ot A tu CM AA lo mu 8 th ant pas en Ah Ent Du cn TER ENTER TES ARC at pâle Aire taf rene comte est DUC TEE CEE ERA RETENUE ET sn A orratta AA om PE 2 md 8 à me D pt M nord nt M en nt at 4 ve 2 en nt Et me de ah nan 66 ml =. Les 2 Aus de. dut ts àe te mme Mb a M 4 in ee LORS LS : D ne he nn te D UE Mn menu in Me À den td DOCS er D 2e 0 Tue où 19e Up ee ue ed se LALLEEREr RERO EUR PB ts M Be on Leg Po nee A0 A 8 Ps Pntin Le % in M he ve De Die RCE Don 14e op Dee Din Bat ine G à PRET ES te tn Lena ee ae Sn à AM Rae A ie A ee Te rer » LAURE TEEN CETTE TRE ENS DERTE ER à 2 on. ge a on Pam Me Re Va 8, AP cp Le de in De 08 La VU À LE ont à a FA CODEN tee) D Do sat Te A OLIS a Nu pi M ne ne Ÿ DE An de nn me À pese mn ee RER ee outre Rene w? 4} L à FT, LATE : L . AE ; LT LA à: TA fi 0 | Eh, | Li CETLRE \ 14 LE {1} APAT ON ile 1 nf? L à 4 : DD ni ner Wu M fi | 17 | 7 fa, she Ne LR 51) É ne 4 oi L L ol i ‘6e. Re DEC. VOL Te D, | vent HISTOIRE NATURELLE CRUSTACÉS. 1] 7. 7o. e / ‘à È NT PARIS.—IMPRIMÉRIE ET FONDERIE DE FAIN, Dr * D | Rue Racine, n. 4, place de l'Odéon. + HISTOIRE NATURELLE CRUSTACÉS. L'ANATOMIE , LA PHYSIOLOGIE ET LA CLASSIFICATION DE CES ANIMAUX ; Par M. MILNE EDWARDS, DOCTEUR ES SCIENCES ET EN MÉDECINE, MEMBRE DE LA LEGION D'HONNEUR, PROFESSEUR D'HISTOIRE NATURELLE AU COLLÉGE ROYAL DE HENRI 1V ET À L'ÉCOLE CENTRALE DES ARTS ET MANUFACTURES. TOME DEUXIÈME. OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES. PARIS. LIBRAIRIE ENCYCLOPEDIQUE DE RORET, RUE HAUTEFEUILLE, No 10 BIS. 1937. L RO F4 + Nr wi - ai HD se a atix + 4: DE dr FAQ Lt CURE au da Ras DÉCLIN EL UT DT TER YO EN Fe AK à. 2144 du MA MST AE PTE Fx'at dinsai og aval VE Aa Fe" | ar h ax à \a3 SH pap à ETOTLSS A Pr. AA 2 2 tÉL'A “'Ahnezx du Dee Maures | | + ONE E à NL ” Fadikseys WE ! AT SERIE w : | F2 Mie pion ete PE # ou PARUS ns Ju PS ed Rene : Le | 1 An MONET ANS TT, nn Re DR ele EUR J , F4 ei CA SM, VE ed None. 5 HISTOIRE NATURELLE y"? Pa DES CRUSTACÉS. SUITE DE LA DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE IV. FAMILLE DES CATOMÈTOPES. Daws cette troisième famille de la section des Dé- capodes Brachyures , qui correspond à peu près à la division des Quadrilatères de M. Latreille, la disposition du système nerveux est la même que dans la famille des Cyclomètopes. Le tube digestif ne nous à offert rien de particulier ; mais le foie, au lieu de s'étendre dans toute la largeur de la carapace et de recouvrir en grande partie les branchies, ainsi que cela se voit dans les deux familles précé- dentes , n’occupe en général que la portion médiane du corps et ne s'étend que peu ou point au-dessus des cavités branchiales. Jusqu'ici nous avons toujours vu ces cavités remplies presque entièrement par les branchies , dont le nombre a toujours été de neuf de CRUSTACÉS, TOME Il. ï «> 2 HISTOIRE NATURELLE chaque côté du corps, et dont sept étaient constam- ment couchées sur la veüte des flancs ; mais dans les Catomètopes il en est presque toujours autrement. Dans la plupart des cas il existe une grande distance entre la voûte de la cavité respiratoire et la facé su- périeure des branchies ; la membrane qui tapisse cette voûte , au lieu d’être recouverte d'une couche épider- mique lisse et épaisse, se présente souvent à nu ou couverte de végétations spongiformes ; d’autres fois elle se reploie en dessous de manière à former une es- pèce de sac ou d'auge, servant à retenir de l’eau né- cessaire pour empêcher le desséchement de l’appareil respiratoire lorsque lanimal reste long-temps à l'air; enfin, le nombre des branchies est quelquefois le même que chez les Oxyrhinques et les Cyclomèto- pes, mais souvent on n'en compte que cinq ou six sur la voûte des flancs, celles qui s’insèrent d’ordi- naire au-dessus des pates de la quatrième paire n’existant pas. Quant aux ouvertures par lesquelles l'eau pénètre dans la cavité respiratoire et en est ex- pulsée, leur disposition est exactement la même que les deux familles précédentes. Nous n'avons remar- qué rien de particulier dans la structure de l’appareil génital des femelles ; maïs les organes mâles présen- tent, chez ces Crustacés, une modification très- remarquable, et dont les auteurs systématiques n’ont pas fait mention. Les deux ouvertures extérieures de cet appareil, au lieu d’être percées dans l’article basi- laire des pates postérieures , comme chez tous les au- tres Brachyures, occupent presque toujours le plas- tron sternal (1) ; tantôt elles sont situées à une distance (1) PE 19, g20,2, 6: “#2 DES CRUSTACÉS. 3 considérable du bord latéral de ce plastron , et d’autres fois elles sont formées par une échancrure profonde de ce bord lui-même; enfin, lorsqu'elles occupent l'article basilaire des pates postérieures, elles sont presque toujours appliquées contre l'extrémité d’un canal transversal qui est formé par un repli de la por- tion voisine du plastron sternal, et qui sert de gaîne à la verge jusqu'au point où elie rencontre l’abdomen et se cache au-dessous de lui. Ces anomalies dans la disposition de l'organe copulateur constituent un des principaux traits EN er la famille des Catomètopes. La structure du squelette tégumentaire de ces Crustacés et se forme génér te sont également caractéristiques (1). Quelquefois leur corps est forLe- ment déprimé; mais en général il est remarquable par son épaisseur : la carapace est presque toujours plus .arge que lonsue, et assez rég ;ulièrement rhomboïdale ou ovalaire ; ; ÉBe elle est presque circulaire, mais elle n’aflecte jamais la forme triangulaire qu'on lui voit chez les Oxyrhinques, et elle n’est jamais arquée en avant et fortement rétrécie dans sa moitié postérieure comme chez les Cyclomètopes. La région stomacale est grande et ordinairement divisée posté- rieurement par un prolongement médian de la ré- gion génitale comme chez les Cyclomètopes; les régions hépatiques, lorsqu'elles sont distinctes, sont extrèmement petites; et les régions branchiales occu- pent presque toute la longueur du bord laiéral de la carapace. Le front ne s’avance jamais en forme de QG) PL. 14 bis, fig. 8, 9 et #15. Plus, fo ro;ta4;c et PL 19, fig. 1; 4, 75 13. Ke  HISTOIRE NATURELLE rostre; il est en général fortement recourbé en' bas, et souvent tout-à-fait vertical; caractère dont nous avons tiré le nom de cette famille. À un trés-petit nombre d’exceptions près, le bord fronto-orbitaire occupe presque toute la largeur de la carapace, les bords latéraux sont droits ou plus ou moins courbes, mais ne sont jamais divisés en deux portions dis- tinctes, et formant entre elles un angle, comme chez la plupart des Cyclomètopes; enfin, le bord pos- térieur de la carapace est en général très-long. Les yeux sont ordinairement portés sur des pédon- cules assezlongs et fort gréles(:); les orbites sont pres- que toujours dirigés directement en avant et en haut, et l'angle interne de ces cavités présente, en général, un hiatus qui loge une portion de la base de l'antenne externe. La disposition des antennes internes varie; tantôt elles sont verticales ou longitudinales, tantôt transversales; enfin les fossettes qui les logent commu- niquent quelquefois librement avec l'orbite, et ne peu- vent en être distinguées (2); d’autres fois elles en sont séparées, mais alors elles sont presque toujours extré- mement étroites d'avant en arrière (3), et, au lieu d’être séparées entre elles par une lame longitudinale, c'est ordinairement le front lui-même qui se réunit directement à l’épistome dans une étendue assez con- sidérable. Les antennes externes sont extrêmement courtes ; leur article basilaire est souvent beaucoup plus large que long, et leur tige mobile, qui est quel- quefois rudimentaire, naît en général dans l’hiatus de LP de VO M PRE PCR OR MERE TE Para à Q) PL 18, fig. ro et 11, et PL. 19, fig. 13 et 14. C1 PL 18, fig. 113 PI. 39, fig. 14. G) PL 18, fig. 2 et 15, et P1. 19, fig. 2, 5, 10. DES CRUSTACES. 5 l'angle orbitaire interne. L’épistome est ordinairement presque linéaire, et son bord antérieur ne dépasse que peu ou point les ubercules auditifs ; disposition qui suflirait à elle seule pour faire distinguer les Ca- tomètopes des Oxyrhinques, mais qui se remarque aussi chez les Cyclomètopes; enfin, ce même bord antérieur de l’épistome, au lieu d’être situé à une dis- tance assez grande en arrière du bord orbitaire infé- rieur, ainsi que cela se voit chez ces derniers Crusta- cés, est presque toujours placé sur la même ligne, et se continue presque avec lui (1). Le cadre buccal est presque toujours à peu près quadrilatère, et ne s’avance jamais jusqu’au niveau de l’insertion des yeux; ilestsou- vent un peu rétréci en avant, et son bord antérieur est quelquefois un peu arqué, mais il ne se termine ja- mais en pointe, comme nous le verrons dans la famille suivante. La forme des pates-mächoires externes est quelquefois la même que dans les Grabes(2); mais en général ces organes présentent une modification qui ne serencontre pas dans la famille précédente : l'es- pèce de tige terminale formée parles derniers articles, au lieu de s’insérer à l'angle interne du troisième arti- cle de ces membres, naît du milieu du bord antérieur de ce même article (3) ou de son angle externe (4), et quelquefois cette tigelle ne se compose que de deux pièces au lieu de trois, et se cache complétement sous la portion lamelleuse de la mâchoire(5). Enfin l’appendice externe de ces pates-mâchoires est en général styli- (1) Voyez les figures 2, 5,8, 10, 11, 14, PI. 19, etc. (2) Dans le genre Thelpheuse , par exemple, PI, 18, fig. 13. (3) PL. 18, fig. 16. (4) PL 18, fig. 7, 11, etc. @) Pl: 18, fig, 3. F x fée p 6 HISTOIRE NATURELLE forme, et ne porte pas toujours à son extrémité la pe- tite tiselle articulée qu'on y remarque chez la plupart des Brachyures. Les autres appendices de la bouche ne présentent aucune particularité bien importante à noter. Le plastron siernal (1) est presque toujours plus large que long, et notablement rétréci dans sa moitié antérieure. Le segment qui porte les pates de la première paireest en général peu développé , celui qui donne attache aux pates postérieures est presque tou- jours très-large, et la suture qui la sépare da pénul- tième anneau ést transversale et à peu près parallèle à toutes les autres sutures analogues. Enfin , la voûte des flancs est ordinairement presque horizontale. Lespates aritérieures varientbeäucoup : souvent elles sont médiocres où même petites et notablement plus courtes que celles dela seconde paire. En général, ces dernières sont à leur tour moins longues queles pates de la troisième paire, et quelquefois ce sont celles de Jaqua- trième paire qui sont les plus longues de toutes ; dansla plupart des cas, celle-ci, ou les précédentes, ont environ deux fois la longueur de la portion post-frontale de là carapace. Enfin, chez un assez grand nombre de ces * Crustacés, l'abdomen du mâle est beaucoup moinslarge à sa base que la partie correspondante du thorax, de fa- çon qu'ilne recouvre pas la totalité du dernier segment sternal et ne s'étend pas jusqu'à l’origine des pates pos- térieures; presque toujours on y compte, chezles mâles, de même que chez les femelles, sept articles distincts. FF Cette famille est aussi remarqualle par les mœurs de plusieurs des animaux dont elle se compose que mm mem (a PIS, he.6, dits ss | Le [ bi TA LL « “ « x #" Î y de ra . PAGE FN A ù horse a Cr a } 4 + 4 _ 1 ” \ L i f. u 1 Le Re LU \ et | US NY af” _ " Fe } : | F 12 FamilLe DES ATOMÉTOPES. à CRUSTACÉS, k TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA DIVISION DE LA FAMILLE DES CATOMÉTOPES EN SIX TBIBUS. —_2SS— * Verges naissant de l'article basilaire des pates postérieures et ne se cachant pas dans un canal transversal du sternum pour gagner l'abdomen qui les recouvre à leur naissance. Carapace plus ou moins ovalaire ; pedoncules oculaires courts, n'atteignant pas à beaucou - PSE FE TE enr) > ne prèsl'extrémité latérale de la carapace; quatrième article des pates-mächoires externes ne s'insérant jamais à l'angle externe du précédent, et ne se cachant pas sous sa face interne. Verges naissant directe- ment du plastron sternal, ou bien traversant l'article basilaire des pates posté- rieures, et se cachant de suite dans un canal {rans- versal du sternum pour ga- gner le dessous de l'abdo- men. TOME Ii, page 7. Carapace ovalaire , notablement plus large que longue , très-arrondie et très-renflée sur les côtés. Secoup article de l'abdomen du mäle atteignant presque toujours la base des pates postérieures. Fronl assez large. Pedoncules oculaires en général assez longs. Quatrième article des pates-mâchoires externes inséré à l'angle externe du précédent ou caché sous sa face interne. Carapace circulaire, au moins aussi longue que large. Second article de l'abdomen du mâle beauconp plus étroit que la partie correspondante du plastron sternal. Front presque toujours très-étroit. Pedoncules ova aires très-courts. Quatrième article des pates-mâchoires externes s'insérant au sommet ou à l'angle externe du troisième article. Carapace quadrilatère ou rhomboïdale; ses bords an- térieurs et latéraux à peu près droits ou faiblement courbés. Second article de l'abdo- men du mäle plus étroit que la portion correspon- dante du plastron sternal. Pedoncules oculaires pres- que toujours très-longs. Front extrêmement étroit; antennes internes ver- ticales et logées en grande partie dans l'angle interne des orbites. Quatrième article des pates-mâchoires inséré à l'angle externe de l'article précédent. Front très-large, occupant presque toujours le tiers de la longueur du bord fronto-orbitaire. Anten. nes externes horizontales et logées sous le front. Quatrième article des pates-mächoires externes s'in- sérant en général dans une échancrure de l'angle antérieur et interne du troisième article. Second article de l'abdomen du mäle presque toujours aussi large que la partie correspondante du thorax et s'étendant jusqu'à la base des pates postérieu- res. Front très-large , occupant environ la moitié du bord antérieur de la cara- pace. Pedoncules oculaires très-courts. Quatrième article des pates-mâchoires externes s'insérant au milieu du bord antérieur ou à l'angle externe du troisième arlicle, mais jamais à son angle interne. te ” ! ; Ld + 40 : DES CRUSTACÉS. ve 6, par leur nl: Un certain nombre de Catomé- topes sont complétement terrestres; d’autres vivent häbituellement sur la plage et s’y creusent des ter- tiers ; la plupart sont d’une agilité extrême , «et il en est qui établissent leur demeure dans l'intérieur de la coquille de divers mollusques bivalves, comme nous aurons, du reste, l’occasion de le voir plus en détail par la suite. Le groupe des Catomètopes renferme plusieurs types d'organisation assez distincts pour motiver Sa division en six tribus naturels qu'on peut caractériser | analytiquement dela manière indiquée dans le tableau ci-joint. Les Thelphusiens et les Gonoplaciens éta- blissént le passage entre cette famille et la précé- dente, et semblent âppartenir à deux séries parallèles formées l’une par les Thelphusiens, les Gécarciniens, les Ocypodiens et les Pinnothériens; l’autre par les Gonoplaciens et les Grapsoïdiens : les premiers sont pour la plupart plus où moins terrestres ; les seconds, au contraire, ne sortent que rarement de la mer. TRIBU DES THELPHEUSIENS. Les Thelpheusiens ont beaucoup d’analogie avec les Cancériens, et ils établissent évidemment un passage entre ces Crustacés et les Gécarciniens; en eflet, la forme générale de plusieurs d’entre eux diffère peu de celle des Eriphies, et la dis- position des organes de la génération est la même que dans les deux familles précédentes ; mais la striic- _ture de leur appareil respiratoire, et d’autres cârac- tères que le zoologiste ne peut négliger, les éloignent de ces groupes naturels, et ne permettent pas de o. HISTOIRE NATURELLE les séparer des Catométopes. Ainsi, chacune des cavités branchiales occupe environ le tiers de la carapace et s'élève en voûte à une distance très-con- sidérable des branchies. Quelquefois la membrane qui la tapisse est couverte de végétations spongieuses. Les branchies sont, il est vrai, au nombre de neuf de chaque côté, savoir : deux réduites à l’état de ves- tiges et fixées aux pates-mâchoires , et sept couchées sur la voûte des flancs comme chez les Cyclomètopes ; mais leur texture est plus molle, et elles se dirigent en arrière de manière à recouvrir la presque totalité de la voûte des flancs, disposition qui ne se rencontre que dans la famille des Catomètopes. La carapace des Thelpheusiens (PI. 14 bis, fig. 9, et PL. 18, fig. 14) est peu ou point bombée, et no- tablement plus large que longue; son bord anté- rieur est droit et occupe environ les deux tiers de son diamètre transversal; enfin ses bords latéraux décrivent toujours une courbure régulière et assez forte. Le front est notablement plus large que la por- tion antérieure du cadre buccal et plus ou moins recourbé en bas. Les yeux ont un pédoncule gros et court, dont la longueur n’est jamais plus du dou- ble du diamètre, et dont la face inférieure est oc- cupée par la cornée dans environ la moitié de sa longueur. Les orbites sont ovalaires et présentent toujours à leur angle interne un hiatus étroit, rem- pli par l'antenne externe (PI. 18, fig. 15). Les antennes internes sont horizontales, et en géné- ral presque entièrement cachées par le front qui ne laisse entre son bord inférieur et l’épistome qu’un es- pace linéaire, L'article basilaire des antennes externes pénètre dans l'hiatus qui occupe l'angle interne de DES ,CRUSTACÉS. à 9 l'orbite, et sépare cette cavité des fossettes antennaïi- res; du reste, il est peu développé, et la tige mobile qui en naît dans le même hiatus est très-petite. L’é- . pistome (fig. 15) est presque linéaire et placé sur le même niveau que le bord inférieur de l'orbite. Le cadre buccal est presque aussi large en avant qu’en arrière, et le quatrième article des pates-mâchoires externes s'insère tantôt à l'angle interne (fig. 18), tantôt au milieu du bord antérieur de l’article précé- dent (fig. 16), et d'autrefois à son angle externe. Les pates antérieures sont beaucoup plus fortes et presque toujours plus longues que les suivantes; elles ne sont que peu ou point comprimées. Les pates de la troisième paire sont les plus longues de toutes, mais elles n’ont pas deux fois la longueur de la portion post-frontale de la carapace , et elles se terminent comme les autres par un tarse styliforme. Le second article de l'abdomen du mâle recouvre la portion correspondante du plastron sternal dans toute sa largeur, et s’étend jusque sur l’ar- ticle basilaire des pates postérieures. Enfin, les ap- pendices abdominaux de la seconde paire chez le mâle sont filiformes vers le bout, et au moins aussi longs que ceux de la première paire. Les Thelpheusiens présentent des particularités de mœurs très-remarquables. Tous ceux dont les habi- tudes sont connues vivent dans l’intérieur des terres, près du bord des fleuves ou dans les forêts humides. Ils ont beaucoup d’analogie avec les Gécarciniens. On en connaît trois genres faciles à distinguer aux ca- ractères suivans : 10 HISTOIRE NATURELLE . Troisième article des pates-mächoires externes à peu près carré , et donnant insertion à l’article suivant par une échancrure de son angle interne. G. Tuerpuuse. 4$. Troisième article des pates-mâchoires externes à peu près carré, et donnant insertion à l’article suivant vers le milieu de son bord antérieur. G. Boscra. 4$$. Troisième article des pates mâchoires externes ayant à v , L' , peu près la forme d’un triangle renversé, et donnant insertion à l’article suivant par son angle externe. G. TricnopAcTYLE. Gexre THELPHEUSE. — Thelpheusa (1). Le Crustacé qui constitue le type de ce genre est lun des animaux de cette classe le plus anciennement connus, car il en est question dans les écrits d'Hippocrate. On le voit re- présenté sur beaucoup de médailles antiques, et c'est pro- bablement le Crabe héracléotique mentionné par Aristote. Ilest en effet commun en Grèce, et ses mœurs le rendent remarquable; car, au lieu d’habiter le littoral comme la plupart des Crustacés, il se tient dans l'intérieur des terres, sur le bord des rivières. C’est Latreille qui a séparé génériquement ces singuliers Crustacés ; il les a d’abord désignés sous le nom de Potamo- (1) Cancer, Belon, Rondelet, Olivier, Heérbst, etc.; Potamo- phile, Latreille, Règne animal, 1re. ed. , t. III, p. 18. Potamon, Savigny, Egypte, Mérw. sur les animaux sans vertèbres. — T'hel- phusa, Latreille, Nouv. Dict. d'hist. nat., 2e. éd. — Encyc. méth., etc. — Desmarest, Consid. sur Les Crustacés , p. 127. DES CRUSTACÉS. 11 phile, qui, ayant déjà été donné à un genre d'insectes , n’a pas été conservé, et a été remplacé par celui de Thelphuse. La carapace des Thelpheuses est beaucoup plus large que longue ; notablement rétrécie en arrière, et très-légèrement bombée en dessus. En général les régions sont à peine séparées ; mais la région stomacale, lorsqu'elle est distincte , est extrèé- mement large eu avant (PI. 14 bis, fig. 9). Le bord fronto-orbitaire où antérieur de la carapace occupe environ les deux tiers de son diamètre transversal, et ses bords laté- raux sont très-arqués dans leurs deux tiers antérieurs ; enfin son bord postérieur est égal en largeur à la moitié où aux deux cinquièmes de son diamètre transversal. Le front est très-peu incliné, presque droit et plus large que le cadre buccal. Les orbites sont ovalaires ; elles ne présentent point de fissures en dessus, et sont munies d’une grosse dent verticale qui s’élève de leur paroi inférieure près du can- thus interne de l'œil. Les fossettes antennaires sont très- étroites. L'article basilaire des antennes externes varie dans sa forme, mais ne dépasse que peu ou point la dent de la paroi orbitaire inférieure contre laquelle il est appliqué. Les pates- mdchoires externes sont allongées, et leur troisième arti- cle, à peu près quadrilatère, porte l’article suivant à son angle interne qui est tronqué( PI. 18, fig. 18 ). Le plastron sternal est presque aussi long que large, et se rapproche par sa forme de celui des Cancériens. Les pates antérieures Sont toujours beaucoup plus longues que celles de la seconde paire, et de grandeur un peu inégale entre elles; les mains sont un peu courbées en dedans, et la pince qui les termine est pointue, très-allongée et finement dentelée. Les pates suivantes sont toutes un peu cannelées en dessus, et leur tarse est quadrilatère et armé d’épines cornées très-fortes ; celles de la deuxième paire sont notablement plus courtes que celles de la troisième paire , et la longueur de ces dernières n’égale pas tout-à-fait deux fois celle de la carapace. Enfin, l'abdo- men se compose, dans lun et l’autre sexe, de sept ar- ticles. + 12 HISTOIRE NATURELLE 1. Tueceneuse FLUVIATILE. — 7°. fluviatilis (1). Bords latéraux de la carapace armés d'une forte dent située près de l'angle orbitaire externe, et suivie d'une série de petites dentelures ; quelques rugosités près du front et sur les côtés de la carapace. Mains couvertes de granulations élevées ; carpe également granuleux et armé en dedans de plu- sieurs épines. Longueur, 2 + pouces. Couleur, jaunâtre. Habite le midi de lltalie, la Grèce, l'Egypte et la Syrie, et se tient d'ordinaire caché sous les pierres, sur le bord des ruisseaux et des lacs. (CG. M.) * 2. Tnezrneuse ou Niz, — 77, nilotica. Bords latéraux de la carapace armés d'une dent post- orbitaire comme dans l'espèce précédente , et d'une série d'épines très-aiguës. La partie antérieure de la face supé- rieure de la carapace présentant une petite crête transversale qui s'étend d’une manière continue et en ligne droite dans toute sa largeur. Front lisse. Mains et carpe lisses. Point d’épines sur le bord inférieur du pénultième article des pates postérieu- res. Longueur, environ 1 pouce. Habite le Nil. (C. M.) (1) Cancer fluviatilis, Belon , de Aquatilibus, lib. IT, p. 372. — Rondelet, Hist. des Poissons , 2e, partie , p. 153. — Crabe de rivière , Olivier, Voyage dans l'empire ottoman, PI. 30, fig. 2. — Crabe fluviatile, Bose, t. L, p. 197. — Ocypode fluviatilis, Latr. Hist. des Crust. et Ins. t. VI, p. 39. — Potamophile fluvia- tile, Latr. Règne an. ae. éd. t. IIL, p. 18. — Savigny, Egypte, Crustacés , PI, 2, fig. 5. — Potamophilus edulis, Latr. Encyc. atlas, PL. 297, fig. 4. — Gecarcinus fluviatilis, Lamarck, Hist. des An. sans vert, t. V, p. 251. — T'elphusa fluviatilis, Latr. Encyc. méth. UX,p. 563, etc. — Desmarest, Considérations sur les Crustacés, p.128, PI. 15, fig, 2. DES CRUSTACÉS. 13 3. THELPHEUSE INDIENNE. — 7”. indice (1). Bord latéral de la carapace armé d'une dent post- orbitaire plus forte que dans les espèces précédentes, mais ne présentant ensuite que des vestiges de dentelures (PL. 14 bis, fig. 9). Une crête élevée et droite s'étendant d'une dent post-orbitaire à celle du côté opposé, comme dans l'espèce précédente, mais plus forte. Régions ptérygostomien- nes lisses. Pates à peu près comme dans l'espèce précédente, Longueur, 2 pouces. Couleur, brunâtre. Habite la côte de Coromandel , et y est connu sous le nom de Tillé naudon. (CG. M.) La THELPHUSE CHAPERON ARRONDI, figurée par MM. Quoy et Gaimard (Voyage du cap. Freycinet, PI. 77, fig. 1) paraît être très-voisine de la précédente. 4. TRELPHEUSE PERLÉE. — 7°, perlata. Carapace comme dans l’espèce précédente, mais plus bom- bée et garnie sur ses bords latéraux d'une série de petites dents perlées. Régions ptérygostomiennes couvertes de petites granulations semblables. Pates à peu près comme dans l'espèce précédente. Longueur, 20 lignes. Habite le cap de Bonne-Espérance. (C. M.) 5. Tnecrneuse pe Lescnenauzr.— 7. Leschenaudii, Bords latéraux de la carapace armés d’une forte dent Se G) Cancer aurantius ? Herbst, t. LIL, p. 59, PI. 48, fig. 5. — C. senex? Fabr. Suppl. p. 340.— Ocypoda aurantia, Bose op cit. t. A, P: 195. — Latr. Hist. des Crust. t. VI, P- 50. — T'elphusa indica , Latr. Encyc. t. 10, p. 563. — Guérin, Iconographie du Règne animal, Crust. PI. 3, fig. 3 (dans cette figure les bords de la cara- pace sont crénelés, ce qui n'existe pas dans la nature ). 14 HISTOIRE NATURELLE près de l'angle orbitaire externe, mais ensuile parfaite - ment lisses. Crête transversale de la face superieure de la ca- rapace formée de trois portions , dont une médiane un peu plus avancée que les deux latérales. Pates comme dans l'espèce précédente. Longueur, 20 lignes. Habite les environs de Pondichéry. (G. M.) 6. Toecenguse DE Bérarn. — T°. Berardii (1). Bords latéraux de la carapace entièrement obtus, lisses, ne présentant aucune dent en arrière de l'angle orbitaire externe, et très-courbes. Face supérieure de la carapace bombée , lisse, et sans crête transversale. Pates comme dans les espèces précédentes. Longueur, 1 pouce. ) Habite l'Egypte. (C. M. L'espèce figurée sous le même nom par M. Dehaan (Fauna Japonica, Cr. PI. 6, fig. 2), et rapportée du Japon par M. S:i- bold, me paraît différer de celle de l'Egypte ; elle a la carapace moins large. Genre BOSCIA.— Boscia (2). En rangeant la collection des Crustacés du Muséum d'his- toire naturelle, j'ai établiil ya plusieurs années, sous le nom de Boscia, une nouvelle division générique pour les Thelphu- siens des Antilles, dont on doit la connaissance à l’un des pro- fesseurs de cet établissement, M. Bosc. M. Latreille a suivi la même marche dans sa Classification des Crustacés publiée peu de temps avant sa mort; mais il a cru préférable de donner à ce genre le nom de Potamie, que j'aurais adopté aussi, si celui (1) Audouin, explication des planches de M. Savigny, Egypte, Crust. PL. 2, fig. 6. (2) Cancer, Herbst, Bosc, etc. — Thelphusa, Latr. Encyc. t. X, P. 564, etc. — Potamia, Latr. Cours d'entomologie , p. 338. DES CRUSTACÉS, 15 de Boscia n'avait été déjà gravé au bas de l’une des planches de cet ouvrage. La forme générale de ces Crustacés ( PL 18, fig. 14) est à peu près la mème que celle de certaines Thelphuses; mais le front, brusquement reployé au bas, est vertical (fig. 15), et le troisième article des pates-md- choires externes , au lieu d’être carré, et d’avoir la forme ordinaire chez les Cancériens , est rétréci en avant et porte l'article suivant au milieu de son bord antérieur (fig. 16). Ces animaux sont terrestres comme les Thelphuses, et habitent le bord des fleuves. La dissection d’un individu assez bien conservé dans l'alcool, faite par M. Audouin et moi, nous à fait découvrir chez ce Crustacé une dispo- sition très-remarquable de l'appareil branchial; les cavi- tés qui renferment les organes de la respiration s'élèvent beaucoup au-dessus de la surface supérieure des bran- chies, et présentent un grand espace vide dont les parois sont tapissées d’une membrane tomenteuse et couverte de végétations. On ne connaît encore qu’une espèce de ce genre. 1. BoscrA DENTÉE. — B. dentata (1). (PL 18, fig. 14-16.) Carapace horizontale et lisse en dessus, très-large. Front granuleux sur les bords ; orbites entières ; bords latéraux tran- chans, très-arqués et finement dentelés; portion des régions ptérygostomiennes voisine de la bouche couverte d’un duvet long et serré. Pates comme chez les T'helphuses. Longueur , 2 pouces. Habite les Antilles et l'Amérique du sud. (C. M.) (1) Cancer fluviatilis, Herbst, t. I, p. 183, PL 10, fig. 61. — Bosc, op. cit. t. L, p. 1797. — T'helphusa dentata, Latr. Encyc. t. X, p. 564. — T. Serrata, Desmarest, Consid. sur les Crust. p: 128. 16 HISTOIRE NATURELLE Genre TRICHODACTYLE, — Trichodactylus (x). Ce petit groupe se compose d’une espèce de Thelphusien qui établitle passage entre les genres précédens et la tribu des Grapsoïdiens. La carapace, presque horizontale en dessus, est beaucoup moins large que chez les Thelphuses. Le front est large, lamelleux, et simplement incliné; les orbites sont presque circulaires ; les bords latéraux de la carapace cour- bes. Les antennes sont disposées à peu près comme chez les Thelphuses ; mais la forme des pates-mächoires externes est très-différente ; leur troisième article est presque triangu- laire, avec son sommet dirigé en dedans, et il s'articule avec l'article suivant par son angle antérieur et externe. Les pates ont à peu près la même forme que chez les précédens. On ne connaît encore qu’une espèce de ce genre. 1. TRICHODACTYLE caRRÉ, — 7, quadrata (2). Carapace lisse; ses bords latéraux un peu relevés. Pates médiocres. Tarses cylindriques, allongés et couverts d’un du- vet court et serré, Longueur, 1 pouce. Habite le Brésil, (CG. M.) TRIBU DES GÉCARCINIENS. La tribu des Gécarciniens est un des groupes Îles plus remarquables de la classe des Crustacés, car elle secompose d'animaux à branchies qui sont cependant essentiellement terrestres, et qu’on peut même faire pé- rir d’asphyxie en les tenant long-temps submergés. On (1) Latr. Encyc. t. X, p. 905. (2) Latr. Collection du Muséum, — Z'richodactylus fluviatilis, ejusdem Encye. t. X, p. 705. DES CRUSTACÉS. 17 les distingue facilement des autres Catométopes à leur carapace ovalaire transversalement très-élevée et bombée en dessus (PI. 18, fig. 1). Les régions branchiales sont en général bien distinctes et très- renflées en dessous ; elles occupent environ les deux tiers de sa surface. Le front est à peu près aussi large que le cadre buccal, et fortement recourbé en bas. Les orbites sont ovalaires, médiocres et très-profon- des. Les bords latéraux de la carapace sont très- arqués, et décrivent en général presque un demi- cercle. Les antennes internes sont logées sous le front, et se reploient transversalement dans des fos- settes étroites et souvent presque linéaires (PI. 18, fig. 2). La disposition des antennes externes varie ; il en est de même pour les pates-mâchoires; tantôt leur quatrième article s’insère à l’angle externe du précédent et reste à découvert comme chez les Ocy- podiens, tantôt se cache en entier sous sa face in- terne. Les pates de la première paire sont longues et fortes; les suivantes sont également robustes et lon- gues ; le tarse est pointu et quadrilatère. Enfin l’abdo- men du mâle est recu dans une fosse profonde du plastron sterral, et son second article atteint presque toujours la base des pates postérieures ; en général , il est si long, qu'il arrive jusqu’à la base de la bouche; et les appendices cachés au-dessous sont remarqua- blement gros. Les branchies ne sont souvent qu'au nombre de sept, savoir : cinq fixées à la voûte des flancs, et deux, à l’état rudimentaire, cachées sous la base des précé- dentes et prenant naissance des pales-mâchoires ; mais, dans d’autres espèces, on en compte de chaque côté neuf, comme d'ordinaire. La cavité respiratoire CRUSTACÉS, TOME II. 2 13 HISTOIRE NATURELLE est très-grande et s'élève en une voûte très-élevée au- dessus des branchies, de facon qu'il existe au-dessus de ces organes un grand espace vide. La membrane tégumentaire dont elle est tapissée est aussi très- spongieuse, et forme quelquefois le long du bord inférieur de la cavité un repli d'où résulte une espèce de gouttière ou d’auge longitudinale propre à conte- nir de l’eau lorsque l’animal reste exposé à l'air. Les Gécarciniens, que dans nos colonies on désigne sous les noms de Tourlouroux, de Crabes de terre, etc., habtent les parties chaudes des deux hémisphéres, et ont des mœurs très-remarquables, car, aulieu de vivre dans l’eau comme les Crustacés ordinaires, ils sont ter- restres et quelques-uns d’entre eux périssent même assez promptement par la submersion. La plupart se tiennent d'ordinaire dans les bois humides, et se cachent dans les trous qu'ils creusent dans la terre; mais les localités qu'ils préfèrent varient suivant les espèces; les unes vivent dans les terrains bas et marécageux qui avoisinent la mer, d’autres sur les collines boisées , loin du littoral, et à certaines épo- ques ces dernières quittent leur demeure habituelle pour gagner la mer. On rapporte même qu’alors ces Crustacés se réunissent en grandes bandes, et font ainsi des voyages très-longs , sans se laisser arrêter par aucun obstacle, et en dévastant tout sur leur passage. Ils se nourrissent principalement de substances végé- tales et sont nocturnes ou crépusculaires. C’est surtout lors des pluies qu'ils quittent leurs terriers , et ils cou- rent avec une grande rapidité. Il paraîtrait que c’est à l’époque de la ponte qu'ils se rendent à la mer et qu'ils y déposent leurs œufs; mais nous ne connais- sons aucune observation bien positive à cet égard. DES CRUSTACÉS. 19 Pendant la mue ils restent cachés dans leurs terriers. On trouve dans les ouvrages de Rochefort ( Hist. nat. des Antilles), de Feuillée (Observ. faites sur les côtes d'Amérique), de Labat (nouv. Voy. aux îles d'Amérique, t. 11), de Brown (Hist. of Jamaica), et de plusieurs autres voyageurs qui ont visité les An- tilles, beaucoup de détails sur les mœurs des Crabes de terre; mais en général les espèces ne sont pas assez bien distinguées par ces naturalistes pour qu’on puisse les déterminer avec certitude. La tribu des Gécarciniens, ou Crabes de terre , se compose de quatre genres faciles à distinguer par Îles caractères suivans : NATURELLE HISTOIRE 20 *NIDHYIH9) *AGIOOUVOHN) *YNOSIAUYT) ‘sa1u29 ‘In SNOS 294989 JU9W97 -aduwuos 39 qouuos uos ap sa1d aforie awuaistony np eudaqur 20e} CL e Juelasuis souda7xe solloyorw-soqed sap ajeutwue 981] à *2[91JI8 AWAISTOIY NP JAWUOS np opuoyoad oiniouvyo9 oun suep Jueasur souesS4o xnop soo onb uodey 9p ‘naljiu ne aIIuEo9 JUIW9IO} SOU -19xX9 saroqoruwu-soqed sèp 9ouiaJuI pPpiog *ayo -no0q e] juowoa[duwoo JOWHI9Y E AIJIUEU 9P ‘osoddo 92102 np myoo JuamuaJorxa JuEUS -10[ as je ‘yroip seu -J2yx2 sarroyoeuu sad SP ouoqut piog *aSuvso] 2p owuioy uo apla 9ovdso un Xn2 94JU2 JUOSSIE] LE) ‘ J194n099p e quowu -aJeduoo sonuo/xe saioyorwu-saqed sap “aponge ouais | aJeurWuoy 251] 101} NP 2U197X9 913 -UU [ à JULI9SUI S ‘SNHINIOHFI49 saa NATAL DES GRUSTACES. 21 Genre UCA. — Uca (1). Le genre Uca établit à quelques égards le passage entre les Ocypodes et les autres Gécarciniens, car la disposition du front et des pates-mâchoires externes se rapproche de ce que l’on voit chez les premiers , tandis que l’ensemble de l’organisation est la même que chez les Gécareins. La cara- pace est beaucoup plus large que longue , de forme ovalaire et très-élevée. Le front est plus étroit que chez les autres Gécarciniens, très-incliné et presque semi-circulaire. Les orbites sont assez grandes et ouvertes en dehors au-dessous de leur angle externe. Les fossettes antérieures sont ova- laires, petites et séparées par un petit prolongement trian- gulaire de l'épistome. L’antenne externe occupe le canthus orbitaire interne. Le cadre buccal a la forme d’un rhomboï- de. Le deuxième et le troisièmearticle des pates-mächotres externes (PI. 18, fig. 7) sont quadrilatères, à peu près de même grandeur, et se terminent du côté interne par un bord droit ; le quatrième article s’insère à l'angle externe du précé- dent et s'applique contre son bord antérieur. Les pates ne présentent rien de particulier, si ce n’est que les pinces sont un peu élargies au bout et faiblement creusées en cuillère, et que les tarses sont aplatis, non épineux et à peu près de même forme que chez les Ocypodes. Il n’y a que cinq branchies thoraciques, et la membrane que tapisse la voûte de la cavité branchiale se replie en bas et au dedans de facon à former à sa partie inférieure une sorte de gouttière ou d’auge. fs Ces Crustacés vivent à terre, mais on ne connaît pas les particularités de leurs mœurs. (1) Cancer, Herbst, etc. — Gecarcinus, Latr. Nouv. Dict. d'hist, nat. 2°. éd. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 114. — Uca, Leach, Latr. Reg. anim. avt. éd, t. LIL, p. 18, — Encyc. méth. t, X, p. 685, etc. 23 HISTOIRE NATURELLE 1. Uca UNE. — Uca una(1). Bords latéraux de la carapace garnis d’une petite créte saillante et finement dentelée. Régions ptérygosto- miennes très-granuleuses. Mains épneuses en dessus et en dedans. Pates poilues en dessous, de longueur médiocre ; celles de la troisième paire un peu plus longues que les autres. Taille , 2 pouces. Habite l'Amérique méridionale. (G. M.) 2. Uca Lisse. — Uca lavis. Bords latéraux de la carapace à peine marqués. Ké- gions ptérygostomiennes lisses. Pates du mâle très-grandes ; celles de la deuxième paire un peu plus longues que les autres. Longueur, 2 + pouces. Habite les Antilles. (C. M.) GENRE CARDISOME. — Cardisoma (2). Le genre Cardisome , établi par M. Latreille, comprend un certain nombre de Gécarciniens qui ont la carapace (1) Uca una, Margrave, op. cit. p. 184. — Seba, t. LIT, PI. 00, fig. 4. — Cancer uca, Linn. Syst. nat. 12e. éd. t. IT, p. 1041, n°.13, et C. cordatus , ejusdem loc. cit. p. 1039, n°. 4 et Amœn. Acad. 6, p. 414. — Cangrejo ajaes terrestres, Parra, op. cit. p. 164, PI. 58. — C. cordatus, Herbst, t. 1, p. 131, PI. 6, fig. 38. — Ocypode cordata, Latr. Hist. nat.*des Crust. et Ins.t VI, p.37, PL. 46, fig. 3 (d'aprés Seba ). — Gecarcinus uca, Lamarck, Hist. nat. des Anim. sans vert. t. V, p. 291.—Uca una, Latr. Encycl. méth. t. X, p- 685, PL. 269, fig. 4 ( d'après Seba ). — Guérin, Iconogr. Crust. 1.5, Ge. b. M. Latreille cite aussi, comme synonymie de l'Uca una, son Ocypode fossor (Hist. nat. des Crust.et des Ins. t. VI, p. 38); - mais nous sommes portés a croire qu il faudrait plutôt le rapporter à l'espèce suivante. (2) Cancer, Linn., Fabr., Herb.— Ocypode, Latr. Hist. nat. des DES CRUSTACÉS. | 23 plus élevée et plus carrée que la plupart des autres Crustacés de la même tribu et qui sont caractérisés principalement par la disposition de leurs pates-mâchoires. Le cadre buccal a la forme d’un carré long ; ses bords latéraux sont droits. Le deuxième article des pates-méächoires externes est rétréci antérieurement , et le troisième , un peu moins long que le précédent ; s’élargit d’arrière en avant, de facon que ces or- ganes laissent entre eux , au milieu de l'appareil buccal, un espace vide ayant à peu près la forme d’un losange; le troi- sième article, à peu près cordiforme, est échancré à son bord antérieur, et donne insertion par son angle externe au quatrième article, qui, de même que les suivans, reste tou- jours à découvert. Le front est très-large et presque droit. Les fossettes antennaires sont tout-à-fait transversales et séparées par une surface demi-circulaire et très-large. Les pates de la troisième et de la quatrième paire sont les plus longues, et les tarses sont quadrilatères et très-épineux. Enfin, les branchies couchées sur la voûte des flancs sont au nombre de sept de chaque côté, dont la première est comme d'ordinaire très-petite, et les deux dernieres , au contraire , très-longues. Les Cardisomes vivent dans les bois et se creusent des terriers profonds et obliques, dont ils ne sortent que pen- dant la nuit. 1. GARDISOME BOURREAU. — C. carnifex (1). Carapace très-élevée et sa surface très-courbée d’avant en arrière, mais presque horizontale transversalement; ses bords Crust. t. VI, — Gecarcinus, ejusdem, Nouv. Dict. d’hist. nat. 2°. éd — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 113.— Cardisoma, Latr. Encyel. t. X, article Teurlouroux; Reg. anim. 2°. éd. t. IV, p- 50, etc. (1) C. carnifex, Herbst, PI. 41, fig. 1. — Ocypoda cerdata ? Latr. Gen. Crust. et Inst.t. , — Gecarcinus hirtipes ? Lamarck, Hist. des 24 HISTOIRE NATURELLE latéraux marqués d’une ligne saillante et élevée. Une petite dent derrière l'angle orbitaire externe. Quatre rangées d’épnes sur les tarses ; les deux inférieures très peu nom- breuses. Pinces grandes d’un côté; mam trés-large ; doigts se touchant dans presque toute leur longueur. Longueur, 2 pouces. Habite le voisinage de Pondichéry. (G. M.) Le Cancer hydromus, figuré par Herbst (PI. 4r, fig. 4), est évidemment une espèce trés voisine de la précédente, dont il ne devra peut-être pas être distingué. 2. CARDISOME GUANHUMI. — €. guanhumi (1). Carapace très-renflée latéralement et se prolongeant plus loin que la ligne indicative du bord lateral, laquelle est à peine distincte. La dent placée dans l'angle orbitaire très- courte, Pinces allongées ; celle de la grande placée en général du côté gauche. Mains énormes chez le mäle (plus grandes que le corps) , très-courbes et ne se joignant que par leur extrémité. Du reste, ne différant pas notablement de l’espèce précédente. Longueur, 3 pouces. Habite les Antilles. (CG. M.) L'Ocyrope rurIcoLA , de M. Freminville ( Ann. des se. nat. 2°. série, zool. t. IT, p. 217), paraît être la femelle de l’es- pèce précédente, k Anim. sans vert. t. V,p, 251. — Gecarcinus carnifex, Latreille, Nouv. Dict. d’hist. nat. ae. éd. (dit Dict. de Déterville ). Desma- rest, op. cit. p. 113. — Cardisoma carnifex , Latr. Encyc. t. X, p. 685. (4) Cancer Guanhumi , Margraff, loc. cit. (figure extrêmement mauvaise ). — Crabe blanc, Labat, nouv. Voyage aux îles d'Amé- rique, t. IL, p. 1793. — Cangrejo terrestre, Parra, op. cit. PL. 53. — Cardisoma Guanhumi, Latr. Encycl. t. X, p. 685. — Ocynode gigantea , Freminville, Annales des sciences naturelles, 2°. série, 001. t. EL, p. 221. DES CRUSTACÉS. 2) Genre GÉCARCOIDE. — Gecarcoideu. Cette petite division générique établit le passage entre les Cardisomes et les Gécarcins. Ici la carapace est plus ova- laire et moins élevée que dans les genres précédens. Le front est de longueur médiocre, droit et très-incliné ; les fossettes antennatres sont arrondies et séparées par un petit prolon- gement triangulaire du front. Les orbites sont petites, et leur bord inférieur est beaucoup plus saillant que dans les genres précédens, et laisse entre son angle interne et l’an- tenne externe une échancrure large et profonde. Le cadre buccal n’est pas aussi nettement circonscrit que d'ordinaire et est plutôt circulaire que carré. Les pates -méächoires externes laissent entre eux un grand espace vide ; leur troi- sième article, beaucoup moins grand que le second, est à peu près quadrilatère, peu ou point rétréci en arriere, et profondément échancré à son bord antérieur, au milieu duquel s’insère l’article suivant qui est à découvert. Nous ne connaissons encore qu'une seule espèce de ce genre. 1. GÉcarcoïpE DE LaALANDE. — G. Lalandit. Carapace ovalaire et sans crête sur les bords latéraux. Pates fortes ; pinces grosses, cylindriques, tuberculeuses , et se joi- gnant dans toute leur longueur ; bord antérieur des bras noduleux; pates suivantes dentelées sur les bords; celles de la troisième paire les plus longues. Six rangées de dents sur les tarses. Couleur, rouge brunâtre. Longueur, 3 pouces. Habite le Brésil. (G. M.) Genre GÉCARCIN. — Gecarcinus (1). Le genre Gécarcin se compose de plusieurs Crustacés ter- (1) Cancer, Linn,, Fab., Herbst, etc. — Ocypode, Bosc, — La- 26 HISTOIRE NATURELLE restres remarquables par la forme ovalaire de leur carapace qui est peu élevée et très-renflée sur les côtés (PL. 18, fig. 1) ; ses bords latéraux ne sont pas distincts. Le front est très- fortement recourbé en bas. Les orbites sont profondes, ovalaires et sans échancrure du côté externe. Les antennes internes sont presque entièrement cachées sous le front qui envoie un petit prolongement rejoindre l’épistome ( fig. 2 ). La disposition des antennes externes et celle du canthus interne de l'orbite sont à peu près les mêmes que dans le genre précédent. Le cadre buccal est presque circulaire et n’est pas nettement séparé des régions ptérygostomiennes. Les pates-méchoires externes sont très-larges , mais laissent entre elles un espace vide; leur deuxième article est aussi grand que le second, et recouvre complétement les articles suivans qui s'insèrent à sa face interne ; ceux-ci sont très- courts et au nombre de deux seulement ; enfin lappendice externe de ces organes est caché sous leur deuxième article et son extrémité ne le dépasse qu’à peine ( fig. 3). Les pates ne présentent rien de remarquable, si ce n’est que leurs bords sont armés de dents spiniformes. 1. GÉCARCIN RURICOLE. — G. ruricola (1). Tarses armés de six rangées de dents spiniformes. Bord interne du troisième article des pates-mâchoires treille, Hist des Crust. et Ins. t. VI, p. 27, Gecarcinus, ejasdem , nouv. Dict. d'hist. nat. 2°. éd. — Reg. anim. Encyc. méth t. X, p. 685, etc. — Lamarck, Hist. des Anim. sans vert. t. V, p. 247. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 112.— Ocypode, Fremin- ville, Ann. des sc. nat. 2e. série, zool. t III, p. (1) Cancer terrestris, Seba, t. III, PI 20, fig. 5. — Sloane, Voyage to Madera , Jamaica, etc., t. I, PL 2 (bonne figure). — Crabe violet? Labat, op. cit. t. Il, p. 175 — Black or mountain Crab, Brown, Hist. of Jamaica, p. 123. — Cangrejos ajaes ter- restres, Parra, op. cit. PI. 58. — Cancer ruricola, Linn. Syst. nat. — Fabricius, Suppl. p. 339. — Herbst, PL. 49, fig. 1. — Ocy- pode ruricola, Latr. Hist. nat, des Crust. t, VI, p. 35. — Bosc, op. è DES CRUSTACÉS. 27 sans fissure notable. Caxapace très-large. Quelques dents sur Le bord interne du carpe. Longueur, 3 pouces. Couleur, rouge violet, ou jaune lavé de rouge. Habite les Antilles. (C. M.) 2. GÉCGARCIN LATÉRALE. — G. lateralis (1). (PL 18, fig. 1-6.) Tarses armés de quatre rangées d'épines. Pates-mâ- choires externes comme dans l'espèce précédente; carapace moins large; point de dents sur le carpe. Longueur, 20 lignes. Couleur, violet au milieu , jaune lavé de rouge sur les côtés et sur les pates. Habite les Antilles. (C. M.) 3. GÉCARGIN BEC-DE-LIÈVRE. — G. lagostoma. T'arses armés de six rangées d'épines. Troisième article des pates-mächoires externes présentant à son bord in- terne une fissure profonde au-dessus de l'article suivant. Carapace moins large que chez le G. ruricole. Pates disposées de même. Longueur, 2 : pouces. Rapporté de l’Australasie par MM. Quoy et Gaimard. (C.M.) M. Desmarest a décrit, sous le nom de GÉCARGIN A TROIS ÉPINES (Crust. fossiles, p. 105, P1.8, fig. 10), un Crustacé fossile dont l’origine ne lui était pas connue ; mais nous sommes portés à croire que ce n’est pas un Gécarcinien : par la forme générale de sa carapace, cette espèce paraîtrait se rapprocher davantage du genre Pseudograpse. cit. t. I, p. 197. — Gecarcinus ruricola , Latr. Reg. anim. 1re. éd. t. IT, p. 17; ejusdem, Encycl. t. X, p. 685, PL. 9296, fig. 2. — Lamarck, Hist. nat. des Anim. sans vert. t. V, p. 250.— Des- marest, op. cit. p.113, PI. 12, fig. 2. () Freminville, loc. cit. p. 224.—Guérin, Iconog. Crust. PI. 5, fig. 1. — Tourlouroux ? Labat, op. cit. t. IL. 28 HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES PINNOTHÉRIENS. Les Pinnothériens sont de petits Crustacés dont la carapace est presque circulaire , et dont les téçumens conservent beaucoup de mollesse (PI. 10, fig. 7). Leurs yeux sont en général très-petits; la disposition de leur front et de leurs antennes varie; il en est de même pour leurs pates-mächoires externes qui pré- sentent des anomalies remarquables ; leurs pates sont courtes ou de longueur médiocre, et en général très-faibles; enfin l'abdomen du mâle est beaucoup plus étroit à sa base que la partie correspondante du plastron sternal. Les mœurs de ces Crustacés sont aussi très-singu- lières ; ils se tiennent d'ordinaire entre les lobes du manteau de certains mollusques bivalves, tels que des Moules , des Pinnes, des Mactres, etc. Nous rangeons dans ce petit groupe les genres Pinnothère, Doto, Mictyre, Hymenosome et Elamène, qu'on distinguera aux caractères indiqués ci-dessous ; mais nous ne nous dissimulons pas que cette tribu n'est pas aussi naturelle qu’on pourrait le désirer, et par la suite on sentira peut-être la nécessité de la sub- diviser. Les principaux caractères génériques de ces Crusta- cés se trouvent énumérés dans le tableau suivant : , DES CRUSTACES. ) ‘010 *ANALOIIU “AROSONIK AH “INANVIT *AMIHLONNIY “421099 | | | | | *sSu0] sazre[n20 sa[nouopog Ju2p?oaud af onb pueu$ snjd dnooneaq sauJ2x2 sos1oyorur-sa7ed Sop 2[o1IU 2UWISIOU, *synod saute] -n90 Sa[Nou0p2d ‘}U9p90 -a4d oj onb puea$ suow saudaxe saJ1oyoru-soqed Sop o[orjie eWISIOUT “ajqsia autad e 72 271} -ad-souy soudoqui souus} ue sop ajIqou 98IL toujours complétement dépourvus # yliformes et presque toujours com- JE 10 ourvus d’épines. Orbites se con- P Pr É ime dans le genre précédent. Cara- Bit élevée: les bords latéraux épais mirbés. Régions ptérygostomiennes Fe granuleuses et presque réticulées. une crête oblique sur le troisième à pates-machoires externes. lros et très- Trisu lint de gout- Carapace notable- Entale sous| ment plus large que dal dela ca-| long ue, et à peu prés des Aivrantdans carrée. Font presque penses dé- ri reployé en À ords laté- | bas GR À PSOIDIENS mces et peu igions pté- ines non Point de nte sur le rticle des! Carapace pluslongue: ires exter- | que large; front avancé \et simplement incliné. rd droit et se touchant presque de ne de losange. res CRUSTACÉS, TON Gr. ÿ et creusées dans toute Le © | Gre. Gre, SÉSARME. Gre. CYCLOGRAPSE. G'e. GRAPSE. joe. NAUTILOGRAPS] PSEUDOGRAPSE Gre. PLAGUSIE. VARUNE. L Ta cure. | Antennes externes : horizontales et se re- Pates des quatre der- ployant dans des fos- T nières paires ) settes recouvertes en RIBU par un article cylin- dessus par le front. drique et onguiculé ;\ der foullement natatoires. \ | GRA sie Antennes internes verticales, se reployant dans des cavités ouvertes en dessus et creusées d { du front. Pates des quatre dernières paires terminées par un article lamelleux et lancéolé ; évidemment natatoires. CRUSTACÉS, TOME 11. (page 70.) Pates-mächoires exter- nes fortement échau- crées en dedans, de maniere à laisser entre Troisième article des pates-mächoires externes plus long que le second, plus long que large, ovalaire, peu ou point tronqué antérieu- rement, et portant sur sa face externe une crête oblique. Régions ptérygostomiennes réticulées et creusées d'une gouttière horizontale qui louge le bord de la carapace et aboutit dans l'angle externe de l'orbite.Tarses styliformes et presque toujours complétement dépourvus d'épines. Troisième article des elles un espace en for- \pates-mächoires exter- me de losange. Pates-mächoires externes terminées manière à ne pas laisser entre elles u nes fortement tronqué en avant, plus court ou à peu près de la lon- gueur du second , et à peu près aussi large que long. pates-mâchoires exter- en dedans par un bord droit et se touchant presque de n grand espace en forme de losange. Tarses styliformes et presque toujours com- plétement dépourvus d'épines. Orbites se con- tinuant presque toujours avec une gouttière latérale comme dans le genre précédent. Cara- pace large et élevée: les bords latéraux épais et très-courbés. Régions ptérygostomiennes d'ordinaire granuleuses et presque réticulées. En général , une crête oblique sur le troisième article des pates-mächoires externes. Tarses gros et très- épineux. Point de gout- tière horizontale sous le bord latéral dela ca- rapaceets'ouyrantidans l'orbite. Carapace dé- primée ; ses bords laté- raux très-minces et peu courbés. Régions pté- rygostomiennes non réticulées. Point de crête saillante sur le troisième article des Carapace notable- ment plus large que longue, et à peu près carrée. Front presque toujours reployé en bas. Carapace plus longue que large; front avancé \et simplement incliné. nes, ans toute l'épaisseur } Gre G'e, SÉSARME. A PA Gr'e. CYCLOGRAPSI G'e. GRAPSE. me }ce. NAUTILOGRAI } Gre. PSEUDOGRAP: . PLAGUSIE. | gre VARUNE. k. DES CRUSTACES. 71 Gexre SÉSARME. — Sesarma (1). Le nom générique de Sésarme a été donné par M. Say à quelques petits Crustacés de l'Amérique, qu’il a ensuite réu- nis aux Grapses. Ces Grapsoïdiens nous paraissent cependant devoir être distingués et constituer le type d’un genre assez nombreux. Îls sont remarquables par la forme quadrilatère de leur carapace, qui esten général presque équilatérale et très -élevée en avant; le bord fronto-orbitaire en occupe toute la largeur; les bords latéraux sont droits et le bord posté- rieur très-long. Le front est presque toujours brusquement reployé en bas et sa longueur est très-considérable ; il dépasse la moitié du diamètre transversal de la carapace (PL. 19, fig. 4 et 5). Les yeuv sont gros et de longueur médiocre; les or- bites sont ovalaires, et il existe à leur angle externe un hiatus en général très-grand quise continue avec une gouttière hori- zontale située immédiatement au dessous du bord latéral de la carapace, caractère que nous avons déjà rencontré chez les Macrophthalmes, mais qui n’existe pas chez la plupart des Grapsoïdiens ; le bord inférieur de l'orbite est horizon- tal ct dirigé en avant ; enfin il s'élève de la partie interne du plancher orbitaire une dent très forte qui se dirige vers. le front. Les fossettes antennatres sont ovalaires transversale- ment, et l’espace qui les sépare est en général très - large (fig. 5). L'article basilaire des antennes externes est plus ou moins cordiforme , et donne insertion à l’article suivant dans une échancrure située au milieu de son bord interne ; sa largeur est considérable, cependant le front le dépasse laté- ralement. L'épistome est tres-court et très-saillant , de même que toutes les parties qui lPentourent; il se continue avec le bord orbitaire inférieur , et au-dessous de ce bord on voit à (G) Cancer, Linn., Herb., etc. — Grapsus, Fabricius, La- treille, ete, — Sesarma, Say, Acad. of Philadelphia, vol. 1. > 72 HISTOIRE NATURELLE une gouttiere horizontale qui vient aboutir à l'angle du cadre buccal ; il existe aussi d’autres sillons sur les régions ptéry- gosiomiennes dont la surface est granuleuse ou réticulée ; en général elle est divisée en peti's carrés d’une régularité ex- trême (fig. 5), et ce caractère suflirait à lui seul pour faire distinguer la plupart des Sésarmes de presque tous les autres Catométopes. La disposition des pates-machoires externes est également très-remarquable ; ces organes laissent toujours entre eux un grand espace vide ayant la forme d’un losange, et leur troisième article, plus long que large, et plus long que le second , est ovalaire et peu ou point tronqué anté- rieurement. Ïl est aussi à noter qu'il existe sur la surface de cette portion lamelleuse des pates-mâchoires externes une ligne saillante ou crête, qui se porte obliquement d': son angle externe et postérieur à son angle intérieur et interne ; en général cette crête est garnie de poils, et on remarque un sillon profond près de son bord externe. Le plastron sternal est en général convexe d’arrière en avant , et, chez le mâle, la portion antérieure de la cavité qui recoit l'abdomen est arrondie et entourée d’un petit re- bord. Les pates antérieures du mâle sont presque toujours beaucoup plus longues que celles de la seconde paire , et ter-- minées par une main forte et renflée Quelquefois il en est de même chez la femelle. Les pates de la seconde paire sont moins longues que celles de la troisième paire, et se termi- nent, comme toutes les suivantes , par un article styliforme gros , arrondi, plus où moins distinctement cannelé , ordinai- rement garni de duvet et presque toujours complétement dé- pourvu d'épines. Le second anneau de l'abdomen du mâle est en général presque linéaire, et le dernier est beaucoup plus étroit à sa base que le nénultième, de facon que l'abdomen présente dans ce point un rétrécissement brusque. Chez la femelle, le dernier article de Pabdomen est très-petit et en général logé presque en entier dans une échancrure de lan- neau précédent. Les Sésarmes se trouvent sur les côtes de l'Amérique, de l'Afrique et de l'Asie. DES CRUSTAUÉS. 73 $ A. Æspeces dont la carapace est au moins aussi lurge que longue, et peu ou point rétrécie posté- rleuremerrt. a. Bords latéraux de la carapace armés de deux ou trois dents ( l'angle orbitaire externe com- pris). Corps très-épais, surtout en avant. 1. SÉSARME TÉTRAGONE. —\$. {etragona (1). Bords latéraux de la carapace droits et armés de deux dents ; sa surface bombée d'avant en arrière et très-oblique. Front dépassant latéralement le troisième article des an- tennes externes, incliné, surmonté de quatre bosses arron- dies et peu saillantes. Pates antérieures grosses et renflées, Longueur, 28 lignes. Habite l'Océan indien. (C. M.) 2. SÉSARME AFRICAINE, — S, africana, Bords latéraux de la carapace droits et armés de trois dents , dont la dernière est très-petite. Front à peu près comme dans l'espèce précédente. Carapace très-élevée anté- rieurement , et présentant dans sa moitié postérieure des lignes courbes transversales, qui, chez le mâle, sont garnies de du- vet. /roisieme article des pates-maächoires externes pres- que aussi large que long, et sans échancrure au bout. Mains à pince granuleuse en dehors. Du reste très-semblable à l'espèce précédente. Longueur, 1 pouce. Habite le Sénégal.(C. M. ) (1) Cancer tetragonus? Fabr. Suppl. p. 341. — C. fascicularis, Herbst, PI. 47, fig. 5. — Ocypode tetragona, Olivier, Eucyce. t. VIII, p. 418. — Grapsus tetragonus , Latr. Hist. des Crust. t. VI P- 71. 74 HISTOIRE NATURELLE 3. SÉSARME INDIENNE. — $. indica, Bords latéraux de la carapace droits et armés de trois dents. Front comme dans les espèces précédentes. Troi- sième article des pates-mächoires externes à peu près deux fois aussi long que large. Carpe armé d’une série de dents dont l’interne assez forte. Longueur, 16 lignes. Habite Java. (C. M.) À. SÉSARME IMPRIMÉE, — $. émpressa. Bords latéraux de la carapace armés de trois dents (dont la postérieure à peine distincte), droits, un peu diver- gens postérieurement et se terminant en dessus des pates de la quatrième paire. Front moins large que dans les espèces précédentes, ne dépassant pas notablement le troisième article des antennes externes, presque vertical et profondément quadrilobé en dessus. Deuxième article des pates-mâchoires externes marqué d’une dépression semi lunaire longitudinale. Pinces fortes, surtout du côté gauche. Ressem- ble beaucoup à la S. tétragone. Longueur, 18 lignes. Habite ? (a: M) 5. SÉSARME TRAPEZOÏDE. — 9. trapezoilea (1). Bords latéraux de la carapace armés de trois dents, droits, divergeant postérieurement et se terminant au- dessus des pates de la troisième paire. Front comme dans l'espèce précédente. Carapace moins élevée. Deuxième article des pates mâchoires lisse et sans dépression. Pinces petites ; pates très-aplaties. Longueur, 15 lignes. Habite ? (C. M.) (1) Guérin, Collect. du Muséum. DES CRUSTACÉS. 75 6. SÉSARME BOMBÉE. — 9, curvata. Bords latéraux de la carapace armés de trois grosses dents et assez fortement courbés. l'orme générale assez sem- blable à celle de la S. tétragone. Carapace plus bombée, mais lisse en dehors. Habite le Sénégal. (C. M.) aa. Bords latéraux de la carapace ne présentant pas de dent en arrière de l'angle orbitaire externe. ( Corps déprimé. ) 7. SESARME CARRÉE. —19. quadrata (1). Epistome lisse. Front presque vertical et à bord droit; or- bites grands et obliques. Carapace s’élargissant un peu en arrière et légèrement granuleuse. Pates antérieures petites ; les suivantes très-aplaties. Longueur, 8 lignes. Habite les environs de Pondichéry. (C. M.) 8. SÉSARME CENDRÉE. —,$. cinered (2). Episiome couvert de granulations. Front profondément creusé au milieu. Carapace carrée et plus déprimée que dans (4) Cancer quadratus, Fabr, Suppl. p. 341. — Ocypode plicata, Bosc, op. cit. t. 1, p. 198. — Olivier, Encyc. t. VIIL, p. 419. — Latr. Hist. des Crust. t VI, p. 47. L'espèce figurée par M. de Haan, sous le nom de Graprus (Pachyso- ma) quadratus, Fabr. (Faune Jap Crust PI 8, fig 3), est beau- coup plus grande que la précédente, et s'en distingue par les pates antérieures beaucoup plus fortes, et dont les doigts paraissent tor- dus. £a description n'en a pas encore été publiée. (2) Cancer una, Pison, op cit. lib. 5, et Margrave, op. cit. p: 184. — Grapsus cinereus, Bosc, Hist. nat. des Crust. t. I, p. 204, PL 6, fig. 1.— Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 72. — Sesarma reticulata. Say, op. cit. Acad. dé Philad. t, I, p. 73, PI. 4, fig. 5, et Grapsus reticulatus, Say, loc. cit. p. 442. 76 HISTOIRE NATURELLE l'espèce précédente, à laquelle celle-ci ressemble, du reste, extrémement. Longueur, environ 6 lignes. Habite les côtes des Etats-Unis d'Amérique et les Antilles. (C. M.) $ B. Æspèces dont lu carapace est beaucoup plus lon- gue que large et fortement rétrécie en arrière. 9. SÉSARME DE Pison. —$S. Pisonü (1). (Plro fes 4Netlon) Carapace deprimée et un peu convexe transversale- ment. Front très large et presque vertical ; bords latéraux en- tiers. Troisième article des pates-mächoires externes plus long que le second, et ovalaire ; pates longues et très-comprimées ; tarse fort court. Longueur, 8 lignes. Habite les Antilles. (C. M.) Le Gnapse DE Husaro, Grapsus Husardii, de M, Des- marest ( Considér. p. 131), nous paraït appartenir à ce genre et devoir se rapprocher de notre Sésarme africaine. Voici la description que ce naturaliste en a donné : « Longueur du corps 11 lignes ; largeur 1 pouce. Carapace élevée , presque carrée, à surface un peu irrégulière, ayant quatre lobes placés sur une même ligne , entre les yeux , au- dessus du chaperor , qui est infléchi et un peu creusé dans son mieu; région génitale faisant une pointe très-marquée en avant; région cordiale assez élevée ; serres médiocres, légère- ment granuleuses , avec les doigts terminés en pointe, ayaut leurs bords internes appliqués l’un contre l’autre dans toute leur étendue et à peine rugueux ; carpe légèrement épineux sur (1) Arata pinima, Pison, lib. V, p. 300 ( figure reproduite dans Margrave, lib. IV, p. 185). — Latreille a confondu cette espece avec le Grapse ensanglanté, voyez Latr. Encyc, article Plagusie, t. X, p. 148. DES CRUSTACÉS. 59 son bord interne ot antérieur ; bras trièdre ayant ses trois arêtes ou angles dentelés également ; cuisses des quatre der- nières pates comprimées sur leur bord antérieur et munies d’une épine à l'extrémité de ce bord, au-dessus de larticula- tion des jambes. Couleur générale brunâtre.» Trouvé à l’em- bouchure du fleuve Sénégal. Le Cancer mispanus de Herbst (t. 1, p. 156, PI. 37, fig. 1), me semble devoir appartenir à ce genre, ou du moins s’en rapprocher beaucoup. Genre CYCLOGRAPSE. — Cyclosrapsus (à). Dans ce groupe le corps est beaucoup moins aplati que chez les Grapses, etil est plus large, car presque toujours le diamètre transversal de la carapace excède de beau- coup sa longueur. Le front est incliné, mais loin d'être vertical; enfin les bords latéraux du test sont élevés, minces et très-courbes, et ses parois latérales forment d'ordinaire avec sa face supérieure un angle presque droit. Les yeux n'offrent rien de remarquable; les orbites sont dirigés en avant et présentent presque toujours au-dessous de leur angle externe une échancrure large et profonde qui, de même que chez les Sésarmes, se continue en ar- rière avec une gouttière transversale creusée dans les régions ptérygostemiennes de la carapace au-dessous de son bord lateral. Les fossettes antennaires sont bien moins étroites que chez les Grapses, et Particle basilaire des antennes externes est beaucoup moins large. Les pates-mächoires externes ressemblent extrêémement à celles des Grapses. Leur troisième article est moins long que le deuxième, aussi large que long , élargi antérieurement et fortement tronqué à son bord antérieur; une petite crête saillante et pilifere se porte obliquement de l'angle antérieur et intérieur de cet ces (1) Grapsus, Latreille, Coll. du Muséum. 78 HAS DOI RELNATE REMLE article à l'angle postérieur et extérieur de l'article précé- dent , de facon à former avec celle du côté opposé un trian- gle dont la base est en arrière; enfin l’appendice externe de ces pates-mâchoires atteint presque le bord antérieur du troisième article de leur tige et se termine par un appen- dice multi-articulé. Les pates ont à peu près la même forme et la même disposition que chez les Grapses, seulement le tarse est moins gros et ne porte point d’,pines. Ce genre appartient presque exclusivement aux mers d'Asie. — On ne sait rien sur les mœurs de ces Crustacés. SA. Æspèces ayant le bord latéral de la carapace eritier. a. Une gouttière profonde naissant de l'hiatus or- bitaire externe et se diriseant en arrière. 1. CYCLOGRAPSE PONCTUÉ. —C. punctatus. Pénultième article de l'abdomen du mâle pentagonal. Régions cordiale et intestinale bien distinctes et lisses ; les ré- gions hépatiques piquetées. Bords latéraux de la carapace gar- nis d’un petit bourrelet très-mince. Orbites trés-incomplets en dessous. Pates couvertes de petits points bruns rouges. Tarses gros et-courts. Longueur, 15 lignes. Habite l’Océan indien, (C. M.) 2. CycLocRarseE p’AupouiIn.—C. Audouinir. Pénultième article de l'abdomen du mâle quadrilatère, avec ses bords latéraux régulièrement courbés. Régions cordiale et intestinale à peine distinctes. Point de taches punc- tiformes bien circonscrites. Longueur, 1 pouce. (Peut-être n'est-ce qu'une variété de l'espèce précédente, ) Habite la Nouvelle-Guinée. (C.'M.) DES CRUSTACÉS. 79 aa. Point de gouttière post-orbitaire bien marquée. 3. CycrocrarsE ENTIER. — C. integer (1). Carapace rétrécie antérieurement. Paroi inférieure de l’or- bite bien formée et séparée de l’angle externe par une échan- Ï 5 I crure seulement. Tarses légèrement épineux. Longueur, 4 lig. Habite le Brésil. (C. M.) $ B. Æspèces dont le bord latéral de la carapace est denté. b. Hiatus orbitaire externe peu marqué. Orbites dirigés en avant. 4. CycLocraPsE QUADRIDENTÉ. — €. quadridentatus. Deux dents de chaque côté de la carapace (Y'angle orbitaire externe compris). Front avancé, incliné et échancré au milieu. Régions ptérygostomiennes lisses. Longueur, 10 lig. Habite la Nouvelle-Hollande. (GC. M.) 5. CyYcLOGRAPSE A siX DENTS. — C. sexdentatus. Bords latéraux de la carapace granulés et divisés de chaque côté en trois dents, dont les deux premières très- larges. Région stomacale bosselée. Front droit. Pates minces ; tarses gros et courts. Longueur, 15 lignes, Habite la Nouvelle-Zélande. (C. M.) 6. CycLocrarse DE GatMARp. — C, Gaimardii. Mêmes caractères que dans l’espèce précédente, excepté les tarses qui sont gréles et styliformes. Longueur, 1 pouce. Habite la Nouvelle-Hollande. ( CG. M.) (1) Grapsus integer, Latr. Collect. du Muséum. 30 HISTOIRE NATURELLE 7. CycLoGuarse cRÉNELÉ. — Cyclosrapsus crenulatus (1) Trois dents de chaque côté de la carapace. Région sto- macale à peine bosselée. Front presque droit. Pates garnies en dessus et en dessous de longs poils. Longueur, 11 lignes. Habite? (C. M.) 8. CycLoGRAPSE À HUIT DENTS. — ©, ociodentatus. Bords latéraux de la carapace armes de quatre dents, dont les deux dernières très-petites. Un sillon linéaire obli- que entre les régions hépatiques et branchiales Orbites assez largement ouverts en dessous, mais ne se continuant pas, avec une gouttière latérale. Point de crête sur le troisième article des pates-mächoires externes. Tarses légérement épi- neux. Habite l’ile King. (C. M.) bb. Hiatus orbitaire externe très-large; orbites tres- obliques 6. Cy&LoGRArsE DE LATREILLE, — €, Latreillii (2). Carapace presque quadrilatère, très-élevée et armée de trois dents de chaque côté. Tarses grêles. Bouche très-saillante. Longueur, 4 lignes. Habite l'Ile-de-France. (C. M.) (1) Grapsus crenulatus, Guérin, Cellect. du Muséum. (2) Grapsus venosus, Latr, Coilect. du Mus. DES CRUSTACÉS. SI Gexre PSEUDOGRAPSE,. — Pseudograpsus {à). Un des caractères signalés avec raison par M. Latreille comme étant distinctif des groupes naturels que l’on désigne sous les noms de Grapse et de Plagusie, est d’avoir les pates- mâchoires externes étroiteset échancrées à leur bord interne, de facon que ces organes, au lieu de fermer complétement la bouche, laissent entre eux un espace vide ayant la forme d’un losange; mais cette disposition ne se rencontre pas chez toutes les espèces qu’on a l'habitude de ranger dans le genre Grapse, et comme ces modifications de l'appareil buccal coïncident avec d’autres caractères, et semblent indiquer une division naturelle parmi ces animaux , nous l'avons pris pour base de leur classification, et nous désignerons sous le nom de Pseudograpse le nouveau genre que nous proposons d'établir pour recevoir les Grapsoïdiens marcheurs , dont la bouche est complétement fermée par les pates-mâchoires externes. La forme générale de ces Crustacés se rapproche de celle des Cyclograpses plus que de celle de la plupart des au- tres Grapsoïdiens , car leur corps est épais et leur carapace, convexe en dessus, est assez régulièrement arrondie sur les côtés. L'article basilaire des antennes externes est pres- que carré, et se joint au front; son bord externe est en contact avec une dent verticale qui s’élève sur le plancher de Porbite comme chez les Macrophthalmes et les Ocypodiens ; le bord interne du second et du troisième article des pates- mächoires externes est droit, et ce dernier article , notable- ment plus large que long, présente au milieu de son bord antérieur une échancrure d’où naît la tigelle terminale. Le plastron sternal est presque circulaire et légèrement courbé d'avant en arrière. Les pates antérieures du mâle sont très- nn Venere NEO EME EI MINE pouces et demi, Patrie inconnue » . (1) Leach, Zool. mise. t. III, p. 22. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 168. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2°. éd. t. IV, p. 54. (2) Leach, Zool. mise. t. V, p. 22. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 168. (3) Leach, loc. cit. — Desmarest, loc, cit. DES CRUSTACÉS, 137 3. PersernoNe DB LicuTEnsreiN. — Persephona Lichienstentu (1). « Test aplati, couvert de granulations éparses, armé d’un tu bercule sur chacun de ses angles latéraux, et de trois épines à peine recourbées, dont la médiane est la plus longue sur son bord extérieur ; très-couvert de tubercules rugueux. Longueur, 1 pouce et un quart. Patrie inconnue ». Genre NURSIE. — Nursia. M. Leach a établi, sous le nom de Nursie, un genre nouveau que nous ne connaissons que par la courte descrip- tion qu’en ont donnée ce naturaliste et M. Desmarest. Les Crustacés qui le composent paraissent avoir beaucoup d’a- nalogie avec les Ebalies, auxquelles ils ressemblent par la forme générale de la carapace et par la conformation des pates antérieures, mais dont ils se distinguent par le palpe ou tige externe de leurs pates-mdchoires externes, qui est dila- tée en dehors, caractère qui les rapproche des Philyres. La carapace est un peu avancée en forme de rostre, et a ses bords postérieurs échancrés. Enfin, les pieds de la première paire sont anguleux, avec les pinces fortement infléchies. M. Leach n’a fait connaître qu’une seuie espèce de Nursie ; mais M. Ruppell rapporte à ce genre une seconde espèce. 1. Nursie DE Harpweck. — ÂVursia Hardwecki (2). Carapace armée de quatre dents de chaque côté, et de trois tubercules disposés en triangle sur le milieu de la face supérieure, et pourvue près de son bord postérieur d'une ligne transversale, (1) Leach, loc. cit. — Desmarest, loc. cit. (2) Leach, Zool. mise. t. IIL, p. 20, — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 166, 138 HISTOIRE NATURELLE élevée, portant un tubercule. Une petite pointe au bord poste- rieur de l’avant-dernier article de l'abdomen du mâle. De l'Inde. 2. NURSIE GRANULEUSE. — ÂNursia granulata (x). Carapace ellyptique et glabre, sans tubercule ni dents; pates antérieures du mâle médiocres, avec le bras arrondi et garni de granulations. Habite la mer Rouge. Nous doutons que ce Crustacé soit une véritable Nursie. GENRE IPHIS. — Jphis (2). Le genre Iphis de M. Leach tient des Ebalies par la forme génuble de la carapace , et des Ilia par ses pates grêles et alongées. La carapace a presque la forme d’un rhombe, dont les côtés seraient arrondis, et dont l’un des angles, dirigé en avant pour former le front, serait tronqué. De chaque côté, elle se prolonge horizontalement sous la forme d’une longue et grosse épine. La tige externe des pates- mâchoires extérieures est presque linéaire, mais un peu plus étroite vers son extrémité qu’à sa base. Les pates anté- rieures sont filiformes et terminées par une pince pointue un peu recourbée en dedans et armée de petites épines, comme chez les Ilias. Les pates suivantes sont cylindriques et extrémement grêles. Enfin, le grand segment de l'abdomen est formé de dus articles soudés chez hi femelle , et de trois chez le mâle. G) Ruppell, Crust. de la Mer-Rouge, p. 17: PL. 4, fig. 3. © (2) Cancer, Herbst. — Leucosia, Fabricius, Suppl. Ent. Syst. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI. — Zphis, Leach, Zool. Misc.t. III, p. 25. — Desmarest, Cons. sur les Crust. p. 1790.— Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2°, éd. t. IV, p. 55. DES CRUSTACÉS: 159 pis À SEPT ÉPINES. — Jphis Septem spinosa (1). Carapace un peu granuleuse , armée de chaque côté d’une épine très-forte et un peu recourbée en avant, d’une troisième épine semblable, mais moins longue, sur le milieu de son bord postérieur , et de deux autres épines courtes de chaque côté de la précédente. Base des bras granuleuse. Habite la mer des Indes. Le Cancer plicatus de Herbst (€. III, 4°. partie, p. 2, PI 59, fig. : ) me paraît appartenir à la tribu des Leucosiens, et devra probablement y former un genre particulier; il a évidemment de l’analogie avec les Persephones de M. Leach. La Leucosia pila de Fabricius (Suppl. p. 349) n'a pas été dé- crite avec assez de détail pour que nous puissions savoir à quelle division de cette tribu elle doit appartenir. Il en est encore de même de la Leucosia planata de Fabricius ( Suppl. p. 550 ). TRIBU DES CORYSTIENS. Les Crustacés dont se compose ce groupe établis- sent évidemment le passage entre les Cancériens et les Calappiens d’une part, et les Décapodes Anoures de l’autre. Le cadre buccal n’est pas aussi étroit an- térieurement que chez la plupart des Oxystomes, et les pates-mäâchoires ne la closent pas exactement. Les antennes externes sont fort grandes. Enfin, le plastron sternal est très-étroit. On pent distinguer aux caractères suivans les deux genres de la tribu des Corystiens. (1) Cancer septem spinosus, Fabr. Mantissa, t. I, p. 325.— Herbst, PI. 28, fig. 112. — Leucosia septem spinosa, Fabr. Suppl. Ent. Syst. p. 351.— Latr. et Hist. nat des Crust.t. VI, p. 197. — {phis sep- tem spinosa, Leach , Zool. Mise. t. III, p. 25. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 171.—Edw. Reg. an. de Cuv. Crust. Pl.25. fig. 4. *ALSAUOI0QN AS à ‘HISANODOUINVN = + El *ALSAWO") > Es 4 z | Le] si © ‘1H En L um di = *ALD4GAT0 *ATDADATALY © Se ii S21U92) *“onbrqo -5917 19 mb ouxaqut pioq uos 9p jueAop of S191 ‘ Pur euenenb ne UOI}IaSUT JUEU -u0p 32 ‘ ouemmSuerr} said nod e ‘3uod S917 * : : + JOUIEUOS UOS e *QUJOQUI pIO UOS Op noIjI Of Si3A *S9[099 -Ter-qns 39 Saoaoutru S2SAL T, ‘aX9 rie u9 JUEALU P 9[E}UO0ZT104 -sanbrapurpho sosie TJ, ‘“osnoqnqo|s onbsoid aporpre ot -o113enb ne uoriosut jueuuop 72 ‘puosos oy onb Suoy snjd no Suor issue soad nod e aoedexen ‘xno]peur -E[ 99 JOIp ‘oÿrt JUOIX ‘SO[RSI9ASU CAF tt tt * * p[OJU9p JUOIJ SO[EUTPnJISUOT *Su199 -X9 Soroyoru-saqed SOPOIO1JAR OUISTON F, ‘juatuaanar197sod 919 2394 que uo nod 39 ‘ aaSuoye ‘9710439 *SOIENUOJUE $9739S -SOX ‘219111 U9 90 -91991 39 “quawainarx -oque oonbae ‘oSaer sovdeivo ve quefe SNALLSAION DES CRUSTACÉS. 141 Genre ATELEÉCYCLE, — Atelecyclus (1). M. Leach a donné le nom d’Atélécycle à un petit groupe de Crustacés qui jusqu'alors avaient été confondus avec les Crabes proprement dits, mais qui en diffèrent beaucoup. Latreille les place avec les Thies et les Murcies, entre les Pirimèles et les Eriphies, à la fin de la famille des Arqués ; ils ont en effet des rapports assez grands avec ces Cancé- riens; mais ils me paraissent se rapprocher davantage des Corystes et établir, avec plusieurs autres Oxirhynques, le passage entre ces Crustacés et les Décapodes Anomioures. Leur carapace ( PI. 14, fig. 7 ) est convexe et presque circulaire ; le front est horizontal , de longueur médiocre , et armé de cinq dents dont les trois médianes rapprochées et plus avancées que les latérales, lesquelles occupent l'angle interne des orbites; les bords latéraux de la carapace sont dentelés, et se prolongent fort loin en arrière, en décri- vant une courbure très-régulière ; enfin les régions hépa- tiques sont petites et les branchiales très-grandes. Les orbites sont médiocres et dirigées en avant ; leur bord supérieur présente deux fissures, et l’inférieur une. Les antennes internes se reploient longitudinalement dans leurs fossettes, creusées dans le front. L'article basilaire des antennes ex- ternes est très-srand , et se soude avee le plancher de l’or- bite en dehors et le front en dessus, de facon à séparer cette cavité de la fossette antennaire, de la même manière que chez les Platycarcins. La tige mobile de ces appendices s’insère sous le front, entre l'orbite et la fossette anten- naire, à peu près comme chez les Cancériens que nous ve- nons de citer ; du reste, elle est cylindrique, ciliée et longue. Le cadre buccal est à peu près quadrilatère, et n'est pas (1) Cancer, Olivi, Zool. adriat, — Herbst, op. cit. — Montagu, Lin. Trans. ete. — Atelecyclus, Leach. — Desm. Consid. p. 88. — Latr, Reg. anim. 2°, éd. t. IV, p. 38. 142 HISTOIRE NATURELLE ‘ nettement séparé de l’épistome ; les pates-mdächoires ex- ternes la remplissent complétement, et s’avancent jusque sur laiticle basilaire des antennes internes; leur troisième article, beaucoup moins grand que le second, se termine par un bord oblique, et dépasse de beaucoup Particle sui- vant, qui s'insère dans une échancrure vers le milieu de son bord interne. Le plastron sternal est étroit et allongé. Les pates antérieures sont fortes, mais courtes ; le bras ne dépasse pas le bord de Ja carapace, et la main, qui est com- primée et élevée en dessus en une crête obtuse et ciliée, s'applique exactement contre la partie antérieure de la face inférieure du corps; les pinces sont petites et un peu incli- nées en bas. Les pates suivantes sont de longueur mé- diocre et terminées par un article conique. Enfin Pabdo- men du mâle est composé de cinq articles distincts, et celui de la femelle de sept, dont le dernier est presque aussi grand que le précédent et arrive jusqu’auprès de la bouche. 1. ATÉLÉCYCLE ENSANGLANTÉ. 4. Cruentalus (1). Carapace légèrement bosselée et finement granulée , surtout à sa partie postérieure; une dent triangulaire vers le milieu du bord supérieur de l'orbite; bords latéraux de la carapace armé de neuf grosses dents à bords granuleux, suivis de deux autres dents plus ou moins distinctes, qui se continuent en arrière, avec une ligne saillante et granuleuse. Mains surmontées d'une série d'épines et d'une rangée de longs poils ; cinq rangées lon- gitudinales de très-petites épines ou granulations sur leur face externe ; bord supérieur des pates suivantes cilié. Longueur, en- viron > pouces. Couleur blanchâtre , tachetée de rouge. Habite nos côtes occidentales. (C. M.) (1) Cancer rotundatus, Oliv. Zool. Adriatica, tab. 2, fig. 2. — Atelecyclus cruentatus, Desm. Consid. p. 89. —.Guérin, Iconogr. Crust. PI. 2, fig. 2. — Atelecyclus omoiodon? Risso, Hist. nat. de l'Eur. mérid. t, V, p. 18. DES CRUSTACÉS. 145 o. ATÉLÉCYCLE HÉTERODON. — 4, hélérodon (1). Carapace moins bombée que dans l'espèce précédente , presque lisse sur la région stomacale , et armée sur ses bords latéro-anté- rieurs de dents alternativement grandes et médiocres, à bords gra- nuleux; poils des pates très-longs et soyeux. Du reste, semblable à l'espèce précédente. Habite les côtes d'Angleterre. (Collection du Musée brit. à Londres.) 3. ATELECYCLE CniLiEN. — Atelecyclus Chilensis (2). Carapace moins bombée et moins sillonnée que dans l’Atélé- cycle ensangianté ; dents latérales à peu près égales et fortement denticulées sur leurs bords. Du reste, ne différant que peu des précédentes. GENRE THE. — Thia (3). L'aspect des petits Crustacés, auxquels M. Leach a donné le nom de T’hia, est très-particulier, et les rapproche un peu de certaines espèces de la section des Anoures; sous d’autres rapports, ils ont beaucoup d’analogie avec les Até- lécycles, et, de même que ces derniers, établissent un passage entre les Oxystomes et les Cancériens. Leur cara- pace (PE. 14, fig. 5) est presque cordiforme, assez for- (1) Cancer hippa septemdentatus, Montagn , Trans. of the Lin. soc. vol. XI, P1. x, fig. 1. — Atelecyclus heterodon, Leach, Malac. Britan. — Latr. Encyc. PL. 303, fig. 1 et 2 (d'après Leach). PI. 2.— Atelecyclus septemdentatus, Desm. Consid. sur les Crust. p. 8, PI. 4, fig. 1. (2) Cancer undecimdentatus ? Herbst. PI. 10, fig. Go. (3) Leach, Zool. mise. vol. IL. — Desm, Consid. p. 87.— Risso, Latreille, Reg. anim. 2€. éd. t. IV, p. 38. — Guérin, Encyc. t. X, p. 625. — Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid, t, V, p. 144 HISTOIRE NATURELLE tement rétrécie en arrière; sa face supérieure est lisse, et à peu près horizontale d'avant en arrière, mais fortement coutrbée transversalement , et ne présente point de régions distinctes. Le front est large, lamelleux et assez avancé ; les bords latéraux de la carapace minces et arqués. Les orbites sont extrêmement petits. Les antennes internes se reploient transversalement sous le front ; les externes s’in- sèrent dans l'hiatus qui sépare le front du plancher de l’or- bite, elles sont grandes et fortement ciliées. La disposition de l'appareil buceal est à peu près la même que dans le genre précédent (Atélécycle) ; le troisième article des pates- mâchoires externes s'avance de même jusqu'à la base des antennes internes, mais il est beaucoup moins alonsé, et donne insertion à l’article suivant par une large échancrure de son angle interne. Le plastron sternal est extrémement étroit. Les pates antérieures sout courtes et comprimées, mais moins que chez les Atélécycles ; les pales suivantes sont encore plus courtes, et terminées par un article droit et très-aigu. Enfin l'abdomen est à peu près de même forme dans les deux sexes : seulement chez le mâle il est un peu plus étroit , et les trois articles qui précèdent le dernier sont soudés ensemble. Ces petits Crustacés vivent enfoncés dans le sable à peu de distance du rivage. On n’en connaît avec quelque cer- titude qu’une seule espèce. Tuia POLIE. — 7. polita (1). Carapace très-lisse, un peu pointillée dans sa partie antérieure, et entourée d'une bordure de longs poils. Front arqué; yeux excessivement pelits; mains arrondies en dessus et lisses en des- (1) Thia polita, Leach , Zool. mise. vol IL, tab. 103. — Latr. Encyc PL 503, fig. G (d'après Leach ). — Guérin, Iconog1. Crust. Pl 2/05. DES CRUSTACÉS. 145 sous; pates suivantes ciliées sur les bords. Longueur, 10 lignes. Couleur rosée. Habite les bords de la Manche et de la Méditerranée. (C. M.) Le Cancer residuus de Herbst (PI. 48, fig. 1) est probable- ment encore une Thia. Il paraît différer de l'espèce précédente par la grandeur des yeux et quelques autres particularités. M. Risso a donné le nom de Thia Blainvillit (Journal de Phy- sique, octob. 1822, et Hist. de l'Eur. mérid. t. V, p. 19 }), à un petit Crustacé de la Méditerranée, qui paraît devoir en effet se rapporter à ce genre, mais qui est décrit d’une manière trop superficielle pour pouvoir prendre actuellement place dans le grand catalogue des animaux. Genre POLYDECTE. — Polydectus. Ces petits Crustacés, que Latreille rangeait dans le genre Pilumne, s'éloignaient beaucoup des Gancériens par leur forme générale. Leur carapace est presque hexagonale et très-bombée ; elle se rétrécit plus en avant qu’en arrière, mais est notablement plus large que longue ; enfin ses bords sont très-obtus. Le front est avancé, lamelleux, droit, et conformé à peu près comme chez les Xanthes. Les orbites, dirigés très-obliquement en dehors, sont incomplets an- térieurement. Les antennes internes se reploient trans- versalement en dehors. L'article basilaire des antennes externes est cylindrique, et placé entre la fossette an- tennaire et l'orbite; il arrive jusqu’au front, mais ne s’y soude pas ; leur deuxième article s’insère dans le canthus interne des yeux. Nous ignorons la disposition de la tige terminale de ces appendices. Le cadre buccal est rétréci antérieurement, mais sans être triangulaire, et son bord antérieur est très-saillant et en forme de W. Les pates- mächoires externes sont alongées ; leur troisième article est à peu près de même forme que chez les Atélécycles, Les pates de la première paire sont grêles et très-courtes CRUSTACÉS, TOME II, 10 146 HISTOIRE NATURELLE chez la femelle, la main très-petite et les pinces cylindri- ques. Les pates suivantes sont à peu près cylindriques, et terminées par un article court et pointu ; leur longueur aug- mente jusqu’à la quatrième paire ; celles de la cinquième paire sont plus longues que les secondes. Nous n’avons eu l’occasion d’observer qu’un individu fe- melle de ce genre, qui faisait partie de la collection du Muséum, mais qui a été malheureusement détruit par ac- cident. POLYDEGTE CUPULIFÈRE, — P. cupulifera (1). Ce petit Crustacé est très-remarquable, à cause des trois gros tubercules cupuliformes qui entourent chaque orbite; une de ces éminences, élargie et concave au bout, occupe l'angle externe, et les deux autres le bord inférieur de l'orbite. La carapace est très-bombée ; le front horizontal , avancé, divisé par une fissure médiane et terminé par un bord droit; les bords latéro-anté- rieurs sont à peine distincts, et présentent d'abord une légère concavité. GENRE CORYSTE — Corystes (2). Par la forme générale de leur corps, ainsi que par plu- sieurs particularités de leur organisation , les Corystes dif- fèrent beaucoup des autres Brachyures, et se rapprochent extrêmement de certains Aromoures ; ils établissent évi- demment le passage entre ces deux groupes, mais ils appar- tiennent bien certainement au premier, et c'est à tort que Fabricius les réunissait aux Aibunées. La carapace de ces Crustacés (PL. 14 bis, fig. 11) est beaucoup plus longue que (1) Pilumnus cupulifera, Latr. Encyc. t. X. p. (2) Cancer, Pennant. — Albunea, Fabr. Suppl. p. 598. — Bosc, op- cit. t. IT, p. 1 — Corystes, Latr. Hist. des Crust. etc. t. VI, p.121. — Leach, Malac.—Lamarck, Hist. des an. sans vert. t. V, p: 233. — Desmarest, op. cit. p. 86. DES CRUSTACÉS. 147 large, et présente à peu près la forme d’un ellipsoïde, dont le grand diamètre serait longitudinal. Le frontest lamelleux, et constitue un rostre triangulaire. Les yeux sont médiocres, et les orbites ne présentent rien de remarquable : seulement on voit à leur bord supérieur deux fissures. Les antennes internes se reploient longitudinalement. Les antennes ex- ternes sont très-grandes, leur longueur dépasse de beau- coup celle de la carapace ; leur premier article est gros, à peu près cylindrique, et inséré sous l’œil, dans un hiatus du bord orbitaire; le second article, à peu près de même longueur, mais moins gros, est recourbé en bas et en de- dans, de facon à suivre le bord du rostre et à former un coude avec le troisième article qui se dirige directement en avant, etse trouve en contact avec celui du côté opposé ; enfin la tige terminale se compose d’un grand nombre d’ar- ticles assez gros, et présente comme la portion basilaire , sur ses bords supérieur et inférieur, une rangée de longs poils. Le cadre buccal est long, et presqu’en forme d’ogive; ses bords latéraux sont très-saillans et se continuent avec les antennes externes, tandis que son bord antérieur manque, et que l’espace prélabial se continue avec l’épistome qui est à peine distinct. Les pates-mächoires externes sont longues, étroites, et s’'avancent jusqu’à l’origine des antennes internes, mais sans s'appliquer contre lépis- tome, de facon à laisser antérieurement, entre leur extré- mité et cette partie, une ouverture dirigée en avant ; leur troisième article est plus long que le deuxième, et se ter- mine par une extrémité étroite et arrondie, qui dépasse de beaucoup le quatrième article, lequels’insère dans une échan- crure de son bord interne. Le plastron sternal est très- étroit et à peu près de même largeur dans toute son éten- due; le sillon médian résultant de lapodème médian s'étend jusqu'au milieu de l’anneau qui porte les pates antérieures, etla voûte des flancs est presque verticale. Les pates antérieures sont de grosseur médiocre ; chez le mâle , elles ont plus de deux fois la longueur de la carapace, 10, 148 HISTOIRE NATURELLE mais les pinces qui les terminent ne sont pas fortes. Les pates suivantes sont au contraire courtes ; leur article ter- minal est étroit, mais un peu aplati, et remarquablement long comparativement aux articles précédens. Enfin l’abdo- men se recourbe en bas moins brusquement que chez la plupart des Brachyures ; ses deux premiers articles sont situés sur le même niveau que la carapace ; mais du reste il est court et reployé comme d’ordinaire contre le ster- num ; chez le mâle on y compte cinq articles seulement, les deux qui précèdent le pénultième étant soudés avec lui. CORYSTE DENTÉ. — Corystes dentatus (1). Carapace bombée, présentant un petit sillon de chaque côté des régions cordiale et génitale ; rostre profondément échancré au milieu. Trois dents spiniformes de chaque côté de la cara- pace , la première formant l'angle orbitaire extérieur, la seconde placée sur le bord de la région hépatique , et la troisième, très- petite, sur le bord de la région branchiale. Une petite épine vers l'extrémité du bord antérieur des bras, et une plus forte sur le carpe; mains du mâle tres-étroites vers leur base ; pates suivantes ciliées sur les bords. Longueur, 15 lignes. Habite les côtes de la Manche, de l'Océan et de la Méditer- ranée. (C. M.) (1) Cancer cassivelanus, Pennant, Brit. Zocl. tab. », fig. 13. — Herb. t. 1, PI 12, fig. 72 (le mâle d'après Pennant). — Cancer personatus , Herb. loc. cit. fig. 53 (la femelle). — Albunea dentata, Fabr. Suppl. p. 398.— Corystes dentatus Yatreille, Hist. nat. des Crust. etc. t. VI, p. 122 — Encyc. Atlas, PI. 287, fig. 3 et 4 ( d'après Pennant ). — Lamarck, op. cit. t. V, p 234. — Corystes cassivelanus, Leach, Malacostr. Pod. Brit. tab. 1, (reproà. Encyc. PI. 302, fig. 1-5).—C. dentata, Desm. Consid. sur les Crust. p. 86, PI. 3, fig. 2.— C. personatus, Guérin, Iconcgr. Crust. PI. G, fig. 3. DES CRUSTACÉS. 149 Genre NAUTILOCORYSTE. — Wautilocorystes (1). Latreille a rangé dans le genre Coryste,un Crustacé rap- porté du cap de Bonne-Espérance par Delalande, qui res- semble , en effet, aux Corystes par la forme générale, mais qui néanmoins s’en distingue par un caractère important , car les pates de la cinquième paire sont terminées par un article aplati, en forme de nageoire, absolument comme chez les Portuniens ; aussi nous pensons qu’il est convena- ble de le séparer génériquement, et nous désignerons, sous le nom de Vautilocoryste , la division nouvelle établie pour le recevoir. La carapace de ce Crustacé ne présente rien de remarquable. Le front est large et à peine saillant. Les antennes sont conformées comme chez les Corystes. Les pates-mdchoires externes ont aussi à peu près la même forme; mais leur troisième article, un peu moins long que le deuxième, donne insertion par son sommet à l’article suivant. Les pates antérieures sont courtes et arrondies ; celles des quatre paires suivantes sont très-comprimées et terminées par un tarse lamelleux et plus ou moins lancéolé ; enfin celui des pates postérieures est très-large. NAUTILOCORYSTE OCELLAIRE. —— ÎV, ocellatus. Front lamelleux, divisé en deux lobes par une fissure mé- diane profonde; bords latéro-antérieurs de la carapace armés de quatre dents, outre l'angle orbitaire externe ; une forte épine sur le carpe. Habite le cap de Bonne-Espérance. (C, M.). GExre PSEUDOCORYSTES, — Pseudocorystes. Les Crustacés que nous désignons sous le nom générique (1) ECorystes ,; Latr. Règne anim, de Cuvier, 2e. éd. t. IV, p. 53. 150 HISTOIRE NATURELLE de Pseudocorystes ont beaucoup d’analogie avec les Corystes, et surtout avec les Nautilocorystes ; leur forme générale se rapproche extrêmement de celle des premiers , et ils ont les pates natatoires comme les derniers , mais ils diffèrent des uns et des autres par leurs pates-mächoires externes. La carapace est à peu près ovalaire et assez bombée. Le front est étroit, avancé et horizontal. Les pedoncules oculaires sont de grandeur médiocre, et les orbites, très-peu pro- fondes , sont tout-à-fait ouvertes extérieurement. Les an- tennes internes sont petites et complétement recouvertes en dessus par le front ; leur tige se reploie longitudinalement comme chez les Corystes. La disposition des antennes exter- nes est aussi essentiellement la même que chez ces Crustacés, mais le cadre auditif placé à leur base est remarquablement grand. L'épistome ne se distingue pas de l’espace préla- bial, et le cadre buccal, tout-à-fait ouvert antérieure- ment , se prolonge latéralement au devant de la base des antennes externes , où il se termine par une grosse dent co- nique, qui forme, avec cet appendice, la paroi inférieure de l'orbite. Les pates-méchoires externes sont assez larges ; leur second article est très-grand , tandis que le troisième est petit, triangulaire et à peu près aussi long quelarge ; leur tigelle terminale est extrêmement courte et s’insère près du sommet du troisième article. Le plastron sternal est à peu près de même forme que chez les Corystes. Les pates anté- rieures sont grosses, comprimées et de longueur médiocre. Celles des quatre paires suivantes sont toutes à peu près de même longueur et très-comprimées ; leur tarse est lamel- leux, large et de forme lancéolée, surtout à celles de la deuxième et de la cinquième paire. Enfin l'abdomen est très-étroit , et ne présente chez le mâle que cinq segmens distincts ; les troisième , quatrième et cinquième anneaux étant soudés entre eux. "ET DES CRUSTACÉS. 