articles 2 et 3 subégaux. r. — — — très-ditl'érents en longueur. K. Tarses postérieurs à 1 article uu peu plus long que 2. K'. — — à 1 article beaucoup plus long que 2. L. Parties supérieures tout à fait glabres. L'. Pronotum et élytres munis latéralesnent de quelques poils épars. METAZYONYCHA. Chevrolat, Dejean, Catal. S" éd. p. 430 (1). Tête médiocre, verticale, insérée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux ; épistome peu distinct du front, à bord antérieur émarginé au milieu, avec un petit lobe saillant de chaque côté; labre très-grand, transversal, à peine sinueux à son bord libre; dernier ar- ticle des palpes maxillaires ovalaire obloug, atténué et tronqué au bout. — Yeux ovalaires, assez convexes, sinués en dedans. — Antennes Prioncdera. Aletes. Colaspis. Thasydes. Lepronida. Agetus. Dermorhytis. Epiphyma. Geloptera. I\) Marshall, Ann. of Nat. Hist. 3' S. t. XIII, p. 382. COLASPITES. 247 grêles, filiformes, dépassant plus ou moins le milieu de la longueur du corps j 2« article globuleux, les suivants beaucoup plus longs, les derniers plus grêles que les articles moyens. — Prothorax plus ou moins transversal, parfois subquadrangulaire ou rétréci vers le som- met, bord antérieur droit, bords latéraux plus ou moins dilatés arron- dis, distinctement bidentés ou simplement onduleux, à surface légè- rement convexe; écusson oblong, à sommet arrondi. — Elytres un peu plus larges que le pronotum, oblongues, à côtés subparallèles, à surface ponctuée-rugueuse, ornée parfois de stries ponctuées, simples ou géminées, parfois de côtes lisses plus ou moins saillantes. — Pro- sternum très-étroit, fortement convexe, abaissé en avant et en arrière; mésosternum tout aussi étroit. — Pattes longues et grêles, les cuisses et surtout les postérieures un peu renflées; tibias droits,' les moyens présentant en dehors vers l'extrémité une large échancrure plus ou moins profonde, parfois les postérieurs munis d'une échancrure sem- blable, mais plus faible; tarses postérieurs à 1 article aussi long que les deux suivants réunis, triangulaire et grêle à sa base ; crochets des tarses longuement appendiculés. Ce genre a été indiqué par M. Chevrolat et inscrit dans le catalogue du comte Dejean; les espèces, au nombre d'une douzaine, sont origi- naires du Brésil et quelques-unes s'étendent jusqu'au Mexique. Dans ces derniers temps, en 1864, M. Marshall (1. c.) a parfaitement exposé les caractères de ce genre, et a publié en même temps la description complète d'une dizaine d'espèces dont la plupart n'avaient pas été si- gnalées dans le Catalogue du comte Dejean. La forme des tibias moyens constitue le caractère principal de ce type et le fera toujours reconnaître, indépendamment d'autres carac- tères importants, tels que la structure des antennes, la forme du pro- notum et surtout le faciès dû à l'allongement du corps. Deux nuances, le jaune et le vert, constituent leur système de coloration : le prono- tum est toujours d'un jaune ferrugineux; les élytres sont tantôt d'un vert métallique brillant et sans taches, tantôt d'un jaune pâle, avec des taches ou des points noirs ou verts, très-rarement d'un bleu-vio- let. Nous avons trouvé dans la Collection du comte de Castelnau diffé- rentes espèces déterminées sous les noms de Stenodiloba et de Pro- MECOSOMA. En supposant que la détermination générique soit exacte, nous croyons que ces deux genres de M. Chevrolat ne peuvent être maintenus, et que les espèces que Ton y avait placées doivent rentrer dans le genre Metaztonycha, dont elles offrent les caractères essen- tiels, quoique le faciès soit quelque peu diiférent. 248 PHYTOPHAGES. PRIONODERA. Chevrolat, Dejean, Catalog. 3» éd. p. 431 (1). Tête assez grande, engagée dans le prothprax un peu au-delà du bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, large- ment émarginé en avant dans son milieu, avec un petit lobe aigu de chaque côté; labre cunéiforme, fortement échancré à son bord libre; dernier article des palpes maxillaires allongé, très-acuminé, indistinc- tement tronqué. — Yeux grands, sinués en dedans. — Antennes fili- formes, dépassant un peu la moitié de la longueur du corps, les arti- cles moyens un peu épaissis, et plus larges que les premiers et que les derniers. — Prothorax transversal, subquadrangulaire, bord antérieur légèrement sinué do chaque coté derrière les yeux, bords latéraux à peine dilatés dans leur milieu, fortement sinués-dentés, à surface fai- blement convexe, avec une forte impression oblique de chaque côté; écusson petit, semi-ogival. — Elytres oblongues, à bords subparallè- les, largement arrondies en arrière, irrégulièrement ponctuées-striées. — Prosternum étroit, convexe entre les hanches, dilaté en arrière. — Pattes simples, cuisses fusiformes, tibias grêles, tarses longs, les pos- térieurs à 1 article aussi long que les deux suivants; crochets appen- diculés. Ce genre est tout à fait intermédiaire entre les Metazyonycha et les CoLASPis ; il se rapproche des premiers par la forme allongée, par la structure des antennes ; il s'en éloigne par l'absence d'échancrure aux tibias moyens. Si ce dernier caractère le fait ressembler aux Colaspis, les deux premiers, c'est-à-dire la forme générale, l'épaississement des antennes dans leur milieu, établissent entre les deux types une dé- marcation très-apparente. Les espèces de ce genre que nous avons sous les yeux sont originaires du Brésil et de la Guyane française. COLASPIS. Fabu. Sy&i. Eleut. l, p. til (2). Tète petite, assez dégagée du prothorax; épistome confondu avec le front, largement émarginé en avant; labre assez grand; palpes maxillaires grêles, 1 article court, 2 le plus long, 3 un peu plus court, •4 à peu près de même longueur, très-étroitement ovalaire, acuminé et tronqué. — Yeux assez grands, convexes, très-légèrement sinués en dedans. — Antennes insérées à quelque distance du bord interne et antérieur des yeux, par suite un peu plus rapprochées à leur base, (1) Ericlison, Ardiiv. de Wicgmaii, t. XIII, 1847, p. 161. (2) Laporto, Rev. ent. de SilLcrm. I, p. 19. r.OLASPITES. 249 filiformes et dépassant le milieu de la longueur du corps, les 5 der- niers articles très-faiblement dilatés et subcomprimés. — Protliorax transversal, un peu plus étroit que les élytres, bord antérieur coupé droit, avec ses angles un peu saillants et dirigés en dehors, bords la- téraux dilatés arrondis, sinueux, anguleux ou dentés; écusson ogival. — Elytres oblongo-ovalaires, à côtés subparallèles, rétrécies et sou- vent un peu acuminées en arrière ; à surface ponctuée-striée, fovéo- lée ou rugueuse, parfois ornée de côtes longitudinales. — Prosternum étroit, fortement convexe entre les hanches, abaissé en avant et en ar- rière, un peu dilaté vers sa base et ne s' appuyant pas sur le mésoster- num, — Pattes grêles et allongées, cuisses fusiformes, tibias simples, tarses relativement très-longs, 1 article des postérieurs au moins aussi long que les deux suivants réunis ; crochets appendiculés. Le genre Colaspis, créé par Fabricius, brièvement caractérisé plus tard par le comte de Casteluau dans la Revue entomologique de Silber- man, a souffert tout le premier de l'abandon où les Eumolpides sont restés jusqu'à ce jour. En effet, il a servi d'enseigne à la description d'une foule d'espèces des provenances les plus diverses (1). On a dé- crit des Colaspis de Ceylan, de l'Inde, des îles Lifu, de la Nouvelle- Hollande, de la Nouvelle-Calédonie, du Gabon, etc. La plupart des types que Fabricius a fait connaître appartiennent à l'Amérique mé- ridionale, et il est probable que les régions équatoriales du Nouveau- Monde doivent être regardées comme le berceau du genre actuel. Aussi plusieurs auteurs ont exprimé des doutes sur la détermination des es- pèces qu'ils avaient sous les yeux ; il est indispensable qu'elles soient soumises à de nouvelles études, et la distribution géographique des Colaspis ne peut être traitée en connaissance de cause à l'époque ac- tuelle; nous remarquerons seulement que le genre nous paraît possé- der des représentants à la Nouvelle-Hollande. EPIPHYMA. Baly, Journ. of Entom. ï, p. 29 (2). Tête assez grosse, dégagée du prothorax, à bouche dirigée en bas ; épistome séparé du front par un sillon très-fin, à bord antérieur droit, im peu ondulé; labre émarginé; palpes maxillaires à dernier article (1) Perroud, Ann. Soc. Linn. de Lyon, XI, p. 207. Nouvelle-CalMi.nie. Motschulsky, Bull. Natur. de Moscou, 1863, I, p. 520. Ceylan. Montrouzier, Anu. Soc. ont. de Fr. 4° Sér. 1, p. 302. Iles Lifu. Thomson, Arcliiv. cntomol. II, p. 382. Gabon. Germar, Linnœa entomol. III, p. 239. Adélaïde. Wliite, Erebus and Terror. XI. Nouvelle-Zélande. Erichson, Archiv. de Wiegman, 8° année, 1, p. 232. Van Diémen. (2) Syn, EiTMOLPUs, Thoms. Aicliiv. ontom. t. I, p. 12G. 2S0 PHYTOPHAGES. ovalaire, aussi long que le second. — Yeux assez gros, indistinctement sinués. — Antennes fortement séparées l'une de l'autre, dépassant la moitié de la longueur du corps, 1 article gros et court, 2 globuleux, 3-6 grêles, égaux, les suivants un peu plus longs, légèrement compri- més et un peu dilatés. — Prothorax transversal, moins large que les élytres, abords latéraux dilatés arrondis, sinueux etdenticulés; écus- son petit, ogival. — Elytres très-amples, oblongues, grossement réti- culées. — Prosternum un peu élevé entre les hanches, distinctement abaissé en avant et en arrière , dilaté vers la base et tronqué carré- ment, tous ses bords relevés en bourrelet, à surface inégale, parfois carénée au milieu dans le sens transversal. — Pattes médiocrement longues, robustes, cuisses épaissies dans leur milieu, tibias dilatés de la base à l'extrémité, tarses à 1 article triangulaire, un peu moins long que les deux suivants réunis; crochets longuement appendiculés. VEumolpus intestinorum de M. Thomson a servi de type pour l'é- rection de ce genre. C'est un insecte de grande taille, originaire du Brésil, remarquable par la sculpture bizarre des élytres et connu dans quelques collections sous le nom de Colaspis gigas Chevr. Ce type est, en effet, très-voisin des Colaspis; il s'en distingue néanmoins assez facilement par la grosseur de la tète, l'écartement des antennes et la forme robuste du corps. Il ne renferme que l'espèce typique. ALETES. Tête médiocre, tout à fait dégagée du prothorax par la forte saillie des yeux; épistome déprimé, limité en arrière par deux fins sillons convergents, bord antérieur échancré, lobé de chaque côté; labre transversal, émarginé au milieu; dernier article des palpes maxillai- res allongé, très-légèrement atténué, à peine échancré au bout. — Yeux très-gros, très-convexes, sinués en dedans. — Antennes robus- tes, épaisses, un peu plus longues que la moitié du corps, 1 article renflé, 2 globuleux, un peu plus court que large, 3 d'un tiers plus court que 4, tous les articles obconiques, grêles à la base, dilatés A'ers l'extrémité et légèrement comprimés, les articles intermédiaires un peu plus épaissis que les premiers et que les derniers. — Prothorax transversal, bord antérieur coupé droit, bords latéraux dilatés et ar- rondis dans leur milieu, anguleux; écusson oblong, atténué vers le sommet, qui est arrondi. — Elytres oblongues, parallèles, arrondies au bout, finement ponctuées-substriées. — Prosternum étroit, convexe entre les hanches, dilalé à la base. — Pattes assez longues et grêles, cuisses fusiformes, tibias droits, 1 article des tarses postérieurs aussi long que les deux suivants réunis ; crochets appendiculés. Le type de ce genre est un insecte de taille moyenne originaire de la Colombie. Il est évidemment voisin des Colaspis; cependant, comme COLASPITES. 251 type générique, il sera toujours facile de le distinguer par la structure des antennes, par le développement des yeux, par la forme du pro- notum et l'allongement des élytres. Le quasi-parallélisme des bords antérieur et postérieur du pronotum donne à cette partie du corps un cachet particulier, qui est étranger aux Colaspis; la tête est plus dé- gagée du prothorax que dans les genres voisins, et, à cause de la forte saillie des yeux, elle ne peut en aucime façon s'engager dans ce pre- mier segment thoiacique (1). STENOLAMPRA. Baly, Am. and Mag. ofNat. Hist. Z" S. t. IV, p. 127. Tête assez forte, engagée dans le prothorax un peu au-delà du bord postérieur des yeux ; épistome séparé du front par de fins sillons flexueux et convergents en arrière, à bord antérieur émarginé; labre plus ou moins saillant, également émarginé à son bord libre ; dernier article des palpes maxillaires allongé, acuminé dès la base, un peu tronqué à l'extrémité. — Yeux développés, distinctement sinués ,en dedans. — Antennes grêles, filiformes, mesurant les trois quarts de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 court, 3 et 4 subégaux, les derniers plus allongés et très-grêles, le dernier seulement longuement ovalaire. ~ Prothorax un peu plus large que long, subquadrangu- laire, bord antérieur un peu avancé sur le vertex, légèrement sinué de chaque coté derrière le^yeux, avec les angles saillants et aigus, bords latéraux presque droits, pourvus de 2 ou 3 dents saillantes j écusson semi-circulaire. — Elytres allongées, un peu dilatées dans leur milieu, plus larges à la base que le pronotum, fortement striées- ponctuées. — Prosternum assez large, rétréci et un peu convexe entre les hanches, subdilaté à sa base. — Pattes assez longues; cuisses fu- siformes, les antérieures pourvues d'une saillie dentiforme; tarses grêles et allongés, 1 article des postérieurs aussi long que les deux suivants réunis; crochets appendiculés et fortement divariqués. L'affinité de ce genre avec les Colaspis n'est pas douteuse, quoi- que le fades soit assez différent; ses tarses grêles, ses cuisses anté- rieures dentées établissent entre les deux types une distinction facile. Le D"" Baly, qui a créé ce genre, a décrit deux types, trouvés dans les environs de la ville d'Ega, sur l'Amazone supérieure. (1) Ateles anguUcoUis. — Oblongus, subparallelus, rufo-brunneus, eeneo- micans; antennis fascis, pedibus flavesceutibus; prothorace parce et subtiliter punctato ; elylris punctato-stnatis, punctis geminatina irregulariter impressis. — Long. 8 mill. 2S2 PHYTOPHAGES. AGETUS. Tète assez forte, à bouche tout à fait dirigée en bas, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; front légèrement convexe, épistome indistinct, onduleux à son bord libre ; labre trans- versal, subéchancré; dernier article des palpes maxillaires ovalaire, acuminé et subtronqué. — Yeux médiocrf-s, convexes, profondément sinués au bord interne. — Antennes dépassant peu la moitié de la longueur du corps, 2 et 3 articles subégaux en longueur et en gros- seur, 4-6 plus longs et plus grêles que les précédents, 7-11 légère- ment dilatés et subcomprimés. — Prothorax deux fois aussi large que long, un peu moins large que les élytres, bord antérieur sinué de chaque côté, bords latéraux dilatés arrondis au milieu, ondulés- anguleux ; écnsson petit, arrondi en arrière. — Elytres ovalaires- oblongues, un peu acuminées en arrière, à surface ponctuée, ou fovéolée-rugueuse, parfois des indices de côtes longitudinales lisses. — Prosternum oblong, assez large, plan, dilaté en arrière, tronqué carrément et s'appuyant sur le mésosternum. — Pattes simples, cuisses un peu renflées, tarses postérieurs à 1 article un peu plus long que le suivant ; crochets longuement appendiculés. Quoique faisant partie du groupe des Colaspites, le type actuel a perdu le faciès des espèces des genres que nous avons examinés, ses formes sont plus massives, la tête est mo^s dégagée, le pronotum est plus large,' les antennes sont plus courtes, et ce qui les distingue avec facilité, c'est la presque similitude des 2 et 3 articles de ces derniers organes. Le prosternum est aussi construit sur un autre plan et se rapproche davantage de celui des Lepronida que des Colaspis. Le corps des Agetus est court, ramassé, les parties supérieures sont fortement sculptées et en général d'un noir bronzé médiocrement brillant. Les espèces, au nombre de 3 ou 4, appartiennent à la Nou- velle-Hollande et proviennent de Melbourne, Adélaïde, du détroit du Roi-George, de Sydney. Nous donnerons la description de l'une de ces formes (1). DERMORHYTIS. Baly, Journ. of Entom. I, p. 282. Tète médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux ; épistome indistinct du front, ouduleux à son bord anté- rieur ; labre transversal, entier ; dernier article des palpes maxillaires (i) Agetus subcostatus. — Oblongo-ovalis, subnilidus, aeneus, subtus viridi- micans, pedibus piceo-brunnois;, antcnnis fiiscis^ basi flavo-ferrugineis ; capite lirothoraceque dense et fortiter punctatis ; clytris costellis quatuor subla^vibus •irnatis, insterstitiis dense punctatis. — Lonj;. 6 mill. Adeiaide. COLASPIXES. 25J court, ovalaire, obtusément acuminé. — Yeux assez gros, subarrondis, légèrement sinués en dedans. — Antennes grêles, liliformes, 2 article à peine la moitié de 3, 3 un peu plus long que 4, les 5 derniers lé- gèrement dilatés et comprimés. — Prothorax un peu plus large que long, peu convexe ; bord antérieur fortement sinué de chaque côté derrière les yeux, avec des angles antérieurs très-aigus et saillants en avant, bords latéraux très-légèrement arrondis, ondulés-anguleux; écusson très-petit, subarrondi. — Elytres oblongues, à côtés subpa- rallèles, à surface profondément et densémcnt fovéolée, ou bien ponc- tuée-striée et un peu rugueuse. — Prosternum très-étroit, surface inégale, dilaté en arrière et peu sensiblement émarginé à sa base. — Pattes assez longues, cuisses un peu renflées au milieu, tibias can- nelés, tarses postérieurs à 1 article seulement un peu plus long que le suivant; crochets des tarses appendiculés. A propos de ce genre, M. Baly dit que le 2 et le 3 articles des an- tennes sont à peu près égaux en longueur; dans le type du genre que nous avons sous les yeux, le 2" article est à peine de moitié aussi long que le 3«; il en est de même dans d'autres espèces, telles que le D. elegantissima, etc. Cette structure des antennes est le principal caractère qui distingue le type actuel du genre Agetus, oîi réelle- ment les 2 et 3 articles sont à peu près semblables en grosseui* et en largeur. 11 était aussi nécessaire de séparer du genre les espèces chez les- quelles l'épisternum prothoracique a son bord antérieur plus ou moins convexe, telle que le Dermorhylis œneus. Si l'on ne tenait pas compte de ces modifications, en apparence légères, il serait impossible d'ar- river à une classification quelconque des nombreux types de la tribu actuelle. Le type du genre est originaire de l'île de Ceylan; d'autres espèces habitent la Chine et les grandes îles de la Malaisie. Pour le présent, il est impossible d'en donner la distribution géographique. GELOPTERA. Baly, Journ. of Entomol. I, p. 283 (1). Tête arrondie, plane, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux ; épistome confondu avec le front, à peine émar- giné en avant; labre transversal, échancré; palpes maxillaires à 2 article le plus long, 3 obconique, assez gros, 4 ovalaire-obtus. — Yeux assez gros, distinctement sinués. — Antennes grêles, filiformes, dépassant un peu le milieu du corps, 1 article renflé, 2 à peine la (1) Baly, Phytoph. Malay. p. 266. — U. Clark, Traus. eutom. Soc. of Lond. 3* S. t. II, p. 417. 254 PHYTOPHAGES. moitié du suivant, 3 et 4 subégaux, S et suivants plus allongés, les derniers très-légèrement dilatés et comprimés. — Prothorax trans- versal, moins large que les élytres, bord antérieur sinué de chaque côté derrière les yeux, bords latéraux dilatés-arrondis, sinueux-an- guleux, parfois presque réguliers; écusson aussi large que long, ar- rondi au sommet. — Elytres oblongues, ovalaires, assez larges, à surface souvent tuberculeuse. — Prosternum oblong, plan, fortement élargi en arrière des hanches, à base tronquée carrément et s'ap- puyant largement sur le mésosternum; épisternum prothoracique prolongé en dehors presque jusqu'à l'angle du pronotum. — Pattes médiocres, cuisses un peu renflées, inermes, tarses allongés, 1 article des postérieurs un peu moins long que les deux suivants réunis, aux antérieurs, large et en palette ; crochets appendiculés. Au premier coup-d'œil, ce genre se distingue des Edusa, par la sculpture des parties supérieures; le pronotum aussi bien que les élytres ont un aspect mat, le fond est rugueux et parsemé de nodo- sités lisses à bords trôs-irréguliers. Indépendamment de ce faciès, les Gkloptera se distinguent des Edusa, par la forme de l'épisternum prothoracique. Parmi les genres du groupe des Colaspitcs, il se re- connaît à la structure de ses pattes, de ses antennes et par une légère pubesc'ence qui s'observe sur les parties latérales du pronotum et des élytres. Six espèces sont connues, quatre appartiennent à l'Australie et ont été décrites par le D'' Baly et H. Clark; deux autres sont originaires des îles Célèbes, et c'est le premier de ces entomologistes qui les a fait connaître. THASYCLES. Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, subémarginé à son bord antérieur; labre transversal, court, échancré; dernier article des pal- pes maxillaires ovalaire allongé, très-légèrement tronqué. — Yeux assez convexes, sinués en dedans. — Antennes subliliformes, dépas- sant un peu le milieu de la longueur du corps, 2 article à peine de moitié aussi long que 3, 3-G grêles, longs, les derniers légèrement di- latés et subconiprimés. — Prothorax transversal, peu convexe, dilaté latéralement, bord antérieur coupé carrément, avec les angles laté- raux très-oblus, effacés; bords latéraux fortement rétrécis à la base, anguleux au milieu, largement dilatés et arrondis dans leur moitié antérieure; écusson aussi long que large, subarrondi en arrière. — Elytres oblongues, subparallèlus, à surface ponctuée et ornée de nom- breuses séries irréguliôres de tubercules hsses, peu saillants. — Pro- sternum obloug, un peu convexe entre les hanches, abaissé et dilaté en arrière. — Pattes simples, cuisses fusiformes, jambes droites, sub- coLAsriTES. 235 canaliculées en dehors; tarses postérieurs à 1 article un peu moins long que les deux suivants réunis; crochets appendiculés. La forme du pronotum, la sculpture des élytres donnent à ce type un faciès spécial; l'absence d'angles antérieurs au prothorax permet de le reconnaître avec facilité. Nous n'en connaissons qu'un seul type, originaire de la Nouvelle-Calédonie (1). LEPRONIDA. Baly, Journ. of Entomol. Il, p. 221. Tête un peu oblongue, légèrement concave entre les yeux, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur de ces organes; épistome limité latéralement par deux sillons, émarginé à son bord libre; labre grand, subéchancré; dernier arlicle des palpes maxillaires un peu plus long que chacun des précédents, ovalaire, assez renflé et acuminé au bout.— Yeux subarrondis, assez convexes, entiers. — Antennes grêles, subfiliformes, mesurant la moitié de la longueur du corps, 1 article gros, renflé, 2 de même forme, moitié plus petit, 3-6 grêles, subégaux, 7-11 en triangles allongés, subdilatés au bout, avec un article appendi- culaire grêle et conique. — Prothorax transversal, gibbeux-tubercu- leux sur le disque, bord postérieur à peu près droit, les latéraux sinués- dentés, les angles aigus; écusson ogival. — Elytres subquadrangulaires oblongues, très-obtuses en arrière, à surface tuberculeuse. — Proster- num subcarré, un peu transversal, plan, tronqué carrément en arrière et s'appuyant largement sur le mésosternum. — Pattes médiocres, cuisses un peu renflées dans leur milieu, tibias cannelés longitudi- nalement, tarses à 1 article un peu plus long que le suivant; crochets appendiculés. Ce genre, créé par M. Baly, a tout à fait l'aspect d'une Chlamyde de moyenne grandeur; son pronotum surmonté de deux gros tuber- cules oblongs, séparés sur la ligne médiane, ses élytres subquadran- gulaires et ornées de nodosités transversales ou oblongues complètent l'analogie entre ces deux types. 11 suffit cependant de considérer les antennes et les pattes pour reconnaître qu'il n'y a entre eux qu'une apparence tout à fait extérieure. Le type actuel est en réalité plus voi- sin des Lepronota du comte Dejean; mais chez ces dernières, le pro- sternum est oblong et autrement conformé. Nous ne connaissons qu'une seule espèce, Lepronida Batesii, rapportée des bords de l'Amazone. (1) Thasydes cordiformis . — Oblongus, subnitidiis, piceus, antennis, piedibus partim, elytrorum tuberculis rul'o-brtinneis; capitc punctalo, prothorace parce, subtiliter et iiregulariter punctato; elytris punctato-striatis, tuberculorum se- riebas 6 vel 7 irregularibus ornatis. — Long. 9 rnill. 256 rnYioriuGES. PALES. Chevrolat, Dejean, Caialog. 3" éd. p. 432 (1). Tète médiocre, inclinée, engag.^e dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux ; épistome confondu avec le front, très-légèrement émarginé en avant; labre assez développé, transversal, un peu en coin et arrondi en avant; dernier article des palpes maxillaires allongé, acuminé dès la base, assez aigu à l'extrémité. — Yeux hémisphériques, entiers. — Antennes mesurant les deux tiers de la longueur du corps, filiformes, grêles, 2 article oblong-ovalaire, les suivants allongés, les trois derniers un peu plus courts, très-légèrement élargis. — Protho- rax transversal, un peu plus étroit que les élylres, peu couvexe, bords latéraux dilatés et arrondis, fortement bidentés de chaque cùté vers le milieu, bord antérieur avancé au-dessus du vertex, non sinué sur les côtés, les angles saillants ; écusson petit, arrondi. — Elytres oblon- gues, à côtés parallèles, semi-cylindriques, à surface fortement et den- sément ponctuée. — Prosternum très-étroit, convexe entre les han- ches, abaissé en avant et en arrière. — Pattes grêles, cuisses un peu renflées au milieu, tibias droits, pourvus à l'extrémité de deux petites spinules aiguës; tarses postérieurs à 1 article moins long que les deux suivants ; crochets non appendiculés ni bifides, portant seulement vers la base une petite dilatation dentiforme. La seule espèce de ce genre remarquable a été décrite par Gerniar (1. c.) sous le nom de Colaspis ; elle est originaii^e des contrées méri- dionales et orientales de l'Europe et particulièrement répandue en Hongrie. Son corps est oblong, d'un vert métallique doré, entièrement recouvert d'une légère pubescence dorée; les femelles, un pou plus grandes que les mâles, paraissent se distinguer par la présence d'une forte côte légèrement sinueuse, qui, partant des tubérosités huméra- les, se dirige latéralement jusque près de l'extrémité des élytres. Comme type générique, cette espèce est fortement caractérisée, et pourrait, par ses crochets simples, par ses tibias bi-mucronés, former un groupe spécial, si d'autres caractères ne la rapprochaient évidem- ment des Colaspis, telles sont la forme du prosternum, celle des bords latéraux du pronotum. Groupe III. Ghalcophanîtes. Tête oblongue, assez dégagée du prothorax. — Antennes longues et grêles, rarement un peu dilatées vers l'extrémité, légèrement rappro- chées à leur base. — Prothorax tantôt rétréci et conique, tantôt large (1) Syn. Colaspis, Germ. Mag. I, I, p. 125. — Pales, Redtenbaeher, Fauna Austr. 2' éd. p. 92o; Fairm. Gen. des Col. IV, p. 22i, pi. 66, lig. 312. CHALCOPHAMTES. 257 et subdilaté en avant; ses bords latéraux entiers. — Elytres oblongo- ovalaires. — Prosternum à base profondément échancrée, sublulobée; son épisternum à bord antérieur droit ou concave. — Pattes grêles et longues, tibias non échancrés, crochets appendiculés. Ce groupe ne renferme que deux genres, Chalcophana et Corys- thea; leur principal caractère, pour les distinguer des autres grou- pes, réside dans la forme du prosternum, dont la base, plus ou moins échancrée, reçoit la convexité d'une saillie du mésosternum. La forme de la tête est également caractéristique; elle est oblongue, assez ré- trécie entre les yeux ; elle porte des antennes légèrement rapprochées à leur base et logées dans de profondes cavités, dont le bord supé- rieur présente un léger renflement, en forme de calus, ordinairement lisse et brillant. Cette conformation rappelle ce que l'on observe dans la famille des Galérucides. A. Pronotum conique, rétréci de la base au sommet. Chalcophana. A'. — très-large, dilaté en avant. Corysthea. CORYSTHEA. Baly, Trans. entom. Soc. of Lond. 3' S. t. II, p. 336 (1). Tête légèrement oblongue, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, à bouche fortement infléchie en dessous: épistome triangulaire, limité de chaque côté par des sillons conver- gents, légèrement émarginé; labre assez grand, échancré; palpes maxillaires grêles, allongés, dernier article longuement ovalaire, acu- miné. — Yeux très-gros, convexes, sinués. — Antennes grêles, fili- formes, dépassant le milieu de la longueur du corps, 1 article gros, 2 mociliforme, 3-4 subégaux, les suivants plus longs que les précé- dents. — Prothorax transversal, aussi large que les élytres dans sa partie moyenne , bord postérieur échancré en demi-cercle de chaque côté, sublobé dans son milieu, bords latéraux convexes-arrondis^ en- tiers ou un peu onduleux, bord antérieur avancé sur le vertex et ca- chant la tête; écusson en ogive. — Elytres oblongues, subparallèles, irrégulièrement ponctuées-striées. — Prosternum oblong, plan, s'ap- puyant sur le mésosternum, à base émarginée, avec tes angles laté- raux aigus, relevés et faisant paraître la surface un peu concave en arrière. — Pattes assez longues, cuisses fusiformes, simples, jambes subarquées, tarses à l article à peu près aussi long que les deux sui- vants réunis ; crochets appendiculés. Primitivement, M. Baly avait tracé la description de ce genre sous le nom de Corycia, qu'il a changé plus tard (1. c) en celui de Corys- (1) Syn. Corycia, Baly, Jouru. of Entom. t. II, p. 221. Coléoptères. Tome X. 17 258 PHTTOPDAGES. THEA, parce que le premier avait été appliqué à un genre de Lépi- doptère, Il se rapproche des Chalcopiiana par la forme de la lète et par son prosternum, il semble établir le passage entre ce dernier et les CoLASPis. Deux espèces seulement ont été décrites par l'auteur du genre, l'une appartient au Drésil, l'autre à la Guyane française. CHALCOPHANA. Chevrolat, Dejean, Catal. 3* éd. p. 431 (1). Tête oblongue, étroite, dégagée du prothorax, à bouche dirigée obliquement en avant; épistome séparé du front par des sillons très- fins, flexueux, convergents en arrière, à bord antérieur émarginé au milieu, sublobé de chaque côté; labre assez allongé, échancré; palpes maxillaires à 2 article un peu moins long que les deux suivants réunis, le dernier étroitement ovalaire, subtronqué à l'extrémité. — Yeux assez gros, sinués en dedans. — Antennes de forme variable, tantôt filiformes ou légèrement dilatées au milieu, tantôt plus ou moins épaissies vers l'extrémité, dépassant notablement la moitié de la lon- gueur du corps, insérées au côté interne des yeux, dans une grande cavité antennaire dont le bord supérieur est muni d'une espèce de calus convexe et ordinairement lisse. — Prothorax transversal, moins large que les élytres, rétréci de la base vers le sommet, à bords laté- raux souvent droits ou dilatés, arrondis, entiers; bord antérieur très- légèrement sinué de chaque côté derrière les yeux, les angles antérieurs et postérieurs spinuliformes; écusson oblong, arrondi au sommet. — Elytres oblongo-ovalaires, un peu atténuées en arrière, très-rare- ment dilatées avaut l'extrémité, à surface confusément ponctuée ou ponctuée-striée, parfois ornée de côtes longitudinales plus ou moins saillantes. — Prosternum médiocrement large, élevé entre les han- ches, insensiblement abaissé en arrière, à surface à peu près plane ou creusée longitudinalement, terminé par une base bilobée plus ou moins fortement échancrée, emboîtant une convexité correspondante du mésosternum. — Les deux premiers segments abdominaux assez grands. — Pattes longues et grêles, cuisses fusiformes, tibias simples, tarses à 1 article étroit, aussi long, aux tarses postérieurs, que les deux articles suivants réunis; crochets appendiculés. La forme du prosternum est tout-à-fait caractéristique dans le genre actuel. Chez les Colaspis et genres voisins, cette partie du corps est (1) Syn. _ Chevrotât, Dict. dhist. nat. de D'Orbigny, t. III, p. 372; Ericli- son^ Arcliiv. f. Naturg. Ins. Peruaua, t. XIII, p. 161 ; Sutrrian,Aichiv. f. Naturg» Ins. de Cuba, t. XXXII, p. 327. — Cychrea et Eripuylb, Baly, Journ. of En- tom. II, p. 222. SPIIOPYRITES. 2S9 autrement disposée; elle est convexe entre les hanches et fortement abaissée en avant et en arHère; dans les Chalcophana le prosternum peut être plus ou moins saillant entre les premières pattes, mais il s'abaisse peu ou point en arrière; sa base est plus ou moins forte- ment échancrée et s' appuyant sur le mésosternum, loge dans son échancrure la saillie qui forme ce dernier. Les antennes affectent des formes variées. Elles sont filiformes dans bon nombre d'espèces; tantôt elles présentent un léger épaississe- ment des articles moyens (C. apicalis, C. maculata), tantôt elles sont plus ou moins dilatées vers l'extrémité (Eriphyle). On observe tous les passages entre ces diverses formes, et par suite le caractère emprunté des antennes perd ici une partie de sa valeur, d'autant plus que les dimensions relatives des articles basilaires restent les mêmes. C'est par suite de ces observations que nous avons cru de- voir réunir aux Chalcophana , les Eriphyle du D"" Baly, dont nous avons plusieurs types sous les yeux. Nous n'avons pas non plus trouvé dans la diagnose du genre Cychrea du même auteur, des notes dis- tinctives suffisantes pour motiver l'établissement d'une nouvelle coupe générique. Il est vrai que nous ne possédons pas la Cychrea histrio, et que nous n'avons pu nous baser que sur la diagnose trop brève tra- cée par Tauteur anglais. Le genre Chalcophana, créé par M. Chevrolat et indiqué dans la 2" édition du catalogue du comte Dejean, n'a pas encore été complète- ment caractérisé, si l'on fait abstraction des quelques mots cités dans le Dictionnaire d'Histoire naturelle de D'Orbigny. 11 est très-riche en espèces. La plupart se rencontrent au Brésil et ne sont pas rares au Mexique, dans les Antilles et dans les Etats du Sud de TAmérique boréale. Olivier, Germar, Klug ont décrit différentes espèces de Chal- cophana. Plus récemment, Erichson a fait connaître celles qui appar- tiennent à la Faune du Pérou, et M. Siiffrian a décrit les types qui ont été recueillis dans l'île de Cuba par le D"' Gundlach. D'après plusieurs échantillons de la collection du comte de Castel- nau, le genre Guyanica de M. Chevrolat, serait synonyme d'ERiPHYLE du D>^ Baly. Groupe IV. Spilopyrites. Tète forte, engagée dans le prothorax. — Celui-ci subquadrangu- laire, un peu moins large que les élytres, à bords latéraux entiers. — Elytres assez grandes, oblongo-oval aires. — Prosternum à base en saillie obtuse; son épisternum prothoracique en trapèze, disposé transversalement en avant des cavités cotyloïdes. — Tibias entiers; crochets simples. Parmi les groupes chez lesquels l'épisternum prothoracique a son bord antérieur droit ou concave, celui-ci se distingue par les crochets 260 PHYTOPHAGES. de ses tarses qui sont simples. Le seul geiive Pales nous a offert ce même caractère, mais la confusion n'est pas possible, les deux types n'ont aucun rapport entre eux; le genre Pales a été rangé parmi les Colaspites parce que les bords latéraux du pronotum sont dentés, ce qui n'a pas lieu cliezles Spilopïra. Une autre forme, le Chloropterus, a également les crochets simples, mais il appartient à la section des Eumolpides, chez lesquels le bord antérieur de l'épisternum protho- racique est convexe. Le genre Spilopyra, qui seul compose ce groupe, est très-remarquable à divers égards; les particularités qui le distin- guent seront mentionnées ci-après : Un seul genre : Spilopyra. SPILOPYRA. Baly, Journ. of Entom. I, p. 24. Tête large, enfoncée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, à peine émargiué; labre transversal, subarrondi en avant; dernier article des palpes maxil- laires court, ovalaire, un peu atténué. — Yeux subarrondis, assez convexes, indistinctement sinués. — Antennes robustes, atteignant le milieu de la longueur du corps, filiformes et très-légèrement dilatées vers l'extrémité. — Prothorax transversal, subquadrangulaire, plus convexe, bord antérieur fortement sinué de chaque côté en arrière des yeux, avec les angles antérieurs très-saillants; bords latéraux entiers, presque droits. — Elytres oblongues-gvalaires, à côtés sub- parallèles, surface ponctuée-striée, avec un étranglement très-marqué et oblique un peu en avant du miheu. — Prosternum oblong, con- vexe longitudinalement dans son miheu et prolongé en arrière en une sailhe obtuse qui se loge dans un faible enfoncement du mésosternum; épisternum prothoracique de forme quadrangulaire, disposé transver- salement. — Pattes robustes et longues, cuisses renflées au milieu, tibias légèrement arqués, les antérieurs un peu plus longs que les autres, tarses larges, le 1 article à peine plus long que le suivant, le 3 fortement bilobé ; crochets simples, divariqués, un peu épaissis à la base. Ce genre a été créé par le D' Baly pour un insecte superbe décou- vert en Australie, à Moreton Bay. Il ressemble à une Chrysomèle de moyenne taille; cette apparence ne résulte pas seulement de sa forme générale, mais encore des caractères que présente cet insecte remar- quable. Ces caractères, en le rapprochant des Chrysomélidcs, en font, parmi les Eumolpides, une forme exceptionnelle. Ainsi, chez la très- grande majorité de ces dernières, l'épisternum prothoracique est plus long que large et sa partie postérieure longe le bord externe des cavi- tés cotyloïdes antérieures ; dans le type actuel, cette partie est sub- NODOSTOMITES. 261 quadrangulaire et disposée transversalement, comme cela a lieu chez les Chrysomélides. En effet, comme chez ces dernières, les hanches antérieures des Spilopyra sont ovalaires-oblongues et non subcyUn- driques. Comme chez les Chrysomélides encore, les crochets des tarses sont simples, structure très-rare chez les Euraolpides. Cependant par sa forme, par la constitution des antennes, par la structure des pattes et. surtout par l'échancrure profonde qui divise le 3^ article des tarses, cette forme bizarre doit être rangée dans la famille actuelle. C'est aussi la manière de voir du D^ Baly qui s'est occupé avec tant de suc- cès de l'étude des Phytophages. Gaoope V. Nodostomîtes. Tête médiocre, arrondie, engagée dans le prothorax. — Antennes fi- liformes ou subfihformes. — Prothorax transversal, rétréci en avant, à bords arrondis ou anguleux vers la base. — Elytres ovalaires, large- ment arrondies à l'extrémité, souvent gibbeuses à la base. — Proster- num large, son épisternum assez prolongé en arrière, à bord antérieur droit ou concave. — Tibias des deux dernières paires échancrés au bord externe ; crochets appendiculés. Dans cette première division des Eumolpides, caractérisée par la forme de l'épisternum profhoracique, le groupe actuel se distingue avec facilité par les crochets de ses tarses appendiculés et l'échancrure des quatre tibias postérieurs. Ces deux derniers caractères lui sont communs avec les groupes des Callisinites et des Tomyrites; chez ces derniers, le corps est pubescent et les Callisinites ont les antennes fortement dilatées et comprimées vers l'extrémité. Quoique passable- ment riche en petites espèces, le groupe ne renferme que deux genres que l'on peut séparer par les notes distinctives suivantes : A. PronotHm anguleux sur les côtés, élytres gibbeuses à la base. Nodostoma. A'. — non anguleux sur les côtés, élytres réguli''.'re- ment convexes. Nodina. NODOSTOMA. MoTSCHCLSKY, Schretick's Reis. in Amur Lande, II, p. 176 (1). Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome tout à fait confondu avec le front; son bord an- térieur émarginé au milieu, lobé de chaque côté ; labre transversal, subarrondi en avant; dernier article des palpes maxillaires allongé, (1) Syn. Baly, Phytopb*Ma]ayan. p. 212.— Basilepta, Baly, Journ. of Entoia. I, p. 23. 262 PHYTOPHAGES. atténué, subtronqué. — Yeux assez gros, subarrondis, sinués en de- dans. — Antennes plus longues que la moitié du corps, filiformes ou légèrement épaissies vers l'extrémité; rarement très-grêles et plus longues que le corps. — Prothorax transversal, rétréci de la base au sommet, un peu moins large que les élytres, régulièrement convexe, bord antérieur coupé droit, non sinué de chaque côté, les angles peu ou point saillants, bords latéraux dilatés et anguleux un peu en avant de la base; écusson oblong, atténué vers le sommet et arrondi. — Elytres brièvement ovalaires, rarement oblongues, subgibbeuses vers la base, à surface ponctuée-striée. — Prosternum large, plus ou moins transversal ou subquadrangulaire, à surface un peu inégale, à base tronquée carrément. — Pattes médiocres, rarement très-grêles et très-longues, cuisses toujours plus ou moins renflées dans leur milieu, inermes ou subdentées ; tibias grêles, droits, les quatre postérieurs toujours échancrés au bord externe vers l'extrémité; tarses à 1 article un peu plus long que le suivant, terminés par des crochets appendi- culés et divariqués. Ce genre est très-nombreux en espèces, le D' Baly n'en a pas décrit moins de soixante dans ses Phytophaga Malayana; Motschulsky en a fait connaître une dizaine d'autres, appartenant à, la Daourie et aux Indes orientales; de la sorte, le genre paraît répandu sur tout le con- tinent indien et dans la plupart des îles de la Malaisie. Pour bien le reconnaître, ce qui n'est pas toujours facile, il faut se rappeler que le bord antérieur de son épisternum prothoracique est droit ou concave, que ses quatre tibias postérieurs sont échancrés, que ses crochets sont appendiculés et que les bords latéraux de son pronotum sont anguleux-dentés. M. Baly dit que parfois les bords du pronotum sont arrondis ; Motschulsky au contraire les signale comme anguleux; nous croyons qu'il est indispensable de maintenir ce der- nier caractère, car c'est le seul à notre connaissance qui puisse per- mettre de le distinguer des Nodina. C'est avec raison que M. Baly a réuni son genre Basilepta au genre actuel; le Basilepta longipes, malgré ses formes extrêmement remar- quables, possède cependant tous les attributs du genre Nodostoma. NODINA. Motschulsky, Etudes entomol. VII^ p. 108 (1). Tête assez forte, profondément engagée dans le prothorax, un peu au-delà du bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, son bord antérieur émarginé et lobé, anguleux de chaque côté; labre transversal, fortement échancré; dernier ar^cle des palpes maxil- (1) Baly, Phytoph. Malayana, p. 259. CALLISmiTES. 263 laires oblong, sublinéaire, tronqué au bout. — Yeux peu convexes, à peine sinués en dedans. — Antennes dépassant la moitié de la lon- gueur du corps, 1 article renflé, 2 moins long et un peu plus gros que 3, les derniers légèrement épaissis. — Prothorax transversal, à peu près aussi large que les élytres à sa base, assez convexe, bord antérieur un peu avancé au milieu, non sinué de chaque côté, bords latéraux entiers, non anguleux, arrondis et rétrécis vers le sommet; écusson en triangle curviligne. — Elytres convexes, non gibbeuses à la base, presque aussi larges que longues, arrondies à l'extrémité, ponctuées-striées. — Prosternum transversal, plan, fortement dilaté en arrière. — Pattes médiocres, cuisses inermes, épaissies au milieu, les quatre tibias postérieurs échancrés à leur bord externe vers l'ex- trémité; tarses assez longs, terminés par des crochets appendiculés. Ce genre se compose de très-petits insectes de forme arrondie ou très-brièvement ovalaire, ce qui leur donne un faciès assez distinct des Nodostoma; en outre, les bords latéraux du pronotum sont régu- lièrement arrondis et convergents en avant, la surface des élytres est régulièrement convexe et n'offre pas ces dépressions qui rendent chez les Nodostoma la base plus ou moins gibbeuse. Motschulsky, qui a très-imparfaitement décrit ce genre, a fait con- naître plusieurs espèces de l'Inde ; le D' Baly en a ajouté quelques autres, rapportées des îles de la Malaisie par M. Wallace. Groupe VI. Callisinltes. Tête oblongue, assez dégagée. — Antennes fortement dilatées vers l'extrémité. — Prothorax subquadrangulaire, ses bords latéraux an- guleux.— Elytres courtes, subgibbeuses. — Prosternum un peu trans- versal, son épisternum à bord antérieur concave. — Tibias des deux dernières paires échancrés au bord externe ; crochets appendiculés. Ce groupe ne renferme qu'un seul genre découvert dans les grandes îles de la Sonde et dans la presqu'île de Malacca. Les espèces qui le composent ont la taille et la forme du Bromius vitis; elles sont gla- bres, brillantes, quoique non métalliques et ornées de grandes taches d'une nuance plus claire que le fond. Elles offrent, comme types génériques, des caractères saillants qui permettent de les reconnaître avec facilité et certitude : tels sont, les. bords latéraux du pronotum anguleux, les antennes claviformes, les quatre tibias postérieurs échancrés, les crochets appendiculés. Un seul genre : Callisina. 264 PHYTOPHAGES. CALLISINA. Baly, Journ. of Eniomol. l, p. 30. Tète un peu oblongue, dégagée du prothorax ; épistome peu net- tement séparé du front, à bord antérieur émarginé ; labre transversal, subéchancré ; dernier article des palpes maxillaires court, très-obtus. — Yeux assez convexes, sinués en dedans. — Antennes insérées dans une large fossette avec un calus sus-orbitaire, dépassant légèrement le milieu de la longueur du corps, 1 article assez gros, 2 allongé, un peu plus court que le suivant, 3 et 4 subégaux, 5-9 s'élargissant ra- pidement et graduellement, les 3 derniers égaux en longueur, les articles élargis plus ou moins comprimés. — Frothorax un peu trans- versal, subquadrangulaire, faiblement convexe, bord antérieur droit, bords latéraux à peine dilatés, anguleux dans leur milieu ; écusson oblong, à sommet arrondi. — Elytres courtes, ovalaires-oblongues, assez convexes, ponctuécs-siriées, tubérosités humérales saillantes. — Prosternum subquadrangulaire, légèrement transversal. — Pattes ro- bustes, cuisses fortement renflées, les moyennes un peu plus faibles, toutes plus ou moins fortement dentées eu dessous; tibias des deux paires postérieures fortement échancrés au bord externe vers l'extré- mité, légèrement arqués; tarses postérieurs à i article moins long que les deux suivants réunis; crochets appendiculés. Ce genre est fortement caractérisé et ne peut être confondu avec aucun autre ; il ne renferme que deux espèces originaires, l'une de Malacca, Bornéo, l'autre de Java. Groupe VII. Tomy rites. Tète courte, arrondie, reçue dans le prothorax. — Antennes lon- gues, filiformes. — Prothorax presque aussi large que les élytres, ses bords latéraux arrondis et entiers. — Elytres oblongucs, subparallèles. — Prosternum étroit, son épisternum subconcave à son bord anté- rieur. — Tibias des deux dernières paires échancrés; crochets appen- diculés. Ainsi que nous l'avons vu, trois groupes seulement dans cette pre mière division des Eumolpides ont le bord externe des tibias échan- cré, et le groupe actuel se distingue des deux autres par la puboscînce qui le recouvre de toutes parts. Ce n'est cependant pas la seule chose qui le diflërencie. Ainsi qu'on pourra en juger par la description ci- dessous, il possède un ensemble de caractères propres qui en font un type spécial ; mais comme il ne se compose que d'un seul genre, il est inutile d'entrer dans des détails qui trouveront mieux leur place à la suite de la diagnose. Un seul genre : Tomyris. TOMYRITRS. 265 TOMYRIS. Tête assez forte, arrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, front plan ; épisiome rrial limité en arrière, à peu près droit en avant, avec un petit lobe anguleux de chaque côté; labre assez grand, subéchancré; palpes maxillaires à dernier article ova- laire, atténué et très-peu tronqué au bout. — Yeux très-gros, convexes, débordant de chaque côté les angles antérieurs du pronotum, forte- ment sinués en dedans. — Antennes longues, grêles, filiformes, me- surant les trois quarts de la longueur du corps, 2 article subglobu- leux, 3 et i allongés, subégaux, les suivants plus longs, le dernier court avec un long article appendiculaire conique. — Prolhorax trans- versal, à peu près aussi large que les élytres, convexe, bord antérieur coupé carrément, avec ses angles obtus et très-fortement infléchis; bords latéraux entiers, arrondis, un peu rétrécis vers la base, plus fortement au sommet; écusson subpentagonal ou subquadrangulaire, à sommet obtus ou arrondi. — Elytres oblongues, à côtés subparal- lèles, arrondies à l'extrémité, à surface très-flnement chagrinée et con- fusément ponctuée, très-rarement rugueuse derrière les épaules. — Prosternum étroit, fortement rétréci et convexe entre les hanches, abaissé en avant et en arrière. — Pattes médiocres, cuisses un peu renflées, tibias grêles, les 4 postérieurs échancrés au bord externe vers l'extrémité, tarses à 1 article un peu moins long que les deux sui- vants réunis, terminés par des crochets appendiculés et divariqués. Ce genre se compose de petits insectes découverts dans les parties méridionales de la Nouvelle-Hollande; leur corps est oblong, très- obtus en avant et en arrière, entièrement recouvert d'une très-fine pubescence, dorée ou jaunâtre, presque couchée, entremêlée dans quelques espèces de poils plus forts, dressés, subsériés ; leur coloration passe du vert doré au vert bronzé ou bleuâtre, à reflets métalliques. Dans les espèces que nous avons examinées, la tête et le pronotum se sont montrés couverts de points serrés, assez larges, peu profonds et ombiliqués; la surface des élytres est tantôt très-finement chagrinée et ponctuée, tantôt brillante etsubponctuée-striée; rarement on observe des rugosités transversales en arrière des épaules. La distinction des Tomyris avec les Nodostomites et les Callisinites se fera toujours avec la plus grande facilité, en se rappelant la forme étroite du prosternum chez les Tomyris, ses antennes longuement fili- formes, ses gros yeux profondément sinués, etc. Il est incontestable, d'autre part, que le genre Edusa, tel que nous aurons à le caractéri- ser par la suite, présente d'étroites affinités avec les Tomyris. Ainsi, par exemple, les antennes sont construites à peu près sur le même plan, la forme générale du corps est semblable, la pubescence se re- trouve dans les deux types. On remarquera cependant que l'échan- 266 PHYTOPHAGES. crure des tibias n'existe pas chez les Edusa, et que leur épisternura prothoracique présente un bord antérieur légèrement convexe et un peu relevé à son angle interne (1). Groupe VIII. Scelodontites. Tête forte, large, assez dégagée du prothorax, à front sillonné au- dessus des yeux. — Antennes robustes, épaissies vers l'extrémité. — Prothorax court, subglobuleux, plus étroit que les élytres, bords laté- raux subentiers. — Elytres courtes, convexes. — Prosternum trans- versal, son épisternum à bord antérieur concave. — Pattes robustes, tibias entiers ou échancrés au bord externe; crschets bifides. Comparé aux groupes précédents, la distinction du groupe actuel se fera facilement par la structure des crochets des tarses qui sont bifides, tandis qu'ils sont appendiculés chez les premiers. Un caractère artifi- ciel, mais d'une application facile, le différencie tout aussi bien des suivants, c'est la présence d'un sillon profond de chaque côté du front, au-dessus des yeux. Les espèces qui composent les deux genres de ce groupe sont des insectes remarquables par leur brillant métallique, par les poils dorés qui forment sur les élytres des dessins variés, par la forte sculpture des parties supérieures. Quoique d'un aspect assez 'différent, ces deux genres sont voisins l'un de l'autre, ainsi qu'on pourra en juger par les descriptions ci- dessous : A. Sillon des yeux très-profond, non parallèle au contour de l'orbite. Scelodonta. A'. Sillon médiocre, parallèle au contour de l'orbite. Syricta. SCELODONTA. Westwood, Proceed. zool. Soc. 1837, p. 129 (2). Tête médiocre, plus large que longue, dégagée du prothorax, à front presque plan, pourvu de chaque côté d'un très-fort sillon arqué, placé à quelque distance des bords interne et supérieur des yeux; épistome imparfaitement séparé du front, échancré en avant, lobé anguleux de chaque côté; labre transversal, également échancré; dernier article des palpes maxillaires allongé, très-atténué. — Yeux très-gros, subhémisphériques. — Antennes filiformes, un peu épaissies vers l'extrémité, mesurant la moitié de la longueur du corps, 1 article (1) Tomyris pulchella. — Oblonga, viridi-aurea, pube subtili aurea vestita, anlennis, articulo ultimo nigricante, palpis pedibusque flavo-ferrugineis; capite et prothoracc confertissime punctatis, elylris subtilissimè striolatis punctatis- que. Long. 6 mill. — Sydney. (2) Baly, Phytoph. Malayan. p. 155. SCELODONTITES. 267 très-gros, 2 plus gros et moins long que 3, les derniers épaissis, subcylindriques. — Prothorax subcylindrique, rétréci à la base et au sommet, bord antérieur coupé droit, les latéraux très-peu marqués, parfois en partie effacés; écusson aussi large que long, pentagoiial, à sommet obtus. — Elytres beaucoup plus larges à la base que le pro- notam, rétrécies à partir des épaules qui sont très-saillantes, à surface profondément ponctuée-striée. — Prosternum plus large que long, un peu convexe et rétréci entre les hanches, abaissé en arrière. — Pattes robustes, longues; cuisses claviformes, ordinairement et plus ou moins fortement dentées en dessous; tibias un peu dilatés à l'ex- trémité, cannelés longitudinalement, les 4 postérieurs échancrés à leur bord externe vers l'extrémité ; tarses larges, terminés par des crochets divergents et bifides. 11 est peu de genres aussi facilement reconnaissables que celui-ci, à cause du sillon qui contourne ie bord interne et supérieur des yeux ; dans aucun autre type, il n'est aussi profond et aussi large. Le prothorax est subcylindrique; par suite, les bords latéraux sont très- obtuS et parfois en partie effacés; les élytres varient un peu dans leur forme, tantôt elles forment un ovale-oblong, tronqué en avant, tantôt elles sont coupées en coin à partir des épaules. La coloration est sou- vent obscure avec des reflets bronzés, parfois d'un vert métallique avec des taches pourprées ou d'un noir velouté; la sculpture des parties supérieures est toujours nettement accusée. Les espèces paraissent assez nombreuses et répandues sur le conti- nent et l'archipel indiens ; elles se retrouvent encore au Cap de Bonne- Espérance et au Vieux-Calabar. L'habitat de quelques espèces signalées comme originaires de l'Amérique du Nord, doit être vérifié. SYRICTA. Baly, Journ. of Entom. II, p. 440 (1). Tête forte, oblongue, dégagée du prothorax, front légèrement con- vexe, pourvu de chaque côté d'un fort sillon qui contourne la moitié supérieure des yeux; épistome confondu avec le front, échancré; labre petit, transversal, échancré; dernier article des palpes maxillaires ovalaire, tronqué au bout. — Yeux ovalaires, très-légèrement sinués en dedans. — Antennes robustes, mesurant à peine la moitié de la longueur du corps, 1 article subglobuleux, 2-5 à peu près de môme longueur, 6-11 dilatés, renflés, légèrement comprimés. — Prothorax subcylindrique, à surface très-inégale, bords latéraux effacés en avant; écusson subquadrangulaire. — Elytres ovalaires, oblongues, très-convexes, plus larges à la base que le pronotum, à surface (1) Syn. Calohorpba, Stâl, Ofver. of KÔDgl. Vetens. Akad. Forh. XV, p. 251. 2C8 PHYTOPHAGES. éparsément ponctuée et ornée de taches brillantes recouvertes de poils d'un jaune clair et vif. — Prosternum un 'peu plus long que large, presque plan, tronqué carrément à sa base. — Pattes robustes, cuisses renflées, inermes, tibias épais, sillonnés longitudinalement, brusquement dilates à rcxtrcmité; tarses larges, à I article un peu plus long que le suivant, terminés par de petits crochets bifides. Ce genre avait été créé en 1838 par M. Still, et publié dans les Mémoires de l'Académie de Stockholm sous le nom de Calomorfha; mais M. Baly a dû changer ce nom parce qu'il avait déjà été employé par Latreille pour un genre de Lépidoptère. Il ne renferme que deux espèces, toutes deux originaires du Cap de Bonne-Espérance ; ce sont des insectes de taille moyenne, à formes massives, d'un grand éclat métalUque et ornés de poils d'un jaune doré, distribués par grandes taches. Outre la forme générale qui est différente, le genre Syricta se distingue du genre Scelodonta par la forme des sillons frontaux ; dans le premier ce sillon est étroit, creusé parallèlement au contour interne, supérieur et postérieur des yeux ; tandis que dans les Sce- lodonta, le sillon commence entre les yeux et la ligne médiane et n'atteint le pourtour de l'œil que dans sa partie supérieure externe; il est aussi plus profond et plus large. Du reste, la structure des antennes et des pattes offre d'autres diflerences dans l'un et l'autre types. Groupe IX. Leprotites. Tête en général petite et assez dégagée du prothorax. — Antennes le plus souvent grêles et longues. — Prothorax subcyliiidrique, dépourvu de bords latéraux. — Elytres oblongues, pubescentes ou squamuleuses comme toutes les parties du corps. — Prosternum souvent étroit, son épisternum à bord antérieur subcoucave. — Pattes longues et grêles, tibias presque toujours entiers; crochets bifides. Ce groupe est le plus nombreux de la tribu des Eumolpides ; il renferme dix-huit genres. Ceux-ci se composent de petites espèces, peu remarquables et d'une étude très-laborieuse; leur couleur varie du brun rougeâtre au brun noirâtre, rarement jaunâtre ; aucune ne présente de reflets métalliques et chez presque toutes la couleur du fond disparaît sous la vestiture qui le recouvre. Cette vestiture se compose tantôt de poils couchés ou subhérissés, disposés sans ordre, tantôt de poils squamuliformes ou de véritables écailles analogues à celles des Curculionides; ces dernières sont d'ordinaire plus régu- lièrement disposées. Tous les organes présentent des modifications très-sensibles selon les genres; les antennes, les pattes, les yeux ont des structures diverses; en réalité, c'est un groupe peu homogène. Cependant, il se dis- tingue assez facilement des autres types de cette première division LKrnoriTES. 269 qui ont les crochets bifides par l'absence des bords latéraux du pro- notum, qui sont toujours plus ou moins complètement effacés, et remplacés quelquefois par une série de petites dentelures disposées sur un seul rang. Ce groupe a été établi par le D"" Baly ; nous l'avons conservé, à part quelques légères modifications : ainsi nous en avons distrait plusieurs types (Bromius, Apolepis, Lepina, Aulacolepis), que nous avons re- portés dans la seconde division, parce que chez eux l'épisternum prothoracique a son bord antérieur plus ou moins convexe. En même temps nous y avons ajouté une forme inédite, le genre Irenes. Presque tous ces genres, très-peu riches en espèces, appartiennent au Continent et à l'Archipel indiens; quatre seulement font exception et se rencontrent dans diverses contrées du Nouveau-Monde. Deux ou trois des types décrits ci- dessous nous ont fait défaut, leurs descriptions et le tableau suivant sont empruntés à l'excellent travail du D^ Baly, pubhé dans le Journal d'Entomologie (T. II. p. 143). A. Corps recouvert de poils ou de fines squaminules pili- formes. B. Yeux entiers ou obsolètement sinués. C. Bord antérieur de l'épistome simple. D. Mésosternum transversai, bifurqué en arrière. D'. Mésosternum entier ou subéchancré. E. Elytres tuberculeuses. F. Elytres subponctuées-striées, hérissées. F'. — confusément ponctuées, poils rares, couchés. E\ — non tuberculeuses. G. Cuisses antérieures élargies, comprimées, dentées en dessous. G'. Cuisses antérieures normales, simples. H. Prothorax légèrement transversal et déprimé en des- sus. H'. — régulièrement cylindrique. I. Cuisses dentées en dessous. K. Corps allongé, recouvert de poils courts, squammi- formes. K'. Corps oblong, recouvert de poils longs soyeux, r. Cuisses inermes. C. Bord antérieur de l'épistome armé de deux fortes dents^ déprimées^ B'. Yeux distinctement échancrés. L. Yeux allongés, réniformes. M. Cuisses dentées en dessous. M'. — inermes. Aoria. Stasimus. Damelia. Trichotheca. Xanthonia. Lypesthes. Neculla. Fidia. Aulexis. Brevicolaspis. Nephrella. 