'^iPBfc ib i irik.^ HARVARD UNIVERSITY LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOÔLOGY GIFT OF THOMAS BARBOUR ô ^' 1 ,::i l-i ■^ O r."' «•- > p-J a: -?: =^ :^' •^ .kkU a®e^: TABLE > DES ARTICLES Contenus dans ce Volume, Le Lézard-gris,pfl^er Le Lézard-vert , 15 Le Cordyle, 54 L'Hexagone, 57 L'Améiva, 38 Le Lion , 44 Le Galonné , 46 Le Caméléon, 49 La Queue-bleue, 79 L'Azuré, 8i Le Grifon, 81 L'Umbre, 85 XePliffé, 84 L'Algire, 85 LeStellion, 88 Le Scinque , 92 Le Mabouya, 98 Le Doré, 106 Le Tapaye , 113 Le Strié, 115 Le Marbré, 117 Lt Roquet, 120 Le Rouge gorge 5 124 Le Goitreux, 12c Le Téguixin, 12e Le Triangulaire, 129 La Double-raie , 131 LeSputateur, 152 Le Gecko , 137 LeGeckotte, 14^ La Tête-plate, 151 Le Seps, i5i Le Chakide , 174 Le Dragon , 179 La Salamandre ter- reftre, 190 La Salamandre à queue plate , ? i r La Pondluée, 257 La Quatre-raies, 258 Le S.^rroubé, 239 La Trois-doigts , 242 Des Quadrupèdes ovipares qui n'ont point de Queucj, 245 |v TABLE DES Gfenoinlles yJ^age 252 LaGrenouiiiecom- mune , .La Ronfle, La Pluviale, La Sonnante, La Bordée, La Piéiicuiaire , La patte- d'oie > L'épaule armée, La Mi-giiTante, La Periée, La Jackie, La Galonnée , Raines , La Raine-verte, Idem, LaBoITue, 321 La Brune, 212 La Couleur de laif, 3 23 LaFIùfeufe, 324 L'Orangée, 325 La Rouge, 327 Crapauds, 325) J.e; Crapaud com- Idcm. 20-, 292 296 207 25)8 3C0 305 306 30S ^10 ARTICLES, &c mun , Jdem* .- Le Vert, 355 LeRayon-vertj 355 Le Brun, 357 Le Calamité, 359 Le Couleur de feu, 3^1 Le Pufluleux , 364 Le Crapaud goi- treux , 3(J5 ireux , Le BofTu , Le Pipa, Le Cornu ^ L'Agua , Le ?viarbré'j 3^î Î7l 374 ■375 t^e jviarDre'j 3/^ Le Criard, 376^ Reptiles Bipèdes, 578 Le Cannelé, 384 Le Sheltopuiik, 35^0 Table des matiè- res, 595 Table méthodique des Quadrupè- des ovipares, en latin. 443 ■^f' ^ HISTOIRE M- wmaammm -t.t. HISTOIRE NATUR.ELLE DES QUADRUPEDES OVIPARES. *>r — -—é'^~m 11. .' ■■<« TROISIEME DIVISION, LEZARDS Dont la queue efl ronde ^ qui ont cinq^ doigts aux pieds de devant ^ & des, bandes écailleufes Jbus le ventre, . ». LE LEZARD GRIS {a). Le LÉZARD Gris paroît être îepîiis doux , Is plus innocent & Tiin des plu? (û) Lagartija & SaTgantana , en Efpagnt. Ovipares. Tome IL A 4 Uijloire Naturelle afiie jiifqu'à ce que -fa crainte foit dif- .fîpée (b). ■ Sa tête eft triangulaire & aplatie -, le cleffiis eil couvert de grandes écailles, dont deux font fituées au-delîus des yeux , de manière à repréfenter quelquefois des paupières fermées. Son petit mufeau arrondi prélente un contour gracieux -, Jes ouvertures des oreilles font aflez grandes *, les deux mâchoires égales & garnies de larges écailles ', les dents fines , lin peu crochues , & tournées vers le go fier Il a à chaque pied cinq doigts déliés, êc garnis d'ongles recourbés , qui lui fervent à grimper aifément fur les arbres &c à courir avec agilité le long des murs \ &: ce qui ajoute à la vîtefTe avec laquelle ij s'élance , même en montant, c'eft que les pattes de derrière , ainll que dans tous les lézards , font un peu plus longues que celles de devant. Le long de Tinté- (i) Ceft principaîement dans îes pays chauds jipe le lézard Gris eft très-agiie, & qu'il exécute S diyers mouyemens que r^ous Yenons de d.éçiiie^ des Quadrupèdes ovipares, j rieur des cuilîes , règne un petit cordon de tubercules , iemblables , par leur forme, à ceux que nous avons remar- qués fur riguane: le nombre de ces petites éminences varie , & on en compte quelquefois plus de vingt. ' Tout cft délicat Se doux à la vue, dans ce petit lézard. La couleur grife que préfente le dcfîus de Ton corps , efl: variée par un grand nombre de taches blanchâtres y Se par trois bandes prefque noires, qui parcourent la longueur du dos*, celle du milieu eft plus étroite que les deux autres. Son ventre eft peint de vert, changeant en bleu -, il n'eft aucune de Tes écailles dont le reflet ne foit agréable -, Se pour ajouter à cette fimple , mais riante parure , le deffous du cou eft garni d'un collier compofé d'écaillés , ordinairement au nombre de feptjUnpeu plus grandes que les voi fines, & qui réunifient l'éclat & la couleui> de l'or. Au reile_, dans ce lézard comme dans tous les autres , les teintes Se la diftribution des couleurs font fujettes à varier fuivant l'âge, le fexe Se îe pays : mais le fond de ces couleurs refte A iij 6 HiJIoire Naturelle à-peu-près le même (c). Le ventre cil couvert d'écailles beaucoup plus grandes que celles qui font au-deflus du corps *, elles y forment des bandes tranfverfales , ainfî qiie dans tous ies lézards que nous avons compris dans la troifième divifion. Il a ordinairement cinq ou (ix pouces de long, êc un demi-pouce de large : Se quelle différence entre ce petit animal êc l'énorme crocodile ! Aufîi ce prodigieux Quadrupède ovipare n'eft - il prefque jamais apperçu qu'avec effroi *, tandis qu'on voit avec intérêt le petit lézard Gris jouer innocemment parmi les fleurs avec ceux de fon efpèce , & par la rapidité de fes agréables évolutions, mé* riter le nom d'agile que Linné lui a donné. On ne craint point ce lézard doux êc paifible ; on l'obferve de près *, ïl échappe communément avec rapidité, iorfqu'on veut le faifîr *, mais lorfqu'on l'a pris , on le manie fans qu'il cherche â mordre, les enfans en font un jouet ; lëc 5 par une fuite de la grande douceur (c) Nous avons décrit le lézard Gris, d'après 4«s individus vivant. des (Quadrupèdes ovipares, y de Ton caractère, il devient familier avec eux. On diroit qu'il cherche à leur rendre careiîe pour carefîe s il approche innocemment fa bouche de leur bouche *, il fuce leur falive avec avidité \ les Anciens l'ont appelle l'ami de l'homme y il auroit fallu Tappeller Tami de l'enfance : mais cette enfance fouvent ingrate ou du moins trop inconftante, ne rend pas toujours le bien pour le bien à ce foibie animal , elle le mutile , elle lui fait perdre une partie de fa queue très- fragile 5 & dont les tendres vertèbres peuvent aifément fe féparer [d). ( M. Marchand nous apprend qu'ayant voulu >♦ être témoin de cette produCîion, l'expérience 9> ne lui a pas réufir , fans qu'il ait pu découvrir 9» à quoi il en tenoit. Suivant lui , cette nou- y» velle queue eft une efpèce de tendon , & n'eft 9i point formée par des vertèbres cartilagineufes, comme la vieille, rj Nouieiles obfcTvatïoiis pncroj^ C0j)i^uesj par M, Need/iam , pagz 141, des Quadrupèdes ovipares. 9 moins parfciites, dont une feule renferme des vertèbres -, les autres ne contiennent qu'un tendon (^). Le tabac en poudre efl prefque tou- jours mortel pour le lézard Gris : fi Von en met dans fi bouche , il tombe en convulfion & ie plus fouvent il meurt bientôt . après. Utile autant qu'agréable, il fe nourrit de mouches , de grillons , de fauterelles , de vers de terre , dé prefque tous les infectes qui détruifent nos fruits & nos grains -, auiîi fer oit-il très-avantageux que Tefuèce en fût plus multipliée -, à mefure que le nombre des lézards Gris s'accroîtroit , nous verrions diminuer les ennemis de nos jardins y ce feroit alors qu'on auroit raifon de les regarder , ainli que certains Indiens les conlidèrent , comme des animaux d'heu- reux augure, & comme des fignes aiîurés d'une bonne fortune. Pour fiilir les infe<^es do-nt ils fe (e) Continuât ion de la via fiers médicale de Geofftm , tome 12 , page 78 &" fuiv. Mémoire de M. Marchand y ions ceux d& VAccdémiz des Scimus y année 1718, A Y 10 Hijîoire Naturelle nourrifîent, îes lézards Gris dardent avec vîteiTe une langue rougeâtre, allez iirge, fourchue , & garnie de petites afpérités à peine fenfibles , mais qui Tuffifent pour les aider à retenir leur proie ailée (/). Comme les autres Quadrupèdes ovipares , ils peuvent vivre beaucoup de tems fans manger , & on en a gardé , pendant lîx mois , dans une bouteille , fiins leur don- ner aucune nourriture , mais aufîî fans icur voir rendre aucun excrément (g). Plus il fait chaud , & plus les mouve- mens du lézard Gris font rapides : h. peine les premiers beaux jours du prin- tems viennent-ils réchauffer ratmofphère , que le lézard Gris fortant de la torpeur profonde que le grand froid lui fait éprouver , & renaiiiant, pour ainii dire, à la vie avec les zéphirs 8c les fleurs , reprend Ton agilité & recommence Tes elpèces de joutes , auxquelles il allie des jeux amoureux. Dès la fin d'Avril, il cherche fa femelle: ils s'uniflent enfcmble par des embraffemens fî étroits qu'on a m ' '■'»*■ ■■■»■■ I I ■ M li— ^a« {fj Neeàham , obfcTvatiom microfcojfiques% des Quadrupèdes ovipares, i i peine à les diflingiier run d« l'autre ; &s'il faut juger de l'amour par la vivacité de Ton exprcffion, le lézard Gris doit être un des plus ardens des Quadrupèdes ovipares. La femelle ne couve pas fes œufs qui font preique ronds, 5c n*ont pas quelque- fois plus de cinq lignes da diamètre. Mais comme ils iont pondus dans le tems oii la température commence à ctre très- douce , ils éclofent par la feule chaleur de ratmofpl:ière , avec d'autant plus de facilité, que la fem.elle a le foin de les dépofer dans les abris les plus chauds , &, par exemple, au pied d'une muraille tournée vers le midi. Avant de fe livrer à l'amour, & de chercher fa femelle , le lézard Gris fe dépouille comme les autres lézards -, ce n'eft que revêtu d'une parure plus agréa- ble , & d'une force nouvelle , qu'il va fatisfaire les defirs que lui infpire le printems. Il fe dépouille aullî lors- que l'hiver arrive \ il paife triftement cette faifon du froid, dans des trous d'ar- bres ou de muraille, ou dans quelques creux fpus terre : il y éprouve un engouri» A vj 1 1 Hijloire Naturelle difTement plus ou moins grand , fuivâiit le climat qu'il habite & la rigueur de la (aifon -, & il ne quitte communément cette retraite que lorfque le printems ramène ia chaleur. Cet animal ne con- ferve cependant pas toujours la douceur de fes habitudes. M. Edvv'ards rapporte , dans fon HiHoire naturelle , qu'il furprit un jour un lézard Gris attaquant un petit oifeau qui réchauftoit dans fon nid des petits nouvellement éclos. C'étoit contre un mur que le nid étoit^ placé. L'ap- proche de M. Edwards fit cefler l'efpèce de combat que l'oifeau foutenoit pour «défendre fa jeune famille -, l'oifeau s'en- vola ^ le lézard fe laiiîa tomber -, il auroit peut-être, dit M. Edwards, dévoré les petits , s'il avoit pu les tirer de leur nid (h). Mais ne nous preiîons pas d'attribuer une méchanceté qui peut n'être qu'un défaut individuel, & ne dépendre que de circonftances paiîagères , à une efpèce foible que l'on a reconnue pour innocente & douce. (^) Glar.um d'Htfi, nat, par Georges Edwardi^ des Quadrupèdes ovipares, i 5 On a fait iiflige des lézards Gris en Médecine *, on les a employés aux en- virons de Madrid, dans des maladies graves (i) : la Société royale a reçu des individus de refpèce dont fe fervent les Médecins Eipagnols -, ils ont été examinés par MM. d'Aubenton & Mau- duit (/t), & un de ces lézards a été dépoié au Cabinet du Roi : il ne dif- fère , du lézard Gris de nos Provinces, que par des nuances de couleur très- iégères , & qui font la fuite prefque nécelîîiire de la diveriité des climats de la France & de TEfpagne. Il paroît qu'on doit regarder comme ime variété du lézard Gris , un petit lézard très-agile , & qui lui refîemble par la confoi-mation générale du corps, par celle de la queue, par des écailles (/■) On a vanté ïes propriétés des lézards Gris, principalement contre les maladies de la peau , les cancers , les maux qui demandent que le fang loit épuré, &c. Voyez, à ce iujet, les avis & inrtructîons publiés par la Société royale de Médecine de Paris. (X:) Hifîuire de la Société royak de. Médecim , fourki années 1780 6* 1781, 1 4 Hifloire Naturelle drfpofécs fous la gorge en forme de collier , 8c par des tubercules placés fur la face intérieure des cuiiles. M. Pal- ks Ta appelle lézard véloce dans le fupplément latin du Voyage quil a publié en langue Ruile. Ce petit lézard cfl dune couleur cendrée, rayée lon- gitudinalement, femée de points roux fur le dos , & bleuâtres fur les côtés où l'on voit auiïî des taches noires. On le rencontre parmi les pierres , auprès du lac dlderskoi , & dans les lieux les plus déferts Se les plus chauds -, il s'élance , fuivant M. Pallas , avec la rapidité d'une flèche. Tont. ir P/ . Z .ra^ . Il 4 tlC:'>tei..^yS DeJ'cue Jcl LE LEZARD VERT. otiê^at IfXrOictt'Jii^ i, des Quadrupèdes ovipares, i f LE LÉZARD VERT («). La Nature , en formant le lézard Vert, paroît avoir fuivi les mêmes proportions que pour le lézard Gris y mais elle a travaillé d'après un modnle plus confîdcrable. Elle n'a fait, pour ainli dire, qu'agrandir le lézard Gris, ôc le revêtir d'une parure plus belle. C'eft dans les premiers jours du printems , que le lézard Vert brille de ( a ) Sati/poç 'X.pûtp<^ , en grec. Krauthun, aux environs de Vienne en Autriche, Lagarto 3c Fardacho , en Efpagne, Lazer , eux empirons de Montpellier. Lézard Vert, M. d'Aubetuon , Encyclopéiie mé^ thodique. Ray , Synopfls anïmalium Quadrupedum , page 264» Lacertus viridii. The green li^ard, Alirov. Quadr. 634. Laceitus viridis. Lacerta agiiis (varietas B.) Linn. fyjltma nature amphib. rtptiL ( Linnéus ne regarde ie lézard Vert que comme une variété du lézard Gris; mais, indépendamment d^autres r aifons , fa grande dif- içreace qui fe trouve entre les dimeniions de cet I 6 Ifijloire Naturelle tout Ton éclat, lorfqu'aj^ant quitté fa vieille pe^.ii , il expoie au foleil fou corps émaillé des plus vives couleurs. Les rayons qui rejaillirent de delTus fes écailles , les dorent par reflets on- doyans *, elles étincellcnt du feu de Té- méraude -, & fi elles ne font pas dia- phanes comme les criftaux , la réfle- xion d'un beau ciel qui fe peint fur ces lames luifantes & polies , compenfe Teffet de la tranfparence par un nou- veau jeu de lumière. L'œil ne cefîe d'être réjoui par le vert qu'oiîre le lézard dont nous écrivons THifloire. Il fe remplit, pour ainli dire, de Ton éclat, fans jamais en être ébloui : autant la deux lézards, & les obfervations que nous avons faites pfulieurs fois fur ces animaux vivans , ne nous permettent pas de les rapporter à la même efpèce ). Lacertus viridis. Gefntr , de Quadrup. ovîp. ^ P^g^ 35- Scba , tome i , planche 4 , ^g. 4 Gf 5. Lacerta viridis , Lacerta viridis puncfris albis. Ichtkvolog'a cum amphibih regni Boriijfici , à Joh. ChriJI. Wuiff. Seps varius iio , Seps viridis m, Laurenù fpecimen msdicum. des Quadrupèdes ovipres, i 7 couleur de cet animal attire la vue par la beauté de ces reflets, autant elle l'attache par leur douceur. On diroit qu'elle fe répand fur l'air qui l'envi- ronne , & qu'en s'y dégradant par des nuances infenfibles , elle fe fond de manière à ne jamais bleffer , & à toujours enchanter par une variété agréable-, féduifant également, Toit qu'elle refplendiiîe avec moilefle au milieu de grands flots de lumière , ou que ne renvoyant qu'une foible clarté , elle préfente des teintes aufîî fuaves que délicates. Le delTus du corps de ce lézard eil d'un vert plus ou moins mêlé de jaune 5, de gris , de brun & même quelquefois de rouge -, le deflbus efl; toujours plus blanchâtre. Les teintes de ce Quadru- pède ovipare font fujettes à varier *, elles pâlillent dans certains tems de l'amiée, & fur- tout après la mort de l'animal -, mais c'ell: principalement dans les climats chauds qu'il fe montre avec l'éclat de l'or Se des pierreries ^ c'efl:- là qu'ime lumière plus vive anime fes couleurs ôc les multiplie. C'eft auffi 1 s IJiJloire Naturelle dans Ces pays moins éloignés de k zone lorride , qu'il eft plus grand , & qu'il parvient quelquefois jufqu'à ia longueur de trente pouces [b), JL'individu , que nous avons décrit & qui a été envoyé de Provence au Ca- binet du Roi, a vingt pouces de lon- gueur , en y comprenant celle de ia queue qui eft prefque égale à celle du corps & de ia tête -, le diamètre du corps eft de deux pouces dans l'endroit le plus gros. Le delFus de ia tcte , comme dans le lézard Gris , eft couvert de grandes écailles arrangées fymétrique- ment 8c pLicécs à coti Tune de l'autre. Les bords des mâchoires font garnis d'un double rang de grandes écailles. Les ouvertures des oreilles font ovales^ leur grâhd diamètre eft de quatre lignes, & elles laillent apperccvoir la mem- brane du tympan. L'efpèce de collier qu'a le lézard Vert, ainli que le lézard (A) Nott communiquée par M. de la Tour d* Argue, Préjident à Mortier eu PaHenunt de Provence, ^ dont ies lumières font aujji connues que /on \èU pour l'i.v&ër Ciment des Sdences. des Quadrupèdes ovipares, 1 9 Gris , eft formé dans l'individu envoyé de Provence au Cabinet du Roi , par onze grandes écailles. Celles qui couvrent le dos font les plus petites de toutes | elles font hexagones, mais les angles en étant peu fenlibles, elles paroillent prefque rondes*, les écailles qui font fur le ventre font grandes, hexagones, beaucoup plus alongces , Se forment trente demi-anneaux ou bandes trant verfales. Treize tubercules s'étendent le long de la face intérieure de chaque cuifTe -, ils font creux , & nous avons vu à leur extrémité un mamelon très-appa- rent, & qui s'élève au-deifus des bords de la petite cavité du tubercule dont il paroît fortir (c). La fente qui forme l'anus, occupe une très-grande partie de la largeur du corps. La queue dimi- nue de grolîeur depuis l'origine jufqu'à la pointe -, elle eft couverte d'écaillés plus longues que larges, plus grandes que celles du dos , & qui forment (c) Koyei, à ce fujetflei ouvrages dûM.Duvtmay^ %0 Hijloire Naturelle ordinairement plus de quatre-vingt-dix anneaux» i. La beauté du lézard Vert fixe les regards de tous ceux qui i'apperçoivent *, mais il fembie rendre attention pour attention -, il s'arrête lorfqu'il voit riiom- me -, on diroit qu'il Tobferve avec com- plaifance, & qu'au milieu des forêts qu'il habite, il a une forte de plailir à faire briller à fes yeux , fes couleurs dorées , comme dans nos jardins le paon étale avec orgueil l'émail de fes belles plumes. Les lézards Verts jouent avec les enfans , ainfî que les Gris-, lorfqu'ils font pris & qu'on les excite les uns contre les autres , ils s'attaquent & fe mordent quel- quefois avec acharnement {d). Plus fort que le lézard Gris , le Vert fe bat contre les ferpens -, il eft rarement vainqueur-, l'agitation qu'il éprouve & le bruit qu'il fait lorfqu'il en voit appro- cher, ne viennent que de fa crainte j mais on s'eft plu à tout ennoblir dans cet être diftingué par la beauté de Ces couleurs-, on a regardé fes mouvemcns comme une marque d'attention &: d'atta- ■■ — II» (^d) Gefn&ry Quadriip, evifar. , £age 36, des Quadrupèdes ovipares, i i cliement-, 8c Ton a dît qu'il avertifloit l'homme de la préfence des ferpens qui pouvoient lur nuire. II recherche les vers & les inieétes -, il fe jette avec une iorte d'avidité fur la falive qu'on vient de crjcher, & Gefner a vu un lézard Vert boire de l'urine des enfans. Il Te nourrit aufîî d'œUiS de petits oifeaux,' qu'il va chercher au haut des arbres où il grimpe avec affez de vîtefîe. Quoique plus bas fur Tes pattes que le lézard Gris, il court cependant avec agilité, 8c part avecafî'ez de promptitude pour donner un premier mouvement de furprife 8c d'effroi, lorfqu'il s'élance au milieu des broufîliilles ou des feuilles sèches. Il fuite très-haut-, 8c comme il eft plus fort, il efl: aufîî plus hardf que le lézard Gris -, il fe défend contre les chiens qui l'attaquent. L'habitude de faiHr par l'endroit le plus fenfîble, 8c par conféquent par les narines , le$ diverfes elpèces de ferpens avec lefquelles il eft fouvent en guerre, fart qu'il fe jette au mufeau des chiens -, 8c il les y mord avec tant d'obflination , qu'il fe Jpiilie emporter ^ même tuer plutôt quQ t z Hijloire Naturelle de deflerrer les dents ; mais il paroît qu'il ne faut point le regarder comme veni- meux, au moins dans les pajs tempérés, & qu'on lui a attribué faulFement des morfurcs mortelles ou dangereufes {e). (e") «• Un lézard Vert (le ïézard dont parïe ici M. l aurenti , & qu'il a diltingué par le nom latin de Stps varius^ n'eft qu'une variété du lézard Vert) «♦ laifit un petit oifeau auprès de la gorge, j» & non-feulement l'y b'ella, mais même faillit t» àrétoutfer; Poifeau guérit de lui-même, & le »» lendemain chanta comme à l'ordinaire. »» Le même animal mordit un pigeon avec beau- »> coup de colère ; le fang coula de chacune des »» petites biefl'ures que firent les dents du lézard; »> cependant le pigeon n'en mourut pas, quoiqu'il V pajût foufFrir pendant quelques heures. »» Le lendemain, il mordit le même pigeon à »> la euifle, emporta la peau, 5c fit une bief- •» fure atfez grande; la plaie fut guérie Se la peau 1» revenue au bout de peu de jours. >» J'enlevai la peau de la cuifie d'un chien & «♦ d'un chat , je les 1;s mordre par le même » lézard à l'endroit découvert; l'animal fit péné- >» trer fon écume dans la blelTure; le chien & fe >» chat s'efforçoient de s'échapper , & donnoient »» des fignes de douleur ; mais ils ne préfentèrent M d'ailleurs aucune mat que d'mcommodité , & »♦ leurs plaies ayant é.é coufues , furent bientôt w guéries. w Un lézard Veri ordinaire mordit un pigeon à des Quadrupèdes ovipares, 1 3 Ses habitudes font d'ailleurs aflez Temblables à celles du lézard Gris*, & fes œufs font ordinairement plus gros que ceux de ce dernier. Les Africains fe nourriflent de la chair des lézards Verts (/) *, mais ce n'eft pas feulement dans les pays chauds dci deux Continens qu'on trouve ces lézards; ils habitent auflî les contrées trcs-tera* pérées , Se même un peu feptentrionales , quoiqu'ils y foient moins nombreux & moins grands (^) .Ils ne font point étrangers aux parties méridionales de la Suède (A) , non plus qu'au Kamfchatka, où malgré îa cuiflfe droite , avec tant de force qu'il em~ m porta la peau ; H faifit enfuite avec acharnement m les mufcles mis à nud & ne les lâcha qu'avec •• peine. La peau fut coufue , & le pigeon guérit «« ailément après avoir boîte pendant un jour. m C-e lézard Vert mordit un jeune chien au ♦€ bas-ventre ; ïe iang ne coula pas, & 1 on ne m remarqua pas d'ouverture à la peau; mais le «< chien pouffa d'horribles cris, 6c n'e'prouva au- «« cune incommodité. M Extrait des expériences faites ^ €n Autnchi , au mcis d'Août , par M. Laureuti. f^^ ùmen medicum. Vienne. 1768. (/) GefutTj de Qnadrup ovip. ^ pagt 37, (^) Ray, à L'endroit déjà cité. Ih) M. Linné. ■2 4 Uijlolre Naturelle îeur beauté , un préjugé fuperflitîeux fait qu ils infpirentrefîror. Les Kamfcha- dales les regardent comme d^s envoyés des puiffances infernales -, auiîl s'empref- fent-ils, lorfqu ils en rencontrent , de îes couper par morceaux ( i ) -, & s'il les iaillent échapper, ils redoutent (i fort îe pouvoir des divinités dont ils les regar- dent comme les repréfentans , qu'à chaque inftant ils croient qu'ils vont mourir , <& meurent même quelquefois , difent quelques Voyageurs , à force de le crain- dre. •On trouve , aux environs de Paris,' une variété du lézard Vert, diftinguée par une bande qui règne depuis le fommet de la tête jui qu'à l'extrémité de la queue, & qui s'étend un peu au-defîus des pattes , fur-tout de celles de derrière. Cette bande cft d'un gris fauve , tachetée d'un brun foncé, parlemée de points jaunâtres, & bordée d'une petite ligne blanchâtre. Nous avons examiné deux individus vivans de cette variété -, ils paroiiFoient C /) Troijîème Voyage dn Capitaine Ccek ; traduit it VAngloii 5 Paru , 1782, pagt 478. jeunes, des Quadrupèdes ovipares, i j jeunes , & cependant ils étoicnt déjà de la taille des lézards Gris qui ont atteint prefque tout leur développement. En Italie. on a donné, au lézard Vert, le nomdey?^///o/2j que l'on aulïï attribué à la falamandreterrertrc, ainfi qu'à d'autres lézards. C'eft à cauie des taches de cou- leurs plus ou moins vives, dont cd: par- femé le deiTus du corps de ces animaux, 8c qui les font paroître comme étoiles , qu'on leur a tranfporté un nom que nous réfervons uniquement avec M. Linné ôc le plus grand nombre des Naturaliftes-', à un lézard d'Afrique , très- différent du lézard Vert, & qui a toujours été appelle pellion {k). Nous plaçons ici la notice d'un lé- zard (/) que i'onrencontre en Amérique, (^) On trouve dans la defcription du mufeum de Kircher, une notice de une figure relatives à un lézard pris dans un bois des Alpes , & appelle Jîellion d' Italie, qui nous paroît être une variété du iézard Vert. Rerum naturalium Hifloriaj cxifhntiuin inmijfao Kirkeriano , Rome j i']']^ , jiage 40. Stdlioa d'Itaiie. (/) Ou Ha ouTia, par les Caraïbes, Rochefurt , Hifivire des Judlles. G'(^C-mouche, Ovipares, Tome II, B i6 Jîijioire Naturelle êc qui a quelques rapports àvec le lézird Vert. Catelty en a parlé fous le nom de lézard Vert de la Caroline-, Rochefort & après lui , Ray Tont déligné par celui cfc gobe-mouche. Ce joli petit animal n'a guère c^e cinq pouces de long (m) y quelques individus mcme de cette efpèce , & les femelles fur-tout, n'ont que k longueur 8c la groifeur du doigt-, miis s'il eft inférieur, par fa taille^ à notre lézard Vert, il ne lui chde pas en beauté. La plupart de ces gobe-mouches font d'un vert très-vif-, il y en a qui paroiiîent ccîa- tans d'or & d'argent : d'autres font d'un vert doré , ou peints de diverfes cou- leurs auin brillantes qu'agréables. Ils deviennent très - utiles en délivrant les habitations des mouches , des ravets & des autres infecfccs nuiiiblcs. Rien n'appro- che de l'induflrie , de la dextérité , de l'agilité avec lerquelles ils les cherchent. Ray , Synopfis Qu-drure/Jum ^ ^.n^e 269. Cntesby , li:(loirc. I^atureUt tie la CnroUre j voî, 2, naoe 65. Lacertiis viridis Carolinenfis. Voyez, dans !e Didtionnaire de M. de Bomare, i'articîe du It^^^rd gobe-mouche. ^/«) Catesby, à l'endroit d*:jà cité. des Qut2drupèdes ovipares. 27 les pourfuivent &: ics Gifiiîent. Aiicuii aiiimal n'eil plus patient que ces char- mans petits lézards : ils demeurent quel- quefois immobiles pendant une demi- journée, en attendant leur proie*, dès qu'ils la voient, ils s'éiancent comme un trait, du haut des arbres, où il replaifent à grimper. Les œufs qu'ils pondent font de la groiîeur d\in pois -, ils les cou- vrent d'un peu de terre, &: le chaleur du foleil les fait éçlore. Ils iont iî familiers , qu'ils entrent hardiment dans If s appar- temcns -, ils courent même par-tout fi librement, & font fi peu craintifs, qu'ils montent fur les tables pendant les repas; & s'ils apperçoîvent quelque infeéle, ils fautent fur lui , & paiîcnt pour l'atteindre jufque fur les habits des con- vives *, mais ils font il propres & ii jolis , qu'on les voit fans peine traverfer les plats (Retoucher les mets {n). Ilien ne manque donc a.u lézard gobe-mouche pour plaire*, parure, beauté, agilité, utilité , patience , induftrie, il a tout reçu pour charmer l œil & intéreiler en fa jj_L__ Il I r I I M-Lj— m^ ( « ) Ray , à Fendrait déjà cité, B ij i8 liifioire Naturelle faveur. Mais ii efc aufli délicat que rî^ chement coloré •, il ne le montre que pen- dant Tété aux latitudes un peu élevées , &z ii y pajTe la faiion de l'hiver dans des crev ailes & des trous d'arbres où il s'engourdit (o). Les jours chauds & iereins qui brillent cpAelquefois pendant Thiver , le raniment au point de le Elire fortir de la retraite -, mais le froid reve- nant tout d'un coup, le rend fi foibie qu'il n'a pas la force de rentrer dans fon allie, & qu'il fiiccombe à la rigueur de la faifon. f^uelque agile qu'il foit, il n'échappe, qu'avec beaucoup de peine, )l la pourfuite des chats & des oifeaux de proie. Sa peau ne pciit cacher entiè- rement les altérations intérieures qu'il iiibit -, fa couleur change comme celle du caméléon , iuivant l'état où il le trouve ou 5 pour mieux dire, Iuivant la tempé- rature qu'il éprouve. Dans un jour chaud, i-1 eil d'un vert brillant i &: lî , le lende- main , il fait froid , il paroît d'une cou- leur brune. Aufiî , lorfqu'ii eft mort , l'éclat ^ la fraîcheur de Ces couleurs (o) Çdtdshy , à l'endroit déjà eifé^ des QucidrupèJcs ovipares. 1 9 tîirparoifTciît , & L peau devient pâle & livide (/7 ). Les couleurs fe ternifleiit & changent ainii ûdns piuiieurs autres espèces de lézards -, e'eft et qui produit cette grande diveriité dans les defcriptipns des Au- teurs qui fe iont trop attaches aux cou- leurs dc3 Quadrupèdes ovipares, & cq^ ce qui a répandu une grande confuiîon dans la nomenclature de ces animaux. Il y a quelque relTemblance entre les habitudes du gobe - mouche & celles d'un autre petit lézard du nouveau mon- de, auquel on a donné le nomà'Anolis y ç^don a appliqué aufîî à beaucoup d'autres lézards. Nous rapportons ce der- iîier au goitreux qui vit dans les mêmes contrées fi^). Comme nous n'avons pas vu le gobe-mouche, nous n& favons fi Ton ne devroit pas le regarder de même , comme delà même efpèce que le goitreux , au lieu de le coafidérer comme une variété du lézard Vert. M. François Cetti, dans Ton Hifloire ( /? ) Cateshy , à l'endroit déjà cité» ^Q^ f^oyei l'aTtiile du Gûttreux, Bill 3 0 Hifioire Naturelle des amphibies & des poifTons de la Sar- daigne , parle d'un lézard Vert très- commun dans cette îfie , & qu'on y somme en certains endroits tiliguerta & calijcertula : il ne reiremble entière- ment ni au lérard Vert de cet article ^ j ni à Faméiva , dont nous allons traiter (r). M. Cetti préfume que ce diigueru (r) Il Les habitanscîe îa Sar^aigne cîonnenî , à »» un même lézar4^,!e nom de ?i//^weri-a& ceîuicle » califceitiila...» Il paroît être une efpèce de lézatd j» vert, car ii eft comme ce vert éclatant , mais reievé par des taches noires > j> & par des raies de la même couleur, qui s'éten- « dent le long du dos La face intérieure ces 99 cuifTts prérente une rangée de tubercules , »» ainti que dans le lézard Vert ; il a cinq doigts & M cinq ongles à chaque pied. Une différence remar- ♦» quable Te distingue cependant d'avec (e lézard 99 VertdécritpariesAuteurs;iisattribuent,à ce der- « nier lézard , une queue de la iongueur du corps >. »» mais le tiliguerta a !a queue bUn plus étendue; »» elle eft deux fois aufli longue que ïe corps da 99 i'animal ; & c'eft ce que j'ai trouvé dans tous « les lézards de cette efpèce que j'ai mefurés. 99 A la vérité, les lézards Verts ont, pour ainS 99 dire, une grande vertu produdtrice dans leur »t queue; s'ils h perdent, elle fe renouvelle, & f» fi elle eft partagée par quelqu'accident, chaque w portion devient bientôt une queue eniière. il fe des Q^tiachupèJcs ovipares. 3 i eil une crpèce nouvelle , intermédiaire entre ces deux lézards , ï\ nous parok cependant, d'après ce qu'en dit cet habile pourroitdonc que l'excès de la queue du tilrguerta « fur celle du lézard Vert ordinaire , ne fût pas <« une nnarque d'une diverlité d'efpéce , & dût «* être feulement attribué ^ IMnfluence du climat « de la Sardaigne. Mais , d*un autre côté , cumment «< regarder la longueur Je la queue du tiliguerta «< comme un attribut accidentel, puifque les Ka- u turaliftes font entrer dans ies caractères fpéci- « frques des différends lézards, la diverfe ion- «< gueur de la queue relativement à ccîle du corps? « Ceux qui ont décrit, par exemple, le lézard '< Vert d'Europe, l'ont cara-ftérifé, ainli que nous « l'avons vu , en difant que fî queue eft aufii « iongue que le corps; & ceux qui décrivent un « lézard d'Amérique, womvsicAmé va par M. Linné, « le caractérii'ent par la longueur de ià queue, « trois fuis plus confidérable que celle du corps <♦ du lézard.... Le tiliguerta n'eft donc pas un a lézard Vert, quoiqu'il lai reflemble beaucoup ; u & ceux qui voudront le décrire , devront le a défigner par la phrafe fuivante : lézard à qntue u menue, deux fois plus longue que U corps. L'améiva m a été défigné par les mêmes expreflions dans u les aménités Académiques. . . . L'on pourroit donc «< foupçonner que le tiliguerta de Sardaigne eft « de la même efpèce que l'Améiva du nouveau « monde : il ne feroit pas furprenant en effet de « rencontrer en Eurc^pc, un animal qu'on a cru «« B iv 3 2 Hijîoire Naturelle Naturalifte, qu'on pourroit le reg.irdfer comme une variété du lézard Vert, s'ii a, au-defTous an cou, une efpècé >» particulier au continent de rAme'rîque. ... * « Mars, outre que l'on peut foupçonner d'après 5»» la defcription de Gronovius , i'exacfritude de î> celle que Pon trouve dans les aménités Jcadé- ♦» mlqucs , on ne doit pas croire le tiiiguerta de la 11 même efpèce que i'améiva, fi l'on confidère le »> nombre des bandes écaiiieufes qui garniîTeut le j» ventre de ce dernier lézard , ainfi que celui du « tiiiguerta. Le nombre de ces bandes n'elt pas 5> en effet le même dans ces deux animaux. Le » tiiiguerta relTembie donc beaucoup à I'améiva, •■»> ainli qu'au lézard Vert , quoiqu'il ne foit ni l'un !•» ni l'autre: c'eft une efpèce particulière dont « il convient d'augmenter la lilte des lézards, h » qu'il faut placer parmi ceux que M. Linné a » délignés par le caractère d'avoir la queue utrn- >i cïUét ( caiida p&rticiliataj' >» Le tiiiguerta eft auffi innocent que le lézard »» Vert; il habite parmi les gazons , ainfi que fur M les murailles que l'on trouve dans la campagne.... >» Il efî très-commun en Sardaigne i & il y eft »» même en beaucoup plus grand nombre que le »> lézard Vert en Italie. » Extrait de l' Hijîoire naturelle des amphièics ^ des poijjohs de la Sardaign&y par M. François Cattî. Sajff'.ri ^ ^711 >P^g^ I5« Il eft important d'obiervcr que ia longueur de la queue des leiiards, fa forme étagée ou verti- ciliée 3 ainû qua le nombre des bandes écailleufçç des Quadrupèdes ovipares. 3 | cfe demi-collier compolc de grandes écailles , ou comme une variété de Ta- méiva , s'il n'a point ce demi-collier. qui recouvrent le ventre Je ces animaux , font des carafftères variables ou fans préciuon ; nous nous en (bmines convaincus par î'infpcvftion d^in grand nombre d'individus de pîutieurs efpéces ; auffi n'avons-nous pas cru devoir les employer pour diltinguer ies divisons des iézards l'une d'avec l'autre; nous ne nous en fommes fervis pour la diltindion des efpéces, que !orfqu'ils ont indiqué des différences très-coniidérables ; & d'ait- ieurs nous n'avons jamais aiTigné k la îigueur telle ou celle proportion, ni tel ou tel nombre pour une marque confiante d'une diveriité d'efpèce , & nous avons déterminé au contraire rigoureufement & avec précilion , la forme & l'arrangement des écailles de la queue* Ê V 3 4 HlJIoire Naturelle LE COR D Y LE {a). On t r ou ve en Afrique & en Ahe, un lézard auquel M. Linné a appliqué exclulivement le nom de Cordyle, qui lui a été donné par quelques Voyageurs , mais dontcns'eft aufli iervipourdéiigner la dragonne , ainii que nous Tavons dit. Il paroît qu'il habite quelquefois dans rEurope méridionale, & Ray dit Tavoir rencontré auprès de Montpellier (3). Nous allons le décrire, d'aprcs les individus confervés au Cabinet du Roi. La tête eft très-aplatie , élargie par- derrière , & triangulaire-, de grandes écailles en revêtent le dcfîus & les (<î) Le Cordyïe. M. d'Aubcuton y Eneycloj:édk JMéthodiqtti. Lacerta CorJyîus, 9, L/im, amph. rept. Cordy'u.s Groiiovi' mtifaum 2 , p:ge "9 ^ J^-'^ SS* Ray, Svropfis Qnodr. ^ page 263. Cordylus feu caudi-veibera. Seia, nuis 1 , planche 84 , flg. 3 6* 4- Cor dv lus verus. Laureiui fpccimen medicum, (i} ■îî'yj Syiwplis Quadrupcdum^ page 263, des Quadrupèdes ovipares. 3 y côtés -, les deux mâchoires font couvertes d'un double rang d'autres grandes écail- les , & armées de très-petites dents égales, ior^s &: aiguës. Les trous des narines font petits *, les ouvertures des oreilles étroites, & fi tuées aux deux bouts de la baie du triangle , dont le mufeau eft la pointe. Le corps efl: trè«-aplati -, le ventre efl revêtu d'écaillés prefque carrées , & aiî'ez grarwies , qui y forment des demi- anneaux , ou des bandes tranfveriales *, les écailles du dos font auffî prefque carrées, mais plus grandes*, celles des cotés étant relevées en carène , font paroitre les flancs bxériiîés d'aiguillons. La queue eft d'une longueur à-peu- près égale à celle du corps -, les écailles qui la revêtent, préfentent une arête fc^illante, qui fe termine en forme d'é- pine alongée & garnie des deux cotés d'un très -petit aiguillon : ces écailles étant longues & très-relevées par le bout, forment des anneaux très-fenlibles , fei- tonnés, affez éloignés les uns des autres , &: qui font paroitre k queue comme B vj 3 5 Hifioire Naturelle étigée. Nous en avons compté dix-neuf fur un individu femelle , dont la queue ctoit entière. Les écailles des pattes font aiguës , &: relevées par une arcte. Il 7 a cinq doigts garnis d'ongles aux pieds de devant & à ceux de derrière. La couleur des écailles eft bleue , 8c plus ou moins mêlée de châtain , par taches on par bandes. M. Linné dit que le corps du cordylc neft point hériiîé {corpore lœvigato) : cela ne doit s'entendre que du dos & du ventre, qui en efîet ne le paroiiîent pas , ioriqu'on les compare avec les pattes , les côtés ^ & fur-tout avec la queue. Le long de l'intérieur des cuiffés , régnent des tubercules comme dans- l'Iguane , le lézard gris , le lézard vert ,, 8cc. une variété de cette efpèce , a les écailles du corps beaucoup plus petites que celles des autres Cordyles» des Qua-^rupêJes ovipares. 5 7 L'HEXAGONE («), JVl. Linné a fait connoître ce lézard, qui habite en Amérique. Ce qui fornie un des Gai>i6lcres diftindlifs de l'Hexa- gone 5 c'eft que fa queue , plus longue de moitié que le corps , ell comprimée de manière à préfenter iîx cotés & fix arêtes très-vives. Il efl auffi fort recon- noiliabie par la tête , qui paroît comme tronquée parderrière , & dont la peau forme pluiieurs rides. Les écailles , dont Ton corps eft revêtti , font pointues 8c relevées en forme de carène, excepté celles du ventre : il les redreile à vo- ionté 5 & il paroît alors hérilié de petites pointes ou d'aiguillons *, fous fa gueule lont deux gi^andes écailles rondes -, ia couleur tire fur le roux. Nous n'avons (a) L^Exagonal. M. d'Aubaiton , Encyclopédie màthodiqua. Lacerta anguîata , 19. Linn, amph. rept. Jyftcma liât. Lacerta caudâ Exagona longâ fquarais carinatis înucronatis. Idun, Ibid. 38 Hijtoire Naturelle pas vu ce lézard , & nous pouvons feulement préiumer que fon ventre eft couvert de bandes tranlveriaies & écari- leufes : Il cela n'eft point, il faudra le placer parmi les lézards de la Divilion fui vante. L'AMEIVA i'i). C'est un des Quadrupèdes ovipares dont i'Hiftoireaété le plus obfcurcie: première- ment parce que ce nom d'Améiva ou à'A- méira, a été donné h des lézards d'efpcces différentes de celle dont il s'agit ici : fecon- (a) Améiva. M. à^'Aubtnton , Encyclopédie mctho» tligue. Lacerta Ameiva, 14. Linn. (imphib. repr. Tlacerta caudâ verticiliatil Ignga , fcutis abdo- n\în!s trînginta , coilari tuhtus rugâ cluplici. Amn:yi{stf2^ h peau jaunâtre, -& fur le *< dos ils ont des lignes T:\yé':s ce bfvîu , de vert u & de gris, qui prennent depuis le defTus de la ♦* tête julqu'au bout de la queue. Ils font leur re- « traite dans les trous de la terre, & c'eft de-l^ *< que , pendant la nuit , ils font un bruit beau- «« cowp plus pénétrant que celui des cigales. Le *« jour, ils font en perpétuelle action, & ils ne « t'ont que roder aux environs des cafés, pour 4* chercher de quoi fe nourrir. »» Rochefort, llijluifi des Aiitdks t îoiiH I , pp^e 30Q. 44 Uijlùire Naturelle ie nom à'Anolis^ un lézard de Surinam,- évidemment de la même efpcce que i'Améiva de Cayenne , dont nous venons de donner la defcription. L'Améiva fe trouve non-feulement en Amérique, mais encore dans Tan- cicn continent. J'ai vu un individu de cette efpcce, qui avoit été apporté des grandes Indes par M. le Cor, & dont la couleur étoit d'un très-beau vert plus ou moins mêlé de jaune-.- LE LION (4J. V oici L*£MBLÊM£ de la force appliqué à la fcibieife , & ie nom du roi des animaux donné à un bien petit lézard: on peut cependant le lui conferver , parce que ce nom eft aufïï fouvent pris pour le figne de la fierté que pour celui de la puilîance. Le lézard- Lion redreiîe prefque toujours fa queue ■■ / ( <7 ) Le LioQ. M. d*Auheutou , Encyclopédie méthodique. Laceita fex-iineata; i8. LiiiR, ampL repu des Quadrupèdes ovipares, 45 en la tournant en rond ^ il a Fair de la hardieiîe , & c'cfc apparemment ce qui lui a fait donner par ies Anglois ie iurnom de Lion , que plulîeurs Na^ turalirtes lui ont conlervc {b). Il fe trouve dans la Caroline : Ton efpècd ne difîère pas beaucoup de celle de notre lézard gris : trois lignes blanches & autant de ijo-nes noires régnent de ckaque côté du dos , dont le milieu eil blanchâtre •, il a deux rides fous le cou \ le dellaus des cuiiTcs eft garni d'un rang de petits tubercules 3 comme dans î'îguane , le lézard gris, le lézard vert, Taméiva , &c. la queue le termine in^ fenfiblement en pointe. Le lézard-Lion n'eil point dangereux', il le tient fouvent dans des creux de rochers , fur le bord de la mer -, ce n'efl pas leulement dans la Caroline qu'on le rencontre , mais encore à Cuba , à Saint-Domingue , & dans d'autres Illcs voiiines. Ayant les jambes alon- gées 5 il efl très-agîie, comme le lézard ~ .... .1 (^) Citeshy .) Hifioire naturelle de la Çarouns j pagz 68. 4^ Hijloire Naturelle gris , Sz court avec une très-grande vîtelie -, niais ce joli & innocent lézard n'en eft pas moins la proie des grands oifeaux de mer , à la pourfuite deiqiieis lu rapidité de ia courfe ne peut ie dérober. ■■■ liliKlIilini I -|i t limil iMI II ir i|i| H'ii^irii |ii;i||jmg)i LE GALONNÉ ("■), Kj e lézard habite dans l'ancien Con- tinent , où oh ie trouve aux Indes & en Guinée. Il cfl: aufîi en Amérique j & il y a , au Cabinet du Roi, deux individus de cette efpèce, qui ont été envoyés de la Martinique. C'eft avec raifon que M. Linné aiîure que le Galonné a un grand nombre de rap- ports avec i'Améiva -, il qÇc beaucoup ( fl ^ Le Galonné. M. d'Ai:benton , Encyclopédie jnèrbodiquC' Lacerta iemnifcata, 39. Liiw. amph. rept. Lacerta eadem mus ad j'r. 1 , page 47. Seba, mus. i , planche 53 ^ fig. g 6f planche 92^ 2 , plancne 9 , pg. 5. SepsLemnifcatus, 103. LauHnûfpzcimcnmcâkum, des Quadrupèdes ovipares. 47 moins- grand , mais les écailles , qui revêtent le délions du corps , forment également dps bandes tranfverf^iles dans CCS deux lézards. Le delFous des cuilles eil garni d'un rang de tubercules , comme dans i'iguane , le lézard gris , le lézard vert , le cordyle , Taméiva , &c. il a la queue menue & pins longue que le corps. Il eft d'un vert plus ou moins foncé *, & le long de Ton dos s'étendent huit raies blanchâtres, fuivant M. Linné. Nous en avons compté neuf fur les deux individus , qui font au Cabinet du Roi. Les pattes font mouche- tées de blanc. Il paroît que ce lézard cft fujet à varier par le nombre & la difpolition des raies qui régnent le long du dos. M. d'Antic a eu la bonté de nous faire voir un petit Quadrupède ovipare , qui lui a été envoyé de Saint-Domin- gue , & qui eft une variété du Galonné. Ce lézard eft d'une couleur très-foncée. Il a fur le dos onze raies d'un jaune blanchâtre, qui fe réuniffent de ma- nière à n'en former que fept du coté de la tête , ^ B,/. 3- Chamatleon. Bdlon. itin. Liv- Il y Chapitre lx, Chamaeîeon. Valent, mus. Livre II [y Chapitre xxxi. Chamae» îeon. Kircher. mus. 275, t. 293 , fig. 44. Chamadeon. Jonjî. Quadr. , t. 79. ChaT.acleon. Jld. qwdr, 670. Chamxleon. des Quadrupèdes ovipares, 5 i font plu à le répéter : ils ont cru voir, dans cet être qui n'étoit pas le Camé- léon , mais un animal fantaftique produit & embelli par Terreur , une image allez reiîemblante de pluiieurs de ceux qur fréquentent les cours : ils s'en font fervr comme d'un objet de comparaiiôn , pour peindre ces hommes bas Se rampans, qui n'ayant jamais d'avis à eux , fâchant fe plier à toutes ks formes, embraifer toutes les opinions, ne fe repaiifent que de fumée & de vains projets. Les Poètes fur-tout fe font emparés de toutes les im^;ges fournies par des rapports qui, n'ayant rien de réel , pouvoient être aifément étendus : ils o-ntparé des charmes d'une imagination vive, les diverles comparaiions tirées d'un animal qu'ils ont regardé , comme faifant par crainte ce que Ton dit , que tant de Courti- fuis font par goût. Ces images agréables ont été copiées , multipliées , animées par les beaux génies des fiècles les plus éclairés. Aucun animal ne réunit, ians doute , les propriétés imaginaires aux"^ quelles nous devons tant d'idées riantes. Mais «ne fiction fpirituelle ne peut Cij 5 i Hiftoïn Naturelle qu'ijoiitcr au cbxarme des ouvrages où font répandues ces peintures gracieufes. Le Caméléon des Poètes n'a point exifté pour ia Nature \ mais il pourra exifter à jamais pour le génie & pour rima- gination, Lorfque cependant nous aurons écarté les qualités fabuleufcs attribuées au Caméléon , & lorfque nous l'aurons peint tel qu'il efl , on devra le regarder encore comme un des animaux les plus intércf- fans aux yeux des Naturalises , par la fingulière conformation de fcs diverfes parties , par le^ habitudes remarquables qui en dépendent , & même par des propriétés i qui ne font pas très -dif- férentes de celles qu'on lui a fauffement attribuées {b)'. On trouve des Caméléons daplufieurs tailles aifez différentes les unes des autres. Les plus grands n'ont guère plus de quatorze pouces de longueur >««■ (3) On peut voir daiis Pline, Livre XX^IIT , ■Chapitre XX IX , les vertus chirfjériques que le* Anciens attribuoient au Caméléon. On trouvera aulTi dans Gefner , L'ivre II , tous les contes ridi- cufes (Qu'ils ont publiés au fujet d^ cet animal» des Quadrupèdes ovipares, ^ 3 totale. L'individu que nous avons dé- crit 5 8c qui cft conlervé avec beaucoup d'autres au Cabinet du Roi , a un pied deux pouces trois lignes , depuis le bout du mufeau jufqu'à Textrémité de la queue, dont la longueur eft de fept pouces. Celle des pattes, y compris les doigts , eft de trois pouces. La tête aplatie pardefius , rdt aufii par les côtés ; deux arctes élevées partent du mufeau, pafîent prefque immédiatement au-deffus des yeux, en fuivent à peu- près la courbure , & vont fe réunir*: en pointe derrière la tcte j elles y rencontrent une troifième faillie qui part du fommet de la tête , & deux autres qui viennent des coins de la gueule -, elles forment, toutes cinq enlemble, une forte de capuchon j ou, pour mieux dire , de pyramide à cinq faces ^ dont; la pointe efl tournée en arrière. Le coii^ eft très-court. Le de/Tous de la tête Se la gorge lont comme gonflés , & re- préfentent une efpèce de poche, mais moins grande de beauccii-p que celle de Tiguane. La peau du Caméléon eft parfemée iij j 4 Uijloire Naturelle de petites éminences comme le chagrin : elles iont très-liiies, plus marquées lur la tête 5 & environnées de grains pref- que imperceptibles : \in rang de petites pomtes coniques règne en forme de dentelure fur les fiillies de la tête , fur îe dos 5 fur une partie de la queue & au-deiTous dit corps , depuis le mufearii lufqu'à l'anus. Sur le bout du mufeau , qui efi: un peu arrondi , font placées les narines qui doivent lervir beaucoup à la ref- piration de Tanimal -, car il a fouvent la bouche 'fermée il cxaélement , ou'on* il peine à diftinguer la féparation dQ$ deux lèvres. Le cerveau eft très-petit & r/a qu'une xigne ou deux de dia- iTiètre. La tète du Caméléon ne pré- lente aucune ouvertureparticulièrepour les oreilles , & MM. de l'Académie des Sciences, qui diiîéquèrent cet animal, crurent qu'il étoit privé de l'organe de de l'ouïe qu'ils n'aperçurent point dans ce lézard {c) , mais que M. Camper im (c) Mémoires pour fervir à l'B'ijloin naturelle des mlmaiix , artick du Caméléoa, des Quadrupèdes ovipares, j f vient d'y découvrir [d). C'eft une nou- velle preuve de la foibieiTe de Touïe dans les Quadrupèdes ovipares , & vrcûfemblablement c'cfl une des caufes- qui concourent à produire Telpcce de ftupidité que Toir a attribuée au Ca- méléon. Les deux mâchoires font compofées'' à'wn os dentelé qui tient lieu de vé- ritables dents [e). Prefque tout eft particulier dans le Caméléon : les lè- vres font fendues même au-delà des mâchoires , où leur ouverture le pro-' longe en bas : les yeux font gros & très-lailians *, & ce qui les didingue de ceux des autres Quadrupèdes, c'eft qu'au lieu d'une paupière qui puîlfe être levée & baiifée à volonté , ils font recouverts par une membrane chagrinée , attachée à l'œil , & qui en fuit tous (//) Note communiquée par M. Camper. (e) Nous nouslommesaflurés de l'exiftence de c€t -os denteîé, par Pinrpeiftion des l'queiettes de Caméléon, que l'on a au Cabinet du Roi. Profper Alpin a nié, en quelque forte, l'exiftence de cet es. Voyez fon Hiftoire naturelle de l'Egypte j- l-^me ij Chapitre v, C iv j6 Hijîoin Naturelle les mouvemens. Cette membrane eft diviiée par une fente horizontale, au travers de laqueîie on apperçoit une prunelle vive, brillante & comme bor- dée de couleur d'or. Les lézards , &: tous les Quadrupèdes ovipares en général , ont les yeux très- bons. Le fens de la vue , ainli que nous l'avons dit , paroît être le premier de tous dans ces animaux, de msme que dans les oifeaux. Mais les Caméléons doivent jouir par excellence de cette vue exquife : il lemblc que leur fens de la vue eft ii fin & fi délicat , que fans la membrane qiii revêt leurs yeux, ils fer oient vivement ofFenfés par la lu- mière éclatante qui brille ddns les climats qu ils habitent. Cette précaution qu'on diroit que la Nature a prife pour eux, refTemble à celle des La- pons & d'autres habitans du Nord , qui portent au-devant de leurs yeux , une petite planche de fapin fendue , pour fe garantir de l'éclat éblouiiTant de la lumière fortement réfléchie p?r les neiges de leurs campagnes-, ou plutôt ce n'eft point pour cc«ierver la fineffe de leur diS Quadrupèdes ovipares. 5 7 vue, qu'il leur a été donné des mem- branes •> mais c'efl parce qu'ils ont reçu ces membranes préiervatriccs , que leurs yeux moins ufés , moins vivement ébranlés , doivent avoir une force plus grande oc plus durable. Non-feulement le Caméléon a les yeux enveloppés d'une manière qui lui eft particulière , mais ils font mobiles indépendamment l'un de l'autre -, quel- quefois il les tourne de manière que l'un regarde en arrière , & l'autre en avant-, ou bien de l'un il voit les objets placés âu-defTus de lui , tandis que dé l'autre il apperçoit ceux qui font (1 tués au-deilous {/). Il peut par-là confidé* rer à-la-fois un plus grand cfp.ic-e , &, fans cette propriété fmguîière , il fcroit, prefque privé de la vue malgré la bonté de fes yeux, fa prunelle pouvant u-ni-- quement admettre les rayons lumineux qui pafTent par la fente très-courte & très-étroite que préfente la membrane chagrijjée. Le Caméléon eft donc unique dans .