191 PSEUDOCORYSTE ARMÉE. — À. armatus. Front triangulaire, armé de trois dents, dont la médiane est la plus grosse; une fissure au milieu du bord orbitaire supérieur, et deux grosses dents (dont la première représente l'angle orbi- taire externe) sur le bord antérieur de la carapace, suivies de deux petites pointes assez éloignées ; une dent trés-saillante au- dessous de l'insertion des yeux et des antennes externes. Pates antérieures armées d'une dent très-forte, et de deux petites dents sur le carpe, d'une pointe sitnée vers lé milieu du bord in- férieur de la main, et d’une série de dents coniques sur le bord supérieur de la main et du doigt mobile. Pates suivantes ciliées sur les bords. Longueur, environ 2 pouces. Trouvée par M. Gay, sur la côte de Valparaiso. (C. M.) Le Crustacé figuré par Brown, sous le nom de Grass-Crab (Hist. of Jamaica, p. 422, PI. 48, fig. 2), appartient à ce genre, et pourrait bien ne pas différer spécifiquement du Pseudocoryste armé. TRIBU DES DORIPPIENS. Les Crustacés, qui en se groupant autour des Do- rippes forment cette petite tribu, ont la carapace très- déprimée, tronquée en avant, un peu élargie en arrière, presque quadrilatère , et en général trop courte pour recouvrir tout le corps(r). Lefront estlarge et les yeux de grandeur ordinaire. La disposition de la bouche se rapproche beaucoup de ce que nous avons déjà vu chez les Calappes, les Mursies, etc. , et l’eau arrive aux branchies par deux ouvertures situées au devant (x) PI 20, fe,\xt 152 HISTOIRE NATURELLE de la base des pates antérieures. Le plastron sternal est circulaire et fortement recourbé en haut vers sa partie postérieure ; les pates antérieures sont courtes ; celles des deux paires suivantes longues et terminées par un article styliforme ; enfin, celles de la dernière, ou des deux dernières paires, s’insèrent au-dessus des autres, pour ainsi dire sur le dos; elles sont presque toujours beaucoup plus petites que les pré- cédentes et se terminent en général par un article crochu disposé de manière à pouvoir agir comme or- gane de préhension. Ce groupe ne se compose encore que de quatre gen- res , caractérisés de la manière suivante : 153 Se DES GRUSTACE *AVAHAVT) ‘ox) { *SOI1081)9X XNOX ‘OIEUTPIO ANOPUEIS 9P "ASAL ‘oxt) | “ATOLONAT) 2 *IdalN0Q ‘ox) son -0V1J91 UOU XN9X ‘oitrd atuaimburo e] 2P S21199 AUWO9 SOP 9[ ANS S29A0T 21 Jo ‘sagnoz op SarJod snyd sep oued owerenb *SA[I1901791 XN9X ‘SOP AT INS S29A9[01 j9 saognod quawuopnos oared awuaimburs | 9p S2[199 { sajuopooaid xne sa[q -eçquos ouvd oworxenb e[ 9P Saf[09 { sagrod-sa43 oxted 9191U19P PJ 9P S978q ‘Samont -aque soged sop oseq er 32 ‘ o0edexr -v9 e[ op ouuormosoSÂ19qd uoriod Ej op Anon97sod prioq 9j 21949 oxrvu -IPIOP owwuOo aonJis ‘arroqerrdsoi posedder op oJuoroye a1nJ19An() *S2[1)081191,XN9 X ‘SOP AJ ANS SOPAOLOI SON SAIDIU19P XN6P S9P S9JEX *SAIMOT -aque soged sep oseq e[ op o9a4vdos jo ouuormosoSAu93d, uoi$ox e[ op 91m -ueyo9 opueis oun ad oowuoy oxropexrdsox jrouedde y 2p ojuoxoge 2m An j ‘S N{Idd140& sop AUTA A 154 HISTOIRE NATURELLE Genre DORIPPE. — Dorippe (1). Les Dorippes constituent un genre très-remarquable, tant par la forme générale du corps et le mode d'insertion despates, que par la disposition de l'appareil buccal et celle des ouver- tures respiratoires. La carapace de ces Crustacés est dépri- mée, tronquéeen avant, beaucoup plus large postérieurement qu’antérieurement, et trop courte pour recouvrir tout le thorax ; elle ne se prolonge même pasau delà de l'insertion des pates de la troisième paire (PI. 20, fig. 11). Les régions hé- patiques sont très-petites, et la région intestinale est linéaire. Le front est étroit et échancré ; les orbites dirigés en avant et fort peu profonds ; les bords latéraux de la carapace sont obtus ; enfin son bord postérieur est très-large. Les yeux sont de longueur médiocre , mais ne se cachent que très-imparfaitement dans les orbites. Les antennes internes sont logées dans des fossettes ovalaires et presque verticales ; leur article basilaire est petit, mais leur tige mobile est assez grande, et en se reployant ne peut pas rentrer dans sa fossette. Les antennes externes sont médiocres, leur ar- ticle basilaire est vertical et va se joindre au front, de facon à séparer l'orbite de la fossette antennaire ; la tige mobile naît par conséquent immédiatement au-dessous du front, près de l'angle orbitaire interne. L’épistome manque ; le cadre buccal, très-long et triangulaire, s’avance entre les fossettes antennai- res jusqu’au front (PI. 20, fig. 12); les pates-mächoires ex- ternes n’occupent qu'environ les trois quarts desa longueur, et toute sa portion antérieure est transformée en un canal par des prolongemens des pates-mâchoires de la première paire. Le troisième article des pates-mâchoires externes est étroit, et beaucoup moins grand que le précédent ; il donne QG) Fabr. Suppl. p. 361. — Latreille, Reg anim. 2e. éd. t. IV, p. 68. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 135. DES CRUSTACÉS. 155 insertion au quatrième article par son angle antérieur et ex- terne ; enfin le prolongement flabellifère, situé au côté ex- terne de la base de cet organe, au lieu d’être logé comme d'ordinaire dans un espace vide laissé entre la base de la première pate et le bord de la portion ptérygostomienne de la carapace , est reçu dans une échancrure ovalaire creusée dans cette dernière partie (fig. 12, a) ; cette échancrure, fer- mée en dedans par l'insertion de la pate-mâchoire , constitue ainsi un trou par lequel Peau arrive dans la cavité branchiale. Le plastron sternal est large et circulaire; les pates sont très- inégales et ne s’insèrent pas sur la même ligne, comme chez la plupart des Brachyures ; celles de la quatrième paire sont plus élevées que les précédentes, et celles de la cinquième paire naissent au-dessus et un peu en avant des quatrièmes , de façon à paraître s’insérer sur le dos. Les pates antérieures sont courtes ; celles de la deuxième et troisième paires sont au contraire très-longues, et terminées par un article très- grand et un peu falciforme; enfin les pates des deux der- nières paires sont grêles , très-courtes, et terminées par un tarse crochu, et disposé de manière à se reployer contre l’ar- ticle précédent, comme les pates subchéliformes des Cre- vettes. Les premiers articles de l’zbdomen occupent la face supérieure du corps; les autres sont appliqués comme d’or- dinaire contre le plastron sternal. On en compte sept dans les deux sexes : chez la femelle, le pénultième est très-grand et le dernier fort petit et saillant. 1. DortPPE LAINEUxX. — D. lanata (x). Carapace trés-inégale, bosselée et granuleuse à sa partie poste- (1) Cancer hitus alius, Aldrovande, de Crust. p. 194. — Cancer lunatus , Lin. Syst. nat. — Herbst. t. I, PL. 11, fig. 67( fem. ), et C. Facchino; ejusdem, t. I, p. 190, PL. 11, fig. 68 (mâle).—Dorippe lanata , Bosc, Hist. nat. des Crust. t. [, p. 205. — Lamarck, Hist. des an. sans vert. t. V, p. 245. — Latreille, Encyc. PL. 306, fig. 2. —Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 135, PL. 17, fig. 2. 156 HISTOIRE NATURELLE rieure, très-étroite en avant. Front très-largement échancré, et moins saillant que l'extrémité antérieure du cadre buccal ; angle orbitaire extérieur et dent orbitaire inférieure minces , longs et trés-pointus ; cette dernière sans dentelures en dessous, et dé- passant de beaucoup le front ; une épine vers le milieu du bord latéral de la carapace ; une crête transversale obtuse sur le troi- sième article de l'abdomen du mâle. Pates garnies de longs poils. Fabricius et Latreille ont souvent confondu cette espèce avecla suivante. Le Dorippe affinis de M. Desmarest (op. cit.) ne paraît pas être une espèce distincte. 2, DORIPPE QUADRIDENTÉ. — D. quadridentata (1). Carapace très-alongée antérieurement , très-inégale , et garnie de douze à quinze tubercules arrondis. Front lamelleux, avancé, et formant deux dents triangulaires ; angle orbitaire externe trés-saillant, et la portion interne du bord orbitaire inférieur formant une grosse dent, pointue et dentelée en dessous , qui s’a- vance beaucoup au devant du front, et atteint presque le ni- veau de l'origine de la tigelle multi-articulée des antennes ex- ternes, extrémité antérieure du cadre buccal n'atteignant pas le bord du front. Pates antérieures granulaires chez le mâle ; deuxième et troisième articles de l'abdomen armés chacun de trois tubercules dentiformes, disposés par rangées transversales. Chez le mâle, une grosse dent et deux très-petites sur le qua- trième article de l'abdomen. Longueur, 16 lignes. Habite l'Océan indien, (C. M.) Le Dorippe facchino, Latreille (Encyc. PI. 306, fig. 5 )me paraît être la femelle de cette espèce. (3) Fabr. Suppl. p. 361.—Cancer Frascone, Hexbst , t. I, p. 192, PL. 11, fig. 90.— Dorippe nodulosa, Péron, Coll. du Muséum (le mâle); et D. atropos, Lamarck, Hist, des an. sans vert. t. V, DES CRUSTACÉS. . 157 3. DortPrE camarn. — D. sima (1). (PI: 20H hip. rx) Carapace courte , presque lisse en dessus, et couverte d'un duvet serré. Front large, à peine saillant , et divisé en deux dents trian- gulaires ; une dent ou une dilatation très-marquée de chaque côté du front au-dessus de l'angle orbitaire interne. Angle orbitaire externe presque aussi saillant que le front ; dent du bord infé- rieur de l'orbite médiocre, arrondie, lisse, et ne dépassant pas le niveau du front. Mains du mâle médiocres. Longueur, envi- ron 1 pouce. Habite les côtes de l'Inde. (C. M.) 4. DorrPrE RUSE. — D, astuta (2), Carapace très-alongée , plate, presque entièrement lisse en dessus, mais présentant quelques sillons profonds et presque dépourvus de duvet. Front très-saillant et largement échancré, de manière a présenter deux dents triangulaires et aplaties ; ni dent ni dila- tation au-dessus de l'angle orbitaire interne ; dent du bord infé- rieur de l'orbite rudimentaire ; cadre buccal venant se terminer dans l’échancrure médiane du front ; mains du mâle courtes, grosses et tres-renflées ; abdomen ne présentant pas de tubercules dentiformes. Longueur, 6 lignes. Habite les mers d'Asie. (C. M.) La Dorippe callida de Fabricius (Suppl. p. 362), paraît être trés-voisine de l'espèce précédente , dont elle se distingue par les p. 245 (femelle). — D. quadridentata, Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 125; Encyc. PI. 306, fig. 1. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 135.—D. nodulosa, Guérin, Iconog. PI. 13, fig. 2. (1) Dorippe astuta, Latreille, Collection du Muséum. (2) Cancer pinnophylax , Fabr. Syst. t. Il, p. 444. — Linn. Syst. nat. — Dorippe astuta, Fabr. Suppl. p. 361. — €. astuta , Herbst, t, LIL, p. 45, PL. 55, fig. 6. 158 HISTOIRE NATURELLE petits tubercules, qui forment une sorte de carène sur la ligne médiane de l'abdomen. 11 habite les mêmes mers. M. Roux la rapporte à son Ethuse Mascarone. 5. DontprE DE Risso. — D. Rissoana (1). Espèce fossile trés-voisine de la Dorippe quadridentée, mais dont le front avancé et étroit paraît être à peine divisé sur la ligne médiane. On ignore l'origine du débris qui a servi à l’éta- blissement de cette espèce. Genre CYMOPOLIE. — Cymopolia. M. Roux, naturaliste distingué de Marseille, a fait con- naître sous ce nom un Crustacé très-remaquable, qui semble établir un passage entre les Dorippes et les Grapsoïdiens, et qui se trouve dans la Méditerranée. La carapace de cet animal est déprimée , plus large que longue, quadrilatère et très-inégale. Le front est très-large et dentelé ; les yeux, gros et de longueur médiocre, se reploient dans les orbites, dont le bord supérieur est armé de trois grosses dents (y compris celle formant l’angle orbitaire externe) , et dont le bord inférieur est divisé par deux échancrures. Les antennes externes se reploient transversalement sous le front , et les fossettes qui les logent sont séparées des orbites par lar- ticie basilaire des antennes externes ; le second et le troi- sième articles de ces derniers organes sont longs et cylin- driques, et supportent une tige multi-articulée assez longue. Le cadre buccalest presque carré, mais est incomplet en avant , et les pates-mâächoires internes paraissent devoir dé- passer Les externeset se prolonger jusqu'aux fossettes anten- naires ; mais le seul individu que j'ai eu l’occasion d’exami- ner, et dont je dois communication à lobligeance de M. Bar- thélemy, conservateur du cabinet d'histoire naturelle dela (1) Desmarest, Crustacés fossiles, p. 119, PL. 18, fig. 1-3. DES CRUSTACÉS. 159 ville de Marseille, étant en très-mauvais état, je n’ai pu m’en assurer positivement. Les pates-mächoires externes sont beaucoup trop courtes pour clore en entier le cadre buccal ; leur troisième article est très-petit , et fortement tronqué à sa partie antérieure et interne pour linsertion de l’article suivant, qui est assez grand. Les pates antérieures sont inégales ; la main petite et renflée. Les pates des trois paires suivantes sont aplaties , et successivement de plus en plus longues ; leur tarse est étroit, mais aplati, et de forme un peu lancéolée. Les pates de la cinquième paire sont presque rudimentaires ; elles naissent au-dessus des quatrièmes , et n’atteignent pas l'extrémité de leur troisième article. Le tarse de ces organes est grêle , styliforme et presque droit. Enfin , l'abdomen se recourbe en bas immédiatement der- rière le bord postérieur de la carapace, et se compose de sept articles distincts dans les deux sexes. On ne sait rien sur les mœurs de ces Crustacés. CxMoPoLiE DE CaRON. — €. Caronu (1). Carapace fortement bosselée et très-rugueuse ; front armé de quatre dents, occupant sa portion médiane ; bords latéraux garnis de quatre dents aplaties, dont la grosseur diminue d'avant en arrière (y compris l'angle orbitaire extérieur); mains granu- leuses; pinces cannelées en dessus; bord supérieur des cuisses dentelé}; une ou deux dents sur le bord supérieur du quatrième article des troisième et quatrième pates. Longueur, 1 pouce. Habite les côtes de la Sicile. (Cabinet d'hist. nat. de la ville de Marseille. ) Genre CAPHYRE. — Caphyra (2). Cette petite division générique , que nous ne connaissons que par la description qu’en a publiée M. Guérin, se distingue (1) Roux, Crust. de la Méditerranée, PI. 21, (2) Guérin, Annales des sciences naturelles, 1'€, série, t. XXV. 160 HISTOIRE NATURELLE par la disposition des pates, dont les postérieures ne dif- férent pas des trois paires précédentes , et pourrait bien ne pas appartenir à cette famille, mais se rapprocher des Grapsoïdiens, car la conformation de la bouche ne me paraît pas être celle commune aux Oxystomes. La carapace est quadrilatère , peu convexe et un peu plus large que lon- gue. Le front est large. Les yeux sont courts et rétractiles. Les antennes internes se reploient transversalement sur le front. Les antennes externes sont médiocres ; leur premier article est alongé et soudé au test; leurs second et troi- sième sont courts et ovoïdes. Le cadre buccal paraît être quadrilatère et très-large en avant. Les pates-mächoires externes ont à peu près la même forme que chez beaucoup de Grapsoïdiens, si ce n’est qu’elles se terminent du côté interne par un bord droit ; leur troisième article est petit et tronqué en dedans au point d’être presque triangulaire. Le plastron sternal est très-large. Les pates de la première paire sont médiocres ; la main ne paraît pas être compri- mée , et la pince est courte. Les pates suivantes diminuent progressivement de longueur, et se terminent par un cro- chet velu , recourbé en dedans; celles de la quatrième et de la cinquième paire sont relevées sur le dos. Enfin lab- domen de la femelle est grand et composé de sept articles. On ne connaît pas la conformation du mäle. Carnyre ne Roux. — Cuphyra Rouxu (1). Carapace lisse. Front avancé, eéchancré au milieu , et sinueux. Bords latéro-antérieurs de la carapace armés de trois épines (y compris l'angle orbitaire externe). Mains armées d'épines en dessus. Couleur, vert jaunâtre : longueur, 4 lignes. Habite la Nouvelle-Irlande. (1) Guérin, loc, cit. p. 286, PL. 8, A. DES CRUSTACÉS. 161 Genre ETHUSE. — Zihusa (1). Le genre Ethuse , établi par M. Roux aux dépens des Dorippes de Fabricius et des autres naturalistes, se dis- tingue facilement de ces Crustacés par le mode de confor- mation des ouvertures afférentes de la cavité respiratoire, lesquelles présentent ici la disposition normale. La cara- pace est à peu près quadrilatère, notablement plus longue que large, et très-aplatie ; le front est large , et les orbites, dirigés en avant, sont très-incomplets. Les yeux, portés sur un pédoncule assez long et très-saillant, dépassent l'angle externe de la carapace, et ne sont pas rétractiles. Les antennes internes se reploient en avant, dans des fossettes placées sous le front ; les externes sont assez longues ; leur pre- mier article est cylindrique, et sépare Ja fossette antennaire de orbite ; le troisième est plus iong que lesecond.Le cadre buccal est triangulaire, et arrive au niveau des fossettes antenuaires; les pates-mächoires externes sont beaucoup moins longues , et laissent à nu la portion antérieure des pates-mâchoires de la première paire, qui complètent en avant le canal efférant de la cavité respiratoire ; le troisième article des pates-mächoires externes est moins long que le second , presque ovalaire, fortement tronqué en avant , et articulé avec le suivant par le milieu de son bord antérieur. Les régions ptérygostomiennes sont à peu près quadrila- téres, et ne se prolongent pas entre la base de la pate-mà- choire externeet de la première pate thoracique, comme chez les Dorippes. Le plastron sternal est ovalaire. Les pates antérieures sont courtes et grêles dans les deux sexes ; en se reployant elles forment un double coude, comme chez les Homoles. Les pates suivantes sont longues, surtout (1) Cancer, Herbst. — Dorippe, Fabr. Latr. Bosc. — Æ£thusa , Roux, Crust. de la Méditerranée. CRUSTACÉS, TOME I. 11 162 HISTOIRE NATURELLE celles de la troisième paire; celles de la quatrième paire sont au contraire extrêmement courtes , et insérées au-des- sus des précédentes ; enfin les pates postérieures, plus lon- gues que les quatrièmes, sont insér. es au-dessus et en avant de celles-ci, et terminées comme elles par un tarse très- court, crochu et subchéliforme. L'abdomen présente sept articles distincts chez le mâle, et seulement cinq chez la femelle ; les deux premiers anneaux sont dirigés en arrière et sur le même plan que la carapace, Ermuse MascaRoNE. — Æthusa Mascarone (x). Front profondément divisé en deux lobes bidentés; une dent pointue à l'angle du bord fronto-orbitaire. Carapace glabre, plus large en arrière qu'en avant. Longueur, environ 10 lignes. Habite la Méditerranée. ( C. M, ) (1) Cancer mascarone, Herbst, t. 1, p. 191, PI. 11, fig. 69. — Dorippe callida ? Latreille, Encyc. Atlas, PL. 258, fig. 4. — Do- rippe mascarone , Roemer, Genere Insectorum, PL. 33, fig. 1. — Latreille, Hist nat. des Crust.t. VI, p. 128. — £thusa mascarone, Roux, Crust. de la Méditerranée, PL. r1. DES CRUSTACÉS. 163 SECTION DES DÉCAPODES ANOMOURES. Les Crustacés que nous avons rangés dans cette grande division de l’ordre des Décapodes (1) établissent le pas- sage entre les Brachyures et les Macroures, el, comme cela arrive dans tous les points de transition par les- quels la nature passe d’un type à un autre, on remar- que dans l’organisation de ces animaux des anomalies nombreuses et assez importantes. Ce groupe n’est donc pas composé d’élémens aussi homogènes que les deux autres sections naturelles du même ordre ; et tousles ca- ractères les plus importans qui les distinyuent peuvent tour à tour manquer: mais néanmoins l’ensemble des particularités d'organisation que l’on y remarque tou- jours ne peut laisser aucun doute sur ses limites na- turelles. La portion céphalo-thoracique du corps de ces crus- tacés est toujours beaucoup plus développée que la portion abdominale (2), et celle-ci n'est jamais con- formée de manière à remplir dans la locomotion le rôle important qui y est dévo'ue chez les Mic'ou es. La forme vénérue de la carapace se rapproche pres. Le i (1) Vovez à ce sujet un mémoire intitulé : echerches sur l'orga nisation et la classification naturelle des naturelles des Crustaces Dé-- capodes ( Annales des sciences naturelles , 1€ série, t. XXV ). (2), PI. 21, 6g-lr, 5,9,.44,@t Pie 257 Gp, 6/194urx. "A". 164 HISTOIRE NATURELLE que toujours beaucoup de celle propre aux Brachyures; mais dans quelques Anomoures elle s’allonze davan- tage. Le front donne quelquefois naissance à un pro- longement qui entoure l’anneau ophthalmique, et se réunit en dessous à l’anneau antennulaire, de manière à former des fossettes antennaires et des orbites (1). En général, cependant, il ne présente pas cette dis- position, si constante chez les Brachyures; mais il laisse à découvert l'anneau ophthalmique, et on ne trouve alors ni fossettes pour loger les antennes inter- nes, ni orbites bien formées (2); mode d'organisation qui se retrouve dans toute la division des Macroüres. Presque toujours les antennes internes sont grandes, et ne peuvent se reployer sous le front ; les externes sont également très-développées. Les yeux présentent souvent des cornéules caprées ; les pates-mächoires ex- ternes sont d'ordinaire plus minces, plus alongées et plus pédiformes que chez les Brachyures (3). La struc- ture du thorax est également différente de ce qui se voit chez les autres Décapodes ; en général, le dernier se o- ment ne se soude pas aux précédens, et en est pass par une membrane articulaire, quelquefois même il n’est pas recouvert par le carapace, et constitue un anneau complet. Tantôt le plastron sternalest linéaire dans toute sa longueur, comme chez la plupart des Macroures , tantôt linéaire entre les pates des trois dernières paires, ou entre celles de Îa première paire, et élargie dans le reste de son étendue (4) ; tantôt, en- GEL 7, (fe 16. (O)NP1-#22, he. 2; 12 etc: GONE 2x, fe n2,et Pl. 22; he 18N6 aèet 14. (HPltarpfie..2, et Pl 22/0 4. DES CRUSTACÉS. 165 fin, élargi dans toute sa longueur (1), comme chez les Brachyures ; mais alors on n'y voit pas de suture lon- gitudinale indiquant la présence d’un apodème mé- dian ; et, eneflet, cette lame verticale manque alors complétement , tandis que chez les Brachyures elle existe toujours. Les pates des trois ou quatre pre- mières paires sont grandes et conformes d'ordinaire, à peu près comme chez les Brachyures ; mais presque toujours celles de la cinquième paire, ou même celles des deux dernières paires, ne servent plus à la loco- motion, et sont rudimentaires et transformées en or- ganes de préhension, ou du moins refoulées en quel- que sorte au-dessus des précédentes. La disposition de l’abdomen varie ; presque toujours il est mince et lamelleux , à peu près comme chez les Brachyures, et il ne porte jamais en dessous une double série de fausses pates natatoires, mais d’or- dinaire on trouve fixé à son pénultième segment une paire d’appendices plus ou moins développés (2). Quelquefois ces appendices disparaissent presque complétement après les premiers temps de la vie (ainsi que nous l'avons constaté pour les Dromies ); d’autres fois ils constituent une espèce de nageoire caudale ; mais il est bien rare que cette nageoire soit disposée en éventail comme chez les Macroures. Enfin chez plusieurs Anomoures, l'abdomen reste toujours membraneux , soit à sa face inférieure seulement, soit dans presque toute son étendue À ces caractères, tirés de la conformation extérieure des Anomoures, se joignent d’autres particularités de structure encore plus importantes qui nous sont (2) Plor, fe} 14 1551 Pl.22, fs. 7, 10, 13. 166 HISTOIRE NATURELLE offertes par la plupart des grands appareils de l’éco- nomie. Ainsi, chez ces Crustacés l’appareil femelle de la génération manque de la poche copulatrice, dont nous avons signalé l'existence et les usases chez les Bra- chyures ; la position des vulves est également diffé- rente, car, au lieu d'occuper le plastron sternal, ces ouvertures sont creusées dans l’article basilaire des pates de la troisième paire (1). Chez la plupart des Anomoures, les branchies (dont la structure est du reste toujours lamelleuse comme chez les Brachyures), sont plus nombreuses et se fixent sur le pénultième anneau tlioracique aussi bien que sur les précédens ; souvent aussi elles sont disposées sur’ plusieurs rangs et par faisceaux. Enfin, la disposition du système nerveux paraît tenir en quelque sorte le milieu entre ce qui se voit chez les Brachyures et les Macroures ; car sa portion abdominale présente à peine des traces de ganglions, et dans sa portion thoracique le rapprochement des divers ganglions est bien moins complet que chez les Brachyures. Il est aussi à noter que presque toujours il existe un canal sternal pour loger cet appareil. Cette section de l’ordre des Brachyures, quoique peu nombreuse en espèces, présente des types d'or- ganisalion assez diflérens pour nécessiter sa division en plusieurs groupes naturels, dont les principaux caractères distinctifs se trouvent résumés dans le ta- bleau suivant. (1) PI. 21, fig. 8 et 18, a. DES CGRUSTACES. "xn9[[9 te, UOU uawopqr] 2P xXneuru “SNINA OV | -193 soo1puoddy ‘oon3 -1JSU02 uaiq aouid 2p 9UO7 u9 39 So1Apoepip SOIMOTIIIUE S9J0q *Sartq “oxnegury onbsaid jeui93s uoajse]q ou sonrpuodde p oxred | -saxn9xxxxLa ‘XN9[[OUe mou aun 9J1W913X9 UOS sap -OPV] 2P xXneurtuuia e jueyiod uomopqy 2e *SNAIdAIF} }soorpuaoddy ‘soui1oyty -oyoqus no sojAyoepe > ‘pue 49 9 auo9$eu un 1ed aUruI97 Towopqy = “SNHINYTTADYOG } 'SOUTIOJI[AUD Soinoriaque SoJE ‘9S4PI-S913 [UUA7S UO1JSP[d = © (=. “SNATOLOYG | ‘sanrsuoyoid uou Ja say{goepouour soimorioque sa3eq a S “SAAININVU À *So110}eJUU 39 SOSNOT[atUC] *x0Ko[dox | "SNITTOKOH À À s anod sayossoz ap sed quee u 39 son$uorzosse © soxred sosatuxop xnvu | "SXXNOXALAV souxoqni souuo3 \oxgenb sop soyyeo )-Iu107 sastpuodde p sap ‘soin Ayovag -UY ‘Sapisuayoad 8 SAULIOTI[9Y> sai nAamodop LA LI (0) 010 ns Af[EUUE SAT 7949 oWUO9 Jotjuol 32 sonbrapury{o À -noroque so7eq ‘SNAINOWÇ / ua quarojdor es sapje no 5$2}}25$0} Ss2p surp S29$0[ 39 S9J1N09 - s94J 168 HISTOIRE NATURELLE FAMILLE DES APTERURES. Les Décapodes, dont cette famiile se compose, se rapprochent beaucoup des Brachyures par la forme générale de leur corps (1) et par la conformation de leur abdomen, dont le pénultième anneau ne porte pas d’appendices mobiles, du moins à l’âge adulte. Leurs antennes sont médiocres; presque toujours tous les anneaux thoraciques sont soudés entre eux, et le plasiron sternal constitue toujours un bouclier très-large (2); la disposition des pates varie. Enfin, dans tous les genres dont l'appareil respiratoire a été examiné, les branchies sont couchées obliquement sur la voûte des flancs, et sont presque toujours in- sérées sur plusieurs rangs et au nombre de quatorze de chaque côté du corps. On doit ranger dans ce groupe un certain nombre de Crustacés qui offrent dansleur structure de grandes anomalies; aussi, pour en rendre la classification naturelle, devient-il nécessaire de multipléer les di- visions beaucoup plus que chez la plupart des Bra- chyures. Nous y distinguerons quatre tribus recon- naissables aux caractères exposés dans le tableau précédent. (Voyez page 167.) TRIBU DES DROMIENS. Les Dromiens (Pl.21, fig. 5-8) ont tous le corps globuleux , et le front recourbé au bas, de manière à (DM 21, Me tret 5, et Pl Ah) Te (SEE Ge. et Pl ‘22, fie L4: DES CRUSTACÉS, 169 venir en contact avec un prolongement de l’épistome et avec le pédoncule des antennes externes, et à cir- conscrire de la sorte deux fossettes profondes dans lesquelles les antennes internes sont logées en entier comme chez les Brachyures (PI. 21, fig. 6). Les Jeux sont courts, et logés dans des orbites bien formés. Le cadre buccal est nettement circonscrit, et les pates-mâchoires externes sont élargies et opercu- liformes. Le plastron sternal est assez large par- tout, et le dernieranneau du thorax est soudé aux précédens. Les pates sont courtes et grosses; celles de la première paire sont terminées par des pinces grosses et bien formées, les suivantes sont cylindri- ques ; celles des deuxième et troisième paires sont am- bulatoires et terminées par un tarse conique ; il en est quelquefois de même de celles de la quatrième paire ; mais celles dela cinquième paire ou mêmedes deux der- nières paires sont petites, relevées au-dessus des autres ou sur les parties latérales de la carapace, et ter- minées par un ongle crochu qui se reploie contre l’ar- ticle précédent, et peut ainsi devenir préhensile. Enfin l'abdomen est grand, lamelleux, et appliqué contre le plastron. On y remarque, entre le sixième et le sep- tième segmens, deux petites pièces cornées qui font un peu saillie, et qui sont les vestiges des appendices caudaux (Pl. 21, fig. 7 ). Cette petite tribu ne se compose que de deux genres, dont voici les caractères : Ayant les pates des deux dernières paires plus petites que les autres ,) Droniss. relevées sur le dos, et plus ou moins subchéliformes. DROMIENS Ayant les pates de l'avant-dernière paire semblables aux précédentes, et celles de la cinquième paire seule-[ DynonEnss. ment petites et relevces. : 7) 170 HISTOIRE NATURELLE Genre DROMIE. — Dromia (1). Les Dromies ont beaucoup d’analogie avec les Décapodes Brachyures, par leur forme générale ; mais dans le jeune âge elles offrent les caractères essentiels des Macroures,eton reconnaît facilement, lorsqu’on les examine avec quelqu'at- tention, que, même à l'état aduite, elles ne peuvent prendre place ni dans l’une ni dans l’autre de ces divisions natu- relles. La carapace de ces Crustacés est circulaire et pres- que globuleuse (PI. 21, fig. 5); les diverses régions de sa face supérieure se distinguent assez bien ; la stomacale est fort grande et les branchiales petites. Le front est incliné et triangulaire ; les orbites profondes, et les yeux gros et courts. Les fossettes antennaïres sont longitudinales et bien séparées entre elles, mais incomplètes en dehors ; l’ar- ticle basilaire des antennes internes est presque cylindri- que, et dirigé un peu obliquement.en avant et en dedans. La tigelle mobile de ces organes est composée de deux ar- ticles courts, portant deux filets terminaux, et pouvant se reployer en avant entre le front et la base du pédoncule oculaire (PI. 21, fig. 6). Les antennes externes sont pla- cées au-dessous du pédoncule oculaire ; le tubercule audi- tif qui en oceupe la base est extrêmement grand , et perforé près de son angle externe; l’article suivant est gros et à peu près cylindrique , il complète au-dessous la paroi or- bitaire, et présente au dehors une forte dent terminale qui avance parallèlement à l’article suivant. Celui-ci, ainsi que le troisième article pédonculaire , est très-conrt. Enfin, la tigelle multi-articulée ne présente rien de remarquable. L’é- pistome est triangulaire. Le cadre buccal est à peu près carré, un peu plus large en avant qu’en arrière, et ter- miné partout par un bord saillant ; la ligne latérale, qui s’é- (1) Cancer, Linné; Herbst, etc. — Dromia, Fabricius, Suppl. p. 359- — Latreille, Desmarest, etc. DES CRUSTACÉS. | 171 tend de son angle antérieur sur la région ptérygostomienne, et qui résulte de la soudure des pièces latérales de la cara- pace avec sa portion médiane, ne se recourbe pas en dedans pour se terminer au-dessus des pates de la troisième ou quatrième paire, comme chez les Brachyures, mais se porte en dehors. et remonte sur la face supérieure de la carapace, au devant de la dernière grosse dent latérale de ce bouclier dorsal. Le plastron sternal présente une disposition parti- culière dépendante de la structure interne du thorax; les lames apodémiennes qui naissent de la face supérieure du sternum ne s’y prolongent pas jusqu’à la ligne médiane , et il n’y a pas sur cette ligne une apodème impaire comme chez les Brachyures ; aussi les lignes indicatives de l'existence de ces cloisons ne se voient-elles quesur les parties médianes du plastron. Il est aussi à noter que, dans l’intérieur du thorax, les apodèmes se réunissent sous le cœur et sous l'estomac , de manière à former deux voûtes et à constituer un canal sternal; enfin, il n'existe pas sur le plastron des ou- vertures pour les organes générateurs femelles, ainsi que cela se voit chez tous les Brachyures. Les pates antérieures sont grosses, courtes , et terminées par une forte pince, dont le bout est arrondi et creusé en cuiller. Les pates de la deuxième et troisième paires sont également grosses et de longueur médiocre ; elles sont terminées par un tarse gros, court et pointu; mais w'offrent, du reste, rien de re- marquable, à l'exception des ouvertures creusées dans l’ar- ticle basilaire du troisième chez la femelle (PI. 21, fig. 8); celles des deux dernières paires présentent, au contraire, une disposition des plus singulières ; elles sont très-petites, relevées sur le dos et terminées par une pince assez bien formée ; celles de la cinquième paire s’insèrent au-dessus et même un peu en avant de celles de la quatrième, et sont un peu plus longues ; la pince qui les termine est aussi mieux conformée , mais cependant le doigt immobile est en- core beaucoup plus court que le doigt mobile , qui est cro- chu et très-pointu. 172 HISTOIRE NATURELLE L’abdomen de l’adulte n’est guère plus développé que celui des Brachyures ; mais on y reconnaît les vestiges des appendices du pénultième anneau , sous la forme de deux petites pièces latérales intercalées entre les sixième et sep- tième segmens (PI. 21, fig. 7). Chez la femelle, les cinq premiers anneaux de l'abdomen portent des appendices ovifères, dont le nombre est par conséquent de dix. Chez le mâle , ces appendices sont au nombre de deux paires seu- lement ; mais ils sont très-grands, et la portion terminale de ceux de la première paire se cortourne de facon à for- mer un tube qui loge ceux de la paire suivante, ainsi que les verges. La structure intérieure des Dromies les éloigne également des Brachyures, avec lesquels on les avait généralement confondus. En effet, les branchies sont au nombre de quatorze de chaque côté du corps; elles sont disposées par groupes sur plusieurs rangs, et les deux dernières naissent des deux derniers anneaux thoraciques, qui, chez les Bra- chyures, n’en portent jamais. l/appareil de la génération présente aussi des particularités remarquables ; la femelle n'a point de poche copulatrice, et les vuives, au lieu d’oc- cuper le plastron sternal, sont creusées dans l'article basi- laire des pates de Ja troisième paire (PL. 21, fig. 8, a). Mais c’est surtout dans le premier âge que la structure des Dromies les éloigne des Brachyures, car alors leur ab- domen est épais, terminé par une nageoire en éventail, comme chez les Macroures, et garni en dessous de fausses pates natatoires. À cette époque de leur existence, ils sont évidemment conformés pour la natation ; mais lors- qu’ils ont subi les changemens de forme qu’amènent les progrès de l’âge, ils deviennent marcheuses et pa- raissent même avoir des habitudes très-sédentaires. En général , on ne les trouve qu’à des profondeur, assez consi- dérables, et souvent ils se recouvrent d’une éponge ou d'un alcyon qu'ils fixent sur leur dos à laide de leurs pates postérieures. DES CRUSTACÉS. 173 $. Æspèces ayant la carapace beaucoup plus large que longue. [A. Bords latéro-antérieurs convexes dans toute leur lon- gueur. 1, DROMIE COMMUNE. — D. vulgaris (1). (Planche 21, fig. 5 — 8.) Carapace fortement bosselée en dessus. Front armé de trois grosses dents obtuses, qui, par les progrès de l'âge, deviennent de simples bosses arrondies. Une fissure au-dessus de l'angle externe de l'orbite, et une assez grosse dent trés-saillante au bord inferieur de cette cavité; bords latéro-antérieurs de la carapace armés de quatre grosses dents, dont la première est si- tuée beaucoup au-dessous du niveau des orbites, dont la seconde présente à sa base un tubercule, de manière à paraître double; dont l'avant-dernière, quoique peu saillante , occupe presque autant de place que les deux précédentes réunies , et dont la der- niére est assez petite. Bords latéro-postérieurs à peu près de même longneur que le bord latére-antérieur. Pates antérieures très- noduleuses ; plusieurs petites dents coniques sur le bord snpé- rieur de la main. Pates suivantes grosses et courtes ; tarses co- niques , crochus, et armés en dessous d'une rangée de grosses épines. Abdomen du mâle bombé au milieu , mais sans gouttières latérales ; le dernier article beaucoup plus large que long, et les deux articles précédens distincts entre eux. Poils courts, serrés (1) Cancer heracleoticus alter hirsutus, Aldrovande, de Crustaceis, p. 191. — C. Dromia, Olivi, Zool. adriat. p. 45 — Dromia Rum- phii, Bosc, Hist. des Crust.t. I, p. 229. — Lamarck, Hist. nat. des Anim. sans vertèbres, t. V, p. 264. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 137. — Blainville, Faune française, Crust. PI. », fig. 1.— Risso, Hist nat. de l'Eur. mérid. t V, p. 32. — Edw. Reg. anim. de Cuv. 3. édit. Crust. PL. 40, fig. 1. Le Cancer caput mortum, Linn. Syst. nat. (Dromia caput mortum, Latr. Hist. nat. des Crust. t. V, p. 284; — Desmarest, p. 133, t. 138), paraît être une simple variété d'âge de cette espèce. 174 HISTOIRE NATURELLE et claviformes, surtout dans les jeunes individus. Couleur brune, foncée; pinces rosées. Taille de 2 à 5 pouces. Habite la Méditerranée et l'Océan. (C. M.) Les individus de petite taille portent souvent un Spongiaire sur le dos, et en sont quelquefois presque entiérement envelop- pés. Ils différent des très-grands individus par la densité des poils dont leur carapace est couverte, et ont un aspect assez différent pour qu'il soit facile , au premier abord , de les regarder comme appartenant à une autre espèce; ils sont aussi beaucoup plus communs que les grands individus. 2. DROMIE PORTEUSE. — D. lator (1). Carapace très-bombée et sans bosselures notables; dents fron- tales assez saillantes; dent sous-orbitaire, beaucoup plus sail- lante que dans la D. commune. Bords latéro-antérieurs armés de cinq grosses dents , dont les trois premieres sont à peu près d'é- gale grosseur, dont l'avant-derniere n'est pas plus longue que la seconde et la troisième réunies, et présente à sa base un tuber- cule saillant, enfin dont la derniere est assez grosse. Pates et ab- domen comme dans la D. commune, si ce n’est que les pièces latérales du pénultième segment sont plus aplaties et un peu plus grandes. Poils courts , raides, pointus et médiocrement serrés. Couleur roussâtre. Taille , 3 pouces. Habite les Antilles. (C. M.) 3. Drome DE Rumpu. — D. Rumphü (2). Carapace très-bombée et sans bosselures notables. Front sail lant et armé de trois dents coniques trés-pointues et également ro (1) Cangrejo cargador, Parra, Descripcion de diferentes piezas de Historia natural, p. 126, PI. 46. (2) Cancer lanosus , Ramph, Mus. t. 11, fig. 1. —Seba, Thes. 3, DES CRUSTACES. 179 saillantes, angle orbitaire externe très-échancré ; dent orbitaire inférieure; petite; bords latéro-antérieurs armés de quatre dents grosses, peu saillantes, ayant toutes presque la même Jorme et les mémes dimensions. Seulement une ou deux petites dents sur le bord supérieur de la main. Pates des deuxième et troisième paires plus longues et plus grêles que dans les espèces précédentes ; leur tarse styliforme , peu courbé, et armé en dessous d'épines trés-petites. Abdomen du mâle étroit, et creusé de chaque côté d'une gouttiere longitudinale bien distincte ; le dernier article beaucoup plus long que large, et les deux précédens presque entièrement soudés entre eux ; pièces latérales très-petites chez le mâle, plus longues et plus fines chez la femelle. Poils très- courts, gros et serrés. Couleur brune. Taille, 2 pouces. Habite les Indes orientales. ( C. M. ) 4. DromrE ciBBEuSE. — D. Gibbosa (1). Carapace très-fortement bombée et sans bosselures notables en dessus ; dents frontales saillantes et pointues; la dent orbitaire supérieure et celle formée par l'angle supérieur de la fissure or- bitaire externe pointues et saillantes ; la dent orbitaire infé- rieure petite et obtuse. Bords latéro-antérieurs armés de cinq ou six petites dents coniques; l'espace entre les deux dernières oc- cupant plus du tiers de la longueur totale de ce bord. Bords latéro-postérieurs beaucoup plus courts que les bords latéro-an- térieurs. Pates antérieures médiocres et à peine bosselées ; bord supérieur de la main armé de cinq ou six pointes; pates sui- PI. 18, fig. 1. — Cancer Dromia, Lin. Amœn. Acad.t. VI, p. — Fabricius, Entom. Syst. t. II, p. 451.—Carcer dorminator, Herbst, t. 1, p. 250, PI. 18, fig. 103. — Dromia Rumphii, Fabr. Suppl. P- 359. — Latreille, Hist. nat. des Crust. t. V, p. 386; Encyc. PL. 258, fig. 1. (1) Latreille, Collection du Muséum. Suivant Latreille, cette espèce pourrait bien être la même que le D. ægagrophila de Fabri- eius ( Suppl. p. 36 ). 176 HISTOIRE NATURELLE vantes médiocres. Abdomen du mâle sans gouttières latérales , bien marquées; le dernier article triangulaire et presque équi- latéral ; pièces latérales rudimentaires. Taille, 2 pouces. Habite ? (G. M.) 5. DROMIE TROMPEUSE. — Dromia fallax (1). Carapace médiocrement bombée et bosselée en dessus. Fron avancé et divisé en trois dents triangulaires, dont les deux laté- rales sont relevées. Une petite dent pointue au-dessus de l'angle orbitaire interne , et une forte dent triangulaire occupant l'angle orbitaire externe. Bords latéro-antérieurs de la carapace armés de trois dents situées sur le même niveau que l'angle orbitaire externe, la premiére étant la plus grande et la dernière très- petite. Régions ptérygostomiennes hérissées de grosses tubercules. Pates antérieures médiocres, tres-noduleuses ; mais celles des deux paires suivantes courtes et larges. Abdomen du mâle creusé en gouttières de chaque côté. Poils très-courts et fauves. Longueur, 6 lignes. Habite l'Ile-de-France. ( G. M.) B. Bords latéro-antérieurs tres-concaves dans leur moitié antée- rieure. 6. DROMIE TRES-VELUE. — Dromia hirtissima (2). Carapace très-large ; front avancé, profondément sillonné sur la ligne médiane , et ayant les bords latéraux très-relevés; orbites avancés , armés à leur angle externe d’une dent pointue, au côté (1) Lamarck, Hist. des anim. sans vertébres, t. V, p. 264. — La Dromia artifisiosa de Fabricius, Suppl. p. 36 (Latreille, Hist. nat. des Crustacés, etc. t. V, p.385), me paraît devoir être la même espèce que la D. fallax de Lamarck. (2) Lamarck, Hist. nat. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 264.— Desmarest, Consid, sur les Crust. p. 137, PL. 18, fig. 1. DES CRUSTACÉS. 177 externe de laquelle se trouve une épine; bord latéro-antérieur de la carapace concave dans sa moitié antérieure, et armé d'une forte dent triangulaire ; une petite dent très-obtuse au milieu de sa portion convexe , et une troisième plus saillante au delà du sillon qui sépare ce bord du bord latéro-postérieur. Pates anté- rieures médiocres ; main très-déprimée en dessus. Tout l'animal est couvert ( excepté l'extrémité des pinces) d'un duvet très-court caché sous de longs poils jaunâtres peu serrés. Longueur, envi- ron 2 pouces. Habite le cap de Bonne-Espérance. (C. M.) $S Æspèces ayant la carapace aussi longue que large. 7- DROMIE PATES NODULEUSES. — D. nodipes. Carapace bombée , et présentant de chaque côté une gouttiére oblique , assez profonde entre les régions hépatiques, qui sont très-grandes, et les branchiales qui sont trés-petites ; beaucoup de pelits tubercules sur la partie antérieure de la carapace. Front trés-large et divisé en trois dents, dont les deux latérales très- larges et très-avancées; une dent au-dessus de l'angle orbitaire interne , et une autre trés-saillante à l'angle orbitaire externe. Bords latéro-antérieurs convexes et armés de quatre dents, dont la premiere grosse , aplatie , saillante et arrondie ; les deux sui- vantes médiocres, et la dernière rudimentaire. Pates des trois premières paires hérissées de gros tubercules arrondis. Habite ? (CG. M.) 8. DROMIE GLOBULEUSE. — Dromia globosa (2). Carapace très-bombée et lisse en dessus. Front très-incliné et armé de trois petites pointes ; une pointe au-dessus de l'angle ex- (1) Lamarck, Hist. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 264. — Guérin, Iconographie Crust. PL. 14, fig. 1. (2) Lamarck, Hist. des anim, sans vertèbres, t. V, p. 264. CRUSTACÉS, TOME II. 12 178 HISTOIRE NATURELLE terne de l'orbite. Bords latéro-antérieurs de la carapace divisés en deux portions par une grosse dent; la portion antérieure con- cave, la postérieure convexe ; une dent à peine distincte en avant du sillon qui sépare cette dernière portion marginale du bord latéro-postérieur, qui est très-court, et dirigé presque di- rectement en arrière. Pates grosses et très-courtes; celles de la dernière paire presque aussi grandes que celles de la troisième paire. Longueur, 10 lignes. Habite ? (C. M.) 9. DROMIE TÊTE DE MORT. — Dromia caput morluum (1). Carapace très-bombée et lisse. Front peu saillant: dent mé- diane rudimentaire ; un lobe arrondi au-dessus de l'angle orbi- taire interne ; angle orbitaire externe assez saillant ; dent orbi- taire inférieure très-obtuse. Bords latéro-antérieurs régulièrement convexes, et armés de quatre dents arrondies, peu saillantes ; bords latéro-postérieurs courts et un peu convexes. Pates à peine noduleuses. Habite l'Océan Indien, (CG. M.) 10. DROMIE UNIDENTÉE. — Dromia unidentata (2). Carapace globuleuse , armée de chaque côté d'une seule dent ; front divisé en deux lobes triangulaires ; pates médiocres. Taille , environ 16 lignes. Habite la mer Rouge. On trouve dans les marnes tertiairés de l’île de Shepey un petit Crustacé fossile qui me paraît appartenir au genre Dromie, mais dont je n'ai pu constater le mode de conformation des pates (1) Latreille, Collection du Muséum. (2) Ruppell, Crust. de la mer Rouge, p. 16, PL. 4, fig. 2. DES CRUSTACÉS. 179 postérieures ; sa carapace est bombée , presque circulaire , avec la région stomacale trés-grande et séparée par une dépression oblique des régions hépatiques, qui à leur tour sont séparées des régions branchiales par un sillon profond, et sont tres-petites ; le front est triangulaire , sillonné et incliné. Enfin les bords latéro- antérieurs sont armés de plusieurs dents, dont la derniere est grande ; on remarque aussi une petite dent à l'extrémité ante- rieure du bord latéro-postérieur. Je crois cette espèce encore inédite, et je la désignerai sous le nom de Dromia Bucklandir. Le Crustacé fossile figuré par Schlotheim, sous le nom de Brachyurites rugosus (Petref. p. 23, PI. 1), paraît se rapprocher aussi dés Dromies. GExre DYNOMÈNE. — Dynomene (1). M. Latreille a donné ce nom à un petit genre extrême- ment voisin des Dromies , mais qui s’en distingue facilement en ce que les pates de la quatrième paire sont semblables aux précédentes , et que celles de la cinquième paire seules sont petites et relevées sur les côtés du corps. La carapace est moins bombée et plus tronquée postérieurement que chez les Dromies ; la disposition des yeux, des antennes, des pates- mächoires externes et des pates antérieures est à peu près la même; les pates de la quatrième paire s'insèrent sur le même niveau que celles des deux paires précédentes, et sont, de même qu’elles, un peu comprimées; les pates postérieures sont très - grêles, et s’insèrent au - dessus et en arrière des troisièmes. Enfin, l’abdomen de la femelle est grand, et présente, entre le sixième et le septième segmens , deux plaques latérales, comme chez les Dromies , mais beau- coup plus grandes. On ne connait encore qu’une seule espèce de ce genre. (1) Latreille, Reg. anim. 2°. éd. t. IV, p. 69. — Desmarest, etc. 12, 180 HISTOIRE NATURELLE DYNOMÈNE wispine. — Dynomene hispida (1). Front triangulaire, recourbé en bas et dépourvu de dents ; angle orbitaire externe peu saillant et suivi de cinq dents pom- tues. Pinces creusées en cuiller. Face supérieure du corps couverte de poils courts et bruns. Longueur ; lignes. Habite l’île de France. (GC. M.) TRIBU DES HOMOLIENS. Les Anomoures dont se compose cette petite divi- sion sont, en général, remarquables par leur carapace épineuse et armée d'un rostre (PI. 22, fig. 1); par le mode d'insertion de leurs antennes, dont la paire in- terne n’a pas de fossette et ne peut pas se reployer sous le front; par leurs pates-mâchoires pédiformes (PL. 22, fig. 2); par la longueur ordinairement très- grande de leurs pates de la deuxième, de la troisième et de la quatrième paires, tandis que celles de la cin- quième paire sont très-courtes et ne servent pas ANA marche; par leur plastron sternal élargi (PI. 22, fig.4), et par plusieurs caractères moins importans. La pince qui termine leurs pates antérieures se compose de deux doigts de forme ordinaire; le tarse des pates des trois paires suivantes est styliforme, et les pates postérieures sont plus ou moïns complétement pré- hensibles. Nous ne connaissons que trois genres appartenant à cette tribu ; en voici les caractères : (1) Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 133, PI. 18, fig. 2. — Latreille, Règne anim. 2°. édit. t. IV, p. 69. — Guérin, Iconogra- phie, Crust. PL. 14, fig, 2.— Edw. Reg. anim. de Cuy. 35e. édit. Crust. PI. 40, fig. 2. DES CRUSTACÉS. 181 subchéliformes et à découvert ; cara- ? Gre. Homorx. pace quadrilatère. HOMOLIENS ayant les pates Carapace triangolaire; : a OnE postérieures chéliformes , et }rostre très-alongé. } £ © cachées sous les parties latérales | Carapace circulaire ; ; E, : : G'°, Lomi | de la carapace. Frostre rudimentaire. j \ Genre HOMOLE. — Aomola (1). Les Homoles sont remarquables par leur forme générale, aussi bien que par un grand nombre de particularités d’or- ganisation moins apparentes. Leur carapace (PI. 22, fig. 1), plus longue que large, est presque quadrilatère ; antérieu- rement la région stomacale en occupe toute la largeur; et les régions branchiales , quoiqu’elles ne se prolongent pas au- dessus de la base des pates, sont très-srandes. Les portions latérales de la carapace sont verticales. Le front est étroit, et avancé de manière à former un petit rostre; de chaque côté de sa base on remarque une grosse dent conique, di- rigée en avant. Les orbites sont extrêmement incomplets, même en dedans , où larticulation des pédoncules oculaires est à nu (Pi. 22, fig. 2); ils sont à peine limités en de- hors, et s’y continuent avec une large fosse oblique et très- superficielle, contre laquelle viennent s’appliquer les yeux. Les pédoncules oculaires sont cylindriques et divisés en deux portions, l’une interne, grêle et alongée, l’autre grosse, courte, et terminées par l'œil. Les antennes internes ne sont pas logées dans des fossettes ; leur article basilaire est presque globuleux , et s’avance au-dessous de Pinsertion des pédon- (1) Cancer, Herbst ; Dorippa, Lamarck; Homola, Leach, Zuol. mise. t. IL —Latr. Régne anim. de Cuvier.—Desmarest, Consid. sur les Crust.— Roux, Crust. de la Méditerranée. 182 HISTOIRE NATURELLE cules oculaires , les deux articles suivans sont très - longs ; le troisième porte, comme chez les Brachyures, deux petits filets multiarticulés très-courts. Les antennes externes s’in- sèrent presque sur la même ligne que les internes ; à leur base on remarque un gros tubercule auditif, qui est quel- quefois extrêmement saillant ; leur premier article est cylin- drique , assez gros, et de longueur médiocre ; le second est au contraire grêle et tres-long ; le troisième est fort court ; enfin le filet terminal est très-long. Le cadre buccal est qua- drilatère. Les pates-mdchoires externes sont presque pédi- formes, leurs trois derniers articles étant larges et presque aussi longs que les deux précédens , qui sont à peine apla- tis (PL. 22, fig. 3). Le plastron sternal ressemble beaucoup à celui des Dromies, et ne porte pas d'ouvertures génitales (PI. 22, fig. 4). Les pates sont très-longues ; celles de la première paire se terminent par une main presque cylin- drique, et celles de la cinquième paire se relèvent sur le dos, et sont subchéliformes. Enfin l'abdomen est très-large chez le mâle aussi bien que chez la femelle, et se compose de sept articles distincts ; chez la femelle, le premier anneau porte une paire d’appendices très-courts; ceux des quatre segmens suivans sont de même forme que chez les Brachyures; Pa- vant-dernier anneau ne présente aucun vestige d’appen- dices. Ainsi que nous l'avons déjà dit, les vulves , au lieu d’oc- cuper le plastron sternal comme chez les Brachyures, sont creusées dans Particle basilaire des pates de la troisième paire. La disposition des branchies est également remar- quable; on en compte quatorze de chaque côté du corps; la première est encore couchée en travers sous la base des suivantes et fixée à la base de la deuxième pate-mächoire. Mais les autres se dirigent toutes obliquement en haut, et se fixant au pourtour de la voûte des flancs. Une s’insère à anneau qui porte les pates-mächoires de la seconde paire, deux au-dessus de la base de la pate-mâchoire externe, deux au-dessus de la pate antérieure, trois sur chacun des DES CRUSTACÉS. 193 deux anneaux suivans, et deux au pénultième anneau. Il est aussi à noter que les cornéules sont carrées. Ce genre paraît être propre aux mers d'Europe. 1. HOMOLE FRONT ÉPINEUxX. — À. spinifrons (1). (Planche 22, fig. 1-4.) Rostre bidenté; dents orbitaires supérieures plus grosses que celles situées de chaque côté de la base du rostre et placées sur la même ligne. Région stomacale hérissée de neuf grosses épines, dont une médiane et postérieure, quatre mitoyennes disposées en carré, et deux latérales de chaque côté, situées à peu près sur la même ligne transversale ; bords latéraux de la carapace armés antérieu- rement d'une très-grosse épine, située à l'extrémité du sillon qui sépare les régions stomacales et hépathiques ; une seconde épine un peu moins forte, un peu plus en arrière , suivie d'une série de petites pointes ; point d'épines sur le reste de la carapace. Bras prismatiques et armés d'une rangée d'épines sur chaque bord ; mains un peu comprimées, et épineuses sur le bord inférieur seu- lement. Pates suivantes comprimées ; armées en dessous d'une rangée de petites épines et au-dessus d'une rangée d’épines assez fortes sur le troisieme article. Une grosse dent médiane, coni- que, sur le second anneau de l'abdomen. Corps couvert de poils fauves. Longueur, 18 lignes. Habite la Méditerranée. ( C. M.) 2. Homore DE Cuvier. — À. Cuvieru (2). Rostre unidenté, et armé à sa base de deux dents coniques très- fortes, et beaucoup plus saillantes que les dents orbitaires infé- (1) Cancre jaune, Rondelet, Poissons, v. 2, p. 405. — Cancer barbatus, Herbst, PL 42, fig. 3. — Doripe spinifrons , Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 245.— Homola spinifrons, Leach, Zool. Miscel. y. 2, tab. 88. — Latreille, art. Homole du nouv. Dict. d'hist. nat. 2e. éà. ; Encycl. atlas, PL 277, fig. 4, etc.— Des- marest, Consid. sur les Crust. p. 134, PL. 17, fig. 1. (2) Hippocarcinus hispidus, Aldroyande de Crustaceis, p. 179 et 184 HISTOIRE NATURELLE rieures, qui sont situées au-dessous. Carapace converle partout d'une multitude d'épines coniques , de grosseur variable. Bras et mains cylindriques et épineux partout. Pates suivantes armées de plusieurs rangs de dents spiniformes en dessus, et de deux rangées de dents plus fortes en dessous. Longueur, 6 à 8 pouces ; envergure, 2 pieds et demi ou même plus. & Habite la Méditerranée. (C. M. ) Genre LITHODE. — Zihodes (1). Les Lithodes ont été jusqu'ici rangées parmi les Oxyrhin- ques, à cause de la forme de leur rostre, mais ce n’est point là leur place, et c’est évidemment à la division des Ano- moures qu'elles appartiennent. C’est avec les Aptérures et surtout avec les Homoles qu'elles ont le plus d’analogie ; mais elles établissent le passage entre ces Crustacés et les Birgus. La carapace est triangulaire ou plutôt cordiforme, et sa surface supérieure est partout nettement limitée par une bordure épaisse et épineuse. Le rostre est horizontal et très-long ; sa base recouvre l’insertion des yeux, et le bord an- térieur de la carapace est très-court. Il n’y a point d’orbites ; mais une grosse dent conique se voit à la place occupée d'or- dinaire par l’angle externe de ces cavités. Les pédoncules oeu- laires sont très-courts. Les antennes internes s’insèrent loin de la ligne médiane, en dessous et en dehors des yeux; leur premier article est presque! cylindrique ; les deux suivans de longueur médiocre , et les filets terminaux conformés de la même manière que chez les Brachyures. Les antennes ex- ternes s’insèrent plus en arrière, et encore plus en dehors que les précédentes ; leur article basilaire est tout-à-fait en- 181, Homola Cuvieri, Roux, Crust. de la Méditerranée, PL 7. — Latreille, Règne anim. 2°. édit. t. IV, p. 68.— Guérin, Iconogra- plie, Grust. PI. 13, fig. 1. te] (1) Cancer, Linné, Herbst, ete — Znachus, Fabricius. — Maja, Bosc. > Lithodes, Latr. Hist. nat, des Crust. ete. — Leach, Des- amorest, etc. DES CRUSTACÉS. 185 clavé entre un prolongement du bord latéral du cadre buc- cal et le bord antérieur de la carapace; le second porte en dehors une dent conique , et le dernier article du pédoncule est long et grêle ; enfin la tige multiarticulée est assez longue. Le cadre buccaln'est distinctque latéralement où ses bords sont droits. Les pates-mdchoires externes sont pédiformes, et leur second article, qui est gros est court, porte en de- dans un prolongement fortement denté. Le thorax présente une disposition dont nous n'avons pas encore rencontré d'exemple , mais qui est générale dans la famille suivante : son dernier anneau n’est pas soudé aux précédens, mais libre et même mobile. Le plastron sternal est linéaire entre les pates de la première paire, mais devient ensuite très- large, et présente des sutures'transversales complètes entre les trois derniers segmens ; à l’intérieur du thorax on ne trouve ni selle turcique postérieure , ni apodème médian, ni canal sternal. Les pates de la première paire sont médio- cres et cylindriques ; les trois paires suivantes sont très-lon- gues et également cylindriques ; enfin, celles de la cinquième paire sont extrêmement petites, et reployées dans linté- rieur des cavités branchiales ; elles sont cylindriques, et ter- minées par une petite pince à doigts aplatis et extrêmement courts. L'abdomen est grand, triangulaire , et reployé contre le plastron ; sa partie basilaire est complétement solidifiée en dessous, mais dans la moitié terminale il n’est garni seu- lement que de plaques cornéo-calcaires isolées, qui paraissent représenter les six derniers anneaux. Chez la femelle il paraît u'exister de filets ovifères que d’un seul côté de l'abdomen. De même que chez les autres Crustacés Anomoures , les vulves ne sont pas situées sur le plaston sternal, mais occu- pent l’article basilaire des pates de la troisième paire. Les branchies sont disposées comme chez les autres ani- maux de cette tribu. 186 HISTOIRE NATURELLE LITHODE ARGTIQUE. — Lithodes arctica (CHA Rostre trés-alongé, armé à son extrémité de deux dents courtes et peu divergentes ; deux paires de dents latérales, et deux mé- dianes, une en dessus et une en dessous du rostre , cette dernière très-grande. Carapace armée en dessus de tubercules coniques, peu ou point spiniformes , et d’une bordure de grosses dents co- niques et tres-acérées, dont quatre dirigées en avant occupent la portion antérieure de chaque côté correspondante à la région hépatique , et les autres occupent les bords latéraux et postérieurs des régions branchiales. Une seule dent conique sur le côté ex- terne du deuxieme article des antennes externes. Pates des quatre premières paires hérissées de grosses dents coniques dans toute leur longueur. Longueur de la carapace, environ 5 pouces ; envergure, en- viron 2 pieds. Couleur jaune rougeûtre. De la mer du Nord. (C. M.) Il existe au Muséum une autre Lithode dont la patrie est in- connue, et qui parait différer spécifiquement de la précédente, à cause de la longueur et de la divergence des cornes terminales du rostre, et du grand développement des dents coniques du bord et de toute la surface supérieure de la carapace. Nous lui avons donné le nom de Lithode douteuse ; mais, n'ayant vu qu'un seul individu en maüvais état de conservation , nous n’osons l’in- scrire définitivement au nombre des espèces distinctes dont ce genre se compose. C'est cette espèce dont on voit une figure dans l'ouvrage de Séba (t. III, PL. 22, fig. 1 ). La Lithode figurée par Télésius sous le nom de Maia camtscha- (1) ZT'rold krabber , Pontoppiden, Hist. nat. de la Norwège, t. II, PL. 25. — Cancer maja, Lin. Herbst, t. I, p.219, PI. 15.—Par- thenope maia, et Inachus maia, Fabricius, Supplém. p. 354 et 358. — Lithodes maia, Leach, Malac. Brit. PI. 24. — Lithodes arctica, Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 240.—Desmarest, Consid. sur les Crustacés, p. 160, PL. 25. — Guérin, Iconegr. PL de var DES CGRUSTACES: 187 lica (1) paraît se rapprocher de l'espèce précédente, mais s’en distingue, ainsi que dela Lithode arctique , par la forme du rostre qui est beaucoup plus court que l’épine située au-dessous de sa base. GENRE LOMIE. — ZLomis. Le petit Crustacé dont j'ai cru devoir former ce genre nouveau a été confondu jusqu'ici avec les Porcellanes, aux- quelles il ressemble en effet beaucoup par sa forme générale, mais dont il diffère par plusieurs caractères très-importans, tels que la conformation de la queue, des antennes, etc. La carapace est déprimée, rétrécie antérieurement et tron- quée en arrière; elle ne dépasse pas le milieu de la base des pates de la troisième paire, et le reste de la face dorsale du corps est occupé par la base de l'abdomen. Le front est tronqué et armé d’une petite dent médiane ; il n’y a point de fosses orbitaires, etles pédoncules oculaires ont la forme de deux gros articles triangulaires qui se touchent par leur bord interne et portent les yeux à leur angle ex- terne. Les antennes internes sont médiocres; leurs trois premiers articles sont cylindriques, et elles se terminent par deux petits filets. Les antennes externes sont insérées en dehors des yeux et à peu près sur la même ligne ; elles sont grandes et terminées par une grosse tige multi-articulée garnie de longs poils à son bord inférieur. Les pates-mé - choires externes sont pédiformes; leur troisième article ne présente pas de dilatation notable, et les trois articles sui- vans sont très-gros. Le sternum est large, et le dernier anneau thoracique n’est pas soudé au précédent. Les pates de la première paire sont très-grandes, très-larges et ex- trémement déprimées ; le carpe est aussi grand que le bras et à peu près quadrilatère ; la pince est grosse, courte et (1) Mémoires de l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg , t. V (pour 1812), p. 339, PI. 5 et 6. 1838 HISTOIRE NATURELLE presque horizontale. Les pates des trois paires snivantes courtes, grosses et terminées par un article presque coni- que; celles de la cinquième paire {sont très-grêles , et re- ployées au-dessus des autres dans la cavité branchiale. L'ab- domen est très-large, mais lamelleux, reployé en dessous contre le sternum comme chez les Porcellanes, et ne pré- sente aucun vertige d’appendices appartenant au pénultième anneau. Nous ne savons rien sur les mœurs de ces petits Crustacés, dont nous ne connaissons, du reste , qu’une seule espèce. LOMIE HERISSÉE, -— L. hirta (x). Corps couvert en dessus de poils très-courts et trés-serrés. Mains presque aussi larges que la carapace. Paraît habiter les mers de l’Australasie. (C. M.) TRIBU DES PACTOLIENS. C'est avec beaucoup d'incertitude que nous placons ici un Crustacé fort singulier, décrit par M. Leach, sous le nom de Pactoie. Cet animal ressemble, par la conformation de la carapace, de la bouche et de lab- domen, à un Brachyure de la famille des Oxyrhinques, mais présente dans la structure de ses pates des ano- malies qui ne permettent de la confondre avec aucun des Décapodes précédemment décrits. En eflet, les pates antérieures sont adactyles, tandis que celles des deux dernières paires sont terminées par une pince didactyle. Voici la description que M. Desmarest en a donnée, d’après M. Leach : (1) Porcellana hirta, Lamarck, Hist. des anim, sans vert. t. V, p- 229. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 295. DES CRUSTACÉS. 189 Genre PACTOLE. — Pactolus (1). Antennes externes ayant leur premier article long et cy- lindrique. Pieds médiocrement longs et assez épais ; les deux antérieurs plus courts que les autres, non terminés par une main, mais pourvus d’un simple ongle crochu ; ceux de la seconde paire semblables; pieds de la troisième paire incon- nus ; ceux de la quatrième et de la cinquième paires didactyles. Carapace triangulaire, alongée, assez renflée de chaque côté en arrière, non épineuse en dessus, et terminée en avant par un rostre fort long aigu , mince et entier , sem- blable à celui des Leptopodies. 4bdomen de la femelle com- posé de cinq articles, dont le premier étroit, les trois sui- vans transverses, linéaires, et le cinquième très- grand, presque arrondi. Yeux très-gros, situés derrière les anten- nes , toujours saillans hors de leur fossette ; une seuie pointe derrière chaque orbite. Pacroze pr Bosc. — Pactolus Boseu (>). « Long d’un pouce 8 lignes, dont la moitié à peu prés appar- tient au rostre , qui porte de petites épines dirigees obliquement sur les côtés ; carapace lisse, brunâtre ; pieds variés de roux et de blanchäâtre. » Patrie inconnue ». (x) Leach, Zool. Miscel. t. IL. — Latreille, Desmarest, etc. (2) Leach, Zoolog. Miscel. v. 2, tab. 68. —- Desmarest, Consi- dérations sur les Crustacés, p. 162 PI. 23, fig. 2. 190 HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES RANINIENS. Les Raniniens se rapprochent beaucoup, par leur forme générale et par la conformation de leurs pates, des Hippiens, et surtout des Albunées. Leur carapace (PL. 21, fig. 1), convexe latéralement, mais presque droite d'avant en arrière, est large et tronquée antérieu- rement et graduellement rétrécie vers l'arrière. Les pédoncules oculaires sont logés dans des orbites, mais sont coudés et composés de trois pièces mobiles. Les antennes internes n'ont pas de fossettes et ne peuvent pas se reployer sous le front; les externes sont fort courtes, et très-grosses à leur base (fig. 2 et 4.) Les pates-mächoires externes sont très-alongées, mais nullement pédiformes, et en arrière de leur insertion, les régions ptérygostomiennes de la carapace se réunis- sent au plastron sternal, sans laisser d'ouverture pour l'entrée de l'eau dans la cavité branchiale. Le plastron sternal est très-large antérieurement, mais devient li- néaire entre les pates des trois ou quatre dernières paires ( PI. 21, fig. 2). Les pates antérieures sont très- comprimées, et leur doigt immobile fort peu saillant , de façon que le doigt mobile se reploie contre le bord antérieur de la main, à peu près comme dans les pates subchéliformes. Les pates suivantes sont toutes apla- ties, très-larges, et terminées par un grand article lamelleux, semblable à celui des pates natatoires des Brachyures nageurs ; celles des deux dernières paires s’insèrent plus ou moins haut au-dessus des précé- dentes, au-dessus desquelles elles se reploient. Enfin l'abdomen est très-petit, et chez le mâle ne recouvre même pas en entier les appendices fixés près de sa base. DES CRUSTACÉS. 191 Cette tribu se compose de trois genres reconnais- sables aux caractères suivans : portant sur le bord linéaire entre la externe un grand }RANINE. base des pates de | prolongement auri- la seconde paire. { culiforme. RANINIENS Second article des ayant le plas-( antennesexternes | point élargi en de- | Raniri, tron sternal hors. très-large entre la base des pates de la seconde paire, qui sont très-éloignées de }ranmoïor. celles de la troisième paire. GExre RANINE. — Ranina (1). Le genre Ranine, établi par Lamarck aux dépens des Albunées de Fabricius, présente un grand nombre de particularités d'organisation très-remarquables. La cara- pace de ces Crustacés est en forme de triangle renversé et un peu arrondi postérieurement (PI. 21, fig. 1) ; sa surface est un peu bombée et inégale; son bord antérieur est très-long, à peu près droit, et armé de fortes dents, dont la médiane constitue un petit rostre; ses bords latéraux se recourbent régulièrement en dedans, et son bord postérieur est fort étroit. L’anneau ophthalmique est complétement entouré par le front, mais la base des pédoncules oculaires est à décou- vert ; ces tiges se composent de trois pièces, dont la pre- mière est renflée, et la dernière cylindrique, et terminée par une cornée ovalaire ; elles sont fortement coudées et reçues dans un orbite très-profond, dans lequel leur portion terminale ne peut se reployer en arrière, mais avance ou recule dans une position longitudinale. Les antennes in- (t) Cancer, Rumph, Linné, Herbst, etc. — Ælbunea, Fabri- cius. — Aanina, Lamarck, Système des anim. sans vert.—Latreille, Desmarest, etc. 192 HISTOIRE NATURELLE cernes (PI. 91, fig. 3) ne sont pas logées dans une fossette comme chez les Brachyures, et leur premier article est très- grand et trèes-saillant ; les deux suivans sont cylindriques, et elles sont terminées par deux petits filamens multi-articulés très-courts. Les antennes externes sont grossesiet très-courtes ( PL. 21, fig. % ); elles s'insèrent à peu près sur la même ligne transversale que les internes et leur base est occupée par un grand article dont l'extrémité interne est perforée pour lin- sertion de la membrane auditive; le second article est beau- coup plus grand, et présente en dehors un prolongement en forme d'oreille, qui s’avance au-dessus de l’article suivant ; celui-ci est cordiforme, et porte une tigelle multi-articulée très-courte. Le cadre buccal est étroit, très-long, et ouvert en avant comme chez lesOxystomes. Les pates-méchoires ex- ternes là ferment complétement (PI. 21, fig. 2); à leur base ces organes sont complétement séparés de l’articula- tion des pates thoraciques antérieures par la réunion des régions ptérygostomiennes de la carapace avec le plastron sternal ; leur palpe ne dépasse que de peu leur second arti- cle, qui est étroit et très-long ; leur troisième article, beaucoup plus large et presque aussi long que le second , se termine antérieurement sur un bord oblique, et présente en dedans une échancrure pour l'insertion dela portion terminale de l'organe’, qui est courte, et caché d'ordinaire dans un sil- lon du bord antérieur de ce troisième article. Le sternum est d’une forme très-remarquable : entre la base des pates anté- rieures il est assez large, et constitue un plastron dont la forme se rapproche de celle d’un trèfle; mais ensuite il devient linéaire, présente dans toute sa longueur une suture médiane, et se recourbe brusquement en haut. Une grande portion de la voûte des flancs reste à découvert; les épimères des anneaux, qui portent les deuxième, troisième et qua- trième paire de pates, ne se joignent à la carapace qu’assez loin au-dessus de la base de ces organes; enfin la disposition intérieure du thorax est également remarquable. Les pates antérieures sont très-fortes’ mais de longueur DES. CRUSTACÉS, 103 médiocre ; la main est très-aplatie, et se termine par une pince tellement infléchie, que le doigt mobile vient s’appli- quer contre le bord antérieur de la main, et qu’elle ressem- blerait à une pate subchéliforme , si angle antérieur et infé- rieur de la main ne se prolongeait inférieurement de manière à constituer un doigt immobile. Les pates des quatre paires suivantes sont à peu près de même grandeur , et se termi- nent toutes par un tarse lamelleux ; mais la forme de cet article varie, et leur disposition n’est pas la même; celles de la deuxième et de la troisième paire s’insèrent sur le même niveau que les antérieures; mais les quatrièmes sont placées au-dessus des troisièmes, et les dernières sont remontées au- dessus, et même en avant des pénultièmes ; aussi, dans leur position ordinaire , ces deux dernières paires sont-elles pla- cées au-dessus des autres. Enfin , le tarse des pates de la se- condé et de la troisième paire est à peu près triangulaire ; tandis que celui des pates de la quatrième et de la cin- quième paire est hastiforme, leur bord antérieur étant arqué en S, et leur bord postérieur, qui est très-courbe, venant se joindre au bord antérieur à l'extrémité de larti- cle. L’abdomen est de grandeur médiocre, mais il est à peine recourbé sous le sternum , et ses quatre premiers anneaux sont dirigés en arrière au-dessus du sternum : on y compte sept articles, dont les dimensions diminuent progressive- ment. Dans le mâle, les appendices de cette portion du corps ont à peu près la même disposition que chez les Brachyures. Les pulves sont creusées dans l'article basilaire des pates de la troisième paire comme chez les Macroures. Les bran- chies offrent une disposition semblable à celle des Bra- chyures ; mais on remarque dans la conformation de la cavité respiratoire une particularité dont nous ne connais- sons pas d'autre exemple, De même que chez les Leucosiens, la carapace se joint au sternum et à la cavité des flancs, sans laisser, au-dessus de la base des pates ou des pates-mâchoires aucun espace pour l'entrée de l’eau nécessaire à la respira- CRUSTACÉS, TOME I. 13 194 HISTOIRE NATURELLE tion; mais le canal afférent, au lieu d’être pratiqué à côté du canal efférent, sur les côtés de la bouche, est situé en arrière et va déboucher par une ouverture particulière au- dessous de la base de labdomen. RANINE DENTÉE. — Ranina dentaita (1). (Planche 21, fig. 1-4.) 5 Carapace couverte de tubercules peu saillantes, étroites et trés- alongées; bord latéro-antérieur concave chez le mâle, arqué en sens contraire chez la femelle, et divisé en sept lobes, dont le médiane ou frontal très-peu saillant, présente au milieu un rostre triangulaire, et de chaque côté une dent saillante ; les lobes mi- toyens internes sont gros et terminés par une seule dent ; les suivans (ou mitoyens externes) sont armés de deux dents, et les lobes externes de trois, qui chez le mâle sont aplatis, triangu- laires et assez grands. Immédiatement en arrière de ce lobe in- terne on remarque sur le bord latéral de la carapace un pro- longement à peu près de même forme et également tridenté ; dans le reste de son étendue, le bord latéral est très-finement dentelé. Pates antérieures chagrinées; deux grosses épines sur le bord supérieur du carpe et de la main ; cinq dents sur le bord inférieur de la main; pince mobile, dentelée en dessus et en dessous. # Ce Crustacé habite les mers de l'Inde, et se trouve aussi à l’Ile- de-France. Suivant Rumpbh , il viendrait à terre et aurait l’habi- tude de grimper jusque sur le faîte des maisons. (C. M.) (1) Rumph, Mus. tab. 5, fig. T. U. — Cancer raninus, Lin. Mus. Lud. Ulr. 130. — Herbst, t. II, p. 3, PI. 22, fig. 1. — Ra- nina serrata , Lamarck, Syst. p. 256, et Hist. des anim. sans vert. t. V,p. 225. — Ranina dentata, Latreille, Encyclop. t. X, p. 268. — Ranina serrata, Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 140. — Guérin, Iconogr.Crust. PI. 14, fig. 3.—Edywv. Reg. anim de Cuvier, 3e, éd. Crust. PL. 41. DES CRUSTACÉS. 109 Le Cancer norstres (1), figuré par Rumph, et confondu par plusieurs auteurs modernes avec le Raninoïde lisse et avec l’Albu- née dentée, paraît appartenir à ce genre ; la forme générale et la disposition des pieds est en effet la même que dans la Ranine dentée ; mais si la figure de Rumph, qui a été reproduite sou- vent, est exacte, la conformation des antennes pourrait bien être assez diflérente pour autoriser une distinction générique. Du reste, la Ranine dorsipède se distingue par l'existence de sept grandes dents spiniformes sur le bord antérieur de la carapace, qui est droit. Le Crustacé fossile désigné par Ranzani sous le nom de Rawrwa ALDROYANDI (2) appartient à la tribu des Raniniens, et paraît se rapporter au genre Ranine; sa carapace est oblongue , tronquée en avant, rehordée latéralement , et garnie de nombreuses stries crénelées transversales. Gevre RANILIE. — Ranilia. Il existe dans la collection du Muséum un Crustacé très- mutilé, qui est voisin des Ranines et des Raninoïdes, mais qui en diffère assez pour nous paraître mériter de devenir le type d’une nouvelle division générique. Sa forme générale est tout-à-fait celle des Ranines , si ce n’est que le bord an- térieur de la carapace est très-courbe au lieu d'être à peu près droit. Les orbites sont dirigées très-obliquement en bas et en avant, de manière à représenter par leur réunion un V renversé. Les antennes externes sont dirigées en avant ; ea QG) Rumph. Amboin. PI. 10, fig. 3. — fanina dorsipes, Latreille, Encyclop. t. X, p. 268 et PI. 287, fig. 2 (d’après Rumph). (2) Sepites saxum os sepiæ imitans effosum in agro Bononiensi Aldrovande, Mus. metal. p. 451. — Spada. Corporum lapidefacto- rum agri Veronensis catalogus, tab. 8, fig. 1.— Æemipes sulcatus, Desmarest, Nouv. Dict. d'hist. nat. 2°. éd. t, VIII, p. 512. — Ra- nina Aldrovandi, Ranzani, Mem. ài storia naturale deca prima, p- 53, tab. 5; et Opuscoli scientifici di Bologna, t. II, PL: 14, fig. 3 et 4. — Desmarest, Crust. fossiles, p. 121, PI. 10, fig. 5-7, Pl xr, fige de 19: 106 HISTOIRE NATURELLE leur article basilaire est un peu dilaté en dedans, mais ne présente pas en dehors de prolongement auriculiforme , et ne dépasse pas l'insertion de Particle suivant , qui est gros et cylindrique. Les pates -mdchoires externes ont à peu près la même forme que chez les Ranines, mais leur troi- sième article est plus long que le second, et donne insertion au quatrième article, tout près de son extrémité ; le plastron sternal présente aussi à sa partie antérieure la même dispo- sition , et devient aussi linéaire entre les pates de la seconde paire, maisentre celles de la troisième et de la quatrième paire il s’'élargit de nouveau et y forme un disque hexagonal un peu concave, Les pates sont conformées de a même manière que chez les Ranines , et l'abdomen ne paraît présenter rien de particulier ; mais dans l'individu que nous avons observé, les derniers anneaux de cette portion du corps, ainsi que le tarse des pates des quatre dernières paires, manquaient. RANILIE MURIQUEE. — Ranilia muricata. Carapace lisse postérieurement, mais présentant dans sa partie antérieure une foule de petites lignes (ransversales piliferes ; rostre mince et arqué; bord anterieur de la carapace armé de chaque côté de quatre dents aiguës, dont les internes constituent les angles internes des orbites, et les troisièmes surmontent l'angle externe de ces cavités, qui se prolongent cependant un peu plus loin au-dessous. Pates antérieures courtes; carpe grand, granu- leux, et armé en dessus d'une épine terminale : main muriquée et armée en dessus d'une seule épine aiguë ; son bord inférieur droit et sans dentelure. Longueur de la carapace, 16 lignes. Patrie inconnue. (C. M.) Genre RANINOIDE. —- Raninoides. Le Crustacé, dont nous formons le genre Raninoïde, a beaucoup d’analogie avec Jes Ranines, et a été jusqu'ici confondu avec eux, mais il s'en distingue jar la conforma- DES CRUSTACÉS. 107 *tion des pates postérieures du sternum et de quelques autres parties. La carapace est près de deux fois aussi longue que large, et sa face supérieure , parfaitement lisse, est presque horizontale d'avant en arrière, mais courbe transversale- ment. Le bord fronto-orbitaire est un peu moins large que la portion médiane de la carapace, et fortement denté ; un rostre triangulaire recouvre la base des pédoncules ocu- laires, dont la portion terminale est large, grêle et suscep- tible de se reployer en dehors et arrière dans une orbite profonde. Les antennes sont disposées comme chez les Ra- nines, si ce n’est que l'oreille externe de la grosse pièce basi- laire est moins grande ; les pates-mdächoires externes ont aussi à peu près la même forme, mais leur quatrième article s'insère plus près de l'extrémité de l’article précédent. La portion antérieure du plastron sternal est conformée de la même manière que chez les Ranines, mais au lieu de devenir linéaire entre les pates de la deuxième paire, ce bouclier ventral s’élargit de nouveau entre les pates de la deuxième et troisième paires, qui sont tres-éloignées entre elles, et ne devient linéaire qu’au devant des pates de la quatrième paire. La disposition des épimères et des pates des quatre premières paires est la même que dans les Ranines ; mais les pates postérieures sont presque filiformes, et s’insèrent en dessus des pates de la troisième paire. L’abdomen ne présente rien de remarquable, RANINOÏDE LISSE. — À. levis (1). Bord latéro-antérieur de la carapace divisé en cinq lobes tron- qués par quatre échancrures étroites et très-profondes ; le lobe moyen frontal armé de trois dents, dont la médiane constitue un rostre triangulaire ; une seule dent à l'angle interne des lobes (1) Ranina dorsipes, Lamarck, Coll. du Muséum. — Desmarets, Consid. sur les Crustacés, p. 140, PI. 10, fig. 2. — Ranina lœvis, Latreille , Encyclopédie, t. X, p. 268. 1 # 198 HISTOIRE NATURELLE mitoyens, et deux à l'extrémité des lobes externes ; une forte dent spiniforme sur le bord latéral, près de l'angle orbitaire externe. Pinces de même forme que chez les Ranines; deux épines au bord supérieur du tarse, une au bord supérieur de la main, et plusieurs sur son bord inférieur ; doigt mobile à tranchant non dentelé; des dents aiguës sur le bord du doigt immobile {Longueur de la carapace, 14 lignes ; longueur totale du corps, 26 lignes. C’est dans le voisinage de la tribu des Raniniens que nous -paraît devoir prendre place le Grustacé décrit, par M. de Fréminville , sous le nom d’Eryon des Anrizes (4). Voici la description que ce naturaliste en donne : « Sa longueur totale est d’un pouce et demi sur environ sept lignes de largeur, Sa carapace , de forme elliptique, est tronquée en avant, et armée dans cette partie de six dents inégales. Elle est sillonnée et rugueuse antérieurement, gla- bre à sa partie postérieure; la tête se prolonge en avant de la troncation de la carapace; son ouverture buccale est étroite et alongée ; les antennes excessivement courtes et peu poilues; il n’y en à que deux (2) ; les yeux, sessiles et fort peu distincts, sont placés en dehors de ces antennes, et n'apparaissent que comme deux petits tubercules à peine gros comme une tête d’épingle. L’abdomen est alongé, mais de moitié moins long que la carapace ; il est composé de six articu- lations, divisées en cinq lobes. Il se termine par un onglet et quatre appendices membraneux et ciliés, qui composent la queue, et sont ordinairement repliés en dessous, quand l’animal ne s’en sert pas pour nager. En avant et sous la ca- rapace sont deux bras longs et forts, absolument conformés comme ceux des Ecrevisses, et terminés de même par une (1) Eryon caribensis, Fréminville, Annales des scien. nat. 1re. série, t. XXV , p. 275, PL 8, B. (2) Il-est probable que les antennes internes ont échappé à l'observateur. DES CRUSTACÉS. 109 pince dont les mâchoires sont fortement dentelées. A l’abdo: men sont attachées quatre paires de pates (4) tout-à-fait ana- logues à celles des Albunées; elles sont aplaties, ciliées, et terminées par un ongle tranchant en forme de faucille ou de croissant. La seconde paire de pates, beaucoup plus courte que les autres, est insérée au-dessus (2).» FAMILLE DES PTÉRYGURES. Les Décapodes, dont cette famille se compose, ont été jusqu'ici rangés parmi les Macroures, à raison de l'existence d’appendices latéraux à l'extrémité de leur abdomen; mais ils ne présentent jamais, comme les Macroures proprement dits, un abdomen très-déve- loppé, et conformé de manière à devenir l'organe prin- cipal de la locomotion. Tantôt les appendices du pénultième segment abdominal sont très-courts, nul- lement lamelleux, et propres seulement à accrocher l'animal dans ia coquille qu’il habite(3); tantôt ils sont folliacés et assez grands, mais ne se réunissent pas avec le dernier sesment de l’abdomen, de facon à con- stituer une nageoire caudale en éventail (4); d’autres fois, cependant, ils aflectent cette disposition, mais alors l'abdomen est très-mince et reployésousle thorax, comme chez les Brachyures (5). Les appendices des au- (1) L'auteur se trompe évidemment, car c'est au thorax que les pates doivent s'insérer. {2) Ges pates paraissent être celles de la derniére paire, qui sont remontées au-dessus des autres. (3) PL 25, fig, 9; 10 et 11. (4) PL ax, fig. 15i, et fig- 13. (5) PI 22, fig. 5et 7. 200 HISTOIRE NATURELLE | tres anneaux de l'abdomen sont très-imparfaits, et sont ordinairement filiformes chez la femelle : le mâle en manque quelquefois complétement, et en général n’en présente que deux paires; du reste, ces organes n’ont jamais la forme de fausses pates natatoires, comme nous le verrons toujours chez les Macroures. Quant à la conformation générale du corps, la disposition des appendices de la tête et la forme des pates, nous ne pouvons dire presque rien de général ; il est seule- ment à noter que le dernier anneau thoracique n’est jamais soudé aux précédens, et que les pates y atte- nantes sont petites, reployées au-dessus des autres, etterminées par une pince plus ou moins bien formée. Nous diviserons cette famiile en trois tribus, comme nous l’avons déjà montré dans le tableau placé à la page 167. TRIBU DES HIPPIENS. La tribu des Hippiens (ou Hippides, Latreille (1) se compose d’un petit nombre de Crustacés anomoures, qui paraissent conformés essentiellement pour fouir dans le sable, et qui présentent tous des formes assez bizarres. Leur carapace ; moins large que longue, et très-convexe transversalement, présente toujours de chaque côté un grand prolongement lamelleux qui recouvre plus ou moins la base des pates; postérieu- rement elle est tronquée, et semble se continuer avec la portion antérieure de l'abdomen, qui est très-large et lamelleuse latéralement ( Pl. 21, fig. 9 et 14 ). L'une des paires d'antennes , soit l’interne , soit l’ex- (1) Latreille, Regne anim, de Cuvier, {. IV, p. etc. Ko” CU ” PL 4 DES CRUSTACES. 201 terne, est toujours très-longue. Les pates-mdchoires externes ne présentent pas une conformation semblable à celle qui se voit chez la plupart des Crustacés dont nous nous sommes occupés jusqu'ici ; elles n’ont ni fouet ni palpe, et leurs trois derniers articles sont très-développés ( PI. 2r, fig. 10 et 15, c). Le sternum est linéaire, et les pates imparfaitement extensi- bles; celles de la première paire sont monodactyles ou subchéliformes, et celles des deux ou trois paires suivantes sont terminées par un article lamelleux propre à fouir. Les pates postérieures sont filiformes, semi-membraneuses, recourbées en avant, et cachées, entre les parties latérales de la carapace et la base des pates précédentes. Le pénultième anneau de l’ab- domen porte toujours une paire de fausses pates, terminées par deux lames plus ou moins ovalaires ciliées ; mais ces appendices sont recourbés en avant, et ne s'appliquent pas contre le septième segment de manière à former avec lui une nageoire caudale en éventail, comme nous le verrons chez les Macroures (PL. 27, fig. 2 et 15). Les vulves se voient sur le premier article des pates de la troisième paire(Plar, fig. 18). Enfin les Branchies sont disposées sur une seule ligne et insérées par un pédoncule qui naît vers le tiers inférieur de leur face interne. On divise cette tribu en trois genres, dont voici les caractères les plus saillans : 202 HISTOIRE NATURELLE Genres. Pates antérieures subchéli- Antennes externes | formes. fréior larges, courtes, et ter- minées par un filet multi-articulé rudi-} Pates antérieures cylindri- mentaire. ques, monodactyles, et nulle- AzBunre. ment subchéliformes. un filet multi-articulé, gros et très-long. "SNAIddiH SH AAIUL Antennes externes très-grandes, et terminées “ Hippe. Gxvree ALBUNÉE. — A/bunea (1). Les Albunées sont de tous les Hippiens ceux qui ont le plus d’analogie avec les Ranines, tant par leur forme géné- rale que par la disposition de leurs pates (PI. 21, fig. 9). Leur carapace droite d’avant en arrière, et bombée trans- versalement, ne se prolonge que peu au-dessus de la base des pates; antérieurement elle est terminée par un bord presque droit qui en occupe toute la largeur; postérieurement elle est ovalaire, et fortement échancrée pour l'insertion de l’abdo- men. Une petite pointe médiane représente le rostre. Les pédoncules oculaires sont larges et lamelleuses; tandis que les yeux, situés sur leur bord externe, sont extrêmement petits. Les antennes internes (fig. 11) sont extrêmement grandes ; leur portion basilaire est coudée, et elles se ter- minent par un seul filet multi-articulé, plus long que le corps, un peu aplati et cilié sur les bords. Les antennes externes (fig. 12), insérées à peu près sur la même ligne que les internes, sont grosses, courtes, et terminées par une tigelle composée seulement de sept à huit petits arti- cles (fig. 12). Les pates-mächoires externes sont plus ou moins pédiformes; leurs second et troisième articles (x) Cancer, Lin. Herbst, etc. — Albunea, Fabricius, Latreille, Desmarest , etc. DES CRUSTACÉS. 203 sont presque cylindriques, et la portion terminale formée par les trois derniers articles est quelquefois aussi lon- gue et presque aussi grosse que la portion basilaire. Les pates sont courtes ; celles de la première paire se terminent par une grande main plutôt subchéliforme que chéliforme, le doigt mobile se rabattant sur son bord antérieur , de l'angle inférieur s’avance à peine, et par conséquent ne con- stitue réellement pas un doigt immobile. Les pates des trois paires suivantes sont à peu près de même forme, et se ter- minent par un article falciforme. Les pates postérieures sont presque filiformes. Le premier anneau de l’abdomen est petit, et recu dans une échancrure de la carapace; le second est au contraire très-grand , et présente de chaque côté un grand prolongement lamelleux, qui chevauche un peu sur la cara- pace ; le troisième et le quatrième segment abdominaux dimi- nuent progressivement de largeur et de longueur , mais sont à peu près de même forme que le second; tandis que le cin- quième, le sixième et le septième sont très-étroits, et ne pré- sentent pas de prolongement latéral; le sixième porte une paire de fausses pates natatoires terminées par deux lames ovalaires, et le septième a la forme d’une lame presque circu- laire (fig. 159: 1. ALBUNÉE SYMNISTE. — Æ/bunea symnista (1). Une échancrure très-profonde et semi-circulaire au bord anté- rieur de la carapace, au-dessus de l'insertion des pédoncules ocu- laires; la portion moyenne de ce bord armée de dents tres-aiguës, et deux autres dents spiniformes a son angle externe ; pédon- cules oculaires beaucoup plus longs que larges ; tarse des pates de la troisième paire plus large que celui des pates précédentes. (1) Cancer dorsipes, Herbst, vw. 2,p.5, Pl 22, fig. 2. — Albu- nea symnista, Fabr. Suppl. p. 397. —- Latreille. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 224. — — Desmarest, Consid. sur les Crust. p.173, PL. 20, fig. 5. — Guérin, Iconog. Crust. PI. 15, Ês- 1. — Edw. Règne anim. de Cuvier, 3. édit. Crust. PI. 42, gd: 204 HISTOIRE NATURELLE De longs poils sur les bords de la carapace et des pates. Longueur (de la carapace), ro lignes. Habite les mers d'Asie. (C. M.) 2. ALBUNÉE ÉCUSSONNÉE. — Æ{bunea scutellata (1). (Planche 21, fig. 9-13.) Carapace à peine échancrée, et sans dentelures ni épines no- tables à son bord antérieur ; pédoncules oculaires beaucoup plus larges que longues, et tronquées antérieurement. Longueur (de la carapace), 7 lignes, ( C. M. ) Gzexre REMIPÉDE, — Remipes (2). Les Remipèdes ont la carapace assez régulièrement ova- laire, bombée, et moins d’une fois et un quart aussi longue que large (PI. 21, fig. 14). Le front est assez large et tronqué. Les orbites sont semi-circulaires, et leur angle externe est beaucoup plus sailiant que le front. L’anneau ophthalmique est recouvert en dessus par le front, mais n’est pas entouré par la carapace; les pédoncules oculai- res se composent de deux portions mobiles : l’une basilaire, grosse et courte; l’autre terminale, cylindrique, grêle, portant à son extrémité une très-petite cornée imparfaite- ment-rétractile; les yeux, en effet, peuvent à peine se reployer en arrière comme chez la plupart des Décapodes, mais avancent et reculent un peu par les mouvemens de la portion basilaire de leur pédoncule. Les antennes in- ternes s’insèrent au-dessous de la base des pédoncules ocu- laires, et sont très-grandes; leur portion basilaire se com- pose de trois articles à peu près de même grosseur , et leur (1) Desmarest, Considér. sur les Crustacés, p. 173. (2) Squilla, Pétiver. — Cancer, Herbst. — Hippa , Fabricius. — Remipes, Latreille, Desmarest, etc.— Latr, Règne anim. de Cuvier, are. éd. t. II, p. 28, —Lamarck, Hist. des anim. sans vert, t. V, p.229 DES; CRUSTACÉS. 20) portion terminale de deux longs filets multiarticulés, oros, et dirigés en avant (b, fig. 1%). Les antennes externes s’inserent en dehors des internes presque sur la même ligne et sous le bord latéro-antérieur de la carapace : elles sont courtes, mais très-larges ; leur premier article est beaucoup plus large que long; le second et le troisième sont à peu près de mêmes dimensions, et les suivans diminuent rapi- dement de volume. Le cadre buccal n’est pas fermé antérieu- rement. Les pates-mächoires externes sont larges et cour- tes ; leur premier article est presque globuleux , et ne porte ni palpes ni fouet; le second article, qui chez les Brachyures est si grand, est ici rudimentaire , et c’est le troisième , qui, devenu très-grand et presque ovalaire, constitue à lui seul l'espèce d’opercule formé d'ordinaire par les deuxième et troi- sième articles réunis; les trois derniers articles forment une espèce de grande griffe, qui se rabat contre le bord anté- rieur du troisième article (c, fig. 15). Les pates-mâchoires de la seconde paire manquent également de fouet, mais ont un palpe flabelliforme; il en est encore de même des pates- mächoires antérieures; leur palpe est lamelleux , dilaté anté- rieurement et disposé à peu près comme chez les Oxystomes, Les mdächotres de la seconde paire ne présentent rien de bien remarquable ; celles de la première paire sont très-petites, et refoulées en avant, entre la mandibule et la lèvre supé- rieure, qui est très-grande et fort saïllante. Enfin la mandi- bule , qui est fortement dentelée, porte un palpe composé de deux petits articles lamelleux, séparés du corps de la mandibule par un grand sillon membraneux. Le sternum est linéaire. Les pates antérieures;sont longues ; leurs deuxième et troisième articles sont élargis, mais les trois derniers sont cylindriques, et le dernier, qui est presque aussi long que le précédent, est un peu aplati, pointu, et incapable de se reployer contre le précédent. Les pates des deux paires sui- vantes sont grosses et terminées par une grande lame has- tiforme; celles de la quatrième paire se tiennent par un petit article presque conique. Enfin celles de la cinquième 206 HISTOIRE NATURELLE paire, grêles, longues et membraneuses, sont reployées sous les prolongemens latéraux de la carapace. Le dernier anneau thoracique, qui porte ces appendices, est-complet en des- sus, mobile, et pas recouvert par la carapace, de manière qu’on pourrait facilement le prendre pour le premier seg- ment de l'abdomen. Celui-ci est très-grand, et présente de chaque côté un prolongement lamelleux ovalaire qui che- vauche sur la carapace; son bord postérieur est échancré pour loger le second anneau abdominal, qui est ovalaire ; le troisième et le quatrième segment diminuent progressive- ment de volume ; le cinquième et le sixième sont également petits, mais sont soudés entre eux ; enfin le septième seg- ment a la forme d’une grande lame triangulaire, dont la longueur excède celle de tout le reste de l'abdomen ( fig. 15). Les trois prémiers anneaux portent, chez la femelle, des filets ovifères simples ; le quatrième et le cinquième anneau sont dépourvus d’appendices , tandis que le sixième anneau porte une paire de fausses pates natatoires très-grandes , terminées par deux lames ovalaires relevées, qui sont d'ordinaire re- ployées en avant (d, fig. 14). REMIPÈDE TORTUE. -— À, testudinarius (1). (PI. 21, fig. 14-20.) Carapace couverte de petites stries transversales crénelées , courtes et arquées. Front échancré au milieu, et moins saillant que les angles orbitaires externes; bords latéraux de la carapace minces et surmontés d’un sillon garni de petits bouquets de poils très-courts , de manière à paraître dentelé. La longueur des pates antérieures varie suivant les sexes. Longueur de la carapace, en- ron 19 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. (GC. M.) (1) Squilla barbadensis ovalis , Pétiver, Pætrigraphia americana, tab. 2, fig. 9. — Hippa adactyla, Fabricius , Supplém. p+ 370. — Cancer emeritus , Herbst, 82, p. 8, PI. 12, fig. 4. — Latreille, DES CRUSTACÉS. 207 Genre HIPPE. — Zippa. Le genre Hippe, établi par Fabricius, mais avec des li- mites beaucoup plus étendues que celles admises aujour- d'hui, ne comprend, dans l'état actuel de la science, que les Hippiens , dont les antennes externes sont terminées par un long et gros filet multi-articulé. Le corps de ces Crus- tacés est de forme ovalaire ou plutôt ellipsoïde, étant un peu moins large en avant qu’en arrière. La carapace, tron- quée postérieurement , est très-convexe transversalement, et présente vers le milieu un sillon transversal, courbe, qui indique la ténuité postérieure de la région stomacale; son bord latéro-antérieur est concave, et son bord latéro-posté- rieur très-convexe. Le rostre est petit et triangulaire; de chaque côté de sa base est une échancrure qui laisse à dé- couvert l’insertion des pédoncules oculaires et des antennes internes, et qui est bornée en dehors par une dent saillante qui s’avance au-dessus du bord interne des grandes an- tennes. L’anneau ophthalmique, recouvert dans sa partie moyenne par le rostre, est en forme de fer à cheval, et ses deux extrémités se voient à découvert ; les pédoncules ocu- laires, insérés à son extrémité, se composent de trois pin- ces, dont les deux basilaires, très-courtes , se reploient sous la carapace en forme de V, et dont la dernière, grêle, cylin- drique et très-longue, s’avance entre les antennes internes et externes, et se termine par un petit renflement pyriforme que porte la cornée. Les antennes internes sont de grandeur médiocre, et leur article basilaire, cylindrique et un peu recourbé en dedans, n’est guère plus gros que le suivant, qui porte du côté externe une forte dent dirigée en avant; le troisième article est court, et donne insertion à deux ti- Genera , Crust. et Insect. v. 1, p. 45, Règne animal, 1°. éd. t. III p- 28, PI. 12, fig. 2. — Encyclop. t. X, p. 281, PI. 308 , fig. 3. — Desmarest, Considérations sur les Crustacés, p. 195, PL. 29, fig. 1. — Guérin, Iconog. Crust. PL. 15, fig. 3. — Edw. Reg. anim, de Cuv. 36. édit. Crust. PL. 42, fig. 1. 