270 PHYTOPHAGES. L'. Yeux ovales ou arrondis, échancrés. Habrophora. A'. Corps recouvert d'écaillés, plus ou moins régulière- ment disposées. N. Cuisses antérieures fortement épaissies, épistome trans- versal. Piomera. N'. Cuisbes antérieures et postérieures subégales, cuisses moyennes grêles, épistome cunéiforme. Metaxis. N". Cuisses antérieures normales. 0. Bord externe des tibias simple. Leprotes. 0'. Bord externe des tibias postérieurs ou des tibias moyens échancré. P. Ecailles plus ou moins déprimées, couchées ou très- légèrement arquées. Q. Yeux réniformes, profondément échancrés. Irenes. Q'. — arrondis, entiers. Demotina. P'. Ecailles subhérissées, fortement arquées, leur sommet prolongé en un appendice filiforme. Hemiplatys. AORIA. Baly, Journ. of Entomol. II, p. 149 (1). , Tête médiocre, assez dégagée du prothorax; épistome émarginé; labre très-large, échancré en avant; palpes très-grèies, filiformes, le dernier article acuminé, à peine un peu renflé dans son milieu. — Yeux assez gros, très-convexes. — Antennes grêles, filiformes, 1 ar- ticle très-épaissi, arqué, 2 de moitié plus court, 3 grêle, plus long, 4 et suivants plus allongés. — Prothorax globuleux, sans trace de bords latéraux; écusson oblong, ogival. — Elytres beaucoup plus larges que le prothorax, oblongues-ovalaires, laissant une partie du pygidium à découvert, confusément ponctuées. — Prosternum fortement trans- versal, un peu dilaté en arrière, convexe enlre les hanches, abaissé en avant et en arrière, épisternums oblongs, non séparés par une suture du côté interne; mésosternum transversal, à bord postérieur profondément échancré; épiijfernums métathoraciques atténués en arrière, les épinières acuminées. — Pattes longues et grêles, cuisses un peu renflées au miheu, inermes; tibias grêles, à peine épaissis au bout, substriés en dehors; tarses à 1 article longuement triangulaire, à peu près aussi long que les deux suivants réunis; crochets bifides. Deux espèces seulement constituent ce genre; toutes deux ont été décrites par le D"" Baly, l'une se rencontre dans les grandes îles de l'Archipel indien et jusque dans la Chine boréale; l'autre a été dé- couverte dans le royaume de Siam. Elles ont tout-à-fait la forme et l'apparence des Bromius, à ce point que l'une des espèces a été dé- (1) Baly, Phytoph. Malay. p. 78. -^ LEPROTITES. 271 crite sous ce nom par l'auteur anglais; en y regardant de près, les deux genres sont différents, en ce que l'épisternum prothoracique est subconcave à son bord antérieur dans le type actuel et convexe dans les Bromius. La pubescence dont les Aoria sont recouverts, la forme des yeux, celle de l'épistome permettront de les distinguer parmi les genres du groupe des Leprotites; ils sont surtout remarquables par la profonde échancrure du bord postérieur du mésosternum. STASIMUS. Bal Y, Journ. of Entom. II, p. 150. Tête oblongue, dégagée du prothorax, à bouche dirigée en bas; dernier article des palpes maxillaires ovale-lancéolé, bord antérieur du menton échancré en triangle. — Antennes mesurant la moitié de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 légèrement épaissi, un peu plus court que le suivant, 3, 4, 5, 6 égaux à 2, grêles, 7 et suivants modérément épaissis, 7 pyriforme, 8, 9, 10 moniliformes, 11 ovale. — Yeux entiers. — Prothorax à partie discoïdale antérieure gibbeuse, bords latéraux efiacés. — Elytres densément ponctuées, les intervalles épaissis et plus ou moins saillants, çà et là, en tubercules irrégu- liers. — Prosternum subcarré, dilaté en arrière, son bord antérieur continu avec celui des épisternums; mésosternum subcarré, à sommet dilaté et obtus. — Pattes médiocres, les cuisses des deux paires anté- rieures armées en dessous d'une petite dent, tarses àl article à peine plus long que le suivant; crochets bifides. La forme gibbease du pronotum, les tubercules qui recouvrent les élytres, la structure des antennes, caractérisent suffisaamient ce genre; il ne se compose que d'une seule espèce, originaire de Singa- pore; c'est un insecte de forme oblongue, subcylindrique, de S à 6 mil- hmètres de longueur, d'un brun terne, et recouvert en dessus de poils hérissés, et en dessous de poils squammuliformes. DAMELIA. H. Clark, Journ. of Entom. II, p. 25b. Tête petite, oblongue, bien dégagée du prothorax ; épistome con- fondu avec le front, labre transversal, échancré; dernier article des palpes maxillaires oblong, acumiué, subtronqué. — Yeux gros, très- convexes, fortement granulés, à peine sinués en dedans. — Antennes grêles, filiformes, mesurant les Irois quarts de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 et 3 pou dilférents en longueur, les suivants plus longs, les derniers diminuant graduellement de longueur et légère- ment épaissis. — Prothorax cylindrique, à peu près aussi long que 272 PHYTOPHAGES. large, un peu dilaté dans son milieu, bords latéraux tout à fait effacés; à surface très-inégale; écusson semi-ovalaire. — Elytres beaucoup plus larges que le pronotuni, furmant un ensenible subquadrangulaire, arrondi à l'extrémité, déprimé sur le disque, à surface très-inégale, ponctuée, ornée de tubercules, de rugosités, de carinules disposés sans ordre, entremêlés de quelques poils rares, flexueux, grêles, argentés. — Prosternum oblong, plan, tronqué carrément en arrière. — Pattes médiocres, plutôt grêles, cuisses claviformes, inermes, les 4 tibias postérieurs échancrés au bord externe ; tarses terminés par des cro- chets bifides. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce trouvée aux îles Fiji, et décrite par H. Clark. 11 se distingue facilement des genres voisins par l'échancrure très-apparente du bord externe des quatre tibias posté- rieurs. Parmi ceux qui ont les yeux entiers et le corps recouvert de poils épars, c'est le seul qui pressente ce caractère. 11 a, du reste, un fades spécial, qui rappelle un peu celui des Lefronida. TRICHOTHECA. Baly, Journ. of Enlom. 1, p. 2G (1). Tête médiocre, dégagée du prothorax,; épistome émarginé en avant, subdenté de chaque côté, labre large, un peu échancré ; palpes assez longs, grêles, dernier article renflé dans son milieu et acuminé. — Yeux assez gros, ovalaires, subentiers, saillants. — Antennes presque aussi longues que le corps, subfilifornies, épaissies vers l'extrémité, 4 article renflé, 2 très-court, ovalaire, 13, 4, 5 très-grêles, cylindriques, subégaux entre eux, les suivants un peu plus courts, épai;^sis, avec un article appendiculaire en cône. — Prothorax subcylindrique, légè- rement rétréci à la base et à l'extrémité, sans trace de bords latéraux, un léger dllon transversal au bord antérieur ; écusson un peu oblong, très- obtus au sommet. — Elytres oblongues, ovalaires, plus larges que le prothorax. — Prosternum étroit, convexe entre les hanches, abaissé en avant et en arrière ; mésosiernum également étroit, à bord posté- rieur émarginé; parapleures métathoraciques linéaires, obtusément arrondies eu arrière. — Pattes grêles, cuisses antérieures plus fortes que les autres, subcomprimées, fusiformes, armées en dessous d'une petite dent; les cuisses moyennes et postérieures plus faibles, à peine dilatées, subangulenses à leur bord inférieur et subdentées; tarses postérieurs à 4 article au moins aussi long que les deux suivants réu- nis; crochets bifides, la division interne très-courte et basilaire. La genre ne renferme jusqu'à ce jour qu'une seule espèce appar- tenant à la Faune de l'Inde boréale. C'est un petit insecte à formes (1) Balj, Journ, of Enlom. II, p. 150. LEPROTITES. 273 grêles, entièrement recouvert d'une longue pubescence subhérissée, de nuance pâle^ avec des taches noires sur les élytres. Comme type générique, il est bien caractérisé par la longueur de ses antennes, et par la forme des cuisses antérieures qui est tout à fait spéciale. XANTHONIA. Baly, Journ. of Entom. II, p. 151. Tète arrondie, dégagée du prothorax, à bouche dirigée en bas; épis- tome et labre subéchancrés; palpes médiocres, à dernier article légè- rement dilaté vers la basej longuement acuminé. — Yeux arrondis, convexes, entiers. — Antennes grêles, pubfiliformes, dépassant légè- rement la moitié de la longueur du corps, 1 article assez renflé, 2 ova- laire, de moitié plus court, 3-3 grêles, subcylindriques, allongés, les suivants plus courts, un peu dilatés vers l'angle antérieur, en triangle allongé, 11 ovalaire, un article appendiculaire très-court. — Protho- rax transversal, subcylindrique, sans trace de bords latéraux, un large sillon parallèle au bord antérieur; écusson en trapèze, tronqué au sommet, bords latéraux sinueux. — Elytres plus larges que le pro- thorax, oblongues, subparallèles, irrégulièrement pou(;tuées-striées. — Prosternum étroit, convexe entre les hanches, abaissé en avant et en arrière; mésosteruum de même largeur; parapleures métathoraciques linéaires, obtuses à l'extrémité. — Pattes médiocres, cuisses un peu renflées au milieu, inermes; tibias simples, tarses à 1 article plus court quG les deux suivants réunis ; crochets bifides, la dent interne plus courte. Ce genre, créé par le D'' Baly, a poiir type un petit insecte origi- _ naire du Canada. La Xanlhonia Stevensi est de forme oblongue, sub- cyhndrique, d'un jaune ferrugineux; le corps est entièrement recou- vert de poils de même nuance, plus longs et plus serrés sur les élytres. D'après M. Baly, ce genre renferme quatre espèces, dont trois de l'Amérique du Nord, la quatrième du Brésil; une seule est décrite jusqu'à ce jour. Comme forme générique, ce type se distingue des Neculla par son prot^orax transversal et subdéprimé en dessus. LYPESTHES. Baly, Journ. of Entom. Il, p. 15:2. Tête ovalaire, médiocre, dégagée du prothorax ; épistome subémar- giné, labre assez long, rétréci en avant, échancré; palpes à 3 et 4 ar- ticles assez gros, le dernier acuminé, subtrunqué au b(mt. — Yeux arrondis, assez saillants, entiers. — Antennes mesurant les trois quarts Coléoptères. Tome X. 18 274 PHYTOPHAGES. de la longueur du corps, grêles, filiformes, i article assez gros, 2ob- coniquc, de moitié plus court, les suivants cylindriques, allongés, les 5 derniers très-légèrement épaissis à leur extrémité. — Prothorax aussi long que large^ subcylindrique, sans bords latéraux ; écusson ogival. — Elytres plus larges que le prothorax, oblongues-ovalaires, striécs-ponctuées. — Prosternum oblong, convexe entre les hanches, abaissé en avant et en arrière; mésosteruum de même largeur; para- pleures métathoraciques linéaires. — Pattes longues et grêles, cuisses fusiformes, dentées, tibias très-grêles, striés en dehors; tarses fai- bles, 1 article assez long, crochets profondément bifides, la division interne un peu plus courte que l'externe. La Fidia atra Motsch. (1) constitue ce genre à elle seule. C'est un petit insecte de 4 à 5 millimètres de longueur, de couleur noire ou d'un brun obscur, entièrement recouvert d'une villosité grisâtre, courte et assez serrée. M. Baly a cru, avec raison, devoir en faire un genre spécial, parce que toutes les cuisses sont dentées en dessous, tandis qu'elles sont inermes dans les Fidia. Les Neculla s'éloignent du type actuel par leurs antennes plus courtes, plus robustes, et chez lesquelles le 2^ article égale à pou près le 3«, tandis que chez les Lypesthes, ce dernier article est deux fois aussi long que le second; en outre, la pu- bescence est beaucoup plus longue, plus rare, plus grossière. L'espèce est japonaise. Elle paraît avoir été retrouvée dans la Chine boréale. NECULLA. Baly, Journ. of Entom. II, p. 152 (2). Tête médiocre, dégagée du prothorax; épistome à bord antérieur ondulé, labre transversal, rétréci vers son bord libre qui est émar- giné; palpes assez allongés, à dernier article fortement acuir.iné. — Yeux eniiers, hémisphériques. — Antennes ne dépassant pas le mi- lieu du corps, assez robuste, '1 article épaissi, 2 et 3 oliconiques, égaux, les suivants plus longs, les derniers distinctement dilatés. — Prothorax un peu plus large que long, légèrement rétréci de la'base au sommet, subcylindrique, fi bords latéraux tout à fait elfacés ; écusson allongé, subtiuadrangulaire. —Elytres beaucoup plus l.irges que le protirOi'ax, ov.ilaires, assez courtes, confi. sèment ponctuées. — l*rosternum assez large, convexe 1 1 rétréci entre léS hafichcs, fortement dilaté et abaissé en arrière ; nié.^Oïternuui plus élroitj légèrement concave; parapleures métiithoraciqucs légèrement at énuées vers l'extiémité qui est arron- •)(Jie>iT:- Paltfs courtes, robustes; cuisses fusiformes, armées d'une très-petite dent en dessous; tibias assez com'ts, striés en dehors; les (1) Mot». Elud. entofli. 1860, p. 22. (2) ÀDOXUs, Baly, Jourti. of Eutom. I, p. 28. lEPROTITES. 275 3 premiers articles des tarses à peu près égaux; crochets bifides vers rextrémité seulement. L'Adoxus jwllinarius a servi de type à M. Balypour la création de ce genre. Cet insecte a été rapporté des environs de Bombay; il me- sure 5 à 6 millim. de longueur, il est de couleur sombre et entière- ment recouvert de longs poils couchés, assez grossiers. Par sa forme raccourcie et robuste, ce type rappelle les genres Bromius et Aoria; il s'en distingue néanmoins sans difficulté par ses cuisses dentées et par la tète plus dégagée du prothorax. FIDIA. Deiean, Cat. 3e éd. p. 436 (1). Tète obiongue, médiocre, dégagée du prothorax ; épistome et labre légèrement émarginés; palpes médiocres, dernier article assez long, ovalaire, atténué vers l'extrémité. — Yeux brièvement ovalaires, très-convexes, entiers. — Antennes mesurant un peu plus que la moitié de la longueur du corps, grêles, filiformes, 4 article renflé, 2 ovalaire, 3 du double plus long, les suivants grêles, cylindriques, les derniers très-légèrement épaissis. — Prothorax aussi long que large, rétréci à la base et à rextrémito, cylindrique, sans trace de bords latéraux; écusson en trapèze, rétréci vers le sommet et tronqué. — Elytres plus larges que le prothorax, ovaiaires-oblongucs, ponctuées- striées. — Prosteruum oblong, rétréci et convexe entre les hanches, fortement abaissé en avant et en arrière ; mésosternum de même lar- geur; parapleures métathoraeiques atténuées en arrière. — Pattes longues et grêles, cuisses fusiformes, inermes; tibias allongés; 1 article des tarses égal ou peu s'en faut aux deux suivants réunis; crochets bifides, la division interne plus courte que l'externe. Ce genre a été indiqué par le comte Dejean dans le catalogue des Coléoptères de sa collection ; M. ie D'' Baly l'a adopté et en a tracé les caractères. Les espèces qui peuvent y rentrer, appartiennent à la Faune des Etats-Unis et du Mexique; ce sont de petits Eumol- pides de forme allongée et subcyliadrique, de couleur sombre et recouverts en dessus et en dessous de poils très-fins, couchés ou subhérissés, entremêlés parfois de poils squammiformes disposés en séries. Parmi les genres qui possèdent des yeux entiers, celui-ci se re- connaît aisément par ses cuisses inermes, ses pattes allongées, par son prothorax rétréci à la base et au sommet. (1) Baly, Journ. of Entom. II, p. 153. Î76 rnTTOPHAGES. AULEXIS. Baly, Journ. of Entom. II, p. 153. Tête dégagée du prolhorax, à museau grêle, bord antérieur de l'épistome muni de deux fortes dents aiguës appliquées sur le labre, celui-ci subquadrangulaire entier. — Dernier article des palpes maxillaires ovalaire, plus ou moins épaissi, subtronqué. — Antennes subfiliformes, snbpubescentes, 1 article épaissi, 2 de moitié plus court, 3 obconique, 4 plus long que les deux précédents réunis, les sui\'ants subégaux en longueur et un peu plus courts ([ue 4. — Yeux saillants, très-gros, séparés par un front étroit, légèrement sinués à leur bord interne. — Prothorax transversal, fortement déprimé eu arc de cercle un peu en arrière du milieu, bord latéral effacé ou apparent seulement vers la base, avec 3 à 4 dents aiguës vers le milieu; écus- son oblong, subtriangulaire. — Elytres un peu plus larges que le corselet, oblongues, éparsément ponctuées. — Prosternum très-étroit, convexe entre les hanches antérieures, abaissé en arrière et en avant; mésosternum un peu plus large, dilaté en arrière. — Pattes médio- cres, cuisses inermes, crochets des tarses dentés ou bifides à la base. Les espèces de ce genre ont le corps allongé, subcylindrique, re- couvert en dessus et en dessous de longs poils subhérissés; ehes sont au nombre de deux, l'une et l'autre originaires de Bornéo, la pre- mière, A. nigricoUis, a été décrite par le D' Baly (Journ. of. Entom. II. p. 154), la seconde m'a été conimuniquée par cet entomologiste distingué, sous le nom de A. Wallacei. Cette dernière a les crochets des tarses bifides; par la présence de ce caractère, le genre (jui faisait exception dans le groupe actuel, rentre dans la règle, au moins en partie; du reste, ainsi que nous l'avons vu, il n'y a entre les crochets dentés et les crochets bifides, qu'une différence du plus au moins; lorsque la division interne est courte et basilaire, le cro- chet est denté pour M, Baly; nous croyons qu'il faut encore le regarder comme bifide, seulement il faut ajouter que la division interne est très-réduite et basilaire. BREVICOLASPIS. Laporte, Silberm. Revue Entom. t. I, p. 24 (1). Tête dégagée du prothorax, dirigée perpendiculairement en bas; épistoiue confondu avec le front, pmfondi'ment échancré et muni de deux fortes dents ai)puyées sur le labre; dernier article des palpes (1) Baly, JourD. of Entom. II. p. 154. — J. Tlioinsou, Arcliiv. Eutoui. il, p. 377. LEPROTITES. 277 maxillaires longuement ovalaire ; bord antérieur du menton concave. — Antennes filiformes, aussi longues que le corps ou même plus longues, article 1 renflé, 2 court, les 3 ou 4 suivants égaux, de la longueur du premier, les derniers plus courts, subégaux, légèrement dilatés. — Yeux réniformes, un peu saillants. — Protborax convexe en dessus, arrondi latéralement, rétréci en avant, bords latéraux indiqués par une ligne distinctement saillante. — Elytres plus larges que le pro- notum, parallèles, à extrémité largement arrondie, confusément ponctuées. — Prosternum oblong, subquadrangulaire. — Pattes ro- bustes, cuisses médiocrement épaissies, les antérieures plus fortes, toutes armées d'une forte dent; tibias courbés en dedans, les anté- rieurs épaissis vers l'extrémité, les intermédiaires profondément écbancrés au bout, crochets bifides. Le type du genre, Brevicolaspis pilosa Lap., du Brésil, est un petit insecte de forme oblongue allongée, recouvert en dessus de poils couchés et squammiformes. Il se distingue surtout par ses yeux réni- formes et la structure des pattes. Les espèces décrites par M. Thomson, au nombre de quatre et découvertes au Gabon, appartiennent selon toute probabilité à une autre coupe générique. NEPHRELLA. Baly, Journ. of Entom. II, p. laS. Tête dégagée du prothorax, à bouche dirigée en bas; dernier article des palpes maxillaires ovalaire, celui des labiaux plus allongé, lancéolé. — Yeux larges, allongés, réniformep, assez convexes. — Antennes médiocrement robustes, subfiliformes, 4 article épaissi, 2 plus court, un peu renflé, le 3 de moitié plus long, 4-6 subégaux entre eux, un peu plus allongés que le précédent, 7-11 subégaux, plus courts. — Proihorax subcylindrique, bords latéraux effacés. — Elytres plus larges que le prouotum, parallèles, densément ponctuées. — Pro- sternum étroit, allongé; mésosternum oblong, un peu dilaté en arrière et tronqué. — Pattes courtes, médiocrement robustes, cuisses subépaissies, inermes, la paire postérieure plus courte que l'abdomen ; tarses à 4 article plus court que les deux suivants réunis; crochets bifides. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, rencontrée dans l'île de Ceylan; c'est un petit insecte de forme allongée, subcylindrique, d'un fauve obscur, recouvert en dessus et en dessous de poils couchés; ses yeux sont fortement réniforraes, et ce caractère le distingue au point de vue générique des autres types de ce groupe. Nous n'avons pu étudier cette espèce, la description que nous en avons donnée, est empruntée aux travaux remarquables du D"^ Baly, 878 PHYTOPHAGES. HABROPHORA. Erichson, Archiv. f. Naturg. Ins. peruan. t. XIII, pi. I, p. 163 (1). Tête ovalaire, dégagée du prothorax; épistome échancré, labre subémargiué; dernier article des palpes maxillaires longuement acu- miné. — Antennes grêles, filiformes, à peu près de la longueur du corps, article 1 ovalaire, oblong, 2 de moitié plus court, 3-6 très- grèles, subcylindriques, du double plus longs chacun que le premier, les derniers un peu plus courts, légèrement dilatés. — Yeux assez sail- lants, grands, profondément échancrés à leur bord interne. — Pro- thorax subcylindrique, un peu déprimé en dessus avec un sillon transversal médian, obsolète au milieu ; bords latéraux indiqués par une très-fine ligne un peu saillante. — Ecusson trapézoïdal, très-obtus en arrière. — Elytres allongées, beaucoup plus larges que le corselet, un peu déprimées. — Proslernum très-étroit, convexe entre les hanches, un peu dilaté en arrière. — Pattes longues et grêles, cuisses inermes; tibias très-minces, les postérieurs plus allongés; aux quatre tarses antérieurs, 1 article plus court que les deux suivants réunis; à la paire postérieure, cet article est très-long et égale les trois der- niers réunis ; crochets bifides. Ce genre, créé par Erichson dans la Faune des Insectes du Pérou, a été adopté par M. Baly; il se distingue des F/uia par Téchancrure des yeux et des Brevicolaspis par la ténuité des antennes. Erichson a décrit deux espèces, M. Baly en a reconnu quatre ou cinq nouvelles parmi les Coléoptères rapportés des bords de l'Amazone par M. Bâtes. PIOMERA. Baly, Journ. of Entom. Il, p. 156. Tête enfoncée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome séparé du front par un sillon droit, transversal, émargiué et bidenté en avant; labre court, entier; dernier article des palpes maxil- laires, ovalaire aigu. — Antennes grêles, subfiliformes, dépassant un peu le milieu de la longueur du corps, article 1 épaissi, 2 un peu plus grêle, de moitié plus court, 3-6 grêles, cylindriques, plus longs que 1, 6-11 un pou plus courts, légèrement épaissis. — Yeux petits, sub- hénûsphériques, entiers. — Prothorax subcylindrique, aussi long que large, bords latéraux effacés; écusson oblong, à sommet obtus, ar- rondi. — Elytres plus larges que le pronotum, oblongues, très-obtuses en arrière, densément recouvertes, comme le reste du corps, de squammules couchées. — Prosternum oblong, légèrement convexe (1) Baly, Jouro. of Eotom. Il, p. 153. LEPROTITES. 279 entre les hanches, surface inégale, un peu dilatée en arrière. — Pattes courtes, cuisses dilatées, les antérieures très-fortement, toutes armées d'une dent cà leur bord inférieur; tibias antérieurs épaissis vers l'extrémité; tarses à 1 article plus court que les deux suivants réunis ; crochets bifides, la division interne beaucoup plus courte que l'externe. La structure des pattes antérieures, la vestiture du corps constituent de bons caractères pour distinguer cette coupe générique des précé- dentes ; elle se différencie des Metaxis par son épistome court et trans- versal. Elle ne renferme, du reste, qu'une seule espèce, découverte dans l'île de Bornéo. METAXIS. Baly, Journ. of Entom. II, p. 157. Tète un peu dégagée du prothorax, dirigée en bas ; épistome trian- gulaire, cunéiforme; dernier ai-iicle des palpes maxillaires grêle, ova- laire-lancéolé. — Yeux entiers, saillants. — Antennes grêles, filifor- mes, presque aufcsi longues que le corps, \ article épaissi, 2 très-court, modérément renflé, 3 étroit, égal en longueur aux deux précédents réunis, les suivants égaux à 3, les derniers un pt-u plus courts et épaissis. — Prothorax subcylindrique, ses bords latéraux effacés. — Elytres beaucoup plus larges que le pronolum, densément ponctuées- striées, à surface recouverte de squammules régulières, déprimées, entremêlées de quelques poils hérissés. — Prostorimm oblong, large, un peu en coin. — Pattes médiocres, cuisses renflées, dentées en des- sous, la paire moyenne moins forte que les deux autres qui sont égales; tibias moyens subéchancrés à leur bord externe près de l'extrémité ; crochets des tarses bifides. Les Metaxis se distinguent des Piomera par la forme de l'épistome, par le peu de développement des cuisses moyennes, bien moins ac- centué que celui des cuisses antérieures et postérieures qui sont à peu près égales entre elles. La Metaxis sellata, originaire de Bornéo, que nous n'avons pu étudier de visu, est un petit insecte d'environ deux lignes de longueur, de forme oblongue, subcylindrique, d'un brun fauve et recouvert d'écaillés déprimées de môme nuance. LEPROTES. Baly, Journ. of Entom. II, p. 158 (1). Tête médiocre, dégagée du prothorax, dirigée en bas; épistome et labre de forme transversale, subquadrangulaire; dernier article des (1) Adoius, Baly, Jouro. of Ëutom. I, p. 285. 280 PHYTOPHAGES. palpes maxillaires ovalaii-e allongé, atlénut';. — Yeux siibhémisphéri- ques, entiers. — Antennes un peu moins longues que le corps, grêles, filiformes, très-faiblement épaissies vers l'extrémité, i article épaissi, 2 oblong, obconique, 3 et suivants du double plus longs, les derniers un peu raccourcis. — Prothorax subcylindrique, un peu plus long que large, à bords latéraux effacés; écusson oblong, rétréci vers le som- met. — Eiytres oblongues, subparallèles, beaucoup plus larges à la base que le pronotum, à surface profondément ponctuée-striée, ornée de squarnmulcs couchées, parsemées de quelques poils hérissés. — Prosternum oblong, rétréci entre les hanches, dilaté et tronqué à la base. — Pattes assez allongées, cuisses fusiformes, dentées en dessous; tibias longs, grêles, linéaires, tarses allongés, 1 article moins long que les deux suivants réunis; crochets bifides. Ce genre se caractérise assez bien par ses pattes longues et grêles, ses cuisses dentées, subégales^ ses tibias simples, non échancrés, son pronotum sans vestige de bords latéraux, ses antennes filiformes, la vesliture squammuleuse qui le recouvre en entier. La seule espèce qui le compose est originaire de la Chine (Hong-Kong) ; elle est de forme oblongue, subcylindrique, mesurant .7 milhrn. de longueur, de cou- leur sombre, noirâtre, entièrement recouverte de squammules cou- chées, formant sur les élytres des lignes longitudinales plus apparen- tes, au nombre de 4 sur chaque élytre. IRENES. Tête assez forte, dégagée du prothorax ; épistome indistinct, voilé par la pubescence; labre transversal échancré; dernier article des pal- pes maxillaires linéaire, snbatténué et tronqué au bout. — Yeux très- grands, réniformes, profondément émarginés en dedans. — Antennes filiformes, dépassant un peu la moitié de la longueur du corps, 1 ar- ticle épaissi, presque aussi long que les deux suivants réunis, 2 oblong, 3 du double plus long, les derniers diminuant graduellement de lon- gueur, subépaissis. — Prothorax subcylindrique, un peu moins large que les élytres à sa base, un peu transversal, subrétréci vers le som- met, avec un sillon obsolète, parallèle au bord antérieur; écusson sub- carré, avec un très-petit sommet aigu. — Élytres oblongues, subpa- rallèles, confusément et densément ponctuées, recouvertes, comme tout le reste du corps, de squammules couchées, assez épaisses et ser- rées, cachant tout à fait la couleur du fond. — Prosternum en carré transversal. — Pattes normales, cuisses renflées au milieu, dentées en dessous; tibias assez épais, dilatés vers l'extrémité, les quatre derniers échancrés au bord externe; tarses dilatés et robustes, terminés par des crochets bifides. Par ses squammules régulières, ce genre appartient bien à la der- LEPROTITES. 281 nière division du groupe actuel ; en outre ses cuisses antérieures sont de grosseur normale, sesi tibias postérieurs sont échancrés, sessquam- mules sont couchées. Par ces caractères, il se rapproche évidemment des Demotina. Cependant il n'y a que des analogies superficielles en- tre les deux types ; d'ailleurs le genre Irenes s'éloigne des Demotina par la forme des yeux, très-grands, réniformes et profondément échan- crés. Nous ne possédons qu'une seule espèce de ce genre, et encore sa patrie ne nous est pas connue d'une manière certaine; elle était con- fondue avec quelques autres espèces de la Malaisie ; de sorte qu'elle peut, avec probabilité, être considérée comme originaire de ces con- trées (1). DEMOTINA. Baly, Journ. of Entomol. II, p. 158 (2). Tète médiocre, dégagée du prothorax, à bouche dirigée en bas; épistome court, subquadrangulaire ou pentagonal, labre transversal, subéchancré ; dernier article des palpes maxillaires ovalaire, oblong. — Yeux subhémisphériques, entiers, grossement granulés. — Antennes variables, plus ou moins allongées, lllil'ormes ou légèrement épaissies vers l'extrémité. — Prothorax transversal, un peu dilaté-arrondi dans son milieu, subcylindrique, à bords latéraux effacés ou remplacés par une série de fines dentelures; écusson oblong, arrondi au sommet. — Elytres ovalaires, plus larges que le pronotum à la base, densément ponctuées-substriées. — Prosternum oblong ou presque carré, plan. — Pattes médiocres, cuisses un peu épaissies, armées en dessous d'une très-petite dent; les quatre tibias postérieurs ou seulement les deux moyens, très-légèrement échancrés au bord externe vers l'extrémité; tarses médiocres, à crochets bifides. Ces petits insectes ont une forme oblongue, subcylindrique, à par- ties supérieures fortement ponctuées et recouvertes de squammules couchées ou très-légèrement arquées ; ils sont d'un brun fauve et mat. On les trouve depuis le nord de la Chine et le Japon jusque dans les grandes îles de l'Archipel Malais. Treize espèces appartenant a ces diverses contrées ont été décrites par l'auteur du ginre, deux dans le Journal d'Entomologie, onze dans les Phytophages de la Malaisie. Comme type générique, ces Eumolpides se distinguent des Leprotes par l'échancrure du bord externe des tibias ; des Hemiplatys, par la forme des squammules; des Apolepis, que nous avons rangés parmi les Myochroïtes, par la forme de l'épisternum prothoracique. (1) h-enes manca. — Oblongo-ovalis, subcylindrica, fusca, antonnis pedibus- que rufo-i'eiTui-'ineis, undique squammulis obloiigis, griseis, appressis sat dense vestita ; elytris confuse, dense et fortiter punctatis. Long. 3 millim. (2) Baly, Phytoph. Malayan. p. 84. 282 PBYTOPHAGKS. HEMIPLATYS. Baly, Journ. of Entomolog . II, p. 160, Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, épistome subtriangulaire, arrondi au sommet en arrière, subémarginé en avant; labre un peu transversal, légèrement rétréci d'arrière en avant; dernier article des palpes maxillaires ovalaire- oblong, atténué et pointu vers le sommet. — Yeux subhémisphériques, entiers. — Antennes n'atteignant pas la moitié de la longueur du corps, 1 article épaissi, 2 subglobuleux, 3-6 oblongs, 7-11 dilatés, plus larges que longs. — Prothorax subcylindrique, aussi long que large, plus étroit que les élytres, à bords latéraux subdenticulés j bord antérieur avancé dans son miheu et cachant plus ou moins la tète; écusson subarrondi en arrière. — Elytres ovalaires, à bords sub- parallèlcs, foriemont ponctuées et recouvertes, comme ie pronotum, de squammules hérissées, courbées en arc et devenant brusquement fiUformes dans leur dernière moitié. — Prosternum sabquadraogulaire, plan. — Pattes courtes, robustes, cuisses fusiformes, dentées en dessous; crochets des tarses bifides. Le genre Demotina, qui ressemble pour la forme générale, la cou- leur, la sculpture au genre Hemiplatys, s'en distingue par la forme des squammules : dans le dernier de ces genres, les squammules sont rares, hérissées et semblent terminées dans leur moitié postérieure par un appendice filiforme : cette structure est étrangère au Demotixa. Le genre actuel est aussi voisin des Afolepis; mais dans ce dernier, répisternum prothoracique est fortement convexe en avant et autre- ment disposé. Le D'" I3aly n'a décrit qu'un seul type de ce genre, originaire du Camboje. Nous en connaissons un second, beaucoup plus petit et originaire de la presqu'île de Malacca. Groupe X. Hétéraspites. Tête médiocre ou forte, libre ou reçue dans le prothorax. — Celui-ci transversal, plus étroit que les élytres à sa base, pourvu de bords latéraux marqués. — Elytres ovalaii'es ou oblongo-ovalaires, pubes- centes comme ie reste du corps. — Prosteruum étroit ou assez large, son épisternum à bord antérieur subconcave. — Tibias moyens éclian- crés, souvent aussi les postérieurs; crochets bifides. Cette division est peu homogène, on y reconnaît aisément deux types, qui pourront par la suite former des groupes distincts : l'un est formé par les genres Eryxia et Casmena, Tautre par les Bhomius et les Nerissus ; le premier rappelle les Leprotites par ses formes HÉTÉRASPITES. 283 grêles et oblongues, il établit la transition au second qui se compose de types robustes et massifs. Quoi qu'il en soit, parmi les groupes de la première section qui ont les crochets bifides, les Hétéraspites se distinguent des Pseudocolaspites par leurs tibias échancrés, des Le- protites par la présence des bords latéraux du pronotum et des autres par la pubescence qui les recouvre. Ils se composent principalement d'espèces africaines et indiennes. Les genres de ce groupe se différencient l'un de l'autre par les caractères ci-dessous : A. Cuisses forlement dentées. Casmena. A'. — inerraes. B. Bords latéiaux du pionotum régulièrement crénelés. Nerissus. B'. — — — simples. C. Corps hérissé de longs poils. Heteraspis. C. — couvert de poils couchés. Eryxia. ERYXIA. Baly, Journ. of Entomol. II, p. 437. Tête arrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome indistinct, labre subéchancré; dernier article des palpes maxillaires oblong, subacuminé. — Yeux subarrondis, très- convexes, un peu sinués en dedans. — Antennes grêles, snbfiliformes, atteignant à peine la moitié de la longueur du corps, 1 article assez épaissi, 2 plus gros et un peu moins long que 3, 3-6 oblongs, grêles, 7-'H légèrement dilatés, décroissant graduellement de longueur. — Prothorax transversal, un peu moins large que les élytres, régulière- ment convexe, subdilaté au milieu, aussi large au sommet qu'à la base, bord antérieur très-avancé au-dessus de la tête, angles anté- rieurs et postérieurs obtus, bords latéraux bien marqués et entiers ; écusson petit, subsemicirculaire. — Elytres oblongues-ovalaires, ré- gulièrement convexes, confusément ponctuées, pourvues, ainsi que tout le reste du corps, d'une pubescence grisâtre, couchée, serrée. — Prosternum très-étroit, convexe entre les hanches. — Pattes grêles, cuisses reuflées au milieu, inermes; tibias dilatés vers l'extrémité, les A l'Ostérieurs légèrement échancrés au bord externe vers l'extrémité; tarses assez robustes, 1 article un peu moins long que les deux sui- vants réunis ; crochets bifides, les deux divisions subégales. Le type de ce genre a été recueilli sur les bords du Niger par Baikie auquel il a été dédié par le D"" Baly. Notre collection renferme une autre espèce, le Pachnephorus holosericeus Dej. indiqué comme originaire du Sénégal. Dans l'espèce du IJ'' Baly, la vestilure du corps est formée de squammules couchées, obtuses au bout; dans celle du 284 PHYTOPHAGES. comte Dejean, elle est plutôt cons1itu(^e par des poils grêles et effilés; dans la première, les téguments ont quelques reflets métalliques, ils sont ternes dans la seconde. Malgi'ù ces légères diirérences, on ne peut pas séparer génériquement ces types qui jusqu'à ce jour sont les seuls connus. CASMENA. Tête petite, arrondie, tout à fait dégagée du prothorax ; épistome confondu avec le front, labre échancré ; dernier article des palpes maxillaires allongé, atténué au bout et tronqué. — Yeux très-déve- loppés, hémisphériques, entiers. — Antennes grêles, filiformes, mesu- rant les trois quarts de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 de moitié plus court que 3, les suivants très-longs. — Prothorax un peu plus large que long, bords antérieur et postérieur subparallèles, les latéraux très-légèrement dilatés, arrondis, les angles antérieurs et postérieurs saillants et dentiformcs; écnsson obloiig, arrondi au bout. — Elytr.es oblongues, à côtés sub"]6tarallè!es, arrondies au bout, régu- lièrement convexes, à surface profondément ponctuée-striée et re- couverte, ainsi que le reste du corps, d'une très-fine et très-rare pubescence fauve. — Prosternum très-étroit, convexe entre les han- ches. — Pattes longues et grêles, cuisses fortement épaissies et sub- comprimées, les antérieures plus fortes que les autres, les moyennes moins que les postérieures, toutes pourvues en dessous d'une forte dent aiguë; tibias linéaires, tarses longs, i article des postérieurs un peu moins long que les deux suivants réunis; crochets bifides. Cette nouvelle forme générique est fortement caractérisée; le con- tour de son pronotum, que Ton ne peut ais-ément faire saisir par une description, servirait seul à le faire reconnaître. Ses bords latéraux bien marqués la différencient des nombreux genres du groupe des Leprotites dont elle a le faciès général ; ses antennes, la forme de ses cuisses et les dents dont elles sont armées, la feront reconnaître lorsqu'on voudra la comparer aux autres types du groupe des Hété- raspites. Elle ne renferme qu'une seule espèce découverte au Vieux- Calabar (1). HETERASPIS. Chevrolat, Dej. Cat. 3" éd. p. 437 (2). Tête forte, arrondie, profondément engagée dans le prothorax; (1) Casmenn Murrnyi. — OlMorga, flaTO-brunnea, pube subtili aurea ves- tita; oculis, tiliiis ajiice, tarsisque nigricantibiis ; capite prothoraccfjue dense punctati?, punctis umbilicatis; elytriâ regiilariter striato-punctatis. — Long. 5 mill. (2) Syn. Hetebaspis, Blanchard, Hist. des Insectes, t. II, p. 186; Le Corde, HÉTÉRASFÏTES. 285 épistome imparfaitement séparé du front en arrière, émarginé en avant; labre transversal, entier; dernier article des palpes maxillaires large, ovalaire, tronqué au bout. — Yeux assez gros, subirrondis, à peine sinués en'dedans. — Antennes robustes, dépassant légèrement la moitié de la longueur du corps, 1 article court, très-gros, 2 beau- coup plus grêle, un peu plus court, 3-6 oblong?, grêles, 7-11 dilatés, subcomprimés. — Prothorax transversal, subquadrangulaire, assez bombé sur le disque, bords latéraux presque droits ou légèrement dilatés-arrondis, peu saillants, les angles obtus et peu distincts; écusson triangulaire, curviligne. — Elytres ovalaires, largement ar- rondies au bout, convexes, confusément ponctuées, recouvertes, ainsi que les autres parties du corps, de longs poils hérissés. — Proster- num oblong, assez large, à surface inégale, un peu convexe entre les hanches. — Pattes robustes, cuisses fusiformes, inermes ; tibias inter- médiaires échancrés à leur bord externe ; tarses larges, courts, ter- minés par des crochets bifides. En 1863, lorsque M. Baly a publié d'excellentes recherches sur les Eumolpides, il n'a pas remarqué que le genre Heteraspis avait été décrit par le Prof. Blanchard dans son Histoire des Insectes (t. llj p. 186). Par la suite, M. J. Le Conte a de nouveau décrit ce genre en 1859, à l'occasion de la description des Coléoptères du Kansas et du Nouveau-Mexique. Ces descriptions beaucoup trop courtes laissent subsister des doutes dans l'esprit et il n'est pas certain que les es- pèces décrites par l'auteur américain fassent réellement partie du genre Heteraspis de Blanchard. A la réunion que nous avons opérée de ce dernier genre avec les Bromius du D'' Baly, on pourrait ob- jecter que les Bromius décrits par l'auteur anglais n'ont pas l'écusson presque carré, un peu pointu à l'extrémité; en effet, mais si Ton étudie le Bromius Mouhoti, on trouve que ce caractère lui est parfai- tement applicable ; d'ailleurs, le Prof. Blanchard dit que les Hete- raspis habitent les Indes orientales et l'Afrique australe. En résunié, nous considérons les Bromius de M. Baly comme des Heteraspis; quant aux espèces américaines, nous devons, faute de matériaux suf- fisants, suspendre notre jugement. Ce type générique est bien distinct et facile à reconnaître à la forte pubescence qui le recouvre en entier, à sa forme massive, à l'échan- crure des tibias moyens, enfin à ses antennes subclavif ormes. Dans quelques espèces, dont M. Baly avait formé le genre Tricho- CHRYSEA, la face est oblongue, les mandibules plus fortes et plus sail- lantes, le bord antérieur de l'épistome est profondément émarginé et Colcop. of Kansas and N.-Mnx. p. 23; Motsclmlsky, Etiui. entorn. VI, p. 37; SudViaii, Aiehiv. j.Natnrg. XXXII, p. 337. — BuoMiLs,Baly,Joiirii. of Entom. il, p. 439. — TuicuocHUïSKA, Baly, Joi;rii. of Entom. 1, p. 195. — Callomorpua, BaJy, Journ. of Entom. 1, p. 285. 286 PHYTOPHAGES. pourvu de chaque côté d'un fort prolongemenl deutiforme. Ainsi que l'auteur anglais l'a reconnu, ces caractères sont l'apanage du mâle seulement, de sorte qu'ils peuvent servir seulement à établir une division dans le genre. Les espèces, très-remarquables par leurs couleurs brillantes et la pubescence qui les recouvre, sont répandues depuis le nord de la Chine et le Japon, jusque dans les grandes îles de la Malaisio; elles sont au nombre de huil seulement, ou de onze, si l'on peut y ajouter les types décrits par MM. Le Conte et Suffrian ; dans ce cas, l'aire de distribution du genre serait bien plus étendue que celle que nous venons de donner. NERISSUS. Dejean, Catal. 3° éd. p. 438. Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épisiome imparfaitement séparé du front, émarginé à son bord libre; Libre transversal, subeniirr; dernier article des palpes maxillaires sabiinéaire, largement tronqué au bout. — Yeux subhé- misphériques, entieis. — Antennes grèies, filiformes, avec les articles moyens un peu plus gros que les autrt'S, 4 article court, épais, 2 de moitié moins long que 3, les suivants à peu près égaux en longueur. — Prothorax transversal, suhquadrangulaire, peu convexe, moins large que les élytres, bord antérieur coupé carrément, bords latéraux légèrement dilatés-arrondis, finement et régulièrement crénelés; écus- sou oblong, à sonmiet très-obtus. — Eiytres obiougues-ovalaires, assez convexes, largement arrondies eu arrière, à surface confusément ponc- tuée ou ponctuée-striée, ornées tantôt, comme le reste du corps, d'une pubescence éparse, presque couchée, tantôt de séries très-régu.'ières de poils disposés en chtvrons. — Frosternum oblong, assez large. — Pattes robustes, cuisses fusiformes, inermes, tibias dilatés ve.'S l'extrémité, les intermédiaires échancrés au bord externe vers l'extrémité; tarses larges, terminés par des crochets bifides. Comparés aux Heteraspis, dont ils possèdent à peu près la taille et la forme, les Nerissls se distinguent non-seulement par le prono- tam dont les bords sont crénelés et le disque bien moins convexe, mais encore par les antennes qui sont construites sur un plan très- dillérent. Nous n'avons p^s coouu les espèces signalées dans le Cata- logue du comte Dejcau; la diagnose ci-dessus a été tracée d'après des exemplaires que M, A. Murray a bien voulu nous communiquer, et originaires du Vieux-Calabar (1). (1) Kerissus strigosus, Murray — Oblougus, nijro-pioeus^ viiidi-micans, pube gnsea parce vestitus ; elytns punclalo-striatis liiiuisque uovem lougitu- dinalibus, é pilis angulatim disposil'is oruatis. — Long. 9 mill. PSEUDOCOLASPITES. 287 Groupe XI. Pseudocolaspites. Tète en général un peu oblongue et assez dégagée du prothorax. — Antennes courtes et robustes, dilatées vers l'extrémité. — Prothorax subglolmleux ou conique, pourvu de bords latéraux plus ou moins complets, parfois presque effacés. — Elytres courtes, souvent dépri- mées en dessus, pubescentes ou squammuleuses. — Prosternum large, transversal, son épisternum à bord antérieur concave. — Pattes lon- gues, tibias entiers; crochets bifides. Un petit insecte, découvert en Algérie, a servi de type au genre PsEUDOcoLASPis, Créé par le comte de Castelnau. Ce genre, à sou tour, est la forme normale du groupe actuel qui en a pris le nom. Autour de ce genre, qui présente des caractères bien tranchés, se sont grou- pées, en nombre assez considérable, d'autres formes, dont le faciès a pu s'altérer, mais dont la' structure rappelle évidemment la forme typique. Dans la division actuelle, les antennes sont toujours assez courtes et robustes, très-souvent le 2<= article est aussi long que le 3% et les derniers sont presque toujours dilatés et constituent une massue allongée; le prosternum est souvent carré et même transversal, de sorte que les hanches antérieures sont distantes l'une de l'autre. Cet écartement des hanches est encore plus manifeste à la paire posté- rieure, et à ce point que, dans certains types, les cuisses ont l'air d'être articulées tout contre le bord latéral des élytres. Cette structure ne se manifeste d'une manière aussi remarquable dans aucun autre type. La coloration est ordinairement sombre, constamment avec des re- flets métalliques plus ou moins prononcés; toujours le corps est plus ou moins recouvert d'une pubesccnce tantôt rare et très-fine, tantôt plus abondante, plus serrée^ rarement il est orné de véritables squam- mules. Le prothorax est globuleux ou conique, toujours plus étroit que les élytres, rarement presque aussi large. Les pattes sont assez longues et, par suite de leur aniculation, visibles au-delà des élytres; souvent les cuisses sont brusquement renflées dans leur milieu et at- ténuées aux extrémités. Parmi les groupes des Eumoipides de la première section qui ont les crochets bifides, celui-ci se distingue facilement par lapubescence, par l'absence d'échancrure au bord externe des tibias, par la présence de bords latéraux plus ou moins complets au pronotum. Le Iront est plan et dépourvu de ces sillons profonds qui caractérisent les Scclo- doutiles. On peut dire, d'une manière générale, que les Pseudocolaspites sont propres à l'Afrique. On connaît des types des contrées boréales, occi- dentales et méridionales de cette partie du monde; les espèces qui se 288 PHYTOPHAGES. retrouvent ailleurs sont tout à fait exceptionnelles. Ainsi il y a une espèce en Syrie, peut-être une autre en Espagne. Le tableau suivant retrace leurs caractères distinctifs : A. Cuisses antérieures et moyennes égales ou subégales. B. Bords latéraux du pronotum nuls ou incomplets. Pseudocolaspis. B'. — — — bien distincts. C. Cuisses inerœes. Trichostola. C. — antérieures dentées. Enipeus. A'. — moyenues visiblement plus faibles que les an- térieures. D. Ecusson triangulaire. Eurytus. D'. — pentagonal. E. Parties supérieures squammuleuscs. Himera. E'. — — pubescentes. F. Pubcscence longue, serrée, laineuse. Macrocoma. F'. — rare, couchée. G. Protliorax globuleux, dilaté au milieu. Pausiris. G'. — conique, rétréci de la base au sommet. H. Derniers articles des antennes plus larges que longs. Pallena. H'. — — — plus longs que larges. Macetes. PSEUDOCOLASPIS. Laporte, Rev. entom. Silberm. I, p. 23 (1). Tète un pou oblongue, assez dégagée du prothorax, épistome souvent limité latéralement par deux petites carènes, échancré et denté à son Lord libre; labre parfois très-graud (P. setosa), parfois très-peu sail- lant et à peine distinct [P. tinuliathus); palpes à dernier article ova- laire, allongé, acamiué. — Yeux subarrondis, convexes, entiers, — Antennes courtes, atteignant à peine à la base du pronotum, \ article grcs, 2 un peu plus grêle, à peu près de même longueur et plus long que 3, 3-6 allongés, obconiques, 7-11 larges, subcarrés, le dernier acuminé. — Prothorax subglubuleux, un peu déprimé en dessus, ré- tréci en avant, plus étroit que les élytres, bords latéraux indiques seulement par une fine strie, effacée en avant, angles antérieurs et postérieuis presque nuls; écusson subpentagonal ou subquadrangu- laire, parfois (P. curculionoïdes) son bord postérieur biéchancré et muni de trois poifites aiguës. — Elytres oblongues-ovalaires, ou cunéiformes et atténuées des épaules à l'extrémité ; à surface irrégu- (1) Fdirmaire, Gen. Col. Europ. IV, p. 222, pi. 63, fig. 309. — Thomson, Archiv. eutoin. Il, [>. 381. — Wollaston, Catalogue of Canarien Coleopt. p. 39 i. — Baly, Journ. of Entom. I, p. 197. — Marshall, Journ. ot Entom. IJ, p. 3-K3. — Schaufuss, Aun. Soc. Ent. de Fr. 4" S., 11, p. 311. PSEVJDOCOLASPITES. 289 lièrement ponctuée, ou bien ornée de côtes obtuses peu élevées. — Prosternum oblong, presque plan, subéiargi en arrière, à base coupée carrément et s' appuyant largement sur le mésosternum; celui-ci et le métasternum larges et séparant fortement les hanches. — Abdomen à 1 segment aussi long que les suivants réunis. — Pattes médiocres, cuisses renflées dans leur milieu, armées en dessous d'une petite dent aiguë; tibias cannelés, tarses larges et robustes, les articles subégaux; crochets bifides. Nous avons observé de très-grandes différences entre les espèces pour la forme du labre; dans l'espèce typique (P. setosa), l'épistome est fortement échancré en triangle, le labre est relativement très- long, un peu atténué et légèrement échancré à son bord libre. Dans la P. timiliathus, le labre est à peine visible dans l'échancrure très- légère de l'épistome. Un caractère très-saillant dans ce genre, c'est la longueur relative du deuxième article des antennes : tandis que, dans la grande majo- rité des Eumolpides, cet article est très-petit et plus court que le troi- sième ; ici, au contraire, il est oblong, souvent égal au suivant et par- fois plus allongé. Le nombre des espèces s'élève à 25 ou 30 ; elles sont plus particu- lièrement répandues au midi de l'Afrique et sur les cotes occidentales de cette partie du monde. En dehors de là, quelques types ont été signalés aux Canaries {Wollaston), en Algérie [H. Lucas), en Grèce {Schaufuss), en Syrie {Dejean). EURYTUS. Tête forte, dégagée du prothorax et infléchie en dessous; épistome confondu avec le front, triangulairement échancré et lobé anguleux de chaque côté; épistome transversal, échancré comme l'épistome; dernier article des palpes maxillaires très-allongé, sublinéaire, large- ment tronqué. — Yeux grands, assez convexes, arrondis, subentiers. — Antennes dépassant un peu la moitié de la longueur du corps, 1 article oblong, épaissi, 2 de même longueur que 3, un peu plus épais, 3-6 allongés, grêles, 7-11 très-dilatés, cylindriques, à peine plus longs que larges, le dernier en ovale allongé, acuminé. — Prothorax trans- versal, aussi large que les élytres, très-fortement rétréci en avant, médiocrement convexe, bord antérieur avancé dans son milieu; les angles antérieurs et postérieurs très-obtus; bords latéraux infléchis; écusson en triangle curviligne. — Elytres ovalaires, un peu dilatées dans leur milieu, aussi larges que longues ou à peu près, sans callo- sités humérales, éparsément ponctuées, pourvues, comme le reste du corps, de poils rares, courts, couchés, d'un blanc argenté. — Prosternum presque aussi large que long, plan; mésosternum très-largo; méta- Colëoptères. Tome X. 19 290 PHYTOPHAGES. sternum beaucoup plus large encore, de façon que le bord externe des hanches postérieures touche le bord lat(^ral des élytres. — Pattes lon- gues et grêles, cuisses renflées au milieu, très-atténuées à la base, les antérieures et les postérieures plus fortes et dentées eu dessous; tibias grêles, tarses médiocres, terminés par des crochets bifides. Entre tous les Eumolpides, ce genre est remarquable par la largeur du métasternum et par la distance qui sépare les cuisses postérieures l'une de l'autre, à ce point que leur partie basilaire correspond au bord latéral des élytres et que l'organe en entier est visible d'en haut. Ce caractère peut le faire reconnaître, si on le compare aux autres genres du groupe actuel; de plus, son écusson est en triangle curviligne, forme très-rare et exceptionnelle chez les Pseudocolaspites, où il est en général quadrangulaire ou pentagonal. Nous connaissons deux espèces d'EuRYius, originaires du Cap de Bonne-Espérance (1). PAUSIRIS. Tête oblongue, dégagée du prothorax et infléchie; épistome con- fondu avec le front, échancré en avant et lobé anguleux de chaque côté ; labre échancré comme l'épistome; dernier article des palpes maxillaires allongé, atténué peu à peu vers l'extrémité qui est tronquée. — Yeux petits, subhémisphériques, entiers. — Antennes mesurant la moitié de la longueur du corps, 1 article épaissi, 2 plus gros et un peu moins long que 3, 3-6 joblongs, obconiques, 7-11 dilatés, subcomprimés. — Prothorax un peu plus large que long, moins large que les élytres, rétréci à sa base et plus au souïniet, dilaté arrondi dans sou milieu, bord antérieur un peu avancé au milieu, les latéraux sous forme de fines carinules, tous les angles très-obtus; écusson subquadraugulaire, arrondi au sommet. — Elytres ovalaires-oblongues, subcylindriques, à côtés subparallèles, des callosités humérales et une saillie obtuse à la base, à surface ponctuée-striée, ornée de quelques poils rares, un peu dressés, blanchâtres. — Prosternum oblong, légèrement relevé entre les hanches. — Pattes longues et grêles, cuisses épaissies dans leur milieu, très-atténuées à la base, toutes inermes, les antérieures et les postérieures plus développées que les intermédiaires; tibias grêles; tarses terminés par des crochets bifides. Ces petits insectes ressemblent pour la forme, la taille et la couleur aux Colaspidea; il y a cependant entre les deux types une différence d'organisation, résultant surtout de la forme de l'épisternum protho- racique. Parmi les genres du groupe des Pseudocolaspites, le genre (1) Eurytus Balyi. — Brcviter ov.ilis, acneus, subnitidus, pn\)c brevi, ar- gcniea, parce vestitus: capile forlitur, prolliorace siibtilius, dense puDCtatis; clylris parcius fortiusque punctatis ; anteonis basi obscure bruniieis, apice fuscis. Long. 2 mil). PSEUDOCOLASPITES. 291 Pausiris se distingue par la forme suhglohuleuse du prothorax. Quoi- que les pattes soient encore très-distantes l'une de l'autre, la dis- tance qui les sépare est cependant bien moins considérable que chez les EuRYTus. L'espèce typique (1) est originaire du cap de Bonne- Espérance. PALLENA. Tête subarrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté- rieur des yeux ; épistome confondu avec le front, triangulairement échancré en avant et anguleux lobé de chaque côté; labre émarginé; dernier article des palpes maxillaires allongé, atténué, tronqué. — Yeux brièvement ovalaires, assez convexes, subentiers. — Antennes courtes, dépassant un pe'u la base du prothorax, i article renflé, pres- que aussi large que long, 2-6 oblongs, obconiques, subégaux, 7-1 1 ren- flés, subcylindriques ; les 8, 9 et 10 plus larges que longs. — Prothorax . transversal, un peu moins large que les élytres, conique, fortement rétréci de la base au sommet, bord antérieur coupé droit et accom- pagné d'un large sillon obsolète, bord postérieur flexueux, bords la- téraux très-peu saillants, indiqués seulement par une une carène visible en retournant l'insecte; écusson pentagonal. ~ Elytres briè- vement ovalaires, un peu plus longues que larges à la base, tubéro- sités humérales saillantes, un renflement large et peu convexe en dedans de l'épaule, à surface inégalement ponctuée, subrugueuse la- téralement, ornée de lignes longitudinales lisses et de poils courts, blanchâtres, inclinés. — Prosternum plus large que long, presque plan. — Pattes allongées, cuisses renflées au milieu, atténuées à la base, les antérieures et les postérieures plus fortes, dentées en des- sous, les postérieures fortement écartées à la base; tibias antérieurs plus longs que les moyens, les postérieurs très-longs, fortement cour- bés; tarses larges, terminés par des crochets bifides. Par la forme générale et l'écarteraent des hanches postérieures, le genre actuel est voisin des Eurytus; il s'en éloigne par son écusson peutagonai, par son proootum conique, sa forme plus allongée, et d'autres caractères de détail. Deux espèces du cap de Bonne-Espé- rance font partie de ma collection (2). (1) Pausiris rotundicollis. — Oblonga, subnitida, œnea, piibe suberecta, pal- lida parce vestita; capile et prothorace punctatis; elytris punctato-striatis; an- tennis fuscis, basi brunneo-fcrrugineis. — Long. 2 1/2 inill. (2) Pallena tibialis. — Oblongo-ovata, nitida, cuprea, pube subtili, albicanle parce vestita ; capits et protiioraco sat fortiter punctatis,, punctis oblongis; elytris iriegulariter i^ubiugulose puuctalis; tibiis et anteuuarum Ijasi bruuiieo- feiTuginsis. — Long. 4 mill. 25)2 PHYTOPHAGES. MACROCOMA. Tête oblongue, eugagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, terminée en avant par un museau large et obtus; épistome confondu avec le front, très-faiblement émarginé; labre très-large, coupé carrément sur les côtés, échancré en arc à son bord libre; der- nier article des palpes maxillaires oblong, un peu atténué et tronqué au bout. — Yeux ovalaires, peu convexes, sinués en dedans. — Antennes dépassant à peine la base du pronotum, 1 article oblong, 2-6 sub- égaux, obconiques, 7 triangulaire, de moitié plus long que chacun des précédents^ les derniers dilatés, subcylindriques. — Prothorax subglobuleux, un peu plus large que long, rétréci à la base et plus fortement au sommet, bord antérieur droit, bords latéraux effacés, angles nuls ; écusson subquadrangulaire, un peu arrondi au sommet. — Elytres ovalaires-oblongues, à côtés parallèles, tubérosités humé- raies petites et saillantes, surface confusément et densémeut ponctuée, ornée, ainsi que le reste du corps, d'une longue pubescence argentée, hérissée, assez épaisse. — Prosternum subcarré, presque plan. — Pattes médiocres, cuisses fusiformes, les antérieures et les postérieures fortement dentées, plus développées que les moyennes; tibias robustes, cannelés longitudinalement, dilatés à l'extrémité; tarses larges, ter- minés par des crochets profondément bifides; la division interne grêle et de moitié moins longue que l'externe. Remarquable par sa longue pubescence soyeuse, ce genre présente un ensemble de caractères assez saillants; il se distingue des Pseu- coLASPis par sa forme cylindroïde, par ses cuisses moyennes faibles, par son pronotum globuleux. La seule espèce connue est originaire de Natal (1). HIMERA. Tête arrondie, profondément engagée dans le prothorax, épislomc confondu avec le front, son bord libre triangulairenient échancré, lobé aiiguleux de chaque côté; labre subémarginé; dernier article des palpes maxillaires ovalaire-oblung, atténué et tronqué. — Yeux ovalaires, très-convexes, entiers. — Antennes assez robustes, mesu- rant la moitié de la longueur du corps, 1 article épaissi, 2 plus court et plus gros que le suivant, 3-6 subégaux, oblongs, 7-11 dilatés ot subcylindriques. — Prothorax transversal, fortement rétréci de la base au sommet, bord antérieur coupé carrément; bords latéraux presque droits, effacés en avant, angles antérieurs nuls; écusson plus large (t) Macrocoma eriophorci. — Oblonga, subc\ iimlrica, uilida, viridi-aurea, pube soiicca, argcutca, longiori, siiberecla deiiso vcstita; anteuuarum articulis quatuor ultimis nigris, opacis. — Long, ti inill. PSEUDOCOLASPITES. 