(^f )h£ Briiyn, VQya^iS ail Lei'aut. 58 Hijhire Naturelle ion ordre , par pîufieurs caraâ:èrcs très- remarquables : mais cetix dont nous venons de parler, ne font pas les feuls qu'il préfente : fa langue , dont on a com.paré la forme à celle d'urt ver de terre , efl ronde , longue communément de cinq ou fix pouces , terminée par une forte de gros nœud, creufe , attachée à une efpèce de ftilet cartilagineux qui entre dans fa cavité , & fur lequel Ta- nimal peut la retirer , Se enduite d'une forte de vernis vifqueux qui fert au Caméléon à retenir les mouches , les f^arabées , les fauterelles , les fourmis Se les autres infedes dont il fe nourrit , & qui ne peuvent lui échapper, tant il la darde & la retire avec vîtefîe (g). Cg} ** Quand îes Caméléons veuïent manger, 99 ils tirent leur langue longue , quafi d'un demi- î». pied, ronde comme falangued'uDoifeau, nommé »> picvert, fembiabie à un ver de t/rrej & à l'ex- « trémité d'icelle ont un gros nœud fpongieux , j> tenant comme gîu, duquel ils attachent les in- 9} feiftes favoir eft fauterelles , chenilles & mouches , >r & les attirent en la gueule» Ils poufient hors »» leurs langues , les dardant de roideur auHi vite- '> ment qu'une arbalète ou un arc fait îe traid. » MeUin , obfirpaùoiiS j ifc, Liyn II j Chapitn xxxiîf» des Quadrupèdes ovipares, 5 9 Le Caméléon eft plus élevé fur Tes jambes que le plus grand nombre des Jézards -, il a moins Tair de ramper Torf- qu il marche : Ariftote & Pline Tavoicnt remarqué. Il a , à chaque pied , cinq doigts trcs-longs , prefque égaux & garnis d'ongles torts & crochus j mais la peau des jambes s'étend jufqu'au bout des doigts, & les réunit d'une manière qui eil encore particulière à ce lézard. Non-feulement cette peau attache les doigts les uns aux autres, mais elle les enveloppe , Se en forme comme deux paquets, l'un de trois doigts, & l'autre de deux : & il y a cette différence entre les pieds de devant & ceux de derrière, que , dans les premiers , le paquet extérieur efl: celui qui ne con- tient que deux doigts , tandis que c'eft Toppofé dans les pieds de dcxxïhït (hj. C A ) Quelques Auteurs onr écrit qu'ii y avoit des ' efpèces de Caméléons , dont les cinq doigts de- chaque pied écoient féparés les uns des autres ; ils auront certainement piis pour des Caméléons d'autres iézards, &, par exemple ^ àts tnpayes- dont la tête reilemble en effet un peu à celie du- Caméléon' ^ G yy 6 G Hijtoire Naturelle Nous avons vu , h Tartrcle de h Jra* gonne,combicn une membranne de moins entre îes doigts , infiuoit fur les mœurs de ce lézard , & , en lui donnant la facilité de grimper iur îes arbres, rendoit fes habitudes différentes de celles du crocodile j qui a les pieds palmés. Nous avons obfervé en général , qu'un léger changement dans la conformation des pieds devroit produire de très-grande$ difîemblances entre les mœurs des divers Quadrupèdes. Si Ton coniidère, d'après cela, les pieds du Caméléon réunis d'une manière particulière , recouverts par une continuation de la peau des jambes , & divîfés en deux paquets , oiî les doigts font rapprochés & collés, pour ainfi dire, les uns contre les autres, on ne fera pas étonné de l'extrêm^e différence qu'il y a entre les habitudes naturelles du Caméléon & celles de pluÂeurs lé- zards. Les pieds du Caméléon ne pou- vant guère lui fervir de rame , ce n'eft pas dans l'eau qu'il Te plaît , mais les deux paquets de doigts alongés qu'ils préfentent (ont placés de manière à pouvoir Tailir aifément, les branches fur des Quadrupèdes ovipares. 6 1 Icfquclles il aime à fe percher : il pciit empoigner ces rameaux , en tenant un paquet de doigts devant & l'autre der- rière , de même que les pics , les cou- C'iiis, les perroquets , & d'autres oifeaux, failifTent les branches qui les foutiennent, en mettant deux doigts devant & deux derrière. Ces deux paquets de doigts , placés comme nous venons de le dire, ne fourniifent pis au Caméléon un point d^appui bien fiable lorfqu'il marche fur la terre : dtit ce qui fait qu'il habite de préférence fur les arbres , où il a d'autant plus de facilité à grimper & à fe tenir , que fa queue e/t longue & douée d'une afTez grande force. Il la replie, ainfi que les fapajous-, il en entoure les petites branches, & s'en fert comme d'une cinquième main pour s'empêcher de tomber, ou palier avec facilité d'un endroit à un autre (i). fij u Les haies qui font des jardinages auprès du Caire, font en tous lieux couvertes de Camé- 4*. léons , & princip--lement îe long des rivages du «< Nii , en forte qu'en peu de tems nous en vîmes <« grand nombre ; ca*ies vipères & itî céraftes ks «* 62 Hi/hire Naturelle _ Bélon prétend que les Caméiéoi'is fe; tiennent ainfi perchés fur les haies. pour échapper aux vipères & aux ce- raftes qui les avalent tout entiers , lorf- qu'iis peuvent les atteindre. Mais ils rie peuvent pas fe dérober de même à la mangouile , & aujx oifeaux de proie qui les recherchent. Voilà donc le Caméléon , que Von peut regarder comme Tanalogue du iapajou , dans les Quadrupèdes ovipares.- Mais h fa conformation lui donne une habitation femblable à celle de ce léger ajiimal , s'il. pafTe de même fa vie au milieu des forêts & fur les fommets des arbres ^ il n'en a ni Téiégante agilité , ni Taélivité pétulante. On ne le voit pas s'élancer comme un trait de branche en branche , & imiter, par la vîteiîe de fa courfe & la grandetir de fes fauts , . la rapidité diL vol des oifeaux : mais c'efl toujours avec lenteur qu'il va d'un lameau à un autre *, & il efl: plutôt dans les bois en embufcade fous les avalent entiers, quand elles les peuvent prendre- >5 des Quadrupède 3 oripares. (>5 feuilles pour retenir les infeAes ailés qui peuvent tomber fur fa langue gluante,- qu'en mouvement de challe pour aller les furpendre (/{•). La facilité avec laquelle il les faiiit le rend utile aux Indiens , qui voient avec grand plailir dans leurs maifons cet innocent lézard. Il effc en effet G. doux 5 qu'on peut , fuivant Alpin , lui mettre le doigt dans la bouche, êc l'enfoncer très-avant , fans qu'il cherche à mordre (/) , & M. Desfontaines , favant ProfelTeur du Jardin du Roi , qui a obfervé les Caméléons en Afrique , 8c qui en a nourri chez lui , leur attribue la même douceur qu'Alpin. Soit que le Caméléon grimpe le long des arbres, foit que caché ious les feuilles il y attende paifiblement les infed:es dont il fe nourrit, foit enfin qu'il mar- che fur la terre, il par oît toujours affez (k) Hafleîquift a trouvé, dans Peftomac d'un- Caméléon , des reftes de papillons & d'autres in- fQcftes. HaJJèlquifi j Voyage en Palcjline , page 349- CO P^'^fp^^ Alpin, tome ij Chap- y , page 215*. 64 HlJIoire Naturelle laid : il n'offre pour plaire à k vue , ni proportions agréables , ni taiile fvelte , ni mouvemens rapides. Ce n'eft qu'avec une forte de circonfpedtion qu ii ofe fe remuer. S'il ne peut pas embraiîcr les branches fur lefquelles il veut grimper , il s'afTure , à chaque pas qu'il fait , que fes ongles font bien entrés dans les fentes de l'écorce -, s'il eft à terre îl tâtonne -, il ne lève un pied que îorfqu'il efl sûr du point d'appui des autres trois 'v par toutes ces précautions, il donne à fa démarche une forte de gravité , poiu* ainii dire ridicule ,. tant elle contrafte, avec la petitede de fa taille Se l'agilité qu'on croit trouver dans un animal aifez femblable à des lézards fort leftes. Ce petit an-mal, dont l'enveloppe Se la mobilité des yeux , la forme des pieds , <^: prefqiie toute la conformation , méritent l'atten- tion des Phy/iciens^ n'arrêteroit donc îes regards de ceirx qui ne jettent qu'un coup-d'œil Aiperficiei , que pour faire naître le rire & une iorte de mépris : il auroit été bien éloigné d'être rcbjet chéri de tant dcVoyagçiqrs Se de tant de Foëte^ j dc% Quadrupèdes ovipares. 6f fon nom n\uiroit pas été répété par tant de bouches , & perdu fous les ra- meaux oii il fe cache, il n'auroit été connu que des Natarn liftes , fi la faculté de préfcnter, fuivant les différens états, des couleurs plus ou ir Voya^zs au Levant» 6 5 HiJIoire Naturelle qui eft éclairée, devient foiivent d\iiî gris plus brun , 8c la partie lur laquelle les rayons du loleil ne tombent point direélemcnt , ofire des couleurs plus écla- tmtcs 5 & des taches qui paroiiTent ila- belles par le mélange du jaune pale que préfente alors les petites ém.inences ,: êc du rouge clair du fond de la peau. Dans les intervalles des taches, les grains oHrent du gris mêlé de verdâtre &: de bleu j Se le fond de la peau eit roup-eatre. D'autres fois le Caméléon. cft d'un beau vert tacheté de jaune j lorfqu'on le touche il paroît fouvcnt couvert, tout d'un coup de taches noi- r^ti'es aficz- grandes , mêlées d'un peu. de vert : lorfqu'on l'enveloppe dans un linge , ou dans une étoffe de quel- que couleur qu'elle foit , il devient quelquefois plus blnnc qu'à l'ordinaire y mais il efl démontré , par les obferva- tlons les plus exa(5tcs , qu'il ne prend point la couleur des objets qui l'en- vironnent , que celles qu'il montre accidentellement ne font point répandues fur tout fon corps , comme le penioit Ariftote, 6c qu'il peut ofîrir la couleur des Quadrupèdes ovipares. 6j blanche , ce qui efl; contraire à l'opi- nion de Plutarque & de Solin (/z). Il n'a reçu prerqii'auciine arme pour fe défendre -, ne marchant que très- lentement , ne pouvant point échapper par la fuite à la pourfuite de fes en- nemis , il ell: la proie de prefque tous les animaux qui cherchent à le dé/o- rer -, il doit par conféquent être trcs- trmide , fe troubler aifément , éprouver fouvent des agitations intérieures plus ou moins coniidérables. On croyoit, du tems de Pline , qu'aucun animal n'étoit auffi craintif que le Caméléon, Se que c'étoit à caufe de fa crainte habituelle qu'il changeoit fouvent de couleur.. Ce trouble & cette crainte peuvent en effet fe manifefter par les taches dont il paroît tout d'un coup couvert à l'ap- proche des objets nouveaux -, fa peau n'eft point revêtue d'écaillés, comme celle de beaucoup d'autres lézards *, elle efl tranfparente , quoique garnie des petits grains dont nous avons parlé *, («) Mémoires pour ferifir à l'Hlfloin naturelle des animaux y art' du Caméléon , page ^i ^fuiyanteS' 68 Hiftoire Naturelle elle peut aiiânent tranfmettre à Texte- rieur, par des taches brunes, & par une couleur Jaune ou verdâtre , Texpref^ fion des divers mofivcmens que la pré- fence des objets étrangers doit impri- mer au fan g & aux humeurs du Camé- léon. Hallelquift , qui Ta obfervé en Egypte, & qui Ta difîéqué avec foin, dit que le cbangcment de la couleur de ce lézard provient d'une forte de ma- ladie , d'une jauniffè , que cet animal éprouve fréquemment , fur-tout îcrf- qu'il efl irrité. De là vient , fuivant le mcme Auteur , qu'il faut prefque toujours que le Caméléon foit en ce» 1ère , pour que fes teintes changent du noir au jaune ou au vert. Il préfente alors la couleur de fa bile que Tort peut appercevoir aifément, lorfqu'eile cft très-répandue dans le corps , à caufe de la ténuité des mufcies , &: de la tranf- parence de la peau (o). Il paroît d'ailleurs que c'efi: au plus ou moins de chaleur dont il eft pénétré , qu'il doit les chan* Q-o) Hajftlqiift.) ^oya^t cil Pa'ejiii:t , page 349. des (Quadrupèdes ovipares. 6^ gcmemens de couleur qu*il éprouve de tems-en-tems {p). En général, Tes couleurs font plus vives lorfqu'il eft en mouvement, lorfqu'on le manie, lorfqu'il eft expofé à la lumière du foleil très-chaud dans les climats qu'il habite : elles deviennent au contraire plus foibles lorfqu'il eft à Tombre, c'eft - à - dire privé de l'influence des rayons folaires , lorfqu'ii eft en repos , &c. Si Tes couleurs fe terniflent quel- quefois lorfqu'on Tenveloppe dans du linge ou dans quelqu'étofFe , c'eft peut-ctre parce qu'il eft refroidi par les , linges ou par l'étoffe dans lefquels on on le plie. Il pâlit toutes les nuits , parce que toutes les nuits font plus ou moins fraîches , fur-tout en France , où ce phénomène a été obfervé par M. Perrault. Il blanchit enfin lorfqu'il « (p) Chamsleonis color verus cireneus eir, fed juxta animi aftedtus quandoque cum caiore " coïorem mutât, ut & ratione caiidioris vel fri- « gidioris aeris, non vero fubjeâi , ut quidam « folunt. M IVormi' mui' dt pedefiribaSy Cajto xxJij fil. 3i6v 70 Hijîoire Naturelle efb mort , parce qu'alors toute chaleur intérieure eft éteinte. La crainte , ia colère 8c la chaleur qu'éprouve le Caméléon , nous paroif- fent donc les caufes des diverfes couleurs qu'il préfente, & qui ont été le fujet de tant de fables (q). Il jouit, à un degré très-éminent^ du pouvoir d'eniîer les différentes par- tics de ion corps , de leur donner par- là un volume plus confidérable , 8c d'arrondir ainli celles qui feroient natu- rellement comprimées. Ceft par des mouvemens lents 8c irréguliers , 8c non point par des ofcil- lations régulières 8c fréquentes, que le Caméléon fe gonfle : il fe remplit d'air au point de doubler fon diamètre : Ton enflure"^ s'étend jufques dans les pattes 8c dans la queue : il demeure dans cet état 5 quelquefois , pendant deux heures , fe défenflant un peu de tems- en - tems , 8c fe renflant de nouveau , Cq') Méiroires pour femr à l' Hijîoire naturelle des animaux , art' du Caméléon j page 48 ^ fuii!' des 'Quadrupèdes ovipares. 7 1 mais fa dilatation efl toujours plus iou- daine que fa comprefïïon. Le caméléon peut auffi demeurer très- îong-tems défenflé : Il paroît alors dans un état de maigreur ii coniidérable , que Ton peut compter Tes côtes , & que l'on diftingue les tendons de Tes pattes & toutes les parties de l'épine du dos. C'cfl du Caméléon , dans cet état 5 •que l'on a eu railon de dire qu'il reffembloit à une peau vivante (r); car en effet il parr)it alors n'être qu'un ùc de peau , dans lequel quelques os feroient renfermés*, & c'eft fur-tout •lorfqu'il fe retourne , qu'il a cette apparence. Mais il en eft de cette propriété de s'enfler & de fe défenfler , comme de toutes les propriétés des animaux, des végétaux & même de la matière brute -, aucune qualité n'a été , à la rigueur , accordée excluiivemcnt à une fubftance -, ce n'eft que faute d'obfervations que l'on a cru voir des animaux , des vé- gétaux ou des minéraux, préfenter des (r) Tsrtiillieii* yi HiJIoire Naturelle phénomènes que d'autres n ofFrofent point. Quelque propriété qu'on remar- que dans un être, on doit s'attendre à la trouver dans un autre , quoiqu'à la vérité , à un degré plus haut ou plus bas -, toutes les qualités , tous les effets fe dégradent ainli par des nuances fuc- cefïîves , s'évanouiflènt , ou Te changent en qualités Se en effets oppofés. Et pour ne parler que de la propriété de le gonfler , prefque tous les Quadru- pèdes ovipares, & particulièrement les grenouilles , ont la faculté de s'enfler êc de fe défenfler à volonté *, mais aucun ne la pofsède comme le Caméléon. M. Perrault paroît penfer qu'elle dé- pend du pouvoir qu'a ce lézard de faire fortir des fes poumons , l'air qu'il refpire , &: de le faire gliiier entre les mufcles 8c la peau (s). Cette propriété de filtrer ainfi l'air de l'atmo/phère au travers de Tes poumons, ôc ce gon- flement de tout Ton corps, que le Ca- méléon peut produire à volonté, doi- (^4) Mémoires fOir femr à l'HiJhêre naturelle des Animsux ^ article du Caméléon , j>age 30* vent des Quadrupèdes ovipares, y j Vent le rendre beaucoup pîus léger,- en .ijoutmt à Ton volume, fans aug- menter fa mafie. Il peut plus facilement, par-là , s'élever fur les arbres , & y grimper de branche en branche : & ce pouvoir de faire pafTcr de Tair dans quelques parties de Ton corps , qui lui cil commun avec les oifeaux , ne doit pas avoir peu contribué à déterminer Ton féjour au milieu des forêts. Les Caméléons gonflent auiîî leurs poumons qui font compofés de plufîeurs véilcu- les , ainfî que ceux d'autres Quadrupèdes ovipares. Cette conformation explique les contradidions des Auteurs qui ont ^i^èç\\xz ces animaux, &: qui leur ont attribué les uns de petits Se d'autres de grands poumons, comme Pline & Bélon. Lorfque ces vifccres font flaf- ques , pluiîcurs vcfîcules peuvent échap* per ou paroître très -petites aux Ob- fervateurs -, & elles occupent au contraire tin 11 grand efpace , lorfqu'clles font fouf- flées, qu'elles couvrent prefqu'entière- ment toutes les parties intérieures (r). ■ ' ' n. (0 Ray, Synopfîs Quadmpedum ^ page 282» Ovipares, tome IL D 74 Hifiobe Naturelle Le battement du cœur du Caméléon cfl fî foible 5 que fouvent on ne peut îe fentir en mettant la main au-deffus de ce vifcère {u). Cet animal , ainfî que les autres lézards , peut vivre près d'un an fans manger \ & c*eft vraifemblablement ce qui a fait dire qu*ii ne fe nourriiToit que d'air (v ). Sa conformation ne lui permet pas de pouffer de véritables cris -, mais lorfqu'il eft fur le point d'être furpris , il ouvre la gueule, <5c fiffle comme plufieurs autres Quadrit- pèdes ovipares & les ferpens. Le Caméléon fe retire dans des trous de rochers , ou d'autres abris , où ii fe tient caché pendant l'hiver , au moins dans les pajrs un peu tempérés, & où il y a apparence qu'il s'engour- dit. Ce fait étoit connu d'Ariflotc 8c de Pline. La pente de c^t animal ejfl de neuf à douze œufs : nous en avons compté (a") Mémoires pour fenir à l'HiJlo'uù naturelle é^s Animaux^ article, du Camékofu (p) Bélofi- des Quadrupèdes ovipares, jj dix dans le ventre d'une femelle envoyée du Mexique au Cabinet du Roi : ils font ovales , revêtus d\me membrane mollalîe comme ceux des tortues marineç, des iguanes , Sec. ils ont à-peu-près fept ou huit iignes dans ieur plus grand diamètre. Lorsqu'on tranfporte le Caméléon, en vie , dans les pays un peu froids , il refufe prefque toute nourriture , il fe tient immobile fur une branche, tournant feulement les yeux de tems - en - tems -, 6c il périt bien- tôt (x). On trouve îe Caméléon dans tous les climats chauds , tant de l'ancien que du nouveau Continent , au Mexi- que, en Afrique (y), au Cap de (at) Sébn, vqU l. M' Bomare , article du Camélcon. {y ) <* Ceux qui ont î'œii bon , découvrent des taiîah , Bouiah ou Caméiéons fur toutes ies haies, u La langue du Caméléon eft longue de quatre a pouces, elle a l'a figure d'un pilon; cet animal IJIJH*>II»M n après en avoir féché la peau , îa portent au cou, t» dans ia perfuafion que cette amulette les ga- rantit contre les influences d'ua œit malin. »» yoyaoe de Shaw dans plujieun Provinces de la Barbarig €- du'Uvant^ à U Hiytf 1743 > *'û^«^«« ^ ^f^S^ 3^3» des Quadrupèdes ovipare's, 7 7 du Cap de Bonnc-eipérence , qui n^ont pas fur le derrière de la t3te cette élé- vation triangulaire, cette r()rte de c^Ç- que , qui diftingiie non-feulement les Caméléons d'Egypte & des grandes Indes, mais encore ceux du Mexique: les Caméléons difterent auffi quelque- fois les uns de? ?-utres , par le plus ou le moins de prolongation de la petite dentelure qui s'étend le long du dos êc du de(i ous du corps ^ on a d'après cela voulu féparer les uns des autres , comme autant d'elpèces diftinc- tes , les caméléons d'Egypte , ceux d'A- rabie , ceux du Mexique ( ;[ ) , ceux de Ccylan , ceux du Cap de Bonne- efpérance , &c. -, mais ces légères difîé- rcnces , qui ne changent rien aux carac- tères d'après iefqueis il eft aifé de re- connoître les Caméléons , non plus qu'à leurs habitudes, ne doivent pas nous empêcher de regarder l'efpèce du Ca- méléon comme la même dans les dï* verfes contrées qu'il fréquente , quoi- C?) ^^>y'^X Bélon^ 6* Je Faber Lytfceris , dans foR cxjijjltion ^tfï animciU.v de la nouyeUs Èfpa^KC. Dii'j 78 Hîfloire Naturelle quelle Toit quelquefois un peu altérée par rinPiuence du climat, ou par d'autres circonftances , & qu'elle fe montre avec quelque variété dans Ci forme ou dans fa grandeur , fuivant i'age & le fexe des individus. M. Parfons a donné dans les TranHic- tions philoTophiques la figure & la def- cription d'un Caméléon qui avoit été apporté à un de Tes amis , parmi d'autres objets d'Hiftoire naturelle , & dont il ignoroit le pays natal {a ). Cet animal ne difîéroit, d'une manière remarquable, des autres Caméléons , tant de l'ancien que du nouveau monde, que par la forme du cafque que nous avons dé- crit. Cette partie Taillante ne s'étendoit pas feulement iiir le derrière de la tête dans le Caméléon de M. Parfons , mais elle fc divifoit par devant en deux protubérances crénelées qui s'éleT^oicnt obliquement & s'avançoient jufqu'au- deffus des narines. Ce ne fera qu'après de nouvelles obfervations fur des indi- (a) Tranfaâtioiis philQjophiqiics , année 1768 tom& ^^ j J>oge 192. des Quadrupèdes ovipares. 7 9 vidus femblables , que Ton pourra dé- terminer fi le Caméiéon très-bien décrit par M. Parfons , appartenoit à uns race confiante ou neformoitqu'uns varié- té individuelle. ^■1. Il uiiMuiiwim— LA QUEUE-BLEUE i"). L A Queue-bleue habite principalement la Caroline. Ce lézard Te retire fouvent (ïans les creux des arbres. Il n'a qu'envi- ron iix pouces de longuenr. Il eft brun *, fon dos prélente cinq raies jaunâtres 8c longitudinales ^ & ce qui fert fur-tout à le diftinguer, c'efl la couleur bleue de fa queue menue & communément puis longue que le corps. Catefby dit que plu^ fleurs habrtans de la Caroline prétendent qu'il efl venimeux : mais il aflure n'avoir (a) La queue-bleue, M. i' AuhtntQti , Encyclopé- die méthodique* Lacerta fafciata, 4c. Linn» amphlh' rep% Catesby , Carol. 2 , t. 67. Lacerta cauda caerufea. Pet. Gai* i j t. i ,f, I. Lacertus Marianus min» Caiida cserulea- Dfv s o Hijîo ire Nature lie été témoin d'aucun fait qui pût le proïiven On devroit peut-être rapporter à cette efpèce un lézard du Bréfil , dont Ray parle d'après Marcgrave, & qui fe nomme Amcricima {h). Suivant la delcription que Ray en donne , il eft long de deux pouces *, fon dos eft couvert d'écaillés grifes cen- drées -, fa tête , Tes cotés , Tes cuiifes le font d'écaiiies jaunes \ & fa queue Teft d'écaillés bleues -, les Brafiliens le regar- dent comme venimeux. Ç^b^ Ainmcïma Braju'uufwus Marcgr. <« Lacertu- j> lus 3 digitis iopgus 8c pennam oiorinam craffus , 5j crura & pedes l'enembi- Corpus fere quadra- >• tum. Videtar totum dorfum fquamis ieuco- fj phseis ; latera caput, & crura fufcis , cauca vero »> caeruieis- Omnes americimae fpiendent, & ad ti tadum appiimè funt ia^ves. Digk. in pedibus, M inlr^r ietarum porcinarvm. Venenofum animal cenfetur. >y Ray , Syitopjîs anima! tum ^ pa^z ifj- rk^ des Quadrupèdes ovipares. 8 L'AZURÉ {a). Lj'Azur^ fe trouve en Afrique-, Tes écailles pointues ic font paroître hériffé de petits piquans : un caraclère d'après îequel il eft aifé de le reconnoître, &qui lui a fait donner le nom qu'il porte , eft la couleur bleue dont le deiius de Ton corps cft peint, & qui forme une efpèce de manteau azuré. Sa queue ell courte. (a) L'Azuré. M. d' Aubaiton j Eucydopéik me- îhodiquQ' Lacerta afuiea, 12. Linu. amph. rev*, Séba^ mtiS' 2, tab' 62 j f,£> 6» Dr 8 2 Hijîoire Naturelle LE GRISON ia). Il est aisé de diftingiier ce lézard , qui fe trouve dans les contrées Orientales , par des vernies qui font diftribiiées, fans aucun ordre, fur Ton corps*, par fa cou- leur grîfe tachetée de roulTâtre , & par fa queue à peine plus longue que le corps , & que des bandes dilpofées avec une forte d'irrégularité rendent inégale- ment étagée. (a) Le Grilbn. JVf. d'JuhentM^ Encyclopédie m^- ihodique. Lacerta Turcica, 13, Li/W' amphib» repu Edw. av. 204. tab' 204. Lacerta minor cinerca des Quadrupèdes ovipares. 8 j L'UMBRE (a). L'Umbre , qui fe trouve dans plufieur* contrées chaudes de TAmérique , a la tête très-arrondie -, Tocciput eft chargé d'une callofité aflez grande & dénuée d'écailles. La peau , qui ell lur la gorge, forme un pli profond : la couleur du- corps eft nébuleufc j les écailles étant relevées en arête , & leur fommet étant aigu 5 le dos paroît ftrié. La queue eft ordinairement plus longue que le corps. (û) L'Umbre. M. d'Aubentm, Enc^cloj)édie mé" thodique» Lacerta Umbra^ 29. Lim' amphib' rept» -wS"^^ *# Dvj $4 Hijîoire Naturelle s« LE PLISSÉ {a). Le Plissé a l*oçciput calleux comme l'umbre •, mais la peau , qui eil fur la gorge , forme deux plis au lieu d'un. Il difîère encore de Tumbre pir plufieurs traits : des écailles coniques font paroître /a peau chagrinée -, le delîus des yeux efl comme à demi-crénelé -, derrière les oreilles font deux verrues garnies de pointes. Sur la partie antérieure du dos xègne une petite dentelure formée par des écailles plus grandes que les voilines, & qui lie le PlifTé avec le galéote èc ï'agamie. Une ride élevée s'étend de cha- que coté du cou jufques fur l(^s pattes de devant, & fe replie fur le milieu du dos. Les doigts font alongés , garnis d'ongles aplatis 5 & couverts par-defTous d'écaillés aiguës. La queue eft ronde, de ordinai- (a^ Le Piifle, M. d'Juheuton , EncydopédUt mi^ thodiquC' Lacerta Plkaj 30. hinn* atn^hib' re^t* des Qua.hupèdes ovipares. 8 y rcment plus longue que le corps. Le Piillë fe trouve dans les Indes. C'cft à ce lézard qu'il paroît qu'on doit rapporter celui que M. Pallas a nommé hélioj'cope y dcins le lupplément latin de Ton voyage en dittérentes parties de TEm-* pire de Rufïïe. Il habite les provinces les moins froides de ce vafle empire -, on le trouve communément fur les collines dont la température eft la plus chaude , expofé aux rayons du foleil , la tête éle- vée , & fouvent tournée vers cet aftre j fa courfe efl très-rapide. L'ALGIRE M. Il n'est souvent que de la longueur du doigt -, les écailles du dos relevées en carène , le font paroi tre un peu hérillé. Sa queue diminue de groiieur jufqu'à Textrémité qui fe termine en pointe. Il fa) L'Aîgire. M. d'JuUnton^ Encyclopédie mi" thod qi.e. La\;eita Aigira ^ i6- Limi' amphïh» rept. 8 5 Hijîolre Naturelle eft jaune fous le corps , & d'une couleur plus fombre fur le dos , le long duquel s'étendent quatre raies jaunes. Il n'a point fous le ventre de bandes tranfverfales. L'efpèce de l'Algire n'eft pas réduite à Tes petites dimenlions , par défaut de chaleur , puifque c'eil dans la Mauritanie êc dans la Barbarie qu'il habite. Ceft de ces contrées de l'Afrique qu'il fut en- voyé par M. Brander à M. Linné qui i'a fait connoître -, Se l'on ne peut pas dire que les côtes feptentrionales de l'A- frique étant plus échauffées qu'humides , î'ârdente fécherefTe des contrées où l'on trouve l'Algire , influe fur fon volume , êc qu'il n'a une très-petite taille , que parce qu'il manque de cette humidité fi nécefTaire à plulieurs Quadrupèdes ovi- pares, puifque l'on conferve au Cabinet du Roi un Algire entièrement femblable aux lézards de f on efpèce , & qiii cepen- dant a été envoyé de la Louifiane , ou Thiunidité eft awfli grande que la chaleur ti\ vive. M. Shaw a écrit que l'on trouve très- fréquemment en Barbarie fur les ha'ies ôc diiis les grands chemins , un itézàrd des Quadrupèdes ovipares. 8 7 «ommé :^ermouTnéah ; il n'indique point k grandeur de cet animal -, il dit feule- ment que fa queue eft longue & menue ; que le fond de fa couleur eft d'un brun clair -, qu'il eft rayé d'un bout à l'autre, & qu'il préfente particulièrement trois ou quatre raies jaunes {b). Peut-être ce îézard eft-il un Algire. Au refte , il paroît que l'Algire fe trouve auffi dans les contrées méridio- nales de l'empire de RulTie , & que l'on doit regarder comme une variété de ce lézard, celui que M. Pallas a nommé léiard enfanglanté ou couleur de fang ( c ) , qui reifemble prefqu'en tout à l'Algire , èc qui a quatre raies blanches fur le dos , mais dont la queue cendrée par-defTus & blanchâtre à l'extrémité , eft par-defîbus d'un rouge d'écarlate. (b ) Voyage de M. Shaw , dans plu fieurs Provh'ce^ de la Barbant & du Levant, à la Haye, 1743 ,vol* ï> fa^ 324. (c) SujtpUment au Voyage da M' PaU\ii> 88 Uijîoire Naturelle LE STELLION {a). L A QUEUE de ce lézard eft communé- ment âdez courte , & diminue de groA feur jufqu'à Textrémité. Les écaiîles , qui ia couvrent, font aiguës & difporées par anneaux. D'autres écailles petites & poin- tues revêtent le deims & le deiious du corps, qui d'ailleurs eft girnr , ainii que la tête 5 de tubercules aigus ou de piquins plus ou moins grands -, bien loin d'avoir une forme agréable, le Stellîon relfemble im peu au cnpaud, fur - tout par la tête , de même que le tapaye avec ( <7 ) SteHione tarentoie , en phi fleurs erhhoitsd'fralie, Piltiiioni , en plnReun aunes endiocis du même Pays* Tap'ayaxin , en Afrique. Le Steliion. Af. d' Auhenton , Encydopé4i& nié- ihod.Qu^ La^crta Steliio, lO. L'uni' amph!h. rept. HjffctqaifL lùu. 301. lace. ta Stellio. T'urnefoTt, Voyage l, page 119, /• 120» Coflbr- SAa , mus. 1 , tabfZ, fg- 6 £7* *;•. Corciyku Stellio ^ ^C' La-.iwiù fptdmen me- dkuin. des Quadrupèdes ovipares, 8 51 îeqiiel il a beaucoup de rapports &: dont quelques- Auteurs lui ont donné les divers noms. Mais fi Tes proportions déplaifent , Tes couleurs charment ordinairement la vue. Il préfente le plus fouvent un doux mélange de blanc, de noir, de gris & quelquefois de vert, dont il eft comme marbré. If habite l'Afrique , & il ny eft pas confiné dans les régions les plus chaudes, puisqu'il ed également au Cap de Bonne- cfpérance & en Egypte (/»). On le ren- contre auiii dans les contrées Orientales & dans les Ifles deTArchipel, ainfi qu'en Judée èc en Syrie où il paroît, d'après Bélon , qu'il devient très-grand {c), M. François Cettr dit qu'il eft afi^z commun en Sardaigne , &: qu'il y habite (i) L'individu, que nous avons décrit, a été apporté d'Egypte T au Cabii.et nu î^oi. (c) « li y a une manière de iéza^ds noirs, nom- mes Stellions, quali a fli grcs qu'eit une petite « belette, leur ventre toit enfié & la têtegrufle, « delquels !e pays de Judée & "de Syrie elt bien *« garni. »> Bélon ^ obftn-atious ^ &e. Ediu de Paris ^ 1554, LUrell, Chajj. ixxix^pn^i I^i,» $0 Hijîoire Naturelle . dans îes maifons-, on Vy nomme taren- tole^ ainli que daiss plufi-eurs provinces d'Italie [d) *, & c'efi: une noiivelie preuve de l'emploi qu'on a fait pour plufieurs cfpèces de lézards, de ce nom detarentole, donné , ainff que n®us l'avons dit , à une variété du lézard vert. Mais c'eft fur-tout aux environs du Nil , que les Stellions font en grand nombre. On en trouve beaucoup autour des pyramides êc des anciens tombeaux qui iubfiftent encore fur l'antique terre d'Egypte. Ils s'y logent dans les intervalles que laifTent les ditférens lits de pierres , 8c ils s'y nourrillent de mouches & d'infedes ailés. On diroit que ces pyramides , ces éternels monumens de la puiffance & de la vanité humaines , ont été deftinées à préfenter des objets extraordinaires en plus d'un genre -, c'eft en effet dans ces vaftes maiifoiécs qu'on va recueillir avec foin les excrémens du petit lézard dont nous traitons dans cet article. Les Çd) Hifioire naturelle des amphibies 6* des poijfons it la Sardaigne , Sajfiri j 1777 ; page 2c. des Quadrupèdes ovipares, 9 i Anciens qui en faifoient uHige , ainiî que les Orientaux modernes , leur don^ noient le nom de crocodile a (e) , appa- remment parce qu'ils penfoient qu'ils venoient du crocodile {f) -, & peut-être ces excrémens n'auroient-iis pas été aufïï recherches , li Ton avoit fu que l'animal qui les produi4: n'étoit ni le plus grand ni le plus petit des lézards , tant il eft vrai que les extrêmes en impofent prel- que toujours à ceux dont les regards ne peuvent pas embraiTer la chaîne entière des objets. Les modernes , mieux inftruits , ont rapporté ces excrémens au Stellion , à un lézard qui n'a rien de très-remarqua- ble j mais déjà le fort de cette matière abjeâre étoit décidé *, Se Cd valeur vraie ou faulfe étoit établie. Les Turcs en ont s fait une grande confommation , ils s'en m' • • ..I .1 . I »■ (e) <• Nous trouvions auffi des SteUions , dtC- quels les Arabes recueilientks excrémen*, qu'ils « portent vendre au Caire, nommés en g-ec crû- « eodilca. Ue-là , les Marchands nous les apportent a Tendre. »» Bélon , Livre II , Chapitre: ixviii , fagt 132. (/) Stercorefucatus cr'jcodcli.HciàQQ» 9 2, Hijîoire Naturdh fardoicnt le vifage -, & il faut que les Steiiions aient été bien nombreux en Egypte 5 puiique , pendant long-tems , on trouvoit prefque par-tout , & en très- grande abondance , cette matière que Ton nommoit Jîercus lacerdj ainfi que crocodile a. LE SCINQUE {"). LiE L2ZAP.D efl fameux , depuis long- tems , par la vertu remarquable qu'on lui a attribuée. On a prétendu que pris intérieurement , il pouvoit ranimer (a) an'iyxiç ou criciyyo;^ en grec- Sciiicus, en latin' Roy * Synopjis animullum , page 271. ScinciiS4 Le Scinque. M. d'Juhonm , Encjclop^^die ma tJiodique- Lacerta Scincus, 22. Linn. amphih. rept- Gron- mui' 1 , foU 76 , A'.° 47 , ScincuS' Seb. mus 2 , fol. 112, tab. 105, _fg. 3. Jmperaf. nat , 906. Lacerta lybia. OkcT. ows. 9 , tjè. 8 , fig. I. jéidr. ovip , Livrt /, Chap. xii- Lacertus cyprioj Scincoides. hlifilq. Tt'tn. 309 , jY." 5^. Scincus officinalis, ^7. LaurtKti fpuimtn meikum^ Tom .II. J^l .Jf^ ^ou/. y 2 lliary (j'-iry'li' t^^^ n (/ u Se u [il I.E S CIN(^XrE des Quadrupèdes ovipares. 9 5 des forces éteintes , & rallumer les feux de l'amour malgré îes glaces de Tâge & les fuites funeftes des excès. Auffi lui â-t-oii déclaré en pluiieurs endroits , & lui fait-on encore une guerre cruelle. Les payfans d'Egypte prennent un grand nombre de Scinques , qu'ils portent au Caire & à Alexandrie, d'où on les répand dans difîérentes contrées de l'Aiîe. Lorfqu'ils viennent d'être tués, on en tire une forte de jus dont on fe fert dans les maladies *, &, quand ils ont été delTéchés , on les réduit en poudre qu'on emploie dans les mêmes vues que les fucs de leur chair. Ce n'eft pas feulement en Afîe , mais même en Europe qu'on a eu recours à ces moyens défavoués par la Nature , de fuppléer par des apparences trompeufes , à des forces qu'elle refufe, de hâter le dépériifement plutôt que de le retarder, & de rem- placer par des jouiiTances vaines , des plaiiîrs qui ne valent que par un fenti- ment que tous les fecours d'un art inenfonger ne peuvent faire naître {b)^ Bg«i«*i— —i— —————— ————■»'■»— —■ I mtmmmmmm (h) HaiTelquift dit que l'on apporte Its Scinqueç 94 l-îijloire Naturelle Il n'efl pas furprenant que ceux qui n'oiît vu le Scinque que de loin & qui l'ont apperçu fur le bord des eaux , Taient pris pour un poiiTon-, il en a un peu l'apparence pir fa tcte qui Temble tenir immédiatement au corps , & par Tes écailles affez grandes , liiFes, d'une forme femblabletantavi-defîus qti'au-deiîous du corps, & qui fe recouvrent comme les ardoifes fur les toits. La mâchoire de deilus eit plus avancée que celle de def- fous: la queue eft courte & comprimée par le bout. La couleur du Scinque eil: d'un roux plus ou moins foncé, blanchâtre fous le corps , de traverfée fur le dos par des bandes brunes. Mais il en eft de ce lézard , comme de tous les autres ani- maux dont la couverture eft trop foible ou trop mince pour ne point participer aux différentes altérations que l'intérieur de l'animal éprouve. Les couleurs du de l'Egypte fupérieure &de l'Arabie h. Alexandrie, d'où an les envoie à Venife & à Merfeille , & de-là dans iesdifîérens endroits de TEurope. HciJJclquïft 3 Voyais, en PalcJHihe j pnge 361. des Quadrup^èdes ovipares, 9 y Sciiique fe ternriîent & blanchiflent lors- qu'il eft mort', &, dans Tétat de def- fication &: d'une forte de fiilaifon où on l'apporte en Europe, il paroît d'un jaune blanchâtre & comme argenté. Au refte , les couleurs de ce lézard , ain(i que celles du plus grand nombre des animaux , font toujours plus vives dans les pays chauds qize dans les pays tem^ pérés -, & leur éclat ne doit-il pas aug^- menter en efFet avec l'abondance de la lumière , la vraie & l'unique fource première de toute forte de couleurs? M. Linné a écrit que les Scinques n'avoient point d'ongles : tous les in"^ dividus que nous ayons examinés pa- roifloient en avoir : mais comme c^s animaux étoient defféchés ^ nous nç pouvons rienafînreràce fujct. Aurefte, notre préfomption fe trouve confirmée par celle d'un bon Obrcrvateur , M. Fraiif cois Cetti [c]. On trouve le Scinque dans prefque toutes les contrées de l'Afrique ^ en (c) Hi Poire natUTtllt des amphibies 6* des poijfjus delà Sar daigne» €)5 Hijloin Naturelle Eg)rpte, en Arabie, en Libie où oa dit qu'il eft plus grand qu ailleurs , dans les Indes &: peut-être même dans la plupart des pays très- chauds de l'Eu- rope. Non-feulement Ton habitation de choix doit être déterminée par la cha- îeur du climat , mais encore par Tabon- à^ncQ des plantes aromatiques dont on dit qu'il fe nourrit. C'efl: peut-être à cet aliment plus exalté , & par conféquent plus adif, qu'il doit cette vertu ftimulante qu'on auroit pu fans doute employer pourfoulager quelques maux (ij, mais dont il ne falloit pas Te fervir pour dégrader le noble feu que la Nature fait naître, en s'efForçant envain de le rdlumer , lorfqu'une pafîion imprudente 3'a éteint pour toujours. Le Scinque vit dans l'eau , ainfi qu'à terre. On Ta cependant appelle crocodile îerrejlre , & certainement c'eft un grand abus des dénominations que l'applica- (d) Pline dit que fe Scinque a été regardé comme un remède contre les bienures fa-tes par des flèches empoifonnées , Livtt XXVili ^ Chu" tion des QiiadrupèJc.1 ovipares. 9 7 tion du nom de cet énorme animai à un petit lézard , qui n'a que lept ou huit pouces de longueur. Auilî Profper Alpin pcnle-t-il que le Scinque des mo- dernes n'efl pas ie lézird déiîgné , fous le nom de crocodile terreftre , par les Anciens , particulièrement par Kérc- dote, Paufimias, Diofcoride , & célébré pou.r les vertus aétives & flimuiantes. Il croit qu'ils avoient en vue un plus grand lézard que Ton trouve, ajout e-t-il, au-defTus de Mcmphis, dans les lieux fecs 5 & dont il donne la figure. Mais cette figure ni le texte n'indiquant point de carac- tère très-précis , nous ne pouvons rien déterminer au fujet de ce lézard men- tionné par Alpin [e). Au refte,la forme -& la brièveté de fa queue empêchent qu'on ne le regarde comme de la même efpèce que la dragonne, ou le tupi- îiambîs , ou Tiguane. (z) Profyer Alfin , tome I, Chip* y* De ainma'^ îibus Lacertojis in /i^ypto vhmtibus. Ovipares, Tome IL E 98 Hifcoire NatureïU LE MABOUYA (^). ■, Le lézard, dont il efl: ici queftion, a une trcs-grande reiTemblance avec le fcinqiie -, il n'en diffère bieai fenlible^ ment à l'extérieur que parce que Tes pattes font plus courtes en proportion du corps , & parce que fa mâchoire iupérieure ne recouvre pas la mâchoire inférieure comme celle àxi fcinque« Il n'ed: point le feul Quadrupède ovipare auquel le nom deMabouya ait été donné. Les Voyageurs ont appelle de même un adcz grand lézard, dont nous parr- lerons fous le nom de doré , êc qui a au(îî beaucoup de reffcmblance avec le fcinque , mais qui efl diftingué de notre Mabouya , en ce que fa queue eft plus longue que le corps , tandis qu'elle eft fa) Sloane^ vol. i , flanche: 273 , fig. 7 ô* 8.. Saîa- mandra minima fafca maculis albis notata. Dutertre. Hifloire naturelle des Antilki , volt 2 , pagi 315. Mabouya. Rochefon, pags 147. Mabouya. TiJio;ugu & ïilingoni , «« Sardaigm» « des Qiiadrupèdcs ovipares. 9 9 beaucoup plus courte dans le iézard dont nous traitons. Le Mabouya paroît être d'aiiîcurs plus petit que le doré; leurs habitudes diiîèrcnt à beaucoup d'égards -, & comme ils habitent dans le même pays , on ne peut pas les regarder comme deux va- riétés dépendantes du climat -, nous \q% coniidérerons donc comme deux ef- pcces diflinétes , julqu'à ce que de nou- velles obfervations détruifent notre opinion à ce fujet. Ce nom deMabouya, tiré de la langue des Sauvages de TAmé- rique feptentrionale , déiigne tout objet qui infpire du dégoût ou de Thorreur ^ & à moins qu'il ne foit relatif aux habitudes du lézard dont il eft ici quef- tion, ainii qu'à celles du doré, il ne nous paroit pas devoir - convenir à ces animaux , leur conformation ne préfen- tant rien qui doive rappeiler des images très-défagréablcs. Nous l'adoptons cepen- dant , parce que la vraie fignificatiou peut être regardée comme nulle, pea de gens lâchant la langue des Sauvages d'où il a été tiré , ôc parce qu'il faut éviter avec loin de multiplier fans nc% îco Hïjîoire Naturelle -ceffité les Roms donnés aux rinimraix. Nous le confervons de préférence aii lézard dont nous parlons , parce qu'il n'en a jamais reçu d'autre , ôc que ie ^rand Mibou/a a été nommé le doré par M. Linmé , & par d'autres Natura- iîfles. La tête du ^^îabouya paroit tenir frmmédiatement au corps , dont la groi- feur diminue infenfiblemcnt du coté cie la tête &: de celui de la queue. II eft tout couvert pardediis & pardeirous* -d'écaillés rhomboidaîes , femblables à celles des poiflons •, le fond de Icut couleur eft d'un jaune doré ; plufieurs de celles qui garniiient le dos font jquelquefois d'une couleur très- foncée , avec une petite ligne blanche au milieu. Des écaillés noirâtres fo rmiCnt, de chaque côté du corps, une bande longitudinale ; ia couleur du fond s'éciaircit le long du cr^té intérieur de ces deux bandes , êc on y voit régner deux autres bandes prefque blanches. Au refle , la couleur de ces écailles varie fuivant l'habitation des Mabouya: ceux qui demeurent au milieu des bois pouiTÎs , dans les en- des Quadrupèdes ovipares, ! o ï dfroits marécageux , aind que dans les vallées profondes 6c ombragées , où les rayons du Toleil ne peuvent point par- venir, font prefque noirs -, & peut-être leurs couleurs juflihent-elies alors, jul- qu'à un certain point , ce qu'on a dit de leur afpeâ: , que Von a voulu trouver hideux *, leurs écailles paroiUent en- duites dlniile , ou d'une forte de ver-- ais. (a). Le mufeau des Mabouya efl obtus ; les ouvertures des oreilles font ailsz grandes •, les ongles crochus *, ia queue fit groile, émcuiiée, & très-courte. L'in- dividu coniervé au Cabinet du Roi, a îiuit pouces de long. Les Mabouya dé- crits par Sioane ét-oient beaucoup plus petits 5 parce qu'ils n'avoient pas en- fèj a Tertiam fpeciem Mabouyas Eppeîîat- Colore elifierent qui in arboribus putridis , in focis pa- »» iiiftribus, aut vallibus profundioribus quô ra nomen ab indis iis impoiitrim, Poilicem circicer, »y aut paufo pins craflifunt; lex autleptem poilices »? long!. Peliisveîut oîeo inunda videtur. » Ri-iy^ Synopjîs Quadruoedum , pa^e q.6?,^ E ifj 102 Hijîoîre Naturelle eore atteint leur entier développement. Les Mabouya grimpent lur les arbres, ainii que lur le faite & ies chevrons ties cafés des Nègres 8c des Indiens *, mais ils fe iogent communément dans les crevafîes des vieux bois pourris ^ ce n'eft ordinairement que pendant la cha- leur qu'ils en lortent. Lorfque ie tems menace de la pluie , on les entend faire beaucoup de bruit , 3c on les voit même quelquefois quitter leurs habitations. Sioane pcnie que iliumidité qui règne dans Tair , aux approches de la pluie , gonfle ies bois , Se en diminue par con- icquent les intervalles au point d'in^ commoderîesMdbcuya, & de les obliger à lortir. Indépendamm.ent de cette rail on, que rien ne force à rejeter, ne pour- roit - on pas dire que ces animaux font naturellement fenfiblcs à Thumidité ou à la (écherelîe, de même que les gre- nouilles , avec lefquelles la plupart des lézards ont de grands rapports *, &: que ce font les imprefîions que les Mabouya reçoivent de l'état de Tatmol- phère, qu'ils expriment par leurs mou- vement de par le bruit qulls îont? des Quadrupèdes ovipares, i o j Les Américciins les croient venimeux , ainlî que le doré , avec lequel il doit- être ailé, au premier coup-d'œil , de les confondre ; m;us cependant Sloane & Brown difent qu'ils n'ont jamais pu avoir une preuve certaine de rexiilence de leur venin [c).- Il arrive leulemcnt quelquefois qu'ils le jettent avec har- ÈiqŒq fur ceux qui les irritent , & qu'ils s'y attachent aiTez fortement pour qu'on ait de la peine à s'en dcbar- raiFer. C'eft principalement aux Antilles qu'on les rencontre. Lorlqu'ils font trcs- petits, ils deviennent quelquefoisLi proie d'anmiaux qui ne paroiiîent paS au premier coup-d'œil devoir être biea dangereux pour eux. Sloane prétend ciï avoir vu un à demi- dévoré par une d@ ces grolîes araignées, qui font fi com- nranes dans les contrées chaudes de r Amérique (d). On trouve auflî le Ma- bouya dans l'ancien, monde : il cfl très- (&) Sloane , à l'endroit dtjà cité, (dj Idcm^ Ibidcuu E hf 104 J^îjtoire Naturelle commun dans i'iile de Sardaigne , oïl il a été obfervé p?.r M. François Cetti , qui ne Ta défigné que par ies noms fardes du tlligugu & tilingonï. Ce Natii- raiifle a fort bien faïli Tes traits de ref- iemblance & de dijfférence avec le fcin- que (e) , & comme il ne connoiiToit point le Mabouya d'Amérique mentionné dans Sloane , Rochefort & Dutertre ^ & qui eft entièrement femblable au lézard de Sardaigne , qu'il a comparé au icinque, il n'efl pas Ua-prenant qu'il ait penfé que Ion lézard n'avoitpas encore été indiqué par aucun Auteur. ^^ M. Thunberg , Vivant ProfefTeur d'Upfaî , vient de donner la defcription d un lézard qui! a vu dans TMe de Java^ ^ qu'il compare, avec railbn . au doré, aaiiî qu'au kinque, en dii'ant cependant qu'il diiîcre de Tun & de l'autre , Se iur-tout du premier dont il eft diftingué par la grofîeur & la brièveté de la queue. Cet animal ne nous paroît être qu'une variété du Mabouya, qui, dès-lors, le (e) Hijloire naturelle des amphibies & dês poi(Jons ée la Sardaiffui, S.ijfari , l'J']'] j p^gz Si. des QuiiJfupêJes ovipares. ï'05:^ trouve en Aiie, dinfi qu'en Europe Se en Amérique. L'individu , vu par M. Thunberg , ctoit gris cendré fur le dos , qui préientoit qu^itrc r.ings de taches- r.oircs , mêlées de tacRes blanches , Se de chaque coté duquel s'ctendoit une raie noire. M. Afzeiius , autre lavant Suédois ._, a vu dans la colleélion de M. Bxttiger, à Vefteras, un lézard qui ne ditiéroit de cehii que M. Thunberg a décrit, que parce qu'il n'avoit pas de taches fur le dos , & que les raies îatérales étoient plus noires & plus égales (/). ffj 'Mémoires de rjcadému de Siockolm , trimejlrt d'Avril^ ds Vannée 1787, page Î23. Dcfcription du lézard af^tlU, par M' Thanbcg ,. laurta iatcraiis. 10(5 Hifoire Naturdle wissxxsfasfsisssjs.iixstspjssss^' LE DORÉ {a), C>' E S T M. Linné qui a donné à ce Icz.ird le nom que nous lui con- •IcTvons ici \ ce Quadrupède ovipare effc très-commun en Amérique , où il a été appelle, par Rochefort, brochet de terre ^ éz où il a auiîî été nommé matoiiya : ■mais comme le premier ae ces noms (a) Le Doré. M. d' Jubeitton ^ Encyclopédie mé^ îhedique. Lacerta aurata , 35- Linn. ampJdbia reptUia. ÎScincus niiiximus fufcus. Siccm , Hifioire natu- Telle de la Jamaïçae , voiinm 2, planche 273 ^ fig. 9. Dans îa planche de Sluane, le Doré eft reprélénté «vec la queae beaucoup plus courte que ie corps; f. ia figure elt exaâe , ce ne doit être qu^une Tiv- riété individuelle, les autres Dores, mentionnés par divers Naturaiiftes , syant tous la queue plus longue que le corps , ainll que les individus con- iervés au Cabinet du Roi , & particulièrement celui qui a fervi pour la defcription contenue dans cet ai ticle. Bro \VR dit d'ailleurspolitivement ( page 463 ) que le lézard que nous nommons le Doré, a la queue plus longue qu'elle n'eft généralement re- pié/entée dans les figures. A GaLii\vaip,««>^/'^/w5, (voyez Slcane? Ibid*) z;»/// . //. P/ ■ l-^^>a<^ . Ji' ô ■ 1. LE D ORP: . 2 . I - K s S r U T AT EUlv S . pa^ . ji3a. des Quadrupèdes ovipares, i 07 préfente une idée fauffe, & que le fécond a été donné à un autre lézard dont nous avons déjà parié (b), & auquel il a été attribué pius généralement , nous pré- férons la dénomination employée par M. Linné. Le Doré a beaucoup de rap- ports 5 par fa conformation , avec le fcinque , & fur-tout avec le mabouya *, il a de même le cou auflî gros que le derrière de la tête ♦, mais il ell: ordinai- rement plus grand, oc û queue eft beau- coup plus longue que le corps , au lieu qu'elle eil: pius courte dans le fcinque Se dans le mabou/a : d'ailleurs la ma- ■— ■ ■ ■■■-'■■ ™" ■ ' ■ ■■— ^■^ ■.■■■^-■- ■■■ -—I, ,.. , .. ■ .^_— ■ ■■>.< Dufertre^ page 314. Mabouya ou ftinq de terre» Roc ke fort j page 149. Brochet de terre. Bnnv» , Voyage eux Antilles, page ^63. Lacerta jnedia fquaraofa, corpore & caudâ ob!ongo-fub- quadratis, auribus majoribus nudis. The Ualley- - Wafp. S^ba, tome 2 , planche lo^fîg. 4 & £J. Scinq marin-. Le lézard reprélenté dans ie mcMne volume, au N.° 6 de ia planche 12 , paroîtctre le Doré. vSéba le croy oit d'Afrique. Au refte , il eft bon d'obferver que le N.° de Séba y indiqué à l'article du Doré, dans îa treizième édition de M. Linné, repréfente u!?i. tout autre lézard. Croit, mus 1, planche 75, N.° 48. vScincus, (bj Article du Mabouya, roS Hljloire NaturAïe choire fupéricure n'ellpas plus avarrcée- que rinférieure, comme dans lefcinque-, les ouvertures des oreilles font très- grandes & garnies à rintérieur de petites écailles qui les font paroître un peu fef»- tonnées. Ces caraclères réunis le féparent de Tefpèce du fcinque & de celle du ma- bouya -, mais il leur reiTemble cependant aflez pour avoir été comparé à un poiiTon , comme ces derniers lézards , & parti eu-- fièrement pour avoir reçu le nom de brocîut de terre r, ainfi que nous venons de ie dire. Il eft couvert par de/Tus & pardellous de petites écailles arrondies, ilriées & brillantes : Tes doigts font armés d'ongles affez forts; la couleur de Ion corps eft d'un gris argenté , tacheté d'orange , ^< qui blanchit vers les côtés (r). Ccmiiie celles de tout animal, la vivacité de les couleurs s'efîace lorfqu'il eil: mort j mais, tandis que la chaleur de la vie les anime, elles brillent d'un éclat très-vif qui donne une couleur d'or au roux dont il ed peint 5 & c'cll de-là que vient Ton nom, (c) Suivant T>rown, ta couleur eft fouvenï faîs & rayée tranîVexlakment. Voyex Ccvdmt déjà site^ de s Quadrupè Je s o vlparcs. t c 9: Ses couleurs paroiiient d'autant plus bril- iantes que Ton corps cfl: enduit d'une humeur virqueufe qui fait i'efîet d'un- vernis iuiiant. Cette forte de vernis^ joint" à la nature de ion habitation, l'ont £ait appeiler falamandîT •, mars nous ne re- gardons, comme de vraies l^ilamandres , que ies lézards qui n'ont pas pius de quatre doigts aux pieds de devant. Linné a écrit qu'on le trouvoit dans l'IUe de Jerlay, près les côtes d'Angleterre-, à la vérité, il cite, à ce fujet, Edwards^ ( tab. 247 ) , & le lézard qui j efc repré- fenté, eft très-aifFérent du Doré. Il vit dans rifle de Chypre : mais c'efî! princi- palement en Amérique & aux Antilies qu'il eft répandu. Il habite les endroits marécageux (^J-, on le rencontre auflî dans les bois ( e) *, Tes pattes font 11 courtes qu'il ne s'en fert , pour ainfî dire, que pour fe traîner , & qu'il rampe commue les ferpens , plutôt qu'il ne marche comme les Quadrupèdes (/). Aufîî les lézards:. (d) Shant » voU 2. (e) Brown , à Vendroit déjà cité. (fj ^^^y* Synopfisanimalium ^udiup^dam ^pa^tiS^^ f I o HiJIoire Naturelle Dorés déplai(ent-ils par leur démarche êz p.ir tous leurs mouvemens, quoiqu'ils attirent les yeux par Téclat de leurs écailles & la richelie de leurs couleurs. Mais on ies rencontre rarement , ils ne fe mon- trent guère que le foir , tems apparem- ment où ils cherchent leur proie : ils fe tiennent prei'que toujours cachés dans le fonds des cavernes & dans les creux des rochers, d'où ils font entendre , pendant la nuit 5 une forte de coallemcnt plus fort &: plus incommiode que celui des crapauds & des grenouilles {g). Les plus grands ont à-peu-près quinze pouces de fong (k). Brown dit qu il y en a de deux pieds (i). L^nidividu que nous avons décrit , & qui ed coniervé au Cabinet du Rai, a quinze pouces- huit lignes de longueur , depuis le bout du muieau iufqu'à rextrémlté de la queue , qui efî: longue de onze pouces une ligne. Les jambes de derrière ont im pouce onze lignes de long-, celles de devant lont plus ('gj Ray, Synopjïs ainmalium quadru^edum, page.'2i6^* (\) Ray/lbid: (ï) Bwii^u j à r endroit déjà cité^ des Quadrupèdes ovipares, i i s courtes , comme dins les autres lézards. Suivant Sloane , la moriiire du Doré efl regardée comaVie très-venimeule , Se on rapporta à ce ÎS^aturaliPtC , que quel- qu'un qui avoit été mordu par ce lézard , étoit mort le lendemain. Les habitans de5 Antilles dirent généralement à Brown , qu'il ny avoit point d'animal qui pût échapper à la mort, après avoir été mordu par le Doré, mais aucun fliît politif , à ce fujet 5 ne lui fut communiqué par une perionne digne de foi (/:). Peut-être vii-ce le nom dç Jlilamandre qui a valu au Doré, comme au Icinque , la répu- tation d'être venimeux , d'autant plv?s qu'il a un peu les habitudes des vraies falamandres, vivant 5 ainfique ces lézards, fur terre Se dans Feau. Cette réputation l'aura îût pouriuivre avec acharnement, & c'eft de la guerre qu'on lui aura faite , que fera venue las crainte qui l'oblige à (k) « Ces animaux , continue Brown , ont iVs dents courtes , égales & immobiles. >» Ce qui lui fait penfer que leur poilbn, li réellement ils font venimeux, eft dans leur falive. Brvwn ^ à l'endroit déjà cité* I I z Hijioire ISfaturelle fuir devant l'homme. Il parcit aimer les viandes un peu corrompues ', il recher- che communément les petites erpèces de crabes de mer -, & la dureté de la croûte qui revêt ces crabes , ne doit pas Tempêcher de s'en nourrir , Ton eflomac étant entièrement murculeux. En tout, cet animal bien plus nuiiîble qu'avan- tageux, qui fatigue Toreille par Tes fons , iorrqu'il ne bleile pas les yeux par Tes mouvemens défagréables , na pour lui qu'une vaine richeiie de couleurs qu'il dérobe , même aux regards , en fe tenant dans des reti'aitcs obfcures , & en ne fe montrant que lorfquc le jour s'enfuit» àes Quadrupèdes ovipares. 