ET) Fe": sr de 2e FR RÉ on PTE ETES sen Re eu LUS £ RENE AVR a ei HPSDEITE 8 BTE SFA ne re ÿ jette me 7 re dre Rest area le à 553 RE VO A RAC RDA PSURUE (AUTRE È sp : « La Q rer AT NE AE 2e Re 2 CE A Te dre me , SL NAN PT DR fé ii ù sk ; VE HI SE. O:I:R 'E NATURELLE : D:.E..S.:.P:0.18635.5.0,N 5; TOME DOUZIÉÈME. UN SIOND:S C RAT ATERR BR" S., DurartT, Imprimeur-libraire et éditeur, rue des Noyers, N° 22; BERTRAND, Läbraire, quai des Augustine, N° 55. A MRO UE N, Chez VazLée, frères, Libraires , rue Beffroi , N° 22, A STRASBOURG, Chez LEvrauzrT, frères, Imprimeurs-Libraires, A LIMOGES, Chez Barceas, Libraire. A MONTPELLIER, Chez Virpaz, Libraire. A MONS, Chez Hoyors, Libraire. Et chez les principaux Libraires de l’Europé; Crrez HISTOIRE NATURELLE GÉNERALE ET PARTICULIÈRE LU DES POISSONS: IUVRAGE faisant suite à l'Histoire naturelle, générale et particulière, composée par Lecrerc DE Burron, et mise dans un nouvel ordre par C. S. SonNiNI, avec des Notes et des Additions. REDIGE PAR C. S SONNINI, RHEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES ET LITTÉRAIRES. T OO M:Ë.:.D OU-ZAI-E ME AT URBAN SR DE L'IMPRIMERIE DE F. DUFART. ee een GRO EPS NI TON F ue dette AL ÿ SRE : a 4 1Y 3 à A DAME NES otas réalité à à u ÿ sp VANNES OO 1279 NT SET Hu domi roe d'A MER Cr £ { » 2 x a? ‘ #4 BD AD |asvn «nèu 4h fe ARMES LA HHOUOUBÉ. ab do TU 66 { | PR A ECO | FR | : RUES : ? TT k d à Y 4 (ie FRE je Vos # Re IT or ib ere Ga a: È ON PVR uR VIA 181 UOTE U AC MAR N: + 2 BR ab HSE (su à NN NEVERS PES ER FERA % ET le et PUIN TS LS ( w * el e ÿ FU Me \ 1 ! 1 HUM CHR MORE er CE ON QT “1e jen 0 na ARBO TN due con ‘ , ] Fi à pes Son Rene A : «HISTOIRE No BELLE DES Po O0 EaSs SAULNES. CENT CINQUANTE-NEUVIÈME CG. LES SILURES. » & La tête large, déprimée, et couverte de lames grandes et dures, ou d’une peau visqueuse ; la bouche à l'extrémité du -museau ; des barbillons aux mâchoires ; le corps gros; la peau enduite d’une mu- cosité abondante; une seule nageoire dor- sale; cette nageoire très-courte. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue rectiligne, ou arrondie , et sans échancrure. PREMIERE ESPÈCE. LE SILURE GLANIS; silurus glanis. — Deux barbillons à la mâchoire supérieure; quatre barbillons à la mâchoire inférieure ; cinq rayons à la nageoiïre du dos; quatre- vingt-dix rayons à celle de l'anus; la cau- dale arrondie. À 3 6 HISTOIRE 2. LE SILURE VERRUQUEUX; sz/urus ver- rucosus, — Un large barbillon à chaque angle de la bouche, quatre barbillons à l'extrémité de la mâchoire inférieure ; cinq rayons à la dorsale ; six rayons à l’anale ; plusieurs rangées longitudinales de verrues sur la queue; la caudale arrondie. 3. LE SILURE ASOTE; silurus asotus. — Deux barbillons à la mâchoire supérieure; deux à l’inférieure; cinq rayons à la ña- geoire du dos; quatre - vingi- deux à celle de l'anus. 4 LE SILURE FossiLE; silurus fossilis. — Quaire barbillons à chaque mâchoire ; la eaudale arrondie. SECOND SOUS-GENR E. La nageoïre de la queue fourchue, ou échancrée en croissant, 5. LE sILURE DEUX-TACHES; silurus bi- macrilatus. — Un barbillon à chaque angle de la bouche : deux barbillons à l’extrémité de la mâchoire inférieure ; cinq rayons à la mageoire du dos; soixante - sept à celle de Vauus:; la dit en croissant. 6. LE sILURE scHILDE; silurus mystus. — Huit barbillons aux machoires ; sept DES SILURES. T rayons à la nageoire du dos; soixante-deux à celle de l'anus; la caudale fourchue. 7. LE SILURE UNDÉCIMAL; silurus unde- cimalis. — Huit barbillons aux mâchoires; onze rayons à la nageoire du dos; onze rayons à l’anale; la nageoire de la queue fourchue. 8. LE SILURE ASPRÈDE ; silurus aspredo: — Deux barbillons à lamâchoire supérieure; deux barbillons à chaque angle de la bouche; quatre barbillons à la mâchoire inférieure ; cinq rayons à la nageoïre dorsale; cinquante- six rayons à la nageoire de l’anus; la cau- dale fourchue. 9. LE SILURE COTYLÉPHORE ; silurus cotylephorus. — Deux barbillons à la mà- choire supérieure; quatre barbillons à l'in- férieure ; des rangées longitudinales de tu- bercules sur la partie supérieure de animal; des cupules, dont plusieurs sont soutenues par une petite tige flexible, sur la partie inférieure du ventre; cinq rayons à la na- geoire du dos; cinquaute-six rayons à l’anale; la nageoire de la queue fourchue. 10. LE SILURE CHINOIS ; silurus sinensis: — Deux barbillons très-longs à la mâchoire supérieure ; l’anale plus longue que la moitié À 4 Fu HISTOIRE de la longueur totale de l’animal ; la nageoire de la queue fourchue. 11. LE SILURE HEXADACTYLE ; silurus hexadactylus. — Deux barbillons à la mâ- choire supérieure; quatre barbillons à la mâchoire inférieure ; des arêtes tuberculées sur la tête et sur le dos; cinq rayons à la nageoire du dos; cinquante-cinq à celle de l'anus; six à chaque pectorale »«. De Jeve del, ÉBRICGRHANTS | 2.LE BAGRE. 3.L'ANABLEPS J71n4n , DE M SDIEURIES à LE :G LA.NTS (1). Voyez planche LXIT, fig. 1. PREMIÈRE ESPÈCÉ. » € Lx glanis est un des plus grands habi- tans des fleuves et des lacs. On l’a comparé à d'énormes célacés : on l’a nommé la ba- leine des eaux douces. On s’est plu à dire (1) x Silurus glanis. Aux environs de Sirasbourg, lotte de Hongrie. En Italie, Aarcha. En Éongrie, hardscha. Dans les environs de Constantinople, glano. En Autriche, schaden. En Allemagne , wels, waller, scheid , schoiden. En Pologne , szum. En langue escla- vone, sumus. En Lavonie, chkams-weis. En Russie, som. En Tartarie, dschium. Chez les calmouques, zolbarte. En Suède , Mmâl. En Danemarck , mail et malle. En Hollande, meerval. En Angleterre, 4e seat fish. Bloch, pl xxxiv. Silure mal. Daubenton ct Haüy, Encycl. méthod.— Bonaterre, planches de l’Encyclop. méthod. — Faun. suec. 544. — Meiïding. Ic. pisc. aust.t. 9. . Mal. Xt. Scan. Gr. Silurus. Act. Stockh. 1756 , p. 34, t. 5. Silurus cirris quatuor in mento. Artedi, gen. 82, Syn. 110. — Gronov. Mus. 1,n° 25,t.6, fig. 1.54 Silurus pinn& dorsali unic4 muticé , cirris sex..... silurus glanis, Lin, Syst. nat. ed. Gm.gen. 174,Sp: 10 HISTOIRE qu'il régnoit sur ces lacs et sur ces fleuves, comme la baleine sur l'Océan... Un individu de cette espèce, vu près de Limritz dans la Poméranie , avoit la gueule assez grande pour qu’on püt y faire entrer facilement un enfant de six ou sept ans. On trouve dans le Volga des glanis de quatre ou cinq mètres ( douze ou quinze pieds) de longueur. On prit , il y a quelques an- nées, dans les environs de Spandow , un de ces silures, qui étoit du poids de soixante kilogrammes ( cent trente livres environ ); et un autre de ces poissons , pêché à Writzen sur l’Oder, en pesoit quatre cents. Le glanis a la tête grosse et très-aplatie de haut en bas; le museau très-arrondi par devant; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que celle d’en haut, ces deux mâ- choires garnies d’un très-grand nombre de dents petites et recourbées; quatre os ovales, hérissés de dents aiguës, et situés au fond de la gueule; l’ouverture de la bouche très-large; une fossette de chaque côté de la lèvre inférieure ; les yeux ronds, sail- lans, très-écartés l’un de l’autre, et d’une petitesse d'autant plus remarquable que les plus grands des animaux, les baleines, les cachalots, les .éléphans , les crocodiles, les DES SILURES. 1# serpens démesurés, ont les yeux très-petits à proportion des énormes dimensions de leurs autres organes. Le dos du glanis est épais; son ventre très-gros ; son anale très-longue ; sa ligne latérale droite; sa peau enduite d’une hu- meur gluante à laquelle s'attache une assez grande quantité de la vase limomeuse sur laquelle il aime à se reposer. Le premier rayon de chaque pectorale est osseux, très-fort et dentelé sur son bord intérieur (1). Les ventrales sont plus éloignées de la tête que la nageoire du dos. La couleur générale de l’animal est d’un verd mêlé de noir, qui s’éclaircit sur les (1) »« Plusieurs poissons compris dans le genre silure, établi par Linnæus, et qui ont à chaque pectorale un rayon dur et dentelé , peuvent, lorsqu'ils étendent cette nageoire , donner à ce rayon une fixité que l’on ne peut vaincre qu’en le détournant. La base de ce rayon est terminée par deux apophyses. Lorsque la pectorale est étendue , l’apophyse anté- rieure entre dans un trou de la clavicule; le rayon tourne un peu sur son axe; l’apophyse, qui est recourbée, s’accroche au bord du trou; et le rayon ne peut plus être fléchi, à moins qu’il ne fasse sur son axe un mouvement en sens contraire du pre- mier. »« af dt MAIS TOMRE côtés et encore plus sur la partie inférieure du poisson , et sur lequel sont distribuées des taches noirâtres irrégulières. Les pecto- rales sont jaunes, ainsi que la dorsale et les ventrales ;: ces dernières ont leur extrémité bleuâtre; et l'extrémité de même que la base des pectorales présentent la même nuance de bleu foncé. Le savant professeur de Strasbourg, feu mon confrère M. Her- mann, rapporte dans des notes manuscrites qu'il eut la bonté de me faire parvenir peu de momens avant sa mort, et auxquelles son digne frère M. Frédéric Hermann, ex- législateur et maire de Strasbourg, a bien voulu ajouter quelques observations, que les silures glanis un peu avancés en âge qu'il avoit examinés dans les viviers de M. Hirs- chel, avoient le bord des pectorales peint d’une nuance rouge que l’on ne voyoit pas sur celles des individus plus jeunes. T/'anale et la nageoire de la queue du glanis sont communément d’un gris mêlé de jaune , et berdées d’une bande violette, Le silure que nous venons de décrire habite non seulement dans les eaux douces de l'Europe , mais encore dans celles de l'Asie et de l'Afrique. On ne l’a trouvé que très-rarement dans la mer; et il paroît qu'on DÉS SILURES. 19 ne l'y a vu qu'’auprès des rivages voisins de lembouchure de grands fleuves, hors des- quels des accidens particuliers ou des cir- constances extraordinaires peuvent l'avoir quelquefois entraîné. Le professeur Kolpin, de Stettin , écrivoit à Bloch, en 1766, qu'on avoit pêché un silure de l'espèce que nous examinons ; auprès de l’île de Rügen dans la Baltique. Comme les baleines, dés éléphans, les crocodiles , les serpens de quinze ou vingt mètres ( quarante à soixante pieds), et tous les grands animaux, le glanis ne parvient qu'après une longue suite d'années à son entier développement. On pourroit croire cependant, d’après les notes manuscrites de M. Hermann, que pendant la première jeunesse de ce silure ce poisson croît avec vitesse, etque cein’est qu'après avoir atleint à une longueur considérable, qu’il grandit avec HE de lenteur, et que son dé- veloppement s'opère par des ie très-peu sensibles. On a écrit qu'il en étoit des mouvemens du glanis comme de son accroissement; qu'il ne nageoïit qu'avec peine , et qu’il ne paroissoit remuer sa grande masse qu'avec difficulté. La queue de ce silure, et l’anale 14 HISTOIRE qui en augmente la surface, sont trop longues et conformées d’une manière trop favorable à une natation rapide, pour qu’on puisse le croire réduit à une manière de s’'avancer très-embarrassée et très-lente. Il faudroit, pour admettre cette sorte de non- chalance et de paresse forcées , supposer que des muscles de cet animal sont extrêmement foibles, et que s’il a recu une rame très- étendue, il est privé de la force nécessaire pour la remuer avec vitesse, et pour l’agiter dans le sens le plus propre à faciliter ses évolutions. La dissection des muscles du clanis n'indique aucune raison d'admettre cette organisaiion vicieuse, C’est dans son instinct qu'il faut chercher la cause du peu de mouvement qu'il se donne. S’il ne change pas fréquemment et promptement de place, il n’en a pas moins reçu les organes néces- saires pour se transporter avec celériié d’un endroit à un autre; mais il n’a ni le besoin, mi par conséquent la volonté, de faire usage de sa vigueur et de ses instrumens de na- tation. Il se nourrit de proie; mais il ne poursuit pas ses victimes. il préfère la ruse à la violence ; il se place en embuscade, il se retire dans des creux, au dessous des planchés , des poieaux et des autres bois . DES SILUREÉS. 15 pourris qui peuvent border les rivages des fleuves qu'il fréquente; ilse couvre de limon:; il épie avec patience les poissons dont il veut se nourrir. La couleur obscure de sa peau empèche qu’on ne le distingue aisément au milieu de la vase dans laquelle il se couche. Ses longs barbillons , auxquels il donne des mouvemens semblables à ceux des vers, attirent les animaux imprudens qu’il cherche à dévorer , et qu'il engloulit d'autant plus aisément, qu'il tient presque toujours sa bouche béante, et que l’ouverture de sa gueule est tournée vers le haut. Il ne quitte que pendant un mois ou deux le fond des rivières où il a élabli sa pêche: c’est ordinairement vers le printems qu'il se montre de tems en tems à la surface de l’eau; et c’est dans cette même saison qu'il dépose près des rives, ou ses œufs, ou le suc prolifique qui doit les féconder. On a remarqué qu'il n’alloit pondre ou arroser ses œufs que vers le milieu de la nuit..... ...Les membres du glanis étant arrosés, imbus et profondément pénétrés d’une hu- meur gluante, peuvent résister plus facile- ment que ceux de plusieurs autres habitans des eaux aux coups qui brisent, aux acci- dens qui écrasent, aux causes qui desse- 16 HISTOIRE chent ; et dès-lors on doit voir pourquoi il est plus difficile de lui faire perdre la vie qu’à beaucoup d’autres poissons... On a pensé que sa sensibilité étoit extrè- mement émoussée; on la conclu du peu d’agitation qu’il éprouvoit lorsqu'il étoit pris, et de l'espèce d’immobilité qu'il montroit souvent dans toutes ses parties, excepté dans ses barbillons. On auroit dû cependant se souvenir que, malgré le besoin qu'il a de se nourrir de substances animales, il paroît avoit l'instinct social. On voit presque toujours deux glanis ensemble; et c’est ordi- nairement un mâle et une femelle qui vivent ainsi l’un auprès de l’autre. Malgré sa grandeur, le glanis femelle ne contient qu’un très-petit nombre d'œufs, suivant plusieurs naturalisies; et si ce fait est bien constaté, il méritera d'autant plus l'attention des physiciens, qu'il sera une exception à la proporlion que la Nature semble avoir établie entre là grosseur des poissons et le nombre de leurs œufs... Bloch rapporte qu'une femelle , qui pesoit déja quinze hectogrammes( trois livres et demie}, n'aYoit dans ses deux ovaires que dix-sept mille trois cents œufs. Lorsque les tempêtes sont assez violentes pour DES SILURES % pour bouleverser toute la masse des eaux dans lesquelles vit le glanis, il quitle sa retraite limoneuse, et se montre à la surface des fleuves ; néanmoins, comme ces orages sont rares, el que d’ailleurs le tems pendant lequel il est attiré vers les rivages est d’une durée assez courte, il est exposé bien peu souvent à se defendre contre des poissons voraces assez forts pour oser l’attaquer. Mais les anguilles, les loles et d’autres poissons beaucoup plus petits se nourrissent de ses œufs ; et quand il est encore très-jeune, il est quelquefois la proie des grandes gre- nouilles. Son oœsophage et son estomac présentent, dans leur intérieur, des plis assez profonds; et feu Hartmann (1), ainsi que le profes- seur Schneider (2), ont remarqué que cet estomac jouissoit d’une irritabilité assez grande, même après la dissection de l’ani- mal, pour offrir pendant long-tems des con- tractious et, des dilatations alternatives. Le canal intestinal est court et replié une seule fois ; le foie gros ; la vésicule du fiel (1) »v« Mélanges de l’académie des curieux de la Nature, décade 2 ,an 7, p.80. (2) Synon. des poiss. d’Artedi, etc. p. 170.»« Poiss. Tome XIL B 18 HISTOTRE longue et remplie d’une liqueur jaune ; la vessie natatoire courte, large, et divisée longitudinalement en deux. Vingt côtes sont placées de chaque côté de l’épine du dos, qui est composée de cent dix vertèbres. “La chair du glanis est blanche, grasse, douce , agréable au goût, mais mollasse , visqueuse et difficile à digérer. Dans les en- virons du Volga, dont les eaux nourrissent un très-grand nombre d'individus de cette espèce, on fait avec leur vessie natatoire une colle assez bonne , mais à laquelle on préfère cependant celle que donne la vessie natatoire de l’acipensère huso. Sur les bords du Danube, la peau du glanis, séchée au au soleil,a servi pendant long-tems de lard aux habitans peu fortunés; et du tems de Belon, cette même peau avoit été employée à couvrir des instrumens de musique. Les notes manuscrites du professeur Hermann et de son frère, maire de Stras- bourg, nous ont appris que MM. Durr, Foncle et le neveu, marchands poissonniers de cette ville, avoient tâché de naturaliser le glanis dans l’ancienne Alsace. Ils avoient d’abord fait à grands frais plusieurs voyages en Hongrie, pour y chercher dans le Da- nube plusieurs silures de cette espèce ; ils DÉS STLURES avoient appris ensuite que des glanis habitent ‘un lac de deux lieues de tour, situé dans la Suabe, à quelques milles de Doneschinsen, à vingt-cinq myriamètres ( cinquante lieues environ) de Strasbourg, et par conséquent beaucoup plus près des bords du Rhin que des rives hongroises du Danube. Ce lac se nomme en allemand, Feder-see ; en latin, lacus Plumarius ; et en francais, lac aux Plumes. Is en avoient apporté plusieurs de ces silures, qu’on avoit déja multipliés dans les étangs de feu le respectable et mal- heureux M. Dietrich, au point qu’on y en comptoit plus de cinq cents; mais il y a une douzaine d'années que, lors d’un évé- nement extraordinaire, ces poissons furent enlevés, et il n'en reste plus dans les étangs du département du Bas-Rhin. M. Durr le neveu, et son beau-frère M. Hirschel, font toujours venir du Feder-see des glanis , qu'ils vendent à Strasbourg , ou qu'ils envoient plus loin, et dont les plus petits pèsent ordinairement six kilogrammes ( à peu près douze livres ). (1) »« (1) »» 16 rayons à la membrane branch. du glanis, 18 rayons à chaque pectorale. 15 rayons à chaque ventrale. 17. rayons à La nageoire de la queue. »« B 2 20 HESTOIRE LE SILURE VERRUQUEUX (1), gr LE SILURE ASOTE (2). 2 ET 35 ESPÈCES. «ua tête du verruqueux présente dans sa partiè supérieure un sillon longitudinal, à la suite duquel on voit sur le dos une saillie également longitudinale. 11 n’y a qu’un orifice à chaque narine. Le premier rayon de chaque pectorale est très-dur, très-fort et dentelé. On trouve dans l'Asie l’asote, qui, de même que le verruqueux, a dans le pre- mier rayon de chaque pectorale une sorte (1) »« Silurus verrucosus. Platyste verrue, platysiœus verrucosus. Bloch , pl. ccczxxn1, fig. 3. »« Le silure verruqueux ou la verrue. En anglais, the warty flat fish. En allemand, der wartige plattleib. (2) »« Silurus asotus. Silure asote. Daubenton et Haïüy, Encycl. méth, — Bonat. pl. de l’Encycl. méth. »« Silurus pinné dorsali unicä, cirris quatuor. .... « silurus asotus. Lin. Syst. nat. ed. Gm. gen, 175, sp. 2. — Arted. Gen, pisc, gen, 2 appendicis, addit. n° 2, 1DES SILURES. 21 de dard dentelé, et dangereux par sa dureté et par sa grosseur...... [es dents de ce poisson sont très-nombreuses ; et sa na- geoire de l’anus s'étend jusqu'à celle de la queue (1). »» (1) »« 5 rayons à la membrane branchiale du silure verruqueux. 8 rayons à chaque pectorale,. 6 rayons à chaque ventrale. , 10 rayons à la nageoïire de la queue. 16 rayons à la membrane branchiale du silure asote. 14 rayons à chaque pectorale. 15 rayons à chaque ventrale., 16 rayons à la caudale, »« L: 22 HMS TOTRE armes rene LE STELURE : FOSSIBE: (x). OQUATRIEME ESPÈCE. «« Brocx avoit reçu de Tranquebar un individu de cette espèce. Le dessus de fa tête de ce poisson montroit une fossette longi- tudinale. La couverture osseuse qui revêtoit cette même partie étoit terminée par trois pointes. On voyoit de petites dents à la partie antérieure du palais, ainsi qu'aux deux mâchoirés, qui étoient aussi avancées lune que l’autre. La ligne étoit courte, épaisse et lisse. La ligne latérale descendoit Jusque vers les ventrales, et s’étendoit en- suite directement jusqu’à la nageoire de la queue, dont l'anus étoit une fois plus éloi- gué que de la tête. Le premier rayon de chaque pectorale paroissoit très-fort.... Sa couleur générale étoit celle du chocolat; les nageoires offroient une teinte d’un brun un peu clair, excepté l’anale qui étoit grise. » « (1) v« Siurus fossilis. En allemand, sch/ammwels. En anglais, muddy silure. Silure d’étang. Bloch, pl. ceczxx, fig. 2. »« DÉS STILUMIES. 23 LE SILURE DEUX-TACHES (), LÉ SCHIEE\T (9); ET LE SILURE UNDÉCIMAL (5). 5, 6 ET 7° ESPÈCES. »« Lis violet , le jaune et l’argenté con- courent à la parure du silure deux-taches. Sa partie supérieure est d’un violet clair ; ses côtés brillent de léclat de l'argent; sa (1) va Silurus bimaculatus. Chez les tamules, sewalet. Silure à deux taches. Bloch , pl. ccczx1v. (2) Siurus Ha Sur les bords du Nil, schilde ou schilbé. Silure schilde. Daubenton et Haüy, Encycl. méth. — Bonat. planshes de l’Encyclop. méth. — Mus. Ad. Frid. 2, p, 96. Silure schilde niloticus. Hasselquist , It. 376. »« Silurus pinn& dorsali unic4 , radiis sex, cirris octo..... silurus mystus. Lin. Syst. nat. edit, Gmel. gen. 175 , sp. 4. — Artedi, Gen. pisc. gen. 2 append. addit. n° 3. (5) »« Siurus undecimalis. Silure ondécimal. Daubenton et Haüy, Encyclop. B 4 24 HISTOIRE caudale est jaune, avec les deux extrémités du croissant qu’elle forme , d’un violet foncé ; les autres nageoires sont comtmuné- ment variées de jaune et de violet. Ce beau poisson vit dans les lacs et dans les rivières de la côte de Malabar: il fraie pendant l'été; sa chair est d’un goût agréable. Sa tête a moins de largeur que celle de la plupart des autres silures. Ses dents sont très-fortes ; on en voit un grand nombre dé petites sur le palais : mais la langue est lisse. Il y a deux orifices à chaque narine. Les barbillons supérieurs sont longs, les infé- rieurs très-courts et d’une couleur blan- châtre. Le prenxier rayon de chaque pecto- rale est dur, gros, et dentelé du côté op- posé à la tête. (La ligne latérale ne monire que de très-léséres courbures »« ..... Le schilbi (c’est ainsi que se prononce en Egypte le nom arabe de cette espèce de méthod. — Bon. pl. de lEncycl. méth. — Mus. Ad, Érid. 2, p.97.»« Silurus pinné dorsali unicé , radiis undecim , eirris océo..... siiurus undecimalis. Lin. Syst. nat. ed. Gm. gen. 195, sp. 7. — Artedi, Gen. pisc. gen. 2 append, additam. n° 23. DES SILUÜURES. eh silure } est assez commun dans le Nil. Sa mâchoire supérieure , à laquelle ses bar- billons sont attachés , est armée de deux rangées de petites dents recourbées et aiï- guës ; il n’y a qu’un seul rang de dents se-nblables à la mâchoire inférieure; chaque nageoire pectorale a son premier rayon gros- et dentelé ; une couleur assez uniforme de gris noirâtre, plus sombre au dessus de la ligne latérale qu’au dessous , couvre ce poisson en entier. L/on aperçoit quelques nuances de rouge sur le devant de la tête, aussi bien qu’à la base des nageoires des ouies , anale et caudale ; un jaune doré colore l'iris des yeux (1). »« Lie silure undécimal, qui habite dans les rivières de Surinam , a onze rayons à sa dorsale , à sa nageoire de l'anus , et à chacune de ses pectorales ; et ces trois nombres semblables ont indiqué le nom qu'on lui a donné. Une dentelure garnit chacun des côtés du premier rayon de lune et de l’autre de ses peclorales; ses bar- (1) J'ai publié une figure du schilbi dans mon Voyage de la haute et basse Egypte, pl. XX XIE de l'Atlas, fig, r. 26 HISTOIRE billons extérieurs ont une longueur égale à celle de son corps (1). »« (1) »« 12 rayons à la membrane branchiale du silure deux-taches. 14 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 16 rayons à la nageoïte de la queue. 10 rayons à la membrane des branchies du schilb1. 12 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. \ ‘20 rayons à la caudale. 11 rayons à chaque pectorale du silure undé- cimal. 6 rayons à chaque ventrale. 17 rayons à la nageoire de la queue. »« DES SILUR'ES. 27 LE SILURE ASPRÉDE (1), gr LE SILURE COTYLÉPHORE (2). 8 ET 9° ESPÈCES. ve Ox pêche dans les fleuves de l’Amé- rique.,.... le silure asprède, dont la tête, plate, osseuse et couverte d’une membrane, s’élargit beaucoup auprès des pectorales, et présente, dans sa partie supérieure, une cavité longitudinale et triangulaire qui se (1) va Silurus aspredo. Par les allemands, glaitleib. Par les suédois , simpla egsen. Silure asprède. Daubenton et Haüy, Encycl. méth. — Bonaterre, pl. de l’Enc. méth. »« Platyste lisse. Bloch. ÆAspredo. Amæn. acad. 1, p. 311,tab. 14, fig. 5. — Seba , Mus. 5, tab. 20, fig. 10. Aspredo cirris 8. Gronov. Zooph. »« Silurus pinn& dorsali unicé radiis quinque, cirris océo..... silurus aspredo. Lin. Syst. nat. edit, Gmel. gen. 175, sp. 5. — Artedi, Gen. pisc. gen. 2 append. additam. n° 4. (2) »« Silurus cotylephorus. Par les allemands , teller trager, rauher sels. Par les hollandais, runwe metrval. Platyste cotyléphore, Bloch, pl. éccuxxu.v« 28 HISTOIRE lermine par une sorte de tube solide pro- longé jusqu’à la dorsale. On aperçoit quel- ques verrues ou petits tubercules sur la tête et sur la poitrine. La mâchoire supé- rieure est plus avancée que celle de des- sous ; la langue et le palais sont lisses ; chaque narine a deux orifices ; louverture branchiale est courte et étroite. Les bran- chies sont petites ; elles sont d’ailleurs garnies de filamens très-peu alongés , et distribués par touffes très-séparées les unes des autres. Une dentelure hérisse chacun des côtés du premier rayon de chaque pec- torale , qui de plus réunit beaucoup de force à une grosseur considérable. Le corps proprement dit étant çourt et l’anale trés- longue , lanus est beaucoup plus près de la tête que de la caudale. Au-delà de cet ori- fice, on voit une ouverture placée à l’ex- trémité d'une sorte de petit cylindre. La queue , très-alongée et très- mobile, est comprimée par les côtés de manière à pré- senter une sorte de tranchant ou de carère longitudinale dans sa partie supérieure. La couleur générale est d’un brun mêlé de violet. Le cotyléphore diffère de l’asprède par les traits suivans: .... DES SILURÉS. 20 Premièrement , il n’a que six barbillons au lieu de huit. Deuxièmement , ses dents sont moins fortes que celles de lasprède. Troisièmement, toute sa partie supérieure est garnie de petits tubercules qui forment sur la queue huit rangées longitudinales. Quatrièmement, los qui de chaque côté représente une clavicule est divisé en deux par un intervalle que des muscles rem- plissent. Cinquièmement , le dessous de la gorge, du ventre et d’une portion des nageoires: ventrales, est garni de petits corps d’un diamètre à peu près égal à celui des tuber- cules du dos, arrondis dans leur contour, convexes du côté par lequel ils tiennent au poisson, concaves de l’autre , et assez sem- blables à une sorte d’entonnoir ou de petite coupe. Presque tous ces petits corps sont suspendus à une tige déliée, flexible, et d'autant plus courie que lentonnoir est moins développé : les autres sont attachés sans aucun pédoncule au ventre, où à la gorge, ou aux ventrales de l'animal (1). 11 est (1) »« 4 rayons à la membrane branchiale du silure asprède, à 30 HISTOIRE bon d'observer que ces appendices ne sont ainsi conformées que dans les cotyléphores adultes où presque adultes : dans des indivi- dus moins âgés , elles sont appliquées immé- diatement à la peau, de manière à ressembler à des taches, ou tout au plus à de légères élévations ; et dans des silures de la même espèce plus jeunes encore, on n’en aper 2 aucun rudiment.... Le silure cotyléphore habite dans les eaux des Indes orientales. »« 8 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 11 rayons à la nageoire de la queue. A 8 rayons à chaque peciorale du silure coty- léphiore. 6 rayons à chaque ventrale. 9 rayons à la caudale. »« DES SILURES. 31 LE SILURE CHINOIS (a), gr LE SILURE HEXADACTYLE (2). 10 ET 11° ESPÈCES. ..... vla couleur de la partie supé- rieure du premier de ces silures est d’un verdâtre marbré de verd ; les côtés et la partie inférieure sont d’un argenté mêlé de nuances vertes. Chaque opercule est com- posé de deux ou trois pièces presque ovales. Les deux barbillons ont une longueur à peu près égale à celle de la tête. La mâchoire inférieure est plus avancée que la supé- rieure. Aucune nageoire n'offre de rayon fort et dentelé.... Nous avons tiré le nom spécifique du silure hexadactyle, du nombre de rayons ou doigts de ses mains, où nageoires pecio- rales, lesquels sont au nombre de six, ainsi que ceux de ses nageoires ventrales, ou de ses pieds. Les quatre barbillons de la mâchoire d’en (1) ve Siurus chinensis. (2) Silurus hexadactylus. » « 32 HISTOIRE bas sont plus courts que les deux de la mâchoire d'en haut. L'ouverture de chaque narine est double. Les yeux sont petits et rapprochés l’un de l’autre. Indépendamment de plusieurs arêtes ou saillies tuberculées que l’on voit sur la tête et sur le corps, uue saillie semblable part de chaque oeil ; et ces deux arêtes se réunissent au dessus de la partie supérieure du dos. La tête eb le corps sont très-aplatis ; la longueur de ces deux parties n’est que le tiers, ou environ, de celle de la queue, qui réunit à cette dimension une conformation analogue à celle d’une pyramide à dix faces. Le premier rayon de chaque pectorale est large, aplati et dentelé sur ses deux bords, de telle sorte que les pointes du bord externe sont tour- nées vers la queue, et celles du bord inté- rieur dirigées vers la tête. Le dessus de la tête et du corps est blanc avec des taches noires ; presque tout le reste de la surface de l’animal est noir avec des taches blanches, excepté la partie inférieure de la tête, de la queue et du corps, qui est blanchätre »«. CENT DES MACROPTERONOTES. 33 CENT-SOIXANTIÈME GENRE. LES MACROPTERONOTES (1). » « L. tête large, déprimée, et couverte . de lames grandes et dures, ou d’une peau visqueuse ; la bouche à l'extrémité du mu- seau; des barbillons aux mâchoires ; le corps gros ; la peau enduite d’une mu- cosité abondante ; une seule nageoire dor- sale; cette nageoire très-longue. PREMIÉRE ESPÈCE. LE MACROPTÉRONOTE CHARMUTH; "14- cropteronotus charmuth. — Huit barbillons; dix rayons à la membrane des branchies ; soixante - douze rayons à la nageoire du dos ; soixante - neuf à l’anale ; la caudale arrondie. | 2. LE MACROPTÉRONOTE GRENOUILLER ; macropteronotus batrachus. — Huit barbil- lons; sept rayons à la membrane des bran- chies; moins de soixante - dix rayons à la (1) ve Le mot macroptéronote exprime la longueur de la nageoire du dos. »« Poiss. Tome XII. C F4 HISTOIRE nageoire du dos; moins de cinquante à celle de lanus: la caudale arrondie. 5. LE MACROPTÉRONOTE BRUN; Mmacrop- teronotus fuscus. — Huit barbillons; la na- seoire dorsale, l’anale et la caudale arron- 8 dies; la couleur brune et sans taches. 4 LE MACROPTÉRONOTE HEXACICINNE ; macropteronotus hexacicinnus. — Six bar- billons ; la nageoiïre du dos triangulaire et très-basse, sur-tout vers la caudale; l’anale courte ; la caudale arrondie; la couleur brune ét sans taches »«. | | | | | DES MACROPTERONOTES. 55 LE KARMOUTEH (à) ET LE MACROPTÉRONOTE GRENOUILLER (2). 1 ET 2% ESPÈCES. » « Daxs le genre dont nous nous occu- pons, la nageoire du dos, s'étendant jus- qu’auprès de la caudale, augmente la surface de la queue, et donne par conséquent plus de force à l'instrument principal de la na- tation de l’animal ; il n’est donc pas surpre- MT , (1) »« Macropteronotus charmuth. Silure charmuth. Daubenton et Haüy, Encyclop. méth. — Bonaterre , planches de l’Encycl, méth. — Mus. Ad. Frid. 2, p. 96 *. Silurus charmuth niloticus. Hasselquist , It. 37r. Clarias. Gron. Zooph. 522 , tab. 8, fig. 3 et 4. Blachfish. Russel, Alep. 73, tab. 12, fig. r. Lampetra indica erythrophthalmos. Raj. Pise. 150. Par plusieurs anciens auteurs qui ont écrit sur les animaux du Nil, aluby, va Le nom arabe de ce poisson en Egypte est Lar- mouth. Silurus pinn4 dorsali unicé radiis septuaginta, cirris OCL0 ,.. . . silurus anguillaris, Lan. Syst. nat, C 2 06 HISTOIRE nant qu’on ait remarqué beaucoup de ra= pidité dans les mouvemens du karmouth. Le dessus de la tête de ce macroptéronote présente une multitude de petits mamelons. Des huit barbillons dont il est pourvu, les deux plus longs sont placés chacun à un des angles de la bouche, les deux plus courts auprès des narines, et les autres quatre sur les bords de la lèvre inférieure. La partie supérieure du poisson est d’un brun obscur, et la partie inférieure d’un blanc mêlé de gris...... On voit au delà des branchies une cavité qui communique avec celle de ces organes; que l’animal peut fermer cette cavité; qu’elle contient un cartilage plat et divisé en plusieurs branches; que la surface dé ce cartilage est couverte de nombreuses ramifications de vaisseaux sanguins visibles pendant la vie du poisson; que cet appareil edit. Gmel. gen. 1795 ,sp. 5. — Arted, Gen. pisc. gen. 2 append. addit, n° 5. :(2):»€ Macropteronotus batrachus. Par les alle- mands , froschwels. Par les tamules, toeli. -Silurus batrachus. Lin. édit. de Gmelin. Silure greénouiller. Bloch, pl. ceczxx, fig. 1. — Daubenton et Haüy, Enc. méth.— Bonat. planches de lV'Enc. méth.»« DES MACROPTERONOTES. 57 devoit être considéré comme une brañchie supplémentaire; que, par une conformation un peu analogue à celle des sépies, le système général des vaisseaux sanguins comprend trois ventricules séparés les uns des auires ; que l’on peut regarder ces ventricules comme autant de cœurs, etc... »« On trouvera une description très-détaillée du karmouth dans mon voyage de la haute et basse Egypte, ainsi qu'un dessin exact de ce poisson (1). »« Le karmouth habite dans le Nil; »« c'est une espèce des plus communes et en même tems des plus dédaignées. » « On trouve le grenouiller dans l'Asie et dans l'Afrique. La calotle osseuse qui revêt le dessus de la tête du grenouiller se termine en poinie par derrière , et montre deux enfoncemens. L'antérieur est alongé, et l’autre presque rond. Autour de chaque angle de la bouche sont distribués quatre barbillons longs et inégaux. Le palais est rude, la ligne latérale presque droite ; le premier rayon de chaque (1) Vol. IT, p. 288 et suiv. et planche XXII de l'Atlas, fig. 2. C 5 38 ES TOTRE pectorale fort et dentelé; la couleur générale d’un brun mêlé de jaune (1). »« (1) »« 10 rayons à chaque pectorale du karmouth. 6 ou 7 rayons à chaque ventrale. 21 rayons à la nageoire de la queue. 8 rayons à chaque pectoraledu M grenouiller. 67 rayons à la nageoire du dos. 6 rayons à chaque ventrale. 45 rayons à la nageoire de l'anus. 16 rayons à la caudale, »« DES MACROPTERONOTES. ‘39 LE MACROPTÉRONOTE BRUN (1), ET LE MACROPTÉRONOTE HEXACICINNE (2). 3 ET 4° ESPÈCES. bistois 5 DA Css deux macroptéronotes vivent dans les eaux de la Chine. Le dessus de la tête du brun est couvert d’une enveloppe dure qui montre par derrière deux échan- crures , el se termine en pointe. Le premier rayon de chaque pectorale est long, dur, un peu gros , mais sans dentelure. On dis- tingue une partie des muscles du corps et de la queue, au travers de la peau. Les ventrales sont petites et arrondies. Un grand barbillon est attaché à chaque angle de la bouche ; les autres six sont moins longs , et situés deux auprès des narines, et quatre sur la mâchoire inférieure. L'iris est couleur . d’or. Le nom de l’hexacicinne désigne les six barbillons du second de ces macroptéronotes chinois. Ce poisson ne diffère du premier que par les traits indiqués sur le tableau générique... D (1) vx Macropteronotus fuscus. (2) Macropteronotus hexacicinnus. »« C4 ke HISTOIRE CENT SOIXANTE-UNIÈME GENRE. LES MALAPTERURES. »« La tête déprimée et couverte de lames grandes et dures, ou d’une peau visqueuse ; la bouche à l’extrémité du museau ; des barbillons aux mâchoires ; le corps gros; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosité abondante ; une seule na- geoire dorsale ; cette nageoiïre adipeuse , et placée assez près de la caudale. ESPÉCE. LE MALAPTÉRURE ÉLECTRIQUE ; nalap- terurus electricus. — Deux barbilions à la mâchoire supérieure ; quatre barbillons iné- gaux à la mâchoire inférieure ; douze rayons à la nageoire de Panus ; la caudale arron- die. »« DES MALAPTERURES. 4 MALAPTÉRURE ÉLECTRIQUE (1). »e Cr nom d’électrigue rappelle la pro- priété remarquable que nous “avons déjà reconnue dans quatre espèces de poissons, dans la raie torpille, dans le tétrodon, le gymnote et le trichiure.... Ce malaptérure est recouvert d’une couche épaisse de graisse. ...... Il ne se trouve pas seulement dans le Nil : 1l vit aussi dans d’autres fleuves d'Afrique... Il y parvient à une longueur de plus d’un demi-mètre ( un pied et demi). Son corps est aplati comme sa tète. Ses yeux, (1) v« Malapterurus electricus. Typhinos des an- ciensauicurs....— Broussonnet, Acad. des sciences, 1702 , p. 692; et Journal de physique, vol. XX VIF, p- 143. — Verhandeling over den beefvisch, eene weinig bekende soort van electr. visch. — Algsem. Geneesk , jaarboek , vol. IV, p. 24. Silure trembleur. Bonat. pl. de l'Eancycl. méth.»« Raja pinné dorsali adiposé, corpore nigro macu- lato , cirrhis oris sex... raja red Forskœæl, Faun. ægypt. arab. p. 15, n° 14. — Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 174, sp. 22. — Arted. Gen. pisc. gen. 2 append, addit. n° 17. 42 ASRErITS "TON R E très-peu gros, sont recouverts par la mem- brane la plus extérieure de son tégument général , laquelle s'étend comme un voile transparent au dessus de ces organes. Chaque narine a deux orifices. Sa couleur grisâtre est relevée par quelques taches noires ou foncées que l’on. voit sur sa queue (1) »« (1) »« 6 rayons à la membrane branchiale du malap- térure électrique. 9 rayons à chaque pettorale. _6 rayons à chaque ventraie. 18 rayons à la nageoire de la queue. »« DES PIMELODES. 43 me | ne CENT SOIXANTE-DEUXIÈME GEN. LES PIMÉLODES. »« La tête déprimée et couverte de lames - grandes et dures, ou d’une peau vis- queuse ; la bouche à l'extrémité du mu- seau ; des barbillons aux mâchoires ; le corps gras ; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosilé abondante; deux nageoires dorsales ; la seconde adi- peuse. ; PREMIER SOUS-GENR E. La nageoire de la queue fourchue, ou échancrée en croissant. PREMIERE Es PE CF. LE PIMÉLODE BAGRE ; pimelodus bagre.— Quatre barbillons aux mâchoires; le premier rayon de chaque pectorale et celui de la première nageoire du dos, garnis d’un irès- long filament ; huit rayons à la première dorsale ; vingt-quatre à la nageoire de l'anus. 2. LE PIMÉLODE cHAT; pimelodus felis. — Six barbillons aux mâchoires; huit rayons 44 HS TO'TRE à la première nageoire du dos; vingt-trois à celle de l'anus. 9. LE PIMÉLODE scHEILAN ; pimelodus clarias. — Six barbillons aux mâchoires ; les deux barbillons des angles de la bouche, d’une longueur égale ou à peu près à la longueur totale de l'animal ; huit rayons à la première dorsale ; onze rayons à la nageoire de l'anus. 4. LE PIMÉLODE BARRÉ ; pimelodus fas- ciatus. Six barbillons aux mâchoires ; la longueur de la tête égale ou presque égale au fiers de la longueur totale du poisson ; sept rayons à la première nageoire du dos; quatorze à l’anale ; des bandes tranversales. 5. Le prMÉLODE Ascire ; pémelodus as- cita. — Six barbillons très-longs aux mâ- choires ; neuf rayons à la première nageoire au dos ; dix-huit rayons à l’anale. | 6. LE PIMÉLODE ARGENTÉ ; pimelodus argenteus. — Six barbillons aux mâchoires ; huit rayons à la première dorsale ; treize rayons à la ragcoire de l'anus; la couleur générale argentée. 7. L% PIMÉLODE Nœ@uUD; pimelodus nodo- sus. — Six barbillons aux mâchoires ; cinq rayons à la première nageoire du dos; vingt rayons à celle de l'anus; un nœud ou une DES PIMELODES. 45 tubérosité à la racine du premier rayon de la dorsale. 8. LE PIMÉLODE QUATRE-TACHES ; pime- lodus quadrimaculatus. — Six barbillons aux mâchoires ; sept rayons à la première nageoire du dos; l’adipeuse trés - longue ; neuf rayons à l’anale ; quatre taches grandes, rondes , et rangées longitudinalement de chaque côié du poisson 9. LE PIMÉLODE BARBU ; pimelodus bar- Bus. — Six barbillons aux mâchoires : huit rayons à la première dorsale ; dix-sept rayons à la nageoire de lanus; le lobe su- périeur de la caudale plus long que lin- férieur. 10. LE PIMÉLODE TACHETÉ; pimelodus maculaius. — Six barbillons aux mâchoires ; sept rayons à la première dorsale ; onze rayons à l’anale; le lobe supérieur de la queue plus long que l’inférieur ; la couleur générale d’un bleu doré ; deux rangées lon- gitudinales de taches noires de chaque côté de l'animal. _ 11. LE PIMÉLODE BLEUATRE; pémelodus cærulescens. — Six barbillons aux mà- ghoires ; cinq ou six rayons à la première nageoire du dos ; huit rayons à chaque ven- trale ; vingt rayons à la nageoire de l’anus …. 46 HUES T'OTRE les deux premiers rayons de cette nageoire: plus longs que les autres, et réunis à une _ appendice membraneuse, filiforme, et plus alongée que ces rayons; la couleur générale bleuûtre. ( 12. LE PIMÉLODE DOIGT-DE-NÈGRE; Pine- lodus nigrodigitatus. — Six barbillons aux mâchoires; huit rayons à la première na- geoire du dos ; le premier de ces rayons fort et court; le second, long et dentelé ; six rayons à la nageoire de l’anus; le premier rayon de chaque pectorale dentelé des deux côtés ; la caudale en croissant ; presque toutes les nageoires d’une couleur foncée. 13. LE PIMÉLODE COMMERSONNIEN ; pime- Zodus Commersonnii. — Six barbillons aux machoires; sept rayons à la première na- seoire du dos: le premier de ces rayons dentelé des deux côtés ; point de rayon dentelé aux pectorales : la ligne latérale droite. | 14. LE PIMÉLODE MATOU ; pémelodus catus. — Huit barbillons aux mâchoires; six rayons à la première dorsale: vingt à l’anale. 15. LE PIMÉLODE cous; pimelodus cous. — Huit barbillons aux mâchoires ; cinq rayons à la première nageoire du dos; huit DES PIMELODES. AT: rayons à celle de l'anus; la seconde nageoire du dos ovale. 16. LE PIMÉLODE DOoCcMAC; pimelodus docmac. — Huit barbillons aux mâchoires : pe rayons à la première dorsale ; dix rayons à l'anale ; deux rayons à la membrane des “ire 17. LE PIMÉLODE 8AJAD ; pimelodus bajad. — Huit barbillons aux mâchoires; dix rayons à la première nageoire du dos; douze rayons à l’anale; la nageoire adipeuse, longue; cinq rayons à la membrane des branchies. 18. LE PIMÉLODE ÉRYHROPTÈRE; pime- lodus erythropterus. — Huit barbillons aux mâchoires; huit rayons à la première na- geoire du dos; neuf rayons à celle de l'anus; la nageoire adipeuse, longue; les deux lobes de la caudale très-alongés; ïies nageoires rouges. 19. LE PIMÉLODE RAIE D'ARGENT; pi- melodus atherinoides, — Huit barbillons aux mâchoires; cinq rayons à la première dor- sale ; six fayens à chaque pectorale; trente- six rayons à celle de l’anus ; une raie lon- situdinale et argentée de chaque côté du poisson. 20. LE PIMÉLODE RAY É; pimelodus viltatus. — Huit barbilions aux mâchoirés ; neuf 48 HISTOIRE rayons à la première nageoire du dos; six rayons à chaque pectorale, huit à l’anale; une raie longitudinale jaune et bordée de bleu. 21. LE PIMÉLODE MOUCHETÉ ; pimelodus gutiatus, — Huit barbillons aux mâchoires ; dix rayons à la première dorsale ; l’anale très - courte et arrondie ; l’adipeuse longue et arrondie; les principaux muscles laté- raux visibles au travers de la peau; point d’aiguillon dentelé à la première nageoire du dos; de petites taches noïâtres, semées irrégulièrement sur presque toutes les par- tes de l'animal. 22. LE PIMÉLODE THUNBERG; pimelodus thunborg. — Six barbillons aux mâchoires; un rayon aiguillonné et six rayons articulés à la première dorsale: vingt-deux rayons à la nageoïire de l’anus; une tache noire sur la nageoire adipeuse. SECOND SOUS-GENRE. Ea naägeoire de la queue terminée par une ligne droite, ou arrondie et sans échancrure. 25. LE PIMÉLODE CASQUÉ; pimelodus ga- leatus. — Six barbillons aux mâchoires; six rayons DES PIMELODES,. 49 rayons à la première dorsale : vingt-quatre rayons à la nageoire de l’anus ; la caudale arrondie ; [a tête couverte d’une piaque osseuse, ciselée et découpée. 24. LE PIMÉLODE cHiLr ; pimelodus chi- lensis. — Quatre barbillons aux mâchoires ; sept rayons à la première nageoire du dos: onze rayons à celle de l'anus; la caudale Jlancéolée, »« Poiss. Tome XII. PE Bo HISTOIRE LE BAGRE (:),* LE PIMÉLODE CHAT (2), LE PIMÉLODE SCHEILAN (5), ET LE PIMÉLODE BARRÉ (4). 1, 2,3 ET 4 ESPÈCES. * Voyez la planche LXIT, fig. 2. se Lies grandes rivières du Brésil et celles de l'Amérique septentrionale nourrissent le bagre, qui parvient à une longueur consi- dérable, mais dont la chair est ordinaire- ment peu agréable au goût. On voit sur sa : (1) x Pimelodus bagre. Par les allemands, meer- wels. Par les anglais de l’Amérique septentrionale, saltwater-katfish. À Cayenne, coco. Par les brasiliens, guiraguacu. Silure bagre. Daubenton et Haüy, Encycl. méth. — Bonat. pl. de l’'Encycl. méth. — Bloch, pl. ccczxv.— Gronov. Zooph. 382. — Willughby, Ichthyol. tab. 1,7, fig. b. Bazgra tertia. Raj. Pisc. p.82 , n° 3.»« Silurus pinn& dorsali posticä adiposé , radio primo. dorsalis, pectoraliumque setaceo, cirris quatuor,.... silurus bagre. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175, sp. 17. — Artedi, Gen. pisc. gen. 2 append. addi- tament. n° 8. | DES PIMELODES. 6 tête une cavilé alonsée; chaque narine à D a) n« Pimelcdus falis. À Cayenne, machoiran F0 passant, petite gueule. Silure chat. Daubenton et Haüy, Encycl. méth. — D lite planches de l’Encyel. méth. »« Silurus pinnä dorsali posticä adipos , radiis visinti tribus , cirris sex , caudé bifidä... silurus felis. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175 , sp. 10. — Arted. Gen. pisc. gen. 2 append. addit. n° 11. (35) »« Pimelodus clarias. En Allemagne, lanpbard. En Suëde , /œængsstrimad tandjæzy. Silure scheilan. Daubenton et H:üy, Enc. méth. Bonaterre, planches de l’Encycel. méth. — Mus. Ad. Frid. 1,p. 73,et2, p.08 *. — It. Scan. 82: — Gron. Mus. 1, n°85, p. 34; Zvoph. n° 384, p. 125. — Has- Le lt. 569 j Barbarin. Bloch , pl. xxxv, fig. 1: »« Silurus pinné dorsali posticä adiposéä, ani radiis andecim, cirris sex... silurus clarias. Lin. Syst. nat. edit. CH gen. 175, F 15. — Artedi, Gen. pis gén. 2 append. additam. n° 18. (4) va ah shit Silurus fasciatus. Lin. édit. de Gmel. Silure barré. Vaubenton et Haüy, Encycl. méth. — Bonaterre, planches de l'Encyclopédie méthod. — Bloch , pl. ceczxvr, — Seb. Mus. 3, p. 84, tab. 19, fig. 6. — Gronov. Zooph. 386. »« | Silurus pinnä dorsali posticä adiposé, ani radiis tredecim, cirris sex. . . silurus fasciatus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175 , sp. 16: — Artedi, Gen. pisc. gen. 2 append. additam. n° 14, D 2 53 HISTOIRE deux orifices ; la mâchoire inférieure dé- passe celle d'en haut ; le devant du palais est rude, mais la langue est lisse. Les bar- billons situés au coin de la bouche sont plats et très-longs. La ligne latérale est droite; une forte dentelure garnit le bord extérieur du premier rayon de la nageoire du dos, et les deux côtés de chaque pectorale. La partie supérieure de l'animal est bleue; Pin- férieure argentée ; et la base des nageoires rougeâtre. | Les couleurs et la patrie du pimélode chat sont presque les mêmes que celles du bagre. | On pêche le scheïlan dans les eaux douces du Brésil et dans celles de Surinam; mais on le trouve aussi dans le Nil. Il a la mâ- choire supérieure plus avancée que celle d'en bas ; ces deux mâchoires hérissées , ainsi que le palais, de dents petites et poin- tues ; les yeux grands et ovales; la prunelle alongée dans le sens vertical; deux petits. sillons entre Îlés yeux; la nuque et le de- vant du dos couverts de plaques très-dures’ et osseuses ; la ligne latérale courbée vers le bas; l'os qui représente la-clavicule sou- tenu par une pièce osseuse et triangulaire; le premier rayou de chaque pectorale , de DES PIMELODES. 53 la première nageoire du dos, et quelquefois de chaque ventrale, osseux, très-fort, den- telé d’un ou de deux côtés. .... l’anale et la nageoire adipeuses , échancrées du côté de la caudale, dont la pointe supérieure est plus longue que l'inférieure ; la couleur générale d’un gris noir ; le ventre d’un gris blanc (1). Le barré vit à Surinam... Il a le ue de la tête sillonné ; la mâchoire supérieure plus alongée que celle d’en bas; la langue lisse et courte ; le palais rude ; l’orifice unique de chaque narine ; les bandes trans- (1) »« 6 rayons à la membrane des branchies du bagre. 12 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. 18 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane des branchies du pimélode chat. 11 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 31 rayons à la caudale, 6 rayons à la membrane des branchics du pimélode scheilan. | 7 rayons à chaque pectorale. 18 rayons à la nagcoire de la queuc. D 3 54 H EST O LR E versales grises, jaunes et brunes; la blan- cheur du ventre , le rougeatre des pecto- rales, le bleuâtre et les laches brunes des autres nageoires. ... »Q 12 rayons à la membrane des branchies du pimé- Iode barré. 12 rayons à chaque pectorale. G rayons à chaque ventrale. 12 rayons à la caudale. »« DÉS PIMELODES. 55 ne LE PIMÉLODE. ASCITE (1), LE PIMÉLODE ARGENTÉ (2), LE PIMÉLODE NŒUD (3), LE PIMÉLODE QUATRE- TACHES (4), LE PIMÉLODE BARBU (9), LE PIMÉLODE TACHETÉ (6), LE PIMÉLODE BLEUATRE (7), LE PIMÉLODE DOIGT-DE- NÈGRE (8), ET LE PIMÉLODE COMMER- SONNIEN (g). H 0 40,09. 10,11:12 ET I9 PSE. pe. Les œufs de l’ascite n’éclosent, pour ainsi dire, ni tout à fait dans le corps, ni tout à fait hors du corps de la femelle...; ils deviennent très-gros à proportion de la grandeur de l'animal adulte. À mesure - (x) ve Pimelodus ascita. Mus. Adolph. Frid. æ) p. 79, tab. 30, fig. 2. — Bloch, pl. xxxv, fig. 3, 7. Silure ascite. Daubenton et Haüy, Encycl. méth. — Bonaterre , planches de l’Enc. méth. »« Silurus pinné dorsali postic4 adiposé , ani radis octodecim , cirris sex... silurus ascita. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175, sp. 18. — Artedi, Gen. pisc. gen. 2 append. addit. n° 13. (2) v« Piümelodus argenteus. Silurus Hertzbergii. Bloch, pl. ccozxvir. D 4 56 HUSTOIRE qu'ils se développent, le ventre se gonfle; la peau qui recouvre cet organe s'étend, s’amincit el enfin se déchire Jongitudinale- ment. Les œufs détachés de l’ovaire par- viennent jusqu’à l'ouverture du ventre; le plus avancé de ces œufs se fend à l'endroit qui répond à la tête de l'embryon; la membrane qui en forme l'enveloppe se re- ire , et l’on aperçoil le jeune animal re- courbé et attaché sur le jaune par une sorte de cordon ombilical composé de plusieurs vaisseaux. Dans cette position, l’embryon (5) Pimelodus nodosus. Silurus nodosus. Bloch, pl. ceczxvin, fig. 2. (4) Pimelodus quadrimaculatus. Silurus quadrimaculatus. B1. pl. ccczxvin, fig. 2. (b) Pimelodus barbus. Par les matelots français, barbue. | Silurus pinn& dorsi primé ossiculorum octo, cirris labialibus sex, caudæ lobo superiori elongato , etc’ Commerson , manuscrits déjà cités. (6) Pimelodus maculatus. Silurus corpore maculoso , cirris quatuor in mandi- bul& inferiore; duobus in superiore, ultrà pinnam dorsi secundam productis. Commerson , manuscrits déjà cités. (7) Pimelodus cærulescens. (8) Pimelodus nigrodigitatus. (9) Pimelodus Commersenti, »« DES PIMELODES 5 peut mouvoir quelques-unes de ses parties ; mais 1l ne peut se séparer du corps de la mère que lorsque le jaune dont il tire sa nourriture est assez diminué pour passer au travers de la déchirure longitudinale du ventre; le jeune poisson s'éloigne alors, en- traînant avec lui ce qui reste de jaune, et s'en nourrissant encore pendant un tems plus ou moins long. Un nouvel œuf prend la place de celui qui vient de sortir; et lorsque tous les œufs se sont ainsi succédés, et que tous les petits sont éclos, le ventre se referme , les deux côtés de la fente se réunissent, et cette sorte de blessure dispa- roît jusqu’à la ponte suivante. Des six barbillons que présente lascite ; deux sont placés à la mâchoire supérieure, et quatre à l’inférieure. Le premier rayon de la première nageoire du dos et celui de chaque pectorale sont durs et pointus. Il paroît que l’ascite a été pèché dans les deux Indes. | _ A l'égard de l’argenté , on l’a reçu de Surinam. Ce pimélode a l’ouverture de la bouche petite; les mâchoires aussi longues l’une que l’autre, et hérissées de très-petites dents, comme le palais; la langue lisse et courte ; un seul orifice à chaque narine ; 58 HISTOIRE quatre barbillons à l'extrémité de la ma- choire inférieure ; un barbillon à chaque coin de la gueule; la ligne latérale presque droite, et garnie, sur chacun de ses côtés, de plusieurs petites lignes tortueuses ; le premier rayon de la première dorsale den- telé à son bord extérieur; le premier rayon de chaque pectorale dentelé sur ses deux bords ; le dos brunâtre , et les nageoires variées de jaune. Les eaux de Tranquebar nourrissent le pimélode nœud. Nous devons indiquer les petits sillons qui divisent en lames la cou- veriture osseuse de sa tête, le double ori- fice de chacune de ses narines, lappendice triangulaire qui termine chaque clavicule, la dentelure que montre le bord intérieur du premier rayon de chaque pectorale et de la première nageoire du dos, la direc- tion de la ligne latérale qui est ondée, le bleu du dos et de la nageoire de l’anus, Îa couleur brune des autres nageoires, lar- genté des côtés et du ventre. Que lon remarque, dans le pimélode quaire taches, qu'il vit en Amérique; légal avancement des deux mâchoires; le nombre et la pelitesse des denis qui les hérissent et qui garnissent le palais: la langue lisse; lori- DES PIMELODES. 69 fice unique de chaque narine; la longueur des barbillons placés au com de la bouche; la dentelure du premier rayon de chaque pectorale ; le brun nuancé de violet qui règne sur le dos; le gris du ventre; le jau- mâtre des nageoires; les taches de la pre- inière dorsale, dont la base est jaune, et l'extrémité bleuâtre.... La couleur générale du barbu est d'un bleu plus ou moins foncé, ou plus ou moins semblable à la couleur du plomb; la partie inférieure de l’animal est d’un blanc ar- genté ; les côtés réfléchissent quelquefois l'éclat de l'or; quelques nageoires présentent des teintes d’incarnat. La couverture osseuse de la tête est comuine ciselée, et relevée par des raies distribuées en rayons; la mâchoire supérieure dépasse et embrasse l’inférieure; de petites dents hérissent lune et lauire, ainsi que deux croissans osseux sitniés dans la partie antérieure du palais, et deux tu- bercules placés auprès du gosier; la langue est irès-large , unie, cartilasineuse, dure, et attachée dans tout son contour; chaque narine a deux orifices, et l'orifice posté- rieur, qui est le plus grand, est fermé par une petite vaivule que le barbu peut rele- ver à volonté; une carène osseuse et aiguë 6o HISTOIRE s'étend depuis l’occiput jusqu’à la première dorsale; la ligne latérale est à peine visible ; le ventre est gros, et devient très-gonflé et comme pendant , lorsque l'animal a pris une quantité de nourriture un peu considé- rable. Le premier rayon de chaque pecto- rale et de la première nageoire du dos est dentelé de deux côtés, très-fort, et assez piquant pour faire des blessures très-dou- loureuses , graves et si profondes qu’elles présentent des phénomènes semblables à ceux des plaies empoisonnées. La nageoire adipeuse est plus ferme que son nom ne Findique, et sa nature est à denu-cartila- gineuse. On aperçoit au delà de l'ouverture de l’anus un second orifice destiné vraisem- blablement à la sortie de la laite ou des œufs. Le foie est rougeâtre, irès-grand , et divisé en plusieurs lobes; l’estomac dénué de cœcums ou d’appendices ; le canal intes- tinal replié plusieurs fois ; la vessie natatoire attachée au dessous du dos, entourée de graisse , et séparée en quatre loges. Le goût de la chair du barbu est exquis; on le prend à la ligne de même qu’au filet. Lorsqu'on le tourmente ou l’effraie, il fait entendre une sorte de murmure, ou plutôt DES PIMELODES. 