293 que long, pentagonal. — Elytres brièvement ovalaires, plus larges que le pronotum, régulièrement convexes, à surface entièrement recou- verte, comme le reste du corps, de squammules couchées, assez larges et très-serrées. — Prosternura quadrangulaire , un peu plus large que long, plan. — Pattes robustes, cuisses fusiformes, dentées en des- sous, les moyennes plus faibles; tibias épais, cannelés longitudinale- ment; tarses larges, terminés par des crochets bifides. Dans le groupe des Pseudocolaspites, c'est le seul genre qui soit recouvert d'écaillés semblables, les autres genres sont plus ou moins pubescents. La forme courte et massive rappelle celle des Bromius. Une seule espèce est connue,- elle est indiquée de la Cafrerie et du Lac N'gami (1). MACETES. Tête arrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, émarginé en avant, labre transversal, échancré; dernier article des palpes maxillaires oblong- ovalaire, atténué et tronqué au bout. — Yeux assez convexes, sub- arrondis , entiers. — Antennes mesurant à peu près la moitié de la longueur du corps, 1 article oblong, renflé, 2 plus gros et plus court que 3, 3-6 allongés, obconiques, 7-11 de même forme, dilatés et subcomprimés. — Prothorax un peu moins large que les élytres, for- tement rétréci de la base au sommet, bord antérieur coupé carrément avec un très-léger sillon obsolète; bords latéraux droits, peu saillants, représentés par une fine carène à peu près entière; surface réguUè- rement convexe; écusson pentagonal. — Elytres ovalaires-oblongues, subcylindriques, assez convexes, sans gibbosité basilaire, épaules un peu saillantes, surface finement, confusément ponctuée, recouverte, ainsi que le reste du corps, d'une pubescence assez serrée et couchée. — Prosternum un peu plus long que large, plan. — Pattes médiocres, cuisses assez fortement renflées au m.ilieu, les antérieures et les pos- térieures plus fortes que les moyennes, et dentées en dessous; tibias droits, brusquement dilatés à l'extrémité; tarses larges, épais, 1 ar- ticle plus développé que les autres, crochets bifides. Ce type appartient, comme les précédents, à l'Afrique australe; il a un faciès qui le fait aisément reconnaître parmi les Pseudocolaspites; sous ce rapport, il ressemble au genre Himera, seulement il est plus allongé, et au lieu de squammules, il est recouvert d'une pubescence couchée. Jusque maintenant, nous ne connaissons qu'un seul type qui puisse rentrer dans cette coupe générique (2). (1) Himera squammulosa. — Brevitor oblonga, piceo-nigra, fcneo-micans, sqiiammulis variegatis dense vestita; pedibus obscure brunneis; antennis piceis, basi forrugineis. — Long. 3 mill. (2) Mnceles albicans. — Oblongo-ovata, obscure viridi-tenca, pultc all)icante. 294 PHYTOPHAGES. TRICHOSTOLA. Chevrolat, Dej. Catal. 3e éd. p. 433. Tête arrondie, infléchie et engagée dans ie prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome imparfaitement séparé du front en ar- rière, subémarginé à son bord libre ; labre rétréci en avant et légère- ment échancré; dernier article des palpes maxillaires oblong, atténué et obtus vers le bout. — Yeux médiocres, arrondis, entiers. — An- tennes grêles, dépassant un peu la moitié de la longueur du corps, i article renflé, 2 ovalaire, 3 plus allongé, 4-6 grêles, oblougs, 7-H très-légèrement dilatés et subcomprimés. — Prothorax transversal, presque aussi large que les élytres à sa base, fortement rétréci en avant, assez convexe; bord antérieur coupé carrément avec ses an- gles effacés, bords latéraux très-légèrement arrondis, infléchis; écusson semi-circulaire. — Elytres ovalaires-oblongucs, ponctuées-striées, re- couvertes comme le reste du corps d'une pubescence épaisse, presque couchée, d'un jaune doré. — Prosternum plus large que long, légè- rement convexe entre les hanches. — Pattes médiocres, cuisses fusi- formes, les postérieures à peine plus fortes, toutes inermes, tibias grêles, linéaires; tarses étroits, terminés par de petits crochets bifides. La diagnose ci-dessus a été tracée d'après la Trichostola vestita De- jean, de l'île Bourbon. C'est un pelit insecte qui se distingue au pre- mier abord des Pseudocolaspis par sa forme ovalaire, par son pro- thorax conique, et des genres suivants par ses cuisses à peu près égales entre elles. Outre cette espèce de l'île Bourbon, le genre paraît avoir des représentants à Madagascar et au cap de Bonne-Espérance (1). ENIPEUS. Tête un peu oblongue, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, émarginé en avant, labre assez grand, transversal, entier; dernier article des palpes maxillaires ovalaire, atténué vers le bout, très-faiblement tronqué. — Yeux ovalaires, assez convexes, atténués en pointe aiguë vers le bas, non sinués au bord interne. — Antennes robustes, moins longues que la moitié du corps, i article épaissi, 2-3 obconiques, appressa, sat dense vestita; antennis fuscis basi ferrugineis; pedibus ferrugiiieo- brunneis, femoribus œneo-micantibus; elytris confuse sat dense punctatis. — Long. 6 mili. (1) Trichostola vestita, Dejean. — Ovalis, flavo-ferruginea, supra nitidi-au- reo-micans, antennis apice infuscatis pedibusque pallide tlavis; capite et pro- thorace parce punctatis, aureo-pllosis ; elytris seriatim punctatis piiosisque. — Long. 3 roili. Ile Bourbon. MÉTACHROMITES. 295 suLégaux, 4-6 oblongs, égaux entre eux et plus courts que les précé- dentS;, 7-14 fortement dilatés, comprimés, plus longs que les autres, avec un article appendiculaire conique. — Prothorax transversal, plus étroit que les élytres, rétréci de la base au sommet, assez convexe, bord antérieur droit avec ses angles effacés, bords latéraux presque droits, formés par une carinule à peine saillante, bord postérieur échancré sinueux de chaque côté, lobé dans son milieu; écusson pentagonal. — Elytres oblongues, légèrement rétrécies vers l'extré- mité à partir des épaules qui sont saillantes et anguleuses; à surface finement, éparsément ponctuée, pourvue, comme le reste du corps, d'une pubescence rare, très-fine, hérissée. — Prosternum presque aussi large que long, légèrement convexe entre les hanches. — Pattes assez robustes, cuisses subfusiformes, les moyennes à peine plus faibles que les autres, les antérieures muuies d'une dent en dessous; tibias brusquement dilatés à l'extrémité, cannelés longitudinalement; tarses dilatés, terminés par des crochets profondément bifides. Le type de ce genre est un bel insecte du Yieux-Calabar, que M. A. Murray a probablement donné à M. de Castelaau, dans la collection duquel je l'ai retrouvé. Il est de la taille d'un grand Cotiynodes, et présente le même aspect métallique vif et brillant. Il se distingue faci- lement des espèces de ce dernier genre par la sculpture du front, la fine pubescence qui le recouvre et la présence d'une dent aux cuisses antérieures. Il ne sera pas plus difficile de le reconnaître parmi les autres genres du groupe actuel par sa grande taille à laquelle aucun autre type n'atteint dans l'état actuel de nos connaissances (1). Groupe XII. Métachromîtes. Tête petite, souvent dégagée, plus rarement enfoncée dans le pro- thorax. — Antennes longues et grêles. — Prothorax conique ou sub- quadrangulaire, rarement subcylindrique, plus étroit que les élytres, à bords latéraux distincts, parfois à peine saillants, entiers ou angu- leux.— Elytres oblongo-ovalaires. — Prosternum étroit ou médiocre- ment large, son épisternum à bord antérieur concave. — Tibias des deux dernières paires échancrésau bord externe; crochets bifides. Parmi les groupes de la première division dont les crochets des tarses sont bifides, le groupe actuel se reconnaît à deux caractères très-faciles à observer, c'est l'absence de pubescence et Téchancrure du bord externe des tibias postérieurs. Il ne se compose que de trois (1) Enipeus Murrayi. — Oblongus, nitidus, viridi-metallicus, pube tenuis- sima parce vestitus; capite forliler^ protliorace subtilius punclatis; elytris sat dense, regulariter punctatis, lateraiitcr violaceo-micantibiis; antennis bruuneo- nigris, di'ticulo basali viiidi-micante, pedibus flavo-aureis. — Long. 1:2 mill. 296 PHYTOPHAGES. genres dont le premier seul, le genre Metac.hroma, est assez riche et renferme des espèces indiennes et américaines ; les deux autres sont exclusivement propres à l'Asie. Le tableau suivant fera ressortir leurs caractères distinctifs : A. Antennes à 2 et 3 articles subégaux. Metachroma. A'. — à 2 article de moitié plus petit que 3. B. Cuisses postérieures et antérieures dentées. Chrysopida. B*. — — — inermes. Pyropida. METACHROMA. Chevrolat, Dejean, Cat. 3° éd. p. 436 (1). Tête arrondie, dégagée du prothorax, à bouche dirigée en bas et un peu intléchie; épistome imparfaitement séparé du front, trian- gulairement échancré en avant et lobé-anguleux de chaque côté; labre transversal; dernier article des palpes maxillaires allongé, atténué vers l'extrémité, très-faiblement tronqué. — Yeux oblongs- ovalaires, assez saillants, sinués au bord interne. — Antennes grêles, filiformes ou subfiliformes, dépassant le milieu de la longueur du corps, i article renflé, 2 et 3 suljégaux, les suivants plus allongés, les derniers en général très-légèrement dilatés. — Prothorax trans- versal, tantôt rétréci de la base vers le sommet et plus ou moins conique, tantôt subquadrangulaire avec les bords latéraux suharrondis ; médiocrement convexe; bords latéraux entiers ou parfois sinués- anguleux, les angles plus ou moins distinctement prolongés en spinules; écnsson oblong ou semi-circulaire, à sommet arrondi. — Elytres oblongues ou ovalaires, arrondies à l'extrémité, ponctuées- striées. — Prosternum oblong ou allongé, un peu convexe entre les hanches. — Pattes médiocres, cuisses fusiformes, rarement dentées en dessous; tibias droits, les A postérieurs fortement échancrés au bord externe vers l'extrémité ; tarses assez longs et grêles, terminés par des crochets bifides, la division interne basilaire et phis ou moins allongée. Il nous a été impossible de séparer le genre RHYPAmoA du D'' Baly, du genre Metachroma Chevr., et comme ce dernier a été suffisam- ment caractérisé en 1858 par le D"" J. Le Conte, il doit conserver la priorité. La même chose a lieu pour le genre Mars.eus de H. Clark; les différences indiquées par l'auteur anglais sont plutôt spécifiques (1) Syn. EuMOLPUS, Fabr., Olivier et al. — Rbyparida, Baly, Journ. of En- tomol. I, p. :286; Baly, Phytopli. Malay. p. 163. — Marsoecs, H. Clark, Journ. oï Entomol. II, p, 252. — Metacuiioma, Le Conte, Proceed. of the Acad. of * Nat. Se. Pliil. 1858, p. 85; Sulfriûn, Arciiiv. f. Naturg. XXX, p. 339. — Mots- cbulskN, Etud. entom. Vil, p. 110. MÉTACHROMITES. 297 que génériques. Au contraire, nous avons rétabli un gonre distingué d'abord par M. Baly, et réuni par lui dans un ouvrage postérieur au type actuel, nous voulons parler du genre Pyuopida. Dans ce dernier, le prosternum est très-grand, plus large que long, presque plan, le 2^ article des antennes est deux ou trois fois plus court que le suivant, l'épistome est bien séparé du front, les cuisses sont arrondies et' tou- jours inermes; enfin le faciès et la coloration sont bien différents de ce que nous offrent les espèces de genre Metachroma. Le groupe auquel ce genre a donné son nom, se distingue do tous les Eumolpides par la présence d'un petit nombre de caractères : on doit y comprendre les espèces cbez lesquelles le bord antérieur de l'épisternum prothoracique est droit ou concave, les crochets bi- fides, le corps glabre, les quatre tibias postérieurs écbancrés. Ce sont des particularités faciles à reconnaître. Quant au genre Metachroma en lui-même, il se distingue avec autant de facilité des Chrysopiua et des Pyropida par la longueur relative des 2"^ et 3^ articles des antennes; chez lui seulement ces articles sont subégaux en longueur, dans les deux autres, le 2* est toujours notablement plus court et à peine de moitié aussi long que le suivant. Quant aux Typopeorus et genres voisins, il ne peut en être question, puisque chez eux le bord antérieur de l'épisternum prothoracique est convexe et plus ou moins relevé. Les Metachroma sont en général des Eumolpides de petite taille; leur forme générale est sujette à varier dans certaines limites; elle peut être oblongue et sublinéaire dans quelques espèces, plus raccourcie et ovalaire dans le plus grand nombre; dans quelques types (Java), le bord latéral est en quelque sorte dilaté, et cette dilatation donne lieu h. la formation d'épipleures larges et concaves; tandis que dans les espèces normales, les épipleures sont étroites, planes et disparais- sent avant d'atteindre à l'extrémité des élytres. La coloration varie peu; en général, les téguments sont d'un jaune pâle passant au ferrugineux, au brun et parfois au noir profond ; souvent sur un fond clair, les élytres sont ornées de taches, de bandes noires. Rarement les parties supérieures sont bleuâtres ou verdàtres avec des retlets métalliques plus ou moins prononcés. D'après M. Baly, les élytres seraient ornées de treize séries de points : la !■'« courte, ies 9, 10, H commençant en arrière des épaules et souvent confluentes à leur base, la 12« est effacée dans son milieu ou confondue avec la IS" ou série marginale. iXous avons observé une disposition identique chez les quelques espèces de l'Amérique dn Nord que nous avons sous les yeux. La distribution géographique des Metachroma, comme celle de la plupart des anciens genres des Eumolpides, ne peut être exposée d'une manière satisfaisante à l'époque actuelle, parce que les carac- 298 PHYTOPHAGES. tères du genre n'ayant pas été tracés avec précision, on y a introduit des types qui pourraient en être éliminés. Quoi qu'il en soit, il possède de nombreux représentants dans l'Amérique du Nord et dans les An- tilles, de plus nombreux encore dans la Malaisie et dans la Nouvelle- Hollande. PYROPIDA. Baly, Journ. of Entomol. I, p. 4S0 (1). Tète oblongue, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux ; épistome séparé da front par des sillons convergents en arrière, onduleux à son bord libre; labre transversal, subarrondi en avantj dernier article des palpes maxillaires court, largement tronqué au bout. — Yeux ovalaires, profondément échancrés au bord interne. — Antennes grêles, filiformes, dépassant la moitié de la longueur du corps, article 1 renflé, 2 de moitié plus petit que 3, les suivants sub- égaiix ou longueur et en largeur. — Prothorax un peu plus large que long, de moitié moins large que les élytres, de forme cyiindrolde, sub- déprimée en dessus ; bord antérieur légèrement avancé au milieu ; bords latéraux presque droits, à peine saillants, insensiblement arrondis, angles obtus; écusson oblong, arrondi au sommet. — Elytres oblon- gues-ovalaires, très-légèrement rétrécies à partir des épaules qui sont saillantes, largement arrondies à l'extrémité, à surface convexe, fine- ment ponctuée-striée. — Prosternum plus large que long, à peu près plan, dilaté vers la base et tronqué carrément. — Pattes robustes, assez longues, cuisses f usiform es, inermes; tibias un peu dilatés à l'extrémité, les 4 postérieurs échancrés au bord externe; tarses larges, dilatés du l""" au 3<= article qui est très-grand, terminés par des cro- chets bifides, la division interne petite et basilaire. Le type de ce genre est un très-bel insecte qui appartient à la Faune de la presqu'île de Malacca et qui ressemble à un Eumolpls de petite taille ; il en possède la forme générale, l'éclat et le brillant métallique. M. Baly avait pour cet insecte créé le genre Pyropida, qu'il a aban- donné par la suite pour le réunir aux Rhyparida, qui sont, ainsi que nous l'avons vu, des Metachroma. Nous avons cru devoir rétablir ce genre en nous basant sur la forme du prosternum, sur la longueur relative des 2" et 3*= articles des antennes. La forme cylindroïde du prolhorax, la sculpture de la face, la structure des pattes présentent d'autres détails d'organisation qui motivent suffisamment la conser- vation de cette coupe générique. (1) Syn. Rhyparida, Baly, Fliytoph. Mal-iyan. p. 1G3. EUMOLPITES. 299 CHRYSOPIDA. Baî,y, Journal of Eniom. \, p. 288 (1). Tête ovalaire allongée, dégagée du prothorax ; épistome séparé du front par des sillons convergents en arrière, échancré en avant dans son milieu, subbidenté de chaque côté; labre transversal, subarrondi en avant; dernier article des palpes maxillaires oblong, atténué et presque en pointe. — Yeux assez grands, un peu convexes, fortement sinués au bord interne. — Antennes grêles, subfiliformes, mesurant les trois quarts de la longueur du corps, 1 article subclaviforme, 2 de moitié moins long que 3, les suivants subégaux. — Prothorax un peu plus long que large, cylindroïde, rétréci à la base, plus forte- ment au sommet, de moitié moins large que les élytres; bord anté- rieur droit, bords latéraux remplacés par une fine carène flexueuse; écusson oblong, arrondi au sommet. — Elytres oblongues-ovalaires, très-convexes, épaules assez saillantes, à surface confusément ponctuée, plus souvent ponctuée-striée, ornée parfois de scpiammules éparses. — Prosternum subquadrangulaire, presque aussi large que long. — Pattes fortes, allongées, cuisses fusiformes, dentées en dessous, les antérieures un peu plus développées; tibias antérieurs plus longs, dilatés à l'ex- trémité chez le mâle ; dans les deux sexes les 4 postérieurs échancrés au bord externe; tarses robustes, subdilatés, terminés par des crochets bifides, la division interne petite et basilaire. Comme on peut le voir par cette diagnose, le genre actuel est bien caractérisé ; il se distingue facilement par la forme de la tête, celle du prothorax, la. structure des pattes. Il se compose d'un petit nombre d'espèces, remarquables par l'éclat de leur coloration et originaires de la Malaisie, principalement des îles Philippines. Groupe XIIE. Eumolpites. Tête forte, engagée dans le prothorax. — Antennes filiformes ou subfiliformes. — Prothorax rétréci de la base au sommet, moins large que les élytres, bords latéraux distincts et entiers. — Elytres amples. — Prosternum oblong ou carré, son épisternum à bord anté- rieur concave. — Pattes parfois inégales entre elles, tibias entiers, crochets bifides. 11 ne renferme que deux genres très-riches en espèces; l'un habite le Nouveau-Monde, l'autre une partie assez étendue de l'ancien con- tinent. Comme groupe, il fait partie de la première division, c'est-à- (1) Syn. CoLASPis, Erichs. Beltr. z. Zool. 1834, p. 271. — Chrysopida, Baly, Phytoph. Malay. p. 159. 300 PHYTOPHAGES. dire de ces Eumolpides où le Luid antérieur de l'épisternum protho- racique n'est pas convexe ; les crochets des tarses sont bifides, le corps est glabre, les tibias sont entiers sur leur bord externe; ces caractères le distinguent de tous les autres groupes, sauf des Euryopites; quant à ces derniers, ils sont faciles à reconnaître par leur faciès, la forme du pronotum et la grande largeur de la tète. Les deux genres se dif- férencient comme suit : A. Tarses postérieurs à 1 article presque aussi long que les deux suivants réunis. Eumolpus. A'. — — à 1 article à peine plus long que le suivant. Colasposoma. EUMOLPUS. Fabb. Syst. Eleuth. I, p. 418 (1). Tète médiocre, arrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux ; épistome imparfaitement séparé du front, trian- gulairement échancré à son bord libre, denté-anguleux de chaque côté; labre plus ou moins saillant, subentier; dernier article des palpes maxillaires ovalaire obtus, à peine tronqué au sommet. — Yeux ovalaires, peu convexes^ sinués en dedans. — Antennes mesurant la moitié de la longueur du corps, . grêles, filiformes ou subtil if ormes, i article renflé, 2 subglobuleux, 3 trois ou quatre fois plus long, 4-6 un peu plus courts, obconiques, 7-H légèrement dilatés et sub- comprimés. — Prothurax moins large que les élytres, transversal, rétréci de la base au sommet, régulièrement convexe, bord antérieur échancré de chaque coté en arrière des yeux, avec ses angles aigus ; bords latéraux presque droits ou très-légèrement arrondis; écusson oblong, en triangle curviligne. — Elytres très-amples, oblongues-ova- laires, à côtés subparallèles, épaules assez saillantes, à surface régu- lièrement convexe, finement, éparsément ponctuée. — Prosteruum subquadrangulaire, un peu plus long que large, presque plan, tronqué carrément à sa base. — Pattes médiocrement robustes, cuisses fusi- formes, inermes, tibias longs, brusquement dilatés à l'extrémité, parfois un peu courbés, tarses larges, 1 article des postérieurs presque aussi long que les deux suivants réunis, crochets bifides, la division interne plus courte que l'externe. La richesse des nuances, l'éclat métallique, la grandeur de la taille ont valu aux Eumolpus d'attirer Tattentiou et d'imposer leur nom à la famille actuelle. Les espèces sont nombreuses et difficiles à dis- tinguer les unes des autres ; elles affectent deux couleurs principales, le vert pur ou passant au cuivreux, au doré, et le bleu nuancé tantôt de violet, tantôt de pourpre; leur coloration est uniforme et n'admet (1) Non Recltenharlier, Faun. Austr. -2» éd. p. 893. EUMOLtlTES. 301 ni taches, ni bandes autrement nuancées que le fond ; le pronotum seul peut différer des élytres à cet égard. Le Brésil est le berceau di> genre; de cette immense contrée, les espèces s'étendent jusqu'au Mexique et en Californie au nord, et jus- qu'aux terres magellaniques au sud. Elles sont représentées dans TAncien-Monde par les Colasposoma, avec lesquelles elles ont les afTi- nités les plus étroites. A part la taille, le principal caractère pour les distinguer réside dans la longueur du premier article des tarses, qui, ainsi que nous l'avons vu, est plus allongé dans le genre actuel. Nous n'avons pas donné la nomenclature des espèces qui ont été décrites sous le nom d'EuMOLPUs, parce que plusieurs d'entre elles doivent passer dans d'autres genres, tel est YEurnolpus intestinorum, Thoms. (1), qui est un Epiphyma ; tel est VEumolpus ignicollis, Hope (2), qui est un Corynodes, etc. COLASPOSOMA. Laporte, Revue entom. Silberm. l, p. 22 (3). Tête assez forte, arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord postérieur des yeux ; épistome confondu avec le front, échancré et denté anguleux à son bord libre; labre court, émarginé ; dernier article des palpes maxillaires grêle, acuminé. — Yeux assez gros, subsinués en dedans. — Antennes grêles, filiformes ou subfiliformes, dépassant le milieu de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 oblong, plus court que le suivant, 3-6 grêles, allongés, 7 triangulaire, oblong, 8-11 un peu élargis, subcomprimés, le dernier acuminé. — Prothorax transversal, moins large que les élytres, parfois à peu près aussi large, légèrement rétréci en avant, bord antérieur un peu avancé au milieu, avec ses angles aigus, bords latéraux entiers, convexes-arrondis, an- gles postérieurs obtus; écusson oblong, arrondi au sommet. — Ely- tres oblongues, ovalaires et largement arrondies à l'extrémité, parfois subquadrangulaires, à cotés subpardllèles, surface assez convexe, ir- régulièrement ponctuée, souvent rugueuse derrière les épaules, rare- ment ornée de quelques côtes longitudinales incomplètes. — Proster- num subquadrangulaire, presque carré, plan, élevé entre les hanches, à base coupée carrément. ~ Pattes médiocres, cuisses renflées dans leur milieu, ordinairement inermes; tibias antérieurs du mâle souvent renforcés, arqués, dilatés à l'extrémité; les postérieurs simples; tarses à 1 article un peu plus long que le suivant, terminé par des crochets bifides. (1) Thomson, Archiv. entom. I, p. 12G. (2) Trans. ent. Soc. of Lond. t. IV, p. 17. (3) Thotnson, Archiv. entom. II, p. 374; Baly, Phytoph. Malayan. p. 270. — Acis, Chevr. Dej. Calai. 3« éd. p. 435. — liuMOLPUs, Fabr. Syst. El. I, p. 420. — TuYSBE, Dej. Catal. 3« éd. p. 433 ; Thomson, Archiv. entom. II, p. 370. 302 PHYTOPHAGES. Il nous a été impossible de trouver des caractères suffisants pour séparer les Colasfosoma des Thysbe, coupe générique indiquée par le comte Dejean et brièvement caractérisée par M. Thomson dans ses Archives entomologiques. Lorsqu'on a sous les yeux un grand nombre d'espèces, on observe lacilement entre les divers types, en apparence assez distincts, des formes de passage. Chez la plupart des Thysbe, les pattes antérieures so'nt plus développées que les autres, le prono- tum est souvent à peu près aussi large que les élytres; mais par une suite de dégradations insensibles, ces caractères perdent toute valeur réelle. D'une autre part, ils nous paraissent indiquer des différences sexuelles plutôt que génériques. Enfin les espèces désignées sous le nom de Thysbe cohabitent avec les Colasfosoma, au moins il en est ainsi sur les côtes occidentales de r Afrique. Dans l'état actuel de la science, il y a une quarantaine d'espèces de Colasfosoma; si elles ne sont pas toutes décrites, elles existent dans les collections. Elles sont répandues sur tous les points de l'Ancien- Monde, sauf TEurope et la Nouvelle-Hollande. Elles ont été trouvées au Sénégal (Laporle., Dejean), au Gabon [Thomson), à Madagascar (Dejean), au Mozambique [Gentaecher), dans l'Inde boréale, la Mon- golie, la Cliine, au Birman [Motschulsky), au Siam [lialy), dans un grand nombre d'îles de l'Archipel Malais [Daly, H. Clark). On doit remarquer le paralléhsme à peu près complet que l'on ob- serve entre l'aire de distribution des Colasfosoma et celle des Sagra. Les deux types se rencontrent sur les côtes occidentales et orientales de l'Afrique, à Madagascar, sur le continent et dans l'Archipel indiens. Jusqu'à ce jour, on n'a découvert ni Sagiia, ni Colasfosoma dans la N ouv elle-HoUande . Groupe XIV. Euryopites. Tèle plus large que longue, engagée dans le prothorax. — Antennes courtes et robustes, à 2 article plus long que 3. — Prothorax trans- versal, plus étroit que les élytres, bords latéraux distincts. — Elytres cylindjùïdes. — Prosternum oblong, épisternum en trapèze, «disposé transversalement. — Hanches antérieures transversales, tibias entiers ; crochets bifides. Les EuRYOPE, qui seuls constituent ce groupe, ont un faciès très- différent de tout ce que nous avons vu jusqu'ici, et cette différence, jointe à quelques particularités de structure, nous a semblé motiver la création d'un groupe spicial. La coupe la plus voisine, celle des Eumolpites, se distingue par le faciès et par la forme oblongue de la tète ; les Métachromites s'éloignent davantage par leurs tibias échan- EURYOPITES. 303 crés au bord externe ; les autres groupes ne peuvent guère être con- fondus avec le type actuel. Un seul genre : Euryofe. EURYOPE. DalmaNj Ephémér. entom. I^ p. 417 (4), Tête très-grande, au moins aussi large que longue, enfoncée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, coupée verticalement et à bouche dirigée en bas; épistome confondu avec le front, à peine émarginé en avant; labre transversal, échancré; dernier article des palpes maxillaires subovalaire, obtus et tronque au sommet, ou plus ou moins acuminé; mandibules très-longues, robustes, échancrées à l'extrémité. — Yeux en ovale allongé, rétrécis en bas, entiers. — Antennes courtes et robustes, moins longues que la moitié du corps, 1 article renflé, 2 un peu plus long et plus gros que le suivant, 3-5 obconiques, oblong, les derniers dilatés, subcomprimés, aussi larges que longs. — Prothorax fortement transversal, plus étroit que les ély- tres, subquadranguiaire, bord antérieur droit, un peu avancé au mi- lieu, bords latéraux droits ou légèrement dilatés, arrondis ; écusson oblong, arrondi au sommet. — Elylres oblongues-ovalaires , à côtés subparallèles, convexes, épaules saillantes, à surface confusément ponctuée. — Prosternum oblong, un peu convexe entre les hanches, épisternum en trapèze, disposé transversalement. — Pattes robustes, hanches antérieures transversales, cuisses fusiformes, tibias cannelés longitudinalement, épaissis à l'extrémité, tarses dilatés, i article plus long que le suivant, crochets des tarses bifides vers l'extrémité. Les EuRYOPE ont un faciès qui les fait reconnaître à la première vue. La forme du corps est subcylindrique et rappelle certaines formes de Clytrides; ils ont, comme les Coptocephala, la tête très-grande, coupée verticalement en avant et aussi large que le pronotum ; la res- semblance est rendue plus complète encore par la forme cylindroïde des élytres, par la brièveté des antennes, le développement des man- dibules; en un mot, on peut considérer les Euryope comme un rameau reliant la famille des Clytrides à celle des Eumolpides. Ce type présente en outre une structure exceptionnelle dans la fa- mille actuelle. Malgré les grandes variations auxquelles est soumis l'épisternum prothorâcique, nous ne connaissons que deux seuls types où cette partie du corps affecte une forme subquadranguiaire allon- gée et qui, placée transversalement, hmite en avant la cavité coly- (1) Thomson, Arcliiv. cntomol. 11^ p. 370. — Baly, Anii. and Mag. of Natur. Hist. 3^ Sér. X, p. 19; Baly, Jouid. of Entom. l, p. 33. — Arachkospuvërus, Thoinsou, Ann. Soc. entom. de Fr. t. IV, p. 329. 364 PUYTOPHAGES. lûïde antérieure. Cette conformation résulte du cuntour allongé et transversal des hanches antérieures. Deux genres seulement, Spii.o- PYRA et EuRYOPE, parmi les Eumolpides, présentent cette disposition des pièces prosternales, qui est de règle chez les Chrysomélides. Quelques espèces ont été décrites par MM. Baly et Thomson (1. c). Les collections en renferment actuellement 7 à 8. Elles sont originaires de l'Afrique australe et du Gabon. Nous n'avons pas connu le genre Arachnosphœrus, créé par M. Thomson pour une espèce du Mozambique. Comme coupe géné- rique, elle ne paraît pas bien dillercntc des Euryope, et, sur la foi de M. Gerstaecker, nous l'avons réunie au genre actuel. Groupe Xy. Bromiites. Tète arrondie, engagée dans le prothorax. — Antennes épaissies au bout. — l'rothorax globuleux, sans bords latéraux. — Elytres larges, obtuses, pubescentes comme le corps. — Prosternum plus large que long, épistome à bord antérieur convexe avec l'angle interne relevé. — Tibias entiers, crochets bifides. Avec les Bromiites commence une nouvelle série de groupes, chez lesquels l'épisternum protboraciquc présente un bord antérieur plus ou moins convexe et relevé à son angle interne. Parmi ces groupes, un seul caractère suffit pour distinguer les Bromiites, c'est l'absence complète de bords latéraux au prolhorax. L'unique genre cpii cons- titue ce premier groupe^ avait été désigné par M. Baly sous le nom d'ADOXus, et avait donné son nom au groupe des Adoxin.ï: ; mais précisément ce type fait exception dans ce groupe par la conforma- tion de l'épisternum prothoracique, M. Baly l'a parfaitement reconnu et il y a lieu de s'étonner qu'il ait choisi un genre exceptionnel comme forme typique du groupe qu'il a institué. Il est bien vrai que par le faciès, le genre se rapproche des Aoria, mais en réalité, ce n'est qu'une apparence, l'organisation étudiée de près présente des diffé- rences nombreuses. Un seul genre : Bromius. BROMIUS. CiiEVROLAT, Dej. Cat. 3» éd. p. -iSO (1). Tête arrondie, engagée dans le prothorax au moins jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome et labre subémarginés; dernier article (1) S>n. EuMOLPUb, Fabr. S\st. Eiitom. I, p. ilS; Fabr. S>st. El. l, p. -ilS à 79; r.edt. Faun. Auslr. 2« éd. p. 893. — Adoxus, Kiiby, Faun. bor.-Am. p. 209. — Baly, Joiini. of Entom. II, p. 140. BROMUTES. 308 des palpes maxillaires étroitement ovalaire, allongé, acuminé. — Yeux subari'ondis, assez convexes, entiers. — Antennes robustes, épaissies vers l'extrémité ; 1 article renflé, arqué, 2 un peu plus court, obco- nique, 3 cylindrique, égal au précédent, 4-5 de même forme, un peu plus longs, les suivants épaissis, plus longs que larges, un 12^ appen- diculaire, acuminé. — Prothorax globuleux, sans aucune trace de bords latéraux; écusson oblong, ogival. — Elytres beaucoup plus larges que le prothorax, oblongues-ovalaires, laissant une partie du pygi- dium à découvert, à surface subéparsément ponctuée. — Prosternum transversal, subquadrangulaire, à peu près plan, légèrement abaissé en avant et en arrière des hanches; épisternums distincts, allongés, à bord antérieur subconvexe, l'angle interne relevé; mésosternum en carré transversal; parapleures métathoraciques très-acuminées en ar- rière. — Pattes longues et grêles, hanches antérieures et moyennes cylindro-coniques, également espacées, cuisses renflées dans leur mi- lieu, inermes ; tibias longs et subdilatés à l'extrémité, striés en de- hors; tarses à 1 article moins long que les deux suivants réunis; crochets bifides. Les espèces contenues dans ce genre ont été, selon les temps et les auteurs, désignées sous des noms divers. Fabricius et les Entomolo- gistes qui le suivirent, avaient compris dans le genre Eumolpus, in- diqué par Kugelan, deux petites espèces connues depuis longtemps, dont l'une avait été décrite par Linné dans le genre Chrysomela. A côté de ces espèces , Fabricius avait fait connaître d'autres types de grande taille, de couleurs métalliques brillantes, que Ton désigne au- jourd'hui sous les noms de Ciirtscchares, d'EuMOiPus, de Corynodes. Dans ses études sur la Faune de l'Amérique boréale, Kirby, frappé de l'aspect différent de toutes ces espèces^ proposa de diviser le genre Eumolpus (1) en deux sous-genres : le premier, Adoxus, devait com- prendre les espèces à couleurs sombres, ternes et dont le prothorax est dépourvu de bords latéraux; le second, Eudoxus, renfermait celles où ces bords sont bien apparents, et dont les couleurs sont vives et à remets métalliques. Mais, déjà antérieurement, M. Chevrolat (2), dans la 2* éd. du Catalogue Dejean, avait indiqué de bonnes coupes géné- riques pour le groupe actuel et distingué les Eumolpus des Bromius, des Chrysochus, etc. Dans le genre Bromius étaient inscrites les E. obscurus et vilis, espèces très-connues et répandues dans une bonne partie de l'Europe ; il avait réservé le nom d'EuMOLPUS pour ces belles et grandes espèces que nourrit l'Amérique méridionale et principale- ment le Brésil. Ces deux coupes génériques sont parfaitement dis- tinctes, et les espèces auxquelles elles s'appliquent, se rencontrent (1) Fauna boreali Americana, p. 209. (2) Catal. (lu comte Dejean, 2e éd. 1835. Coléoplères. Tome X. 20 306 PHYTOPHAGES. dans toutes les collections ; aussi, nous ne doutons pas que'si Kirby avait eu connaissance de ce travail, il n'eût pas produit les noms d'A- Doxus et d'EuDOxus ; remarquons, d'autre part, que ces noms ont été créés pour désigner des sous-genres seulement, et que la description en est tout-à-fait insuffisante. M. Redtenbacher, dans la première édi- tion de la Faune d'Autriche , avait adopté le nom de Bromius et avait défini les caractères de cette coupe générique; dans la seconde édition qu'il a produite quelques années après, il en a abandonné le nom proposé par M. Chevrolat pour celui d'EuMOLPUS. Ces deux noms sont restés l'un et l'autre dans divers catalogues. Enfin, dans les der- niers temps, M. L. Fairmaire, dans le Gênera des Coléoptères d'Europe (p. 221), a repris le nom de Bromius pour nos espèces européennes, réservant celui d'EuMOLPus pour celles du Brésil. Malgré l'avis con- traire du D"" Baly, nous croyons que cette opinion doit prévaloir. Le genre Bromius paraît renfermer actuellement trois espèces : deux d'entre elles, connues depuis très-longtemps, sont répandues dans les contrées de l'Europe tempérée et méridionale ; et l'une pa- raît avoir été transportée avec la vigne au Canada et dans quelques Etats de l'Amérique du Nord. M. Baly croit qu'il existe une troisième espèce découverte au Japon, mais non décrite. Groupe XV|. Edutitei. Tête arrondie et fortement engagée dans le prothorax. — Anten- nes grêles, filiformes. — Prothorax rétréci de la base au sommet, ub peu moins large que les élytres, bords latéraux distincts. — Elytres allongées, le plus souvent ornées de rugosités transversales, au moins en arrière des épaules. — Prothorax oblong; sou épisternum à bord antérieur plus ou moins convexe et relevé à son angle interne ; cro- chets appendiculés. Le caractère qui distingue ce groupe est de médiocre valeur, c'est la présence de rugosités transversales sur les parties latérales des élytres, en arrière des épaules ; leur importance diminue encore par cette observation qu'elles s'alFaibUssent et peuvent passer inaperçues dans le genre Tymnes, dans le sous-genre Edusella. Nous n'avons pu trouver mieux. Ce caractère, quelle que soit son importance, per- met de réunir des formes voisines et de les séparer des autres groupes. Des six genres compris dans les Edusites, quatre appartiennent à l'Australie, à l'Archipel et au Continent indiens; les deux autres sont originaires du Nouveau-Monde. Ces genres se distinguent de la ma- nière suivante : A. Corps pubescent. Edusa. A'. — glabre. BROMIITES. 307 B. Cuisses postérieures dentées ou appendiculées. C. — — dentées. Amasia. C. — — appendiculées. Olorus. B*. — — . simples, inermes. D. Tibias antérieurs fortement échancrés au bord interne. Argolis. D'. — — normaux. E. Elytres ornées de fortes rugosités transversales. Abirus. E'. — dépourvues de fortes rugosités transversales. Tymnes. EDUSA. Chevrolat, Dejean, Catal. 3» éd. p. 432. Tête arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté- rieur des yeux, à front plan ou subconcave ; épistome imparfaitement séparé du front, largement émarginé en ayant; labre transversal, quadrangulaire, échancré; palpes maxillaires à article 1 très-court, 2 très-long, aussi long que les deux suivants réunis, 3 obconique, élargi, 4 oblong, largement tronqué. — Yeux grands, distinctement sinués. — Antennes grêles, filiformes, mesurant les deux tiers de la longueur du corps, 1 article renflé, assez court, 2 oblong ou submo- niiiforme, 3 égal à 4, 5 et suivants égaux entre eux, plus longs que 3, 11 portant un 12^ article bien distinct, de forme conique. — Pro- thorax transversal, presque aussi large dans son milieu que les élytres, légèrement rétréci à la base et au sommet ; bords latéraux convexes- arrondis, tombants; écusson transversal, acuminé au sommet. — 'Elytres oblongues, allongées, subparallèles, épipleures étroites, sub- concdves, à surface subponctuée, trausversalement rugueuse. — Proster- num oblong, plan, assez élevé entre les hanches, à base dilatée, coupée carrément et s'appuyant largement sur le mésosternum. — Pattes médiocrement robustes, cuisses très-renflées, subcomprimées, les antérieures et souvent les postérieures armées à leur bord infé- rieur d'mie forte dent aiguë; tibias simples, les postérieurs offrant souvent chez les mâles une conformation spéciale et variable ; tarses assez allongés, 1 article des postérieurs un peu moins long que les deux suivants, variable selon les types et les sexes. — Crochets lon- guement appendiculés, la division interne soudée à l'externe jusque près de son extrémité qui est subaiguë. La forme des Edusa est tantôt oblongue-allongée, subparallôle, très- obtuse en avant et en arrière, tantôt ovalaire ; une pubescence blanchâtre ou jaunâtre, couchée' ou inclinée, recouvre les parties supérieures et inférieures; la coloration est vive et brillante, le plus ordinairement à reflets métaUiques. Les rugosités transversales des élytres sont bien apparentes, elles s'atténuent cependant dans certains types et peuvent disparaître eu grande partie. 308 PHYTOPHAGES. Les différences sexuelles sont assez marquées dans le type actuel, et s'accompagnent de différences de structure assez importantes pour justifier la création de plusieurs subdivisions distinctes; néanmoins, à côté de ces différences, il y a dos analogies incontestables, et le mieux paraît de considérer ces subdivisions comme des sous-genres. 11 serait difficile, par la simple lecture des descriptions, d'y rapporter les espèces décrites par les auteurs, on doit avoir les exemplaires sous les yeux. Quoi qu'il en soit, le catalogue du comte Dejean, où M. Cbevrolat a indiqué cette coupe générique, ne signale que trois espèces. Germar (i), et Boheman (2) en ont décrit chacun le même nombre et H. Clark (3), quatre. Toutes appartiennent à la Nouvelle-Hollande et les quatre dernières aux côtes occidentales. Montrouzier (4) a publié deux types découverts aux îles Lifu. Sous-genre. EDUSA. Mâle. — Antennes paraissant un peu plus allongées; 1 article des tarses très-développé, celui des 4 tarses antérieurs en palette obi ongue, dilatée-arrondie à la base, rétrécie et échancrée au sommet, convexe; celui des tarses postérieurs plus étroit, irrégulier, échancré à son bord interne. — Cuisses postérieures plus fortement dentées en des- sous ; tibias postérieurs longs, angulés aux deux tiers de leur longueur, le dernier tiers infléchi en dedans, dilaté, pourvu à sa face externe d'une fossette inégale, ciliée sur ses bords, prolongé en pointe sub- aiguë au-delà de l'articulation du tarse. Femelle. — Antennes paraissant moins longues; 1 article des tarses moins développé, à bords subparallèles; celui des postérieurs un peu irrégulier, subéchancré en dedans ; cuisses postérieures moins distinc- tement dentées ; tibias de la même paire droits et seulement un peu plus dilatés à l'extrémité qu'aux paires antérieures. Dans ce type, la taille est assez grande, la forme, oblongue, subcy- lindrique, les rugosités transversales toujours bien distinctes, visibles sur presque toute la surface des élytres et une grande partie du pro- notum; les séries longitudinales de points ont disparu, sauf sur la partie postérieure des élytres, où les stries sont ponfondes et les intervalles convexes. La pubescence est assez longue, éparse sur la partie discoïdale, plus serrée sur les parties latérales et disposée en séries. C'est à cette forme qu'appartient l'espèce décrite par Germar avec ses nombreuses variétés. (4) Linn. enlomol. III, p. 239. (2) Eugen. Resa Ins. p. 167. (3) Trans. cntoai. Soc. of Lond. 3' Sér. t. II, p. 419. (4) Ann. Soc. eutoni. Fr. 4' Sér. t. I, p. 302. éDUSITBS. 309 Sous-genre. EDUSINA. Mâle. — 1 article des i tarses antérieurs allongé, dilaté, à côtés parallèles, celui des postérieurs aussi long, plus rétréci vers la base et irrégulier, son bord interne échancré ; cuisses postérieures inermes; tibias de la même paire longs, courbés à l'extrémité, la partie inflé- chie en dedans pourvue d'une fossette oblongue et terminée en pointe subaiguë au-dessus de laquelle le tarse est inséré. Femelle. — Les 4 tarses antérieurs à 1 article en triangle allongé, celui des postérieurs légèrement tronqué, inégalement dilaté de l'un et de l'autre côté. — Cuisses postérieures plus grêles, inermes; tibias de la môme paire droits, dilatés à l'extrémité avec une très- petite fossette. Dans ce second type, le corps est plus court, plus ovalaire; les rugosités transversales ont disparu du pronotum et sont bien moins marquées sur les élytres; celles-ci sont ponctuées-striées et les inter- valles sont un peu rugueux en travers ; la pubescence est plus serrée, plus courte et plus régulièrement disposée en séries longitudinales. . A ce sous-genre appartient l'Edusa puberula décrite par le Prof. Boheman (1. c). Sous-GENRE. EDUSELLA. Mâle. — Premier article des 4 tarses antérieurs dilaté, allongé, à bords subparallèles, celui des postérieurs longuement triangulaire, très-légèrement irrégulier, un peu asymétrique; cuisses postérieures fortes, anguleuses en dessous, non distinctement dentées ; tibias de la même paire droits de la base à l'extrémité, celle-ci dilatée, avec une très-petite fossette ; au bord interne, vers les trois quarts de la longueur, le tibia est subdilaté et pourvu d'une spinule aiguë. Femelle. — Antennes un peu moins longues; premier article des tarses subtriangulaire allongé ; celui des postérieurs plus long, à peu près régulier ; cuisses postérieures subanguleuses en dessous ; tibias de la même paire normaux, dépourvus d'épine au bord interne. Le corps est plus régulièrement ovalaire que chez les Edusina, les rugosités ont également disparu du pronotum; les élytres sont densé- ment striées-ponctuées, et on aperçoit avec difficulté quelques lines rugosités sur les intervalles eu arrière des épaules. La pubescence est assez serrée, et paraît uniformément répandue sur toutes les parties supérieures. Je n'ai pas découvert dans les descriptions des auteurs de type qui puisse se rapporter à ce sous-genre et nous donnerons ci-dessous une courte diagnose de l'une des espèces que nous avons sous les yeux (1). (1) Edusa (Edusella) SMiura/ts. — Oblongo-ovata, sut convexa, rufo-crocata. 340 PHYTOPHAGES. ABIRUS (1). Tête engagée dans le prothorax au-delà du bord postérieur des yeux; épistome imparfaitement séparé du front, légèrement émar- giné ; labre transversal, échancré ; dernier article des palpes maxil- laires ovalaire, acuminé et tronque au bout. — Yeux presque arron- dis, convexes, sinués en dedans. — Antennes mesurant la moitié de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 oblong, de moitié moins long que le suivant, 3-6 subégaux, 7-H dilatés et comprimés. — Pro- thorax transversal, un peu moins large que les élytres, bord anté- rieur avancé au milieu, sinué de chaque côté derrière les yeux avec ses angles saillants et aigus ; bords latéraux légèrement arrondis dans leur milieu, largement ou étroitement marginés, réguliers, parfois légèrement anguleux; écusson petit, semi-circulaire. — Elytres oblon- gues, subcylindriques, arrondies à l'extrémité, à surface régulière- ment convexe, ponctuée ou ponctuée-striée, pourvue de fortes rugo- sités transversales sur les parties latérales. — Pattes médiocres, cuisses fusiformes, inermes, tibias insensiblement élargis à l'extrémité, i article des tarses triangulaire, atténué à sa base, moins long que les deux suivants réunis; crochets appendiculés et divariqués. Cette coupe est créée aux dépens de plusieurs espèces du genre Dermorhytis de M. Baly et entre autres du D. œneus, déjà décrit de- puis longtemps par Wiedeman sous le nom de Cryptocephalus. Les espèces sont assez nombreuses et répandues dans les îles de la Ma- lasie et sur le continent indien, jusqu'au nord de la Chine. Comme type générique, elle se distingue des Dermorhytis par la convexité du bord antérieur de l'épisternum prothoracique, par ses antennes dilatées vers l'extrémité, par les bords latéraux du pronotum très-peu ou point anguleux. Sous le rapport de la forme générale, elle se rapproche davantage des Edusa, mais elle s'en éloigne par l'ab- sence de pubescence, par ses antennes, par la similitude des sexes. TYMNES. Tête arrondie, iniléchie et engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux ; épistome imparfaitement séparé du front, pres- que droit en avant; labre subéchancré; dernier article des palpes maxillaires ovalaire, atténué au bout et subtronqué. — Yeux mé- pube flava, subdepressa, dense vestita; pectore, abdomine, oculis, elylrorum raargine laterali, et sutura nigricantibus. — Long. 5 oiill. Mas. — Elytroium sutura basi angustè nigra, tibiis porticis mucrotiatis. (i) Syn. Cryptocephalus, Wied. Germ. Magaz. IV, p. 182. — Dermorhytis (p.), Baly, Phytopb. Malay. p. 263, ÉBUSITBS. 311 diocres, oblongs, un peu sinués en dedans. — Antennes longues, me- surant plus des trois quarts de la longueur du corps, grêles, filiformes, 1 article oblong, renflé, 2 un peu plus gros et de moitié plus court que 3, les suivants allongés, subégaux, cylindriques. — Prothorax transversal, un peu moins large que les élytres, bord antérieur légè- rement sinué de chaque côté derrière les yeux, les latéraux faiblement dilatés arrondis, fortement infléchis vers les angles antérieurs, à sur- face assez convexe sur le disque; écusson en triangle curviligne. — Elytres oblongues, à côtés subparallèles, densément ponctuées, avec quelques vestiges de stries vers la suture. — Pro thorax oblong, un peu convexe entre les hanches, subdilaté et tronqué à la base. — Pattes médiocres, cuisses fusiformes, inermes, tibias grêles, subcy- lindriques, tarses à 1 article presque aussi long que les deux suivants réunis, un peu dilaté aux pattes antérieures; crochets appendiculés. Ce genre représente tout-à-fait dans le Nouveau-Monde les types des Edusites qui se rencontrent dans l'Ancien; il ne se distingue guère des Abirus que par l'absence à peu près entière de rugosités trans- versales derrière les épaules ; il n'en présente pas davantage que les Olorus. Les antennes qui jouent un rôle si important dans la tribu des Eumolpides, sont identiquement conformées comme celles des Edusa; la forme générale est la même, etc. Notre collection renferme des types découverts dans l'Amérique mé- ridionale, d'autres dans la partie sud des Etats-Unis; il est probable que plusieurs espèces décrites sous le nom de Colispis [C. longicornis Mels.?) appartiennent à la coupe actuelle (i). OLORUS. Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux ; épistome séparé du front par des sillons convergents en arrière, à peine émarginé en avant; labre grand, échancré ; dernier article des palpes maxillaires oblong, acuminé, presque pointu. — Yeux développés, convexes, sinués en dedans. — Antennes filiformeS;, mesurant les deux tiers de la longueur du corps, 1 article court, ren- flé, de moitié plus court que 3, 2 globuleux, quatre ou cinq fois plus court que le suivant, les autres allongés, subégaux. — Prothorax trans- versal, rétréci vers le sommet, à peu près aussi large que les élytres, bord antérieur un peu avancé au milieu et sinué de chaque côté en arrière des yeux, aVec les angles mousses, bords latéraux subdilatés, régulièrement arrondis; écusson en triangle curvihgne. — Elytres (!) Tymnes verticalis. — Oblongiis, Ditidus, brunneus, supra viridi-metal- lico-niicans ; antennis pedibusque flavo-ferrugineis ; capite punctato, vestice iu utroque latere iinea Ifcvi subolevata; prolhorace inœqualiter punctato; elytris deuse, l'ortiter, subseriatim puuctalis. — Long. 6 milL Amer, mérid. 'i^WX: -^ - 312 PHYTOPHAGES. oblongues, subcylindriques, à surface régulièrement convexe, confu- sément ponctuée, avec des indices de séries de points le long de la suture et vers l'extrémité: quelques rugosités transversales derrière les épaules. — Prosternum oblong, rétréci entre les hanches, dilaté en arrière et coupé droit. — Pattes médiocres, cuisses fusiformes, les postérieures notablement plus développées et munies à leur bord in- férieur d'un large appendice, cilié en avant, et aussi long que le dia- mètre transversal de la cuisse ; tibias postérieurs dentés aux devix tiers de leur longueur et échancrés sur le dernier tiers ; tarses à 1 article dilaté, subquadrangulaire aux deux paires antérieures, triangulaire à la postérieure ; crochets appendiculés. Ce genre, très-bizane par la conformation des pattes postérieures, est sans nul doute voisin des Edusa. L'individu unique que nous avons sous les yeux est très-probablement un mâle. Nous n'aurions pas attribué plus d'importance à cette conformation qu'elle n'en mé- rite, si elle n'avait été accompagnée d'autres caractères qui nous ont forcé d'y voir un type générique spécial. Il provient de Juthia. Il diffère des Edusa par l'absence de pubescence, par la ponctuation des élytres, par la sculpture du front, etc. (1) ARGOLIS. Tête assez forte, arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, échancré en avant; labre développé, échancré de même; dernier article des palpes m.axillaires allongé, atténué et obtus. — Yeux médiocres, si- nués en dedans. — Antennes mesurant la moitié de la longueur du corps, 1 article assez gros, 2 obconique, de moitié moins long que le suivant, 3 plus long que 4, 5 et 6 subégaux, les derniers dilatés et comprimés. — Prothorax transversal, à peu près aussi large que les élytres, un peu rétréci en avant, très-bombé sur le disque, bord an- térieur flexueux, bords latéraux à peine dilatés, arrondis ; angles an- térieurs aigus et fortement iulléchis; écusson en triangle curviligne. — Elytres oblougues-ovalaires, assez convexes, surface confusément ponctuée, des rugosités transversales sur les côtés, vers la suture et sur la partie décUve des vestiges de séries de points et de côtes lon- gitudinales. — Prosternum oblong, plan. — Pattes robustes, cuisses renflées-fusiformes, les antérieures dentées-anguleuses au bord infé- rieur; tibias dilatés à l'extrémité, les antérieurs largement et forte- ment échancrés à leur bord interne ; ceux des autres paires beaucoup (1) Olorus femoralis. — Oblongus, subparallelus, nitidns ; obscure flavo-fer- rugineus, cnpite protlioraceque brunncis hic iîlic viridi-micanlibus; elytris cas- laneis, confuse punclatis, piope suturam et apicem ■versus subslriato-punctatis, latorstitiisquc subelevatis. — Long. 7 mill. ÉDIISITES. 313 moins ; 1 arlifcle des tarses aussi large que long, pas plus long que le suivant; aux tarses postérieurs, 1 article triangulaire; crochets appen- diculés. Ce genre appartient au Brésil, où il semble représenter les Edusa de l'Australie. Les caractères fondamentaux sont les mêmes dans les deux types; chez tous deux les élytres présentent la même sculpture, de fortes rugosités transversales sur les parties latérales, des vestiges de séries ponctuées vers la suture, et des indices de côtes sur la par- tie déclive. Ils sont cependant bien différents par la forme du pro- notum, par la structure des pattes, par la présence ou l'absence de pubescence. Dans aucun autre genre de la famille, nous n'avons ren- contré des tibias conformés comme nous l'avons exposé ci-dessus. g Le genre ne paraît pas bien riche; nous en connaissons deux es- pèces, toutes deux du Brésil (1). AMASIA. Dejean, Catal. 3» éd. p. 433. Tête petite, un peu oblongue, engagée dans le prothorax au-delà du bord postérieur des yeux ; épistome séparé du front par des sillons convergents en arrière, très-légèrement émarginé en avant; labre grand, échancré ; dernier article des palpes maxillaires allongé, atté- nué et tronqué. — Antennes à 1 article renflé, 2 globuleux (les autres manquent). — Prothorax transversal, presque aussi large que les ély- tres, rétréci en avant, bord antérieur légèrement sinué de chaque côté, derrière les yeux, avec les angles aigus, bords latéraux dilatés- arrondis , surface régulièrement convexe, un peu bombée sur le dis- que en avant ; écusson en triangle curviligne. — Elytres oblongues- ovalaires, ponctuées-striées, un peu rugueuses transversalement en arrière de^ épaules. — Prosteruum oblong, plan, fortement dilaté en arrière et tronqué carrément. — Pattes médiocres, cuisses renflées au milieu, les postérieures très-fortement dentées, les antérieures faible- ment; tibias dilatés vers l'extrémité, les antérieurs grêles à la base et un peu arqués; 1 article des tarses dilaté, subquadrangulaire aux 4 tarses antérieurs, triangulaire aux postérieurs et presque aussi long que les deux suivants réunis; crochets fortement divariqués et appen- diculés. Ce genre, dont nous ne connaissons qu'une espèce originaire de Java, se distingue des précédents par sa forme ovalaire, atténuée en (1) Argolis tïbialis. — Obloago-ovalis, nitidus, obscure aoneus ; subtus cum antenuis pedibusque rufo-ferrugincus, aeneo-micans ; capite et prothorace punctatc-rugulosis; elytris irregularilcr punctatis, latcraliter Iransversim ru- gulosis, et apicem versus prope suturam costatis, — Long. 7 mil!. 314 PHYTOPHAGES. avant et en arrière, par l'absence de pubescence, par ses cuisses pos- térieures très-fortement dentées (1). Groupe XVII. Myoobroïtes. Tête arrondie, souvent profondément engagée dans le prothorax. — Antennes médiocres, filiformes ou subfiliformes. — Prothorax subcy- lindrique, ses bords latéraux distincts. — Élytres brièvement ovalai- res ou allongées, toujours recouvertes, comme le reste du corps, de poils ou de squammules. — Prosternum allongé, souvent pourvu de rainures pour loger les antennes ; épisternum à bord antérieur con- vexe. — Tibias à bord externe entier, ceux des deux dernières paires rarement échancrés; crochets bifides ou appendiculés. On se rappelle que la seconde division des Eumolpides est carac- térisée par la forme de l'épisternum prothoracique, dont le bord an- térieur est plus ou moins convexe. Parmi les groupes dont elle se compose, celui-ci renferme toutes les espèces pubescentes ou squam- rauleuses qui ont les bords latéraux du pronotum distincts et dont les élytres sont dépourvues de rugosités transversales. Les nombreux genres de cette coupe pourraient eux-mêmes se par- tager en plusieurs groupes secondaires. Ainsi, les genres Acrothinium, LoPHEA, EuRASPis, Heterotrichus forment une section caractérisée par des crochets appendiculés, par une pubescence rare et formée de poils plus ou moins dressés. Une deuxième section serait représentée par les Myochrous, Neocles, Dictyneis, Damasus, Glyptoscelis, qm ont une forme très-allongée, subcylindrique, une pubescence serrée et couchée. Le genre Pachnephorus peut être regardé comme le type d'une troisième division renfermant les autres genres. Ces subdivi- sions secondaires indiquées, le groupe paraît assez naturel et ses ca- ractères, indiqués ci-dessus, sont d'une appréciation très-facile. Quant à la distribution géographique de ces nombreux genres, elle ne présente rien qui paraisse digne d'être signalé. Les cinq parties du monde ont chacune leurs représentants. Le tableau analytique sui- vant résume leurs caractères distinctifs : A. Tibias des deux paires postérieures écliancrés. Pachnephorus. A'. — — — non écliancrés. B. Croclicts appendiculés et presque toujours divariqués. C. Coloration plus ou moins vive, à reflets métalliques. D. Ecusson transversal. Euraspis. D'. — oblong. (1) Amasia spimpe*, Dejean. — Oblongo-ovalis, nitida, viridi-cuprea ; an- tennis basi pedibusque rufo-ferrugincis; capite prothoracequc subliliter et parce punctatis; elytris punctalo-striatis, postice ad suturam subcostatis, lateraliter rugulosis. — Long. 6 mill. MTOCHROÏTES. 315 E. Derniers articles des antennes plus larges que longs. Heterotrichus. E'. — — — plus longs que larges. Acrothinium. C. Coloration noire ou terne^ non métallique. F. Parties supérieures ornées de poils dressés. Lophea. Y'. — — — de poils ou de squammules couchés. G. Elytres soudées. Dictyneis. G'. — libres. H. Prosternum pourvu de deux rainures convergentes en arrière. Neocles. H'. — dépourvu de rainures. Myochrous. B'. Crochets des tarses bifides. I. Prosternum allongé, convexe entre les hanches, abaissé en arrière. K. Yeux subtriangulaires, entiers. Damasus. K*. — subarrondis, profondément é.chancrés. Glyptoscelis. r. Prosternum court, subquadrangulairc, plan. L. — muni de rainures. M. Squammules larges, concaves. Aulacolepis. W. — piliformes. Mecistes. U. Prosternum sans rainures. N. Squammules courbées, crochues. Apolepis. N'. — à peu près droites. 0. Corps métallique, bronzé. Colaspidea. 0'. — brunâtre, terne. Lepina. ACROTHINIUM. Marshall, Journ. of the Linn. Soc. Zool. VIII, p. 47 (\). Tète arrondie, assez; forte, engagée dans le prothorax au-delà du bord postérieur des yeux, épistome imparfaitement séparé du front, à peine émarginé; labre très-court; dernier article des palpes maxil- laires oblong, largement tronqué à l'extrémité. — Yeux subhémisphé- riques, presque entiers. — Antennes atteignant le milieu de la longueur du corps, i article court et très-renflé, 2 obconique, de moitié moins long que 3, 3-6 oblongs, 7-M dilatés, comprimés. — Prothorax sul)quadrangulaire, un peu transversal, médiocrement con- vexe, bord antérieur fortement sinué de chaque côté en arrière des yeux, bords latéraux presque droits; écusson semi-elliptique. — Ely- tres oblongues-ovalaires, assez convexes, avec une dépression oblique un peu en arrière et en dedans des épaules, à surface poncluée-striée, (1) Chrysochus, Motschulsky, Etud, entomol. IX, p. 23. — Acrothinium, Baly, Journ. of Entom. II, p. 441. 316 PHYTOPHAGtS. pourvue, comme le pronotum, d'une pubescence fine, rare, hérissée. — Prosternum oblong, assez large, plan. — Pattes médiocres, cuisses renllées au milieu, dentées en dessous ; tibias brusquement et forte- ment dilatés à l'extrémité, tarses à articles subégaux en largeur, ter- minés par des crochets appendiculés. Quoique le genre actuel se distingue facilement par la pubescence qui le recouvre des Corynodes et des Chrysochus, il n'en est pas moins très-voisin par la forme générale du corps et par l'organisa- tion. 11 ne renferme qu'une seule espèce du Japon et de la Chine boréale ; ce bel insecte, long de 7 à 8 millimètres, est d'un vert mé- tallique brillant avec des reflets dorés et pourprés sur les élytres; cet éclat n'est pas diminué par la fine et rare pubescence des parties supérieures. LOPHEA. ^ALY, Journ. of Entom. II, p. 441. Tète profondément engagée dans le protliorax, perpendiculaire; yeux entiers. — Antennes subfiliformes, les cinq derniers articles lé- gèrement épaissis et comprimés; 1 article renflé, 2 court, 3-6 grêles, égaux, plus longs que le 1 . — Prothorax transversalement convexe, bombé sur le disque, bords latéraux distincts, entiers. — Elytres plus larges que le prothorax, subcylindriques, densément ponctuées. — Pattes robustes, cuisses simples; bord externe des tibias non échancré; i article des tarses plus étroit que le 2, celui-ci triangulaire, le 3 large ;\ sa base, transversal, étroitement articulé avec 2, les deux réunis cordiformes; crochets appendiculés. M. Baly, qui a tracé la diagnose ci dessus, ajoute que le corps est suballongé, parallèle, subcylindrique, non métallique, recouvert de poils épais, hérissés; que le prosternum est continu avec répisternum antérieur, que celui-ci est cunéiforme. L'auteur anglais compare ce nouveau genre aux Acrotiiin'ium et ne trouve d'autre différence à signaler que la forme un peu différente des tarses. C'est ce qui nous a engagé à rapprocher les deux types, quoique nous n'ayons pu nous procurer le genre Lophea. L'unique espèce connue est originaire du Birman, c'est un insecte de cinq 'ligues de longueur, noir ou noir bleuâtre, recouvert de poils grisâtres, hérissés et fortement ponctué. HETEROTRICHUS. Tète arrondie, engagée dans le prothorax presque jusqu'au bord antérieur des yeux; épistome confondu avec le front, presque entier en avant; labre subéchancré, dernier article des palpes maxillaires MYOCHROÏTES. 