208 HISTOIRE NATURELLE gelles multi-articulées, plus longues que la portion basilaire de l’interne, dont la supérieure dépasse l’inférieure. Les an- tennes externes sont fort grandes, mais échappent facile- ment à l'attention , car elles sont d'ordinaire reployées en ar- rière et cachées presque en entier entre la bouche et les pates- mâchoires externes. Le premier article de leur pédoncule est petitet peu apparent ; le second est grand, et armé en avant de deux dents spiniformes, dont lexterne est de beaucoup la plus forte; les deux articles suivans sont petits, et for- ment par leur réunion une masse globuleuse, d’où naît un dernier article pédonculaire , cylindrique, qui porte à son tour le filet multi-articulé terminal ; celui-ci est très-gros , à peu près de la longueur de la carapace, et garni en dehors d’une double rangée de longs poils. Les pates - mächoires externes sont grandes et operculiformes , mais leurs deux premiers articles sont très- petits, et c’est le troisième seulement qui présente cette disposition ; les trois derniers articles forment un long appendice mince et lamelleux, qui s'insère dans une échancrure de l’angle externe de Particle précédent, et se reploie sous son bord interne, mais ne con- stitue pas une griffe, comme chez les Remipèdes. Le palpe des deux paires de pates-mâchoires suivantes se termine par un élargissement lamelleux. Les pates sont courtes et cachées sous la carapace ; celles de la première paire, grosses, et appliquées d'ordinaire contre la bouche, 'se terminent par une lame ciliée, presque ovalaire. Le tarse des deux paires de pates suivantes est la- melleux et hastiforme, et celui des pates de la quatrième paire est gros, conique et très-court. Les pates postérieures, longues , membraneuses et très-grêles , sont reployées comme d'ordinaire entre la partie latérale de la carapace et la base des pates précédentes. Le dernier anneau thoracique n’est pas libre et à découvert comme chez les Remipèdes ; mais le premier article de labdomenest à peu près de même forme, et les anneaux suivans présentent aussi la disposition que nous avons déjà remarquée chez ces Crustacés. DES CRUETACÉS. 20 Q Hippe ÉMÉRITE. — Âippa emerita CH}: Carapace garnie de petites lignes rugueuses, transversales, qui y donnent une apparence squammeuse ; un sillon transversal droit devant le front , et un autre moins marqué de chaque côté à moitié distance entre le premier et le sillon post-stomacal. Ar- ticle terminal des pates antérieures ovalaire et arrondi au bout. Épine externe du grand article basilaire des antennes externes dépassant de beaucoup la portion globuleuse formée par le qua- trièéme article pédonculaire de ces organes. Longueur, 1 pouce à 16 lig. Habite les côtes du Brésil, (C. M.) HiPPE ASIATIQUE. — Âippa asiatica (2). Article terminal des pates antérieures terminé presque en pointe ; portion globuleuse du pédoncule des antennes externes très-grosse et presque aussi saillante que l’épine externe des deux articles basilaires de ces appendices ; du reste semblable à l’espèce précédente, dont elle n'est peut-être qu'une variété. Taille, 2 pouces un quart. Habite les mers d’Asie. (G. M.) TRIBU DES PAGURIENS. Cette tribu, qui correspond au genre Pagure, tel que Fabricius l'avait établi, se compose d’un grand nombre de Crustacés, dont la plupart sont remarqua- (1) Cancer emeritus, Lin.—Hippa emerita , Fabricius, Supplém. Ent. syst. p. 350. — Latreille, Hist. nat. des Crustacés , t. VI, p. 176, PL. 52, fig. 1. — Lamarck, Hist. des an. sans vert. t. WF, p.222. — Desmarets, Consid. sur les Crust. p.174, PI. 29, fig. 2, — Edw. Règne anim. de Cuvier, 3°. édit. Crust. PISE RTE" — Hippa talpoida? Say, Acad. de Philad. t. I, p. 160. (2) Cancer testudinarius, Herbst, v. 2, p. 8, PI. 22, fig. 3, peut- être cette figure devrait-elle se rapporter à l'espèce précédente. CRUSTACÉS, TOME Il. 14 210 HISTOIRE NATURELLE bles par l’état de mollesse plus ou moins complète de leur abdomen, par le défaut de symétrie dans les ap- pendices de cette partie du corps, par la briéveté des pates des deux paires postérieures, et par plusieurs au- tres caractères. Chez la plupart des Paguriens, l’abdo- men est menu, presque entièrement membraneux et contourné sur lui-même, et, pour le protéger, l'animal se loge dans l’intérieur de quelque coquille qu’il traîne toujours avec lui , et dans laquelle il s'accroche à l’aide de ses pates postérieures. La carapace de ces Crustacés est divisée en plu- sieurs portions par des lignes plus ou moins membra- neuses (1); un de ces sillons, dirigé transversalement, le sépare en deux moitiés dont l’antérieure constitue Ja région stomacale, et se confond presque avec les ré- gions hépatiques, qui sont trés-petites, et en occupent les angles postérieurs ; la moitié postérieure est di- visée longitudinalement en trois portions, dont la médiane constitue les régions cordiale et intestinale, et les deux latérales, les régions branchiales; enfin celles-ci sont séparées par une ligne semblable des parties latérales de la carapace, qui descendent vers la base des pates. L’anneau ophthalmique est quelque- fois caché en dessus par un prolongement rostriforme de la carapace, mais est toujours libre, et porte en dessus deux petits prolongemens en forme d’écailles ; les pédoncules oculaires, dirigés en avant, ne sont pas rétractiles, et s’insèrent directement au-dessus des antennes internes. Ces derniers organes présentent des dimensions très-variables , mais toujours leur ar- ticle basilaire est petit ou alongé, et ils se tiennent CPE 21e 9, 1] et 12. DES CRUSTACÉS. 211 par deux filets multi-articulés, courts ou de longueur médiocre. Les antennes externes s'insèrent en dehors des internes, sur les côtes des pédoncules oculaires ; leur deuxième article porte en dessus une pièce spini- forme qui est ordinairement mobile, et qui paraît être l’analogue du palpe. Les paies-mâchoires externes sont pédiformes. Le sternum est presque linéaire en avant , et ne s’élargit qu’un peu postérieurement ; en général, les deux derniers anneaux du thorax sont tout-à-fait libres et mobiles ; le dernier dépasse même la carapace, et est complété en dessus par une pièce cornée tergale. Les pates antérieures sont grandes et presque toujours de dimensions inégales ; elles se ter- minent par une grosse main dont les pinces sont courtes et très-fortes. Les pates des deux paires sui- vantes sont très-grandes ; celles de la quatrième paire sont au contraire courtes, relevées au dessus des au- tres , et terminées par une main presque toujours di- dactyle ; celles de la cinquième paire sont également courtes, relevées sur les côtés du corps et terminées par une pince plus ou moins bien formée. Les cinq premiers anneaux de l'abdomen sont représentés par des plaques cornées plus ou moins grandes, dont la première est d'ordinaire presque confondue zvec le dernier anneau thoracique; quelquefois ce premier segment abdominal porte, dans les deux sexes, une paire d'appendices rudimentaires appliquée contre la base des pates postérieures; mais en général il en est complétement dépourvu; quelquefois le second ses- ment porte aussi chez le mäle une paire de fausses pates, mais en général il ne donne insertion qu'à un seul appendice placé du côté gauche; les trois seg- mens suivans sont toujours dépourvus d'appendices | 14. 212 HISTOIRE NATURELLE du côté droit, et quelquefois n’en présentent pas même du côté gauche chez le mâle ; d'ordinaire ils portent chacun une fausse pate, composée d’une pièce basi- ‘laire cylindrique et d’une ou deux lames terminales ; ces appendices, dont le nombre est par conséquent en sénéral de quatre, sont toujours petits chez le mâle, et assez grands chez les femelles, où ils servent à fixer les œufs. Enfin à l'extrémité de l'abdomen se trouvent deux plaques cornées qui représentent les sixième et septième segmens , et une paire d’appendices presque toujours non symétriques et terminés par deux bran- ches, gros et courts, qui est fixé à la plaque tenant lieu du sixième anneau abdominal (1). Cette tribu a été divisée en quatre genres, qui sont parfaitement naturels, et qui peuvent être caractérisés de la manière suivante : Genres. Abdomen contourné sur lui-même, et por- Antennes internes courtes, | tant à son extrémité } PAGuRE. ne dépassant que de peu le lune paire d'appendices pédoncule des antennes ex-/non symétriques. Lernes, et terminées par deux . Ftigelles très-courtes. ( Abdo- Abdomen non eon- 2 men presque entièrement | tourné, et portant à membraneux.) son extrémité une paire | CANCELrE. = d'appendices symétri- En ques. << mu 1 ë A Abdomen contourné RAR sur lui-même , et pres- } CéNonrre. = Antennes internes très-lon-| que entièrement mem- = Meues: leur deuxième article | braneux en dessus. & dépassant de beaucoup le pédencule des antennes in-( Abdomen non con- ternes, et terminé par deux {tourné sur lui même, tigelles, dont l'une assez lon-f et couvert en dessus} Binevs. gue. de grandes plaques cor- nées qui chevauchent l'une sur l'autre. DIS I QD, Pl.22, fig, 10. DES CRUSTACÉS, 213 GENRE PAGURE, — Pagurus (1). Les Pagures proprement dits (PI. 22, fig. 9) se ressemblent beaucoup entre eux, tant par le port que par les détails de leur organisation , et par leurs mœurs. La portion céphalo-thora- cique de leur corps est moins longue que la portion abdomi- nale; leur carapace est presque aussi large en avant qu’en arrière, et ne se prolonge latéralement que peu ou point au- dessus de la base des pattes; en arrière elle est fortement échancrée au milieu , et en avant elle est tronquée ou armée seulement d’un petit rostre rudimentaire. La portion basi- laire des pédoncules oculaires est à découvert. Les antennes internes sont placées directement au-dessus de ces pédoncu- les; leur premier article est renflé et presque globulaire; les deux suivans sont minces et cylindriques , et ne dépassent que de peu soit la partie pédonculaire des antennes exter- nes, soit les yeux; enfin {les tigelles terminales de ces or- ganes sont très-courtes , et ont la même forme que chez les Brachyures. Les antennes externes sont insérées sur la même ligne que les pédoncules oculaires, et portent en dessus une grosse épine mobile qui représente le palpe ; le dernier article de leur pédoncule est grêle et cylindrique ; enfin, elles se tiennent par un filet multi-articulé en général très-long. Les pates-méächotires externes sont de grandeur médiocre; leur tige est pédiforme, et leur palpe très-déve- loppé. Les pates antérieures sont en général très-inégales, et l’une des mains est très-renflée. Les pates de la quatrième paire sont très-courtes , et leur pénultième article, garni en dessus d’une plaque ovalaire verruqueuse, est en général très-large, et prolongé en dessus de l’article suivant, de ma- nière à constituer avec celui-ci une pince didactyle. Les pates de la cinquième paire sont plus longues, plus grêles et (1) Cancer, Lin. Herbst, etc. — Pagurus, Fabr. Latr. Leach, Desm. etc. 214 HISTOIRE NATURELLE plus recourbées en haut ; elles présentent aussi vers le bout une plaque granuleuse, et se terminent par une pince didac- tyle plus ou moins bien formée. L’abdormen est grand et membraneux; les plaques qui en garnissent la face dorsale sont en général à peu près symétriques, mais très-minces et très-éloignées entre elles. Quelquefois il existe à la base de l'abdomen une paire de fausses pates rudimentaires chez la femelle, et deux paires d’appendices plus développés chez le mâle ; mais en général le premier segment n’en porte pas, et le second , de même que les trois segmens suivans, n’en portent qu'un seul placé du côté gauche, et fixé au bord de la plaque dorsale; du reste, ces appendices sont toujours petits, et terminés par une, deux ou même trois lamelles ciliées sur les bords, qui, chez la femelle, acquiè- rent des dimensions assez considérables , et servent à l’inser- tion des œufs. Les appendices du pénultième anneau de l'abdomen se composent chacun d’un article basilaire, court et gros, portant deux autres pièces , courtes et crochues, insérées l’une à son bord inférieur, l’autre à son extrémité, et garnies chacune en dessus d’une plaque verruqueuse, semblable à celle que nous avons déjà vuesur les pates posté- rieures; ces deux fausses pates caudales n’ont pas exactement la même forme, et sont de grandeur très-inégale, celle du côté droit étant beaucoup plus petite que l’autre (PI. 22, fig. 10). DES CRUSTACÉS. 215 $ Espèces dont l'anneau ophthalmique n'est pas armé en dessus d'une pièce médiane rostriforme. A, Pédoncules oculaires gros et plus courts que la portion basi- laire des antennes externes. a. Palpe spiniforme des antennes externes dépassant l'ex- trémité des pédoncules oculaires. 1. Pacure Bennarn. — Pagurus Bernardus (1). Bord antérieur de la carapace assez profondément échancré au-dessus de la base des pédoncules oculaires, et présentant sur la ligne médiane un angle saillant qui simule un petit rostre obtus. Pédoncules oculaires gros, courts, de même longueur que la portion du front qui recouvre leur base, et renflés au bout, un espace vide entre les deux articles basilaires de ces pédon- cules, qui sont armés d'une dent large, aplatie et presque ova- laire, ou plutôt lancéolée. Troisième article des antennes internes dépassant à peine la portion basilaire des antennes externes; celles-ci ayant leur second article armé à son angle externe d’une dent trés-aiguë, et portantsur le milieu deson bord supérieur le palpe spiniforme qui est trés-long (au moins aussi long que l'article terminal des pédoncules oculaires) , gréle dès sa base, et recourbé en dessous, puis en avant, un peu en forme de S. Pates ante- (1) Cancellus, Swammerdam, Biblia mat: tab. XI. — Bernard l'hermite? Réaumur, Académie de Vienne, 1710, p. 464, PI, 10, fig. 19 et 20. — Cancer Beruhardus , Lin. Syst. uat.; et Mus. Lud. Ulr., p.454, etc. — Herbst, t. IL, p. 14, PL 22 ,ffig. 6. — ÆAstacus Bernhardus , Degéer, Mém. sur les Insectes, t. VII, p. 405, PL. 33, fig. 3-12. — Pagurus Bernhardus , Fabricius , Supplém. p. 411. — Olivier, Encyclop.t. VIIL, p. 641. — Latr. Hist. des Crust.t. VI, p: 160. — Lamarck, Hist. nat. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 220. — Pagurus streblonyx, Leack, Malac. Brit. PL. 26, fig. 1- 4. — Latreille, Encyclop. PI. 309, fig. 3-6 (d'après Leach ). — Pagurus Bernhardus , Desmarets, Consid. sur les Crust. 1793, PI. 30, üg. 2. —Edvwvards, Obs. sur les Pagures, Ann. des sc. nat. 2°. série, t. VI, p.266, et Reg, anim. de Cuvier, 3°. éd. Crust. PI. 44, fig. 2. 216 HISTOIRE NATURELLE rieures grosses et hérissées de tubercules isolés, inégaux et plus ou moins spiniformes, celle de droite beaucoup plus grosse que celle de gauche ; le carpe presque aussi long que la portion pal- maire de la main, qui est renflée en dessus; grosses pinces très- obtuses et sans ongle terminal distinct. Les pates des deuxième et troisième paires épineuses et tnberculeuses en dessus; leur dernier article très-gros, comprime, tordu sur lui-méme, et s'élar- gissant un peu vers l'extrémité, qui ensuite se rétrécit brusquement en pointe. Les pates de la troisième paire séparées à leur base par un petit plastron sternal presque carré. Mains des pates posté- rieures très-courtes, et terminées par une pince très-aplatie et excessivement courte. Abdomen ne présentant dans sa partie membraneuse que des plaques latérales. Chez la femelle, quatre fausses pates oviferes, formées par un article basilaire cylin- drique et allongé, et deux branches terminales lamelleuses. La quatrième fausse pate est beaucoup plus petite que les autres, et sa branche externe estrudimentaire. Chez le mâle, trois fausses pates composées également d'un article cylindrique et de deux pinces terminales, dont une lamelleuse et assez grande ; l’autre rudimentaire ; point d’appendices semblables à droite ; uue échan- crure semi-lunaire au bord postérieur de la lame terminale de l'abdomen. Taille ordinaire d'environ 5 pouces, mais pouvant de- venir plus grande. Habite nos côtés de l'ouest, la Manche, et plus au nord jusqu’en Islande. ( C. M.) 2. Pacure DE Prinraux. — Pagurus Pridauxit (1). Cette espèce ne diffère que fort peu de la précédente , dont elle ne se distingue guère que parce que la main est plus alongée et (1) Leach, Malac, Brit. PI. 26, fig. 5, 6. — Latreille, Encyclop. PI. 309 fig. 1 (d'après Leach).— P. solitarius, Risso, Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V, p. 40. — P. Pridauxii, Desmarets, Consid. sur les Crustacés, p. 158. — Edwards, Ann. des sc. nat. 2e, séric, ts VI, p 268. — P. solitarius, Roux, op. cit. PL 50: DES CRU STAGES. 217 moins épineuse; les tarses des pates de la troisième et de la qua- trième paire sont plus gréles, cannelés latéralement , pas sensi- blement tordus , et s'amincissent très-graduellement vers le bout, et le pénultième article de ces membres est à peine dentelé sur son bord supérieur. L'abdomen (du mâle, sinon des deux sexes) est garni en dessus de cinq grandes bandes cornées transver- sales. Longueur, environ 3 pouces. Habite les côtes de la Manche et de la Méditerranée. (C. M.) 3. PAGURE aNcuLEUx. — Pagurus angulatus (x). Cette espèce, qui ressemble extrêmement au Pagure Bernard, s'en distingue par la forme des mains, dont la face externe présente trois grosses crétes longitudinales (une médiane et deux marginales), hérissées de tubercules et séparées par des goullières profondes et presque lisses. Les tarses des pates des deuxième et troisième paires s’amincissent graduellement et ne sont pas tordus sur eux-mêmes, et le pénultième est fortement dentelé sur le bord. Enfin l'abdomen du mâle est pourvu de quatre fausses pates semblables à celles du P. Bernard. Habite la Méditerranée. (GC. M.) Le Pacure crainrir (>) de Roux ne paraît être qu'une variété de l'espèce précédente ; on le trouve dans les mêmes mers. 4. PAGURE DE Gaupicmaur, — Pagurus Gaudichaudi (3). Conformation des yeux et des antennes à peu prés le même que chez le P. Bernard. Pates antérieures très-grosses , poilues, et héris- sées en dessus d'une multitude de grosses épines acérées, noires à la pointe et isolées; carpe, main et doigts longs. Pates des deux (1) Risso , Crustacés de Nice, PI. 1, fig. 8. —Desmarets, Consid. sur les Crustacés , p. 173. — Roux, Crust. de la Médit. PI. 41. — Edw. loc. cit. (2) Pagurus meticulosus, Roux, Crust. de la Méditerranée, PL. 42. (3) Edwards, Ann. des sc. nat. 2°, sesie,t. VI, p. 269. 218 HISTOIRE NATURELLE paires suivantes épineuses sur le bord supérieur, un peu compri- mées et terminées par un farse gros et cylindrique. Main des pates postérieures très-courte ; abdomen du mâle garni de plaques cornées disposées par paires éloignées de la ligne médiane, et ne portant qu'une seule fausse pate filiforme, fixée à la derniére de ces plaques du côté gauche. Par son aspect cette espèce ressemble beaucoup au Pagure rusé. Longueur, 5 pouces. Habite la côte de Valparaiso. ( C. M.) 5. Pacure A crÊTEs, — Pagurus cristätus (à). Dent médiane du bord antérieur de la carapace un peu plus saillante que chez le P. Bernard, et pédoncules oculaires moins gros. Pates antérieures granuleuses où légèrement épineuses ; bords supérieur et inférieur du carpe minces et en forme de créle dentelée. Mains un peu compriméés et garnies d'une ou deux crêtes longitudinales, minces, saillantes, plus où moiris dentelées, et disposées d’une manière un peu différente des deux côtés du corps et dans les deux sexes. Pates suivantes minces, comprimées et dentelées finement sur leur bord supérieur ; tarse long, courbe et comprimé, mais pas tordu. Trois fausses pates petites et à deux lamelles terminales, fixées à l'abdomen ; à peine quelques poils sur les pates. Longueur, 18 lignes. : Trouvée à la Nouvelle-Zélande, par MM. Quoy et Gaimard. (C. M.) a a. Palpe spiniforme des antennes externes dépassé par les pédon- cules oculaires. 6, PaGuRE STRÉ, — Pagurus strialus (2). Angle médian du bord antérieur de la carapace à peine mar- que. Pédoncules oculaires gros, sans renflement notable au (1) Edwards, loc. cit. p. 2609. (2) Cancer arrosor, Hexbst, t. IX, p. 170, PL. 43, fig. 1.—P. stri- gosus, Bosc, Hist. des Crustacés, t. Il, p. 75. — Pagurus stria- DES GRUSTACÉS. 219 milieu, et beaucoup plus longs que la portion échancrée dn front qui recouvre leur base ; leur pièce basilaire terminée en dedans par un bord droit assez éloigné de celui du côté opposé, et se pro- longeant sous la forme d'une dent courte, large, plate, et épineuse sur le bord externe qui est courbe. Troisième article des antennes internes dépassant de beaucoup la portion basilaire des antennes externes. Palpe spiniforme de celle-ci gros à sa base, presque de la longueur de l’article terminal du pédoncule oculaire, et trés-épineux en dessus. Pates antérieures très-grosses, surtout du côté gauche, et couvertes presque partout de lignes transver- sales, courbes, tuberculeuses, et garnies de petits pois assez serrés; sur la partie supérieure du membre, plusieurs des tubercules de ces lignes squammiformes acquièrent des dimensions assez grandes pour devenir de grosses épines pointues ; le carpe est court; la portion palmaire de la main longue et les pinces très-courtes, tres-obtuses, et terminées par un ongle noirâtre bien distinct. Les pates de la deuxième et de la troisième paire sont presque cy- lindriques, et armées de petites crêtes squammiformes comme les antérieures. La portion du sternum qui les sépare à leur base est presque linéaire. La main des pates postérieures est très-longue, et les doigts sont presque cylindriques et assez longs. Enfin l’ab- domen du mâle présente dans sa portion membraneuse cinq plaques cornées, transversales, dont la première est fort petite, et dont les quatre dernières portent chacune à gauche une fausse pate terminée par une seule lame ovalaire. Les trois premiéres fausses pates ovifères de la femelle terminées par trois grandes lamelles ciliées. Pince terminale de l'abdomen divisée postérieurement en deux tus, Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 163. — Olivier, Encyc. t. VIIL, p. 643. — P. incisus, Lamarck, Hist. nat. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 220. — Latreille, Encyclop. PI. 310. — P. stria- tus, Risso, Crust. de Nice, p. 54. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 178. — Roux, Crust. de la Méditerranée , PI. 10.—Edw. Joc. cit. p. 270. Le Pagure figuré par M. Savigny dans le grand ouvrage sur l'Egypte (Crust. PI. o, fig. 1), me paraît être un jeune individu de cette espèce. 220 HISTOIRE NATURELLE lobes inégaux et arrondis. Couleur, rouge mêlé de jaune. Lon- gueur du corps, 7 à 8 pouces. Habite la Méditerranée, 7. PAGURE RUSÉ. — Pagurus callidus (1). Espèce très-voisine du P. strié, dont elle se distingue par les nombreuses dents spiniformes , dont toute la face supérieure des mains est hérissée. Les pates suivantes présentent aussi, au lieu de crêtes tuberculeuses squammiformes, de petites rangées d'é- pines pourvues chacune d'une touffe de poils. Les fausses pates abdominales du mâle présentent une seconde lamelle terminale rudimentaire , et sont portées sur quatre grandes plaques trans- versales. Un peu moins grande que l'espèce précédente. Habite la Méditerranée. (C. M.) 8. Pacure PEINT. — Pagurus pictus Angle médian du bord antérieur de la carapace arrondi, Mais assez saillant. Pédoncules oculaires presque aussi longs que le pédoncule des antennes externes, dépassant à peine le palpe spiniforme de ces appendices, et à peu près de la longueur du bord antérieur du test.Cornée des yeux à peine echancrée au bord supérieur. Pates antérieures longues, minces, d'inégale grandeur, et un peu poilues; une rangée de dents aiguës sur le bord supérieur du carpe, mains un peu courbées en dedans. Pates suivantes grêles, peu poilues, et armées sur le bord inférieur du tarse d'une rangée de grosses épines. Abdomen de la femelle pré- sentant sur sa face inférieure, près de la base, deux renflemens pyramidaux, mous, et garni sur le côté de trois appendices ovi- fères, dont les trois premiers grands et terminés par deux lames; appendices abdominaux du mâle petits et simples. Longueur, 1 pouce; couleur, jaune rougeâtre, avec des taches rouges li- néaires et longitudinales. Habite les côtes de la Provence. ( C. M.) (1) Roux, Crust. de la Médit. PI. 15. — Edw. loc. cit. p. 271. DES CRUSTACÉS. 2921 9. PAGURE TIMIDE, — Pagurus timidus (1). Cette petite espèce paraît être très-voisine de la précédente, mais s'en distingue par la forme des pates antérieures ; la main est trés-courte, et le carpe présente au-dessous un prolongement en forme de grande dent; les pates suivantes sont grêles, et leur dernier article est moins long que le précédent. Longueur, environ un pouce. Habite la Méditerranée. 10. PAGURE TENAILLE. — Pagurus forceps (2). Dent rostriforme , large et avancée ; pédoncules oculaires pres- que aussi longs que la portion basilaire des antennes externes. Pates antérieures très-inégales et finement granulées; celle du côté droit très-grande , ayant le carpe beaucoup plus grand que la main, et armée de deux fortes crêtes, l’une supérieure, l’autre inférieure, enfin ayant la main comprimée et les pinces poin- tues; celle du côté gauche terminée par une main dont la por- tion palmaire est extrêmement courte, et dont les doigts sont gréles, longs et pointus; le doigt mobile presque filiforme et droit, ou méme recourbé en S. Pates suivantes comprimées, grêles et non poilues. Fausses pates abdominales du mâle petites et simples. Longueur, 10 lignes. Cow:eur, rougeâtre violacé, avec les pates annelées. Habite les côtes du Chili. (GC, M.) ‘| (1) Roux, Crust. de la Méditerranée, PI. 24, fig. 6-9. (2) Edwards, loc. cit. p. 292, PL. 13, fig. 5, 222 HISTOIRE NATURELLE B. Pédoncules oculaires dépassant la portion Lasilaire des antennes - exlernes. b. Point de prolongement rostriforme sur le bord antérieur de la carapace. 21. PAGURE DIFFORME. — P, deformis (1). Pédoncules oculaires trés-gros et courts, quoiqu'un peu plus longs que la portion basilaire des antennes externes ; beaucoup moins longs que le bord antérieur de la carapace ; cornée grande et occupant la moitié de la longueur de l'article terminal des pé- doncules oculaires. Pates antérieures courtes et grosses, surtout celles du côté gauche, lisses en dehors et épineuses en dessus ; une crête dentelée sur le bord supérieur du doigt mobile de celle du côté gauche. Pates suivantes lisses et peu poilues ; celles du côté gauche garnies en dehors d’une crête saillante qui s'étend sur les deux derniers articles, et qui sur la troisième pate est trés-forte, et finement dentelée ; rien de semblable du côté op- posé. Abdomen garni de quatre grandes plaques transversales, portant chacun une fausse pate ovifère , dont les trois premières sont grandes, et terminées par trois lames alongées et ciliées chez Ja femelle, Chez le mâle tous ces appendices sont petits, et ter- minés par une seule lame. Longueur, 5 pouces. Habite les côtes de l'Ile-de-France et desiîles Séchelles. (C.M.) 12. PAGURE pornTizzé. — P, punciulatus (1). Pédoncules oculaires gros, cylindriques et assez longs, mais ne dépassant que de fort peu le pédoncule des antennes externes, moins longs que le pédoncule des antennes internes, et beaucoup moins long que le bord antérieur de la carapace ; cornée pelite oo dwards, op. cit. p. 272, PI. 13, fig. 14. HE Encyclop. Méth. t. NAT A GAr. — Desmarest, op a p- 178, —Quoy et Gaimard, Voy. de l'Uranie, p. 220, PL." fig. se: dwards, op. cit. p. 273. ser DES CRUSTACÉS. 223 n'occupant pas le quart de la longueur du pédoncule , et échan- cré comme d'ordinaire pour recevoir un prolongement de la portion opaque du pédoncule. Palpes spiniformes des antennes externes petites. Pates antérieures renflées très-inégales (la gauche fort grosse), et couvertes de grosses épines acérées, garnies à leur base de faisceaux de poils longs et roides. Les pates des deux paires suivantes presque cylindriques, et garnies d'une multitude de faisceaux de poils roides, à la base de chacun desquels on voit deux épines acérées plus où moins longues. Abdomen garni de quatre larges plaques transversales et de quatre fausses pates qui, chez le mâle, sont simples et (rés-pelites, et qui, chez la femelle, sont, à l'exception de la dernière, grosses et pourvues de trois lames très-développées. Couleur, généraie rouge orangé, avec des taches ocellées, blanches, bordées de brun ou de noir, qui sur les mains sont, pour la plupart, situées sur les épines; poils roux et très-roides ; chez la femelle les plaques abdomi- nales sont colorées comme le reste du corps. Quelquefois ces taches disparaissent presque entiérement. Habite l'Océan Indien. (C. M.) 13. Pacure movcngré. 2 Pagurus gutlatus (2). Pédoncules oculaires médiocres, beaucoup moins longs que le bord antérieur de la carapace , mais dépassant le pédoncule des antennes internes ; cornée petile, et n'occupant qu'environ le cin- quième de la longueur du pédoncule. Palpe spiniforme des an- tennes externes trés-petit. Portion antérieure de la carapace très- déprimée , polie, et marquée de plusieurs sillons linéaires, dont les médianes circonscrivent une espèce d'écusson , mieux mar- qué que dans le P. pointillé, mais de même forme. Pates anté- rieures petites (la gauche un peu plus grosse que la droite), poilues, el un peu épineuses sur le bord supérieur. Les pates des deux paires (G) Pagurus guttatus, Olivier, Encyclop. t. VIII, p. 640. — Quoy et Gaimard , Voyage de L'Uranie, PI. 70, fig. 3. — Dict classique d’hist, nat, PI. 64, fig. 2.— Edwards, op. cit p- 273. 224 HISTOIRE NATURELLE sutwantes courtes, grosses, cylindriques, peu poilues , et à peine épi- neuses, si ce n’est au bord externe de leur troisième article. Ster- num chez la femelle tres-large , surtout entre les pates de la troi- sième et quatrième paires, où sa largeur égale la longueur du bord antérieur de la carapace. Abdomen garni de grandes plaques trans- versales, qui en avant se touchent presque. Fausses pates ovifères de la femelle grandes et à trois lames terminales; enfin un ap- pendice mou, en forme de corne, et de grandeur très-variable à la partie latérale et inférieure de l'abdomen de la femelle, un peu en arriére de la troisième fausse pate. Couleur du corps, blanc jaunâtre; pates rouges avec des points jaunes, et sur la face supérieure du quatrième article de celles des trois premières paires, une grande tache circulaire qui paraît être bleuâtre dans le vivant, mais devient blanchâtre après la mort. Longueur, en- viron à pouces. Le PAGURE SANGUINOLENT (1) de MM. Quoy et Gaimard, déposé par ces naturalistes dans la collection du Muséum, ne me paraît être qu'une simple variété de l'espèce précédente. 11 est cepen- dant à noter que la forme des lobes de la région génitale, qui embrassent l'extrémité postérieure de l'espèce d’écusson repré- senté par la région stomacale, est un peu différente. Ici ils sont beaucoup moins larges, et leur bord extérieur, au lieu d'être échancré vers le milieu, est régulièrement courbe. Du reste il ne paraît différer aussi en rien du Pagurus hungarus, figuré par Herbst , PI. 23, fig. 6 (2). 14. PAGURE voisin. =— Pagurus affinis (3). Espèce très-voisine du P. pointillé, mais ayant les pédoncules oculaires extrémement longs ( environ une fois et demie aussi longs que le bord antérieur de la carapace; le palpe spiniforme (a) Voyage de l'Uranie, PI, 50, fig. 2. (2) Dans le texte de Herbst cette figure est citée à tort sous le no. 7. Voyez t. 11, P. 26. (3) Edw. loc. cit. p. 274. D'PSANCRIE SR ACCESS 299 des antennes externes rudimentaire ( ne dépassant pas le péaul- üéème article pédonculaire) ; les pates de la deuxième et troi- sième paires à peine poilues, si ce n'est sur le dernier article, et l'abdomen du mâle armé d’un prolongement mou , en forme de corne, un peu en arriére et au-dessous de la troisième fausse pate. Longueur, à pouces environ. Habite les côtes de Ceylan. (C. M.) 19. PAGURE SÉTIFERE. — Pagurus selifer(r). Cette espèce ne diffère que fort peu du Pagure moucheté, mais s’en distingue, ainsi que des espèces précédentes, par /a Jorme de la pate gauche de la troisième paire, qui présente trois crêtes longitudinales, séparées par des sillons profonds, et dont les deux externes sont marginales et sétiféres. Les pates sont couvertes d'une grande quantité de longs poils fauves. L’abdo- men de la femelle est conformé de la même manière que chez le P. déprimé. Longueur, 3 pouces. Couleur, rouge mêlé de jaune. Habite la Nouvelle-Hollande. ( C. M.) 16. PAGURE GRANULEUx. — Pagurus granulatus (2). Pédoncules oculaires longs et grèles, plus longs que le bord antérieur de la carapace, et dépassant de beaucoup le pédon- cule des antennes externes, mais dépassés par le troisième article des antennes externes; cornée très-petite et n'occupant qu'environ un sixième de la longueur de l'article terminal du pedoncule, Carapace garnie de petites touffes de poils ; pates antérieures très- grosses, celle de droite un peu plus grande que l'autre, et toutes deux armées en dessus d'une rangée de fortes épines, et couverte dans tout le resle de leur étendue de tubercules, dont la base est (1) Edwards, loc. cit. p.254. (2) Olivier, Encyclop.t. VIII, p. 640. — Lamarck, Hist. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 220. — Edwards, op. cit. p 255. CRUSTACÉS, TOME HN. 1 226 HISTOIRE NATURELLE entourée en avant d'une rangée de poils très-courts et très-serrés qui décrivent des demi-cercles, et par leur réunion simulent la disposi- tion d’écailles; sur la main ces tubercules sont formes d'un groupe de granulations plus ou moins grosses et nombreuses ; les pates des deux paires suivantes sont grosses, presque cylindriques, et couvertes de crêtes poilues, squammiformes, disposées à peu près de même qu'aux pates antérieures. La pince des pates des deux dernières paires est bien formée. Sternum assez large entre les pates de la troisième paire. Abdomen garni de quatre plaques transversales, portant chacune une fausse pate, qui, chez le mâle, se termine par une longue lame ciliée, et qui, chez la femelle, se termine (à l'exception du dernier) par trois lames ayant à peu prés la même largeur. Longueur, 7 à 8 pouces. Habite les Antilles. ( C. M.) b. Bord antérieur de la carapace armé sur la ligne médiane d'une dent rostrale, plus ou moins saillante. c. Point d'appendices pairs sur la partie antérieure de l'ab- domen. 17. Pacunus ocuLE. — Pagurus oculatus (1). Dent rostriforme à peine marquée. Pédoncuies oculaires moins longs que la portion pédonculaire des antennes internes, mais plus longs que le bord antérieur de la carapace ; leurs écailles basilaires, petites, courbées, presque ovalaires et rapprocheées. Pates aniéricures presque symétriques et médiocres ; la main épineuse et garnie de quelques poils ; les Goigts gros, presque cylindriques, et terminés par un ongle noir; pates de la deuxième et de la troi- sième paire presque cylindriques, garnies de quelques faisceaux de poils courts et rares, et terminées par un tarse styliforme beau- coup plus court que le pénultième article. Point d’appendices (1) Cancer oculatus , Fabricius, Ent. Syst. 2, p.471. — Pagu- rus oculatus, KFabr. Supplém, p. 413. — Latreille, Hist, des Crust, t. Vi,p. 162, — Edwards, op. cit, p. 276. DES CRUSTACÉS. 227 pairs à la base de l'abdomen du mâle; quatre fausses pates pe- tites et à une seule lamelle terminale. Lame terminale de l'abdo- men arrondie au bout. Longueur, 2 pouces. Couleur, rougeûtre ; des lignes longitudinales jaunes et rouges sur les tarses. Trouvée à Noirmoutiers ( C. M. ). 18. Pacure cuiRassien. — Pagurus clibanarius (1). Dent rostriforme, triangulaire, extrémement petite, et séparée du front par un sillon, Pédoncules oculaires trés-grêles, plus longs que le bord antérieur de la carapace, mais en général dépassés par le troisième article des antennes internes; la dent squammi- Jorme de leur base petite, pointue, en contact avec son congénère, et tronquée en dehors ; cornée transparente trés-petite, et sans échan- crure notable à son bord supérieur. Palpes squammiformes ; les antennes externes médiocres; l’article basilaire de ces organes dé- passant bien notablement l'angle externe de la carapace. Patesante- rieures médiocres, renflées, très-épineuses, et légèrement poilues en dessus; les suivantes garnies de faisceaux de poils roides et bruns. Tarse court. Fausses pates abdominales du mâle assez grandes, et portant deux lames terminales ciliées. Longueur, 4 pouces. Couleur, rouge brun, avec des lignes longitudinales pâles sur les pates, qui dans le jeune âge sont bordées de lignes d'un rouge foncé. Cette espèce, qui habite les mers d'Asie, est très-voisine de la précédente. ( C. M. ) 19. PAGURE MAINS-ÉPAISSES. — Pagurus crassimanus (»). Petite espece très-voisine de Ja précédente, dont elle ne se dis- tingue guere que par les pates plus grosses et couvertes de longs (1) Cancer clibanarius, Herbst, t. II, p. 20, PI. 23, fig. 1. — Latreille, Hist. des Crust. et des Insectes, t. VI, p. 167. — Oli- vier, Encyclop. t. VIII, p.646. — Quoy et Gaimard, Voy. de l'Uranie, PI. 98, fig. 1. — Edwards, loc. cit. p.276. (2) Edwards, loc. cit. p. 277. 19 228 HISTOIRE NATURELLE poils ; les mains sont extrêmement courtes, presque globuleuses et tuberculeuses en dessus aussi bien qu'en dessous; les pédon- cuies oculaires sont un peu plus gros et légérement courbés en dehors. Couleur, rouge lie de vin ;, longueur, environ 2 pouces. Habite la mer du Sud. (C. M.) 20. PAGURE MISANTHROPE. — lagurus misanthropus (1). 5 1 Espèce très-voisine des précédentes ; les pédoncules oculaires sont très-gréles, allongés, et terminés par une petite cornée sans échancrure notable; il paraît y avoir une dent rostriforme rudi- mentaire ; les pates antérieures sont médiocres et poilues, et ne paraissent offrir ni épines, ni tubercules Les caractères assignés à cette espèce par Roux sont tirés de la disposition des couleurs ; un grand nombre de taches bleu-ciel sur un fond verdatre. Lon- sueur, environ 18 lignes. Habite la Méditerranée. 21. PAGURE DECORE. — Pagurus ornalus (2). Espèce trés-voisine de la précédente dont elle ne paraît diflérer que par ses pédoncules oculaires plus gros, par ses pates anté- rieures plus grosses ei à peine poilues, les pates des deux paires suivantes plus longues, et par ses couleurs; les mains sont mar- quées de points rouges sur un fond vert et blanc, et les pates suivantes présentent deslignes rouges sur un fond vert.Longueur, environ 1 pouce. Habite la Méditerranée. (1) Pagurus tubularis, Risso, Crust. de Mic. p. 56. — P. misan- thropus, Risso, Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V, p. 41. — Roux, Crust. de la Méditerranée, PL. 14, fig. 1. MM. Risso et Roux rapportent a cette espèce le Pagurus tubula- ris de Fabricius (Supplém. p. 413). — Le Pagure figuré par M. Savigny dans le grand ouvrage sur l'Egypte (Crust. PI. 9, fig. 2), paraît aussi se rapporter à cette espèce : il est cependant à noter que la disposition de l'abdomen semble anomale. (2) Roux, Crust. de Ja Médit. P1, 43. — Edw. loc. cit. p. 259. DES CRUSTACÉS. 229 22. Pacune rusercureux. — Pagurus tuberculosus (1). Espèce extrêmement voisine de la précédente, mais qui s'en distingue par ses pates antérieures, granuleuses seulement; les pates suivantes sont à peine poilues. Longueur, environ 3 pouces. Cou- leur, rougeûtre rayée de jaune. Habite les Antilles. (C. M.) Je suis porté à croire que le Pagurus scopetarius figuré par Herbst , PL. 23, fig. 3, est un jeune de cette espèce. 23. PAGURE FLUTEUR. — Pagurus tibicen (2). Dent rostriforme à peine saillante, rudimentaire. Pédoncules oculaires de Ja longueur du bord antérieur de la carapace, et dépassant le troisième article des antennes internes ; leurs écailles basilaires petites , triangulaires et rapprochées. Palpe spiniforme des antennes externes extrêmement petit. Pales entièrement lisses ; celles de la première paire extrêmement inégales; la main gauche trés-grosse et renflée; pinces obtuses et sans ongle terminal ; tarse des pates de la deuxième et de la troisième paire court. Abdomen du mâle garni de quatre fausses pates à deux lamelles terminales. Fausses pates oviféres de la femelle grandes et à deux lames étroites. Dernier article de l'abdomen presque symétrique. Longueur, 15 lignes. Couleur, jaune rougeâtre, avec de grandes taches blanches a l’extréinité des pates. Habite la mer du Sud. (C. M.). 24. PAGuRE ÉLÉGANT. — Pagurus elegans (3). Petite espèce extrêmement voisine de la précédente, mais qui (1) Edwards, loc. cit. p.278, PI. 13, fig. 1. (2) Herbst, t. 1, PL 23, fig. 6. — Latr. Hist. nat. des Crust t. VI, p. 169. — Olivier, Encyclop. t. VIIL, p. 646. — Edwards loc.scit. p- 299. (3) Quoy et Gaimard, Collect. du Muséum, — Edyvards, loc. cit D: 259, PE 15, 1h82 230 HISTOIRE NATURELLE s'en distingue par l'existence de petits lubercules arrondis sur les pinces et la partie voisine de la main. Longueur, 10 lignes; pinces jaunes ; pates des deux paires suivantes annelées de rouge et de blanc ; corps et pédoncules oculaires blanchâtres. Tronvée par MM. Quoy et Gaimard, à la Nouvelle-Irlande. (C.M.) 25. PaGuRE cuiciEN. — Pagurus chilensis (x). ( Planche 22, fig. 9.) Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant les pédoncules oculaires beaucoup plus longs que le bord antérieur de la cara- pace. Habite la côte du Chili. (C. M.) 26. PAGURE siLLONNE. — Pagurus sulcatus (»). Petite espèce, qui ne diffère guère du P. tibicen que par la forme de la troisième pate droite , dont le pénultièéme article, au lieu d'être arrondi, est comprimé, et présente en dehors, au- dessous de son bord supérieur , un large sillon longitudinal. Longueur , 10 lignes. Couleur, blanchätre. Habite les Antilles. (CG. M.) 27. PAGURE ViriLLaRD. — Pagurus aniculus (3). Dent rostriforme , grande et triangulaire, mais peu avancée, Pédoncules oculaires très-rétrécis vers le milieu, et de même longueur que le bord antérieur de la carapace et la portion basi- (4) Edwards, loc. cit. p. 279. (2) Edwards, loc. cit. p. 279. (3) Fabricius, Suppl. p. 411. — Olivier, Encyclop. t. VIII, p. 640. — Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI, p.163, Encyc. PL 312, fig. 2. — Quoy et Gaimard, Voy. de l'Uranie, p. 531, PL 59, fig. 1.— Edwv. loc. cit. DÉS CRUSTACÉS. 231 aire des antennes internes; leurs écailles basilaires tres-larges , triangulaires , et rapprochées entre elles. Palpe spiniforme des antennes externes trés-petit. Pates antérieures courtes, grosses, presque de même grosseur, et marquées de stries transversales qui en occupent toute la largeur, sont très-éloignées entre elles, et garnies vers le haut de petites épines noires et de poils; doigts trés-courts, et terminés par un ongle noir très-gros. Pates des deux paires suivantes courtes, grosses, arrondies , un peu Com- primées, et garnies de lignes transversales comme les précéden- tes ; tarses extrêmement courts. Abdomen de la femelle garni en dessus de grandes plaques cornées, transversales , lobées sur leur bord postérieur; trois premieres fausses pates ovifères, gran- des, terminées par deux articles ciliés, et portant près de leur base une énorme lame foliacée, qui, en se réunissant avec un grand repli tégumentaire et lamelleux placé obliquement sur la face inférieure du ventre, forment une poche ovifére tres-vaste ; la quatrième fausse pate presque rudimentaire. Taille, environ 2 pouces. Couleur, jaunâtre lavé de rouge ; poils jaunes. Habite l'Ile-de-France. (C. M.) C'est la même espèce qui a été décrite une seconde fois par Olivier, sous le nom de Pagurus ursus (1). c.c. Abdomen portant sous sa base une ou deux paires d'appendices. 28. Pacure TacneTÉ. Pagurus maculatus (2). Dent rostriforme, mince et alongée. Pédoncules oculaires un peu rétrécis vers le milieu, plus longs que le bord antérieur de la (1) Encye. t. VIIT, p. 640. — Desmarest, op. cit. p. 179 (2) Pagurus oculatus , Risso, Crast. de Nice, P- 59.— Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 159.— P. maculatus, Risso, Hist. de l'Eur. mérid. t. V, p. 39. — Roux, Crust. de la Méditerranée, Fi. 2, fig. 1-4. — Pagurus oculatus, Merbst ,t. IL, p.24, PI 23, fig. 4. 239 HISTOIRE NATURELLE ‘arapace, 6t dépassant un peu la portion basiluire des antennes internes. Antennes externes de longueur médicere. Pates anté- rieures courtes, épaisses et finement granulces; main renflée à sa base, mais devenant presque triangulaire vers le haut, garnie en dessus d'une petite crête épineuse, et portant une seconde crête à son bord inferieur ; doigts gros, triangulaires, pointus, et se touchant par un bord droit ; pates des deux paires suivantes trés-comprimées et dentelées sur leur bord supérieur ; leur dernier article presque lamelleux , falciforme , et de longueur médiocre ; pénultième article des pates de la quatrième paire ne se prolon- geant pas notablement au-dessus du tarse, qui est conique et peu mobile. Abdomen du mâle portant à sa partie antérieure et infé- ricure une paire d'appendices courts, gros et lamelleux , qui sont appliqués contre les orifices génitaux, et qui sont suivis d'une seconde paire d'appendices également symétriques , mais grêles et filiformes ; trois fausses pates, terminées par une lamelle sim- ple , fixées sur le côté gauche de l'abdomen comme d'ordinaire. Abdomen de la femelle portant à sa base une paire de fausses pates rudimentaires , appliquées contre la base des pates thora- ciques de la première paire , et suivies de quatre appendices ovi- féres, dont les trois premiers, fixés à des lames longitudinales, étroites , se terminent par deux lamelles, et sont recouvertes par un grand repli latéro-inférieur de la peau de l'abdomen, qui con- stitue une lame concave, ciliée sur le bord , et dirigée en avant pour loger les œufs; le quatrième filet ne paraît pas donner atta- che à des œufs, et est simple. Habite la Méditerranée. ( C. M.) — Pagurus maculatus, Risso. — Roux, Crustacés de la Méditer- ranée , PL 24, fig. 1-5.—Edwards, loc. cit. p. 281. Nous sommes portés à croire que le Pagurus eremita &e Fabricius (Supplém. p. 413) pourrait bien appartenir à cette espèce. Le Pa- gure figuré par Baster (Opus. subsus. PL. 10, fig. 3) semble aussi s'en rapprocher plus que de tout autre. DES, CRÉSTACÉS. 233 29. PAGURE GONAGRE. — Pagurus gonagrus (1). Dent rostriforme, mince, pointue et assez avancée. Pédoncules oculaires gréles, et plus longs que le pédoncule des antennes in- ternes et le bord antérieur de la carapace ; leurs écailles basilaires aiguës, et écartées entre elles. Pates antérieures médiocres, un peu épineuses sur le bord supérieur, et couvertes en dessus de poils longs, serrés et flexibles; mains courtes et renflées; pinces fortes, et se touchant par une surface presque plane et très-large. Pates de la deuxième et de la troisième paire médiocres, comprimées , et poilues sur les bords. Celles de la quatrième paire terminées par un article court , styliforme, et nullement subchéliforme. Abdo- men du mâle portant à sa base denx paires d'appendices dispo- sés comme chez le Pagure tacheté , et suivi de trois appendices impairs très-petits ; dernière pièce de l'abdomen profondément échancrée au bout. Abdomen de la femelle garni en dessous d'un grand prolongement cutané, falciforme , oblique, de trois fausses pates oviferes, dont les deux premières portent trois la- melles étroites, et d'une paire de fausses pates rudimentaires et symétriques, accolées contre la base des pates thoraciques de la cinquième paire. Longueur, 2 pouces. Habite les mers de la Chine. ( C. M.) 30. PAGuRE poiLu., — Pagurus pilosus (2). Dent rostriforme large, et à peine saillante. Pédoncules ocu- laires cylindriques, moins saillans que la portion basilaire des antennes internes, beaucoup moins longue que le bord antérieur de la carapace, et armés en dessus d'une rangée longitudinale de petits points; leurs écailles basilaires petites, pointues, et écar_ tées l'une de l’aut ? . Filet terminal des antennes externes gros et court. Pates antérieures très-inégales, et armées de granulations Ge CI (1) Edwards, loc. cit. p. 281. (2) Edwards, loc, cit: p.282, PL 14, fig, 1. 254 HISTOIRE NATURELLE spiniformes et d'épines , et couvertes en dehors de longs poils flexi- bles et serres, qui cachent tout-a-fait la surface de la main ; pate gauche la plus forte ; sa main renflee, et ses pinces très-comprimees. Les pates suivantes garnies également de poils longs et trés-serrés. Plaques abdominales du mâle très-petites, et divisées sur la ligne médiane par un espace membraneux ; deux paires d'ap- pendices abdominaux disposés comme chez le Pagure tacheté et le Pagure frontal , suivis de trois fausses pates , terminés par une seule lame trés-grande et très -alongée. Chez la femelle , ces ap- pendices ont deux grandes lamelles terminales. Longueur, à pouces. Habite la Nouvelle-Zélande. (C. M.) 31. Pacure FRONTAL. — Pagurus frontalis (1). Dent rostriforme grande, triangulaire , et assez saillante. Front profondément échancré de chaque côté de cette dent , et fortement sillonné près de son bord. Pédoncules oculaires cylindriques, de la longueur du bord antérieur de la carapace, et dépassant de beau- coup le troisième article des antennes internes; les dents squammi- formes de leur base petites, bombées, pointues et très-rapprochées. Patesantérieures inégales, renflées, très-finement granulées et un peu épineuses supérieurement. Pates de la deuxième et de la troi- siéème paire lisses, et portant sur leur bord supérieur et sur le tarse quelques pointes spiniformes noires. Pates de la quatrième paire à peine subchéliformes ; la paire de pates postérieures extré- mement courte. Abdomen de la femelle garni d'un grand repli cutané subcorniforme , faisant office de poche ovifére et de filets ovifères à deux lames terminales. Le mâle pourvu de deux paires d'appendices abdominaux symétriques, suivis du côté gauche de trois fausses pates trés- petites, et à une seule lame terminale. Lon- gueur, environ 4 pouces. Couleur rougeâtre, livide; quelques poils jaunâtres sur la main et les côtés de la carapace. Rapporté de la Nouvelle-Hollande par MM. Quoy et Gaimard. (CG. M.) (1) Edwards, loc. cit. p. 283, PL. 13, fig. 3. DES CRUSTACÉS. 2 CS [SA 32. PacuRE DE Gama. — Pagurus Gamianus (1). Dent rostriforme large, triangulaire , mais peu saillante ; front profondément échancré de chaque côté de sa base. Pédoncules oculaires très-grêles , à peu près de même longueur que le pé- doncule des antennes, mais beaucoup moins longs que le bord antérieur de la carapace; filet terminal des antennes externes trés-court. Pates antérieures presque égales, épaisses, médiocrement poilues et épineuses. Pates suivantes lisses en dehors, poilues sur les bords , et un peu épineuses sur leur face interne ; tarses gros et de longueur médiocre. Appendices abdominaux du mâle comme dans les espèces précédentes. Abdomen de la femelle garni de deux plaques longitudinales, étroites et très-poilues, qui portent les deux premiers appendices oviféres, du reste disposés comme chez le Pagure gonagre. Longueur , 2 pouces. Trouvé au cap de Bonne-Espérance par M. Reynaud. (C. M.) $$ Æspèces ayant l'anneau ophthalmique armé en dessus d'une dent rostriforme mobile, qui s'avance entre les pédoncules oculaires, el qui est dentele sur les bords. 33. PAGURE sozpar. — Pagurus miles (2). Pédoncules oculaires médiocres, ne dépassant pas notablement le pénultième article pédonculaire des antennes infernes et ex- ternes; leurs écailles basilaires larges, plates, et appliquées contre le prolongement rostriforme. Pates antérieures très-iné- gales ; celle du côté gauche très-forte, et toute couverte en dessus d'épines plus ou moins acérées. Les pates suivantes granuleuses et (1) Edwards. loc. cit. p. 283. (2) Cancer miles , Fab. Ent. Syst. 2, p. 470. — Cancer Diogenes , Herbst , t. Il, p. 17, PI. 22, fig. 5. — Pagurus miles, Fabricius, Supplém. p. 412. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 165. — Edwards, loc. cit. p. 284, PI. 14, fig. 2. 236 HISTOIRE NATURELLE épineuses en dessus; leur tarse très-long, à bord lranchant, sil- lonné en dehors, et armé en dessus d'épines. Abdomen du mâle portant quatre fausses pates assez grandes, terminées par une longue lamelle simple. Longueur, environ 3 pouces. Couleur, jaunûtre. Habite les côtes de l'Inde. (C. M.) 34. PAGURE SENTINELLE. — Pagurus custos (1). Espèce très-voisine de la précédente, dont elle ne diffère que parce que la grosse main est finement granulée en dessus, et n'est armée d'épines que sur le bord supérieur. Le tarse des deux paires de pates suivantes est également dépourvu d'épines. (Dans les individus que j'ai eu l'occasion d'examiner, l'abdomen était tellement déformé par la dessiceation, qu'il était impossible d'en reconnaître le mode de conformation.) Longueur, 2 pouces. Habite les côtes de l'Inde. (C. M.) 35. PaGuRE prapuane. — Pagurus diaphanus (2). Espèce trés-voisine du Pagure soldat, mais dont la grosse main est lisse en dessus, comprimée et articulée obliquement, de ma- nière à former avec le carpe un angle dont le sommet est dirigé en dessus; le carpe fortement dilaté en dedans. Le tarse des pates des deux paires suivantes est lisse en dessus. Enfin il existe chez le mâle deux fausses pates abdominales filiformes à droite, et quatre à gauche. Habite l'Océan. (C. M.) On trouve dans divers ouvrages la description de plusieurs espèces de Pagures que nous n'avons pas eu l'occasion d'observer (1) Pagurus custos , Fabricius , Suppl. p. 412. — Latreaille, Hist. nat. des Crust. t. VI, p.165. —Olivier, Encyclop.t. VIIE, p.644. — Edw. loc. cit. p. 284. (2) Pagurus diaphanus , Fabricius, Supplém. p. 412. — Cancer miles, Herbst,t. 2, p.19, PI. 22, fig. 5. — P. diaphanus, Latr. Hist. nat. des Crust.t. VI, p. 165. — Edw. loc. cit. p, 254. DES CRUSTACÉS. 207 el qui nous paraissent même ne pas être assez bien connues pour être déterminables, telles sont : Le Pagurus hungarus de Fabricius ( Suppl. p. 412 ), figuré par Herbst (op. cit. t. II, p. 26, PL. 23, fig. 3); espèce qui, suivant Fabricius , habite la mer des Indes, et suivant Herbst se trouve sur la cête de Naples. Le Cancer dubius de Herbst (t. Il, p. 22, PI. 6o, fig. 5 ). Le Cancer tampanistus du même auteur (t.1I, p. 25, PI. 25, fig. 5). Le Pagurus pedunculatus ( Herbst, t. TI, p. 5, PI. 61, fig. 2), qui est remarquable par la grosseur des péconcules oculaires , et dont les mains paraissent être surmontées d'une crête dentelée. Le Pagurus araneiformis de Fabricius { Suppl. p. 414 ); espèce qui habite les côtes d'Écosse. Le Pagurus alatus de Fabricius ( Suppl. p. 413 ), qui habite les côtes de l'Islande, et qui a les mains lisses et garnies de trois crêtes ; peut-être devra-t-elle être rapprochée du P. anguleux dé- crit ci-dessus. Le Pagurus villatus de Bosc (Hist. des Crust. t. 11, p. 8, PL. r2); espèce dont les mains sont tuberculeuses, et qui se trouve en abondance sur les côtes de la Caroline. Le Pagurus pollicaris (Say, Journ. de l’Acad. de Philad. t.1, p- 162), dont les mains sont granulées et garnies en dessus d'une crête saillante et denticulée ; il se trouve sur les côtes de l'Amé- rique septentrionale. Le Pagurus longicarpus du même auteur (op. cit. p. 163 ); espèce qui habite les mêmes localités, et qui est remarquable par la forme alongée et presque linéaire des mains et du carpe , dont la surface supérieure est granulée. Le Cancer megistus de Herbst (t. LI, p. 25, PI. 61, fig. x, Pagurus megistus, Oliv. Encyclop.), paraît être une espèce ima- ginaire dont la portion intérieure du corps appartiendrait à un Pagure voisin du P. pointillé, et dont la nageoïre caudale, dis- posée en éventail, serait prise à quelque Macroure (une Lan- gouste, par exemple ). Enfin, nous ajouterons aussi que le Crustacé fossile décrit par Q 3230 HISTOIRE NATURELLE M. Desmarest sous le nom de Pagurus faujasii (Crust. foss. p. 1 7, PI. XI, fig. 2), ne nous paraît pas se rapporter à ce genre, mais avoir beaucoup d'analogie avec les Callianasses. GEvre CENOBITES — Cenobita (4, Latreille à donné ce nom à une division très-naturelle de la tribu des Paguriens, qui établit le passage entre les Pagures proprement dits et les Birgus, et qui s’en distin- gue en ce que l'abdomen est conformé comme celui des Pagures, et les antennes comme celles des Birgus. La forme de la carapace est également caractéristique , car ee bouclier, beaucoup plus solide que chez les Pagures, est rétréci et comprimé en avant, et présente, dans sa moitié postérieure, un bord saillant qui sépare sa face supérieure de la portion latérale, laquelle descend verticalement vers les pates (PE. 22, fig. 11). Les pédoncules oculaires sont assez courts, mais grands et comprimés au point d’être presque lamellaires ; la cornée en occupe la portion ter- minale et externe. Les antennes internes, insérées un peu en arrière des externes, sont extrêémement grandes (fig. 12); leur premier article, gros à sa base et cylindri- que dans ses deux tiers externes, dépasse les yeux et porte un second article encore plus long; le troisième article est un peu plus long que le second, et porte deux filets ter- minaux, dont Pun est court et sétiforme, l’autre gros , assez long et obtus. Les antennes externes sont très-fortement comprimées ; leur pédoncule est long, l’extrémité du deuxième article des antennes internes, et mais natteint pas leur palpe n’est représenté que par un petit tubercule ru- dimentaire. Les pates-mächoires externes sont pédiformes, courtes, presque cylindriques et dépourvues de dents (1) Cancer? , Herbst, etc. — Pagurus, Fabr. etc. — Cenobita , Latreille , Règue anim. de Cuvier, 2°, édit. t. IV, p.97. * DES CRUSTACÉS. 239 vers leur base. Les pates antérieures sont grosses, inégales, et terminées par une main courte et comprimée en dedans (fig. 11 et 13). Les pates de la deuxième et de la troisième paire sont grandes , et ne présentent rien de remarquable ; celles de la quatrième paire sont presque rudimentaires, et leur dernier article a la forme d’un petit tubercule à peine mo- bile. Les pates de la cinquième paire sont conformées comme chez les Pagures, si ce n’est que chez le mâle leur article basilaire présente un prolongement tubulaire plus ou moins long, à l'extrémité duquel se trouve l'orifice de FPappareil de la génération. L’abdomen est membraneux et contourné sur lui-même, comme chez les Pagures, mais moins long. Chez la femelle, il porte du côté gauche trois fausses pates ovifères assez grandes, et fixées à des plaques dorsales ; plus loin, en arrière, on voit une quatrième plaque cornée qui ne porte pas d’appendice. Enfin, à l'extrémité de labdo- men, se trouve un segment dorsal, corné, portant à son bord postérieur une lame médiane, et de chaque côté un appendice, dont celui du côté droit est de beaucoup le plus petit; la forme de ces appendices est la même que chez les Pagures. Chez le mâle, tous ces appendices abdominaux , à l'exception de la paire terminale , manquent complétement ; mais on retrouve encore les plaques cornées dorsales, qui indiquent la division de Pabdomen en anneaux. Ce genre est propre aux mers des pays chauds. $ Espèces ayant les pédondules oculaires, presque cylindriques , arrondis sur le bord supérieur, et terminés par une cornée hémisphérique qui dépasse le prolongement de l'article pédon- culaire recu dans l'échancrure de son bord supérieur. 1. CENOBITE GUIRASSEE. — Cenobila clypeata (x Région stomacale bombée et piquetée ; bord latéral des régions (1) Cancer clypeatus , Herbst, p. 22, PI. 23, fig. 2. — Pagurus clypeatus, Fabr. Suppl, p.413. 240 IIISTOIRE NATURELLE branchiales concave dans sa moitié antérieure. Pédoncules ocu- laires plus longs que le bord antérieur de la carapace, aussi larges que hauts , et ne se touchant que vers le bout ; leur écaille basi- laire très-petite. Pates garnies de quelques tubercules peu saillans, et de lignes transversales piliféres ; surface externe de la grosse main trés-bombée et en général presque lisse; tarses gros, de longueur médiocre, et garnis seulement de faisceaux de poils extrêmement courts ; celui de la troisième pate gauche environ quatre fois aussi long que large, et présentant inférieurement un bord obtus. Article basilaire des pates postérieures se prolon- geant en un tubercule saillant qui s’'avance sur le sternum jus- qu'auprès de la base des pates antérieures. Longueur, 4 à 5 pou- ces. Couleur, rougeûtre violacé. Habite les mers d'Asie. ( C. M.) 2. CÉNOBITE DiOGEnE, — Cenobita Diogenes (1). ( Planche 22, fig. r1 à 13.) Région stomacale à peine bombée. Pédoneules oculaires seule- ment de la longueur du bord antérieur de la carapace, et pres- que triangulaires; leur écaille basilaire médiocre et ovalaire. Tarses trés-courts. Une crête tranchante et très-saillante sur le bord inférieur des deux derniers articles de la troisième pate gauche. Du reste ne différant presque pas de la Cénobite cui- rassée. Longueur, environ 3 pouces. Habite les Antilles. (C. M. ) Latreille, Hist. des Crust.t. VI, p. 166. — Cenobita clypeata, Latreille, Encyclop. PL. 311, fig. 1; Reg. anim. de Cuvier, 2°. éd. t. IV, P. 97: (1) Catesby, Carol. v. II, PI 33, fig. 1 et2.—Pagurus Diogenes, Latreille, Encyclop. PI. 284, fig. 2 et 5 (d’après Catesby ). DES CRUSTACÉS. 241 $$ Espèces dont les pédoncules oculaires sont très-comprimées , terminées supérieurement par un bord assez aigu, et portent une cornée presque triangulaire qui ne dépasse pas sensiblement le prolongement de l'article pédonculaire recu dans l'échancrure de son bord supérieur. 3. CENorITE RUGUEUSE. — Cenobila rugosa. Région stomacale presque plate ; bord labial des régions bran- chiales très-saillant et légèrement courbé. Pédoncules oculaires presque deux fois aussi longs que hauts, leur écaille basilaire médiocre et pointue. Pates granuleuses et légérement muriquées ; la grosse main médiocre et garnie en dessus d’une rangée de pe- tites crêtes obliques et parallèles. Tarses courts et triangulaires. Bord supérieur et externe des deux derniers articles de la troi- sième pate gauche élevé en une crête obtuse. Du reste très-voisine dés espèces précédentes. Longueur, environ 3 pouces. Habite l'océan Indien, (C. M.) 11 existe dans la collection du Muséum un Cénobite qui ne pa- raît pas différer spécifiquement du précédent , et qui est noté comme ayant été apporté de Messine ; mais jusqu'ici l'existence des Crustacés de ce genre dans la Méditerranée n'a pas été si- gnalée , et il serait possible qu'il y eût ici quelque erreur d'éti- quette. 4. CENOBITE COMPRIMÉE, — Cenobila compressa (1). Région stomacale médiocrement bombée et finement granulée : bords latéraux des régions branchiales convexes et extrémement saillans. Pates des trois premières paires très-finement granulées, et un peu épineuses vers le bout. Tarses triangulaires. (C. M.) T7) (1) Guérin, Collection du Museum, CRUSTACÉS, TOME Il. 16 242 HISTOIRE NATURELLE 5. CÈNOBITE ÉPINEUSE. — Cenobila spinosa. ! Région stomacale très-bombée ; bord latéral des régions bran- chiales convexe antérieurement , mais fort peu saillant postérieure- ment. Pédoncules oculaires moins d’une fois et demie aussi longs que hauts, très-comprimés ; cornée transparente fort petite; écailles basilaires assez grandes et pointues. Pates couvertes de petites crêtes dentelées , transversales vers leur base, et de petites épines courtes, dont le nombre et la longueur augmentent vers l'extrémité de ces membres; grosse main médiocrement bombée. Tarses très-alon- gés et presque cylindriques. Longueur, environ 4 pouces. Cou- leur, brun-rouge tres-intense. Habite les mers d'Asie. (C. M.) 6. CÉNORITE PERLÉE. — Cenobila perlata. Région stomacale peu bombe et verruqueuse; bords latéraux des régions branchiales saillans ( mais beaucoup moins que chez le C. comprimé), et un peu concaves antérieurement. Pédoncules oculaires à peu près comme dans l'espèce précédente. Pates des trois premières paires couvertes de petits tubercules perles et pres- que dénués de poils. Tarses très-courts , presque triangulaires et à peine épineux. Habite la mer du Sud. ( C. M.) GENRE CANCELLE,. — Cancellus (1). Cette petite division générique ne s'éloigne que fort peu des Pagures proprement dits, et ne nous est encore qu’im- parfaitement connue, car nous n'avons pas observé la femelle de l'unique espèce d’après laquelle nous établissons, mais les particularités d'organisation que nous a offertes le mâle, n6 nous ont pas permis de rapporter ce Crustacé à (1) Edw. Ann, des sc. nat, DES CRUSTACÉS. 243 aucun des genres déjà établis. L’abdomen , au lieu d’être con- tourné sur lui-même, et de se terminer par une espèce de queue difforme , est parfaitement symétrique ; les appendices du pénultième anneau abdominal ont la même forme que chez les Pagures, mais sont semblables des deux côtés, et il n'existe, du reste, aucun autre appendice adhérant à l’ab- domen entre ce segment et le thorax. . CaNCELLE TYPE. — €, typus (1). Dent rostriforme, large , triangulaire, mais peu saillante ; front profondément échancré de chaque côté de sa base. Portion anté- rieure de la carapace bombée et sans sillons notables. Pédoncules oculaires grèles, dépassant le pédoncule des antennes externes dans prés de la moitié de leur longueur , mais cependant plus courts que le bord antérieur de la carapace ; cornée transparente très- petite et sans échancrure à son bord supérieur. Antennes externes extrêmement courtes, guere plus de deux fois aussi longues que les pédoncules oculaires. Pates antérieures égales , et déprimées su- périeurement ; une crête dentelée sur le bord supérieur de la main, qui se réunit à une élévation longitudinale arrondie de la face externe de la main, de facon à former sur le carpe une pyramide à trois faces ; face externe de la main un peu verruqueuse ; pinces trés-courtes. Pates de la seconde paire beaucoup plus grosses et plus longues que celles de la troisieme paire , et garnies d’une crête qui s'étend du milieu du troisième article jusqu'a leur ex- trémité , en décrivant une courbure régulière dont la convexité est en dehors; l'extrémité supérieure de cette crête s'éleve comme celle des pates antérieures, en pyramide, et correspond exacte- ment à l'extrémité des pédoncules oculaires, lorsque les pates sont dirigées en avant. Tarses trés-courts et assez gros. Pates de la troi- sième paire très-comprimées. Article basilaire des pates postérieu- res grand et squammiforme. Abdomen du mâle court, large, {1 Edw. Ann. des sc. nat. 2€. série, Zool. t. VI, PL. 14, fig. 3. 16. 244 HISTOIRE NATURELLE garni en dessus de lames transversales très-étroites qui ne portent pas d’appendices, et terminé par une paire d’appendices con- formées comme chez les autres Paguriens, mais symétriques, et par une lame médiane également symétrique. Le Pacure canaicuLé figuré par Herbst (1) paraît être très-voi- sin de cette espèce. Gexre BIRGUS. — Birgus (2). Les Birgus semblent établir le passage entre les Pagures ( ou plutôt les Cénobites ) et les Lithodes. Leur carapace, terminée antérieurement par un rostre horizontal et saillant, est divisée en deux portions, comme chez les Génobites ; la portion antérieure formée par la région stomacale est étroite, mais la postérieure est très-large et ovalaire, les régions branchiales étant très-développées, et formant de chaque côté une espèce de bouclier semi-cireulaire qui s’a- vance au-dessus de la base des pates. Les pédoncules ocu- laires sont gros, arrondis et de longueur médiocre. Les antennes internes ont la même conformation que chez les Cénobites, si ce n’est que leur article basilaire est encore plus alongé. La disposition des antennes externes et des pates-mâchoires externes est aussi tout-à-fait la même que chez ces derniers Paguriens. Les pates antérieures sont grosses , arrondies et de longueur médiocre ; celles des deux paires suivantes sont terminées par un gros article cylindri- que, et celles de la quatrième paire, plus courtes que les précédentes, mais pas relevées au-dessus d'elles, sont pour- vues d’une main chéliforme, dont les deux doigts sont longs (1) Cancer canaliculatus, Herbst, PI. 60, fig. 6. — Olivier, Encyclop. t. VIII, p.647. {2) Cancer, Rumph, Linné , Herbst, ete. — Pagurus, Fabricius, Latreille, Olivier, Lamarck, etc. — Birous, Leach, Latreille, Desmarest. DES CRUSTACÉS. 245 et cylindriques; enfin, les pates postérieures , très-courtes et cylindriques, sont relevées sous les parties latérales de la carapace, et terminées par une pince rudimentaire très- obtuse. L'abdomen est très-large, et recouvert en dessus par une petite bande cornée suivie de quatre grandes pla- ques cornéo-calcaires qui en occupent toute la largeur, et chevauchent les unes sur les autres, comme chez les Ma- croures. De chaque côté de ces grands segmens on voit une ou deux petites pièces cornées qui semblent être la représen- tation de la pièce épimérienne des quatre anneaux abdomi- naux correspondans. Chez la femelle les trois premiers de ces segmens , c'est-à-dire les deuxième , troisième et quatrième an- neaux, portent chacun au côté gauche une grande fausse pate formée par une petite pièce basilaire et deux grands appendi- ces étroits et ciliés ; du côté droit ces membres manquent, et chez le mâle on n’en voit aucune trace. Toute la face infe- rieure de l’abdomen est membraneuse, seulement, vers sa partie postérieure, on voit une petite plaque quadrilatère qui donne attache à une seconde plaque saillante, et porte de chaque côté une fausse pate abdominale rudimentaire , composée d’une pièce basilaire , et de deux tubercules mo- biles qui rappellent la disposition des appendices du sixième anneau abdominal des Pagures , mais qui est symétrique des deux côtés du corps. Enfin, la plaque terminale dont nous venons de parler est arrondie au bout ; il recouvre lanus. et représente le septième anneau abdominal. L'appareil respiratoire des Birgus présente des particula- rités de structure très-remarquables. Les branchies sont au nombre de quatorze de chaque côté du corps, et sont fixées par un pédoncule situé vers le milieu de leur face interne. La cavité respiratoire est très-grande , et les branchies n’en remplissent pas la dixième partie; sa voûte est tapissée infé- rieurement par une membrane mince et épidermique ; mais bientôt celle-ci disparaît et laisse à nu le derme qui se con. tinue avec la membrane dont la carapace est tapissée, et qui est couverte d'une multitude de vegétatiens vasculaires. 246 HISTOIRE NATURELLE Bracus LarRoN. — Birgus latro (1). Rostre simple et à peu près de la longueur des pédoncules ocu- laires. Carapace marquée d'un assez grand nombre de petites crêtes, précédées d’une dépression, placées transversalement , et garnies chacune d'une rangée de poils très-courts. Pates garnies de lignes semblables, si ce n'est que souvent, au lieu de poils, elles portent des épines. Pinces et tarses armés d'un grand nombre d'épines courtes, d'apparence cornée. Couleur, rouge lacqueux mêlé de jaune. Longueur de la carapace, environ 6 pouces. Habite les mers d'Asie. (C. M.) Le Binéts À LarcE QUEUE (>), de Latreille, ne paraît être que le Jeune de l'espèce précédente. TRIBU DES PORCELLANIENS. Cette petite tribu se compose principalement de Crustacés qui ont tout-à-fait le port des Brachyures, mais qui se distinguent de tous les Décapodes dont nous avons parlé jusqu'ici par leur nageoire caudale, en éventail, plus ou moins semblable à celle des Macroures. Nous neconnaissons qu’un seulgenre ayant ce mode de conformation, celui des Porcellanes ; mais nous avons (1) Cancer crementatus, Rumph, Mus. PI 4. — Seba, t. III, PI 21, fig. 1 et 2. — Cancer [astacus) latro, Herbst, t. IE, p.34, PL. 54. — Pagurus latro, Fabrictus, Sappl. p. 411. — Bosc, t. IT, p.56. — Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 164. —Olivier, Encye. t. VIL, p. 639, atlas, PI. 82. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p 21. — Birgus latro, Leach. Trans. of the Linn. Soc. vol. XI.—Desmarest ,Consid. sur les Crust. p.180, PI. 30, fig. 3.— Quoy et Gaimard, Voyage de l'Uranie, PI. 80. (2) Birgus latieauda, Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2°. éd. t. IV, PL 12, fig. 2. — Desm. Consid. p. 180. DES CRUSTACÉS. 347 cru devoir ranger dans la même division les Æolées, qui établissent le passage entre ces Crustacés et les Galathées, et qui jusqu'ici ont été rapprochés de ces dernières , ainsi que les Mégalops, qui, du reste, ne sont peut-être que des jeunes de quelque genre de la famille précédente, dont le développement n'est pas terminé. Pour distinguer entre eux ces trois genres, il suffit de se rappeler que, chez les Porcellanes et Îles Æglées, les pattes de la cinquième paire sont filifor- mes et reployées au-dessus des autres, tandis que chez les Mégalops elles sont conformées comme celles- ci , et que les Æglées ont le corps alongé et l'abdomen très-oros , tandis que les porcellanes ont le corps à peu près circulaire et l'abdomen fort mince Provisoirement nous rangeons encore dans cette tribu les Monoïépis de M. Say, que nous n'avons pas eu l’occasion d'observer , mais que nous croyons devoir considérer comme de jeunes crustacés, dont les vrais caractères ne sont pas connus. GENRE PORCELLANE. — Porcellana (1). Le genre Porcellane, établi par Lamarck, a été divisé par M. Leach, mais sans raison suffisante, en deux groupes, dont un conserve son nom primitif, et l’autre a recu le nom de Pisidie. M. Desmarest, tout en adoptant cette classification , a cependant fait voir qu’elle reposait sur des caractères inexacts, et ne devait pas être conservée ; aussi est-elle aujourd’hui abandonnée. Les Porcellanes, comme nous lavons déjà dit, ressem- (1) Cancer, Pennant , Herbst , etc. — Porcellana, Lamarck, Syst. des anim. sans vert. p. 153. — Latreille, Leach, Desmarest, etc. 248 HISTOIRE NATURELLE blent beaucoup, par leur forme générale, aux Brachyures (PI. 22, fig. 5). Leur carapace est ordinairement aussi large que longue , sub-orbiculaire et déprimée en dessus. Le front s'avance au-dessus de linsertion des antennes internes, et peut même les recouvrir complétement lorsqu'elles se re- ploient, sans qu'ii y ait cependant de fossettes antennaires. Les yeux sont petits et logés dans une sorte d’orbite dont la paroi supérieure est bien formée, mais dont les limites ne sont déterminées en dedans et en dehors que par les antennes, et dont le bord inférieur est très-court et à peine saillant ; ce dernier bord se prolonge au dehors, et il existe entre l’es- pèce de crête ainsi formée et le bord de la carapace, un sillon profond, d’où naît l'antenne externe; ces appendices s'insèrent, par conséquent, en dehors des yeux; leur por- tion basilaire se compose de trois artieles cylindriques, dont le deuxième est le plus grand, et leur tigelle terminale est très-longue. Le cadre buccal est quadrilatère, mais beau- coup trop petit pour recevoir les pates-méächoires externes, qui, en se reployant, viennent s'appliquer contre le bord inférieur du front. Ces derniers appendices sont très-grands (fig. 6); leur deuxième article présente du côté interne une grande dilatation lamelleuse à bords arrondis, et son angle antérieur et externe se prolonge de manière à former une dent plus où moins grosse ; le troisième article est beaucoup plus petit, et à peu près triangulaire; les suivans diminuent successivement de grandeur , et sont garnis en dedans de poils très-longs ; enfin il existe, comme d'ordinaire, une tige ex- terne ou palpe, terminée par un petit filet multi-articulé , mais il n’y a pas de fouet. Le plastron sternal est très-large et presque circulaire. Les pates antérieures sont très-grandes et plus ou moins aplaties ; le bras est très-court, et ne dé- passe que de peu la carapace; mais le carpe est très-long , et présente en général un prolongement lamelleux qui s’a- vance au-dessus du bord supérieur de la main lorsque celle- ci se reploie. Les pinces sont fortes et peu ou point dentées. Les pates des trois paires suivantes sont à peu près cylindri- —> 2-70 DES CRUSTACÉS. 249 ques, et terminées par un tarse conique; enfin, celles de la dernière sont très-grèles, reployées au-dessus de la base des autres et terminées par une petite pince didactyle. L’abdo- men (fig. 7) est large, mais lamelleux , et reployé en dessous contre le sternum; il se compose de sept anneaux distincts, et se termine par une grande nageoire à cinq lames en éventail, formée par le dernier segment et par les appendices de Pan- neau précédent ; la pièce basilaire de ces appendices est très-courte, et porte deux grandes lames ovalaires à peu près de même grandeur, ciliées sur les bords et divisées en arrière. La pièce médiane de cette nageoire ne dépasse pas les appendices latéraux , et présente des sillons qui semblent indiquer qu'elle est formée par la soudure du septième an- neau de l'abdomen , avec une paire d’appendices lamelleux appartenant à ce même segment. Le dessous de l’abdomen est plus ou moins membraneux, et présente chez le mâle une seule paire d’appendices fixés au deuxième anneau, et composés chacun d’une petite tige cylindrique terminée par une lamelle ovalaire. Chez la femelle on y trouve deux ou trois paires de fausses pates ovifères fixées aux deux ou trois anneaux qui précèdent le pénultième, et composées chacune d’une tige multi-articulée. Enfin, les branchies sont au nombre de quatorze de chaque côté, et sont disposées par faisceaux de deux au-dessus de la pate-mâchoire externe et de la pate antérieure, et de trois au-dessus des pates des trois paires suivantes ; il n’y en a qu'une seule au-dessus de la pate postérieure. Ces Crustacés sont assez communs sur nos côtes; on les trouve d'ordinaire sous les pierres. 2 250 HISTOIRE NATURELLE $ A. Espéces dont le front est entier et ne présente pas de dents latérales. a. Front triangulaire. 1. PORCELLANE VIOLACEE. — P. violacea (1). Carapace presqu'entiérement lisse, et présentant de chaque côté un petit rebord arrondi. front très-incliné, à bords obtus et sans sillon médian, bord orbitaire supérieur droit; pédon- cules oculaires comprimés et dilatés ant rieurement. Antennes externes très-longues. Pates antérieures grandes et finement ponctuées ; le carpe tres-long, et terminé antérieurement par un bord droit, mince, très-avancé et non dentelé. Mains grosses, s élargissant graduellement , et présentant à la partie externe de leur face supérieure un large sillon longitudinal. Doigts obtus, noirs, presque droits et sans dentelures; les pates des trois paires suivantes courtes et tres-larges. Tarses gros et extrêmement courts. Longueur, environ 1 pouce. Habite les côtes du Chili. (C. M.) 2. PORCELLANE RIDEE. — P, slriala. Carapace de même forme que chez la précédente, mais fine- ment granulée, présentant sur les régions branchiales des stries obliques , et garnie latéralement d'un rebord très-mince. Front très-incliné, e: présentant en dessus un sillon médian peu profond. Bord supérieur des orbites concave; pédoncules oculaires de forme ordinaire. Pates de même forme que dans l'espèce préce- dente; une seule dent obtuse et à peine marquée à l'extrémité du bord postérieur du carpe. Couleur, rougeûtre. Habite la même localité que la précédente. (C. M.) (1) Guérin, Collection du Muséum. DES CRUSTACÉS. 251 3. PORCELLANE ALONGÉE. — P. elongata. Carapace beaucoup plus alongée que dans les espèces précé- dentes, et légèrement granuleuse ; région stomacale garnie de deux petites bosses, et séparée du reste de la carapace par un sillon bien distinct ; bords latéraux de la carapace minces et tranchans. Front triangulaire peu incliné, très-avancé, et présentant un sillon médian profond. Orbites comme dans l'espèce précédente. Pates antérieures à peu près de même forme , mais ayant le bord postérieur du carpe armé de deux ou trois dents spiniformes, une dent très-obtuse à la base de son bord antérieur. Du reste tres- semblable aux précédentes. Longueur, environ 8 lignes; couleur, Jaune rougeûtre. Habite la Nouvelle-Zélande. (C. M.) 4. PorRcELLANE DE Lamarok. — P, Lamarckii (1). Carapace à peu prés de même forme que chez la précédente, mais plus rétrécie antérieurement, sans bordure latérale notable, et ne présentant qu'un sillon peu distinct derriere la région sto- macale , une petite crête transversale au lieu de bosses à la partie antérieure de cette région. Front triangulaire, avancé, peu in- cliné, creusé d'un sillon médian et de deux petits sillons obliques qui se terminent à l'angle orbitaire interne; bord supérieur des orbites concave et relevé. Bord antérieur du carpe armé de trois dents pointues ; une petite crête denticulée au-dessus de son bord postérieur ; mains de même forme que les précédentes, et légere- ment squammeuses. Pates suivantes plus gréles que chez les précé- dentes; taille, environ 6 lignes; couleur, rougeâtre, avec des points blancs et rouges. Habite la Nouvelle-Irlande. (C. M.) 5. PORGELLANE DENTELÉE. — P, dentata, Carapace comme dans l'espèce précédente. Front triangulaire , (1) Pisidia Lamarckii, Leach, Dict. des se. nat. t. XVIII, p. 54. 252 HISTOIRE NATURELLE médiocrement saillant, creusé d’un sillon médian, mais sans sillons latéraux bien marqués. Bord antérieur du carpe armé de quatre à cinq larges dents aplaties; son bord postérieur dentelé en scie. Longueur, environ 8 lignes. Habite les côtes de Java. (C. M.) 6. PORGELLANE RUGUEUSE, — P. rugosa. Carapace à peu près de même forme que dans l'espèce préce- dente, mais couverte, ainsi que les pates, de petites crétes transver- sales pilifères. Front large, horizontal, avancé, plutôt triangulaire que droit, mais presque aussi saillant latéralement qu'au milieu, et creusé d'un sillon médian; une épine trés-petite sur le bord latéral de la carapace, à quelque distance derrière l'angle orbi- taire externe. Carpe médiocre, armé antérieurement de cinq ou six grandes dents aplaties, et en arriere de deux ou trois épines. Longueur, environ 4 lignes; couleur, brun rougeûtre; poils courts et serrés. Origine inconnue. (C. M.) La PorcEzLaxe figurée par M. Savigny dans son grand ouvrage sur l'Égypte (Crust. PI. 7, fig. 2), est très-voisine de cette espèce, mais ne présente pas d'épines sur le bord postérieur du carpe. 7: PORCELLANE ASIATIQUE. — P. asiatica (1). Cette espèce paraît être trés-voisine de la P. rugueuse. D'après les descriptions qui en ont été données par M. Gray, on voit qu'elle s'en distingue par les dentelures du carpe qui sont au nombre de trois, écartées entre elles, alongées et denticulées, On la dit commune à l'Ile-de-France. (1) Pisidia asiatica Leach, Dict. des sc. na., t. XVIII, p. 54. — Desmarest, Consid. sur les Crust. P: 198.— Porcellana asiaticus, Gray, Zool miscel. p. 15. (So ot [eo] DES CRUSTACÉS. 8. PORCELANE TACHETÉE. — P, maculata. Carapace lisse, bombée, étroite et très-alongée. Front presque horizontal, très-avance, et dilaté de chaque côté. Une épine sur le bord latéral de la carapace, à quelque distance en arriére de l'angle orbitaire externe. Carpe étroit, et armé en avant de deux ou trois épines. Pates suivantes cylindriques. Couleur blanchâtre, avec des taches circulaires d'un rouge foncé. Longueur , environ 6 lignes. Habite la Nouvelle-Irlande. (C. M.) ÿ. Porcectaxe protie. — P. polita (1), Nous ne connaissons cette espèce que par la courte des- cription que M. Gray en a donnée. Il y assigne les caractères suivans : carapace lisse, de couleur brun pourpre, pointillé ; front triangulaire avancé et à bords un peu concaves; carpe aplati en dessus, armé sur le bord antérieur de trois longues dents denticulées, et sur le bord postérieur de quelques épines. Longueur de la carapace, 7 lignes; largeur, 7 1/2. aa. Front droit ou légèrement arrondi. 10. PORGELLANE SCULPTÉE. — P. sculpta. Carapace lisse, bombée et presque circulaire. Front avancé, peu incliné et terminé, par un bord transversal presque droit. Pates antérieures courtes et bosselées. Carpe guere plus long que large, sculpté en dessus, et armé en dedans de deux grosses dents apla- ties; mains courtes, épaisses, et garnies en dessous de plusieurs crêtes longitudinales tuberculeuses ; pinces pointues. Pates sui- vantes grêles et légèrement poilues. Couleur, rougeûtre , avec de grandes taches blanches. Longueur, environ 3 lignes. Habite les côtes de Java. (C. M.) (1) Gray, Zock. mise. p. 74. 254 HISTOIRE NATURELLE 11. PORCELLANE pois. — P, pisum. Carapace lisse, tres-bombée et circulaire. Front à peu près comme dans l'espèce précédente; pates antérieures médiocres et lisses; carpe court et bombé ; son bord antérieur mince avancé, et armé de trois dents aplaties; mains courtes, renflées, et pré- sentant au dehors quelques sillons longitudinaux peu marqués. Longueur, 3 lignes ; couleur, jaunâtre. Habite les mers de la Chine. (CG. M.) 12. PORCELLANE VERDATRE. — P, viridis (1). Cette Porcellane, avec laquelle Latreille a confondu l'espèce précédente, paraît se rapprocher davantage de notre P. sculptée, dont elle se distingue du rèste par le nombre des dentelures du carpe. Voici la description que M. Gray en a donnée. Couleur, verdâtre, avec des rides transversales rapprochées et garnies de poils courts et raides; pates bordées de poils. Carpe et pinces un peu convexes et minces; le bord antérieur du carpe est armé de quatre dents triangulaires, courtes et denticulées ; une série d'épines sur son bord externe, Front arrondi, avec un sillon médian. $ 2. Espèces dont le front est divisé en trois ou en cinq dents ou lobes. b, Mains très-larges et aplaties. Pinces triangulaires. 13. PORCELLANE A CRÊTES. — JP, cristata. Carapace lissé, large, déclive antérieurement, et garnie latéra- lement d'un rebord arrondi. Front trilobé; le lobe moyen ar- rondi, et plus grand que les latéraux, qui sont petits ; bord supé- (1) Pisidia viridis, Leach , Dict. des sc. nat, t. XVIII, p. 55.— Porcellana viridis, Gray, Zool. mise. p. 15. DES CRUSTACÉS. 255 rieur de l'orbite droit. Carpe trés-large, dilaté en arrière anssi bien qu'en avant; son bord antérieur avancé, et armé d'un prolonge- ment dentiforme peu saillant, son bord postérieur épais et re- levé. Mains de même forme que chez la P. violacée. Pates des trois paires suivantes courtes, grosses, et surmontées d'une créte mince el élevée; tarse gros et extrêmement court. Longueur, 9 lignes. Origine inconnue. (C. M.) La PORCELLANE PONGTUEE (1) de M. Guérin, paraît être tres- voisine de l'espèce précédente, mais ne pas avoir de crêtes sur les pates. 14. PORGELLANE ponte. — P. pilosa. Carapace alongée et trés-inclinée. Front divisé en trois lobes, dont le médian est triangulaire et avancé , et les latéraux sont petits et arrondis. Pates trés-poilues. Carpe médiocre, bombé, et armé vers la base de son bord antérieur d’un lobe denticulé ; quelques épines au devant de ce lobe. Mains courtes et larges. Pates suivantes presque cylindriques. Longueur, 6 lignes; cou- leur, brunâtre. Habite les environs de Charlestown, aux Etats-Unis. (C. M.) 19. PORGELLANE A PATES APLATIES. — À. platycheles (2). Carapace légérement bombe et velue sur les côtés. Front avancé, et divisé en trois dents triangulaires et aplaties, dont la (1) Porcellana punctata, Guérin, Iconogr. Crust. PL. 18, fig. 1. (2) Cancer platycheles, Pennant, Brit. Zool. t. IV, PI 6, fig. 12. — Baster, Opus. subs. t. II, PL. 4, fig. 3.— Herbst, t. I, PL 2, fig. 26. — Olivier, Encyc. t. 6, p. 155. — Porcellana platycheles, Lamarck, Syst. des anim. sans vert. p. 123, et Hist. des anim. sans vert.t. V, p. 230. — Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p.55, etc. — Leach, Dict. des sciences nat. t. XVIII, p. 55. — Des- marest, Consid, sur les Crust. p. 195, PL 34, fig. 1. 256 HISTOIRE NATURELLE médiane est de beaucoup la plus saillante, et ne présente pas de sillon médian notable. Pates antérieures grandes; le carpe ar- rondi et armé vers la base de son bord antérieur d'un iobe den- ticulé. Mains larges , aplaties, et garnies de long poils; leur por- tion palmaire triangulaire , et presque aussi large que longue, bord des pinces droit et granulé. Pates suivantes grêles et poilues. Longueur, environ 7 lignes ; couleur, brunâtre. Très-commune sur nos côtes. (C. M.) 16. PORCELLANE FRONT ÉPINEUX. — P. spinifrons. Carapace granuleuse et bosselée ; front peu avancé, et armé de cinq dents, dont la médiane est triangulaire, et les deux mi- toyennes situées au-dessus des autres. Carpeaplati , inégal, rebordé postérieurement, et présentant sur son bord antérieur une grande dent basilaire à bord plus ou moins granulé , qui occupe la moitié de sa longueur, et qui est suivie d'une échancrüre profonde; main courte et lisse. Longueur, environ g lignes; couleur, jaunâtre, avec des lignes rouges, représentant une espèce de réseau. Habite les côtes du Chili. (C. M.) 17. PORCELLANE FRONT-LORE. — P. lobifrons. Carapace élargie et un peu ridée postérieurement; front hori- zontal, mince, avancé, et profondément divisé en trois lobes ar- rondis, ayant à peu près la même grandeur. Pates antérieures très- grandes ; le carpe long, et trés-dilaté antérieurement vers sa base ; son bord antérieur mince et irrégulièrement denticulé , le posté- rieur épais et dentellé vers le haut; mains trés-alongées. Pates suivantes courtes et grosses. Longueur, environ 10 lignes. Habite les côtes du Chili. (C. M.) 18. POCELLANE TUBERCULEUSr. — À. tuberculosa. Carapace à peu prés de même forme que chez la Porcellane à pates aplatiés, mais couverte de petites rides transversales piliféres, DES CRUSTACÉS. 257 et présentant sur les côtés quelques petits tubercules. Front pro- fondément divisé en trois lobes, dont le médian , large et arron- di, est creusé d'un sillon médian profond, et les latéraux sont étroits, obtus, et dirigés obliquement en dehors. Pates antérieures à peu près de même forme que chez la précédente, mais couvertes d'un duvet serré. Carpe armé sur son bord antérieur de plusieurs dents, dont deux assez grandes, et présentant en dessus trois séries longitudinales de tubercules, séparés par deux sillons, la série médiane est la plus nombreuse et la plus élevée; quelques tubercules semblables sur la face supérieure de la main. Lon- gueur , environ 8 lignes. Habite les côtes du Chili. (C. M.) 19: PORCELLANE VOISINE, — P. affinis (1). Cette espèce paraît étre très-voisine de la précédente, mais s'en distingue par la forme du front. Voici les caractères que M. Gray lui a assignés. Carapace brunûâtre, lisse; front à peine avancé, et divisé en troislobes, dont le médian est large et à bords lisses; carpe convexe, plus long que large, ayant le bord anté- rieur uni et un peu avancé, et le côté postérieur garni d'un rebord subsquammeux. Origine inconnue. bb. Mains longues , étroites et épaisses ; pinces gréles. 20. PORCELLANE LONGICORNE. — P. longicornis (2), Carapace bombée, presque circulaire , assez lisse, et présentant «] u - +. r . latéralément un petit bord mince. Front divisé en trois lobes, 2 (1) Gray, Zool. miscel. p. 15. (2) Cancer longicornis, Pennant, British Zoology, v. IV, PL r. fig. 3.— Olivi. Zool. adriat. p. 44. — Herbst, v. II, PI. 47, fig. 5. — Latreille. Encyclop. PL. 255, fig. 3 (d'après Pennant). — Pisidia longicornis, Leach. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 198. Nous ne voyons aucune raison suflisante pour séparer de cette espèce le Cancer hexapus de Hexbst (t. II, PI. 47, fig. 4), qui CRUSTACÉS , TOME II. 17 258 HISTOIRE NATURELLE dont le médian est erensé d'un sillon si profond, qu'il paraît bidenté ; les lobes latéraux triangulaires et presque aussi saillans que le médian. Pates antérieures longues; le carpe arrondi, et présentant en dedans un bord droit ou sinueux. Mains étroites dans le jeune âge, et présentant alors des arêtes longitudinales qui s'effacent peu à peu; chez l'adulte elles sont très-inégales, et l'une d'elles devient très-renflée. Pinces grêles et recourbées en dedans; elles se touchent d'abord par toute leur longueur, mais par les progrès de l'âge elles se recourbent, de manière à laisser entre elles un vide bien notable. Pates suivantes grêles et à peine poilues. Longueur , environ 3 lignes. Très-commune sur nos côtes. (G. M.) Say a décrit deux espèces de Porcellanes (1) qui habitent l’'Amé- rique septentrionale, mais il a omis de mentionner plusieurs des caractères les plus importans pour la détermination des espèces de ce genre ; aussi, en attendant qu'on les ait examinés de nouveau, nous paraît-il difficile de les distinguer. Gexre ÆGLÉE. -- Æglea (2). Nous croyons devoir rapprocher des Porcellanes plutôt que des Galathées les petits Crustacés dent M. Leach a formé le genre Æglée; jusqu'ici on les a placés à côté de ces dernières , mais la conformation de leur abdomen nous pa- raît indiquer que leur place naturelle est dans la section des Anomoures. i nons paraît être un individu femelle; ni la Pisidia linneana de M. Leach ( Dict. des se. nat. t. XXXVIIL, p. 54.—Desm. op. cit. p: 197- — Porcellana Leachii, Gray. loc. cit.), que nous croyons être le mâle adulte, tandis que la description donnée par MM. Leach et Desmarest de leur P. longicornis ne s'accorde qu'avec le jeune âge de ce Crustace. (1) Porcellana sociata, Jaurn. of the Acad. of se. of Philad, vol. 1, P- 56.— Porcellana galathina , Say, loc. cit. P- 458. (2) Galathea, Latreille. — Æglea, Leach, Dict. des se. nat, — Desmarest, op. cit, DES CRUSTACÉS. 259 La carapace des Æglées est déprimée , et beaucoup plus longue que large; elle est divisée en deux portions par un sillon qui sépare la région stomacale des régions cordiale et branchiales : ces dernières sont dilatées et terminées en dehors par un bord tranchant. Le front est armé d’un rostre, à la base duquel on voit de chaque côté une échanerure qui représente l'orbite. Les pédoncules oculaires sont très-courts et dirigés en avant. Les antennes internes s'insèrent au- dessous des pédoneules oculaires , et leur tige, très-courte, se replie entre ces organes et la base du rostre ; leur article basilaire est globuleux. Les antennes externes s’insèrent sur la même ligne que les internes, dans l'angle latéral de la carapace ; leur pédoneule se compose de quatre artieles, dont les trois premiers sont extrêmement petits, et le qua- trième est cylindrique et plus alongé. Le cadre buecal est plus large en avant qu'en arrière, et n'est pas séparé de lépistome. Les pates-mdchoires externes sont pédiformes ; leurs deuxième et troisième articles ne sont guère plus gros que les trois derniers, et sont dépassés par le palpe. Le plastron sternal est triangulaire et très-large à sa base , qui est située entre les pates de la quatrième paire ; le dernier segment du thorax est très-mobile et assez développé. Les pates antérieures sont de longueur médiocre, mais grosses et renflées ; elles sont dirigées en avant, et non pas en de- hors comme chez les Porcellanes, et se reploient en dessous; la pince est forte et légèrement ereusée en cuillère au bout. Les pates des trois paires suivantes sont grêles et médiocres; leur tarse est styliforme et assez alongé, Les pates postérieures sont grèles, cylindriques , presque filiformes , terminées par une pince rudimentaire, et reployées au-dessus de la base des autres , ou même dans la cavité branchiale. L’abdomen est moins long que la carapace , et habituellement recourbé en dessous contre le thorax; il est même impossible de le re- dresser complétement ; enfin il est très-large et garni de sept segmens crustacés en dessus, mais complétement membra- neux en dessous ; la nageoire qui le termine est très-large, 7 260 HISTOIRE NATURELLE mais sa pièce médiane (formée par le septième anneau abdo- minal) est petite et ne forme pas éventail avec les pièces latérales qui en sont très-écartées, et sont portées sur un article basilaire très-loug. Chez le mâle, les cinq premiers anneaux de l'abdomen sont complétement dépourvus d’ap- pendices; mais chez la femelle il existe quatre paires de fausses pates ovifères, simples, presque membraneuses , et terminées chacune par une petite lame ovalaire. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre. ÆGLXE LissE. — Æglea lævis (1). Carapace finement piquetée; rostre légèrement incurvé et pointu ; bords latéraux de la carapace armés de trois petites dents, dont une située à son angle interne, la seconde vers le milieu de la région stomacale, et la troisième derrière le sillon qui sépare cette région de la région branchiale. Pates antérieures plus fortes chez le mâle que chez la femelle; bras prismatique et denté sur les trois bords ; carpe et main armés en dessus de plu- sieurs petites dents. Anneaux de l'abdomen divisés en trois lobes par deux sillons longitudinaux. Longueur, environ 2 pouces. Habite les côtes du Chili. (C. M.) Genre MÉGALOPE. — Megalops (2). Les petits Crustacés qu’on a désignés sous le nom générique de Mégalope ont beaucoup d’analogie avec les Galathéides , aussi bien qu'avec les Porcellaniens , et si ce sont réellement des animaux déjà parvenus à leur entier développement , ils devront établir le passage entre les Décapodes Anomoures et Macroures, car leur abdomen, quoiqu'il ne présente (1) Galathea lævis, Latreille, Encyclop. PI. 308, fig. 2. — Æglea lævis, Leach, Dict. des sc. nat. t. XVIII, p. 49 — Desma- rest, Consid. sur les Crust. p. 187, PI. 33, fig. 2. — Edwards, Atlas du règne anim. Crust. PI. 47, fig. 3- (2) Cancer, Muller, Montagu, etc. — Megalops, Leach, Desma- rest, Latreille, etc. DES CRUSTACÉS. 