} ul NE (7 = = Æ LA AA DID ant da f Bi C = EX7 V1 Ex7 ZN\! ANSE P AV > AS ; T ÎLE JE : 0) À \William Healey Dall. À ) DE = / | ND 2) es 7 N 2) ro) f V2 IN LIN AN 4 AVSENNNAATE AE Sectional Librery Re see ER SO . ee aiBlotheg ue> ver a À de Chanpy, fs ai) ane, ÊF SERRES SERRE CRE - en F. Rs H ON È Fe i \ = HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX SANS VERTÈBRES. De L'IMPRIMERIE pAser LANOE, RUE DE. LA HARPE, N° "75. . HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX SANS VERTÈBRES, LES CARACTÈRES GÉNÉRAUX ET PARTICULIERS DE CES ANIMAUX, LEUR DISTRIBUTION, LEURS CLASSES, LEURS FAMILLES, LEURS GENRES , ET LA CITATION DES PRIN- CIPALES ESPÈCES QUI S'Y RAPPORTENT; , ’ 2 PRECEDEE D'une Inrropucriox offrant la Détermination des caractères essentiels de l’Animaiï , sa distinction du végétal et des autres corps naturels, enfin, l'Exposition des Principes fondamentaux de la Zoologie. Par M. ze Cuevarrer DE LAMARCK, Membre de l’Académie Royale des sciences de Paris, de la Légion d'Honneur, et de plusieurs Sociétés savantes de l'Europe ; Pro- fesseur de Zoologie au Muséum d'Histoire naiurelle. EEE nn) JNihil extrà naturam observatione nolum. “# ” « gs TOME TROISIEME. ZRNTHSONIAN PARIS, NRQUBRTE VERDIÈRE, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS, N.° 27. LRU VAULUVS Août. — 1010. À EUR ? POS 2e RUE ES) MALE re D ve Ke PFRENO ex EL el co ts nus PTE 152 RIRE SRE? Fa SAUT F2 | +4 té Pr: DAS Le ar À “4 : La PQ AE | 7. etat ab" “bete 2 ; ns à n A fa eo 2@ pr Siren M TS RER De | “Aobeët CE D Xi De ASS L : | Tr 2 Fr. pu Mgr "D. 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Les tubercules spinifères sont immobiles comme le test solide de la peau, mais leurs épines peuvent se moOuvOIr 51 + En comparant aux stellérides, que nous avons déjà exposées, les échinides que nous allons voir, on ne peut, d’après leur caractère énoncé, se refuser à reconnaître un progrès très- marqué dans l’organisation de ces der- niers animaux. Tome III. £ 2 ANIMAUX Tci [ dans les échinides |, pour la première fois, le canal intestinal a deux ouvertures, un anus très-distinct de la bouche : ce n’est plus un sac soit simple, soit di- visé ; c’est un véritable canal ou tube alimentaire , ouvert aux deux extrémités. Dans les stellérides, la peau, quoiqu'opaque et non irritable , n’était que coriace et avait de la mobilité dans ses parties. Dans les échinides, au contraire, la peau pareillement opaque et non irritable, au moins l'intérieure, est crusta- cée , solide, et n’a aucune mobilité dans ses parties. On ne voit à la bouche des stellérides, tantôt que 5 colonnes granuleuses et angulaires, et tantôt que 5 petites fourches particulières , propres à presser circulairement les corps ou les matières dont ces animaux se nourrissent. Mais à la bouche des échinides, on voit souvent un appareil beaucoup plns composé. Il consiste en 5 doubles colonnes aplaties, tres-solides, comme osseuses, striées transversalement, présentant un tranchant dentelé vers le centre ou l'axe de pression, et se terminant antérieure- ment en une pointe oblique. Ces 10 lames solides, join- ies 2 à 2, sont fortifiées extérieurement et à leur base vers le fond de la bouche, par 15 autres pièces pareil- lement solides , mais plus étroites : en sorte que les 25 . pièces de l’appareïl dont il s’agit, sont disposées de ma- mière à représenter dans leur assemblage, une lanterne en cône renversé, dont la base est dans l’intérieur de l’ani- mal , tandis que le sommet pointu se trouve à l'entrée de la bouche où il présente 5’ pointes obliques. La disposition de ces pièces et celle des muscles qui SANS VERTÈBRES. 3 peuvent les mouvoir, montrent que les 5 colonnes dou- bles et tranchantes ne peuvent avoir qu'un mouvement commun ; qu'aucune d'elles ne saurait avoir des mouve- mens particuliers , indépendans , et qu’à leur égard il n’est pas encore question de véritables mâchoires. Ces 5 co- Jonnes solides, en se resserrant toutes ensemble sur l’axe de l'ouverture, penvent écraser les corps alimentaires in- troduits dans la bouche, mais n’opèrent point une véri- table mastication. Ainsi, les radiaires échinides sont plus animalisées encore que les stellérides, et ont effectivement une puis- sance musculaire plus grande : leur cavité propre, qui contient les organes intérieurs, est plus marquée; leur peau interne est un test tout-à-fait solide, immobile dans tous ses points, et chargé de tubercules pareillement immo- biles , sur lesquels s’articulent des épines de diverses for- mes et grandeurs selon les espèces. On sait que ces épines se meuvent sur leur articulation, et l’on croit qu'elles le font, la plupart, à l’aide de la peau extérieure qui recouvre le test et enveloppe leur base. En outre, comme la cause qui a donné une forme gé- nérale rayonnante aux radiaires n'a plus ici de pouvoir , cette forme commence à s’altérer dans les échinides ; et, en effet, beaucoup de ces corps sont irréguliers. Après la mort des échinides , ces animaux perdent assez facilement les épines que soutenaient les tubercules de leur test; ce test, alors à nu, laisse voir qu'il est percé, ainsi que sa peau externe, d'une multitude de petits trous disposés par séries, et qui donnent issue à des tubes très= La ë ANIMAUX contractiles, qui rentrent et sortent comme au gré de l'animal. Ces séries de petits trous forment sur le test de ces radiaires, des bandelettes poreuses, toujours disposées par paires; et ces bandelettes , qui partent deux à deux du sommet da corps, divergent de tous côtés comme des rayons, tantôt se prolongent jusqu à la bouche, et tantôt sont interrompuesavant même d'arriver au bord de l’échi- nide. On a donné le nom d’ambulacre, par comparaison avec une allée de jardin, tantôt à l’espace compris entre les deux bandelettes d'une paire, et tantôt à chaque ban- delette elle-mème ; variation dans la définiuon du terme employé, qui nuit à l’intelligence des descriptions. Au reste , la considération des ambulacres, les uns complets, comme lorsqu'ils se prolongent du sommet jusqu'a la bouche, les autres ornés , comme ceux qui n’atteignent pas même le bord, est fort utile à employer dans la dé- termination des genres. Quant aux tubes très-contractiles qui sortent et rentrent par les petits trous dont la peau est percée, il paraît que les uns servent à la respiration de l'animal , et que les au- tres lui sont utiles pour se fixer et pour se déplacer , leur extrémité faisant l'office de sucoir. Ges derniers sont comme autant de petits pieds qui l’aident dans ses mou- vemens. Cependant je me suis convaincu par l’observa- tion que les mouvemens des épines, dans certaines es- pèces, contribuent à la locomotion de ces animaux. Linné réunissait toutes les échinides en un seul genre sous le nom d’echinus. Gette réunion n’eut d'autre utilité que de faire remarquer les rapports naturels qui lient SANS ‘VERTÈBRES. 5 entr’elles toutes les échinides. Mais, comme les échinides constituent réellement une grande division dans Ja classe des radiaires, d’autres naturalistes, surtout Klein et en- suite Leske , sentirent la nécessité de partager ce grand genre echinus de Linné en divers genres particuliers; et à cet égard nous les avons imités, en nous efforçant néan- moins de réduire le nombre de ces genres, lorsque nous en avons trouvé la possibilité , et d'en circonscrire Îles caractères plus nettement et avec plus de précision. L'on a, comme -on sait, de bons moyens pour diviser les échinides et caractériser leurs genres, en employant la considération des différentes positions respectives de la bouche et de l'anus de ces radiaires, et en joignant à cette considération celle des ambulacres complets et des ambulacres bornés qui distinguent divers de leurs genres. Une détermination précise des genres et des espèces parmi les échinides, m'a paru d'autant plus utile, qu’un grand nombre d'espèces de cette famille ne sont connues que dans l’état fossile , et qu'il importe, tant à l’avance- ment de la Zoologie qu’à celui de la Géologie, qui con- sidère les débris fossiles des corps vivans , que les carac- tères de ces nombreuses races soient enfin déterminés, ainsi que les lieux de leur habitation. Voici l’ordre le plus naturel et le nom des genres que j'ai cru convenable d'établir parmi les échinides. 6 ANIMAUX DIVISION DES ÉCHINIDES. [1] Anus sous le bord, dans le disque inférieur, ou dans le bord. * Bouche inférieure, toujours centrale. Scutelle. Clypéastre. Ambulacres bornés. ” Fibulaire. Sr NS É Ambulacres complets. *k Bouche inférieure, non centrale , mais rapprochée du bord. . Ananchite. Spatangue. [>] Anus au-dessus du bord, et par conséquent dorsal. (a) Auus dorsal, mais rapproché du bord. Cassidule. Nucléolite. (b) Anus dorsal et vertical; test régulier. Oursin. Cidarite. SANS’ VERTÈBRES, 7 SCUTELLE. ( Seutella. ) Corps aplati, elliptique ou suborbiculaire, légère- ment convexe en dessus, plane en dessous, à bord mince, presque tranchant, ét garni de très-petites épines. Ambulacres bornés , courts, imitant une fleur à cinq pétales. F Bouche inférieure, centrale. Anus entre la bouche et le bord ; rarement dans le bord. Corpus complanatum , ellipticum vel suborbiculare , supernè convextusculum , subtus planum , spinis mi nimis echinulatum ; margine tenu subacuto.' Ambulacra subquina, brevi&, circumscripta , flo- rem pentapetalam œmulantia. Os inferum , centrale. Anus intrà os et marginem ; rard in margine. OBSERVATIONS. Les scutelles sont les échinides les plus aplaties, eelles qui ont les plus petites épines, et que l'on peut en quelque sorte considérer comme formant le passage des astéries aux échinides. Ce sont des corps un peu irréguliers, suborbiculaires ow elliptiques, toujours très-déprimés, ayant le bord mince , presque tranchant, le disque supérieur légèrement convexe et l’inférieur tout-àa-fait aplati. La figure de ces échinides approche de celle d'un écus- son au de celle d’un disque arrondi, lequel est tantôt entier, 8 ANIMAUX tantôt percé de trous oblongs et à jour, tantôt entaillé en son bord , et tantôt digité ou denté sur un de ses côtés. On observe sur le vertex de ces échinides, 4 ou 5 pores plus grands que les autres: La bouche est armée de 5 pièces à deux branches, en forme d'A ou d'y renversé, et la face interne de chacune de ces branches est lamelleuse. Des colonnes testacées, verticales et irréguliéres, s'obser- vent dans l’intérieur de l’échinide, entre les 2 planchers. ESPÈCES. 1. Scutelle dentée. Scutella dentata. Sc. orbicularis, depressa; disco integro; margine poste- riore serralo. Echinus orbiculus. Gmel. Echinodiscus dentatus, Leske apud Klein, p. 212. tab. 22. fig. E, F. Encycl. pl. 151. f. 1—2. | Rumph. mus. t. 14. f. 1. Breyn, echin. t. 7. f. 3—4. 2. var. minor. Leske ap. Klein tab. 49. f. 6—7. Habite les mers de l’Inde. Mon cabinet. 2. Scutelle digitée. Scutella digitata. Sc. orbicularis , depressa ; disco anteriore foraminibus bi- nis vel quaternis pervio; margine posteriore inciso, sub- palmato, digitato. (a) Echinus decadactylos. Gmel. Echinodiscus dectes digitatus. Leske ap. Klein. p. 209. tab. 22. fig. A.B, encycl. pl. 150. f. 5—6. Mus. n.0 Î (b) var. minor. Echinus octodactylos. Gmel. Echinodiscus octies digitatus. Leske ap. Klein, p. 911. tab. 22. fig. C, D. encycl. pl. 150. f.3—4. Habite. . . Espèce bien singulière par les entailles nombreuses; SANS VERTÈBRES. 9 inégales et profondes de son bord postérieur, et par les trous de son disque antérieur. Elle est orbiculaire, très-aplaue, à côté postérieur digité , subpalmé. 3. Scutelle émarginée. Scutella emarginata. Sc. orbiculato-elliptica, depressa; foraminibus sex , quin- que marginem attengentibus. Echinodiscus emarginatus. Leske ap. Klein, p. 200. tab. 50. f. 5—6. encycl. pl. 150. f. 1—2. Mus. no Habite l’océan austral, les côtes de l’ile de Bourbon. Mon ca- binet. 4. Scutelle à six trous. Scutella sexforis. Sc. orbicularis, depressa, hinc obsoletè truncata ; forami- nibus sex , oblongis ; ano ori victino. Echinus hexaporus. Gmel. - Echinodiscus sexies perforatus. Leske ap. Klein , p. 199-tab- 5o. f. 3—4. encycl. pl. 149. f. 1—2. $ Kaorr delic. tab. DI.f. 17. x Seba mus. 3. tab, 15. f. 7—8. Mus. n.° Habite l’océan indien et de l'Amérique. Mon cabinet. 5. Scutelle à cinq trous. Scutella quinquefora. Sc. orbiculata subreniformis depressa ; foraminibus quin- que oblongis ; ano ort proximo. | ÆEchinus pentaphorus. Gmel. Echinodiscus quinquies perforatus. Leske ap. Klein , p. 197: tab. 21. fig. C. D. Seba mus. 3. tab. 15. f. g—10. Encycl. pl. 149. f. 3—4. Kaorr delic. tab. D I. £. 16. Mus. n.0 Habite. . . Cette espéee semble n’être qu’une variété de Ja précédente, mais un peu plus petite et n’ayant que cinq trous. 6. Scutelle à quatre trous. Scutella quadrifora. Sc. suborbiculartis , sinuosa, subbifissa, foraminibus qua- tuor perlusa; ano ori vicino, 10 ANIMAUX ÆEchinus tetraporus. Gmel. ÆEchinodiscus quater perforatus. Leske ap. KR. p. 204. Seba mus. 3. tab. 15. £. 5—6. Encycl. pl. 148. Habite... Il semble que cette echinide ne soit qu’ane variété de la scutelle émarginée, dont seulement deux des trois trousé postérieurs atteignent le bord. 7. Scutelle à deux trous. Scutella bifora. Sc. obiusè trigona, depressa; foraminibus duobus oblon- gts, ad disci partem posticam; ano ab ore remoto. Echinus biforis. Gmel. Knorr. delic. tab. D I. f. 15. 2. var. orbiculata , margine sinuato ; foraminibus brevibus, subovatis. Echinodiscus biperforatus. Leske ap. Klein, p. 196. tab. 21. fig. À. B. Encycl. pl. 147. f. 7 —8. 3. var. foraminious subrotundis. Encycl. pl. 147. f. 8 —6. Mus. n.° Habite... Le dessons de cette echinide présente des lignes onduleuses qui partent de la bouche en rayonnant vers les bords, et qui se bifurquent vers leur extrémité. 3. Scutelle double-entaille. Scutella bifissa. Sc. cordato-orbiculata, depressa ; latere latiore; incisuris binis : lobo intermedio, prominulo, truncato. Echinus inauritus. Gmel. ÆEchinus, Rumph. mus. tab. 14. fig. F. Encycl. pl. 152. f. 1—2. Seba mus. 3. tab. 15. f. 3—4. 2. Var. lobo truncato , ad angulos aurito. Echinus auritus. Leske apud Klein, p. 202. Seba mus. 3. tab. 15. f. 1—2. Encyel. pl. 151. f. 5—6. Mus. n.° Mon cabinet. Habite l’océan des Grandes-Indes, 9. Scutelle lenticulaire. Scutella lenticularis. Sc. orbicularis, convexiuscula; ambulacris quingue brevi- bus, apice fissis ; ano marginali. SANS VERTÈBRES. I Mon cabinet. Habite. .. Fossile de Grignon, pres Versailles. xo. Scutelle orbiculaire. Scutella orbicularis. Sc. circuluris , versùs marginem depressa, centro dorsi convertuscula; ambulacris ovalto-acutis; ano intra os et mar ginem- Echinus orbicularis. Gmel. Echinodiscus orbicularis. Leske ap. Klein, p. 208. tab. 45. f.6—". Breyn echin. t. 7. f. 1—2. Gualt. ind. t. 210. fig. B. Encycl. pL 147. f, 1—2. Mus. n.° Habite les mers de l’Inde. Péron et Le Sueur. 11. Scutelle fibulaire. Scutella fibularis. Sc. orbicularis, depressa, crassiuscula, minima ; margine rotundato ; ano intra os et marginem. An echinites fistularis minor ? Lang. lap. fig. tab. 35. fig. ul. Habite... fossile de.., Mon cabinet. 12. Scutelle arachnoïde, Scutella placenta. Sc. orbicularis ; complanata, centro dorsi subprominula ; ambulacris quinis, assulatis, apice divaricatis ; ano marginal. Echinarachnius , Leske ap. Klein, p. 218. tab. 20. fig. A. B. Encycl. pl. 143. f. 11—12. Breyn. echin. tab, 7. f. 5—8. Gualt. ind. tab. 210. fig. GG. ÆEchinus placenta. Lin. Mus. n.9 Habite l’océan austral. Péron et Le S'ueur.. 13. Scutelle rondache. Scutella parma. Sc. orbicularis, dorso convexiuscula ; ambulacris quinis subovatis, apice disjunctis : sublùs sulcis quinque ramosis ; ano marginali. An Rumph. mus, tab. 14. fig. G. Mus. n.° Habite l’océan des Indes. Mon cabinet, 14. Scutelle ronde. Scutella subrotunda. Sc. orbicularis, dorso convexiuscula; ambülacris quinis subovalis , apice coarctatis ; ano infra marginem. 12 ANIMAUX Echinodiscus subrotundus. Leske ap. Klein, p. 206. tab. 47° f. 7. S'cilla corp. mar. tab. 8. f. 1—35. _ Habite... Fossile des environs de Douai. Mon cabinet. 15. Scutelie placunaire. Scutella placunaria. Sc. elliptica , depressa, antice latior; ambulacris angustis linearibus, apice disjunctis ; ano margini vicino. Mas. ns Habite l’océan austral. Péron et le Sueur. 16. Scutelle large-plaque. Scutella latissima. Sc. maxima , depressa, elliptica, subpentagona, postice truncata ; ambulacris oblongo - ovalibus ; ano margint “picino. Mus. n.0 Mon cabinet. Habite. . . l’océan austral ? C’est la plus grande des espèces con- nues de ce genre. 17. Scutelle ambigène. Scutella ambigena. Sc. ovato-elliptica, dorso convexiuscula ; lateribus subsi- nuosis ; ambulacris ovato-oblongis , pulvinatis ; ano mar- gint vicine. An echinanthus ?.. Leske ap. Klein, p. 188. tab. 19. /ig. C-D. encycl. pl. 145. f. 3—4. Seba mus. 3. tab. 15. f. 13—14. Mus. n.° Habite... Celle-ci tient de très-près aux clypéastres. CLYPÉASTRE. ( Clypeaster ). Corps irrégulier , ovale ou elliptique , souvent renflé ou gibbeux , à bord épais ou arrondi, à disque inférieur concave au centre ; épines très-petites. Cinq ambulacres bornés, imitant une fleur à cinq pétales. | SANS VERTÈBRES. | 135 Bouche inférieure, centrale. Anus près du bord ou dans le bord. Corpus irregulare , ovatum aut ellipticum, sæpe turgidum vel gibbosum , spinis minimis echinulatum ; margine crasso vel rotundato; centro paginæ inferio- TIS CONCAVO. Ambulacra quina , apice subemarginata, florem pentapetalam œmulantia. Os inferum, centrale. Anus propè marginem aut in ipso maraine. OLZSERVATIONS. Les clypéastres avoisinent sans doute les scutelles par leurs rapports ; néanmoins on les en distingue facilement, non seulement parce que leur corps est en général renflé en dessus , que leur forme est elliptique ou ovale dans le plus grand nombre, mais surtout parce que leur bord est épais ou arrondi, et que leur disque inférieur est pres- que toujours concave au centre. C’est dans la cavité du dis- que inférieur des clypéastres qu’est située leur bouche. Ces échinides plus épaisses, plus convexes ou plus ren- flées que les scutelles, ont plus souvent l’anus dans le bord qu’au-dessous et éloigné du bord, et leur bouche est pareil- lement armée de 5 pièces osseuses, cunéiformes, comme bilobées postérieurement, et striées d’un côté par des lames étroites et transverses. à ESPÈCES. 1. Clypéastre rosacé. Clypeaster rosaceus. CL. ovato-ellipticus, pentagonus , dorso convexus ; mar- ANIMAUX. ER gine posteriore reluso; paginé inferiore concavé ; am= bulacris amplissimis. Echinus rosaceus. Lin. Echinanthus humilis. Leske apud Klein, p, 185. tab. 17. fig. A et 18. fig. B. Encycl. pl. 145.f. 5—6. Seba mus. 3. tab. XI. f. 2—5. Knorr. delic. tab. D I. f. 12. 2. var. lineis quinque radiala. Leske ap. Klein , tab. 10. /g. A. B. Encycel. pl. 145. f. Es 3. var. assulata. Mus. no Habite l’océan indien et américain. Ce clypéastre est une espèce bien connue, et très-commune dans les collections. 2. Clypéastre élevé. Clypeaster altus. CL. vertice elato, conoïdeo; ambulacris longis ; margine brevi, crasso , rotundato. ÆEchinus altus. Gmel. : Echinanthus altus. Leske ap. Klein , p. 189. tab. 53. f. 4. Encycl. pl. 146. f. 1—2. Scill. corp. mar. tab. 9. f. 1—2. Knorr, petrif. suppl. tab. IX d. fig. tr. s Mus. n.° Habite... fossile d'Italie. Mon cabinet. On ne connaît encore cette espèce que dans l’état fossile. 3. Clypéastre à large bord. Clypeaster marginatus. CL. vertice convexo, stellifero ; ambulacris brevibus, ovato- aculis; margine altenualo, expanso , latissimo. Scill. corp. mar. tab. XI. /£5. inferior. Mus. n.° Knorr., pétr. p. 11. tab. E V. f. 1—2. Habite... Fossile des environs de Dax. 4. Clypéastre scutiforme. Clypeaster scutiformis. CL. elliplieus, dorso planulatus, submarginatus ; ano mar- gtni vicino. ÆEchinus planus scutiformis. Seba mus. 3. tab. 15. f. 23—24. Encycel. pl. 147. f. 3—1. Mon cabinet. Habite... l’océan indien? SANS VERTÈBRES. 15 5. Clypéastre bégnet. Clypeaster laganum. CL. orbiculato -ellipticus, obsoletè pentagonus, utrinque planulatus ; ano margini vicino. : Echinodiscus laganum. Leske apud Klein, p. 104. tab, 22. fig. a—b—c. Rumph. mus. tab. 14. fig. E. nt _ Seba mus. 3. t. 15. f. 25—:6. Mus. n.0 Mon cabinet. Habite... Cette espèce est en général plus petite que la pré- cédente, et toujours plus orbiculaire, quoiqu’encore elliptique et chscurément pentagone. Elle est aplatie des deux côtés, et néanmoins son bord est plus arrondi que tranchant. G. Clypéastre excentrique. Clypeaster excentricus. CL. suborbicularis , depressus, convextusculus ;- ambula- cris quinque angustis, è vertice excentrico divaricatis ; ano marginall. An echinus orientalis ? etc. Seba mus. 3. t. 10. n.0 23. fig. a—b. Encycel. pl. 144. f. 1—2. Mon cabinet. Habite... Fossile de Chaumont. 7. Clypéastre oviforme. Clypeaster oviformis. : CL. obovatus, convezus , subtüs planulatus ; vertice excen- trico ; ambulacris quinque angustis ; ano marginali. Fchinus oviformis. Gmel. Echinanthus ovatus. Leske apud Klein, p. 191. tab. 20. Sig. c—d. Breyn. echin. p. 59. tab. 4. f. 1—2. 2. var. ad latera latior. * Mus. n.° Habite les mers australes. Péron et le Sueur. La variété 2 se trouve fossile dans les vignes aux environs du Mans, et m'a été communiquée par M. Ménard. 8. Clypéastre uni. Clypeaster politus. CL ovatus, inflatus, lœævis; ambulacris quinque longis, anguslis , apice disjunclis. Mus. n,0 Habite... Fossile de Sienne , rapporté d’Italie par M. Cu-. 16 ANIMAUX vier. Il est oviforme, enflé, un peu plus gros qu’an œuf ordinaire. ‘ 9. Clypéastre hémisphérique. Clypeaster hemisphæri- cus. CL. orbiculatus. convexus, semiglobosus ; ambulacris quin- que longiusculis & vertice excentrico radiantibus ; ano marginalr. | Mus. n.° Habite... Fossile... communiqué par M. de Borda. 10. Clypéastre stellifère. Clypeaster stelliferus. CL ovatus tumidus ; ambulacris quinque longis angustis, ared prominulis ; ore transverso pentagono. An Kuorr. petr. p. 11. tab. E. rar. f. 5. Mus. n.0 Habite... Fossile de... . FIBULAIRE. ( Fibularia.) Corps subglobuleux, ovoïde ou orbiculaire; à bord nul ou arrondi ; à épines très-petites. Cinq ambulacres bornés, courts et étroits. Bouche inférieure, centrale. L’anus près de la bou- che ,.ou moyen entre la bouche et le bord. Corpus subglobosum ; obovatum aut orbiculare ; margine nullo vel rotundato ; spinis minimis. Ambulacra quinque, brevia, angusta, circumscripta. Os inferum, centrale : ano ori vicino, vel mediano intra Os et marginem. SANS VERTÈBRES: 7. OBSERVATIONS, Les fibulaires sont les plus petites des échinides , ont en général une forme subglobuleuse ou ovoide, et se rappro- chent singulièrement des échinonées, élant rénflées et ayant la plupart l’anus très-pres de la bouche. Mais elles tiennent aux clypéastres par leurs ambulacres bornés : ainsi, j'ai dû les distinguer des unes et des autres, ce que Leske avait déjà fait sous la dénomination d’ecliinocyamus. ESPÈCES. 1. Fibulaire trigone. Fibularia trigona. F. exigua, globoso-trigona; ambulacris brevibus apice fissis; ano ort vicino ; lateribus subsulcatis. An echinus lathyrus ? Gmel. Mon cabinet. Habite... Cette espèce paraît voisine par ses rapports de l’e- chinus craniolaris , et des autres fibulaires représentées dans l'ouvrage de Klein et de Leske, pl. 48. 2. Fibulaire ovüle. Fibularia ovulum. F. minima , globoso-ovata, basi subangustala ; ambulacris brevibus fissis ; ano ort vicino. An spatagus pusillus? Mull. zool. dan. 3.p. 18. t. 91, f. 5—6. Mus. n.° Mon cabinet. Habite... la mer de Norwège? Espèce très-petite, n'excé- dant pas la grosseur d’un pois ordinaire. 3. Fibulaire de Tarente. Fibularia Tarentina. F'. ovato-elliptica , convexiuscula , subtùs plano-concavà; ambulacris brevibus, apice disjunctis ; ao ori vicino: Mon cabinet. | Habite la Méditerranée , dans le golfe de Tarente. Celle-ci, aussi petite que la précédente, n’est point aussi renflée , et a la forme d’un petit œuf un peu aplati en dessus, quoi- que légèrement convexe, Elle n’est point sillonnée sur les côtés. Tome III. 2 ES ANIMAUX ECHINONÉE. (Echinoneus. } Corps ovoïde où orbicuiaire, convexe, un peu dépri- mé. Ambulacres complets, formés de 10 sillons qui rayonnent du sommet à la base. Bouche subcentrale. Anus inférieur, oblong , situé tprès de la bouche. Corpus obovatum aut orbiculare , subdepressum. Ambulacra sulcis decem radiatim ab apice ad basim inscripta , non interrupla. Os subcentrale. Anus inferus , oblongus, ori vicinus. OBSERVATIONS. Les échinonées constituent évidenament un genre particu- lier, qui avoisine les fibulaires par ses rapports, ainsi que les galérites. On les distingue des fibulaires , par leurs ambu- lâcres complets, qui rayonnent du sommet à la base , et des galérites , parce qu’elles ont l’anus voisin de la bouche. ESPÈCES. 1. Échinonée cyclostome. ÆEchinoneus cyclositomus. E. ovato-oblongus, subdepressus, pulvinatus ; vertice poris quinis ; ore rotundo. Echinus cyclostomus. Gmel. p. 3183. Echinoneus cyclostomus. Leske ap. Klein, p. 173. tab. 37. f. 3—4. encycl. pl. 153. f. 19—20. Ramph. mus. t. 14. fig. D. Breyn. echin, t. 2. f. 5—6. Habite... l'océan asiatique ? SANS VERTÈBRES. 19 >, Échinonée semilunaire. Æchinoneus semilunaris. Æ. ovalo-oblongus, subdepressus ; vertice poris quatuor; ore oblongo, oblique transverso. Echinus, Seba mus. 3. tab. 15 f. 37. 2. idem minor, ano ort remotiore. Echinoneus minor. Leske apud Klein, p. 174. t. 49. f. 8—g encycl. pl. 153. f. 21—22. Séba mus. 3. t. 10. f. 7. a—b. Mus. n.0 Habite l’océan des Antilles, à Saint-Domingue. Mon cabinets 3, Échinonée gibbeuse. £chinoneus gibbosus. E. ovatus , turgidus , irregularis ; vertice excentrico ; am- bulacris undatis ; ore ovali, acuto, oblique transverso. Mon cabinet. Habite... les mers d'Amérique? Celle -ci est plus grosse et plus irrégulière que les autres espèces connues. GALÉRITE. ( Galerites.) Corps élevé, conoïde ou presqu'ovale. Ambulacres complets, formés de 10 sillons, “ 5 aies par paires du sommet à la base. Bouche inférieure et centrale. Anus dans le bord. Corpus elatum , conoideum aut subovale. Ambulacra sulcis 10, per paria ab apice ad basim radiatim ins- cripta , non interrupta. : Os inferum et centrale. Anus in margine vel infra et propè marginem. OBSERVATIONS. . Les galérites, dont presque toutes les espèces ne, sont connues que dans l’état fossile, constituent un genre parti- 20 ANIMAUX culier et très-distinct. Ce sont des corps à dos élevé , le plus souvent conique ou conoïde, quelquefois presqu’ovale. Leurs ambulacres sont complets, et consistent en 5 paires de sil- ons qui partent du sommet et rayonnent, sans interrup- tion, jusqu'a la bouche qui est inférieure et centrale. Les deux rangées de pores qui forment chaque sillon sont pres- que confondues. L’anus est dans le bord, ou contigu au bord en dessous. Cette situation de l’anus distingue les galérites des échinonées. ESPÈCES. 1. Galérite conique. Galerites albo-galerus. G. conicus ; ambulacris areisque denis ; arearum tubercu- lis mintmis et creberrimis ; ano submarginali. Echinus albo-gulerus. Gmel. p. 318r. Conulus albo-galerus. Leske apud Klein, p. 162. tab. 13: fig. A: B. Encycl. pl. 152. f. 5—6. Mus. n.0 Habite... Fossile de France. 2. Galérite commune. Galerites vulgaris. G. conoïideus ; ambulacrorum sulcis denis angustis; am- bitu subovato ;*ano marginali. Echinus vulgaris. Gmel. Echinites vulgaris. Leske ap. Klein, p. 165. tab. 13. fig. C-K? et tab. 14. fig. A—K. Æncycl pl 153. £ 6—7? Mus. n.0 Habite... Fossile commun en France et en Allemagne, dans les champs. Mon cabinet. | Galérite raccourcie. Galerites abbreviatus. G. conoideus , obtusus ; ambitu suborbiculart ; ambulaertis impressis , subasperis ; areis prominulis ; ano infrù mar- [3e ginem. Mon cabinet. 2. idem? major; ano oblongo. Leske ap. Klein, p. 166. tab. 40, f. 1—2. 4. b. 6. 7]. 8. SANS VERTÈBRES. 21 Habite... Fossile de France et d'Allemagne. Galérite à six bandes. Galerites sexfasciatus. G. orbiculatus, convexus ; ambulacris senis ; ano propè marginent. Echinites sexies fasciculatus. Leske ap. Klein, p. 170. tab. Bo. f. 1—2. Encycl. pl. 153. f. 12—15. Echinus sexfasciatus. Gmel. p. 3153. Habite... Fossile de... Mon cabinet. Galérite fendillée. Galerites fissuratus. G. conoideo-depressus , subhemisphæricus ; ambitu orbicu- lari, margine fissuris crenato ; sulcis ambulacrorum dents subcrenatis. Mon cabinet. Habite... Fossile du nord de l’Allemagne. Celle-ci est orbi- culaire , à dos en cône très-surbaissé , et semble crénelée gros- siérement dans sa circonférence. Galérite hemisphérique. Galerites hemisphæricus. G. minor, orbicularis, hemisphæricus , sublævigatus ; am= bulacris superficialibus biporosis ; ano margini contiguo: An echinites subuculus ? Leske ap. Klein, p. 171. tab. 14. fig. L—O. Mon cabinet. Habite... Fossile de... Cette échinide est très-différente de la galérite rotulaire. Galérite déprimée. Galerites depressus G. suborbicularis , hemisphærico-depressus ; lineis ambu- lacrorum decem biporosis ; ano ovali maximo. Echinus depressus. Gmel. p. 3152. Echinites depressus. Leske ap. Klein, p. 164. tab. 40. fig. 5—6. Encycl. pl, 152. f. 7—8. Mus. n.0 Habite... Fossile de... Galérite rotulaire. Galerites rotularis. G. orbicularis, hemisphæricus , minimus ; areis ambulas crorum decem alterne minoribus ; ano suborbiculari ab ore remotiusculo. Echinus subuculus. Gmel, p. 3183. 22 ANIMAUX Echinites subuculus. Leske apud Klein, p. 19r. tab. 14. fig. L—M—N—0O. Encycl. pl. 153. fig. 14—117. 2. var. areis assulatis, et lineis ambulacrorum numero- stortbus. Mon cabinet. Habite... Fossile du département du Gers, etc. Espèce tres- petite, sublenticulaire. 9. Galérite conoïde. Galerites conoideus. G. mazximus , conoïdeus , assulatus ; ambitu suborbiculart; ore in cavo , transverso, angulis obtusis obvallato. Habite... Fossile d'Italie, du cabinet de M. J'alenciennes. 10. Galérite scutiforme. Galerites scutiformis. G. ovalo- ellipticus , convexus, subassulatus; vertice ex- centrico ; interstitiis ambulacrorum lined flexuosé divi- sis; paginé inferiore subconcava. An Scilla corp. marin! tab. XI. n.° 2. fig. superiores. Mus. n.° Mon cabinet. Habite... Fossile de... La forme de cette galérite approche de celle figurée dans l’ouvrage de Klein, tab. 42. f. 2et 3. 11. Galérite ovale. Galerites ovatus. . G. ovato-conotdeus, ad latera depressus, assulatus ; am-= bulacris quinis ; interstitiis ambulacrorum line& bipar- Etlis. Mon cabinet- | Habite... Fossile de... Elle a la forme générale et la taille de l’echinus ovatus de Gmelin , qui est une ananchite ; j mais sa bouche centrale l’en distingue principalement. 12. Galérite demi-globe. Galerites semi-globus. G. orbicularis , hemisphæricus , assulatus ; ambulacris qui- nis, longis, biporosis ; vertice excentrico. Echinocorytes. Leske ap. Klein. p. 179. tab. 42. f. 5. Mus. n.° Habite... Fossile d'Italie, des environs de Plaisance. Espèce fort grande. SANS YERTÈBRES. 23 13. Galérite cylindrique. Galerites cylindricus. G. cylindricus , brevis, dorso retusus ; ambulacrorum li- neis porosis denis; interstilis assulatis; ano infero propè marginem. Mus. n.0 Habite... Fossile de... 14. Galérite patelle. Galerites patella. G. orbiculatus, depressus, convexiusculus ; sulcis ambu- lacrorum eleganter striatlis ; arearum uné sinu longilu- dinali excavatä. | Encycl. pl. 143. f. 1—2. Mus. n.o Habite... Fossile de... 15. Galérite ombrelle. Galerites umbrella. G. hemisphæricus, subtùs plano-concavus ; suicis ambulacrorum angustis biporosis substriatis; arearum un& sinu longitudinali exca vatà. An echinus sinuatus ? Gmel. p. 3150. Clypeus sinuatus ? Leske ap. Klein, p. 157. t. 12. Éncycl. pl. 142. f. n—8. Mus. n.° Habite.... Fossile de..., Cette espèce devient presqu’aussi grande que la précédente. 16. Galérite excentrique. Galerites excentricus. G. ovatus convexo- gibbus : ambulacris quatuor & vertice excentrico orlis : pagind inferiore quinque sulcat. Mus n.0 Habite... Fossile de... Celle-ci est une espèce singulitre par le nombre de ses ambulacres, et par son irrégularité. Elle ne le cèdé point aux précédentes en volame. ANANCHITE. (Ananchytes. ) Corps irrégulier , ovale ou conoïde, garni de tuber- -cules spiniferes dans l’état vivant. 24 ANIMAUX Ambulacres partant d’un sommet simple ou double, et s'étendant, sais interruption, soit jusqu'au bord, soit jusqu'à la bouche. Bouche près du bord, labiée, subtransverse. Anus la- téral , opposé à la bouche. Corpus irregulare, ovatum vel conoiïideum, in vivo tuberculis spimiferis obsitum. Ambulacra radiatim è vertice subduplicato orta, et usque ad marginem vel ad orem extensa , non inter- rupia. Os propè marginem, labiatum, subtransversum , ano laterali oppositum. OBSERVATIONS. Les ananchites ressemblent beaucoup aux spatangues par leur partie inférieure; car, comme eux, elles ont la bou- che latérale, labiée, subtransverse, et l’anus dans le bord opposé à celui de la bouche. Mais les ambulacres des anan- chites sont complets, c’est-à-dire, qu’ils partent en rayon- nant soit d’un sommet simple, soit d’un sommet double, et s'étendent au moins jusqu’au bord sans interruption, et souvent inême en dessous jusqu'a la bouche. Ainsi, au lieu de représenter une fleur à 5 pétales, ces ambulacres allon- gés imitent les courroies qui sanglent un ébrps. Toutes les ananchites connues sont dans l’état fossile, ce qui est assez remarquable ; tandis que parmi les spatan- gues, on en connait beaucoup dans l’état frais ou vivant, et beaucoup d’autres dans l’état fossile. Il est probable que {a bouche des ananchites n’est pas plus armée de pièces so- lides que celle des spatangues. SANS VERTÈBRES. 5 ESPECES. 1. Ananchite ovale. Ænanchytes ovata. A. obovato-conoidea, læviuscula, assulata ; assulis seria- libus, subhexagonis ; ano ovato. Echinocorytes ovatus. Leske ap. Klein, p. 178. tab. 53. £. 3, Encycl. pl. 154. f. 13. Mus. n, Habite... Fossile des environs de Paris . + gabinet. à Meudon. Mon 2. Ananchite striée. Ænanchytes striata. A, ovato-rotundata, elata, multistriata; dorso convexo, subretuso ; strits verticalibus areisque numerosis ; assu- lis obsoletis. ÆEchinocorytes. Leske ap. Klein, p. 1796. tab. 42. f. 4. Encyel. pl. 154. f. 11—12. h Mus. n.0 Habite. .. Fossile de Picardie, trouvé dans le canal. 3. Ananchite bombée. Ænanchytes gibba. A. ovata , elata, dorso ventricosa retusa ; latertbus in- fernè depressis; interstitits ambulacrorum lœvibus ; ver- tice duplicato. An echinocorys scutatus ? Leske ap. Klein, p. 195. tab. 15. fig. A-B. Echinus scutatus ? Gmel. p. 3184. Mus. n.0 Habite... Fossile de Normandie, etc. Mon cabinet. 4. Ananchite pustuleuse. Ananchytes pustulosa. A. ovato-conica, versüs apicem attenuata , lateribus de- pressa, assulala ; ambulacrorum lineis biporosts per paria dispositis ; vertice impresso , duplicato. Echinocoryles pustulosus. Leske ap. Klein , p. 180. tab. 16, fig. A—B. Encyel. pl. 154. f. 16 et 19. et f. 14—15. specim. junius. Mus. n Habite... Fossile de..: 26 ANIMAUX 5. Ananchite bicordée. Ænanchytes bicordata. A. obovata , uträque extremilale subsinuata ; dorso lœvti; vertice duplicato. Lpatangites bicordatus. Leske ap. Klein, p. 244. tab. 45. f. 6. Echinus bicordatus. Gmel. p. 3190. Habite... fossile des environs du Mans. M. Ménard. Mon cabinet. 6. Auanchite carinée. Ænanchytes carinata. A. cordata , anticè canaliculata, sinuata; dorsi medio carinalo. Spatangites carinatus. Leske ap. Klein , p. 245. tab. 5r. f. 2—3. Echinus carinatus. Gmel. p. 3190. Habite... fossile des environs du Mans. M. Ménard. Mon cabinet. 7. Ananchite elliptique. Ænanchytes elliptica. Æ. ovato-elliptica , pulvinata, integerrima subassulata ; verticibus duobus remotis. Knorr. petr. p. 2. tab. E. 111. f. 6. Encycl. pl. 159. f. 13—14—15. Habite... fossile des environs du Mans. Wénard. Mon cabinet: 8. Ananchite en cœur. ÆAnanchytes cordata. 4. cordalo-conica, assulata; parte anteriore relusé emar- ginat#; ambulacris fasciatis, quadrifuriam porosis ; ver- tice indiviso Spatangus ananchytis? Leske ap. Klein, p. 243. tab. 53. f. 1—2. Encycl. pl. 1597. f 9 et 10. Habite... fossile de... Mon cabinet. Espèce remarquable, offraut la forme d’un cœur lorsqu'on la regarde en dessous, mais à dos élevé et presque conique. 9. Ananchite spatangue. Ænanchytes spatangus. A. cordala, convexa, subassulata ; ambulacris quinis,; coloratis , impressis : carin& posticé# sulco exaratd. Habite... fossile de France. Mon cabinet. Elle vient de très= près par la forme et la taille au spalangus cor anguinum ; mais ses 5 ambulacres se continuent jusqu’à la bouche. \ SANS VERTÈBRES. 27 10. Ananchite demi-globe. Ænanchytes semi-globus. Æ. ovato-hemisphærica, basi plana ; ambulacris angustis ; lineis decem biporosis' per paria coarctata dispositis ; vertice.indiviso. Echinocorytes minor. Leske ap. a à p. 193. tab. 16. fig. C—D. Encycl. pl. 155. f. 2—3. Echinus minor. Gmel. p. 3186. Habite... fossile de... Mon cabinet. 11. Ananchite pillule. Ænanchytes pillula. A. minima, ovato-globulosa, subtüs nie ano in summo margine. Habite... fossile des environs de Beauvais. Mon cabinet. Ananchite cœur d'oiseau. Ænanchytes cor avium. À. subcordata, convexa; ambulacris quinis laxè striatis : quinto obsoleto. An echinus teres? Gmel. p. 3200. Spatangus ovatus? Leske ap. Klein, p.252. tab. 49. Ê 12—313. Seba mus. tab. 15. f. 28—29. Habite... fossile de... SPATANGUE. ( Spatangus. ) Corps irrégulier, ovale ou cordiforme, subgibbeux, garni de très-petites épines. Quatre ou cinq ambulacres bornés et inégaux. Bouche inerme, transverse, labiée, rapprochée du bord. Anus latéral, opposé à la bouche. Corpus irregulare, ovatum vel cordiforme , subgib- bosum, spinis minimis obtectum. ÆAmbulacra subquina , brevia , inœqualia , circum- scripta. Os inerme , transversum, labiatum , margint Vici- num. Ano laterali oppositum. 28 ANIMAUX OBSERVATIONS. Parmi les échinides , les spatangues et les ananchites sont les seuls qui aient la bouche latérale, c’est-à-dire, rap- prochée du bord ; dans toutes les autres, la bouche est toujours centrale. Outre cette particularité des spatan- gues et des ananchites, d’avoir la bouche latérale et op- posée à l'anus, la bouche des échinides dont il s’agit n’est point armée de pièces solides comme celle des autres échi- nides en qui on la observé; ce qui constitue un caractère important à considérer dans'la détermination des rapports parmi les échinides. | Si les spatangues tiennent aux ananchites par les carac- tères de forme et de situation de la bouche, et par la dis- position de l’anus situé dans le bord opposé, ils en sont très- distingués par leur forme générale, et surtout par leurs am- bulacres bornés, courts et très-inégaux. Quoique très-voi- sins par leurs rapports, ces deux genres sont donc éminem- ment distincts l’un de l’autre. Le corps des spatangues est irrégulier , ovale ou cordi- forme , souvent renflé , et toujours moins élevé que large, Les ambulacres sont plus ou moins profondément enfoncés, et au nombre de { ou de 5. Comme dans la plupart des es- pèces , l’anus est dans le haut de l'épaisseur du bord, ces échinides semblent par cette considération faire le passage aux nucléolites en qui l'anus est au-dessus du bord. Les spatangues constituent un genre nombreux en espè- ces, parmi lesquelles beaucoup sont connues dans l’état frais ou marin, et d’autres ne le sont que dans l’état fossile, le plus souvent siliceux. Les habitudes des spatangues sont de s’enfoncer dans le sable , et d'y vivre à-peu-pres dans l'inaction , cachés, et à ré | SANS VERTÈBRES. 29 l'abri de leurs ennemis. Comme ils n’ont point leur bouche armée de pièces dures , ils ne se nourrissent que des cor- puscules nutritifs que Veau leur apporte. Leur test ou peau crustacée est mince et a peu de solidité. ESPECES. * 4 AMBULACRES. 1. Spatangue plastron. Spatangus pectoralis. Sp. ovato- ellipticus , depressus , marimus ; ambulacris guaternis ; interstilits eleganter granulatis ; assulis elon- gakis ad marginem. Echinospatagus. Gualt. ind. tab. 109. /:. B. B. Seba mus. 3.tab. 14. f. 5—6. fig. optimeæ. Encycl. pl. 159. f. 2—3. à Mus. n.o 1 Habite... C’est la plus grande et l’une des plus belles es- pèces de ce genre ; elle est fort diiférente de celles auxquelles on l’a réunie comme variété. 2. Spatangue ventru. Spatangus ven{riCcosus. Sp. ovatus , inflatus , obsoletè assulatus ; ambulacris qua- ternis oblongis, impressis canaliculatis ; tuberculis ma- joribus in 1ig-zag positis. Brissus ventricosus. Leske ap. Klein, p. 29. tab. 26. fig. A. Rumph. mus.t. 14.f. 1. An Scill. corp. mar ?t. 4.f, 1—2. An Encycl.pl. 158. £. 11 ? Mus n. Habite l’océan des Antilles. Cette espèce devient fort grande, et n’est point rare dans les collections. 3. Spatangue cœur de mer. Spatangus purpureus. Sp. cordatus; ambulacris quaternis, lanceolatis , plants; tuberculis majoribus in 7ig-zag posilis. ÆEchinus purpureus. Lin. Mull. zool. dan. tab. 6, Spatangus purpureus. Leske ap. Klein, p. 235. tab, 43. f. 3-5. et tab. 45. £ 5. -Æncycl. pl. 157. £ 1—4. Argenv. conch. pl. 25. f. 3. pas de poulain, 30 ANIMAUX Scilla corp. mar. t. IL no 1. f. 1. Mus. n.° Habite l'océan européen, la mer du Nord. Mon cabinet. 4. Spatangue ovale. Spatangus ovatus. Sp. ovatus , semi-cylindricus , antice relusus ; ambulacris quaternis excavato-canaliculatis; anticis obliquis. Spatangus brissus unicolor. Leske ap. Klein , p. 248. tab. 26. fig B—C. 2. idem assulis coloratis maculatus. Encycl. pl. 158 f. 7—5. Seba mus.3. tab. 10. f. 22. Mus. n.° Habite... probablement les mers d'Amérique. 5. Spatangue cariné. Spatangus carinatus. Sp. ovalo-inflatus , ad latera turgidulus ; ambulacris qua- Lernis : anticis divaricato-transversis ; are dorsal pos- ticé carinaté, obtuse prominuld. Echino-spatagus. Gualt ind. t. 108 fig. G. G. Spatagus brissus, latè carinatus. Leske ap. Klein, p. 249. AU tes : Encycel. pl. 158. f. sr. et pl. 159. f. 1. Seba mus. 3. tab, 14. f. 3—4. 2. idem assulis coloratis maculatus. Mus. n.0 Habite l’océan austral, aux îles de France et de Bourbon. Mon cabinet. 6. Spatangue colombaire. Spatangus columbaris. Sp. ovalis ; vertice retuso; ambulacris quaternis brevius- culis : posticis rectis. Echinus... Sloan. jam. 2. t. 242. f, 3—4—5. Seba mus. 3. tab. 10 f. 19. Encycl. pl. 158. f. 9— 10. Mus. n. Habite l’océan américain. Mon cabinet. . Spatangue comprimé. Spalanous cCOMpressus. 8 Ï P Sp. minor, ovalus, ad latera compressus, immaculalus ; SANS VERTÈBRES. 31 dorso carinalo; ambulacris qualernis impressis. Mus. n.°0 Habite les mers de l'Ile-de-France. M. Mathieu. 8. Spatangue Croix de Saint-André. Spatangus Crux Andrecæ. Sp. ovatus , depressus : ambulacris quaternis lanceolatis, oblique divaricatis : interstitiis ocellatis. Mus. n.o Habite l'océan austral. Péron et le Sueur. Espèce très-rap- prochée par ses rapports du spatangue plastron (n. 1}, mais beaucoup plus petite, et qui en est très-distincte. 9. Spatangue sternale. Spatangus sternalis. Sp. ovatus , assulatus , maculalus : ambulacris qualernis : sterno paginæ tnferioris carinato. Mus. n.o Habite l’océan austral. Péron et Le Sueur. 10. Spatangue planulé. Spatangus planulatus. Sp. ellipticus, depressus ; ambulacris quaternis, anguslo 1 lanceolatis, obliquë divaricalis ; interstitiis subocellatis. Mus. n.° Habite les mers australes. Péron et le S'ueur. Cette espèce tient de très-près au spatangue Croix-de-Saint-Andre , et néanmoins en est très-distincte. $ 4 XX D AMBULACRES. 11. Spatangue à gouttière. Spatangus canaliferus. Sp. cordato-oblongus , basi postica gibbus ; ambulacris quinis impressis patulis : antico profundiore canaliformi. Spatangus... Leske ap. Klein, tab. 25. fig. A. Rumph. mus. tab. 14.f. 2. Encycl. pl. 156. f. 3. Scilla, tab. 25. f. 2. Mus. n.° | Habite l’océan indien. Mon cabinet. Cette espèce est une de celles qui, quoique très-différentes, ont été confondues en une seule , sous le nom d’echinus lacunosus. 39e ANIMAUX 12. Spatangue tête-morte. Spatangus atropos. Sp. ovato-globosus, gibbus ; ambulacris quinis angustatis ; profundè impressis ; anlico magis excavato , subcaver- 1050. Knorr. delic. tab. D IIL f. 3. Encycl. pl. 155. f. g—11. An spatangus lacunosus? Leske apud Klein, tab. 23. X. fig. A—B. foss. Habite l’océan européen, la Manche. Mon cabinet. 13. Spatangue arcuaire. Spatangus arcuarius. Sp. cordatus, inflalus, posticè gibbus ; ambulacris qui- nis : laleralibus arcus duplicatos æmulantibus ; ore sub; centrali. Spalangus pusillus. Leske apud Klein, p. 230. tab. 24. fig C—D-—E, et tab. 38. f. 5. Seba mus. 3. t. 10. fig. 21. A—B. Encycl. pl. 156. f. 7—8. Argenv. conch. tab. 25. fs. Knorr. delic. tab. D—HI. f. 14. Mus. n.0 Habite l’océan atlantique austral, les côtes de Guinée. Mon cabinet. 14. Spatangue ponctué. Spatangus punctatus. Sp. gordatus, convexus , subassulatus, dorso posticè ca- rinaëus ; tuberculis minimis punctiformibus ; ambulacris crenulatts, An spatangus cor anguinum ? Leske apud Klein, tab. 23. * fig. C. Mon cabinet. Habite... fossile de... 15. Spatangue cœur d’anguille. Spatangus cor anguinum. Sp. cordatus, subconvexus ; ambulacris quinis iMmpressis » guadrifariam porosis ; poris bisertalibus ultra ambulacra exlensis. Spatangus cor anguinum. Leske ap. Klein, p. 221. tab. 23: Jig- A. B. C. D. et tab. 45f. 12. Eacycl. pl, 195. £. 4 — 5-6. SANS VERTÈBRES, 33 Breyn: echin. tab. 5. f. 5—6. 2. idem ? oblongo cordatus. Spatangus , etc. Leske ap. Klein , p. 225. tab. 25. fig. e.f. Encycl. pl. 155. f. 5 —$. Mus. n. Habite..... fossile de France, d’Ailemagne, etc., dans les champs crétacés. Mon cabinet. 16. Spatangue écrasé. Spatangus retusus. ! Ê 0 e Sp. cordiformis , dorso postico elalus, convèrus et angus- tior, anticè depressus , canaliculatus ; ambulacris qui» nis : quinto in lacun& dorsi. ÆEchino-spatagus. Breyn. echin. tab. 5. f. 3—4. ÆEchinus complanatus. Gmel. synonymis exclusis, Habite... fossile de France, etc. Mon cabinet. 17. Spatangue subglobuleux. Spatangus subglobosus. Sp. cordato-orbiculalus , utrinque convexus, assulatus ; ambulacris quinis, duplicato-biporosis ; ang ovalo. Spatangus subglobosus. Leske apud Klein, p. 240. tab. 54. f. 2—3. Encycl. pl. 157. f. 7—8. | Habite... fossile de Grignon, près Versailles. Mon cabinet. 18. Spatangue bossu. Spatangus gibbus. Sp. cordato-abbreviatus, convexus, subgibbosus, anticé retusus ; vertice elato ; ambudacris quinis, duplicato- biporosis ; ano ovato. Encycl. pl. 156. f. 4—5—6. Habite... fossile de... Mon cabinet. 19. Spatangue prunelle, Spatangus prunella. Sp. subglobosus, postice gibbosus ; ambulacris quinis bre- vibus, quadrifariam porosis ; ano ad aream marginalem altissimo. Encycl. pl. 158, f. 3—4. è specimine juniore. Habite .. fossile de Maestricht. Mon cabinet. 50. Spatangue de Maestricht. Spatangus radiatus. Sp. ovatus, elalus , antice canaliferus, retusus ; ambula- cris quinis : quinto lacunadé obsolelo. Tome IIT, | 3 34 ANIMAUX Spatangus striato-radialus. Leske ap. Klein, p. 234. tab. 25. Encycl. pl. 156. f. 9—10. ÆEchinus radiatus. Gel. p. 3195. Kauorr: pétr. p.11. pl. E 1v. f. 1—0, Habite... fossile des environs de Maestricht. Mon cabinet. CASSIDULE. (Cassidulus. ) Corps irrégulier , elliptique , ovale ou subcordiforme, convexe ou renflé, garni de très-petites épines. Cinq ambulacres bornés et en étoile. Bouche subcentrale ; anus au-dessus du bord. Corpus -irregulare , ellipticum , ovatum aut subcor- datum, convexum vel turgidum , Spinis exiguis obst- LUN Ambulacra quinque, stellata , circumscripta. Os inferum , subcentrale. Anus supra marginem, OBSERVATIONS. Les cassidules seraient des clypéastres , Si élles n'avaient l'anus évidemment au-dessus du bord, et par-là véritable- ment dorsal. Ceux des spatangues qui ont l’anus élevédans ie bord, pourraient être considérés comme ayant l’anus au- dessus du bord. Cependant ce serait à tort; car, dans ces spatangues , l'anus est situé dans le haut d’une facette mar- ginale, mais n’est pas réellement au-dessus du bord. C’est avec les nucléolites que les cassidules ont. le plus de rapports, et peut-être devrait-on les réunir en un seul genre. Elles n’en différent effectivement que par les ambu- SANS VERTÈBRES. 35 lacres, lesquels sont bornés dans les cassidules, tandis que dans les nucléolites ils ne le sont pas. Mais sur les indivi- dus fossiles , 1l n’est pas toujours aisé de déterminer ce ca- ractère des ambulacres. Je ne connais encore qu’un petit nombre d'espèces da cassidules; en voici la citation. < ESPECES. 1. Cassidule scutelle. Cassidulus scutella. +. €. ellipticus, eonvexus, maximus ; ambulacris quinis, ad latera transversim strialis ; ano supra marginem. Mus. n.° Habite.... fossile d'Italie, dans le Véronais. Mon cabinet. Grande et belle espèce , que l’on ne connait que dans l’état fossile , et qui a la forme d’un clypéastre. 2. Cassidule australe. Cassidulus australis. C. obovatus, posticè lalior, spinis minimis obsitus ; ver- ice excentrico , prominulo , subcarinato ; ano ovato transverse. Mus.n.0o Encyel. pl. 143. fig. S&—9—10. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, baie des chiens ma- rins. Péron et Le Sueur. Elle se trouve aussi dans l’océan des Antilles, près de Spanis-Town, où M. Richard l’a re- cueillie. 3. Cassidule pierre de crabe. Cassidulus lapis cancri. C. ovato-ellipticus, convexus ; ambulacris quinis in stel- lam dorsalem radiantibus ; ore quinquelobo. Echinites lapis cancri. Leske apud Klein, p. 256: tab. 49. fig. 10—1 L. Encycel. pl. 143. f. 6—7. Echinus lapis cancri. Gmel. p. 3201. Mus. n.0 Habite... fossile de la montagne de Saint-Pierre à Maestricht, Faujas, 4. Cassidule aplatie. Cassidulus complanatus. C. ellipticus, planulatus, assulalo-maculosus ; assulis se- 36 ANIMAUX riatis à vertice quinqueporo radiantibus ; ambulacris -guinque brevius culis. Habite... fossile de Grignon. Mon cabinet. Elle est elliptique; aplatie, à peine un peu convexe sur le dos, parquetée, et élégamment panachée de taches sériales et rayonnantes. Cette chinide se rapproche beaucoup de l’echinus patellaris.. NUCLÉOLITE. ( Nucleolites. ) Corps ovale eu cordiforme, un peu irrégulier , con- vexe. ; Ambulacres complets, rayonnant du sommet à la base, Bouche subcentrale. Anus au-dessus du bord. Corpus ovatum vel cordatum, convexum , subirre- gulare. Ainbulacra quinque , è vertice ad basim radiatim extensa , non interrupta. Os inferum , subcentrale. Anus supra marginem. OBSERVATIONS. Les nucléolites, par la situation de l’anus, ressemblen, beaucoup aux cassidules; mais celles-ci ont des ambulacre,s incomplets qui les distinguent, tandis que les ambulacres des nucléolites rayonnent du sommet à la base. Je n’en connais encore que peu d’espèces qui toutes se trouvent dans l’état fossile. ESPECES. x. Nucléolite écusson. Nucleolites scutata. AV. elliptica subquadrata, convexo-depressu ; posticè da= tior ; ambulacris quinis cempletis ; ano dorsali. SANS. VERTÈBRES. 37 ÆEtchinobrissus. Breyn , echin. p. 63. tab. 6. f. 1 —>. Spatangus depressus. Leske ap. Klein, p. 238. tab. 51. f. 1—2, Eocycl. pl. 157 f. 5—6. Echinites. lang. lap f. tab. 120. f. 1—2. 2. var. dorso elaticre , areis assulatis. An Breyn. echin. tab. 6. f, 3. Habite .. fossile de... Mon cabinet. Espèce remarquable que l'on a confondue, ainsi que sa synonymie, avec le spatan- gue écrasé, n.° 16. 2. Nucléolite colombaire. Nucleolites columbaria. ÎV. obovata, turgida, postice latior; lineis ambulacrorum. denis biporosis, substriatis ; ore pentagono. Habite.,. fossile des environs du Mans. Hénard. 3. Nucléolite ovule. Nucleolites ovulum. ÎV. ovata . pulvinata ; tuberculis superfictalibus sparsts , et > P ; P P annulo impresso circumdatis ; lineis ambulacrorum denis, subbiporosis. Habite... fossile de... Mon cabinet. Celle-ci est un peu plus petite que celle qui précède, et n’est pas plus large posté- rieurement qu'antérieurement. Elle à la forme d’un œuf de moineau. 4. Nucléolite amande. Nucleolites. amygdala. IV. ovata, gibbosula ; vertice prominente ; ambulacris quin- que perangustis ; ano suprä marginem, lobo prominulo obumbrante, Habite..... fossile des provinces du nord de. la France. Mon cabinet. Cu (29) ANIMAUX OURSIN. ( Echmus. } Corps régulier, enflé, orbiculaire, globuleux où ovale, hérissé ; à peau interne solide, testacée, garnie de tu- bercules imperforés , sur lesquels s’articulent des épines mobiles, caduques. Cinq ambulacres complets, bordés chacun de deux bandes multipores, divergentes , et qui s'étendent, en rayonnant , du sommet jusqu’à la bouche. Bouche inférieure, centrale, armée de cinq pièces osseuses , surcomposées postérieurement. Anus supérieur , vertical. Corpus regulare, inflatum , orbiculato - globosum aut ovale, echinatum; cute intern& solid“ , testa- ced, tuberculis imperforatis instruct&. Spinæ mobi- des supra tubercula articulatæ , deciduæ. Ambulacra quina completa, è vertice ad os radian- ta, singulis fascüs multiporis binis et divergentibus marginatis. Os inferum, centrale , ossiculis quingue posticè su- pracompositis armatum.Anus superus, verticalis. OBSERVATIONS. Jusqu'à présent, j'avais Circonscrit le genre de l’oursin par le caractère de l’anus vertical, et cette coupe assuré- ment embrassait une série d'objets convenablement rappro- chés, et irès-distincts des autres échinides. Ayant cepen- dant considéré depuis, qu’un grand nombre de ces oursins SANS VERTÈBRES. 39 ne pouvaient mouvoir leurs épines qu’à l’aide de leur peau externe qui vient se fixer autour de leur base , les iubercules solides qui portent ces épines n'étant jamais perforés ; tan- dis que beaucoup d’autres paraissent mouvoir leurs épines au moyen. d'un cordon musculaire qui traverse les tubercu- les qui les soutiennent; j'ai cru devoir distinguer ces deux sortes d’échinides , et en former deux genres particuliers. II me semble que je suis d'autant plus autorisé à établir cette distinction, que chacun de ces genres est facile à reconnaitre par le seul examen des tübercules du test, et que chaque genre offre d’ailleurs plusieurs particularités propres aux objets qu’il embrasse. Les ambulacres de nos oursins actuels sont en effet bien moins réguliers que ceux de nos cidarites; et la plupart des espèces ont toutes leurs épines Subulées, sans troncature au bout, souvent même très-fines et aigues ; ce dont je ne vois aucun exemple parmi celles des cidarites. - La considération de Fanus vertical avait déja été employée par Breynius, pour distinguer, sous le nom d’ec/inometra, les échinides qui ont l'anus ainsi disposé. Ce sont donc ces mêines echinometra que je divise d’après le caractère prin- cipal des tubercules qui soutiennent les épines. Les oursins constituent, avec les cidarites, les échinides les plus perfectionnées. Ils offrent un corps régulier , enflé, globuleux ou orbiculaire ; quelquefois ovale, plus où moins déprimé selon les espèces, mais rarement aplati en dessus. Leur peau interne est solide, testäcée, et peut être plutôt considérée comme l’analogue de cet assemblage de pièces pierreuses qui affermit les rayons des astéries, que comme une véritable peau. Cetié fausse peau interne et solide sem- ble en effet divisée comme par compartimens, et plusieurs naturalistes l’ont à tort regardée. comme une coquille multi- valve. Ce même corps testacé est chargé de tubercules nom- breux, inégaux en grandeur , solides, immobiles, jamais 40 ANIMAUX perforés ; et sur ces tubercules , des épines mobiles, grandes ou petites, toujours simples; soit lisses, soit finement gra- nuleuses, sont articulées, et hérissent de tous côtés le corps de l’animal, Ces épines ont à leur base un rétrécissement en gorge courte, surmonté d’un rebord auquel la véritable peau paraît se fixer. Les pointes ou épines dont le corps de l’oursin est hérissé donnent 2 beaucoup d’espèces l'aspect d’une châtaigne ou du moins de l'enveloppe de ce fruit; ce qui à fait donner aux oursins le nom de chétaignes de mer. Ces pointes ou épines sont plus ou moins longues, grosses ou pointues selon les espèces. Sur le même test, il y en a quelquefois non seule- ment de tailles différentes, mais même de diverses formes. Ce n’est cependant que parmi les oursins à test ovale qu’on observe cette particularité ; aussi ces espèces singulières ter- minent-elles le genre, et annoncent le voisinage des cida- rites. Les oursirs ont une quantité prodigieuse de tentacules ou petites cornes tubuleuses, simples, terminées en suçoir, rétractiles, et qu’ils font sortir et rentrer à leur gré par les pores ou petits trous qu’on observe sur leur test. Ces trous sont disposés entre les piquans par rangées longitudinales, doubles ou triples, régulières ou irrégulières. Enfin ces ran- gées de trous vont depuis la facette de lanus jusqu’à la bou. che, en divergeant de tous côtés comme des rayons, for- ment des bandelettes régulières ou irrégulières, et ces ban- delettes , toujours au nombre de 10, et disposées par paires, constituent entr’elles des compartimens allongés qu’on anom: més ambulacres , en les comparant à des allées de jardin. Plusieurs naturalistes ont confondu les bandelettes elles=« mêmes avec les ambulacres, tandis qu’elles n’en sont que les bordures. Ainsi, dans les oursins et les cidarites , il y'a cons- tamment 10 bandeleites multipores et 5ambulacres; mais dans SANS. VERTÈBRES. Âx les oursins ils ne forment point d’allées régulières comme ceux des cidarites. Ces ambulacres vont en s’élargissant, et ne se rétrécissent ensuite qu’en se rapprochant de la bouche, Les tentacules qui sortent par les trous des bandeleties servent à l'animal à reconnaître ou sonder le terrein; ils lui servent aussi à se fixer contre les corps, et peut-être à se déplacer. Outre les trous qui forment les bandelettes longitudinales, on en observe cinq isolés qui bordent la facette de l’a- nus. Peut-être que ces cinq trous donnent passage à des tu- bes rétractiles qui aspirent l'eau pour l’introduire dans l’or- gane respiratoire intérieur ; on croit néanmoins que ces trous. sont les orifices des cinq ovaires. Les tentacules qui sortent par les trous des bandelettes peuvent s’allonger assez pour égaler ou même surpasser la longueur des épines , lorsque cette longueur n’est pas très- grande; mais dans les oursins qui ont de grandes épines , comme dans l’oursin mamelonné et l'oursin trigonaire, il n’y a que les. tentacutes de la partie inférieure de l'animal qui puissent servir à le fixer; car toujours les épines de sa partie inférieure sont courtes, quoique celles des. côtés et quelquefois du dos puissent être très-longues. C’est en partie par le moyen de leurs épines, surtout des. inférieures, que les oursins marchent ou se déplacent dans. la mer. L'animal les meut à son gré, en tout sens, sur leur- articulation. Aussi le mouvement de ces animaux consiste. t-il a tourner sur eux-mêmes ,en s’avançant néanmoins dans. une direction quelconque ; et quoique ce moyen soit peu fa= vorable à leur mouvement progressif, ce mouvement est en- core assez prompt pour qu'il soit un peu difficile delles at- traper. ù La bouche des oursins offre, sous la forme d’une lanterne en cône renyersé , un appareil très-composé pour une opé-. 42 ANIMAUX ration utile à la digestion. Elle est en effet armée de 5 osse-. lets dentiformes et obliques, réunis en cercle à son entrée; et ces osselets se divisant chacun postérieurement en deux branches aplaties , forment un assemblage de 10 colonnes plates et osseuses qui, jointes 2 à 2, sont fortifiées par 15 autres pièces, et vont former, dans l’intérieur de l'animal, la base du cône que constitue cet assemblage de pièces so- lides. Par le jeu de la membrane et des fibres musculaires qui environnent et enveloppent cet assemblage, les pièces den- tiformes qui sont à l’entrée de la bouche ,*s’écartent ou se rapprochent toutes ensemble au gré de l’animal , et servent à écraser les parties dures des corps dont il se nourrit. La bouche inférieure et centrale des oursins, commu- nique immédiatement avec un intestin qui serpente dans la cavité du corps de l'animal, offre divers élargissemens comme autant d’estomacs, et va se terminer à l'anus qui est vertical et opposé à la bouche. Le pourtour de la bouche et celui de l’anus dans les our- sins , sont constitués par une peau molle, susceptible de s’é- tendre et de se contracter, et par-là de resserrer ou d’agran- dir ouverture. Ainsi, dans les individus desséchés qui ont perdu leurs parties molles et leurs épines, on voit à la place qu'occupait la bouche une ouverture orbiculaire, avec des lobes et des fissures ; or , cette ouverture n’est point celle de la bouche, mais celle du lieu que la bouche et ses dépen- dances occupaient. On observe très-souvent de même une ouverture auû sommet du test, qu’on ne doit encore regarder que comme Île lieu où l’anus se trouvait. | On voit dans l'intérieur des oursins, cinq grands lobes en massue, rouges, gramifères, formant comme 5 grappes, qui viennent se réunir à l’anus , et en divergent comme des rayons. Ces lobes ont une chair mollasse, et sont remplis / SANS VERTÈBRES. 43 d'üne multitude innombrable de petits grains rouges, que l'on prend pour des œufs. Ces mêmes lobes sont des espèces d’ovaires, et ce sont ceux dont j'ai parlé ci-dessus. On sait que ces corps. charnus sont très-bons à manger lorsqu'ils sont cuits, et qu'ils ont un goût approchant de celui de l’e- crévisse. Les oursins sont communs sur les bords de la mer. Il y en a de noirs, de verdàtres, de rouges purpurins ou vio- lets; mais ces couleurs s’altèrent apres la mort de l’animal. On prétend que ces animaux présagent la tempête; car alors ils s’éloignent des bords et gagnent le fond. Pendant l'orage , ils se tiennent constamment attachés sur différens corps au fond de l’eau , par le moyen de leurs tentacules. Les espèces du genre de l’oursin sont très-nombreuses, mais fort difficiles à déterminer. Je regrette d’avoir éte force de supprimer les notes descriptives de celles que je vais citer. ESPÈCES. [1] Test orbiculaire dans son pourtour. 1. Oursin comestible. Æchinus esculentus. Ech. kemisphærico-globosus ; fasciis porosis indivisis , ob- soletè verrucostis ; spinis brevibus. Echinus esculentus. Lin, (a) Ech. esculentus subglobosus , spinis violaceis. Leske apud Klein, p. 74. tab. 36. f. 1. Excycl. pl. 13°. £. 1. Seba mus. 3. tab. 12. f. 8—9. (b) Idem, spinis albidis. {c) Idem, globoso-elongatus , subviolaceus. An Knorr delic. tab. D.f. 1. Mus. n.° £ Habite la Méditerranée, l’océan atlantique, les côtes de l’Ele- de-France, etc. Mon cabinet. C’est plus particulièrement cette espèce que l’on mange ; et quoiqu’elle soit assez com- LT ANIMAUX mune, ses variétés rendent difficile la détermination de ses limites. 2. Oursin ventru. Echinus ventricosus. Ech. hemisphærico-elatus , ventricosus , granulis seriali- bus scaber ; fasciis porosis, seriebus, triplicibus, divisis, ad interstitias verrucosis ; bast pulvinatd. Cidaris miliaris. Leske ap. Klein, p. ar. tab. 1. fig. À. B: Encycl. pl. 132. £. 2—3. Ramph. mus. tab. 13. 2: B. C. Jus. n.° u Habite l’océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Cet oursin devient grand, large, ventru ,eLest plutôt pulviné qu’aplati en dessous. à 3. Oursin granulaire. -Echinus granularis. Ech. hemisphærico-depressus, granulis creberrimis, 1rendt- que scaber ; fasciis porosis, indivisis, verrucosis et irre- gularibus ; basi planulaté. Habite... Mon cabinet. Celui-ci semble avoisiner l’echinus, esculentus , mais il est hemisphérique, déprimé , plus émi- nemment granuleux , etc. 4. Oursin flammulé. £chinus virgatus. ÆEch. hemisphærico - elatus , subventricosus , assulalus, violaceo-virgaltus ; arearum medio denudato ; fascits po- rosts , seriebus, triplicibus, divisis. Confer cum echino flammeo, Gmel. p. 3178, Mus. n.° Habite... Cet oursin me paraît particulier ; il tient de l’onrsin ventru par ses bandelettes poreuses, et de lechinus sardi- cus-(oursin enflé ) par son parquetage. 5. Oursin globiforme. Echinus globiformis. Ech. sphæroïideus , assulatus, aurantius aut ruber, tuber- culis albis aculatus ; fasciis porosis , subquadriporis. An echinus sphæra ? Gmel, p. 3169. Mus. no Habite... Cctte espèce, assez jolie par les couleurs de son test , semble tenir à l’oursin comestible par ses rapports, et #éanmoius en est bien distincte. SANS VERTÈBRES. 45 6. Oursin à bandes. Echinus fasciatus. Ech. hemisphæricus, subglobosus ; fasciis ambulacrorum guinqueporis indivisis ; spinis tenuibus, albis, fasciattmn dispositis. Mus n.0 Habite sur les côtes de l'Ile-de-France: M. Mathieu. 7. Oursin calette. Echinus pileolus. Æch. orbicularis, converus ; subtüs concavus, rubro et viridi albescente variegatus ; fasciis sexporis ; seriebus obliquatis ; spinis brevibus. Mus. n.0 Habite les côtes de l'Ile-de-France. M. Mathièu. 8. Oursin melon de mer. Æchinus melo. ÆEch. globoso-conicus , assulatus, ex luteo et rubro vañie- gatus et fasciatus ; fascüs porosis, angustis, flexuosis ; .Pororum paribus transverse binis. Æchinometra. Gualt. ind. tab. 107. fig. E.(non B). An Kauorr delic. tab. DII. f, 1—2. Mas. 0.0 Habite la Méditerranée. Mon cabinet. Cette espèce , qu’il parait que l’on a confondue avec l’echinus sardicus, est la plus grande de toutes celles que je connais , ct l’une des plus re marquables, 9. Oursin enflé. ÆEchinus sardicus. Echin. orbicularis, ventricosus , conoïdeus, assulatus, luteo-pur- purascens; fascüs porosis rectis : pororum paribus transversè ternis. Cidaris sardica. Leske ap. Klein, p.146. tab. 9. fig. A. B. Encycl, pl. 141. f. 1—2. Scill. corp. mar. tab. 13. f. 1: Mus. n.° Habite la Méditerranée. Cet oursin ne vient. jamais de la taille du précédent, s’en écarte par sa forme générale, eten difg fère en outre par les 10 fascies poreuses de ses ambulacres. 39. Oursin pointu. Æchinus acutus. Ech. orbiculato-conicus, subpyramidatus , assulatus, ex albo et 4G ANIMAUX rubro radiatim fasciatus ; vertice subacuto ; areis bifariam ver« TUCOSIS. Mus. n.° Habite... Cet oursin me paraît trés-distinct de l’echinus melo et de l’echinus sardicus. Oursin pentagone. Æchinus pentagonus. Ech. globoso-depressus , pentagonus , aurantio-fulyus ; fasciis porosis, seriebus , triplicibus , divisis, ad interstitias verrucosis; spinis exipuis pfbidis. Mas. n. Habite... Belle et singulière espèce qui semble tenir aux pré- cédentes par les rapports de sa forme. Oursin obtusangle. Æchinus obiusangulus. Ech. kemisphæricus , subpentagonus , subtès concavus ; ambula- crorum fasciis. trifariam porosis ; areis superne nudiusculis. Cidaris angulosa. Leske ap. Klein, ps 92. tab. 2. fig. F. 13. Encycl. pl. 133. f. 9. \ a. var. testà pentagoné, Late séior Mus. n.° | 3. var. minor ; testà orbiculari multiradiaiä. Mus. u.0 Habite l’ océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Les variétés 2 et 3 furent rapportées par NZ. Péron et le Sueur. Oursin polyzonal. Echinus poly zonalis. Ech. hemisphærico= depressus , subpeniagonus , viridulus ; gonis albidis, transversis, radios porosos et albidos decussantibus ; pa- . ginä inferiore CONCAVE « | Echinometra: .. Gualt. ind. tab. 107. fig. M. Mus. n.° D’Argenv. pl. 25. fig. H. Habite l’océan indien. Espèce remarquable par sa forme et ses zones blanches sur un fond à dun verd } jaunâtre. | Oursin maculé. Æchinus maculatus. Ech. hemisphæricus , albidus ; maculis luteo- viridulis in ee transversas dispositis; fasciis porosis, subyerrucosis. Mus. n.° SANS VERTÈBRES. 7 Habite... locéan indien ? Cette espèce tient évidemment de trés-prèés à l’oursin polyzonal. 15. Oursin variolaire. Echinus variolaris. EcA. globoso - depressus ,; fusco-virens, subtùs albido-rubellus ; areis majoribus, verrucis, latis, bifariam ornatis. Mus. n.° Habite les mers australes. Péron et le Sueur. 16. Oursin perlé. Echinus margaritaceus. Ech. hemisphærico- depressus, assulatus , ruber , verrucis albis ele ganter ornatus ; arearum majorum verrucis transyersim fasciatis. Mus. n. Habite... les mers australes ? La figure de l’echinus toreuma- ticus (Klein et Leske, tab. 10. f£3. D—E.) rend assez bien notre espèce; mais la description ne lui convient pas. 7 Oursin sculpté. Æchinus sculptus. Ech. orbiculatus , conicus , cinereus ; Jasciis tessulisque impresso- sculptis ; verrucis basi crenatis, circulo granuloso cinctis. An echinus toreumaticus ? Gmel. p. 3180. Mus. no Habite... l'océan indien ? Comme cet oursin est plutôt co- noïide qu’hemisphérique » je doute que ce soit l’echinus Lo- reumalicus» 18. Oursin piqueté. ÆEchinus punctulatus. Ech. orbicularis, convexo-conoideus, assulatus, purpurascens ; as- sulis punctulatis ; fasciis pororum coloratis, nudis, biporis ; ver- rucis dorsalibus perpaucis. Seba mus. 3. tab, 10. f. 10. a—b, An Rumph. mus. tab. 14. fig. A. Mus. n.° Habite l’océan des Grandes-Indes. Faite jolie et fort remar- quable, à laquelle il fant peut-être rapporter la variété du cidaris pustulosa de Leske, tab. XI. fig. D. Son test est petit, orbiculaire,, un peu conoïde , d’un: cendré rougeàtre, à 9 paires de bandelettes biporeuses , étroites et purpurines, et à Aires interstitiales , parquetées ; finement piquetées, 45 ANIMAUX ayant de chaque côté une senle rangée de tubercules. Vers la base de ces aires, les tubercules forment 4 et à la fin6 rangées. Largeur, 3 centimètres. r9. Oursin œuf. Æchinus ovum. Ech. elatus, oviforimis, fragilissimus, luteo-viridulus ; assulis obsoletis ; tuberculis rariusculis, minimis , punctiformibus. Mus. n.0 Habite..... les mers de la Nouvelle - Hollande ? Péron et de S'ueur. 20, Oursin pâle. Echinus pallidus. Ech. globoso-depressus , cinereus , decem-radiatus; fasciis poro- sis sexporis pallidè fulvis; areis elegantissimé verrucosis : ver« rucis mMinimise Mas. n.0 Habite. . . . Largeur, 34 millimètres ; hæiteur, 23. 21. Oursin subanguleux. Æchinus subangulosus. Ech, hemisphærico - depressus, subangulosus , viridulus ; fasciis poresis, indivisis, subverrucosis : pororum paribus alternè por- rectis. Cidaris angulosa, varietas minor. Leske ap. Klein , p. 94. tab. 3. fig. A—B. Encyel. pl. 133. f. 5—6. | Knorr delic. tab. D. fig. 4—5. Seba mus. 3. t. 10. f. 20. Mus. n.0 ; Habite... les mers des Indes orientales? Mon cab'net. 22. Oursin panaché. Echinus variegatus. Ech..orbicularis hemisphærico-globosus ; assulatus, ex viridi et albo variegatus ; pororum paribus ad latera fasciarum alternè por- rectis ; spinis viridibus. Cidaris variegata. Leske ap. Klein, p. 149. tab. 10./ig. B-C. Encycel. pl. 141. f. 4—5. Knorr delic. tab. DII. f. 3. 2. Idem valdè depressus ; ‘areis maÿjoribus et minoribus lineä flexuosà divisis. An Gualt. ind. tab, 107. fis. F. Mus. n.° Habite les côtes de S.t-Domingue, Mos cabinet. - SANS VERTÈBRES. 49 23. Oursin bleuâtre, Echinus subcæruleus. Ech. orbicularis , globoso depressus, assulatus , subcæruleus; fas- ciis porosis denis albis : pororum seriebus subtriplicibus, Mus. n.0 Ç Habite. . . . . les mers australes? Péron et Le Sueur. Jolie espèce rapprochée de la précédente par ses rapports, mais qui en est bien distingnée par ses ambulacres et ses couleurs. 24. Oursin pustuleux. Æchinus pustulosus. Éch. hemisphæricus, assulatus, albido-rubellus ; ambulacris an- gustis ; verrucarum seriebus transversis versès marginem numero increscentibus. Cidaris pustulosa. Leske ap. Klein, p. 150. tab. XI. f£g. D. * Mus. n.0 . Habite. . . . Les figures A. B. C. de la planche XI de Klein, appartiennent probablement aussi à l’espèce dont il s’agitici; mais celle que je cite, rend mieux l'individu que j'ai sous les yeux. 25. Oursin négligé. Eclanus neglectus. ÆEchin. hemisphærico-depressus , albidus vel flaveolus; fasciis po- rosis , flexuosis , biporis, verrucosis ; spints albidis striatis, An cidaris hemisphærica? Leske apud Klein, p. go. tab. 2. fig. E. Encyclop. pl. 133. f. 3.a—b. Klein et Leske, tab. 38. f, 2. a2.a 3. 2. Var. testä flavo_fulvà. Habite l'océan d'Europe, la Manche près de Saint-Brieux. Mon cabinet. Cette espèce avoisine l’oursin miliaire, etnéanmoins en est distincte. . 26. Oursin miliaire, Æchinus miliaris. | Ech. parvulus, hemisphærico - depressus , assulatus , albo rubro- que fasciatus ; fasciis porosis, flexuosis, verrucosis ; spinis atbido-rubellis, Cidaris miliaris saxatilis, Leske apud Klein, p. 82. tab. 2 fig. A.B.C. D.et tab. 38. f. 2—3. Encycl. tab. 133, f. 1—2. a—b. Seba mus. 3. t, 10. f. 1—4. Mas. n.