317 allongé, atténué, tronqué. — Yeux peu convexes, en grande partie cachés, indistinctement sinués en dedans. — Antennes mesurant à peine la moitié de la longueur du corps, 1 article globuleux, 2 ova- laire, aussi long, 3-6 obconiques, subégaux, 7-11 fortement dilatés, comprimés, plus larges que longs, le dernier obtus. — Prothorax transversal, beaucoup moins large que les éiytres, assez convexe, bord antérieur droit, bords latéraux faiblement arrondis; écusson semi-elliptique. — Eiytres brièvement ovalaires, très-convexes, avec une dépression transversale obsolète derrière les épaules; surface pro- fondément et confusément ponctuée, ornée, ainsi que le reste du corps, d'une pubescence hérissée assez serrée. — Prosternum sub- quadrangulaire, presque aussi large que long, offrant à sa surface deux sillons obliques destinés à recevoir les antennes; épisternum développé, soulevé à son angle interne pour laisser passer l'antenne. — Pattes robustes, cuisses fusif ormes, dentées en dessous; tibias épais, dilatés à l'extrémité, cannelés longitudinalement, offrant une courbure sigmoïde ; tarses larges, terminés par des crochets appendi- culés, simplement divergents. Ainsi que l'indique la diagnose, cette nouvelle coupe générique présente plusieurs caractères saillants : la forme du corps est plus courte et plus contractée que celle de I'Acbothinium, la pubescence est plus abondante et constituée par deux espèces de poils, les uns raides, noirs, hérissés ; les autres plus mous, couchés ou arqués et d'une nuance jaunâtre; les yeux sont en partie recouverts parle' bord antérieur du pronotum; des rainures sont creusées dans la sur- face du prosternum et destinées à recevoir une partie des antennes lorsqu'elles se cachent à la partie inférieure du corps. Du reste, la forte dilatation des derniers articles des antennes permet de recon- naître le type actuel et de le distinguer des genres voisins. Une seule espèce nous est connue, elle est originaire de Juthia (1). EURASPIS. Tète petite, arrondie, engagée dans le prothorax au-deLà du bord postérieur des yeux, épistome confondu avec le front, émarginé en avant; labre très-court; dernier article des palpes maxillaires allongé, atténué, tronqué. — Yeux subhémisphériques, sinués en dedans. — Antennes subliliformes, mesurant la moitié de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 oblong, de moitié plus court que 3, celui-ci un peu plus long que 4, 5 et 6 subégaux, les suivants assez fortement (1) Heterotrichus Balyi. — Breviter ovatus, subiiitidus, pube e pilis nigris ereclis et pilis mollibus pallidis formata, sat donse vestil^is; subtus nigro-piccus, supra cupreo-viridi-micaus; elylrorum marginibus suturuli et laterali, plaga- quc magna purpureis. — Long. 6 inill. 318 PHYTOPHAGES. dilatés et subcomprimés. — Prothorax transversal, moins large que les élytres, rétréci de la base au sommet, peu convexe, bord antérieur sinué de chaque côté derrière les yeux, angles antérieurs aigus et saillants, bords latéraux très-peu dilatés et indistinctement anguleux dans leur milieu; écusson plus large que long, très-obtus en arrière, à contours arrondis. — Elytres oblongues-ovalaires, épaules assez saillantes, à surface ponctuée en séries un peu irrégulières; chaque point donnant naissance à un poil très-fin. — Prosternum étroit, plan. — Pattes médiocres, cuisses renflées au milieu, inermes, tibias gra- duellement dilatés vers l'extrémité; tarses assez larges, à 1 article à peine plus long que le suivant, terminés par des crochets appendi- culés. Aucun caractère bien saillant ne distingue ce type, et cependant il doit être séparé des précédents dont il s'éloigne parcertaines par- ticularités. Ainsi, le corps est moins convexe, pourvu d'une pubes- cence extrêmement rare et en réalité difficile à percevoir, un poil très-fin et de peu de longueur, s'élève de chacun des points qui or- nent les élytres et le pronotum; c'est comme dans le genre Acrothi- NiUM, oîi la pubescence, par sa ténuité et sa rareté, a passé inaperçue pour plusieurs observateurs. La forme de l'écusson est différente de celle des genres précédents, et permet une séparation facile (1). L'u- nique espèce, décrite ci-après, appartient à la Faune des Indes-Orien- tales. MYOCHROUS. Chevrolat, Deiean, Catal. 3^ éd. p. 438 (2). Tête courte, subarrondie, engagée dans le prothorax au moins jus- qu'au bord postérieur des yeux ; épistome confondu avec le front ; labre transversal, subéchaucré ; dernier article des palpes maxillaires court, ovalaire, tronqué au bout. — Yeux petits, subhémisphériques, entiers ou légèrement sinués au bord interne. — Antennes subfili- formes, mesurant à peine la moitié de la longueur du corps, i article renflé, 2 court, obiong, 3-6 plus grêles, subégaux, les derniers très- légèrement dilatés et subcomprimés. — Prothorax transversal , un peu moins large que les élytres, peu convexe en dessus, bord anté- rieur fortement prolongé et arrondi dans son nailieu, angles anté- rieurs obtus ou eflacés, bords latéraux dilatés-arrondis, plus ou moins fortement dentés ou anguleux; écusson très-petit, subcordiforme. — (1) £MrflspjsDî7/r//Ms.— Oblongoo-vatus,subniUdus,pube brevj, rara^sparsim vestitns, siibtus piceo-niger, antenuis basi lenugineis; supra piirpuretis, vittis viridi-aurcis ornatus; elytris subseriatim fortiter punctalis. — Long. 8 mill. (2) ErichsoD, Arch. f. Naturg.-Ins. Periiana, XIII, pi. I, p. 67. — Blanchard, Faun. de Chil. Zoolog. t. V, p. 543. — Baly, Journ. of Entom. II, p. 433. MYOCHROÏTES. 319 Elytres oblongues, allongées, subcylindriques et un peu déprimées en dessus, à surface confusément ponctuée ou ponctuée-striée, ornée, conune le reste du corps, de squammules serrées, petites, couchées. — Prosternum étroit, légèrement relevé entre les hanches, épisternum à bord antérieur fortement convexe, relevé, son angle externe con- fondu avec l'angle effacé du pronotum. — Pattes médiocres, cuisses fusiformes, les antérieures un peu plus fortes que les autres, souvent dentées en dessous; tibias dilatés à l'extrémité, les antérieurs un peu courbés et munis à leur bord interne d'une petite dent aiguë ; tarses assez larges, terminés par des crochets divariqués et appendiculés. Le genre Myochrous se compose d'Eumolpides à forme allongée, légèrement déprimée en dessus ; ils sont entièrement recouverts de squammules minimes, étroitement apphquées sur les téguments et parfois si serrées, qu'elles cachent la couleur du fond. Ces caractères, joints à ceux que fournit le pronotum, permettent de distinguer avec faciUté ces insectes. Le genre se compose actuellement de 14 à 15 espèces répandues dans l'Amérique méridionale, au Mexique et jusqu'en Californie. On doit observer que la dent du bord interne des tibias antérieurs peut manquer dans certaines espèces; c'est le cas pour le M. immundus de la Faune du Chili; aussi, Erichson qui l'a fait connaître, ne men- tionne pas ce caractère dans la diagnose qu'il a tracée de ce genre. Quoique d'ordinaire les téguments soient d'une coloration sombre et terne, quelques types présentent cependant de légers reflets métalli- ques. DICTYNEIS. Baly, Journ. of Entom. II, p. 434 (1). Tête assez grosse, arrondie, engagée dans le prothorax a.u moins jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, à peine émarginé en avant; labre assez grand, subéchancré; dernier article des palpes maxillaires ovalaire, oblong, obtus et tronqué. — Yeux médiocres, assez convexes, grossement granulés, subentiers. — Antennes allongées, grêles, filiformes, parfois légèrement dilatées au sommet, 1 article épaissi, 2 court, 3 allongé, parfois aussi long ou plus long que les deux précédents réunis. — Prothorax subcyUudri- que, à peu près aussi long que large, bord antérieur avancé dans son milieu, ses angles effacés, bords latéraux marqués seulement à la base, indiqués au milieu par quelques dents saillantes, effacés en avant; écusson petit, triangulaire. — Elytres très-peu plus larges que le pronotum, soudées Tune à l'autre le long de la suture, oblon- gues, sub cylindriques, atténuées en arrière; à surface subdéprimée (1) Myochrous, Blanchard, Faun. d. Chil. Zooi. V, p. 544. 320 PHYTOPHAGES. en dessus, irrégulièrement ponctuée, ornée de tubercules irréguliers, allongés et simulant des côtes incomplètes, recouverte, comme le reste du corps, de poils squammiformes, couchés, irrégulièrement disposés. — Prosternum subcarré, aussi élevé que le mésosternum, épisternum fortement convexe et relevé à son bord antérieur. — Pattes médiocres, cuisses épaissies au milieu, souvent dentées en dessous, tibias grêles, tarses peu dilatés, terminés par des crochets appendiculés. Quoique très-voisin, par l'ensemble de ses caractères, des Myo- CHUous, le type actuel s'en distingue facilement par la soudure des élytres, par la longueur du 3'^ article des antennes, par les bords la- téraux du pronotum effacés en avant. Plusieurs des espèces décrites par le Prof. Blanchard, dans la Faune du Chih, appartiennent à cette coupe générique, et la collection du D' Baly en contient plusieurs autres encore inédites. NEOCLES. Tête assez forte, engagée dans le prothorax au-delà du bord pos- térieur des yeux; épistome confondu avec le front, fortement échan- cré, labre grand, émarginé; dernier article des palpes maxillaires ovalaire, atténué et tronqué au bout. ^ Yeux oblongs, convexes, assez grossement granulés, sinués en dedans. — Antennes grêles, fili- formes, 1 article globuleux, renflé, 2 oblong, 3 aussi long que les deux précédents réunis, 4-(j subégaux, de moitié moins allongés, les suivants légèrement dilatés, le dernier ovalaire, obtus à l'extrémité. — Pronotum moins large que les élytres, sa longueur au milieu dé- passant sa largeur à la base, surface peu convexe parcourue sur la ligne médiane par un large sillon plus prononcé en avant, par la pré- sence au bord antérieur de deux gros tubercules mousses; bord an- térieur très-avancé au-dessus du vertex, fortement sinué de chaque côté derrière les yeux ; bords latéraux distincts de la base à peu près jusqu'au sommet, faiblement dentés au milieu; écusson subquadran- gulaire, transversal. — Elytres ovalaires-oblongues, un peu dilatées au-delà du milieu, largement arrondies à l'extrémité; à surface ponc- tuée-rugueuse, ornée de côtes longitudinales et de squamraules ap- primées, oblongues, assez serrées. — Pronotum oblong, creusé do doux profondes rainures obliques. — Pattes médiocres, cuisses fusi- formes, faiblement dentées en dessous; tibias insensiblement dilatés vers l'extrémité, les antérieurs subarqués, un peu sinueux au bord interne; tarses assez larges, terminés par des crochets appendiculés. Le prosternum de ce genre est construit sur un modèle différent de celui des genres précédents; il est étroit et subcouvexe dans les Myocurous, carré et plan chez les Dictyneis. Dans le genre actuel, il est oblong et divisé en deux parties par deux profondes rainures cou- MYOCHROÏTES. . 321 vergentes en arrière^ et limitant ainsi un espace triangulaire à base dirigée en avant, à sommet postérieur. Ces rainures sont destinées à recevoir les antennes au repos, et continuent celles que foi'me de cha,que côté le bord antérieur et interne des épisternums prothoraci- ques. La partie postérieure du prosternum est située sur un plan dif- férent, un peu élargie et tronquée vers sa base. Le type actuel diffère encore des deux genres avec lesquels nous l'avons comparé par la forme des antennes, dont le 3^ article est très- long, par les bords latéraux du pronotum, par la forme transversale de récusson. La seule espèce connue a été trouvée aux environs de Sydney. Elle représente ainsi, en Australie, les Myochrous de l'Amérique (1). DAMASUS. Tête grosse, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, front convexe ; épistome indistinct, labre échancré ; dernier article dos palpes maxillaires ovalaire, oblong, acuminé et tronqué au bout. — Yeux petits, subtriangulaires, un peu sinués en dedans. — Antennes subfiliformes, mesurant à peine la moitié de la longueur du corps, i article renflé, 2-G oblongs, égaux entre eux , les derniers légèrement dilatés, à peu près de même longueur. — Prothorax de la largeur des élyîres, à peu près aussi long que large, bord antérieur droit, à peine sinué de chaque côté en arrière des yeux, bords laté- raux entiers, très-légèrement dilatés, arrondis, à surface régulière- ment convexe; écusson deux fois aussi large que long, arrondi sur les côtés. — Elytres subcyhndriques, un peu dilatées au milieu, atté- nuées et arrondies vers l'extrémité, à surface très-régulièrement con- vexe, finement, éparsément ponctuée, ornée, comme le reste du corps, d'une pubescence serrée, longue, couchée, d'un blanc jaunâtre et voilant la couleur du fond. — Prosternum étroit, convexe entre les hanches, abaissé en avant et en arrière. — Pattes médiocres, cuisses fusiformes, inermes; tibias épais, dilatés à l'extrémilé, à bord externe flexueux; tarses très-larges, terminés par des crochets bifides. Parmi les Eumolpides, c'est la forme la plus régulièrement cylin- droïde; le corps forme un ovale régulier et très-allongé, en même temps la surface est convexe et ne présente aucune dépression; la base du pronotum est parallèle et intimement unie à celle des élytres. Comme coupe générique, elle se distingue facilement des précédentes (1) Neocles sulcicoîlis. — Elongatus^ rufo-castaneus, anlennis pedibusque subfcrrugineis; pube griseo-flavi fasciatlni et seriatim vestitus; liontc anguste sulcata, protiiorace late et sat profunde longitudiaaliter sulcalo; clytri» ccslis quatuor subacutis ornatis. — Long. 6 1/2 mill. Coléoptères. Tome X. 21 322 PHYTOPHAGES. par les crochets des tarses bifides. Une seule espèce, découverte en Syrie, constitue ce genre (1). 6LYPT0SCELIS. Chevrolat, DejkaNj Catal. 3° éd. p. 438 (2). Tête arrondie^ engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, coupé carrément eu avant, labre échancré ; dernier article des palpes ovalaire, acuminé et tron- qué. — Yeux subarrondis, peu convexes, largement échancrcs en de- dans. — Antennes subfiliformes, atteignant le milieu de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 court, la moitié moins loilg que le sui- vant, 3-6 ohlongs, obconiques, 7-11 subdilatés. — Prothorax un peu transversal, rétréci de la base au sommet, bord antérieur sinué de chaque côté derrière les yeux, bords latéraux presque droits, angles postérieurs aigus ; écusson subquadrangulaire, à angles arrondis. — Elytres allongées, à bords parallèles, atténuées en arrière, souvent mucronées à l'angle suturai, à surface confusément ponctuée, ornée, comme le reste du corps, d'une pubescence squammiforme, de nuances variées, éparse ou subfasciculée. — Prosternum allongé , un peu re- levé entre les hanches, abaissé en avant et en arrière. — Pattes mé- diocres, cuisses inermos; tibias grêles, cannelés longitudinalement, tarses élargis, crochets bifides. Le corps des Gltftosceus est oblong, atténué aux deux bouts, sou- vent à reflets métalliques; ils se distinguent des Myochrûus parles crochets des tarses bifides, par l'absence de dents aux bords latéraux du pronotum. La forme et l'échancrure dos yeux, celle de l'écusson, le faciès tout différent, les éloignent des Damasus. Les Glyptoscelis connus, au nombre de cinq, ont été trouvés dans l'Amérique du Nord et en Colombie. La première espèce signalée par Dejean, G. œneus, est, comme nous l'avons vu, un Abirus. MECISTES. Tête petite, arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord postérieur des yeux ; épistome confondu avec le front, labre sub- échancré; dernier article des palpes maxillaires oblong, atténué et tronqué. — Yeux grands, convexes, entiers. — Antennes moins lon- gues que la moitié du corps, 1 article subglobuleux, 2 oblong, plus (1) Damasus albicans. — Eiongato-ovatus, subnitidus, nigro-piceus, pube dcpressa, deasa, altjicsnle vestita, antcnais basi ferrugincis. — Long. 7 mil!. (2) LeCûnte,Proceed. of the Acad. Nat. Se. Phi!. 18S9, p.81.— Baly, Jouru. of ËDtom. II, p. 436. MYOCHROÏTES. 323 gros et pr^isque aussi long que le suivant, 3-6 obconiques, subégaux, 7-11 subcomprimés, dilatés, presque aussi larges que longs, le der- nier ovalaire. — Prothorax transversal, un peu moins large que les élytres, rétréci de la base au sommet, convexe sur le disque, bord antérieur avancé au milieu, sinué de chaque côté, bords latéraux très-faiblement arrondis ; écus£on un peu plus large que long, pen- tagonal. — Elytres oblongues-ovalaires, ponctuées-striées, peu con- vexes, ornées, ainsi que le reste du corps, d'une pubescence formée de poils squammiformes, épars ou subsériés. — Prosternum sabqua- drangulaire, presque aussi large que long, pourvu de chaque côté d'un profond sillon longitudinal destiné à recevoir les antennes. — Pattes médiocres, cuisses grêles, non renflées, inermes, tibias grêles, tarses simples, terminés par des crochets bifides. Les Mecistes sont de petits insectes de 4 à 5 millimètres de lon- gueur, à forme assez large et subdéprimée ; leur coloration est noire ou d'un vert foncé, quelquefois d'un bleu verdâtre; ils sont ornés d'une pubescence courte, rare, blanchâtre, éparse ou disposée en séries régulières sur les élytres. Les espèces, au nombre de cinq à six, ont été rapportées de la Cafrerie, du Lac N'gami, de Port-Natal. Elles constituent une coupe générique bien distincte par le faciès, et un ensemble de caractères spéciaux ; les principaux résident dans leur prosternum subcarré et creusé de deux sillons un peu conver- gents et visibles surtout en avant; dans leurs antennes subclavi- formes, leurs cuisses faibles, Hnéaires (1). PACHNEPHORUS. Chevrolat, Deiean, Catal. 3" éd. p. 438 (2). Tête profondément engagée dans le prothorax, à front convexe, à bouche infléchie en dessous ; épistome confondu avec le front, émar- giné en avant; labre très-petit, échancré; palpes maxillaires filiformes, à dernier article grêle, subacuminé, aussi long que les deux précé- dents réunis. — Yeux peu convexes, sinués en dedans. — Antennes subfiliformes, dépassant un peu la base du pronotum, 1 article renflé, court, 2 plus grêle, aussi long, 3-6 plus courts, oblongs, les S derniers subépaissis, presque aussi larges que longs, formant une massue oblongue.— Prothorax subcylindrique, presque aussi long que large, (1) Mecistes tarsalis. — Oblougus, ovatus, siibnitiJus, subtus niger supra obscure viridis, antennis basi tarsisqac obscure ferrugineis; pube albicante, op- pressa, parce 7estilus;elytris subsenatim punclatis,interstitiisnonnuilislœvibus, costaque laterali ab humeris ad apicem eïevata. — Long. 4 mill. (2) Syn. Redlenbacher, Faun. Austr. 2° éd. p. 894. — Baly, Journ. of Entom. Il, p. 436. — Baly^ Pbytopb. Malay. p. 94. — Fairm. Gênera Col. Europ. t. IV, p. 223. 324 PHYTOPHAGES. légèrement atténué vers la base, un peu moins large que les élytres, à bords latéraux distincts, infléchis en avant, bord antérieur très- avoncé dnns £on milieu; écusson allongé, très-obtus en arrière. — Elytres oblonguts, ovalaires, cylindroïdcs, à surface poactuée-striée. — Prosteraum oblorig, pian, de niveau avec le mésosternum, et creusé de cliaque côté d'une profonde rainure oblique; épisternuni dilaté en oreillette en arrière des yeux^ son angle externe confondu avec l'angle du pronotum. — Mésosternum court, transversal. — Abdomen à 1 segment aussi long que les suivants réunis. — Pattes courtes, les postérieures assez écartées l'une de l'autre ; cuisses un peu renflées dans leur milieu; tibias dos deux paires postérieures légèrement échancrés à leur bord externe avant l'extrémité; tarses larges, ro- bustes, terminés par des crochets appendiculés. Ce genre, parfaitement caractérisé entre tous les Eumolpides par la profondeur des rainures prothoraciques destinées à loger les an- tennes au repos, contient actuellement :20 à 25 espèces, répandues à peu près sur toute la surface du globe. Le plus grand nonihre d'entre elles appartient a la Faune méditerranéenne. Dans ces derniers temps, le D'' Baly a fait connaître trois types nouveaux de l'Archipel malais. Le genre a aussi des représentants au Mozambique (Gerstaecker), au Sénégal (Dejean) et très-probablement dans l'Amérique du Nord (Dejean, Uhler). Ces petits insectes, ornés de squammules spéciales, se rencontrent dans les endroits sablonneux, souvent au bord des rivières ou sur les plantes basses. Ces squammules sont tantôt presque coutiguës les unes aux autres et cachent la couleur du fond; tantôt, elles sont plus rares et disposées par bandes ou par taches ; parfois elles sont entre- mêlées de poils hérissés. Observées sous une forte loupe ou bien sous le microscope, ces écailles sont obtuses à leur extrémité et bifides : caractère bien remaTquable et qui n'a pas été rencontré ailleurs dans la famille actuelle. COLASPIDEA. Laporte, Rev. eniom. de Silberm. I, p. 21 (1). Tête assez forte, un peu convexe, engagée dans le prothorax au- delà du bord postérieur des yeux; épistome indistinct, labre échan- cré; dernier article des palpes maxillaires oblong, atténué, un peu tronqué. — Yeux subarrondis, subconvexes, entiers. — Antennes me- surant la moitié de la longueur -du corps, i article épaissi, 2 oblong, plus gros et un peu moins long que le suivant, 3-6 grêles, subégaux, (1) Syn. CoLASPiDEA, Fairm. Gêner. Col. Europ. IV, p. 22i, pi. G5, fig. 3H. — DiA, Dejean, Catal. 3° éd. p. 435. — Redtenbacher, Faun. Auslr. 2° éd. p. 894. — Boheman^ Eug. Rcs. Ins. p. 164. MYOCHROÏTES. 325 7-H distinctement dilatés. — Prothorax transversal, assez convexe, rétréci à la base et au sommet, bord antérieur droit, ses angles for- tement abaissés, bords latéraux entiers, dilatés et arrondis dans leur milieu; écusson en triangle rectiligne. — Elytres brièvement ova- laires, dilatées dans leur milieu, soudées l'une à l'autre le long de la suture, ne recouvrant pas d'ailes, à surface munie d'une villosité peu abondante, molle, blanchâtre, ponctuée ou rugosule. — Prosternum subquadrangulaire, plan, un peu plus long que large, ne présentant que des vestiges incertains de rainures longitudinales. — Pattes mé- diocres, la paire postérieure à peine plus éloignée de la deuxième que celle-ci de la première; cuisses fusiformes, tibias à bord externe en- tier, tarses assez larges, terminés par des crochets bifides, la division interne un peu plus courte que l'externe. Le nom de Colaspidea a la priorité sur celui de Du du comte Dejean et devait être conservé, quoiqu'il y ait parmi les Cassidides un genre Calaspidea que Boheman a inscrit dans sa Monographie. Le nom de Dia semblait bien convenir à ces charmants petits insectes auxquels Dejean l'avait appliqué. Quoi qu'il en soit, ce nom pourra probablement être conservé comme terme générique pour la Dia palagonica décrite par Boheman et qui me paraît, d'après la des- cription de l'auteur, génériquement distincte de nos espèces euro- péennes. A part l'espèce de l'auteur suédois, toutes les Colaspidea, au nombre d'une douzaine, appartiennent à la Faune méditerra- néenne. Ce sont de petits insectes d'un bronzé brillant, et couverts d'une fine viilosité blanchâtre ; ils se rencontrent comme les Pachne- PHORus, dans les endroits sablonneux, et se nourrissent de plantes rampan^tes, puisque la faculté de voler leur fait défaut. APOLEPIS. Baly, Journ. of Entom. II, p. 161 (1). Tête petite, profondément engagée dans le prothorax; épistome séparé du front par un sillon subcirculaire, tronqué en avant; labre échancré; dernier article des palpes maxillaires ovalaire, atténué vers l'extrémité et tronqué. — Yeux petits, subhémisphériques, paraissant entiers. — Antennes mesurant la moitié de la longueur du corps; article 1 renllé, 2 un peu plus gros et aussi long que le suivant, 3-6 grêles, subégaux, 7-11 fortement dilatés, aussi larges que longs, for- mant une massue allongée. — Prothorax subcylindrique, presque aussi large que long, bord, antérieur un peu avancé au milieu, bords latéraux légèrement arrondis, paraissant crénelés par suite de la grosse ponctuation qui recouvre la surface; écusson en triangle curviligne. (l)tBaly, Phytoph. Malay. p. 91, pi. IV, fig. 7. 326 PHYTOPHAGES. — Elytres brièvement ovalaires, subcylindriques, ponctuées-striées et recouvertes, ainsi que le reste du corps, de poils squammiformes sériés, dressés et fortement recourbés à leur extrémité. — Prosternum un peu plus large que long, inégal, ses épisternums étroits, arrondis et saillants à leur bord antérieur. — Pattes médiocres, cuisses faible- ment dentées à leur bord inférieur ; tibias grêles, les intermédiaires légèrement échanorés au bord externe vers l'extrémité; tarses un peu élargis, crochets bifides. Ce genre, formé par un petit insecte de Bornéo, de 3 millim., est caractérisé par la forme de ses épisternums dont le bord antérieur est dilaté, arrondi et saillant; son épistome élargi eu avant, et subcu- néiforme est séparé du front par un prolond sillon ; ses squammules sont recourbées à l'extrémité. Un seul de ces caractères suffirait pour le faire reconnaître parmi les autres genres de ce groupe. LEPINA. Baly, Journ. of Entom. II, p. 161 (1). Tête petite, arrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord antérieur des yeux; épistome séparé du front par un {>rofond sillon, triangulaire, à base antérieure, droite; labre subéchancré ; dernier article des palpes maxillaires oblong, atténué et tronqué. — Yeux presque entièrement cachés, petits, entiers. — Antennes à peine aussi longues que la moitié du corps, 4 article oblong, renflé, 2 aussi long et un peu plus épais que le suivant, 3-6 grêles, obconiques, 7-11 di- latés, aussi larges que longs, le dernier ovalaire. — Prothorax trans- versal, un peu moins large que les élytres, rétréci de la base au sommet, bord antérieur un peu avancé au milieu, bords latéraux presque droits, recouverts de squammules arquées; écusson subarrondi. — Elytres ovalaires-oblongues, ponctuées-striées, recouvertes de squammules couchées, disposées en séries longitudinales. — Proster- num oblong, plan. — Pattes médiocres; cuisses fusiformes, les posté- rieures distinctement dentées; tibias moyens entiers; tarses grèies, crochets bifides. Le genre Lepina est extrêmement voisin des Apolepis; c'est la même taille, la même coloration, les mêmer. contours, et cependant il y a entre eux des différences assez sensibles dans la forme des épi- sternums prothoraciques, du prosternura, des tibias moyens, enfin dans celle des squammules qui recouvrent les élytres. Une seule es- pèce, découverte à Sumatra, constitue cette coupe générique. (1) Baly, Phytoph. Malay. p. 92, pi. IV, fig. 6. MERODITES. 327 AUUCOLEPIS. Baly, Journ. of Entom. II, p. 162 (1). Tête petite, engagée dans le prothorax presque jusqu'au bord an- térieur des yeux ; épistome confondu avec le front, largement émar- giné; labre peu distinct; dernier article des palpes maxillaires ova- laire-oblong, atténué et tronqué à l'extrémité. — Yeux oblongs, rétrécis en bas, subentiers. — Antennes moins longues que la moitié du corps, 1 article renflé, 2 plus épais, plus court que le suivant, 3-6 décroissant un peu de longueur, oblongs-obconiques, 7-11 dilatés, subégaux, le dernier ovalaire. — Prothorax transversal, moins large que les élytres, rétréci en avant, bombé et muni de deux forts tuber- cules sur le disque, bord antérieur sinué de chaque côté derrière les yeux, avec les angles aigus; bords latéraux subdilatés arrondis; écusson subpentagonal, à angles mousses. — Elytres oblongues-ova- laires, assez convexes, à surface rugueuse-ponctuée, densément re- couverte de squammules couchées ou inclinées, de couleurs variées et creusées chacune d'un sillon à leur face supérieure. — Proster- num presque carré, creusé de chaque côté d'un large sillon, oblique en dedans et destiné à loger l'antenne au repos. — Pattes assez robustes, cuisses dilatées au milieu et à l'extrémité, ces deux renfle- ments séparés par un étranglement marqué, munies en dessous d'une petite dent; tibias courbés; tarses très-larges, terminés par des crochets profondément bifides. Ce genre a été créé pour l'A. Mouhoti, trouvé à Siam; une seconde espèce, également décrite par M. Baly, a été découverte à Sumatra. Il est profondément différent des autres genres de ce groupe par la vestiture remarquable qui le recouvre en entier; les squammules, re- lativement assez larges, allongées et atténuées, sont concaves sur toute la longueur de leur face dorsale; elles paraissent, çà et là, subfasci- cuiées et un peu redressées; en général, elles sont couchées. Le pro- sternum présente aussi des caractères propres; de chaque côté, on aperçoit un large t-illon, convergent avec celui du côté opposé; entre ces sillons se trouve un espace triangulaire un peu plus élevé et pu- bescent. Les cuisses, les tarses, les crochets nous offrent aussi une structure différente. Groupe XVIII. Merodites. Tête arrondie, profondément engagée dans le prothorax. — Celui-ci plus étroit que les élytres, à bords latéraux distincts et presque droits, (1) Baly, Phytoph. Malay. p. 93, pi. V, Ûg. 8. 328 PHYTOPHAGES. — Elytres oblongo-ovalaires. — Prosternum oblong, son épisternum très-grand, convexe à son bord antérieur et dilaté. — Pattes inégales, tous les tibias échancrés à l'extrémité j crochets appendiculés. L'unique type que renferme ce groupe, se distingue aisément par le développement considérable des cuisses antérieures et par la forme de l'extrémité des tibias; l'échancrure que l'on y observe ne res- semble pas à celle des Typophorites, par exemple, c'est plutôt une sinuosité de l'extrémité de la jambe, qu'une échancrure de son bord externe; en outre, elle existe aux trois paires de pattes, tandis que dans tous les antres types, elle ne se présente qu'à la paire moyenne et plus généralement aux deux paires postérieures. De sorte que ce caractère est d'une nature différente dans l'une et l'autre forme, et ne peut être invoqué pour le» rapprocher. Un seul genre : Meroda. MERODA. Baly, Journ. of Entom. 1, p. 29, pi. I, Gg. 2. Tète arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté- rieur des yeux ; épistome imparfaitement séparé du front, échancré en avant; labre émarginé; dernier article des palpes maxillaires oblong, atténué et légèrement tronqué. — Yeux grands, ovalaires, dis- tinctemcnt sinués au bord interne. — Antennes grêles, subfiliformes, mesurant la moitié de la longueur du corps, 2 article deux fois plus court que le suivant. — Prothorax transversal, nn peu moins large que les élytres, bord antérieur slnué de chaque côté derrière les ye\ix, bords latéraux presque droits, infléchis en avant; écusson semi-circu- laire. — Elytres oblongues-ovalaires, à surface inégale, ornées de séries de points et de côtes longitudinales. — Prosternum oblong, con- vexe entre les hanches, abaissé on avant et en arrière, côtés latéraux bisinués, base large, tronquée carrément; épisternum grand, large, son angle externe confondu avec l'angle du pronotum. — Pattes très- inégales, cuisses antérieures très-fortes, à bord inférieur dilaté en forme de crête fortement dentée ; cuisses moyennes et postérieures plus grêles, fusiformes; tibias antérieurs très-arqués, tous dilatés vers l'extrémité, et présentant une échancrure plus ou moins profonde au bord externe; tarses médiocres, à 1 article allongé, à crochets appen- diculés. Les affinités de ce genre ne sont pas bien évidentes; si l'on consi- dère la forme du prosternum et de ses épisternums, c'est aux Colas- poïDES qu'il ressemble le plus; quoique sa forme générale, la sculp- ture des élytres lui donnent l'aspect des Cualcophana. Ce type remarquable a été trouvé par M. Bâtes sur les bords de l'Amazone. TYPOPHORITES, 329 Groupe XIX. Typophorites. Tête arrondie, engagée dans le prolhorax au-delà du bord posté- rieur des yeux. — Antennes grêles, filiformes ou subfilifotmes. — Proihorax plus étroit que les élytres, rétréci vers le sommet, bords- latéraux distincts. — Elytres oblongues ou ovalaires. — Prosternum oblong, son épisternum fortement convexe au bord antérieur. — Ti- bias des deux dernières paires échancrés au bord externe, crochets bifides. Cinq genres de ce groupe présentent entre eux des analogies in- contestables, les Paru, Typophorus, Syagrus, Menius, Eurydemus ont la même structure générale; le faciès des Chloropterus, des Ste- THOTES est différent, et leurs analogies ne sont pas aussi étroites; quant au genre Aulacia, il nous est resté inconnu, et l'on sait que l'aspect ne se définit pas par des mots. Un petit nombre de caractères permettra toujours de reconnaître les espèces qui peuvent rentrer dans le groupe actuel ; ces caractères sont : bord antérieur de l'épisternum prothoracique convexe, corps glabre, les quatre tibias postérieurs échancrés; absence de rugosités transversales aux élytres. Les Paria et les Typophorus appartiennent au Nouveau-Monde, les premiers principalement à l'Amérique boréale; les seconds à l'A- mérique du Sud; les Syagrus et Menius au continent africain, les Eurydemus à l'Austrahe. Quant aux trois genres aberrants, le Clo- ropterus est originaire de la Russie méridionale, les Aulacia et Ste- thotes des îles de la Malaisie. Les uns et les autres se distinguent comme suit : A. Crocliets des tarses simples. • Chloropterus. A'. — — appeudiculés. Aulacia. A". — — bifides. B. Cuisses inermes. Paria. B'. — postérieures dentées. Typofhorus. B". Toutes les cuisses dentées. C. Yeux entiers. Slethotes. C. — écliancrés. D. Yeux tiès-dévcloppés, séparés par un espace moins grand que le petit diamètre des yeux. Eurydemus. D'. Yeux médiocres, fortement distants. E. Un fort sillon autour des yeux, dilaté en arrière. Menius. E'. Un sillon grêle autour des yeux non dilaté en arrière. Syagrus. 330 PBTTOPHAGBS. TYPOPHORUS. Chevroiat, Dejean, CatcU. S' éd. p. 436 (1). Tête subaiTondie ou un peu oblongue, engagée dans le prolhorax au-delà du bord postérieur des yeux; épistome subquadrangulaire, séparé du front par un sillon subtransvorsal , un peu émarginé en avant; labre plus ou moins saillant, presque entier; dernier article des palpes maxillaires allongé, étroitement ovalaire, atténué au bout et légèrement tronqiié. — Yeux uvalaires, peu convexes, indistincte- ment sinués en dedans. — Antennes mesurant la moitié de la longueur du corps, 1 article renflé, peu allongé, 2 obconiqne, mesurant les deux tiers du suivant, 3-6 décroissant graduellement de longueur, 7-H dis- tinctement dilatés. — Prothorax transversal, moins large que les ély- tres, rétréci de la base au sommet, les angles antérieurs fortement infléchis, bord antérieur légèrement sinué de chaque côté en arrière des yeux, bords latéraux presque droits ; écussou semi-ovalaire. — Elytres ovalaires-oblongues, largement arrondies à l'extrémité, ponc- luées-striées. — Prosternum oblong, plan, élevé, ses épisternums très-grands, à bord antérieur saillant, son angle externe avancé au- delà de l'angle du pronotum. — Pattes médiocres, cuisses fusiformes, les postérieures ordinairement dentés; les 4 tibias postérieurs échan- crés au bord externe; tarses assez larges, les 3 articles subégaux, cro- chets bifides. M. Che^Tolat avait depuis longtemps indiqué cette coupe générique dans difTérenîes éditions du Catalogue du comte Dejean ; elle a été brièvement décrite par Erichson, à l'occasion de ses études sur les insectes du Pérou. Elle se rapproche de la manière la plus intime de ce type, décrit par. M. Le Conte sous le nom de Paria ; les légères différences à mentionner résident dans la forme du prosternum ré- tréci entre les hanches chez les Paria, dans la sculpture de la tête plus profonde chez les Typophorus, dans la présence à peu près cons- tante chez les mêmes d'une dent aux cuisses postérieures. Cette dent se retrouve, mais exceptionnellement, chez les Paria. Si des séries plus nombreuses d'individus et d'espèces font évanouir les légères différences de ces deux types, la priorité devra être réservée au nom du Catalogue Dejean, puisque Erichson l'a suffisamment fait connaître dès l'année 18i7. Quoi qu'il en soit, les Typophorus habitent les diverses contrées de l'Amérique méridionale, sauf Textrêuie sud, et s'étendent jusqu'au Mexique. Outre les espèces signalées par Dejean, les auteurs en ont (1) Erictisoii, Archiv. f. Naturg. his. Peruana, XIII, p. I, p. 163. — Bolieman, Eugeu. Resa lus. p. 163. — Baly, Ann. aud Mag. of Nat. Hist. t. IV. TYPOPHORITES. 331 fait connaître une douzaine. Deux espèces décrites par Boheman et indiquées de Java, appartiennent à un autre genre (1). PARIA. Le Conte, Proceed. Acad. Nat. Se. Phil. 1858, p. 8b (2). Tète arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté- rieur des yeux; épistome subquadrangulaire, imparfaitement séparé du front; labre entier; dernier article des palpes maxillaires allongé, atténué vers le bout et tronqué. — Yeux assez grands, peu convexes, sinués en dedans. — Antennes subfiliformes, atteignant le milieu de la longueur du corps, i article renflé, 2 un peu plus gros et moins long que le suivant, 3 très-grêle et allongé, 4-6 très-légèrement di- latés et obconiques, 7-11 distinctement épaissis et subcoraprimés, — Prothorax un peu transversa.l, moins large que les élytres, bord anté- rieur presque droit, bords latéraux très-faiblement dilatés et arrondis ; écusson semi-ovalaire. — Elytres brièvement ovalaires, assez larges, arrondies à l'extrémité, ponctuées-striées. — Prosternum oblong, ré- tréci entre les hanches, à base très-légèrement émarginée ; épisternum très-grand, à bord antérieur relevé, convexe, son angle externe con- fondu avec l'angle du pronotum. — Pattes médiocres, cuisses fusi- formes, indistinctement dentées en dessous; tibias grêles, ceux des deux paires de pattes postérieures échancrés au bord externe; tarses à articles subégaux, terminés par des crochets profondément bifides. Les principaux caractères de ce genre ont été parfaitement saisis par M. J. Le Conte, et exposés dans le Bulletin de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie. Le genre Metachroma qui lui res- semble pour la taille, la forme et la coloration générale, s'en distingue à la première vue par le contour antérieur de l'épisternum du pro- thorax. Les espèces, au nombre de 7 à 8, n'ont pas été rencontrées ailleurs que dans les Etats du Sud de l'Amérique boréale. SYAGRUS. Tète grande, arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord postérieur des yeux, front convexe sur le vertex; épistome limité la- téralement par des sillons convergents en arrière, parfois indistinct; labre subéchancré ; dernier article des palpes maxillaires allongé, très-attéuué et légèrement tronqué. — Yeux grands, profondément sinués en dedans. — Antennes subûliformes, mesurant la moitié de la longueur du corps, 1 article subglobuleux, 2 oblong, de moitié moins long que le suivant, 3-5 longuement obconiques, subégaux, (1) Bohemau, Eugen. Resa^ Ins. p. 163. (-2) Sya. Metacurgua. SuQriaa, Stetlin. Eutom. Zeit. XXXU, p. 339. 332 PHYTOPHAGES. 6 dilaté au sommet, triangulaire, les suivants épaissis, subcomprimés, les derniers subatténués. — Prothorax subcylindrique, moins large que les élytres, presque carré, bords latéraux droits vers la base, ré- trécis et arrondis tout à fait au sommet, surface assez convexe; écus- son en triangle curviligne. — Elytres oblongues-ovalaires, à côtés subparallèles, largement arrondies au sommet, ponctuées-striées. — Prosternum oblong, plan, rétréci entre les hanches, ses épisternums à bord antérieur très-convexe et confondu en dedans avec l'angle du pronotom. — Pattes assez robutorsque l'on compare les Chrysomélides aux Eumolpidcs, la note distinctive la plus importante et k plus généralement applicable réside dans la forme du troisième article des tarses. Cet article est constamment bilobé dans la famille précédente, aucun Eumolpide ne fait exception à cet égard. Par contre, il est entier chez les Chry- somélides, légèrement émarginé dans deux ou trois genres seule- ment, réellement bilobé dans un seul (A(;asta). C'est en considération de la structure des tarses, que le genre Spilopyra a été rangé parmi les Eumolpides. Un autre caractère à peu près aussi constant et qui supplée le premier dans les cas douteux, se tire de la forme des han- ches antérieures : celles-ci, de môme que les cavités cotyloïdes qui les renferment , sont allongées dans le sens transversal , tandis qu'elles sont cylindriques, et les cavités cotyloïdes subcirculaires chez les Eumolpides, Ce caractère a été indiqué par le prof, Stâl, dans l'Introduction à sa belle Monographie des Chrysomélides de l'Amé- rique. Presque simultanément, le D'' Baly signalait pour distinguer les Eumolpides des Chrysomélides, la forme des épisternums protho- raciquos. Ces pièces sternales sont subquadrangulaires, allongées chez les dernières et ferment en avant les cavités cotyloïdes antérieures; chez les Eumolpides, elles affectent une forme triangulaire ou en feuille de trèfle et se prolongent par leur angle postériem' le long du bord externe des cavités cotyloïdes. Deux genres seulement (Spilo- pyra, Eluyope) ont des épisternums prothoraciques conforniés comme chez les Chrysomélides. La distinction de ces deux groupes étant bien établie, il n'y a plus de difflculté à l'égard des autres : ainsi, ceux qui suivent se distin- guent facilement par l'insertion des antennes, qui sont plus ou moins rapprochées à leur base, tandis que chez les Chrysomélides, ces organes sont séparés par toute la largeur du front. Les Lamproso- mides se distinguent de même par leurs antennes courtes et pecti- nées, par la présence de rainures prothoraciques destinées à recevoir les antennes au repos. Aucune espèce, ni dans la section des Camp- tosomes, ni dans celle des Eupodes, ne peut soulever le moindre doute. Quelques détails sur l'organisation générale des Chrysomélides justifieront mieux encore leur séparation en tribu distincte. La tète est toujours de forme plus ou moins arrondie, plus étroite que le prothorax, et engagée dans sa concavité antérieure au-delà du bord postérieur des yeux; la bouche est dirigée en bas et même in- fléchie endessuus; dans quelques genres seulement (Phyllocharites), la tête est plus di'gagée, et au lieu d'être inclinée, elle se relève et porte obliquement en avant b^s organes buccaux qui la terminent. Le front est peu convexe, et le plus souvent parcouru par un sillon qui, CHRYS0.MÉL1DES. 353 longitudinal sur le vertex, se bifurque en avant pour séparer d'une manière plus ou moins nette, le front d'avec l'épistome. Le labre, qui fait suite à ce dernier, est transversal, subquadrangulaire, rare- ment entier, le plus souvent légèrement sinueux. Les mandibules sont généralement simples, courtes et robustes, lé- gèrement arquées en dehors, elles offrent à leur face interne une concavité plus ou moins profonde; leur extrémité est obtuse, si- nueuse et divisée en plusieurs dents; elles ferment complètement la cavité buccale. Dans quelques genres seulement (Gonioctena, Cal- ligrapha) leur face externe, près de la base, est creusée d'une cavité plus ou moins distincte et destinée à recevoir le dernier article des palpes maxillaires. Il est très-rare qu'elles présentent quelqu'appen- dice en forme de corne ou de crochet (Plagiodera, sp.). Les mâchoires sont faibles, formées de deux lobes, de forme très- variable, l'interne plus petit, aigu ou obtus à son extrémité, et plus ou moins densément cilié sur ses bords, l'externe est de même forme ou plus allongé et bi-articulé. Elles portent des palpes constamment formés de quatre articles, le 4 très-petit, les 2 et 3 plus longs, ob- coniques, le 4 très-variable, ovalaire et acuminé, ou bien subqua- drangulaire et tronqué au bout; rarement (Paropsis) semi-circulaire ou sécuriforme. Le menton, qui forme la première pièce de la lèvre inférieure est transversal, son bord antérieur est plus ou moins échancré, et dans cette échancrure se loge une languette éminemment variable; sa forme la plus commune est quadrangulaire, arrondie en avant (Pla- giodera) ou terminée en pointe obtuse (Phratora); parfois subémar- ginée (Phyllocharis), rarement subbilobée (Colaspidema); le palpe est tri-articulé et son dernier article varie beaucoup moins que celui des mâchoires. Comme on peut en juger, les organes buccaux sont construils sur un plan uniforme et ne présentent aucune ressource pour la classifi- cation. Les légères modifications de la languette, du menton ou des mâchoires se fondent insensiblement les unes dans les autres et ne sont d'aucun secours; le dernier article des palpes maxillaires seul peut être pris en considération. Les yeux ne présentent pas non plus de modifications bien spé- ciales. En général ils sont oblongs, ovalai'es, parlois subrénifor- mes par suite d'une légère échancrure au bord interne. Il n'est pas de groupe où les antennes varient moins que dans ce- lui-ci. Toujours elles sont insérées au bord interne et antérieur des yeux, séparées par toute la largeur du front; elles mesurent la moitié ou les trois-quarts de la longueur du corps et sunt formées de onze articles, dont les derniers sont habituellement un peu dilatés et sub- comprimés. Le seul genre Diphyllocera, à antennes tlahellces, nous offre une anomalie remarquable. Coléoptères. Tome X. 23 354 PHYTOPHAGES. L'importance du premier segment thoracique est plus considérable que celle des parties esamint^'es jusqu'ici. Son arceau dorsal présente deux formes principales : dans la majorité des types, il est forte- ment transversal, très-convexe de droite à gauche, et ses bords laté- raux plus ou moins infléchis en bas; dans d'autres espèces, il est quadrangulaire, tantôt transversal, tantôt presque carré, sa surface est bien moins convexe ; de chaque côté, il présente souvent une impression plus ou moins profonde , lisse ou ponctuée, dirigée dans le sens de la longueur et qui rend le bord latéral convexe et comme renflé en bourrelet. Les angles antérieurs sont presque toujours sail- lants et souvent aigus; les postérieurs se rapprochent plus ou moins de l'angle droit, mais jamais ils ne sont prolongés au point d'em- brasser la base des élytres, comme cela a lieu dans le genre Cyr- TONUS. A la face inférieure de ce premier arceau thoracique, l'épisternum, comme il a déjà été dit, est transversal, subquadrangulaire, U ferme la cavité cotyloïde en avant; l'épimère est indistincte; dans plusieurs groupes, elle se prolonge en arrière des hanches à la rencontre du prosternum, de sorte que les cavités cotyloïdes sont fermées de toutes parts; dans les autres groupes, ces dernières restent plus ou moins largement ouvertes en arrière. La partie médiane du prosternum présente des modifications va- riées : tantôt elle est simple, un peu relevée entre les hanches, abaissée en avant et en arrière; ailleurs, elle se relève en forme de carène, plus ou moins prolongée en avant, ovielle s'efface peu à peu ou bien se continue jusqu'au bord et détermine, près de celui-ci, une saillie aiguë ou obtuse. En arrière, cette carène est simple, arrondie ou tronquée, rarement bifurquée (Phyllocharis, Aesernia). Le mésosternum présente des modifications de plus grande valeur encore. Dans quelques cas très-rares (Gavirga, Paralina),^ est invisi- ble et caché par la juxta-positiou du prosternum et du métasternum. Ailleurs, il apparaît sous forme d'un mince liseré, resserré entre les deux arceaux qui viennent d'être nommés; ce liseré est droit (Lio- PLACis, Luienta), ou en chevron à concavité postérieure (Aesernia, Stethomela). Par une suite de gradations ménagées, on passe à la forme carrée et même oblougue dans le sens longitudinal (Steno- mela). Dans beaucoup d'espèces, le mésosternum se renfle à sa face anté- rieure en une saillie obtuse ou subaiguë de peu de longueur. C'est le premier degré de cette structure anormale que présentent les Do- RYPHOKA. Cnez celles-ci, on aperçoit, en examinant l'insecte en des- sous, une pointe saillante dirigée obliquement en avant. Cette pointe est tantôt courte, arrondie ou déprimée, tantôt très-longue et rappe- lant par sa foruie cylindrique et aiguë, les épines de certaines plantes, telle que l'acacia. Ce dard immobile, dont l'usage et la destination CHRYSOMELIDES. 355 sont restés inconnus, est formé en grande partie par le mésosternuni et en partie par le métasternum, qui semble avoir entraîné dans cet allongement le premier de ces arceaux. En effet, une suture, ordi- nairement distincte, délimite exactement ce qui appartient à l'un et à l'autre. 11 n'en est pas de même dans une espèce, qui, par cette raison, constitue un genre à part, oiî le métasternum seul donne naissance à ce prolongement (Metastyla); la même structure se re- trouve chez les Paralina. On connaît ces exemples, oii le métasternum va rejoindre, en re- couvrant le mésosternum, le bord postérieur du prosternum, ou même se porter au-delà (Gavirga, Paralina, Metastyla). En général, l'articulation du métasternum avec le si^gment moyen de la poitrine a lieu entre les hanches intermédiaires; dans un seul cas, (Colaspi- dema) elle a lieu, au niveau postérieur de ces mêmes hanches. Apartlesparapleures métathoraciques dont l'extrémité postérieure est aiguë ou obtuse, dont la surface est lisse, pointillée ou sillonnée, les autres parties des arceaux ventraux de la poitrine ne présentent aucune particularité à mentionner. L'abdomen est formé de cinq segments. Dans un seul groupe (Ptxites), il présente comme chez les Camptosomes, une courbure dans le sens longitudinal, et les arceaux intermédiaires sont plus ou moins rétrécis sur la ligne médiane. Par leurs autres caractères, les espèces peu nombreuses de ce groupe sont bien des Chrysoméhdes, mais néanmoins elles constituent un rameau destiné à relier ces in- sectes aux Phytophages camptosomes et particulièrement aux Sphœ- rocharides. Il suffira de dire quelques mots de l'écusson et des élytres dont nous avons omis de parler. Le premier est toujours distinct et eu gé- néral en triangle curvihgne ou semi-elliptique. Les secondes sont remarquables par leur ampleur, elles embrassent complètement le corps et très-étroitement chez quelques espèces aptères (Timarchites, Elytrosphœrites) ; elles cachent tout-à-fait les pattes à moins que celles-ci ne soient soumises à une extension forcée. Leur surface est lisse, confusément ponctuée ou ponctuée en stries, très- rarement ornée de côtes, de tubercules ou de fossettes. Les pattes présentent diverses modifications dont il importe de se rendre compte. Dans toutes les espèces, sans exception, les hanches antérieures sont allongées transversalement; chez lesCERALCES seulement cet al- longement est peu marqué. Un second point à examiner est l'articu- lation de ces organes. Dans l'immense majorité des Chrysoméhdes et même des Coléoptères, la dernière paire de pattes est reportée en ar- rière par suite de la grandeur relative du métasternum, de sorte que ces pattes sont plus éloignées des intermédiaires que celles-ci des an- térieures. Cela n'a pas lieu dans quatre groupes différents, chez les- 356 PHYTOPHAGES. quels la brièveté du métasternum comparée à celle du pronotuni constitue un caractère d'une grande valeur. Les cuisses sont en général assez robustes et toujours, excepté dans le sous-genre Laeidomera, dépourvues de dents. Les jambes varient davantage, elles peuvent être cylindriques ou prismatiques, arron- dies à leur face externe ou canaliculéesj leur extrémité peut être plus ou moins dilatée, mais dans aucune espèce elle ne porte d'é- peron, comme c'est si souvent le cas dans la tribu des Galérucides. Les tarses sont très-remarquables chez les Chrysomélides. Ils sont médiocrement allongés; les trois premiers articles sont dilatés et gar- nis en dessous d'une pubescence dense et serrée; le premier article est élargi, plus développé, parfois aussi long que les deux suivants réunis; la pubescence de la face inférieure est parfois divisée en deux parties par une ligne longitudinale lisse. Ce caractère paraît consti- tuer une différence sexuelle (Timarcha, Stethomela). Le deuxième article est le plus petit et de forme triangulaire. Le troisième est le plus remarquable : à sa face supérieure il est divisé en deux lobes par une rainure où se loge un article appendiculaire et la base de l'article onguéal. La face inférieure simple, son bord ter- minal est entier ou subsiuueux dans son milieu; dans quelques genres il est subémarginé (Plagiodera, Phratora), très-rarement échancré à peu près jusqu'cà sa base (Agasta, Stenomela). Sa forme générale varie, de son côté, dans des limites assez étendues. L'article onguéal est toujours plus ou moins saillant d'entre les lobes du précédent; il est arrondi ou comprimé, parfois muni d'une ou de deux dents peu saillantes, situées à son bord interne près de l'extrémité, c'est-à-dire à la base des crochets (Cosmogramma, Gas- trolina). Les ongles ou crochets présentent des modifications de structure d'une très-grande valeur syt,témat}.que. Chez les Chrysomélides, ils sont simples dans la majorité des espèces, et dans ce cas, ils se montrent divariqués, divergents, beaucoup plus rarem.ent rappro- chés (Zygogramma, S.-G. Megistomela). On trouve des crochets ap- pendiculés chez les Gonioctena, les Platymela, etc. ; bifides chez les Stethomela, Pyxis et quelques autres; le plus souvent la division interne est courte et basilaire; dans le seul genre Lycaria, la divi- sion interne est à peu près aussi longue que l'externe. On peut voir par cet exposé combien les Chrysomélides forment un tout homogène; le faciès est très-uniforme, toutes les parties supérieures sont semblables; aussi faut-il recourir à la configuration des arceaux inférieurs de la poitrine et à la structure des pattes afin de pouvoir y établir des groupes et des divisions génériques. Les larves elles-mêmes, pour autant qu'elles sont actuellement connues, présentent entre elles de grandes analogies; elles appartien- nent à la troisième division des larves nues. OHRYSOMÉLIDES. 397 Oa peut distinguer trois types légèrement différents, correspon- dant respectivement aux genres Chrysojiela, Lina et Timarcha. Comme forme normale, nous donnerons la description de la larve de la Chrysomela violacea, que l'on trouve, en été, sur différentes espèces de menthe. Tète subhémisphérique, convexe en dessus, lisse, avec un épistome distinct et un labre transversal, émarginé; mandibules en lame qua- drangulaire, terminée par cinq dents dont deux plus fortes ; mâchoires libres, terminées en dedans par un lobe aplati et cilié, portant en dehors un palpe conique, formé de 4 articles; lèvre inférieure formée d'un menton oblong, de pièces palpigères confondues à leur base et portant des palpes bi-articulés, d'une languette très-petite, obtuse en avant. — Ocelles au nombre de 6 de chaque côté, disposés en deux groupes : le premier de 4 ocelles, en losange, derrière les antennes; le second en dessous et en avant du premier, formé de 2 ocelles. An- tennes coniques, de 4 articles, le 3« portant au côté interne de l'ar- ticle terminal, un article appendiculaire terminé par une soie. — Prothorax plus long que chacun des deux segments suivants, lisse, of- frant un sillon le long de ses bords; les deux autres arceaux du méso- thorax et du métathorax semblables aux segments abdominaux; ceux- ci fortement convexes en dessus, divisés chacun en deux parties par un sillon transversal. — Stigmates au nombre de neuf paires, la première située à l'angle inlérieur et antérieur du métathorax; les huit autres sur les huit premiers segments abdominaux. — Pattes nor- males, propres à la progression, de longueur médiocre. Cette larve est glabre, courte, contractée, de forme ovoïde, à grosse extrémité postérieure ; d'un brun verdâtre obscur, à reflets submétal- liques; la tête, leprolhorax et la partie externe des pattes sont d'une nuance plus foncée. Le deuxième type nous est offert par les Timarcha, dans leurs états primitifs. La larve présente la même forme générale, très-convexe en dessus et renflée en arrière; ses téguments sont plus fermes, fine- ment réticulés et d'un vert foncé à reflets métalliques. Les antennes sont formées de trois articles seulement, et il n'y a que huit paires de stigmates; celle du 8" segment abdominal fait défaut. En troisième lieu, la larve des Lina diffère en certains points des deux formes précédentes : Le corps est de forme oblongue-ovalaire, moins convexe en dessus, atténuée à ses deux extrémités, de couleur jaunâtre et ornée de taches ou de lignes d'un noir brillant. La dispo- sition de ces taches est à peu près la même dans les diverses espèces que l'on a étudiées; la larve si bien connue de la Lina populi nous servira de type. Le prothorax présente à sa face supérieure un écusson transversal bordé de noir, et, de chaque côté, un point de même couleur; les deux segments suivants ont des taches semblables, chacun d'eux 358 PHYTOPHAGES. étant pourvu de chaque côté, i)rrs fie la ligne médiane, de deux points, un troisième, un peu plus en dehors, se voit au côté externe de ce dernier, puis un fort tubercule conique, et tout-à-fait latérale- ment, deux autres points. Chacun des segments abdominaux présente de chaque côté de la ligne médiane, une tache transversale allongée ; en dehors un tu- bercule conique, puis un point, enfin, latéralement, un tubercule arrondi; de sorte que l'abdomen entier offre de chaque côté quatre séries de points noirs. En partant de la ligne médiane, la première est formée de taches transversales, la seconde de tubercules coniques qui donnent issue à des tubes à l'état vivant; la troisième, de petits points noirs arrondis oii s'ouvrent les stigmates; enfin, la quatrième, tout-à-fait latérale, de tubercules arrondis. En dessous, l'abdomen présente en tout cinq séries : une médiane, deux latérales très-rap- prochées de la première, et deux externes. La tête, les pattes et le dernier segment sont, de même que tous ces points ou tubercules, d'un noir profond et luisant. Quant à l'organisation céphalique, aux neuf paires de stigmates et au prolongement anal bifide servant à la progression, ils sont les mêmes que dans les Chrysomela. Lorsqu'on touche la larve vivante, elle fait sortir par les tubercules coniques, des tubes membraneux qui répandent un suc blanchâtre dont l'odeur se rapproche beaucoup de celle des amandes amères (1). Elle subit ses métamorphoses sur les feuilles, la dépouille de la der- nière mue se trouve pelotonnée à l'extrémité caudale de la nymphe, qui est maculée à peu près comme la larve. On possède actuellement des renseignements plus ou moins dé- taillés sur la structure, les mœurs, les métamorphoses d'une qua- rantaine d'espèces de la tribu actuelle; toutes appartiennent à la Faune européenne. Quoique ces larves phytophages soient aussi fa- ciles à élever que les chenilles, on ne possède absolument aucun renseignement sur les grandes et belles espèces des contrées tropi- cales. Les Chrysomélides se nourrissent des parties molles des végétaux ; il est très-rare qu'elles se multiplient au point de devenir réellement nuisibles; cependant, dans nos pays, on voit parfois les espèces les plus communes (L, populi, tremula, etc.), dépouiller de leurs feuilles les arbustes sur lesquelles elles se trouvent. Ces beaux insectes ont \me démarche lente et mal assurée; le jour, ils sont ordinairement immobiles sur les feuilles, au pied des arbres, sous la mousse ou sous les pierres; ils ne se mettent guère en mou- vement que vers le soir ou pendant la nuit. Lorsqu'on veut les saisir, (1) Clans. V. Siebold ùnd KôUiker, Zeitschrift fiir Wissenschaft, Zoolog. XI, p. 309, pi. 25. CHRYSOMÉLIDES. 