61 de bruissement. Il habite dans les eaux de l'Amérique méridionale. Le pimélode tacheté a été vu dans les mêmes contrées, Il vit particulièrement dans le grand fleuve de la Plata, et il a été observé à Buénos-Ayres, ainsi qu'a la Encénada. Le tégument osseux de sa tête est relevé par des points et des ciselures, montre un petit sillon entre les yeux, et s'étend par une appendice jusqu’à la pre- mière nageoire du dos. La mâchoire supé- rieure est plus longue que celle de dessous. Les deux barbillons attachés à cette même mâchoire d'en haut sont beaucoup plus longs que les autres. Derrière chacun des opercules, qui sont rayonnés, deux pro- longations osseuses s'étendent vers la queue. Le premier rayon de chaque pectorale et de la première nageoïre du dos, et la na- geoire adipeuse , ressemblent beaucoup à ceux du barbu. La ligne latérale suit la courbure du dos. | Le bleuâtre, qui vit à Cayenne, .....a beaucoup de rapports avec le pimélode chat. De ses six barbillons, deux appartiennent à la mâchoire d’en haut, et deux à celle d'en bas. Le premier rayon de la première 62 MAS E OR FE dorsale et celui de chacune des pectorales sont dentelés. Le doigt-de-nègre tire son nom de la cou- leur des rayons de ses pectorales et de ses ventraies , rayons que l’on a pu comparer à des doists. Le premier rayon de chaque peciorale a ses deux dentelures dirigées en sens contraire Fune de lautre. Plusieurs plaques osseuses garantissent le dessus de la tête. Celle qui couvre locciput est carénée, poiniue par derrière, et se réumit avec la pointe d’une autre plaque triangulaire , composée de plusieurs pièces, et dont la base embrasse laiguillon dentelé du dos. Il paroiît que le doist-de-nègre parvient à une grandeur considérable (1). ..... (1) »« 13 rayons à chaque ALES du pimé- lote ascite. 6 rayons à chaque ventrale. 8 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du pimé- lode argenté. 10 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. 16 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane des branchies du pimélode nœud. 7 rayons à chaque pectorale. DES PIMELODES. 63 Le commersonnien a deux orifices à chaque narine, et les deux dorsales trian- gulaires. Le dessus de sa tête est dénué de grandes plaques osseuses. Il ne montre ni taches , ni bandes , ni raies »«. 8 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane des branchies du pimélode quatre-taches. 7 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 19 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du pimé- lode barbu. 12 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 15 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du pimé- lode tacheté. Q rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 16 rayons à la caudale. 7 rayons à chaque pectorale du pimélode bleuâtre. 17 rayons à la nageoire de la queue. 10 rayons à chaque pectorale du pimélode doigt- de nègre. 6 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la caudale. »« 64 HISTOIRE # / LE PIMÉLODE MATOU (i), LE PIMÉLODE COUS (2), LE PIMÉLODE pocmAc (5), LE PIMÉLODE BAJAD (4), LE PIMÉLODE ÉRYTHROPTÉRE (5), LE PIMÉLODE RAIE D'ARGENT (6), LE PIMÉ- LODE RAYÉ (7); ET LE PIMÉLODE MOU- CHETÉ (8). 14, 15, 16,17, 18, 19, 20 ET 21° ESP. se L'Arérrque et l'Asie nourrissent le matou, dont le dos est d’une couleur obs- cure et noirâtre , et qui parvient souvent à la longueur de six ou sept décimètres ( vingt-deux à vingt-trois pouces). La Syrie (1) vx Pimelodus catus. Silure matou. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaterre, planches de l’Enc. méth. Bagre species secunda. Marcgr. Brasil. p. 173. — Catesb. Carol. 2, p. 23, tab. 23. »« Silurus pinnä dorsali posticä adiposä, ani radiis visinii quatuor, cirris sex , caud& integrä.... silurus catus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175, sp. 11. — Artedi, Gen. pisc. gen. 2 append. additament. n° 12. (2) »v« Pimelodus cous. Silure cous. Dauhenton et Haüy, Encycl. méth. — est DES PIMELODES. 65 est la patrie du cous, qui y’ vit dans l’eau Bonaterre , planches de l’Enc. mêth. — Gron. Zooph, _p. 587 , tab. 8, fig. 7. s Mystus. Russel, Alep. 56, tab. 15, fig. 2. »« Silurus pinn& dorsali posticé adiposé , ani radiis viginti, cirris octo... silurus cous. Lin. Syst. nat. ‘édit. Gmel. gen. 98 Sp. 19. — Ar ue Gen. pisc. gen. 2 append. addit. n° 19.. (3) v« Pimelodus docmac. Silure dogmak. Bonaterre, pl. de l’Enc. méth. »« Silurus pinné dorsali posticä adiposä, ani radis decem, branchiarum duobus, cirris octo... silurus docmak. Forskœl , Faun. ægypt. arab. p. 65, n° 94. — Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175, sp. 24. — Artcd. Gen. pisc. gen. 2 app. addit. n° 20. (4) »« Pimelodus bajad. Silure bajad. Bonaterre ; pl. de l'Enc, métli. »« Le pimélode bajad, En Egypte, communément, bayatte , et quelquefois safsalt et hébedé. Les fellahs de la haute Egypte lui donnent le nom de bogar, corrompu de balkar, qui signifie bœuf, à canse de la ‘grandeur qué ce poisson acquiert. . Silurus pinné dorsi posticä adiposé ; cirrhis octo... silurus bajad: Forskœl, Fauñ. ægypt. arab. p. 66, n° 05: — Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175 , sp. 26. — Artedi, Gen. pisc. gen. 2 append. addit. n° 16. : ; (5) »« Pimelodus erythropterus. Bloch , pl. COCLXIX, He: 2. (6) Pimelodus atherinoïdes. BI, pl. ccczxxr, Es Te (7) Pimelodus vittatus. BI. pl. cecLxxi, fig. 2. (8) Pirmnelodus guttatus. n« Poiss. TomE XII. E 66 HISTOIRE douce, qui a la mâchoire inférieure plus courte que celle d'en haut, des dents très- -pelites, un orifice double à chaque narine, et dont le dos est d’un blanc argentin, mar- bré de taches cendrées. On trouve dans le Nil ..... le docmac et le bajad. Le premier est grisätre par dessus, blanchâtre par dessous, et quelquefois long d’un mètre et demi (quatre pieds six pouces ). Ses barbil'ons sont inégaux et très-alongés ; sa ligne latérale est droite; le premier rayon de chaque pectorale et de la prenuèré na- geoire du dos est osseux, et dentelé par derrière. Le bajad est bleuâtre ou d’un verd de mer. Il a une fosselte au devant de chaque œil; la mâchoire supérieure plus longue que l'inférieure , et armée d’un arc double de dents très-serrées ; les barbillons extérieurs de la lèvre d'en haut très-alongés; la ligne latérale courbée vers le bas ; auprès de son | origine, et ensuite très-droite ; un aiguillon très-fort caché sous la peau, et placé auprès de chaque pectôrale , qui présente une nuance rousse, ainsi que toutes les autres nageoires, exceplé l’adipeuse »«. ” L'iris de l’œil est jaune, Le bajad est fort ! commun dans le Nil; mais il ne fournit | DES PIMELODES. 67 qu'un mauvais mets, sa chair étant molle et sans saveur. J'ai vu en Egypte des indi- vidus de cette espèce qui avoient trois pieds de longueur : il y en a de beaucoup plus grands. Pour me donner une idée de leur accroissement , l’on me disoit qu'ils attei- gnoient aux dimensions d’un homme. J'ai publié un dessin de cette espèce dans mon Voyage de la haute et basse Egypte (1). »« Observez dans l’érythroptère d’Amé- rique légale prolongation des deux mâ- choires ; la grande longueur des barbillons des coins de la bouche ; la rudesse du palais; la briéveté de la langue, qui est ‘carti'a- gineuse et lisse ; la direction de la line latérale , qui est ordinairement droite ; la dentelure du bord intérieur du premier rayon de chaque pectorale et de ia première dorsale ; le brunâtre du dos, ainsi que des côtés, et la couleur grise du ventre; Dans le pimélode raie d'argent , que l’on a découvert dans les eaux douces de Mala- bar, l’ésale longueur des deux mâchoires ; la petitesse de leurs dents ; les dimensions de celles du palais ; le double orifice de chaque narine ; la position de l'anus plus rapproché ee © —— (1) Planche XX VII de l'Atlas, fig. 2. ÿ E 2 68 HISTOIRE de la tête que de la caudale ; le rayon den- telé dans son côté intérieur, que l’on voit à la première dorsale et à chaque pectorale ; la couleur générale, qui est d’un brun clair; l'éclat argentin du dessous du corps de la- mimal ; Dans le rayé de Tranquebar , le châtain de sa couleur générale; le cendré du ventre; les six points qui terminent la couverture osseuse de la tête; la longueur égale des deux mâchoires ; les dents arquées du pa- lais ; la surface unie de la langue ; les deux orifices de chaque narine ; la dentelure intérieure du premier rayon de chaque pectorale et de la’ première nageoire du dos ; la direction très- a de la ligne latérale (1). {1} »« 5 rayons à la membrane branchiale du pimé- lode matou. 11 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. 17 rayons à la nageoire de la queue. 9 rayons à chaque pectorale du pimélode cous. CE 6 rayons à chaque ventrale. 2 rayons à la membrane branchiale du pimé- lode docmac. | 11 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 18 rayons à la caudale. u DES PIMELODES. G& À l'égard du moucheté, dont on peut voir une figure très-exacte dans la collection de peintures chinoises dont nous avons parlé très-souvent , ajoutons à ce qu'indique de ce pimélode le tableau générique , que sa mâchoire d’en haut est plus avancée que celle d’en bas, et que chaque pectorale a son premier rayon dentelé du côté inté- rieur j«. 11 rayons à chaque pectorale du pimélode bajad. ‘6 rayons à chaque ventrale. | 20 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane des branchies du pimélode érythroptère. 9 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 19 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du pimé- lode raiïe-d’argent. 6 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la nagcoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du pimé- lode rayé. 6 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la caudale. »« E 3 + HISTOIRE LE PIMÉLODE THUNBERG (1). VINGT-DEUXIÈME ESPÈCE. »« ia mâchoire supérieure .... est plus avancée que l’inférieure ; elle montre deux barbilions , et l’inférieure quatre : l’une et l'autre sont garnies de dents nombreuses , mais plus petites que celles qui hérissent le palais. Chaque opercule présente un ai- guillon. Le premier rayon de la première dorsale et celui de chaque pectorale sont forts et dentelés. Ce pimélode vit dans les mers des Indes orientales (1) »«. (1) vx Pimelodus thunberg. Silurus maculatus. Thunbers. (2) 1 rayon aiguillonné et 10 rayons articulés à chaque pectorale du pimélode thunberg. 6 rayons à chaque ventrale, 24 rayons à la nageoïre de la queue.» « DÉS PIMÉLODES. . LE PIMÉLODE CASQUÉ (1), Er LE PIMÉLODE CHILI (2) 23 ET 24° ESPECES. » « D: petites dents semblables à celles. d’une lime arment les deux mâchoires du casqué , dont la patrie est l'Amérique méri- dionale. La mâchoire inférieure avance un peu plus que celle d’en haut. Le palais est (1) vx Pimelodus galeatus. Bloch, pl. cecrxix, fig. 1. — Seba , Mus. 3, p 85 , tab. 19, fig. 7. Silure casqué. Daubenton et Haüy , Enc. méth.— Bonaterre , planches de l'Enc. métl. »« Silurus pinnä dorsali posticé adiposä, ani radiis viginti quatuor, cirris sex, caudé integré... silurus galeatus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175, sp. 11. — Arted. Gen. pisc. gen. 2 append. addit. n° 10. (2) ce Pimelodus chilensis. Silure ramoneur. Bonaterre, pl. de l He méth. »« Le pimélode chili. Var les habitans du Chili, luvur. Silurus pinné dorsali posticé adiposä, cirris qua- tuor, caudé lanceolatä... silurus chilensis. Molina, Hist. du Chili, édit. française, p. 204. — Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175, sp. 25. — Artedi, Gen. pisc. gen. 2, append. addit. n£ 26. E 4 72 HISTOIRE rude ; la langue lisse; l’orifice de chaque narine double ; le premier rayon de chaque pectorale dentelé sur les deux bords ; la ligne latérale ondulée ; le dos bleuâtre ; le ventre gris, et la couleur des He d un brun foncé. Le chili vit ..... dans les eaux douces du pays dont il porte le nom. Il y parvient à la longueur de trois où quatre décimètres ( quinze pouces environ ). Sa tête est grande ; sa partie supérieure brune ou noire ; sa partie inférieure blanche , et sa chair ... »& jaurâtre est très-savoureuse (1), (1) v« 2 rayons à la membrane branchiale dun pimé- lode casqué. 7 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 21 rayons à la nageoire de la queue. 4 rayons à la membrane branchiale du pimé- lode chili. 8 rayons à chaque pectorale, 8 rayons à chaque ventrale. 15 rayons à la candale, v« DÉS DORAS. 73. ———————— pe CENT SOIXANTE-TROISIÈME GEN. LES DOR AS. pa La tête déprimée , et couverte de lames grandes et dures, ou d’une peau vis- queuse ; la bouche à l’extrémité du mu- seau : des barbillons aux mâchoires ; le corps gros ; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosité abondante ; deux nageoires dorsales ; la seconde adi- peuse ; des lames larges et dures, rangées Jongitudinalement de chaque côté du poisson. PIRSENME BR E, £ SP, Ë.C E. LE DoRAS CARÉNÉ ; doras carinatus. — Six barbillons aux mâchoires ; six rayons à Ja première nageoire du dos; douze rayons à celle de l'anus; les lames de Îa ligne laté- rale garnies de piquans ; la nageoire de Îa queue fourchue. 2. LE DORAS cÔTE ; doras costatus. Six barbillons aux mâchoires ; sept rayons à la première nageoire du dos; douze rayons à la nageoire de l’anus; des plaques dures, larges, courtes et garnies d’un crochet de chaque côté de la queue et du corps ; de grandes lames au dessus et au dessous de l’extrémité de la queue ; la caudale fourchue »« ri HISTOIRE pet LE DORAS CARÉNÉ (1), Er LE DORAS COTE (2) * + AE n D nete LXTIE, Jég. x. » « fa dire barbillons situés au coin de la bouche du caréné sont comme élargis par une membrane dans leur côté inférieur, et les quatre de la mâchoire d’en bas paroissent garms de petites papilles. Le premier rayon (1) »« Doras carinatus. Silure caréné. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaterre, planches de l’Enc. méth. »« Silurus pinné dorsali posticéä adiposé , line& laterali. spinosé , cirris Sex pinnatis....... SUUUruUS Carinalus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175 , sp. 14.— Arted, Gen. pisc. gen. 2 append.addit. n° 1. (2) »« Duras costatus. Au Brésil, wrutu. Par les hollandais de l’A mérique méridionale, geribde meirval, Silure côte. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaterre , planches de l’Enc, méth. Cataphractus costatus. Bloch, planche ccezxxvi. — Gronuov. Mus. 2, n° 177, tab. 5 , fig. x et 2. »« Sélurus pinnä dorsali posticä adiposé, squamis serie simplicé, cirris sex , caudé bifidä....... silurus costatus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. ru SP. 19. — Arted. Gen. pisc. gen. 2 append. addit, n° 15. Voyrar J. 4 4 EATAPIRACTE. Zrctre. E COT 1. LE 2. LA 41 JL zxur 7 De Sove 4E DES DORAS. 75 de la première dorsale est dentelé vers le haut; celui des pectorales l’est des deux côtés. Ce doras habite à Surinam. L'espèce suivante se trouve également dans l'Amé- rique méridionale ; maïs elle vit aussi dans les Indes orientales. | La tête de ce second doras est revêtue d’une enveloppe osseuse qui s’étend jusques vers le milieu de la première nageoire du dos, et sur laquelle on voit plusieurs petites éminences rondes et semblables à des perles. La mâchoire supérieure dépasse l’inférieure. Le palais est rude, et la langue lisse. Chaque narine n’a qu’un orifice. On voit au dessus de chaque pectorale un os long, étroit, pointu et perlé, que l’on a comparé à une omoplate. Les plaques à crochet, qui hérissent les côtés du corps et de la queue, sont cr- dinairement au nombre de trente-quatre. Le premier rayon de la première dorsale et celui des pectorales sont dentelés des deux côtés; mais dans la dorsale toutes les dente- lüres sont tournées vers la pointe du rayon, pendant que dans les pectorales celles d’un côté sont dirigées vers la pointe, et celles de autre vers la base du rayon auquel elles appartiennent. La partie supérieure de l’ani- nimal est d’un brun mêlé de violet. <6 HISTOIRE Marcgrave dit que sa chair est de mauvais goût : aussi ce poisson. est-il peu recherché. Le doras côte a d’ailleurs... presque toutes les parties de son corps cachées sous un casque où sous une forte cuirasse; un dard dentelé arme son dos et chacun de ses bras. Pison rapporte même que les pêcheurs de l'Afrique méridionale le redoutoient d'autant plus, et cherchoïent à en débarrasser leurs filets avec d'autant plus de soin, qu’ils étoient persuadés que les aiguillons dentelés de cet osseux renfermoient un venin qui donnoit la mort au bout de vingt-quatre heures , el dont ils ne pouvoient arrêter les effets fu- nestes qu’en versant sur la plaie une grande quantité de l'huile de son foie, dont ils por- toient toujours avec eux (1)... ss (1) »«8 rayons à chaque pectorale du doras caréné. 8 rayons à chaque ventrale. 24 rayons à la nageoire de la queue. 5. ayons à la membrane branchiale du. doras: côte. 8 rayons à chaque pectorale. 7 rayons à chaque ventrale. 21 rayons à la caudale. »« DES POGONATHES. 77 mme CENT SOIXANTE-QUATRIÈME GEN. LES POGONATHES. »« La tête déprimée, et couverte de lames grandes et dures, ou d’une peau visqueuse; la bouche à l’extrémité du museau ; des barbillons aux mâchoires; le corps gros; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosité abondante ; deux nageoires dorsales, soutenues l’une et l’autre par des rayons; des lames larges et dures, rangées longitudinalement de chaque côté du poisson. PREMIERE ES PÉCE. LE POGONATHE COURBINE ; pogonathus courbina. — Vingt-quatre barbillons à la mâchoire inférieure; point de barbillons à celle d’en haut; neuf rayons à la première dorsale; huit rayons à la nageoire de l'anus; la AE un peu fourchue.. 2. LE POGONATHE DORÉ; pogonathus Qu-. ratus. — Un seul barbillon. à la mâchoire inférieure ; point de barbillons à la mächoire d'en haut. 58. 2MAMSTOLMRE LE POGONATHE COURBINE (1), ET LE POGONATHE DORÉ (2). 1 ET 2 ESPÈCES. DA Lez pogonathe courbine présente ordinairement une longueur de six ou sept décimétres (vingt-deux à vingt-cinq pouces), sur uné hauteur d’un ou deux (quatre à sept}. Il pèse alors trois kilogrammes ( six livres) ou environ. La couleur de son dos et de ses côtés est d’un bleu mélé de brun et relevé par des reflets dorés: l'éclat de l'argent brille sur sa partie inférieure. Les écailles dont il est revêtu sont assez grandes. La mâchoire supérieure, que l'animal peut avancer et retirer à volonié, est un peu (1) vx Pogonathus courbina, courbin , courbedos. Pogonathus...-silurus cirris menti viginti quatuor, pinnis dorsi duabus radiatis. Commerson , manuscrits déjà cités. (2) Pogonathus auratus. Pogonathus cirro menti unico brevi, porulis quatuor ciroumdalo, Commerson , manuscrits déjà cités, DES POGONATHES. 79 plus longue que linférieure. L'une et l’autre sont garnies de dents petites, noinbreuses et serrées comme celles d’une lime. La langue, le palais et les environs du gosier n’ont pas d’aspérités. Les vingt-quaire barbillons at- tachés à la mâchoire d’en bas sont blancs, courts, très-mous, et disposés sur trois rangs transversaux. Le dos forme une carène aiguë jusqu’à la première des deux nageoires qu'il soutient, se courbe ensuite vers le bas jus- qu’à la seconde, et se relève au delà de cette seconde nageoire en se courbant de nouveau. Chaque rayon de la première dorsale est un aiguillonu saus articulation, et part d’une sorte de tubercule placé sous la peau; mais ni cette nageoire , ni les pectorales, ne pre- sentent de rayon dentelé. Les lames écail- leuses, dont on voit une rangée longitudinale de chaque côté du poisson, sont striées et argsentées. Le canal intestinal est plusieurs fois replié ; le foie petit et rouge; chaque ovaire long et jaune (1). (1) ve 7 rayons à la membrane branchiale du pogso- | nathe courbine. 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque ventrale. 22 rayons à la seconile dorsale. 10 rayons à la nageoire de la queue. »« 80 HISTOIRE Ce pogonathe est grand et beau; maïs sa chair est mollasse, et son goût fade. Com- merson l’a vu pêcher dans le fleuve de la Plata... Le doré ressemble beaucoup par ses cou- leurs à la courbine : mais ses écailles res- plendissent davantage de l'éclat de l'or. Ses ventrales et son anale sont d’un jaune blan- châtre ; ses autres nageoires offrent des nuances brunâtres. Il devient moins grand que la courbine. Quatre pores sont placés autour du seul barbillon que montrent les mâchoires de ce pogonaihe. »« DES CATAPHRACTES. 81 es CENT SOIXANTE-CINQUIÈME GEN. LES CATAPHRACTMDES, pe La téte déprimée, et couverte de lames grandes et dures, ou d’une peau vis- ‘queuse ; la bouche à lextrémité du museau; des barbillons aux mâchoires ; le corps gros; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosité abondante; deux nageoires dorsales; la seconde sou- tenue par un seul rayon; des lames lärges et dures, rangées lougitudinalement de chaque côlé du poisson. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire d® la queue arrondie, où terminée par une ligne droite, et sans échancrure. PREMIÈRE ESPÈCE. LE CATAPHRACTE CALLICHTE ; Cafa- phractus callichthys. — Quatre barbillons aux mâchoires; huit rayons à la première nageoire du dos; six rayons à celle de l’anus; Poiss. Tome XIE, F 32 HAS TO LR ET deux rangs de lames dures et denlelées de chaque côté du poisson; la caudale arrondie. 2. LE CATAPHRACTE AMÉRICAIN; cata- phractus americanus. — Six barbillons aux mâchoires ;"cinq rayons à la première dor- sale ; neuf rayons à l’anale; un seul rang de lames grandes et dures, de chaque côté de l'animal; la caudale rectiligne. SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la queue fourchue, ou échancrée en croissant. 29. LE CATAPHRACTE PONCTUÉ ; cata- phractus punctatus.— Quatre barbillons aux mâchoires ; neuf rayons à la première na- geoire du dos; sept rayons à l’anale; deux rangs de grandes lames de chaque côté du poisson; la caudale en croissant. »« & DES CATAPHRACTES. 83 a = qe, LE CATAPHRACTE CALLICHTE (1), LE CATAPHRACTE AMÉRICAIN (2), ET LE Canhranacue PONCTUÉ (3). 4 ee la planche LXTIT, fig. 2. 1, 2 ET. 3° ESPÈCES. » «Lx callichte se trouve dans les deux Indes ; il aime les eaux courantes et limpides. Il s'éloigne comme l’anguille et quelques autres poissons, en rampant ou en saulillant, | (2) »« Cataphractus callichthys. Par les allemands, soldat. Par les suédois, £rip-ring-ming. Par les anglais, tomoate. Par les p8êrtugais du Brésil, so/dido. Par les brasiliens , /amoata. À Surinam, quiqui. Par les hol- landais des Indes:orientales, dreg-dolfin. Silure callichte. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaterre , planches de l'Enc. méth. Cataphracte eallichte. Bloch, pl. cccrxx vit, fig. 1. — Amæn. acad. 1, p. 517, tab. 14, fig 1.» Placostomus cirris quatuor longis. Seba, Mus. 5, tab. 29 , fig. 13. DE Callichthys cirris quatuor, lateribus duplici squa- marum ordine: Gronov. Mus. 1, n° 70. Silurus pinn4 dorsali postic& uniradiat& , squamis _ordine duplici , cirris quatuor... silurus callichthys* | F a 8/4 FESTOTRE jusqu’à une disiance assez grande des fleuves qu'il habite, et il se creuse, dans la vase ou dans la terre humide, des trous assez pro- fonds... Il ne parvient que rarement à la longueur de trois ou quatre décimètres (onze à quinze pouces environ). Sa chair est très-agréable au goût. Sa couleur géneé- rale paroît brune : on voit des taches bru- nâtres et des nuances jaunes sur la nageoire de la queue. La tête est revêtue d’une cou- verture osseuse, dure, et terminée de chaque côté par une portion alongée et triangulaire. La mâchoire supérieure avance plus que Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175 , sp. 20. — Arted: Gen. pisc. gen. 2 append. addit: n° 22. (2) »« Cataphractus americanus. Catesb. Carol. 3; p.19, tab. 10. | Silure cuirassé: Daubenton et Haüy, Encycel. méth;, — Bonaterre , planches de l'Encyc. méth: »» Callichthys cirris sex, lateribus unico squamarum ordine utrinque vestitis ; caud& subrotundatä. Gron: Zooph. n° 590 ; tab. 5, fg. 4 et 5. Muss. Icht. p, 28. Silurus pinné dorsali postic& uniradiaté, squamis ordine simplici, cirris sex, caud&* imegrä... silixus cataphractus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 158} sp: 21. — ÂArtedi, De pisc. gen. bn in additam. Hors ‘ si (5) »« Caraphractus Parte(alus. BI. pl, CCCLXX VI ; Bu aenen rule ... | FAIT DES CATAPHRACTES. 85 celle d’en bas; la langue est lisse; le fond de la gueule rude ; l’orifice de chaque narine double ; l'œil petit; le premiér rayon de chaque nageoire fort et aiguillonné. Presque tous les rayons sont garnis de très - petits piquans. Les lames dentelées, qui revêlent chacun des côtés du callichte, sont ordinai- rement au nombre de vingt-six dans chaque rañgée; et elles ont assez de largeur pour que les quatre rangs qu’elles forment soient continus de manière à produire ün sillon longitudinal sur le dos et sur chaque côté du poisson. | … Le nom de l'américain indique sa patrie. Il a été observé particulièrement dans la Caroline. | On pêche le ponctué dans les rivières poissonneusés de Surinam. Il a la tête com- primée ; un casque osseux ; la mâchoire d’en haut plus avancée que celle d’en bas; deux orifices à chaque narine; l'œil voilé par une membrane ; l’opercule composé de deux pièces ; la clavicule large; les grandes lames _ de chaque côté dentelées, placées les unes au dessus des autres , et formant des rangées de vingt-quatre ; le premier rayon de l’anale, des pectorales, de la première nageoire du dos, et le rayon unique de la seconde, roides | F 3 / 66 HISTOIRE et aiguillonnés; la couleur générale jaune; une tache noire et irrégulière sur la pre- mière dorsale ; des points sur la tête, sur le dos et sur plusieurs nageoires (1) »« (1) »« 3 rayons à la membrane branchiale du cataphracte callichte. 7 rayons à chaque pectorale, 8 rayons à chaque ventrale. 14 rayons à la nagcoire de la queue. 6 rayons à la membrane des branchies du cata- phracte américain. 6 rayons à chaque ventrale. 19 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du cata- phracte ponctué. G rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 17 rayons à la nageoire de la queue. »« DES PLOTOSES. 8 CENT SOIXANTE-SIXIÈME GEN. LES PLOTOSES » « La tête déprimée , et couverte de lames grandes et dures , ou d’une peau visqueuse ; la bouche à l'extrémité du museau; des barbillons aux mächoires; le corps gros; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosité abondante ; deux nageoires . dorsales; la seconde et celle de lanus réunies avec la nageoire de la queue, qui est pointue. PREMIÈRE ESPÈCE. LE PLOTOSE ANGUILLÉ; plotosus anguil- laris. — Huit barbillons aux mâchoires: six rayons à la première nageoire du dos. 2. LE PLOTOSE THUNPBERGIEN ; plotosus thunbergianus. — Huit barbillons aux mâ- choires ; un rayon aiguillonné et trois rayons articulés à la première dorsale ; cent douze rayons à la seconde dorsale ; la caudale et l'anale réunies »«. 86 IR ESICON FR E 9 + + LE PLOTOSE ANGUILLE (:). Voyez la planche LXIV, fig. +. à e P HE MIT RE ESPÈCES. » « Pour peu que lon jette les yeux sur ce poisson, on verra que sa queue longue et déliée, la viscosité de:sa peau, la posilion et la figure de ses nageoires, ainsi que la conformation de presque toutes les autres parties de son corps, doivent donner à ses habitudes une grande ressemblance avec celles de... l’anguille. Il vit dans les grandes Indes... : Il a pied rangs de dents coniques aux deux, mâchoires ; des dents globuleuses au palais; d’autres dents pointues. auprès du gosier ; Ja langue lisse ; la mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure; un seul orifice à chaque narine; le premier rayon de la première dorsale, court, gros et dur; le second long et fort, et de plus osseux, ai- (1) »« Plotosus anguillaris. Dans les grande Indes, :tan sumbilang. En anglais, flat-eel. En alle-. 4 mand, aal formigsen platt leib. Platysiacus anguillaris, B1. pl. cecuxxin, fig. 1. »« CL rx. : Ti 10 ONE. LAN De Jève del. Voyrard TE k 1. LE PLOTOSE, {rguille. D É AGENEIO SE {rme DES PLOTOSES guillonné et dénué de dentelure, comme le premier; le premier rayon de chaque pectorale également osseux, fort et alongé, et d’ailleurs dentelé des deux côtés; la ligne latérale garnie de petits tubercules; la cou- leur générale d’un violet mêlé de brun; le dessous du corps blanchâire; et cinq raies blanches et longitudinales (1). J'ai vu sur un individu de celte espèce un orifice situé au delà de l'anus ; par cet orifice sortoit comme un organe sexuel, qui se divisoit en deux coupes ou entonnoirs membraneux. Au devant de cet organe étoit un pédoncule ou appendice conique. L'état de lindividu ne me permit pas de savoir s'il étoit mâle ou femelle. Bloch a fait une observation analogue sur l'individu qu'il a décrit »«. (1) »« 11 rayons à la membrane branchiale du plotose anguillé. 10 rayons à chaque pectorale. 12 rayons à chaque ventrale. 268 rayons dans l’ensemble formé par la réunion de la seconde dorsale, de la nageoire de l'anus , et de celle de l'anus. go ETS TOTITR E ————————— LE PLOTOSE THUNBERGIEN (1). SECONDE ESPÈCE. »« La couleur générale de ce poisson est d’un blanc jaunâtre. Deux raies longitudi- nales et blanches paroissent de chaque côté de la tête, du corps et de la queue. Quatre barbillons garnissent chaque mâchoire. La ligne latérale est droite. On voit une den- telure au premier rayon des pectorales et de la première nageoire du dos. Ce plotose.... habite la partie orientale de la mer des grandes Indes (2) »«. (1) »« Plotosus thunbergianus. Silurus lineatus. Thunberg. »« (2) 1 rayon aiguillonné et 12 rayons articulés à chaque pectorale du plotose thanbergien. 12 rayons à chaque ventrale. »« DES AGENEIOSES. où —— CENT SOIXANTE-SEPTIÈME GEN. LES AGÉNÉIOSES. »« pi tète déprimée, et couverte de lames grandes et dures , ou d’une peau vis- queuse ; la bouche à l’extrémité da mu- seau; point de barbillons ; le corps gros; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosité abondante; deux nageoires dorsales ; la seconde adipeuse. PREMIÈRE ESPÈCE. L'ACÉNÉIOSE ARMÉ; ageneiosus arma- tus, — Sept rayons à la première nageoire du dos ; la caudale en croissant; une sorte de corne presque droite, hérissée de pointes, et placée entre les deux orifices de chaque. narine. 2. L'AGÉNÉIOSE DÉSARMÉ ; agenelosus inermis. — Sept rayons à la première dor- sale ; la caudale en croissant ; point de corne entre les deux orifices de chaque narine. 92 CHARS TOUR E :L'AGÉNÉIOSE ARMÉE (:),* pr L'AGÉNÉIOSE DÉSARMÉ (2). Nue oyez da planche LXIV, fig. 2 PREMIÈRE ET DEUXIÈME ESPÈCES. 5e Css deux poissons vivent dans les eaux de Surinam, et peut-être dans celles des grandes Indes.... —— (1) vu Ageneiosus armatus. En allemand, séeifbaré, gehornter wels. En anglais , hôrred silure. Silure armé. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bouaterre, planches de l’Encycl. méth. — Bioch, pl. ccezxn.»« _. Silurus pinné dorsali posticä adiposä , cirris duobus rigidis.... silurus militaris. Lin. Syst. nat. edit. Gm. gen. 175, sp. 8. — Artedi, Gen. pisc. gen. 2 append. addit. n° 9. (2) x Ageneiosus inermis. Silure désarmé. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaterre , planches de l’Encyclop. méthod.— Bloch, pl. coczxin. »« Silurus pinné dorsali postic4 adiposé ,-pinnis iner- mibus , cirris duobus..... silurus inermis. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. ue sp. 9. — Artedi, Gen. pisc. gen. 2 append. addit. n° 7. DES AGENEIOSES. 99 Pour le premier , la largeur et le grand aplatissement de la têle ; les dents petites et nombreuses des deux mâchoires : Ja brièvelé et la surface unie de la langue ; l'arc hérissé de dents, placé sur le palais; la distance qui sépare les yeux ; le rouge de la prunelle; la peau qui revêt tout lani- mal; la longueur et la dureté du prenner rayon de la première dorsale, lequel est d’ailleurs garni d’un double rang de cro- chets pointus, vers le nulieu et à son exiré- mité ; la grosseur du ventre ; les sinuosités et les ramifications de la ligne latérale ; le verd foncé de la couleur générale ; les di- mensions étendues du poisson ; le mauvais goût de sa chair. | Pour le second, tous les traits que nous venons d’énoncer, excepté la couleur de la prunelle, qui est noire; la nature de la peau, qui est moins épaisse; la longueur et les crochets du premier rayon de la pre- mière dorsale , lequel est dur et aiguil- lonné, mais sans dentelure.... Le désarmé a de plus une prolongation triangulaire et très- pointue à l’extrémité postérieure de la couverture osseuse de sa tête ; des taches brunes et irrégulières; la première dorsale, les pectorales, les ven- 04 HISTOIRE ay irales brunes , et les autres nageoires d’un gris quelquefois mêlé de violet (1) »& (1) 5« g rayons à la membrane des branchies de l’agénéiose armé. 26. rayons à chaque pectorale, 8 rayons à chaque ventrale. 35 rayons à la nageoire de l'anus. 24 rayous à celle de la queue. Es 10 rayons à la membrane branchiale de l’agé- | néiose désarmé. 14 rayons à chaque pectorale. 7 rayons à chaque venträle. 4o rayons. à la nageoire de l'anus. 26 rayons à la caudale. »« DES MACRORAMPHOSES. 05 ———— mr ml CENT SOIXANTE-HUITIÈME GEN. LES MACRORAMPHOSES. »C 2 tête déprimée, et couverte de lames grandes et dures , ou d’une peau vis- queuse ; la bouche à l'extrémité du mu- seau; point de barbillons aux mâchoires; le corps gros; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosité abon- dante ; deux nageoires dorsales ; l’une et ‘l'autre soutenues par des rayons; le pre- mier rayon de la première nageoire dor- sale, fort, trés-long et dentelé; le museau très-alongé. ESPÈCE. s LE MACRORAMPHOSE CORNU, 1acroram- phosus cornutus. — Six rayons à la seconde nageoire du dos ; point de rayon FE a aux pectorales. 96 HISTOIRE M/ÉtLC)O R'N'E x IG pe La longueur du museau égale la moitié de la longueur du corps. Son extrémité est un peu recourbée. Le premier rayon de la première nageo“e du dos a deux rangs de pelites dents sur la moitié de son bord inférieur. . . . . On compte neuf rayons à cette dernière nageoire »C Forskoœl a exa- miné à Marseille un individu desséché de celie espèce. (1) vx Macroramphosus cornutus. Silure chardonneret. Bonaterre, planches de l’'Enc. méthodique. »« Le cornu. À Marseille, chardonneret. Silurus pinnis pectoralibus inermibus ; radio pinnæ dorsalis primæ dentato... silurus cornutus. Forsk®œl, Faun. ægypl. arab. p. 66, n° 96. — Lin Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175, sp. 25 — Artedi, Gen. pisc. gen. 2 append. n° 25, species adhuc dubicæ. CENT DES CENTRANODONS. d7 CENT SOIXANTE-NEUVIEME GEN: LES CENTRANODONS. »« La tête déprimée, et couverte de lames grandes et dures , ou d’une peau vis- queuse ; la bouche à l’extrémité du mu- _ seau; point de barbillons ni de dents aux mâchoires; le corps gros; la peau du corps et de la queue enduite d’une mucosité abondante; deux nageoires dorsales; l’une et l’autre soutenues par des rayons; un ou plusieurs piquans à chaque opercule. ESPÈCE. LE CENTRANODON JAPONAIS ; centranodon japonicus. — Onze rayons à la seconde na- geoire du dos; la caudale arrondie »«. Poiss. Tome XII. G 98 HISTOIRE LE CENTRANODON JAPONAIS (1). »« Ce poisson a les yeux gros et rapprochés lun de l’autre. On compte deux piquans vers le bord postérieur de chaque opercule. Le corps et la queue sont très -alongés. . . et couvert d’écailles. . . . Ce centranodon parvient à la longueur de deux décimètres ( sept pouces environ ). Sa couleur géné- rale est rougeâtre, Ses nageoires sont va- riées de blanc et de noir. Le Japon est sa patrie (2) »«. (1) »v« Centranodon japo nicus. Houit. Act. Haarl. XX ,2,p: 358, n° 27:94 Le centranodon japonais. Par les hollandais, sweer- Zooze meirval... | | Silurus capile imberbi... silurus inermis. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175, sp. 27. — Arted. Gen. pisc. gen. 2 append. addil. n° 27. G) »« 6 rayons à la membrane branchiale de centranodon japonais. 20 rayons à chaque pectorale. G rayons à chaque ventrale. 10 rayons à la nageoire de l’anus. 13 rayons à celle de la queue. »« DES LORICAIRES. 99 CENT SOIXANTE-DIXIÈME GEN-: LES LORICAIRES. » « L 8 corps et la queue couverts en entier d’une sorte de cüirasse à lames; la bouche au dessous du museau ; les lèvres exten- sibles; une seule nageoire dorsale. PREMIÈRE ESPÈCE. LE LORICAIRE SÉTIFÈRE ; loricaria selifera. — Un rayon aiguiilonné et sept rayons articulés à la nageoire du dos; un rayon aiguillonné et cinq rayons articulés à celle de l'anus ; la caudale fourchue ; le premier rayon du lobe supérieur de la na- geoire de la queue, très-alongé; une grande quantité de petits barbillons autour de Fou- verture de la bouche. 2. LE LORICAIRE TACHETÉ ; loricaria maculata. — Point de dents à la mâchoire supérieure , ni de petits barbillons autour de l'ouverture de la bouche; un grand nombre de taches brunes »«. (ep) b 300 HISTOIRE —— LA LORICAIRE SÉTIFÈRE (1),* ; gr LA LORICAIRE TACHETÉE (2). 1 su 2° sa * Voyez planche LXVN, fig. pe Less loricaires. . . ont avec les acipen- sères des rapports très - marqués par leur conformation générale, par la position de la bouche au dessous du museau, par leurs (1) »« Loricaria setifera. Plécoste. En Allemagne, panzerfisch. En Hollande, gewapende harnasman. En Suède, benfiaclling. Par les anglais, cataphract. Mus. Ad. Frid. 1, p. 79, tab. 20, fig. 1. — Seba , Mus..3, tab. 29, fig. 14. Loricaire plécoste. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonat. pl. de l’Enc. méthod. Cuirassier plécoste. BI. pl. coczxxv, fig. 2. »« Plecostomus dorso monopterysio, ossiculo superivri caudæ bifureæ setiformi. si Mus. 1, n° 68, tab. , fig. 1)et 2. _ Loricaria pinné dorsi. unic&, cirris duobus......, luricaria cataphracta. Lin. Syst. nat. ed. Gm. g. 177, ‘sp. 11. — Artedi, Gen. pisc. nov. gen. Lin. n° x. Loricaria cataphracta. | (2) nc Zoricaria maculata. Bloch, £ CCCLXXV;, fig. 1 et 2.7 Lee 2 MU 70 Eu \ A (QT ) )} N'71 AN G'RAI ll PC / NE 7 que \} De leve del. Moithey À. Le 1.LA LORICAIRE Yc/ére . 2.LE GUACARI. DES LORICAIRES. 101 barbillons, par les plaques dures qui les re- vêtent. . . . . . les pièces de leur cuirasse, placées sans intervalle les unes auprès des autres, ne laissent, pour ainsi dire, aucune de leurs parties sans abri. La sétifère a les mâchoires garmies de dents petites, flexibles, et semblables à des soies ; l'ouverture des branchies très-étroite ; le premier rayon de chaque pectorale den- telé sur deux bords ; celui des ventrales dentelé; celui de l’anale et de la nageoire du dos, dur, gros et rude; le corps couvert de lames fortes, presque toutes losangées, et dont plusieurs sont garnies d’un aiguii- lon ; la queué renfermée dans un étui com- posé d’anneaux situés les uns au dessus des autres; ces anneaux découpés, comprimés, et formant souvent en haut et en bas une arête ou carène dentelée; le premier rayon du lobe supérieur de la queue quelquefois plus long que tout le corps; la couleur ge- nérale d’un jaune brunâtre (1). {1) »« 4 rayons à la membrane branchiale de Îa loricaire sétifère et de la loricaire tachetée. 6 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 12 rayons à la caudale. »« 102 HIS TOTLRE Elle habite dans l Amérique méridionale, ainsi que la tachetée, que nous regardons comme une espèce différente de la sétifère, -_ mais qui cependant pourroit n’en être qu’une variété distinguée par l'arrondissement de la partie antérieure et inférieure de sa tête; le nombre de ses barbillons, qui n'excède pas deux ; le défaut de dents sétacées ; la présence de deux pointes, à la vérité très- difficiles à reconnoître, à la mâchoire in- férieure ; de grandes lames placées sur le ventre, les unes à côté des autres; la moindre longueur du premier rayon de la caudale ; des taches irrégulières, d’un brun foncé, distribuées sur presque toute la surface du poisson ; et une tache noire que l’on voit au bout du lobe inférieur de la nageoire de la queue »« DES HYPOSTOMES. 103 nn CENT SOIXANTE-ONZIÈME GEN,. LES HYPOSTOMES. »« Le corps et la queue couverts en entier d’une sorte de cuirasse à lames ; la bouche au dessous du museau ; les lèvres exten- sibles ; deux nageoires dorsales. L’'HYPOSTOME GUACARI; hypostomus guacari. — Huit rayons à la première na- geoire du dos; un seul à la seconde ; la caudale en croissant. »« G 4 104 HS OTR E LE GDA OA R To) Voyez la planche LXV, fig. 2. D € Cr poisson.... montre une cou- verture osseuse et découpée par derrière sur sa tête ; une ouverture étroite et trans- versale à sa bouche ; des dents très-petites et comme sélacées , à ses mâchoires ; des verrues et deux barbillons à la lèvre infé- - rieure ; une membrane lisse sur la langue et le palais ; un seul orifice à chaque narine; (1) vx ÆZypostomus guacari. Auprès de Cayenne, goré. En Hollande, steveragtige plooy beck. En Suède, indianisk-stor. En Allemagne , runselmaul. Loricaire guacari. Daunbent. et Haüy, Enc. méth. — Bonat. planches de l’Encyel. méthod. Loricaire plécostome. Bloch, pl. ceccxxiv. — Mus. Ad. Frid. 1, p. 55, tab. 928, fig. 4. Plecostomus dorso dipterygio , etc. Gron. Mus.1, n° 67, tab. 5, fig. r et 2. — Scba, Mus. 5, tab. 29, fig. 11. Guacari. Margr. Brasil. 166. »« Loricaria pinnis dorsi duabus... loricaria plecos- tomus. Lin. Syst. nat. edit. Ginel. gen. 177, sp. 2. — Artedi, Gen. pisc. nov. gen. Lin. Zoricaria plecos- éomus , n° 2. DES HYPOSTOMES. 105 quatre rangées longitudinales de lames, de chaque côté de l'étui solide qui renferme son corps et sa queue; une arête terminée par une pointe, à chacune de ces lames; un premier rayon très-dur à chaque ven- trale ; un premier rayon dentelé et très-fort aux pectorales, ainsi qu'à la première na- geoire du dos ; des taches inégales , arrondies, brunes ou noires ; et différentes nuances d’orangé dans sa couleur générale. Le canal intestinal est six fois plus long que le poisson. La chair est de bon goût. Les rivières de l'Amérique méridionale sont le séjour ordinaire du guacari (1). »« 2 (1) »« 4 rayons à la membrane branchiale du guacari. 7 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 5 rayons à la nageoire de l’anus. 16 rayons à celle de la queue. »« 106 HS TOTRE ee 7 CENT SOIXANTE-DOUZIÈME GEN: LES CORYDORAS. »e Dr grandes lames de chaque côté du corps et de la queue; la tête couverte de pièces larges et dures ; la bouche à l’ex- trémité du museau ; point de barbillons; deux nageoires dorsales ; plus d’un rayon à chaque nageoire du dos. ES VPIEAUC LE LE CORYDORAS GEOFFROY ; corydoras geoffroy.— Deux rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la première nageoire du dos ; la caudale fourchue. »« DES CORVYDORAS. 107 = LE CORYDORAS GEOFFROY (à). ve Les lames qui garantissent chaque côté de cet osseux sont disposées sur deux ranss ; elles sont de plus très-larges et hexa- gones. Une membrane assez longue sépare les deux rayons qui soutiennent la seconde nageoire du dos. Le premier rayon de chaque pectorale est hérissé de très-petites pointes. Le second rayon de la première nageoire du dos est dentelé d’un seul côté. Le premier de cette même nageoire n'offre pas de den- telure ; il est même très-court : mais on peut remarquer sa force. Chaque narine a deux orifices. On voit une grande lame au dessus de chaque pectorale (2). »« note (x) ve Corydoras geoffroy. Corys, en grec, signiñe casque; et doras, cuirasse. »« (2) »« 51 rayons à chaque pcctorale du corydoras geofiroy. 2 rayons à la seconde dorsale. 6 rayons à chaque ventrale. 7 rayons à la nageoire de l’anus. 14 rayons à celle de la queue. »« 108 HISTOIRE CENT SOIXANTE-TREIZIÈME GEN. LES TACHYSURES. »« Lia bouche à l'extrémité du museau ; des barbillons aux mâchoires ; le corps et la queue très-alongés , et revêtus d’une peau visqueuse ; le premier rayon de la première nageoire du dos, et de chaque pectorale , très-fort; deux nageoires dor- sales, l’une et l’autre soutenues par plus d'un rayon. ESPÉCE. LE TACHYSURE CHINOIS ; {achysurus si nensis.— Six barbillons aux mâchoires ; la caudale fourchue. »« DES TACHYSURES. 100 LE TACHYSURE CHINOIS (1) ve Ce poisson vit dans l’eau douce. Son nom générique exprime l’agilité de sa queue longue et déliée (2), et son nom spécifique indique son pays. La mâchoire supérieure est un peu plus avancée que l’inférieure ; elle présente deux barbillons : on en compte quatre à la mô- choire d'en bas. Chaque narine n’a qu'un orifice. Le dessus de la tête est aplati; le museau arrondi; le dos très-relevé et angu- Jeux ; la ligne latérale droite ; l’opercule composé de trois pièces ; la seconde nageoire du dos un peu ovale, et semblable, pour la forme, ainsi que pour les dimensions, à celle de l'anus, au dessus de laquelle elle est située ; la couleur générale verte , avec des taches d’un verd plus foncé. Des teintes rouges paraissent sur les ventrales et sur les nageoires de l'anus et de la queue. »« (1) »« Tachysurus sinensis. (2) Tachys, en grec, signifie rapide. »«. 310 HISTOTRE CENT SOIXANTE-QUATORZIÈME G. LES SALMONES. »« | bouche à l’extrémité du museau; la tête comprimée ;. des écailles facilement visibles sur le corps et sur la queue; point de grandes lames sur les côtés, de cui- rasse , de piquans aux opercules , de rayons dentelés, ni de barbillons ; deux nageoires dorsales ; la seconde adipeuse et dénuée de rayons ; la première plus près de la tête que les venirales ; plus de quatre rayons à la membrane des branchies; des dents fortes aux mâchoires. » ESPÈCES. 1. LE SALMONE SAUMON; salmo salar. — Quatorze rayons à la première nageoire du dos : treize à celle de l'anus ; dix à chaque ventrale; le bout du museau plus avancé que la mâchoire inférieure ; la cau- dale fourchue. 2. LE SALMONE ILLANKEN ; salmo illan- ken. — Douze rayons à la première dorsale et à la nageoire de l'anus ; onze rayons à ee DES SALMONES. 111 chaque ventrale ; la tête grande : la mâ- choire inférieure terminée par une sorle de crochet émoussé ; des taches noires, alongées , inégales et peu faciles à distinguer. 3. LE SALMONE SCHIEFERMULLER ; salmo Schiefermülleri. — Quinze rayons à la pre- mière nageoire du dos ; treize à celle de l'anus ; dix à chaque ventrale ; la mâchoire inférieure plus alongée que la supérieure ; la caudale fourchue ; des taches noires. à. LE SALMONE ÉRIOX ; salmo eriox. — Quatorze rayons à la première nageoire du dos ; douze à celle de l'anus ; dix à chaque ventrale ; la caudale à peine échancrée ; des taches grises. 5. LE SALMONE TRUITE ; salmo trutta. — Quatorze rayons à la première nageoire du dos ; onze à celle de l’anus ; treize à chaque ventrale ; la caudale peu échancrée ; des taches rondes , rouges, et renfermées dans un cercle d’une nuance plus claire sur les côtés du poisson. | 6. LE SALMONE BERGFORELLE ; salmo alpinus. — Treize rayons à la première nageoire du dos; douze à celle de lanus ; buit à chaque ventrale ; la caudale à peine échancrée ; des taches et des points noirs , rouges et argentins, sans bordure, è 112 HISTOIRE 7. LE SALMONE TRUITE -SAUMONÉE ; salmo trutta-salar. — Quatorze rayons à la première nageoire du dos ; onze à celle’de Panus; dix à chaque ventrale ; la caudale en croissant ; des taches noires sur la tête, le dos et les côtés. 8. LE SALMONE RoUGE; sa/mo erythrinus. — Douze rayons à la première dorsale ; onze à la nageoire de l'anus; dix à chaque ventrale ; les deux mâchoires également avancées ; la caudale fourchue ; des taches rouges ou rougeâtres, et entourées d’un cercle d’une autre nuance ; du rouge sur les nageoires de la queue , de l’anus et du ventre , et sur la partie inférieure de l’a- nimal. | 9. LE SALMONE GÆDEN; salmo Gædeni. — Douze rayons à la premièré nageoire du dos ; onze à la nageoiïre de l’anus ; dix à chaque ventrale ; la caudale fourchue; la tête très-petite ; le corps et la queue très- alonsés et très-minces ; des taches rouges renfermées dans un cercle blanc. 10. LE SALMONE HUCH ; sclmo hucho. — Treize rayons à la première dorsale ; douze à la nageoire de l'anus ; dix à chaque ven- trale ; la mâchoire supérieure un peu plus avancée que l’inférieure; des taches brunes, petites DES SALMONES. 119 petites et rondes sur le corps , la queue et toutes les nageoires, excepté les pectorales. 11. LE SALMONE CARPION ; samo carpio. — Quatorze rayons à la première dorsale ; douze à l’anale ; dix à chaque nageoire ven- trale ; la caudale en croissant ; la mâchoire d’en bas un peu plus avancée que celle d’en haut ; les côtés argentés , et semés de taches petites et blanches; du noir et du rouge sur les nageoires inférieures. 12. LE SALMONE SALVELINE : saimo sal- velinus. — Treize rayous à la première na- geoire du dos ; douze à l’anale ; neuf à chaque ventrale ; la caudale fourchue ; la mâchoire supérieure un peu plus avancée que l’infé- rieure ; les ventrales rouges ; le premier rayon de ces nageoires et de celle de l’anus fort et blanc. 13. LE SALMONE OMBLE CHEVALIER ; salmo umbia. — Onze rayons à la première nageoire du dos et à celle de l’anus ; neuf à chaque ventrale ; la caudale fourchue ; la têle petite ; la mâchoire supérieure plus avancée que l’inférieure ; le corps et la queue sans taches. 14. LE SALMONE TAIMEN ; salmo tlaimen. — ‘Treize rayons à la première dorsale ; dix à la nageoire de l’anus et à chaque ven- Poiss. Tome XIL. H 4 ETS DO UR E trale ; la caudale fourchue ; la tête alongée ; le museau un peu déprimé ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que ceile d'en haut; la couleur générale brunâire; un grand nombre de taches rondes et brunes. 15. LE SALMONE NELMA ; salmo nelma. — Treize rayons à la première nageoire du dos; qüatorze à celle de l'anus; la cau- dale fourchue; la tête très-alongée ; la mà- choire inférieure beaucoup plus avancée que la supérieure; le museau un peu déprimé; les écailles grandes ; la couleur générale ar- gentée. ” 16. LE SALMONE LENOK ; salmo lenok.— Treize rayons à la premiere dorsale; douze à la nageoire de lanus; dix à chaque ven- trale ; la caudale fourchue ; le corps et la queue hauts et épais; la prunelle anguleuse par devant; un grand nombre de points bruns sur la partie supérieure du poisson ; les dorsales tachetées. 17. LE SALMONFE KUNDSCHA; salmo kundscha. — Douze rayons à la première dorsale ; dix à la nageoire de l'anus; neuf à chaque ventrale; la caudale fourchue: la nageoire adipeuse, petite et dentelée; la couleur générale argentée ; des taches rondes et blanches. DES SALMONES. 115 18. LE SALMONE ARCTIQUE ; salmo arc- ticus. — Dix-huit rayons à la première na- geoire du dos; dix à l’anale: la caudaie fourchue; trois rides longitudinales sur la tête; quatre rangées de points et de petites raies brunes, de chaque côté du poisson. 19. LE SALMONE RETDUR ; salno reidur. — Quatorze rayons à la première dorsale; dix à la nageoire de l'anus et à chaque ven- trale; la caudale un peu fourchue; l’'adipeuse en forme de faux ; la mâchoire supérieure plus longue que l’inférieure ; la couleur géné- rale brunâtre; point de taches. 20. LE SALMONE ICIME; salmo icimus. — Le corps et la queue alongés; les écailles très-petites et lisses ; la peau très-enduite d’une humeur visqueuse; la partie supé- rieure du poisson brune ; l’inférieure rouge ou rougeâtre; des points noirs. 21, LE SALMONE LÉPECHIN ; salmo Lepe- chini. — Neuf rayons à la première nageoire du dos; douze à lauale; neuf à chaque ventrale; les écailles très-petites ; la mâchoire d'en haut un peu plus avancée que celle d'en bas; le dos brun; le ventre rouge; des taches noires, petites, renfermées dans un cercle rouge, et placées sur les côtés de Janimal. | El 2 116 HISTOIRE 22. LE SALMONE SIL ; salmo silus.— Douze rayons à la première dorsale; quatorze à la nâgeoire de l’anus; treize à chaque ventrale ; les écailles grandes et brillantes ; l'anus très- rapproché de la caudale ; la couleur géné- rale brune; les nageoires jaunâtres. 25. LE SALMONE Loppx; salmo lodde.— Quatorze rayons à la première nageoire du dos; vingt-huit à celle de l'anus; huit à chaque venirale; la caudale fourchue; la queue très-haute au dessus de l’anale ; les os de la tête minces et transparens; le dos d’un noir mêlé de verd; les côtés et le ventre argenlins. 24. LE SALMONE :BLANC: salmo albus. — Ouze rayons à la premrère nageoïire du dos; neuf à celle de l'anus; neuf à chaque ven- trale; la mâchoire supérieure plus alongée que linférieure; la caudale fourchue et noire ; la ligne latérale droite; une bande longitudinale argentée de chaque côté du . poisson. | 25. LE SALMONE VARIÉ; salmo variegatus. — Dix rayons à la première ‘dorsale; huit à la nageoire.de l'anus et à chaque ventrale; la caudale fourchue; le corps et la queue très-alongés ; la tèle et les opercules cou- verts d’écailles semblables à celles du dos; | | DES SALMONES. 117 une raie longitudinale, rouge, chargée de taches noires, et placée de chaque côté de l'animal , au dessus d’une série d’espaces alternativement jaunes et noirs ; les na- geoires variées de noir et de rouge. 26. LE SALMONE RENÉ; salmo renatus. — Dix rayons à la première nageoire du dos; neuf rayons à Panale et à chaque ven- trale ; la caudale fourchue; les deux mâ- choires presque aussi avancées l’une que l’autre ; deux orifices à chaque narine ; neuf ou dix taches grandes et bleuâtres le long de la ligue latérale. _ 27. LE SALMONE RILLE; salmo rilla. — Quatorze rayons à la première dorsale ; neuf à la nageoire de l’anus et à chaque ven- trale ; les mâchoires également avancées ; des iaches petites et rouges, et des taches noires et plus petites sur les côtés ; deux taches noires sur chaque opercule. 28. LE SALMONE GADOÏDE; salmo gadoïdes. — Onze rayons à la première nageoire du dos; huit à celle de l'anus; neuf à chaque ventrale ; l'ouverture de la bouche très- grande ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; la couleur générale d’un gris marbré; des taches rouges et brunes H 3 = 116 HISTOIRE sur le dos; des taches rouges sur la nageoiïre adipeuse. 29. LE SALMONE CUMBERLAND ; salmo cumberland. — Dix rayons à la première nageoire du dos ; huit rayons à la nageoire de l’anus; neuf à chaque ventrale; la caudale échancrée; les deux mâchoires également avancées ; deux rangées de dents fines et pointillées à chaque mâchoire; une rangée longitudinale de dents aiguës au milieu du palais; des points rouges le long de la ligne latérale. UT ï Moith ete je De eve del. ILE SAUMON. chevalier. 