° Habite l’océan d'Europe. Mon cabinet. Tome IIT. JA 5o ANIMAUX 27. Oursin rotulaire. Echinus rotularis. Ech. parvulus, lemisphærico-depressus ; fasciis porosis, rectis, biporis ; tuberculis arearum majorum irregularibus transversè elongatis. ÆEchinus rotuleris. Lang. lap. fig. tab. 35. Habite. . . . fossile des environs de Vendôme, de Toul, etc. Mon eabinet. 28. Oursin livide. Æchinus lividus. Ech. hemisphærico-depressus ; fasciis porosis, flexuosis, subver- rucosis ; spinis acicularibus, longiusculis, striatis , livido-fuscis. An echinus saxaiilis ? Lin. Mus. n.0 Habite la Méditerranée, près de Marseille. Lalande. Cette espèce est fort commune , ne devient jamais aussi grande que l’oursin comestible, et a des épines plas longues et aci- ’ culées. Son test est orbiculaire. 29. Oursin tuberculé. Æchinus tuberculatus. Ech. semi-globosus, basi planus ; fasciis porosis , verrucosis, subsexporis ; arearum line4 medià , impressä , flexuosä; tuber- culis mammillatis. Mus. n.0 Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Mon cabinet. 30. Oursin bigranulaire. Echinus bigranularis. ÆEch. hemisphærice-depressus ; fasciis porosis, subnudis, quadripo- ris ; tuberculorum majorum seriebus undiguè binis. Habite. . . . fossile. . . . Mon cabinet. 31. Oursin sablé. ÆEchinus arenatus. Ech. hemispharicus ; fasciis porosis , subquadriporis ; tuberculis majoribus , perparvis : aliis arenulatis. Habite. . . . fossile. . . . Mon cabinet. Le test est hemisphé- rique, un peu pentagone. Largeur, trois centimètres. [2] Test ovale ou elliptique. 32. Oursin forte-épine. Æchinus lucunter. L. Ech. hemisphærico-ovatus ; basi pulvinatus; verrucarum maj orum ad arcas scricbus duplicatis ; spinis conico-subulatis, SANS VERTÈBRES: S£ Cidaris lucunter. Leske apud Klein , p. 109, tab. 4. fig. c-d-e-fe Fncycl. pl. 134. f£. 3—4—7. Seba mus. 3. tab. 10. f. 16—18, et tab. XI. f. 17. Breyn. ech. tab.1.f.6. An Sloan. jam. 2, t. 244. f. 1 Klein et Leske, tab. 30. fiz. A—B. 2. Var. spinis albido-yiridulis. Mus. n.0 Habite les mers de l’Inde, les côtes de l'Ile-de-France. Moù cabinet. 33. Oursin artichaut. Echinus atratus. Ech. hemisphærico-ovalis , depressus , violaceo-niger ; spinis dor- salibus imbricatis, brevissimis , obtusissimis ; ad periphæriam subspatulatis. Echinus atratus. Lin. Cidaris violacea. Leske ap. Klein , p. 117. tab. 47. f. 1—a. Encycl. pl. 140. f. 1—4. Klein et Leske. tab, 4. fig. AB, d’Ar- genv. tab. 25. fg. G. Mus. no Habite l’océan indien. Mon cabinet. 34. Oursin mamelonné. Æchinus mammillatus. Ech. hemisphærico-ovalis ; fasciis porosis, flexuosis; areis ver- rucoso.memmillatis ; spinis periphæriæ oblongis , crassis, sub- clavatis, apice subtrigonis. Echinometra.…. Rumph.muss t, 13. f. 1—2. Cidaris mammillara. Leske ap. Klein , p.124. tab. 6. tab. 34. (Spinæ) et tab. 39.f, x. Encycl. pl. 138 Seba mus. 3. tab. 13. £. 1—2, Mus. n.° Habite l’océan des Indes orientales, la mer-Ronge, etc. Mon cabinet, Très - belle espèce, remarquable par ses baguettes digitiformes, et par les gros tubercules de son test, 35. Oursin trigonaire. Echinus trigonarius. Ech. hemisphærico-ovalis ; fasciis porosis , flexuosis; tuberculés mamimillatis; spinis longis, trigonis, sensim attenuatis, obtusiss Cidaris mammillata , var. 4. Leske ap Klein, p.124. Seba mus. 3. tab. 13, £. 4. 52 ANIMAUX Argenv. pl. 25. f3. À. Encycl. pl. 139 f. 2. mala. 2.°ldem? major ; spinis pluribus longissimis , supernè attenuato- subulatis. Mus. n.° Habite. . . . la méditerranée? Mon cabinet. Quelque rapport qu'ait cet oursin avec le précédent, il en est constamment æt facilement distinct. CIDARITE. ( Gidarites. ) Corps régulier, sphéroïde ou orbiculaire-déprimé, très-hérissé ; à peau interne solide, testacée ou crustacée, garnie de tubercules perforés au sommet, sur lesquels s’articulent des épines mobiles, caduques, dont les plus grandes sont bacilliformes. Cinq ambulacres complets , qui s'étendent en rayon- nant du sommet jusqu'a la bouche, et bordés chacun de deux bandes multipores, presque parallèles. Bouche inférieure, centrale, armée de cinq pièces osseuses , surcomposées postérieurement. Ânus supérieur vertical. Corpus regulare, sphæroideum aut orbiculato-de- pressum, echinatissimum; cute internd solid& , testa- ced vel crustaced , tuberculis apice foratis instructd. Spinæ mobiles , deciduæ, suprà tubercula articulate : majoribus bacillifornuibus. Ambulacra quina, completa, è vertice ad os ra- diantia : singulis faseüs multiporis binis subparallelis marginantibus. k Os inferum, centrale, ossiculis quinque posticè su- pra compositis armatum. Anus superus verticalis. | SANS VERTÈBRES. 53 OBSERVATIONS. Sans doute les cidarites sont très-voisines des oursins par leurs rapports. Comme eux, elles ont l’anus vertical , cinq ambulacres complets et dix bandelettes multipores qui, deux a deux, bordent chaque ambulacre. Ces échinides néan- moins sont tres-distinctes des oursins, non seulement par leur aspect particulier, les caractères de leurs ambulacres et de leurs épines ; mais en outre par une particularité très- remarquable de leur organisation. Ici , en effet, la nature emploie un moyen particulier et nouveau pour mouvoir les épines, souvent fort longues, dont ces animaux sont hérissés. Elle a percé de part en part le test et les gros tubercules solides dont il est chargé, ce qu’elle n’a fait nulle part dans les autres échinides; et, au moyen d'un cordonnet musculaire qui traverse le test et le tubercule qui y correspond, elle-exécute, avec ou sans l’aide de la peau , les mouvemens dont ces épines doivent jouir. Ainsi les tubercules du test des cidarites, surtout les prin- cipaux , étant constamment perforés , ce que l'inspection de. leur sommet montre facilement , offrent une distinction tranchée qui les sépare des oursins et de toutes les autres échinides. Les cidarites d’ailleurs se font toules remarquer par. leurs. ambulacres plus:étroits que ceux des oursins , plus réguliers, plus semblables à des allées de jardin; les bandelettes po- reuses qui les bordent étant plus rapprochées et imoins di- vergentes. Elles se font aussi remarquer par plusieurs sortes. d'épines : les unes grandes, soit bacillaires , tronquées au bout, soit en massue ou digitiformes ; les autres fort petites, fort nombreuses, d’une forme différente de celle des bacil- laires., et-qui recouvrent les ambulacres, où qui souvent 54. ANIMAUX entourent la base des grandes épines, leur formant une coi- lerette courte et vaginiforme. Enfin, aucune cidarite connue n’a toutes ses épines aciculaires comme on le voit dans la plupart des oursins et dans toutes les autres échinides. On distingue parmi les cidarites deux grouppes particu- Fers, qui semblent deux familles assez remarquables. Le pre- mier embrasse les vrais {urbans; dans le second sont ren- fermés les diadèmes. Les uns et les autres ont les tubercules du test perforés, et néanmoins fournissent dans le genre deux sections bien distinctes. | J'en espèces qui me sont connues, et ailleurs jen donnerai la description. ESPECES. [1] Tesrenfl8&, subsphéroïide , à ambulacres ondes. Les plus petites épines en languettes ; les unes dist- gues , recouvrant les ambulacres , les autres entou- rant la base des grandes épines. F Les Turvans. | x. Cidarite impériale. Cidarites imperialis. €. subglobosa, utrinque depressa ; ambulacris spinisque minorï- bus purpureo-violaceis; spinis majoribus cylindraccis, subven- tricosis , apice striatis, albo annulatis. Eckinometra altera digitata. Seba mus. 3. tab. 13. f. 3. (2) Farictas major ? Seba. mus. 5. tab. 13. f. 12. Cidaris papillata major. Eeske ap. Klein, p. 126. t. 9. fig. A. Encycl. pl. 136. f. 8. Knorr delic. tab. D. f. 2. d’Argenv. pl. 25. fig. E. Mus. n.0 Habite la mer Rouge , la Méditerranée. Cette belle échinide a été confondue avec l’echinus mammillatus, quoiqu'elle soit extrémement différente, que son test soit orbiculaire, qu’elle soit de Ja division des vrais turbans, et que conséquemment SANS VERTÈBRES. 55 ses gros tuberculessoïent perforés. Son test, dépourvu d’épines, existe depuis long-temps dans les collections; mais un exem- plaire complet , ayant toutes ses épines, se trouve dans celle du muséum. 2. Cidarite pistillaire. Cidarites pistillaris. C. subglobosa, utrinque depresse ; spinis majoribus fusiformi-subr= latis, granulato-asperis, collo-sulcatis : apice obtuso. Encycl. pl. 135. Mas. ü. | Habite les côtes de l'Ile-de-France. M. Mathieu. Cette cidarite, fort remarquable, montre combien l’on a eu tort de consi- dérer tous les turbans comme appartenant à ane seule espèce. Les aspérités de ses grandes épines sont subsériales. 3. Cidarite porc-épic. Cidarites hystrix. C. subglobosa , utrinque depressa ; areis mejoribus line4 flezuos4 divisis ; spinis majorum tuberculorum longissimis, striatis, ad series quinatis. Echinometra. Gualt ind,tab. 108, 7£g. D. Cidaris papillata, var. 3. Leske apud Klein, p. 129. t. 7. fig. B—C. Encycel. pl. 136. f. G—7. Scilla corp. mar. t. 22. Bonan. recr. 2. p.92. f, 17—18. Fayan. conch. pl. 56. f. CI: An cidaris ? Klein et Leske, t, 5). f. 2. Mus. n.0 Habite l’océan d'Europe, la Méditerranée. Mon cabinet. En général, le corps est petit proportionnellement à la lon- gueur des grandes épines. Pour la figure de l’une d'elles, voyez Klein et Leske, t. 32. fig. L. 4. Cidarite bâtons-rudes, Cidarites baculosa. C. subglobosa , utrinque depressa ; spinis majoribus sabteretibus , tuberculato-asperis, apice truncatis, collo guitatis : spina- rum tuberculis inæqualissimis. Mus. n.° Habite les côtes de l’ile de Bourbon. Sonnerat. Le collet deses. grandes épines est tacheté de pourpre , et n’est point sillonné. comme dans l'espèce n.° 2, 56 = 6. 8. ANIMAUX Cidarite bec-de-grue. Cidarites geranioides. C. globoso-depressa ; spinis mayoribus fusiformi-subulatis, mul- tangulis, substriatis, ad series novenis. Échinometra singularissima. Seba mus. 3.t. 13. f. 8. Eacycl. pl. 136. f. 1. Habite les mers des Indes orientales. Mon cabinet. Les stries longitudinales de ses grandes épines sont lisses. : Cidarite tribuloïde. Cidarites tribuloides. C. globoso-depressa ; spinis majoribus tereti-attenuatis, apice subplicatis, obtusis, ad series octonis. Echinometra. Rumph. rus. t. 13. f. 3—4. Cidaris pap. var. Leske ap. Klein, t. 39. f. 3. Knorr delic. t. D.rsr. f.5. (2) Ecdem? major; spinis aliquot brevibus, clavato-capitatis, circà verticem. Habite l’océan indien. Le muséum et mon cabinet. Elle n'est point rare dans les collections. Au muséum , l’on voit un individu incomplet ayant sur le dos une épine courte, en - massue ovale, qui tient encore. Kes derniers tubercules cor- respondans sont à nu. Les autres épines sont comme dans l'espèce. Cidarite porte-quille. Cidarites metularia. C. globoso-depressa; spinis majoribus cylindricis, granulatis, subiruncatis : apice crenis coronatc. A Échinometra muscosa amboinensis. Seba mus. 3,t. 13. f. re. Encycl. pl. 134. f. 8. Klein et Leske, t. 39. f. 4. (2) E:d2m minor, spinis brevioribus. Seba mus. 3. t.13. f. 11. Mus, n.° Habite l’océan des Grand Indes , les côtes de l’fle-de-France, celles de Saint-Domingue. Mon cabinet. Elle est voisine de la p'écédente , maïs distincte. Cidarite verticillée. Cidarites verticillata. C. gioboso-depressa ; spinis maÿoribus cylindraceis , truncatis, subgranulatis, nodosis : angulis compressis ad nodcs ?erbi cillatise Encyci. pl. 136. f. 2—3. SANS VERTÈBRES. 57 Mus. n.o Habite..... Cette cidarite n’est pas une des moins singu- lières de son genre. Sa taille est médiocre. Ses grandes épines ne sont que des bätonnets tri ou quadrinodulaires , longs de trois centimètres, offrant huit ou dix angles à chaque nœud. 9. Cidarite porte-trompette. Cidarites tubaria. C. subglobosa ; spinis majoribus subviolaceis , tuber:ulato-aspe- ris, apice truncatis : dorsalibus aliquot SC, apice dilatatis , subpeltatis, tubæformibus. Mus. n.o Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. Je n'ai vu de cette espèce que le test et les épines séparées. Son test présente , eñtre les deux rangs de gros tubercales qui séparent les ambulacres, des enfoncemens singuliers et profonds. Cidarite biépineuse. Cidarites bispinosa. C. subglobosa ; spinis majoribus albis , subulatis , trifariam acu- leatis : dorsalibus aliquot apice subpeltatis ; ia » rubrà , inæ- quali margine serratä. Mas. n.o Habite.les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. Je n’ai vu de cette espèce que des épines séparées. Cidarite annulifère. Cidarites annulifera. C. subglobosa ; spirts mcjoribus longis tereti-subulatis, asperu- latis, albo purpureoque annulatis : dorsalibus aliquot Erevic- ribus, apice truncatis. Mus. n.°0 Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, prés de l’ile des Kan- guroos. Péron et le Sueur. Je n’ai vu encore de celle-ci que les épines séparées. L'existence de ces trois MS espèces n’en est pas moins certaine. IVota. D’autres cidarites, de la division des turbans, ne m’étant nnues que par des figures publiées ,j’en supprime la citation. [2] T'es orbiculuire, déprimé. Ambulacres droits. es épinés la plupart ou le plus souvent fistuleuses. 58 ANIMAUX [ Les DiADÈMESs. Î Cidarite grand-hérisson. Cidaries spinosissima. C. grandis, sphæroïdeo- depressa , spinosa setiferaque ; spinis nu- merosissimis prælongis, tereti-subulatis, an ic longitudi= naliter striatis, scabris, fusco-violaceis. Mus. n.° Habite. . . Celle-ci tient aux deux suivantes par ses rapports, mais elle est beaucoup plus grande, unicolore, et horrible- ment hérissée de longues épines. 13. Cidarite porte-chaume. Cidarites calamaria. €: sphaæroideo-depressa , spinosa et setifera : spinis gracilibus teretibus ; fistulosis, transversim striato-scabris, albo et viridi= fusco fasciatis. Echinus calamarius. Pall. Spicil. zooï. 10. p. 3x. t. 2. f. 4—8. Cidaris calamaris. Leske ap. Kleïn, p. 115. t. 45. f. 1 —4. Encycel. pl. 134. f. go I. Mus. n.° Habite les mers de J’Inde. Espèce remarquable et même élé- gante, par ses-épines fistuleuses, tronquées et annelées. Elle a, comme les avoisinantes, des soies fines, fragiles et verdè= tres entre ses épines. 14. Cidarite subulaire. Cidarites subularis. C. sphæroideo-depressa , spinosa et setifera ; spinis gracilibus te reti-subulotis, fistulosis, longitudinaliter striato-scabris, albo. et fusco annulatis. Mus n° Habite les côtes de l'Ile de-France. M. Mathieu. Par son élé- gance et ses épines annelées, cette cidarite semble tenir de trés-prés à la précédente; mais elle en est très-distincte. Ses épinesmon tronquées la rapprochent darantage de la cidarite. grand-hérisson , n.° 12. Cidarite diadème. Cidarites diadema. C. hemisphærico-depressa : ambulacris quinis , angustis medio bi fariam verrucosis ; spinis longis, setosis, subfistulosis, scabris. Esinometra setosa. Leske ap. Klein, p. 100. tab. 37. f. 1—2. 16. 18. SANS VERTÈBRES. 59 Encyel. pl. 133. £. 10. Kanorr delic.tab. D III. f. 1 —2. ; Echinus diadema. Mus. n.° Habite l’océan des Grandes-1ndes. Mon cabinet. Espèce dis- tincte dont on n’a d’abord connu que le test dépourvu de ses épines. Cidarite crénulaire. Cidarites crenularis. C. subglobosa ; tuberculis arearum majorum Bifariis, magnis, circà papillam crenulatis. Bourg. pétrif.t. 52, f. 344—547—348 ? Habite. . . fossile de la Suisse. Mon cabinet et celai de M. Du- fresne. Cidarite faux-diadème. Cidarites pseudo-diadema. C. hemisphærico-depresse ; Jasciis porosis, rectis , biporis; serie- bus tuberculorum majorum in areis omnibus binis. Habite, . . fossile de. . . Mon cabinet. Cidarite pulvinée. Cidarites pulvinata. C. orbicularis, convexo-depressa ; ambulacris quinque ad Latera viridulis , stellam magnam simulantibus; fasciis porosis, flexuo- sis , biporis. Mus. n.o Habite. . . probablement les mers de l'Asie. Cette espèce parait moyenne entre la précédente et celle qui suit. Largeur, um décimètre. Cidarite rayonnée. Cidarites radiata. C. orbicularis, latissima, complanata, crassiuscula ; areis am. bulacrorum elevato-costatis; fasciis porosis subauadriporis. Cidaris radiata. Leske ap. Klein. p. 116. tab. 44. f. 1. Scba mus. 3. tab. 14. f. 1—2. Encycel. pl. 140. f. 5—6. Mus. n.° Habite les côtes de l'Asie. Espece rare , grande, et d'autant plas remarquable, qu’elle rappelle la figure des astéries pla- centi-formes. Son test est peu solide, Largeur, treize à qua- torze centimctres, Go ANIMAUX TROISIÈME SECTION. LES FISTULIDES. Peau molle, mobile et irritable. Corps ailongé, cylindracé, mollasse, tres-con- tractile. Les animaux de ceite section appartiennent encore à la classe des radiaires, et terminent effectivement l’ordre des radiaires échinodermes. Leur peau en général est opaque , le plus souvent coriace, irritable néanmoins; et dans plusieurs elle est hérissée de tubercules et de tu- bes rétractiles. Mais ces animaux doivent nécessairement se trouver près de Ja limite supérieure de la classe, puis- que leur organisation est plus avancée en composition que celle des radiaires mollasses, peut-être plus encore. que celle des échinides, et qu'ils s’éloignent des antres rachaires par leur forme générale, beaucoup n'offrant plus dans leurs parties intérieures cette disposition rayon- nante qui caractérise la grande généralité des radiaires. Les fistulides ont le corps plus ou moins allongé, cy- lindracé, mou, fortement contractile, et semblent par cette forme générale , annoncer en quelque sorte une tran- sion naturelle de la classe des radiaires à celle des vers. SANS VERTÈBRES. Gt Je ne crois pas néanmoins qu’il y ait une véritable nuance entre les animaux de ces deux classes ; je pense, au con- traire , que les radiaires terminent une branche isolée, qui a commencé aux infusoires , et que les vers en composent une autre. Les radiaires fistulides possèdent à-peu-près tous les progrès acquis jusqu'à elles dans la composition de l'erga- nisation. Toutes ont différens organes intérieurs , très-dis- tincts, et en général flottans dans la cavité du corps; toutes aspirent l’eau pour leur respiration , soit par des pores , soit par des tubes souvent rétractiles ; toutés en- core offrent des fibres qui paraissent musculaires ; enfin toutes présentent des organes particuliers pour la repro- duction, quoiquel’on ne puisse en trouver qui soient fécon- dateurs. Mais ces fistulides n'ont, pas plus que les autres radiaires, soit une tête, soit un cerveau et une moëlle lon- gitudinale, soit des yeux ou autres sens particuliers. Elles sont donc privées de même de la faculté de sentir , et ce sont toujours des animaux apathiques. Tout indique, en outre, qu’elles ne se régénèrent point par la voie d’une fécondation sexuelle, mais que ce sont des gemmipares internes , dont les corpuscules répro- ductifs et oviformes , constituent des amas en forme de grappes, qui ressemblent à.des ovaires. Quoique les organes intérieurs des fistulides puissent offrir un mode et une disposition qui leur soient particu- liers, ces animaux ne sont peut-être pas si éloignés de nos tuniciers qu’on pourrait le croire ; car probablement, la distance par les rapports entre les holothuries et les asci- dies, n’est pas aussi grande qu'on l’a pensé, et de part. 62 + ANIMAUX et d'autre , l’état d'avancement de l’organisation n’est pas extrêmement différent. Ces corps charnus, très-contrac- tiles et à peau coriacée , offrent sans doute entr’eux des particularités dans la forme et la disposition des organes qui les distinguent. mais, selon moi, ne sont point sans rapports. Les tuniciers, dont une partie avait été con- fondue avec les polypes, peuvent donc être placés, sans inconvenance choguante, après la ciasse des ra- diaires. Toutes les fistulides connues vivent dans la mer, près de ses bords. On n’en distingue encore qu'un très- petit nombre de genres, qui semblent appartenir à trois cou- pes ou divisions particulières ; et même les deux derniers de ces genres ne paraissent presque plus tenir par leurs caractères à la classe où on les rapporte : voici les genres qui composent la section des fistulides. Actinie. 2 Holothurie. Fistulaire. Fistulides tentaculées. case Priapule. 47 0e Fistulides nues. Siponcle. SANS VERTÈBRES. 63 ACTINIE, (Actinia.) Corps cylindracé, charnu, simple, très-contractile, fixé par sa base, et ayant la faculté de se déplacer. Bouche terminale, bordée d'un ou plusieurs rangs de tentacules en rayons, se fermant et disparaissant par la contraction , et ressemblant à une fleur dans son épanouis- sement. Corpus cylindraceum, carnosum , simplex , con- tractile , basi sponte se affigens. Os.terminale , dilatabile et retractile , tentaculis nu- merosis uni vel pluriseriatis radiatim cinctum , in ex- pansione florem referens. OBSERVATIONS. Les actinies, que Linné avait rangées parmi les mollus- ques, en sont fort éloignées par leur organisation, et sont plutôt des radiaires. Elles semblent tenir aux polypes, et sur- tout aux hydres, par plusieurs considérations ; et néanmoins, d’après ce qui a été observé sur leur orgamisation intérieure, il parait que ce sont réellement des radiaires d'une famille particulière qui avoisine celle des holothuries. Il suffit, en effet, de remarquer que leur corps n’est point gélatineux , et que leur intérieur offre des organes par- ticuliers que l’on chercherait en vain dans les hydres et même dans les autres polypes, pour sentir que, malgré l'apparence, elles tiennent davantage aux radiaires fistulides qu’à aucune autre famille d'animaux. 64 ANIMAUX Quoique les actinies soient fortement distinctes des holo- thuries, elles ont néanmoins avec ces dernières des rap- ports réels, puisque le célèbre Pallas a rangé parmi les ac- tinies une holothurie véritable. Holothuria doliolum. Les actinies sont fixées, par l’aplatissement de leur base, sur les rochers, sur le sable, ou sur d’autres corps marins, presqu’à fleur d’eau; de manière que par suite des oscilla- tions de la surface des eaux, elles sont trés-souvent expo- sées au contact de l'air : mais comme elles peuvent se dépla- cer et aller se fixer ailleurs, ce sont véritablement des ani- maux libres. Le corps de ces animaux est oblong, cylindracé, charnu, très-contractile, s’allonge sous la forme d’un syphon ou d’un tube , et se raccourcit dans ses contractions de manière à prendre la forme d’un bulbe globuleux ou ovale. L’extrémité supérieure de ce corps est terminée par un aplatissement or- biculaire, au centre duquel est la bouche de l’animal, et tout au tour sont placés, sur un seul ou plusieurs rangs, des tentacules nombreux disposés en rayons. On dit que l'extrémité de tes tentacules est munie d'un pore qui agit comme une ventouse en saisissant une proie : on dit plus, on prétend que ces tentacules sont des prolongemens fistuleux qui aspirent l’eau et la rejetent. La partie supérieure des actinies, ainsi ornée de tenta- cules, a, lorsqu'elle est épanouie, l'apparence d’une fleur; ce qui a fait donner à ces animaux, le nom d’aremones de mer. Les anciens les nommaient orties de mer fixes, pour les distinguer des inéduses qu'ils appellaient orties de mer vagabondes. La rosette de tentacules de ces animaux imite d’autant plus une fleur dont les pétales seraient ouverts, qu’elle est en général brillante de diverses couleurs, et le plus souvent colorée de rouge ou de pourpre, ou chargée de taches ver- SANS VERTÈBRES. 65 ââtres sur un fond pourpré. Quelquefois cette roselte est partagée en lobes rayonnans et hérissés de petits tentacules. L'intérieur des actinies offre un sac alimentaire fort large, dont l'ouverture est supérieure et terminale. Ce sac, dont l'estomac très-ample occupe le fond, est tellement contrac- tile, que quelquefois il sort presqu'en entier, en se renversant en dehors; ce qui a été aussi observé dans des holothuries. Des muscles aplatis, longitudinaux et paralleles entourent le sacalimentaire. Plusieurs nodules ou ganglions nerveux d’où partent des filets, sont placés au-dessous de l'estomac, et ont été vus par M. Spix. Le même savant a pareillement remar- qué quatre corps particuliers qu’il nomme des ovaires, et qui sont formes de tuyaux cohérens remplis de petits grains. Ces corps sont situés entre l'estomac et les muscles, ayant chacun un canal qui se dirige en bas, se courbe , se réunit à d’autres , et vient aboutir, par une issue commune, dans la base de l’estomac. Rien de semblable, assurément, n'a été observé dans aucun polype. Les actinies, non seulement sont très-contractiles, mais elles ont une faculté régénérative tout aussi grande que celle des polypes. Si l’on coupe une actinie en différens mor- ceaux , l’on prétend que chaque pièce vit séparément , se développe et forme autant d’actinies nouvelles. Est-il bien certain que le succes de ces expériences ne soit pas condi- tionnel, comme celui des rayons que l’on coupe aux astéries, et que l'on a vu vivre ensuite séparément et former une étoile entière ? Lorsque le temps est doux, calme, et qu’il fait du soleil, on voit, dans les baies, les anses, les sinuosités des rochers, et particulièrement dans les lieux où l’eau a peu de profon- deur , les aclinies s'épanouir comme des fleurs à la surface des eaux. Mais au moindre sujet de trouble ou de danger pour l'animal, ces fleurs disparaissent subitement ; l’actinie Tom. LIT. 5 66 ANIMAUX referme ses tentacules en les repliant sur la bouche; tout son corps se contracte promptement , se raccourcit d’une ma— nière remarquable , et l'extrémité supérieure rentre et s’en- fonce dans la masse raccourcie du corps comme dans un fourreau. Ce mouvement s'exécute avec beaucoup de céle- rité , et s’observe tout-a-fait de même dans les holothuries. On sait que ces animaux sont sensibles aux impressions de la lumière, qu'ils en sont avantageusement affectés lors- qu’elle n’est pas trop forte, mais qu’ils en sont incommodés lorsqu'elle est trop vive. On a aussi remarqué, non seulement qu’ils sont encore sensibles au bruit, mais en outre qu'ils le sont à l'approche d’un corps qui ne les touche pas. Tous ces faits résultent de leur grande irritabilité, etne sont nul- lement des preuves qu'ils éprouvent des sensations. Les actinies font leur nourriture ordinaire de chevrettes, de petits crabes, et de méduses bien plus grosses qu’elles. | Elles les saisissent avec leurs tentacules, les gardent dans leur estomac pendant dix ou douze heures, et rejettent en- suite par leur bouche les parües qu’elles n’ont pu digérer. Quelquefois les grandes actinies avalent les peutes, ou les individus d’une plus petite espèce ; mais, après les avoir gardés quelque temps dans leur estomac, elles les rendent en vie, n'ayant pu les digérer ni même les altérer. On peut se servir des actinies, en quelque sorte comme d’un baromètre, lorsqu'on est à portée de les observer ; car selon qu’elles sont plus ou moins épanouies ou contractées sans causes accidentelles, elles présagent un temps plus ou moins orageux , une mer plus ou moins agitée, ou bien un temps serein et une mer très-calme. On a observé que les indications que fournissent à cet égard les actinies étaient presqu’aussi sûres que celles du baromètre, et qu’elles les devançaiënt dans bien des cas. Les actinies ont, Comme les hydres, la faculté de déta- SANS VERTÈBRES. 67 cher leur base ,de changer de lieu ,et d’aller se fixer ailleurs, Les actinies se multiplient par des gemmes internes qu’elles rejettent par leur bouche , comme autant de petits vivans. Elles se reproduisent en outre quelquefois par des gemmes qui percent. latéralement le corps de leur mère, et d’autres fois par des déchiremens naturels d’une partie des ligamens de leur base ; déchiremens qui s'operent par la contraction de ces parties. Dicquemare, qui a découvert cette faculté des actinies, les multipliait à son gré, en cou- pant avec un bistouri la base de ces animaux, ou quelque partie de cette base. D’après ces observations , on doit reconnaitre que, dans les animaux tres-imparfaits, la nature emploie, comme elle l’a fait dans les végétaux , plusieurs moyens différens pour la reproduction et la multiplication de ces êtres. Mais dans les animaux plus parfaits, elle est réduite à l'emploi d’un seul moyen pour leur reproduction. Les actinies n’ont pas de mauvaises qualités : on en mange certaines espèces dans le Levant, dans l'Italie , et même, sur les côtes de France qui bordent la Méditerranée. Leur chair est assez délicate , d’un goût et d’une odeur analogues à ceux des crustacés. Elle peut offrir aux habitans des côtes une ressource dans des temps de he ESPECES. Actinie rousse. Æctinia rufa. A. semi-ovalis Leviuscula ; cirris pallidis. Mall. zool. dan, p. 75. t. 23. f. 1—5. Gmel. p. 3121." ÆActinia equina. Lin. Brug. n.o 1. Encycl. pl. 94:f, 10. Habite l’océan européen et la Méditerranée: Actinie cornes-épaisses. Actinia crassicornis. Act. substriata ; cirris crassis, conico-elongatis. Actinia felina. Lin. Brug. n.0 4. 68 ANIMAUX Bast, subs. tab. 13. f. 1. act. Stock. 1565. t. 4:f. 4—$5. ÆActinia. Gmel. n,° 2. Habite l’océan européen et la Méditerranée. 3. Actinie plumeuse. Æctinia plumosa. Act. tentaculis parvis , disco margine penicillis cirrato. Mall. zool. dan. 3. p. 12: t. 88. f. 1—2. Act. nidros. 5 p. 425. t. ©. actinia. Brug. n.0 2. Habite les mers d'Europe. 4. Actinie écarlate. Æctinia coccinea. Mull. Æct. albo rubroque varia ; tentaculis cylindricis annulatis. Brug. n.o à. Mall. zool. dan. tab. 63. f. 1 à 3. Encycl. pl. 52. f. 1 à 3. Habite l’océan de la Norwège. 5. Actinie œillet de mer. Æcünta judaica. Lin. Act. cylindrica , Levis, truncata ; præputio internè undulato Levi. Urtica.…. planc. conch, tab. 45. £. 6. Actinie. EBrug. n.° 6, . Habite la Méditerranée. 6. Actinie veuve, Actinia viduata. Mull. Act. grisea , strigis longitudinalibus cirrisque albis. Mul!. zool. dan. t. 63. f. 6—5—8. Encycel. pl. 92. f. 4—$5. ÿ Urïtica cinerea Rond. aldrov. zooph. p. 565. Hcbite les mers d'Europe. 7. Âctinie anguleuse. Actinia effœta. Act. subcylindrica ; costis perpendicularibus angulatis. Brug. n.0 8. Bast. subs. 1. tab. 14..f. 2. Encycl. pl. 74. £. x. Habite l’océan européen. 8. Actinie ridée. Actinia senilrs. Act. subcylindrica transversè rugosa. Æctinia senilis. L. Syst. nat, p. 1088. Bast. subs. tab. 13. f. 2. Act. Soc. Linn. vol. 5. p. 0. An Mull. zool. dan. tab. 88. f. 4? Habite les mers d'Europe. SANS VERTÈBRES. 69 9. Actinie ondaleuse. Æctinia undata. Mall: : Æct. conica , pallida ; striis duplicatis, rugosis, jfulyis. Mull. zool. dan. tab. 63. £. 4—5. Encycl. pl. 32. f. 6. Actinie. Brug. n.° g. Habite l’ocean de la Norwèige. 8 10. Actinie sillonnée. Æctinia sulcata: Pen. Act, castarea, longitudinaliter sulcata ; tentaculis longis fili- Jormibus. Brug. n.° 10. Gærtn. trans. phil. 1761. t. 1. f. 1. A—B. Encyck pl, 73. f. 1-2. Æct. cereus. Soland. et Ellis. n.° r. Habite sur les côtes de l'Angleterre. 11. Actinie géant. Æctinia gigas. Act. limbo plicato planiusculo , tentaculis virescentibus. Brug n,0 11. Priapus giganteus. Forsk, animal. descript. p. 100. n.°.8. Habite dans la mer Rouge. 12. Actinie rouge. Æctinia rubra. Act. longitudinaliter striata ;-olandulis marginalibus albis ; ten- caculis corpore brevioribus. Brug. n.o 12. e Priapus ruber. Forsk. animal. descript. p. 1or. Icon, tab. 27. litt. À. Encycl. pl. 52 f. 7e Habite dans la Méditerranée. lo EO. ec 13. Actinie verte. Actinia viridis. Æct. laævis subcylindrica ; glandulis marginalibus virentibus ; ten- taculis corpore longioribus. Brus. n.o 13. Priapus viridis. Forsk. anim. deserip. p. 102. n.° #1. et Icon. t. 27, litt. B—b. Encycl pl. sa, f. 8—9, Habite la Méditerranée. 14. Actinie tachetée. Æctinia maculata. Act. c/lindrica, basi dilatata ; labiis tentaculis.. Brng. r.° 14. Priapus polypus. Forsk. anim. descript. p. 102. n.° 12. et Icon t. 29. fie. C. Encycl. pl. 72. f. 10, Habite dans la mer Rouge. 76 ANIMAUX 15. Actinie blanche. ÆActinia alba. Act, gelatinosa, hyalina ; tentaculis parvis papilliformibus. Brug: n.o 15. Priapus albus. Forsk. anim. descript. p. 101. n.° q. Habite la mer Rouge. 16, Actinie cavernate. Æctinia cavernata. B. Act. oblonga, striata , pallida à tentaculis brevibus subæqualibus. Act. cavernata. Bosc. hist. des vers. 2. p. 221. pl. 21. f. 2. Habite les côtes de la Caroline, dans les cavités des pierres, etc. 17. Âctinie réclinée. Æctinia reclinata. B. Act. pallida ; ore ad periphæriam violaceo ; tentaculis inæqua- libus , corpore longioribus , reclinatis. Act. reclinata. Bosc. hist. des vers. 2. p. 221. pl. 21. f, 3. Habite l'océan atlantique, sur des fucus. 18. Actinie pédonculée. Æctinia pedunculata. Pen. Act. cylindrica , rubra, verrucosa; tentaculis brevibus variega- tis. Brug. n.° 16. Hydra..... Gærtn. trans. phil. 1761. tab. 16. fig. A—B—C. Encycel. pl. 70. f. 4. Act. bellis. Soland. et Ellis, cor. p. 2. n.° 2. Habite les côtes d'Angleterre. 19. ÂActinie écailleuse. Æétinia squamosa. B. Act. cylindrica , elongata , squamosa, lutea; maculis Maitre mibus confertis. Brug. n.° 17. Habite sur les côtes de Madagascar, près de Foulepointe. Actinie glanduleuse. Æctinia verrucosa. Act. cylindrica, rubra, glandulosa ; ore appendiculato , extror- sèm tentaculato. Ds n.° 16. Hydra verrucosa. Gærtn. trans. phil. 1761. t. 1.f. 4. litt. A-B. Encyel. pl. 90. f. 4. Act. gemmacea. Soland. et Ellis. n.° 5. Habite les côtes d'Angleterre. 21. Actinie quadrangulaire. Æctinia quadrangularis. Act. tetragona , longitudinaliter sulcata ; tentaculis pedicellatis. Brug. n.o 10. Flabite les côtes de Madagascar. SANS VERTÈBRES. ni 22. Actinie pentapétale. Æctinia pentapetala. Pen. Act. disco quinquelobo ; tentaculis seriatis , exiguis; osculo ele- vato , striato. Actinia dianthus. Ellis, trans. phil. 1979. t. 19. f. 8. Act. pentapetala. Brug. n.° 20. Habite sur les côtes d'Angleterre. 23. Actnie astère. Æctinia aster. Act, crassa, carnosa , subcylindrica, levis, truncata , tenta- culis radiata. Actinia aster. Elis, trans. phil. 57. t. 19. f. 3. Encfÿcel. pl. NP EE Tabite les mers de l'Amérique. 24. Actinie anémone, Æctinia aremone. act. carnosa complanata ; disco subhexagono , tentaculis pluri- mis cincto. Soland. et Ellis, cor. p. 6. n.0 r. Aclinia anemone. Ellis, trans. phil. 57. t. 19. f. 4—5, En- cycl. pl. 70. f. 5—6. Habite l’océan américain. 25. Actinie hélianthe. Æctinia helianthus. Act. carnosa , complanata , hypocrateriformis ; disco rotundo ten- taculis plurimis prædito. Soland. et Ell. cor. p. 6. n.° 8. Act. helianthus. Ellis, trans. phil. 57. t. 19. f. 6—7. Encyci. pl. 71. f. 1—2. Habite l’océan américain. HOLOTHURIE. ( Holothuria. ) Corps libre, cylindrique, épais, mollasse, très-con- tactile; à peau coriace, le plus souvent papilieuse. Bouche terminale, entourée de tentacules divisés laté- ralement, subrameux ou pinnés. 5 dents calcaires à la bouche. Anus à l'extrémité postérieure. 72 ANIMAUX Corpus liberum , cylindricum , crassum, molle , per= contractile ; cute coriaced , sæpius papillosd. Os terminale, tentaculis lateraliter incisis, subramo- sis aut pinnatis cinctum. Dentes 5 calcarü ad orem. ÆAnus ür extremitate posteriori. OBSERVATIONS. Les holothuries sont des radiaires libres, qu’on trouve communément sur les bords de la mer, parmi les ordures qu’elle rejete. Elles sont constituées par un corps cylindracé, épais, mollasse , ayant une peau un peu dure ou coriace, mobile, plus ou moins hérissée de tubercules ou papilles, que l’animal fait rentrer ou sortir comme à son gré. Outre ces papilles, on observe dans certaines espèces, des tubes rétracules que l’holothurie fait aussi sortir ou rentrer dans certaines circonstances, qui paraissent aspirer l’eau et qui lui servent comme autant de suçoirs pour s'attacher aux corps marins , lorsque l’animal a besoin de se fixer momen- tanément. D’autres, qui manquent de ces tubes, ont des trous autour de la bouche qui y paraissent suppléer. Enfin, plusieurs espèces ont leurs papilles disposées par rangées lon- gitudinales, et rappellent encore, par ce caractère, les ambu- lacres des oursins. Les Lolothuries n’ont de parties rayonnantes que les ten- tacules qui sont autour de leur bouche; car les organes inté- rieurs de ces animaux ne paraissent nullement offrir cette disposition des parties qui caractérise les autres radiaires. Sous ce rapport, elles sont plus près de la lumite de la classe que les actinies inêmes. Cependant beaucoup parmi elles présentent sur leur peau des tubercules et des tubes contrac- les comme la plupart des radiaires échinodermes. SANS VERTÈBRES. 73 Le corps de l’Aolothurie est perforé aux deux bouts : il présente à son extrémité antérieure un aplatissement dont le centre est occupé par la bouche. Celle-ci, qui est armée de cinq dents calcaires , est entourée circulairement de ten- tacules divisés ou incisés latéralement , rameux, pinnés ou dentés , très-variés selon les espèces. L'ouverture postérieure du corps non seulement donne issue aux excrémens , mais en outre lance souvent l'eau qui se trouvait dans le corps, etqui en sort comme d’un syphon. Les hAolothuries sont très-contractiles : elles font rentrer facilement et complétement tous leurs organes extérieurs, tels que leurs tentacules, leur bouche même, leurs papilles et leurs tubes aspiratoires. Ces animaux changent tellement de figure par ces contractions , qu'ils ne sont plus reconnaissa- bles, et ne présentent que des masses informes. Gemmipares internes, il paraît qu’ils rejetent des gem- mules déjà en partie développés; ce qui ayant été observe, a fait dire que ces animaux étaient vivipares, ESPECES. L 1. Holothurie feuillée. Æolothuria frondosa. IT. tentaculis frondosis, corpore lævi. O. Fabric. Faun. Groenl. p. 353. Ganner act, Stock. 176% Encycl. pl. 85. f. 7—8. 2. Holothurie phantape. Aolothuria phantapus. H. tentaculis racemosis ; corpore posteriès attenuato, subtis punctis scabro. Mull. zool. dan. t. 112—113. Encycl. pl. 86. f. 1—3, 3. Holothurie pentacte. Æolothuria pentacta. FT. tentaculis denis pinnatifidis ; corpore quinquefariam verrucoso* Mall, zool. dan. t, 31. f. 8 et 2. 108. f. 1—4. Encycl. pl. 86, £, 5, 74 -_ ANIMAUX &. Holothurie Barillet. Æolothuria doliolum. H, tentaculis bipartitis villoso-granulatis ; corpore pentagono, guinquefariam papilloso. Actinia-doliolum. Pall. misc. zool. t. 9. et t. 10. Encycl. pl. 86, f. G—5—8. 5. Holothurie fuseau, Æolothuria fusus. H. tentaculis denis; corpore fusiformi tomentoso. Mull. zool. dan, &. 10. f. 5—6. Encycl. pl. 87. £- 55, 6. Holothurie inhérente. {/olothuria inhærens, 11. tentaculis duodenis; corpore papilloso sexfariam. Lineato. Mall. zool. dan. p. 35,.t. 31. f. 1—7. Encycl. pl. 85. £. 1—4. 7. Holothurie glutineuse. Æolothuria glutinosa. H. tentaculis duodenis, pinnato-dentatis; corpore papillis mini. mis , glutinosis undiquê tecto. Fistularia reciprocans. Forsk. Ægypt. p. 121. 1. 38. fig. A. Encycl. pl. 87. £ 7. 8. Holothurie à bandes. Æolothuria viltata. H. tentaculis duodenis , pinnato- dentatis ; corpore moili laxo, vittis albis, Jusco-punctatis vario. F'istularia vittata. Forsk. Ægypt. p. 121. t. 35. fig. E—F. Encycl. pl. 87. f. 8—0. 9. Holothurie écailleuse. Æolothuria squamata. Ï. tentaculis octonis subramosis; corpore supra scabro, subtüs molli. Muil. zool. dan. t. 10. f. 1—3. Encycel. pl. 87. f. 10—12. 10. Holothurie pinceau. Holothuria penicillus. H. tentaculis racemosis octo ; corpore osseo pentagono. Mull. zool. dan. t. 10. f. 4. Encycl. pl. 86. £. 4. FISTULAIRE. ( Fistularia. ) Corps libre, cylindrique, mollasse ; à peau coriace, très-souvent rude, papilleuse, SANS VERTÈBRES. F9 Bouche terminale, entourée de tentacules dilatés en plateau au sommet : à plateau divisé ou denté. Anus à l’ex- trémité postérieure. Corpus liberum, cylindricum, molle : cute coria- ced, sœpius asper& papillosd. Os terminale, tentaculis apice dilatato - peltatis cinctum : pelt& tentaculorum divisé, inciso - dentatd. Anus in extremitate posteriori. OBSERVATIONS. Les fistulaires, quoiqu’en général plus tuberculeuses où papilleuses à l’extérieur que les holothuries, paraissent néan- moins n’en différer que par la forme particalière des tenta- cules qui entourent leur bouche. Mais cette différence est tres-remarquable, et m'a paru suffisante pour les distinguer comme constituant un genre à part; les holothuries connues étant déja nombreuses. ESPECES. 1. Fistulaire élégante. Fistularia elegans. F. tentaculis vigenti apice peltato-divisis ; corvore papilloso. Holothuria elesans. Mull. zool. dan. t, 1. f. 1—3, Eucycl. pl. 86. f. g—10. , Habite... >. Fistulaire tubuleuse. Fistularia tubulosa. F. tentaculis vigenti apice peltato-divisis ; corpore prælongo suprè papilloso , subtùs tubulis retractilibus. Holothuria tremula. L. Soland. et El. t. 8. Encycel. pl. 86, f. 12. Forsk. Ægypt. t. 39. /is. A. - Habite... 76 ANIMAUX 3. Fistulaire impatiente. Fistularia impatiens. F. tentaculis vigenti apice peltâ septemfidà denticulatis ; cerpore rigido verrucoso. Forsk. Ægypt, p. 121. t. 39. fig. B. Encycl. pl. 56. £. 11. Habite..... 4. Fistulaire limace. Fistularia maxima. F. tentaculis filiformibus apice peltato-laciniatis ; corpore rigido, suprà convexo , subtùs plano marpinato. Forsk. Ægvpt. p. 121. t. 38. fig. B—b. Habite... 5. Fistulaire digitée. Fistularia digitata. F. trentaculis duodenis , apice destcio-dipitatis ; corpore nudius- culo cylindraceo ; papillis minimis punctiformibus. Holothuria digitata. Act. Soc. Linn. vol. x1. p. 22. tab. 4. f. 6. An holothuria inhærens ? Mall. z00ol. dan. t, 31. £. 1 —4, Habite... PRIAPULE. ( Priapulus. ) Corps allongé , cylindracé, nu, annelé transversale- ment , à extrémité antérieure glandiforme, presqu’en massue, striée longitudinalement, rétracüle. Bouche terminale, orbiculaire, munie de dents cor- nées à son orifice. Anus à l'extrémité postérieure. Un fila- ment papillifère sortant près de l'anus. Corpus elongatum , cylindraceum , nudum , trans- versim annulatum ; anticé parte glandi ormi, subcla- vait, longitudinaliter striatd , retractili. Os terminale, orbiculatum, denticulis corneiïs ori- ficio armatum. Anus posticè terminalis. Filamentum papilliferum propè anum prodiens. SANS VERTÈBRES, 77 OBSERVATIONS. Le priapule a ête rapporté au genre de l’holothurie ; mais il n’en a point le caractère. Il n’y tient plus que par les pe- tites dents qui sont à l’orifice de sa bouche. C’est un corps oblong, cylindracé, mou, transparent, rétréci près de sa partie antérieure. Celle-ci ressemble à un gland, un peu en massue, muni de stries longitudinales. Elle est terminée par une bouche orbiculaire, dépourvue de tentacules, et est rétractile, Depuis le gland, le corps de l'animal est cylindrique, va en s’épaississant postérieurement, et parait annelé en tra- vers. L’anus est à l'extrémité postérieure de ce corps, et tout auprès sort un long filament , hérissé de papilles oblongues qui, probablement, aspirent l’eau pour la respi- ration de l’animal. | ESPÈCE. &. Priapule à queue. Priapulus caudatus. Holothuria priapus. Lin. Mull. zool. dan. 3. p. 27. t. 06. fig: inf. Amœn. Acad. 4. p. 255. Habite les fonds vaseux de l’océan boréal, Il a trois à six pouces de longueur. SIPONCLE. ( Sipunculus. ) Corps allongé, cylindracé, nu, se rétrécissant pos- térieurement avec un renflement terminal; et ayant an- térieurement un col étroit, cylindrique, court et tronqué. 78 + ANIMAUX Bouche orbiculaire, terminant le col. Une trompe cylindrique , finement papilleuse à l'extérieur , rétractile, sortant de la bouche. Anus latéral, placé vers l’extrémité antérieure. Corpus elongatum, cylindraceum, nudum , posticë sensim attenualum : extremitate tumescente ; anticè collo brevi, cylindrico, angusto truncatoque. Os orbiculare, collum terminans. Proboscis cylin- drica, extus papillis tenuissimis oûsita | retractilis , ex ore protrudit. Ænus lateralis , versus extremitatem anticam silus. OBSERVATIONS: Les siponcles paraissent avoir encore quelques rapports avec lès autres fistulides et particulièrement avec les holo- thuries; mais ces rapports sont presque hypothetiques, et les animaux dont il s’agit n’offrent plus rien qui rappelle les radiaires. J Il y a long-temps que les siponcles ont été observés, car Rondelet en a décrit et figuré deux espèces. dat On rencontre ces animaux sur les côtes, parmi les ordu- res amoncelées et rejetées par les eaux de la mer, ou dans le sable. On dit qu'ils vivent de terre mêlée de détritus d’a- nimaux et de végétaux, Leur canal intestinal, parvenu à l'extrémité postérieure, revient sur lui-même , s’entortillant en tire-boure , et se termine à l'anus. ESPÈCES. 1. Siponcele nu. $Sipunculus nudus. S. epiderme striaté& Gmel. p. 3094. Syrinr. Bohadsch. anim. mar. p. 93. t. 7, f. 6—7%. Habite les mers d'Europe, sur les côtes, SANS VERTÈBRES. 79 2. Siponcle tuniqué. Sipunculus saccatus. S. epiderme lard. Gmel. p. 3095. IVereis sacculo induta. L. Amoœæn. Acad. 4: p. 454. t. 3. f. 5. (2) var. lumbricus phalloides. Pall. Spicil. zool. 10. p. 12. CHARS CRE PA Habite les mers de l’Inde et celles de l'Amérique. 3. Siponcle comestible. Sipunculus edulis. S. albido-carneus , cylindricus, subæqualis: extremitate posticé subclavatä; antic4 dilatatä, papillosä. Lumbricus edulis. Pallas Spicil. zool. 10. p. 10.t. 1.f. 1. Habite l’océan des Grandes-Indes , dans le sable des côtes. On le mange. : $o ANIMAUX BALLE MVL LULU VEUVE RL UVUVE SAUVER ELU UVLE LL VUE VELVULE VULUUA RESULTS CLASSE QUATRIÈME. LES TUNICIERS. [ Tunicata. ] Animaux gélatineux ou coriaces, biforés, bituni- qués , quelquefois isolés ou rassemblés en groupes, plus souvent réunis plusieurs ensemble et formant une masse commune. Le corps oblong, irrégulier, comme divisé inté- rieurement en plusieurs cavités. Point de tête; point de sens disuncts; point de parties paires semblables au - dehors. Quelques tubercules et filets internes présumés nerveux ; des fibres musculaires; des vais- seaux apparens; le tube alimentaire ouvert aux 2 bouts ; des amas de gemmules enveloppés et inté- rieurs, soit solitaires, soit géminés, ressemblant à des ovaires. Animalia gelatinosa vel coriacea, biforata , bitunicata , interdum distincta vel subaggregata , sœæpius pluribus conjuncüm coalita, massamque communem sistentia. SANS VERTÈBRES, St . Sub tunicä externä , corpus oblongum, irregu- lare , cavitatibus pluribus intus subdivisum. Caput nullum; sensus speciales nulli distincii ; partes similes per paria extus nullæ. Tubercula filamen- taque aliquot interna , pro nervis desumpta. Fi- brillæ musculares ; vascula conspicua ; tubus ali- mentarius uträque extremitate foratus. Gemmula- rum internarum acervt Solitarii vel geminati, membranä vesiculos& vestitt, ovaria simulantes. OBSERVATIONS. D'après les observations et les découvertes récentes des zoologistes, je me vois obligé d'établir dans la classifica- tion des animaux, une nouvelle coupe dont le rang, dans la série unique et simple que nous sommes forcés d’em- ployer, ne me paraît pas pouvoir être assigné sans rompre des rapports importans, c’est-à-dire, sans écarter les ani- maux qui constituent cette coupe, de ceux dontils parais- sent se rapprocher davantage par leurs rapports. J'ai don- né la raison de cette difficulté dans le supplément (p.451) qui termine le premier volume de cet ouvrage. La na- ture , en effet, paraît avoir formé au moins deux séries distinctes dans sa production des animaux; et, pour nos expositions, nous ne pouvons faire usage que ‘d’une série unique,, .très-simple et générale, qui ne saurait conserver à tous les animaux , leurs rapports avec les avoisinans. Aiünsi, la coupe dont il est maintenant question peut être ici bien placée, quant au degré de composition de l’orga- Tome III. ROSE à 82 ANIMAUX v aisation qui est propre aux animaux qu'elle embrasse; mais elle ne saurait l'être quant aux rapports des animaux de cette coupe, soit avec ceux qui précèdent, soit avec ceux qui suivent. Les animaux dont il s’agit et auxquels je donne le nom classique de tunicters , sont ceux que l’on a récemment reconnus avoir des rapports avec les ascidies et les bi- phores par leur organisation intérieure. Or, ayant déjà considéré ces derniers comme appartenant à la classe des mollusques, ceux que l'on vient de découvrir et qui y tiennent par le plan de leur organisation , quoique moins développé, ont été jngés devoir être pareillement dés mollusques. On doit donc être maintenant fort étonné de voir que des animaux que l’on avait considérés comme des polypes, se trouvent actuellement liés par des rap- poris à certains autres que l'on a jusqu'a présent rangés parmi les mollusques. C’est toujours par trop de précipitation dans nos juge- mens que nous nous exposons à l'erreur : et, en effet, il me semble que l’on s’est trop hâté de ranger les ascidies et les biphores parmi les mollusques , puisqu'on l’a fait Jong-temps avant d’avoir étudié l'organisation intérieure de ces animaux , et que ce que l’on en sait maintenant est très-postérieur à cette détermination. Si, comme je le pense, il est possible de contester ce rang aux tuniciers les plus perfectionnés , tels que ceux que je viens de citer, on sera autorisé bien plus-encore a le contester pour les autres tuniciers, ceux-ci étant des animaux en général très-petits, frêles, réunis en corps commun , et paraissant en quelque sorte former des ani- SANS VERTÈBRES. 83 maux composés. Les uns et les autres d’ailleurs ont un mode d'organisation si particulier , qu’on ne saurait con- venablement les rapporter à aucune des classes déjà éta- blies dans le règne auquel ils appartiennent. On sait qu'a mesure que l’on examine attentivement l’or- ganisation intérieure de ceux des animaux qui n'avaient pas encore été étudiés sous ce rapport, on en découvre quelquefois dont le rang, d'après des apparences exter- nes , avait été mal assigné dans nos distributions générales. Parmi plusieurs autres, je citerai les annelides , que l’on confondait avec les vers, comme en offrant un exemple remarquable. Or, les tuniciers réunis sont aussi dans le cas des annelides. Ces animaux que l’on prenait pour des polypes, parce qu'ils sont réunis et qu’ils sont en général gélatineux et très-petits, offrent dans leur organisation intérieure , maintenant mieux connue , des rapports évi- dens avec celle des ascidies, et néanmoins en sont très- distincts et même assez eloignés sous des considérations importantes. MM. Le Sueur et Desmarest, pour les pyrosomes, et ensuite M. Savigny, pour les prétendus alcyons appar- tenant à mes botryllides , nous ont fait connaître tout ce qui s'aperçoit dans l’organisation intérieure de ces singu- liers animaux , et ils leur ont attribué de grands rapports avec les biphores et les ascidies. Il résulte au moins des observations de ces naturalistes, que les botryllides ne sont point des polypes , et que les pyrosomes ne peuvent être des radiaires. Or , les rapports de ces différens ani- maux avec les ascidies et les biphores, conjointement à ce que l'on sait de l’organisation de ces derniers, auto- 84 ANIMAUX risent très-fort à penser , selon moi, qu'aucun de ces ani- maux n'appartient à la classe des mollusques, Sans doute , tout ce qui a été apercu , relativement au nombre, à la forme et à l’état des parties intérieures des animaux dont il s'agit, présente des faits positifs, qui en- richissent la science ; mais la détermination des fonctions que l’on attribue aux parties observées de ces animaux, me paraît devoir attendre du temps la confirmation dont elle peut être susceptible. À cet égard , je crois que l’é- ide de la nature, partout comparée dans ses produits, et que la considération de ce qu’elle peut faire dans cha- que cas particulier , pourront seules nous aider à pro- noncer sans erreur sur la validité de ces déterminations- Ce qui me semble dès à-présent certain, comme je l'ai dit, c'est que mes botryllides et quelques autres alcyons gélatineux , ne sont point des polypes ; qu’ils en diffèrent par une organisation plus avancée ; que ces animaux sont biforés, c’est-à-dire, qu'ils ont le tube alimentaire ouvert aux deux bouts; qu’ils offrent quelques parties comme des vaisseaux, quelquestubercules et filets, probablement ner- veux, qui peuvent donner le mouvement à des fibres mus- culaires , et que vraisemblablement ils possèdent des or- ganes respiratoires. Maïs ce que, dans plusieurs de ces animaux, M. Savigny nomme leur polypier , ne me paraît pas en offrir le caractère. En effet , j'ai montré dans mes lecons , d’après r eXpO- siion des pièces, que le vrai polypier rs polypes qui en sont munis, est un corps parfaitément imorganique, dont l'étendue s’augmente par des appositions externes de ma- tières excrétées propres à sa formation, et que ce corps SANS VERTÈBRES. 85 est tout-a-fait étranger aux animaux qu'il renferme, Or, d’après les observations mêmes de M. Savigny, ceux des prétendus alcyons qu'il a observés, et qui par leur réu- nion forment un corps commun, souvent avec une pulpe interposée ou enveloppante , n’offrent point dans ceite pulpe un corps réellement inorganique , non vivant et étranger aux animaux. Ce corps n’a donc du polypier qu'une fausse apparence. On a dit que les animaux gélatineux dont il s'agit étaient très-voisins des ascidies par leurs rapports, et par suite qu'ils étaient des mollusques. Qu'ils aient effectivement des rapports avec les ascidies, cela me paraît aussi très- probable, et de là j'ai cru devoir les réunir tous dans la même coupe : mais qu'ils soient des mollusques, je ne saurais l’admettre ; je doute même que les ascidies et les biphores en soient réellement, surtout depuis que je crois apercevoir des rapports entre ces animaux , les botryllides et les pyrosomes. Si je refuse d'admettre que ces animaux, même les as- cidies et les biphores, soient des mollusques, voici les motifs sur lesquels je me fonde. Je ne regarde pas comme mollusques les animaux dont il s’agit : 1.0 Parce que leur manière d’être , l’état fixé de la plupart, celui de leurs parties intérieures , en un mot, leur forme singulière, me paraissent fort étrangers à ce que l’on observe dans les vrais mollusques ; aucun d’eux n'offrant de parties essentiellement paires et symétriques; 2.9 Parce que leur détermination de mollusques porte sur des attributions de fonctions à des parties souvent dif- 86 ANIMAUX ficiles à distinguer, et que l’on ne juge qu'hypothétique- ment ; attributions dont le fondement ne pourrait être prouvé ; | 3.0 Parce qu’en considérant quelques dilatations suc- cessives et irrégulières du corps et du tube alimentaire de ces animaux , dilatations qui forment des cavités par- ticulières superposées , dont l’antérieure, supposée bran- chiale, a pour orifice au dehors celui qui sert d’entrée aux alimens , tandis que la bouche véritable se trouve, dit-on, située au fond de cette cavité antérieure; on voit dans ces objets , une disposition de parties dont on ne trouve pas un seul exemple dans les vrais mollusques, même dans les acéphales, ceux-ci d’ailleurs ayant leurs branchies autrement disposées et conformées ; 3 4.° Parce qu'il est inusité , dans les plans suivis par la nature , de placer des branchies dans le canal alimen- taire même, et que d’ailleurs un treillis de nervures qui se croisent à angles droits, formant des mailles quadran- gulaires, pourrait être plutôt le résultat de fibres muscu- laires propres à contracter | dans sa longueur et sa lar- geur , la cavité prétendue branchiale , que celui de vais- seaux véritablement respiratoires ; tout vaisseau ne quit- tant une direction droite que par une courbure ; 5.0 Parce que de véritables branchies ne s’observent clairement que parmi celles des organisationsanimales où la circulation est établie ; que dans les animaux dont il s’a- git, rien n'y est moins prouvé que l'existence d’une véri- table circulation, quoiqu'il y ait des vaisseaux nombreux; qu'enfin l'admettre dans les animalcules des botrylles, des pyrosomes, etc. , serait réellement ridicule ; SANS VERTÈBRES. 87 6. Parce qu'enfin l’on ne peut y montrer positivement l'existence d’un cerveau, d’un cœur , d'un foie, d'orga- nes fécondateurs, et qu’à ces égards, on est réduit à des conjectures , à des suppositions tout-à-fait arbitraires. Il se pourrait que les ascidies et les biphores, qu'a tort, selon moi, l’on a placés dans la classe des mollusques, fussent assez écartés des botrylles et des pyrosomes , par une organisation plus développée , quoique formée pres- “que sur le même plan. On trouve assurément la même chose dans les autres classes d'animaux les plus générale- ment reconnues; et cependant chacune de ces classes offre dans la composition de l’organisation des animaux qu'elle embrasse, des limites qu'on ne saurait contester. Dans tous les insectes , les sexes sont non-seulement déter- minables, mais bien déterminés ; néanmoins ils ne jouis- sent pas encore d’une véritable circulation. Or, comment donner aux tuniciers, en qui des sexes ne sont nullement connus ni probables, pas même l'hermaphroditisme, un rang supérieur aux insectes ? Quelque différence qu’il y ait, soit dans la forme, soit dans la dispositio, des organes, entre les ascidies, qui sont les tuniciers les plus développés, et les holothuries , qui sont des radiaires fistulides, peut-on dire que l'orga- nisation des premières soit de beaucoup supérieure en composition à celle des secondes? Pour faire une pareille assertion , il faut employer nécessairement des attributions arbitraires, qu’on ne saurait prouver. Outre que la complication des organes intérieurs de l'ascidie n’est guère plus grande que celle des organes de l’Aolothurie , quel contraste peut-on trouver entre la 88 ANIMAUX peau coriace, souvent tuberculeuse, et très-contractile de l’un et de l’autre de ces animaux, sinon que, dans l’as- cidie, la tunique est double, et l'extérieure séparée de l'intérieure; tandis que, dans l’holothurie , l'on n’observe qu'une seule tunique, résultant peut-être de la réunion des deux. Si l’Aolothurie a des tentacules rayonnans autour de la bouche , M. Cuvier n’en a-t-il pas observé d’analogues dans les ascidies , quoique presque toujours cachés dans l’orifice par lequel l'eau et les alimens pénètrent. « Quoiqu'il en soit, dit ce savant, cette: cavité bran- chiale a un col ou un tube d'introduction, plus étroit qu'elle-même, et dans lequel le tissu respiratoire ne s’é- tend point. Il est garni d’une rangée de filamens char- nus, ou de tentacules très-fins , qui-servent sans doute à l'animal pour l’avertir des objets nuisibles qui pourraient se présenter et qu’il doit repousser. Il n’est pas impossible qu’en certaines occasions les ascidies renversent assez cet crifice de leurs branchies, pour que ces tentacules : pa- raissent au dehors... Il y en a même qui'en ont deux ran- gées ». Mémoires du Muséum, vol. 2. p. 19. Les bi- phores ont aussi des tentacules courts, rayonnans et très- fins, cachés dans l’orifice de leur véritable bouche. Sans poursuivre plus loin ces analogies frappantes , je dirai seulement que ce qui me paraît le plus elair dans tout ceci, c’est que les ascidies, les biphores, les botryl- lides et les pyrosomes, appartiennent à une coupe parti- culière que je crois devoir être classique; parce que le plan singulier d'organisation des animaux que cette coupe embrasse, est, quoique plus ou moins. varié selon les SANS VERTÈBRES. ‘89 genres let les races, fort différent des autres plans d’orga- nisation qui caractérisent les animaux des autres classes d'invertébrés. | Cette coupe classique, qui comprend mes tuniciers , me paraît inférieure à celle des insectes, relativement au degré de perfectionnement de l’organisation des animaux qu'elle embrasse. Et comme nous sommes forcés de lui assigner un rang dans la distribution générale et simple des animaux que nous employons, elle avoisinera néces- sairement, soit avant , soit après, celle des vers, avec la- quelle cependant elle ne paraît se lier par aucun rapport. Si, däns sa production des animaux, la nature a for- mé plusieurs séries différentes, comme j'en suis persuadé, il est évident que, de quelque manière que nous nous y prenions , jamais nous ne parviendrons à conserver la liaison des rapports entre les animaux de toutes les classes dans la série générale et simple dont nous devons faire usage. Nous pourrons seulement, ayant égard au degré de complication et de perfectionnement de chaque orga- nisation considérée dans l’ensemble de ses parties, former une série de masses en rapport avec les perfectionnemens. Je partage les tuniciers en deux ordres ; savoir : en tuniciers réunis et en tuniciers libres. Le premier de ces ordres comprend les botryllaires on les ascidiens les plus im parfaits ; tandis que le second, peut-être fort écarté du premier par l'organisation plus développée des races, doit dans notre marche venir après. Je remarque ensuite que les tuniciers réunis paraissent tirer leur origine des polypes, en provenir directement, et continuer la série des animaux inarticulés ; tandis que les tuniciers libres 90 ANIMAUX, ou ascidiens francs, probablement originaires dés pre- miers, semblent conduire aux acéphales ou conchifères Par certains rapports, comme ces derniers se rapprochent des vrais mollusques, quoique les uns et les autres soient éminemment distincts entr’eux par des caractères impor-- tans de leur organisation. Ainsi se montre la série des animaux inarticulés, com- mençant par les infasoires, se continuant par les polypes, les tuniciers, les acéphales , et se terminant avec les mol- lasques dont les derniers ordres sont les céphalopodes et les hétéropodes. Mais cette série de formation ne saurait étre conservée sans mélange dans notre distribution en sé- rie simple des animanx ; car, après les polypes, nous sommes obligés de placer les radiaires qui, quoique for- mant un rameau latéral, en proviennent évidemment. Ayantfait voir que, quoique la nature, dans sa produc- tion des animaux, n'ait pu tendre qu’à la formation d'une seule série, les circonstances dans lesquelles elle a eu à opérer, l'ont réellement forcée à en produire au moins deux ; il ne me reste plus qu'une considération importante à exposer relativement aux tuniciers réunis ou botryl- laires ; la voici : Par leur petitesse et leur réunion en une masse com- mune , ces êtres semblent former des animaux véritable- ment composés, comme beaucoup de polypes ; mais ils offrent une différence très-grande, qui change la na- ture de cette composition. En effet, malgré leur réunion en une masse commune, malgré les systèmes particuliers que composent entr’eux dans la mème masse, les indivi- dus de cértaines races par leur disposition ; chaque indi- SANS VÉRTÈBRES. OL vidu étant muni d’une bouche et d’un anus, ce qu'il digère lai profite suffisamment pour rendre sa vie indépendante. C’est donc un animal particulier, qui ne participe point essentiellement à une vie commune à tous les autres , et qui ne tient à d’autres que par une simple adhérence ; les individus ne communiquant ensemble que par une ca- vité centrale dont l'usage paraît être étranger à leur nu- ‘ trition. | En attendant de nouvelles lumières relativement aux animaux singuliers dont il est ici question , voici l’analyse des 14 genres qui paraissent pouvoir se rapporter à cette eoupe ou classe particulière. DIVISION DES TUNICIERS. ORDRE PREMIER. TUNICIERS RÉUNIS OU BOTRYLLAIRES. Animaux agglomérés, toujours réunis, constituant une masse commune par leur réunion, paraissant communiquer entr’eux. (1) Animaux fixes sur les corps marins. # Point de systèmes particuliers, formés par la disposition des ani maux, dans la masse commune qu'ils habitent. (a) Un seul oscule (La bouche ou l'anus) apparent au dehors pour chaque animal. 92 __ ANIMAUX Aplidium. Eucælium. Synoicum. (b) Deux oscules (la bouche et l'anus) apparens au dehors pour chaque animal. Siaillina. Distomus. ** Animaux formant des systèmes particuliers séparés, par leur disposition dans la masse commune qu’ils habitent. ‘ (a) Animaux disposés en plusieurs cercles concentriques , oc= cupant la masse commune. Diazoma. (b) Animaux formant des systémes particuliers épars , et dis- posés dans chaque système autour d’une cavité centrale. Polyclinum. _- ET RRE Polycyclus. PBotry lus. (2) Animaux flottant avec leur masse commune dans Le sein des eaux. Pyrosoma. " s -ORDRE DEUXIEME. TUNICIERS LIBRES OU ASCIDIENS. Animaux désunis, soit isolés, soit rassemblés en groupes, sans communication interne , et ne formant pas essentiel- lement une masse commune, Salpa. ÆAscidia. Bipapillaria. Mammaria. SANS VERTÈBRES. 93 ORDRE PREMIER. TUNICIERS RÉUNIS OU BOTRYLLAIRES. Animaux agglomérés , toujours réunis , constituant une massecommune , paraissant quelquefois commu- niquer entr eux. Ces animaux, sans contredit , sont les plus imparfaits, les moins avancés en développemens d'organes, les plus petits et les plus frêles des tuniciers; et ce n’est guères que par leur masse commune que l’on s’en est fait d’abord une idée vague. Aussi a-t-il fallu la patience et la finesse d'observation de MM. Savigny, le Sueur et Desmarest, pour apercevoir dans ces animalcules, les parties qu'ils ont su y découvrir. Les rapports qu'ils leur ont assignés avec les ascidiens, ne sauraient être probablement con- testés; mais le degré de ces rapports est, selon nous , en- core vague et arbitraire. Plusieurs de ces animaux pa- raissent communiquer entr'eux par l'intérieur. Quels que soient les rapports des tuniciers réunis avec les ascidiens ou tuniciers libres, ces animaux ne ressem- blent guères à des mollusques ; et si Linné n’eùt connu que les premiers, même au point où nous les connais- sons actuellement , certes, il n’eût pas introduit la pré- vention d'attribuer aux animaux de différentes coquilles bivalves , une analogie avec nos tuniciers botryllaires. Il n y.a guères entre les animaux des myes, des solens, des pholades , et les ascidies, que des rapports éloignés. 94 ANIMAUX Laissant à l'observation des zoologistes et au temps à décider jusqu’à quel point s'étendent ces rapports , nous allons exposer les différens genres connus qui appartien- nent à ce premier ordre. PULMONELLE. ( Aplidium. } Animaux biforés , agrégés, fort petits, vivant dans un corps commun, convexe , charnu , fixé , et n’offrant point par leur disposition plusieurs systèmes particuliers. Six tentacules à la bouche. Anus non apparent au dehors. Animalia biforata, aggregata, perparva, corpus commune , CONVEXUM , CATNOSUM fixumque habitantia; systematibus pluribus specialibus eorum dispositione nullis. Os tentaculis sex ; anus externè inconspicuus. OBSERVATIONS. Le genre aplidium établi par M. Savigny, et auquel j'ai donné en français le nom de pulmonelle, porte sur l’obser- vation d’une espèce que l’on avait rangée parmi les alcyons. Les petits animaux qui constituent ce genre , habitent dans une masse charnue, demi-cartilagineuse, convexe, fixée sur les corps marins, et dont la superficie est chargée de très-petits mamelons épars. Le sommet de chaque mamelon présente une ouverture dont les bords sont fendus en six dents disposées en étoile. SANS VERTÈBRES. O9 Dans l'épaisseur de cette masse commune, les petits ani- maux dont il s’agit sont allongés , disposés parallèlement les uns à côté des autres, et séparés par des cloisons minces. La bouche de chaque animalcule est munie de six tentacules, et aboutit à l’ouverture du mamelon. Leur corps subit deux renflersens inégaux, qui le divisent en deux cavités distinctes, dont l’antérieure a été nommée thoracique, et linférieure abdominale. Le tube alimentaire, après avoir percé le fond de cette dernière, se courbe, remonte, et vient se terminer par un anus, avant d’avoir atteint la surface du corps coIm- un. Une seule vessie gemmifère termine inférieurement le corps de l’animalcule. ESPÈCE. 1. Pulmonelle sublobée. Æplidium sublobatum. Alcyonium pulmonaria. Mém. du mus. vol. 1. p.76. n., 3. Alcyonium pulmonartia. Soland. et Ellis, p. 195. n.° 2. Alcyontium ficus. Liu. Ellis, coral. t. 17. fig. b. B-D. Aplidium. Savigny. mss. Habite l’Océau européen, la Manche. EUCÈLE. ( Eucœlium. }) Animaux biforés, agrégés, vivant dans une masse commune étendue en croûte, fongueuse ou subgélati- neuse , parsemée de mamelons à sa surface, et n’of- frant point par leur disposition plusieurs systèmes parti- culiers. Une seule ouverture apparente au dehors. Vessie gem- mifère unique et latérale. 96 ANIMAUX Animalia biforata , aggregata ; corpus commune Jungosum vel subgelatinosum ; in crustam extensum , superficie mamullis adspersum habitantia ; systematibus pluribus eorum dispositione nullis. Foramen unicum externe plus minusve perspicuum. Vesica gemmifera lateralis unica. OBSERVATIONS, Je réunis sous le nom d’eucèle, l’eucælium et le dider- mum de M. Savigny, quoique les animaux qui en sont le sujet puissent être distingués par quelques particularités de leur disposition dans le corps commun qu'ils habitent. Dans les eucèles, le corps commun s'étend comme une croûte sur les corps marins. Cette croûte, dont la surface est blanche , présente de petits mamelons soit épars, soit dispo- sés presqu’en quinconce. Leur sommet est percé par une ouverture tantôt bien apparente et dont les bords sont fen- dus à six rayons, et tantôl à peine apparente. Les animalcules des eucèles ont aussi le corps divisé en deux renflemens inégaux, qui forment deux cavités distinc- tes. La partie postérieure de leur tube alimentaire, remonte après sa sortie du renflement inférieur, et va se terminer à l'anus, soit à côté du premier renflement sans paraître au dehors, soit en atteignant la surface du corps commun. La vessie gemmifère de ces animalcules est latérale. ESPÈCES. 1. Eucèle subgélatineux. £ucælium subgelatinosum. E. animalculis horisontalibus , collo elongato instructrs ; os- culo mamillarum non stellato. SANS VÉRTÈBRES, 97 Eucælium. Savigny, mss. Habite.... probablement les mers d'Europe. 2. Eucèle fongueux. Eucælium fungosum. Æ. animalculis verticalibus ; osculo mamillarum dentibus sex stellato. : j Didermum. Savigny , mss. Habite... probablement les mers d'Europe. SYNOÏQU E. ( Synoicum. ) j Animaux biforés ? agrégés, vivant dans des jets char- nus, cylindriques , obtus au sommet , et qui s'élèvent d’une base fixée. j | Six à 9 oscules disposés en rond , terminant l’extrémité des jets. Animalia biforata ? aggregata, in surculis carnosis, cylindricis , apice obtusis , ë basi afixé erectis habi- tantia. Osculi sex ad novem, in orbem dispositi, surculorum apicem terminantes. OBSERVATIONS. Partageant le sentiment de MM. Ze Sueur, Desmarest et de Blainville, sur le synoicum du voyageur Phipps, je dois mentionner ici le genre synoïque, parce qu’il paraît appar- tenir réellement à la coupe des suniciers réunis. Quoique nous n’ayons pas encore suffisamment de détails surles ani- maux qui en sont l’objet, ce que Phipps en a publié, ne laisse aucun doute sur les rapports de ces animaux avec ceux de cette division. : Tome III. SJ 98 ANIMAUX Probablement les animaux du synoïque sont biforés , et la bouche seule aboutit à un des oscules de l’extrémité des jets. Chacun de ces oscules parait ne servir qu’à un seul animal; ainsi, dans chaque jet, il n’y en aurait qu’une seule rangée, qui se composerait d'autant d'animaux que d’oscules. Des trois corps animalifères que je vais citer, on ne peut compter, comme appartenant à ce genre , que Sur la pre- mière espèce. ESPÈCES. z. Synoïque simple. Synoicum turgens. S. stirpibus pluribus simplicibus , cylindricis, carnoso-stu- posis ; osculis ad apicem orbiculatim dispositis. Synoicum turgens. Phipps , voyage , p. 202. tab. 12. £. 3. Le Sueur et Desmarest , nouv. bull. des sc. Alcyonium synoicum. Gmel.p. 3816. Habite sur les côtes du Spitzberg. 2. Synoïque? orangé, Synoicum ? aurantiacum. S. stirpibus ramosis , cylindricis , carnoso-stuposis ; osculis solitariis terminalibus. Telesto. Lamouroux , nouv. ball. des sc. p. 185. Lam. Extr. du cours, etc.p. 24. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. Ses rameaux offrent à l’extrémité des plis longitudinaux à- peu-près comme dans l’espèce précédente. 3. Synoïque? pélagique. Synoicum ? pelagicum. S. stirpibus ramosissimis, cylindricis, substriatis, viri- dulis. Ælcyonium pelagicum. Bosc. hist. des vers. 3. p. 131. pl. 30% f. 6—5. Habite l'Océan atlantique , sur des fucus SANS VERTÈBRES. 