3S9 ils rendent par la bouche ou par les articulations un liquide jaune rougeâtre; ils raidissent les pattes et simulent la mort. Ils sont ornés des plus riches couleurs, tantôt uniformes, tantôt variées de grandes taches. En général, les nuances sont des plus vives ou rehaussées du plus bel éclat métaUique. Le nombre des es- pèces chez lesquelles les téguments sont recouverts d'une légère pu- bescence est extrêmement limité (Ceralces, Trichomela). L'anatomie interne de ces insectes a été l'objet des recherches de plusieurs savants ; quoique très-imparfaitement connue encore, elle est cependant plus avancée que celle des autres groupes des Phyto- phages. Le Prof. Lacordaire a signalé les anatomistes qui s'en sont occupés (1). On conçoit que depuis longtemps les Chrysomélides aient attiré l'attention des entomologistes et qu'elles aient été l'objet de travaux importants. C'est à Linné que revient l'honneur d'avoir créé le genre Chryso- MELA et d'avoir ainsi distingué la forme typique qui a donné son nom à la tribu actuelle. 11 est bien vrai qu'il y avait fait rentrer une foule d'espèces qui appartiennent non-seulement à d'autres coupes géné- riques, mais à d'autres familles ; à part les Hispides et les Cassidides que Linné avait bien distinguées, les autres groupes des Phytophages ont des représentants plus ou moins nombreux qui ont été décrits primitivement sous le nom de Chrysomela. On n'y retrouve qu'une seule forme exotique que Linné a désignée sous le nom de Chryso- mela aestuans. On sait qu'à cette date, une impulsion vigoureuse avait été imprimée à l'étude des sciences naturelles; et déjà, dans le Systema Eleutheratorum de Fabricius, publié en 1801 et que l'on peut considérer comme résumant les travaux des entomologistes de cette époque, nous trouvons les Chrysomela de Linné, distribuées en un certain nombre de genres, tels que Lema, Helodes, Galeruca, CoLASPis, EuMOLPus, Clytra, Cryptocephalus, etc. Les espèces exotiques qui commençaient à arriver en abondance en Europe, permirent à Illiger de créer le genre Doryphora; à Olivier, celui de Paropsis. C'est vers les mêmes temps que furent créées plusieurs coupes génériques par Megerle, Dalman, Kirby, Hope, etc. Ces divers genres, déjà assez multipliés, furent réunis par Latreille en un seul groupe. On sait que cet auteur avait divisé les Phyto- phages qui nous occupent en deux familles, les Eupodes et les Cycli- ques; c'est dans cette dernière que furent placées les Chrysomélides, en compagnie des Cassidaires et des Galôrucides. La seconde tribu des Cycliques ou les Chrysomélines de Latreille, renferme encore, outre les Chrysomélides, les Clytra, les Cryptocephalus, les Chlamys, les Eumolpus, etc., et sous ce même nom, emprunté à Latreille, le (1) Monogr. des Coléopt. subpent. Introd. p. XXXVL 3G0 PHYTOPHAGES. comte Dejean comprenait les Eupodes, les Cycliques et les Eroty- lènes. Les Chrysomélinites du comte de Castelnau (1) renferment tous les Phytophages qui ont les antennes écartées à la base et insérées au devant des yeux; les Galérucides, les Cassidides, les Hispides font partie d'une autre division. La vingt-quatrième tribu du Prof. Blanchard (2), les Chrysoméliens, correspond à peu près exactement à la famille des Phytophages, et sa 4"^ famille, les Chrysom.élides, renferme cinq groupes : Clytrites, Cryptocéphalites, Chlamytes, Eumolpites, Chrysomélites; on voit que la dernière seule répond tout à fait à notre tribu des Chrysomélides, telle que l'a définie le Prof. Lacordaire dans les généralités de sa Monographie des Coléoptères subpentamères (3). A peu près à l'époque oili le Professeur de l'Université de Liège terminait le premier volume de sa Monographie, M. Chevrolat rédi- geait la partie entomologique du Dictionnaire d'Histoire naturelle publié par Alcide d'Orbigny. A l'article Chrysomélines, M. Chevrolat, après avoir délimité cette tribu, expose une division systématique des nombreux genres exposés dans !e Catalogue du comte Dejean, genres dont le grand nombre est dû à ses propres recherches. Sa classifi- cation est basée sur la structure des tardes qui sont simples, appen- diculés ou bifides : la première division, de beaucoup la plus impor- tante, est caractérisée par des crochets simples et se divise en trois groupes selon que les élytres sont soudées, que les ailes sont absentes, ou que les ailes sont bien développées. Les 2*^ et B'' divisions no ren- ferment chacune qu'un seul groupe, et une 4", surajoutée par M. Che- vrolat, ne renferme que le genre Amphicyrta Esch. C'est la seule tentative de classification que la science ait eu à en- registrer. Elle a l'inconvénient de séparer des genres voisins et d'être d'une médiocre ressource pour la détermination, le 3'' groupe ren- fermant à peu près les neuf dixièmes des genres. En 185J, le D'' Sufli"rian a pubUé dans le tome V de la Linnaea en- tomologica, ime étude approfondie des Chrysomélides d'Europe. Cet entomologiste distingué n'a pas cru devoir conserver les gem-es indi- qués dans le Catalogue du comte Dejean et dont plusieurs avaient été caractérihés par M. Redtenbacher dans la première édition de la Faune d'Autriche. En 18G0, M. Sial, aujourd'hui professeur à l'Université de Stock- holm, a cru devoir adopter les mêmes principes, et dans sa belle Monographie des Chrysomélides de l'Amérique, il n'a pas tenté de caractériser les genres indiqués par M. Chevrolat. Celte tentative (1) Histoire nat. des Coléop. II, p. 511. (2) Histoire des Insectes, t. II, p. 178. (3) Monogr. des Coléop. subpent. Inlrod. p. 4-. CHRYSOMÉLIDES. 361 avait été faite par lui dans divers mémoires publiés dans le Bulletin de l'Académie de Stockholm, mais elle a été abandonnée par suite de l'étude d'un plus grand nombre de formes spécifiques. Ainsi qu'on en jugera ci-après, nous avons abandonné la voie tracée par ces entomologistes distingués et pour lesquels nous conservons la plus haute estime. Quelques mots d'explication sont nécessaires. A mesure qu'on descend l'échelle des êtres, et la même chose a lieu dans les Règnes animal et végétal, les caractères organiques deviennent moins nombreux; l'organisation est plus uniforme; le travail de la vie est dévolu à des organes moins variés ; en même temps, les ca- ractères deviennent moins stables. Ainsi, chez les Carabiques, la ponctuation est à peu près identique chez tous les individus d'une même espèce; il n'en est plus de même chez les Chrysomélides, et telle espèce de Calligrapha présente sous ce rapport des variations tout à fait inconnues chez les Coléoptères carnassiers. A cela, il faut ajouter que les espèces deviennent beaucoup plus nombreuses dans les familles moins parfaites du Règne animal; au- jourd'hui les Curculionides sont innombrables, et les Phytophages tentent à rivaliser avec eux. De ces deux considérations capitales, dont l'exposé complet exige- rait de longs développements, il résulte que l'on ne peut espérer de découvrir chez les Chrysomélides des caractères aussi nets et aussi tranchés pour différencier les genres que dans d'autres familles plus élevées de l'ordre des Coléoptères. Les limites de certains genres pourront paraître incertaines, mais il n'est pas impossible que. des études plus approfondies permettront de mieux les fixer ; la subordina- tion des caractères, les combinaisons variées auxquelles ils se prêtent nous laissent l'espoir d'un résultat favorable. Dans la tâche immense que l'homme s'est imposée, celle de dresser l'inventaire de la nature, et qui est pour lui une source toujours nouveUe des plus pures jouissances, il doit bien accepter les choses telles qu'elles sont. On objectera peut-être que les divisions établies dans un genre nombreux rendent le même service que les genres en lesquels on pourrait la démembrer. 11 y a évidemment des règles à obst>rver, un juste milieu à garder. Lorsque le genre présente plusieurs types distincts, comme cela est le cas pour le genre Chrysomela, on doit essayer de les circon- scrire et de les définir génériquemeut, parce que le nom qui leur est attribué fixe dans l'esprit un faciès particulier et un ensemble de caractères donnés. Ainsi, les mots de Calligrapha, de Leucocera, etc.^ représentent à l'esprit l'idée claire d'un type, d'une forme spéciale, d'un ensemble de notes distinctives. Un nom doit toujours correspondre à une idée aussi claire et aussi précise que possible ; l'idée devient très-vague et insaisissable, si le 362 PHYTOPHAGES. nom s'applique à des objets très-dissemblables; dans le cas actuel, si le même nom générique devait s'app!i(|uer à la Doryphora puncta- tissima et à la Phratora vitellinœ, il perd toute précision. Au con- traire, dans l'état actuel des choses, on aurait tort de vouloir dé- membrer le genre Lema, quoique très-riche, parce que toates les espèces sont construites sur le même plan. C'est ainsi que le mot cercle s'applique à des milliers de cercles différents tout en restant parfaitement clair. D'un autre côté, la trop grande multiplication des genres a pour résultat d'obscurcir la science et de fatiguer l'esprit. En histoire na- turelle, désigner deux objets analogues par des noms génériques divers, c'est faire ressortir les différences aux dépens des affinités, et pourtant celles-ci sont tout au moins aussi utiles h C(jnnaître que les premières. Cette considération nous présente l'occasion de justifier la création des sous-genres. 11 est admis que le sousgenre n'impose pas son nom à l'espèce, celle-ci doit conserver le nom générique et s'il est nécessaire de préciser davantage, on met le nom du sous-genre entre parenthèses, à la suite du premier. Ainsi entendu, le sous-gerire correspond entièrement aux groupes dénommés du D"' Suffrian et à ceux que nous avons proposés dans la Monographie des Platypides. En résumé, nos divisions, de quelque degré qu'elles soient, n'exis- tent pas dans la nature, jusqu'à ce que nous ayons découvert la clef de la création elles seront soumises à l'arbitraire. Pour travailler utilement, on doit bien se pénétrer de l'esprit de son époque, consi- dérer les choses d'un point de vue élevé et ne pas s'abandonner aux écarts d'une imagination désordonnée. Ceci nous amène à dire un mot de la classificatioD des Chrysomé- lides imaginée par Motschulsky et publiée à propos de la description des Coléoptères de la Sibérie {i). A diverses reprises, nous avons voulu entreprendre l'étude des quatre-vingt-quatorze genres de cette tribu; nous avons dû nous désister. Cette élucubration est une erreur entomologique, dont le mal sera de faire perdre un temps précieux à qui voudra s'en rendre compte. D'autres travaux, comportant des sujets moins étendus, sont néan- moins plus utiles à la science; tel est le Mémoire du D' Baly sur les Chrysoméhdes de l'Australie, et en particuher sur les Phyllocharis et genres voisins, La Revue des Polysticta, de Hope, par M. Clarck, et les recherches plus approfondies de Vogel sur les Chrysomélides de l'Afrique, sont d'excellents Mémoires qui contribuent à l'avance- ment de la science. Nous ne signalerons pas toutes les notices dont les Chrysoméhdes ont été l'objet, elles seront mieux à leur place à l'occasion des genres. L'ouvrage le plus utile que l'on puisse consulter au point de vue (1) Schrenk's Reis. in Amur-Lande, 11, p. 179. CHBYSOMÉLIDES. 363 de la distribution géographique des Chrysomélides est le Catalogue du comte Dejean. Lorsqu'on étudie ce travail, on est étonné de Tordre, du nombre et de la rareté des espèces que l'on y rencontre à chaque page. Les Chrysomélides de la collection Dejean étaient re- présentées par cinq cents espèces, nombre très-important pour l'é- poque. La Faune de l'Europe y comptait 165 types; celle de l'Asie, 26; celle de l'Afrique, 47; celle de la Nouve'lfi-Hollande, U, et celle du Nouveau-Monde, 219. Aujourd'hui, le nombre total est plus que doublé. D'après le relevé, très-imparfait, que nous avons pu faire, il s'élève à environ l'lS7. Grâce à des travaux monographiques de haute valeur scientifique, on possède en ce moment les descriptions de 650 espèces américaines. Dans les recherches sur les Chrysomélides de l'Afrique moyenne et australe, 90 types ont été décrits par Vogel. M. SufFrian a tracé la description exacte de 187 espèces, appartenant à la Faune d'Europe; et dans ce nombre ne sont compris ni les TiMARCHA, ni les Cyrtonus, de sorte qu'en ajoiitant les espèces de ces deux genres et celles qui ont été découvertes depuis la publica- tion du tome V de la Linnaea entomologica, on peut évaluer à près de 300 le nombre des espèces européennes. La Faune de la Nouvelle-Hollande a reçu, dans ces derniers temps, un contingent important, le chiffre du Catalogue Dejean est triplé et les espèces contenues dans les collections sont bien nombreuses encore. L'Asie et la Malaisie sont les parties les moins bien connues; Gebler et Mot- schulski ont fait connaître les espèces de la Sibérie, le D'' Baly a dé- crit beaucoup de types de l'Inde, de la Malaisie; il étudie en ce mo- ment celles du Japon, La tribu, considérée d'une manière générale, est à peu près re- présentée dans chaque partie du monda par un type spécial. A côté d'un nombre important de Chrysomèles vraies, l'Europe est carac- térisée par le développement du genre Timarcha, dont le berceau se trouve dans les contrées qui limitent la mer Méditerranée. L'Afrique australe possède les Polysticta; la Nouvelle-Hollande, les Paropsis; le Nouveau-Monde, les Doryphora. On est moins fixé sur le carac- tère de la Faune de l'Asie ; peut-être son type principal sera-t-il re- présenté par ces belles et grandes espèces, dont la Paralina indica Hop., pourrait former le type. Le nombre des genres de la tribu si importanle des Chrysomélides est relativement assez restreint. Ils sont, en général, assez diificiles à caractériser et à grouper d'une manière satisfaisante. Quoi qu'il eu soit, l'avenir pourra modifier le tableau analytique que nous expo- sons ci-dessous. L Métasternum plus court que le pronotum sur la ligne médiane. A. Cavités cotyloides antérieures fermées. 4. Timarcbites. A*. — — — ouvertes. 364 PHYTOPHAOKS. B. Eljtres non soudées à la suture. B'. — soudées — C. Angles postérieurs du pronotum non prolongés et n'embrassant pas la base des éljtres. C. Angles postérieurs du pronotum prolongés et embrassant la base des élytres. Métasternum plus long que le pronotum sur la ligne médiane. D. Cavités cotyloides antérieures fermées. E. Tarses à 3 article profondément bilobé. E'. — — entier. F. Tibias canaliculés en debors, sur les trois quarts de leur longueur. G. Crochets des tarses [irofondément biQdes. G'. — — simples. F'. Tibias subcylindriques, non canaliculés. D'. Cavités cotyloides antérieures ouveites. H. Crochets des tarses appendiculés, bifides ou dentés. I. Dernier article des palpes maxillaires semi-cir- culaire ou sécuriforme. r. Dernier article des palpes maxillaires peu ou point dilaté. K. Abdomen concave dans sa longueur, les seg- ments moyens rétrécis au milieu. K'. Abdomen plan, les segments moyens non ré- trécis au milieu. L. Tibias triangulairement dilatés, souvent dentés à l'extrémité. L'. Tibias peu ou point dilatés, noD dentés. M. Dernier article des palpes maxillaires subdilalé vers l'extrémité et largement tronqué. M'. Dernier article des palpes maxillaires gréle, atténué vers l'extrémité. H'. Crochets des tarses simples. N. Pronotum à bord antérieur tronqué carré- ment. N'. Pronotum à bord antérieur plus ou moins échancré. 3. Elttrosphoerites. 5. Clidonotites. 6. Cyrtonites. 9. Sténomélites. 8. Lycariites. 7. Entomoscélites. 10. Phyllocuarites. 13. Paropsites. 14. PVXITES. 12. goniocténites. 11, aostralicites. 13. Phratorites. 1. colaspidêuites. 2. Ghrtsomélites. Groupe I. Colaspidémites. Tête petite, fortement inclinée, à, peine visible d'en haut. — Yeux subarrondis, entiers, pourvus en arrière d'une espèce d'orbite. — An- tennes mesurant la moitié de la longueur du corps, subclaviforpaes. COLASPIDÉMITES. 365 — Prothorax transversal, à bord antérieur coupé carrément, — Ely- tres ovalaires, atténuées et prolongées à l'angle suturai eu une saillie obtuse. — Prosternum étroit, cavités cotyloïdes ouvertes; mésoster- num plus ou moins développé, articulé au niveau postérieur des hanches intermédiaires avec le métasternum; celui-ci plus long que le pronotum. — Hanches antérieures assez rapprochées et assez sail- lantes; 3 article des tarses entier; crochets simples. La forme des yeux, le développement du mésosternum, la saiUie des hanches antérieures sont des caractères que l'on observe chez les Eumolpides. D'un autre côté, ainsi que l'ont àéjh fait observer MM. Fairmaire (I) et Stâl (2), on ne peut pas distraire le genre Co- LASPiDEMA de la tribu des Chrysoméhdes; en effet, ses hanches anté- rieures transversales, son épisternum prothoracique subquadrangu- laire, ses tarses à 3 article entier et à crochets simples, sont des caractères qui appartiennent à la tribu actuelle; en conséquence, par suite de cette organisation ambiguë, c'est bien un groupe de transition ; il ne renferme qu'un seul genre propre à l'ancien conti- nent : COLASPIDEMA. COLASPIDEMA. Laporte de Cast. Rev. entom. Silberm. I, p. 21 (3). Tête assez large, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté- rieur des yeux; épistome non séparé du front; labre grand, large, très-légèrement ém;irginé ; mandibules longues, grêles, creusées à leur face externe et terminées par deux ou trois fortes dents ; mâchoires avec deux lobes subégaux, l'interne très-cilié, l'externe un peu plus large, bi-articuié , à palpes subcylindriques, i article court, 2 et 3 obcouiques, subégaux, 4 ovalaire, obtus, un peu plus court; lèvre inférieure à menton transversal, très-échancré en avant, languette élargie dans son milieu, rétrécie à son bord libre et terminée par deux très-petits lobes divergents ; à palpes grêles, semblables à ceux des mâchoires. — Yeux arrondis, subglobuleux. — Antennes grêles et longues, 1 article renflé, 2 de moitié plus court, 3 un peu plus long et plus grêle, les 5 derniers épaissis, aussi longs que larges, cylindri- ques. — Prothorax court, transversal, un peu moins large que les élytres à la base, très-convexe, bord antérieur coupé tout-à-fait car- rément, sans trace de saiUie des angles antérieurs, bord posté- rieur largement et distinctement arrondi; écusson grand, en trian- (1) Fairmaire, Gen. des Coléop. Europ. t. IV, p. 236. (2) Stàl, Monogr. Chrysom. Atnér. p. 4. (3) Syn. CoLASPiDEMA, Fairmaire, Gen. des Col'. d'Europ. t. IV, p. 23o. — CoLAPHus, Megerle, Dej. Cat. 3' éd. p. 435. — Redt, Faun. Austr. l'" éd. p. 536. 366 PHÏTOPHAGES. gle curviligne.— Elytres très-convexes, allongées, ovalaires, atténuées tout-à-fait à l'extrémité avec l'angle suturai uu peu saillant. — Pro- sternum très-étroil, faiblement relevé entre les hanches, légèrement abaissé en arrière; cavités cotyloïdes antérieures incomplètes; mé- sosternum très-développé, subquadrangulaire, légèrement incUné, plan et coupé carrément en avant et en arrière; métasternum à pa- rapleures parallèles, étroites. — Pattes médiocres, jambes subarquées à leur base, légèrement dilatées vers l'extrémité, un peu creusées jusqu'au milieu de leur longueur; tarses faibles, 2 article un peu plus petit que le 1, 3 à peine émarginé à son bord hbre; crochets simples. A l'occasion du démembrement du genre Colaspis de Fabricius, le comte de Castelnau a fondé le genre Colaspidema sur le C. bar- bara Fab. (Atra Oliv.), et en a exposé les caractères, en 1833, dans la Revue entomologique de Silberman. Tout en le regardant comme un genre de transition, intermédiaire entre les Eumolpides et les Chrysomélides, il faut le ranger parmi ces dernières, ainsi que nous l'avons déjà vu. Quelques femelles présentent cette particularité d'avoir l'abdomen parfois énormément développé, comme on le voit chez les Gastro- PHYSA et bon nombre de Galérucides. Quoique la plupart des espèces habitent de préférence les bords de la Méditerranée, plusieurs d'entre elles sont répandues dans diverses contrées de l'Europe tempérée et vers l'Orient, en Turquie, en Perse, jusque dans la Chine boréale et la Sibérie (1). Groupe II. Ghrysomélites. Tête assez forte, arrondie, profondément engagée dans le prothorax. — Yeux peu convexes, transversalement oblongs. — Antennes fili- formes ou subfiliformes, mesurant à peu près la moitié de la longueur du corps. — Prothorax transversal, presque plan ou convexe, à bord antérieur plus ou moins échancré avec des angles plus ou moins saillants. — Elytres très- amples, recouvrant complètement le corps. — Segments de la poitrine toujours développés, de structure très- variable, cavités cotyloïdes antérieures ouvertes; métasternum plus long que le prosternum. — Pattes normales, tarses dilatés à 3 article entier, crochets simples. Ce groupe contient toutes les belles et grandes Chrysomélides du Nouveau-Moudo, toutes les Chrysomèles européennes et des repré- sentants plus ou moins nombreux dans les diverses contrées de Fan- (1) Ménétriés, Insectes recucill. par Lelinian, Méni. St-Pétersbg, 18i8, t. VI, p. 112. — Graells, Mém. de la Comniissiou, p. 100. — Baly, Ann. of Nat. Hist. 3e Sér. t. XV, p. 35. CHRYSOMÉLITES. 367 cien continent. Les coupes génériques entre lesquelles on peut les répartir sont aussi nombreuses qu'elles sont difficiles à circonscrire. On sait que le problème a paru insoluble à d'éminents monographes. Au lieu de la plupart des genres que nous avons analysés ci-dessous, deux entomologistes distingués, M. Slâl, pour les Chrysomélides d'A- mérique, M. Suffrian, pour celles d'Europe, ont simplement admis le genre linnéen avec quelques légères modifications. C'est la première lois que les Chrysomélides sont étudiées dans leur ensemble ; à moins de comprendre dans un seul genre, un millier d'espèces passablement hétérogènes, il fallait se décider à tenter l'en- treprise que nous soumettons à l'appréciation des entomologistes; notre tâche eût été bien moins lourde, si, nous autorisant de l'exem- ple de savants distingués, nous nous étions borné à décrire le genre Chrysomela et à y établir quelques sous-genres; mais nous croyons que les déterminations seront plus faciles par la méthode que nous avons choisie ; elle n'est pas irréprochable, certains rapprochements sont peut-être forcés, des affinités méconnues. Nous la proposons comme un résultat à perfectionner. Quoi qu'il en soit, le groupe des Chrysomélites renferme les trois quarts des espèces de cette tribu, il possède des représentants dans toutes les parties du monde, et chacune a ses genres propres. L'Amé- rique méridionale est de beaucoup la plus riche, elle possède la moitié des genres et la moitié des espèces. Des détails plus précis sur la distribution géographique seront exposés pour autant que le permet l'état de la science, à propos de chacune des coupes génériques. Le tableau suivant résume les caractères distinctifs de chacun des genres : A. Tarses à 3 article plus ou moins échancré. B. Dernier article des palpes maxillaires tronqué, subquadrangulaire. 27. Agasta. B'. Dernier article des palpes maxillaires ovalaire, acuminé, plus long que large. C. Parapleures mélathoraciques élargies en arrière. 1. Gastrophysa. C. — — linéaires ou atténuées en arrière. D Pronotum subcarré, bords antérieur et posté- rieur presque droits. 3. Prasocuris. D'. Pronotum très-rétréci eu avant, ses bords anté- rieur et postérieur arqués. 2. Phœdon. A'. Tarses à 3 article entier ou légèrement sinué. E Dernier article des palpes maxillaires distincte- ment plus court que le pénultième. F. Labre semi-circulaire, arrondi à son bord anté- rieur. \A. Eugonycha. F'. — transversal, subémarginé eu avant. 368 PHYTOPHAGES. G. Proslernum profondément bilobé à sa base. 28. Aesernia. G'. — à base arrondie ou subéchancrée. H. Métasternum pourvu d'uu processus antérieur recouvrant le mésosternum. I. Processus prolongé jusque entre les hanches anté- rieures. 21. Metastyln. r. Processus court, atteignant seulement la base du prosternuni. 7. Paralina. H'. Métasternum ne recouvrant pas le mésosternum par un processus. K. Métasternum et mésosteruum unis pour former un processus plus ou moins allongé. 20. Doryphora. K'. Métasternum et mésosternum ne form.ant pas de processus commun. L. Métasternum et mésosternum renflés, subtuber- culeux, du niveau avec les hanches et plus ^r^ élevés que le prosternum. 18. Cryplostetha. c^ U. Métasternum et mésosternum non renflés, situés plus bas que les haucheg et à peu près de ni- veau avec le presternum. M. Prosteraum relevé en carène sur une partie de sa longueur, b;us(iuement interrompue en avant. 22. Desmogramma. M'. Prosternum non relevé en carène brusquement interrompue eu avant. N. Antennes longues et filiformes. 19. Prosicela. N'. — plus ou moins dilatées vers l'extré- mité. 0. Elytres et parties inférieures légèrement pubes- cenies. 24. Ceralces. 0'. Elytres et corps glabres. P. Face externe des tibias sillonnée au moins dans la moitié inférieure. 16. Leptinotarsa. P'. Face externe des tibias non sillonnée ou seule- ment dans le tiers inférieur. Q. Parapleures métathoraciques lisses ou peu s'en faut. 15. Stilodes. Q'. Parapleures métathoraciques plus ou moins ponctuées. R. Forme ovalaire, elytres oblongues. 17. Deuterocampta. R'. — globuleuse, elytres gibbeuses. 8. Sphœrolina. E'. Dernier article des palpes maxillaires égal au précédent ou plus grand. S. Article onguéal bidenté en dessous, à la base des crochets. T. Corps déprimé; pronotum plan^ à bourrelets la- téraux. 6. Gastrolina. CHRYSOMliLlTliS 369 T'. Elytres et prouotum convexes, le dernier sans bourrelets latéraux. 1:2. Cosmogramma. S'. Article onguéal inerme, très-rarement denté en dessous. U. Dernier article des palpes maxillaires ovalaire atténué vers l'extrémité, au moins aussi long que le pénultième. V. Pronotum muni de bourrelets latéraux. S. Lina. y. — dépourvu de bourrelets latéraux. 4. Plagiodera. U'. Dernier article des palpes maxillaires subquà- drangulaire ou dilaté, largement tronqué à l'extrémité. W. Crochets des tarses contigus à li base, très-peu divergents. 11. Zygogramma. W. Crochets séparés à la base et divergents. Y. Prosternum relevé en carène terminée en avant par une saillie marquée, distincte du bord. Z. Elytres dépourvues de lobes épipleuraux 23. Strichosa. Z'. — pourvues — — 25. Cyclomela. Y'. Prosternura non relevé en carène terminée par une saillie en avant. a. Antennes d'un blanc jaunâtre. 13. Leucocera. a'. — de couleur foncée. b. Epipleures des elytres grandes, larges, concaves, regardant directement en bas. 26. Chulcomclu. b'. Epipleures plus ou moins étroites, regardant obliquement en dehors. c. Mandibules saillantes, plus ou moins creusées en dehors à leur base et formant un museau quadrangulaire. 10. CalUgrapha. c\ Mandibules arijuées, tète large, arrondie en avant, sans museau quadrangulaire. 9. Chrysomela. GASTROPHYSA. Chevrolat, Dej. Cat. 3e éd. p. 429 (1). Tête petite, engagée dans le pvothorax jusqu'aux yeux; épistome séparé du front par un sillon profond, anguleux en arrière; labre court, très-légèrement émarginé; mandibules arquées, fortement bi- dentées à l'extrémité ; mâchoires à lobes courts, subégaux, arrondis, (1) GASTROPHTSA,Redt. Faun. Austr. l"> éd. p. SS3. — Fairmaire, Gen. Coleop. Europ. iV, p. 234. — Gastroeidea, Hope, Golcop. Man. 111, p. 164; Slâl, Mo- nogr. Chrysom. Amer. p. 286. — Chrysomelw subdenlatœ, Suffr. Linn. entom. V, p. 237. — Galercca, Fabr. Entom. Syst. II, p. 13. — Chuysomela (p ), Say, Juurn. Acad. Phil. III, p. 1. Coléoptères. Tome X. 24 370 rHYTOPHAGtS. assez densément ciliés j à palpes subcylindriques, 1 article à peine distinct, 2 obconiquc, assez long, 3 de même forme, plus court, •4 conique, atténué et légèrement tronqué; lèvre inférieure à menton très-court, émarginé en avant, languette petite, cornée, rétrécie à la base, siiiuée en avant; palpes semblables à ceux des mâchoires avec un article en moins. — Yeux ovalaires, assez convexes. — Antennes moins longues que la moitié du corps, 1 article renflé, 2 obconique, moins long, 3 le plus long et le plus grêle, 4-5 moins allongés, les 6 derniers renflés, aussi longs que larges, le dernier atténué, aigu. — Prothorax du double plus large que long, assez convexe, un peu plus étroit que les élytres à la base, bord antérieur à peine échancré, ses angles très-saillants et déclives ; écusson en triangle curviligne. — Elytres convexes, oblongues, à bords subparallèles, étroitement mar- ginées sur tout leur pourtour. — Prosternum très-étroit, relevé entre les hanches antérieures et brusquement terminé à leur niveau pos- térieur; cavités cotyloïdes incomplètes; mésosternum plus large; métasternum à parapleures un peu dilatées dans leur moitié posté- rieure. — Hanches antérieures rapprochées et assez saillantes; pattes assez fortes, tibias élargis vers l'extrémité, aplaties en dehors, creu- sées seulement tout à fait au bout, le bord externe de la dépression relevé en dent aiguë, bien marquée et ciliée à la paire postérieure; tarses à I article triangulaire, allongé, 2 de môme forme, plus court, 3 le plus large, échancré à son bord libre sur le tiers de sa longueur; crochets simples. Les Gastrophysa ont un faciès spécial et qui les distingue assez bien des autres Chrysomélites. Parmi leurs caractères propres, il faut noter que leurs hanches antérieures sont légèrement saillantes et assez rapprochées, que l'extrémité des tibias et surtout des posté- rieurs est munie d'une saillie dentiforme ciUée. De plus, la forme élargie des parapleures du métathorax, la longueur du dernier article des palpes maxillaires, l'échancrure du 3 article des tarses, forment un ensemble de caractères qui le distinguent des autres divisions génériques. La sailUe des hanches et le développement parfois énorme de l'ab- domen chez certaines femelles, semblent rapprocher les Gastrophysa des Galérucides. Motschulsky (1) va plus loin et les considère comme voisines des Podagrica; il afftrme que quelques espèces peuvent sauter (G. amphibia Mots.). Les larves de la Gastrophysa polygoni que nous avons rencontrée sur le polygonum aviculare., présentent la même organisation que celle des Li.va. Elles sont d'un blanc jaunâtre, la tèle et les pattes sont d'un brun foncé, de même que deux lignes longitudinales si- tuées sur les parties latérales du corps; celui-ci est assez abondam- (•) Motschulsky, Sehrenk's Reis. iii Amur-Lande, p. 174. CHRYSOMÉLITES. 371 ment recouvert de longs poils grisâtres. Depuis, d'autres détails ont été donnés sur cette larve et sur celle du G. raphani {!). Les espèces, au nombre d'une douzaine, appartiennent à l'Europe tempérée et méridionale, à la Sibérie, à l'Amérique du Nord. Le nom proposé par M. Chevrolat et publié dans le Catalogue de Dejean a été connu de Hope. L'auteur anglais l'a trouvé assez con- venable pour en prendre la moitié et lui donner une nouvelle ter- minaison ; il le décrit, du reste, d'une manière tout à fait insuffisante. L'entomologiste qui pourrait faire valoir les meilleurs titres à la priorité serait certes M. Redtenbacher qui a conservé, avec raison, le nom du Catalogue Dejean. PHŒDON. Megerle, Latr. Règne Anim. 2* éd. t. V, p. 131 (2). Tête enfoncée dans le prothorax au moins jusqu'au bord postérieur des yeux, infléchie vers le bas; épistome confondu avec le front; labre subémarginé; dernier article des palpes maxillaires oblong- ovalaire, atténué et obtus; languette rétrécie à la base, fortement di- latée et convexe à son bord libre. — Yeux ovalaires, subsinués en dedans. — • Antennes moins longues que la moitié du corps; 1 article renflé, 2 obconique, 3 le plus grêle et le plus long, 4-6 subégaux, 7-H renflés, plus longs que larges, le dernier acuminé. — Prothorax court, convexe, très-large, rétréci en avant, bord postérieur large- ment arrondi, l'antérieur subéchancré; écusson assez grand, en triangle curviligne. — Elytres amples, brièvement ovalaires, à côtés un peu arrondis; épipleures larges, disposées obliquement et regar- dant en dehors. — Prosternum variable, linéaire ou bien élargi en ar- rière et prolongé au-delà des hanches; mésosternum trois fois aussi large que le prosternum, échancré en avant; métasternum à para- pleures parallèles. — Xbdomen àl segment aussi long que les suivants réunis. — Pattes courtes; cuisses un peu renflées, surtout les posté- rieures; tibias légèrement arqués et dilatés, à face externe convexe, sauf vers l'extrémité ; tarses larges, 3 article échancré à son bord libre à peu près jusqu'à la moitié de sa longueur; crochets simples. Les Phoedon sont de petits insectes à forme arrondie ou briève- ment ovalaire, ordinairement très-convexe; leur caractère principal (i) G. raphani, Kawaîl, Entora. Zeit. XXII, p. 123. — G. pulygoni, Heeger, SilzuDgb. d. WicD. Akad. XI, p. 1)27; Letzuer, 37; Jaliiesl»er. fier Scliles. Gcsellsch. f. Nat. Knet. p. 104. (2) Phoedon, Dejean, Cal. 3« éd. ji. 429; HedtenbHclier, Fauna Auslriœ, 1" éd. p. 5ÎJ3; Faiimaire, Gen. Coleop. Eur. IV, p. 233; Stâ!, Monot,'r. Chry- som. Amer, p. 316. — Chrysumelœ globulosœ, Sutlr. Lina. Entom. V, p. 243. — Chhysomela, Linn. Fabr. Duft. etc. 372 PHYTOPHAGKS. réside dans l'échancrure du 3^ article des tarses et dans la largeur du mésosternum comparée à celle du prosternum. Le dernier article des palpes maxillaires est long, ovalaire, les antennes sont terminées par une massue subcylindrique et formée de cinq articles; les tibias sont courbés en dedans. Ces insectes, au moins ceux qui se rencontrent en Europe, vivent presque tous au bord des eaux sur différentes espèces de plantes. Le D'' Suflrian, dans sa Monographie des Chrysomélides d'Europe, en décrit une douzaine d'espèces; M. Stâl en signale tout autant dans le Nouveau-Monde. Aujourd'hui, le nombre des types's'élève à près de 40, parmi lesquels deux ou trois seulement appartiennent à l'Asie et à l'Océanie. Les larves du Phœdon auclum Fabr. que nous avons rencontrées sur le Ranunculus flammula, ont une forme plus cylindrique et plus acuminée en arrière, que celle de la Phralora vitellinœ. Leur couleur est d'un jaune brunâtre, avec la tête, les pattes et les taches d'une teinte brune assez sombre; on observe, du reste, le même nombre de séries longitudinales de points, et la plus grande différence con- siste dans le nombre des taches des séries médianes, bien plus con- sidérables dans cette espèce ; car, tandis que dans les larves de la Phr. vitelUnœ et de la Lina populi, chaque segment abdominal pré- sente seulement une tache submédiane, ici, chaque arceau en a deux un peu inégales et placées l'une au bord antérieur, Tautre au bord postérieur de l'arceau; le corps est recouvert de petites soies courtes, pâles et éparses (1). PRASOCURIS. Latreille, Hist. Nat. Ins. III, p. 533 (2). Tête enfoncée dans le prothorax au moins jusqu'au bord postérieur des yeux, offrant en avant un petit museau obUis ; épistome séparé du front par un sillon large, peu enfoncé, formant un angle aigu en arrière; labro assez saillant, faiblement sinué à sou bord libre; mâ- choires faibles, lobes très-courts, égaux en longueur, l'externe un peu plus large et bi-articulé, à palpes subcyiindriques, à dernier ar- (1) Phœdon carniolicus, Milrlvell, Allgem. Deutsch. Nalurh. Zeitung, 1857, p. 173. Phœdon cochleariœ, Letzner, Denkscbr. d. Scliles. Gese.îls. p. 209. Phœdon betulœ, Cornélius, Eiitom. Zeit. XXV, p. 119, 1864. Phœdon auclum, Cornélius, Eiilom. Zeit. XVIII, 1837. (2) PuASOCLRis, Rcdt. Faun. Austr. 2" éd. p. 923; Fairniaire, Gêner. Coleop. Europ. IV, p. 233, pi. 08, (ii,-. 322; Sliil, Monogr. Chrysoui. Amer. p. 287. — Hei/jdes, Fabr. Syst. El. 1, p. -iOH; Dejeun, Calai. 3' éd. p. 429. — Chryso- inelœ ripariœ, Sullr. Linu. Eulom. V, p. 264. — Cbrïsomela, Fabr. Paiiz. Dult. Oliv. etc. CHRYSOMÉLITES. 373 ticle ovalaire, atténué vers l'extrémité et obtus ; lèvre inférieure à menton transversal^ languette rétrécie vers la base, obtuse en avant. — Yeux ovalaires, assez convexes. — Antennes dépassant à peine la base du corselet; 1 article épais, 2 obconique, de moitié moins long, 3 et 4 à peu près semblables, grêles et allongés, 5 et 6 moins longs, les suivants renflés vers leur sommet, un peu moins larges que longs. — Prothorax quadrangulaire, transversal ou presque carré, peu con- vexe, un peu plus étroit à la base que les élytres; bords latéraux et postérieur pres(^e droits, l'antérieur très -faiblement émarginé; écusson triangulaire. — Elytres oblongues, plus ou moins allongées, bords latéraux parallèles; épipleures larges et prolongées jusqu'à l'extrémité. — Prosternum un peu relevé entre les hanches anté- rieures, prolongé en s'élargissant et s'appuyant sur le mésosternum; celui-ci médiocrement long, ses prolongements latéraux très-distincts, larges, s'arliculant avec les épimères du prosternum pour fermer les cavités cotylûïdes antérieures ; métasternum à parapleures subparal- lèles. — Pattes médiocres; cuisses un peu renflées et comprimées; jambes légèrement arquées en dedans, convexes en dehors; tarses à articles subégaux en largeur, le 3 biiobé et échancré au moins dans la moitié de sa largeur; crochets simples. La forme du mésosternum parait caractéristique dans ce genre; dans aucun autre type, on n'observe que cet organe contracte des relations analogues avec les épimères du prosternum et les cavités cotyloïdes antérieures. Les espèces paraissent assez nombreuses; aux vingt-cinq types si- gnalés dans le Catalogue de M. de Marseul, il faut en ajouter quel- ques autres de l'Amérique boréale, de la Cafrerie et du cap de Bonne- Espérance (1). D'après de récentes observations, les larves paraissent différer de ce que nous avons vu jusqu'à maintenant : D'après Boie (2), la larve de la P. phellandrii est noire et vit dans la tige creuse du Sium lati- folium, près du collet. M. Cornélius (3) l'a trouvée sur une plante de la même famille, la Cicuta virosa. Le même auteur a rencontré la P. hannoverana sur ]oi Cgltha palustris, la P.marginellasuv diverses espèces de Ranunculus (4). Letzner (S) a également publié des obser- vations sur diverses espèces de ce genre. (1) Olivier, Entom. V, p. SOS; Stâl, Monogr. Chrys. Amer. p. 287 ; Suffrian, Linn. Entom. V, p. 264; Eotom. Zeit. XIX, p. 393; Cornélius, Entom. Zeit. 1857. — "Vogel, Chrys. Faiin. Afric. p. 75. (2) Bcie, Entomol. Zeit. 1850, p. 300. (3) Cornélius, Entom. Zeit. 1857. (4) Cornélius, Entom. Zeit. 1857. (5) Letzner, 3S-Jdhresber. derSchlcs. Gesells. f. Vateil. Kiilt. p. 123. 374 PHTTOFHAGES, PLAGIODERA. Chevrolat, Dej. Cat. 3« éd. p. 428 (1). Tête fortement engagée dans le prothorax; épistome séparé du front par un sillon transversal droit; labre très-légèrement émar- giné; mâchoires à lobes très-courts, l'externe du double plus large que l'interne, avec quelques cils épars, à palpes subcylindriques, le dernier article subovalaire, obtus, aussi long que»le précédent. — Yeux oblongs-ovalaires. — Antennes courtes, dépassant légèrement la base du pronotum, grossissant sensiblement vers l'extrémité; i ar- ticle gros, 2 de même longueur, grêle, 3 le plus long et le plus mince, 4-6 décroissant un peu de longueur, les derniers plus larges que longs, subcomprimés. — Prothorax très-court, convexe, bord antérieur émarginé avec les angles peu saillants, bords latéraux convergents en avant; écusson en triangle curviligne. — Elytres ovalaires, élargies sur les côtés et largement arrondies en arrière, à épipleures lai-ges et concaves de la base à l'extrémité. — Prosternum très-étroit entre les hanches, un peu élargi en arrière et tronqué; mésosternum très-large, plan; métasternum à parapleures subélar- gies en arrière. — Pattes médiocres, tibias sillonnés à leur face ex- terne vers l'extrémité seulement, tarses à 3 article assez large, très- étroitement émarginé dans son milieu ,' crochets simples, faibles. Les Plagiodera se distinguent des Lina par leur forme courte, ar- rondie, convexe, par leurs antennes un peu plus grêles et plus lon- gues, par leur pronotum plus développé dans le sens transversal et dépourvu de bourrelets latéraux. Les espèces sont très-nombreuses et répandues sur toute la surface du globe; l'Europe est la contrée la moins bien partagée et ne pos- sède qu'un seul type. Le prof. Stal signale 38 espèces américaines, dont plusieurs ont déjà été décrites par Erichson dans ses recherches sur la Faune du Pérou. Huit types africains sont consignés dans la Monographie des Chrysomôies d'Afrique, du D"" Vogel. Le D'' Baly, dans dill'érents recueils, a fait cotinaître ceux de la Malaisie, de la Nouvelle-Hollande, des Indes orientales. La larve, que nous n'avons pas connue, a été décrite dans ces der- niers temps par divers auteurs (2). (1) Syn. Plagiodera, Redt. Faun. Austr. 1" éd. p. 533: Fairmaire, Geiier. Coleop. Eiirop. IV, p. 232. — Plagiodera (pars), Ericlisoii, Archiv. f. Naturg. Xlll, p. 158; Stàl, Monogr. Chrys. Amer. p. 29(3; Vogel, Beitr. Clirys. Faun. Afrlc. p. 68. — Chrysomelœ coccinellœ formes, SuH'rian, Linn. Eutom. V, p. 241 . — Chrysomela, Fabr. Oliv, Schonh. Rogers, etc. (2) Letzner, Rer. uber die Arb. iind Verti. des Sctiles. Vereins Wàhr. des Jahr. 18.H2, p. 91 . — Ueegrer. Silziingsber. der Wien. Alcad. XI, p. 927. — Cor- nélius, Entom. Zeil. 1857. CHRTSOMÉMTEB, 375 LINA. Mecerle, Dejean, Cat. S» éd. p. 426 (1). Tête profondément engagée dans le prothorax, presque jusqu'au bord antérieur des yeux; épistome séparé du front par un léger sillon; labre court, émarginé; mâchoires à lobes assez larges et sub- arrondis, ciliés, dernier article des palpes maxillaires ovalaire, al- longé, atténué, très-légèrement tronqué ou subaigu, — Yeux ova- laires, subsinués. — Antennes plus courtes que la moitié du corps, dépassant peu la base du pronotum , distinctement épaissies et sub- comprimées vers l'extrémité, 1 article épais, 2 à peine de moitié aussi long, renflé dans son milieu, 3 obconique, le plus allongé, 4-6 s'élargissant et se raccourcissant, les 5 derniers très-dilatés, com- primés, formant une massue allongée, le dernier acumiué. — Pro- thorax notablement plus étroit à la base que les élytres, peu con- vexe, bord antérieur profondément émarginé, le postérieur convexe- arrondi, ses angles aigus, bords latéraux parallèles ou rapprochés en avant, rarement en arrière, côtés latéraux relevés en bourrelets; écusson en triangle curviligne. — Elytres amples, médiocrement convexes, plus ou moins élargies en arrière, angle suturai souvent aigu ou saillant. — Prosternum étroit, relevé entre les hanches, un peu élargi en arrière, reposant sûr le mésosternum, celui-ci court, arqué; mésosternum assez long, renflé en bourrelet entre les hanches moyennes; parapleures distinctement élargies en arrière. — Pattes médiocres, tibias subprismatiques, sillonnes à leur face externe dans toute leur longueur; 3 article des tarses très-large, entier; crochets simples. La forme des Lina, surtout celle de quelques types de l'Amérique du Nord, est en quelque sorte intermédiaire entre la forme subglo- buleuse des Chrtsomela et celle beaucoup plus oblongue des Phyl- LOCHARis. En général, il sera facile de les distinguer des unes et des autres. Les Lina ont les antennes courtes, renflées et comprimées vers l'extrémité, le dernier article des palpes maxillaires est atténué, presque aigu; le pronotum est peu développé, notablement plus étroit que les élytres, enfin les tibias sont sillonné.s extérieurement dans toute leur longueur. A la face inférieure, les parapleures du métathorax sont un peu dilatées en arrière, et les épisternums du mésosternum au lieu d'être en triangle équilatéral, sont en triangle rectangle. Enfin, les larves sont très-ditférentes ; ce caractère a bien (1) Syn. LiNA, Redt. Faun. Austr. !'« éd. p. 531; Fairmaire, Gen. Coleop. Eur. IVJp. 230. —Melasoma, Slephens, Brit. Entom. 1831, IV, p. 3SI; Yogel, Chrysom. Faun. Afric. p. 7:5. — Chryxomelœ galerucoïdeœ, Suffrian, LiDn. Eotoin. V, p. 190. — Chrysomela, Linu. Fabr. Oliv. Panzer, etc. 376 PHYTOPHAGES. son iii'.portance, quoique Fabrlcius ait prescrit dans sa Philosophie eiitoiïiologique, de ne pus employer les caractères dérivés des états primitifs des insectes. L'un des fondateurs de la science n'eût pas émis celte règle s'il eût pu prévoir les difficultés où nous place si souvent la délimitation des genres. Plusieurs auleurs, Erichson, Vogel, Stiil, ont réuni les LmA aux Plagiodera. En effet, les parapleures du métathorax sont conformées de même, les jambes, chez les unes et les autres, sont creusées, à leur face externe, d'un sillon plus ou moins long; mais le faciès est très- différent; les Plagiodera ont une forme subcirculaire et bombée; le pronotum, au lieu d'être à peu près plan, est arqué en travers, et son bord postérieur est convexe-arrondi; les épipleures des élytres sont relativement plus grandes et concaves. Les larves desLiNA sont assez bien connues, nous en avons tracé les caractères; depuis la publication du catalogue des larves, la science s'est enrichie de nouvelles observations (1). Les espèces de ce genre, au nombre d'une trentaine seulement, sont répandues sur toute la surface du globe: l'Europe est la moins mal partagée et compte une dizaine d'espèces, dont quelques-unes habitent les contrées les plus septentrionales (â). L'Amérique du Nord en nourrit aussi plusieurs espèces (3); d'autres habitent l'Amérique centrale (4) et l'Amérique du Sud (5). De là, le genre possède quel- ques représentants dans la Chine (6), dans l'île de Formose (7), à Ceylan (8); puis à Madagascar et dans la Cafrerie (9). GASTROLINA. Baly, Ann. and Mag. Nat. Hist. 3° S. lY, p. 61. Tête petite, arrondie, profondément engagée dans le prothorax; labre échancré ; dernier article des palpes maxillaires ovalaire-ob- (1) Lina rupj-ea, Letzner, 35-Jalire.sber. derSchîes. Gesells, f. VaterLKultur. p. 123; Cornélius, Entom. Zeit. 1857. Lina "i^-punctata, Letzner (1. cit.). Lina liipponica, M.ieikel, Allguin. Deuts. Nalurh. Zcil. l8o7, \\. 174. (2) Sufliiaii, Liiiii. entom. V, p. 190. (3) Fabr. Stiil, Monogr. Clirys. Amer. p. 293. (4-) Jacq. Duval, Uist. fis. de Culw, \II, p, i2o; Sullrian, Eaîom. Zeit. Stelt. XIX, p. 380. (5) Blaii(aiard,Gay,Hist. de Ctiile, Zoo), t. V, p. 5-19; Piiilippi, Entom. Zeit. Stelt. XXV, p. 391. (6) Baly, Aun. aud Mag. of Nùt. Hist. 3^ Sér. t. IV, p. (il. (7) Baies, Proceed. zool. Soc. of Lond. 1866, p. 35-i. (8) Baly, Ann. and Mag. of Nal. Hist. 3-= Sér. t. IV, p. 60. (9) Yotjel^ Beitr. Chi ys. Faun. Afric. p. 71. CIIRVSOMÉLITES. 377 tuSj presque aussi long que le précédent. — Yeux ovalaires, trans- versaux. — Antennes moins longues que la moitié du corps, un peu épaissies vers l'extrémité, et très-légèrement comprimées, 1 article renflé, 2 obconiquo, 3 grêle, le plus long, 3-6 de même forme, plus courts, les suivants dilatés, triangulaires, presque aussi larges que longs, le dernier ovale. — Prothorax transversal, presque plan, à peu près de moitié moins large que les élytres, à bord antérieur profon- dément échancré, les angles postérieurs aigus, bords latéraux épaissis en bourrelets; écusson subtriangulaire, à sommet très-obtus. — Ely- tres oblongues-ovalaires, subdilatées en arrière, presque planes, à surface ponctuée-striée. — Prosternum assez étroit, à base légère- ment saillante et arrondie; mésosternum large, trapézoïdal, para- pleures métasternales subdilatées à l'extrémité. — Pattes faibles, simples; tibias non canaliculés, article onguéal des tarses bidenté en dessous à la base des crochets; ceux-ci rapprochés et simples. Ce genre, qui jusqu'à ce jour ne renferme qu'une seule espèce, originaire de la Chine boréale, se distingue par la structure de l'ar- ticle onguéal des tarses. Cependant ce n'est pas la seule particularité qui le distingue, son corps, qui ressemble pour ses contours, à celui des LiNA, est bien moins convexe, il est plus déprimé que dans aucun autre genre, et rappelle celui des Hololepta. En outre, l'abdomen des femelles se distend, à certaine époque, comme celui des Galéru- cides. PARALINA. Baly, Trans. Entom. Soc. Lond. 2° S. t. V, p. 153. Tête médiocre; épistome limite; labre échancré. — Dernier article des palpes maxillaires subquadrangulaire, plus large que long, tron- qué à l'extrémité, un peu plus court que le précédent. — Yeux peu développés, allongés. — Antennes grêles, filiformes, notablement moins longues que la moitié du corps; 1 article renflé, 2 obconique, court, les suivants allongés, subégaux. — Prothorax transversal, de moitié moins large que les élytres, peu convexe, bords antérieurs très-échancrés, les latéraux presque droits, relevés et déterminant une profonde dépression longitudinale ; écusson petit, en triangle rec- tiligne. — Elytres très-amples, trois fois plus longues que le prono- tum, assez convexes et dilatées dans leur milieu. — Prostornum re- levé en carène étroite, mésosternum invisible; raétasternum prolongé entre les hanches moyennes en saillie obtuse, à la rencontre de la base du prosternum. — Pattes médiocres, simples; tibias cylindri- ques; tarses assez longs, terminés par des crochets divergents. La Ch7'ysomela indica de Hope (4), originaire de Nepaui, a servi (1) Hop. Zool. Mise. p. 29. 378 PHYTOPHAGES. de type à la création de ce genre ; il est surtout caractérisé par la saillie du métasternum, structure qu'il possède en commun avec la Metastxjla nigro-fasciata ; mais dans ce dernier type, le prolongement est beaucoup plus long et s'avance entre les hanches antérieures. Le Prof. Stâl n'attache qu'une importance très-secondaire à cette struc- ture du métasternum et il décrit même une espèce qu'il regarde comme très-voisine du type du genre actuel et qui ne s'en distingue que par l'absence de ce prolongement métasternal (i). H est assez difficile d'admettre que des modifications de structure aussi profondes soient simplement des caractères spécifiques; s'il en était ainsi, il faudrait renoncer à toute classification des Phytophages. SPHAEROLINA. Baly, Trans. Entom. Soc. of Lond. 1871, P. III, p. 400. Tête courte, engagée dans le prothor^^s^ au-delà des yeux; épistome distinct; labre éraarginé; mandibules très-courtes; palpes maxillaires à 3 article obconjque, le dernier un peu moins long, subquadrangu- laire, comprimé et largement tronqué au bout, — Yeux transversaux. — Antennes courtes, atteignant à peine la base du pronotum, les cinq derniers articles fortement épaissis, subcomprimés, presque aussi larges que longs, serrés et formant une massue allongée. — Prothorax transversal, moins large que les élytres, convexe, bord antérieur for- tement échancré avec les angles saillants, bords latéraux dilatés eu avant, rétrécis vers la base, sans renflement; écusson semi-elliptique. — Elytres presque aussi larges que longues, gibbeuses dans leur partie discoïdale, éparsément ponctuées; épipleures très-larges, planes. — Prosternum étroit, à base subdilatée, arrondie, reçue dans une fossette du mésosternum; métasternum relevé en bourrelet à, son bord antérieur, à parapieures linéaires, ponctuées, obtuses en arrière. — Pattes simples, article onguéal inerme; crochets simples, divergents. M. Baly a créé ce genre pour la Lina Rajah décrite par Guérin- Méueville et il y rapporte sa Lina Templetoniy toutes deux des Indes orientales. La forme quadrangulaire du dernier article des palpes maxillaires sépare ce type des Lina ; sa brièveté le distingue des Chrysomela. Il est en réalité très-voisin des Paralina ; cependant sa forme très-brièvement ovalaire, ses élytres gibbeuses et la structure du métasternum établissent une limite tranchée entre les deux genres. (1) Stàl, Monog. Chrysom. Am. p. 3. CHRYSOMÉLITES. 379 CHRYSOMELA. LiNHÉ, Syst. Nat. 2» éd. p. 11 (1). Tête large, enfoncée dans le prothorax au moins jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome séparé du front par un sillon angu- leux; labre transversal, subémarginé; mandibules grosses, courtes, à extrémité dentée, peu ou point saillantes; mâchoires à lobes courts, l'externe plus long, biarticulé, terminé par quelques soies raides, l'in- terne plus court et conique; palpes à dernier article tronqué, ordi- nairement plus gros et plus long que le précédent; lèvre inférieure à menton transversal, quadrangulaire, à peine échancré en avant ; languette entière ou subsinuée à son bord libre, ses angles arrondis, palpes plus grêles, de 3 articles. — Yeux oblongs, transversaux, peu convexes. — Antennes dépassant légèrement la base du pronotum, épaissies peu à peu vers l'extrémité et subcomprimées, i article oblong, renflé, 2 de moitié plus court, 3-S plus longs, plus grêles, les derniers élargis et allongés, très-rarement aussi longs que larges, — Prothorax transversal, court ou plus long, aussi large que les élytres à la base ou seulement un peu plus étroit, à bord antérieur émarginé, bords latéraux droits ou convergents en avant, le plus souvent renflés en bourrelets, ceux-ci séparés du disque par une dépression ponctuée ou par un sillon; écusson en triangle curviligne, à sommet le plus souvent aigu. — Elylres convexes, oblongues ou subglobuleuses, à ponctuation très-variable, presque toujours des ailes membraneuses. — Prosternum étroit, subélargi et tronqué en arrière, situé à peu près sur le même plan que les deux autres segments; mésosternum du double plus large que le prosternum, excav\î et déclive en avant; métasternum tronqué en avant, à bords antérieurs et latéraux mar- ginés, à parapleures étroites, légèrement rétrécies en arrière. — Ab^ domen à 1 segment allongé , parfois aussi long que les trois sui- vants. — Pattes médiocres, cuisses un peu renflées, jambes droites, un peu épaissies vers l'extrémité, à face externe plane ou légère- ment convexe ; tarses à 4 article du double plus long que le sui- vant, 3 plus large, à bord droit ou très-légèrement sinué ; crochets simples. Le genre Chrysomela, tel que l'avait conçu l'illustre Linné, com- prenait nou-seulement tous les Phytophages à lui connus, mais encore une foule d'espèces appartenant à d'autres familles. Déjà, Fabricius, (1) Chk-ïsomela, Fabr. Oliv. Duft. etc.; Redt. Faun. Austr. 1" éd. p. 544; Fairm:iire, Gen. Coleop. Europ. IV, p. 228. — Chrïsomela (pars), Suflr. Linn. entom. V, p. 1; non Stà!, Monogr. Clirys. Amôr. p. 9. — Carystea, Baly, Ann. and Mag. of Nat Hist. 3" Sér. t. XV, p. 33. 380 PHYTOPHAGES. dans son Gênera Insectomra, publié en 1776, a mieux défini les caractères du genre et en a séparé comme coupes génériques les Alurnus, les Crioceris, les Donacia. Par la suite, dans les derniers ouvrages de ce grand entomologiste, le nombre des genres créés aux dépens dos Chrysomela s'est encore accru, les Sagra, les Clytra, les Megalopus, les Adorium, les Colaspis, ont été nettement séparés. A peu près en même temps, Geoffroy, dans l'Histoire des Insectes des environs de Paris, créait les genres Galeruca, Luperis, Cryptoce- PHALLS. Dans le cours d'un siècle, ce genre fondamental a été soumis à beaucoup de vicissitudes, il correspond de nos jours à de nombreuses familles, à des genres qui se comptent par centaines. Nous lui avons donné la même acception que M. Redtenbaclier dans la Faune d'Au- triche, et que M. Fairmaire dans le Gênera des Coléoptères d'Europe. Ce n'est par conséquent pas celle de MM. Suffrian et Stâl, le premier dans son excellent travail sur les Chrysomèles d'Europe, le second dans sa belle Monographie des Chrysomélides d'Amérique. Dans l'ar- rangement que nous avons adopté, toutes les Chrysomélides du Nou- veau-Monde ont été reportées dans les coupes génériques qui avaient été indiquées antérieurement par Erlchson, par MM. Chevrolat et Baly. Quant aux Chrysomèles d'Europe, si bien décrites par le D' Suffrian et rangées par lui en 2i groupes, elles sont comprises dans le genre Chrysomela, sauf les six derniers groupes et le 14, qui forment dans notre travail autant de genres différents. Le genre Cahystea, créé par le D' Baly pour recevoir des espèces de la Nouvelle-Hollande, ne peut être conservé ; nous n'avons rien troxivé qui pût motiver la séparation de cette forme. Malgré les limites relativement étroites dans lesquelles nous avons circonscrit le genre actuel, les espèces qui le composent sont encore nombreuses ; elles habitent à peu près toutes les contrées de l'Ancien- Monde et partout où la végétation peut atteindre, soit vers les régions polaires, soit au sommet des montagnes, on est presque sûr de ren- contrer quelques-uns de ces jolis insectes. Quant à leur répartition géographique, il est encore assez difficile de s'en faire une idée bien exacte ; les données que nous possédons sur la Faune entomologique de l'Asie et de l'Afrique centrales, lais- sent, à notre époque, beaucoup à désirer. Quoi qu'il en soit, le D"^ Suflrian, qui a donné, en iSo\, le travail le plus complet que nous possédions sur les Chrysomèles de la Faune européenne, en décrit environ i-iO espèces. Grâce aux persévérantes recherches des entomologistes contemporains et surtout de MM. Reiche et Fairmaire, ce nombre est à peu près doublé (1). (1) V. Annales de la Soc. cntoin. de France. CHRYSOMÉLITES. 381 Ménétriés (1), Gebler (2), Falderman (3), Motschulsky (4), Stâl (5), et Baly (6), ont donné la description d'espèces de la Sibérie, du Kasch- mire, de la Mongolie, de la Chine, du Japon. La longue énumération qu'on pourrait en faire, manquerait d'exactitude, parce que sans avoir les types sous les yeux, on pourrait y introduire des espèces qui doivent figurer dans d'autres genres. Depuis quelques années, on connaît un peu mieux la Faune de l'Afrique, grâce au récent travail de Vogel. On remarquera cepen- dant que dans ce travail, l'entomologiste de Dresde n'a pas compris les espèces qui habitent les contrées du continent africain qui longent la mer Méditerranée. Celles qu'il décrit au nombre de 25 sont plus particulièrement originaires du Cap; n'y sont pas comprises, bien entendu, les Polysticta, qui constituent un sous-genre. Les espèces de l'Australie et de lOcéanie ont été décrites par Bois- duval (7), par Germar (8), par M. Slâl (9) et par M. Baly (10). Leur nombre est très-limité, on dirait que, dans ces contrées, les Chryso- mèles vraies sont remplacées par les Phyllocharis et les Paropsis. Les états primitifs de diverses espèces sont aujourd'hui connus, la science possède des détails assez circonstanciés sur les larves des C. fulgida Fabr., hœmaptera L., violacea Fabr., americana L. (11) des Ch. duplicata Germ. (12) et sanguinolenta L. (13). Comme on l'a vu plus haut, ces larves dilfèient de celles des Lina par leur forme raccourcie, très-convexe eu dessus et renflée en arrière. Dans le nombre des espèces contenues dans le genre Chrysomela, il est deux types, que l'absence de caractères n'a pas permis do regarder autrement que comme des sous-genres; ce sont les Oreina et les Polysticta. Ils sont remarquables non-seulement par leur forme générale, qui permet souvent de les reconnaître à la première vue, mais encore par leur habitat spécial. A ces titres, ils peuvent être considérés comme formant des sous-genres. (i) Ménétriés, Mém. Acad. St-Pétersbourg. (2) Gebler, Bull, de Moscou, 1847. (3) Falderman, Fauna Transcaucasica. (i) Motschoulsky, Etudes entomol. 1832-62; Bull, de Moscou. (5) Slài, Ofv. af K. Vet. Akad. Fùrh. 1857-1 8o8. (6) Bdly, Journ. of Entomol. I; Ann. and Mag. of Nat. Hist. 3* Sér. t. X. (7) Boisduval, Faune entomol. de l'Océauie. (8) Germar, Linn. entom. 111. (9) Stâl, Ofv. af K. Yet. Akad. Fùrli. 1857-1838. (10) Baly, Phytopli. Malayan. (11) V. Cliap. et Candèzc, Cat. des larves, p. 268. (12) Cornélius, Entom. Zcit. XIX, p. 217. (13) Lctzner, 37- Jalircsber. dcr Schlcs. GescU. f. Yat. Kult. p. 95 382 PHYTOPHAGES. Sous-GENRE. OREINA. Chevrolat, Dej. Cat. 3" éd. p. 426 (1). Antennes grêles et allongées, plus ou moins distinctement épaissies vers Textrémité. — Dernier article des palpes maxillaires subqua- drangulaire ou légèrement dilaté au bout, à peine moins long que le précédent. — Prothorax court, presque toujours légèrement rétréci vers la base, ses bords latéraux renflés en bourrelets. — Elytres al- longées, dilatées en arrière et largement arrondies, plus larges à la base que le pronotuni, avec les saillies humérales assez marquées; à surface éparsement ponctuée ou chagrinée. Ces insectes sont de forme oblongue, elliptique, peti convexe, de forme élégante et parés des plus belles couleurs. Les espèces sont extrêmement difficiles à séparer les unes des autres, à cause des nombreuses variations de couleur et même de forme auxquelles elles sont sujettes. Elles vivent plus particuUèreraent sur les hautes mon- tagnes; elles habitent les Alpes du centre de l'Europe et des Pyré- nées. Jusqu'ici, elles paraissent faire défaut dans les Alpes Scandi- naves, l'Oural et dans le Caucase ; cependant elles ont été découvertes dans les Montagnes de la Sibérie occidentale. Soos-GENRE. POLYSTICTA. HoPE, ColéoTp. Man. III, p. 164. Tête fortement engagée dans le prothorax, souvent invisible d'en haut; palpes maxillaires à 3 article obconique, 4 aussi long, un peu atténué et tronqué-arrondi. — Antennes grêles, dépassant légère- ment la base du pronotum, les 6 ou 7 derniers articles élargis et subcomprimés. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, ré- tréci en avant. — Elytres ovalaires-globuleuses, ponctuées-striées, épipleures larges et planes. — Prosternum médiocre, sillonné au milieu, élargi et obtus en arrière; parapleures métasternales faible- ment atténuées en arrière. — Pattes normales. Les PoLYSTiCTA Ont la forme ovalaire de la Halyzia ocellata, très- convexe en dessus, plane en dessous; leur coloration rappelle égale- ment celle des Coccinellides; sur un fond obscur, les elytres sont le plus souvent ornées de nombreuses taches arrondies, ou bien le fond est clair et les taches foncées. Si l'on voulait ne considérer que les Chrysomèles, il serait tou- jours facile de distinguer les Polysticta des Chrysomela par la pré- Ci) Chrïsochloa, Hope, Coleop. Man. III, p. 165. — Chrysomelœ monticolœ, Sudr. LiuD. entom. V, p. 139. CHRYSOMÉLITES. 383 sence, à la face inférieure du pronotum , d'une rainure profonde, qui^ partant du bord antérieur vis-à-vis des yeux, longe le bord la- téral et atteint l'angle postérieur du pronotum. Ce caractère ne suf- firait pas pour motiver une distinction générique, parce qu'il se re- trouve chez un nombre assez considérable d'espèces de l'Amérique (Calligrapha) et de l'Océanie (Australica), il n'est pas même tout- à-fait étranger aux Chrysomèles d'Europe [C. cœrulea, gôUingennis). Dans un récent travail, Vogel a fait connaître 34. Polysticta, dont une quinzaine sont décrites pour la première fois. Quelques années auparavant, M. Clark avait soumis les espèces de ce sous-genre à une revue critique dans les Annales d'histoire naturelle (1); il y avait compris les Centroscelis qui peuvent facilement être distinguées par la forme des tibias. Il pourra paraître étrange que nous ayons adopté pour ces sous- genres un nom de l'invention de M. Chevrolat, un autre de Hopej tandis que l'un et l'autre de ces Entomologistes ont donné des noms à chacune de ces divisions ; les Oreina et les Atechna de M. Chevro- lat correspondent exactement aux Chrysochloa et aux Polysticta de Hope. L'auteur français a indiqué les coupes génériques sans les décrire ; l'auteur anglais, quoique connaissant le Catalogue du comte Dejean, a changé les noms et n'a que très-imparfaitement tracé les caractères des genres. En cette circonstance, et vu que les droits de priorité sont contestables, nous avons suivi l'usage qui semble vou- loir consacrer les deux noms que nous avons adoptés. CALLIGRAPHA. Chevrolat, Dej. Cat. 3* éd. p. 422 (2). Tête médiocrement engagée dans le prothorax; épistome séparé du front par un sillon fin et bien marqué, anguleux en arrière et sou- vent continu, avec une rainure médiane longitudinale jusque sur le vertex ; labre assez grand, subémarginé ; mandibules épaisses, cou- dées, subexcavées en dehors à la base, toujours assez saillantes et déterminant, en avant de la tète, vme espèce de museau quadran- gulaire; palpes maxillaires à dernier article de même largeur ou un peu plus large que le précédent, tantôt un peu plus long, tantôt plus court, comprimé et tronqué obliquement. —Yeux ovalaires, oblongs, (1) Ann. and Mag. of Nat. Ilist. 3= Sér. t. XIV, p. 115. (2) Syn. Calligrapha, Erichson, Archiv. f. Natuig. XIII, 1, p. 158; S'âl, Ofv. af K. Vet. Akad. Forh. 1860, p. 400. — Polyspila, Hope, Coleop. Man. III, p. 105; Guérin-Mén. Yerh. Zool. Bot. Ver. Wien, V, p. 606. — Chrvsomela (p.), Oliv. Entoni. V, p. 532; Slal, Moiiog. Clirys. Amer. p. 258; Roger, Pro- ceed. Acad. Phil. VIII, p. 35; Sullr. Entom. Zeit. XIX, p. 253. — Le Conte, Ann. of tlic Lyc. I, p. 173. 384 PHYTOPHAilES. peu convexes. — Antennes médiocres, dépassant légèrement la base du pronotum, distinctement épaissies vers l'extrémité, tantôt d'une manière insensible et graduelle, tantôt d'une manière plus brusque et présentant alors une espèce de massue oblongue de cinq ou de six articles. — Prothorax transversal, légèrement convexe, les angles antérieurs plus ou moins marqués et aigus. — Elytres oblongues-ova- laires, à ponctuation variable. — Prosternum étroit, relevé et sub- tronqué en arrière; mésosternura très-court; métasternum à para- pleures linéaires. — Pattes normales, article onguéal souvent subdenté en dessous; crochets simples et non contigus l'un à l'autre. Cette coupe générique, signalée par M. Chevrolat dans le Catalo- gue du comte Dejean, a été brièvement caractérisée par Erichson dans ses Etudes sur les Insectes du Pérou, à propos de la C. matro- nalis qu'il devait décrire. Elle correspond à la 29'- et dernière divi- sion de la Monographie des Chrysomélides d'Amérique. Nous y avons ajouté la C. iO guttata Still, de la Division 49. Le groupe du Prof. Stâl comprend il espèces, dont trente sont originaires du Mexique, huit de l'Amérique boréale et plus particulièrement du Texas; le reste, limité à quelques espèces, se trouve disséminé dans diverses contrées de l'Amérique du Nord jusqu'au Canada, et de l'Amérique du Sud, au Venezuela, en Colombie, en Pérou. Ces insectes, qui sont remarquables par la beauté de leurs nuances et les dessins variés et bizarres dont leurs élytres sont ornées, ont entre eux la plus grande affinité; aussi la détermination ne laisse pas que de présenter de sérieuses difficultés. Ces difficultés sont augmentées par la variation que l'on observe dans la coloration, la sculpture et la taille. La première varie du vert doré ou bronzé au noir et au brun métallique : presque toujours les élytres sont d'un jaune clair avec des dessins de la même nuance que le fond; par l'agrandissement des dessins, soit taches ou ban- des, la couleur du fond peut être réduite presque à rien, à quel- ques points disséminés çà et là. Selon les individus qui composent une même espèce, ces dessins varient dans des limites assez étendues, et, chose remarquable, la ponctuation varie dans les mêmes rap- ports. En eflet, les taches sont ordinairement lisses, leurs contours seuls sont marqués de points enfoncés; il en résulte que si plusieurs taches viennent à se toucher par leurs bords ou à se confondre, la ponctuation disparait aux points de jonction. Le Prof. Stiil établit dans sa 29 division, 7 subdivisions basées sur la forme des antennes, la grandeur relative du dernier article des palpes maxillaires, le dessin des élytres et enfin sur la présence ou l'absence d'une rainure assez profonde, creusée à la face inférieure du prouotun), un peu en dedans du bord marginal. Lus auU'tuios, ([uoique variant peu, présentent cependant quelques modilications dont il faut tenir compte: dans la majorité des espèces, CBRYSOMÉLITES. 385 elles s'épaississent vers l'extrémité d'une manière graduelle; dans d'autres, les o, plus rarement les 6 derniers articles, forment une es- pèce de massue plus ou moins distincte. Le dernier article des palpes maxillaires présente, à son tour, cer- taines modifications utiles dans la détermination des types : on le trouve tantôt subquadrangulaire et de la largeur du précédent, tantôt il le surpasse en grandeur et se dilate manifestement vers son extrémité. Dans la majorité des cas, on remarque à la partie inférieure du pronotum, en dedans et le long du bord marginal, une rainure assez profonde, parfois lisse, parfois rugueuse et formée de points con- fluents; dans d'autres cas, elle s'eiface partiellement et finit par dis- paraître en entier dans un petit nombre. De tous les genres de Chrysomélites, aucun ne se rapproche da- vantage du genre Chrysomela. que le genre actuel. La forme et les dimensions des sternums, qui fournissent de bons caractères distinc- tifs, font ici tout-à-fait défaut; c'est à peine si l'on trouve^ sous ce rapport, quelques légères différences entre les Calligrapha. et nos Clirysomèles d'Europe; les épisternums, les épimères de chacun des trois segments thoi'aciques sont construits sur le même modèle et conservent les mêmes rapports. En un mot, l'organisation, considérée dans son ensemble, est à peu près identique. Parmi les caractères que Ton peut invoquer pour établir la distinction, le plus généralement applicable nous paraît être celui tiré de la forme des mandibules, qui sont plus saillantes dans les Calligrapha, et forment en avant de la tète u!ie espèce de museau quadrangulaire, que l'on ne retrouve pas dans nos Chrysomèles. Un second caractère, quoique moins gé- néral, réside dans la forme de l'article onguéal des tarses, souvent denté à sa face inférieure, en dessous de l'articulation des cro- chets. 11 n'est pas impossible qu'une étude attentive des organes buccaux permettrait d'ajouter à ces caractères d'autres notes distinctives; ainsi, nous avons remarqué que, dans les espèces d'Europe, les palpes et la languette sont d'une nature cornée et coriace, tandis que dans les Calligrapha, ces parties sont plus ou moins membraneuses; les mâchoires, dans ces dernières, ont les lobes subégaux; tandis que dans nos vraies chrysomèles le lobe externe est beaucoup plus long que l'interne. Mais on comprend qu'il nous soit impossible, dans un ouvrage de la nature de celui-ci, de disséquer les organes buccaux de chacune des espèces, et de mutiler les matériaux que des Ento- mologistes obligeants ont bien voulu mettre à notre disposition. Quoi qu'il en soit, malgré le savant et consciencieux travail de M. Stâl, la tribu actuelle, comme plusieurs autres, demande encore de nou- velles recherches. Colcoplères. Tome X. 25 386 rBTTOPHÀGBS. ZYGOGRAMMA. Chevsolat, Dej. Cat. 3« éd. p. 422 (1). Tète médiocrement engagée dans le prothorax; épistome séparé du front par un sillon très-fin, anguleux en arrière, labre transversal, émarginé; mandibules fortes, toujours assez saillantes; palpes maxil- laires assez gros et robustes, à 3 article dilaté, obconique, -4 sub- comprimé, tronqué, toujours très -développé, parfois dilaté à son ex- trémité et plus grand que le précédent. — Yeux ovalaires, oblongs, peu convexes. — Antennes assez longues et grêles, les 5 ou 6 der- niers articles distinctement plus gros que les autres; par exception, graduellement dilatés vers le bout." — Prcthorax transversal, régu- lièrement convexe, bcrd antérieur faiblement échancré; écusson en triangle curviligne. — Elytres ovalaires, courtes ou oblongues, tou- jours plus ou moins convexes, à ponctuation variable. — Prosternum médiocrement large, un peu relevé entre les hanches, subdilaté en arrière, tronqué ou arrondi; mésosternum assez large, déclive; mé- tasternum coupé carrément en avant. — Pattes médiocres, normales; article onguéal armé en dessous de l'articulation des crochets d'une ou de deux dents; crochets rapprochés, contigus à la base. Ce genre, indiqué dans le catalogue du comte Dejean, a été carac- térisé en 1847 par Erichson, à l'occasion de son travail sur les in- sectes du Pérou. 11 correspond en entier à la 28« division de la Mo- nographie du Prof. Stâl, qui comprend plus de 50 espèces. Une bonne moitié de ces dernières appartient à l'Amérique méridionale et spécialement aux diverses contrées du Brésil; l'autre moitié est originaire du Mexique et trois d'entre elles habitent l'Amérique du Nord. Nous comptons au nombre des espèces de ce même genre la Chry- somela ZeUersledti Stâl, qui seule forme la 12° division de la Mo- nographie des Chrysoméhdes de l'Amérique. Cette espèce, également originaire du Mexique, possède les deux wiractères principaux de ce genre, c'est-à-dire des crochets contigus et l'article onguéal denté en dessous. La forme générale, la ponctuation, la coloration, la patrie même la rapprochent intimement de diverses espèces du genre ac- tuel; il est bien vrai que la dent du 4 article des tarses est plus for- tement accusée que dans les autres Zygogramma et que cette dent est simple, mais ces différences ne nous paraissent pas suffisantes pour motiver la création d'un genre spécial. Le Prof. Stâl divise les espèces de ce groupe en neuf divisions se- (1) Syn. Zygogramma, Erichson, Archiv. f. Nattirg. XTII, 1, p. 157 ; Stài, Ofv. af K. Vet. Aliiid. Forh. 1859, p. 318. — Chrisomela, Fabr. Oliv. Latr. Klug, etc. ~ Chbysomela (pars), Stàl, Monogr. Clirys. Amer. p. 232, p. 154. f.HRYSOMÉLITES. 387 condaires, basées principalement sur la coloration des élytres : dans les huit premières, sur un fond obscur, noir ou bronzé, les élytres sont ornées de deux, de trois ou d'un plus grand nombre de lignes lon- gitudinales jaunâtres; ou bien la couleur du fond est claire avec des bandes obscures. Dans la dernière division, composée presque uni- quement d'espèces américaines, la coloration est autrement disposée : les élytres sont d'un jaune plus ou moins vif avec des bandes, des traits droits ou arqués, des macules grandes ou petites d'un brun brillant ou d'un vert métallique. La ponctuation de ces mêmes élytres n'est pas moins remarquable que la disposition des couleurs : dans les espèces où la coloration est disposée par bandes longitudinales, la ponctuation est régulière, elle limite exactement les parties foncées et souvent en recouvre égale- ment la surface, tantôt disséminée et sans ordre, tantôt disposée en stries; tandis que les parties claires sont lisses ou parsemées de points plus faibles. Lorsque la coloration est moins régulière et que les ély- tres sont marquées de taches ou de bandes, celles-ci sont ornées sur leurs contours et sur leur surface de points profonds, et les parties claires sont lisses ou vaguement pointillées. Une particularité qui mé- rite d'être mentionnée, c'est que l'abondance et la force de la ponc- tuation dépendent de la forme, de la grandeur, de la confluence des taches, et lorsque l'une de ces dernières vient à disparaître, la ponc- tuation s'efface en même temps. Des observations semblables, à cer- taines particularités près, ont été faites pour le genre précédent. COSMOGRAMMA. Erichson, Archiv, f. Naturg. XIII, 1, p. 157 (1). Tête petite, terminée en avant par un très-petit museau quadran- gulaire; épistome séparé du iront, labre subémarginé; mandibules courtes, brusquement recourbées en dedans; dernier article des palpes maxillaires plus grand que le précédent, largement tronqué à son extrémité. — Yeux transversalement oblongs. — Antennes assez robustes, plus courtes que la moitié du corps, graduellement et assez fortement épaissies vers l'extrémité. — Prothorax transversal, assez convexe, bord antérieur échancré et sinueux, bords latéraux presque droits, non épaissis en bourrelets; écusson semi-elliptique. — Elytres brièvement ovalaires, assez convexes, un peu plus larges à leur base que le pronotum, subdilatées dans leur milieu, à surface ponctuée- striée. — Prosternum médiocre, un peu relevé entre les hanches, sa base reçue dans un enfoncement du mésusternum; métasternum à (1) CosMOGRAMMA, Stàl, Ofv. af K. Vet. Ak. Fodi. 1860, p. 459. — Chryso- MELi, Stâl, HoDogr. Chrys. Atnér. p. 230. 388 PHYTOPHAGES. bord antérieur en bourrelet, à parapleures subparallèles, ponctuées. — Pattes plutôt grêles que robustes; article onguéal fortement denté en dessous, à la base des crochets, ceux-ci simples et légèrement di- vergents. Cette coupe générique a été créée par Erichson dans la Description des Coléoptères du Pérou; elle correspond à la 27* division de la Mo- nographie des Chrysomélides de l'Amérique et ne renferme qu'un petit nombre de types découverts au Pérou, dans la Bolivie et les contrées voisines du Brésil. Ce sont de très-jolis insectes, de forme ovalaire, de pelite taille, ornés, sur un fond sombre, d'une bordure et parfois de lignes longitudinales d'un jaune vif et tranchant ou d'un rouge orangé. Il ne parait pas bien difficile de reconnaître le genre actuel parmi les autres de ce même groupe : le développement du dernier article des palpes maxillaires, la double dent de l'extrémité de l'article on- guéal des tarses le séparent assez nettement de la plupart des autres types. Les deux caractères signalés lui sont communs avec les Gas- TROLiNA, mais les espèces de ce dernier genre sont différentes du tout au tout, et le faciès seul, à défaut d'autres notes distinctives, ne per- mettrait pas la confusion. LEUCOCERA. Chevrolat, Dej. Cat. 3' éd. p. 428 (1). Tête large, engagée dans le prothorax un peu au-delà du bord postérieur des yeux; épistome séparé du front par un sillon un, an- guleux dcins son milieu et souvent prolongé em arrière par une ligne médiane longitudinale; labre écliancré; palpes maxillaires à dernier article aussi large et à peu près aussi long que le précédent, tronqué carrément et comprimé. — Yeux assez grands, oblongs, peu con- vexes. — Antennes courtes, dépassant à peine la base du pronotum, hyalines, d'un blanc jaunâtre, 2 article subglobuleux, 3 du double plus long et très-grêle, les suivants s'élargissaut peu à peu, d'une manière très-distincte et devenant transversaux, le dernier pointu. — Prothorax court, régulièrement convexe, à peine un peu moins large que les élytres. — Celles-ci brièvement ovalaires, convexes. — Prosteruum médiocre, saillant entre les hanches, subélargi et tron- qué en arrière; mésosternum court, en bourrelet transversal; méta- sternum tronqué en avant, à peine saillant; ces trois arceaux thoraci- ques à peu près de niveau entre eux. — Pattes courtes et robustes, tarses relativement assez larges, croc'nets simples. (1) Leucocera, Stài, Ofv. af K. Vet. Akad. Foili. 1858, p. 477; Chrysomela, Jacq.-Duval, IIisl. fis. de Cuba, VU, p. 125; Stal, Monogr. Chrys. Amer. p. 201. CHRYSOMÉLITES. 389 Ce genre est remarquable à divers titres : Toutes les espèces sont à peu près de la même taille et mesurent de 6 à 8 millimètres, leur corps est très-convexe et de forme assez régulièrement ovalaire; elles rappellent à divers égards les Polysticta. de l'Afrique australe. De plus, leurs élytres sont marquées de séries de points assez gros et or- dinairement régulièrement disposés ; les antennes sont très-courtes et dépassent à peine la base du pronotum, elles s'élargissent peu à peu et d'une manière très-sensible yevs l'extrémité, leurs derniers arti- cles sont transversaux et, particularité remarquable, elles sont hya- lines, veloutées, d'un blanc jaunâtre, exceptionnellement rembrunies vers l'extrémité. Ajoutez à cet ensemble de caractères, que les espèces connues, au nombre de douze, sont confinées dans les îles de Cuba et de Haïti. EUGONYCHA. Chevrolat, Dej. Cat. 3" éd. p. 428 (1). Tête large, fortement déclive et engagée dans le prothorax jusqu'au bord antérieur des yeux; épistome séparé du front par un profond sillon ; labre très-saillant, en demi-cercle ; palpes maxillaires à der- nier article de moitié plus court et un peu plus grêle que le précé- dent, légèrement atténué vers l'extrémité et tronqué. — Yeux trans- versaux, très-peu convexes. — Antennes courtes, dépassant à peine la base du pronotum, insensiblement épaissies vers l'extrémité, avec les derniers articles transversaux. — Prothorax très-convexe, trans- versal, ses angles antérieurs très-marqués et abaissés. — Elytres sub- globuieuses, éparsément et finement ponctuées. — Prosternum étroit, à peine élargi en arrière, situé sur un plan inférieur aux segments suivants; mésosternum déclive en avant; métasternum un peu con- vexe, ses parapleures à peu près lisses. — Pattes robustes et courtes, article onguéal terminé en dessous par deux dents aiguës ; crochets simples. Deux espèces du Brésil composent le genre actuel et la division XIV de M. Stâl. Elles sont remarquables par leur forme subglobuleuse et bien caractérisées par leur labre entier, leurs antennes à articles transversaux et la structure de l'article onguéal des tarses. (1) EocoNYCHA, Stàl, Ofv. af K. Vet. Akad. Forh. 1860, p. 433. — Chfvïsomela, Stiil, Monogr. Chrys. Ainér. p. 135. 390 PHYTOPHAGES. STILODES. Chevrolat, Dej, Cat. 3* éd. p. 427 (1). Tête fortement engagt';e dans le prothorax, à peine visible d'en haut; épistome s^'paré du front; labr.e échancré; palpes maxillaires à dernier article subcomprimé, tronqué, moins large que le précédent et à peine de moitié aussi long. — Yeux oblongs, très-étroits, peu convexes. — Antennes grêles, dépassant faiblement la base du pro- notum, épaissies vers l'extrémité d'une manière lente et graduelle, les derniers articles plus longs que larges. — Prothorax fortement transversal, convexe et parfois bombé au milieu. — Elytres briève- ment ovalaires, courtes et convexes, ornées de séries de points dis- posés sur un ou deux rangs, la strie suturale très-courte ou dépassant un peu le milieu. — Prosternum peu saillant, légèrement élargi en arrière des hanches, mésosternum court, déclive en avant avec une fossette plus ou moins profonde; métasternum tronqué en avant dans son milieu, très-peu renflé en bourrelet ; parapleures lisses ou très- légèrement ponctuées. — Pattes médiocres, tibias subdilatés à leur extrémité et présentant à leur face externe une large dépression lisse, dont le sommet s'arrête au tiers de la longueur; article onguéal et crochets simples. Ce genre, qui se compose des divisions 22 et 23 du Prof. Stâl, ren- ferme une trentaine d'espèces, originaires du Brésil ou des contrées limitrophes, la Bolivie, la République de l'Equateur. Les deux divi- sions du professeur de Stockholm sont basées sur la longueur de la première strie des éîytres : dans la 22^, cette strie dépasse le milieu de l'élytre, tandis qu'elle est très-courte dans la 23*. Il fait partie de ce groupe nombreux de genres chez lesquels le 3 article des tarses est entier et oiî le dernier article des palpes maxil- laires est moins développé que le précédent ; ses limites parfois in- décises ont besoin d'être mieux fixées et ses caractères sont plutôt négatifs que positifs. LEPTINOTARSA. Chevrolat, Dei. Cat. 3» éd. p. 421 (2). Tête médiocrement engagée dans le prothorax ; épistome séparé du (1) Syn. Stilodes, Baly, Ann. and Mag. of Nat. Hist. 3" S6r. t. IV, p.'58; Desmoghamma (pars), Slâl, Ofv. af K. Vet. Aiiad. Fôrh. 1839, p. 321 ; Chryso- MEi.A (pars), Stàl, Monogr. Chrys. Amer. p. 206; Perty, Delectus Anim. Artic. p. 107." (2) Syn. LEPTINOTARSA, Stàl, Ofv. af K. Vet. Aliad. Fôrh. 1838, p. 475. — Myocorina, Chevr. Stàl, Ofv. af K. Vet. Akad. Fôrli. 1838, p. 31G.— Polyspila, OHRTSOMÉIITES. 391 front; labre assez grand, éniarginé; palpes maxillaires gros, 3 article obconique, fortement renflé, i subcomprimé, tronqué, beaucoup plus court et plus étroit que le précédent. — Yeux un peu convexes. — Antennes très-variables, plus ou moins épaissies et subcomprimées vers l'extrémité, tantôt allongées, avec les articles terminaux plus longs que larges, tantôt plus courtes, les 5 ou 6 derniers articles trans- versaux ou subcarrés, formant une massue plus ou moins distincte. — Prothorax transversal, relativement assez long, toujours assez con- vexe et parfois bombé dans son milieu, ses angles antérieurs très- prononcés, le plus soiivent aigus et parfois mucronés. — Elytres oblongues ou ovalaires, allongées, à ponctuation variable, tantôt les points disposés régulièrement sur une seule série, tantôt sur deux ou plusieurs rangs et plus ou moins confus. — Prosternum légèrement relevé entre les hanches antérieures, dilaté en arrière et tronqué ; mésosternum court, déclive en avant et seulement un peu transversal ; métasternum tronqué en avant dans son milieu, non renflé en bour- relet. — Pattes longues ou médiocres, jambes creusées à leur face externe d'une gouttière qui atteint ordinairement le milieu de leur longueur,- article onguéal et crochets simples. Ce genre, indiqué par M. Chevrolat dans le Catalogue du comte Dejean, correspond à la division XY du Prof. Stâl. Celle-ci, très-ho- mogène quant à l'habitat des espèces, l'est fort peu quant à leur forme et à la disposition des couleurs, et nous croyons qu'il y aurait lieu d'établir trois sûus-genres. Toutes les espèces habitent le Texas, le Mexique, le Guatemala, c'est-à-dire, à peu près exclusivement l'Amérique centrale; la G. Hey- deni Stâl est indiquée comme originaire du Brésil; un doute nous est permis à propos de cette indication, vu que les échantillons de notre collection portent la suscription du Mexique. La C. ii-lineata Stâl est mentionnée comme se trouvant en même temps a,u Mexique, à la Costa-Rica d'une part, à Bogata et dans la Bolivie de l'autre; ce serait un habitat bien étendu; nous avons reçu l'espèce du Guatemala seu- lement. Les indications données nous semblent donc demander con- firmation. Cette réserve faite, le genre Leptinotarsa est à peu près limité à l'Amérique centrale. Les espèces se distinguent du genre précédent par la rainure plus ou moins profonde et plus ou moins étendue de la face externe des tibias. Comme nous l'avons dit, ce genre présente trois types qu'une étude plus approfondie permettrait peut-être d'ériger en sous-genres. Guérin-Méii. Verli. Zool.-Bot. Ver. Wien, V, p. GOG, G26. — Chrysomela (pars), Stàl, Mouogr. Ctirys. Amer. p. 15G. — Doryphoua, Roger, Procecd. Acad. nat. Scient. Pliil. VIll, p. 30. — Callicbapi:», Stàl, Ofv. af K. Vet. Aliad. Forh. 1860, p. 460. 392 PHTTOPHAGES. Le premier contiendrait les grandes espèces, à forme oblongue, à antennes allongées, graduellement épaissies vers le bout, à coloration variable; le second type pourrait comprendre les espèces chez les- quelles les antennes sont aussi allongées et graduellement épaissies, mais dont les élytres sont régulièrement ponctuées-striées et ornées de bandes longitudinales alternativement claires et foncées. Enfin, dans un troisième type, nous aurions des antennes courtes, à articles terminaux plus larges que longs et formant une massue plus ou moins distincte, une coloration en général uniforme et une poncluatiou presque confuse. MUTEROCAMPTA. Chevrolat, De». Cat. 3^ éd. p. 421 (1). Tète fortement engagée dans le prothorax; épistome séparé du front par un sillon très-fin, anguleux en arrière et souvent continu avec une ligne médiane enfoncée sur le vertex; labre assez fortement échancré; palpes maxillaires très-gros, 3 article obconique, renflé, 4 un peu comprimé, notablement plus court et plus étroit que le précé- dent, fortement tronqué. — Yeux oblongs, assez convexes, — Antennes médiocres, dépassant la base du pronotum, épaissies vers l'extrémité, tantôt d'iuie manière graduelle, tantôt brusquement et formant une massue de 5 ou 6 articles. — Prothorax transversal. — Elytres oblon- gues, plus rarement subglobuleuses, presque toujours ponctuées- striées. — Prosternum assez relevé entre les hanches antérieures, un peu élargi en arrière, arrondi ou rarement subtronqué; raésosternum déclive en avant avec une profonde fossette dans son milieu; méta- sternum tronqué en avant, un peu en bourrelet et à peine plus sail- lant que le mésosternum; parapleures toujours fortement ponctuées. — Pattes normales, dans un très-petit nombre d'espèces, Tarticle ou- guéal muni en dessous de deux dents à la base des crochets. Ce genre correspond aux divisions XVI, XVII et XVIII de la Mono- graphie des Chrysomélides d'Amérique. Nous y avons réuni la divi- sion XIII qui ne renferme qu'une seule espèce, la Ch. crucigera Sahlb. Celle-ci et les Ch. pellasla et nnisicalis Stal sont les seuls types ciiez lesquels l'article onguéal est bideutù en dessous. Quant à la Ch. denticeps Still de la division XiX, elle peut également rentrer dans ce genre; la petite dent qui orne la base des antennes n'est peut-être qu'un caractère spécifique. Ainsi qu'il est facile de le voir par la diagnose, ce genre n'est que (1) Syn. Stilodes (pars'., Baly, Ann. aii'l Mag. of Kat, Hist. 3« Sér, t. IV, p. 58. — Deutehocampta, Ericlis. Arcli. f. Nalnrg. XllI, 1, p. 157; Stal, Ofv, af K. Vet. Aliad. Forli. 1859, p,3U. — Chrysomela {pars), Slâl, Monogr. Chrys. Aioér. p, 177. CHBYSOMÉLITES. 393 faiblement caractérisé; néanmoins, il se distingue des Stilodes par la forte ponctuation des parapleures métathoraciques, dos Leptinotarsa par l'absence de sillon aux tibias. La position du prosternum par rap- port aux deux arceaux postérieurs de la poitrine, permettra de le séparer des genres suivants, c'est-à-dire les Prosicela et les Cryp- TOSTETHA. Toutes les espèces, au nombre de 64, sont originaires des diverses contrées de l'Amérique méridionale, sauf trois ou quatre qui se sont rencontrées au Mexique. CRYPTOSTETHA. Baly, Trans. ent. Soc. of Lond. N. Sér. IV, p. 349 (1). Tête engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux ; épistome à peine distinct; labre court, écliancré; palpes maxillaires longs et robustes, 3 article obconique, très-renflé, 4 court, mesurant à peine la moitié du précédent, comprimé et largement tronqué au bout. — Yeux oblongs, peu convexes. — Antennes robustes, insensi- blement épaissies vers l'extrémité, tous les articles plus longs que larges. — Prothorax très-court, régulièrement convexe. — Elytres ponctuées-striées, les séries plus ou moins régalièrement géminées. — Prosternum médiocre entre les hanches antérieures, un peu relevé en arrière, subélargi et échancré, situé sur un plan inférieur à celui du mésosternum; celui-ci très-court, étroit et transversal; métaster- num non convexe, un peu porté en avant entre les hanches moyennes et plus ou moins renflé eu bourrelet. — Pattes médiocrement ro- bustes, cuisses variables ; tibias parfois légèrement canaliculés en dehors; crochets simples. La division VIII de la Monographie des Chrysomélides de l'Amé- rique correspond au genre actuel, créé par le D'' Baly. Il se distingue des types précédents et en particulier des Deuterocampta par la con- formation des arceaux inférieurs de la poitrine. Jusqu'ici, le proster- num, le mésosternum et le métasternum se sont trouvés à peu près dans les mêmes conditions de niveau; au contraire, dans le type ac- tuel, lorsqu'on retourne l'insecte, on observe que le pcosternum se trouve sur un niveau inférieur aux deux autres arceaux, qui parais- sent renflés et soulevés entre les hanches moyennes. Cette disposition est le premier indice de cette structure qui se développe chez les DoRYPHORA et permet de les reconnaître à la première vue. Le Prof. Stiil a divisé cette huitième coupe en deux groupes, dont nous formerons deux sous-genres. (1) Syn. CuuYSOMELi (p.), Stàl, Monogr. Chrys. Amer. p. 139; Labidomera, Chevr. Dej. Cal. 3' éd. p. 421; Guéiin-Mén., Icon. Règne An. p. 301. 394 PHYTOPHAGES. Sous-GENRE. CRYPTOSTETHA. Mâle. Cuisses normales, non dentées en dessous. Les espèces, au nombre d'une dizaine, se rentontreut au Brésil et dans la Bolivie. Sous-genre. LABIDOMERA. Chevrolat, Dej. Cat. S" éd. p. 421 (1). Mâle. Cuisses antérieures très-aplaties en dedans et munies de deux fortes spinules, situées à la face interne, l'une vers la base, l'autre vers l'extrémité. Ce type ne renferme que deux espèces découvertes, l'une dans le Texas, l'autre au Mexique et le Yucatan; le Catalogue du comte Dejean en signale trois. La présence d'une ou de plusieurs dents à la face inférieure des cuisses, et la forme même de ces organes per- mettent aisément de les reconnaître. Sauf cette particularité, leur organisation est la même que celle des espèces typiques. PROSICELA. Chevrolat, Dej. Cat. 3° éd. p. 422 (2). Tète assez grande, engagée dans le prothorax jusqu'au bord pos- térieur des yeux; épistome peu nettement séparé du front; labre grand, subérnarginé ; palpes maxillaires robustes, à dernier article comprimé, largement tronqué, tantôt très-court, tantôt médiocre, tou- jours moins long que la moitié du précédent. — Yeux transversale- ment ohlongs. — Antennes gi'èles, tiliformes, plus longues que la moitié du corps, les cinq derniers articles plus longs que les précé- dents et à peine plus gros. — Prothorax légèrement convexe; à bords latéraux variables, droits ou élargis dans leur milieu. — Elytres irré- gulièrement ponctuées ou présentant des séries de points géminés, plus ou moins régulières. — Prosternum élargi et tronqué en arrière des hanches antérieures, disposé sur un plan toujours inférieur à celui des deux segments suivants; mésosternum en forme de bour- relet transversal; métasternum également en bourrelet et dépassant le précédent en saillie. — Pattes robustes et allongées, article onguéal des tarses inerme, crochets simples. (i) Syn. Chrysomela (p.), Slâl, Monogr. Chrys. Amer. p. 143; Suffrian, Eutom. Zeit. Stett. XIX, p. 248. (2) Syn. Proseicela, Erichson, Archiv. f. Naturg. XIII, p. 156; Slâl, Ofv. af K. Vet. Aitad. Fôrti. 1858, p. 474; Baly, Trans. entom. Soc. of Lond. N. Sér. t. IV, p. 351. — Chrysomela (p.), Liun. Fabr. Oliv. etc.; Stal, Monogr. Chrys. Am. p. 151. CHRYSOMELITES. 39S Cinq espèces, originaires des contrées les plus chaudes de l'Amé- rique méridionale, composent la division XI de la Monographie des Clu-ysomélides de l'Amérique. Elles se reconnaissent assez facilement à la forme grêle et allongée des antennes; dans les autres Chryso- mélites, les derniers articles sont plus ou moins élargis et plus courts que les premiers; dans le genre actuel, au contraire, les derniers ar- ticles sont les plus longs; l'accroissement de substance s'est porté non sur la largeur, mais sur la longueur des articles. Quant à la struc- ture des arceaux inférieurs de la poitrine, elle est la même que celle des Cryptostetha. DORYPHORA. Illiger, Mag. fur Inseki. VI, p. 331 (1). Tète ordinairement large, enfoncée jusqu'aux yeux dans le pro- thorax; épistome séparé du front par un sillon très-fin, parfois effacé; labre transversal, court, émarginé ; mandibules robustes, saillantes, extrémité large et dentle; dernier article des palpes maxillaires tou- jours plus court que le précédent et très-largement tronqué. — Yeux oblongs, peu saillants. — Antennes dépassant ordinairement la base du pronotum, tantôt insensiblement épaissies vers l'extrémité, tantôt les S derniers articles plus développés et formant une espèce de mas- sue.— Prothorax de forme très- variable, toujours transversal, à bords latéraux dilatés et arrondis. — Elytres oblongues-ovalaires, rarement subglobuleuses, éparsém.ent ponctuées, rarement ponctuées-striées, épipleures larges, planes ou concaves. — Prosternum étroit, un peu relevé entre les hanches, tronqué en arrière, situé sur un plan infé- rieur à celui des deux segments suivants ; mésosternum développé, prolongé en un processus plus ou moins long, dirigé en avant, cylin- drique ou comprimé, droit ou courbé; métasternum plus ou moins saillant à son bord antérieur et formant une partie de la base du pro- longement du mésosternum; parapleuresmétasternales distinctement rétrécies en arrière. — Pattes robustes, tantôt courtes, tantôt allon- gées; cuisses un peu renflées, dépassant peu ou point le bord latéral des élytres; jambes antérieures et moyennes parfois arquées à leur base; crochets des tarses divergents, rarement rapprochés. Le genre Dortphora, tel qu'il est défini par cette diagnose, corres- pond aux sept premières divisions de la Monographie des Chrysomélides de l'Amérique; toutes les espèces présentent le caractère remarquable qui avait engagé Illiger à créer ce genre. Cet auteur n'avait connu qu'une douzaine d'espèces, Linné, une seule, la Chrijsomela aestuans. (1) Syn. Chrysomela (p.), L. Fabr. Oliv. Sch. etc.; S(àl, Monogr. Chrys. Amer. p. 9. — Doryphora, Dej. Cat. 3« éd, p. 419 ; Guérin-Mén. Icon. Kègn« An. p. 296, etc. 39C PHYTOPHAGES. M. Stiil, dans son remarquable ouvrage, en décrit 2S2. La très-grande majorité appartient à l'Amérique méridionale et notamment aux di- verses contrées du Brésil (jui ont fourni plus de 160 espèces diverses ; la Bolivie et le Pérou en comptent une trentaine; les contrées plus septentrionales, c'est-à-dire les Guyanes, le Venezuela, la République de l'Equateur, une quarantaine; enfin, l'Amérique centrale, le Gua- temala, Cùsta-Rica, une vingtaine seulement; le genre ne paraît pas avoir été découvert au-delà de Mexico. Ces insectes, de forme un peu massive, sont ornés des plus belles couleurs. Leurs nuances très-variées et souvent très-vives forment les dessins les plus agréables à la vue; lorsque la coloration est uni- forme, elle présente ordinairement des reflets métalliques brillants. Au point de vue de leur structure , les Doryphora nous offrent la plus grande uniformité; le corps est toujours convexe en dessus à des degrés variables, et plan ou légèrement concave en dessous; par suite du développement et de l'ampleur des élytres, les pattes, à moins d'être forcément étendues, ne sont pas visibles, lorsqu'on re- garde l'insecte en dessus. La tète est en grlhde partie cachée et la bouche est toujours dirigée directement en bas ou peu s'en faut. Les antennes varient peu; leur longueur est médiocre; leur extré- mité dépasse d'ordinaire la base du pronotum, mais n'atteint pas le milieu de la longueur totale. Elles sont grêles, s'élargissent peu à peu, généralement d'une manière insensible et graduelle vers l'ex- trémité; dans un seul sous-genre, les 5 derniers articles forment une espèce de massue lâche et oblongue. Ni les yeux, ni les organes buccaux ne présentent de modifications importantes. Comme c'est la règle, le lobe externe des mâchoires est bi-articulé et notablement plus long que l'interne; les palpes maxil- laires sont généralement robustes, le 3 article est renflé, obconique, et le 4 est distinctement moins développé en longueur et en largeur, La lèvre inférieure se compose d'un menton transversal, d'une languette membraneuse très-réduite, de forme variable, de palpes semblables à ceux des Inâchoires, mais plus faibles et ayant un article en moins. J^e prothorax est toujours transverse et assez ample par la dilatation des côtés, quoique, dans la majoriié des espèces, il soit moins large que les élytres à leur base. Sa ponctuation est extrêmement variable, ses C'.Ués ne sont pas renflés en bourrelets longitudinaux, ses angles antérieurs sont saillants, aigus ou obtus. L'écusson est médiocre et en triangle curviligne. Les élytres sont oblongues, ovalaires-elliptiques, toujours plus ou moins convexes et parfois subgibbeuses à leur base, leur extrémité est largement arrondie; les épipleures sont très-marquées, le plus souvent continues jusqu'à l'angle suturai, larges surtout vers la base, elles sont planes ou concaves et regardant directement en bas. La ponctuation est extrêmement variable : tantôt confuse et plus uu moins CHRYSOMÉLITES. 397 serrée et profonde; tantôt disposée en séries régulières; ces séries sont formées d'une seule rangée de points ou bien de plusieurs ran- gées irrégulières et confuses. La partie inférieure du corps est plus importante à étudier. Le prosternum est toujours apparent et un peu relevé sur la ligne mé- diane entre les hanches antérieures ; il est légèrement dilaté et tron- qué en arrière, la troncature dépasse à peine le niveau des hanches en arrière, et, à partir de ce point, il est légèrement déclive en avant; sa longueur, sur la ligne médiane, ne dépasse pas la moitié de la longueur du hord marginal du pronotum. Ce dernier caractère doit être pris en considération, parce qu'il a une influence marquée sur le faciès : en effet, lorsque le prosternum est très-court, le pro- notum est incliné en avant et la tète infléchie en dessous. Dans le genre actuel, le prosternum est toujours situé sur un plan inférieur à celui des deux segments suivants, en admettant pour apprécier ce niveau, que l'on regarde l'insecte renversé. Le mésosternum, est la partie la plus remarquable de l'organisation de ces insectes. Toute la partie visible entre les hanches moyennes est occupée par la base d'un appendice de forme très-variable. Ce processus est toujours dirigé en avant, entre les pattes antérieures; ses dimensions ne sont pas en rapport avec la taille de l'insecte. Dans la majorité des cas, il affecte la forme d'une corne cylindrique, aiguë et effilée, droite ou courbée; dans les grandes espèces, il peut atteindre la longueur de 5 millimètres. De cette extrême limite, il se raccourcit insensiblement, c'est-à-dire d'espèce en espèce, jusqu'à ue former qu'un tubercule plus ou moins saillant. Pour apprécier sa longueur, on le compare à celle du métasternum sur la ligne mé- diane. Parfois, ce processus est moins saillant, il s'abaisse insensible- ment en cachant le prosternum et devient horizontal; sa forme, au lieu d'être cylindrique, est souvent comprimée, sa pointe, d'effilée, devient obtuse (D. Chevrolati). 11 apparaît, chez ceriaines espèces^ comme une petite saillie arrondie, plus large que longue à sa bt^se. Son épaisseur peut diminuer au point de ressembler à une lamelle (D. Boliemani). Le métasternum participe, dans une certaine mesure, à former le processus du mésosternum; en effet, sa partie médiane qui, d'ordi- naire, est limitée par une troncature entre les hanches moyennes, so porte en avant chez les Doryphores, sur la base même du processus et s'y adapte intimement; la distinction entre les deux segments est toujours bien marquée par une fissure profonde, située dans un point rapproché ou éloigné de la pointe du processus. On observe dans toutes les espèces une impression linéaire qui longe les bords anté- rieurs et latéraux de la surface du métasternum ; enfin, ses parapleures sont légèrement atténuées vers leur extrémité, ou plus rarement elles offrent des bords parallèles dans leur dernière moitié. 398 THYTOPHAGES. L'abdomen ne présente rien de spécial. Son dernier segment, et ce sont à peu près les seuls caractères sexuels, offre chez les mâles tantôt une petite fossette parfois obsolète, tantôt une troncature droite ou légèrement sinueuse. Cependant, dans quelques espèces, les tibias antérieurs sont, chez les mâles, arqués et infléchis en de- dans vers leur extrémité; dans d'autres, mais le cas est plus rare, ces mêmes parties sont allongées, rétrécies à leur base et fortement arquées {D. bifasciala). En général, les pattes varient très-peu d'une espèce à l'autre, et la seule remarque à faire concerne les crochets des tarses, qui sont di- vergents dans la grande majorité, rapprochés et contigus dans un petit nombre. Le Prof. Stàl a établi sept divisions parnii les espèces rangées, avec lUiger, dans le genre Doryphora. Trois de ces divisions paraissent pouvoir constituer des sous-genres; de sorte que le genre, dans son ensemble, comprendra quatre sous-genres, qui sont assez nettement caractérisés. Sous-genre. MEGISTOMELA. Taille très-grande. — Processus du mésosternum très-long. — Cro- chets des tarses contigus. Le premier sous-genre se compose de quelques belles espèces, au nombre de 9 seulement, qui sont les géants de la tribu. Il est parfai- tement caractérisé par une disposition des crochets des tarses, telle qu'il est facile de le reconnaître à la première vue. Les ongles sont très-rapprochés, quoique paraissant indépendants l'un de l'autre; l'article qui les porte leur forme une espèce de gaine coupée trcs- obhquement, de façon qu'ils peuvent aisément se mouvoir de haut en bas; mais les mouvements de latéralité, s'ils existent, doivent être très-limités, nième lorsque les crochets se relèvent et se dégagent autant que possible de la gaine qui les entoure à leur base. Cette dis- position est tout-à-fait spéciale à cette coupe. Nulle part ailleurs, le processus du mésosternum n'atteint des di- mensions aussi considérables; il dépasse en longueur celle du méta- tliorax, il est disposé obliquement, droit, cylindrique et aigu. En certaines circonstances, il doit gêner l'insecte, lorsqu'il est occupé à ronger les feuilles. Comme nous l'avons dit, ce sous-genre, qui répond à la division I de Stâl, renferme les plus grandes Chrysomélides ; presque toutes mesurent 2 centimètres, et quelques-mies dépassent ce chiffre. Les élytres sont très-amples, de couleur jaunâtre, avec de petites taches noires très-nombreuses; la ponctuation est éparse et plus ou moins profonde. CKRYSOMÉLITES. 399 Sous-GENRE. DORYSTERNA. Goérin-Méneville, Verh. Zool.-Bot. Ver. Wien. V, p. 605. Antennes à 7 article distinctement plus épais que 6, et formant avec les suivants une massue allongée. — Processus du inésosternum atteignant à peine la longueur du métasternum, de forme conique. — Corps glabre. — Crochets divergents. Cette petite coupe, qui correspond à la division V de la Monogra- phie des Chrysomélide?, et que M. Guérin-Méneville a élevée au rang de genre, se compose d'une quinzaine d'espèces de taille au-dessous de la moyenne. Son caractère principal réside dans la forme des an- tennes, qui ne sont pas peu à peu épaissies vers l'extrémité, mais chez lesquelles on reconnaît aisément que le 7 article est notable- ment plus développé que le précédent, et forme avec les suivants une espèce de massue lâche et oblongue. Sous-GENRE. DORYPHORA. Corps glabre. — Antennes épaissies progressivement vers l'extrémité, ne formant pas de massue distincte. — Processus du mésosternum plus ou moins allongé. — Corps glabre. — Crochets divergents. Comme on le voit, la diagnose de ce sous-genre se compose de caractères plutôt négatifs que positifs ; l'alisence de pubescence le distingue des TniCHOMELA , com_me les crochets divergents des Me- GiSTOMELA, et la structure des antennes des Dorysterna. La coupe ac- tuelle est beaucoup plus riche que les autres; les espèces, au nombre de plus de deux cents, composent les divisions II, lll, VI, Vil, de la Monographie des Chrysomélides de l'Amérique. Ces divisions sont basées sur la longueur relative du processus, sur la ponctuation des élytres, sur leur coloration. La première ne contient pas moins de 140 espèces, aussi la détermination d'un type est parfois très-labo- rieuse; une Iconographie de ces charmants insectes aux vives cou- leurs rendrait service aux Entomologistes. Sous-GENRE. TRICHOMELA. Tête, parfois aussi le prothorax et les élytres, revêtue d'une pu- bescence éparse. — Processus du mésosternum court, mesurant au moins la moitié du métasternum, parfois plus long. — Crochets di- vergents. Une légère pubescence, molle et assez caduque, qui échappe faci- lement à l'observation, ne suffirait pas à rétablisscuient d'un sous- genre, si sa présence n'était tout-à-fait exceptionnelle dans la tribu 400 rHYTOPHAGES. actuelle. Ainsi, à part ce groupe, qui correspond à la division IV de la Monographie des Chrysomélides d'Amérique, et se compose de 7 types, le Prof. Stai, sur plus de cin(i cents espèces, ne mentionne que la Ch. sericella, qui présente ce caractère. 11 faut ajouter que la ponctuation est toujours éparse et plus ou moins profonde. Le processus du mésostcrnum est généralement court, sa longueur mesure la moitié de celle du métasternum ou la dépasse faiblement. Ces espèces n'ont pas d'habitat spécial et se ren- contrent çà et là dans l'Amérique méridionale. METASTYLA (1). Tête large, engagée dans le prothorax ; épistome séparé du front ; labre médiocre, émarginé; palpes maxillaires courts et robustes, à dernier article aussi large que le précédent, plus court, coupé car- rément à sou extrémité et comprimé. — Yeux oblongs, assez con- vexes. — Antennes médiocres, dépassant la base du pronotum, les 5 derniers articles plus gros que les précédents et formant une massue allongée. — Prothorax transversal, peu convexe, ses angles anté- rieurs saillants et obtus. — Elytres ovalaires-oblongues, ornées de séries multipoiictuées, presque régulières. — Prosternum assez étroit, légèrement saillant entre les hanches, élargi et déprimé en arrière; mésoslernum caché; métasternum prolongé à sa partie médiane an- térieure en une pointe déprimée, qui s'avance jusqu'au milieu du prosternum. — Pattes normales. Une seule espèce, C. nigro-fasciata, Stâl, de Rio-Janeiro, présente cette particularité remarquable d'avoir le métasternum prolongé en avant. On voit par cet exemple combien il importe d'étudier attenti- vement la structure des arceaux inférieurs de la poitrine; leurs formes et leurs rapports réciproques sont caractéristiques pour ditfé- rentes coupes, et si im jour on arrive à une classification satisfai- sante et naturelle de cette tribu, il paraît hors de doute qu'une étude approfondie de ces arceaux y contribuera pour une bonne part. DESMOGRAMMA. Ekichson, Archiv. f. Naturg. XIII, 1, p. 157 (:2). Tète fortement engagée dans le prothorax par la saillie des angles antérieurs de ce dernier; labre grand, subsinueux à son bord libre; (1) Syn. DoiiYPHORA, Siàl, Ofv. af K. Vet Akad. Fôrli. 1837, p. 58. — Chry- SOMELA, Stàlj Moiiogr. Chrys. Amer. p. 201. (2) Syn. DESMOGRAMMA, Slà!, Ofv. af K. Vet. Akad. Forh. 1859-1860; Chry- SOMELA (p.), Fabr. Syst. El.; Scliùiiheer, Syn. Ins.; Gernaar, Ins. spec. nov.; Stal, Monogr. Clirys. Atnér. p. 21U. CHRYSOMÉLITES. iOl palpes maxillaires médiocres, à dernier article plus étroit que le pré- cédent, de moitié moins long, largement tronqué et sabcomprimé. — Antennes tantôt insensiblement épaissies vers l'extrémité, tantôt les 5 ou 6 derniers formant une massue plus ou moins distincte. — Pro- thorax à bords latéraux souvent droits oa un peu arrondis. — Elytres striées-ponctuées, parfois les points irrégulièrement disséminés. — Prosternum saillant entre les hanches antérieures, relevé en carène brusquement interrompue en avant, prolongé en arrière en s'élar- gissant, tronqué et subémarginé; mésosternum très-court, à bour- relet transversal, refoulé par le métasternum qui s'avance presque jusqu'au bord antérieur des hanches moyennes; ces trois segments à peu près de niveau entre eu?. — Pattes normales. Le caractère essentiel de ce genre réside dans la forme du proster- num qui se relève sous forme d'une carène à peu près de niveau avec les hanches antérieures ; cette carène aiguë ou obtuse en avant, se dilate un peu en arrière et présente une large troncature qui s'appuie sur le mésosternum. Celui-ci est très-court et se présente sous forme d'un bourrelet transversal. Les antennes varient comme dans la plupart des autres genres, c'est-à-dire qu'elles sont, dans certaines espèces, graduellement, fai- blement élargies vers le bout, tandis que dans d'autres les 5 ou 6 der- niers articles forment une espèce de massue lâche et oblongue. En général, la ponctuation des élylres est régulièrement disposée en séries; parfois les séries sont un peu confuses et formées de plu- sieurs rangées de points; dans une seule espèce, la ponctuation est irrégulièrement disséminée. Ce genre correspond à trois divisions du Prof. Stâl, les XXIV, XXV et XXVI. La première de celles-ci renferme les espèces chez lesquelles le Corps est glabre, les 5 ou 6 derniers articles des antennes dilatés, les élytres partiellement ponctuées-striées, non marquées de taches jaunes. Elles sont au nombre de 16 ou de 17, originaires du Brésil ou des Guyanes. La division XXV ne contient que 8 types du Brésil, du Pérou et caractérisés par leur corps glabre, leurs antennes graduellement di- latées et leurs élytres marquées de taches jaunes. _ La XXVI division est formée d'une seule espèce^ légèrement pubes- cente, la D. sericella d'Ecuador. STRICHOSA. CiiEVROLAT, Dej. Cat. 3" éd. p. 421 (1). Tête médiocre, fortement engagée dans le prothorax; épistome dis- (1) Blanchard, Histoire du Chili, V, p. MO. — Chrysomela, Slàl, Monogr. Chrys. Amer. p. 151. Coléoptères. Tome X. 26 402 rHTTOPHAGES. tinct, labre fortement échancré; dernier article des palpes maxillaires plus grand que le précédent, subcarré, largement tronqué à l'extré- mité. — Yeux assez convexes, oblongs. — Antennes assez longues, mesurant la moitié de la longueur du corps, très-légèrement épaissies et subcomprimées vers le bout. — Prothorax transversal, un peu plus étroit que les élytres, fortement écbancré en avant, bords latéraux presque droits, non épaissis ni ponctués; écusson en triangle recti- ligne. — Elytres brièvement ovalaires, ponctuées-striées. — Prosternum relevé en carène brusquement interrompue en avant; mésosternum et métasternum simples, de niveau avec le prcsternum. — Pattes normales, article onguéal des tarses inerme; crochets simples. Une petite Chrysomélite, originaire du Chili, a servi de type pour la création du genre Strichosa. Le genre et l'espèce ont été décrits pour la première fois par le Prof. Blanchard, dans l'exposition de la Faune du Chili. Cette espèce forme à elle seule la division X de la Monographie des Chrysomélides de l'Amérique. Dans ce travail, elle se trouve placée immédiatement après la division IX qui répond au genre Elytrosfhœra; nous ne savons ce qui a pu engager le Prof. Stâl à opérer ce rapprochement; il nous paraît que cette espèce se rapproche beaucoup plus du type Desmogramma par son prosternum relevé en carène, de niveau avec les deux autres segments thoraci- qucs et subitement abaissée en avant. Elle se différencie de ce type par ses antennes longues et grêles, atteignant presque la moitié de la longueur du corps, par le dernier article des palpes maxillaires plus grand que le précédent. La Slrichosa eburata mesure 6 mill. de longueur, elle est d'un brun marron avec des taches et des dessins d'un jaune fauve. Quant aux autres types, rapportés à ce genre par M. Chevrolat et le comte Dejean, ils nous sont inconnus. CERALCES. Gerstaecker, Rets. nach. Mozamb. Zool. V, p. 338 (1) (2). Tête assez grande, engagée dans le prothorax jusqu'au bord pos- térieur des yeux; épistome séparé du front; labre court, émarginé; palpes maxillaires très-robustes et saillants, 3 article obconique, 4 sub- quadrangulaire, comprimé, plus grèie et presque aussi long que le précédent. — Antennes courtes et robustes, 1 article subglobuleux, 2 un peu plus large que long, 3-4 subcyîindriques, allongés, les sui- vants épaissis, transversaux et formant une massue oblongue, sub- (i) In Monatsb. der Kong. Preuss. Akad. d. Wiss. lii Berlin, 1855, p. 637, (2) Ceuâlces, Vogcl, Faiin. C.lirys. Afric. p. 80; Pseudomela, Baly, Traus. of Uie entom. Soc. of Lond. N. S6r. t. VI, p. 87. CHRYSOMÉIITES. 403 comprimée. — Prothorax transversal, plus étroit que les élytres, ré- gulièrement convexe, bord antérieur subémarginé, le postérieur convexe, arrondi, les latéraux droits ; écusson en triangle curviligne. — Elytres oblongues, convexes, ornées de quelques poils épars sur les parties latérales et fortement ponctuées, angle suturai postérieur un peu pointu. — Prosternum étroit, prolongé en arrière et tronqué, mésosternum déclive, peu développé; métasternum arrondi en avant et marginé, ses parapleures à bords subparallèles. — Pattes robustes, assez longues, hanches antérieures transversales; tibias prismatiques, subépaissis à l'extrémité, la face externe creusée d'un sillon qui com- mence à la base et se prolonge jusqu'au tarse en devenant plus large et plus profond; crochets simples. La place de ce genre a paru douteuse à Vogel qui aurait été dis- posé à le placer parmi les Eumolpides. Il a bien, à certains égards, le faciès d'un Endocéphalite ; cependant en y regardant de près, il doit faire partie de la tribu des Chrysomélides par ses hanches anté- rieures transversales, ses épisternuras prothoraciques dilatés dans le même sens, par l'absence d'échancrure au 3 article des tarses. La légère pubescence qui orne les élytres et les parties inférieures permet de reconnaître avec facilité les espèces peu nombreuses de ce genre. Ce caractère ne se rencontre dans la tribu actuelle que dans le sous-genre Trichomela, dont les espèces sont pourvues d'un pro- cessus mélasternal, et dans la Desmogramma sericella dont le proster- num est caréné. Le genre a été signalé au Vieux-Calabar, dans la Caffrerie, au Mo- zambique. CYCLOMELA. Baly, Trans. of the Entom. Soc. of Lond. K. S. t. II, p. 237. Tête large, profondément engagée dans le prothorax; épistome dis- tinct; labre échancré; derniei* article des palpes maxillaires aussi large et aussi long que le précédent, subquadrangulaire, un peu comprimé, largement tronqué. — Yeux ovalaires, assez convexes. — Antennes à peu près de la loiigueur de la moitié du corps, insensi- blem-ent et faiblement épaissies vers l'extrémité, subcomprimées. — Prothorax transversal, beaucoup plus étroit que les élytres, échan- crure du bord antérieur profonde, subquadrangulaire; bords latéraux droits, sans bourrelets latéraux; écusson en triangle curviligne. — Elytres presque aussi larges que longues, subhémisphériques, ponc- tuées-striées, des lobes épipleuraux distincts et arrondis. — Proster- num caréné sur k ligne médiane, carène brusquement interrompue avant le bord antérieur, à base subdilatée et tronquée; mésosternum subquadrangulaire; métasternum à parapleures très-étroites, dilatées- arrondies à l'extrémité. — Pattes robustes, tibias prismatiques, légè- ibi PHYTOPHAGES. rement excavés en dehors vers l'extrémité; tarses larges, terminés par des crochets simples. L'espèce typique de ce genre, C. nilida Baly, de Moreton-Bay, est de petite taille et de forme hémisphérique, semblable à la Coccinella ocellata. Elle possède des crochets simples, ce qui la distingue des Al'stralica; son prosternum est caréné et ses élytres sont lol)ées laté- ralement; caractères que Ton ne rencontre pas chez les Chhysomela. Les Desmogramma et Strichosa qui ont le môme prosternum, se dif- férencient, les premières par la brièveté du dernier article des palpes maxillaires; les secondes, par l'absence de lobes épipleuraux. D'après le D"" Baly, le premier article des quatre tarses antérieurs est légère- ment dilaté et la pubescence qui en revêt la face interne est simple; tandis que chez la femelle, cette pubescence est divisée en deux parties par une rainure longitudinale. Nous n'avons eu en main que des individus mâles de ce genre australien. CHALCOMELA. Balt, Trans. eniom. Soc. of Lond. N. S. t. II, p. 2o8. Tête large, engagée dans le prothorax jusqu'au milieu des yeux; épistome distinct, labre échancré; dernier article des palpes maxil- laires aussi long et presque aussi large que le précédent, oblong, largement tronqué. — Yeux ovalaires, assez convexes. — Antennes dépassant un peu la base du pronotum, les cinq derniers articles sub- dilatés, épaissis, formant une massue oblongue, lâche. — Prothorax transversal, un peu moins large que les élytres, boid antérieur circu- lairement échancré, parfois l'échancrure subquadrangulaire, bords latéraux arrondis et rétrécis en avant, non renflés en bourrelets; écusson en triangle curviligne. — Elytres courtes, ovalaires ou suhhé- misphériquos, ponctuées-striées, des lobes épipleuraux peu marqués. • — i'rosteinum plan, dilaté à la hase et subéniarginé; mésosternum transversal, déclive; métasternum à parapleures étroites, indistincte- ment dilatées en arrière. — Pattes normales, tibias très-peu dilatés vers l'extrémité, prismatiques, tarses médiocres, crochets simples. Comme dans le genre précédent, les mâles, d'après le D' Baly, se distinguent par une légère dilatation du premier article des tarses aux deux paires de pattes antérieures, et la pubescence du dessous est entière, tandis qu'elle est longitudinalement divisée chez les fe- melles. Cette coupe générique, dont les espèces peu nombreuses habitent l'Australie et la Malaisie, se distingue des Cyclomela par son prostfrnum non relevé en carène, et ses lobes épipleuraux bien moins saillants. Elle se rapproche davantage de certaines formes du genre Curysomela, mais elle s'en éloigne par la présence de carac- CHRYSOMÉLITES. 