2 L'OMBIF DES SALMONES. 119 PÉS ARLON .0) Voyez la planche LXVI, fig. x. Fe .nt Ce poisson se plait dans presque toutes les mers; dans celles qui se rappro- chent le plus du pole, el dans celles qui (1) »« Salmo salar. Avant deux ans d'âge, sau- moneau ; avant trois ans d’âge , facon. Dans quelques contrées d'Allemagne, salni, lachs ; lorsqu’il n’a qu’on an, sælmling ; lorsqu'il est gras, #eisslach ; lorsqu'il est maigre, graulach ; dans le tems du frai, &upfer- lachs ; après le tems du frai , wracklachs ; lorsqu'il a "été pris dans la mer , rothlachs, kall fleischlachs. En Livonie, lassis. lorsqu’ilest gros, rencki. En Estonie, læhse, tolla. En Tartarie, rgui balik. Chez les cal- mouques , jarga. En Finlande , /ochs. En Suède, see- dax, haflax , blanklak , grænnacke. En Danemarck, haplax. En Norvège, Aakelar ; quand il est encore jeune, lœking. Dans le Groenland, bapisalirksoak, reblericksorsoak. En Angleterre, salmon. En Ecosee, lorsqu'il a un an, schmelt, smont ; à trois ans, mort ; à quatre ans, forkéail; à cinq aus, Lalffisch. Après le tems du frai, &épper. Faun. suec. 345. Salmone saumon. Daubenton et Haüy,Enc. méth.— Bonaterre , planches de PEnc. méthi. — Bloch, pl. xx et xcvul. — Arted. sen. 1r,syn. 22, sp. 48. Salmo. Plin, lib. 9, cap. 18. — Auson. Mosella, Hi 4 120 HISTOIRE sont les plus voisines de l’équaieur. On le trouve sur les côtes occidentales de lEu- rope ; dans la Grande-Bretagne ; auprès de tous les rivages de la Baltique, particulière- ment dans le golfe de Riga; au Spiizberg; au Groenland; dans le nord de F'Amérique; dans l'Amérique méridionale; dans la Nou- velle-Hollande, au fond de la manche de Tartarie ;: au Kamtschatka, etc. »« Il est néanmoins fort rare dans les mers qui baignent les âpres rivages du Groenland, V. 97. =— Salvian. fol. 100 , &. b. — Gesn. p.824 , 825, et (germ.) 181 6. 182 &. — Jonston, lib. 2, tit. 1, Cap. 1, p. 106, tab. 23, fig. 1; Thaumat. p. 427. — Charlet. p. 150. — Willüghb. p. 189, etc. tab. 11, fig. 2. — Raj. p. 63. Saimo nobilis. Schonev. p. 64. Salmo vulgaris. Aldrov. lib. 4, cap. 1,p. 483. — Mall. Prod. zool. dan. p. 48 , n° 405. — Gron. Mus. 2; p.12,n° 163, Zooph. n° 369. — Klein, Miss. pisc. 5, p-17,0° 2, tab. 5, fig. 2. — Brit. Zool. 5, p.250, n° 1. Saumon. Valmont de Bomare, Dictionuaire d’his- toire naturelle. | Saumon et tacon. Rondclet, part. 2, Poissons de rivière, chap. 1. »« Salmo rostro wltrà inferiorem maxillam promi- nente..... salmo salar, Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 1. — Oth. Fabric. Faun. groenland. p.170, n° 123. DÉS SALMONES. 121 ét on ne Fly trouve que sur les côtes méri- dionales (1). »GII préfère par-tout le voisi- nage des grands fleuves et des rivières, dont les eaux douces et rapides lui servent d'ha- bitätion pendant une très-grande partie de l'année. 11 n’est point étranger aux lacs im- imenses ou aux mers intérieures qui ne pa- roissent avoir aucune communication avec J'Océan. On le compte parmi les poissons de la Caspienne:; et cependant on assure qu’on ne Ja jamais vu dans la Méditerranée. Aristote ne Ja pas connu. Pline ne parle que des individus de cette espèce que l’on avoit pris dans les Gaules ; et le savant professeur Pictet conjecture qu’on ne l’a point observé dans lé lac de Genève, parce qu’il n'entre pas dans la Méditerranée , où du moins parce qu'il y est très-rare (2). Al tient le milieu entre les poissons ma- rins et ceux des rivières. S'il croit dans la mer , il naît dans l’eau douce; si pendant lhyver il se réfugie dans l'Océan, il passe la belle saison dans les fieuves. Il en re- cherche les eaux les plus pures; il ne sup- (1) Faun. sroenland. loco suprà citato. (2) »« Lettre du profecsenr Pictet, Journal de Genève, premier mars 1788, »« 199 HISTOIRE porte qu'avec peine ce qui peut en troubler la limpidité ; et c’est presque toujours dans ces eaux claires qui coulent sur un fond de gravier, que l’on rencontre les troupes les plus nombreuses des saumons les plus beaux. Il parcourt avec facilité toute la longueur des plus grands fleuves. Il parvient jusqu’en Bohême par l’Elbe, en Suisse par le Rhin, el auprès des hautes Cordilières de lAmé- rique méridionale par l’immense Maragnon, dont le cours est de quatre cents myria- mètres ( huit cents lieues à peu près). On a même écrit qu'il n’étoit ni effrayé ni rebaté par une grande étendue de trajet souterrain ; et on a prétendu qu’on avoit retrouvé, dans la mer Caspienne, des saumons du golfe Persique, qu’on avoit reconnus aux anneaux d’or ou d'argent que de riches habitans des rives de ce golfe s’étoient plus à leur faire attacher. Dans les contrées tempérées, les saumons quittent la mer vers le commencement du printems; el dans les régions moins éloignées du cercle polaire, ils entrent dans les fleuves lorsque les glaces commencent à fondre sur les côtes de l'Océan. Ils partent avec le flux, sur - tout lorsque les flots de la mer sont DES SALMONES. 125 poussés contre le courant des rivières par un vent assez fort que l’on nomme, dans plusieurs pays, vent du saumon. Us préfèrent de se jeter dans celles qu’ils trouvent le plus débarrassées de glaçons, ou dans lesquelles ils sont entraînés par la marée la plus haute et la plus favorisée par le vent. Si les cha- leurs de l’été deviennent trop fortes, ils se réfugient dans les endroits les plus profonds, où ils peuvent jouir, à une grande distance de la surface de la rivière, de la fraicheur qu'ils recherchent; et c’est par une suite de ce besoin de la fraicheur, qu'ils aiment les eaux douces dont les bords sont ombragés par des arbres touffus. Ils redescendent dans la mer vers la fin de l’automne, pour remonter de nouveau dans les fleuves à l'approche du printems. Plusieurs de ces poissons restent cependant pendant l’hyver dans les rivières qu'ils ont parcourues. Plusieurs circonstances peuvent les y déterminer ; et ils y sont forcés quel- quefois par les glaces qui se forment à l’em- bouchure, avant qu’ils ne soient arrivés pour la franchir. _ Ils s’éloignent de la mer en troupes nom- breuses, et présentent souvent, dans l'arran- gement de celles qu’ils forment, autant de 124 HISTOIRE régularité que les époques de leurs grands voyages. Le plus gros de ces poissons, qui est ordinairement une femelle, s’avance le premier ; à sa suite viennent les autres fe- melles deux à deux, et chacune à la dis- tance d’un ou deux mètres (trois où six pieds) de celle qui la précède ; les mâles les plus grands paroïissent ensuite, observent le même ordre que les femelles. et sont suivis des plus jeunes. On peut croire que cette disposition est réglée par linégalité de la hardiesse de ces différens individus, ou de la force qu'ils peuvent opposer a l’action de Peau. S'ils donnent eontre un filet, 1ls le de- chirent, ou cherchent à s'échapper par des- sous ou par les côtés de cet obstacle; et dès qu'un de ces poissons a trouvé une issue, les autres le suivent, et leur premier ordre se rétablit. Lorsqu'ils nagent, ils se liennent au nülieu du fleuve et près de la surface de l’eau; et comme ils sont souvent très- nombreux, qu'ils agitent l’eau violemment , et qu'ils font beaucoup de bruit, on les entend de loin, comme le mürmure sourd d’un orage loin- tain. Lorsque la tempête menace, que le soleil lance des rayons trés-ardens, et que DES SALMONES. 125 l'atmosphère esttrès-échauflée , ils remontent les fleuves sans s'éloigner du fond de la rivière. Des tonneaux, des bois, et princi- palement des planches luisantes, flottant sur l'eau, les corps rouges, lescouleurstrès-vives, des bruits inconnus, peuvent les effrayer au point de les détourner de leur direction, de les arrêter même dans leur voyage, et quelquefois de les obliger à retourner vers la mer. | Si la température de la rivière, la nature de la lumière du soleil, da ‘vitesse et les qua- lités de l’eau leur conviennent, ils voyagent lentement ; ils jouent à la surface du fleuve; ils s’écartent de leur route; ils reviennent plusieurs fois sur l’espace qu'ils ont déjà parcouru. Mais, s'ils veulent se dérober à quelque sensation incommode, éviter un danger, échapper à un piège, ils s’élancent avec tant de rapidité, que l’œil a de la peine à les suivre. On peut d’ailleurs démontrer que ceux de ces poissons qui n’emploierit que trois mois à remonterjusques vers les sources d’un fleuve tel :que le Maragnon, dont le cours est de quatre cents myriamètres (huit cents lieues -environ ), -et dont le courant est remarquable par sa vitesse, sont obligés de déployer, pendant près de la moitié . 126 ES TUOLER E de chaque jour, une force de natation telle qu'elle leur feroit parcourir, dans un lac tranquille, quatre ou cinq myriamètres (huit ou dix lieues ) par heure; et lon a éprouvé de plus, que lorsqu'ils ne sont pas contraints à exécuter des mouvemens aussi prolongés , ils franchissent par seconde une étendue de huit mètres ( vingt-quaire pieds ) ou CTIVITON e, sois Le Les saumons ont dans leur queue une rame très -puissante. Les muscles de cette partie de leur corps jouissent même d’une si grande énergie , que des cataractes élevées ne sont pas pour ces poissons un obstacle in- surmontable. Ils s'appuient contre de grosses pierres, rapprochent de leur bouche l’extré- mité de leur queue, en serrent le bout avec les dents, en font par là une sorte de ressort fortement tendu, lui donnent avec promp- titude sa première position, débandent avec vivacité l’arc qu’elle forme, frappent avec violence contre l’eau, s’élancent à une hau- teur de plus de quatre ou cinq mètres (douze à quinze pieds), et franchissent la cata- racte (1). Ils retombent quelquefois sans (x) »« Consultez particulièrement le Ne de Twiss en Irlande, »« DES SALMONES. 127 avoir pu s’élancer au delà des roches, ou emporter sur la chüûte de l’eau : mais ils recommencent bientôt leurs manœuvr es , ne cessent de redoubler d'efforts qu'après des tentatives très-multuipliées; et c’est sur- tout lorsque le plus gros de leur troupe, celui que l’on a nommé leur conducteur, a sauté avec succès, qu'ils s ‘élancent avec une nouvelle ardeur. Après toutes ces fatigues, ils ont souvent besoin de repos: Ils se placent alors sur quelque corps solide. Ils cherchent la posi- tion la plus favorable au délassement de leur queue, celui de leurs organes qui a le plus agi; et pour être toujours prêts à con- tinuer leur roule, où pour recevoir plus facilement les émanations odorantes q'i1 peuvent les avertir du voisinage des objets qu'ils desirent ou qu'ils craignent, ils tien- nent la tête dirigée contre le courant. Indépendamment de leur queue longue, agile et vigoureuse, ils ont, pour attaquer ‘ou pour se défendre, des dents nombreuses et très- pointues qui garnissent les deux mâchoires , et le palais, sur chacun des côtés duquel elles forment une ou deux rangées. On trouve aussi des deux côtés du gosier, 128 HISTOIRE un os hérissé de dents aiguës et recourbées. Six où huit dents semblables à ces dernières sont placées sur la langue ; et parmi celles que iontreni les mâchoires , il y en a de petites qui sont mobiles. Les écailles qui recouvrent le corps et la queue sont d’une srandeur moyenne : la tête ni les opercules n'en présentent pas de semblables. Au côté extérieur de chaque venirale paroît une appendice triangulaire , aplatie, alongée, pointue, garnie de petites écailles, couchée le long du corps, et dirigée en arrière. Au reste cette appendice n’est pas particulière au saumon : nous n'avons guère vu de salmone -qui n’en eût.une semblable ou analogue. La ligne latérale est droite; Je foie rouge, gros et huileux ; lestomac alongé ; le ca- nal intestinal garni , auprès du pylore , de soixante-dix appendices ou cœcutñns réunis par une membrane ; Ja vessie natatoire simple et située très-près de l’épine du dos; cette épine coniposée de trente-six ver- tébres , et fortifiée de chaque côté par irente-lrois côtes (1). (1) »« On trouve souvent, dans ce canal intesti- mal, un lænia dont la lonizueur est de près d’un mètre { trois pieds }, et dont la tète est dans une des appen- dices. »« Le DES SALMONES. 129 Le front, la nuque, les joues et le dos sont noirs; les côtés bleuâtres ou werdâtres dans leur partie supérieure ; et argentés dans linférieure; la gorge et le ventre d’un rouge Jaune ;. les membranes branchiales jaunâtres ; les pectorales jaunes à leur base, et bleuâtres à leur extrémité; les ventrales et l’anale d’un jaune doré. La premiére nageoire du dos est grise et tachetée: l’adi- peuse noire; et la caudale bleue. Quelquefois on voit, sur la tête, les côtés et le dos, des taches noires et irrégulières, plus. grandes et plus clair-semées sur la femelle. | Les mâles, que l’on dit beaucoup moins nombreux que Îles femelles, offrent d’ail- leurs, dans quelques rivières, et particu- lièrement dans celle de Spal en Ecosse, plus de nuances rouges, moins d’épaisseur dans le DORA: et plus de grosseur dans la tête. Dans toutes les eaux, leur mâchoire su- périeure non riens est plus avancée que ceile d'en bas, mais encore, lorsqu'ils sont parvenus à leur troisième année, elle devient. plus longue et se recourbe. vers linférieure; son alongement et sa courbure augmentent à mesure qu'ils grandissent ; elle Poiss. Tome XII. I 230 ETS IMOPICR E a bientôt la forme d’un crochet émoussé qui enire dans un enfoncement de la mâ- choire d’en bas; et cette conformation, qui leur a fait donner le non de Éécard ou bec- guet, les avoit fait regarder, par quelques naturalistes, comme d’une espèce différente de celle que nous décrivons. Leur laite est entièrement formée, et le tems du frai commence à une époque plus ou moins avancée de chaque printéms ou de chaque été, suivant qu'ils habitent dans des eaux plus ou moins éloignées de la zone glaciale. Les femelles cherchent alors: un endroit commode pour leur ponte. Quel- quefois elles aiment mieux déposer leurs œufs dans de petits ruisseaux que dans Îles grandes rivières auxquelles ils se réunissént ;. et elles paroissent chercher le plus soùvent à déposer leurs œufs dans un courant peu rapide et sur du sable ou da gravier. On a écrit que, dans plusieurs rivières de la Grande - Bretagne , la femelle ne se contentoit pas de choisir le lieu le plus fa- vorable à la ponte ; qu’elle travaiiloit à le — rendre plus commode encore; qu’elle creu- soit dans l'endroit préféré un trou alongé et de quatre ou cinq décimètres de profon- deur ( quinze ou dix-huit pouces }; qu’elle DES SALMONES. 13L sy déchargeoit de ses œufs, el qu'avec sa queue elle les réecouvroït ensuile de'sahle. Peut-être peut-on douter de cetie dernière précaulion ; mais les autres opérations ont lieu dans presque tous les endroits où les sauimons ont été bien observés. Le docteur Grant nous apprend, Gans les Mémoires rte Siockholm , ‘que lorsque les. femelles tra vaillent à donner les dunensions nécessaires à la fosse qu’elles préparent, elles sagitent à droite et à gauche, au point d'user leurs nageoires ‘inférieures , et en’ laissant: oidi- pairement leur'tête immobile. On en a vu se frotter si vivement contre le terrain , qu’elles en détachsient avec violence la terre et les petites pierres, et qu'en répé- tant les mêmes mouvemens de cinq en cinq minutes, ou à peu près, elles parvenoient au bout de deux heures à creuser ‘un en- foncement d’un mètre dé long (trois pieds), de six ou sept décimètres de large ( vingt- deux ou vingt-cinq pouces environ ), d’un ou deux décimètres de profondeur ( quatre ou sept pouces environ }, et d'un où deux décimètres de rebord ( quatre à sai pee à peu près. ) Lorsque la femelle a terminé ce travail, dont la principale cause est sans doute le L 2 132 » ÉPFEFSTOErTRE besoin qu’elle a de frotter son ventre contre des corps durs pour se débarrasser d’un poids qui la fatigue et la fait souffrir ; et lorsque les œufs sont tombés dans le fond de la cavité qu’elle a creusée , et que l’on nomme frayére .... , le mâle vient les fé- conder en les arrosant de sa liqueur vivi- fiante. Il peut se faire qu’alors il frotte le dessous de son corps contre le fond de la fosse pour faire sortir plus facilement la substance liquide que sa laite contient : mais. on lui a attribué une opération qui süppo- seroit une sensibilité d'un ordre bien supé- rieur et un instinct bien plus relevé ; on a. prétendu qu’il aidoit la femelle à faire la fosse destinée à recevoir les œuis. | Au reste, si nous ne devons pas admettre: cette dernière assertion, nous devons croire: que le mâle est entraîné à la fécondation des œufs par une affection plus vive, ou d’une nature différente que celle qui y porte la. plupart des autres poissons. Lorsqu'il trouve. un autre mâle auprès des œufs déjà déposés dans Ia frayère, ou auprès de la femelle pondant encore , il l'attaque avec courage ;. et le poursuit avec acharnement , ou ne lui cède la place qu'après l'avoir disputée avec obstination ....., DES SALMONES. 133 Les saumons ne fréquentent ordinaire- ment la frayère que pendant la nuit : néan- moins , lorsque des brouillards épais sont répandus dans latmosphère , ils profitent de l’obscurité que donnent ces brouillards pour se rendre dans leur fosse ; et ils y accourent aussi comme pressés par de nou- veaux. besoins , lorsqu'ils sont exposés à l'influence d’un vent très-chaud ..... Il arrive quelquefois cependant que les œufs pondus par les femelles et la liqueur séminale des mâles se mêlent uniquement par l'effet des courans »& Il est digne de remarque que les saumons retrouvent chaque année l'endroit où ils sont frayés, comme les hirondelles recon- noissent les bâtimens où elles ont fait leur nid. Le physicien Deslandes acheta une douzaine de saumons à Châteaulin , petite ville sur nos côtes de l'Océan, près de la- quelle l’on pêche quelquefois jusqu’à quatre mille de ces poissons par an; il attacha un anneau de cuivre à la queue de ses sau- mons, puis il les rendit à la liberté. Cinq de ces animaux furent repris l’année sui- vante, trois la seconde année , et trois autres la troisième. 154 HSE O'PREE »«.Après le frai, les saumons, devenus mous, maigres et foibles , se laissent entraî- ner par les eaux , ou vont d’enx - mêmes reprendre dans l’eau salée une force nou- velle. Des taches brunes et de petites ex- croissances répandues sur leurs écailles sont quelquefois alors la marque deJleur épui- sement et du mal-aise qu'ils éprouvent. Les œufs qu'ils ont pondus ou fécondés se développent plus ou moins vite, suivant la iempéralture du climat, la chaleur de la saison , les qualités de l’eau dans laquelle ils ont été déposés. Le jeune saumon ne con- serve ordinairement que pendant un mois ou environ la bourse qui pend au dessous de son estomac, et qui renferme la sub- stance nécessaire à sa nourriture pendant les premiers jours de son existence. I gran- dit ensuile assez rapidement , et parvient bientôt à la taille de dix ou douze centi- mètres {quatre à Cinq pouces). Lorsqu'il a acquis une longueur de deux ou trois déci- mètres (onze pouces environ ), il jouit d'assez de force pour quitter le haut des rivières et pour en suivre le courant qui le conduit vers la mer ; mais souvent, avant celle époque, une inondation l’entraîne vers l'embouchure du fleuve, DES SALMONES. 135 Les jeunes saumons qui ont atteint une longueur de quatre ou cinq décimètres (un pied six pouces cinq lignes ), quittent la mer pour remonter dans les rivières ; mais ils partent le plus souvent beaucoup plus tard que les gros saumons : ils attendent com- munément le commencement de l'été. On les suppose âgés de deux ans lorsqu'ils pèsent de trois à quatre kilogrammes (six à huit livres)... On assure que, même dans les contrées tempérées ; ils ne frayent que vers leur quatrième ou cinquième année... Agés de cinq ou six ans, ils pésent cinq ou six kilogrammes (dix à douze livres), et parviennent bientôt à un développement très-considérable. Ce développement peut être d'autant plus grand ; qu'on pêché fré- quemment en Eoosse et en Suède des sau- mons du poids de quarante kilogranimes (quatre-vingt livres), et que les très-grands individus de lespèce que nous décrivons présentent une longueur de deux mètres (six pieds ). de Les saumons vivent d'insectes, de vers et de jeunes poissons, [ls saisissent leur proie avec beaucoup d’agilité ; et, par exemple, on les voit s’élancer , avec la rapidité de l'éclair, sur les moucherons, les papillons, I 4 é 150 HISTOIRE les sauterelles , et les autres insectes que les courans charient ou qui voltigent à quelques centimètres au dessus de la surface des eaux. Mais, s'ils sont à craindre pour un grand nombre de petits animaux , ils ont à redouter des ennenuis bien puissans et bien nombreux. Ils sont poursuivis par les grands habitans dés mers et de leurs rivages, par les squales, par les phoques , par les marsouins. Les gros oiseaux d'eau les attaquent aussi; et les pêcheurs leur font sur-tout une guerre cruelle. Et comment ne seroïent-ils pas , en effet, très - recherchés par les pêcheurs ? ils sont en irès-grand nombre , leurs dimensions sont très- grandes ; et leur chair, sur-tout celle des mâles, est à la vérité un peu difficile à digérer, mais grasse , nourrissanie et très-agréable au goût. Elle plaît d’ailleurs à l'œil par sa belle couleur rougeâtre. Ses mœurs et sa délicatesse ne sont cependant pas les mêmes dans ioutes les eaux. En ni par exemple, le saumon de la Dée » dit-on, plus gras que celui des rivières moins septentrionales du même pays ; et en Allemagne on préfère les saumons du Rhin et du Weser à ceux de l’Elbe ; et ceux que l’on prend dans la Warla, la Netze et le DES SALMONES. 137 Kuddow, à ceux que lon trouve dans, lOder. : ...... Au resle, les saumons meurent bientôt, non seulement lorsqu'on les tient hors de l’eau, mais encore lorsqu'on les met dans une huche qui n’est pas placée au milieu d’une rivière. Des pêcheurs pré- tendent que , pour empêcher ces poissons de perdre leur goût , il faut se presser de les tuer dès le moment où on les tire de l’eau; et qu'après cette précaution, leur chair, quoique trés-grasse , peut se conserver pen- dant plusieurs semaines. Mais , lorsqu’après la mort de ces animaux on veut les trans- porter à de grandes distances, et par consé- quent les garder très-long-tems, on les vuide, on les coupe en morceaux, on les saupoudre de sel, on les renferme dans des tonnes , on les couvre de saumure ; ou on les fend depuis la tête, que l’on sépare du corps , Jusqu'à la nageoire de la queue, on leur ôte l’épine du dos, on les laisse dans le sel pendant trois ou quatre jours, et on les expose à la fumée pendant quinze jours ou trois semaines. Auprès de la baie de Castries..... les lariares tannent la peau des grands sau- 358 HISTOIRE mons, et en forment un habilleinent: trèss ‘souple (1). Les grands avantages que procure la pêche anne doivent faire desirer d’accli+ mater cette espèce dans les pays où elie manque. Nous pensons, avec Bloch, qu'il seroit pôssible de la transporter et de la faire multiplier dans les lacs dont le fond est de sable , et dont l’eau très-pure est sans cesse renouvelée par des rivières ou des ruisseaux. On y transporieroïit en même tems un grand nombre de goujons, qui aiment les eaux limpides et courantes , et qui y pulluleroient de manière à fournir aux saumons une nourriture abondante. Les saumons sont sujets à une maladie parüiculière dont on ignore la cause , el qui leur fait donner le nom de ladres dans quel- ques départemens septentrionaux de France. Eeur chair est alors mollasse , sans consis- tance ; el si on les garde après leur mort pendaut quelques Jours , elle se détache de lPépine dorsale, et glisse sous la peau, comme dans un sac (2). {1} »« Voyage de la Pérouse, rédigé par le général Milet-Murean, tom. 111, p. 10, 61. (2) Notes manuscrites de M. Noël, de Rouen. »« DES :SALMONES,. 199 .« Il paroît que l’on doit compter dans l’es- pèce du saumon quelques variélés plus ou moins constantes , et qui doivent dépendre, au moins en très-grande partie, de la nature des eaux dans lesquelles elles séjournent, Par exemple, on a observé en Ecosse que les saumons de la Cluden ont la tête et le corps plus gros et plus courts que ceux de la rivière de Nith. On assure- aussi quà l'embouchure de lOrne (1) on voit des saumons sans tache, et un peu plus alongés que les saumons ordinaires (2). »« # Péche du Saumon. »« La pêche du saumon forme, dans plusieurs contrées, une branche d'industrie et de conimerce, dont les produits peuvent servi à la nourriture d’un grand nombre de personnes. À Berghen, par exemple, il n'est pas rare de voir les pêcheurs apporter deux mille saumons dans un jour. Nous » (1) »« Notes manuscriles de M. Noël, de Rouen. (2) 19 rayons à la membrane branchiale du saumon, 14 rayons à chaque pectorale. 10 rayons à chaque ventrale. 21 rayons à la nageoire de la queue. »« 140 EPS TOrERE lisons, dans le Voyage de linfortuné la Pérouse (1), qu’auprès de la baie de Castries, sur la côte orientale de Tartarie , au fond de la manche du même nom, on prit, dans un seul jour du mois de juillet, plus de deux mille saumons. 11 est des pays où l’on en pêche plus de deux cent mille par an. En Norvége on a pris quelquefois plus de trois cents de ces animaux d’un seul coup de filet (2). La pêche que l’on fait de ces pois- sons dans la T'weéed, rivière de la Grande- Bretagne , est quelquefois si considérable , qu'on a vu un seul coup de filet en amener sept cents. Et en 1750, on prit d’un seul coup, dans la Ribble (3), trois mille cinq cents saumons déja parvenus à d'assez grandes dimensions. .... Ona recours, dans la recherche des saumons, à presque toutes les manières de pêcher.....; mais quelque nombreux que soient les individus de cette espèce, plu- sieurs gouvernemens ont été forcés d'en régler la pêche, pour qu’une avidité impré- (x) »« Voyage de la Pérouse, rédigé par le général Milet-Mureau , tom. III , p.61. (2) Pennant, Zool. brit, vol. III, p. 89. (5) Richter, Tchtb. p. 417. »« | BES SALMONES. 141 voyante ne détruisit pas dans une seule sai- son l'espérance des années suivantes »«. … À Châteaulin, où il y a une pécherie con- sidérable de saumons , un double rang de pieux enfoncés à refus de mouton traverse la rivière , et forme une espèce de chaussée sur laquelle on peut passer. Ces pieux sont placés lun près de l’autre , et assujettis par des boucles de fer, tant au dessus qu’au dessous de l’eau. A gauche, en remontant la rivière , est un coffre en grillage, de quinze pieds sur chaque face, et tellement ménagé, que le courant s’y porte de lui-même. Au inilieu de ce coffre, et presque à fleur d’eau, se voit un trou de dix-huit à vingt pouces de diamètre , environné de lames de fer blanc un peu recourbées , qui ont la figure de triangles isocèles , et qui s'ouvrent el se ferment facilement. Leur assemblage res- semble assez aux ouvertures des souricières faites avec du fil de fer. Le saumon, condui£ par le courant vers le coffre, y entre sans peine en écartant les lames de fer blanc qui se trouvent sur la route, et dont les bases bordent le trou. Ces lames, en se rappro- chant les unes des autres, forment un cône, etelles s'ouvrent jusqu’à devenir un cylindre. 142 PES PO TRE Au sortir du coffre, le saumon entre dans un réservoir, d'où les pêcheurs le retirent par le moyen d’un filet attaché pour cela au bout d’une perche : leur adresse ‘est en céla si grande, qu'ils ne manquent point de reti- rer aussitôt celui qu'ils choisissent de local. Les saumons ne se présentent pas tou- jours avec la même abondance : quand ils se suivent de loin ,’ils se rendent tous dans le coffre , et du coffre dans le réservoir sans monter davantage ; mais quand ils arrivent par grandes troupes, les femelles attirent les mâles, qui rédoublent d’ardeur et de force pour les suivre, alors ils passent tous à travers les pieux qui forment la chaussée avec une vitesse incroyable; à peine les peut-on suivre des yeux. Par ce moyen, un grantl nombre de saumons échapperoit aux pêcheurs s'ils n’avoient altention de s’embarquer dans de petits bateaux plats, el de se couler le long de la chaussée , en y tendant des filets dont les mailles sont extrêmement serrées : touE le poisson qui s’y prend est aussitôt porté dans le réservoir | où il se désorge et ac- quiert un goût fie ÉsdUIS 0 ; Cette pêche s'ouvre à Châteaulin, près de Brest, vers le mois d'octobre. Les sau- DES SALMON NS: 149 fnons commencent alors à goûter la rivière; et lorsque les premiers saumons sont passés, les autres accourent en plus grand nombre, et la pêche augmente insensiblement. Vers la fin de janvier elle se trouve dans son fort, et elle subsiste à peu près sur le même piéd pendant les mois de février, de mars et d'avril ; on prend alors des quantilés pro- digieuses de saumons. En mai, les femelles jettent leurs œufs, qui sont en même tems fécondés par la semence des mâles attachés à léur suite : aussi comimence-t-on à voir la surface de la rivière se couvrir de: petits Ssaumons qui ne demandent que la mer, et vont s'y rendre. Dès ce moment la pêche diminue ; et les saumons qui se laissent prendre ont, avec ur air foible et presque hébété, un goût assez désagréable ; enfin, ils disparoissent au mois de juillet, où la récolte des chanvres se lrouve finie. On met de chanvre à rouir dans les eaux courantes, qui contractent une qualité mal-faisante en peu de tems; et comme elles se rendent dans les rivières que les saumons habitent , elles les chassent.. Dés qu’on s'aperçoit de ce dé- part, on quitte aussi la rivière, et on lève les écluses ou éventaux qui tiennent à la digue; 144 HAS :T O:IR E afin que le poisson qui s’est porté au dessus puisse descendre avec facilité (1). On se sert de parcs à peu près semblables dans plusieurs autres contrées, »Q auprès des bouches des rivières, ainsi qu'au dessus des chûtes d’eau. On leur donne une figure telle, que l'entrée de ces enclos est très-large, et que le fond en est assez étroit pour qu’un saumon puisse à peine y passer, et qu'on l’y saisisse facilement avec un harpon (2). On se sert de ces parcs pour augmenter la rapidité des rivières en resserrant leur cours, pour en rendre le séjour plus agréa- ble aux saumons, qui ne s'engagent que rarement dans les eaux trop lentes; et ce moyen a été particulièrement mis en usage auprès de Dessau, dans la Miide, qui se jette dans l’Elbe. | ", Derrière ces parcs, auprès des moulins, et dans d’autres endroits où le lit des rivières est rétréci par l’art ou par la nature, on forme des caisses à jour , qui ont une gorge comme (1) Extrait du Traité de la pêche du saumon, par M. Dsslandes. + (2) »« Ces enceintes portent le nom de weir, auprès de Ballyshannon, dans la partie occidentale du nord de l'Irlande. ( Voyage de Twiss, déjà cité. )»« une DES SALMONES. 145 une louve (1), et dans lesquelles se prennent les saumons qui descendent ou ceux qui montent, suivant la direction que l’on donne à ces caisses... .. Dans quelques rivières, comme dans la Stolpe et le Vipper, on construit des écluses dont les pieux sont placés très-près les uns des autres. Lessaumons s’élancent par dessus cet obstacle, mais ils trouvent au delà une rangée de pieux plus élevés que les premiers, et ils ne peuvent ni avancer ni reculer. »« Les norvésiens attirent les saumons sur leurs côtes en couvrant les rochers de ma- nière qu'ils leur donnent l'apparence des vagues blanchissantes que forment les fleuves en se précipitant dans la mer. D'autres fois ; selon le récit de Fabricius (2), les pêcheurs de Norvège barrent à peu de distance de la mer lembouchure des fleuves , où se trouvent des hauts fonds semés de rochers (1) Nous avons donné la description et la figure de la louve dans cette Histoire naturelle des poissons, tom. II, p. 38; et pl. IT, fig. 8. (2) Voyage en Norvège, avec des observations sur l'histoire naturelle et l’économie, traduit de l’alle- mand de Jean Chrétien Fabricius, 1802, p. 27 et 137: Poiss., Toxe, XII. K 146 HISTOIR:E sur lesquels les flots se brisent avec fracas: La pêcherie de Falckenberg ; formée de cette manière , rapporle cinquante thalers au gouvernement qui l’afferme. Il y a, dit le même auteur, à une demi-lieue d’Eger, une chûte qui n’est pas très-haute, mais qui, en raison de son gros volume d’eau , est forte et écumeuse ; les saumons s’y réu- nissent en abondance : ils cherchent à fran- chir la chüte par un saut ; rarement ils y réussissent , et le plus souvent ils sont re- poussés par la force de l’eau ; et c’est alors qu’on les prend. On suspend sous la chûte une large caisse de pièces de bois entrelacées, et les saumons qui veulent franchir la chûte, repoussés par la violence de l’eau , tombent hécessairement dans la caisse | d’où on les retire avec un croc. C’éloit autrefois une des plus considérables pêcheries de la Norvège ; elle rapportoit annuellement près de douze cents rixdalers : mais elle a diminué ; ce que lon attribue à l'usage des nombreux filets qui prennent le poisson avant qu'il soit par- venu jusqu'à cette chüte : cependant cette pêche rapporte encore sept à huit ceuts rix- dalers. Les saumonñs sont presque tous portés à Konigsberg. lusieurs sortes de filets sont ethlbyes DES SALMONES. 147 pour la pêche des saumons , tels que les étentes , les sennes, les trémaux (1), etc.; mais de quelque espècé que soient ces filets, la ficelle dont on les fait doit être aussi grosse qu'une plume à écrire. Leurs mailles ont quatre à cinq pouces de large, et ils pré- sentent jusqu'à soixante , et même cent brasses de longueur sur trois ou quatre de hauteur, suivant la grandeur des rivières où on les tend. HOMO LL Fe ee L'on pêche souvent les saumons au feu pendant la nuit. Ces poissons se prennent aussi dans des passes (2) de dix pieds de long, et faites avec des branches de sapin , assez écartées les “uues des autres pour qu'elles ne donnent pas de l’ombre, qui effrayeroit les saumons: afin qu’ils ne puissent s'échapper entre les baguettes, on y passe de la ficelle. . »« On ne néglige pas non plus de les pêcher à la ligne, dont on garnit les ha- mecons de poissons très - petits, de vers, (x) Voyez la dsecsutien de la figure du R HtAme -vol. XL. | (2) La description etila figuré EEE nasses de diffé- rentes formes se trouvent ‘dans le’ vol. IIE A cette Histoite naturelle des poisse p. 56, et pl. IT. K 2 148 HISTOIRE d'insectes , et particulièrement de. demoi- selles. | | Pour mieux réussir, on a recours à une gaule très-longue et très-souple, qui se prête à tous les mouvemens du saumon. Le pé- cheur qui la lient suit tous les efforts de l'animal qui cherche à s'échapper; et si la nature du rivage s'y oppose, il lui aban- donne la ligne. Le saumon se débat avec violence et long-tems ; 1l s’élance an dessus de la surface de l’eau ; et après avoir épuisé presque toutes ses forces pour se débarrasser du crochet qu’il a avalé, 1l vient se reposer près de la rive. Le pêcheur se ressaisit alors de sa ligne, et le tourmente de nouveau pour achever de le lasser, et le tirer faci- lement à lui..... | Lorsqu'on préfère de harponner les sau- mons, on lance ordinairement le trident à la distance de douze ou quinze mètres (trente- six à quarante-cinq pieds}. Les saumons que Le harpon a blessés sans les retenir, quitient Vespèce de bassin onu de canal dans lequel ils ont été attaqués, pour se réfugier dans Je canal ou bassin supérieur. Si on- les y poursuit. et qu’on les y entoure de filets, ils s’enfoncent sous-les-roches, ou se collent DES SALMONES. 149 contre le sable, et immobiles laissent glisser sur eux les plombs du bas des filets que traînent les pêcheurs. On les a vus aussi se précipiter dans un courant rapide, et, cachés sous l’écume et les bouillons des eaux, souf- frir avec constance, et sans changer de place, la douleur que leur causoit une gaule qui frottoit avec force et comprimoit leur dos... »« 150 IL IST O!LR EE LE AILLANKEN,() SECONDE 5 PÈ BCE. D « Ok connoît sous le nom d’illanken des salmones que lon pêche dans le lac de Constance , et au sujet desquels M. Wart- mann, doi de Saint-Gal, a fait dé très- bonnes observations. D'habiles naturalistes ont regardé ces poissons comme une variété du saumon ; mais nous pensons avec Bloch qu'ils forment une espèce particulière. Ces salmones passent l’hyver dans le lac de Constance, comme les saumons dans la mer : ils ne quittent jamais l’eau douce... Il ne faut pas croire cependant qu'ils vivent pendant l’hyver, dans le lac de Constance, par une préférence particulière pour ce séjour, ou par une convenance extraordi- naire de leur nature avec les eaux qui y coulent : ils y restent lorsque la mauvaise (1) »« Salmo illanken, inlanken, rheinantken, illan- ken. Bloch. »«. Saimo illanca. Wartmann , Schriften, der Berl. naturf. £ 4, P. 55. — Lin. Syst. nat. ed. Cm. gen. 178, sp. 1, var. b, DES SALMONES. 151 -saison arrive , parce qu’un obstatle insur- montable les y retient; ils ne peuvent fran- chir la grande cascade de Schaffhouse, qui barre le Rhin inférieur, et par conséquent la seule route par laquelle ils pourroient aller du lac dans la mer. Ce lac est l'Océan pour eux. Mais s'ils srésentent des signes de leur habitation constante au milieu de l’eau douce , ils offrent toujours les traits prin- cipaux de leur famille. Ils annoncent par ces caractères leur origine marine ; et ils ne la rappellent pas moins par leurs habi- tudes , puisque , n'éprouvant pas, comme les saumons, le besoin de quitter leau salée pendant la belle saison, ils désertent cepen- dant le lac de Constance lorsque le prin- tems arrive, et n’y reviennent que vers la fin de lautomne. Ils remontent dans les rivières qui. se jettent dans le lac, Ils entrent dans le Rhin supérieur. Ils s'arrêtent pendant quelque tems auprès de son embouchure, parce que, dans cet endroit, il coule avec rapidité sur un fond de cailloux. Ils vont jusqu’à Feldkirch, où ils pénètrent dans la rivière d’Il, qui leur a donné son nom ; c'est même dans cette rivière qu'ils aiment à frayer. Les mâles néanmoins ne remontent dans son hit que K 4 152 HISTOIRE lorsque le tems est serein, et que la lune éclaire ; de sorte que si le ciel est couvert pendant plusieurs jours, un grand nombre d'œufs ne sont pas fécondés. Ils parviennent quelquefois jusqu’à Coire et à Rhemwald ; mais ils voyagent lentement, parce que si le Rhin est trouble , ils s'appuient contre les pierres , et aitendent , presque immo- biles, que l’eau ait repris sa transparence, S1 au contraire le Rhin est limpide et qu'il fasse un beau soleil, ils aiment à se jouer sur la surface du fleuve. Ils pèsent souvent plus de vingt kilo- grammes ( quarante à quarante-cinq livres }, et pondent ou fécondent une très- grande quantité d'œufs. Leur multiplication n’est pas cependant très-considérable : un grand nombre d'œufs servent d'aliment à lan- guille ; à la lote , au brochet , aux oiseaux d’eau; et une très-petite partie des illarkens qui éclosent échappe aux poissons voraces. Après le frai, leur poids'est ordinairement diminué d’un tiers ou de la moitié, lorsqu'ils sont remontés très-haut vérs les sources du Rhin. Leur chair, au lieu d’être rouge, de bon goût, el facile à digérér, devient blanche et de mauvais goût : aussi ne sont-ils plus, à cette époque, les poissons les plus recher- DES SALMONES. 153 chés du lac dé Constance et du Rhin supé- rieur. Ils se hâtent alors de retourner dans le lac, et se laissent aller au courant , la tête fréquemment tournée contre ce même courant , qui les entraîne et les délivre de la fatigue de la natation dans le tems où ils n'ont pas encore réparé leurs forces. Lis vivent non seulement de vers et d'insectes , mais encore de poissons. Ils'sont sur - tout fort avides de salmones très- estimés dans les marchés ; et les pêcheurs du lac assurent que, dans certaines années, ils leur causent plus de pertes qu ils ne es Du ent d “Hé bie Malgré leur grandeur ‘et leurs armes, ils sont poursuivis par le brochet} qui, confiant dans ses dents et dans sa légèreté, lors même qu’il leur est très-inférieur en grosseur , les attaque avec audace, les harcële avec'cons- tance, et à force de hardiesse, d’évolutions et de manœuvres, parvient sous leur ventre qu'il déchire. #19 Cependant ils trouvent sen plus souvent ‘une perte assurée dans les flots qu'on tend sur leur passage, particulièrement dans le Rhin supérieur. Pour qu'ils ne puissent pas échapper au piège, on construit de chaque côté du fleuve une cloison composée de bois 15% H'ES TO ER‘ entrelacés. On l’assujettit avec des pieux, et on. l’étend depuis le rivage jusques vers le milieu du courant le plus rapide. Les deux cloisons transversales ne laissent ainsi qu'un intervalle assez étroit. On adapte à cette ouverture un verveux........ dans lequel les illankens vont s'enfermer , mais qu'ils déchirent cependant si ce verveux n’est pas très-fort, ou au dessus duquel ils parviennent souvent à s’elancer. | Ils ont la tête moins petite que les sau- mous. Dès la seconde année de leur âge, leur :mâchoire inférieure se termine par une sorte de crochet émoussé. On ne dis- tiñgue pas aisément les taches noires, alon- gées et inégales, qui sont distribuées irrégu- lièrement sur leur corps et sur leur queue. Les pectorales , les ventrales et la, nageoire de. l’anus. sont grisâtres ; la nageoire adi- peuse est variée de noir et de gris; la caudale ordinairement bordée de noir. On trouve auprès du pylore soixante-huit appendices placées sur quatre rangs (1) »« (1) »« 10 rayons à la membrane branchiale de l’illanken. ©! 44 rayons à chaque pectorale. ‘417 rayons à chaque ventrale. 21 rayons à la nageoïixe de la queue. »« DES SALMONES. 155 SALMONE SCHIEFFERMULLER (1), ex LE SALMONE ÉRIOX (2). TROISIÈME ET QUATRIÈME ES ObnSe ve Lie premier de ces salmones se trouve dans la Baltique. On le pêche aussi dans plusieurs lacs de l'Autriche, où on le prend dans les environs de mai; ce qui lin a fait donner ,; dans les contrées voisines de ces (1) »« Salmo Schieffermulleri. En Bavière, may Jferche. En ds forelle.. En a siberlachs. Saumon argenté. Bonaterre, re de. 1 DL méth. — Bloch, pl. ciu. »« Salmo maxillé inferiore longiore, maculis Mens. salmo Schiefermulleri. Lin. Syst. nat. edit. bal. gen. 178; sp. 30. — Arted: Gen. pisc. g. 9» add. n° 27, (2) »« Salmo eriox. Salmone ériox. Daubent.et Haüy, Encvcl: méth. — Bonaterre, planches de l'Eneycl. méthod. — Fann. suec.:546. — Artedi,, gén: 12, 'syn. 23, Sp. 50. — Willaghb. Ichth. p. 193. — Raj: Pise. 65:»« Salmo maculis cinereis., caudæ extremo æquali... salmo eriox. Lin. Syst. nat. edit. Gm. gen. 178, sp. 2. Ce poisson porte en Suède le nom de græ-lax; en Angleterre celui de grey. 156 HISTOIRE lacs, le nom de z17ay forelle. Bloch l’a dédié à M. Schicermuller de Lintz... (1). ll pèse de trois à quatre kilogrammes ( six à huit livres ). Sa partie supérieure est brune ; ses joues, sa gorge, ses opercules , ses côtés et son ventre sont argentés; la ligne latérale est noire ; les nageoires sont bleuâtres ; les taches ont la forme de très- petits croissans. On voit une appendice trian- gulaire à côté de chaque ventrale ; les écailles tombent facilement, et argentent la main à laquelle elles s’attachent. Le foie est petit, jaunâtre et divisé en deux lobes ; l’estomac assez long, et la membrane de la, vessie natatoire :ordinairement très-mince. L’ériox habite dans l’océan d'Europe, et remonte, et la bélle saison, dans les fleuves qui s’y jettent. »« | (1),»4 12 rayons à la membrane des branches du salmone schieffermuller. 18. rayons à chaque pectorale, 19. rayons à la nageoïire de la queue. 12 rayons à la membrane branchiale du sal- mone éri0x. de ph 14 rayons à chaque -pectorale. ve DES SALMONES. 157 RAY T RU TE: (a) CIN QUIËÈME ES PECE. »« La truite n’est pas seulement un des poissons les plus agréables au goût ; elle est encore un des plus beaux. Ses écailles (1) »« Salmo trutta. En Italie, érofta , torrentina. En Allemagne, fore, bachfore, forell, teichforelle, goldforelle. En Livonie, lashens, norjar. En Tartarie, dawatschan. En Russie, kraspaja ryba. En Suède, forell, stenbit, backra, rofisk. En Norvège, forel- kra , elv-kra, muld-kra, or-rivie. En Angleterre, trou. Der Salmone truite. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaterre, planches de l’Encycl. méth. Salmone fario. Daubenton et Haüy, Enc. méthod. .— Bonaterre, planches de l’Enc. méthod. Fario , truite. Bloch , pl. xx11. — Artedi, gen. 12, .Syn.23, sp. br: Tructa. Cab. lib. 3, cap. 94, fig. 97, . Trutta: Ambrosii |, episcopi Mediolani, Hexæ- meron D, cap. 3. Trutta salar et varius. Salv. fol, 96 b , et 97 a et 8. Trutta fluviatilis. Belon. — Rondelet, part. 2, p. 169 ( édit. de Lyon, de Bonhomme, ) Idem et trutta fario. Gesner, p.1002, 1006, 1007, et { germ.) fol. 173, a. Trutta fluviatilis. Aldrov. lib. 3 , cap. 12, p. 560. 158 ETS TOIRE brillent de l’éclat de l’argent et de l’or ; un jaune doré mêlé de verd resplendit sur les côtés de Ja tête et du corps. Les peclorales sont d’un brun mêlé de violet ; les ventrales et la caudale dorées ; la nageoire adipeuse est couleur d’or avec une bordure. brune : l’anale variée de pourpre, d’or et de gris de perle ; la dorsale parsemée de petites gouttes purpurines ; le dos relevé par des taches noires ; et d’autres taches rouges, entourées d’un bleu clair , réfléchissent sur les côtés de Tanimal les nuances vives et agréables des rubis et des saphirs. Tr Oa la trouve dans presque toutes les con- — Jonston, lib. 3,1tit. 1, cap. 1, tab. 26, fig. 1. — Willughb. p. 109, tab. 12, fig. 4. — Raï. p. 65. (A Trutta fluviatilis vulgaris. Charlet. p. 155. Trutta, vel trutta vulgo , forina , et forio. Schonev. p. 77. — Kram. Elench. p. 569, n° 35. — Scopoli, : ann. 2, p. 40. — Muller, Prodr. zool. dan. p. 48, n° 408. — Faun. sunec. 3,8. Trutta dentata. Klein , Miss. pisc. 5, p. 19,tab.5, fig. 3. Trout. Brit. zool. 3 , p. 250 , n° 4. Truite. Nalmont de Bomare, Dictionnaire d’his- toire naturelle.» « Salmo maculis rubris, maxill& inferiore sublon- giore. .. ee salmo fario. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. (Len. 178,:5p4 4 . DES SALMONES. :50 trées du globe , et particulièrement dans presque tous les lacs élevés, tels que ceux du Léman, de Joux, de Neufchâtel ; et ce- pendant il paroît que le poète Ausone est le premier auteur qui en ait parlé. Sa tête est assez grosse; sa mâchoire in- férieure un peu plus avancée que la supé- rieure, et garnie, comme ceite dernière, de dents pointues et recourbées. On compte six ou huit dents sur la langue; on en voit trois rangées de chaque côté du palais. La ligne latérale est droite; les écailles sont très - petites; la peau de l'estomac est très- forte; et il y a soixante vertèbres à l’épine du dos, de chaque côté de laquelle sont disposées trente côtes. | Le savant anatomiste Scarpa a vu, dans l'organe de l’ouïe de la truite, un osselet semblable à celui que Camper avoit décou- vert dans l'oreille du brochet. Cet osselet ést le troisième; il est pyramidal, garni à sa base d’un grand nombre de petits aiguil- lons, et placé dans la cavité qui sert de communication aux trois anneaux demi- circulaires. | À La truite a ordinairement trois ou quatre décimètres (onze ou quinze pouces) de lon- sueur, et pèse alors deux'ou trois hecto- 160 HISTOIRE grammes (onze à treize onces environ). On en pêche cependant, dans quelques rivières, du poids de deux ou trois kilogrammes (quatre ou six livres) (1); Bloch a parlé d’une truite qui pesoit quatre kilogrammes (huit livres); et qu’on avoit prise en Saxe; et je trouve dans des notes manuscrites qui m'ont été envoyées il y a plus de douze ans par l'évêque d’Uzès, qui les avoit rédigées avec beaucoup de soin , que l’on avoit pêché, dans le Gardon, des truites de neuf kilo- grammes (dix-huit livres). La... truite aime une eau claire, froide; qui descende de montagnes élevées, qui s'échappe avec rapidité, et qui coule sur un fond pierreux. Voilà pourquoi les truites sont très-rares dans la Seine, parce que les eaux de ce fleuve sont trop douces pour elles ; et trop lentes dans leur cours; et voilà pour- quoi, au contraire...... on rencontre des truites dans des amas d’eau situés à près de deux mille mètres (six mille pieds) en- viron au dessus du niveau de la mer, dans les Pyrénées... le fond de ces amas d’eau est rarement calcaire ou schisteux, mais le plus souvent de granit ou de porphyre. On (1) »« Notes manuscrites de M. Noël de Rouen. 2 D ———— LE RESTES Es SL Ds DES SALMONES. 161 n’y voit en général aucun autre végétal que la plante nommée sparganium natans, et plus fréquemment des ulves solides, crois- santes sur des blocs submergés : mais lé fond est presque toujours enduit d’une couche mince de la partie insoluble de l’humus que les eaux pluviales ÿ entrainent des RÉRIES environtiantes. Les grandes chaleurs peuent incommoder la truite au point de Ja. faire périr: Aussi la voit-on, vers le solstice d'été, lorsque les nuits sont très-courtes el qu’un soleil ardent rend les eaux presque tièdes, quitter les bassins pour aller habiter au milieu d'un courant, ou chercher près du rivage l’eau fraiche d'un ruisseau ou celle d’une fon- taine. ou, Elle peut d'Antedat, nine aisément He entre ces divers asyles, qu’elle nage couire la direction des eaux les plus rapides avec une vitesse qui étonne l’observateur, et qu'elle, s’élance au dessus de digues ou de cascades de plus de deux metres (six pieds) de haut. | Elle ne doit cependant te de de meure qu'avec précautiou. On assure que, si pendant l’été les eaux sont très-chaudes, et qu'après y avoir pêché une truite on la Poiss Tome XEL. L 162 HE SYMO FRE porte dans un réservoir très-frais, elle meurt bientôt, saisie par le froid soudain qu’elle éprouver seit Au reste, une habitation plus extraordi- naire que celles que nous venons d'indiquer paroît pouvoir convenir aux truites, même pendant plusieurs mois, aussi bien et peut- être mieux qu’à d’autres espèces de pois- sons... Environ à six cents mèlres (dix-huit cents pieds) au dessous du pic du Canigou dans les Pyrénées, on voit un petit sommet dont la forme est semblable à celle d’an ancien cratère de volcan. Ce cratère se remplit de neige pendant l'hyver. Après la fonte de la neige, le fond de cette sorte d’entonnoir devient un petit lac, qui se vuide par l’éva- poration, au point qu'il est à sec à l’équi- noxe d'automne. On y pêche d'excellentes truites pendant tout l'été, Celles qui restent dans la vase, à mesure que le lac se dessèche, périssent bientôt, ou sont dévorées par des chouettes. Cependant l’année suivante on retrouve dans les nouvelles eaux du cratère un grand nornbre de:truites trop grandes pour ètre âgées de moins d’un an, quoi- qu'aucun ruisseau ni aucune source d’eau vive ne communiquent avec le lac. | DES SALMONES. 163 Ce fait... prouve que le cratère est placé auprès des cavités souterraines pleines d’eau k dans lesquelles les truites peuvent se retirer lorsque le lac se dessèche, et qui, par des conduits plus où moïius nombreux, exhalent dans l'atmosphère les gaz dangereux pour la santé et même pour Ja vie des poissons; et dès-lors il se trouve presque entièrement conforme à d’autres faits connus depuis long -tems. Ta truite se nourrit de petits poissons très-jeunes, de petits animaux à coquille, de vers, d'insectes, el particulièrement d’éphé- mères et de phryganes, qu’elle saisit avec adresse lorsqu'elles voltigent auprès de la surface de l’eau. Il paroît que le tems du frai de la truite varie suivant Îles-pays et peut-être suivant d’autres circonstances. Un habile naturaliste, M. Decandolle, de Genève, nous a écrit que les truites du lac Léman et celles du lac de Neufchâtel remontoient dans le prin- tems, pour frayer dans les rivières et même dans les ruisseaux... Dans les contrées sur lesquelles Bloch a eu des observations, ces poissons frayent dans l'automne; et dans la province du Limousin... les truites quittent également, au commencement ou vers le | L 2 164 HISTOIRE milieu dé l’automne, les grandes rivières; pour aller frayer dans les petits ruisseaux. Elles montent quelquefois jusques dans des rigoles qui ne sont entrelenues que par les eaux pluviales. Elles cherchent un gravier couvert par un léger courant, s’agitent, se frottent, pressent leur ventre contre le gra- vier ou le sable, et y déposent des œufs que le mâle arrose, plusieurs fois dans le jour , de sa liqueur fécondante. ‘Bloch a trouvé, dans les ovaires d’une truite, des rangées d'œufs gros comme des pois. et dont la couleur orange s’est con- sérvee pendant long - tems même dans de l'alcohol. D’apiès cette grosseur des œufs des truites, il n’est pas surprenant qu’elles contiennent moins d'œufs que plusieurs autres poissons d’eau douce ; et cependant elles multiplient beaucoup, parce que la plupart des poissons ‘Voraces vivent loin des eaux froides, qu’elles préférent. Mais si elles craignent peu la dént meur- trière de ces poissons dévastateurs, elles ne trouvent pas d'abri contre la poursuile des 4 Po ‘On: les prend: -ordinairement ‘avec la ‘trüblé.. à la tige, à la louve; ou à la nasse:. DES SALMONES. 165 Si. lon emploie la truble ou le truble, il faut le lever trés-vilte lorsque la truite y est entrée, pour ne pas lui donner le tems de s’élancer et de s'échapper. La Egne doit être forte, afin que le poisson ne puisse pas la casser par ses mouvemens variés, multipliés et rapides. La manière de garnir l’hamecon n est pas la même dans différens pays. On y at- tache de la chair tirée de la queue ou des pattes d’une écrevisse ; de petites boules , composées d’une partie de camphre ,; de deux parties de graisse de héron, de quatre parties de boïs de saule pourri, et d’un peu de miel; des vers de terre , des sangsués coupées par morceaux, des insectes. artifi- ciels faits avec des étofles très-fines de dif- férentes couleurs, des membranes, dela cire, des poils, de la laine, du crin, de la soie, du fil, des plumes de coq ou de cou- cou. On change la couleur de ces fils, ; de ces plumes, de ces soies, de ces poils, non seulement suivant la saison et pour. imiler les insectes qu'’eile amène, :mais ‘encore suivant les heures du jour, et on les agile de manière à leur imprimer des mouve- mens semblables à ceux des insectes les plus recherchés par les truites. L 3 166 HAS IT OTER.E Dans l’Arnon , auprès de Genève, on pique ces poissons avec un trident, lorsqu'ils remontent contre une chüte d’eau produite par une digue.... Mais on en fait une pêche bien plus con- sidérable à l’endroit où le Rhône sort du lac Léman, dans lequel se jette cette rivière d’Arnon. Nous lisons dans une lettre que le savant professeur Piclet... adressa en 17838 aux auteurs du Journal de Genèvé, qu'a cette époque le Rhône étoit barré, à sa sortie du lac, par un clayonnage én bois disposé en zig-zag. Les angles de ce grillage, alter- haiivement saillans du côté du lac et du côté du Rhône, présentoient de part et d'autre des espèces d’avenués triangulaires , dont chacüne se terminoit par une nasse où cage construite en fil de laiton , et arrangée de manière que les poissons qui y entroient ne pouvoient pas en sortir. Celles de ces nasses qui -répondoient aux angles saillans da côté du lac ; se riomimoient nasses de remonte ; et les autres z7asses de descente. On laissoit ordinairement tous les passages libres dés la fin de juin, afin de donner aux truites la Tberié d’allei frayer dans le fléuve; ôn les référmoit vers lé milieu d’oclébre : ce qui divisoit le tems de la pêche en deux saisons, DES SALMONES. 