99 SIGILLINE. (Sigillina. ) Animaux biforés, formant par leur réunion un corps commun gélatineux, allongé-conique, subpédieulé , par- semé de tubercules. Plnsieurs de ces cônes souvent rap- prochés et groupés. Point de systèmes particuliers dis- tincts entr'eux, formés par la disposition des animaux. Les tubercules de la surface munis de 2 pores : l'un pour la bouche, l’autre pour l'anus. Six tentacules à la bouche; six dents à l'anus; un seul paquet de gemmes pédicellé, inférieur. Animalia biforata , corpus commune gelatinosum , elongato-conicum , subpediculatum , tuberculis adsper- sum sistentia. Coni plures sæpe conferti, subaggregati. Ænimalium dispositione systemata specialia nulla. Tubercula bipora ori anoque inservientia. Os tentaculis sex ; anus sexdentatus ; gemmarum acervus unicus , pedicellatus , inferus. OBSERVATIONS. La sigilline, qui ne nous est connue que par un mémoire de M. Savigny, paraît consister en des cônes allongés, gé- latineux , transparens, supportés et fixés par des pédicules, enfin souvent rapprochés et groupés plusieurs ensemble. Leur surface est parsemée de tubercules ou mamelons ova- les , colorés par les animaux qu'on aperçoit à travers, et pourvus chacun de deux oscules fendus en six parties. L’os- cule inférieur ou le plus éloigné du soumet du cône , est le plus grand , et sert pour la bouche ; l’autre fournit une issue 100 ANIMAUX pour l’anus. Le corps et le tube alimentaire forment, par leurs dilatations, plusieurs cavités distinctes. Après ses di- vers renflemens, le tube intestinal se courbe, remonte obli- quement et va se terminer à l’anus. On ne connaît encore de ce genre que l'espèce suivante. I * ESPECE. rx. Sigilline australe. Sigillina australis. Sigillina. Savigny, mém. mss. Habite sur la côte sud-ouest de la Nouvelle- Han à vingt brasses de profondeur dans la mer. DISTOME. ( Distomus. ) Animaux biforés, séparés, vivant dans une masse subcoriace, étendue en eroûte, et chargée de verrues éparses. | Deux oscules sur chaque verrue, oe de 6 eur Animalia biforata, segregata , massam crustaceam, subcoriaceam , superficie verrucis adspersam habi- tantia. Verrucæ biforatæ ; recent margine sexden- tatis. OBSERVATIONS. Quoique les animaux du distome ne soient pas encore connus , je me crois obligé de mentionner ici ce genre établi par Gærtner, ne doutant point qu'il n’appartienne à la coupe des botryllides. SANS VERTÈBRES. 1OY Les verrues dont est parsemée la masse crustacée du dis- tome, ayant chacune deux ouvertures, je suppose que l’une de ces ouvertures est pourla bouche et l’autre pour l’anus. Dans ce cas, chaque verrue ne contiendra donc qu’un ani- mal, et ce genre sera trés-distinct de tous les autres. La croûte du distome a une légère épaisseur; elle est d’un orangé blanchâtre, et teinte d’écarlate aux oscules de ses verrues. | | ESPÈCE. 1. Distome variolé. Distomus variolosus. _ Distomus variolosus, Gœrtn. apud Pallas, Spicil-z0ol, 10; p: 4o,n.° 3. tab. 4.f. 7. a. 4. Alcyonium ascidioides. Gmel. p. 3816. Habite les côtes d'Angleterre , sur le fucus palmatus. DIAZOME. ( Diazoma. ) Animaux agrégés, biforés, formant par leur réunion un corps commun fixé, demi-gélatineux , orbiculaire, presqu'en soucoupe, multi-cellulaire; à cellules sail- lantes, comprimées, pourvues chacune de 2 oscules, et disposées sur plusieurs cercles concentriques. Six tentacules lancéolés à la bouche. Un seul paquet de gemmes latéral. Animalia aggregata, biforata, folliculo vestita, corpus commune fixum, semi-gelatinosum, orbiculatum , subcyathiforme, celluliferumque sistentia ; cellulis pro- minentibus, compressis, biporis, in circulos concen- tricos dispositis. 102 ANIMAUX Os tentaculis sex lanceolatis; gemmarum acervus unicus latéralis. 3 OBSERVATIONS. Rien ne ressemble plus à un polypier que lé corps commun dans lequel les animaux de la diazome sont contenus. Cé corps celluleux est orbiculaire, évasé en soucoupe , demi- gélatineux, transparent, d'un violet léger, plus foncé au sommet des cellules. Celles-ci, disposées sur plusieurs cer- cles concentriques, contiennent des animaux d’un gris cen— dré, qu'on aperçoit à travers leur épaisseur. Ces cellulés sont grandes, saillantes, comprimées, inclinées et dirigées du centre du corps commun vers sa circonférence; leurs diver- ses rangées circulaires et concentriques semblent former au- tant de systèmes distincts: Chaque cellule a deux pores ou oscules tubuleux, pour- prés, marqués de six plis, et lorsque l'animal s’épanouit il en sort six tentacules lancéolés, L’oseule le plus grand et le plus saillant correspond à la bouche : il est le plus éloigné du centre. L'autre, plus petit et plus rapproché du centre, aboutit à l’extrémité du rectum. Les animaux de la seule es- pêce que nous a fait connaître M. Savigny n’ont pas moins de 35 millimetrés de longueur. ESPÈCE. 1. Diazome méditerranéenne. Diazoma mediterranea. Diazoma. Savigny , mém. mss. Habite la Méditerranée où elle fut découverte ; dans le port d’Yvica , par feu M. de la Roche. #ÂNS VERTÈBRES: 103 ASTROLE. ( Polyclinum. ) Animaux agrégés, biforés, enfoncés dans une masse gélatineuse, aplatie, horizontale, hérissée de petits mame- lons ; la plupart offrant plusieurs systèmes stelliformes , épars, et, dans chaque système, disposés en rayons au- tour d’une ouverture centrale un peu grande. Bouche à 6 tentacules, aboutissant à l’oscule de chaque marmelon; anus non apparent au dehors , s’ouvrant ac- dessous de la surface de la masse commune. Une seule vessie gemmifère, pendante sous l'animal, terminée par un filet. Animalia aggregata, biforata, in massam gelati- nosam, planulatam immersa; pleraque sy stemata plura stelliformia, sparsa , sisientia ; et in quoque systemate _circà foramen majusculum centrale radiantia. Os tentaculis sex ad cujusque mamille osculum. Anus externè inconspicuus , infra massæ commums superficiem apertus. Vesica gemmifera unica , subtus dépendens , filamento terminata. de _ OBSERVATIONS, L'astrole, dont M. Savigny nous a procuré la connais- sance, et qu'il a nommé en latin polyclinum , parce que chaque animal semble habiter trois cellules superposées, est un genre qui commence à se rapprocher du botrylle , et qui paraît surtout très-voisin du polycycle, genre que j'ai pré- senté d’après un ouvrage de M. Renier. 104 ANIMAUX * Le corps commun qui constitue l’astrole , forme au bord de la mer, soit sur le sable , soit sur les rochers, des masses horizontales, aplaties, molles, demi-transparentes, violettes, comme irisées, hérissées d’un nombre prodigieux de petits mamelons, la plupart groupés en cercle ou en ellipse, au- tour d’une ouverture centrale qui semble faire les fonctions d’aspirer et d’agiter l’eau. Ces cercles de mamelons sont iné- gaux, irréguliers, et forment les systèmes particuliers aux- quels la plupart des animaux de l’astrole donnent lieu par leur disposition autour de la cavité centrale. En examinant ces cercles de plus près, on voit que de chaqueouverture centrale partent, en divergeant, des lignes jaunâtres , qui bientôt se bifurquent ou se subdivisent en ra- mifications grêles qui vont aboutir chacune à un des mame- lons. On voit de plus que tous ces mamelons sont ouverts à ‘leur sommet, et qu'ils donnent passage à autant de petites étoiles saillantes et mobiles , constituées par les six tentacules qui environnent la bouche de l’animalcule. Ainsi, l’osoule qui termine chaque mamelon est, l'orifice d’une cellule, et .tous les mamelons d’un système, ainsi que les linéoles- jaunes .et rayonnantes qui y aboutissent, sont les ‘indices, d'autant d'animaux qui appartiennent à ce système. Re Dans les intervalles qui séparent ces divers systèmes, on trouve néanmoins d’autres animaux isolés, et qui ; malgré leur tendance à se réunir en système, n’ont pu y parvenir. Les deux renflemens du corps et la vessie gemmifère qui pend au-dessous, ont exigé que la cellule qui, contient cha- que animalcule soit figurée en trois loges superposées qui. communiquent ensemble par deux petits trous. In LA a donc réellement qu’une seule cellule pour chaque animal. Les animaux de l’assrole ressemblent d’aillèurs aux autres botryllides par les points essentiels de leur organisation. La deuxième moitié du tube alimentaire, aprés sa sortie du SANS VERTÈBRES. 10 second renflement, dit abdominal, se courbe, remonte et vient se terminer à l’anus qui s'ouvre contre la partie supé- rieure du renflement appelé thoracique, sous l’appendice allongée qu'il fournit. Le long filet qui termine la vessie des gemmes paraît tu- buleux : c’est probablement un conduit pour la sortie des gemmules. On ne connait encore de ce genre que l'espèce suivante. ESPÈCE 1. PART violet. Phil lien Polyclinum. Savigny, mss. fig. Habite... probablement les mers d'Europe. POLYCYCLE, (Polycyclus.) Animaux biforés , agrégés en une masse commune, -gélatineuse:, épaisse, convexe, fixée; à superficie par- semée d’orbes AAUAOKES, ‘ayant au centre une cavité plus grande... | | Dix ou douze trous séparés, disposés.en cercle autour de la cavité centrale , Composant chaque orbe ; et cons- tituant les individus. Des tubes intérieurs et en syphon établissant des com- munications entre les trous ee ve orbe et l'ouverture "1 centrale. ‘Animalia biforata, in massam communem, gelati- nosam , érassam , comwexam fixamque aggregata ; Su- 106 © ANIMAUX . “perficie orbibus multiforis, sparsis : centro cavitatema- jore forato. - Foramina 10 $ 12 distincta, orbiculatim digesta , “aperturam centralem am NE individua sistunt , et singularem orbem componuntur. OBSERVATIONS. Avant la découverte de l’organisation des ascidiens bo- tryllaires par M. Savigny, j'avais senti la nécessité d'indi- quer, comme un genre particulier, le bosryllus décrit et pu- blié par le docteur Renier de Chioza. J'instituai ce genre sous lenom de polycycle dans les Mémoires du Muséum (vol. 1. p. 338), et alors je le considérais comme un poly- pier empâté, voisin du botryllus. Maintenant je ne saurais douter qu'il ne fasse partie des tunicifères réunis. ESPÈCE. 1. Polycycle de Renier. Polytyclus Renieri. P. élongatus, convexus, uérinque MEN VE luteolus ; orbu- lis azureis sparsis. Polycyclus. Mém. du mus. Ur .p. 340. Lettre de M. E.-A. Renier à M.J. Oliv. p. 1. tab. 1.f. 1—12. Rondelet ? ‘grâppe de mer , aquat: 2. p. 130. - Habite, kaimer adriatique. L BOTRYLLE. ( Botryllus. ) Animaux agrégés,, biforés, adnés à la surface d’une -croûte mince, gélatinense, transparente; offrant plusieurs SANS VERTÈBRES. 107 systèmes orbiculés, stelliformes , épars; ét disposés en rayons, dans ché système , autour d’une ouverture centrale , un peu élevée, Individus ovoïdes , rétrécis inférieurement, plus épais et arrondis au sommet , perforés en dessus vers chaque extrémité. Bouche près de la circonférence du système , à huit tentacules, dont 4 plus grands. Anus près du centre: Deux vessies vu à latérales. Animalia aggregata , biforata, crustæ tenuis gela- tnosæ pellucidæque ad superficiem adnata ; systemataæ plura orbiculata , stelliformia , sparsa sistentia ; et in quoque sÿstemate circä foramen centrale subpromi- nulum radiantia. Individua obovata , infernè attenuata, apice ro- tundata crassioraque versus utramque extremitatem supernè forata. Os prop periphæriam systematis : tentaculis octo ; quatuor majoribus. Anus versus centrum. Vesicæ duæ gemmiferæ laterales. OBSERVATIONS. Le genre botrylle, observé d’abord par Gærtner, établi ensuite par Pallas, long-temps fort imparfaitement connu, et maintenant convenablement caractérisé, d’après les obser- vations de MM. Ze Sueur, Desmarest et Sa Vigny, Se pré- sente comme une croûte mince , gelatineuse ettransparente, fixée sur des corps marins. Des animalcules oblongs, ovoïdes, agréablement tachetés de pourpre et de bleu, et disposés en 108 ANIMAUX - rayons autour d’une cavité centrale, forment à la surface de cette croûte , différens systèmes orbiculaires et stelliformes, plus ou moins contigus les uns aux autres. Dans chaque système, les animaux varient en nombre, comme de 3 à 12, ou quelquefois davantage. Quoiqu’on eût remarqué que chaque rayon d’un système offrait deux ouver- tures bien séparées, la bouche et l'anus , on considéra le sys- ième comme un seul animal, et ses rayons comme ses ten— tacules. Ellis seul a regardé les étoiles des botrylles comme formées d’autant d'animaux différens qu’on y comptait de rayons ; ce dont actuellement il n’est plus possible de douter. L'ouverture centrale de chaquesystème a son bord circu- laire un peu élevé et contractile. En s’allongeant et se rac- courcissant , 1l semble favoriser l’entrée et la sortie de l’eau. C’est dans cette cavité centrale qu’aboutit l'oscule anale de chaque animalcule, Les animaux des orylles, quoique légèrement enfoncés à la surface de la croûte qui forme leur base, présentent des étoiles saillantes à cette surface, et sont véritablement plus extérieurs que ceux des autres genres de cette famille. Les espèces de ce genre sont probablement nombreuses ; mais, comme on s’est peu occupé de leur recherche, je ne puis citer que les deux suivantes. ESPÈCES. < 1. Botrylle étoilé. Botryllus stellatus. | B. animalculorum stellis simplicibus , pluribus sparsis. Botryllus stellatus. Pall. Spicilez. Ar 10. p. 37. tab. 4” f.1—5. Le Sueur et Desmurest, bull. des,sc. mai 1815, p. d pl. 1. f. 14—19. Alcyoniun Schlossert. Pall. LEE P. . 355. Gmel P.. SANS VERTÈBRES. 109 Borlas. Cornub, p. 254. t. 25. f. 1—4. Habite la Manche , les côtes d'Angleterre, sur des eorps ma- rins, 2. Botrylle congloméré. Botryllus conglomeratus. B. animalculorum stellis compositis , solitartits. : Botryllus conglomeratus. Pall. Spicileg. zool. 10. p. 39. t. 4 fig. 6. a—A. Alcyonium conglomeratum. Gmel. p. 5816. Habite l’océan des côtes d'Angleterre : il diffère beaucoup du précédent , n'offre qu’une étoile sur chaque base , et cette étoile se compose de plusieurs rangées d’animalcules diver- gens. PYROSOME. ( Pyrosoma. ) Animaux biforés , agrégés, formant par leur réunion une masse commune libre , flottante , gélatineuse, cy- lindrique , creuse , fermée à une extrémité, ouverte et tronquée à l’autre , et extérieurement chargée de tuber- cules. Ouvertures orales des animaux à l'extérieur de la masse commune ; les anus s’ouvrant à la paroiïs interne de la cavité de cette masse. Deux vessies gemmifères opposées et latérales. Animalia biforata , aggregata , massam communem liberam natantem, gelatinosam , cylindricam, cavam, und extremitate clausam , alierd truncatam et hiantem, extus tuberculis obsitam sistentia. Animalium aperturæ orales externæ. Ani ad pa- rietem internam cavitatis communis aperientes. F'esiccæ duæ internæ laterales , oppositæ , gemnufereæ. 116 :. &NIMAUX OBSERVATIONS, Qui se serait douté que le pyrosome , observé d’abord par MM. Péron et Le Sueur dans la mer atlantique, füt un as- semblage de petits animaux agrégés! on le prit donc alors pour un seul annnal. Et en effet, sa forme générale, le rap- prochant jusqu'à un certain point de celle des béroës, je pensai de même et le plaçai dans la classe des radiaires. Ce fut M. Ze Sueur qui, le premier, découvrit l'erreur, et qui reconnut que chacun des tubercules qui hérissent la surface extérieure du pyrosome , appartenait à un animal particulier. Ensuite, les observations de M. Savigny sur différens animaux que l’on rangeait parmi les alcyons et sur le pyro- some même, nous apprirent que tous ces animaux étaient du même ordre : ils appartiennent tous effectivement à nos botryllides. | Maintenant, il n’est plus question que de décider , d’après des motifs non arbitraires, si l’organisation réelle de ces ani- maux exige leur réunion avec les mollusques , comme le pensent MM. Cuvier, Savigny , le Sueur et Desmarest. On a vu que je ne partage nullement cette opinion. Ainsi, les pyrosomes offrent chacun un assemblage de petits animaux très-singuliers, sous la forme d'un cylindre creux, fermé à une extrémité, tronqué et ouvert à l’autre, et hérissé en dehors par une multitude de tubercules tantôt disposés par anneaux, et tantôt irréguliérement. Quoique leur masse commune soit gélatineuse et transpa- rente , les tubercules de sa surface extérieure sont plus fer- mes que le reste de sa substance. Néanmoins, ils sont dia- phanes, brillans et polis. Au sommet de chaque tubercule se trouve l’oscule où aboutit la bouche de l’animalcule, et SANS VERTÈBRES. TI quelquefois cet oscule offre d’un côté une pièce lancéolée qui le dépasse. Disposés horizontalement dans la mer, les pyrosomes y paraissent exécuter de légers mouvemens qui les déplacent. On les y rencontre souvent par bandes composées d'une in- nombrable quantité d'individus. Par leur grande phosphorescence, ils font la nuit paraître la mer comme embrâsée dans les espaces qu’ils occupent. Et en effet, rien n’est plus remarquable que l'éclat lumineux et les couleurs brillantes qu’offrent alors ces masses flottan- tes. Mais leurs couleurs varient instantanément, et passent rapidement d’un rouge vif à l'aurore, à l’'orangé, au ver- dâtre et au bleu d’azur , d’une manière vraument admirable. ESPÈCES. 1. Pyrosome atlantique. Pyrosoma atlantica. P.tuberculis irregularibus , confertis, apice muticts. Pyrosoma. Péron et le Sueur , voyage , p. 488. t. 30. f. ». Annales du mus. v. 4.p. 440. Habite la mer atlantique équatoriale. 2. Pyrosome élégant. Pyrosoma elegans. P. subconica , granulata ; fascüis tuberculosis , transversts; tuberculis nudis annulatis. Pyrosoma elegans. Le Sueur. nouv. bull. des sc. vol. 3. p- 255. Habite dans la Méditerranée. Espèce plus petite que les deux autres. 3. Pyrosome géant. Pyrosoma gigantea. P. grandis, subcylindrica ; tuberculis inœqualibus , con- fertis, inordinatis , apice lanceolatis. Pyrosoma gigantea. Le Sueur , ibid, et voyage , pl. pénal- tième, Habite la Méditerranée. Les animalcules sont déprimés ; leur oscule extérieur se trouve à la base de la pièce lancéolée qui surmonte le tubercule. 112 ANIMAUX ORDRE SECOND. TUNICIERS LIBRES OU ASCIDIENS. Animaux désunis, soit isolés, soit rassemblés en groupes, sans communication interne , et ne formant point essentiellement une masse commune. Il s’agit ici des vrais ascidiens , c’est-à-dire, d'animaux non essentiellement réunis en une masse commune, comme dans les tuniciers botryllaires ; d'animaux qui offrent une tunique externe et sacciforme, laquelle con- tient le corps de l'animal , et qui a deux ouvertures , dont Fuve sert à l'entrée de l’eau pour l'organe respiratoire et les alimens, tandis que l’autre sert pour l'anus. C’est sans doute par la comparaison de cette tunique externe des ascidiens avec les deux lobes réunis en de- vant du manteau des myes, des solens et des pholades , qu'on a trouvé de l’analogie entre ces mollusques acé- phales et les ascidiens, quoique l'organisation intérieure de ces derniers soit fort différente de celle des premiers. En effet, la division intérieure du corps, la forme et la situation du système respiratoire , enfin le caractère du système nerveux, ne sont point du tout les mêmes dans les ascidiens, que dans les mollusques acéphales cités. D'ailleurs , dans l’orifice de la bouche des acéphales, il n'y a jamais de tentacules en rayons. DR. 0 CT NS RSS SANS VERTÈBRES. 113 On ne saurait douter, comme je l'ai dit, qu'il n'y ait des rapports entre les ascidiens botryllaires et les ascidiens francs; mais ces rapports ne peuvent être qu'éloignés : on en sent assez la raison, Et, s’il est déjà très-difficile , peut-être même impossible, de constater qu'il y ait une véritable circulation dans les vrais asci- diens ; il l’est bien davantage de le faire à l'égard des botryllaires. Je dis plus, les bifores que l’on réunit dans le même groupe avec les ascidies, ne sauraient y tenir par des rapports si prochains ; car leur organe respira= toire et la disposition intérieure de leurs parties sont fort différens. £- Persuadé que le système des sensations n’a pas encore lieu dans ces animaux, et qu’il en est de même à l'égard de celui de la fécondation sexuelle, je les laisse dans le rang qui leur est ici provisoirement assigné , et je me hâte de passer à l’exposition de leurs genres. BIPHORE. ( Salpa. ) Corps libre , nageant, oblong, un peu aplati sur les côtés, gélatineux, transparent , traversé intérieurement par une cavité longitudinale ouverte aux deux extrémités. L'une des ouvertures extérieures plus grande , rétuse, subbilabiée, munie d’une valvule ; l’autre un peu saillante, arrondie, nue. ; La bouche s’ouvrant dans la cavité intérieure près d’une de ces ouvertures ; l'anus aboutissant dans la même cavité près de l'ouverture opposée, Tome III. 8 114 ANIMAUX Corpus liberum , natans , oblongum , ad latera pla- nulatum, gelatinosum , pellucidum , intus cavitate dongitudinali uträque extremitate apert& pereursum. Aperturarum externarum una major , retusa , sub- bilabiata , valvulifera ; altera prominula , rotundata , nuda. Os in cavitate intern& versus unam extremitatem aperiens ; anus propè alteram in eadem cavitate. OBSERVATIONS. Les biphores ont sans doute des rapports avec les asci- dies ; mais ces rapports me paraissent bien moins prochains qu’on le pense, En effet, indépendamment de leur état libre, gélatineux et transparent, la membrane qui entoure la ca- vité intérieure qui traverse leur corps d’une extrémité à l’au- tre, me paraît à peine pouvoir être considérée comme une tunique intérieure ; puisque le canal intestinal et autres vis- cères sont situés hors de cette cavité, dans l’espace qui sé- paré cette membrane de la peau ou tunique externe. Quant à cette cavité longitudinale intérieure , elle ne con- tient, dit-on, que l’organe respiratoire qui est, selon M. Cu- vier , une branchie allongée, assez étroite , qui traverse obliquement le grand vide interne que constitue cette cavité. La branchie dont il est question est formée d’une double membrane, par un repli de la tunique intérieure, et son bord supérieur est garni d’une infinité de petits vaisseaux transverses et parallèles. Ainsi, la forme et la disposition de j'organe respiratoire des &iphores auraient très-peu d’ana- logie avec ce que l’on regarde comme organe de la respira- ton dans les ascidies. Le corps des biphores présente une ouverture à chacune SANS VERTÈBRES. 115 de ses extrémités ; ce sont celles qui terminent sa cavité in- térieure. L’une, plus grande, rétuse et comme bilabiée, est munie d’une valvule semilunaire ; il parait que c’est celle qui aspire l’eau. M. Cuvier la regarde comme l'ouverture postérieure , et c’est près d'elle que s'ouvre, dans la cavité intérieure, l’anus assez large qui termine l'intestin. L'autre ouverture, plus régulière, arrondie , un peu saïllante , sans valvule , est, dit-on, celle par où l’eau jaillit lorsque l’ani- mal se contracte. M. Czuvier‘la considère comme l’antérieure, et c’est pres d'elle qu’aboutit dans la cavité interne, l'ouver- ture ronde à bords plissés , que ce savant regarde comme la véritable bouche de l'animal. Il s’ensuivrait que c'est par l'ouverture postérieure , voisine de l'anus, que s’imtroduit l’eau qui apporte les alimens et fournit à la respiration, et que c’est par l’antérieure que sort cette eau ; de manière que la résistance que lui oppose le liquide qu'habite le 2:phore, le forcerait de ne pouvoir se déplacer qu’en reculant. Je préfere l'opinion de ceux qui ont regardé l’ouverture bilabiée comme l'antérieure : dès lors l’ouverture interne qui l’avoisine, sera la bouche, entrée d’un tube intestinal assez simple qui va en grossissant, arrive près de l’autre ex- trémité à un anus à bord plissé et près duquel un appendice en cul-de-sac que M. Cuvier prend pour l'estomac, sera un cæcum. M. Péron ayant eu connaissance, peu de temps avant sa mort, du Mémoire de M. Cuvier sur les biphores (Annales du Muséum, vol. 4. p.360), m'assura que ce sa- vant s'était trompé sur la véritable bouche de ces animaux. Selon M, Cuvier , le cœur du biphore est mince , en forme de fuseau , et situé au côté gauche. Il est enveloppé dans son péricarde , et si transparent qu’on a beaucoup dé peine à l’apercevoir. Deux paquets allongés , intérieurs et contenant de petits grains , paraissent être deux ovaires, 116 ANIMAUX Je supprime la citation de bien d'autres particularités ; je dirai seulement que je vois dans une des planches du voyage de M. le capitaine Xrusensterz, prmi quelques détails sur des Diphores, des tentacules rayonnans repré- sentés, qui n'indiquent point que ce soient des mollusques. Les biphores nagent librement dans la mer ; mais par de petits suçoirs latéraux, ils ont la faculté de s’atta- cher quelquefois à des corps solides, et plus souvent les uns à côté des autres, nageant alors un grand nombre ensemble, en formant, par leur réunion, des guirlandes, etc. On les trouve sur les côtes de France, d'Espagne, d'Italie, et dans les mers des pays chauds, La plupart répandent la nuit une lumière phosphorique, comme beaucoup de radiaires. ÉSPÉCES. 1, Biphore birostré. Salpa maxima. $. corpore utroque apice appendiculo , rostrato. Salpa maxima. Forsk. AEgypt. p. 112. n.0 30. etIc.t. 35. À. a. Encyel. pl. 74. f. 1—5. e Shaw. miscell. vol. 5. tab, 232. Habite la Méditerranée et la mer Atlantique. 2. Biphore pinné..Salpa pinnata. $. corpore oblongo subtriquetro, lineïs aliquot coloratis no- tato ; cristé dorsalitri quetro-pyramidata. Salpa pinnata.Forsk. AEgypt. p.113, n.o 31. et Ic. t. 35. fig. B. b. 1—2. Encyel. pl. 54. f. 6—8. Habite la Méditerranée. Le corps offre deux lignes dorsales , l’ane jaune et l’autre blanche , et de chaque côté sur le ventre une ligne violette. Il en existe une variété à lignes latérales interrompues. (Encycl. f. 7.) 3. Biphore démocratique. Salpa democratica. S.punctata, fasciata; aculeis pone octo. Salpa dermocratica. Forsk. AEgypt. p. 113. et Ic. tab. 36. fig. G. Encycl. pl 74.f, 9. SANS VERTÈBRES. 117 Habite la Méditerranée, près de l’ile Maiorque. Deux soies à la queue. 4. Biphore mucroné. $alpa mucronata. S. ore laterali ; mucrone hyalino interno , ad frontein dextre, ad anum sinistro ; nucleo cœæruleo oblongo. Salpa mucronata. Forsk. Ægypt. p. 114.et lc. t 36. RE D: Encycl. pl. 74. f. 10. Habite la Méditerranée, prés d’Fvica. 5. Biphore ponctué. Salpa punctata. S.. ore sublerminali; dorso rubro-punctato, pone rAUCrO- nalo ; ano porrecto. Salpa punctata. Foïsk. AEgypte p. 114. et Ic.t. 35, fig. cé” Encycl. pl.565.f. 1, Habite da Méditerranée. 6. Biphore confédéré. Salpa confæderata. $. ore terminal! ; dorso gibboso. Salpa + rachis à Forsk. Ægypt. p. 115. et Ic.t. 36. fig: À.—a. Encycl. p.75. f, 2—4. Habite la Méditerranée. 7. Biphore fascié. Salpa fasciata. S.ovato-oblonga ; ore terminali ; abdomine fasciato ; 1r- testino filiformi incurvo suprà nucleum. Salpa fasciata, Forsk. Ægypt. p. 115. et Ic. t. 36. fig. B. Encyel. pl. 75 M, 6. Habite la Méditerranée, à l'entrée de l’Archipel. 8. Biphore africain. Salpa africana. S. subtriquetra, transverse decem-striata; ore terminali ; gtbbo ad basim aucto nucleïs tribus. Salpa africahas Forsk. AEgypt. p.116.ctic. t. 36. le: C, Encyel. pl. 75. f, 7. Habite vers les côtes de Tunis. g. Biphore social. Salpa polycratica. Sore infra apicem ; fronte caudäque truncatis. 111$ ANIMAUX Salpa polycratica. Forsk. Ægypt. p: 116.et Ice. t. 36. fig. F. Encycl. pl. 55. f. 5. Habite la Méditerranée. En se réanissant, les individns forment de longs cordons. 10. Biphore zonaire. Salpa zonaria. S. oblonga depressa, vagina incarnata, sacco exalbido hyalino, sonis quinque luteis vario. Holothuria zonaria. Pallas, spicil. zool. 10. p. 26. t. 1. f. 17. a, bye Salpa.Encyel. pl. 95.f. 8—10. Habite l’océan , près de l’ile Antigoa. ï. Biphore à crête. Salpa cristaia. $. corpore lateribus depressiusculo; erista dorsali brevi subquadrata. S'alpa cristata. Cuv. annales du mus. 4. p. 366, pl. 68. f.1—2 « Habite... Du voyage de MM. Péron et Le Sueur. M. Cuvier pense que c’est le même animal que le troisième /halia de Brown. (holothuria denudata. Gmel.) 12. Biphore subépineux. Salpa tilesu. $. corpore oblongo, spinulis cartilagineis instructo : und ex- tremitale subtruncatd. | | Salpa tilesit. Cuvier, annales, 4.p. 355. pl. 68. f. 3——6. Habite... Les spinules sont placées sous le ventre et sur la pro- tubérance dorsale. Ce biphore répand la nuit une lueur phosphorique , ainsi que la plupart des autres espèces. 13. Biphore scutigère. Salpa scutigera. $. corpore mulico, extremitatibus subattenualo ; promi- nentia dorsali cartilaginea, submediana. ; Salpa scutigera. Cuv. annales , 4, p. 399, pl. 68. f. 45, Habite... Du voyage de Péron et le Sueur. Plusieurs de 6es bandelettes musculaires sont disposées en croix. 14. Biphore octofore. Salpa octofora. $. corpore obovato ; prominentiis octo exiguis perforatis ; SANS VERTÈBRES. 119 prominenlia cartilaginea, magna , hemisphærica ter- minalis Salpa octofora. Cuv. annales , 4. p.379, tab. 68. f. 7 Habite... Du voyage de Péron et le our: 15. Biphore cylindrique. Salpa eylindrica. S. corpore subæquali , extremitatibus retuso , ad latera de- pressiusculo. . Salpa cylindrica. Cuv. annales 4, p.381. pl. 68. f. 8—0. Habite... Voyage de Péron et le Sueur. La plupart des ban- delettes musculaires sont transversales. 16. Biphore fusiforme. Salpa fusiformis. S. minor , corpore fustformi; ore anoque ad superficiem in- fimam. S'alpa fusiformis. Cuvy. annales À. p.382. pl. 68. Habite... Du voyage de Péronet Le Sueur. 17. Biphore thalide. Sa/pa thalia. S. corpore oblongo; crista dorsali compressa , subquadrata ; lineis lateralibus integris. Thalia n.° 1. Brown. jam. p. 384. t. 43. f. 3. Encycl. pl. 88. f. 1. holothuria thalia. Gmgl. Habite l'océan d’Amériqne. 18. Biphore à queue. Salpa caudata. S. corpore oblongo, caudato ; crista compressa ; lineis la- teribus interruptis. Thalia n.° 2. Brown. jam. 384. 1.43. f. 4. Encycl. pl. 88. f. 2. holothuria caudata. Gmel. Habite l'océan d'Amérique. ASCIDIE. ( Ascidia. ) Corps bituniqué, fixé par sa base sur les corps ma- rins. 20 ANIMAUX Tunique extérieure subcoriace, formant un sac irré- _gulier, ovale ou cylindracé , terminé par deux ouvertures inégales, dont uñe est moins élevée que l’autre. Tunique intérieure ou propre, contenant les parties du corps, ne remplissant point la cavité entière du sac, ei n'adhérant à ce sac qüe par deux extrémités tubuleuses qui viennent s'unir aux bords de ses deux ouvertures. Corpus bitunicatum, corporibus marinis basiaffirum. T'unica exterior subcoriacea, sacculum trregularem ovatum vel cylindraceum , supernè foraminibus duo- bus inæqualibus apertüm efformans : foramine altero fumiliore. Tunica interior vel propria, corporis partes recon- dens, cavitatem integram sacculi non implens , ad INATSINCS Joraminum saccuk extr emitatibus duabus tubulosis tantum adhærer OBSERVATIONS. € Les ascidies sont des animaux singuliers, subcoriaces , fixés par leur base sur les corps marins , ordinairement ras- semblés en groupes plus ou moins considérables. Elles ont peu de régularité dans leur forme, et offrent deux ouver- iures arrondies , nues , inégales , situées dans leur partie supérieure, et dont une est presque toujours un peu moins élevée que l’autre. Linné leur trouva de l’analogie .avec les animaux des co- quilles bivalves , et depuis, tous les zoologistes les ont considérées comme des mollusques. Il à bien fallu dès lors s’efforcer de leur trouver un cœur , des vaisseaux artériels SANS VERTÈBRES. 121 et veineux , en un mot, une véritable circulation ; il a fallu de même leur trouver un cerveau , un foie, etc. D’après les observations anatomiques faites récemment par M. Cuvier sur les ascidies , observations dont l'extrait se trouve inséré dans le bulletin des sciences (année 1815, p.10), je vois dans l’organisation de ces animaux si peu d’analogie avec celle des mollusques à coquille bivalve, et même si peu de preuves qu'ils soient réellement des mol- lusques , que je doute très-fort du rang qu’on leur a assigné dans l'échelle générale. * Des deux ouvertures du sac de l’ascidie , la plus élevée, en général , offrant l’orifice externe d’un tube qui aboutit à une cavité antérieure treillissée , que l'en dit être bran- chiale , et n'étant point la bouche de l'animal, quoique l’eau qui y entre apporte les alimens dont cet animal se nourrit, enfin la véritable bouche se trouvant située au fond même de cette cavité antérieure ; quel rapport peut-il se trouver entre un pareil mode d'organisation, et celui d'un mollusque à coquille bivalve , dont les branchies ;, hors du trajet de l’eau qui apporte les alimens , sont placées entre le manteau et le corps ! M. Cuvier, pour confirmer l'analogie indiquée par Linné, compare l'enveloppe ou la tunique externe de l’ascidie, à la coquille d’un mollusque acéphale, Or , quel rapport peut- il apercevoir entre cette tunique , véritable produit de l’or- ganisation, qu'il voit même vasculeuse en sa face interne, ci une coquille quelconque, corps parfaitement inorgani- que , uniquement formé de matières exudées du corps de l'animal ? Quoique fort différentes des Zolothuries , les ascidies néanmoins me paraissent en être bien plus rapprochées, sous différens rapports, que des mollusques : je me forti- fai dans cette opinion lorsque j'eus connaissance des belles 122 ANIMAUX observations de MM. Savigny, le Sueur et Desmarest, sur ‘les rapports des botryllides et des pyrosomes avec les asci- dies , et surtout lorsque M. Cuvier nous eût appris que dans l’orifice étroit, qui sert d’entrée à la cavité dite bran- chiale des ascidies , il y avait une ou deux rangées de ten- tacules irès-fins, et en rayons. Le sac, ou la tunique externe, de l’ascidie doit être mus- culeux , puisqu’en effet il se dilate et se contracte commeau gré de l'animal. Sa cavité intérieure, plus vaste que ne l'exige le corps qui ÿ est contenu ; se remplit d’eau dans l'intervalle vide , et cette eau est évacuée, à ce qu’on pré- tend , par les contractions que l’animal fait subir au sac qui l'enveloppe; on dit mème qu’elle sort à-la-fois par les deux ouvertures de ce sac. Néanmoins M. Cuvier ne croit pas que cette eau puisse sortir par ces ouvertures. Selon les déterminations du savant que je viens de citer, l'estomac et le canal intestinal se trouvent enveloppés par la masse du foie. | Les ascidies vivent dans la mer, On les trouve ordinaire- ment à peu de distance des côtes, fixées soit sur des ro- chers , soit sur des coquillages ou des plantes marines. On en connaît plus de trente espèces, parmi lesquelles , je cite- rai les suivantes , que je divise en trois sections. ESPECES. * Corps sessile, court ou peu allonge. Ascidie cannelée. Æscidia phusca. À. ovalis , læœviuscula ; sacculo tenu semt-pellucido , subcar- tilagineo ; mamillis osculorum strialis. Ascidia phusca: Cuv, mém. du mas. 2. p. 20. pl. 1. f, 7—09 et pl. 2. f. 8. | SANS VERTÈBRES. 123 An alcyonium phusca? Forsk. Ægypt. p. 129. n°0 82. et Ic. t. 27. fig. D. Habite... L’ascidie que Forskal prit pour un alcyon, habite la Méditerranée prés de Constantinople et de Smyrne : elle ‘est rouge et se mange dans ces pays. 2. Ascidie mamillaire. ÆAscidia mamiilaris. A. sessilis , brevis , albida ; corpore difformi subparallelipi- pedo , selis mollibus adsperso ; aperturarum papillis he- . misphæricis. Ascidia mamillaris. Pall. spicil. zool. 10. p. 24.t. 1. f. 15. Encycl. pl. 62. f. 1. Brug. dict. n. 1. Habite les côtes d'Angleterre. 3. Aseidie rustique. Æscidia rustica. T.. A. scabra, ferruginea ; aperturis incarnatis. Lin. An ascidia rustica ? Mull. zool. dan. 1. p. 14. t. 15. f. 1—5. Encycl. pl. 62. f. 7 —9. Tethya. Rondel. pisc.'2. p. 87. B. ascidia scabra ? Mall. zool. dan. tab. 65, f. 3. C. ascidia adspersa ? Mull. zool. dan. tab. 65. f. à. D. ascidia patula ? Mull. 3001. dan. tab. 65. f. 1. Habite les mers d'Europe. Toutes ces ascidies ne me paraissent que des variéiés les unes des autres. 4. Ascidie coquillière. Æscidia conchilega. A. compressa, fruslulis testarum vestila; sacculo alboin cæruleum transeunte. . Mull. zool, dan. p. 42. tab. 34. f. 4—6. Encyel, pl. 62. f. 11—13. B. ascidia conchilega. Brug. dict. n.o 8. Habite les côtes de la Norwège, et la var. B, celles du cap de Bonne-Espérance. | 5. Ascidie piquante. Æscidia echinata. A. hemisphærica, hispida ; osculis coccineis hiantibus. Mull. zool. dan. prodr. n.° 2722, * , Ascidia.n.o 7. Brag. dict. Habite l’océan septentrional. 12/4 ANIMAUX 6. Ascidie ampoule. Æscidia ampulla. A. ovata ; tomentosa; ortficits tubulosis, margine punc- falrs. Ascidium. Bast. opusc. subs. p.84. t, 10.f.5,a, b,c, d. Ascidia ampulla. Brug. dict, 10. Encycl. pl. 63. f. Us, Habite les mers d'Europe. 7. Ascidie prune. Æscidia prunum. Æ, ovala , lævis, hyalina; sacculo albo ; aperturarum al- £era laterali. Mall. zool. dan. 1. p.42. tab. 34.f. 1—3, Encycl. pl. 66. f. 1—3. Brug. dict. n.o 32. Habite les mers dela Norwègeet la mer Glaciale. Ses ouvertures offrent huit stries rayonnantes. 8. Ascidie parallélogramme. #scidia parallelogramma. A. candida, convexa, hyalina ; sacculo reticulato-lutes- cente ; aperturarum altera laterali. Mall. zool. dan. 2. p. 11.1. 40. Î. 1—3. Encycl. pl. 64. f.8—10. Brug. n.0 24. Habite les mers du Danemarck , dela Suëéde, 9. Ascidie peut-monde. Æscidia microscomus. A. subovata , trregulartis; sacculo valde cortaceo , extüs ru- goso ; osculis mamillatis , limbo radiatim striatis. Ascidia microscomus. Cuv. mém. du mus. 2. p. 24. pl. 3. f. 1—6. EhouE, Microscomus redi, opusc. 3. pl. 22. Mentula marina informis. planc. conch. p. 109. app: tab. 7. ÆAscidig sulcata. Coqueb. bull. des sc. 1. avril 1797. Habite la Méditerranée, l'Océan d'Europe. = 10. Âscidie pomme-d’orange. Æscidia aurantium. A. subglobosa; sacculo coccineo, punctis duriusculis sca- bro; papüllis terminalibus | cylindraceis , rugosts. Pallas , nov. act. petrop. 2. p. 246. 1.7.1. 38. # Shaw. miscel. vol. 13. tab, 530. Habite l'Océan Asiatique. Trés-belle espèce, de la'grosseur et de la couleur d’une orange. SANS VERTÈBRES. 12) XX Corps sessile et allonge. vi. Ascidie mentule. Æscidia mentula. Æ. ovata, compressa, pilosa, fuscata ; sacculo crasso. Ascidia mentula. Mull. zool.: dan. 1.p.6, tab. 8, Encycl. pl. 62.f. 2—4. Cuv. mém. du mus.2. p. 32: Reclus marin. Diequem. journal de phys. 1777. mai. 356. t. ». f 1 —3. Habite l'Océan Européen boréal. 12. Ascidie bosselée. Æscidia mamillata. A. oblonga, erecta, ochroleuca , eminentis roltundatis. inœqualibus mamillatai sacculo*crasso. Ascidia mämillata. Cuv. mém. du mus. 2. p. 30. pl. 3. f. 1—7. - Pudendum alterum. Rondel. pisc. 2. 129. éd. gall. 2. p. 89. Habite ia Méditerranée. Elle a été confondue avec l'espèce n.° 9, sous le nom d’ascidia mentula. Il n’en est pas fait mention dans la treizième édition de Linné , imprimée à Vienne. 13. Ascidie papilleuse. Æscidia papillosa. A. ovalis erecta scabra; sacculo coriaceo , extüs papillis exiguts asperalo. Ascidia papillosa. Cuv. mém. du mus. 2. p. 28. pl. 2 f, : —3. Tethyum coriaceum. Bohadsch. p. 130. tab. 10. £ 1. Encyel. pl. 62. f. 10. Æscidia papillosa. Gmel. Brug. n.° 6. Habite les côtes de la‘mer Adriatique, 14. Ascidie veinée. Ascidia venosa. A. elongata , subcompressa, rubra ; sacculo concolore: Mull. zool. dan. 1. p. 25. tab. 25. Encycl. pl. 65. f. 4 —6. Brug. n.° 26. Habite la mer de Norwège. 19. Ascidie gélatineuse. Æscidia gelatinosa. A. lœvis, coccinea, subdiaphana erecta; apice retuso; aperluris ad apicem. 120 ANIMAUX Tethyum gelatinosum. Bohadsch, 131. tab. 10. f. 3. Encycl. pl. 65. f. 2. Brug. n.0 29. Habite la mer Méditerranée. 16. Ascidie intestinale, Æscidia intestinalis. A. elongata, teres , flaccida ; aperturis ad apicem approzxi- malis. Ascidia intestinalis. Lin. Cuv. mém. du mus. 2. p. 32. pl. 2. f. 4—7. Ascidia canina. Mull. zool. dan.i2. t. 55. £. 4—6. Encycl. pl. 64. f. 1—3.Brug.n.0 20. Mentula marina. Redi. opusc. 3. t. 21. f. 6. Tethyum. Bohadsch. tab. 10. f. 4. Encycl. pl. 65. f. 3. Brug. dict. n:0 27, Habite les mers DEnrone. Elle offre diverses variétés, les unes des mers du nord, d’autres de la Manche , et d’autres de la Méditerranée. a7. Ascidie ridée, Æscidia corrugata. A .elongata, glabra ; sacculo cinereo : fascüis albis. Mull. zool. dan. 2. tab. 5. f. 3—4. Encycel. pl. 63. f. 7—8. Brug. n.0 16. Habite les côtes de la Norwége. *** Corps pédiculé ou rétréci en pédicule inférieu- rement. 18. Ascidie lépadiforme. Æscidia lepadiformis. A. clavata, hyalina; apice subquadrangulari; stipile un- dulato. Brug. dict. n.° 19. Ascidia lepadiformis. Mull. zool. ds 2. tab. n9.f. 5. Encycl. pl. 63. f. 10. ‘Habite les côtes de la Norwège. 19. Ascidie massue. Æscidia clavata. A. elongate, infernè stipilata, in clavam oblongam su- pernë incrassalta; aperturis ad apicem approximatis. Ascidia clavata. Pall. spicil. zool. 10.p. 25. &. 1. £. 16. SANS VERTÈBRES. 127 Encycel. pl. 63. f. 11. Brug.n.0 18: . Cuv. mém. du mus. 2. p. 33. pl. 2. f g—10. Habite les mers du Nord. 20. ÂAscidie pédonculée. Ascidia pedunculata. A. pedunculo longo , varië curvo ; corpore ovato-elongato ; aperturis lateralibus remotts. Ascidia clavata. Shaw. miscel. vol. 5. tab. 154. Habite l’océan Boréal. Cette espèce est très-différente de celle qui précède , et même de la suivante dont néanmoins elle se rapproche davantage. 21. ÂAscidie globifère. Æscidia globifera. A. pedunculo longo , varie curvo , seabro ; corpore subglo- boso ; aperturis distantibus quadrifidis. “Animal planta. Edouart. av. tab. 356. Ascidia pedunculata. Shaw. miscel. 7. t. 230. Encycl. pl. 63. f. 12—14. : Ascidia peduünculata.Brug. dict. n.12, non Gmelini. Habite l’océan Américain et Boréal. 22. Ascidie globulaire. Æscidia globularis. A. ovali-sphærica, semipellucida ; aperturis ad superum verticem binis distantibus ; pedunculo brevissimo. Ascidia globularis. Pall. it. 3. p. 509. n.o5r. Nov. act. petrop.2. p.247.t. 9. f. 39—4o. Habite les côtes sablonneuses et vaseuses de l'Océan glacial. BIPAPILLAIR E. (Bipapillaria. ) Corps libre, nu , ovale-globuleux , terminé en queue postérieurement, ayant à son extrémité supérieure deux papilles coniques, égales, perforées et tentaculifères. Trois tentacules à chaque oscule. 128 ANIMAUX Corpus liberum, nudum , ovato-globosum , postice caudatum : extremitate superiore bipapilloso. Papillæ conicæ , æquales , apice foratæ , tentaculiferæ. T'en- tacula tria utroque osculo. OBSERVATIONS. Nous avons trouvé dans les notes hanuscrites que nous a communiquées Péron, la description et la figure de l’a- nimal dont il s’agit ici. Ne l'ayant point nommé , nous lui assignons le nom de bipapillaire | à cause des deux papilles coniques qui terminent son extrémité antérieure ou supé- rieure. Chaque papille est terminée par un oscule , d’où l'a- nimal fait sortir, comme à son gré, trois tentacules séta- cés, roides , un peu courts, dont il se sert pour saisir sa proie et la sucer. Son corps est membraneux , un peu dur et résistant au tact. Il se termine postérieurement en queue de rat , tendineuse et contractile. Les deux oscules de la bipapillaire nous paraissent ana- logues aux deux ouvertures des ascidies ; mais ils sont ten- taculés , et l'animal paraît libre. Qu'ils se réunissent en un seul oscule terminal , dépourvu de tentacules , alors on aura un corps analogue aux mammaires. ESPÈCE. 1. Bipapillaire australe. P'papillaria australis. B. corpore albidè-roseo glabro; caudé murin& tendinosd. se Péron, mss. Habite la côte occidentale de la Nonvelle-Hollaude ; près de la baye du Géographe. SANS VERTÈBRES. 129 . MAMMAIRE.( Mammaria. ) Corps libre, nu, ovale ou subglobuleux , terminé au sommet par une seule ouverture. Point de tentacules « , \ L L ; à l’oscule. + Corpus liberrm , nudum, ovale aut subglobosum ; aperlur& urnicä ad apicen. Tenñtacula nulla. OBSERVATIONS. L'organisation des m1ammaires n’est pas encore bien connue; en sorte que , ne pouvant les classer que provi- soirement, on crut pouvoir les ranger dans le voisinage des ascidies. Si leur corps a une double enveloppe, peut-être que les deux ouvertures que l’on supposerait à l’intérieure, viennent aboutir à l'oscule unique quitermine supérieurement l’extérieure. Sans doute des observations ultérieures sont né- cessaires pour nous éclairer à cet égard; mais quelle que soit l'organisation de ces animaux , il est déja plus que pro- bable qu’elle est très-inférieure à celle des vrais mol- lusques. es mammaires paraissent libres et se déplacer vague- ment dans les eaux sans pouvoir nager véritablement dans ; leur sein. On en désigne trois espèces. . ESPECES, 1. Mammaire blanche. Mammaria marmilla. M. conico-ventricosa, alba. Mull. zool. dan. prodr. 2715, Gmel. p. 3135. Habite la mer de Norwège. Tome III. 9 130 ANIMAUX 2. Mammaire bigarrée. Mammaria varia. * AL. ovata , albo et purpureo varia. Mull. zool dan. prodr. 2719. | ci S Olufs. it. isl. 900. Gmel. n.0 2. Habite l’Océau septentrional. 3. Mammaire globule. Âfémmaria globulus. M. globosa , cinerea , libera. O.fab.fauna Groenl. p. 329. n° 315, on Gmel. p. 3136. Habite les côtes du Groenland. Elle est gélatincuse , globu- leuse , lisse, d’une ligne et demie de diametre. Pour ce genre, voyez Encycl. pl. 66. f. 4. SANS VERTÈBRES. 13£ RALAAS IAA LAVAL RAM ALU LA UIRALAA D UV ELLE LAVR LAVLV/E CLASSE CINQUIÉME. LES VERS. ( Vermes.) Animaux à corps mou, allongé, nu dans presque tous, sans tête , sans yeux, et sans pattes. Bouche constituée par un ou plusieurs sucoirs : point de tentacules.* Organisation : un tube ou sac alimentaire; des pores extérieurs respirant l'eau ; génération gemmi- pare dans les uns, subovipare dans les autres. Dans tous, point de cerveau, point de moëlle longitu- dimale noueuse, point de sens particuliers, point de vaisseaux pour la circulation. Animalia mollia, elongata, in plurimis nuda , acephala, cœca , apoda. À " Os suctoriounico aut multplici; tentaculis nullis. Organisatio : tubus aut saccus alimentarius ; port externi aquam Spirantes; generahio in alis gemmipara , in alteris subovipara. In nullis en- cephalum, medulla longitudinalis nodosa, sensus speciales , vasa cireulationis. 139 ANIMAUX OBSERVATIONS. La classe des vers présente un groupe d'animaux singuliers, nombreux , très-simples dans leur forme gé- nérale, fort différens de ceux que nous ont offert les classes précédentes, et qui ne paraissent nullement se lier avec eux par de véritables rapports. Ainsi, c’est sans conséquence que nous placons cette classe au 5. rang dans noire distribution générale des animaux ; car ce rang n’est point le sien dans l'ordre de la nature. Mais notre distribution étant nécessairement unique et simple, et, en cela , contraire à l'ordre que la nature a été forcée de suivre dans ses productions , il ne nous a pas été pos- sible d’assigner aux vers un rang plus convenable : on en verra dans l'instant la raison. Ici, les animaux ont le corps allongé, peu contractile quoique fort mou, quelquefois un peu roide ou élasti- que, très-simple en général dans sa forme, et presque sans parties extérieures. Leur bouche uniquement sucante, ne se borne plus à laisser entrer les alimens; mais elle exerce une action particulière qui les y force. Comme les vers ne se nourrissent que d’alimens liqui- des, leur bouche n’a aucune proïe à saisir. Or, dans toutes les races, cette bouche constitue un ou plusieurs sucoirs dont les dilatations et les contractions alternatives obli- gent les particules du liquide étranger et pressé, à s’intro- duire successivement dans l’organe digestif de l’animal. Ainsi la bouche des vers consiste en un ou plusieurs su- coirs simples, tantôt courts et sans saillie, tantôt allongés D 2 SANS VERTÈBRES. 133 en trompe plus ou moins rétractile , et cette bouche est constamment nue, c’est-à-dire, non environnée de tenta- cules, car quelquefois elle est accompagnée de crochets. Après avoir parcouru les énfusoires, les polypes, les radiaires et les tuniciers, on rencontre dans notre dis- tribution générale des animaux , un Aratus évident , un défaut de liaison dans la série des rapports qui doivent exister au moins entre les masses ; en sorte que les vers qui viennent ensuite paraissent hors de rang, et s'y trou- vent effectivement. Les vers n'ont point une organisation nnivoque, c’est- à-dire, formée sur un plan particulier déterminable ; conséquemment , leur organisation n'est point particu- lière aux animaux de leur classe, et ne saurait être carac- térisée d’une manière générale. Bien différens en cela des animaux de chacune des autres classes, :ls offrent entre les uns et les autres , une différence considérable dans le plan , l'état et la composition de leur organisation. Néan- moins ceux d'entr'eux qui ont l'organisation la plus avan- cée, ont cette organisation bien moins composée où per- fectionnée que celle des animaux des classes suivantes. Ainsi, quoiqu'il y ait une différence très- considérable entre le plan et l'état de l’organisation des hydatides, comparativement à l’organisation des cucullans , des strongles , etc., ces derniers cenendant sont des animaux plus:imparfaits que les insectes , et que tous les animaux des classes qui viennent ensuite. 1 résulte de cette considération que, quoïque les pers dont l'organisation est la plus avancée dans sa composi- tion , soient à cet égard fort inférieurs aux insectes ; néan- 234 "ANIMAUX | . moins , les différences dans l’état et la composition de l'organisation des différens vers sont si grandes, qu'il ÿ a lieu de croire que les plus imparfaits d’entr'eux sont réellement le produit de générations spontanées. Dans ce cas, la classe des vers commencerait une série particu- lière, comme celle des znfusoires en commence une au- tre ; et de part et d'autre, la nature formerait des généra- tions directes à l'entrée de ces séries. Il y aurait donc pour, la formation des animaux, deux séries distinctes, dont l’une, commençant par les infusoires, amènerait les polypes, les radiaires, les tuniciers, les acé- phales, les mollusques ; tandis que l’autre , commencant par les vers, amènerait les épizoaires, les insectes et autres animaux articulés, et se terminerait par les cirrhipèdes. Ainsi, les vers dont il s’agit maintenant, commencent, selon nous, la série qui doit amener les animaux articulés, et nous avons dù les placer au 5.e rang, afin de ne point interrompre cette série naturelle jusqu'a son terme. La nature ne nous présente dans les vers aucun exemple de ceite disposition rayonnante des parties soit internes, soit externes, qu’elle a si éminemment employée dans les radiaires. Ge ne sont plus des animaux rayÿonnés, et désoi:- mais nous n’en rencontrerons nulle part. L 2 Bientôt nous allons trouver le mode de parties paires symétriques , qui est essentiel à la forme des animaux les plus parfaits, et que la nature n'a pu commencer qu'en établissant celui des articulations. | Enfin, dans quelques vers, la nature semble avoir pré- paré des moyens pour former une tête à l'animal; mais SANS VERTÈBRES. 135 nous allons voir qu'il n'y a encore ici aucune partie qui mérite véritablement ce nom. La téte, dans tout animal qui en est pourvu, est une partie du corps essentiellement destinée à être le siége de quelque sens particulier, à renfermer le cerveau et'le foyer: du sentiment; elle n’est nullement caractérisée par la seule présence d'un renflement quelconque d’une par- tie du corps animal. L'organisation de l’homme, qui est la plus perfection- née, et d’après laquelle on doit se régler pour juger toutes les autres, montre que la féte est l'unique siége des sens particuliers, et qu’elle contient constamment le foyer où se rapportent les sensations. Ainsi, tout animal qui n’a point de centre de rapport pour les sensations, et qui n'offre aucun sens particulier ou isolé, n'a point de téte. Dans les insectes, en qui la téte est déja parfaitement reconnaissable , on remarque au moins un sens particulier qui est celui de la vue ; et le nœud médullaire où le gan- ghon bilobé qui termine antérieurement la moëlle longi- tudinale de ces animaux, ofire l'ébauche d’un cerveau , quoique fort imparfait encore, et contient par consé- quent le centre particulier où se rapportent les sensations. Mais dans les vers , où aucun sens isolé n’existe, et où aucun vestige de cerveau n’est reconnaissable, il n'y a véritablement point de téte. Si, dans les tænia , l'extrémité antérieure du corps offre un petit renflement, ce sont les ouvertures des 4 sucoirs qui y donnent lieu ; ce renflement terminal ne peut donc être considéré comme une tête, puisqu'il n'est point le 136 ANIMAUX siége d'aucun sens particulier , ni le foyer du sentiment. C’est un abus très-nuisible aux progrès de nos connais- sances physiologiques , que d'attribuer aux parties des corps vivans, dont on n’a point suffisamment examiné la nature, des noms qui désignent des fonctions qu "elles n'exécutent point. N'a-t-on pas , dans les végétaux, donné le nom de trachées à des parties qui ne sont nullement des orgaues respiratoires! Les vers, ainsi que les autres animaux, doivent être caractérisés classiquement d’après la nature de leur or- ganisation , et non par la considération des lieux qu’ils habitent. Aïnsi leur caractère classique doit embrasser, soit ceux qui vivent constamment dans l’intérieur des ani= maux ,.sGit ceux qui habitent ailleurs, si de part et d’autre l'état d’orgauisation l'exige. Nous les caractériserons donc comme étant des animaux à corps mou, allongé, nu, sans tête, sans pattes, ne possédant à l’imérieur ni cerveau, ni moëlle longitudinale, ni système de circulation. On avait d’abord confondu les vers avec les annelides dans la même classe, par suite d’une apparence d’analo- gie trouvée dans la forme générale de ces animaux. Mais lorsque l'énorme différence qui existe dans l’organisation des uns comparée à celle des autres fut reconnue, on fut obligé de les séparer , et même d'éloigner assez considé- rablement lune de l’autre les deux classes qu'ils durent constituer. Bien plus imparfaits et plus simples en organisation que les annelides , puisqu'ils n’ont ni artères, ni veines et par conséquent point de système de circulation, les vers sont encore plus imparfaits que les insecies mêmes ; car non SANS VERTÈBRES. 137 seulement ils ne subissent point de métamorphose, mais en outre ils n’ont jamais de tête, d'yeux, ni de pattes quelconques. Il y en a même qui paraissent former des animaux véritablement composés, N'ayant ni cerveau, ni moëlle onde noueuse , il est probable qu’ils ne jouissent point de la faculté de senür , qu'ils ne sont qu'irritables dans leurs parties, et que si parmi eux quelques-uns possèdent des filets ner- veux , ces nerfs ne servent qu’à l'excitation d'un système musculaire ébauché. Ils paraissent respirer par des espèces de stigmates ; mais s'ils ont des trachées, elles ne peuvent être qu'aqui- “fères, car ils vivent continuellement soit dans l’eau, soit dans l'humidité. Aussi, après leur extraction des lieux qu'ils habitent, ne peut-on les conserver quelque temps vivans que dans l'ean. Très-distingués des insectes et des annelides par une organisation beaucoup moins avancée dans sa composi- tion, on ne peut, par aucun motif raisonnable , les con- fondre avec les radiaires, et encore moins avec les po- lypes ; car ïls ne se lient par aucun rapport, ni avec les uns ni avec les autres. Leur forme générale, leur bouche toujours en sucoir , leur défaut de tentacules, les deux issues du canal alimentaire de la plupart, enfin la nécessité où ils sont tous de ne prendre que des alimens liquides , tout indique qu'ils constituent un groupe que l'on devra peut-être diviser , mais qu'il faut isoler, parce qu'il tire son origine d'une source tout-à-fait particulière. La connaissance des vers est encore très-peu avancée, et l’on n a guère de certain sur ceux qui ent été observés, 138 ANIMAUX que quelques détails sur leur forme particulière et exté- rieure. Ge n’est pas cependant que l'étude de cette partie de l'Histoire Naturelle soit plus dépourvue d'intérêt et offre moins de considérations utiles que celle des autres parties : mais la difliculté de bien observer ces animaux, le peu d'instans que l’on a pour les examiner dans l’état vivant, la rareté des occasions que l’on'a de revcir les es- pèces observées et de les comparer entr’elles, l'imper- fection de nos collections à leur égard, enfin le petit nombre d'ouvrages vraiment instructifs sur cette partie de la Zoologie, sont, comme le remarque Bruguières ; les causes principales qui retardent nos connaissances de ces animaux. & Que l’on ajoute à ces causes , cette prévention si géné- rale qui réduit l'intérêt de l'étude des animaux imparfaits, à la stérile connaissance de leur existence, de leur grand nombre, de leurs caractères extérieurs, et de leur nomen- elature ; alors on sentira pourquoi ros connaissances des vers sont si peu avancées. Si l’on a eu tort de n’attacher à l'étude des vers qu’un intérêt médiocre, ce tort devient plus grand encore lors- que l’on considère que le plus grand nombre des vers observés, sont ceux qui vivent dans l'intérieur des autres animaux , dans le corps même de l’homme , et qu'ils y causent souvent des désordres et des maux que nous pour- rions diminuer ou prévenir si nous connaissions mieux ces animaux parasites. ‘Aïnsi, outre que l’on connaît quelques vers externes vi- vant dans les eaux ou dans la terre humide, il y a des vers, et en très-grand nombre, qui naissent et vivent constamment, —_ SANS VERTÈBRES. 139 les uns dans le corps de l'homme, les autres dans celui de différens animaux, et que l’on ne trouve jamais hors d'eux. On a donné à ces parasites internes , le nom de vers intestins. Comme l’étude des vers intestins est non-seulement cu- rieuse , mais même fort importante, je vais présenter quelques - anes des considérations qui les concernent, et ce qu’il y à de mieux connu à leur égard. DES VERS INTESTINS. On sait que l’on trouve dans le corps de difiérens ani- maux, des vers de diverses sortes, qui y naissent, s’y dé- veloppent, s’y multiplient et que l’on ne rencontre jamais ailleurs. Ces vers sont extrêmement nombreux dans la na- ture, et l’on a remarqué qu'il n'est presqu'aucun animal qui n'en nourrisse une ou plusieurs espèces. Il yen a non seulement dans le canal alimentaire des animaux , mais encore dans le tissu cellulaire, dans le parenchyme des viscères les mieux revêtus, et jusque dans les vaisseaux. On est fort embarrassé lorsqu'on cherche à se rendre compte de la véritable origine de ces animaux. Se sont-ils introduits du dehors dans le corps des ani- maux où ils vivent? Si cela était, on en rencontrerait quel- quefois hors du corps de ces animaux.Cependant les obser- vations des naturalistes s'accordent assez sur ce point, sa- voir que presque tous les vers dont il s'agit, ne se ren- contrent jamais hors du corps des animaux. 140 ANIMAUX En effet, depuis tant de siècles que l'on observe, on n’a pu découvrir nulle part ailleurs que dans le corps des animaux les espèces de vers intestins bien constatées. Ni la terre, ni les eaux, ni l’intérieur des plantes ne nous offrent leurs véritables analogues. Personne n’a jamais ren- contré ailleurs que dans un corps animal , soit un tænmta, soit une ascaride , etc. Ces considérations ont porté à croire que les vers, ou du moins que certains d’entr'eux , sont innés dans les ani- maux qui en sont munis. Ces vers innés, ou düs à des générations spontanées, se sont diversifiés avec le temps, en se répandant dans dif- férens lieux du corps de l'animal qu'ils habitent , et les in- dividus de leurs espèces continuent de s'y reproduire à l'aide de gemmules oviformes que des fluides de l'animal habité transportent dans les lieux où ils peuvent se déve- lopper , et même qu'ils transmettent aux nouveaux indivi- dus produits par la génération. Voilà ce qu'on est maiute- nant autorisé à croire, et ce que pensent effectivement les observateurs les plus éclairés. Ce qui semble étayer ce sentiment, ce n’est pas seule- ment la pullulation singulière des vers intestins dans cer- tains animaux, tandis que d’autres de la même espèce en paraissent tout-à-fait exempts; mais c'est qu'on a trouvé de ces vers dans des enfans nouvellement nés , et même dans des fœtus. D'où viennent donc ces vers, s'ils ne sont pas le produit, les uns d’une génération spontanée , les autres de gemmules transmises par la voie de la féconda- tion et par la communication entre les animaux habités, dans les nouveaux individus qu'ils reproduisent ? SANS VERTÈBRES. 1/41 Tous les vers intestins ne sont point le résultat d’une génération spontanée ; car ceux que la nature a su pro- duire immédiatement, ont recu d’elle avec la vie, la fa- culté de se reproduire eux-mêmes par un mode de géné- ration approprié à leur état. En effet, parmi ceux-la# les uns se multiplient par des gemmules internes que l’on prend pour des œufs, et les autres, plus avancés en or- ganisation , paraissent se multiplier par une génération réellement sexuelle. Si les observations du docteur Rudolplre sont fondées, comme il y a apparence, ce serait effectivement dans les vers que la nature aurait commencé l'établissement de la génération sexuelle, celle des ovipares. Mais, ce qui est évident pour moi, c’est que cette génération ne s'étend point et ne saurait s'étendre à tous les vers. Les différen- ces dans l’état de l'organisation des animaux de cette classe comparés entr'eux, sont trop grandes pour que l’on puisse leur attribuer à tous les organes propres à une pareille gé- nération. Aussi ce n’est guères que dans les vers du se- cond ordre de la classe ( dans les vers rigidules) que l’on a pu trouver des organes qui permettent la supposition d’un système de fécondation établi dans ces animaux. En- core n’est-on pas assuré qu’il n’y ait pas ici un mode par- ticulier et moyen, entre la génération des gemmipares internes , et celle des vrais ovipares. Au reste, si les corpuscules que l’on prend pour des œufs dans certains vers en sont réellement, ils doivent renfermer un embryon qui n’en peut sortir qu'après qu'ils se seront ouverts ou déchirés; une fécondation sexuelle leur aura été nécessaire pour mettre leur embryon en état 1492 ANIMAUX de recevoir la vie ; enfin, si cette fécondation a eu lieu, l'observation pourra constater si ces prétendus œufs se déchirent ou s’entr'ouvrent pour laïsser sorür de leur inté- rieur un embryon vivant. Tout œuf, en effet, soit animal, soit végétal (comme les véritables graines) est assujetti à cette nécessité; tandis que les gemmules oviformes ne font que s'étendre et prendre peu-à-peu la forme du nouvel individu. I] ne faut pas prendre pour des vers intestins les larves de certains insectes , telles que celles des oéstres, qui vivent dans le corps de quelques animaux pendant un temps limité, et quin’y sont nées que parce que les insectes par- faits de ces espèces y avaient introduit leurs œufs. On ne doit pas non plus confondre avec les vers intestins , d’au- tres petits animaux réellement externes, et qu'on pourrait rencontrer dans l'intérieur d'animaux plus grands, dans lesquels ils auraient été introduits soit par la voie des ali- mens , soit d’une autre manière. Ce qu'il y a de très-positif, c’est qu'il existe dans l’in- térieur d’un grand nombre d'animaux différens, et dans l’homme même, des vers intestins qui , les uns s’y forment, les autres ÿ naïssent, et tous y vivent, s'y multipliant plus ou moins, sans qu'aucun de ces vers se montre et puisse vivre ailleurs. | On sait que les vers intestins incommodent et souvent affectent cruellement les animaux dans lesquels ils vivent; qu'ils irritent et quelquefois mème altèrent leurs organes intérieurs; qu'ils les affaiblissent et les font continuelle- ment dépérir, en consumant leur substance-, et les sucs les plus utiles de leur corps; enfin qu'ils leur ocçasionnent ? SANS VERTÈBRES. 1/45 des maladies d’autant plus dangereuses , que très-souvent là cause de ces maladies est méconnue. Les uns et les autres tourmentent plus ou moins les ani- maux, chacun à leur manière, selon qu'ils sont plus on moins multipliés, et surtout suivant les lieux plus ou moins sensibles qu'ils occupent, qu'ils irritent et qu’ils altèrent. Par les affections qu’ils causent, ces vers parasites pro- duisent en général des coliques, des convulsions , des as- soupissemens, le vertige, la tristesse , le dépérissement , divers autres accidens où maladies dangereuses , enfin la consomption et la mort. Ce n’est, comme je l'ai déjà dit, qu’en étudiant bien le caractère et les habitudes de ces vers, les lieux parti- culiers qu'ils habitent, les affections et les maux qu'ils occasionnent , enfin les signes indicateurs des maladies qu'ils produisent ; qu'on pourra trouver le moyen d’em- pôcher leur trop grande multiplication et parvenir à les détruire, au moins en grande pañtie. Cette vue intéresse notre propre conservation ; ainsi que celle des animaux qui nous sont utiles. : | Quoique les vers intestins habitent, selon leur genre et leurs espèces, dans différentes parties du corps des ani- maux plus parfaits qt'eux, c’est plus particulièrement dans le canal intestinal qu’on en trouve le plus; parce qu'ils v vivent des substances alimentaires qui ÿ séjournent. Ils s’y multiplieraient infiniment, si l'écoulement de la bile n’en faisait continuellement périr ; car les substances amères leur sont nuisibiés, D'ailleurs une grande partie de'ces vers se:trouve souvent entraînée au dehors par les éva: cuations naturelles. re 144 ANIMAUX Je remarquerai en passant que si des arachnides, telles que les mittes de la gale (acarus scabiæi), pullulent et se multiplient avec tant de facilité dans les pustules viru- lentes de la gale, qu'elles semblent êire la cause même qui entretient et propage la maladie ; qui nous assure que plusieurs autres maladies , surtout les contagieuses, ne sont pas dues à des vers intestins extrèmement petits, qu'un état particulier du corps des animaux qu’ils-habitent fait développer et multiplier en abondance? On a soutenu et combattu cette idée dans différens ouvrages ; mais sans moyens suflisans, de part et d'autre, pour fixer solidement l'opinion à cet de En attendant de nouvelles lumières sur cet objet, occu- _pons-nous de l'étude des vers dont l'existence n'est point équivoque ; déterminons leurs caractères, ceux de leurs genres, de leurs familles; enfin, recher He par V obser- vation les lieux qu'ils habitent, les affections qu'ils causent, et les signes des maladies qu'ils occasionnent. L'intérêt qu'inspire réellement l'étude des vers intes- tins, et qui a porté les zoologistes à les considérer sépa- rément , m'a entraîné à partager d’abord la classe des vers, d'après la considération des lieux qu'ils habitent ; ce qui m'a fourni deux ordres, celui des vers intestins , et celui des vers externes. Cependant, ce moyen de distinction est à-peu-près sans valeur , surtout lorsqu'il est isolé, c’est-à-dire , lors- qu'il n'est point accompagné de quelque caractère em- prunté de l'animal même; car on ne peut disconvenir que l'état d'organisation qui constitue le caractère classique: d’un ver, ne puisse se rencontrer aussi bien dans des vers SANS VERTÈBRES. 145 extérieurs que dans ceux qui ne vivent que dans l’intérieur du corps des autres animaux. Je crois donc devoir faire disparaître ce défaut qui choque le principe, dans le choix des caractères à employer ; et je vois que je le puis sans déranger ma distribution générale des vers, et sans chan- ger le rang que j'ai trouvé convenable d’assigner aux dif- férens genres de ces animaux. Lies occasions de voir et d'examiner moi-même beau- coup de vers m’ayant manqué, j'ai peu de choses nou- velles à présenter à leur égard , et je ne puis qu'essayer de disposer, dans un ordre convenable, les vers qui pa- raissent avoir été les mieux observés, ainsi que les prin- cipaux de leurs génres. En conséquence, je Grise la classe des vers en trois ordres; savoir : 1.0 Les vers mollasses; SEL Corps nu. 2.0 Les vers rigidules ; f. 3.0 Les vers hispides; Corpshérissé ousubcilié. ' DIVISION. DES VERS. ORDRE PREMIER. VERS MOLLASSES. Ils sont nus, d’une consistance mollé, sans roideur appa- rente, diversiformes, et la plupart irréguliers, Tome III. 10 146 ‘ ANIMAUX Jière Secrion. — Les VÉsICULAIRES. Leur corps estyésiculaire, ou se termine posté- rieurement par une vessie, ouadhère à la vessie qui le contient. Bicorne. Hydatide. Hydatigère. Cénure. Échinocoque. JI.e SEcrion. — LEs PLANULAIRES. Leur corps est toujours aplati. Tœnia. Botryocéphale. Tricuspidaire. Ligule. Linguatule. Polystome. Fasciole. Île Sscrion. — Lrs Hérénomorpnes. Leur corps est tantôt aplati, tantôt cylindracé et souvent difforme. Monostome. Amphistome. Géroflé. Tétragule. : Massette. Tentaculaire. Sagittule. SANS VERTÈBRES. 143 ner mena nn ORDRE DEUXIÈME. VERS RIGIDULES. Ils ont un peu de roideur qui les rend presqu’élastiques , et sont nus, cylindracés, filiformes, la plupart réguliers. en Porotéphale. Échinorinque. Strongle. Cucullan. R Fissule. Ç Oxyure. Trichure, Ascaride. Hamulaire. Liorinque. Filaire. Dragoneau. Etc. eu ORDRE TROISIÈME. ‘VERS HISPIDES. R Ils ont le corps garni de soies latérales ou de spinules, Naïde. Stylaire. Tubifex. 148 | ANIMAUX ORDRE- PREMIER. VERS MOLLASSES. Ils sont nus , d’une consistance molle, sans roideur apparente, diversiformes., et la plupart irréguliers. . Les vers offrent très-peu de parties différentes à l’ex- térieur ; en sorte que les coupes que l'on doit former pour diviser primairement leur classe, ne peuvent être que mé- diocrement caractérisées. Ceux. en effet de cet ordre sont sans doute diversifiés dans leurs espèces et dans leurs gen- res; mais l’ordre qui les embrasse ne se distingue guères que par une réunion de considérations qui semble les lier tous ensemble. Les vers mollasses sont event d’une consis- tance molle, sans roideur distincte, et ont cela de parti- culier, qu'ils varient plus dans leür forme générale que les vers rigidules ou du second ordre, et qu’ils sont en géné- ral irréguliers. Les uns et les autres sont nus à l'extérieur. C’est dans cet ordré que l'on trouvetles: vers les plus imparfaits, ceux dont l’organisation paraît moins avancée, moins composée que dans beaucoup de radiaires. Je divise les vers de cet ordre en trois Fe LE Le savoir : ; 228 C4 I.re Secrion. — Les vers vésiculaires. IL.e Secrron. — Les vers planulaires. JIL.e Secrion.— Les vers hétéromorphes, SANS VERTÈBRES. 149 PREMIÈRE SECTION. AAA S VERS WÉSICULAIRES. Leur corps est vesiculaire, ou se termine pos- térieurement par une vessie, ou adhère à une vessie kisteuse qui le renferme. Les vers vésiculaires sont probablement les plus im- parfaits de tous les vers, c'est-à-dire, ceux dont l’or- ganisation est la plus simple, la moins avancée dans sa composition et son perfectionnement. On n’a pu encoré distinguer en eux aucun organe intérieur, et on ne leur connaît qu'une ou plusieurs ouvertures au moyen des- quelles ils pompent les matières dont ils se nourrissent ; mais sans anus. Et, comme leur corps n'offre point d'in- testin perceptible , il semble qu’il ne soit lui-même qu'un sac intestinal vivant isolément. Il n’est pas même certain que tous ces vers aient réellement uñne bouche. | Ges vers sont vraisemblablement gemmiparesinternes. C'est sans doute par cette raison que les cénures et les échinocoques de M. Rudolph ont offert aux obsérvateurs plusieurs vers renfermés dans une vessie commune. Il paraît même qu’il y en a qui sont contenus presqu'indé- finiment les uns daws les autres. On n’a encore établi qu'un petit nombre de genres parmi ces vers, et il y a lieu de croire qu’on n'en con- naît que les plus grands et les moins imparfaits. 150 ANIMAUX BICORNE.( Ditrachyceros.) Corps ovale, comprimé, contenu dans une tunique transparente, ayant à son extrémité antérieure deux cornes longues , hérissées de filämens. Corpus ovatum, compressum , tunica hyalina ves- üilum; parte anteriore cornibus duobus longis filisque asperis instructd. , OBSERVATIONS. M. Charles Sultzer , professeur de Strasbourg , à publié la description du #icorne dans une dissertation dont ce ver est l’objet. Ce même ver a été obtenu , à la suite de l’état maladif et d’une douleur fixe, vers l'hypocondre gauche, d’une femme qui rendit, après de forts purgatifs, un nom- bre prodigieux de ces animalcules. La longueur de ce ver, y comprenant les deux cornes, est d'environ six millimètres : le corps seul n’a que la moitie de cette longueur. Comme la bouche de cet animal n’a point été observée, on peut présumer que ses deux cornes sont deux suçoirs. ESPÈCE. 