1 1 5 LE TAPAYE {a). rVous CONSERVONS à cc lézard le nom de Tapaye que M. d'Aiibenton lui a donné , par contraélion du nom tapayaxin , par lequel on le dé ligne ait Mexique & dans la nouvelle Efpagne.. Cet animal , qui a de grands rapports avec le Steliion , eft remarquable par les pointes aiguës dont Ion dos eft hé- riiTé : Ton corps que Y on croiroit gonflé , eil: prefqu'auili large que long -, oc c'eil ce qui lui a fait conferver par M. Linné le nom aorbiculaire. li n'a point de bandes tranfv^eriales fous le ventre, la (a) Le Tapaye, M. d'Auhenton , Encyclopédie méthodique. Lac. orbicuîarîs , 25. Liiw. amphib. rcpr. Lacerta caudâ tereù mediucri, veicice trimuricato abdo- mine fubrctundo. Ray, Synopfis Quadrupedum , page 26'^ ■Tci^^yuyi.'in ^ feu Lacertus orbicularis. Seha miif. i. planche 109, fig. 6. Cordyius hiipidus, 79. Lûiinnti fpecimen mi-^ dicunu I 1 4 Hijîoire Naturelle queue eil courte \ les doigts font re- couverts d'écaillés par-de(îus & par-del- fous -, le fond de la couleur efl d'un gris blanc plus ou moins tacheté de brun ou de jaunâtre. Il y a, dans cett^ efpèce, une variété diftinguée par la forme trian- gulaire de la tête, affez fem^blable à celle du Caméléon , 6c par une forte de bou- clier qui en couvre le delius [b). On a donné le nomdeTapayaxin auStellionqu s habite en Afrique*, & comme le Steliion & leTapaye ont des piquans plus ou moins grands <& plus ou moins aigus, iln'eflpas Surprenant que des Voyageurs aient, à la première vue, donné le même nom ;\ deux animaux a iTezdifiérens cependant par leur conformation , pour conitituer deux ef- pèces diftincles. Le Tapaye n'efl point agréable à voir , il a , par la grolleui Se prefque toutes les propoîftions de fon corps 5 une allez grande rellcmblance ^3:^r?.Lacerta caudatereti brevi, truncofiibgloboro fuprâ m uricr.to. /-////; ampivtia reptilia , 122, 27^*- Seha mus. i, plane fie 8| , fifinres I 6* 2. Coidy.ius Oibicuiaris ^ 78. Lùursnù fpecimeir me- des Quadrupèdes ovipares, i i j avec un crapaud qui auroit une queue , & qui feroit anné d'aiguillons. Auiîi vSéba lui en a-t-il donné le nom , mais ia douceur fait oublier fa difiormité , dont l'cflet efl d'ailleurs diminué par ia beauté de Tes couleurs. Il femble n'avoir de piquans que pour fe défendre -, il de- vient flunilier*, on peut le manier fans qu'il cherche à mordre -, il a même l'air de délirer les careifes -, & l'on diroit qu'il ie plaît à être tourné & retourné. Il eft trèsrfenfible dans certaines parties de Ton corps , comme vers les narines & les yeux, & les Voyageurs aiîurent que , pour peu qu'on le touche dans ces endroits, on y tait couler le fang. Il habite dans les naontagnes. Cet animal, qui ne fait point de mal pendant la vie, cfl utile après fil mort *, on l'emploie avec luc^ ces en médecine , féché & réduit ei\ poudre {c). ^ ■ „ , .m ■ lut» (c) Ray, Synopjîs Quadrupsdu/n j pags 26^» î ï 6 Hi/roire Naturelle UUîaalt>!»^-'UJ:'K»«IUJ>jTy»?M'-'W«iB3BSt^^ LE STRIÉ (a). M. Linné a le premier parlé de ce lézard , que l'on trouve à ia Caroline , & qui lui avoit été envoyé par M. le Doc- teur Garden. La tête de ce Quadrupède ovipare efl marquée de iix raies jaunes*, deux entre les yeux , une de chaque coté fur Tœii , & une également de cha- que côté au-defibus. Le dos eft noirâtre v cinq raies jaunes ou blanchâtres s'étendent depuis ia tête jufqu'au milieu de la queue, le ventre eil garni d'écailies , qui fe recouvrent comme les tuiles des toits , Se forment des ftries. La queue efl une tois 8c demie pius longue que le corps , Se n'eft point étagée. faj Le Strié. M. d'Juheimn, Encyclopédie mé- thodique. Lacerta quinque-Lineata , 24. Linn. fy-flema tiatHTiHj ediu 13. Tom. II. PI. ri.^a^ .jj;7- z . LE MARBRÉ.2. le ROQUET./w^^y^^,^ des Quadrupèdes ovipares, i i J LE MAP».BRÉ ia), L E Ma-r&ré fe trouve en Efpagnc, en Afrique & dans ics grandes Indes. II eft AUiïï très-commun en Amérique-, on Ty a nommé très-fouvent Temapara ^ nom qui à été donné dans ie même conti- nent h pkdieurs eipèccs de iézards , ainii que nous l'avons déjà vu , & que nous ne confervons à aucune , pour ne pas oblcurcir la nomenclature. Il paroit que, dans les deux continens, le voin- ' nage de la- zone torride lui eft très- favorable*, fa tête eft couverte de grandes écailles; il a fous la gorge une rangée d'autres écailles plus petites , Se relevées en forme de dents, qui s'étend jufquc vers k poitrine, & forme une forte de crête plus feniible dans le maie que dans la femeiie. Le ventre n'eft point couvert de bandes tranfverûles*, le dellous (a) Le Marbré. M. i' Auhenton, JEncy^lop' méthode ■ Lacerta Marmorata , 31.. Lùm. amp/ûb. rept. Sel)a , muf' I- plancha 8 H , fi^. 4. Temapara , ô* 2, jpknche 76 , fi^. 4» Edwards , av. tabula 245, /r^- 2. ï ï 8 Hijîoirc Naturelle des ciiiiTes efl garni d'un rang de huit ou dix tubercules dilpofés iongitudi- naîcmcnt, mais moins marqués dans la femelle que dans le maie. Le Marbré a le deiiiis des ongles noir , ainli que le galéote. Un de les caractères diilinc- tifs , eft d'avoir la queue beaucoup plus longue en proportion du corps qu'au- cun autre lézard- Un individu de cette eipèce 5 envoyé des grandes Indes au Cabinet du Roi par M. Sonnerat, a la queue quatre fois plus longue que le corps Se la tête* Les écailles dont la queue du Marbré eft couvert , la font paroître relevée par neuf arêtes longi- tudinales. La couleur du Marbré eft verdâtrc fur la tête ,' grilâtre , & rayée tranf- verfalement de blanc & de noir fur le ■defîus du corps -, elle devient rouffe fur les cuiiîes &: les côtés du bas-ventre , où elle eft marbrée de blanc & de brun -, .& l'on voit fur la queue des taches €v idées & rouffâtres, qui la font pa- roître tigrée. L^on devroit peut-être rapporter au Marbré le lézard d'Afrique , appelle dis Qiiadrupkks ov-pares, i i ^ W^^ralpxr Shaw , & Gaaval par Léon. Suivant le premier de ces auteurs , le v/arral a quelquefois trente pouces de long (apparemment en y comprenant Il queue ) : fa couleur eft ordinairement d'un rouge fort vif, avec des taches noirâtres. Ce rouge n^eft pas très-dif- férent du roux que préfente le Marbré ', d'ailleurs la couleur de ce dernier ref- iemble bien plus à celle qu'indique Shaw , que celle des autres lézards d'Afrique. Shaw dit qu'il a obfervé que toutes les fois que le warral s'arrête , il frappe contre terre avec fa queue. Cette habitude peut très-bien convenir au Marbré, qui a la queue extrê- mement longue & déliée , &: qui , par conféquent, peut l'agiter avec facilité. Les Arabes , continue Shaw , racontent fort gravement que toutes les femmes qui font touchées par le battement de la queue du warral , deviennent ftériles. Combien de merveilles n'a«-t-on pas attribuées dans tous les pays aux Qua- drupèdes ovipares {b) ! \t»ai^Êmmmitmmm(^m'K (h) Voyagt as. Shaw , àam plnfieurs pTovùices de la Barbarie &* du Levant^ à la Haye ^ 1743 fV^^' I) ra^e 3-23 6" fusantes* 120 Hijrolre Naturelle LE ROQUET i^). N'eus APPELIONS AINSI UH léZcircî Jc la Maniniquc qui a été envoyé au Cabinet du Roi 5 \ou3 le nom d'anoiis , de de lézard de jardin. li n'eft point le vrai anoiis de Roclicîbrt & de Ray, que nous avons cru devoir rerrardcr comme une variété de Tamciva. Ce nom d'à- noiîs a été plus d'une fois attribué à des efpèces dirîérentes Tune de Tautre. Mars il ie lézard, dont il ell queftion dans cet article , n'a point les caractères diftinélifs du véritable anolis ou de i'a- méiva , ii a beaucoup de rapports avec ce dernier animai. Ii eft femblable au lézard décrit fous le nom de Roquet , par Butertre & par Rochefort , qui connoiiibient bien le {aj Dutertre vol, i , pagt 313. Roquet- Rochefort j ll'floire des Jn tilles , page 147. Roquet* Rav , Synopjls Quadrupcdum , page 268' SlGci\e,^voL ^ j planche ^'^jfig. 4. Lacertus cinerciH miner, en Angloh the leaft îîght BrowHy or Grey liaard. vrai anolis, des Quadrupèdes ovipares, i zr vrai anolis , & qui avoieiit obfervé Tua & l'autre en vie dans le pa^s natal de ces. animaux Nous avons donc cru devoir adopter Topinion de ces deux Voyageurs; 8c c'eil: ce qui nous a engagé à lui con- ferver le nom de Ro^t , que Rajf] iui a auffi donné. Il Te rapproche beaucoup, par fi conformation , du lézard gris *, mais iî en diiîèrc principalement , en ce que le defîous de Ton corps n'eft point garni d'écaillés plus grandes que les autres , Se difpofées en bandes tranfverfales. Il ne devient jamais fort grand ^ celui qui eft au Cabinet du Roi a deux pouces êç demi de long , fans compter la queue, qui eft une fois plus longue que le corps {b). Il eft d'une couleur de feuille morte , tachetée de jaune & de noirâtre : les yeux font brillans , & l'ouverture des nariiies eft aflez grande-, il a, pref- qu en tout , les habitudes du lézard gris. Il vit comme lui dans les jardins -, i! (b) Le Roquet , que Sloane a décrit , étoit beau- coup plus petit. Le corps n'avoit qu'un pouce de long, & ia queue un pouce & demi. Ovipares, Tome IL F. 12,2 HîJÏGire Naturelle èft d^ai-itrint pins sgiic, que Tes pattes de devant font longues , & en élevant fon corps, niirrinentent fa légèreté. Il a d'ailleurs les ongles longs & crochus , & par conféqiient il doit grimper aifément, ïl joint àîa rapidité des mouvemens , Tha- iDitude de tenir toujours la tête haute. Cette attitude dilHnguée ajoute à la grâce de Ta démarche, où plutôt à l'agrément de ïa couiTe, car il ne cefle, pour ainfi dire, de s'élancer avec tant de promptitude , que l'on a comparé la vivacité de ces petits •bonds 5 à la vîtefîe du vol des oifeaux {c). ïl aime les lieux humides -, on le trouve fouvent pcirmi les pierres, où il fe plaît < -à fauter de Tune fur l'autre (d). Soit qu'il coure ou qu'il s'arrête , il tient ïa queue prefque toujours relevée au-de/Tus de Ton dos , comme le lézard de la Caro- line 5 auquel nous avons confervé le nom de lézard - lion. Il replie même cette queue, qui efl: très-déliée, de manière à ce qu'elle forme une eipèce de cercle. Malgré fa pétulance , fon caractère efi (c) Ray , Syiiopfis aiiimal'um j pags z6S» (dj $lQaiie, à l'endroit déjà cité. des QuadrupéJes ovipares, 1 1 3 doux : il aime ia compignic de rhonime , comme îe lézard gris & le iézrrd vert. Loriquc Tes coiirfes répétées i'oitt fatigné , &: qu'il a trop chaud, il ouvre la gueule, tire fa langue, qui ed trcs-large & fendue à Textrémité , & demeure pendant quel- que tems haletant comme les petit'? chfens. Ccft apparemment cette habi- tude , qui , jointe à fa queue retroufice, &: à fa tête rele\'ée , aura déterminé les Vovageurs à lui donner le nom de lézard-Roquet, Il détruit un grand nom- bre d'infectes -, il s^cnfonce aifément dans les petits trous des terrains qu'il fré- quente, & lorfqu'il y rencontre de petits œufs de lézards ou de tortues , qui , n'étant revêtue que d'une membrane molle, n'oppofent pas une grande réhf- tance à fa dent , on a prétendu qu'il s'en noiirrifîoit [e). Nous avons déjà vu quel- que chofe de femblable dans Thiftoire du lézard gris -, & fi le Roquet préfente une plus grande avidité que ce dernier animai , ne doit-on pas penfer qu'elle ••*" (t) Voyez , dans le Diclionnaîie d'Hiftoire naturelle de M. Bomare , l'articie duiezard-Roquec F ij ï 2 4 Hijloirc Naturelle vient de la vivMcité de la chaleiirbien pîiis forte aux Antilles , où il a été obfervé, que dans les cfiiîérentes contrées de l'Europe, où Ton a étudié les mœurs du lézard gris ? "** LE ROUGE-GORGE i^). Le Rouge-gorge , que Ton voit à la Jamaïque , dans les haies Se dans les bois 5 efl: ordinairement long de lîx pouces , & de couleur verte *, il a au- deffous du cou une véiicule globuleufe qu'il gonfle très-fouvent , particulière- ment loriqu'on l'attaque ou qu'on l'ef- fraie, ^ qui paroît alors rouge, ou cou- leur de rôle. Il n'a point de bandes tranf- verfales Tur le ventre: la queue efl: ronde Se longue. Sa parure efl , comme l'on voit allez jolie*, oc c'efl: avec plailu* qu'on doit regarder l'agréable mélange du beau vert de ion corps avec le rofe delà gorge. (a)ljQ Rouge gorge, M. ajubenton, Encyclo-* oédie. méthod que. Lacerta bviifaris, ^2» Lbm. ampJnb. rept. des (Quadrupèdes ovipares, i 2 j Byilta«J^^.BWIJatJPii!«JUg.-'8BM«WBBri LE GOITREUX {a). Le Goitreux, qui habite au Mexique & dans l'Amérique méridionale, préfente de belles couleurs , mais moins agréa- bles & moins vives que celles du Rouge- gorge. Il cft d'un gris pâle , relevé fur le Corps par des taches brunes, & fur le ventre par des bandes d'un gris foncé. La queue efï ronde , longue , annclléc , d'une couleur livide Se vcrdâtre à fon origine. Il a , vers la poitrine , une efpèce de goitre, dont la furface eft couverte de petits grains rougeâtres , & qui s'étend en avant en s'arrcndiffant , & en formant une très-grande boffe. Ce lézard efl fort vif , très-Iefte , Se fi familier , qu'il fe promène fans crainte dans les appartcmens , fur les tables , Se même fur les convives. Son attitude eft fa) Le Goitreux. M. d'Jiéenton, Encyclopédie méthodique. Lacerta ftrumofa, 33. L'wn. amphibia reptilia. Seba y mu>. 2 , tabula 20 ,f^g. 4. Salamancira mexj" cana rtrumola. F iij ii6 Hijïoire Naturelle gracicul^ , fon regard fixe -, il examine tout avec une forte d'attention -, on croi- Toit qu'il écoute ce que Ton dit. Il le i^ourrit de mouches , d/araignées , & d'autres in fe des, qu'il avale tout entiers. Les Goitreux grimpent aifément fur les ar- tres -, ils s'y battent louvent les uns contre les autres. Lorfque deux de ces animaux s'attaquent j c'eit toujours avec hardieli'e; ils s'avancent avec fierté-, ils fembient fe menacer en agitant rapidement leurs têtes-, leur gorge s'enfle -, leurs yeux étincel- îent^ ils fe faifiiient enfuite avec fureur, 6c fe battent avec acharnement. D'au- tres Goitreux font ordinairement fpec- tâteurs de leurs combats j & peut-être ces témoins de leurs efi:orts lont-ils les femelles qui doivent en être le prix. Le plus foible prend la fuite : {qyi ennemi le pour fuit vivement , il îe dé- vore , s'il l'atteint j mais quelquefois il ne peut le faifir que par la queue, qui fe rompt dans fi gueule, & qu'il avale, ve qui donne au lézard vaincu le tems de s'échapper. On rencontre plulieurs Goitreux pri- vés de queue j il Icnxbie que le détaut des Qiiadnipides ovipares» \ i y â.Q CQttQ pirtie in^ue fur leur ceurage. Se même iur leur force -, ils font timides, foîbles &i languiiîans : il paroit que la queue ne repoufîe pas toujours, & qu'il fe forme un calus à Tendroit où elle a été coupée. Le Père Nicollon, qui a donné plu- fîcurs détails relatifs à Thifloire naturelle du Goitreux , l'appelle anolis , nom que l'on a'»donné à Taméiva & à notre roquet : mais la figure, que le Père Nicollon a publiée, prouve que le lézard dont il a p-U'ié , Q^i celui dont il eil quellion dans cet article (3). ■^ I • (h) Ejfai fur /'Hifîoira natur&lU de Saint-Dofningu£ ^ parle Père Nicolfon^ Paris, l']']6 ,fedtm 2 jpcge 250. F iv 12 8 Hijîoire Naturelle LE TÉGUIXIN {''). XjA couleur de ce lézard eft blanchâ- tre 5 tirant ku le bleu , diverfîfiée par des bandes dV.n gris fombre , & femée ^e point blancs c^: ovales. Son corps pré- fente un très-gr^nd nombre de ftrics. La queue fe termine en pointe *, elle cil beaucoup plus longue que le corps ; les écailles qui la couvrent , forment des bandes traRfverfaîes de deux for» tes, placées alternativement. Les unes s^étendent en arc fur la paftie fupé- rieure de la queue , que les autres bandes entourent en entier. Mais ce qui diilingue principalement le Téguixin, c'eft que plufieurs plis obtus êc relevés (a) Le Teguixin. M. d^Jubeiiton, Encyclopédie méthodique. Laceria Teguixin^ 34. Linn. amphih-rept, Séba I , tab. i)^ , fig' 5. M. Linné a indiqué îa première figure de la planche 96 du même Vo- iume, comme repréfentant !e Teguixin : mais eîie rep refente évidemment ie îu^iuamhis que l'on at aufii appelle Teguixiii' des Quadrupèdes ovipares, ï 2 9 régnent de chaque eoté du corps , depuis la tête jufqu'anx cuilî'es : on voit aulïï trois plis fous la gorge. C'eû au Brélii, fuivant l'article de Séba , indiqué par M. Linné , qu'on trouve ce lézard , dont îe nom Téguixin a été donné au Tupinambis par quelques auteurs {b). LE TRIANGULAIRE M. C'est dans l'Egypte qu'habite îe lézarcï à queue triangulaire : ce qui le diilingue des autres , c'efl la forme de pyramide à trois faces que fa longue queue pré- fente à fon extrémité. Le long de Ton dos s'étend une bande formée par quatre rangées d'écaillés ç[Vd ài^tïtnt par leur figure de celles qui les avoifinent. Ces détails iuHiront pour faire reconnoître (h) Self a j vol. I, page. 150. (a) Le Triangulaire. M. d^Jubeuton, Ency&h^ j)édie méthodique. Nilotica , 37= Linn, amphib. repL Hajjdquijl,. itiH. 313^ I^,° 59. 1^0 HiJIoire Naturelle ce léaard par ceux qui Taiiront fous leurs yeux. li vit d?.ns des endroits maréca- geux & voilins eu Nil. Il a beaucoup de rapports dans fa conformation avec le fcinque. C'eil M. Haileiquirt qui en a parlé le premier. Les Egyptiens ont imaginé un conte bien abfurde à l'occaiion du Triangu- laire : lis ont ait que les œufs du crodo- diie renfermoient de vrais crocodiles îoriquils étoient dépofés dans Teau, ëc qu'ils produiioient les petits lézards dont il eil quefiion dans cet article , lorfqu'au contraire ils étoient pondus fur un ter- rain. Cec {h). (h) îlajjllquijl j Foyage déjà ciU» des Quadrupèdes ovipares. 151 LA DOUBLE-RAIE (^). Ce lézard , que Ton rencontre en Aile , efl: commanéineiit très-petit \ la queue eft trcs-ioague ^ relativement au corps 5 deux raies d\in jaune Talc s'éten- dent de chaque coté du dos, qui pré- fente d'ailieurs fix rangées longitudinales de points noirâtres.. Ces points font auffi répandus fiu* les pieds & fur la queue , & ils forment fîx autres lignes fur les. côtés : le corps . efl arrondi & épais. Séba avoit reçu de Ce^Ian un individu de cette efpèce : fïiivant cet Auteur , les œufs de ce lézard font de ia groiieur d'un petit pois {h). I <■ I J I " > ■ I." I ■ <.'»«»-««»n— i^ : (aj La Double-raie. M d'Auhtnton , Encyclopédie': méthodique. Lac- p un data ^ j8. L/w». amphib. reftiua. "Séba^ tome i , flanche i , jig, ç. ' Steliio punduLus, gà- Laurentifpecinwi mîâicum* (h) S4ba, à l'endroit déjà cité- F r] j }z Hijioire Naturelle LE SPUTATEUR {i), Nous AVONS DÉCRIT ce îézâi'd d'aprcs tin individu envoyé de Saint-Domingiie à M. d'Antic , 8c que ce Naturaliflc a bien voulu nous communiquer. Sa lon- gueur totale eft de deux pouces , & ceiîe de la queue d'un pouce. Il n'a point de demi-anneaux fous le corps v toutes fes écailles font luifantes; la couleur en cfl blanchâtre fous le ventre , & d'un gris varié de brun foncé fur le corps. Quatre bandes tranfverfales d'un brun prefque noir régnent far la tête & fur le dc-s^ une autre petite bande de la même couleur borde la mâchoire fupérieure , & iix autres bandes femblahlcs fomient comme autant d'anneaux autour de la queue. Il h'y a pas d'ouverture appa- Tente pour les oreilles-, la langue eft (a) Lacerta fputator. M. Sparman ^ Mémoires es VAcadcmk des Sciences de Stockolm , année. 17S4 > fécond mmejhe, /*^« 164* des Quadrupèdes ovipares, 135 plate 5 large & un peu fendue à l'extré- mité. Le fommet de la tétc &: le detlus du niufcau font blanchâtres , tachetés de noir -, les pattes variées de gris , de noir & de blanc ^ il y a , à chaque pied , cinq doigts qui font garnis pardeffous de petites écailles, & terminés par une efpèce de pelote ou de petite plaque ccaiileufe , fîms ongle fenlible. M. Sparmana déjà fait connoître cette efpèce de lézard, dont il a trouvé plu- lleurs individus dans le Cabinet d'Hif- toire naturelle de M. le Baron deGéer, donné à F Académie de Stockolm (h). Ces individus ne diffèrent que très-lé- gèrement les uns des autres , par la difpofition de leurs taches ou de leurs bandes. Ils av oient été envoyés, en 1755 , à M. de Géer par M. Acrelius qui demeuroit à Philadelphie, & qui les avoit reçus de Saint-Euftache. M. Acrelius écrivit à M, de Géer que îe Sputateur habite dans les contrées chaudes de l'Amérique -, on Ty rencontre (b) Mémoires, di l'Jçadémie de Stockolm y à Vtadmi déjà citi» 13 4 Hifioire Naturelle dans les maifons, êc parmi les bois de charpente : on l'y nomme Woo& Slave. Ce lézard ne nuit à perionne lorrqu'il n'eft point inquiété : mais il ne faut robferver qu'avec précaution , parce qu'on l'irrite ailément. H court ie long des murs •, & ii quelqu'un ^ en s'arrêta nt pour le regarder , lui infpire quelque crainte , il s'approche autant qu'il peut de celui qu'il prend pour Ton ennemi-, il le conlidère avec attention , ce lance contre lui une efpèce de crachat noir allez venimeux, pour qu'une petite goutte fafie enfler la partie du corps fur laquelle elle tombe. On guérit cette enflure par le moyen de i'efprit-de-vin ou de i'eau- dc-vie du fucre mêlés de camfre , dont on fe fert aulTi en Amérique contre la piqûre des fcorpions. LorCque l'animal s'irrite, on voit quelquefois le crachat noir fe ramafîer dans les coins de ia bou- che. C'efl de la faculté qu'a ce lézard de lancer par fa gueule une humeur yeni- meule, que M. Sparman a tiré le nom de Sputator qu'il lui a donné, & qui iignihe cnuheur. Nous avons cru ne devoir pas le traduire , mais le ren>pbcc^ des Quadrupèdes ovipares, i 3 5 ptir le mot Sputatciir qin le rappelle. Ce lézard ne iort ordinairement de fon trou que pendant le jour. M. Sparman a fait deiïiner de très-petits œufs cendrés 5 tachetés de brun Se de noir , qu'il a regardés comme ceux du Sputateur, parce qu'il les a trouvés dans le même bocal que les individus de cette elpèce , qui faifoient partie de la coiieclioh de M. le Baron de Géer. Nous croyons devoir parler ici d\>ii petit lézard femblable au Sputateur par îa grandeur & par la forme. Nous pré- fumons qu'il n'en eft qu'fine variété y. peut-être même dépendante du fexc^ Nous Tavons décrit d'après un individu envoyé de Saint-Domingue à M. d'Antic avec le Sputateur -, Si ce qui peut faire croire que ces deux lézards habitent prefque toujours eniemble, c'eft que M. Sparmin Ta trouvé dans le même bacal que les Sputateurs de la colledion de M. de Géer (c): auffi ce favant Naturalise penfe-t-ii. comme nous , qu il (cj Mémoires de VJcaiémie disScknces de Siockoluij 1^6 Hljîoire Naturelle n'en eft peut-êuc qu'une variété. L'indf- vidu que nous avons décrit a deux pouces deux liç^nes de lonç^ueur totale , & la queue quatorze lignes *, il a , ainii queleSputateur, le bout des doigts garni de pelotes écailleuies, que nous n'avons remarquées dans aucun autre lézard. Sa couleur , qui efl: le feui caradlère par lequel il difïere du Sputatcur , eft afTez uniforme -, le defTous du corps eft d'un gris fale , mêlé de couleur de chair , & le deffous d'un gris un peu plus foncé 5 varié par de très -petites ondes d'un brun noirâtre, qui ferment des raies longitudinales. L'individu àé- crit par M. Sparman, difléroit de celui que nous avons vu , en ce que le bout de la queue étoit dénué d'écailies , appa- remment par une fuite de queiqu'ac- cïdcnt Tom..jr. Pi- T-U.^o^.jS / LE GECKO des Quadrupèdes ovipares. 137 CINQUIÈME DIVISION. 1 ,,—■—. ..T ..■■ ^ ■ ■ ■ " .j_Jll.i W^^*^r^^^^^*^\^^^^^^ 1, II-- I i M M I I I I I ■ " ' ■ 1^ I ■» W n^^*— -^K» LÉZARDS Dont les doigts font garnis par- dejfous de grandes écailles ^ qui fe. recouvrent comme les ardoifes des toits (■*'). LE GECKO (^)- De tous îes Quadrupèdes ovipares ^ dont nous publions Thiftoire , voici le premier quiparoiffe renfermer unpoiron mortel. Nous n avons vu, en quelque («) On peut voir, dans la planche qui-Tepré- fente le Gecko , IVrangemenc de ces écailles au- (JelTus des doigts- (a) ïockaie, far îes Skmois» Le Gecko. M. d'Aubsnm , Encyciapédle méth&r* iiqus. ijS Hlfioirc Naturelle forte , jurqu'ici les animaux fe dévelop- per 5 leurs propriétés augmenter & ieitrs forces s'accroître , que pour ajouter au nombre des êtres vivans , pour contre- balancer Taclion dertruclive des élémens Si du tcm* -, ici îa Nature paroit, au con- traire, agir contre elle- même', elle exalte dans UB lézard, dont Teipèce n*eft que trop féconde, une liqueur corroiive, au point de porter la corruption & le dépériiTc- ment dans tous les animaux que pénètre cette humeur aétive *, m lieu de lources de reproduâ:ion & de vie , on diroit qu'elle ne prépare dans le Gecko que des principes de mort & d'anéantifte- ment. , Ce lézard funefte , 8c qui mérite toute notre attention par fes qualités dange- m 1 ■ i ■■ I « ■ ■ ■ . I il 1 1 1 I I »i I » ■ ■ I 1 1 »-^^»» Lac» Gecko, 2i. L'irii. aniphih. rtpt* Seha , I , tab. lo8 , fig. 2 , 5 , 8 £5* 9. Gecko teres. , 57. Lannnti jpzcimcn mtdkum, Hojp'q. Iter. 306- Lacerta Gecko- Grofi' mus- 1, page 78 , A'.^ 5g. Salamandra- - Bonr' jav. Liù. i/. Cap, y ^ foL 57. Salamandra indica- /o^i Ludolphi alias Latt - Holf dicti , tJiJîona JEthiopica y Lib. ly Caput xuij fcE- g. J^pifdcm ceinmtutanus j fol, 167. des Quadrupèdes ovipares, i ^c^ reufes , a quelque rcirembiaiiçÇj avec le caméléon-, i\i tête, prclqiie triàncrulaire , -eH: grdnJe en eonipii.iiron du corps -, ies yeux font gros , la langue eil plate , revêtue de petites écailles , & le bout en efl échancré. Les dents font aiguës , Se (î fortes, luivant Bontius, qu'elles peu- vent faire impreliion fur des corps très- durs 5 & même fur Tacier. Le Gecko efl preiqu'entièrement couvert de petites verrues dIus ou moins Taillantes; le def- fous des cuiiles efî garai d'un rang de .tubercules élevés & creux , comme dans l'iguane , le lézard gris, le lézard vert, Taméiva , le cordyle , le marbré , le ga- lonné , dcc. Les pieds font remarquables par des écaille ovales plus ou moins échancrces dans le milieu , auiïï larges que la iurface inférieure de ces mêmes doigts , & difpofées régulièrement au- deifus les unes des autres comme les ardoifes ou les tuiles des toits -, elles revêtent le deffous d^^s doigts , dont les cotés font garnis d'une petite membrane, ^i\i en augmente la largeur , fans cepen- dant ies réunir. M. Linné dit que îe Gecko n'a point d'ongles ^ iB^ii^ dans tous Ï40 Uijloire Naturelle les individus confervés au Cabinet du Roi 3 nous avons vu le fécond , îe troi- fîème . le miatrième ce ie cinauième doigt de chaque pied , garnis d'un ongle très-aigu , très-court & très-recourbé , ce qui s'accorde fort bien avec l'habitude de grimper qu'a ie Gecko , ainfi qu'avec la force avec laquelle il s'attache aux divers corps qu'il touche. Il en efl donc des lézards comme d'autres animaux bien difFérens , & par exemple des oifeaux. Les uns ont les doigts des pieds entièrement divifés , d'autres les ont réunis par une peau plus ou moins lâche -, d'autres ramafîes en deux paquets , êc d'autres enfin ont leurs doigts iibres , mais cependant garnis d'une mem- brane qui en augmente la furface. La queue du Gecko efl communément un peu plus longue que le corps *, quel- quefois cependant elle eft plus courte : elle efl ronde , menue , 8c couverte d'an- neaux ou de bandes circulaires très-fen- fibles y chacune de ces bandes efl com- pofée de plulieurs rangs de très-petites écailles dans le nombre & dans l'arran- gement defquelles on n'obferve aucune des Quadrupèdes ovipares. 141 régularité , ainfi que nous nous en foin- mes allures par la comparaifon de plu- fleurs individus-, c'eft ce qui explique les différences qu'on a remarquées dans les defcriptions des Naturalises qui avoient compté trop exadcement dans un feul in- dividu , les rangs & le nombre de ces très-petites écailles. Suivant Bontius , la couleur du Gecko efl d\in vert clair , tacheté d'un rouge très-éclatant. Ce même Obferva- teur dit qu'on appelle Gecko le lézard dont nous nous occupons, parce que ce mot imite le cri qu'il jette , lorfqu'il doit pleuvoir, fur-tout vers la fin du jour. On le trouve en Egypte , dans l'Inde, à Amboine, aux autres ïfles Moluques , &:c^ Il fe tient de préférence dans les creux des arbres à-demi pourris , ainfi que dans les endroits humides *, on le ren- contre aufîi quelquefois dans les maifons ^ ou il infpire une grande frayeur , & ou on s'empreffe de le faire périr. Bontius a écrit en efîet que fa morfure cft veni- meufe , au point que fi la partie affectée n'efl pas retranchée ou brûlée , on meurt ayant peu d'heures. L'attouchement feul tdi Hijloire NûtureUe des pieds du Gecko cil îiiéme trcs-dni> gereiix , & empoifonne, fiûvant piii- fîeiirs Voyncrcurs , les viandes fin Ici- quelles il marche : Ton a cru qu'il les infc6toit par ion iirinc, que Bontius re- garde comme unpoifon des plus corrofifs; mais ne feroit-ce pas auffi par l'humeur qui peut luinter des tubercules creux placés Tur la face inférieure de les cuilTes? iSon fing 8c fa ialive , ou plutôt une forte cf écume 5 une liqueur épaide & jaune', qui s'épanche de fa bouche îorfqu'il eft irrité, ou lorfqu'il éprouve queiqu'sfîec- tion violente , font regardés de même commue des venins mortels , & Bontius , ainfî que Vaientin , rapportent que les habitans de Java s'en fervoient peur en> poifcnner leurs flèches. Haffelquift afihre aufîî que les doigts 'du Gecko répandent un poiion , eue ce lézard recherche les corps impréi;nés de feî marin, ëc qu'en courant deffus, il laide après lui un vehin très-dange- reux. Il vit , au Caire , trofs femmes près de mourir , pour avoir m.angé du fromage récemment falc , Se itw lequel un Gecko avoit dépofé fon poi- des Quadrupèdes ovipares, 145 Ton. Il Te conv.unquit de Y'ACïcté des exh.vLii(ons des pieds du Gecko , eîi voyant un de ces lézards courir fur La main de quelqu'un qui vouloit le prendre : toute la partie fur laquelle le Gecko avoit palîé , fut couverte de pe- tites priRules, accompagnées de rougeur, de chaleur , & d'un peu de douleur , comme celles qu*on éprouve quand on a touché des orties. Ce témoignage formel vient à l'appui de ce que Bontius dit avoir vu. Il paroît donc que , dans les contrées chaudes de l'Inde & de l'Egypte, les Gecko contiennent un poifon dangereux, Se fouvent mortel; il n'efl donc pas furprenant qu'on fuie leur approche, qu'on ne îes découvre qu'avec horreur, Se qu'on s'efforce de les éloigner ou de les détruire. Il fe pourroit cependant que leurs qualités malfaifantes varialTent fuivant les pays, les faifons , la nourriture , la force , & l'état des individus (b), (bj Les Indiens prétendent que ia racine de Curuma ( terre mérite ou fafran Indien J eft un très -bon remède contre la morfure du Gec^o» Bontius y à l'&ndi.oit déjà cité- £44 HiJIoire Naturelle Le Gecko, félon HaffelquiO:, rend un Ton (ingulier , qui reifembie un peu à celui de ia grenouille , Se qu'il eil fur - tout facile d'entendre pendant la nuit. Il efl: heureux que ce lézard , dont ie venin efl fî redoutable , ne foit pas iilencieux, comme pludeiurs autres Qua- drupèdes ovipares , 8c que fes cris trcs- diftincts 8c particuliers puifîent avertir de fon approche , 8c faire '^viter Ces dangereux poifons. Dès qu'il a plu , il iort de fa retraite -, fa démarche efl affez lente : il va à la chafîe des fourmis & des vers. C'efl à tort que Wurfbainrus a prétendu dans fon livre , intitulé ; Salamandrologia ^ que les Gecko ne pondorent point. Leurs œufs font ovales ^ 8c communément de la groilcur d'une noifette. On peut en voir la figure dans ia planche de vSéba, déjà citée. Les femelles ont foin de les couvrir d'un peu de terre, après les avoir dépofcs -, 8c îa chaleur du foleil les fait éclore. Les Mathématiciens Jéfuites , envoyés dans les Indes orientales par Louis XIV, ont décrit & figuré un lézard du Royaume de Siam, nomme tokaU y 8c quf des Quadrupèdes ovipares, r 45" qiii eft évidemment le même que le Gecko. L'individu qu'ils ont examiné, avoit un pied iix lignes de long , depuis ie bout du mufeau jufqu'à l'extrémité de la queue {c). Les Siamois appellent ce lézard tockaie , pour imiter le cri qu'il jette -, ce qui prouve que le cri de ce Quadrupède ovipare eft compofé de deux Tons proférés durement , difficiles à rendre Se que Ton a cherché à ex- primer, tantôt par tockaie, tantôt par Gecko. (c) Mémoires pour fervir à L'Hifloire naturelli dsê Muimaux, tome 3 9 article du Tockais» Ovipares* Tome IL 1 4<5 Hijialfe Naturelh LE GECKO T TE it). Nous CONSERVONS cc 110111 à un lézard qui a une li grande refiembknce avec le gecko , qu'il eft très-diflicile de ne pas les confondre Tun avec l'autre , quand on ne les examine pas de près. Les Naturaliftes n'ont même indiqué encore aucun des vrais caradcres qui îes diftinguent. M. Linné feulement a dit que ces deux lézards ont le même- port & la même forme, mais que le Geckotte , qu'il appelle le mauriranique ^ a la queue étagée , & que le gecko ne l'a point. Q^tiQ différence n'eft- réelle que pendant la jeuneffe du Gec- kotte 5 lorfqu'il eft un peu âgé , fa (a) Le Geckotte- M. d'Juheimn , Encyclopédie méthodique. Laceria mauritanica, il, Linn. amphib. rept. Séba , mm. i , tab' Io8 , fig. i , ^ _, ^ , 6 Ù 'j. Gecko verticiliatus, 56. Gecko muricatus , 58. Jtûuwui fpecimen medicum' des Quadrupèdes ovipares, i 4 7 quelle eft au contraire beaucoup moins éfcigée que celle du gecko. Ces deux Quadrupèdes ovipares fc reilemblent fur-tout par la conforma- tion de leurs pieds. Les doigts du Geckotte font comme ceux du gecko, gu'nis de membranes, qui ne les réu- nifient pas , mais qui en élargiifent la lurfice -, il font également revêtus par- deffous d'un rang d'écailles ovaies, larges, plus ou moins échancrées , & qui fe recouvrent comme les ardoifes des toits. Mais , en examinant attentivement un grand nombre de gecko &: de Geckottes de divers pays , confervés au Cabinet du Roi, nous avons vu que ces deux ef- pèces difléroient conftamment Tune de l'autre par trois caractères très-fenfibîes. Premièrement , le Geckotte a le corps plus court & plus épais que le gecko \ iecondement , il n'a point au-defîous des cuiifes un rang de tubercules comme le gecko *, Se troiiièmement , fa queue cft plus courte & plus greffe. Tant qu'il eft encore jeune, elle ell: recouverte d'écaillés , chargées chacune d'un tuber- cule en forme d'aiguillon , & qui, par Gij 148 HiJIoire Naturelle leur dirpolîtion , la font paroître garnie d'anneaux écailleux : mais à mefiire que l'âMimal grandit , les anneaux les plus voiiins de Textrémité de la queue dii-* paroilTent -, bientôt il n'en refte plus que quelques-uns près de Ton origine , qui s'oblitèrent enfin comme les autres, de telle forte que quand l'animal eft parvenu à-peu-près à fon entier dévelop- pement , on n'en voit plus aucun autour de la queue : elle ciî alors beaucoup plus grofîe 8c plus courte en proportion que dans le premier âge -, & elle n'eft plus couverte que de très-petites écailles, qui ne préientent aucune apparence d'^^nneaux. Le Gcckotte efl le feul lé-* zird dans lequel on ait remarqué ce changement fiiccefîif dans les écailles de ïa queue. I,es tubercules ou aiguillons qui la revêtent pendant qu'il eft jeune. Ce retrouvent far le corps de ce lézard, ainli que fur les pattes \ ils font plus ou moins fciillins , & fur certaines parties , telles que le derrière de la tête , le cou , $c les cotés du corps, ils lont ronds »j pointus , entourés de tubercules plii^'f petits, ^ difpofés eu forme de rofette. dts Quadrupèdes ovipares, 149 Le Geckotte habite prcfque ie$ mêmes pays que le gecko , ce qui empê-* chede regarder ces deux animaux comme deux variétés de la même efpèce, produites par une différence de climat. On le trouve dans rifle d'Amboine , dans les Indes, & en Barbarie , d'où M. Brander Ta envoyé à M. Linné. L'on peut voir, au Cabinet du' Roi, un très-petit Qua- drupède ovipare , qui y a été adrelfé fous le nom de lézard de vSaint-Domin- gue *, c'efl évidemment un Geckotte \ & peut-être cette efpèce fe trouve-t-elle en eiîet dans le nouveau monde. On la rencontre vers les contrées tempérées , Jufques dans la partie méridionale de îa Provence , où elle efc très - com- mune (l?). On Vy appelle tarente, nom qui a été donné au fteliion, & à une variété du lézard vert, ainfi que nous Tavons vu. On le trouve dans les mafures , 8c dans les vieilles maifons, où il fuit les endroits ('bj Note communiquée par M- Olivier , qui a bien voulu nous faire part des ohfcrvations qu'd a faites fuT Us habitudei de cette efpèce de léiard. J i^o Hijîoire Naturelle frais, bas , & humides , & ou il fe tre^t communément fous les toits. Il fe plaît à une expoiition ch^iude -, li aime le foleil: il paiTe Thiver dans des fentes Sz dans des crevafl'es , fous les tuiles, fans y éprou- ver cependant un cngourdiiîcment par- fait-, car, lofqu'on le découvre, il cherche à fe fauver, en marchant lour- dement. Dès les premiers jours du prin- tems , il fort de fa retraite , &: va fe réchauffer au foî eii -, mais il ne s'écarte pas beaucoup de Ton trou , & il y rentre au moindre bruit: dans les fortes cha- îeurs , il fe meut fort vite, quoiqu'/l n'ait jamais Tagilité de plulieurs autres lézards. Il fe nourrit principalement d'm- ie<5èes. Il fe crampone facilement, par le moyen de fes ongles crochus , de des écailles qu'il a fous le* pieds -, aufîi peut- il courir, non-feulement le long des murs, mais encore au-defTous des planchers , 8c M. Olivier, que nous venons de citer, Ta vu demeurer immobile pendant très-, long-tems fous la voûte d une églife. Il reiîemble donc au gecko , par fes habitudes , autant que par fa forme. On a dit qu'il étoit venimeux , peut-être à 'T'orrv. JT. MTJZZ.^a^.zâi. LA tktt: plate des Qjtadfupèdes ovipares, i j i caille de tous fes rapports avec ce dernier Quadrupède ovipare , qui , fuivant ui* très-grand nombre de Voyageurs , répand un poifon mortel. M. Olivier adure cependant qu'aucune obfervation ne le prouve -, & que ce lézard cherche tou- jours à s'échapper lorfqu'on le faifît. Les Geckottes ne fortcnt point de leur trou lorfqu'il doit pleuvoir -, mais jamais ils n'annoncent la pluie par quel- ques cris, ainfi qu'on l'a dit des gecko ; & M. Olivier en a fouvent pris avec des pinces , fans qu'ils fifîent entendre aucun Ton. LA TETE-PLATE. Nous NOMMONS ainfî un lézard qui n'a encore été indiqué par aucun Naturaliile. Peu de Quadrupèdes ovipares font au(H remarquables par la fîngularité de leur conformation. Il paroît faire la nuance entre plufieurs cfpèces de lézards : il fëmble particulièrement tenir le milieu entrs le caméléon , le gecko & la fala- G lY 1^2 Hijloire Naturelle lïiandre aquatique-, il a les principaun caradlères de ces trois efpèces. Sa tête, fa peau & la forme générale de Ton corps reflemblent à celles du caméléon : fa queue à celle de la falamandrc aquatique , éc fes pieds à ceux du Gecko : auffi aucun lézard n'eft-il plus aifé à recon- ïioître , à caufe de la réunion de ces trois caracftères faiilans; il en a d'ailleurs de très-marqués , qui lui font particuliers. Sa tête, dont la forme nous a fuggéré îe nom que nous donnons à ce lézard , eft très- aplatie -, le deifous en efl entière- ment plat j l'ouverture de la gueule s'étend jufqvi'au-delà des yeux > les dents font très-petites & en très-grand nombre \ ïa langue eft plate , fendue & afîez fem- ÎDlable à celle du Gecko. La mâchoire inférieure eft fi mince, qu'au premier coup-d'œil on feroit tenté de croire que l'animal a perdu une portion de fa tête , 6c que cette mâchoire lui manque. La tête eft d'ailleurs triangulaire , comme celle du caméléon-, mais le triangle qu'elle forme eft très-alongé^ & elle ne préiente point W fpèce de cafque , ni les den- telures qu'on remarque fur cette dernière. ies Quadruphdcs ovipares, 1 1 3 Elle eft articulée avec le corps , de manière à former en defTous un angle obtus, ce qui ne Te retrouve pas dans la plupart des autres Quadrupèdes ovipares. Elle efl très-grande -, fi longueur eft à-peu~près la moitié de celle du corps -, les yeux font très-gros & très-proéminens -, la coniée îailfe appercevoir fort dirtînéèement Tiris , dont la prunelle conliile en une fente verticale , comme celle des yeux du Gecko , & qui doit être très-fiifceptible de fe dilater, ou de fe contraéter, pour recevoir ou repouiîer la lumière. Les narines font placées prefqu'au bout du mufeau, qui Cil mouiî'e, & qui fait le fommet de Tefpèce de triangle aîongé, formé par la tête* Les ouvertures des oreilles font très-petites *, elles occupent.- les deux autres angles du triangle ^ & font placées auprès des coins delà gueule 5" la peau du defibus du cou forme des plis : le deiîous du corps efi: entièrement plat. Les quatre pieds du lézard à tête- plate font chacun divifés en cinq doigts -, ces doigts font réunis à leur origine par ia peau des jambes qui les recouvre pardeifus & p.ijrdciîous j mais ils font G V I j4 HiJIoire Naturelle enfiiîte très-divifés , fur-tout ceux de derrière, dont le doigt intérieur eft féparé des autres , comme dans beaucoup de lézards , de manière à reprélenter une forte de pouce. Vers leur extrémité , ils font garnis d'une membrane qui les élar- git, comme ceux du Gecko & du Geckotte*, êc àcette même extrémité, ils font revêtus pardeffous de lames ou écailles qui fe recouvrent comme les ardoifes des toits *, elles lont communément au nombre de vingt, & placées fur deux rangs qui s^écartent un peu Tun de l'autre au bout du ddigt'ylG: petit intervalle qui fépare ces deux rangs , renferme un ongle très- crocliu , très- fort , ce replié en deflous. La queue cit menue , & beaucoup plus courte que le corps; elle paroît très- iarge & très-apiatie, parce qu'elle ejfl revê- tue d'une membrane qui s'étend de chaque côté , & lui donne la forme d'une forte de rame. Il eft aifé cependant de diftin- guer la véritabie queue que cette mem- brane recouvre 5 &qui prcientepardeirus & pardeilous une petite iailiie longitu- dinale. Cette partie membraneufe n'eft point comme dans la falamandre aquati- des Q^uadrupèdcs ovipares, î ^ f ^lie, placée verticaiement ^ mais elle forme des deux côtés une large bande horizontale. La peau qui revct la t3te, ic corps, les pattes Se h queue du lézard à tête plate, tant defius que ddîous , eft garnie d'un trcs-grand nombre de petits points faiilans , plus ou moins apparens , qui fe touchent & la font par oître chagrinée-, & ce qui conftitue un caradère jufqu'à préfent particulier au lézard à tête plate, c'eft que la partie fupérietire de tout le corps eft diftinguée de la partie inférieure par une prolongation de la peau qui règne en forme de membrane frangée depuis le bout dumufeau jufqu'à Torigine de la queue, ôc qui s'étend également fur les quatre pattes, dont elle diftinguc de même le defius d'avec le deiïbus. Ce lézard n'a encore été trouvé qu'en Afrique -, il paroît fort commun à Ma- dagafcar , puifque l'on peut voir , dans la colle6tion du Cabinet du Roi , quatre individus de cette efpèce envoyés de cette Ifle. Cette colledron en renferme aufîî un cinquième , que M. Adanfon a rap- porté du Sénégal j & c'cft fur ces cinq G vj 1^6 Hijloire Naturelle individus , dont la conformation efl par-* faitement femblable y que j'ai fliit la defcription que l'on vient de lire. Le plus grand a de loRcrueur totale huit pouces fix lignes, & la queue a deux pouces quatre lignes de longueur. Aucun Naturalise n'a encore rien écrit touchant cet animal ; mais il a été vu à Madagaf» • car par M. Bruyères , de la Société royale de Montpellier, qui a bien voulu me communiquer Tes obfervations aii fujet de ce Quadrupède ovipare. La couleur du lézard à tcte - plate , n'efl point fixe , ainii que celle de plufieurs autres lézards *, mais elle varie , comme celle du caméléon, & préfente fuccefli- vement ou tout-à-la-fois plufieurs nuan» ces de rouge , de jaune , de vert & de bleu. Ces eilets oblervés par M. Bruyè- res , nous paroillent dépendre des ^iîiérens états de l'animal , ainfi que dans le cam.éiéo)^ -, & ce qui nous le perfuade , c'eil qt^e la peau du lézard à tête-plate eft psefque entièrement fem- blable à celle du caméléon. Mais, dans ce dernier , les. variations de couleur j'étendent fur îa peau du -ventre 3 aa des QuadrupèJes ovipares. 157 lieu que , dans le lézard dont il eft ici queflron , tout le dcll'ous du corps , depuis Textrémité des mâchoires juf^ qu'au bout de la queue , pré fente toujours une couleur jaune & bri^ lante. M. Bruyères penfe , avec toute rai Ton , que le lézard que nous nommons tcte- plate ^Q^ le même que celui que Flaccourt a défignc par le nom de Famo-cantrata , & que ce Voyageur a vu dans illle de Madagâfcar [a) : c'cfl aufîi le Fa- mocantraton dont Dapper a parié [h). Les Madégades ne regardent le lézard à téte-plate qu'avec une efpèce d'hor- reur-, dès qu'ils Tapperçoivent , ils fe détournent, fe couvrent même les yeux, & fuient avec précipitation. Flaccourt dit qu'il eft très-dangereux , qu'il s'é- lance fur les Nègres, &: qu'il s^ittache (a) Ilijîohe de Madagafcar , par Flaccourt , Càa^ fitre xx XVIII , page \^^. Di^ionnaire d'HiJIoire naturelle de M» de Bomare^ tTtidt du F^MO-C^NTR^j TON, (bj Dafper , defcription de l'JfriquSj page 45^» / 1)8 Hijhire Naturelle Cl fortement à leur poitrine ( c ) par le moyen de la membrane frangée qui règne de chaque côté de fon corps qu'on ne peut l'en iéparer qu'avec un rafoir. M. Bruyères n'a rien vu de fembiable *, il afTure que les lézards à tête-plate ne font point venimeux ', il en a fouvent pris à la main *, ils lui ferroient les doigts avec leurs mâchoires , fans que jamais il lui foit furvenu aucun accident. Il efl: tenté de croire que la peur que cet animal infpire aux Nègres , vient de ce que ce lézard ne fuit point à leur ap- proche 5 Sz qu'au contraire il va tou- jours au-devant d'eux la gueule béante, quelque bruit que l'on faite pour le détourner *, c'eil ce qui l'a fait nommer par àes matelots françois le Sourd '^ nom que l'on a donné auffi dans quelques Provinces de France à la falamandre terreflre. Ce lézard vit ordinairement fur les arbres , ainii que le caméléon *, il sy retire dans des trous, d'où il ne (cj Le nom de Famocantrata ^ que l'on a donné à ce lézard dans l'ifie de Madagafcar , ligniiie ^ui faute à la pQÏmnî, des Quadrupèdes ovipares» i ^ 9 fort que la nuit , & , dans les tems pluvieux -, on le voit alors fauter de branche en branche avec agilité*, fa queue iui fert à fe foutenir, quoique courte-, il la replie autour des petits rameaux ; s'il tombe à terre , il ne peut plus s'é- lancer '-y il Te traîne jufqu'à l'arbre qui eft le plus à fii portée -, il y grimpe , & Y recommence à fauter de branche en branche. Il marche avec peine , ainii que le caméléon*, oc ce qui nous paroît devoir ajouter à la difficulté avec la- quelle il fe meut quand il efl à terre, c'efl que Tes pattes de devant font plus courtes que celles de derrière , ainii que dans les autres lézards , & que ce- pendant fa tête forme pardefTous un angle avec le corps , de telle forte , qu'à chaque pas qu'il fait, il doit donner du nez contre terre. Cette conforma- tion lui eft au contraire favorable lorf^ qu'il s'élance fur les arbres , fa tête pouvant alors fe trouver très-fouvent dans un plan horizontal. Le lézard à tête-plate ne fe nourrit que d'infeéles *, il a prefque toujours la gueule ouverte pour les failir , & elle efl: intérieurement i6o Hijloire Naturelle enduite d'une matière vifqueufc , qur les empêche de s'échapper. Séba a donné la figure d'un îézard qu'il dit fort rare , qui , fuivant lui , fe trouve en Egypte & en Arabie, & doit avoir beaucoup de rapports avec notre lézard à tête - plate : mais fî la defcription & le deffin en font exacts, ils appartiennent à deux efpèces diffé- rentes. On s'en convaincra , en compa- rant la defcription que nous venons de donner 5 avec celle de Séba (d). En effet fon lézard a , comme le nôtre , les doigts garnis de membranes , ainG que les deux côtés de la queue *, mais il en diffère en ce que fa tête & fon corps ne font point aplatis j qu'il n'a point la membrane frangée dont nous avons parlé ; que les pieds de derrière font prefque entièrement palmés*, que la queue eft ronde , beaucoup plus longue que le corps-, & que la membrane qui en garnit les côtés , eff ailez profondément feftonnée. *i r ■ I I I Il I III wmmmmmmm (i) Séha, vol. 2, planche 103, J?^. 2. Tcmi./r. -PI • J^. /^<5Z^ . -T&I x.LE S:EPS.^.LE CHALCIDE. ^'.'^■^/¥ its Quadrupèdes ovipares. 