261 pas à son extrémité cinq lames réunies en éventail comme chez ces derniers, est très-développé et sert à la natation ; mais nous sommes porté à croire que ce sont seulement des Jeunes de quelque Anomoure de la première famille, et que -orsqu'on les aura mieux étudiés on les rayera de la liste des genres dont se compose l’ordre des Décapodes, ou du moins on leur assignera une place et des caractèrres différens. L'aspect général des Mégalopes est tout-à-fait celui propre aux jeunes Décapodes, et ils ont beaucoup d’analogie avec les jeunes Dromies. Leur carapace est courte, large, un peu déprimée, et terminée antérieurement ‘par un petit rostre très-large à sa base. Les yeux sont extrêmement gros et saillans. Les antennes externes sont très-courtes, con- formées comme chez les Brachyures, et reployées sous le rostre ; celles de la seconde paire sont courtes et insérées en dehors des précédentes. Les pates-mächoires externes ont leurs deuxième et troisième articles très-larges , et constituant un opercule au devant de la bouche, tandis que les articles suivans sont très-étroits. Le plastron sternal est très-large, et creusé d’un sillon pour recevoir l'abdomen lorsque celui- ci se reploie en dessous. Les pates sont courtes ; celles de la première pairese terminent par une main didactyle légèrement renflée ; les autres sont monodactyles , et ne présentent rien de particulier. L’azbdomen a la même forme générale que chez les Macroures, mais est beaucoup plus étroit que le thorax, et peut se reployer en dessous et se loger dans un sillon du plas- tron sternal ; il est garni en dessous d’une double série de faus- ses pates natatoires semblables à celles des Macroures , et se termine par une nagcoire caudale, conformée à peu près de la même manière que chez ces Crustacés, mais composée seu- lement de trois lames, savoir : une pièce médiane formée par le septième segment de l'abdomen , et deux pièces Jaté rales fixées au segment précédent, Enfin , il est aussi à noter que chez ces Crustacés les branchies sont disposées comme chez les Brachyures : on n’en voit pas sur les deux derniers anneaux du thorax. 262 HISTOIRE NATURELLE Les Mégalopes se rencontrent principalement en haute mer, et paraissent se trouvér ordinairement en compagnie avec de jéunes Grustacés appartenant aux genres Lupée , Thalamite et Grapse. On en a décrit trois espèces. 1. Mécacore De Monracu. — M. Montaguit (1). « Rostre entier términé par une seule épine dirigéé en ävant ; carapace inérme postérieurement ; hanches des huit premières pâtés pourvues en dessous d'une petite épine recourbée. » Lon- sueur, à lignes. Trouvée sur lés côtes d'Angleterre. 2, MÉGALOPE ARMÉE. — M, armata (2). « Rostre entier terminé par une seule pointe en avant; cara- pace pourvue postérieurement dans son milieu d'une carène qui se prolonge en une pointe droite aiguë , s'étendant jisqu'au com- mencement du quatrième article de l'abdomen ; hanches des qua- tre premiers pieds seulement pourvues d'une petite épine re- courbée. » Même longueur que la précédente et trouvée sur la même côte. 3. MÉGALOPE MUTIQUE. — MH. mulica (3). Ro:tre replié en dessous et canaliculé; carapace tronquée et in2re postérieurement ; point d'épines sur les hanches des pates; ong'es épineux en dessous. Longueur, 5 à 6 lignes. Trouvée près de l'embouchure de la Loire. Le Cancer færoensis de Müller (4) appartient à ce genre. (1) Cancer rhomboidalis; Montagu Trans. of the Lin. soc. vol: 7, PI.6; fig. 1: — Megalops Montagu; Leach, Malac. Pod. Brit. PL 16, fig. 1 6. — Desm. Consid sur les Crust. p. 201. (2) Leach, Malac. PI 16, fig. 5-9. — Desmarést, loc. cit. (3) Desmarest, op. cit. p. 201, PL 3%, fig. >. — Guërin, Icon. Crust. PI 18, fig. 3. (4) Fauna danica, t. III, p. 56, PL. 114, fig. 1-3. DES CRUSTACÉS, 363 Gers MONOLEPIS. _ Monolepis (1). Je suis porté à croire que le genre Monolepis de Say ne devra ;pas être conservé, et n’a été fondé que sur de jeunes Crustacés dont le dévelajipement n’était pas éhicore terminé; mais, ne les ayant pas observés par moi-même, je ne puis me former üutie dpinion arrêtée à Bt égard. Quoi qu'il én soit, les Monolepis paraissënt avoir là plus grande analogie avec les Mégalopes , ët surtout avec lës jeunes Dromies ; ils se distinguent des premiers par leurs pates postérieures petites, reployées au-dessus dés angles postérieurs du test, et térmi- nées par des soies très-longues. La carapace de ces pétits Crustacés est convexe , oblongue d'avant en arrière, un peu rétrécie en avant, ét terminée par ur petit rostre. Les yeux sont très-grands , et sont éloignés entre eux. Les antennes thternes sont épaisses et cachées sous les côtés du rostre ; leur article basilaire est arrondi, et leur extrémité bifide. Les antennes externes sont insérées entre les pédoncules oculaires et les angles du cadre buccal; elles sont coudées entre le troisième et le quatrième ärticle. Les pates- mdchoires externes sont inermes, et $e composent d’arti- cles subégaux, dont le dernier est brtüisquément rétréci. Les pates sont de longueur médiocre ; celles de la première paire sont didactyles, et celles des trois paires suivantes monodac- tyles ; celles de la cinquième paire sont très-petites, termi- nées par des soies alongées , et reployées au-dessus des angles postérieurs de la carapace. L’abdomen est semi-cylindrique, recu dans une fosse profonde du plastron sternal, et terminé par une” nageoiïre composée de trois lames, comme celle des Mégalopes ; on y trouve aussides fausses pates natatoires assez grandes , dont la lame terminale interne est très-petite. Enfin (1) Say, Journ ofthe Acad. of Philadelphia, vol. I, p. 155. — Desm. Consid. sur les Crust. p. 199. — Latreille, Reg. anim. de Cuv. 2°. édit. t. IV, p. 85. 264 HISTOIRE NATURELLE la lame placée de chaque côté du dernier segment abdominal est petite, subovale, ciliée, et portée sur un petit pé- doncule. Say décrit deux espèces appartenant à ce genre. 1. MONOLEPIS INERME. — M. inermuis (1). Carapace inégale, armée d'une dent de chaque côté des yeux ; un tubercule tronqué au bout et de la longueur du pédoncule oculaire situé derrière chaque œil sur le bord inférieur du corps. Fates antérieures assez petites; mains renflées. Tarses simples , de la longueur de l’article précédent. Longueur, environ 3 lignes. Habite les côtes du Maryland. 2, MONOLEPIS SPINITARSE. — M, spinitarsus (2). Caray ace assez saillante entre les yeux ; tubercules latéraux à peine marqués ; tarses armés en dessous de sept épines raides et acérées. Habite les côtes de la Caroline du sud. om (1) Say, loc. cit. p. 157. (2) Say, loc. cit. p. 158. CES DES CRUSTACÉS. 265 SECTION DES DÉCAPODES MACROURES. Cette division de l’ordre des Décapodes a pour type lEcrevisse, et comprend tous les Crustacés à bran- chies thoraciques internes les mieux organisés pour la nage. On les reconnaît facilement au grand déve- loppement de leur abdomen et à la grande nageoire en forme d’éventail qui termine postérieurement leur corps. La carapace des Macroures est presque toujours beaucoup plus longue que large, et en général ne se prolonge que peu ou point latéralement au-dessus de la base des pates (1); d'ordinaire il n'y à point de ligne de démarcation entre les pièces supérieures et latérales de ce bouclier, et les régions branchiales se réunissent presque sur la ligne médiane du dos, mais restent séparées de la région stomacale par un sillon. En général , le front est armé d’un rostre que recouvre l'anneau ophthalmique, mais qui ne se réunit pas en dessous à l’anneau antennulaire , de manière à entou- rer la base des pédoncules oculaires, comme nous l'avons vu chez les Brachyures. Les divers anneaux du thorax sont en général tous soudés entre eux ; quel- quefois cependant le dernier sezment reste mobile. Le s'ernum est très-étroit en avant, ei chez la plupart GPL 123 6e 12: PL 2/4) fig: 1, 6, 11,0195 Pl 25) fe: 1,8, ete 266 HISTOIRE NATURELLE de ces animaux est presque linéaire dans toute sa longueur, et ne constitue pas un plastron venträl ; quelquefois cependant il s’élargit beaucoup vers la partie postérieure du thorax, et prend !a forme d’un bouclier horizontal. Les flancs sont à peu près ver- ticaux, et les cloisons apodémiennes se réunissent de manière à former un canal sternal médian qui loge le système nerveux, l'artère sternale, etc. (1). Les antennés sont très-développées ; ét se trouvent en général à peu près sur la même ligne; celles de la première paire (les antennes internes) ne 6e réploient jamais dans une fossette, comme chez les Brachÿurés et la plupart des Anomoures; leur pédoncule est alonsé, et elles portent en général deux où quelque- fois même trois filets terminaux grèles , sétacés et très: lonus. Les antennes externes présentent presque tou- jours au-dessus de leur base un appendice qui repré sente le palpe de ces membres et qui est analogue à l'épine mobile que nous avons vue chez lés Panures ; seulement cet appentdice constitue ordinairémeht une grande lame horizontale. Le cadre buccal est en général à peu prés carré, et n'est pas distinctement séparé de lépistome. Les pates-müächoires externes ne sont présque jamais OpEr- culiformes , comme chez les Brachyures ; leurs seconi et troisième articles ne sont que peu ou point élargis, et lés trois derniers articles sont très- développés ; aussi ces organes ressemblent-ils à de petites pates ordinaires qui seraient reployées contre la bouche: quelquefois même ils servent à la locomotion, et ressemblent exactement aux pates thoraciques ; en (1) PL 235 fis. 3: DES CRUSTACÉS. 267 pénéral ils sont dépourvus d’appendice flabeili- forme, Les mandibules sont en général robustes , mais mänquent quelquefois d'appendice palpiforme. Les pates thoraciques sont en général longues et grêles. Celles de la première paire; ou des deux premières paires, se terminent le plus souvent par une pince didactyle , et il arrive quelquefois que celles de la cinquième paire sont plus ou moins rudimentaires et non ambulatoires. L’abdomen est presque toujours beaucoup plus grand que le thorax ; et présente une épaisseur considérable; les sept anneaux qui le com- posent sont tous mobiles; les cinq premiers portent d'ordinaire chacun une paire de fausses pates natatoi- res composées d’un article basilaire gros et cylindri- que, et en général de deux lames terminales , longues et ciliées sur les bords. Les appendices du sixième anneau sont beaucoup plus grands , et dirigés en dehors, tandis que les prétédens sont dirigés en bas; leur article basilaire est court, mais porte deux lames très-grandes, qui constituent ; avec la pièce médiane formée par le septième anneau ; une grande nageoire caudale à cinq feuillets disposés en éventail (1). L'organisation intérieure des Macroures diffère éga- lement de celle des Brachyures ét mêine des Ano- moures. Leur système nervèux se compose de gan- glions dont la concentration est bien moindre; les centres nerveux du thorax sont souvent tous distinéts, et il existe une série de six ganglions danis l'abdomen. La disposition du système circulatoire, et surtout des sinus veineux, présente des particularités que nous () PL 23, figax, etc. 268 HISTOIRE NATURELLE avons déjà fait connaître (1). Les branchies sont en général beaucoup plus nombreuses que chez les Bra- chyures, et sont insérées, comme chez la plupart des Anomoures, par groupes de deux, de trois ou de quatre au-dessus des diverses pates (2); presque tou- jours il en existe jusque sur le dernier anneau thora- cique , et souvent ces organes , au lieu d’être compo- sés de lamelles parallèles , sont formés d’une multitude de petits cyiindres disposés comme les poils d’une brosse. Enfin il n’existe pas de poches copulatrices (3), et les ouvertures des oviductes sont toujours situées sur l’article basilaire des pates thoraciques de la troi- sième paire. Ces Crustacés, ainsi que nous l'avons déjà dit, sont essentiellement nageurs ; ils ne marchent que peu et ne sortent pas de l’eau. L’abdomen et la grande pageoire caudale qui le termine sont leurs principaux organes de locomotion, et c’est à reculons qu'ils nagent toutes les fois qu’ils veulent se mouvoir avec vitesse, car alors ils frappent l’eau en reployant en bas et en avant cette espèce de rame terminale. On peut diviser ce groupe de Crustacés en quatre familles naturelles, dont quelques-uns des caractères les plus saillans sont exposés dans le tableau suivant. (1) Voyez t. I, p.100 et 102 (2) PI: 10, fig. 1. (3) EL, ya, fig. x5. DES CRUSTACÉS. 269 les antennes exter- (qe. corps nes noffrent pas déprime ; abdo- de lame mobile court ou mé- MAcroUuUREs CUIRASSES, sérée à la face su- |diocre. périeure de leur pédoncule. (Bran- DÉCAPODES Échies ordinaire- Plastron sternal | Sternumlinéaire, ment en brosses.) corps alongé ; ab- } THALASSINIENS. MACROURES domen gréle et long. dont nes portent au- } brosses.) dessus de leur pé- doncule une lame mobile. de et ovalaire, ou triangulaire. (Branchies lamel- leuses. ) SALICOQUES. qui est très-petite et hastiforme. }Asracrens. les antennes exter-Ù ( Branchies en qui est Si FAMILLE DES MACROURES CUIRASSÉS. Cette famille se compose principalement de Ma- croures remarquables par l'épaisseur et la dureté de leur squelette tégumentaire, et dont la face inférieure du thorax est revêtue d’un plastron très-large vers la partie postérieure, quoique étroit en avant (1). La carapace est en général plus large et plus déprimée que dans les autres familles de la même section (2). La conformation des antennes varie, mais il est à noter que celles de la deuxième paire ne portent jamais au- dessus de leur portion basilaire une écaille mobile, comme nous le verrons toujours chez les Salicoques. (1) PE 23, fig. 2, b. G) PI 23 Hg net Pl a, He:6. 270 HISTOIRE NATURELLE La conformation des pates varie : les fausses pates abdominales sont moins développées que dans les familles suivantes, et ne présentent souvent we une seule lame terminale foliacée (1). Enfin nous ajouterons aussi que , dans ce groupe, la centralisation des ganglions nerveux du thorax pa- raît être portée plus loin que dans aucun autre Crus- tacé Macroure. On peut diviser les Macroures cuirassés en cinq tribus naturelles caractérisées de la manière suivante : les pates de la einquième paire très- grêles, non ambulatoires, et reployées au-dessus de la base des pates précé- dentes, GALATHEIDES, les pates des trois premières ! paires terminées par une pince MACROURES didaetyle. CUIRASSES ayant / Ervons. Antennes les pates de {externes très la cinquième | Toutes les pa-| larges et fo- paire sem-\ tes monodacty- { liacées. blables aux Îles: celles dela précédentes, À première quel- Antennes et point re- |} quefois impar- | externes cy- ployées au-| faitement sub- f lindriques et dessus de cel-| chéliformes. de forme or- les-ei. dinaire. SCYLLARIDES. LANGOUSTIENS. 2, Te md TRIBU DES GALATHEÉIDES. Ce petit groupe établit à plusieurs égards le pas- sage entre les Décapodes Anomoures et Macroures, et se rapproche surtout des Porcellanes, dont il se distingue cependant par le grand développement qu'offre l’'abäomen. (3) PL 95, fig. 2, d, fig. 5, etc, DES CRUSTACÉS. 297E La carapace de ces Crustacés est déprimée et assez large, mais cependant plus longue que large ; elle se termine antérieurement par un rostre plus ou moins saillant qui recouvre la base des pédoncules oculai- res, et elle présente sur sa surface supérieure plu- sieurs sillons, dont ur, plus profond que les autres, limite en arrière la région stomacale. Les antennes s’insèrent sur la même ligne transversale; les internes se trouvent sous les pédoncules oculaires et sont peu alongées ; elles se terminent par deux petits filets multi-arliculés très-courts. Les antennes externes ne présentent à leur base aucune trace d’appendices pal- piformes ; leur pédoncule est cylindrique, et leur filet terminal long et grêle. Les pates-mächoires externes sont toujours pédiformes, mais leur conformation varie un peu. Le plastron sternal s’élargit beaucoup vers sa partie postérieure , et le dernier anneau tho- racique en reste ordinairement distinct. Les pates antérieures sont grandes et terminées par une pince bien conformée ; les pates des trois paires suivantes sont assez fortes et se terminent sur un tarse conique ; enfin celles de la cinquième paire sont extrêmement grêles, et reployées au-dessus des autres dans la ca- vité branchiale; elles ne servent pas à la lécomotion, et se terminent par une main rudimentaire. L’ab- domen est aussi large et plus long que le thorax; il est bombé en dessus et armé de chaque eôté d’une série de quatre ou cinq grosses dents formées par l'angle latéral de l’arceau supérieur des divers anneaûx dont il se compose ; il se termine, comme chez la plu- part des Macroures, par une large nageoire lamel- leuse disposée en éventail. Le nombre de fausses pates suspendues sous l’abdomen varie; chez le mâle on en 272 HISTOIRE NATURELLE trouve cinq paires, dont les deux premières sont grêles etalongées, et les troisdernières terminées par une lame ovalaire ciliée sur les bords ; chez la femelle le premier anneau de l’abdomen est dépourvu d’appendices, et les quatre segmens suivans portent chacun une paire de fausses pates composées de trois articles placés bout à bout et garnis de poils auxquels s’attachent les œufs. Cette tribu correspond au genre Galathée de Fabri- cius, et a été divisée par Leach en quatre genres, savoir : les Galathées proprement dites, les Muni- dées, les Grimothées et les Æglées. Trois de ces groupes génériques nous paraissent devoir être con- servés; mais, ainsi que la déjà fait remarquer M. Desmarest, le genre Munidée ne présente pas des caractères distinctifs suflisans pour pouvoir être adopté dans une classification naturelle, Quant au genre Æglée, nous avons déjà vu qu'il se rapproche des Porcellanes plus que des Galathées proprement dites, et prend place dans la section des Anomoures. Nous ne conserverons donc, dans la tribu des Gala- théides , que : 1°. Les GrALATHÉES PROPREMENT nitEs , dont les pates- mâchoires externes ne sont pas lamelleuses ou folia- cées vers le bout ; 2°, Et les Grimoruées , dont les deuxderniers articles des pates-mâchoires externes sont élargies et foliacées. DES CRUSTACES. 293 Gexre GALATHEE. — Galathea (1). Les Galathées se nourrissent au premier abord par la con- formation de leur carapace, dont toute la surface est couverte de sillons transversaux garnis de petits poils dispo- sés en brosse. Les régions hépatiques sont en général bien distinctes des branchiales, et occupent avec la région stoma- cale près de la moitié de l’espace de la carapace. Le rostre est saillant et épineux ; les yeux sont gros et dirigés en dessous ; il n'existe aucun vestige d’orbite. On remarque une épiue au-dessus de l'insertion des antennes externes, et deux autres sur la partie antérieure de la région stomacale. L'article ba- silaire des antennes internes est cylindrique et armé à son extrémité antérieure de plusieurs fortes épines ; les deux ar- ticles suivans sont grèles et à peu près de même longueur que le premier. Le pédoncuie des antennes externes se compose de trois petits articles cylindriques, dont le dernier est beaucoup plus court que les autres. Les pates-mächoires externes sont médiocres , et leurs deux derniers articles ne sont ni foliacés , ni mème élargis. Les pates antérieures sont longues et déprimées. L'abdomen ne présente rien de remarquable, $ Æspèces dont les pates-machoires externes présentent, sur le bord interne de leur deuxième article, une rangée de dents. % Le troisième article des pates-mächoires externes moins long que le second. 1. GALATRÉE STRIÉE. — Galathea strigosa (2). Rostre triangulaire et armé de sept fortes dents spiniformes trés- avancées. Bords latéraux de la carapace armés de fortes dents spi- (1) Cancer, Lin. , Degéer, Herbst, etc. — Galathea , Fabricius, Suppl. p. 414. — Latreille, Règne anim. , etc. — Galathea et Mu- nidea, Leach et Desmarest. (2) Petite Ecrevisse de mer? Rondelet, Poissons, t. 11, p. 390. €RUSTACÉS, TOME HN, 18 274 HISTOIRE NATURELLE niformes. Trois longues épines à l'extrémité antérieure du pre- mier article des antennes externes; une grosse épine au-dessus du tubercule auditif, deux plus petites sur le premier article des antennes externes, et une sur le second article de ces organes. Pates-mâchoires externes courtes, dépassant à peine le rostre lorsqu'elles sont étendues ; leur troisième article beaucoup plus court que le second , et armé au-dessous de deux fortes épines. Pates antérieures longues, déprimées et très-épineuses; la main fort large bordée d'épines, et garnie en dessus de petits sillons pilifères qui ressemblent à des écailles imbriquées ; pinces cour- , larges et terminées en cuillère. Pates des deuxième et tros- sième paire de la même longueur. Abdomen sillonné en travers, mais sans épine; son septième segment peu élargi et beaucoup plus étroit en arrière qu'en avant. Couleur rougeätre , avec quel- ques lignes bleues sur la carapace. Longueur, environ 5 pouces. Habite la Méditerranée et l'Océan. ( C. M.) 2. GALATHÉE RUGUEUSE. — Galathea rugosa (1). Rostre formé par une longue épine styliforme , à la base de la- quelle naît de chaque côté une épine semblable, mais moins longue. Article basilaire des antennes internes plus alongé que — Astacus similis pediculo marino, Aldrovandi, Crust. p. 123. — Cancer strigosus, Lin. Syst. nat. — Herbst , t. II, p. 50, PL. 26, fig. +. — Rœmer, Genera Insect. PI. 32, fig. 1. — Penvant, Brit. Zoo!.t. I, PI. 4 fig. 26. — Æcrevisse striée, Degéer, Mém. pour servir à l'hist. des Insectes, t. VII, PL 23, fig. 1. — Galathea stri- gosa , Fabr. Suppl. p. 414. — Latr. Hist. des Crust. t. VI, p. 198: et Encycl. PL. 20/4, fig. 2, et PL. 326, fig. 1. — Lamarck, Hist. des an. sans vert. t. V,p. 214. — Galathea spinigera, Leach , Malac. Pod. Prit. PI. 28, B, et Dict. des Sc. nat. t. XVIIE, p. 51.—G. stri- gosa, Desmarets, Consid. sur les Crust. p.189: PL. 35, fig. 1. — Roux, Crust. de la Médit. PI.16.— Guérin, Iconog. Crust. PL. 15, fig. 3. — Edw. Règne anim. de Cuvier, 3e. édit. Crust. PI. 47, fig. 1. (1) Lion, Rondelet, Poissons, t. If, p 390.— Aldroyande, Crust. p. 123. — Cancer Bamfius , Pennant, Brit. Zool. t. IV, PI. 13, fig, 25, — Herbst, t'IE, p. 58, PI. 27, fig, 3, — Galathea rugosa, DES CRUSTACÉS. 295 dans l'espèce précédente. Pates-mâchoires contormées de la même manière, si ce n’est que le troisième article est un peu plus long et ne présente en dessous qu'une seule grosse épine. Pates anté- rieures extrêmement longues, grêles et cylindriques ; pinces très- longues, faibles et cylindriques. Pates de la deuxième paire plus longues que celles de la troisième paire. Quelques épines sur le bord antérieur des deuxièmes et des troisièmes anneaux de l'abdomen. Septième segment ( ou lame médiane de la na- geoire caudale ) extrêmement large et peu ou point rétréci en arrière. Couleur rougeâtre; poils jaunes. Longueur, environ 3 pouces. Habite nos côtes. (C. M.) X *X Le troisième article des pates-mächoires externes beaucoup plus long que le second. 2. GALATHÉE PORTE-ÉCAILLE. — Galathea squammifera (x). Rostre court, large et armé de neuf dents spiniformes. Dents des bords latéraux de la carapace fortes. Premier article des an- tennes internes court et élargi en dehors. Pates-mâchoires exter- nes longues, dépassant de beaucoup le rostre lorsqu'elles sont étendues ; une rangée d'épines sur le bord inférieur de leur troi- sième article. Pates antérieures larges, aplaties, épineuses sur les Fabr. Suppl. p. 415. — Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI, P- 198; etc. —- Galathea longipeda, Lamarck , Syst. des anim. sans vert. p. 128 — G. rugosa, ejusdem, Hist. des anim. sans vert. t. V, p.214. — G. Bamffia, Leach, Edinb. Encycl t. VII, p. 308. — Munida rugosa, ejusdem , Malac. Pod. Brit. tab. 29; et Dict. des sc. nat. t. VIil, p.52. — Desmarest, Consid. sur les Crust. P- 191. ; (1) Galathea strigosa? Bosc, t. Il, PI. 12, fig. 2 — Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI, PL. 53, fig. 2. — Galathea Fabricii , Leach, Encycl. Brit. Suppl. PI. 21.— Galathea squamifera , Leach, Malac. Pod, Brit. PL. 28, A ; et Dict. des sc. nat. t. XVIII, p. 51. — Latreille, Encyclop. PI. 321, fig. 1-8 (d'aprés Leach). 18, 276 HISTOIRE. NATURELLE bords et garnies en dessus de tubercules squammiformes. Log- gucur, environ 2 pouces. Couleur, brun verdâtre. Habite nos côtes. (C. M. ) $ z. Espèces dont les pates-mdchoires externes re présentent pas de dentelure sur le bord interne de leur deuxième article. 3. GALATHÉE MONODONTE. — Galathea monodon. Rostre formé par une longue dent spiniforme et droite, à la base de laquelle se trouvent deux petites épines très-courtes. Bords latéraux de la carapace à peine dentés et peu distincts. Pates antérieures médiocres et grêles, dentées en dessus et en dessous. Pinces étroites. Longueur, environ $ pouces. Habite les côtes du Chili. Fabricius a décrit, sous le nom de Galathea amplectens (1), un Crustacé qui habite les côtes du Brésil et qui paraît être phospho- rique; mais nous doutons que ce soit une véritable Galathée , car il a la carapace lisse. A ce caractère Fabricius ajoute seulement que le rostre est court et échancré, et les pieds intermédiaires tres-longs. Ainsi que l'a très-bien établi M. Desmarest, le genre Carvrso de M. Risso (1) doit être considéré comme un genre factice, qui paraît avoir été établi sur une mauvaise figure de Rondelet appar- tenant probablement à la Galathée striée. (1) G. amplectens, Fabr. Suppl. p. 415. — G. phosphorica, Latr. Hist. des Crust. t. VI, p. 199. (2) Calypso periculosa, Risso, Crustacés de Nice, p.54, P1.3, fig. 1. — Janira periculosa, ejusdem op. cit. p.179. — Voyez Des- marets, Consid. note de la page 191. DÉS CRUSTACÉS. te vJ S3 Genre GRIMOTHÉE. _ Grimothea (1). Les Grimothées ne diffèrent que fort peu des Galathées et pourraient bien ne pas en être séparées ; leur forme gé- nérale est essentiellement la même, seulement lartiele basi- laire de leurs antennes internes est claviforme et à peine denté à son extrémité, et les pates-mâchoires externes sont très-longues et ont leurs trois derniers articles élargis et foliacés. GRIMOTHÉE SOCIALE, — G. gregaria (2). Rostre effilé, triangulaire, et armé à sa base de deux petites dents latérales. Yeux gros. Pates extérieures gréles, comprimées, taberculeuses et terminées par des pinces grêles et un peu in- curées. Septième segment de l'abdomen dépassant de beaucoup les quatre lames latérales de la nageoire caudale. Couleur rou- geàtre. Le Crustacé figuré par M. Guérin sous le nom de Grimothée sociale (3), diffère de l'espèce précédente par la forme de la na- geoire caudale , dont la lame médiane est moins grande que les lames latérales; nous proposerons de le nommer Grimothea Du- perreu , en l'honneur du navigateur dont le voyage nous en a procuré la connaissance. (1) Galathea , Fabricius.— Grimother , Leach, Dict. des sc. rat. t. XVIIL, p. 50. — Desmarest, op. cit. (2) Galathea gregarie, Fabr. Suppl. p. 415. — Grimothea grega- ria, Leach, Dict. des sc. nat t. XVIIT, p.50 — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 158. — Edw. Règne anim, de Cuvier, 3e édit. Crust. PI. 47, fig. 2, (3) Voyage de La Coquille , Crust. PL. 3, fig. 2. 278 HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES ÉRYONS. On a trouvé à l’état fossile un Crustacé très-singu- lier qui ne peut rentrer dans aucune des tribus natu- relles formées par les espèces actuelles, mais qui, à plusieurs égards, se rapproche des Scyllariens, et semble devoir prendre place auprès de ces animaux. Ce fossile , dont M. Desmarest a formé le senre Érvow(r), se fait remarquer par sa carapace très-élargie, pres- que carrée, plus longue que l'abdomen, et forte- ment dentée en avant. Les antennes internes sont pe- tites et terminées par deux filets multi-articulés, grêles et filiformes , les externes sont courtes, et leur pédon- cule est cylindrique et recouvert, suivant M. Desma- rest, par une écaille assez large , ovoïde et fortement échancrée. Le cadre buccal paraît être étroit. Les pates de la première paire sont aussi longues que la carapace , de grosseur médiocre, et terminées par une pince à doigts grêles et arqués. Les pates des deux paires suivantes sont plus grêles, beaucoup plus courtes, et également terminées en pince; celles des deux dernières paires paraissent être monodactyles. Enfin l’abdomen est aplati, et terminé par une na- geoire caudale, dont la lame médiane est pointue et les quatre lames latérales moins longues que la mé- diane et hastiformes. M. Desmarest a donné à ce Crustacé fossile le nom spécifique d'Ervox ne Cuvier (2). On le trouve dans nm (1) Crustacés fossiles, p.128, etc. (>) Locusta marina, Baïer Gryctographia norica, Suppl. tab. 8, Be. 1, 2. — Astacus fluviatilis lapideus , etc., Richter, Muséum DES CRUSTACÉS, 2970 le calcaire de Pappenheim, de Solenhofen et d'Aich- stedt. Le Crustacé fossile figuré par Schlotheim sous le nom de Macrourites propinquus 1), parait apparte- nir au même genre que le précédent, dont il se dis- tingue par la forme circulaire de la carapace. TRIBU DES SCYLLARIENS. Le genre Scyllare, de Fabricius, qui constitue cette tribu, est un des groupes les plus remarquables de la section des Décapodes Macroures, et se distin- gue au premier abord par la conformation singulière des antennes externes. La carapace (2) de ces Crustacés est très-large et peu élevée ; son bord antérieur est à peu près droit, et pré- sente un prolongement horizontal qui s’'avance entre la base des antennes externes et recouvre l’insertion de celles de la première paire. Les yeux sont logés dans dés orbites bien formées et assez éloignées de Ja ligne mé- diane. Les antennes s'insèrent sur la même ligne au» dessous des yeux; celles de la première paire (3) sont grêles et ne présentent rien de remarquable; leur _ premier article est presque cylindrique et beaucoup plus gros que les deux suivans ; enfin elles se ter- Richterianum , tab. 13, M. n°. 32. — Brachyurus thorace lateribus inciso, Walch et Kuorr, Monum. des catast. du globe, €t. I, PI. 141, etc. — Macrourites arctiformis, Schlotheim, Petrefacten- kunde, p. 34, PL. 3, fig. 1. — ÆZryon Cuvieri, Desmarest, Crust. fossiles, p. 129, PI. 10, fig. 4; Consid. sur les Crust. p. 209, PI: 54, üe.3- (1) Schlotheim, op. cit. p. 35, PI. 3, fig. 2. (2) PI, 24, fig, G et 10, 4. (3) PI. 24, fig. ko, d. 280 HISTOIRE NATURELLE minent par deux filets multi-articulés très-courts. Les antennes externes sont foliacées et extrêmement lar- ges; la pièce que porte le tubercule auditif est con- fondue avec l’épistome et est suivie de quatre articles, dont le deuxième et le quatrième sont lamelleux et extrêmement grands (1). Le cadre buccal est petit, et les pates-mächoires sont médiocres et presque pédiformes (2). Le plastron sternal est très-large et composé d’une seule pièce. Les pates des quatre premières paires sont terminées par un tarse styliforme : il en est de même pour les pates postérieures chez le mâle; mais chez la femelle ces dernières se terminent par une petite pince in- complète. L'abdomen est très-large, et se termine par une grande nageoire en éventail composée de la manière ordinaire, mais dont les feuillets sont mous et flexi- bles dans les trois quarts postérieurs de leur longueur. Le premier anneau abdominal manque d’appendices, mais les quatre segmens suivans portent chacun une paire de fausses pates, dont la forme varie suivant les sexes. Chez le mâle, celles de la première paire sont grandes et portent deux larges lames foliacées; maisles suivantes n’en portent qu'une seule, dont la grandeur diminue rapidement, au point d’être rudimentaire au cinquième anneau. Chez la femelle tous ces appendi- ces sont beaucoup plus développés, et servent à sus- pendre les œufs. & Les branchies sont composées de filamens disposés en brosses, et sont rangées par faisceaux, entre les- (1) PI. 24, fig. 10, b, € (2) PL. 24, fig. 7. DES CRUSTACÉS. 281 quels s'élèvent de grandes lames flabelliformes appar- tenant aux pates thoraciques. On compte vingt-une branchies de chaque côté du corps, savoir : deux au- dessus des pates-mâchoires de la seconde paire, trois au-dessus des pates-mâchoires externes, trois au- dessus des pates antérieures, quatre au-dessus de chacune des trois pates suivantes, et une au-dessus de la pate postérieure. Cette tribu a été divisée en trois genres, qui peu- vent être conservés, mais auxquels il est nécessaire d’assigner de nouveaux caractères. On peut les distin- guer de la manière suivante . est plus longue que large, et les orbites situées à peu de distance des angles sm. SCYLLARE. térieurs de ce bouclier. SCYLLARIENS sont situées très-loin dont la carapace des angles antérieurs Ÿ Iraeus. de la carapace. est beaucoup plus large que longue, et dont les orbites occupent l'angle an térieur et extérieur | THENE, de la carapace. GExrE SCYLLARE. — Scyllarus (1). Les Scyllares proprement dits diffèrent des autres Crus- tacés de la même tribu par la forme générale de leur corps , qui est beaucoup plus alongé que chez ceux-ci? et ne dimi nue que fort peu de largeur même vers la queue. La cara- pace (PI. 2%, fig. 6) est beaucoup plus longue que large. Les bords latéraux sont parallèles. Les orbites sont situées très-loin de la ligne médiane, tout près de l'angle externe 1) Cancer, Lin. Herbst, etc. — Scyllarus, Fabr. Latr. La- marck, Leach, Desm. etc. 282 HISTOIRE NATURELLE de la carapace, mais ne l’atteignent jamais; ils sont circu- laires et dirigés en haut. Le sternum est de grandeur mé- diocre, et ne se rétrécit que peu ou point entre les pates postérieures. Enfin les ouvertures de l'appareil de la géné- ration du mâle sont circulaires et de médiocre grandeur. L’abdo:nen est très-épais , et plus long que toute la portion antérieure du corps , y compris les antennes. $ Æspèces dont le prolongement rostriforme de la carapace est très- large, mais peu saillant , et terminé antérieurement par un bord droit. I. SCYLLARE OURS. — S. arclus (x). Carapace garnie de tubercules squammiformes, et armée sur la ligne méiliane d’une série d’épines, dont les trois plus longues occupent la région stomacale ; une crête oblique qui naît de l'an- gle orbitaire interne, gagne la région branchiale, et porte trois grosses épines, dont deux situées au-dessus de l'orbite. Antennes externes grandes et fortement dentées ; leur antépénultieme arti- cle presque triangulaire , armé de deux grosses dents sur son bord externe, et garni en dessus d’une crête qui se termine à l'angle antérieur en s’y portant très-obliquement ; le dernier article armé de six grosses dents sur le bord antérieur. Abdomen sculpté en dessus, et présentant sur le bord postérieur de chaque anneau une échancrure médiane assez profonde. Pates grêles. Longueur , environ 3 pouces ; couleur brune, avec des lignes transversales rouges sur l'abdomen. Habite la Méditerranée. (C. M. ) (1) Cigale de mer, Rondelet, — Cancer (astacus) ursus minor, Herbst, t. II, p.83; PI. 30, fig. 2.— C arctus, Roemer, Gen. Insect. PI. 32, fig. 3. — Linné, Fauna Suecica, et Syst. nat. — Scyllarus arctus, Fabr. Suppl. p. 399. — Latreille, Hist. rat. des Crust. t. VI, p. 180 ; Encycl. PI. 287, fig. 5; ete. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 212. — Desmarets, Consid. p. 182. — Risso, Crust. de Nice, p. 61, et Hist. nat.de l'Eur. mérid. t. V, p. 43. — Roux, Crust. de la Méditerranee, PI. 11. — Edw. Règne anim. de Cuvier, 3°. édit. Crust. PI. 45. fig. 1. DES CRUSTACÉS. 283 ». SCYLLARE RUGUEUX. — S. rugosus (1). Espèce trés-voisine de la précédente, mais dont la carapace est armée de dents très-grosses, et surmontée d’une crête doublement dentelée, qui en occupe les deux tiers postérieurs. Quatre dents sur le bord externe du pénultième article des antennes exterr.es (celle qui occupe l'angle antérieur non comprise), et une crcie très-saillante et presque droite sur sa face supérieure. Abdomen profondément sillonné en travers, et surmonté d'une crête mé” diane obtuse, qui forme sur le troisième anneau une gibbosité très - marquée. Longueur, 2 pouces. Habite la côte de Pondichéry. (C. M.) $$S Æspèces dont le prolongement rostral de la carapace est très- saillant, presque carré, et terminé en avant par une ou deux cornes plus ou moins marquées. 3. SCYLLARE SCULPTE. — S, sculptus (2). Carapace couverte de tubercules squammiformes, portant des petites rangées de poils trés-courts et armée de plusieurs épines acérées , dont trois occupent la ligne médiane de la région sto- macale et deux la région cordiale ; cinq sont placés sur le bord orbitaire supérieur, savoir : trois beaucoup plus grosses que ïes autres, suivies de deux plus petites, et on en compte une quin- zaine sur le bord latéral de la carapace. Rostre armé de deux petites cornes presque droites. Antennes externes trés-grandes ; leur anté- pénultième armée de trés-grosses épines acérées, et le dernier pré- sentant un grand nombre de dentelures triangulaires peu sail- lantes. Abdomen sculpté en dessus, et présentant dans les sillons dont il est orné des rangées de petits poils. Longueur, environ 6 pouces. ( C. M. ) ’ EE (1) Eatreille , Collection du Muséum. (2) Lamärck, Coll.-du Mus. -- Latveillé, Encyc., PI 384 HISTOIRE NATURELLE 4. SCYLLARE LARGE, — $, latus (1) Carapace et abdonen couverts de gros tubercules déprimés et hérissés de poils tres-courts. Une élévation conique sur le milieu de la région stomacale, et un peu en avant deux tubercules pointus trés-rapproches l'un de l'autre; quelques poiates disposées eu série longitudinale sur les régions branchiales ; bords supé- rieurs des orbites et bords Jabiaux de la carapace armés de dents triangulaires et pointues (surtout chez le mâle ). Antennes exter- nes tres-grandet; leur antépénultieme article, aussi long que large, armé de deux très-grosses dents pointues sur son bord in- terne , ou d'une dent moins forte versle tiers interne de son bord antérieur , d'une dent recourbée en haut et tres-forte à son angle antérieur et externe , qui est trés-avancé, et de plusieurs dents inégales sur son bord externe ; l’article suivant également plus long que large, et inséré en dedans de deux grosses dents poin” tues. Des tubercules très-gros et pointus sur le plastron sternal à la base de chaque pate. Longueur, environ 1 pied; couleur, brun foncé. Habite la Méditerranée et les iles Canaries, 5. SCYLLARE SQUAMMEUX. — S. squammosus (2), Espèce très-voisine de la précédente, mais dont les tubercules sont plus élargis, et sont seulement bordés par de petits fais- ceaux de poils courts et raides, de manière à ressembler un peu à des écailles, et il n’y a pas de pointes sur la région stomacale. G) Orchetta où squille large, Rondelet, Hist. des Poissons, t. IT, P- 391. — Aldrovande, Cru:t. p. 146. — Gesner, t. III, p. 1097. —Scyllarus latus, Latr Hist. nat. des Crust. t. VI, p.182; Encyc. PI. 313; etc. — Lamarck, Hist. nat. des anim. sans vert. t. V, p. 212. — Desmarets, Consid. sur les Crust. p. 182. — Savigny, Egypte, Crust.PI. 8, fig. 1.— Guérin, Icorog. Crust. PI. 17, fig-1. (2) Le Crustacé figuré par Bosc sous le rom de Scyllare oriental (& IT. PL 10, fig. 1), me paraît appartenir à cette espèce. DES CRUSTACÉS. 205 Le troisième et le quatrième article des pates, au lieu de présenter une simple créte en dessus comme d'ordinaire, sont creuses de sil- lons longitudinaux et paraïssent comme sculptés ; enfin les tuber- cules dusternum sont à peine saillans. Longueur, environ 15 pouces; couleur rougeâtre. Habite l'Ile-de-France. 6. ScyLLARE EQuINOxIaL. — S, æquinorialis (1). (Planche 24, fig. 6.) Cette espece est trés-voisine du S. large, mais les tubercules , dont tout le dessus du corps est recouvert, sont à peine poilus; il n ya point de dents coniques sur la région stomacale, et les bords latéraux de la carapace ne sont garnis que de dents très-obtuses. Les antennes externes sont beaucoup plus courtes ; leurs penul- tième et antipénultième articles sont beaucoup plus larges que longs , et ne sont armés que de dents peu saillantes. Longueur, environ 1 pied ; couleur jaunâtre mêlé de rouge. Habite les Antilles. Gexre THÈNE. — Thenus (2). Dans cette petite division le corps est très-déprimé et se rétrécit beaucoup d'avant en arrière. Les pédoncules ocu- laires sont très-longs ; les yeux dépassent la carapace latéra- lement, et les orbites, dirigées en dehors, occupent l’angle externe de ce bouclier. Il est aussi à noter que le sternum est beaucoup plus large que chez les Scyllares proprement dits, (1) Brown civil and natural history of Jamaica, tab. 41, fig. 1. -— Langostino, Parra, op. cit. PI. 54, fig. 1.— Scyllarus æquinoxia- Lis, Fabr. Suppl. p. 399. — Bosc, Hist. des Crust. t. IL, p. 19. — Latr. Hist. des Crust. t. VI, p.182. C’est à tort que dans l'article Scyllaride de l'Encyclopédie Latreille rapporte cette espèce au S. latus, (2) Scyllarus,Fabricius , Latr. ete. — T'henus?, Leach. 286 HISTOIRE NATURELLE et que l'abdomen présente à peu près la même longueur proportionnelle que chez ces Crustacés. On ne connaît encore qu’une seule espèce de ce genre. LE TnÈNE ORIENTAL. — T° orientalis (x). Carapace très-déprimée et verruqueuse ; une petite crête obtuse garnie de trois dents sur la ligne médiane ; rostre armé de deux grosses cornes divergentes. Une épine à l'angle interne de l'orbite, deux sur son bord supérieur, et une à son angle postérieur; une autre dent sur la face supérieure de la carapace, un peu en ar- riére de l'orbite , et une scissure profonde et large sur son bord externe , un peu plus loin en arrière. Une forte épine sur le mi- lien du bord postérieur de l’arceau supérieur du cinquième anneau de l'abdomen. Longueur, environ 8 pouces. Habite l'Océan indien. (C. M.) Genre IBACUS — Jbacus (2). Le genre Ibacus, établi par Leach, ne diffère que fort peu de celui des Scyllares, mais nous paraît mériter d’être conservé à cause de la forme singulière de la carapace et de quelques autres caractères. Chez ces Scyllariens la carapace (PI. 2%, fig. 10) est beaucoup plus large que longue, et présente de chaque côté un prolongement lamelleux qui recouvre la majeure por- tion des pates, à peu près comme nous l'avons déjà vu parmi les Décapodes Brachyures, dans les genres Calappe, Cryptopodes, etc. Ces prolongemens sont plus grands en avant qu’en arrière , d’où il résulte que la carapace se rétré- (1) Rumph. Mus. PI. 2, fig. D. — Cancer ( astacus) arctus, Herost, t. IL, p. 80, PI. 30, fig. 1. — Scyllarus orientalis, Fabr. Suppl. p. 399. — Latreille, Hist. nat. des Crust.t. VI, p. 181; Encycl. PI. 314; etc. — Desmarest, Consid. p.182. PIl.3r;, fig. TL. (2) Scyllarus , Fabricius, Latreille, etc. Jhachus, Leach, Des- marest. f | 1 bES CRUSTACÉS. 287 cit postérieurement. On remarque aussi chez ces animaux une large et profonde fissure, qui de chaque côté divise ces prolongemens clypéiformes en deux portions inégales. Les orbites , au lieu d’être placées tout près de l'angle externe de la carapace, en sont très-éloignées. Enfin, l'abdomen est très-court , et se rétrécit brusquement d’avant en arrière. 1. IBacus DE PERON. — Jbacus Peronii (1). Orbites situées beaucoup plus prés de la ligne médiane que des angles externes de la carapace, qui sont recourbés en avant et dépassent beancoup le niveau du front. Carapace très-déprimée, piquetée plutôt que verruqueuse, et présentant trois crêtes longi- tudinales, dont la médiane est garnie de quelques tubercules mousses , et les latérales sont situées sur la même ligne longitudi- nale que les orbites; bords latéraux de la carapace très obliques et armés desept dents, dontune seule située au devant de la grande échancrure latérale, et formant l'angle antérieur. Antennes ex- ternes beaucoup plus larges que longues; leur premier article très-petit et dépassant à peine le rostre, le second faiblement denté, et le quatrième armé seulement de trois ou quatre dents très-larges et peu saillantes. Pates-mâchoires externes armées d'é- pines sur le bord externe du quatrième article. Abdomen piqueté et surmonté d'une crête médiane obtuse. Longueur, environ à pouces. Habite les mers de l’Australasie, (C. M.) 2. ÎBAGUS ANTARTIQUE. — Î. antarticus (2). Orbites situées plus près de l'angle de la carapace que de la ligne médiane. Carapace bombée, peu rétrécie en arriére, cou- (Gi) Scyllarus incisus, Péron, Collect. du Muséum. — Latreille, Encycl. PI, 320, fig. 1. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V,p.213.— Zbacus Peronii, Leach, Zool. Miscel. t. II, Fi. 119. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 183, PI. 31, fig. 2. (2) Rumph, Mus, PL. 2, fig. C. — C, ursus, Seba, t. III, PI. 20, 288 HISTOIRE NATURELLE verte de gros tubercnlies sqnammiferes et de poils; deux dents au devant de la grande échancrure latérale, la première qui forme l'angle externe beaucoup moins saillant que le front ou même que les orbites. Antennes externes beaucoup plus longues que larges ; leur premier article trés-grand et beaucoup plus saillant que le rostre ; le second armé de dix grosses dents acérées , dont sept sur le bord externe, deux entre l'angle antérieur et l'articulation du troisieme article, et une sur le bord interne; enfin le qua- trième article armé sur le bord de sept grosses dents triangu- laires très-saillantes. Point d’épines sur le bord externe des pates- mächoires externes. Abdomen verruqueux et poilu comme la c:- rapace. Tarses trés-longs, gréles et courts, surtout chez le mâle ; un sillon longitudinal très-profond sous le bord supérieur du troi- sième article des pates, et une épine trés-forte au-dessous de l'arti- culation du premier et du deuxième article des pates postérieu- res. Longueur, 7 à 8 pouces. Habite les mers d'Asie. (C. M.) 3. Isacus DE Panra, — /. Parræ (1). Espèce extrêmement voisine de la précédente, mais qui s'en distingue par l'absence de l'épine située à la base des pates posté- rieures et du sillon du troisième article des pates ; les tarses sont aussi beaucoup moins alongés , etla carapace moins poilue. Même taille que la précédente. Habite les Antilles. (GC. M.) fig. 3. — Cancer ursus major, Herbst, t. II, p. 82, PI. 30, fig. 2.— Scyllarus antarticus, Fabr. Suppl. p 399.— Latreille, Hist. nat. des Crust.t. VI, p.181. — Lamarck, Hist. des anim, sans vert. t. V, p: 212. (3) Langostino, Parra, Descrip. de differ. piezas de Hist. nat. RIU54, fis.sa. DES CRUSTACÉS. 289 M. Desmarest a décrit, sous le nom de Scyllare de Mantell (1), un Crustacé fossile dont on ne connaît pas les antennes ; mais dont l’organisation de la carapace et de la base des pates offre une ressemblance frappante avec celle des Scyllariens vivans. Jusqu'ici on n'en a pas publié de figure, et on ne le connaît que par la description suivante : « La carapace est grossièrement chagri- née, et ses régions bien marquées ; deux sillons obliques très-en- foncés viennent de chaque côté, depuis l'angle antérieur latéral , où se voit la fossette de l'œil, jusque vers le milieu du test. La ré- gion cordiale lui est liée en arriere, et fait une saillie remarquable. Une profonde excavation sépare de chaque côté ces régions de la branchiale. Les bords latéraux paraissent irréguliérement ru- gueux. » Ce fossile a été trouvé sur les côtes d'Angleterre ; mais on ignore Je terrain d'où il provient. TRIBU DES LANGOUSTIENS. Cette tribu, caractérisée par l'existence d'antennes de forme ordinaire, et l'absence de pinces didactyles, ne se compose que d’un seul genre. Genre LANGOUSTE. — Palinurus (2). Les Langoustes ont le corps presque cylindrique. Leur carapace (PI. 23, fig. {) est presque droite d'avant en arrière, très-convexe transversalement , et présente vers le tiers antérieur un sillon transversal profond, quite chaque vôté se dirige en avantet sépare la région stomasale desrégions cordiales et des branchiales , les seules que lon puisse bien distinguer. Le bord antérieur de la carapace est armé de deux grosses cornes quis’avancent au-dessus des yeux et de la base des antennes; on remarque aussi de chaque côté , au-dessous { () Scyllarus Mantelli, Desmarest, Crustacés fossiles, p. 130. (2) Fabricius, Latreille, Lamarck, Leach, Desmarest, etc. CRUSTACÉS, TOME II. 19 200 HISTOIRE NATURELLE des yeux et près de la base des antennes externes, une dent plus ou moins forte, et presque toujours il existe aussi un grand nombre d’autres épines disposées sur la surface de ce bouclier céphalo-thoracique. L’anneau ophthalmique est libre et à découvert; les yeux sont gros, courts et arrondis. L’anneau antennulaire est très-développé et s’avance entre les antennes externes, au-dessous et en avant de l'anneau ophthalmique; tantôt il est triangulaire et beaucoup plus long que large, d’autres fois presque carré. Les antennes internes, qui naissent de la partie inférieure de son bord antérieur , sont très-longues ; leur premier article est tout- à-fait cylindrique, comme les deux suivans; enfin elles se terminent par deux filets multi-articulés, dont la longueur varie. Les antennes externes sont très-grosses et très-lon- gues ; l'article basilaire, dans lequel est logé l’appareït audi- tif, est très-grand, et se soude à son congénère de manière à former au devant de la bouche un épistome très-grand; les trois articles suivans sont gros, mobiles et épineux; ils con- stituent la portion basilaire de l'antenne , et sont suivis par une tige multi-articulée très-grosse et très-longue. Les pates- méächotres externes sont petites et pédiformes ; leur bord in- térieur n’est que peu ou point denté, très-obtus et garni de faisceaux de poils; leur palpe est fort petit, ou manque même complétement; mais ils donnent insertion à un grand article flabelliforme. Les pates-mächoires de la seconde paire sont petites , et varient quant à la forme de leur palpe; celles de la première paire portent un palpe très-grand , qui com- plète en avant le canal branchial efférent, et se termine tan- tôt par un appendice styliforme, tantôt par une lame ovalaire en forme de spatule. Les mandibules sont très-grosses et gar- nies d'un bord tranchant ; leur tige palpiforme est très-grèle. Le plastron sternal (PI. 93, fig. 2, G) estgrand, et se compose de cinq segmens soudés entre eux ; il est très-étroit entre les pates de la première paire, mais s’élargit d'avant en arrière, et présente au niveau des pates de lavant-dernière paire une largeur très-considérable. Les pates sont toutes monodac- DES CRUSTACÉS. 201 tyles ; celles de la première paire, en général plus courtes , et un peu plus grosses que les autres, se terminent par un doigt gros et court, qui n'est que fort peu mobile ; quelquefois on voit au-dessous de sa base une épine, qui est un vestige de pouce; mais ces organes ne sont jamais même subchéliformes. Lespatesde la troisième paire sont en général les pluslongues. L'abdomen est très-gros et très-long ; son premier anneau ne porte pas d’appendices, mais les quatre suivans donnent in- sertion chacun à une paire de fausses pates, composées, chez le mâle, d’un petit article basilaire et d’une grande lame terminale ovalaire, tandis que chez la femelle il existe deux lames semblables, ou bien une seule lame et une tigelle bi-articulée et garnie de poils. La nageoire caudale , formée par le septième anneau de l’abdomen et par les appendices de l'anneau précédent, est très-grande, et chacune des lames dont elle se compose reste flexible et semi-cornée dans les deux tiers postérieurs, tandis qu'en avant elle est crustacée comme le reste du squelette tégumentaire. Les branchies sont composées de filamens cylindriques, courts et serrés en manière de brosse. On en compte dix- huit de chaque côté, savoir : deux au-dessus de la seconde pate-mâchoire, trois au-dessus de la pate-mächoire externe, trois au-dessus de la pate antérieure, quatre au-dessus de chacune des trois pates suivantes, et une au-dessus de la cinquième pate. Un large appendice flabelliforme s'élève entre chacun de ces faisceaux de branchies. Ce genre se compose de Crustacés de grande taille , qui sont remarquables par la dureté de leur test, et qui sont ré- pandus dans toutes les mers. Ils habitent principalement les côtes rocailleuses , et ils se divisent en deux groupes naturels, dont on pourrait former des divisions génériques , Savoir : 1°. Les Langoustes ordinaires, qui se reconnaissent facilement à l'existence d’une petite dent rostrale médiane sur le bord frontal de la carapace et à plusieurs autres ca= ractères ; 19. 202 HISTOIRE NATURELLE 2°. Les Langoustes lonsicornes, qui ne présentent pas de dent médiane semblable, et qui sont remarquables par la longueur des filets terminaux des antennes internes. SOUS-GENRE DES LANGOUSTES ORDINAIRES. Les Langoustes ordinaires présentent sur le milieu du front une petite dent rostriforme plus où moins saillante ; l'anneau antennulaire est très-étroit, de facon que les an- tennes externes se touchent presqu'a leur base, et recou- vrentles antennes internes ; enfin celles-ci se terminent par deux tigelles multi-articulées très-courtes. 1. LANGOUSTE coMuuxE. — P. vulgaris (1). L Cornes latérales du front lisses en dessus et armées en dessous de plusieurs dentelures aiguës; carapace extrêmement épineuse ; les dents sous-orbitaires du bord de la carapace trés-grandes. Abdo- men presque entierement lisse, et présentant sur les quatre an- (1) KzpaGoc, Aristote. — Locusta, Suétone (voyez Cuvier, Dis- sertation critique sur les espèces d'Ecrevisses connues des anciens). — Locusta (Belon , Poissons, p. 354 et 356, fig. 1. — Rondelet, Poissons , t. If, p. 385. — Aldrovande, De Cru t. p. 102. — Asta- cus elephas? Fabricius, Entom. syst. t. II, p. 459. — Herbst, t. II, P1.— Cancer homarus , Pennant, Brit, Zool. t. IV, PI. 11, fig. 22. — Astacus homarus, Olivier, Encycl. méthod. t. VI, p- 343. — Palinurus quadricornis, Fabr. Suppl. p. 401. — Latreille, Hist. des Crust. t. VE, p. 193, PL. 52, fig. 3 (sous le nom de Lan- gouste ordinaire). — Palinurus iocusta , Ohvier , Encyc. t. VIII, p- 672. — Palinurus vulgaris, Vatr. Annales da Muséum , t. II], p- 391; et Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 8 — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 220. — Leach, Maluc. Pod. Brit. PI. 30.— Desmarets, Consid. sur les Crust. p.185, PI. 2, fig. 1. — Risso, Crustacés de Nice, p. 64, et Hist. nat. de l'Europe méri- dionale, t. V, p.45. -— Edwards, Atlas du Règn. anim. de Cuvier, Crust. PI. 46, fig. 1. Cette espèce a été confondue par Linné et plusieurs autres natu- ralistes avec le Palinurus guttatus. Fabricius nous paraît aussi l'avoir confondue avec le P. longimanus, &u moins quant à l'habitat. DES CRUSTACÉS. 203 meaux qui suivent le premier, un sillon transversal profond et pilifére, interrompu sur la ligne médiane ; les cornes latérales formées par les angles de ces anneaux, armées sur leur bord postérieur de trois ou quatre dents situées pres de leur base ; les deux derniers anneaux de l'abdomen épineux. Antennes internes tres-gréles et de longueur médiocre. Pates antérieures courtes et armées d’une dent à l'extrémité du bord inférieur du pénultième article. Un vestige de doigt immobile aux pates postérieures chez la femelle. Fausses pates abdominales de la première paire por- tant, chez la femelle, deux grandes lames ovalaires, tandis que les suivantes ne présentent qu'une seule de ceslames et un appen- dice grêle et bi-articulé. Cette espèce est commune sur les parties rocailleuses de nos côtes méridionales et occidentales, et sa chair est trés-estimée ; elle atteint jusqu'à 18 pouces de long, et pèse quelquefois r2 ou 19 livres; sa couleur ordinaire est brune-violacée, tachetée de jaune; mais il paraît qu'elle prend quelquefois une teinte ver- dâtre. (C. M.) Le Palinurus Rissonit de M. Desmarest (1), rapporté à tort par M. Risso au Palinurus fascialus, est de couleur verte, avec des taches blanches et rougeâtres sur la carapace , et des lignes blan- ches sur l’abdomen. Dans son dernier ouvrage, M. Risso consi- dére ce Crustacé comme une simple variété de la Langouste com- mune (2). 2. LancoustE DE LaLanpe. — P. Lalandi (3). Cornes latérales du front lisses en dessus et en dessous , et beau- coup moins avancées que la petite corne médiane, au-dessous de la base de laquelle on voit deux petites épines. Carapace armée d'épines et couverte de gros tubercules ovalaires déprimés et (1) Palinurus fas iatus, Risso, Crust. &e Nice, p. 65.—Palinurus fiissonii, Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 185. (2) Rüsso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t. V, p. 45. (5) Lamarck, Collection du Muséum. 294 MISTOIRE NATURELLE séparés à leur base par des poils courts et serrés. 4bdomen entièrement couvert de tubercules aplatis, squammiformes , et garnis sur leur bord postérieur d'une rangée de poils très -courts ; uue seule dent sur le bord postérieur des cornes latérales de l'abdomen. Antennes internes courtes. Pates antérieures trés-gros- ses, courtes et armées en-dessous de deux dents coniques très- fortes, dont une placée sur le deuxième article , et l’autre sur le bord inférieur du bras ou troisième article ; pates suivantes , gra- nuleuses en-dessus. Couleur brun-rouge , irrégulièrement tacheté de jaune. Longueur (du corps), environ 15 pouces. Habite les côtes du cap de Bonne-Espérance. (C. M.) 3. LANGOUSTE FRONTALE. — P. frontalis. Espèce extrêmement voisine de la précédente , dont elle ne dif- fère guëre qu'en ce que la carapace est armée d’épines plus grosses et plus nombreuses, et ne présente pas de tubercules ovalaires déprimés, et en ce que l’abdomen n'est sculpté que vers le milieu de chaque anneau ; en avant el en arrière ces segmens élant tout- a-fait lisses. Longueur, environ 1 pied ; couleur jaunâtre maculé de brun-rouge. Habite le Chili. (C. M.) 4 LaANGOUSTE LONGUE-MAIN. — P. longimanus (1). Cornes latérales du front armées de deux ou trois dents sur leur bord supérieur, et de plusieurs petites dentelures entre leur base et l'épine rostriforme médiane du front. Une seule grosse dent de chaque côté du bord antérieur de la carapace; sept rangées d'épines plus ou moins fortes sur sa portion anté- rieure, mais fort peu d'épines sur la partie postérieure de ce bouclier, dont toute la surface est sculptée par de petits sillons semi-circulaires qui sont garnis de poils et simulent des écailles (1) Camaron de lo alto, Parra, Descripcion de differentes piezas de hist. natural, PI. 55, fig. x. DES CRUSTACÉS. 205 imbriquées. Pates de la première paire très-grosses et trés-longues (près d’une fois et demie aussi longues que celles de la deuxième paire ); leur pénultième article dentelé en dessus, comprimé en dessous , et terminé par une grosse dent qui représente un doigt immobile rudimentaire; le tarse crochu. Les pates suivantes grêles , diminuant successivement de longueur, et terminées par un article stylifère à peine poilu. Abdomen présentant sur chaque anneau quatre où cinq sillons transversaux. Longueur, environ 8 pouces. Habite les Antilles. (C. M.) SOUS-GENRE DES Laxcousres LONGICORNES. Dans cette division naturelle du genre Langouste il n'existe sur le bord antérieur de la carapace aucun vestige de rostre médian; l'anneau antennulaire est très-large et presque carré, de manière à écarter beaucoup entre elles les antennes externes et à laisser à découvert les antennes internes ; enfin ces derniers organes se terminent par deux tigelles multi- articulées très-longues. $. Espèces dont l'abdomen n'est pas sillonne. 5. LANGOUSTE FASCIÉE. — P. fascialus (1). Anneau antennulaire armé en dessus de deux dents coniques et assez grosses situées près de son bord antérieur. Carapace armée d'un petit nombre d'épines, et légèrement granuleuse, ou seu- lement piquetée dans sa moitié postérieure ; la dent latérale du bord antérieur de la carapace petite; point d'épines sur la ligne (1) Palinurus fasciatus , Fabr. Suppl. p. 401. — C. polyphagus, Herbst, PI. 32. — Palinurus fasciatus et P. polyphagus, Bosc, Hist. des Crust. t. IL, p. 93. — Latr. Hist. des Crust. et des Ins.t. VI, p.195: et Nouv. Dict. d'hist. nat. t.XVII, p. 295. — ?. poly- phagus, Olivier, Encyel. t. VIIL, p. 671. 206 HISTOIRE NATURELLE médiane de la région stonacale ; la dent médiane du bord anté- rieur de l’épistome très-grande. Appendice terminal des pates- mâchoires internes ovalaire. Abdomen lisse, finement piqueté et sans sillons transversaux ; deux ou trois petites dents vers la par- tie superieure du bord postérieur des cornes latérales des quatre anneaux abdominaux qui suivent le premier. Pates gréles. Cou- leur verdätre , avec des taches blanches sinueuses sur le thorax, une bande blanche près du bord postérieur de chaque anneau abdominal , et plusieurs lignes longitudinales blanchâtres sur les pates. Longueur, environ 1 pied. Habite l'Océan Indien. ( C. M.) La description que Lamarck donne de son Palinurus tœnia- tus (2) convient à cette espèce plus qu'à toute autre ; mais elle est tout à fait insuffisante pour arriver à une détermination certaine , et il n'existe, dans la collection du Muséum, aucune Langouste désignée sous ce nom. 6. LancoustE oRNEE. — P. ornatus (1). Anneau antennulaire arme en dessus de quatre épines en un carré , au milieu duquel on distingue des vestiges de deux autres épines rudimentaires. Carapace très-épineuse, pas tuberculeuse , mais sans épines médianes prés de la base des cornes frontales , et n'ayant latéralement que des dents très-petites sur son bord an- térieur. Abdomen lisse , finement piqueté, et sans sillons trans- versaux ; plusieurs petites dents à la partie postérieure de la base des cornes latérales des deuxième, troisième, quatrième et cin- quième anneaux abdominaux. Couleur verte, avec des petites taches blanchâtres irrégulières sur le thorax, des marbrures sur (1) Fabricius, Suppl. p. 400. — C. homarus, Herbst, PL. 31, fig. 1. — Palinurus ornatus, Bosc, loc. cit. —VLatr. Hist. des Crust. t. VI, p.192; Nouv. Dict. d’hist. nat. t. XVII, p. 295; Encyc. PI. 316. -— Olivier, Encycel. t. VIIL, p. 652. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 210.— Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 185. DES CRUSTACÉS. 207 l'abdomen , et des anneaux alternatifs de vert et de jaune sur les pates. Longueur, 15 à 18 pouces. Habite les mers de l'Inde et de l'Ile-de-France. (C. M.) 7- LANGOUSTE sILLONNÉE. — P. sulcatus (1). Anneau antennulaire armé en dessus de six épines, dont quatre assez grandes disposées en carré, et deux petites mitoyennes situées plus près de la ligne médiane, et à égale distance des an- térieures et des postérieures. Carapace tuberculeuse et épineuse. Abdomen lisse. Un petit lobe denticulé , situé vers la base du bord postérieur des cornes latérales de l'abdomen. Pates de la troi- sièéme paire trés-longues. Carapace et pates de couleur verte, marbrée de jaune ; abdomen jaune , lavé de rouge en dessus, vert, avec des taches jaunes sur les côtés. Longueur , environ 1 pied. Habite les côtes de l'Inde. (C. M.) Cette Langouste pourrait bien n'être qu'une variété de l'espèce précédente. $ 2. Espèces dont l'abdomen est sillonne en travers. 8. LANGOUSTE MOUCHETÉE. — P. guttatus (2). (PL. 23, fig. 1.) Anneau antennulaire arme de deux dents coniques très-grandes, précédées quelquefois de deux épines rudimentaires. Carapace trés-épineuse; deux épines sur la ligne médiane de la région sto- macale, prés de la base des cornes rostrales, et de chaque côté de ces dernieres, sur le bord antérieur de la carapace, deux dents (1) Lamarck, Collection du Muséum. (2) Squilla Crangon americana altera, Seba, t. ILE, p. 54, PI. 21, fig. 5. — C. homarus? Lin. Mus. Lud. Ulr. p. 157. — Palinurus guttatus, Latreille, Ann. du Mus.t. III, p. 393 ; Encycl. PL. 315 ; Nouv. Dict. d'hist. nat t. XVII, p. 295.— Olivier, Encyc. t. VIII, p- 672. — Lamarck, Hist. nat. des anim. sans vert. t. V, p. 210. — Desmarets, Consid. sur les Crust. p. 185. 265 HISTOIRE NATURELLE presque aussi grosses qu'elle. Bord antérieur de l'épistome armé de trois dents coniques presque égales, séparées par une série de dentelures. Pédoncule des antennes externes très-épineux en dessous. Pates de la seconde paire un peu plus longues que les autres. Abdomen lisse et présentant vers le milieu de chaque anneau un sillon transversal pilifére, qui n’est pas interrompu sur la ligne médiane aux trois premiers segmens. Une seule dent en arrière de la base des cornes latérales de l'abdomen. Couleur verte, avec une multitude de taches circulaires jaunâtres ; avant- dernier article des pates strié longitudinalement de vert et de jaune. Longueur, 7 à 8 pouces. Habite les Antilles. (C. M.) 9. LANGOUSTE ÉPINEUSE. — P. spinosus. Espèce trés-voisine de la L. mouchetée, mais dont l'anneau antennulaire est armé de quatre grosses dents coniques, éloignées entre elles et disposées en carre. Carapace très-épineuse, mais sans épine sur la ligne médiane de la région stomacale. Abdomen comme dans l'espèce précédente, si ce n’est que le bord posté- rieur des cornes latérales est armé de trois on quatre dentelures. Couleur, vert à peine maculé de jaune sur le thorax et sur les pates, mais finement piqueté de blanc jaunâtre sur l'abdomen. Pates vertes, sans taches ni raies en dessus. Longueur, environ 6 pouces. / Habite ? (C. M.) 10. LANGOUSTE AMÉRICAINE. — Ÿ. Americanus (1). Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant la carapace moins épineuse en arrière, et le bord postérieur des cornes laté- rales des segmens abdominaux armé d’une seule dent. Article basilaire des antennes internes trés - long , atteignant le milieu du dernier article pédonculaire des antennes externes. Couleur ro (1) Lamarck, Collection du Muséum. DES CRUSTACÉS. 20% verte, mêlée de jaune ; une ou deux bandes jaunes et quatre ta- ches jaunes plus on moins distinctement oculées sur chacun des anneaux de l'abdomen. Longueur, 15 à 18 pouces. Habite les Antilles. (C. M.) 11. LANGOUSTE PENICILLÉE. — P. penicillalus (1). Anneau antennulaire arme de quatre dents coniques très-grosses , divergentes et réunies à leur base en faisceau. Carapace très- épineuse, et garnie d'un grand nombre de tubercules piliferes, quelques épines médianes sur la région stomacale ; dents latérales du bord antérieur de la carapace, comme dans la L. mouchetée. Pédoncules des antennes externes à peine épineux en dessous. Abdomen piqueté et conformé du reste comme comme celui de la L. mouchetée. Couleur verdâtre, passant cà et la au brun rouge et maculée de jaune; les taches jaunes de l'abdomen petites , ex- trêémement nombreuses et très-rapprochées ; celles des pates for- mant des bandes longitudinales, Longueur, environ 18 pouces. Habite l'Océan indien. ( C. M.) Le Palinurus versicolor de Latreille (2) nous paraît être un jeune de l'espèce précédente; cet auteur y rapporte, mais peut- être sans des raisons suflisantes, le Squilla versicolor, de Clu- sius (3). Quant au Palinurus versicolor de Lamarck (4), nous ne savons à quelle espèce le rapporter, car il ne le caractérise que d'après sa couleur ; la carapace, dit-il, est verte, avec des taches blan- (1) Astacus penicillatus, Olivier, Encyel. t. VI, p 343. — Pali- nurus gigas, Bosc, Hist. des Crust. t. IL, p 93. — Latr. Hist. des Crust. et des Ins. t. VI, p. 193. — Palinurus penicillatus, Olivier, Encyc.t. VIII, p. 674. — Latr. Nouv. Dict. d'hist. nat. t. XVII, p- 395. — Desmarest Consid. sur les Crust. p. 186. (2) Annales du Muséum, t. I, p. 394, et Nouv. Dict. d'hist- nat. t. XVII. (3) Curæ posteriores, p. 48. ‘4) Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 210. 300: HISTOIRE NATURELLE ches, et armée de granulations subépineuses. L'abdomen est lisse, et sans taches ni sillons; et les pates sont striées longitudina- lement. 12. LANGOUSTE pasyre, — P. dasypus (1). Anneau antennulaire armé de quatre grandes dents égales, éloi- gnées entre elles et disposées en carre, et de quatre épines très-petiles disposées de méme au milieu de l'espace occupé par les précédentes. Carapace couverte de tubercules verruqueux, dont quelques - uns ovalaires, et n'ayant guère d'épines que sur la région stomacale. Abdomen lisse, et présentant sur chaque anneau un seul sillon transversal qui s'efface presque sur la ligne médiane. Cornes laté- rales des anneaux abdominaux présentant un petit lobe denti- culé vers la base de leur bord postérieur. Pates de la troisième paire trés-longues. Couleur générale verte, avec des taches blanches irrégulières sur le thorax, et une multitude de petits points blancs sur l'abdomen. Pates entierement vertes. Longueur, environ 14 pouces. Habite les mers de l'Inde. (C. M.) 13. LanGoustE arGus. — P. argus (2). Anneau antennulaire armé de quatre petites dents coniques assez rapprochées de la ligne médiane , mais dont les deux ante- rieures sont très-éloignées des deux postérieures. Cornes rostrales extrêmement longues ; carapace trés-épineuse ; les épines latérales de son bord antérieur médiocres; une série de petites épines rudimentaires sur la ligne médiane de la région stomacale. Abdo- men lisse, et présentant sur chaque anneau un sillon pilifére inter- (1) Latreille, Collection du Muséum. — ZLocusta marina ? Rhumph, PL 1, fig. A. (2) Latreille, Ann. du Muséum , t. IIL, p. 593 ; et Nouv. Dict. d'hist nat.t. XVII, p. 295. — Olivier, Encycl. t. VIIL, p 653.— Lamarck, Iist. des an. sans vert. t. V, p. 210. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 185. DES CRUSTACÉS. 30 rompu surla ligne médiane. Patesde la deuxième paire un peu plus longues que celles de la troisième paire. Couleur verdâtre tirant sur le violet, maculé irréguliérement de jaune sur le thorax, fascié de jaune sur les pates, et présentant sur l'abdomen une bande jau- nâtre transversale près du bord postérieur de chaque anneau , et quelques taches circulaires, dont deux situées sur le deuxième anneau et deux sur le sixième, sont très-grandes et entourées d'une bordure verte foncée. Habite les Antilles. (C. M.) I nous paraît difficile de décider à quelle espèce appartient la LaANGOUSTE À QUEUE LissE (1), dont Latreille et M. Desmarest par- lent, comme ayant été trouvée sur les côtes du Brésil, par La- lande, Voici tout ce que ces auteurs en disent: «Carapace épi- neuse avec six pointes aiguës en avant, dont quatre disposées en carré au milieu, et une sur chaque orbite. Segmens de l'abdo- men, lisses, avec les bords latéraux de chacun crénelés en ar- rière et unis en avant. Couleur rougeâtre, parsemée de petites taches blanchâtres; pates rayées longitudinalement de rouge pâle. » La LancoustE BoRDÉE, de MM. Quoy et Gaimard (2), appartient à ce sous-genre, et paraît se rapprocher beaucoup de la Lan- gouste dasype, mais n'a pas.été observée avec assez de détail pour être déterminable. Dans la description que ces naturalistes en ont donnée, on ne trouve guére d'indication que sur la disposition de ses couleurs. Ilexiste, dans la collection du Muséum , une pate de Langouste (1) Palinurus læœvicauda, Latreille, Nouv. Dict. d'hist. nat. tRNIER Sp: 295. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 185. — Ces auteurs rapportent à cette espèce la Langouste figurée d'une manière extrêmement grossière par Pison, sous le nom de Potiqui- quya (Hist. nat. Brasil.). (2) Palinurus marginatus , Quoy et Gaimard, Voyage de l'Uranie pr zoologique, p. 537, PI. 81, etatlas du Dict. classique a must: MUC AN OS: 302 HISTOIRE NATURELLE provenant de l'Ile-de-France, et paraissant appartenir à la troi- sième paire , qui est très-remarquable par sa grande taille, et qui doit faire présumer l'existence de quelqu'espèce gigantesque, dont les naturalistes n'ont pas connaissance. Elle a, en effet, plus de 2 pieds de long. On a trouvé, dans le calcaire marneux du Monte-Bolca, un grand Crustacé fossile qui appartient évidemment à ce genre, et qui est à peu près de la taille de la Langouste commune ; mais qui n’a pas été rencontré en assez bon état de conservation pour qu'il soit possible d'y assigner des caractères précis (r). M. Desmarest rapporte aussi à ce genre deux autres espèces de -Crustacés fossiles; mais nous ne partageons pas l'opinion de ce zoologiste relativement aux affinités naturelles de ces animaux. Le Palinurus Reglianus (1) nous paraît avoir plus d’analogie avec les Néphrops qu'avec tout autre Macroure. Et le Palinurus Suert(2), quoiqu'appartenant bien certainement à cette famille, ne nous sem- ble pasdevoir être considéré comme une véritable Langouste, car la disposition des régions de la carapace est trés-différente. Le dessus du test, au lieu d'être divisé seulement en deux portions par un sillon profond, situé en avant des régions branchiales ,“'est divisé en trois bandes, dont la postérieure est formée par les régions branchiales, l'antérieure par la région stomacale , et la moyenne par les régions hépatiques ou génitales très-développées. 11 y a aussi, entre cette derniere portion de la carapace et les régions branchiales , une espèce d’écusson triangulaire qui représente la région cordiale. Quant à la disposition du rostre, on ne peut pas l'observer, et il nous semble probable que, lorsque ce fossile sera mieux connu, on en formera un genre particulier. Il se trouve dans le Muschelkalk. Nous croyons devoir ranger aussi dans la famille des Macroures (1) Voyez Desmarest, Crust. fossiles, p. 131. (2) Desmarest, Crust. fossiles, p. 132, PL. 11, fig. 3. (3) Desmarest op. cit. p. 132, PL. 10, fig. 8 et 9.—Meyer, Nova acta Physico-medica acad. Cæsar. Leopoldino-Carolinæ natur. eurios. Bonnæ, 1833, t. XVI, pt. 2, p. 517, PI. 38. DES CRUSTACÉS. 303 cuirassés le Wacrourites pseudoscyllarus , de Schothein (1), {Crus- tacé fossile, dont la structure paraît avoir été très-singulière. La carapace est courte, épineuse, et terminée en avant par un pe- tit rostre aplati ; les antennes sont grêles et à pédoncule alongé. Les pates de la première paire sont trés-grosses ef épineuses dans les deux tiers de leur longueur, mais paraissent terminées par une petite main didactyle presque filiforme. Les pates suivantes sont courtes, grêles et monodactyles. Enfin l'abdomen est grand, et conforme à peu prés comme chez les Langoustes. Un des Ma- croures fossiles , figurés par Baier (2), se rapproche beaucoup du précédent. FAMILLE DES THALASSINIENS ou DES MaCROURES FOUISSEURS. Les Crustacés, dont cette petite famille se com- pose, se ressemblent par leur facies, et sont remarqua- bles par l'allongement extrême de l’abdomen et le peu de consistance des tégumens (3). La carapace est petite et très-comprimée latéralement ; en général, elle se termine en avant par un rostre très-court, mais quel- quefois en manque complétement; les yeux sont or- dinairement petits ; les antennes internes se terminent par deux filets multi-articulés ; les externes s’insèrent en dehors et un peu au-dessous des premières, et leur pédoncule, grêle, cylindrique et dépourvu de lame spinimiforme, ne porte tout au plus qu'une épine mobile très-petite, qui représente cet appendice. La disposi- tion des parties de la bouche varie. Le sternum est (1) Schlotheim, Petrifactenkunde, PI. 12, fig. 5. (2) Oryctographia norica, PI. 8, fig. 7. (3) PL 25 bis , fig. 5,1 et fig. 8 304 HISTOIRE NATURELLE presque linéaire dans toute sa longueur, et ne consti- tue pas de plastron. Les pates antérieures soïit gran- des, plus ou moins complétement didactyles et trian- gulaires entre elles; celles des paires suivantes se relèvent de chaque côté du thorax. L’abdomen, comme nous l'avons déjà dit , est très-long , et en gé- néral fort étroit ; il est plutôt déprimé verticalement que comprimé latéralement , et les bords latéraux de l’arceau dorsal de ses divers anneaux ne se prolon- gent que fort peu, et n'encaissent pas la base des fausses pates, comme nous le verrons chez les Salico- ques; enfin, il ne diminue que fort peu de grosseur vers sa partie postérieure. Quant à la structure de ses appendices, elle varie. La disposition de l'appareil respiratoire varie également; tantôt il n'existe, comme c’est l'ordinaire chez les Décapo- des, que des branchies thoraciques renfermées sous la carapace dans des cavités spéciales : d’autres fois, au contraire, il existe, outre ces branchies thoraci- ques, des appendices branchiaux accessoires suspen- dus sous l'abdomen et fixés aux fausses pates (1). Cette différence importante nous conduit à diviser la famille des Thalassiniens en deux tribus : les CRYPTOBRANCHIDES et les GASTROBRANCHIDES. TRIBU DES CRYPTOBRANCHIDES. Ce groupe comprend tous les Thalassiniens dé- pourvus d'appendices respiratoires suspendus sous l'abdomen. Leurs branchies sont en général composées decylindres, réunis en manière de brosse. Les espèces dont on connaît les mœurs babitent dans le sable, où Iles s’enfouissent profondément. DS (IPS ISERE Sete: 305 bles DES GRUSTACES: inq genres, reconnaissa Cette tribu renferme c aux caractères suivans : “ANISSVIVH ETES) { “HIXY "ASSYNYITIVT) ‘HOHLODAVIr) { ‘ Sa1U9r) CONCLUE ir RCE TE TE re DT ASS to ANS ‘s9Jl01)2-s217 2[EpAUO oJI0oSuU LI] 9P SO[EI9JL] SOWLT EU CRE Crop -ouou oJred opuoosas et] op so1eq ; *(anouopod ay oabË ssuoy snjd duos! -n29q)S$u0] sau19] -UT SouuoqUuE sp ‘inoq ©] “s9548j-S947| XNeuruu97 sue] S19A SOTSIL[D UOU 70 32 S290uI[Oy ofep so[94s auted ours -nNvo 9110980 L] -I10J} LI 2P sou ap Sa[CI9]e] soie] *sa14) -28pIp 24red apu0o “mnoq{-os vy op soyeq 9[ SIDA Sa151e]9 -s91} odted ourots -101} [| 9P SoJvq D De Er EC OT OTO PAUPNPRO TOUTE: TALUO D a] onb s$uoj suiout) sjinoo-so1} soudaquI sauuaque soP XNCUIWAIIY SUAUWEY say jure SNAINISSVTVHL CRUSTACÉS, TOME Il. 20 306 HISTOIRE NATURELLE Genre GLAUCOTHOE. — Glaucothoe (1). Le genre Glaucothoé établit le passage entre les Pagu- riens et les Callianasses. Sa carapace est presque ovoïde et ne présente pas de prolongement rostriforme. Les yeux sont saillans, grands et à peu près pyriformes. Les anten- nes internes sont courtes , cylindriques et coudées comme chez les Pagures ; le troisième article de leur pédoncule est le plus long de tous, et porte à son extrémité deux petits appendices multi-articulés, très-courts, assez gros, dont l'un est garni de beaucoup de longs poils. Les antennes externes s'insèrent plus bas que les précédentes ; leur pé- doncule est coudé, et présente en dessus une petite écaille, vestige d’un palpe. Les pates -mdächoires externes sont pé- diformes. Le dernier anneau thoracique n’est pas soudé aux précédens. Les pates antérieures sont terminées par une grosse main didactyle bien formée, et sont de grandeurs très- différentes. Les pates de la deuxième et de la troisième paire sont grêles et très-longues ; celles des deux dernières paires sont, au contraire, courtes et relevées contre les côtés du corps, comme chez les Pagures ; celles de la quatrième paire sont aplaties, assez larges, et imparfaitement didactyles ; le doigt immobile de leur main n'étant formé que par un tubercule peu saillant ; enfin les pates postérieures, encore plus petites que ces dernières, sont terminées par une petite main didactyle assez bien formée. L’abdomen est étroit, alongé et parfaitement symétrique; le premier anneau est beaucoup plus étroit que les suivans, et ne porte pas d’ap- pendices ; les quatre segmens suivans, au contraire, don- nent attache chacun à une paire de fausses pates natatoires assez grandes, formées par un article basilaire , cylindrique et deux lames terminales, dont l’une très-petite et obtuse, (1) Edwards, Annales des Sciences naturelles, 1e, série, t. XIX, p: 354. — Latreille, Cours d'Entomologie, p. 375. DES CRUSTACÉS. 307 l'autre grande, pointue au bout, et bordée de longs poils ciliés. Enfin , la nageoire caudale est de grandeur médioc: e; la lame médiane , formée par le septième segment abdorais nal, est arrondie et ciliée , et les lames externes sont beau coup plus grandes que les mitoyennes. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre : le GLaucornoË DE PERON. — G. Peroni (1). Tégumens peu solides, carapace lisse ; longueur, environ 8 li- gnes. Paraît habiter les mers d'Asie. (C. M.) I paraitrait que le genre PrornyLace de Latreille (2) se rapproche beaucoup du précédent, et ne devrait peut-être pas en ètre distingué ; ce célèbre naturaliste Va placé parmi les Pagures, mais semble n’en avoir parlé que d’après des notes incomplètes , car, après la publication de notre genre Glaucothoëé, 1l a été incertain sil fallait ou non réunir ces deux divisions génériques en une seule. GENRE CALLIANASSE. — Callianassa (3). Les Callianasses sont des Crustacés, dont les tégumens de toutes les parties du corps, à l’exception des pates anté- rieures, sont d’une mollesse remarquable. La carapace de ces Macroures est très-petite, et n’occupe guère plus du tiers (1) Edwards, Ann. des sc. nat. 2€. série, t. XIX, PI. (2) Règne :anim. de Cuvier, t. IV, p. 78; et Cours d'Ento- mologie, p. 353. — Voyez Ann. des Sc. nat., 1°. série, t. XIX, p. 337; et Cours d'Entomologie, p. 373. (3) Cancer, Montagu, Transactionsof the Linnean Society, vol. IX. — Callianassa, Leach, Edinb. Encyclop.; et Malac. Pod. Brit. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 205. — Latr. Régne anim. de Cuv. t. IV, p. 87: et Cours d'Entomol. p. 358. — Otto, Mém, des Curieux de la nat, de Bonn, # XIV. 20, 308 HISTOIRE NATURELLE de la longueur totale du corps ( PL. 95 bis, fig. 1 ); elle est arrondie en dessus, et elle est dépourvue de rostre. Les pédoncules oculaires sont remarquables par leur forme : au lieu d’être cylindriques, comme d'ordinaire, ils sont presque lamelleux , et portent, vers le tiers antérieur de leur face supérieure, une petite cornée transparente, circulaire et presque plate. Le pédoncule des antennes intérieures est gros , cylindrique, et presque de même longueur que les filets terminaux de ces organes. Les antennes externes ne pré- sentent aucun vestige d’écaille mobile à leur base. Les pates- méchoires externes sont operculiformes (fig. 2); leurs deuxième et troisième articles sont très-larges, et constituent, par leur réunion, un grand disque ovalaire, à l'extrémité antérieure duquel se trouve une petite tige formée par les trois derniers articles ; enfin ces organes manquent de palpe. Les pates antérieures sont grandes, presque lamelleuses ; celle du côté droit est extrêmement grande ; ses trois pre- miers articles sont peu élargis, mais le carpe et la main sont très-développés, et offrent à peu près les mêmes dimensions et la même forme; ils sont tous deux très-comprimés, et unis entre eux par un bord droit, de manière à paraître apparte- air tous les deux à Ja main ( PI. 25 bis , fig. {). Les pates de la seconde paire sont petites, et se terminent par une petite main didactyle lamelleuse; celles de la troisième paire sont monodactyles, mais très-élargies vers le bout ; leur pénul- tième article surtout est presque ovalaire, et constitue une sorte de bêche, à laide de laquelle ces Crustacés creusent le sable et s’y enfoncent. Les pates de la quatrième paire sont aplaties, mais ne présentent rien de remarquable , et celles de la cinquième paire sont grèles et terminées par une main didactyle rudimentaire. L’abdomen est très-grand et un peu déprimé ; il s'élargit beaucoup vers son tiers antérieur, et ne descend pas latéralement de manière à encaisser la base des fausses pates. La nageoire caudale est très-large ; sa lame médiane est presque carrée , et les quatre lames latérales sont triangulaires et presque aussi larges que la pièce médiane, DES CHUSTACÉS. 309 Le pédoncule des fausses pates ( fig. 3) est court, mais les deux lames terminales de chacun de ces organes sont extré- mement grandes. Enfin les branchies sont sublameileuses , et on en compte dix de chaque côté. 1. CALLIANASSE SOUTERRAINE, — C. sublerranea (1). Doigt mobile de la grosse pince gros, obtus, et à peine denté en dessous; carpe et mains lisses. Lame médiane dela nageoire caudale tres-large, mais beaucoup plus courte que les pièces laté- rales. Longueur, environ deux pouces. Habite les côtes de l'Angleterre, de la France et de l'Italie. Se tient enfoncé dans le sable à quelque distance du rivage. Couleur, blanc tirant un peu sur le bleu ou sur le rose, avec une tache assez intense dans la portion du corps qui correspond au foie et à l'intestin. Téguments d'une grande mollesse. (C. M.) La Cullianassa laticauda de M. Otto (2) ne diffère pas spéci- fiquement de la précédente, elle ne nous paraît en avoir été sépa- rée qu'a cause de la forme inexacte donnée par Leach aux pates- mächoires externes de sa C, subterranea, Le Cancer candidus d'Olivi (3) me paraît être une Callianasse, et pourrait bien être la même espèce que la précédente, mais la figure et la description qu'il en a donnée sont trop incomplètes pour qu'il me soit possible de résoudre la question. (1) Cancer subterranea, Montagu, Trans. of the Linn. Soc. vol. IX, PI. 3. fig. 1 et 2. — Callianas;a subterranea, Leach, Malac. Pod. Brit. PI. 32. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 205: PI. 36 , fig. 2 —Latreille, Règneanim. de Cuvier, t. IV, page 87.— Guérin, Iconog. Crust. PI. 19, fig. 4. — Edw. Atlas du Règne an de Cuvier, Crust. PI. 48, fig. 3. (2) Mém, de l'Acad, des curieux de la nature de Bonn, t, XIV PI. a, fig. 3. (3) Zaolegia uduiatica, PI: S: fig $} 310 HISTOIRE NATURELLE 2, CALLIANASSE À GROCHET. — €, uncindi«. (PI. 25 bus, fig. 1.) Doigt mobile de la grosse pince très-aigu, recourbé en bas comme un crochet, et armé en dessous d’une forte dent; une grande échancrure entre sa base et celle du doigt immobile, qui est court et pointu. La lame médiane de l'abdomen presqu'aussi longue que les lames latérales. Longueur , environ 5 pouces. Habite les côtes du Chili. (C. M.) La Carrranassa mador de Say (1) paraît se distinguer des deux espèces précédentes par l'existence de granulations sur le carpe, et sur [l'article précédent de la grosse pate antérieure, ainsi que par la forme de la main, etc. Elle atteint plus de 4 pouces de long. Habite les côtes des Florides. La Callianassa tyrrhena de M, Risso (2) paraît devoir être con- sidérée comme une Pontonie. Enfin le Crustacé fossile, qui se trouve dans la formation crayeuse de Maestricht, et qui a été désigné par M. Desmarest sous le nom de Pagurus Faujasii (3), appartient au genre Callianasse. GExRE AXIE. — Axia (4). Les Axies ressemblent beaucoup aux Callianasses et aux Gébies, par la forme générale de leur corps, et surtout de leur carapace, qui est très-comprimée, et terminée anté- rieurement par un petit rostre triangulaire. Les pédoncules (1) Crust. of the United States, Journ. of the Acad. of Phila- delphia, vol. I, p. 230. (2) Hist. nat. de l'Eur. mérid, t. V, p. 54. (3) Bernard l'hermite, Faujas, Hist. de la montagne Saint-Pierre, p- 179, PL. 32 fig. 5, 6. — Pagurus Faujasii, Desmarest, Crust. fossiles, p. 127, PI. 11, fig. 2. (4) Leach, Trans of the Lin. Soc. vol. XI, et Malac. Pod, Brit. —Latreille, Règne anim.t. IV, p. 87. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 205. DES CRUSTACÉS. SE oculaires sont très-petits, cylindriques, terminés par une cornée hémisphérique. Les filamens terminaux des antennes internes sont presque de la longueur de la carapace. Le pé- doncule des antennes externes présente en dessus une petite épine mobile qui représente le grand palpe lamelleux, que nous rencontrerons chez les Salicoques. Les pates-méchoires externes sont grèles et pédiformes. Les pates antérieures sont comprimées, et terminées par une pince bien formée ; le carpe est petit. Les pates de la seconde paire sont presque lamelleux, et sont également didactyles; celles des trois paires suivantes sont au contraire monodactyles. L’abdomen est un peu renflé vers le milieu, etse termine par une gramle nageoire , dont les cinq lames sont à peu près de même lon- gueur. Enfin, le premier anneau de l'abdomen porte une paire de fausses pates rudimentaires , et les quatre anneaux suivans sont pourvus chacun d’une paire de fausses pates natatoires très-développées, composées chacune d’un pédon- cule court et gros, qui, à son extrémité, porte en dedans un petit appendice styliforme, et en dehors deux grandes lames ovalaires , très-larges, et ciliées sur les bords. AXIE STIRHYNQUE. — 4, Stirynchus (1). Une petite crête médiane , et de chaque côté une petite crête oblique , s'étendant du rostre sur la partie antérieure de la ré- gion stomacale. Doigt mobile des pinces antérieures cannelé. Une touffe de poils de chaque côté, sur les troisième, quatrième et cin- quième anneaux de l'abdomen. Lame médiane de la nageoire caudale creusée d’un petit sillon médian, bordé de chaque côté par quelques pointes; une ligne de petites pointes sur les lames mitoyennes. Longueur , environ 3 pouces. Habite nos côtes. (GC. M.) (x) Leach, Trans. of the Lin. Soc. vol. XI, p. 343, et Malac. Brit. tab. 33.— Desm. Consid. sur les Crust. p. 207, PI. 36, fig. 1. — Latreille, Règne anim. t. IV, p. 88. — Guérin, Iconog. Crust. 312 HISTOIRE NATURELLE Genre GÉBIE. — Gebia (1). Les Gébies établissent le passage entre les Thalassines et les Axies ; elles ressemblent à ces dernières par la forme gé- nérale du corps et la disposition de la nageoire caudale, et se rapprochent des premières par la conformation de leurs pates. La carapace se termine antérieurement par un rostre triangulaire, et assez large pour recouvrir presque entière- ment les yeux ; de chaque côté de sa base est une dent qui se continue avec une crête, laquelle forme le bord latéral de la' face supérieure de la région stomacale. Les antennes internes sont très-courtes, mais cependant leurs filets ter- minaux sont plus longs que leur pédoncule, Les antennes externes sont très-grêles , et ne présentent à leur base au- cun vestige d’écaille mobile. Les pates-mächoires externes sont pédiformes. Les pates antérieures sont étroites, et terminées par une main alongée et imparfaitement subché- liforme ; leur doigt mobile est très-grand, et, en se re- ployant en bas, sa base s’applique contre le bord antérieur de la main , dont Pangle inférieur se prolonge de manière à constituer une dent tenant lieu de doigt immobile. Les pates suivantes sont comprimées et monodactyles ; celles de la deuxième paire ont leur pénultième article grand, élargi et cilié en dessous ; celles des paires suivantes sont plus grèles. L’abdomen est long et beaucoup plus étroit à sa base que vers son milieu ; il est déprimé , et se termine par une grande nageoire, dont les quatre lames latérales sont foliacées et très-larges. Enfin, le premier anneau de Pabdo- PL 18, fig 5.— Edw. Atlas du Règne anim. de Cuvier, Crust. PIS: fe.o, (1) Cancer, Montagu, Traus. Lin. soc. vol. 1X.— Gebios et T'halas- sina, Risso, Crust, de Nice. — Gebia et Upogebia, Leach, Edinb. Encyel.t. VIT, etc. — T'halassine, Latreille, Règne anim, 76. éd, t. ITL.=Gebia, Desmarest, Consid. p. 203.— Say, Acad, de Philad, t, 1. — Latreille, Règne anim.2°. édit, t. AV, p. 86. DES CRUSTACÉS. 313 men porte une paire d'appendices filiformes très-petits, et les quatre segmens suivans donnent naissance à trois paires de fausses pates natatoires , composées d’un pédoneule gros et court, et de deux lames ovalaires à bords fortement ci- liés, dont l’extérieure est très-grande et l’autre petite. Les branchies sont en brosse, et fixées sur deux rangs, savoir, une au-dessus de la deuxième pate, et deux au- dessus des quatre pates antérieures et des pates-mâchoires externes. 1. GÉBIE RIVERAINE. — G. litloralis (1). Région stomacale et rostre granuleux et poilus ; une dent aiguë de chaque côté de la base du rostre, et un sillon au-dessus du bord latéral de la région stomacale; un petit sillon médian près de l'extrémité du rostre, qui est échancré au milieu. Pates an- térieures très-velues ; mains grosses, renflées, moins de deux fois aussi longues que larges, et garnies en dessus d'une ou deux petites crêtes plus ou moins dentelées. Deux crêtes lngitudinales sur chacune des pièces latérales de la nageoire caudale ; sa lame médiane large et obscurément bilobce au bout. Longueur, envi- ron 2 pouces. Couleur, vert glauque. Habite la Méditerranée, (C. M.) 2. GÈBE ÉTOILÉE. — G, slellata (2). Cette espèce paraît être trés-voisine de la précédente; mas, à en juger par la figure que Leach en a donnée, elle n'aurait que peu ou pas de poils sur la région stomacale. Voici, du reste, tout ce qui en a été dit : « abdomen totalement crustacé , terminé par des lames foliacées extérieures arrondies, et une intermédiaire (1) Thalassina littoralis, Risso, Crust. de Nice, p. 56; PI. 4, fig. 2, — Gebia Uttoralis, Desm, Cousid. sur les Crust. p. 204. — Gebias littoralis, Risso, Hist. nat. de l'Eur. mérid, t. V, p, 54, (2) C. astacus stallatus, Montagu, Trans. Lin. soc. t, 9, p. 89, PI. 3, fig. 5. — Gebia stelata, Leach, Malaë. Pod. Brit, PI, 31, = Desm, op. cit. p. 304, PI. 35, fig, à. 314 HISTOIRE NATURELLE un peu rétrécie au bout ; serres pourvues de lignes de points éle- vées et velues. Longueur, 1 pouce et demi. Des côtes d'Angleterre.» 3. Géere pELTURA. — G. deltura (1). Cette espèce ne paraît différer que fort peu de la précédente. MM. Leach et Desmarest lui ont assigné les caractères suivans : abdomen ayant sa partie supérieure membraneuse terminée par des lames extérieures, arrondies et presque dilatées au hout, et par une lame intermédiaire deltoïde, tronquée , mais couverte de petites lignes de poils. Longueur, 2 pouces et demi. Des côtes de l'Angleterre. La GEzra arrinis de M. Say (2) ne paraît guère différer du G. littoralis que par l'alongement des mains ; elle habite les côtes de l'Amérique. MM. Risso et Desmarest ont décrit sous le nom de Gëmre DE Da- vis (3) un petit Macroure des côtes de Nice, qui paraît appartenir plutôt au genre Thalassine , car ses « pieds de la deuxième paire sont terminés, comme les premières , par de longues pinces cour- bées , dont le doigt inférieur est à peine ébauché. » C'est à ce genre qu'appartient le Crustacé figuré par Aldro- vande sous le nom de cruslaceum quod medium videtur inter crangonem squillam et cancellum, sive Bernardum eremitam (4). Mais il serait difficile de le déterminer spécifiquement. Le Crustacé figuré par M. Savigny (5), et rapporté, mais avec un point de doute à la Gébie étoilée par M. Audouin , diffère essen- tiellement des Gébies proprement dites par la forme des pates de 1 (1) Leach, Malac. Pod. Brit. PI. 31. — Desm. loc. cit. (2) Journ. of the Acad. of Philadelphia, vol. 1, p.241. (3) Gebia Daviana, Risso , Journ. de Physique, 1822. — Desm. Consid sur les Crust. p. 204. — Gebios Davyannus , Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V, p. 52. (4) De Crustatis, p. 150. (5) Descript. de l'Egypte, Crust. PL. 0, fig. 3. DES CRUSTACÉS. 319 la première paire , qui se terminent par des pinces didactyles, dont les deux doigts sont d’égale longueur. 11 faudra probable- . ment en former un genre particulier. Genre THALASSINE, — T'halassina (1). Le genre Thalassine établi par Latreille ne se compose encore que d’une seule espèce remarquable par la forme de l'abdomen, qui rappelle un peu celle du corps d’une Sco- lopendre. La carapace de ce Crustacé est courte, étroite et tres-élevée; la région stomacale est petite et limitée en ar- rière par un sillon profond; les régions cordiale et intes- tinale sont également séparées des régions branchiales , et représentent par leur réunion un triangle dont le sommet est dirigé en arrière; le front est armé d’un petit rostre triangulaire. Les yeux sont petits et cylindriques. Les an- tennes internes s'insèrent au-dessous de ces organes ; leur pédoncule est de grandeur médiocre , et leurs filamens ter- minaux grèles et inégaux; le plus long a environ trois fois la longueur du pédoncule. Les antennes externes sont très- petites ; leur pédoncule est cylindrique, et dépasse à peine le rostre , et ne présente en dessus aucun vestige d’appendices. Les pates-mächoires externes sont médiocres et pédiformes ; leur deuxième article est armé de dents spiniformes sur sa face interne, et est à peu près de même forme que les suivans. Les pates de la première paire sont étroites et médiocrement alongées , mais assez robustes ; elles sont très-inégales entre elles ; la main qui les termine présente à son angle anté- rieur et inférieur une dent plus ou moins forte qui repré- sente un doigt immobile , contre laquelle se replie la base du’ doigt mobile, lequel est très-grand. Les pates de la se- conde paire sont très-comprimées et assez larges ; leur pé- (1) Cancer, Herbst. — T'halassina, Latreille, Genera, t. 1; Règne anim. de Cuvier, t. IV, etc. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V.— Leach, Zool. Miscel. — Desmarest, Consid. sur les Crust. 