1. Bicorne hérissé. Duürachyceros rudis. Sultz. Diceras rudis. Rudolph. entoz. hist. 3. p. 258. Habite les intestins de l’homme. Les languettes filamenteuses, dont ses cornes sont hérissées , lui servent à se fixer entre les replis de la membrane villeuse des intestins, et dans la mu- cosité dont ils sont enduits. SANS VERTÈBRES. FRE HYDATIDE. ( Hydatis. ) Vessie externe et kisteuse, contenant un ver libre, presque toujours solitaire. se Corps vésiculeux , ampullacé, plein d’eau, se rétré- cissant antérieurement en un cou grêle, ayant à son sommet 4 sucçoirs et une couronne de crochets. i Vesica externa, kistosa , ferè semper vermem s0- litarium fovens. | ( Corpus wesiculosum, ampullaceum, aqué refertum, in collum gracilem anticè attenuatum; apice lt 4 suctorüs, et corond terminal uncinosd. OBSERVATIONS. Les hydatides , ainsi que les autres vers plus ou moins vésiculeux qui ont quatre suçoirs, ont été confondues avec les /ænia par Linnéus. Ces différens vers ont en effet des rapports avec les tœnia; mais , outre qu’ils en sont distin- gués par leur forme, ïls le sont aussi par les lieux part- culiers de leur habiteiion; car ils vivent dans le paren- chyme même des viscères ou dans l'épaisseur des membranes, y étant plus ou moins enfoncés , et non dans le canal in- testinal , comme les {ænia. On en trouve dans le foie, dans le cerveau, et dans les autres viscères des hommes et des animaux. Ils sont renfermés dans un kiste fésiculeux au- quel ils ont donné lieu par leur présence , et la plupart présentent des vessies qui font partie de fé corps , et qui sont pleines d'une liqueur limpide... On les a longtemps #52 : ANIMAUX considérés comme de simples dépôts lymphatiques, et non comme des vers. Parmi ces différentes sortes de vers à kiste vésiculeux , les Aydatides constituent un genre particulier, remarquable par la forme du ver lui-mème. Le corps du ver est très- vésiculeux , renflé, presque giobuleux , plein d’eau, etse rétrécit antérieurement en un cou grêle , rétractile. Ce cou se termine par un petit renflement muni de quatre suçoirs et couronné de crochets. La trop grande abondance des taie dans les animaux leur cause souvent des maladies graves. Dans l’homme, elles sont peu communes. En général, elles sont superficielles , et médiocrement engagées dans les viscères qui en con- tiennent. Nota. Je conserve le nom que j'ai donné à ce genre, parce que j'ai, le premier , séparé des {œnia , sous ce nom, tous les vers à kiste vésiculeux , et qui ont quatre suçoirs. Depuis, on a divisé ce genre en plusieurs autres, ESPÈCES. Hydatide globuleuse. Hydatis globosa. H. subglobosa ; collo tenuiteretiusculo, rugoso, retractil, corpore breviore. Tœnia hydatigena. Pallas. El. 2ooph. p. 413. miscell, zool. fase. 13. p.59. tab. 12. f.1—11. Encyel. pl. 39. f. 1—5. ex Goez. Cysticercus tenuicollis. Rudolph. entoz; 3. p. 220, Habite dans le péritoineet dans la plèvre des ruminans, du porc , etc. Son corps yésiculeux, blanc et transparent, ac- quiert la grosseur d’une noix ou d’une pomme médiocre. 2. Hy datide pisiforme. {{ydatis pisiformis. LÉ subglobosa ; colle terett, rugoso; corporis longitudine. Hydaligena pisiformis. Goere nat. t. 18«A. f. 1—3. Encycl. pl. 30. f.6—8. SANS VERTÈBRES. 153 Cysticercus pisiformis.Rndolph. entoz. 3. p. 224. Habite dans le foie du lièvre , du lapin, quelquefois dela sou- ris, Elleest beaucoup moins grosse que la précédente, ÎVota. On a observé dansl’intérieur de ce ver quantité de petits déjà formés, ayant chacun leur vessie propre , et dans ces petits, on en: apercu d’autres. Ainsi voilà des individus contenus les ans dans le: autres , sans terme connu ! HYDATIGÈRE. ( Hydatigera. ) Vessie externe et kisteuse; contenant un ver libre, presque toujours solitaire. Corps allongé, aplati, ridé transversalement, ayant postérieurement une vessie caudale, pleine d'eau, plus courte que le reste du corps, et se terminant antérieure- ment par un renflement muni de 4 suçoirs et d'une couronne de crochets. \ Vesica externa , kistosa , ferë semper vermem so litarium fovens. Corpus elongatum, depressum, transversim rugosurm in wvesicam caudalem, aqu& refertam et corpor breviorem, posticè terminatum : apice osculis 4 suc toriis, coronäque terminali uncinosä armato. OBSERVATIONS. Sans doute les hydatigères , dont il s’agit ici , pourraier être réunies dansle même genre avec les hydatides , com l'a fait M. Rudolph dans ses cysticercus. Mais les Zydai 154 ANIMAUX gères se rapprochent beaucoup plus des #ænia ; leur corps allongé, aplati, très-ridé transversalement , et la petitesse de leur vessie caudale, offrent des différences si considéra- les , comparativement à la forme particulière des hyda- ides , que je crois nécessaire de les en séparer. ESPECES. 1. Hydatigère iœniacée. //ydatigera fasciolaris. H. corpore elongato depresso, vesicé caudali exrigu& sub- globosä. Tænia vesicularis fasciolata. Goerz. nat. t. 18.B. f. pit tab. 19, f, 1—14. Encycl. pl. 39. f. 11—1r. Crysticercus fasciolaris. Rudolph. 3. p.215. t. XI. f. Habite dans le foie des rongeurs, du rat, de la souris, etc - Elle est blanche et a jusqu’à sept pouces de longueur, 2. Hydatigère chalumeau. Hydatigera fistularis. H. corpore elongato, cylindraceo , retrorsim increscente, anticè tantüm rugoso ; vesicé caudali null. Crysticercus fistularis. Rudolph. entoz, 3. p. 218. t. XI. f. 2. Habite dans le péritoine du cheval. 3. Hydatigère lancéolée. Hydatigera cellulosæ. H. corpore cylindrico, rugoso; antrorsüm dacpes tentes vesicä caudali, ellipticä transversd. Cysticercus cellulosæ. Rudolph. entoz. 3. p. 226. Tœnia cellulosæ. Gmel. p, 3059. Habite dans la membrane celluleuse des muscles, dans l’homme, le singe , etce CÉNURE. ( Cœnurus. ) Vessie externe, miuce, kisteuse, remplie d'eau, contenant plusieurs vers groupés, adhérens. Corps allongé, déprimé, un peu ridé, terminé anté- rieurement par un renflement muni de 4 suçoirs et d’une :ouronne de crochets. : L 4 SANS VERTÈBRES. 153 Vesica externa , tenuis, kistosa , aqué referta , vermiculos plurimos acervatos rt adhærentes fovens. Corpus elongatum : depressiusculum subrugosum , apice nodulo suctoris 4 et corond uncinos& instructo terminatum. OBSERVWMATIONS. Les cénures n’offrent point des vers libres et solitaires dans la vessie kisteuse qui les contient, comme ceux des hydatides et des hydatigères. Elles présentent au contraire des vers sociaux , plus où moins nombreux , ét qui semblent adhérer les uns aux autres, et à leur vessie commune. Ces vers sont dans le même cas que les échinocoques, et, comme l'a fait Zeder, on pourrait les réunir dans le même genre. Mais les cénures sont des vers allongés, tan- dis que les échinocoques sont des vers subglobuleux ou tur- binés , extrêmement petits, subgraniformes. Les cénures se trouvent fréquemment dans le cerveau des moutons , leur causent une maladie connue sous le nom de tournis , et qui en enlève un grand nombre chaque annee. a des Li ESPÈCE. 1. Cénure cérébrale. Cœnurus cerebralis. R. C. corpore subtereti, tenutssime granulato, retraelo ru- ganle , vesicä communi postice adhærente. T'ænia vesicularts. Goez. natarg.t. 20. f. 1—8. Encycel. pl. 4o.f. 1—8. Cœnurus cerebralis. Rudolph. 3. p. 243. tab. XL. fig. 3. A-E. T'ænia cerebralis. Gmel. 2: Habite dans le cerveau des moutons. Les vers étendas ont jus- qu’à 2 lignes de longueur. Ils adhèrent au fond d’une vessie Listeuse de la grosseur d’un œuf de pigeon ou un pen plus. L 156 ANIMAUX ECHINOCOQUE. ( Echinococcus. ) Vessie externe , kisteuse ; pleine d’eau, contenant des vers très-petits, arénulacés, adhérens à sa surface interne. Corps subglobuleux ou turbiné, lisse, à sommet muni de 4 sucoirs ét couronné de crochets. Vesica externa, kistosa, aqué& repleta , continens vermes minimos , arenulaceos, superficiei internæ adhærentes. Corpus subglobosum aut turbinatum , lœve; apice CE ; « # suctoriis 4, et coron“ uncinosé instructo. OBSERVATIONS. Les échinocoques sont, comme les cénures , des vers sociaux , et composent ensemble le genre polycéphale de Zeder. Néanmoins, outre que les échinocoques sont extrè- mement petits, leur corps renflé, plus large supérieure- ment que vers sa base , les distingue tellement des cénures, que M. Rudolph a cru devoir les en séparer. Ces vers, qu’on n’a peut-être observés qu'avant leur dé- veloppement complet, adhèrent à la surface interne de la vessie qui les contient, et s'y montrent comme de tres-petits grains de sable. Les échinocoques se trouvent, dit-on: dans l’homme ( probablement dans son foie ), dans les viscères abdomi- naux du singe, dans les poumons des moutons et des veaux. | SANS VERTÈBRES. 197 ESPÈCES. re Ectiro cou Aime. FR Fer R. . Æch. corpore pyriformi ; uncorum corondé simplict. . Polycephalus humanus. Zeder. naturg, P- 43e. t. 4. f.7—8, ’Echinococcus hominis. Rudolph. entoz. 3. p. 245. © ‘Habite dans le cerveau de l’homme. 2. Echinocoque du singe. Echinococcus: simiæ. R. _ Ech. eorpore punctiformi vario. Echinococcus simiæ. Rudolph. entoz. 3. p. 250. Habite dans les viscères du singe Macaque ; on l’a aussi trouvé dans le Magot, 3, Echinocoque des vétérinaires, Pope veteri- PESTE i 1 ; s CF Ech. corpore : subturbinato. de velcrinorum. Rudolph: entoz. 3. p. 251. t. XL. SHOGUE fige 4) FA APR CEE SA ETES ét: its Tænia soctalis FR Goez. naturg. t. 20. f. g—14. Encycl, pl. 40. f. 9—14. Le Habite dans les viscères des Re En veaux, du droma- af daire , du porc etc. [a] DEUXIÈME SECTION. VERS PLANULAIRES. bles di mou 3 PEU oc mt les vers vésiculaires , les vers planulaires p2- -raissent être les one ot de, la classe. Leur orga- isation est encore peu avancée: dans: sa: composition ;: et 158 ANIMAUX il est probable que tous sont encore des gemmipares in- ternes. Il y en a parmi eux qui paraissent être des ani- maux COMPOSÉ , adhérens les uns aux autres, et vivant en commun : ce sont ceux qui sont articulés. Ces vers sont généralement aplatis , plus où moins al- longés, à corps mou, quelquefois éminemment. contrac- tiles. Dans quelques-uns de ceux qui sont inarticulés, l'anus est déterminable. : : n° i TOENIA. (Tonia. ) Corps mou, très-long, aplati, articulé , terminé an- térieurement par uni petit, renflement etai Renflement terminal muni de 4 oscules ou. suçoirs latérauxz "0 ? +07 5 eme : Corpus molle, longissimum ; depressum , articu- latum , anticè nodulo cephaloideo terminatum, Nodulus terminalis ; osculis quatuor suctorüs et G6BSER VA TIONS. Parmi les différens vers qui vivent dans l'intérieur des animaux , les £ænia sont des plus remarquables , des plus nombreux en espèces , et peut-être des plus nuisibles aux ‘animaux dans lesquels ils habitent. ‘Toutle monde connaît , au moins de nom, les vers so- litaires qui vivent dans le corps de l’homme ; ce sont des SANS VERTÈBRES. 159 tœnia , vers trés-singuliers par leur conformation , et sou- vent par leur énorme longueur. Leur forme approche de celle d’un ruban mince , étroit, fort long , blanchitre!, et dis- tingué par des lignes transverses qui indiquent leurs nom- breuses articulations, Ces articulations ; ‘plus où moins grandes selon les espèces, rendent les deux bords de ce ver comme dentelés. Ce ne sont pas les vers les plus larges qui ont les articulations les plus longues ; c’est ordinañ e- ment lecontraire. : On a considéré d’abord 16s sites des {ænia comme autant d'animaux particuliers , que l’on croyait enchassés les uns dans les autres et à la file, parce qu'ayant observé que chaque articulation avait ses organes particuliers ) On a pensé qu’elle pouvait vivre séparément. Mais Bonnet ayant le premier fait connaître le petit renflement qui ter- mine l'extrémité antérieure de ces vers, on a cru que cha- que ruban n’était réellement qu'un seul animal dont le corps aplati est articulé. Il se pourrait cependant que les sœnia fussent véritablement des animaux composés, mais d’une nouvelle sorte, | Chaque articulation a 6rdinairement sur un de ses bord. un petit trou, et quelquefois un petit bouton ou un ma. melon perforé. Elle a aussi ses masses particulières de SRE 95" internes que l’on prend pour des ovaires, & on peut., à l’aide d’une légère pression , faire sortir hat # Men À oviforme par l’un des pores latéraux de l’articula- tion qui les contient : leur quantité est prodigieuse. Ce petites masses de corpuscules réproductifs présentent la forme de grappes lobées, rameuses , quelquefois dendriti- formes. : où dns La partie antérieure des {ænia va, en général, en s’a- mincissant , devient presqu’aussi menue ou déliée qu’on fil, et se termine par un petit reuflement souvent subglobu- 160 ANIMAUX leux , que l’on a considéré comme une tête, et qui pré- sente quatre petites bouches sublatérales. Ces bouches , bien distinctes , bien séparées les unes des autres, sont les ou- vertures d'autant de suçoirs par lesquels l’animal pompe sa nourriture. Souvent, en outre, l’animal possède une trompe rétractile, qui sort, entre les quatre bouches, à l’extre- mité du renflement. En général, de chacune des quatre bouches, part un canal alimentaire, et ces quatre canaux se réunissent en un seul qui traverse toutes lé$ articulations du corps de l’animal. | La grosseur du renflement capituliforme de ces vers suit assez les dimensions de ce qu’on nomme leur coz : plus ce cou est grêle et allongé, plus le renflement qui porte les suçoirs est petit, et réciproquement. Les {ænia très- larges ont ordinairement un cou fort court, et un assez gros renflement terminal. L'homme n’est pas le seul être vivant qui soit attaqué par des éænia; un grand nombre d’animaux divers y sont aussi très-sujets. Ce n’est, guère néanmoins que dans les animaux vertébrés que l’on en trouve. Les £œnia ne vivent que dans les intestins, etjamais au milieu des chairs , ni des viscères, ni sous les tégumens. Ils e nourrissent des sucs gastriques pancréatiques , et autres qui coulent perpétuellement dans l'estomac et les intestins les animaux. Pour le petit nombre d’espèces que je dois citer, je sui- vrai les divisions et les caractères du docteur Rudolph, les empruntant de son ouvrage intitulé Æntozoorum his- {oria, | SANS VERTÈBRES. 16€ ESPÈCES. * Renflement capituliforme dépourvu de crochets, | (A) Point de trompe rétractile, t: Toenia dés moutons. 7œnia expansa. À. T. capite obtuso, collo nullo, articulis anticis brevissimis : reliquis subquadratis , foramintbus marginalibus oppost- Ets. Rudolph, entoz, vol. 3.p. 55 Tœnia ovina. Gmel: Encyel. pl, 45. f, 1—12. Habite dans les intestins des moutons et surtout des agneaux. PRE dentelé. Z'œnia denticulata. LR. “T7. capite tetragono, collo nullo , articulis brevissimis, fo- ramintbus marginalibus sas tes lémniscis , dentifor- mibus. Rudolph. entoz. vol, 3. p. 7. Habite dans les bœufs , les vaches, le@iveaux. C’est la var. », du {ænia ovina de ER 3. Tonia HR T œnia pectinata. G. T. capite obtuso; collo .articulisque brevissimis , forami- nibus marginalibus ,papillosis, oppositis. Rudolph. entor. vol. 3, p. 82. Tœnia pectinata Goezii. Encycl. pl. 44.f, 7—x11. Gmel. p. 3075. Habite dans lés Hiévres , les lapins, etc. 4. Toœnia lancéolé. Z'œnia lanceolata. G. T. capite subgloboso , collo articulisque brevissimis , pos- ticorum angulis nodosis. Rudolph. entoz. vol. 3, p. 84. Tænia lanceolata. Goez. naturg: t. 2g.f. 3—12. Encycl. pl. 45.f, 15—24. Gmel, p. 3055. Habite dans les intestins des oies. 5. Toœnia plissé, 7'œnia plicata. R. T.. capite tetragono , corport utrinque inçcumbente, colle Tome LIT, II 162 ANIMAUX . articulisque brevissimis , horum angulis lateralibus acuttis. Radolph. entoz. p. 87. Tœnia equina. Gmel. Pall. et Chab. Encyel. pl. 43. f. 13—14. Habite dans l’estomac et les intestins grêles des chevaux. 6. Tœnia perfolié. Tænia perfolata. G. T°. capite tetragono , postice utrinque bilobo ; collo nullo ; articulis perfoliatis. Rudolph. entoz. 3. p. 89. Tœnia perfoliata. Goez. naturg. p. 353. tab. 25,f. 11—13. Pailas. n. nord, Beytr. [. 1. p.71. tab. 3, f. 21—2/. Sub tænia equina. Encycl. pl. 43. f. 612. Habite . le coœcumet le colon du RL . Toœnia du phoque. 7'œnia anthocephala. KR. T..capite- subtetragono , lobis angularibus antrorshm emi- nentibus acuto , collo aréoutsane brevissimis. Rudolph. entoz. 3. p. 91. Tæntia phocæ. Gmel. p. 3073. | Habite dans FEES du phoque barbu. 8. Toœnia perlé. Zœnia perlata..G. T. capite tetragono, collo longiusculo, articulis subcunea- Lis , posticis medio nodosis. Rudolph. entoz. 3. p. 95. Tænia perlata. Goez.naturg. p. 403: tes 32. B. £ 17—21. Encycel. pl. 48. f. 5—rr. Habite dans iesintestins dela buse. 9. Toœnix crénelé. Zœnia crenata. G. T. capite hemisphærico antice nodulo aucto ; collo longis- simo ; articulis transversis obtusis. Re entoz. 3. P: 97- Tœnia crenata. Goez. naturg. p.398; tab. 31, B. £ 45. Encycel. pl 4. f.3—4. 2 Habite dans les intestins de la pie. 10. Tonia du chien. 7'œnia cucumerina. BI. 1°. capite antrorsüm attenuato, obluso ; collo brevi conti= nuo; articulorum ellipticorum foraminibus marginali- bus oppositus. Rudolph. entoz. 3. p. 100. SANS VERTÈBRES. 163 Tœnta canina. Lin. Wagl. apud Goez. naturg. p. 324. tab. 23. fig. D. E. Encycl. pl 41. f. 21—22. Tænia cucumerina. Bloch. abh. p.17. tab. 5. f. 6—, Habite les intestins grêles du chien. On le rencontre quélque- fois avec le tænia denté. Etc. , (B) Une trompe rétractilé. 11. Toœnia calicinaire. 7 œnia calycina. KR. T!. osculis rostellisque apice concavis , collo nullo, articulis anticis brevissimis, reliquis, subquadratis, depressis ; majorum margine pellucido crenulato. Rudolph. entoz. vol. 3. p. 115. Habite les intestins d’un silure. 12. Tonia petites-bouches. T'œnia osculata. G. T. osculis rostellisque apice concavis; parte antic& capil- lari, articulis quadratis plants, margine majorum inte- gerrimo. Rudolph. entoz. vol. 3.p. 116. Tænta osculata. Goez. naturg. t. 33. f. 9—10. Encycl. pl 49. f. 4. et. 5, Tœnia allernans.Goez. ibid. t. 33. f. 11—14. Encycl. pl. 49. f.6à 09. Habite dans... 13. Toœnia sphérophore. Z'œænia sphærophora. R.. T. capite obcordato , rostello maximo , apice subgloboso , . È ® ,-. 7- D Y = OREDE : collo longo capillari; articulis anticis brevissimis , inse- . quentibus subquadratis , posticis elongatis. Rudolph. en- toz. P. 119. Habite les intestins de... 14. Toœnia variable. Tœnia variabilis. R. T'. capite subrotundo, rostello exiguo obtuso , collo bre- vissimo , articulis variis moniliformibus, énfundibulifor- . mibus, cyathiformibus et oblongis. Rudolph. entoz. p. 120. Habite les intestins grêles de... 104 ANIMAUX -15. Toœnia de l’hirondelle. Zœnia’ cyathiformis. F. T. capite subcordato, æquali , rostello obtuso ; collo bre- vissimo; arliculis anticis brevissimis , reliquis cyathifor- mibus. Rudolph. entoz. vol. 3. p. 122. | Tænia cyathiformis. Froelich. natur. 25. p. 55. t. 3. f. 1—3. Tœnia hirundinis. Gmel. p. 3072. Habite les intestins de lhirondelle. 16. Tœniainfundibuliforme.7'æniainfundibuliformis.G. Te capite subrotundo , rostello cylindrico obtuso, collo brevissimo , articulis prioribus brevissimis , reliquis in- fundibuliformibus. Rudolph: entoz. p. 125. Tœnia infundibuliformis. Goez.uaturg. p. 386. t. 31. A. f. 1-6. Encycl. pi. 46. f. 4.—0. Habite les intestins du faisan , de l’outarde , du canard, etc. 17. Toœnia de l’outarde. Z'œnia willosa. BI. T°. capite subrotundo , rostello oblongo, collo brevissimo, articulis prioribus brevissimis, insequentibus longiuscu- Us, reliquis infundibuliformibus ; marginis posterioris angulo altero protracto. Rudolph. entoz. 3. p. 126. T'ænia villosa. Bloch. abh. p. 12. t. 2. f. 5—0. Encycl. pl. 44.f. 2—6. T'œnia tardæ. Gmel. p. 3077. Habite les intestins de l’outarde. Etc. ** Renflement capüuliforme armé de crochets. 18. Toœnia cucurbitain. 7@nia solium. L. T’. capite subhemisphærico, discreto ; rostello obtuso , collo antrorshm increscente ; arliculis anticis brevissimis, in- sequentibus subquadratis, reliquis oblongis, omnibus obtusiusculis ; foramintbus marginalibus PSE allernis. Rudolph. entoz. p. 160. Tœnia solium. Lin. Gmel. p. 3064. Tœnia cucurbitina.Pall: eleuch. zooph. et n. nord. Beytr. I. 1. pe 46. t. 21 f..4—09. Encycl. pl. 4o. f. 15—22. et ‘pl 4x. £ 14 Vulg.le ver solitaire. SANS VERTÈBRES. 165 Habite lesintestins de l’homme. Sa longueur ordinaire est de quatre à dix pieds, et on en a vu quelquefois de beaucoup plus longs. On le dit plus commun en Hollande et en Saxe qu'ailleurs. Il est blanc, presque cartilagineux, à articles oblongs, carrés, engaînés les uns dans les autres, et qui, séparés par quelque rupture, ressemblent , en quelque sorte, à des semences de courge. Ce ver cause des maux cruels et quelquefois la mort; il est très-difficile à expulser. On emploie pour cet objet la poudre de la racine du polypodium filix - mas, et deux heures après l’on donne un purgatif un peu fort. 19. Tœnia bordé. Z'œnia marginata. Batch. T°. capite subrotundo;, discreto ; rostello obtuso ; collo pla- no æquali , artieulisque anticis brevissimis , insequentt- bus subquadratis , posticis oblongis, angulis obtusts ; Joraminibus marginalihus vagè alternis. Rudolph. entoz. p. 165. T'ænia catentformis. Goez. naturg. tab. 22.f, 1—5. Encyel. pl. 41. f.10—14. Gmel. p. 3066. Habite les intestins du loup. 20. Toœnia de la marte. Z'œnia intermedia. KR. T.. capite subhemisphærico ; rostello crassissimo; collo plano æquali , articulisque anticis brevissimis, mediis subcu- neatis , postice acutis, reliquis oblongtis; foraminibus mar- ginalibus vage alternis. Rudolph. entoz. 3. p. 168. Tæœnia mustelæ. Gmel. p. 3068. Habite les intestins dela marte. 21. Tonia denté. Zœnia serrata. G. T. capite subhemisphærico ; rostello obtuso; collo æquali #* plano, articulisque anticis brevissimis , reliquis subcunea- tis, posticè utrinque acutis ; foraminibus marginalibus vagè alternis, Rudolph. entoz. 3. p. 1609. Tœnia serrata. Goez. naturg. p. 337. tab. 25. B. /fg. A-D. Habite dans les intestins grêles du chien. Il a deux à quatre pieds de long. 22. Tonia large-tête. Z'œnia crassiceps. K. T. capite subcuneïformi; rostello obtuso ; colla subatte- 166 ANIMAUX nualo, articulisque anticis brevissimis, reliquis subqua- dratis obtusis; foraminibus marginalibus vage alternis. Rudolp. entoz. 3. p. 172, Halysis crassiceps. Zeder, naturg. p. 364. n.0 51. Habite les intestins grêles du loup. Etc. Voyez dans l’entozsoorum hisloria naturalis de Rudolph, la suite des espèces décrites, et celles que, pour abréger, j'ai omises ; n’ayant point d'observations nouvelles à présenter sur ces animaux. Li RES ES BOTRYOCÉPHALE. ( Botryocephalus. } Corps mou, allongé , aplati, articulé. Renflement cé- phaloïde subtétragone , obtus,, muni de 2 fossettes op- posées et latérales. Fossettes nues, ou armées de sucoirs saillans et par paires. Corpus molle, elongatum , depressum , articulatum. Nodulus cephaloideus subtetragonus ; obtusus; foveis duabus ad laiera opposits. Foveæ nudæ, vel suctorüs in fila porrectis et gemi- nalis armato. OBSERVATIONS. Les borryocéphales , que Zeder avait déja distingués sous le nom de rhytis, ressemblent beaucoup aux Æœænra, avec lesquels plusieurs naturalistes les confondaient; mais, au lieu d’avoir quatre ouvertures latérales au renflement de SANS VERTÈBRES. 167 leur extrémité antérieure, ils n’en offrent que deux, ou deux fossettes, qui sont opposées l’une à l’autre. Tantôt ces deux ouvertures ou fossettes opposées sont nues, et tantôt il en n'ait des suçoirs filiformes, saillans et par paires, et qui sont quelquefois hérissés de crochets. C’est ordinairement dans les poissons que l’on trouve les botryocéphales ; mais une espèce vit dans le corps de l’hom- me, et a été confondue parmi les {œnia. (Observation de M. Bremser ). ESPÈCES. * Fossettes nues ou inermes. 1. Botryocéphale de l’homme. Botryocephalus hominis. BE. capite obtuso , collo nullo ; articulis anticis brevissimis , reliquis subquadratis ; osculo in latere plano singult ses- menti, mediano. Tœniïa lata. Rudolph. entoz. vol. 3. p. 70. Tœnia vulgaris, tœnta lala, et lænia tlenella. Gmel. ex Rudolp. Habite dans les intestins de l’homme. Il acquiert une grande longueur, et a jusqu’à dix et méme vingt pieds ou davantage. Dans sa partie large, il a trois à six lignes de largeur. On prétend qu’il est plus commun en Russie et en Suisse qu’ail- leurs. On réussit à l’expulser avec de l’huile de ricin. 2. Botryocéphale de l’anguille. Botryocephalus clavi- céps. Rà B. capite oblongo ; foveis marginalibus; collo nullo; articu- lis anterioribus brevissimis, mediis oblongis , reliquis subquadratis; margine postico tumido. Rudolph. entoz. 5. p: 37: T'ænia anguillaWGmel, p. 3078. Goez. naturg. p, 414. tab. 33. f. 6—8. Encyel. pl. 49. f. 1—3. Rhytis claviceps. Zed. naturg. p. 29°. Habite les intestins de l’anguille. 168 ANIMAUX 3. Botryocéphale du saumon. Botryocephalus probos- * cideus. B. capile foveisque marginalibus oblongis ; collo nullo; corpore depresso, medio sulcalb, articulis brevissimis, antrorsbm attenuatis, Rndolph. entoz. 3. p. 30. Tænta salmonis. Gmel, p. 3080. Goez. naturg. tab. 34. f. 1-2. Encycl. pl. 49. f. 10—11. Habite les intestins du Saumon. 4. Botryocéphale ridé. Botryocephalus rugosus. R. B. capite subsagittato, foveis lateralibus oblongis ; collo nullo; corpore depresso, medio sulcato , articulis bre- vissimis , inæqualibus. Rudolph. entoz. 3. p. 42. Tœnta rugosa. Gmel. p. 3058. Goez. naturg. t. 33. f. 1—5. Encycl. pl. 48. f. 20—24. Habite les appendices du pylore du gadus lotæ et du G. mustelo. Etc. * ** Fossettes armées de sucoirs saillans. 5. Botryocéphale à sucoirs hérissés.. Botryocephalus corollatus. R. B. capite depresso, foveis marginalibus, rostris quatuor tetragonis aculeatis ; articulis corporis plant - oblongis, . foraminibus alternis. Rudolph. entoz. 3. p. 63. tab. IX. f. 12. Haly sis corollata. Zed. naturg. p.330, Habite entre les valvules intestinales de la raie. 6. Botryocéphale du squale. Botryocephalus palea- ceus. R. B. capite oblongo , foveis marginalibus , basi apiceque in- cisis , rostris quatuor , articulis corporis plani-oblongis , Jforaminibus unilateralibus. Rudolph. entoz. 3. p. 65. ®" T'œnia squali. Fabric. in dansk. Selsk. Skr, ILE. 2. p. 41. t. 4. Ê. 7—12. Habite dans le grand intestin du squale, SANS VERTÈBRES. 169 TRICUSPIDAIRE. ( Tricuspidaria. ) Corps mou, allongé, aplati, subarticulé postérieure- ment. Bouche subterminale, bilabiée , armée de chaque côté de deux aiguillons tricuspides. Corpus molle , elongatum, depressum , postice sub- articulatum. Os subterminale, bilabiatum , utrinque aculeis binis tricuspidatis armatum. OBSERVATIONS. Les fricusprdaires paraissent éminemment distinguées des {ænia par leur bouche unique, subterminale et à deux lèvres, et particulièrement par les quatre aiguillons tricus- pides qui l’accompagnent. Elles ont d’ailleurs leur corps presque sans articulations, mais seulement ridé dans sa partie postérieure. Ces vers vivent dans les poissons ; ils paraissent rares : on n’en connait encore qu’une espèce. ESPÈCE. 1. Tricuspidaire noduleuse. 7'ricuspidaria nodulosa. K. T. corpore postice latiore planiore subarticulato; capite antice truncalo. Tricusidaria. Rudolph. entoz. tab. IX. f. 6—11. et vol. 3. p- 32. S Tœnia nodulosa. Gmel. p. 3072. Tœnia nodulosa. Goez. naturg. p. 418. t. 34. f, 3-—6. " Encycel. pl. 49. f. 12-15. Habite daus la perche, etc. 170 _ ANIMAUX LIGULE. ( Ligula. ) Corps allongé, aplati, linéaire, inarticulé, quelquefois traversé longitudinalement par un sillon, un peu obtus aux extrémités. Corpus elongatum , depressum , lineare, continuum, interdum sulco longitudinali extus exaratum, utrin- que subobtusum. Os anusque non distincta. OBSERVATIONS. La seule Zigule que je connaisse est la première espèce ici citée. Elle ressemble à un tænia sans articulations et sans renflement ni bouche apparens. Son corps, linéaire, aplati et égal comme un petit ruban, offre de chaque côté un sil- lon qui le traverse dans toute sa longueur. On en connait néanmoins d'autres espèces qui marquent de cesillon, et qui, malgré les particularités qu’elles offrent, paraissent pouvoir être rapportées au même genre. Ce qu'il y a de singulier à l'égard de certains de ces vers, qu'on a trouvés dans des poissons, c’est 1.° leur grosseur assez considérable relativement à celle du poisson; 2.° leur situation, le ver étant hors du canal intestinal, et occupant l'étendue du poisson depuis la tête jusqu’a la queue; en tra- versant toutes ses parties. On prétend que les ligules des poissons ne s’y trouvent qu’en automne et en hiver, qu’elles les quittent en perçant Jeur dos et leur ventre, et qu’elles périssent dés qu’elles sont dehors. Il y a aussi des ligules qui vivent dans les oiseaux. SANS VERTÈBRE®. 17I ESPÉ CES: [ DANS LES poissons. | 1. Ligule perforante. Ligula contortrix. R. L. plana , linearis , anticè rotundata, posticè @ttenuata , sulco utriusque lateris medio longitudinali, marpinibus hinc indè crenatis. Rudolp. entoz. 3. p. 18, Ligula piscium. Bloch. abh. p. 2. Fasciola abdominalis. Goez. naturg. p.18g. tab. 16. f. #0. Ligula abdominalis. Zed. naturg. p. 265. Gmel. p. 3043. Habite la cavité abdominale de divers cyprins, perçant les intestins et autres parties intérieurés des poissons qui en sont attaqués. On la trouve dans le cyprinus vangero du lac de Genève. 2. Ligule bandeleite. Zigula cingulum. R. L. plana, depressa, transversim rugosa, antice emarginata, apice postico rotundato , sulco longitudinali medio , antè cau- dam evanescente. Rudolph. entoz. 3. p. 20. Fasciola intestinalis. Lin. Fasciola abdominalis. Goez. naturg. p.187. t. 16. £, 4—6. Ligula bramæ. Zed. naturg. p. 263. Habite la cavité abdominale de la brème, On l’a regardée comme une variété de la précédente. 3. Ligule gladiée. Ligula constringens. K. L. depressa , anceps, anticè rotundata , posticè attenuata, lineis longitudinalibus utrinque pluribus , irregularibus. Rudolph. cn- 102.340. 22° Lioula carassii. Zed. naturg. p. 262. Habite la cavité abdominale de. .. 4. Ligule acuminée. Ligula acuminata. K. L. linearis , utrinque acuminata; acumine altero longicre , ok- tuso. Rudolph. entoz. 3. p. 24. Ligula petromyzontis. Zed. naturg. p. 264. Habite la cavité abdominale de la lamproie. 172 ANIMAUX 5. Ligule de la truite. Ligula nodulosa. R. L. linearis, line& totius corporis punctis exarat4, appendicis cauda= lis apice noduloso. Rudolph. entoz. 3. p. 17. Ligula trutte, Zed. uaturg. p. 264. Habite la cavité abdominale de la truite saumonée. [| DANS LES OISEAUX. | 6. Ligule du faucon. ZLigula uniserialis. R. tab. IX. f. 1. L. parte antica rugosa , crassiuscula , corpore reliquo retrorsèm attenuato ; ovariorum serie solitario regulari. Rudolph. en- toz. 3. p.-12. Habite les intestins du faucon fauve. 7. Ligule de la mouette. Ligula alternans. R. tab. IX. f. 2—3. L. parte antica rugosa, crassiuscula , reliqua retrorsèm at- tenuata, ovariorum serie duplici alternante. Rudolph.entoz. 3. pia3 Habite le Zarus tridactylus. 8. Ligule lisse. Zigula interrupta. R. tab. IX. f. 4. L. antice crassiuscula | postice attenuata , utrinque Lævis et obtusiuscula ; ovariis oppositis, interruptis. Rudolph. entoz. 3 P° 19: Ligula avium. Bloch. abh. p. 4. Habite les intestins du Colymbus auritus. 9. Ligule de la cigogne. Ligula sparsa. R. L,. parte antica compressa ,crassiuscula, corpore depresso subæquabi Levi , cauda apice tenuissima ; ovariorum serie duplici irregulari. Rudolph. entoz. 3.p. 16. Habite les intestins de la cigogne. Etc. ; SANS VERTÈBRES. 173 LINGUATULE. ( Linguatula. ) Corps mou, allongé, aplati, rétréci postérieurement. Bouche : 4 à 6 ouvertures simples, en dessous, près de l’extrémité antérieure. Anus..… Corpus molle , elongatum , depressum , posticé an- gusiatum. Os multiplex : aperturæ 4 ad G,' simplices , subtùs et anticæ. Anus.… 4 OBSERVATIONS. Les Zinguatules, quoique fort rapprochées du polystome par leurs rapports, en doivent être distinguées, car ce sont des vers intestins, et leurs suçoirs ou ventouses qui consti- tuent leur bouche multiple, sont simples et non biloculaires et biperforés comme dans le polystome. Ces vers sont mous, allongés , aplatis , rétrécis postérieu- rement, etont, un peu au-dessous de leur extrémité anté- rieure , quatre à six ouvertures ou suçoirs, quelquefois ré- tractiles. | On les trouve dans les viscères et dans d’autres parties des mammifères, des oiseaux et même de l’homme. Zeder (p. 230), et ensuite Rudolph ( 2. p. 44t }, ont changé leur nom en celui de polystoma ; mais nous croyons devoir leur conserver celui de linguatule, M. Delaroche ayant établi sous le nom de polystome un genre de vers ex- térieurs qui doit en être distingué. ESPÈCES. 1. Linguatule dentelée, Zinguatula serrata. Fr. L. plana , elliptico-spatulata, postice decrescens , subserrulata ; poris quinque subapice lunatim positis. 174 ANIMAUX Linguatula serrata.Froelich. naturforch. 24. p. 148. tab. 4. fig. 14—15. Polystoma serratum. Zed. naturg. p. 2°0. Rudolph. entoz. 3. p+ 449- Habite dans les poumons da lièvre. 2. Linguatule denticulée. Linguatula denticulata. Rud. hod. L. oblonga , depressa , postice decrescens, transyersim dense den- ticulata ; poris quinque lunatim positis. Rudolph. entoz. 2. p-* 447. sub polystoma denticulatum. tab. XII. f. 7. T'ænia caprina. Gmel. p. 3069. Halysis caprina. Zed. naturg. p.372. Habite dans la chèvre , à la surface du foie. 3. Linguatule de la grenouille. Linsuatüla integerrima. Fr. L. depressa , oblonga, postice obtusa ; peris sex anticis aggrega- tis , uncinis duobus intermediis. Rudolph.'entoz. 2. p. 451. S'ub polystoma integerrimum. tab. VI. f. 1 —6. Linguatula integerrima. Frœlich. naturf. 25. p. 103. Fasciola uncinulata. Gmel. p. 3056. Habite dans la vessie urinaire de la grenouille. 4. Linguatule des ovaires. Linguatula pinguicola. L. depressa , oblonge , anticè truncata , posticè acuminata ; po- ris sex anticis lunatim positis. Rudolph. entoz. 2. p. 455. Sub polystoma pinguicola. Polystoma pinguicola, Zed. naturg. p. 230. Habite dans la graisse de l’ovaire humain. 5. Linguatule des veines. Linguatula venarum. Z. depressa , lanceolata, poris anticis sex. Rudolph. entoz. 2. p:456. Sub pol stoma venarum. maire dans la veine tibiale antérieure de l'homme. M. Ru- dolph pense que c’est une planaire ; ce serait plutôt, selon moi, une fasciole, si-on ne lui attribuait six oscules. Ainsi son genre exige de nouvelles observations. 6. Linguatule tœnioïde. Linguatula tœnioides. L. depressa, oblonga, posticè angustata, transyersè ‘plicata, margine crenata >; poris guinque lunatim positis. SANS VERTÈBRES. 199 Polystoma tænioides. Rudolp. ent. 2 p. 441. tab. 12. f. 8—12. T'ænia lancéolé. Chabert ; malad. verm. p. 39—41. Habite dans les sinus frontaux du cheval et du chien. POLYSTOME. ( Poly stoma. . pee hlongé $ aus mou, sans articulations; un étranglement au-dessous de l'éstrémité antérieure ; la postérieure terminée en pointe. Bouche : six fosséttes biloculaires et biperforées, dis- posées en üne rangée transverse sous l'extrémité anté- rieure. Anus près de l'extrémité postérieure et en dessous. Corpus elongatum , dépressum , infra extremitatem anteriorem coarctatum , _ posticè acutum molle abs- que articulationibus. Os : acetabula suctoria sex, Po, No rata, infrà extremitatem anteriorem re sub- tus, versus extremitafem posteriorem. * [3 ‘té [! OBSERVATIONS. ‘Le genre polystorie, découvert et publié par M. Dela- roche, appartient probablement à la classe des vers; et paraît devoir être-placé entre les linguatules et les fascioles. TI prouve, dans ce cas, que.la classe des vers ne doit pas se borner à ne comprendre que les vers intestins ; mais qu’elle doit embrasser aussiceux qui, par l’imperfection de leur or- ganisation, peuvent se. ranger sous le caractère de celte classe, quoiqu'ils soient.extérieurs, 176 ANIMAUX La bouche du po/ystome paraît multiple, comme celle de la linguatule ; elle se compose de six Ventouses divisées cha- cune en deux cavités par une cloison, et le fond de chaque cavité offre une ouverture que lon peut regarder comme une bouche. Ainsi le polystome a douze bouches qui s’ou- vrent dans le fond de’six fossettes ou ventouses. Il s’allonge et se contracte à la manière des sangsues et des fascioles. On ne connaît encore qu’une espèce, qui est la suivante. o ESPÈCE: 1. Polystome du thon. Polystoma thynni. De Laroche, nouv. bullet. des sc. vol. 2. n.° 44. p. 291. pl. 2. É8.a,b; cs , Tl vit sur les branchies du thon, auxquelles il se fixe à l’aide de ses ventouses. Il est de couleur grise et de la longueur de deux centimètres. Ce ver est mou , n’a ni articulations ni tentacules. Son extrémité antérieure est arrondie , et dans le milieu son corps est élargi, presqu’en fuseau. PLANAIRE. ( Planaria. ) Corps oblong , un peu aplati, gélatineux , contractile, nu, rarement divisé ou lobé. Deux ouvertures sous le ventre (la bouche et l’anus). Corpus oblongum, planiusculum , gelatinosum , nu- dum’, contractile , rard divisum aut lobatum. Pori duo ventrales (os et anus). OBSERVATIONS. \Je ne crois pas que les planaires soient des annelides, quoiqu’elles paraissent avoir des rapports avec les sangsües. SANS VERTÈBRES. 177 Elles en ont de plus grands avec les fascioles, et probable- ment leur organisation n’est pas plus composée que celle des vers les plus perfectionnés. Cependant on prétend que plusieurs espèces sont munies d’yeux : on leur a observé du moins des points noirs en nombre et disposition variables, et ces points ont été regar- dés comme des yeux. Sans doute on leur suppose en même temps des nerfs optiques, aboutissant à un cerveau, condition exigée pour que ces points soient des yeux. Ces attributions de fonctions à des parties très-peu connues, ne me paraissent point former une objection contre l’opinion de placer les planaires dans la classe des vers. On ne distingue ordinairement les p/anaïres des fascioles que parce que les premières sont des vers extérieurs, vivant librement dans les eaux ; néanmoins leur bouche, non ter- minale , les caractérise jusqu’à un certain point. Les planaires n’ont point le corps véritablement annelé ; il est gélatineux, contractile , presque toujours simple, rare- ment divisé ou muni de lobes, et en général dépourvu d’or- 1 . . r + ganes particuliers, saillans à l'extérieur. La bouche, quoique placée quelquefois trés-près du bord antérieur, n’est point véritablement terminale ; elie est, ainsi que l’anus, sous le ventre de l’animal, variant dans sa position selon les espèces. Les intestins des planaires ne consistent qu’en un canal plus ou moins long , des côtés duquel partent souvent des rameaux quelquefois très-nombreux. Si, comme cela est probable, les planaïires n’ont pas un système de circulation, elles n’ont point de branchies. Il parait même qu’on ne leur connait point de sexe;les amas de corpuscules oviformes qu’on voit en glles ,ne seraient donc que des gemmes amoncelés qui servent à les multiplier. Tom. LIT. 12 » 178 ANIMAUX Les planaïres habitent dans les étangs, les fossés aquati- ques, les ruisseaux et même dans la mer, se tenant dans les sinuosités. des rives. On en connaît un grand nombre d’es- pèces dont nous allons citer quelques-unes. ESPECES: * Points oculiformes nuls. . Planaire des étangs. Planaria stagnalis. PL. ovata , fusca , anterius pallida. Fasciola stagnalis. Mull.verm. 2. p. 53. n. 158. Habite les étangs. 2. Planaire noire. Planaria nigra. Pl. oblonga nigra, anteriès truncata. Fasciola nigra. Mull. verm. 2. p. 54. Planaria nigra. Mull. zool. dan. 3. p. 48.1. ft pe Habite les ruisseaux , les étangs+: ; 3. Planaire mollasse. Planaria flaccida. P1, elongata , brunnea : linea laterali transversisque albis. Fasciola flaccida, Mull. hist. verm. 2. p. 59. Planaria flaccida. Mull. zool. dan. p. 31. tab. G4. f. 3—4. Habite les anses des côtes de la Norwège, parmiles cos quillages. Etc. ** Un seul point oculiforme. 4. Planaire glauque. Planaria glauca. PL. subelongata , cinerea , iride alba. Fasciola glauca. Mull. hist. yerm. 2. p. 60. Habite dans les eaux. 5. Planaire rayée. Planaria lineata. Pl.'elongata , anticè attenuata , supra convexa : linea longitudi=. nali pallida. Fasciola lineata. Myll. hist. verm. 2. p. 60. Habite les bords de la mer Baltique. SANS VERTÈBRES, 179 6. Planaire ignée. Planaria rutilans. PI. linearis , antrorsum acute attenuata ; oculo nigro. Planaria rutilans. Mull.zool. dan. 3. p. 49. t. 109.f. 10—11x. Habite la mer Baltique entre les fucus. Corps rouge et bril- lant. ***_ Deux points oculiformes. 7. Planaire brune. Planaria fusca. PL, fusca nigro-venosa oblongo-lanceolata, anterius truncata, posterius acutas Fasciola fusca. Pall. spicil. zool. 10. p.21. tab. 1. f. 13. a, b: Habite les eaux stagnantes de l’Europe ; parmi les plantes aquatiques. 8. Planaire lactée. Planaria lactea. PI. depressa , oblonga , alba , anterius truncata. Mull. zool. dan. 3. p. 47. tab. 109. f. 1—2. Habite les eaux des marais. 9. Planaire hideuse. Planaria torva. PL. depressa, oblonga , tinerea vel nigra , subtus albida ; iride alba, Mull . zoo1. dan. 3. p. 48. tab. 100. f. 5—6. Habite les étangs, les ruisseaux d'Europe, Etc. *XXX Trois points oculiformes ou davantage. 10. Planaire verte. Planaria gesserensis. PL. elongata , siridis ponè, caput rufa. Mull. zool. dan. 2. tab, 64. £. 5—8; Habite les côtes de la mer du nord. Li 11. Planaire bleuâtre. Planaria marmorata. PI. oblonga , pailida. Mull. zool. dan. 3. p. 43. tab. 106. f. 2. Habite les fossés aquatiques, Rare. 180 ANIMAUX 12. Planaire tronquée. Planaria truncata. PI. pallidè rubens , antrorsum late truncata , posterius acutius- cula. ” Muil. zool. dan. 3. p. 43. tab. 106. f. «. Habite. 0: 13. Planaire trémellée. Planaria tremellaris. PL. plana , membranacea , lutea ; margine sinuato. Mull. hist. verm. 2. p. 72. et zool. dan. 1. tab. 32. f. 1—2. Habite la mer Baltique. 14. Planaire rubannée. Planaria vittata. PL. elliptica, planulata dorso vittata ; marginibus undato - lo- batis. Act. Soc. Linn. vol. XI. p. 25. tab. 5. f. 3. Habite... les côtes d'Angleterre. FASCIOLE. ( Fasciola. ) [ Distoma. Zeder, p. 209. Rudolph. 2. p. 352. | Corps mou, oblong, aplati, quelquefois cylindracé, muni de deux pores écartés : l’un antérieur, subterminal; l’autre ventral, situé en dessous ou sur le côté. Bouche : pore antérieur. Anus : pore ventral. Corpus molle, oblongum , depressum , interdum teretiusculum ; poris duobus remotis : altero antico subterminali ; altero ventrali, laterali aut infero. Os : porus anticus. Anus : porus ventralis. OBSERVATIONS. ” Les fascioles ont de si grands rapports avec les planaires qu’on ne saurait douter que les unes et les autres n’appar- SANS VERTÈBRES. 181 tiennent réellement à la même classe. Quoique l’on aperçoive des vaisseaux à l’intérieur des fascioles, un systeme de cir- culation n’y est nullement constaté ni plus probable dans ces animaux que dans les amphistomes, les monostomes, etc. Cependant toutes les fascioles , ainsi que les vers que je viens de citer, ne vivent que dans l’intérieur des animaux; tandis.que les planaires, que les rapports ne permettent pas d’écarter des fascioles , des amphistomes, etc., n’habitent que dans les eaux: Cette différence d'habitation n’en entraine donc pas nécessairement une assez grande dans l’organisa- tion, pour devenir classique. Elle amène seulement des par- ticularités propres à caractériser les genres. Des observations ultérieures à l'égard de l’organisation de ces mêmes animaux nous apprendront plus positivement s’il faut les rapporter tous à la classe des annelides, ce qui ne parait pas vraisemblable; ou s’il faut les placer parmi les vers , comme je le fais maintenant. Il me paraît inconvenable de changer le nom de /asciola déjà donné par Linné à ces animaux, pour leur donner celui de distoma, parce qu'ils offrent deux ouvertures ou pores à l’extérieur ; comme si les planaires , les amphistomes et d’autres n'étaient pas dans le même cas. Il est évident qu’ils n’ont point deux bouches, et que leur pore ventral ne peut être que l’anus. Ces vers sont très-contractiles , s’allongent, s’amincissent et se raccourcissent facilement. Sous ce rapport seul, ils tiennent aux sangsues, mais ils paraissént en difféter | beau- cup par leur organisation. On en connait un grand nombre d’espèces, 182 ANIMAUX = ESPÈCES. * Celles qui sont inermes, sans papilles et sans piquans. (A) Corps aplati. 1. Fasciole hépatique. Fasciola hepatica. L. F. obovata, plana; collo subconico ; brevissimo ; ports orbicu- laribus , ventrali majore. Fasciola hepatica. Lin. Distoma hepaticum. Rudolph, entoz. 2. p. 352. Encycl. pl. 79. f. 1—11. Habite dans la vésicuie du fel de l’homme, dans le foie des moutons et autres herbivores, et leur cause l’hydropisie ascite. En s’amincissant , elle pénètre dans les canaux bi- liaires et même dans des vaisseaux fort étroits. 2. Fasciole de l’anguille. Fasciola anguillæ. je depressiuscula , subovata , crenata , posticè emarginata ; pori antici margine tumido, ventralis majoris recto. Rudolph. pus dist. poly m. Distoma polymorphum. Rudolph. entoz. 2. p. 365. Distoma anguille. Zed. naturg. p. 222. Fasciola anguille. Gmel. p. 3056. Habite dans les intestins de l’anguille. 3. Fasciole globifère. Fasciola globifera. E. depressiuscula ; oblonga ; collo hinc excavato ; poris orbicula= ribus , ventrali majore. Rud. sub distoma. Distoma globiferum. Rudolph. entoz. 2. p. 364. Fasciola bramæe. Mull. zool. dan.t. 30, f. 6. Encycl. pl. 70. f. 19. Gmel. p. 3058, n.o 38. Habite dans les carpes, la perche fluviatile, etc. 4. Fasciole de l’églefin. Fasciola æglefini. M. F. depressiuscula , linearis ; collo conico continuo ; poris orbiculas ribus, ventrali majore. Rud. sub distoma. à Distoma simplex. Rudolph. entoz. 2. p. 370. Fosciola æglefini. Mull. zool. dan. tab. 30. f. 4. Encycl. pl. 70. f. 15. Gmel. p. 3056. Habite les intestins du gade églefine SANS VERTÈBRES. 153 5. Fasciole de la blenne. Fasciola blennu. F. oblonga , plana ; collo conico divergente; poris globosis , ven- trali majore. Rud. sub distoma. Distoma divergens. Rudolph. entoz. 2. p. 371. Fasciola blennii. Mull. zool. dan. t. 30. f. 5. Encycl. pl, 79. f. 16—18. Fasciolz blennii. Gmel. p. 3057. Habite les intestins dé la blenne. 6. Fasciole long-cou. Fasciola longicollis. F. depressa , linearis , subcrenata collo tereti ; poris globosis, antico majore. Rud. sub dist. Distoma tereticolle. Rudolp. entoz. 2. p. 370. Fasciola lucii. Mull. zool. dan. tab. 30. f. 7. et tab. 78. f. 6—8. Encycl. pl. 70. f. 20—923. Fasciola longicollis. Bloch. abh. p.6. Habite l’estomac du brochet, etc. 7. Fasciole de l’ériox. Fasciola eriocis. F. depressa , oblonga, utrinque obtusa ; poris mediocribus æqua- libus. Rud. sub dist. Distoma hyalinum. Rudolph. entoz. 2. p. 389. Fasciola eriocis. Mull. zool. dan. tab. 72: f. 4—7. Encycl. pl. 80. f. 3—4.. Habite les intestins de la salmoneériox. (B) Corps cylindracé. 8. Fasciole cylindracée. Fasciola cylindracea. F. teres, collo conico crassiore, poris orbicularibus, ventrali majore. Rud. sub dist. Distoma cylindraceum. Rud. entoz. 2.p. 303. Zed. nachtr. p. 188. t. 4. f. 4—6. et naturg. p. 21%. Habite les poumons de la grenouille.! 9: Fasciole du cottus. F'asciola scorpü. F. teres, utrinque decrescens ; poris globosis | ventrali majore. Rud. sub dist. Distoma granulum. Rudolph. entoz. 2. p. 394. 184 ANIMAUX Fasciola scorpii. Mull. zool. dan. t. 30. f. 1. Encycl. pl. 79. f. 12. Habite les intestins du cottus scorpius. 10. Fasciole du saumon. Fasciola varica. F. teres, collo corpori æquali divergente, ante apicem perforato ; poris globosis , ventrali majore. Rud. sub dist. Distoma varicum. Rudolph. entoz. 2. p. 396. Fasciola varica. Mull. zool. dan. t. 72. f 9 8—11. Encycl. pl. 80. f. 5—8, Habite l'estomac du saumon. Etc. ** Espèces armées soit de papilles, soit de piquans. 11. Fasciole noduleuse. Fasciola nodulosa. Fr. F.teres, ovata ; collo tenuiore brevioreque ; poro antico nodulis sex cincto. Rud.sub dist. Distoma nodulosum. Rudolp. entoz. 2.p. 410. Fasciola percæ cernuæ. Mull. zool, dan. t. 30. f, 2. Escycl. pl. 70. f. 13. Fasciola luciopercæ. Gmel. p. 3057. Habite dans différentes perches. 12. Fasciole de la truite. Fasciola laureata. F. oblonga , depressiuscula ; poro antico lobis sex æqualibus cincto. Rud. sub dist Distoma laureatum. Rudolph. entoz. 2. p. 413. Fasciola farionis. Mull, zoo, dan. t. 72. f. 1—3. Encycl. pl. 80. f. 1—2. Habite lesintestins de la truite, de. . . 13. Fasciole trigonocéphale. Fasciola trigonocephala. F. depressiuscuia ; oblonga ; collo antrorsum attenuato ; capite trigono echinis cincto , posticeque vage obsito. Rud. sub dist. Distoma trigonocephalum. Rudolph. entoz. 2, p.415. Planaria putorii. Goez, naturg. p..195. tab. 14. f, 78, et planaria melis. tab, 14. f. 9 —10. Habite les intestins du putois et du blaireau. Etc. c SANS VERTÈBRES. 185 TROISIÈME SECTION. VERS HÉTÉROMORPHES. Leur corps est tantôt aplati, tantôt cylindrace, souvent irrégulier ou difjorme. Les vers hétéromorphes forment à peine une coupe distincte de celle des vers planulaires. Cependant, ils sont en général moins allongés, plus irréguliers, plus dif- formes ; en sorte que l’inconstance et l’irrégularité, dans leur forme générale, constituent les seuls caractères dis- tinctifs de la section qui les embrasse. Ces vers, encore peu avancés dans la composition de leur organisation, sont mollasses, les uns aplatis, les autres cylindracés ; il y en a qui sont renflés en quelque partie de leur lon- gueur , et on en trouve qui sont munis d'appendices sin- guliers et divers, plus ou moins saïllans. Je rapporte à cette 3.e section, les sept genres qui suivent. MONOSTOME. ( Monostoma. }) [ Zeder, p. 188. Rudolph. 2. p. 325.] Corps mou, allongé, polymorphe, aplati ou cylindracé. Une seule ouverture terminale ou subterminale, cons- tituant la bouche, Point d’anus, 186 ANIMAUX Corpus molle , elongatum , polymorphum, depres- sum vel teretiusculum. Porus unicus, terminalis aut subinferus , orem re- ferens ; ano nullo. OBSERVATIONS, Les monostomes sont des vers très-voisins des fascioles par leurs rapports; mais leur corps ne présente qu’une seule ouverture, et intérieurement on n’aperçoit dans plusieurs aucune sorte d’intestins. Ces vers singuliers ont le corps allongé, mou, polymor- phe; en sorte que les uns sont aplatis, les autres sont cylin- dracés, et il y en a qui ont la bouche latérale, placée un peu au-dessous de l'extrémité antérieure, tandis que d’autres ont leur bouche tout-à-fait terminale. Plusieurs ont à l'extrémité antérieure un renflement céphaloide. Les monostomes vivent dans le ventre et dans les intestins de la taupe , de plusieurs oiseaux et de différens poissons. Rudolph en a déterminé quinze espèces, parmi lesquelles Je citerai les suivantes. ESPÈCES. * Bouche subinférieure. 1. Monostome du gastérote. Monostoma caryophyl- linum. M. capite obtuso , ore amplissimo rhomboidali , corporis depressi apice postico acutiusculo. Rudolph. ent. 2. p. 325. tab. 9. f. 5. Monostoma caryophyllinum.Zed. naturg. p.189. n.° 5. Habite dans le gastérote épineux. 2, Monostome grêle. Monostoma gracile. AT. capite obtusiusculo , ore ovali, corporis depressi apice postice acuto. Rudolph. ent. 2, p. 326. SANS VERTÈBRES. 13 | Acharius in vet. ac. nya handl. 1780. tab. 2.f. 8—0. Habite dans l’abdomen de l’éperlan. 3. Monostome du cyprin. Monostoma cochleariforme. M, capite obtuso , discreto ;à0re ovali; corpore teretiusculo. Ru- dolph. ent. 2. p. 326. Festucaria cyprinacea. Schrank. naturhist. aufs. p. 334. tab. 5. f. 18—20. ” Habite les intestins du cyprin barbu. **_ Bouche terminale. 4. Monostome crénulé. Monostoma crenulatum. I. ore crenulato, corpore teretiusculo, antrorsim gracilescente, posticè obtuso. Rudolph. ent. 2, p. 326. Ô Habite dans le motacilla phæniçurus , le rossignol le muraille. 5. Monostome de la taupe. Monostoma ocreatum. M. ore orbiculari ; corpore teretiusculo longissimo ; cauda divari- cata. Rudolph. ent. 2, p. 329. Fasciola ocreata. Goeze , naturg. p. 182. tab. 15. f, 6". Cucullanus ocreatus. Gmel. p. 3051. . Habite les intestins de la taupe. 6. Monostome de l’oie. Monostoma verrucosum. M. ore orbiculari; corpore oblongo=ovato , depressiusculo, subtüs verrucoso. Rudolph. ent. 2. p. 33r. Fasciola verrucosa. Froelich naturf. 24. p. 112. tab. 4. f. 5—. Habite dans l’oie domestique. Etc, AMPHISTOME. ( Amphistoma. } | [ Zeder , p. 198. Rudolph. 2. p. 340. ] Corps mou, cylindracé, un peu irrégulier. Deux ouvertures solitaires et terminales: l’une anté- rieure, pour la bouche; l’autre postérieure, pour l'anus, 188 ANIMAUX Corpus molle, cylindraceum , subirregulare. Porus anticus et posticus, solitarü , terminales , orem et anum referentes. OBSERVATIONS. Les amphistomes sont encore des vers très-rapprochés des fascioles par leurs rapports ; mais ils ont le corps cylin- dracé, au lieu de lavoir aplati, l'anus à l'extrémité posté- rieure , et ils sont en général plus irréguliers. Plusieurs ont à l'extrémité antérieure un renflement sÉparniee quelque- fois difforme. On les trouve dans les intestins de plusieurs mammifères et de différens oiseaux. On en connaît onze espèces. ESPÈCES. * Renflement céphaloïde séparé par un étranglement. 1. Amphistome grosse-tête. Æmphistoma macrocepha- lum. A. porc capitis subglobosi magno, labio lobato ; caudali exiguo crenato ÿ; corpore teretiusculo incurvo. Rudolph. ent. 2. p. 340. Fasciola.….. Goeze , naturg. p. 174. tab. 14. f. 4—6. Fasciola strigis. Gmel. p. 3055. Habite les intestins des hibous, etc. 2. Amphistome strié. Æmphistoma striatum. A. poro capitis subglebosi bilobo; corpore depressiusculo ; caudæ apice truncato striato. Rudolp. ent. p. 343. Uabite l'intestin grêle du milan. 3. Amphistome cornu. ÆAmphistoma cornutum. A. poro capitis hemisphærici multilobato ; corpore crenato, hinc à t convexo , posticè truncato. Rudolph. UE p- 343. tab. 5. fig. 4—7- Habite dans l'intestin moyen du pluvier doré. SANS VERTÈBRES. 189 4. Amphistome erratique. ÆAmphistoma erraticum. Æ, poro capitis maximi campaniformis sublobato ; corpore hinc convexo , illinc concavo , apice postico exciso. Rudolph. Habite l'abdomen et les intestins d’une mouette du Nord. **_ Renflement céphaloïde non séparé du corps. 5. Amphistome du héron. Æmphistoma cornu. A. corpore tereti, antrorsèm incrassato ; poro antic0 mMmaximo subintegerrimo , postici margine lobato. Rudolph. ent. p. 346. Distoma connu. Zeder, naturg. p. 218. n.o 30. Goeze apud Ze- derum in hujus nachtr. p. 181. tab. II. £. r —3. Habite dans les intestins du héron, 6. Amphistome des grenouilles. Æmphistoma subcla- valum. Æ. corpore obconico; pore antico amplissimo , postico exiguo, utroque integerrimo. Rudolph. ent. p. 343: Planaria subclavata. Goeze , naturg. tab, 15. .f. 2—3. Amphist, subclavata. Zed. naturg. p. 198. tab. 3, f, 3. Fasciolaria ranæ. Gmel. p. 3055. Habite dans différentes grenouilles. 7. Amphistome conique. Amphistoma conicum. A. corpore tereti, antrorsèm increscente ; poro antico majore, postico minimo , utroque integerrimo. Rudolph. ent, 2. p. 349. Fasciola elaphi. Gmel. p. 3054. * Monost. conicum. Zed. naturg. p. 188. Habite dans l’estomac du bœuf, du cerf. Etc. GÉROFLÉ. ( Caryophyllœus. ) Corps mou, aplati, allongé, rétréci postérieurement, à extrémité antérieure dilatée, frangée , pétaliforme , con- % tractile. 190 ANIMAUX Bouche labiée, peu apparente. Anus postérieur , ter- minal. | Corpus molle, depressum, elongatum , posticè atte- nuatum ; anticé extremitate dilataté , Jfimbriaté, con- tractilr. | Os labiatum, rard conspicuum. Ænus terminalis , posticus. OBSERVATIONS. L’extrémité antérieure du géroflé est remarquable par les formes variées qu’elle prend dans ses mouvemens. Elle est ordinairement dilatée en spatule , et aussi crispée que le pé- tale d’un œillet. C’est par cette extrémité que l'animal s’atta- che aux parois des intestins des poissons en qui il habite ; et la bouche qui s’y trouve, ne devient apparente que lorsque le ver contracte sa frange antérieure. On ne connaît encore qu’une espèce de ce genre, savoir: ESPÈCE. . 1. Géroflé des poissons. Caryophyllæus piscium. Fasciola fimbriata. Goeze , naturg. tab. 15. f. 4—5. T'ænia laticeps. Pall. n. nord. Beytr. p. 106. r.° 16. tab. 3. fig: 33. Caryophyllœus cyprinorum. Zeder, naturg. p. 252. tab. 3. f. 5-6. Caryophyllæus mutabilis. Rudolph. ent. 3, p. 9. Caryophyllœus piscium. Gmel. p. 3052. Habite dans les intestins des poissons d’eau douce, des cy- prins, de la carpe , de la tanche, etc. Sa vie est fort tenace. SANS VERTÈBRES. TOI TENTACULAIRE. ( Tetrarhynchus. ) Corps sacciforme, oblong, un peu en massue, obtus antérieurement , rétréci ou atténué dans sa partie posté- rieure. Quatre sucoirs proboscidiformes et rétractiles à l’ex- trémité antérieure. Ânus postérieur, terminal. Corpus sacciforme , oblongum , subclavatum , anticè obtusum , posticè attenuatum. Suctoria quatuor, proboscidiformes retractilesque in extremitate anticd. Anus posticus terminalis. OBSERVATIONS. Quelques naturalistes ont confondu les vers de ce genre avec les échinorinques, parce que leurs. suçoirs proboscidi- formes sont quelquefois hérissés de crochets. M. Bosc, qui en a observé une espèce, en a constitué un genre particulier sous le nom de éfentaculaire, les suçoirs dans leur saillie imitant des tentacules; et le docteur Rudolph en a développé les caractères dans son genre éetrarhynchus. Les tentaculaires ont le corps oblong, subcylindrique, en massue ondée , tres-contractile. Ces vers sont en général fort petits, se trouvent dans l'estomac, les intestins et le foie des poissons. ESPÈCES. s. Tentaculaire appendiculée. Zetrarhkynchus appendi- culatus. T'. proboscidibus simplicibus ; corpore clavato posticè truncaro, appendiculato. Rudolph. ent. 2. p.318. tab. 9. f. 10—12. 102 ANIMAUX Echinorhynchus quadrirostris. Goeze , naturg. tab. x3. f. 3—5, Encycl. pl. 38. /ig. 23. A—B—C. Habite dans le foie du saumon. 2. Tentaculaire de Bosc. Zetrarhynchus papillosus. T. proboscidibus papilla terminatis ; corpore oblongo , posticè botuso. Rudolph. ent. 2. p. 320. T'entacularia. Bosc , bullet. des sc. n.° 2. tab. 2. f. 1. et hist. nat. des vers, 2. p. 1113. pl. XI. f. 2—3. Habite sur le foie de la dorade. Son corps est ondé, strié longitudinalement. Ses suçoirs ne sont pas hérissés de crochets. Zeder en a fait un échinorinque. MASSETTE. (Scolex.) Corps gélatineux , allongé, un peu déprimé, en mas- sue antérieurement, pointu à l'extrémité postérieure, contractile. | Bouche terminale, orbiculée, entourée de 4 oreil- lettes plicatiles, polymorphes, subperforées. Corpus gelatinosum , elongatum, subdepressum , an- ice clavatum , posticè acuminatum , contractile. Os terminale , orbiculatum , auriculis quatuor plica- tilibus , polymorphis , subperforatis cinctum. OBSERVATIONS. Les mnasséttes sont des vers extrêmement petits, gélati- neux, très-contractiles, et que l’on doit distinguer des ten- taculaires ou tétrarinques , si, comme on l’a dit, ils ont une bouche terminale, distincte des quatre oreillettes qui l’en- SANS VERTÈBRES. 193 tourent. Ces oreillettes, qui paraissent des suçoirs particu- liers, communiquant avec l’intérieur de la bouche, sont plicatiles, polymorphes, tantôt allongées et rabattues, et tantôt relevées et raccourcies. Lorsque le ver est allongé, son corps est lisse, presque linéaire, et toujours en massue antérieurement ; mais lorsqu'il est contracté, il offre des rides transverses. Sa partie postérieure est toujours atténuée en pointe. Il n’y a dans les massettes ni suçoirs ni trompe armés de crochets, comme dans les échinorinques; néan- moins , on doute maintenant de l’existence de ce genre, et Von présume qu'il n’est dû qu’a l’observation d'individus trés-jeunes , probablement du genre de l’échinorinque. ESPÈCE. 1, Massette microscopique. Scolex pleuronectis. Sc. opaca, capite auriculis quaternis. Mull. zool. dan, p. 24. tab. 58, Encyel. pl. 38. f. 24. Scolex pleuronectis. Gmel. p. 3042. Habite les intestins de divers poissons, surtout des pleuro- nectes: TÉTRAGULE. (Tetragulus. ) Corps allongé , claviforme, un peu aplati, annelé transversalement ; à anneaux étroits , bordés inférieure- ment d’épines courtes. Bouche inférieure, située un peu au-dessous de l’extré- _rité la plus large , et accompagnée de chaque côté de deux crochets mobiles. Anus terminal , postérieur. T'ome III, 13 194. ANIMAUX Corpus elongatum , claviforme , subdepressum , transversim annulatum ; annulis angustis , nine in Jeriore spinis brevibus ciliatis. Os subtüs et infra latiorem extremitatem , utroque latere Lamulis duobus mobilibus armatum. Anus ter- minalis , posticus. OBSERVATIONS. Le setragule , publié par M. Bosc, est un nouveau genre de vers qui paraît se rapprocher un peu des massettes et des échinorinques, quoiqu'il en soit très-distinct. Son corps est allongé, assez épais, élargi en massue antérieurement, va en se rétrécissant vers sa partie postérieure, et a environ trois millimètres de longueur. Il est mou, blanc, et divisé transversalement par environ 80 anneaux étroits , dont le bord inférieur est cilié par des épines courtes. Sa bouche, située inférieurement , un peu au-dessous de Vextrémité la plus large, est ronde, grande et accompagnée de chaque côté de deux crochets cornés, transparens , Mmo- biles de haut en bas. . I n’y a encore qu’une espèce connue , qui est la suivante, ESPÈCE. 1, Tétragule du cavia. Z'etragulus caviæ. Bosc. nouv. bullet. des sc. 2. n.0 44. f. 1. a—b—c—d. IL vit dans le poumon du cochon d’Inde ( cavia porcellus } SAGITTULE. (Sasittula. ) Corps mou, oblong, un peu déprimé} terminé anté- rieurement par un renflement pyramidal , hérissé en des SANS VERTÈBRES, 199 sus de pointes dirigées en arrière. Deux appendices opposés et cruriformes à la partie postérieure du corps. Un sucoir en trompe rétractile, inséré en dessus sous le sommet du renflement pyramidal. Corpus molle, oblongum, subdepressum; capitulo terminali pyramidato , supernè retrorsum aculeato ; parte corporis posteriore appendicibus duabus oppo- sitis cruriformibus. Proboscis retractilis unica , sub apice capituli pyra- midati supernè inserta. OBSERVATIONS. Il paraît que ce n’est encore que d’après une seule obser- vation que l’on a l’idée de cette singulière sorte de vers; et c’est du corps humain que M. le docteur Bastiani l'a obte- nue , à l’aide d’une évacuation par les selles, dans une car- dialgie vermineuse, On peut voir, dans les actes de l’Académie de Sienne (tome6, p.241}, l'histoire de la sagittule, que M. Bas- siani nomme animal bipède. Ce ver semble avoisiner par quelques rapports les échinorinques. ESPÈCE. 1. Sagittule de l'homme. Sagittula hominis. Bastiani , acad. seniens. act. 6. p. 241. pl. 6. f. 3—4. Habite dans le canal intestinal dé l’homme. 196 ANIMAUX D ———————————————————————————— ORDRE SECOND. VERS RIGIDULÉS. Leur corps a un peu de roideur qui le rend presque élastique; ils sont nus, cylindriques , filiformes , la plupart réguliers. Les vers rigidules , dont le docteur Runorrx compose son 1.er ordre (entozoa nematoidea, vol. 2, p.55), sont cylindriques , filiformes, nus, et en général moins imparfaits en organisation que ceux de l’ordre précédent. Leur forme cylindrique et assez égale ou régulière eût pu servir seule à caractériser l’ordre qui les comprend, si, parmi les hétéromorphes, qui font partie des vers mollasses, l’on ne trouvait des espèces à corps subcylin- drique. L'espèce de roïdeur qui rend leur corps pres- qu'élastique, doit donc être employée , concurremment avec la considération de leur forme générale, à caracté- riser le second ordre dont il s’agit ici. Le canal intestinal de ces vers est complet, c’est-à-dire, ouvert aux deux extrémités, quoique, dans les espèces à corps très-grêle, l'anus, la bouche même, soient quel- quefois difficiles à apercevoir , à cause de la transparence des parties et de la petitesse de ces ouvertures. SANS VERTÈBRES. 197 C’est parmi les vers de cet ordre que lon croit avoir trouvé des organes véritablement sexuels, en attribuant à certaines parties singulières, des fonctions qui paraissent vraisemblables. Si l’on ne s’est point fait illusion à cet égard, ce serait ici que la nature aurait commencé l’éta- blissement d’un nouveau système de génération, celui qui, pour opérer la production d’un nouvel individu , exige le concours de deux sortes d'organes , les uns fécondateurs et les autres propres à former les corpuscules que la fé- condation seule peut réndre capables de vivre. Parmi les vers rigidules , comme parmi les mollasses, les uns ne se trouvent jamais que dans l’intérieur du corps des autres animaux; mais d’autres se rencontrent ailleurs, et sont des vers externes, que l’état de leur organisation force de rapporter à cette classe. Voici les genres qui appartiennent à cet ordre. ÉCHINORINQUE. ( Echinorhynchus. ) Corps allongé, subcylindrique , sacciforme. Trompe terminale, solitaire , rétractile, hérissée de crochets re- courbés. Corpus elongatum , cylindraceum , sacciforme. Pro- boscis terminalis , solitaria., retractilis, aculeis adun- cis echinata. OBSERVATIONS. Les échinorinques constituent un genre fort remarquable par le caractère singulier de leur trompe. Elle est terminale, 198 ANIMAUX solitaire, rétractile, et hérissée de crochets recourbés, soit disposés par rangées nombreuses , soit placés sur un seul rang, Le corps de ces vers est allongé, cylindracé, sacci- forme, quelquefois un peu déprimé, et légèrement atténué dans sa partie postérieure. On le voit tantôt lisse, tantôt muni de rides iransverses, plus ou moins apparentes, L’a- nus n’est pas connu. . On trouve les échinorinques dans les intestins et les au- tres viscères de beaucoup d’animaux vertébrés; mais jus- qu'a présent on n’en a pas encore observé dans le corps de l'homme. Ces vers implantent leur trompe dans les membranes ou la substance des visceres, s’y fixent par leurs piquans cro- chus, et y demeurent fortement attaches, souvent pendant toute leur vie, ESPÈCES. * Le cou ei le corps inermes ( sans piquans ). x. Echinorinque du cochon. Echinorhynchus gigas. ÆEch. proboscide subplobosa; collo breri vaginato ; corpore lon- gissimo, cylindrico , posticè decrescente, Rudolph ent. 2. p. NT Ce A0 IDE CE 2 Echinorhynchus gigas. Bloch abhandl. p. 26. t. 7. f. 1—8. Goeze naturg. p. 143—150. tab. 10 f. 1—6. Encycl. pl. 37.f. 2—1. Habite les intestins des cochons, surtout de ceux que l’on tient enfermés pour les engraisser. s a, Échinorinque du cyprin. Echinorhynchus tuberosus. Ech. proboscide subglobosa apice aculeis rectis reflexisque coro- nata; collo vaginato brevissimo ; corpore oblongo. Echinorhynchus rutili. Mull. zool. dan. II. p. 27. tab. Gr. f. 1-8. Gmel. p. 3050. n.0 45. SANS VERTÈBRES. 199 Ech. tuberosus. Zed. naturg. p. 163. Rudolph. ent. 2. p. 557. Habite les intestins du cyprinus rutilus. Il n’a qu'une rangée de piquans. 3. Echinorinque du cobite. Echinorhynchus clavæceps, ÆEch. proboscide subglobosa ; collo subnullo; corpore cylindrico antrorsum decrescente. Rudolph. ent. 2. p. 258. Echin. cobitis barbatule. Goeze naturg. p. 158. 1. 12, f. 7—9. Echin. cobitidis. Gmel. p. 3048. n.° 32. Habite les intestins du cobite barbu. 4. Échinorinque de l’anguille. Echinorhynchus globu- losus. Eh. proboscide ovali, breviore collo vaginato ; corpore cblonge: Rudolph. ent. 2. p. 259. Ech. anguille, Mull. zool. dan. IT. p. 38. tab. 69. f. 4—6. ÆEncycl. pl. 38. f. 16—18. Habite les intestins de l’anguille. 5. Echinorinque strié. E'chinorhynchus striatus. G. Ech. proboscide conica ; collo brevissimo ; corpore longitudinaliter striato, passim constricto. Rudolp. ent. 2. p. 263. Echin. striatus. Gocze naturg. p. 152. tab. 11, £. 6—1. Encycl. pl. 37. f. 13—14. Echinorhynchus ardeæ. Gmel.p. 3046. Habite dans la grue cendrée. 6. Echinorinque de l’ésoce. Echinorhynchusangustatus. Ech. proboscide cylindrica truncata ; collo brevissimos corpore antrorsum angustato. Rudolph. ent. 2. p. 266, Echinorkynchus lucii. Mull. cool. dan, tab. 37. £, 4—6. Encycl, pl. 38. £ 3—5, Habite les intestins de l’ésoce. ** Le cou ou le corps armé de piquans. yE Echinorinque de la macreuse, Echinorhynchus mi nulus. Ech. proboscide cylindrica ; eollo tereti nudo ; vagina striata; corporis parte antica subovata aèuleata, postica ovali inermi. Rudolph. ent. 2. p. 295. 200 ANIMAUX Echin, minutus coccineus. Goeze naturg, p. 164. tab. 13. f. 1-2. Encycl. pl. 38. f. 1. A—B. Echin. anatis. Gmel.{p. 3045. et echin. merule. p. 3046. Habite les intestins du canard brun { de la macreuse } , etc. » 8. Echinorinque du phoque. Echinorhynchus strumosus. ÆEch, proboscide cylindrica transversa ; collo nullo ; corporis parte antica subglobosa aculeata, postica tereti inermi. Rudolph. ent. 2. p. 293. tab. 4. f. 3. Ech. strumosus. Zeder naturg. p. 158. n.o 26. Habite les intestins du phoque. 9. Echinorinque du canard. Echinorhynchus constrictus. Ech. proboscide subclavata ; collo conico nudo ; corpore oblongo, bis obiter constricto , anticè aculeato. Rudolph. ent. 2. p. 296. Echin. anatis boschadis domest. Goeze naturg. p. 163. tab. 13. f, 6—5. Echin. boschadis. Gmel. p. 3045. Habite Jes intestins du canard sauvage. Etc. POROCÉPHALE. (Porocephalus. Corps cylindrique, inarticulé , presqu’en massue; à extrémité antérieure variant irrégulièrement par ses con- tractions. Trompe terminale, contractile. Cinq crochets rétrac- tiles , cachés sous la trompe dans des fossettes, Corpus teres , inarticulatum , Subclavatum; anticd extremitate contractionibus varie deformatd. | Proboscis terminalis, contractilis. Aculei quinque adunci, retractiles , in foveis sub proboscide latentes. SANS VERTÈBRES. 201 OBSERVATIONS. Le porocéphale est un nouveau genre de vers établi par M. de Humboldt, dans le recueil de sés observations de Zoologie, d'après l'espèce qu’il a trouvée dans un serpent d'Amérique. Par ses rapports, ce ver semble se rapprocher des échinorinques; mais les caractères de sa trompe et les crochets contractiles qui sont au-dessous , le distinguent éminemment. ESPÈCE. 1, Porocéphale x crotal. Porocephalus crotalr. P. subclavatus, flavescens; proboscide lactea premorsa; aculeis 2 due P ; quinque fuscescentibus. Humboldt. obs. de zoologie. pl. 26. Habite dans un serpent d'Amérique. LIORIN QUE. ( Liorhynchus. ) Corps allongé , cylindrique , rigidule. Bouche terminale, obtuse, donnant issue à un sucoir tubuleux , simple et rétractile. Corpus elongatum, teres , rigidiusculum. Os terminale, obtusum , haustellum tubulosum eval- vem et retractilem emittens. OBSERVATIONS, Les Zorinques ressemblent un peu aux ascarides par leur aspect ; néanmoins, par leur trompe terminale, rétractile, 203 ANIMAUX ils paraissent se rapprocher des échinorinques et du poro- céphale. Ce sont des vers cylindriques, grêles, atténués tantôt antérieurement , tantôt postérieurement, à queue or- dinairement pointue. Leur bouche consiste en un petit tube proboscidiforme , mutique, que l'animal fait sortir de son extrémité antérieure, ou y rentrer comme à son gré. On n’en connaît encore que trois espèces qui se trouvent dans deux mammifères-et dans un poisson. ESPÈCES. 1. Liorinque du blaireau. Liorhynchus truncatus. L. tubulo elabiato ; corpore utrinque subattenuato , Levi; caudä acutissimä. Rudolph. ent. 2. p. 247. Habite les intestins du blaireau. 2. Liorinque du phoque. Liorhynchus gracilescens. L. tubulo elabiato ; corpore retrorsèm attenuato, lævi; caudä acutä. Rudolph. ent. 2. p. 248. Ascaris tubifera. Mull. zool. dan. 11. p. 46. tab. 74. f. 2. Enéycl:.pl..32: f 8. | Echinorhynchus tubifer. Gmel. p. 3044. Habite dans l’estomac du phoque barbu. 3. Liorinque de l’anguille. Ziorhynchus denticulatus. L. tubulo labiato ; corpore antrorsèm attenuato, collo crenato (seriatim denticulato). Rudolph. ent. 2. p. 249. tab, XII. Ê. 1—2. Cochlus inermis. Zeder naturg. p. 50. tab. 1. f. 6. Habite dans l’estomac et le cœur de l’anguille. STRONGLE. (Strongylus. ) Corps allongé, cylindrique, atténué postérieurement ; à queue terminée par une bourse substylifère dans les mà- les, très-simple dans les femelles. CU SANS VERTÈBRES. 