1 6 1 SIXIÈME DIVISION. LÉZARDS Oui n'ont que trois doigts aux pieds de devant & aux pieds de derrière. LE SEPS {a). Le Seps doit être confîdéré de près > pour n'être pas confondu avec les ferpens» Ce qui en effet diftingue principale- ment ces derniers d'avec les lézards , c'efl le défaut de pattes & d'ouvertures. fa) La Cicigna , en Sardaigne. Le Seps. M. d' Aubcnton , Encyclopédie mtth»^ digue. Lacerta Seps, 17, Linn. amphibiA rîptilia. i6z Hijloire Naturelle pour les oreilles : mais on ne peut re- marquer que difficilement l'ouverture des oreilles du Seps, & Tes pattes font prerqu'invifibles par leur extrême peti- teile. Lorfqu'on le regarde , on croiroit voir un ferpent , qui , par une efpèçe de monflruorité , feroit né avec deux petites pattes auprès de iâ tête, &: deux autres, très-éloignées , iituées auprès de Torigine de la queue. On le croi- roit d'autant plus , que le Seps a le corps très-long & très-menu , & qu'il a l'habitude de le rouler fur lui-même comme les ferpens {b), A une certaine diftance, on feroit même tenté de ne prendre fes pieds que pour des appen- dices informes. Le Seps fait donc une des nuances qui lient d'alîez près les Quadrupèdes ovipares avec les vrais rep- tiles. Sa forme peu prononcée , fon ca- ractère ambigu , doivent contribuer à le faire reconnoître. Ses yeux font très- petits, les ouvertures des oreilles bien moins .fenfibles que dans la plupart des (b) HiJî'Are naturelle de la Sardaigm , par M» Fran- cols Cetti. des Quadrupèdes ovipares, i 6 3 iézards : la queue finit par une pointe très-aigu e ^ elle eft communément très- courte -, cependant elle étoit aufïï longue que le corps dans Tindividu décrit par M. Linné , & qui faifoit partie de la coUetbion du Prince Adolphe. Le Seps cfi: couvert d'écaillés quadrangulaires , qui forment en tout fens des efpèces de ftries. La couleur de ce lézard efl en gé- néral moins foncée fous le ventre que fur le dos , le long duquel s'étendent deux bandes , dont la teinte eft plus ou moins claire & qui font bordées de chaque côté d'une petite raie noire, La grandeur des Seps ainii que celle des autres lézards varie fuivant la tem- pérature qu'ils éprouvent, la nourriture qu'ils trouvent , & la tranquillité dont ils jouiiTent. C'eft donc avec raifon que la plupart des Naturaliftes ont cru ne devoir pas afligner une grandeur déter- minée , comme un caradère rigoureux & diftindif de chaque efpèce -, mais il n'en eft pas moins intéreilant d'indiquer les limites , qui , dans les diverics ef- pèces, circonicrivcnt la grandeur, & fur- I ^4 Hijîoire Naturelle tout d'en marquer les rapports, autant qu'il eft poffibie, avec les différentes con- trées , les habitudes, la chaleur, &c. Les Seps , qui ne parviennent quelque- ibis en Provence , & dans les autres provinces méridionales de France , qu'à la longueur de cinq ou iix pouces ^ font longs de douze ou quinze dans des pays plus conformes à leur nature. Il y en a un au Cabinet du Roi , dont îa longueur totale eft de neuf pouces neuf lignes -, fa circonférence eft de dix- huit lignes à l'endroit le plus gros du corps ; les pattes ont deux lignes de longueur, & la queue eft longue de trois pouces trois lignes. Celui que M. François Cetti a décrit en Sardai- gne, avoir douze pouces trois lignes de long ( apparemment mefure farde. ) Les pattes du Seps font ii courtes , qu'elles n'ont quelquefois que deux lignes de long , quoique le corps ait plus de douze pouces de longueur (r). A peine paroiff-nt-eiles pouvoir toucher (c) HiJloire naturelle de la Sardaigne , pages 28 des Quadrupèdes ovipares. i6f à terre , & cependant le Seps les re- mue avec vîteiîe , Se femble s'en fervir avec beaucoup d'avantage , lorfqu'iî marche (d). Les pieds font divifés en trois doigts, à peine vifibles, & garnis d'ongles , comme ceux de la plupart des autres lézards. M. Linné a compté cinq doigts dans le Seps qui faifoit partie de la collection du Prince Adolphe de Suède -, mais nous n'en avons jamais trouvé que trois dans les individus de dif- férens piys que nous avons décrits , ôcqni font au Cabinet du Roi, avec quelque at-* tention que nous les ayons conlidérés, & quoique nous nous foyons fervis de très* fortes loupes. C'eil au Seps que Ton doit rapporter le lézard indiqué par Rav , fous le nom de Seps ou de k\ard chalclde \ M. Linné nous paroît s'être trompé (e) en appel- lant ce dernier lézard chalcide , & en le féparant du Seps ( /) . La defcription que- ■ I ' ' " ' '■ ■■ — . I. ■ -— (dj Hijl. uat. de la Sardaigne , pages 28 cf fuiv, fej Voyez, dans cette Hilioire naturelle , l'ar-» ticle du chalcide. (fj Syjlcma natures amphih, reptilia» Lacsrm | editio 13, iS6 Hijlolre Naturelle Ton trouve dans Ray convient très-bien à ce dernier animal -, les raies noires le long du dos, &: la forme rhomboïdale dits écailles que Ray atrribue à Ton lé- zard, font en eiîet descaraâères diftinétrfs duSeps(^).Le lézard déiigné parColumna, fous le nom de Seps ou de chalcide ( /^ ) , réparé du Seps par M. Linné, & appelle chalcide par ce grand Naturaiifte , eft auffi une iimpîe variété du Seps, allez voiiine de celle que Ton trouve aux en- virons de Rome , ainii qu'en Provence , & dont on conferve un individu au Cabinet du Roi. Le lézard de Columna avoit, à la vérité, deux pieds de long, tandis que le Seps des environs de Rome , que Ton peut voir au Cabinet du Roi, n'a que fept pouces huit lignes de lon- gueur \ mais il préientoit les caraâ:ères qui diîlinguent les véritables Seps. (g) *i Seps ferpens pedatus potiûs eu quàm ?» Laccrta. Parvus erat, rotundus, lineis r^igris in >» dorib parailelis fecundum longitudinem duAis j) dîfîinûLUS. ... in acutam caxidam definebat. . . . ?» iquamaeretuculatse, rhomboïdes. »' -R^y, Synopfis éunmaiiuîn, fol. 272. fhj Fahïi colnmncs ecphra, Seps, Lacerta chî^ci- dica; feu 6halcide>s. dts Quadrupèdes ovipares, i 6 7 Uanrmal que M. Linné a rangé parmi les ferpens , qu'il a appelle Anguis Quadrupède , & qu'il dit habiter dans l'illedc Java (i), eft de mcme un véritable Seps-, tous les caractères rapportés p?.r M. Linné conviennent à ce dernier . lézard y excepté le défaut d'ouvertures pour les oreilles , & les cinq doigts de ch la forme de la tête , la longueur du corps , ÇiJ Syjlema nature amjphiè, «éitic 13 ^ tom, ï^ fol. 39oi i I 6 8 HiJIoire Naturelle îa dirpofition des écailles, la pofîtion êc ia brièveté des quatre pattes fe re- trouvent dans ces prétendus vers comme dans le Seps {J^)\ Se ce n'eft que parce qu'on ne les a pas regardés d'afTez près , qu'on a attribué des pieds non-divifés à ces animaux , que M. Linné s'eft cru obligé par-là de réparer des autres lézards. Suivant Séba , les Grecs ont connu ces Quadrupèdes -, ils ont même cru être informés de leurs habitudes en certaines contrées, puilqu'ils les ont nommés achC' loi 8c elyoiy pour déiigner leur féjour au milieu des eaux troubles ^bourbeufes. On les rencontre au Cap de Bonne- efpérance , vers la baie de la Table , parmi les rochers qui bordent la rivière. Suivant la figure de Séba , ces Seps du Cap de Bonne-efpérance , ont la queue beaucoup plus longue que le corps (/). Colum.na , en dilféquant un Seps fe- melle, en tira quinze fœtus vivans, dont les uns étoient delà fortis de leurs mem- (^k) Syjlema natura amphibia reptilia, cdit> 131- vol l, page 371. branes. des Quadrupèdes o vipareS, i 6 9 branes , 8c les autres ctoient encore enve- loppés dans une peiiicule diaphane Se renfermés dans leurs œufs comme les petits des vipères. Nous remarquerons une manière femblable de venir au jour dans les petits de la falamandre terreflre-, & ainli non-feulement les diverfes efpèces de lézards ont entr'elles de nouvelles analogies-, mais Tordre entier des Qua- drupèdes ovipares fe lie de nouveau avec les ferpens , avec les poiilons car- tilagineux& d'autres poiilons de diiiérens genres , parmi iefqueis les petits de plu- (leurs eipèces fortent aufîî de leurs œufs dans le ventre même de leur mère. Pluiieurs Naturaiifces ont cru que le Seps étoit une cfpèce de falamandre. Ou a accuié la falamandre d'être venimeufe j on a dit que le Seps Tétoit aufîî. Il y a même long-tems que Ton a regardé ce lézard comme un animal malfaifant , le nom de Seps que les Anciens lui ont appli- qué, ainfi qu'au chalcide, ayant été auiîî attribué, par ces mêmes Anciens, à des ferpens très-venimeux, à des miile-pieds 6c à d'autres bêtes dangereufes. Ce mot Seps dérivé de cuttco (Sepoj je corromps) Oyiparcs. Tome IL H ijO Hijloire Naturelle peut être regardé comme un nom géné- rique que les Anciens donnoient à la plupart do^^ animaux dont ils redoutoient les poifons , à quelque ordre d'ailieur$ qu'ils les rapportaffent. On peut croire aufîi qu'ils ont très-fouvent confondu , ainii que le plus grand nombre des Natu- raliftes venus après eux , le chalcide & \q Seps qu'ils ont appelles tous deux non - feulement du nom générique de Seps 5 mais encore du nom particulier de chalcide (m). Quoi qu'il en foit, les obfervatrons de M. Sauvage paroiiïent prouver que le Seps n'eft point venimeux dans les provinces méridionales de France. Sui- vant ce Naturalise , la morfure des Seps n'a jamais été fuivie d'aucun accident : il rapporte en avoir vu manger par une poule fans qu'elle en ait été incommodée. Il ajoutcquelapoule ayant avaléunpetitSeps par la tête fans l'écrafer , il vit ce lézard s'échapper du corps de la poule , comme les vers de terre de celui des canards. La (m) Cuinadi Gefneri , HiJÎ. mm* Libsr 11. De des Quadrupèdes ovipares. 171 poule le riiiïk de noureaii -, il s'échappa iî€ même ^ mais à îa troidème fors elle le coupa en deux. M. Sauvage conclut même, de ia facilité avec laquelle ce petit lézard fe glifîe dans les inteftins , qu'il produiroit un meilleur effet dans certaines maladies , que le plomb & le vif argent (n). M. François Cetti dit :iufîi que, dans toute la Sardaigne, il n'a jamais entendu parler d'aucun accident caufé par la morfure du Seps que tout le monde y regarde comme un animal innocent. Seulement , ajoute-t-il, lorfque îcs bœufs ou les chevaux en ont avalé avec l'herbe qu'ils paiffent, leur ventre s'enfle & ils font en danger de mourir, fi on ne leur fait pas prendre une boiffoii préparée avec de l'huile, du vinaigre $c du foufre (o). Le Seps paroit craindre le froid plus que les tortues terreflres Se pluiicui^ autres Quadrupèdes ovipares *, il fe cache plutôt dans la terre aux approches de ^n) Mémoire , fin la nature des anïmanx vttnmi.MX , tQttTonni par l'Acu/iémit dt Routn , «i 1754. (ùj M. Frant^ois Cctti ^ à l' indroit déjà cité» Hij 172, Hijîoire Naturelle : l'hiver. lî dilparoît en Sardaigne , dès le commencement d'Otlobre, Se on n'e îe trouve piiis que dans des creux fouter- rains -, il en fort au printems pour aller dans les endroits garnis d'herbe , où il fe tient encore pendant l'été quoique Tar- deur du loleil Tait defléchée (/?). s i.M. Thunberg a donné , dans les Mé- moires de rAcadémie du Suède (q), la defcription d'un lézard qu'il nomme ah do mina [y qui fe trouve à Java 8c à Amboine, quia les plus grands rapports avec le Seps & qui n'en diffère que par la très-grande brièveté de la' queue & îe nombre de fes doigts. Mais comme il paroît que M. Thunberg n'a pas vu cet animal vivant , & que , dans la def- cription qu'il 'en donne, il dit que l'extrémité de la queue étoit nue 8c fans écailles, x)ri peut croire que l'individu , ûbfervé par, ce favant Profefîcur, avoit perdu une partie de fa queue par quel- que accident, D'ailleurs nous nous fommes fpj M. François Cetti^ à l'endroit déjà cité.l (q) Mémoires di l'académie d& iScockQlin j trimefirt i i. des Qtkadrupèdes ovipares, 173 Afîurés que la longueur de la queue des Seps étoit en général très-variable. D'un autre côté , M. Thunberg avoue qu'on ne peut à l'œil nu diftinguer qu'avec beaucoup de peine les doigts de fort lézard abdominal. Il pourroit donc fe faire que l'animal eût été altéré après fa mort, de manière à préfenter l'appa- rence de cinq petits doigts à chaque pied , quoique réellement il ny en ait que trois , ainfî que dans les Seps , aux- quels il faudrort dès-lors le rapporter. Si au contraire le lézard abdominal a véritablement cinq doigts à chaque pied, il faudra le regarder comme une efpèce diftindle du Seps , & le comprendre dans la quatrième divifion où il pourroit être placé à la fuite du fputateur. Au relie , perfonne ne peut mieux éckircir ce point d'Hiftoire naturelle , que M. Thunberg. H iij 1 74 HiJIoire Naturelle mmma LE CHALCIDE. Le Seps ne(k pas le feul lézard qin, par ia petitefTe de Tes pattes à peiné vifibles 5 & la grande diftanee qui féparc celles de devant de celles de derrière , fafle la nuance entre les lézards & les ferpens *, le Chakide eft également remar- quable par la brièveté & la pofîtîon de Tes pattes , de même que par Taiongement de Ton corps. M. Linné, & piufîeurs autî-es Naturalîftes, ont regardé, ainli que nous, le Chakide comme différent du Teps , Se ils ont dit que ces deux îézardt font diftingués l'un de l'autre, en ce que le feps a la queue verticillée , tandis que le Chakide Ta ronde, & plus lon-«^ gue que le corps. Quelque fens qu'oi> attache à cette exprefîion yertiàllée j elle ne peut jamais repréfenter qu'un cara(5tère vague & peu feniible. D\m autre côté , il n'y a rien de fi variable que les longueurs des queues des lézards, & par conféquent toute diftindion fpéci- £que fondée fur ces longueurs, doit être des (Quadrupèdes ovipares, 175 regiirdée comme nulle, h moins que leurs diilcrences ne foient très- grandes» Nous avons penfé d'après cela que le îézard , appelle Chalcrde par M. Linné, pourroit tien n'être qu'une variété du feps , dont plulîeurs individus ont la queue à-peu-près aufR longue que le corps. Nous l'avons penfé d'autant plus qu'il paroît que M. Linné n'a point vu le lézard qu'il nomme Chalcide {a)* Nous avons en conféquence examiné les divers pafTagcs des Auteurs cités par M. Linné , relativement à ce Quadrupède ovipare. Nous avons comparé ce qu'ont écrit à ce fujet Aldrovande, Columna, Gronovius , Ray & Imperati ; nous avons vu que tout ce que rapportent ces Auteurs 5 tant dans leurs defcriptionS que dans la partie hrftorique , pouvoit s'appliquer au véritable feps [h)* Il (a) L. Chalcides, 41. Unn» amphib* rept. Le Chalcide. M. d'JitUnton,Encyclop, méthodique, ( b ) Aldrov. de Quadrup. digiu ovipar* LU. I , fol. 638. Coiumn. icphr. 1 , fcL 35, U 36. CroiiOf. Zoo plu 43. Rny , Quadr* 272. Imperat, pat. 917, Hîr I7<5 * Hijloire Naturelle paroît donc qu'on dort réduire à un« feule efpèce les deux lézsrds connus fous îe nom de feps & de Chalcîde. Mais il y a , au Cabinet du Roi , un lézard qui reflemble au feps par Talongement de ion corps , la petiteile de Tes pattes , le nombre de fes doigts, & qui eft cependant d'une efpèce différente de celle du feps ainfi que nous allons le prouver. Ce lézard n'a vraifembir:blement été connu d'aucun des Naturaliftcs mo- dernes qui ont écrit fur le Chalcide : c'efl, en quelque forte, une efpèce nouvelle que nous préfentons, & à laquelle nous appliquons ce nom de Chalcide , qui n'a été donné par M. Linné & les Naturalifles modernes qu'à une varitété du ieps. Notre Chalcide , le feul eue nous nommerons ainll , ditière du feps par un caractère qui doit empêcher de les confondre dans toutes les circonftances. Le deffus & le df^lfous du corps & de la queue font garnis dans le fc-ps de petites écailles, placées les unes lur les autres comme les ardoifes qui couvrent nos toits s tandis que, dans le Chalcide, des (Quadrupèdes ovipares, i 7 7 les écailles forment des anneaux circu- laires très-lenfibles, féparés les uns des autres par des cfpGces de lillons j «Se qui revêtent non-feulement le corps, mais encore la queue. Le corps de l'individu confervé au Cabinet du Roi , a deux pouces fix lignes de longueur -, il cfl plus court que la queue, & entouré de quarante- huit anneaux. La tête efî: aiiez fcmbiable à celle du feps , ainfi que nous TavonS' dit, mais il nj a aucniie ouverture pour les oreilles , ce qui donne au Chai- cide un rapport de plus avec les fcrpens^ Les pattes font encore plus courtes que- celles du feps , en proportion de la longueur du corps -, elles n ont qu'une ligne de longueur. Celles de devant font il tuées très-près de la tête. Ce lézard n'a que trois doigts à chaque pied, ainfi que le feps. Il efl d'une couleur fombre , qui peut-être cïi i'eftet de l'efprit-de- vin dans lequel il a été confervé , mais qui approî^hc de la. couleur de l'airain , que les Grecs ont défîgnée par le nom de Chakis, dérivé de H Y 178 IJiJîoire Naturelle y.cf.KKQç airain) lorfqu'ils ont appliqué ce nom à un lézard. Cet animal, qui doit habiter les contrées chaudes, a, par la conformation de Tes écailles & leur difpofition en anneaux, d'aflez grands rapports avec le ferpent orvet, 8c les autres ferpens , que M. Linné a compris fous la dénomination générique d'anguis. Il en a auîîî par-, là avec pîufieurs efpèccs de vers, êc fur- tout avec un reptile , dont nous donnons i'hiftoire à la fuite de celle des Qua- drupèdes ovipares, & qui lie Tordre de ces derniers avec celui des ferpens encore de plus près que le leps 8c le Chalcidr, Mais n les efpèces de lézards , dont nous traitons maintenant, préfentent, en quelque forte , une conformation intermédiaire entre celle des Quadru- pèdes ovipares, & celle des vrais rep- tiles , Tefpèee fuivante donne à ces rnsmes Quadrupèdes ovipares, de nouveaux rap- ports avec des animaux bien mieux orga- nifés , 8c particulièrement avec l'ordre des oifeaux , par les efpèces d'ailes dont elle a été pourvue. 71c//v- IZ. J^L-. JC. /^a^ ■ Jjn DeSe-vd a ci des (Quadrupèdes ovipares. 179 SEPTIÈME DIVISON. t* I '■"■'"■' ■ " " ■ ■ ' i« ■» • I ■ '111 II.»» LÉZARDS Qui ont des membranes en forme d^ailes, LE DRAGON {a), A CE NOM de Dragon , Ton cofiçoit tou- jours une idée extraordinaire. La mé- moire rappelle , avec promptitude , tout ce qu'on a lu , tout ce qu'on a ouï dire (a) Le Dragon. iV/. d'Aabeutouy Encyclopédie mé- thodique' Draco voîans, i. Linn* amphib- repu Bonu jav» Lib. K, Cû/:. i , foU 59. Lacertus "Voîans feu dracunculus indica. The fiying indian Uiard. Ray t Synopfs Quadrtepednm , fol-' 275. Lacert» volaiw. H rj 1 8 0 Hifiolre Naturelle fi\r ce montre fameux , î'imrcginntîon s'enflamme par le fouven'ir des grandes images qu'il a préientées au génie poé- tique : une forte de frayeur fiilit Tes cœurs timides \ &: h curiofité s'empare de tous les efprits. Les Anciens , les Modernes ont tous parlé du Dragon. Confacré par la religion des premiers Peuples , devenu l'objet de leur my- thologie , miniflre des volontés des Dieux, gardien de leurs tréfors , fer- vant leur amoiir de leur haine , fournis au pouvoir des enchanteurs, vairicu par les demi-Dieux des tems antiques, en- trant même dans les allégories facrées du plus faint des recueils, il a été chanté par les premiers Poètes , & repréfenté avec toutes les couleurs qui pouvoient en embellir l'image : principal orne- ment des fables pieufes , imaginées dans des tems plus récens, dompté par les héros , Se même par les jeunes héroï- Brad. tint. t. Çj /. ç^. Lacerta volans. Orinu Lacertâ voîan*. Sé!)a I, tab. S6 , fig. 5. Draeo naajoi;, 76. L aunuti fvccimen meâkunu des QuaJrupidcs ovipares, i S i nés , qui Gombattoicnt pour une loi divine -, adopté par une féconde mytho- logie , qui plaça les fées fur le trône des anciennes enchantereiTes -, devenu rembléme des aclions éclatantes des varilans Chevaliers, il a vivifié la. PoeTie moderne , ainfi qu'il avoit animé l'an-' cienne : proclamé par la voix févère de THiiloire , par-tout décrit,, par-tout célébré , par-tout redouté , montré fous toutes les formes , toujours revêtu de ia plus grande puiiîancc , immolant fes victimes par fon regard , fe tranfportant au milieu des nuées, avec la rapidité de réclair, frappant comme la foudre , dilîipant Tobfcurité des nuits par Téclat dfe fes yeux étincelans , réunifiant l'agi- lité de Taigle , la force du lion , la gran^ deur du ferpent (^), préfentant même quelquefois une figure humaine , doué d'une intelligence prefque divine , & adoré de nos jours dans de grands em- pires de Torient , le Dragon a été tout, & s'eft trouvé par-tout , hors dans k Cb) Il va des ferpcns qui ont plus de quarante pieds de \or\g-> I 8 2 IJiJloire Naturelle Nature. Il vivra cependant toujours y cet être fabuleux , dans les heureux produits d'une imagination féconde. Il embellira iong-tems les images hardies d'une Poëfie enchanterefTe : ie récit de fa puiffance merveilleufe charmera les ioifirs de ceux qui ont befoin d'être quelquefois tranfportés au milieu des chimères , & qui défirent de voir la vérité parée des ornemens d'un ficlron agréable ; mais à la place de cet être fmtaftique , que trouvons-nous dans la réalité ? Un animal , aufîî petit que foi- ble, un lézard innocent Se tranquille, un des moins armés de tous les Qua- drupèdes ovipares , & qui , par une conformation particulière , a la facilité de fe tranfporter avec agilité , & de vol- tiger de branche en branche dans les forêts qu'il habite. Les efpèces d'ailes dont il a été pourvu, Ton corps de lé- zard, & tous Tes rapports avec les fer- pens 5 ont fait trouver quelque forte de reffemblance éloignée entre ce petit animal & le monflre imaginaire dont nous avons parlé , & lui ont fait donner le nom de Dragon par les Naturaliflcs. . des Quadrupèdes ovipres, i 8 5 Ces ailes font compo fées de fix el- pcccs de rayons cartilagineux , fitiiés horizontalement de chaque coté de l'é- pine du dos y 8c auprès des jambes de devant. Ces rayons font courbés en ar- rière -, ils foutiennent tine membrane , qui s'étend le long du rayon le plus antérieur jufqu'à Ion extrémité , 8c va en- fuite fe rattacher, en s'arrondifTant un peu , auprès des jambes de derrière. Chaque aile repréfente ain/i un triangle, dont la bafe s'appuie fur l'épine du dos; du fommet d'un triangle à celui de l'autre , il y a à-peu-près la même dif- tince que des pattes de devant à celles de derrière La membrane qui recouvre les rayons eft garnie d'écaiîles, ainli que ie corps du lézard, que l'on ne peut bien voir qu'en regardant au-defîbus des ailes , &c dont on ne distingue par- deffus que la partie la plus élevée du dos. Ces ailes font conformées comme les nageoires des poiflons, fur-tout comme celles dont les poiifons volans fe fervent pour fe foutenir en l'air. Elles ne rei- iemblcnt pas aux ailes dont les chauve- fouris font pourvues > 8c qui font com- 1-84 Hijioke Nature fie pofées d'une mcfnbrane placée entre les doigts très -longs de leurs pieds de devant -, elles dilîerent encore plus de celles des oifeaux formées de membres , que l'on a appelles leurs bras : elles ont plus de rapport avec les membranes qui s'étendent des jambes de devant à celles de derrière dans le polatouche 8c dans le taguan^ oc qui leur fervent à voltiger. Voilà donc le Dragon , qui placé 5 comme tous les l-ézards , entre les poîlfons & les Quadrupèdes vivipares,, ie rapproche des uns par fes rapports avec les poiilons volans , & des autres , par les reffemblances avec les polatou- ches & les écureuilsydont il eflFanalogue dans fon ordre. Le Dragon eft aufîî remarquable, par trois elpèces de poches alongées 8c poin- tul^s , qui garnirent le deifous de fa gorge , 8c qu'il peut enfler à volonté pour augmenter ion volume , fe rendre plus léger, êc voler plus facilement. C'eft ainfi qn'il peut un peu compenfer rinfériorité de fes ailes , relativement ii. celles des oifeaux, & la facilité avec laquelle ces Herniers , lorfqu ils veulent des Quadrupèdes ovipares, i 8 5 s'alléger, font parvenu* l'air de leurs pou- mons dans diverfes parties de leur corps. Si l'on ôtait an Dragon Tes ailes & les efpèces de poches qu'il porte fous fon golier , il feroit très-fembkble à la plupart des lézards. Sa gueule eft très- ouverte , &: garnie de dents nombreufeg & aiguës. Il a fur le dos trois rangées longitudinales de tubercules , plus ou moins iaillans , dont le nombre varie fuivant les individus. Les deux rangées CKtérieures forment une ligne courbe, dont la convexité eft en-dehors. Les jambes font aiTez longues *, les doigts, au nombre de cinq à chaque pied, (ont longs y féparés, & garnis d'ongles crochus. La aueue eft ordinairement très-déliée, deux fois plus longue que le corps , Se couverte d'éciilies un peu relevées en carène. La longueur totale du Dra- gon n'excède guère un pied. Le plus grand des individus de cette efpèce con- fervés au Cabinet du Roi, a huit pouces deux lignes de long, depuis le bout du. mufeau jufqu'à l'extrémité de la queue , qui eft longue de quatre pouces dix lignes. IÎ6 Hlfloire Naturelle Bien différent du Drageon de la fabîc , il paffe innocemment fa vie fur les arbres , où il vole de branche en branche , chierchant les fourmis , les mouches , les papillons , & les autres inlcétes dont il fait fa nourriture. Lorfqu'il s'élance d'un arbre à un autre , il frappe Tair avec Tes ailes , de manière à produire im bruit affcz feniible , & il fran- chit quelquefois un efpace de trente pas. Il habite en Afie ( c ) , en Afrique & en Amérique *, il peut varier , fuivant ^cj ti Dans une petite Ifle voiline de celle de j» Java, la Barbinais vie des iézards qui voloient »> d'arbres en arbres, comme des cigaîes. H en M tua un , dont les couleurs lui causèrent de l'éton- »f tonnement par leur variété. Cet animnl étoit 9» long d'un pied; il avoit quatre pattes comme n les lézards ordinaires. Sa tête étoit plate ; àf 9* fi bien percée au milieu , qu'on y auwit pu pojjèr utje >» aiguille fans le bUJfer. Ses ailes étoient fort déliées >j & reffembloient à celles du poilTon volant, li »> avoit, autour du cou , une efpéce de fraife >» femblable à celle que les coqs ont au-deffous >♦ du gofier. On prit quelques loins pour c-onler- >♦ ver un animai auffi rare ; mais la chaleur le cor- »» rompit avant la fin du jour. »» Voyage de la Bar- binais le Gentil , autour du monde* Hijhire générale des Voyages, /û.r?:c 44 , in-J2. des Quadrupèdes ovipares, 187 les difîérens climats , par la teinte de Tes écailles -, mais il préfente fouvent un agréable mélange de couleurs noire , brune, preique biinche ou légèrement bleuâtre , formant des taches ou des raies. Quoiqu'il ait les doigts très-féparés les uns des autres , il n'eft point réduit b. habiter la terre sèche & le fom- met des arbres*, fes poches qu'il déve- loppe & fes ailes qu il étend , replie êc contourne à volonté , lui fervent non- feulement pour s'élancer avec vîtefîe , mais encore pour nager avec facilité. Les membranes qui compofent Ces ailes, peuvent lui tenir lieu de nageoires puii^ fantes , parce qu'elles font fort grandes à proportion de fon corps -, & les poches qu'il a fous la gorge doivent , lorfqu'elles font gonflées, le rendre plus léger que l'eau. Cet animal privilégié a donc reçu tout ce qui peut être nécefîaire pour grimper fur les arbres , pour marcher avec facilité , pour voler avec vîteife ^^ pour nager avec force : la terre , les forêts , l'air, les eaux lui appartiennent également^ fa petite proie ne peut lui échapper 5 I 8 8 Hiftoire Naturelle d'ailieurs aucun afiie ne iui eft fermé', aucun abri ne iui eft interdit -, s'il efl pourfuîvi fur la terre , il s'enfuit au haut des branches , ou fe réfugie au fond des rivières ; ii jouit donc d'un fort tran- quille & d'une defbînée heureufe, car iî peut encore , en s'éievant dans Tair ,. échapper aux animaux que l'eau n'arrête pas, M. Linné a compté deux efpèces de lézards volans. Il a placé , dans la pre- mière , ceux de l'ancien monde , dont les aiies ne tiennent pas âux pattes de devant, & dans le fécond , ceux d'Amé- rique, dent les ailes y font attachées {d}» Cette différence ne nous paroît pas fuf- ^.ïQ pour conilituer une efpèce diftîndlc *, d'ailleurs ce n'eft que fur l'autorité de Séba {e) dont les figures ne font pas toujours exactes , que M. Linné a admis Texiftence de lézards volans , dont les jambes de devant fervent de premier rayon aux ailes *, il n'en a jamais vu ■» fd) Draco praepos, Lïnr. awpliib. rept. Draco m'inov . '^f. Lasirentl fpecimen nKdicum, y (ej Scha l , tab. ica , fl^ 2* des Quadrupèdes ovipares, i 8 9 ainii conformes -, nous n'en avons jamais vu non plus -, & nous n'avons rien trouvé qui y eût rapport, dans aucun Auteur ^ excepté Séba. Nous croyons donc ne de- voir admettre qu'une efpèce dans les lézards volans jvirqu'à ce que de nouy v elles obfcrvations nous obligent à en reconnoître deux(/). 7 T /'f) M. d'Aubenton n'a compté , comme noia^, qu'une elpèce de lézard volant. Hijloire naturelle dss Quadrupè du ovipares . Encyclopédie méthodique» t '•ir* ■•.:. -ri 1 5 o Hijloire Naturelle «jg ■.' ' t^^^^— ^-==:^ HUITIÈME DIVISION. avilir i' • ".in II \ 'iiiL ■■■ T- iig^ LÉZARDS Qui ont trois ou quatre doigts aux pieds de devant & quatre ou cinq aux pieds de derrière. BOB ■ *i li LA SALAMANDRE TERRESTRE {a). Il semble que plus les objets de îa curiofité de rhonime font éloignés de îui , & plus il fe pkît à kur attribuer (a) En pec ^ Itt-Ketua^^ cm. En latin , Sa'amandra. En Efpogve , Salamanguera & Sa^amantegiiS. Samabras ou Saumbras fat Us Arabts- tI ■SX'I . /^r?^. 2Çi , „ j I " vitiiie Tard a k. Je jeStve. de i i.LA S.\LA.A^rA^DRE TERE i>TRE. 2.I.A TROIS -D OIGTS des Quadrupèdes ovipares, r 9 1 des qualités mervcillcufes , ou du moins à fuppoler à des degrés trop élevés, celles dont ces êtres , rarement bicrt connus, jouilTent réellement. L'imagi- nation a befoin , pour ainfl dire, d'être Dans fluflcuTS Provinces de France y le S«urd, Dam le Languedoc cf la Province , Bianda- En Dauphiné, Pluvine. Dans le f.yonnois, Laverne» En Bourgogne, SuifTe. Dans le Pajtou , Mirtif. Dans plufieurs aunes Provinces dt France , Aie* brenne ou ArrafTade. En Normandie, Mouron» En Flandres^ Sa' e mander. Eu quelques endroits à' Allemagne , Punter-Maa^ Le Sourd. M. d'Aubeuton , Encyclopédie métho^ digue» Lacerta S'aîamandra , 47. Lina- amphibia rept* Ray, Synopfis Quadrupcdum j folio 273. Saiamaiidra terrefiris. Matthi' diofcor. 27^,/. 274. Saîamandra- Aldrov. quadr. 641. Salamandra terreftris. jQnj}. Quadiuf' , t' ']'} •> f^l- 10» Imperat. naî> 918. OÛa'. mus» /. 8 , fig' 4» IVurfbainius. Salamandralogia , Norihf 1683. Salamandra. Conrad Ge/z/er, de Quadrup. ovi- Saiamandra maculoia, 4. Laurenù fpccimen nk" dictnr* Séba t 2« tab, 12 , fig<- 5* ï 9 2 Hifioire Naturelle de tem5-en-tems j fccouée par des mer-- veilles -, l'homme veut exercer fa croyance dans toute fa plénitude-, il lui iemble qu'il n'en jouit pas d'une manière afTez libre, quand il la foumet aux loix de la laifon : ce n'eft que par les excès qu'il croit en ufer ; & il ne s'en regarde comme véritablement le maître, que que lorfqu'il la refufe capricieufement à la réalité , ou qu'il l'accorde aux êtres les plus chimériques. Mais il ne peut exercer cet empire de fa fantaifie , que îorfque la lumière de la vérité ne tombe que de loin fur les objets de cette croyance arbitraire -, que lorfque l'elpace, le tems ou leur nature les féparent de nous *, & voilà pourquoi , parmi tous les ordres d'animaux, il n'en efl: peut-être aucim qui ait donné lieu à tant de fables que celui des lézards. Nous avons déjà vu des propriétés auffi abfurdes qu'imagi- naires accordées à plufieurs cfpèces de ces Quadrupèdes ovipares -, mais nous voici mainten.int à l'iiiftoire d'un lézard pour lequel l'imagination humaine s'efè furpaflée-, on lui a attribué la plus merveilleufc de toutes les propriétés. Tandis des Qiiadrupciks ovipares, i 9 3 Tandis que les corps les plus durs ne peuvent échapper à la force de i'éié- ment du feu , on a voulu qu'un petit lézard non-feulement ne fût pas confumé par les flammes , mais parvînt mcme à les éteindre. Et comme les îûAqs agréables s'accréditent aiiément, rons'eft emprelTé d'accueillir celle d'un petit animal II privilégié , (i fupérieur à l'agent ie plus ad;if de la Nature, & qui devoit fournir tant d'objets de comparaifon à la poélie, tant d'emblèmes galans à l'amour , tant de brillantes deviies à la valeur. Les Anciens ont cru à cette propriété de la Salamandre i de/irant que fon origine fût auffi far- prenante que fa puilfance, & voulant réaliierles fictions ingénieufes despoëtes, ils ont écrit qu'elle devoit fon exiftence au plus pur des élémens, qui ne pouvoit ia confumer , & ils l'ont dite fille du feu ( 3 ) 5 en lui donnant cependant un corps de glace. Les modernes ont adopté les fables ridicules des anciens -, & , comme on rhe peut jamais s'arrêter quand (b) Conrad Gefnevj de Quadntpedihus Qvipariso De Saliunandray foU 79. Ovipares. Tome IL I 194 Hipoire Naturelle on a dépâfîé les bornes de la vrai- femblance , on efl allé jufqu'à penfer le que le feu le plus violent pcuvoit être éteint par la Salamandre terrcdre. Des charlatans vendoient ce petit lézard, qui, jeté dans le plus grand incendie, devoit, difoicnt-îls, en arrêter les progrès. Il a fallu que des phyficiens , que des philofophes prilTent la peine de prouver par le fait ce que la raifon feule auroit dû démontrer-, & ce n'eft que lorfque les lumières de la fcience ont été très- répancues , qu'on a ceilé de croire à la propriété de la Salamandre. Ce lézard , qui fe trouve dans tant de pays de Tancien monde , & mime à de très-hautes latitudes (^), a été cepcn- dans très-peu obfervé, parce qu'on le voit rarement hors de lon.trou, & parce qu'il a, pendant long-t«emSj infpiré une allez grande frayeur : Ariilote même ne paroît en parler que comme d'un (c) t» Auffî trouvâmes au rivage du Ponc des >» Salamandres que nous nommons Sourds ^ Plu- M viues , M'iTÛli , font quali communs en tous lieux. »' Béton , ouvrage déjà chef Lii^re lll , iha- pitre Li , pa^e 210. des Q^uadrupèdcs ovipares, icy^ animal qu'il ne connoiiToitprefquc point II eft aifé à diftinguer de tous ceitx dont nous nous fommes occupés , par la conformation particulière de Tes pieds de devant, où il n'a que quatre doigts, tandis qu'il en a cinq à ceux de derrière. Un des plus grands individus de cette eipèce, confervés au Cabinet du Roi, a fept pouces cinq lignes de longueur, depuis le bout du mufeau jufqu'à l'ori- gine de la queue, qui ei4 longue de trois pouces huit lignes. La peau n'eft revêtue d'aucune écaille feniible -, mais elle efl: garnie d'une grande quantité de mamelons, & percée d'un grand nombre de petits trous , dont plufieurs font très- fenfibies à la rue ample , & par lefquels découle une forte de lait , qui fe répand or- dinairement de manière à former un vernis tranfparent au-deffus de la peau naturelle- ment sèche de ce Quadrupède ovipare. Les yeux de la Salamandre font placés à la partie fupérieure de la tète , qui eft un peu aplatie-, leur orbite efl faillante dans l'intérieur du palais , & elle y eR prefque entourée d'un rang de très-petites dents , femblables à celles î 9 5 Hifcoire Naturelle qui garnirent les mâchoires (d). Ces. dents étâblifient un nouveau rapport entre les lézards Se les poifîons dont pluiieurs efpèces ont de même plulieurs dents placées dans le fond de la gueule. La couleur de ce lézard efl; très-fon- cée-, elle prend une teinte bleuâtre fur le venti'e, & prélente des taches jaunes affez grandes, irrégulières, & qui s'étendent fur tout le corps , même fur les pieds & fur îes paupières. Quelques-unes de ces taches font parfemées de petits points noirs , ôc celles qui font fur le dos, fe touchent fou- vent fans interruption , & forment deux ion gués bandes jaunes. La figure de ces taches a fait donner le nom de Sîellion à la Salamandre, ainfi qu'au lézard yert, au véritable fleiiion, & au geckotte. Au reile, la couleur des Saiamandi-es terreftrcs doit être fujette à varier , & il paroît au'on en trouve dans les bois humides d'Allemagne , qui font toutes noires par-ûeirus,& jaunes pardefîous [e). C'eft (d) Mémoires pour feryir à l'Hi/Ioire des animaux , QTtlcU de. la Salamandre, (t) MatthioU, des (Quadrupèdes ovipares, 197 à cette variété qu'il faut rapporter . ce me Icmble, la Salaniruidre noire que M. Laurent! a trouvée dans les Alpes , qu'il a regardée comme une eipèce diruindle, & qui me paroît trop reiTera- bler par fa forme à la Salamandre ordi- naire pour en être féparée (f). La queue prefque cylmcirique paroît divilée en anneaux par des renliemens d'une fubftance très-molle. La Salamandre terreftre n'a point de côtes , non plus que les grenouilles , aux- quelles elle reiTemble d'ailleurs par la forme générale de la partie antérieure du corps. Lorfqu'on la touche, elle ie couvre promptement de cGtt2 tÇçhco. d'enduit dont nous avons parié \ 8c elle peut également faire pailer trcs-rapide- ment fa peau de cet état humide à celui de iéchereffe. Le lait qui fort par les petits trous que Ton voit fur fa furface, efl très-âcre-, lorfqu'on en a mis fur la langue , on croit ientir une forte de cicatrice à Tcndroit où il a touché. Ce ■»««ir-«*ee^«r**\ f^fj Saîaniandra r.tra, Lsurenti fpecir^.en mcdiîum.* Vienne, 1768 .. /j.tjc i^j. i U j TçS Hiftoire Naturelle iait, qui eft regardé comme un excelîent dépilatoire ( g) , reiîemble un peu à ceiui qui découle des plantes appeiléej tithimales & des euphorbes. Quand on ccrafe, ou feulement quand on prefle la Salamandre , elle répand d'ailleurs une mauvaife odeur qui lui eil particulière. Les Salam.andres terreftres aiment les lieux humides & froids , les ombres épâiiles , les bois toufh.is des hautes montagnes, les bords des fontaines qui coulent dans les près -, elles fe retirent quelquefois en grand nombre dans les creux des arbres , dans les haies , au- deifous des vieilles fouches pourries -, & elles paiTent Thiver des contrées trop élevées en latitude, dans des efpèces de terriers où on les trouve rafîemblées , & entortillées pluiieurs enfernble {h). La Salamandre étant dépourvue d'on- gles, n'ayant que quatre doigts aux pieds de devant , & aucun avantage de confor- (g) Geftier , de Qtiadm^zdihui oviparis ^ di Salê- tnandra, page 79. (hj idsnip ibid^ des OuûdfvpèJes ovipares» i 9 9 mation ne remplaçant ce qui lui man- que. Tes mœurs doivent être 8c font en eH^ettrès-diiiérentes de celles de la plupart des lézards : elle eu. très-knte dans ia marche -, bien loin de pouvoir grim- per avec vîtefTe fur les arbres, elle pra'Oit le plus fouvent fe traîner aveC peine à la lurface de la terre. Elle ne s'éloigne que peu des abris qu'elle a choiils. Elle p.iiTe fa vie fous terre , louvent aux pieds des vieilles murailles -, pendant Tété , elle craint Tardeur du foleii 5 qui la deffécheroit *, & ce n'eft ordinairement que lorfque la pluie eft prête à tomber, qu'elle fort de Ton afyle fecret, comme par une forte de befoin de Te baigner 3c de s^imbiber d\in clément qui lui eil analogue. Peut- être aufïï trouve-t-eile alors avec plus de facilité les infectes dont elle fe nourrit. Elle vit de mouches , de fcarabées , de limaçons & de vers de terre. Lorfqu'eile ell en repos , elle fe replie fouvent fur elle-même comme les ferpens (i). Elle peut refier quelque tems dans l'eau fins y (i) Lsurenîi fpeeimeu mcdicum , page 153.. l'iv 2CO Hljîoire Naturelle périr-, elle s'y dépouille d'une pellicule mince d'un cendre verdatre. On a même confervé des Salamandres pendant plus de iix ftiois dans de l'eau de puits *, on ne leur donnoit aucune nourrirure \ on avoit feulement le foin de chanirer louvent i eau. On obierve que toutes les fois qu'on plonge une Salamandre terreftre dans l'eau 5 elle s'cfiorce d'élever fes narines au-deilus de la furface, comme li elle cherchoit l'air de ratmofphèrc , ce qui eiï une nouvelle preuve du beloin qu'ont tous les Quadrupèdes ovipares de relpirer pendant tout le tems où ils ne lont point engourdis (;^). La falamandre ter- re(î:re n'a point d'oreilles apparentes -, & en CQcï elle re/Temble aux fcrpens. On d prétendu qu'elle n'entendoit point ^ *?^ c'cil ce qui lui a fait donner le nom de Sourd dans certaines provinces de France : on pourroit le préfumer , p:-rce qu'on ne lui a jamais entendu jeter (k) Voyer. îe Difcouri fur la nature des Qua- ^rupgdes ovipares. des Quadrupèdes ovipares, lo i, aucun cri , & qu'en générai le filence efc lié avec la lurdité. Ayant donc peut-être un fens de moins , & privée de la faculté de com^ muniquer les fenlations aux animaux de de Ton elpèce, même par des Ions im-^ parfaits , elle doit être réduite à un bien moindre degré crinllindl , aufïi eft- elle ftupide , & non pas courageuie i comme on Ta écrit •, elle ne brave pas ie danger, ainiî qu'on Ta prétendu , mais elle ne Tapperçoit point -, quei-r ques geftes qu'on faile pour Teflrayer, elle s'avance toujours fans le détourner de fa route-, cependant , comme aucun animai u'eft privé du fentiment nécef- Caiie à f i confervation , elle comprime, dit- on , rapidement fa peau lorfqu'on la tourmente , & fait rejaillir contre ceux qui l'attaquent le lait acre que cette peau recouvre. Si on la frappa , elle commence par dreiler fa queue-, elle devient enfuite immobile, comme C\ elle étoit lailie par une forte de paralyfie^ car il ne faut pas , avec quelques Na- turaliftes , attribuer à un animal fi dénué d'inflind, zûez de finefle & de rufe 20 2 Hijioire Naturelle pour contrefaire la morte, ainfi qu'ils l'ont écrit. Au refte , il elî: difficile de la tuer -, elleefl très-vivace -, niviis trempée dans du vivaigre , ou entourée de Tel en poudre , elle périt bientôt dans des convulfions , ainli que pluiieurs autres lézards & les vers. Il femble que Ton ne peut accorder à un être une qualité chimérique , fans lui refufer en même-tems une propriété jéelle. On a regardé la froide Salamandre comme un animal doué du pouvoir mi- raculeux de réiifter aux flammes , Se même de les éteindre -, mais en même- tems on Ta rabaiflée autant qu on Tavoit élevée par ce privilège unique. On en a fait le plus funefte des animaux -, les Anciens , & même Pline Tont dévouée à une forte d'anathème, en la confidé- rant comme celui dont le poifon étoit le plus dangereux ( / ). Ils ont écrit qu'en infedant de fon venin prefque tous les végétaux d'une valle contrée, elle pouvoit donner la mort à des nations entières. Les Modernes ont aufTi cru pendait long- sa» (IJ Ptint^ Lipre XXIX, Çhaptreir^ des Quadrupèdes ovipares, 203 tcms au poîlon de la Salamandre *, on a dit que fa morfure étoit mortelle , comme celle de la vipère (ni): on a cherché Se prefcrit des remèdes contre fon venin -, niais enfin on a eu recours aux oblervations par leiquelles on auroit dû commencer. Le fameux Bacon avoit voulu engager les Phyiiciens à s'afTurer de Texiftencedu venin de la Salamandre; Gefner prouva, par l'expérience, qu'elle ne mordoit point, de quelque manière qu'on cherchât à l'irnter-, & Wurfbai- nius fit voir qu'on pouvoit impuném.ent la toucher , ainli que boire de l'rau des fontaines qu'elle habite. M. de Mau- pertuis s'eft aufll occupé de ce lézard (n) : en recherchant ce que pouvoit être ion prétendu poifon , il a démontré, par l'expérience , l'adtion des flammes fur la Salamandre, comme fur les autres ani- maux. Il a remarqué qu'àpeine elle eft fui* le feu, qu'elle paroit couverte de e^outtes de foulait, qui raréfié par la chaleur, s'échappe par tous les pores de la peau , * ■— ^— ^ I II »r— ^l^i— ..—.—1»»^ fmj Matth'wle^ Lh> VI , Chap» iv. ( nj Mémoires ds rjcadémii des ScUnces. armés 1 727. Ivj 2 04 Hîjloire Naturel !e fort en plus grande quantité fur la tête , ainli que fur les mamelons , & fe durcit iiu'-le-champ. Maïs on n'a certainement pas befoin de dire que ce lait n'erl jamais allez abondant pour éteindre le moindre feu. M. de Mauperturs , dans le cours de fes expériences , irrita envain plufieurs Salamandres -, jamais aucune n'ouvrit îa bouche-, il fallut la leur ouvrir par force. Comme les dents de ces lézards font très - petites , on eut beaucoup de peine à trouver un animai dont la peau fut affez fine pour être entamée par ces dents. Il eifiya inutilement de les faire pénétrer dans la chair d'un poulet déplumé -, iiprefla envain les dents contre la peau -, elles fe dérangèrent plutôt que de l'entamer -, il pai-vint enfin à faire mordre par une Sa- lamandre la cuiiîe d'un poulet dont il âvoit enlevé la peau. Il fit mordre aufïi par des Salamandres récemment priies, îâ langue Se les lèvres d'un cliien , ainfi que la langue d'un coq d'Inde : aucun de ces animaux n'éprouva le moindre N accident. M. de Maupertuis fit avaler des Quadrupèdes ovipares. 205 cnfuitedcs S:iamandres entières ou cou- pées par morceaux à un coq d'Inde & à un chien , qui ne parurent pas en foulîrir. M. Laurent! a fait depuis des ex- périences dans les mêmes vues -, il a forcé des lézards gris à mordre des Sa- lamandres , &: il leur en a ûït avaler du lait : les lézards font morts très- promptement (o). Le lait de la Salaman- dre pris intérieurement pourroit donc être funefte & même mortel à certains animaux , fur-tout aux plus petits , mais il ne paroit pas nuiiiblc aux grands ani- mairx. On a cru, pendant long-tems, que les Salamandres n'avoient point de fexe , Se que chaque individu étoit en état d'engendrer feul fon femblabls , comme dans plulieurs efpèces de vers (p)- Ce n'eft pas la fable la plus abfurde qu on (oj Jafeph Nicol' Laurenti fpecimen mtiicnm* Vienna, 1768 > foj 158. (p) CjQOTg. jigricola- Conrad' Gejher , de Quadrup, ov'ip* , de Sala- mandrâ. io6 Hijhire Nature !k ait imaginée au fujet des Saîâmandres', mais il la manière dont elles viennent à la lumière n eft pas auiîî merveilleufe qu'on Ta écrit , elle eft remarquable en ce qu'elle diffère de celle dont naiffent prefque tous les autres lézards, & en ce qu'elle eft analogue à celles dont voient le joiu" les Teps ou chalcrdes , ainii que les vipères & plufieurs ef^ pèces de ferpens. La Salamandre mérite par-là l'attention des Naturaliftes , bien plus que par la faude Se brillante répu- tation dont elle a joui fi long-tems. M. de Maupertuis ayant ouvert quelques Salamandres, y trouva des ceufs, & en mêm.e-tems des petits tout formés -, les œufsétoientdivifés en deux grappes alon- gées -, & les petits étoient renfermés dans deux efpèces de tuyaux tranfparens -, ils étoient aufîi bien conformés , & bien plus agiles que les Salamandres adultes. La Salamandre met donc bas des petits vonus d'un œuf éclos dans Ion ventre, ainii que ceux des vipères (q). Mais d'ailleurs on a écrit qu'elle pond , comme (qj Ray ) Synopjis Quadruj)cdum , page 274. des Quadrupèdes ovipares, loj îes Salamandres aquatiques , des œufs élyptiques, d'où fortent de petites Sa- lamandres fous la forme de têtard {r). Nous avons fouvent vérifié le premier fait , qui d'ailleurs eft bien connu depuis long-tems {s)\ mais nous n'avons pas été à même de vérifier le fécond. Il feroit intéreiTant de conftater que le même Quadrupède produit fes petits , en quel- que forte 5 de deux manières différentes*, qu'il Y a des œufs que la mère pond, éi. d'autres dont le fœtus fort dans le ventre de la Salamandre , pour demeu- rer enfuite renfermé avec plufieurs autres fœtus dans une elpèce de membrane tranfparente, jufqu'au moment où il vient à la lumière. Si cela étoit , on devroit difîéquer des Salamandres à différentes époques très-rapprochécs , depuis le moment où elles s'accouplent, jufqu'à celui où elles mettent bas leurs petits -, l'on fuivroit avec foin l'accroiiîement fuc- ccfîif de ces petits venus à la lumière (r) IViirfbainius & Imperati. (s) Conrad Gefnerj de i^uadrup, oi>ij}*y de Scda=> mandrâ , page 79. 2o8 Hijtoire Naturelle tout formés -, on le compareroit avec le développement de ceux qui fortiroient de l'œuf hors du ventre de ieur mère, &c. Quoi qu'il en Toit , la vSulamandre femelle met bas des petits tous formés, •& fa fécondité cft très- grande : les Naturalises ont écrit depuis long-tems qu'elle faifoit quarante o.u cinquante petits (^)-, & M. de Maupcrtuis a trou- vé quarante - deux petites Salamandres dans le corps d'une femelle , ëc cin- quarante-quatre dans une autre. Les petites Salamandres font fouvent d'une couleur noire , preique fims taches, qu'elles confervent quelquefois pendant toute leur vie, dans certaines contrées ©il on les a prifes alors pour une eipèce particulière, ainli que nous l'avons dit. M. Thunberg a donné , dans les mé- moires de l'Académie de Suède {u) ^ la defcription d'un lézard qu'il nomme lé\arddu Japon, & qui ne paroît diiîérer (t) Gefner t de Quadriijj» ovlp- , de Salamandrâ, page'jg. fiij Mémoires de l'Académie de Sfockdm, trimefire d'Avril 1787. •« des Quadrupèdes ovipares. 209 de notre vSilamandre terrcllre que par rarrangenient de Tes couleurs. Cet animal eft prelque noir, iivec piulîeurs triches blanchâtres & irrégulicres, tant au-delTus du corps, qu'au-delius des pattes. Le dos prclente une bande d'un blanc Tfde, divifée en deux vers la tête, & qui s'étend enfuite irrégulièrement & en fe rétrécilîant jufqu'à Textrémité de la queue. Cette bande blanchâtre efl femée de très-petits points , ce qui forme uti des caraiflères difl:in61:jfs de notre Sala- mandre terreftre. Nous 'croyons donc devoir conhdérer le lézard du Japon décrit par M. Thunberg , comme une variété confiante de notre Salamandre terrcPcre , dont refpèce aura pu être modifiée par le climat du Japon : c'efl dans la plus grande îfle de cet empire nommée NipJion^ç^QVow trouve cette variété , elle y habite dans les montagnes & dsns les endroits pierreux, ce qui indique que fcs habitudes font lembiabies à celles de la Salamandre terreflre, & connrnic notre conjecture au lujet de ridentité d'efpèce de ces deux animaux. Les Japonois lui attribuent les mêmes 1 I o HiPioire Naturelle propriétés dont on a cru pendant long- tenis que le fcinque étoit doué, ainiî qvi'en les a attribuées en Europe à la Salamandre à queue plate -, ils la rcgar- dent comme un puiiiant ftimulant & un remède très-adtif -, aulïi trouvc-t-on aux environs ce jéco un grand nombre de ces Salamandres du Japon , féchées & 8c fufpendues aux planchers des bouti- ques. / TûTTV. II. J^l ■ JCII Vd^r ■ azr Dt Stve. aei uetiue HnJuu. Je 1.T.A 5?ALAM ANDRE À OIJEUE PLAT E ,r///âi^ .zy^^///-.^ des Quadrupèdes ovipares. 2 I I LA SALAMANDRE ; A QUEUE PLATE {a}. Ce lézard, ainfî que îa Saî.imindre terreflre , peut vivre également fur la terre Se dans Teau ; mais ii préfère ce (a) En grec, S^vp©- «vucT^©-. En v':eux François, TalTot. En Italien^ Marafandola. En Ecojjk^ Ask. Saiamandre à queue-plate, M. d'Aubenton Ency^ êîopéik méthodique, Lacerta paluftris , 44. Linn» amphib* rept. Ray , Synopfis Quadrupedum ^ page 273. Salamandra aquatiqua, the water efc Lacertusaquaticus. Conrad.Gefner^de Quadrup. ovîp* Seha, mus 1 , planche 14, ,%. 2 j le mâle , & jîg- 5^ le femelle. Lézards amphibies d'Afriq^ue , id* tab* 89 j fig' 4^5, volume 1 , planche 12, fig. 7. Gnnoviui, mus. 2 , page 77, N.° 51. Triton criftatus, Laurenti fpecimen medioum. (L'animal que Bélon a appelle cordule , eft la Salamandre à queue-plate, un peu défigurée : Gelner lui-même i'avoit reconnu.) Conrad Gefuer, de Quadr. , jlppendix , page 26. Lacerta aquatica. Scotia illujlrata, Edimhurgi , 1684- Lacerta aquatica» PViilf. Ichthiolo^ia cum amphi- hiis regnï BQruJpci, 2 12 Hiftoite Naturelle dernier élément pour Ton habitation, au lieu qu'on rencontre prefque toujours la Salamandre terrefrre dans des trous de murailles , ou dans de petites cavités fouterraines *, & de-là vient qu'on a donné à la Salamandre à queue plate , îe nom de Salamandre aquatique, & que M. Linné Ta appeilée le\ard des marais. Elle refTemble à la Salamandre dont nous venons de parler, en ce qu'elle a le corps dépourvu d'écaillés rcnfibles, ainli que les doigts dégarnis d'ongles , & qu'on ne compte que quatre doigts à fes pieds de dev^Ait : mais elle en difîcre lur-tout par la forme de fa queue. Elle varie beaucoup par fes couleurs, fuivant l'âge êc le fexe. Il paroît d'ailleurs qu'on doit admettre dans cette efpèce de Salamandre à quêue plate, pluiieurs variétés plus ou moins confiantes, qui ne font diftinguées que par la grandeur & par les couleurs , & qui doivent dépendre de la diiîérence des pays, ou même feulement de la nourriture ( Z^ ) . *% • ' ' ' ■ fèj Conrad G^fuzr , d& Quadntrf, oi'ip. j page 25. des Quadrupèdes ovipares, 1 1 3 Mais nous ne croyons par devoir compter , avec M. Dufay , trois elpèces de Sala- mandre à queue plate -, & fî on lit avec attention Ton Mémoire, on Te convaincra fans peine, d'après tout ce que nous avons dit dans cette Hiftoire , que les N.