167 celle du printems, qui duroit depuis la fin de janvier jusqu’en juin ; et celle de lau- tomne, qui commençoit en octobre, et qui finissoit avec le mois de janvier. Dans l’une et dans l'autre de ces saisons, on prenoit des truites à la remonte et à la descente, mais dans des proportions bien différentes. Sur quatre cent quatre-vingt-neuf traites, on en pêchoit trente-six à la descente du prin- tems, trente-quatre à la descente de lau- tomne , seize à la remonte du printems, quatre cent trois à la remonte de l'automne. Ii est aisé de voir que celte différence pro- venoit de la liberté qu’avoient les truites de descendre dans le Rhône, depuis la fin de juin jusqu’au mois d'octobre. Pour attirer un plus grand nombre de truiles dans les nasses ou dans les louves k on y place un linge imbibé d'huile de lin, dans laquelle ou a mêlé du castoreum et du “camphre fondu. On marine la truite comme le saumon , et on la sale comme le hareng. Mais c’est sur- tout lorsqu'elle est fraîche que son goût est très-agréable. Sa chair est tendre, particu- lièrement pendant l'hyver ; les personnes même dont l'estomac est foibie la digérent facilement. Pendant ! long-tems ce salmone L 4 168 HISTOIRE a élé nommé, dans plusieurs pays, Le roi des poissons d’eau douce; et dans quelques parties de lAllemagne les princes s’en étoient réservé la pêche. | Coinme on ne voit guère la truite séjour ner naturellement que dans les lacs élevés et dans les rivières ou ruisseaux des mon- tagnes , elle est très-chère dans un grand nombre d’endroits : elle mérite par consé- quent à beaucoup d’égards l'attention de l’économe, et voici les principaux des soins qu’elle exige. Pour former un bon étang à truites, ïl faut une vallée ombragée, une eau claire et froide, un fond de sable ou de cailloux placé sur de la glaise ou sur une autre terre qui retienne les eaux; une source abon- dante, ou un ruisseau qui, coulant sous des arbres touffus , et n’étant pas très-éloigué de son origine, amène, même en été, une eau limpide et froide ; des bords assez élevés, pour que les truites ne puissent s’élancer par dessus; de grands végétaux plantés assez près de ces bords, pour que léur ombre entretienne la fraîcheur de l’eau ; des ra- cines d'arbres, où de grosses pierres, entre desquelles les œufs puissent être déposés ; des fossés ou des digues, pour prévenir les DES SALMONES. 169 inondations des ravins ou des rivières bour- beuses; une profondeur de trois mètres en- viron ( neuf pieds ), sans laquelle Les truites ne trouveroient pas un abri contre les effets de l'orage, monteroient à la surface de l’eau lorsqu'il menaceroil, y présenteroient sou- vent un grand nombre de points blan- châtres ou livides, et périroient bientôt ; une quantité très-considérable de loches ou : de goujons, et d’autres petits cyprins dont les truites aiment à se nourrir , ou une très-srande abondance de morceaux de foie _‘hachés, d’entrailles d'animaux, de gâteaux secs, faits de sang de bœuf et d’orge mondé ; des bandes garnies d’une grille assez fine pour arrêter l’alevin ; une attention sou- tenue pour éloigner les poissons voraces, les grenouilles , les oiseaux pêcheurs , les loutres , et pour casser pendant l’hyver la glace qui peut se former sur la surface de Peu. | Lorsque, pour peupler cet étang, on est obligé d’y transporter des truites d’un endroit un peu éloigné ,1l faut ne placer dans chaque vase qu'un petit nombre de ces salmones, renouveler Peau dans laquelle on les a nus, et l’agiter souvent. Dillérentes eaux peuvent cependant êlre 170 D ÆEÆS IT O: LR ÆE assez claires, assez froides et assez rapides» pour que les iruites y vivent, et avoir néan- moins des propriétés particulières qui in- fluent sur ces salmones au point de modifier leurs qualités, leurs couleurs, leurs formes et leurs habitudes, et de produire des variétés très-distinctes et plus ou moins constantes. M. Decandolle assure que les truites prises dans le Rhône différent de celles qué l’on pêche dans le lac de Genève, par la grandeur de deux taches noirâtres placées sur lés joues. Suivant le même naturaliste, celles de l’Arve sont plus minces et plus alongées. On en voit... d’effilées . et d’autres très- courtes. Le ruisseau appelé le Queyrou, près de Pénières , dans l'Auvergne , en nourrit d’arrondies , avec le dos voûlé; dans celui de Narboïs, les truites sont courtes, arrondies , et d’une nuance presque jaune ; dans un autre ruisseau nommé ÆErlan, elles sont alongées, grises et légèrement tachetées. M. Noël, de Rouen , nous a écrit : « Les truites de Palluel ont une grande réputation | en Normandie : ce sont les plus délicates que nous possédions dans nos eaux douces. | On na assuré à Cany qu'elles ne remon- | DES SALMONES. 171 toienit pas au dessus du pont de ce gros bourg, qui n’est éloigné de la mer que d'une lieue. Après les truites de Palluel viennent celles de la rivière de Robec, qui sé perd dans la Seine à Rouen..:.. On connoît dans nos differentes rivières sept ou huit variétés de truiles, qui différent entre elles par la couleur, les tachies, etc.» Dans leseaux de Liethnot, comité de Forfar, en Ecosse, les pêcheurs distinguent deux varièlés dé la truite : la première est jauñe; et beaucoup plus large où haute que la truite ordinaire ; la seconde a la tête beau- coup plus petite, et les côtés tachetés d’une manière aussi élégante que brillante. On pêche aussi dans quelques lacs , ruis- seaux ou rivières d'Ecosse ; d’autres variétés de la truite, auxquelles on a donné les noms de truite de mousse , truite de petite rivière, truite noire , trüite blanche, et truite rouge. Bloch en à fait connoître une, qu'il a désignée par la dénomination de truite Brune (1). Celte variété a la tête ct le ventre plus gros que la truite commune; le dos (1) »« Bloch, pl. xx1r. »« Salmo suprè fuscus maculis dolce ad latera ochroleucus , guttis rubis , annulo allo , arcâque y 272 HISTOIRE arrondi ; la partie supérieure des côtés et la tête, d’un brun noir, avec des taches violettes ; la partie inférieure de ces mêmes côtés , jaunâtre, avec des taches rouges entourées de blanc et renfermées dans un second cercle brurâtre ; les nageoires du ventre, de l'anus et de la queue, mélangées de jaune; la chair très- délicate, et rouge lorsqu’elle est cuite, de même que celle du saumon et du salmone truite - saumonée. Cette variété habite plusieurs des rivières qui se jettent dans la Baltique, ou dans la mer qui baigne les côtes de Norvège (1). « Jfuscä cinctus, sublüs albus....... salmo sylvaticns. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 4, var. b. — Arted. Gen. pisc. gen. 9, sp. D, var. à. (zx) »« 10 rayons à la membrane branchiale de la truite. * 10 rayons à chaque pectorale. 16 rayons à la nageoire de la queue. »» + DES SALMONES. 373 LE BERGFORELLE (à). SIXIÈME ESPÈCE. »« Cr salmone a de petites écailles sur Île tronc, une appendice étroite à côté de chaque ventrale , la ligne latérale droite, la première dorsale jaune avec des taches noires, les autres nageoires rougeâtres, le dos verdâtre, (1) »« Sairo alpinus. Faun. suec. 349. — Rœding, It. Wsoth. 257. Salmone bergforelle. Daubenton et Haïüy, Encycl. méth. — Bonat. planches de lEnc. méih. — Bioch, planche civ. Salmo vix pedalis, pinnis ventris rubris, etc. Arted, gen. 13, syn. 25 , sp. 52. — Willughby, Pise. p. 195 tab No LA Red charre. Raj. Pisc. p. 65. | Carr. Brit. Zool. 3, p. 265, n° 6. tab. 15. »« Salmo dorso nigro, lateribus cœruleis, ventre Julvo.... salmo alpinus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 176 , Sp. 8- Salmo vix pedalis, pinnis ventris rubris, maxillé inferiore paulo longiore. Arted. Gen. pisc. gen. o, sp. 8. Le bergforelle. En suédois , rading. Par les lapons, raud. Far les habitans du pays de Galles, torgoch. En Suisse, reutele. 174 0 CES TO PE RE le ventre blanc, la chair rouge , de bon goût et facile à digérer. On le trouve dans les eaux des très hautes montagnes. ... DQ des pays septentrionaux de notre contient. Il est trés-commun dans les lacs de la partie la plus élevée de la Laponie ; c'est presque le seul poisson que nourrisseni les lacs d’Yugen et de Wettern ; il vit également dans les eaux des montagnes du pays de Galles , de la Suéde, de ja Suisse et de l’Allemagne méridionale. On le voit se rapprocher en automne des bords des rivières ou des lacs, que les arbres om- bragent. C’est là aussi qu'il fraye au mois de février. . (r) »« 10 rayons à la membrane branchiale du bergforelle. 14 rayons à chaque pectorale. 25 rayons à la nageoire de la queue.»« DES SALMONES. 75 am 2 —_—Ù—————— — ———— 2 ————— ——— ———— — ee red LA TRUITE-SAUMONÉE (1 SEPTIÉÈME ESPÈCE. DC Ok a prétendu que la truite-saumonée provenoit d'un œuf de saumon fécondé par une truite, ou d'un œuf de truite fécondé par un saumon ; qu'elle ne pouvoit pas se reproduire; qu’elle ne formoit pas une espèce par uculière. Cette opinion est contraire aux résultats des observations les plus nombreuses et les plus exactes. Mais la truite-saumonée n’en mérite pas moins le nom qu’on lui a donné : sa forme, ses couleurs et ses habi- tudes la rapprochent beaucoup du saumon et de la truite; elle montre même quelques- (1) ve Salmo trutta salar. En AHemagne, lachs forelle. Sux le Rhin, rheinanke, rheinlanke. En Saxe, lachskindchea. En Prusse, /achsfahren. En Tavouie, taimen, taimini, En Laponie , soborting. En Suède, orlar, tuanspol, borting, sickmat, lodjor. En Nor- . vège, soe-bortins, aurride. Yan Danemarck , lar-oré, maskrog-ort. En Hollande , salm forel, En Angleterre, sea trout, salmon-trout. ; Salmone truite-saumonée. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaterre, planches de PEnc. méthod. — Bloch , pl. xx1. — F'aun. suec. 547: — Muller, Prod. 276 HISTOIRE uns des traits qui cagactérisent l’un ou l’autre de ces deux salmones, et c’est depuis bien du tems qu’on a reconnu ces caraclères pour ainsi dire mi-partis. Non seulement en effet Schwenckfeld, Schoneveld, Charleton et Johnson l'ont distiiguée et décrite; mais encore le consul Ausone l’a chantée dès le cinquième siècle dans son poëme de la Moselle, où il la nommée fario', et où il l’a représentée comme tenant le milieu entre la truite et le saumon. | La truite-saumonée habite dans un très- grand nombre de contrées ; mais où la trouve principalement dans les lacs des hautes mon- tagnes , el dans les rivières froides qui en — Zoolos. danic. p. 48, n° 407. — Kramer, — p.509; n 2. Salmo latus , maculis rubris nigrisque , etc. Artedi, gen. 12, syn. 14: — Gronov. Mus.2, n° 164. Trutta salmonata. Willugbb. 1chth. p. 195, 198. — Raj. Pise. p. 65. Bull-trout. Peunant, Brit. z0ol.3 , p. 249, n Truite saumonée. V almont de Bomare, Dictionnaire d'histoire naturelle. »« Salmo ocellis nigris iridibus brunneis , pinné pecto- rali punctis sex.... salmo truita. Lin. Syst. nat edit. Gmel. gen. 178, sp.3. Et salmo caudé bifurcä, maculis solum nigris, sulco longitudinali ventris...... salmo lacustris. 1bidem , sp. 6. sortenE. DES SALMONES. 77 sortent ou qui s’y jettent. Elle se nourrit de vers, d'insectes aquatiques et de trés- petits poissons. Les eaux vives el couranies sont celles qui lui plaisent : elle aime les fonds de sable ou de cailloux. Ce n’est ordi- nairement que vers le milieu du printems qu’elle quitte la mer, pour aller dans les fleuves, les rivières, les lacs et les ruisseaux, choisir l’eudroit commode et abrité où elle répand sa laite ou dépose ses œufs. Elle parvient à une grandeur considérable. Quelques individus de cette espèce pêèsent quatre ou cinq kKilogrammes (huit ou dix livres); et ceux même qui n'en pèsent encore que trois, ont déjà plus de six dé- cimètres ( vingt - deux pouces environ ) de longueur. On la confond souvent avec le salmone huch, auquel elle ressemble en effet beau- coup, et qu’on a nommé , dans plusieurs pays, éruile saumonée. .. Sa tête est petite, ét en forme de coin; ses mâchoires sont presque également avan- -cées ;les dents qui les garnissent sont pointues et recourbées, et celles d’une mâchoire s'em- boïîtent entre celles de la mâchoire opposée. On voit d’ailleursitrois rangées de dents sur Je palais, et deux rangées sur la langue. Les Poiss. Tome XIL. M 178 HISTOIRE yeux sont petits, ainsi que les écailles. La ligne latérale ess presque droite. Le nez et le front sont noirs; les joues sont’ d'un jaune mêlé de violet; le dos et les côtés d’un noir plus ou moins mêlé de nuances violettes ; la gorge et le ventre blancs; la caudale et l’adipeuse noires ; les autres nageoires grises ; les taches noires répandues sur le poisson, quelquefois angu- laires, mais le plus souvent rondes. Au reste, la forme et les nuances de ces taches varient un peu, suivant la nature des eaux dans lesquelles l’individu séjourne. La bonté de sa chair dépend aussi très-souvent de la qualité de ces eaux; mais en général, et sur tout un peu avant le frai, cette chair est toujours tendre, exquise et facile à di- gérer. Elle perd beaucoup de son bon goût lorsque la rivière où la truite saumonée se trouve reçoit une grande quantilé de saletés; | il suffit même que des usines y introduisent | un grand volume de sciures de bois, pour | que ce salmone contracte une maladie à : laquelle on a donné le nom de consomp-| &ion, et dans laquelle sa tête grossit, son corps devient maigre, et la surface de ses intestins se couvre de petites pustules. | On pêche les truites saumonées avec des DES SALMONES. 179 filets, des nasses et des lignes de fond, aux- quelles on attache ordinairement des vers, Dans les endroits où l’on en prend un grand nombre , on les sale, on les fume , on les marine. Pour les fumer , on élève sur des pierres un tonneau sans fond et percé dans plusieurs endroits ; on y suspend ces salmones, et on les y expose, pendant trois jours , à la fumée de branches de chène et de grains de ge- nièvre. Pour les mariner, on les vuide, on les met dans du sel, on les en retire au bout de quelques heures, on les fait sécher , on les arrose de beurre ou d'huile d’elive, on les grille ; on étend dans un tonneau une couche de ces poissons sur des feuilies de laurier et de romarin , des tranches de citron , du poivre, des clous de girofle ; on place al- ternativement plusieurs couches semblables de truites saumonées, et de portions de végétaux que nous venons d'indiquer; on verse par dessus du vinaigre très-fort que lon a fait bouillir, et l’on ferme le ton- neau.... Eatrant un soir dans sa chambre, Bloch y aperçut une lumière blanchâtre et bril- lante, qui le surprit d’abord, mais dont il M 2 180 EVA STORE découvrit bientôt la cause : cette lumière provenoit d’une tête de truite saumonée. Les yeux, la langue, le palais et les bran- chies répandoiïent sur - tout une grande clarté. Quand il touchoit ces parties, il en augmentoit l’éclat; et lorsqu’avec le doigt qui les avoit touchées il frottoit une autre partie de la tête, il lui communiquoit la même phosphorescence. Celles qui étoient le moins enduites de mucilage ou de ma- tières gluantes, étoient les moins lumineuses ; et ces effets s’affoiblirent à mesure que la substance visqueuse se dessécha (1). >» (1) »« 12 rayons à la membrane branchiale de Ja truite saumonñée. 14 rayons à chaque pectorale. 20 rayons à la nageoire de la queue. »« DES :SALMONES LE SALMONE ROUGE (), LE SALMONE GÆDEN (2), LE HUCH (3), LE SALMONE CARPION (4), LE SALMONE SALVELINE (5), L'OMBLE CHEVALIER * (6). 0, 9: 10, 11, 12 ET 13° ESPÈCES. *._ Voyez planche LX VI, fig. 2. »e Lie rouge habite des lacs et des fleuves de la Sibérie. Il parvient à six ou sept dé- cimètres (vingt-deux à vingt-cinq pouces) de longueur. Sa chair est rouge, grasse, tendre. Ses œufs sont jaunes; son dos est (1) »« Salmo erythrinus. Georg. 1t. 1, p 156, tab. 1, fig. 1.» Salro ocellis coccineis , mandibulis æœqualibus.... salmo erythrinus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175, sp. 53. — Artedi, Gen. pise. gen. 9, addit. n° 25. (2) »« Salmo Gædenit, Sur quelques rivages de la Baltique , si/berforelle. Bloch , pl. ou. Truite de mer. Bonaterre , planches de l’Encyclop. méthodique. »« Saimo capite parvo maculis rubris,....... salmo Gædenii. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 51. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, addittament. n° 26. (5) »« Salmo hucho. En Bavière, keuch , ainsi que M 3 482 HISTOTRE brun; sa première dorsale grise, avec des Auch. Dans plusieurs autres contrées de l’Allemagne , hauchforelle. Salmone huch. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonat. pl. de l’Encycl. méth. — Bloch, pl c. Salmo oblongus, dentium lineis duabus palati, naculis tantummodà nigris. Artedi, gen. 12, syn. 25. Salmo dorso brunneo, maculis nigris, etc. Kram: Austr. 588. — Gesn. Âquat. p. 1015. Tuierb. p. 174. Icon. anim. p. 515. — Aldrov. Pise. p. 5g2. — Wil- lugbby, Ichth. p. 100, tab. N. r, Gg. 6. — Raj. Pise. p. 69; n° 9. — Marsigl. Danub. 4, P- 81, tab. 28, fig. 1.»4 Salmo cblonçsus dentium lineis duabus palati, maculis tantummodà nigris....,...., salmo huchc Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178 , sp. 5. (4) »« Salmo carpio. Dans quelques contrées d’An- gleterre, chare , gill charre. En Norvège, roding, role. Salmo pede minor, dentium ordinibus quinque palati. Artedi, gen. 15, syn. wi — Oth. Fabric. Faun. Groenland. p. 177. Saluone carpion. Daubent. et Haïüy, Enc. méth. — Bonaterre, planches de l’Enc. méthod. — Ascagne, quatrième cahier, p. 2, pl. xxx. »« Le salmone carpion. En anglais, chave, et gilé charre. Au Groenland , ekalluk, kewleriksok , et lors- qu'il est très-crand, sa/uak on sardliuak. Salmo pede minor, dentium ordinibus quinque palati..... salmo carpio. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178; sp. 7. DES SALMONES. 193 taches rouges bordées d’une autre couleur; (5) »« Salmo salvelinus. Quand il est encore très- jeune, échwartzreuterl, schwartsreucherl. En Alle- magne , salvelin, salmarin. En Bavière , salbling. En Autriche, /ambacher salbling. Auprès de Trente, salmarino, salarmandrino. Ormble. Bloch, pl. xcix. Salmone salveline. Daubenton et Haüy, Encyclop. méth. — Bonaterre, planches de l’Enc. méth. Salmone salvarine. Daubenton et Haüy, Encycl méthod. — Bonaterre , planches de l’Enc. méth. Salino pedailis maxillë superiore longiore. Artedi, gen. 13, syn. 26. Salmo dorso fulvo, maculis luteis, eaud& bifurcatd. 1d. syn. 24. Trutta dentata , ete. Klein, Miss. pise. D, p.18, n°5. Umbla prima, salbling. Marsigl. Danub. 4, p. 82, tab. 28, fig. 2. Umbla tertia , Lnbaèle salbling. Id. 4,p. 83; tab. 29, fig. 2. Schwartzreuterl. Schranck. Schr. der Berl. Naturf. fr 1, P000. Salmarinus. Salvian. Aquat, p. 101, 102. — Jonst. Pisc.ip, 1056tab. 261%): Salmo pedalis maxillé superiore longiore.... salmo salvelinus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 176, sp. g. Salmo dorso fulvo maculis luteis, caud& bifur- eatä... salmo salmarinus. Ibid. sp. 10. &: »« Salmo umbla. Salmone humble chevalier. Daubenton et Tlaüy, M4 18% LES IT OR Æ la nageoire adipeuse brune et alongée ; le front et les opercules sont gris. On voit des dents aux mâchoires, sur la langue qui est large , et sur le palais , où elles forment deux rangées disposées en arc. Le sæden ... vit dans la Baltique et dans l’océan Atiantique boréal. Il pèse ordi- nairement un kilogramme (deux livres) ou environ : sa longueur n'excède guère cinq décimètres ( dix-huit pouces ). Sa chair est maigre , mais blanche et agréable au goût. Ses deux mâchoires et le palais sont garmis de dents pointues; l'ouverture de la bouche êt les orifices des branchies ont une largeur considérable ; les yeux sont gros, et les ven- trales fortifiées chacune par une appendice ; Enc. méth.— Bonaterre, planches de l’Enc. méth. — Bloch, pl. c1. Salmo lineis lateralibus sursim recurvis, caudä bifurcä. Artedi, gen. 13, syn. 25. — Klein, Miss. pisc. 5 ,p. 18, n° 3. : Unmible. Rondelet, seconde partie, chap. 12, p. 115, édition de Lyon, 1558. Umbia altera. Aldrov. Pise. p. 607. — Willughby; Ichth. p. 195 , tab. IN. x, fig. 1. — Raj. Pisc. p. 64. Salmo alter Lemani lacs. Gesn. Ag. p. 1004. »« Salmo lineis lateralibus surs ùm recurvis , caud& bifurc4.... salmo umbla. Lin. Syst. nat. edit. Gmel gen. 178, Sp. 11. DES SALMONES. 185 la ligne latérale est droite. Les joues, les opercules, les côtés et le ventre sont argentés; le dos, le front et les nageoires sont bru- nâtres ; des taches brunes disiüinguent d’ail- leurs la première nageoire du dos. On trouve deux rangées de dents sur le palais ainsi que sur la langue du huch, et une appendice auprès de chacune de ses ven- irales. Sa ligne latérale est droite et déliée; sou anus très-près de la caudale; le dessus de sa tête brun; sa gorge argentée, ainsi que ses joues ; la couleur de ses côtés d’un rouge mêlé de teintes argentines ; chacune de ses nageoires rouge pendant sa jeunesse, et jaunâtre ensuite. Son corps et sa queue sont très-alongés et très-charnus. Il parvient à une longueur de près de deux mètres { six pieds), et à un poids de plus de trente kilogrammes ( plus de soixante pieds ). Sa chair est quelquefois molle, et n’a pas un goût aussi agréable que celle de la truite ou de la truite saumonée : on l’a cependant confondu, dans beaucoup d’endroits, avec cette dernière, dont on lui a même donné le nom. On le prend à l’ha- _mecon, ainsi qu'au grand filet. On le pêche particulièrement dans le Danube, dans les grands lacs de la Bavière et de PAutriche, 186 ÉLS TOTRE dans plusieurs fleuves de la Russie et de Ja Sibérie. Il paroît qu'il habite aussi dans le lac de Genève. ..... Peut-être faut-il aussi. rapporter à celte espèce un salmone dont M. Decandoile parle dans ses observations inanuscrites, et qui, suivant cet habile na- turaliste , vit dans le lac de Morat, y porte le nom de salut, s’en échappe souvent par Ja Thiole pour aller dans le lac de Neuf- chätel , et pèse de quarante à cinquante kilo- grammes ( cent livres ). Le carpion a beaucoup de rapports avec le salmone bergforelle. Son palais est garni de cinq rangées de dents ; sa chair est rouge. - On le trouve dans les rivières d'Angleterre et dans celle du Valais. On le conserve assez facilement dans les étangs. La salveline ressemble aussi beaucoup à la bergforelle. Elle ne fait qu’un avec la salmarine que läanæus et plusieurs autres auteurs n’auroient pas dà considérer comme une espèce particulière. Elle a la tête com- primée ; l’ouveriure de la bouche large ; les deux mächoires armées de petites dents pointues ; la langue cartilagineuse , un peu libre dans ses mouvemens, et garnie, comme le palais, de deux rangées de dents; l’orifice de chaque narine double ; la ligne latérale DES SALMONES. 187 presque droite ; une appendice auprès de chaque ventrale; cinquante vertèbres à l’é- pine du dos; trente-huit côtes de chaque côté de l’épine. La tête et le dos sont bruns ; les joues et les opercules argentins; les côtés blanchâtres; les nuances du ventre orangées ; les pecto- rales rouges ; les dorsales et la caudale brunes ; le corps et la queue parsemés de taches petites, rondes, Hi et bordées de blanc. Plus l’eau dans laquelle elle séjourne est pure et froide, plus sa chair est ferme, et plus ses couleurs sont vives. Eile pèse jus- qu'à cinq kilogrammes (dix livres). Elle fraye vers la fin de l'automne , et quelque- fois au commencement de lhyver. On la pêche particulièrement en Bavière, et dans tous les lacs qui s'étendent entre les mon- tagnes depuis Saltzbourg jusques vers la Hongrie. On la prend à l’hameçon , aussi bien qu’au colleret (1). On la fume en Fex- posant à un feu d'écorce d’arbre, dont on augmente la famée en l’arrosant sans cesse. (1) Voyez, pour la description et la figure du filet nommé co/lereë, le vol. II de cette Histoire natu- relle des poissons, p. 58 et pl. LIL. 188 ES T'OLR FE E/omble chevalier doit son nom à la gran- deur de ses dimensions. 11 pèse quelquefois dix kilogrammes ( vingt livres ), et .... son poids peut s'élever jusqu’à trente où qua- rante ... On a souvent confondu ce salmone avec le huch ou avec le salut, qui parvient à un très-grand volume ; et dans quelques endroits on l’a pris pour une truite saumo- née : il constitue cependant une espèce bien distincte. Il habite dans le lac de Genève et dans celui de Neufchâtel ; il sy nourrit communément d’escargots , de petits ani- maux à coquille, et de très-jeunes poissons. On le pêche près du rivage, au filet et à lhamecon. Il devient très-gras : sa chair est très-délicate , et il est très-recherché. Il à une rangée de dents pointues à la mâchoire d'en haut ; deux rangs de dents semblables à la mâchoire d'en bas ; chaque opercule composé de deux pièces ; l’ouver- ture branchiale assez grande ; les écailles tendres , et si petites, qu’on a peine à les distinguer au travers de la substance vis- queuse dont elles sont enduites ; le dos ver- dâtre ; les joues d’un verdâtre mêlé de blanc; l'iris orangé et bordé d’argentin; les oper- cules et le ventre blanchâtres; toutes les na- geoires d’un verd mêlé de jaune : ces organes DES SALMONES. 189 de mouvement ont d’ailleurs peu de lon- gueur (1) »& =, er (1) 5x 12 rayons à la membrane branchiale du salmone rouge. 13 rayons à chaque pectorale. 19 rayons à la nageoire de la queue. 10 rayons à la membrane branchiale du salmone gæden. 15 rayons à chaque pectorale. 18 rayons à la caudale. 12 rayons à la membrane branchiale du huch. 17 rayons à chaque pectorale, 16 rayons à la nageoire de la queue. 12 rayons à la membrane branchiale du sal- mone carpion. 14 rayons à chaque pectorale. 30 rayons à la nageoire de la queue. 10 rayons à la membrane des branchies du sal- mone salveline. 14 rayons à chaque pectorale. 24 rayons à la caudale. 15 rayons à chaque pectorale du no omble chevalier. 18 rayons à la nageoire de la queue. »« 190 HS T'OLRE LE TAIMEN (), LE NELMA (2), LE LÉNOK (5), LE KUNDS- CHA (4), LE SALMONE ARCTIQUE (5), LE REIDUR (6), L'ICIME (7), LE SALMONE LÉPECHIN (3), LE SIL (q), LE LODDE (10), ET LE SALMONE BLANC (11). 4, 19, 10, 1751B3410b:50, :21N 080 29: 24 ET 25° ESPÈCES. .... »c Je taimen , des torrens et des fleuves de ia Sibérie qui versent leurs eaux dans l’océan Glacial, a la chair blanche et grasse; des dents au palais, à la langue et aux (1) »« Salmo taimen. Pallas, It. 2, p.716, n° 34. Salmone taimen. Bonaterre, planches de l’Encycl. méthodique. » « Salmo fuscescens, guttis crebris fuscis adspersus, caudä bifurcä........ salmo taimen. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 52. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, additament. n° 51. (2) »« Salmo nelma. Pallas, It. 2, p. sage n°7 350 — Lepéchin, 1t.2,p. 192, tab.9, fig. 1,2, 3. Salmone nelma. Bonaterre, planches de l’Encycl. méthodique. »« INelma est le nom de cette espèce en Sibérie. Sairno ex albo argenteus, capite margine elongato, DES SALMONES. 192 mächoires; une appendice auprès de chaque mandibul& inferiore multô longicre..... salmo nelma. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 18, sp. 33. — Arted. Gen. pisc. gen. 9, addit. n° 39. (3) »« Salmo lenok. Pallas, It.2, p. 716, n° 35. Saimone lénok. Bonaterre , planches de l’Encyclop, méthodique. »« | Salmo subaureolus punctis sparsis fuscis, suprà Juscescens, subis flavescens. Lin. Svst. nat. ed. Gm. gen. 178, sp. 54. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, addit. n° 41. (4) ve Salmo kundscha. Pallas, It. 3, p. 706, n° /6. Salmone Eundscha. Bonaterre, planches de l’Enc. méthodique. »« _ Sulmo arsenteus, guttis albis, caudé bifurcä. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 55. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, addit. n° 23. (5) »« Salmo arcticus. Pallas, It. 3, p. 706, n° 47. Salmone arctique. Bonaterre, planches de l’Encycl. méthodique, »« Salmo argenteus : punctis lineolisque fuscis per quatuor utrinque series digestis, caudé bifurcä..... î salmo argenteus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen.178, sp. 56. — Artedi , Gen. pisc. gen. o, addit. n° 20. (6) «x Salmo reidur. Salmone reidur. Bonaterre, planches de l’Encyclop. méthodique. »« Le salme reidur. En Norvège, reidur. Au Groen- land , ckallukak. Saimo suprà fuscescens , infrà albus , corpore sub- éereti, maxillé superiore longiore... salmo stagnalis, 192 HLSTOXRE ventrale : les côtés argentés; le ventre blanc; Oth. F'abric. Faun. Groenland. p. 195, n° 126. — Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 175, sp. 357. — Arted. Gen. pisc. gen. 9, addit. n°52. (7) vx Salmo icimus. Salmone icime. Bonaterre , planches de l’Encyclop. méthodique. »«. Le salmone icime. En drdiis: icime , muldkræe. En norvégien , kio , tita. En groenlandais, aunardlek ; et quelquefois eballugak. Salmo elongatus fuscus , ventre rubente, capite ôbtuso... salmo rivalis. OthFabric. Faun. Groenl. p: 176, n° 127. — Län. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 58. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, addit. n° 17. (8) «x Salmo Lepechini. Lepéchin, [t. 3, p. 220, tab. 14, fig. 2.»« Saimo maxillé superiori parüum prominul& , dorso fusco, lateribus'exiguis, ocellis nigris rubedine circum- .datis , ventre flamimeo...... salmo Lepechini. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. b2. — Arted. Gen. ‘pisc. gen. 9, addit. n° ©. Cette espèce porte en Sibérie le nom de pala. (9) »« Salmo silus. Ascagne, pl. xx1v. Salmone sil. Bonat. pl. de l’Enc. méth.»« Le salimone sil. En Norvège, var-sil. Salmo maxillis subæqualibus ; capite planiusculo , pinné dorsi radiis duodecim...... salmo silus. Arted. -Gen. pisc. gen.9, addit. n° 35. (10) »« Salmo lodde. Capelan d’ Amérique, cdpbthn de Terre-Neuve. Par Jes-:allemands, gronlander. En Groenland , angmabsak ,keplings;ke mâle ,jern lodde; Ja DES SALMONES. 199 la caudale rougeätre ; l’anale très-rouge ; une longueur de plus d’un mètre ( plus de trois pieds }. . Le nelma, des mêmes eaux, est long de plus de deux mètres (plus de six pieds): et de larges lames sont placées auprès de Fou- verturé de sa bouche. Le lénok, qui préfère les torrens ro- calleux , les courans les plus rapides et les caltaractes écumeuses de la Sibérie orientale, a plus d’un mètre ( trois pieds ) de longueur; . Ja forme générale d’une tanche ; des appen- dices aux ventrales, qui sont rougeâires, ainsi que la caudale ; le dessus du corps et de la queue brunâtre ; Le dessous jaunâtre , l’a- nale très-rouge , et la chair blanche. idem, queiter lodde; la femelle, silZ lodde ; idem, rong lodde. En Islande, /aaden sild , lodna. Salmone lodde. Bon. pl. de PEnc. méth. — Bloch, pl. zxxx£, fig. 1.@ Clupea line& laterali prominulé hirtä..... clupea villosa, Lin. Syst. nat. ed. Gm. gen, 188, sp. 14. (11) »» Salmo albus. | Salmone blanc. Bonat. pl. de l’'Encycl. méth. — Pennant , Zool.brit. vol. III, p. 302. »« Le salmone blanc. En anglais, the white ou whiting. Salmo albus. Artedi, Gen, pisc. gen. 9, additam. n° 49, var. g. Poiss. Tome XII. N 194 HISTOIRE | Le kundscha, qui n’entre guère dans Îes fleuves , et que l’on trouve pendant lété dans les golfes et les détroits de l'océan Glacial arctique , est long de plus d’un demi- mètre ( un pied et demi ), bleuâtre au dessus et au dessous de la ligne latérale ; et ses ven- trales ont chacune une appenudice écailleuse. L’arctique , qui habite dans les petits ruis- seaux à fond de cailloux des monts les plus septentrionaux de l'Europe , ne parvient ordinairement qu’à la longueur d’un déci- mètre (trois pouces huit lignes ). Le reidur des montagnes de Groenland a près d’un demi-mètre de long (un pied et demi ): Ja tête longue et ovale ; le museau pointu ; la langue longue ; le palais garni de trois rangs de dents serrées ; les mâchoires armées de dents fortes, récourbées et très- pointues ; les opercules grands, lisses, com- posés de deux pièces ; les pectorales très- alongées ; deux rayons de la première dor- sale très-longs; la chair blanche, et le ventre de la même couleur »« Cette espèce de poisson ne descend jamais des cantons les plus montueux ; les chas- seurs de renûües sont les seuls qui s’occupent à le pêcher, et ils le mangent cuit ou des- DES SALMONES. 199 séché ; mais sa chair est maigre et sans saveur (1). »« L'icime , dont le museau est arrondi , et la longueur d’un ou deux décimètres (sept pouces environ ), vit dans les petits ruisseaux et les étangs vaseux du Groen- land , y dépose ses œufs sur le limon du rivage, passe l’hyver enfoncé dans ce mêx.e limon , qui le préserve des effets funestes du froid le plus rigoureux, et lorsqu'il est pour- suivi , se cache avec précipitation sous cetle même rive, qu'il n’abandonne , pour ainsi dire , jamais. »Q Il fait sa nourriture habituelle d'insectes qu'il saisit dans l’eau ou à sa surface. Les groenlandais le prennent à la main, après avoir arrêté avec des fascines le cours des ruisseaux. Sa chair n’est point estimée , quoiqu'on le mange souvent avec d’autres poissons (2). »« Le lepéchin, des fleuves de Russie et de Sibérie dont le fond est pierreux , a la chair rougeâtre , ferme et agréable au goût; plu- sieurs dents fortes , aiguës et recourbées à la mâchoire supérieure; soixante dents sem- (1) Oth. Fabric. loco suprà citato. (2) Faun. Groenland, luco citato. N 2 196 HISTOIRE blables à la mâchoire d’en bas: la tête grande; les yeux gros , les joues argentées ; des taches noires et carrées sur la première nageoire du dos; les autres nageoires couleur de feu. Le sil, des mers du Nord, présente une tête large et aplatie ; deux mâchoires presque égales ; un dos convexe; un ventre plat ; une ânalé placée au dessous de la nageoire adi- peuse ; une longueur de six ou sept déci- mètres ( deux pieds un pouce environ ). Le lodde habite les mers de Norvège, d'Islande, de Groenland et de Terre-Neuve. Les individus de cette espèce sont si multi- pliés en Islande , qu’on en sèche une très- grande quantilé pour nourrir les bestiaux pendant lhyver ; et il paroît que le voisi- nage de cette île leur convient depuis bien des siècles , puisqu'on y trouve dans des couches de glaise des squelettes de ces poissons. Le lodde n’a ordinairement que deux décimètres (sept pouces quatre lignes) de longueur. On le pêche pendant tout lété près des rivages du Groenland. Les femelles arrivent vers la fin du printems, viennent | par milliers dans les baies, y déposent leurs | œufs sur les plantes marines , et en laïssent tomber un si grand nombre , que l’eau de DES SALMONES. 197 la mer, quoique assez profonde au dessus de ces plantes, paroît d’une couleur jaunâtre. Lorsque les loddes accourent vers les bords de la mer pour y pondre ou pour y féconder les œufs, ils ne sont arrêtés ni par les vagues ni par les courans; ils franchissent avec audace les obstacles ; ils sautent par dessus les barrières. S'ils sont poursuivis par quelque ennemi, ils s’élancent sur la rive ou sur des pièces de glace; et s'ils sont blessés mortellement, ils tournoyent à la surface de l'eau, périssent et tombent au fond. {ls se nourrissent d'œufs de crabe, d'œufs de poisson, et quelquefois de plantes aqua- tiques. Leur chair est blanche, grasse, de bon gouûl. On les mange frais ou séchés; ef ils sont un des alimens les plus ordinaires des groenlandais. Leur tête esl comprimée, et cependant un peu large; les mâchoires , dont l’infé- rieure excède la supérieure, sont hérissées de petites dents , ainsi que la langue et le palais. Il n’y a qu’un onifice à chaque narine. La ligne latérale est droite ; l’anus très-prés de la caudale. De petites écailles revêtent les opercules ; celles qui couvrent le corps et la queue sont aussi très-petites. Les na- geoires présentent un bord bleuâtre. N 5 198 ES PO TR FE Les mâles ont le dos plus large que les femelles : presque tous ont d’ailleurs, depuis la poitrine jusqu'aux venirales, au moins pendant le tems du frai, plusieurs filamens déliés et très-courts. Le péritoine des loddes est noir: la membrane de lestomac très- mince ; la laite simple, ainsi que lovaire ; l’épine dorsale composée de soixante-cinq vertébres; chaque côté de cette épine fortifié par quarante-quatre côtes, et les os, aux- quels sont attachés les rayons de la nagoire de l'anus, sont très-longs; ce qui donne à la porlion antérieure de la queue la hauteur indiquée dans le tableau générique. Le blanc, qui pendant lété remonte de la mer dans les rivières de la Grande-Bre- tagne , a deux rangées de dents à la mâchoire d’en haut, une seule rangée à celle d’en bas; six dents sur la langue ; le dos varié de brun et de blanc, et la première dorsale rou- geâtre (1)»& ‘ (1) »« 18 rayons à chaque pectorale du taimen, 10 rayons à la membrane branchiale du nelma, 16 rayons à chaque pectorale du lénok. 41 rayons à la membrane des branchies du kundscha. 14 rayons à chaque pectorale, DES SALMONES. 199 o rayons à la membrane branchiale du sal- mone arctique. 16 rayons à chaque pectorale. 12 rayons à la membrane des branchies du reidur. | 14 rayons à chaque pectorale. 21 rayons à la nageoire de la queue. 11 rayons à la membrane branchiale du sal- mone lepéchin. 14 rayons à chaque pectorale. 20 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane des branchies du sil, 17 rayons à chaque pectorale. 40 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du lodde. 19 rayons à chaque pectorale. 28 rayons à la nageoire de la queue. 13 rayons à chaque pectorale du salmone blanc. »« N 4 200 EMIIS ET AO: TER EE nm LE SALMONE VARIE (1), LE SALMONE RENÉ (2), LE SALMONE RILLE (3), ET LE SALMONE GADOIDE (4). 26, 27, 28 ET 29° ESPÈCES. ........v Lie varié a été observé par Commerson , près des rivages de l'Ile de France. On ne l’y trouve que très-rarement. Sa longueur est de deux décimètres ou en- viron ( sept pouces ). Les couleurs de ce poisson sont très-va- riées, et mariées avec élégance. Les nuances un peu brunes du dos sont relevées par des taches rouges, et s'accordent très-bien avec le rouge, le jaune et le noir, que deux raies longitudinales présentent symétriquement de chaque côté du salmone , ainsi qu'avec le noir et le rouge dont les nageoires sont (1) «x Saluo varius. Salmo variegatus, corpore è tereti conico, tæni4 laterum longitudinal: vicibus alternis rubris, nigris, Commerson , manuscrits déjà cités. (2) Salmo renatus. (5) Salmo rilla. (4) Salmo gadoides, »« DES SALMONES. 201 peintes. Le dessous de l'animal est blan- châtre ; et les iris, couleur de feu, brillent comme des escarboucles au milieu des teintes sombres de la tête. La forme générale de cette dernière partie lui donne beaucoup de ressemblance avec la tête d’un anguis. L'ouverture de la bouche est très-prolongée en arrière. Les dents de Ja mâchoire supérieure sont acérées, mais éloignées les unes des autres ; celles de la mâchoire inférieure sont au contraire très- serrées. Au reste, cette dernière mâchoire est un peu plus avancée que la supérieure , qui n’est ni extensible ni rétractile. Des dents semblables à des aiguillons re- courbés hérissent la langue, qui d’ailleurs est très-courte et très-dure ; d’auires dents plus petites et moins nombreuses garnissent la surface du palais. Le bord supérieur de lorbite est très-près du sommet de la tête. Deux lames com- posent chaque opercule. L’anus est très-près de la caudale, et la ligne latérale presque droite. On pêche dans la Moselle, et particulié- rement vers les sources de cette rivière, une espèce de salmone , à laquelle on a 209 HISTOIRE donné, dans la.... Lorraine , le nom de TERPLINE à Ce poisson a deux rangées de denis sur la langue , et trois sur le palais ; le dessus de la tête et du corps, ainsi que les na- geoires du dos et de la queue, d’une cou- leur foncée; le dessous du corps et les autres nageoires, blanches ou blanchâtres. »« C'est un des poissons les plus délicats. »«Q Le rille parvient rarement à une gran- deur plus considérable que celle d’un hareng. 11 habite dans plusieurs rivières, et particuliè- rement dans celle de la Rille, dont il porte le nom, et qui se jette dans la Seine auprès de l'embouchure de ce fleuve. | On l’a souvent confondu avec de jeunes saumons; Ce qui n’a pas peu contribué aux fausses idées répandues parmi quelques ob- servateurs au sujet de sa conformation et de ses habitudes. Maïs on est allé plus loin : on a prétendu que ce salmone rille ne mon- troit jamais ni œuf ni laite, qu'il étoit in- fécond, qu'il provenoit de la ponte des sau- MONS qui, ayant en même tems et des œufs et de ia laite, réunissent les deux sexes; et cette opinion a eu d'autant plus de parti- sans, qu'on aime à rapprocher les extrêmes, et qu’on a trouvé piquant de faire naître DES SALMONES. 203 d’un saumon hermaphrodite un poisson en- tièrement privé de sexe. 11 y a dans cette assertion une double erreur. Premièrement, il n’y a pas de poisson qui présente les deux sexes, ou, ce qui est la même chose, qui ait ensemble et une laite et des ovaires : nous avons déjà vu que des œufs très-peu développés avoient été pris, par des obser- vateurs peu éclairés ou peu atlenlifs, pour une laite placée à côté d’un véritable ovaire. Secondement , il est faux que le salmone dont nous traitons ne renferme ni œuf n1 organe propre à leur fécondation : nous in- diquerons au contraire dans cet article la pature de la laite de ce salmone de la Rille. Ce poisson constitue une espèce particu- lière....... Nous allons le faire connoître d’après un dessin très-exact, que M. Noël de Rouen nous a fait parvenir , et d’après une note très-étendue que ce savant naiu- raliste a bien voulu y joindre. Le salmone rille a la tête petite ; l'œil assez gros; les deux mâchoires et la langue garnies de petites dents; l’opercule composé de trois pièces; le bord inférieur de la pièce supérieure un peu crénelé; la ligue latérale droite ; les écailles ovales, très-pelites et / 20% HAS TO TRE serrées ; le dos d’un gris olivâtre ; les côtés blanchâtres et comme marbrés de gris; le ventre très-blanc ; la preinière dorsale or- née de quelques points rougeâtres ; la laite grande, double, ferme au toucher, et très- blanche, agréable au goût, et imbibée d’une huile ou plutôt d’une graisse douce et lé- gère ; la colonne vertébrale composée de soixante vertébres, ce qui sufliroit pour sé- parer cette espèce de celle du saumon. Au reste, il aime les eaux froides, comme la truite, avec laquelle il a beaucoup de rapports. On trouve dans l’étang de Trouville , auprès de Rouen, un autre salmone, dont M. Noël nous a communiqué une descrip- tion, et à laquelle nous avons cru devoir conserver le nom spécifique de gadoide qu’il lui a donné. Ce poisson parvient à la longueur de quatre décimètres ou environ ( quinze pouces ). Sa tête ressemble beaucoup, par sa conforma- tion, à celle des gades, et particulièrement à celle du gade merlan. L'ouverture de la bouche peut être très-agrandie par l’exten- sion des lèvres. On voit deux rangées de dents à la mâchoire d’en haut, une rangée DES SALMONES. 205 à celle d'en bas, plusieurs autres dents sur Ja langue , qui est grosse et rougeâtre, et des dents très-pelites auprès du gosier (1) »«. (1) »« 12 rayons à la membrane brauchiale du sal- mone varié. é 14 raÿons'à chaque pectorale. : 19 rayons à la nageoire de la queue, 12 rayons à la membrane des branchies du sal- mone rené, 15 rayons à chaque pectorale. 25 rayons à la caudale. ! 13 rayons à la membrane branchiale du sal- mone rille. 14 rayons à chaque pectorale. 55 rayons à la nageoïre de la queue. 11 rayons à la membrane des branchies du _salmone gadoïde. 13 rayons à chaque pectorale. 20 rayons à la caudale.»« 206 FRS TIO LEE ———— LE SALMONE CUMBERLAND (1). TRENTIÈME ESPÈCE. »« Lixs lacs du Cumberland et ceux de lEcosse nourrissent ce salmone.... auquel nous donnons le nom de sa patrie ; il a la ligne latérale droite ; la tête petite; l'œil grand et rapproché du bout du museau ; l'ouverture de la bouche grande; la langue un peu libre dans ses mouvemens et garnie de deux rangées de dents ; les écailles pe- lites ; la nageoire adipeuse longue ; la cou- leur générale blanche; le dos gris; la chair blanche, mais peu agréable au goût (2) »« ns (1) » « Salmo cumberland, (2) 10 rayons à la membrane branchiale du salmone cumberland. 8 rayons à chaque pectorale. 28 rayons à la nageoire de la queue. »« DES OSMERES. 207 CENT SOIXANTE - QUINZIÈMEG . LES OSMÈRES. » « Lis bouche à l’extrémité du museau ; . la tête comprimée; des écailles facilement visibles sur le corps et sur la queue; point de grandes lames sur les côtés, de cüirasse , de piquans aux opercules, de rayons dentelés, ni de barbillons ; deux nageoires dorsales; la seconde adipeuse et dénuée de rayons; la première plus éloi- gnée de la tête que les ventrales; plus de quatre rayons à la membrane des bran- chies ; des dents fortes aux mâchoires. PREMIÈRE ESPÈCE. à L'oSMÈRE ÉPERLAN ; Osmerus operlanus. — Onze rayons à la premiére nageoire du . dos ; dix-sept rayons à celle de l'anus; huit à chaque ventrale : la caudale fourchue ; la mâchoire inférieure recourbée , et plus avancée que la supérieure; la tête et le corps demi-transparens. 2. L'OSMÈRE SAURE; osmerus saurus. — Douze rayons à la premiére dorsale ; onze 208 HISTOIRE rayons à la nageoire de l'anus; huit à chaque ventrale; la caudale fourchue; louverture de la bouche très-longue; un enfoncement au dessus des yeux. 3. L'oSMÈRE BLANCHET; osmerus albidus. — Douze rayons à la première nageoire du dos; seize à l’anale; huit à chaque ventrale; la caudale fourchue ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; le dessus du museau demi-sphérique; les yeux très- rapprochés de son extrémité ; la partie su- périeure de l’orbite dentelée. 4. L’OSMÈRE FAUCILLE; osmerus falcatus. — Onze rayons à la première dorsale; vinst- six rayons à la nageoire de l’anus; huit à chaque ventrale; la caudale fourchue; anale en forme de faux; deux taches noires de chaque côté, l’une auprès de la tête, et l’autre auprès de la caudale. : 5. L’OSMÈRE TUMBIL: osmerus tumbil. — Douze rayons à la première nageoire du dos; onze à celle de Janus; huit à chaque ven- trale ; la caudale fourchue; plusieurs ran- gées de dents égales et serrées à chaque mâ- choires ; la tête et les opercules couverts d'écailles semblables à celles du dos ; la mâchoire DES OSMERES. 209 mâchoire d'en bas plus avancée que celle d'en haul. ; 6. L’OsMÈRE GALONNÉ ; osmerus lemnis= catus. — Quatorze rayons à la première dorsale ; onze à la nageoire de l’anus; dix à chaque ventrale; la caudale fourchue; la tête comprimée et déprimée ; les yeux rap- prochés et saillans ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; la couleur générale jaune ; cinq ou six raies longitu- dinales bleues de chaque côté du poisson. »& Poiss. Tome XII. O 210 HISTOIRE L'ÉPERL AN.) PREMIÈRE ESPÈCE. | Voyez planche EXVIT; fo ÿc Lréperran n'a guère qu'un décimètre ( trois pouces huit lignés ) où environ de longueur ; mais il brille de couleurs très- agréables. Son dos et ses nageoires présen- tent un beau gris; ses côlés et sa partie infé- rieure sont argenltés; et ces deux nuances, dont l’une très-douce et l’autre très-éclatante se marie avec grace, sont d’ailleurs rele- vées par des reflets verds, bleus et rouges, qui, se mêlant ou se succédant avec vitesse, (1) »« Osmerus eperlanus. En Allemagne, séiné. En Livonie , kleiner stint, loffel stint, kurtzer stiné, stintites. En Laponie , jern lodder, sind lodder. En Suède, nars. En Norvège, lodde, rogn-sild-lodde, roke, krockle. En Hollande, sptering. En Angleterre, smelt. Au Japon, sjiro 1w0. Salmone éperlan. Daubenton et Haüy, Encyclop. méih. — Bonaterre, planches de l’Encycl. méth. — Faun. suec. 350. Osmerus, radiis pinnæ ani septemdecim. Artedi, gen. 10, Syu. 21, sp. 45. —Gronov. Mus. 1, p. 18, 1 rxvu. Je VF. Tar' diet 1.L'EPERLAN. » eve de?, 2.LE LAVARET. 3.LE PIABUOUE. le DES OSMERES. 21% produisent une suite très-variée de teintes chatoyantes. Ses écailles et ses autres tégu- .mens sont d’ailleurs si diaphanes, qu’on peut distinguer dans la tête le cerveau, et dans le corps les vertèbres et les côtes. Cette trans- parence , ces reflets fugitifs, ces nuances irisées, ces teintes argentines, ont fait com- parer l'éclat de sa parure à celui des perles les plus fines; et de celte ressemblance est venu, suivant Rondelet, le nom qui je a été donné. Cet osmère répand une odeur assez forte. Des observateurs... ont dit que cette odeur *ressembloit beaucoup à celle de la violette : il s’en faut cependant de beaucoup qu’elle en ait l'agrément, et l’on peut même, dans n° 49. — Bloch, pl. xxvnir, fig. 2. — Klein , Miss. pise.B, p.20, tab. 4, fig. 5,4. Fsperlan. Rondelet , seconde partie, chap. 18. Eperlanus fluviatilis. Gesner, Aquat. pag. 362: Thierb. p. 189. E perlanus. Aldrovand. Pise. p. 556. — Willughby, Ichth. p. 202. — Raj. Pisc. p. 65, n° 14. Smalt. Brit. zool. 35, p.269, n° 8. Éperlan. Valmont de Bomare, Dictionnaire d’his- toire naturelie. — Duhamel , Traité des pêches. »« _ Salmo capite diaphano , radiis pinnæ ani septem- decimi}.. di salmo eperlanus. Lin. Syst. nat. edit. Ginel.gen. 178, sp. 15. O 2 219 HISTOIRE beaucoup de circonstances, la regarder pres- que comme fétide. L'ensemble de l’éperlan présente un peu la forme d'un fuseau. La tête est pelile; les yeux sont grands et ronds. Des dents menues et recourbées garmissent les deux mäâchoires et le palais; on eñ voit quatre ou cinq sur la langue. Les écailles tombent aisément. Cet osmère se tient dans les profondeurs des lacs dont le fond est sablonneux. Vers le printems il quitte sa retraite, et remonte dans les rivières en troupes très-nombreuses , pour déposer ou féconder ses œufs. 11 mul- üplie avec tant de facilité, qu’on élève, dans plusieurs marchés de l'Allemagne, de la Suède et de l'Angleterre, des tas énormes d'individus de cetle espèce. »« Ce n'est guère qu’au tems du frai que Yon prend léperlan, à moins qu’on ne l'aille chercher dans les retraites profondes où 1l se tient en tout autre tems. Celte re- cherche a lieu particulièrement lorsque la glace commence à durcir la surface des eaux. On le pêche avec des filets à mailles très- étroites. Il perd la vie’ peu d’instans après avoir été tiré de l’eau ; sa chair n’est pas facile à digérer. DES OSMERIES p»w6 pc Il vit de vers et de petits animaux à coquille. Son estomac est très-petit ; quatre ou cinq appendices sont placées auprès du pylore; la vessie natatoire est simple et poin- tue par les deux bouts; l'ovaire est simple comme la vessie natatoire; les œufs sont jaunes et trés-diMiciles à compter; des points noirs sont répandus sur le péritoine, qui est argentin. On trouve cinquante - neuf vertèbres à l’épine du dos, et trente-cinq côtes de chaque côté (1). Une variété de l’espèce que nous décri- vons habite les profondeurs de la Baltique, de l’océan Atlantique boréal, et des envi- rons du détroit de Magellan (2). Elle dif- fére de l’éperlan des lacs par son odeur, qui n'est pas aussi forte, et par ses dimensions, RNA RAA AA RO A astE (1) x Il est difficile de présenter l’histoire de l’éperlau avec plus d’étendue et d’une manière: plus utile , que M. Noël, dans l’ouvrage qu’il a publié à ce sujet 1l y a quelques arinées. ; (2) Auprès de Rouen, éperlan de mer, En Alle- magne, séint, seestint, grosser stint. En Livonie, stinter, sallakas, stinckfisch, tint. En Suède, s/om. En Norvèse, quatte, jern-lodde. En Angleterre, smels. Salmone éperlan de mer, variété de l’éperlan. Dau- benton et Haüy, Encyol. méth. — Bonat. planches de O 5 214 HISTOIRE qui sont bien plus grandes. Elle. parvient communément à la longueur de trois ou quatre décimètres ( dix à quatorze pouces ); et dans l’hémisphère antarctique, on la vue longue d’un demi-mètre ( un pied et demi ). Vers la fin de l’automne elle s'approche des côtes; lorsque le printems commence, elle remonte dans les fleuves; et l’on prend un si grand nombre d'individus de cette variété en Prusse, auprès de l'embouchure de lFElbe, et en Angleterre, qu'on les y fait sécher à l’air pour les conserver long-lems et les envoyer à de grandes distances (3). »« Un déjeuner fort en vogue en Angleterre, con- siste en éperlans fendus dans leur longueur et séchés. l'Encyclop. méth. — Bloch, pl. xxvin, fig. 1. — Willughby, Ichth. tab. IN. 6, fig. 4. Eperlanus. Gesner, Thierb. p. 180, d. Spirinchus. Jonston, Pisc. tab. 47, fig. G.v« Saimo eperlanus, var. b, Lin. Syst. nat. edit, Gmel. gen…178, sp.13.. | … Salmo eperlanus marinus, Artedi, Gen. pisc. gen. o, sp. 1, Var. @. (1) »« 7 rayons à la membrane branchiale de l’éperlan. R 11 rayons à chaque pectorale. 19 rayons à la nageoire de la queuc. ve DES OSMERES. 515 LE SAURE 6). LE BLANCHET (2), L'OSMÈRE FAUCILLE (3); LE TUMBIL (4) , ET L’OSMÈRE GALONNÉ (5). & Duo M 03ET OÙ ESPÈCES. va Lie saure a la tête, le corps et la queue, très-alongés ; les deux mâchoires garnies de dents très - fortes, conformées et disposées comme celles de plusieurs lézards ; un seul orifice à chaque narine ; les opercules revêtus _ (1) »« Osmerus saurus. Auprès de Rome, tarantola. En Allemagne, see eidechse. En Angleterre, sea lizard. Osmerus radiis pinnæ ani decem. Artedi, gen. 10, syu. 22. ; | Saimone saure. Daubenton et Haüy, Encycl. meth. Bonaterre , planches de l’Encycl. méth. — Bloch, pl. ccccxxxiv, fig. 1. »« Ca Salmo radiis pinnæ anti decem...... salmo saurus. Lin. Syst. nat. ed. Gm. gen. 178, sp. 14. (2) »« Osmerus albidus. En Allemagne , stinklacks, stinksaim. En Angleterre, slender saimon. Dans la Caroline, sea sparrow hawk. Salmone blanchet. Waubenton et Haüy, Encycl. méêéth. — Bonaterre, planches de lPEnce. méth. — O 4 2106 HISTOIRE de petites écailles ; le dos d’un verd mélé de bleu et de noir ; des bandes transver- sales, étroites, irrégulières, sinueuses et roussâtres , sur cette même partie; des raies de la même couleur sur la première dorsale ; d’autres raies, également roussâtres, et de plus tachetées de brun, sur chaque pecto- rale ; une raie longitudinale bleuâtre, et chargée de taches rondes et bleues, de chaque côté du corps et de ia queue ; la parie inférieure de la queue et du corps, argentée et très-brillante. On le pêche dans les eaux des Antilles, dans la nier d'Arabie, dans la Méditerranée. » « Il est presque toujours maigre, et sa chair est sans goût ; on ne le mange que frit. Bloch, pl. cecrxxx1v, fig. 2. — Catesby, Carolin. 2, pP:2; 19h29, #80 pi Salmo radiis dorsalibus analibusque duodecim.... salmo faicus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 24. — Arted. Gen. pisc. gen. 9 eh n° 60. (3) »« Osmerus falcatus. Salmo falcatus. Bloch, pl. eccuxxxv. (4) Osmnerus tumbil, Sur la côte de Malabar, éumbile. Bloch, pl. cecexxx. (5) Osmerus lemniscatus. Trutta marina, riciu obt:s0. Plumier, peintures sur vélin déjà citées. »« DES OSMERES. 