203 Bouche orbiculaire , grande, subciliée ou papilleuse, terminant l’extrémité antérieure. Corpus elongatum , teres , posticè attenuatum ; cau- d& bursam substyliferam in maribus ternunatd ; in fe- mineis simplicissimd. Os orbiculare, magnum, cilüs aut papillis cinctum , extremitatem anticam terminans. OBSERVATIONS. Les srrongles sont des vers tres-singuliers en ce qu’ils paraissent posséder des sexes distincts, sur des individus différens. Dans les autres genres avoisinans, tels que les cucullans, les ascarides, etc., les sexes semblent se montrer encore, mais sont plus hypothétiques. Les sirongles seraient donc les vers connus les plus perfectionnés, c’est-à-dire, les plus avancés en organisation. Ces vers sont, en général, lisses, blanchätres ou un peu rougeâtres, presque point atténués vers leur extrémité an- térieure , et assez transparens pour laisser voir leurs organes intérieurs à iravers leur peau, La bourse qui termine la queue des mâles est plus ou moins fissile, substylifère, souvent oblique. On trouve des ssrongles dans l’homme, plusieurs mammi- fères et quelques oiseaux. Ils vivent dans l’œsophage, les intestins et dans les reins. ESPÈCES. * Bouche: ciliée ou dentée. 1. Strongle des chevaux. Strongylus armatus. S'tr. capite globoso truncato, ore aculeis rectis densis armato ; bxr- sû maris trilobà, caudàä feminæ ohiusiusculä. Rudolph. ent. 2. p- 204. 20/4 ANIMAUX S'trongylus equinus. Mull. zool. dan. 11. p. 2. tab, 42. fig. 1-12. Encycl. pl. 36. f. 79—15. Strongylus equinus. Gmel. p. 3043. Habite dans l’estomac et les gros intestins des chevaux. 2. Strongle des porcs. Strong ylus dentatus. tr. capite obtuso , dentibus anticis recurvis obsito; corpore alato; bursa maris triloba ; cauda feminæ subulata. Rudolph. ent. 2. P- 209. Habite dans le colon et le cæcum des cochons. ** Bouche entourée de papilles. 3, Strongle des reins. Strongylus gigas. Sr. capite obtuso, ore papillis planiusculis sex cincto; bursa maris truncata integra; cauda feminæ rotundata. Rudolph. ent. 2. p. 210. ÆAscaris renalis, ascaris visceralis et sub ascaride lumbricoide, in Gmelino. p. 3030—3033. Encycl. pl. 30. f. 4. Habite dans les reins de l’homme et de plusieurs mammifères, rarement dans les autres viscères et le tube intestinal. Cette espèce est fort grande et a été confondue avec Pascaride Jombricale. 4. Strongle papilleux. Strongylus papillosus. Str. capite obtuso , papillis sex conicis cincto ; ore orbiculari am- plissimo:; corpore crenato; bursa maris integra obliqua, cauda feminæ obtusa. Rudolph. ent. 2. p. 214. tab. 3. £, 11-12. Strongy lus papillosus. Zeder naturg. p. 02 Habite dans l’œsophage de différens oiseaux. Ses papilies sont coniques, mobiles, presque tentaculiformes. EEC. CUCULLAN. (Cucullanus. ) Corps allongé, cylindrique, obtus à son extrémité antérieure , atténué postérieurement. Bouche terminale, située sous un capuchon strié. SANS VERTÈBRES. 205 Corpus elongaitum , teres, anticè obtusum , posticè attenuatuin. Os terminale , cucullo striato obtectum. OBSERVATIONS. Les cucullans, que le docteur Rudolph écarte des strongles, en paraissent voisins par leurs rapports; aussi paraît-il que Bruguière a voulu les réunir dans le même genre. Néanmoins, leur bouche située sous un capuchon membraneux, les en distingue éminemment. S'ils ont des sexes véritables, ce qui me paraît encore hypothétique , les mâles n’ont point de bourse à leur extrémité posté- rieure, comme dans Îes strongles. | Les cucullans paraissent vivre particulièrement dans l’es- tomac et les intestins des poissons. On n’en connaît encore qu’un petit nombre d’espèces, ESPÈCES. 1. Cucullan de la perche. Cucullanus elegans. C. capite obtuso, cucullo globoso, posticè uncinato ; caudä maris utrinque alatä. Rudolph. ent. 2. p. 102. tab. 3. f.1—3. et fig. 5—7. Cucullanus percæ. Goeze tab. IX. B. fig. A—B. 4—). Encycl. pl.36. f. 6. Cucullanus lacustris , percæ, luciopercæ , cernuæ, Gimel, p. 3051. Habite dansiles perches, 2. Cucullan des gades. Cucullanus foveolaius. C. capite obtuso, subtüs foveolato ; cucullo globoso mutico. Ru- dolph. ent. 2. p. 109. Cucullanus marinus. Mull. zool. dan. 1. p. 50. tab. 38. f. 1—11. Encycl. pl. 35. f. r10—15. Cucullanus marinus , cirratus , muticus, Ginel. p, 3052. 206 ANIMAUX Habite les intestins des gades où morues. Muller repré sente un individu comme vivipare, offrant de jeunes vers encore adhérens comme des bourgeons développés et cir- reux. 3. Cucullan de la truite. Cucullanus globosus. C« filiformis, infrè caput globosum posticè tuberculatus; collo gracili longiusculo. Rudolph. ent. à. p. 111. Goeze naturg. p. 133. Cucullanus lacustris + farionis. Gmel. p. 3051. n.° 6. Cucullanus truttæ. Fabric. in dansk. Selsk. Skrivt. 111. p. 30. tab. 3. f. g—12. Gabite dans la truite. 4. Cucullan de l’anguille. ciné coronatus. C. capite obtuso aculeis tribus brevissimis anticis, cucullo glo- . boso. Rudolph. ent. 2. p. 113. Cucullanus. Goeze naturg. p.130. tab, IX. A. f. 1-2: Encycl. pl. 36. f. 3—4. Cucullanus lacustris, æ. anguille. Gmel. p. 3051. Gabite les intestins de languille. Etc. ASCARIDE. ( Ascaris. ) Corps allongé, cylindrique, très-souvent atténué aux deux bouts, ayant trois valvules à l’extrémité antérieure. Bouche terminale , petite, recouverte par les valvules. Corpus elongatum , teres, utrinque sæpius attenua- tum ; extremitate anticd trivalvr. » Os terminale, exiguum , valvulis rotundatis obtec- tum. ; OBSERVATIONS. Les ascarides , que l’on doit réduire aux espèces qui offrent à leur extrémité antérieure trois valvules en trefle, | SANS VERTÈBRES. 20 qui cachent la bouche, sont des vers très-nombreux en espèces, quelquefois en individus, et souvent fort nui- sibles. Ces vers sont cylindriques, en général atténués aux deux bouts, quelquefois fort grands, d’autres fois grêles et très-petits. Les trois tubercules ou valvules arrondies qui se trouvent à leur extrémité antérieure , paraissent leur servir comme de lèvres pour les aider à se fixer et à pomper leur nourriture. Îls vivent ordinairement en grand nombre et comme par troupes dans les intestins et l'estomac des ani- maux vertébrés, et mème de l'homme. On peut dire, qu’a- près les tænia, ce sont les plus communs et les plus nuisibles. On prétend que ces vers sont munis d'organes sexuels, et qu'ils ont les sexes séparés sur des individus différens. Je n’en citerai que peu d’espèces, parmi lesquelles je n'en indiquerai qu’une seule, comme se trouvant dans l’homme, V'ascaris vermicularis devant être rapporté au genre oxyure, selon l'observation de M. Bremser. ESPÈCES. * Corps atténué aux 2 extrémités. «. Ascaride lombricoïde. Æscaris lumbricoides. L. A. corpore utrinque sulcato ; caudä obtusiusculä. Rudolph. ent. 2. p.124. Ascaris lumbr. Bloch. tab. 8, f, 4—6 (equi): Ascaris gigas, Goeze naturg. p. 62—"72. tab. 1. f. 1—3( equi). ÆAscaris gigas, a. equi. bà hominis:s ©. suis. d. vituli. Habite les intestins grêles de l’homme , du bœuf, du che- val, de l’âne , du cochon. Elle est longue de six pouces à un pied, d’une couleur blanchàtre ou d’un rouge pale et paraît lisse. On la chasse avec des purgatifs et l'huile em- pyreumatique de Chabert. 2. Ascaride des poules. Æscaris vesicularis. A. linea corporis laterali tenuissima j caudé utriusque sexus re- 208 __ ANIMAUX Jlexk, in maribus utrinque membran& basi connivente alatä. Rudolph. ent. 3. p. 129. | ÆAscaris papillosa. Bloch abhandl. p. 32. tab. o. f. 1=—6. Encycl. pl. ds ds 24—209. ÆAscaris papillosa. Gmel. p. 3034. n.e 4o et n.os 4r, 42, 43, 44. Habite les intestins des poules, de l’outarde, du faisan. : 3. Ascaride acuminée. Ascaris acuminata. A. membrana laterali tenui; cauda acuminata. Rudolp. ent. 2, P30. Ascaris subulata. Goeze naturg. p. 100. tab. 4. f. 4—9. ‘ Ascaris ranæ. Gmel. p. 3035. Habite les intestins des grenouilles. 4. Ascaride du chien. Æscaris marginata. A. membrana capitis utrinque semilanceolata , caudæ vix conss picua. Rudolph. ent. 2. p. 138. Ascaris. Bloch. tab. 8. f. 13. Encycl. pl. 30. f, 7—0. Ascaris canis. Gmel. p. 3030. Habite les intestins grêles du chien. . Ascaride du chat. Ascaris mystax. - A. membrana capitis utrinque semiovata , caudæ lineari. Ru- dolph. ent. 2. p. 140. | (Ascaris felis. Goeze naturg. p. 99. tab. x, f. 5, et £. g—13. Encycl. pl. 31. f. 7—12. Ascaris felis. Gmel. p. 3031: Habite les intestins grêles du chat. QT 6. Ascaride aiguille. Æscaris acus. A. membrana laterali capitis caudæque subris planiusculorurt lineari, corporis tenuissima. Rudolph. ent. p. 149. ÆAscaris acus. Bloch eingew. et naturf. IV. p. 5/44. ÆAscaris acus. Gmel. p. 3037. Fusaria acus. Zeder naturg. p. 104. tab. 11. f. 1-3. Habite les intestins des ésoces, SANS VERTÈBRES: 209 ** Corps plus épais à une de ses extrémités. 7. Ascaride du pigeon. Æscaris maculosa. Æ. membrana laterali capitis urrinque semielliptica, corporis evanida ; cauda obtusa cum acumine. Rudolph. ent. 2. p. 158, tab, 1. f. 14—16. ÆAscaris. Goeze naturg. p. 84. tab. 1. f. 6. s Encÿcl. pl. 30. f. 16. asc. columbe. Ascaris columbz. Gmel. p. 3034. Habite les intestins du pigeon grosse-sorge, 8. Ascaride du lagopède, Æscaris compar. A. capitis valvulis latiusculis ; caudâ maris obliquè truncatä', alat , femine rectä obtusiusculä. Rudolph. ent. 2. p. 161. ÆAscaris compar. Schrank. Payers. p. ç0o—94. Æscaris tetraonis. Gmel. p. 3034. Fusaria compar et fusaria tetraonis. Zeder naïurg. p. 110 et p: 120. Habite les gros intestins de la gélinote, 9. Ascaride de la taupe. Æscaris incisa. A. capite obtuso, corpore crenato , caudæ acumine btevi conice, Rudolph ent. 2. p. 163. Cucullanus talpæ. Goeze naturg. p. 130. tab. 8. f. 7—8, Encycl. pl. 36. f. 1—2, Habite dans la taupe. 10. Ascaride du gade, Ascaris clavata. A: capitis tenuioris membrana lineari, corpore toto retrorsèm incrassato , cauda obtusa mucronata. Rudolph. ent. 2. p. 183. Ascaris gadi. Mull. zool. dan. ptodr. n.° 25,5. etzool!. dans 11. p. 47. tab, 74. f. 6. Encycl. pl. 32. f. 15—16. Habite l'estomac du gadus barbaius, Etc: Tome III. 14 210 ANIMAUX FISSULE. ( Fissula. ) Corps allongé , cylindrique, atténué postérieurement, à extrémité antérieure biñde. Bouche terminale, bilabiée. Anus près de l’extrémité de la queue. Corpus elongatum , teres , posticè attenuatum; an- ticd extremitate bifidä. Os terminale , bilabiatum. Ænus propè apicem caudæ. OBSERVATIONS. Je crois être le premier qui ait senti la nécessité de séparer des ascarides, le ver que Muller a nommé ascaris bifida. J'en ai formé un genre particulier dans mes leçons, sous le nom de fissule. Ce genre fut ensuite reconnu, mais diverse- ment nommé par les auteurs. En effet, quelques années après, M. Fischer l'établit sous la dénomination de cystidi- cola, d’après une nouvelle espèce qu’il fit connaître ; enfin, le docteur Rudolph, reconnaissant aussi le même genre, ui assigna le nom d’ophiostoma. Les fissules n'ont point à l’extrémité antérieure , comme les ascarides, trois valvules qui cachent la bouche; mais, x cette extrémité qui est bifide , elles offrent deux espèces de lèvres, souvent inégales , plutôt latérales que verticales. Leur corps est allongé, cylindrique, atténué postérieure- ment, transparent, et quelquefois comme crénelé et irré- gulier près de la queue, qui est simple et pointue. On n’en connait encore qu’un petit nombre d’espèces: SANS VERTÈBRES. 211 ESPÈCES. 1. Fissule des chauve-souris. Fissula mucronata. F. antica extremitate obiusa ; labiis æqualibus ; cauda ( femi- næ ) obtusa , mucronata. Ophiostoma mucronatum. Rudolph. ent. 2. p. r17. tab. 3. fig. 13—14. Habite les intestins dela chauve-souris oreillard, 2. Fissule du phoque. Fissula phocæ. F. antica extremitate obtusa; labiis inæqualibus ; cauda feminæ übtusa, maris mucronata. Ophiostoma dispar. Rudolph. entoz. 2. pk 119. Ascaris bifida. Mull. zool.dan. 11. p. 47. tab. 74. f. 3. mass et f. 1. femina. Encycl. pl. 32. f. 9 et 10. mas. Habite les intestins des phoques. 3. Fissule cystidicole. Fissula cystidicola. F': labiis æqualibus acutiusculis; cauda latiuscula depressa, _Cystidicola. Fischer. Bibl. n,° 265. cum ic. J'issula cystidicola. Syst. des anim. sans vert. p. #30! Fissula cystidicola. Bosc hist. nat. des vers, 2. p. 37. Ophiostoma cystidicola. Rudolph. ent. 2, p. 122. Habite la vessie aérienne des truites. é 1 —— | TRICHURE. (Trichocephalus. ) Corps allongé, cylindrique, plus épais et presqu'en massue postérieurement; à partie antérieure graduelle- ment atténuée et presque capillaire. | Bouche terminale, orbiculaire, très-petite, à peine visible. 212 ANIMAUX Corpus elongatum , teres; posticè crassiore subcla- vaio; parte anticé sénsim atienuat& , subcapillart. Os terminale, orbiculare , exiguum , vix distinctum. OBSERVATIONS, Les srichures sont des vers allongés, cylindriques, sou= vent contournés postérieurement, surtout dans les mâles, épaissis vers leur extrémité postérieure qui est obtuse; et singulièrement remarquables en ce que leur partie antérieure va en s’amincissant et ressemble à un fil ou à une trompe capillaire. Leur bouche, en général, est extrêmement petite. Ces vers vivent le plus souvent par troupes, et habitent les intestins de l’homme , des mammifeères et de quelques reptiles. On en connait huit ou neuf espèces. ESPÈCES. * Extrémité antérieure nue et mutique. 1: Trichure de l’homme. Zrichocephalus hominis. TT. parte capillari longissima , capite acuto indistincto 3 Corpore maris spiraliter involuto, feminæ subrecto. R. Trichocephalus dispar. Rudolph. ent. 2. p. 88. Triéhocephalus hominis. Goeze naturg. p. 112—1 16. tab. VI. É 2-6! Encycb pl 93,6 1-4. Trich. hominis. Gmel. p. 3038. Mastigoides. Zeder naturg. p. 60. Habite les intestins de l’homme , rarement dans les grêles; plus fréquemment dans le cæcum et le colon. Il a jusqu’à 2 pouces de longueur. Il produit une espèce de dyssenterie qu’on a nommée morbus mucosus. On le trouve aussi dans quelques singes. : a, Trichure des agneaux. Zrichocephalus affinis. Ar, parte capillari longissimä , ore orbiculari, corpere maris SANS VERTÈBRES. s13 subspirali , feminæ rectiusculo. Rudolph. ent. x. p, 02. tab. r, f. 7 —10. Habite le cæcum des agneaux et des x veaux: Il ressemble beaucoup au précédent. 3. Trichure du lièvre. Zrichocephalus unguiculatus. Tr. parte capillari longissimä , capite unguiculato, corpore maris spirali, feminæ rectiusculo. Rudolph. ent. 2. p. 95. tab. 1. fig. 1x. Mastigoides leporis. Zeder naturg. p.71. tab. 1. f, 3—5. Habite les gros intestins du lièvre. 4. Trichure des souris. 7’richocephalus nodosus. Tr. capite trinodi; parte capillari longiore corpore maris spi rali, feminæ incuryo. Rudolph. ent. 2. p. 06. Trichocephalus muris. Goeze naturg. p. 11g—121. tab. 7. A fig. 1—5. Encycl. pl. 33. f. 6—10. Habite les intestins de la souris, ** Extrémité antérieure armée de piquans. 5. Trichure hérissé. Zrichocephalus echinatus. | Tr. capite echinato ; parte capillari corpore spirali Breviore. Rudolph. ent. 2. p- 95. Pallas nov. comm. petrop. 19. t. 10. f, 6. tenia spirillum, Trichoceph. Goeze naturg. p. 123. t. 7. A. f. flan Encycl. pl. 33. f, 11—12. Trichocephalus lacertz. Gmel. p. 3039. Habite les intestins du Lacerta apus, OXYURE. (Oxyurus. ) Corps allongé, cylindrique, atténué et subulé posté- rieurement. Bouche orbiculaire, nue , terminale. Corpus elongatum, teres ; parte posticé attenuaté subulatd. Os terminale , nudum , orbiculatum. 214 _. ANIMAUX OBSERVATIONS. La seule espèce d'oxyure que l’on connut d'abord , fut confonduë avec les trichures, parce que l’on prenait la par- tie postérieure de ce ver pour sa partie antérieure. Cette espèce se trouve assez communément dans les chevaux, et l’on sait actuellement que ce n’est point un trichure. Depuis, l’on a découvert que l’ascaris vermicularis n'avait point au-dessus de la bouche les trois valvules des ascarides, et qu’il devait être rapporté au même genre que l’espèce dont je viens de parler. Ainsi, le genre oxyure se compose maintenant de deux espèces distinctes, très-connues, et qui paraissent se multi- plier en abondance dans les lieux qu’elles habitent. La partie antérieure des oxyures est la plus épaisse, cylin- drique , assez égale ; mais leur partie postérieure va en s’a- mincissant, devient très-menue, et finit en pointe aigue. Ces vers paraissent plus simples en organisation que les pré- cédens, et à sexes moins distincts. ESPÈCES. Oxyure vermiculaire. Oxyurus vermicularis. ©. capitis obtusi membrana laterali utrinque vesiculari ; caudà subulatä. Ascaris vermicularis. Rudolph. entoz. 2. p. 152. Ascaris vermicularis, Goeze naturg. p. 102—106. tab. 5. f. 1-5. ÆEncycl. pl. 30. f. 25—20. Gmel. p. 3029. n.0 1. Habite les gros intestins de l’homme non adulte , c’est-à- dire , des enfans. Il les tourmente par des chatouillemens presque continuels. Ce ver se multiplie quelquefois en peu de temps d’une manière étonnante. Sa longueur est de 5 à 6 lignes. On emploie pour l’expulser des infusions d’Ael- mintocorton , des layemens de quelqu’infusion amère. SANS VERTÈBRES. 215 2. Oxyure des chevaux. Oxyurus curvula. O. capitis obtusi lateribus nudis. Oxyurus curvula. Rudolph. ent. 2. p. 100. tab. 1. f. 3—6. Trichocephalus equi. Goeze naturg. p. 117. tab. 6. f. 8. Encycl. pl. 33. f. 5. Gmel. p. 3038. n.0 15. Habite le cœcum des chevaux. HAMULAIRE. (Hamularia. ) Le Corps allongé, cylindracé, presqu'égal, rigidule. Bouche au-dessous de l’extrémité antérieure, d’où sor- tent deux sucoirs filiformes et tentaculaires. Corpus elongatum , cylindraceum , subæquale , ri- gidulum. Os infra apicem anticam , undè haustella duo fili- Jormia tentaculiformiaque prominent. OBSERVATIONS. Le genre des hamulaires, établi nouvellement par M. Ru dolph, me paraît être le même que celui que j'ai nommé crinon dans mon Système des animaux sans vertèbres, d’a- près les observations de M. Chabert; mais les deux suçoirs filiformes et probablement rétractiles des hamulaires, ne furent point observés dans les crinons. _ Ce qui faitici une difficulté à cet égard, c’est que les deux suçoirs des hamulaires sont rapprochés à leur base, et sem- blent partir du même point ou de la même ouverture. Au reste , les Aamulaires ressemblent tellement aux filaires par leur forme , qu’on est tenté de douter de leur genre. On ne connait encore que deux ou trois espèces d’hamu- laires : on en a trouvé dans l’homme et dans quelques oiseaux. 210 (ANIMAUX ESPÈCES. 1. Hamulaire de l’homme. //amularia subcompressa. H. subcompressa , antice attenuata. Rudolph. ent. 2. p. 82. Hamularia lÿmphatica. Treutler obs. path. anat. p. 10. tab. H, F8. S—7. Tentacularia subcompressa. Zeder naturg. p. 45. An crino truncatus * Syst. des anim. sans vert. p. 340. Habite dans l'homme. 2. Hamulaire du collurion.«//amularia cylindrica. HI. teres, æqualis, Fu obtusa. Rudolph. ent. 2. p. 83. t. 12. f, 6. Linguatula bilinguis. Schrank. Sammil. p. 231. tab. 11. A—B. Tentacularia cylindrica. Zeder naturg. p. 45. tab. 1. f. 2. Habite dans l’écorcheur ou le Zanius collurio. 3. Hamulaire de la poule. Æamularia nodulosa. H. subtus plana ; ore papilloso. Rudolph. ent. 2. p. 84. Gordius gallinæ. Goeze naturg. p. 126. tab. Ve B. f. 8—10. Encycl. pl. 29. f. 4—6. Filaria gallinæ. Gmel. p. 3040. Habite les intestins de la poule. FILAIRE. ( Filaria.) Corps cylindrique, filiforme, égal, lisse , souvent fort long, rigidule. ; Bouche terminale, orbiculaire , très-petite. Corpus teres, filiforme, subæquale, lævigatum , sæpè longissimum , rigidiusculum. Os terminale, orbiculare, minimum. SANS YERTÈBRES. 217 OBSERVATIONS. Les filaires sont les vers les plus simples à l'extérieur; et en effet, ce sont ceux qui sont les plus difficiles à caractéri- ser dans leurs espèces. On pourrait les confondre avec les dragonaux auxquels ils ressemblent beaucoup ; mais comme on ne les trouve jamais ailleurs que dans le corps des ani- maux, cette différence a paru suffire pour les en distinguer. Dans quelques espèces, le corps est légèrement atténué à l’une ou à l’autre de ses extrémités ; mais en général il est assez égal d’un bout à l’autre. Ces vers se tiennent plutôt dans le tissu cellulaire et les membranes, que dans le canal intestinal. On en *rOuvE dans l’homme, les mammifères, les oiseaux, les poissons, les insectes, etc. ESPÈCES. . Filaire de Médine. Filaria Medinensis. F'. longissima , marpine oris tumido, caudæ acumine inflexd Rudolph. ent. 2. p. 55. Gordius medinensis. Lin. Encycl. pl. 29. f. 3. F'ilaria medinensis. Gmel. p. 3050. Habite dans le tissu cellulaire subcitané de l’homme, princi- palement dans les jambes, les pieds , etc., et ne se trouve ainsi que dans les pays chauds de l’Asie , de l'Afrique et de l'Amérique. Se ver est-il né où on l’observe, ou s’y est- il introduit ? cela paraît encore douteux ; aussi a-t-0n varié sur son genre. On en a vu qui avaient ‘deux pieds on davantage de longueur. F Filaire du singe. F'ilaria gracilis. F. longissima , utrinque subattenuata ; capite obtuso; caudæ apice acuto reflexe. Rudolph. ent. 2. p. 59. tab. 1. f. 1. Habite dans la cavité abdominale du singe capucin. 218 ANIMAUX 3. Filaire de la corneille. Filaria attenuata. F'. utrinque obtusa , posticè attenuata. Rudolph. ent. 2. p. 58. Filaria cornicis. Gmel. p. 3040. Habite dans l'abdomen et les poumons de la corneille man- telée. 4. Filaire du gobion. Filaria ovata. FF. corpore antrorsèm attenuato , capite ovato, caudä rotundati, Rudolph. ent. 2. p. 60. Cordius piscium. Goeze naturg. p: 126. tab. 8. f. 1—5. Entycl. pl. 29 f. 7—o. Ascaris gobionis. Gmel. p. 3037. Habite autour du foie du cyprin gobion. 5. Filaire du hareng. Filaria capsularia. F. ore orbiculari marginato, caudà obtusä cum acumine. Ru- dolph. ent. 2. p. 6x. Gordius marinus, Lin. Gordius harengum. Bloch. abhandl. p. 33. t. 8. f. #—10. Capsularia halecis. Zeder nachtr. tab. 1, f. 1—6. et naturg- tab. +. f 9 Habite PahdomEs du hareng , cntre les viscères. 6. Filaire du cheval. Filaria papillosa. F7, ore orbiculari colloque papillosis; caudà incuryatä. Rudolph. ent. 2. p. G2. Gordius equinus. Abilgaard in zool. dan. 3. p. 49. t. 109. fig. 12. a—c. Habite dans l'abdomen du cheval et quelquefois dans sa poi- trine. ‘ on | Filaire du rollier. Filaria coronata. F. capite nodulis tribus coronato ; corpore subæquali utrinque obtuso. Rudolph. ent. 2. p. 65. Ascaris.… Goeze naturg. p. go. tab. 2. f. 5. Encycl. pl. 30. f. 12—14. Ascaris coraciæ. Gmel. p. 3033. Habite dans le rollier , entre les muscles du cou. / SANS -VERTÈBRES. 219 $. Filaire acaminée. Filaria acuminata. F, capite quadrinodi ; caudä obtusâ cum acumine fecto. Rudolph. ent. 2. p. 66e | Gordius larvarum. Goeze , naturg: tab. 8. f. 4.—6. Encycl. pl. 29. f. 10—12. F'ilaria lepidopterum, Gmel. p. 3041 >. etd. Habite la larve de la noctuelle fiancée. 9. Filaire du faucheur. Filaria phalangit. F. corpore filiforme subæquali ; ore inconspicuo, Habite dans le phalangium cornutum. Trouvée par M. Latreille qui, sur Le vivant, n’a pu voir sa bouche. Ce ver a environ cinq pouces de longueur. Etc. DRAGONEAU. ( Gordius:) Corps cylindrique, filiforme , égal , lisse. Bouche... Anus… Corpus teres, filiforme , æquale , læve. Os. Arus.….. OBSERVATIONS. SE babledent les Zragoneaux ne sont que des filaires; car des différences d’habitation n’équivalent pas à celles de l’or- ganisation , et ne sauraient offrir un caractere véritablement générique. Ce n’est donc que pour me conformer à l'usage que je sépare les dragoneaux des filaires, et pour faire sentir que le caractère même de la classe des vers ne doit rien em- prunter des lieux d'habitation de ces animaux. 220 ANIMAUX Les Zragoneaux ont le corps filiforme, grêle, nu, glabre ou lisse, presqu’égal dans toute sa longueur , et en général transparent. La plupart n'offrent nulle apparence de bouche ni d’anus, sans doute à cause de la petitesse de ces ouver- tures qui, d’ailleurs, sont dans un état de contraction lors- qu’on observe ces animaux. On trouve les dragoneaux dans les eaux vives, dans la vase ou le sable humide. Ces vers se contournent ou se re- plient dans l’eau comme de petits serpens. Je n’en citerai que deux espèces. ESPÈCES. 1. Dragoneau des sources. Gordius aquaticus. G. filiformis, longissimus, pallidus; unâ extremitate subbifidà. Gordius aquaticus. Lin. Gmel. p. 3082. Encycl. pl. 29. f. 1. Habite dans les sources, les fontaines , les ruisseaux. Je Pai vu ayant une de ses exirémités comme bifide. Cela est-il constant? | 2. Dragoneau à bande. Gordius cinctus. G. albus, dorso cinguloque antico griseis. Oth. fabr. Fauna Groenl. p. 250. f. 3. Encycl. pl. 29. f. 2. “à Habite la mer du Groënland , enfoncé dans le sable. Loni gueur, quatre lignes. " SANS VERTÈBRES. 221 “ORDRE TROISIÈME. VERS HISPIDES. Ils ont Le corps garni de soies latérales ou de spinules. Sous cette coupe, je réunis des animaux vermiformes, dont l'organisation me paraît trop peu composée pour ‘que l’on puisse les rapporter à la classe des annelides. Il est plus que probable que ces animaux ne possèdent point un système de circulation ; qu'ils n’ont point de véritables “branchies , point de sens réels ; et qu’ils ne sont pas même ovipares, mais seulement gemmipares internes. Les vers luspides. connus ne sont pas encore nom- breux, et aucun d'eux ne vit dans l'intérieur des autres animaux. Les cils ou les spinules latérales de leur corps présentent une particularité assez étrange, relativement au corps nu de tous les autres vers, pour que l’on puisse douter de la convenance du rang que j’assigne à ces ani- maux. Cependant, d’après ce que lon a pu savoir de l’état de leur intérieur, je crois que ce rang devra être conservé, Voici les trois genres que je rapporte à cet ordre. 222 ANIMAUX NAÏDE. ( Nais.) Corps rampant, long, linéaire, transparent , aplati ; ayant le plus souvent sur les côtés des soies rares , simples ou par faisceaux. , Bouche terminale. Point de tentacules. Corpus repens, longum, lineare, pellucidum , de- pressum ; setis raris simplicibus aut fasciculatis ad latera sæpius hispidum. Os terminale ; tentaculis nullis. OBSERVATION Se Il me parait impossible que les naïdes puissent avoir l’or- ganisation assez composée pour appartenir à la classe des annelides ; d'autant plus qu’on en peut multiplier les imdivi- dus en les coupant transversalement. Ainsi, ce sont des vers dont le corps est fort allongé , li néaire , aplati, transparent ou demi-tranSparent, et en géné- ral garni de cils latéraux, rares, soit simples, soit fasciculés, Les raïdes vivent la plupart dans lés eaux douces , sur les Bords des ruisseaux , dans les fontaines , les étangs, etc. Elles se tiennent sous les pierres, dans la vase, dans des trous, quelquefois accrochées aux plantes aquatiques. La transparence de leur corps laisse facilement apercevoir l'intestin de l'animal dans toute sa longueur. Ces vers vivent des infusoires qui sont fort abondans dans les eaux douces. On prétend qu’il y en a qui ont des yeux: on a pu se faire illusion à cet égard, en prenant des points particuliers pour l'organe de la vue, avant d’avoir constaté l'existence d’un sys- tème nerveux capable d’y donner lieu. La bouche de ces animaux n’est tantôt qu’une simple fente, tantôt qu'un trou accompagné de deux lèvres. Ceux qui ont une trompe doivent être distingués et d’un autre genre. SANS VERTÈBRES. 223 Craignant les mauvaises associations, je ne citerai que trois espèces parmi les plus connues. ESPÉCES: 1. Naïde vermiculaire. Nais vernucularis. - NN. setis lateralibus fasciculatis , ore hinc barbato, INais vermicularis. Gmel, p. 3120. Roes. ins. 3. p. 578. tab. 93. f. 1—7. Encycl. pl. 62. f. 1—". Habite sous le Zemna ou la lenticule, dans les étangs, etc. 2. Naïde serpentine. Nais serpentina. N. setis lateralibus nüllis , Collari triplici nigro. Mull. IVais serpentina. Gmel. p. 34ar. Roes. ins. 5. p. 567. tab. 92. à Encycl. pl. 55. f. 1—2. Habite les étangs d'Europe, s’entortillant autour des racines de la lenticule. 3. Naïde littorale, Mais lütoralis. IN. setis lateralibus nullis, solitariis, geminatis, fasciculatis varia. Mull.. zool. dan. 2. tab. 80. f. 1—8. Encycl. pl. 54. f. 4—10. Habite les rivages sablonneux que l’eau de mer reconvyre, Etc. STYLAIRE.( Stylaria. Corps rampant, linéaire, transparent, muni de soies A * latérales. Extrémité antérieure bifide, offrant une trompe styli- forme ,gsaillante, Anus termirial. Corpus repens linéare pese setis latera- Lbus hispidum. | | Extremitas anterior bifida ; proboscide porrectà , Styli ormi., Anus terminalis, 224 ANIMAUX OBSERVATIONS. Il me semble convenable de séparer des naïdes, le ver qui constitue le type de ce genre; sa bouche offrant une trompe styliforme, qui lui donne un caractère particulier remarquable. On en découvrira probablement quelques au- tres qui confirimeront la convenance de cette séparation. ESPÈCE. 1. Stylaire des étangs. Stylaria paludosa. St. setis lateralibus solitariis. ÎVereis lacustris. Lin. syst. nat. ed. 13.2. p. 1085. Nais proboscidea. Gmel. p. 3121. Mull. zool. dan. prodr. 2649. Encycl. pl. 53. f. 5—8. Roes. ins. 3. t. 98. f. 16—17et t. 79. f. 1. Habite dans les eaux stagnantes des marais, des étangs. TUBIFEX. (Tübifex.) Corps filiforme, transparent, annelé ou subarticulé , muni de spinules latérales, vivant dans un tube. Bouche et anus aux extrémités. Corpus filiforme , pellucidum, annulatum vel sub- artculatum spinulis lateralibus. Os anusque ad extremitates. OBSERVATIONS. Je réunis ici des animaux que l’on a rapportés au genre des lombries, probablement parce qu’ils ont des spinules latérales. Mais ce que l’on sait de leur organisation inté- rieure, indique que ce sont réellement des vers, et non des annelides. Il parait que t avec les naïdes qu'ils ont le plus de rapports. Les tubifex vivent dans des tubes, lesuns en partie enfon- SANS VERTÈBRES. 2925 eés dans la vase au fond des ruisseaux, des étangs, etc., les autres enfoncés dans le sable sous les eaux marines. ESPÈCES. 1. Tubifex des ruisseaux. Z'ubifex rivulorum. T. rufescens , bifariamaculeatus ; tubulis verticalibus. Lumbricus tubifex. Mull. zoolos. dan. 3. pe 4. tab. 84. f. 1-34 Encycl. pl. 34. f. 4. Bonnet, vers d’eau douce. t. 3. f. 9—10. Trembley , hist. des polyp. t. 7. f. 2. Habite au fond des ruisseaux, des étangs, etc. Ses spinules latérales sont rétractiles. ‘ 2. Tubifex marin. Z'ubifex marinus. T. albus, macula sepmentorum dorsali rubra ; articulis distan- tibus. Lumbricus tubicola. Mull. zool. dan. 2. tab. 95. Encycl. pl. 35. £. 1—2. Habite le fond sablonneux de la mer, aux sinuosités des ri- vages. Les deux spinules de chaque articulation sont trés= petites. LES ÉPIZOAIRES. (Epizoariæ. } Animaux à corps mou ou subcrustacé, diversiforme ; à tête indécise, comme ébauchée; à forme symétrique commencante; et ayant souvent des appendices divers, inarticulés , tenant lieu de pattes. Bouche en sucoir, souvent armée de crochets ou ac- compagnée de eh oc Système nerveux , organe respiratoire, et sexes incon- nus. Tome III. 19 226 ANIMAUX Corpus molle vel subcrustaceum , diversiforme ; ca- pite obsoleto seu dubio. Pedes nulli; sæpè tamen appen- dices var, inarticulati. Forma symetrica partibus parilibus inchoata. Os suctorians , subtentaculatum , vel uncinis arma- tum. Organa sensibilitatis , respirationis , fæcundatio- nisque 1gn0ta. OBSERVATIONS. Sous la dénomination d’épizoaires, je réunis quelques genres d'animaux connus dont le rang parmi les autres n’a pas encore été positivement assigné , et qui, par leurs rap- ports , semblent avoisiner les vers et les izsectes, sans pou- voir faire partie soit des uns, soit des autres. Ces animaux, joints à beaucoup d’autres qui sont encore à découvrir et qui existent probablement, indiquent l'existence d’une série particulière dont, un jour peut-être, on pourra former une nouvelle classe, et qui vraisemblablement rem- plira le vide assez grand qui se trouve entre les vers et les insectes. $ Des observations ultérieures décideront à cet égard. En attendant , je me borne à instituer provisoirement cette coupe avec le petit nombre de genres que je vais citer. De mème que ceux des vers qui viventconstamment dans l’intérieur des autres animaux sont des parasites internes; de mème aussi les épisoaires dont il est ici question, sont des parasites externes; car les uns et les autres sont des suceurs qui vivent aux dépens des autres animaux. La plupart de ceux dont il s’agit ici s’attachent aux ouïes des poissons, et en suçent le sang. » SANS VERTÈBRES. DIT Les épizoaires sont les premiers animaux qui offrent cette symétrie du corps par des parties paires opposées et sem- blables dont les animaux des classes suivantes nous montrent un si grand emploi; symétrie, en effet, qui est compléte- ment exécutée dans les insectes, les arachnides, les crustacés, qui se retrouve même dans les annelides, malgré la forme défavorable de leur corps, et qui est générale pour tous les animaux vertébrés; symétrie enfin qui, dans la série des animaux inarticulés , ne commence à paraître que dans les acéphales. | Quoique l’organisation des épizoaires ne soit pas encore bien connue, on ne saurait douter, d’après ce que l’on en sait déja, qu'elle ne soit un peu plus avancée que celle des vers; car plusieurs ont des appendices extérieurs, des parties paires, des tentacules , des étranglemens ou de faux segmens du corps analogues à ceux des insectes. Cependant il est vrai- semblable qu’ils sont inférieurs en organisation aux insectes, puisqu'on ne leur connait n1 pattes articulées, ni trachées, ni branchies, etc. Je ne fais de cette petite coupe provisoire qu’une simple indication ; car elle ne mérite pas encore d'être énumérée parmi les autres classes d'animaux. Voici, quant à présent, les genres qui me paraissent la fonder. CHONDRACANTEHE. ( Chondracanthus. ) Corps ovale, inarticulé , rétréci antérieurement, cou- vert en dessus d’épines cartilagineuses. Point d’ÿeux. Bouche en sucoir, située au-dessous de l'extrémité 228 ANIMAUX antérieure , armée de deux crochets en pince et accom- pagnée de deux tentacules courts. Deux ovaires saillans en dehors, cachés entre les épines postérieures. Corpus ovatum , inarticulatum , anticè angustatum , suprà spinis cartilagineis obtectum. Oculi null. Os infra extremitatem anticam, suctorians , uncinis duobus forficatis tentaculisque duobus brevibus arma- um. Ovaria duo externa , inter spinas posteriores recon- dita. OBSERVATIONS. ‘ Le genre chondracanthe a lé découvert et publié par M. Delaroche, d’après une espèce qu’il a observée sur les branchies du poisson Saint-Pierre ( zeus faber L.). Il le dis- tingue des lernées, dont il est très-voisin par ses rapports, par ses tentacules non en forme de bras, par son corps court, ovale, chargé d’épines cartilagineuses. ESPÈCE. 4. Chondracanthe épineux. Chondracanthus zer. Delaroche, nouv. bullet. des sciences, tome 2. n.0 44. pe 270. pl. 2. f. à. 2—b. Habite dans la Méditerranée. Ses épines antérieures sont courtes et crochues; les postérieures sont droites, longues et rameuses. - SANS VERTÈBRES. 229 LERNÉE. ( Lernœa. Corps mou, oblong, cylindracé, quelquefois renflé et irrégulier , dépourvu de bras. Bouche en sucoir, rétractile, située sous le sommet de l'extrémité antérieure. Deux ou trois tentacules sim- ples ou rameux, quelquefois aucun. Deux sacs externes, pendans à l'extrémité postérieure. Anus terminal. Corpus molle, oblongum , teretiusculum , quando- que inflatum et irregulare , brachüs destitutum. OSs suctorians , retractile , sub apice anticali. Ten- tacula duo seutres , simplicia aut ramosa , quandoque nulla. Sacculi duo posticales, externi, penduli. Anus ter- minalis. OBSERVATIONS. Parmi les animaux divers qui sont parasites extérieurs des poissons et suceurs comme les vers, les Zernées, ainsi que les entomodes , sont singulièrement remarquables par la forme bizarre de leur corps; aussi les a-t-on réunis dans le même genre: ces animaux se rapprochant effectivement par de grañds rapports. J’ai cru néanmoins devoir les distinguer, et ici je ne donne le nom de /ernée qu’à ceux de ces mêmes animaux qui manquent entièrement de bras... Ainsi les Zernées sont des animaux suceurs, à corps mol- lasse, oblong, subcylindrique, quelquefois renflé, ayant des tentacules ou des espèces de cornes pour s’accrocher, et manquant latéralement de bras inarticulés, symétriques, ou 230 ANIMAUX : de fausses pattes. Ils ont tous postérieurement deux sacs pen- dans, qui ressemblent à des ovaires et contiennent des gem- mules oviformes. _ Ces animaux s’attachent soit aux branchies, soit aux lé- vres , soit à la base des nageoires des poissons, et y vivent en suçant leur sang. Ils ÿ restent suspendus et immobiles. ESPÈCES. 5. Lerñée branchiale. Lernæa branchialis. L. corpere fusiformi-cylindrico, flexuoso; tentaculis tribus ra- mosis. Mull. zool. dan. 3. tab. 118. f. 4. Gmel. p. 3144. Encycl. pl. 98. f. 2. Habite les mers du Nord, et se trouve sur les branchies des morues. Les habitans du Groënland la mangent. Mus. n.° _2. Lernée cyprinace. Lernæa cyprinacea. Z. corpore obclavato; thorace cylindrico bifurco ; tentaculis _ apice lunatis. : Lin. fauna suec. tab. f. 2100. Gmel. p. 3144. Encycl. pl. 78. f. 6. Habite dans le Nord, sur le corps de la carpe carissin, qu’elle rend tacheté de rouge par ses morsures. 3. Lernée aselline. Lernæa asellina. L. corpore lunato ; thorace cordato. J,. fn. suec. 2105. ter Wgoth. aq. t. 3. f. 4. Omel. p. 3145. | An Encycl. pl. 78. f. 11. Habite sur-les‘branchies du gade de la mer du Nord. CCR 4. Lernée de l’hucon. Lernæa huconis. L, corpore n0dO50 ; tentaculis duobus; ovario duplici posterius adnato. Schrank. it. bavar. p. 99. t. 2. fig. A—D. Habite sur les branchies de la Salmone hucon. SANS VERTÈBRES. 257 5. Lernée clavulée. Lernæa clavata. L. corpore cylindrico , subsinuato, triplicato infra apicem rostri. Mul!. Zool. dan. 1.:p:138. t. 35. f. I. - Encycl. pl. 78. f. 3—4. Habite sur les branchies et les nageoires de la perche de Norwège. 6. Lernée uncinée. Lernæa uncinata. L. corpore subcordato , rostro simplici curvo ; ore terminali. Mull. zool. dan. 1. p. 38. tab. 33. f. 2, Encycl. pl. 78. f. n. Habite sur les branchies et les nageoires des gades de Ia mer voisine du Groënlaud, 7. Lernée noueuse. Lernœa nodosa. ZL. corpore quadrato, tuberculis seriatis ad marpines Serrato > serrulæ dentibus anterioribus brachia brevissima simulantibus. Lernæa nodosa. Mull.zool. dan. 1. p. 40. t. 33. f. 5. Encycl. pl. 78. f. ro. Habite sur l'entrée de la boudlte de la perche de Norwége. Elle a, outre les dents marginales du corps, une rangée de tubercules sur le dos. 8. Lernée pectorale. Lernæa pectoralis. L. capite orbiculato , hemisphærico; abdominis obcordati papillä terminali truncatä. Mull. zool. dan. 1, p. 41. t. 33, f, 7. Encycl. pl. 78. £. 12. Habite sur les nageoires pectorales des pleuronectes et de l'églefin. Etc. 232 ANIMAUX ENTOMODE. ( Entomoda. ) Corps mou ou un peu dur, oblong, subdéprimé, ayant latéralement des bras symétriques, inarticulés. Bouche en sucoir, située sous le sommet de l'extrémité antérieure. Point de tentacules ; quelquefois deux cornes antcales. | Deux sacs externes , pendans à l’extrémité postérieure. Anus terminal. Corpus molle vel duriusculum , oblongum , subde- pressum ; brachüs lateralibus symetricis, inarticulatis. Os suctorians ; sub apice extremitatis anterioris. T'entacula nulla ; inter din cornicula anticalia duo. Sacculi duo externi, ad extremitatem posticam penduli. Anus terminalis. : OBSERVATIONS. Les entomodes tiennent sans doute de tres-pres aux ler- nées par leurs rapports; néanmoins, j'ai pensé qu'il était convenable de les en distinguer et d’en former un genre particulier, parce qu’offrant déjà sur les côtés des bras symé- iriques, ou de fausses pattes , ils paraissaient plus avancés en organisation. En effet, quoique leurs bras ne soient point encore articulés, ils semblent déjà annoncer le voisinage des insectes : on en observe un à trois paires. _ SANS VERTÈBRES. 233 . Le corps des entomodes est un peu dur, et souvent diver- sement déprimé ; il parait divisé, et offrir, mieux encore que celui des lernées, un corselet distinct de l’abdomen. L'on voit aussi à son extrémité postérieure deux petits sacs exter- nes , allongés, pendans, que l’on prend pour des ovaires, et qui paraissent contenir des corps reproductifs. ESPÈCES. 1. Entomode du saumon. Entomoda salmonea. E. corpore obovato, thorace obcordato ; brachiis duobus linearibus ® approximatis. Lernœæa salmonea. I. fn. suec. 2102. Gmel. p. 3144. Mull. zool. dan. prodr. 2744. Grisl. act. Stock. 1751. tab. 6. f. 1—5. pediculus salmonis. Encycl. pl. 98. f. 13—19? Habite sur les branchies des saumons. j 2. Entomode cornu. Entomoda cornuta. Æ. corpore oblongo ; brachiis quatuor rectis emarginatis; capite suboyato. Lernæa cornuta. Mull. zool. dan. 1. p. 40. t. 33. f. G. Encycl. pl. 78. f. 1, Habite sur les pleuronectes platessa et lingutula. 3. Entomode du gobion. Entomoda gobina. E. corpore rhumboidali ; brachiis duobus anterioribus totidemque posterioribus nodosis ; cornubus duobus arietinis. Lernœa gobina. Mull. zool. dan. 1. p. 39. t. 33. f. 3. Encycl. pl. 98. f. 8. Habite sur les branchies du cottus gobio. 4. Entomode rayonné. Entomoda radiata. E. corpore quadrato depresso ; brachiis utrinque tribus; cornubus quatuer rectis. 234 ANIMAUX Lernæa radiata. Mull. zool. dan. 1. p. 39. t. 33. £. 4. Encycl. pl. 78. £. 9. Habite sur les angles de la bouche du coryphana rupestris, Etc. Ici se terminent les Animaux apathiques, c’est-à-dire, cette première partie des animaux sans vertèbres qui embrasse les animaux encore dépourvus du senti- ment , et qui n'ont aucun sens particulier. SANS VERTÈBRES. 235 DEUXIÈME PARTIE. ANIMAUX SENSIBLES. Forme symétrique par des parties paires. et oppo- sées , qui sont bisériales lorsqu’elles se répéètent. Les organes du mouvement attachés sous la peau. Un cerveau, et le plus souvent une masse medullaire allongée en.cordon noueux ; et qui y communique. Quelques sens distincts. Ces animaux sentent, mais n'obtiennent de leurs sensations que de simples perceptions des objets, dont quelques - unes tres - répétées, deviennent conservables. OBSERVATIONS. . Pr la dénomination d'animaux sensibles , je n’entends pas caractériser ces animaux d’une manière propre à les faire reconnaitre , et à les distinguer facilement de ceux qui composent les 4 premières classes du règne animal ; je veux seulement indiquer \ 236 ANIMAUX en eux la possession d’une faculté éminente que les animaux compris dans la 1.°'* partie ne sauraient posséder ; ce que je crois avoir suffisamment étabh dans l'introduction de cet ouvrage. Mais , sous le nom général que J'assigne aux ani- maux de cette seconde partie , j’expose lès caractères essentiels et très-apparens qui les distinguent ; dés lors tout embarras cesse, les difficultés se trouvent éclaircies , et les animaux sensibles sont nettement distingués des animaux apathiques ( vol. x. p. 389; :)- En effet, ici commence , à l'égard des animaux , un ordre de choses très-différent de celui qu'on a vu dans ceux des 4 classes précédentes. L'organisation a fait de grands progrès dans sa composition, et le système nerveux , éminemment accru ét dorénavant parfaitement déterminable dans ses parties, est déjà suffisamment composé pour constituer cet appareil d'organes essentiel à la production du sentiment. Aussi nous allons trouver quelques sens distincts , surtout des yeux ; et désormais nous devons en trou- ver dans tous les animaux des classes qui vont sui- vre : en sorte que si quelqu'un des sens déjà formés vient à manquer dans certains. animaux de ces classes , nous pourrons regarder ce défaut comme le résultat d'un avortement ; car les causes en seront effectivement déterminables. Ici encore, cette forme symétrique par des parties SANS VERTÈBRES. "NT paires et opposées se mMtre d'une manière remar- quable , et l’on sait que cette même forme entre dans le plan des animaux les plus parfaits. Ici enfin, la genération sexuelle est évidemment et définitivement établie. La reproduction ne s'opère plus par des gemmes externes ou internes qui peuvent se passer de fécondation ; mais par des corps quicon- uenvent un embryon, que la fécondation seule peut rendre propre à posséder la vie. Quoique tous les animaux de cette 2.°"€ bartie jouissent de la faculté de sentir , et possèdent ce sen- diment intérieur dont les émotions peuvent faire agir ; Pappareïl nerveux qui leur donne cette faculté n’est pas encore assez composé pour leur donner celle d'exécuter des opérations entre des idées , d’en obte- nir des idées complexes, en un mot, d'exécuter des actes d'intelligence qui leur permettent de varier leurs actions. Ainsi, les animaux dontil est ici question sont à la vérité sensibles, mais ne sont intelligens dans aucun dégré. Tout animal qui jouit dela faculté de sentir, possède dès lors ce sentiment intérieur qui lui donne la cons- cience de son existence et de toutes ses perceptions , et en acquiert aussitôt une tendance à sa conservation, qui l’expose à ressentir différens besoins. Comime le - sentiment intérieur qu'il possède résulte d’une cor- respondance générale de toutes les parties de son sys- + tème nerveux et du fluide subtil contenu dans ces 238 ANIMAUX parties , aucun mouvemer® ne peut être excité dans la moindre portion de ce fluide , sans que la masse entière du même fluide ne participe à cette agitation. De là se forme la sensation , par les voies que j'ai ex- posées dans ma Philosophie zoologique , vol: 2. pi295 Mais le sentiment intérieur dont 1 s’agit 1c, n’est point une sensation; c’est un sentiment trés- obscur, un ensemble infiniment excitable de par- ties divisées qui se communiquent, ensemble que tout besoin ressenti peut émouvoir , qui agit dés lors immédiatement, et qui a la puissance, dans l'instant méme, de faire agir l'individu, si cela est nécessaire. Ainsi , le sentiment intérieur résidant dans l’en- semble du système organique des sensations, et toutes les parties de ce système se réunissant à un foyer commun ; c’est dans ce foyer que se produit l'émotion que le sentiment en question peut éprou- ver ; et c’est la aussi que réside sa puissance de faire agir. Il suffit pour cela que le sentiment interieur soit ému par un besoin quelconque ; alors il met en action, dans l'instant , les parties qui doivent se mouvoir pour satisfaire à ce besoin ; et cela s'exé- cute, sans que ces déterminations que nous nom- * mons actes de volonté , y soient nécessaires. On a donné le nom d’instinct à cette cause qui fait agir immédiatement les animaux que des be- \ SANS VERTÈBRES. 239 soins émeuvent, sans en concevoir la nature. ôù Ja considérée comme un flambeau qui avait la fa culté de les éclairer sur les actions à exécuter , et lon a remarqué qu'elle ne les trompait jamais. Il n'y a cependant là ni lumières, ni nécessité d'en avoir : car cette cause, uniquement mécanique , se trouvant, comme les autres , parfaitement en rapport avecles effets produits, l’action amenée par elle-même n'est jamais fausse : le besoin ressenti émeut le sen- timent intérieur ; ce sentiment ému améne l'action ; et jamais 1l n’y a d'erreur. Il n’en est pas de même des acuons qui résultent d'actes de volonté ; car ces actes sont les suites d’un jugement. Or , comme tout jugement est une détermination par la pensée, et succède presque toujours à une comparaison , il est souvent exposé à l'erreur. L'action alors peut donc se trouver fausse, ce quia été aussi remarqué. Fous les animaux qui ne sont que sensibles n’a- gissent que par les émotions de leur sentiment in- térieur ; tandis que les animaux a-la-fois sensibles et intelligens, agissent tantôt par les émotions du même sentiment , et tantôt par de véritables actes de volonté. Les premiers n'exécutent donc leurs actions que par ce qu'on nomme instinct; tandis que les seconds exécutent les leurs tantôt par instinct, et tantôt par volonté, selon des circonstances que j'ai déja assignées. # ANIMAUX 1 suffit, d'observer les animaux sensibles , c'est- à-dire, qui ne sont que tels, pour s'assurer qu'ils n’obtiennent de leurs sensations que la perception des objets. Mais cette perception souvent répétée forme en eux une impression durable, se fixe ou se grave dans leur organe , et leur donne une sorte d'1- dées simples , dont ils ne disposent nullement pour en former d’autres. On reconnait effectivement que ces animaux ont une espèce de memoire, non celle de se rappeler des idées par la pensée, mais celle de reconnaitre les objets qui ont souvent affecté leurs sens. Commel’intelligence peutseule fournirles moyens de varier les actions dans les besoins, on est certain, en les suivant attentivement , qu’ils n’en possèdent point la faculté ; car, dans chaquerace, tousles individus font toujours de même, et 1l leur est absolument im- possible de faire autrement. La chenille qu'on nomme livrée fait toujours la même coque pour envelopper sa chrysalide , et le myrméléon-fourmi- lion construit toujours dans le sable un entonnoir semblable pour saisir sa proie. L'organisation de ces animaux appropriée aux manœuvres quils doivent exécuter, rend leurs actions nécessairement uni- formes dans les individus des mêmes races, et trans- met par la génération la même nécessité à Ceux qui en proviennent. Si lon eût approfondi ce fait très-connu , on SANS VERTÈBRES. 9/1 W’eût point taxé d'industrie les manœuvres, quelque singulières qu'elles soient, d’un assez grand nom- bre de ces animaux. Je reviendrai sur ce sujet lors- que je m'occuperal des insectes. Tous les animaux sensibles ont les organes du mouvement ( les muscles attachés sous la peau ; mais les uns sont des animaux munis de pattes ar- ticulées , ou au moins dont le corps ou certaines de ses parties sont divisés en segmens ou articulations; tandis que les autres n’offrent aucune articulation dans leurs parties ; en voici la raison, En atténdant que la nature ait pu, dans les ani- maux de la IILe partie ( les vertébrés) , former un squelette intérieur pour donner des points d'appui plus énergiques au système musculaire , elle à gé- néralement transporté ces points d'appui $ous la peau des animaux dont: ilest maintenant ques - ton. Mais, dans les uns, elle a eu besoin de pour- voir à la facilité et souvent même à la vivacité des mouvemens, et elle y-est parvenue en solidifiant plus ou moins cette peau , et la brisant d'espace en espace; ce qui a ‘donné lieu aux articulations soit des pattes de, ceux qui en sont munis, soit du corps. seulement.dans ceux qui sont sans pat- tes ou. qui. n’ont que .destubercules courts et séti- fères ; tandis que, dans Jes autres, m’ayant point de semblables besoins, elle a conservé à la peau Tome III. 16 2/92 ANIMAUX sa mollesse naturelle, et n’a point formé d’aru- culations. | Au reste, jai découvert depuis peu, que dans sa production des animaux , la nature avait formé deux séries très-particulières , savoir : Celle des animaux inarticulés ; Celle des animaux articulés. Comme ces deux séries sont évidentes et très-dis- tinctes à l'égard des animaux sans vertèbres, qu’elles commencent l’une et l’autre par des animaux à or- gamsation très-simple , et qu’à l'entrée de chacune d'elles la nature forme sans cesse des générations spontanées, 1l ne s’agit plus que de savoir à la- quelle de ces deux sources les'animaux vertébrés ont puisé leur origine. Voyézle supplément der terrine le‘ r.°r volume de cet ouvrage. Les cinq premières classes des animaux $äns ver= tèbres comprenant les animaux apathiques dont jusqu'ici nous avons fait exposition, les éépt autres classes qui nous restent pour terminer lés animaux sans vertèbres, embrassent les animaux sensibles, c'est-à-dire, ceux qui jotissent de la faculté de sen ür , sans posséder l'intelligence dans aucan‘degré, Des sept classes établies parmi les aummaux sen- sibles, les cinq premières’ appartiennent à ka ‘série des animaux articulés , et les deux derhières à celle SANS VERTÈBRES, 2/3 des animaux inarticulés : voici le tableau de ces sept classes. (. Animaux articulés. Ils offrent des segmens ou des articulations dans toutes leurs parties ou dans cer- taines d’entr’elles. (1) Ceux dont le corps est divisé en segmens., et qui ont des pattes articulées, coudées aux articula- ” #LOfs: ; Les insectes. Les arachnides. Les crustacés. (2) Ceux dont le corps est divisé en segmens , et qui m'ont point de pattes articulées. Les annelides. (3) Ceux dont le corps n'est point divisé en segmens, mais qui ont des bras tentaculaires articulés, nor coudés aux articulations, Les cirrhipèdes. ((. Animaux inarticulés. {ls n’offrent ni segmens, mi articulations dans aucune de leurs parties. Les conchifères. Les mollusques. Cet ordre de classes est aussi naturel que puisse le permettre la distribution générale nécessaire à no— tre usage , distribution qui ne peut être qu’une sé- 244 ANIMAUX rie simple. Mais on à vu ( vol. 1. p. 457 ) que, dans la série des animaux articulés, les annelides forment un rameau latéral qui paraît tirer son ori- gine des vers. Îl en résulte que , dans l’ordre natu- rel des animaux articulés, les cirrhipedes suivent alors les crustacés auxquels ils üennent par de grands rapports. Examimons maintenant chacune de ces classes, en suivant l’ordre qui vient de leur être assigné, et passons d’abord à celle des insectes: SANS VERTÈBRES. 245 VRAI AA ALI VUE RAA EVA AAA AL AAA AAA CLASSE SIXIÈME. LES INSECTES. (Insecta. } ; Animaux articulés, subissant des métamorphoses ou acquérant de nouvelles sortes de parties, et ayant, dans l’état parfait, six pattes , deux antennes, deux yeux à rézeau , et la peau cornée. La plupart peuvent acquérir des ailes. Respiration par des stigmates, et deux cordons vasculaires opposés, divisés par des plexus, cons- tituant des trachées aérifères qui s'étendent partout. Un petit cerveau à l'extrémité antérieure d’une moëlle longitudinale noueuse , et des nerfs. Point de sys- tème de circulation; point de glandes conglomérées. Génération ovipare : deux sexes distincts; un seul accouplement dans le cours de la vie. * Animalia articulata,metamorphoses varias sub- euntia vel partes novas obtentia ; in ultim& ætate , antennis duabus, oculis duobus reticulatis, pedibus sex, pelle corneä. Pleraque alas obtinere possunt. Respiratio stigmatibus et trachæis aeriferis, ubiquè extensis, e funiculis duobus oppositis , 246 ANIMAUX cavis , plexis pluribus divisis. Medulla longitudi- nalis ganglis nodosa, encephalo parvulo anticè terminata , è gangliis nervos emittens. | Organa circulations nulla. Glandulæ conglo- meratæ nullæ. Generatio ovipara ; sexubus duobus distinctis. Copulatio unica. > OBSERVATIONS. Nous voici parvenus à la sixième classe du règne ani- mal, et là, comme je l'ai dit, nous trouvons, dans les animaux que cette classe comprend un ordre de choses fort différent de celui que nous avons rencontré dans les animaux des cinq classes antérieures. En effet, au lieu d'une nuance dans les progrès de la composition de l’organisation animale, on observe, en arrivant aux insectes , une espèce de saut assez considé- rable, en un mot, un avancement remarquable dans la composition et le perfectionnement de l’organisation, et l'on est autorisé à supposer qu’il existe des animaux in- connus qui remplissent le vide que nous rencontrons. C’est effectivement pour remplir ce vide, que nous avons déjà établi les épizoaires avec quelques genres con- nus qui paraissent-devoir occuper le rang que nous leur assignons, et être réellement , par ieurs rapports, inter- - médiaires entre les vers et les insectes. Ces épizoaires indiquent donc l'existence probable d'une classe d’ani- maux qui nous manquent. SANS VERTÈBRES. 247 Quant aux znsectes dont il s’agit actuellement , ces ani- maux , considérés dans leur extérieur, sont les premiers qui nous offrent une véritable tête bien distincte ; des yeux très - remarquables, quoiqu’encore fort imparfaits ; des pattes articulées, disposées sur deux rangs; et partout cette forme symétrique de parties paires et en opposition, que la nature employera désormais dans les animaux jusqu'aux plus parfaits, et même jusque dans l'homme. Rien de tont cela ne s’observe dans les animaux des cinq classes pré- cédentes. En pénétrant à l'intérieur des insectes, nous voyons, - aussi pour la première fois, un système nerveux com- plet pour le sentiment, consistant en une moëlle longi- tudinale noueuse , qui s'étend dans toute la longueur du corps , fournit des nerfs aux parties pour l’excitation musculaire , et se termine antérieurement par un petit cerveau centre de rapport pour les sensations. Enfin, nous y voyons des organes respiratoires qui ne sont plus douteux, et des sexes distincts pour une génération sexuelle, maisqui sont encore tellement imparfaiis, qu'ils ne peuvent fournir qu'a une seule fécondation. Jamais ils ne sont dou- bles dans le même individu. À la vérité, la nature a peut-être déia ébauché et com- mencé la génération sexuelle dans le dernier ordre des vers ; mais à cet égard tout y est encore fort obscur. Dans les insectes , au contraire, plus d’obscurité : non-seu- lement les organes fécondateurs sont connus, mais les accouplemens ont été bien observés. Désormais la génération sexuelle continuera de se mon- trer très- distinciement dans les animaux de toutes les S 248 ANIMAUX classes suivantes; alors les organes qui y sont affectés de- vieñdront susceptibles d'opérer plusieurs fécondations, et dans les animaux de la dernière classe (les mammi- fères), cette génération ayant atteint son plus grand per- fectionnement , donnera lieu aux vrais vivipares. Cependant les insectes étant peu avancés dans l'é- chelle animale, puisque leur classe n’est que la sixième de la distribution générale, ne nous offrent point encore de système particulier pour la circulation, c'est-à-dire, pour l'accélération du mouvement de leurs fluides. Con- séquemment ils m'ont point de cœur, point d'artères, point de veines ; mais seulement un long vaisseau dorsal qui ne se ramifie point, et qui n'est qu'une préparation que la nature saura employer pour arriver par la suite à la formation d’un cœur , et à l'établissement d'une circu- lation. Malgré la réduction qu'il a été nécessaire de faire subir à la classe des insectes, en n’y comprenant plus les crus- tacés et les arachnides que Linné y associait, cette classe néanmoins est encore la plus étendue et la plus nom- breuse de toutes les classes du régne animal. Elle est pres- qu'égale en étendue au règne végétal entier, et nous ver- rons qu'elle est en ‘même temps l’une des plus curieuses et des plus intéressantes par les caracières particuliers des animaux qu’elle comprend, par les faits d’organisa- tion que présentent ces animaux, et par les habitudes très-singuhères de la plupart de leurs races. Parmi les nombreux objets que je dois ici présenter, un de ceux qui doivent le plus fortement fixer notre atten- tion, est assurément la définition des sasectes. Celle dont SANS VERTÈBRES. 249 je vais faire l’exposition est le résultat d’un long examen de tout ce qui s'y rapporte essentiellement, et particuliè- rement de la nécessité sentie de saisir dans la série des animaux les principaux systèmes d'organisation que la na- ture elle-même nous présente pour tracer les lignes de séparation qui doivent former les classes, De toutes les classes que l’on a établies dans le règne animal, l’une de celles qui sont les mieux caractérisées et les plus nettement circonscrites, est certainement celle des insectes, réduite dansles limites que je lui ai assignées par ma définition. J'ajoute que si le système d’organisation qui donne lieu aux mutations singulières qui caractérisent les insectes, ne lui était pas particulier , et permettait que l’on puisse en- core y associer d’autres animaux, ce serait un tort de le faire; parce que cette classe est extrêmement étendue , et qu’en l’augmentant on ne fait qu’ajouter aux difficultés d’é- tudier les objets très-nombreux qu’elle comprend. Pénétré de cetie vérité, j'ai long-temps examiné quel était le moyen le plus convenable, d’après l’état de nos connaissances, de fixer les limites de cette classe d’ani- maux intéressans, et surtout d'éviter , dans la détermina- tion de ces limites, de confondre parmi les insectes des animaux que la nature elle-même en a évidemment dis- tingués. ’ Pour établir ces limites, je n’ai pas dû m'arrêter à la considération isolée et irop générale d'avoir des pattes articulées. J'aurais alors associé nécessairement aux 2n- sectes des animaux qui ont un système d'organisation fort différent du leur ; des animaux qui ont des artères et des 20 ANIMAUX veines pour les mouvemens.de leurs fluides ,» et qui toute leur vie ne respirent que par des branchies et non par des trachées aériennes, telles qu’elles existent dans tous les insectes parvenus à l’état parfait. Je n’ai pas dù de même m'en tenir à la considération isolée d'avoir des antennes à la tête; car en associant par-là les crustacés aux insectes, je n’aurais pu y joindre la plupart des arachnides, qui, quoique formant un ra- meau latéral, sont encore plus voisines des insectes que les crustacés, et qui, sans que ce soit l'effet d’aucun avortement, n'ont jamais d'antennes. Il m'a donc fallu considérer cette particularité admi- rable des véritables insectes, de subir des métamorphoses éminentes, c’est-à-dire, de grandes transformations, ou d'acquérir de nouvelles sortes de parties, et conséquem- ment de ne pas naître soit dans l’état qu’ils doivent con- server toute leur vie, soit avec toutes les sortes de parties qu'ils doivent avoir, Ceue faculé de ne pas naître avec toutes les sortes de parties qu'ils doivent acquérir , et générale pour tous les insectes, n'est bien éminente que chez eux, et n'offre ailleurs que quelques exemples analogues et isolés ( les daphnies dans les crustacés , les grenouilles dans les rep- les , etc.). Elle dépend, comme nous le verrons, du nou- veau mode pour la génération que la nature commence en eux, et d’une particularité qui affecte leur organisa- on au moment où la nature prépare les nouveaux organes qu'exige ce mode. Il en résulte que les znsectes parvien- nent dans le cours de leur vie à un état particulier très- prononcé, qu'on nomme leur état parfait , et dans lequet SANS VERTÈBRES. 251 seul ils peuvent se reproduire, à moins qu’une cause d’a- vortement de parties, n’interrompe cet ordre de choses en quelques-uns d’entr’eux. Maintenant, si, au caractère de subir des metamor- phoses ou d'acquérir de nouvelles sortes de parties, lon réunit la considération du défaut de système particu- lier pour la circulation dans ces animaux, on aura, dans cette réunion , un caractère distinctif et exclusif pour les insectes ; caractère qui ne rencontre nulle part aucune véritable exception, qui n'offre aucun exemple analogue dans les autres animaux, et qui, circonscrivant nettement la classe des znsectes, montre que, malgré leur diversité, le système général de leur organisation leur est tout-à-fait particulier. Qu'il y ait des transitions des insectes à des animaux des classes avoisinantes, par la considération de certaines par- ties qui se transforment les unes dans les autres, ou dont le nombre des unes augmente aux dépens de celui des autres, ou enfin dont certaines de ces parties sont sup- primées par des avortemens constans ; ces faits sont in- téressans à remarquer, parce qu'ils nous éclairent sur les moyens qu'empiloie la nature en variant ses opérations suivant les circonstances ; mais ils n’affaiblissent nulle- ment les caractères distinctifs que je viens d'exposer, et qui circonscrivent éminemment les 72sectes. Le fait suivant prouve incontestablement le fondement de ce queje viens d'avancer. Les insectes, dans l’état de larve, c’est-a-dire, dans leur état imparfait, offrent entr'eux une si grande diver- sité , souvent mème si peu de rapports, qu'alors les uns / 252 ANIMAUX n’ont point de pattes, d’autres en ont six , d'autres en ont huit, d’autres douze, d’autres seize, d’autres enfin en ont vingt-deux, Les uns alors ont des antennes et des yeux; les autres en sont totalement dépourvus. Cependant, parvenus à leur état parfait, tous les in- sectes , sans exception, ont des caractères communs, iuvariables et qui leur sont propres; ils ont tous : Six pattes articulées ( ni plus ni moins); Deux antennes et deux yeux à la tête. Or, si tous les #nsectes généralement ont dans leur état parfait des caractères communs et invariables ; si, après avoir offert dans leur état de larve, de si grandes diffé- rences dans le nombre de leurs pattes, dans la présence ou l'absence des yeux et des antennes, tous se trouvent avoir en dernier lieu six pattes articulées, et à la tête deux yeux et deux antennes , c'est une preuve évidente qu'ils constituent un groupe naturel, et conséquemment une classe qui est tellement particulière, qu'en y réunis- sant d’autres animaux , comme les arachnides et les crus- tacés , l’on détruit aussitôt le earactère général et naturel qui les distinguait. Parmi les animaux sans vertébres, ce n'est effective- ment qu'après les insectes que le nombre des pattes peut être porté au-delà de six, devenir même indéfini, et que celui des antennes peut être doublé. Ainsi, les insectes sont les seuls animaux articulés qui, manquant de circulation, ne naissent point sous la forme, ou avec toutes les sortes de parties qu'ils ont dans l’état parfait : voilà leur définition. SANS VERTÈBRES. 253 Cette détermination des caractères essentiels des irsec- tes , et des limites qui distinguent cette classe d'animaux des autres classes qui en sont voisines, me paraît à l’é- preuve du temps et des lumières , parce qu’elle est indi- quée par la nature même qui, par un système particulier d'organisation, a en quelque sorte détaché de la série des animaux articulés , cette classe d'animaux singuliers. J'ai dû présenter cette discussion à l'attention des na- turalistes , parce qu'il importe de fixer nos idées sur les vrais caractères des insectes ; parce qu'il est nécessaire que l’on sache que la définition que j'ai exposée a été longetemps examinée et soumise aux conséquences des lu- mières acquises sur les insectes et sur les autres animaux sans vertèbres ; et qu’elle est fondée sur des motifs que tout naturaliste sera toujours forcé de considérer. Maintenant que nous connaissons ce que c’est qu'un 22- secte , que nous avons déterminé les limites de la classe nombreuse quecomposent ces animaux singuliers , et que nous savons que les insectes sont des animaux articulés qui ne naissent point avec toutes les parties qu'ils doivent avoir ; qu'ils en acquièrent de nouvelles sortes ; que par- venus à leur état parfait , ils ont tous six pattes articulées, deux antennes et deux yeux à la tête ; qu'enfin ils respirent tous par des stigmates et des trachées , et que dans leurs différens états ils n’ont ni cœur , ni artères, ni veines ; nous allons nous occuper particulièrement de ce qu'il y a de plus intéressant à considérer à leur égard. Aux yeux de la plupart des hommes , les znsectes (dit Olivier ) ne sont que des êtres vils, remarquables seule- ment par leur multiplicité , et le plus souvent par leur im- 254 ANIMAUX portunité , leurs dégâts, leur petitesse, et pour lesquels on concoit en général du mépris et quelquefois du dégoût. Ce sont, au contraire , pour ceux qui en font une éiude particulière , des êtres très-intéressans, qu'on ne saurait trop observer ; parce que, sons un volume plus petit que celui de beaucoup d’autres animaux, ils présentent , soit par les particularités de leur organisation et de leurs mé- tamorphoses , soit par leurs mœurs , leurs habitudes et les manœuvres admirables de la plupart d’enir'eux , des faits singuliers , propres à exciter en nous le désir de les con- naître. Relativement à leurs habitudes, lesuns marchent comme les quadrupèdes ; d’autres volent comme les oiseaux ; quel- ques-uns nagent et vivent dans les eaux comme les pois- sons ; enfin , il en.est qui sautent ou se traînent comme les reptiles. Supériorité des mouvemens dans les insectes , sur ceux de presque tous les autres animaux. Ce qui est bien digne de remarque, c'est que les 2n- sectes doivent à leur système de mouvement toute la su- périorité d'action qu'on leur connaît, et qui les rend si intéressans à observer ; supériorité qui leur donne sur les autres animaux sans verièbres, de grands avantages dont ceux-ci ne sauraient jouir. Leur système de sensibilité est encore fort imparfait w comme je le montrerai tout-a-l'heure ; mais leur système de mouvement a toute la perfection qui peut être obtenue sans le secours d'un squeleite intérieur. En effet , leur peau cornée les. prive sans doute du:sens général du toucher , en sorte que la nature fut obligée de SANS VERTÈRRES. 255 particulariser ce sens en eux, en le réduisant aux extré- mités antérieures des antennes et des palpes; extrémités qui Gffrent dans cette partie de la peau, des points tellement amincis et délicats, qu'ils y obtiennent un tact très-fin, en un mot, la sensation des objets touchés. Maïs cette peau cornée ayant juste la solidité qui donne aux muscles de bons points d'appui , et étant rompue de distance en dis- tance en articulations assez nombreuses, donne un haut degré de perfection à leur système de mouvement, et fa- cilite la célérité et la diversité des actions , selon la modi- fication que ce système a recue dans chaque race. Si l’on examine la forme générale des insectes , la pre- mère considération qui nous frappe ,'c’est sans doute celle que tout ici est articulé ; savoir : les pattes, les antennes, les palpes ; le corps même de l'animal ; et l'on ne peut qu'être surpris de trouver tout-à-coup uñ mode si nouveau , et en même temps si‘employé, puis- qu'il s'étend non-seulement à tous les msectes, mais aus- si aux arachnides et aux crustacés. Ce mode ensuite se retrouve encore dans les annelides et les cirrhipèdes, mais en s ÿ anéantissant graduellement ou par parties. Si, dans les insectes , la supériorité ét surtout la vi- vaaité des mouvemens sont dues, d’une part, à la solidité de la peau qui fournit aux muscles des points d'appui suf- fisans , et de l’autre part, aux parties rompues en afticula- tions mobiles ; pourquoi, demandera-t-on, ce mode étant pareïllement employé dans les crustacés, ne donne- t-il pas à ces derniers une égale vivacité de mouvement ? À cela je réponds qué, dansles crustacés, qui en général vivent habituellement dans l'eau, la célérité des mouve- 256 ANIMAUX mens était moins nécessaire que leur force , et qu’elle eût d’ailleurs été gènée par la densité du fluide environnant. Aussi, dans ces nouvelles circonstances , la nature a con- sidérablement épaissi et solidifié la peau de tous ceux des crustacés qui avaient plus besoin d’un grand emploi de forces que d'une célérité de mouvemens. Mais les insectes qui vivent presque généralement dans l'air , et à qui la légèreté du corps et la vivacité des mou- vemens pouvaient être avantageuses, nous présentent, à raison des habitudes de leurs races, l'emploi plus ou moins complet des moyens qui peuvent faciliter leur légèreté et leurs mouvemens. Ceux , en effet, qui sont les plus vifs et les plus alertes , n’ont précisément dans l'épaisseur et la solidité de leur peau , que le degré suffisant pour l’affer- missement des attaches musculaires, et qui nuit le moins à la légèreté de leur corps. Ainsi, les besoins , à raison des habitudes que les cir= constances ont fait prendre à chaque race d'insectes, ont décidé l'épaisseur et la solidité de la peau, ainsi que le nombre plus ou moins grand des articulations des parties de ces animaux. Jettons maintenant un coup-d’œil rapide sur les prin- cipaux traits de l’organisation intérieure des insectes, et sur les transformations singulières que la plupart de: ces animaux subissent. Traits principaux de l’organisation intérieure des in- : sectes. Sans doute , on ne connaît pas encore parfaitement toutes les particularités qui concernent l'organisation in- SANS VERTÈBRES-. 