40b tères sexuels, par la saillie du lobe latéral des élytres qui rend l'épi- pleure subconcave et regardant directement en bas. AGASTA. HoPE, Coléop. Man. III, p. 177 (1). Tête petite, peu engagée dans le prothorax; épistome séparé du front par un sillon fin, anguleux ; labre transversal, fortement émar- giné ; palpes maxillaires à 3 article légèrement obconique, 4 cylin- drique, un peu moins long et moins large que le précédent, tronqué au bout. — Yeux ovalaires, assez convexes. — Antennes grêles, dé- passant la base du prothorax, cylindriques et très-légèrement épais- sies vers l'extrémité; 3 article très-long, les suivants diminuant gra- duellement de longueur, le 10 presque aussi large que long, le dernier acuminé. — Prothorax peu développé, de moitié moins large que les élytres à leur base, presque plan, bord antérieur émarginé en demi- cercle, avec les angles aigus très-saillants; le postérieur con- vexe, arrondi, sinué de chaque côté, les latéraux droits; écusson en triangle curviligne. — Elytres très-amples, six fois plus longues que le pronotum, oblongues, ovalaires, éparsement ponctuées, épipleures très-grandes, subconcaves. — Prosternum étroit, marginé, un peu prolongé en arrière, subélargi et arrondi; mésosternum très-court, déclive, creusé d'un sillon transversal; métasternum comme caréné en avant, ses parapleures subélargies en arrière à partir du milieu. — Pattes longues et grêles, tibias droits, subcylindriques, tarses à 1 article du double plus long que i2, 3 du double plus large, triangu- laire, échancré presque jusqu'à la base; crochets simples, divari- qués. Aucun genre n'est mieux caractérisé que celui-ci par la profonde échancrure du 3 article des tarses; sous ce rapport, il ressemble aux Eumolpides, mais il a le sternum des Chrysomélides. Son faciès, dû à la grande disproportion du pronotum et des élytres, est caractéris- tique; aussi, depuis longtemps, il a été distingué et toujours re- connu. Il ne renferme qu'une seule espèce répandue à Java, à Singa- pore, au Siam et en Chine. AESERNIA. StIl, Ofv. afKon Vet. Akad. Fôrh. 18S8, p. 468 (2). Tête assez forte, libre, comme rétrécis en arrière des yeux, épis- (i) Baly, Phyt. Malay. p. 298. (2) Syn. Aesernu, Baly, Phyt. Malay. i). 287; Bdly, Journ. of Entom. 1, p. 293. — Promechus, Dej. Cit. 3' éd. p. 419; Boisduval, Faune eutom. de 406 PHYTOPHAGES. tome séparé du front par un sillon profond ; labre rétréci d'arrière en avant, émarginé; palpes maxillaires à 3 article allongé, un peu élargi vers son extrémité, 4 de moitié plus court, subcomprimé, tron- qué et de forme presque carrée. — Yeux ovalaires, arrondis, très-con- vexes. — Antennes égalant les deux tiers de la longueur du corps, grêles, cylindriques, 1 article subglobuleux, 2 très-court, 3-4 sub- égaux, plus courts que chacun des suivants. — Prothorax un peu plus étroit que les élytres à la base, presque plan, bord antérieur émarginé avec les angles aigus et saillants, bord postérieur convexe, arrondi au milieu, échancré de chaque côté avec les angles aigus, bords latéraux droits ou subsinuésj écusson triangulaire, médiocre. — Elytres allongées, à côtés subparallèles ou bien un peu élargies en arrière, ponctuées-striées, épipleures médiocres, planes. — Prostier- num en carène obtuse, commençant par une pointe saillante au bord antérieur, prolongée au-delà des hanches et terminée par une extré- mité profondément et triangulaircment échancrée; mésosternum en lamelle, disposée en chevron; métasternum de niveau avec les deux arceaux précédents, pourvu en avant d''une saillie logée dans l'échan- crure mésosternale ; parapleures assez larges et à bords parallèles. — Pattes longues et assez grêles, tibias légèrement arqués, subcylindri- ques, sillonnées à Textrémité sur un espace très-court, tarses assez larges; i article aussi long que les deux suivants réunis, 2 court, triangulaire, 3 plus large, à bord subémarginé ; crochets simples, di- variqués. Comme le précédent, ce genre est fortement caractérisé, tant par son organisation que par son faciès. Dans aucun autre type, sauf le genre Clidonotus, les trois arceaux de la poitrine ne sont aussi exac- tement situés sur le même niveau, ni aussi intimement unis l'un à l'autre. La tête est bien dégagée et pourvue d'antennes fihformes très-longues. Il se compose de grands et beaux insectes, répandus dans les îles de la Malaisie et surtout à la Nouvelle-Guinée; on en con- naît cinq ou six espèces. Groupe III. Elytrosphœrites. Tête large, médiocrement engagée dans le prothorax. — Yeux sub- arrondis, assez saillants. — Antennes un peu dilatées à l'extrémité. — Prothorax peu convexe, rétréci vers la base, subcordifornie. — Ely- tres globuleuses-ovalaires, dilatées dans leur miUeu; ailes nulles. — Prosternum étroit, cavités colyloïdes antérieures ouvertes; métaster- num un peu plus court que le prosternum. — Pattes longues et grêles, articles des tarses allongés, crochets simples. rOcéanie, p. 575. — PHYLLOCHArus, Blanchard, Voy. au Pôle Sud, Zool. IV, p. 332; Guérin-Mén. Voy. de la Coquille, II, p. 224, ÉLYTROSPHŒRITES. 407 L'absence d'ailes sous les élytres et quelque chose de particulier dans la forme générale avaient déjà laissé soupçonner qu'il existait une certaine parenté entre les genres Timarcha et Elytrosphoera; cette affinité est aujourd'hui mise hors de doute par l'observation de la structure du métathorax. Sans être identique dans l'un et l'autre types, cette structure présente des analogies étroites; sa longueur, comparée à celle du prosternum sur la ligne médiane, est toujours moindre; tandis que, dans les autres groupes, cette longueur est plus grande dans une bonne majorité des espèces et seulement sub- égale dans quelques cas exceptionnels. Il faut ajouter que le prono- tum, comme chez les Timarcha, est médiocrement convexe, qu'il est rétréci vers la base; que les élytres, de forme globuleuse-o val aire, sont plus arrondies aux épaules, qu'elles embrassent plus étroite- ment le corps en dessous; par suite, les épipleures sont disposées très-obliquement et regardent en dehors. Peut-être sur des individus frais, trouverait-on des vestiges de pygidium. Du reste, il y a d'au- tres analogies de détail qui seront mentionnées dans la diagnose ci- après. Le système de coloration de la majorité des espèces est aussi spé- cial; rien d'analogue ne se rencontre chez les autres Chrysomélides : sur un fond noir ou très-foncé, sont tracés en zigzag des traits extrê- mement déliés et du plus vif éclat métallique. Si l'on ne rencontrait quelques espèces à élytres unicolores, le dessin, la disposition de ces traits suffiraient pour caractériser les Elystrophoera, qui seules constituent le groupe. Un seul genre : Elytrosphoera. ELYTROSPHŒRA. Cheyroiat, Dej. Cat. 3' éd. p. 421 (1). Tête assez large; épistome séparé du front par un sillon fin, an- guleux en arrière ; labre assez grand, émarginé; palpes maxillaires robustes, 3 article obconique, 4 cylindrique ou très-légèrement sub- comprimé, très-obtus, aussi long que le précédent. — Yeux oblongs, assez convexes. — Antennes dépassant faiblement la base du prono- tum, grossissant un peu et d'une manière graduelle de la base vers l'extrémité, tous les articles plus longs que larges. — Prothorax sub- transversal, fortement rétréci vers la base, les côtés dilatés, arrondis en avant, bord postérieur convexe-arrondi, l'antérieur faiblement échancré, le contour entier finement marginé, surface régulièrement convexe; écusson en triangle curviligne. — Elytres régulièrement (1) Syn. Slâl, Ofv. af K. Vet. Akad. Fôrli. 1858, p. AU; Chuysomelà (pars), Stal, MoD. Chrys. Amer. p. 146. 406 PHYTOPHAGES. ovalaires, arrondies aux épaules, dilatées dans leur milieu ou un peu on arrière, sondées l'une à Tautro; surface tantôt régulièrement striée-ponctuée, avec les inlervalles convexes, tantôt ponctuées- striées ou subéparsement ponctuées; épipleuves obliques regardant en dehors et embrassant étroitement l'abdomen; pas d'ailes membra- neuses. — Prosternum relevé entre les hanches, dilaté vers la base et tronqué; cavités cotyloïdes incomplètes en arrière, mésosternum un peu plus large seulement que le prosternum, plan et incliné en avant; métasternum uni au précédent entre les hanches moyennes, plus court que le prosternum. — Alidomen assez convexe transversa- lement, ouverture anale souvent dirigée perpendiculairement en bas avec un vestige de pygidium. — Pattes grêles, assez longues, jambes subarquées, cylindriques; tarses à 1 article aussi long que les 2 sui- vants réunis; crochets simples. Ce genre, indiqué par M. Chevrolat dans le Catalogue du comte Dejean, correspond en entier h la division IX de la belle Monogra- phie des Chrysomélides du Prof. Stàl; il renferme une douzaine d'es- pèces, disséminées çà et là dans les diverses contrées de l'Amérique méridionale et du Mexique. Par leur corstdet rétréci en arrière, par leurs élyires subglobuleuses, à épipleures embrassant étroitement l'abdomen et regardant en dehors, elles rappellent de prime abord les TiMARCHA et semblent les représenter en Amérique, car les deux espèces de ce genre, que l'on retrouve dans les contrées septentrio- nales du Nouveau-Monde, ne constituent que les ramifications d'une souche mère, dont les racines sont implantées dans l'ancien conti- nent. Groupe IV. Timarchites. Tète engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, inclinée vers le bas et peu visible d'en haut. — Yeux transversaux, non saillants. — Antennes robustes, atteignant presque la moitié de la longueur du corps — Prothorax légèrement convexe, son bord an- térieur échancré, le postérieur coupé carrément. — Ecusson très- petit, subtransversal. — Elytres subglobuleuses; épaules arrondies, soudées, à épipleures obliques et regardant en dehors. — Pas d'ailes. — Cavités cotylo'ides antérieures fermées; métasternum plus court que le prosternum. — Un vestige de pygidium; pattes robustes; tarses larges; crochets simples. Déjà depuis longtemps les Timahcha ont été séparées des Chryso- MELA, et cette séparation se justifie aussi bien par les caractères or- ganiques que par le genre do vie. Eu effet, tout en se nourrissant également de substance végétale et vivant généralement sur les plantes herbacées, elles sont beaucoup plus attachées à la terre; l'ab- ^ence d'ailes les force à gagner le soi lorsqu'elles veulent se trans- TIMARCHITES. 409 porter d'un endroit à un autre; on les rencontre souvent sous les pierres, sous la mousse. Leurs caractères organiques sont aussi d'une importance assez grande pour justifier l'admission d'un groupe spé- cial. De plus, comme les Timarcha sont représentées dans l'Afrique australe par les Horatopyga, elles forment avec ces dernières, quoi- que génériquement distinctes, un type qui s'éloigne d'une façon ap- préciable des autres Chrysomélides. Ce sont, en effet, les deux seu's genres de la tribu actuelle qui soient pourvus d'un pygidium; il peut être en grande partie caché par les élytres dans nos exemplaires desséchés, mais il n'en reste pas moins distinct; il porte ordinairement un sillon longitudinal plus ou moins profond. D'ordinaire, la dernière paire de pattes se trouve plus ou moins reportée en arrière et toujours à une distance plus grande que celle qui sépare les deux premières paires Tune de l'autre. Ici, au con- traire, les trois paires de pattes sont à peu près également espacées dans le sens longitudinal. Cette conformation exceptionnelle tient au peu de longueur du troisième segment thoracique. II n'est pas non plus très-commun de rencontrer dans la tribu des Chrysomélides des cavités cotyloïdes fermées en arrière; en gé- néral, elles sont plus ou moins largement ouvertes, par le défaut de prolongation des épimères prothoraciques qui s'arrêtent avant d'at- teindre le prosternum. Et, chose qui doit être notée, c'est que dans la plupart des cas où les cavités cotyloïdes sont fermées, le proster- num s'abaisse en arrière des hanches antérieures, tandis qu'elles res- tent ouvertes lorsque cette partie se prolonge directement en arrière pour rejoindre le mésosternum. Les deux genres de ce groupe, quoique d'un faciès très-différent, ne peuvent guère se séparer scientifiquement que par la forme du menton. A. Menton très-développé, profondément émarginé. Timarcha. A'. — très-court, étroit, légèrement cintré. Horatopyga. TIMARCHA. Latreille, Règn. anim. 2» éd. V, 130 (1). Tète engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux; épistome séparé du front par un sillon transversal profond; labre très-médiocre, plus ou moins sinué dans son milieu; mandibules très-épaisses, massives, leur face externe creusée à la base d'une large fossette oii se loge le dernier article des palpes maxillaires; mâchoires cornées, à lobe ex- (1) Syn. Redt. Faun. Austr. l'c éd. p. 543. — L. Fairm. Gen. des Col. d'Eu- rope, IV, p. 2-2G. 410 PHYTOPHAGES. terne grêle, biarticulé, l'externe plus large, plus obtus, longuement ciliés tous deux; palpes à 1 article court, bien distinct, 2 et 3 obco- niques, à peu près de même longueur, le A plus long, plus large, comprimé, tronqué dans sa plus grande largeur; lèvre inférieure à menton grand, très-large, fortement échancré et rentrant vers la bou- che dans son milieu, à languette très-courte, cachée derrière le men- ton, cornée, avec une courte bordure membraneuse, à palpes à 1 ar- ticle court, 2 obconique, 3 de même longueur, plus épais, subcyUn- drique et tronqué. — Yeux allongés, étroits, verticaux, à bord antérieur légèrement sinué. — Antennes robustes, moniliformes, i article renflé, oblong, 2 plus court, les suivants à peu près de même longueur, légèrement épaissis vers l'extrémité, le 6 souvent un peu plus gros que le suivant. — Prothorax transversal, régulière- ment convexe, étroitement marginé, ordinairement rétréci à la base, parfois subquadrangulaire ou rétréci en avant; bord antérieur pro- fondément échancré, le postérieur droit. — Ecusson triangulaire, plus large que long, toujours médiocre ou très-petit. — Elytres glo- buleuses ou oblongues, ponctuées ou chagrinées, soudées l'une à l'autre, leurs épipleures bien développées, regardant en dehors, em- brassant l'abdomen et cachant plus ou moins les parapleures méta- thoraciques. — Prosternum convexe entre les hanches antérieures, abaissé en avant et en arrière ; les cavités cotyloïdes antérieures fer- mées en arrière; mésosternum peu allongé, simple ou appendiculé, ses épisternums en triangle rectangle; métasternum moins allongé que le premier arceau thoracique, ses parapleures linéaires. — Abdomen assez convexe, avec un pygidium distinct. — Pattes disposées dans le sens longitudinal à égale distance l'une de l'autre; jambes subcylin- driques, légèrement excavées à leur extrémité; tarses robustes, parfois dilatés, articles serrés chez les mâles, densémentvillcuxàlaface infé- rieure, villosité parcourue d'un sillon médian lisse chez les femelles; i article en triangle plus ou moins allongé, le 2 triangulaire, court, le 3 de même longueur, le 4 robuste, terminé par deux forts crochets. Le genre Timarcha, indiqué par Megerle dans le Catalogue du comte Dejean, a été défini par Latreille et généralement adopté par tous les Entomologistes qui l'ont suivi. Latreille ne distinguait cepen- dant les espèces de ce genre des Chryso mêles proprement dites, que par l'absence d'ailes; s'il était isolé, ce caractère serait insuffisant et le genre devrait disparaître, vu que, pour le moment, on coimaît bon nombre de Chrysomèles qui sont dépourvues de ces organes. Ces in- sectes ont été étudiés d'une manière plus approfondie et le genre est établi aujourd'hui sur des caractères bien définis : nous citerons en particulier la fermeture complète des cavités cotyloïdes antérieures; la disposition des trois paires de pattes, situées à égale distance l'une de l'autre, c'est-à-dire que la paire postérieure n'est pas plus éloignée de la seconde, que celle-ci ne l'est de la première , disposition qui TIMARCHITES. 4H résulte du peu de longueur du métasternum; une troisième note dis- tinctive est la présence d'un pygidium plus ou moins visible à l'ex- trémité du corps. A ces caractères, qui ont leur importance, il faut ajouter la petitesse de l'écusson, dont le développemenit parait être en rapport direct avec celui des organes du vol; or, ces derniers étant nuls dans le genre actuel, l'écusson tend à devenir rudimeu- taire. A cela, nous ajouterons que sa forme transversale, obtuse au sommet, est souvent caractéristique. Le mésosternum n'est pas toujours tel que nous l'avons décrit; dans certaines espèces, il est creusé d'un sillon longitudinal plus ou moins profond; dans d'autres, les angles postérieurs de ce sillon prennent la forme de tubercules qui finissent, dans quelques types, par se prolonger en cornes divergentes ou diversement inclinées. Les tarses présentent aussi certaines particularités à signaler. Dans beaucoup d'espèces, chez les mâles, les tarses sont fortement dilatés, surtout aux pattes antérieures ; les trois premiers articles sont très- larges, serrés les uns contre les autres et formant une espèce de pa- lette ovalaire, leur face inférieure est revêtue d'une villosité dense et serrée. Chez les femelles de ces mêmes espèces, les articles des tarses sont moins rapprochés les uns des autres, ils sont inégaux entre eux, et la villosité qui les recouvre inférieurement est parcourue par un sillon médian lisse, plus ou moins accentué. Dans les Chrysomélides, en général, le 3^ article des tarses est plus ou moins distinctement bilobé; il aftecte ici une forme quelque peu différente : tantôt, et c'est le cas le plus commun, il ressemble à un petit disque dont la face supérieure aurait été partiellement évidée; tantôt il est entier ou parfois plus ou moins échancré à son bord libre. Le genre est assez riche en espèces et il est à supposer que ces modifications donneront lieu à rétablissement de plusieurs sous-genres. Les états primitifs de l'espèce la plus répandue dans l'Europe cen- trale, sont assez bien connus et depuis longtemps. Dès le mois de mai, on voit apparaître sur les différentes espèces de caille-lait {ga- iium) une larve d'un vert foncé; elle grandit rapidement, et par- venue à toute sa croissance elle quitte la plante qui l'a nourrie, et s'enfonce en terre pour y subir ses métamorphoses. Ces larves sont de forme très-courte, fortement convexe en dessus et de couleur uni- forme, d'un vert-bleuâtre foncé à reflets métalliques; leurs tégu- ments sont fermes, coriaces et finement réticulés. Leur tète est mé- diocre, pourvue d'antennes de trois articles, de six ocelles de chaque côté; sauf les palpes labiaux qui sont bi-articu!és, les parties de la bouche ressemblent à celles des larves de Crioceris. Le segment ter- minal est conique et se prolonge en dessous en un appendice bifide servant à la progression ; les stigmates , sont au nombre de huit paires ; la première située à l'angle inférieur antérieur du mésothorax, les sept autres sur les sept premiers segments abdominaux, vers le 412 PHYTOPHAGES. milieu du l)ord externe des arceaux dorsaux. La 9® paire de stigmates parait faire défaut (1). Les contrées qui entourent le bassin de la mer Méditerranée sont les parties du monde les plus riches en espèces de ce genre; la pé- ninsule Ibérique, en particulier, paraît être leur patrie véritable. Au midi de la France et sur les côtes septentrionales de l'Afrique, le nombre des types diminue à mesure que l'on s'avance vers le Nord ou vers l'Orient; c'est ainsi que Falderman, dans la Faune Iranscau- casienne, n'a signalé qu'un petit nombre d'espèces; elles sont moins nombreuses encore dans les contrées de l'Europe centrale et boréale. A part ces espèces, dont l'énumération complète se trouve au Cata- logue de M. de Marseul, on doit ajouter les T. inlricala Hald. et T. cerdo St., mentionnées comme se trouvant dans l'Amérique boréale, et la T. angusticollis, Mots., comme originaire du Japon. HORATOPYGA. SiiL, Ofv. V. Akad. Forh. XT, p. 251, 1838 (2). Tête complètement engagée dans le prothorax, seulement un peu découverte en dessus; épistome étroit, linéaire, labre fortement échancré dans son milieu; mandibules robustes, cubiques, à extré- mité très-large; palpes maxillaires robustes, le dernier article qua- drangulaire oblong, largement tronqué; les labiaux beaucoup plus grêles, subcylindriques; menton très-court, à bords parallèles, arqué, largement émarginé à son bord antérieur et laissant à découvert les autres organes buccaux. — Yeux oblougs, perpendiculaires. — An- tennes grêles, dépassant la base du corselet, le 2 article le plus court, les suivants s'allongeant graduellement vers l'extrémité sans devenir plus épais. — Prothorax en carré légèrement transversal, un peu rétréci vers la base, élargi et épaissi vers les angles antérieurs qui sont anormaux et comme intumescents avec le bord antérieur profondément échancré; écusson très-petit, triangulaire, plus large que long. — Elytres un peu plus larges que le corselet^ dilatées, convexes et très-obtuses en arrière, à surface verruqueuse ou grosse- ment ponctuée. — Ailes nulles. — Prosternum très-élevé entre les hanches antérieures, large, canaliculé, dilaté en arrière, tronqué et s'appuyant sur le mésosternum ; cavités cotyloïdes fermées en ar- rière; mésosternum très-court, creusé longitudinalement au milieu; métasternum également peu allongé, sa surface occupée par trois gros bourrelets transversaux. — Abdomen à pygidium court, mais distinct. — Pattes médiocres, assez longues, les trois paires situées à (1) Chapuis et Candèze, Catal. des larves des Colôopt. p. 268. (2) Syii. Vogelj Bcitrâge z'ir Chrysom. Fauna Afric. p. 13. — Iscadida. Dcj. Cat. 2e éd. p. .423. TIMARCHITES. 413 peu près à égale distance l'une de l'autre , jambes subcylindriques, un peu aplaties en dehors vers leur extrémité ; tarses à 1 article en triangle allongé, le 2 plus court et moins large, le 3 dilaté, bilobé, son bord antérieur subémarginé, 4 assez développé, terminé par deux crochets simples. L'analogie de ce genre avec le précédent ne peut être révoquée en doute ; ce sont les seuls de la tribu actuelle qui réunissent ces deux caractères de la fermeture des cavités cotyloïdes antérieures et de la présence d'un pygidium. Les analogies sont du reste assez nom- breuses; chez tous deux, la forme est massive, la coloration est som- bre ; l'absence d'ailes et la soudure des élytres indiquent le même genre dévie; la petitesse de l'écusson caractérise aussi bien les Ho- RATOPYGA parmi les Chrysomélides de l'Afrique australe, que les Ti- MARCHA parmi celles d'Europe. Enfin, le mode d'insertion des pattes, le rétrécissement du prothorax en arrière, la structure de la poitrine présente de nouveaux points de contact; on observe même parfois au mésosternum des tubercules analogues à ceux de certaines espèces du genre précédent. En résumé, les analogies sont plus saillantes que les difierences, car, à part certaines particularités de détail, va- riables peut-être selon les espèces, il faut recourir à la forme du menton pour trouver entre les deux genres, une note distinctive bien sensible : dans les Timarcha, il est très-développé, très-large, profondément éraarginé dans son milieu; chez les Horatopyga, au contraire, cet organe est t'-ès-court, bien plus étroit, légèrement cintré et son bord antérieur, sans être coupé carrément, n'est pas à propre- ment parler échancré, mais présente un sinus résultant de la cour- bure totale de l'organe. Chez les premières, le menton peut s'appli- quer contre les mandibules et cacher les autres organes buccaux; ceux-ci sont toujours à découvert dans les dernières. On pourrait signaler d'autres différences, dans la conformation des palpes qui sont moins robustes; dans celle des antennes, dont les articles sont plus cylindriques; dans la structure du prosternum qui se prolonge en arrière et s'appuie, par une partie tronquée, sur le mésobternum; mais il n'eu reste pas moins acquis que le caractère distinctif essentiel réside dans la forme du menton. Ce genre, qui avait été indiqué dans le Catalogue de Dejean, sous le nom de Iscadida, a été décrit par M. Stâl et publié en 1858, sous le nom de Horatopyga, dans les Mémoires de l'Académie de Stock- holm, Cet éminent Entomologiste y joint la description de deux es- pèces, la H. slrumifera, qui était connue depuis longtemps et ré- pandue dans les collections sous le nom d' Iscadida Dregei; ]a. se- conde, H. caligata, était nouvelle. Dans un travail monographique sur les Chrysomélides de l'Afrique moyenne et australe, E. Vogel, que la mort vient d'enlever à la science, a décrit trois nouveaux types, les H. MnU%echii, Schaufussii et Sldlii. Ces espèces sont ori- 414 PHYTOPHAGES. ginaires de l'Afrique australe et plus particulièrement de la Caî- frerio, elles revêtent toutes une couleur sombre avec de légers reflets métalliques, la sculpture de leurs élytres est profonde et entremêlée de tubercules arrondis et plus ou moins saillants. Groupe V. Glidonotites. Tète grande, subarrondie. — Yeux assez gros, ovalaires. — An- tennes grêles, à peu près filiformes, mesurant la moitié de la lou- gueiu' du corps. — Prothorax transversal, fortement échancré à son bord antérieur; écusson transversal ou triangulaire. — Elytres oblon- gues ou brièvement ovalaires et gibbeuses, soudées à la suture. — Prosternum relevé en carène obtuse; cavités cotyloïdes ouvertes; métasternum plus court que le prosternum. — Crochets simples ou bifides à la base. Dans les deux genres qui composent ce groupe, le faciès ne peut révéler la parenté qu'ils possèdent avec les Timarchites ; il faut, pour y arriver, se rendre compte de leur organisation, mais ce travail n'est pas bien difficile; on s'aperçoit immédiatement que les élytres sont soudées l'une à l'autre le long de la suture et que par conséquent il n'y a pas d'ailes membraneuses. En dessous, on recoimaît de suite la présence du caractère principal des Timarchites, c'est-à-dire la moindre longueur du métasternum qui rapproche des pattes moyen- nes l'articulation de la paire postérieure. Ainsi qu'il a été dit, cette structure suppose un genre de vie diffé- rent, c'est-à dire que par l'absence d'ailes, les espèces sont pour ainsi dire plus attachées à la glèbe. Les deux genres de ce groupe se distinguent facilement l'un de l'autre : A. Crochets des tarses bifides à la base. Clidonotus. A'. — — simples. Strumatophytna. CLIDONOTUS (1). Tête forte, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome très-court, liuiité en arrière par un sillon anguleux prolongé sur le vertex; labre émarginé; dernier article des palpes maxillaires obconique, subcomprimé, très-largement tronqué, plus long et plus large que le précédent. — Mandibules à face externe subdéprimée. — Yeux ovalaires, assez convexes. — Antennes grêles, aussi longues que la moitié du corps, filiformes, 1 article ovalaire, allongé, 2 de moitié plus court, les suivants subégaux. — Prothorax (1) Australicà, Baly, âdq. and Mag. of Nat. Hist. 3^ S. t. X, p. 25. CLIDONOTITES. 415 transversal, un peu moins large que les élytres, bord antérieur échancré en arc de cercle, bords latéraux droits, rétrécis au sommet et un peu renflés; écusson en triangle curviligne. — Elytres aussi larges que longues, très-gibbeuses sur le disque, acuminées vers l'angle terminal, soudées à la suture, grossement ponctuées, à épi- pleures larges, regardant en bas. — Prosternum fortement relevé sur toute sa longueur en carène plate, élargie à la base et triangulaire- ment échancrée; mésosternum court, cintré, à bords parallèles; mé- tasternum arrondi en avant et reçu dans la concavité de l'arceau pré- cédent. — Pattes normales, les trois paires articulées à la même distance l'une de l'autre dans le sens de la longueur; tarses robustes, 1 article aussi long que les deux suivants réunis, 3 très-large, émar- giné, crochets bifides à la base. Ce type est une modification de genre Timarcha vers la forme qui domine dans la Nouvelle-Hollande, les Australica. Il présente un singulier mélange de caractères, comme ces dernières il possède des cavités cotyloïdes antérieures incomplètes, des tarses à crochets bifi- des; comme chez les Timarcha, il offre un méfasternum très-court et l'absence d'ailes membraneuses, puisque les élytres sont soudées. Sa coloration bronzée, sa sculpture profonde le rapprochent encore de ce type. Le D"" Baly avait compris cette espèce remarquable dans le genre Australica et dans le sous-genre Stethomela, où elle se trouve dé- crite sous le nom de Gibbosa (1. c). Cet excellent observateur n'a- vait pas remarqué la forme du métasternum ni la soudure des élytres. STRUMATOPHYMA. Baly, Trans. entom. Soc. of London, 1871, P. III, p. 400 (1). Tète forte, transversale, profondément engagée dans le prothorax; épistome peu nettement limité en arrière; labre émarginé; mandi- bules faibles, pourvues d'une profonde fossette à leur face externe; dernier article des palpes maxillaires subquadrangulaire, un peu plus court que le précédent, largement tronqué. — Yeux ovalaires, assez convexes. — Antennes grêles, mesurant au moins la moitié de la lon- gueur du corps, filiformes, les cinq derniers articles croissant peu à peu en longueur. — Prothorax transversal, subquadrangulaire, un peu moins large que les élytres, bord antérieur échancré en arc, bords latéraux dilatés, arrondis, épaissis, bord postérieur presque droit; écusson petit, en triangle rectiligne, plus large que long. — Elytres oblongues-ovalaires, assez convexes, arrondies à l'extrémité, à surface tuberculeuse soudée à la suture; épipleures assez larges, (1) Chai.colampra, Clark^ Jouru. of Eutom. II, p. 250. — Trans. cntom. Soc. of London, 3= S. II. 416 riIYTOïlIAGES. obliques; ailes nulles. — Prosternum subconcave dans sa longueur, suhélargi el tronqué à sa base ; mésosternum déclive en avant; mé- tasternum un peu renflé et très-court, à parapleures linéaires. — Pattes normales, les trois paires insérées à égale distance l'une de l'autre dans le sens longitudinal; cuisses grêles, tibias suhprismati- ques, légèrement creusés en dehors vers l'extrémité, tarses à 1 article aussi long que les deux suivants réunis, terminés par des crochets simples. L'espèce typique de ce genre a été décrite par H. Clark dans le Journal d'Entomologie, t. II, p. 250, sous le nom de Chalcolampra verrucosa. Différents caractères, l'absence d'ailes, la soudure des éiy- tres, la simplicité des crochets, ont porté M. Baly à la séparer du genre Chalcolampra pour en former une coupe générique spéciale sous le nom de Stuumatophyma, 11 y rapporte encore la Chalcolampra undulalipennis de H. Clark. Ce genre est australien et se rapproche des Australica par la forme générale; ses crochets simples, cependant, établissent entre les deux types une limite bien tranchée. D'autre part, la brièveté du méta- sternum, la soudure des éiytres et l'absence d'ailes établissent une affinité réelle avec les Timarchites. Ce rapprochement est encore augmenté par la disposition des éiytres qui enserrent étroitement l'abdomen. De plus, la coloration est noire, à reflets bronzés, et les éiytres sont pourvues de tubercules disposés en séries, comme cela s'observe chez les Timarchites de l'Afrique australe, les Horatopyga. Groupe VI. Cyrtonites. Tète fortement engagée dans le prothorax, presqu invisible par le haut. — Yeux ovalaires, entiers, grossement granulés. — Antennes un peu moins longues que la moitié du corps, assez épaisses, subfili- formes. — Prothorax très-convexe en travers et en long; bord posté- rieur largement arrondi au milieu, distinctement échancré près des angles postérieurs qui embrassent la base des éiytres. — Eiytres sou- dées, les épipleures planes, obUques, regardant un peu eu dehors; pas d'ailes. — Cavités cotyluïdes antérieures ouvertes; métasternum plus court que le pronotum. — Pattes médiocres, crochets simples. Le genre Cyrtonus, qui forme le type de ce groupe, est placé par tous les auteurs dans le voisinage des 'Fimarcha, et en effet, ces deux formes présentent des analogies étroites, non-seulement au point de vue de l'organisation, mais encore pour les mœurs. 11 existe cepen- dant entre les Cyrtonus et les Timarcha des différences importantes, dont la plus saillante réside dans la forme du pronotum; en outre, les cavités colyloïdes antérieures sont ouvertes dans les premiers et fermées dans les secondes. 11 ne sera pas moins facile de distinguer CYRfONlTES. 417 les Cyrtonites des autres groupes de la tribu actuelle; dans aucun, en effet, le prothorax n'atteint le même degré de convexité, et jamais ses angles postérieurs n'embrassent la base des élytres. Un seul genre : Cyrtonus. CYRTONUS. Latreille, Règ. An. 2« éd. t. V, p. 149 (1). Tôte fortement engagée dans le prothorax, presque invisible par le haut. — Episiome soudé au front; labre assez grand, faiblement sinué à son bord libre; mandibules échancrées à l'extrémité; mâ- choires à lobes subégaux, séparés, ciliés, l'interne un peu plus large, Texterne bi-articulé, un peu coudé; palpes à 1 article à peine dis- tinct, 2 assez long, un peu renflé, 3 plus court, cupulil'orme , 4 de même longueur, subcarré, largement tronqué; lèvre inférieure à menton transversal, à languette cornée, faiblement sinuée, ayant une large bordure membraneuse arrondie, à palpes à 1 article très-court, 2 gros, 3 plus petit, obconique. — Yeux ovalaires, entiers, fortement granulés. — Antennes moins longues que la moitié du corps, un peu épaissies vers l'extrémité, 4 article épais, un peu arqué, 2 court, égal à 4, 3 égal à 1, le dernier ovalaire, acuminé. — Prothorax très-con- vexe, en travers et en long, peu rétréci en avant, très-finement re- bordé sur les côtés; bord postérieur largement arrondi au milieu, distinctement échancré près des angles postérieurs qui embrassent la base des élytres; cette échancrure souvent crénelée; écusson mé- diocre, en triangle curvihgne. — Elyires en ovale court, tronqué à la base, soudées, épipleurcs planes, obliques, regardant un peu en dehors; ailes nulles. — Prosternum assez large, saillant, canaliculé, formant en arrière une saillie obtuse; mésostcrnum court, arqué. — Abdomen à premier segment presque aussi long que les trois sui- vants réunis. — Pattes médiocres, jambes arrondies ou très-légère- ment comprimées, tarses développés, 1 article allongé, 2 triangulaire, très-rétréci à la base, 3 plus large, bilubé, entier, 4 terminé par des crochets simples. Au rapport de Latreille (1. c), ce genre a été indiqué par Dalman; lui-même le considère comme un sous-genre et ne le caractérise que très-imparfaitement; cette lacune a été comblée dans i'excehent tra- vail monograpliique que M. L. Fdirmaire en a donné, en 1850, dans les Annales de la Société entomologique de France. L'année précé- dente (2), MM. Mulsant et Wachanru avaient fait connaître les mœurs (1) Syu. Redt. Faun. Atistr. 2* éd. p. 90G ; Fairmaire, Ann. Soc. cnt. de F.-. 1830, p. 533; Gciier. des Col. d'Europe, p. 227^ pi. G6, f. 313. (2) Mulsant et Wachnuru. — Mémoires Acad. des Sciences de Lyou, t. II (1849), p. 401. Colcoplèrcs. Tome X. 27 -ijlS riI"ÏTOPHAGES. de l'espèce la plus répaudue. A l'étal parlait, le Cyrtonus rutundatus se trouve sur \nMyoseris radta^a. mais seulement après le coucher du soleil, peudanl le jour ii se cache sous les pierres ou sous les racines de cette plante. Comme chez la plupart des Phytophages, quelques individus passent l'hiver sous la mousse, sous les écorces, et au pre- mier printemps effectuent leur ponte; les jeunes larves rongent les feuilles du végétal sur lequel elles sont nées; l'insecte parfait appa- raît pendant le cours de l'été. La larve des Cyrtonus, qui diffère peu de celle des Galérucides et de certaines Chrysomèles, vit comme elles à la surface des feuilles et fait partie de la division des larves nues. La structure des yeux, dont les facettes sont relativement très- grandes, indique que les Cyrtonus sont des insectes nocturnes; c'est ce qui résulte, en effet, des observations consignées dans les Mé- moires de l'Académie de Lyon. Les espèces, au nombre de 1-4 à lo, sont d'un bronzé métallique, quelques-unes sont bleuâtres ou ornées de bandes cuivreuses; elles paraissent limitées à l'Espagne, aux Py- rénées, aux Cévennes, à la côte septentrionale de l'Afrique; elles n'ont pas encore été rencontrées en ItaUe ni en Sicile (4). Groupe VII. Entomoscélites. Tète forte, un peu allongée. — Yeux transversalement oblongs. — Antennes médiocrement robustes, légèrement et insensiblement épaissies vers l'extrémité. — Prothorax transversal, légèrement ré- tréci au sommet, bord antérieur tronqué carrément. — Elytres oblon- gues-ovalaires. — Prosternum oblong, dilaté vers la base; cavités co- tyloïdes antérieures fermées; métasternum plus long que le pronotum. — Pattes assez robustes, tibias subélargis à l'extrémité et sillonnés en dehors sur les trois-quarts de leur -longueur; tarses à article 3 en- tier, crochets simples. Le genre Entomoscelis, et par conséquent le groupe actuel, puis- qu'il ne contient que ce type, semble former le passage entre les Ti- marchites et les Goniocténiies, il tient des unes et des autres, et il aurait pu occuper une place intermédiaire, si d'autres affinités n'a- vaient dû être respectées. Une importance considérable a été accordée à l'état complet ou in- complet des cavités cotyloïdes, car le genre Entomoscelis ue paraît (1) LY.tude de la description irarée par Vogcl (Boitra^ge zur Chrysomelinea Famia von Afrifo, p. 16] du Xiphomela Javeti, nous avait donné à penser que ce genre pounail se rappiocliyr di'S Cyktoni's. M;iis le tyi)e que Vogcl a eu suHS les yeux nons a été coramuniqué par M. Javct, et nous avons reconnu que le génie en (|uestion n'était nullement un pliyloithage^ mais un peutamère, appartenant probablement à la famille des Dascyllides. D'ailleurs, aucun phy- tophage n'd des tarai angusli, suhttis longe ciliati. ENTOMOSCÉLITES. 419 pas, à la première vue, bien voisin des Timarcha. Dans une tribu aussi difficile, c'est déjà un résultat que d'avoir pu, à l'aide de ce ca- ractère, séparer un certain nombre de groupes, et avant de recher- cher l'ordre naturel, il faut au moins délimiter exactement les divi- sions. Un seul genre : Entomosceus. ENTOMOSCELIS. Chevrolat, Dei. Cat. 3° éd. p. 426 (1). Tête forte, large, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté- rieur des yeux ; épistome séparé du front par un sillon transversal, à peine arqué; labre assez saillant, subémarginé, mandibules fortes, profondément bidentées à l'extrémité, à face externe sillonnée et concave ; palpes maxillaires à dernier article plus grêle que le pré- cédent, atténué et obtus. — Yeux ovalaires, transversaux. — Antennes robustes, longues, atteignant la moitié de la longueur du corps, gra- duellement épaissies vers l'extrémité. — Prothorax transversal, régu- lièrement convexe, bord antérieur à peine échancré, les angles peu saillants, le postérieur largement arrondi; écusson semi-elliptique. — Elytres oblongues, à bords latéraux subparallèles, confusément et fortement ponctuées; épipleures médiocres, disposées un peu obli- quement et regardant en dehors. — Prosternura convexe entre les hanches, abaissé en avant et en arrière, fortement dilaté à sa base et rejoignant latéralement les épimères; cavités cotyloïdes fermées; mésosternum étroit, court, déclive; métasternum plus long que le prosternum, ses parapleures linéaires, à bords parallèles. — Pattes robustes, assez allongées; tibias prismatiques, un peu dilatés vers l'extrémité, à face externe plane ou creusée vers l'extrémité, les bofds du sillon, surtout l'antérieur, plus ou moins relevés en carènes ciliées et anguleuses vers le bout ; crochets des tarses simples. Par ses cavités cotyloïdes antérieures fermées, ce genre rappelle le type des Timarchites; il eu diffère par la longueur relative du méta- sternum. Les espèces, peu nombreuses, sont répandues dans les con- trées méridionales de l'Europe ; plus rares vers le centre, elles s'é- tendent jusqu'en Sibérie (jE. discoidea Gebl.), au midi de l'Espagne et sur les côtes méditerranéennes de l'Afrique. Une de nos espèces a été retrouvée dans l'Amérique du Nord (£. adonidis). Leur colora- ration est noire en dessous, d'un jaune ferrugineux en dessus avec des dessins de la couleur du fond. (1) Redtenbaclier, Faun. Auslr. 1" éd. p. 552 ; Fairmaire, Gen. CoL Europ. IV, p. 225. — Chrysomelœ entomoscelides, Suflr. Linu. entom. V, p. 205. 420 PHYTOPHAGES. Groupe VIII. Lycariites. Tête petite, infléchie. — Yeux transversalement oblongs. — An- tennes robustes, atteignant à peine à la base du pronotum, la plupart des articles plus larges que longs. — Prothorax transversal, à bord antérieur échancré. — Elytres brièvement ovalaires. — Prosteruum étroit, dilaté en arrière; cavités cotyloïdes fermées; métasternum plus long que le pronotum; tibias linéaires, canaliculés en dehors, tarses larges, 3 article entier, crochets profondément bifides, les deux divisions subégales. Si l'on s'en tenait à la forme générale du corps, il faudrait placer ailleurs le seul type qui forme le groupe actuel. Il serait mùeux, à ce point de vue, à côté des Pyxites; mais la fermeture des cavités coty- loïdes antérieures paraît plus importante et semble lui assigner cette place. Un seul genre ; Lycaria. LYCARIA. Stal, Ofv. afK. Vetens. Akad. Fôrh. 18S7, p. 59. Tête médiocre, enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux; épistomo séparé du front par un sillon droit; labre grand, subémarginé; man- dibules un peu saillantes, à extrémité dentée; palpes maxillaires longs et robustes, 3 article obconique, renflé, 4 presque aussi long, atténué et obtus au sommet. — Yeux ovalaires oblongs, distinctement éraar- ginés à leur bord antérieur. — Antennes robustes, dépassant la base du prothorax, légèrement épaissies vers l'extrémité, 1 article renflé, 2 i^oniliforme, 3 obconique, subtriangulaire, les suivants dilatés, sub- comprimés, plus larges que longs, le dernier acumiué. — Prothorax transversal, très-convexe, bord antérieur subéchancré, les angles non saillants, le postérieur convexe, arrondi; écusson semi-elliptique. — ■Elytres oblongues, ovalaires, largement arrondies en arrière, pouc- tuées-striées, les séries de points nombreuses et subgéminées; épi- pleures médiocres et planes. — Prosternum étroit, subconvexe entre les hanches, abaissé en arrière et très-fortement dilaté, ses extrémités rejoignant les épimères, de sorte que les cavités cotyloïJes sont fermées: mésosternum déclive, transversal; métasternum tronqué carrément en avant, marginé, ses parapluures subdilatées en arrière. — Pattes assez robustes, jam.bes droites, sillonnées à leur face ex- terne presque jusqu'à la base; tarses très-larges, à crochets profon- dément bifides, la division uiterne à peine plus courte que l'externe. Ce genre, publié en i8u7, dans les Mémoires do l'Académie de LYCARIITES. 421 Stockholm par le Prof. Stiil, est fondé sur un insecte de l'Assam, long de 7 à 8 millimètres et d'un jaune ferrugineux. Dans la section ac- tuelle, aucun autre type ne présente aux tarses des crochets aussi profondément bifides; de plus, les cavités cotyloïdes antérieures sont fermées et les yeux sont distinctement sinués à leur bord antérieur. Il est impossible, en présence de ces caractères marquants, de le con- fondre avec aucun autre genre de la tribu des Chrysomélides. Groupe IX. Stenomèlites. Tête subarrondie, dégagée du prothorax. — Yeux ovalaires, assez grossement granulés. — Antennes filiformes, mesurant la moitié de la longueur du corps. — Prothorax subquadrangulaire, seulement un peu plus large que long, bords latéraux droits, l'antérieur coupé car- rément. — Elytres allongées. — Prosternum étroit, dilaté à la base, cavités cotyloïdes fermées; métasternum plus long que le pronotum. — Pattes longues et grêles, 3 article des tarses divisé presque jusqu'à la base, crochets subdentés. Comme le groupe précédent, celui-ci ne renferme qu'un seul genre et qu'une seule espèce; mais, au point de vue systématique, c'est bien le type le plus remarquable de la tribu entière; c'est une forme tout à fait aberrante et dont les analogies nous échappent; à cause de ses cavités cotyloïdes antérieures fermées et de sa forme allongée, elle se trouve rapprochée des Phyllocharites. Un seul genre : Stenomela. STENOMELA. Erichson, Arch. f. Naturg. Ins. Peruan. t. XIU, 1, p. 139 (1). Tête triangulaire, dégagée du prothorax; épistome peu distincte- ment séparé du front; labre subémarginé; palpes maxillaires grêles, dernier article ovalaire, allongé, plus long que le précédent, acumiué. — Yeux brièvement ovalaires, assez convexes et fortement granulés. — Antennes grêles et filiformes, mesurant la moitié de la longueur du corps. — Prothorax un peu plus large que long, aussi large que les élytrcs,peu convexe, à bord antérieur coupé carrément, bords latéraux droits, non épaissis; écussou très -petit, semi-circulaire. — Elytres allon- gées, acuminées en arrière, à côtés parallèles, à surface densément et profondément ponctuée. — Prosternum étroit, convexe entre les han- ches, à base élargie et fermant les cavités cotyloïdes antérieures avec les épimères; mésosternum de la largeur du prosternum, deux fois plus long que large; métasternum très-long, à parapleures linéaires. — (1) Slitl, Monogr. Chrys. Amer. p. 287. 422 PHYTOPHAGES. Pattes longues et grêles, tibias cylinrlriqucs, tarses faibles, à articles subégaux, le 3 profondément échancré, bilobé, crochets divariqués, avec une expansion dentiforme vers la base. C'est à l'illustre Erichson que nous devons la connaissance de ce genre remarquable, il a été décrit pour la première fois dans la Faune du Pérou. Il ne renferme qu'une seule espèce de forme très- allongée, mesurant 12 mill. de longueur, d'un jaune ferrugineux avec les yeux noirs et l'extrémité des antennes très-légèrement rembrunie. Ainsi que l'on a pu en juger, ses caractères sont très-saillants, et quoi- qu'il n'y ait pas de doute qu'elle ne fasse partie de la tribu des Chry- somélides, ses affinités réelles nous échappent; eu égard à sa forme générale et surtout aux contours du pronotum, on pourrait la rap- procher des DiPHYLLOCERA, mais ce n'est là qu'une apparence exté- rieure, il n'y a pas de parenté véritable. Groupe X. Phyllooharjtcs. Tête arrondie, peu engagée dans le prothorax, à bouche portée presque directement en avant. — Yeux ovalaires, assez convexes. — Antennes subfiliformes, tantôt robustes, raccourcies, tantôt grêles et plus longues. — Prothorax peu convexe, subquadrangulaire, bord an- térieur fortement échancré. — Elytres allongées, ou ovalaires-oblon- gues. — Prosternum relevé en carène , à base tronquée ou écliau- crée, cavités cotyloïdes fermées; métasternum plus long que le pronotum. — Pattes grêles, tibias subcyhndriques, crochets simples ou bifides. Le genre Phyllocharis, qui n'est pas tout à fait de date récente, constitue un centre autour duquel se sont groupées diverses formes découvertes de nos jours dans la Nouvelle-Hollande. Un type, origi- naire de l'Amérique du Sud, n'a pu en être séparé; ses analogies avec les autres formes de ce groupe nous ont paru si intimes qu'il peut être regardé comme représentant au Brésil, les Phyllocharites de l'Australie. Il faut remarquer que, en outre de la fermeture des cavités coty- loïdes antérieures, les Phyllocharites se distinguent des autres Chry- somélides par un (actes à part; celui-ci, si l'on veut bien s'en rendre compte, résume un ensemble de caractères intimement unis les uns aux autres. Ainsi, les espèces qui rentrent dans la coupe actuelle, ont une forme allongée, très-peu convexe; l'axe longitudinal du corps peut être représenté par une ligne droite ou à peu près, la tête est plus dégagée du corselet et la bouche se porte en avant. Ces caractères se lient à la forme du prosternum, dont la longueur mesure les deux tiers ou les trois quarts de celle du bord marginal du pronotum. Dans la plupart des autres groupes, et notamment chez les Chrysomélites, PHYLIOCHARITES. 423 le prosternum est moins allongé, il mesure en moyenne la moitié seu- lement de la longueur de ce boi'd. En effet, chez ces dernières espèces, la forme est relativement plus courte et plus bombée, l'axe longitudinal du corps est représenté par une ligne courbe à convexité supérieure ; la tète est fortement inflé- chie et souvent invisible d'en haut; enfin, la bouche est dirigée en bas et même un peu en arrière. Le type des Phyllocharites, sans être exclusivement propre à TAus- tralie et aux îles de l'Océanie, y prend son plus grand développement dans les genres Phyli.ocharis, Chalcolampra, etc.; il est représenté dans le Nouveau-Monde par le genre Microtheca et dans l'ancien continent par les Phratora, les Prasocuris, que uous aurions voulu comprendre dans le groupe actuel, si la structure des cavités coty- loïdes du prosternum ne s'y était opposée. Quoi qu'il en soit, le tableau suivant résume les caractères dis- tinctifs des genres : A. Crochets des tarses appendiculés. B. Ecusson semi-elliptique. 5. Microtheca. B'. — en triangle curviligne. C. Antennes moniliformes à articles très-courts. 1. Phyllocharis. C. — grêles, à articles allongés. 3. Chalcolampra. C". — flabellées. ' 2. Diphyllocera. A'. Crochets des tarses simples. 4. Lamprolina. PHYLLOCHARIS. Dalman, Ephém. entom. p. 20 (1). Tête engagée dans le prothorax seulement jusqu'au bord posté- rieur des yeux; épistome séparé du front par un sillon profond, for- mant au milieu un angle dirigé en arrière, labre transversal échancré au bord antérieur; mandibules médiocres, concaves en dedans, à extrémité irrégulièrement dentée; mâchoires à lobes sub- égaux, l'interne un peu plus large, densément cilié, l'externe bi-ar- ticulé, avec quelques cils terminaux, palpes très-robustes, subclavi- formes, 4 article court, 2 obconique, le plus long, le 3 de moitié plus court, cupuliforme, le 4 comprimé, subcarré, tronqué carrément, un peu plus court et plus étroit que le précédent; lèvre inférieure à menton transversal, légèrement échancré à son bord antérieur, lan- guette petite, cornée, subquadrangulaire, palpes grêles, cylindriques, (i) Syn. Chrysomela (p.),Fabr. Syst. Eut. I, p. 320; Oliv. Entom. V, p. S41; Latr. Règn. An. V, p. 148. — Phyllocharis, Boisd. Voy. de l'Astrolabe, p. 573; Cuvicr, Règne Anim. Ins. p. 296; Blancli. Voy. au Pôle Sud, Zool. t. ÏV, p. 330; Baly, Pliyt. Malay. p. 282; Baly, Trans. Eut. Soc. Lond. N. S. t. III, p. 170. 424 PHYTOPHAGES. beaucoup plus faibles que les maxillaires, de trois articles. — Yeux ovalairesj assez saillants, non échancrés, — Antennes robustes, me- surant environ la moitié de la longueur du corps, 1 article court et renflé, 2 subglobuleux, le plus court de tous, les trois ou quatre sui- vants ûbconiques, les derniers subcylindriques, s'accroissant légère- ment en longueur vers l'extrémité, le dernier le plus long, avec un petit article appendiculaire très-obtus. — Prothorax quadrangulaire, transversal, peu convexe, un peu dilaté vers les angles antérieurs, bords étroitement marginés, l'antérieur très-légèrement échancré, le postérieur arrondi avec les angles presque droits; écusson très-mé- diocre, arrondi, semi-ovalaire. — Elyties un peu plus larges à la base que le corselet, ovalaires, oblongues, en général ponctuées- striées. — Prosternum assez large, convexe entre les hanches anté- rieures, s'abaissant en arrière et s'élargissant, de chaque côté, en une pointe aiguë qui va rejoindre l'cpimère de chaque côté, de sorte que les cavités cotyloïdes sont complètes. — Mésosteruum déclive en avant, large, échancré en demi-cercle en arrière. — Métasternum aussi long que les deux autres parties de la poitrine réunies, en pointe arrondie en avant, avec ses parapleures un peu rétrécies en arrière. — Abdomen à 1 segment presque aussi long que les deux suivants. — Pattes longues et assez grêles, la paire postérieure très- séparée des autres, cuisses légèrement renflées dans leur milieu, cy- lindriques; jambes plus ou moins arquées, un peu épaissies vers leur extrémité, celle-ci évidée en dehors; tarses robustes, i article en triangle allongé, 2 triangulaire, un peu moins large et moins long, 3 élargi, bilobé en dessus, à bord libre presque entier, 4 ter- miné par des crochets appendiculés. Plusieurs espèces de ce genre remarquable ont été connues des premiers Entomologistes, Fabricius, Olivier. Depuis cette époque, le nombre en a été beaucoup augmenté par les travaux du D"" Baly (f), et aujourd'hui on possède les descriptions d'une vingtaine d'espèces répandues en Australie et dans les grandes îles de l'Océanie. Le genre se distingue facilement dos Australica par ses cavités cotyloïdes antérieures qui sont fermées. Il est plus facile de le con- fondre avec les Lamprolina et les Chalcolampua; mais ces dernières ont des antennes filiformes et grêles, et les premières ont les crochets des tarses simples. DIPHYLLOCERA. AVestwood, Trans. ent. Soc. of Lond. t. V, p. 213. Tète médiocre, dégagée du prothorax; front profondément sillonné (1) Trans Eut. Soc. of Lond. N. Sér. t. III, p. 170. — Journal ofEntom. t. I, p. 290. — Phytophaga Malay. p. 282. PHYLIOCHARITES. 425 au milieu, épistome séparé par un sillon arqué; labre grand, sub- entier; palpes maxillaires à 2 article ohconique, aussi long que les deux suivants réunis, 3 de même forme, 4 quadrangulaire, subconi- primé, un peu plus court que le précédent et largement tronqué. — Yeux subarrondis, très-convexes. — Antennes mesurant plus de la moitié de la longueur du corps, 1 article subglobuleux, 2 obconique, un peu plus court, 3-5 oblongs, 6 et 7 triangulairement dilatés en dehors, 8-10 très-dilatés dans le même sens, 11 ovalaire. — Prothorax transversal, un peu moins large que les élytres, subquadrangulaire, peu convexe, bord antérieur échancré en arc de cercle, bords laté- raux droits; écusson en triangle curviligne. — Elylres ovalaires al- longées, à côtés subparallôles, ornées d'une triple rangée de grandes fossettes. — Prosternum subcarénc, carène large et sillonnée longitu- dinalement, à base échancrée, cavités cotyloïdes fermées: mésoster- num court, eu chevron, convexe en avant, concave en arrière; mé- tasternum long, à parapleures atténuées vers l'extrémité. — Pattes normales, cuisses assez renflées, tibias subcylindriques, un peu di- latés à l'extrémité; crochets appendiculés. La forme générale, la structure des tarses rapprochent le genre ac- tuel des Phyllocharis, cependant il s'en différencie à la première vue, comme il se distingue de tous les genres de la tribu actuelle par la forme bizarre des antennes, qui sont flabellées, l'élargissement des articles ayant lieu en dehors, contrairement à ce qui se produit d'ordinaire. Cette structure existe aussi bien chez la femelle que chez le mâle. Malgré son aspect étrange, cette structure ne suffirait pas pour séparer génériquement les Diphyllocera des Phyllocharis, si elle n'était accompagnée d'autres particularités d'organisation; ainsi le pronotum est construit sur un plan différent, le prosternum, les pattes, la sculpture des élytres, présentent d'autres différences tout aussi remarquables. Jusqu'aujourd'hui ce genre est limité à l'Aus- tralie et ne renferme qu'une seule espèce, D, gemellata Westw. CHALCOLAMPRA. Blanchard, Voy. au Pôle Sud, Zool. t. IV, p. 328 (1). Tète assez large, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté- rieur des yeux; épistome séparé du front par un sillon anguleux en arrière ; labre émarginé ; palpes maxillaires à 3 &rticle obconique, non renflé, 4 du double plus long, plus étroit, subcomprimé, tronqué (1) Syu. Chrysomela (p.), Fabr. Ent. Syst. I, 1, p. 322. — Ph-ïllocharis, Boisduval, Voy. de l'Astrolabe, p. 573. — Phyli-OPHIi.a, Sfàl, Ofv. af K. Vet. Akad. Forh. 1857, p. 59. — Chalcolampra, Baly, Trans. entom. Soc. of Lond. N. Sér. t. m, p. 181; Phytoph. MaJay. p. 281. — Eulina, Baly, Tians. entom. Soe. of Lond. N. Sér. t. lll, p. 170. m PHYTOPHAGES. au bout. — Yeux ovalaires, oblongs, transversaux, assez convexes. — Antennes longues, grêles, mesurant presque la moitié de la lon- gueur du corps, à peine épaissies vers l'extrémité, les articles nota- blement plus longs que larges. — Prothorax deux fois aussi large que long, un peu moins large que les élytres à la base, régulière- ment convexe, bord antérieur émarginé, ses angles à peine saillants, les latéraux subarrondis ; écusson en triangle curviligne. — Elytres oblongues-ovalaires, ponctuées-striées, épipleures eifacces en arrière. — Prosternum convexe entre les hanches, abaissé et fortement dilaté en arrière, rejoignant les épimères; cavités cotyloïdes fermées; mé- sosternum déclive, très-étroit, triangulaire; métasternum en coin, à pointe dirigée en avant, ses parapleures très-étroites, linéaires. — Pattes médiocres, hanches moyennes rapprochées, cuisses assez ren- flées, tibias courts, à face externe un peu aplatie vers l'extrémité; crochets des tarses appendiculés. Comme le genre Phyllocharis, les Chalcolampra ont les cavités cotyloïdes antérieures fermées et les crochets des tarses appendi- culés, néanmoins elles se distinguent aisément par leurs antennes filiformes et le dernier article des palpes maxillaires un peu atténué au bout et aussi long que le précédent. Il nous a été impossible de conserver le genre Eulina, Baly; la seule différence signalée pour séparer ces deux types, résulte de la structure des palpes maxillaires, dont le dernier article serait atténué dans les Chalcolampra et non atténué dans les Eulina. La différence est minime et illusoire. Malgré nos recherches, nous n'avons pas reconnu d'autre caractère distinctif et la réunion des deux coupes nous a paru préférable. Les espèces sont également nombreuses; on en connaît une ving- taine. Quoique plus communes à la Nouvelle-Hollande que les Phyl- locharis, leur aire de dispersion est plus étendue, car on en retrouve jusque dans la presqu'île de Malacca {l8-guUata Fab.) et même en Chine {Cybele Stâl). LAMPROLINA. Baly, Trans. ent. Soc. of Lond. N. Sér. t. III, p. 177 (1). Tète médiocre, à bouche dirigée en avant; épistome séparé du front par un sillon arqué ; labre émarginé ; palpes maxillaires assez robustes, 3 article obconique, renflé, 4 plus cum-t et moins large, lé- gèrement atténué et tronqué. — Yeux ovalaires, oblongs, assez con- vexes. — Antennes atteignant à peu près la moitié de la longueur du corps, subcomprimôes et un peu épaissies vers l'extrémité, 1 article renflé, 2 submoniliformo, les suivants croissant insensiblement en longueur jusqu'au dernier. — Prothorax deux fois aussi large que (1) Syn. Phyllocharis, Boisduval, Faune entom. de l'OcéaDie, p. 574. PHYLLOCHARITES. 427 long, bord antérieur échancré en arc de cercle avec des angles aigus, bord postérieur convexe-arrondi au milieu, sinué de chaque côté, bords latéraux plus ou moins droits et renflés en bourrelets; écusson allongé, semi-elliptique. — Elytres ovalaires-oblongues, ponctuées- striées et souvent ornées de fossettes éparses. — Prosternum relevé en carène sur toute sa longueur, terminé en saillie aiguë en avant, un peu abaissé et fortement élargi en arrière des hanches, cavités cotyloïdes fermées; mésosternum linéaire, en chevron ouvert en ar- rière ; métasternum en coin, à pointe dirigée en avant, ses para- pleures subatténuées vers l'extrémité. — Pattes assez fortes, cuisses renflées, tibias droits, convexes à leur face externe; crochets des tarses simples et divariqués. La plupart des espèces de ce genre, dont le (acies rappelle celui des Phyllocharis, sont d'un rouge ferrugineux avec les élytres mé- talliques, bronzées ou bleuâtres. Elles habitent l'Australie et sont au nombre de cinq. Leurs crochets simples les distinguent des espèces des autres genres de ce même groupe. MICROTHECA. Dejean, Catal. 3» éd. p. 419 (1). Tête médiocre, engagée dans le prothorax à peine jusqu'au bord postérieur des yeux ; épistome séparé du front par un sillon arqué, large et peu profond; labre subémarginé ; palpes maxillaires cylin- driques, faibles, 3 article obconique, 4 presque du double plus long, un peu comprimé et tronqué au bout. — Yeux ovalaires, transver- saux, fortement granulés. — Antennes grêles, atteignant presque la moitié de la longueur du corps, un peu épaissies vers l'extrémité, 1 article renflé, subglobuleux, les suivants oblongs — Prothorax du double plus large que long, peu convexe; bord antérieur échancré avec les angles aigus, bords latéraux presque droits; écusson semi- elliptique. — Elytres oblongues, ovalaires, peu convexes, à surface lisse ou ponctuée-striée, parfois des sillons multiponctués, entiers ou interrompus. — Prosternum étroit, un peu convexe entre les hanches, abaissé en arrière et dilaté, rejoignant les épimères, cavités cotyloïdes fermées; mésosternum assez large, déclive et un peu concave; méta- sternum tronqué carrément en avant, étroitement marginé, ses pa- rapleures étroites, à bords parallèles. — Pattes médiocres, cuisses renflées dans leur miheu, tibias grêles, subcyUndriques, tarses longs, minces, à crochets faiblement appendiculés. La forme de ces insectes rappelle tout d'abord celle de nos Praso- (1) MicROTiiECA, Stàl, Ofv. af K. Vet. Akad. Fôrh, 1864, p. 464; Monogr. Chrys. Amer. p. -288. — Prasoccris, Guérin-Mén. Icon. Règ. Aa. Ins. p. 302. 