217 »« De petites écailles placées sur les oper- cules et sur presque toute la tête ; une double rangée de dents sur la langue, au palais et aux mâchoires ; un seul orifice à chaque narine ; le dos noirâtre ; les flancs et le ventre argentins ; les nageoires d’un rouge mélé de brun : tels sont les traits qui doivent completter le portrait de l’os- mère blanchet que l’on a pêché dans la mer de la Caroline, et dont la longueur ordinaire est de trois ou quatre décimètres ( onze à quinze pouces ), ainsi que celle du saure.»« 1] n’est pas meilleur à manger que le pré- cédent. »« Surinam est la patrie de l’osmère fau- cille. La mâchoire supérieure de ce poisson est plus avancée que linférieure ; les dents de ces deux mâchoires sont fortes et iné- gales ; d’autres dents pointues garnissent les deux côtés du palais ; la langue est étroite et lisse. Un os court, large, dentelé, et placé à l'angle de la bouche , s’avance lorsque la gueule s'ouvre, et reprend sa première posi- tion lorsqu'elle se referme ; ce qui donne à l'osmère fäucille un léger rapport de con- formation avec l’odontognathe aiguillonné. Ï y a deux orifices à chaque narine; les opercules sont rayonnés; les écailles, assez 218 à ÆPA:S Æ'O'TRE minces , se détachent facilement ; la ligne latérale se courbe vers le bas; l’anus est à une distance presque égale de la tête et de la caudale ; on voit une appendice à chaque ventrale. La couleur générale est argentée ; le dos violet; chaque nageoire grise à sa base, et brune vers son extrémité. Le tumbil, de la mer qui baigne le Ma- labar , a la bouche très - grande ; la tête longue ; le museau pointu ; l’opercule ar- rondi; la ligne latérale droite ; l'anus très- rapproché de la caudale ; la dorsale et l’anale en forme de faux ; les côtés jaunes; le ventre argentin ; des bandes transversales d’un jaune mêlé de rouge ; les nageoires bleues , avec la base jaune. | Plumier a laissé une peinture sur vélin de l’osmère auquel j'ai donné le nom de galonné, et dont la description n’a encore été publiée par aucun naturaliste. La na- geoire adipeuse de ce poisson est en forme de petite massue renversée vers la cau- dale (1).... Il présente, indépendamment des raies longitudinales bleues, dix ou onze bandes transversales brunes ; mais il offre (1) »« 12 rayons à chaque pectorale du saure. 18 rayons à la nagcoire de la queue. DES OSMERES. 219 encore d’autres ornemens. Sa tête, couleur de chair, est parsemée de petites iaches rouges et de pelites taches bleues ; deux raies bleues relèvent le jaunâtre de la première naseoire du dos; les ventrales sont variées de jaune et de bleu ; l’anale est bleue avec une bordure jaune ; et cetle parure, com- posée de tant de nuances bleues, jaunes, brunes et rouges, distribuées d’une manière très-agréable à l’œil , est complettée par le bleu de l'extrémité de la caudale. »& 12 rayons à la membrane branchiale du blanchet. 12 rayons à chaque pectorale. 25 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane des branchies de l’os- mère faucille. 16 rayons à chaque pectorale. 20 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du tumbil. 15 rayons à chaque pectorale. 20 rayons à la caudale. 7 rayons à chaque pectorale de l’osmère galonné. »« 220 : HIS TOLRE CENT SOIXANTE-SEIZIÈME GEN. LES CORÉGONES. » « L: bouche à l'extrémité du museau : la tête comprimée ; des écailles facilement visibles sur le corps et sur la queue ; point de grandes lames sur les côtés, de cuirasse , de piquans aux opercules , de rayons dentelés, ni de barbillons ; deux nageoires dorsales ; la seconde adipeuse et dénuée de rayons ; plus de quatre rayons à la membrane des branchies; les mâchoires sans dents, ou garnies de dents très-petiles et difficiles à voir. PREMIÉRE ESPÈCE, LE CORÉGONE LAVARET; coregonus lava- retus. — Quinze rayons à la première na- geoire du dos; quatorze à celle de l’anus ; douze à chaque ventrale; la caudale four- chue; la mâchoire supérieure prolongée en forme de pelite trompe ; une appendice auprès de chaque venirale ; les écailles échancrées. 2, LE CORÉGONE PIDSCHIAN ; coregonus pidschian. — "Treize ou quatorze rayons à DES COREGONES. 21 la première dorsale ; seize à la nageoire de l'anus; onze à chaque ventrale ; la caudale fourchue ; une appendice triangulaire , ai- guë, et plus longue que les ventrales, au- prés de chacune de ces nageoires ; le dos élevé et arrondi en bosse : -la mâchoire su- périeure plus avancée que l’inférieure. 3. LE CORÉGONE SCHOKUR; coregonus schokur. — Douze rayons à la prèmière na- geoire du dos; quatorze à l’anale ; onze à chaque venirale ; la caudale fourchue; une appendice courte et obtuse auprès de chaque ventrale ; la partie antérieure du dos ca- rénée ; deux tubercules sur le museau ; la mâchoire supérieure plus avancée que l’in- férieure. 4. LE CORÉGONE NEZ; COregonus ASUS. — Douze rayons à la première dorsale ; treize à la nageoire de l'anus; douze ou treize à chaque ventrale ; la caudale fourchue ; la tête grosse ; la mâchoire supérieure plus avancée que l’inférieure , arrondie , con- vexe et bossue au devant des yeux; les ap- pendices des ventrales triangulaires et très- courtes ; les écailles grandes. 5. LE CORÉGONE LARGE; coregonus latus. — Quinze rayons à la première nageoire du dos ; quatorze à celle de l'anus ; douze à 2292 ES TOTR E chaque ventrale ; la caudale fourchue; la mâchoire supérieure prolongée en forme de pelite trompe; le dos élevé; sa partie anté- rieure carénée ; le ventre gros et arrondi ; les nageoires courtes; la dorsale placée dans une concavité; les écailles rondes; la pru- nelle anguleuse du côté du museau ; des raies longitudinales. 6. LE CORÉCONE THYMALLE; Coregonus thymallus. — Vingt-trois rayons à la pre- miére dorsale, qui est très-haute; quatorze à la nageoire de l’anus ; douze à chaque ventrale; la caudale fourchue; la mâchoire supérieure un peu plus avancée que celle d'en bas; la ligne latérale presque droile ; des points noirs sur la tête ; un grand nombre de raies longitudinales. 7. LE CORÉGONE VIMBE; coregonus vimba. — Douze rayons à la première nageoire du dos; quatorze à l’anale ; dix à chaque ventrale ; la nageoire adipeuse , un peu dentelée. 8. LE CORÉGONE VOYAGEUR ; coregonus migratorius. — Douze rayons à la première dorsale ; treize à la nageoïire de l’anus; douze à chaque ventrale ; les deux mâchoires presque également avancées; l’une et l’autre dénuées de dents; le museau un peu co- DES COREGONES. 993 nique ; la couleur générale argentée ; sans taches ni raies; les nageoires ventrales et de Vanus, d’un blanc rougeâtre. 9. LE CORÉGONE MULLER ; coregonus Mul- deri. — La mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; l’une et l’autre dénuées de dents; le ventre moucheté. 10. LE CORÉGONE AUTUMNAL ; coregonus autumnalis. — Douze rayons à la première nageoire du dos ; treize à celle de l'anus ; douze à chaque ventrale ; la caudale four- chuüe ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; l’une et l’autre dénuées de dents; l’ouveriure des branchies très- grande ; la couleur générale argentée. 11. LE CORÉGONE ABLE; coregonus albula. — Quatorze rayons à la première dorsale; quinze à l’anale; douze à chaque ventrale; la caudale fourchue; la mâchoire inférieure plus avancée que celle d’en haut; l’une et l'autre sans dents ; l’orifice des branchies très-srand; sept rayons à la membrane bran- chiale ; chaque opercule composé de trois lames; la partie antérieure du dos carénée ; Ja ligne latérale fléchie en bas auprès de la _pectorale, et ensuile très-droite ; les écailles sans échancrure et pointillées de noir. 12. LE CORÉGONE PELED ; coregonus peled. 224 HISTOIRE — Dix rayons à la première nageoire dæ dos; quatorze à ja nageoire de l'anus; treize à chaque ventrale ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure, et dénuée de dents ainsi que celle d’en haut ; douze rayons à la membrane des bran- chies : la couleur générale blanche ; le dos bleuâtre; la tête parsemée de points bruns. 15. LE CORÉGONE MARÈNE ; Coregonus maræna.— Quatorze rayons à la première dorsale : quinze à la nageoïre de l’anus : | 5 onze à chaque ventrale ; la caudale four- chue ; huit rayons à la membrane bran- chiale ; point de dents; une sorte de bourlet sur le bout du museau; la mâchoire infé- rieure ovale, plus étroite et plus courte que la supérieure; point de taches, de bandes, ni de raies. 14. LE CORÉGONE MARÉNULE; corepsonus marænula. — Dix rayons à la première na- geoire du dos ; quatorze à l’anale ; onze à chaque ventrale; la caudale fourchue; sept rayons à la membrane des branchies; point de dents; la mâchoire inférieure recourbée, plus étroite et plus longue que la supérieure: la ligne latérale droite; la couleur générale argentée ; le dos bleuâtre. 15. LE CORÉGONE WARTMANN; coregonus ITartmanni: DES COREGONES. 995 ZF/artmanni. — Quinze rayons à la première dorsale; quatorze à l’anale; douze à chaque ventrale ; la caudale en croissant ; le mu- seau un peu semblable à un cône tronqué; point de dents; les deux mâchoires presque également avancées; la ligne latérale droite; la couleur générale bleue et sans taches. 16. LE CORÉGONE OXYRHINQUE; corego- nus oxyrlunchus. — Quatorze rayons à la première nageoire du dos ; quaiorze ou quinze à celle de l'anus ; douze à chaque ventrale ; neuf à la membrane des brän- chies ; point de dents ; le crâne trançspa- rent ; la mâchoire supérieure plus avancée que celle d’en bas, et en forme de cône; la ligue latérale coùurbe vers son origine; les écailles assez grandes; la couleur générale blanchâtre. 17. LE CORÉGONE LEUCICHTHE; corrgonus leucichthys. — Quinze rayons à la première dorsale ; quatorze à la nageoire de l'anus; onze à chaque venirale; la caudale en crois- sant ; la mâchoire supérieure très-large et plus courte que linférieure, qui est re- courbée et tuberculeuse à son extrémité ; la couleur générale argentée avec des points noirs. 18. LE CORÉGONE OMBRE; coregonus Poiss. Tome XII. P 226 HISTOIRE uwubra. — Quatorze rayons à la première nageoe du dos; treize à lanale ; dix à chaque ventrale; la caudale fourchue; la tête petite ; la mâchoire supérieure un peu plus avancée que l'inférieure, et hérissée, ainsi que cette dernière, d’un très-grand nombre d’aspérités ; le corps et la queue très-alon- gés et très-comprimés; la couleur générale dorée ; le dos d’un bieu mêlé de verd; des raies longitudinales et d’une nuance obscure de chaque côté du poisson, ou des taches obscures et carrées sur le dos, ou des raies dorées entre les peclorales et les ventrales. 19. LE CORÉGONE ROUGE; coregonus ruber.— Onze rayons à la première dorsale, qui est haute et un peu en forme de faux; onze rayons à la nageoire de l’anus; la cau- dale fourchue; le museau arrondi et aplati; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure ; lopercule arrondi et composé de deux pièces ; toute la surface du poisson d’un rouge plus ou moins vif. 20. LE CORÉGONE CLUP£OÏDE ; coregonus clupeoides. — Douze rayons à la première dorsale; treize à l’anale; neuf à chaque ven- trale ; six pièces à chaque opercule ; deux orifices à chaque narine; les deux mâchoires également avancées; point de dents; la ligue latérale droite. »« DES COREGONES. 927 LE: AV ARE Gi) BREMIÈRE ESPÈCE. Voyez planche LXVII, fig. 2. ....» cuirs mâchoires des corégones ne sont pas garnies..... des dents très- fortes qui hérissent les mâchoires des salmones... Parmi ces corégones, une des espèces les plus remarquables est celle du lavaret. Nous avons vu , dans le tableau du genre des corégones, que la conuforination de la tête du lavaret présente un trait partculer : la prolongation de la mâchoire supérieure, qui compose ce trait, est molle et charnue. (1) »« Coregonus lavaretus. Dans plusieurs locs de la Suisse, ou voisins de cette contrée, féra, ferraë. En Allemagne, schnepel, En Livouie, sihka, sivg, sia- balle. En Suède et en Norvège, sück&, stor sück. En Danemarck , helt, En Angleterre, gwiniard, Dans plusieurs auteurs, farre. Salmone lavaret. Daubenton et Haïüy, Enc. méth. — Bonat. planches ce l’Enc méth. — Bloch, pl xxv.. Salmo lavaretus. Faun. suec. 352. — Act. Siock- holm, 1752, p. 195. — Muller, Prod. Zooi. dan: p 48, n° 415. — Kaælreuter, Nov. Comment. Petrop. 15, P 2 226 HISTOIRE D'ailleurs, la tête est petite, et demi-trans- parente jusqu'aux yeux. La mâchoire infé- rieure, plus courte que celle d’en haut, s’'emboiîte dans celte dernière, et se trouve couverte par une grosse lèvre lorsque la bouche est fermée. Ces deux mâchoires sont dénuées de dents. La langue est blanche, cartilagineuse, courte et un peu rude; la ligue latérale presque droile, et ornée de: pelits points d’une nuance brune; la couleur générale bleuâtre; le dos d’un bleu mêlé de gris ; lopercule, ainsi que les joues, d’un jaune varié par des reflets bleus; la parte inférieure du poisson argentine, avec des temtes jaunes; presque toutes les nageoires ont la membrane bleuâtre, et les rayons blanchâtres à leur origine. | p. Do4. — Pallas, It. 35, p. 705. — S. G. Gmelin, It. r,p. 60. — Schranck,, Schr. der Berlin. nat. fr. 1. Coregonus maxill& superiore longiore, pinn& dorsali, ossiculorum qgualuordecim. Artedi , gen. 10, sp. 37; syÿn. 19. — Willughb. Ichth. tab. N.6, fig. r. Aibula nobilis. Raj. Pisc. p.60, n° r. Lavaret. Rondelet , seconde partie, chap. 15. (édition de Lyon, 1558). »« Salmo maxillé superiore longiore, radiis pinnæ dorsi quatuordecim... salmo lavaretus. Lin. S Syst. nat. edit. Ginel. sen. 178, Sp. 12. DES COREGONES. 2929 Le lavaret a d’ailleurs la membrane de l'estomac forte; le pylore entouré d’appen- dices; le canal intestinal court ; lovaire ou la laite double; cinquante-neuf vertèbres à Jépine du dos; et trente-huit côtes de chaque côié de cette colonne dorsale, On le trouve dans océan Atlantique sep- tentrional, dans la Baltique, dans plusieurs lacs, et notamment dans celui de Genève. Il se tient souvent dans le fond de ces lacs _Ææt de ces mers : mais il quitte particulière- rement sa retraite marine lorsque les harengs coinmencent à frayer; il se nourrit aussi d'insectes. M. Odier, savant médecin de Genève, ayant disséqué un individu de cette espèce que l’on nomme jerrat sur les bords du lac Léman, a trouvé dans son canal intestinal un grand nombre de larves de hibellules ou demoiselles , mêlées avec une substance d’une couleur grise. Il crut même voir la vessie natatoire pleine de cette même substance vraisembläblement vaseuse, et de ces mêmes larves; ce qui auroiït prouvé que, par un excès de voracité, l'individu qu'il examinoit avoit avalé une si grande quantité de larves et de matière grise, que de l’es- tomac elles étoient passées par le canal Pa 230 HS TO TR'E pueumatique jusques dans la vessie nata- TOIrE LR LL Eat o À Le lavaret multiplie peu, parce que beau- coup de poissons se nourrissent de ses œufs, parce qu'il les dévore lui-même, et qu’en- touré d’ennemis il est sur-tout recherché par les squales. On croiroit néanmoins qu'il prend pour la sûreté de sa ponte autant de soin que la plupart des autres poissons. Il se rapproche des rivages lorsqu'il doit frayer; ce qui arrive ordinairement vers la fin de l'été ou au commencement de l’automne. Il fréquente alors les anses, les havres et les embouchures des fleuves dont les eaux coulent avec plus de rapidité. La femelle, suivie du mâle, frotte son ventre contre les pierres ou les cailloux, pour se débarrasser plus facilement de ses œufs. Plusieurs lava- rels remontent cependant dans les: rivières: ils s’avancent en troupes; ils présentent deux rangées réunies de manière à former un angle, et que précède un individu plus fort ou plus hardi, conducteur de ses compa- gnons dociles. On a cru remarquer que plus la vitesse de ces rivières est grande, et plus ils la surmontent avec facilité et font de chemin en remontant... Lorsque les eaux DES COREGONES. 9231 du fleuve sont bouleversées par la tempête, les lavarets lutteroient contre les vagues avec trop de fatigue; ils se tiennent dans le fond du fleuve. L’orage est-il dissipé; ils se re- mettent dans leur premier ordre, et re- prennent leur route. On prétend même qu'ils pressentent la tempête long-tems avant qu'elle n’éclate, et qu'ils n’aitendent pas qu'elle ait agité les eaux pour se retirer dans un asyle. Ils s'arrêtent cependant vers les chütes d’eau et les embouchures des ruisseaux ou des petites rivières, dans les endroits où ils trouvent des cailloux ou d’autres objets propres à faciliter leur fra. Après la ponte et la fécondation des œufs, ils retournent dans la mer; les jeunes indi- vidus de leur espèce, qui ont atteint une longueur d’un décimètre (trois pouces huit lignes), les accompagnent. Ils vont alors sans ordre, parce qu’ils ne sont point poussés, comme lors de leur arrivée, par une cause des plus actives, qui agisse en mème tems, ainsi qu'avec une force presque égale, sur tous les individus, et de plus, parce qu'ils n'ont pas à surmonter des obstacles contre lesquels ils aient besoin de réunir leurs efforts. On assure qu’ils pressent leur retour s P 4 25e SDS TOR E lorsque les grands froids doivent arriver de boune heure, et qu'ils le diffèrent au con- traire lorsque lhyver doit être retardé. Ce pressentiment seroit une confirmation de celui qu’on leur a supposé relativement aux tempêtes; et peut-être, en effet, les petites variations qui précèdent nécessairement les grands changemens de latmosphère, pro- duisent-elles, au milieu des eaux, des dé- veloppemens de gaz, des allérations de substance, ou d’autres accidens auxquels les poissons peuvent être aussi sensibles que les oiseaux le sont aux plus légères modifi- cations de l’air. On pèche les lavarets avec de grands filets; on les prend avec le tramail et la louve... on les harponne avec un trident. La chair des lavarets est blanche, tendre et agréable au goût. Dans les endroits où _la pêche de ces animaux est abondante, on les fume où on les sale. Pour cette der- pière opération, on les vuide;: on les lave en dedans et en dehors; on les met sur le ventre, de manière que l’eau dont ils sont imbibés puisse s’égoutter; on les enduit de sel; on les laisse deux ou trois jours rangés par couches; on les lave de nouveau, et DES COREGONES. 233 on les sale une seconde fois, en les plaçant entre des couches de sel et en les pressant dans des tonnes, que l’on bouche ensuite avec soin. Si on les prend pendant les grandes chaleurs, on est obligé, avant de les saler, de les fendre, et de leur ôter la tète et l’'épine dorsale, qui se gâteroient aisément, et donneroient un mauvais goût au poisson. Ils meurent bientôt après être sortis de l’eau. On peut cependant, avec des pré- cautions , les transporter dans des étangs, où ils prospérent et croissent lorsque ces pièces d’eau sont grandes, profondes, et ont un fond de sable. Au reste, ils varient un peu et dans leurs formes et dans leurs habitudes, suivant la nature de leur séjour. Voilà pourquoi les ferrats du lac Léman ne ressemblent pas tout à fait aux autres lavarets. Voilà pour- quoi aussi on doit peut-être regarder, comme de simples variétés de l’espèce que nous décrivons, les gravanches, les palées et les bondelles, dont M. Decandolle a fait men- tion dans les notes manuscrites que ce na- turaliste si digne d’estime a bien voulu nous adresser. Les gravanches ont le museau plus pointu, 254 HTS/TOTIR E le goût moins délicat, et ordinairement les dinensions plus petiles que les lavarets pro- prement dits. Elles habitent dans le lac de Genève, entre Rolle et Morgas. Elles s’y tiennent trop constamment dans les fonds pendant onze mois de l’année, pour qu’alors on puisse les prendre : ce n’est que vers la fin de l'automne qu’elles paroissent. On les pêche à cetie époque avec un filet, la nuit comme le jour ; et on a essayé avec succès de les prendre à la lanterne. Les palées vivent dans le lac de Neufchä- tel. Ayant à peu près les mêmes habitudes que les gravanches , elles ne paroissent que pendant un mois ou environ, vers le milieu ou la fin de lautomne. On en prend alors une grande quantité avec des filets perpen- diculaires , soutenus par des lièges, et main- tenus par des plombs et des pierres arrondies, qui roulent ou glissent facilement sur les fouds de cailloux , préférés par les palées. On sale beaucoup de ces corégones, qu’on envoie au loin dans de petites barriqnes. 11 paroît que les bondelles ne sont que de jeunes palées. On les pêche pendant toute l’année sur tous les bords du lac de Neuf- châtel. On en mange beaucoup de fraîches DES COREGONES. 235 en Suisse, et on sale les autres comme les sardines , auxquelles on dit qu'elles ne sont pas inférieures par leur goût (1) »«. (1) »« 8 rayous à la membrane branchiale du lavaret. 15 rayons à chaque pectorale. 20 rayons à la nageoire de la queue, »« 36 HISTOIRE LU LE PIDSCHIAN (i), LE SCHOKUR (2), LE CORÉGONE NEZ (3), LE CORÉGONE LARGE (4),,LE CORÉGONE THYMALLE (5), LE VIMBE (6), LE coRt- GONE VOYAGEUR (7), LE CORÉGONE MULLER (8), ET LE CORÉGONE AUTUMNAL (9). 2,8,4,5,6,7,8, Q ET 10° ESPÉCES. pa Use variété du premier de ces coré- gones, à laquelle on a donné le nom de muchsan (10), et dont on doit la connois- sance, ainsi que celle du pidschian, à l'illustre (1) »« Coregonus pidschian. Pallas, It. 35, p. 705, n° 3. »« Le nom de cette espèce en Sibérie est pidschian. Les samoièdes l’appelient polcur. Salmo maxill& superiore longiore, radiis pinnæ dorsi gibbi tredecim..... salmo pidschian. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 39. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, additam. n° o. (2) »« Coregonus schokur. | Salmone schokur. Bonaterre, pl. de l’Enc. méth. »« | Schokur est le nom de ce poisson en Sibérie. | Salmo maxillé superiore longiore, capile parvo , | radiis pinnæ dorsi anterius angulati duodecim.......| DES COREGONES. 237 Pallas, a le dos plus élevé que ce derniér. On trouve l’un et lautre en Sibérie, de même que le schokur , dont la tête est D D salmo schokur. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 198, sp. 40. — Arted. Gen. pisc. gen. 9, addit, n° 45. (5) »« Coregonus nasus. Salmone chiycalle. Bonat. pl. de l'Encycl. méth. — Pallas, 1t.3,p. 705, n° 44. Tschar. Lepéchin, It. 3, p. 227, tab. 15.»« En Russie, éschar ou éschir. Chez les samoièdes, chycalle. Salmo maxillä superiore longiore , radiis dorsi duodecim , capite crasso.:.. salmo nasus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 170, sp. 41. — Arted. Gen. pisc. gen. 9, addit. n° 45. (4, »« Coregonus latus. À Dantzig, weisfisch. En Poméranie, breite æsche. À Hambourg ,schnepel. En Danemarck , sück. En Suède, lappsück. Lavaret larse et thymalle large. Bloch, pl. xxvr. Salmone large. Bonaterre, pl. de l’Enc. méth. »« Salmo rostro nasiformi, corpore latiore ; thymallus latus. Lin. Syst. nat. ed. Gmel. gen. 178, sp. 15, Var. b.—Arted. Gen. pisc. ven. 9, sp. 2, var. 3. (5) :« Coregonus thymallus. Ombre d’ Auvergne. En Italie, éemelo. En Suisse, avant l’âge d’un an, £resslins. Après l’âge d’un an et avant l’âge de deux ans, éser ; après l’âge de deux ans, æscherlins. En Allemagne , asch, æscha , escher. En Autriche, sprensling , mayling. En Rossie, charius. En Suède et en Norvège, arr. En Laponie, zjotzhja. En Dane- 258 HTS TOIRE petite, moins comprimée et plus arrondie par devant que celle du lavaret. C’est également dans la Sibérie qu’habite le corégone nez, dont la longueur est ordi- marck , spelt, stalling. En Angleterre, grayling, smelling like, thyme. Salmone, ombre de rivière. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaicerre, planches de l’'Enc. méth. — Bloch, pl. xxiv. — Muller, Prodrom. zoolog. dan. P: 49, n° 416. Coregonus maxill4 superiore longiore, pinné dorsi ossiculorum viginti érium. AYl. g. 10, SYN. 20, SP. 41. T'hymallos. Ælian. Lib. 14, cap. 22, p. 631. _ Thymalus , seu thymus. Gesner, p. 978 , 979 et 1171. ÿ { Ascher. Yd. Thierb. p. 774. Thymallus. Ambros. Hexan. lib. 5 , cap. 23, S. H. Thymallus. Salvian. fol. 81. a. T'hymus , id. fol. 80 , ad iconem. Thymalus. Wotton. lib. 8, cap. 190, fol. 150. Thymallus., Aldrov. lib. 5, cap. 14 , p. 594. — Jonston bb. 50 tit'x, cap.5 tab. 26,46 5/4 EPS) et tab. 31, fig. 6. Thymallus. Charleton, pag. 155. — Willughby, P: 187. — Raï. p.62. | Tunallus. Albert. Animal. t. 24. Thymo. Rondelet , seconde partie, chap. 10. — Faun. suec. 334. — Kram. El. p. 590, u° 2. — Gron. Mus. 2, n° 162. — Klein, Miss. pisc. 5,p.21,n°15, tab. 4, fig. 5. DES COREGONES. 239 nairement d’un demi-mèêtre (un pied et demi ). | Le corégone large a pour patrie une grande partie des contrées dans lesquelles T'hymallus. Mars. Danub. P,79, tab. 25, fig. ». — Brit. Zool!.3, p. 262, n° 7.» « Salmo maxillé nn longiore, pinné dorsi radiis viginéi tribus.... salmo thymallus, Tin. Syst. nal. gén. 178, sp. 17. (6) Coregonus vimba. Salmo vimbe. Daubenton et Haüy , Encycl. méth. — Bonaterre, planches de l’Enc. méth. — Faun. suec. 351. IVimba. It. Wgoth. p. 25r.v« Salmo pinnä adiposä subserratä.... salmo vimba. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 19. — Arted. Gen. pisc. gen. 9, addit. n° 47. Le nom suédois de cette espèce est wimma. (7) »« Coregonus migratorius. Georg. It. I, p. 182. »« Salmo maxillis subæqualibus, pinn& dorsi radiis duodecim... salmo migratorius. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. ÊtRE 176 , Sp. 94. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9 addit. n° 44. : (8) »« Coregonus Mülleri. Strom. Sondm. 1, p. 202. — Muller, Prodr. zool. dan. p. 49, n° 415. Salmone strom. Bonaterre, pl. de l’'Enc. méth. »« Salmo maxillis edentatis, inferiore longiore, ventre punctato.... salmo Mulleri. Lin. Syst. nat. edit. Gm. gen. 178, sp. So. Et salmo pinnis dorsalibus et ventra- libus margine albis.., salmo Stræmii. Ibid. sp. 5r. 240 HISTOIRE on pêche le lavaret, avec lequel il a beau- coup de rapports. Son poids est de deux où trois kilogrammes ( six livres environ ). On voit une rangée de. petites dents sur les deux mâchoires du thymalle. On trouve aussi quelques dents très-pelites sur le de- vant du palais et près de l’œsophage. La langue est unie ; le corps alongé, ainsi que la queue; le dos arrondi; le ventre gros ; les écailles sont dures et épaisses. La cou- leur générale est d’un gris plus ou moins mêlé de blanc ; les raies longitudinales sont bleuâtres ; une série de points noirs règne le long de la ligne latérale ; la partie supérieure du poisson présente un verd noirâtre ; les (9) »« Coregonus autumnalis. Salmo nesangchalle. Bonaterre , planches de l’Enc. méthod. — Pallas, It. 3, p. 705, n° 45. Omal. Lepechin, It. 5,p.228, tab. 14, fig. 1. »« Les russes donnent à cette espèce le nom d’omul. Salmo maxill& inferiore ,} longiore , radiis pinneæ dorsi undecim.... salmo autumnalis. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. sen. 176, sp. 42. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, additament, n° 42. (10) Salmo corpore latiore, pinnæ ani radiis quatuor. decim... salmo muchsan. Lin. Syst. nat. edit. G mel. gen. 178 , sp. 39, var. d. — Artedi, Gen. pisc. sen. 9, addit. n° bo, var. ; Les samoièdes nomment cette variété syambaga. pectorales DES COREGONES. 241 pectorales sont blanches; une nuance rou- seâtre distingue les nageoires du ventre, de l'anus et de la queue. La premuère dorsale s'élève comme une petile voile au dessus du corégone ; elle est peinte d’un beau violet, avec la base et les rayons verdâtres, et des raies ainsi que des taches brunes. La membrane de l'estomac du thymalle est presque aussi dure qu’un cartilage ; le foie jaune et transparent ; l’épine dorsale composée de cinquante-neuf vertèbres, et fortifiée de chaque côté par trente-quatre côtes. l Les anciens ont connu le thymalle. Elien et l’évêque de Milan, Saint Ambroise, en ont parlé. Ce poisson aime l’eau froide et pure , qui coule avec rapidité sur un fond de cailloux ou de sable. Il n’est donc pas surprenant qu’on le trouve particulièrement dans les ruisseaux ombragés des gorges des montagnes. Le nom d'ombre d'Auvergne , qui lui a été donné , indique qu'il vit en France : 1l a été d’ailleurs observé dans presque toutes les contrées montueuses , tempérées ou froides de l’Europe et de la Dibérie ; 1l est même si commun en Laponie, que les habitans de ce pays se servent de ses Poiss. Tome XII. Q > 242 EUFSTOUIR E intestins pour faire plus facilement du fro= mage avec le lait des rennes. Il se nourrit _ d'insectes, de petits animaux à coquille, de jeunes poissons , d'œufs de saumon et de truite. Il croît fort vite, parvient à la lon- gueur d’un demi-mètre ( un pied et demi), et pèse quelquefois plus de deux kilogrammes (quatre livres ). En automne, il descend ordinairement dans les grands fleuves , et de là dans la mer, d’où il remonte , vers le milieu du printems, les rivières et les ruisseaux... .. On le prend sur-tout lors de ses passages, et notamment quand il remonte pour aller frayer. On le pêche avec le colleret, la louve, ..... la nasse , et à Ja ligne. Sa chair et blanche , ferme, douce, très-bonne au goût, princi- palement dans les tems froids , très-grasse en automne , trés-facile à digérer dans toutes les saisons ; et il est d’autant plus recherché, qu'on a atlribué à son huile ou à sa graisse la propriété d’effacer les taches de la peau, et même les marques de la pelite vérole. Il ne multiplie pas beaucoup , parce qu’il est très-délicat , et l’une des proies les plus agréables aux oiseaux d’eau. 11 meurt bien- tôt, non seulement quand il est hors de l’eau , mais encore lorsqu'il est dans une eau : DES COREGONES. 243 tranquille ; et si l’on veut le conserver dans des huches, il faut qu’elles soient placées dans un courant. 11 répand , dans plusieurs circonstances , une odeur agréable qu’'Elien a comparée à à celle du thym, et Saint Ambroise à celle du miel, et qui paroît provenir de certains insectes dont 1l se nourrit, et qui, tels que le tourniquet (gyrinus natator ), sont plus ou moins odorans. Le corégoue vimbe habite en Sud Le voyageur se trouve en Sibérie, dans le lac Baïkal, d’où il remonte , pour la ponte ou la fécondation des œufs, dans les rivières qui s’y jettent. Il a un demi-métre ( un pied et demi ) de longueur , la partie supérieure grise , la chair blanche, les œufs jaunes et trés-bons à manger (1). | Le müller a été pêché dans les eaux du Danemarck. = (1) »« 10 rayons à la’membrane des branchies du pidschian. 14 rayons à chaque pectorale. orayons à la membrane branchiale du schokur. 47 rayons à chaque pectorale. 9 rayons à la membrane des branchics du corégone nez. - 18 rayons à chaque pectorale. Q 2 24/4 HISTOIRE Le corégone autumnal passe l’hyver dans l'océan Glacial arctique. Les individus de cette espèce en partent , après la fonte des glaces, pour remonter dans les fleuves. Ils vont jusqu’au lac Baïkal, et dans d’autres lacs très-éloignés de la mer ; et lorsque l’au- tomne arrive , ils se réunissent en grandes troupes, et redescendent jusque dans l’Océan. Ils perdent très-promptement la vie lorsqu'ils sont hors de l’eau. Ils sont gras, et d’un demi- mètre (un pied et demi ) de longueur »«. 8 rayons à la membrane branchiale du coré- gone large. 15 rayons à chaque pectorale. 20 rayons à la nageoire de la queue. 10 rayons à la membrane des branchies du corégone thymalle. 16 rayons à chaque pectorale. 18 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale du vimbe. 5 rayons à la membrane branchiale du coré- gone voyageur. 17 rayons à chaque pectorale. 20 rayons à la nageoire de la queue. 9 rayons à la membrane des branchies dm curégone autummal. 36 rayons à chaque pectorale. »« DES COREGONES. 246 LE CORÉGONE ABLE (à), LE PELED (2), LE CORÉGONE MARÈNE (3), LE CORÉGONE MARENULE (4), LE CORÉ- GONE WARTMANN (2), LE CORÉGONE OXYRHINQUE (6), LE CORÉGONE LEUCI- CHTHE (7), LE CORÉGONE OMBRE (8), ET LE CORÉGONE ROUGE (9). 11,12, 19, 14, 15, 16, 19,18 Er 19° Ese. » « L'isre, dont l’Europe est la patrie a deux décimètres (sept pouces) ou à peu près de longueur, le dos d’un verd brunâtre, les (1) »« Coregonus albula. En Suède, s7k-loja, stiné. En Finlande, moika, rapis. Dans plusieurs contrées du nord de l’Europe , blicta. — Faun. suec. 353. Salmone able. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaterre, planches de l’Enc. méth. — Koœælreuter, Nov. Comment. Petr. 18, p. 503. Coresonus edentulus, maxill& inferiore longiore. Arted. gen. o, sp. 40, syn. 18. »« : Le corégone able s'appelle encore en Suède, sma- sijk ; en Scanie, siÿk; en Norvège, rabbaxe, lorsqu'il est petit ; et smaling quand il a toute sa grandeur. Salmo maxillis dentatis : inferiore longiore. ...... salmo altbula. Lin. Syst. nat. cdit. Gmel. gen. 175, sp. 16. Q 3 5:16 , 2 EMDSTOTRE côtés argentins , et des points noirâtres sur (3) »« Coregonus peled. Lepéchin, It. 5, p. 226, tab. 12. »» Peled est le nom que cette espèce porte en Sibérie. - Salmo edentulus , radiis pinnæ dorsalis decem.... salmo peled. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 5. — Ariedi, Gen. pisc. gen. 0, addit. n° 46. (5) » « Coregonus maræna. Grande marène. Bloch, pl. xxvix. Salmone marène. Boraterre, planches de l’Encycl. méthodique. »« Le corégone marène. En Autriche, rheinanke. En Suisse , sandfelchen. Salmo maxillé superiore truncaté... salmo maræna. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 48. — Arted. Gen. pisc. gen. 9, additament. n° 40. (4) »« Coresonus marænula. En Prusse, muræne. En Sibérie et dans le Mecklembourg , morène. En Danemarck , stiné. En Suède , fikloja. En Norvèse, smaafisk, blege, lake-sild, vemme. Petite marène. Bloch, pl. xxvin, fig. 3. Cyprinus marænula, WVulff. Ichthyolog. Boruss. p. 46, n° 65: | Marena. Willughby, Ichthyol. p.229. — Ra]. Pisc. p.107, n° 12. — Klein, Miss. pise. 5, p. 21, n° 16, tab. 6, fig. 24 D« Salmo maxillé inferiore longiore, radiis pinnæ dorsi quatuordecim... salmo marænula. Lan. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 44. — Artedi, Gen’ pisc. gen. , addit. n° 47. (5) va Coregonus FVarimanni. Dans plusieurs con- \ DES COREGONES. »47 Îles nageoires »« Cette espèce abonde dans trées de l’Europe, bésola. En Allemagne , pendant sa première année, Aelverlins, maydel; pendant sa se- conde année , stubel et steuber; pendant sa troisième année, gangfisch; pendant sa quatrième année, rhen- £en ; pendant sa cinquième année , halbfelch; pendant sa sixième année , dreyer ; pendant sa scptième année et les années suivantes, blaufelchen. Ombre bleu. Bloch, pl. cv. Salmone ombre bleu. Bonaterre, pl. de l’'Encycl. méthodique. | Albula parva. Gesner, Aquat. p. 34. Icon. anim. p' 540. Thierb. p. 188, b. Aibula parva. Arovand. Pisc. p. 659. ARRETE UE Pise. p. ar — Willughb. 1chth. p. . — Raj. Pisc. p. 51,n° 4. Blaufelchen. Wartmann , Besch. Berl. natur£. fr. 5, p. 184. | Bézole. Rondelet, seconde partie, ch. 16. »& Salmo cœruleus , maxillé superiore truncatä....., salmo Wartmanni. Lin. Sys.nat. edit. Gm. gen. 175, sp. 4. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, addit. n° Bi. (6) »« Coregonus oxyrhinchus. - Salmone oxyrhinque. Dawbenton et Haüy, Eneycl. méth. — Bonaterre, planches de l’Encycl. méth. Coregonus maxillé superiore longiore conicé. Arted. gen. 10, syn. 21. — Gronov. Mus. 1, p. 48. »« Le corégone oxyrhinque. En flamand, hautin et outin. Saimo maxillé longiore conicé... salmo oxyrhiNCUS Lin. Syst, nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 16. Q 4 248 2 NET S NO) T'R:FE plusieurs lacs de la Suède ; le commence- ment de l’hyver est l’époque de son frai (10). »« Le peled vit dans la Russie septen- trionale. Sa chair est grasse ; et sa longueur ordinaire d’un demi mètre ( trois pieds). La marène a la ligne latérale un peu courbée, les yeux gros, et les écailles grandes, minces et brillantes. Le nez, le front et le dos sont nous ou bleuâtres : le menton et (7) »« Coregonus leucichthys. Salmone leucichthe. Bonaterre, planches de VEnc. méthod. — Güildenst. Nov. Comment. Petrop. 16: P- 531. »« Le corégone leucichte. En langue russe, belaja rybyza. Salmo maxill& superiore latissimä integré recté breviore , inferiore adscendente , apice tuberculos&. .. salmo leucythtys..Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 46. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9; additam. n° 53. (8) »« Cedihs uwumbre. Sulmone ombre (. salmo thkymus). Bonaterre, pl. de l’Escyel. méth. Ombre de rivière. Rondelet , seconde partie, pois- sons. de rivière , ch. 3. .! Coregonus maxillé superiore longiore, etc. var. B. Artedi, syn. p. 21. (9) Coregonus ruber. Trutta marina, rictu acuto, ir peintures sur vélin déjà citées. »« | (Go) Lin. Faun. suec. edit. Retzii, p. 549. DES COREGONES. 49 le ventre blancs; les côtés argentins; les joues jaunes ; les opercules bleuâtres et bordés de blanc; les nageoires, excepté l’a- dipeuse qui est noirâtre, bleues, bordées de noir, et violettes à la base; les nuances de la ligne latérale relevées par une série de plus de quarante points blanchâtres. On trouve ce corégone dans le lac Ma- duit, et dans quelques autres grands lacs de la Poméranie ou de la nouvelle Marche de Brandebourg. Il est quelquefois long de plus d’un mètre (trois pieds). Sa chair grasse, blanche et tendre, a un très-bon goût. Son canal intestinal est très- court ; mais on compte près de cent cinquante appendices auprés du pylore. Les marènes se plaisent dans les eaux profondes, dont le fond est de sable ou de glaise. Elles y vivent en troupes nombreuses ; elles ne quittent leur retraite que vers la fin de lautomne, pour frayer sur les en- droits remplis de mousse ou d’autres herbes, et dans le printems, pour chercher de petits animaux à coquille, dont elles aiment beau- coup à se nourrir; et s’il survient une tem- pête, elles disparoïissent subitement. Elles ne commencent à se reproduire qu'à l’âge de cinq ou six ans, et lorsqu'elles ont déja 250 HISTOIRE trois ou quatre décimètres ( près de quinze pouces ) de longueur. Pendant Fhyver, on les pêche sous la glace avec des filets dont les mailles sont assez larges pour laisser échapper les individus trop petits. Elles meu- rent dès qu’elles sortent de l’eau. Cependant Bloch nous apprend que M. de Marwitz de Zernickow est parvenu, en employant des vaisseaux larges, profonds, dont le fond éloit garni de glaise ou de sable, el dans l'intérieur desquels la chaleur ne pouvoit pas pénétrer, à transporter un très-grand nombre de ces corégones dans ses terres, éloignées de huit lieues du lac Maduit, et à les acclimater dans ses étangs. | .... La tête de la marénule ou petite marène, est demi-transparente ; sa langue carülagineuse et courte; sa longueur de deux ou trois décimètres ( douze pouces }); sa sur- face revêtue d’écailles minces, brillantes et foiblement attachées ; son épine dorsale composée de cinquante-huit vertèbres ; le nombre total de ses côtes, de trente-deux; sa ligne latérale ornée de plus de cinquante points noirs; la couleur de ses nageoires , d’un gris blanc; sa caudale bordée de bleu; sa chair blanche, tendre et de très-bon A — gout. DES COREGONES. 51 Ses habitudes ressemblent beaucoup à celles de la marène. On la pêche dans les lacs à fond de sable ou de glaise, du Da- nemarck , de la Suède et de l'Allemagne septentrionale. Il est des endroits où on la fume après l’avoir arrosée de bierre. Ses œufs sont plus petits que ceux de Dean tous les autres corégones. Le wartmann a les écailles grandes ; une appendice assez longue auprès de chaque ventrale; l’estomac dur et étroit; plusieurs cœcums; le foie gros; le fiel verd; la vessie natatoire simple et située le long du dos; la têle petite et argentine comme le ventre; les nageoires jaunâtres ou blanchäires , et bordées de bleu; une série de points noirs le long de la ligne latérale. Il porte le nom d’un savant médecin de Saint-Gall, qui l’a décrit avec beaucoup d’exactitude. Il se trouve dans plusieurs lacs de la Suisse, et sur-tout dans celui de Cons- tance , fou, depuis le printems jusqu’en au- tomne, on prend plusieurs millions d'indi- vidus de celte espèce. . On le marine ; on l’envoie au loin :; et lorsqu'il est frais, il est regardé comme le ineilieur poisson du lac... c’est donc vers sa septième année qu'il a ciuq ou six déci- 269 HISTOIRE mètres de longueur ( dix-huit ou vingt-un pouces ). è Il fraye vers le commencement de lhyver. On le recherche à cette époque; mais alors sa chair est moins tendre que pendant l'été. Voilà pourquoi c’est particulièrement dans celte dernière saison qu’un grand nombre de bateaux partent chaque soir pour aller le pêcher. Les filets ont soixante ou soiïxante- dix brasses de hauteur, parce que le co- régone Warimann se tient souvent à une profondeur de cinquante brasses. Il s’ap- proche cependant à vingt et même à dix brasses de la surface de l’eau , lorsqu'il tombe une grosse pluie , ou qu’un orage règne dans latmosphère : aussi la pêche de ce poisson est-elle beaucoup plus abondante dans ces momens d’agitation. Mais lorsque le froid commence à régner, le wartmann se retire à une si grande distance de la sur- face du lac, que les filets ne peuvent pas y atteindre. Ce corégone se nourrit d'insectes, de vers, de plantes aquatiques. Vers l’âge de trois ans , il a quelquefois une maladie qui lui donne une couleur rougeâtre, et qui empêche qu'on ne veuille en manger. L’oxyrhinqueest un des habitans de l'océan Atlantique septentrional. DES COREGONES. 255 Le leucichthe a été vu dans la mer Cas- fpienne. Sa longueur est de plus d’un mètre ( trois pieds ). Ses écailles sont unies et presque arrondies ; le sommet de la tête est convexe, lisse , dénué de petites égailles : les yeux sont gros, et peu rapprochés l’un de Pautre ; la langue est triangulaire et un peu rude ; des dents, que l’on distingue au tact plutôt qu’à l'œil, hérissent le devant du pa- laïis, chaque opercule est composé de quatre lames. Les pectorales sont blanches ; la na- geoire adipeuse est transparente et pointillée de noir; les ventrales sont blanches , avec des points brunâtres et des appendices trian- gulaires ; l’anale est rougeâtre et tachée de brun ; le dos présente des nuances blan- châtres mélées de noir. C’est dans plusieurs rivières d'Allemagne et d'Angleterre, ainsi que d’autres contrées européennes, que se plaît le corégone ombre. 11 a la langue lisse ; deux tubercules garnis de petites dents, et placés auprès du gosier ; les nageoires tachetées de noir , et peintes d’un rouge noirâtre (1). & on (x) »« 16 rayons à chaque pectorale du coré- gone able. 33 rayons à la nageoire de la queue. 254 HISTOIRE Le corégone rouge est très - alongé. Ses ventrales sont presque aussi grandes que la première dorsale, ou que celle de lanus ; elles sont aussi plus près de la tête que cette 16 rayons à chaque pectorale du peled. 22 rayons à la caudale. 14 rayons à chaque pectorale du corégone marène. 20 rayous à la nageoire de la queue. 15 rayons à châque pectorale du corégone marénule. 20 rayons à la caudale. Q rayons à la membrane branchiale du coré- gone wartmann. 17 rayons à chaque pectorale. 23 rayons à la nageoire de la queue. 17 rayons à chaque pectorale du corégone oxyrhinque. E 12 rayons à la membrane branchiale du coré- gone leucichthe. 14 rayons à chaque pectorale. ] 27 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale du corégone ombre, 7 19 rayons à la nageoïire de la queue. 10 ou 11 rayons à chaque pectorale du corégone rouge. 8 rayons à chaque ventrale, »« DES COREGONES. 255 première nageoire du dos, et moins éloi- suées du bout du museau que de l’anale. La nageoire adipeuse est recourbée et en forme de massue; les pectorales ont un peu la fizure d’une faux. Ce corégone appartient à la mer qui baigne les rivages américains et Voisins des tropiques »«..... 256 HESTOIR E LE CORÉGONE CLUPÉOIDE (1). VINGTIÈME ESPÈCE. onu M. Norz n'a adressé une note manuscrite très-détaillée au sujet de cette espèce. DR Ce savant m’apprend que l’on désigne en Ecosse, par la dénomination de hareng d’eau douce, un poisson du Lochlomoud, le plus beau lac des montagnes de l’Ecosse occi- dentale. On avoit écrit à M. Noël que ce même poisson étoit un hareng de mer, acclimaté dans l’eau douce, et que cet os- seux avoit pu remonter dans le Lochlo- moud par le Clyde et la petite rivière de Leven. M. Noël, empressé de vérifier ce fait, alla visiter le Lochlomoud en août 1802 , se procura plusieurs clupéoïdes à Inchtonachon, une des îles de ce lac, et les examina avec beaucoup de soin..... Ce clupéoïde à la tête petite, un peu (1) »« Coregonus clupeoides, En Ecosse, fresh wuter herring, span, pollock. »« convexe DES COREGONES. 57 convexe par dessus , et deénuée de petites écailles ; trois pièces autour de l'œil, qui est grand et vif. Ses œufs sont d’un rouge orangé; sa chair est blanche, feuilletée, et très-délicate. 11 fraye au commencement de l’hyver. On le cherche , pendant Pété et l'automne, dans les endroits du lac où il y a le moins d’eau. On le prend avec un filet, Il vit en troupes; et sa longueur est quel- quefois de plus de quatre décimètres ( en- viron quinze pouces ) »«. (1) »« 8 rayons à la membrane branchiale du corégone clupéoïde. 14 rayons à chaque pectorale, 35 rayons à la nageoire de la queue. »« { Poiss. TomE XII. | Ë. 258 Has T'OTRE CENT SOIXANTE-DIX-SEPTIÈME G: LES CHARACINS. »« La bouche à Fextrémité du museau ; la tête comprimée; des écaiiles facilement visibles sur le corps et sur la queue ; point de grandes lames sur les côtés, de cui- rasse, de piquans aux opercules, de rayons dentelés, ni de barbillons; deux nageoires dorsales ; la seconde adipeuse et dénuée de rayons; quatre rayons au plus à la membrane des branchies. PREMIÈRE ESPÈCE. LE CHARACIN PIABUQUE; characinus pha- bucu. — Neuf rayons à la première nageoire du dos; quarante-trois à celle de l’anus; la caudale fourchue ; les deux mâchoires gar- nies de dents à trois pointes; une raie lon- gitudinale et argentée de chaque côté du poisson. 2. LE CHARACIN DENTÉ: characinus den- tex. — Dix rayons à la première doisale ; vingt-six à la naïeoire de l'anus; les dents très-grandes, renflées, et très-apparentes ; la couleur générale argentée ; des raies brunes et blanchâtres. I D 4 Te nd - RE DES CHARACINS. 25g 3. LE CHARACIN BossU ; characinus gib- bosus. — Dix rayons à la première dorsale ; cinquante-ciuq à l'anale; la caudale four- chue; la nuque très-élevée en bosse, 4 LE CHARACIN MOUCHE: characinus notalus. — Ouze rayons à la première na- geoire du dos; vingt-trois à la nageoire de l'anus; la caudale fourchue ; une tache noire auprès de chaque opercule. b. LE CHARACIN DOUBLE-MOUCHE ; cha- racinus bimaculatus. — Douze rayons à la première nageoire du dos; trente-quatre à l’anale; la caudale fourchue; deux taches noires de chaque côté, l’une auprès de la tête, et l’autre auprès de la nageoire de la queue. 6. LE CHARACIN SANS TACHE; Characinus immaculatus. — Onze rayons à la prenuère dorsale ; douze à la nageoire de l'anus; le corps et la queue sans tache. | 7. LE CHARACIN CARPEAU; characinus cyprinoëides. — Ouze rayons à la première nageoire du dos et à celle de l'anus; la caudale fourchue; les mâchoires sans dents ; le dos élevé et arrondi ; la dorsale très-haute. 8. LE CHARACIN NILOTIQUE; characinus niloticus. — Neuf rayons à la première dor- sale; vingt-six à la nageoire de l'anus; la | R 2 260 HISTOIRE caudale fourchue; le corps et la queue blancs ; toutes les nageoires jaunâtres. g. LE CHARACIN NÉFASCH; characinus nefasch. — Vingt-trois rayons à la première nageoïre du dos; les dents de la mâchoire inférieure plus grandes que les autres; de petiles écailles sur la base de la caudale; le dos verdätire. | 10. LE CHARACIN PULVÉRULENT; Cha- racinus pulvcrulentus. — Onze rayons à la première nageoire du dos; vingt-six à la nageoire de l'anus; la caudale fourchue; la ligne latérale descendante; les nageoires un peu pulvérulentes. 1. LE CHARACIN ANOSTOME; characinus anostomus. — Onze rayons à la première dorsale ; dix à l’anale; la caudale‘fourchue; Fouverture, de la bouche dans la partie su- périeure du bout du museau. 12. LE CHARACIN FRÉDÉRIC; characinus Friderici. — Onze rayons à la premiére na- geoire du dos; dix à l’anale; la caudale fourchue; de petites écailles sur la base de Ja nageoire de Fanus; trois taches noirâtires de chaque côté, entre l'anus et la nageoire de la queue. 15. LE CHARACIN A BANDES; characinus Jasciatus. — "Treize rayons à la première DES CHARACINS. 261 dorsale ; dix à la nageoire de l'anus: la caudale en croissant; les deux mâchoires également avancées; deux orifices à chaque narine ; un grand nombre de bandes trans- versales, irrégulières, noirâtres, et dont piu- sieurs sont réunies deux à deux. 14. LE CHARACIN MÉLANURE; characinus melanurus. — Neuf rayons à la première nageoire du dos; trente à l’anale; la cau- dale fourchue ; les deux mâÂchoires également avancées; un seul orifice à chaque narine; une tache noire et irrégulière sur chaque côté de la nageoire de la queue. 15. LE CHARACIN CURIMATE; characinus curimata. — Onze rayons à la prennère dorsale ; dix à la nageoire de l'anus; la caudale fourchue; la mâchoire supérieure un peu plus avancée que l’inférieure; un seul orifice à chaque narine; une tache noire sur la ligne latérale, très - près des ventrales. 16. LE CHARACIN opoë; characinus odoe. — Neuf rayons à la première nageoire du dos ;: onze à cellé de lPanus; la mâchoire supérieure plus avancée que celle d’en bas: les dents fortes, inégales et pointues ; ; deux orifices à chaque narine ; les nageoires d'un brun noirâtre » «. R 3 562 HISTOIRE LE PIABUQUE ()*. LÉ CHARACIN DENTÉ (2), LE CHARACIN. BOssU (3), LE CHARACIN MOUCHE (4), LE CHARACIN DOUBLE-MOUCHE (D), LE CHARACIN SANS TACHE (6), LE CHARACIN CARPEAU (7), LE CHARACIN NILOTIQUE (8), LE NÉFASCH (U), ET LE CHARACIN PULVÉRULENT (10). 1,2,0,4,5,6,7,8,Qg#Tiot ESPÈCES. * Voyez la planche LXVIT, fig. 3. ne Le .»Remarquorxs rapidement la petitesse de la tête du piabuque; la saillie de sa mâchoire inférieure, au deïà de celle (1) va Characinus piabucu. Par les allemands, silberstreit, silberforelle. Salmone piabuque. Daubenton et Haïüy, Enc. méth. Bonaterre , planches de l’'Enc. méth. Trutta dentata, dorso plano, etc. Act. Petr. 1767, pa£- 404. Piabucu. Marcg. Bras. 170.— Bloch , pl. ccczxxxn, fig. 1.»« Salmo tæni& longitudinali argenteä , pinnä ani lon- gissimä.... salmo argentinus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 12. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, additar. n° 29. DES CHARACINS. 263 d'en haut; la surface unie de sa langue; la membrane en forme de faucille, qui est! - Dam (x) ve Characinus dentex. Phager des anciens. Salmone denté. Bonaterre, pl. de l’'Enc. méth. Salmo dentex. Hasselquist , It. 595. Cyprinus dentex. Mus. Ad. Frid. 2, p. 108. »« Le nom arabe de ce poisson est roschal. Salmo pinnis albidis : caudæ dimidio inferiore rubro : colore argenteo.... salrmo roschal. Forskocl, Faun. ægypt. arab. p. 66, n° 97. Salmo argenteus, suprà fusco albidoque lineatus, pinnis albidis , caudæ dimidio inferiore rubro...... dentex. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. sen. 176 » SP. 47e — Arted. Gen. pisc. gen. 9, addit. n° 57. (3) vx Characinus giobosus. Charax dorso admodüm prominulo, etc. Gronov. Mus.1,n° 55, tab. 1 , fig. 4. Salmone bossu. Daubenton et Haïüy, Encycl. js Bonaterre , planches de l’Enc. méth.v« Salmo dorso gibboso compresso, pinn& ani radiis quinquaginta..... salmo gibbosus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 20. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, additam. n° 60. _ (4) v« Characinus notatus. © Salmone mouche. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaterre, planches de l’'Encycl. méth. »« Salmo maculé utrinque nigr& versus opercula..... salmo notatus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, Sp. 21. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, addit. n° 63. (5) vx Characinus bimaculatus. En Allemagne, doppel fleck. En Suède , flackig-hoitting. R 4 264 HISTOIRE tendue à son palais; l’orifice unique de cha= cune de ses narines ; la courbure de sa ligne Salmone double-mouche. Daubenton et Haüy, Enc. méthod. + Bonate rre, planches de l’'Enc. méth. — Bloch, pl. ceczxxxn, fig. 2. — Gronov. Mus. 1, 9 84,tab. 1, fig. 5. — Mus. Ad. Frid. 1, p. 78; tab. 32, fig. 2 © Coregonus amboinensis. Artedi, sp. 44. Tetragonopterus. Seba , Mus. 3, p. 106, tab. 34, fig. 3. »« Salmo eorpore compresso bimaculato, pinné ant radiis érisint@ duobus.... salmo nee Lin. Sysi. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 22. (6) v« Characinus immaculatus. Albula pinn& ani radiis duvdecim. Mus. Ad. Fr. 1, P. 78. Salmone sans tache. Daubenton et Haüy, Enc. iméth. — Bonat. pl. de l’Enc. méth. »« Salmo corpore immaculato, pinné ani radiis duo- decim..... salmo immaculatus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178 , sp. 23. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, addit. n° 59. (7) v« Characinus cyprinoides. Salmone carpeau, Daubenton et Haüy, Encycl. méth.— Bonaterre, pl. de l’Enc. méth. Salmone édenté. Bloch, pl. cccrxxx. Charax maxillé superiore longiore, capite anticè plagioplateo , etc. Gron. Mus. 578. »« Salmo pinnæ dorsalis radiis antivis elongato seta- cezs. . .. salmo cyprinoides. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. DES CHARACINS. 965 latérale; le verdâtre de son dos; le sris de : ses nageoires ; sa longueur, qui ne passe pas gen. 178, sp. 25. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, addi- tam. n° 55. (8) »« Characinus niloticus. Par les arabes, rai. Mus. Ad. Frid. 2, p. 99. Salmone blanc-jaune. Daubenton et Haüy, Enc. méih.— Bonaterre, planches de l’Enc. méth.»« Salmo niloticus ; arab. rai. Forskœl, Faun. ægypt. arab. p. 66 , n° 97, b Saælmo pinnis omnibus flavescentibus , corpore toto albo.... salmo niloticus, Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen 178, sp. 26. — Arted. Gen. pisc. gen. 9, addit. n° 62. (9) »« Characinus nefasch. Salmone néfasch. Bouaterre, pl. de l’'Enc. méth. Salmo niloticus. Hasselquist. »« Salmo niloticus. Forskæl , Faun. ægypt. arab.p. 66, n° 97, à. Salmo dorso virescente, dentibus maxillæ inferioris majoribus. .... salmo ægyptius. Lin. Syst. nat. edit. Ginel. gen. 178, sp. 27. — Arted. Gen. pisc. gen. 9, addit. n° 62. (10) Characinus pulverulentus. M. Ad. Fr.2, p. 99: Salmone pointillé. Daubenton et Haïüy, Enc. méth. — Bonaterre, planches l’Encycl. méth. »« Salino pinnis subpulverulentis, line& laterali des- cendente. .. salmo pulverulentus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 178, sp. 27. — Artedi, Gen. pisc. gen. 9, additam. n° 64. 