« 483. (cj Mémoires de M. Dufay , dam ctux ck l Jcë- demie des Scinic&s^ aank 1739* t z 1 4 HiJIoire Naturelle nairement plus brunes dans îe maîe , bieuâti-es & diverfement piacées dans certaines variétés. Ce qui diftîngue principalement îe mâle ^'eft une forte de crête mémbraneufe & découpée, qui s'étend le long du dos, depuis le milieu de la tête juiqu'à l'ex- trémité de la queue , fur laquelle ordi- nairement les découpures s'effacent , ou deviennent moins fenfibles. Le defTous de la queue eft aufîî garni dans toute fa longueur d'une meinbrane en forme de bande 5 placée verticalement, qui aune blancheur éclatante, & qui fait paroître plate la queue de la Salamandre (d), La femelle n*a pas de crête iur le dos oiî l'on voit au contraire un enfoncement qui s'étend depuis la tête jufqu'à l'origine de la queue. Cependant lorfqu'clle eil maigre, l'épine du dos forme quelque- fois une petite éminence -, elle a fur le bord fupérieur de la queue , une forte de crête mémbraneufe Se entière , Se ie bord inférieur de cette même queue ■ ■ ' ... , . ^ ^ fdj Ceue defcription a été faite d'après pîu- fleurs individus coni'srvés au Cabinet du Roi. des (Quadrupèdes ovipares, 1 1 5 efl garni de ia bande très-blanche qu'on remarque dans le nule. En général, les couleurs font plus pâles & plus égales dans la femelle -, elles font âuilî moins foncées dans les jeunes Sa- lamandres. La Salamandre à queue plate aime les eaux iimonneufes , où elle fe plaît à fe cacher lous les pierres -, on la trouve dans les vieux tcflés , dans les marais, dans les étangs -, on ne Ta rencontre prefque jamais dans les eaux courantes : l'hiver, elle fe retire quelquefois dans les fouterrains humides. Lorfqu'elle va à terre , elle ne marche qu'avec peine & très-lentement. Quel- quefois, Lorfqu'elle vient refpirer au bord de Teau , elle fait entendre un petit liiïle- ment. Elle perd diiîicilement la vie, & comme elle n'efl; ni au/îî fourde , ni auiîî filencieufî que la Salamandre terreftrc, elle doit , à certains éijards, avoir rinfcind: moins borné. Le conte ridicule qu'on a répété pen- dant tant de tems fur la Salamandre terrercre, n'a pas été étendu jufqu'à la Salamandre à queue plate. Mais , au lieu 11 6 HiJIoire Naturelle de lui attribuer ie pouvoir faÏDuîeux dé vivre au milieu des flammes , on a reconnu dans cette Salamandre une propriété réelle & oppofée. Elle peut vivre affez îong-tems , non-feulement dans une eau très-froide , mais même au milieu de la glace (e). Elle eft quelquefois faiiie par les glaçons qui fe form.ent dans les foifés , dans les étangs qu'elle habite -, iorfque ces glaçons fe fondent , elle fort de fon engourdifîement, en même- tcms que fa prifon fe dilfout , & elle reprend tous fes mouvemens avec fa. liberté. On a même trouvé, pendant Tété, des Salamandres aquatiques renfermées dans des morceaux de glace tirés des glacières, Se où elles dévoient avoir été fans mouvement & fans nourriture, depuis le moment où on avoit ramafîé l'eau gelée dans les marais, pour en remplir ces mêmes glacières. Ce phéno- mène, en apparence très - furprenant, n'eft qu'une fuite des propriétés que nous avons reconnues dans tous les (ej Voyez le Mémoire déjà cité de M. Dufay. iézards. des Quadrupèdes ovipares, 1 1 7 lézards, & dans tous les Quadrupèdes ovipares (/*), La Salamandre ne mord point, à moins qu'on neiui faile ouvrir la bouche par force \ 8c Tes dents font prefque imperceptibles : elle fe nourrit de mou- ches , de divers infedes qu'elle peut ti'ouver à la farface de l'eau., du frai des grenouilles, «Sec. Elle eft aufïï her- bivore j car elle minge des lenticules, ou lentilles d'eau, qui fiotteat fur k furfacc des étangs qu elle habite. Un des faits qui méritent le plus d'être rapportés dans Thifcoire d:e1a Salamandre à queue plate, eft la ma^iière dont les petits fe développent (g) -, elle nçil point vivipare, comme la terrefcr e -, elle pevnd, dans le mois d'Avril ou de Mai , des œufs , qui , dans certaines va- riétés , font ordinairement au nombre de vingt , forment deux cordons , êc faint joints eniem^ble par une matière vifqueufe, dont ils font également revêtus (fj Voyez le Difcours fur la nature deô Qua- drupèdes ovipares. CgJ Mémoire de M' Dtifay déjà cité» j Ovipares, Tome il. K 2t I 8 Hiftoire Naturelle lorfqu'ils font détachés les uns des autres. Ils fe chargent de cette matière gkiante dans deux canaux blancs & très-piilîés , qui s'étendent depuis les pattes de devant jufques vers Torigine de la queue, un de chaque coté de Tépine du dos , & dans lefquels ils entrent en fortant des deux ovaires. On apperçoit , attachés aux parois de ces ovaires , une multitude de trèf'-petits œufs jaunâtres *, ils grof- liiTent iiifenriblement à Tapproche du printems, & ceux qui iont parvenus à ieur maturité dans la faifon des amours , defcendent dans les tuyaux blancs & plillés, dont nous venons de parler, & où ils doivent être fécondés {h)* Lorfqu ils font pondus , ils tombent au fond de Teau, d'où il le relèvent quelquefois jufqu'à la furface des marais, parce qu'il fe forme dans la matière vifqueufe qui les entoure , des bulles d'air qui les rendent très-légers -, mais ces bulles fe diiîîpent, & ils retombent fur la. vafe. (h) Œuvres de M. l'Ahbé Spalianiani , tradu&ien ù M, SmehuTt vol' 3 j/^^s 6q. des Quadrupèdes ovipares. 1 1 ^ A mefure qu'ils groffifTent, l'on dïf- tingiie au travers de la matière vifqueufc. Se de la membrane tranfparente qui en eft enduite , la petite Salamandre repliée dans la liqueur que contient cette mem- brane. Cet embryon s'y développe infeniiblement-, bientôt il s'y meut, ôc s'y retourne avec une très-grande agilité v âc enfin au bout de huit ou dix jours, fuivant la chaleur du climat. Se celle de la fîiifon , il déchire par de petits coups réitéré;s , la membrane , qui eft , pour ainlt dire , la coque de Ton œuf ( i ). Lorfque la jeune Salamandre aquati- que vient d'cclore , elle a , ainfi que les grenouilles , un peu de conformité avec les poiilons. Pendant que Tes pattes font encore très - courtes, on voit , de chaque coté , un peu au-deilus de fes pieds de devant, de petites houppes frangées^ qui fe tiennent droites dans (ij C'eft cette membrane que M. VAhhé Spaf- hneani a appeliée Vamnlos de la jeune Sa'aman- dre, ce grand Obfervateur ne voula .t pas regarder ies Salamandres aquatiques comme venatit d'un véritable œuf. Voyei l'ouvragz déjà cité de ce I^'atutt tdiffe, Kij 2 20 HiJIolre Naturelle i'eaiî , qu'on a comparées à de petites nageoires , êc qiii refîemblent alîcz à une plume garnie de barbes. Ces houppes tiennent à des cfpèces de dcmi-anncinx cartilagineux & dentelés , au nombre de quatre de chaque coté, êc qui font ajia- îogues à l'organe des poilîons, que Ton a appelle ouïes. Ils communiquent tous à la même cavité *, ils (ont iéparés les tins des antres , & recouverts , de cha- true coté y par un panneau qui lailîe paf- ier les houppes frangées. A mefure que l'animal grandit , ces efpèces d'ai^ grettes diminuent Se ci iparoiiTent -, les panneaux s'attachent à îa peau fans îaiiFer d'ouverture-, les demi-anneaux Te réunifFent par une mem.brane cirtilagi- neufe-, & la Salamandre perd Torgane particulier qu'elle avoit étant jeune. , il paroît qu'elle s'en fert , comme les ^poiflons des ouïes ^ pour filtrer l'air que l'eau peut contenir , puilque quaîid ^lle en eÔ: privée, elle vient plus fou- vent refpirer à la fur face des étangs. Nous avons vu que les lézards changent 'de peau une ou deux fois dans l'année : h Salamaiidrc aquatique éprouve d^n? \ des Qucdrupèdes ovipares, ll\ fà pe.iu des changcmens bien pîns fré* quens -, ôc en ceci elle a un nouveau rap* port avec îes grenouilles , qui fc dépouiln lent très^fouvent , ainli qite nous le verrons. Etant douée de plus d'adtivité dans Tété, & même dans ie printems^ elle doit cojîrommer & réparer en moins de tems une grande quantité de forces»' & de fubfuance ; elle quitte alors fa peau 5 tous les quatre ou cinq jours, fuivant certains Auteurs { k) , & tous les quinze jours ou trois femaines, fuivant d'autres Naturalises (/) , dont Tobfcrv.a- tion doit être auiïî exacfle que celle des premiers ^ la fréquence des dépouiîle- mens de ia Salamandre à queue plate de^ vant tenir à la température , à la nature des alimens , & à piufieurs autres caufes accidentelles. Un ou deux jours avant que Tanimal change de peau, il eu. plus parefTeux qua l'ordinaire. 11 ne paroit faire aucune attention aux vers, & aux infeiStes qui peuvent être à fa portée , 8c qu'il avale (k) M. Dnfay , Mémoire déj') cité. l IJ Lcure dt M. Baker déjà cité. Tr ••• tzz Hljioire Naturelle Avec avidité dans tout autre tenis. Sapeatî «ft comme détachée du corps en plulieurs endroits, 8c fa couleurMe ternît. L'animal ie fert de Tes pieds de devant pour faire une ouverture à fa peau , autour de fes mâchoires -, il la repouile cnfuite fuc- cefïivement au-deiîus de fa tête , jufqu'à ce qu'il puiiie dégager fes deux pattes > .qu'il retire Tune après l'autre. Il continue de la rejeter en arrière , auffi loin que fes pattes de devant peuvent atteindre *, mais il eft obligé de fe frotter contre les pierres & les graviers , pour fortir à demi de fa vieille enveloppe , qui bientôt eft retournée , Se couvre le derrière du corps ^ la queue. La Salamandre aquatique laifiifant alors fa peau avec fa gueule , & en dégageant Tune après l'autre les pattes de derrière, achève de fe dépouiller. Si l'on examùie la vieille peau , on la trouve tournée à l'envers, mais elle n'eft déchirée en aucun endroit. La partie, qui revêtoit les pattes de derrière, paroît comme un gant retourné , dont les doigts font entiers & bien marqués -, celle qui couvroitles pattes de devant eft renfermée dansl'efpècq de iac que forme la dépouille: àts Quadrupèdes ovipares, il^ mais on ne retrouve pas la partie de. h peau qui recouvroit les yeux , comme dans la vieille enveloppe de plulieurs efpèces de ferpens : on voit deux trous à la place, ce qui prouve que les yeux de la Salamandre ne fe dépouillent pas* Après cette opération , qui dure ordi- nairement une heure & demie , la Sala- mandre aquatique paroît pleine de vi- gueur 5 & fa peau e(t iifîe & très-colorée. Au reile, il efb facile d'obferver toutes ies circonftances du dépouillement des Salamandres aquatiques , qui a été très- bien décrit par M. Baker (//z) , en gar- dant ces lézards dans des vafes de verre remplis d'eau. M. Dufay a vu fortir, par Tanus de quelques Salamandres , une efpèce de tube rond , d'environ une ligne de dia- mètre, &iong à-peu-près comme le corps de l'animal. La Salamandre étoit un jouf entier à s'en délivrer, quoiqu'elle le tirit fouvent avec les pattes oc avec la gueule. Cette m.embrane , vue au microfcope , (mj Voyez , dans les Tranladions phiiofo-» phiquesjla lettre déjù citée. K iv i 2 4 Hijlàire Na tu relia -paroiiîoitparfemée de petits trotis rorxJs, difp^réstrès-régnlièrement', Tun des bouts contenoit un petit os pointu, afTez dur^ que ici membrane entourôit, & auquel elle étoit attachée -^ l'autre bout préientoit deux petits bouquets de poils , qui pa- roiiToient au microfcope revêtus de petites franges, & qui fortoient par deux trous voiims l'un de lautre. 11 me femble que M. Dufay a conjeéturé , avec raifon y que cette membrane p>onvoit être la dépouille de quelque vifcère qui avoit éprouvé y ainfi que Ta pcnfé THiflorien de TAcadérnie , une altération femblable à celle que Ton -obrerve tous les ans dans Tefiomac des cruftacées (n). On trouve fouvent la légère dépouille de la Salamandre aquatique flottante fur h\ fur face des marais*, Thiver , fa peau éprouve, dansnos contrées, des a Itérations moins fréquentes*, & ce n'ell guère que tous les quinze jours, que cette Sala- mandre quitte fon enveloppe, pour en reprendre une nouvelle -, ayant moins (n) Mcmcirci ce l'JcadcK-.ie d,es Sciences , aiméi des Quadrupèdes ovipares, ii^ âc force pendant la (xiCon du froid , il n'eft pas iurpren^nt que les chiiigemenç qu'elle luhit ioient moins prompts , & psr cnnléqneiît wioïns iotivcnt répétés. Mais il fufFit qu'cile quitte fâ pea» plus d*une fois pendant I hiver, à des latitudes allez hautes. Se par confiquent qu'elle y en refaile une nouvelle pen- dant cette laiton rigoureufe , pour qu'on doive dire que la plupart de cSaia^ mandres à queue plate ne s'engourdiffettt pas toujours pendant les grands frcids de nos climats , & que , par une fuite de la température un peu plus douce qu'elles peuvent trouver auprès det; fontaines, & dans les- dillérens abris qu'elles choiliiTent , il leur re/le aiïez de mouvement inlérieiu:. Se de chaleur dans le lang, pour réparer, par de nouvelles productions , la perte des anciennes. L'on ne doit pas être étonné que cette reproduction de la peau des Salamandres à queue plate ait lieu fi fréquemment. Uélément qu'elles habitent ne doit-il pas en efîet ramollir leui' peau , Se con^ tribuer à l'altérer? ^L Dufav dit, dans le Mémoire dont Il V 11 6 Hijloire Naturelle nous avons déjà parlé, que quelquefois les Salamandres aquatiques ne pouvant pas dépouiller entièrement une de leurs pattes, la portion de peau qui y refte fe corrompt , & pourrit la patte , qui tombe en entier, fans que Tanimal en meure. Elles font très-fu jettes , fuivant lui , à perdre ainii quelques-uns de leurs doigts -, & ces accidens arrivent plus fou vent aux pattes de devant , qu'à celles de derrière. L'accouplement des Salamandres aqua- tiques ne fe fiit point ainfi que celui ÛQS tortues, & du plus grand nombre de lézards -, il a lieu fans aucune in- tromiiîion , comme celui des gre- nouilles (o);la liqueur prolifique par- vient cependant julques aux canaux dans lefquels entrent les œufs en fortant dçs ovaires de la femelle (^j, de même qu'elle y pénètre dans les lézards. Les Salamandres à queue plate réuniilcnt donc les lézards ic les grenouilles, par C») Œuvres de M. l'Jbbé Spallaviani , traJu&lon de M. Sennebier, lol 3 , pag^e 56. (p) M. L'Abbé SpJltWiaiiij ouyrage déjà citém des Quadrupèdes ovipares, iij îa manière dont elles fe iTiiiltipIient , ainii que par leurs autres habitudes & leur conformation. Il arrive iouvent que cet accouplement des Salamandres à queue plate eil précédé par une pour- fuite , répétée pluileurs fois , & mêlée à une forte de jeu. On diroit alors qu'elles iendent à augmenter les piailirs de la- joui/Tance par ceux de la recherche , & qu'elles connoiiTent la volupté des deiirs- Elles préludent par de légères carefTes à une union plus intime. Elles femblent s'éviter d'abord, pour avoir' plus de piaiiir à fe rapprocher-, & iorfque , dans les beaux jours du printems , la Nature allume le feu de l'amour , même au milieu des eaux , & que les êtres les plus froids ne peuvent fe garantir de la flamme, on voit quelquefois lur la vafe couverte d'eau , qui borde les étangs , le mJIe •de la Salamandre, pénétré de l'ardeur vivi- fiante de la faifon nouvelle, chercher avec empreffement fa femelle^ jouer, courir avec elle , tantôt la pourfuivre avec amour , tantôt la précéder , o: lui fermer enfuite le paflagc , redreiier fa crête j courber Ion corps , relever fon R vj 2 28 Hijloire Naturelle dos, & former âiniî une efpèce d'arcade, fous laquelle la femelle pail'e en courant, comme pour lui échapper. Le mal-e la pourluit-, elle s'arrcte : il k regarde fixement *, il s'approche de très-près -, il, reprend la même poflure-, la femelle repaile ious rcfpcce d'arcade qu'il forme , s'enfuit de nouveau pour s'arrêter encore. -Ces jeux amoureux, pluiieurs foisrépétés, i*e changent enfin en étroites carefles. La femelle, comme lafTée d'échapper fi fou- vent 5 s'arrête pour ne plus s'enfuir -, le mâle fe place à coté d'elle, approche fa tête , & éloigne fon corps fouvent jufqu'à un pouce de diftance. Sa crête flotte nonchalamment-, fon anus eft très- ouvert^ il frappe de tems en tems fa compagne de fa queue*, îi fe renverfé fuéme iur elle-, mais, reprenant fa pre- mière pofition , c'efl alors que malgré la petite diftance qui les fépare , il lance la liqueur prolifique, & les vues de }a Nature font remplies , fans qu'il yi ait entr'eux aucune union intime èç îmjaiédiate. Cette liqueur adtive atteint la femelle qui devient immcfbiie , & elle donne àl'eau une légère couleur bleuâtre : des Quadrupèdes ovipares, iiç bientôt le mâle Te réveille d'une efpèce d'engourdilTemcnt dans lequel il étoit tombé j il recommence Tes carcfTes , lance une nbuvclie liqueur , achève de féconder fa femelle. Se fe iépare d'elle (q). Mais, loin de l'abandonner, il s'en rapproche fouvent, jufqu'à ce qu« toiîs les œufs contenus dans les ovaires, Se parvenus à l'état de grofîcur convenable foient entrés dans les canaux , oii ils fe chargent d'une humeur vilqueure,& qu'ils aient pu être tous fécondés. Ce tems d'amour 8c de jourffances dure plus om. moins, fuivant la températirre, 8c quel- quefois il eft de trente jours (r). Matthioie dît que , de fon tems , on employoit dans les pharmacies , les Sala^ mandres aquatiques à la place des fcinques d'Egypte , mais qu'elles ne dévoient pas produire les mêmes effets (s)^ Les Salamandres aquatiques , jetées fur du lel en poudre, y périlîent, comme fç) ObfeTvatiotis faites p-ar M. DcmouTS , del'Acûf^^ demie royale, des Sciences. (t) m. L'Abbé Spallaniani^ Quvrage déjà fiU^ fsj JMauhiolSf diofi^ a 3 o HiJIolre Naturelle les Salamandres terreftres. Elles expriment de toutes les parties de leur corps le flic laiteux dont nous avons parlé. Elles tombent dans desconvuliions , fe roulent , & expirent au bout de trois minutes ( r). îl paroît 5 d'après les expériences de M. Laurenti , qu'elles ne font point venimeufes, comme l'ont dit les Anciens, & Qu'elles ne font dan^ereuies , ainiî que la Salamandre terreftre , que pour les petits lézards (u). Les viicères de la Salamandre aquatique ont été fort bien décrits par M. Dufay. Elle habite dans prefque toutes les con- trées 3 non-feulement de i'Afie & de l'Afri- que (y), mais encore du nouveau Continent. Elle ne craint même pas la température des pays feptentrionaux , puifqu'on la rencontre en Suède, où fon îeiour au milieu des eaux doit la garantir des efîets d'un froid exceiîif On auroit donc pu lui donner le nom de lézard commun , ainfi qu'on l'a donné ^t) Mémoire de M. Dufay , déjà cité, ( u) Laurenti fptcimeii nicdicum, (v) hh\ Ludo!j,iu jEtho^ica» des Quadrupèdes ovipares, 251 au lézard gris, & à un autre lézard défigné fous le nom de le\ard vulgaire , par M. Linné {x)y Se qui ne nous paroît être tout au plus qu'une variété de la Salamandre à queue-plate. Mais ce lézard, que M. Linné a nommé k\ard vulgaire^ n'eft pas le feul que nous croyons devoir rapporter à la queue-plate. Le k\ard aquatique , du même Naturalifte (y) 5 nous paroît être auffi de la même efpèce. En efFet , tous les caradlères qu'il attribue à ces deut lézards Te retrouvent dans les variétés de la Salamandre à queue-plate tant mâle que femelle, ainli que nous nous en fommes afîiirés en examinant les divers individus confervés au Cabinet du Ror, On pourroit dire feulement que Texpref- fion de cylindrique {teres & teretiufcula) que M. Linné emploie pour dé^gner la queue du lézard vulgaire j Se celle du léiard aquatique ne peut pas convenir à la Salamandre à queue-plate. Mais il 'eft aifé'de répondre à cette objeclioii. •m^ (x ) Lacerta vuîgaris, 42. Limu amph. repî. (y) Lacerta aqiiatica, 43. h\nn. amph, rept^> 1^2 TJiJîoire Naturelle 1.* Il p.iroît que M. Linné n'avoit pâs vn îe lézard aquatique y & Gronovius , qu'il cite relativement à ce lézard, dit que cet animal cfl prefque entièrement lem- blable à eelui que nous nommons queue- plate {:()'■) il ajoute que ia queue ell un peu épaiile & prelque carrée. 2/ La figure de Séba, citée par M. Linné, reprélcnte évidemment la queue-plate {a). D'ailleurs il y a plufieiu's individus femelles dans refpèce qui fait le fujet de cet article, dont la queue paroît ronde, parce que les membranes qui la garnillent pardefîus & pardeifous font très-peu fenfiblcs. Plufieurs mâles , lorf- qu'ils font très-jeunes, manquentprefque abfolument de ces membranes, & leur queue eft comme cyiincirique {h). A regard de la queue du lézard vulgaire, M. Linné ne renvoie qu'à Ray , qui , à la vérité, diflingue aulîi ce lézard d'avec notre Salamandre, mais dont ce- pendant le texte convient entièrement *— — — ' ■ ^— — ■ ■« (X) Gronovius^ mu/œum 2, page 78,N.° 52. (a) Seba, mus. q, tab, 12, fg. 7. Salamandra çeyla4iica. (bj Mémoire déjà cité ds M, Dufay^ àes Qîia.IrupêJes ovipares, 233 à cette dernière. Nous devons ajouter que toutes les habitudes attribuées à ces deux prétendues elpèces de lézards , font celles de notre Salamandre à queue- plate. Tout concourt donc à prouver qu'elles n'en font que des variétés, &ce qui achève de le montrer, c'eft queGronovius îur-mcme a trouvé une grande reifcm- blance entre notre Salamandre Se le lézard aquatique , Se qu'enfin l'article Se k figure de Gefner que M. Linné a rapportés à ce prétendu lézard aquatique , ne peuvent convenir qu'à notre Sala- mandre femelle. C'eil donc la femelle de notre Sala- mandre à queue-plate , qui , très - diffé- rente en efFet du maie , ainii que nous Tavons vu , aura été nommée lézai/d aquatique par M. Linné ôc regardée comme une efpèce diflinéle par ce grand Naturalifte , ainii que par Gronovius. Quelques différences dans les couleurs de cette femelle , auront même fait croire à quelques Naturalises Se particulière- ment àPetivers (c) qu ils avoient reconnu (cj Puiyersj mufœum j8 , N»° llj. 2 3 4 Hijloire Naturelle le mâle & k femelle -, ce qui aim con- firmé Terreur. Quelqu'autre variété , dans ces mêmics couleurs eu dans la taille , aura fait établir une troifième efpèce fous îe nom de lézard vulgaire. Mais celézsrd vulgaire & ce lézard aquatique, ne font que la m.eme efpèce, ainfi que M. Linné lui-même Tavoit foupçonné, puifqu'il Ce dem.ande (d) , fi le dernier de ces animaux n eft pas le premier dans fon jeune-âge ^ êc ces deux lézards ne font que la femelle de notre Salamandre , ce qui eft miis hors de doute par les dcfcriptions auxquelles M. Linné renvoie , ainli que par les figures .qu'il cite , &: fur-tout par celles de Séba (e) éc deGefner (f). Au refte, nous n'avons adopté Topinrpn que nous cxpofcns ici y qu'après avoir cx^^miné un grnnd nombre de Sal2m?indres à queue^platc , & com- paré plufieurs variétés de cette efpèce. C'efl peut-être à la Sa 1^ mancre à queue- plate qu'appartient l'animal aquatique , (^d ) Syfiema natur£ , amphlb. rept.^ editio 13.'» (e) Séba , mus. 2, tcb. Il , fig. 7. C/j Gefiier, di Quadrup. ovipar, Lacertus aqua- tJCUS. des Quadrupèdes ovipares, 235 connu en Amérique, 8c particulièrement dans la nouvelle Efpagne , fous le nom Mexiquain d'Axolotl^ & ^o'-is le nom Efpagnol d'Inguetc de Agua. Il a été pris pour un poilion, quoiqu'il ait quatre pattes i mais nous avons vu que le Tcinque avoit été regardé aufîi comme un poiiîon, parce qu'il habite les eaux. L'Axolotl a y dit-on , la peau fort unie , parfemée fous le ventre de petites taches , dont la grandeur diminue depuis le milieu du corps , jufqu'à la queue. Sa longueur & fa groileur font à -peu -près celles de la Salamandre à queue-plate -, Tes pieds font divifés en quatre doigts comme dons les grenouilles :, ce qui peut faire préfiimer que le cinquième doigt ne manque qu'aux pieds de devant ainli que dans ces mêmes grenouilles & dans la plu- part des Salamandres. Il a la tête groiïe en proportion du corps , la gueule noire & prefque toujours ouverte. On a débité un conte ridicule au fujet de ce lézard. Onaprétendu que la femelle étoit fujette, comme les femmes, à un écoulement périodique. Cette erreur pourroit venir de ce qu'on l'a confondu avec les Sala- t^6 Hip.oire Naturelle mmdres terreftres , qui mettent bas des \ petits tout formés. Et peut-être même ap- partient-il aux Salamandres terreftres plutôt qu'aux aquatiques. Au refte , on dit que fa chair eft bonne à manger 6c d'un goût qui approche de celui de ranguîiie (g). Si cela étoit, il devroit former une efpèce particulière, ou plu- tôt, on pourroit croire qu'on n'auroit vu à la place de ce prétendu lézard, qu'une grenouille qui n'étoit pas encore déve- loppée & qui avoit fa queue de têtard. C'eil à robfervatiGn à éclaircir ces doutes. (g) Voyez la defcription de îa nouveîle Efpa- gne , Hiftoire générale des Voyages , tioifiéme Partie j Livre V. des Quadrupèdes ovipares, 257 ■ ' ' - ■ -- — . — ■ ■ ■- '■■» LA PONCTUÉE ia). On trouve , dans la Caroline , une 8-iiamandre que nous appelions la Ponc- tuée, à eaufe de deux rangées de points blancs , qui varient la couleur fombre de ion dos , Se qui fe réunifient en un fcul rang. Ce lézard n'a que quatre doigts au pieds de devant -, tous Tes doigts font fans ongles , & fa queue eft cj^lin^ drique» ■•« fa) Le Ponctué. M, i'Aubtntoti , EncyclopédU méthod'Kjm. ^.acerta pun(ftata, 45, Liniu ampfi. rçpt. CdUsiij'j Car&li, 3,jp. lo, tab, lo y fig. lO. Steliip*. 238 Hifioire Naturelle LA QUATRE-RAIES (1). jP n rencontre, dans l'Amérique fept\entrionale , une faiamandre dont ie defîus du corps préfente quatre lignes jaunes. L'algire a également quatre lignes jaunes fur le dos -, mais on ne peut pas les confondre , parce que ce dernier a cinq doigts aux pied^ de devant , & que la Qua- tre-raies n'en a que quatre. La queue de laQuatre-raies eft longue & cylindrique: on remarque quelque apparence d'ongles au bout des doigts. (a) Le Rayé. M. d'Aubinton^ Eiicyclopédk méth- Laccria ^ lineata, 46. L'mu, amphib, npt. des QtiaJrupèJes ovipares, 239 rt«MMaeMKmMMkuttinfi»r«'n»ii'd«vM« LE SARROUBÉ. Pi ous DEVONS entièrement laconnohlince de cette nouvelle clpèce de Idamiiulrc à M. Rniycres,de la vSoeicté ro/ale de Montpellier, qui nous a communiqué la delcriptit)n qu'il en a faite, &c ce qu'il a ohfervé touchant cet anim.il duis i'ille de M.ul.îg.ilcar, où il l'a vu vivant, 8c où on le trouve en grand nombre. Aucui> Voyageur ni Natur.dille n'ont encore fait mention de cette filan^andre; elle efl d'autant j^lus remarquable , qu'elle cil plus grande ijiie toutes celles que nous venons de décrire. Elle a d'ailleurs des écailles très-apparentes-, & Ces. doigts fo^it garnis d'ongles, au lieu que dans îes quatre lalam.indres dont nous venons de ]:)arler, \x \)cx\\ ne préfente que des mamelons ."i la place d'écaillés fenlîbles , 8c ce n'ell que dans \x QiLitre mies qu'on apperçoit (juelque aj^parence d'ongle. Nous plaçons cepend.mt le Sarroubé ;\ la luite de ces qu.Ure lai im nidres , attendu fju'd n'a que quatre doigts aux pieds de t^o Uijlov'e Naturelle devant, & qu'il prcfentc par-ià le caradtère diftrnétif d'après lequel nous avons formé la divifion dsns laquelle ces faiamandres font comprifes. Le Sarroubé a ordinakcment un pied âe longueur totale -, fon dos eft couvert d'une peau brillante & grenue, qui reiîenîbie au galuchat ; elle eft jaune 8c tigrée de vert -, un double rang d'écaiiles d'un jaune clair garnit le deilus du cou qui eft très-large -, la tête eft plate 8c alongée -, les mâchoires font grandes, Se s'étendent jufqu'au-dclà des oreilles -, elles lonf fans dents, mais crénelées; la langue eft enduite d'une humeur virqueufe, qui retient les petits inle£les dont le Sarroubé fait fa proie. Les yeux font gros *, 1 iris eft (>vale 8c fendu verticalement. La peau du ventre eft couverte de petites écailles rondes ôc jaunes ; les bouts des doigts font garnis de chaque côté d'une petite membrane, & par dej(îous d'un ongle crochu , placé entre un double rang d'écaiiles qui fe re- couvrent comjne les ardoifcs des toits, ainlî que dans le lézard h. tête plate qui yit auffi à Madagafcar, ôc avec lequel le Sarroubé des Quadrupèdes ovipares. 241 Sarroiibé a de trcs-graiicls rapports. Ces deux derniers lézards fe rclîemblent en- core , en ce qu'il ont tous ies deux la queue plite & ovale ? mais ïh diffèrent i'un de l'autre , en ce que le Sarroubé n'a point la membrane frangée qui s'étend tout autour du corps du lézard à téte-plate-, & d'ailleurs il n'a que quatre doigts aux pieds de devant , ainlî que nous l'avons dit. Le nom de Sarroubé qui lui a été donné par les habitans de Madagafcar , paroît à M. Bruyères dérivé du mottde leur langue farrout , qui fignifie colère. Ces mêmes habitans redoutent le Sarroubé autant que le lézard à tête- plate -, mais M. Bruyères penfc que c'eil un animai très-innocent, & qui n'a aucun moyen de nuire. Il paroît craindre la trop grande chaleur ^ on le rencontre plus fouvent pendant la pluie que pendant un tems fec ; & les Nègres de Madagafcar dirent à M. Bruyères qu'on le trouvoit en bien plus granâ nombre dans les bois pendant la nuit que pendant le jour. Ovipares. Tome Jl. L t42' Hijîoire Nature Me ■■i^iw.MF«yr-«M»c,«.»>.uM..iM-»^««rwjwja*«J-B.lJI llllll IIM LA TRO.IS-DOIGTS. î\ous NOMMONS ainli une nou- velle clpcce de lalamandrc , dont ducun Auteur n'a encore parlé , 8c qu'il efl trcs-aifé de diftinguer des autres par plufieurs caractères remarquables. Elle n'eft point dépourvue de côtes, ainù que les autres Salamandres : elle n'a que trois doigs aux pieds de devant , &: quatre doigts aux pieds de dernère -, fa tête eft aplatie & arrondie pardcvant-, ia queue elt déliée , plus longue que la tête & le corps -, & l'animal la replie facilement. C'ed à M. le Comte de Mailli , Marquis de Ncfle , que nous devons la connoiiîance de cette nouvelle efpèce de Glamandre , dont il a trouve aui individu fur le crcttcre même du .Véluve 5 environné des laves brûlantes que jette ce volcan, Ccft une place remarquable pour une falamandrc qu'un endroit entouré de matières ardentes vomies par un volcan -, beaucoup de gens pourroient même regarder la pro-. des Qiiadrupèdes ovipares. 1 4 ^ xîmité de ces matières comme une preuve du pouvo'rr de réiiftcr aux fiainmeG , que Ton a attribue aux iiianiandres : Nous n'y voyons cependant que la fuite de quelques accidens & de quelques crr- confiances particulières qui auront en- traîné rindividu trouvé par ^'L le Mar- quis de Nèfle , auprès des ïavcs en- flammées du Vétuve. Leur ardeur auroit bientôt confumé la Salamandre à Trois- doigts, ainfi que tout autre animal, li elle n'avoit pas été prife avant d'être expo fée de trop près ou pendant trop long-tems à l'adiion de ces ^matières volcaniques , dont la chaleur éloignée aura nui d'au- tant moins à cette Salamandre , que tous les Quadrupèdes ovipares ic plaiient ait milieu de la température brillante des contrées de la zone torride. M. le Marquis de -Nèfle a bien vouîii nous envoyer la Salamandre à Troîs- doigts qu'il a rencontrée lur le Véfuve ; ^ nous faifîfîons cette occailon de lur témoigner notre reconnoijfîancc pour lc5; iervices qu'il rend journellement à rHif- toirc naturelle. L'individu apporté d'Ita- lie par cet iilullrc auuteur^ étoit d'une L ij 2 44 Hijloire Naturelle couleur brune foncée , mêiéc de roux iur la tête , les pieds , la queue & le def- fous du corps. Il étoit deiléché au point qu'on pouvoit facilement compter au travers de la peau les vertèbres 8c les cotes *, la tête avoit trois lignes de lon- gueur, le corps neuf lignes, & la queue ieize lignes Ôc demie. .. des Quadmpèdts ovipares, 245 DES QUADRUPÈDES OVIPARES, Qui nont point de queue* Il ne nous reste, pour compléter Thifloire des Quadrupèdes ovipares, qu à parler de ceux de ces animaux qui n'ont point de qutuc. Le défaut de cette partie ef: un caraciere condint & trcs-fenlible, d'après lequel il eft aifé de féparer cette féconde clafîe d'avec la première , dans laquelle nous avons compris les tortues & les lézards , qui ont tous une queue plus ou moins longue. Mais , indépendam- ment de cette diiîérence , les Quadrupèdes ovipares fans queue , préfenrent des ca- ra^ères d'après lefquels il eft facile de les diftinguer. Leur grandeur efl toujours très-limitée en comparaifon de celle de pludeurs lézards ou tortues : la longueur des plus grands n'excède guère huit eu ô^iJi pouces -, leur corps n'eft point couvert d'écaillcs -, leur peau plus ou moins dure , eft g^.rnie de verrues ou L iij 2 4<^ Hîj^oire Naturelle de tubercules , & enduite d'une humeur virqueiife. La plupart n'ont que quatre doigts aux pieds de devant , & par ce caradlère ii lient avec les Salamandres. Quelques- uns , au lieit de n'avoir que cinq doigts aux .pieds de derrière comme le plus .^rand nombre des lézards , en ont fix plus ou moins marqués. Les doigts tant des pattes de devant que de celles de derrière, font féparés dans plufieurs de ces Quadrupèdes ovipares, & réunis dans d'autres par une membrane, comme ceux des oifeaux à pieds pabriés , tels que les oies , les canards, les mouettes, è^c. Les pattes de derrière font, dans tous les Quadrupèdes ovipares fans queue, beaucoup puis longues que celles de devant. Auilî ces animaux ne marchent- jIs point, ne s'avancent jamais que par fauts , & ne fe fervent de leurs pattes de derrière que comme d'un refîort qu'ils plient & qu'ils {aillent fe débander en- iiiite pour s'élancer à une diftance & à une hauteur plus ou moins grandes. Ces patt(?s de derrière font remn-qua- bles , en ce que le tarie cft prcfque des Quadrupèdes ovipares. 247 toujours aufîî long que la jambe pro- prement dite. Tous les animaux , qui compofent cette clafie , ont d'ailleurs une charpente oiTeufe bien plus (impie que ceux dont nous venons de parier, lis n'ont point de côtes, non plus que la plupart des falamandres -, ils n'ont pas même de vertèbres cervicales , ou du moins ils n'en ont qn'une ou deux -, leur tête eft attachée prcfqu immédiatement au corps comme dans les poiilons avec lefquels ils ont auffi de grands rapports par leurs habitudes, & fur-tout par la manière dont ils fe multiplient [a). Ils n'ont aucun organe extérieur propre à la génération y les fcetus ne font pas fécondés dans le corps de la femelle , mais , à mefure qu elle (a) Les Quadrupèdas ovipares fans queue man- ouent de vePile proprement dite , de merne que les lézards, !e vaiiïeau qui contient leur urine, dif- férant des velTies proprement dites , non-feule- ment par fa forme & par fa grandeur, mais en- core par fa pofition, ainfi que par le nombre & Ja nature des canaux avec lefcjuels il commu- nique. L iv 248 Hijloire Naturelle pond Tes œufs, le mâle îes arrofe de fa liqueur prolifique, quil lance par Tanus : les petits paroillent pendant long- tems Tous une efpèce d'enveloppe étran- gère, fous une forme particulière, à laquelle on a donné le nom de têtard^ Se qui reffemble plus ou moins à celle des poifTons j 8c cen eft qu'à mefure qu'ils ie développent , qu'ils acquièrent la véri- table fornie de leurs efpèces. Tels font les faits généraux communs à tous les Quadrupèdes ovipares fans queue. Mais , li on les examine de plus près, enverra qu'ils fondent trois troupes bien diflindes , tant par leurs habitudes que par leur conformation. Les premiers ont le corps alongé , ainli que ia tête ^ l'un ou l'autre anguleux , éc relevé en arêtes longitudinales -, le bas du ventre prefque toujours délié. Se les pattes très-longues. Le plus fouvent la longueur de celles de devant ed double du diamètre du corps vers la poitrine ^ 8c celles de derrière font au moins de la longueur de la tête & du corps, lis préicntent des proportions agréables^ ils (autent avec agilité , bien loin d^ des Q^uadnipè de s ovipares. 249 craindre la iumicre du jour, ils aiment à s'imbiber des rayons du foleil. Les féconds, plus petits en général que les premiers, 3c plus fveltes dans leurs proportions, ont leurs doigts garnig de petites peiottes vifqueufes, à l'aide derquelies ils s'attachent, même fur la face inférieure des corps lespius polis. Pouvant d'ailleurs s'élancer avec beaucoup de force, ils pourfuivent les infectes avec vivacité jufque fur les brandies, & les feuilles des arbres. Les troifièmes ont, au contraire, le corps prefque rond , la tête très-convexe , les pattes de devant très-courtes*, celles de derrière n'égalent pas quelquefois \x longueur du corps & de la tête-, ils ne s'élancent qu'avec peine -, bien loin de rechercher les rayons du foieil, ils fuient toute lumière^ cen'efl: que lorfque la nuit eft venue qu'ils fortent de leur trou pour aller chercher leur proie. Leurs veux font auiïî beaucoup mieux conformés que ceux des autres Quadru- pèdes ovipares fins queue , pour recevoir la plus foible clarté -, & îorfqu'on les porte au grand jour, leur prunelle fc Lv 2J0 Hîjîolre Naturelle- contrade, & ne préfente qu'une fente- alongée. ïîs dïfièrent donc autant des. premiers & des féconds , que les hiboux & les chouettes diflèrent des oifeaux de jour. Nous avons donc cru devoir former trois genres dittérens des Quadrupèdes ovipares fins queue. Dans ie premier, qui" renferme îa gre- nouille conmiune, nous plaçons douze cipèces^, qui toutes ont la tête & le corps âlongés, & l'un ou l'autre anguleux. Nous comprenons dans le iecond genre , îa petite grenouille d'arbre connue en France , fDUs le nom de raine ou de rainette j & iix autres efpèces. qu'il fera aifé de diftinguer par les pelottes. trirqueufes de leurs doigts. Nous compoTons enhn le troi/îème irenre , dans lequel fe trouve le crapaud commun, de qu -torze elpcccs , dont le <:orps ni la tête ne lont relevés en arêtes £: niantes.. Ces trente-trois eipèces , qui forment les trois genres des gr^nouilks , des rabus ^, & des crapauds^ font les feules que 2aou5 compdorisdacs ia chfîe dcsQiwdru^ des Quadrupèdes ovipares. 2 j f pèdes ovipares fiins queue, & auxquelles nous avons cru ^d'après la comparaifoit exadle des defcriptions des Auteurs ^ ainii que d'après les individu^ confervés- au Cabinet du Roi, devoir réduire* toutes celles dont les Naturaliftes & le^ .Voyageurs ont fait mentioiv n 252 Hijloire Naturelle PREMIER GENRE. Quadrupèdes ovipares Jans queue-, dont la tête & le corps font alon- gésy & Vun ou Vautre anguleux. •.J3hiilt3iKSC!:^TBSBkfmMI - raStg^^S.a.-i^SIST' WTOTga^ GRENOUILLES. LA GRENOUILLE COMMUNE {d), C'i s T un grand malhenr qu\me grande reiTemblance avee des êtres ignobles ! Les Grenouilles communes font en ap- pareMce ii conformes aux crapauds , qu'on (û) En grec , 'S'A^f^x^ iXii(^, La Grenouille mangeable. M. d' Aubenton , Ency- clopédie méthodique Raoa efculenta , 15. Linn. em-phib. rept. Gefner t de Quadrup. ovip.^ 41 Rana aquatica. Ras. Ran. t. 51 , f. 13 , Rana viridis aquatica- ïiana efeulenta, Laurenti fpecimin mtdicum. des (Quadrupèdes ovipares, 253 ne peut difément fe repréfenter les unes , fans penfer aux autres \ on eft tenté de les comprendre tous dans la diigrace à laquelle les crapauds ont été condam- nés, & de rapporter aux premières les habitudes bafTes 5 les qualités dégoûtantes, les propriétés dangereufes des féconds. Nous aurons peut-être bien de la peine à donner à la Grenouille commune la place qu'elle doit occuper dans Tefprit des leéleurs , comme dans la Nature *, mais il n'en eft pas moins vrai que s'il n'avoit point exifté de crapauds , li Ton n'avoit jamais eu devant les yeux ce vilain objet de comparaifon qui enlaidit par fa ref- femblance , autant qu'il lâlit par fon ap- proche, la Grenouille nous paroîtroit aufïï agréable par fa conformation, que diftinguée par fes qualités , & intéref- fante par les phénomènes qu'elle pré- fente dans les diverfes époques de fa Rana, ^cotla iUuflrata>, Edimbargi, 1684. Rana etcuienta, iVulff, Ichtyolo^ia, cum emphiè, Ttgni BoTuffici. Rana efculenta , British zfôoîogy , volume § , Lwdresy 1776. ^5 4 Hijloire Naturelle vk. Nous la verrions comme un animal utile dont nous n'avons rien à craindre, dont rinHinâ: eft épuré , & qui joignant à une forme fvelte des membres déliés & Toupies , eft parée des couleurs qui plaifent le plus à la vue, ôc préfente des nuances d'autant plus vives , qu'une hu- meur vifqueufe enduit fa peau, ôc lui fert de vernis. Lorfque les Grenouilles communes font hors de l'eau, bien loin d'avoir la face contre terre , & d'être baffement accroupies dans la fange comme les cra- pauds , elles ne vont que par fauts très- élevés-, leurs pattes de derrière, en iê pliant Se en fe débandant enfuite , leur fervent de reports -, êz elles y ont affez de force pour s'élancer fouvent jufqu'à ia hauteur de quelques pieds. On diroit qu'elles cherchent l'élément de Tair comme le plus pur ^ & lorf^ qu'elles fe repoTent à terre, c'eû toujours îa tête haute , leur corps relevé fiir les pattes de devant, ôc appuyé lur les pattes de derrière , ce qui leur donne bien plutôt l'attitude droite d'un animal dont l'iuftindl a une certaine noblelîe, qu§ dê-s Quadrupèdes- ovipares. 2 j 5 îa pofition baffe Se horizontale d'un vil reptHe. La Grenouille commiyieeft Ci élaftique & fi feniible dans tous Tes points, qu'on ne peut la toucher , & iur-tout la prendre par Tes pattes de derrière , ians que tout de fuite ion dos fe courbe avec vîteiTe , &: que toute fa furface montre , pour ainfi dire , les inouvemens prompts d'un animai agile , qui cherche à s'é- ehapper. Son mufeau C^ termine en pointe -, les yeux font gros , briilans & entourés d'un cercle couleur d'or-, les oreilles- placées derrière les yeux, & recouvertes p34' une membrane v les n-arines vers le fommet du mufeau ; & la bouche eft srinde & fans dents -, le corps , rétréci parderrière , préfente fur le des des tubercules & des afpérités. Ces tubercules que nous avons remarqués fi fouvent fur les Quadrupèdes ovipares,, ie trouvent donc non -feule- ment fur les crocodiles & les tE<^'s-^rands lézards dont ils confolidenl l-es dures écailles , mais encore fur des Quadrupèdes foibles , bien- plus petits , qui ne pré- featent qu'une peau tendr.e^ ^^ noRt 2, 5 (S Hijîoire Naturelle pour défenfe que l'élément qu'ils ha- bitent , & raille où ils vont le ré- fugier. Le deiîus du corps de îa Grenouille commune eft d'un vert plus ou moins foncé -, le deilous eft blanc : ces deux couleurs , qui s'accordent très-bien , & forment un aiiortiment élégant , font relevées par trois raies jaunes qui s'éten- dent le long du dos *, les deux des cotés forment une faillie , & celle du milieu préiente au contraire une cfpèce de lillon. A ces couleurs jaune , verte & blanche , fe mêlent des taches noires fur la partie inférieure de ventre -, & à mefure que l'animal grandit, ces taches s'étendent fur tout le defTous du corps , & même fur fa partie fupérieure. Qu'eft - ce qui pourroit donc faire regarder avec peine un être dont la taille eft légère, îe mouvement prefte , l'attitude gracieufe? Ne nous interdifons pas un plailir de plus*, &5 lorfque nous errons dans nos belles campagnes , ne fovons pas fâchée de voir les rives des ruiffeaux embellies par les couleurs de ces animaux innocens, êc aniraéo» par leurs fauts vifs & légers : des Quadrupèdes ovipares, i^j contemplons leurs petites manœuvres , fuivons-les des yeux au milieu des étangs paifîbles dont ils diminuent (i fouvent la folitude , fans en troubler le calme j voyons-les montrer fous les nappes d'eau les couleurs les plus agréables , fendre en nageant ces eaux tranquilles , fouvent même fans en rider la furface , Se pré- fenter les douces teintes que donne la tranfparence des eaux. Les Grenouilles communes ont quatre doigts aux pieds de devant , comme la plupart des Salamandres -, les doigts des pieds de derrière font au nombre de cinq , & réunis par une membrane *, dans les quatre pieds , le doigt intérieur eil: écarté des autres , & le plus gros de tous. Elles varient paî? la grandeur , fiiivant les pays qu'elles habitent, la nourriture qu'elles trouvent , la chaleur qu'elles éprouvent, &c. Dans les zones tempé- rées, la longueur ordinaire de ces ani- maux eft de deux à trois pouces , depuis le mufeau jufqu'à Tanus. Les pattes de derrière ont quatre pouces de longueur quand elles font étendues, & celles de 2 j 8 Hijioire Naturelle devant environ un pouce & demi, li n'y a qu'un ventricule dans le cœur de la Grenouille commune , ainfi que dans celui des autres Quadrupèdes ovi- pares -, lorfque ce vifccre a été arraché du corps de la Grenouille , il conierve fon battement pendant fept ou huit mi- nutes, & même pendant plufieurs heures, fuivaftt M. de Hallcr.Le mouvement du fane cil: inéi^al dans les Grenouilles; il eft ipoiifié goutte à goutte , & à de fré- quentes reprifes j Se lorique ces animaux font jeunes , ils ouvrent & ferment la bouche & les yeux à chaque fois que leur cœur bat. Les deux lobes des pou- mons font compofés d'un grand nombre de cellules membraneufes devinées à re- cevoir l'air, & faites à-peu-près comme les alvéoles des ntyons de miel (b) y l'animal peut les tindre pendant un tems aflcz long 5 & fe rendre par-là plus léger. Sa vivacité. Se la fupériorité de fon naturel fur celui des animaux qui lut ^h) Ray j Synopjis ammaiium , page 247 , LonireSy 1693. des QuadrupéJes' ovipares. 259 refîemblent le plus, ne doivent-elles pas venir de ce que , malgré fîi petite taiiie , elle eft un des Quadrupèdes ovipares les mieux partagés pour les fens extérieurs ? Ses yeux font en efîet gros &: failians, ainû que nous l'avons dit*, fa peau molle, qui n'eft recouverte ni d'écaillés, ni d'eR- veioppes ofTeufes , eft fans cefîe abreuvée Se maintenue dans Ci foupiefie par une humeur virqueufe qui fuinte au travers de Tes pores-, elle doit donc avoir ia vue très-bonne, & le toucher un peu délicat-, Se fi les oreilles font recouvertes par une membrane , elle n'en a pas moins l'ouie fine, puiique ces organes renfermicnt dans leurs cavités une corde élarrique que l'animal peut tendre à volonté , & qui doit lui communiquer avec aifez de préciiion les vibrations de l'air agité par les corps fonores. Cette fupériorité dans la feniibilité des Grenouilles, les rend plus difficiles fur la nature de leur nourriture -, elles rejettent tout ce qui pourroit préfenter un com- mencement de décompolltion. Si elles fe nourrirent de vers, de fangfues , de petits limaçons , de fcarabécs- ôc i6o Hijloire Naturelle d'autres infedes tant ailés que non ailés, elles n'en prennent aucun qu'elles ne Taientvu remuer, comme fi elles vouloient s'affurer qu'il vit encore {c)\ elles de- meurent immobiles jufqu'à ce que l'infedle Toit aiîez près d'elles-, elles fondent alors fur lui avec vivacité , s'élancent vers cette proie , quelquefois à la hauteur d'un ou deux pieds & avancent, pour l'attraper, une langue enduite d'une mucofité fi gluante, que les infectes qui y touchent y font aiiément empêtrés. Elles avalent aufîî de très-petits limaçons tout entiers {d) \ leur œfophage a une grande capacité *, leur eftomâc peut d'adieurs recevoir, en fe dilatant, un grand volume de nour- riture ; & tout cela joint h l'aélivité de leurs fens, qui doit donner plus de vivacité à leurs appétits , montre la caufe de leur efpèce de voracité : car non- feulement elles fe nourriilent àts très- (c) Laurenti fpecimen medkum. Vknu& , 1768, page 137. Di&ionnairc d'Hiftoira narurelk de. AI, Val- mont ik Bomare , artkh des Grenouilks. (à) Ray , Synopjîs animalium , pa^e 251. des Quadrupèdes ovipares, jGi petits animaux dont nous venons de parler, mais encore elles avalent fouvcnt des animaux plus conlidérabies , tels que de jeunes fouris , de petits oileaux , êc mcme de petits canards nouvellement éclos , loriqu'elles peuvent les iurprendre Jur le bord des étangs qu'elles habi- tent. La Grenouille commune fort fouvent de l'eau, non-ieulement pour chercher {\ nourriture , mais encore pour s'impré- gner des rayons du foleil. Bien loin d'être prefque muette comme pluiieurs Quadrupèdes ovipares , & particulière- ment comme la falamandre terreftre , avec laquelle elle a plufieurs rapports , on l'entend de très-loin , dès que la belle laifon eft arrivée , & qu'elle eH: pénétrée delà chaleur du printems, jeter un cri qu'elle répète pendant ailez long- tems, fur-tout lorfqu'il eft nuit. On 6i- roit qu'il y a quelque rapport de plailîr ou de peine entre la Grenouille & l'hu- midité du ferein ou de la rofée-, & que c'eft à cette caufe qu'on doit attribuer fes longues clameurs. Ce rapport pour- roit montrer pourquoi lès cris des Gre- j 6z HiJtGlre Naturelle îioiiîiles font, ai n fi qu'on Ta prcteîidu , d'autant plus forts , que le tems eil plus dïfpoié à il pluie, & pourquoi ils peuvent par coniéquent annoncer ce météore. Le coâirement des Grenomiiies , qui n'eil: compofé que de fons rauques, de tans dilcordans 8c peu diftindts les uns des autres ,; feroit très-déragréabie par iui- même , 8c quand on n'entendroit qu'une feule Grenouille à -la- fois-, mais c'eft toujours en grand nombre qu'elles coai- lent -, 8c c'eft toujours de trop près qu'on ■entend ces fons confus, dont la monotonie fatiguante ell: réunie à une rudeffe propre à bielîer l'oreille la moins délicate. Si les Grenouilles doivent tenir un rang diftingué parmi les Quadrupèdes ovi- pares, ce n'eft donc pas par leur voix: autant elles peuvent plaire par l'agilité de leurs mouvemens, Se la beauté de leurs couleurs , autant elles importunent par leurs aigres coailemens. Les mâles font iur-tout -ceux qui font le plus de bruit j les femelles n'ont qu'un grognement ailez fourd, qu'elles font entendre en enflant leur gorge -, mais , lorfque les mâks coàiienty ils gonflent de chaque des Quadrupèdes ovipares, ^6 y côté du cou deux vefîîes qui, en fe rempliinint d'air , & en devenant pour eux comme deux inftrumens retentiflans, augmentent le volume de leur voix. La Nature , qui n'a pas voulu en Elire les muiiciens de nos campagnes , n'a donné à ces inftrumens que de la force , 8c les Tons que forment les Grenouilles maies •fans être plus agréables , font feulement entendus de plus loin que ceux de leurs femelles. Ils font feulement plus propres à trou- bler ce calme des belles nuits de l'été, ce filence enchanteur qui règne dans une verte prairie , fur le bord d'un ruilTeaii tranquille, lorfque la lune éclaire, de fa lumière paihble , cet afile champêtre, où tout goûteroit les charmes de la fraî- cheur, du repos, des parfums des fleurs, êc où tous les fens feroient tenus dans une douce extafe^ fi celui de l'ouïe n'étoit défagréablement ébranlé par des eris auiîî aigres que forts , & de rudes ■coaiîemens fans cefle renouvelles. Ce n'eft pas feulement lorfque les Grenouilles mâles coalTcnt , que leurs vt/Tie-s p.irpi/TeiiJ à l'extérieur-, on peut. z64 Hijîoire Naturelle en preiTant leur corps , comprimer Tair qu'il renferme , & qui , fe portant alors dans ces vefîîes , en étend le volume & les rend faillantes. J'ai auiïi vu gonfler ces mêmes vefîîes , lorfque j'ai mis des Grenouilles mâles fous le récipient d'une machine pneumatique , & que j'ai com- mencé d'en pomper l'air. Indépendamment des cris retentiiTans & long-tems prolongés que la Grenouille mâle fait entendre fi fouvent , elle a d'ailleurs un fon moins défagréable & moims fort, dont elle ne fe fert que pour appeller fa femelle : ce dernier fon efl fourd & comme plaintif , tant il efl vrai que l'accent de l'amour efl: toujours mêlé de quelque douceur. Quoique les Grenouilles communes fc plaifent à des latitudes très-élevces , la chaleur leur efl; afîez nécefîaire , pour qu'elles perdent leurs mouvemens, que leur fenflbilité foit très - afîoiblie , & qu'elles s'engourdiilent dès que les froids de l'hiver font venus. Cefî communé- ment dans quelque afllt^ caché très-p.vant fous les eaux, dans -les marais Se dans les lacs qu'elles toi : ^nt daiis. la tor- peur des Quadrupèdes ovipares, 16 f peur ^ Liquelle elles font lujettes. Quel- ques-unes cependant paiî'ent la fiilon du froid dans des trous fous terre , foit que des circonftances locales les y dé- terminent , ou qu'elles foient furprifes dans ces trous par le degré de froid qui les engourdit. Elles font alimentées 5 pendant le tems de leur long fommeii , par une matière grailleule renfermée dans le tronc de la veine-porte (e). Cette graiiîe répare jufqu'à un certain point la fubftance du fang , & l'entretient de Hianière à ce qu'il puifTe nourrir toutes les parties du corps qu'il arrofe. Mais quelque fenfibîes que foient les Gre- nouilles au froid, celles qui habitent près des zones torrides , doivent être exemptes de la torpeur de l'hiver, de nicme que les crocodiles &c les lézards qui y font fujets à des latitudes un pea élevées , ne s'engourdilTent pas dans les climats très-chauds. On tire les Grenouilles de leur état d'engourdilîement , en les portant dans ^quelque endroit échauffé , & en les ex- ('e) Malpighi. Ovipares. Tome H* M t6(S Hijloire Naturelle pofant à une température artifîcielîe ,' l-peu-près fembLibie à celle dw printems. On peut fuccefîivemcnt & avec afîez de promptitude les replonger dans cet état de torpeur, ou les rappelier à la vie par les divers degrés de froid ou de chaud qu'on leur fait fubir. A la vérité, il paroît que l'adlivité qu'on leur donne avant le tems où elles font accoutumées à la recevoir de la nature , devient pour ces animaux un grand effort qui les fait bientôt périr. Mais il eft à préfumer que fl Ton réveilloit ainfi des Grenouilles apportées de climats très-chauds où elles ne s'engourdilfent jamais , bien loin de contrarier les habitudes de ces animaux, on ne feroit que les ramener à leur état naturel , & ils n'auroient rien à craindre de Tacftivité qu'on leur rendroit. On eft même parvenu , par une chaleur artifî^ cielle, à remplacer allez la chaleur du printems , pour que des Grenouilles aient éprouvé , l'une auprès de l'autre , les deiirs que leur donne le retour ^de la belle fiifon. Mais , foit par défaut de nourriture , foit par une fuite des fenfa- tiens qu'elles avoient éprouvées ti:op des Quadrupèdes ovipares, iGy briifqucmeiit , &: des efforts qu'elles avoient fait dans un tems où commu- nément il leur refte à peine la plus foiblc exiflence , elles n'ont pas furvécu long-' tems à une jouiiTance trop hâtée (J'). Les Grenouilles font fujettes à quitter leur peau , de même que les autres Qua- drupèdes ovipares -, mdis cette peau eft plus Toupie , plus conftamment abreuvée par un élément qui la ramollit , plus fu jette à être altérée par les caufes exté- rieures j d'ailleurs les Grenouilles , plus voraces & mieux conformées dans les organes relatifs à la nutrition , prennent. une nourriture plus abondante , plus fubflantielle , & qui fourniffant une plus grande quantité de nouveaux fucs , forme plus âifément une nouvelle peau au-deT". fous de l'ancienne. Il n'efl donc pas furpre- nant que les Grenouilles fe dépouillent très - fouvent de leur peau pendant la faifon où elles ne font pas engourdies, êc qu'alors elles en produifent une nou- velle prefque tous les huit jours : lorf- jmt (f) Mémoires de, M- Gkditick , dans ceux de VAci- iim'u de Pru£è^ Mij X6^ Hijioire Naturelle >> que l'ancienne eft féparée du corps cîe Fanimai , eiie reifemble à une mucohté délayée. ' C'eil; rur-tout au retour des chaleurs que les Grenouilles communes , ainli' que tous les Qiîadrupèdes ovipares , cherchent à s'unir avec leurs femelles -, il croît alors aux pouces de? pieds de devant de la Grenouille mâle , une efpèee de verrue plus ou moins noire , 8c garnie de papilles (g). Le mâle s'en fert pour retenir plus facilement fa femelle (h) '-^ïl monte fur Ton dos , & Tembra/Te d'une manière fi étroite avec Tes deux pattes de devant , dont les doigts s'entrelacent les tms dans les autres , qu'il faut employer tin peu de force pour les féparer, &c qu'on n'y parvient pas en arrachant les pieds de derrière du mâle. M. l'Abbé Spallanzani a même écrit qu'ayant coupé «— ' ' . I M I y ■ fgj Rafel, page 54. f'/tj M. Linr.