316 HISTOIRE NATURELLE nultième article surtout est grand et cilié en dessous, Les pates suivantes ont à peu près la même forme, mais sont plus étroites et de moins en moins comprimées. L’«bdomen | est très-long, étroit, demi-cylindrique, et à peu près de même grosseur dans toute sa longueur. Sa nageoire termi- nale est petite ; les deux paires de lames latérales formées par les membres du sixième anneau étant presque linéaires. Enfin, les fausses pates fixées aux quatre anneaux mitoyens de labdomen sont très-grêles , et se composent d’un pédon- cule cylindrique et alongé, portant deux filamens multi-ar- ticulés, plus ou moins ciliés. THALASSINE SCORPIONIDE, — Ÿ°, scorpionides (1). Carapace garnie de petits faisceaux de poils tres-courts, armée d'une petite dent en dehors de la base des pédoncules oculaires, de deux lignes de dentelures disposées en 2 sur les régions bran- chiales , et d’une forte dent médiane, située sur le bord posté- rieur et recue dans une dépression du premier anneau de l'abdo- men. Pates antérieures presque cylindriques ; une rangee de den- telures sur le bord supérieur du carpe et de la main; quatre au- tres rangées semblables, mais moins fortes, sur la face externe et le bord inférieur de celle-ci. Bords latéraux de l'abdomen un peu renflés et garnis de longs poils. Longueur, environ 6 pouces. Couleur, brunûtre. Habite les côtes du Chili. (C. M.) (1) Cancer anomalus, Herbst. t. III, PI. 62. — T'halassina scorpio- noides, Latreille, Genera Crust. et Ins. t. 1, p. 52: Encycel. PI. 317, fig. 1. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p.219.—Heach, Zool. Misc. t. III, PL. 130. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p- 203, PI. 35, fig. 1. — Guérin, Encyc. t. X. p. 613, et Iconogr. Crust. PL. 18, fig. 4. — Edwards, Atlas du Règne anim. de Cu- vier, Crustacés, PI. 48, fig. 1 DES CRUSTACÉS. : 317 TRIBU DES GASTEROBRANCHIDES. Cette petite division de Ja famille des Thalassiniens est très-remarquable, car elle établit le passage entre les Callianasses et les Squilles. Par la forme générale du corps(1), les Crustacés que nous y rangeons ne cif- fèrent en effet que fort peu des premiers, et la con- formation de leurs branchies thoraciques ne permet pas de les séparer des Décapodes macroures, ni de les éloigner des Thalassiniens ; mais on leur trouve des appendices respiratoires fixés aux fausses pates abdo- minales, et ayant la plus grande analogie avec les branchies rameuses des Stomapodes (2). Le type de ce groupe est un petit Crustacé auquel nous avons donné le nom générique de Callianide; mais nous rangerons dans Ja même division le genre Isée de M. Guérin, car nous croyons y re- connaître un mode d'organisation analogue. Si les ca- ractères que M. Guérin y assigne étaient exacts, il serait diflicile de placer ici ce genre nouveau, et il fau- drait le rapprocher des Paguriens ; mais il nous pa- raît bien probable qu'il y a eu quelque erreur d’obser- vation, et que dans la réalité les Isées et les Callia- nides ne diffèrent que fort peu. Ces Crustacés (3) ont tous le thorax très-petit, ovalaire et comprimé latéralement; leur abdomen, au contraire, est extrêmement long et grêle, La disposi- tion des yeux et des antennes est à peu près la même que chez les Callianasses. Les pates-mâchoires externes (1) Pl 25 Bis, fie 6: (2) PI. 25 bis, fig. 14. (3) PI, 25 is, fig. 8. 318 * HISTOIRE NATURELLE sont pédiformes et portent en dehors un palpe grêle et multi-articulé. Les pates des deux premières paires sont didactyles; celles de la paire antérieure sont lon- gues, très-inégales et terminées par une grosse main comprimée; les secondes sont petites et très-minces. Les pates de la troisième paire sont élargies vers le bout à peu près comme chez les Callianasses , et ter- minées par un tarse très-court, formant, avec un tubercule de l’article précédent , une pince imparfaite. Les pates de la quatrième paire sont grêles et mono- dactyles; enfin celles de la cinquième paire sont reje- tées en arrière, et de petites dimensions. De même que chez les Thalassiniens de la tribu précédente, l’abdo- men est très-long, assez mou, et composé d’anneaux à peu près égaux, dont l’arceau dorsal ne se prolonge pas inférieurement, de manière à encaisser la base des fausses pates. La nageoire caudale qui le terminen’offre rien de remarquable; mais les fausses pates, insérées à sa face inférieure, sont garnies d’une multitude de filamens rameux, qui offrent une structure très-ana- logue à celle des branchies, et qui, bien certainement, doivent ètre destinés à concourir au travail de la res- piration (1). Ainsi que nous l'avons déjà dit, cette tribu com- prend deux genres, dont l’un nous paraît être trop imparfaitement connu pour pouvoir être convenable- ment caractérisé. (1) PL. 25 bis, fig. 13 et 14 DES CRUSTACÉS 319 GENRE CALLIANIDE. — Callianidea. Les Crustacés, d’après lesquels nous avons établi ce genre, ressemblent beaucoup aux Callianasses par leur forme générale; leur corps est très-mince, grêle et fort alongé ( PI. 25 bis, fig. 8). La carapace n'a guère plus du tiers de la longueur de labdomen, et ne recouvre pas le dernier anneau thoracique; elle est comprimée et assez éle- vée; enfin son bord inférieur s'applique exactement contre la base des pates des quatre premières paires. Il n’y a point de rostre , et le bord antérieur de la carapace est échancré de chaque côté de laligne médiane pour recevoirla base des yeux, dont les pédoncules sont très-courts, et conformés de la même manière que chez les Gallianasses ; c’est-à-dire portant la cor- née transparente, non pas à leur extrémité comme d’ordi- naire, mais sur leur face supérieure. Les quatre antennes sont grèles , et s’insèrent à peu près sur la même ligne transver- sale ; celles de la première paire se terminent par deux filets à peu près égaux en longueur ; mais dont l’un est plus gros et légèrement renflé vers le bout (fig. 9). Les appendices de la bouche sont petits, et occupent peu de place ; les mandi- bules diffèrent à peine de celles des Gallianasses ; l’appendice valvulaire des méchotres de la seconde paire est très-petit ; enfin les pates-méchotres (fig. 10) externes sont grêles et pé- diformes ; leur second article est garni en dedans d’une rangée de tubercules dentiformes, recouverts par des poils, et leurs trois derniers articles sont très-alongés. Le sternum est li- néaire dans toute son étendue. Les pates de la première paire sont longues, et l’une d’elles est très-grosse ; la main qui termine celle-ci est très-grande, et à peu près de même forme que chez les Callianasses, si ce n’est que le carpe est plus petit. Les pates des deux paires suivantes sont petites et aplaties; celles de la quatrième paire sont presque cylin- driques, et leur article basilaire est très-élargi. Les pates de la cinquième paire sont presque aussi grandes que ces ders 320 HISTOIRE NATURELLE nières, et se terminent par une pince imparfaite et rudimen- taire (fig. 11). L’abdomen , composé comme d'ordinaire de sept segmens, est à peu près de même largeur partout, et porte en dessous cinq paires de fausses pates ; celles de la première paire sont réduites à une simple lame étroite, lé- gerement ciliée au bout; mais celles des quatre paires sui- vantes offrent un mode de conformation très-remarquable. On y distingue un pédoncule et trois lames terminales (PL. 27 bis, fig. 13), dont deux très-grandes et une tres- petite sur le bord de l’une des précédentes ; enfin tout autour du bord de ces grandes lames se trouve une espèce de frange touffue, composée d’une rangée de cylindres, dont chacun donne naissance à deux filamens plus petits, les-. quels se bifurquent à leur tour (fig. 1%), à peu près de la même manière que se divisent les filamens branchiaux des Squilles. Les cinq lames dont se compose la nageoire caudale sont larges et arrondies. Enfin les branchies thoraciques sont renfermées comme d'ordinaire sous la carapace, et sont composées chacune de cylindres rangés parallèlement sur une tige, à peu près comme chez les Homards, seulement ces organes et ces filamens sont peu nombreux, et les bran- chies elles-mêmes sont très-petites. On n’en compte qu’une dizaine de chaque côté du corps. CALLIANIDE TYPE. — C. fypa. (PI. 25 bis, fig. 8-14.) Antennes externes médiocres , leur pédoncule condé, et ayant son troisième article plus long que le second ou le quatrième. Pe- tite pate antérieure très-alongée , et ciliée sur les bords supérieur et inférieur. La grosse main beaucoup plus grande que le thorax, bombée en dehors et ciliée sur ses deux bords; sa pince garnie de dents tuberculeuses. Pates de la seconde paire garnies de poils trés-longs sur son bord inférieur. Dernier segment de l'abdomen (ou lame médiane de la nageoïire caudale), arrondi au bout; James latérales ovalaires. Longueur, environ 20 lignes. Trouvé snr les côtes de la Nouvelle-lrlande, par MM. Quoy et Gaimard. (C. M.) DES CRUSTACÉS. 321 Genre CALLIANISE. — Callianisea (1). Ce genre a évidemment beaucoup d’analogie avec les "Crustacés dont nous venons de nous occuper. La forme gé- nérale du corps est la même, et les fausses pates abdomi- nales portent également des appendices rameux disposés en manière de grappes, qui nous paraissent devoir être des organes respiratoires accessoires. Il est vrai que M. Guérin assigne pour caractère à ces animaux de n’a- voir qu'un seul rang de ces fausses pates, ce qui les rap- procherait des Paguriens ; mais l'individu qu’il a examiné était, comme il nous l’apprend lui-même , dans un très-mau- vais état de conservation ; et il nous paraît bien probable que labsence de ces organes, du côté opposé de Pabdomen, était purement accidentelle. Cela nous semble d'autant plus présumable, que les trois fausses pates, observées par ce naturaliste , ne se trouvent pas sur des anneaux qui se sui- vent , et que la première est située à gauche et les deux au- tres à droite. Nous serions même porté à regarder ces Ma- croures comme ne devant pas être séparés génériquement de nos Iséides , si M. Guérin ne mentionnait plusieurs particu- larités de structüre qui, en les supposant bien observées, établiraient des différences importantes entre ces animaux. Le nombre des anneaux de l’abaomen , le grand développe- ment du segment du thorax, et l’état rudimentaire des pates de la cinquième paire, par exemple. Du reste, pour mettre nos lecteurs à même de juger le mieux possible de ce genre, nous reproduirons textuellement la description que M. Gué- rin en a donnée. A —— ————, (1) Zsea, Guérin, Annales de la société entomologique de France, t. I, p. 295. Le nom d'Zsea ayant été employé antérieurement pour désigner l'une des divisions génériques de la famille des Cre- vettines , ne peut être conservé ici; nous proposons d'y substituer le nom de Calliauise, dont la racine principale indique l'analogie générale qui existe entre ces Crustacés et les Callianasses. CRUSTACÉS, TOME Il. 21 322 HISTOIRE NATURELLE «Le corps de cet animal est de consistance demi-mem- braneuse, alongé et comprimé sur les côtés ; sa carapace est très-petite, et couvre à peine la base des quatre premières paires de pieds. On voit, à la suite de cette carapace, un segment thoracique entièrement découvert, qui donne atta- che à la cinquième paire de pates, et qui ne diffère presque point des segmens suivans appartenant à la queue. Le bord antérieur de la carapace est échancré pour recevoir les yeux et les antennes internes ; ces yeux sont portés sur des pé- doncules très-courts ; ils sont peu apparens et presque con- tigus à leur insertion, Les antennes internes sont insérées un peu plus haut que les externes ; leur pédoncule est d’une longueur égale au tiers de celle de la carapace , composé de trois articles, dont le premier plus court et les deux suivans égaux. Le troisième article donne insertion à deux filets, égaux en longueur, multi-articulés, placés au-dessus l’un de l'autre, et dont le supérieur est renflé vers son extrémité, et terminé ensuite en pointe; ces deux filets ont presque trois fois la longueur du pédoncule; ils sont garnis d’assez ‘longs poils. Les antennes externes présentent aussi un pédoncule de trois articles, mais il est plus long que celui des précé- dentes, Leur premier article est plus épais que les suivans, dirigé en dedans comme dans les Pagures ; le second est le plus long de’tous, il atteint l'extrémité du pédoncule des antennes internes; le troisième est de moitié moins long que le précédent, et terminé par un long filet multi-arti- culé, ayant au moins la moitié de la longueur du corps de l'animal. Les deuxième et troisième pieds-mâchoires diffè- rent un peu de ceux des Pagures, et présentent plus d’afii- nité avec ceux des Gébies. Le premier article des pieds-mû- choires de la seconde paire est très-court, ainsi que le se- cond ; le troisième est alongé, aplati fortement, cilié en dedans ; le quatrième est court, triangulaire , et forme l’an- gle droit avec le précédent; le cinquième est un peu plus grand , également aplati, et le dernier est conique et plus çourt; ils sont tous garuis de longs poils, Le palpe flagelli- DES CRUSTACÉS. 323 forme est inséré sur le côté externe du premier artiele ; il est court, à peu près organisé comme chez les Gébies ; il atteint à peine la longueur des deux premiers articles des pieds- mâchoires, et se termine par un flagre multi-articulé et garni de longs poils ; tandis que, chez les Pagures, ce palpe est au moins deux fois plus grand que le pied-mâchoire. Les pieds-mächoires externes sont beaucoup plus grands , pédi- formes ; leur premier article est court, presque carré ; les deux suivans sont presque égaux, et forment ensemble la moitié de la longueur de cet organe ; le second de ces arti- cles est courbé et garni en dedans de petites dents ; les trois articles suivans sont presque égaux, et le dernier est terminé un peu en pointe. Tous ces articles sont garnis de très-longs poils. Le palpe est inséré sur le côté externe du premier ar- ticle ; il est à peine de la longueur des deux suivans, et il est entièrement semblable à celui des pieds-mâchoires pré- cédens. Les pieds ambulatoires de la quatrième paire man- quant à notre individu, nous ne pouvons connaître leur proportion relativement aux autres ; cependant la hanche qui reste étant presque de même force que celle des pieds précédens , nous montre qu'ils doivent être à peu près de la même grandeur; et, en adoptant cette induction , il en ré- sulte que les pieds de notre Crustacé vont en diminuant in- sensiblement depuis les premiers jusqu'aux quatrièmes, et que les derniers pieds sont démesurément les plus petits. Les pre- miers et lesseconds sont terminés en pince; les premierssontau moins deux fois aussi longs que la carapace , grêles , compo- sés d'articles presque égaux, à main peu renflée, plus lon- gue que les doigts ou pinces qui la terminent. Les seconds pieds sont un peu plus courts, très-aplatis, relevés et ap- pliqués contre les côtés du céphalothorax. Leurs premier et second articles sont très-courts ; le troisième le plus grand ; le quatrième de moitié plus court, un peu renflé à l’extré- mité; la main beaucoup plus courte que les doigts, élargie au poignet, avec le doigt mobile un peu plus long que celui qui lui est opposé, Les pates de la troisième paire sont en- 21, 324 HISTOIRE NATURELLE core un peu plus courtes, composées de même jusqu'au poignet ; mais celui-ci est arrondi, large, point dilaté infe- rieurement , en forme de doigt, et terminé par un article courbé et plus court. Ces trois paires de pates sont garnies de longs cils; elles ont leur insertion recouverte par les côtés de la carapace ; tandis que les deux paires suivantes prennent attache sur un segment postérieur, qui semble di- visé en deux et qui dépend du thorax. Les pates de la qua- trième paire sont pendantes : cependant leurs hanches sem- blent indiquer, comme nous l'avons déjà dit, qu’elles ne différaient pas des précédentes. Enfin, celles de la cinquième paire sont excessivement petites ; leurs deux premiers articles sont très-courts, le troisièmeest le plus grand de tous; les trois suivans sont presque égaux en longueur, mais le quatrième est un peu renflé. Ces pates sont garnies de longs poils, et leur longueur est à peu près égale au tiers de celle de la ca- rapace. L’abdomen est composé de cinq segmens égaux (1), plus longs que larges, comprimés sur les côtés, d’une con- sistance semi-membraneuse comme chez les Callianasses. @) Nous soupconnons que Je mauvais état de conservation du Crustacé examiné par M. Guérin, ne lui a pas permis d'arriver à des notions exactes, relativement à la structure de la partie moyenne du corps. Le nombre d'anneaux abdominaux qu'il indi- que serait tout-a-fait anormal, et nous sommes porté à croire que le segment, considéré par cet entomologiste comme faisant partie du thorax et donnant insertion aux pates de la cinquième paire, appartient réellement à l'abdomen ; les appendices qui s'y insérent nous semblent aussi être des fausses pates analogues à celles que nous avons trouvées chez nos Callianides plutôt que des patesambu- latoires, et nous croyons que non-seulement les quatrièmes pates thoraciques manquaient , mais aussi les cinquièmes ; une circon- stance qui vient à l'appui de cette opinion, c’est que dans la figure dont le mémoire de M. Guérin est accompagné , on voit, dans l'es- pace considérable compris entre Ia base de la troisième pate, et la hanche considérée par lui comme appartenant à la quatrième pate, un tubercule qui peut bien être le point d'insertion d’une pate perdue, Si ces suppositions, que nous présentons avec réserve, sont exactes, les principales différences , ‘qui séparent les deux genres de cette tribu disparaîtront, i DES CRUSTACÉS. 3925 Nous avons observé au bord postérieur gauche du premier, et à la même place, mais à droite, dans le second et le qua- trième , un appendice ovifère, composé d'une tige courte, garnie d’un grand nombre de ramuscules en forme de grappe (1). Le troisième segment ne nous à pas présenté d’organe semblable ; mais il est probable qu'il était tombé, car il est impossible qu'il soit venu à manquer dans cette place, et qu'il se retrouve à l’anneau qui suit. Ces appen- dices placés ainsi, l’un à gauche et les autres à droite, et n'étant pas par paires, mais uniques aux anneaux où on les observe, présentent un fait très -extraordinaire qu’on ne peut comparer qu’à ce que lon voit chez les Pagures. Le dernier segment, ou la lame impaire de la nageoire termi- nale , est arrondie postérieurement en forme de demi-ovale ; il y a de chaque côté deux lames ovales, à peine plus lon- gues, et insérées sur un article commun très-court. » CALLIANISE ALONGEE. — €. elongata (2). « Cette espèce est longue d'environ trois centimètres ; sa cou- leur nous est inconnue ; mais dans l'alcool elle est brunâtre, avec quelques portions transparentes. Sa carapace forme un peu plus du cinquième de la longueur totale de l'animal. » Trouvée aux îles Mariannes. (1) Il paraîtrait, d'après cette phrase et d’après la figure déja ci- tée, que les ramuscules s’insèrent directement au pédoncule des fausses pates, et ne naissent pas, comme chez les Callianides, des bords de deux lames terminales suspendues à ces pédoncu- les, différence importante à signaler. (2) Isea elongata, Guérin, Ann. de la Soc. Entomol. t. I, p. 300, PL. 10, À, fig. 1-7. 326 HISTOIRE NATURELLE FAMILLE DES ASTACIENS. Le petit groupe formé par les Astaciens établit le passage entre les Macroures cuirassés et les Salico- ques, mais diffère assez des uns et des autres pour mériter d'en être séparé. Par la forme générale du corps et par le mode d'organisation des antennes, ces Crustacés se rapprochent extrêmement des Salico- ques, mais ils n'ont pas, comme eux, les branchies composées de lames empilées les unes sur les autres; ces organes sont formés d’un assemblage de petits cy- lindres plus ou moins longs et disposés en brosse, comme nous l'avons déjà vu chez la plupart des Ma- croures cuirassés. Ils ressemblent aussi à ces derniers par la dureté de leur squelette tégumentaire, mais leur sternum ne s’élargit pas en un plastron, et les ganglions nerveux, correspondant aux derniers an- neaux thoraciques , sont éloignés entre eux et réunis par des doubles cordons assez longs. Le corps des Astaciens est alongé et un peu com- primé (1) ; l'abdomen est très-grand, mais cependant moins développé proportionnellement au thorax que chez les Salicoques. La carapace se termine antérieu- rement par un rostre médiocre qui recouvre la base des pédoncules occulaires. Les antennes sont insérées à peu près sur la même ligne transversale; celles de la première paire sont de longueur médiocre ; leur pé- doncule est étroit, et leurs filets terminaux au nombre de deux. Les antennes externes ou de la deuxième (D) Pl024, fie. x. DES CRUSTACÉS. 327 paire sont beaucoup plus longues, et leur pédoncule est garni en dessus d’une lame mobile, qui est ’ana- lot de l’appendice spiniforme, que nous avons déjà vu chez les Pagures; ainsi que d’une lame semblable, mais beaucoup plus grande, qui se trouve chezles Sali- coques; ici cet appendice est hastiforme, et ne recouvre jamais en entier le dernier article pédonculaire situé au-dessous , quelquefois même il est presque rudimen- taire. V'apparèil buccal ne présente rien de bien re- marquable ; les pates- -méchoires externes (1) sont alon- gées, mais reployées sur la bouche; leur deuxième article est beaucoup plus grand que les suivans, et elles ne servent en rien à la locomotion. Les pates de la première paire sont fort grandes et terminées par une grosse pince didactyle. Les pates des FRE der- nières paires sont de longueur médiocre, et à peu près de même forme, si ce n’est que celies de la deuxième et troisième paire sont pourvues d’une petite pince didactyle, et que les quatre derniers sont monodac- tyles (2). L'abdomen conserve à peu près la même lon- gueur dans toute son étendue, et présente de chaque côté un prolongement lamelleux qui descend de ma- nière à encaisser plus où moins complétement la base des fausses pates. Son dernier segment est très-larce, et forme , avec les deux lames de chacun des appen- dices du sixième anneau, une grande nageoire cau- dale, dont toutes les pièces ont à peu près la même longueur. Il est aussi à noter que la lame externe de cette nageoire présente, vers son tiers postérieur, une articulation transversale. Les fausses pates natatoires (1) Ph2; fers: (@) PL 24, Heat 328 HISTOIRE NATURELLE sont alongées ; chez le mâle, celles de la première paire sont styliformes, à peu près comme chez les Bra- chyures, tandis que les autres se terminent par deux grandes lames foliacées à bords ciliés (1); chez les fe- melles toutes présentent cette disposition. Les branchies des Astaciens sont très-nombreuses ; on en compte une vingtaine de chaque côté. Ainsi que nous l'avons déjà dit, ils sont recouverts de cylindres, fixés parallèlement entre eux par une de leurs extrémités, et ils sont disposés sur trois rangs, de manière à for- mer des faisceaux verticaux séparés par des appendices flabelliformes , fixés à la base des pates (2). Ces der- niers appendices sont très-grands , et ne manquent qu'aux pales postérieures. Celte petite famiile correspond au genre Æstacus de Fabricius. Leach y a établi une première division en fondant son genre Nephrops, et il me paraît con- venable de pousser ces distinctions plus loin, et de séparer entre eux les Écrevisses proprement dites et les Homards. Nous y admettrons par conséquent trois genres reconnaissables aux caractères suivans : Rostre déprimé et armé tout au plus] d'une dent de chaque côté. Dernier ‘Ecrevrsses. anneau thoracique mobile. Yeux sphériques. Dernieranneau du 5 Homarps. FAMILLE thorax soude aux 4 4 LA * tre précédens. ASTACIENS. € Rostre étroit et armé de plusieurs : dents de chaque\ Yeuxreniformes.; côté. Dernier anneau du thorax conservant } Nepurors. un peu de mobi- lité. (6 D SN (a) Po die. re DES CRUSTACÉS. 329 Ce Genre ÉCREVISSE, — Astacus (1). Les Écrevisses proprement dites sont des Astaciens d’eau douce quisont faciles à distinguer des espèces marines dont se composent les genres Homard et Nephrops. Leur rostre est aplati, très-large à sa base, et plus ou moins triangulaire (2). L’appendice, dont le pédoncule de leurs antennes externes est garni, est lamelleux , et assez grand pour recouvrir la ma- jeure partie des deux derniers articles pédonculaires situés au-dessous. Le cinquième anneau du thorax, au lieu d’être soudé aux précédens, y est simplement articulé(3). Leur carpe est court et renflé , et ne forme pas d'angle avec le bras. La lame médiane de la nageoire caudale présente de chaque côté une dent vers son tiers postérieur , et est très-arrondie au bout. Les branchies, au lieu d’être conformées de ma- nière à représenter des brosses , sont garnies de cylindres si longs et si grèles, qu’elles ressemblent davantage à des pa- naches. Enfin il existe aussi des différences très-grandes dans la conformation des organes internes de la génération et de la digestion chez ces Crustacés, comparés aux autres Asta- ciens, Ainsi, chez les Écrevisses, la portion duodénale de lin- testin présente à sa face interne un grand nombre de petites villosités, et n'est pas nettement séparée du rectum, qui est lisse à l’intérieur, tandis que chez les Homards le duodénum est lisse en dedans, le rectum est plissé à l'intérieur, et il existe entre ces deux parties du tube digestif une espèce de valvule circulaire ; l’'appendice coecal postérieur de Pintestin quise voit à l'extrémité du duodénum des Homards manque chez les Ecrevisses (4); le foie se compose de petits tubes cæcaux (1) Cancer, Lin. Herbst, etc. — Æstacus, Fabricius, Latreille, Leach, Lamarck, Desmarest, etc. (y PI 2H 0 (3) Poxez Pl053, fig. 3,.e. (4) PI, 4, He0e. 330 HISTOIRE NATURELLE bien plus alongés, et ses lobes antérieurs sont moins dévelop- pés; le testicule est très-petit, et se compose de trois lobes, d’où naissent deux vaisseaux efférens très-longs et tortueux(1), tandis que chez les Homards ces organes sécréteurs sont très- alongés, s'étendent depuis la tête jusque dans l'abdomen et ne présentent pas de lobe médian, mais une simple com- missure, et ne donnent naissance qu'à des canaux efférens très-courts. Les Ecrevisses habitent les rivières et les ruisseaux, et se tiennent ordinairement sous des pierres ou dans des trous situés dans les berges. Elles sont très-voraces, etse nourrissent de charognes aussi bien que de Mollusques , de petits Pois- sons et de larves d’'Insectes. Notre Ecrevisse commune change de tégumens vers la fin du printemps, et à chaque mue grandit beaucoup , quelquefois d'environ un cinquième de son volume. Quelque temps avant cette époque on trouve dans l'estomac de ces animaux de petites masses calcaires semblables à des disques, qu'on appelle des yeux d'Écre- visses , et qu'on employait autrefois en médecine. La durée de la vie paraît être de plus de vingt ans, et leur croissance ne s'arrête Jamais complétement. 1. ÉGREVISSE COMMUNE. — Astacus fluviatilis (2). Rostre de la longueur du pédoncule des antennes externes, ar- mé de chaque côté d'une dent plus ou moins forte, située vers (1) PL. 14, fig. 12. (2) Cancer fluviatilis, Rondelet, Poissons, t. Il, p. 210. — Astacus Jluviatilis, Gesner, Aquatil, p. 104.— Aldrovande, Crust. p. 129 et 130.—Jonston, Exsan. tab. 3 et 4, fig. 1.—Roesel, Ins. t. LIT, tab. 54 et 61.— Baster, Opus. subs. t. II, PL. 1.— Sulzer, tab. 25, fig. 151. —Craw fish, Pennant, Brit. Zool.t. IV, PL 15, fig. 27. — Cancer as- tacus, Linné, Syst. nat t. Il, p. 1051 ; Fauna suecica, p. 2034. — Degéer, Mém. pour servir à l'hist. des Insectes, t. VIE, PL 20, üg. 1.— Villars, Linnæi Entomologia, t. IV, p. 153. — Fourcroy, Entom. Parisienne, t. IL, p. 540.—Æ4stacus fluviatilis, Fabr. Suppl. p- 406. — Olivier, Encycl. t. VI, p. 342.—Bosc, t. IL, p. G2. DES CRUSTACÉS. : 331 son tiers interne, et garni d'une légère élévation médiane ; une dent de chaque côté de la région sternale, près de la base du rostre , et une épine à la partie antérieure de la région bran- chiale ; carapace finement granulée. Pates antérieures renflées, | et toutes couvertes de petits tubercules ; bord interne du carpe simplement denticulé. Épistome fortement rétréci entre la base des antennes externes, et se développant ensuite, mais sans sillon transversal bien distinct. Il existe deux variétés de cette Ecrevisse : dans l’une, le rostre se rétrécit graduellement dés sa base, et ses dents latérales sont situées près de son extrémité; dans l’autre, les bords latéraux du rostre sont paralleles dans leur moitié postérieure , et les dents latérales sont plus fortes et plus éloignées de son ex- trémité. Habite les ruisseaux dans toutes les parties de l'Europe, (G. M.) 2. Écrevisse DE BaRTON. — 4 Bartonü(1). Rostre plus long, moins triangulaire et plus concave que dans l'espèce précédente , armé de chaque côté d'une épine située vers son tiers antérieur ; carapace épineuse de chaque côté au- dessous de la région stomacale. Pates antérieures médiocres et à peine granuleuses, si ce n'est sur le bord supérieur de la main et du doigt mobile, où se voit une double rangée de petits tuber- cules ; une ou deux dents assez grosses sur le bord interne du carpe; bord antérieur du bras épineux. Épistome à peu prés de Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 235; Encycl. PL. 256, p- 5, 2,3, et PL. 28, fig. 8; Règne anim. de Cuvier, t: IV, p. go. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p.216.— Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 211. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 19, fig. 2. a) Astacus Bartonii, Fabricius, Suppléra. p. 407. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. »40.—Bosc, fist: des Crust. t. IE, p. 62, PL. 11, fig. 1.— Astacus affinis, Say, Crust. of the United States Journ. of the Acad. of sc. of Philadelphia, vol. I, p. 168. — Desm. Consid. sur les Crust. p. 212.— Latreiile, Règne anim. de Cuvier, t. IV. p. 91.— Astacus Bartoni, Harlam, Medical and physical res- earches, p. 230, fig. 2. 332 HISTOIRE NATURELLE même forme que dans l'espèce précédente, mais divisé par un sillon transversal profond. Longueur, environ 3 pouces. Habite la rivière Delaware et autres parties de l'Amérique sep- tentrionale. (C. M.) LA . 3. ÉCREVISSE VOISINE. — À, affinis (1). Rostre très-court, presque aussi large que long, triangulaire, et à peine denté latéralement; carapace à peine granuleuse sur les côtés de la région stomacale. Pates antérieures fortes. Carpe offrant une dépression profonde en dessus ; une grosse dent en dedans, et quelques tubercules en dessous. Mains arrondies en dessons , ponctuées et tuberculeuses près de leur bord supérieur ; doigts assez longs et forts. Épistome court, élargi, et sans étran- glement ni sillon transversal. Longueur, 3 ou 4 pouces. Habite les ruisseaux de l'Amérique du nord. L’Astacus Blandingit de M. Harlam (2) paraît être très-voisine de l’Astacus Bartonii, mais en diffère par le rostre plus long , plus triangulaire et à peine denté latéralement, et par la forme des mains. 4. ÉCREVISSE AUSTRALASIENNE. — 4. australasiensis. (Planche 24, fig. 1-0, ) Carapace entièrement lisse. Rostre moins long que le pédon- cule des antennes externes, se rétrécissant graduellement dés sa base , et armé de deux petites dents latérales près de sa pointe. Mains comprimées , lisses, et garnies sur leur bord supérieur d'une crête mince plus ou moins denticulée. Deux épines aiguës sur le bord interne du carpe. Point d'épines au devant de la ré- gion stomacale. Épistome très-grand, triangulaire et sans sillon transversal (PI. 24, fig. 2). Longueur, environ 2 pouces. Habite la Nouvelle-Hollande. (C. M.) (1) Astacus Bartonii, Say, op. cit. p. 167. — Astacus affinis, Harlam, op. cit. fig. 3. (2) Op. cit. p. 220, fig. 1. J\ DES CRUSTACÉS. 333 dl, : à 5, ÉCREvVISSE CuiLiENNE. — #. chilensis. Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant le rostre plus court; le carpe dépourvu de dents ou de tubercules; les mains renflées , arrondies en dessus et en dessous, peu tuberculeuses sur le bord supérieur, et à peine piquetées. Épistome de même forme que chez l'Ecrevisse commune, mais offrant un sillon transversal dans sa partie étranglée. Longueur, environ 3 pouces. Habite les côtes du Chili. (C. M.) On trouve dans les carrières des environs de Pappenheim des empreintes d’une petite espèce de Crustacé macroure qui ressem- ble beaucoup à une Ecrevisse, et qui doit être, provisoirement au moins, rapportée à ce genre; on en voit une figure dans l'ouvrage de Knorr (1), et une seconde dans celui de M. Desmarest (2), et nous proposerons de le dédier au premier de ces naturalistes’, en y donnant le nom d’As{acus Knorriu. (C. M.) Genre HOMARD. — Æomarus (3). Nous croyons devoir séparer génériquement des Ecrevisses les Homards , qui ne se trouvent que dans la mer , et qui se distinguent par leur rostre grêle et armé de chaque côté de trois ou quatre épines , par la petitesse de l’appendice lamel- leux des antennes externes qui ressemble à une dent mobile, et ne recouvre qu'imparfaitement le pénultième article pé- donculaire de ces organes par la soudure intime du dernier anneau du thorax avec les précédens, par la conformation des branchies qui ressemblent à autant de brosses, et qui sont au nombre de vingt de chaque côté du corps, ainsi que par plusieurs autres particularités indiquées ci-dessus (4). Il est (1) Monum. du déluge, F1. 5, n°. 8-5. (2) Crustacés fossiles, p. 135, PI. 11- fig. 5. (3) Astacus, Fabricius, Latreille, Lamarck, Leich, Desma- rest, etc. (4) Page 329. : 334 HISTOIRE NATURELLE aussi à noter que les yeux sont globuleux ; les mains extrême ment grandes , comprimées et ovalaires , et que le carpe est alongé et un peu déjeté en dehors. Enfin la lame médiane de la nagcoire caudale est à peine arrondie au bout, et ses épines latérales en occupent les angles postérieurs. 1. Homanp commun, — À, vulgaris (1). Rostre dépassan! le pédoncuie des antennes externes, recourbé vers le bout , et armé de chaque côté de à grosses dents coniques très-rapprochées; point de dents sur sa face inférieure ; une forte épine de chaque côté de sa base. Mains grandes, ovalaires, très- comprimées en dehors, et légèrement renflées le long de leur bord externe ; quatre ou cinq dents coniques, et mousses sur leur bord supérieur, et point de dent près de l'extrémité posté- rieure de leur bord externe; doigts trés-aplatis, et alongés des deux côtés ; carpe garni en dessus de 5 tubercules, et en dessous d'un sixiéme. Couleur, brun bleuâtre; atteint un pied de long, et se lient pres des côtes, au milieu des rochers. (C. M.) 2. HomanD AMERICAIN. — À. americanus (2). Rostre long, droit, granuleux ou légèrement épineux en des- sus, portant de chaque côté 2 ou 3 grosses dents coniques , très- éloignées entre elles , e{ armé en dessous de 2 dents coniques situées près de sa pointe. Mains énormes, larges, renflées et de grandeur (1) Astacus marinus, Belon, De Aquatilibus, p. 356. —ÆAstacus ve- rus, Aldroyande, de Crust. p. 112 et 121. — Cancer grammarus , Lin. Fauna suec. p. 2033; Syst. nat.—Herbst, t. Il, p. 42, PL. 25. —Astacus marinus, Fabr. Supplém. p. 406.—Pennant, Brit. Zool. t. IV, PL 10 fig. 21. — Olivier, Encyclop. p- 342. — Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 233 ; Encycl. PL. 287, fig. 1 (d'après Pennant) ; Règne anim. de Cuvier, t.I V, p. 89, etc. — Bosc, t. II, p- 62, PL. 11, fig. 1. — Lamarck, Hist, des anim. sans vert. t. V, p- 216.—Desm. Consid. sur les Crust. p.211, PI. 41, fig. 1 (2) Astacus marinus americanus , Seba, t. IIT, PI. 19, fig. 3. — Astacus marinus, Latreïlle, Encycl. PI. 291, fig. 1. — Say, Journ. of the Acad. of Philadelphia, vol, I, p. 146. DES CRUSTACÉS. 335 très-inégale ; l'une un peu comprimée en dehors, à pinces allongées et comprimées, et armée de 4 tubercules sur le bord supérieur, de 1 sur sa face interne, près des précédens, et d’un sixième sur sa face supérieure, prés de l'extrémité postérieure de son bord externe ; l'autre main, arrondie de toutes parts, extrême- ment épaisse, à doigts trés-courts et trés-gros, et armée d’une dent de plus sur le bord supérieur, et d'une de plus sur la face interne. Carpe comme dans l'espèce précédente. Longueur (du corps ), près de deux pieds. (C. M.) 3. HowanD pu Car.— À. capensis (1). Corps grêle. Aostre aplati, beaucoup plus court que le pédoncule des antennes externes, et finement denticulé sur les bords. Carpe granuleux; mains alongées, très-comprimées, garnies sur le bord supérieur d'une crête finement denticulée, et couverte de poils en dessus. Longueur, environ à pouces (C. M.). L’Astacus scaber de Fabricius (2) nous paraît être le même que le précédent; seulement cet auteur se serait trompé dans le nombre des pinces, comme il l’a fait aussi pour le Nephrops. L’Astacus cærulescens , V Astacus fuleus et V' Astacus fulgens (3) du même auteur nous sont inconnus , et sont considérés par Las treille comme des espèces douteuses. Genre NEPHROPS. — Nezprops (4). . Les Nephrops ont le corps beaucoup plus alongé que les Ecrevisses ; leur rostre grêle et assez long est armé de dents (1) Herbst, t. IT, p.849, PL 26, fig. 1. — Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 240. (2) Supplém. p. 407. — Bosc, t. II, p. 62. (3) Fabr. Supplém. p. 40.8— Latr. Hist. nat des Crust. t. VI, P: 242. (4) Astacus, Fabricius, Pennant, Latreille, Lamarck, etc. — Nephrops , Leach, Malac. Brit. —- Desmarest, Consid. sur les Crust. 336 HISTOIRE NATURERLE latérales comme celui des Homards. Les yeux sont gros et reniformes. L’appendice lamelleux des antennes externes est large et assez long pour dépasser le pédoncule situé au-des- sous. Les indices de la bouche ne présentent rien de particulier. Les pates de la première paire sont longues et prismatiques ; celles des deux paires suivantes ont la main comprimée. L’abdomen n'offre rien de remarquable. Enfin les branchies sont disposées comme chez les Homards. NEPuROPs NORWEGIEN. — V. norwegicus (1). Carapace pubescente , armée de quelques pointes sur la région stomacale et de trois lignes granuleuses sur la moitié postérieure; rostre de la longueur du pédoncule des antennes externes, of- frant en dessus 2 petites crêtes longitudinales, et de chaque côté 3 dents. Angle externe du premier article des antennes externes prolongé en forme de 9. Mains garnies de 4 crêtes, grosses , hé- rissées chacune de 1 ou 2 rangées de tubercules dentiformes, sa- voir : une sur le bord supérieur , une sur le bord inférieur, une autre au milieu de sa face externe, et une autre en dedans. Abdomen ayant l'apparence d'être sculpté, offrant en dessus des sillons transversaux et obliques, de formes diverses , remplis d'un duvet serré, Longueur, environ 6 ou 7 pouces. Habite les mers du Nord et l'Adriatique. (C. M.) (1) Astacus mediæ magnitudinis prior, Aldrovande, op. cit. p.113. — Seba, Mus. t. III, PI. 21, fig. 3.— Pontoppidan, Hist. de Norwége, t. II, PI. 25. — Cancer norwegicus, Lin. Fauna Suec. no. 2039; Mus. Lud. Ulr. p. /56, me Adol. Frid. 1, p. 88. — Herbst, t. IL, p. 52, PI. 26, fig. 3. — Astacus norwegicus, Fa- bricius, Éntom. Sept. P- m8. — Pennans Brit. Zcol. t. IV. Degéer. Mem. Ins. t. VII, p. 398, PI. 24, fig. 1. — Oliv. ces t. VI, p. 347. — Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. 241; Encyc. PL. 294, fig. 1; Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 189; etc. — Bosc, Hist. des Crust. t. II, p. 62. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 216.— Nephrops norwegicus, Leach, Malac. Pod. Brit. PI. 36. — Desmarest, Consid. sur les Crust, D.3243; 0 P1387, fig. 1. — Guérin, Iconog. Crust PI. 39, fig. 1 DES CRUSTACÉS. 337 Ainsi que nous l'avons déjà dit, le Crustacé fossile, figuré par M. Desmarest sous le nom de LancousrE DE Reccey (1), nous paraît avoir plus d'analogie avec les Nephrops qu'avec aucun autre genre de Macroures, mais devra probablement constituer un genre particulier; du reste, on ne connaît pas encore la confor- mation des pates n1 des antennes de cet animal, et par conséquent on ne peut encore se prononcer définitivement à ce sujet. L'Asracus LEacunr, de M. Mantell (2), est un Crustacé fossile qui parait bien appartenir à la famille des Astaciens, mais qui diffère considérablement des espèces dont se composent les trois genres dont nous venons de parler. Malheureusement il n’est en- core qu'imparfaitement connu. Ses pinces sont remarquables par leur longueur et leur armature. On le trouve dans la formation crayeuse du sud d'Angleterre. Le genre CoLrra, établi récemment par M. Broderip, d’après un Crustacé fossile du Lias, n’est aussi qu'imparfai- tement connu, mais nous paraît devoir être intermédiaire entre les Astaciens et les Salicoques. Voici les caractères que ce naturaliste y assigne : « Base des antennes internes ne dépassant pas l’épine antérieure du thorax, et terminée par deux filets annelés. Antennes externes pourvues d’une grande écaille rude, et armées d'épines sur le côté externe de leur article pédon- culaire ; leur filet terminal grand, mais de longueur indé- terminée. Yeux pédonculés , dirigés en dehors, et ressem- blant, par leur forme et leur position, à ceux des Langoustes. Pates de la première paire longues et grêles ; le cubitus (Carpe? }, garni de petites épines ou dentelures sur le bord interne, et terminé en dehors par trois fortes épines , mais alongé et mince ; pinces légèrement incurvées, filiformes , (1) Palinurus Regleyanus , Desmarest, Crust. fossiles, p. 132, Pl 11, he. (2) Géology of Sussex, p. 221, PI. 29, fig. 1,4 et 5; PI. 30, fig. 1et2; PL. 3x, CRUSTACÉS, TOME II. 2% 335 HISTOIRE NATURELLE lisses et pointues. Fhorax (carapace), mince , divisé trans- versalement par deux sillons qui séparent les différentes ré- gions , tuberculeux, épineux sur les côtés, présentant an- térieurement trois échancrures , dont la médiane est la plus grande , et ayant chacun de ses quatre angles prolongés en une forte épine. » L'espèce unique, qui a servi à l'établissement de ce genre, a reçu le nom de Coleia antiqua (1), et a été trouvé à l'état fossile dans le Lias de Lyme Regis en Angleterre. FAMILLE DES SALICOQUES. La famille des Salicoques est extrêmement nom- breuse, et se compose de Décapodes Macroures, dont le corps est en général comprimé latéralement (2) ; l’ab- domen très-grand, et les tégumens simplement cornés. De même que chez les Astaciens, la base des antennes externes est garnie en dessus d’un appendice lamel- leux; mais ici cette lame est beaucoup plus grande, et recouvre presque toujours en entier, et en géné- ral dépasse de beaucoup le pédoncule situé au- dessous (3). Les pates sont en général grêles et très- longues, et les fausses pates natatoires sont encaissées à leur base par des prolongemens lameiïleux du seg- ment dorsal des anneaux correspondans de l'abdomen qui descendent très-bas. La nageoire caudaie est grande et bien formée. Enfin, les branchies sont tou- jours composées de lamelles horizontales, et sont en général peu nombreuses. (1) Broderip, Procecdings of the Geological Society, 1835, t. IT, p: 261. | (2) PL. 25, fig. 1, 8, 10, 13; PI, 25, fig. 4 et 6, (95, Pl 09 Re. DES CRUSTACÉS. 339 Nous diviserons cette famille en quatre tribus, re- connaissables aux caractères suivants. Trigu Des CRANGONIENS. Antennes internes insérées sur la même ligne que les ex- ternes; pates de la première paire terminées par une main subchéliforme. Trigu DES ALPHÉENS. Antennes insérées sur deux rangs ; les internes au-dessus des externes. Rostre très-petit et aplati. Pates robustes, et ne présentant presque jamais de vestiges d’appendice flabelli- forme ni de palpe ; celles de l’une des trois premières paires très-fortes ; celles des trois dernières paires toujours mono- dactyles. Trisu Dès PALÉMoNrENs. Antennes insérées sur deux rangs, Rostre grand, lamel- leux, comprimé et dentelé. Pates robustes, sans appendices à leur base; celles des deux premières paires en général didac- tyles, mais grêles , et celles de trois dernières paires toujours monodactyles. Trieu DE PENÉENS. Antennes insérées sur deux rangs. Rostre en général petit ou nul. Pates grêles et portant presque toujours à leur base un appendice lamelleux plus ou moins développé ; celles de la troisième paire souvent didactyles. Abdomen extrémement long et comprimé. TRIBU DES CRANGONIENS. Cette division ne comprend qu'un seul genre, mais les Crustacés dont elle se compose diffèrent trop des autres Salicoques pour être compris dans les tri- bus naturelles formées par ces dernières. Elle cor- respond au genre Crangon de Fabricius, qui a été 22. 340 HISTOIRE NATURELLE subdivisé sans nécessité par Leach et par M. Risso en Crangons proprement dits, Eceons et Pontophiles. Gexrs CRANGON. — Crangon. Le genre Crangon, établi par Fabricius, comprend les Salicoques, dont les pates antérieures sont terminées par une main monodactyle et subchéliforme (PI. 25, fig. 14). La carapace de ces Crustacés est beaucoup plus dépri- mée que chez les autres Salicoques, et ne présente en avant qu'un rudiment de rostre. Les yeux sont courts, gros et libres. Les antennes sont imsérées presque sur la même ligne transversale ; celles de la première paire sont dilatées à leur base, au côté externe de laquelle se voit une écaille assez grande ; leur pédoncule est court, et elles se terminent par deux filets multi-articulés. Les antennes externes insérées en dehors, et un peu au-dessous des précédentes, n’offrent rien de remarquable. Les mandibules sont grélesiet dé- pourvues de palpe (1). Les pates -mächoires externes, pédiformes et de longueur médiocre, se terminent par un article aplati et obtus; elles portent en dedans un palpe court, terminé par un petit appendicé flagriforme dirigé en dedans. Le sternum est très-large en arrière. Les pates de la première sont fortes, et se terminent par une main aplatie, sur le bord antérieur de laquelle se replie une griffe mobile; il est aussi à noter que l'angle interne de cette main, qui correspond à la pointe de la griffe, est armé d'une dent représentant un doigt immobile rudi- mentaire. Les pates des deux paires suivantes sont extré- mement grêles; les secondes se terminent en général par une pince didactyle très-petite, et les troisièmes sont monodactyles, comme celles de la quatrième et de la cinquième paires, mais ces quatre pates postérieures sont @) Plas, Ggsxs. DES CRUSTACÉS. 341 beaucoup plus fortes. L'abdomen est très-grand, et ne pré- sente dans sa conformation rien de remarquable. Enfin les branchies ne sont qu’au nombre de sept de chaque côté du thorax. $ r. Espèces ayant les pales de la seconde paire presque aussi lon- gues que celles de la troisième paire. 1. CRANGON commun, — ©. vulgaris (1). Carapace et abdomen presque entièrement lisses (seulement 1 petite épine médiane sur la région stomacale, et 1 latérale au- dessus de chaque région branchiale). Filets terminaux des an- tennes internes plus de deux fois aussi longs que leur pédoncule. Appendice lamelleux des antennes externes grand et alongé (en- viron deux fois aussi long que le pédoncule des antennes in- ternes). Dernier article des pates-mäâchoires externes long et étroit. Pates des deux dernières paires de grosseur médiocre. Une forte épine insérée sur le sternum, entre les pates de la deuxieme paire, et dirigée en avant. Abdomen lisse et sans ca- rèéne. Lame médiane de la nageoire caudale pointue et sans sillon en dessus. Longueur, environ 2 pouces. Trés-commun sur nos côtes, où on le connait sous le nom de crevette ; couleur, gris- verdâtre , ponctué de brun; ne devient pas rouge par la cuisson comme la plupart des Salicoques (C. M.). F (1) Cancer crangon, Seba, t. IT, PI. 21, fig. 8. — Garnaat, Bas- ter, Opus. subs. 11, PI. 3, fig. 1, 4. — Roesel, Insectes, t. LIL, PL. 21, fig. 8. — Squilla cinerea, Klein, Remarques sur les Crasta- cés , fig. B et C. — Astacus crangon, Herbst, t. Il, P 55e ELyi70, fig. 3 et 4. — Pennant, Brit. Zool. t. IV, PL. 152 Fe. 30. Lire Encyc. VI Ep 348) PE 294) fig. 4 a 7. — Muller, Zoo. Dan. ÉL, pon Plirt4, fig. 4a 10. — Crangon vuloaris, Fabricius , Suppl. p. 410.— Latr. Hist. nat. des Crust t. VI, p.267, PI. 55, fig. 1,2.—Lamarck, Syst. p. 159, et Hist. des anim. sans vert.t. V , p- 202. — Leach, Encyc. d'Edimb. Supt. VIE, PI. 221; et Malac. Brit. PI, 35, B. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 218, PI. 35 fig. 1 342 HISTOIRE NATURELLE 2. CRANGON FASGIE, — €. fusciatus (1). Petite espèce extrêmement voisine du Crangon commun, mais ayant le pédoncule des antennes internes beaucoup plus court, les épines latérales de la carapace à peine marquées, et point d’épine sternale entre la base des pates de la deuxième paire. Abdomen un peu gibbeux et rétréci brusquement vers le tiers posté- rieur. Longueur , environ 1 pouce. Une bande transversale brune sur le quatrième anneau de l'abdomen. Habite la Méditerranée. (C. M.) Le Crancon À sepr EPINES de M. Say (2) ne paraît différer que fort peu du Crangon commun ; la description qui en a été donnée est applicable en tous points à ce dernier, et à moins de renseigne- mens ultérieurs serait difficile à distinguer ; il me paraît cependant probable qu'il n'appartient pas à la même espèce. 3. CRANGON BOREAL. — €. boreas (3). Carapace rugueuse, armée sur la ligne médiane d'une crête tridentée , et d'une série de dentelures sur chacune des régions branchiales. Abdomen sculpté, et surmonté d’une crête médiane sillonnée longitudinalement. Article des pates-mâchoires externes ovalaire. Appendice lamelleux des antennes externes court et trés-large. Pates des deux dernières paires très-grosses. Une crête (1) Risso, Crust. de Nice. p. 82, PI. 3, fig. 5 ( figure très-mau- vaise ), et Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V, p. 64. — Roux, Mé- moire sur les Salicoques, p. 33. (2) Crangon septemspinosus , Say, Journ. of the Acad. of sc. of the Philadelphia, vol. 1, p. 246. (3) Cancer boreas, Phipps, Voyage au pôle boréal, p.194, PL. 11, fig. 1.—C. boreas? Muller Fauna danica, t. IV, p.14, PI. 152, fig. 2. — Cancer homaroides, Othon, Fabricius, Fauna Groenlendica, p. 241. — Astacus boreas, Olivier, Encyc.t. VI, p. 346. — Crangon boreas, Fabricius , Suppl. p. 410. — Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI, p- 267.— Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 201. — Sabine, Append. au Voyage du capit. Parry, p. 57. DES CRUSTACÉS. 343 dentelée, trés-forte, sur la région médiane du sternum. Lame médiane de la nageoïre caudale obtuse, creusée en dessus d’un sillon longitudinal, et armée de sept épines, dont quatre latérales et trois terminales. Longueur, environ 5 pouces. Habite les mers polaires. ( C. M.) $ 2. Espèces ayant les pates de la seconde paire beaucoup plus eourtes que celles de la troisième paire. 4. CRANGON CuiRAssE. — Crangon eatapractus (1). _ ? Carapace armée de 5 ou de 7 rangées de dents; abdomen sculpté et surmonté d'une crête sillonnée longitudinalement chez le mâle ; lisse, et garnie seulement de crêtes sur sa partie postérieure chez la femelle. Antennes internes très-courtes, ne dépassant guère les pates-mâchoires externes, Appendice lamel- leux des antennes externes extrêmement court chez le mâle (dé- passant à peine le pédoncule des antennes internes). Pates de la seconde paire très-courtes , mais ferminées par une patite main trés-bien formée. Longueur, environ 2 pouces. Habite la Méditerranée. (C. M.) 9. CRANGON À SEPT CARÈNES, — C. septemcarinalus (2). Carapace garnie de sept crêtes longitudinales dentelées. Abdo- men caréné en dessus. Appendice lamelleux des antennes externes grand , et à peu près deux fois aussi long que le pédoncule des (1) Cancer catapractus, Olivi, Zool. adriat. tab. 3, fig. 1. — Egeon loricatus, Risso, Crustacés de Nice, p. 100, et Hist. nat. de l'Eur. mérid t. V, PL 1, fig. 3. — Pontophilus spinosus, Leach, Trans. of the Lin. Soc. vol. XI, p. 346, et Malac. Pod. Brit. tab. 37. — Crangon spinosus, Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p 202. — Ægeon loricatus , Desmarest, Consid. p. 219. — Roux, Salicoques, p. 34. (2) Sabine , Appendice to capt. Parry's Voyage, p. 58, tabs; fig. 11-15. 44 HISTOIRE NATURELLE antennes externes. Pates de la seconde paire excessivement eourtes el monodactyles. Longueur, environ 3 pouces, Habite les mers polaires. M. Risso a donné le nom de Crangon rufopunctatus (1) à une petite Salicoque de la Méditerranée, qu'il regarde comme étant une espèce particulière de Crangon. Mais sa description est trop incomplète pour ne pas laisser des doutes à cet égard. Nous ne savons presque rien du Crancon marcinarus de Fabri- cius (2). Le CRANGON DE MAGNEVILLE, Crangon Magnevillii de M. Eudes Delonchamps (3), est un Crustacé fossile qui n’est encore qu'imparfaitement connu ; mais qui, d'après la conformation de ses pates paraît apparienir au genre Crangon, ou, du moins, n'en diffère que peu. Il a été trouvé à Vaucelles, dans le calcaire jurassique de Caen, et se fait remarquer par la grandeur des pates de la se- conde paire , qui sont plus longues que toutes les suivantes. Un autre fossile (4), trouvé dans le calcaire à Polypiers de Ranville, et considéré, par M. Delonchamps, comme apparte- nant à la même espèce que le précédent, nous paraît devoir en être distingué à raison de la forme de la main subchéliforme, et de quelqu'autres caractères importans. Le genre Mésarus, de M. Raflinesque, paraît avoir de l’analogie avee les Crangons: mais a été caractérisé d’une D Sons ; GO) Crust. de Nice, p. 83, et Hist. de l'Eur. mérid t. V, p. 65. (2) Voici tout ce que cet auteur en dit : a C. Rostro brevi, compresso, subulato, abdominis margine basi argenteo. Habitat in Isle de France. Dom. Daldorff. Statura et ma- gnitudo omnino Crangon vulgaris at distinctus margine abdominis ultra dimidium argenteo. » Fabricius, Supplém. Ent. Syst. p. 410. (3) Mémoire pour servir à l'histoire naturelle des Crustacés fos- siles, par M. Eudes Delonchamps. Mémoires de la Société linnéenne de Normandie, t. 5, p. 42, pl.2, fig. 1. (4) Loc. cit., 1, fig. 2 et 3. DES CRUSTACÉS. 345 manière trop imparfaite pour pouvoir encore prendre place dans une méthode naturelle, Voici tout ce que nous en sa- vons : « Écaille de la base des antennes externes ; épineuse, Première paire de pieds chéliforme ; la seconde et la troi- sième pincifères. » « Mesapus fasciatus, glabre. Rostre tronqué, entier ; épaules biépineuses; dos épineux ; bras égaux; queue à denx bandes noires transversales, ef terminées par deux appendices mem- braneux, » TRIBU DES ALPHÉENS (1). Les Salicoques que nous réunissons dans cette di- vision ont les formes plus trapues que celles qui vont suivre, mais ne sont pas déprimées comme les Cran- ‘sons (2). Leur rostre est très-court, et n’a jamais la g L tr tt ourt,etna] forme d’une grande lame placée de champ, comme chez les Palémoniens. Les antennes internes sont placées au- dessus des externes, et sont en général très-courtes ; enfin l’une des paires de pates est très-grosse, et en général terminée par une forte main didactyle. Il est aussi à noter que presque toujours les deux paires de pates antérieures sont didactyles, et que celles de la troisième paire ne le sont jamais ; enfin celles des trois dernières paires sont assez robustes, et servent pour la marche aussi bien que pour la nage. Les caractères indiqués dans le tableau suivant fe- ront distinguer entre eux les divers genres qui font partie de cette tribu. {G) Voyez Raflinesque, Précis de découvertes somologiques et Desmarest, Consid. sur les Crust., page 215, note (2) PL. 24, fig. 11 et 15, et PI. 25 bis, fig. 4. HISTOIRE NATURELLE 346 INOSONINAF] *ANIGIUT) "HALY *“YNIN *HINNOLNAY SINOZNOX *ASYNYHLY *HAUd'IY "SJ49r) ttes tt tt tt tt s09080} 79 SOSIPI SOUI3FX9 S3ITOOPU-S9724 *DITUUIPAO ouuoy op aawd adred opuooss ej op |',C e] op saJeq sue {S[945 }SUTEUI SAT ANOII -JJur [Sue uos sadaruaid {fe qjuejiod 9 xnesarqequos | ‘opnunr aduvo oarmwd He $ EUR EL 2P sueuwu { sassou$-sau} *214A308ptp otque | Eotioep -OUOur aun | : sonbrajouÂs uoN *sao[{yoepououtr oared ‘5 €] ap soyed : xnop * * *sa|{oepip TER RUN OR EE PET TT "JUUIOUE 919TUEUL aunp S22UHIOU0 ae ‘out V[9p SUCN 2p 21quou ne Sau197X9 sauuaque sp XNPUIUWA9Y SJ]LT “2H BUIPAIO 2191U EU E] 2p S22UI0}U09 SUIEJI *asedexvo UL op pioq ‘Sowaiojrpad Jo /npqueaop ne Sa[9iS Ssaudoqur| sueqjes xn2X SAITOHOPU-S0}Eq tte te +: «xno sop snssop-ne 97n04 op auroy uo JueaSuoyoud os ooederen *SNAHHATY saa AATAL DES CRUSTACÉS. 347 Genre ATYE. — Atya (1). Les Crustacés, dont Leach a formé le genre Atye, sont très-remarquables par la grosseur des pates des trois der- nières paires, et la conformation singulière de celles des deux paires antérieures. Leur forme générale (PI. 2%, fig. 15) est à peu près la même que celle des Écrevisses (aux pinces près) ; la carapace est un peu comprimée et armée d’un petit rostre horionztal; les yeux sont très-courts, mais ne sont pas recouverts par la carapace, comme cela a lieu dans le genre Alphée. Les antennes internes portent une écaille très-petite au côté externe de leur premier article, qui est court et concave en dessus; les deux articles suivans sont courts et cylindriques; enfin les deux filets multi-articulés, qui terminent ces organes, sont cylindriques et très-courts. Les antennes externes sont insérées au-dessous des précé- dentes ; l’'appendice lamelleux, qui en recouvre la base, est ovalaire et de grandeur médiocre, mais dépasse le pédoncule ; enfin le filet terminal est gros et court. Les mandibules sont fortement dentées et dépourvues d’appendices palpiformes (fig. 17). Les pates-mächoires externes sont petites, grêles, et recouvertes par les pates thoraciques des deux premières paires ; qui sont également très-courtes, et terminées par une petite main ovalaire didactyle, qui est fendue dans toute sa longueur, et articulée avec le carpe par le milieu de son bord inférieur (fig. 18). Les pates de la troisième paire sont grandes et extrêmement grosses jusqu’au bout ; le tarse qui les termine est fort, mais excessivement court, et logé entre deux épines de Particle précédent. Les pates des deux paires suivantes ont la même forme, mais sont plus cour (1) Atys, Leach, Trans. of the Lin. Soc. vol. 11. — Æ4tya, ejus- dem, Zool. Miscel. t. III. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, t. IV. p. 93. — Desmarest, Considérations sur les Crust. p. 214.— Roux, etc. 348 HISTOIRE NATURELLE tes et moins grosses. Toutes, à l'exception de celles de la cinquième paire, portent au côté externe de leur article basilaire un petit appendice flabelliforme, plus ou moins ru- dimentaire, L’abdomen est gros, un peu comprimé et trapu ; les fausses pates situées au-dessous, se terminent par des lames ovalaires assez larges (fig 19 ), et les lames externes de la na- geoire caudale présentent vers leur milieu une jointure, dont le bord supérieur se termine en dehors par une petite épine, à peu près comme chez les Astaciens. Enfin les branchies sont, de chaque côté, au nombre de huit, dont les deux premières rudimentaires. On ne sait rien sur les mœurs de ces Crustacés, dont on ne connait encore qu’une seule espèce. ATYE ÉPINEUSE, — À, scabra (1). (Planche’24 , fig. 15-19.) Rostre triangulaire, armé de trois petites crêtes parallèles, dont la médiane la plus longue ; région stomacale un pen ru- gueuse. Pates des deux premières paires ne dépassant pas le pé- doncule des antennes externes, et terminées par deux faisceaux de poils. Celles des trois dernières paires hérissées de petites pointes. Deux séries de petites épines sur la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, environ 4 pouces. Habite les côtes du Mexique (C. M.) Genre HYMÉNOCÈRE. — Zymenocera (2). Nous ne connaissons les Hyménocères de Latreille que d’après la courte description que ce savant en a donnée. Le (1) Atya scabra, Leach, Trans. of the Linn.Soc. v. XI, p. 345. — Atya scabra, ejusdem, Zool. Miscel. v. HT, PI. 131.—Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 217, PI. 37, fig. 2. — Roux, Salicoques, P: 27. (2) Latreille, Règne anim. de Cuvier, t. IV. p.95, etc. — Des- marest,Consid. sur les Crust. p.227.— Roux, Salicoques, p.27. DES CRUSTACÉS. 943 caractère le plus remarquable de ce genre est tiré de la con- formation des pieds ; ceux de la première paire sont termi- nés par un long crochet, bifide au bout, et à divisions très- courtes; les deux suivans sont fort grands ; leurs mains et leur doigt mobile sont dilatés, membraneux et comme fo- liacés ; les pieds des trois dernières paires sont monodac- tyles. Les pates-mâchoires externes sont foliacées , et recou- vrent la bouche. Enfin les antennes supérieures se terminent par deux filamens, dont le supérieur est membraneux, di- laté et foliacé. L'espèce unique, d’après laquelle Latreille a établi ce genre, avait été trouvée dans les mers d'Asie, et faisait partie de la collection du Muséum ; mais elle paraît avoir été per- due depuis plusieurs années, car je ne ly ai jamais vue. Genre ALPHÉE. — A/pheus (1). Le genre Alphée, établi par Fabricius, mais assez mal connu jusqu'ici, est très-remarquable par la maniere dont le bord antérieur de la carapace s’avance au-dessus des yeux, en formant au-dessus de chacun de ces organes un petit bou- clier voûté (2). Le rostre est très-petit et manque quelquefois ; la carapace ne présente du reste rien de’particulier. Les an- tennes supérieures sont petites ; leur premier article est court, et armé en dehors d’une lame ordinairement spini- forme ; les deux articles suivans sont cylindriques, et les fi- lets terminaux sont au nombre de deux, dont le supérieur plus gros et plus court que l’inférieur, et présentant des traces d’une division en deux fiiamens vers le bout. Les antennes inférieures s'insèrent en dehors et en dessous des précé- dentes; leur palpe lamelleux est de grandeur médiocre ou (1) Astacus , Fabricius, Entom. Syst. -— Palemon, Olivier. — Alpheus, Fabricius, Suppl. Ent. Syst. — Latreille, Hist. nat. des Crust. ; Nouv. Dict. d’hist. nat, ; Règne anim. etc. — Desmarest, Consid. sur les Crust. etc. (2) PL 24, fig. 1x1 et 72, 350 HISTOIRE NATURELLE même quelquefois petit et pointu , et leur filet terminal ne présente rien de particulier, si ce n’est qu'ilestsouvent un peu comprimé Les mandibules sont pourvues d’un appendice pal- piforme court, large et aplati. La forme des pates-mdchoires externes varie un peu ; tantôt elles sont grêles et alongées, d’autres fois de longueur médiocre , et terminées par un ar- ticle élargi et presque foliacé. Les pates des deux premières paires sont didactyles ; les antérieures sont fortes , et se ter- minent par une grosse main renflée, dont la forme et les dimensions diffèrent beaucoup des deux côtés du corps; celles de la seconde paire sont, au contraire, grêles et fili- formes ; leur main est rudimentaire et leur carpe multi-arti- culé. Les pates des trois dernières paires sont monodactyles et de longueur médiocre. Enfin l'abdomen est grand, et ses fausses pates alongées. Ce genre paraît être propre aux mers des pays chauds ; on en trouve quelques espèces dans la Méditerranée , mais la plupart viennent des mers des Antilles ou de FOcéan indien. Le genre Cryptophthalmus de Raffinesque ne peut être 8 b q distingué des Alphées. (Foyez Précis des découv.Somolog.) ER Espèces ayant un rostre pointu. A. Point d'épine au côté externe de l'article basilaire des antennes externes. 1. ÂLPHÉE BREVIROSTRE, — A. brepirostris (1). Rostre court et se continuant en arrière avec une petite crête simple; bord antérieur des voûtes orbitaires arrondi et sans épine. Deuxième article des antennes internes plus de 2 Jois aussi long (x) Palemon brevirostris, Olivier, Encyel. t. VIIE, p. 664, PI. 319, fig. 4. — Asphalius brevirostris, Roux, Mém. sur les Salicoques, p.22: Le geure Aspaazius de M Roux, établi seulement d'après la mauvaise figure de l'Encyclopédie que nous venons de citer, ne peut être conservé. DES CRUSTAGÉS. 351 que le premier. Appendice lamelleux des antennes externes se ré- trécissant graduellement vers le bout, pointu , et dépassant nota- blement le pédoncule des antennes supérieures. Pates-mâchoires externes grêles, et dépassant de beaucoup l'appendice lamelleux des antennes externes. Pates antérieures grandes et comprimées. La grosse main , située à gauche , garnie en dessus de deux petites crêtes; sans crêtes sur ia face externe , ayant le bord inférieur presque tranchant , et terminé par un doigt immobile, pointu, à la base duquel est une cavité circulaire qui recoit un tubercule du doigt mobile ; ce dernier doigt tres-comprimé et très-obtus au bout. Doigts de l'autre main longs, étroits, ponctués, un peu courbes, garnis de poils sur leur bord préhensile, et laissant entre eux un espace vide. Point d'épine sur le bord supérieur du bras, si ce n'est tout à fait à son extrémité. Longueur, environ deux pouces. Ilme paraît probable que cette espèce est la même que celle décrite par Fabricius sous le nom d’Æ/pheus avarus (1). Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. (C. M.) 2. ALPHÉE ROUCE. — À, ruber (3). Espèce trés-voisine de la précédente, mais ayant le corps trés- svelte ; la grosse main garnie de quatre crêtes longitudinales, ob- tuses, dont > sur son bord supérieur, et 2 sur sa face externe ; son bord inférieur obtus ; le doigt mobile beaucoup plus court que le doigt immobile; une épine sur le bord supérieur des deux bras, à quelque distance de sa terminaison. Longueur, 15 lignes. Habite la Méditerranée. (C. M.) (1) Fabricius, Suppl. Entom. Syst, p. 404.— Latreille, Hist. des Crust, et des Insectes, t. VI, p. 244. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 204. (2) Cette espèce me paraît être la même que le Cryptophthalmus ruber de Raflinesque (op. cit. et Desm. op cit. p 215). Peut-être faudrait-il y rapporter aussi le Cancer glaber d'Olivi (Zool, adriat, PI. 5, fig. 4), qui du reste ressemble aussi beaucoup à la Ponto. nie thyrhénienne. 352 HISTOIRE NATURELLE 3. ALPRÉE D'Epwanps. — 4. Edwardsi (1). Espèce très-voisine de la précédente, mais sans crête sur la région stomacale ; bord antérieur des voûtes orbitaires armé d'une épine, de façon que le front présente trois dents à peu pres égales : deuxième article iles antennes supérieures environ une fois et demie aussi long que le premier; appendice lamelleux des antennes ex- ternes un peu dilaté en dedans vers le bout, et ne dépassant pas le pédoncule des antennes supérieures. Pates-mâchoires très- étroites vers le bout, et ne dépassant pas le pédoncule des an- tennes. Pates antérieures à peu près de même forme que dans l'es- pèce précédente, mais plus renflées , et ayant les pinces plus diflormes; celle d'un côté grêle et alongée. Longueur , environ 18 lignes ; couleur rougeâtre. Habite la Méditerranée. ke ALPHÉE DENTIPÉDE, =— 4, dentipes (2). Espèce tres-voisine de la précédente, ayant de même les voûtes sus-orbitaires prolongées en pointes ; mais ayant les deux pates antérieures presque de même grosseur , et les pinces de la moins grande grosses à leur base, mais extrêmement rétrécies vers le bout. Troisième article des pates de la deuxième, troisième et quatrième paire, armé d'une dent pointue vers son tiers ex- terne. Habite la Méditerranée. 5. ALPHÉE VENTRUE. — 4. ventrosus. Corps très-court, gros et trapu; rostre aplati et triangulaire ; une très-petite épine de chaque côté de sa base sur le bord antérieur (1) Athanasus Edwardsii, Audouin, Planches de la Description de l'Egypte , par M. Savigny, Crust. PI. 10, fig. 1. (2) Guérin, Expéd. scientifique de Morée, par M. Bory de Saint- Vincent, partie zoologique , p. 39, PL. 27, fig. 3. kde + DES CRUSTACÉS: 353 des votes orbilaires, deuxième article des antennes supérieures guères plus long que le premier. Pates-mächoires externes larges et obtuses au bout, courtes , mais cependant dépassant le pédoncule des antennes. Pates antérieures très-fortes, à peu près de même forme , mais de grosseur inégale ; mains renflées, arrondies, et ne présentant ni sillons ni nodosités. Doigt mobile de la grosse main court , presque droit et arrondi. Longueur , 2 pouces. Habite les côtes de l'Ile-de-France. ( C. M.) L'ALPHÉE DE LOTTIN (1) dont il a été publié une bonne figure, mais dont la description n’a pas encore paru, paraît être très- voisine de l'espèce précédente. 6. ALPHEE BIDENTÉ, — 4. bidens (1). (Planche 24, fig. 11 et 12.) Rostre assez grand, se continuant en arrière, avec une crête médiocre qui occupe plus de la moitié de la longueur de la cara- pace, et qui estdivisée en deux moitiés par une échancrure ; de chaque côté] de celle-ci une petite créte terminée par une dent si- tuée au-dessus de la base des yeux. Point d'épine sur le bord anté- rieur des voûtes orbitaires. Second article des antennes supérieures gros, plus court que le premier et guëres plus long que le troisième; une petite épine à la face inférieure de l'article basilaire des an- tennes externes. Pates-mâchoires externes larges et aplaties vers le bout , ne dépassant pas le pédoncule des antennes. Pates anté- rieures très-grosses et très-renflées ; bras de la grosse pale très- court et armé de deux épines au bout; mains arrondies en des- sus et poilues; doigt mobile arqué. Longueur , 3 pouces. Habite les mers d’Asie. (C. M.) L'AzPnée RapacE de Fabricius (2) paraît être assez semblable à (1) Alphœus Lothinii, Guérin, Voyage de {a Coquille, Crust. PI 9, He 0e (2) Palemon bidens, Olivier, Encycl. t. VIIE , p: 663. (3) Alpheus rapax , Fabricius, Suppl. p. 405. CRUSTACÉS, TOME I. 23 354 HISTOIRE NATURELLE l'espèce précédente, mais s'en distingue par sa petite pince, dont les doigts laissent entre eux un espace vide. 7. ALPHEÉE GOUTTÈUSE, — À. chiragricus. Rostre court et point de crête ni de dents à la base des voûtes or- bitaires , ni d'épines à leur bord antérieur, Antennes supérieures comme dans l'A. bidentée, Pates-mâchoires externes étroites et courtes. Pates de la première paire arrondies ; bras très-courts et sans épines; la main de droite bosselée en dessus et en dessous, grosse et ayant la pince un peu comprimée; la petite main bosse- lée , et ayant le doigt mobile difforme ét contourné sur lui-même, Longueur, environ 3 pouces. Habite les mers d'Asie. (C. M.) 8. ALPHÉE A BRASSELETS. — 4. armillatus. Espèce tres-voisine de la précédente , dont elle se distingue par la forme de la petite main, qui est cylindrique, pointue, et n'a pas le doigt mobile contourné ni difforme. La forme de la grosse main est aussi un peu différente ; on y remarque une forte dépression circulaire plus régulière que dans l'espèce précédente. Longueur, 1 pouce. Habite les Antilles, B. Une grande épine fixée sur le bord externe de l'article ba- silaire des antennes externes et dirigée en avant. 9: ALPHÉE VELUE. — A, villosus (1). Corps couvert d'un duvet assez serré ; une petite crête médiane armée d'une épine médiane à la base du rostre, qui est un peu infléchi; une épine rudimentaire sur le bord antérieur des voñtes orbitaires. Second article des antennes internes ayant une fois et demie la longueur du premier article. Appendice lamelleux des (:) Palemon villosus, Olivier, Encycl. t. VILI, p, 664. DES$ CRUSTACÉS, 355 antennes externes très-étroit et dépassant à peine le pédoncule de ces organes; épine latérale de l’article basilaire tres-longue. Pates-mâchoires externes grandes, fortes, larges vers le bout, et garnies de gros faisceaux de poils longs et raides. Pates antc- rieures renflées , très-inégales ; la grosse main à droite, granu- leuse et très-poilue en dessus, un peu contournée sur elle-même , creusée d'un sillon longitudinal profond dans la moitié anté- rieure de la face extérieure , et terminée par un doigt immobile obtus et très-court ; le pouce également obtus ét très-courbe. Pates très-petites, mais cylindriques et alongées. Longueur , environ 2 pouces. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. LE PALEMON piversiMane d'Olivier (1) ne me parait pas de- voir être distingué spécifiquement de l’Alphée velu ; il n’en dif- fère guëre que par des poils un peu plus abondans et plus raides. 10. ÂLPHÉE FRONT ÉPINEUX. — 4, spinifrons. Carapace bombée ; front incliné et armé de trois épines coni- ques assez grosses , et de même longueur, dont la médiane for- mée par le rostre, et les latérales par un prolongement des voûtes orbitaires. Antennes internes trés-courtes ; leur deuxième article court et gros. Appendice lamelleux des antennes externestrès-petit, n'atteignant pas à beaucoup près l'extrémité du pédondule situé au-dessous; épine latérale de l’article précédent médiocre. Pates- mâchoires externes longues et grêles vers le bout. Pates anté- rieures renflées et lisses; la grosse main à gauche un peu con- tournée , sans crêtes ni sillons ; bord supérieur du doigt mobile arqué et tranchant; petite main extrêmement courte, mais grosse. Longueur , 18 lignes. Habite les côtes du Chili. (CG. M.) (1) Palemon diversimanus, Olivier, Encycl. t. VII, p. 663. 23. 356 HISTOIRE NATURELLE L’ALPHÉE HÉTÉROGRYLE. — Alpheus heterochælis de Say (1), ap- partient à ‘cette division du genre Alphée, et nous paraît distinct de toutes les espèces précédentes; mais nous ne savons s'il doit prendre place dans la subdivision À ou dans la subdivision B. Voici les principaux caractères que M. Say lui assigne. Carapace glabre et sans épines. Rostre caréné au milieu, et terminé par une pointe aiguë qui atteint presque l'extrémité du premier article pédonculaire des antennes internes. Voüûtes orbitaires, saillantes et arrondies au bout. Pates-mâchoires externes, atteignant l'ex- trémité du pédoncule des antennes externes, et ayant leur pre- mier article bicanaliculé, et leur pointe aiguë et ciliée. Pates antérieures très-difformes et inégales ; la grosse main presqu'aussi grande que le thorax, comprimée et brusquement rétrécie de chaque côté près de la base des pinces, qui sont très-grosses. Longueur, environ 1 pouce 12. Habite les côtes de la Floride. L'Acruée minime. — Alpheus minus du même auteur, a le front armé de trois dents subégales, comme chez l'Alphée. Front épi- neux, la carapace glabre, les pates-mâchoires externes obtuses au bout et très-épineuses, et la grosse main obovalaire et point comprimée. Elle n’a qu'un pouce de long, et se trouve parmi les éponges , Sur les côtes de l'Amérique septentrionale. $$ Espèces dépourvues d'un rostre spiniforme. 11. ALPHÉE FRONTAL, — 4. frontalis (2). Carapace légèrement carénée à sa partie antérieure. Front très- avancé, presque triangulaire ; voûtes orbitaires trés-saillantes ; se- cond article des antennes internes grêle et alongé. Appendice lamelleux des antennes externes moins long que leur pédon- cule ; point d’épine latérale à la base de ces organes, Pates-mâ - 7 D CE (2 Say, Crustacea of the United States Journ, of the Acad, of Philadelphia, vol. I, p. 245. (2) Say, loc. cit, p. 245. DES CRUSTACÉS. 357 choires externes tres-courtes, mais assez larges vers le bout. Pa- tes antérieures lisses et {rès-inégales ; la grosse main renflée , la petite plus ou moins comprimée. Longueur , environ 20 lignes. Trouvée sur les côtes de la Nouvelle - Hollande par MM, Quoy et Gaimard. (C. M.) 12. ALPHÉE ÉMARGINÉE. — A4, emarginalus. Front droit tronqué et à peine saillant ; voûtes oxbitaires égale- ment à peine saillantes. Second article des antennes gros et très- court. Appendice lamelleux des antennes externes assez large, mais atteignant à peine l'extrémité du pédoncule situé au-des- sous ; point d'épine latérale à la base de ces organes. Pates mä- choires externes médiocres et tres-étroites vers le bout. Pates-an- térieures médiocres et peu différentes entre elles ; mains lisses et un peu comprimées. Habite ? (C. M.) Le Craxcox moxorone (1) de Bosc est bien certainement un Alphée , mais il est si mal figuré par cet auteur qu'il nous parait impossible de savoir à quelle espèce il appartient. L'ALruéE TAMULE (2) et l'Azpu£e DE Mararar (3), décrites par Fa- bricius, nous paraissent être également trop imparfaitement con- nues pour être déterminables. QG) Crangon monopodium, Bose, Hist. nat. des Crust. t. IL, p. 96, PL 15, fig. 2. — Alpheus monopodium , Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p.204. — Desm. Consid. sur les Crust. p. 223 (2) Alpheus tamulus, Fabricius, Suppl. p. 405. — Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. 244. (3) Alpheus Malabaricus, Fabricius, Suppl. p. 405. —*Tatreille, Hist. des Crust. t. VI, p. 245. — Desm. Consid. sur les Crust. p: 222. 358 HISTOIRE NATURELLE GENRE PONTONIE. — Pontonia (1). Les Macroures, dont Latreille a formé cette division générique, ressemblent aux Alphées par la forme générale de leur corps ; mais n’ont pas les yeux cuirassés comme chez ces animaux , et les grosses pates didactyles qu'on leur re- marque sont celles de la seconde paire au lieu d’être celles de la première paire. Par leur organisation ils se rappro- chent beaucoup des Palémons, La carapace des Pontonies est courte et renflée ; le front est armé d’un rostre court, mais robuste et infléchi; les yeux sont cylindriques, saillans et très-mobiles. Les an- tennes internes sont très-courtes et conformées à peu près comme chez les Palémons ; le premier article de leur pédi- cule est très-large et lamellenx en dehors; les deux articles suivans sont petits et cylindriques. Enfin les filets termi- naux, au nombre de deux, sont très-courts, et l’un d’entre eux est bifide à l'extrémité. Les antennes externes s’insè- rent au-dessous et au dehors des précédentes ; leur appen- dice lamelleux est grand et ovalaire. Les pates-méächotres externes sont petites et très-étroites dans toute leur lon- gueur. Les pates des quatre premières paires sont didactyles ; celles de la première paire sont grèles et terminées par une main bien formée, mais très-petite ; les mains de la seconde paire sont au contraire très-grandes et de grosseur très-iné- gale , ‘chez la femelle surtout ; mais c’est tantôt celle de droite, tantôt celle de gauche, qui lemporte sur l’autre dans la même espèce. Les pates suivantes sont médiocres, monodactyles, et terminées par un tarse presque rudi- mentaire. Enfin l'abdomen est grand, surtout chez les femelles, et présente une conformation très-analogue à ce (1) Cancer, Forskael, Descript. anim. — Ælpheus , Risso, Crust. de Nice ; Otto, etc. — Pontonia, Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2e. édit. t. IV. p. %. a DES CRUSTACÉS. 359 qui existe chez les Palémons; il est seulement à noter que la lame médiane de la nageoïre caudale ne porte point d’é- pines sur sa face supérieure. Enfin les branchies, bien dé- veloppées, ne sont qu'au nombre de cinq de chaque côté ; celles fixées au-dessus des appendices de la bouche étant rudimentaires , et les premiers anneaux du thorax n’en por- tant chacun qu’une seule paire. $ Espèces ayant le rostre très-large et déprimé , et les antennes externes insérées presque sur la même ligne que les antennes supérieures. 2. PONTONIE MACROPHTHALME. — P, macrophthalma. Carapace presque aussi large que longue. Rostre triangulaire ; yeux très-gros ef remarquablement saillans; une petite épine au côté externe de l'article basilaire des antennes externes. Pates-mâ- choires externes, extrêmement courtes. Pates de la seconde paire très-grandes, peu dissemblables ; la main presque aussi grande que le corps, claviforme, et terminée par une pince, dont le doigt im- mobile est pointu et armé d'un gros tubercule , et le doigt mobile gros et presque semi-lunaire. Abdomen étroit. Longueur, environ 10 lignes. Trouvée dans les mers d'Asie, par M. Dussumier. (C. M. ) $$ Æspéces ayant le rostre étroit très-comprimé latéralement, et infléchi vers la pointe ; et les antennes externes insérées tout-à- Jait au-dessous des antennes supérieures. 2. PONTONIE ARMEE. — P. armata. Carapace armée d’une petite épine près de la base des antennes externes, et déprimée près de l'insertion des yeux ; rostre ne dé- passant pas la moitié de ia longueur de l'écaille des antennes ex- ‘ternes. Abdomen trés-gros. Pates de la seconde paire médiocres, mais peu renflées. Longueur, près de » pouces. Trouvée près des côtes de la Nouvelle-Irlande , par MM. Quoy et Gaimard. (C. M.) 360 HISTOIRE NATURELLE 3. PONTONIE ENFL&E. Point d'épine près de la base des antennes externes, Carapace très-renflée ; rostre atteignant presqu'à l'extrémité de l’appendice lamelleux des antennes externes. Mains de la seconde paire, très- grosses et presque cylindriques. Longueur, 1 pouce. Trouvée à Ceylan, par M. Regnaud, sur les côtes de Vanicoso, par MM. Quoy et Gaimard. (G. M.) 4. PonTONIE TYRRHENIENNE. — P. tyrrhena (1). Espèce très-voisine de la P. armée , mais qui s’en distingue par la grandeur des pates de la seconde paire, qui sont plus longues que le thorax, et très-grosses (la carapace au moins de la lon- gueur du corps). Rostre court, courbe en bas , atteignant à peine le milieu du troisième article des antennes internes, et garni en dessous, près de son extrémité, d'une petite dent peu visible. Longueur, enviro 18 lignes ; couleur rose pâle. Se trouve dans la Méditerranée, et se loge entre les valves de la pinne-marine , à la manière des Pinnotheres. C’est probable- ment ce Crustacé dont Aristote a voulu parler, quand il dit qu'on trouve une petite Squille aussi bien qu'un petit crabe dans la coquille de ces mollusques. (1) Cancer custos, Forskael , Descript. anim. p. 94. — ÆAstacus tyrrhenus ? Petagna, Ent. PI, 5, fig. 5. ( Cité d’après M. Risso.) — Alpheus tyrrhenus, Risso, Crust. de Nice; PL. 2, fig. 2, — Gnato. phyllum tyrrhenus, Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 229.— A41- peus pinnophylax, Otto, Mém. de l'acad. des cur. de la nat. de Bonn. t. XIV, PI. 21, fig. et 2. — Pontonia tyrrhena, Latreille, Encycl. PI. 326, fig. 10 ( d'après Risso), Règne anim. de Cuvier, 2e. édit. t. IV, p. 96. — Callianassa thyrrhenus, Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t. V, p. 54. — Pontonia custos, Guérin , Expéd. de Morée de M. Bory de Saint Vincent, partie zool. p. 36, PI. 27, fig. 1. C'est probablement à cette espèce que se rapporte le Ponto- nia parasytica mentionné par Roux dans son Mémoire sur la clas- sification des Salicoques. DES CRUSTACÉS. 361 Genre AUTONOMÉE. — Autonomea (1). Le genre Autonomée, établi par M. Risso , et adopté par Latreille et par M. Desmarest, paraît avoir beaucoup d’ana- logie avec les Pontonies, dont il se distingue par l'absence de pinces aux pates de la seconde paire. M. Desmarest, qui a eu l’occasion de l’observer, en donne la description sui- vante : « Antennes intermédiaires, ou supérieures terminées par deux filets, dont un est beaucoup plus long et plus épais que l’autre; les externes ou inférieures, plus lon- gues que le corps, sétacées. Pédoncules des premières inarticulés, ayant leur pièce inférieure renflée et armée d’un aiguillon ,} l'intermédiaire longue et cylindrique, et la dernière courte et arquée. Geux des secondes bi-articu- lées, sans écailles, leur deuxième pièce étant velue à son extrémité. Pieds - mâchoires externes, non foliacés. Pieds de la première paire seulement didactyles, très-grands, épais, inégaux ; les autres très-courts, très-minces, et finissant par des crochets simples. Corps alongé, glabre. Carapace un peu renflée, terminée en avant par une pointe aiguë au rostre, qui dépasse à peine les yeux. Ceux-ci glo- buleux, portés sur des pédoncules très-courts. Les trois lames natatoires intermédiaires de l'extrémité de l'abdomen tronquées au sommet avec une petite pointe de chaque côté ; les deux latérales’ arrondies et eiliées. » AUTONOMÉE D'OLIVI. — 4. Olivis (2). « Quinze lignes de longueur : formes générales des Nikas et des Alphées, Carapace glabre, demi-transparente , jaunâtre, légère- QG) Risso, Crust. de Nice, p. 166. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 231. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2°. édit. AVE p-706: (2) Risso, Crust. de Nice, p. 166. — Desmarest, Consid, sur les Crust. p. 332. 362 HISTOIRE NATURELLE ment variée de teintes rougeâtres. Pates de la première paire d'un assez beau rouge en dessus, et d’un jaune clair en dessous ; an- tennes extérieures blanchâtres. » Habite l'Adriatique et les environs de Nice. Les auteurs que nous venons de citer rapportent à cette espèce le Cancer glaber d'Olivi ( Zool. Adriat. PI. 3, fig. 4), qui nous paraît être la Pontonie tyrrhénienne. GENRE CARIDINE.— Caridina. Cette petite division générique établit le passage entre les Pontonies et les Atyes, et paraît avoir de Fanalogie avec les Hyménocères. La carapace(1) ne présente rien de particu- lier, et se termine par un rostre lamelleux, dont la longueur varie. Les yeux sont saillans. Les antennes internes sont très-longues, et terminées par deux grands filets multi-articu- lés, dont l’un est renflé à sa base ; les antennes externes sont conformées comme chez les Palémons. Les pates-mâ- choires externes sont longues, grêles et pédiformes. Les pates des deux premières paires sont didactyles ; les ante- rieures sont très-courtes, et présentent une disposition très-remarquable. Le carpe est à peu près triangulaire, et se termine antérieurement par un bord concave, qui recoit la base de la main fixée à son angle inférieur ; enfin la main est courte, et terminée par deux doigts lamelleux profondément creusés en cuiller (2). Les pates de la seconde paire sont plus longues et plus grêles ; le carpe est de forme ordinaire, mais la main est conformée comme celle de la pate précédente. Les pates des trois dernières paires sont grêles, et à peu près de même longueur; enfin l'abdomen est conformé comme chez les Palémons. 0 QG) PI. 25 bis, fig. 4. (2) PL. 25 bis, fig. 5 DES CRUSTACÉS. 363 CARIDINE TYPE. — €. dypus. (PI. 25 bis, fig. 4 et 5.) Rostre aigu, droit, médiocre, n’atteignant pas l'extrémité du deuxième article des antennes internes, et armé en ‘dessous de trois petites dents. Pates antérieures moins longues que les pates- mâchoires extérieures. Extrémité des pinces garnie de beaucoup de poils. Longueur, environ 10 lignes. Habite? (C. M.) CARtDINE LONGIROSTRE. — €. longirostris. Rostre tres-long, dépassant le pédoncule des antennes externes, un peu relevé vers le bout et arméde plus d’une douzaine de dents, qui en occupent les deux tiers postérieurs , et d'une autre dent prés de sa pointe ; une douzaine de dents sur son bord inférieur. Carpe des pates antérieures moins gros que dans l'espèce précé- dente. Longueur, environ 6 lignes. Trouvée dans la rivière de la Macta, près d'Oran , par M. Roux. (G. M.) Genre NIKA. — Nika (1). Les Nikas sont remaquables par le défaut de symétrie dans la conformation des deux premières paires de pates. Par leur forme générale ils ressemblent aux Palémons, ou plutôt aux Athanases, car leur rostre est très-petit. Leurs antennes internes sont grêles, et terminées, comme chez ces dernières, par deux filets assez longs. Les paies-md- choires externes sont pédiformes, longues et grosses ; l’arti- cle qui les termine est pointu au bout. Les pates antérieures (1) Mika, Risso, Crust. de Nice.—Lamarck, Hist. des anim. sans vert.t. V, p. 202. — Processa, Leach. Trans. of the Linn. soc.; vol. XI; et Malac. Pod. Brit. — Latreille, Règ. anim. t. IV, Cours d'Entomologie , etc. — Desmarest, Consid. sur les Crustacés. 364 HISTOIRE NATURELLE sont plus fortes que les suivantes, mais de iongueur mé- diocre ; celle du côté droit porte une main didactyle bien formée, tandis que celle du côté opposé est monodactyle, et ? « yie;, conformée à la manière des pates ambulatoires. Les pates de la seconde paire sont filiformes, et terminées par une petite Ë fi b pince presque rudimentaire ; leur carpe est multi-articulé, et leur longueur très-différente ; celle de gauchea presque deux fois la lonsueur des pates antérieures, et celle de droite près 5 [! de deux fois la longueur de son congénère. Les pates sui- æ) © fl vantes sont monodactyles, et terminées par un tarse sty- liforme non épineux; celles de la quatrième paire sont plus longues que celles de fa troisième paire. Quant à l'abdomen, sa conformation est la même que chez les Pa- 2 lémons. Nika coMESTIRLE. — ÎV, edulis (1). Rostre légérement infléchi, et à peu prés de la longueur des yeux. Une petite dent de chaque côté, sur le bord antérieur de la carapace , en dessous de l'insertion des yeux. Pates-mächoires antérieures très-grandes , leur antépénultième article dépassant la lame des antennes externes. La pate monodactyle de la pre- miére paire moins grosse que la pate didactyle. Lame médiane de Ja nagcoire caudale creusée d’un sillon longitudinal , et garnie en dessus de deux paires de petites épines. Longueur, environ 2 pouces. Habite la Méditerranée et la Manche. (C. M.) La Nixa caxaricuée (2) est extrêmement voisine de la précé- (1) Risso, Crust. de Nice, p. 85, PL. 3, fig. 3; et Hist. nat. de l'Eur. mérid.,t. V, p. 92: — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p.203. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 230.— Processa edulis, Latreille , Règne anim. de Cuvier, 2°. édit. t. IV, p.95. — Nika edulis , Roux, Salicoques, p. 31, et Crust. de la Méditerranée, PL'45. (2) Processa canaliculata, Leach, Malac. PI. 41. — Latreille, Nouv. Dict. d'hist. nat. ; et Encyclop. PI. 322, fig. 15-25 ( d'après Leach).— Nika canaliculata, Desmarest , Consid. p. 231, PI. 59, fig. 4. DES CRUSTACÉS. 365 dente. Suivant Leach , elle présente une dent à la base du ros- tre; mais, dans la figure qu'il en a donnée, on ne retrouve pas ce caractère, et nous sommes porté à croire que c’est par erreur qu'il a été indiqué. M. Risso a décrit, sous les noms de Nika variée (1), et de Nrka sNUEUSE (2), deux autres Crustacés, qu'il croit appartenir à ce genre et devoir être distingués des précédents ; mais les descrip- tions qu'il en a données ne sont pas suffisamment détaillées pour que nous puissions nous former une opinion à cet égard. GEevre ATHANASE.—"4thanas (3). Par leur forme générale, les Athanases ressemblent assez à de petites écrevisses; mais, par leur organisation, elles se rapprochent davantage des Lysmates, dont elles ne dif- fèrent guère que par la petitesse de leur rostre, la grosseur de leurs pates antérieures et la conformation de leurs man- dibules. La carapace de ces petits Crustacés ne s'élève pas en ea- rène à la base du rostre, comme chez les Palémoniens, et ce prolongement n'est pas dentelé sur les bords. Les yeux sont peu saillans, mais cependant ne sont pas recouverts par la carapace comme chez les Alphées. Les antennes internes sont assez grandes, et se terminent par trois filets multi-articulés, disposés comme chez les Palé- mons. Les antennes externes sont également disposées comme chez ces derniers Crustacés. Les mandibules sont robustes, et portent un appendice palpiforme, court, mais très-large, et composé de deux articles. Les pates-m&- choires externes sont grèles et courtes. Les pates de la pre- (1) Nika viegata , Risso, Crust. de Nice , p. 86.— Desmarest, OP: ELE pare (2) Nika sinuolata , Risso , Crust. de Nice, p. 89 ; et Hist. nat. de l'Europe mérid. ,t. V. p. 72.—Desmarest, loc. cit. (3) Astacus, Montagu, Palemon, Leach, Athanas, Leach, — Latreille ; Desrarest, Roux, etc. 366 HISTOIRE NATURELLE mière paue sont au contraire longues et très-fortes ; elles sont inégales entre elles, et se terminent par une grosse main didactyle, dont les pinces sont courtes et robustes. Les pates de la seconde paire sont filiformes , et ordinaire- ment reployées en deux ; leur carpe est très-alongé et multi- articulé, et elles se terminent par une main didactyle très- petite et très-faible. Les pieds des trois paires suivantes sont monodactyles, et ne présentent rien de remarquable. L’ab- doren n'est point gibbeux, et les fausses pates, portant chacune deux grandes lames de forme lancéolée. Enfin les lames externes de la nageoire caudale présentent une articu- lation transversale comme chez les Astaciens. ATHANASE LUISANT. — Æthanas nitescens (1). Rostre aigu, moins long que le pédoncule des antennes inter- nes ; une épine de chaque côté de sa base, sur le bord antérieur de la carapace. Mains inégales, renflées, et à doigts courts et obtus. Carpe des deuxièmes pates divisé en cinq ou six articles. Lame médiane de la nageoire caudale portant sur sa face supérieure quatre épines ; bord postérieur des quatre pièces latérales dentelé. Longueur, environ 1 pouce. Habite les côtes de la France et de l'Angleterre. (C. M.) Nous somme portés à croire que le Crustacé fossile , figuré par Schlothein sous le nom de Macrourites modes- tiformis (2), est une Salicoque appartenant à cette tribu, ou (1) Palemon nitescens, Leach, Edinb. Encyclop. — Athanas nites- cens, Ejusd. Malac. Pod. Brit. tab. 44. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. — Brebisson, Cat. des Grust. du Calvados, p. 23. — Latreille, Règne anim. t. IV , p. 99. — Roux, class. des Sali- coques, p. 17.—Guérin, Iconographie du règne animal, Crustacés, PL 23,165: (2) Nachträge zur petrefactenkunde, PI. 2, fig. 3. “à DES CRUSTACÉS. 367 du moins intermédiaire entre les Alphéens et les Crangonéens. Il paraît se rapprocher de ces derniers par sa carapace rude et inégale, et par la conformation de l'abdomen ; mais, de même que chez les Alphéens, les pates de la première ou de la seconde paire sont très-grandes, de grosseur inégale, et terminées par une pince didactyle bien formée. TRIBU DES PALÉMONIENS. La tribu des Palémoniens comprend un assez grand nombre de Salicoques, dont le corps est comprimé latéralement, mais dont l'abdomen n’est jamais tran- chant en dessus comme chez les Penées. Leur thorax est grand, et leur carapace est armée en avant d’un grand rostre, qui ressemble assez à une lame de sabre placée de champ, et qui est presque toujours denté en dessus (1). Les antennes sont placées comme dans la tribu précédente, mais sont plus longues, et celles de la première paire portent souvent trois filets termi- naux. Les pates sont toutes grêles, et celles des deux premières paires sont en général didactyles, tandis que celles des trois dernières paires ne ie sont jamais. Enfin, l'abdomen est grand, mais est loin de présen- ter les dimensions que nous rencontrons chez la plu- part des Penéens. On peut distinguer entre eux les genres réunis dans cette division à l’aide des caractères suivans : (1) PI. 25, fig. 8 et 10. HISTOIRE NATURELLE 366 ons el re Ve D A socchip Ô es op sed quefvu 39 ‘soinonoque s2] oub soyioy snjd oured owerxnop er op soyeq AT PAS SP" ANNNIEIqUU odivo e 39 Sowaiopy onvd oworxnop ve op sozeq Re. “ALVNSA"T { “ATYANVA -* * : * ‘ *‘o[{jovpouowu SAINOII9TE 59] -CJ ‘sauuioyrpod “ALANIDOHONAHW ‘ * ‘OJIQOW 19 S3[915 Soud19/x 9 SOALOHIEUI - S9 3Vq 24S0Y *Sap{oeprp “ILATOdAIFT ‘OJIQOUWUUI ‘ATIAHAOHIVNE) ‘ * * * * SODOLI[OF SOUAIIXA SOLNOHOPU-S97EX ‘SOAU2r) ‘SJOUrSIP U9Iq SO[UOTIACTIQUU SJO[IJ S1047 ‘SOMOTJACTIANU SJOTIY XN9P ted Soaurtwu197 SauxaqUuE souuoque so quuÂe SNAINONYWIVA DES CRUSTACÉS. 369 GENRE GNATHOPHYLLE. — Grathophyllum (1): Les Salicoques, désignés par Latreille sous le nom de Gna- thophylles, et dont M.Risso a formé ensuite son genre Drimo, ressemblent beaucoup aux Hippolytes , mais s’en distinguent par la forme élargie de leurs pates-mâchoires externes. Leur rostre est court, mais comprimé , lamelleux, et dentelé sur le bord supérieur. Deux filets très-courts terminent les anten- nes supérieures, et la lame des antennes inférieures est assez grande et ovalaire. Les pates-mächoires externes sont folia- cées et conformées à peu près comme chez les Callianasses ; leurs deuxième et troisième articles sont élargis de façon à former un grand opercule, qui recouvre toute la bouche, et qui porte en avant une petite tige grêle formée des deux derniers articles Les pates des deux premières paires sont médiocres, et terminées par une main didactyle ; leur carpe n'est pas annelé. Celles des trois dernières paires sont mono- dactyles , de longueur médiocre , et terminées par un petit tarse denté. Enfin l'abdomen ne présente rien de remar- quable. On ne connaît encore qu’une seule espèce de ce genre. GNATHOPHYLLE ÉLÉGANT. — G. elegans (2). Carapace renflée ; rostre oblique et armé en dessus de six à sept dents ; pates de la seconde paire un peu plus longues et plus grosses que celles de la première paire; lames terminales de l'ab- domen ovalaires. Longueur, environ 20 lignes. Habite les côtes de Nice. ( C. M.) om y (1) Latreille , Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 96.—Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 228,— Drimo, Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid., t. V, p. 71. (2) Alpheus elegans , Risso, Crust. de Nice, p. PI. 2, Hg. 4. — Gnatophyllum elegans , Latreille, Règne anim, t, IV, p. 96. — Les< marest , Consid. sur les Crust. p.228. — Drimo elegans , Risso, Hist nat. de l'Eur. mérid. t. V, p. 71, PI. 1, fig. 4.