266 HISTOIRE trois décimètres (onze pouces); la blancheur et la délicatesse de sa chair; la facilité avec laquelle on le prend dans les rivières de l'Amérique méridionale , en attachant à l'hameçon un ver ou un mélange de sang et de farine: La couleur blanchâtre des nageoires du denté ; et le rouge dont brille le lobe infé- rieur de sa caudale dans les eaux du Nil, ou dans celles de quelques fleuves de la Sibérie : | Le séjour de choix que fait dans la mer qui baigne Surinam le characin bossu ; la petilesse de sa tête , que la bosse de la nuque: fait paroître comme rabaissée; l’aiguillon incliné vers la queue , et placé auprès de la base de chacune de ses pectorales; le roux argenté de sa couleur générale; et la tache noire de chacun de ses côtés: La forme pointue de la tête du characin mouche, qui vit à Surinam, comme le bossu. Le peu de largeur de louvérture de la gueule du characin double-mouche; légale prolongation deses deux mâchoires; la double. rangée de dents qui garnit sa mâchoire d'en haut; la surface lisse de sa langue et de son palais ; le double orifice de chacune de ses narines ; la forme tranchante du dessous de DES CHARACINS 967 son ventre ; l’arrondissement de son dos : la direction de sa ligne latérale, qui est droite; le bleu argentin de ses côtés; le verdâtre de sa partie supérieure ; les nuances jaunes de sa dorsale, de ses pectorales et de ses ven- trales; la couleur brune de ses autres na- geoires; la blancheur et la graisse délicate que présente sa chair dans les rivières de Surinam et dans celles d’Amboine : Le blanc argentin du characin sans tache, que l’on a pêché en Amerique : La tête comprimée et dénuée de petites écailles du carpeau; la grosseur de son mu- seau arrondi; la forme de ses lèvres char- nues, qui compense un peu son défaut de dents aux mâchoires ; la surface douce de sa langue; le double orifice de chacune de ses narires; les trois pièces de chacun de ses opercules ; la convexité de son ventre; la carène de son dos; la rectitude de sa ligne latérale; la mollesse de ses écailles ; le brunâtre de sa partie supérieure; l’ar- gentin de ses côtés; le rougeûtre de ses na- geoires ; la bonté de sa chair; et l'intérêt qu'à Surinam on attache à sa prise (1): (1) »« Nous n’avons pas cru, malgré l'autorité de Bloch , devoir séparer son édenté de notre characin Car peau, »« | | 268 ‘HISTOIRE La briéveié de la nageoire adipeuse du niloïique, dont le nom indique la patrie: La préférence que donne le néfasch au fleuve qui nourrit le nilotique: La force et linégalité des dents qui gar- nissent la mâchoire supérieure du characin pulvérulent d'Amérique (1), ainsi que sa mâchoire inférieure, laquelle est un peu plus courte que celle d’en haut ; la surface lisse de sa langue; le rayon aiguillonné (1) 4 rayons à la membrane branchiale du piabuque, 12 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. | 20 rayons à la nageoire de la queue. 4 rayons à la membrane des branchies da characin denté. | 15 rayons à chaque pectorale. Q rayons à chaque ventrale. 25 rayons à la caudale. 4 rayons à la membrane branchiale du chara- cin bossu. 11 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. 19 rayons à la nagcoire de la queue. 4 rayons à la membrane des branchies du characin mouche, 16 rayons à chacune de ses pectorales. 7 rayons à chacune de ses ventrales. 24 rayons à la caudale. (DÉS /OHARACINS où de sa dorsale et de sa nageoire de l'anus; la blancheur d’un grand nombre de ses écailles »«... x 4 rayons à la membrane branchiale du cha- racin double-mouché. _ 11 rayons à chacune de ses pectorales. 8 rayons à chaque ventrale. 19 rayons à la nageoire de la queue. 4 rayous à la membrane des branchies du characin sans taches, ï 14 rayons à chaque pectorale. 11 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la caudale. 4 rayons à la membrane branchiale du cha- racin carpeau. 13 rayons à chaque pectorale. 10 rayons à chaque ventrale. 23 rayons à la nageoire de la quene. 13 rayons à chaque pectorale du characin nilotique. 9 rayons à chaque ventrale. 19 rayons à la caudale. 4 rayons à la membrane des branchies du characin néfasch. 14 rayons à chaque pectorale. 9 rayons à chaque ventrale. 4 rayons à la membrane branchiale du cha- cin pulvérulent. 16 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. 19 rayons à la nageoire de la queue. »« 270 HISTOIRE LE CHARACIN ANOSTOME (1), LE CHARACIN FRÉDÉRIC(2), LE CHARACIN A BANDES (5), LE CHARACIN MÉLA- NURE (4), LE CHARACIN CURIMATE (5), ET LE CHARACIN ODOË (6). 11, 12, 15, 14, 15 ET 10° ESPÈCES. »« L/axosrome a la tête comprimée ; la mâchoire inférieure terminée par une sorte de mamelon arrondi; la nuque abaissée; la partie anterieure du dos convexe; les écailles grandes ; la couleur générale brune; des raies longitudinales moins foncées. (1) «x Characinus anostomus. Salmone anostome. Waubenton et Haüy, Encyclop. méth. — Bonaterre, planches de l’Enc. méthod. — Gronov. Mus. 2 , n° DL: tab. 7, fig. 2. »« Salmo ore simo...... salmo anostomus. Lin. Syst. nat. edit. Gimel. gen. 178, sp. 20. — unie Gen. pisc. gen. 9, addit. n° 56. (2) »« Characinus Friderici. BI. pl. ccczxxvin. (5) Characinus fasciatus. BI. pl. cecrxxix. (4) Characinus melanur. BI. pl. ccezxxx1, fig. 2. (5) Characinus curimata. Par les anglais, capelan. Par les allemands, einfleck. BI. pl. ccezxxxi, fig, 5. (6) Characinus odoe. Bloch, pl, cocLxxxvi. »« | | | DES CHARACINS. 271 ..,.. Il faut compter au nombre des caractères principaux du frédéric le peu de grosseur de la tête, qui n’est pas revêtue de petites écailles; la force des lèvres; l’égal avancement des deux mächoires ; les six dents alongées et inégales de la mâchoire d'en bas; les huit denis pelites et pointues de celle d'en haut; la verrue qui est der- rière le milieu de ces huit dents; la sur- face unie du palais, et de la langue qui est très-courte ; le double orifice de chaque narine; l’élévation de la partie antérieure du dos; la courbure de la ligne latérale ; Pappendice de chaque nageoire du ventre: la grandeur des écailles ; l'excellent goût de la chair; le jaune argentin de la couleur générale; les nuances violettes de la partie supérieure ; le jaune et le bleu des na- geoires. Le characin à bandes, qui vit à Surinam; comme le frédéric , a lorifice de chaque narine double; son dos est caréné ; on voit une appendice auprès de chacune de ses ventrales. Surinam est encore la patrie du mélanure et du curimate. | Le corps et la queue du mélanure sont argentés; son dos est gris; ses nageoires sont 272 HISTOIRE jaunâtres; des dents très-petiles garnissent ses mâchoires; chacune de ses narines n’a qu’un orifice. Le curimate a la langue libre et unie; le dos est brunâtre ; les côtés et le ventre sont argenlins; une teinte grise distingue les nageoires. | Ce characin habite les eaux douces, et particuliérement les lacs de l'Amérique mé- ridionale. Sa chair est blanche, feuilletée et très-délicate. L'odoé se trouve sur les côtes de Gui- née (1). Il est très-vorace, el d'autant plus (1) »« 4 rayons à la membrane branchiale du | characin anostome. 15 rayons à chaque pectorale. 7 rayons à chaque ventrale. 25 rayons à la nageoire de la queue. 4 rayons à la membrane des branchies du characin frédéric. 12 rayons à chaque pectorale. 9 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la caudale. 4 rayons à la membrane branchiale du cha- racin à bandes. hi 15 rayous à chaque pectorale. 10 rayons à chaque ventrale. 22 rayons à la nageoire de la queue. dangereux DES CIHARACINS. 273 dangereux pour les petits poissons, qu’il parvient à la longueur d’un mètre (trois pieds ). 11 est poursuivi à son tour par beaucoup d’ennemis; et les pêcheurs lui font une guerre cruelle, parce que sa chair rou- geätre est grasse et trés-agréable au goût. Son museau est avancé ; l’ouverture de sa bouche trés-grande ; le palais rude; la langue lisse ; l’orifice de chaque narine double; le dessus de la tête comme ciselé et rayonné en deux endroits; le ventre très-long ; la première dorsale plus rapprochée de la cau- dale que les nageoires du ventre; la ligne latérale un peu courbée; le dos presque noir; la couleur des côtés, d’un brun ou d’un roux plus ou moins clair. »« 4 rayons à la membrane des branchies du characin melanure. 12 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la caudale. 4 rayons à la membrane branchiale du cha- racin curimate. 14 rayons à chaque pectorale. 11 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la nagcoire de la queue. 4 rayons à la membrane des branchies da charadin odoé. 14 rayons à chaque pectorale. S rayons à chaque ventrale, 28 rayons à la caudale, »« Poiss. Tome XII. S 274 © HISTOIRE CENT SOIX ANTE-DIX-HUITIÈME G. LES SERRASALMES. »« La bouche à l’extrémité du museau ; la tête, le corps et la queue compri- més ; des écailles facilement visibles sur le corps et sur la queue; point de grandes lames sur les côtés, de cuirasse, de piquans aux opercules, de rayons dentelés, ni de barbillons; deux nageoires dorsales ; la seconde adipeuse et dénuée de rayons; la partie inférieure du ventre carénée et dentelée comme une scie. ESPÈCE. LE SERRASALME RHOMBOÏDE ; serrasal- mus rhombeus. — Deux ou trois rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la prenuère uageoue du dos; deux rayons ai- guillonnés et treute rayons articulés à celle de l’anus ; la caudale en croissant; le dos très-élevé auprès de la première dorsale ; la caudale bordée de noir. »« PT rx var. 7 Jardin di zhombotde., RRASALME 2.LELOPE =, 4 n SF 1. LE SXUT'E., / DES SERRASALMES. 975 LF SERRASALME RHOMBOIDE (1). Voyez la planche LXVTII, fig. 1. .…. »« Lx rhomboïde vit dans les rivières de Surinam ; il y parvient à une grosseur considérable ; et il y est si vorace, quil poursuit souvent les jeunes oiseaux d’eau. L'ouverture de sa bouche est grande : la mâchoire inférieure est un peu plus avancée que la supérieure ; l’une et l’autre, et sur- tout celle d’en bas, sont armées de dents larges , fortes et pointues. La langue est libre, mince et unie ; mais les deux côtés : du palais sont garnis d’une rangée de petites dents. Le front est presque vertical. Chaque narine a deux ouvertures très-rapprochées ; (1) »« Serrasalmus rhombeus. Par les allemands, sasebauch. é Salmone rhomboide. Daubenton et Haüy, Encycl. méth. — Bonaterre, planches de l’'Encycl. méthod. — Pallas, Spicil. zool. 8, p. 52, tab. 5, fig. 5. — Bloch, pl. cecLXxxIN. »« Salmo abdomine serrato, pinné anali caudalique basi margineque nigris... salmo rhombeus. Lin. Syst. nat. ed. Gmel. gen. 178, sp.28.— Artedi, Gen. pisc« gen.9, addit. n° 67. f 5 2 27e HISTOIRE les opercules sont rayonnés; la ligne latérale est droite ; les écailles sont molles et petites; l'anus est à une égale distance de la tête et de la caudale ; des écailles semblables à celles du dos couvrent une grande partie de l’anale ; on voit une appendice auprès de chaque nageoire du ventre ; la dentelure qui règne sur la partie inférieure du poisson, est formée par une suite de piquans re- courbés, dont chacun tient à deux lobes écailleux , piacés sous la peau , des deux côtés de la carène ; le piquant le plus voisin de l'anus est double ; il y a d’ailleurs au devant de la première dorsale un autre piquant à trois pointes, dont la plus longue est inclinée vers la tête. Au reste, cette première dorsale et la nageoire de l’anus sont en forme de faux. La chair du rhomboïde est blanche, grasse, délicate ; la couleur générale de ce poisson montre des nuances rougeûtres, relevées par des points noirs; les côtés sont argen- üns ; les nageoires sont grises (1). »« (1) »« 4 rayons à la membrane branchiale du ser- rasalme rhomboïde. 15 rayons à chaque pectorale. 8 rayons à chaque ventrale. 18 rayons à la nageoire de la queue. »« DES ELOPES 277 CENT SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME G. LES ÉLOPES. ve Lrexre rayons, ou plus, à la membrane des branchies ; les yeux gros, rapprochés l’un de l’autre , et presque verticaux ; une seule nageoire dorsale ; une appendice écailleuse auprès de chaque nageoire du ventre. ESPÈCE. L’ÉLOPE SAURE ; elops saurus.— Vingt- deux rayons à la nageoire du dos; seize à celle de l'anus; la caudale fourchue ; la mâchoire d’en bas plus avancée que celle d’en haut ; la langue, les deux mâchoires et le palais garnis d’un grand nombre de pe- tites dents. »C S 5 38 HISTOIRE nn L'OLOPE SAURE (A) Voyez la planche LX VIII, fig. 2. .…. »Q {ur saure a la tête longue, dénuée de petites écailles, comprimée et un peu aplatie dans sa surface supérieure ; les os de ses lèvres sont longs, et leur bord est un peu dentelé ; chacune de ses narines a deux orifices; son opercule est composé de deux pièces, mais ne couvre pas en entier la membrane branchiale ; sa ligne latérale est droite ; son anus est une fois plus loin de la tête que de la nageoire de la queue. Des nuances bleues et argentines composent ordinairement sa couleur générale ; sa tête est souvent comme dorée ; et des teintes rouges brillent sur ses nageoires (2).»« (1) vx Elops saurus. Elope saure. Daubenton et Haüy, Enc. méthod. — Bonaterre, planches de l’Enc. méth. »« Saurus maximus. Sloan. Jamaïc. 2, p.284, tab.2B1, fig. 1. — Bloch, pl. cecxcin, fig. 1 et 2. »« ÆElops caudä suprà infräque armaté... elops saurus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 181 , sp. 1. — Artedi, Gen. pisc. gen. nov. gen, Lin. p.629, n° 1. (2) »« 34 rayons à la membrane des branchies de l’élope: saure. 18 rayons à chaque pectorale. 15 rayons à chaque ventrale. 30 rayons à la nageoire de la queue.»n« DES MEGALOPES. ov9 CENT QUATRE-VINGTIÈME GEN. LES MÉGALOPES. ve Les yeux très- grands: vingt - quatre rayons ou plus à la membrane des bran- chies. ES PÉ CE: LE MÉGALOPE FILAMENT ; megalops fila- mentosus.— Le dernier rayon de la nageoire dorsale terminé par un filament très-lons et très-délié. »« S 4 300 HISTOIRE -LE MÉGALOPE FILAMENT (1). 1... »Q Orr osseux se rapproche des élopes par plusieurs traits ; mais il ne, peut pas appartenir au genre de ces derniers. Nous avons dû d’ailleurs linscrire dans un genre différent de tous ceux que l’on connoît. Il vit dans les environs du fort Dauphin de l'ile de Madagascar. »« (x) vx Megalops filamentosus. Ocuieus seu megalops. — Postremo pinnæ dorsalis radio , in selam longissimam retroducto ; vel, pinnéä dorsali in setam longissimam abeunte; radiis mem- branæ branchiostesæ viginti quatuor. Commerson, manuscrits déjà cités. »« DES NOTACANTEHES. 928; CENT QUATRE-VINGT-UNIÈME G. LES NOTACANTHES. » « Lr corps et la queue très-alongés ; la nuque élevée et arrondie; la tête grosse ; la nageoire de l’anus très-longue et réunie avec celle de la queue ; point de nageoire dorsale ; des aiguillons courts, gros, forts, et dénués de membrane à la place de cette _ dernière nageoire. ESPÊCE. LE NOTACANTEHE NEZ ; notacanthus nasus. — La mâchoire supérieure plus avancée que celle d’en bas ; ouverture de la bouche située au dessous du museau, qui est pro- longé en avant, et un peu arrondi; la tête et les opercules garnis de. petites écailles ; dix gros aiguillons sur le dos. »« 282 HIST'OTRE LE NOTACANTHE NEZ (1). » « Bcocu a fait graver la figure de cet animal, beau dans ses couleurs, délié dans ses formes, agile dans ses mouvemens, ra- pide dans sa natalion, vorace, hardi.... Il a des nageoires ventrales.... À Cet osseux parvient à une longueur con- sidérable. Sa couleur générale est argentine, variée par des teintes dorées; les reflets d’or et d'argent brillent d'autant plus sur sa sur- face, qu’en un clin-d’œil il offre un grand nombre d’ondulations diverses, présente à la lumière mille faces différentes , réfléchit les rayons du soleil dans toutes les direc- tions ; et d’ailleurs ces nuances éclatantes sont relevées par quinze ou seize bandes transversales et brunes, que l’on voit sur son corps et sur sa queue, ainsi que par les tons bruuâtres qui distinguent ses nageoires. Son iris est argenté ; ses yeux sont gros; chaque narine n’a qu’un orifice ; les dents (1 ve Notaranthus nasus. Der stachelrucken, Bloch, pl. coccxxx1. »« DES NOTACANTHES. 283 des deux mâchoires sont égales, fortes et serrées ; on compte deux pièces arrondies à l’opercule ; le commencement de la nageoire de l’anus montre une douzaine d’aiguillons écartés l’un de l’autre , recourbés, et sou- tenus par unê membrane que revêtent de petites écailles ; la caudale est lancéolée ; les pectorales sont grandes (1). »« (1) »« 15 ou 16 rayons à chaque pectorale du notacanthe nez. 2 rayons aiguillonnés et 8 rayons articulés à chaque ventrale. Plus de 80 rayons articulés à la nagcoire de l’anus et à celle de la queue réunies. »« 28% HISTOIRE [CENT QUATRE-VINGT-DEUX: G. LES ÉSOCES. se L'ouverrurs de la bouche grande ; le gosier large ; les mâchoires garnies de dents nombreuses, fortes et pointues; le . museau aplati; point de barbillons ; l’oper- cule et l’orifice des branchies très-grands ; le corps et la queue très-alongés et com- primés latéralement; les écailles dures ; point de nageoire adipeuse ; les nageoires du dos et de l’anus courtes : une seule dorsale ; cette dernière nageoire placée au dessus de l’anale , ou à peu près, et beaucoup plus éloignée de la tête que les ventrales. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue fourchue, ou échancrée en croissant. PREMIÈRE ESPÈCE. L’Ésocr BRocHET; esox lucius. — Vingt rayons à la nageoire du dos; dix-sept à celle de lanus ; quinze à la membrane des bran- chies ; la tête comprimée ; le museau très- DES ÉSOCES. 285 aplati; léntre-deux des yeux et la nuque élevés et arrondis ; la dorsale, l’anale et la caudale brunes, avec des taches noires. 2. L’ÉSOCE AMÉRICAIN ; esox americanus: — Seize rayons à la nageoire du dos; douzé à la membrane des branchies ; huit à chaque ventrale ; la tête comprimée ; le museau très -aplati; l’entre-deux des yeux et la nuque élevés et arrondis ; la mâchoire d’en haut plus courte que celle d’en bas. 3. L’Ésoce BÉLONE ; esox belone. — Vingt rayons à la nageoire du dos ; vingt-trois à l’anale ; quatorze à la membrane branchiale: la dorsale et la nageoire de l'anus un peu en forme de faux ; la tête petite ; la mâ- choire inférieure un peu plus avancée que celle d’en haut ; ces deux mâchoires trés- étroites , et deux fois plus longues que la tête proprement dite ; le corps et la queue très-déliés et serpentiformes. 4. L'ÉSOGE ARGENTÉ ; csox argenteus. — Le corps et la queue très-déliés ; la couleur générale brune ; des taches jaunes, en forme de lettres. 5. L’Ésoce GAMBARUR ; esox gambarur. — Un rayon aiguiilonné et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; un rayon aiguillonné et quatorze rayons articules à la 286 HISTOIRE nageoire de l’anus ; quatorze rayons à læ- membrane des branchies ; la mâchoire in- férieure six fois plus longue que la supé- rieure ; une raie longitudinale et argentée de chaque côté de l’animal. 6. L’ÉsocEe EsPADON; esox gladius. — Quatorze rayons à la dorsale; douze à l’anale ; quatorze à la membrane branchiale ; la mâ- choire inférieure terminée par une prolon- galion très-étroite, conique, et sept ou huit fois plus longue que la ligne latérale située très-près du dessous du corps et de la queue, dont elle suit la courbure infér'eure ; des bandes transversales. 7. L’ÉSOCE TÊTE-NUE ; esox gymnocepha- lus. — Treize rayons à la nageoire du dos; vingt-six à celle de l'anus ; sept à chaque ventrale ; les mâchoires également avancées; la tête denuée de petites écailles. 8. L’ÉSOCE CHIROCENTRE ; esox chirocen- trus. — La mâchoire inférieure plus avancée que celle d'en haut ; les denis longues et cro- chues ; la nageoiïre du dos plus courie que celle de l'anus ; ces deux nageoires falci- formes ; les ventrales irès-petiles; point de petites écailles sur la tête, ni sur les oper- cules ; un piquant très-fort, long, et dégagé au dessus de la base de chaque pectorale. x DES ESOCES »# SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la queue rectiligne, ou arrondie , et sans échancrure. 9. L’ÉSOCE VERD ; esox viridis. — Onze rayons à la nageoire du dos; dix - sept à J'anale ; la caudale arrondie; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; les écailles minces ; la couleur générale verte ou verdâtre. »« 288 2HDSPAIRE = LE BROCHET (G)* Er L’'ÉSOCE AMÉRICAIN (2) JET 2° ESPÈCES. Fée la at LXTE fs. re at Ai broëhet est le requin des eaux bia il y règne en tyran dévastateur , comme le requin au milieu des mers. .... Iusatiable dans ses appétits, il ravage avec use promplitude effrayante les viviers et les étangs. Féroce sans discernement , il n’é- pargne pas son espèce, il dévore ses propres petits. Goulu sans choix, il déchire et avale avec une sorte de fureur les restes mêmes des cadavres putréfés. Cet animal de sang est Se (1) vx Esox lucius. Quand il est très-jeune, /ançon, lanceron ; quand il est d’une grosseur moyenne, poi- snard; quand il est plus gros , carreau. Dans quelques provinces de France, béquet, bechet, lucs, lupule. En Italie, /uccio, luzzo. À Malte, frigie. En Alle- magne, quand il n’a qu’un an, grashect , hecht. En Hongrie, stucka, csuka. Eu Pologne, szuk, szukba. Chez les calmouques, zurcha. En Tartarie, tschortan. En Livonie, aug. En Russie, éschuk, éschuw , schur- tan ,scheschuk. En Suède, giadde, En Danemarck, d'ailleurs fepe de 2. Ractnet ILE BROCHET. 2.LE SYNODE Javce : VDÉS ESOCFS 938 d’ailleurs un de ceux auxquels la Nature a accordé le plus d'années : c’est pendant des siècles qu'il affraie agile , “ani ; détruit ps gidde. En Hollande, snoek, geep- Lu En Angle- terre , pike, pikerelle, Au Japon, amas. A4: Esoce brochet. Daubenton et Het Enc. méth. — Bouaterre , planches de l’Enc. méth. — BE pl xxxn. | — Faun.suec. 555.— Meiding. Ic. pisc. Austr. t. 10. ÆEsox rostro plagioplateo. Artedi , gen. 10 , sp. 55, syn. 26. Lucius Auson. Mos. v. 122. — Wotton, lib. 8, cap. 190, fol. 169. Brochet. Rondelet , des poissons de rivière, ch. 11. Lucius. Salvian. fol. 94, b. 95. — Gesn. p. 5oo, 5o1, et (germ.) 175 bd. — Schonev. p. 44. — Aldrovand. lib. 5 , cap. 39, p. 650, 655. — Jonston, lib.3, tit.5, cap. 5, tab. 29, fig. 1. Thaum. p. 417. — Charleton, p- 162. — Willughb. p. 256. — Raj. p. 112. — Gron. Mus. 1, n° 28. — Belon, Aquat. p. 292, It. p. 104. Brochet. Camper, Mémoires des savans étran- gers , 6. p. 177. Pike. Brit. zool. 3, p. 270, n° 1 Brochet. Valmont de Bomare, Dictionnaire d’his- toire naturelle. »« Esox rostro depresso subæquali...... esox lucius. Liu. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 180, sp. 5. (2) x Esox americanus. Schæpf. Nat. 20, p. 26. ÆEsox rostro depresso, mandibul& superiore paulo breviore...... esox americanus. Lin. Syst. nat. edit. Gel. gen. 180 , sp. 5, var. à. Poiss. Tome XII. T dl 290 FPS T'OITRE et consomme les foibles habitans des eaux douces qu'il infeste ; et comme si, malgré son insatiable cruaulé , il devoit avoir reçu tous les dons, il a été doué non seulement d’une grande force, d’un grand volume, d'armes nombreuses, mais encore de formes déliées, de proportions agréables, de cou- leurs variées et riches. L'ouverture de sa bouche s'étend jusqu’à ses yeux. Les dents qui garnissent ses mâ- choires sont fortes, acérées et inégales ; les unes sont immobiles , fixes et plantées dans les alvéoles; les autres, mobiles et seulement attachées à la peau , donnent au brochet un nouveau rapport de conformalion avec le requin. On a compté sur le palais sept cents denis de différentes grandeurs, et disposées sur plusieurs rangs longitudinaux, indépen- damment de celles qui entourent le gosier. Le corps et la queue, très-alongés, très- souples et très-vigoureux , ont, depuis la nuque jusqu'à la dorsale , la forme d’un prisme à quatre faces dont les arêtes seroient effacées. Pendant sa première année, sa couleur générale est verte ; elle devient, dans la se- conde année, grise et diversifiée par des taches pâles qui, l'année suivante, présentent DES ESOCES si une nuance d’un beau jaune. Ces taches sont irrégulières , distribuées presque sans ordre, et quelquefois si nombreuses , qu’elles se touchent et forment des bandes ou des raies. Filles acquièrent souvent l'éclat de l’or pen- dant Le tems du frai, et alors le gris de la cou- leur générale se change en un beau verd. .… Lorsque le brochet séjourne dans des eaux d’une nature particuliére, qu'il éprouve la diselle , ou qu'il peut se procurer une nour- riture trop abondante, ses nuances varient. On le voit , dans certaines circonstances, jaune avec des taches noires. Au reste, par- venu à une certaine grosseur , il a presque toujours le dos noirâtre et le ventre blanc avec des points noirs »Q : Les brochets de FOnon, fleuve de Sibérie, ont une couleur d’or et tigrée. On pourroit les prendre, au premier aperçu, pour une espèce particulière (1). Les pêcheurs de plusieurs cantons de la Suisse prétendent qu'il y a deux espèces de brochet; l’une qu'ils nomment #rochet gentil et qui se tient toujours dans la pro- fondeur des eaux, et le brochet ordinaire (1) Pallas, Voyages en Russie et dans l’Asie sep- tentrionale , iraduct. française , tom, IV, in-4, p. 29- T 2 2992 HISTOIRE qui s’approche des bords et dont la couleur est plus jaunâtre. Mais ces prétendues es- pèces ne nous paroissent pas même des races distinctes, et ne sont vraisemblable ment que des variétés produiles par l’âge. En Lorraine les pêcheurs distinguent les bro- chets par des noms particuliers. Ils appellent la femelle parsare, à cause de la très-grande quantité d'œufs qui lui font gonfler le ventre ; la forme élancée du mâle lui fait donner le nom de Zevrier par les mêmes pêcheurs. »« L’œsophage et l'estomac montrent de grands plis pâles ou rouges, par le moyen: desquels animal peut rejeter à volonté les substances qu’il avale dans les accès de sa voracilé, el qu'il ne peut pas digérer. Cette faculté lui est commune avec la morue, ainsi qu'avec les squales, et particulièrement avec le requin, dont elle le rapproche en- core. L’estomac est d’ailleurs très-long ; et comme de ses grandes dimensions résulte une très-grande abondance de sucs digestifs, dont l’action très-vive se manifeste par les appétits violens qu’elle produit, il n’est pas surprenant que le canal intestinal propre- ment dit soit très - court, et n’offre qu’une sinuosilé, comme dans un très-srand nombre d'animaux féroces et carnassiers. PDO 'SUE SOC ES. 299 Le foie est long et sans division ; la vé- sicule du fiel grosse ; le fiel jaune; la laite double, ainsi que l'ovaire; le péritoine blanc et brillant ; l’épine dorsale composée de soixante-une vertèbres; le nombre des côtes est de soixante. L’organe de l’ouïe renferme un troisième osselet pyramidal, garni à sa base d’un grand nombre de petits aiguillons, et placé dans la cavité qui sert de communication aux trois canaux demi-circulaires. Cet organe contient aussi une sorte de rudiment d’un quatrième canal demi-circulaire, qui com- munique avec le sinus par lequel se réu- nissent les trois canaux auxquels le nom de demi-circulaire a été donné. Voilà donc le sens de l’ouïe du brochet plus parfait que celui de presque tous les autres poissons osseux. Cet avantage lui donne un nouveau trait de ressemblance avec le requin et les squales ; il lui donne de plus la facilité d’é- viter de plus loin un ennemi dangereux, ou de s'assurer de l'approche d’une proie difficile à surprendre; et d’après l’organisation par- ticulière de son oreille, on doit être moins étonné que l’on ait remarqué, du tems même de Pline, la finesse de son ouie, et que sous Charles IX, roi de France, des individus | D 3 294 EP PSY OEIL E de l'espèce que nous décrivons, réunis dans un bassin du Louvre, vinssent, lorsqu'on les appeloit, recevoir la nourriture qu’on leur avoit préparée. La vessie natatoire du brochet est simple, mais grande; ei sans cet instrument, ce Poisson ne parcourroit pas, avec la rapidité qu’il développe, les espaces qu'il franchit, contre les courans des fleuves impélueux, ét au milieu des eaux les plus pures et par conséquent les moins pesantes et les moins propres à le soutenir. C’est en effet dans les rivières, les fleuves, les lacs et les étangs, qu’il se plaît à séjourner. On ne le voit dans la mer que lorsqu'il y est entrainé par des accidens passagers, € retenu par des causes extraordinaires, qui ne l’empèchent pas d'y dépérir; mais on la observé dans presque toutes les eaux douces de l’Europe. Belon a écrit qu'il l’'avoit vu dans le Nil, où il croyoit que les anciens lui avoient donné le nom d’oxyrhynchus (1) (museau pointu ).... Le brochet parvient jusqu’à la longueur de deux ou trois mètres (six à neuf pieds), (tr) »« Belon, liv. 2, chap, 32. »« DES ESOCES. 295 ét jusqu’au poids de qüuarañte où cinquanté kilogrammes (quatre - vingt à cent livres). Ii croît trés-promptement. Dès sa première année, il est très-souvent long de (rois dé- cimètres (onze pouces); dès la seconde, de quatre (près de quinze pouces); dès la troi- sième, de cinq ou six (dix-huit à vingt-un pouces); dès la sixième, de près de vingt (six pieds); dès la douzième, de vingt-cinq. (sept à huit pieds) ou environ : et cepen- dant cet animal destructeur arrive jusqu’à un âge très-avancé. Rzacsynsky parle d’un brochet de quatre-vingt-dix ans. En 1407 on prit à Kaïiserslauteren, près de Manheim, un autre brochet qui avoit plus de six mètres ( plus de dix-huit pieds) dé longueur, qui pesoit cent quatre - vingt kilogramimes (trois cent soixante livres) et dont le sque- letté a été conservé pendant long-tems à Mauheïin. 11 portoit un anneau de cuivre doré, attaché, par ordre de l’empereur Frédéric Barberousse, deux cent soixante- sept ans auparavant. Ce monstrueux poisson avoit donc vécu près de trois siècles... Le brochet cependant n’est pas seulement dangereux par la grandeur de ses dimensions, la force de ses muscles, le nombre de ses T 4 296 HISTOIRE armes; il l’est encore par les finesses de la ruse et les ressources de linstinct. Lorsqu'il s’est élancé sur de gros poissons, sur des serpens, des grenouilles, des oiseaux d’eau, des rats, de jeunes chats, ou même de petits chiens tombés ou jetés dans l’eau, et que l'animal qu’il veut dévorer lui oppose un trop grand volume, il le saisit par la tête, le retient avec ses dents nombreuses et recourbées, jusqu'à ce que la portion antérieure de sa proie soit ramollie dans son large gosier, en aspire ensuite le reste, et l’engloutit. S'il prend une perche ou quelque autre poisson hérissé de piquans mobiles, 1l le serre dans sa gueule, le tient dans une position qui lui interdit tout mouvement, et l’écrase, ou attend qu’il meure de ses blessures »«. On lit dans une description du lac de Zärknitz dans la Carniole, par M. Weichard Vaivasor, que ce lac nourrit des brochets en irès-grande quantiié, de dix, vingt, trente et quelques-uris de quarante livres, dans l’estomac desquels il est assez ordinaire de trouver des canards entiers (1). (1) Transactions philosophiques de la societé royale de Londres, année 1687, n° 19r. DES ESOCES. 297 »« Tous les brochets ne frayent pas à la même époque : les uns pondent ou fécondent les œufs dès la fin de février, d’autres en mars, et d'autres en avril. S'ils sont très- redoutables pour les habitans des eaux qu’ils fréquentent , ils sont très-souvent livrés sans défense à des ennemis intérieurs qui les tourmentent vivement. Bloch a vu dans leur canal alimentaire différens vers intestinaux, et il a compté dans un de ces poissons, qui ne pesoit que quinze hectogrammes (trois livres) environ, jusqu’à cent vers, du genre des vers solitaires. Mais ils ont encore plus à craindre des pêcheurs qui les poursuivent. On les prend de diverses manières : en hyver, sous les glaces; en été, pendant les orages qui, en éloignant d'eux leurs victimes ordinaires ; les portent davantage vers les appâts; dans toutes les saisons, au clair de la lune; dans les nuits sombres, au feu des bois résineux. On emploie, pour les pêcher, le trident, Ja lisne, le colleret, la truble, lépervier (à), 14 louve. la nasse, 4, (1) .... vx L’épervier est un filet en forme d’eu- tonnoir ou de cloche , dont l’onverture a quelquefois vingt mètres (soixante pieds } de circonférence. Ceite 298 HISTOIRE Leur chair est agréable au goût. On les sale dans beaucoup d’endroits, après les avoir vuidés, nettoyés, et coupés par mor- ceaux. Sur les bords du Jaïk et du Volga, on circonférence est garnie de balles de plomb, et le long de ce contour le filet est retroussé en dedans, et atta- ché, de distance en distance, pour former des bourses. On se sert de l’épervier de deux manières : en le traînant et en le jetant. Lorsqu'on le traine, deux hommes placés sur les bords du courant d’eau main- tiennent l’onverture du filet dans une position à peu près verticale , par le moyen de deux cordes attachées à deux points de cette ouverture. Un troisième pê- cheur tient une corde qui répond à la pointe du filet, S1 l’on s'aperçoit qu’il y ait du poisson de pris, et qu’on veuille relever l’épervier, les deux premiers pêcheurs lâchent leurs cordes, de manière que toute la circon- férence de Pouverture du filet porte sur lé fond ; lé troisième tire à lui la corde qui tient au sommet dé la cloche , se balance pour que les balles de plomb sé rapprochent les unes des autres, et quand il les voit réunies, tire l’épervier de toutes ses forces et le met sur la rive. Lorsqu'on jette ce filet, ona besoin de beaucoup d'adresse, de force et de précautions. On déploie l’épervier par un élan qui fait faire la roue a ufilet, et qui peut entraîner le pêcheur dans le courant, si une maille s'accroche, à ses habits. La corde plombée se précipite au fond de l’eau et en- ferme les poissons compris dans l’intérieur de la eloche. »« | DES ESOCES. 299 les sèche, ou on les fume après les avoir laissés pendant trois jours entourés de sau= mure »@ Dans le vaste lac de 'Tschany , en Sibérie, la pêche du brochet se fait parti- cüuliérement en été au filet; en hyver, on le pêche à l’hamecon sous la glace. Celui que l’on prend en été se sale et se sèche, au lieu que celui d’hyver se transporte tout gelé jusqu’à T'obolsk. On en énvoie même à la foire d'Irbit, et on en fait passer par les voitures de retour à Solykaïisk, Hka- térinbourg et dans les contrées inférieures de la Kama. L'on peut juger par là du bas prix du poisson dans lendroit où on le pèche, pour donner lieu à de pareils trans- ports. On voit près de Kainskoi des tas énormes de brochets gelés; on les y vend trois kopeks le poud , c’est-à-dire, trois sous de notre monnoie le poids de trente-trois de nos livres: arrivés à Tara, ils ne valent que cinq kopeks ou cinq sous. Les pêcheurs sont, pour la plupart, des paysans qui ont abandonné leurs campagnes et se sont établis dans des cabanes sur les rives du Tschany (2). (1) Voyages de Pallas au nord de la Russie et de PAsie, tom. V,in-4 de la traduction franç. p. 10. 500 HIS MOTRE »« Dans d’autres contrées, et particulié= rement en Allémagne , on fait du caviar avec leurs œufs. Dans la Marche électorale de Brandebourg, on mêle ces mêmes œufs avec des sardines, on en compose un mets que l’on nomme netzin, et que l’on regarde comme excellent. Cependant ces œufs de brochets passent, dans beaucoup de pays, au moins lorsqu'ils n’ont pas subi cerlaines préparations, pour difficiles à digérer, pur- gatifs et mal-faisans. | C’est sur des brochets Hpn a ESsAYÉ par- ticulièrement cette opération de la castration dont nous avons déjà parlé, et par le moyen de laquelle on est parvenu facilement à engraisser les individus auxquels on l’a fait subir. | Si l’on veut se procurer une grande abon- dance de gros broches, il faut choisir, pour leur multiplication, des étangs qui ne soient pas propres aux carpes, à cause d’ombrages trop épais, de sources trop froides, ou de fonds trop marécageux : les brochets y réus- siront, parce que toutes les eaux douces leur conviennent. On y placera, pour leur nourriture, des cyprins ou d'autres poissons de peu de valeur, comme des rotengles et des rougeètres, si le fond de l'étang est DES ESOCES. 301 sablonneux; et des bordelières ou des ham- burges, si ce même fond est couvert de vase. Au reste, on peut les porter facilement d’un séjour dans un autre, sans leur faire perdre la vie; et on assure qu'ils n’ont été connus en Angleterre que sous le règne de Henri VIIT, où on en transporta de vivans dans les eaux douces de cette île. Le professeur Gmelin regarde, comme une variété du brochet, un ésoce d’'Amé- rique dans lequel la mâchoire supérieure est plus courte à proportion de celle d’en bas que dans le brochet d'Europe : mais le nombre des rayons de la membrane bran- chiale de ce poisson américain, de sa dor- sale et de ses ventrales, nous oblige à le considérer comme appartenant à une espèce différente de celle du brochet (1). »« (1) »«14 rayons à chaque pectorale du brochet. 6 rayons à chaque ventrale. 17 rayons à la nagecire de l’anus. 20 rayons à celle de la queue. 13 rayons à chaque pectorale de l’ésoce amé- ricain, »« 302 HISTOIRE LES OGMBELONEB.G} TROISIÈME ESPÈCE. pa Lure museau de cet ésoce ressemble au bec d’un harle, ou à une très-longue aïi- guille ; son corps et sa queue sont d’ailleurs si déliés, que la longucur totale de l'animal (1) »« Esox belone. Orphie, arphye, aiguille de mer. Auprès de Brest, eguillette. Auprès de Marseille, hagojo , aguillo. Dans la Provence, aguio. En Hialie | acuchia, angusicula. En Arabie, charman , choram. Eu Allemagne , Aornkhecht, nadelhecht. Auprès de Dantzig, schneflel, En Suède, nabbgiadda. En Nor- vège, horn-give , nehhesiid, horn-igel. En Islande, gier- nefur. En Danemarck , Lorn-fisk. En Hollande , geep- wisch. En Angleterre, naedl-fish, garfish, horn-fish, sea-needel, garpike. Au Brésil, timucu, peisce agutha. Dausles Indesorientales,itantsjakalang hidjoe , grone tsjakalang of geep. Par plusieurs auteurs, ablennes. Ésoce bélone. Dawbenton et Haïüy, Enc. méth. — Bonaterre , planches de l’Enc. méth. Orphie. Bloch, pl. xxxtu. | E:ox mure Ascagne, D, pl. — Brun. Pise. massil. pe 59 , 1° 95. — “liens zool. dan. p. 49, n° 420. — Faun. suec. 556. Esox rostro cuspidato, gracili, subtereti et spitha- mali. Artedi , gen. 10 ,Syn, 27. DES ESOCES. 5 est souvent quinze fois plus grande que sa hauteur : il n’est donc pas surprenant qu’on lui ait donné le nom d’arguille. On l’a nommé aussi anguille de mer, parce qu'il vit dans l'eau salée, et que ses formes générales ont beaucoup d’analogie avec celles de la mu- rène anguille. La ressemblance dans la con- Raphis. Oppian. lib. 1, 172, et 5, 60b. — Athen. lib. 8, p. 555. à Ahaniger. Albert , lib. 24, pag. 241, a, edit. Venetæ 1405. Acus piscis. Salvian. fol. 68. Belone et raphis, id est, acus. Petri Artedi, Synon. pisc. etc. auctore J. G-. Schneïd. etc. — Gron. Mus. 1, n° 50. Zooph. p. 117,n° 562. Mastaccembelus mandibulis longissimis, etc. Klein, DMliss: pisc'4, p.21, n° 2, tab. 5, fig. 2. Aiguille. Rondelet, première partie, lib. 8, ch. 5. Acus prima species. Gesn. Aquat. p. 9, 10. Thierb. p. 45 6. Acus vulgaris, acus Oppiani. Aldrovand. Pisc. p. 106, 107. Acus vulgaris. Willughb. Ichth. p. 251, tab. p. 2, fig. 4. Append. tab. 5, fig. 2. — Raj. Pisc. p. 100. Seapike. Brit. zool. p. 274, n° 2. Timucu. Marcgr. Brasil. 168. Orphie. Valmont de Bomare, Dictionnaire d’his- toire naturelle. »« E5sox rostro utrâque maxill& subulato...esox belone. Lin. Syst, nat. edit. Gmel, gen. 180, sp. 6. 504 “HA TST:O.IR E formation amène nécessairement de grands. rapports dans les mouvemens et dans les. habitudes; et en effet la manière de vivre de l’ésoce bélone est semblable, à plusieurs égards , à celle de languille. Lau r Les dents du bélone sont pelites, mais. fortes, égales, et placées de manière que celles d’une mâchoire occupent, lorscue la bouche est fermée, les intervalles de celles de l’autre. Les yeux sont gros. La ligne la- térale est située d’une manière remarquable; elle part de la portion inférieure de l’oper- cule, reste toujours très-près du dessous du corps ou de la queue, et se perd presque à l'extrémité inférieure de la base de la cau- dale. La queue s’élargit, ou, pour mieux dire , grossit à l’endroit où elle pénétre en quelque sorte dans la nageoire de la queue; les autres nageoires sont courtes. La partie supérieure du poisson est la seule sur laquelle on voie des écailles un peu grandes, tendres et arrondies. Lorsque le bélone serpenie, pour ainsi dire, dans l’eau, ses évolutions, ses con- tours, ses replis torlueux, ses élans rapides, sont d'autant plus agréables, que ses cou- leurs sont belles, brillantes et gracieuses; le front, la nuque et le dos olirent un noir mélé D'ES ESOCES. 80 mêlé d'azur; les opercules réfléchissent des teintes vertes, bleues et argentines : la moitié supérieure des côtés est d’un verd diver- sifié par quelques reflets bleuâtres; l’autre moitié répand , ainsi que le ventre, l'éclat de l'argent le plus pur : du gris ou du bieu sont distribués sur les nageoires. Ce poisson si bien paré et si svelte a été observé dans presque toutes les mers ; il en quitte les profondeurs pour aller frayer près des rivages, où il annonce, par sa pré- sence, la prochaine apparition des maque- reaux. [ll n’a communément qu’un demi- mètre (un pied et deini) de longueur, et ne pèse qu’un ou deux kilogrammes ( deux ou quatre livres); 1l devient alors très-sou- vent la proie des squales, des grandes es- pèces de gades, ou d’autres habitans de la mer voraces et bien armés : mais il parvient quelquefois à de plus grandes dimensions. Le chevalier Hamilton a vu pêcher à Naples un individu de cette espèce, qui pesoit sept kilogrammes ( quinze livres ); et Renard assure qu’on trouve dans les Indes orieniales des bélones de deux ou trois mètres (quatre ou six pieds ) de longueur , dont la morsure est, dit-on, très-dangereuse , et meimeinor- telle, apparemment à cause de. la nature Poiss. Tome XIL V, 306 HISTOIRE de :la blessure que font leurs dents nom- breuses et acérées. On prend les bélones, pendant les nuïts calmes et obscures, à l’aide d’une torche allumée, qui les attire en contrastant avec des ténèbres épaisses , et par le moyen d’un instrument garni d’une vingtaine de longues pointes de fer, qui les percent et les retiennent; on en pêche jusqu’à quinze cents dans une seule nuit. En Europe, où le bélone a la chair sèche et maigre, on ne le recherche guère que pour en faire des appâts. Son canal intestinal proprement dit n’offre pas de sinuosité, et n’est pas distinct, d’une manière sensible, de la fin de l'estomac. L’épine dorsale est composée de quatre- vingt-huit vertèbres; elle soutient de chaque côté cinquante-une côtes : lorsque ces côtes et ces vertèbres sont exposées à une chaleur très-forte , elles deviennent vertes. Un effet semblable a été observé dans quelques autres poissons, et particulièrement dans des es- pèces de blenuies (1).....»&@. (1) »« 15 rayons à chaque pectorale de l’ésoce bélone. 7 rayons à chaque ventrale. | 25 rayons à la nageoire de la queue, »« DES ESOCES. 30% L'ESOCE ARGENTÉ (), LE GAMBARUR (2), ET L'ÉSOCE ESPADON (3). 4,5 ET 0 ESPECES. »« Grorcr rorsrer a découvert Far- genté dans les eaux douces de la Nouvelle- Zelande , et d’autres îles du grand océan ÆEquinoxial..… Le gambarur nous a paru, ainsi qu’à Commerson , appartenir à la même espece que le piquitingue ou l'hepsète, qu’on n’a (1) n« Esox argenteus. ÆEsox fuscus, etc. G. Foxster, It circa orb. 1} p-. 159. »« Esox fuscus lilteris flavicantibus ich re «+ €S0X argenteus. Lan. Syst. nat. edit. Gmel. gen. Lo ) SP. 12% — ÂArtedi, Gen. pisc. gen. 9, additam. n° 15. (2) ve Æsox gambarur ; esox hepsetus. | Argentina, pinn& dorsali pinnæ ani oppositä. Am; acad. 1, p. 321. Piquitinga. Marcgr. Brasil. 159. Ésoce piquitingue. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaterre, planches de l’Encyc. méth. Ésoce gambarur. Idem. Orplie de Rio Janeiro, esox dorso manopEarysios V 2 308 HISTOIRE séparé du premier poisson , suivant ce cé- lébre voyageur , que parce qu’on a eu sous les yeux des piquitingues altérés, et privés na rostro apice voccineo , line laterali laté, argented , etc. Commerson , manuserits déjà cités. Menidia corpore subpellucido , lineä laterali latiorë argented. Browu , am. 441, tab. 45, fig. 3. »« - Esox pinné dorsali analique oppositis ; line& late- rali argenteä ; maxillé inferiori sextuplô longiore.... esox marginatus. For-kœl, Faun. æ2ypt. arab. p. 67, n° 98. — Lin. Syst. nal. edit. Gm. gen. 180, sp. 13. — Arted. Gen. pisc. gen. 40, addit. n° 7. (2) vx Esox gladius. Demi-museau, bécassine de ner, petit espadon. Par les allemands, e/ephantennase, Kleiner schwerdtfisrh. Par des hollandais, ZLali-bec, brasilianischen , snoek. Par les anglais, under-sword fish, piper. Aux Antilles, balaon. Dans les Indes oricutales, ékan moeloet betang. Mus. Ad. Frid. 2 , P: 102. Esox maxill& inferiore tereti, cuspidatä , longis- sim&, etc. Gron. Zooph. 565. — Brown, Jam. 443, tab 45, fig. 2 Under-swor fish. Gron. Mus. 87, tab. 7. É'soce petit espadon. Daubenton et Haüy, Ha mélh. — Bonaterre, pl. de l’Enc. méth. Acus minor infernè rostrata, vulsd balou, etc. Plu- mier, manuscrits de la bibliothèque nationale. Petit espadon. Bloch, pl. ecexc1. »« ÆEsox maxillé inferiore longissimä, corpore serpen= ino.... esox brasiliensis. Lin, Syst. nat. edit, Gmel. gen. 160, sp. 8. DES; ES O:C:E:S. 30q particulièrement de la plus grande partie de ieur longue mâchoire inférieure. 11 habite dans les eaux de la mer d'Arabie, aiusi que dans celies qui arrosent les rivages du Brésil. Son corps est un peu transparent , lrès- alongé | ainsi que la queue , et couvert ;, comme cetie derniére partie, d'écailles assez grandes ; la mâchone supérieure dure et très-courte ; l'inférieure prolongée en a1- guille, six fois plus longue que la mâchoire d'en haut, et un peu mollasse à son extré- mité ; l'ouverture de la bouche garnie sur ses deux bords de pelites dents ; l'œil grand et rond ; le dessus du crâne aplati; le lobe inférieur de la caudale près de deux fois plus long que le supérieur ; la couleur gé- nérale un peu claire, le haut de la tête brun ; le dos olivâtre à son sommet, et orné de raïes longitudinales séparées par des taches brunes et carrées; la partie in- férieure de l'animal marquée de quatre autres raies ; chaque côté paré, ainsi que l'indique le tableau générique , d’une raie longitudinale , large, argentée et éclatanie ; la dorsale ordinairement très-noire , et le bout de la mâchoire inférieure d’un beau rouge. V3 316 ETS P'OMEÉE : Commerson a observé, en juin 1767; auprès de Füio-Janéiro, un gambarur qui n’avoit guère plus de deux décimètres de longueur ( sept pouces environ ). L’espadon a beaucoup de rapports avec le gambarur ; il en a aussi avec le xiphias espadon, et sa tête ressemble, au premier coup d'oeil , à une tête de xiphias renver- sée. La prolongalion de la mâchoire infé- rieure est encore plus longue que dans le gambarur , aplate et sillonnée auprès de lonverlure de la bouche , dont les deux bords sont hérissés de plusieurs rangées de petites dents pointues : d’autres dents sont situées autour du gosier; mais le palais et Ja langue sont unis. Le dessus de la tête est déprimé ; les opercules sont rayonnés ; le lobe inférieur de la caudale dépasse celui d’en haut. La couleur générale est argen- tée; la tête, la mâchoire inférieure, le dos et la ligne latérale sont communément d’un beau verd, et les nageoires bleuâires (1). On trouve l’espadon dans les mers des (1) »« 10 ou 12 rayons à chaque pectorale de l’ésoce gamparur. 6 rayons à chaque ventrale. 14 rayons à la nageoire de la queue, DES ESOCES. Six deux Indes... Sa chair est délicate et grasse. On lattire aisément dans les filets, par le moyen d’un feu allumé au milieu d’une nuit sombre. Il paroît qu'il multiplie beau- coup. ,2.C| 1. 0 10 rayons à chaque pectorale de l’ésoce espadon. 6 rayons à chaque ventrale. 18 rayons à la caudale. »« 312 . HISTOIRE ————_—_ L'ÉSOCE TETE-NUE (à), Er L’ÉSOCE CHIROCENTRE (2). 7 ET 8° ESPÈCES. ve Le premier de ces deux ésoces habite dans les Indes; le second a été observé par Commerson..... Nous lui avons donné le le nom de chirocentre , pour indiquer le piquant ou aiguillon placé auprès de cha- cune de ces nageoires pectorales que l’on a comparées à des mains. Une sorte de loupe arrondie paroit au dessus de ces mêmes pectorales. La ligne latérale règne près du dos, dont elle suit la courbure. Les écailles sont petiles et serrées. Les deux lobes de la caudale sont très-grands ; l’inférieur est plus long que l’autre (3) »«. (1) vx Esox gymnocephalus. Esoce téte-nue. Daubenton et Haüy, Enc. métlu — Bonat. planches de l’Encycl. méthod. »« ÆEsox maxillis œqualibus, operculis obtusissimis, capite dentato... esox sgymnocephalus. Lin. Syst. nat. ed. Gin. gen, 180, sp. 9. — Arted. Gen. pisc. gen. 10, addit. n° tr. (2) ve Esox chirocentrus. »« A (5) »« 10 rayons à chaque pectorale de lésoce tête-nue. 19 rayons à la nageoire de Ja queue, » « DES ESOCES. 313 L'ÉSOCE VERD (à) NEUVIÈME ESPÈCE. »e Cr poisson habite dans les eaux douces de la Caroline (2) »«.......... Voyez ses attributs particuliers dans le tableau du genre. (1) »« Esox viridis. Esoce verdet. Daubent. et Haüy, Poch méth. Esoce aiguille écailleuse. Bonaterre, planches de PEncycl. méthod. » « Esox viridis maxill& inferiore longiore , squamis tenuibus.... esox viridis. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 180, sp. 10.— Arted. Gen. pisc. gen. 10, addit. n° 5, var. a. (2) »« 11 rayons à chaque pectorale de l’ésoce verd, 6 rayons à chaque ventrale. -16 rayons à la nageoire de la queue. »« $ B14 HISTOIRE CENT QUATRE-VINGT-TROIS"E G. LES SYNODES. pe Li'ouverrune de la bouche grande; le gosier large ; les mâchoires garnies de dents nombreuses , fortes et pointues ; point de barbillons ; l’opercule et Pori- fice des branchies très-srands; le corps et la queue très-alongés et comprimés laté- ralement ; les écailles dures ; point de nageoire adipeuse ; les nageoires du dos et de l’anus courtes : une seule dorsale ; cette dernière nageoire placée au dessus ou un peu au dessus des ventrales , ou plus près de la tête que ces dernières. ‘PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue fourchue, ou échancrée en croissant. PREMIÈRE ES PÈ CE. LE SYNODE FASCÉ ; synodus fasciatus. — Onze rayons à la nageoire du dos ; six à celle de lanus; cinq à la membrane des branchies. 2. LE SYNODE RENARD; synodus vulpes. — Quatorze rayons à la dorsale ; dix à celle de l'anus : trois à la membrane bran- chiale ; la caudale en croissant. \ DES SYNODES 5 3. LE SsYNODE CHINois ; synodus chinen- sis. — La tête petite ; le museau pointu ; un enfoncement au devant de la nuque ; trois pièces à chaque opercule ; les oper- cules et la tête dénués de petites écailles ; la ligne latérale courbée vers le bas; la cou- leur générale d’un argenté verdâtre; point de bandes, de raies, ni de taches. A. LE SYNODE MACROCÉPHALE; s/nodus macrocephalus. — La tête très-longue; le museau très-alongé; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; les yeux très-rapprochés l’un de l'autre, et du bout du museau ; lopercule anguleux du côté de la queue, et composé de trois pièces; la ligne latérale courbée vers le bas ; la dor- sale ét l’anale en forme de faux ; la cou- leur générale d’un verdätre argente. SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la queue arrondie, ou recliligne et sans échancrure. 5. LE SsYNODE MALABAR; synodus ma- labaricus. — Quatorze rayons à la nageoire du dos; dix à l’anaie; cinq à la membrane des branchies ; deux orifices à chaque na- rine ; la caudale arrondie. | 316 HA STORE: LE SYNODE FASCÉ (à), LE SYNODE RENARD (2), LE SYNODE CHI- Nois (5), LE SYNODE MACROCÉPHALE (4); ET LE SYNODE MALABAR * (5). 1,2, 9,4 ET 5° ESPÈCES. * Voyez planche LXIX, fig. 2. »« Lirs deux premiers de ces synodes vivent dans les mers de l'Amérique septen- trionale. (1) »« Synodus fasciatus. Esoce synode. Daubenton et Haüy, Enc. méth.— Bonalerre, planches de l’Encycl. méth. — Gronov. Mus.2,n° 151, tab*r, fig. 1.»« Esox pinn4 in medio dorsi, membran4 branchios- te quinqueradiaté,.. esox synodus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 180, sp. 4. — Arledi, Gen. pisc. gen. 10 , addil. n° 5. (2) »« Synodus vulpes. | Esoce renard. Waubenton et Haïüy, Enc. méth. — Bouaterre, planches de l’Encycl. méth. — Catesb. Carol. 2, tab. 1, fig. 2. »« | ÆE:ox pinné in medio dorsi, membrané branchios- tesé iriradiat4..... esox vulpes. Lin. Syst. nat. edit: Ginel. gen. 180, sp. 3. — Artedi , Gen. pisc. gen. 103 addit. n° 6. DES SYNODES. 317 Celui auquel nous avons donné le nom spécifique de fuscé se trouve cependant dans la Méditerranée. ..... Ce poisson a la tête un peu enfoncée entre les yeux; deux ou trois raugées de dents à chaque mâchoire, sur le palais, et auprès du gosier ; la partie supérieure de la langue toute couverte de petites dents; la dorsale triangulaire ; les écailles grandes ; des bandes transversales brunes ; des raies noires sur les nageoires, et le ventre blanc. Le renard présente une rangée de dents pelites et aiguës à chacune de ses mâchoires; uue dorsale, une anale et des pectorales peu échancrées ; des écailles grandes ; des teintes jaunâtres sur le dos ; une couleur blanchâtre sur le ventre , et une longrieur de quatre ou cinq décimètres (quiüze ou dix - huit pouces ). ..... La ligne latérale du macrocéphale est dorée ; ses ventrales sont très-pelites ; il ne moñtre mi taches, ni bandes, n1 raies longitudinales. (5) «x Synodus chinensis. (4) Synodus macrocephalus. (5) Synodus malabaricus. Esox malabaricus. Bloch, pl, cecxcu. »« 318 HISTOIRE La mâchoire inférieure du malabar excède un peu ceile d'en haut (1); l’une et l'autre sont armées de dents inégales, peu serrées, mais grandes , fortes et pointues : d’autres dents hérissent la langue et le palais. Les écailles sont larges et lisses. Le dos est ver- dâtre ; la tête , les flancs et le ventre sont jaunâtres ; les nageoires, variées de jaune et de gris, présentent des raies brunes. Le malabar habite dans les rivières de la côte dont il porte le nom; sa chair est blanche , agréable et saine. »« à (1) »« 12 rayons à chaque pectorale du synode fascé. 8 rayons à chaque ventrale. 14 rayons à chaque pectorale du synode renard. 8 rayons à chaque ventrale. 17 rayons à la nageoire de la queue. À »1 rayons à chaque pectoraledusynode malabar. 8 rayons à chaque ventrale. | 17 rayons à la caudale. »« DES SPHYRENES. 319 CENT QUATRE-VINCT-QUATx G LES SPHYRÈNES. se L'ouverrurt de la bouche grande; le gosier large ; les mâchoires garnies de dents nombreuses , fortes et pointues ; point de barbillons ; l’opercule et l’orifice des branchies très - grands ; le corps et la queue très-alongés, et comprimés latéra- lement ; point de nageoire adipeuse ; les nageoires du dos et de lanus sous deux nageoires dorsales. PREMIÈRE ESPÈCE. VA SPHYRÈNE SPET; Sphyræna spel. — Quatre rayons à la nageoire du dos ; dix à la seconde; dix à celle de l'anus ; la mâ- choire inférieure plus avancée que celle d’en haut ; les dents nombreuses, inégaies, fortes et crochues ; la dorsale et lanale échancrées; Fopercule terminé par une pointe, et cou- vert de petites écailles; la couleur générale d’un bieuâtre argenté; point de taches, de bandes ni de raies; l’anale, les ventrales et les pectorales rouges. 320 HISTOIRE 2. T,A SPHYRÈNE CHINOISE; sphyræna chi- nensis, — Cinq rayons à la première dorsale ; neuf à la seconde ; neuf à l’anale ; la mâchoire inférieure plus avancée que celle d’en haut ; les denis fortes, crochues, presque égales, el peu nombreuses ; la dorsale et l’anale non échancrées ; Popercule presque arrondi par derrière, et dénué de petiles écailles; la cou- leur générale et celle de toutes les nageoires d'un verdâire argenté ; point de taches, de bandes, ni de raies. 