é , vraifembfabîemsRt diaprés Frédéric Menzius , a été tenté de regarder cette efpéce de verrue , comme la partie fexuelfe du mâle; pour peu qu'il tût réfléchi à cette opinion , a auroit été ie premier à la rejeter. Luu, fyjîana naît j sdit* i^--^ tom. IJ/0//0355. àes Quadrupèdes ovipares, 16^ îa tête à un m-ile qui ctoit dccoiiplé, cet animal ne celîa pas de tccondcr pendant quelque temps les œufs de fa femelle, & ne mourut qu'au bout de quatre heu- res {i). Quelque m.ouvement que falTe Ja femelle , le maie la retient avec les •pattes j & ne la îaifle pas échapper , même quand elle fort de l'eau {k) : ils -nagent ainfi accouplés pendant un nom- •hre de jours d'autant plus grand , que là chaleur de Tatmolphère eÛ moindre, & ils ne le quittent point, avant que la femelle ait pondu les œufs (/)* C'eft ainii que nous avons vu les tortues de mer demeurer pendant long-tems inti-, mément unies , & voguer fur la furface des ondes , fans pouvoir être féparées l'une de l'autre. Au bout de quelques jours, la femelle pond fes œufs, en faifant entendre quel- quefois un coaffement un peu fourd -, ces œufs forment une efpèce de cordon ^ (i) Vol. 3^, page 86. (k) CollcEtion académique , tome 5, pagz 54^4 Jlifloire de la GTtnouUle , par Swammtrdam» (U Swim^niTdAni 6* Rcefd, Miij ■zjo HiJIoire Naturelle étant colés enfemble par une mcitière gîaî- reufe dont iis ). On a employé avec lucccs en médecine les différentes portions du coi"ps de la grenouille y ainfî que Ton frai auquel on fait fubir différentes préparations y tant pour conferver fa vertu pendant long-tems, que pour ajouter à TeiEcacité de ce remède (c). La grenouille commune habiteprefque tous les pays. On la trouve très-avant vers le nord, & même dans la Lapponie Suédoife [d) *, elle vit dans la Caroline & dans la Virginie , ou elleeft fi agile, au rapport de plufieurs Voyageurs, qu'elle peut, en fautant, franchir ua intervalle de quinze à dix-huit pieds. Nous allons maintenant préfenter rapi- dement les détails relatifs aux grenouilles (b) Dl&ion flaire d'HiJIoire naturelle, par M. Ki:/- mont de Bomare , article des Grenouilles, (c) Idem* ( d) Voyez dans la continuation de PHiftoire générale des Voyages, tome 76, édition in- 12, h defcription de la Lapponie fuédoife, par M. Pierre Haegeftrsem, traduite par M» Kéralio de Gourlay» ZÎ4 HiJIoire Naturelle cTifîérentes de la grenouille commune^ ^ & que l'on rencontre dans nos contrées, ou dans les pays étrangers : nous allons les confidérer comme des eipèces dif- tincfres *, peut-être des oLfervations plus étendues nous obligeront-elles dans la Suite à en regarder quelques-unes comme deiimples variétés dépendantes du climat, ou tout au plus comme des races confiantes: nous nous contenterons de rapporter ■les diriérences qui les féparent de la :^grenouiiie commune, tant dans leur .'<;onforination que dans leurs habitudes^ des Quadrupèdes ovipares. 285. LA ROUSSE (-î). Il est aisé de diRinguer cette grenouille d'ivec les autres, par une tache noire qu'elle a entre les yeux & les pattes de devant. Elle paroît, au premier coup- d'œil, n'être qu'une variété' de la gre- nouille commune-, mais comme elle (a) Batracos, en grec. jLa muette. M. d'Aubcuton , EncydopéiU métho" Rana temporaria, 14. Linn. amph. npt. Rana muta, Laurenri /pecimen medœum. ^^fd, tah. I & 3., Ranafufca terreftris. Gejlier, de Quadr. ovip.^ fol. 58 , Rana gibbofà» jildr. ovip. 89 , Rana. jfonfî. Quadr., ^ 75 , /• 5, 6 , 7 , 8. Ray, Quadr., 247; Rana aquatica* Bradl. riatur. taby "2.1 -, fi g. I« Batracos, Jrijlote , Hifloire des animaux, L'w. IV^ chap. 9. Frog common , Brltish Zoology , vol. 3 , London ^ 1776. Rana temporaria, iVulff. IçhtkyQiog'a, cum «m- vhïbiis regiii Borujfici. Rana vefpertina j Sappliment au Voyage de M. Pcillas. iS6 Hijloirc Naturelle , habite dans ie même pays, comme elle vit , pour ainli dire , dans les mêmes étangs ôc quelle en diffère cependant conftamment par quelques-unes de Tes habitudes 8c par Tes couleurs , on ne peut pas rapporter Tes caradères diftindifs à ia différence du climat ou de la tem- pérature , 8c l'on doit la coniidérer comme une efpèce particulière. Elle a le deffiis du corps d'un roux obfcur, moins foncé quand elle a renouvelle fa peau , & qui devient comme marbré vers le milieu de Tété. Le ventre eft blanc 8c tacheté de noir à mefure qu'elle vieillit. Les cuiffes font rayées de brun. Elle a , au bout de la langue , une petite échancrure dont les deux pointes lut fervent à faifirles infedes qu'elle retient , en même-tcms , par refpèce de glu dont fa langue eft enduite, 8c fur les- quels elle s'elanee, comme un trait, dès qu'elle les voit à fa portée. On l'a appellée la muette , par comparifon , avec îa grenouille commune , dont les cris défagréables 8c fouvent répétés , fe foat entendre de très-loin. Cependant, dans le tenis de fon accouplement ou lorSqu'on des Quadrupèdes ovipares, 287 ia tourmente, elle poufîe un cri fourd, femblable à une lorte de grognement. Se qui eft plus fréquent & moins foible dans le mâle. Les grenouilles roufTes paffent une grande partie de la belle Hiifon à terre. Ce n'eft que vers la fin de l'automne qu'elles regagnent les endroits maré- cageux, &, lorfque le froid devient plus vif, elles s'enfoncent dans le limon du fond des étangs, où elles demeurent engourdies jufqu'au retour du printems. Mais, lorfque la chaleur efl: revenue , elles font rendues à la vie & au mouvement. Les jeunes regagnent alors la terre pour y chercher leur nourriture : celles qui font âgées de trois ou quatre ans , & qui ont atteint le degré de développement néceiîaire à la reprodu6tfon de leur efpèce, demeurent dans l'eau jufqu'à ce que la faifon des amours foit paiîee. Elles font les premières grenouilles qui s'accouplent, comme les premières ra«^ nimées. Elles demeurent unies pendant quatre jours ou environ. Les grenouilles rouffes éprouvent, ayant d'être adultes^les mêmes chingenaens 28 8 Hijloirc Naturelle que les grenouilles communes ', mais il paroît qu il leur faut plus de tems pour les fubir , & que ce n'eft qu'à-peu-près au bout de trois mois qu'elles ont la. forme qu'elles doivent conierver pendant toute leur vie. Vers la fin de Juillet, lorfque les petites grenouilles iont entièrement éclofes, & ont quitté leur état de têtard, elles vont rejoindre les autres grenouilles roudes dans les bois & dansles campagnes. Elles partent le foir , voyagent toute la nuit & évitent d'êtrek proie des oiieaux voraees , en pafîant le jour fous les pierres ëc fous les différens abris qu'elles ren- contrent , & en ne le remettant en chemin que lorfque les ténèbres leur rendent .la fiireté. Cependant, malgré cette efpcee de prudencejpourpeuqu'iivienneà pleu- voir, elles fortent de leurs retraites pour s'imbiber de l'eau qui tombe. Comme elles font très-fécondes 8< qu'elles pondent ordinairement depuis iix cens julqu'à onze cens œufs , il n'eft pasfurprenant qu'elles fe montrent quel- quefois en il grand nombre , fur-tout dans les bois & les terrains humides , > que des (Quadrupèdes ovipans, 289 que la terre en paroît toute couverte. La multitude des grenouiiles rouffes qu'on voit Tortir de leurs trous lorfqu'il pleut , a donné lieu à deux fables -, Ton a d\t^ non-feulement qu'il pleuvoit quel- quefois des grenouilles , mais encore que le mélange- de la pluie avec des grains de pouiïière pouvoit les engendrer tout d'un coup. L'on ajoutoit que ces gre- nouilles âinfî tombées des nues, ou pro- duites d'une manière fi rapide par un mélange fi bizarre , s'en alloient auffi promptement qu'elles étoient venues , & qu'elles difparoiiToient aux premiers rayons du Soleil. Pour peu qu'on eût voulu découvrir la vérité , on les auroit trouvées , avant ia pluie , fous d^s tas de pierres & d'autres abris , où on les auroit vues cachées de nouveau après ia pluie , pour fe dérober à une lumière trop vive {b) \ mais ou auroit eu deux fables de moins à ra» conter, & combien de gens dont tout le ^ mérite difparoît avec les faits meir veilleux ! ■«* ■ I m (i) Rxfd, pages I3 tf I4. Oyipi.res. Tome IL N ^^o Hifloire Naturelle On a prétendu que les grenouilles roufTes étoient yenimeufes -, on les mange cependant dans quelques contrées d'Al- lemagne -, 8c M. Laurent! ayant fait mor- dre une de ces grenouilles par de petits lézards gris , fur lefquels le moindre venin agit avec force , ils n'en furent point incommodés ( r). Elles font en très-grand nombre dansFIllede Sardaigne ( J), ainlî que dans prefque toute TEurope ^ il paroît qu'on les trouve dans T Amérique feptentrionale , & qu il faut leur rappor- ter les grenouilles appellées grenouilles de terre par Catefby {e) -, Se qui habr- Çc) Laarenti. Jpecimen medicum ^ page 134. (i) Hifloire naturelle des amphibies &* àes poijjont ék la Sardaigne par M. François Cettl. (e) a Le dos & le delTus de cette grenouilfe ?> (la grenouiHe de terre), font gris & tachetés Si de marques d'un brun obfcur fort proches les »• unes des autres : fe ventre eft d'un blanc faîe j> & légèrement marqueté : l'iris eft roùge. Ces »» grenouilles varient quelquefois par rapport à »> la couleur, îes -lines étant plus grifes , dç.les si' autres penchant vers îe brun ; -leurs corps font »gros^ & elles reiTembîent plus à uii crapaud 9) jqu'à une Grenouille, cependant elles ne ram- w pent pas comme les crapauds j mais elles fauteur. des Quadrupèiles ovipares, 291 tent la Virginie & îa Caroline. Ces der- nières paroilî'ent préférer , pour leur nour- riture , les infedes. qui ont la propriété de luire dans les ténèbres , foit que CQt aliment leur convienne mieux , ou qu'elles puiflent Tappercevoir , & le faifir plus facilement lorfqu'elles cherchent leur pâ- ture pendant la nuit. Cateihy rapporte en effet qu'étant dans la Caroline , hors de fa maifon , au comm.encement d'une nuit très-chaude , quelqu'un qui l'accom- pagnoit, lailTâ tomber de fa pipe un peu de tabac brûlant qui fut faiiî & avalé par une Grenouille de terre , tapie auprès d'eux 5 & dont l'humeur vifqueufe dut amortir l'ardeur du tabac. Catefb/ effaya de lui préfenter un petit charbon de bois allumé , qui fut avalé & éteint de même. Il éprouva conftamment que les gre- nouilles terrcflres fairiifoient tous les petits corps enflammés qui étoient à leur portée , & 'A conjedura , d'après cek , On en voit davantage dans les tems humides : ti elles font cependant fort communes dans {es u terres élevées, & paroifîent dans fe rems le plus « chaud du jour. » Causôy , i^ol, i , f^^Ti 6y. Nij 2 92 Hijîoire Naturelle qu'elles dévoient rechercher les vers on les inleâ:es Iiiifans qui brillent en grand nombre , pendant les nuits d'été , dans la Caroline & dans la Virginie (/). 25S III II IIIIIIIM lap— ■■BWEg— la—— — WM LA PLUVIALE (a). Cette grenouille efl: couverte de verrues , ce qui fert à la diièinguer d'avec les autres. La partie podérieure du corps eftobtuic ^parfemée endeffous de petits points. Elle a quatre doigts aux pieds de devant , & cinq doigts un peu féparés les uns des autres aux xii^ds de derrière* (y) Cateshy , au mcme endroit' (fl) La Pluviaie. M. d'Aubtnion^ Encyclopédie méth'jiiqvQ. Rana corpore verrucofo , ano obtufo fubtus punftato, Failli. Suec .. 276 • Rana rubeta , 4. Linn. amphib, npt, Rana palmis tecradactylis , fiflis, pfantis penta^ daCTyliî', f- bpa!macis ano fubtiis pundatu. Water Jack, [tritish Zcology y voie 3» Lundêii^ Rana rubeta. ïVulff'. Ichthyologia , cutn anpkibiis regni Borujfici» Tom. 17 . 2^/. XI/Z .^(Z^ 2p ?> i.LA SO]V:V^ANTK2 MUQISSANTE./'^/7 3oa. des Quadrupèdes ovipares, 293 On la trouve dans plufîcurs contrées de TEurope. Elle sy montre foiivcnt en grand nombre , après les pluies du prin- tems ou de l'été , ainfî que la grenouille rouile -, & c'eft de-là qu'eft tiré le ncm de Pluviale , que M. d'Aubenton lui a donné , & que nous lui confervons. On a fait fur Ton apparition les mêmes contes ridicules que fur celle de la grenouille rouffe. LA SONNANTE (^). On trouve, en Allemagne , une grenouille qui , par fa forme, rellembie un peu plus que les autres au crapaud commun , mais qui eft beaucoup plus petite que ce dernier. Un defes carââ:cres (/i) La Sonnante, M. d'Anlcntou , Encyclopédie méthodique. Rana campanifona, Lauienù fpeeimen mtêlcum* Gifner,pifc. ,^^1. Rana bombina, 6. Linn. amphiô. rept. Ranavariegata, IVulff, I:h(hyologla , cutn amphihiii rcgni EorijJJicU N iij 2^4 ^Hijloire Naînr&lle diftinélifs eft un pli tranrverfal qu'elle a fous le cou. Le fond de fa couleur . eft noir : le deiTus de fon corps eft couvert de points failkns , le defious iTiarbré de blanc 8c de noir. Les pieds de devant ont qviatre doigts divilés , ^ ceux de derrière en ont cinq réunis par une membrane : .on conferve, au Cabinet du Roi , piulieurs individus de cette efpèce. On la nomme la Sonnante, à caufe d'une reilemblance vague , qu'on a trouvée entre fon coafîement & le fon des cloches , qu'on entendroit de loin. Sa forme & fon habitation l'ont fait appelier quelquefois crapaud des ma- rais, âes Quadrupèdes ovipares. 295 LA BORDÉE ij^). Il EST AISÉ de reconnoître cette grenouillé qui fe trouve aux Indes, à ia bordure que préfentent les cotés -, fon corps eft aiongé *, ies pieds de derrière ont cinq doigts divifés. Le dos eft brun & liflc {h) ; le deiîous du corps eft d'une ceuleur pâle . o«: couvert d'un grand nombre de très - petites verrues qui fc tcai- chent. (a) La Grenouille lîordte. M. d^Auoenton g Encyclopédie méthodique. Rana ma''ginata , Laursnti fpscimen meâkum. Ranu marginata , Linii. fyftema natune , edirio 13.* Rana fateribus marginaiis , mufeum ad. fr. y fol. 47. Çb) Suivant M. Lanrenii , îe defîus du corps eft couvert d'aspérités ; mais nous avons cru devoir fuivre !a defcription que M. Linné a faite de cette Grenouille, d'après un individu confervé dans lô muléum du Prince Adolphe. "^J^ N 2Cf(S Hifioire Naturelle LA RÉTICULAIRE («)• On trouve encore dans les Indes , une srcnouiile dont le caradtère diflinélif eft d'avoir le deiîUs du corps veiné Se tacheté de manière à préfenter Tàppa- rence d'un rcfeau , elle a les doigts divifés. (/ï) M, d'Juèeiiton » Encyclopédie, méthodique, La Grenouille re'ticuiaire. L^u'.ti.ti fpccimen mtdicum. Rana venulofa» Sehdi vol. I ^ planche 72 , jÇ^. 4. des (Quadrupèdes ovipares. 297 LA PATTE D'OIE {a). C'e s t une grande & belle grenouille dont le corps eft veiné & panaché de dif- férentes couleurs -, ie fommet du dos préfente des taches placées obliquement. Des bandes colorées , rapprochées par paires, régnent fur les pieds ^c les doigts. Ce qui la caradérife & ce qui lui a fciit donner , par M. d'Aubenton, le nom de Patte-d'oie que nous lui confervonsjc'eft que les doigts des pieds de devant , ainlî que des pieds de derrière, font réunis par des membranes : cette réunion fup- pofe , dans cette grenouille, un féjour allez confiant dans l'eau , & un rapport d'habitudes avec la grenouille commune. On la rencontre en Virgmie, ain(i que la réticulaire avec laquelle elle a beaucoup de rapport , mais dont elle ditlère en ce que fes doigts font réunis , tandis qu'ils font divifés dans la réticulaire. (û) La Patte cf oie. M. d'yfubenton , Ëncvc. méthodiq^ Rana m?y-îma, Lnurenti fpgcimcn medicum, Seba , 1 , tah. 7'2, f^. 3. N V ■2 9 8 Hîjhîre Naturelle i,'agJMiuAdfcgAS<.guasg=aBi«EH«iBagi*.ifcaiaf' L'ÉPAULE-ARMÉE [a). Ontrouve, en Amérique, ctitc grenouille remarquable par fa grandeur -, elle a quelquefois huit pouces de longueur , depuis le bout du mufeau jufqu/à Tamis. On voit , de chaque cote , fur les épaules une efpèce de bouclier charnu , d'un cen,- dré clair pointillé de noir , qui lui a fait donner, par M. d'Aubenton, le nom qu'elle porter fa tête eft rayée de rouf- fôtre 5 les yeux font grands & brillans -, la langue eft large-, tout le relie du corps eft cendré , parlemé de taches de diffé- rentes grandeurs, d'un gris clair ou d'une couleur jaunâtre. Le dos eft très-angu- leux -, à la partie poftérieure du corps , lont quatre excroiilances charnues , en (a) L'Epaule armée- M. d'Juknion, Eiicyctth pjdie méthodique. Rana marina, 8. Limi, omphib. repîilïa* Runa marina, 21. Lcimiiîi fpecimu) medicum. Séh , 1, tab. 765^*^. I. Rana murina maximcij Rana Americana. des Quadrupèdes ovlpwes, 299 f/)i:me de gros boutons. Les pieds de devant font fendus en qiiitre doigts garnis d'ongles iarges & plats. Les pieds de derrière diKcrent de ceux de devant ea ce qu'ils ont un cinquième doigt , de que tous les doigts en font réunis par une petite membrane près de leur origine. Cette efpèce qui paroît habiter fur terre & dans Teau , pourroit fe rap- procher par Tes habitudes de la gre- nouille rouiFe. L'épithète de marine qui hii a été donnée dans Séba, de coniervée par MM. Linné &: Laurenti , paroît in- diquer qu'elle vit près des rivages , dans les eaux de la mer : mais nous avons de la peine à le croire, les Quadrupèdes ovipares fans queue , ne recherchaÊt communément qiie les eaux douceso- N vj 3 00 Hifioire Naturelle LA MUGISSANTE {a). On rencontre en Virginie une grande grenoiiiiie , dont les yeux ovales font gros , fiillans & brilians -, Tiris eft rouge , Lordé de jaune *, tout le deiTus du corps efl d'un brun foncé, tacheté d'un brun plus obfcur , avec àç:s teintes d'un vert jaunâtre^ particulièrement fur le devant de la tête : les taches des côtés font rondes, & font paroître la peau œillée. Le ventre eft d'un blanc fale, nuancé de jaune, & légèrement tacheté. Les pieds de devant èc de derrière , ont communément cinq ( <ï ) Buil frog , en Jng'ols» La Mugiffante. M. d'Jubenton , Encyclopédie mé- thodiquî' Buil frog , Grenouille Taureau , M. Smyth , Voyage dans les Etnts-unis. Rana oceilata, ic- Linn. amphih' rept. Rana pentadactyia, Lamenù fpccimen medkum» Brown , Jamaic. 466, planche 4I , figure 4, Rana maxima comprefla mifcella. Kalm , it. 3 , page 45. Rana halecina. Caush)' , Cai. , 2,foUo 72 , taô. 72* Rana maxima >merica!?a aquatica. S.îj , 1, tab. 1S > fis- ^* No'^s devons obferver des Quadrupèdes ovipares, 301 doigts, avec un tubercule fous chaque phalange. Cette efpèce eft moins nombreufo que les autres efpèces de grenouilles, La Mugrfîante vit auprès des fontaines, qui Te trouvent très -fréquemment fur les collines de la Virginie : ces fources forment de petits étangs, dont chacun ed: ordinairement habité par deux gre- nouilles Mugitiantes. Elles fe tiennent à rentrée du trou par lequel coule la fource -, & , lorfqu'elles font furprifes 5 elles s'élancent , & fe cachent au fond de Teau. Mais elles n'ont pas befoin de beaucoup de précautions-, le peuple de la Virginie imagine qu'elles purifient qu'il y a une faute d'impreflîon dans la treizième édition de M. Linné; h planche faix ante-feiiièmt , figure première du premier voitime de Séba^ y eft citée^ au fieu de ia figure pnmière , pLnciefoixantequiniième du même volume. Cette faute d'imprefiion a fait croire que !a Grenouille appeliée par M- Laurenti la cmq- dois^ts , liaua pentadadtyla , étoit différente de la Mugifiante , parce que M. Laurenti a cité pour fa Grenouille citicj-doigts ^ la ^gure première y planche foixantequïniième de Séba , tandis que ia Mugif- fante à. la cinq doigts font abfolument le même animal' 3 0 2 Hijîûi re Natu re Ile ïes eaux ce entretiennent la propreté des fontaines ^ il les épargne d'après cette opinion, qui pourroit être fondée Tur ia deftruâ:ion qu'elles font des iniccles-, des vers, Sec, mais qui le ch^inge en ftiperflition , comme tant d'autres opifiions du peuple -, car, non-ieulement il ne ies tue jamais, mais même il croiroit avoir fjuelque malheur à redouter s'il les in^ quiétoit. Cependant la crainte cède iou- vent à l'intérêt-, & comme la Mugilîante eft très-vorace & très-friande des jeunes oifons, ou des petits canards, qu'elle avale d'autant plus facilement qu'elle efl: très-grande & que fa gueule eft très- fendue, ceux qui élèvent ces oifeaux aquatiques, la font quelquefois périr (è). Sa grandeur & fa conformation mo- difient Ton coafîement , & l'augmentent, de manière que iorlqu'il eiî réfléchi par les cavités voiiines des lieux qu'elle fréquente , il a quelque refTemblance avec le mugilTement dun taureau qui feroit très-éloigné, &, dit Catefby, à (5) Ciiteshyy à l'sndroit dèjl cite. des Quadrupèdes ovipares, 3 03 un quart de mille [c). Son cri fiiivarjft M. Smith, efl rude, éclatant & briirque*, il femble que l'animal forme quelquefois des fons aiticulés. Un-. Voyageur eft bien étonné, continue M, Smith, quand il entend le mug-iilement retentiifant de la grenouille dont nous parlons , Se que cependant il ne peut découvrir d'où part ^ ce bruit extraordinaire -, car les Mugillantes ont tout le corps caché dans Teau, Se ne tiennent leur gueule élevée au-deilus de la furface que pour faire entendre le coallement très-fort qui leur a fliit donner le nom de gre no uilk- tau- re au (d). Ueipèce de la grenouille Mugi/Tante que M. Laurent! appelle la cinq doigts ( Mana pentadaclyla ) , renferme , fiiivant ce Naturalifte, une variété aifée à dis- tinguer par fa couleur brune , par la petiteiTe du cinquième doigt des pieds de devant, & uar la naiilance d'un /îxième doigt aux pieds de derrière {e)>. (c) Catzsby ^ à l'endroit déjà cité. ( /f ) M. Smithj yoyagi aux Etats unis de l'^mén(jî^ (e) haurcnti fjicQimen midkum^ Iqqq citato^ ^ 304 Hijîoire Naturelle Il y a 5 au Cabinet du Roi , une grande grenouille Mugiiîante, qui paroît fe rapprocher de cette variété indiquée par M. Laurenti-, elle a des taches fur le corps '-y le cinquième doigt des pieds de devant, &:le fixième des pieds de derrière font à peine fenfibles ^ tous les doigts font féparés-, elle a des tubercules fous les phalanges*, fon mufeau efl arrondi-, fes yeux font gros & proéminens *, les ouvertures des oreilles afTez grandes. La langue eft b^ge, plate, Rattachée par le bout au devant de la michoire infé- rieure. Cet individu a fix pouces trois lignes, depuis le mufeau jufqu'à Tanus. Les pattes de derrière ont dix pouces-, celles de devant quatre pouces*, ôc le contour de la gueule a trois pouces fept lignes. V des Quadrupèdes ovipares, 3 o j ■ ■ n> LA PERLÉE (û). On trouve 2\\ Bréfii une grenouille > dont ie ÇQTps eft pArfemé de petits grains d'un rouge clair, èc femblables à des perles. La tètQ eft angaleufe , triinguliire, & conformée comme ceiie du caméléon. Le dos eft d'un rouge brun*, les côtés font mouciietés de jaune: ie ventre blanchâtre eft chargé de petites verrues ou petits gnirns d'un bleu clair*, les pieds font velus, & ceux de devant n'ont que qu-itre doigts. Une variété de cette efpèce , iî riche- ment colorée par la Nature, a cinq doigts aux pieds de devant, & la couleur de Cqïx corps eft d'un jaune clair (^). L'on voit que, dans le continent de l'Amérique méridionale, la Nature n'a (a; La perlée. M. d'Aubenton, Encyclopédie mé* thodique- R'dna margaritifera, 15. Laurenti J^eemen medicum» Scha , I , tab. "JI ,fig- 6 ô" 7. (bj Sébd, I , tab, 71 , fi^, 8. 30^ Hrjîoire Naturelle pas moins départi la variété des couleurs aux Quadrupèdes ovipares, qu'elle paroît au premier coup-d'œii avoit dédaignés, qu'à ces nombreules troupes d'oifeaux de diiîérentes efpèces fur ie plumage defquels elle s'efî plue à' répandre les nuances lesplus vives, Se qui embeiiilTent les rivages de ces contrées chaudes & fécondes. LA JACKIE (^}. Ce ttegre nouille Te trouve en grand nombre à Surinam. Elle eft d'une cou- leur verdâtre , qui devient quelquefois plus fombre. Le dos & les cotés lont mou- chetés. Le ventre eft' d'une couleur pâle & nuageufe -, les cuifîes font par derrière flriées obliquement. Les pieds de der- faj La Jackie. M. d'Aubenton , Encyclopédie mê^ sliûdiquz. Rana paradoxa, 13. Linn. aniphii, repU "^ J^lus, ad.fr.^ R.ana pilcis. Séhn-, muS' 5 I > tab. 78. Miùan , Surinam > 7 1 j tab.. 7 1». n des Quadrupèdes ovipares,' 307 rîcre font palmes *, ceux de devant ont quatre doigts. Mademoifelle Mérian a rendu cette grenouille famcufe , en lui attribuant une métamorphofe oppofée à celle des grenouilles communes. Elle a prétendu qu'au lieu de pafler par Tétat de têtard pour devenir adulte, la Jackie per- doit infenliblement Tes pattes au bout d'un certain tems, acquéroitune queue , & de- venoit un véritable poiiTon. Cette méta- morphofe eft plus qu'invraifemblable : nous n'en parlons ici, que pour déiigner l'efpèce particulière de grenouille à la- quelle Mademoifelle Mérian l'a attribuée. "L'on conferve au Cabinet du Roi , & l'on trouve dans prefque toutes les collec- tions de l'Europe , plufieurs individus de cette grenouille, qui prélentent les dilîérens degrés de fon développement , & de fon pafTage par l'état d-e têtard , au lieu de montrer , comme on l'a cru faufîbment , les divcrfes nuances de foa changement prétendu en poiiîon. La forme du têtard de la Jackie , qui eft a (lez grand, & qui rciTemble plus ou moins h un poiffon , comme tous les autres tê- tards, a pu donner lieu à cette erreur , 3o8 Hijîoire Naturelle dont on n a parlé que trop foiivent. D'ailleurs il paroît qu'il y a une efpèce particulière de poiffon , dont la forme ex- térieure eft aflez rembl..bie à celle du té- tard de la Jackie , Se que Ton a pu prendre pour le dernier état de cette grenouille d'Amérique. LA GALONNÉE (^) L/N TROUVE en Amérique cette gre- nouille 5 dont M. Linné a parlé le pre- mier. Son dos préfente quatre lignes re- levées & longitudinales-, il eft d'ailleurs femé de points failLms ôc de taches noires. Les pieds de devant ont quatre doigts fé- parcs -, ceux de di^rrrère en ont cinq réu- nis par une membrane -, le fécond efl F lus long que les autres , & dépourvu de efpèce d'ongle arrondi qu'ont pluiîeurs grenouilles. Nous regardons comme une variété de cette efpèce, jufqu'à ce qu'on aitrecueill I (aj Rana Typhonia, 9. Lifin. amph. repu des Quadrupèdes ovipares. 309 de nouveaux faits , celle que M. Laurent! a appelle grenouille de Virginie (b). Le corps de ce dernier animal , qu'on trouve en efîet en Virginie , eft d'une couleur cendrée , tachetée de rouge -, le dos eft re- îevé par cinq arêtes longitudinales , dont les intervalles font d'une couleur pile. Le rentre & les pieds font jaunes, fhj La Galonnée. M. d'Aubtnton, Encyclopédie méthodique. Rana virginica, Laurenti fpecimen medicum^ ^<^«> i, t. ISif 4- 3 I o Hijhire Naturelle DEUXIÈME GENRE. Quadrupèdes ovipares qui n^ont point de queue & qui ont fous chaque doigt y une petite pelote vifqueufe. I RAINES. LA RAINE VERTE ou COMMUNE (a). Il est aise de diflniguer des gre- nouilles k Raine verte , ainfi que toutes ies autres Rames , pa,r des efpèccs de pe- appartient encore davantage à la Raine verte -, & comme fa taille eft toujours beaucoup plus petite que celle de la grenouille commune , elle joint plus de ge^nûllQiïe. à toutes les qualités de cette dernière. La couleur du deiîus de fon corps , eft d'un beau vert-, le delîous, où l'on voitde petits tubercules 5 ell: blanc. Une raie jaune, légèrement bordée de deux figures de-Séba, cicées par M. Linné, celle de h pLQiicke foixûiite-îreiilènie du premier volume, doit être .rapportée à ia Haine jqueUtte ^ &: celle d-e la plairche folxarite-dixième au fécond volume 9 à la Raine Bojjue. ) Gwnov. ., mus, , 2 , /. 84 , ^-'^ 63 , Rana. Gepier^ de Qiiadiiip. ovip. ^ page ^^, RanuncH." lus viridi's. -■ ■ ' Ray , Quadfup. ^ 15 1 , rana arborea', feu ranun" cul us virid-is. : - _R<'fil-> tab. 9, i.o & II. Hyia viridis, L.-Hirenti fpecimeii maduum. Rana arborea, yVulffj Uhtnjoîo^ia , cum empàièiis T>a Bon'jjki,' 5 I 2 Hijloire Naturelle riolet , s'étend de chaque coté de la tête 6 du dos , depuis le muicau jufqu'aux pieds de derrière-, &: une raie femblable rcgne depuis la mâchoire fupérieure juf- qu'aux pieds de devant. La tête eft courte , aufîî large que le corps, mais un peu ré- trécie pardevant-, les mâchoires font arron- dies, les yeux élevés. Le corps eft court, prefque triangulaire , très- élargi vers la tête, convexe par-defîus & plat par- dertous. Les pieds de devant , qui n'ont que quatre doigts , font aflez courts & épais -, ceux de derrière, qui en ont cinq, font au contraire déliés & très-longs -, les ongles font plats & arrondis. La Raine verte fiute avec plus d'agilité que les grenouilles , parce qu'elle a les pattes de derrière plus longues, en pro- portion de la grandeur du corps. C'eft au milieu des bois, c'eft: fur les branches des arbres qu'elle paiîe prefque toute la belle faifon -, la peau eft: fi gluante , & fes pe- lotes vifqueufes fe collent avec tant de facilité à tous les corps , quelque polis qu'ils foient, que la Raine n'a qu'à fe po- ftT fur la branche la plus un'e , même fur la furface inférieure des feuilles, pour s'y attacher des Qijadrupèdes ovipares. 315 attichcr de mantère à ne pas tomber. Ca- telL/ dit qu'eik a la faculté de rendre ces pelotes concaves , &: de former par-là un petit \'ïdQ qui l'attache plus fortement à la furfice quelle touche. Ce même Au- teur ajoute qu'elles franchilient quelque- fois un intervalle de douze pieds. Ce fait cft peut-être cxagcré \ mais , quoi qu'il en foit , les Raines font auflî agiles dans icurs mouvemens que déliées dans leur forme. Lorfque les beaux jours font venus , on l'es voit s'élancer fur les infcdles qui font à leur portée -, elles les faififfent, & les retiennent avec leur langue, ainiî que les grenouilles-, & fautant avec vîtelî'e de rameau en rameau , elles y repréfentent jufqu'à un certain point les jeux & les petits vols des oifcaux , ces légers habr- tans des arbres élevés. Toutes les fois mêmequ'aucunpréjugédéfavorablen*exif- tera contre elles ', qu'on examinera leurs couleurs vives qui fe marient avec le vert des feuillages & l'émail des fleurs ^ qu'on remarquera leurs rufes & leurs embuf- cades -, qu'on les fuivra des yeux dans leurs petites chaffes *, qu'on les verra s'élancer Ovipares, Tome IL O 2 I 4 Hijhire Naturelle h pJuiieurs pieds de di (lance , fe tenir avec facilité fur les feuilles dans la fituation la plus renverfée Se sY placer d'une manière qui paroîtroit merveiileufe il Ton ne con- noîffoit pas Torgane qui leur a été donné pour s'attacher aux corps les plus unis -, n aura-t-on pas preique autant de plaiiir à les obferver qu à coniidérer le plumage , les manœuvres 8c le vol de pluiieurs efpèces d'oifeaux ? L'habitation des Raines au fommet de nos arbres , eft une preuve de plus de cette analogie & de cette reifemblanee d'habitudes que l'on trouve même entre ïes clafTes d'animaux qui paroiiîent les plus différentes les unes des autres. La dragonne , l'iguane , le baiilic , le camé- îéon 5 8c d'autres lézards très-grands habi- tent au milieu des bois 8c même fur les arbres ^ le lézard ailé s'y élance comme i'écureuil avec une ficilité & à des dif- tances qui ont fait prendre fcs fauts pour une efpèce de vol -, nous retrouvons en- core fur ces mêmes arbres les Raines , qui cependant font pour le moins auiïi aqua^ tiques que terreftres , Se qui paroilfent H fort fe rapprocher des poifToas ^ 8c tandis des Quadrupèdes ovipares. 3 i y que CCS Raines , ces habitaiis fi naturels de l'eau , vivent fur les rameaux de nos forêts , Ton voit , d'un autre côté , de grandes légions d'oifeaux prefque entière- ment dépourvus d'ailes , n'avoir que la mer pour patrie , & attachés , pour ainâ dire , à la furface de l'onde , pafTer leur vie à la (îllonner ou à fe plonger dans les flots. Il en efl des Raines comme des gre- nouilles, leur entier développement ne s'efîedue qu'avec lenteur -, & de même qu'elles demeurent long-tems dans leurs véritables œufs , c'eft-à-dire fous l'enve- loppe qui leur fait porter le nom de té*- tards 5 elle ne deviennent qu'après un tems affez long en état de perpétuer leur efpèce : ce n'efl; qu'au bout de trois on quatre ans qu'elles s'accouplent. Jufqu'à cette époque, elles font prefque muettes; les mâles mêmes qui , dans tant d'efpèces- d'animaux , ont la voix plus forte que ies femelles , ne fe font point entendre , comme il leurs cris n'étoient propres qu'à exprimer des defirs qu'ils ne refTentent pas encore, & à appeller des compagnes^ o ^ 3 I 6 Hijîclre Nature lU vers lefquelles ils ne font point encore entraînés. C'ell ordinairement vers la fin du mois d'Avril que leurs amours commencent -, mais ce n'efl pas fur les arbres qu'elles en goûtent les plaiiîrs -, on diroît qu'elles veulent fe fouftraire à tous les regards , Se fe mettre à Tabri de tous les dangers , pour s'occuper plus pleinement fans dif- traclion Se fans trouble de l'objet auquel elles vont s'unir -, ou bien il femble que leur première patrie étant l'eau , c'cfi: dans . cet clément qu'elles reviennent jouir dans toute fon étendue d'une exiflence qu'elles y ont reçue , &: qu'elles font pouffées par une forte d'inâindc à ne donner ie jour à de petits êtres lemblables à elles , que dans les ailles favorables où ils trouve- ront en naifîant la nourriture Se la sûreté qui leur ont été nécedaires à elles-mêmes dans les premiers mois où elles ont vécu*, ou plutôt encore c'eft à l'eau qu'elles retournent dans le tems de leurs amours , parce que ce n'eft que dans l'eau qu'elles peuvent s'unir de la manière qui con- vient le mieux à leur organifation. Les Raines ne vivent dans les bois que dts Quadrupèdes ovipares. 317 pendant Je tems de leurs chaiïes , car c'efl aufîî au fond des eaux & dans le limon des lieux marécageux , qu'elles fe cachent pour paiFer le tems de Thiver & de leur engourdiirement. On les trouve donc dans les ^angs dès la fin du mois d'Avril, ou au commence ment de Mai-, mais, com.me fi elles ne pouvoient pas renoncer , même pour un tems très-court , aux branches qu'elles ont habitées, peut-être parce qu'elles ont h^Çoin d'y aller chercher l'aliment qui leur convient le plus lorfqu'elles font entièrement développées, elles choififTent les endroits marécageux entourés d'arbres : c'eft-là que les mfiles gonflant leur gorge ^^ qui devient brune quand ils font adultes, pcuilcnt leurs cris rauques & fouvent ré- pétés , avec encore plus de force que la grenouille commune. A peine l'un d'eux fait-il entendre Ton coaiî'ement retentif- fint , que tous les autres mêlent leurs ions difcordans à fa voix-, & leurs ck- m^eurs font fi bruyantes qu'on les pren- droit de loin pour une meute de chiens qui aboient, & que , dans les nuits tran- quilles , leurs coailemens réunis font O iij 3 I 8 Hifioire Nûturells quelquefois parvenus jufqu'à plus d'une îieue , fur - tout lorfque la pluie étoit prête à tomber. 'Les Raines s'accouplent comme les grenouilles ^ on apperçoit le mâle & la femelle defcendre fouvent au fond de Teau pendant leur union , & y demeurer afîez de tems -, la femelle paroît agitée de mouvemens convuliifs, fur- tout lori^ que le moment de la ponte approche-, Se le mâle y répond en approchant plu- fîeurs fois l'extrémité de Ton corps , de manière à féconder plus aifément les œufs à leur fortie. Quelquefois les femelles font déli- vrées , en peu d'heures , de tous les œufs qu'elles doivent pondre -, d'autres fois elles ne s'en débarraffent que dans qua- Tante-huit heures , Se même quelquefois plus de tems -, mais alors il arrive fouvent que le mâle laffé;, & peut-être épuilé de fatigue 5 perdant fon amour avec fes delirs , abandonne fa femelle , qui ne pond plus que des œufs fiériles. La couleur des Raines v. rie après leur acccuplement -, elle efl; d'abord roulTe êc devient grifâtre tachetée de roux , des Quadrupèdes ovipares, 5 \ 9 elle cft enfiiite bleue , & enfin verte. Ce n'eft ordinairement qu'après deux mois , que les jeunes Raines ont la forme qu'elles doivent conierver toute leur vie ; mais, dès qu'elles ont atteint leur dévelop- pement , & qu'elles peuvent fauter Se bondir avec facilité , elles quittent les eaux & gagnent les bois. On fait vivre aifément la Raine verte dans les maifons , en lui fourniflant une température & une nourriture conve- nables. Comme fa couleur varie très-fou- vant, fuivant l'âge, la faifon & le climat, èc comme lorfque l'animal eft mort , le vert du dellus de ion corps fe change fouvent en bleu , nous prélumons que l'on doit regarder comme une variété de celte Raine , celle que M. Boddaert 3. décrite fous le nom de ci'^^o^iiHe à deux couleurs [b). Cette dernière Raine faifoit partie de la colleélion de M. SchloiTer , & avoit été apportée d© Guinée j fes pieds n'étoient pas palmé>. (1^) "Rana bicoîoris. Pétri Boddaert ^ epijl. de Rnua bicobn. Ex wiifeo Joan. Ait, Scr.loJJer Amft.y Oiy 3 20 HiJIoire Naturelle Ses doigts étoient garnis de pelottes vilqueiiies *, elle en avoit quatre aux pieds de devant & cinq aux pieds de derrière. La couleur du defîus de fon corps étoit bleue , & le jaune régnoit fur tout le deiTous. Le mufeau étoit un peu avancé *, la tête plus large que le corps , Sz la lèvre lupérieure un peu fendue. On rencontre îa Raine verte en Europe (c) , en Afrique , & en Amé- rique (d) ; mais 5 indépendamment de cette eipcce , les pays étrangers offrent d'autres Quadrupèdes ovipares fans queue , & avec des plaques vifqueufes fous les doigts. Nous allons préfenter les car rnckères particuliers de ces divcrfes Raines-, (c) Eife eft très-commune en Sardaigne. Hif- foire naturelle des amphibies ^"f des poiffJns de la Sar- daigne, par M. François Cetti , pa^e 39. fdj Catesby , Hiftoire Naturelle de la Caroline. Ty^. Smith j yoya^e dans Us Etats- unis de i'Ani^ rifue. ^.^ des (Quadrupèdes ovipares. 321 » ■ « LA BOSSUE ia). On trouve, dcins Tille de Lcmiios , une raine qu'il efl aiié de diftingiier d'a- vec les autres , parce que fur fon corps arrondi & plane , s'élève une boire hicn fenllble. Ses jeux font faiiians *, «Se les doigts de fcs pieds garnis de pelotes gluantes comme celles de la raine corn- mune , lont en msme-tems reunis pa# une membrane. Elle eft la proie des ferpens. Il paroît que cette eipècc qui appartient à l'ancien continent , fe ren- contre auiîi à Surin'hm -, mais elle y a iubi l'influence du clim^at , & y forme une variété ciiflinguée par les taches que le deillis de fon corps préfente {h). (a") La Boflue. M. d'JulieNton, Eucydopâdk mi- thod'^qne. Hyla ranstformis, Lanreud fpccimen medicum. Séba^ 1 , tab. 1 3 , /• 2- (5) Hyiasranacformis, Var. j B. , Laurent! fpeci" men wsdicum. Séba , 2, tab. 70, flg. 4. O V 3 2 2. Hijloire Naturelle H'Miil l»l T'P'I ■lllllll» "Il TPHHMI'lii I III ■! Il'l" Wl jiniwwni'rifWi « Il I • Il ■ ■ I I ^ LA BRUNE ia). (jEtte Raine, que M. Laiirenti a le premier décrite , fins indiquer fon pays natal , mais qui nous paroît devoir appartenir à l'Europe , eft diftinguée d'avec les autres par fa couleur brune, & par des tubercules en quelque forte déchiquetés qu'elle a fous les pieds. La Raine , ou grenouille d'arbre dont parle Sioane fous le nom de rana arba- rea maxima ^ ôc qui habite la Jamaïque , pourroit bien être une varicté de la brune *, ïa couleur eft foncée comme celle de îa brune : à la vérité , elle eft tachetée de vert , Se elle a de chaque coté du cou une efpèce de fac ou de velîie conique ( ^ " -, mais les différences de cette raine qui vit en Amérique, avec la brune qui paroît habiter l'Europe, pourroient (a) La Brune. M. d'Auhenton , Encyclopédie mé- thodiqiie-. Hyla fufca, 27. Lannnti Jnccimsn mcdkunu ( /) ) Sloaiis y t. 2» des Quadrupèdes ovipares. 323 être rapportées à l'influence du climat 3 ou à celle de la faifon des amours > qui 5 dans prcfque tous les animaux > rend plufieurs parties beaucoup plus apparentes. LA COULEUR DE LAIT (^}. EiLLE HABITE cn Amérique : fa cou- leur efl d'un blanc de neige , avec des taches d'un blanc moins éclatant -, le bas- ventre préiente des bandes d'une couleur cendi'ée pâle -, l'ouverture de la gueule ell très-grande. Une variété de cette efpèce , au lieu d'avoir le delîus du corps d'un blanc de neige, l'a d'une couleur bleuâtre un peu plombée. ( a ) La couleur de iaic M. d'AuhentQn » Ency- CÎopédie méthodique. Hylalâcftea, 28; Lauunti fpccimm medicum» %J^ Oyj 524 Hi/icire Naturelle LA FLUTE USE («). Cette espèce a le corps d'un bîanc de neige , fuivint M. Laurenti , de cou- leur jaune , fuivant Séba , & tacheté de roiîge. Les pieds de derrière iont palmés , & le niâie , en coaflant , f:iit enfler deux vefTies qu'il a des deux côtés du cou , & que l'on a comparées à des flûtes. Suivant Séba , elle coaile mélo- dieujement'. mais je crois qu'il ne ûut pas avoir i'oreiile très- délicate pour le plaire à la mélodie de la Fiiiteuie *, cette raine Te tait pendant les jours froids & pluvieux, & Ton cri annonce le beau tem.s -, elle eil oppofée en cela à la gre- nouille commune , dont le coailement efl au contraire un indice de pluie. Mais la fécliereffe ne doit pas agir également fur les animaux dans deux climats aufii (rt) La Flûteule. M. d'Aubtntoii ^ Encyclopédie méthodique. lîyla tibiatriXj go. Laurenti Jpecimin medicum* ^cùa, l, tak. 71, ji^. I &* 2. des Quadnipè.Ies ovipares, 5 2 y différens que ceux de l'Europe & de l'Amérique méridionale. Le maie de la raine couleur-de-lait ne pourroit-il pas avoir aufîî deux vefîies, qu'il n'enfleroit & ne rendroit apparentes que dans le tems de fes amours , & dés-lors la FIû- teufe ne devroit-elle pns être regardée comme une variété de la couleur-de-lait î L'ORANGÉE («). Le corps de cette raine efl jaune , avec une teinte légère de roux , 6c Ion dos efl: comme circonfcrit par une file de points roux plus ou moins foncés. Séhà dit qu elle ne diiière de la fiilteuie que par ie défaut des vefiies de la gorge: elle vit à vSurinam. On rencontre au Brérd une raine dont le corps eft a'un jaune tirant fur la cou- leur de l'or : Ion dos cft à la vérité (û) L'Orangée. M. d'Auhzmon , Encyclepédk méthodique, Hyla aurantiaca, 31, LauraiU Jj^ccimcn tnedicum. 3 2 (^ Hljîoke Naturelle panaché de rouge , & on Ta vue d'une maigreur fi grande y qu'on en a tiré le nom de raine fqueiette qu'on lui a donné {b). Mais les raines , ainli que les grenouilles , font fujettes à varier beaucoup, par l'abondance ou le défaut de graille 5 même dans un très -court efpace de tems. Nous penfons donc que la raine fqueiette , vue dans d'autres momens que ceux où elle a été obfer- vée , n'auroit peut-être pas paru aiïez maigre pour former une efpèce ditîé- rente de l'Orangée, mais fimplement une variété dépendante du climat, ou d'autres circonflances. (3) La Raine fqueiette. M. d'Auhenton Eiicy' tlop<îdie méthodique. Hyia fcefeton, 33. Laumiii fp&cùiizn medicum^ maj t. 73 , fig. ^. ^] des Quadrupèdes ovipares. 327 LA ROUGE i^}. On la trouve en Amérique-, elle a îa tête groiîe , l'ouverture de la gueule grande , & fa couleur efl: rouge. M. le Comte de Bufton a fait men- tion , dans Thiftoire des perroquets ap- pelles crîcJ^s 5 d'un petit Quadrupède ovi- pare fans queue de l'Amérique méridio- nale , dont fe fervent les Indiens pour donner aux plumes des perroquets une belle couleur rouge ou jaune , ce qu'ils ap- pellent tapirer. Ils arrachent pour cela les plumes des jeunes cricks qu'ils ont en- îevés dans leur nid -, ils en frottent îa place avec le fing de ce Quadrupède ovipare*, les plumes qui rcnaiii».nt apiès cette opé- ration 5 au lieu d'être vertes , comme âup^r.want, font jnunes ou rouges. Ce Quadrupède ovipare fans queue vit com- munément dans les bois : il y a, au Ca- binet du Roi , pluiieurs individus de cette (fl) La rouge. M. d'Anbauon , Encydop. métloJique'^ llyiarubra, 31. Laurent i friecimcR mcdicum». Sida y 1 y îaè, êjô , jj^. 5» 328 HiJIoire Naturelle efpèce 5 confervés dans V eCprït-dc-vin , d'après lefquels il cfî: aifé de voir qu'il eiï du genre des raines, puifqu'ii a des pla- ques virqueufesau bout des doigts, ce qui s'accorde fort bien avec Tha-bitude qu'il a de demeurer au milieu des arbres. Il paroît que la couleur de cette raine tire uir le rouge ', elle préiente fur le dos deux bandes longitudinales, irrégulicrcs, d'un blanc jaunâtre , ou même couleur d'cr. Il me femble qu'on doit regarder cette Jolie &z petite raine comme une va- riété de la rouge ou peut-être de l'oran- gée. Combien les grenouilles, les cra- pauds & les raines ne varient -ils pas, iiiivant l'âge, le fexe, la faifon & l'abon- dance ou la diiette qu'ils éprouvent î La raine à tapir er a , comme la rouge , la tête grofTe en proporfion du corps , Sz l'ouverture de la gus'ule efï grande. Au refte, il eiz bon de remarquer que nous retrouvons fur les raines de l'Amé- rique n.éridionale les belles couleurs que la Nature y a accordées aux gre- nouilles, & qu'elle y a prodiguées aufH avec tant de magnificence aux cifeaux, aux inledes & aux papillons. des Qiiadrupèdes ovipares. 329 ♦^= »■■"¥ 3^ TPcOISIEME GENRE. Quadrupèdes ovipares fans queue ^ qui ont le corps ramajji & ar^ rondi. CRAPAUDS, LE CRAPAUD COMMUN [a). Depuis iong-tems Topinion a ^ètû cet animal dégoûtant, dont Tapproche révolte tous les lens. Ueipèce d'horreur avec laquelle on le découvre, eft produite (a ] *f ^v;^ , eti ^ec ]3ufo , en la du. Toad , en Jnglois. Le Crapaud commun* M. d'Juhntoti , Encydo' pedis métkodiqui* 3 3 o Hijloi re Nmu re lie même par Timage que îe fouvcnir en retrace-, beaucoup de gens ne Te le repré- fentent qu'en éprouvant une forte de frémiirement, & les perfonnes qui ont le tempérament foible& les nerfsdéiicats , ne peuvent en fixer Tidée , fans croire fentir dans leurs veines le froid glacial queronaditaccompagnerFattouchement du crapaud. Tout en eft vilain, jufqu'à fon nom, qui eft devenu îe ligne d une bafle diîîormité -, on s'étonne toujours loriqu'on le voit conftituer une eipèce conftante d'autant plus répandue , que prefque toutes les températures lui con- viennent, & en quelque forte d'autant plus durable, que piulieurs efpèces voi- sines fe réunilTent pour former avec lui une famille nombreufe. On eft tenté dé Rana Bufo , 3 , hhin. amphibia. reptUia. 'Bviïo ^ Scotia iliiiftrata , Ediniiurgi ^ 1684. Rana Bufo, IVutff', Ichthyolooia ^ cum amphihlii r2giH Forufjlé. Phrunos, /irijî. , h'ft. an. lik 9, cap. i, 4.0. Toad, Bnnsh Zooio^y, l/'oi 3, Loi 1 don ^ 1776. Rubeta, feu Phi-ynuiTi.,Gey7/er, pifcSo. ' BradL, nat. . t. n , f. 2. Bufo 5 ieu rubeta , Ray , Quadrup. 255, des Quadrupèdes ovipares. 331 prendre cet animal informe pour un pro- duit fortuit de l'humidité & de la pourri- ture, pour un de ces jeux bizarres qui échappent à la Nature-, Se on n'imagine pas comment cette mère commune, qui a réuni û fouventtant debeilcs proportions à tant de couleurs a.i]rréabies , & qui même a donné aux grenouilles & aux raines une forte de grâce , de gentil- leffe & de parure, a pu imprimer au crapaud une forme fî hideufe. Et que Ton ne croie pis que ce foit d'après des conventions arbitraires qu'on le regarde comme un des êtres les plus défavora- blement traités: il paroît vicié dans toutes ies parties. S'il a des pattes , elles n'élè^ vent pas Ton corps dirproportionné au- deiîus de la fange ou'ii habite. S'il a des yeux, ce n'cfl point en quelque forte pour recevoir une lumière qu'il fuit. Man- geant des herbes puantes ou vénéneufes, caché dans la vafe , tapi fous des tas de pierres , retiré dans des trous de rochers, fale dans fon habitation, dégoûtant par Tes habitudes , diiîorme dans {^ow corps, oblcur dans fes couleurs , infccl par ion haleine , ne fe foulcvant qu'avec peine , 3 5 2. Hijîoire Naturelle ouvrant, lorfqu'on Tattaque, une giieuîe hideule, n'ayant pour toute puilTance qu'une grande réfi fiance aux coups qui le frappent, que i'inertîe de la matière, que Topiniâtreté d'un être ftupide , n'employant d'autre arme qu'une liqueur fétide qu'il lance , que paroît-il avoir de bon ^ fi ce n'efl de chercher , pour ainli dire, à fe dérober à tous les yeux, en fuyant la lumière du jour? Cet être ignoble occupe cependant une afTcz grande place dans le plan de la Nature: elle Ta répandu avec bien plus de profufion que beaucoup d'objets chéris de fa complaiilmce maternelle. Il femble qu'au phyfique, comme nu moral , ce qui efl: le plu? mauvais , eft le plus hc'ûe à produire-, & , d'un autre côté, on diroit que la Nature a voulu, par ce frappant contrade, relever la beauté de fes autres ouvrages. Donnons donc dans cette hil- toireuncplace afiez étendue à ces êtres, fur lefquels nous Tommes forcés d'arrêter un moment l'attention. Ne cherchons même pas à ménager la délicatede*, ne craignons pas de blcller les regards -, Se tâchons de montrer le crapaud tel qu'il eft. des Quadrupèdes ovipares, 3 3^5 Son corps , arrondi & ranufTé, a plutôt l'air d'un amas informe Se pétri au hazard, que d'un corps organifé, arrangé avec ordre , & tait fur un modèle. Sa couleur eft ordinairement d'un gris livi- de, tacheté de brun &de jaunâtre ^quel- quefois , au commencement du printems, elle eft d'un roux fale , qui devient en- fuite 5 tantôt prelque noir , tantôt oli- vâtre, & tantôt roufîatre. Il eft encore enlaidi par un grand nombre de ver- rues ou plutôt de puftules d'im vert noi- râtre , ou d'un rouge-clair. Une éminence très - âlongée, faite en forme de rein , molle & percée de plulieurs pores très- viilbles , eft placée au-deifus de chaque oreille. Le conduit auditif efl fermé par une lame membraneufe. Une peau épaiire, ■dure , & très-difficile à percer , couvre fon dos aplati ♦, fon large ventre paroît toujours en fié-, Tes pieds de devant font très- peu alongés, & divifés en quatre doigts, tandis que ceux de derrière ont chacun fix doigts réunis par une membrane {b)» (^) Le doigt intérieur eft gros, mais très-court & peu fenlible dans le fqueleite. 