-— Roux, Salicoques, p.28. CRUSTACÉS, TOME Il. 24 370 HISTOIRE NATURELLE Gexre HIPPOLYTE. — Æippolyte (1). Le genre Hippolyte , établi par Leach, renferme un grand nombre de petits Crustacés, qui ressemblent aux Palémons par la forme générale de leurs corps , si ce n’est que présque toujours leur abdomen ne peut se redresser complétement , et paraît en quelque sorte bossu (PL. 95, fig. 8). Ils ont aussi un rostre très-grand, comprimé, et presque toujours fortement denté. Mais leurs antennes internes sont petites, et terminées seulement par deux filamens multi-articulés à peu près d’égale longueur, dont un fort grand et fortement cilié. Les antennes externes s’insèrent sous les précédentes, et ne présentent rien de remarquable. Les pates-mächotres externes sont grèles et alongées. Les pates sont conformées à peu près de la même manière que chez les Lysmates, si ce n’est qu'elles n’offrent pas d’appendice à leur base ; celles de la première paire sont courtes, mais assez grosses ; celles de la seconde paire sont filiformes, et terminées par une main didactyle extrêmement petite, et ont le carpe multi- articulé ; les pates des trois dernières paires sont assez lon- gues , et en général très-épineuses au bout. Enfin les lames terminales des fausses pates natatoirés de l’&bdomen sont lancéolées, dentelées sur les bords, et cihiées tout autour. Dans les espèces dont j'ai examiné l’organisation intérieure , les branchies étaient au nombre de sept de chaque côté. Les Hippolytes sont de petite taille, et sont répandus dans toutes les mers; on en trouve aussi dans les eaux douces. 2 (i) Cancer, Othon Fabricivs ; Muller, etc. — Palemon, Olivier. — Hippolyte, Leach, Desmarest, Latreille, Roux, etc. — Æ/pheus, Lamarck, Risso, Sabine. DES CRUSTACÉS. 371 $ 1. Æspèces dont le rostre naît du front, et ne se continue pas en arrière, avec une crêle élevée occupant la ligne médiane de lu carapace. 1. HIPPOLYTE VARIABLE. — À. varians. Rostre dépassant le pédoncule des antennes internes, droit, gréle et armé de deux dents en dessus (une située à sa base ei l’autre près de son extrémité ) et de deux en dessous (situées un peu en arrière de la dernière dent supérieure) ; une petite épine de chaque côté de la base du rostre , au-dessus de l'insertion des yeux. Premier article des antennes internes armé en dehors d’une épine de gran- deur médiocre. Appendices lamelleux des antennes externes grands , dépassant un peu le rostre, et ovalaires ou plutôt tronqués obliquement de dedans en dehors et d'avant en arrière à leur extré- mité. Pates-mächoires externes courtes , ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes, et terminées par un article court, aplati, tronqué et épineux en dedans. Pates antérieures très-cour- tes, ne dépassant guére l’article basilaire des antennes externes ; celles de la seconde paire médiocres, moins longues que celles de Ja troisième paire, et ayant le carpe divisé en trois ou quatre seg- mens peu distincts. Lame médiane de la nageoïire caudale portant sur sa face supérieure deux paires de petites épines. Longueur, 4 ou 5 lignes. Habite la Manche et les côtes de la Vendée. 2. HIPPOLYTE VENTRU. — Ÿ/. ventricosus. Espèce extrêmement voisine de l’H. variable, mais dont le rostre ne porte en dessus qu'une seule dent située près de sa base, et dont les prolongemens latéraux des trois premiers anneaux de QG) Hippolyte varians, Leach ; Malacost, Pod. Brit. PI. 38, fig. 6-16, — Desmarets, Consid. sur les Crust. p.221, PI. 39, fig. 2, 24, 372 HISTOIRE NATURELLE l'abdomen présentent des dimensions très-considérables. Lon- gueur, environ 4 lignes. Trouvée par M. Dussumier dans les mers d'Asie. (C. M.) 3. HiprozytE DE PRiDEAUx. — À. Prideauxiana (1). Espèce très-voisine de l'Hippolyte variable, mais ayant le rostre simple, avec une seule dent en dessous près de son extrémité. Lon- gueur, 6 lignes. Habite la Manche. L'HirroLyTe varié de M. Risso (2) paraît se rapprocher beaucoup de l'Hippolyte de Prideaux, mais s’en distingue par la grosseur et la forme des pates de la première paire. M. Risso y a observé six aiguillons sur la lame médiane de la nageoire caudale, et assure que cette petite Salicoque a l'habitude de faire entendre un bruit semblable à un petit cri produit par le frottement des doigts de sa première paire de pates; particularité qui lui a valu, sur les côtes de Nice, le nom vulgaire de Grillet. 4. HiprozyTE DE Moon. — 7, Moorii (3). Paraît être extrêmement voisine de l'espèce précédente, mais ayant le rostre armé en dessous de deux dents; n'est peut-être qu'une variété de l'A. Prideauxiana. 5. HIPPOLYTE VERDATRE. — 7], viridis (4). Corps svelte ; rostre droit, dépassant l'appendice lamelleux des antennes externes , ‘sans dents en dessus, el armé en dessous de trois dents. Pates-mâchoires externes très-courtes et assez larges vers le (1) Leach, Malac. Pod. Brit. tab. 38, fig. 1, 3-5.— Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 221. (2) Hippolyte variegatus, Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. L'INVp-78, PL. 3, fig. 13. (3) Leach, op. cit. tab. 38, fig. 2. — Desmarets, loc. cit. (4) Alpheus viridis, Otto , Mém, de l’Ac. des cur. de la nat, de Bonne, t. XIV, PI. 20, fig. 4 __ DES CRUSTACÉS. 373 bout. Pates antérieures très-courtes et assez grosses. Pates de la deuxième paire grêles et de longueur médiocre ; leur carpe divisé en trois articles. Lame médiane de la nageoïre caudale garnie en dessus de deux paires d'épines. Longueur, environ 20 lignes. Habite la Méditerranée et les côtes de la Vendée. (G. M.) La Salicoque, désigné par M. Risso sous le nom d'ArPnée p'Ourvier (1), ne me paraît pas différer de l'espèce précédente ; M. Roux le range cependant dans son genre PeLras. 6, Hrprozyte DE BRuLLé, — #7, Bruller (>). Rostre presque droit, dépassant la lame des antennes externes, et armé en dsssous de trois ou quatre dents, dont une tres-petite située presqu'à son extrémité. Deux épines assez fortes de chaque côté sur la partie antérieure de la carapace. Pates-mächoires ex- ternes , larges et tronquées au bout ; dépassant un peu le pédon- cule des antennes externes. Pates antérieures très - courtes et grosses ; celles de la seconde paire un peu plus longues , et ayant le carpe biarticulé. Pieds des trois paires suivantes fortement den- telés tout le long de leur bord interne. Lame médiane de la na- geoire caudale armée en dessus de trois paires d'épines, el terminée par quatre épines marginales. Couleur verdâtre. 7. HippOzyTE 5ORÉAL. — À. borealis (3). Espèce très-voisine de l'Hippolyte verdâtre, mais beaucoup plus grande, et qui s'en distingue par la longueur des pates-mächoires externes, qui sont gréles et dépassent l'appendice lamelleux des an- tennes externes ; l'abdomen est gibbeux , et la lame médiane de la nageoire caudale est armée de huit à dix paires de petites épines. Trouvée à Igloolik, par le capitaine Ross. QG) Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V, p.95, PL. 4, fig. 17. —Roux, Salicoques, p. 26. (2) Guérin , Expédit. scientifique de Morce, par M. Bory Sunt- Vincent, etc. Zool. p. 41, PI. 27, fig. 2. (3) Owen, appendice au voyage du capitaine Ross. PL. 1, fig. 3. 374 HISTOIRE NATURELLE 8. HIPPOLYTE ENSIFÉRE. — À. ensiferus, Corps grêle et faiblement coudé. Carapace arrondie en dessus. Rostre très-grand, lamelleux, faiblement arqué, se rétrécissant fort peu vers l'extrémité, dépassant notablement l'écaille des an- tennes externes, et armé d'une petite épine située au-dessus de sa base, et trois ou quatre petites dentelures à son extrémité. Une petite épine au côté externe de l’article basilaire des antennes in- ternes. Appendice lamelleux des antennes externes tout-à-fait triangulaire (sans dilatation du côté interne). Pates-mächoires très-courtes, ne dépassant pas le pédoncule des antennes externes, et terminées par un petit article assez large, tronqué et épineux vers le bout. Pates antérieures extrêmement courtes , atteignant à peine la base des antennes; celles de la deuxième paire beau- coup moins longues que celles de la troisième paire, et ayant leur carpe divisé en deux articles bien distincts. Deux paires d'épines sur la face supérieure de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, 6 lignes. Trouvée par M. Reynaud, en haute mer, près desAcores. (C. M.) 9: HIPPOLYTE TENUIROSTRE. — À. tenuirostris. Bostre long, mais très-gréle, presque styliforme, droit et armé en dessus d'une épine située sur la partie antérieure de la région stomacale, et en général d'une seconde vers la moitié de la lon- gneur , et en dessous de deux ou trois petites épines. Article basi- laire des antennes internes présentant en dehors une dilatation lamelleuse, qui se termine par une grosse épine ; appendice la- melleux des antennes externes alongé', mais ovalaire ( son bord interne étant arrondi), Pates-mâchoires et nageoires caudales comme dans l'espèce précédente. Longueur, environ 6 lignes. Trouvée dans les mêmes parages que l'espèce précédente. (CG. M.) I —— DES GRUSTACÉS. 375 10. HipPOLYTE DE Quoy. — À. Quoyanus. Espèce très-voisine de l'H. tenuirostre, mais dont Le rostre est plus large, plus infléchi; armé en dessous de quatre dents assez grosses , et en dessus d’une seule épine vers la moitié de la lon- gueur, Abdomen très-gibbeux. Longueur, environ 10 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Guinée. (C. M.) $ 2. Espèces dont le rostre forme une créte élevée sur La partie antérieure de la région stomacale, mais ne se prolonge pas sur la partie postérieure de la carapace. 11, HIPPOLYTE CRASSICORNE. — 7], Crassicornis. Carapace arrondie en dessus. Aostre très-petil, assez élevé à sa base, mais prenant naissance tout prés de l'insertion des Jeux , et n'atteignant pas l'extrémité de ces organes, d'abord infléchi, puis droit, bifide au bout, et arme en dessus de deux ou trois dentelures. Yeux très-grands. Antennes internes remarquable- ment grosses , leur artiele basilaire dilaté et lamelleux en dessous : les deux articles suivans épineux, et le filament terminal supé- rieur extrêmement gros et garni tout autour de longs poils touf- fus. Appendice lamelleux des antennes externes court et ova- laire. Pates-mäâchoires externes longues ( dépassant l’appendice lamelleux des antennes externes), et ayant le dernier article grêle et cylindrique. Pates antérieures ne dépassant pas le pé- doncule des antennes externes ; celles de la deuxième paire de la longueur de celle de la troisième paire, et ayant le carpe divisé en plusieurs segmens. Quatre paires d'épines sur la face supé- rieure de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, 4 lignes. Trouvé dans la rade de Saint-Malo. (C. M.) 376 HISTOIRE NATURELLE 12. Hiproryre pE Crancu. — 7. Cranchit (1). Cette espèce, que nous ne connaissons que par la description et les figures qu’en a données Leach , a le rostre avancé, légère- ment infléchi , et armé en dessus de trois dentelures à sa base , et de deux pointes au bout, dont la supérieure est la plus forte. Les pates-mâchoires antérieures sont de longueur médiocre; les pates antérieures très-courtes , et la lame médiane de la nageoire caudale, garnie en dessus de quatre paires d'épines. Longueur, environ 10 lignes. Habite les côtes de l'Angleterre. 13. HirpozvTE DE DEsmaresr. — 7. Desmarestlit (2). Rostre droit, lancéolé, dépassant les appendices lamelleux des antennes externes, garni en dessus de vingt-cinq à trente dents , et en dessous de sept à huit. Pates des deux premières paires trés- courtes. Corps hyalin , avec des points verts ou rougeâtres. Lon- gueur, 12 à 1° lignes. Habite les eaux de plusieurs rivières du département de Maine- et-Loire. 14. HiPPOLLYTE POLAIRE, — À. polaris (3). Carapace gibbeuse; rostre concave , relevé vers le bout, gréle; n'alleignant pas l'extrémité de l'appendice lamelleux des antennes extlernes,et armé de huit à dix dents en dessus et de deux ou trois en dessous. Pates-mâchoires externes assez longues , et styliformes vers le bout. Lame médiane de la nageoire caudale garnie de cinq paires de petites épines. Longueur, environ 2 pouces. Habite les mers Arctiques. (1) Leach , Malac. Pod. Brit. tab. 38, fig. 19-21. — Desmarest, Op. cit. p. 222. (2) Millet, Ann. des sc. nat. 1re, série, t. XXV, p. 461, PLB, ho véto: (3) Alpheus polaris , Sabine , app. au voyage du capitaine Parry. PL. 2, fig. 5-7. DES CRUSTACÉS. 397 19. HIPPOLYTE DENTE. — Z, serratus, Rostre naissant vers le milieu de la région stomacale, dépassant de beaucoup l'appendice lamelleux des antennes externes , et armé, en arrière du front, de deux grosses dents, suivies de deux autres situées près des yeux, se recourbant ensuite ur peu, et présentant, près de l'extrémité de son bord supérieur, quatre ou cinq grandes dents pointues. Son bord inférieur, armé de onze dents pointues , remarquablement longues et fortes. Appendice lamelleux des an- tennes externes se rétrécissant beaucoup vers le bout, et dépas- sant à peine les pates-mâchoires externes, qui sont très-longues et terminées par un grand article styliforme. Pates antérieures mé- diocres; celles de la deuxième paire fortes, de la longueur de celles de la troisième paire, et n'ayant pas le carpe distinc- tement annelé. Abdomen de forme ordinaire ; quatre paires d’é- pines sur le septième anneau ou lame médiane de la nageoire cau- dale. Longueur, 2 pouces. Habite la baie de Jarvis. (GC. M.) 16. H{PPOLYTE FRONT ÉPINEUX. — 7. spinifrons. Rostre naissant vers le milieu de la région stomacale, court ( dépassant à peine le premier article des antennes internes), presque droit, grêle, sans dents en dessous, et armé en dessus de cinq dents; les épines suborbitaires extrémement grandes et fortes (dépassant les yeux et atteignant le tiers antérieur du rostre). Pates-mâchoires externes très-longues , terminées par un article cylindrique qui dépasse notablement la lame des antennes ex- ternes. Pates de la première paire médiocres , ne dépassant pas le pédoncule des antennes externes ; celles de la deuxième paire, de la longueur de celles de la troisième paire, et ayant le carpe divisé en un grand nombre d'articles. Abdomen point coudé; lame mé- diane de la nageoire caudale armée de deux paires de fortes ‘épi - nes. Longueur, environ 1 pouce. Habite les côtes de la Nouvelle-Zélande. ( €. M. ) 378 HISTOIRE NATURELLE 17. HIPPOLYTE QUEUE ÉPINEUSE. — À, spinicaudus. Corps alongé; rostre très-long , styliforme , naissant vers le mi- lieu de la région stomacale par une dent, mais du reste ne différant que fortpeu de celui de l'H. tenuirostre. Appendice lamelleux des antennes externes comme chez V'H. variable. Pates-mâchoires ex- ternes médiocres et styliformes vers le bout. Pates de la première paire filiformes et longues, mais n'atteignant pas l'extrémité de la lame pédonculaire des antennes externes ; celles de la seconde paire à peu près de même longueur, mais plus grosses, et ayant le carpe divisé en trois ou quatre articles. Tarse des pates suivan- tes à peine épineux. Lame médiane de la queue armée de six ou sept paires d'épines (celles qui en occupent le bord postérieur non comprises). Longueur, environ 20 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. (C, M.) 18. HiPPOLYTE DE Gaimaro. — À. Gaimardu, Bostre droit naissant vers le milieu de la carapace , très-peu éle- ve, et s'étendant jusqu’à l'extrémité de l'appendice lameileux des antennes externes, peu élargi en dessous, et armé en dessus de six dents très-espacées, dont trois sur la carapace; trois dents sur son bord inférieur. Appendice lamelleux des antennes externes long et ovalaire, dépassant de beaucoup les pates-mâchoires externes, dont le dernier article est cependant long et styliforme. Pates comme dans l’'H. de Sowerby. Troisième anneau de l'abdomen moins fortement denté; quatre paires d’épines sur le septième an- neau. Longueur, environ 18 lignes. Habite les mers d'Islande. (GC. M.) $ 3. Espèce dont la base du rostre s'élève en crête et se prolonge jus- que vers le bord postérieur de la carapace. 19. HipPoLytE 50ssu. — À. giblerosus. Rostre naissant vers le tiers postérieur de la carapace , très-arqué el armé de quatre ou cinq dents à sa base, puis se recourbant Jor- DES CRUSTACÉS. 379 tement en haut, el ne présentant qu'une petite épine vers le niveau de l'extrémité des yeux , et deux ou trois dentelures à sa pointe ; son bord inférieur descendant trés-bas à sa base, et armé de six ou sept dents, dont les postérieures sont très-fortes. Épine latérale des antennes internes très-grande. Appendice lamelleux des antennes externes presque triangulaire. Pates-mächoires externes courtes et tronquées au bout. Pates antérieures trés-petites, et dépassant à peine le pédoncule des antennes externes, celles de la deuxième paire plus longues que celles de la troisième paire, et ayant la partie inférieure du carpe divisée en un grand nombre d'articles. Abdomen à peu près comme chez l’'H. de Sowerby. Longueur, en- viron 18 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. (C. M.) 20. HIPPOLYTE MARBRÉ. — À. marmoratus (1). (Planche 2» , fig. 8.) Forme générale à peu près la même que dans l'espèce précé- dente; crête basilaire du rosire naissant près du bord postérieur du rostre, qui est très-relevé vers le haut, fort large et atteint l'ex- trémité de l'appendice des antennes externes ; une petite épine en dessus pres de son extrémité, et cinq dents très-grandes sur sa partie postérieure ; enfin sept grandes dentelures sur son bord infé- rieur. Pates-mäâchoires externes extrémement longues ; leur dernier article cylindrique, et dépassant de beaucoup l’appendice lamel- leux des antennes externes. Pates antérieures très-grandes, aussi longues que celles de la troisième paire. Carpe des secondes pates divisé en une douzaine d'articles. Abdomen très-gibbeux, armé en dessous d'épines entre l'insertion des fausses pates, qui sont trés-courtes. Deux paires d’épines sur la lame médiane de la na- geoire caudale. Longueur, environ 3 pouces. Habite les mers de l'Océanie. (C. M. ) A (1) Palemon marmoratus, Olivier, Encyclop. t. VIII, p- > atlas, PL. 519, fig. 3. — Ælpheus marmoratus, Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 205. 380 HISTOIRE NATURELLE \ 21. HIPPOLYTE HÉRISSE. — 77, aculeatus (1). Carapace très-bombée en dessus; rostre gréle, ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes supérieures, et se continuant en arrière avec une crête qui est très - élevée, et se prolonge jusque vers le bord postérieur de la carapace; quatre ou cinq grosses dents sur la crête basilaire du rostre ; enfin trois on quatre dents très-petites sur le bord supérieur de sa portion antérieure, et trois sur son bord inférieur. Pates -mdchoires longues, dé- passant l’appendice lamelleux des antennes externes, larges et tronquées au bout, Pates antérieures grosses et de longueur mé- diocre. Cinq paires d'épines sur la lame médiane de la nageoire caudale. Habite les mers polaires. 22. Hiprozyre DE Sowerey. — À, Sowerbyi (2). Rostre naissant de la partie postérieure de la carapace, sur la- quelle il forme une grande carène arquée , très- large dans sa por- tion antérieure, tronqué au bout, armé en dessus de quatre ou cinq grosses dents situées sur la carapace, et de sept ou huit dents très- petites situées sur sa portion libre, et en dessous de deux dents, dont une presque aussi avancée que la dent terminale, et en étant quel- quefois séparée par de petites dentelures. Lame spiniforme du pédoncule des antennes internes très-longue ; filets terminaux de ces organes extrêmement courts. Appendice lamelleux des anten- nes externes grand, ovalaire et dépassant le rostre. Pates-mächoires (1) Cancer aculeatus, Othon, Fabricius, Fauna Groenlandica, P- 239.— Alpheus aculeatus, Sabine , appendice to Parry's, voyage, tb, fig: 9. (2) Cancer spinus, Sowerby, Brit. miscel. tab. 21. —Æ/pheus spi- nus, Leach, Trans. of the Linn. soc. vol XI, p. 2/47, et Edinb. Encyclop. Supplém. t. VII, p. 421.— Hippolyte Sowerbyi, Leach , Mala. Pod. Brit. PL. 39. — Desmarest. Consid. sur les Crust, p. 225; PL. 39, fig. 1. 2 — 2 SP DES CRUSTACÉS. 38t externes médiocres, terminées par un article arrondi au haut et atteignant l'extrémité de l'appendice lamelleux des antennes ex- ternes. Pates antérieures dépassant à peine le pédoncule de ces antennes ; celles de la deuxième paire plus longues que celles de la troisième paire, et ayant le carpe divisé en sept ou huit articles bien distincts. Abdomen très-gibbeux ; son troisième anneau se prolongeant en une grande dent crochue qui ressemble un peu à un bec de seiche et qui avance au-dessus de l'anneau suivant. Lame médiane de la nageoire caudale garnie en dessus de quatre paires de petites épines. Longueur , environ 2 pouces. Habite les mers d'Islande et du Groënland. Le Cancer nauriraror de Herbst (1) appartient à ce genre, et paraït avoir beaucoup d'analogie avec l'Hippolyte boréal, dont il été question ci-dessus (n°.…). Il en est de même des deux Salicoques figurés par Müller , et rapportés avec un point de doute par cet auteur à l'AÆstacus cari- natus (2) et à l'Astacus varius (3) de Fabricius. Enfin il est probable que plusieurs des espèces décrites par M. Risso, sous le nom générique d’Alphées, devront y rentrer lorsqu'on les connaîtra mieux ; l’Æ/pheus elongatus (4), V'Ælpheus ensiferus (5) et l'Ælpheus Cougneti (6). Le genre Pécras de Roux (7) paraît ètre intermédiaire entre les Pontonies et les Hippolytes, mais se rapproche da- vantage de ces derniers. De même que chez les Hippolytes, les antennes supérieures se terminent par deux filets, et les pates GOp cit PL 45, Be 4 (>) Fabricius, Entom. syst. t. II, p. 483. — Müller, Fauna Da- mice, 6.4 p-230:1 PL. 152 fig 2; (3) Fabricius, Entom. syst. t. IL, p. 484. — Müller, Fauna Da- nica, t. 4, p-19, PL. 192;; fie 3: (4) Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. €, V, p. 73. (5) Risso, op. cit. p. 76. (6) Risso, loc. cit. (7) Roux Mém. sur les Salicoques, p. 25. 382 HISTOIRE NATURELLE des deux premières paires sont didactyles ; mais la main des secondes pates n’est guère plus grosse que celle des premiè- rés, et le carpe n'est pas multiarticulé. Nous ignorons si ces caractères coïncident avec d’autres particularités d’organi - sation; M. Roux range dans cette division générique l4{- pheus amethysta de M. Risso (1), lAlpheus Olivieri (2), l’'Alpheus scriptus (3) et V'Alpheus punctulatus (4) du même auteur ; mais toutes ces Salicoques sont trop impar- faitement connues pour qu'il nous paraisse utile d'en repro- duire ici la description. Gevre RHYNCHOCINETE. — Rhynchocinetes (5). Ce genre est très-voisin de celui des Hippolytes, mais se distingue de tous les autres Macroures par la conformation singulière du rostre qui, au lieu d’être un simple prolonge- ment du front, est une lame distincte de la carapace ,; et ar- ticulée avec le front, de manière à être très-mobile et à pou- voir s’abaisser au-dessus des antennes, ou s'élever verticale- ment ; du reste, cet appendice ressemble beaucoup par sa forme au rostre des Hippolytes. Il est très-grand, en forme de lame de sabre placée de champ et dentelée sur les deux bords. Les yeux sont saillans, et lorsqu'ils se reploient en avant, ils se logent dans une excavation du pédoncule des an- tennes supérieures, dont l’article basilaire est grand et armé en dehors d’une lame spiniforme. Les filets terminaux de ces appendices sont au nombre de deux , et offrent la même eon- formation que chez les Hippolytes. L’appendice lamelleux des antennes externes est grand et triangulaire. Les pates- QG) Risso, Hist. nat. de l'Eur. mér. t. V, p. 77, PI. 4, fig. 16. — Roux, op. cit. (2) Voyez ci-dessus, p (3) Risso, Hist. nat. de l'Europe mér. t. V, p.78. — Roux, loc. cit. (4) Risso, Journal âe physique , actobre 1822. — Roux, loc. cit, (@) Edwards, Ann. des sciences natur. 2° série, Zool.t. VHI, DES CRUSTACÉS. 383 mächoires externes sont pédiformes et alongées ; leur der- nier article est grêle, cylindrique et épineux au bouût., Les pates sont semblables à celles des Hippolytes, si te n’est qu'on trouve, au côté externe de la base de chacune d'elles, un petit appendice palpiforme rudimentairé , et que le tarse de celles de la seconde paire n’est pas multi-articulé. L’ab- domen ne présente rien de remarquable. Enfin les bran- chies sont au nombre de neuf de chaque côte. RuHYNCHOCINÈTE TYPE. — À, typus (1). Front armé de trois épines, dont la médiane, placée au-dessus de la base du rostre , est suivie d’une autre épine médiane. Rostre trés-grand , plus long que la lame des antennes externes, armé en dessus de deux épines situées près de la base, et de sept ou huit dentelures situées à son extrémité ; son bord inférieur garni d'une vingtaine de dents très-grandes. Pates-mâchoires externes de la longueur du rostre. Pates antérieures plus grosses que les autres, et dépassant un peu le pédoncule des antennes externes ; pinces courtes et creusées en cuiller ; doigt mobile dentelé. Pates de la deuxième paire de la longueur de celles de la première paire, mais beaucoup plus courtes que celles de la troisième paire. Trois paires de petites épines sur la face supérieure de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, environ 2 pouces 12. Habite l'océan Indien. (C. M.) GExre PANDALE. — Pandalus (2). Les Crustacés, dont Leach à formé le genre Pandale, ressemblent extrêmement aux Palémons par la forme géné- rale de leurs corps ; mais s’en distinguent par la conforma- tion de leurs pates, dont les deux antérieures sont monodac- QG) Edwards, Ann. des sciences nat. 2e série, t. VII, PL. 4, C. (2) Astacus, Fabricius, Herbest, etc. — Pandalus , Leach, Des- marest, Latreille, Lamarck, — Pontophilius, Risso, 384 HISTOIRE NATURELLE tyles. Leur carapace est armée en avant d’un rostre très- long, comprimé, relevé vers le bout, et dentelé en dessus et en dessous. Les yeux sont gros, courts et libres. Les antennes supérieures sont conformées à peu près comme chez les Palémons, si ce n’est qu'ils ne portent que deux filets terminaux. Les pates-mächoires externes sont grèles et pédiformes. Les pates sont grèles , celles de la pre- mière paire sont les plus courtes et se terminent par un ar_ ticle styliforme ; celles de la seconde paire sont filiformes, et se terminent par une main didactyle très-petite; leur carpe est multi-articulé. Les pates suivantes ne présentent rien de remarquable. La disposition de l'abdomen est la même que chez les Palémons. Enfin le nombre des bran- chies (1) est de douze de chaque côté du corps. PANDALE ANNULICORNE. — P, annulicornis (2). Rostre de la longueur de la carapace, armé en dessus d'une dizaine de dents qui occupent la région stomacale et la moitié postérieure de sa partie libre ; une petite dent près de la pointe du rostre , séparée des précédentes par un espace lisse assez long. Bord intérieur du rostre armé de sept à huit dents très-grosses vers sa base, et dont les dernières demeurent vers l'extrémité. Pates assez fortes et de longueur médiocre; celles de la premiére paire n'atteignant pas l'extrémité de l’appendice lamelleux des antennes externes. Les pates des trois dernieres paires armées d'épines. Longueur du corps, environ 2 pouces. Habite les côtes de l'Angleterre et de l'Islande. (1) Chez le P. nartwal. (2) Leach, Malac. Pod. Brit. tab. 40. — Latreillé, Encyclop, méthod. PI. 522, fig. 1 à 4 (d'après Leach). — Lamarck, Hist. des animaux sans yert.t. V, p. 203. — Desmarest, Consid. p. 220, Pl:58bhfg. 2. DES CRUSTACÉS. 385 PANDALE NARvAL. — P. narwal (1). Rostre beaucoup plus long que la carapace , et finement den- telé en dessus dans toute sa longueur ; les dents de sa base ne se prolongeant que fort peu sur la région stomacale ; son bord in- férieur armé de dents très-fines qui disparaissent peu à peu vers sa base. Pates très-longues et très-grêles ; celles de la première paire dépassant de beaucoup l'appendice lamelleux des antennes externes; celles des deux dernières paires plus grêles que celles de la troisième paire, et sans épines. Longueur du corps, environ 4 pouces. Habite la Méditerranée. (C. M.) GExre LYSMATE. — Zysmata (2). Les Lysmates ressemblent beaucoup aux Palémons et éta- blissent le passage entre ces Crustacés et les Hippolytes ; ils en ont la forme générale , et leur carapace est également armée d’un rostre alongé, comprimé et dentelé (PL 25, fig. 10). Leurs antennes internes se terminent aussi par trois filamens multi - articulés, dont deux fort longs et un trèes-court. Les antennes externes sont insérées sous les premières , et ne présentent rien de remarquable. Les man- dibules sont dépourvues d’appendice palpiforme (fig. 41 ). Les pates -mdchoires des deux premières paires portent à leur base une vésicule membraneuse formée par l’appen- dice flabelliforme modifié. Les pates - mâchoires externes sont grèles, et ne présentent rien de remarquable. Les D I (1) Astacus narwal, Fabricius, Mantissa, t. IL, p. 331. — Herbst, PL 28, fig. >. — Palemon pristis, Risso, Crust. de Nice, P-109.— Pandalus narwal, Latreille, Règne anim. t. EV, p. 97, etc. — Desmarets , Consid. sur les Crust. p. 220. — Pontophilus pristis , Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t. 5, p. 62, PI. 4, fig. 14. (2) Melicerta , Risso, Crust. de Nice. — Lysmata , ejusdem, op. cit. errata. — Latreille, Desmarets , Roux, etc. CRUSTACÉS, TOME Il. an 386 HISTOIRE NATURELLE pates portent, de même que les pates-mächoires, une pe- tite lame cornée, fixée à leur article basilaire, et représen- tent le fouet, qui chez les Ecrevisses est situé de la même manière, mais acquiert des dimensions très-considérables. Les pates de la première paire sont de longueur médiocre , assez robustes, et se terminent par une petite main didac- tyle ; celles de la seconde paire sont également didactyles; mais elles sont filiformes et très-longues. Leur main est ru- dimentaire ; et leur carpe, extrêmement long, est divisé en une multitude de petits articles. Les pates des trois paires suivantes sont monodactyles, et conformées de la manière ordinaire , si ce n’est qu'on trouve à leur base un vestige de fouet. La disposition de l’abdomen est la même que chez les Palémons. Enfin les branchies sont au nombre de sept de chaque côté; les cinq dernières sont assez grandes, et sont fixées au thorax, au-dessus des cinq pates thoraciques ; mais les deux antérieures sont placées, lune sur l’autre, au-dessus de la pate - mâchoire externe, et sont réduites à un état rudimentaire. Un tubercule, situé à la base des pates- mâchoires de la deuxième et de la troisième paire, pour- rait bien être aussi un vestige de branchie. On ne sait rien de particulier sur les mœurs de ces Sali- coques , dont on ne connaît qu’une seule espèce. LYSMATE QUEUE SOYEUSE. — Z. seticaudata (1). (CP.25; fig. 102) Rostre naissant vers le milieu de la carapace, un peu infléchi vers le bout, n’atteignant pas l'extrémité du pédoncule des an- tennes internes, et armé de six dents en dessus et de deux en des- sous. Deux des filamens des antennes supérieures aussi longs que (1) Melicerta seticaudata et Lÿsmata seticaudata, Risso , Crust. de Nice , p. 110, PI. 2, fig. 1. — Desmarest, Consid. sur les Crus- tacés, p. 239. — Latr. Règne anim. t. IV, p. 98. — Roux, Crust. de la Méditer. PI. 37; et Mém. sur les Salicoques , p. 17. DES CRUSTACÉS, 387 le corps. Pates-mâchoires externes dépassant l'appendice lamel- leux des antennes externes, et à peu prés de la longueur des pates antérieures, dont la main est petite. Pates de la seconde paire à peu prés deux fois aussi longues que les précédentes , et habituel- lement reployées en deux; leur carpe extrêmement long. Lon- gueur, environ 2 pouces ; couleur, rouge-brun, rayé longitudina- lement de blanc. Habite la Méditerranée. ( C. M.) Genre PALEMON. — Palemon (1). Le genre Palémon a été établi par Fabricius pour rece- voir un assez grand nombre de Décapodes Macroures , re- marquables en général par la grandeur de leur rostre , et caractérisés par la conformation de leurs antennes et de leurs pates. Le corps de ces Crustacés est peu comprimé, et en géné- ra Jaondi en dessus. La carapace est de grandeur médiocre, et présente, vers son tiers antérieur, une crête médiane , qui est l’origine du rostre ; celui-ci s’avance au-dessus de la bese des yeux et des antennes, et présente presque toujours une longueur très - considérable; il est très-courbé en haut vers le bout, et fortement dentelé sur ses bords supérieur et inferieur. Les yeux sont gros et saillans, Les antennes internes s’insèrent au-dessus des externes ; le premier ar ticle de leur pédoncule est très-grand, déprimé, excavé à sa face supérieure pour loger les yeux, et armé en dehors d’une forte épine qui en occupe l'angle antérieur. Les deux articles pédonculaires suivans sont gros et cylindri- ques ; enfin les filets multi-articulés, qui terminent ces or- (1) Squilla , Baster. — Æstacus, Pennant , Sloane, etc. — Pale- mon, Fabricius, Suppl. Ent. Syst.—Bosc, Hist. des Crust.—Olivier, Encycl. méth. t. VIIL. — Latreille, Hist. des Crust. et des Ins. t. VI; Nouv. Dict. d'hist. nat. ; Règne anim, etc.— Lamarck, Hist. des anim. sans vert. — Leach, Mal. etc, — Desmarest , Consid. — Risso, — Roux, etc, 23. 388 HISTOIRE NATURELLE ganes, sont au nombre de trois, dont deux en général extrêmement longs, et un fort court et accolé par sa base à l’un des précédens. Les antennes externes s’insèrent au-dessous et un peu en dehors des antennes internes; le palpe lamelleux qui en recouvre la base est très-grand, ovalaire, arrondi et cilié au bout, et armé d’une épine vers l'extrémité de son bord externe. Les mandibules portent un petit appendice palpiforme cylindrique, et les pates-md- choires externes sont de longueur médiocre, grèles , et tan- tôt onguiculées au bout, tantôt terminées par un petit ap- pendice multi-articulé. Les pates de La première paire sont grêles, terminées par une petite main didactyle, et présentant près de leur base, du côté interne, une petite dilatation qui recouvre la bouche et agit à la manière des pates- mâächoires. Les pates de la seconde paire sont beaucoup plus longues et plus fortes ; elles se terminent également par une main didactyle bien formée, et ont le carpe entier et conformé de la manière ordinaire. Les pates des trois paires suivantes sont grèles et monodactyles ; leur longueur diminue progressivement , et on ne trouve à leur base aucun vestige de fouet ni de palpe. L’abdomen est très-grand, et se ré- trécit graduellement vers le bout ; sa face supérieure est régulièrement arquée, et il peut se redresser et s'étendre presque complétement sans devenir bossu, comme chez les Hippolytes. Le septième segment, qui forme la pièce médiane de la nageoire caudale, est triangulaire et moins Jong que les lames latérales ; en général, il est armé de quel- ques épines à son extrémité, et On remarque sur sa face su- périeure cinq petites épines, dont l’antérieure est située sur la ligne médiane, et les autres latéralement. Les lames laté- rales de la nageoire caudale sont très-grandes , ovalaires, et à peu près d'égale grandeur. Les fausses pates abdominales sont très-srandes ; celles de la première paire portent une grande lame ciliée, et une seconde beaucoup pus petite ; les autres sont pourvues de deux lames ciliées, à peu près de même grandeur, dont l’intérieure porte vers la base un petit appendice cylindrique. DES CRUSTACÉS. 389 Le système nerveux des Palémons présente une concen- tration plus grande que celui des Ecrevisses, car tous les ganglions thoraciques en sont rapprochés au point de se toucher presque (1). Enfin les branchies sont au nombre de huit de chaque côté du corps. Les Palémons sont fort recherchés à cause de la délicatesse de leur chair ; la plupart habitent les fonds sablonneux, voisins des côtes ; mais d’autres remontent l'embouchure des rivières. On en a trouvé sur nos côtes plnsieurs espèces, qui sont toutes comestibles, et qui sont connues sous les noms vulgaires de Crevettes, Salicoques, Bouquet, etc. ; par la cuisson elles deviennent rouges. Le nombre des espèces est très-considérable , et plusieurs de celles propres aux pays chauds atteignent une taille assez grande. $ r, Espèces ayant le bord antérieur de la carapace armé de cha- que côté de deux épines situées l'une au-dessus, l'autre au- dessous de l'insertion des antennes exlernes. 1. PALÉMON scie. — P, serratus (2). Rostre dépassant de beaucoup l'appendice lamelleux des an- tennes externes; très - relevé vers le bout, et bifide à son ex- trémité ; son bord supérieur lisse dans près de sa moitié antérieure, et armé, dans le reste de son étendue, de sept à huit dents; la crête, qui en occupe le bord inférieur, très-large à son extrémité postérieure, et armé de cinq à six dents. Le petit filet (1). Voyez t. I, p. 140. (2) Astacus serratus, Pennant, Brit. zool. t. IV, PL. 16, fig. 28.— Cancer squille, Herbst, t. II, p.55, PL. 27, fig. 1.— Palemon serra- tus , Fabricius , Suppl. Entom. syst. p. 604. — Bosc. Hist. nat. des Crust. t. IT, p. 105. — Latreille, Hist. des Crust. et des Ins. t. VI, p. 256; Encyel. PI. 294, fig. 3 (d'après Herbst).; Règne anim. de Cuvier, t. IV, pl. 98, etc.—Leach, Malacostr. Pod. Brit. D1:43; fig. 1-10.—Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 234, PL. 40, fig. 1. 390 HISTOIRE NATURELLE terminal des antennes supérieures très-court, n'atteignant pas l'extrémité du rostre quand il est dirigé en avant, ni le bord antérieur de la carapace lorsqu'il est dirigé en arrière. Pates- mâchoires externes ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes externes ; leur palpe très- court. Pates antérieures n'atteignant pas le bout de l'appendice lamelleux des antennes externes: celles de la seconde paire ne dépassant que de peu cette lame, et celles des troisdernieres paires, lorsqu'elles sont reployées en avant , ne la dépassant pas. Mains des deuxièmes pates à peine renflées ; leurs pinces à peu près de la longueur du carpe. Lon- gueur , 3 ou 4 pouces. Couleur grisâtre ; avec des rangées de petits points rouges et bruns, Habite nos côtes. (C. M.) 2. PaLÉmON souicze. — P, squilla (1). Espèce trés-voisine de la précédente, mais ayant le rostre Esaucoup moins long, ne dépassant pas l'appendice lamelleux des antennes externes, presque droit et denté jusqu'au haut ; sept à huit dents en dessus et trois ou quatre en dessous ; antennes supérieures comme dans le P. squille. Pates de la seconde paire un peu plus longues , et terminées par des pinces beaucoup plus courtes que la portion palmaire de la main; les pates suivantes comme chez le P. scie. Longueur, environ 20 lignes. Habite nos côtes. (C. M.) (1 Crevette? Belon, de la nat. des poissons, p. 364. —Caramot ou Squilla gibba? Rondelet, t. IL, p. 395. — Squilla fusca? Baster, Opus. subs. PI. 3, fig. 5. — Klein, Obs. sur les Crust. p. 86, fig. A. — Cancer squilla, Lin. Syst. nat. — C. squilla? Othon Fabricius, Fauna groëlandica, p.239. — Astacus squilla, Fabricius , Entom. syst. t. IT, p.485. — Palemon squilla, ejusdem , Supplém. Entom. syst. p. 403. — Bose. t. II, p. 105. — Latreille, Hist. des Crust. et des Ins. t VI, p. 257. — Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 98, etc. — Olivier, Encycl. méth. t. VIEIL, p. 662. — Lamorck , Hist. des anim. sans vert.t. V, p.207.—Leach, Malacostr. pod. Britan. PI. 43, fig. 11-13. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 235.— Roux, Salicoques, p. 15. — Guérin, Iconogr. du règ. anim.‘ Crust.!P1. 22. DES CRUSTACÉS. 391 Le petit Palémon, figuré par M. Savigny dans l'ouvrage sur l'Égypte (1), et rapporté par M. Audouin à l'espèce précédente, y ressemble en effet extrêmement; mais nous sommes porté à croire qu'il n'y appartient pas, car la disposition du palpe des pates- mâchoires, et quelques autres particularités de forme , nous pa- raissent l'en distinguer. Il existe aussi , dans les mers voisines de la Nouvelle-Zélande, un petit Palémon qui ressemble extrêmement au P. squille, dont il ne paraît différer que par ses pates de la seconde paire, beau- coup plus courtes. Dans la collection du Muséum , je l'ai désigné sous le nom de Palemon affinis; mais il n'est pas assez bien conservé pour que je puisse en donner une description com- plète. 3. PALÉMON VARIABLE. — P, varians (2). Suivant M. Leach, cette espèce se distingue de la précédente par son rostre trés-court , et armé de quatre à six dents en dessus, et seulement deux ou trois en dessous, et par sa taille, de moitié plus petite. Habite les côtes de l'Angleterre et de la France. 4. PALÉMON ANTENNAIRE. — À. anlennartus. Espèce très-voisine du P. squille, mais dont le petit filament des antennessupérieures est uni à l'un des longs filamens dans pres- que toute son étendue. Rostre droit , point bifide au bout, de la longueur de l’écaille des antennes externes, et armé de quatre à cinq dents en dessus et de trois en dessous, Longueur, environ 1 pouce. Habite la mer Adriatique. (C. M.) (1) Crustacés de l'Égypte, Pl 0, de (2) Leach, Malacost, PI. 43, fig. 14-16. — Desmarest , Consid. p. 135. LD HISTOIRE NATURELLE 9. PALEMON LONG-NEz. — P. longirostris. Cette espèce ressemble extrêmement au P. squille, mais s'en distingue facilement par ses pates beaucoup plus grêles et plus longues ; celles de la dernière paire, lorsqu'elles sont reployées en avant, dépassent de beaucoup l'extrémité de l’appendice lamel- leux des antennes externes. La forme de la main est également différente. Longueur, environ 2 pouces. Trouvé à l'embouchure de la Garonne, près de Bordeaux. (C. M.) Le PALËMON sAuTERELLE , dont Latreille (1) parle comme se pé- chant dans la Garonne , ‘nous paraît devoir se rapporter à l'espèce précédente ; mais nous hésitons à le considérer comme identique avec l'espèce désignée sous le même nom par Fabricius ; car ce dernier auteur dit expressément que le rostre est dentelé en des- sus et lisse en dessous , tandis que dans notre Palémon long-nez il existe des dentelures au bord inferieur du rostre, aussi bien qu'a son bord supérieur. 6. Pazémox DE LarReiLce. — P. Treillianus (3). Cette espèce est extrêmement voisine du P. scie, dont elle me paraît cependant devoir être distinguée. Le corps est plus grêle ; la crête tranchante, qui occupe le bord inférieur du rostre, des- cend bien moins bas entre la base des antennes internes, et le petit filament terminal de ces derniers organes est beaucoup plus long que leur portion pédonculaire. Les pates ont à peu pres les (1) Palemon locusta, Latreille, Hist. des Crust. et des Ins. t. VI, p: 256. (2) Astacus locusta , Fabricius, Ent. syst. t. Il, p. 486. — Cancer locusta, Lin.Syst. not.—C. Pennaceus? ejusd. musc. ad, tred. p. 85. —Palemon locusta, Fabricius, Suppl. p. 404. — Bosc, t. IT, p. 105. — Olivier, Encyel. t. VIII, p. 665. (3) Melicerta Treilliana, Risso, Crust. de Nice, p.111, PL. 3, fig. 6. —Palemon Treillianus, Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 235.— Risso , Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. VIIL, p. 61. — Roux, Crust. de la Méditer. PL. 30. DES CRUSTACÉS. 393 mêmes proportions que chez le P, scie, Longueur, environ 2 pouces. Habite la Méditerranée. (CG. M.) Je ne vois aucune raison suffisante pour séparer de l'espèce pré- cédente le Palémon décrit par MM. Risso et Roux, sous le nom de P. xiphias (1); les différences qui l'en distinguent ne paraissent consister que dans des variations de couleur. 11 paraît que le Palemon crenulatus de M. Risso (2) ne diffère pas de son P, xiphias (3)a 7+ PALÉMON DE Quoy. — P. Quoianus. Espèce trés-voisine du P. squille. Rostre droit, robuste, de la longueur de l’écaille des antennes externes, armé de six dents en dessus et de trois en dessous, et point bifide à l'extrémité, mais terminé par une seule pointe, à la base de laquelle sont placées, immédiatement au-dessus l’une de l'autre de la première dent de la rangée supérieure et celle de la rangée inférieure ; deux épines de chaque côté sur le bord antérieur de la carapace. Pates de la seconde paire courtes, cylindriques, grêles, et dépassant à peine l'appendice lamelleux des antennes; mains de la longueur du carpe, à peine renflées; pinces trés-courtes. Longueur, 1 pouce. Trouvé , sur les côtes de la Nouvelle-Zélande, par MM. Quoy et Gaimard. (C. M.) 8. PALEMON NAGEUR, — P. natator. Rostre de la longueur de l'appendice lamelleux des antennes ex- lernes, étroit vers sa base, mais très-large vers le haut, ayant à peu près la forme d'un fer de lance, et garni de onze à douze dents en dessus et à peine denté en dessous; deux épines de cha- (1) Palemon xiphias, Risso, Crust. de Nice, p. 102, et Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V, p. 6o. — Roux, Crust. de la Méditer. PI. 38. (2) Rüisso , Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V, p. 60. (3) Voyez Roux , Crust. de la Méditerr. Texte de la PI. 38. 394 HISTOIRE NATURELLE que côté de la carapace. Pates de la seconde paire de longueur me- diocre, tres-grêles vers la base, mais se rétrécissant vers le bout ; mains ovoïdes ; pinces grêles et droites jusque vers le bout. Der- nier segment de l'abdomen terminé par trois épines et deux gros poils assez longs. Trouvé dans l'océan Indien, sur du fucus natans. (C. M.) Le Palemor fucorum de Fabricius (1), qui se trouve aussi sur le Jucus natans , paraît être très-voisin de l'espèce précédente; mais s’en distingue par le nombre des dents du .rostre, dont le som- met , dit Fabricius , est armé de cinq dents. 9-+ PALEMON LoNGrROSTRE. — P. longirostris (2). Rostre extrémement long, dépassant l'appendice lamelleux des antennes externes d'environ la moitié de sa longueur styliforme , re- levé, surmonté à sa base d'une créte sexdentée, mais à peine dentelce . dans le reste de son bord supérieur; enfin armé en dessous de neuf ou dix dents. Pates de la deuxième paire longues et filiformes, si ce n'est vers le bout; mains renflées et ovoïdes; pinces gréles, longues et droites jusque vers le bout, qui est erochu ; dernier segment de l'abdomen pointu. Longueur, environ 3 pouces. Habite l'embouchure du Gange. (C. M.) fAa\ Le Palemon vulgaris (3) des côtes de l'Amérique septentrionale, appartient aussi à cette division, et paraît avoir la plus grande analogie avec le P, squille de nos mers ; la plupart des caractères que M. Say lui assigne sont également applicables à ce dernier. Mais quoique la description que cet auteur en donne soit très- longue, on n'y trouve pas de renseignemens sur la forme du ros- tre et la longueur des pates, qui auraient été nécessaires pour se (1) Fabricius, Suppl. Eutom. syst. p. 404. — Bosc, t. IT, p. 105. — Latreille, Hist. des Crust.t. VI, p. 257. — Olivier, Encycl. méth. t. VIII, p. 666. (2) Say, Crustacea of the United-States. Journ. of Sc. of the Acad. of Philadelphia, vol. V, p. 248. (3) Say, op. cit. p. 249. DES CRUSTACÉS. 309 former nne idée exacte de cette Salicoque. Le rostre est aign, de la longueur de la lame des antennes externes , cilié et armé de huit ou neuf dents en dessus, et de trois on quatre en dessous ; la main des pates antérieures est ovalaire , alongée et environ moitié aussi longue que le carpe, qui est un peu plus long que l'article précé- dent , et est armé d'une épine à son angle interne. Sa longueur est d'environ 15 lignes. Le Palémon tenuirostre, du même auteur, présente également deux épines de chaque côté, sur le bord antérieur de la carapace, et ressemble beaucoup à l'espèce précédente ; mais il a le rostre armé de onze ou douze dents en dessus, et de six ou sept en des- sous. Le carpe des pates antérieures sans épine , et à peine plus long que la main et les antennes très-grêles. Il se trouve sur les bords de Terre-Neuve. $ 2. Espèces ayant le bord antérieur de la carapace arme de cha que côté d'une seule épine. À. Une seconde épine situce en arrière de la précédente, à peu près sur la méme ligne horizontale. A. Bords préhensiles des pinces à peu près droits , et se touchant dans toute leur longueur. 10. PALEMON carcrx. — Palemon carcinus (1). Rostre très-long, dépassant de beaucoup les appendices lamel- leux des antennes externes, Jortement recourbe vers le haut dans sa moitié antérieure , et armé de douze ou quatorze dents sur son bord supérieur, et de onze ou douze sur son bord inférieur. Une dent très-forte au bord antérieur de la carapace, près de l’inser- tion des antennes externes, suivie d’une seconde dent moins grosse, (1) Palemon carcinus, Fabricius. — Astacus carcinus, Herbst, t. p. PL. 28, fig. 1. — Palemon carcinus, Olivier, Encyclop. t. VIIL, p. 659. — Bosc. Hist. nat. des Crust. t. II, p. 104. — Latreille, Hist. des Crust. ett. VI, p. 60. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 207. — Desmarest, Consid. p. 233. 396 HISTOIRE NATURELLE Le située un peu au-dessous de sa base. Pates-mâchoires externes très- courtes, dépassant à peine la portion pédonculaire des antennes externes. Pates de la première paire atteignant l'extrémité du rostre ; celles de la seconde paire, cylindriques, couvertes, chez le mâle , de petites épines courtes ; chez le mâle adulte, elles sont plus longues que le corps, et leur troisième article dépasse l’ap- pendice lamelleux des antennes externes ; carpe à peu prés de la longueur de la portion palmaire de la main. Pinces cylindriques un peu crochues au bout; le doigt immobile garni d'une petite crête cornée qui est reçue dans un sillon du doigt mobile, lequel est plus gros que le premier , et couvert d'un duvet brunätre très- serré. Pates des trois paires suivantes un peu rugueuses en des- sus; leur tarse court et presque triangulaire. Dernier segment de l'abdomen terminé par une pointeaiguë, à la base de la- quelle se trouve de chaque côté une épine rudimentaire. Taille quelquefois près d'un pied de long. Se trouve dans la mer des Indes et dans le Gange. (CG. M.) 11. PALEMON ORNE. — Palemon ornatus (1). Rostre presque droit, n'atteignant pas, ou du moins ne dépas- sant pas le bout de l'appendice lamelleux des antennes externes, et armé de huit à dix petites dents sur son bord supérieur, et de deux ou trois sur son bord inférieur. Pates de la seconde paire tres-longues, grêles, et comme chagrinées; carpe à peu prés de la longueur de la portion palmaire de la main ; pénces cylindriques, elun peu crochues au bout , et armées d'une dent sur le doigt mo- bile, et de deux près de la base du doigt immobile. Dans les jeunes individus, ces dents sont peu visibles; mais, par les progrès de () Olivier, Encyclop. t. VIII, p. 660. — Latreille, atlas de l'Encyclop. PI. 318, fig. 1. Je ne vois aucune raison pour distin- guer cette espèce du Palemon longimanus ( Suppl. p. 402. — Oliv. Op. cit. p. 661, etc.); mais n'ayant pas vu l'individu ainsi nommé par Fabricius, et ayant au contraire sous les yeux ceux qui ont servi à Olivier pour la description de son P. ornatus, j'ai préféré ce der- nier nom, dans la crainte d'embrouiller la synonymie. DES CRUSTACÉS. 397 l'âge, elles deviennent trés-fortes. Pates suivantes presque lisses , et ayant le tarse extrêmement court. Dernier segment de l’abdo- men obtus au bout , terminé par un bord semi-circulaire , armé de chaque côté d'une épine. Du reste, très-semblable à l'espèce précédente. Taille, à peu près 6 pouces. Se trouve à Amboine, à Waigou, et dans diverses autres parties de l'océan Indien. Le Parémon Lar, de Fabricius (1), ne me paraît être qu'une variété de l'espèce précédente ; il n’en différe que par la brièveté de son rostre, dont l'extrémité n'atteint pas le bout des appen- dices lamelleux des antennes externes. 12. PALËMoN rorcErs. — Palemon forceps. Corps trapu; rostre droit, de la grandeur de l'appendice lamellaire des antennes externes, et armé de huit à dix dents en dessus, et de cinq ou six en dessous; épines latérales de la carapace comme dans l'espèce précédente. Pates de la seconde paire assez longues, grêles, cylindriques, et armées de plusieurs rangées longitudi- nales de petites pointes; carpe à peu près de la longueur de la portion palmaire de la main ; pénces grosses, cylindriques, de la longueur de la portion palmaire de la main, et entourées d'un duvet serré, Pates suivantes courtes et presque entièrement lisses. Der- nier segment de l’'abdemen terminé par trois épines, dont la médiane assez forte. Longueur, environ 5 pouces. Habite Rio-Janeiro. (C. M.) 13. PALEMON DE LaMARRE. — P, Lamarrei. Rostre grand , dépassant de beaucoup l’appendice Jlamelleux des antennes externes ; relevé, armé en dessus de six ou sept dents qui en occupent les deux tiers postérieurs ; et en dessous de six ou sept petites dents. Pates de la deuxième paire filiformes dans toute (1) Supplém. Ent. Syst. p. -— Olivier, Encyclop. t. 8, p. 659. — Bosc. op. cit. t. II, p. 104. 308 HISTOIRE NATURELLE leur longueur ; main très-courte et à peine renflée; carpe environ si ; deux fois aussi long que la main. Dernier anneau de l'abdomen gréle , et terminé par trois épines. Longueur, environ 2 pouces. Trouvé sur les côtes du Bengale, par M. Lamarre- Picot. Le] ? (CG. M.) Le Palemon tranquebaricus de Fabricius (1) pourrait bien ne pas différer de l'espèce précédente ; mais n'a pas été décrit avec assez de détails pour que nous puissions l'assurer. Le Palémon , figuré par M. Savigny ( Crust. de l'Égyp., PL. 10, fig. 3), et désigné par M. Audouin sous le nom de Palemon Petitthouarsi, me paraît appartenir à cette division ; mais se dis- tingue des espèces précédentes par la forme des secondes pates, et surtout la brièveté de leur carpe. Le Palemon Beaupresii, Audouin , également figuré par M. Sa- vigny (op. cit. Crust., PI. 10, fig. 4), a beaucoup d’'analogie avec l'espèce précédente; mais s’en distingue par la forme des pinces, qui sont fortement dentelées, et par quelques autres ca- ractères. 14. PALEMON DE LA Jamaïque. — P. Jamaicensis (2). Corps trapu. Rositre court, ne dépassant pas le pédoncule des antennes internes, un peu aigu, et armé de dix à douze dents (1) Suppl. Ent. Syst. p. 260. — Bosc, t. II, p. 105. — Latreille, Hist. des Crust. et des Ins. t. V, p. 260. — Olivier, Encycl.t. VIIL, p- 662. (>) Seba Thes. t. III, Pl. 21, fig. 4. — Astacus Jfluviatilis. Sloan , Jamaica, 12 , tab. 245, fig. 2. — Camaron de agua dulce , Parra, Descripcion de differentes pieceas de l'Hist. natural, PL. 55, fig. 2. — C. astacus Jamaïcensis, Herbst, t. IL, Pl. 29, fi. 2. — P. carcinus , Latreille , atlas de lEucyclop. PL 92, fig. 2. — Pa- lemon Jamaicensis, Olivier, Encyclop, t. VIIL, p. — Lamarck, Hist. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 207. — Leach, Zool-Mé- nel, vol. 2, tab. 92. — Desmarest, Consid, p. 239. — Fabricius, confond cette espèce avec le P, Carcinus. DES CRUSTACÉS. 399 serrées en dessus, et de trois à quatre en dessous. Pates-md- choires externes très-longues, dépassant de beaucoup la portion pédonculaire des antennes externes, et atteignant presque au haut de l’écaille de ces organes, qui est plus courte que chez la plupart des Palémons. Pates de la deuxième paire assez longues, fortes, presque cylindriques, et finement granulées; mains un peu ren- flées ; pinces presque cylindriques, se joignant dans toute leur longueur , un peu infiéchies , et armées d'un bord corné, tran- chant, disposé en ciseaux comme chez le P. carcin, etc. ; chezles trés-gros individus les pates deviennent épineuses, et il se déve- loppe deux à trois grosses dents sur le bord préhensile des doigts. Les pates suivantes courtes et assez grosses. Dernier segment de l'abdomen assez large au bout, terminé par un bord semi-cireu- laire garni de poils, et de deux épines latérales. Longueur , 10 à 12 pouces. Habite les Antilles. (C. M.) A". Bords préhensiles des pinces eoncaves de façon à laisser entre elles un espace vide. 19. PALÉMON SPINIMANE. — P, spinimanus. Rostre presque droit, moins long que le pédoncule des an- tennes internes , et armé de treize ou quatorze petites dents en dessus et de trois on quatre en dessous. Pates de la seconde paire grosses, inégales et très-épineuses ; une rangée de grandes épines courbes et trés-rapprochées sur le bord supérieur de la main, et un grand nombre de longs poils flexibles sur sa face interne ; pinces courtes, grosses et arquées, de maniere à laisser entre elles un grand espace vide garni de poils. Longueur , environ 4 pouces. Habite les Antilles et les côtes du Brésil. (C. M.) “ 400 HISTOIRE NATURELLE 16. PALÉMON #iRTIMANE. — PP, hirlimanus (1). Rostre trés-court et très-grêle , presque droit , n’atteignant pas à beaucoup près l'extrémité du pédoncule des antennes internes, et armé de neuf ou dix dents en dessus, et de deux ou trois en dessous. Pates de la seconde paire grandes, renflées , très-inégales, et hérissées d'une multitude d'épines assez grosses; mains renflées, sans bord supérieur distinctet sans poil à leur surface interne; pinces grêles, dentées à leur base , et très-courbes, de manière à laisser entre elles un grand espace vide , qui dans la petite pate est rem- pli de longs poils. Longueur, environ 4 pouces. Habite les côtes de l'Ile-de-France, et peut-être l'Océan indien (G. M.) AA, Point de seconde épine située à la base ou en arrière de celle dont le bord antérieur de la carapace est armé de chaque côte. 17. PALÉMON DE Gauniomaun. — P. Gaudichaudii. Corps groset trapu. Aostre extrémement court, ne dépassant pas le premier article basilaire des antennes internes, incurvé et armé de sept à huit dents fort petites en dessus, et de deux ou trois en dessous , tout près de son extrémité. Une seule dent de chaque côté de la carapace. Appendice lamelleux des antennes externes très-court. Pates de la seconde paire renflées , tres-inégales, et hé- rissées de pointes courtes chez les petits individus, mais devenant après longues par les progrès de l’âge ; pinces grosses et aussi lon- gues que la portion palmaire de la main. Pates suivantes très- courtes. Dernier segment de l'abdomen trés-court, arrondi au bout, et sans épines notables. Longueur, 4 à pouces. Trouvé jau Chili, par M. Gaudichaud. (CG. M.) (1) Olivier, Encyclop.t. VIII, p. 633. — Latreille, otlas de l'Encyclop. PI. 318, fig. 2 (la grosse main est représentée à gauche, tandis que dans tous les individus du Muséum elle est à droite). — Lamarck , Hist. du anim. sans yertéb. t. V, p. 207. Er] DES CRUSTACÉS. got Fabricius mentionne deux Palémons de l'Inde qui me parais- sent être distincts des espèces précédentes, mais qui ne sont que très-imparfaitement connus, ce sont : Le PALÉMON BRÉVIMANE (1), qui est de taille médiocre et qui a le rostre recourbé en haut, comprimé , dentelé sur les deux bords, et plus long que l’écaille des antennes ; les pates filiformes, lisses, et un peu plus longues que les pates suivantes ; les pinces plus courtes que la main, et la carapace lisse et bidentelée de chaque côté antérieurement. Le Parëmon DE CoromANDEL (2), qui a le rostre et les pinces plus courts que chez le précédent , dont il n’est peut-être , dit Fabri- cius, qu'une simple variété. Le Cancer armiger de Herbst (3) ressemble beaucoup aux Palé- mons, mais est représenté avec les pates-mâchoires externes , grèles, pédiformes , de la longueur des pates antérieures. Enfin le Palemon parvus d'Olivier (4), le Palemor microramphos et le Palemon trisetaceus de M. Risso (5), sont de très-petites Sali- coques, dont les caractères n'ont pas été indiqués avec assez de détail pour que nous puissions décider si elles appartiennent à ce genre ou à quelqu'autre division. Le PaLEmoN saunaTRE d'Olivier (6), qui se voit dans la collection du Muséum , n'appartient certainement pas à ce genre ; mais il est (1) Palemon brevimanus , Fabricius, Suppl. p. 403. — Bosc, t. II, p- 104.—Latreille, Hist. des Crust. t. VE, p. 259.—Olivier, Encycl. méth. p. 661. (2) Palemon Coromandalinus, Fabricius, Suppl. p. 403. — Bosc, t. IE, p. 104. — Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. 259.—Olivier, loc. cit. (3) Krabben, etc. t. IE, p. 109, PI. 34, fig. 4.—Palemon armiger, Olivier, Encyel. t. VI, p.663. (4) Encycl.t. VI, p.666. — Olivier rapporte à cette espece le Squilla parva de Rondelet , Pois. t. II, chap. IX, p. 306. () Hist. nat. de l'Europe mér. t. V, p. 59 et Go. (6) Palemon flavescens , Olivier , Encyclop. méth. t, VIII, p.667. CRUSTACÉS, TOME Il. 26 402 HISTOIRE NATURELLE si mal conservé, qu'il me paraît impossible de déterminer avec quelque certitude la place qu'il doit occuper. Le Parémon PéLAGIQUE (1) de Bosc est aussi un Macroure , qui ne peut être conservé dans ce genre, et qui me paraît avoir été mal observé; Bosc dit que toutes ses pates sont garnies de petites pinces. Il a été trouvé dans la haute mer sur les fucus nageans. Le Crustacé fossile, désigné par M. Desmarest sous le nom de PALÉMOX sPINIPÈDE (2), nous parait devoir constituer le type d’un genre particulier, intermédiaire entre les Palé mons , les Pandales et les Sergestes ; le corps de cette Salico que.est comprimé latéralement, et l'abdomen paraît être un peu caréné comme chez les Penées ; la carapace se termine en avant par un grand rostre droit, comprimé et cultriforme. Les antennes supérieures sont pourvues de trois longs filets multi-articulés comme chez les Palémons, Les pates des deux ou trois dernières paires sont grêles, monodactyles, tandis?que celles des deux premières paires sont plus grosses et paraissent didactyles. Enfin les membres qui nous parais- sent ètre les pates-mächoires externes, présentent des di- mensions très-considérables, et sont convertis en organes de la locomotion comme chez les Sergestes ; de même que les quatre pates antérieures, ils sont garnis sur le bord in- férieur de longs poils spiniformes, et ils se terminent par un article aplati. Ce fossile curieux se trouve assez fréquemment (1) Palemon pelasgicus , Bosc. Hist. des Crust. €. IE, p. 105, PI. 14, fig. 2. 72) Locusia brachüs contractis, Walch et Knorr, Monum. du Dé- luge, t. I, PL. 15, fig. 1 ; PL. 13 bis, Kg. 15 PL 16, fig. 1 et 2. — Baier, Oryctographia norica, PI. 8, fig. 9. Palemon spinipes, Des- marest, Crust. fos, p. 134, PI. 13, fig. 4. x DES CRUSTACÉS. 403 dans le calcaire lithographique de Solenhofen et de Pap- penheim. Les /Zacrourites tipularius de Schlotheim (1) est uneSa licoque, voisine de l'espèce précédente ; mais qui en est bien distincte. Elle nous paraît devoir être rangée dans le même genre et présente, à un degré encore plus marqué , le caractère déjà si remarquable dans le fossile précédent, et qui consiste dans l'existence d’une paire de membres ambu- latoires , très-grands et monodactyles au devant des pates didactyles ; ces derniers sont de longueur médiocre, et au nombre de deux paires. Dans la figure donnée par Schlo theim , elles ne paraissent être suivies que de deux paires de pates monodactyles ; mais, dans un échantillon appartenant au Muséum, on voit qu'il yen a trois paires ; ces six pates pos térieures sont très-grèles et très-longues. La forme générale du corps est à peu près la même que dans l'espèce précédente ; mais le rostre est beaucoup plus court, et on distingue fort bien un appendice lamelleux situé au-dessus de la base des antennes externes ; les antennes internes ne paraissent être terminées que par deux filets. Enfin les membres antérieurs, que nous considérons comme les analogues des pates-mà- choires externes des Sergestes , Sont si grands que leur an- tépénultième article dépasse de beaucoup l'extrémité du ros- tre, ainsi que le pédoncule des antennes. TRIBU DES PENÉENS. Nous réunissons dans cette tribu les Salicoques, dont l'abdomen est en général extrêmement alongé, et dont les pates portent souvent à leur base un ap- pendice palpiforme plus ou moins développé. Le (1) Knorr, op. cit t. 1, PL. 13 C, fig, 2.— Schlotheim, Nachträge zur Petrefactenkunde, PI, 2, fig. 1, 26, 404 HISTOIRE NATURELLE rostre est-court ou presque nul , et les antennes infé- rieures , sinon celles des deux paires, presque tou- jours très-longues. La conformation des pates varie beaucoup, mais en général ces organes deviennent, pour la plupart , si grêles et si longues, qu’elles ne peuvent servir qu'à la nage , et quelquefois celles des dernières paires deviennent rudimentaires ou dispa- raissent. te) DES CRUSTACES. *3140V *ALSAOUIS *33H4ISVI *AMXHMI { *AMOHdOTA() { *ANAHANT *AINOADIS { ‘FINI { *AdONALS | \ "SOAUAr) CE * * “ojduuis 39 jano9-sax3 91750 ]‘9Suoye-sar) uawopqe spioq xnop sos ans { ‘ otwuridwuoo Ju9p 39 xnoppotuef ‘Suororsoy / -sory sdion | ‘sop{jorpip soned sororu -o1d xnop sop soyed sa *2101p9uu uowopqe {ourio}{3s 39 Suor-sa13 917504 ‘ snssop uo 1puoauie sdio) | ‘xnopouuer 30 sSuor sonbrovroyj sozed sop sodjed sory “221110 out onas oun ISSN -19 SOLE, xn9p aed soou -TU193 SO[EUTUOP -qe sozed sossne] Sort ‘apouur jurod euvd owuomburo t[ 9P 39 eu] -enb | op so -vd sop odavo 97 ‘apmonav-1quur aued owombur 39 owotiyenb ef op sazed sap odavo org *S011V] -UAUIIPNA no sjnu sonbroviog saed sop sodçed so tri tt sammu oned omombur ey op senbrovioy} soyed. rte tt" sonejuoutpnas onved omembuts tj op sonbrovioy} soyed le LE À: sor jurÂe DUVUIPIO SNAANTd amonSuoropoirred otuaimbuts ef 9p sanbrv:o3 soyed -so[{oepip soxted soiormoid £ sop soyed so 406 HISTOIRE NATURELLE Genre STÉNOPE. — Stenopus (1). Les Sténopes ressemblent aux Penées par l'existence de pinces didactyles aux pates des trois premières paires, mais en diffèrent par la forme générale de leur corps, et par le grand développement des pates de la troisieme paire. Leur corps (PI. 95, fig. 13) n’est pas comprimé latéralement, et leurs tégumens offrent peu de dureté. La carapace se ter- mine antérieurement par un petit rostre , et les Jeux sont courts et disposés de la manière ordinaire. Le pédoncule des antennes supérieures est grêle, et ne porte pas d’ap- pendice lamelleux , comme chez les Penées ; les filets termi- naux de ces organes sont longs et cylindriques, et au nombre de deux. Les antennes inférieures ne présentent rien de re- marquable. Les mandibules sont fortes, et garnies d’un palpe peu élargi, et semblable à celui des Palémons plutôt qu'a celui des Penées. Les pates-mdchoires externes sont grèles , alongées, et pourvues d’un palpe presque rudimen- taire. Les pates des trois premières paires sont didactyles , et augmentent progressivement de longueur; celles de la troisième paire sont beaucoup plus grosses que les autres, et très-épineuses. Les pates des deux dernières paires sont éga- lement très-longues , mais elles sont filiformes, et leurs deux derniers articles sont divisés en une multitude de petits an- neaux, disposition qui ne se voit ni chez les Penées ni chez les Sicyonies, et qui rappelle ce qu’on’remarque aux pates de la deuxième paire chez les Hippolytes, etc. Il est aussi à noter que les pates ne portent pas d’appendice lamellenx , comme chez les Penées. L’abdomen est de grandeur médio- cre , et ne présente rien de remarquable. (1) Cancer, Merbst. — Palemon, Olivier, Encycl. — Stenopus, Laireille, Règne anim. etc. — Desmarest. — Roux, etc. DES CRUSTACÉS. 407 STÉNOPE HISPIDE, — S. hispidus (1). (Planche 25, fig. 1.) Carapace et abdomen couverts de petits piquans et de quel- ques poils; rostre pointu, grêle, relevé, et ne dépassant pas l’arti- cle basilaire des antennes supérieures. Filets des antennes très- longs. Pates de la première paire moins longues que celles de la seconde paire, mais dépassant de beaucoup l’appendice lamel- leux des antennes inférieures ; lisses comme les secondes. Pates “de la troisième paire plus longues que le corps entier , garnies de plusieurs rangées longitudinales de dents pointues. Tarse des pates des deux dernières paires bifide. Lame médiane de la na- geoire caudale sillonnée au milieu, et garnie en dessus de deux rangées d'épines. Longueur , environ 2 pouces et demi. Habite l'Océan indien. Le Squilla groenlandica de Seba (2), appelé Cancer astacus lon- gipes (3) par Herbst, et rangé par Olivier dans ce genre Palémon, me paraît être un individu mutilé de l'espèce précédente. En effet, il ressemble exactement à un Sténope hispide, dont les deux grosses pates auraient été cassées ; accident qui arrive très-facilement. Latreille a désigné, sous le nom de Palemon? asper, l'une des figures de la Squilla groenlandica de Seba , reproduit dans Pat- las de l'Encyclopédie méthodique (4). Enfin c'est encore la même figure qui est reproduite par Latreille dans son Histoire naturelle des Crustacés et des Insectes, sous le nom de Crangon boréal: dans la PI. 53, fig, 3; et sous le nom de Penee boréal dans le texte (t. VI, p. 290). (1) Seba , Mus. t. IL, PI. 21, fig. 6 et 7 (individu mutilé). — Pa- lemon hispidus, Olivier, Encyclop. t. VIII, p. 666. — Stenopus hispidus, Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2. édit. t. IV, p.93. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p.227.—Roux, Salicoques, p. 25. — Edwards , Règne anim. de Cuvier, 3°. édit. Crust, PL. 50, fig. 2. (2) Thesaur, t. III, p. 54, PL. 21, fig. 6 et 7. (3) Krabben, t. II, p. go, -PI. 31, fig. 2 (d'après Seba, fix. . — Palemon longipes, Olivier, Encycl. t. VIE, p- 666, PL. 29, fig. 3 { d'après Seba ). (4) PL. 293, fig. 3, explication, p. 3. 408 HISTOIRE NATURELLE Le SrÉNOrE ÉPINEUx, Sfenopus spinosus de M. Risso (1) paraît différer de l'espèce précédente par l'absence d'une rangée mé- diane , d'épines sur la face externe de la main. Il habite la Méditerranée. Il paraît probable que c’est d’après un Crustacé voisin des Sténopes que M. Raffinesque a établi son genre Byzr- nus, caractérisé de la manière suivante : « Écailles de la base des antennes extérieures sans dents ; les deux paires de pates antérieures pincifères, mais très-courtes ; la troisième pinci- fère, chéliforme , très-grosse. » Il ajoute que son B. scaber est entierement couvert de tubercules aigus, a le rostre ser- reté en dessus et en dessous, bidenté latéralement, et plus court que les écailles des antennes, et a les doigts tridentés intérieurement (2). GENRE SICYONIE. — Siceyonia (3). Les Sicyonies sont très-voisins des Penées, auxquels ils ressemblent par la forme comprimée de leur corps, par la terminaison de leurs antennes antérieures, par la main di- dactyle qui termine les pates des trois premières paires, ete. ; mais elles s’en distinguent par la conformation des fausses pates natatoires, et par plusieurs autres caractères. Leur enveloppe tégumentaire est beaucoup plus dure que chez la plupart des Salicoques ; leur corps est un peu com- primé, et leur carapace est surmontée d’une crête médiane qui est dentelée, et qui se continue en avant par un rostre assez grand. On remarque aussi de chaque côté de la carapace, vers son tiers antérieur, une épine dirigée en (1) Russo, Hist. nat. de l'Europe mérid. t. V, p. 66, P1.3, fig. 8. (2) Précis de découvertes somiologiques. — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 216. (3) Palemon, Olivier. — Sicyonia , Edwards, Ann. des Sc. nat. t. XIX. — Latreille, Cours d'entomologie, p. 384. — Roux, Sa- licoques, p. 21. DES CRUSTACÉS. 409 avant. Les yeux sont gros, cylindriques et à découvert. Les antennes supérieures sont très-courtes; leur pédoneule est gros, et ne présente pas, comme chez les Penées, un appendice lamelieux recourbé au-dessus des yeux; leurs filets terminaux, au nombre de deux, sont extrêmement courts. Les antennes externes s’insèrent au-dessous des pré- cédentes, et n'offrent rien de particulier. Les pates-md- choires des deux dernières paires sont conformées à peu près de même que chez les Penées , si ce n’est qu’elles sont dépourvues de palpes. Les pates des trois premières paires sont terminées par une petite main didactyle, et s’alongent d'avant en arrière comme dans le genre précédent ; celles des deux dernières paires sont monodactyles , et les dernières sont beaucoup plus longues que les avant-dernières. Aucun de ces organes n'est multi-articulé comme chez les Sté- nopes, mi pourvu d’un appendice flabelliforme ou d’un palpe , comme chez les Penées. L’abdomen est carené en dessus, et présente divers sillons qui le font paraître comme s’il était sculpté ; il porte en dessous cinq paires de fausses pates, qui ne sont pourvues chacune que d’une seule lame natatoire ; la lame médiane de la nageoire caudale est poin- tue et sillonnée en dessus. Enfin les branchies ne sont qu'au nombre de onze de chaque côté. 1. SICYONIE SGULPTÉE. — #9, scuplta (1). Rostre de la longueur du pédoncule des antennes supérieures ; six grosses dentssituées tant sur son bord supérieur, que sur la crête dorsale de la carapace ; une seule dentelure en dessous, près de la pointe du rostre; filament terminal des antennes inférieures gréle et cylindrique. Pates-mâchoires externes, médiocres. Longueur, environ 2 pouces. Habite la Méditerranée. (C. M.) (1) Cancer carinatus ? Oliv. Zool. Adriat. PL 3, fig. 2. — Sicyo- nia sculpta, Edw. Ann. des sciences naturelles , 1"e. série, t. XIX, p. 339, PL. o, fig. 1-8. 410 HISTOIRE NATURELLE Le Cancer pulchellus de Herbst (1) ressemble beaucoup à l’es- pèce précédente, et pourrait bien s’y rapporter. : 2. SICYONIE cARÈNEE. — S$. carinata (2). Rostre moins long que le premier article des antennes supé- rieures; deux petites dents sur son bord supérieur, près de son extrémité; et deux autres plus fortes sur la crête dorsale. Tige terminale des antennes externes trés-grosse et aplatie. Pates- mâchoires externes très-grandes. Longueur, environ 3 pouces. Habite Rio-Janeiro. 3. SICYONIE LANCIFÈRE. — S. ilancifer (3). Cette espèce ne nous est connue que par la description et la figure qu'en a données Olivier, mais nous paraît différer des deux espèces précédentes par le nombre de dentelures de la carène dorsale de la carapace. On en compte cinq ou six en arrière du niveau de l’origine des yeux, tandis que chez les précédentes il n'en existe que deux ou trois. Le Crustacé fossile, désigné par Schlotheim sous le nom de Macrourites fuciformis (4), nous paraît être intermé- diaire entre les Sicyonies, les Palémons et les Hippolytes, mais devoir prendre place dans la tribu des Penéens. La carapace est très-courte, et surmontée d’une crête médiane dentelée qui en occupe toute la longueur, et qui se termine antérieurement par un petit rostre infléchi et dentelé en dessus. L’abdomen paraît être également caréné en dessus : enfin, les pates des trois premières paires sont didactyles ; mais celles de la première et de la troisième paire sont grêles, (1) Krabben, t. II, p. 175, PI. 43, fig. 3. (2) Palemon carinatus, Olivier, Encyclop. t. VIII, p. 667. — Sicyoniacarinata, Edwards, Annales des scien. nat. 1". série, t. XIX, p. 344, PL. 9. fig. 44. (3) Palemon lncièrs ur lois t. VE, p. 664, PI. HA 2 (4) Petrefactenkunde, PI. 2, fig. 2. DES CRUSTACÉS. Ai tandis que celles de la seconde paire sont très-grosses , quoi- que de longueur médiocre. Il devra probablement former le type d’un genre particulier. Genre PENÉE. — Penœus (1). Les Penées sont remarquables par la forme comprimée de leur corps (2), par la brièveté de leurs antennes internes, et par la conformation de leurs pates. Leur carapace est garnie en dessus d’une crête médiane plus ou moins longue, qui se continue en avant avec un rostre à peu près droit, lamelleux et dentelé ; on y remarque de chaque côté, près de l'insertion des antennes supé- rieurés, une grosse dent et un sillon longitudinal, courbe, qui circonscrit latéralement la région stomacale, et donne naissance, vers son milieu, à un autre sillon oblique qui descend le long de la partie antérieure de la région stomacale ; presque toujours il existe aussi une épine au point de jonc- tion du sillon stomacal et du sillon de la région branchiale, et quelquefois on voit une petite crête entre le premier de ces sillons et la crête basilaire du rostre. Les yeux sont gros et arrondis Le premier article des antennes supérieures est très-grand et excavé en dessus, de manière à former une ca- vité qui loge les yeux ; son bord externe est armé d’une dent, et son bord interne porte un petit appendice lamelleux et cilié qui se recourbe en haut et en dehors (3). Les deux derniers articles du pédoncule sont cylindriques et très-courts ; enfin ces organes se terminent par des filamens dont la longueur varie. Les antennes externes ne présentent rien de remar- (1) Squilla, Rondelet. — Astacus, Seba, — Cancer, Forskael, Herbst, Linné.—Penœus, Fabricius, Suppl. Ent. syst. — Bose, t. IT. — Palemon, Olivier, Encycl. méth. — Penœus, Latreille, Lamarck, Leach, Desmarest, Roux, etc. (2) Voyez PL. 25, fig. x. GEL 25 er 412 HISTOIRE NATURELLE quable. Les mandibules sont pourvues d’un palpe lamel- leux très-large (1). Les pates-mächoires des deux dernières paires portent un palpe foliacé très-long et multi-articulé , et sont pourvues aussi d’un appendice flabelliforme qui re- monte entre les branchies (2); les pates-mâchoires externes sont longues, grêles et pédiformes. Les pates thoraciques des quatre premières paires sont également pourvues d’un fouet qui remonte dans Ja cavité branchiale comme chez les Écrevisses, et à la base de toutes les pates on trouve un petit appendice lamelleux, analogue au palpe des pates- mâchoires (3); mode de conformation qui rappelle celui propre à la plupart des Stomapodes. Les pates des trois premières paires sont terminées par une petite main didac- tyle, et augmentent progressivement de longueur d'avant en arrière. Les pates des deux dernières paires sont mo- nodactyles et de longueur médiocre. L’abdomen est ex- trêmement grand et très-comprimé; sa moitié postérieure est surmontée d’une crête médiane plus ou moins marquée. Les fausses pates sont plus encaissées par les lames latérales de l’abdomen , et se terminent par deux lames ciliées d’iné- gale grandeur. La nageoire caudale est grande, sa lame médiane est triangulaire, et creusée en dessous d’un sillon médian. Enfin les branchies sont disposées en faisceaux comme chez le Homard ; elles sont au nombre de dix-huit de chaque côté , et entre chaque faisceau se trouve l’appendice flabelliforme de la pate située au-dessous. (21435005; (2) PL 25, fig. 4 et 5. (3) PL 25, fig. 6. DES CRUSTACÉS. 413 $ 1. Espèces ayant les antennes terminées par des filets très-courts. *X Un sillon médian s'étendant de la base du rostre au bord postérieur de la carapace. 1. PENÉE caramote. — P, caramote (1). (Planche 25, fig. 1.) Rostre moins long que le pédoncule des antennes supérieures, un peu recourbé en haut, armé en dessus d’une douzaine de dents assez fortes, en dessous d’uneseule située un peu au devant des yeux, enfin garnie de chaque côté d'une crête qui se continue en arrière jusque vers le bord postérieur de la carapace, et forme ainsi de cha- que côté de la crête médiane un sillon longitudinal très-profond ; un troisième sillon moins large, mais plus élevé, sépare ces deux sillons dans la moitié postérieure de la carapace, et fait suite à la base du rostre. Une dent très-forte sur le bord antérieur de la carapace au-dessus de l'insertion des antennes, une seconde beaucoup plus petite entre celle-ci et le rostre, et une troisième en arrière du sillon latéral situé à la base de la première. Yeux très-gros et très-courts. Filets terminaux des antennes supérieures extrêmement petits, moins longs que les deux derniers articles du pédoncule. Base des pates des trois premières paires armée de fortes épines. Lame médiane de la nageoire caudale armée à son extrémité de trois épines dont la médiane est la plus forte. Lon- gueur , environ 7 pouces. Habite la Méditerranée. (C. M.) Le PENÉE À TROIS siLons , Penœus trisulcatus de Leach (2) ne (1) Caramote , Rondelet, Poissons, t. II, p. 394, PI. 25, fig. 1. — Cancer kerathurus, Forskael , Descrip. anim. quæ initinere observ. p-95.—Palemon sulcatus, Olivier, Encycl. t. VITE, p. 661.— Penœus sulcatus, Lamarck, Hist.des anim. sans vert. t. V, p. 206.—Latreille, Encycl.t. X, p. 51, et Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 92. — Alpheus caramote, Risso, Crust. de Nice, p.90.—Penœus caramote, Desm. Consid. sur les Crust. p. 225. — Risso, Hist. nat. de l'Eur. t. V,p.57.-—Edwards, Règ. anim. de Cuv. atlas Crust. PI. 50, fig. x. (2) Malacostr. Pod. Pritan. PI. 42. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 225, PI. 39, fig. 3. 414 HISTOIRE NATURELLE paraît différer que fort peu de l'espèce précédente, dont il pour- rait bien être une simple variété. Voici , du reste, les seuls carac- tères qui y sont assignés : « Carapace marquée de trois sillons en arrière, les deux qui bordent la carène du rostre, et celn; qui est placé dans la bifurcation supérieure; crête supérieure du rostre multidentelée, l’inféricure bidentelée ; sa pointe assez aiguë , comprimée et dirigée en bas. » Trouvé sur les côtes d'Angleterre. 2. PENÉE CANNELE. — P. canaliculatus (x). Espèce extrêmement voisine du P. caramote, mais qui s’en distingue par son rostre, moins élevé vers la base et plus cilié sur le bord supérieur , par l'absence d'épines à la base des pates de la troisième paire, et à l'extrémité de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, environ 5 pouces. Trouvée aux îles Célébes et à l'Ile-de-France , par MM. Quoy et Gaimard. (C. M.). Le PEnÉE BrasiLiEN (2) de Latreille ne paraît différer que fort peu de cette espèce, mais s’en distingue par l'existence de trois dents sux le bord inférieur du rostre. X%x Point de sillon médian entre la base du rostre et le bord pos- térieur de la carapace. 3. PENÉE SÉTIFERE, — P. seliferus (3). Rostre de la longueur de la lame des antennes externes , droit, styliforme au bout , armé de deux épines en dessous et de neuf (1) Olivier, Encyclop. méth. p. 660. (2) Penecus brasiliensis , Latreille, Nouv. dict. d’hist. nat. XXV, p: 154. (3) Astacus fluviatilis americanus, Seba. — Thesaur, t. III, PI. 17, fig. 2. — Cancer setiferus, Linné, Syst. nat.— Cancer gemarellus'seti- ferus, Herbst, t. II, p: 106, PI. 34, fig. 3. — Z’alemon setiferus, Ol- vier, Encyclop. t. VIIT, p. 660, PI. 291 (d'aprés la figure de Seba). —Penœus fluviatilis, Say. — Journ. of the Acad. of Philadelphia , vol. 1, p. 236 DES CRUSTACÉS. 415 à dix dents en dessus, se continuant en arrière avec une crête mince, qui occupe la moilié postérieure de la carapace, et garni sur les côtés d'une petite crête qui ne se prolonge pas au delà de la région stomacale. Point de petite dent au-dessus de Ja base des yeux, qui sont très-gros , et portés sur des pédoncules assez longs. (Dépassant de toute la longueur de la cornée le bord latéral de la lame des antennes externes lorsqu'ils sont dirigés en dehors.) Fi- lets lamelleux des antennes supérieurs ayant environ la moitié de la longueur du pédoncule qui les porte. Filet multi-articulé des antennes externes excessivement long. Point d'épines à l’extré- mité de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, envi- ron 7 pouces. Se trouve souvent en nombres trés-considérables à l'embou- chure des fleuves de la Floride. (C. M.) Le Penœus Orbignyanus de Latreille (1) ne me paraît pas dif- férer spécifiquement du sétifer. 4. PENÉE MonocEros. — P. monoceros (2). Rostre droit, un peu relevé, cilié en dessous, et armé en dessus de neuf à dix petites dents, dont la dernière se trouve sur le mi- lieu de la région stomacale; crête rostrale à peine marquée; yeux courts et gros. Filets terminaux des antennes supérieures extré- mement courts (moins longs que les deux derniers articles du pédoncule). Pates courtes , point d’épines sur les bords de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur , environ 3 pouces. Habite les côtes de l'Inde. (C. M.). 5. PENXE INDIEN. — P. indicus. Postre droit, dépassant le pédoncule des antennes supérieures, styliforme vers le bout, et sarmonté en arrière d’une crête qui se (1) Nouveau dict. d'histoire naturelle, t. XXV , p. 154. — Des- marest, Consid. sur les Crust. p. 225. (2) Penœus monoceros, Fabricius, Suppl. Ent. sys. p 409. — La- treille, Hist. des Crust. et des Ins.t. VI, p. 249. 416 HISTOIRE NATURELLE continue jusque vers le tiers postérieur de la carapace : huit ou neuf dents sur son bord supérieur et quatre ou cinq en dessous, Filets terminaux des antennes supérieures gréles et un peu plus longs que le pédoncule de ces organes. Mains plus gréles et pinces plus longues , mais du reste très-semblable au P. sétifére. Longueur, environ 6 pouces. Habite les côtes de Coromandel. (C. M.). Le Palemon longicorne d'Olivier (1) est un Penée ‘appartenant à cette division , et qui paraît être trés-voisin de l'espèce précé- dente ; mais qui ne nous est connu que par une description très- incompleète. 6. PENÉE MONODON. — P. monodon (2). Espèce extrêmement voisine de la précédente, mais dont le le rostre ne présente en dessous que trois dents, et dont les filets des antennes supérieures sont beaucoup plus courts. Suivant Fabri- cius elle serait de très-grande taille, mais tous les individus que j'ai vus n'avaient pas plus de 3 pouces de long. Habite les côtes de l’Inde. (C. M.) 7. PENKE voisin. — P. affinis. Cette espèce ne diffère que fort peu du P. indien, dont elle sé distingue cependant facilement par l'absence de dents sur le bord inférieur du rostre , la brièveté des yeux (qui reployés en dehors dépassent à peine le bord extérieur de la lame des antennes externes) , et la forme du dernier article des pates postérieures, qui est extrêmement grêle, et pas sensiblement aplati. Longueur , 5 pouces. Habite la côte de Malabar. {C. M.) (1) Palemon longicornis, Olivier, Encycl, méth. t. X, p. 662. (2) Fabricius, Suppl. Entom. syst. p. 408. — Latreille, Hist. des anim. et des Ins. t. VI, p. 249.— Lamarck, Hist des anim. sans vert. t. V,p. 205.— Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 225. DES CRUSTACÉS. 417 8. PÉNÉE BRÉVICORNE. — P, brepicornis. Rostre trés-court, ne dépassant pas les yeux, lamelleux, tfrès- élevé près de sa base, aigu , armé en dessus de six dents, et ter- miné en dessous par un bord droit. Point de crête médiane sur la partie postérieure de la carapace. Sillons des régions branchiales à peine marqués. Filets terminaux des antennes supérieures grêles, et à {peu près de la longueur du pédoncule. Longueur, environ 3 pouces. Habite les côtes de l'Inde, (C. M. ) Le Penœus planicornis de Fabricius (1) appartient aussi à cette division , et paraît se rapprocher beaucoup du P. affinis, Penée voisin décrit ci-dessus; il est caractérisé par ses antennes supé- rieures, courtes et comprimées, par son rostre court et dentelé en dessus, et par ses pates qui sont toutes filiformes. $ 2. Espèces ayant les antennes supérieures terminées par des Jilets plus longs que la carapace. 9. PENÉE MEMBRANEUX. — P. membranaceus (1). Carapace légèrement carence dans tonte sa longueur ; rostre un peu relevé , lamelleux, très-court (ne dépassant pas les yeux), armé en dessus de cinq ou six dents assez grosses , et cilié en des- sous. Yeux gros et courts. Filets terminaux des antennes supé- rieures beaucoup plus longs que la carapace; l'un grêle et cylindrique, l’autre gros , aplati et cilié en dedans. Antennes ex- ternes médiocres. Pates courtes; celles de la troisième paire ne dépassant qu'a peine le pédoncule des antennes supérieures. Lame (1) Supplém. Éntom. syst. p. 409. (2) Risso, Crust. de Nice, p. 98, et Hist, nat. de l'Europe mér. t. V, p.68. CRUSTACÉS, TOME II. 27 418 : HISTOIRE NATURELLE médiane de la nageoire caudale alongée et armée d'une paire d'épines latérales près de sa pointe. Longueur, environ 5 pouces. Habite la Méditerranée. (C. M.) 10. PENÉE GRASSICORNE. — P. crassicornis. Espèce trés-voisine du P. membraneux, mais dont le rostre est droit et armé en dessus de dix à douze dents très-petites, dont les pates sont extrêmement longues ( celles de la troisième paire dé- passant le pédoncule des antennes supérieures, dans une longueur égale à celle de ce pédoncule ), et dont la lame médiane de la nageoire caudale n’est pas épineuse sur les côtés. Longueur, en- viron 3 pouces. Fabite les côtes de l'Inde. (C. M.) 11. PENÉE sTyLiréRE. — P. styliferus. Rostre styliforme , long, dépassant notablement le pédoncule des antennes supérieures, relevé vers le haut , et armé en dessus de six ou sept petites dents qui en occupent la moitié postérieure ; ni dents ni cils sur son bord inférieur. Enfin une petite crête médiane qui s'étend de sa base vers la partie supérieure de la ca- rapace. Yeux gros et courts ; filets terminaux des antennes supé- rieures grêles, cylindriques, à peu près de même grosseur, et un peu plus longs que la carapace (le rostre non compris). Pates gréles et de longueur médiocre; celles de la troisième paire ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes externes, et beaucoup moins longues que celles de la cinquième paire. Lame médiane de la nageoire caudale alongée et armée de quelques épines très-petites sur ses bords latéraux. Longueur , environ 4 pouces. Habite les environs de Bombay. (C. M.) Le PEenée roracé de M. Risso (1) paraît être une espèce bien distincte de toutes les précédentes, à en juger d'aprés la figure (1) Penœus foliaceus, Hist. natur. de l'Europe mér. t. V, p. 69, Pl'27 4e00, DES CRUSTACÉS. 419 qu'il en a donnée. Cette Salicoque aurait le rostre plus long que le thorax, multidenté en dessus et lisse en dessous ; les antennes in- ternes terminées par un filet tres-long , et un second rudimen-: taire ; le palpe des pates-mâchoires externes en forme de plume et excessivement long , et la lame médiane de la nageoire caudale fortement dentée dans toute la longueur de ses bords latéraux ; mais de nouvelles observations nous paraissent nécessaires pour fixer l'opinion des zoologistes relativement à cette espèce, qui, suivant M. Risso, habite les côtes de Nice. Le PENÉE rREs-PoNCrUE de Bosc (1) a été trop mal observé pour mériter de fixer l'attention ; c'est probablement quelque espèce de Palémon. Le PEn£e mars de M. Risso (2) me paraît avoir été mal observé ; cet auteur y assigne pour caractère : un cartilage en forme de crête charnue , d'un bleu céleste fixé au sommet , d'un rostre pe- tit et bidentelé; disposition qui semble devoir être attribuée plutôt à quelque circonstance accidentelle qu'a la conformation normale de l'animal. Le PEN&£E EN cRÈTE, que M. Risso (3) décrit dans son dernier ou- vrage comme une espèce nouvelle, est évidemment le même ani- mal auquel il avait donné précédemment le nom de Penée mars. 11 nous paraît difficile de se former une idée exacte du PENSE AUX LONGUES ANTENNES du même auteur (4), soit par la description qu'il en donne, soit par la figure bizarre qui s'y rapporte; d'après celle-ci, le palpe des pates-mâchoires externes serait plus long que (1) Penœus punctatissimus, Bosc , Hist. des Crust. t. Il, p. 109, PL. 14, fig. 3. — Latreille, Hist. nat. des Crust. et des Ius.t. VI, p- 247, PL. 54, fig. 1 (d’après Bosc). (2) Penœus mars, Risso, Crust. de Nice, p. 97, PL 2, fig. 5. — Desmarest, Consid. p. 229. (3) Penœus cristatus , Risso, Hist. nat de l'Europe mérid. t. V, p: 67- (4) Penœus antennarius, Pisso, Crust. de Nice, p. 96, PI. 2, fig. 6, et Hist. nat, de l'Europe mérid. t. V, p. 65. — Desmarest, Consid: sur les Crust, p, 226. — Roux, Salicoques, p. 21. 2r, { 420 HISTOIRE NATURELLE ie thorax, el les lames externes des appendices latéraux de la na- geoire caudale seraient à peu prés trois fois aussi longues que les lames internes. Le genre MerrcerTus , de Raffinesque (1), paraît différer peu de celui des Penées ; il y assigne les caractères sui- vans : Tête rostrée ; antennes intérieures très-courtes ; les ex- ternes très-longues , simples, avec l’écaille de leur base lisse. Les trois premières paires de pates didactyles, l’antérieure étant la plus longue. Le Mélicertus tigrinus, qu’il cite comme type de ce genre , est glabre, a le rostre court, dentelé en dessus, non dentelé en dessous, et la queue comprimée et carénée en dessus (2). Genre EUPHÈME. — Æuphema. Dans ce nouveau genre les pates paraissent , comme chez les Mysis, complétement bifides par leffet de l’alongement considérable du palpe lamelleux, dont tous ces organes sont pourvus à leur base. La forme générale du corps se rapproche beaucoup de celle des Hippolytes. La carapace se termine antérieurement par un rostre très-long, et labdomen est coudé vers le milieu; son second anneau se prolongeant postérieurement en une longue épine , qui se dirige horizon- talement en arrière, comme le fait le rostre en avant. Les Jeux sont gros et courts. La disposition des antennes ne présente rien de remarquable ; celles de la première paire ont, comme de coutume, leur premier article excavé en (1) Précis de découvertes somiologiques. — Desmarest, Consid. sur les Crustacés, p. 215. (2) Voyez Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 21. DES CRUSTACÉS. A2 dessus pour loger les yeux , et elles se terminent par deux filets multi-articulés. Les antennes de la seconde paire s’in- sérent au-dessous des précédentes. Les mandibules sont courtes, grosses, peu dentelées et pourvues d’une tige palpi- forme, courte, large et bi-articulée. L’appendice valvulaire des mâchoires de la seconde paire est ovalaire , et ne se pro- longe que très-peu en arrière. Les pates-mâchoires des deux dernières paires sout médiocres, pédiformes, et pourvues d’un palpe lamelleux, presque aussi long que leur tige interne; elles portent aussi à leur base un appendice qui représente le fouet, mais qui est membraneux et vésiculeux, à peu près comme chez les amphipodes. Les pates thoraciques des trois premières paires sont terminées par une petite main impar- faitement didactyle; et celles des deux dernières paires sont monodactyles et fortement ciliées, de manière à être plutôt natatoires qu'ambulatoires ; toutes portent à leur base un petit fouet très-court, aussi bien qu’un palpe lamelleux. Les appendices des cinq premiers anneaux de l’abdomen sont composés d’un pédoncule cylindrique et de deux articles ter- minaux , comme chez les Salicoques ordinaires ; seulement les lames ne sont pas ciliées. La nagcoire caudale ne pré- sente rien de remarquable. Enfin les branchies sont la- melleuses et fixées sur plusieurs rangs de chaque côté du thorax. Cette division générique ne comprend encore qu’une seule espèce. EUPRÈME ARMÉE. — Æ. armata. Rostre de la longueur de la carapace, horizontal, armé d'une dent à sa base , et légèrement denticulé le long de son bord supé- rieur ; une petite épine de chaque côté sur le bord antérieur de la carapace. Antennes internes moins longues que le rostre. Pates de la première paire les plus courtes. Épine dorsale du second anneau abdominal longue et acérée ( dépassant l'anneau suivant ); une épine très-petite sur le milieu du bord postérieur de chacun des quatre segmens suivans. Lame médiane de la na- 422 HISTOIRE NATURELLE geoire caudale étroite, pointue , et terminée par deux petites épines; lames latérales étroites et ciliées. Longueur, environ 8 lignes. Trouvé en mer, dans l'océan Atlantique austral, par M. Rey- naud. Genre ÉPHYRE. — Zphyra (1). La petite division générique, établie par M. Roux sous le nom d'Ephyre, n’est encore que très - imparfaitement connue, mais paraît devoir prendre place entre les Penées et les Oplophores. M. Roux nous apprend que ses Ép hyres ont le corps comprimé latéralement ; la carapace lisse, labdo- men caréné et le rostre denté ; les pates-mâchoires sont très- alongées et les pates thoraciques portent à leur base un appendice palpiforme ; mais ne paraissent pas avoir de point comme dans le genre suivant ; les pates des deux premières paires sont petites, plus courtes que les suivantes , et didac- tyles ; enfin les carpes sont simples. M. Roux ne donne pas d'autres détails sur leur organisation , et rapporte à ce nou- veau genre deux Salicoques déjà décrits par M. Risso comme étant des Pandales, savoir : 1. ÉPHYRE PÉLAGIQUE. — Æ, pelagica (1). M. Risso décrit cette espèce de la manière suivante : « Corps arqué, comprimé , d'un rouge corail vif; son corselet est alongé, orné sur les côtés d'une suture courbe, avec quatre aïguillons et un rostre cannelé, quinquedenté en dessus, bidenté et cilié en dessous. L'æil est grand , bleu noirâtre ; les antennes intérieures longues , placées sur un pédicule tri-articulé , les pièces latérales striées , avec un aiguillon. Les pieds-mâchoires triangulaires ; les (1) Roux, Mémoire sur les Salicoques, p. 24. (1) Pandalus pelagicus, Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t: V; p- 79, PL. 2, fig. 5. — Æphyra pelagica , Roux, Salicoques, ORELT € DES CRUSTACÉS. 423 deux premières paires de pates courtes, minces ; les autres un peu plus larges ; l'abdomen à six segmens comprimés , terminé par des écailles caudales ovales, oblongues , ciliées ; la plaque du milieu courte, solide, bombée et aiguë. » Habite les grandes profondeurs de la Méditerranée. 