3. LA SPHYRÈNE ORVERD; sphyræna aureoviridis. — Sept rayons à la première nageoire du dos; six à la seconde ; ces deux nageoires presque égales , très-rapprochées l'une de l’autre, élevées , triangulaires ;'six rayons à la nageoire de lanus ; la mâchoire inférieure plus avancée que la superieure 5 la couleur générale et celle dés nageoires d’un verd doré ; point de taches, de bandes, ni de raies. | 4. LA SPHYRÈNE BÉCUNE; sphyræna becuna.— Cinq rayons à la première dorsale ; dix à la seconde ; huit à la nageoire de l’anus; la tête tres-alongée, le corps et la queue très- déliés ; presque toutes les nageoires echan- crées en forme de faux ; l’opercule très-ar- rondi, et déaué de RES écailles ; la couleur genérale DÉS SPHYRENES ou générale bleue ; un grand nombre de taches rondes , inégales et d’un bleu foncé le long de la ligne latérale. | 5. LA SPHYRÈNE AIGUILLE ; sphyræna acus. — Six ou sept rayons à la première nageoire du dos; un rayon aiguillonné et vingt-quatre rayons articulés à la seconde : un rayon aiguillonné et vingt-trois rayons articulés à l’anale ; la caudale en croissant ; la corne supérieure de la caudale plus longue que l’inférieure ; les mâchoires très-étroites , pointues, et deux fois plus longues que la tête proprement dite. »@ Poiss. Tone XII: X 529 HISTOIRE LE SPET {)*, LA SPHYRÈNE CHINOISE (2), LA SPHYRÈNE ORVERD (3), LA SPHYRÈNE BÉCUNE (4), ET LA SPHYRÈNE AIGUILLE (5). 1,2, 3, 4 ET D ESPÈCES. * Voyez la planche LXX, figure +. ve Drs sués digestifs très-puissans ;, des besoins impérieux, une faim dévorante très-souvent renouvelée, des dents fortes et aiguës, des formes très-déliées, de lagilité dans les mouvemens, la rapidité dans la (1) »« Sphyræna spet. En grec, cestra, mallens, marteau. Dans le Languedoc, pei escomé. En Sar- daigne , sfirena , lucio di mare. À Gênes, luzzaro. A Rome, /uzzo marino. En Grèce, zarganes. En Arabie, mugésil, agam, soedd. En Allemagne, pfeil Lecht , see hecht. En Hollande , pyl-snoek. En Angle- terre , sea-pike , spit-fish. À la Havane , picuda. En Espagne, espedon. Esoce spet. VDaubenton et Haüy, Encycl. mêth. — Zonaterre , planches ‘de l’Enc. méth. — Mus. Ad. Érid.2.p.100. : Sphyræna. Artedi, gen. 84, syn. 112. Sphyraina. Aristot. Lib. d, cap. 2. — Ælian, Lib. 1, ER R LE TT 2 JB R&CTRE d, Jeve el, SPLT. 2.LEF GAVIAT. 1.LE à vel re 7e DES SPHYRENES. 325 natation ; voilà ce que présentent les sphy- rènes; voilà ce qui leur rend la guerre et nécessaire et facile ; voilà ce qui, leur fai- sant surmonter la crainte mutuelle qu’elles doivent inspirer, les réunit en troupes nom- breuses , dont tous les individus poursuivent cap. 335, p. 40. — Athen. lib. 7, p. 525. — Oppian. hb.r,p.7:etlib.2, p.56. | Sphyræna. Charleton, p. 136. Sphyræna , prima species. KRondelet , première partie ,liv. 8, chap. 1. — Gesner, p. 882, 1059; et germ. fol. 39. — Willughby, p. 273. Sphyræna sive sudis. Salvian. fol. 70, a. — Aldrov. lib. 1, cap. 21, p. 102. — Jonston. lib. 1, tit. 2, cap. 1,@ 16, tab. 16, fig. 1. — Raj. p. 84. — Bloch, planche CCCLXXXIX. Spet. Valmont de Bomare, Dictionnaire d'histoire naturelle. »« ÆEsox dorso dipterygio ; antic& spinos&..... es0x sphyræna. Lin. Syst. nat. ed. Gm. gen. 180, sp. I. (2) n« Sphyræna chinensis. (5) Sphyræna aureoviridis. Lucius marinus. Plumier , peintures sur vélin déjà citées. (4) Sphyræna becuna. Sphyræna antillana , argentocærulea. Plumier, peintures sur vélin déjà citées. (5) Sphyræna acus. Acus americana, rostro longiori. Plu nier, manus- crits de la bibliothèque nationale , déjà cités. »& X 2 524 HISTOIRE simultanément leur proie, s'ils ne l’attaquent pas par des manœuvres concerlées, et aux- quelles il ne manque que de grandes dimen- sions et plus de force pour exercer une domination terrible sur presque tous les habitans des mers. ms Une chair blanche et qui plaît à l'œil, délicate et que le goût recherche, facile à digérer et que la prudence ne repousse pas; voilà ce qui donne aux sphyrènes presque autant d’ennemus que de victimes ; voilà ce qui, dans presque toutes les contrées qu'elles habitent , fait amorcer tant d'ha- mecons, dresser tant de pièges, tendre tant de filets contre elles... Le spet se irouve..... dans la Méditer- ranée, aussi bien que dans l’océan Atlan- tique. Il parvient à la longueur de sept ou huit décimètres ( de vingt-cinq à vingi-neuf pouces environ ). Ses couleurs sont relevées par l’éclat de la ligne latérale , qui est un peu courbée vers le bas. Le palais est uni; mais des dents petites et pointues sont dis- tribuées sur fa langue et auprès du gosier. Chaque narine n’a qu’un orifice ; les yeux. sont gros et rapprochés; les écailles minces ét petités; quarante cœcums placés auprès du pylore ; le canal intestinal est court et DES SPAHVRENES. (“25 _ sans sinuosités ; la vésicule du fel très- grande, et la vessie natatoire située très-près du dos. Les yeux de la chinoise sont très-gros; la prunelle est noire; l'iris argenté; la ligne latérale tortueuse. Commerson a laissé dans ses manuscrits un dessin de cette sphyrènée, que nous avions déjà fait graver , lorsque nous avons vu ce poisson bien mieux re- présenté dans les peintures chinoises don- nées à la France par la Hollande. La sphyrène orverd est magnifique; son dos est élevé ; son museau très-pointu , et son œil ,; dont l'iris est d’un beau jaune , ressemble à un saphir enchâssé dans une topaze. | La parure de la bécune est moins riche, mais plus élégante ; des reflets argentins ajoutent les nuances les plus gracieuses à l'azur et au bleu foncé dont elle est variée. L’oœil rouge a le feu du rubis. Ses formes sveltes ressemblent plus à celles d’un ser- pent ou d’une murène, que celles des autres sphyrènes dont nous venons de parler. La mâchoire inférieure est un peu plus avan- cée que la supérieure ; l’opercule composé de trois pièces ; la ligne latérale presque droite. X 3 326 HISTOIRE La seconde dorsale et la nageoire de l’anus de la sphyrène aiguille sont échancrées de manière à représenter une faux. La mà- choire inférieure dépasse celle d'en haut. Chacune de ces mâchoires est armée d’une cinquantaine de dents étroites, crochues, longues, presque égales, et correspondantes aux intervalles laissés par les dents de l’autre mâchoire (1) »«.... | (1) »« 7 rayons à la membrane branchiale du spet. . 14 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la nageoïre de la queue. 8 ou 9 rayons à la membrane des branchies de la sphyrène aiguille, »« DES LEPISOSTEES. 327 CENT QUATRE-VINGT-CINQÆ G. LES LÉPISOSTÉES. » « L'ouverrure de la bouche grande; les mâchoires garnies de dents nombreuses, fortes et pointues; point de barbillons n1 de nageoire adipeuse ; le corps et la queue très-alongés ; une seule nageoire du dos; cette nageoire plus éloignée de la tête que les ventrales ; le corps et la queue revêtus d’écailles très-grandes, placées les unes au dessus des autres, très-épaisses , très-dures , et de nature osseuse. PREMIÈRE ESPÈCE. LE LÉPISOSTÉE GAVIAL ; lepisosleus gavial. — Neuf rayons à la nageoire du dos ; neuf rayons à celle de l’anus ; le premier rayon- de chaque nageoire et le dernier de la cau- dale très-forts et dentelés ; la mâchoire su- périeure plus avancée que celle d’en bas ; les deux mâchoires très - longues , très- étroites, et garnies d’un grand nombre de dents fortes et pointues disposées sur un ou plusieurs rangs , et parmi lesquelles s'élèvent plusieurs autres dents plus longues , cro- X 4 328 H'TSMOTRE chues , et séparées les unes des autres ; la longueur de la tête égale, ou à peu près, à celle du corps. 2. LE LÉPISOSTÉE SPATULE ; lepisosieus spatula. — Onze rayons à la nageoire du dos ; neuf rayons à celle de l'anus; le pre- mier rayon de chaque nageoire très-fort et dentelé; la mâchoire supérieure plus avan- cée que eelle d’en bas ; les deux mâchoires longues , étroites et déprimées ; le bout du museau plus large que le reste des mà- choires ; la longueur de la tête égale, ou à peu près, à la moitié de la longueur du Corps. 3. LE LÉPISOSTÉE RoBoLo; lepisosteus robolo. — Quatorze rayons à la dorsale ; huit à celle de l'anus; les deux mâchoires également avancées ; les dents très-petites et serrées; la langue et le palais lisses. »« DES LEPISOSTEES: 329 LE GAVIAL G)*, LE LÉPISOSTÉE SPATULE (2), ET LE LÉPI- SOSTÉE ROBOLO (5). 1, 2 ET 5° ESPÈCES. * Voyez la planche LXX , figure 2. pa Ds tous les poissons osseux , les lépi- sostées sont ceux qui ont reçu les armes dé- fensives les plus sûres. Les écailles épaisses, dures et osseuses , dont toute leur surface (1) »« Lepisosteus savial. Trompette de mer. En Espagne, aguja. Par les allemands, £nochen hecht. Par les hollandais , schild-snoek. À la Havane, chiefis. Par les anglais des Indes occidentales, green carfish. Par Îes hollandais des grandes Indes, balgeesche geeb. ÆEsoce cayman. Daubent. et Haüy, Encycl. méth. — Bonaterre, planches de l’Enc. méthod. Esox maxillé superiore longiore , caudé quadratä. Artedi, gen. 14, syn. 27. Acus maxima, squamosa, viridis. Catesb. Carol. 2, ‘Mab. 30: Acus marina squamosa. Lister, Append. Wil- laghby , p. 22. — Raj. p. 109. — Bloch, pl. cecxc. — Mus. Ad. Frid.2, p. 101. Acus seu belone americana, squamis durissimis 530 HISTOIRE est revêtue, forment une cuirasse impéné- trable à la dent de presque tous les habi- tans des eaux, comme l’enveloppe des os- tracions , les boucliers des acipensères , la carapace des tortues , et la couverture des caymans, dont nous avons conservé le nom à l’espèce de lépisostée la plus anciennement connue. ... Le gavial.....a la chair grasse et très- agréable au goût. On le trouve dans les lacs et dans les rivières des deux Indes, où il parvient à un mètre de ‘longueur ( trois pieds environ ). La dentelure remarquable qu'on voit aux premiers rayons de toutes ces nageoires et au dernier de sa caudale, cataphracta. Plumier, manuscrits déjà cités de la bibliothèque nayionale. Poisson armé de la rivière de Saint-Laurent. Id. ibid. »« ÆEsox maxill& superiore longiore squamis osseis. ... esox osseus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 180, sp. 2. (2) »« Lepisosteus spatula. (3) ZLepisosteus robolo. | ÆEsoce robolo. Bonaterre, planches de l’Encyclop. méthodique. »« ÆEsox maxillis œqualibus , lined laterali cærule4... esox chilensis. Molina , Hist. nat. du Chili, p, 200 de la traduction française. — Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 180, sp. 11. — Arted. Gen. pisc. g. 10, add. n° 4. DES LEPISOSTEES. 331 provient de deux séries d’écailles osseuses , alongées et pointues, placées en recouvre- ment le long et au dessus de ce premier rayon, qui d’ailleurs est articulé. La forme générale de sa tête; le très -grand alon- gement de ses mâchoires; leur peu de lar- geur; le sillon longitudinal creusé de chaque côté de la mâchoire d'en haut ; les pièces osseuses, inégales, irrégulières, ciselées ou rayonnées , articulées fortement les unes avec les autres, et enveloppant la tête pro- prement dite, ou composant les opercules; la quantité, la distribution, l'inégalité et la figure des dents; la position des deux ori- fices de chaque narine, que l’on découvre à l'extrémité du museau ; la situation des yeux , très-près de l’angle de la bouche : tous ces traits lui donnent beaucoup de res- semblance avec le crocodile du Gange, au- quel nous avons dans le tems conservé le nom de gavial; et nous avons mieux aimé le désigner par cette dénomination de ga- vial, que de le distinguer , avec plusieurs naturalistes , par le nom de cayman, ou crocodile d’4mérique , auquel il ressemble beaucoup moins. Les écailles osseuses dont ce lépisostée est revêtu , lui donnent un nouveau rapport 0 NES TONER E avec le gavial ou les crocodiles considérés en général. Ces écailles, arrangées de ma- mère à former des séries obliques , sont taillées en losange, striées, relevées dans leur centre, et paroissent composées de quatre piéces triangulaires; celles qui s'étendent en rangée longitudinale, depuis la nuque jus- qu’à la dorsale , sont échancrées , et re- présentent un cœur. La ligne laiérale est courbée vers le bas ; l’anus deux fois plus voisin de la caudale que de la tête; la dor- sale semblable, par sa forme presque ovale et par ses dimensions , à la nageoire de Panus, qui règne directement au dessous ; la caudale obliquement arrondie ; la partie supérieure de la base de ceite caudale cou- verte obliquement d’écailles osseuses, qui doivent gêner un peu les mouvemens de cette rame; la couleur générale verte; celle des nageoires rougeâtre , sans laches , ou avec des taches foncées ; et le ventre rou-. geâlre ou d’un violet très-clair.... La forme du museau du lépisostée spa- tule nous a suggéré son nom spécifique , de même que nous avons voulu désigner les écailles osseuses des lépisostées par le nom générique que nous lui avons donné (1). S (x) »« ZLepis, en grec, signifie écaille. DES LEPISOSTEES. 5353 La tête du spatule, comprimée et aplatie, est couverte de pièces osseuses, grandes , rayonnées et chargées d’aspérités. Le dessus de la mâchoire supérieure offre de chaque côté quatre ou cinq lames également os- seuses, et comme ciselées ou rudes. Un grand nombre de pièces petites ; mais osseuses et articulées ensemble, couvrent, au delà des yeux, les parties latérales de la tête propre- ment dite. L’opercule, de même nature que ces lames , est rayonné, et composé de trois pièces. Chaque narine a deux orifices. Le palais est hérissé de petites dents. Les deux mâchoires sont garnies de deux rangées de dents courtes, inégales, crochues et LE rcctedependitainent de ces deux rangs, la mâchoire d'en haut est armée de deux séries de dents longues, sillonnées, aiguës, éloignées les unes des autres , et distribuées irrégulièrement. La mâchoire inférieure ne montre qu’une série de ces dents alongées : cette rangée répond à l'intervalle longitu- dinal qui sépare les deux séries d’en haut ; et les grandes dents qui forment ces dus rangées supérieures , ainsi que la rangée d'en bas, sont reçues chacune dans une cavité particulière de la mâchoire opposée. On doit remarquer qu’au devant des ori- 354 HISTOIRE fices des narines deux de ces dents longues et sillonnées de la mâchoire d’en bas tra- versent la mâchoire supérieure lorsque la bouche est fermée, et montrent leurs pointes acérées au dessus de la surface de cette mâchoire d’en haut, comme nous l’avons fait observer dans le crocodile... La mâchoire supérieure, étant plus étroite que celle d’en bas, rend plus sensible lélar- gissement qui donne au bout du museau la forme d’une spatule. L’œil est très-près de Jangle de la bouche. Les écailles osseuses forment, depuis la nuque jusqu'à la dorsale, cinquante rangées obliques ou environ : ces écailles sont en losange , rayonnées et dentelées; celles qui recouvrent l’arête longitudinale du dos, inonlrent une échancrure qui produit deux pointes. La ligne latérale est droite ; la dorsale placée au dessus de lanale ; et les venirales sont à une distance presque égale de celte anale et des pectorales. La mer qui arrose le Chili nourrit le robolo. Ce lépisostée a l'œil grand ; l’oper- cule couvert d’écailles semblables à celles du dos, et composé de deux pièces ; les. nageoires courtes ; la ligne latérale bleue ; les écailles anguleuses, osseuses, mais foible- DES LEPISOSTEES. 535 ment attachées , dorées par dessus , argentées par dessous ; une longueur de près d’un mètre (trois pieds ); la chair blanche, lamelleuse, un peu transparente , et très - agréable au goût (1). D Les robolos que l’on oi sur la côte des Arauques sont les plus estimés au Chili; on y en prend quelquefois qui pèsent jusqu’à huit livres. Les insulaires de l’Archipel de Chiloé font sécher une grande quantité de ces poissons à la fumée, après les avoir nettoyés et laissé tremper pendant vingt- quatre heures dans la mer; ils les arrangent par paquets de cent, qu’ils vendent dans le pays, de 12 à 15 fr. (2). DU PCA im . MAP, (1) »« 12 rayons à chaque pectorale du gavial. 6 rayons à chaque pectorale. 15 rayons à la nageoire de la queue. 15 rayons à chaque pectorale du lépisostée spatule. 6 rayons à chaque ventrale. 10 rayons à la membrane des branchies du lépisostée robolo. 11 rayons à chaque pectorale. 22 rayons à la caudale. »« {2) Molina , à l’endroit précédemment cité, 336 HISTOIRE CENT QUATRE-VINGT-SIXIÈME G- LES POLYPTÉÈÉRES. » « Ux seul rayon à la membrane des branchies ; deux évents; un grand nombre de nageoires du dos. ESPÈCE. LE POLYPTÈRE BICHIR ; polypterus bichir. — Seize ou dix-sept ou dix-huit nageoires dorsales; quinze rayons à la nageoire de l'anus; la caudale arrondie »«. DES POLYPTERES 3% mm LE POLYPTÈRE BICHIR () ve Le bichir a beaucoup de rapports ; par ses Légumens, par la grandeur de ses écailles, par la solidité de ses lames, avec le lépisostée gavial. Mais combien de traits Ven distinguent ! Chaque nageoire pectorale est attachée à une sorte d'appendice ou de bras qui ren- ferme des osselets comprimés, réunis dans les individus adultes, et néanmoins analogues à ceux des extrémités antérieures des mam- miféres. Chaque ventrale tient aussi à une appendice ; mais cette prolongation est beau- coup plus courte que celle qui soutient les pectorales. | | | Chacune des seize, dix-sept ou dix-huit nageoires dorsales présente un rayon solide, comprimé de devant en arrière, terminé par deux pointes, et vers l'extrémité supé- rieure duquel quatre ou cinq petits rayons, tournés obliquement vers la*caudale, main- tiennent le haut d’une membrane étroite, élevée, élargie par le bas, arrondie dans son bout supérieur. | (1) »« Polypterus bichir. »« Poiss, Tome XII. ue 88 IHIHISTOIRE Ce rayon solide s'articule sur une tête de lapophyse épineuse de la vertèbre qui lui correspond. Son apophyse particulière est d’ailleurs très-petite, et engagée dans le tissu cellulaire. | Une longue plaque osseuse remplaçant les rayons ordinaires de la membrane des branchies, la membrane branchiale du bichir ne peut ni se plisser ni s'étendre à la volonté de l’animal. Le dessus de la tête est recouvert d’une grande plaque, composée de six pièces arti- culées les unes avec les autres. Entre cette plaque et l’opercule, on voit une série de petites pièces carrées, dont la plus alongée, libre dans ua de ses bords, peut être sou- levée comme une valvule, montrer un vé- ritable évent, et laisser échapper l’eau qe l'intérieur de la bouche. Deux petits barbillons garnissent la lèvre inférieure ; deux rangées de dents fines, égales et rapprochées, hérissent les deux machoires ; la langue est mobile, charnue et lisse. La couleur générale est d’un verd de mer, relevé par quelques taches noires, irregu- lières, plus nombreuses vers la caudale que Vers la tête. / / ‘ DES POLYPTERES. 53% Ta longueu r ordinaire du poisson n'excède pas cinq decimêtres ( un pied et demi ): celle de sa queue n'étant égale qu’au sixième ou environ de cette longueur totale, lab- domen est très - étendu. L'œsophage est grand ; Festomac rétréci, alongé et conique. Le canal intestinal proprement dit a beau-oup de ressemblance avec celui des squales et des raies : sortant de la partie supérieure de l'estomac, et un peu arqué Vers son origine, il se rend ensuite directe- ment à l’anus; mais une large duplicature de la membrane interne forme une spirale, dont les replis prolongent le séjour des ali- mens dans ce canal. On aperçoit un cœcum trés-court. La vessie natatoire est très - longue, composée de eux portions inégales, flottantes, presque cylindriques, et communique avec l'œso- phage par une large ouverture qu’un sphinc- ter peut fermer (1) »«. Le bichir vit dans les eaux du Nil; mais il y est fort rare. me (1 | »« 32 rayons à chaque pectorale du polyptère bichir. 12 rayons à chaque ventrale. 19 rayons à la nageoire la queue. »« Y 2 540 HISTOIRE CENT QUATRE-VINGT-SEPTY= G. LES SCOMBRÉSOCES. > « Le corps et la queue trés-alongés; les deux mâchoires très-longues, très-minces, très — étroites, et en forme d’aiguille ; la nageoire dorsale située au dessus de celle de l'anus; un grand nombre de petites nageoires au dessus et au dessous de ja queue, entre la caudale et les nageoires de l'anus et du dos. É SUP EÉ C EF. LE SCOMBRÉSOCE CAMPÉRIEN ; scombe- resox Camperii. — Douzerayons à la nageoire du dos; douze rayons à celle de lanus; six pelites nageoires triangulaires au dessus de la queue, et sept au dessous; la caudale fourchue. »« à à DES SCOMBRÉSOCES. 34 pus LE SCOMBRÉSOCE CAMPÉRIEN (1). .… »CNox seulement le scombrésoce cam périen présente les traits distinctifs de deux genres très-différens , non seulement il offre les caractères des scombres et ceux des ésoces; mais encore les formes distinctives de ces deux genres sont rapprochées dans ce poisson mu- parti, sans être confondues, mêlées, n1 altérées. On croiroit, en le voyant, avoir sous les yeux un de ces produits artificiels, fabriqués par une avide charlatanerie pour séduire la curiosité ignorante; et l’on seroit tenté de le rejeter comme le résultat grossier du rapprochement du corps d’un ésoce et e la queue d’un scombre. Aussi, malgré l'autorité de Rondelet, qui l’a décrit en peu Ge mois, et qui en a fait graver la figure, avons-nous failli à imiter la réserve de Linnæus, de Daubenton, de Haüy, de (1) «x Scomberesox Camperii; lacertus ; sauros ; sayris. Bécasse, ou autre espèce d’aiguille. Rondelet, première partie, liv. 8, chap. 5. »« Y 5 242 HIS TOTRE Giuelin, ainsi que des autres naturalistes modernes, et à n’en faire aucune mention dans cet ouvrage. Mais M. Camper, savant naiuraliste de Hollande , et digne fils de feu notre illustre ami le grand anstomiste Cäimper, a eu la bonté de nous apprendre qu'il possédoit dans sa collection un indi- vidu de cette espèce que l’on ne doit ren- contrer que très - rarement, puisqu’aucun observateur récent ne l’a trouvé... J'ai donc cru que la reconnoissance m’obli- geoit à donner à l’objet de cet article le nom spécifique de campérien ; de mème que j'ai pensé devoir réunir dans son nom générique ceux des deux genres à chacun desquels on rapporteroit sans balancer une de ses parties antérieure ou postérieure, si on la voyoit séparée de l’autre. Ce scombrésoce, suivant Rondelet, par- vient à la longueur d’un tiers de mètre (uu pied). L'individu qui appartient à M. Cam- per n’a que les trois quarts de cette lon- gueur. Les deux mâchoires sont assez effilées pour ressembler aux deux mandibules d’une bécasse; ou plutôt, comme elles sont cour- bées vers le haut, elles représentent assez bien le bec d’une avocette : elles ont par DES SCOMBRESOCES. 343 conséquent beaucoup de rapports avec celles de l’ésoce bélone. La mâchoire supérieure, plus courte et plus étroite, s’emboite dans une sorte de sillon formé par les deux branches de la mâchoire inférieure. Ces deux mâchoires, dans lindividu de Rondelet, éloient den- telées comme le bord d’une scie. Dans l’in- dividu de M. Camper, moins grand et moins développé que le premier, on voit à la sur- face supérieure de la mâchoire d'en bas un bourrelet garni de quatre aspérités, et situé très-près de la cavité de la bouche propre- ment dite. La langue, qui est courte et rude, peut à peine atteindre jusqu’à ce bourrelet. L'ensemble de la tête a presque le tiers de la longueur totale de animal. Les yeux sont grands ; chaque narine a deux orifices; plusieurs pores muqueux pa- roissent autour des yeux et sur les mâchoires ; le corps et la queue sont revêtus d’écailles d’une grandeur moyenne, qui se détachent avec facilité. Deux rangées de petites écailles, situces sur le ventre, donnent à celte partie une saillie longitudinale. Les pectorales sont échancrées en forme de faux; les ventrales très-pelites et très-éloignées de la gorge; la sixième petite nageoire dorsale d’en haut Y4 34/4 HISTOIRE et la septième d’en bas sont plus longues eë plus étroites que les autres. La couleur gé- néralé est d’un blanc de nacre ou d’argent éclatant ; la partie supérieure du poisson , la ligne latérale et la saillie du ventre pré- sentent une nuance brune, mélée de châtain ou de roux. L’estomac est alongé ; le canal intestinal menu et non sinueux ; le foie long et rouge; la vésicule du fiel noirâtre ; la chair sem- blable à celle du scombre maquereau (1) »«. (1) »« 12 ou 13 rayons à chaque pectorale du scom- brésoce campérien. 6 ou 7 rayons à chaque ventrale. »« DES FISTULAIRES. 345 D ee ee CENT QUATRE-VINGT-HUIT*X G. LES FISTULAIRES. »« LuEs mâchoires très-étroites, très-alon- gées, et en forme de tube; l’ouverture de la bouche à l’extrémité du museau; le corps et la queue très-alongés et très- déliés ; les nageoires pelites; une seule dorsale ; cette nageoire située au delà de l'anus et au dessus de l’anale. ESPÈCE. LA FISTULAIRE PETIMBE; Jéstularia pe- limba. — Quinze rayons à la nageoire du dos; quinze rayons à la nageoire de l'anus; la caudale fourchue; l’extrémité de la queue terminée par un long filament. »« 346 HISTOIRE LA FISTULAIRE PETIMBE (1). . Voyez la planche LXXI, figure x. » « Nous pouvons donner de ce grand et singulier poisson une descriplion beaucoup plus exacte que toutes celles qui en ont été publiées jusqu’à présent ; nous en avons trouvé une très-étendue et très-bien faite dans les manuscrits de Commerson, qui avoit vu cet animal en vie. .... Cette fistulaire parvient à otibiétr de plus d’un mètre (plus de trois pieds). Elle est sur-tout remarquable par la forme de sa têle et par celle de sa queue. (1) »« Füistularia petimba. Pipe, trompette, flûte, filencul. Par les espagnols, érompetro. Par les alle- mands, éobackspfeife, rohr fisch. Par les suédois, pip-fisk. Par les hollandais, 1obaypipe visch. Par les anglais, tabacofish. Par les brasiliens, petimbuaba. Mus. Ad. Frid. 1, p. 8, tab. 26, fig. 1. Solenostomus caudé& bifurcé , in setam balænaceam abeunte. Gronov. Mus. 1 , n° 31. Trompette petimbe. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaterre, planches de l’Encyclop. méthod. Pipe. Bloch, pl. ceczxxxvn. | Petimbuaba. Marcgr. Brasil. 148. — Willughby, De Sere del. 1.L A FISTULAIRE pere | 2. L'ATHERINE /ve/. 3.LE MUGE cha. DES FISTULAIRES. 347 La longueur de sa lête égale le quart ou environ de la longueur totale, De plus, cette portion de l'animal est aplatie, et compri- mée de manière à présenter un peu la forme d’une sorte de prisme à plusieurs faces. - On compte ordinairement quatre de ces faces longitudinales sur la tête proprement dite, qui est sillonnée par dessus et ciselée sur les côtés; et cinq ou six sur les mâ- choires, qui sont avancées en forme de tube, et rayonnées sur une grande partie de leur surface. Les deux côtés de la tête, depuis l’ou- verture des branchies jusque vers le milieu de la longueur du museau , sont dentelés Ichth. append. 22. — Raj. Pisc. 110 , n° 8. — Catesb. Carol. 2, tab. 17, fig. 2. Aulus urognomon, nemurus - aulostomus urogno- mon, et rostro tibiæ instar elongato, stylo ex sinu caudæ retrorsum producto. Commerson, manuscrits déjà cités. Pipe. Appendix du Voyage de la nouvelle-Galles méridionale , par Jean White , etc. pl. LxIv, fig. 2.»« Fistularia caud bifidé setifer4.... fistularia ta- bacaria. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 179, Sp. 1: — Artedi, Gen. pisc. nov. gen. Lin. p.625 , n° 1. 048 : HISTOIRE comme les bords d’une scie ; et les dente- lures sont inclinées vers le bout de ce mu- seau si étroit et si prolongé. L'ouverture de la gueule, située à le trémité du iuyau formé par les mâchoires, n’est pas aussi petite qu’on pourroit le croire, parce que les deux mâchoires s’élargissent un peu en forme de spatule vers leur ex- trémité. Ces deux mâchoires, dont linfé- rieure est un peu plus avancée que la su- périeure, sont hérissées de petites dents, dans toute la partie de leur longueur où elles ne sont pas réunies l’une à l’autre, et où elles sont, au contraire, assez séparées pour former l’orifice de la bouche. La langue est lisse. Le tour du gosier est rude en haut et en bas. Les narines, placées très-près des yeux, et par conséquent très-loin de l'ouverture de la bouche, ont chacune deux orifices. Les yeux sont très-crands , saillans, ovales; et leur grand diamètre est dans le sens de la longueur du corps. | L’opercule, composé d’une seule pièce, est alongé, arrondi par derrière, rayonné; ct bordé d’une membrane dans une grands artie de sa circonférence. DES FISTULAIRES. 340 Les os demi-circulaires qui soutiennent les branchies sont lisses et sans dents. On voit le rudiment d’une cinquième branchie. La partie antérieure du corps proprement dit est renfermée dans une cuirasse cachée sous la peau, mais composée de six lames longues et osseuses. Deux de ces lames sont situées sur le dos; une, plus courte et plus étroite, couvre chaque côté du poisson : les deux plus larges sont les inférieures; et leur surface présente plusieurs enfoncemens très- petits et arrondis. Les ventrales sont très-séparées l’une de l'autre; la dorsale et l’anale ovales, et sem- blables l’une à l’autre. La ligre latérale est droite; elle est, de plus, dentelée depuis l'anus jusqu’à l'endroit où elle se termine. Entre les deux lobes de la caudale, Ia queue, devenue plus grosse, a la forme d’une olive, et donne naissance à un fila- ment dont la longueur est à peu près égale à celle du corps proprement dit, Cette ap- pendice a une sorte de roideur, part de extrémité de l’épine du dos, a été com- parée, pour sa nature, à un brin de fanon 350 HISTOTRE de baleine, en a la couleur et un peu Papparence , mais ressemble entiérement par sa con'exture aux rayons articulés des nazcoires , et présente des articulations entièrement analogues à celles de ces der- Riers. | La peau est unie, el n’est pas garnie d’écailles facilement visibles. _ La couleur générale de la fistulaire pe- tirmbe est brune par dessus, et argentée par dessous. Les nageoues sont rouges. Les in- dividus vus par Commersou, dans les détroits de la Nouvelle- Bretagne , au milieu des eaux du grand océan Equinoxial, ei ceux qu'il a observés à l’île de la Réunion, ne pré- sentioient pas d'autre parure: mais ceux que le prince Maurice de Nassau, Plumier, Catesby , Brown, ont examiués dans les Antilles où dans } Ainerique méridionale, avoient sur leur partie supérieure une triple série longiindinale de taches petites, iné- gales, ovales et d’un beau bleu. Commerson a trouvé lesioimac des pe- timbes qu’il a disséquees, très-long, et rempli de petils poissons que les fistuiaires penvent pêcher avec facilité, en faisant pénétrer leur museau très-alongé et très-élroit dans les DES FISTULAIRES. 351 intervalles des rochers, sous les pierres, sous les fucus et parini les coraux. La petimbe se nourrit aussi de jeunes crabes. Sa chair est maigre, et, dit-on, peu agréable au goût..... L’épine dorsale ne présente que quatre vertèbres , depuis la tête jusqu'au dessus des nageoires ventrales. La première de ces quatre vertèbres n'a que deux apophyses latérales, petites et pointues ; et cependaut elle est d’une longueur démesurée, relati- vement aux trois qui la suivent. Cette lon- gueur est égale à celle de la inoitié du tube formé par les mächoires. Cette première verièbre montre d'aillenrs , daus sa partie supérieure , une lame nunce et longitudi- pale, qui tient lieu d’apophyse, et qu’une autre également mince , longitudinale , et inchinée au lieu d’être verticale , accoin- pague de chaque côté. < La seconde, la troisième et la quatrième vertèbres ont chacune une apophyse supé- rieure, et deux apophyses latérales droites et horizontales, ou à peu près. Ces apo- physes latérales sont terminées, dans la seconde vertèbre, par ane sorte de palette. La cinquième , la sixième et toutes les 5b2 HISTOIRE autres vertèbres jusqu’à la nageoire de Ia! queue , sont conformées comme la troisième et la quatrième ; mais elles sont plus courtes, et le sont d'autant plus, qu’elles approchent davantage de lextrémité de l’épine. On ne voit pas de côtes (1). »« (1) »« 7 rayons à la membrane branchiale de la fistulaire petimbe. 15 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 15 rayous à la nageoire de la queue. »« CENT DES AULOSTOMES. 353 Œtimmmmur CENT QUATRE-VINGT-NEUV* G. LES AULOSTOMES. »« Lies mâchoires étroites, très-alongées et en forme de tube ; l'ouverture de la bouche à l'extrémité du museau; le corps et la queue très-alongés; les nageoires petites; une nageoire dorsale située au delà de l'anus et au dessus de lanale ; une ran- gée longitudinale d’aiguillons, réunis cha- cun à une petite membrane placée sur le dos, et tenant lieu d’une première na- geoire dorsale. ESPÈCE. - L'AULOSTOME cHiINotïs ; awlostomus chi- nensis. — Dix ou onze aiguillons sur la partie antérieure du dos; vingt-quatre rayons à la dorsale ; vingt-sept à la nageoire de l'anus ; la caudale arrondie. »« Poiss. Tome XII. 2 858 HISTOIRE L’AULOSTOME CHINOIS (G} Li .…… »« LsauLosronE chinois (2), vu dans la rade de Cavite des îles Philippines par Commerson, qui en a laissé dans ses manus- crits une description trés-détaillée , habite {1) »« Aulostomus chinensis. Aiguille tachetée , bélone tathetée. Par les allemands, chinrfische rohr- fisch ,trompeten fish. Par les hollandais, trompetter- visch, Par les anglais, trumpert. Aux Indes orientales, penjol, pelljang., ikan divelon , joulong joulong. Trompette aiguille. Daubeuton et Haüy, Enuc. méth. — Bonaterre, planches de l’Ene. meéth, Solenostomus caud&. rotundatä. integerrimA , set& null&. Gronov. Zooph. 366. Acus chinensis maxima., etc. Pet. Gaz. t. 68, fig. 1, — Vatent. Ind.3, f, 323, 492. S T'rompette. Blech, pl. ceczxxx vin. F Aulus rostre cathethoplateo, corpore lineis longi- tudinalibus picto, caudä PURE Commerson , manus- crits déjà cilés. Trompette. Valmont de Bomare, Dictionnaire d’his- toire naturelle. »« Fistularia caudé rotundaté muticä... fistula chi- lensis. Län. Syst. nat. nat. edit. Gmel. gen. 170, sp. 2. (2) vu, Aulos, en grec, signifie flûte; et soma, bouche. »« DES AULOSTOMES. 55 non seulement dans la mer qui baïgne les côtes de la Chine , mais encore dans celle qui environne les rivages des Antilles , ainsi que dans la mer des Indes orientales. Sa couleur générale est rougeâtre , et variée par un grand nombre de taches irré- gulières, inégales , petites, noires ou brunes, et par huit raies longitudinales blanches: Le corps et la queue sont couverts d’é- cailles pelites, dentelées et serrées les unes au dessus des autres. On aperçoit de légères ciselures sur les grandes lames qui revétent la tête. Les mâchoires sont très-comprimées, et leur longueur égale souvent le cinquième de la longueur totale. J/ouverture de Îa bouche , que l’on voit au bout du iuyau formé par le museau , n’a que peu de dia- mètre ; et la portion de la mâchoire infé- rieure qui en compose le bord d’en bas se relève contre la supérieure. Ces mâchoires ne présentent pas de dents. L'animal n’a pas de langue : mais au dessous de l’extré- mité du museau pend un barbillon flexible. Chaque narine a deux orifices. On découvre le rudiment d’une cinquième branchie sous lopercule qui bat sur une lame triangulaire et striée. Les neuf rayons de la partie anté- rieure du dos se relèvent et s’inclinent à la Z 3 356 HISTOIRE volonté du poisson , comme ceux d'une. véritable nageoire. | | L'aulostome chinois parvient à une lon- sueur de près d’un mêtre ( près de trois pieds ); sa chair est coriace et maigre. Il se nourrit d'œufs de poisson ; il mange aussi des vers. On ne le rencontre que dans les mers vois sines de l'équateur ou des tropiques (1)... Uni ue nn IN NOR ii (x) »« 4 rayons à la membrane branchiale de l’aulostome chinois. 17 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale. 13 rayons à la nageoire de la queue, »« DES SOLÉNOSTOMES. 557 CENT QUATRE-VINGT-DIXIÈME Gr LES SOLÉNOSTOMES. »« Lzs mächoires étroites , très-alongées et en forme de tube ; l'ouverture de la bouche à l’extrémité du museau; deux nageoires dorsales. | ESPÉCE. LE SOLÉNOSTOME PARADOXAL ; solenos- tomus paradoxus. — Cinq rayons à la pre- mière nageoire du dos; dix-huit à la seconde ; la caudale lancéolée ; le corps et la queue couverts de lames un peu relevées et aiguës dans leurs bords. | ; 358 HISTOIRE LE SOLÉNOSTOME PARADOXE (1). »« C’EsrT à Pallas que nous devons la connoissance du solénostome, qui, par sa conformation extraordinaire, nous rappelle plusieurs genres différens de poissons, et notamment ceux des syngnathes, des aspi- dophores, des scorpènes, des lépisacantkes, des péristédions , des loricaires , des fistu- laires, et des aulostomes. Cet abdominal ne parvient guère qu’à la longueur d’un décimètre ( trois pouces huit lignes ). On l’a pêché dans les eaux d’Am- boine. Sa couleur générale est d’un gris blanchâtre , relevé par des raïes ou petites * (1) »« Solenostomus paradoxns. Pallas, Spiciles. zool. 8, p. 32, tab. 4, fig. 6. Trompette solénostome. Bonaterre, planches de VEnc. méthod. »« T'istularia lineis aroutè prominulis reticulaté , caud& lanceolatä... fistularia paradoxe. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 170, sp. 5. — Artedi , Gen. pisc. nov. gen. Lin. p. 627, n°3. | DES SOLENOSTOMES. 55 bandes sinueuses et brunes. On voit sur la première nageoire du dos et sur celle de la queue, d’autres raies tortueuses et noires, Les lames qui recouvrent le corps et la queue ont leurs bords hérissés de petites épines : elles sont d’ailleurs placées de ma- nière que le corps ressemble à une sorte de prisme à neuf ou dix pans dans sa par- lie antérieure, et à six faces dans sa partie postérieure. La queue, dont le diamètre est moins grand que celui du corps, présente six ou sept faces. La tête proprement dite est petite; l'œil grand; le devant de l'orbite garui, de chaque côté, d’un piquant à trois facettes; le tube formé par le museau, très-long, droit, dirigé vers le bas, comprimé, aigu par le haut, relevé en dessous par une double arète lon- situdinale , armé dans sa partie supérieure de deux aiguillons coniques ; le bout du museau où est l’ouverture de la bouche , relevé ; la lèvre d’en bas moins avancée cependant que la supérieure; la nuque dé- fendue par trois piquans ; l’opercule petit, très-mince, et rayonné ; la première dor- sale très-haute , et inclinée vers la queue; chaque ventrale très-grande ; et l’espace Z 4 360 HISTOIRE qui sépare une ventrale de l’autre , re- couvert d’une membrane lâche, qui les réunit , et forme comme un sac longitu- dinal (1) »« (1) » «25 rayons à chaque pectorale du solénostome paradoxal. 7 rayons à chaque ventrale. 12 rayons à la nageoire de l’anus. 14 rayons à celle de la queue. »« DES ARGENTINES. 361 CENT QUATRE-VINGT-ONZIÈME G. LES ARGENTINES. »« Moivs de trente rayons à la mem- brane des branchies, ou moins de rayons à la membrane branchiale d’un côté qu’à celle de l’autre; des dents aux mâchoires, sur la langue et au palais; plus de reuf rayons à chaque ventrale ; point d’ap- pendice auprès des nageoires du ventre ; le corps et la queue alongés ; une seule nageoire du dos ; la couleur générale argentée et très-brillante. PREMIÈRE ESPÈCE. ‘L’ARGENTINE SPHYRÈNE; argentina sphyræna. — Dix rayons à la nageoire du dos : douze ou treize à ceile de l'anus; la caudale fourchue; six rayons à la mem- brane des branchies. 2. L'ARGENTINE BONUK ; argentina bo- nuk. — Dix-sept ou dix-huit rayons à la dorsale ; huit à la nageoire de l'anus ; la caudale fourchue; treize rayons à la mem- brane branchiale. 362 HISTOIRE 3. L’ARGENTINE CAROLINE ; argentina carolina. — Vingt-cinq rayons à la nageoire du dos ; quinze à l’anale ; la caudale four- chue ; vingt-huit rayons à la membrane des branchies. 4. L’ARGENTINE MACHNATE; argenlinæ machnata.— Quatre rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et quatorze rayons arti- ‘culés à la nageoire de l’anus ; la caudale très-échancrée ; trente-deux rayons à une membrane branchiale, et trente -quatre à l'autre. »« DES ARGENTINES. 563 = — —— me L’ARGENTINE SPHYRÈNE (1), L’ARGENTINE BONUK (2), L'ARGEN- TINE CAROLINE (3), ET L'ARGENTINE MACHNATE (4). 15 :2009: ET. 4 ESPECES. pe La sphyrène est bien petite ; elle ne parvient ordinairement qu’à la longueur d’un décimètre (trois pouces huit lignes) : mais sa parure est riche et élégante. ..... . (1) v« Argentina sphyræna. Dans la Provence, pei d'argent... Argentine hautin. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaterre, planches de l’Encycl. méth. Argentina. Artedi, gen. 8, syn. 17. Seconde espèce de spet. Rondeïlet , première partie, liv. 8, chap. 2. Sphyræna parva, seu sphyræna secunda species. Gesner , p. 885 et 1061, et ( germ. ) fol. 59, a. Piscicuius Romæ argentina dictus. Willughby , P: 229. — Ra]. p. 108. — Gronov. Mus, 1, n° 24. »« Argentina pinné ani radiis novem.... argentin@ sphyræna. Läin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 182, sp. 1- (2) »« Argentina bonuk. Argentine bonu&, Bonaterre , planches de l’Encyck mélhodique, »« 364 °SHIIS TONRE Revêtue d’écailles moins belles, elle n’auroit point à redouter le filet ou l’appât du pé- cheur ; mais elle est couverte d’une substance Le nom arabe de ce poisson est, à Djedda, bonuk, et à Loheia, bunuk. Argentina lingué basi tuberculis osseis dentatä.... argentina glossodonta. Forskœl, Faun. ægypt. arab. p- 88, n° 99. Argentina pinné ani radis octo........ argentina glossodonta. TAn. Syst. nat. edit. Gm. gen. 182, sp. 3: — Artedi, Gen. pisc. gen. 5, addit. n° 2. (3) »« Argentina carolina. Argentine caroline. Daubenton et Haüy, Encycl. méth. — Bonaterre , planches de l’Enc. méth. Harengus minor bahamensis. Catesb. Carol. 2, p- 24 , tab. 24. »« Argentina pinné anali radiis quindecim... argen- ina carolina. Lin. Syst. nat. edit: Gmel. gen. 182, sp. 2. — Artedi, Gen. pise. gen. 5, addit. n° 3. (4) »« Argentina machnata. Argentine machnat. Bonaterre , planches de l’Enc. méthodique. »« Les arabes donnent à cette espèce le nom de machnat. Argentina \lineari-lanceolata, miémbran& ‘bran- chiostegé ultrà triginta radios... argentina machnata. Forskœl , Fann. ægypt. arab. p.68, n° 100. Argentina pinn& ani radiis septemdecim... argen- ina machnata. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 182, sp. 4 — Artedi, Gen. pisc. gen. D, addit. n° 4. DES ARGENTINES. 5365 dont les nuances et les reflets sont ceux des perles orientales. Par une suite d’une con- formation particulière, les élémens de ses écailles ne se réunissent pas seulement sur sa peau en lames blanches et chatoyantes ; ils se rassemblent dans son intérieur en poudre brillante et fine. Sa vessie natatoire, qui est assez grande à proportion de la lon- gueur totale de l'animal, est particulièrement couverte d’une poussière d'argent , ou plutôt de petites feuilles argentées et éclatantes. Les arts inventés par ie luxe ont eu recours à ces molécules argentines ; ils les ont in- troduites dans de petits globes d’un verre très-pur et très - diaphane., les ont collées contre la surface iniérieure de ces boules blanches et transparentes, ont produit des perles arlificielles de toutes les grosseurs qu’ils ont pu desirer ; …. et la sphyrène a été tourmentée, poursuivie et prise , malgré sa pelitesse et le nombre de ses asyles, comme les poissons les plus grands et les plus propres à satisfaire des besoins plus réels que ceux de la vanité. On trouve cette argentine dans la Médi- terranée , notamment auprés de la campagne de Rome et des rivages de l’Etrurie. Sa tête est si diaphane, qu'on distingue aisément 866 US FT OTRE àu travers de son crâne les lobes de son cerveau. Le bonuk habite dans la mer d'Arabie. Ses écailles sont larges , arrondies, striées à leur base, et brillantes. On n’en voit pas de petites sur la tête. Le dos réfléchit des teintes un peu obscures ; et la nuque ainsi que les nageoires offrent des nuances d'un bleu mêlé de verd. De petits tubercules sont situés entre les yeux. La mâchoire supérieure finit en pointe, s’avance plus que l'inférieure, et montre une tache noire en forme d’an- neau. Les dents sont petites, sétacées, très- serrées, roussatres , placées sur plusieurs rangs ; le fond du palais en présente de molaires , qui sont hémisphériques, blanches, fortes , et distribuées en trois compartimens. On peut voir, à la base de la langue, des tubercules osseux , hérissés d’aspérités. La ligne latérale est droite. De petites écailles revêtent une partie de la membrane de la caudale. L’argentine caroline, qui se plaît dans les eaux douces de la contrée américaine dont elle porte le nom , a sur son opercule une sorte de suture longitudinale ; et sa ligne latérale est droite. La machnate, qui vit dans la mer d'Arabie DES ARGENTINES. 567 comme le bonuk, parvient à la longueur de plusieurs décimètres (plusieurs pouces). Elle a le dos bleuâtre ; la dorsale d’un bleu mêlé de verd ; l’anale et la caudale de la même couleur par dessus, et jaunâtres par dessous ; les pectorales et les ventrales jau- nâtres ; les écailles petites et striées ; le dessus de la tête horizontal, aplati , et creusé par un sillon très-large ; la lèvre supérieure moins avancée que l’inférieure ; les dents nombreuses et très-fines; l’œil grand; l'oper- eule dénué de petites écailles. L’inégalité du nombre des rayons des deux membranes branchiales est digne de remarque (1). »« (1) »« 14 rayons à chaque pectorale de largentine sphvrène. 11 rayons à chaque ventrale. 19 ravons à la caudale. 19 rayons à chaque pectorale de l’argentine bonuk. 11 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la nageoire de la queue. 16 rayons à chaque peciorale de l’argentine caroline. 12 rayons à chaque ventrale. : 31 rayons à la caudale. 17 rayons à chaque pectorale de l’argentine machrate. 15 rayons à chaque ventrale. 18 rayous à la nagcoire de la queue, »« 368 HISTOIRE CENT QUATRE-VINGT-DOUZ" G. LES ATHERINES. pe Morws de huit rayons à chaque ventrale et à la membrane des branchies ; point de dents au palais; le corps et la queue alongés, et plus ou moins transparens ; deux nageoires du dos ; une raie longitu- dinale et argentée de chaque côté du poisson. PREMIÈRE ESPÈCE. L’ATHÉRINE JOEL ; atherina hepsetus. — Huit rayons à la première dorsale ; dix à: la seconde ; treize à celle de l'anus ; trois à la membrane branchiale ; la caudale four- chue ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; les écailles en losange, minces et unies. 2. L’ATHÉRINE MÉNIDIA ; atherina me- nidia.— Cinq rayons à la première nageoire du dos; dix à la seconde ; vingt-quatre à l'anus ; la caudale fourchue. 3. L’ATHÉRINE SIHAMA ; atherina sihama. — Onze rayons aiguillonnés à la première dorsale ; DES ATHERINES. 560 dorsale; vingt-un à la seconde ; vingt-trois à la nageoire de l'anus ; les écailles arron- dies et légèrement dentelées ; le sommet de la tête garni de petiles écailles. _& L’ATHÉRINE GRASDEAU; atherina pinguis.— Six rayons à la première nageoire du dos ; dix à la seconde ; vingt à la nageoire de l'anus ; six à la membrane branchiale ; une membrane entre les ventrales ; la cau- dale fourchue. »« Poiss. Tome XII. Aa 570 HISTOIRE Co L’ATHÉRINE JOEL (à), * L’ATHÉRINE MÉNIDIA (2), L’ATHÉRINE SIHAMA (4%), ET L’'ATHÉRINE GRAS- DEAU (4). 1, 2, 9 ET 4° ESPÈCES. Lx Voyez la planche LXKI, figure 2. ve Le joël a la tête dénuée de petites écailles , le dos brunâtre, les flancs nuancés de bleu, le ventre argentin, les nageoires grises ; il ne présente que de très - petites (1) va Atherinus hepsetus. Prester , prêtre, rosere£, roset. Dans plusieurs provinces méridionales de France, lou sauclet. En Portugal, peic-rey, peixe- rey. En Sardaigne , segreto. En Arabie, kesch kusch, abu-kesckul. En Turquie, immisch-baluk. En Italie, spiilancosa. Auprès de Gênes, guenaro. Auprès de Venise, anguella. Par les allemands, kornahrenfisck. Par les suédois, silverfisk. Par les danois, sa/vbandet. Par les hollandais, foorna airvich. Dans plusieurs contrées de l’Angleterre , smels. Atherina. Mus. Ad. Frid. 2, p. 103. — Gronov. Mus. 1 , n° 66. Atherina hepsetus. Fasselquist , It. 582. — Fors- koœl , Faun. arab. p. 69 ,n° ro1. Athérine joël. Daubenton et Haïüy, Enc. méth. — DES ATHERINES. ST dimensions ; son corps est presque diaphane ; ses écailles se détachent facilement : sa chair est bonne , et d’ailleurs on se sert de ce poisson pour faire des appâts. Bonaterre, planches de l’'Encycl. méthod. — Bloch, ‘pl. cecxcuu, fig. 3. Juoil. Rondelet, première partie » Liv. 7, ch. 8. ITepsetus Rondeletii. Aldrov. lib. 2, cap. 55, p. 216. Pisciculus anguella Wenetiis dictus. Willughby, P. 200. — Raï. p. 79. Atherina. Artedi, sÿn. Append. p. 116. Atherina , vertice ad rostrum usque planiusculo, éænid laterali argente&. Commerson , manuscrits déjà cités. »« Atherina pinn& ani radiis ferè duedecim... athe- rina hepsetus. Lin. Syst. nat. cdit. Gm,. gen. 183, sp. 1. (2) »v« Atherina menidia. Athérine poisson d'argent. Vaubenton et Haüy, Encycl. méth. — Bonaterre, pas de l’Encycl. méthodique. | Atherina menidia, pinn& ant radiis viginti quatuor, caudé bifidé. Bosc, notes manuscrites déjà citées.»« Atherina pinné ani radiis viginti quatuor. ......, | atherina menidia. Lin. Syst. nat. edit. Gmel.gen. 185, sp. 2. — Artedi , Gen. pisc. gen. 6, addit. n° 2. (3) »« Atherina sihama. Athérine sihama. Bonaterre, planches de l’Encycl, méthodique. »« Le nom arabe de cette espèce est sjami. ï Atherina pinnis quinque subthoracicis, radiis dor- Aa 2 372 H 1/5 TO ÉRCE On le trouve dans la mer d'Arabie, dans la Méditerranée, et dans l’océan Atlantiqué boréal. M. Sonnini raconte , dans l'intéressant ouvrage qu'il a publié sous le titre de Voyage en Grèce et en Turquie, que les athiérines joëls, nommées athernos païr les grecs mo dernes, se réunissent en bandes très-nom- breuses auprès des rivages des îles grecques. Lorsqu’ox veut les prendre, et que le tems est calme, un pêcheur se promène le long dés bords de la mer , en traïnant dans l’eau. une queue de cheval ou üun morceau dé drap noir altaché au bout d’un long bâton; les joëls se rassemblent autour de cette sorte d’appât , en suivent tous les mouvemens, et se laissent conduire dans quelque enfonce- ment formé par des rochers, où on les renferme par le moyen d’un filet, et où on les saisit ensuite facilement (5). salis pinnæ primæ duodecim...... atherina sihama, Forskœl, Faun.ægypt. arab. p.70, n° 102. À Atherinat pinné ani radiis viginti tribus. .......4 atherina sihama. Lin. Syst. nat. ed. Gm. g. 183, sp. 5: - (4) »@ Atherina pinnis, —, Le grâdeau ou le gras deau , atherina pellucida , ore denticulato , ete, Com= merson, manuscrits déjà cités, »« (5) »« Voyage en Grèce et en Turquie, par M. Son- nini, vol, 1, P: 209. « DES ATHERINES. 373 On pêche une grande quantité de ces athérines dans les environs de Southamp- ton, qu’elles fréquentent pendant toutes les saisons qui ne sont pas très- froides, mais particulièrement pendant le printems, qui est le tems de leur frai. Notre habile et zélé correspondant , M. Noël de Rouen, m’a écrit que l’on péchoit quelquefois, sur les côtes voisines de Caen, des athérines joëls ; on les y nomme rosereis ou rosets. Elles parviennent rarement à la longueur d’un décimètre (trois pouces huit lignes ). Elles ont au dessus de la tête une pelite crête dentelée , des deux côtés de laquelle est un sillon dans la cavité duquel on voit deux trous ou pores différens des orifices des narines. Leur chair est extrème- ment délicate : lorsque le poisson est sec, elle devient jaune et beaucoup plus trans- parente que pendant la vie de l’animal. La raie longitudinale et argentce reste cepen- dant opaque, et paroît, dit M. Noël, comme un petit galon d'argent sur un fond chamois. ..... Dans le port de Fécamp, on pêche les joëls à la marée montante, vers la fin de l'été. On leur a donné le nom de prêtre , apparemment à cause de leur espèce d’étole d'argent. On se sert, pour les prendre, où Aa & 374 HISTOIRE d’un filet désigné par le nom de carré (1); dans le fond duquel on met pour appât des crabes écrasés ; ou d’une grande chaudrette, nommée kommardière , qu’on laisse tomber du haut d’un mât placé sur le bord du bateau pêcheur. | L'athérine ménidia ..... que M. Bosc a vue vivante dans l'Amérique septentrionale, a la tête aplatie par dessus, arrondie en dessous , et tachetée de points bruns. Sa bouche peut s’alonger de plus de deux mil- limètres ( près d’une ligne). Dix ou douze dents très-courtes garnissent ses lèvres. Sa hauteur est égale au cinquième de la lon- gueur du corps et de la queue. Sa couleur générale est d’un gris pâle : mais l'extrémité de la caudale est brune ; et les écailles sont bordées , sur-tout sur le dos, de petits points bruns. Ces écailles sont d’ailleurs presque circulaires. La raie argentée est large d’un millimètre (une demi-ligne } ou environ. (1) vx Chaudrette, chaudière, caudrette , caudelette, savonceau , différens noms d’un truble qui n’a pas de manche, que l’on suspend comme le bassin d’une balance, et que l’on relève avec ume petite fourche de bois.... »« DES ATHERINES. 375 Les athérines ménidia sont extrémement communes dans les rivières salées des envi- rons de Charles-town. Elles sont très-jolies à voir, très-agréables au goût , et de plus irès-propres à servir d'appât, leur longueur n’excédant pas un décimètre (trois pouces huit lignes ). | La sihama ressemble à un fuseau par sa forme générale. Des teintes de blanc, de verd et de bleu composent le fond de sa couleur. Sa lèvre supérieure peut s’avancer à sa volonté. Ses pectorales sont lancéolées. On l’a pêchée dans la mer d'Arabie. ..... La couleur générale de l’athérine grasdeau est semblable à celle d’une eau très-transparente ; des nuances plus obscures paroissent sur le dos : les nageoires supé- rieures sont brunes, ainsi que la caudale ; les inférieures blanches et diaphanes ; les pectorales ornées d’une bande transversale, large, transparente et argentée. L'intérieur de la bouche est aussi d’un blanc éciatant et diaphane ; l'iris est argenté. Les yeux sont peu sailians ; la tête est dénuée de petites écailles ; l’opercule composé de deux pièces, et pointu par derrière ; la mâchoire supé- rieure extensible ; le péritoine noir; la chair très-délicate. Celles des côtes que l’on voit Aa 4 376 HISTOIRE au delà de l'anus sont réunies les unes aux autres, et leur surface inférieure présente une épine courbée en arrière (1) »«. (1) »« 13 rayous à chaque pectorale de l’athérine Joël. F 6 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la nageoire de la queue. 13 rayons à chaque pectorale de Flathérine ménidia, 6 rayons à chaque ventrale. 22 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale de l’athérine sibama. 6 rayons à chaque ventrale, 17 rayons à la nageoire de la queue. 14 rayons à chaque pectorale de lathérine grasdeau, g 6 rayons à chaque ventrale. 37 rayons à la caudale, »« DES HYDRARGIRES. 377 CENT QUATRE-VINGT-TREIZ" G. LES HYDRARGIRES. » « Mons de huit rayons à chaque ventrale et à la membrane des branchies ; point de dents au palais; le corps et la queue alongés et plus ou moins lransparens ; une nageoire sur le dos ; une raie longitudi- nale plus ou moins large, plus ou moins distincte , et argentée, de chaque côté du poisson. * L'HYDRARGIRE SWAMPINE ; Aydraroira swampina. — Onze rayons à la nageoire du dos ; douze à la nageoire de l'anus ; la caudale arrondie. »« 5 378 HISTOIRE L'HYDRARGIRE SWAMPINE (i}. ..»