3 5 4 HlJIoire Naturelle Au lieu de fe fej-vir de cette large patte pour fauter avec agilité, il ne l'emploie qu'à comprimer la vafehiUTiide fur laquelle il repofe ^ & au-devant de cette niafîe , qu'efl-ce qu'on diflingue? Une tête un peu plus groile que le refte du corps , comme s'il manquoit quelque chofe à fa ditlormité : une grande gueule garnie demâchoiresraboteufes, mais fans dents ^ des paupières gonflées , & des /eux affez gros 5 f aillans & qui révoltent par la colère qui paroît fouvent les animer. On eft tout étonné qu'un animal qui ne femble pétri que d'ime vile êc froide boue, puilfe feii" tir l'ardeur de la colère , comme fi ia Nature avoit permis ici aux extrêmes de fe mêler , afin de réunir dans un fêul être tout ce qui peut repoulTer l'intérêt. Il s'irrite avec force pour peu qu'on le tou- che -, il fe gonfle , 8c tâche d'employer ainfi fa vaine puiffance : il x'éfifle long- tems aux poids avec lefquels on cherche àl'écrafer-, &il faut que toutes fes parties & fes vaiffeaux foient bien peu liés entre eux, puifqu'on a vu des crapauds qui, percés d'outre en outre avec un pieu, ont cependant vécu plulieiirs jours, étiUjt fiches contre terre. des Qualrupèdes ovipares, ^^^ Tout Te refTent de la groiïîèreté de Tatmolphère ordinairement répandue autour du crapaud, & deladifproportion de fes membres : non-leulement il ne peut point marcher j mais il ne faute qu'à une très-petite hauteur : lorfqu'il fe fent preilé, il lance contre ceux qu'il pourfuit, les fucs fétides dont il efl imbu *, il fait jaillir une liqueur limpide que Ton dit être fon urine (c) & qui, dans certaines circonftances , eft plus ou moins nuiiibîe. Il tranfpire de tout fon corps une humeur laiteufe, & il découle de fa bouche une bave qui peut infecter les herbes & les fruits fur lefquels il pafTe, de manière à incommoder ceux qui en mangent fans les laver. Cette bave & cette humeur laiteufe peuvent être un venin plus on. moins a6tif, ou un corrofif plus ou moins fort, fuivant la température , la faifon, & la nourriture des crapauds, Tefpèce de Tanimal lur lequel il agit , & la nature ^de la partie qu'il attaque. La trace du crapaud peut donc être , dans certaines (c) Voyez l'ouvrage déjà cité de M. LaureaU 3 3 îe naturel des Quadrupèdes ovipares pa- roifLint , pour ainfi dire , plus flexible que celui des animaux mieux organifés. Que Ton croie tout au plus , qu'avec moins de dangers à courir, 8c une nour- liture d'une qualité particulière, l'efpèce du crapaud pourroit être perfeâ:ionnée comme tant d'autres efpèccs ^ mai^ ne faudra-t-il pas toujours reconnoitre dans les individus dont la Nature feule aura pris foin, les vices de conformation & d'habitudes qu'on leur a attribués ? Comme l'art de Thomme peut rendre prefque tout utile , puifqu'ii change quelquefois en médicamens falutaires les poifons les plus funeftcs , on s'eft fervi des crapauds en médecine ; on les y a employés de plufieurs manières (q) , ôc contre pluiieurs maux. (^) •« Mes Nègres, que tes chaleurs du foferî >» & du fable avoient beaucoup incommodés, fe » frottèrent le front avec ces Crapauds vivaasj des Quadrupèdes ovipares. 351 On trouve plufïeiirs obfervations , d'après lelquelles il paroîtroit au pre- mier coup-d'œii qu'un crapaud a pu fe développer & vivre pendant un nombre prodigieux d'années dans le creux d\m arbre ou d'un bloc de pierre, fans au- cune communication avec l'air extérieur ; mais on ne l'a penfé ainfi , que parce qu'on n'avoit pas bien examiné l'arbre ou la pierre , avant de trouver le crapaud dans leurs cavités (r). Cette opmion ne peut pas être admile, mais cependant on doit regarder comme très-fur qu'un cra- paud peut vivre très-long-temps , & même jufqu'à dix-huit mois lans prendre au- cune nourriture , en quelque forte fins refpirer, & toujours renfermé dans des boîtes fcellées exactement. Les expé- riences de M. Hériifant le mettent hors dont iïs trouvèrent encore quelques-uns fous m les biounkiHes : c'eft aflez leur coutume iorl- ** qu'iis font travaillés de la migraine , & ils en « furent Ibuîagés. •> Hijloire naturelle du Sénégal, par M. Adanfon , pngi 163. (r) Encyclopédie méthodique , art. des Crapauds, par M. d' Aubeston, Jjîruc, Paris, 1737? /fl-4'° pages 562 & fitiv» 3 5 2 Hijloire Naturelle de doute (5), & ceci eft une nouvelle confirmation de ce que nous avons dit dans notre premier difcours touchant la nature des Quadrupèdes ovipares. Voyons maintenant les cara6tères qui diftinguent les crapauds diflérens du cra- paud commun , tant en Europe que dans les pays étrangers-, il n''cft prefqu'aucune latitude où la Nature n'ait prodigué ces êtres hideux dont il femble qu'elle n'a diverfifié les efpèces que par de nou- velles difformités , comme fi elle avoit voulu qu'il ne manquât aucun trait de laideur à ce genre difgracié. *■ - ' .11 ^ (s) Eloge de M. Hérijfmt , îlifloirs de l'Jca-^ émit des Sciences, année 1773» des Quadrupèdes ovipares. 353 LE VERT ia). On trouve 5 auprès de Vienne , dans ies cavités des rochers ou dans les fentes obfcures des murailles , un crapaud d'un blanc livide, dont le defTus du corps eft marqueté de taches vertes légèrement ponctuées, entourées d'une ligne noire, &, le plus fouvent, réunies plufieurs enfemble. Tout Ton corps eft parfemé de verrues , excepté le devant de la gueule & les extrémités des pieds , elles font livides fur le ventre, vertes fur les taches vertes , & rouges fur les intervalles qui léparent ces taches. Il paroît que les liqueurs corrofives que répand ce crapaud, peuvent être plus nuifibles que celles du crapaud commun : fa refpiration efl accompagnée (fl) Le Vert. M. d'Aubentoiii Encyclopédie mé" thodique' Butb viridîs, 8. Latirenti fpecimcn mtdicam. Rana fitibunda , M. Pallas , Supplément à fin Voyage, 354 JJifloire Naturelle d un gonflement de la gueule. Dans îa colère. Tes yeux étincellent •, & Ton corps enduit d'une humeur vifqueufe, répand ime odeur fétide, ïemblable à celle de la morelle des boutiques ( Solanum nignim) ^ mais beaucoup plus forte. Il tourne toujours en dedans fes deux pieds de devant. Comme il habite le même pays que le crapaud commun, on ne peut décider, que d'après plufieurs obfervations , fi les diilérences qu'il présente, quant à fes couleurs, à la difpofition de Tes verrues, B^c, doivent établir, entre cet anim.al & le crapaud commun , une diverfité d'efpèce ou une iimple variété plus ou moins confiante* Suivant M. Pallas, le crapaud Vert, qu'il nomme rana fitibunda , fe trouve en affez grand nombre aux environs de la mer Cafpienne (3). C^) M. P allas, à l'endroit déjà cité^ "KJf y âes Quadrupèdes ovipares, 3 5 y LE RAYON-VERT {a). Nous PLAÇONS à la fuite du vert, ce crapaud qui pourroit bien n'en être qu'une variété. Il eft couleur de chair; ion caraélère diftindif eft de préfenter des lignes vertes, difpofées en rayons j il a été trouvé en Saxe. Nous invitons les Naturalises, qui habitent rAllemagne, à rechercher fî l'on ne doit pas rapporter au Rayon- vert , comme une variété plus ou moins diftindte , le crapaud trouve en Saxe , parmi des pierres, pnr M. Schréber, & que M. Pallas a fait connoître fous le nom de grenouille changeante (b). Ce crapaud eft de la grandeur de la grenouille commune -, fa tête eft arrondie ; ia bouche fans dents, fa langue épaiife (fl) Le Rayon-vert. M. d*Aubenton ^ Encydo^ pêdie méthodique* Bufo Schrebianus, 7. Launnti fyscimen medicum, ( O SpiciUgia ^ologica , fafciculus feptimus y foU I. 3 5^ Hifioire Naturelle Se charnue -, les paupières fiipérieures font à peine feniibles , le defius du corps eft parfemé de verrues. Les pieds de devant ont quatre doigts, ceux de derrière en ont cinq , réunis par une membrane. M. Edier, de Lubeck, a découvert que ce crapaud change fouvent de cou- leur, ainli que le caméléon 6c quelques autres lézards , ce qui établit un nouveau rapport entre les divers genres- des Quadrupèdes ovipares. Lorfque ce cra- paud eft en mouvement, fa couleur eft blanche parfemée de taches d'un beau vert, & Tes verrues paroifTent jaunes. Lorfqu'il eft en repos , la couleur verte des taches Te change en un cendré plus ou moins foncé. Le fond blanc de fli couleur, devient aufli cendré lorlqu'oii le touche & qu'on Tinqniète. Si on rexpofe aux rayons du foleil dont il fuit la lumière, la beauté de ies couleurs diiparoît, Sz il ne préfente plus qu'une teinte uniforme & cendrée. Un crapaud, de ïa même efpèce, trouvé engourdi par M, Schréber, préfentoit , entre les taches vertes, une couleur de chair fem- blable à celle du Rayon-vert, des Quadrupèdes ovipares. 357 LE BRUN {a). Ce crapaud a îa peau li/îe ^ fans aucnne verrue , & marquetée de grandes taches brunes qui Te touchent. Les plus larges & les plus foncées, font fur le dos, au milieu & le long duquel s'étend une petite bande plus claire. Les yeux font remarquables en ce que la fente que lailTe la paupière en fe contraâ:ant , eft fituée verticalement au lieu de f être tranfverfalement. Sous la plante des pieds de derrière qui font palmés , on remarque un faux ongle qui a la dureté de la corne. La femelle eft diflinguée du mâle par les taches qu'elle a fous le ventre. Ce crapaud fe trouve plus fréquem- jTient dans les marais , qu'au milieu des (rt) Le Brun. M. d'Auhanon^ Encyclopédie mé- thodique. Bufo fufcus. Laurenti fpecimen medicum. Rafel, tab. 17 & 18= Rana ridibunda j Supplément au Voyage det 358 HiJIoire Naturelle terres. Lorfqu'il eft en coière , il exhaîe une odeur fétide femblable à celle de Tail, ou de la poudre à canon qui brûle-, Se cette odeur eft affez forte pour faire pleurer. Dans l'accouplement, le mâle paroît prendre des foins particuliers pour faci- liter la ponte des œufs de la femelle. Rœfel foupçonne qu'il eft venimeux ; 8c Adius Se Gefner afîurent même qu'il peut donner la mort , foit par fon fouf- Ûq erapoifonné lorfqu'on l'approche de trop près, foit lorfqu'on mange des herbes imprégnées de fon venin. Sans doute rafîcrtion de Gefner & d'Adlius peut être exagérée -, mais il reftera toujours aux crapauds, Se fur -tout au crapaud Brun , ailez de qualités malfailantes , pour juftifîer l'averfion qu'ils infpircnt. Il paroît que c'eft le crapaud Brun que M. Pallas a nommé rana ridibunda (gre- nouille rieufe ) , qui le trouve en grand nombre aux environs de lamerCafpienne, & dont le coaffement , entendu de loin , imite un peu le bruit que l'on fait en riant. âçs Quadrupèdes ovipares. 3 j 9 LE CALAMITE (<»). C'est encore un crapaud d'Europe qui a beaucoup de reflemblance avec le cra- paud brun , mais qui en drfîère cependant âfTezpour conftituer uneefpèce diftindbe» Il a le corps un peu étroit : Tes couleurs font très - diveriîfiées -, Ton dos , qui eH: olivâtre , préfente trois raies longitudi- nales , dont celle du milieu eft couleur de fonfre •, & les deux des côtés ondu- lées & dentelées , font d'un rouge clair mêlé d'un jaune plus foncé vers les parties inférieures. Les côtés du ventre, les quatre pattes & le tour de la gueule, font marquetés de pluiieurs taches iné- gales & olivâtres. Voilà la difpoiition générale des cou- leurs de la peau fur laquelle s'élèvent des puftules brunes fur le dos , rouges (a) Le Caïamice. M. d'Aubenton , Encyclopédie méthodique, Bafo calamita, 9, Laureuti fpccimea rnsdicum^ lia fil, tab, 2^. 3<3 0 Hijîo ire Naturelle vers les Cotés . d'un rouge pâle prcs des oreilles , 6c d'une couleur de chair éclatante vers les angles de h bouche où elles iont grouppees. L'extrémité des doigts eft noirâtre, & "garnie d'une peau dure comme de la corne , qui tient lieu d'ongle à Tanimal. ■Au-deffous de la plante des pieds de devant, fe trouvent deux efpèces d'os ou de faux ongles dont le Calamité peut fe fcrvir pour s'accrocher : les doigts des pieds de derrière font féparés. Le Calamité Te tient , pendant le jour, dans les fentes de la terre & dans les cavités des murailles. Au lieu d'être réduit à ne fe mouvoir que par fiuits, comme les autres Quadrupèdes ovipares fans queue, il grimpe , quoiqu'avec peine, •& en s'arrêta nt fouvent , à l'aide de fes faux ongles, & de fes doigts féparés , il monte quelquefois le long des murs jufqu'à la hauteur de quelques pieds pour gagner fa retraite. On ne trouve pas ordinairement les Calamités iculs dans leurs trous. Ils y font raiïemblés & ramafîés au nombre de dix ou douze. C'efl la nuit qu'ils iortent • de âes Quadrupèdes ovipares. 5^1 de leur alîle , & qu'ils vont chercher leur nourriture. Pour éloigner leurs en- nemis, ils font fiiinter, au travers do leur peau , une liqueur dont l'odeur fem- blable à celle de la poudi'e enflammée ^ cil encore plus forte. Au mois de Juin, ceux qui ont atteinf l'âge de trois ans & à-pcu-près leur entier accroiiTement , fe raâemblent pour s'ac- coupler fur le hord des marais remplis de joncs où ils font entendre un coafTe- mentretentijîant & fingulier. On pourroit penfer que les habitudes particulières de ces crapauds , inpAient fur la nature de leurs humeurs<3cemp6chentq-ii'ils ne foienf venimeux ; cependcint Rœiel a préfumé le contraire, parce que, fuivant lui,- les cigognes qui font fort avides de gre- nouilles , n'attaquent point les Cala* mites. ^^^?Y^ Ovipares, Tome IL O 352 Hijloire Naturelle LE COULEUR DE FEU (^). M. Laurenti a découvert ce crapaud fur les bords du Danube. C'eft un des plus petits. Son dos d'une couleur olivâtre très- foncée efl: tacheté d'un noir falc: mais le ventre, la gueule, les pattes & Li plante des pieds 5 iont d'un blanc bleuâtre tacheté d'un beau vermillon, &c'eft de- îàque lui vient Ton nom. Toute la furface de fon corps eft parfemée de petites verrues. Quand il efl: expofé au loleil , fa prunelle prend une figure parfaitement tria-ngulaire dont le contour eft doré. Cette efpèce eft très-nombreufe dans les marais du Danube -, une variété de ce crapaud a le ventre noir tacheté ôc ponélué de blanc. On trouve le couleur de Feu à terre , pendant l'automne : lorfqu'on l'approche Ca) FeuerKrote, en Allemand, Le couleur de feu. M. d'Jubcuton ^ Encyclopédie méîkodiguer Bufo igneus, 13. Laurenti ffscimsn mcdicum, H^felp tab. 22 & 2g. l des Quadrupcaes ovipares. 5^3 & qu'il eft près de Teaii , il s'y élance avec iégèreté, ainfi que les grenouilles: mais s'il ne voit aucun moyen d'échapper , il s'affaiiTe contre terre comme pour le cacher \ dès qu'on le touche , fa tcte fe contra de & le jette en arrière*, Il on le tourmente, il exhale une odeur fétide, &: répand par l'anus une forte d'écume. Son coalFement qu'il fait entendre fans enfler fa gorge, eft une forte de grc- gnement fourd& entrecoupé , qui , quel- juefois fe prolonge & reflemble un peu, uivant M. Laurcnti^ à la voix d'une per- fonne qui rit. Les œufs hors dei corps de la femelle , font difpofés par pelotons, ainfî que ceux des grenouilles, au lieu d'être rangés par files , comme îes œufs du crapaud commun. Et ce qu'il y a de remarquable dans les habitudes de ce petit animal qui femble faire, à cer- tains égards , la nuance entre les crapauds &: les grenouilles, c'eû qu'au lieu de craindre la lumière, il le plaît fur 1^ bord de l'eau , à s'imbiber des rayons du foleil. Il ne paroît pas, d'après les expériences de M. Laurdnti, que les 3^4 Hijioire Naturelle hunieurs du couleur de Feu aient d'antre propriété nuifible que celle d'affoupir certains petits animaux , tels que ie$ lézards gris qui font très-fenfibles à toute forte de venin, ainfi que nous l'avons déjà dit. LE PUSTULEUX («). On trouve , dans les Indes , ce crapaud remarquable par fes doigts garnis de tubercules Semblables à des épines, & par les véfi^uics ou puflules qui le cou- vrent. Sx couleur eft d\in roux cendré \ elle eft plus claire fur les côtés & fur îe ventre cii elle eft tachetée de roux. Il a quatre doigts féparés aux pieds de devant Se c'fnq doigts palmés aux pieds de derrière. .t^a) Lt PuJ!uUu:i. M. d'Aub&uton, Encyclopédie péthod'que. lîufo puftuîofus . 4- LauTCiiti fpcciinzn medlcum^ rSeha, 1 , t. 'j^ , jig. I. des Quadrupèdes ovipares. 3 (^ 5 LE GOITREUX i^). Son corps arrondi efl d'une couleur ToufTe. Son dos eft filloné par trois rides longitudinales. Son bas-ventre paroît enflé ', Se cet animal eft fur-tout diftingué par un gonflement confidérabîe à la gor ge^ Les deux deigts extérieurs de Tes pieds de devant font réunis •> il habite dans les Indes. (û) Le Goitreux. JM. à'Anhenton , Encyclojrédit méthodique. Rana ventricofa , 7. Linn. amphib. rtpu Mus. Ado'.ph. Fred. l, page ^^. Bufo ventricofus ,5, Launnti J^ecimen medicHin, Qi?j 3 65 HiJIoire Naturelle LE BOSSU (t). La tète de ce crapaud eft très-petite, obtufe & enfoncée dans la poitrine. Son corps ridé , mais fans verrues , eft très- convexe. Sa couleur efl nébuleufe : fon dos préfente une bande longitudinale, un peu pâle 8c dentelée -, tous fes doigts font féparés les uns des autres. Il en a quatre aux pieds de devant & fix aux pieds de derrière. On le trouve dans les Indes orientales, apniî qu'en Afrique". L'indiv^rdu que nous avons décrit a été apporté du Sénégal au Cabinet du Roi. ( û ) Le Boffu. M. d'Auhmton , Encydopéâit mê' thodi-que. JRana gibbofa, 5, Liim. ampKih. repf. Bufo gibbofus, 63 Laureuti f^ccimen medkum» ^ ^ tStvc de-i ucuveTùréitu Se I i.LE :B0SSJJ . 2 . TjB CANNELE. ^.7y.<3^-^. des QiiadrupèJes ovipares, 5^7 LE PIPA (a). De tous les crapauds de . rAmérique Niéridionale, i'un des plus remarquables eft le Pipa. Le mâle & la femelle lont adcz difiérens Tun de Tautre , tant par la grandeur que par la conformation , pour qu'on les regarde, au premier coup- d'œil, comme deux clpècestrcs-diftinétes. Auiïi 5 au lieu de décrire refpccc en gé- néral 5 croyons-nous devoir parler lépa- rément du mâle & de la femelle. Le mâle a quatre doigts féparés aux pieds de devant & cinq doigts palmes (rt) Cururu, ^.^«5 l' Amérique méùiioimfe. Le Pipa* M- d'Juùeiiton , Encyclopédie métho^ àiqm. Rana pipa, l, Limi. amphib. rept»^ Grofwv. , muS' 2 j page 84,N.° 64. Séba , mus. I , taè- 77 ^ fig. 1 , 4. Bufo, feu pipa americana. Bradl.^ nat., t. 12 , f- !• Rana Surinamenfis» Vsiipi. nat. , I , t. ^i , fig. 6, Flanches enluminées, N.^ 2i« 3^8 HiJ?ûire Naturelle aux pieds de derrière. Chaque doigt des pieds de devant efl fendu à rextrémité en quatre petites parties. On a peine à diflinguer le corps d avec ia tête. L'ou- verture de la gueule eft très-grande : îes yeux placés au-deffus de la tête font très-petits & aflez diftans Tun de l'autre, La tête & le corps font très-aplatis. La couleur générale en ed: olivâtre plus ou moins claire 5c feméede très-petites taches rouffes ou rongeâtres. La femelle diilere du mâle en ce qu'elle cft beaucoup plus grande. Elle a éga- lement la tête 8c le corps aplatis. Mais la tête eft triangulaire & plus large à la bafe que la partie antérieure du corps. Les yeux font très-petits & très-diftans Tun de Tautre , ainii que dans le mâle. Elle a de même cinq doigts palmés aux pieds de derrière & quatre doigts divifés aux pieds de devant, mais chacun de ces quatre doigts cft fendu à Textrémité en quatre petites parties plus fenfîbles que dans le mâle. Son corps cft communé- pient hériiié par-tout de très-petites ver- rues. L'individu femelle , qui eft con- jfcrvé au Cabinet da Roi, a cinq pouces àes Quadrupèdes ovipares. 5 (39 quatre lignes de îongueur depuis îe bout du mufeaii jufqu'à i'aniis. Ce qui rend iur-toat remarquaÊîe ce grand crapaud de Suriniuu , c'efi la m;i-» nicre dont îcs fœtus de cet animal croif^ fent, fe développent & éclofent (b)^ Les petits du Pipa ne font point eoncus fous la peau du dos de leur mère , ainll que Ta penfé Mademoifelie de Mcrianj. à qui nous devons les premières obfer- vations fur cet animal (c) : maisjierfque les œufs ont été pondus par ia femelle' êc fécondes par le maie de ia même ma- nière que dans tous les crapauds , le mâle au lieu de les difperier ,- les ramaiîe avec les pattes 5 les pouiie fous fon ventre, 6c les étend fur le dos de La femelle oii. ils fe colcnt. La liqueur fécondante du mâle 5 fait enfler la peau & tous les tégii- niens du dos de la femelle qui forment alors autour des œufs> des fortes de cellules. (é) Koyé^ un Mémoire de M. Bonnet, inféré dans h JouTHal de PhypLijm du l'il^ ■) iW. 1 y pa^e 425, (c) Mcrian^ drUcrratro de generativrrc cf jrrsramTT'^ phofiùui iiifci^tjriwi Surlnanimfmm- ^ £rc Jmjicrdo ^ 3 7^9- " \« ^\'\ 5 70 Hijloire Naturelle Les œufs cependant grofîîfrent,& doi- vent éprouver par ia chaleur du corps de îa mère , un développement plus rapide co proportion que dans îes autres ef» pèces de crapauds. Les petits éclofent , & fortent en fuite de leurs cellules , après avoir paffé, en quelque forte, par Tétat de têtard , car ils ont , dans les premiers tems de leur développement , une queue qu'ils n ont plus quand ils font prêts à quitter leurs cellules {d). Lorfqu'ils ontabandonnéîe dos de leur mère ^ celle-ci en fe frottant contre des pierres ou des végétaux, fe dépouille des portions de cellules qui reftent encore, & de fa propre peau qui tombe alors en partie pour fe renouveiler. Mais la Nature n*a jamais préfenté de phénomènes ifolésj Texpreffion d'extraon- dinaire ou dejïngulier n'eftpoint abfolue , mais feulement relative à nos con- noilTances^ & elle ne déiîgne en générai qu'un degré plus ou moins grand dans une propriété déjà exiftante ailleurs : 1M^— I— I I j^.— . I I II ' , . » (i) Œiipm de M*. l'Abbé Sjpulhniani , vqI, £• des Quadrupèdes ovipares, 371 aiiffi la manière dont les petits dn Pipa fc développent , n'cfl point à la rigueur particulière à cette efpèce. On en remarque une aiFez lemblable , même parmi les Quadrupèdes vivipares, puiique les petits du farigue ou opofîum, ne prennent, pendant quelque tems , leur accroiflement que dans une efpèce de poche que ia femelle a fous le ventre {e). Au refte , il paroit que la chair de ce crapaud n'eft pas malfaifante *, & fuivant ?e rapport de Mademoifelle de Mérian , les Nègres en mangent avec plaiiir. (e) Voyei , dans l'Hifiojc Rat. des Quadrup. l'anicU de l'opojjum^ Qv'i 3 7^ Hijïoire Naturelle ■JW. J»L HM I" •>, HW ^Jh .l.aa!!aHE8g33 LE CORNU (-2)- t>E CRAIPAUD que Ton trouve en Amé- rique, eil Tundes plus hideux-, fa tête efl preiqu'auffi grande que la moitié de fon corps -, Touverture de fa gueule efl énorme, la langue épaiile ôc large y Tes paupières ont la forme d'un cône aigu, ce qui- le fait paroître armé de corneç dans leiquelles Tes yeux fêroient placés. Lorlqu'iî ^ïl adulte , fon alped: eft affreux-, il a le dos & les cuiiîes hériffés d'épines. Le fond de fa couleur eft jaunâtre -, des raies brunes font placées en long fur le dos , Se en travers fur îes pattes Se fur les doigts. Une large bande blanchâtre s'étend depuis la tète jufqu'àTanus. A Forigrne de cette bande, on voit de chaque côté une petite tache ronde & noire. Ce vilaiuanimal a quatre (a) Le Cornu. M. a ^ubent-on , Encyçlojfédis unéthodiquè» Rana cornuta, il. Linn. amphib. rept. Bufo cornutus, Laurend fyecimcii mtdicvm» Séba, I j r. 72, fi^- l Ùf 2* des Quadrupèdes ovipares. 373 'doigts réparés aux pieds de devant & cinq doigts réunis par une membrane aux pieds de derrière. Suivant Séba , îa femelle diftère du maie , en ce que les doigts font tous fcparés les uns des autres. Le premier doigt des quatre pieds étant d'ailleurs écarté des autres dans la femelle, donne à ces pieds une reffemblance înparfaite , avec une véritable main , réveille une idéedemonftruo(ité& ajoute à l'horreur avec laquelle on doit voii; cette hideufe fcm^elle. Rien en effet ne révolte plus que de rencontrer au milieu de la difformité quelque trait des objets que Ton regarde comme les plus par* faits. *.. V? J 3 74 HiJIoire NatureHi L' A G U A {a). Ce grand crapaud que Ton appelle au Brélil Aguaqiiaquan , & dont ie deffus du corps eft couvert de petites éminences , cft d'un gris cendré femc de taches rouflltres, prefque couleur de feu. li a quatre doigts féparés aux pieds devant, & cinq doigts palmés aux pieds de der- rière. L'on conferve, au Cabinet du Roi, «n individu de cette efpèce, qui a fept pouces quatre lignes de longueur, depuis îe bout du luufean jufqu'à l'amis. (a) L'Agua. M, d'Juheiiiou , Encyclopédie mé^ thodiquC' Bufo Brafifienfis, Laurenti fpecimen medicum. Bufo Braùlienlis, Scha , i. tab- 73 , fi^. i 6* 2» des Quadrupèdes ovipares, jyf LE MARBRÉ i^)- v>ET ANIMAL reiïemblc un peu à Tagiia; Il a, comme ce dernier, quatre doigts divifés aux pieds de devant, & cinq doigts palmés aux pieds de derrière-, mais il paroîtêtre communément beaucoup plus petit. D'ailleurs le defîus du corps eft marbré de rouge & d'un jaune cendré ; & le ventre eft jaune, moucheté de noir» fa) Le Marbré. M. d^Jubenton , EncydopéMi méthodique. Bufo marmoratus . Laurent} fpecimea nedicutu, Sébaj i, tab, 7,, fe 4 6* 5. \^ 37^ HlJIoire Naturelle sixaascssR LE CRIARD («)._ Le Criard que Ton trouve à Surinam^ eil un des plus gros crapauds. Sa peau eft mouchetée de livide & de brun, 8c parfemée de verrues. Les épaules couvertes «le points faillans, de même que le ventre, font relevées en boflb, & percées d'une multitude de petits trous. Il efl aifé de le diflincruer du marbré & du pipa que Ton trouve auiii à Surinam , parce qu'il a cinq doigts à chaque pied j les doigts des pieds de devant font féparés , & ceux des pieds de derrière à demi-palmés. Il habite les eaux douces où il ne cefTe de taire entendre fon coafTement défagréable. C'cir ce qui l'a fliit appeller le mufiden-, par M. Linné ;. înais le nom de criard que lui a donné M. d'Aubenton , convient bien mieux à un animal dont la voix rauque & y ' fa) Lq Criard. M. d' Aubeinon , Encyclopédie nié- méthodique. llana muûcaj 2- Linn' amphib' rcpîiU ies Quadrupèdes ovipares, 577 idifcordante ne peut que troubler les concerts harmonieux ou le filence paifible de Li Nature, & qui ne peut faire entendre qu'un coafTement aulîî défa- gréabîepour Toreille, que fou afpedTeft pour les yeux. 378 Hijîoire Naturelle BBMBaBHM REPTILES BIPÈDES. xNous AVONS VU le feps & le chaî- cide fe rapprocher de Tordre dçs Ter- pens par ralongement de leur corps , Se la brièveté de leurs pattes. Nons allons maintenant jeter les yeux fur un genre de reptiles , qui réunit encore de pln.3 près les lerpens Se les lézards. Nous ne le comprenons pas parmi les Quadrupèdes ovipares , puifque le cara6tère diflindif de ce genre efl: de n'avoir que deux pieds ^ mais nous le plaçons entre ces Quadrupèdes & les ferpens. Les reptiles qui le compofent diffèrent des premiers, en ce qu'ils n'ont que deux pattes au lieu d'en avoir quatre , 8c ils font diflingués des féconds par ces deux pieds qui manquent à tous les lerpens. Il feroit d'ailleurs fort aifé de les con- fondre avec ces derniers , auxquels ils reffemblent par Talongement du corps , les proportions de la tête &: la forme des écailles. des Quadrupèdes ovipares, 379 L'on a douté , pencLint long-tems , de Tcxiflence de ces animaux j & en effet tous ceux que Ton a voulu jufqu'à préfent regarder comme des reptiles Bipèdes , étoient des feps ou des chal- cidcs qui avoient perdu , par quelque accident, leurs pattes de devant ou celles de derrière-, la cicatrice étoit fenfîble, & ils pfélentoient d'ailleurs tous les caraûères des leps ou des chalcides : ou h\çn c'étoient des ferpens mâles que l'on avoit tués dans la faifon de leurs amours , iorfqu'au moment d'aller s'unir à leurs femelles , ils font fortir par leur anus leur double partie fexuelle , dont les deux portions s'écartent l'une de l'autre , & , étant garnies d'afpérités affez femblables à des écailles , peuvent être prifes 5 au premier coup - d'œil ^ pour des pattes imparfaites. On nous a fou- vent envoyé de ces ferpens tués peu de tems avant leur accouplement , & qu'on regardoit comme des ferpens à deux pieds 5 tandis qu'ils ne diftéroient àçs autres qu'en ce que leurs parties fexuelles étoient gonflées & à découvert. C'efl: parmi i:es ferpens , furpris dans leur^ 580 Hijfoire Naturelle amours, que nous croyons devoir com^ prendre celui que M. Linné a placé dans le genre des anguis , & qu'il a nommé anguis bipède {a). On doit encore rapporter les prétendus reptiles bipèdes , dont on a fait men-* tion jufqu'à prélent, à des larves plus ou moins développées de grenoirilles , de raines , de crapauds éi même de fala- mandres , tous ces Quadrupèdes ovi- pares ne préfentânt fouvent que deux pattes dans les premiers tems de leur âccroiffement. Tel eft , par exemple , l'animal que M. Linné a cru devoir placer non-feulement dans un genre , mais même dans un ordre particulier , & qu'il a zp^tWè Jyrene lacertine {b). Il avoit été envoyé de Charles-Town , par M. le Dodeur Garden , à M. Eilis \ il avoit été pris à la Caroline , où on doit le trouver aiTez fréquemment , «■ (a) Llnn. 3, fyjîema natura , tom. 1 1 foi 190^ tdif. ig.* fbj Voyez ^addition qui eCt à la fin du pre- mier volume du ryftéme de la nature par M<.Linné3 treizième édition» des Quadrupèdes ovipares, 381 puirqiie les habitans du pajs lui ont donné un nom j ils Tappcllent mud ingaana. On le trouve communément fur le bord d^s étangs , 5c dans d^s endroits marécageux , parmi les arbres tombés de vétufté , Sec. Noifs avons exa- miné avec foin la hgure & ia dcfcriptioa que M. Eilis en a données dans les tranfadtions philofophiques (c) ', Se nous n'avons pas douté un fcul moment que cet animal , bien loin de conftituer un ordre nouveau , ne fût une larve *, il a les carad:ères généraux d'un animal imparfait , & d'ailleurs A a les Cârac^ tères particuliers que nous avons trou-» vés dans les falamandres à queue-^plate. A la vérité , cette iirve avoit trente-un pouces de longueur-, elle étoit par con^» féquent beaucoup plus grande qu'aucune larve connue \ Se c'eft ce qui a empê- ché M. Linné de la regarder comme un animal non encore développé *, mais ne doit-on pas préfumer que nous ne con- noilfons pas tous les Quadrupèdes ovi- fcj Lettre de Jean ElHs^ Tranfadlions £/ùlofuj)ài^eSjf mnéz 1766, toTie. 56» 3 -8 2 HiJIoire Nature Me pares de TAmérique feptentrionaîe , Vol. II y 8^. Paj'S qu^il habite , se, S y. AHmens. La Tortue Bourbeufe peut vivre lon^-tems fans prendre ai'.cunt nourriture y Volume I y ?57- Le Crocodile ell contrains quelquefois de demeurer beaucoup de tems, R y 594 TABLE & même pîufîeiirs mois fans manger^ z^s*^ Il avale alors de petites pierres & de petits morceaux capables ûempêclier fes iiiteftinS' de fe relTerrer ,- Iderru Amaionc Les Crocodiles font fî abondâtes dans les grandes rivières de l'Amâ^one 6c d'Oyapoc , dans la baie de Vincent- pinçon , & dans les lacs qui y communiquent, qu'ils y gênent, par leur multinide, la navigation à^s Pyrogues, Vol. I, 27,9- Us fuivent ces légers batimens, fans cependant eiTayer de les ren- verfer , & fans attaquer les hommes , Idem- II efb quelquefois aifé de les écarter à coups de rames, lorfqu'ils ne font pas très- grands, Jdem. Améiva. Defcription de ce lézard & (es caractères difdnftifs. Vol. II , s.9 > & fuivanus» Il fe trouve '^ans les deux Coatinens, 44. Amour, Cefl: au retour du printems qfte les Quadrupèdes ovipares éprouvent le fentimeiic de l'amour & cherchent à s'unir à leurs femelles. Vol. ly 45. Trlalgré leur filence habituel, ils ont prefqiie tous des foins particuliers pour exprimer leurs defirs. Le mâle appelle fa femelle par v.n cri exprefTifauquel elle répond par un accent femblable , 46'. La conforma- tion des QiiaJrupèdes ovipares paroit des plus propres aux jouiiTances de famour , Idem, Les parties fexuelles d^s mâles font renfermées dans l'intérieur de leur corps, jufqu'au mo- ment où ils s'accouplent avec leurs femelles, J4em. Parmi les animaux fufceptibles d'aftec- lipiPS tend;'cs.& de foins emprelfés, les efpècts DES MATIERES. '595 ks moins ardentes en amour , font celles oii le mâle abandonne fa femelle , après en avok: joui •, enfuke viennent les efpèces où le mâle prépare le nid avec elle;, où il la foulage dans la recherche àts matériaux dont elle fe fert pour le conllruire, &c. &. enfin celles qui reflentent le plus vivem.ent \qs feux ào. 1 amour , font les efpèces où le maie partage entièrement avec fa ccm.pagne y le foin de couver les Qe:£s , Z55. On ne peut attribuer une vive , intime & confiante tendre/Te à un anim.al, tel que le Crocodile, qui, par îa fi'oideur de Ton fane, ne peut éprouver prefque jamais , ni paflions impetueules, ni lentim^nc protond, z^G» Amphibie. La Tortue Grecque efl amphibie^ jufquà un certain point, par fon organilaticn. Vol, I y 289. Animaux (les) diffèrent des végétaux, & fur-tout de la matière brute, en proportion du nombre 8c de l'adivité des fens dont ils ont été pourvus, VgL I, 8. Tous les ani- maux qui ont du fang, doivent lefpirer Tair de ratnK)fphère , 24. Les animaux qui ne fuent point, & qui ne pofsèdent point une grande chaleur intérieure, mangent très -peu , zS. Arcinoë. ( ville de j, confacrée aux Croco° diles auxquels on donna des prêtres , Vol.I, zSj^ Art. L'art de l'hom^me n'eft qu'une appli- cation-des forces de la Nature, Vol. /, Z3z> Atmofphere. Les Quadrupèdes ovipares ne* peuvent réfifter aux effets d'une atmofphere^. flutô; froide que tempérée, Vol. I, 2,9. R y] 39^ TABLE }iiuri. Defcription du lézard Azuré , VcU 77^ jByisiLic. Contes ridicules répandus âti fujet du Bafilic, Vol. /, ^4^. Il habite l'Amérique méridionale, s ^4- Sa defcription Idem. Il faute & voltige, pour ainfi dire, avec agilité de branche en branche, ^45. Il témoigne une forte de fatisfactioi à ceux qui le regardent, 346» Béguan. Nom donné par les Indiens aux Bézoards d'Iguane, Vol. I, ^4;. Be\oards attribués à des Tortues franches; leur forme & leurs couleurs. Vol. 1 , 105. On trouve quelquefois des Bézoards dans le corps des Crocodiles, aiafi que dans celui de plu- sieurs autres lézards, 25? , ;2§ a. Defcription de cts Bézoaids, zSz. Leur couleur. Idem, BézoardsdeTupinambis, 3 1 o. Bézoard d'Iguane, 3/^0. Bézoard d'Iguane apporté de l'Amérique méridionale, au Cabinet du Roi^ ^ss- Sa defcription, ^40. BimoxuU (lézard), defcription & habitudes de ce kzard de l'Amérique feptentrionale^ Vol. /, Bifides. Vrais reptiles Bipèdes, Vol- JI 3 37S & fuivantes. Anim.aux qu'on i/aurcit pas dû compter parmi ces reptiles. Idem. Bois aquatiques (les), qui garniiTent les 'rivages de la Caroline, font rem.plis de poif- fons deilrudlcurs, & d'auties animaux qui fe dévorent les uns les autres *, on y rencontre aufli de grandes Tortues, mais dks font le ^ DES MATIERES. ^97 plus fouvent la proie de ces poiiïbns carna- ciers , qui , à leur tour , fervent d'aliment aux Crocodiles , plus puifTans qu'eux tous , Vol, Jy X60. Bombée (la Tortue) habite dans les pays chauds, Vol. I, 20^. Defcription de fa forme Jdem. Dimenfîons d'une carapace d'une tortue de cette efpèce , Idem. Couleurs de la Bombée, Jdem. Son rapport avec la tortue jaune, JBonheur. Les tortues £-anches font regar» êiéQs par les Japonois , comme Tembléme du bonheur, Vol. I, 20.9. Bordure ( la ) de la carapace des tortues cft communément garnie de 22 ou 25 lamesj VoL J, 54. Bojfu ( crapaud ) : defcription de cet ani- mal , & lieux où on le trouve. Vol. II, ^G6. Bojfue ( Raine ) y fa defcription , Vol. II y 3x1. Bourheiife ( la tortue ) a cinq doigts aux pieds de devant , & quatre aux pieds de derrière*, le doigt extérieur de chaque pied de devant eft communément fans ongle. Vol, I y i5z. Sa queue eil à-peu-près longue comme la moirié de la carapace*, elle la tient éten- due lorfqu'elle marche , Idem\ elle efl beau- coup plus petite que la tortue terrellre, ap- peilée la Grecque , 25?. Sa carapace eil noi- râtre *, le diique eft garni de treize lames bordées de llriées légères , foiblement poin-» tillées dans le centre , & les cinq de la rangée du milieu, fe relèvent en arêtes longitudinales^ 'S9^ TABLE Jciem. La partie poftérieure du pîaftron eil termiaée par une ligne droite , Idem. Elle ftiic entendre quelquefois un ilfHement entre- coupé, îsz. On la rencontre non-feulemerîî dans les climats tempérés S: chauds de l'Europe , mais encore en Afie, 25^. On la trouve à des latitudes beaucoup plus élevées que les tortues de mer. Idem- Dès les premiers jours du printems , elle paiTe la plus grande partie du tems dans Teau, 254. Dans Tété, elle cil prelque toujours à terre , Idem. Elle multiplie beaucoup, Idan. Elle ne pond Iss œufs qu'à terre-, elle les dépoie dans un trou & les recouvre de fable, 135- Elle marche avec bien moins de lentewr que la tortue grecque, Idem, Brun ( crapaud j, fa defcription. Vol. Il y S 57. Ses habitudes , Idem. Brune ( Raine ) , fes caraélères , Vol, II ^ c. i^AZAMiTs. Defcription de ce crapaud, & couleurs qu'il préfente. Vol. II ^ ^55. Ses habkudes y 360. Callojîte au bont de la queue de certaines Tortues Grecques , VoL J, 29^. Caméléon. Après qu'on a diffécpjé un Camé- léon , fon cœur palpite encore. Vol. I, z6. Propriétés fabuleufes attribuées à ce Lézard , Vol. II y 52. Sa defcription, ^3. Conforma- tion de fes yeux , 56'. Eorme de fa langue , ^S. Manière dont les doigts de fes pieds fonc réunis ,55. Ses habitudes naturciksj ^^ &finy^ * DES matières: 399. Sa (îianiêre de ie tenir fur \qs branches dei arbres , Id, 11 fe lert de fa queue comme d'une cinquième main, 61. Animaux qui le pour— Tuivent, 6z, Lenteur de la marche, Id, Variétcs de couleur qu'il préfente, 6s & fuiv. Expli- cation de Tes changemens de couleur, 67 ^ fuiv. Manière dont il s'enfie ^z le défenfle, 70. 11 fïffle comme plufieurs efpèces de ferpents, 74' 11 pond de neuf à douze œufs, LUm. Leur defcription , 75. Pays habités par le Caméléon , variétés que cette efpèce prélente, 77- Variété du Caméléon, décrite par M. Par- ions, y8. Cancers. On a vanté les propriétés du Lizard gris contre les cancers, les maladies de la peau, celles qui demandent que. le fang foit épuré, &c. Vol. II, i^. Cannelé. (Bipède) Defcription de ce rep- tile, envoyé du Mexique au Cabinet du Roi.» Vol. II, 38^ & fuiv, Caouane ( la j a été appellée Caret p^a' plufieurs Naturalises, Vol. I, zzz. Elle fur- pajfTe en grandeur la Tortue Franche, 2Z3» Elle en diffère par la groffeur de la tête .3 la grandeur de la gueule., l'alongement & la force de la mâchoire fupérieure , Ihid. Les bords de fa carapace paroilTent dentés, 2Z4, Les écailles du milieu de. fon difque le re- lèvent en bolfe. Idem. Le plailron de la Caouane fe termine du côté de Tanus par une forte de bande un peu arrondie par le bout, Ibid. Un des caradères diilindifs de la Caouane » eil que les pieds de derrière , ainfi que ceiï& ^foo TABLE de devant, font garnis de deux ongles a%uSy 225. La Caouane paroit fe plaire un peu plus vers le nord, que la Tortue Frariche , Id, On la trouve très-fréquemment dans la Médi- terranée , Ihid. Elle ell plus hardie que les autrfs Tortues, îz6. Elle ell vorace, izy. Elle i'e jette fur les Jeunes Crocodiles , Idem, Sa chair elc huileufe , coriace "^ d'un mauvais goût de marine , 2z8. On la faîe quelquefois pour l'ufage des nègres, Idem. Lprfqu'on s'ap- proche de la Caouane , pour la retourner, elle fe défend avec (ts pattes & fa gueule; & il ell très-difficile de lui faire lâcher ce qu'elle a faifî avec (ts mâchoires , 230, Carapace (la) & le plailron font compofés de plufieurs pièces ofTeufes dont les bords font comme dentelés, & qui s'engrainent, \ts unes dans les autres, d'une manière plus ou moins fenfible; dans certaines efpèces, celles du plailron peuvent fe prêter à quelques mou- vemens , Vol I ^ 63 & 6//.. La carapace des grandes Tortues , a , depuis quatre jufqu'à cinq pieds de long, 66 Carapace des Tortues- franches, employée a couvrir des maifons , 2 06'. Servant de nacelle, Id. Servant de bou- clier, zoy. La Carapace de la Tortue-grecque, Cil très-bombée , 20^0. Lorfoue cette Tortue eil renverfée , elle peut aiiément fe remettre fur l'es pattes , zFz. Cafet ( la Tortue ) ell celle que Von vorf revttue de belles écailles qu'on emploie dans ie commerce, Vol. /, 236. il ell aifé de re- cormoitre le Caret au luifant des écailles pla- DES MATIERES, 401 cées fur fa carapace , & fiir-tout à la manière dont elles font dirpafées. Elles fe recouvrent comme les ardoifes qui font fur nos toits , Id* On trouve le Caret dans les mers d'Afie & d'Amérique 7^7. Il n'efl: point auffi grand que la Tortue-franche, z^S.Scs pieds font quel- quefois garnis chacun de quatre ongles, Idem, Ses œwfs lont plus délicats que ceux des autres efpèces de Tortues, mais fa chair n'elî: ^ni agréable ni toujours faine ) Idem. La Tortue- Caret fe défend avec plus d'avantage que les autres Tortues lorfqu'on cherche à la prendre , 239- Elle peut fe remettre fur ks pattes lorf- qu'elle a été retournée , Idem, Cayman. Les Caymans font abfolument de la mêm.e efpèce que les Crocodiles du Nil , Vol- J, zz/f. On a prétendu que leur cri étoic plus foible , leur courage moins grand , & leur longueur moins considérable •, mais cela n'eft vrai tout au plus , que des Crocodiles de cer- taines contrées de l'Amérique, & particulière- ment des côtes de la Guyane, zz^. La pré- tendue petite efpèce de Cayman eft celle d'un grand Lézard , que l'on nomme , Dragonne , ^z6. Cerveau (le) des Quadrupèdes ovipares eH: très - peu étendu , Vol. I, i8. Cervelle. Les Tortues grecques peuvent vivre pendant fix mois, après qu'on leur a enlevé la cervelle. Vol I, z8j, i8^. Chagrinée. ( la Tortue ) a été appotée des grandes Indes, Vol. J, 209- Elle ell irès-re- marquable par la conformation de fa cara-t 40£ TABLÉ pace , qui ne reflemble à celle d'aiicnne Tortue connue , Idem. La couverture fupérieure paroïC compofée de deux carapaces placées l'une fur l'autre , & dont celle de delTus feroit plus étroite & plus courte , Idem. Deicription de cette Tortue fingulière , Idem. Les bords de la carapace font cartilagineux & à demi-tranP parens , 220. Le plalboneft plus avancé parde- vant & parderrière que la couverture fupé- rieure , Idim. L'animal peut alonger facilement le cou, zzî. On peut préfumer qiîe cette Tortue efl plutôt d'eau douce que de terre, Id, Chair { la) des Tortues Franches femelles , cil: plus eftimce que celle des mâles , fur-touz dans le tems de la ponte, Vol. Jj 5-2. On faîe , non-feulement la chair, mais encore les œufi & les inteftins de la tortue Franche , .94* Cette nourriture eft très-employée dans les Colonies d'Amérique y .95. La faveur de la chair du Crocodile doit varier beaucoup , fuiv ant l'âge, la nourriture , & l'état de fanimal, z8î. Chdcide , Defcription de ce Lézard , Vol. IIj^ i')6. Rapports de fa conformation avec q€^^ de plufîeurs ferpens^ 27^. Chaleur ( la ) ell iî nécefTaire aux Croco- diles y que non-feulement ils vivent avec peine dans \ts climats très- tempérés, mais encore que leur grandeur diminue , a mefure qu'ils habitent des latituA:s élevées ^ VgI. I, Z63. On les rencontre cependant dans les àtux mondes à plnfieurs degrés au-deiîus des tropiques , Id, Chajfe du CrocodiU. Manière de prendre les Crocodiles^ employée en Egypte, VoLIjf. *VES MATIERES. :^o^ a.j6. Autre manière en nfage dans le mémo pays 3 z:^7' Charte du Crocodile par les fau-^ vages de la Floride, Idem. On dit qu'il y a des gens afTe;^ hardis pour aller jufques fous le Crocodile, lui percer la peau du ventre^ qui eft prefque le feul endroit où le fer puifle pénétrer y Ickm. Clajfes. La Nature a lié toutes \ts clafTef d'animaux par un grand nombre de rapports y Vol. I, 43. Coajfement âhs' grenouilles communes- Sst fréquence & fa monotonie. Vol. II , z6z. Cœur (le) des Quadrupèdes ovipares ni. qu'un feul ventricule, Vol. I, zS. Lorfque le cœur des Grenouilles a été arraché de leur corps, il conferve fon battement pendant fepî. ou huit minutes , Vol. II y zjS. Coffre: La Tortue-Co^iïi-e paroît être la même que la caouanc. Vol. 7, zjo. Coquillages. On trouve fouvent de très-grands Coquillages à demi-brifés par la caouane r Vol. 1} z-2,9, Cordylc. Defcription de ce lézard & lieu:^. où on le trouve. Vol. II, 34. Cornu ( crapaud). Sadefcription, Vol. Il, 372* Coromandel. Grandeur d'une Tortue grecque apportée du Coromandd, Vol. I ^ 252, Def- cription de cette tortue, z9Z' Sa queue étoit terminée par une pointe d'une fui)llance dure comme de la corne , Ibid. Cotes. La plupart des falamandres, les gre* noiùiles 5 les crapai:ds <8( les raines font dérr pQurvus de Cotes, Vol. 1 3 ij^. 404 TABLE Cougars. Lorfque les Cougars rencontrent quelque gros crocodile y cet énorme lézard plus vigoureux qu'eux , les entraîne au fond de l'eau , VoL I, zyS. Couleur de la chair des tortues franches , Vol. I, lo/j. Elle varie fuivant les individus, Jdem. Couleur des crocodiK-^s , 2.45. Les cou- leurs du lézard gris font fii jettes à varier , fui- Vant l'âge , le fexe & le pays , Vol. II , 5» Couleur de lait. Defcription de cette raine d'A- mérique , Vol. II y J2.J. Couleur de feu. Sa defcription, Vol. Il y ^Gz* Endroits où on le trouve , Idem. Ses habitudes , 363. 11 paroît faire la nuance entre les crapauds & \qs grenouilles , Ibid. Courage. Si le crocodile n*a pas la cruauté des chiens de mer & de plufieurs autres ani- iraux de proie, avec lesquels il a plufieurs rap- ports & qui vivent comme lui au nilieu à^s eaux y il n'a pas la fierté de leur courage > Vol. ly 272. Pline a écrit qu'il ft-it devant ceux qui le pourfuivent, qu'il fe I aille même gouverner par les hom^mes affez hardis poui Te jeter fur fon dos y & qu'il n'efl redou- table que pour ceux qui fiiient devant lui^ Idem. Il fe pourroit que les crocodiles de cer- taines contrées de l'Amérique, où l'humidité l'emporte fur la chaleur , eufifent moins de cou- rage & de force que les animaux qui \ts repré- lentent dans les pays fecs de l'ancien Conti" nenta zyz. DES MATIERES, 40c Courte-queue ( la tortue ) fe trouve à la Carolme, Vol. ï, 2o5. Sa defcription, Idem^ Elle n'efl: pas abiblument laiis queue, Jdem, Elle devient aflez grande, zo^. Crapaud commun. Sa defcription , Vol. II ^ 33^ ^' fui vante s. Humeur laiteule qui découle de Ion corps, s 3 s- Ses habitudes, 336. Tems de les amours, 339- Manière dont il s'accou- ple Scdont (qs petits fe développent, 3^0 6e fuivantes. Grandeur à laquelle il peut parvenir, 546". Crapaud devenu familier , 3^8. Les Cra- pauds communs ont été employés en médecine, 3S0. Le crapaud commun peut vivre jufqu'i dix-huit mois fans prendre aucune nourriture , Crke-écailleufe , différence de fa forme & de fa pofition dans diverfes efpèces de lézards, Vol.I, 31^, 315, Criard ( crapaud ). Caraflères dillin^ifs de cette efpèce , Vol. II i 376. Crocodile. On a vu des crocodiles demeu^ rer, près d'un an, privés de toute nourriture. Vol. /, 27. Le crocodile fl-équente, de pré- férence , les rives des grands fleuves , 4ont les eaux furmontent fouvent leurs bords, 25,9. Il fe plaît fur-tout dans l'amérique méridionale, au milieu des lacs marécageux , & des favanes noyées, z6o. Il \ït les lézards , avec hs tor- tues de mer, par une grande partie de (ts habitudes & de fa conformation, zzi, Oa ^aé T A.B L E t encontre beaucoup de contradiôlions , cane fur la forme que fur la couleur, h taille, les mœurs & rhabitâtion de ce grand Quadrupède ovipare, zzz. Les Voyageurs lui ont rapporté ce qui ne convenoic qu'à d'autres grands lé- zards , très-différens par leur conformation 6c leurs habitudes , zz^. Tous les vrais cro- codiles ont cinq doigts aux pieds de devant, quatre doigts palmés anx pieds de derrière, de n'ont d'ongles qu'aux trois doigts intérieurs de chaque pied , Ibid. Oa ne doit compter que trois efpèces parmi ces énormes animaux, Az^. Les crocodiles de la Louiliane font en- tendre une foite de mugilTement pour le moins auflî fort que celui des crocodiles de l'ancien continent, qu'ils furpaffent quelquefois par leur grandeur & leur hardiefle, 225. La grandeur & les habitudes du crocodile varient dans les deux Gontinens 5 fuivant la température, l'abon- dance de la nourriture, le plusou moins d'humi- dité, &c. , zz6. Le crocodile ordinaire eft com- jTiun aux deux mondes } Idem. Les très-grands lézards que Dampier a voulu regarder comme pne nouvelle efpèce de crocodiles, font de l'efpè- c^ des lézards que l'on a nommésFGuette-queues^ zzy. La Nature a abandonné au crocodile les rivages des iners & des grands fleuves des zones torridcs, 22.9. Il l'emporte en gran- deur fur tous les anim.aux de fon ordre , z^o. Il doit -être compté parmi les plus grands animiaux , 2 j z . Defcription de quelques parties intérieures des crocodiles , 246". Grandeur or- dinaire des crocodiles, 247* Frincipaks dimen- DES MATIERES. 407 fiop.s d\m crocodile, 250. Manière dont les crocodiles forcent de l'œuf, z^^j. Leur gran- deur loriqu'ils briient leur coque , 2/4. Le crocodile ell très-avide de poifTons, doifeaux de mer, de tortues^ z6i. Il s'élance aufïî fur les bciiers , les cochons & même les bœuft, IJcni. Si la faim le prefTe , il dévore même les hommes > vk fur-tOLit les nègres fur lef- quels on a écrit qu'il fe jette de préférence. Idem. C'eft dans Teau qu'il jouit de toute fa B)i'CQ , & qu'il fe remue avec agilité, malgré fa lourde mafle , en faifant fouvent entendre une efpèce de murmure fourd & confus, zSz. Ariilote a ditqwe, pour l'apprivoifer, il fuffi- foit de lui donner une nourriture abondante, dont le défaut feul peut le rendre très-dangereux, Z7Z' Les Nègres, des environs du Sénégal, ofent l'attaquer pendant qu'il eft endormi , & tâchent de le furprendre dans des endroits ai^ il n'a pas afîèz d'eau pour nagei* , 275. Leurs combats avec le crocodile , Idem. Sans le grand nombre de leurs ennemis , les crocodiles feroienttrop multipliés, zyi^» Un grand nombre de crocodiles font détruits avant d'éclore, zSo, Des animaux trop foibles pour ne pas fuir à l'afped de ces grands lézards, cherchent leurs oeufs fur les rivages où ils les dépofent ^ Idem. Crocodile noir. Ses différences avec le cro- codile ordinaii'e. Vol» I3 ^§4. Pays qu'il ha- bite , zS^. Çroco^;Y^a, Excrémcns du Stcllion, VoLIl 4o8 TABLE D. jDEVTEziE ( la tortue ) nefl connue que par ce qu'en a rapporté M. Linné , Vol. I , zoz. Ses doigts f" réunifient de manière à former une patte ramaflee & arrondie , comme celles de beaucoup de Tortues terreftres ,JJem. La couverture fupérieure a un peu la forme d'un cœur , Idem. Les bords en font dentelés & comme déchirés, Idem. La couleur de fcs écailles eft d'un blanc fale , Idem. On la trouve en Virginie , Idem» Vents. Forme & nombre des dents , de la Dragonne, Vol. I ,^99. On a pu les prendre pour des dents de petits crocodiles. Idem. Dépouillement. Tous les Quadrupèdes ovi- pares , excepté les tortues & les crocodiles , quittent au printems leur vieille peau , qui ell remplacéepar une nouvelle , Vol. I, 37- Quel- ques-unes la quittent auflfi plufieurs fois pen- dant l'été àts contrées tempérées , 38. Des animaux d'o/dres très-diiférens àts Quadru- pèdes ovipares , éprouvent arfll chaq,ue année , & même à pkifieurs époques , une efpèce de dépouillem-ent On peut particulièrement le remarquer dans les ferpcns , dans certains ani- maux à poil, & dans les oifeaux, les infedes ^ les végétaux, font fu jets aulTi à une forte de mue, 39 y 40. Dans quelques êtres qu'on remarque une forte de dépouillement , il faut toujours l'attribuer au défaut d'équilibre entre les mouvemens intérieurs & les cau- £cs externes j 40. Vè'vclofpernent. VES MATIERES. ^r.^ Développement. Les tortues fiajiches n'at- teignent â| leur entier développement qn'au bout de vingt ans ou environ, Vol. J, 707. Dans prefque tons les aiiimanx, le dévelop- pement ell plus grand dans les premiers tems de leur vie, 2^8. Vifque. Le milieu de la carapace des tor- tues s'appelle difque. Il eft le plus fouvent couvert de treize ou quinze écâ'ûks placées fur trois rangs , Vol. I, 6^. Divificn Vol. I, Z34. Doré. { Lézard) Sa defcription, Vol. II ^ 107 . Lieux qu'il habite, 109^ Ses habitudes , Double - Raie. Caradères dillinâ;ifs de ce lézard d'Afie , Vol. II, i^i. Dragon. Sa defcription, Vol. Il, 28 j &■ fuivantes Habitudes de ce lézard , i86. Il paroit qu'on ne doit en compter qu'une efpèce, t8.9. Dragonne. Sa description, Vol. I, 295 &f:ii^ vantes. Piincipales dimenfîons d'un individu dç Ovipares < Tomç II, S 4^0 TABLE cette efpèce, z<)^. Ses habitudes , 300 & fut* vantea!Hmis du- Crocodii^. L laon m^* n'efl: Sij 411 TABLE' pas le feul ennemi qi:e le crocodile ait à craindre, VoL 1 , 277. Les tigres en font lein* proie, Idem. L'iiippopotame le pourfuit, Idem* Les cougars détruiient un grand nombre de crocodiles , Idem. Ils attendent en embufcade les jeunes Caymans fur les bords des grands fleuves , Idem. Epaule armée ( Grenouille ). Sa defcription , Voi. II y 2.9S ) z.9.9- Efchyle, Mort fingulière du poète Efchyle , cjifi fut tué, dit-on, par le choc d'une toi tue, qu'un aigle laiiTa tomber de très-haut fur fa tête nue , Vol. I, zoy. Efpadons. Ennemis des tortues fl^anches , Vol. Etangs. On doit CRipêcher la tortue boiir- bevJe de pénétrer dans les étangs , & dans les aurres endroits habités par les poiiTons dont eilefe nourrit, V^oL 1 , 257. F. JrÉcoKDiTÉ. Les Qnadiupèdes ovipares font tr«s-féconds , & les erandes efpèces de cts animaux font quelquefois bien plus fécondes que les petites. Vol, J, 47. Flûteufe ( Raine ). Sa defcription, VoL lit sz^jl Foie. Delcripiion de la foie, Vol. 1 , .97 , SS, Manière de foler \qs tortues fî'anches i'^-r les côtes de la Guiane , b8. Tems de foler les tortues, ,9.9. Force { très-grande) des tortues franches. Elles peuvent porter pluiîeurs hommes fur leur dos Vol. I) lOZ. 1 DT.S MATIERES. 