287 térieure des insectes ; mais, outre ce que nouÿ avaient dé- jà appris à cet égard les recherches des Swammerdam , des Malpighi, des Lyonnet , etc., l'anatomie comparée a fait depuis trente ans des progrès si remarquables , que ce que l’on sait maintenant d'une manière positive sur l’organisation des insectes, est plus que suffisant pour confirmer les caractères essentiels de cette organisation et le rang que j'ai assigné à ces animaux (1). Ne devant pas exposer ici les détails de tout ce qui est maintenant bien connu à l'égard de l'organisation des in- sectes , mais renvoyer aux sources mêmes dans lesquelles on peut puiser ces détails , je me bornerai à citer quel- ques-uns des traits principaux qui caractérisent lobganisa- üon des animaux dont il s’agit. Organes du mouvement des insectes. On sait que ce qui affermit le corps des insectes , n’est dù qu'a la consistance plus ou moins dure ou co- riace des tégumens de ces animaux , qu'a la nature cor- née de ces tégumens: or , c'est à ces mêmes tégumensque sont attachés intérieurement les muscles qui font mouvoir leurs parties. Ces muscles sont des paquets de fibres parallèles , molles, transparentes et blanchâtres. Ils sont d’une épais- seur et d’une largeur à-peu-près égales partout, etsa:- tachent à la peau par leurs extrémités. Ceux qui servent au mouvement des pattes sont placés dans l’intérieur des articles. Cu. . (1) Voyez, relativement aux différens traits de l’organisation des in- sectes, ce qu’en a exposé 7, Cuvier dans son Anatomie comparée. Tome III. 7 258 ANIMAUX Les museles des insectes sont extrémement nombreux , très-irritables, et il y en a qui sont d’une petitesse ex- traordinaire : on en a compté plus de 4000 dans la chenille. Respiration des insectes. C’est par la bouche ou par les narines que le fluide respiratoire pénètre pour opérer la respiration dans tousles arimaux vertébrés. Ge fluide entre et sort par ces issues dans ceux de trois de leurs classes, et c’est alors l'air en nature; mais dans les poissons , le fluide respiratoire n'est plus que l’eau ; il entre aussi par la bouche ; et sort en- suite par d’autres voies. Il n'en est pas de mème des animaux sans ver- tèbres ; car dans la plupart de ceux qui respirent , le fluide respiré , soit l'air , soit l'eau, ne pénètre point dans l’organe de la respiration , ou n'arrive point à cet organe , par la voie de la bouche de l'animal. Ainsi , les insectes , comme principalement tous les ani- maux qui ont des nerfs , respirent nécessairement ; car on a des preuves que si la respiration , par une cause quel- conque , cessait de pouvoir s’opérer dans ces animaux , ils ne pourraient conserver leur existence. 1.0 Si on plonge des snsectes, surtout lorsqu'ils sont par- venus à leur état parfait, au-dessous dela surface de l’eau , il se forme sur les côtés de leur corps, à certaines parties dont nous allons parler et par lesquelles ils respirent , des globules plus légers que l’eau et qui viennent gagner sa surface ; mais cesglobules diminuent en nombre et en vo- SANS VERTÈBRES. 259 lume à mesure que l'immersion se prolonge, et les in- sectes finissent par être noyés ; 2.0 Si on enduit d'huile les parties dont je viens de parler , les insectes périssent inévitablement ; mais si on ne les en couvre pas toutes , ou si l’on en découvre promptement quelqu'une , les insectes soumis à cette expérience continuent de vivre , ou sont rendus à la vie. Dansle premier cas , la mort de ces insectes ne peut être at- tribuée qu’à l'interruption de l'air , que Fhuile empêche de s’introduire dans l’organe respiratoire de ces animaux. Dans les deux autres cas, la continnité de la rie et je re- tour à la vie , ne sont évidemment dus qu'a la continuité du cours de l'air et qu’à son rétablissement. Le long du corps, de chaque côté , sout placées de pe- tites ouvertures, que leur forme a fait comparer à des boutonnières, et que les Entomologistes ont nommées des Stigmates. Ces ouvertures forment l'entrée des canaux qui re- çcoivent l'air et par lesquels il paraît qu'il ressort. Leur nombre varie dans les différentes espèces ; mais il est à- peu-près double de celui des anneaux du corps, dans les individus qui ont ces ouvertures disposées comme je viens de le dire ; car il y a alors un stigmate de chaque côté sur chaque anneau. Cependant il y a souvent quel- ques anneaux sur lesquels il n’y a pas de stigmates ; et il y a quelquefois des endroits où les stigmates sont doubles. Cela arrive souvent par exemple sur le corselet , qu'on peut envisager comme un anneau ou un double an- neau. Dans plusieurs larves de l’ordre des dpières , et dans 260 ANIMAUX : quelques autres larves aquatiques, les stigmates ne sont point disposés de chaque côté le long du corps, comme dans les autres ; mais ils sont placés vers l’extrémité pos- térieure de ces larves , et quelquefois uniquement à cette extrémité : ces stigmates ne sont point figurés en bouton- nières. Ils se présentent sous diverses formes, et souvent ce sont de petits tuyaux respiratoires formant des parties saillantes et variées (1). Les stigmates s'ouvrent chacun à l'entrée d’un canal fort court, formé d’anneaux cartilagineux. On donne le nom de bronches à ces petits canaux, par comparaison avec les bronches des poumons. Ils aboutissent à deux vaisseaux cartilagineux qui s'étendent , un de chaque cô- té du corps , d’une extrémité à l’autre. Ces vaisseaux pré- sentent des faisceaux nombreux , d’où naissent des ‘ex- pansions vasculaires qui se dirigent et se portent à toutes les parties du corps, et qui, par leur quantité, forment une portion considérable de la substance des insectes. On a donné à ces vaisseaux et à leurs expansions le nom de trachées. À chaque côté d’un anneau, à l'endroit où s'ouvrent les bronches, les trachées forment un plexus plus marqué qu'ailleurs. Ce plexus résulte d’un enlace- ment plus considérable de vaisseaux aériens dans ces en- droits que dans les intervalles des anneaux. ‘Des natura- listes ont considéré les deux séries de plexus comme deux séries de poumons qui occupent la longueur du corps de ces animaux. Les trachées qui servent à la respiration des insectes ; (x) Les larves des hydrophiles, des ditiques , ete. SANS VERTÈBRES. 261 et les canaux qui donnent entrée à l’air et par lesquels il sort , étant des vaisseaux cartilagineux , on a cru trou- ver dans cet organe respiratoire une analogie réelle avec le poumon. Sans doute il y a entre ces deux organes de la respiration quelqu'analogie , puisque l’un et l'autre ne sauraient respirer que l'air. Malgré cela, l'organe respira- toire des insectes n'est certainement pas un poumon ; il en diffère par une multitude de caractères qu'il n’est pas nécessaire de détailler ; je dirai seulement que les tra- chées des insectes, en général , n’ont pas de limites dans le corps de ces animaux; qu'elles s’étendent dans toutes les parties jusqu'au bout des extrémités et de tous leurs appendices, quels qu’ils soient. Aussi la masse totale des trachées est à celle des autres parties du corps des in- sectes , bien au-dessus de ce que la masse da poumon est à celle des autres parties du corps des. animaux qui. ont un pareil organe ; ce qui est vrai, même à l'égard des oi- seaux.. Les insectes admettent donc proportionnellement plus d’air dans leur intérieur que tous les autres animaux qui le respirent. Nous voyons, d'après ce qui vient d'être dit: 1.9 que les insectes respirent , quoique sans doute avec lenteur , et qu'ils respirent l'air en nature ; 2.0 qu'ils ne respirent point par la bouche, mais par des ouvertures latérales , placées sur les anneaux de chaque côté ; 3.° que les or- ganes respiratoires des insectes ne sont point circonscrits et bornés à aucune partie, mais qu'ils s'étendent à toutes les parties. sans exception ; 4.° qu’à chaque anneau où aboutit le petit canal qui lui transmet l'air , les trachées forment un plexus qui, à cause de son volume et de 562 ANIMAUX l’enlacement des vaisseaux aérifères , a été regardé comme un poumon particulier , quoiqu'il communique , par la suite destrachées, avec les antres plexus placés tous, deux à deux , sur chaque anneau. Système nerveux des insectes. Le système nerveux n’est qu'ébauché dans certaines radiaires , ainsi que dans quelques vers, et n’y paraît pro- pre qu'a l'excitation des muscles ; car il n’y présente en- core aucun foyer pour les sensations , et il n’y donne lieu à aucun sens distinct; mais , dans les insectes , ce système es! assez avancé dans sa composition pour produire en eux le sentiment , puisqu'il présente un ensemble de parties qui communiquent entr'elles, et un foyer commun où aboutissent les nerfs qui servent aux sensations. 11 offre effectivement dans ces animaux , une masse mé- dullaire longitudinale qui se termine antérieurement par un petit cerveau. Gette masse médullaire forme un cor- don noueux qui s'étend dans toute la longueur du corps de l'animal , et présente antant de nœuds ou de ganglions que ce corps a d’articulations. Chaque ganglion fournit des filets nerveux qui vont se rendre aux parties qui en soni voisines , et qui servent aux mouvemens et à la vie de ces parties. Ces mêmes nerfs forment des plexus à l'entrée des stigmates , et peut-être s’en trouve-t-il parmi eux qui remontent jusqu'au foyer commun , etservent aux sensations. Quant au petit cerveau qui termine antérieurement la moelle longiudinale noueuse , il diffère des autres gan- glions, constitue un centre de rapport pour le système SANS VERTÈBRES. 263 sensitif, et donne en effet naissance aux nerfs optiques , que nous trouvons ici pour la première fois. Aussi déjà le sens de la vue est positivement reconnu dans les insectes ; et probablement celui de l'odorat s’ytrouve pareillement , soit à l'extrémité des palpes , soit dans les stigmates an- térieurs. La nature étant parvenue à composer le système ner- veux d’un ensemble de parties quicommuniquententr’elles, au moyen d’une moelie longitudinale noueuse qui se ter- mine antérieurement par un cerveau , emploie ce mode, non-seulement dans les insectes , mais encore dans les arachnides , les crustacés, les annelides et les cirrhi- pèdes ; et elle ne le change que dans les conchifères et les mollusques , où elle se prépare au nonveau plan d’or- ganisation des animaux vertébrés. Dans ceux-ci, à la place d’un cordon médullaire noueux et subventral , ter- miné par un petit. cerveau simple , elle établit une moelle épinière dorsale , terminée antérieurement par un cerveau muni de deux hémisphères surajoutés, qui aecroissent son volume en raison de leurs développemens , et qui servent à l'exécution des actes d'intelligence ; ainsi, il n'y à , de part et d'autre , qu'un cerveau qui termine antérieure- ment , soit une moelle longitudinale noueuse | soit une moelle épinière. I! ne faut done pas, comme on Va fait il ÿ a environ un siècle , considérer les nœuds ou ganglions du cordon médullaire des insectes, comme antant de cerveaux par- ticuliers , et leur ensemble, comme une série de cer- veaux ; car le cerveau est nécessairement unique, ei constitue un organe isclé , étant spécialement destiné à 264 ANIMAUX contenir le foyer des sensations, et à produire les nerfs des sens. Dans les animaux à vertèbres des derniers rangs , il faut distinguer le cerveau du cervelet et des deux hémi- sphères réunis qui le recouvrent. Alors on reconnaîtra que, dans ces animaux , le cerveau proprement dit a peu d’é- tendue , qu'il contient le foyer des sensations , et que lui seul donne naissance aux nerfs des sens particuliers ; que le cervelet ne paraît avoir d’autres fonctions à exécuter que celles d'animer les viscères et les organes de la géné- ration; que les deux hémisphères | quirecouvrent le cer- veau et forment la principale masse de l’encéphale , cons- tituent l’organe spécial de la pensée | celui qui sert à l'exécution des actes de l'intelligence : en sorte que ces deux hémisphères ne sont qu’un double appendice, en un mot, qu'une partie paire surajoutée au cerveau ; partie qui n'existe réellement que dans les animaux vertébrés , quoique le petit cerveau des insectes soit partagé par un sillon, et comme bilobé. Quant à la moelle épinière des vertébrés, on doit la re- garder comme la partie du système destinée à mettre les muscles en action , et à vivifer les parties ; ce qu'exécute aussi la moelle longitudinale noueuse desinsectes , etc. Facultés que donne aux insectes leur système ner- VEUT. Si l’on considère que les insectes jouissent d’une su- périorité de mouvement que ne possèdent point Îles au- tres animaux sans vertèbres, et qu’en même temps ils sont doués d’un sentiment intérieur que chaque besoin peut SANS VERTÈBRES. 565 émouvoir , et qui les fait agir immédiatement ; on sen- tira que ces animaux possèdent , en cela, les moyens d'exécuter les manœuvres admirables qu’on observe dans un grand nombre de leurs races, sans qu'il soit néces- saire de leur attribuer aucune industrie, aucune combi- naison d'idées. Sans doute les insectes ont , dansleur système nerveux, un appareil d'organes qui leur donne la faculté de sentir , puisque cet appareil offre un petit cerveau qui fournit dé- jà le sens de la vue, quelques sens particuliers pour le tact, et probablement celui de l’odorat. Mais il paraît qu’ils n’éprouvent, dans leurs sensations externes , que de simples perceptions des objets qui les affectent ; qu'ils n’exécutent aucune opération entre des idées; et qu'ils sont seulement entraînés dans toutes leurs actions , par les émotions de leur sentiment intérieur , puisqu'ils ne ten vent point varier leurs manœuvres. Cela ne pouvait être autrement , étant les premiers ani- maux en qui le système nerveux commence à pouvoir produire le sentiment. Aussi ce système ne peut avoir encore le perfectionnement, c'est-à-dire, la complication nécessaire pour leur donner la faculté d'employer des idées. : , D'ailleurs les ë1sectesne sauraient éprouver que des sen- sations très-obscures ; car la plupart voyent mal avec leurs yeux; la peau cornée de leur corps émousse en eux le sens général du toucher , et ils ne peuvent que palper, à l’aide de leurs antennes et de leurs palpes , les objets qu'ils touchent. Ilss’apercoivent de la présence des corps voi- sins , mais ils ne sauraient juger de leur forme; ils dis- 266 ANIMAUX tinguent le côté d’où vient la lumière , etmémeles diffé- rentes couleurs, mais ils ne voyent que très-obscurément les objets. quiles environnent et qu’ils ne palpent point ; conséquemment ils n’ont que des perceptions, la plupart confuses. Seulement, l’observation constate que celles de leurs perceptions quisont souvent répétées , forment en eux des impressions durables , et leur donnent des idées sim- ples qui se fixent dans leur organe; en sorte qu’ils en ob- tiennent cette espèce de mémoire qui consiste à recon- naître facilement les objets qui les ont souventaffectés. Avec ces moyens et leur grande facilité dese mouvoir, lesinsectes possèdent tout ce qui leur est nécessaire pour exécuter leurs manœuvres et pourvoir à leurs besoins. Chacun de ces besoins ressentis produitune émotion dans leur sentiment intérieur , qui les avertit et les met en ac- tion , sans qu'aucune pensée , aucun jugement ait été né- cessaire. Enfin, ces émotions de leur sentiment intérieur les mettant en action , leur font surmonter les obstacles qu’ils rencontrent , en les faisant se détourner de tout ce qui s’oppose à leur tendance, fuir ce qui leur nuit , et rechercher ce qui leur est avantageux. Elles les dirigent donc sans choix dans leurs actions, ainsi que dans les ha- bitudes auxquelles les individus de chaque race se trou- vent depuis long-temps assujétis. T'elles sont les causes qui produisent tout ce que nous admirons en eux. Personne n'ayant fait attention que le sentiment inté- rieur , dans les animaux qui en jouissent, constitue une puissance que les émotions de ce sentiment font agir ; et personne encore ne :ÿ'étant apercu que les émotions dont SANS VERTÈBRES. 267 je parle, sont immédiatement excitées par chaque besoin, sans la nécessité de ces déterminations que nous nommons actes de volonté , et qui le sont d'intelligence ;, puisqu'el- les sont toujours la suite d’un jugement ; ce que je pré- sente actuellement sur ces objets , d’après mes observa- tions , est si nouveau et doit paraître si extraordinaire, que probablement l'on sera encore long-temps avant de le concevoir. | Ainsi, je n’entreprendrai pas de montrer en détail la source des actions diverses des insectes, actions toujours les mêmes dans les individus de chaque race ; je ne rap- pellerai pas tout ce que l’on a dit relativement aux habitu- des de ces animaux, soit dans leur manière de vivre , soit dans celle de se défendre ou de se mettre à l'abri de leurs ennemis , soit enfin dans la manière de pourvoir à la conservation de leursespèces. On a présenté les plus singulières de ces habitudes comme étant des actes d'industrie, et par conséquent de la pensée et de l'intelligence des z#sectes ; et, en cela , l’on a vu des mer- veilles auxquelles , a-t-on dit , l'intelligence humaine ne saurait rien comprendre. La nature sans doute est partout également admirable , et assurément elle ne l’est pas plus ici qu'ailleurs. Si, les facultés qu’elle tient de son suprême auteur méritent notre admiration et notre étude, elle n'offre nulle part rien d’extraordinaire , rien qui ne soit le résultat de la puis- sance et de l'harmonie de ses lois. Lorsque certains des faits qu'elle nous présente excitent notre surprise où nous étonnent fortement , c’est une preuve que nous 1gnorons les lois qui régissent ou qui dirigent ses opérations. 268 ANIMAUX Cependant, on a senti que les actions des étres sentans, c’est-à-dire, que celles, non-seulement des insectes , maïs en outre d’un grand nombre d'animaux, prenaient leur source dans les actes d’une puissance productrice de ces actions , autre que celle qui donne lieu à la plupart desac- tionshumaines. Or, ne connaissant pas cette autre puissance, ona imaginé un mot particulier pourla désigner; et ce mot, auquel on n’attache aucune idée claire , dont chacun in- terprète le sens à sa manière , ou se contente sans y réflé- chir , est celui d’instinct. Néanmoins, quelques physiologistes philosophes[ Ca- . banis entr’autres | ont fait des efforts pour attacher au mot instinct, des idées qui pussent s’accorder avec les faits ; mais aucun n’a réussi. La distinction des actions produites immédiatement par le sentiment intérieur ému , de celles qui s’exécutent à la suite d’un acte de volonté , lequel suit toujours un juge- ment, donne seule la solution de cet intéressant pro- blème. Quant aux produits singulièrement remarquables des habitudes , et à la nécessité qu'ils entraînent, pour les animaux , de répéter toujours les mêmes sortes d'actions , dans chaque race; pour en concevoir la cause essentielle, voici ce qu’il est nécessaire de considérer. L’'habitude d'exercer tel organe ou telle partie du corps, pour satisfaire à des besoïns qui renaïssent les mêmes , fait que le sentiment intérieur , donne au fluide subtil, qu'il déplace lorsque sa puissance s'exerce , une telle facilité à se diriger vers l’organe ou vers la partie où il a été déjà si souvent employé, et ou il SANS VERTÈBRES. 269 s'est tracé des routes libres, que cette habitude se change, pour l’animal, en un penchant qui bientôt le domine, et qui ensuite devient inhérent à sa nature. Or , comme les besoins pour les animaux, sont pour chacun ; 1.° De prendre telle sorte de nourriture , selon l’ha- bitude contractée , lorsqu'ils en éprouvent le besoin ; 2.0 D’exécuter l'acte de la fécondation , lorsque leur organisation les y sollicite ; 3.0 De fuir la douleur ou le danger qui les émeut; 4.o De surmonter les obstacles qui les arrêtent ; 5.0 Enfin de rechercher, à la suite des émotions qui les en avertissent, ce qui leur est avantageux ou agréable. Ils contractent donc , pour satisfaire à ces besoins, di- verses sortes d'habitudes qui se transforment en eux en autant de penchans auxquels ils ne peuvent résister. De R, l’origine de leurs actions habituelles et de leurs inclinations particulières , et dont certaines, remar- quables par leur singularité , ontété qualifiées d’indus- tries , quoiqu'aucun acte de pensée et de jugement n'y ait eu part. Comme les penchans qu'ont acquis les animaux par les habitudes qu’ils ont été forcés de contracter , ont mo- difié peu-a-peu leur organisation intérieure, Ce qui ena rendu l'exercice très-facile, les modifications acquises dans l'organisation de chaque race, se propagent alors dans celle des nouveaux individus par la génération. En effet , on sait que cette dernière transporte dans ces nou- 270 ANIMAUX veaux individus, l’état où se trouvait l’organisation de ceux qui les ont produits. Îl en résulte que ces mêmes pen- chans existent déjà dans les nouveaux individus de cha- que race , avant même qu'ils les aient exercés : en sorte que leurs actions ne sauraient s’exécuter que dans ce seul sens. : C’est ainsi que les mêmes habitudes et les mêmes pen- chans se perpétuent de générations en générations dans les différens individus des mêmes races d'animaux , et que cet ordre de choses , dans les animaux qui ne sont que sensibles , ne saurait offrir de variations notables , tant qu’il ne survient pas de mutation dans les circonstances es- sentielles à leur manière de vivre , et qui soit capable de les forcer peu-à-peu à changer quelques-unes de leurs actions. : Revenons à l’objet particulier qui nous occupe , à la citation des principaux traits de l’organisation des in- sectes. Du fluide principal des insectes. Si l'on devait toujours nommer sang ce fluide princi- pal d’un corps vivant, qui fournit aux développemens et aux sécrétions de ce corps , il s’ensuivrait que les insectes auraient un véritable sang , que les vers , les radiaires , les polypes et les infusoires en auraient pareillement, enfin que les végétaux mêmes en seraient munis ; car dans ces différens corps , il existe un fluide principal qui four- uit à leurs développemens , à leur nutrition et à leurs diverses sécrétions. Mais , je pense qu'on ne devrait dunner le nom de SANS VERTÈBRES. 271 sang qu’au fluide principal des vertébrés, ou au moins qu'acelui qui, contenu dans des artères et des veines, subit une véritable circulation. Il est ordinairement co- loré en rouge , comme on le voit dans tous les animaux à vertèbres ; dans les mollusques et les crustacés, il n’a plus qu’une couleur blanchäâtre, Cependant, comme dans ce dernier cas , il circule encore dans un système d’artères et de veines , il est convenable de lui donner encore le nom de sang. Quant aux ensectes , ils n’ont aucun fluide propre qni soit réellement dans le cas de porter le nom de sang. En effet , le fluide des sécrétions chez eux est une sanie blan- châtre qui ne circule point dans des artères et des veines, mais qui est tenue en mouvement par d’autres voies que par celles d’une circalation régulière. Vaisseau dorsal des insectes. Un long canal ou vaisseau transparent, subissant des dilatations et des contractions ondulatoires et locales qui le partagent instantanément en segmens divers par des éiran- glemens , s'étend immédiatement sous la peau du dos, depuis la tête jusqu’à l'extrémité postérieure du corps de l’animal. Ce vaisseau serait le cœur de l'insecte, s'il se ramifiait à ses extrémités , et s’il y donnait naissance à des vaisseaux artériels et veineux , propres à entretenir une véritable circulation. | Mais, quelque soin qu’on ait pris pour l’observer, on ne remarque rien de semblable à son égard. Ses extrémités sont fermées , et se terminent simplement, sans commu- 272 ANIMAUX niquer par aucun vaisseau distinct avec les autres parties du corps de l’insecte. Le vaisseau dont il s'agit est situé au-dessous du tégu- ment dorsal qui couvre le corps de l'animal, sous l’a- mas de graisse qu’on découvre sous ce tégament , et il s'étend le long du dos , au-dessus des viscères. Les étranglemens qui le rétrécissent d’espace en espace, sont ouverts , et établissent un conduit ou passage inté- rieur de segmens en segmens. Ces segmens se dilatent et se contractent alternativement les uns après les autres ; et l’on remarque, en général , que le mouvement successif des segmens , commence du côté de la tête, se propage le long du corps, se termine à son extrémité, et recom- mence aussitôt vers la tête pour continuer sans intérrup- tion de la même manière. Quelquefois néanmoins on voit des variations dans les mouvemens du fluide contenu dans ce vaisseau dorsal , et on observe qu'il s'écoule dans un sens opposé. Le vaisseau dorsal dont je viens de parler , et qu'il est facile d'observer sur la larve du ver à soie , a été regardé par Malpighi, Swammerdam , Valisneri, Réaumur , ét en général par les plus habiles naturalistes, comme une suite de cœurs qui communiquent les uns avec les autres. e Ce n’est cependant ni un cœur, niune suite de cœurs, puisqu'aucun vaisseau ne part d'aucune de ses extrémités ; mais c'est un réservoir élaborateur du fluide principal de l'insecte, qui paraît se remplir et sevider par absorption et “par exudation , et c’est à-la-fois un moyen préparé par la nature pour former un véritable cœur. SANS VERTÈBRES. 275 Organes sécrétoires des insectes. Il n’y a point dans les insectes de glandes conglomérées pour les sécrétions, comme dans les animaux à vertèbres, c'est-à-dire, qu’on ne trouve point de ces masses particu= lières, plus ou moins considérables et compactes , dont le tissu soit composé de vaisseaux artériels et veineux, de nerfs , de vaisseaux lymphatiques , et de vaisseaux pro- pres qui conduisent le fluide séparé. Mais, en place de ces glandes , on observe des vaisseaux sécrétoires de diverses sortes , qui ne sont que des filamens tubuleux, déliés , simples, et plus ou moïns repliés sur eux-mêmes , dont plusieurs se rendent à l'intestin. Ces vaisseaux sécrétoires servent, les uns à la digestion, en versant leur liqueur dans le canal intestinal; les autres à la génération ou à la fécondation sexuelle; enfin, les au- tres sont employés à rassembler certaines liqueurs , soit utiles , soit excrémentielles, Toutes ces matières sécrétoires se forment dans le fluide principal de l'animal , c’est-à-dire, dans celui qui résulte de son chyle , qui est essentiel à sa nutrition et à la conservation de sa vie , en un mot, dans son sang ou dans cequientient lieu, etelles en sont extraites par les cr- _ganes sécrétoires. Canal intesunal. Je ne dirai rien de cét organe es- sentiel des insectes , parce qu'il n'offre que des particu- larités relatives aux ordres ; et surtout aux différens états par lesquels passent ces animaux avant de devenir insectes parfaits. Je ferai seulement remarquer que, même dans ceux qui subissent les plus grandes transformations, ce Tom. IIL. | 18 274 ANIMAUX canal, étant nécessaire à la nutrition de l'animal, n’est jamais détruit pour être remplacé par un nouveau ; mais qu’il ne fait que subir dans sa forme , sa longueur, ses renflemens etses étranglemens particuliers, des modifi- cations appropriées à chaqueétat de l’insecte. On prétend que dans certaines larves, telles que celles des abeilles, des guëpes, du myrméléon, etc. , ce canal n'est pointter- miné par un anus , et qu'il ne l’est que lorsque l'animal est devenu insecte parfait. Dutrochet. Sexe des insectes. On ne connaît, parmi presque tous les insectes , que des mâles et des femelles ; mais parmi quelques-uns d’en- tr'eux qui vivent en société , tels que les abeilles , les fourmis ,les mutiles , lestermutes, etc. , il y a non-seu- lemgnt des mâles et des femelles, mais encore des mu- lets ou des neutres, c’est-à-dire, des individus qui ne jouis- sent d’aucun sexe, quine peuvent s'accoupler et se repro- duire , et qui prennent cependant le plus grand soin des œufs et des petits. , ! I] paraît , d’après les observations de MM. Auber et Latreille , que ces individus qui n’ont aucun sexe, ne sont que des femelles imparfaites, c’est-à-dire, dont les organes sexuels n'ont recu aucun développement. Nou- velle preuve que des organes très-naturels à, certains ani- maux, comme faisant partie du plan de leur organisation, peuvent néanmoins n'y avoir aucune existence , par les suites d’un avortement ou d'un défaut de dévelop- pement, Il n’y a point d'hermaphrodites parmi les insectes, les SANS VERTÈEBRES. 279 parties mâles et les parties femelles se trouvant toujours sur des individus différens. La même chose s’est montrée dans ceux des vers où l’on a cru apercevoir les premières ébauches de la génération sexuelle. Ainsi, dans les ani- maux, ce mode de reproduction n’a point commencé par l’hermaphrodisme. La prodigieuse fécondité des insectes étonnerait sans doute, si nous ne considérions, en même temps , qu'ils servent de nourriture à la plupart des oiseaux, à plusieurs autres animaux , et qu'ils se détruisent même les uns les autres. On dirait que la nature , attentive aux besoins des êtres vivans , a répandu avec profusion sur le globe , les espèces les plus faibles , celles qui*doïvent servir à la nourriture d’un grand nombre d’autres animaux, tandis qu’elle a été plus -avare des grandes espèces, de celles surtout qui sont les plus destructives. Les parties qui constituent les sexes dans les insectes sont ordinairement placées au bout de l'abdomen, et cachées dans l'anus. Il est aisé de s'assurer du sexe d’un insecte ; il faut pour cela lui presser le ventre assez pour faire sortir ces parties; alors on reconnaîtra facilement celles du mâle aux crochets qui les accompagnent, et celles de la femelle à une espèce de tarrière qui les ter- mine. Tous les insectes n’ont pas les parties de la génération situées à l'extrémité de leur ventre : dans les libellules, ellés sont placées à l’origine du ventre dans le mâle, et à l'extrémité dans la femelle. Les insectes ne vivent ordinairement que quelques mois dans leur dernier état, et souvent ils ne subsistent 250 ANIMAUX que quelques jours et même quelques heures, Peu après l'accouplement, la plupart des mâles périssent ; la femelle ne survit que pour déposer ses œufs , après quoi elle périt à son tour. Maïs la propagation des espèces résul- tant d’une deslois de ]a nature qui régissent ses opérations, les insectes qui , nés à la fin de l'été , n’ont pas eu le temps de s’accoupler , passent l'hiver enfermés dans des trous, sous l'écorce des arbres , ou même dans la terre ; ils n’en sortent qu'au printemps suivant pour satisfaire à la loi commune , et périr ensuite. Tous les insectes sont ovipares ; quoique , dans quel- ques-uns et dans certains temps de l’année , les œufs éclo- sent dans le corps même de l'animal. En effet, Réaumur et Bonnet ont observé que les pucerons mettaient au monde des petits vivans dans une saison de l’année , tandis qu'ils pondaient des œufs dans une autre. Dès que les femelles sont fécondées , elles cherchent à déposer leurs œufs dans un endroit convenable où les peuts en naissant puissent trouver la nourriture dont ils auront besoïn. Les papillons, les phalènes, etc., placent Jeurs œufs sur la plante qui doit servir d’aliment aux che- nilles ; les libellules retournent aux eaux bourbeuses qu’elles avaient abandonnées depuis quelque temps. On connaît les soins que prennent les abeilles pour leurs pe- tits. Les sphex et les ichneumons enfoncent leurs aïguillons dans le corps des chenilles et des larves de diptères et de coléoptères pour y déposer leurs œufs. La plupart des coléopières percent le bois le plus dur , d’autres fouillent _ Jaterre pour les placer dans la racine des plantes, L’oëstre suit avec opiniâtreté le bœuf, le cheval, le mouton, le SANS VERTÈBRES. 27 renne pour déposer les siens sous la peau, dans les na- seaux et dans les intestins de ces animaux. Ainsi, que de SJ faits curieux l'observation des insectes ne nous a-t-elle pas fait connaître ! Ceux dont nous allons parler sont encore plus étonnans. Métamorphoses. Je nomme métamorphose cette particularité singulière de l’insecte de ne pas naître, soit sous la forme, soit avec toutes les sortes de parties qu’il doit avoir dans son der- nier état, En effet; parmi les animaux qui ne jouissent point d'un système de circulation pour leurs fluides, les insectes sont les seuls qui éprouvent des métamorphoses dans le cours de leur vie. Les métamorphoses que subissent les insectes, sont, pour le naturaliste, l’un des phénomènes les plus singu- liers et les plus admirables que l’histoire naturelle puisse nous offrir. Les mutations qu’elles nous présentent sont si remarquables, qu'il semble que lès animaux qui subissent les plus grandes, naissent en quelque sorte plusieurs fois. Ges mutations ne sont même pas toujours bornées aux formes et aux parties extérieures ; elles s'étendent souvent aux orga- nes intérieurs les plus importans, comme ceux de la di- gestion , etc. Cependant nous verrons qu'elles ne sont: autre chose que des développemens successifs, qu’une suite de modifications de parties, ‘enfin que la formation de quelques -unes qui n’existaient pas d’abord. Nous verrons aussi que, dans les plus grandes de ces mutations, les développemens s'opèrent dans deux directions diffé - rentes qui se succèdent l’une à l’autre, et que la seconde 278 | ANIMAUX amène des résultats fort différens des produits de la pre- mière. Tous les insectes se montrent dans différens âges , soit sous plusieurs formes diverses, soit avec différentes sor- tes de parties ; tous subissent donc des métamorphoses. Cependant, comme ces métamorphoses varient, selon les races, dans les ordres, et dans les familles mêmes ; qu’elles sont grandes ou petites, et qu’elles paraissent tenir à la manière dont les races se nourrissent ; il est néces- saire de les distinguer en plusieurs sortes. En conséquence, deux sortes principales de métamorphoses me paraissent devoir être déterminées ; ce sont les suivantes : La métamorphose générale ; La métamorphose partielle. La métamorphose générale est celle de l'insecte qui, dans le cours de sa vie, subit des mutations dans sa forme générale et dans toutes ses parties , surtout les extérieures. La forme sous laquelle il naît est différente de celle qu'il acquiert par la suite ; et aueune des parties qu'il avait dans son premier état ne se conserve la même dans son état dernier ou parfait. Or, de toutes les métamorphoses, celle-là est la plus grande , quoiïqu’elle puisse offrir diffé- rens degrés d'intensité. * Je remarque que tous les insectes assujettis à la méta- morphose générale ont, dans leur dernier état, une ma- nière de se nourrir différente de celle du premier, ou qu'ils prennent alors une autre sorte de nourriture. Je vois en outre qué les larves de tous ces insectes sont généralement munies d'une peau molle, sauf sur la tête de certaines d’entr’elles set n’ont point d'yeux à réseau. SANS VERTÈBRES. 270 Ces deux particularités sont importantes à considérer, soit pour juger la métamorphose que devront subir les larves , soit pour saisir la cayse même des métamorpho- ses générales. Dans tout insecte qui subit une métamorphose géné- rale , l’état moyen de l'animal entre celui qu'il obtient en naissant, et celui où il parvient en dernier lieu, est un état d'immobilité, durant lequel l'animal ne prend! aucune nourriture et tie presque mort : ‘en parlerai en traitant de la chrysalide. La métamorphose partielle est celle de l’insecte qui , dans le cours de sa vie, ne subit point ou presque point de mutation dans sa forme générale , mais seulement acquiert à l'extérieur de nouvelles sortes de parties. I] conserve dans son dernier état les parties qu'il avait en naissant ; et lorsque son accroissement est sur le point de se terminer, il en obtient de nouvelles qu'il n'avait pas d’abord. Cette métamorphose est la plus petite ; mais c'en est une , puisque l'animal possède dans son dernier âge, des parties qu’il n'avait pas dans le premier. Ici, au moins pour les insectes que j'ai observés, je remarque le contraire de ce qui a lieu dans ceux qui sont assujettis à la métamorphose générale. Les insectes qui re subissent qu'une métamorphose partielle n'ont pas, dans leur dernier état, une manière de se nourrir différente de celle du premier , et ne prennent point alors une autre sorte de nourriture. Je vois aussi que la larve de ces in- sectes est munie d’yeux à réseau et d'une pean cornée ou coriace, comme l’insecte parfait, ou avec très-peu de différence. 280 ANIMAUX Enfin , dans tout insecte qui ne subit qu'une métamor- phose partielle , état moyen de l'animal, entre celui qu’il oblient en naissant , et celui où il parvient en dernier lieu , est toujours un état d'activité, durant lequel l'animal cherche et prend de la nourriture, comme avant et après. J'en parlerai en traitant de la nymphe. Tous les insectes se montrant dans différens âges, soit sons des formes diverses, soit avec différentes sortes de parties, on distingue dans chacun d'eux trois états diffé- rens; savoir : leur premier état, leur état moyen, et celui qu'ils obtiennent en dernier lieu. On a donné à ces divers états les noms suivans : Celui de larve aux insectes qui sont dans leur premier état ; Celui de chrysalide ou de nymphe à ceux qui sont dans leur état moyen ; | 1 Celui d’insecte parfait à ceux qui sont parvenus à leur dernier état. | Examinons ces trois sortes d'état des insectes ; l'intérêt qu'inspire la connaissance de ces animaux nous porte à exposer quelques détails à cet égard. Premier état des insectes. Le prémier état des insectes étant celui qu'ils offrent « . 3 « . « CO 5 . après leur naissance, c’est-à-dire, dès qu'ils sont sortis de l'œuf , il est à propos de dire un mot des œufs de ces animaux, avant de parler de la larve qui doit en sortir. * L’œuf (ovum ) est la première voie de génération que la nature emploie , lorsqu'elle est parvenue à établir la SANS VERTÈBRES. 281 fécondation sexuelle. Or, comme elle a donné l'existence à un grand nombre d'animaux, avant d'avoir pu former des organes fécondateurs et fécondables, il s’en faut de beaucoup quetous les animaux soient ovipares. Aussi, c’est faute d’avoir étudié les animaux imparfaits des trois premières classes, que l’on a dit : omne vivum ex ovo; car les divisions de parties, les gemmes ou bourgeons, en un mot, les corpuscules reproductifs des infusoires , des polypes , des radiaires, et même de la plupart des vers , ne contiennent point un embryon qui ait exigé des ofganes fécondateurs pour devenir propre à recevoir la vie. Mais, depuis les insectes jusqu'aux oiseaux inclusive- ment , tous les animaux sont oy7pares. Les œufs des insectes, ainsi que ceux des animaux à sang froid, n'ont pas besoin d’incubation pour éclore ; la chaleur seule de l’aimosphère suffit pour exciter les premiers mouvemens vitaux de l'embryon et pour le faire éclore, soit plus tôt, soit plus tard, selon qu’elle a atteint le degré nécessaire. La forme des œufs des insectes varie dans les différen- tes espèces; ils sont globuleux, ovales, allongés , linéaires, lisses , luisans , argentés ou dorés, quelquefois bleuâtres, quelquefois velus ou hérissés de poils. Enfin, ils sont com- posés d’un liquide interne, substance alimentaire propre a la nourriture et au développement de l'embryon qui y est contenu, et d'une enveloppe externe, constituée par une tunique ou pellicule assez épaisse , ferme, élastique, quelquefois même dure , et qui paraît inorganique. Indépendamment de leur enveloppe ou tunique pro- 282 ANIMAUX pre, la plupart de ces œufs sont recouverts on entourés d’autres parties qui les défendent, soit des injures de l'air, soit des oiseaux ou des autres animaux qui les détrui- raient. Les uns sont cachés sous des espèces de poils ser- rés que l’insecte portait au bout du ventre et qu’il a dé- tachés dans le temps de la ponte ; les autres sont cachés sous une matière blanchâtre; et d’autres sont enfermés dans des alvéoles que les insectes ont formées. Les cynips déposent leurs œufs dans une galle produite par l’extra- vasion des sucs de la plante que l'insecte a piquée; les boucliers, les dermestes déposent les leurs dans les cada- vres des animaux ; des ichneumons, à l’aide de leur tar- rière, enfoncent les leurs dans le corps des chenilles; les cousins les rassemblent et en forment une masse qui, sous la forme d'une nacelle, vogue sur la surface des eaux ; quelques - uns sont portés au bout de très-longs . poils; d’autres sont cachés dans des feuilles roulées; d’autres sous une matière gluante , etc. Ilest utile de bien connaître les endroits où ces œufs sont placés et comment la plu- part sont cachés , afin de s'appliquer à détruire les espèces les plus nuisibles. La larve. La larve (Zarva) est le premier état des insectes, c'est-à-dire, celui dans lequel ils se trouvent après leur sortie de l’œuf. La forme des larves varie beaucoup : on leur a donné tantôt le nom de ver (vermis), tantôt celui de larve (larva) ; qui signifie masque, et tantôt celui de chenille ( eruca) , nom que l’on a consacré à la larve des lépidopteres. SANS VERTÈBRES. 283 Parmi les larves des insectes, les unes ont des pattes, et les autres en sont entièrement dépourvues, ce qui fait ressembler celles-ci à des vers. Celles qui sont munies de pattes en ont six ou un nom- bre plus considérable ; mais il n’y a que les six pattes qui répondent à celles que doit avoir l’insecte parfait, qui soient articulées, dures et onguiculées ; les autres sont molles , sans articulations, sans ongles, et ne sont que de fausses pattes. 45:30 Parmi les larves qui ont des pattes, celles des coléop- tères ont la peau molle, excepté sur la tête qui est dure et écailleuse ; ces larves vivant la plupart en rongeant le bois, il leur fallait des mandibules plus fortes et des points d'appui plus solides aux muscles qui doivent les mouvoir. Mais les larves de presque tous les lépidoptères ont la peau molle partout. ; . Quant aux larves qui n’ont point de pattes, comme celles des diptères et d'un grand nombre des hyménop- ières , elles ont aussi la peau molle partout. Toutes les larves qui n’ont rien de la forme que doit avoir l'insecte parfait, sont tout-à-fait sans yeux , ou n’ont que des yeux lisses. : , C’est sous la forme de larve que linsecte prend tout son accroissement. Aussi la larve est-elle ordinairement très-vorace, et elle grossit d'autant plus promptement que sa nourriture est plus abondante. Mais avant de subir sa première transformation , elle change plusieurs fois de peau. La mue est un changement de peau auquel les larves de presque tous les insectes sont assujettes. Elle ne fait 28/4 ANIMAUX point partie de la métamorphose, et n’est effectivement point particulière aux insectes, C’est toujours une espèce de maladie ou du moins une crise ; aussi la larve s'y pré- pare par une abstinence totale. En effet, non-seulement elle ne mange pas ;: mais elle reste presqu'immobile ; ses couleurs deviennent päles et livides ; elle paraît malade et elle doit l'être puisque souvent elle y périt. Quelques jours après sa dernière mue, la larve subit une transformation, et passe à l’état de nymphe ou de chrysalide. On croit que les larves de la plupart des dipières et de plusieurs hyménoptères ne subissent aucune mue avant leur pre- mière transformation. Second état des insectes. On a donné le nom de 7ymphe ou de chrysalide aux insectes parvenus à leur second état ; et l’on a considéré cet état sous le seul rapport du changement qu’éprouvent ces animaux dans celte circonstance, quelque différence qu'ils offrent alors entr'eux. Leur forme , en effet, varie dans ce second état, au moins autant que dans le premier. Toutes les larves jouissent de la faculté d’un mouve- ment progressif, toutes prennent des alimens et acquie- rent tout l’accroissement dont elles sont susceptibles. IL n’en est pas de même de tous les insectes parvenus à leur second état; car , si les uns ressemblent encore beaucoup a la larve, courent et mangent comme elle, et offrent seulement des parties qu’elle ne possédait pas; lés autres, tantôt cachés dans une coque opaque qui na point la forme d'un animal, tantôt recouverts par une pellicule mince , tantôt même à nu, restent immobiles et ne pren- SANS VERTÈERES. 2085 nent plus d’alimens. Ces derniers ne ressemblent alors ni à la larve dont ils proviennent , ni à l'insecte parfait qui doit en sortir. Enfin, beaucoup d’entr’eux paraissent dans un état de mort. Relativement à leur forme et à leur état, on a divisé les nymphes ou les chrysalides en quatre sortes différentes ; mais je crois qu'il convient de réduire ces divisions, et de distinguer les insectes parvenus à leur second état , en trois sortes principales, savoir : | 1.0 En chrysalide ; 2.0 En momie; 3.° En nymphe. Les deux premières sortes appartiennent à la métamor- phose générale , et la troisième résulte de la métamor- phose parüelle. ° Je nomme chrysalide tout insecte qui, parvenu à son second état, est alors tout-à-fait inactif, ne prend plus de nourriture, et se trouve enfermé dans une coque non transparente, qui le cache entièrement. Cette coque, ovale ou ovalaire, ne présente point l'apparence d’un animal ; elle n'offre point de bouche, point d’yeux, point d’an- tennes, point de pattes, et l'animal qui:y est contenu, s’y trouve dans un état singulier de resserrement sur lui- même. Ainsi, la chrysalide, constamment immobile si on ne la touche point , est très-différente de la larve, et ne ressemble pas encore 4 l'insecte parfait. Quoique les chrysalides paraissent dans un état de mort, elles sont néanmoïns bien vivantes et ont besoin de respirer. Toutes effectivement sont pourvues de stig- mates , et l’air leur est’ si nécessaire que dès qu'on les en ? | 286 ANIMAUX prive , elles périssent bientôt. La forme des stigmates des chrysalides est quelquefois singulière : au lieu d’être à fleur de la peau, figurés ‘comme des points enfoncés ou comme des espèces de boutonnières, ces stigmates sont quelquefois placés à l'extrémité de certaines élévations, et ressemblent à des cornets, à de petites cornes, ou à des filets tubuleux. | Comme les chrysalides présentent plusieurs variations remarquables , j’en distingue de deux sortes; savoir : La chrysalide à reliefs ; * La chrysalide en barillet. La chrysalide à reliefs (chrysalis signata) offre un corps ovale ou ovale-oblong, pointu à une extrémité, obtus à l’autre, et dans lequel l’animal s’est enfermé. Ce corps, n'étant point transparent, ne laïsse pas voir les pagties déja formées de l’insecte parfait, mais en présente plusieurs qui s’ÿ montrent en reliefs. Il est sabanguleux, constitue la coque de cette chrysalide, et, en général, il est étranger à la peau de l'animal. Cette sorte de chrysa- lide est celle des Zépidoptères. Dans les papillons , elle est nue et attachée à quelque mur ou à quelque tronc d'arbre, soit par un fil qui l’en- toure comme une ceinture, soit par quelques fils fixés à sa partie postérieure et par lesquels elle est suspendue. Dans la plupart des phalènes ou papillons de nuit, elle est enveloppée dans un cocon de soie d’un tissu plus ou moins serré. Enfin, dans les sphinx, elle se trouve dans le sein de la terre ou à sa surface , entourée de différens.débris liés ensemble par quelques fils. SANS VERTÈBRES. ; 297 La chrysalide en barillet (chrysalis dolioloides) pré- sente un corps un peu dur, ovalaire, en général subcerclé par les restes des annèaux , et sur lequel les parties que doit avoir l'insecte parfait ne forment aucun relief. Ce corps constitue la coque de cette chrysalide, ét se trouve toujours formé par la peau même de l'animal. En effet, la larve qui ÿ donne lieu ne quitte point sa peau lorsqu'elle subit sa transformation ; on dit même qu’elle n’est point généralement assujettie à la mue ; mais, lorsqu'elle se trans- forme, se raccourcissant alors successivemert, sa peau se durcit par degrés, et finit par former la coque qui contient l'animal. Lorsque l’insecte veut en sortir, il ou- vre à la partie supérieure de sa coque , une espèce de porte en forme de calotte qui, souvent, se divise en deux parties. Telle est la chrysalide des diptères où du moins du plus grand nombre, car celle des cousins offre quel- ques différences dans sa forme. Je nomme momie tout insecte qui, parvenu à son se- cond état, est tout-à-fait inactif, ne prend plus de nour- riture , et cependant n’est point enfermé dans une coque qui le cache entièrement. Il est alors, soit recouvert par une pellicule mince qui-laisse apercevoir ses parties ; soit même à nu. Comme la momie présente quelques varia- tions d'état dans lesquelles elle est bien distincte de la chrysalide , j'en distingue de deux sortes ; savoir : La momie resserrée ; La momie fausse-nymphe. - La momie resserrée ( mumia coarctata ) appartient à la métamorphose générale, et néanmoiïins présente une modification qui l’éloigne assez fortement de la chrysa- 288 | ANIMAUX lide. L’insecte qui en offre l'exemple , étant parvenu à son second état , est alors tout-à-fait inactif, ne prend plus de nourriture, et, s'étant fortement ratcourci et resserré sur lui-même, se trouve en général recouvert par une pellicule mince, le plus souvent transparente, qui laisse apercevoir ses parties, et qui même les enveloppe séparément. Cette momie est molle, blanchâtre , ne fait aucun mouvement, et remue seulement l’abdomen lorsqu'on la touche. Cette transformation est celle des coléoptères, des hyménop- ières , ete. Dans la plupart , la pellicule qui recouvre le corps resserré de l'insecte, laisse voir, par sa ténuité et sa transparence, les parties que doit avoir l'être parfait. Quel- quefois néanmoins cette pellicule plus lâche et moins trans- parente approche de la coque en cachant l'animal ; maïs elle est toujours molle et non rigidule comme la coque d’une chrysalide. La momie fausse-nymphe (mumia pseudo-nympha) fait encore partie de la métamorphose générale ; mais c’est la plus éloignée par sa forme et son état des chry- salides,etmèême de la momieresserrée; enfin c’est la plus rapprochée des nymphes. Cependant elle diffère essen- tiellement de celles-c1; car la larve n'a aucune des parties que doit avoir l'insecte parfait, mais seulement des par- ties qui y sont correspondantes; et, parvenue au second état de l’insecte , elle est inactive et ne prend plus de nour- riture. Cette momie est nue, médiccrement resserrée ou raccourcie, et en général se fait un fourreau dans lequel elle s’enferme. Cette modification du second état des in- secies est peu employée parmi eux, et trouve des éxem- ples dans les phryganes et quelques autres. | SANS VERTÈBRES. 280 Je nomme nymphe (7ympha ) tout insecte qui, ne su- bissant qu'une métamorphose partielle, conserve dans ses deux derniers états les parties qu’il avait en naissant, ne fait qu'acquérir des parties nouvelles, et dans sa pre- mière mutation ne perd point son activité et ne cesse point de prendre de la nourriture; Ainsi, la nymphe est le second état des insectes dont je viens de parler. Elle a les mêmes yeux, les mêmes antennes, les mêmes pattes, et à-peu-près la même forme et la même peau que la larve, et conserve ces parties en devenant insecte parfait. Elle diffère de la larve en ce que celle-ci n'a aucun vestige d'ailes, et que la zymphe en offre l’'ébauche. Enfin, cette nymphe se distingue de l'insecte parfait, parceque ses ailes ne sont pas encore développées , et qu’elle a seulement des moignons d’ailes plus ou moins grands, selon qu'elle est plus ou moins avancée. Par un défaut de développement des ailes, devenu ha- bituel dans certaines races de ces insectes , quelques-uns d’entr’eux conservent toujours leur état de nymphe, s’ac- couplent et se multiplient comme si c'étaient des insectes “parfaits. La métamorphose partielle est celle des orthoptères, des hémiptères et de beaucoup de névroptères ; consé- quemment le second état de ces insectes est celui de nymphe. Quelques personnes donnent à la larve de ces insectes le nom de demi-larve , parce qu’elle n’offre pas, comme les autres , un corps allongé, vermiforme et à peau molle, au moins sur le corps. Le nom de larve désignant l’état où Tome LIT, 19 299 ANIMAUX se trouve l’insecte après la sortie de l'œuf, je ne vois pas la nécessité de ce nom particulier. Troisième état des insectes. Le troisième et dernier état sous lequel se montrent les insectes, est celui auquel on a donné le nom d’insecte parfait. Dans ce dernier état, les insectes, en général, ont alors , soit une forme tout-à-fait différente de celle qu'ils avaient en naissant , soit des parties nouvelles qu'ils ne possédaient point dans leur premier âge. En effet, d'insectes rampans qu’ils étaient, en général, après leur sortie de l'œuf , ils deviennent , dans leur der- nière transformation , insegtes volans’, au moins pour la plupart, et ont la faculté de reproduire leur espèce. C’est la période la plus brillante de leur vie ; ils semblent alors, dit un célèbre entomologiste, ne respirer que la gaîté et le plaisir ; enfin ils s’y livrent avec tant d'ardeur qu'épui- sés en peu de temps, ils perdent ordinairement la vie avant a naissance de leur postérité. Ce qu’il y a de certain à cet égard, c'est que cette période de leur vie est réel- lement la plus courte, au moins pour la plupart. Ils ont satisfait au vœu de la nature ; elle ne s'intéresse plus à leur existence. Sur la cause des métamorphoses des insectes. Un des problèmes les plus curieux et les plus intéres- sans de l’histoire naturelle, mais aussi l’un des plus difficiles a résoudre, c’est de savoir quelle est la cause qui a ori- ginairement donné lieu aux métamorphoses dés insectes. Sans doute, on a de la peine à se persuader que l’on puisse trouver des çauses capables d'opérer , dans le cours SANS VERTÈBRES. 201 même de la vie d’un individu, des changemens aussi grands que ceux que nous offrent les grandes métamor- phoses des insectes. Cependant, si l’on fait attention , d’une part, à la na- ture des tégumens que les insectes doivent avoir dans leur état parfait , et de l’autre part, aux changemens singuliers qu'éprouvent, en devenant adultes, tous les animaux dont la reproduction exige une fécondation sexuelle ; il me semble que l’on trouvera facilement dans l'examen de ces deux considérations réunies, tout ce que l’on peut désirer pour la solution du problème en question. ” Par la première considération, je remarque que le propre de tout insecte parvenu à l’état parfait, est d’avoir des tégumens cornés. J'en ai déja donné la raison, et j'ai fait voir que les insectes étant des animaux articulés, et ayant les organes du mouvement attachés sous la peau, la nature avait dû solidifier leurs tégumens, la plupart devant se mouvoir avec vivacité et célérité , s’élancer même dans le sein de l'air , et y voltiger. Mais, tout être vivant, depuis le premier instant de sa naissance, devant s’accroître jusqu’à un certain terme de sa vie, et augmenter par conséquent les dimensions de son corps et de ses parties ; comment opérer l’accrois- sement d'un animal si, dans sa jeunesse même , ses tégu- mens sont solides et cornés ! La nature fut donc obligée, surtout pour ceux des insectes qui ont, pendant leur état de larve, un accroïssement un peu grand à subir, de te- nir le corps et les parties de l'animal dans un grand état de mollesse, avec une peau seulement membraneuse et extensible. C’est aussi ce qu’elle a fait à l'égard des insectes 202 ANIMAUX qui , à la suite de leur premier état, ont de grandes trans- férmations à subir; comme les diptères, les lépidoptères, les hyménoptères, les coléoptères, dont effectivement les larves ont généralement la peau très-molle. Comme la nature n'opère rien que graduellement, elle a préparé peu-àa-peu dans ces larves, le nouveau corps et les nouvelles parties que doit avoir l’animal dans son dernier état ; et elle l’a fait en exécutant une suite de mo- difications dans les parties déjà existantes du corps de cet animal , à la faveur de la mollesse de ce corps. Or, voilà ce qui concerne la première considération citée : voyons maintenant ce qui appartient à la seconde, et comment la nature se débarrassera de ce corps de larve pour don- ner au nouveau corps que le premier contient déjà en ébauche, les derniers développemens et la liberté qu’il doit avoir pour accomplir sa destinée. J'ai déjà dit que tous les animaux qui se régénèrent sexuellement, que l’homme même, dont la reproduction exige une fécondation sexuelle, subissaient des change- mens singuliers dans leur être , à l'époque où ils deve- naient adultes, époque quiavoisine le terme deleur accrois- sement. On sait qu’à cette époque, ils éprouvent une crise remarquable qui produit en eux un état véritablement nouveau (a). Comme ce fait est bien connu , examinons sa (a) Parmi les changemens connus que les individus subissent à l’épo- que où ils deviennent adaltes , je ne citerai que la voix qui prend alors un caractère tout-à-fait particulier, qui devient plus forte, plusgrave, ét qui montre qu'il s’est opéré, dans le corpsentier , une mutation sen- sible. On sait que d’autres traits de mutation s’observent alors dans l’é- tat physique de l'individu ; maisil s’en montre aussi dans sa manitre de sentir, dans ses penchans , dans son caractère même. ré SANS VERTÈBRES. 203 source et les résultats qu’il peut amener , surtout à l'égard des insectes, Dans les animaux très-imparfaits qui ne se régénèrent point par fécondation , la reproduction des individus n’est qu’un excès de la faculté d’accroissement, qui donnelieu àdes séparations de parties qui ne font ensuite elles-mêmes que s'étendre pour prendre la forme de l'individu dont elles proviennent : de là sont résultées la régénération par scis- sion, et celle par gemmules, des énfusoires , des poly- pes et des radiaires. Pour cet ordre de choses, la nature n’a eu besoin d’aucun organe particulier régénérateur; et dès qu'un individu a acquis son principal développement, il n’a aucune transformation à subir pour se régénérer. Les choses sont bien différentes à l'égard des animaux qui ne se reproduisent que par la voie d’une génération sexuelle. Effectivement , dans les animaux en qui la géné- ration ne s'opère qu'à la suite d’une fécondation, il y a toujours pour eux üne mutation quelconque, une trans- formation grande ou petite à subir à une certaine épo- que ; parce que la nature ne travaille à perfectionner les organes sexuels que lorsque les principaux développemens de l'individu sont opérés. On sait que ce travail de la nature exerce alors une influence réelle sur l’état général de l'individu en qui il s'exécute, qu'il y opère des mutations fort remarquables, et qu'il soumet l'individu à une espèce de crise. Or, l'in- fluence de ce travail de la nature n’est jamais nulle ; elle devient très-grande dans les animaux dont les parties inté- rieures sont très-molles, surtout si elle est favorisée par l'engourdissement auquel ces animaux peuvent être asu- 294 ANIMAUX jétis. Tel est précisément le cas presque particulier des insectes. Dans le cours de leur vie, ceux de ces animaux qui ont la peau molle , et de grandes transformations à subir, tombent dans une espèce d'engourdissement plus grand encore que celui qu'ils éprouvent dans leurs mues ; ils perdent tonte activité , ne mangent plus, et restent dans cette crise périlleuse, quoique naturelle, pendant un temps assez considérable. Dans cet état, la nature cesse de nourrir les parties du vieux corps de larve qui ne doivent plus être conservées. Elles ont rempli leur objet , en favorisant les modifications de celles qui ont préparé dans la larve les élémens du nouveau corps. Dès lors, le vieux corps s'amaigrit, se res- serre et se consume peu à peu, en fournissant à la nutri- tion du nouveau corps sa propre substance , c’est-à-dire, l'espèce de graisse amassée pendant son état de larve. La nature donne donc ici une direction différente à la nutri- tion , et en effet, elle ne tend plus qu'a compléter le dé- veloppement d'un nouveau corps et de nouvelles parties. Nous observons à-peu-près la même chose dans les fleurs des végétaux qui se régénèrent par fécondation sexuelle, Le calice et la corolle de ces fleurs servent d’a- bord à protéger la préparation des organes essentiels de ces mêmes fleurs (du pistil et des étamines ); mais à une certaine époque , ces enveloppes, qui protégeaient les organes sexuels, devenant inutiles, nuisant même par la clôture complette qu’elles formaient d’abord, la nature cesse peu à peu de les nourrir, et dirige la nutrition vers les étamines et Le pistil qui acquièrent alors leurs derniers SANS VERTÈBRES. 205 développemens ; tandis que leurs enveloppes communes s’ouvrent, et la plupart tombent ou se dessèchent. Ainsi, à l'époque de la vie animale où le corps appro- che du terme de ses développemens propres, la nature n'ayant plus d'autre objet à remplir que la régénération de l'individu pour la conservation de l'espèce, travaille alors à completter le développement des organes sexuels qui n'étaient encore qu'ébauchés. Et comme cette opération est grande, qu'elle lui importe plus que la conservation même de l'individu qu'elle ne destine qu'a en produire d’autres, en s’occupant des nouveaux organes, elle amène pour lui une crise, grande ou petite selon les races; crise qui, dans les diptères, les lépidoptères, les hyménopières et même dans les coléoptères , est plus grande que dans les autres animaux connus. Cette crise néanmoins se mon- tre généralement dans tous les animaux qui se régénèrent sexuellement, par des changemens remarquables qui s'exé- cugent alors en eux. ; Ainsi, la métamorphose des insectes ,- qui nous paraît si étonnante, parce que nous ne considérons nullement le produit des circonstances que je viens de citer, n'est qu’un fait particulier, tenant à des circonstances particu- lières à ces animaux, et qui se rattache évidemment, comme tous les autres faits d'organisation , aux principes que j'ai exposés. L'engourdissement que subissent ces animaux au terme des développemens de leur corps, la direction nouvelle que la nature donne à son travail, lorsqu'elle prépare l’in- dividu à pouvoir se reproduire par la voie des sexes, enfin la nécessité de tenir dns un grand état de mollesse 296 ANIMAUX les larves des insectes qui ont de grandes transformations à subir et d'amener leurs organes intérieurs, pendant l’en- gourdissement cité, à une espèce de fusion ; telles sont les causes principales qui paraissent opérer les grandes métamorphoses des insectes, et qui ont depuis long- temps, par une habitude d'exécution , tracé et préparé dans l’organisation de ces animaux, les voies de ces grands changemens. Mais toutes les races d'insectes ne se trouvent point exac- tement dans les mêmes circonstances ; toutes n’ont point, dans leur état de larve, la peau tout-à-fait molle; toutes ne vivent point habituellement de la même manière; enfin, l’on säit qu'a cet égard , il y a entr'elles une grande diversité. Aussi s’en trouve-t-il une considérable dans l'état de l’organisation et dans la nature des métamorpho- ses des insectes. En effet, dans la métamorphose partielle, la nature n’a point de vieux corps à se débarrasser , mais seulement quelques parties nouvelles à ajouter au corps déja exis- tant. Ainsi, ce corps n'ayant point de transformation à subir , n’a besoin ni d’un grand état de mollesse , ni d'é- prouver un engourdissement propre à favoriser une trans- formation qui n’est pas nécessaire. Îl conserve donc de l'activité et le besoin de prendre des alimens jusqu’à la fin de sa vie; et pendant ce temps d'activité la nature développe en lui, lorsqu'il est adulte, les parties nou- velles qu'il doit avoir, comme insecte, en même temps que celles qui le rendent capable de se reproduire. Passons maintenant à l'exposition des caractères exté- SANS VERTÈBRES. 207 rieurs des insectes, et aux Drtenes fondamentaux de l'entomologie. Des caractères généraux et extérieurs des insectes. Quoique nous ayons déja fixé définitivement le carac- tère essentiel des insectes, nous dirons ici que ce qui dis- tingue ces animaux et qui en doit donner une juste idée, est d'avoir généralement : [ Dans leur premier état. ] 1.0 Le corps soumis à la mue , c’est-à-dire | à des changemens de peau , au moins dans presque tous ; 2.9 Ce même corps assujéti à des mutations singulières d'état ou de forme, soit générales, soit partielles , eu susceptible d'acquérir des parties nouvelles dans le der- nier Âge ; [ Dans leur dernier état. ] 3.0 Le corps composé d'anneaux ou segmens trans- verses, etoffrant un corselet distinct de l'abdomen , quoi- que plus ou moins séparé de cette partie ; 4.0 Ce corps etses membres recouverts d’une peau co- riace ou cornée , plus ou moins solide , qui maintient les parties , donne attache aux muscles, et facilite les mou- vemens ; 5.0 Des stigmates ou petites ouvertures latérales, qui servent d'entrée aux trachées aériennes dont toutes les parties du corps sont munies ; 6.0 Une bouche plus où moins compliquée de par- ties différentes, composée néanmoins sur un plan com- ’ 295 ANIMAUX mun, et dont les parties et les fonctions varient selon les habitudes des races ; 7.° Six pattes articulées; 8.° Deux antennes ou petites cornes mobiles, plus ou moins longues , articulées, placées au-devant de la tête : 9.° Deux yeux à réseau , situés sur les côtés dela tête ; 10.° Enfin, des organes sexuels ne pouvant opérer qu'une seule fécondation dans le cours de la vie. La réunion de ces dix caractères donnant une idée exacte de tous les insectes en général , nous allons définir leurs différentes parties extérieures, celles surtout qui servent à caractériser leurs ordres, leurs genres et même leurs espèces. On distingue dans l’insecte parfait quatre parties prin- cipales , qui sont la tête, le tronc ou le corselet, l'abdo- men et les membres. La tête. C'est, dans les insectes comme dans tous les animaux qui en sont munis, la partie antérieure du corps, celle qui contient essentiellement le cervean, celle qui est le siége des sens particuliers , enfin celle qui rassemble les pre-. miers instrumens qui servent à prendre ou à modifier les alimens. Elle est, dans les insectes, ovale ou trigone, petite en proportion du reste du corps, et portée sur un pivot court, sur lequel elle se meut médiocrement. On y observe la bouche, les yeux, les antennes, le front et le vertex : voici quelques détails sur ces objets. se SANS VERTÈBRES. 209 La bouche. La bouche offrant un indice de la manière de vivre et des habitudes des animaux dont il s’agit, présente des caractères dont la considération est très-importante , soit pour la détermination des rapports, soit pour la distinc- tion des ordres et des familles parmi eux. C’est pourquoi nous allons entrer dans quelques détails pour faire con- naître les parties qui la composent ou qui en sont dépen- dantes, et le plan particulier d’après lequel la nature paraît l'avoir instituée. Indépendamment de ce que beaucoup d'insectes, dans l'état de larve | présentent une bouche fort différente dans ses parties et ses fonctions, de celle qu'ils acquièrent en parvenant à l’état parfait; on remarque, en considé- rant généralement les insectes, qu'a-peu-près une moitié de ces nombreux animaux, ne se nourrissent, dans l’état parfait, que d'alimens liquides; qu’ils ont alors des parties appropriées à cet usage , etsont uniquement des suceurs; tandis que ceux de l’autre moitié sont des broyeurs qui rongent des matières solides ou concrètes, ayant à leur bouche des instrumens propres à cette fonction. Qui n'eût pensé, d’après cette observation , que la bouche des pre- miers devait être établie sur un plan très- différent de celui de la bouche des seconds! Cependant il n’en est point ainsi : un seul plan d'or- ganisation paraît appartenir à la classe entière des insectes, et même à leur bouche; mais là, comme ailleurs, ce plan ne fut établi que graduellement. Non-seulement il est modifié selon les besoins dans les différens insectes, 300 ANIMAUX mais tous n’ont point à leur bouche toutes les parties qui, malgré leurs modifications, appartiennent à ce plan. Sans doute , la nature, selon les circonstances, appro- prie les parties aux besoins, sans changer ses plans ; elle agrandit ou allonge les unes, atténue ou raccourcit les autres suivant leur emploi; et parvient, à travers toutes ses variations, à exécuter les plans tracés par ses lois. Mais avant tout , elle ne forme que successivement pour cha- cun d'eux, les parties qui doivent les compléter. Le plan de la bouche des insectes, parvenus à l’état par- fait , consiste dans l'établissement de six sortes de parties que la nature forme successivement, et qui constituent des instrumens qu'elle emploie et approprie aux besoins de ces animaux, Ces six sortes de parties, qui ont été considérées, d’a- près leur forme et leurs usages, dans les insectes les plus perfectionnés , tels que les Droyeurs, sont les sui- vantes: | 1.0 Une lèvre inférieure ; 2.9 Des mâchoires; 3.9 Des palpes labiaux ; 4.9 Des palpes maxillaires; 5.0 Des mandibules ; | 6.o Une lèvre supérieure. Dans les insectes broyeurs , ces six sortes de parties se reconnaissent très-bien, soit qu’elles s’y trouvent toutes, soit que quelqu’unes d’entr’elles manquent ou soient im- perceptibles par avortement; mais, dans la plupart des insectes suceurs, on ne trouve dans la bouche de ces animaux que des pièces qui y correspondent , qui sont SANS VERTÈBRES. 301 appropriées à un autre emploi, et que la nature devra modifier pour les amener à leur dernière destination. Il ÿ a donc un plan unique d’instrumens pour compo- ser la bouche de tout insecte parvenu à l’état parfait. Mais ces instrumens, dans les premiers insectes, tels que les suceurs , ne sont que des ‘pièces préparées.pour devenir par la suite propres à composer la bouche des insectes broyeurs. Et comme la nature les a formés successive- ment, on ne les trouve pas tous à-la-fois dans la bouche des premiers insectes. En effet, les ayant ici présentés dans l’ ordre de leur formañon , on peut voir que dans les aptères, premier ordre des insectes, la bouche de ces suceurs ne ‘présente que deux sortes de pièces , savoir : les deux valves de la trompe, qui sont des élémens pour former une lèvre in- férieure , et les deux pièces du sucoir , qui en sont d’autres pour-constituer des mâächoires. En vain chercherait-on, dans ces insectes, des pièces qui soient correspondantes aux mandibules , on n’en trouverait point. Peut-être néan- moins que les palpes labiaux sont déja ébauchés dans les deux écailles qui se trouvent à la base de la trompe de ces aptères. 4 " Dans les premiers diptères, c'est la même chose que dans les aptères ; il n'y a d’autres pièces que celles qui correspondent à une lèvre inférieure et à des mâchoires. Effectivement, dans la première famille [ les coriaces], les deux valves du bec, non encore réunies, correspon- dent à une lèvre inférieure ; et les deux soies distinctes Qu réunies du sucoir correspondent aux mâchoires. Les deux valves dont je viens de parler se trouvent réu- 302 ANIMAUX nies dans les diptères de la seconde famille, tels que les museides , et y constituent la trompe univalve de leur bouche, trompe qui correspond à une lèvre inférieure. Souvent même les deux palpes labiaux se montrent à la base de cette trompe ; mais le sucoir de ces insectes n’est encore que de deux soïes distinctes ou réunies, et ne re- présente que des mâchoires. Ce n'est donc que dans les syrphies que l'on commence à trouver des pièces qui peuvent correspondre à des mandibules. Nous manquerions encore des preuves propres à éta- blir les développemens successifs de cette unité de plan pour la bouche des insectes, si M. Savigny , par ses observations singulièrement délicates , ne nous les avait récemment fournies. Ce naturaliste, d’une sagacité et d’une patience extraordinaires dans l'observation, a prou- vé que, dans les lépidoptères, où l'on ne connaissait guères que la langue spirale et bilamellaire qui, dans leur état parfait, constitue leur sucçoir, il y avait réellement deux lèvres (une supérieure et une inférieure) , deux man- dibules, deux mâchoires et quatre palpes, dont deux maxillaires et deux labiaux. Maïs, dans ces insectes par- faits, la nature n'ayant besoin que d'établir un sucoir, n’emploie que les deux mächoires qu'elle développe et allonge en lames linéaires, et laisse sans usage presque toutes les autres parties. Aussi, à l'exception des deux pal- pes labiaux qui étaient déjà connus, quoique la nature de leur support ne le füt point, toutes les autres parties chser- vées dans la bouche de ces insectes par M. Savigny , sont restées sans usage, sans développement et d’une petitesse extrême, qui les avait fait échapper à nos observations. SANS VERTÈBRES. 