«OCzrrx hydrargire a la tête aplatie en dessus et en dessous ; la bouche cartila- gineuse ; les lèvres susceptibles de s’alonger, et garnies chacune de dix ou douze dents très-courtes , la lèvre inférieure plus avancée. que celle d’en haut; l’ensemble formé par le corps et la queue, demi-transparent, et quatre fois plus long que large ; les ventrales très-rapprochées de la nageoire de l’anus; les écailles demi-circulaires; les yeux jaunes; les nageoires souvent pointillées; un grand nombre de petits points verdâtres distribués autour de chaque écaille , ou placés de ma- nière à produire des raies longitudinales , et quelquefois onze ou douze bandes transver- sales et brunes réunies à ces points verdàtres, ou composant seules la parure de la swam- pine. (1) vx Æydrargira swampina. Atherina swampina , pinné ani radiis duodecim , caudä rotundatä. Notes manuscrites communiquées par mon habile confrère M. Bosc, n« DES HYDRARGIRES. 379 Les individus de cette espèce paroissent par milliers dans toutes les eaux douces de la Caroline. Ils fourmillent sur-tout dans les marais et dans les lagunes des bois. Les mares dans lesquelles ils se trouvent étant souvent desséchées au point de ne pas con- server assez d’eau pour les couvrir, ils sont obligés de changer fréquemment de séjour. Is émigrent ainsi sans beaucoup de peine, parce qu'ils peuvent sauter avec beaucoup de facilité , et s’élancer à d’assez grandes hauteurs. M. Bosc en a vu parcourir en un instant des espaces considérables pour aller chercher une eau plus abondante. Ils ne parviennent cependant presque jamais à la longueur d’un décimètre (trois pouces huit lignes) Leur chair n’est pas d’ailleurs agréable , et les pêcheurs ne les recherchent pas; mais ils servent de nourriture à un grand nombre d’oiseaux d’eau et de reptiles qui habitent dans leurs lagunes et dans leurs marais (1). »«. ; (1) »« 6 rayons à la membrane branchiale de l’hy- drargire swampine. 15 rayons à chaque pectorale. 7 rayons à chaque ventrale. 26 rayons à la nageoire de la queue. »& 580 HISTOIRE CENT QUATRE-VINGT-QUATOR?: G. LES STOLÉPHORES. »« Morxs de neuf rayons à chaque ven- trale et à la membrane des branchies ; point de dents ; le corps et la queue alongés, et plus ou moins transparens ; une nageoire sur le dos; une raie longi- tudinale et argentée de chaque côté du poisson. PREMIÈRE ESPÉCE. LE STOLÉPHORE JAPONAIS ; stolephorus Japonicus. — Cinq rayons à la nageoire du dos; la raie longitudinale et argentée très- large. | 2. LE STOLÉPHORE COMMERSONNIEN ; s{ole- phorus Commersonnii. — Quinze rayons à la dorsale; vingt à la nageoire de l'anus ; la caudale en croissant. »« LES STOLEPHORES. 581 2 Dern LE STOLÉPHORE JAPONAIS (1), : ET LE STOLÉPHORE COMMERSONNIEN (2), 1 ET 2° ESPÈCES. pe Les stoléphores ont une parure très- semblable à celle des athérines ; le nom générique que nous leur avons donné dé- signe l’ornement qu'ils ont recu (5). .... Le japonais vit dans la mer qui entoure les îles dont il porte le nom. Sa longueur ordinaire est d’un décimèire ( trois pouces huit lignes). Sa tête ne présente pas de petites écailles ; celles qui garnissent le corps et la queue sont très-lisses. Sa couleur géné- rale est d’un rouge mêlé de brun. Le commersonnien a la tète dénuée de petites écailles, comme le japonais ; le mu- (1) »« Stolephorus japonicus. Houtt. Act. Haarl. MX 0 D A0 A 20e NC) Atherina pinné dorsi unic4 quinqueradiatä......4 atherina japonica. Lin. Syst. nat. ed. Gm. gen. 185, sp. 4. — Artedi, Gen. pisc. gen. 6, addit. n° 5. (2) »« Séolephorus Commersonnii. {5) Siole , en grec, signifie étole , etc. 533 : HISTOIRE seau pointu; la mâchoire supérieure termi- née par une protubérance ; les yeux gros et ronds; les écailles arrondies; les ventrales très-pelites ; la caudale assez grande (1). D« (1) »« 14 rayons à chaque pectorale du stoléphore japonäis. 8 rayons à chaque ventrale. 15 rayons à la nageoire de la queue du stolé- phore commersonnien. »« DES MUGES. 383 CENT QUATRE-VINGT-QUINZ» G. LES MUGES. »« IDE mâchoire inférieure carénée en dedans; la tête revêtue de petites écailles: les écailles striées; deux nageoires du dos. PREMIÈRE ESPÈCE. LE MUGE CÉPHALE ; mugil cephalus. — Quatre rayons à la première nageoire du dos ; neuf à la seconde: trois rayons aiguillon- nés et neuf rayons arliculés à la nageoire de anus; la caudale en croissant ; une den- telure de chaque côté, entre l’œil et l’ouver- ture de la bouche; deux orifices à chaque narine ; l’opercule anguleux par derrière ; un grand nombre de raies longitudinales , étroites et noirâtres , de chaque côté du poisson. 2, LE MucE ALBULE ; mugil albula. — Quatre rayons à la première nageoire du dos ; neuf à la. seconde; trois rayons aiguil- lonnés et huit rayons articulés à lanale ; la caudale fourchue ; la couleur générale argentée ; point de raies longitudinales, 55% HIS TOIR ES 3. LE MUGE CRÉNILABE ; mugil crenilabis. Quatre rayons aiguillonnés à la première dorsale ; neuf à là seconde ; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l’anus ; la caudale en croissant ; les lèvres festonnées ; une ligne latérale très- sensible. . A LE MUGE TANG ; mugil lang. — Quatre rayons à la première nageoire du dos ; neuf à la seconde; un rayon aiguillonné et dix rayons. articulés à l’anale ; la vandalé en croissant ; les opercules dénnés de petites écailles; un grand nombre de raies longi- tudinales , étroites et jaunes. 5. LE MUGE TRANQUEBAR ; mugll tran- quebar. — Quatre rayons à la première na- seoire du dos , neuf à la seconde ; un rayon aisuillonné et ofZe rayons articulés à la na- geoiré dé l'anus; la caudalé en croissant ; la iête très-petite; les opercules garnis de pe- tiies écailles ; un grand nombre de raies longitudinales, très-étroites et jaunes. 6. LE MUGE PLUMIER ; mag Plumierti. — Quatie rayons à là premiére dorsale ; un rayon aiguillonné ét neuf rayons articulés à la riageoiré dé l'anus ; l’ouvérture de la bouche trèstgrande ; point de dentelure au devant DES MUGES. 385 devant de l'œil : le museau très-arrondi ; le dessus de la tête aplati; point de petites écailles sur les opercules ; la couleur géné- rale jaune; point de raies longitudinales. 7. LE MUGE TACHE-BLEUE ; mugil cœru- deomaculatus. — Quatre rayons à la pre- mière nageoire du dos; neuf à la seconde ; dix à l’anale; cinq à la membrane bran- chiale ; la couleur générale d’un bleu mêlé de brun; une tache bleue à la base de chaque pectorale ; point de raies longitudi- nales. »& ÿ Poiss. Tome XIL. Bb 356 HISTOIRES: ‘LE MUGE CÉPHALE ()*, LE MUGÆ ADBULE (2), LE MUGE CRÉNI- LABB(5), LE MUGE TANG (4), LE MUGE TRANQUEBAR (5), LE MUGE PLUMIER (0), ET LE MUGE; TACHE-BLEUE. (7). PANNES 4e Do) O0 ET 7 ESPÈCES. ë Foyez planche LXXI L fs 5 »« rs tête du céphale est large, quoique comprimée; l’ouverture de sa Éucté étroite; chacune de ses wâchoires armée de très- petites dents ; ia langue rude; la gorge garnie (1) vx Musgil cephalus. Mulet de mer, cabot, meuille. Auprès de Bordeaux , mule. Dans plusieurs provinces méridiouales de France, same, maron, chalue. Au- près de Marseille, mugeo , mujou. Dans la Provence, lou testud. À Gênes, muggine nero, capo grosso, saltatore. À Rome, cefalo. En Sardaigne, muggini, ozzane, cumula , tissa , concordita. À Malte, raplar. En Arabie, buri, mukscher, En Turquie, £efal baluk. Par les allemands, harder, gross-kopf. Par les anglais, mullet. Dans les Indes orientales, baluna, blanov. Mugile muge. Daubenton et Haüy, Enc. méth, — Bonatcerre, planches de lEne. méth. IMulet. Bloch, pl. ccoxciv. — Mu:. Ad. Frid. 2 » pe 104. ETS. MUC F5. 587 de deux os hérissés d’aspérités ; la lèvre su- périeure soutenue par deux os étroits, qui finissent en pointe recourbée ; la partie anté- Wugil. Artedi, gen. 32, syn. 52 ,sp.7r. Kephalos o kestreÿs. Aristot. lib. 2, cap. 17: lib. 4, cap. 8 et 10; lib. 5, cap. 5, 9, ioet 11; lib.6, cap. 13, 25 et 19; lib. 8 , cap. 2, 135, 19 et 30. Kephalos et kestreos , et kestrea. Ælian. lib. 1, cap. 3, p.7; lib. 7, cap. 19; et lib. 15, cap. 19. Kephalos et kestrea. Oppian, Ub. r, p.5;et lib.2, p. 55. O kestreys. Athen. lib. 1, p. 4; lb. 3, p. 86; Jib. 7, p. 506. Cephalus. P. Jov. cap. 10 , p. 66. — Rondelet , pre- mière partie, iv. 7, chap. b,lib 8, chap. 1, 2,3 et 4; lib. 15, chap. 5; et seconde partie des poissons des étangs marins, chap. 5 (édition de Lyon, 1558 ). … Céphalus , cesteus ; et mugil. Gesner ; p. 549, 684, et ( germ. ) fol. 55 et fol. 356 a. Mugil. Plin. lib 9, cap. 15, 17. — Wotton, Bb. 8, cap. 179, fol. 159 a. — Jonston, lib. 2,tit. 1, cap. 4, tab. 25, fig. 5; Thaum. p. 421. — Aldrovand. lib. 4, cap. 6, p. 500. _ Mugil cephalus. Willighby, p.274. — Raj. p.84. Mugil imberbis. Charlet. p. 151. Mugil et mugilis. Salvian. fol. 75 a ad 58 a. : Mugil cephalus. Hasselquist , It. 385. Mugil. Gronov. Zooph. 3a7.»€ Mugil pinné dorsali anteriore quinqueradiaté . se cephalus. Lin. Syst. nat. ed. Gm. g. 184, Sp. f- Bb 2 3588 HISTOIRE rieure de l’opercule placée au dessus d’une den - branchie ; la base de l’anale, de la caudale et de la seconde dorsale , revêtue (2) »« Musgil albula. ju Mugile albule. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonatcrre, planches de l’Enc. méthodique. Albula bahamensis. Catesby, Carol. 2, p. 6, tab. 6. Mugil argenteus minor , etc. Brown, Jam. 450. »« Mugil pinné dorsali anteriore quadriradiatä...... mugil albula. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 184, sp. 2, — Artedi, Gen. pisc. gen. 26, addit, n° 2. (35) »« Musgil crenilabis. Musgile arabi. Bonaterre, planches de l’Encycl. méthodique. »« Le nom arabe de ce poisson est arabi. Mugil pinn& dorsali anteriore radiis quatuor flexi- libus : posteriore inermibus : labiis crenatis ; inferiore bicarinato..... . mugil crenilabis. Forskœl, Faun. ægypt. arab. p. 75, n° 109. — Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 184, sp. 3. — Artedi, Gen. pisc. gen. 26, addit. n° 3. (4) vx Musgil tang. Bioch, pl. cccxcv. (5) Mugil tranquebar. Bloch , article du muge tang. (6) Mugil Plumierii. Mulet doré. Par les alle- mands, weic mund. Par les habitans de l’île Saint- Vincent , atoulri. Bloch, pl. cccxcvi. Cephalus americanus, vulod atoutri. Plumier, ma- nuscrits de la bibliothèque nationale déjà cités. Céphale d’ Amérique , ou mulet doré de rivière. Gauthier, Journal de physique, II, p. 440, pl. xn. DES MUGES. 589 de petiles écailles ; le dos brun ; le ventre argentin, et la couleur des nageoires bleue. Les céphales habitent dans presque toutes les mers. Lorsqu'ils s’approchent des rivages, qu'ils s’avancent vers l’embouchure des fleuves, et qu'ils remontent dans les rivières, ils forment ordinairement des troupes si nom- breuses , que l’eau au travers de laquelle on les voit sans les distingue: , paroît bleuâtre. Les pêcheurs qui poursuivent ces lésions de muges, les entourent de filets, dont ils resserrent insensiblement l'enceinte; et dinni- nuant à grand bruit la circonférence de l’es- pace dans lequel ils ont renfermé ces pois- sons , ils les rapprochent, les pressent, les entassent , et les prennent avec facilité. Mais souvent les céphales se glissent au dessous des filets, ou s’élancent par dessus; et les pêcheurs de certaines côtes ont recours à un filet particulier , nommé sautade, ou cannat, fait en forme de sac ou de verveux, DE QE PR eu OMS ee (7) »« Magil cæœruleo-maculaius. HMugil maculé ad basin pinnarum pectoralium azureä , pinné dorsi ossiculorum novem , ani decem ; pectoradibus sexdecim, Commerson , manuscrits déjà eiles. »« Bb 5 390 HISTOIRE qu'ils attachent au filet ordinaire, et dans lequel les muges se prennent d’eux mêmes, lorsqu'ils veulent s'échapper en sautant... Les muges céphales préfèrent les courans d’eau douce vers la fin du printems ou le cominencement de l'été : cette eau leur convient trés-bien. Ils engraissent dans Îles fleuves et les rivières, et même dans les lacs, quand le fond en est de sable. On fume et on sale les céphales que l’on a pris, et qu’on ne peut pas manger frais; mais d’ailleurs on fait avec leurs œufs assaisonnés de sel, pressés , lavés, séchés , une sorte de caviar que lon nomme boutargue , et que l’on recherche dans plusieurs contrées de l'Italie et de la France méridionale. An reste , le foie du céphale est gros ; l'estomac petit, charnu , et tapissé d’une membrane rugueuse , facile à enlever; le canal intestinal est plusieurs fois sinueux; le pyloreentouré de septappendices. Ces formes annoncent que ce muge se nourrit non seu- lement de vers et de petits animaux, mais encore de substances végétales. Sa vessie matatoire, qui est noire comme son péri- toine, offre de grandes dimensions. L’albule habite dans l'Amérique septen- trionale, DES MUGES. 5q1 Le crénilabe vit dans la mer d'Arabie et dans le grand Ocean. On a remarqué sa longueur de trois ou quatre décimètres (onze à quinze pouces ); ses écailles larges et distinguées presque toutes par une tache: brune; la grande mobilité de la lèvre supé- rieure; la double carène de la mâchoire inférieure ; la tache noire de la base des pectorales ; les nuances vertes, bleues et blanchâtres de toutes les nageoires. On a observé aussi deux variétés de cette espèce. La prennère, suivant Forskœæl, est nommée our (1); et la seconde, féde (a). L'une et l’autre n’ont qu'une carëène à la mâchoire d’en bas : mais les ours ont des cils aux deux lèvres ; et les tâdes n’en ont que de très-déliés, et n’en montrent qu’à la lèvre supérieure. Le tang, que l’on a pêché dans les fleuves de la Guinée, a la chair grasse et de bon goût ; la bouche petite; lorifice de chaque narine double; le dos brun ; les flancs blancs; les nageoires d’un brun jaunâtre, presque (1) »« Mugil labio utroque cilialo inferiort uni- carinato oculis pinguedine ferèobtusis. Forskoœæl, Faur. ægypt. arab. p. 74 , n° 109, var. C. (2) Mugil labio unicarinato; radiis pinnarum spi- nosis , risidis. Forskœl , Loco suprà citato , vax.:d, Bb 4 542 HISTOIRE de la même couleur que les raies longitu= -dinales.... Les narines du tranquebar sont très- écartées l’une de l’autre; les os des lèvres itrés-élrons ; ses dorsales plus basses et ses couleurs plus claires que celles du tang; les deux côtés du museau hérissés d’une petite dentelure, comme sur le tang et le cé- phale (1). (2) »« 6 rayons à la membrane branchiale du muge céphale. 17 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque ventrale, L, 16 rayons à la nageoire de la queue. 17 rayons à chaque pectorale du muge albule. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque ventrale. 30 rayons à la caudale. 17 rayons à chaque pectorale du muge crénilabe. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à -chaque ventrale. 16 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du muge tang. 12 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque ventrale. 16 rayons à la caudale. DES MUGES. 399 Les Antilles nourrissent le muge plumier. Ses deux mächoires sont également avan- cées, et armées l’une et l’autre d’une rangée de petites dents; le corps et la queue sont gros et charnus. | Commerson a laissé dans ses manuscrits ‘une description du muge que nous nommons tache-bleue. Lies côtés de ce poisson offrent des teintes d’un brun bleuâtre ; sa partie inférieure resplendit de l'éclat de l'argent ; ses dorsales et sa caudale sont brunes: ses ventrales et sa nageoire de l’anus montrent une couleur plus ou moins pâle. »« | 6 rayons à la membrane branchiale du muge tranquebar. 12 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aigüillonné et 5 rayons articulés à CHERE ventrale. 16 rayons à la nageoire de la queue. 12 rayons à chaque pectoraie du muge plumier, 7 rayous à chaque ventrale. 4 G rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale du muge tache- bleue. »« 304 HISTOIRE CENT QUATRE-VINGT-SEIZ*. GEN, LES MUGILOIDES. »« La mâchoire inférieure carénée en dedans; la tête revêtue de petites écailles; les écailles striées ; une nageoire du dos. E S,P ËÈ C E. LE MUGILOIÏDE CHILI; Mmugiloïdes chilensis. — Un rayon aiguillonné et huit rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à celle de l'anus. »« LE MUGILOIDE CHILI (à). .....»CO = trouve ce mugiloïde dans la mer qui baigne le Chili, et dans les fleuves qui portent leurs eaux à cette mer. Son nom (1) vx Musgiloides chilensis. Mugile lisa. Bonaterre , pl. de l’Enc. méth. »« Les naturels du Chili donnent à ce muge le nom de lisa. Nugil dorso monopterygio...... . mugil chilensis. DES MUGILOIDES. 50 générique indique la ressemblance de sa conformation à celle des muges, comme son nom spécifique désigne sa patrie. Sa lon- gueur ordinaire est de trois ou quatre dé- cimètres ( onze à quinze pouces } (1). »« Les poissons de cette espèce qui vivent dans les eaux douces ont la chair très-déli- cale et d’un goût exquis ; on les recherche souvent avec autant d’empressement que les meilleures truites (2). Molina , Hist. nat. du Chili ,p. 203 de la traduction française. Musgil pinné dorsali unicé , caudali ps LE mugil chilensis. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 184, sp. 4 — Artedi, Gen. pisc. gen. 26, additam. species adhuc dubiæ , n° 5. (1) Moiina , à l’endroit cite. (2) »« 7 rayons à la membrane des branchies du musiloïde chili. 12 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque ventrale. 16 rayons à la nageoire de la queue.»« 596 HISTOIRE CENT QUATRE-VINGT-DIX-SEP*"E G: LES CHANOS. p« La mâchoire inférieure carénée en de- dans; point de dents aux mächoires ; les écailles striées ; une seule nageoire du dos; la caudale garnie, vers le milieu de cha- cun de ses côlés , d’une sorte d’aile mem- braneuse. ESPÈCE. LE CHANOS ARABIQUE; chanos arabicus. — Quatorze rayons à la dorsale ; neuf à l’anale; onze à chaque ventrale ; la caudale très- fourchue. »« ——— LE CHANOS ARABIQUE (à). » « Cr poisson habite dans la mer d’Ara- bie;il montre une longueur très-considérable: il en présente ordinairement une de douze (1) va Chanos arabicus. Musgile chant. Bonat. pl. de l’Encycl. méth. »« Masgil pinnä dorsali unicä; pinné caudæ utrinque D'ES:CHANOS. 307 -ou treize décimètres ( quatre pieds environ ); et des individus de cette espèce, qui forment une variété à laquelle on a attaché la déno- mination d’anged, ont jusqu’à trente-six dé- cimètres ( près de douze pieds) de long. Ses écailles sont larges, arrondies, argentées et brillantes ; la tête est plus étrroite que le corps, aplatie , dénuée de petites écailies , et d’un verd mêlé de bleu; la lèvre supé- rieure échancrée , et plus avancée que celle d'en bas; la ligne latérale courbée d’abord vers le haut , et ensuite très-droile (1). »& bi-alatä...... mugil chanos. Forskoœl, Faun. ægypt. arab. p. 74, n° 110. —.Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 184, sp. 5. — Arted. Gen. pisc. gen. 26, addit: n° 4. Varietates. A (1) »« 4 rayons à la membrane branchiale du chanos arabique. 16 rayons à chaque pectorale, 11 rayons à chaque ventrale. 20 rayons à la caudale. »« 508 » HHITOIET CENT QUATRE-VINGT-DIX-HUk G. LES MUGILOMORES. p« 1: mâchoire inférieure carénée en dedans ; les mâchcires dénuées de denis, et garnies de petites protubérances ; plus de trente rayons à la membrane des branchies ; une seule nageoire du dos ; une appendice à chacun des rayons de cette dorsale. E $ PÈ CE. LE MUGILOMORE ANNE-CAROLINE; 71191- lomorus anna-carolina. — Vingt rayons à la nageoire du dos; quiuze à celle de l'anus; la caudale fourchue. DES: MUGILOMORES. 309 MUGILOMORE ANNE-CAROLINE (1). »« CE poisson brille du doux éclat de l'argent le plus pur ; une teinte d'azur est répandue sur.son dos. Ses dimensions sont grandes ; ses proportions agréables et sveltes. Il est rare ;..il est recherché. S'en dois la connoissance à mon ami et savant confrére , M. Bosc, ancien agent des relations com- merciales de Ja France dans.les Etats-Unis. Je, consacre à l'amour conjugal le don de l’amilié.; je le dédie à la compagne qui ne n’a jamais donné d'autre peine que celle de la voir, depuis un an, éprouver les souf- fcances les plus vives. C est auprès de son lit de nine que jai écrit une graude partie de l’histoire des poissons. Que cet ouvrage renferme l’expression de ma tendresse , de monestime, de ma reconnoissance: je l NÉ cette expressiün, à la sensibilité profonde qui répand un sf grand charme sûr imes jours ; à la bonte qui fait le bontieur de tous ceux (1) »« Le nom générique de mugilomore désigne les rapports de ce genre avec celui dès muges. »« ? 409 HiES TT ORtE qui l’entourent ; aux vertus qui ont en secret séché les larmes de tant d’infortunés ; à cet esprit supérieur qui craint tant de se mon- trer, mais qui m'a accordé si souvent des conseils s1 utiles ; au talent qui a mérité les suffrages du public (1); à la douceur inalté- rable, à la patience admirable avec laquelle elle supporte la longue et cruelle maladie qui la tourmente encore (2). Quelle que soit la destinée de mes écrits, je suis tranquille sur la durée de ce témoignage de mes sen- timens ; je le confie au cœur sensible des naturalistes: lenom d’Znne-Caroline Hubert- Jubé LAcÈPÉDE leur sera toujours cher. Que le bonheur soit la récompense de leur justice envers elle, et de leur bienveillance pour son époux ! Le mugilomore anne- tete a la tête (1) »« Pendant la vie de son premier mari, M. Gau- thier , homme de lettres très-estimable , auteur d’/nès et Léonore , que l’on joua avec succès sur le théâtre Favart, de plusieurs articles du Dictionnaire rai- sonné des sciences , de quelques parties de l’Histoire universelle , cte. elle publia, sous le nom de Madame G....,un roman intitulé Sophie, ou Mémoires d’une jeune religteuse, et dédié à la princesse douairière de Loœvenstein. {2) Le 7 octobre, 1805, alongée; DES MUGILOMORES. 4o1 alongée , comprimée et déprimée ; un sillon assez large s’éteud longiiudinalement entre les yeux ; louverture de la bouche est grande ; les deux côtés de la carène inté- rieure de la mâchoire d'en bas forinent, en se réunissant, un angle obius; la langue est épaisse, osseuse et unie; les yeux sont très- grands ; liris est couleur d’or ; la ligne laté- rale se dirige parallèlement an dos; toutes les nageoires sont accompagnées d’une mem- brane adipeuse , double, longue , égale dans la dorsale et dans l’anale , inégale dans les pectorales et dans les ventrales. Les trente- quatre rayons de la membrane branchiale sont égaux. La longueur ordinaire du pois- son est de six décimètres ( vingt - deux pouces }); la hauteur, d’un décimèlre (trois pouces huit lignes ) ; la largeur ou épaisseur, de cinq ou six centimètres ( vingt-deux à vingt-quatre lignes ). Ce mugilomore se trouve dans la mer qui baigne les côtes de la Caroline. Le goût de sa chair est très-agréable (1). »« (1) ve 54 rayons à la membrane branchiale du mugilomore anne-caroline. 18 rayons à chaque pectorale. 15 rayons à chaque ventrale. 10 rayons à la nageoire de Ja queue. »« Poiss. Tome XIL Ce 402 HIS TOIRE CENT QUATRE-VINGT-DIX-NEUr: G. LES'EXOCETS. »« La tête entièrement , OU presque entiè- rement couverte de petites écailles ; les nageoires pectorales larges, el assez longues pour alleindre jusqu'à la caudale ; dix rayons à la membrane des branchies ; une seule dorsale; cette nageoire située au dessus de celle de l'anus. PREMIERE ES P É CE. 1, J'EXOCET VOLANT; exocœtus volitans. — Quatorze rayons à la nageoire du dos ; quatorze à celle de l'anus; quinze ou seize à chaque pectorale ; les ventrales petiles, et plus voisines de la tête que le milieu de la longueur totale de l'animal. 2. L’ExocET MÉTORIEN ; exocælus mesogasier. — Douze rayons à la nageoire du dos ; douze à celle de l'anus ; treize à chaque pectorale; les ventrales situées à peu près vers le milieu de la longueur totale du poisson. 9. L’EXOCET SAUTEUR ; exocætus exiliens. «— Onze ou douze rayons à la dorsale ; douze DES EXOCETS. 405 à l’anale; dix-huit à chaque pectorale ; les ventrales assez longues pour atteindre à l'extrémité de la dorsale, et situées pius loin de la tête que le milieu de la longueur totale de l'animal. 4. L’EXOCET COMMERSONNIEN : exocætus Commersonni. — Douze rayons à la nagcoire du dos; dix à celle de l'anus ; treize à chaque ventrale ; les ventrales assez longues pour atteindre au milieu de Ja dorsale, et plus éloignées de la tête que le milieu de la lon- gueur totale du poisson. »« Cc 2 404 HISTOIRE L’EXOCET VOLANT (à) *, EXOCET MÉTORIEN (2), L'EXOCET SAUTEUR (3), ET L'EXOCET COMMER- SONNIEN. (4). . 1,2, 5 ET 4 ESPÈCES. x Voyez plancke LXXII, Jig. - : »« CE genre ne renferme que des poissons volans, et c’est ce que désigne le nom qui le distingue. | ..... L’exocet volant, comme les autres exocels, est beau à voir ; maïs sa beauté, ou (1) v« Exocætus volitans. Poisson volant. En Alle- magne , 2ochflieoer. En Suède, flygfisk. En Danemark, Jlyvfisken. En Hokande , sliegender visch. En Angle- terre, plying fish, En Espagne, el volante, o‘volandor. En Portugal , peixe volante. Au Brésil, prrabebe. Exocet muse volant. Daubenton et Haüy , Encycl. méth. — Bonaterre, planches de lEnc. méth. ÆExocei pirabe. Daubenton et Haüy, Encycl. méth. — Bonaterre , planches de l’'Encyc!l. méth. — Amæn. acad. 1, p. 521. Pirabebe. Pis. Bras. Gr. — Gronov. Mus. 1, n° 27; ct Zooph. 558. — Bloch, pl. ccexcvnr. — Appendix du Voyage de la Nouvelle-Galles méridionale, par Jean White, etc. pl. un, fig. 2. | Pierichthus pinnis pectoralibus radiorum sexdecim ; vegiralibus, intra corporis œquilibrium, nequidem T'LxxTr. 7 P C7, LIMAEA 1. L'EXOCET 7v/ant. 2.LE POLYNÈME parudi no _ DES EXOCETS 2405 plutôt son éclat , ne lui sert qu’à le faire ad anum apice pertingentibus. Commerson, manus- crits déjà cités. »« Exocætus abdomine tereti..... exocætus evolans. Lin. Syst. nat. ed. Gm. gen. 185, sp. 2. (2) ve Exocætus mesogaster. Bloch, pl. ccoxix. (3) Exocætus exiliens. Muge volant, hirondelle de mer. Dans plusieurs provinces méridionalesde France à éendola. En Italie, rondine. En Arabie, dierâd el bahr. À Dichadda , gharara. À Mokha , sabari. Aux Indes orientales, iban terbang berampat sajap. En Allemagne, springer. En Hollande, vliege: de harder. En Angleterre , swailow fish. Exoce sauteur. Bonaterre, pl. de l’'Enc. méth. Exocæîfus. Artedi, gen. 8, sp. 35 , syn. 18. Musge volant. Rondelet , prem. part., liv. 9, ch. 5. Muge volant. Bloch , pl. cocxcvu. Pterichthus apicius, exocætus longèé volans, pinnis pectoralibus radiorum octodecim ; ventralibus extra corporis æquilibrium exortis, ultrà pinnam ani dorsa- lemque apice pertingentibus. Commerson, manuscrits déjà cités. »« Exocætus pinnis ventralibus caudam attingenti- bus.... exocætus exiliens. Lin. Syst. nat. edit. Gmeï. gen. 185, sp. 3. — Artedi, Gen. pisc. gen. 6, uddi- tament. n° 3. (4) vx Exocætus Commersonnii. Pierichthus sublimius pinnis pectoralibus radiorum tredecim ; ventralibus exktrà corporis æquitibriuns exortis, ad medias ani dorsique pinnas apice pertin= gentibus. Commerson, manuscrits déjà cités. »& Cc:3 406 HES TOIRTE découvrir de plus loin par des ennemis contre lesquels 1l'a été laissé sans défense. L'un des plus misérables des habitans des eaux, con- tinuellement inquiété, agité, poursuivi par des scombres ou des coryphènes, s’il aban- donne , pour leur échapper, l’élément dans lequel il est né, s’il s'élève dans l'atmosphère, s'il décrit dans l’air une courbe plus ou moins prolongée, il trouve, en retombant dans la mer, un nouvel ennemi, dont la dent meurtrière le saisit, le déchire et le dévore ; ou, pendant la durée de son court trajet, 1l devient la proie des frégates et des autres oiseaux carnassiers qui infestent la surface de l'Océan, le découvrent du haut des nues , et tombent sur lui avec la rapidité de l'éclair. Veut-1il chercher sa sûreté sur le pont des vaisseaux dont il s'approche pen- dant son espèce de vol? le bon goût de sa chair lui Ôte ce dernier asyle ; le passager avide lui a bientôt donné la mort qu’il vou- loit éviter. .... La parure brillante que nous devons compter parnu les causes de ses tourmens et de sa perte, se compose de l'éclat argen- un qui resplendit sur presque toute sa sur- face, dont l'agrément est augmenté par l’azur du sommet de la tête, du dos et des côtés, DES EXOCETS. 407 et dont les teintes sont relevées par le bleu plus foncé de la nageoire dorsale, ainsi que de celles de la poitrine et de la queue. La tête du volant est un peu aplatie par dessus , par les côtés et par devant. La mâchoire d'en bas est plus avancée que la supérieure ; cette dernière peut s’alonger de manière à donner à l'ouverture de la bouche une forme tubuleuse et un peu cylindrique : l’une et l’autre sont garnies de dents si pe- tites, qu’elles échappent presque à loœil, et et ne sont guère sensibles qu’au tact. Le palais est lisse, ainsi que la langue, qui est d’ailleurs à demi-cartilagineuse , courte , arrondie dans le bout, et comme taillée en biseau à cette extrémité. L'ouverture des narines , qui touche presque à l'œil , est demi - circulaire, et enduite de mucosilé. Les yeux sont ronds, très-grands, mais peu saillans. Le crystallin , qu’on aperçoit au travers de la prunelle , et qui est d’un bleu noirâtre pendant la vie de animal , devient blanc d’abord après la mort du poisson. Les opercules, très-argentés, très-polis et très- luisans , sont composés de deux lames, dont Vantérieure se termine en angle, et dont la postérieure présente une pelile fossette. Les arcs osseux qui soutiennent les branchies CC 4 408 HISTOIRE ont des dents comme celles d’un peigne: Les écailles, quoique un peu dures, se dé- tachent , pour peu qu’on les touche. On voit de chaque côié de l’exocet deux lignes laté- rales : une fausse, et très-droite, marque les intersiices des muscles, el sépare la partie du poisson qui est colorée en bleu d'avec celle qui est argentée; l’auire, véritable , et qui suit la courbure du ventre, est compo- sée d'écailles marquées d’un point et relevées par une shie longitudinale. Le dessous du poisson est aplati jusques vers l’anus , et ensuite un peu convexe. Les grandes nageoires pectorales, que l’on a comparées à des ailes, sont un peu rap- prochées du dos ; elles donnent par leur position, à l’animal qui s’est élancé hors de l’eau, une situation moins fatigante, parce que, portant son centre de suspension au dessus de son centre de gravité , elles lui Ôtent toute tendance à se renverser et à tourner sur son axe longitudinal. La membrane qui lie les rayons de ces pectorales est assez mince pour se prêter facilement à tous les mouvemens que ces nageoires doivent faire pendant le vol du poisson ; elle est en outre placée sur ces rayons, de manière que les intervalles qui DES: EXOCETS os les séparent puissent offrir une forme plus concave , agir sur une plus grande quantité d'air , et éprouver dans ce fluide une résis- tance qui soutient l’exocet , et qui d’ailleurs est augmentée par la conformation de ces mêmes rayons que leur aplatissement rend plus propres à comprimer lair frappé par la nageoire agitée. Les ventrales sont très-écartées l’une de l’autre. Le lobe inférieur de la caudale est plus long d’un quart ou environ que le lobe supérieur. Tels sont les principaux traits que l’on peut remarquer dans la conformation ex- térieure des exocets volans, lorsqu'on les examine, non pas dans les museums, où ils peuvent être altérés, mais au moment où ils viennent d’être pris. Leur longueur ordinaire est de deux ou trois décimétres (sept à onze pouces). On les trouve dans presque touies les mers chaudes ou tempé- rées ; et des agitations violentes de l'Océan et de l'atmosphère les entrainant quelque- fois à de très-grandes distances des tropiques, des observateurs en ont vu d’égarés Jusques dans le canal qui sépare la France de la Grande-Bretagne. 410 FPS 'TORRE Leur estomac est à peine distingué du canal intestinal proprement dit; mais leur vessie natatoire, qui est très-grande, peut assez diminuer leur pesanteur spécifique, lorsqu'elle est remplie d’un gaz léger, pour rendre plus facile non seulement leur nata- tion, mais encore leur vol. Bloch dit avoir lu, dans un manuscrit de Plumier, que dans la mer des Antilles les œufs du poisson volant (apparemment l’exo- cet volant) étoit si âcres, qu’ils pouvoient corroder la peau de la langue et du palais. Il invite avec raison les observateurs à s’as- surer de ce fait... Le métorien montre une dorsale élevée et échancrée, et une nageoire de l'anus également échancrée ou en forme de faux. On l’a pêché dans la mer qui entoure les Antilles. Le sauteur a la chair grasse et délicate ; une longueur de près d’ua demi-mètre ( dix- huit pouces); l'habitude de se nourrir de petits vers et de substances végétales. Il se plaît beaucoup dans la mer d'Arabie et dans la Méditerranée, particulièrement aux en- Virons de l'embouchure du Rhône : maïs on le rencontre , ainsi que le volant, dans presque Loules les parties de l'Océan un peu DES EXOCETS.. Ait voisines des tropiques, et même à plus de quarante dégrés de l'équateur... La tête est plus aplatie par devant et par dessus que dans l'espèce du volant; l'inter- valle des yeux plus large; le haut de l’orbite plus saillant; l’occiput plus relevé ; la mà- choire supérieure moins extensible; lou- verture de la bouche moins tubuleuse ; et la grande surface des ventrales doit faire considérer ces nageoires comme deux ailes supplémentaires, qui donnent à l’animal la faculté de s’élancer à des distances plus con- sidérables que l’exocet volant. Le commersonnien a l’entre - deux de yeux, le dessus de lorbite, la mâchoire su- périeure, comme ceux du sauteur; l’occiput déprimé ; et la dorsale marquée, du côté de la nageoire de la queue, d’une grande tache d’un noir bleuâire (1) ..... CP ÉD ER 5 ( . (1) »« 6 rayons à chaque ventrale de l’exocet volant. 15 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à chaque ventrale de l’exocet mé- torien. 20 rayons à la caudale. 6 rayons à chaque ventrale de l’exocet santeur. 16 rayons à la nagcoire de la queue. G rayons à chaque ventrale de l’exocet com- mersonnicn. 15 rayons à la caudale, »« h19 HISTOIRE DEUX CENTIÈME CENRE. LES POLYNÈMES. »«Dss rayons libres auprès de chaque pectorale ; la tête revêlue de petites écailles ; deux nageoires dorsales. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue fourchue, ou échancrée en croissant. PREMIÈRE ESPÈCE. LE POLYNÈME ÉMoI; polynemus emoi. — Huit rayons aiguillonnés à la première na- geoire du dos; un rayon aiguillonné et treize rayons articulés à la seconde; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la nageoire de l'anus; cinq rayons libres au- près de chaque pectorale. 2. LE POLYNÈME PENTADACTYLE; polynemus quinquarius.— Sept rayons à la première dorsale ; seize à la seconde; deux rayons aïguillonnés et vingt - huit rayons DES POLYNEMES. 413 articulés à l’anale ; cinq rayons libres auprès de chaque pectorale. 5. LE POLYNÈME RAYÉ; polynemus Li- nealis. — Sept rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos; un rayon aiguil- lonné et quatorze articulés à la seconde ; uu rayon aiguillonné et quatorze rayons articulés à l’anale ; ie museau conique; la ligne latérale terminée au lobe inférieur de la nageoire de la queue; cinq rayons libres auprès de chaque pectorale. 4. LE POLYNÈME PARADIS; polynemus paradiseus. — Huit rayons à la première dorsale ; treize à la seconde ; seize à la na- geoire de l’anus; sept rayons libres auprès de chaque pectorale. 5. LE POLYNÈME DÉCADACTYLE; poly- nemus decadactylus. — Huit rayons à la première nageoire du dos; un rayon aiguil- lonné et treize rayons articulés à la seconde; deux rayons alguillonnés et onze rayons articulés à l’anale; dix rayons Libres auprès de chaque pectorale. 414 HISTOIRE SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la queue rectiligne, ou arrondie , ou lancéolée, et sans échan- crure. 6. LE POLYNÈME MANGoO; polynemus mango. — Sept rayons à la première dor- sale; un rayon aiguillonné et douze rayons articulés à la seconde ; deux rayons aiguil- lonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale lancéolée ; sept rayons libres auprès de chaque pec- torale. »« DES POLYNEMES. 415 LE POLYNÈME ÉMOI (1), LE POLYNÈME PENTADACTYLE (2), LE POLYMNÈME RAYÉ (3), LE POLYNÈME PARADIS * (4), LE POLYNÈME DÉCADAC- TYLE (5), ET LE POLYNÈME MANGo (6). L, 2:00, 4H1DUET GONBSRÈCES: * Voyez la plarche LXXIT, fig. 2. » « Nous conservons au premier de ces polynèmes le nom d’émoi : il a été donné à ce poisson par les habitans de l'ile deu dont il fréquente les rivages... Les côtes riantes de l'ile d'Otaiti, celles de l'ile Tanna, et de quelques autres îles (1) 5x Polynemus emoi. Par les portugais de la côte de Malabar, peire royal. Par les tamulaines, kalamin. Broussonnet , Ichth. fasc. 1, tab. 8. (2) Polynème émoi. Bonaterre, planches de l'Enc. méth. — Bloch, pl. cecc.»« Polynemus digitis quinque , primo ultra anum ex- tenso, ceteris sensim brevioribus....... polynemus plebejus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 186, sp. 4. — Artedi, Gen. pise. nov. gen. Lin. p. 630, n° 2. (2) »« Polynemus quinquarius. Polynème pentaductyle. Daubenton et Haïüy, Enc. 416 HISTOIRE du grand océan Equinoxial, ne sont cepen- dant pas les seuls endroits où l’on ait pêché ce polynème : on le trouve en Amérique, particulièrement dans l'Amérique méridio- nale ; il se plaît aussi dans les eaux des Indes méth. — Bonaterre, planches de l’Enc. méthod. — Gronov. Mus. 1, n° 74. Pentanemus Seba , Mus. 3, tab. 27, fig. 2. »« Polynemus digitis quinque corpore lengioribus.... polynemus quinquarius. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 186 , sp. 1. — Artedi, Gen. pisc. nov. gen. Lin. p.629, n° 1. (3) »« Polynemus lineatus. Polynemus cirris pectoralibus quinque ad anum. vix attingentibus. Commerson, manuscrits déjà cités. (4) Polynemus paradiseus. Polynème poisson de paradis. Daubenton et Haüy, Encycl. méth. — Bloch, pl. cocon. Paradisea piscis. Edw. Av. 206, tab. 208. »« Polynemus digitis septem , caud& bifidä..... poly- nemus paradiseus, Lin. Syst.nat. edit. Gmel. gen. 186, sp. 3. — Art. Gen. pisc. nov. gen. Lin. p.631, n° 4. (5) »« Palynemus decadactylus. Bloch , pl. coccr, Polynème camus. \d. ibid. (6) vx Polynemus mansgo. Polynème mango. Daubenton et Haüy, Enc. méth. — Bonaterre, planches l’Encycl. méth. »« Polynemus digitis septem, caud& integr&.... poly- nemus virginicus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 166, sp. 2.— Artedi, Gen. pisc. nov, gen. Lin. p. 630, n°3. orientales ; DES POLYNEMES. 7 orientales ; on le rencontre dans le golfe du Bengale, ainsi que dans les fleuves qui s’y jetient; il aime les eaux limoides et les endroits sablonneux des environs de Tran- quebar. Les habitans du Malabar le recher- chent comme un de leurs meilleurs poissons; sa tête est sur-tout pour eux un mets très- délicat. On le marine, on le sale, on le sèche, on le prépare de différentes manières, au nord de la côte de Coromandel, et prin- cipalement dans les grands fleuves du Go- daveri et du Krisehna. On le prend au filet et à l’hatnecon. Mais comme il a quelque- fois plus d’un mètre et demi (plus de quatre pieds six pouces) de longueur, et qu’il par- vient à un poids très-considérable, on est obligé de prendre des précautions assez grandes pour que la ligne lui résiste lors- qu'on veut ie retirer. Le tems de son frai est plus ou moins avancé, suivant son âge , le climat, la température de l’eau. Il se nourrit de petits poissons, et il les attire en agitant les rayons filamenteux placés auprès de ses nageoires pectorales, comme d’autres habitans des mers ou des rivières trompent leur proie en remuant avec ruse et adresse leurs barbillons semblables à des vers. Poiss. Tous XIT. NDd Li8 HIS TOURE * Sa tête est un peu alongée et aplatie; chacune de ses narines a deux orifices; les yeux sont grands et couverts d’une mem- brane; le museau est arrondi; la nâchoire supérieure plus avancée que celle d'en bas; chaque mâchoire garnie de petites dents ; le palais hérissé d’autres dents très-petites ; la langue lisse ; la ligne latérale droite; une grande partie de la surface des nageoires revêtue de petites écailles; la couleur géné- rale argentée ; le dos cendré; les pectorales sont brunes, et parsemées, ainsi que le bord des autres nageoires , de points très- foncés. Il est bon de remarquer que l’on a trouvé dans les couches du mont Bolca, près de Vérone (x), des restes de poissons qui avoient appartenu à l'espèce de l’émoi.... Le polynème pentadactyle habite en Amérique. Le rayé... a été décrit par Commerson. Sa longueur ordinaire est d’un demi-mètre ( dix-huit pouces) ou environ. Ses écailles sont foiblement attachées. Sa couleur est L (:)»« Ichthyolithologie des environs de Vérone, | par le comte de Gazola, etc. ES Er DES POLYNEMES. 19 argentine, relevée, sur la partie supérieure de l'animal, par des teintes bleuâtres: les pectorales offrent des nuances brunâtres. Une douzaine de raies longitudinales et brunes augmentent de chaque côté, par le contraste qu’elles forment, l'éclat de la robe argentée du polynème, le museau, qui est transparent , s’'avance au delà de l'ouverture de la bouche. La mâchoire inférieure sem- boîte, pour ainsi dire, dans celle d’en haut. On compte deux orifices à chaque narine. On voit de petites dents sur les deux mâ- choires, sur deux os et sur un tubercule du palais, sur quatre éminences voisines du gosier , sur les arcs qui soutiennent les branchies. Les yeux sont comme voilés par une membrane, à la vérité, transparente. Deux lames, dont la seconde est bordée d’une membrane du côté de la queue, com- posent l'opercule. Les cing rayons libres ou filamens placés un peu en dedans et au devant de chaque pectorale, ne sont pas articulés, et s'étendent, avec une demi- rigidité, jusqu'aux nageoires ventrales. Cinq ou six écailles, situées dans la commissure supérieure de chaque pectorale, forment Dd 2 420 HISTOTRE un caracière particulier. La seconde dor- sale et l’anale sont échancrées (1). Le polynème rayé est apporté, pendant (1) »« 7 rayons à la membrane branchiale du polyÿnème émoi. 12 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque ventrale. 22 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane des branchies du polynème pentadactyle. 16 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aïiguillonné et 5 rayons articulés à chaque ventrale. 17 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane branchiale du poly- nème rayé. 17 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque ventrale, dont les deux rayons antérieurs sont Joints d’une manière particulière. 18 rayons à la caudale , dont le lobe supérieur est un peu plus avancée que l’inférieur. 5 rayons à la membrane des branchies du. polÿnème paradis. 15 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque ventrale. 18 rayons à la nageoire de la queue. ga. rade RES “ ST DES POLYNEMES. za presque toute l’année, au marché de l'ile Maurice. D | Celui qu'on a nommé paradis a deux orifices à chaque narine ; les mâchoires garnies de petites dents; la langue lisse ; Le palais rude ; la pièce antérieure de l’oper- cule dentelée ; le dos bleu ; les côtés et le ventre argentins ; les nageoires grises ; une longueur considérale ; la chair très-agréable au goût ; l’habitude de se nourrir de crus- tacés et de jeunes poissons; les parages de Surinam, des Antilles et de la Caroline, pour pairie. | Le devant du museau assez aplati pour présenter une face verticale ; les yeux très- em =: 10 rayons à la membrane branchiale du poly- nème décadactyle. 14 rayons à chaque pectorale. ‘1 rayon aïiguillonné et 5 rayons articulés à chaque ventrale. . 16 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane des branchies du polynème mango. 15 rayons à chaque pectorale. x rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à à chaque ventrale. 15 rayons à la nageoire de la quene. »« D d 3 422 - RES TOUIRE grands ; la mâchoire inférieure plus étroite, moins avancée , moins garnie de petites dents , que la mâchoire d’en haut ; la langue unie et dégagée ; lorifice unique de chaque narine ; les articulations des rayons libres ; l'inégalité de ces rayons, dont cinq de chaque côté sont courts , et cinq sont alongés ; la grandeur et la mollesse des écailles, argentin des côtés, le brun du dos et des nageoires, la bordure brune de chaque écaille, peuvent servir à distinguer le décadactyle, qui fait son séjour dans la mer de Guinée, qui remonte dans les fleuves pour y frayer sur les bas fonds, que l’on pêche au filet et à la ligne, qui devient assez grand, et qui est itrès-bon à manger. Le polynème mango a l’opercule dentelé, le premier rayon de la première dorsale très-court, la caudale large. C’est dans les eaux de l'Amérique qu’il a été pêché. »«. DES POLYDACTYLES. 43 DEUX CENT UNIÈME GENRE. LES POLYDACTYLES. ch Ds rayons libres auprès de chaque peclorale; la tête dénuée de pelites écailles; deux nageoires dorsales. « ESPÈCE. LE POLYDACTYLE PLUMIER ; polydac= tylus Plumieri. — Huit rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos; un rayon aiguillonné et dix rayons articulés à la se- conde ; un rayon aiguillonné etionze ray ons articulés à anale ; la caudale fourchue ; six rayons libres auprès de chaque pectorale. » « D d 4 Ad ET SITIQURE : LE POLYDACTYLE PLUMIER (1). »« La couleur générale de ce polydactyle est argentée, comme celle de la plupart des polynèmes. Son museau est saïllant ; sa mâchoire supérieure plus avancée que lin- férieure. Les six rayons libres que l’on voit auprès de chaque pectorale , ressemblent à de longs filamens ; la seconde dorsale et la nageoire de l’anus sont égales en surface, placées l’une au dessus de l’autre , et échan- crées eu forme de faux. Le corps propre- ment dit a son diamètre vertical bien plus grand que ceux de la queue..... (2) »« (1) ve Poiydactylus Plumierii. Cephalus argenteus barbatus. Plumier, manuscrits de la bibliothèque nationale , déjà cités. | (2) 15 rayons à chaque pectorale du polydactyle plumier.»« DES EUR OS | 406 DEUX CENT DEUXIÈME GENRE. LES BUROS. ve Ux double piquant entre les nageoires ventrales ; une seule nageoire du dos ; cette nageoire très - longue ; les écailles très-petiles et très-difficiles à voir ; cinq rayons à la membrane branchiale. ES PÉÈÉCE. LE BURO BRUN; buro brunneus. — Treize rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à celle de l'anus ; la caudale en croissant. » « 426 HISTOIRE LE BURO ÆRUN &) ....» {ir buro brun a toute sa surface parsemeée de petites taches blanches ; l'iris doré et argenté; la iête menue; le museau un peu pointu ; la mâchoire supérieure mobile, mais non extensible, et garnie, comme celle d’en bas, d’un seul rang de dents très-petites el Lrès-aigués ; l’anus situé entre les deux piquans qui séparent les nageolres ventrales ; la ligne latérale com- posée de points un peu élevés, et courbée comme le dos ; le ventre et le dos carenés ; le corps et la queue comprimés ; une lon- gueur de deux ou trois décimètres ( sept à onze pouces ) (2).»« (1) vx Buro brunneus. Buro brunneus guttis exalbidis variegatus, duplici intrà pinnas ventrales spin. Commerson , manuscrits déjà cités. (2) #8 rayons à chaque pectorale du buro brun. 1 rayon aiguillonné , 5 rayons articulés et un cinquième rayon aiguillonné à chaque ventrale. 16 rayons à la nageoire de la queue. »« Fin du douzième Volume. D TABLE Des matières contenues dans ce douzième Volume. C ENT cinquanteneuvième genre. Les silures. Page 5 Le glanis, prem. espèce, pl. L'X1I. 9 Le silure verruqueux et le silure asote , 2 et 3° esp. 20 —— fossile, quatr. espèce. 22 —— Deux-taches , le schilbi et le silure undécimal, 5,6 et 7° espèces. 23 .—— asprède et le silure cotyléphore , 8 eto° esp. 27 —— chinois et le silure hexadactyle , 10 et 11° esp. 3x Cent soixantième genre. Les macroptéronotes. 33 Le karmouth et le macroptéronote grenouiller, 1 et 2° espèces. NS Le macroptéronote brun et le macroptéronote hexaci- cinne , 5 et 4° espèces. 59 Cent soixante-unième genre. Les malaptérures. 40 Malaptérure électrique. 41 Cent soixante-deuxième genre. Les pimélodes. 43 Le bagre, pl. LXII ; le pimélode chat, le pimélode _ scheilan et le pimélode barré, 1 ,2,3et4 esp. bo ‘Le pimélode ascite, le pimélode argenté, le pimélode nœud , le pimélode quatre-taches , le pimélode ‘barbu, le pimélode tacheté , le pimélode bleuâtre , le pimé- lode. doist-de-nègre, et le pimélode commersonnien, 567, 94 9, 10, 11,12 et 13° espèces. 55 matou , Le pimélode cous, le pimélode docmac, le pimélode bajad , le pimélode erÿthroptère , le pimé- lode raie d’argent , le pimélode rayé et le pimélode moucheté ,14, 15, 16,17,18,19,20 eto1° esp. 64 428 TABLE: Le pimélode thunberg , vingt- deuxième esp. 70 —— casqué et le pimélode chili, 25 et 24° esp. 71 Cent svixante-troisième genre. Les doras. 73 Le doras caréné et le doras côte, pl. LXIIT. 74 Cent soixante-quatrième genre. Les pogonathes. 77 Le pogonathe courbine et le pogonathe doré, 1 et 2° espèces. 78 Cent soixante-cinquième genre. Les cataphractes. 8x Le cataphracte callichte, le catayhracte américain et le cataphracte ponctué, pl. LXIII, 1,2 eé 3° esp. 93 Cent soixante-sixième genre. Les plotoses. 87 Le plotose anguillé, pl. LXIV, prem. espèce. 88 Le plotose thunbergien , seconde espèce. go Cent soixante-septième genre. Les agénéioses. O1 L’agénéiose armé, pl. LXIV; et l’'agénéiose désarmé, prem. et deux. espèces. | 02 Cent soixante-huitième genre. Les macroramphoses. 95 Le cornu. 96 Cent soixante-neuvième genre. Les centranodons. 97 Le centranodon japonais. 98 Cent soixante-dixième genre. Les loricaires. 99 La loricaire sétifère , pl. LXV; et la loricaire tachetée, 1 ef 2° espèces. 100 Cent soixante-onzième genre. Les hypostomes. 103 Le guacari , pl. LXV. | 104 Cent soixante-douzième genre. Les corydoras. 106 Le corydoras geoffroy. 107 Cent soixante-treizième genre. Les tachysures. 105 Le tachysure chinois. 109. Cent soixante-quatorzième genre. Les salmones. 110 “Le saumon , pl, LX VI. :51194 TABLE. 429 Péche du saumon. 130 Le illanken , seconde espèce. 150 Salmone schieffermuller et le salmone ériox, troisième el quatrième espèces. | 155 La truite, cinquième espèce. 157 Le bersforelle , sixième espèce. 173 La truite- -saumonée , septième espèce. 175 Le salmone rouge, le salmone gæden, le Énctn. Le salmone carpion, le salmone salveline et l’omble chevalier ,pl. LXVI,8,9,10,11,12e£ 15° esp. 181 Le taimen , le nelma, le lénok, le kundscha, le salmone arctique , le reidur, licime, le salmone lepéchin, le sil, le lodde et le salmone blanc, 14, 15,16, 17, 18, 19, 20, 21,22, 25, 24 et 25° esp. 100 Le salmone varié, le saimone rené , le salmone rille et le salmone gadoide , 26 , 27, 28 et 29° esp. 200 —— cumberland , trentième espèce. 206 Cent soixante-quinzième genre. Les osmères. 207 L’'éperlan, pl. LX VIT ,prem. espèce. 210 Le saure , le blanchet, l’osmère faucille , le twmbil et l’osmère galonné, 2,3,4,5et 6° espèces. 215 Cent soixante-seizième genre. Les corécones. 220 Le lavaret, pl. LXVII ,prem. espèce. AE ON Le pidschian , le schokur, le corésone nez, le corégone large , le corégone thymalle, le vimbe, le cerégone voyageur, le corésone muller et le corégone autum- nal,2,3,4:5,6,7,8,9 et 10° espèces. 256 Le corégone able, le pelet, le corésone marène, le corégone marénule, le corégone wartmann, le coré- gone oxyrhinque , le corégone leucichthe , le corésone ombre et le corésone rouge, 11,12; 19) 14515526! 17,10 et 19 espèces. 249 430 TABLE. Le corégone clupéoide , vingtième espèce. 256 Cent swxante-dix-septième genre. Les characins. 250 Le piabuque, pl. LXVI]; lecharacin denté, le cha- racin bossu, le characin mouche, le characin double- mouche , le characin sanstache, lecharacin carpeau, le characin nilotique, le néfasch et le characin pulvérulent, 1,2,3,4,5,6,7,8,9et 10° esp. 262 Le characin anostome , le characin frédérie, le cha- racin mélanure , le characin curimate et le characin odoé,11,12, 13,14, 15 et 16° espèces. 270 Cent soixante-dix-huit. genre. Les serrasalmes. 274 Le serrasalme rhomboide , pl. LX VIII. 27b Cent soïxante-dix-neuvième genre. Les élopes. 277 L’élope saure , pl. LX VIII. À 278 Cent quatre-vingtième genre. Les mégalopes. 279 Le mégalope filament. 280 Cent quatre-vingt-unième genre. Les notacanthes. 261 Le notacanthe nez. nc - 10 Cent quatre-vingt-deuxième genre. Les ésoces. 284 Le brochet, pl. LXIX ; eé l’ésoce américain, 1 et 2° espèces. 288 L'ésoce bélone, troisième espèce. 3502 argenté, le gambarur et l’ésoce espadon, 4, 5 et 6° espèces. 307 téte-nue et l’ésoce chirocentre , m et 8° esp. 312 —— verd, neuvième espèce. 313 Cent quatre-vingt-troisième genre. Les synodes. 314 Le synode fascé , le synode renard, le synode chinois, le synode macrocéphale et le synode malabar, pl LXIX,1,2, 3,4 et 5° esp. 316 Cent quatre-vingt-quatrième genre. Les sphyrènes. 319 Le spet , pl. LXX ; la sphyrène chinoise, la sphyrène / TABLE. 431 arverd , la sphyrène bécune et la sphyrène aiguille, 12) 5, 4 et 5° espèces. 322 Cent quatre-vingt-cing. genre. Les oi 327 Le gavial, pl. LXX ; le lépisostée spatule et le lépt- sostée robolo , 1 , 2 et 3° espèces. 329 Cent quatre-vingt-sixième genre. Les portes _ 336 Le poly ptère bichir. : 33 Cent quatre- vingt-sept. genre. Les scombrésoces. x Le scombrésoce campérien. gt Cent quatre-vingt-huitième genre. Les fistulaires. 345 La fistulaire petimbe, pl. LXXT. 346 Cent quatre-vingt-neuv. genre. Les aulostomes. 353 L’aulostome chinois. 554 Cent quatre-vingi-dix. genre. Les solénostomes. 357 Le solénostome paradoxe. 358 : Cent quatre-vingt-ons. genre. Les argentines. 36: L’argentine sphyrène, l’argentine bonuk , larsentine caroline et l’argentine rose r, 2,3 6 4 esp. 11365 - Cent quatre-vingt-dous. genre. Les athérines. 568 L’athérinejoël, pl:LXXIT,; l’athérine ménidia, Pathe- rine sihama et l’athérine grasdeau, 1 , 2, 3 et 4° esp. Lx CT | 570 Cent quatre-vingt-treiz. genre. Les hydrargires. 577 L'hydrargire swampine. 378. Cent quatre-vingt-quatorz. genre. Les stoléphores. 380 Le stoléphore japonais et le stoléphore commersonnien 1 et 2° espèces. 581 Cent quatre-vingt-quinzième genre. Les muges. 383 Le muge céphale , pl. LXXI ; le muge albulr, le muse cocnilabe, le muge tang, le muge plurmmer et le muse tache-bleue ,1,2,53,4,9, 6 eë 7° espèces. 386 432 TABLE. Cent quatre-vingt-seizième genre. Les mugiloides. 305 Le mugiloide chili. ibid Cent quatre-vingt-dix-septièree genre. Les chanos. 396 Le chanos arabique. ibid Cent quatre-vingt-dix-huitième genre. Les mugilomores. 398 Le mugilomore anne-caroline. -599 Cent quatre-vingt-dix-neuvième genre. Les exocets. 402 L'’exocet volant , pl. LX XII; l’exocet métorien , l’exo- cet sautcur et l’exocet commersonnien, 1, 2, 3 et 4° espèces. 404 Deux centième genre. Les polynèmes. 412 Le polynème émoi, le polynème pentadactyle , le poly- nème rayé, le polynème paradis, pl. LXXIT; le polynème décadactyle et le polynème mango , 1,2, 3, 4, 5 et 6° espèces. 415 Deux cent unième genre. Les pot) dactyles. 423 Le polydactyle ptumier. 424. Deux cent deuxième genre. Les buros. 428 Le buro brun. 420 e. ” Fin de la Table. , L | Lu 4282 42 0 ÿ à 3 9088 01506 7432 SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES Il : CE PETITES PT ER er MU +) vs re AT EU EE qe MALI Ed WU br Ne fa 4 LA PENE SR ) } , ; * gives List GAS 0h PA OUR AUX sabre 44 arr