41J Formcs.l^z Nature dirtribue aux différentes ef- pcces 5 & combine , de toutes les manières , toutes les formes éz toutes [çs propriétés, comme fi elle vouloit, en tout, épuifer toutes les modifications 5 Vol. I, ^o , ^i. Fouette-queue. Sts caractères diftindtifs, & fa defcription Vol. I , z^î , & fuiy. Pays où on Je trouve , z^z. Froid. Lorfque le froid devient trop rifiou* reux , ou dure trop lo ig-tems ■, les Quadru- pèdes ovipares engourdis périflent , Vol. Is G. CrAz ioT-E . Defcription de ce lézard , Vol /> 55J. Contrées où on le trouve, 3' 54. Habitudes de ce lézard, Idem. Galonné. fléza-dySa defcription. Vol. II y j^G^ & /î^/v. Variété de c-^ne Çi'^'r^Q.cz^ 47 , 4&. Galonnée. ( Gre: louille ) >a defcrirtion , Voh îl y 30S. Variété de cettv elpèce , Idem, jo,9. Gavial. Sa defcription , Vol /, zS6 (y fuiv» Priicipales dimenfions â^un individu de cette cfpèce, zS8. Grandeur du Gavial, z8(), Eipèce de poche obfervée dans un individu de cette efpèce, par M. Edwards, z^Oé Gecko. Ce lézard paroît très-venimeux , Voï II, 238 & fui v.Szàticnmiow .^ Idem. Pays où 0:1 le trouve, z^r. Ses habitudes, Idem> Il rend wï fon fîigulier, ^44. Geckotte, Di^érences de ce lézard avec le Gecko, Vol. II, i/fj. Pays où on le trouve 14.9, Ses habitudes, iso, S iij <; 4T4 TABLE Géométrique ( la tortue ) a beaucoup de rap- ports a\'^c la grecque, Vcl. I, 255. Sa tlefcripîion, Id. & fuiv. On la trouve en Afîe, à Madagafcar, dans Yût: de rAfcenfion, au Cap de Bonne-Elpérance , 297- Nombre de fes œufs, 7t/^m. Variéiés de cette tortue , Idem. GÏGte. L'ouverture de la glote efî: trés- étroire da^is les tortues francbes , aiufî que dans \qs tortues de terre. Vol. J, zoo. Goitreux, (léiard) Pays qu'il habite, VolJIi a 25. Ses cara<5tères diitiLétifs , Id. S^s mœurs, 225" j, îZ7. GokreuT. ( crapaud ) Ses caradères dif- tinftifs , VoL II, 3 es- Grandeur (la) des lézards varie depuis la longueur de àtw^ ou trois poisces , jnfqu'à celle de vingt-fîx, ou même trente pieds ^ Vol. /, 2.25. Grecque ( h torr.ie ) eit très - commune en Grèce & dans plufîeurs contrées tempérées de l'Europe, Vol. J, tys- On la rencontre dans les bois & lur les teiTcs élevées, 2 7<5". Tout le monde u parlé de la knteur, Ji^m. Ses m.on- vemens iont cependant quelqu^ois afTez agiles, Jiem. Sa deicription , z77 é fui vante s. Carac- tère extérieur qui diltingue le mâle d'avec la femelle, 281 , zSz. Elle a une très- grande force, 28^^ Ses mâchoires font très-vigoureufes , 3c peuvent encore claquer demi-heure après que la tête de l'anim^al a été coupée , Idem. Ex- périence de François Rédi , relanvement aux tojrues grecques, zS^ & fuiv. DES MATIERES. 41c Grenouilles (les ) na meurent pas tout de fuite qiioio "'on ler.r air an aché le cœ'n , Vol. I^zG, Grenouilles communes. Leur aïUtude ordiiiaJ're, Vol. lî , ^54. Leur é! a.) licite, l-iiir foi ce pour s'élaiicer. 7aVm. Leurs couleu s., 256". Leur gran- deur ordinaire, ZS7. Leurs» aiimt,nî>, ^6o. Leur voraciié , Id. Tems de leur en^ourdillcjnent , 2.6-/. On peut les tirer de L^^ur état de torpeur, Jdem. Fréquence de l:^ur déponiL'ement, z6j;. Leur accouplemetit, 26. \ Manière dont leurs ceufs font pondus & fécoi.dés, Z69, zyo. Form« & dévelopremeftt de leurs œufs , Idem. Chan- gemens qu'elles fubiffeat avant de devenir adultes, zyo , zyz. Grifon. Defcription du lézard grifon , Vol, TL^ 8z. H. jLi A B I TUD E S (hs) dcs Quadrupèdes ovi- pares font, en g^énéral , affez douces , Vol. I, /f.z. Celles des lézards font auffi diverfifiées que leur cofiformation extérii;ure, 2? 7. Hécate. La tortue nommée Hécate , par Brown , doit être rapponée a la tortu? géomé- trique. Vol. J, 2.97. Elle eiî: très-commune à la Jamaïque, 295. Hexagone. Sa defcription. Vol. II , ^7, Huile. Oi retire quelquefois de la graiffe d'uns grande tortue fl-anche , jufqu'à trente -trois pintes d'une huile jaune ou verdltre. Vol. /, .94. L'huile que l'on retire des caouanes efi fort abondante, zz8. Elle ell bonne à brûler, 5,: à enduire les vaiiTeaux , iz(}. S iv 4î6' TABLE Humidité. L'humidité nuit aux animaux les mieux organifés-, elle ti\ favorable au con- traire à ceux dont rorganifation ell moins par- faite. Vol. I y Zl ^ Z2, J. ^^rjTir. (Grenouille) Sa defcription, Vol, JI^ ^06. Sa prétendue métamorphofe , J07. Jaune fia Tortue) n'a point encore été décrite 5 Vol. J, iGj. Elle parvient ordinaire- ment à une grandeur double de celle àts toi- n:es bouibeufes, là. Sa defcriftion tes. Lorf- qu'elle va s'accoupler, elle fait entendi-e \\n petit cri d'amour, iGs. On ne la rencontre pas feulement en Amérique , mais on li. trouve encore dans l'iUe de l'Afcenfion , ainfi qu'en Europe , Idem. Iguane. Contrée où on le trouve en très- grand nombre , Vol. J, ^zz, Sqs caradères dif- tinélifs, 3ZJ.. Defcription de ce beau lézard y 3Z7. Principales dimeniîons d'un Iguane, j^5. Ses habitudes, 330. Ses amours, 331 Ses ali- mens , 333. Endroits où il fe retire, ^^4. Ma* nière de le prendre, 33^;. Il eil fulceptible d'une forte de domeùicité, 337, 338. Pays habités par les Iguanes, 3^z. Imagination. C'eil fouvent parce que nous manquons de coiinoifTances , que rimaginatioti la plus bizarre, nous paroit allier àts formes & des qualités qui ne doivent pas fe trouver cnfemble , Vol I, 42» Infeâes. Les tortues bourbeufes délivrent hs jardins des Liledcs nuifibks. Vol. Ij i$g. DES MATIERES. 417 La tortue grecque dé:ruit beaucoup d'Infec- tes -, 18^. L. X/v4Ji G E-D 01 G r. Carailères difi:iti(51if5 de ce lézard. Vol. I, ^i8. Contrées où on le rrouve. Idem. Légèreté fpécifique ( la ) des tortues franches cil très- voifîne de celle de l'eau. Vol. J, too. Xq^ridontSéba a donné la defcription , Se qui a beaucoup de rapports avec la Tête-plate , Vol. Il, 2 60. Le'iards.Lc genre des lézards eft le p4us nom- breux de ceux qui comporent l'ordre des Qua-- drupèdes ovipares. Vol. I , z?^ On doit en compter cinquante-fix efpèces , toutes dilïéreîï- ciées par leurs habitudes naturelles , & par leurs caractères extérieurs. Idem. On peut dillinguer facilement les Lézards, d'avec les autres Quadrupèdes ovipares, parce qu'il ne {oiït pas couverts d'une carapace conime les tortues , & parce qu'ils ont une queue, tandiîi que les grenouilles , les raines Se les ci-apauds nen ont point. Idem. Leur corps eît revêtu d'écaïUes plus ou moins fortes , ou d^ tubercules plus ou moins faillans , Idem. Le'iard bleu (lej d'Edwards doit être re- gardé comme un Agame, Vol. I, ^jS, Le'iard gris. Ses habitudes, l^ol. Il, z fip fuiv. Sa defcription, 4. CtH principalemenî- dans les pays chauds que le Lézard gris ell t-rès -agile ;>? Id, Il fe nourrk de mouches, de 4iS TABLE de grillons , de fauterelles ^ de vers de terre > de prefque tous les Infedes qui détruiient nos fruits & nos erains , .9. Il fe dépouille comme les autres Lézards j, zz. Il éprouve^ pendant l'hiver , un engoujrdiflement plus ou moins grand fuivant le climat qu'il habite, Idem. Il ne conferve pas toujours la douceur de ks habitudes , zz. On en a fait ufage en méde- cine, ij. Le'iard vert. Beauté de îts couleurs, Vol, JI, 2 S' «S" Juiv. Sa defcription, 27 & fuiv. Longueur à laquelle il parvient, iS, Sqs ha~ bitudes ,206- fuiv. Lion. (Lézard) Defcription de cette efpêce que Ton trouve à la Carolme. Vol. JI , 40^44. Longueur. On devroit compter vingt- fîx mois d'âge pour chaque vingt pouces que l'on trouveroit dans la longueur des grands crocodiles , fi leur accroilTcment fe faifoit tou- jours fuivant la même proponion , Vol. /, 257. Lutk(la Toi tue ) liu'pafTe quelquefois par fa longueur, les plus grandes tortues franches VoL I, 241. On la trouve dans la Méditer- raiiée *, elle s'avance peu dans la mer Adria- tiqne, & très-rarement jufqu'à la mer Noire, 24Z. Elle r/a pas de plaflron apparent, Idenu Sa carapace eft terminée parderrière en pointe très-aiguC:, Idem. Elle n'a point d'écaillés*, eliôeil couverte en entier d'une forte de cuir dur & noi , 243. On la trouve fur les cotes du Péroû . du Mexique , & fur la plupart de celles d'Afrique qui font ètuées dans la Zone Tor- DES MATIERES. 419 M. JK! ^ BOTr^. Caraflèr^s diftindifs de ce lézard , Vol JT ) <)8. Sfts, habifudes, loz. Contrées qu'il habite , 103 6f fuiv. Machine { la; animale ne peut canferver qu'un certain tems , les niouva^mens intérieurs qui lui ont été communiqués , Vol. I, j^. Mâchoire (la) fupéricure d^s tortues j, re- couvre la mâchoire inférieure , Vol. I, 63. La mâchoire lupérieure ài\ caret avance affez fur l'inférieure, pour que le mufeau ait mio. forte de reflfemblanee avec le bec d'un oifeau de proie ? 13?' Mâchoire inférieure du Crocodile^ (la) efl feule mobile , Vol. J, 2^7. Mâchoires ( les ) du crocodile ont quelque- fois pluiîeurs pieds de longueur j Vol. J, ^34, ^3S' Leur defcription , 2^5. Marbre. ( Lézard j Pays où on le-trouvei VoS' II, îî7. Sa defcription , Idem. Marbre. (Crapaud) Sa Defcription , Vol. IT^ 37S' Marmottes. Les Aîarmottes 5 les loirs les chauve-fouris , les hérifîbns , ne ceffent de refpirer , quoiqu'engourdis par le froid , Vol. 1 , Matières brutes ( la durée des ) doit toujours être très-longue y Vol. /, 55. Migration:: dQS tortues franches, Vol.I, 2 2z. La caoi ane voyage plus que les autres tortue»; on fa rencontrée à plu* de huit cens lieues de terre > zz$, S yj 420 TABLE Molle fia Toi tue ) ell la plus grande des Tortues d'tau douce , Vol. II zyo. Elle fe trouve dans les rivières du Sud de la Caroline ,< aiiifî que dans la Floride orientale > Idem,. Elle pèfe quelquefois juiqu'à 70 liv. zjz* Sa- defcription^ Idem, & fuiv. Elle a beaucoup de force*, elle ell farctche , &. s'élance fou- vent avec fîirie contre fon ennemi , z 74. Sa chair ell très-délicate, Ji^m. On peut préfiimer qu'elle fe trouve dans TAmérique méridictiale, /•i^'m. Mcnflruofités. Terme à deux têtes , &. très- petit lézard à deux tètes & deux cous bien dilHnélifs, Vol.I, 4,9. Mudinguana, Grande, larve , Vol. II ^ Mugijfante. (Grenouille) Vol. Il, ^ooi Ses habitudes, joz. Force de fon coaffement, ^03. Variétés de cette efpèce. Idem, 304. Mugijfement. Dans la Car9line , les croco* diles fortent de leur engourdiifement, en faifant entendre des mus^iflémens horribles qui reten- tilfent au loin j Vol. J, 2.^70 Dans la Louifiane,^ le cri de ces animaux n'efl jamais répété plufieurs fois de fuite , mais leur voix eil aulf! forte que celle d'un taureau. Idem. Les cro- codiles qui font en grand nombre dans la ri- vière de Gambie , en Afrique , &. que \qs nè- gres: appellent Bumhosy y pouffent des cris que. l'on entend de fort loin *, l'on diroit que ces ais^ fortent du fond d'un puits , z68. Multiplication des tortues franches, VoLls- tio.. Mu£f. Il paroiî que prefquc mis^^ les Euro— DES MATIERES. 4?-i' péens qui ont voulu minger de* U chair du- crocodile j oiU écé rebutés par l'odeur de mufc dont elle eft imprégnée. Vol. l, zSi. Mufique. Dans les contrées de la Grèce, ou dans les autres pays fîcués fur les bords de la Méditerranée , les i iventeurs de la mufîque ehoifirent la carapace d'une to'-tne luth , pour former la première lyrc^ Vol. 1, 247. .A^. N A S I c o RN E* Il eft aifé de diflinguer ♦tortue Naficorne, par un tubercule d'une *ùt>llance molle , qui s'élève au-delTus du mufeau , & dans lequel les narines font pla- cées r Vol. I , ZJ2, La Naficorne fe trouve dans les mers du nouveau continent , voifmes de l'équateur , Idem. Elle a moins de rapports avec la caouane , qu'avec la tortue franche , Nature. Ses etfets font fans nombre, mais non pas les caufes qu'elle fait agir. Vol. /, 57. Elle n'emploie qu'un petit nombre de puif- fances pour mouvoir les corps , 5^. Noirâtre. ( tortue ) Description de fa cara- pace & de fon pi ailr on , Vol.I, zi^ , Z24.li n'en eft fait mention dans aucun d^s Naturali .'tes y, ni des voyageurs dont les Ouvrages font le. plus connus, zz^. I^oms. En Hifloire Naturelle, lorfqiîe hs rtoms font les mêmes , on n'eft que trop porté à croire que les objets fe reilembleot 5. Vol.Iif.i.^;;.-,* 4ii TABLE Nuances. Une dé|?radaîion fiiccefTive de nui^^ices diverfifîées à Tinfini , elr le iceaii donc la Nature marque ks ouvrages. Vol. I^ ^.i y ^z, o. CJdeur. Prefque tous hs O^-i^drupèdes oyiraies répandent une odeur forte, qui ne diffère pas beaucoup de celle du mufc , & qui ei\ moins agréable , Vol. I, 52. L'odeur de mufc, que la plupart des tortues répandent, ert» exaltée dans la caouane au point d'être fétide, zz8. (Eujs. Les Quadrupèdes ovipares abandon- nent leurs œufs après Its avoir pondus j la plupart choiilfTent la place où ils les dépofentj quelques-uns, plu^ attentifs, la préparent & l'arrangent, 'ûs creufent même à^s trous où ils \ts re;;ferm_ent, & où ils les couvrent de fable & de feuillages , Vol. J, j.8. Les œufs àzs très-petits Quadrupèdes ovipares ont à peine une demi ligne de diamètre , tandis que les œufs àts pliis grands ont deux ou trois pouces de longueur, îdem. L'enveloppe àcs œufs àç:^ crocodiles & de quelques grands lézards efè d'une fubfrance dure ^ crétacée , mais celle àts œwïs à^s autres Quadrupèdes ovipares ell molle & femblable à du par- chemin mouillé , 50, L'ardeur du foleil & de l'atmofphère fait éclore les œufs à^s Quadru- pèdes ovipares, îdcm. Les œufs àts tortues fiauches font ronds , de deux ou trois ponces de (fiamètrcj & la ir*çuii?;"ane qui les recouvre. DES MATIERES. 414 reltemble à du parchemin mouillé , 86. Elles les couvrent d'un peu de i'abîe , mais cepen- dant afî'ez légèrement pour que la chaleur du foleil puiRe les faire éclore , Sy. Forme des œuts de la tortue molle, 274. Nombre dés œufs de la tortue grecque, i8o. JNombre & forme des œ\xh de figuaiie, ssz. GrolTeur des œuf-s du lézard eris , Vol. II, 21. (Eufs du crocodile. Indépendamment du témoi^nape des vo\ a^jeurs, on auroit dû refiifer de croire ce que dit Pline du crocodiie maie, qui, fuivant ce grand ISatuialiRe, couve ainfî que la femelle , les ceuïs qu elle a pondus , Vol. 1 , 255. La mangouil:e, les firdj^es., les fagouins, les fapaîous & plufieurs eipèces d'oifeaux d'^^au, lé nourrifient avec avidité des œufs du crocodile , & en calîént même un très-giand nombre en quelque iorte pour le piailir de fe jouer, 2^0, 2^'. Les œufs du crocodile , ainfi que fa chair , fur-tout celle de la queue & dv bas-ventre fervent de^ nour- riture aux nègres de l'Afrique, ainiî qu'à cer- tains peuples de l'Inde 8c de l'Amérique, z8 2. Ongles ( les j de la tortue grecqiie & des autres tortues terreltres, font communément plus émouifés que ceux des tortues d'eau douce. Vol. I } 279- Orangée, (Raine; Sa defcription. Vol- 11^ Orfraie. Les grands- aigles de mer, nommés Orfraie , emportent une tortue de terre du Cap, au plus haut des airs, d'où ils la lâiffent tom- ber à piuiieurs reprifes fur des rochers très- 42:4: TABLÉ durs ; la hauteur de la chute produit v.n choc violent, qui brife la carapace & lailTe ia tortue en proie aux aigles. VoL I , zo6\ _. p. P ATT-E-D^oiE. (Grenouille) Sa defcription. Vol. 11^ 2,97. Pattes (ks) de derrière des lézards , font plus longues que celles de devant , Vo/, /, zz6. Peau. Lorique les Qi.aarupèdes ovipares quittent leur vieille peau, ils font pins timides, & le tiennent cachés jufqu'à ce que ia nouvelle foit fortifiée par de nouveaux iiics & endurcie par hs impreffîons de ratmofphère , Fô/. 1, 42.. Perlée. (Grenouille) Sa defcription, VoU II, 30s- Variété de cette efpëce , Idem. Pétrifications de crocodile, trouvées en Tliuringe , Vol. /, 2.y^.En Angleterre, Idem.- Phalanges { les } des doigts font au nombre de quatre dans pluiîeurs lézards ,^ ainfi que dans plufieurs efpeces d'oifeaux , Fb/. J, 226, Pipa. Defcription du mâle de cette efpèce de crapaud. Vol II ^ 367. Defcription de la femcHe , 368. Manière remarquable dont les foetus de cet am'mal fe développent & éclofent, P lapon (le) dts tortues efl couvert de douze ou quatorze écailles dans certaines efpèces & de vingt-deux ou vingt-quatre dans d'autres , Vol. J, G'/f., 65. P-lijJ'd. Defcription du lézard Plifîé, VoL II, 84. Poids (le) total des graa^es toriucs marinsf DES MATIERE .1, 425 excède orclinairement huit cens livres. Da-is les petites elpèces d'eau douce ou de terre , il ell quelquefois au-delTous d'une livre , Vol. I y GG. les Tortues franches peuvent fe rendre plus ou moins pefantes, en recevant plus ou moins d'air dans leurs poumons, 20?. Le poids qu'elles peuvent fe donner n'eft cependant pas tr ès-c on fidérable , ïàem. Poiffons. Rapports des tortues fî-anches avec les poiiTons, Vol. Il, zoSy 109. Ponâuee. (Salamandre) Sa defcription , Vol» II j ^37- Pon-te» Les tortues franches préfèrent pour leur ponte les fables dépourvus de \-afc ^ de corps marins , Vol. J, 8^. Elles creufent avec leurs nageoires , 8c au-deffus de l'endroit où parviennent les plus hautes vagues , un ou plusieurs trous d'environ un pied de largeur, & deux pieds de profondeur, 86. Elles y dé- pof^nt leurs œufs au nombre de plus de cent. Idem. Les Tortues franches font plusieurs pontes éloignées l'une de l'autre, de quatorze jours ou environ , & de trois femaines dans cer- taines contrées , 8y. Elles choififfent le tems de la nuit pour aller dépofer leurs œuG fur le rivasse , Id. Elles traverfent quelquefois deux ou trois cens lieues de mer pour parvenir au rivage où elles trouvent le plus de facilité pour leur ponte , 5,9 . Le tems de la ponte des tortues franches varie fuivant les pays, .9?. Nombre des pontes du crocodile y zs^- Nombre des œufs à chaque ponte , Id. Endroit où U femelle dépofe (qs œuù , s^^z» 4i6 T J B L E Forte-crête Me Lézard j habite dans l'ifle d'Amboine , & dans Tille de Java, ^47, 3^8. Sa defciiprion s^f.8 & fuivantes. Crête remar- quable cii le diitiiigiie, J47. Dilerences du mâle avec la femelle , 3^9. Habitudes du Porte-C! été , 3^0 & fuiv Lieux où on le trouve , 350. Sa chair a wviC laveur fuf érieure â celle de riruane , ^52. Pouce. Dans la rlurart des lézards, le doi^;t extéieiT cil fépa é des autres, comme une elpèce de rouce , tandis qu'au contraire, dans les Quadrupèdes vivipares , le doigt qui repréfente le pouce ell: le doigt intérieur j VcL Jy zi6, Fufluleux. (Crapaud) Sa defcription , Vol. Il, 3^5- , Pyramide. On renfermok reli^ieufement en Egypte les cadavres des crocodiles dans de hautes Pyramides auprès des tombeaux des rois, ^yuADRvpEDES cvïpares Hes ) approchent de très-près des plus nobles & des premiers des animaux. Vol. 1 , 2. Leurs petits viennent d'un œiif, Idem. Il ne font point couverts, de poil , Id. lîs ne doivent pas être appelles repriles> Jdem. Les eipèces des Quadiiipèdes ovipa'-es ne font pas en anlil g-rand nombre que celles des autres Quadrupèdes, 3. Tous les Qua- drupèdes ovipares fe reflembîent entr'eux 5d ditfèrent des autres animaux par àts caractères & àts qualités remarquables , S, Le plus DES MATIÈRES. ^ry ^rand nombre des Quadrupèdes ovipares ont des }eux aflfez faillans & aiïez gros relative- ment au volume de leur corps > 9. lis apper- çeiveiit les objets de très-loin. Idem. Ils ont prefqii^ tous les yeux garnis d'une membrane clignotante comme ceux des oifeaux , Idem. La plupart de ces animaux jouiflfentde la fa- culté de conrrav5ler & de dilater leur prunelle. Idem. Le fens de l'ouie des Quadrupèdes ovi- pares:, doit être plus fl)ible que celci des vi- vipares & des oifeawx , 20- Ils n'ont point d'o- reilles extérieures , Idem. Leur oreille inté- rieure ei\ plus fimpîe que celle des vivipares^ Jdem- La plupart de ces quadrupèdes font prefque toujours muets, ou ne font entendre que des foiîs défagréables , ? ? • Leur odorat n'eil pas très-nn , jz. Quelques-uns répandent une odeur affez forte , Idem. Le fîège de l'o- dorat eit très -peu apparent dans la plupart de ces a'iimaux, Idem. Leurs narines font trè^- peu ouvertes , mais les nerfs qui y aboiitiiTent, font d'une grandeur extrav^rdinaire dais plu- fieurs de ces Quadrupèdes) 23- Le fens du goLit ei\ fo Lie daiis plufieurs de ces ani- maux , Idem. Lerr toucher ei très-obtus > Idem. Leur fang eft m.oiriS chaud que celui des vivipares & des oifeaux j, tj- Il eft aulTi bien moins abondant, Idem, tl peut circuler fans paffer par leurs poumous , zo. Il eft plus épais & ne coule pas auffi vite one celui des vivipares j» z 7. Leur charpente offeufe ePc plus fîmple , Idem. Leur conduit intellip.al eft plus court que celui des vivipares Idem. t8. Leurs 4i8 TABLE excrémen5 , fant liquides que folides y aboiitif- ient à une efpèce de çloaqr.e commun, 28, "Lqs principes du mouvement vital font plus £mples dans ces animaux > o^ùt dans les vi- vipares 3^9' L'humidité, aidée de la chaleur fert à leur développement , 2.0. Ils foiit iupé- rieurs à de grands ordres d'animaux , z,^. Leiur nature eft , pour ainfi dire, mi -partie entre celle àts plus hautes & àcs plus baiïes clafles des êtres vivans , elle montre les relations d'un grand ncm.bre de faks imponans , Idem, Le féjour ce tous les Quacrupèdes ovipares n'ell pas fixé au milieu des eaux y Idem. Plu- sieurs de cts animaux préfèrent les terreins fecs & é\e\ês ; d'autres habitent dans des creux de rochers, ou au m.ilieu des bois*, pref- çue tous ragent & plongent avec facilité , Id. Ils ont été appelles am^phibies par plufîeurs Katiiraiiiles , Idem. Ils péiiffent faute d^air lorsqu'ils demeurent troplong-tems fous l'eau , S.4. Ce n'eft que perdant leur état de torpeur qu'ils peuvent fe palier pendant très-long-ttm.s de refpirer , Id. Ils peuvent être privés de parties affez coniidérables, telles que leur queue êz leurs pactes , fans cependant perdre la vie 5 quelques-uns d'eux les recouvrent , 25. Leur fyftême nerveux n'eft pas aufîi lié que celui des autres Quadrupèdes , z6. Leurs vaiiTeaux fanguins ne communiquent pas enn-'eux autant que ceux des vivipares , zy- Ils peuvent fe paffer de manger pendant un tems très-long , Idem. Animés par une moindre chaleur, ils n'éprouvent poiiK cette grande deiîication qui DES MATIERES. 419 ckvient une foif ardente dans certains animaux , zS. A niefnre que les individus & les variétés d'une mêm^ efptce haDÎtent un pays pius éloicTné de réquar^ur, plus élevé ou plus humide, leurs dimenfîons font beaucoup plus petites , z^) , jo. Quadrupèdes ovipares qui n*ont point de queue. Leurs caraflères généraux & di-tiidifs, ainfi que leurs divers genres. Vol. Il, ^45 & Juiv La ma iière de fe développer de tous ces Quadrupèdes e!l à-peu- peu-près la même , 2.74' Comparaifon de leur développement avec celui des autres ovipares , 274 i ^75' Qaatre-raies- Defcription de cette Sala- mandre, VoL 11, z^s. Queue La forme & la proportion de la Queue varient dans les lézards *, dans les uns , elle eit aplatie \ dans d'autres , elle eil ronde ', dans quelques efpèces , fa longueur égale trois fois celle du corps ^ dans quel- ques autres y elle eil très-courte , Vol. I , zi6. La Queue àts lézards eil prefqiie amlî groiTe à fon origine , que l'extrémité du corps a laquelle elle eil attachée , Idem. La queue des lézards gris repoulTe quelquefois , lorfqu'elle a été biifée-par quelqu'accident , &. iliiva^t qu'elle a été plus ou moins divifée , elle elt remplacée par deux, & même quelqi'e- foîs par trois queues plus ou moiiis pai faites > Vol II, 8, Qucue-blcuc, Sa defcription. Vol, Il y 7$, 45» TABLE R. Raboteuse (la tortue) elî terrefîre, VoU I) zoo. Defcription de fa forme , Id. Se5 couleurs. Idem & fuivantes. On la trouve dans les Lides orientales , & particulièrement à Am- boine , ainfî que dans le nouveau monde , S^Ol. Raie ( peau de ) defféchée &. décorée du nom de bafilic, VoL J, s43- Raine-verte. Sa defcription , Vol. II ^ ^lo & fuiv. Son agilité, siz. Elle peit fe tenir lur Its corps les plus polis , Idem. Manière dont elle chafle les infedes dont elle fe nourrit, 313. Durée de ion développement 325^ Tems de les amours, s? 6. l'orce de fou coalTemenc 317. Manière dont elle s'accouple, 31^. Sa couleur eil lujeue à vaiier, Idem. Pays où ou la trouve , 3ZO. Ray en vert. ( Crapaud) Sa defcription, VoL II , 355. On le trouve en Saxe , Idem. Il change fou vent de couleur, 356. Requins ( lorfque les j rencontrent àcs tortues fiai^ches pi îles dans une foie, & hors d'état de fi:ir & de fe défendre , ils les dévorent ^& brifent iefiiet, Vol. J, .95». Refpiration fia ) des Quadrupèdes ovipares efl lente &: ir régulière. Volume I , zS , 2,9^ Réticulaire^ ( Grenouille } Sa defcription. Vol II , zf)6: Retraite. Lorfque les Quadrupèdes ovipares choiiifleut une leaaitc , il« l'adopc^^i^t égaiemecî , DES MATIERES. 451 foit qu'elle ne fuffife que pour un feul animal , où Toit qu'elle ait alîez d'étendue pour receler plufieurs de ces Quadrupèdes > Volume /, 44- Ronde Cla tortue ) fe trouve en Europe, Voï» 1 y is^' Sa defcription , là. Elle habite de pré- férence au milieu des rivières &. àe.s marais i5<). Ma/.ière dont \ts payfans de Pruflé la confervent, Idtm. Poche confîdérable obfervéc fur le ventre de deux très- jeunes Toi tues ron- des i6o y iGi. Ronflement ( Ibrte de ) attribué aux tortues fra^iches, Vol 7, too. Roquet. Caractères diilin^lifs de ce lézard. Vol. II, izo. Ses mœurs izi & fuiv. Rouge. ( Raine ; Sa delcription Vol. II , Rouge âtre { la toiTue ) a été envoyée de Penfilvaiùe fous le nom de torti:e de marais. Vol. I , î 6"4- Le bout de fa queue ell iiarni d'une pointe ai>_^ue& cornée, /i/e-'n Sa couleur, Idem. Rouge -gorge. Defcription de ce lézard , VoL il, 1Z4. Roufâtre ( la tortue ) a été apportée de l'Inde, Vol. I, ziz. Sa delcription, Idemu Couleur de (as écailles , Idem. Sa carapace eft aplatis , Idem. Ses ongles ne font point émouflfés, zrj.O.i doit la re^a'-der comme d'eau douce , Idem. Ses (Er.fs , Idem. S. S -^^AMAvDJtES. Caractère de la divifion des Salaraaadre5 , Vol. I9 zzo.h&s Salamandres '431 TABLE ont beaucoup de rapports avec les grenoîûlles & les aiicres Qiiadiiipèdes ovipares qui n'c*it pas de queue , Idem. Elles manquent de cotes , Salamandre- terre flre Contes abfurdes ré- pandus au fujet de ce lézard, Vol. II, 293» Ses caraétères & fa defcription , 7.95 & fuiv. Variété de cette efpèce, 256". Liqueur cor- rcfîve qui découle des pores de lapeaTi, ?.9^. Habitudes de cette Salamandre, 2.9.9 & fuiv» Erreur des Anciens relativement à l'humeur qui découle de fon corps , zoz. Manière dont {es petits viennent à lalumiière, zo6. Salamandre à queue plate. Defcription &C variété de cette eipèce. Vol. Iljzrz. Différences du mâle avec la femelle, zi^.' Habitudes de la Salamiandre à queue plate zis- Elle peut vivre aflez long-tem.s au milieu de la glace, s,^6 Manière dont Tes petits fe développent, a-27 Elle fe dépouille fouvent pendant Tété, & mémie dans le printems, zzt. Manière dont elle quitte fa peau, zzz. Accouplement àts Salamandres à queue plate , zz6 & fuiv. Pays où oa les trouve, Z30. Lézards qu'il faut rap- porter à cette efpèce , zzi & fuiv. San^^ Pendant Tengourdiffemerit des Qua- drupèdes ovipares , leur fa»g ne conferve qu'un mouvement très-lent, Vcl- I ) 3^- Sarrouhé. Defcription & habitudes de cette Salamandre Vol II, z^^. Sauritin. Nom donné par îes Anciens à une pierre qui devoit être wn bézcard d'Iguane > VoLI, J4Z. , Scorj^ion DES MATIÈRES. 45; Scorpion ( la Tortue ) fe trouve â Surinam , Vol. I, 16$. Sa Description, Idem. Le bouc de fa queue elt garni d'une callofité , i6G» Elle habite les ma^ai.s, Ibid. Scinque. Defcription & couleur de ce lézard. Vol. II, 9^ y 93' Ulage qu'on en fait, .97. Pays où l'on trouve cet animal , .95 , <)6. Sens. Bonté des (tnsi extérieurs àts gre- nouilles communes, Vol. II y z^^. Senfations. Les Quadrupèdes ovipares font privés du plus grand moyen de s'avertir de leurs différentes fenfations , VoL 1,51. Seps.'S^ Defcription , Vol- Il y iGi 6>- fuiv» Il fait la nuance entre \ts Quadrupèdes 8c les ferpens , tez. Maiière dont les petits Seps viennent au jour, 168, 26,9. U paroît qu'on ne doit pas rega'-der le S.ps comms venimeux, au moins dans tous les pays, zyo. Serpentine (la tortue) fe diilingue des autres par la longueur de fa queue, Vol. I, 163» Elle habite au milieu des eaux dou,es de la Chine , Idem, Sheltopufik. Defcription de ce Eirède . & lieux où on le trorve , VoL II , j.90 & fuiv» Sillonné. ( Lézard ) Sa deicription, V^ol. I 3zz» Société Les Quadrupèdes ovipares ioisZ fou- vent réunis en grandes troupes*, Ton ne doit cependant pas dire qu'ils forment une vraie fociété. Vol. 1 , 4-^. Il ne réfulte de leur attroupement aucun ouvrage, aucune chafTe , aucune guerre qui paroiflent cor.cci tés , Idem • Sourcilleur. (Lézard) Sa defciirtioa, VoU J i 3^^ & fuiv. Ovipares Tome IL T 434 TABLE Sputateur. Defcription de ce lézard d*Amé- riqiie ,^ Vol. II, /j^. Ses habitudes^ 133^ 2^4. Variété de cette efpèce , 23^. Stellion. Sa defcription. Vol. II , 8R, Ufage que Ton fait de (qs excrémens, 91 i sz* Strié. ( Lézard ) Sa defcription. Vol. II, 1 1 g, Subfiflance. La Nature a varié les moyens de fubfiilance pour toutes les clalîes d'ani- maux , Vol. I, ^3, Syrène lacertinc* Voyez Mudin^ana^ Vol, JI > 380^ T. Tabac (le) en poudre eft prefque tou* jours mor:el pour le lézard gris. Vol. Il, 9. Tapaye. Caïaulères dillinélifs de ce lézard d'Amérique, Vol. Il, 113. Sq$ habitudes j 114,115. Tapirer. Raine qui fert en Amérique à tapirer les perroquets > Voll II , 3^7- Téguixin. Sa defcription. Vol II ^ tzS, On le trouve au Brefil , 1^9. Terrapene (la Tortue) fe trouve aux An- tilles ; elle y eft très-commune dans \ts lacs dedans les marais, Vol. I , t6i.l\ paroit que c'eft la même que celle que Dampier a nom- mée Hécatv , 1 6z. Sa chair eft un aliment aufTi faiii que délicat , Id. La Tortue Terra- pêne de Dampier , eft la même que la géo- métrique, ï9à. Sa carapace eft comme naturellement tiillée , Idem. L.ts Terrapènes pénètrent dan5 les forêts où les chafteurs onc peu de peine à les prendi'e ^ Idem , y DES MATIERES. 45c Terre. Lorfaiie le crocodile efl à Terre > il eft plus cmbairairé dans ^cs mouvenieiis , VoL I , Z63. Pour lui échapper alors ^ oa doit fe détourner iàns ceffe , Idem. Têtards. Développement des Têtards des grenouilles communes. Vol. II , z-ji &fuiv. Manière donc ils quittent leur enveloppe. Tête. La tortue bourbeufe peut vivre qnel- que tems après avoir eu la tête coupée , Vol. 1 , 15-]. Les tortues grecques peuvent vivre plulîeurs jouis après quon leur a coupé la tète, 2^4. Tête- fourchue. Sa description & pays que ce lézard habite > Vol. I, 316, siy. Tête-plate. Defcription de ce lézard 3 Vol, II y 151 ù fuiv. Contrée où on Ta trouva > ÎS5' Ses habitudes, 158 , 25.9. Tortues (les) font plus iémblables par leur orgaaifation aux vivipares , que les autres Quadrupèdes ovipares. Vol. I, y. On a vu d^s tortues demeurer près d'un an fans prendre aucune nourriture, zy. Les tortues feules ont reçu , en naiffant , une forte de domicile du- rable , 60. La plupart des Tortues peuvent retirer leur tête, leurs pattes & leur queue, fous l'enveloppe dure & offeufe qui les revêt par-defTus & par-deifous , Idem. Les côtes & l'épine du dos font partie de la couverture fupérieure des Tortues, que l'on appelle -Carapace, dc l'in'érieure que Ton nonjiie plaftronj eft réunie avec les os qui conirofent k ikaium^ ^f. ttviiign auj^enre d-s T jitues* 45^ TABLE Idem. Les Tortues d'eau douce & de terre ont les pieds très-ramaffés , ïqs doigts très^ courts & garnis d^ongles crochus, 6<). Leur carapace & leur plailron j ne font réunis Tun à l'autre , que dans une petite portion de leur contour. Idem. La plupart peuvent fe remettre fur leurs pattes > lorfqu'elles font renverfées , 70- 11 paroît que les diverfes efpècesde Tortues ne fe mêlent point enfemble> 133. L'hiftoire des Tortues demande encore un grand nombre d'obfervations , z.9,9- Tortue franche. Une des productions les plus utiles ellia Tortue franche, Vol. J, 7^, Elle habite en très-grand nombre fur Iqs bas- fonds revêtus d'algues de la Zone Torride ^ tant dans l'ancien que dans le nouveau monde, y 3. Elle fe nourrit de plantes m.arines , 74. Elle a quelquefois fîx ou fept pieds de longueur, Jdem. Elle joint à un gotit exquis, & à une chair fucculente & fubilantielle , une vertu àts plus adlives & des plus falutaires , 75- Sa carapace a quelquefois quatre ou cinq pieds de long 5 fur trois ou quatre de largeur. Idem. Le bord de la carapace paroit onde , Idem. Le difque eil ordinairement recouvert de quinze lames , Idem. La forme & le n'.«mbre de ces lames varient fuivant l'âge & peut-être fuivant le fexe, Id. Le platlron ti\ commu* nément garni de vingt-trojs ou vingt-quatre écailles , 76. Principales dimenfions d'une jeune Tortue franche , Idem. Le nombre & î^ pofîtion des ongles de la Tortue fra;Khe , peuvent varier j mais il n'y çn a jamais qu'ua. DES MATIERES. 437 d^aigu aux pieds de derrière , yS. Le cerveau de la Tortue franche cil très-petit, 7.9- Les mâ- choires de cette Tortue ne font pas garnies de dents , mais elles font très-fortes & très- dures', & les os qui les compofent (ont garnis de pointes &. d'aspérités, Idem. Les Tortues franches vont fouvenr chercher Teau douce à l'embouchure des grands fleuves , i^o Elles font timides, elles plongent, dès qu'elles apperçoi vent Tombre de quelqu'objet à craindre , Idem, Elles devroient être regardées comme Tembléme de la prudence , Idem. Elles ont plutôt des propriétés pafTives , que des qualités aélives , 8î. Elles ne difputent point aux animaux de leur efpèce , un a'im-Ciit qu'elles trouvent tou- jours en affez grande abondance. Idem. Elles peuvent pafTer plufieurs mois & même plus G un an, fans prendre aucune nourriture, Id. Elles ne redoutent pas la fociété de leurs femblâbles , Sz. La tortue franche né» prouve prefque jamais de defirs véliémens Elle fe défend rarement , mais elle cherche à fe mettre à Tabri , Ihid, 8j, Dans cette efpèce, le mâle paroît rechercher la femelle avec ardeur -, leur accoiiplemenc dure pendant près de neuf jours, fans qu'au- cune crainte puiffe les féparer l'un de l'autre, 8^. L'attachement mutuel du mâle \' de la femelle, pade avec le befoin qui l'avoit fait naître, ils fe quittent bientôt après que leur accouplement a cefTé , page 84. Les petites tortues franches éclofent vingt ou vingt- cinq jours après la ponte, de même piuiôi Tiij 43S TABLE dans certaines contrées, 89. Elles n'ont que deux ou trois pouces de longueur en fortant de l'œuf. Idem. Elles vont aelles-mêmes a la mer ,50. Lorfqu'on a pris de petites tortues franches, on les renferme quelquefois dans des cfpèces de parcs où la haute mer peut par- venir , 52. La tortue franche a la carapace trop plate pour pouvoir fe remettre fur {qs partes , lorfqu'dle a été chavirée Elle fait ea- tendre alors une ç.(pècQ de gémiflement, .9^. Les tortues franches font quelquefois jetées par des accidens particuliers, vers de hautes latitudes , 2^4.11 paroît que , non-feulement elles peuvent y vivre , mais même y parvenir à tout leur développement , 225. Ce n'efl: que fur les rivages prefque déferts , au*elles peuvent en liberté parvenir à tout raccroilTement pour lequel la Nature les a fait naître, & jouir en paix de la longue vie à laquelle elles'ont été de^ tinées, ity.Oa devroit tâcher d'acclimater les tortues franches , fur toutes les côtes tempé- rées où elles pourroient aller ch.rcher dans les terres , des endroits un peu fabîonneux , & élevés au-deflus des plus hautes vagues, nS, Tortue grecques. Leur accouplement , Vol, J, 257. Tems de leur ponte , zc^S. Ltur groff^ur, lorfqu'elles éclofent , Jdem. Pays où on les trouve, 25.9. Il paroît qu'elles habi- tent r>.mérinue feptentrior aie , ?.9 2- Leur grandeur dans les contrées tempérées de l'Eu- rope j eft bien au-deffous de celle qu'elles peii.ent acquérir dans les régions chaudes de î'Iîide j Id. Tout confirme la douceur de leurs DES MATIERES. 459 habitudes, /.9i- Dépouille de deux {[grandes tortues grecques confervées au Cabinet du Roi, Idem. Tortue grecque dont les écailles étoient verddtres , z.94. Grofîc tête de tortue grecque , qui fait partie de la Colledion du Roi , Idem. Tortues Marines ( les pieds des ) reircmblent à des nageoires , Vol. 1 , 67. Leurs deux bou- cliers fe touchent dans une grande portion de leur circonférence , Idem. Elles ne peuvent retirer qu'à demi leur tête & leurs pattes fous leur cara- pace , 68. Les écailles , qui recouvrent leur plallron , forment quatre rangées , Idem. Rap- ports des tortues Marines avec les phoques , les lamantins , &c. Idem. Tortues terreftres ( les ) de TAmérlque Mé- ridionale , font peut-être différentes de la grec- que. Vol. /, 2.90. On les prend avec des chiens drelTés à les chaifcr. Idem. On les nourrit dans des jardins où elles multiplient beaucoup, Idem. Leur chair eft d'aflez bon goût , ^^i. Les femelles s'accouplent quoiqu'elles n'aient acquis que la moitié de leur grandeur ordinaire , Idem. Triangulaire. (Lézard) Ses cara6lères dif- tindifs, Vol- II, z 2,9. On le trouve en Egypte, zjo. T rois-doigts. (Salamandre) Sa defcription. Vol. II, z^z. Troupes. Dans tous les pays ou l'homme n'efl pas en afîez grand nombre pour contraindre le crocodile ? vivre difperfé, cet animal va par trou- pes nombreufes. Vol. I, Z6.9, M. Adanfon a vu fur la rivière du Sénégal, des crocodiles réunis au nombre de deux cens ;, Idem. L'at- troupement des crocodiles n'ell point le réfukat Tiv '440 TABLE d'un iliîintfl heureux , Idem- \\ eft cependan! une nouvelle preuve du peu de cruauté que Ton doit attribuer à cts animaux , Idem. Tubercules placés au-deflus des cuife de l'Iguane , Vol. 7, 3x9. On compte quelquefois plus de vingt Tibercules , fur la face intérieure àts cuifTfs du lézard gris^ Vol. Il, 5 Forme de.> Tubeicuks que l'on voit fur la fiirface inté- xieiire dts cuiirv;s du lézard vert, 19 Tubercules qui ie trouvent au-deflous des cuilTes du lézard galonné • 47. Tupinamhis. Contrées qu'il habite, Vol. J, 30s* Sa description , ?o6 ^ fuiv- Ses habitudes i 308* On a cru qu'il avcitiffoit l'homme de la préfence ducrocodile^io^. Sa chair cil fucculente^ 310* V. J^ARRs ou Harpon. Manière de harponner les tortues franches. Vol. I, os- Venin L'on ne peut regarder , comme veni- meux i qu'un très-petit nombre de Quadrupèdes ovipares j Vol. I, 55. L'abondance des fucs mor- tels, paroît d'autant plus grande dans \ts êtres vivans, que leurs humeurs font moiriS échauffées^ & que leur organifation intérieure elîplus iîmple, Vermillon Ha Tortue) habite au CapdeBonne- Efpéra ice, VoU /, zo/j.. Worm en a nourri une dans fon jardin, Id. Elle ell très-petite, 205- Les écailles de fa carapace font agréablement variées de noir , de blanc , de pourpre , de verdâtre & de jaune^ Idcnu Sur le fommetde la tête ^ %é- DES MATIERES- 441 kve une protubérance d'une couleur de Ver- millon, Idem. W paroit qu'on doit lui appli- quer ce que rapporte Kolb , de la tortue de terre du Cap , 3.06- Il paroit qu'on rencontre la Tortue ^'ermillon dans la partie reptentrio- nale de l'Afrique , 207. Vert. (Lézard) Ses alimens > Vol. II , zi. Sa manière d'attaquer^ Idem. 11 paroit qu'il n'eft point venimeux , zz. Endroits où on le trouve , Z2. Defcripcion d'une variété de cette efpèce commune aux environs de Paris , z^^ Defcription 6c habitudes d'un lézard d'Amé- rique qui a de grands rapports avec le lézard vertj, z^ & fuiv. Defcription d'un lézard de Sardaigne qui a aufii beaucoup de rapport avec le vert , 30. Vert. ( Crapaud ) Sa defcription , VoL II 9 353. Ses liqueurs corrofives , 3^4- Vertèbres. Les tortues ont huit Vertèbres du cou *, les crocodiles en ont fept ', prefque tous les lézards n'en ont jamais au-deffus de quatre', & tous les Quadrupèdes ovipares fans queue en font privés. Vol. J, zy. Vejfie. Les lézards , les grenouilles , les cra- pauds ni les raines n ont pas de veffie propre- ment dite. Vol. 1, 28. Les tortues ont une très- grande Veflîe, 6^5 . ^ Vejfies aériennes. On peut juger par les Veihes aériennes que l'on voit nager fur les étangs , que le fond eft habité par àts tortues bouri>eufesj Vol J, 158- VeiHcs à air. Les mâles des grenouilles ont •^ Tv '441 TABLE DES MATIÈRES, de chaque côté du cou, des Veflies qu'As peuvent gonfler à volonté , Vol- 11^ 2.63* Voracité. Il paroîtque la voracité &la hardielTe àts crocodiles augmentent, diminuent , & même pafTent entièrement, fuivant le climat, la taille , râçe , rétatde ces animaux, la nature & fur-tout Tabondance de leurs alimens , Vol I, zgs- On ne doit ^as penfer que la femelle du crocodile , conduit a l'eau fes petits, lorfqu ils font éclos , & que le mâle &Ia femelle dévorent ceux qui ne peuvent pas fe traîner , Idem. Umhrc* Defcription du lézard Urabre, Vol. Ily Zone torride. On ne trouve la plupart des tortues de mer , les crocodiles & les autres grandes efpècesde Quadrupèdes ovipares, que près des Zones torrides , ou du moins à des latitudes peu élevées , tant dans l'anci^en que dans le nouveau Continent^ Vol- 1 ^ 3.3, SYNOPSIS METHODICA QUADRUPEDUM OVIPARORUM. CLASSIS PRIMA. Quadrupèdes ovipari caudati. GENUS PRIMUM. T E S T U D O. Corpus tejla ohteclum. ^m^— ^^1^— ^— ^, I ,— ^-■. ■ 1.1. ,^^,.. _, ^m^^^mmm» D I V I S I O I.» Tedihus pinni-formibus , digitis valdè inœqualibus & elongrais. S P E C I E S. CHARACTERES. T. M A R I N A f Unguibusaciitispîantarum V U L G A K I si IbHtariis. Tvj 444 S r N O P SIS s P E C I E s. CARACTERES. T. VIRIDI-SQUAMOSA.J • -jt *^ I viridibus. rAOTTATSTA / Urvguibus acutis planta- I T. NASicORNis. . J ^^^°, tuberculofo inftar ( cornu elevato. l Caretta { Squamis difci imbricatis. T ,-_ . / Teftâ coriaceâ longitudi- LYRA 1 V. 1 .. • ( naliter quinque-a quinque-angulatâ. DIVISIO II.» Digltis hreviorihus & fuhœqualibus. S P E C I E S. CHARACTERES. ( Teitâ fuperiore nigrâ , T. L U T ARIA . . .S fcutellis fîriatis in medio ( pundatis. !■ XB.a^.,E.....{^,;^eB^r.^erorep.aniuf. METHODICJ, 8^c. 445 SPECIES. CHARACTERES. T. SERPENTINA. . I fupei que- Caudâ longitudine teftae noris polticè acutè quiri- dentatae. T. SUBRUBRA..' "" Maculis flavis fubrubrif- que fuprJi cap ut & tettam inferiorem. Teftâ fuperiore tribus !i- neis iongitudinalibus ele- T. SCORPIOIDES...^ vatâ.quinquefciitellismediî j dorli eiongatis , teiîâ infe- I riore ovata T 17 r A V A f Teftâ fuperiore Viridi , i fiavo maculata. f Teftâ fuperiore pJicatili T. MOLLI S-'Iabfque fcuteHis. Teftâ fuperiore vaMè ca- rinatâ , marginibusfatilTimis: dityitis membranâ coopertis. Scuteîlis centre flavis ffa- . voque radiatis. Scuteîlis albefcentibus nj- groque fafciatis in medio- que dorfi vaidè elevatis ; teftâ inferiore aRticè denXî- Vculatâ. T. GRiErCA * T. GEOMETRICA . T. S CAB RA. 1 446 ^SYNOPSIS s P E C I E s. CHARACTERES. Teftâ fuperiore fubcordi- T. DenticULATA.'Î formi , margine admodùm denticuiatà. T. CARINATA. . . Teftâ fuperiore valdè ca- ,^ rinatà , fcutellis fubviridibus flavoque lineatis; teftâ infe- riore ovatâ. T. M I N I A T A. . . . Scuieliis nigro , aîbo , pur- fuJDviridi , flavoque pureo, fu variegatis. T, BREVICAUDATA. , .. ' Teftâ fuperiore anticè emarginatâ ; fcutellis ftriatis inmedioque punctatis. T, PUNCTATA . . . . / Difco ofleo pundatoque. ' Colore fub ru fe, teftâ fu- T' S \T B R u F A. . . 5 periore depreflâ , fcutellis |tenuibus. T. S 17 B N I 0 il A . , Colore fubnigro, fcutdll? craflis valdèc^ue ievibus. METHODICA.Sce. 447 GENUS SECUNDUM. LACERTUS. Corpus ahfquè tejlâ. — ■ ■ — ___^— ^^^^-^.^ - ■ ■■ D I V I S I O 1.=^ Caudd comprejfd , pedihus anteriorlhus quinque - digitatis. S P E C I E S. CHARACTERES. f ( Pedibus pofterioribus C R 0 C 0 D I L U S. À quatuor - digitatis palma- ( tifque .colore viridi luteo.. I " " " $ CrocODILUS f Pedibus pofterioribus NIGER » quatuor digrtatis palma- y tifque , colore nigro. 448 SYNOPSIS SPECIES. CARACTERES. Caudi-Verbera .. Pedibus pofterioribus quinque - digitatis palma- tilque. Dr Ac jEN A. . Pedibus pofterioribus quinque-digitatisfiflilque, * I fquamis ere ^OGcipitifque reverlis. 450 S r N o p S r S D I V I s I O I I L* Caudâ rotundâ j pedibus anteriorihus quinque - digitatis j femiannulis fqua- mojis infrà corpus. S P E C I E S. CHARACTERES. {Colore cinereo , fquamis majoribus infrà collum. I ... ^ Colore viridi, fquamis L, V I R I D I S «1^ majoribus infrà coHum. ICircum caudam fquamis inlpinas defmentibus an- nulolque laios & deniicU' latos componentibus. L. H E X A G 0 N U S.{ Cauda fex-anguïatâ. A M E I V A Colore cinereo aut v j ridi, abfquè fquamis ma- joribus infrà collum. Nota. Hexagonum à me non vifum femiannullos fquamofos infrà corpus habcre prefumo ; il hifce an- nuUis csrct , poft Teguixin in quartà diviflonc inf- cribendus erit. METHODICA ,Scc. 451 s P E C I E s. L. L E 0. L.LEMNISCATUS . CHARACTERES. Tribus lineis albis toù" demque nigns ab utroqut iatere dorfi. A feptem u^que îkî un- decim lineis aiberoentibus fiiprh dorfLim , femoribus albo punctatis. D I V I S I O IV.» Caudd rotonda , peâihus antcriorihus quinque-digitads , abjquè Jemiannulis Jquamojis. < ■ I ' •■* •' ■ ■ '■ I— SPECIES. CHARACTERES. ^ f Di2Uisternis& binis mem- C H A M iE L E O.î T ^^ I [ brana coadunatis. Lace nxusf Quinque lineis fubfîavis CAUDACYANEUS.ÎfupràdorlumjCaudâcyaneâ. L, AZCJREUS-../ S' ( reo» SquamisàcutiSjdorfoazu' s r NO p s I s s P E C î E s. CHARACTËRES. fo k ( Colore cineraceo, îubrufi li. ClNERACEUS..'-| pun<5:ato ; verrucis fupî C dorfum. I . U M B R A . . .J Occipite callofo , piicâ I gulari. L. Plicat f DupîiciplicAgulari, binis U S.. .) verrucis fpinoiis circh au- l rramaperturas. A L G I S. A* Quatuor iineis flavis fuprk \ dorfum. Tuberculis acutis fuprà S T E L L I 0...J '"^^^^-'^ corpus, caudâ an- nulisiquamofis denticulatif- que circumdatâ. S C I N c U S... M A B 0 U Y A. Squamis imbricatis , man- dibuia fuperiore longiore. Squamis imbricatis, man- dibuiis ieq.uaiibus , caudâ corpore breviore. Nota. Defcript'ones Autorum indicant lacerto* caudâ cyaneum , azureum * cineiaceum ' umbrain , plicatumque à me non vifos , femiannuliis fquamoiîs jnfrà veiit.em carere j fi iaos femi-annulos fqMainofos haberent , in tertiâ diviiîone annumerandi elTent , poflque lacertum iâmnircatum infcribeudi. METHODICJ, 8cc, 453 s P E C I E s. C El A R A C T E R E S. Squamis imbricatis ,îineâ albefcente ab utroque iatere clorlî , caudâ corpore Ion- giore. L. AUILATUSo. - T A P A Y A ... L. STRIAT us.. f Corpore rotundato murn catoque. i L. Marmoratus. Roquet, Sex lineis fia vis fuprà caput& quinque luprà dor* fum. Squamulis erecftis infrà coilum, unguiuni dorfo ni» gro,caudà novem-anguiatâ. Colore Xcramphelino fla- vo fubnigroque maculato, membranulâ ab utroque iatere ultimi digitorum arti- uli. l. collo-ruber,, l. strumosus .. •' t e g u i x in...- L'Triangularis.< Colore viridi , veiiculâ rubrâ infrk coilum. Colore cineieo fufco varie- gato, veliculâgranaiislubru" bris conlpeisâ infrà coilum. Lateribus valdè plicaiis, Extremitate caudac trian-» guiatâ. 454 S r N O P S 1 S . SPECIES. CHARACTERES. I {Duobus ïineis fubflavîs , fexquelub-niarorumpaRc- torum ordmibus luprà dor- fum. SVerrucis fquamolîs infrà ukimum digitorum articu- lum. D I V I S I O V.» Squamis majorihus imhricatis infrà digitos. SPECIES. CHARACTERES. ÎFemorum (uperfîcie in- feriore verrucolâ, caudâ fquamulis lemnifcos circu- iares componentibus teCtâ. {Femorum fuperficie in- feriore abiquè tubeicuiis. (Capîtis corporifque fu- perticie inftrioripianâ , ab utroque lacère caudae me- mbranâ borizontali. METHODICA, Sec. 455 D I V I S I 0 VI.* Fedibus ter-dlgltatis, I ' ■ " .. .- . - . . . ■ .., -•■ .,^ S P E C I E s. CHARACTERES. I S E P S...... / Squamis imbricatis. I G H A L G I D 32 S. ... r Squamis annulios com- \ ponentibus. ha D I V I S I O VII.* Alis .ncmhfanacàs, SPECIES. I CHARACTERES. r Saccis trinis elongatif« DRACO;.,. •••••[ ^ue iafrà eoUura . 4î6 SYNOPSIS m D I V I S I O V I I I.» Pedihus anterioribus ter aut quatuor pofierioribujquc quatuor aut quinque^ dig.tatis. S P E C I E s. -«* CHA RACTERES. 1 S A L A M A N D R a| ^^fK ^^.^""^^ ' "^^- tatis. I S. CAUDA - PLANA, f Suprà infràque caudam ^ membrana verticali. S. PUNCT ATA-. S. Quatuor- LINEATA. "i fiavis. Sa RRO UEE.... Dorfo duplici ferie aibo punétaio. Dorfo iineis quatuor Unguibus incurvatis , majoribufquefquamisinfrà digitos imbricatis. {Pedibusanterioribus ter- digicatis , pofterioribuique quatuor. CLASSIS METHODICA^Scc, 457 CLASSIS SECUNDA- Quadrupèdes ovipaii ecaudati. GENUS PRIMUM. RA N A. Caput corpujque elongata , unum aat altenini angulojum. S P E C I E S. CHARACTE RES. ç Colore viridi, tribus li- RaNa VULGARIS..J neis flavis fuprà dorfuin, l^exterioribus elevatis. R. R U F A I Colore rufo , macula ni- grâabutroqueiatereoculo» inter & pedes anteriores. r» -B T TT Tr T A T T E f Verrucis fuprà dorfum* K.PLUVIALIS..I c . >- ' ^ ano iubtus punduco. R. S O N A N S. Ovipares Tome IL ' Colore nigro , pundils , elevatis fuprà dorlu m, pli- ( câtranfverfaiiinfràcolium» V 45S SYNOF S IS s P E C î E s. CARACTÈRE S. R. M A R G I N A T A.{ Lateribus marginatis. ( Corpore venulofo, pe« R, RETIGULARIS . | dibus flfllS. " 1 . r Pedibus anterioribuspof- R. PALMATA....KgJ.JQ^•^^^^^^g palm;atis. R.K u me'?. I s-f Sup^^ ^^"^^^"^ ^^"^.^ A R M A T A ^carnofo, quatuor v-errucis ( ad a I anum. I R, B 0 A N & JR.. G E M M A T A. J A C K I E . . . . très- bien con- fervée, à laquelle on a fuppofé une longueur de fix pieds, pour donner une idée de la grandeur de l'animal adutr.e^ dont îatéteeftmoinygroflTuen proportion du corps que dans la figure. Se dont le difque préfente commu- nément une ou deux ecaiiîes de plus que celui des trèsjeunesTortues. LA TORTUE ROUSSATRE. La Tortue eft repré- fentéefans queue > parce que cette partie n'avoit pas été confervée dans l'individuquenousavons faitdefliner. L' A M É I V A. On a repréfentéàpart le defibus de fa tête & d'une partie du corps, pour montrer fe défaut de grandes écailles au- dellbus du cou. LE SPUTATEUR; On peut voirdans cette Planche , fa ligure du Lézard envoyé de Saint- Euftache avec le Sputa- teur, & que nous regar- dons comme une variété de cette efpèce. L E G E C K O. On areprélenté ù part & de grande ii-r de nature (dans le furmat///-4.°) le defibus des cuiiles, de l'o- rigine de la queue & des pieds , ain'.i que la partie antérieure de la langue. LA TÊTE-PLATE, On a repréfenté de grandeur de nature (dans le format /«-4«'') un des pieds de devant du Lé- zard dont on a montré aufli la tête de face. LE SEPS. On a delTinc de gran- deur de nature (dans le format iw- 4.") un tron- çon de Seps vu par-def- lus pour montrer la dif- pofitionck'S couleurs quQ préiente le dos. p— — ^— WMIIIIIIIIIWI H^^— ■^^BBPW— — >- I ' ' ■ ' 'm» ERRATA. ' Tome I. Page 18 , ligne 5 , il eft alTez ; liCe^ , & il eft aflez. Fage il7, lignei% , on le trouve j iî/e{, on le trouve aulfi. Page 179 , ligne ^, les pieds ; Ufei, les doigts. Page 247, ligne 4, 25 ou 295 Z/f n'avoit. Page 1 10 , iign« 9 i fonds i /z/q fond. Page 122 , /igae 12, ces ; /i/q fes, Pa^ge 123 . //g/ze 17 , revêtue; life^ revêtus. Page 1 35 , ligne 22, bacal ; lifei bocal. Pflge 136 , ZfgR« 12 , le dcflbus i lifei le deflus. Page 137, ligne 3 ^fe /