2. ÉPHYRE POINTILLE. — Æ, punctulata (1). Rostre arme de six dents en dessus et d’une en dessous, et tra- versé à sa base par un sillon profond ; antennes supérieures trés- courtes. Pates de la seconde paire plus courtes que celles de la première ; abdomen très-long ; lame médiane de la nageoire cau- dale munie de sept pointes à son extrémité. Longueur , environ 4 pouces ; couleur, blane livide , avee des points rouges-bruns, disposés par lignes transversales. Habite la Méditerranée. # GENRE OPLOPHORE. — Oplophorus. Le Crustacé d’après lequel j'ai établi cette nouvelle divi- sion générique ressemble beaucoup aux Ephyres et aux Pasi- phées par les points les plus importans de sa structure , mais a un facies tout-à-fait différent (2). Le corps n’est pas compri- mé. La carapace se termine par un rostre styliforme très-long, et dentelé sur ses deux bords. Le pédoneule des antennes su- périeures est très-court, et l’un des filets terminaux est très- gros et pyriforme à sa base, mais devient bientôt grèle et cylindrique comme lautre. L’appendice lamelleux des æn- tennes externes diffère beaucoup de celui de toutes les autres Salicoques ; il est grand, se rétrécit graduellement depuis sa base, se termine par une pointe très-aiguëé, et présente une série d’épines sur son bord externe. Les pates- Q) Pandalus punctulatus, Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t. V, p. 8a, PL. 2, fig. 5. — Roux, op. et. (2) PL 25 bis, fig. 424 HISTOIRE NATURELLE méâchoires externes sont courtes, et portent en dehors un palpe lamelleux extrêmement large. Les pates des deux premières paires sont très-courtes , terminées par une main très-petite, et pourvues à leur base d’un appendice lamel- leux très-grand et cilié. Les pates des trois paires suivantes sont médiocres et monodactyles; l’appendice fixé à leur base est petit ; et enfin le tarse de la troisième et de la quatrième paire est styliforme et assez grand, tandis que celui des pa- tes postérieures est arrondi et extrêmement court. Il y a aussi à la base de chaque pate un petit appendice flabelli- forme qui remonte entre les branchies , et le nombre de ces derniers organes est de neuf. Quant à l'abdomen, sa con- formation ne présente rien de remarquable, et ne diffère que peu de celle de l'abdomen des Hippolytes. OpPLorHORE TYPE. — ©, typus. (Planche 25, fig. 6.) Kostre de la longueur de l’appendice lamelleux des antennes externes grêle, relevé et garni de sept ou huit petites dents sur chacun de ses bords. Une crête médiane s'étendant de la base du rostre au bord postérieur de la carapace, et deux petites crêtes latérales sur la région stomacale ; enfin, deux épines de chaque côté sur le bord antérieur de la carapace , et une à son angle pos- térieur. Une dent acérée très-forte, ct dirigée en arrière, nais- sant de la face supérieure des trois anneaux abdominaux qui pré- cédent le pénultième. Lame médiane de la nageoire caudale pointu et beaucoup plus longue que les lames latérales. Lon- gueur , environ 20 lignes. Trouvée à la Nouvelle-Guinée par MM. Quoy et Gaimard. (C. M.) GENRE PASIPHEE. — Pasiphæa (1). Le genre Pasiphée, établi par M. Savigny, comprend des Crustacés qui établissent à plusieurs égards le passage Ga) Alpheus , Risso, Crust, de Nice. — Pasiphæa, Savigny, Mé- DES CRUSTACÉS. 425 entre les Penées et les Sergestes, et qui sont remarquables par laplatissement latéral de leur corps. Leur rostre est très-court où même rudimentaire , et la carapace beaucoup plus étroite en avant qu’en arrière. Les yeux sont médio- cres et dirigés en avant. Le pédoncule des antennes internes est gréle, et terminé par deux filets multi-articulés, dont l’un est assez long ; les antennes externes sont insérées au-des- sous des précédentes et n’offrent rien de remarquable. Les mandibules sont fortement dentées et dépourvues de tige palpiforme. Les pates-méchoires externes sont très-longues , grèles et pédiformes ; à leur base se trouve un palpe lamelleux et cilié, semblable à celui des Penées. Les pates thoraciques portent aussi suspendu au côté externe de leur article basi- laire un appendice lamelleux assez long et de même forme, mais membraneux et peu ou point cilié. Les pates des deux premières paires sont assez grosses, à peu près de même lon- gueur, armées d’épines sur leur troisième article, et terminées par une main didactyle , dont les pinces sont grêles et gar- nies d’une série d’épines acérées sur le bord préhensile. Les pates des trois paires suivantes sont très-grêles, monodac- tyles , et plus ou moins natatoires; en général, sinon tou- Jours, celles de l’avant-dernière paire sont de beaucoup les plus courtes. L’abdomen est très-long et fort comprimé. Les fausses pates du premier anneau se terminent par une seule lame, mais celles des quatre paires suivantes portent chacune deux lames natatoires courtes et peu ciliées. Le sixième an- neau abdominal est très-long, et le septième court et trian- gulaire; enfin les lames externes de la nageoire caudale sont grandes, et rétrécies vers le bout. moires sur les animaux sans vertèbres, note de la page 50. —Des- marest, Consid. sur les Crust. p. 241. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 99. — Risso, Hist. nat. de l'Europe mér. t. V. — Roux, Salicoques. 426 HISTOIRE NATURELLE 1. PastPHÉE sivano. — Pasiphæa sivado (1), Cette espèce se distingue des suivantes par sa nageoire cau- dale, dont les lames sont égales, et par la conformation du rostre, qui est aigu, légèrement courbé , et infléchi vers la pointe. Si la figure que M. Risso en a donnée est exacte, elle aurait aussi les pates des trois dernieres paires d'égale longueur. Habite les côtes de Nice. 2. PastPhéE DE Savicny. — P. Savignyi (2). Rostre rudimentaire, et représenté seulement par une petite épine qui ne dépasse pas le bord antérieur de la carapace ; pates de la deuxième paire notablement plus longues que celles de la premiere, et éfant armées, sur le bord inférieur, de cinq ou six épines acérées et éloignées entre elles ; pates de la deuxième paire beaucoup plus courtes que celles des deux paires voisines, et ayant leur pénultième artiele garni sur le bord interne d'une espèce de brosse composée de poils raides et crochus ; celles de la cinquième paire terminées par un article ovalaire trés-court, et cilié tout autour. Lames externes de la nageoire candale beau- coup plus longues que celles de la paire interne, qui à leur tour dépassent de beaucoup la pièce médiane. Patrie inconnue. 3. PASIPHÉE BREVIROSTRE. — P, brevirostris. Cette espèce ne s'éloigne que fort peu de la précédente, dont elle se distingue par une différence dans la forme du front, par ses pates de Ja seconde paire de la même longueur que celles de la premiére paire, par la brosse qui garnit le dernier artiele et non (1) Alpheus sivado , Risso, Crust. de Nice, p 94, PI 3, fig. 4. — Desmarest , Consid. sur les Crustacés , p. 240. — Latreille, Rè- gne anim. de Cuvier, t. IV, p.99. — Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t. V, p. 81. — Roux, Salicoques. (2) Leach, Musée britañnique de Londres. DES CRUSTACÉS, 427 l'avant-dernier article des pates de la quatrième paire , et par la forme du dernier article des pates postérieures, qui n'est pas ci- lié. Longueur , deux pouces et demi. Patrie inconnue. (C. M.) Le Crustacé figuré par M. Guérin, sous le nom de Pasiphæa sivado (1), se rapproche de la Pasiphée de Savigny beaucoup plus que de l'espèce dont il porte le nom, mais paraît s'en distinguer par la brieveté extrême des pates de la quatrième paire, par les dentelures en scie du troisième article des pates des deux pre- miéres paires, et par quelques autres particularités. GEvre SERGESTE. — Sergestes (2). Les Sergestes sont remarquabies par l’état presque rudi- mentaire de leurs pates postérieures , et le grand développe- ment de leurs pates-mächoires externes, qui constituent de véritables pates ambulatoires. Le corps de ces Crustacés est grêle et un peu aplati ; la carapace présente antérieurement une petite épine qui tient lieu de rostre. Les yeux sont fort saillans, et l’anneau ophthalmique, sur lequel leurs pé- doncules s’insèrent, n’est pas complétement recouvert par la carapace. Les antennes supérieures sont extrêmement longues, et portent, outre le filet terminal principal, deux filamens rudimentaires. Les antennes externes sont iusérées au- dessous des précédentes, et sont également très - longues. Les pates - mächoires de la seconde paire sont presque pédiformes, et ne portent ni palpe ni appendice flabelliforme ; elles sont longues , gréles, re- ployées sur elles-mêmes, et appliquées sur la bouche. Les appendices qui correspondent aux pates-méchoires ex- terres n'offrent rien qui puisse les faire distinguer des pates thoraciques ordinaires ; elles sont minces, très-longues, (x) Iconographie du règne animal, Crust. PI. 22, fig. 3. (2) Edwards, Ann. des sciences natur. 2° série, t. XIX, p. 346. —Latreille, Cours d’entomol. p. 384. — Roux, Salicoques , P. 35 428 HISTOIRE NATURELLE ciliées et terminées par un article styliforme très-grêle. Les pates des quatre paires suivantes ont la même forme géné- rale ; elles sont grêles, filiformes, garnies de beaucoup de poils, et ne présentent à leur base ni appendice flabelli- forme, ni vestige de palpe; celles de la seconde et de la troisième paire sont pourvues à leur extrémité d’un article rudimentaire, mais mobile, et disposé de manière à consti- tuer une pince microscopique. Les pates de l’avant-dernière paire sont très-courtes et un peu éloignées, et celles de la dernière paire sont presque rudimentaires. L’abdomen ne présente rien de remarquable, si ce n’est que ses lames la- térales ne descendent pas de facon à eneaisser la base des fausses pates comme chez les Salicoques ordinaires. La première paire de ces fausses pates se termine par une seule lame natatoire foliacée, et présente chez le mâle un prolongement corné , d’une forme bizarre, qui est fixé au pédoncule de ces appendices, et va s’articuler sur Ja ligne médiane avec celui du côté opposé. Les fausses pates des quatre paires suivantes se tiennent par deux lames nata- toires étroites, ciliées, d’inégale grandeur. La lame médiane de la nageoire caudale est petite et pointue, et les lames latérales sont étroites, à peu près ovalaires, et terminées en pointe. Enfin les branchies sont disposées sur une seule ligne, et au nombre de sept de chaque côté du thorax. Nous ne connaissons encore qu’une seule espèce de ce genre trouvée en haute mer. SERGESTE ATLANTIQUE. — S. atlanticus (1). Troisième article du pédoncule des antennes supérieures au moins aussi long que le précédent. Pates antérieures beaucoup moins longues que les pates-mâchoires externes, qui sont à peu (1) Edwards , Annales des sciences naturelles, 1°. série, t. XIX, p- PL. 10, fig. 1-9. DES CRUSTACÉS, 429 près de même longueur que les pates des deuxième et troisième paires. Longueur, environ 1 pouce. Trouvé dans l'Océan atlantique, à quelque distance des Acores. (CG. M.) GExre ACÉTE. — Acetes (x): Nous avons établi ce genre d’après un Crustacé fort sin- gulier, qui par l’ensemble de sa conformation a la plus grande analogie avec les Sergestes, mais qui s'éloigne de tous les animaux du même ordre par l'absence des deux der- nières paires de pates. Les pates thoraciques ne sont, par conséquent , qu’au nombre de trois paires; mais, de même que chez les Sergestes, les pates-mâchoires externes acquie- rent une longueur excessive , et remplissent les mêmes usages que les pates ordinaires. La carapace des Acètes est lisse, et présente, à son extrémité antérieure, une série longitudinale de trois petites dents; mais il n’y à point de rostre propre- ment dit. Les yeux sont sphériques, et portés sûr des pédon- cules assez longs ; lesantennes supérieures , placées au-dessus des externes, ont un long pédoncule ; mais son dernier ar- ticle est plus court que le premier, et ne porte que deux soies, dont lune a environ deux fois la longueur du corps. Les an- tennes inférieures ou externes présentent un filet terminal non moins alongé, et leur base est recouverte, comme d’or- dinaire, par une grande lame cornée. Les mandibules , les mâchoires proprement dites, et les deux paires de pates-mà- choires, ne diffèrent pas notablement de celles des Sergestes. Il en est de même des pates ambulatoires, qui sont filifor- mes, et terminées par un article très-alongé; mais, comme nous l'avons déjà dit, celles des deux paires postérieures manquent complétement. Cependant, en arrière des der- (1) Edwards , Annales des sciences naturelles , 1'° série, t. XIX ; p- 350. — Latreille, Cours d'entomologie, p. 384. — Roux, Salico- ques, p. 37. 4390 HISTOIRE NATURELLE nières qui existent, on distingue encore un segment tho- recique portant des branchies comme les précédens , mais sans appendices locomoteurs. L'abdomen ne pré- sente rien de remarquable ; les fausses pates natatoires se terminent toutes par deux lames étroites et pointues, qui sont d’abord à peu près de même longueur, mais dont l’in- terne devient plus courte sur les derniers segmens. Le pé- doncule de ces appendices présente des modifications tout opposées ; car, sur les premiers anneaux de l'abdomen, il est long et étroit , tandis que sur les derniers il devient gros et court. La nageoire caudale est semblable à celle des Ser- gestes. AGETE INDIEN. — A. indicus (1). Corps comprimé latéralement; crête rostrale armée de trois ou quatre dentelures. Les pates postérieures plus longues que celles des deux paires précédentes, mais un peu plus courtes que les pates-mächoires externes. Antenne inférieure environ quatre fois aussi longue que le corps. Longueur, environ 1 pouce. Habite l'embouchure du Gange. Suivant M. Raffinesque, il existerait sur les côtes de la Sicile une Salicoque qui ne serait pourvue que de trois paires de pates, dont la seconde chéliforme. Il en à formé le genre Azciope (1); mais il ne donne pas sur la structure de ce Crustacé des détails suffisans pour inspirer grande confiance dans l'exactitude de ses observations, et, en at- tendant plus ample informé, on ne peut adopter ce genre singulier. (1) Edwards, Ann. des sc. nat. 1'° série, t. XIX, p. PI. 11. (1) Précis de découvertes somiologiques, etc. Palerme, 1812. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 28. — Roux, Salicoques, p: 58. DES CRUSTACÉS. 431 Il nous paraît également difficile d'adopter dans! l’état actuel de la science, le genre SymÉraus du même auteur (1), caractérisé de la manière suivante par M. Roux : l’une des pates de la première paire didactyle , l’autre seulement pin- ciforme ; les quatre autres paires simples. Ecailles des anten- nes extérieures alongées. Pieds-mâchoires extérieurs chéli- formes (?) alongés. Rostre comprimé, de moyenne longueur. Abdomen arrondi (2). L'espèce qui à servi de type à ce genre se trouve dans les eaux douces de la Sicile, et a été nommée Symethus fluviatilis, Raff, APPENDICE. DÉCAPODES DOUTEUX. La plupart des zoologistes rangent dans l’ordre des Décapodes quelques Crustacés , qui, dans l’état actuel de la science, ne sont pas encore assez bien connus pour pouvoir prendre place dans aucune des divisions na- turelles dont ce groupe se compose, et sur les aflinités desquels il nous paraîtrait prématuré de nous pro- noncer. Nous avons donc pensé qu'il serait préférable de les reléguer, jusqu’à plus ample informé, dans une division des /ncertæ sedis. Parmi ces Crustacés dou- teux ou mal connus, les plus remarquables sont les Zoés et les Cératespes. GENRE ZOË. — Zoea. Il n’est peut-être aucun Crustacé sur lequel les zoolo- gistes aient émis des opinions aussi divergentes que sur le petit animal à forme bizarre, découvert par Bose en haute (1) Raflinesque , op. cit. — Desmarest, op. cit. p. 216. — Roux, Salicoque, p. 35, 432 HISTOIRE NATURELLE mer, entre l’Europe et l'Amérique, et nommé par cet auteur Zoé (1). Bosc le rangea dans la division des Sessiliocles de Lamarck, entre les Branchiopodes et les Crevettes; Latreille, dans la première édition du Règne animal de Cuvier, le relègue à la fin de son ordre des Branchiopodes, entre les Polyphèmes et les Cyclops, tout en émettant l'opinion qu'il pourrait bien appartenir à la tribu des Décapodes schizo- podes. Gette dernière opinion est aussi celle du docteur Leach, qui a eu l’occasion d'étudier des Zoés recueillies par M. Crank pendant le voyage du capitaine Tuckey au Zaire; il les place à la fin de la légion des Podophthalmes, à côté des Nébalies ; mais il ne fait pas connaître les raisons qui l’y ont déterminé ; aussi son exemple n’a pas entraîné les zoologistes, et M. Desmarest a continué à ranger les Zoés dans l’ordre des Branchiopodes à côté des Branchippes, et Latreille, dans la seconde édition du Règne animal , les place dans la divi- sion des Monocles, Enfin, à cette incertitude sur la place que les Zoés doivent occuper dans la serie naturelle des Crustacés, sont venues s'ajouter de nouvelles difficultés, car un naturaliste anglais, M. Thompson, a annoncé, ily a quelques années, que ces singuliers animaux ne sont autre chose que des espèces de larves du Crabe commun de nos côtes, dont les jeunes éprouveraient de véritables méta- morphoses avant que de parvenir à l’état parfait (2), opi- nion qui à été repoussée par la plupart des zoologistes, et fortement combattue par M. Westwood (3). Ces petits Crustacés ont le corps presque transparent et divisé en deux portions distinctes; l’une, céphalothoraci- ques, est recouverte comme chez les Décapodes , certains Stomapodes , les Apus, les Nébalies, ete., d’une grande (a) Hist. nat. des Crust, t. II, p. 135. , (2) Zoological researches , vol. I, Corck, 1830. (3) Voyez notre article Zoé du Dictionnaire classique d'histoire: naturelle, t. XVI, p.719 (1830); Latreille, Cours d'entomologie, p- 339; et Westwood , Transactions of the Phil. society, 1835. DES CRUSTACÉS. 433 carapace, et a une forme presque globuleuse; la seconde, étroite et alongée, représente l'abdomen, et se compose d’une série de sept segmens articulés bout à bout. La forme de la carapace et des autres parties varie un peu suivant les individus ; dans ceux que nous sommes portés à regarder comme les plus jeunes, il existe sur la ligne médiane deux prolongemens spiniformes d’une longueur démesurée, ter- minés chacun par un petit renflement. L'un de ces prolon- gemens se dirige en avant et occupe la place du rostre, l’autre est tourné en arrière, et se porte au-dessus de lab- domen. Enfin de chaque côté de la carapace, vers la partie postérieure, on voit aussi une épine latérale plus ou moins longue. Sur les côtés de la base du rostre se trouvent, les yeux, qui sont très-gros, et portés sur des pédoncules mobi- les; enfin, au-dessous de la carapace, on distingue la série des membres qui constituent les antennes, les organes mas- ticateurs et les pates. Les antennes, au nombre de quatre, sont placées au-dessous des yeux et à peu près sur la même ligne. Celles de la première paire sont courtes, assez grosses, et conformées à peu près comme chez les Mégalopes. Les an- tennes externes sont petites, grèles et styliformes ; tantôt elles sont simples, tantôt elles portent près de leur base un appendice lamelleux. Immédiatement en arrière de Ja base des antennes internes, on aperçoit l'ouverture buccale dont le bord antérieur est occupé par un labre ovalaire , de cha- que côté duquel se trouvent les mandibules, Ces derniers organes sont très-développés; on y distingue des dente- lures , un gros tubercule molaire et une petite tige palpi- forme très-courte ; la languette est lamelleuse et bilobée. Les deux paires d’appendices qui y font suite, et qui cor- respondent évidemment aux deux paires de mâchoires pro- prement dites des autres Crustacés, sont peu développés ; les mâchoires antérieures présentent une portion basilaire dont le bord interne est bilobé et garni de poils, et une petite tige terminale ; celles de la seconde paire portent en dehors une grande lame ovalaire en forme de valvule, et res- CRUSTACÉS, TOME If, 28 434 HISTOIRE NATURELLE semblent beaucoup aux mâchoires extérieures des Brachyu- res. Les membres des deux paires suivantes qui correspon- dent aux pates-mâchoires antérieures et moyennes, sont au contraire très-développés et s'étendent sur les côtés du corps en forme de rame ; chacun d’eux présente un article basilaire à peu près cylindrique , portant à son extrémité deux tiges qui se dirigent en dehors ; aux pates-mâchoires antérieures, ces branches ont à peu près la même longueur ; l’interne se compose de cinq petits articles, et l'externe d’un ou de deux articles, dont le dernier est garni de poils. La branche externe des pates-mâchoires de la seconde paire présente la même disposition, mais la branche interne est beaucoup plus eourte. Dans les individus que j'ai eu l’occasion d’exa- miner, et dont j'ai publié une description détaillée il y a quelques années (1), on voyait en arrière de ces appendices, de chaque côté du sternum, un tubercule pilifère formé de deux articles, et assez semblable à lespèce de bourgeon qu'on voit apparaître sur le moignon de la pate d’un Crabe, lorsque ce membre a été cassé et se reproduit ; cette paire d’appendices m'a paru représenter les pates-mächoires ex- ternes , et dans les Zoés, dont M. Westwood a donné ré- cemment une description, on voit à la même place une paire d’appendices grèles et très-petits, composés chacun de deux branches. Enfin , à la suite des divers organes dont nous venons de parler , et toujours à la face inférieure du thorax , se trouve une série de cinq paires de membres qui sont très-faibles, très-peu développés, et habituellement ea- chés sous la carapace ; la première présente à son extrémité une petite pince didactyle ; les autres se terminent par un petit article conique. L'abdomen présente aussi en dessous une double série de membres composés chacun d’une lame ovalaire portée sur un petit pédoncule; le premier anneau de l’abdomen n’en offre pas; enfin le corps se termine par (Gi) Dictionnaire classique d'histoire naturelle, t. XVI, p. 720 (1830), DES CRUSTACÉS. 435 une grande nageoire caudale formée par le septième seg- ment abdominal , qui est bifurqué postérieurement, et qui recouvre les fausses pates de l’anneau précédent. Nous avons constaté aussi qu'il existe de chaque côté du thorax une cavité particulière renfermant des branchies comme chez les autres Décapodes. D'après ces détails, on voit que c’est évidemment à la classe des Crustacés Décapodes que les Zoés doivent être rapportées ; mais faut-il les considérer comme des animaux parfaits et en former un genre particulier, ou les regarder comme de jeunes animaux dont les formes ne sont pas sta- bles ; et, dans ce cas, peut-on admettre avec M. Thompson que ce sont les jeunes du Tourteau de nos côtes? Pour éclairer ce point intéressant, nous avons comparé entre eux un assez grand nombre de ces petits animaux, et nous nous sommes assurés qu'ils présentent des différences assez considérables. Ghez un certain nombre de Zoés, pris avec celles dont nous venons de donner la description, es épines latérales de la carapace avaient disparu; le rostre était devenu très-court , et la grande pointe qui se prolon- geait au-dessus de l'abdomen avait perdu les trois quarts de sa longueur ; les pates-mâächoires des deux premières paires étaient proportionnellement plus petites, et les vestiges de celles de la troisième paire plus développés ; les pates tho- raciques dépassaient de beaucoup la carapace ; enfin la lame terminale de l’abdomen était bien moins alongée, En un mot, ils ressemblaient bien plus à certains Crustacés de la section des Décapodes Anomoures, et surtout aux Méga- lopes. La consistance de l’enveloppe tégumentaire des Zoés, l'aspect de leurs membres, l’absence d’articulations bien nettes aux antennes , et plusieurs autres caractères, sem- blaient être aussi des motifs pour penser que ces petits animaux sont de jeunes Crustacés dont le développement n'est pas encore terminé, et c’est en eflet l’opinion à la- 20, 436 HISTOIRE NATURELLE quelle nous nous sommes arrêtés (). Les observations que nous avons faites plus récemment snr les jeunes Dromies , fournissent de nouveaux argumens en faveur de cette ma- nière de voir, et à cet égard nous nous rangeons tout à-fait de l'avis de M. Thompson ; mais nous avons bien de la peine à croire que ces petits êtres puissent devenir des Tourteaux. Il est vrai que M. Thompson dit avoir vu naître des Zoés des œufs de ce Cancérien ; mais cette observation n’est pas relatée avec assez de détails pour que l'on y puisse ajouter une grande confiance sur les résultats que ce naturaliste dé- duit de ce qu'ila vu. Nous avons eu l’occasion d'examiner un assez grand nombre de jeunes Crustacés Brachyures, dont la taille était moindre que celle des Zoés, et nous leur avons toujours trouvé à peu près les mêmes formes que chez les animaux adultes. M. Westwood a observé aussi des faits analogues (2). La position des branchies, qui manquent sur les deux derniers anneaux du thorax, comme cela a lieu chez les Brachyures et chez plusieurs Anomoures, nous porte à croire que ce n’est pas à quelque Décapode Macroure que ces êtres singuliers doivent être rapportés ; mais tous les carac- tères que nous avons énumérés ci-dessus nous semblent in- (1) Voyez l'article Zoé du Dictionnaire classique d'histoire natu- relle, publié en 1830. Par une erreur singulière, M. Thompson, dans son dernier mémoire inséré dans les Transactions philosophi-. ques (1835), me prête des opinions que je n'ai jamais professées ; il dit que, chargé par l'académie des sciences d'examiner la question du développement des Crustacés, j'ai passé un été à l'île de Ré, et que le résultat de mes observations a été que les Crustaces naissent avec les formes qu'ils doivent toujours conserver. M. Thompson critique nécessairement cette conclusion; mais il aurait pu s’en épargner la peine, car il n’y a pas un mot de vrai dans tout ce qu'il dità ce sujet. Je n'ai jamais été à l'île de Ré, et tout Ce que j'ai écrit à ce sujet tend à établir que certains Crustacés subissent après la naissance des changemens considérables, bien que tous ne soient pas dans ce cas. J'espère que M. Thompson ne porte pas dans ses observations autant de légèreté que dans ses citations. (2) Voyez ses observations sur les petits d'une espèce de Gecar- cinien; Philosophical transactions, 1835, PI. 4, B. DES CRUSTACÉS. 437 diquer que c'est à la section des Anomoures qu'ils appartien- nent ,et, si l’on fait abstraction des épines monstrueuses de la carapace, parties sans aucune importance anatomique, on verra en effet que les Zoés ne diflèrent que fort peu des jeunes Dromies, et que, pour devenir des animaux sembla- bles à ceux-ci, ils n’ont en aucune facon à subir de véritables métamorphoses : il suflira que la partie céphalothoracique de leur corps croisse plus rapidement que l'abdomen, et que les appendices du pénultième anneau abdominal se ré- duisent à un état rudimentaire. Ainsi , il nous paraît bien probable que les Zoés, de même que les Mégalopes et les Monolepis, ne sont pas des animaux parfaits, mais le jeune âge de quelque Décapode Ano- moure. Nous sommes portés à croire aussi que tous les Crustacés décrits sous ce nom n’appartiennent pas à la même espèce, ni peut-être au même genre. Le premier qui ait fixé l'attention des zoologistes est le Zok rÉLAGIQUE de Bosc (1), dont les prolongemens spiniformes de la carapace sont médiocres et pointus. Le docteur Leach a donné le nom de Zoë À Masse (2) à un au- tre Crustacé peu différent du précédent, mais dont les prolon- gemens spiniformes de la carapace se terminent par un bouton arrondi. M. Thompson en a décrit et figuré avec soin plusieurs indi- vidus dans son intéressant mémoire sur les métamorphoses des (1) Zoea pelasgica, Bosc, Hist. nat. des Crust. t. II, p. 135, PL. 15, fig. 3 et 4.— Latr. Hist. des Crust. et des Ins. t. IV, p. 289, PL. 35, fig. 1 (d’après Bosc), et Règne anim. de Cuvier , t. IV, p- 192. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 132. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 395.—Thompson , Zoological researches, PI. 1, fig: 3 (d’après Bosc). (2) Zoea clavata, Leach, appendice au Voyage du capitaine Tuc- key, PL 15, fig. 5; et Journal de physique, 1815, p. 304, fig. 4.— Latreille , Encyclop. PI. 354, fig. 5 (d’après Leach ). — Desma- rest, Consid, sur les Crust. p. 395. — Thompson, op. cit. PI, 1, fig. 5: 438 HISTOIRE NATURELLE Crustacés (1), et dans un travail plus récent, dans lequel il assure que les jeunes du Carcin mœnade passent par la forme des Zoés et des Mégalops avant que d'arriver à l'état parfait (2). M. Westwood a donné le nom de Zoea gigas (3) à un autre animal trés-voisin des précédens. Enfin, c'est avec raison que Latreille rapproche de ces Crustacés la Puce aquatique ou Taureau, figuré depuis long-temps par Slab- ber (4), et il est à noter que ce dernier naturaliste avait déjà en 1778 signalé la disparition des cornes de Ja carapace par les pro- grès de l’âge et l'existence de changemens considérables chez l'a- nimal soumis à ses observations. Le Cancer germanus de Fabricius (5) paraît être aussi un Zoé. Gaxre CÉRATASPE. — Cerataspis. Le genre Cérataspe de M. Gray, qui ne diffère pas du genre Cryptope de Latreille , a été rangé par ce dernier na- turaliste dans une division particulière de la section des Macroures, mais pourrait bien appartenir à l’ordre des Sto- mapodes plutôt qu'à celui des Décapodes; car, par la forme générale de leur corps, les petits Crustacés dont il est ici question ressemblent un peu aux Ericthes, et on ne sait pas s'ils sont pourvus ou non de branchies thoraciques. Leur carapace est grande, subovoïde , renflée sur les côtés, et prolongée inférieurement, de façon à pouvoir cacher tout (1) Zoological researches, 1 vol (in-8. Corck, 1830), PL. 1 et 2. (2) On the double Metamorphosis in the Decapodous Crustacea, Transs. of the phil. soc. 1835, 2°. partie, p. 359, PL. 5, fig. x, 2. (3) On the supposed existence of metamorphosis in Crustacea. Trans. of the Philos. soc. 1835, part. 2, p. 312, PI. 4, A. (4) Monoculus taurus, Slabber. Amus. naturels et observ. micros (en hollandais , Harlem, 1558), PI. 5, figures reproduites par La- treille dans son Hist. nat. des Crust. t. IV, PI. 35, fig. 2, 34, et de l'Encyclop. méthod. P1. 333, fig. 1-4, sous le nom Zoé Slabberi; et par Thompson (op. cit. PI. 1, fig. 1). (5) Mantissa Insect. t. I, p. 326. — Linn. com. (Syst. nat. t. II, p. 2981). — Latreille, Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 152. DES CRUSTACÉS. 439 le corps de l'animal , ainsi que ses pates et ses antennes, et à ne laisser au-dessous qu’une fente longitudinale ; ce bou- clier est armé de cinq cornes, dont une s’avance entre les yeux et constitue un rostre, deux occupent les angles laté- raux du front, et les deux autres sont situées au dehors de ces dernières et dirigées en bas; sur le milieu, il est garni d’une série longitudinale de tubercules, et de chaque côté présente six ou sept côtes verticales tuberculeuses. L'abdc- men se compose de sept segmens, et se termine par une na- geoire caudale. Les yeux sont pédonculés ; les antennes sont longues et sétacées , et celles de la deuxième paire portent à, leur base un appendice lamelleux comme les Salicoques ; enfin les pieds, au nombre de six ou sept paires, sont longs, grèles et pourvus d’un appendice latéral. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, savoir : le Ce- ratæspis monstruosus de M. Gray (1), qui ne paraît pas différer du Cryptopus Defrancit de Latreille (2). Genre MULCION. — Mulcion. Latreille range à côté du genre précédent, à la fin de l’ordre des Décapodes, une autre division générique, qui est également trop imparfaitement connue pour que lon puisse en déterminer les aflinités naturelles. Voici les caractères que ce célèbre entomologiste y assigne : Corps mou et thorax ovoïde ; yeux cachés ; antennes in- ternes coniques , inarticulées et fort courtes; les latérales composées d’un pédoncule et d’un filet sans articulations distinctes, et sans écaille saillante à leur base. Pieds en forme de lanières, et pour la plupart, au moins, pourvus d’un ap- pendice à leur base; ceux de la quatrième paire les plus larges. (1) Spicilegia zoologica, p. 8, PI. 6, fig. 5. (2) Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 100. 440 . HISTOIRE NATURELLE « Je n'en connais qu'une espèce , le Mulsion de Lesueur, dit » Latreille (r), elle a été recueillie par ce zélé naturaliste dans les » mers de l'Amérique septentrionale. Feu Olivier avait trouvé » dans la pinne marine un Crustacé très-analogue au premier » coup d'œil, mais dont les individus étaient tellement défor- » més, qu'il ne m'a pas été possible d'en étudier les caractères. » Genre POSYDON. — Posydon (2). Fabricius a établi, sous ce nom, un genre qui paraît avoir de lanalogie avec les Macroures, mais qui est caractérisé d’une manière tout-à-fait insuffisante pour pouvoir prendre place dans une classification naturelle. Voici tout ce que cet auteur en dit : « Palpes extérieurs foliacés et onguiculés à leur sommet ; quatre antennes sétacées à pédoncule simple ; les inférieures courtes et bifides. » Il y range deux espèces : le Posypon DÉPRIME (3), dont la queue a sept lames avec celle du milieu transversale et tronquée ; et le Posynox cyLINDRIQUE (4), dont la queue a cinq lames avec celle du milieu triangulaire. Les deux proviennent de l'Océan indien. (1) Règne anim. de Cuvier. t. IV, p. 100. (2) Fabricius, Suppl. Ent. syst. p. 417. (3) Posydon depressus, Fabricius, Suppl. p. 417. — Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. 260. (4) Astacus cylindricus , Fabricius, Entom. syst. t. II, p. 483.— Polydon cylindricus , ejusd. Suppl. p. 418. — Latreiile, Hist. des Crust t. VI, p. 271. DES CRUSTACÉS. ORDRE DES STOMAPODES. Nous comprenons dans l’ordre des Stomapodes tous les Crustacés Podophthalmes dépourvus de branchies thoraciques logées dans des cavités intérieures. Cette division se compose entièrement de Crus- tacés nageurs , dont le corps est alongé, et dont la forme générale se rapproche souvent beaucoup de celle des Décapodes Macroures; mais, chez ces animaux, la concentration des anneaux de la tête et du thorax est portée moins loin. Chez la plupart des Stomapodes, les anneaux ophthalmiques et an- tennulaires ne se confondent pas avec le reste de la tête , et ils acquièrent même quelquefois un déve- loppement remarquable (1). De même que chez les autres Podophthalmes, il existe toujours une ca- rapace (2) qui est formée par l'élargissement de l’arceau dorsal des anneaux antennaire ou mandi- bulaire ; mais les dimensions de ce bouclier va- rient beaucoup. Quelquefois il recouvre la presque totalité du thorax , et ne laisse à découvert qu’une portion du dernier anneau de cette partie du (à) PL 1. fig. x, a, b, et PL. 2, fig. 1 et 2. G) Pl, Gp 1e; Pl 2) fie. 3. L 442 HISTOIRE NATURELLE corps (1). D’autres fois , tout en se prolongeant au- dessus de la plupart des anneaux thoraciques, il n’adhère qu’à ceux qui sont voisins de la bouche, et laisse les autres libres et complets sous sa face inférieure (2). Enfin, d’autres fois encore , il n’at- teint pas les quatre ou cinq derniers anneaux du thorax, qui ressemblent alors à ceux de l’abdo- men (3). Quant à sa forme, elle varie trop pour que nous puissions en rien dire de général. Le thorax est en général alongé, et composé en entier de segmens mobiles les uns sur les autres (3). Quelquefois cependant tous les anneaux de cette partie du corps sont réunis en une seule pièce (4). La conformation de l'abdomen varie encore da- vantage ; en général cette portion du corps présente à peu près la même disposition que chez les Déca- podes Macroures, et se termine par une grande nageoire caudale, composée des appendices du sixième anneau et du segmentsuivant lui-même (5); mais chez quelques Stomapodes labdomen est rudimentaire (6). La disposition des membres varie également dans cet ordre. Les yeux sont toujours portés sur une première paire d’appendices mobiles, dont la longueur est (1) PI. 26, fig. 1, 7, 10. (2) PL. 28, fig. Gel her: Pl 26 he, 12 Pl2r; Her, etc. (4) PE 25, fig. ». (5) PL 26, fig. 2, 9, etc.; PL. 27, fe... ; PL 28. hig. 8. (6) PL: 28; Hg: 1. DES CRUSTACÉS. 343 souvent très-considérable, et dont la disposition est essentiellement la même que chez les Décapodes Macroures (1). Les antennes de la première paire sont assez longues, et se terminent par deux ou trois filets multi-articulés; leur pédoncule est toujours cy- lindrique , et ils ne peuvent jamais se reployer sous le front comme chez les Décapodes Brachyures. Enfin elles s'insèrent au-dessous des yeux, près de la ligne médiane, ou en dehors de la base du pé- doncule de ces organes (2). Les antennes de la seconde paire varient davan- tage; en général, cependant, leur conformation se rapproche beaucoup de ce que nous avons déjà vu chez les Salicoques; presque toujours l'article basilaire de leur pédoncule porte en dessus une grande lame ciliée, et elles se terminent par un long filament multrarticulé. Chez la plupart des Stomapodes, elles s’insèrent en dehors de celles de la première paire, à peu près sur la même ligne transversale. La distance qui sépare la bouche des trois paires d’appendices dont nous venons de parler, est en général très-considérable ; et la carapace ne se re- courbe jamais en dessous, de manière à former autour de cette ouverture un cadre bien déterminé servant à loger les pates-màächoires, comme cela a lieu chez la plupart des Décapodes. Chez la plu- (x) PI. 26, PI. 27 et PL. 28, 6g..2. (2) PL. 27, fig. 2, etc. 444 HISTOIRE NATURELLE part des Stomapodes, l'appareil buccal est aussi beaucoup plus simple que dans l'ordre précédent, et ne se compose que d’une lèvre supérieure, d’une paire de mandibules, d’une lèvre inférieure, de deux paires de mâchoires, d'une seule paire de pates-mâchoires; souvent ces derniers organes man- quent ou sont transformés en pates natatoires , et presque toujours les membres des sept paires sui- vantes sont tous conformés de manière à constituer des pates natatoires ou préhensiles. Il est aussi à noter que, chez les Stomapodes, les mächoires de la seconde paire ne portent jamais à leur base un appendice lamelleux analogue à la valvule, qui chez les Décapodes remplit des fonctions si im- portantes dans le mécanisme de la respiration, et cette modification de structure est une conséquence naturelle de l'absence d'une cavité respiratoire ren- fermant des branchies thoraciques, comme il en existe dans l’ordre précédent. Les pates sont en général au nombre de sept ou même de huit paires, et présentent souvent toutes le même mode de conformation. Presque toujours elles sont pourvues d’un appendice qui peut être considéré comme l’analogue d'un palpe (1). Sou- vent on trouve aussi , à la base de plusieurs des pates antérieures , un autre appendice mou et vésiculaire, qui a quelquefois la forme d’une galette, et qui représente le fouet (2); organequi, chez la plupart it a ne LE ua ve mile (1) Pl 26, fix. 8, H; PL. 27 et 28. (2) PL. 23, fig. 13 et 146, DES CRUSTACÉS. 445 des Décapodes, est lamelleux et d’une consistance cornée ; mais qui, chez certaines Salicoques , pré- sente une structure semblable à ce que nous voyons ici. Trois, ou un plus grand nombre des dernières paires de pates sont toujours natatoires ; celles de la première paire, ou même des quatre premières paires, sont souvent préhensiles, mais elles ne se terminent jamais par une pince didactyle comme chez les Décapodes; elles sont subchéliformes, c’est- à-dire seulement d’une griffe mobile qui se rabat sur l’article précédent. Souvent la plupart de ces organes sont rapprochés de la bouche, ou même appliqués contre elle (1); disposition qui a valu à toute la division le nom de Somapodes. Quant aux membres abdominaux , ils ne présentent rien de particulier; leur nombre est presque toujours de six paires. Les branchies des Stomapodes sont toujours ex- térieures , et présentent en général une structure plus compliquée que celles des Décapodes ; au lieu d'être composées de lamelles ou de filamens simples, elles sont formées de cylindres ran- gés parallèlement , donnant naissance à d’autres cylindres plus petits, lesquels à leur tour sont également frangés (2). Quelquefois ces branchies rameuses sont fixées à la base des pates thoraciques, et suspendues sous le thorax ; mais en général elles naissent de l'article basilaire des fausses pates de (x) PL27 her (2) PL. 10, fig. 3 et 4. 446 HISTOIRE NATURELLE l'abdomen (1); chez certains Stomapodes elles sont réduites à un état rudimentaire, et chez d’autres on ne voit rien qui puisse être considéré comme un organe spécial de respiration, et il y a tout lieu de croire qu'alors c’est par la surface générale des tégumens que cette fonction s'exerce. L'appareil de la circulation diffère beaucoup de ce que nous avons vu chez les Décapedes. Chez les Squilles, qui sont les seuls Stomapodes où on J'ait examiné anatomiquement, le cœur, au lieu d'être à peu près quadrilatère, et d’être situé vers le milieu du thorax, a la forme d’un long vaisseau cylindrique qui s'étend dans toute la lon- gueur de l'abdomen (2); les artères qui naissent de ce cœur tubulaire se distribuent aussi d’une manière particulière, ainsi que nous l'avons déjà exposé ailleurs; et les principaux sinus veineux, au lieu d’être situés dans le thorax, occupent l'abdomen. L’estomac de quelques Stomapodes présente en” core des vestiges de la charpente solide, qui, chez les Décapodes, est armée de dents servant à broyer les alimens dans l’intérieur de la cavité digestive ; mais, en général, on ne voit rien de semblable. La structure du foie varie aussi; et, dans les espèces chez lesquelles on a examiné les organes de la géné- ration, On y a vu dans leur disposition des particu- larités assez remarquables. Le système nerveux (1) Pl/e0 ie. x. (3) PL 9:87; DES CRUSTACÉS. 44 présente aussi dans cet ordre des modifications que nous n'avons pas rencontrées chez les Décapodes ; mais sa disposition varie trop pour que nous puis- sions en rien dire de général. Cet ordre est beaucoup moins nombreux que celui des Décapodes , mais renferme des Crustacés, qui diffèrent beaucoup entre eux, soit par la forme générale de leur corps, soit par la structure parti- culière de leurs principaux organes. À l'exemple de Latreille, nous le diviserons en trois familles caractérisées de la manière suivante : 448 HISTOIRE NATURELLE Thorax épais et comprime latéra- lement. Carapace | reployée en des- À sous contre la ba- É se des pates, et re- E couvrant la pres- “que totalité du Mthorax. Article Kbasilaire des pa- ltes très - court. Abdomen très- développé. AToutes les pa- Mtes de même for- Mme et disposées pour la natation. \Les divers an- Ineaux du thorax peu ou point distincts entre eux. s'appliquant pas coutre la basedes pates, et en géné- ral ne recouvrant qu'une petite por- on du thorax. Article basilaire ides pates gréle Éet extrêmement Division de l'Ordre des STOMAPODES en trois Familles. Ésertion de ces ! membres. Abdos= men en général trèés-peu déve- loppé. Pates de formes diverses ; celles de {la première paire ( correspondant Maux secondes pates-mâchaires des S Décapodes ) trés-grandes, et con- Hstituant des pates ravisseuses ; celles des trois paires suivantes J courtes, et terminées par une pe- tite main subchéliforme; enfin celles des trois dernières paires grêles et natatoires. La plupart des anneaux du thorax complets et distincts. Abdomen très-déve- loppé. Thorax déprimé et lamelleux. Ca- rapace foliacée, horizontale , ne CarIDIOÏDES. BiCUIRASSÉS. UNICUIRASSÉS. Là DES CRUSTACÉS. 449 FAMILLE DES CARIDIOIDES. Les Crustacés que nous plaçons ici ressemblent extrêmement, par leur forme générale, aux Ma- croures de la famille des Salicoques; aussi jusqu’en ces derniers temps les avait-on rangés dans l’ordre des Décapodes , où ils constituaient une petite famille particulière sous le nom de Schizopodes (1); mais les recherches anatomiques que nous avons faites sur la disposition des organes de la respiration chez ces animaux, et la découverte d'espèces nouvelles qui établissent un passage entre les premières et les Phyl- losomes, vous ont conduits à proposer de nouvelles limites entre les Décapodes et les Stomapodes, et à placer les Schizopodes dans le second de ces grou- pes (2). Cette innovation a été adoptée par Latreille dans son dernier ouvrage (3), et ce savant naturaliste a donné à la nouvelle division de l’ordre des Stoma- podes, créé pour recevoir les Crustacés Podophthal- mes dépourvues de branchies thoraciques intérieures, mais semblables à certaines Salicoques par leur forme extérieure , le nom de Caridioides , dont l’étymolosie rappelle cette ressemblance. De même que chez les Salicoques, le corps est épais et un peu comprimé latéralement (4) ; la tête est con- (1) Latreïlle, Règne anim. de Cuvier, 1e édit. t. III, p. 28, etc. (2) Mém. sur une nouvelle disposition de l'appareil branchial des Crustacés, Annales des sciences naturelles, 1re. série, t. XIX. (3) Cours d'Entomologie, p, 386. (4). Pl: 26, fig "29, 10: CRUSTACÉS, TOME II. 29 * 450 HISTOIRE NATURELLE fondue avec le thorax , et tous les anneaux dont cette dernière partie se compose sont, à l’exception quel- quefois du dernier ou des deux derniers, complétement unis entre ‘eux et soudés en dessus avec la carapace. L'abdomen présente un développement considérable et se termine par une grande nageoire composée de cinq lames, disposées en éventail comme chez les Dé- capodes Macroures. La carapace descend de chaque côté contre la base des pates et recouvre la totalité ou Ja presque totalité du thorax ainsi que la tête, et ne présente en avant qu'un rostre rudimentaire ; on ne trouve pas à la place de ce prolongement frontal, une plaque mobile comme chez les Squilles, et l'anneau ophthalmique est en général très-court et à nu. La disposition des yeux, des antennes et des pièces de la bouche varie. Les pates thoraciques sont toutes gré- les, natatoires et semblables entre elles; mais leur nombre varie beaucoup. L’abdomen se compose, comme d'ordinaire, de sept anneaux, dont les cinq pre- miers porlent de fausses pates natatoires, et dont le septième forme, avec les appendices du sixième seg- ment, la nageoire caudale ; ces derniers appendices con- sistent chacun en un petit article basilaire très-court, et en deux grandes lames terminales, disposées comme chez les Décapodes Macroures. Enfin la conformation de l'appareil respiratoire varie; tantôt les branchies n'existent pas, tantôt on en trouve des vestiges aux fausses pates abdominales, et d’autres fois elles sont, au contraire, très-développées et suspendues sous le thorax. On peut diviser les Caridioïdes en deux petites tri- bus, d’après les caractères suivans ; DES CRUSTACÉS. 45t au nombre de six à huit paires, et pourvues d'un palpe We développé Mysiens. cartp1oïpEs Vauiles fait paraitre doubles. Bouche située près de la base des antennes, es me les pates thoraciques au nombre de quatre paires, et dépourvues de palpe et de fouet} LEUCIFÉRIENS. Bouche très-éloignée de la base des antennes. TRIBU DES MYSIENS. Les Mysiens ressemblent tellement à des Salicoques, que jusqu’à ces derniers temps on a rangé toutes les es- pèces, connues alors, dans la section des Décapodes Ma- croures,oùils formaient la famiile particulière désignée sous le nom de Schizopodes. Leur carapace (1) s'étend jusqu’à la base des pédoncules oculaires , et présente en général , au milieu du front, un rostre rudimen- taire. Les antennes sont insérées sur deux lignes et conformées comme chez les Salicoques , si ce n’est que l’appendice lamelleux de celles de là seconde paire est moins grand, La bouche est située tout près de la base de ces derniers, et se compose essentiellement d’un labre , d’une paire de mandibules garnies d'une tige palpiforme , d’une lèvre inférieure et de deux paires de màchoireslamelleuses (2); quelquefois toute la série des membres, qui font suite à ces appendices , appar- tient à l’appareil de la locomotion; mais d’autres fois une ou même deux paires de ces organes constituent des pates-mâchoires, sans toutefois que leur forme diffère beaucoup de celle des pates thoraciques. Ces (1) Voyez PL. 26, fig. 1 et 7. (2):P1.26, fe.2,9, 4e el LO 452 HISTOIRE NATURELLE pates présentent chacune deux branches très-déve'op- pées , et portées sur un article basilaire très- court, de manière qu'elies paraissent êlre bifides dès leur base. Enfin , l'abdomen est de longueur médiocre, et les fausses pates , fixées à ses premiers anneaux, sont quelquefois rudimentaires. Cette tribu renferme trois genres bien caractérisés, qu'on peut distinguer de la manière suivante : Fausses pates ab- dominales trèspe | tites et dépourvues »Mysis. d’appendices bran- Point debranchies chiaux. thoraciques. Une ou deux paires de | pates -machoires ; | Fausses pates ab- Tribu des [pates postérieures fdominales gran- complètes. des, et portant des an MYSIENS. appendices bran- ? “YNTRIE: chiaux en forme de cylindre con- tourné en spirale. de panaches suspendues à la base des pates thoraciques; point de pates- mächoires proprement dites; pates postérieures dépourvues de leur bran- Des branchies thoraciques en forme Tuysanoponx, che interne. Gexre MYSIS. — Mysis (1). Le genre Mysis se compose de quelques petits Crustacés nageurs, qui par la forme générale de leur corps ressem- blent extrêmement aux Salicoques, et qui, à raison de cette analogie, ont été rangés, par la plupart des auteurs, parmi (1) Cancer, Muller ; Othon, Fabricius. — Mysis, Latreille, La- marck, Leach, Desmarest, Thompson, etc. DES CRUSTACÉS. 453 les Décapodes ; mais l'absence complète de branchies et la conformation des membres semblent les rapprocher davan- tage des Amphions et des autres Stomapodes; et, tout en reconnaissant qu'ils établissent le passage entre ces deux ordres , nous avons cru devoir les placer ici plutôt que dans l’ordre des Décapodes ; marche qui a été RAA aussi par M. Latreille dans son dernier ouvrage. Les Mysis ont le corps étroit, alongé. Leur carapace (PL. 26, fig. 7) recouvre Pextrémité antérieure du tronc, ainsi que la majeure partie du thorax, et se reploie en bas de chaque côté, de manière à s’appliquer contre la base des pates ; elle est libre latéralement, et n’adhère pas aux der- niers anneaux du thorax; antérieurement elle se rétrécit beaucoup etse termine par un petit rostre aplati, très-court ; enfin son bord postérieur est profondément échancré. Les Jeux soni gros, courts, et ont leur base cachée sous le bord antérieur de la carapace. Les antennes internes s'insèrent au-dessous des yeux, près de la ligne médiane ; leur pé- doncule a la même forme que chez les Salicoques, et porte à son extrémité deux filets multi-articulés, assez longs. Les antennes de la seconde paire s’insèrent au-dessous des pré- cédentes, et se dirigent également en avant; le premier ar- ticle de leur pédoncule donne naissance à un appendice la- melleux très-alongé, et cilié sur le bord interne qui recouvre la base de ces organes, comme chez les Salicoques. Les deux articles suivans du pédoncule sont grèles et cylindriques , et le filet terminal est filiforme, multi-articulé, et plus long que les antennes supérieures. La bouche est très-rapprochée de la base des antennes, et présente, comme d'ordinaire , une lèvre supérieure transversale, suivie d’une paire de man- dibules, d’une lèvre inférieure , de deux paires de mâchoires, et d’un certain nombre de pates-mâchoires. Les mandibules sont dentelées sur leur bord interne, et portent une tige palpiforme très-développée qui se porte en avant assez loin. Les mdchoires de la première paire se composent chacune de deux petites lames ou lobes aplatis, ciliés sur le bord in- 454 HISTOIRE NATURELLE terne. Les imâchoires de la seconde paire sont plus grandes et ressemblent beaucoup à celles des Squilles, sans être ce- pendant aussi étroites ; elles sont lamelleuses , et divisées du côté externe en quatre lobes, par des scissures plus ou moins profondes ; le dernier de ces lobes est formé par l'article terminal, et le premier appartient aussi à un article basilaire distinct ; mais les deux lobes moyens sont confon- dus entre eux à leur base, et paraissent appartenir à un seul article , dont le bord externe est dilaté, arrondi et cilié ; le bord interne de ces organes est également garni de poils. Les pates-mächoires sont au nombre de deux paires, mais ne différent que très-peu des pates proprement dites. Celles de la première paire sont courtes, assez longues à leur base, et composées de trois branches; l’interne est pédiforme, divisée en cinq articles, garnie de poils, etreployée en dedans au devant de la bouche ; la branche moyenne ou palpe est plus alongée, et présente un article basilaire très-grand, suivi d’une espèce de lanière ciliée de chaque côté, et com- posée d’un très-grand nombre de petits articles. Enfin la branche externe où appendice flabelliforme est représentée par une lame semi-membraneuse , qui est dirigée en haut, et logée entre la carapace et les flancs. Les pates-mâchoires de la seconde paire ont la même forme ; mais leur branche interne est plus alongée , et elles manquent d’appendice fla- belliforme ; de même qu'aux précédentes, le dernier article de leur branche interne est lamelleux , large, court et ar- rondi au bout. Les six paires de pates thoraciques , qui font suite à l'appareil buccal, et qui se composent de membres correspondans aux pates - mâchoires externes et aux cinq paires de pates ambulatoires chez les Décapodes, sont toutes grèles et divisées en deux branches ; leur longueur augmente progressivement d'avant en arrière, et elles sont toutes con- formées pour la nage seulement. La branche interne pré- sente à peu près la forme ordinaire, mais se termine par un Larse onguiforme à peine visible , qui précède un article sty- ilforme qui semble multi-articulé, et qui est cilié sur les DES CRUSTACÉS, 455 deux bords. La branche externe (ou palpe) est presque aussi longue que la branche interne , et a la même forme que celle des pates-mâchoires. Les pates des quatre pre- mières paires ne portent pas de branche externe ou appen- dice flabelliforme, tandis que celles des deux dernières en sont pourvues. Chez les mâles ces appendices sont rudi- meñtaires; mais chez lés femelles, ils acquiëérent üun déve- loppement extrême et constituent de grandes laines demi- cornées (PI. 26, fig. 8), reployées en dedans sous le ster- num, de facon à fortiëer une espèce de poche destinée à loger les œufs et les jeunes pendant les premiers temps de la vie ; disposition très-anälogue à celle que nous verrons aussi chez les Isopodes. Les deux derniers anneaux du thorax sont entiers, plus où moins complétenient à découvert, et semblables à ceux de l'abdomen. Cette dernière partie du corps est alongée ; presque cylindrique, et graduelle- ment rétrécie d'avant en arrière; la portion dorsale de ses derniers anneaux ne se prolonge pas latéralement de facon à encaisser la base des fausses pates ; comine chez la plupart des Salicoques ; elle se termine par une grande nageoire cau- dale , composée de cinq lames dispersées en éventail, exae- tement comme chez les Décapodes Macroures, Enfin les cinq premières paires de fausses pates sont rudimentaires, et ne se composent chacune que d’une petite lame eiliéé chez la femelle ; mais chez le mâle on y distingue un pédoncule et une lame terminale ; et celles de la première et de la quatrième paires acquièrent quelquefois un développément considérable. Ainsi que nous lavons déjà dit, il n'existe aucun vestige de branchies , soit à la voûte des flancs, soit à la base des pates , soit à la face inférieure de labdomen, et le seul appendice qui paraisse être modifié dans sa structure, de manière à devenir plus propre que le resté du corps à remplir les fonctions d’un organe de respiration , est le fouet des pates-mâchoires de la premièré paire, dont la disposition est du reste presque ls même que cellé qu'on 456 HISTOIRE NATURELLE remarque chez un grand nombre de Crustacés pourvus de branchies. Quelques auteurs donnent le nom de bran- chies à l'article basilaire de la branche externe, ou palpe des pates thoraciques, mais sans étayer cette détermination d’au- cun argument qui puisse la faire adopter. M. Thompson a observé la circulation dans les Mysis, et a constaté que le cœur de ces Crusiacés est alongé, et occupe la partie postérieure du thorax; il donne nais- sance antérieurement à un vaisseau grêle qui se porte au- dessus de lestomac, et se continue en arrière avec une grosse artère abdominale ; enfin, de chaque côté, il reçoit un vaisseau qui parait être un tronc branchio-cardiaque. Les pulsations du cœur sont si rapides, qu’elles ressem-- blent à des vibrations, et le sang est si transparent et si peu coloré, qu'on n’en distingue le mouvement qu’à raison des globules qui y flottent. M. Thompson pense que le vais- seau abdominal présente de chaque côté, vers son extrémité postérieure, une ouverture garnie de valvules, par laquelle le sang pénètre dans deux conduits veineux situés de chaque côté de l'intestin, et que c'est par ces derniers vaisseaux que ce liquide revient vers un grand sinus situé sous le cœur. Ce naturaliste a enrichi aussi l’histoire de ces Crustacés par des observations très-intéressantes sur leur développe- ment. Ainsi que nous l'avons déjà dit, les œufs éclosent dans Pespèce de poche située sous le thorax; et les jeunes Mysis y demeurent pendant les premiers temps de la vie; on les y trouve, serrés les uns contre les autres ayant la tête dirigée vers le sternum de leur mère, et le corpsrecourbé en avant, Leur forme s'éloigne beaucoup de celle des individus adultes, Les plus jeunes ont la tête très-grosse et le corps pyriforme ; on leur voit de chaque côté deux petits membres styliformes. Bientôt l'extrémité postérieure s’allonge et se bifurque ; le nombre des membres augmente, les yeux pé- donculés et les antennes se montrent , et les divisions entre la tête , le thorax et l'abdomen deviennent distinctes. Enfin, DES CRUSTACÉS. 457 ce n’est qu'après leur sortie de la poche ovifère qu'ils ac- quièrent tout-à-fait la forme qu’ils doivent conserver, et que la brancheinterne de leurs pates présente une tige terminale multi-articulée. Les Mysis nagent dans la mer, réunis en troupes nom- breuses , et paraissent abonder surtout vers le nord, Suivant Othon Fabricius, ces petits animaux constitueraient l’ali- ment principal des Baleines. $ Espèces dont la lame médiane de la nageoire caudale est bifur- quee. 1. Mysis spiNULEUx. — M, spinulosus (1). Rostre déprimé et triangulaire, et n'ayant qu'environ le tiers de la longueur des pédoncules oculaires; carapace s'étendant presque sur l’avant-dernier anneau thoracique. Pédoncule des antennes internes gros et très-court. Appendice lamelleux des antennes externes étroit, de même longueur jusqu'au bout, et cilié seulement en dedans et au bout. Lame médiane de la na- geoire caudale garnie d’épines sur les bords latéraux, et pro- fondément échancré au bout ; les lames internes des appen- dices latéraux se rétrécissant graduellement vers le bout, et les lames externes tres-obtuses. Longueur , environ 10 lignes ; cou- leur brunâtre , avec une petite étoile au milieu de chacun des anneaux de l'abdomen. Habite la Manche et les côtes de la Vendée. (C. M.) Le Mysis trouvé à Noirmoutier, et mentionné par M. Desma- rest (2) comme étant rapporté par Latreille à l'4stacus haren- gum de Fabricius, appartient à l'espèce décrite ci-dessus. (1) Mysis spinulosus, Leach, Trans. of the Linnean society, vol. XI, p. 350. — Praunus flexuosus, ejusd. Edinb. Encyclop. — Mysis spinulosus, Desmarest, Consid. sur les Crustacés, p. 242. Mysis Leachii, Thompson, Zoological researches , vol. 1, part. 1, P- 27. À ÿ (2) Trans. of the Linn. soc. vol. XI, p. 350. — Latreille, Ency- 458 HISTOIRE NATURELLE Le Mysis Fabricu de Leach (1) ne nous paraît pas différer no- tablement de M. spinuleux, surtont si l'on en juge par la figure que M. Desmarest en donne; mais cependant on doit noter que dans l’atlas de l'Encyclopédie, Latreille a représenté l’appendice lamelleux des antennes externes comme étant cilié en dehors aussi bien qu'en dedans, disposition qui, si elle existe réelle- ment, serait caractéristique. 2. Mysis CAMELEON. — M. chamæleon (2). Front obtus, et presque entièrement dépourvu de prelonge- ment rostriforme. Lame médiane de la queue garnie de cils sur son bord postérieur; lames internes des appendices latéraux ob- tuses au bout et épineuses sur le bord interne. Du reste, très- semblable à l'espece précédente. Sa couleur varie du gris au brun et au vert. Longueur, environ 1 pouce. Trouvé sur les côtes de l'Angleterre et de l'Irlande. Le Cancer astacus multipes de Montagu (3) est un Mysis qui se rapporte probablement à l'une des espèces dont il vient d'être question. Le Cancer flexuosus de Muller (4) appartient à cette section du genre Mysis, et pourrait bien être une des espèces mentionnées ci-dessus; d'après la figure de Muller il paraïîtrait cependant en différer par l'existence d’épines sur les côtés de l'abdomen. clop. méthod. PI. 333, fig. 5-21. — Desmarest, Consid. sur les Crustacés , p. 242, PL. /o, fig. 6. ‘ (i) Consid. sur les Crust. p. 244. (2) Thompson , Zoological researches , p: 28, pl. 5, fig: 1-10. (3) Trans. of the Linn. soc. vol. 9, p. 90, PI. 5, fig. 3. (4) Zoologia danica , t. I, p. 15, PI. 66, fig. 1-9. — Herbst, t. II, Pi. 34, fig. 8 ét 9. (D'après Muller.) — Mysis flexuosus, Lamarck, Hist dès anim. sans vert. t. V, p. 200. DES CRUSTACÉS. 459 $ Espèces dont la lame médiane de la rageoire caudale ést entière au bout, 3. Mysis LoncicoRxe. — M. longicornis. (PL 26, fig. 7-9.) Rostre très-court. Antenñes internes longues; leur pédoncule grêle et trés-alorigé. Appendice lamelleux des antennes externes pointu au bout et cilié sur ses deux bords. Lame médiane de la nagcoire caudale ciliée plutôt qu'épineuse sur les côtés, se ré- trécissant graduellement vers le bout, et terminées par une pointe obtuse ; les quatre lames latérales assez larges à leur base, mais extrêmement étroites dans leurs deux tiers postérieurs. Longueur, environ 6 lignes. Trouvé à Naples. 4. Mysis commun. — M. vulgaris (1). Rostre médiocre; antennes internes courtes, ayant leur pédon- cule conformé comme chez le M. spinuleux. Appendice lamelleux des antennes externes comme chez le M. longicorne ; lames laté- rales et mitoyennes de la nageoire caudale diminuant graduelle- ment de largeur depuis leur base jusqu'a leur extrémité. Lon- gueur , environ 1 pouce. Couleur grisâtre. Habite les côtes de l'Irlande. 5. Mysis FRONTAL. — M. Jfrontalis. Rostre grand et dépassant notablement les pédoncules oculaires ; pédonciiles des anténnes externes grêles et très-longs ; appendice lamelleux des antennes externes arrondi et un peu élargi au bout, et sans cils sur le bord externe. Lames de la nageoire caudale con- formées comme dans l'espèce précédente, mais plus alongées. Longueur, environ 1 pouce. Habite les côtes de Nice. G@) Thompson, op. cit. p. 30, PL 4, fig, 1-12. 460 HISTOIRE NATURELLE Le Mysis Exrier (1), décrit par Leach, n’est que très-imparfai- tement connu ; tout ce que nous en savons c’est que la lame mé- diane de la nageoire caudale est sans échanerure comme dans les espèces précédentes , que sa longueur n’est que de 4 lignes, et que sa couleur est grisâtre, avec des pointes brunes et rousses. 11 habite les côtes de l'Écosse. Le Cancer oculatus d'Othon Fabricius (2) appartient à ce genre ; mais il nous paraît impossible de décider à quelle espèce il doit se rapporter. Le Mysis plumosus de M. Risso (5) ne peut appartenir à ce groupe; mais il serait difficile de deviner à quel genre il ap- partient. GENRE CYNTHIE. — Cynihia (4). M. Thompson a donné le nom générique de Cynthia a des Crustacés qui ont la plus grande analogie avec les My- sis, mais qui s’en distinguent par l'existence d’appendices branchiaux fixés aux fausses pates abdominales, par la structure de ces derniers organes , et par quelques autres caractères. Le corps des Gynthies est grêle, et de mêmef forme que chez les Mysis; la carapace est plus petite que chez ces derniers Crustacés, et se termine antérieurement par un pe- tit prolongement rostral. En arriere elle laisse à découvert un certain nombre des anneaux thoraciques. Les yeux sont gros et courts, de longueur médiocre. Les antennes de la (1) Mysis integer, Leach , Transs. of the Linn. soc. vol. XI, p- 350. — Desmarest, loc. cit — Mysis scotius , Thompson, op. cit. p- 50. (2) Fauna Groenlandica , p. 245, fig. 1, A, B.—‘Herbst, PL 24, fig. 5 et 6. (D'après Oth. Fabricius.) — Mysis oculatus, Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p.285, PL. 56, fig. 2et 3 (d'après l'abricius). — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 200. (3) Crustacés de Nice, p. 116. (4) Thompson , Zoological researches. DES CRUSTACÉS. 461 première paire sont excavées à leur base pour faire de la place aux yeux ; leur pédoncule est gros, et leurs filets ter- minaux au nombre de deux. Les antennes de la seconde paire s’insèrent au-dessous des précédentes comme chez les Mysis, mais sont beaucoup plus petites; l’appendice lamel- leux qui en recouvre la base est moins long que le pédoncule des antennes supérieures. La conformation de appareil buccal est à peu près la même que chez les Mysis ; la tige palpiforme des mandibules est très-grande, et les mâchoires de la seconde paire sont lamelleuses, et divisées du côté interne en plusieurs lobes. Suivant M. Thompson les huit paires de membres qui font suite aux mâchoires doivent toutes être considérées comme des pates natatoires ; mais nous ne partageons pas cette opinion, et nous croyons que la première paire de ces organes appartient encore à l'appareil buccal, et constitue des pates-mâchoires ; en effet, ces appendices, quoique plus alongés que chez les Mysis , sont de même reployésen dedans au-dessous des mâchoires, et leur branche interne se termine par un article élargi qui est propre à retenir les alimens pendant la mastication, tandis que les pates se terminent par un petit ongle crochu; la branche moyenne ou palpe de ces pates-mâchoires est con- formée comme chez les Mysis, mais le fouet ou branche ex- terne qui, chez ces derniers , constitueune grande lame mem- braneuse , paraît manquer complétement. Les membres tho- raciques de la première paire diffèrent aussi un peu des six dernières paires de pates ; ils sont plus élargis et se termi- nent par un article lamelleux dont les bords sont ciliés ; mais néanmoins, à raison de leur longueur et de leur posi- tion , ils doivent être considérés comme servant à la locomo- tion , et ils nous fournissent un nouvel exemple de la ma- nière graduelle dont le passage se fait entre des animaux chez lesquels les mêmes organes se modifient dans leur struc- ture pour servir à des usages différents. Chez les Cynthies le nombre des pates thoraciques s'élève donc à sept paires ; du reste, par leur structure et par leurs fonctions, ces organes 162 HISTOIRE NATURELLE ue diffèrent pas notablement de ceux des Mysis ; leurs deux branches sont également très-développées , seulement le pé- nultième article de la tige interne est plus fort, ne se ré- trécit pas vers le baut, et n’est pas annelé de façon à parat- tre multrarticulé, et l’ongle terminal est plus gros. Nous ne connaissons pas la conformation des appendices, qui exis- tent probablement aux pates postérieures chez les femelles, et qui, selon toute apparence, doivent remplir les mêmes fonctions que chez les Mysis ; chez les mâles on remarque à la base des pates postérieures une petite lame qui repré- sente l’appendice flabelliforme. L’abdomen est conformé comme chez les Mysis, si ce n’est que les fausses pates, fixées aux cinq premiers anneaux, sont très - développées, et de même forme que chez les Salicoques; chacun de ees mem- bres se compose d’un article pédonculaire très- gros, et de deux longues lames multi-articulées et ciliées sur les bords. Enfin, il existe aussi des appendices branchiaux d’une forme particulière, attachés à l’extrémité des pédoncules de ces fausses pates en arrière des lames terminales ; ces appen- dices consistent en un eylindre membraneux bifurqué près de sa base, et dont chacune de ses branches s’enroule sur elle-même (1). Ces Crustacés sont tous de très-petite taille, et paraissent avoir les mêmes mœurs que les Mysis, car on les trouve souvent ensemble. On n’a observé encore que des mâles, et il serait bien possible que, lorsqu'on connaîtra les deux sexes, on soit obligé de modifier les caractères assignés à ce genre. 1. CynruiE DE Taompson. — C. Thompsonü (2). Rostre trés-court; carapace s'étendant jusqu’au dernier anneau du thorax , et peu rétréci en avant ; pédoncule des antennes in- (1) Voyez PI, 10, fig. 5. (1) Cyathia, Thompson, Zool. res. p.57, PI. 6. DES CRUSTACÉS. 465 ternes de la longueur de l’appendice lamelleux des antennes externes , et ayant le dernier article garni en dedans d'une petite écaille pilifère. Lame médiane de la nageoire caudale longue, tronquée au bout, et garnie latéralement d'épines ; lames ex- ternes moins longues que les lames mitoyennes , et n'ayant de poils ou d’épines que sur leur bord interne et à leur extrémité ; lames mitoyennes garnies d'épines sur leur bord interne. Lon- gueur, environ 4 lignes. Trouvé dans l'Océan atlantique, entre Madère et les Antilles. 2, CYNTHIE ARMÉE. — C. armata. Thorax très-grêle antérieurement. Rostre pointu et plus long que les pédoncules oculaires. Antennes internes très-longues : le troisième article de leur pédoncule fort grand, et portant du côté interne un grand lobe arrondi sur le bord, et garni d'un grand nombre de poils disposés en brosse ; appendice lamelleux des antennes externes n'atteignant que le milieu du troisième article pédonculaire des antennes internes. Les trois derniers an- neaux du thorax presque entièrement à découvert. Lame médiane de la nageoire caudale étroite et arraendie au bout , et garnie d’é- pines tout autour ; lames externes beaucoup plus longues que les lames mitoyennes, et ayant leur bord externe garni de petites épines dans toute sa longueur ; bord interne des lames mitoyen- nes garni de longs poils. Longueur, environ 8 lignes. Trouvée prés de Noirmoutiers. Gexre THYSANOPODE. — Thysanopoda (1). Les Crustacés, dont nous avons fourni le genre T'hysano- pode, ressemblent beaucoup aux Salicoques par la forme générale de leur corps; mais se distinguent des Décapodes, ainsi que des autres Stomapodes, par la disposition de leur (1) M. Edwards, Ann. des Sciences nat. t. XIX.—Latreille, Cours d'Entomologie, p. 386. 464 HISTOIRE NATURELLE appareil respiratoire. Les branches sont composées cha- cune d’une espèce de tige d’où naissent, à angle droit, un certain nombre de branchies latérales, dont le bord infé- rieur est garni à son tour d'une série de longs filamens cy- lindriques (1) ; ce mode d'organisation est très-analogue à ce que nous verrons plus loin chez les Squilles ; mais les bran- chies , au lieu de s’insérer dans l'abdomen comme chez ces derniers Crustacés, occupent la partie thoracique du corps comme chez les Décapodes. Néanmoins elles ne sont pas renfermées dans des cavités particulières comme chez ceux- ci, elles sont situées à l'extérieur du corps, et flottent libre- ment dans l’eau qui baigne l'animal. Elles sont fixées à la base des huit paires de pates thoraciques, et leur longueur augmente d'avant en arrière. Les Thysanopodes ressemblent, par leur forme exté- rieure, aux Mysis (2). Leur corps présente les mêmes di- visions que chez les Décapodes Macroures. La carapace qui recouvre la tète cache aussi tout le thorax ; et l’abdo- men, dont la longueur excède beaucoup celle du cé- phalo-thorax, est étendu en arrière, et se compose de sept segmens, dont les trois médians présentent, à leurs bords postérieur.et supérieur, une petite épine dirigée en arrière. Antérieurement, la carapace est terminée par un petit rostre pointui, qui n’atteint pas le niveau de l'extrémité des yeux, dont les pédoncules sont gros et courts. Les antennes, au nombre de quatre, s’insèrent sur deux lignes , et leur lon- gueur est à peu près égale ; les supérieures ont un pédon- cule recourbé à sa base pour recevoir les yeux, et composé de trois articles cylindroïdes ; enfin elles se terminent par deux tiges filiformes assez longues. La base des antennes in- férieures est recouverte par une longue écaille lamelleuse, dont l'extrémité et le bord interne sont ciliés ; leur tige ter- minale ne présente rien de remarquable. La bouche, située (1) Pl: 10, fig. 3. (2) PL. 26, fig. 1. DES CRUSTACÉS. 465 à peu de distance du point d'insertion des antennes infé- rieures , est entourée, comme d'ordinaire, d’un labre assez gros, d’une languette bifide , et d’une paire de mandibules. Ces derniers organes sont armés , sur leur bord interne , de quelques dents aiguës, et portent un palpe court, aplati, et diviséen trois articles (1). Deux paires de méchoires entrent également dans la composition de l'appareil buccal , et sont appliquées sur les mandibules et la languette. Celles de la première paire n’offrent rien de remarquable. Les secondes sont composées de trois articles lamelleux, dont les deux premiers sont bilobés du côté interne (2); on n’y voitaucune trace de ce grand appendice foliacé qui existe toujours au côté externe de ces organes chez les Décapodes, et qui sert au mécanisme de la respiration ; leur forme et leur struc- ture sont absolument les mêmes que chez les Squilles , les Alimes , etc. Les huit paires de membres qui suivent les mâ- choires , et qui correspondent à la fois aux pieds-mâchoires et aux pieds ambulatoires des Crustacés Décapodes, ont ici tous la même forme et les mêmes usages ; aucun d’eux n’en- tre dans la composition de l’appereil buccal ; mais tous ser- vent à la locomotion. Ces pates, à l'exception de celles de la dernière paire, sont longues, grèles et bifides comme chez les Mysis. Leur article basilaire, gros et court, porte en dedans une longue tige, garnie de poils nombreux , et en dehors un palpe ou branche moyenne, composé de deux pièces, dont la dernière est mince, lamellaire, et ciliée sur les bords (3). La longueur de ces pates natatoires augmente un peu depuis la première jusqu’à la cinquième paire, puis diminue; enfin, celles de la huitième et der- nière paires manquent de tige interne, et ne consistent que dans la branche externe ou palpe (4). Les cinq premiers seg- (1) PI. 26, fig. (2) PL. 26, fig. (3) PL 26, fig. (4) PL. 10, fig, CRUSTACÉS, TOME Il 30 œ D © p 466 HISTOIRE NATURELLE mens de l'abdomen supportent aussi de petites pates natà- toires, formées d’un pédoncule cylindrique portant deux James alongées et ciliées sur les bords, dont l’interne, moins longue que l'externe , porte à son tour un petit appen- dice cylindrique. Enfin les membres du sixième anneau de l'abdomen, et le septième segment devenu lamelleux, con- stituent une nageoire en éventail, dont la pièce médiane, étroite et pointue, se termine par trois épines acérées ; et les latérales, également étroites, sont garnies sur les bords de longs poils. Nous ne connaissons encore qu'une seule espèce de ce genre, savoir, le THYSANOPODE TRICUSPIDE. — 7”. (ricuspida. Ce petit animal, long d'environ 15 lignes, a été trouvé en haute mer, dans l'Océan atlantique , par M. Reynaud. Le genre Ponorsis (1) de M. Thompson paraît devoir appartenir à cette famille, mais il est trop imparfaitement connu pour qu'il soit possible d'y assigner des caractères précis. Le petit Crustacé, qui a recu ce nom, ressemble assez aux Mysis par la forme générale du corps, mais se fait remarquer par la longueur extrême des pédoncules oculaires qui sont renflés en boule vers le bout. Les antennes s’insè- rent sous les yeux; et, suivant M. Thompson, celles de la première paire ne seraient représentées que par deux petits appendices rudimentaires ; celles de la seconde paire présen- tent, au-dessus de leur base, une grande lame ciliée en dedans comme chez les Mysis et les Salicoques. Deux des pates sont très-longues, et terminées par un article très- grèle et annelé. Les autres paraissent tre courtes ; mais ni leur conformation ni leur nombre ne sont connus. L’abdo- (1) Zoological researches, t. },p. 59, PL. 9, fig, 7. DES CRUSTACÉS. 467 men est long, et porte cinq paires de fausses pates grêles, mais très-développées. Enfin la mageoire caudale est con- formée comme chez les Mysis, si ce n’est que la lame mé- diane, formée par le septième segment abdominal , est ex- trêmement courte, tandis que les quatre lames latérales sont grandes. Ce Crustacé a été trouvé en haute mer, dans lO- céan atlantique , et paraît être phosphorescent. TRIBU DES LEUCIFÉRIENS. Le genre Leucirer, établi par M. Thompson, est un des plus singuliers que l’on connaisse, et ne se . laisserait que dificilement ranger dans aucune des tribus déjà établies; aussi, quoique son histoire soit encore très-incomplète, croyons-nous devoir le pren- dre pour type d’une tribu particulière. C'est à cette tribu que paraissent devoir se rappor- ter quelques-uns des Crustacés figurés d’une manière grossière dans l’atlas du Voyage de Krusenstern (1). GEvre LEUCIFER. — Zeucifer (2). L'un des traits les plus remarquables de l’organisation de ce Crustacé est la longueur excessive de la portion anté- rieure de la tête, la brièveté extrême de la partie du corps occupée par la bouche et constituant le thorax , et le grand développement de l'abdomen (3). La forme générale du corps est presque linéaire ; les yeux et les antennes sont portés à l'extrémité d’un long prolongement grêle et cylindrique, qui est beaucoup plus long que tout le reste de la portion cé- phalo-thoracique du corps, et qui paraît être formé prin- (1) Voyage autour du monde (en langue russe), PL. 22, fig. 6 et11. (2) Thompson, zoological researches , t. 1, p. — Latreille, Cours d'entomoligie, p. 386. (3) PL 26, fig. 10. 30. 468 HISTOIRE NATURELLE cipalement par lanneau antennaire; une petite carapace recouvre toute la portion postérieure du céphalo-thorax , et présente à peu près la même forme que chez les Mysis. Les yeux sont gros, et portés à l'extrémité de pédoncules cyliudriques extrêmement longs. Les antennes de la pre- mière paire sont grêles, courtes , et terminées par une ti- gelle multi-articulée, rudimentaire ; celles de la seconde paire s’insèrent au-dessous, tout près des précédentes, et sont également grêles; on voit près de leur base un petit ap- pendice lamelleux, mais on ne connaît pas leur mode de ter- minaison. La bouche est saillante , et située en arrière de la base du prolongement qui porte les yeux, etc. On y trouve des mandibules fortes et dentées, mais dépourvues de tige palpiforme ; deux paires de mâchoires portant chacune deux lames; deux paires de pates-mâchoires courtes et lamel- leuses , et une paire de pates-mâchoires externes, qui sont longues, pédiformes et reployées contre la bouche, A lasuite de ces organes on voit quatre paires de pates natatoires lon- gues et grèles , qui s’amincissent graduellement vers le bout, et sont garnies de poils épars. Nous n’avons pu trouver au- cun vestige de palpe ni de fouet à la base de ces pates, et nous n'avons aperçu aucune trace de lexistence de la der- nière paire de membres qui manquent ici pour compléter le nombre normal des pates thoraciques ; mais dans la figure que M. Thompson a donnée on voit à la partie postérieure du thorax un tubercule qui est peut-être un vestige de ces appendices. L'abdomen est très -étroit, et se compose, comme d'ordinaire, de sept anneaux, mais acquiert un dé- veloppement tout-à-fait anormal , car chacun de ces segmens est au moins aussi long que toute la portion céphalo-thora- cique du corps, où sont situées la bouche et les pates. Les cinq premiers anneaux sont à peu près égaux entre eux, et portent chacun une paire de fausses pates très - longues, composées d’un article basilaire cylindrique, et d’une ou deux lames natatoires alongées, multi-articulées et eiliées ; chez les individus que nous présumons être des mâles, les DES CRUSTACÉS. 469 fausses pates de la première paire présentent vers le milieu de leur article basilaire un appendice charnu d’une forme bi- zarre. Le sixième anneau est comprimé, très-long, et denté en dessous. Enfin l'abdomen est terminé par une nagcoire caudale, composée, comme d'ordinaire, de cinq lames dis- posées en éventail. Nous n'avons trouvé aucun vestige de Pranchies thoraciques. 1. Leucirer De Revnaun. — ZL, Reynaudit. (PL. 26, fig. 10.) : Extrémité antérieure de la carapace distincte du prolongement oculifère. Pièce médiane de la nageoire caudale très-petite , com- primée, et échancrée en dessous ; lames latérales beaucoup plus longues que les mitoyennes. Longueur , environ 4 pouces. Trouvé dans l'Océan indien , par M. Reynaud. (C. M.) >. Leucirer TYPE. — Zeucifer typus (1). Cette espece différe de la précédente par la forme de la pièce médiane de la nageoire caudale, qui est lamelleuse et sans échan- crure en dessous, par la longueur plus considérable des lames mitoyennes , et par l'absence apparente d'une séparation entre la carapace et le prolongement oculifere. Les deux Crustacés figurés par Krusentern sous les n%. 9 et 10 dans l’atlas de l'édition russe de son Voyage appartiennent à ce genre. (1) Leucifer, Thompson, Zoological Researches, p. PL 7, fig. 2. 47e HISTOIRE NATURÈLLE FAMILLE DES BICUIRASSÉS. Les Crustacés , dont cette famille se compose, sont très-remarquables par leur forme arrondie et par la transparence de leurs tégumens. Leur carapace est grande , lamelleuse, et semblable à une feuille qui s’'étendrait horizontalement au-dessus de la base des antennes, d’une portion plus ou moins considérable du thorax et de l’origine de plusieurs des pates (1). Le thorax est également déprimé au point de ressembler à une lame mince, placée horizontalement, et c’est à cause de l'existence des deux espèces de boucliers for- més ainsi par la carapace et le thorax que Latreille à donné à ces Crustacés le nom de Bicuirassés. L’an- neau ophtalmique n’est que peu au point distinct du bord antérieur de la carapace, et c’est également de ce bord que naissent les antennes. Les yeux sont très-cros et saillans. Les antennes naissent au-des- sous et en arrière de leur pédoncule, sur une même ligne transversale, et se dirigent en avant ; celles de la première paire sont bifides au bout, et la conformation de celles de la seconde paire varie (2). La bouche est située très-loin de la base des antennes, et se trouve vers le tiers antérieur ou le milieu de la face infé- rieure de la carapace ; elle a la forme d’un tubercule arrondi , et se compose essentiellement d’une grosse lèvre supérieure , d’une paire de mandibules crochues PE VE AR (1) PI. 28, fig. r'et fig. 8. (2) PL, 28 , fig. 2 et 9., DES CRUSTACÉS. 47A dépourvues de tige palpiforme , d’une lèvre inférieure membraneuse et bilobée , et d’une paire de méchoi- res (1); quelquefois on trouve aussi une seconde paire de mâchoires et même des pates-mâchoires appliquées contre la bouche, mais en général ces organes sont rudi- mentaires et rejetés assez loin en arrière. La grande lame aplatie, qui constitue le thorax, commence immé- diatement derrière la bouche , et ne présente pas de divisions annulaires ; en général elle dépasse de beau- coup la carapace, et elle donne insertion aux pates par ses bords latéraux , de façon que ces organes sont très-éloignés de la ligne médiane. Le nombre des pates est de sept ou de huit paires, mais celles de la première paire, et quelquefois celles de la dernière paire, sont très-courtes, tandis que les autres sont fort longues ; toutes sont très-orêèles , et porlent vers le tiers de leur longueur à un grand appendice flabelli- forme, qui est analogue à la branche externe des pates thoraciques des Mysiens, ‘mais qui naît beaucoup plus loin du corps. L’abdomen est grèle et quel- quefois rudimentaire; en général, cependant, il estter- miné par une nageoire composée de cinq lames dis- posées en évenlail, comme dans la famille précédente. Quant aux fausses pates, elles sont toujours plus ou moins rudimentaires. Ces Crustacés ne présentent pas d'organes qui puis- sent être considérés comme des branchies; quelques maturalistes donnent ce nom à l’appendice cilié qui représente le palpe des pates thoraciques, maïs sans fonder cette détermination sur aucun fait, et nous (1) PL 28, fig. 3,4, 5,6et 9. 472 HISTOIRE NATURELLE sommes disposé à croire que la respiration se fait par la surface générale du corps. On ne connaît encore que deux genres appartenant à cette famille, savoir : les Phyllosomes et les Am- phions. Les PnvcLosomes sont faciles à reconnaître par leur carapace foliacée, qui laisse à découvert la majeure partie du thorax, qui est également lamelleux. Chez les AmPrxiows la carapace cache le thorax en entier. Genre PHYLLOSOME. — Phyllosoma (1). Le genre Phyllosome , établi par Leach, est un des plus remarquables que l’on connaisse. Il se compose d'animaux dont tout le corps est tellement aplati, qu'il existe à peine un intervalle entre les tégumens des surfaces supérieures et inférieures, et qu'on comprend difficilement comment des viscères peuvent s’y loger. Ge corps lamelleux se divise en trois parties distinctes : la tête, le thorax et l’abdomen (2). La tête à la forme d’un disque mince ou d’une feuille nrdinairement ovalaire, et n’adhère au thorax qne par sa portion centrale, de facon que ses bords sont libres tout autour. Ceite espèce de bouclier est large et horizontale ; à son extrémité antérieure elle donne insertion aux yeux et aux antennes. Les yeux naissent près de la ligne médiane et sont globuleux, ils sont portés sur des pédoncules grêles, cy- (1) Cancer, Forster, Naturforscher, n°. 17, 1982.— Phyllosoma, Leach. Journal de physique et Voyage du capitaine Tuckey. — Latreille, Nouv. Dict. d'hist. nat. Encyclop. méthod. t. X, Règne animat , t. IV, etc. — Desmarest, Consid. sur les Crust. — Guérin, Monographie des Phyllosomes ; Mag. de Zool. — Roux, Crust. de la Méditerr. — Crysoma, Risso, Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V. (2) PL. 28, fig. 1. DES CRUSTACÉS. 473 lindriques et très-longs (1). Les antennes internes naissent également du bord de la carapace, immédiatement en dehors des pédoncules oculaires ; elles sont très-petites et présentent un pédoncule composé de trois articles cylindriques, et de deux petits filets terminaux. Les antennes de la seconde paire naissent en dehors des précédentes, et varient beau- coup par leur forme; tantôt elles sont très-longues, grêles, cylindriques, et composées de plusieurs articles distincts ; d’autres fois elles sont courtes, lamelleuses, sans divisions apparentes, et ne semblent être que des prolongemens de la carapace (2). La bouche est située vers le milieu ou même vers le tiers postérieur de la carapace , et ne se compose que d’un labre, d’une paire de mandibules , d’une lèvre inférieure et d’une paire de mâchoires. Les #andibules sont grandes, ar- rondies en dehors, et armées en dedans de deux bords tran- chans et d'une petite dent. La lèvre inférieure est grande, très-apparente et profondément bilobée; enfin, les md- choires sont petites, membraneuses , et terminées chacune par deux lobes ou lames dirigées en dedans, et armées de quelques épines vers leur sommet. Les appendices qui re- présentent les mâchoires de la seconde paire, et les pre- mieres pates-mâchoires, sont rudimentaires, et n entrent pas dans la composition de Pappareil buccal ; on les trouve re- jetés plus ou moins loin en arrière, et fixés au bord du bouclier thoracique comme les pates (3). Les mâchoires de la seconde paire sont représentées par une lame qui est quel- quefois assez grande et ovalaire, d’autres fois tout-à-fait ru- dimentaire. Enfin une paire de tubercules , située un peu en arrière de ces derniers appendices , sont les seuls vesti- ges des membres, qui d'ordinaire constituent les pates- mâchoires de la première paire. Le thorax est lamelleux comme la carapace, et constitue (1) PL 28, fig. 2. (3) PL 284 fg5, 4. 0646: (5) PL.29: H9106 C4: 474 HISTOIRE NATURELLE un second bouclier, dont la portion antérieure seulement est couverte par le premier de ces deux disques foliacés. Il est en général plus large que long, et strié en travers, mais ne présente aucune trace de division en anneaux. Les pates s’in- sérent tout autour de ce disque. Celles de la première paire (d, fig. 3) sont très-petites et cachées sous la carapace ; elles sont grèles , cylindriques et unguiculées au bout ; tantôt elles sont dépourvues d’appendices, d’autres foiselles donnentnais- sance, par l'extrémité de leur premier article, à un palpe fla- belliforme. Les pates des cinq où même des six paires suivan- tes sont très-longues et assez semblables entre elles ; de même que les précédentes , elles sont cylindriques et très-grêles, et elles naissent chacune sur un prolongement cylindrique du bord de la grande lame thoracique. Leur premier article est très-long , et porte à son extrémité un palpe flagelliforme , composé d’un article cylindrique et d’une tigelle multi-arti- culée, garnie de poils nombreux. Les articles suivans de la branche principale des pates ne présentent rien de remarqua- ble, mais se détachent très-facilement, de facon qu'en gé- néral on ne les trouve pas, et que les pates paraissent ter- minées par l’appendice cilié dont nous venons de parler. Les pates de la première paire se terminent par un article grêle et alongé, tandis que celles des quatre ou cinq paires suivantes sont terminées par un ongle assez fort; ceiles de la dernière sont tantôt semblables aux précédentes , d’au- tres fois rudimentaires, et dépourvues de palpe flabelliforme. Enfin on trouve souvent à la base des pates antérieures , ou même de tous ces organes, de petits appendices vésiculaires qui paraissent être des vestiges du fouet (ou branche ex- terne ) de ces membres. La disposition de l'abdomen varie; tantôt il est alongé, divisé en anneaux bien distincts, et parfaitement séparé du thorax, qui en recouvre la base ; d’autres fois il est con- fondu avec ce bouclier, et semble n’en être qu’un prolonge- ment. Dans ce dernier cas il varie encore, car tantôt il est très-large à sa base, et occupe tout l'espace compris entre DES GRUSTACÉS. 475 les pates postérieures ; tandis que d’autres fois il estrmdimen- taire et logé au fond de l'angle rentrant, formé par le bord de la lame thoracique. Presque toujours on peut cependant ÿ distinguer six ou sept anneaux, dont le dernier forme avec les appendices du segment suivant une nageoire cau- dale plus ou moins développée. Quant aux fausses pates, fixées sous l'abdomen , leur nombre varie, et elles sont en général rudimentaires. Le système nerveux des Phyllosomes présente un mode de conformation remarquable ; la masse formée par les gan- glions céphaliques est située tout près de la base des an- tennes , et communique avec les ganglions thoraciques par deux cordons d’une longueur extrême. Les ganglions thora- ciques ne sont pas réunis sur la ligne médiane, mais com- muniquent entre eux par des commissures transversales ; leur nombre est de neuf paires. Enfin , les ganglions abdo- minaux sont très-petits et au nombre de six paires. L’intes- tin paraît être droit, et dans l’intérieur du bouclier cépha- lique on aperçoit un grand nombre de vaisseaux qui diver- gent latéralement. M. Guérin pense que ces vaisseaux pour- raient bien appartenir à l'appareil de la circulation ; mais cette opinion ne nous paraît pas admissible , et nous pen- sons que cet appareil est lanalogue du foie. Nous ne sa- vons rien sur les organes générateurs de ces Crustacés, et leurs mœurs n’ont pas été étudiées. On les rencontre dans les mers des pays chauds; et, si ce n'était par leurs yeux d’un beau bleu, on ne les apercevrait pas lorsqu'ils flot- tent à la surface de l’eau , tant leur corps est transparent. On connaît un nombre assez considérable de Phyllosomes, et on remarque dans leur organisation des différences si grandes, qu'il faudra probablement dans la suite établir dans ce genre plusieurs divisions génériques ; mais jusqu’à ce que l’on sache quelles sont les modifications de structure dépendantes du sexe et de l’âge, on ne peut bien appré- cier la valeur de ces différences , et il nous a paru préférable de les prendre seulement pour base de simples sous-genres. 476 HISTOIRE NATURÉLLE Les Phyllosomes forment , à raison de ces différences, trois groupes paturels, quon peut distinguer aux caracteres SUIVANS : bien distinct du thorax, grand, divisé en anneaux, et terminé ; PnyLLosoMEs par une nageoire caudale assez |orniNaAIRES. développée. Abdomen en gé- néral rudimen- PHYLLOSOMES taire et logé au ayant l'abdomen / intimement uni milieu dune f{Pny110s0MEs au thorax, sans À grande échancru-| sREvicaupes, divisions bien Îre du bord posté- distinctes etter- /rieur du thorax. minéparunena- geoire caudale } Abdomen grand, très-petite. triangulaire ;, et occupant toute la | Payizosomes longueur du bord { LarIcAUDES. postérieur de la carapace. SOUS-GENRE DES FHYLLOSOMES ORDINAIRES. Les Phyllosomes de cette division se rapprochent plus que les autres dés Caridioïdes et des Amphions; car leur abdo- men, quoique aplati, ressemble beaucoup à celui des Sali- coques. Le bouclier céphalique est ovalaire et très-alongé. Les antennes externes sont sétacées, très-longues , en géné- ral divisées en plusieurs articles et sans dilatation , en forme d'oreille au côté externe de leur base. Les pates des deux premières paires, qui correspondent aux pates-mâchoires de la seconde et de la troisième paire chez les Décapodes, por- tent un palpe flabelliforme. La lame thoracique est à peu près circulaire, et son fond postérieur est étroit et peu ou point échancré. Les pates postérieures sont rudimentaires. Enfin l'abdomen est assez grand , ne se rétrécit pas notable- ment en arrière , se compose d’anneaux bien distincts, et se termine par une nageoire caudale, dont les quatre lames latérales sont presque aussi longues que la lame médiane. DES CRUSTACÉS. 477 1, PHYLLOSOME commun, — P. communis (x). Lame céphalique moins large que la lame thoracique , recou- vrant la base des pates de la deuxième paire ( ou pates-mâchoires externes), alongée et rétrécie en avant. Antennes externes styli- formes , notablement plus longues que les pédoncules oculaires, et composées de cinq articles ( non compris le pédoncule qui les porte, et qui est seulement un prolongement du bord de la cara- pace ), dont le troisième est trés-petit, le quatrième moins long que le pédoncule oculaire, et le dernier à peu prés moitié de la longueur du précédent, et point renflé. Bouche située vers le tiers postérieur de la carapace et trés-près des mâchoires de la seconde paire , qui ont la forme de grandes lames ovalaires. Pates-mâ- choires représentées par un petit appendice cilié, porté sur un tubercule plus large. Pates antérieures ( ou pates-mâchoires de la seconde paire ) dépassant la bouche , et ayant à leur base, comme les pates suivantes, une petite vésicule. Abdomen guère plus de moitié aussi long que le thorax. Longueur, environ 1 pouce. Habite les mers d'Afrique et des Indes. (C. M.) 2. PuyLLOsOME srycirÈRE. — P, stylifera. Lame céphalique moins large que la thoracique , et reconvrant la base des pates de la seconde paire. Antennes externes plus lon- gues que les internes , mais un peu moins longues que les yeux, droites, simples, styliformes, et sans divisions bien marquées. Lame thoracique , ovalaire transversalement, et à bord postérieur à peu près droit, Abdomen étroit. Les lames externes de la na- geoire caudale plus grandes que les mitoyennes. Premier artiele (1) Leach, Journal de physique 1818, p. 307, fig. 11, et Appendice du voyage du capitaine Tuckey au Zaïre, p.19, PL. 18, fig. 6. — Latreille, Nouv. Dict. d’hist. nat. et Encyclop. méthod. t. X, p.119, PI. 554, fig. 1. — Desmarest, Consid. sur les Crustacés, p- 299, PL 44, fig. 5: — Guérin, Magazin zoologique, cl, VIE, PL 8, fig. x. 5 - 478 HISTOIRE NATURELLE des pates des quatre premiéres paires portant à son extrémité une forte épine dirigée en arrière. De l'Océan indien. 3. PHYLLOSOME SEMBLABLE. — P. affinis (1). Cette espèce ne parait différer que fort peu du Phyllosome commun , dont elle n'est peut-être qu'une variété d'âge ou de sexe ; elle en diffère en ce que ses antennes sont seulement de la longueur des pédoncules oculaires ; les pates-mâchoires antérieu- res ne sont représentées que par un tubercule sans lobe cilié; la lame thoracique est plus étroite que la carapace, et la lame mé diane de la nageoïre caudale est plus large que longue. Longueur, environ 10 lignes. Trouvé par M. Lesson dans les mers de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Guinée. 4. PHYLLOSOME CLAVICORNE. — P. clavicornis (2). Carapace ou lame céphalique régulièrement ovalaire, à peu près de même largeur que la lame thoracique , et recouvrant en partie la base des pates de la troisième paire. Antennes externes presque trois fois aussi longues que les pédoncules oculaires , com- posées de cinq articles distincts, et renflées au bout , leur dernier article étant plus gros que le précédent. Pates-mâchoires anté- rieures représentées par un tubercule, comme dans les espèces précédentes. Pates antérieures dépassant la bouche, qui est située, . comme dans les espèces précédentes , vers le tiers postérieur de la carapace. Abdomen presqu'aussi long que le thorax. Longueur, un peu plus d’un pouce. Trouvé dans les mers d'Afrique et d'Asie. tn (5) Guérin, op. cit. PI. 8, fig. 2. (2) Leach, Voyage du capitaine Tuckey, Append., et Journal de Physique, 1818, p. 307, fig. 11. — Latreille, Encycl. t. X, p. 11, etc. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 254, PI. 4%, fig. 4, — Guérin, loc. cit, PL. 7. DES CRUSTACÉS. 479 9. PHYLLOSOME À LONGUES CoRNEs. — P, longicornis (1). Carapace alongée, un peu rétrécie en avant, un peu plus large que la lame thoracique, et recouvrant en partie la base des pates de la troisième paire. Antennes externes beaucoup plus longues que le corps, et légèrement renflées vers le bout. Bouche placée comme dans les espèces précédentes; mâchoires externes égale- ment larmelleuses; pates-mâchoires antérieures représentées par une lame trilobée , à bords ciliés. Pates portant à leur base deux petites lamelles membranenses; celles de la troisième paire dé- passant un peu la bouche , et celles de la dernière paire armées à leur base d’un petit appendice conique, qui pourrait bien être l'organe mâle. Abdomen à peu près de la longueur du thorax. Lame interne des fausses pates de l'abdomen bilobé du côté in- terne. Lame médiane de la nageoire caudale étroite et alongée. : Longueur , 15 lignes. Trouvé par M. Lesson dans les mers de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Guinée. (G. M.) Ce Phyllosome pourrait bien être le mâle de l'espèce précé- dente. 