428 PHYTOPHAGES. cuRis, et la seule espèce connue avant le travail du D' Strd, avait étt^ décrite dans ce genre par Guéria-Méneville. La distinction est facile à établir à l'inspection des cavités cotyloïdes antérieures qui sont ou- vertes dans le genre européen et fermées dans le genre actuel. A l'espèce décrite par l'entomologiste français, M. Stâl en a ajouté trois autres, originaires, comme la première, de Montevideo et de Rio- Janeiro. Ces petits insectes, qui ne mesurent que 4 ou S mill. de longueur, pourraient aussi être pris pour de petites espèces du genre Phyllo- CHARis ; ils en ont la forme allongée et les contours ; de plus, la struc- ture présente d'au.tres points de rapprochement, ainsi qu'on peut le voir par la diagnose. On peut admettre que ies Microtheca représen- tent dans le ÎNouveau-Monde, les Phyllocharites de l'Australie. Groupe XI. Australioites. Tête plus large que longue ou subarrondie, plus ou moins engagée dans le prothorax, dernier article des palpes maxillaires un peu dilaté à l'extrémité et largement tronqué. — Yeux ovalaires ou oblongs. — Antennes subépaissies vers l'extrémité, mesurant la moitié de la lon- gueur du corps. — Prothorax quadrangulaire, fortement transversal. — Elylres oblongues ou brièvement ovalaires. — Prosternum subca- réné, tronqué ou écbancré à sa base, les cavités cotyloïdes ouvertes; métasternum plus long que le pronotum. — Pattes médiocres, crochets appendiculés ou bifides. Certains types de ce groupe ont conservé, par leur forme oblongue, quelque chose des Phyllocharites; ils sont cependant moins allongés, plus ramassés, plus robustes et deviennent parfois très-courts. Outre la forme, la structure du prosternum permet de séparer nettement le groupe actuel du précédent; dans celui-ci, les cavités cotyloïdes an- térieures sont fermées, tandis que dans les Australicites et les groupes suivants, elles sont ouvertes. Dans le principe, le D^ Baly avait caractérisé, tel que l'avait indi- qué M. Chevrolat, le genre Australica et y avait distingué quatre sous-genres. Dans un ouvrage postérieur (Phytoph. Malay. p. 291), ces subdivisions sont élevées au rang de genres ; ce changement paraît justifié, sauf peut-être pour le genre Augomela qui nous paraît pou- voir être réuni au genre Stethomela; la distinction basée sur la forme des antennes perd sa valeur dès que l'on trouve des Stethomela avec ces organes épaissis vers l'extrémité. Les trois autres genres se distinguent de la manière suivante : A. Prostemutn à base coupée carrément. Platymela. A'. — à base échancrée. AL'STRALICITES. 429 B. Prosternum relevé en carène tronquée ou obtuse à son extrémité antérieure saillante. Steihomela. B'. — peu ou point relevé en carène, celle-ci obso- lète vers le bord antérieur. Australica. AUSTRALICA. Chevrolat, Dej. Cat. 3« éd. p. 426 (1). Tête large, engagée dans le prothorax jusqu'au milieu de la largeur des yeux, à bouche dirigée en avant; épistome séparé du front par un sillon fin, anguleux en arrière; labre très-court, légèrement émar- giné ; palpes maxillaires à 3 article obconique, aussi large que long, 4 très-grand, distinctement plus large et plus long que le précédent, dilaté vers son extrémité, largement tronqué. — Yeux ovalaires, sub- arrondis, convexes. — Antennes assez longues, atteignant à peu près la moitié de la longueur du corps, épaissies vers l'extrémité, 1 article renflé, claviforme, 2 court, 3-4 allongés, subcyiindriques, les suivants graduellement élargis et comprimés. — Prothorax transversal, régu- lièrement convexe, bord antérieur émarginé en arc de cercle, les angles saillants, bords latéraux droits, un peu sinueux; écusson en triangle curviligne. — Elytres oblongues, à côtés subparallèles, à surface confusément ponctuée ou ponctuée-striée, épipleures médio- cres, planes et regardant un peu en dehors. — Prosternum plus ou moins saillant entre les hanches, abaissé eu avant, dilaté en arrière et plus ou moins échancré; cavités cotyloïdes incomplètes; méso- sternum très-court, un peu convexe en avant; niétasternum à para- pleures étroites, faiblement rétrécies dans leur milieu. — Pattes mé- diocres, cuisses renflées, tibias cylindriques, tarses assez allongés, 1 article des deux premières paires subdilaté chez les mâles, plus étroit chez les femelles, et la pubescence du dessous divisée en deux parties par un sillon longitudinal lisse; crochets des tarses bifides, la division interne basilaire. Le genre Australica a été indiqué par M. Chevrolat dans le Cata- logue du comte Dejean et défini d'une manière précise par le D' Baly dans les Transactions de la Société entomologique de Londres. Les Alstualica sont moins allongées que les Phyllocharis, leurs formes sont plus massives, plus obtuses en avant et en arrière. Leurs téguments sont moins brillants, ce qui tient à la forte ponctuation des parties supérieures. Le caractère qui les distingue des genres précédents réside dans leurs cavités cotyloïdes antérieures qui sont (1) Syn. AosTUALiCA, Baly, Trans. entoin. Soc. of Lond. N. Sér. t. III, p. 241. — Calomela, Hojic, Coleoj). Mail. III, p. 1(50. — Ciihysomela ([>.), Kiiby, Trans. Soc. Linn. t. XII, p. 473. — Boisduval, Faune entoci. Océanie, p. 577. — Ger- mar, Liun. Eutom. V, p. 237. 430 POYTOPBAGES. incomplètes; nous ne trouvons pas non plus que le dernier article des palpes maxillaires soit aussi développé que dans les Austra- LICA. Le prosternum est échancré en triangle à sa base et assez relevé, il s'abaisse en avant et ne présente aucune saillie vers le bord anté- rieur. Cette structure distingue le genre actuel des Platymela dont le prosternvun est tronqué carrément à sa base, et en même temps des Stethomela chez lesquels cette partie est relevée en carène et forme vers le bord antérieur une saillie aiguë ou obtuse. On connaît aujourd'hui une trentaine d'espèces, exclusivement li- mitées à la Nouvelle-Hollande. PLATYMELA. Baly, Trans. eut. Soc. of Lond. N, Sér. t. III, p, 241. Tête large, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome court; labre émavginé; palpes maxillaires, à 3 article obconique, le dernier subquadrangulaire, largement tronqué, plus développé que le précédent. — Yeux brièvement ovalaires, con- vexes. — Antennes n'atteignant pas le milieu de la longueur du corps, 1 article épaissi, ovalaire, 2-4 allongés, grêles, les suivants peu à peu dilatés vers l'extrémité. — Pruthorax fortement trans- versal, presque aussi large que les élytres, peu convexe, bord anté- rieur échancré, avancé au milieu, sinué de chaque côté, avec les an- gles courts, aigus, bords latéraux droits, rétrécis au sommet; bord postérieur sublobé au miUeu, échancré en arc de cercle de chaque côté, avec les angles pointus; écusson semi-elliptique. — Elytres oblongues-ovalaires, peu convexes, ponctuées-striées. — Prosteruum assez large, faiblement caréné en avant, dilaté en arrière, et tronqué carrément; mésosternum pian, transversal, à bords antérieur et pos- térieur parallèles, métasternum à parapleures linéaires. — Pattes simples, jambes subcylindriques, crochets des tarses longuement ap- pendiculés et divariqués. La troncature droite du prosternum et la structure des crochets des tarses sont les principaux caractères du genre actuel; il en est d'autres de moindre importance, mais qui justiiient l'établissement de cette coupe générique. Deux espèces seulement ont été décrites, elles appartiennent à la Faune de la Nouvelle-Hollande. AUSTRALICITES. 431 STETHOMELA. Baly, Tram. ent. Soc. of Lond. N. Sér. t. III, p. 2S1 (1). Tête forte, engagée dans le prothorax au-delà du bord postérieur des yeux ; épistome court, limité en arrière par des sillons droits ou arqués; labre émarginé; dernier article des palpes maxillaires plus développé que le précédent, dilaté vers l'extrémité et très-largement tronqué. — Yeux ovalaires ou subarrondis, convexes. — Antennes mesurant environ la moitié de la longueur du corps, tantôt subflli- formes, à articles allongés et subégaux, tantôt subclaviformes, à ar- ticles plus courts et épaissis vers l'extrémité. — Prothorax transversal, un peu plus étroit que les élytres, presque plan et incliné en avant, ou bien convexe transversalement; à bord échancré en arc de cercle, avec les angles aigus ou obtus; écusson en triangle curviligne. — Ely- tres oblongues ou ovalaires, largement arrondies à l'extrémité, à sur- face ponctuée-striée, avec une dépression transversale ou oblique en arrière des épaules. — Prosternum relevé en carène obtuse ou apla- tie, aussi élevée que les hanches, tronquée en avant au bord anté- rieur ou terminée par une saillie subaiguë, dilatée en arrière et triangulairement échancrée: mésosternum court, arqué; métaster- num à parapleures rétrécies de la base à l'extrémité. — Pattes ro- bustes, tibias subprismatiques; tarses à 1 article dilaté aux deux paires antérieures chez les mâles; la pubescence de la face inférieure de ce même article divisée chez les femelles, en deux parties, par une rainure longitudinale; crochets bifides, vers la base ou vers le milieu. Ce genre est peu homogène; on pourrait y reconnaître plusieurs types ou sous-genres, si des formes intermédiaires ne venaient les relier les unes aux autres. Ainsi, on observe des espèces à forme ro- buste, ovalaire, obtuse aux deux bouts, très-convexe, subcomprimée latéralement, avec des antennes subfiliforines, la carène du proster- num haute et aplatie, le pronotum presque plan et incliné en avant. Chez d'autres, la taille est plus petite, les contours ovalaires, le pro- notum convexe transversalement, les élytres ovalaires et sans com- pression latérale; les antennes sont épaissies vers l'extrémité et la carène du prosternum est obtuse et peu élevée. Entre ces deux formes principales, il y a des intermédiaires qui ont la carène prosternale aplatie, le pronotum plus couvese, les antennes subclaviformes. C'est- un mélange des caractères des deux premières qui correspondent aux genres Stethomela. et Augomela du D' Baly. Faute de notes distinc- tives suffisantes, nous réunirons provisoirement ces deux coupes en conservant le premier comme forme principale. (1) Baly, Phytoph. Malay. p. 29t. — Augomela, Baly, 1. c. p. 294. 43Î PHYTOPHAGES. Il sera facile de les reconnaître et de les distinguer des Platymela, des Al'stralîca; les premières ont le prosternum coupé droit à la base, les secondes sont dépourvues de carène prosternale. Les unes et les autres ont une forme générale plus allongée, moins convexe, elles manquent de la dépression sous-humérale des élytres,qui pa- raît ne faire défaut dans aucun type du genre actuel. On compte une douzaine de Stethomela, trois ou quatre Augomela; ce sont en général de très-beaux insectes, ornés de couleurs brillan- tes; elles habitent la Malaisie, et quelques-unes la Nouvelle-Hol- lande. Groupe XII. Goniocténites. Tôte plus large que longue, profondément engagée dans le pro- tliorax. — Yeux transversalement oblongs. — Antennes courtes, épais- sies vers l'extrémité. — Prothorax transversal, bords latéraux ar- rondis et rétrécis au sommet, bord antérieur échancré. — Elytres ovalaires ou oblongues. — Prosternum un peu en carène, tronqué à la base, cavités cotyloïdes ouvertes; métasternum plus long que le pronotum. — Pattes courtes et robustes; tibias fortement dilatés vers l'extrémité, canaliculés en dehors, l'un des bords du sillon ordinaire- ment denté; crochets des tarses appendiculés. Deux genres seulement composent ce groupe : l'un, quoique plus robuste, a la forme générale des Alstralica, l'autre est de forme plus courte, plus arrondie et ressemble assez au sous-genre Polys- ticta; leur caractère principal et distinctif réside dans la forme des tibias qui sont triangulairement dilatés; le seul genre Trochalonota présente quelque chose de semblable ; mais ici la forme de l'abdomen est différente et les parapleures métathoraciques sont autrement cou- formées. Les deux types de ce groupe se distinguent par les caractères sui- vants : A. Petit côté du triangle forme par le tibia, sinueux ou échancré. Gonioctena. A'. Petit côté du triangle formé par le tibia droit, eulier. Cenlroscelis. GONIOCTENA. Redtembaguer, Faun. Ausir. !'« éd. p. 557 (1). Tète large, profondément engagée dans le pro thorax; épistome peu (1) Syn. Gonioctena cl Spahtophila, Chevrolat, Dej. Cat. 3" éd. p. 427. — PiiYTODECTA. Kirljv, Faun. boreali Amer. 1837, p. 213. — Gomoctena, Fair- maire. Gênera Coleop. Euiop. IV, p. 230. — Chrysomelœ calcaratœ, Suffriau, Linn. Entom. V, p. 209. GONIOCTÉNITES. 433 nettement séparé du front ; labre profondément échancré ; mandibules courtes et obtuses, creusées en dehors d'une profonde excavation pour loger le dernier article des palpes ; mâchoires faibles, à deux lobes ■ ciliés, subégaux, l'externe bi-articulé, palpes à 1 article court, 2 le plus long, 3 obeonique, 4 court, comprimé, largement tronqué. — Yeux transversalement oblongs. — Antennes moins longues que la moitié du corps, 1 article renflé, 2 globuleux, 4-6 oblongs, obconiques, les suivants élargis, subcarrés, le dernier atténué. — Prothorax trans- versal, presque de la largeur des élytres, régulièrement convexe, à bord antérieur échancré, le postérieur sinué de chaque côté; écusson semi-elliptique. — Eiytres oblongues, à bords latéraux parallèles, médiocrement convexes, plus ou moins régulièrement ponctuées- striées. — Prosternum étroit, subdilaté en arrière et tronqué; méso- sternum très-court; métasternum marginé et arrondi en avant, à parapleures étroites, linéaires. — Pattes courtes et fortes, cuisses renflées au milieu ; tibias robustes, prismatiques, face interne plane, face externe un peu excavée ; à la première paire, le bord postérieur, aux deux autres paires, le bord antérieur relevé en carène tranchante; celle-ci formant avant l'extrémité une dent plus ou moins aiguë, au-delà de laquelle elle est sinueuse et s'arrondit au bout; tarses médiocres, terminés par des crochets appendiculés. Les espèces, assez nombreuses, comprises dans ce genre, sont en général d"un jaune ferrugineux ou brunâtre, uniforme en dessus ou marqué de taches noires ; ces dernières sont extrêmement variables selon les espèces et selon les individus d'un même type, elles peuvent disparaître eu entier ou s'étendre et se confondre les unes avec les autres, de manière que les parties supérieures deviennent entière- ment noires. On observe aussi quelques variations d'une espèce à l'autre dans la structure des jambes antérieures; la dent du bord postérieur qui est bien visible dans les formes typiques, s'abaisse insensiblement dans d'autres et peut finir par disparaître. La forme générale est éga- lement sujette à se modifier, et devient subcyUndrique dans certaines espèces. Ces insectes vivent sur les buissons, sur les arbres de moyenne taille et recherchent de préférence les arbrisseaux de la famille des Amentacées. Quelques-unes préfèrent les plantes légumineuses. On les trouve dans toute l'Europe moyenne et boréale; quelques- unes habitent les plus hautes montagnes. Plusieurs ont été décou- vertes dans la Sibérie et dans l'Amérique du Nord. Dans ces derniers temps, le D^ Baly a fait connaître un certain nombre d'espèces rap- portées du Japon, de la Chine et même du Vicux-Calabar. Colcoptères. Tome X. 28 434 PHYTOPHAGES. CENTROSCEUS. Chevrolat, Dej. Cat. 3» éd. p. 427 (1). Tête large, médiocrement engagée dans le prothorax ; épistome sé- paré du front, labre émarginé ; mandibules peu saillantes, non ex- cavées en dehors; palpes maxillaires à 3 article large, obconique, 4 un peu plus large, comprimé et tronqué au bout. — Yeux ovalaires- cblongs, transversaux. — Antennes grêles, ne dépassant guère le bord postérieur du pronottun, épaissies vers l'extrémité, les six derniers articles plus larges que longs, dilatés surtout en dedans. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, bord antérieur presque droit, ses angles non saillants, bord postérieur largement arrondi, subéchancré de chaque côté avec des angles subaigus; écusson assez grand, en triangle curviligne. — Elytres ovalaires, à extrémité largement ar- rondie, confusément ponctuées. — Prosternum relevé entre les han- ches, non abaissé en arrière, cavités cotyloïdes incomplètes; méso- stei'uum très-court, métasternum tronqué en avant, marginé; ses parapleures linéaires, à bords parallèles. — Pattes courtes, robustes, jambes fortement dilatées, sillonnées en dehors, le bord antérieur du sillon aux quatre pattes postérieures et l'antérieur à la première paire relevé en carène, s'élevant peu à peu de la base jusqu'aux deux tiers de la longueur, puis s'abaissant obliquement vers l'extrémité et for- mant ainsi une large dent triangulaire; tarses dilatés, à crochets appendiculés. Comme nous l'avons vu, la forme générale du corps, ovalaire-ar- rondie et très-convexe, rappelle tout à fait celle des espèces du sous- genre PoLYSTicTA, dont clles ont également la coloration. La distinc- tion est, du reste, très-facile par suite de la structure des tibias. Celle-ci, ainsi que les crochets des tarses appendiculés, les rapproche des GoNiocTENA. Avec un peu d'attention, cependant, on reconnaîtra que la forme des tibias est différente : dans le genre actuel, le bord caréné s'élève graduellement à partir de la base jusqu'cà la saillie dentiforme, puis s'abaisse régulièrement jusqu'à l'extrémité. Chez les GoNiocTENA, au-delcà de la dent, le bord caréné présente une si- nuosité plus ou moins profonde ; d'autre part, leurs mandibules sont creusées à la face externe d'une profonde excavation où se loge le dernier article des palpes maxillaires. On n'observe rien de semblable chez les Centroscelis. Les espèces, très-variables pour la coloration, le nombre et la dis- position des taches, sont au nombre de 7 et toutes propres à l'Afrique australe. Elles ont été l'objet d'une bonne étude de la part du D' Vogel. (1) Vogel, Faun. Chrys. Afric. p. 6i. FHRATORITES. 435 Groupe XIII. Phratorites. Tête courte, large, profondément engagée dans le prothorax. — Der- nier article des palpes maxillaires atténué de la base vers l'extrémité, celle-ci arrondie ou très-légèrement tMnquée. — Yeux transversale- ment ovalaires. — Antennes médiocres, filiformes ou sub filiformes. — Prothorax plus ou moins développé transversalement, échancré au bord antérieur. — Elytres allongées, ou brièvement ovalaires. — Pro- sternum de forme variable, oblong ou triangulaire, ses cavités coty- loïdes ouvertes; mésosternum transversal, parfois caché ; métasternum plus long que le pronotum. — Abdomen à arceaux moyens non ré- trécis au milieu. — Tibias très-légèrement dilatés vers l'extrémité; crochets appendiculés. La forme générale varie dans de larges limites : malgré le petit nombre de genres qui composent ce groupe, on y reconnaît trois types; l'un est allongé, l'autre est ovalaire et le troisième est subhé- misphérique. En outre, les caractères sont plutôt négatifs que positifs, parce que c'est un assemblage peu homogène; de nouvelles recher- ches pourront en changer la composition. Les genres sont assez faciles à distinguer l'un de l'autre : A. Mésosternum caché. Gavirga. A'. — apparent. B. Prosternum tronqué carrément à sa base. C. — triangulaire, fortement dilaté en arrière. Lioplacis. C. — sublinéaire, à peine dilaté en arrière. Limenta. B*. — à base subdilatée et];arroEdie. Phratora. PHRATORA. CnETROLAT, Dej. Cat. 3« éd. p. 429 (1). Tête courte, engagée dans le prothorax jusqu'au milieu de la lar- geur des yeux; labre transversal, subentier; mandibules médiocres, concaves, tri-dentées à leur extrémité; palpes maxillaires subcylin- driques, les trois derniers articles <à peu près égaux en longueur, le dernier ovalaire, atténué et tronqué au sommet. — Yeux ovalaires, assez développés. — Antennes à peine plus courtes que la moitié du corps, grossissant insensiblement vers l'extrémité, 1 article asseî gros, 2 presque aussi long, 3 plus allongé, 4-6 de môme forme, cy- (1) Syn. Phratora, Redtenb. Fann. Austr, l'e éd. p. 534; Fairmaire, Gcner. Coleop. Europ. IV, p. 231. — Phyllodecta, Kirby, Fauna borcaJi Amer. 1837, p. 216; Stàl, Monogr. Chrysom. Amer. p. 331.— Chrysomelœ salicivorae, Suffr. Linn. entom. V, p. 237. — Chrïsomela, L. Fabr. Oliv. etc. 436 PHYTOPHAGES. lindriques, plus courts, les derniers s'épaississant graduellement, plus longs que larges. — Prothorax transversal, un peu plus étroit que les élytres, légèrement convexe, bord antérieur émarginé, les angles peu saillants, bord postérieur largement arrondi, les latéraux faible- ment rétrécis en avant; écusson semi-elliptique. — Elytres oblon- gues, à bords latéraux subparallèles, parfois ovalaires, ponctuées- striées. — Prosternum assez large, margiiié, légèrement élargi vers la base; mésosternum large et court; métasternum arrondi en avant, à parapleures linéaires. — Pattes médiocres, jambes cylindriques, tarses à 3 article très-large, divisé en deux lobes au-delà de la moitié de sa longueur, 4 assez long, terminé par des crochets appendiculés et divariqués. Parmi les types dont les crochets des tarses sont appendiculés, le genre Phratora se distingue aisément par le 3° article de ces mêmes tarses qui est échancré au-delà de la moitié de sa longueur. Ce sont de petits insectes de 4 à 5 mill. de longueur, à forme allongée, dé- primée et rappelant assez bien celle des Phyllocharites, qu'elles re- présentent sur le continent européen ; elles s'en distinguent par la structure des arceaux inférieurs de la poitrine et notamment par les cavités cotyloïdes du premier, qui sont incomplètes. Kirby, dans la Faune de l'Amérique boréale, avait créé le genre Phyllodecta pour la Ch. vilellinœ, qui se retrouve dans cette ré- gion du Nouveau-Monde; il est probable qu'il n'eût pas inventé ce nom, s'il avait connu celui du Catalogue Dejean, déjà inscrit dans la 2= édition; aujourd'hui l'usage a consacré le nom de Phratora. Les espèces, peu nombreuses, sont répandues dans toute l'Europe, dans la Sibérie, dans TAmérique boréale, et peut-être dans l'Améri- que du Sud (1). GAYIRGA. Stal, Ofv. af K. Vet. Ak. Fôrh. 1860, p. 469 (2). Tête assez large, engagée dans le prothorax au-delà du bord pos- térieur des yeux ; épistome séparé du front ; labre transversal, sub- entier ; palpes maxillaires à 3 article court, obconique, le 4 presque du double plus long, cylindrique et obtus. — Yeux ovalaires. — An- tennes grêles,, dépassant en longueur la base du corselet, 2-3 articles oblongs, grêles, 4-G de moitié plus courts, un peu plus épais, 7-11 épaissis, à peu près aussi larges que longs et formant une massue al- longée. — Prothorax fortement transversal, court, presque aussi large que les élytres à la base, bord antérieur faiblement émarginé, le postérieur et les latéraux largement arrondis; écusson un peu plus (1) P. limbata, Sturm, Cat. Samml. p. 292, Brésil. (2) Syn. Gavirca, Stàl, Mon. Chiys. Amer. p. 313. PHRATORITES. 437 long que large, semi-circulaire. — Elytres subglobuleuses, légère- ment ponctuées-striées, atténuées vers l'extrémité, les épipleures très-larges, planes, regardant directement en bas. — Prosternum plan, marginé, triangulaire, fortement dilaté en arrière et s'appuyant sur le métasternum; mésosternum tout-à-fait caché; métasternum coupé carrément en avant, marginé, ses parapleures étroites, subdi- latées en arrière. — Pattes faibles, jambes à face externe subconvexe, crochets des tarses appendiculés. Cette coupe générique a été fondée par le Prof. Stâl, en 1860. Elle est nettement caractérisée et se reconnaît entre tous les genres de la tribu par suite des rapports étroits du prosternum et du méta- sternum qui se touchent largement et cachent le segment intermé- diaire. Les espèces connues, au nombre de 7, ont été décrites pour la première fois par l'Entomologiste suédois ; ce sont de petits in- sectes, originaires du Brésil et de la Bolivie, dont la longueur ne dé- passe pas 4 miUim.; leurs élytres sont ponctuées-striées, leur colo- ration varie du jaune ferrugineux ou rougeâtre au noir, et dans ce dernier cas, ils rappellent beaucoup nos Phœdon. LIOPLACIS. SiAt, Monogr. Chrys. Am. p. 312 (1). Tête large, assez enfoncée dans le prothorax, épistome séparé du front par un sillon fin, anguleux; labre transversal, entier; palpes maxillaires médiocrement forts, 3 article obconique, 4 plus grêle, plus long et un peu plus étroit, atténué vers l'extrémité et obtusé- ment arrondi. — Yeux ovalaires, transversaux. — Antennes très-grêles, filiformes, atteignant presque la moitié de la longueur du corps, tous les articles cylindriques et oblongs, très-légèrement comprimés vers l'extrémité. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, à peu près aussi large que les élytres à leur base, bord antérieur droit, in- sensiblement émarginé, le postérieur convexe et arrondi; écusson aussi large que long, semi-circulaire. — Elytres oblongues-ovalaires, ponctuées-striées, épipleures larges, planes. — Prosternum un peu élevé entre les hanches, plan, marginé, en triangle allongé, dilaté postérieurement et coupé carrément; mésosternuni très-court, trans- versal ; métasternum subarrondi en avant, ses parapleures linéaires, étroites, un peu dilatées en arrière. — Pattes grêles, jambes suhar- quées, à face externe convexe; crochets des tarses appendiculés. Les deux seules espèces qui composent ce genre avaient été consi- dérées comme des Gavibga par le Prof. Stal; dans la Monographie des Chrysomélides de l'Amérique, il a créé pour elles le genre Lio- (1) Syn. Gaviuca (|).), Slil, Ofv. af K. Vet. Ak. Forh. 18G0, p. 409. 438 PHYTOPHAGES. PLACis. En effet, quoique très-voisin du précédent, il se distingue aisément par son mésosternum qui apparaît à la face inférieure sous forme d'une bande transversale. Ce sont des insectes à forme oblongue, d'un bronzé obscur, à clytres ponctuées-striées, et propres au Brésil. LIMENTA. StÂl, Ofv. afK. Vet. Ak. Fôrh. 1860, p. 468. Tête petite, profondément engagée dans le prothorax, à peine vi- sible par le haut; épistorae apparaissant sous forme d'une carène transversale ; labre subentier; mandibules arquées, à peine saillantes; palpes maxillaires assez épais, 3 article obconique, le 4 plus court, moins large, à sommet arrondi. — Yeux assez gros, convexes, ova- laires-arrondis. — Antennes courtes, atteignant à peine à la base du prothorax, i article très-gros, les six derniers dilatés, fortement com- primés, et formant une massue oblongue. — Prothorax aussi large que les élytres, court, en segment semi-circulaire, fortement échancré en avant, bords latéraux légèrement arrondis, à surface peu convexe; écusson oblong, à sommet très-obtus. — Elytres subglobu- leuses, arrondies sur les côtés et en arrière^ ponctuées-striées, épi- pieures très-larges et très-concaves. — Prosternum étroit, très- court, mesurant sur la ligne médiane moins du tiers du bord latéral du pronotum; mésosternum transversal, déclive, six fois plus large que le précédent; métasternum arrondi en avant et marginé, ses parapleures .''troites, faiblement atténuées en arrière. — Pattes mé- diocres, jambes à peine dilatées vers l'extrémité, subsillonnées vers le tiers inférieur; tarses grêles, 1 et 2 articles linéaires, étroits, 3 du double plus large, triangulaire, entier; crochets appendiculés. Parmi les genres dont les crochets des tarses sont appendiculés, celui-ci se reconnaît assez bien à l'étroitesse du prosternum, tandis que le mésosternum est beaucoup plus large. Il a été fondé par le Prof. Stâl sur un petit insecte originaire du Brésil, qui mesure 6 mil- limètres de longueur et ressemble à certaines Coccinelles pour la forme générale. Groupe XIV. Pyzites. Tête petite, large, engagée dans le prothorax et invisible d'en haut. — Yeux transversalement oblongs. — Antennes subclaviformes. — Prothorax transversal, peu convexe; bords latéraux presque droits, bord antérieur profondément échancré. — Elytres subglobuleuses, à peine plus longues que larges. — Prosternum allongé , tronqué à la base, cavités cotyloïdes ouvertes, mésosternum transversal; jnéta- sternum plus long que le pronotum, ses parapleures dilatées vers l'ex- PYXITES, 439 trémité. — Abdomen concave dans sa longueur, les arceaux moyens rétrécis dans leur milieu, les 1 et 5 plus développés. — Pattes ro- bustes, tibias plus ou moins dilatés vers l'extrémité; crochets des tarses bifides. Après avoir étudié la structure des deux genres qui composent ce petit groupe, il ne peut rester aucun doute dans l'esprit ; c'est bien une forme de transition, destinée à relier les Chrysom.élides à la grande section des Phytophages camptosomes. Ce rapprochement est basé non-seulement sur la constitution de l'abdomen, où les segments intermédiaires sont rétrécis dans leur milieu, et où le premier, très- développé, se prolonge latéralement en dehors des parapleures méta- thoraciques, mais encore sur la présence de lobes épipleuraux aux élytres et la forme des parapleures qui sont un peu dilatées dans leur moitié postérieure. Ainsi que nous l'avons vu, ce sont là des caractères importants et qui caractérisent les Phytophages camptosomes ; ils sont tout à fait étrangers aux Chrysomélides. On ne peut cependant séparer les Pyxites de cette dernière tribu; leur forme générale, leurs tarses, leurs antennes, la forme des élytres, l'absence de pygidium, ne permettent pas de leur assigner une autre place dans la série. On conçoit, d'après ce qui vient d'être dit, combien il serait inté- ressant de connaître les états primitifs de ces insectes. Les deux genres se distinguent aisément l'un de l'autre î A. Tibias des deux paires postérieures fortement dilatés eu triangle. Trochalonata. A'. Tibias peu sensiblement dilatés. Pyxis. PYXIS. Dejean, Cat. 3° éd. p. 428 (1). Tête petite, engagée dans le prothorax au moins jusqu'au milieu de la largeur des yeux; épistome séparé par un sillon arqué; labre subémarginé ; palpes maxillaires à 3 article obconique, 4 plus long, plus grêle, subcomprimé, légèrement tronqué. — Yeux oblongs, for- tement transversaux. — Antennes dépassant un peu la base du pro- thorax, grêles à la base, épaissies vers l'extrémité, articles 3-4 allongés, subcylindriques, 5-6 de moitié plus courts, triangulaires, 7-11 dilatés, plus larges que longs, formant une massue distincte. — Prothorax transversal, régulièrement et faiblement convexe, bord antérieur échancré avec les angles obtus, le postérieur convexe-arrondi, avec les angles droits; écusson semi-elliptique. — Elytres subglobuleuses, (1) Syn. Pyxis, Stàl, Ofv. af K. Vet. Akad. Fôrli. 1860, p. 463; Monogr. Chrys. Amer. p. 289. 440 PHYTOPHAGES. un peu oblongues, très-convexes, larges en arrière avec l'angle su- turai aigu, snbprolongé, à surface pouctuée-striôe, un vestige de lobe épipleural, épipleures larges et subconcaves. — Prosternum médiocre, sillonné longitudinalement, prolongé en arrière, subdilaté et arrondi; mésosternum déclive, du double plus large; métasternum tronqué, droit en avant, ses parapleures rétrécies en arrière presque vers l'ex- trémité qui est un peu élargie et obtuse. — Abdomen concave d'avant en arrière, à 1 et 5 segments subégau.x, beaucoup plus longs que les moyens, qui sont très-courts sur la ligne médiane, élargis sur les côtés. — Pattes médiocres, courtes et assez robustes; tibias élargis vers l'extrémité, subprismatiques, la face externe plane avec une pe- tite excavation terminale pour loger une partie du 1 article des tarses; ceux-ci terminés par des crochets bifides. Les espèces de ce genre, au nombre de 7, ont toutes été décrites par le Prof. Stiil; quatre se trouvent au Brésil, deux à Rio-Janeiro, une au Mexique ; leur livrée est peu remarquable et leur taille ne dépasse*pas 7 à 8 millimètres en longueur. TROCHALONATA. WestwooDj Mag. de Zool. Ins. 1833, pi. 93 (1). Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au milieu des yeux, épistome séparé du front par un sillon anguleux ; labre court, émar- giné ; mandibules à peine saillantes, fortement doutées, à face externe profondément creusée; palpes maxillaires à 3 article cylindrique, 4 un peu moins long, plus grêle, subatténué et tronqué. — Antennes dé- passant à peine la base du pronotum, grêles, 1 article assez gros, 3-6 allongés, subcylindriques, 7-11 élargis en dedans, transversaux, com- primés. — Prothorax réguhèrement convexe, bord antérieur faible- ment émarginé, ses angles obtus; angles postérieurs subaigus, comme prolongés, bords latéraux sinueux vers la base ; écusson en triangle curviligne. — Elytres subglobuleuses, ponctuées-striées, angle suturai postérieur en pointe, près de la base un lobe épipleural à sommet arrondi, limité par une échimcrure située un peu en avant du milieu; épipleures larges et concaves. — Prosternum plan^ rétréci entre les hanches; mésosternum très-court, métasternum tronqué en avant, sans impression longeant le bord antérieur, à surface inégale, ses parapleures très-larges, brusquement rétrécies et comme étranglées dans le milieu, dilatées dans leur moitié postérieure. — Abdomen lé- gèrement concave dans le sens de sa longueur; les segments 1 et 5 à (1) Syii. Chrysomei.a, Germ. Ins. spec. Nov. p. 581. — Eor.oNYcnA, Sliirm, Calai. Kaf. Sainml. p. 29:2. — Apomoe\? Leacli, Latr. lièg. Aiiim. V, p. 149; Llievroiat, DOrbig. Dict. Hisl. Nat. 111, "1" p. p. 6j6. — Trochai.onata, Slitl, Moiiogr. (Jiuys. Améi . p. ^>2; Dejean. (îal. 3' éil. p. 4'28. PAROPSITES. 441 peu près égaux, plus longs que les intermédiaires ; ceux-ci rétrécis dans leur milieu. — Pattes courtes, robustes, distinctement compri- mées, subrétractiles, tibias des deux paires postérieures en triangle allongé, s'élargissant sensiblement dès la base jusqu'à l'extrémité, celle-ci très-large, oblique, creusée d'une fossette oblongue pour loger le 1 article des tarses ; la face interne du tibia plane, très-étroite, l'ex- terne nulle est remplacée par un bord tranchant ; tarses assez larges, terminés par des crochets bifides. Les caractères qui rapprochent les Pyxites des Phytophages camp- tosomes, sont plus accentués dans ce dernier genre que dans le pré- cédent. La forme des parapleures métathoraciques s'éloigne beaucoup de ce que l'on a vu chez les autres Chrysomélides; Tabdomen a une structure spéciale, les pattes, médiocrement longues, sont larges, com- primées et semblent jusqu'à un certain point rétractiles; en effet, on observe à la face inférieure du corps des enfoncements où elles peu- vent se loger en grande partie, lorsque l'insecte les contracte. Aux jambes, qui affectent une forme triangulaire, le plus petit côté, c'est- à-dire le bord terminal, est creusé d'une fossette pour la réception du premier article des tarses. Ces particularités révèlent les affinités remarquables de ces curieux insectes avec les Lamprosomides et avec les Sphœrocharldes. Par cela môme, le genre Trochalonata ne peut être confondu avec aucun autre; il se compose d'une seule espèce originaire du Brésil; c'est un petit insecte de 7 à 8 millimètres, d'une couleur fauve les- tacée avec un dessin brun à contours indécis sur les élytres. GROCPE XV. Paropsîtes. Tète médiocre, profondément engagée dans le prothorax, peu ou point visible d'en haut. — Dernier article des palpes maxillaires semi- circulaire ou largement sécuriforme. — Yeux allongés, subréniformes. — Antennes grêles, mesurant environ la moitié de la longueur du corps, filiformes ou subfiliformes. — Prothorax court, très-convexe transversalement. — Elytres très-amples, aussi larges que longues ou seulement un peu plus longues, les épipleures très-dé veloppées, planes ou obliques, débordant largement l'abdomen sur les côtés. — Pro- slernum étroit, obtus en arrière, moins long que le métasternmn, cavités cotyloïdes ouvertes ; parapleures métasternales largement sillonnées; tibias subanguleux au quart inférieur; crochets des tarses dentés ou appendiculés. Dans la très-grande majorité des espèces de ce groupe, le faciès est tout à fait caractéristique; la grande dilatation des épipleures des élytres leur donne l'apparence extérieure des Cassidides. Mais l'in- sertion des antennes et la forme du pronotnm établissent entre les 4'i2 PHYTOPHAGES. deux types un intervalle considérable. Quelques petites espèces de Paropsis pourraient, à la première vue, se confondre avec certaines Chrysomélites, si elles ne possédaient des tarses à crochets dentés et des palpes maxillaires dont le dernier article est sécuriforme ou au moins très-largement dilaté ; les tarses affectent une structure diffé- rente, comme aussi les parapleures métathoraciques ; celles-ci, au moins dans la très-grande majorité des espèces, sont divisées en deux parties dans le sens longitudinal, l'interne est plane et l'externe est parcourue par un très-large sillon. Rien d'analogue ne se remarque chez les autres Chrysomélides. On ne connaît rien des états primitifs des espèces de ce groupe, dont les deux genres se distinguent comme suit : A. Crochets des tarses dentés. Paropsis. A'. — ~ appendiculés. Paropsides. PAROPSIS. Olivier, Entomologie, t. V, p. 597 (1). Tête large, engagée dans le prothorax, peu visible d'en hawt; épis- tome séparé du front par une strie fme, anguleuse au milieu ; labre grand, à peine émarginé; mandibules médiocres, épaisses, assez sail- lantes, concaves en dedans, à extrémité large, plus ou moins échan- crée. — Mâchoires à deux lobes, l'interne subaigu, l'externe plus grand, arrondi, simple, tous deux longuement ciliés ; palpes à i ar- ticle petit, 2 très-grand, subcîaviforme , 3 de même, la moitié plus court, 4 très-élargi, semi-circulaire ou sécuriforme ; menton subqua- drangulaire, languette petite, cornée, à peine sinuée en avant, palpes il i article très-court, 2 et 3 subcylindriques, égaux. — Yeux réni- formes. — Antennes mesurant presque la moitié de la longueur du corps, filiformes ou très-légèrement dilatées et comprimées vers l'ex- trémité, rarement un peu atténuées, 1 article un peu renflé, 2 ob- couique, la moitié du précédent, les suivants subcylindriques. — Prothorax fortement transversal, plus étroit que les élytres, bord an- térieur largement échancré, les angles plus ou moins prononcés, bord postérieur largement arrondi, angles obtus; cotés latéraux en- tiers ou sinués, élargis et subfoliacés; écusson en triangle allongé, curviligne. — Elytres très-convexes, embrassant largement le corps et le débordant de tous côtés; épaules souvent accusées, surface con- fusément ponctuée, ou ponctuée-striée, chagrinée, rarement tuber- culeuse. — Prosternum linéaire, assez saillant entre les hanches, (t) NoTOCLEA, Marsham, Trans. oftheLinn. S. IX, p. 284. — Latreille, Règne Aniin. 2° éd. V_, p. 149. — Paropsis, Gérai. Linn. entom. III, p. 231. — Erichs. Arcli. f. Naturg. t. YIII, p. 83. — Stàl, Ofv. af K. Vet. Aka.l. Forh. 1800, p. 464. — Baly, Jour», of Entom. II, p. 291. — Pliytopb. Malay. p. 278. PAROPSITES. 443 subélargi et obtus en arrière; mésosternum souvent concave et dé- clive en avant; parapleures métathoraciques larges et arrondies en avant, brusquement rétrécies en arrière avec une profonde rainure longitudinale. — Pattes médiocres, cuisses un peu renflées, jambes subcomprimées, élargies de la base jusqu'aux trois-quarts de leur longueur, échancrées et creusées en dehors dans le dernier quart; tarses à 1 article du double plus long que 2, variable selon les sexes, 2 triangulaire, 3 très-large, entier, 4 très-long, armé de crochets dentés. Les espèces de ce genre remarquable présentent des particularités de structure qu'il importe de mentionner. Leur faciès, tout spécial, est dû à la dilatation latérale des élytres et du pronotum : les épi- pleures des premières sont plus grandes et plus développées que dans aucun autre type de la tribu actuelle. Sous ce rapport, elles se rapprochent des Cassidides, mais chez celles-ci, au moins dans la très-grando majorité, le pronotam s'élargit non-seulement sur les côtés, mais aussi en avant, de manière à cacher complètement la tète, ce qui n'a pas lieu chez les Paropsis. Les palpes maxillaires sont très-développés , comparés aux la- biaux; leur dernier article est toujours très-grand, moins long que large à son extrémité, il est tantôt sécuriforme, tantôt semi-circulaire ou triangulaire. Les crochets des tarses n'ont pas d'analogues dans la tribu actuelle, et parmi les Phytophages, il n'y a guère que les Cassidides qui nous offrent quelque chose de semblable; nous avons toujours trouvé ces organes simples, appendiculés ou bifides; ici, ils sont réellement dentés, c'est-à-dire que la dent dont ils sont armés se trouve au bord inférieur ou concave du crochet et située vers le milieu de sa lon- gueur. Les différences sexuelles paraissent constantes dans le genre Pa- ropsis, elles consistent dans des modifications du premier article des tarses. Chez les femelles, cet article est en triangle allongé, sa face interne est recouverte d'une pubescence serrée, et parcourue sur une partie ou sur la totalité de sa longueur par un sillon lisse et plus ou moins large. Chez les mâles, le premier article des quatre tarses an- térieurs est ovalaire, obtus ; à la face inférieure, son pourtour est den- sément cilié, et sa surface, dépourvue de pubescence, paraît recou- verte d'un enduit argenté. Sous le microscope, celui-ci paraît formé de pellicules blanchâtres. Ces pellicules seraient-elles les débris de glandules vésiculeuses et sécrétant quelque liquide visqueux destiné à faciliter l'accouplement. La forme générale des Paropsis varie dans des limites assez res- treintes; la forme subhémisphéri(iiie n'est pas rare, plus souvent elle est ovalaire, tantôt très-convexe, tantôt subdéprimée. Elles sont ton- 444 PHYTOPHAGES. jours glabres, d'un aspect mat ou faiblement brillant, un peu cireux, très-rarement métallique. La coloration dominante est le jaune-fauve, uniforme ou nuancé ; la couleur du fond peut être noire avec des ta- ches ou des bandes longitudinales jaunâtres, ou bien le fond est clair avec des dessins foncés. Le dessous du corps, également glabre, est plus ou moins concave; sa coloration, le plus souvent de nuance sombre, varie moins que celle des parties supérieures. Les premières Paropsis connues ont été décrites par Fabricius dans le Systema Eleutheratorum, elles sont au nombre de trois ou de quatre, et les descriptions sont si brèves qu'il serait très-difficile, sans avoir les types sous les yeux, de dire avec certitude à quelles espèces elles se rapportent. Au commencement do ce siècle, deux En- tomologistes distingués ont étudié d'une manière plus complète, les espèces de ce genre ; Olivier, en France, sous le nom de Paropsis, et Marsham, en Angleterre, sous le nom de Notoclea, qui a dû céder la priorité au nom d'Olivier. C'est sous ce nom que sont décrites les vingt-cinq espèces de la Faune entomologique de l'Océanie (1). Plus tard, en 1842, Newman (2) a donné la description, très-insuffisante, d'une dizaine de types; et dans la Faune de Van Diemen, Erich- son (3) a fait connaître douze espèces nouvelles. A peu près le même nom.bre de types a été décrit par Germar (4) dans l'exposé de la Faune d'Adélaïde. En 1860, Stal a publié dans les Bulletins de l'A- cadémie de Stockholm, la description de 13 espèces; malheureuse- ment, vu le très-grand nombre de types dont les collections se sont enrichies dans ces derniers temps, la plupart de ces descriptions lais- sent à désirer. Quelques années après, en 1864, le D"" Baly (5), après avoir rassemblé de nombreux matériaux, a entrepris la Monographie de ce genre. Ses descriptions sont complètes et les caractères nou- veaux dont il a fait usage, montrent qu'il a fait de ces insectes une étude approfondie ; mais le travail est encore inachevé. En même temps que le D"' Baly, M. Clark étudiait les Paropsis; ses recherches ont été publiées en 1865, dans les Transactions de la Société entomo- logique de Londres, et ont fait connaître dix-sept espèces nouvelles. Ces travaux simultanés prouvent combien les espèces de ce genre attiraient, par leur variété, l'attention des Entomologistes. Et en effet, les matériaux continuent h affluer d'une manière réellement éton- nante, plus do deux cents espèces, peut-être, se trouvent aujour- d'hui dans les collections; celle du comte de Castelnau renferme une très-grande variété de types. (1) Boisduval, Faune entomol. de rOcéanie, p. 562. ("2) Newman, Entomologist, p. il 4. (3) Erichson, Arcliiv. f. Naturger, 1842, t. VIII, p. 220. (4) Germar, Liiin. entomo). t. 111, p. 231. (5) buly, Jourii. of Entomol. il, p. 291. PAROrSITES. 443 Le berceau de ce genre est la Nouvelle-Hollande ; de là elles se sont répandues, mais en petit nombre, dans les îles voisines, dans la Ma- laisie et jusqu'en Chine. PAROPSIDES (1). MoTSCHOULSKV, Schrenk. Reis. im Âmur-L. Il, 1860, p. 192. Tète large, engagée dans le prothorax au-delà du bord postérieur des yeux; épistome limité, labre subémarginé; dernier article des palpes maxillaires beaucoup plus développé que le précédent, aussi large que long, dilaté et fortement tronqué à l'extrémité; menton transversal, qnadrangulaire, émarginé à son bord antérieur, languette très-petite, palpes faibles, subcylindriques. — Yeux ovalaires. — An- tennes dépassant légèrement la base du pronotum, 1 article renflé, 2 de moitié moins long, 3-b grêles, allongés, 6-11 épaissis et subcom- primés, formant une massue lâche, allongée. — Prothorax trans- versal, convexe en travers, bord antérieur échancré, bords latéraux dilatés, arrondis; écusson en triangle curviligne. — Elytres briève- ment ovalaires , ponctuées-striées, épipleures grandes, subconcaves, regardant en dedans. — Prosternum relevé en carène, terminé en avant par une saillie obtuse, et en arrière par une base élargie et échancrée; mésosternum transversal, un peu en chevron; métastei'^ num arrondi dans son milieu, à parapleures larges, divisées en deux parties : l'une interne plane, l'autre externe occupée par un très- large sillon. — Pattes courtes et robustes, tibias prismatiques, la face externe parcourue dans toute sa longueur par un sillon ; tarses larges, terminés par des crochets appendiculés. Les deux Entomologistes qui Ont fait connaître les deux seules es- pèces de ce genre, ne se sont pas trompés sur leurs affinités; ce sont bien des Paropsites. Pour s'en convaincre, il faut considérer la forme générale du corps, étudier la structure des palpes maxillaires, celle des tarses, la configuration des parapleures métathoraciques; si la dilata- tion latérale du pronotum et des élytres n'est pas aussi étendue que dans la majorité des Parûpsis, elle n'en existe pas moins, et même à un degré plus marqué que dans certaines espèces de ce genre. A côté de ces analogies, on trouve cependant certaines dilférences qui motivent la création d'an genre nouveau. La principale réside dans la structure des crochets des tarses qui sont manifestement ap- pendiculés, tandis qu'ils sont dentés dans les Paropsis vraies. Les antennes sont également construites sur un autre plan; ces organes, dans toutes les Paropsis que nous avons étudiées, sont filiformes, très-rarement subcomprimés vers l'extrémité, plus atténués; chez (1) Paropsb, Gcbler, Hummel, Essai entom. iV, 1825; p. 51. M6 rnYTOPHAGES. les Paropsides, ils sont subclavifoimes, les six derniers articles étant manifestement épaissis. Dans l'un et l'autre types , les tarses sont construits sur le mémo plan, quant à la forme et à la longueur relative des articles; mais les différences sexuelles que nous avons reconnues chez les Paropsis paraissent ne pas exister dans ce nouveau type. Les exemplaires que nous avons sous les yeux ne sont ni assez nombreux ni assez bien conservés pour nous permettre d'en tracer une description complète. Quoiqu'à regret, nous avons cru devoir adopter le mauvais nom forgé par Motschoulsky ; ce mot de Paropsides pourra par la suite prêter à confusion par sa ressemblance avec la terminaison des noms des tribus ou de familles. Cet auteur n'a pas reconnu le caractère, si important, des crochets des tarses. Les deux seules espèces connues ont été découvertes en Sibérie ; l'une, P. hieroglyphica, a été nommée par Fischer; l'autre, P. \''l-pus- tulala, par Gebler, et toutes deux ont été décrites par ce dernier en- tomologiste (1). (1) Gebler, Humm. Essai Entom. IV, 1825, p. 54 et 55. FIN DU TOME DIXIEME. TABLE ALPHABÉTIQUE DES TRIBUS, DES GROUPES, DES GENRES CONTENUS DANS CE VOLUME. Abirus 310 ACHAENOPITES 171 Achaenops 171 Acidalia 144 Acis 301 Acolastus 168 Acrothinium 315 Adoxus 274-304 Aesernia 405 Aetheodactyla 130 Aetheomorpha. ...... 123 Agasta 405 Agathomerus 90 Agbalus. . 242 Agetus 252 Agrianes 238 Aletes 250 Alittus 243 Alphites 239 Alurmis 40 Amasia 313 Amasis 236 Ambrotodes 170 Amétallites 46 Ametalla. 46 Anisognatha 130 Anomaea 118 Antipa 116 Aoria 270 Apolepis 325 Apomœa 140 Aporocera 189 Arachnosphœrus 303 Pages. Aratea 151 Argolis 312 Aspidolopha 122 Atalasis 43 Atelechira 110 Ateledera 85 Atropidius 173 Auchenia 67-69-72 Augomela 431 Aulacia 335 Aulacolepis 327 Aulacoscelis 54 AULACOSCÉLITES 54 Aulexis 276 Australica 429 AUSTRAL1CITE8 428 B Babia 147 Babiites 141 Barathraea 114 Barybaena 117 Bassareus 184 Batycoipus 341 Brachycaulus 188 Brachydactyla 77 Brevicolaspis 276 Bromiites 304 Bromius 304 Bruchus 89 Bucharis 178 Byrrhus. . 218 us TABLE ALPHABÉnQUt Pages. Cadmus Callidemum Calligiapha Callisina Callisinites Calomela Calomorpha. ..... 267- Calyptorhina Camptolenes CAMPTOSOMES Carcinobœna Cakpophagites Carpophagus Carystea Casmena Centroscelis Ceralces Ceratobasis Chalcolampra Chalcomcla Chalcophana Chalcopiianites Chalcophyma Chalcoplacis Cheiloloma Cheiloxena Chlamydes Chlamydicadmus Clilamys ChloropUsma Chloroplerus Chrysochares Chrysochlou Chrysodina Chrysochus Chrysolampra. ...... Chrysomelfi Chrysomela ■ CHRYSOMÉLIDES Chrysomélites Chrysopida Clidonotites Clidonotus Clisithcra 188 349 383 264 263 429 -285 130 113 78 201 36 37 379 284 434 402 129 425 404 238 256 233 233 126 34 103 191 202 189 335 342 382 232 341 237 ;ui 379 351 366 299 414 414 238 l'ages. Clytra 120 CLYTRIDES 95 Clytrites 99 Coenobius 177 Colaphus 365 Colaspidea 324 Colaspidema 365 Colaspidémites 364 Colaspis. . , 248 COLASPITES 245 Colaspoïdes 346 Colasposoma 301 Coptocephala 127-129 Corycia 257 Corynodes 337-339 CORYNODITES 336 Corynoeides 337 Corysthea 257 Coscinoptera. . 139 Cosmogramma 387 Crabronites 113 CRIOCÉRIDES 63 Crioceris 76 CRYPTOCÉPHALIDES. . . . 153 Cryptocépualites 183 Cryptocephalus 184 Cryptostetha 393-394 CYCLIQUES 209 Cychrea 258 Cyclomela 403 Cyno 349 Cyrtonites 416 Cyrtonus 417 Dachrys 146 Damasus 321 Damelia 271 Damia 125 Dematochroma 348 Demotina 281 Dormorhytis 252 Dermoxanthus 347 Dcsmogramma 400 Deuterocampta 392 DES TRIBUS, DES GROUPES, DES GENRES. 449 Pages. Dia 324 Diandichus 165 Diapericera 131 Diaphanops 38 Diapromorpha 121 Diaspis 200 Dicenopsis 189 Dictineis 319 Dinophtbalma 145 Dioryctus 176 Diphyllocera 424 Disopus 184 Ditropidus 181 Donacia , . . . . 57 DONACIDES 55 Doryphora 395-399 Dorysterna . 399 Duboulaia 33 Ecranus 349 Edusa 307 Edusella 309 Edusiaa 309 Edcsites 306 Elaphodes 180 Elytrosphœra 407 ElytrospH;î;rite8 406 Endocéphalites 343 Endocephalus 344 Enipeus 294 Entomoscells 419 Entomoscélites 418 Epiphyma 249 Erigenes 340 Eriphyle 258 Eryxia 283 Eubaptus 53 Eugonycha 389 Eulina 425 EUMOLPIDES 220 EUMOLPITES 299 Euraolpus 300 EUPODES 23 Euraspis 317 Coléoptères. Tome X. Pages. Eurycorynua 340 Eurydemus 333 Euryope 303 EURYOPITES 302 Euryscopa 140 Eurytus 289 Exema 204 Fidia. 275 Galeruca 48 Gastrolina 376 Gastroeidea 369 Gastrophysa 369 Gavirga 436 Geloptera 253 Glyptoscelis 322 Gonioctena 432 GONIOCTÉNITES 432 Griburius • 166 Gynandrophthalma 125 Gyriodera 118 H Habrophora 278 Haemonia 60 Helodes 372 Hemiplatys 282 Heptarthrius 173. Heteraspis 284 Hétéraspites 282 Heterocnemis 335 Heterostomis 138 Heterotrichus 316 Himera 292 Homalopterus 90 Horatopyga. . 412 Hymetes 204 Idiocepliala 189 Iphimeis 240 Iphiméites 230 29 450 TABLE ALPHABÉTIQUE Pa;;fs. Irencs 280 Iscadida 412 ISCHIOPACHITES 151 Ischiopachys. . , 153 Labidognalha 128 Labidomera 39i Labidostomis 106 Utchnabothra 191 Lachnaea 112-114 Lamprolina 426 Lamprosoma 216 LAMPROSOMIDES 212 Lamprosphœrus 234 Lema 72 Lioplacis 437 Lepina 326 Lepronida 255 Lepronota 241 Leprotites 268 Leprotes 279 LeptiDotarsa 390 Leucastea 94 Leucocera 388 Limenta 438 Lina 373 Lophea 316 Lopliobasis 109 Loxopleurus 186 Lycaria 420 Lycariites 420 Lychnophaes 218 Lypesthes 273 M Macetes 293 Macrocoma 292 Macrolema 78 Macrolenes 110 Mncroploea 60 Marsœus 296 Pages. Mastacanlhus 164 Mastostethus 89 Mecistes 322 MecosteOius 184 Mecynodérites 44 Mecynodera 45 MÉGALOPIDES 86 Megalopus 91 Megalostomis 135-137 Mégalostomites 131 Mégamérites 30 Megamerus 32 MÉGASCÉLIDES 82 Megascelis 83 Megistomela 398 Melasoma 375 Melina 345 Melitonoma 124 Mellxanthus 175 Menius 332 Merilia 112 Meroda 328 Mérodites 327 Mesophalacrus 43 Métachromites 295 Metachroma 296 Metallactus 167 Métastyla 400 Metaxyonycha(l) 246 Metaxis 279 Microtlieca 427 Minturoia 136 Miochira 123 Miopristis 107-109 Mitocera 187 MONACHITES 172 Monachus 174 Mylassa 184 Myochroïtes 314 Myochrous 318 N NecuUa 274 ({) L'orthographe véritable est Metaxyonycha, C'est par suite d'une er- reur typographique que le comte Dejean a écrit Metazyonycha. F. C. DES TRIBUS, DES GROUPES, DES GENRES. AM Neocles 320 Nephrella 277 Nerissus 286 Noda 240 Nodina 262 Nodostoma 261 NODOSTOMITES 261 Nosognatha 117 Notoclea 442 Ochrosopsis 189 Ocnus 349 Odontoderes 188 Olorus 311 Omodon 340 Onchosoma 188 Oomorphus 218 Oreina 382 Orsodacna 48 ÛRSODACNITES 47 Pachybrachites 163 Pachybrachys 168 Pachnephorus 323 Pallena 291 Pales 256 Pantocometis 129 Paralina 377 Paria 331 Paropsides 445 Paropsis 442 Paropsites 441 Pausiris 290 Pedrillia 94 Phaedon 371 Peploptera 122 Petauristes 72 Phaedra 235 Phtenicodera. . _ 117 Fhalacrus. . .' 218 Phratora 435 Phratorites 435 Phyllocharis 423 Pages. Phyllocharites 422 Phyllodecta 435 Phyllophila 425 Physauchenia 128 Phytodeda 432 PHYTOPHAGES 1 Plagiodera 374 Piomera 278 Platycorynus 337-339 Platymela 430 Plecomera 111 Plectonycha 70 Pleomorpha 181 Pleomorphus 182 Plsuraulaca 346 Pleurophora 76 Pnesthes 146 Poecilomorpha. 93 Polyoptllus 35 Pohjspila 383-390 Polysticta 382 Poropleura 205 Prasocuris 372 Prasonotus 177 Prionesthis 33 Prionodera 248 Prionopleura 188 Proctophana 141 Proctophysus 184 Promechus 405 Prosicela 394 Prosocuris 372 Psathyrocerus 66 Pseudochlamys 199 Pseudocolaspis 288 PSEUDOCOLASPITES 287 Pseudomela 402 Pyropida 298 Pyxis 439 Pyxites 438 R Rh-«bites 49 Rhœbus 51 Rhagium 60 492 TABLE ALPHABÉTIQUE DES Pages. Rhombosternus 187 Bhyncostomis 38 Bhyparida 296 S Sagra 40 SAGRIDES 26 Sagrites 39 Saxinis 130 Scaphigenia 137 Scaphodius 179 Scelodonta 266 SCÉLODONTITES 266 Scolochrus 166 Smeia 109 Sparlophila 432 Sphaerolina 378 SPHjEROCHARIDES 206 Sphserocharis. 208 Spilopyra 260 Spilopyrites 259 Stasimus 271 Stenolampra 251 Stenome-la 421 Sténomélites 421 Stereoma 148 Sternoglossus 164 Stethomela 431 Stethopachys 71 Stethotes 334 Stilodes 390 Strichosa 401 Strumatophyma 413 Stylosomites 162 Stylosomus 162 Syagrus 331 Syneta 67 Syricta . 267 TKIBUS, 6B0UPES, ETC. Pages. T Taraxis 67 Teaspcs 244 Teinocera 108 Tellena 144 Temnaspis 92 Tenebrio 40 Terillus 243 Thasycles 25^4 Thaumastomerus 330 Themesia 138 Theumorus 339 Thysbe 301 Timarcha 409 TlMAUCUITES 408 Titubaea 113-119 Tomyris 263 TOMYRITES 264 Trichochrysea 283 Trichomela 399 Trichostola 294 Trichotheca 272 Trochalonata 440 Tymncs 310 Typophorites 329 Typophorus 330 U Urodera 149 X Xanthonia 273 Xanthopachys 330 XiphomeUi 418 Z Zcugophora 67 Zygogramma 38<.> FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE. • TABLEAU MÉTHODIQUE DE LA FAMILLE DES PHYTOPHAGES Section I. EUPODES. Tribu I. SAGRIDES. Groupe 1. Mégamérites. Megamerus. Cheiloxena. Duboulaia. Polyoptilus. Prionesthis. Groupe 2. Carpophagites. Carpophagus. Diaphanops. Groupe 3. Sagrites. Sagra. Atalasis. Groupe 4. Mécynodérites. Mecynodera. Groupe 5. Amétallites. A m étal la. Groupe 6. Orsodacnites. Orsodacna. Groupe 7. Rh^bites. Bhaebus. Eubaptus. Groupe 8. Aulacoscélites. Aulacoscelis. DONACIDES. Haemonia. CRIOCÉRIDES. Lema. Crioceris. Brachydactyla. Macrolema. Tribu II Donacia. Tribu III. Psathyrocerus. Syneta. Zeugophora. Plectonycha. Stethopachys. Section II. GAMPT080ME8 Tribu IV. MÉGASCÉLIDES. Megascelis. Ateledera. Tribu V. MÉGALOPIDES. Mastostethus. Temnaspis. Homalopterus. Pœcilomorpha. Agathomerus. Leucastea. Megalopus. Pedrillia. Tribu VI. CLYTRIDES. Groupe 1 . Clytrites. Labidostomis. Miochira. Miopristis, Melitonoma. Lachnaea. Gynandrophthal ma. Titubaja. Cheilotoma. Clytra. Coptocephala. Diapromorpha. Diapericera. Groupe 2. Mégalostomites. Megalostomis. Euryscopa. Themesia. Proctophana. Coscinoptera. Groupe 3. Babiites. Tellena. Stereoma. Dinophthalma. Urodera. Pnesthes. Saxinis. Dachrys. Aratea. Babia. Groupe 4. Ischiopachites. Ischiopachys. Tribu VII. CRYPTOCÉPHALIDES. Groupe 1. Stylosomites. Stylosomus. Pachtbrachites. Metallactus. Acolastus. Pachybrachys. Groupe 2. Mastacanthus. Sternoglossus. Dlandichus. Scolochrus. Ambrotodes. 431 TABLF.At ^. Groupe 3. ACBJENOPITES. AcbxDups. Groupe \. Mo.nachitks. HepUrlliriuH. Prasonotus. Monachus. Bucharis. Melixauthas. Sca[>hodius. Alropidius. Elaphodcs. Dior>clus. Ditropidus. Cœnobius. Plcomori)hus. Groupe 5. Cryi'tocéi'Halites. Cryplocephalus. Cadmus. Loxopleurus. Chlamydicadraus Rhombostornus. TrilM VHI. THLAMYDES. Pse»dochlara>.s. Evcma. Diaspis. Hymcles. rarcinobîcua. Poropleuia. Clilam\s. Tribu IX. SPHAiHOCHAlUDES. Sphaîrocbaris. Section III. CYCLIQUES. Tribu X. LAMPHO>UM[DES. Laminosoma. UDtDorphus. Lycbnopbaes. Tribu XI. EUMOLPIDES. Groupe 1. iPHiMltiTES. Cbrysodina. Alpbites. Cbalcuplacis. Ipbimeis. ^Lamprosphœrus.^Nud.i. Chalcopbyma. ^ Lepronola. Pha'dra. .^gbalus. Amasis. '' Aliltus. Chnsolampra. Terillus. Clisithera. ^ Teaspcs. Agriaues. Groupe 1. COLASPITES. Metaxooycha. Agelus. Prionodera. Dermorhylis. Colaspis. (ieloptcra. Epiphyma. Tliasycles. Aleles. I.epronida. Slenolatnpra. Pali-s. Groupe 3. Chai.coi'hamtrs. Corvsibea. , Cbalcophana. MtTHODlQLF Groupe \. Spilopyrim». Spilopyra. Groupe 5. Nodostomitk». Nodostoma. Nudiiia. Groupe 6. Callisimtes. Callisina. Groupe 7. Tomyrites. Tomyris. Groupe 8. Scelodo.ntites. Scelodonla. Syricta. Groupe !». Leprotites. Aoria. Hrevicola.<(pi«. Sla.simu.<:. Nephrella. Damelia. Habrophora. Trichotheca. Piomera. Xanthonia. Melaxis. !-> pcsthes. Leprotes. NecuUa. Irenes. Fidia. Demotina. Aulexis. Hemiplaty.s. Groupe 10. Hétkraspitf.s. Eryxia. Heleraspis. Ca.smena. Nerissus. Groupe 11. Pseddocclaspites. Pspudocolaspis. Hiniera. Eurytus. Macetes. -Pausiris. Trichostola. Pallena. ^x' Enipeus. Macrocoma. Groupe 13. Métachromitf.s. Melachroma. Chn.sopida. Pyropida. Groupe i:i. EmoLi'iTKS. EuDQoIpus. Colasposoma. Groupe I i. Ei;ryopites. Euryope. (Iroupe U) bHomiTFS. Bromius. Groupe IG. Edi'sitks. Edusa. Olorus. Abirus. Argolis. TvmDes. Amasia. DE LA FAMILLE UE ■i PHYTOPHAGES. -i Groupe 17 . Myochroïtes. Zygogramma. Chalcomela. Acrothinium. Glyptoscelis. Leucocera. Agasta. Lophea. Mecistes. Eugonycha. ^sernia. Heptarthrius. Pachnephorus. Groupe 3. Ei?ytrosph^rites. Euraspis. Myochrous. Colaspidea. Apolepis. Eiytrosphaera. Dyctineis. Lepina. Groupe 4. TiMARCHITES. Neocles. Aulacolepis. Timarcha. Horatopyga. Damasus. Groupe S. Clidonotites. Groupe 18. Mérodites. Clidonotus. Strumatophyr Meroda. Groupe 6 . Cyrtonites. Groupe 19 Typophorites. Cyrlonus. Typophorus. Paria. Eurydemus. Stethotes. Groupe 7. Entomoscélites. Syagrus. Aulacia. Entomoscelis. Menius. Chloropterus. Groupe 8 . LïCARIITES. Groupe 20 . CORYNODITES. Lycaria. Corynodes. Chrysochares. Groupe 9. Sténomélites. Chrysochus. Stenomela. Groupe 21. Endocéphalites. Groupe 10. Phyllocuarites. Endocephalus. Dermoxanthus. Phyllocharis. Lamprolina. Melina. Dematochroma. Diphyllocera. Microtheca. Colaspoides. Chalcolampra Tribu XII. CHRYSOMÉLIDES. Groupe 11. AUSTRALICITES. Groupe 1. COLASPIDÉMITES. Australica. Stethomela. Colaspidema. Platymela. Groupe 2. CURYSOMÉLITES. Groupe 12. GONIOCTÉNITES. Gastrophysa. Leptinotarsa. Gonioctena. Centioscelis. Phaedon. Deuterocampta. Prasocuris. Cryptostetha. Groupe 13 . Phratorites. Plagiodera. Prosicela. Phratora. Lioplacis. Lina. Doryphora. Gavirga. Limenta. Grastrolina. Metastyla. Groupe 14. Pyxites. Paralina. Desmogramma. Pyxis. Trochalonota Sphœrolina. • Strichosa. Chrysomela. Ceralces. Groupe 1< }. Paropsites. Calligrapha. Cyclomela. Paropsis. Paropsides. 455 FIN DE LA TABLE METHODIQUE. BAR-SUR-SlilNE. — IMP. SAILLARD. ■!T;iOfl/t'i nS® ïi •0 i ',■*>■ '►v)>.l' ■•■' >'>\ >>A SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES 3 9088 00724 7976 n\ m iH ^^^^^^^^^^lii iîiiffiUU^; Ut»tki(4)l>iHtUk'