303 Les deux petits palpes maxillaires néanmoins avaient déjà été aperçus par M. Latrerlle dans quelques lépidoptères nocturnes ; mais on doit à M. Savigny de nous avoir mon- tré qu'ils existent dans toutes les races de l’ordre. Enfin ; par une comparaison suivie des parties déliées de la bou- che des diptères avec celles de la bouche des insectes broyeurs, dans l’état parfait, M. Savigny nous a fait voir entr'elles une analogie si marquée, qu’on ne saurait douter maintenant de cette conformité de plan pour la bouche de tous les insectes, quoique ce plan n’ait pu re- cevoir son exécution complète que dans la bouche des es- pèces qui composent les derniers ordres de la classe. Ce n’est, en effet, que dans les hyménopières, que les mandibules commencent à exécuter leurs fonctions natu- relles ; et cependant la plupart de ces insectes offrent en- core, dans leur état parfait, une espèce de sucoir. Mais dans les insectes des ordres suivans, les mâchoires sont raccourcies , le sucoir n'existe plus, ces animaux ne sont plus que des broyeurs, et le plan général de leur bouche a recu son exécution complète. La nature, en donnant l'existence aux premuers in- sectes, n'ayant pu d’abord leur donner , dans l’état par- fait, la faculté de prendre des alimens solides, mais seulement celle de pomper des liquides , on sent qu’elle a dû débuter par en faire des suceurs. Par la suite , son plan d'organisation pour les insectes ayant recu plus de développement, ses moyens se sont accrus, et elle a pu amener les insectes parfaits à prendre des alimens solides et à être des broyeurs. Il ne lui à point fallu, pour cela, 304 ANIMAUX instituer de nouvelles sortes de parties dans la bouche, mais seulement modifier celles qui existaient , et les appro- prier à de nouveaux usages. | Ainsi, la bouche des insectes, parvenus à l’état parfait, présente six sortes de parties essentielles, plus ou moins distinctes, lesquelles, malgré la différence de leurs fonc- tions , appartiennent à un plan uniforme , et sont toutes appropriées aux diverses manières de se nourrir des ani- maux qui les possèdent. Ces parties ne se trouvent point toutes à-la-fois, dans tous les insectes , et elles n’y sont jamais mélangées avec d’autres. Elles ne sont pas toujours reconnaissables , tant elles varient dans leur forme et leur grandeur. Maintenant , donnons une défiuition succincte de cha- cune de ces parties, au moins de celles connues généra- lement des entomologistes, et considérons-les successive- ment , dans l’état de leur dernière destination : 1.09 La lèvre inférieure [ labium inferius] est une pièce transversale, mobile, coriace ou membraneuse, souvent échancrée, velue on ciliée à son bord antérieur, termi- nant inférieurement la bouche, et se mouvant de haut en bas ou de bas en haut. Elle sert à la déglutition par ses mouvemens, et donne naissance aux palpes labiaux. Cette pièce s'appuie sur le menton de l'animal, et ce menton est une pièce dure, non mobile, qui ne fait point partie de la bouche. Dans la plupart des insectes suceurs, cette lèvre. est représentée , d'abord par deux valves distinctes , ensuite par deux valves réunies formant, soit une trompe inarticulée, soit un bec articulé ; 2.9 Les mâchoires [ naxillæ | sont deux pièces minces, SANS VERTÈBRES. 305 presque membraneuses , quelquefois un peu coriaces, presque toujours ciliées en leur bord interne , et termi- nées en général par des dentelures assez solides. On les trouve au-dessus de la lèvre inférieure , et au-dessous des mandibules , lorsque celles-ci existent. Leur mouvement s'exécute latéralement, et leur consistance est toujours moins solide que celle des mandibules. Elles donnent naissance aux palpes maxillaires. Dans les insectes su- ceurs, les mâchoires sont représentées par des soïes ou des lames étroites qui forment ou concourent à former le sucoir ; 3.0 Les palpes labiaux [ palpt labiales | sont au nombre de deux seulement : ce sont des filets articulés, mobiles, et qui ressemblent à de petites antennes. Ils ont leur atta- che aux parties latérales de la lèvre inférieure. On les voit facilement dans la bouche de tous les insectes broyeurs, et néanmoins ces parties existent dans celle de presque tous les autres insectes, Ces palpes sont les premiers que lanature forme. Ils paraissent déjà exister dans les apières. On les reconnaît très-bien dans les muscides où les palpes maxillaires ne se montrent pas encore. Ils n’ont guères plus de deux à cinq articles ; 4. Les palpes maxillaires | palpi maxillares ] sont au nombre de deux ou de quatre : en sorte que dans la bou- che d’un insecte il n'y a jamais plus de six palpes. Ce sont aussi de petits filets articulés et mobiles ; mais ceux-ci ont leur attache à la partie extérieure des mâchoires. Leurs : articles sont pareillement au nombre de deux à cinq, rarement de six. 3 On les apercoit aisément dans la bouche des insectes Tome LIZ. 20 306 ANIMAUX broyeurs, et même on les reconnaît encore dans celle des dépidopières ; mais dans un grand nombre d'insectes su- ceurs, ilne peut y avoir que quelques soies du suçoir qui puissent les représenter. D'ailleurs, comme la nature les forme postérieurement aux palpés labiaux, il ÿ a apparence que les premières mâchoires formées ou représentées , sont encore sans palpes. L'usage des palpes, ainsique celui des antennes, ne sont pasencore bien connus. Ces parties cependant semblent destinées à palper et reconnaître les alimens , comme les antennes à l'égard des corps extérieurs. On peut même penser que les palpes tiennent lieu de l'organe du goût, comme les antennes suppléent au sens du toucher, en le particularisant à l'extrémité de ces filets de la tête; 5.0 Les mandibules [mandibulæ], désignées dans quelques ouvrages sous le nom de mächoires supérieures, sont deux pièces dures, fortes, cornées, aiguës, tran- chantes ou dentées, placées à la partie latérale et supé- rieure de la bouche, immédiatement au-dessus des mâ- choires et au-dessous de la lèvre supérieure. Elles se meu- vent latéralement comme les mâchoires, et ont toujours une consistance plus solide. Elles sont bien apparentes ou reconnaissables dans les insectes qui prennent des alimens solides ; elles sont même plus ou moins fortes, selon la dureté des alimens que prennent ces insectes : en effet 1 * ceux qui rongent le bois ont les mandibules beaucoup plus fortes que ceux qui se nourrissent de feuilles, et ceux qui vivent de rapine les ont plus allongées et plus sail- lantes que les autres. Quoique les mandibules soient en général bien appa- SANS VERTÈBRES. 307 rentes dans Îles insectes broyeurs, on les retrouve dans les kyménoptères qui ne sont que des demi-suceurs , et on les aperçoit encore dans les lépidoptères ; maïs elles y sont très-petites et sans usage. Eiles ne sont'plus recon- naissables dans les autres insectes suceurs, et elles n'y sont représentées que par certaines pièces du sucoir; mais non dans tous , car la nature les à formées postérieurement aux mâchoires ; | 6.0 La lèvre supérieure [Zabrum vel labium supe- rius | est une pièce transversale, membraneuse ou co- riace, mince, mobile, placée à la partie antérieure ét supérieure de la tête, au-dessus de da bouche à laquelle elle appartient. Cette pièce recouvre en tout ou en partie les mandibules , surtout [lorsque la bouche est fermée, se trouvant immédiatement au-dessus d'elles. Formée postérieurement aux autres parties de Ja bouche , du moins selon les apparences, ce n'est guères que dans les hémiptères qu'elle commence à se montrer. On l'y aperçoit facilement , ainsi que dans beau- coup d'orthoptères et de GB pites Elle varie pour la grandeur , selon ses usages et les habitudes des rates, de manière , que même dans les coléoptères où elle rue être toujours apparente, elle est si courte dans plusieurs qu'elle paraît tout-à-fait nulle. Cette pièce se meut de haut en bas, comme l’autre lèvre se meut de bas en haut. Il ne faut pas la confondre avec le chaperon qui est une pièce immobile de la tête. Telles sont les six sortes de parties qui composent en général la bouche des insectes parvenus à l’état parfait ; parties que je viens de caractériser d’après l’état où on * 308 ANIMAUX les observe dans la bouche des insectes broyeurs, mais qui, dans la plupart des suceurs , sont déjà représentées par des pièces préparées pour y donner lieu ; parties enfin que je viens d'exposer dans l'ordre de leur formation. Quant aux galettes [ galeæ ], ces parties ne sont point générales , mais particulières à certains insectes broyeurs. Ce sont deux pièces plattes, membraneuses, inarticulées, placées à la partie externe des mâchoires des orthoptères, et qui recouvrent presqu'entièrement la bouche de ces insectes. Elles sont insérées au dos des mâchoires, entre celles-ci et les palpes maxillaires. Les galettes diffèrent peu de la pièce extérieure des mâchoires de beaucoup de coléoptères ; elles sont seulement plus grandes et plus minces. Ayant exposé la définition des pièces qui composent en général la bouche des insectes , il me reste à faire celle de certainstermes employés dans les ouvrages d’entomologie, pour désigner les différentes formes de la bouche des in- sectes suceurs ; cette bouche, différemment conformée selon les ordres de ces suceurs, ayant recu les noms suivans : La trompe. Le bec. La langue. La trompe | proboscis] est le nom qu’on donne à la bouche des diptères ou du moins de la plupart. Elle se compose d’une gaîne quirenferme un sucoir. La gaîne est une pièce allongée, un peu charnue, subcylindrique, inar- ticulée, droite ou coudée, quelquefois rétractile et sou- vent divisée en deux lèvres à son extrémité. En dessus, SANS VERTÈBRES. 309 cette gaîne est creusée en une gouttière quelquefois fer- mée , pour recevoir ou contenir le sucoir. Celui-ci con- siste , soit en deux, soit en quatre, soit en cinq où six soies très-déliées. La gaîne qui contient ce suçoir est une partie préparée pour former la lèvre inférieure des in- séctes broyeurs, et les soies du suçoir én sont d'autres qui doivent constituer des mâchoires, des mandibules et quelquefois les palpes maxillaires. | Le bec[ rostrum] est le nom que l’on donne à la bou- che des hémiptères. La bouche de ces insectes suceurs se compose encore d’une gaîne qui est la pièce la plus ap- parente , et d’un sucoir qui, dans linaction, s'y trouve renfermé ; mais ici la gaîne est articulée et a une forme particuliere. C’est une pièce mobile , allongée , terminée en pointe, divisée en deux ou trois articles, et creusée antérieurement ou supérieurement en une gouttière pour recevoir le sucoir. Cette gaîne, articulée et en forme de bec, est abaissée vers la poitrine, lorsque l’insecte pe prend point d’aliment ; c’est encore une partie préparée pour former ailleurs une lèvre inférieure. Quant au su- coir, il consiste en quatre soiïes très-déliées , dont souvent deux paraissent réunies, et que l'insecte introduit dans le corps des autres animaux ou dans le tissu des plantes pour en pomper les sucs. Les quatre soies du sucoir sont des- tinées x devenir ailleurs des mâchoires et des mandibules. Ici, elles sont contenues dans la gouttière de la gaîne, par le moyen d'une lèvre supérieure qui se montre dans ces insectes pour la première fois, et qui, chez eux, est une pièce triangulaire et pointue. La langue enfin {lingua | est le nom, trèsimpropre, “«.- 310 ANIMAUX employé dans les ouvrages d’entomologie pour désigner la bouche des lépidoptères. C’est, dans ces insectes su- ceurs,une partie grêle, filiforme ou sétacée, plus ou moins longue, composée de la réunion de deux lames étroites, et qui est roulée en spirale lorsque l'insecte n'en fait pas usage. Cette partie grêle , qui est placée entre les deux palpes labiaux, constitue le seul instrument employé de la bouche des Zépidoptères. C’est un suçoir ru , c’est-a- dire, dépourvu de gaine, et destiné à pomper les sucs mielleux dont ces insectes, parvenus à l'état parfait, se nourrissent , Où au moins ceux qui prennent encore de la nourritnre, _Les deux lames qui composent cet instrument , sont linéaires; convexes en dehors, concaves en dedans, finement dentelées sur les bords, et, par leur réunion, forment un cylindre creux qui constitue le suçoir dont il s’agit. Ces lames ne sont pas des mâchoires;,: mais sont, comme les deux premières soies de la trompeet du bec, des pièces préparées pour former ailleurs des mâchoires. Aussi leur support offre-t-il déjà deux petits palpes maxil- lüres, reconnaissables malgré leur petitesse. Ainsi, ce qu'on nomme la langue dans les lépidoptères;, west qu'un suçoir nu; parce que la nature, sur le point dechanger les fonctions de la bouche des insectes, a ici cessé de donner une gaine au sucoir ; et les pièces de ce sucoir, sur le point d’être transformées en mâchoires, sont déjà moins fines que dans les apières , les diptères ‘et les hé- mapières. Dans les hyménoptères, les entomologistés donnent encore le nom de langue [ou de promuscide] à la réu- SANS VERTÈBRES. SLT nion des deux mâchoiresavec la lèvre inférieure qu'elles embrassent , pour former une espèce de suçoir. Conclusion : Il résulte de l'exposé de ces détails, que la nature n’a formé la bouche des jus que sur un seul plan qu'elle a successivement établi; mais que ne pouvant instituer d'abord que des suceurs, elle a allongé et atié- nué les pièces qui entraient dans ce plan, afin de les ap- proprier aux fonctions qu'elles devaient remplir ; qu'en- suite, ses moyens s'étant graduellement accrus, elle a peu-à-peu modifié ces différentes pièces, les a raccour- cies, élargies , et les a fortifiées selon leur emploi, de manière qu'avec les mêmes parties de ce plan, elle a fini par instituer la bouche des insectes broyeurs qui parait si différente de celle des suceurs. L'ordre dans lequel je viens de présenter ces détails, ainsi que celui que j'emploie dans ma distribution géné- rale des insectes, me paraissent les seuls qui puissent don- _ ner une idée juste et claire des variations de la bouche des différens insectes, de l’ordre de ces variations, des vrais rapports entre ces nombreux animaux, enfin de la mar- che des opérations de la nature en les produisant. Nota. On à donné improprement le nom de suçoir aux pièces essentielles de la trompe des diptères , du bee des hémipières et de la langue des lépidoptères. Cenom présente une fausse idée de la manière dont les sucs sont portés à la bouche et dans l'estomac. En effet, ce n'est point par une véritable succion que les insectes suceurs retirent le suc des plantes ou le sang des animaux qu'ils piquent ; car ils ne peuvent aspirer un bouche, mais seulement par leurs stigmates quisontplacés aux par- 319 ANIMAUX üies latérales de leur corps. Cependant, puisque ces in- sectes pompent réellement les.sucs dont il s’agit, à l'aide de leur sacoir , on sent qu'ils peuvent suppléer la succion par un moyen mécanique , et c’est sans doute pour cela que leur sucoir est formé de plusieurs pièces. Ainsi, les filets du sucoir étant retirés de leur gaine, et introduits ensemble dans la peau d’un animal ou dans le tissu d’une plante , se séparent et s’écartent un peu à leur extrémité pour permettre au liquide extravasé de se présenter à l'ouverture qu'ils y forment. Alors leurs extrémités se re- courbent sous la petite masse de liquide qu'ils forcent d'entrer, et par une suite de rétrécissemens successifs, ils forment une ondulation courante, au moyen de la- quelle le liquide est porté de l’extrémité à la base du sucoir , et de là dans l'estomac, La trompe ou langue bi- lamellaire des papillons n’agit que par le même méca- nisme. Reprenons maintenant la suite de la description des parties principales que l’on distingue à l'extérieur des insectes. Les yeux. Fous les insectes ont, dans l'état parfait, deux yeux placés à la partie antérieure et latérale de la tête. Ces yeux sont composés, c’est-à-dire , semblent formés d’une réu- nion de petits yeux lisses et simples, groupés ensemble, en deux masses séparées. Ils paraissent taillés à faceites ou former chacun un joli réseau. Les yeux ss sont nus, sans paupière, sans SANS VERTÈBRES. 313 iris, convexes, sessiles, immobiles et recouverts d’une substance cornée, luisante et transparente. Outre les deux yeux dont je viens de parler, on distingue très-bien avec une simple loupe, dans la plupart des in- sectes, tels que les Aémiptères, les diptères, ete. , deux ou trois points luisans et convexes, placés à la partie supé- rieure de la tête, qui représentent des espèces de petits yeux, et que les naturalistes ont en effet nommés petits Jeux lisses. On n'a pas encore de preuves certaines que ces poinis luisans soient de véritables yeux. Ils sont ordinairement placés en triangle, sur la partie supérieure et un peu pos- térieure de la tête. Les coléoptères en sont dépourvus. Les antennes. Les antennes | antennœæ | sont des espèces de cornes mobiles, non rétractiles , articulées, plus ou moins lon- gues , diversement conformées et qui naissent de la par- tie antérieure et latérale de la tête. : Tous les insectes parvenus à l’état parfait, sont munis d'antennes , et en ont constamment et uniquement deux. Si l’on examine la structure des antennes, on verra que ces petites cornes mobiles sont composées d’un nom- bre variable d’articulations ou de petites pièces jointes bout à bout l’une à l’autre , qui communiquent ensemble intérieurement par une cavité commune que traverse le nerf qui y aboutit, et que ces articulations sont revêtues à l'extérieur d’une peau coriace, plus ou moins dure. Il paraît que les antennes sont les principaux organes du tact des insectes, et que ces parties leur servent à tâter Le] 314 ANIMAUX les corps qui pourraient se trouver devant «fx et leur nuire, suppléant en cela au peu de‘perfection de l'organe de la vue de ces animaux. | Les antennes semblent avoir de grands rapports avec les tentacules des mollusques, comme les cornes des lima- cons et des animaux à coquille univalve ; mais les antennes des insectes sont articulées , c’est-à-dire, composées d’un nombre plus ou moins grand d'articles ou pièces distinctes, tandis que les tentacules ou cornes des limaçons et des au- tres mollusques sont d'une seule pièce. D'ailleurs les ten- tacules sont en général rétractiles, et les antennes ne le sont jamais. Les antennes des insectes ressemblent: à beaucoup d’é- gard aux palpes des mêmes animaux. Mais les premières s’insèrent sur la tête et hors de la bouche ; au lieu que les seconds sont réellement des parties de la bouche des in- sectes où qui en sont dépendantes d’après leur insertion constante, et vraisemblablement d’après leur usage. Le sens général du toucher devant être fort émoussé et peut-être nul dans les insectes, à cause de leur peau cor- née, j'ai pensé que les antennes pouvaient particulariser ce sens en le réduisant au point qui termine chacune d'elles, et où probablement leur peau est très-amincie et amollie. Cependant, comme tous les insectes ne portent pas constamment leurs antennes en avant lorsqu'ils mar- chent, au lieu de voir que cela peut tenir à des habitudes particulières qui les en dispensent , on a soupconné qu'elles ae servaient point à tâter les corps et qu’elles ponvaient être l'organe de l’odorat. Il y aurait plus lieu de croire, avec M. Duméril, que le sens de l’odorat est placé à l'en- SANS VERTÈBRES. 315 trée des trachées , dans les stigmates, au moiïns dans ceux qui sont antérieurs, Au reste, quel que soit l'usage des antennes, il paraît qu'elles ne sont pas absolument nécessaires à la vie de l'animal; puisque , si on les coupe ou s’il les perd par une cause quelconque , il ne paraît pas beancoup souffrir de leur phrabon: Les antennes ont souvent des formes singulières et bi- zarres : quelques-unes sont figurées en peigne, ou en ai- grettes, ou en plumes, ou en panache. Celles des mâles diffèrent souvent beaucoup de celles des femelles, et c’est : principalement dans les premiers qu’elles sont souvent moins. simples. On peut regarder les antennes comme une de parties extérieures dés : insectes les plus propres à fournir de bons caractères distinctifs, après celles de la bouche ; car elles présentent des différences remarquables et peu sujettes à varier. | Le front. L C’est la partie antérieure et supérieure de la tête, celle &: occupe l’espace qui se trouve entre Les yeux et la bou- che. Cétte partie a recu, dans les scarabés, le nom de chaperon [ clypeus], à cause de sa forme. On sait que dans ces insectes , cêtté pièce s’avance au-dessus de la bou- che, et souvent la déborde en formant une espèce de bouclier aplat. Il ne faut pas confondre le chaperon avec la lèvre supérieure ; puisque le premier est'fixe et fait parte de la tête, tandis que la lèvre supérieure est une pièce mobile qui appartient à la bouche. 316 ANIMAUX Le veriex. C’est la partie tout-à-fait supérieure ou verticale de la tête, le lieu où se trouvent ordinairement les petits yeux lisses. Le tronc. Le tronc est cette partie moyenne de l'insecte parfait qui est terminée antérieurement par la tète et postérieure- ment par l'abdomen. | Il comprend le corselet, la poitrine , Vécusson et le sternum. Il est la seule partie qui porte les pieds dans les insectes parfaits, et qui soutienne les organes ser- vant au vol. On a donné le nom de corselet à la partie supérieure et dorsale du tronc, celle qui setrouve entre la tête et l’ab- domen. Elle domine la poitrine où s’attachent les pattes. Le corselet est une pièce très-remarquablie dans les co- léoptères, les orthoptères et la plupart des hémiptères. I] fournit d’excellens caractères pour la distinction des espè- ces et quelquefois des genres, d’après la considération de sa forme, de sa substance , de sa surface et de ses côtés. Quant à la poitrine, elle se divise en deux parties ; l’une antérieure qui donne attache à la première paire de pattes; et l’autre postérieure qui soutient les deux autres paires. Cette poitrine est la partie du tronc que domine le cor- selet. | On donne le nom d’écusson à une petite pièce trian- gulaire qui, dans la plupart des insectes à étuis, se trouve sur le dos, au milieu du bord postérieur du corselet, entre les deux élytres. SANS VERTÈBRES. 317 L'écusson se distingue facilement dans presque tous les coléoptères ; sa consistance est la même que celle des élytres. Il est quelquefois si grand dans les punaises qu'il cache entièrement les ailes et qu'il recouvre tout: le ventre. On a aussi donné le nom d’écusson à la partie posté- rieure du corselet des yménoptères, des diptères, etc., quoique ces insectes, qui n'ont point d’élytres, n'aient pas non plus cette pièce écailleuse et particulière qui porte lenom d’écusson dans les coléoptères. On désigne sous le nom de sternum, la portion, du milieu de la poitrine postérienre, celle qui ‘se trouve entre les deux dernières paires de pattes. Cette pièce est quelquefois terminée en arrière, en une pointe plus ou moins longue et aiguë , comme dans les ditiques, et en devant , en une pointe mousse as$ez avan- cée, comme dans la plupart des cétoines , des buprestes, etc. | On a encore varié dans la détermination de la partie que l’on doit considérer comme le sternum des insectes; car il y a des auteurs qui donnent ce nom à la portion des deux parties de la poitrine qui est intermédiaire aux pattes, c’est-à-dire , qui est située longitudinalement entre les six pattes. , Cependant toutes les fois que la partie intermédiaire et longitudinale de la poitrine offre quelque protubérance ou quelque pièce particulière saillante en avant ou en arrière, c’est toujours une pièce située dans l'intervalle qui sépare les quatre pattes postérieures, ou qui ne s’a- vance que médiocrement entre les deux pattes antérieures. 318 ; ANIMAUX L'abdomen. L’abdomen, ou le ventre, vient immédiatement après le tronc, c’est-à-dire, après le corselet et la poitrine, ter- mine le corps postérieurement, et se trouve souvent caché sous les ailes de linsecte. Il contient la plupart des vis- cères , et dans l’insecte parfait , il ne porte jamais les pat- tes. Il est composé d’anneaux ou de segmens transverses, dont le nombre varie. On voit de chaque côté de ces seg- mens de petites ouvertures nommées stigmates, et il s'en trouve aussi sur les parties latérales de la poitrine. L'anus , qui est ordinairement placé à sa partie posté- rieure , renferme, dans presque tous les insectes , les par- ties de l4 génération. L’abdomen est souvent terminé par des filets en forme de queue , ou par des appendices, ou enfin par un aïiguil- lon quelquefois rétractile et caché dans l'extrémité de cette partie du corps. Cette queue ou ces appendices ne sont presque jamais communs aux deux sexes. Ces parties servent tantôt, à la femelle, soit de tarrière pour per- cer le bois ou le corps des animaux afin d'y déposer ses œufs, soit d’arine pour attaquer et sé défendre, et tantôt, au mâle, de pince, pour accrocher sa femelle et faciliter l'accouplement. Dans presque tous les coléoptères, l'abdomen a six anneaux On segmens; il en a six ou sept dans les ichneu- mons, les abeilles, etc.; et huit ou neuf dans les libellules. SANS VERTÈBRES. 319 Les membres ou organes locomoteurs des insectes. On divise les membres des insectes en pattes et en ailes : les premières servent à la locomotion sur les corps, et les secondes à celle dans l'air. Les pattes : Quelles que soient les habitudes des in- sectes , des pattes , organes de locomotion sur les corps, leur sont nécessaires , pourvu qu'ils ne soient pas fixés. Aussi, tous les insectes parfaits ont six paties composées de plusieurs pièces articulées. Les principales pièces qu'on remarque aux pattes des insectes, sont la hanche , la cuisse, la jambe et le tarse. La hanche est la pièce qui unit la patte au corps : elle est ordinairement très - courte, mais toujours assez dis- tincte. La cuisse forme la seconde et principale pièce de la patte. Elle est renflée dans quelques espèces d'insectes, et renferme des muscles assez forts pour faire exécuter un saut considérable à la plupart de ces animaux, La jambe estla pièce quisuit et qui tient à la cuisse. Sa forme est ordinairement cylindrique, et souvent ele est armée de poils roides, de piquans ou de dentelures aiguës. Enfin le tarse termine la jambe , et est composé de plu- sieurs pièces articulées les unes sur les autres. On y re- marque une, ou deux, ou trois, ou quatre, ou cinq divi- sions qu'on nomme articles, et jamais un nombre plus considérable. Ces articles ne variant jamais dans leur nom- bre, et se trouvant constamment en même quantité dans tous lés coléoptères de la même famille, fournissent un bon caractère pour la division de cet ordre , le plus nom- breux de tous en sections et en genres. 302 ANIMAUX Le dernier article des tarses est armé de deux ou de quatre crochets menus, mais très-forts. Indépendamment de ces crochets, on aperçoit encore sous les tarses de {a plupart des insectes, des espèces de poils courts et très- serrés, que Geoffroi a comparés à de petites brosses on pelottes spongieuses , qui soutiennent l’insecte et l’aident à se cramponner sur les corps, même sur ceux qui nous paraissent lisses et polis. Les ailes : Cesorganes locomoteurs dans l’air ne servent qu'aux insectes dont les habitudesneles dispensent point du vol. Or, comme ces organes sont dans le plan d’organi- sation de tout insecte parfait, depuis les diptères jusqu'aux coléoptères inclusivement, tous ceux de ces insectes qui ont besoin de voler , acquièrent des ailes dans leur dernier ge ; tandis que ces ailes avortent plus ou moins complé- tement dans les insectes de presque toutes les familles, lorsque les habitudes qu’ils ont prises les soustraient au besoin du vol. , Les organes dont il s’agit sont attachés à la partie pos- térieure et latérale du corselet , et sont au nombre de deux ou de quatre. Les ailes sont membraneuses, sèches, élas- tiques , et parsemées de veines qui forment quelquefois un joh réseau. Les supérieures, lorsqu'il y en a quatre, sont, ou simplement membraneuses, comme les inférieures, ou plus ou moins coriaces et différentes de celles-ci. On leur a donné le nom d’élytre, qui signifie étui, lorsqu'elles ont de la consistance, qu’elles sont plus coriaces ou plus _cornées, qu'elles ne servent point à voler, et qu'elles font l'office d'étuis, en recouvrant et renfermant , avant ” l'action du vol, les ailes propres à cette action. SANS VERTÈBRES. 32 Les élytres sont dures, coriaces, et presque toujours opaques dans les coléoptères : elles sont demi-mermbra- neuses dans les hémiptères et. dans les orthoptères. Dans les pucerons et quelques cigales, les élytres sont peu dif. férentes des ailes. Ce sont , en effet, des parties vivantes et organisées, qui, pius ou moins, durcies , servent plus ou moins au vol. : Les cuillerons et les balanciers sont des parties sail- lantes qui semblent tenir quelque chose des organes dæ vol, et que l’on n’observe que dans les diptères. Les cuillerons [ squamæ |sont deux pièces convexes d’un côté , concaves de l’autre, qui ressemblent à de pe- tites écailles ayant la forme de cuillers, Ces cuillerons sont placés un peu au-dessous de l’origine ou de l’attache des ailes, un de chaque côté. Ce ne sont peut-être que des ailes ébauchées ou commencantes, les insectes ailés de- vant en avoir naturellement quatre, quelles que soient la forme, la grandeur et la consistance de leurs ailes. Au reste, les cuillerons manquent dans certaines espèces, tandis que les autres du même ordre en sont munies. Les balanciers [ halteres ] sont de petits filets mobiles, très-menus , plus ou moins allongés , et terminés par une espèce de bouton arrondi. Ils sont placés sous les cuille- rons dans les espèces qui en sont pourvues, ou se trouvent à nu dans celles qui n’ont point de cuillerons. Passons maintenant à la distribution des insectes , et aux divisions qu’il est nécessaire d'établir parmi eux. Distribution des insectes. Jusqu'ici, nous nous sommes occupé des insectes en Tome IIT. dinde “à F2 | ANIMAUX général, de leur définition , de leur organisation, de leurs singulières métamorphoses, de la source de leurs habi- tudes , enfin de leurs parties extérieures. Maintenant il s’agit de les distribuer, de les diviser pour en faciliter l'étude, en un mot, de les distinguer les uns des autres. Les insectes, si nombreux, si diversifiés dans leurs caractères, si élégans même et si variés dans leurs cou- leurs, enfin si singuliers dans leurs actions habituelles, ont tellement intéressé sous ces différens rapports, que, de tous les animaux, ce sont ceux qui ont été le plus observés, le plus étudiés, et sur lesquels Îles travaux des naturalistes se sont le plus exercés. Cependant, jusqu'a ce jour on a toujours varié dans la manière de les distribuer, de les divise , d'établir leurs genres, et par conséquent dans les méthodes qui ont été successivement proposées pour les faire connaître et faciliter leur étude. A la vérité, nos idées sont à-peu-près fixées maintenant sur le caractère général et essentiel des insectes , et sur le rang qu'il faut leur assigner parmi les autres classes du règne animal; mais cela ne suffit pas. Il faut encore éta- blir parmi eux l’ordre le plus conforme à la loi des rap- ports , et à celle du perfectionnement croissant de l'orga- nisation ; ensuite, sans intervertir cet ordre, il faut divi- ser et sous-diviser lear série de manière qu'a l’aide d'une méthode en quelque sorte simple et fondée sur des carac- tères faciles à saisir, l’on puisse arriver presque sans obs- tacle jusqu'aux espèces. Tel est le problème à résoudre pour toutes les parties de l'histoire naturelle ; et, dans les insectes, c’est celui qui SANS VERTÈBRES. 323 exige le plus de mesure et de discernement dans l'emploi des considérations , et qui, par là même présente le plus de difficultés. À l'égard des insectes, il paraît que les entomologistes se sont en général plus occupés de l’art d'accroître et d’é- tendre les distinctions, que de l'importance de conserver à la méthode la clarté et la facilité qui peuvent seules la rendre utile , et surtout de celle de conserver à la série, la plus grande conformité avec le plan des opérations de la nature. Ceux qui, dans l’art des distinctions, se sont occupés de la formation des genres, n’ont eu presqu’aucun égard à ce qu’exige la philosophie de la science , et ne se sont nullement mis en peine de s’assujétir à aucune règle, ni à mettre de la mesure dans leur travail. Ils n’ont vu que de petites divisions à multiplier tant qu'ils en trouveraient la possibilité, et qu'une immense nomenclature à étendre. Cet abus de l’une des plus importantes parties de l’art, ne cessera probablement que lorsque la science sera telle- ment encombrée qu'il ne sera plus possible d’y pénétrer, et qu’il faudra consacrer sa vie entière à étudier la stérile nomenclature des objets. Parmi les insectes , la détermination des ordres n’a pas heureusement subi autant d’écarts inconsidérés que la formation des genres ;: mais on n’est point d'accord sur les principes qui doivent diriger dans cette détermination. Dans les premières distributions , les divisions qui for- ment les ordres ont été fondées sur la considération des ailes , soit quant à leur présence, leur nombre et les ca- ractères qu’elles offrent, soit quant à leur absence. Ainsi 324 ANIMAUX les caractères si importans de la bouche ne furent nulle- ment considérés et cédèrent leur prééminence aux organes si variables de la locomotion dans l'air, Les combinaisons arbitraires que cette considération a permises, ont donné lieu à différens systèmes de distribu- tion à l'égard des insectes, dans lesquels la loi des rap- ports fut évidemment compromise. En effet, Linné, dans sa distribution des insectes, fonda , uniquement sur la considération des ailes, le ca- ractère de presque tous les ordres. Il en établit sept, qu'il distribua de la manière suivante ; savoir : 1. Les coléoptères ; 2. Les hémiptères; ET , 3. Les lépidoptères ; 4. Les névroptères ; 5. Les hyménoptères ; 6. Les diptères; 7. Les aptères. Dans cette distribution, les insectes suceurs, qui ne prennent que des alimens liquides, sont mélangés parmi les insectes broyeurs dont les habitudes sont très-diffé- rentes; les orthoptères sont confondus avec les hémiptè- res, malgré les différences de leur bouche; enfin, les aptères embrassent les arachnides et les crustacés, ce qui a été imité par presque tous les auteurs qui ont écrit depuis. Je ne développerai point ce système , ni ceux des au- teurs les plus célèbres en entomologie, parce que ces sys- tèmes sont bien connus. Je vais donc passer de suite à la méthode que j’emploie dans cet ouvrage. SANS VERTÈBRES. 325 Méthode employée dans cet ouvrage. La méthode dont il est ici question est la même qu, celle que je me suis formée depuis long-temps, et que je suis constamment dans mes cours, parce qu'elle me pa- raît la plus convenable, et qu’elle conserve mieux qu’au- cune autre les rapports généraux entre les insectes. Je la suivrai dans un sens inverse de celui dans lequel elle a d’abord été présentée; parce que, pour me cons former à l’ordre de la nature , je dois parcourir l’échelle animale en avançant du plus simple au plus composé. Avant d'exposer le principe qui m'a guidé dans la dis- position des ordres , il convient de présenter les considé- rations suivantes, Les ordres des insectes , considérés chacun particuliè- rement, sont très-naturels, e’est-à-dire , embrassent des animaux convenablement rapprochés d’après leurs rap- ports ; aussi ces ordres ont-ils maintenant l’assentiment de tous les entomologistes. En effet, aucun entomologiste ne pense à détruire l’ordre, soit des diptères , soit des lépi- doptères , etc.; et ce n’est que dans la disposition de ces ordres entr’eux que l'opinion des naturalistes offre des variations arbitraires. "cu Puisque, comme je l'ai dit, la cause de ces variations d'opinion réside dans la question de savoir si la considé- ration de la métamorphose doit Femporter en valeur sur celle des parties de la bouche des insectes ; exami- nons s’il ya des moyens de résoudre cette queftion sans arbitraire et sans employer le prestige de l’autorité. Je remarque d’abord que les ordres reconnus parmi 356 ANIMAUX les insectes sont naturels; et que le caractère le plus géné- ral de chaque ordre, celui qui est le moins susceptible de changer de nature, malgré ses modifications dans les espèces, doit ètre considéré comme le plus important, puisque c'est celui qui change le moins et qui caractérise le mieux cet ordre. Or, il est évident que, dans les insectes, les caractères tirés des parties de la bouche ne changent point de na- ture dans les ordres, quoiqu'ils y offrent diverses modifi- cations selon les genres. Assurément, la mème chose n'a point lieu à l'égard des caractères empruntés de la métamorphose; car , non- seulement la métamorphose des insectes change de nature dans le cours de leur classe , mais en outre, elle en chan- ge encore dans le cours de plusieurs ordres, même des plus naturels. Dans les diptères, la famille des tipulaires qui com- prend les cousins, etc. , est fort différente par la méta- morphose, de celle des muscides, etc. Dans les névrop- tères, des différences dans la métamorphose sont plus grandes encore entre les insectes de plusieurs familles , comme le prouvent la métamorphose des Zbellules com- parée à celle des myrméléons, et celle des héméro- bins comparés entr’eux. Il y en a même de très-remar- quables dans les hyménoptères. Puisqu'il en est ainsi; puisque la métamorphose est variable , mème dans les ordres qui sont des assemblages très-naturels ; puisqu’enfin les caractères généraux tirés des parties de la bouche ne sont point dans le même cas , et que nous verrons que ces parties présentent une gradation SANS VERTÈBRES. 327 et une nuance presqu'insensible dans leur changement de nature , ce qui s'accorde avec l’ordre dans lequel la na= ture procède ; j'en ai conclu, contre l'opinion de De- geer, d'Olivier et mème de M. Latreille, que pour caractériser les ordres et les disposer entr’eux, la consi- dération des parties de la bouche devait avoir une grande prééminence sur celle de la métamorphose. Aiïnsi, dans ma méthode, les insectes sont distribués en huit ordres qui sont presque les mêmes que ceux de MM. Olivier et Latreille ; mais ces ordres sont caracté- risés et rangés d'apres la considération des parties de Ja bouche ; en sorte qu’ici(et je le pense pour la première fois) le caractère tiré des aïles n’est joint 2 celui de la bouche que comme auxiliaire. Il est en effet nécessaire de n’employer la consi- dération des ailes que comme secondaire; car l’on sait que, dans tous les ordres, les ailes des insectes sont su- jettes à divers avortemens. Or, comme ces avortemens sont plus fréquens, et surtout plus complets que ceux qui s’observent dans les parties de la bouche, le caractère des ailes est donc moins certain. D'après ces considérations, dont il sera diflicile de contester la valeur et le fondement, la distribution des insectes que je vais présenter n’ofirira , dans les quatre premiers ordres, que des insectes suceurs ; que Ceux qui ne prennent que LAURE liquides , et qui les prennent à l’aide d’un sucoir , tantôt muni d’une gaine, tantôt tout- à-fait nu. * Or, j'observe que c’est imiter la nature et se conformer à sa marche, que de commencer la classe par les insectes 328 ANIMAUX suceurs ; car, celte classe venant après celle des vers ou des épizoaires qui sont pareillement des suceurs, les mutations sont moins grandes, et la transition est évidem- ment plus naturelle. Mais, sila première moitié des insectes n'offre que des animaux suceurs, que ceux qui, à la manière des vers et des épizoaires, ne vivent que de liquides, nous verrons que la seconde moitié des insectes (surtout ceux des trois derniers ordres } nous présentera des animaux plus avan- cés en moyens, capables de prendre des alimens solides, en un mot, des animaux broyeurs ou rongeurs, et qui ont des mâchoires appropriées à cet usage. Nous remarque- rons même que c’est vers le milieu de la série des insectes que se présentent les premières mandibules utiles, c’est- a-dire, les premières mâchoires coupantes ou broyantes qu'on ait rencontrées dans le règne animal, en remontant la chaîne que forment les animaux. D'après cet exposé, l’on voit que les premiers insectes broyeurs [les hyménoptères] présentent des animaux en partie broyeurs et en partie suceurs; puisqu'ils ont déjà des mandibules broyantes, ét qu’ils offrent en outre une espèce de trompe formée par des mâchoires encore allon- gées, qui se réunissent avec la lèvre inférieure. Ainsi, depuis les diptères jusqu'aux hyménoptères in- clusivement , les mâchoires très-allongées, souvent mème sétacées et méconnaissables, concourent à la formation du sucoir; maïs elles commencent à se raccourcir dans les hyménoptères, et après, on les reconnait facilement pour ce qu’elles sont. | Les hyménoptères , placés vers le milieu de la classe, x SANS VERTÈBRES. 329 présentent donc une transition naturélle des insectes su- ceurs aux insectes éroyeurs. | Voici l'exposé des huit ordres qui partagent la classe des insectes, et qui, par leur disposition, les distribuent conformément à la marche de la nature. ss DISTRIBUTION ET DIVISION DES INSECTES. [4] INSECTES SUCEURS. Leur bouche offre un suçoir muni ou dépourvu de: gaine. Ier OrprE.— Les APTÈREs. Bec bivalve, à pièces articulées, servant de gaîne . à un suçoir. Jamais d’ailes, ni de balanciers dans les 2 sexes. Ile OnDre.—LEs Dirtères. : Deux valves labiales ou une seule sans articu- lation, imitant, soit un bec à pièces rapprochées ou écartées, soit une trompe, et servant de gaine à un sucoir. Deux ailes découvertes, nues, membraneuses, veinées ou plissées. 2 balanciers dans la plupart. IIL.e OnDre. — Les HÉMIPTÈRES. Bec univalve, aigu, articulé, recourbé sous la poitrine, servant de gaîne à un sucoir. 330 ANIMAUX . Deux ailes croisées sous des élytres molles, de- mi-membraneuses , quelquefois transparentes comine les ailes. ’ IV.e Onpre. — Les LÉPIDOPTÈRES. Suçoir nu , de deux pièces, imitant une trompe filiforme, AALE en spirale dans l'inaction. GihS ailes membraneuses, recouvertes d’une poussière écailleuse , peu adhérente. [B] INSECTES BROYEURS. Leur bouche offre des mandibules utiles, broyantes ou coupantes. V.e Onpre. — Les HYMÉNOPTÈRESs. Deux mandibules broyantes ou coupantes, et une espèce de trompe formée de la réunion de plusieurs pièces. Quatre ailes nues, membraneuses , veinées, quelquefois plissées, inégales. Vr- OrDRrE. — Les NÉVROPTÈRES. Deux mandibules et deux mâchoires pour pren- dre et modifier des alimens concrets, Quatre ailes nues , membraneuses, réticulées. VIL.e OrDrE. — LEs ORTHOPTÈRES. Deux mandibules , deux mâchoires, et dans la plupart deux galettes. Deux ailes droites, plus ou moins plissées 1on- SANS VERTÈBRES. 331 gitudinalement , et recouvertes par des élytres molles, presque membraneuses. VIILe OrDrEe. — Les CoLÉOPTERES. Deux mandibules et deux mâächoires. | Deux ailes plus ou moins plissées, pliées trans- versalement , et cachées sous des élytres dures et coriaces. Telle est, selon moi, la distribution la plus convenable qu'il faut établir parmi les différens ordres des insectes. J'y tiens fortement , parce qu’elle est conforme à la mar- che de la nature, qu’elle montre les modifications gra- duelles des instrumens de la bouche pour transformer les insectes suceurs en insectes rongeurs ou broyeurs, et qu’elle conserve, mieux qu'aucune autre, les rapports, re- lativement à la manière de vivre et de se nourrir de ces animaux. Maintenant , je vais passer successivement à l'exposition de chaque ordre, des familles que les ordres embrassent, des genres les plus importans qui se rapportent à ces fa- milles ; et sous chaque genre je citerai seulement quelques espèces pour exemple. Mais pour pénétrer avec sûreté dans les détails qui con- cernent ces différentes soîtes de divisions , j'ai senti que je devais consulter et mettre partout à contribution les sa- vans ouvrages de M. Latreille. J'ai effectivement admis dans chaque ordre ses principales divisions, et j'ai pareïl- lement admis un grand nombre des genres qu'il a institués. Partout, ici, l’on trouvera les coupes formées par M. Latreille, ainsi que les caractères qu'il leur a assignés; 339 ANIMAUX et lorsque, pour ménager les divisions génériques et la mul- tiplicité des noms, j'ai réuni dans mes genres plusieurs des siens, mes cadres néanmoins lui appartiennent ; en sorte qu’en divisant ces cadres, quels qu’ils soient , il sera tou- jours facile d'y retrouver les divisions et les coupes géné- riques qu'il a établies. Dans les changemens que j'ai faits à cet égard , je n'ai eu pour but que celui de simplifier la méthode, et de la rendre d’un usage plus facile, ORDRE PREMIER. LES APTÈRES. Gaïne bivalve, à pièces articulées , renfermant un sucoir. Corps écailleux , à corselet non distinct. Point d'ailes, ni de balanciers dans les deux sexes. Le premier ordre des insectes doit comprendre les animaux les plus imparfaits de la classe ; et, en effet, ceux que j'y rapporte me paraissent tout-à-fait dans ce cas. Leur larve est du nombre de celles qui sont les plus simples ; et, dans les deux sexes, les insectes parfaits n’ont ja- mais d'ailes, non parce qu’elles sont avortées , mais parce que la nature n’a pas encore eu les moyens de les en pour- voir. | Ces animaux sont des insectes, puisqu'ils subissent des SANS VERTÈBRES. 333 métamorphoses , et je leur ai donné le nom d’apières , parce qu'ils le sont essentiellement. Une gaîne bivalve, dont les pièces sont articulées, constitue le caractère très-particulier des animaux de cet ordre. En effet, aucun autre insecte connu n'offre un caractère semblable. Ainsi, les aptères ne sont point caractérisés par leur défaut d'ailes; car dans presque tous les autres ordres, l'on connaît des insectes qui, par avortement , n’ont point d'ailes, et sont alors aptères; mais ils le sont parce que, parmi les suceurs, ce sont les seuls qui aient une gaîne bivalve articulée , renfermant le sucoir. Comme ils for- ment une sorte de transition à la ÿremière famille des diptères , qui comprend des insectes dont le bec est pa- reillement une gaîne bivalve, mais inarticulée , leur rang est convenablement déterminé à l'entrée de la classe. Voici le seul genre connu que je rapporte à cet ordre. PUCE. (Pulex). Deux antennes courtes, filiformes, à quatre articles. Bec en forme de trompe, recourbé vers la poitrine, composé de deux valves triarticulées, formant une gaïne qui enveloppe un suçoir de deux soies. Deux écailles ova- les à la base du bec. Corps ovale, un peu comprimé , écailleux : les pattes postérieures plus longues , propres à sauter. Larve vermiforme, apode, hispide, munie de deux petites épines à la queue. 334 ANIMAUX Antennæ duc , breves , quadriarticulatæ. Rostrum proboscidiforme , sub pectore inflexzum , bivalve : val- vis triarticulatis. Haustellum bisetosum. Squamulæ duc ad originem rostri. Larva vermiformis , apoda , hispida : spinulis dua- bus ad caudam. OBSERVATIONS. On voit par cet exposé que la puce offre des caractères tellement particuliers que quand même cet insecte acquére- rait des ailes, on ne pourrait le rapporter convenablement à aucun des ordres reconnus dans la classe. Effectivement, tous les entomologistes conviennent que ce genre doit constituer un ordre séparé. Ce fut le sentiment de Degeer; c’est aussi celui de M. ZLatreille. La puce tient beaucoup aux diptéres par la métamorphose; car sa larve est apode, et sa nymphe inactive est renfermée dans une coque ; mais son bec en forme de trompe, est émi- nemment articulé, et rien de semblable ne se montre dans les diptères. La considération des articulations du bec de la puce a paru à plusieurs entomologistes, la rapprocher des hémip- tères. Mais un bec bivalve ne se rencontre dans aucun hé- miptère, et la métamorphose d’ailleurs est trés-différente. ESPÈCES. 1. Puce ordinaire. Pulex irritans. P. ater, rostro corpore breyiore. Pulex irritans, Lin. SANS VERTÈBRES. 335 Geoffr. ins. à. p. 616. n.° x. tab, 20. f, 4. Fabric. ins. 4. p. 209. n.° r. Habite en Europe , parasite de l’homme et de plusieurs mam= mifères. Le mâle est plus petit que la femelle. La force de la puce est très-remarquable. 2. Puce à bande. Pulex fasciatus. P. ater , setis in annulum digestis fasciatus ÿ rostro corpore Bre- viore. P. fasciatus. Bose. bullet. des sc. n.° 44. p. 156. Habite en Europe, sur la taupe, le rat, le lérot (myoxus ni- tela. 1. ). Sa bande de soiïes, très-serrées et très-noires , est à la partie supérieure du second anneau , sur le vertex. 3. Puce pénétrante. Pulex penetrans. P. minimus , vix saltatorius ; rostro corporis longitudine, Pulex penetrans. Lin. Fabr, ibid. n.0a, La chique. Catesb. Carol. 3. t. 10. f. 3. Habite l'Amérique méridionale. Elle s’insinue sousla peau et dans la chair des pieds de l’homme # et cause des dou- leurs insupportables. Elle attaque aussi les singes, les chiens , etc. ESZREEEE—————_—_—_—_—_—_—_"_—_—"—"_—_—_—_—_————————————_—_ 7" > ORDRE DEUXIÈME. L RARANY LES DIPTÈRES. Deux valves labiales ou une seule sans articulation , imitant , soit un bec à pièces rapprochées Ou écartées , soit une trompe inarticulée , et servant de gaine à un suçoir ; deux palpes à la base de la gaïne dans un grand nombre. | 336 ANIMAUX Deux ailes découvertes, nues, membraneuses , vei- nées , quelquefois plissées en rayons. Deux balanciers dans la plupart. Larve apode. Nymphe le plus sou- vent inactive et dans une coque | chrysalide |. OBSERVATIONS. En suivant la progression dans le perfectionnement de l'organisation des ensectes, on voit que les diptères doi- vent constituer le second ordre de la classe, parce que ce sont les premiers insectes qui offrent un corselet dis- tinct de la tête et de l'abdomen, caractère qui distingue la grande généralité des insectes, et que ceux du pre- mier ordre ne nous ont pas encore présenté. Ce sont aussi ceux qui, après les aptères, offrent le moins de parties pour la locomotion ; puisqu'ils n’ont que deux ailes, et qu'après eux tous les autres insectes en ont ou en doivent avoir quatre, soit toutes les quatre servant au vol, dir seulement les deux inférieures. Les avortemens n’apportent aucune exception à celte règle générale ; on a des preuves que ceux que l’on ob- serve dans presque tous les ordres de cette classe, ainsi que je l'ai dit, ne sont que des parties qui manquent comme les sexes dans les neutres, et comme les ailes ou une partie des ailes dans ceux qui doivent en avoir , et qui ne manquent que parce qu’elles n’ont pu se développer. Il suffit que l'on soit fondé à reconnaître que ce n'est point par avortement que les aptères manquent d’ailes » et que les drpières n’en ont que deux. . Il est si vrai qu'après les aptères, les dipières sont les insectes les moins avancés ou perfectionnés, qu'ils sont des SANS VERTÈBRES. 337 suceurs dans leur premier comme dans leur dernier état , et que leur larve est entièrement dépourvue de pattes, Elle ressemble à un ver , et lorsqu'on ne la connaît point, il faut attendre sa métamorphose pour reconnaître qu’elle n’est réellement point un ver. Enfin, comme la dernière famille des diptères doit être un peu plus avancée en dé- veloppement d'organes, on trouve dans les larves des insectes de cette famille [ les tipulaires], des élémens fort imparfaits de pattes ébauchées, en quelque sorte de fausses pattes. Les diptères, étant des premiers insectes, font néces- sairement partie de ceux dont la bouche n’est propre qu’à pomper quelque liquide, et manque d’instrumens pour broyer ou ronger dés alimens concrets. Leur bouche doit donc présenter un sucoir, et, dans les insectes su- ceurs, ce suçoir ne saurait être d’une seule pièce, Ru paraisse quelquefois n’en avoir qu’une. Il importe de considérer que les premiers insectés étant les moins parfaits, les moins avancés en développement de parties, leur bouche ne fait que commencer le plan de la bouche compliquée du plus grand nombre des in- sectes, et qu’elle n'offre encore que quelques pièces pré- parées pour former par la suite la bouche des insectes broyeurs. Dans les aptères , les deux valves de la trompe sont des pièces qui ailleurs formeront la lèvre inférieure, comme les deux soies du sucoir formeront des mâchoires dans d’autres insectes. Aucune pièce n’y existe donc en- core pour former des mandibules: Dans les diptères , la première et la deuxième famille sont encore dans le cas des aptères ; deux valves sont aussi Tome TIZ. 22 338 ANIMAUX des pièces préparées pour une lèvre inférieure, et ensuite elles se réuniront pour former une gaîneunivalve. En effet, la trompe univalve des autres diptères n’est que la réunion des deux valves des premiers insectes. Quant au sucoir des dipières , il'est, dans les coriaces et les muscides, de deux pièces seulement, soit réunies, soit distinctes. Ce n'est que dans les syrphies qu'il commence à offrir quatre pièces ; et alors deux de ces pièces sont préparées pour devenir des mâchoires , et les deux autres pourront ailleurs for- mer des mandibules. Ainsi, l'on voit uné gradation évidente dans le nombre et le développement des parties qui doivent former la bouche des insectes en général. En conséquence, après les coriaces et les rhipidoptè- res, la bouche des diptères offre un sucoir, d'abord de deux pièces, réunies ou distinctes , ensuite de quatre piè- ces , plus loin de cinq ou six; et ce sucoir se renferme toujours dans la rainure d’une gaîne non articulée qui constitue leur trompe. Cette gaîne, qui forme la trompe des diptères, et qui, dans leshémiptères, formera leur bec, est une pièce préparée pour devenir une lèvre inférieure dans les insectes broyeurs,. On peut regarder l’ordre des diptères comme un de ceux qui sont les plus naturels et les mieux caractérisés parmi les insectes; car cet ordre est fortement dis- tüingué de tous les autres tant par la bouche que parles ailes des insectes qui le composent. Ainsi que dans les aptères , la métamorphose des dip- ières est de la première sorte, c’est-à-dire, de celle que je nomme générale. Leurs larves , en effet, ne présentent SANS VERTÈBRES. 339 aucune des parties que doit avoir l’insecte parfait, et leur. première transformation les réduit en chrysalides. Mais, dans cet ordre même, les caractères de la métamorphose commencent déjà à offrir des modifications ; puisque dans un grand nombre d’entr'eux la chrysalide est roide, un peu dure même, opaque, tout-à-fait inactive; tandis que dans d’autres, quoique pareiïllement inactive , elle montre quelques parties de l’insecte parfait ; et que, dans d’autres encore, elle est véritablement active. La chrysalide des diptères est donc tantôt roide, tantôt molle, selon les races, et néanmoins ne cesse point d'appartenir. à la mé- tamorphose générale , la plus grande de toutes. Les diptères diffèrent de tous les autres insectes, en ce qu'ils n’ont que deux ailes, sans que ce soient les suites d'aucun avortement, et ces ailes sont nues, membraneu- ses, veinées , étendues , jamais cachées sous des élytres. Outre ces deux aïles, on remarque encore, dans la plr: ‘part, deux petites pièces mobiles, consistant chacune en un petit filet terminé par un bouton arrondi. Ces pièces sont placées un peu au-dessous de l’origine des ailes, et semblent tenir lieu des deux autres ailes qui manquent. On a donné à ces pièces le nom de balanciers | halteres], comme si elles servaient aux mêmes usages que les ba- lanciers des danseurs de corde. Indépendamment des aïles et des balanciers, beaucoup de dipières sont encore pourvus de deux autres petites pièces minces, membrareuses, élargies, en forme de cuiller. Ces pièces, non mobiles, sont placées au-dessus des balanciers qu’elles cachent entièrement ou en partie. On leur a donné le nom de cuillerons [squamulæ], à 340 ANIMAUX cause de leur forme. La plupart des cuillerons ressem- blent chacun au commencement d'une aile qui aurait été tronquée près du corselet. La bouche des dipières est, en général, une trompe univalve, jamais articulée, et dont la figure varie dans les différens genres. Cette trompe , dont les bords sont rele- vés en dessus, est comme creusée en gouttière à sa partie supérieure, et sert de gaîne à un sucoir composé de deux à six filets très-déliés, que l’insecte plonge dans la peau des animaux, dans les fleurs , ou dans le tissu des plantes, pour en sucer les liquides qui peuvent le nourrir. Elle est tantôt droite , tantôt coudée, tantôt plus ou moins rétrac- tile, et a souvent son extrémité élargie, bifide, comme . bilabiée. La tête des diptères est munie de deux antennes, or- dinairement fort courtes et composées de quelques articles peu distincts. Les deux yeux à réseau de ces insectes sont très-grands et occupent la majeure partie de la tête. Outre ces grands yeux, on voit encore dans la plupart des dip- tères deux ou trois petits yeux lisses, placés au sommet de la tête. Le corselet est grand, plus ou moins arrondi, et sou- vent terminé par une espèce d’écusson qui y adhère. An- térieurement , il est séparé de la tête par un petit étran- glement, et à sa partie postérieure les deux aïles sont attachées un peu latéralement. L'abdomen est ordinairement conique, plus ou moins allongé, composé de plusieurs anneaux distincts. Enfin, la larve des diptères est une espèce de ver mou, sans pattes, et dont la tête n'est point écailleuse. SANS VERTÈBRES. 34% Comme les diptères sont très-diversifiés et offrent des races extrêmement nombreuses , j’ai dû, pour distribuer et diviser convenablement ces insectes, non seulement consulter les ouvrages de M. Laireille, mais lui em- prunter même la plupart des caractères qu'il assigne à ses différentes coupes parmi ces animaux. Néanmoins, pour conserver la simplicité de la méthode , je me suis efforcé de réduire le nombre des coupes, et surtout celui des gen- res, partout où j'ai cru pouvoir le faire. En conséquence, je partage les dipteres en neuf fa- milles de la manière suivante. ; .J PE RC PE EG CR PE QUE SEP LT OR RL NO Ie) DIVISION DES DIPTÈRES. Isère Section. Deux valves distinctes , inarticulées, soit rapprochées en forme de bec, et; servant de gaïîne à un sucoir, Soit écar= tées , et sans suçoir apparent. Les coriaces. Les rhipidoptères, ELe Secrion. Une seule valve inarticulée , confor- mée en trompe , et renfermant un su= coir dans une gouttière de sa parte supérieure. * Trompe entièrement retirée dans l'inac- tion, quelquefois jamais appareute. 342 ANIMAUX Les muscides. Les syrphies. Les strauomides. ** Trompe toujours saillante, soit entiére- ment, soit en partie. $ Trois articles aux antennes, dont le dernier est quelquefois annelé. (1) Trompe coudée ; sucoir de deux soies. Les conopsaires. (2) Trompe non coudée ; sucoir de quatre à six soies. + Point de grandes lèvres à latrompe, et le 3.e article des antennes jamais annelé. Les bombyliers. ++ Deux grandes lèvres à la trompe , ou le 3.e article des antennes annelé. Les tabaniens. $$ Six articles ou davantage aux antennes. Les tipulaires, PREMIÈRE SECTION. RAANVE Deux valves distinctes , inarticulées, soit rapprochées en forme de bec et renfermant un suçoir , soit écar- ices et sans sucoir apparent. Cette section embrasse deux familles très- distinctes , presqu'isolées , peu nombreuses en races connues, et aux- SANS VERTÈBRES. 343 quelles se rapportent des insectes suceurs , tous parasites, soit hoœmatophages, soit carnassiers : ces familles sont les deux suivantes : les coriaces et les rhipidoptères. LES CORIACES. Deux valves inarticulées , rapprochées en forme de bec, et servant de gaïne à'un sucoir. Insectes hæmatophages, les uns aptères , les autres munis de deux ailes. Point de balanciers dans la plu- part. Larves apodes. OBSERVATIONS. Les coriaces, ainsi nommés par M. Laireille, parce. que la peau de leur corps paraît seulement coriace, tiennent de très-près aux aptères par l’imperfection ou Îe peu de développement de la plupart de leurs organes, et par la gaîne bivalve qui contient leur sucoir. Ces insectes, la plupart encore aptères, ont des yeux souvent peu dis- tincts, des antennes presqu’obsolètes, constituées chacune par un petit tubercule inarticulé, velu ou sétüfère, et en général manquent de balanciers. Leur corselet se distin- gue à peine de leur tête. La famille des coriaces est encore peu nombreuse en races connues. Elle a été formée aux dépens du genre hippobosca de Linné, et d'une espèce de son genre, pe- diculus. Les insectes de cette famille sont parasites des mammifères et des oiseaux. Je les divise en trois genres, qui sont les suivans, 344 ANIMAUX NYCTÉRIBIE. ( Nycteribia. ) Antennes très-pelites , constituées chacune par un tu- bercule subovale et sétigère, et insérées antérieurement près du bord interne des yeux. Bec bivalve, renfermant un sucoir. Tête confondue avec le corselet. Point d'ailes ; point de balanciers. Métamorphose inconnue, cachée. Antennæ minimæ , è tuberculo subovato immerso et setisero constantes, anticè ad oculorum marginem in- ternum insertæ. Rostrum bivalve , inarticulatum, haustellum inclu- dens. Caput cum trunco coalitum. Alæ et halteres nulle. Metamorphosis ignota , abscondita. OBSERVATIONS. Les nyctéribies, rapportées au genre pedrculus par Lin- né, et à celui de l’hippobesque par Voigt, constituent un genre trés-distinct, établi par M. Zatreille. Or, ce genre parait devoir être compris parmi les diptères, quoique les insectes qui s’y rapportent n’aient jamais d'ailes, parce que. leur bouche offre les caractères des autres coriaces. Il y aurait lieu de croire qu’ils ne subissent aucune mé- tamorphose , si des observations de Réaumur ne nous ap- prenaient, d’après l’hippobosque du cheval, que la méta- morphose peut s’exécuter dans l’œuf même. On doit regarder les zyctéribies comme des insectes très- imparfaits. Elles n’ont ni ailes , ni balanciers , ni cuillerons, et n’ont que des yeux peu distincts. Leur corps est brun, SANS VERTÈBRES. 345 velu, et al’aspect d’une araignée, à cause des pattes longues et arquées dont il est muni. Ces pattes sont au nombre de. Six. ESPÈCE. 1. Nyctéribie d'Europe. Nycteribia vespertilionis. Latr, Pediculus vespertilionis. Lin. Acarus vespertilionis. Gmel. INyct. vespertilionis. Act. Soc. Linn. vol. XI. p. 11. t. 5. f. 5—6. Habite sur les chauves-souris de nos climats. M. Latreille en possède une autre espèce de l’Inde. M. Olivier, sous le nom de ryctéribie biarticulée , en cite une autre qui:se trouve sur la chauve-souris fer à cheval, Encyel. p. 400. MÉLOPHAGE. (Melophagns.) Ântennes constituées chacune par un tubercule inarti= culé , sétifère. Valves du bec plus longues que la tête. Les yeux peu distincts. Point d'ailes. Antennœæ perparvæ , tuberculo setifero constantes. Rostrum valvis capite longioribus. Oculi vix distinct. Alæ nulle. OBSERVATIONS: Les mélophages ont tant de rapports avec les hippobos- ques que Linné ne les en a point séparés. Nous suivrons cepen: dant M. Latreille en adoptant ce genre, parce que ces.in- sectes semblent faire la transition des nyctéribies aux hip= 346 ANIMAUX pobosques. Ils sont encore forf imparfaits, puisque leurs yeux sont peu distincts , et qu’ils n’ont point d’ailes. Voici la seule espèce connue de ce genre. ESPECE: 1. Mélophage des moutons. Melophagus ovinus. Latr. I. cavite thorace pedibusque ferrugineis. JLippobosca ovina. Lin. Cet insecte se tient caché dans la laine des moutons. Il est de couleur rougeàtre , et habite en Europe. HIPPOBOSQUE. (Hippobosca.) Antennes courtes, tuberculiformes, recues dans des fos- settes ; à tubercule, soit velu, soit muni d’une soie dorsale. Bec avancé, bivalve; à suçoir de deux soies réunies. Les veux très-distinets. Deux ailes horizontales. Antennæ breves, tuberculiformes, in fossulis insertæ:; tuberculo hirsuto , vel setigero. Rostrum bivalve, productum ; haustello setis duabus coalitis composito. Oculi distinctissimi. Alæ duæ horisontales. OBSERVATIONS. Les Zippobosques ont , comme les insectes des genres précédens , le corps aplati, couvert d’une peau coriace. Leur tête petite, leur corselet court, leur abdomen plat, arrondi ou ovale , et leurs pattes étalées leur donnent une SANS VERTÈBRES. 347 apparence d’araignée; ce qui les a:fait nommer vulgaire- ment nouches-araignées. Elles ont deux ailes horizontales, un peu croisées, plus longues que l'abdomen. Les hippo- bosques de M. Larreille manquent de petits yeux lisses ; ses ornithomyes en sont presque toutes pourvues ; celles-ci se trouvent sur les oiseaux: | | Notre genre hippobosque n’est qu’un démembrement du genre Æippoboscade Linné, et n’en comprend que les es- pèces qui ont des ailes. Nous n’en connaissons encore qu’un petit nombre. ESPÈCES. 1. Hippobosque du cheval. Æippobosca equina. I. antennarum tuberculo set4 dorsali instructo ; ocellis nullis. Hippobosca equina. Lin. Fab. Latr. Lis sé Degeer. mém. 6. pl. 16. f. 1—20. Panz. faun. ins. fasc. 7. tab. 23. Habite en Europe . et attaque les chevaux avec obstination. Eile est brune ; à corselet varié de jaune et de blanc. Selon Réaumur, la femelle pond une véritable nymphe au lieu d'un œuf, | » 2, Hippobosque de l'hirondelle. Æippobosca hirundinis. H. antennarum tuberculo hirsuto ; ocellis distinctis; corpore fla- vescente ; aliis apice acutis, Hippobosca hirundinis. Lin. Ornithomya hirundinis, Lat. (B. ) var. ocellis subnullis. Panz. faun. ins. fasc, 74 t. 24: Habite en Europe, . dans les nids des hirondelles. 3. S: Hippobéiqué verte. Æippobosca wiridis. H. corpore virescente ; thorace supra nigro; abis subovalibuse | Hippobosca avicularia. Fab. Ornithomya viridis. Latr. hist. nat. des crust. et desi ins. vol. 14: - p.402. tab. 110. £, 9. Habite en Europe , sur différens oiseaux. 348 ANIMAUX 4. Hippobosque australe. Æ/ippobosca australasie. FH. fusca ; alis magnis subovatis ; proboscide brevissimä ; ocellis distinctise 1 Hippobosca australasiæ. Fab. syst. antl. p. 335 Ornithomya australasiæ. Latr. ‘ Habite les iles de l’océan austral , l'Ile de France. Elle est grande et a un peu plus de six lignes de longueur, depuis la tète jusqu’au bout des aïles. | LES RHIPIDOPTÉÈRES. Deux valves labiales , maxilliformes, linéaires, très- étroites , croisées , ayant chacune un palpe à leur base. Sucoir nul, avorté. Antennes ayant deux outrois articu- dations à leur base, et bifides dans leur partie supérieure. Deux ailes découvertes , nues , membraneuses, plis- sées en rayons longitudinalement. Deux écailles l- néaires , cochléariformes, insérées près de l'origine des pattes antérieures. Point de balanciers. Un écus- son. Larve apode. Chrysalide [ coque immobile]. OBSERVATIONS. M. Æirby , savant zoologiste anglais, a nouvellement établi, avec le petit nombre d'insectes connus dont il est ici question, un nouvel ordre auquel il a donné le nom de strepsiptères [elytres tors |. Il a pris pour des élytres À les deux écailles coriaces et fort petites qui s’insèrent près de la hanche des deux pattes antérieures. Mais j'en ai jugé autrement, ainsi que l'avait déjà fait M. Latreille; car jamais les élytres n’ont des points d'attache semblables à çeux des deux écailles dont il s’agit. Les leurs sont tou- SANS VERTÈBRES. 349 jours immédiatement au-dessus de ceux des ailes , et elles recouvrent ces aïles en tout ou en partie. Ainsi , non-seulement j'ai cru qu'il était plus vonvena- ble de donner à ces insectes le nom commun de rhipi- dopières [ailes en éventails |, mais j'ai pensé qu'ils ne de. vaient pas constituer un ordre particulier, puisqu'ils offrent les caractères principaux qui distinguent les diptères. Il est certain que la bouche de ces insectes, quant à ses parties distinctes, paraît ne ressembler ni à celle des dip- tères, n1 à celle des insectes des autres ordres ; ce qui a dù tromper M. Æirby ; car elle n’offre ni mandibules vérie tables, ni suçoir utile. En effet, la bouche des rhipidop- tères présente seulement deux pièces étroites, linéaires , croisées, ayant chacune un palpe à leur base. M. Æirby" a pris ces pièces pour des mandibules : elles seraient plutôt des mächoires, puisqu'elles ont chacune un palpe, Mais, en étudiant les rapports de ces insectes avec ceux des diptères qui les avoisinent le plus, je reconnais que ces pièces ne sont que les parties d'une lèvre inférieure qui a ausskses palpes. En effet, si l'on considère que la bouche des diptères se compose d'une gaîne renfermant un sucoir ; que cette gaine est d'abord bivalve, comme dans les aptères et les diptères coriaces; et qu'ensuite elle devient univalve par la réunion de ses deux pièces, comme dans le plus grand nombre des, diptères on sera convaincu que cette gaîne est le véritable produit d’une lèvre inférieure ou d’une partie qui la représente. Alors on sentira que, dans les rhipidoptères dont il s’agit, la bouche n’offre qu'une gaîne sans suçoir, et que celte gaîne n’est qu'une lèvre infé- 350 ANIMAUX rieure partagée en deux pièces ayant chacune leur propre palpe. Les rhipidopières parvenus à l’état parfait, n’ont pro- bablemenñt aucun autre acte à exécuter que celui qui concerne leur reproduction; et alors ils ne prennent aucune nourriture. Dans ce cas, leur bouche, qui devait offrir les instrumens propres à composer un sucçoir , est restée sans développement, et le sucoir est avorté. Sa gaîne seule s'offre encore; mais elleest en quelque sorte altérée par un défaut d'emploi , et présente deux pièces distinctes : étroites , linéaires , qui ne sont assurément pas des man- dibules, et que l’on doit plutôt considérer comme les parties d'une lèvre inférieure munie de ses palpes que comme des mâchoires. Ce sont donc des insectes su- ceurs; car ils le sont dans leur état de larve ; et parvenus à l’état parfait, leur bouche sans emploi n’offre plus que des parties modifiées. . Si, comme je le pense, les rhipidoptères sont des diptères véritables |, je conviens qu'ils offrent des singu- larités assez remarquables ; car ils n’ont point de balan- ciers, et la plication de leurs ailes paraït leur être parti- culière. Mais les balanciers ne sont point essentiels aux diptères, comme le prouvent les diptères coriaces, et si la plication des ailes était un caractère assez important pour exiger la fondation d'un ordre, il en faudrait ail- leurs établir encore de nouveaux. Diverses considérations nous montrent que les rhipi- dopières appartiennent réellement,aux diptères par leurs * rapports. Ils n’ont que deux ailes sans élytres , leur larve est apode, et leur chrysalide est une coque immobile qui SANS VERTÈBRES. 351 paraît se former de la peau même de l’animal. Leurs yeux, portés sur des pédicules courts et épais, trouvent des exem- ples analogues dans certains diptères. Les deux ou troisar- ticulations de la base de leurs antennes sont dans le même cas, et la bifurcation de ces antennes me paraît le pro- duit d’une pièce correspondante à la soie latérale des an- tennes de la plupart des muscides. Enfin , les larves de certains diptères vivent dans le corps d’autres insectes, comme celles des rhipidoptères vivent dans le corps des polystes | famille de guëpes | ou dans celui des andrennes. On ne connaît encore que deux genres qui se | FApRRES tent à cette famille : ce sont les suivans. XÉNOS. (Xenos.) Antennes triarticulées à leur base, et partagées en deux branches allongées, grèles, semi-cylindriques, égales, l'une et l’autre sans articulations, Æntennæ bast triarticulatæ , bipartitæ : ramis elon- gaus , senuteretibus , utrisque exarüculatis symetricis. OBSERVATIONS. Les xénos sont de petits insectes parasites des polystes d'Europe et d'Amérique. Leurs ailes déployées sont larges,- arrondies , à plis rayonnans. Les deux branches de leurs antennes sont égales et sans articulations. On connait deux espèces de ce genre. 3352 ANIMAUX ESPECES. 