6. PuyLLosomE DE FREYGINET. — P. Freycinetu (2) Carapace ovalaire peu rétrécie en arrière, et dépassant à peine la base des pates de la seconde paire, Antennes externes un peu plus longues que les pédoncules oculaires, styliformes, et compo- sées de cinq articles, dont le dernier est très-grêle. Bouche située vers le milieu de la face inférieure de la carapace, et très -éloi- gnée des mächoires de la seconde paire , qui sont représentées, comme dansles espèces précédentes, par une lame ovalaire assez grande. Pates-mâchoires antérieures représentées par une lame D RENE RL (1) Guérin, voyage de la Coquille , et Magaz. zoologique, cl. 7, PI. 641 fig 3 (2) Guérin, voyage de la Coquille, PI, 5 , fig. 3, et Mag. zool, cl. 5, PL 9, Gg, 1. 480 HISTOIRE NATURELLE trilobée. Thorax plus large que dans les espèces précédentes, et ayant son bord postérieur légèrement concave. Pates antérieures atteignant à peine la bouche. Abdomen presque aussi long que le thorax, et ayant les lames extérieures de sa nageoire caudale un peu plus longues que la lame médiane. Longueur , environ 17 lignes. Trouvé par M. Lesson dans les mers de la Nouvelle-Guinée. (C. M.) Le PayYLLOSOME À FRONT ÉCHANCRÉ (1) de Latreille appartient à cette division du genre Phyllosome, mais il a été décrit d’après un individu trop mutilé pour qu'on puisse y assigner des carac- tères précis. SOUS-GENRE DES PnyYLLOSOMES BRÉVICAUDES. Dans ce groupe labdomen présente à peu pres la même forme que dans la division précédente, mais est en général presque rudimentaire, et est toujours logé au milieu d’un angle rentrant formé par le bord postérieur de la lame tho- racique ; les fausses pates sont ordinairement réduites à l’état de vestiges, et la nageoire caudale est en général très-in- complète. La conformation des antennes externes est égale- ment caractéristique; ces appendices sont moins longs que les antennes internes, et ont la forme d’une lame sans divi- sions transversales, qui présente en dehors un prolongement articuliforme ou une pointe, et qui semble être elle-même un simple prolongement du bord. Les pates- mächoires anté- rieures sont presque toujours réduites à un état encore plus rudimentaire que dans le sous-genre précédent, et les pates des deux premières paires manquent de palpe flagelliforme. (1) Phyllosoma lunifrons, Latreille, Nouv. Dict. d'hist. naturelle, t. XVI, p. 36; et Eucyclop. méthod.t. X, p. 119. — Phyllosoma lunifrons, Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 255. — Ph;llosoma lunifrons, Guérin, Mag. zool. cl. VII, PL 15, fig. 5 ” 12 ; ù DES CRUSTACÉS. _ 487 7. PAYLLOSOME LATIGORNE, — P. lalicornis (1). Carapace ovaiaire plus large en avant qu'en arrière et recou- vrant la base des antennes externes. Antennes externes plus lon- gues que le pédoncule des antennes internes , très-larges , et présen- tant en dehors un grand lobe auriculiforme. Mâchoires de la seconde paire conformées comme chez les Phyllosomes de la section précédente, et portant, outre la grande lame ovalaire ter- minale, un petit lobe antérieur. Pates-mâchoires antérieures re- présentées par une lame trilobée. Lame thoracique deux fois plus large que longue. Pates postérieures semblables aux précédentes. Abdomen assez grand, presque aussi long que le thorax , et divisé en anneaux bien distincts, mais n'occupant qu'environ le tiers de la longueur de la grande échancrure semi-circulaire formée par le bord postérieur de la lame thoracique. Nageoire caudale grande, et ayant ses cinq lames à peu près de même longueur. Longueur, plus de 2 pouces et demi. Trouvé dans les mers de l'Inde. (C. M.) 8. PayLLOSOME INDIEN. — P. indica (>). Carapace recouvrant la base des pates de la seconde paire, et no- tablement plus large que la lame thoracique. Antennes externes de même forme que chez les Phyllosomes brévicornes, mais plus larges à leur base. Mâchoires externes représentées par un tuber- cule bilobé. Pates de la dernière paire presque aussi grandes que les précédentes, et conformées de même. Abdomen élargi vers sa base, et dépassant un peu le niveau de la lame thoracique. (1) Cancer cassideus, Forster, Nachtricht von einen neuer In- sekten, Naturforscher, n°. 19, 1582, PL. 5. — Phyllosoma laticornis, Leach, voyage du capitaine Tuckey, Suppl. p. 20, PI. 18, fig. 10, et Journal de physique, 1818. — Latreille, Encycl. méth. t. X, p. 119, PL. 354, fig. 4. — Desmarest , Considérations sur les Crustacés, p. 255, PI. 44, fig 7. — Guérin, voyage de la Coquitle, Crustacés, PL. 5, fig. 1, et Magazin zoologique, cl. VII, PL. 9, fig. 2. (2) Edw. Bulletin des sc. nat, de Férussac, t. 23, p. 148. CRUSTACÉS, TOME I. 31 Â82 HISTOIRE NATURELLE Fausses pates des quatre premières paires rudimentaires, mais distinctement bilobées ; celle du pénultième article dépassant de chaque côté et en arrière la lame caudale médiane. Longueur , environ 5 pouces. Trouvé dans l'Océan indien par M. Reynaud. (C. M.) Le Payiiosome ausrrar de MM. Quoy et Gaimard (1)ressemble beaucoup à l'espèce précédente, mais paraît en différer par un développement bien plus considérable de l'abdomen. 9. PHYLLOSOME BREvICORNE, — P. brevicornis (2). Carapace ovalaire, et ne s'étendant pas au-dessus de la base des pates de la seconde paire. Antennes externes minces, ne dépas- sant que de peu le second article des antennes internes, et ne pré- sentant au côté externe qu'un lobe rudimentaire. Mächoires de la deuxième paire réduites à de simples tubereules sans lobe ter- minal, et assez éloignées, à leur base, des tubercules qui représen- tent les pates-mâchoires. Lame thoracique grande et beaucoup plus large que longue. Pates de la dernière paire presqu'aussi grandes que les autres, et conformées de la même manière. Abdo- men extrêmement petit, mais atteignant presque le niveau des angles latéro-postérieurs de la lame thoracique, et à peine élargi à sa base. Fausses pates rudimentaires, mais celles de la dernière paire obseurément brilobées, et dépassant latéralement le dernier segment abdominal, qui est large et très-court. Longueur , envi- ron 20 lignes. Trouvé dans les mers d'Afrique et d'Asie. (C. M.) G) Phyllosoma australis, Quoy et Gaimard , voyage de l'Uranie , partie zoologique , PI. 82, fig. 1. M. Guérin pense que ce Phyilo- some doit être rapporté au P. brévicorne , mais cela ne nous paraît pas probable. (2) Leach , voyage du capitaine Tuckey, Supplém. PI. 20, fig. o, et Journal de physique , t. LXXXVI (1818). — Latreille, Nouv. Dict. d'hist. nat. et Encyclop. méthodique, t. X, p. 119, PI. 354, fig. 3. — Desmarest , Considérations sur les Crustacés, p. 255, — Guérin, Magazin zoologique, el. VII, PI, 10 et 11, fig. 1. DES CRUSTACÉS, 483 10. PHYLLOSOME STYLICORNE — P, slylicornis. (Planche 28, fig. 1-7.) Carapace ovalaire , un peu rétrécie postérieurement , et ne s’é- tendant pas au-dessus des pates de la deuxième paire. Antennes externes plus courtes et plus grêles que dans l'espèce précédente, Mächoires de la seconde paire représentées par un tubercule portant à son sommet un lobe ovalaire bien distinct. Vestiges des pates-mâchoires antérieures situées contre la base des mâchoires externes, Lame thoracique plus large que la carapace. Pates pos- térieures semblables aux autres. Abdomen réduit à un petit tu- bercule aplati, qui n'occupe qu'environ la moitié de la longueur de l'échancrure postérieure du thorax, et se termine par une lame arrondie, plus longue que large. Fausses pates encore plus rudimentaires que dans l'espèce précédente ; celles du pénul- tième anneau simples et complétement cachées sous la lame ter- minale de l'abdomen. Longueur , environ 2 pouces, Trouvé dans l'Océan indien par M. Reynaud. 11. PHYLLOSOME TRONQUE. — P, detruncata. Carapace un peu rétrécie en avant, et recouvrant la base des pates de la seconde paire. Pédoneules oculaires tres-longs. An- tennes externes un peu plus larges que chez le P. brévicorne; mais de même forme. Lame thoracique beaucoup moins large que la carapace, et tronquée en arrière de facon que le point le plus reculé corresponde à l'insertion des pates de l’avant-dernière paire. Pates postérieures rudimentaires. Abdomen rudimentaire, et ne présentant que des vestiges de fausses pates. Longueur , 18 lignes. Trouvé dans l'Océan atlantique par M. Reynaud. (C. M.) SOUS-GENRE DES PHYLLOSOMES LATICAUDES. Les Phyllosomes de cette division sont remarquables par la grande largeur de leur carapace, et surtout par la con- SD 484 HISTOIRE NATURELLE formation de leur abdomen, qui est triangulaire, et occupe tout l’espace compris entre la base des pates postérieures, et se continue sans interruption avec le thorax, de facon à former avec lui une seule lame. Les antennes externes sont courtes, lamelleuses, et garnies en dehors d’un prolonge- ment auriculiforme, comme dans le sous-genre précédent. La disposition des mâchoires externes et des pates-mâchoires antérieures est la même que chez les Phyllosomes ordinaires ; tandis que les pates des deux premières paires manquent de palpeflabelliforme comme chez les Phyllosomes brévicaudes. Les pates postérieures sont rudimentaires. Enfin l’abdomen se termine par une nageoire à cinq lames assez grandes; mais les fausses pates des anneaux précédents sont rudi- mentaires. 12. PHYLLOSOME ÉPINEUx. — P. spinosa (1). Carapace beaucoup plus large que longue , un peu pointue en arrière, et recouvrant la base des pates de la troisième paire. Lobe externe des antennes externes beaucoup plus petit que la lame interne. Yeux sphériques. Pates de la seconde paire courtes, mais dépassant la carapace dans plus de la moitié de leur longueur ; celles de la troisième paire plus longues que celles de la quatrième, Une épine assez grosse à l'extrémité du second article des pates de la troisième, de la quatrième, de la cinquième et de la sixième paires. Pates postérieures beaucoup moins longues que l'abdomen. Abdomen court ; son dernier segment grand, pluslong que large, et terminé par deux petites cornes séparées par un bord arrondi ; les quatre lames latérales de la nageoire caudale ne dépassant pas la base de ces cornes; fausses pates bifides, mais sans articulations, et très-courtes. Longueur, environ 15 lignes. Trouvée près des Acores par M. Reynaud. (C. M.) D D D D EE QG) Edw. Bulletin de Férussac, sc. nat. t. 23, p. 148. DES CRUSTACÉS. 480 19, PHYLLOSONE DE LA MEDITERRANEE, — P, Mediterranca (1). Cette espèce est extrêmement voisine de la précédente, dont elle ne se distingue guère que par la forme des yeux qui , au lieu d'étre sphériques, sont alongés et rétrécis vers le bout , de manière à res- sembler à une poire renversée, Le second article des pates ( celui qui suit l'insertion du palpe flabelliforme ) paraît manquer d’é- pine à son extrémité. Enfin les pates de la seconde paire sont au moins aussi longues que celles de la troisième , et ces dernières sont notablement plus courtes que les suivantes. Habite la Méditerranée. 14. Puyriosome DE Durerrey. — P. Duperreyi (2). Carapace presque circulaire, échancrée en arrière, et dé- passant de beaucoup la base des pates de la quatrième paire. An- tennes externes trés-larges, ayant leur lobe externe presque aussi grand que la portion terminale de leur lame interne. Pates de la seconde, de la troisième et de la quatrième paires à peu près de même longueur ; celles de la septième paire dépassant l'abdéomen. Lame médiane de la nageoire caudale plus large que longue , qua- crilatère, et ayant ses angles latéro-postérieurs moins saillans que le m'lieu de son bord postérieur. Lames externes plus longues que la médiane. Longueur, 16 lignes. Trouvé au port Jackson par M. Lesson. 15. Puyrrosome DE Reynaun. — P. Reynaud (3). Espèce très-voisine du P. épineux, mais dont les pates de la D «) Chrysoma Mediterranea, Risso , Hist. nat. de l'Europe méri- dion. t. V, p. 88, PI. 3, fig. 9. — Phyllosoma Mediterranca, Gué- rin, Magazin zoologique, cl. VII, PI. 13, fig. 2. — Roux, Crus- tacés de la Méditerranée, PI. 25. (2) Guérin , Voyage de la Coquille, Crust. PL. 5, fig. 2, et Mag. zool. cl. VII, PI. 12. (3) Guérin, Mag. zool. cl. VII, PI. 13, fig. 4. 486 HISTOIRE NATURELLE seconde paire sont si courtes, qu'elles dépassent à peine le bord de la carapace, et dont l'abdomen est beaucoup plus étroit. Peut- être n’en est-ce qu'une variété d'âge ou de sexe. Trouvé sur les côtes de l'Inde par M. Reynaud. Le PnyLLosomE poncruE (1) de Lesson devra former le type d'un sous-genre, où même d'un genre distinct, si la figure qui en a été publiée-est exacte ; ce qui, au reste, nous paraît peu pro- bable. GENRE AMPHION.— 4mphion (2). Les Crustacés que j'ai désignés sous le nom d’Æmphion , se rapprochent des Phyllosomes plus que tous les autres Stomapodes ; mais , sous certains rapports, ils ressemblent aussi aux Alimes et aux Mysis, et ils établissent naturelle- ment le passage entre ces animaux. Leur bouclier céphali- que ou carapace est foliacé comme celui des Phyllosomes, mais est étroit, alongé et bombé comme chez les Alimes ; les divers appendices de la portion céphalo-thoracique du corps diffèrent à peine de ceux des Phyllosomes ; enfin la forme de l'abdomen et de la nageoire caudale est celle des Mysis. Le bouclier céphalique (3) est très-développé et tout-à-fait lamelleux ; il s'étend jusqu’à l’origine de l’abdomen et cache la base des pates; son diamètre longitudinal est plus du double de son diamètre transversal , et de chaque côté il se recourbe un peu en bas; son bord antérieur est presque droit, et laisse à découvert l’anneau qui porte les yeux. Il n’y a pas de trace de rostre ; mais de chaque côté l'angle, formé par la réunion de ce bord avec le bord latéral , se pro- longe en avant en manière d’épine. Enfin le bord postérieur de la carapace . qui est court et presque droit, se continue avec les bords latéraux sans former d’angles bien marqués. (1) Guérin , Mag. zool. cl. VII, PL 11, fig. 2. (2) Edwards, Annales de la société entomologique, t. I, p. 336. (3) PL. 28, fig. 8. DES CRUSTACÉS. 48% Les yeux sont très-gros; leur portion terminale a la même forme que celle des Phyllosomes : mais la tige étroite qui les supporte , au lieu d’être très-longue comme chez ces Cruüsta- cés, estextrèmement courte. Les quatre antennes (1)s'insèrent sur la même ligne, immédiatement au-dessous et en arrière des pédoncules oculaires. Celles de la première paire ont la même forme générale que chez les Phyllosomes ; leur portion basilaire se compose de trois articles grêles et cylindriques, dont le premier et le dernier sont les plus longs, et elles se terminent chacune par deux petites tiges filiformes, dont l’interne est très-courte ; et l’externe à peu près de la lon- gueur de la portion bâasilaire. Les antennes externes sont beaucoup plus développées ; et ne ressemblent pas du tout à celles des Phyllosomes ; elles se rapprochent beaucoup, par leur forme générale, de celles des Alimes ; mais, au lieu d’être dirigées en bas et en dehors , elles se portent directement ét en avant. Leur premier article, qui n’est pas bien distinct, donne insertion en dedans à une tige cylindrique, et en dehors à un grand appendice lamelleux cette lame, à peu près ovalaire, dépasse de beaucoup le niveau de la por- tion basiliaire des antennes internes ; ses bords interne et an- térieur sont ciliés, et son bord externe se termine par une épine. La tige est composée de deux petits articles basilaires très-courts , et d'un long article terminal légèrement renflé vers le bout; sa longueur est d'environ le double de celle de la lame qui en recouvre la base. La disposition de la bouche est à peu près la même que chez les Phyllosomes ; elle est très-éloignée des antennes, et forme, vers le tiers antérieur du bouclier céphalique , un petit tubercule arrondi , de la partie postérieure de laquelle naît le thorax. Les parties qui entrent dans sa composition sont : un labre, deux mandibules, une languette, deux paires de mâchoires et deux paires de pates-mâchoires. Le labre est transversal et peu développé. Les mandibules ne A —— à (à) PL 28, fig. 9. 488 HISTOIRE NATURELLE portent pas de palpe, et sont en grande partie cachées par la languette, qui est bilobée. Les méchoires de la première paire sont presque rudimentaires, et ne m'ont paru consis- ter que dans une petite lame cornée, dont le bord est cilié. Celles de la seconde paire se composent de deux articles, dont le premier présente en dedans un prolongement garni d’é- pines. Les pates mächoires de la première et de la seconde paire, qui chez les Phyllosomes n'existent qu’à l’état de ves- tiges, et n'entrent pas dans la composition de l'appareil buc- cal, sont au contraire ici très-développées et appliquées sur les mâchoires. Celles de la première paire présentent au de- dans plusieurs languettes garnies de poils à leurs extrémités et au côté externe de leur base un grand appendice foliacé et ovalaire. Les pates-mächoires de la seconde paire sont beau- coup plus développées que les précédentes ; leur article basi- laire est lamelleux , et porte à sa partie antérieure, 1° une tige cylindrique composée de trois articles ; 2o un appendice flabelliforme , ou une espèce de palpe qui s’avance au côté externe de la tige, et la dépasse. Le {horax est aplati comme chez les Phyllosomes, mais plus étroit et complétement caché sous la carapace. Il donne attache à six paires de pates ayant absolument la même disposition que chez ces derniers Crustacés : toutes sont grèles et cylindriques , et à l'extrémité de leur deuxième article naît un appendice palpiforme, composé d'un article cylindrique terminé par une soie mul- ti-articulée et ciliée. Les pates de la première paire, celles qui correspondent aux pates-mâchoires externes des Décapo- des , s’insèrent très-loin de la bouche, et sont beaucoup plus courtes que les autres; leur deuxième article se termine en avant par une épine aiguë. Les pates des trois paires sui- vantes deviennent de plus en plus longues, et ont au bord leur troisième article, une, deux ou trois épines semblables à celle qui existe à l’extrémité du second article. Les pates de la cinquième paire, qui sont un peu moins longues que celles de la quatrième paire, présentent la même disposition ; en- fin celles de la dernière sont beaucoup plus courtes que les DES CRUSTACÉS. 489 précédentes, et ne présentent pas d’épines bien distinctes. L’abdomen est presque aussi long que la portion céphalo- thoracique du corps, et se compose de sept segmens. Sa forme est la même que celle de abdomen des Salicoques, et il se termine par une nageoire en éventail , dont la pièce mé- diane (formée par le septième anneau) est lancéolée , et dont les pièces latérales sont ovalaires. Quant aux appendices fixés sous les cinq premiers anneaux de labdomen, ils sont presque rudimentaires. On ne connaît qu'une seule espèce appartenant à cette di- vision générique. L'AMPHION DE REYNAUD. — 4. Reynaudir (1), ( PI. 18, fig. 8.) Sa longueur est d'environ 1 pouce ; et ses tégumens, à l’ex- ception de ceux de l'abdomen , sont diaphanes. Ce crustacé a été recueilli en haute mer, dans l'Océan indien, par M. Reynaud, chirurgien de la marine. (C. M.) FAMILLE DES UNICUIRASSES. Les Crustacés de cette famille sont pourvus d'une carapace assez grande, mais néanmoins ils se rap- prochent des Edriophthalmes par la conformation de leur thorax , car la plupart des anneaux de cette por- tion moyenne du corps sont complets, mobiles et nus, ou simplement recouverts par le bouclier dorsal sans contracter avec lui aucune adhérence. L’indépen- dance des premiers segmens du corps est même portée plus loin chez ces Crustacés que chez aucun autre, (1) Edwards, Annales de la société entomogique , t. I, p. 336, PL. 12, À, fig. 1-10. 490 HISTOIRE NATURELLE car chez la plupart d’entre eux, non-seulement l’an- neau ophtalmique, mais aussi l’anneau antennu- laire , restent libres (1), et dans quelques-uns on voit à la base des antennes de la seconde paire une pièce transversale qui semble devoir être le représentant de l’arceau inférieur du troisième anneau céphalique , et qui ne serait pas soudée comme d'ordinaire avec l’an- neau suivant, dont la carapace est une dépendance. Sou- vent tousles anneaux thoraciques et céphaliques situés en arrière de ce dernier sont également distincts entre eux et plus ou moins mobiles, mais, à l'exception des quatre derniers , ils sont incomplets en dessus, et re- présentés seulement par leur arceau sternal. L’ab- domen est toujours très-développé, et se compose de sept segmens mobiles, dont lie dernier constitue une lame caudale très-grande. Les yeux sont gros et renflés vers le bout (2); les antennes de la première paire (3) s’insèrent au-dessous et en arrière de leur pédoncule, et se composent d'un pédoncule cylindrique formé de trois articles , et terminé par trois filamens ordinaire- ment multi-articulés. Les antennes de la seconde paire s'insèrent en arrière et en dehors des précédentes, et sont pourvues d’un grand appendice lamelleux fixé sur un article gros et cylindrique, à l'extrémité du premier article de leur pédoncule , qui porte aussi en avant un filament ordinairement multi-articulé (4). La bouche est assez éloignée des antennes et portée sur une éminence à peu près triangulaire, dont la base (1) Pl: x, 6g. 1,8, D, fig. tet2; PL120, he. it: Pl: 279806: (2) Ph», fig: 15 Ph a7, fig. retg; Pl: 28; fig: 10: G) PI. 27, Hg: 2. et 10. (4) PL. 27, fig. 2et 10; PI. 28, fig. 1, etc. DES CRUSTACÉS. 491 correspond à l'insertion des pates préhensiles(1). La lèvre supérieure est grande, saillante et semi-circu- laire. Les mandibules (2) sont dirigées en bas et se terminent par deux branches dentées, dont l’une re- monte dans l’arrière-bouche vers l'estomac; la tige palpiforme que porte ces organes est toujours petite, et quelquefois rudimentaire ou nulle. La lèvre infé- rieure est grosse, et recouvre en partie l'extrémité des mandibules. Les mdchoires sont très - petites et ap- pliquées exactement contre la bouche (3); celles de la première paire se terminent par une espèce de cro- chet dirigé en dedans, et sont armées d’épines le long du bord interne de leur second article ; on y remar- que aussi un petit appendice palpiforme rudimen- taire. Les mâchoires de la seconde paire sont lamel- leuses, à peu près triangulaires, et composées de quatre ou cinq articles placés bout à bout ; on n’y voit rien qui ressemble à un appendice flabelliforme. Les mem- bres qui appartiennent au septième anneau cépha- lique, et qui constituent d'ordinaire les pates-md- choires antérieures, ne paraissent pas appartenir à l’ap- pareil buccal (4); ils sont très-alongés, et constituent une paire de pates grèles, et généralement élargies vers le bout , dont les usages ne sont pas connus. Les memx bres thoraciques de la première paire, qui sont les analogues des secondes pates-mâchoires des Déca- podes et des pates antérieures des Edriophthalmes, présentent un très-crand développement, et consti- tuent de grandes pates dites ravisseuses , dont le der- (1) PL 27, fig. 2 et 10. (2) PI. 29, fig. 3 et 11; Pl.:26, fig". (3) PL. 25, fig. 10, j, k; fig. 5, G, etc. @) FL. 27, fig 2, g. 492 HISTOIRE NATURELLE nier arlicle se reploiecomme une griffe le long du bord interne de l’article précédent (1), et forme de la sorte une espèce de pince dont l'animal se sert , tant pour sa défense que pour saisir sa proie. Les pates des trois paires suivantes sont beaucoup plus petites, et en quel- que sorte refoulées en avant, de façon à occuper d’ordi- paire une ligne courbe transversale , et à se placerentre la base des pates ravisseuses (2); en général elles sont : appliquées sur la bouche, et ne paraissent servir qu’à la préhension des alimens ; elles se terminent toutes par une espèce de main ovalaire, armée d’une grifle mobile, disposée de manière à se reployer contre son bord interne. Ces cinq paires de membres portent à leur base, du côté externe, un appendice mem- braneux, vésiculaire, aplati en forme de disque et pédiculé, qui est l’analogue du fouet, et qui, d’a- près quelques auteurs, serait un organe de respira- tion. Les pates thoraciques des trois dernières paires sont assez éloignées entre elles et dirigées en bas (3); elles sont grêles, cylindriques , et presque tou- jours garnies d’un appendice styliforme qui naît à l'extrémité de leur second article. Les membres ab- dominaux sont au nombre de six paires ; ceux des cinq premières paires sont conformés à peu près comme chez les Décapodes Macroures, si ce n'est que leur pédoncule est beaucoup plus large, etqu’en gé- néral ils donnent insertion à des branchies({). Les ap- pendices du sixième anneau abdominal concourent à former la nagcoire caudale; elles sont dirigées en Ge he. 2 ;"r (2) PL 97) Ge. 2, i,7, fig. 13, 14, etc. . (3) PL. 26, fig. 1; PL. 27, fig. o et fig. 2, j. (à) PE 26;"hg. 12, et Pl. 27, 6g. 7. DES CRUSTACÉS. 493 dehors, et terminées par deux lames ciliées, entre les- quelles on remarque un grand prolongement lamelleux de l’article basilaire ; la branche externe de ces fausses pates est ordinairement composée de deux articles (1). Enfin il existe quelquefois sur le bord postérieur du dernier segment de l’abdomen une paire d’épines mo- biles, qui peuvent être considérées comme des ves- tiges d’une septième paire de membres abdominaux. Les branchies sont rameuses, et composées d’un grand nombre de petits cylindres, portés sur des tigelles, qui à leur tour naissent d’une tige plus grosse (2); quelquefois ces organes manquent complé- tement ou n'existent qu'à l’état de vestiges, mais en général ils sont très-développés. Ils sont suspendus sous l'abdomen , à la base de la lame externe des faus- ses pates des cinq premières paires, et flottent libre- ment dans l’eau. On n’a encore examiné la structure interne que d’un seul genre appartenant à ce groupe, par consé- quent nous ne pouvons rien dire de général relative- ment à leur anatomie. Cette famille, quoique peu nombreuse , peut être divisée en deux petites tribus reconnaissables aux caractères suivants : {Ayant la carapace sans divisions et armée d'un rostre styliforme ; point E STOMAPODES \|de plaque rostrale mobile et des? *RIGTHIENS: . _)branchies en général rudimentaires. UNICUIRASSES * Fr la carapace divisée en trois lobes, une plaque rostrale mobile ?Squizniens. et des branchies très-développées. Ds (x) PL 27, fig. 8et 0, etc. (2) Pl x0, fig, 4, et PI. 27, fig. n. 194 HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES ERICHTHIENS. La tribu des Erichthiens se compose d’un certain nombre de petits Crustacés assez voisins des Squilles, mais qui n'ont en général que des branchies rudi- mentaires , et qui en sont souvent complétement pri- vés. On les reconnaît facilement à la conformation de leur carapace , qui est grande, lamelleuse , en général transparente, sans sillons longitudinaux ni lobes dis- tincts el toujours armés d’un rostre styliforme qui s’avance au-dessus des anneaux ophthalmique et an- tennulaire (1). Ces deux premiers anneaux de la tête sont moins distincts entre eux que chez les Squilles, mais conformés à peu près de même, et mobiles sur le segment céphalique suivant. Les antennes internes s'insèrent au-dessous et en arrière des pédoncules oculaires ; elles sont assez écartées entre elles, et leur pédoncule, grêle et cylindrique, se compose de trois articles, et porte à son extrémité trois filets multi- articulés (2). Les antennes externes sont insérées à quelque distance en arrière des précédentes et se di- risent en dehors ; leur pédoncule est gros et formé de deux articles, dont le premier donne naissance, par le bord antérieur de son extrémité, à une tige grêle et courte, composée de deux articles pédonculaires et d’un filet multi-articulé , et dont le second porte à son extrémité une grande lame ovalaire à bords ci- liés (3). L’épistome n’est pas saillant et renflé comme | (1) PL 29, fig. tr, et PI. 28 , fig. 10 et 11. { (2) PL. 29, fig. 2 d. (3) PL, 27, Ge; et Pl. 28, fig.nr, DES CRUSTACÉS. 498 chez les Squilles, et la bouche ressemble à un tuber- cule pyriforme situé vers le milieu ou vers le tiers postérieur de la face inférieure de la carapace. La lèvre supérieure a la forme d’un triangle dont la base serait arrondie et dirigée en arrière. Les mandibu- les (1) sont verticales, renflées à leur base, et armées de deux branches à bords dentelées, dont la supé- rieure s'élève dans l’intérieur du pharynx; leur tive palpiforme est rudimentaire ou nulle, La lèvre infé- rieure (2) est grosse et composée de deux lobes ren- flés. Les méchoires (3) sont petites et conformées de la même manière que chez les Squilles, si ce n’est que celles de la seconde paire sont plus étroites. Les membres qui représentent les pates-mâchoires anté- rieures , les pates ravisseuses, les trois paires de pa- tes subchéliformes appliquées contre la bouche, et les trois paires de pates natatoires qui terminent la série des membres thoraciques, sont conformés et dispo- sées de la même manière que chez les Squilles (4), et ont déjà été suffisamment décrits dans les généralités sur cette famille ; il est seulement à noter que souvent les trois paires de pates subchéliformes sont moins rapprochées de la bouche que chez les Squilles, et que celles des trois dernières paires sont quelquefois ru- dimentaires. La carapace (5) se prolonge plus ou moins loin au-dessus des derniers anneaux du thorax, ou même au-dessus des premiers sesmens de l'abdomen , mais sans y adhérer. L’abdomen est alongé ; son der- (DEL 25,0: 3. (G)PL 27, fe4. (3) PI: 275149 5'et 6. (4) PLto7, Mot, (3) PL 27, fig. x et 2 ; PI, 28,'fig. 10 et 12, HISTOIRE NATURELLE 496 nier segment est très-grand , et recouvre en entier les appendices de l'anneau précédent, qui sont courts, mais conformés de la même manière que chez les Squilliens (1). Enfin les fausses pates suspendues aux cinq premiers anneaux de l’abdomen sont plus grèles et plus allongées que dans l’autre division de cette famille, et, comme nous l’avons déjà dit, ne présentent en général que des vestiges de branchies. Les Erichthiens ne se rencontrent guère que dans la haute mer, et n'ont élé trouvés jusqu'ici que dans les régions tropicales. On peut reconnaître aux ca- ractères suivans les trois genres dans lesquels nous les répartissons : Genres. ayant la griffe des pates ravisseuses courbe et armée de dents sur son Sat Rte. bord préhensile; les branchies ù très-développées. Carapace recou- vyrant l'anneau ophthalmique é Ja base des yeux, Ericatue. ayant la griflehet s'étendant en ERICTMIENS / des pates ravis- arrière plus ou seuses droite et [moins loin au- sans dents: les /dessus de l'abdo- branchiesnulles< men. ou rudimentai- res. Carapace ne re- couvrant pas J'an- neau ophthalmi- que ui la base des | ALIME. yeux et ne s’éten- dant pas au-des- sus de l'abdomen. (x) PL 27, fig. 8. DES CRUSTACÉS. 497 GENRE SQUILLERICHTHE. — Syuillerichthus. Nous proposerons de désigner sous le nom générique de Squillerichthe certains Siomapodes qui établissent le passage entre les Squilles et les Erichthes, et se lient d’une manière très-étroite à ces deux genres. De même que chez les Erichthes , la carapace est armée de prolongemens spiniformeset recouvre la base des antennes internes, mais en arrière, elle ne dépasse pas (les épines non comprises) le dernier anneau du thorax (PI. 27, fig. 1). Le rostre est stiliforme et très-long. Les yeux sont gros, pyri- formes et articulés, à angle droit , sur un pédoncule cylindri- que très-grèle et assez long. L’anneau ophthaimique n’est pas distinct de l’anneau antennulaire comme chez les Squiiliens, mais le mode d'insertion des antennes est le même que chez ces animaux et chez les Érichthes (P1::27, fig. 2). Les an- tennes de la première paire sont dirigées en avant et ne présentent rien de remarquable. Les antennes externes sont dirigées en dehors, comme chez les Érichthes, et présentent aussi un gros pédoncule portant à son extrémité une grande lame ovalaire , ciliée tout autour et donnant insertion, par son bord antérieur, à une tigelle très-courte , et com- posée de deux articles pédonculaires et d'un filet termi- nal. La bouche est peu éloignée de la base des antennes, et située vers le milieu de la carapace, La lèvre supérieure est grande, demi-circulaire et saillante. Les mandibules sont dirigées en bas comme chez les Squilles; on y remarque aussi une grosse dent denticulée , et un prolongement égale- ment dentelé sur le bord, qui remonte vers l'estomac (fig. 3); mais la tige palpiforme est nulle ou rudimentaire. En arrière des mandibules on trouve une grosse lèvre inférieure bilobée (Hg. 4); puis deux paires de mächotres, dont la forme est la même que chez lesSquilliens (fig. 5et6). Les appendices qui correspondent aux pates-mächoires de la première paire ne présentent rien de remarquable, ils ont la forme d’une tige CRUSTACÉS, TOME Ii, 32 498 HISTOIRE NATURELLE longue et grêle, et, de même que les autres Crustacés de cette famille, ne paraissent pas faire partie de l'appareil buccal (fig.2).Les membres dela paire suivante sont très-grands, et constituent des pates ravisseuses exactement semblables à celles desSquilles ; leur pénultième article est élargi etépineux vers la base ; leur griffe terminale est courte et armée de dents spiviformes sur le bord préhensile. Les pates des trois paires suivantes s’insèrent sur une ligne transversale courbe, im- médiatement en arrière des pates ravisseuses , et sont habi- tuellement appliquées contre la bouche, exactement comme chez les Squilliens (fig. 2) ; chacune d’elles porte à sa base une vésicule aplatie en forme de disque, et se termine par une main chélifère ovalaire. Les trois derniers anneaux thoraciques sont complets et libres au-dessous de la carapace, qui en recouvre les deux premiers. Les trois paires de pates correspondantes sont de grandeur médiocre, et confor- mées comme chez les Squilliens, seulement leur dernier ar- ticle n’est pas sétifère. L’abdomen est grand , et ressemble beaucoup à celui des Squilles, si ce n’est que son dernier segment est beaucoup plus grand et recouvre habituelle- ment les membres du pénultième anneau (fig. 1). Ces der- niers organes se composent, comme chez les Squilles, d’un article pédonculaire qui se prolonge inférieurement en une grande lame , et porte deux appendices insérés sur ses bords près de sa base (PI. 27, fig. 8) ; l’appendice interne consiste en une grande lame ciliée, l’externe se compose de deux articles , dont le dernier est ovalaire, et le pénultième armé d’épines sur le bord externe. Les fausses pates suspen- dues aux cinq premiers anneaux de l'abdomen, sont grandes et formées d'un article pédonculaire presque carré, et de deux grandes lames ovalaires , à bords ciliés ; la lame interne porte sur son bord interne un petit appendice rudimentaire, et l’externe donne insertion près de sa base à une grande branchie rameuse (fig. 7). Ces Crustacés sont de petite taille, et n’ont été encore trouvés que dans les mers d'Asie, DES CRUSTACÉS. Es 93 1. SQUILLERICHTHE TYPE. — S, {ypus. (PI, 27, fig. 1-8.) Rostre dépassant le pédoncule des antennes internes ; une grande épine horizontale sur le milieu du bord postérieur de la carapace ; et de chaque côté un autre prolongement spiniforme plus long , naissant de l'angle de la carapace ; enfin une pointe assez forte vers le milieu du bord latéral de la carapace, et un autre au-dessus de la base des antennes externes. Griffes des pates ravisseuses, armées de quatre dents (y compris la pointe termi- nale). Le dernier anneau thoracique n'est pas recouvert par la carapace, et l'abdomen est trés-grand. Son dernier segment est beaucoup plus long que large, et armé de trois paires de dents marginales. Longueur, environ 19 lignes. Trouvé dans les mers d'Asie. (CG. M.) 2. SQUILLERICHTHE ÉPINEUX. — 1. spinosus. Carapace armée de longs prolongemens spiniformes comme dans l'espèce précédente, et ayant à peu prés la même forme ; mais ayant en outre son bord latéral garni en dessous d'une série d'é- pines assez fortes. Dernier anneau thoracique recouvert par la carapace. Grifles des pates ravisseuses armées de deux dents seu lement. Abdomen de longneur médiocre, et ayant son dernier segment presqu'aussi large que long. Longueur, 6 lignes. Trouvé par M. Dussumier dans le golfe du Bengale. (C. M.) Genre ERICHTHE.— Zrichthus (1). Le genre Ericthe de Latreille se compose de quelques Crusta- cés de haute mer, quiressemblent beaucoup par leur organisa- (1) Squilla, Fabricius, Suppl. Ent. Syst.—Ærichthus, Latreille, Règ. anim. de Cuvyier, 1e édit. t. III, — Swerdis, Leach, Voyage de Tuc- key, etc. — Erichthus , Lamarck , Anim. sans vert. t. V, p. 185. — Desmarest , Consid, sur les Crust. p. 251.— Latreille, Encyc. t. X, p.474, etc. 42: 500 HISTOIRE NATURELLE tion aux Alimes, mais qui n’ont pas le corps alongé commeces derniers (PI. 28, fig 10). Leur carapaceest très-grande, bom- bée et armée de prolongemens spiniformes ; elle recouvre en entier la base des pédoncules oculaires, ainsi que des antennes, et s'étend en arrière plus ou moins loin au-dessus de l'abdomen , qui est court et gros. Les yeux sont gros, pyriformes , et ne sont pas portés sur une tige grêle et alon- gée, comme chez les Squitlerichthes etles Alimes. Les anten- nes ne présentent rien de remarquable, si ce n’est que la tigelle de celles de la seconde paire est souvent rudimentaire, et que celles de la première paire sont assez courtes. La bouche est conformée de la même manière que chezles Squillerichthes, seulement les mächoires externes sont extrêmement petites et plus étroites. Les pdtes-méchoires de la première paire sont extrêmement grèles et de longueur médiocre; elles ne s’élargissent qu'a peine vers l'extrémité , et portent au bout un ongle rudimentaire, Les pates ravisseuses sont peu développées ; leur griffe est presque droite et sans dentelures, et le pénultième article est grêle, alongé, droit et dépourvu d’épines. Les pates des trois paires suivantes sont conformées de la même manière que chez les Squillerichthes, mais s’in- sèrent les unes à la suite des autres ; la vésicule aplatie, fixée à la base de chacun de ces organes, ainsi que des membres des deux paires précédentes , est très-grande. Les pates tho- raciques des trois dernières paires sont conformées de la même manière que chez les Squilles et les Squillerichthes, mais sont peu développées, et manquent quelquefois de l’ap- pendice styliforme; d’autres fois elles sont tout-à-fait rudi- mentaires, et ne se composent que d’un petit pédoncule, terminé par deux articles, à peu près comme les fausses pates abdominales, mais beaucoup plus petites. L'abdomen est large et court; la nageoire caudale qui le termine est dispo- sée comme chez les Squillerichthes, et les fausses pates des premières paires sont grosses et terminées par deux grandes lames ovalaires, sur l’une desquelles on trouve une branchie rudimentaire. DES CRUSTACÉS. 5ot $ Espèces dont le rostre est trés-long et dépasse sensiblement l'ex- trémité des antennes internes. 1. ÉRICHTHE VITRE. — Æ, pitreus (1). Carapace courte , faiblement bombée , renflée latéralement en avant, et armée, 1°. d’un rostre styliforme et droit qui n'a pas une fois et demie la longueur des antennes internes ; 2°. de deux poin- tes latéro-antérieures très-petites; 3°. d’une pointe médiane très- courte, située près du bord postérieur ; 4°. d’une petite dent très- courte, située vers le milieu de chacun des bords latéraux , et dirigée en dedans; 5°. d’un long stylet occupant chacun des angles latéro-postérieurs , et se prolongeant jusqu'au niveau du dernier anneau abdominal ; 6°. enfin d'une petite pointe située au-dessous de chacun de ces derniers stylets. Dernier segment de l'abdomen terminé par un bord épineux, et par deux cornes un peu inflé- chies en dedans; deux dents marginales de chaque côté sur le bord latérai de cette lame caudale. Prolongement lamelieux de l'article basilaire des fausses pates du sixième anneau abdominal triangulaire, et armé d'une petite dent sur son bord externe ; lame externe de ces appendices à peine épineuse sur le bord. Point d'épines sur le segment dorsal du sixième anneau abdomi- nal. Branchies rudimentaires, Longueur, environ 6 lignes. Trouvé en haute mer dans l'Océan atlantique austral. (C. M.) 2, ÉRICHTHE HERISSÉ. — Æ. aculeatus. (PI. 28, fig. 10.) Carapace courte, renflée postérieurement, ainsi que sur les côtés, et armée comme dans l'espèce précédente, si ce n’est que (1) Squilla vitrea, Fabricius, Supplém. Entom. syst. p. 17. — Erichthus vitreus, Latreille, Règne anim. de Cuvier, 1e. édit.t. ILX, p- 43, et 2e.édit. t. IV, p. — Lamerck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 189.— Smerdis vulgaris, Leach, Voy. du cap. Tuckey, App. PL: 18, fig. 6, et Journal de physique, t. LXXXVI, p. 305, fig. 6. — Latreille, Encyclop. Méth. PL. 354, fig. 7 — £richthus vitreus, Desmarest, Consid. sur les Crustacés, p. 252, PI. 44, fig. 2. 5o2 HISTOIRE NATURELLE le rostre est un peu plus long et relevé vers le bout, que l'épine mediane de son bord postérieur est très-crande , et constitue un gros stylet presque vertical, que les stylets latéro-postérieurs sont un peu plus courts, et que les dents situées vers le milieu du bord latéral prennent un tres-grand développement , et constituent des stylets dirigés en bas et aussi longs que le rostre, Pates thoraciques des trois dernières paires rudimentaires, Dernier segment de l’ab- domen arrondi au bout , et garni de trois paires de petites dents marginales à peu près égales. Branchies nulles. Longueur, envi- ron 4 lignes, Trouvé en haute mer dans l'Océan atlantique austral, par M. Reynaud, ( G. M.) 3. ÉRICHTHE LONGICORNE. — ÆE, longicornis. Carapace alongée , renflée ni en dessus ni sur les côtés; rostre droit, et plus de deux fois aussi long que les antennes externes ; dents latéro-antérieures de la carapace assez grandes ; épine mé- diane du bord postérieur représentée seulement par un petit tu- bercule; cornes latéro-postérieures médiocres, ne dépassant pas le quatrième anneau abdominal ; la dent située au-dessous de ces cornes médiocre , et celle placée vers le milieu du bord latéral mé- diocre et séparée de la précedente par une série d'environ dix-huit petites pointes rudimentaires rangées sur une ligne droite. Pates thoraciques des trois dernieres paires assez grandes. Abdomen grand ; son dernier segment de même forme quechez l’Erichthe vitré; deux petites épines sur le bord postérieur de l’arceau dorsal du sixième anneau abdomfnal ; lame externe des appendices]de ce segment tres-épineuse sur le bord. Des branchies rudimentaires sur les fausses pates des cinq premiers anneaux de l'abdomen. Longueur, 1 pouce. Trouvé dans le canal Mozambique par M. Dussumier. (C. M.) , . . 5. ÉRICHTHE TRIANGULAIRE. — Æ. triangularis, Carapace grande, déprimée, très-élargie en arrière , et parais- sant triangulaire lorsqu'on la regardé en dessus. Rostre droit, lé- DES CRUSTACÉS. 503 gérement infléchi et de longueur médiocre. Front grand et trian- gulaire. Stylet médio-postérieur vertical et très-grand ; les deux stylets latéro-postérieurs également grands, et se continuant an- térieurement avec une crête horizontale et légèrement courbée , au-dessus de laquelle la carapace s’infléchit brusquement en des- sous; bord latéral de la carapace arrondi, et sans épine vers sa partie moyenne. Bord postérieur de la carapace droit et situé au- dessus du quatrième anneau de l'abdomen ; les épines qui le ter- minent de chaque côté, situées assez loin de la base des stylets latéro-posférieurs. Pédoncules oculaires gros et courts. Pates thora- ciques des trois dernières paires bien développées. Dernier segment de l'abdomen plus large que long , mais de même forme que chez l'Érichthe vitré ; deux petites épines sur la face supérieure du pé- nultième anneau, dont les appendices dépassent la seconde paire d'épines du septième segment. Des branchies rameuses, rudimen- taires sur toutes les fausses pates. Longueur, 10 lignes. Habite la mer de l'Inde. (C. M.) 6. ÉRICHTHE COUVERTE. — Æ. tectus. & Carapace à peu près de même forme que dans l'espèce préce- dente , mais plus grande, s'étendant jusque sur le cinquième an- neau de l'abdomen, et armée d’une épine styliforme assez forte sur le milieu de son bord latéral. Pates thoraciques des trois dernières paires rudimentaires. Abdomen très-large ; appendices du sixième anneau trés-courts. Point de branchies. Trouvée dans les mers de l'Inde, par MM. Quoy et Gaimard. (C. M.) 7- ÉRICHTHE PYRAMIDAL. — Æ, pyramidatus. Carapace petite, très-élargie en arrière , très-élevée, et ayant la forme d'une pyramide à trois pans, dont chaque angle serait armé d'une longue épine styliforme. Épines latérales du front grandes et dirigées en dehors. Point d’épines vers le milieu du bord latéral de la carapace ; bord postérieur échancré, Pates ra- visseuses courtes et grosses. Abdomen à peu près de même forme 504 HISTOIRE NATURELLE que dans l'espèce précédente. Point de branchies. Longueur, 4 lignes. Trouvé près de l’île de Sainte - Hélène, par M. Dussumier. (C.M.) L'Énicgrue naRvaL, figuré par M. Guérin dans la partie zoologi- que du Voyage de la Coquille (1), se fait remarquer par la largeur du rostre, qui est à peu près de même longueur que la carapace, mesurée sur la ligne médiane, et qui est un peu dentée en des- sous. La carapace est alongée , droite en dessus, sans dents mé- dio-postérieures el terminée de chaque côté par un prolongement styliforme qui s'étend jusqu'a l'avant-dernier segment abdominal. Les yeux sont médiocrement saillans. L'’abdomen est entièrement à découvert; son pénultième segment porte en dessus deux pe- tites épines, et le dernier segment est beaucoup plus iong que large , et armé de quatre dents marginales, dont les deux pos- térieures tres-grandes et divergentes; enfin la branche externe des appendices du sixième anneau est dentelée sur le bord ex- terne. Le Crustacé, figuré par le même entomologiste sous le nom d'Éricurae ne LarreiLce (2), a le rostre et le stylet postérieur de la carapace beaucoup plus courts; le pénultième anneau abdominal est également pourvu de deux petites dents; mais ce qui paraît surtout la distinguer, c’est la forme du dernier segment de l'abdo- men, qui est carré, et aussi large que long, $ B. Espèces dont le rostre est de longueur médiocre, et dépasse le pédoncule des antennes internes sans atteindre à l'extrémité de ces appendices. 8. ÉncuTue ARMÉ. — Æ. armatus (3). D'après la figure que Leach a donnée de cette espèce , on voit EE (1) Crustacés, PL. 4, fig. 2-4. (2) Voyage de la Coquille, Crustacés , PL. 4, fig. 5 et G. (3) Smerdis armata, Leach, Voy. du cap. Tuckey, App. PL. 18, fig. 7; Journal de physique, t. VILLE, p. 305, fig. 6. — Zrichthus ar- DES CRUSTACÉS. 50 que l'épine médiane du bord postérieur de la carapace est extré- mement grande et relevée en forme de corne ; de chaque côté du bord postérieur on remarque aussi deux prolongemens denti- formes et il ne paraît pas y en avoir sur le bord latéral. Le dernier segment de l'abdomen est plus large que long , et l'anneau précé- dent porte en dessus deux petites épines. Longueur, environ o lignes. Trouvé sur les côtes d'Afrique. $ C. Espèces ayant le rostre extrémement court (ne dépassant pas le pédoncule des antennes internes ). Éricarue DE Duvaucez. — ÆE. Duvaucellis (1). Carapace très-large, bombée, et se prolongeant très-bas de chaque côté. Front avancé, recouvrant complétement les anneaux ophtalmique et antennulaire, triangulaire, et armé de chaque côté d’une épine très-forte ; un petit tubercule médian près du bord postérieur de la carapace ; cornes latéro-postérieures grosses, mais tres-courtes, et ayant sous leur base une épine rudimentaire ; la portion du bord latéral située entre cette épine et celle du milieu de ce bord, courbe et presque verticale. Abdomen très- large, et ayant ses deux premiers anneaux cachés sous la cara- pace ; son dernier segment au moins aussi large que long , et ar- rondi en arriere. Fausses pates grandes, et garnies de branchies assez développées. Longueur, environ 15 lignes. Trouvé au golfe du Bengale, par M. Dussumier. (G. M.) GENRE ALIME. — Alima (2). Les Alimes ressemblent extrêmement aux Erichthes , mais ont toujours le corps beaucoup plus alongé et les formes matus, Latreille, Encyclop. Méthod. PI. 354, fig. 6.— Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 252, F1. 44, fig. 3. (1) Guérin, Iconographie du Règne auimal , Crust. PI. 24, fig. 3. (2) Leach , append. au voyage du capitaine Tuckey et Journal de physique 1818. — Latreille , Encyclop. t. X , p. 455 , Règne anim. t. IV, etc. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 252. 506 HISTOIRE NATURELLE sveltes. La carapace (PL. 28, fig. 12) est étroite, droite en dessus, si ce n'est tout-à-fait en arrière, où celle pré- sente souvent une élévation subite, et disposée en manière de toit ; le rostre est droit et styliforme, et les angles anté- rieurs de la carapace constituent deux épines acérées, diri- gées en avant ; les angles postérieurs se prolongent aussi en forme de stylets dirigés en arrière de chaque côté de lab- domen. Enfin les bords latéraux de la carapace sont pres- que droits. Les anneaux ophtalmique et antennulaire ne sont pas cachés sous la carapace comme chez les Erichthes, mais se voient à découvert sous le rostre; les yeux sont portés sur des pédoncules cylindriques grêles , longs, et di- rigés en dehors. Les antennes ne présentent rien de par- ticulier. La bouche est située très-loin du front, vers le tiers postérieur de la face inférieure de la carapace; la lèvre supérieure, les mandibules, la lèvre inférieure et les deux paires de méchoires ont la même forme que chez les Erichthes et Squillerichthes. Les pates thoraciques sont également conformées de la même manière que chez les Erichthes, mais les trois paires de membres qui suivent les pates ravisseuses sont plus rapprochées de la bouche, à peu près comme chez les Squilles. Le bord postérieur de la ca- rapace est ordinairement échancré, de manière à laisser à découvert les deux derniers anneaux thoraciques, et l’ab- domen est étroit et alongé. Les fausses pates sont grandes, mais sont en général complétement dépourvues de bran- chies : quelqueïois on trouve des vestiges de ces organes sur les membres abdominaux de la premiere paire, et d’au- tres fois ils sont représentés par un petit tubercule pédiculé fixé à la lame externe de ces appendices. Enfin la confor- mation de l'espèce de nageoire caudale formée par le der- nier segment abdominal, et les fausses pates du sixième anneau , est tout-à-fait la même que chez les Erichthes. On ne sait rien sur les mœurs de ces petits Crustacés. DES CRUSTACÉS. 5o7 $ Espèces dont la main des pales ravisseuses n'est pas armée d'epines. ALIME HYALIN. — 4. hyalina (1). Rostre moins long que le pédoncule des antennes internes ; ca- rapace brusquement relevée au-dessus de la partie postérieure du thorax , et ayant ses angles latéraux médiocrement prolongés. Abdomen long et grêle; son dernier article très-grand. Lon- gueur, 13 lignes. Trouvé près du cap Vert. S$ Espèces ayant la main des pates ravisseuses armée de dents ou d'épines sur le bord préhensile. 2. ALIME LATICAUDE. — 4. laticauda. Rostre dépassant en général le pédoncule des antennes in- ternes. Carapace très-large, et présentant, près de son bord su- périeur, un renflement médian très-élevé, surmonté d’une épine ; son bord postérieur presque droit, et recouvrant l’avant-dernier anneau thoracique. Stylets postérieurs atteignant le niveau de l'antépénultième anneau abdominal. Une douzaine d'épines sur le côté interne du bord latéral de la carapace. Main des pates ravis- seuses étroite, et armée de deux épines sur la portion de son bord interne, situé entre le carpe et la pointe de la griffe quand celle-ci est reployée. Abdomen trés-étroit, si ce n’est à son extré- mité, où il s'élargit tout à coup; son dernier segment pres- que aussi large que long. Fausses paies des cinq premières paires grandes, et portant chacune une vésicule ovalaire à la place occu- pée d'ordinaire par une branchie. Appendice du sixième anneau, (Q) Leach, expédition du capitaine Tuckey au Zaïre, Append. PL 18, fig 8, et Journal de physique , 1818, p.305, fig. 7. — Des- marest, Consid. sur les Crust. p. 253, PI. 44, fig. 1 .— Latreille, Encyclop. méthod. t. X, p. 495, PI. 354, fig. 8. 508 HISTOIRE NATURELLE dépassant à peine la première paire d'épines du bord latéral de l'anneau suivant. Longueur, environ 14 lignes. Trouve prés de la Nouvelle-Guinée, par MM. Quoy et Gaimard. (G. M.) 3. ALIME ÉCHANCRÉ. — 4. inCisa. Carapace à peu près de même forme que dans l'espèce précé- dente, mais plus étroite et plus profondément échancrée en ar- riére, ne recouvrant pas le pénultième anneau thoracique, et armé en arrière de stylets médiocres qui ne dépassent pas le deuxième anneau abdominal ; son bord inférieur armé en dedans de quinze à seize épines , dont la plupart sont très-petites. Main des pates ravisseuses élargie en dehors, et armée en dedans de deux grosses épines vers sa base, et d’une série de petites épines tout le long de son bord préhensile. Abdomen s'élargissant gra- duellement vers le bout, et armé sur les côtés d’épines assez fortes formées par un prolongement de l'angle postérieur de chaque anneau. Dernier segment beaucoup plus long que large, et ayant les épines marginales de la troisième paire droites et assez écartées entre elles. Fausses pates de la dernière paire , grandes, et attei- gnant la seconde paire d'épines du bord latéral de l'anneau sui- vant. Des vestiges de branchies rameuses. Longueur, environ 18 lignes. Des mers de la Nouvelle-Guinée. (C. M.) 4. ALIME TENAILLE. — 4. forceps. Carapace étroite , médiocrement renflée en arrière , et échan- crée de manière à laisser à découvert les trois derniers anneaux du thorax. Stylets postérieurs médiocres. Pates ravisseuses comme dans l’Alime laticaude. Abdomen long, grêle, et conforme comme l'Alime échancré, si ce n’est que le dernier segment est plus large, et que les appendices de l'anneau précédent sont trop petits pour atteindre la première paire de ses épines marginales; les dents de son bord postérieur (celles de la troisième paire) grandes, DES CRUSTACÉS. 509 très-rapprochées à leur base, et recourbees dedans comme des te- nailles. Longueur, environ 1 pouce. Des mers de l'Inde. (C. M.) 5. ALIME GRÈLE. — À. gracilis. Carapace de même forme que chez les précédentes, mais ayant les stylets postérieurs plus courts, les épines €u bord inférieur plus grosses, et n'atteignent pas en dessus l'antépénultième anneau thoracique. Pates ravisseuses , comme dans l’espéce précédente. Abdomen très-grêle. Son dernier segment plus de trois fois aussi long que large, et n'ayant que des dents très-petites, disposées comme dans l'Alime échancré. Appendice du sixième anneau n'atteignant pas à beaucoup près la première paire de ces dents. Des vestiges de branchies tuberculiformes. Longueur, 22 lignes. Habite la mer des Indes, (C. M.) L'espèce figurée par M. Guérin, sous le nom d’'Æ/ima triacan- thura (1), appartient à cette division, et paraît se distinguer des espèces précédentes par la brièveté du rostre , le peu de longueur des lames latérales de la nageoire caudale, etc. L'Alima longirostris Au même naturaliste, figuré dans l’Icono- graphie du règne animal, n'a pas encore été décrit, mais paraît être très-voisin de l'espèce précédente (2). TRIBU DES SQUILLIENS. Cette division correspond au genre Squilla de Fa- bricius et de la plupart des auteurs, et comprend les trois groupes génériques établis par Latreille sous les noms de Squilles proprement dites, de Gonodac- tyles et de Coronis. Tous les Crustacés dont elle se compose ont entre eux la plus grande ressemblance, (1) Voyage de la Coquille , Crust. PL. 4, fig. 8-13. (2) Iconogr. Crust. PI. 24, fig. 4. 5ra HISTOIRE NATURELLE et les différences d’après lesquelles ces genres sont éta- blis n’ont peut-être pas autant d'importance qu'on l’a- vait d’abord pensé. Les Squilliens sont de tous les Crustacés Podoph- thaimes ceux dont les divers anneaux constituans du corps sont les plus également développés et les plus indépendans les uns des autres. À l'exception de ceux qui entourent immédiatement la bouche, tous ces an- neaux sont plus ou moins mobiles les uns sur les au- tres, et la plupart sont complets. La carapace (1) ne re- couvre ni les deux premiers anneaux de la tête ni les quatre derniers anneaux du thorax, et constitue un bouclier horizontal, à peu près quadrilatéral, qui est divisé longitudinalement en trois lobes plus ou moins distincts, par deux sillons longitudinaux. Au devant de ce bouclier se trouve une petite plaque triangulaire et mobile (2), qui paraît en être une dépendance, et qui recouvre l'anneau antennulaire ; sa forme varie, et comme on peut se servir des caractères qu’elle four- ait pour la distinction des espèces, nous la désignerons sous le nom de plaque frontale. L’anneau qui porte les yeux est petit, à peu près quadrilatère, et mobile sur le segment suivant (3) ; les yeux sont gros, courts et renflés. L’annean antennulaire (4) est aussi à peu près quadrilatère et mobile , mais plus grand, et donne in- sertion aux antennes internes par son bord antérieur de chaque côté de l'anneau ophtalmique. Ces ap- pendices sont dirigés en avant; leur pédoncule est long , grêle, et composé de trois articles cylindriques, NÉE a bg. 15 PE 2 fé 3 Pl 26; He 11; El: 27, fig. 2, (2) PL z, fig. 1,b, et P1.2, fig. 3, b. (3) PF2 0008 7 (4) PL'271673. DES CRUSTACÉS. 5ri enfin ils se terminent par trois filamens multi-articulés, de longueur médiocre. Les antennes de la seconde paire s’insèrent sous le bord antérieur de la carapace, de chaque côté de l'anneau antennulaire , et sont con- formées à peu près de même que chez les Érichthiens ; le premier article de leur pédoncule est gros et court, et se continueavec un article également gros, qui porte à son extrémité une grande lame ovalaire, analoeue au palpe ou branche moyenne des membres thoraci- ques et de l’écaille basilaire de l'antenne externe des Sa- licoques (1); labranchie interne, qui d'ordinaire prend un grand développement , reste ici grêle et si petite, qu'elle ne semble être qu’un appendice de la branche moyenne; elle naît de l'angle antérieur de l’article basilaire commun , et présente une portion pédoncu- laire, composée de deux articles cylindriques et d’un filet terminal multi-articulé.L'épistome est très-alonsé, etconstitue une grande massesailiante à peu près trian- gulaire, dont la base, dirigée en arrière, forme la lèvre supérieure (2). La bouche est située vers le tiers posté- rieur de la carapace, et présente de chaque côté une mandibule garnie d'une petite tige palpiforme, qui se dirige en avant sur les côtés de l’épistome; ces mandibules sont voütées, et se terminent par deux branches divergentes et à bords dentelés, dont l’une remonte verticalement dans l’intérieur de l’œso- phage (3). Une lèvre inférieure, profondément bilo- bée, clot la bouche en arrière et s'applique contre les mandibules. Les méchoires de la première paire sont (1) PL x, fig-x, »; Pl. 257, fige g} etc. (2) PL. 25, fig. 10. (3) PL: 26, fig. 2, et Plan fig.rs, 512 HISTOIRE NATURELLE petites, et garnies en dedans d’une lame denticulée sur le bord, et d’un lobe conique recourbé sur lui-même et terminé par des épines ; en dehors, ces organes portent aussi un petit appendice rudimentaire (1).Les mächoires de la seconde paire sont plus développées, et recouvrent tout le reste de l'appareil buccal ; elles sont lamelleuses, à peu près triangulaires , et compo- sées de plusieurs articles placés bout à bout (2). Les membres, qui d'ordinaire constituent les mächoires de la seconde paire, forment, comme dans la tribu pré- cédente , deux longues pates, gréles et cylindriques , qui s’avancent de chaque côté de la tête, et ressem- blent assez aux pates-mâchoires externes de certains Décapodes Macroures (3); la lame vésiculaire fixée à la base de ces organes est assez grande. Les membres de la paire suivante, qui chez les Décapodes constituent les pates-mâchoires antérieures, acquièrent ici un grand développement, et prennent, comme nous l’a- vons déjà dit, la forme de pates ravisseuses ; ils sont en général reployés trois fois sur eux-mêmes, et rap- pellent par leur forme les pates antérieures des In- sectes du genre Mante ; quant à la conformation de leur griffe , elle varie un peu, et fournit ainsi des ca- ractères pour la distinction des Squilles proprement dites, et des Gonodactyles (4). Les membres thoraci- ques des trois paires suivantes , au lieu d’être dirigés en dehors comme les pates ravisseuses, sont dirigés en avant, et appliqués contre l'appareil buccal ; ils s’in- » (1) PL. 26, fig. 13. (2) PL. 26, fig. 14, et PL. 27, fig. 12, (3) P1. 26, fig. 15, PL 27, fig. 10 L. et fig. 13. (@) PL 26, fig. 11 , et PL. 25 fig. 9. DES CRUSTACÉS. - bre sèrent sur une ligne demi-circulaire, et les derniers se touchent par leur base, et sont pour ainsi dire refou- lés entre les précédents, de façon que l’anneau tho- racique auquel ils appartiennent paraît au premier abord apode ; leur conformation est essentiellement la même que dans la tribu précédente({1).Ilenest de même des pates thoraciques des trois dernières paires (2), seu- lement elles sont plus développées que chez les Érich- thiens ; leur appendice est tantôt styliforme, tantôt élargi , et l’article qui les termine est en général lamel- leux, ovalaire et cilié sur le bord. Les anneaux qui por- tent ces trois dernières paires de pates, et même celui qui les précède, sont presque entièrement semblables à ceux de l'abdomen, seulement ils ne descendent que peu ou point latéralement en dehors de l'insertion des membres. L’abdomen est très-grand et constitue un organe puissant de natation; la nageoire caudale qui le termine est très-grande; l’article basilaire des mem- bres du pénultième segment est très-long , très-oros, et se prolonge postérieurement en une grande lame pointue, qui s’avance entre les deux branches termi- nales de ces organes; la branche interne consiste, comme d'ordinaire, en une lame ovalaire à bords ciliés, mais, de même que dans les tribus précédentes, la branche externe se compose de deux articles placés bout à bout, dont le premier est assez gros et le second lamelleux (3). Les fausses pates des cinq premiers anneaux abdominaux sont très-srandes ; leur article basilaire est quadrilatère, et porte deux branches la- (x) PL. 26, fig. zx, et PL 25, fig. 14. (2) PL 26, fig. 11 m2. (3) PL 27, fig. 9, g, k. CRUSTACÉS, TOME Hi, 33 Las 514 HISTOIRE NATURELLE melleuses, dont l’externe donne attache par sa face postérieure , tout près de son pédoncule, à une grande branchie rameuse disposée en forme de panache (r). La structure intérieure des Squilliens diffère consi- dérablement de celle des Décapodes. Le cœur (2), au lieu d’être quadrilatère et d’être renfermé dans la par- tie moyenne du thorax, a la forme d’un long vais- seau, un peu renflé antérieurement, qui s’étend dans presque toute la longueur Ce l’abdomen aussi bien que du thorax , et qui fournit latéralement dans cha- cun des anneaux qu'il traverse une paire de branches artérielles; par son extrémité antérieure, ce vaisseau dorsal donne naissance à trois branches, qui parais- sent être les analogues des artères ophthalmique et antennaires des Décapodes; et postérieurement il se termine par une petite artère qui pénètre dans le der- nier segment abdominal. Les sinus veineux, dans les- quels le sang se rassemble avant que d'aller aux bran- chies , sont extrêmement vastes; la cavité principale appartenant à ce système occupe la ligne médiane du corps, et se trouve au-dessous de l'intestin et entreles masses musculaires latérales de l'abdomen; sa paroi inférieure est formée par une lame de tissu cellulaire, qui renferme dans son épaisseur le cordon nerveux ganglionnaire, et qui est accolée aux tégumens de la face inférieure de l'abdomen; de chaque côté il com- munique avec des lacunes intermusculaires, qui con- tournent la base des fausses pates , et conduisent aux branchies. Le pédoncule de chacun de ces derniers or- ganes renferme deux vaisseaux longitudinaux , dont A 2 RD (1) PL. 50, fig. 4. (2) PL. 9, fig. 2, DES CRUSTACÉS. 515 l’externe paraît être le canal afférent , et l’interne le canal eflérent ; ce dernier conduit se continue supé- rieurement avec un canal irrégulier, à parois formées seulement de tissu cellulaire très-fin, et qui remonte sur les parties latérales de l'abdomen, s’enfonce entre les muscles longitudinaux supérieurs et les viscères, pour gagner la face supérieure du cœur , où l’on voit une double série de petites ouvertures branchiocar- diaques. L’estomac est très-grand et s’avance dans la tête très- loin au devant de l’œsophage, qui est vertical et ex- trêmement court. La charpente solide de cet organe est bien moins compliquée que chez les Décapodes , et se trouve réduite presque exclusivement à la portion sous-pylorique, qui forme une espèce de valvule au devant de l'entrée de l'intestin. Ce dernier tube est droit , et est entouré d’une masse cellulaire et granu- laire qui paraît être le foie, et qui donne naissance la- téralement à de petits prolonsemens, lesquels s’insi- nuent entre les muscles de la base des pates (1). Les organes de la génération se trouvent au-dessus de l'appareil digestif, Dans le mâle, il part de la base de chacune des pates postérieures un long tube grêle, cylindrique et blanc, qui , en faisant un grand nombre de circonvolutions, se dirige en arrière sur les côtés de l'intestin, et se termine vers le tiers antérieur de (1) Suivant M. Duvernoy, cet organe serait un sinus veineux, mais je crois que l'apparence qui a fait naître cette opinion est dé- pendante des altérations subies par les Squilles après la mort, car les résultats de la dissection de quelques individus frais me pa- raissent incompatibles avec cette nouvelle détermination proposée par le savant professeur de Strasbourg. (Voyez le compte rendu à l'Académie des sciences , du 8 mai 1837.) 39, 516 HISTOIRE NATURELLE l'abdomen dans une masse blanchâtre et lobulée, qui est l’analogue du testicule, et qui s'étend jusqu’à l'a- nus. Les verges ont la forme de deux tubes cornés, dont la longueur est souvent très-considérable. L'o- vaire occupe la même place que le testicule, mais est plus grand (1). Enfin le système nerveux présente à peu près la même disposition que chez la plupart des Décapodes Macroures; dans l'abdomen, les ganglions sent bien développés, et les cordons doubles ; il en est de même pour les ganglions thoraciques des trois dernières paires, mais tous ceux de la portion antérieure du thorax sont réunis en une seule masse ovalaire. La tribu des Squilliens a été divisée, comme nous l'avons déjà dit, en trois genres, dont les principaux caractères se voient dans le tableau suivant : ! La grifle des pates\ ravisseuses lamel- leuse et fortement SQuiLLES ayant l’appen- | dentée sur le bord proprement dice latéral des | interne. dites. pates thoraci- ques des trois\ La griffe des pates dernières pai- |ravisseuses ren- res long, grêle Îflée, et peu fa ah SQUILLIENS jet styliforme. # point dentelée sur le bord prélen. | sile. ayant l'appendice latéral des six dernières pates thoraciques en | Coronis. forme de lame membraneuse pres- que orbiculaire. (1) Voyez à ce sujet les observations de M. Duvernoy , Ann. des sc. nat, 2e. série , t. VII, p. 248. DES CRUSTACÉS. 517 Genre SQUILLE. — Squilla (1). Les Squilles proprement dites sont probablement plus carnassières que les autres Crustacés de cette tribu , car elles sont pourvues d'armes offensives bien plus puissantes. La griffe qui termine leurs pates ravisseuses a la forme d’une lame de faux, dont le bord tranchant serait garni de lon- gues dents pointues, et serait reçu dans une rainure du bord correspondant de la main (PI. 26, fig. 11, À. ); celle-ci est également comprimée et en général armée d’épines sur son bord préhensile. Les pates thoraciques des trois dernières paires portent un appendice grêle, cylindrique et alongé, qui représente le palpe (fig. 11, 2.). Enfin le corps est en général plus svelte et plus rétréci derrière la carapace que chez les autres Squilliens. On connaît un nombre assez considérable de Squilles. Ces Crustacés se montrent jusque dans la Manche, mais ne sont abondans que dans les mers des régions chaudes ; ils se tien- nent en général éloignés des côtes, et à des profondeurs as - sez considérables. Leurs fausses pates abdominales sont con- tinuellement en mouvement, et ils nagent avec une grande vitesse en frappant l’eau de leur puissante queue. Les principales différences qui se remarquent chez ces ani- maux conduisent à les diviser en deux groupes; mais ne nous paraissent pas assez importans pour servir de base à des divisions génériques; nous nous bornerons par conséquent à les distribuer en deux sous-genres qu'on peut distinguer à l’aide des caractères suivans : (1) Squilla , Rondelet.— Aldrovande, Rumph , Seba. — Cancer , Linn. Herbst. — Squilla, Fabricius, Latreille, Bosc, Lamarck, Leach , Desmarest, Roux , etc. 528. HISTOIRE NATURELLE ayant le corps svelte , et ré- tréci au milieu, et la cara- pace courte, élargie en ar- rière, et laissant à découvert les trois ou quatre derniers anneaux thoraciques. SQUILLES FINES-TAILLES. SQUILLES ayant le corps trapu et sans rétrécissement notable vers le milieu, et la carapace, peu ou point élargie en arrière, { SQUILLES TRAPUES. et se prolongeant au-dessus de l'antépénultième anneau thoracique. SOUS-GENRE DES SQUILLES FINES-TAILLES. Les espèces que nous réunissons dans cette division sont remarquables par le rétrécissement de la portion postérieure de leur thorax et l'élargissement graduel de l'abdomen. La carapace, élargie en arrière, atteint à peine le bord antérieur de l’anneau thoracique (1) qui précède les trois derniers segmens pourvus de pates. La plaque rostrale ne recouvre presque jamais l'anneau ophthalmique. Enfin le dernier seg- ment de l'abdomen n'est jamais garni d’épines marginales mobiles. S Espèces dont l'abdomen ne présente en dessus ni des crêtes ni de gros tubereules , et a son dernier segment une fois et demie aussi large que long, arrondi et à peine dentelé. 1. SQUILLE MAOULÉE. — S, maculata (>). ( PL 26, fig. 11.) Carapace ovalaire , très-large, un peu plus étroite en avant qu'en arrière, et sans crêtes longitudinales. Lame rostrale cordi- oo (197,25. 11, PR 90 (2) Squilla arenaria , Rumph, tab. 4, fig. E. — Cancer (mantis ), arenarius, Herbst, t. IL, p. 96, PI. 33, fig. 2. — Latreille, Encycl. t. X, p. 470 ,PL. 323.— Squilla maculatus, Lamarck, Hist. des anim. sans vert.t. V , p. 188. —Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 250. DES CRUSTACÉS. | 519 forme et très-pointue. Antennes internes très-eourtes , leur second article dépassant à peine les yeux, et le troisième guères plus long que le second. Pates ravisseuses très-grandes ; leur pénultième ar- ticle ayant son bord interne très-finement denticulé , et armé à sa base de quatre épines mobiles ; la griffe armée de neuf ou de dix dents. Les premiers anneaux qui suivent la carapace très-étroits . les autres s’élargissant graduellement jusque vers l’antépénultième anneau de l'abdomen. Septième segment arrondi, etarmé sur le bord postérieur, de trois petites dentelures obtuses de chaque côté d’une petite échancrure médiane. Lame interne des appen- dices latéraux de la nageoiïre caudale ovalaire, plus grande que la lame externe, et dépassant la grande épine de l’article basi- laire. Longueur, 10 ou 12 pouces. Couleur jaunâtre, avec trois bandes bleuâtres sur la carapace et une bande transversale sem- blable sur l'articulation des anneaux de l'abdomen. Habite les mers d'Asie. (C. M.) 2. SQUILLE RUBANNÉE. — 9. wéltala (1). Espèce extrêmement voisine de la S. maculée, mais qui s'en distingue par le nombre des dents des griffes, qui est de cinq ou de six seulement. Les bandes bleues sont plus larges et indistinc- tement divisées en trois portions, une médiane et deux latérales, La Source GLasrtuscuLE de Lamarck (2) me paraît être la même que la précédente. 3. SQUILLE A QUEUE RUDE. — S. scabricauda (5). Espèce très-voisine de la S. maculée, mais dont les deux der- niers anneaux de l'abdomen sont finement granulés ; une rangée (1) Latreille, Coliect. du Muséum. (2) Lamarck, Hist. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 188. — Latreille, Encyclop. t. X, p. 470. (3) Tamaru guacu , Marcgrave. — Galera, Parra, Descript. etc. PL 54, fig. 3. — Squillascabricauda , Latreille, Eneyclop. t. X, p.471, PI. 325, fig. 1. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 118. — Consid. sur les Crust. p. 254, PH. 42. 520 HISTOIRE NATURELLE de petites épines sur le bord postérieur de l'antépénultième an- neau, et une rangée de pointes encore plus petites sur le bord postérieur de l'anneau suivant. Septième segment garni en dessus d'une espèce d’écusson alongé , et armé sur le fond postérieur, de trois dents grosses et obtuses. Longueur, environ 8 pouces. Habite les mers des Antilles, $ Espèces dont l'abdomen présente en dessus plusieurs crétes longi- tudinales, ou de gros tubercules alongés, et a son dernier seg- ment en géncral à peu près aussi long que large. %X Plaque rostrale ne recouvrant pas l'anneau ophthalmique. 4. SQUILLE MANTE. — $. mantis (1). Carapace trés-élargie, et alongée postérieurement ; ses angles antérieurs spiniformes, mais peu saillans , et n’atteignant pas le niveau du bord qui sépare la carapace de la plaque frontale, Sur la face supérieure de ce bouclier une crête médiane qui se bifur- que en avant, et se termine en arrière par un petit tubercule qui ne dépasse pas le bord postérieur, Sillons qui séparent la portion médiane de la carapace des régions latérales tres-profonds ; ces dernières régions, garnies chacune de deux lignes longitudinales saillantes, dont l'intérieure est interrompue par un espacelisse vers son tiers postérieur. Point d'échancrures vers l'üngle postérieur de la carapace; portion médiane de son bord postérieur droit. Plaque frontale obtuse. Grifles armées de six dents, y compris la pointe terminale; bord préhensile de la main finement denticulé, et (1) Ciada, Belon, de aquatilibus , chap. 3, p. 353. — Squilla mantis, Rondelet, Poissons, t. Il, p. 397. — Aldrovande, de Crus- taceis, p. 198. — Gesner, de aquatilibus, p.908 — Degeer, Mem. pour servir à l'hist. des Insectes, t. VII, p. 533, PI. 34, fig. 1-10. — Cancer (mantis) digitalis, Herbst, t. IL, p. 92, PI. 53, fig. 1. — Latreille, Hist. des Crusts t. VI, p. 278, PI. 55, fig. 3. — Encyc. t.X,p. 471, PL. 295, fig. r et 7, PL. 324. — Règne anim. t. IV, p.108, etc. Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p.118 (en ex cluant la variété B}). — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 250, PL. 41, fig.2. —Risso, Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V, P- 83. Linné confond cette espèce ayec la S. maculée, etc. DES CRUSTACÉS: bot garni vers sa base de trois grandes épines mobiles. Abdomen s'é- largissant vers le bout, et présentant en dessus huit rangées longi- tudina les de petites crêtes saillantes (y compris celles formées par les bords latéraux de l’arceau dorsal), dont les deux supérieures sont trés-près de la ligne médiane; vers la partie postérieure de l'abdomen chacune de ces petites crêtes se termine par une épine dirigée en arrière. Dernier segment abdominal plus long que large, garni en dessus d’une crête médiane qui se termine postérieurement par une petite pointe, et entouré d’une sorte de bordure tuberculeuse formée par la base renflée d’un grand nombre de dents marginales , dont trois paires sont très-grandes et aiguës ; trois paires de denticules entre l’échancrure marginale médiane et la paire postérieure de ces grandes dents; neuf ou dix denti- cules arrondies entre chacune de celles-ci et la grande dent latéro- postérieure ; une petite denticule entre la base de cette dernière et la grande dent suivante; enfin une grande dent obtuse entre cette dernière et l'angle latéro-antérieur. Un grand nombre de petites dépressions rangées par lignes courbes qui se dirigent de la crête médiane vers la bordure sur la face supérieure de ce seg- ment. Enfin le prolongement lamelleux de l’article basilaire des appendices latéraux de la nageoire caudale dépasse la lameovalaire interne, etse termine par deux cornes pointues. Le premier article de la branche externe de ces appendices est grand, et armé sur le bord externe d'environ neuf épines, dont les dernieres grandes et mobiles; et le dernier article de cette branche est à peu près de même longueur que l’article précédent. Couleur, gris jaunâtre très-pâle. Longueur, environ 6 ou 7 pouces, Habite la Méditerranée. (C. M.) 5. SQUILLE ARMÉE. — $, armata. Cette espèce est extrêmement voisine de la S. mante, dont elle se distingue par l'absence de crêtes sur la carapace, et par l'exi- stence de deux dents spiniformes sur la face supérieure de anneau ophthalmique, Les griffes ont sept dents, Longueur, 3 pouces et demi, | Habite les côtes du Chili. (G, M.) 522 HISTOIRE NATURELLE 6. SouiLzE NÈPE. — S. nepa (1). Espèce extrêmement voisine de la Squille mante. Plaque ros- trale semi-ovalaire ; carapace très-retirée en avant, élargie et arrondie en arrière, et garnie en dessus de cinq crêtes longitu- dinales (une médiane, et de chaque côté deux branchiales); ses angles latéro-antérieurs spiniformes et frès-avancés, dépassant la portion médiane du bord frontal. Son bord postérieur, garni d'une dent médiane dirigée en arrière et de forme triangulaire. Abdomen et pates chéliformes comme dans la Squille mante, si ce n'est que la griffe est plus courte, un peu coudée et armée de six dents. Longueur 5 pouces. Habite les côtes de l'Inde et du Chili. (C. M.) 7- SQUILLE SCORPION. — S. scorpion (2). Cette espèce, très-voisine de la précédente, s’en distingue par la disposition de l'abdomen ; les deux crêtes dorsales sont à peine marquées ; le pénultiéme anneau est garni en dessus de six émi- nences arrondies, qui ressemblent à de gros tubereules alongés plutôt qu'à des crêtes. La crête médiane du dernier segment est très-grosse et obtuse; les six grosses dents marginales sont sur- montées chacune d’un renflement pyriforme et obtus; enfin ul n'existe que quatre petites dentelures entre les grosses dents moyen- nes, et trois ou quatre dentelures entre chacune de celle-ci et les suivantes. Il est aussi à noter que la portion médiane du bord pos- térieur de la carace est droite et dépourvue de dents, et que les griffes ne sont armées que de cinq dents. Longueur, 2 pouces et demi. Habite les côtes de l'Inde. (€. M.) 8. Source pouTEuse. — 5. dubia. Cette Squille a la plus grande ressemblance avec la précedente, es éas E t Tid d Ur (1) Latreille, Encyclop. méthodique, t. X, p. 471. (2) Latreille , Encyclop. t. X, p. 472. DES CRUSTACÉS. 523 et n'en est peut-être qu'une variété ; elle s'en distingue néanmoins par sa carapace plus rétrécie en avant, les crêtes abdominales plus fortes, et surtout par le nombre des dents des grifles, qui est ici de six. Longueur, 4 pouces. Habite les côtes d'Amérique. (C. M.) 9. SQUILLE MICROPHTHALME. — S. microphthalma. Forme générale à peu près la même que celle de la S. scorpion ; seulement la carapace est plus rétrécie antérieurement, et les crêtes longitudinales de l'abdomen sont à peine visibles. La plaque rostrale est plus alongée et plane. Les pédoncules oculaires, au lieu d'être plus larges à leur extrémité qu'à leur base, sont retenus vers le bout ,etla cornée transparente est presque hémisphérique. Les grif- fes sont armées de quatre dents , et la main conformée comme dans la S. scorpion. Le dernier segment de l'abdomen est trés-bombé , beaucoup plus large que long, garni en dessus d’une crête mé- diane obtuse, d'un grand nombre de petits tubercules arrondis. Enfin , les grosses dents de son bord postérieur sont à peine sail- lantes. Longueur, 2: pouces et demi. Habite les côtes de l'Inde. (C. M.) La Squilla ichneumon (1) de Fabricius paraît être semblable à l'espèce précédente. 10. SQuiLLE DE DEsmanesr, — $. Desmarestii (2). (PL. 1, fig. 5.) Carapace moins rétrécie en avant que chez la S. mante, et of- frant à peine quelques traces de crêtes longitudinales, Plaque ros- trale alongée et arrondie antérieurement. Yeux, antennes et (1) Squilla mantis, Fabricius, Suppl. p.416. Bosc ,p. 122. (2) Risso, Crustacés de Nice, p.114, PL 2 , fig. 8, et Hist. nat. de | Europe méridionale , t. V, p. 86. — Lamarck , Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 188. — Desmarest , Considérations sur les Crustacés, p. 251.— Latreille , Encyclop. t. X, p. 471. — Roux, Crustacés de la Méditerranée , PI. 4o. 524 HISTOIRE NATURELLE pates comme chez la S. mante, si ce n’est que la griffe n’est ar- imée que de cinq dents. Abdomen lisse et bombe au milieu (excepté vers le bout), et présentant de chaque côté trois crêtes longitu- dinales. Les deux derniers segmens de l'abdomen conformés comme chez la S. mante, si ce n’est que les petites dentelures marginales sont plus fines et très-aiguës. Longueur, environ 3 pouces et demi. Couleur jaunâtre, piquetée de brun , quelque- fois d’un rose tendre. Longueur, 4 pouces. Habite la Méditerranée et la Manche. (C. M.) 11. SQUILLE RAPHIDIENNE. — S. r'aphidea (1). Cette espèce, qui ressemble beaucoup à la S. mante, mais est plus alongée, se distingue de toutes les autres Squilles connues par la forme de la carapace, dont le bord latéral, au lieu d'étre régulièrement arrondi en arrière ou droit, présente au devant de l'angle postérieur une échancrure très-large, précédée d'une dent triangulaire. Le bord postérieur de ce bouclier est concave , et dépourvu de dent médiane ; les angles antérieurs sont spiniformes, mais beaucoup moins saillans que le front ; sa face supérieure est garnie de crêtes longitudinales ; enfin la plaque rostrale est très- longue et graduellement rétrécie en pointe. Les pates ravisseuses sont trés-aplaties ; le bord supérieur de la main est armé, dans toute sa longueur, de longues épines immobiles, séparées entre elles par une ou deux épines plus petites; et la griffe est armée de huit longues dents. La forme de l'abdomen est à peu pres la même que chez la Squille mante, si ce n’est que le dernier anneau est garni d'une bordure renflée. Longueur, environ 8 pouces. Habite les mers de l'Inde. (C. M.) (1) Squilla arenaria, Seba, Thes. t. IIL, p. 50, PL. 20, fig. 2. — Squilla raphidea, Fabricius, Supplém p. 416. — Bosc, t. Il, P-122. — Squilla mantis, Var. B. Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p 187. — Squilla raphidea, Latreïlle, Encyclop. t. X, P. 471, et S. mantis, ejusdem, atlas, PI. 324. Hs te DES CRUSTACÉS. 525 La Squilla empusa de Say (1) paraît se rapprocher de cette espèce par la forme de la carapace qui: « présente de chaque côté un an- gle bien distinct au devant de sa terminaison arrondie»; mais ressemble , par le reste de sa conformation , à la S. mante. ** Plaque rostrale cachant en entier l'anneau ophthalmique. 12. SQuILLE DE FÉRussac. — S. Ferussaci (2). Cette espèce se rapproche beaucoup de la Squille mante par sa forme générale ; mais paraît se distinguer de toutes les espèces précédentes par la disposition de la lame rostrale, qui esttres-large, et recouvre en entier l'anneau ophthalmique. La carapace est ar- rondie en arrière , et l'abdomen présente en dessus une crête mé- diane aussi bien que des crêtes latérales disposées comme chez la S. mante; caractère qui ne se voit pas dans les espèces précé- dentes. Le dernier segment de l'abdomen est armé de quatre paires de grandes dents marginales, entre lesquelles il n’y a point de denticules. Enfin la griffe mobile n’est armée que de trois dents. Longueur, 4 pouces. Couleur purpurine, lavée de ver- dûtre. Habite les côtes de la Sicile. La Squilla phalangium de Fabricius (3) paraît appartenir à cette subdivision ; mais n’est que très-imparfaitement connue. SouUs-GENRE DES SQUILLES TRAPUES. Le corps de ces Squilles est très-bombé, tout d’une ve- nue, sans rétrécissement notable en arrière de la carapace. La portion postérieure du thorax est aussi large que l’abdo- men, et la carapace arrive d'ordinaire jusque sur l’antépé- nultième anneau thoracique. La plaque rostrale recouvre (1) Journ. of Sc. of Philadelphia, vol. I, p. 350. (2) Roux, Crustacés de la Méditerranée , PI. 28. (3) Fabricius , Suppl. p. 415. — Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. 280. 526 HISTOIRE NATURELLE en entier l'anneau ophthalmique. Enfin les deux dents posté- rieures du dernier anneau de l'abdomen portent, chacune à leur extrémité, une épine mobile. f 19, SQUILLE STYLIFERE. — 5, stylifera (1). Carapace lisse et sans crêtes en dessus, ovalaire et sans rétré- cissement notable en avant; plaque frontale, ovalaire transversa- lement. Antennes internes , grêles et extrêmement courtes ( moins longues que les externes , leur second article dépassant à peine les yeux ). Pates ravisseuses très-alongées et aplaties ; bord interne de la main non dentelé , mais armé de deux ou trois épines mobiles ; griffe grêle et armée de trois dents acérées. Abdomen bombé et lisse jusqu'a l'avant-dernier article , qui est armé de six dents spi- niformes. Dernier segment de l'abdomen garni en dessus de sept crêtes minces, armé de chaque côté de deux fortes dents pointues, et de deux épines mobiles insérées près de la ligne médiane. Lon- gueur, environ 3 pouces. Habite l’Ile-de -France. (CG. M.) 14. SQUILLE NARVAL. — :$. MmOnOCeEros. Carapace lisse, rétrécie en avant et arrondie en arriere; les angles latéro-antérieurs obtus. Plaque rostrale très-large, et ter- minée en avant par une longue pointe aiguë qui dépasse les yeux. Antennes internes très-grosses el excessivement longues ; leur pédon- cule plus long que les pates ravisseuses. Celles-ci très-fortes ; le bord interne de la main finement denticulé, et garni de quelques épines mobiles.Griffe garnie de trois dents, dont deux trés-courtes, et présentant à la base de son bord externe un tubercule saillant. Pénultième anneau de l'abdomen bosselé ; dernier segment garni d’onze crêtes obtuses et de huit dents obtuses, dont les deux mé- @) Lamarck, Hist. des anim. sans vertèbres , t, V, p. 189. — — Latreille, Encyclop.t. X, p.472. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 24, fig. 1. — Latreille pense que le Squilla ciliata de Fabricius ( Suppl. p. 417 ) pourrait bien être la même que celle-ci. DES CRUSTACÉS. 527 dianes portent chacune à leur extrémité une petite épine mobile. Longueur, environ 5 pouces. Couleur verdâtre. Habite les côtes du Chili. (C. M.) 15. Souize DE CErisy. — 9. Cerisiz (1). Cette espèce est extrêmement voisine de la précédente, mais cependant se rapproche davantage des Squilles fines-tailles , car le corps est notablement rétréci en arrière de la carapace, et le bord de celle-ci n'arrive pas sur l’antipénultième anneau thoracique. Du reste, elle se distingue de la S. narval par sa ca- rapace beaucoup plus retirée en avant, par ses antennes internes médiocres, et dont le pédoncule est moins long que les antennes externes, par l’acuité des dents du dernier segment abdomi- nal , etc. Longueur, 3 à 4 pouces. Habite la Méditerranée. (C. M.) La Souicza Lessonr1, dont M. Guérin ‘a donné une figure dans la partie zoologique du voyage du capitaine Duperrey (2); mais dont la description n'est pas encore publiée, est intermédiaire entre les deux espèces précédentes : elle ne parait même différer de notre Squille narval que parce que ses antennes internes sont beaucoup plus petites , et que sa carapace est plus courte et plus large en avant; peut-être n’en est-ce qu’une variété. Dans une publication récente (3), M. Guérin émet l'opinion que cette Squille, trouvée dans les mers de l’Australasie, est de la même espèce que celle découverte dans la Méditerranée par M. Roux, et nommée Squille de Cerisy; mais nous doutons beaucoup de l'exactitude de ce rapprochement. (:) Roux, Crust. de la Méditerranée, PI. 5.—Squilla Broadbenti, Cocco, Descrizion di aleui Crust. di Messina, Giorn. di scienze di Sicilia, nov. 1833, PL. 3, fig. 2. (2) Voyage de la Coquiile, Crustacés, PL. 4, fig. 1. (3) Expédition scientifique de Morée, par M. Bory Saint-Vin- cent, 528 HISTOIRE NATURELLE : ” {Genre GONODACTYLE. — Gonodactylus (1). Les Squilliens , dont Latreille a formé le genre Gonodac- tyle, ressemblent extrêmement aux Squilles trapus ; le principal caractère qui les en distingue consiste dans le mode de conformation de leurs pates ravisseuses. Le dernier article de ces organes, au lieu d’avoir la forme d’une griffe lamelleuse et fortement dentelée, est droit, styliforme, plus ou moins renflé à sa base, et ne présente au plus que des vestiges de dents sur son bord préhensile, qui est élargi (PI. 27, fig. 9). En général, le renflement de la portion basi- laire de cet article est très-considérable , et suffit pour faire reconnaître ces Crustacés au premier coup d’œil. Nous ne“savons rien sur les mœurs des Gonodactyles. X Plaque rostrale armée sur la ligne médiane d'une longue dent spiniforme. 1. GONODACTYLE GOUTTEUX, — G. chiragra (2). Carapace alongée, à bords latéraux , droits et paralleles. Pla- que rostrale quadrangulaire, armée d’une grosse dent médiane , spiniforme , et recouvrant l'anneau ophthalmique. Yeux pyrifor- mes. Doigt des pates ravisseuses très-renflé à sa base, légèrement courbé au bout, et dépourvu de dents sur son bord interne. Tarses des pates des trois dernières paires lamelleux, mais étroits. Abdomen lisse, un peu rebordé latéralement, son dernier article surmonté de six gros tubercules alongés, et son dernier segment (1) Squilla, Fabricius, Latreille, Lamarck, Desmarest, etc. — Gonodactyle, Latreille, Encyclop. t. X;, Règne anim. t. IV, etc. (2) Mantisimarina barbadensis, Petiver, Petrigraphia americana, tab. 20, fig. 10. — Squilla chiragra , Fabricius, Supplém. Entom. syst. p. — Cancer chiragrus, Herbst, t. IL, p- 100, PI. 34, fig. 2. — Squilla chiragra , Desmarest , Consid. p. 251, PI. 43. — Gono- dactylus chiragrus , Latreïlle , Encyclopédie méthod, t. X, p.473, P1/925 7 He 72: Pr DES CRUSTACÉS. 52% renflé en dessus , portant trois ou cinq tubercules alongés, très- arrondis, et armé de dents marginales, courtes, larges’ et ren- flées. Dernier article de la branche externe des appendices du sixième anneau extrêmement petit; l’article précédent long , et armé en dehors d’épines triangulaires trés-courtes. Longueur, environ 3 pouces et demi. Cette espèce paraît habiter toutes les mers des pays chauds; le Muséum en a recu de la Méditerranée, des côtes de l'Amérique , des îles Séchelles , de Trinquemalay et de Tongatabou ; du moins je n'ai pu découvrir aucune particularité constante pour distin- guer entre eux les individus venant de ces parages éloignés. Plaque rostrale arrondie, ou à peine pointue en avant. 2. GONODACTYLE sCyYLLARE. — G. seyllarus (1). Carapace presque carrée, et s'étendant jusque sur l'antépénul- tième anneau du thorax ; plaque rostrale beaucoup plus large que longue, et recouvrant en entier l'anneau ophthalmique. Yeux courts et sphériques. Griffe extrêmement renflée à sa base, et ar- mée en dedans de deux petites dents. Tarses des pates des trois dernières paires styliformes. Abdomen offrant sur les côtés des vestiges de crêtes latérales, et ayant les angles latéro-postérieurs des quatrième , cinquième et sixième anneaux spiniformes ; ce dernier anneau, garni de quatre ou cinq paires de tu- bercules alongées ou de crêtes obtuses, dont trois terminées par des épines. Dernier segment portant une crête médiane tres- élevée , et terminée par une pointe acérée de chaque côté de la- quelle se voient trois crêtes obtuses. Les dents marginales très- larges, acérées, et garnies en dessus d’une crête longitudinale ar- rondie. Pénultième article de la branche externe des appendices du sixième anneau trés-long, armé sur le bord externe d’une (1) Squilla lutaria, Rumph, Amb. PI. 3, fig. F. — Squilla are- naria, Seba, T. IIL, PL 2, fig. 6. — Cancer mirabilis, Lin. Mus. — Squilla scyllarus, Fabricius, Supplém. p. 416. —Cancer (mantis) scyllarus, Herbst, t. II, p. 99, PI, 34, fig. 1. — Squilla scyllarus, Lamarck , Hist. des anim. sans vert. t. V, P: 189. — Gonodactylus scyllarus , Latreille, Encyclop. t. X, p. 472. | CRUSTACÉS, TOME II. 34 530 HISTOIRE NATURELLE rangée d’épines trés-longues et lamelleuces , qui à leur base se recouvrent les unes et les autres. Le dernier article médiocre , aussi large que long. Longueur, environ 4 pouces et demi. Habite les mers de l'Inde et les côtes de l'Ile-de-France. (C. M.) 3. GONODACTYLE STYLIFÈRE. — G. styliferus. (P. 27, fig. 9-14.) Carapace courte et beaucoup plus large en arrière qu’en avant. Plaque rostrale étroite, alongée , et atteignant à peine l’anneau ophthalmique. Yeux alongés et pyriformes. Griffe des pates ravis- seuses, à peine dilatée à sa base. Tarses des pates des trois der- niéres paires lamelleux et très-larges. Abdomen lisse ; les angles latéro-postérieurs de tous les anneaux arrondis. Pénultième an- neau garni de crêtes obtuses, à peu près comme dans l'espèce précédente , mais sans épines. Septiéme segment trés-large, et garni en dessus de trois crêtes obtuses, à peu près également éle- vées, et très-écartées entre elles, Les dents marginales grosses et renflées. Avant-dernier article de la branche externe des appen- dices du sixième anneau trés-court , et armé d’épines médiocres ; l'article suivant grand, et beaucoup plus long que large. Lon- gueur, environ ® pouces. Habite les côtes du Chili. (C. M.) GExre CORONIDE. — Coronis (1). Les Crustacés auxquels Latreille à donné ce nom ne nous semblent pas différer des Squilles proprement dites par des caractères assez importans pour autoriser leur sé- paration générique; mais comme nous n'avons pas eu l’oc- casion de les observer par nous-même, et que nous ne pou- vons en juger que par le peu de mots qu’en a dit Latreille, et par une figure publiée récemment par M. Guérin, nous nous abstiéendrons de toute innovation à cet égard, et nous continuerons à conserver la division des Goronides au rang (1) Latreille, Familles naturelles , p. 183; Encyelop. méthod. t. X, p. 474. — Règne anim. de Guvier, t. IV, p.109, et Cours d'entomologte . p. 589. DES CRUSTACÉS. 531 des genres. Voici, du reste, les seuls caractères que La- treille y assigne (1) : « Appeudice latéral et postérieur du troisième article des six derniers pieds (les adactyles et thoraciques), en forme de lame (ou de palette) membraneuse, presqu'orbiculaire, et un peu rebordée. » CoRoNIDE SCOLOrENDRE. — €. scolopendra (2). « Je n'ai vu, dit Latreille , qu'un seul individu, et en mauvais état, de ce Crustacé ; sa forme est plus étroite et plus déprimée que celle des Squilles. Ses antennes et ses pieds sont plus courts. Le corps est d'un brun foncé, généralement uni avec quelques petites lignes élevées en forme de stries fines et longitudinales, sur une dépression du milieu du dos de la plupart des segmens. Le bouclier du support antennaire est presque triangulaire et pointu au bout. Le dernier segment est presque carré, un peu tronqué obliquement à chaque extrémité latérale et postérieure, d'ailleurs entier et sans dentelures ni épines distinctes. Les deux serres sont blanchäâtres et pointillées de brun. L’avant-dernier article, ou le poing est ovale ; caractère qui distingue encore ce genre des pré- cédens, très-comprimé, mais en même temps un peu plus convexe sur l’une de ses faces, avec le bord interne garni de cils trés- petits, nombreux , spinuliformes, et armé à sa base de trois à quatre épines mobiles. Le pouce ou la griffe est semblable à celui des Squilles, comprimé en faux, ou arqué , et m'a offert à son côté interne une douzaine de dents aiguës; celle qui termine est la plus forte. Ce Crustacé fait partie de la collection d'histoire naturelle , formée au Brésil par M. Delalande fils. Comme il a de grands rapports avec la Squille pieuse, Squille eusebia de M. Risso (1), je soupconne qu'il a été pris surles côtes de l’île de Madèére, où ce voyageur s’est arrêté quelques jours, et où il a pris divers animaux réunis ensuite avec ceux du Brésil (3). » (1) Article Squille de l'Encyclop. méthodique, t. X, p. 474. (2) Latreille, Encyclop. t. X , p. 474. — Guérin, Iconographie, Cuv:tPl.24, fig. 2, (3) Ce Crustacé curieux et unique qui appartenait au Muséum ne se trouve plus dans la collection de cet établissement , et il m'a été impossible d'avoir aucun renseignement sur ce qu'il était devenu. ; fe ÿ ‘ " FAT nl Mine da ": ju pl F ; qi La 4 ii 1 Le il A ) ‘à t on | LU V'r'Re } Le À | L 4 | D'ou Gb : “ pi D: N | à n] hs L L L M? ( s ie in k à 18 es sl 1) R \ ya 15 LL | LA b 1 ni » 1 A! 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