1. Xénos de Rossi. Xenos Rossü. _X. ater , antennis ramis compressis, tarsis fuscis. Kirby act. soc: Linn. vol. XI. p. 116. Hab. in vespä gallicä. ». Xénos de Peck. Xenos Peckü. ZX. nigro-fuscus , antennis ramis semiteretibus, dilutioribus , albo puñnsctatis, año pallido, pedibus luridis ; tarsis fuscis. Kixby, act. soc. Linn. vol. XI. p. 116. tab. 8 et tab. 0. Hab. in polyste fuscatä, Fabr. Amérique sept. STYLOPS. ( Stylops. ) Antennes biarticulées à leur base, partagées en deux branches allongées, comprimées, inégales, et dont la su- périeure est articulée. Antennæ basi biarticulatæ , bipartitæ : ramis com- pressis, inæqualibus ; superiort articulato. OBSERVATIONS. Les stylops ont des antennes fourchues comme les xé- nos, mais leurs branches sont inégales, et la plus grande ou la supérieure est articulée. On n’en connait qu’une espèce. ESPÈCE. 1. Stylops de la mélitte. Séylops melittæ. Kirby, act. soc. Linn. vol. XI. p. 112. Hab. larve in corpore melittarum (des andrennes). SANS VERTÈBRES. 353 ” « $ DEUXIÈME SECTION. Trompe univalve, renfermant le suçoir dans une gout- tière de sa partie supérieure. Après les coriaces et les rhipidoptères , tous les autres diptères appartiennent à cette deuxième section ; car, sauf: l'oëstre dont la trompe n’est jamais apparente, tous les insectes de cette division, au lieu d’un bec bivalve, ont une trompe univalve, inarticulée, en général terminée par deux lèvres , et qui renferme le sucoir dans une gout- tière de sa partie supérieure. Il faut partager cette section de la manière suivante: * Trompe entièrement retirée dans l'inaction , quelque= fois jamais apparente. (1) Dernier article des antennes sans anneaux apparenss (a) Suçoir de deux soies. ë LES MUSCIDES. Elles ont des antennes très-courtes , de 2 ou 3 articles, dont de dernier est le plus grand. Port de la mouche commune. , . La famille des muscides , instituée par M. Latreille, a été ainsi nommée, parçe qu'elle comprend le genre musca de Linné , que l’on a partagé en plusieurs genres distincts ; mais que les rapports forcent de réunir dans la même famille. Tome IIT, 23 354 ANIMAUX Le caractère de cette famille est d’avoir une trompe entièrement retirée dans l'inaction, quelquefois jamais apparente ; le sucoir composé seulement de 2 ou 3 soies, mais point de 4 comme dans les syrphies ; et des anten- nes courtes, à 2 ou 3 articles, dont le dernier est sans anneaux, ce qui les distingue des stratiomides. Les muscides sont extrêmement nombreuses, au moins quant à l’énorme quantité d'espèces qu’elles présentent. Leurs nymphes, comme dans les coriaces, sont inactives, à coque opaqde, et ne moutrent aucune partie de l'in- secte parfait. | * Considérant l'intérêt qu'on a de ménager la simplicité de la méthode, je ne diviserai cette famille qu'en huit genres , les analysant de la manière suivante. DIVISION DES MUSCIDES. (a) Trompe jamais apparente. . OEstre. (aa) Trompe apparente, surtout dans l’action. (b) Les yeux sessiles. (c) Antennes sétigères. “ (d) Aïles écartées. ” (1) Cuillerons grands, couvrant entièrement ou en grande partie les balanciers. à Mouche. {2) Cuillerons petits, laissant à découvert la majeure partie . » des balaneiïers. SANS VERTÈBRES: 359 Tépbrite, (dd) Ailes conchées. (1) Antennes plus courtes que la tête. Myode. (2) Antennes aussi longues ou plus longues que la tête. Macrocère. (ec) Antennes non sétigérése Scénopine, (bb) Les yeux pédiculés. Diopsis. Achias. OESTRE. (OEstrus.) Ântennes courtes, composées chacune d’un globule subtriarticulé , muni d’une soie latérale. Point de trompe apparente; trois tubercules à la place de la bouche. * Forme et aspect des grosses mouches: Antennœ breves, globulo subtriarticulato composi- tæ ; setd lateruli. Proboscis nulla perspicua ; ore tuberculis tribus obtecto. Habitus muscarum domesticarum. l 356 ANIMAUX OBSERVATIONS. Les antennes très-courtes , qui ressemblent chacune à un . bouton sétifère , et la trompe en apparence tout-à-fait nulle, distinguent suffisamment l'oëstre des autres muscides , et même de tous les autres genres de diptères. On a présumé que ;, quoique non apparente , la trompe de l’oëstre exis- tait néanmoins , mais qu’elle rentre tellement désq ue l’in- secte n’en fait pas usage, qu'il n'en reste plus l'apparence. Selon M. Zatreille , deux des tubertules de la bouche sont des rudimens de palpes, et le troisième en est un de la trompe. Les oëstres ressemblent à de grosses mouches. Ils ont la tête arrondie, transverse, vésiculeuse en devant , munie de deux yeux à réseau et de trois pêtits yeux lisses. Leur corps est un peu velu, porte deux ailes couchées, et deux ba- lanciers assez saillans. On voit deux pelottes aux tarses de leurs pattes. Leurs larves ressemblent à des vers courts, cylindriques , annelés , souvent garnis de cercles de soies courtes , couchées et dirigées en arrière, C’est dans le corps des grands mammiféres vivans qu’on peut trouver les larves des oëstres. Les unes vivent dans le fondement , les intestins , et même dans l'estomac des che- vaux ; d’autres dans le$ cavités du nez des bœufs et des moutons ; d’autres enfin sous la peau des bœufs , etc. Ces larves sont sans pattes et ont à leur partie postérieure deux grands stigmates dont chacun présente souvent plusieurs ouvertures. La larve ayant pris toute sa croissance dans l’animal où elle vit, en sort pour se métamorphoser, se laisse tomber à terre , s'enfonce sous quelque pierre , et s’y change en nymphe, SANS VERTÈBRES. 357 L'oëstre devenu insecteparfait , vit peu sous cette der- nière forme ; peut-être de un plus de nourriture, ce qui peut influer sur l’état de sa bouche ; aussi ne tarde- t-il pas à s’accoupler et à déposer ses œufs dans les Hepec: con- venables pour la nourriture deses petits. ESPÈCES! 1. OÉstre du cheval. Estrus equi. Fab. G. alis albidis, fascia punctisque duobus nigris, A : toto ferrugineo, Fab. Gstrus equi. Oliv. dict. n.0 6. Œstrus bovis. Lin. Œstrus vituli. Fab, Gstrus hæmorrhoidalis. Gmel. p. 2810. Habite en France , en Angleterre, en Italie, etc. La femelle dépose ses œufs sur les épaules et les jambes du cheval qui, en se léchant, fait éclore ces œufs et transporte les larves dans son estomac, où elles sc nourrissent. 2. OËstre du bœuf. OEstrus bovis. Fab. G. alis immaculatis fustis, thorace flavo : fascia nigra ; abdo- mine basi albo, apice fulvo. Œstrus bovis. Oliv. dict. n.° 3. Réaumur , ins. 4. p.503. pl. 38, f. 5 —5. Habite en Europe et principalement en France. Sa larve vit sous la peau des bœufs. 3. OEstre hémorrhoïdal. OEstrus hæmorrhoidals. Lin* G. alis immaculatis , thorace nigro , scutello pallido , abdomige nigro basi albido , apice fulvo. Fab. | Gstrus hœmorrhoidalis. Oliv. dict.n.o 7. Gstrus bovis. Gmel. p. 2829. Habite en Europe. La femelle dépose ses œufs sur les lèvres des chevaux, et les]larves vivent dans son estomac. É.. OEstre vétérinaire. OEstrus veterinus. Œ: ferrugineus , alis immaculatis ; lateribus thoracis abdomins- 358 ANIMAUX que basi pilis albis. Clark , trans. ofihe Linn. soc. 3, p. 328, t. 23. f. 18—19. | Œstrus veterinus, Fab. Œstrus nasalis, Linn. Gsbrus veterinus, Oliv: dict. n.° 8. Habite en Europe. Sa larve vit dans l'estomac et les intestins des chevaux. On croit que c’est à cette espèce qu’il fantrap- porter l'habitude de déposer ses œufs sur le bord de l'anus des chevaux. 5, OËstre du mouton. OEstrus ovis. * G. alis pellucidis , basi punctatis ; abdomine albo nigroque yersi- colore. | ; GŒstrus ovis. Lin. Oliv. dict. n.° 11. Clark, Act. Soc. Lin. 3. p. 329.t. 32. f. 16—17. Geoff. 2. p. 456. n.° at. 17. f. 1. Habite en Europe, etc. La femelle dépose ses œufs sur le bord des marines des moutons. La larve vit dans Les sinus fron- taux et maxiliaires de ces animaux. ee ie Etc. MOUCHE. {Musca.) Antennes à palette sétigère, Trompe charnue, à orifice bilabié. Sucoir de deux soies réunies. | Deux palpes insérés sur la trompe. Ailes écartées. Cuillerons cachant les balanciers. Antennæ articulo ultimo subspatulato setigero. Pro- Boscis carnosa, apicé bilabiata; haustello subbiseto. Palpi duo ad basim proboscidis. Alæ divaricatæ. Halteres squamis obtecti. OBSERVATIONS. Je rapporte à ce genre toutes les muscidés dont les an- tennes , à palette sétigère , sont composées de deux qu trois € SANS VERTÈBRES. 309 articles ; dont la trompe, rétractile en entiér , contient un suçoir de deux soies ; et qui ont les yeux sessiles , lés ailes écartées , et les cuillerons cachant les balanciers. | Malgré les réductions qu’entrainent ces caracteres , le genre mouche est encore nombreux en espèces , et il serait peut-être utile de le réduire davantage si des caractères fa- _ ciles à saisir en offraient la possibilité. | Les mouches sont des insectes des plus communs, que l'on rencontre partout , dans les maisons , dans les champs et les bois. Elles volent avec légèreté et rapidité , et la plu- part font entendre en volant un bourdonnement mono- tone. : Celles que l’on voit dans les maisons , et qui y sont sur- tout très-abondantés péndant l’été, sont souvent très-in- commodes , et même importunes. Elles se posent partout, sur les viandes, sur les matières sucrées, sur les fruits, sur les alimens de tout genre, et les sucent avec leur trompe. Elles salissent les boiseries , les glaces, les dorures sur les- quelles elles déposent leurs excrémens. . Les rrouches ont des antennes courtes, composées de deux ou trois articles, dont le premier ou les deux pre- miers sont fort petits, et dont le dernier est allongé en pa- lette, avec une soie latérale, tantôt simple, tantôt plu- meuse. La trompe de ces insectes est rétractile en entier, comme charnue , bilabiée à son extrémité ; elle cache dans un re= pli de sa partie supérieure un suçoir qui n’a que deux soies, et qui les a probablement toutes deux , quoiqu'il paraisse n'en avoir qu’une. C’est avec cette trompe molle , et par le moyen du sucoir. qui est reçu dans sa cannelure, que l’a- nimal pompe les sucs dont ilse nourrit. Les larves des mouches ressemblent à des vers mous, 360 ANIMAUX blanchätres , sans pattes , et dont la tête est pareillement molle. Leur bouche estun suçoir accompagné de deux cro- chets qui servent à déchirer ou diviser les matières que la larve doit sucer. Elles vivent, les unes sur les plantes, dans l'intérieur des fruits, dans le, parenchyme des feuilles qu’elles minent , etc. ; les autres dans les chairs des animaux morts et dans d’autres matières en partie pouries; les autres encore dans les excrémens de l’homme et des ani- maux. On sait combien l’on a de peine , pendant l'été, à pré- server la viande des mouches bleues qu’on nomme musca vomitoria ; elles y déposent leurs œufs, et c'est de ces œufs qu'éclosent ces vers blancs qu’on voit sur la viande qui commence à se corrompre. D’autres larves semblables, mais plus petites, vivent dans le fromage qui commence à se gâter ( m#usca putris. Fab.) : ces larves ont la faculté de sauter. Les larves des M. cæsar , M.cadaverina, M. mor- tuorum , vivent dans les cadavres. La larve de la mouche commune ( W. domestica ) vit dans la fiente du cheval. En- fin il y en a qui vivent dans le corps des chenilles, dont elles dévorent les parties internes (Æchinomye, Latr.). L’une des mouches les plus incommodes , est la mouche météorique ( Oliv. Dict.n.° 79) qui paraît vers le milieu de l'été ; elle vole en troupe nombreuse autour de la tête des chevaux et des bêtes à cornes, et tâche d’entrer dans leurs yeux, dans leurs oreilles, pour se nourrir de l'humeur qui s’y trouve. Elle se jette aussi dans les yeux de l’homme. Le nombre des espèces de mouches connues, s’élevant déjà à plusieurs centaines, il faut tâcher de diviser le genre qui les comprend, par un caractère facile à reconnailre ; comme celui d’avoir : La soie des antennes simple, La soie des antennes velue ou plumeuse. SANS VERTÈBRES. 361 Mais ici je ne aiterai que quelques espèces qui appar- tiennent auxygenres /nHsCa, echinomya, ocypéera , pla sia , etc., de M, Latreille. | » ESPÈCES. 1. Mouche ventre-bleu. Musca vonutoria. \. W. thorace nigro , abdomine cœruleo-nitente , fronte fulv&. Lin: 21. chrysocephala. Degeer ins. 6. p. 60.n.°5. Réaum. ins. 4. tab. 24. f. 13—15. La mouche bleue @e la vianile. Geoff. 2. p. 524. n.° © 59. Habite en Europe. Elle est grosse et très-commune. 2. Mouche vert-doré. Musca cæsar. Lin. M. antennisplumatis , pilosa viridi-nitens , pedibus nigris. , Réaum. ins. 4.1. 8.f.1.ett.10.f.8. La mouche dorée commune. Geoff. 2, p. 522. n.° 53. Habite en Europe. Sa larve vit sur les cadavres. -3. Mouche carnassière. Musca carnaria. Lan. M. antennis plumatis ; pilosa, nigra ; thorace lineis pallidioriFus ; abdomine nitido tessellato. Roes. ins. 2. musc. t.9.f. 10. La grande mouche , etc., Geoff. ins. 2. p.527. n.°68. Habite en Europe. Grosse mouche , fort commune. 4. Mouche domestique. Musca domestica. Lin. M. antennis plumatis , thorace lineato, abdomine tessellgto sub tus pallido. Fab. 4. p. 315. Degeer ins. 6. p. 72. n.0 10. tab. 4. f. BG: La mouche commune. Geoff. 2. p. 528; n.° 66. Habite en Europe. Elle est très-commune dans les maisons. Sa larve vit dans le fumier du cheval, J'en ai vu qui vécuren- dans le corps de la chenille du psi ( noct. psi), qui s’y chant gèrent en chrysalide, d’où sortit la mouche domestique ; y _ du moins je ne la reconnus pas pour le musca larvarum. La n chenille , ‘que je nourrissais , périt ayant sa iransformation. 362 ANIMAUX 5. Mouche latérale. Musca lateralis. Fab. M. nigra, antennis setariis, abdominis lateribu®basi sanguincis. Fab. 4. p. 328. Degeer ins, 6. p. 28. n.07. tab. 1. f. 9. Panz. faun. fasc. 7. tab. 22. Ocyptera lateralis, Latr. gen. crust. et ins. 4. p. 344. Habite en Allemagne. 6. Mouche brassicaire. Musca brassicaria. Fab. M. nigra , antennis setariis , abdomine cylindrico : segmento see cundo tertioque rufis. Fab. 4. p. 327. Degeer, ins. 6, p. 20. pl. 1.f. 12—14. Panz. faun. fasc. 20. t. 20. Ocyptera brassicaria. Latr. Habite en Europe. Sa larve vit dans les racines du chou. 7. Mouche arrondie. Musca rotundata. Lin. D. antennis setariis , thorace lineato , abdomine subrotundo ferru- gineo, line4 longitudinali punctorum nigrorum. Fab. 4. p. 325. Tachina. Fab. | Degeer. ins. 6, p.28. pl. 1.£. 11. Panz. faun. fasc. 20. t. 19. Ocyptera. Latr. Habite en Europe. 3. Mouche géante. Musca grossa. Lin. M. nigra, pilosa ; antennis setariis ; alis basi ferrugineis. Lin. Degeer, ins. 6. p. 22. pl. 1. f. 1. | Echinomya grossa. Latr. Geotf. 2. p. 495. n.° 5. . Habite en Europe. Sa larve vit dans le fumier des bœufs. 9. Mouche sauvage. Musca fera. " , M. antennis setariis ; thorace nigro : abdominis lateribus testaceo- diaphanis. Musca fera. Lin. Fab. 4. p. 324, Harris ,ins. angl. tab.g.f.2. Geoff. 2. p. 5og. n.e 33. £ SANS VERTÈBRES. 363 Echinomya fera. Latr. Habite en Europe , dans les boïs et les prés. 10. Mouche subcoléoptrée. Husca subcoleopirata. M. thorace nigro , alis cinereis : vittis duabus fuscis repandis. Conops subcoleoptratus, Lin. T'hereva subcoleoptrata. Fab. suppl. p. 360. Panz. faun. fasc. 74. tab. 13—14. Phasia subcoleoptrata. Latr. Hab. en Europe. 11. Mouche ailes-épaisses. Musca crassipenrus. M. thorace flavescente ; alis disco albido : puncto distincio aigro. Thereva crassipennis. Fab. suppl. p.560. Panz. faun. fasc. 74. tab. 15. = Phasia. Latr. Habite en Europe. 12. Mouche flancs-fauves. Musca affinis. M. thoracis . lateribus fulvis; abdomine atro : lateribus' tes taceis. Thereva affinis. Fab. suppl. p. 56r. Panz. faun. fasc. 74. tab. 16. Phasia. Latr. . Habite en France, etc. 13. Mouche nébuleuse. Musca nebulosa JT, atra, nitida, pilosa ; thorace basi striato ; alis fusco-nebulosi:; antennis setariis. Thereva obesa. Fab. suppl. p. 66r. Panz. faun. fasc. 59. tab. 20. Phasia. Latr. Habiteen Allemagne, en Italie. Etc. Voyez , pour les ocypières de M. Prrreille que je réunis 16) , l'Encyclopédie, p. 4. 364 ANIMAUX TÉPHRITE. (Tephritis.) Antennes courtes, distantes, sétigères. Trompe plus ou moins saillante, à sucoir de deux soies. Ailes écartées, vibrantes. Cuillerons petits. Antennæ breves, remotæ , setigeræ. Proboscis plus minusve exserta. Alæ divaricatæ , vibratiles. Squamæ halterum par- vulce. OBSERVATIONS. Sous le nom de téphrite , je réunis les téphrites, les pla- tystomes et les micropèzes de M. Zatreille, ces muscides ayant les ailes écartées comme les mouches, mais les cuille- rons petits, laissant à nu la majeure partie des balanciers. Dans ces insectes, l'abdomen des femelles est terminé par une pointe. I ESPECES. x. Téphrite solsticiale. 7 ephritis solstitialrs. T. antennis setariis; als albis : : fasciis quatuor connexis nigris; scutello flavo. Musca solstitialis. Lin. Fab. 4, p. 35). Geoff. 2. p. 499. n.o 14. Habite en Europe, sur les fleurs des chardons. 2. Téphrite du chardon. Z'ephritis cardu. T. nigra ; antennis Setariis ; alis albis : fascia flexuosa ne Musca cardui. Lin. Fab. 4. p. 359. SANS VERTÈERES. 365 Geoff. à. p. 496. n.° 8. . Habite les chardons et y produit des gales. 3.. Téphrite vibrante. T'ephritis vibrans. T. añtennis setariis; alis hyalinis apice nigris ; capite rubro. s Musca vibrans. Lin. Fab. p. 351. Geoff. 2. p. 494. n.°4. Habite en Europe , sur les arbustes. Elle élève et abaisse con* tinuellementses ailes. LL 4. Téphrite cynipsée. Z'ephritis cynipsea. T°. antennis setariis ; alis apice puncto laterali nigro ; abdomins cy lindrico, à Musca cynipsea. Fab. 4. p. 351. Lin. Micropeza. Latr. Ù Habite en Europe, sur les fleurs. Espèce fort petite, Etc. " _MYODE. (Myoda.) Antennes sétigères, plus courtes que la tête. Trompe à orifice bilabié, à sucoir de deux soies. Les yeux sessiles. Port des mouches. Ailes couchéés , se recouvrant l’une l'autre plus ou moins complétement, Antennæ setigeræ , capite breviores. Proboscis ort- Jicio bilabiato et haustello bisetoso. Oculi sessiles. Habitus muscarum. Alæ incumbentes , non divari- caiæ. OBSERVATIONS. Je rapporte , sous ce nom particulier, toutes les mus- cides à antennes sétigères plus courtes que la tête, à yeux _sessiles , à trompe dont l’orifice est comme bilabié , et dont les aïles ne sont point divergentes, Ainsi les z17odes dif- 360 | ANIMAUX Férent des mouches et des téphrites en ce que léurs ailes sont couchées , l’une recouvrant l’autre plus ou moins com- plettement. On les distingue des macrocères par leurs an- tennes plus courtes que la tête ; de la scénopine par lenrs an- tennes sétigères ; enfin des diopsis , etc., parce que leur$ eux sont sessiles. Rien n’empêchera , pour l'étude des dé- tails, qu'on ne sous-divise ce genre , et qu'on ne retrouve dans son cadre, les lipses , les anthomies , les scatophages, et les oscines de M. Zatreille. J'en vais citer quelques es- pèces qui appartiénnent à ces sous-divisions: ESPÈCES, «. Myode tentaculaire. Myoda tentaculata. M. nigro-cinerea ; fronte flavescente ; abdomire albo-maculato. Lipse tentaculata. Latr. gen. crust. ét ins. 4. p. 349. et vol. 1. tab: 15.270. Habite aux environs de Päris, sur le bord des mares. 2. Myode pluviale. Myoda pluvials. M. antennis setariis , cinerea 3 thorace maculis quinque nigris ; ba domine maculis obsoletis, Musca pluvialis. Lin. Fab. 4. p. 329. OR 2. p. 529. n.0 68. nthomya. Lair. gen. crust. et ins.‘4. p. 346. en en Europe. . Myode stercoraire. Myoda stercoraria: M. grisea, hirta ; antennis setariis ; alis puncto obscuro. Musca stercoraria. Lin. Fab. 4.p. 345. Geoff. 2. p. 530. n.0 069. S'catophaga, Lat. gen. crust. et ins. 4. p. 558. Habite en Europe. Elle est junène ou HAUT com- mune sur les erdures. 4. Myode scybalaire. A/yoda seybalaria. M. hirta rufo-ferruginea ; antennis setariis; alis flavescentibus , puncto obscuricres SANS VERTÈBRES. 36 sl Musca scybalaria. Lin. Fab. ibid. S'catophaga. Lair. Habite en Europe , sur. les ordures. Elle ressemble à la pré cédente ; mais elle est une fois plus grosse. 5. Myode élégante, Moda elegans. M. cinerea , antennis. À vertice sanguineo, abdomine fass ciis quinque nigris , alis maculatis. Musca formosa. Panz. faun. fasc. 59.tab. 2r. Oscinis. Latr. gen. crust.et ins. 4. p. 351: « . Habite en France , en Autriche , etc. , sur les arbr®s. 6. Myode transparente. Myoda hyalina. M. nigra, antennis setariis, alis hyalinis nigro-maculatis: Musca hyalina. Panz. faun, fasc. 6o. tab. 24. Oscinis, Latr.* Habite en Autriche. 3. Myode rayée. Myoda lineata. | M. subtus flava , supra nigra , lineis thoracis scutelloque flavis. Musca lineata, Fab. 4. p. 356. Oscinis lineata, Latr. Habite en Europe sur les fleurs. 8. Myode de l'olivier. Myoda oleæ. M. antennis setariis ; thorace cinerascente , abdomine conico fer- rugineo : lateribus atro-maculatis. Musca oleæ, Fab. 4. p. 349. Oscinis, Latr. : Habite Dé australe. Sa larve vit dans les fruits de le livier. Etc. MACROCÈRE. (Macrocera. ) ah triarticulées , sétigères, aussi longues ou es longues que da tête, 3568 ANIMAUX Ailes couchées. Cuillerons petits. Antennæ triarticulatæ , setigeræ , longitudine capi- tis vel capite longiores. Alcæ incumbentes. Squamæ halterum parvule. . OBSERVATIONS. Les macrocères ont les ailes couchées comme les myodes, et sont en cela distinguées des mouches et des téphrites dont les ailes sont écartées ou divergentes. Mais les ima- crocères diffèrent des myodes par leurs antennes aussi longues ou plus longues que la tête. Sous cette coupe gé- nérique , je réunis les loxocères, les sépédons , les tétano- cères de M. ZLarreille. Des sous-divisions du genre peuvent suffire pour les indiquer. ESPÈCES. x. Macrocère ichneumonée. Macrocera ichneumonea. » M. elongata , atra ; antennis setariis ; thorace ppsticQ rufo lineo- Lis duabus nigris; pedibus flavis, Musca aristata. Panz. faun. fasc. 73. tab. 24. ZLoxocera ichneumonea. Latr. p. 356. Habite aux environs de Paris. 2. Macrocère des marais. Macrocera palustris. . M. nigra ;.antennis elongatis setariis ; pedibus rufis : posticis elongatis. S Syrphus sphegeus. Fab. 4. p. 298. Musca rufipes. Panz. faun. fasc. 60. t. 23 Sepedon palustris. Latr. 4. p. 350. Habite en France, etc., dans les marais, 3. Macrocère réticulée. Macrocera reticulata. M cinereo-rufescens ; antennis subplumatis; alis lineolis fuscis subdecussatis, SANS VERTÈBRES, 369 Tetanocera reticulata. Latr. £en, crust. et ins. 4. p. 350 s pe , Habite en Europe, dans les lieux marécageux. Arc. = SCÉNOPINE. (Scenopinus.) K Antennes de 3 articles, dont le dernier allongé > CY- lindrique-comprimé, sans soie latérale. Ailes couchées; balanciers nus; pattes courtes. Aniennæ triarticulatcæ ; articulo ultimo elongato, tereti-compresso , absque set. | Aloœ incumbentes ; halteres nudi ; pedes breves. OBSERVATIONS. Il est si général , dans les muscides , de voir les antennes munies d’une soie latérale, que les insectes dont il s'agit ici méritent d'être distingués comme genre , puisque leurs antennes ne sont point sétigères , et que cependant ce sont de véritables muscides. . Ainsi , nous avons dû adopter le genre scénopine de M. Latreille, parce que-son caractère distinctif peut être facilement saisi. ESPÈCE. 1. Scénopine des fenêtres. Scenopinus fenestralis. Latr. Sc. Nemotelus fenestralis. Degeer. Schell. t. 13. Musca fenestralis. XL. Habite en Europe, On la rencontre fréquemment sur les vitres des fenêtres. Sa marche est lente. On la prend avec fa- cilité. Tome III. LS a np 370 ANIMAUX DIOPSIS. (Diopsis.) Antennes très-petites, triarticulées, insérées sous les yeux au sommet des pédoncules qui les soutiennent ; à troisième article sétigére à la base. Tête trigone, ayant supérieurement et antérieurement deux prolongemens cy- lindriques , très-longs , divergens, qui portent les yeux et les antennes à leur sommet. Trompe des mouches. Corps allongé. Ailes écartées? Antennæ mirnimæ, triarticulatæ , sub oculis , illo- rum pedunculorum apici inserlæ; articulo tertio ad basim setigero. Caput trigonum , lateribus superis et anticisprocessibus duobus longissimis, cylindricis, diva- ricatis , apice oculiferis et antenniferis. Proboscis muscarum. Corpus elongatum. Alæ diva- r'icatcæ ? OBSERVATIONS. Les diopsis sont les insectes les plus singuliers de la fa- mille des muscides. Leurs yeux portés à l'extrémité de longs pédoncules qui naissent des côtés supérieurs de la tête, semblent terminer des cornes latérales, et sont pour les insectes, ce que sont ceux des podophthalmes pour les crustacés. Le corps des diopsis est allongé; leur corselet est épineux postérieurement; les ailes paraissent écartées ou relevées, et les balanciers sont nus. Les diopsis vivent dans les Indes orientales, l'Afrique. Linné n’en a connu qu’une espèce. SANS VERTÈBRES. 377 : ESPÈCE. 1. Diopsis ichneumonée. Diopsis ichneumonea. Lin. Fuesl. archiv. tab. 6. Latr. hist. des crust. et ins. vol. 14. pl 112. f. G et. Habite l’Afrique, les côtes de la Guinée. Quatre épines der- rière le corselet. | A CHIAS. (Achias.) Antennes insérées sur le front, couchées, triarticulées; à troisième article allongé , cylindrique. Les yeux portés sur des pédoncules plus longs que la tête. Deux palpes filiformes, insérés à la base de la trompe. Corselet plane. Ailes plus longues que l'abdomen. Antennæ fronti insertæ , incumbentes , triarticulatæ ; articulo tertio elongato, cylindrico. Oculi porrecti, utrinque pedunculo capite longiori insidentes. Palpt duo filiformes ad basim proboscidis inserti. Thorax planus. Alæ abdomine longiores. OBSERVATIONS. Le genre achias, établi par Fabricius, est encore tres- peu connu. Il parait se distinguer principalement des diopsis , parce que les antennes s’insèrent sur le front de l'insecte , et non sur les pédoncules qui portent les yeux. 372 ANIMAUX ESPECE. x. Achias oculé, Æchias oculatus. Tabr. Syst. anil. p- 247. Habite l’ile-de Java. Sucoir de quatre soies. LES SYRPHIES. Les syrphies ont la trompe entièrement retirée dans Tinaction, comme les muscides, mais leur sucoir est de quatre soies. Dans les unes, comme dans les autres , ie dernier article des antennes n'est point annelé, ce qui ies distingue principalement des siratiomides. On remarque qu’en général les syrphies sont peu ve- lues , volent rapidement, et qu’alors elles font entendre un bourdonrement plus ou moins considérable. On les trouve pendant la belle saison sur les plantes et sur les fleurs. Leurs larves vivent les unes dans la boue où dans les latrines, les autres dans les étangs, les mares, etc. Quel- ques-unes des premières sont munies postérieurement d’une longue queue par laquelle elles respirent lorsqu'elles sont enfoncées dans la boue. ; Voulant toujours suivre mon plan de simplification , je n'ai divisé la famille des syrphies qu'en sept genres, au lieu de quatorze que l’on trouve dans les ouvrages de SANS VERTÈBRES. 373 M. Latreille; mais ces genres sont déterminés de manière que les coupes de M. Latreille peuvent facilement se re- trouver. Voici le tableau de ces divisions. DIVISION DES SYRPHIES. [1] Le devant de la téte avancé en bec, ou offrant une proëminence au-dessus de la cavité orale. [A] Trompe aussi longue que la tête et le corselet. Rhingie. [B] Trompe beaucoup plus courte que la tête et le corselet. + Antennes beaucoup plus courtes que la tête. Syrphe. + + Antennes aussi longues on plus longues que la tête. a Antennes ayant une soie latérale. Psare. Chrysotoxe. à À Antennes sans soie latérale, mais terminées par une . pointe ou une soie. Cérie. [2] Le devant de la téte non avancé en bec et n'of- frant aucune proéminence au-dessus de la cavité orale. Aphrite. Milésie. 374 ANIMAUX 4 (x) Le devant de la tête avancé en bec, ouoffrant une proéminence au-dessus de la cavité orale. RHINGIE. (Rhingia.) Antennes très-courtes, de trois articles , ayant une soie simple et latérale. Le devant de la tête avancé en bec co- nique. Trompe aussi longue que la tête et le corselet, recue sous le prolongement antérieur de la tête. Ailes couchées ; port de la mouche commune. Antennæ brevissimæ , triarticulatæ ; set& lateral: simplici. Pars antica capitis in rostrum conicum por- recta. Proboscis sublinearis, capitis thoracisque longi- tudine , sub processu rostriformi capitis recepta. Alæ incumbentes. Habitus muscæ domesticæ. OBSER VATIONS. La rhingie est si remarquable par le prolongement de Îa partie antérieure de sa tête, qu’on a dù la distinguer comme un genre particulier. On lui a donné le nom de mouche à bec ; sa larve vit dans les bouses de vaches, On n’en con- nait encore qu’une espèce. ESPÈCE. 1. Rhingie à bec. Rhingia rostrata. Scop. Conops rostrata. Lin. Rhingia rostrata, Fabr. Latr. Panz. faun. ins. fasc. 87. t. 22. Schell.dipt. tab. 18. Volucella. Geoff. Habite en Europe ; rare aux environs de Paris. SYRPHE. (Syrphus.) Antennes plus courtes que la tête, à trois articles et à SANS VERTÈBRES. 379 soie latérale. Une saillie en bec court et obtus au-devant de la tête. Trompe seulement un peu plus longue que la tête. Ailes écartées, Antennæ capite breviores , triarticulatæ ; setd late- ral. Processus brevis, obtusus , ad capitis partem an- ticam. Proboscis capite tantum paulo longior. Alæ divaricatæ. OBSERVATIONS. Les syrphes ont le port et l'aspect des mouches; mais, outre qu'ils en different par leur suçoir de quatre soies, ils ont le devant de la tête avancé en bec court et obtus. Leur trompe , quoique beaucoup plus courte que dans la rhin- gie, est seulement un peu plus longue que la tête. Enfin, leurs antennes triarticulées ont une soie latérale, soit simple , soit plumeuse, qui s’insère en général plutôt sous le troisième article , dans son articulation même , que sur le dos de cet article. Sous cette coupe , je réunis les syrphes , les élophiles, les érisitales , les volucelles , et les séricomyes de M. Za- éreille. ESPÈCES. 3. Syrphe de la Laponie. Syrphus lapponum. $. tomentosus niger ; scutello ferrugineo 3 abdomine cingulis tribus albidis interruptis ; antennis plumatis. Musca lapponum. Lin. Syrphus lapponum. Fab. Degeer ins. 7. p. 141. pl. 8. f. 14. Sericomya. Latr. Habite les bois de la Laponie, et près de Paris. 376 ANIMAUX 2. Syrphe à bandes. Syrphus inanis. S. antennis plumatis, thorace testaceo , abdomine pellucido: cin- gulis duobus nigris. Musca inanis. Lin. $yrphus inanis. Fab. Panz. faun. fasc. 2. tab. 6. Némotèle. Geoff. 2. p. 543. no 1. t. 18. f. 4. Volucella. Latr. Habite en Europe , sur les fleurs. 3. Syrphe transparent. Syrphus pellucens. , niger, antennis plumatis, abdominis segmente primo albo peë- lucido. | Muscapellucens. Lin. Syrphus pellucens. Fab. Volucella. n.0 1. Geoff. 2. p. 54o.t. 18. f. 3. Panz. faun. fasc. 1. t. #7. Habite en Europe, dans les tieux ombragés. 4. Syrphe cul-ronx. $yrphus bomby lans. $'. tomentosus, niger ; abdomine postice rufo ; antennis plumatis. Musca bombylans. Tin. $. bombylans. Fab. Panz. faun. fasc, 8. t. 27. . Habite en Europe, dans les bois, 5. Syrphe noir. Syrphus æstraceus. S’. niger, scutello albido , abdominis apice lutescente ; antennis setarits. Musca æstracea. Lin. S.æstraceys. Fab. Panz. faun. fasc. 59. t. 13, S. rupestris. Erisitalis. Latr. Habite en Europe. 6. Syrphe apiforme. Syrphus tenax. S.tomentosus , antennis setariis , thorace griseo , abdomine füsco, tibiis posticis compresso-gibbis. Musca tenax. Lin. S.tenax. Fab. Mouche apiforme, Geoff.2. p. 520. n.% 52. Elophilus. Latr. Habite en Europe. Sa larve vit dans les latrines; elle a une queue pour respirer. SANS VERTÈBRES. 397 7. Syrphe des bois. Syrphus nemorum. S.tomentosus , antennis setariis, abdomine atro : cingulis trilus albis ; pedibus nigris : geniculis albis. Musca nemorum. : Lin. $. nemorum. Fab. Musca.. Geoff. 2. p. 511. n.0 36. Habite er Europe. 8. Syrphe guèpe. Syrphus festivus, Fab. S. nudus , antennis setariis , thorace lincis lateralibus, abdomine cingulis quatuor flavis interruptis. Musce festiva. Lin. Geoff. 2. p. 5ob. Do 2%. pl. 19: 7. S'yrphus. Latr. Habite en Europe. Etc. PSARE. (Psarus.) Antennes de la longueur de la tête, portées sur un pé- doncule commun ; à troisième article muni d'une soie biarticulée. Un prolongement en bec court à la partie antérieure de la tête. Âiles couchées. Aritennæ capitis longitudine, pedunculo commun insidentes ; articulo tertio seté biarticulat& instructo. Processus in rostrum brevem ad capitis partem anti- cam. A lo incumbentes. OBSERVATIONS. Ce genre est le même que celui qu'a établi M. ZLafrerlle sous le nom de psare ; il est remarquable en ce que les an- 378 ANIMAUX tennes sont portées sur un pédoncule commun, et en ce que leur troisième article est muni d’une soie latérale, un peu épaisse, styliforme, biarticulée à sa base. On n’en con- nait encore que l'espèce suivante. ESPÈCE. 1. Psare abdominal. Psarus abdominalis. Fab. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. vol. 14.p. 357. Coqueb. illust. icon. ins. dec. 3. tab. 23. f. o. Mouche à antennes réunies. Geoff. 2. p. 519. n.o 50. Habite aux environs de Paris, CHRYSOTOXE. (Chrysotoxum.) Antennes plus longues que la tête, séparées à leur base, triarticulées , à troisième article muni d’une soie latérale. 4 = « s. L A Une proéminence courte à la partie antérieure de la tête. Ailes écartées. Æntennæ capite longiores, basi separatæ, triarti- culatæ ; articulo tertio set laterali instructo. Promi- nentia brevis ad capitis partem anticam. Ælæ divaricatæ. OBSERVATIONS. Les chrysotoxes diffèrent médiocrement des syrphes ; il n'y a guère que la longueur des antennes qui puisse distinguer. Leur soie latérale s’insère à la base du troi- sième article. Leur corps, par ses couleurs, rappelle celui de la guëpe. SANS VERTÈBRES. 379 ESPÈCES. x Chrysotoxe à 2 bandes. Chrysotoxum bicinctum. Ch. nigrum; thoracis lateribus punctis abdomineque cingulis duobus flavis. Mulio bicinctus, Fab. suppl. p. 557. Schellenb. dipt. tab, 22. f, 2. Habite en Europe , sur les fleurs. 2. Chrysotoxe arqué. Chrysotoxum arcuatum. Ch. nigrum ; thorace maculis lateralibus , abdomine cingulis qua- tuor arcuatis flavis. Mulio arcuatus. Fab. suppl. p. 558. Mouche imitant la guêpe , etc. Geoff. 2. p. 506. Habite en Europe, sur les fleurs. CÉRIE. (Ceria.) Antennes plus longues que la tête, triarticulées, sans soie latérale ; à troisième article mucroné ou terminé par une soie. Un prolongement frontal et en bec plus ou moins saillant. Les ailes le plus souvent écartées. ÆAntennæ capite longiores , triarticulatæ , seté late- rali destitutæ ; articulo tertio apice mucronato vel setifero. Processus frontalis rostratus , plus minusve prominulus. Alæ sæpius divaricatæ. OBSERVATIONS. Les antennes des céries n'ayant point de soie latérale, présentent un caractère qui distingue suffisamment ce 380 ANIMAUX genre des autres syrphies. Ce même genre comprend Îles céries et les callicères de M. Latreille. Dans les premieres , le troisième article des antennes est terminé par un stylet ; il est terminé par une soie dans les secondes. ESPÈCES. 1. Cérie conepsoïde. Ceria conopsoides. Latr. €. abdomine atro : segmentis tribus marpine flavis. Ceria clavicornis. Fab. suppl. p. 55%. Musca conopsoides. Lin. Syrphus conopseus. Panz. fasc. 44, tab. 20. Habite en Europe, dans les bois. 2. Cérie dorée. Ceria ænea. C. nigra tomentosa , abdomine ænco. Callicera ænea. Meigen. Latr. Panz. faun. fasc. 104. tab. 17. Habite l'Allemagne, la France méridionale. [2] Le depfant de la tête non avancé en bec, et n'ayant aucune proémirence au-dessus de la cavité orale: APHRITE. (Aphritis.) Antennes beaucoup plus longues que la tête, triarti- culées ; à troisième article en paletté conique, sétigère à sa base. Aucun prolongement devant la tète. Ailes couchées. Antennæ capite mulld longiores , triarticulateæ ; arüculo tertio in spatulam conicam figurato, ad basim setigero. Caput anticè non productum. Alæ incumbentes. SANS “YERTÈBRES. 381 x OBSERVATIONS. Ce genre est le même que celui que M. Latreille ainstitué sous le même nom. Il a cela de particulier avec les milé- sies quisuivent , qu’il comprend des syrphies qui n’offrent aucune éminence au-dessus de la cavité orale. ESPÈCE: 1. Aphrite duvet-doré. Æphritis auro-pubescens. Latr. A, tomentosa, nigro-ænea ; pedibus flavis. ÂMusca mutabilis. Lin. Mulio mutabilis. Fab. suppl. p. 558. S'tratiomys conica. Panz. fasc. 42. t, 27. Habite en Europe. _ -\a 4 re l re 4 MILÉSIE. (Milesia.)” Antennes beaucoup plus courtes que la tête, triarti- culées ; à troisième article en palette subovale ou subtri- gone, et sétigère vers sa base. Aucune proéminence de- vant la tête. | Ailes couchées. Antennæ capite mulid breviores | triarüculaic ; articulo tertio in spatulam subovatam aut subirisonam figurato, versus basim setigero. Caput antice non pro- ductum. | Alcæ incumbentes. OBSERVATIONS. Sous le nom de zilésie, je comprends les milésies et les 382 ANIMAUX mérodons de M. Latreille. Ces syrphies ont les aïles cou- chées , et n’offrent aucune proéminence frontale , ainsi que les aphrites; mais elles s’en distinguent principalement parce que leurs antennes sont beaucoup plus courtes que la tête. FSPEC'FES: 1. Milésie lunulifere. Milesia lunata. ÎV. tomentosa ; thorace cinereo ; abdomine arcubus albis, basi rufo apice atro ; femoribus posticis incrassatis. Syrphus lunatus. Fab. 4. p. 296. Habite en Barbarie. 2. Milésie spinipède. Milesia spinipes. M. tomentosa, abdomine atro : linevlis albis, segmento primo rufo ; femoribus posticis dentatis. Syrphus spinipes. Fab. 4. p. 296. Habite en France. 3. Milésie annelée. Milesia annulata. M. tomentosa ; abdomine atro, segmentorum marginibus albis ; femoribus posticis clavatis dentatis. Syrphus annulatus. Fab. Panz. fasc. 60.t. 11. Habite en Autriche. Milésie mixte. Milesia mixta. M. nudiuscula , nigra; abdominis segmentis secundo tertioque 1 sanguineis, his quartoque lunulis albis. Syrphus mixtus. Panz. faun. fasc. 60. t. 8 Habite en Autriche. Etc. Dernier article des antennes , annele. LES STRATIOMIDES. Ainsi que les muscides et les syrphies , les sératiomides SANS VERTÈBRES. 383 ressemblent aux mouches par leur port; leur trompe de même est retirée dans l’inaction , à l'exception des lèvres qui la terminent; et leurs antennes n’ont aussi que trois ar- ücles. Mais, dans les stratiomides , le dernier article des antennes est annelé ; ce qui n’a point lieu dans les an- tennes des muscides et des syrphies. D'ailleurs, ce troi- sième article des antennes ne porte jamais de soie latérale dans les stratiomides. Ces insectes ont tous les ailes couchées, et beaucoup d’entr'eux ont leur écusson, ou la partie postérieure de leur corselet, armé d’épines ou de pointes couchées, di- e. r ss o . » . rigées en arrière ; ce qui leur a fait donner le nom de mouches armées. On les trouve le plus ordinairement dans les lieux aqua- tiques, au bord des eaux, des mares, des étangs ; et, en effet, les larves de la plupart vivent dans l’eau. Ces larves sont allongées, quelquefois un peu aplaties, vont en gros- sissant antérieurement, et respirent par les stigmates de leur extrémité postérieure. Je partage les stratiomides en quatre genres, de la manière suivante. DIVISION DES STRATIOMIDES. [ : ] Le devant de la téte arrondi et point avancé en bec. [a] Antennes aussi longues ou plus longues que la tête, sans soie ni stylet au bout. 483 ANIMAUX [+] Dernier article des antennes 4 huit anneaux. — Xylophage. + [-L +7] Dernier article des antennes à six anneaux ou moins. —- Siratiome. [aa] Antennes plus courtes que la tête; le dernier article ayant une soie ou un stylet terminal, —Oxycère. [2] Le devant de la tête avancé en bec. — Némotele. XYLOPHAGE. (Xylophagus.) Antennes aussi longues ou plus longues que la tête, sans soie ni stylet au bout ; le dernier article à huit anneaux. Le devant de la tête arrondi, et point en bec. Ailes couchées. ÆAntennæ capitis longitudine vel capite longiores , apice nec mucronatæ nec setiferæ; articulo ultimo octo annulato. Caput anticè rotundatum , non rostra- turn. | Alæ incumbentes. OBSERVATIONS: - Je rapporte à cette coupe.les genres xylophage, her- métie et béris de M. Zafreille. Ces stratiomides ayant le SANS VERTÈBRES. 38 devant de la tête simplement arrondi, leur trompe n’est point retirée sous un museau pointu et avancé en bec. Le troisième article des antennes de nos æylophages est à huit anneaux. Dans les xylophages et les béris de M. Latreille , le troi- sième article des antennes va en pointe ; ilest en palette al- longée , très-comprimée et étranglée au milieu dans ses herméties. Citons une espèce de chacune de ces trois coupes. ESPÈCES. 1. Xylophage tacheté. Xÿ/ophagus maculatus. Meig. X. njger, maculis variis flavis ornatus. Xylophagus ater. Latr. gen. erust. etins. 1. p.18. tab. 16. f. 9—10. Habite aux environs de Paris, sur l’orme. 2. Xylophage luisant. Xylophagus illucens. X. niger ; abdominis segmentis pellucidis ; tarsis albidis. Hermetia illucens. Latr. gen. crust. et ins. 4. p. 291. Habite l'Amérique méridionale. 3. Xylophage tarses-noirs. Xylophagus nigritarsis. X. niger ; scutello sexdentato ; abdomine ferrugineo; tarsis nigris. Berisnipritarsis. Latr. gen. crust. et ins. 4. p. 273. Stratiomys. Geoff. 2. p. 483. n.0 8. Stratiomys clavipes. Panz. fasc. g. t. 19. Habite aux environs de Paxis, dans les hois. STRATIOME. (Stratiomys.) Antennes, en général, plus longues que la tête, sans stylet particulier au bout; le dernier article à cinq où Tom. LIT. | 25 386 ANIMAUX six anneaux. Point d'avancement en bec devant la tête. Aïles couchées. Antennæ ut plurimüm capite longiores , apice stylo peculiari nullo ; ultimo articulo sub sex annulato. Ca- put anticè non rostratum . Alcæ incumbentes. OBSERVATIONS. / Le genre dont il s’agit ici comprend les stratiomes, les odontomies et les éphippies de M. Zatreille. Ces stratio- mides ont , comine les xylophages, les antennes aussi lon- gues ou plus longues que la tête, sans soie ou stylet parti- culier au bout, quoique dans plusieurs elles se terminent imsensiblement en soie allongée; mais, dans nos stratiomes, le dernier article des antennes n’a que cinq ou six anneaux , et non huit comme dans les xylophages. ‘ESPÈCES. 1. Stratiome rayé. Stratiomys strigata. Fab. S. scutello bidentato ; abdomine atre : subtàs strigis albis, Latr. gen. crust. etins. 4. p. 2744 Panz. faun. fasc. 12. tab. 20. Habite en Europe. 2. Stratiome caméléon. Stratiomys chamæleon. 4. scutello bidentato luteo ; abdomine nigro : fasciis Lateralibus luteis. Stratiomys chameleon. Fabr. Panz. fasc. 8. t. 24. S'tratiomys. Geoff. 2. p. 479, pl. 17. £. 4. Habite en Europe. Sa larve vit dans l’eau. 3. Stratiome fourchu. Siratiomys furcata. Fab. #, scutello bidentato nigro : margine flavo ; abdomine atro : late- ribus flaro-maculatis. SANS VERTÈBRES. 387 * Odontomya furcata. Meig. Latr. 4. p. 275. Habite en Allemagne. 4. Stratiome éphippie. Sératiomys ephippium. Fab. ®. scutello bidentato ; thorace rufo utrinque spinoso. Ephippium thoracicum. Latr. 4. p. 276. Panz. faun,. fasc. 6. tab. 23. Habite en Europe , dans les bois. 5. Stratiome hydroléon. Stratiomys hydroleon. S.nigra ; scutello bidentato ; abdomine viridi nigro angulato. Musca hydroleon. Lin. Stratiomys hy droleon. Fab. Geoff. ins. 2. p. 48r. n.° 4. Odontomya. Latr. Habite en Europe, dans les eaux. Etc. OXYCÈRE. ( Oxycera.) Antennes plus courtes que la tête ; à troisième article terminé par un stylet sétiforme ou par une soie particu- lière. Point d'avancement en bec devant la tête. Ailes couchées. Antennœ capite breviores , articulo tertio stylo seti- formi vel setä peculiari terminato. Caput anticè non rostratum. Alæ incumbentes. OBSERVATIONS. Les antennes plus courtes que la tête, ayant leur troisième article terminé par un stylet ou par une soie particulière, 395 ANIMAUX c’est-à-dire , qui né résulte point d’une atténuation insensible de ce troisième article, distinguent nos oxycères des autres stratiomides. À ce genre , je rapporte les oxycères , les sar- CR gus et les vappons de M. Larreille. L’écusson, ou la partie postérieure du corselet, est épineux dans les oxycères de M. Latreille ; il est mutique dans ses sargus et ses vappons. : ESPECES. 1. Oxycère hypoléon. Oxycera hypoleon. Meig. O. scutello bidentato flavo ; corpoïre nigro .flavo variegato, Stratiomys, hypoleon. Fab. 4. p. 267. Stratiomys , n.o 6. Geoff. 2. p. 481. Panz. faun. fasc. 1, tab. 14. Habite en Europe. 2. Oxycère cuivreuse. Oxycera cupraria. Os glauco-ænea ; thorace viridi ; abdomine oblongo cupreo. Sargus cuprariuse Fab. supp. p. 566. Musca , n.061. Geoff. 2. p. 525. Habite en Europe, sur les fleurs. 3. Oxycère noire. Oxycera atra. O. nigra ; pedibus pallidis ; alis dimidiato-albis. Vappo ater. Latr. Gen. crust. et ins. 4. p. 279. INemotelus ater. Panz. faun. fasc. 54. tab. 5. Habite en Europe , dans les bois. NÉMOTEÈLE. (Nemotelus.) Antennes plus courtes que la tête, insérées sur le bec de sa partie antérieure. Frompe allongée, renfermée sous SANS VERTÈBRES. 389 ce bec. Le devant de la tête formant un prolongement pointu et en forme de bec. Ailes couchées. Écusson mutique. Antennæ capite breviores, lateri supero rostri ca- pitis insertæ. Proboscis elongata , sub capitis rostro vaginata. Caput anticè processu acuto et rostriformi porrectum. Alæ incumbentes. Scutellum muticum. La OBSERVATIONS. Le genre zémotèle, établi par Geoffroi, est adopté par les entomologistes , parce qu’il offre des caractères remar- quables. En effet , le prolongement en forme de bec et an- tennifére de la partie antérieure de la tète de ces insectes, et la trompe allongée, renfermée sous ce bec, distinguent éminemment ce genre des autres stratiomides,. Les némotéles volent peu , paraissent lourdes , et se trou- vent ordinairement sur les plantes aquatiques. Il parait que leurs larves sont encore inconnues. ; ESPÈCES. 1. Némotèle uligineuse. Vemotelus uliginosus. Fab. I. niger ; abdomine niveo , apice atro. Panz. faun. ins. fasc. 46. tab. 21. Némotèle à bande. Geoff. ins. 2, pl. 18. f. 4. Habite aux environs de Paris, sur les fleurs dans les lieux aquatiques. / 2. Némotèle ponctuée. Vemotelus punctatus. Latr. Niniger ; abdomine lineis tribus punctorum flavescentinm. IN .punctatus. Fab. 4. p, 271 390 ANIMAUX Coqueb. illust. icon. ins. 3. tab. 25. f. 6. Habite en Barbarie. XX Trompe univalve , toujours saillante, soit entière- ment , soit en partie. Sous cette division, l’on rapporte quatre familles dis- tinctes, qui embrassent le reste des diptères. Ces familles sont les conopsaires, les bombyliers, les tabaniens et les tpulaires. » Les trois premières de ces familles présentent des rap- ports assez remarquables avec les muscides, les syrphies et les stratiomides, puisque les unes et les autres n’ont que trois articles à leurs antennes. Néanmoins leur trompe toujours saillante, les en distingue suffisamment. Parmi les rapports cités, on remarque que la famille des conop- saires a dù être placée la première , car les insectes qui la composent se rapprochent des muscides et autres familles précédentes par la métamorphose. En effet, ces insectes offrent tous des nymphes inactives, à coque opa- que , et qui ne montrent aucune partie de l’insecte parfait. Il n’en est pas tout-à-fait de même des bombyliers, des tabaniens et des tipulaires ; car il paraît que, parmi ces diptères, on en a déja observé qui ont, soit les nymphes actives, soit les nymphes qui montrent des parties de l'insecte parfait. Examinons d’abord les trois premières de ces quatre familles. SANS VERTÈBRES. 391 $ Trois articles aux antennes, dont le dernier est quel- quefois grenu. LES CONOPSAIRES. Trompe coudée. Suçoir de deux soies. Les conopsaires sont des diptères éminemment distin- gués de ceux qui précèdent, non-seulement parce que leur trompe est toujours saillanté , mais paree qu’elle est coudée diversement selon les genres, et qu’elle est comme brisée une ou deux fois, et différemment dirigée. Cette trompe grêle et saillante, n'offre point de dilatation no- table à son extrémité , et indique par là un rapport avec les bombyliers; mais dans ceux-ci la trompe n'est point coudée. En général , les conopsaires ont la tête grosse, comme vésiculeuse antérieurement, et la plupart ont l'abdomen allongé , mince à son origine , et renflé ou en massue à son extrémité. Leur nymphe est inactive et à coque opa- que. La plupart de ces insectes vivent sur les fleurs. DIVISION DES CONOPSAIRES. [1] Trompe coudée deux fois , et repliée en arrière. [a] Corps allongé, étroit; abdomen en massue. Myope. [b1] Corps court; abdomen non en massue. 392 ANIMAUX Bucente. [2] Zrompe coudée seulement à sa base , et ensuite dirigée en avant. [a] Corps court; abdomen non en massue, Stomoxe. [b] Corpsallongé, étroit; abdomen en massue. + Antennes plus courtes que la tête. Zodion. ++ Antennes beaucoup plus longues que la tête. Conops. MYOPE. (Myopa.) Antennes courtes, triarticulées, à troisième article en palette, ayant une soie courte et latérale à sa base. Trompe longue , deux fois coudée , et repliée en arrière. Tête large , subvésiculeuse ; corps allongé, étroit. Antennœæ breves, triarticulatæ ; articulo tertio sub- spatulato , basi setä laterali brevique instructo. Pro- boscis longa, basi medioque geniculata , tunc subtus . inflexa. Caput latum, subvesiculosum ; corpus. elongatum , angustun. | OBSERVATIONS. , Parmi les conopsaires qui ont la trompe coudée deux fois, les #2y opes sont remarquables par leur tête large, comme SANS VERTÈBRES. 303 vésiculeuse, revêtue d'une peau blanche qui fait paraitre leur front et leur bouche comme masqués. Leurs yeux sont grands , latéraux ; leur trompe est longue, filiforme , cou- dée à sa base et vers son milieu ; ce qui fait que son extré- mité est dirigée en dessous ou en arriere; enfin, leur corps est allongé , étroit , et l'abdomen se termine en massue. Ces insectes vivent sur les fleurs. | ESPÈCES. 1. Myope dorsale. M opa dorsalis. Fab. M. ferruginea; thoracis dorso fusco; abdomine cylindrico ha- moso ; segmentorum marginibus albis. Schœæff. icon. ins. t. 49. f. 2—3, Panz. faun. fasc. 22. tab. 24. Habite en Europe. 2. Myope ferrugineuse. Myopa ferruginea. Fab. M. ferruginéa ; abdomine cylindrico incurvo ; fronte lutescente. Conops ferruginea. Lin. Asile n.0 14. Geoff, 2. p. 473. Habite en Europe, dans les bois. 3. Myope noire. Myopa atra. Fab. M. abdomine cylindrico incuryo ÿ corpore atro ; ore albo. Panz. faun. fasc. 12. tab. 23. Habite en Europe. Etc. BUCENT E. (Bucentes.) Antennes avancées, triarticulées, latéralement sétige- res; à troisième article en palette. Trompe coudée deux fois , et ensuite dirigée en dessous. Corps court; abdomen non en massue. 394 ARE ANIMAUX ÆAntennæ porrectæ , triarticulatæ ; set laterali ins- tructæ ; articulo tertio subspatulato. Proboscis bigeni- 4 . ! culata , tunc subtüus inflexa. Corpus breve ; abdomine non clavato. OBSERVATIONS. Le genre bucente, établi par M. Latreille , embrasse des conopsaires qui ont la trompe des myopes, c’est-à-dire, coudce deux fois, d’abord à sa base et ensuite vers son mi- lieu, et qui, après son dernier coude , se replie en dessous ou en arrière. Mais les bucentes ont le corps court, l’ab- domen non en massue, et semblent, par leur port, se rapprocher des stomoxes. On ne connaît encore que l'espèce suivante. ESPÈCE. x. Bucente cendré. Bucentes cinereus. Latr. gen. crust.etins. 4. p. 339. ÎMusca geniculata. Degecr. 6. p.38. pl. 2. f. 19—2r. Habite aux environs de Paris, dans les prés humides. STOMOXE. (Stomoxis.) Antennes courtes, terminées en palette, et munies d'une soie latérale plumeuse. Trompe coudée seulement à sa base, et ensuite dirigée en avant. Corps court. Forme et aspect de la mouche domestique, Æntennæ breves , spatuld terminatæ ; set& lateral SANS VERTÈBRES. 305 plumosé. Proboscis tenuis, bast iantum geniculata , DR A tunc antice porrecta. » Corpus breve. Habitus muscæ domesticæ. OBSERVATIONS. Les stomoxes ont exactement la forme et l'aspect de nos mouches communes, et leur ressemblent même par leurs antennes ; mais leur trompe, toujours saillante, est coudée a sa base, ensuite dirigée en avant , et indique que ces insectes font partie de la famille des conopsaires. Leurs antennes sont courtes, rapprochées, et, insérées au milieu du front. Leurs ailes sont couchées À tales , un peu plus longues que l'abdomen. Ces insectes sont carnassiers, et vivent en sucant le sang orizon— des animaux. Il paraît qu’on en connaît plusieurs espèces; néanmoins je citerai seulement les deux suivantes. ESPÈCES. 1. Stomoxe piquant. Stomoxis calcitrans. Fab. St. grisea ; antennis subplumatis ; pedibus atris. Geoif. ins. 2.p. 539. pl. 16. f. 2. Conops calcitrans. Lin. Habite l’Europe et est commune en automne aux environs de Paris. C’est cette mouche qui pique si douloureusement les jambes , surtout lorsqu'il doit pleuvoir. 2. Stomoxe irritant. S{oOmOoxis irritans. St. subpilosa, cinerea ; abdomine nigro maculato. Panz. faun.ins. fasc. 5, pl. 24. Conops irritans. Lin. Habite l’Europe. Il se pose sur le dos des bestiaux pour les piquer. 396 ‘ ANIMAUX ZODION. (Zodion.) Antennes plus courtes que la tête, terminées en massue ovoïde. Trompe coudée à sa base, et ensuite dirigée en ayant. Corps allongé. Aïles couchées. . Antennœæ capite breviores, in clavam subovatam terminatæ. Proboscis tenuis , Basi tantum geniculata » dein anticè porrecta. Corpus elongatum. Alæ incumbentes. OBSERVATIONS. Ée zodion semble faire le passage des stomoxes aux ca- nops. Il a le corps plus allongé que les stomoxes , et le troi- sième article de ses antennes ne porte qu'un stylet court sur son'dos , aulieu d’une soie plumeuse. Par son corps allongé , le zodion se rapproche des co- nops ; mais 1l a trois petits yeux lisses, de très-petits palpes, et des antennes courtes , non terminées enpointe. ESPÈCE. 1. Zodion conopsoïde. Zodion conopsoides. Latr. Gen. crust. et ins. vol. 4. p. 337 et vol. r. pl. 15. f. 8. My opa cinerea. Fab. Habite l'Europe, et se trouve aux environs de Paris. # GONOPS. (Conops.) Antennes plus longues que la tête, avancées, triarti- D SANS VERTÈBRES. 307 culées, terminées en massue fusiforme. Trompe allon- gée, coudée seulement à sa base, et ensuite dirigée en avant. | Tête large ; corselet bombé ; abdomen allongé, ter- ininé en massue ; point de petits yeux lisses. Antennæ capite longiores, porrectæ, triarticulatæ, in clavam fusiformem terminatæ. Proboscis elongata, Basi tantum geniculata , tunc anticè porrecta. _ Caput latum ; thorax gibbus; abdomen elongatum, posticè clavatum. Ocelli nullr. OBSERVATIONS. Les conops paraissent avoir des rapports avec les asiles ; ce qui a engagé Geoffroi à les réunir. On doit néanmoins les en distinguer , comme l’ont fait Linné, Fabricius et les autres entomologistes , parce que leur trompe est coudée à sa base , et que leur corps est glabre. La tête des conops est assez grosse , large, dépourvue de petits yeux lisses. Elle porte des antennes avancées, 1ier- minées en fuseau pointu , et qui n’ont pas de soie latérale. La forme et les couleurs de ces insectes peuvent les faire pren- dre pour des guêpes. On trouve ces insectes sur les fleurs , dans les champs, les jardins et les prairies; ils volent facilement. On ne leur connait point de palpes. ESPÉCES. 1. Conops à aiguillon. Conops aculeata. Fab. C. atra; abdominis incisuris thoracisque punctis duobus anticis flavis. 398 ANIMAUX Conops aculeata. Lin. Gmel. p. 2893. €. quadrifasciata. Degeerins. 6. p. 26r. pl. 15. £. 1. Habite en Europe. 2. Conops flavipède. Conops flavipes. C. nigra , glabra; abdomine cylindrico : segmentis tribus mar- gine flavis. C. flavipes. Lin. Fab. 4. p. 393. Panz. faun. fasc. 73. tab. 21-22. Habite en Europe. 3. Conops rufipède. Conops rufipes. Fab. C. atra, abdomine basi ferrugineo, segmentorumque marginibus albis ; pedibus ferrupineis. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. vol. 14. p. 347. Asilus n.° 14. Geotf. 2. p. 473. Habite en Europe. Etc. Trompe non coudée : le sucoir de 4 à 6 soies. (a) Point de grandes lévres à la trompe, et le troisième article des antennes non annelé. LES BOMBYLIERS. Je réunis, sous ce nom commun et comme famille particulière, des diptères qui paraissent avoisiner les conopsaires par leurs rapports, mais dont la trompen’est point coudée , et sert de gaîne à un suçoir de plus de deux soies : il y en a ici ordinairement quatre. La trompe des hombryliers est grêle, toujours saillante, quelquefois nulle, diversement dirigée selon les genres, SANS VERTÈBRES. 399 et n'offre point de grandes lèvres à son extrémité, comme dans les muscides et les tabaniens. Le troisième article des antennes n'est jamais ici distinctement annelé. Cette famille comprend les empides, les asiliques , les anthraciens , les bombyliers et les vésiculeux de M. La- treille. Ainsi, de ces 5 familles établies par ce savant, je n’en forme qu'une seule pour la facilité et la simplicité de la méthode. Les bombyliers embrassent onze genres que j'analyse de la manière suivante. DIVISION DES BOMBYLIERS. [1] iles couchées ; corps allongé, étroit (empides et asiliques. Latr.). (a) Trompe abaissée et perpendiculaire à l’axe du corps. Empis. (b) Trompe avancée dans la direction du corps. %X Antennes plus courtes ou à peine plus longues que la tête ; ne partant pas d’un pédoncule commun. b Asile. Xo% Antennes plus longues que la tête, partant d’un pédon* cale commun. Dioctrie. [2] iles écartées; corps gros, raccourci (bomb)y- liers , anthraciens et vésiculeux. Latr. ). (a) Trompe toujours apparente, oo ANIMAUX + Trompe dirigée en avant. — Antennes rapprochées à leur base. Téte plus basse que le corselet. Bombyle. Ploas. « —— Antennes écartées à leur base. Sommet de la tête au niveau du dos, ) Anthrax. + Trompe, soit abaissée et perpendiculaire, soit | dirigée vers la poitrine. — Trompe perpendiculaire. Némestrine, — — Trompe dirigée vers la poitrine. Panops. : Cyrte. (b) Trompe nulle ou non apparente. “ Antennes trés-petites ; le dernier article sétigère. Acrocère. % 5% Antennes plus longues que la tête ; le dernier article sans soie. Astomelle. E MPIS. (Empis. ) Antennes courtes, à deux ou trois articles; le dernier terminé par une soie où un stylet. Trompe longue, grêle, perpendiculaire. Deux palpes relevés. SANS VERTÈBRES: OI Corps allongé ; ailes couchées. Antennæ breves, sub triarticulatæ ; ultimo seté vel stylo setiformi terminato. Proboscis longa, tenuis, per- pendicularis. Palpi erect , proboscidi non incumbentes. Corpus elongatum ; alæ incumbentes. OBSERVATIONS. Les empis ont la tète globuleuse, le corps allongé, menu, et les ailes couchées comme les asiles ; 1ls sont pareillement carnassiers et se nourrissent de petits insectes qu'ils saisis- sent avec leurs pattes antérieures, et qu'ils sucent avec leur trompe. Mais ils ont la trompe perpendiculaire ou di- rigée en bas, au lieu que celle des asiles est avancée anté- rieutement. Les pattes des empis sont assez longues ; leurs ailes sont ovales, croisées ; l'abdomen du mâle est terminé par une pince écailleuse. : Ces insectes sont petits en général , et se trouvent com- munément sur les arbustes, le long des haies. ESPÈCES. [ Antennes triarticulées. ] 1. Empis pennipède. Empis pennipes. Fab. E. nigra ; pedibus posticis ,elongatis, pennatis. Sulz. ins. tab. 21. f. 137. Panz. faun. fasc. 74. tab. 18. Habite en Europe. 2, Empis livide. EÆmpis livida. Fab. E. livida ; thorace lineato alis basi pedibusque ferrugineis. Asilus n.° 18. Geoff. 2. p.474. | Empis livida, Lin. Gmel. p. 2889. Habite en Europe Tome III. 26 {02 ANIMAUX 3. Empis parqueté. Æmpis tessellata. Fab. E. pilosa , cinerea ; thorace lineato; abdomine tessellato, Habite en Barbarie. Desfontaines. [| Æntennes biarticulées. ] 4. Empis mantispe. Empis mantispa. E. flavescens; abdomine elongato supra fusco; femorikus anticis clavatis hispidis. Sicus raptor. Lat. Panz. faun. fasc. 103. tab. 16. Habite en Europe. 5. Empis cimicoïde. Æmpis cimicoides. E. minimus, niger; alis incumbentibus albis: fasciis duabus ni- gris. Sicus cimicoides. Latr. Musca arrogans. Lin. Habite en Europe. Etc. ASILE. (Asilus.) Antennes courtes, à deux ou trois articles, dont le der- nier est fusiforme-subulé. Trompe dirigée en avant, co- nique , de la longueur de la tête. Sucoir de quatre soies. Corps allongé , souvent velu antérieurement. Aïles cou- chées. Antennæ breves, subtriarticulatæ ; articulo ultimo fusiformi-subulato. Proboscis anticè porrecta, conica, capitis longitudine. Haustellum quadris etosum. Corpus elongatum , anticè sæpius. villosum. Alæ incumbentes. L1 SANS VERTÈPBRES: Lo3 OBSERVATIONS. Les asiles ont la trompe dirigée en avant comme les bombyles; mais celle des premiers est courte, n’excède pas la longueur de Ja tête , tandis que celle des seconds est en général longue, grêle, presque sétacée. D'ailleurs, les asiles sont des insectes carnassiers, qui n’emploient leur trompe que pour piquer différens animaux et en sucer le sang ; au lieu que les bombyles ne se servent de leur trompe que pour sucer le miel des fleurs. ; Presque tous ces insectes ont le corps allongé, d’assez grandes pattes, les tarses terminés par deux crochets et deux pelottes, et les ailes couchées. Il faut les prendre avec pré- caution , parce qu'ils piquent assez bien avec leur trompe, Les asiles incommodent beaucoup les troupeaux dans les prés où ils sont fréquens. Ils font aussi la guerre aux insectes, et les attrapent en volant. Leurs larves vivent dans la terre. Je réunis à ce genre les gonypes de M. Latreille, dont les tarses sont terminés par trois crochets sans pelottes, et son Aybos , dont les antennes n’ont que deux articles. ESPÈCES. 1. Asile crabroniforme. Asilus crabroniformis. L. Æ. abdomine tomentoso : antice segmentis tribus nigris , postice flavo inflexo. Geoff. ins. 2. p. 468. 3. tab. 17. f. 3. Habite en Europe. 2. Asile roux. Asilus barbarus. A. fronte thorace pedibusque ferrugineis ; alis flavis: apice mar- gineque tenuiori nigris. Lin. -Asilus barbarus. Fab, 4. p. 377. Coqueb. illustr, ic. ins, dec. 3. t. 29. f.7. Habite en Afrique. à Â04 ANIMAUX 3. Asil e gibbeux. Asilus gibbosus. Lin. A. hirsutus niger, abdomine postice albo. Laphria gibbosa. Fab. Habite en Europe. 4. Asile ponctué. Asilus punctatus. A. hirtus , subniger ; abdomine punctis albis marginalibus. Dasypogon punctatus. Fab.( femina ). Panz. fauna, fasc. 45. t. 24. Dasypogon diadema. Fab. (mas). Panz. ibid. fasc. id. tab. 23. Habite en Allemagne. 5. Asile cylindrique. Æsilus cylindricus. A. abdomine longissimo ; pedibus tarsis triunguiculatis, Asilus cylindricus. Degeer , 6. p. 249. pl. 14. f. 15. Gonypes tipuloides. Latr. | Habite en Europe. Ses ailes sont plus courtes que l'abdomen, 6. Asile hybos. Æsilus hybos. A. thorace gibboso fusco; antennis biarticulatis setâ terminatis. Stomoxis asiliformis. Fab. 4.p. 395. Hybos asiliformis. Latr. Habite en Italie. DIOCTRIE. (Dioctria.) Antennes triarticulées , beaucoup plus longues que Îa tête, portées sur un pédoncule commun; à troisième ar- ticle cylindracé, terminé par un stylet conique. Trompe des asiles. Corps allongé; abdomen cylindrique; ailes couchées. Antenne triarticulatæ , capite dupld longiores , pe- dunculo communi insidentes ; articulo teruo cylindra- ceo , stylo conico apicali. Proboscis asilorum. La SANS VERTÈBRES. Aoû Corpus elongatum ; abdomen cylindricum ; alæ in- cumbentes. OBSERVATIONS. Les dioctries avoisinent les asiles par leurs rapports, et ont pareillement leur trompe dirigée en avant, et les tarses terminés par deux pelottes. Mais leurs antennes sont pres- qu’une fois plus longues que la tête, et sont portées sur un tubercule ou pédoncule commun, ce qui les en distingue suffisamment. Ces insectes sont noirs et luisans. ESPECES. 1. Dioctrie noire. Dioctria ælandica. Fab. D. atra nuda ; pedibus halteribusque ferrugineis ; alis nigris. D. «landica. Latr. Schæff. icon. ins. tab. 8. f. 147? Habite en Europe, dans les jardins. , 2. Dioctrie frontale. Dioctria frontalis. Fab. D. glabra atra ; fronte argentcä ; pedibus rufis. Meig. class. und. besch. t. 1. p. 257. tab. 13. f. 14. Asilus rufipes. Degeer.mém. t. 6. p.243. pl. 14.f.2. Habite à Kehl. 3. Dioctrie ailes-transparentes. Dioctria hyalipennis. F. D. glabra atra; pedibus flavis ; alis hyalinis. Meig. dipt. 2. p. 555. 2. Habite en Danemarck. À. Dioctrie à bandes. Dioctria cincta. D. abdomine nigro ; incisuris albis. Dasypogon 'cinctus. Meis. class. und besch. tom. #. p. 252. t. 13. f. 4. Æsilus cinctus. Gmel. p. 2899. Habite l'Italie, l'Allemagne. Elleest noire, velue ; à ailes. à peine plus longues que l’abdomen, AoG ANIMAUX [2] iles écartées ; corps gros, raccourci. (a) Trompe avancée antérieurement. BOMBYLE. (Bombylus. ) Antennes courtes, subfiliformes, rapprochées à leur base, triarticulées ; à troisième article plus grand, pointu. Trompe fort longue, cylindrique, dirigée en avant. Su- coir de quatre oies. Corps court, large, velu. Aïles très-ouvertes, horizon- tales, Antennœæ breves, subfiliformes, basi approximatæ , triarticulatæ ; articulo tertio majore acuto. Proboscis prælonga , cylindrica, anticè porrecta. Haustellum setis quatuor. Corpus breve , latum , sæpius hirsutum aut tomen- tosum. Alæ divaricatæ. OBSERVATIONS. Les bombyles ont la trompe dirigée en avant comme Îles asiles, mais elle est plus longue que la tête. Leur corps est gros, large, presque toujours velu ou tomenteux. Leurs ailes sont horizontales , très-ouvertes , et non couch£es comme dans les asiles. ; Ges insectes ne sont point carnassiers , mais se nourrissent du miel des fleurs ; et on les voit souvent planer au-dessus d’elles sans s'y poser, et y enfoncer leur trompe. Les bombyles dont il s'agit 1c1, embrassent les bombyles, lesphthiries et les usies de M. Zatreille. La trompe, dans tous _ es insectes, est plus longue que la tête et dirigée en avant. SANS VERTÈBRES. Lo7 ESPÈCES. 1. Bombyle bichon. Bombylus major. B. alis dimidiato-nigris sinuatis. Lin. Bombylus major. Lin. Fao, Latr. Geoff. 2. p. 466. n.o1. asilus. Schellenb. dipt. tab. 34. f. à. Habite en Europe. 2. Bombyle ponctué. Bombylus medius. Lin. B. alis fuseo-punctatis; corpore flavescente , postice albo. Lin. Bombylus medius. Lin. Fab. Latr. Degeer. ins. 6. p. 269. pl. 15.f. r2. Schellenb. tab. 34. f. 1. Habite en Europe. | 3. Bombyle immaculé. Bombylus minor. B. alis immaculatis; corpore flavescente hirto ; pedibus testa- ceis. Lin. Bombylus minor. Lin. Fab. Latr. Schœæf. ic. ins. tab. 112. f. 6. Habite en Europe. 4. Bombyle pygmée. Bombylus pygmœus. B. alis dimidiato punctisque nigris ; thorace fusco basi apiceque albo. Fab. Bombylus prgmæus. Fab. Wolucella pygmaæa ? ejusd, antl. Phthiria ? Latr. Habite l'Amérique septentrionale. Etc. PLOAS. (Ploas.) Antennes rapprochées à leur base, triarticulées ; à troisième article subconique. Trompe dirigée en avant, n° jamais plus longue que la tête. Corps court, velu; ailes écartées. 4 408 ANIMAUX Aniennæ basi approximatæ , triarticulatæ ; tertio articulo subconico. Proboscis anticè porrecta , capite . nunguam longtor. Corpus breve , villosulum ; alæ divaricateæ, OBSERVATIONS. Sous le nom de ploas, je réunis les ploas et les cyllénies de M. Zarreille. Ces insectes ne se distinguent des bomby- les que parce que leur trompe est courte, et n’excede point la longueur de la tête. Par cette trompe courte, les ploas tiennent aux anthraces; mais leurs antennes rapprochées à leur base les en font aisément distinguer. ESPÉCES. x. Ploas cornes-velues. Ploas hirticornis. Latr. PI. virescens , alis albis immaculatis ; corpore hirto ; rostro ab- Freviato. Latr. hist. des crust. et desins.t. 14. p. 300. et gen: crust. €ë ins. vol. r. tab. 15.f. 9. Ploas virescens. Fabr. antl. p. 136. Habite en France , dans les provinces méridionales , en Es- pagne. 2. Ploas noir. Ploas ater. Latr. PL, niger , fusco-hirsutus ; antennis pilosis ; rostro brevissimos Bombylius maurus. Oliv. Encycl.n.o 15. Habite les provinces méridionales de la France. 3. Ploas cyllénie. Ploas cyllenia. PI. cinereo-pubescens : pilisnigris sparsis ; alis nigro-maculatis, Cyllenia maculata. Latx. hist. des crust. et des ins. tom. 14.p. 301. et gen. crust.etins. vol. 8. tab. 15. AE À Habite aux environs de Bordeaux, sur les fleurs. SANS VERTÈBRES. 409 ANTHRACE. (Anthrax.) Antennes écartées à leur base, de trois articles; le troisième se terminant en alène avec un stylet au bout. Trompe dirigée en avant, non plus longue que la tête, souvent même plus courte. Palpes retirés dans la cavité de la bouche. Corps court ; ailes écartées. ÆAntennæ basi distantes , triarticulatæ ; articulo ter- tio subulato, apice stylifero. Proboscis antice porrecta, capite non longior , sœpe etiam brevior. Palpi in oris cavilate recept. Corpus breve ; alæ divaricate. OBSERVATIONS. Les anthraces ont la trompe dirigée en avant comme les bombyles; mais cette trompe n’est jamais plus longue que la tête. et souvent elle est plus courte, peu saillante. Ce qui les distingue principalement des bombyles, et surtout de nos ploas , c’est l’écartement de la base ou des points d’in- sertion des antennes. Ces insectes ont la tête assez grosse, presque ronde, le corps velu, l’abdomen applati, le sommet de la tête au ni- veau du dos, et les ailes écartées. La plupart ressemblent à des mouches ; mais leurs antennes n’ont point de soie laté- rale , et leur trompe, quoique peu saillante, est toujours diri- gée en avant. Son suçoir est de quatre soies. | Je réunis dans ce genre les anthrax ette-raullio de M. Za- treille : en voici quelques espèces. 410 ANIMAUX ESPECES. \ 1. Anthrace morio. Ænthrax morio. A. atra, hirta; alis nigris, apice hyalinis. Ausca morio. Lin. Geoff. 2. p. 439. n.o 2. Anthrax morio. Fab. 4. p. 257. Panz. fasc. 32. tab. 15. Habite en Europe, dans lesboïs, les jardins. Ailes en partie noires , et en partie transparentes. 2. Anthrace maure. Anthrax maura. A. atra, hirta, albo-fasciata: alis nigris : margine tenuiore sinuato hyalino. Anthrax maura. Fab. 4. p. 258. Panz. fasc. 32. tab. 10. Schœæf. ic. ins. rar. t. 76. f. 8. Habite en Europe, dans les lieux ombragés, les jardins. 3. Anthrace hottentote. Ænthrax hottentota. Æ. flavescens , hirta ; alis hyalinis: costä fuscä. Musca hottentota. Lin. Habite en Europe , sur les fleurs. Etc. [b] Trompe, soit perpendiculaire, soit abaissée contre la poitrine. NÉMESTRINE. (Nemestrina.) Antennes fort écartées à leur base , triarticulées ; à der- fier article terminé par un filet sétiforme. Trompe per- pendiculaire, beaucoup plus longue que la tête. Palpes extérieurs. Corps court, velu. Ailes grandes , écartées. SANS VERTÈBRES. Aix ÆAntennœæ inter se valdè dissitæ , triarticulaiæ ; ar- ticulo ultimo conico, stylo setiformi terminato. Pro- boscis capite multo longior , verpendicularis. Palpi exsert. Corpus breve, hirsutum. Alæ magnæ, divaricatæ. OBSERVATIONS. Les zémestrines sont tres-distinguées des anthraces par leur trompe perpendiculaire, c’est-à-dire, dirigée en bas, presque perpendiculairement à l’axe du corps, comme dans les empis. Cette trompe est même assez longue, et les pal- pes sont saillans au-dehors. Ces insectes ont, néanmoins, comme les bombyles, le corps gros, court, velu; les ailes grandes, plus longues que l’abdomen, fort écartées. Leurs tarses ont trois pelottes. ESPÈCE. 1. Némestrine réticulée. Nemestrina reticulatas Latr. Latr. gen. crust. et ins. 4. p. 307. et vol. 1. t. 15. f. b—6. Habite la Syrie, l'Egypte. PANOPS. ( Panops.) Antennes plus longues que la tête , triarticulées ; à troisième article fort allongé, mutique au sommet. Trompe fort longue , abaissée contre la poitrine. Corps court; corselet convexe; ailes écartées ; trois pelottes aux tarses. | 412 ANIMAUX Antennæ capite longiores, subcylindricæ , triarti- culatæ ; arüculo tertio longo , apice mutico. Probos- cis longissima , sub pectore inflexa. Corpus breve; thorax convexus ; alæ divaricate ; tarsi pulvillis tribus. OBSERVATIONS, Le panops a le port des bombyles ; mais il en est forte- ment distingué par la longueur et la position de sa trompe. Cette trompe, abaissée contre la poitrine, dépasse l’origine des pattes postérieures. Les palpes sont tres-petits, velus; les cuillerons sont grands. On ne connaïit.encore que deux espèces de ce genre. ’ ESPÈCES 1. Panops de Baudin. Panops Baudini. Lam. P. niger ; antennis penitès nigris; ocellis tuberculo non im= positis. Annales du mus. d'hist. nat, vol. 3. p. 263. pl. 22. f. 3, Lat. gen. crust, etins. 4. p. 316. encycl. p. 710. Habite la Nouvelle- Hollande. Péron et le Sueur. Son corps est long de six lignes , noir , avec un duvet grisätre. 2. Panops flavipède. Panops flavipes. Latr. P. œneo-niger ; antennis basi flavicantibus ; ocellis tuberculo im- positis. Panops flavipes. Latr: Encycl. p. 710. Habite la Nouvelle-Hollande. Il est de la grandeur du prés cédent. CYRTE." (Cyrus) Antennes très-petites, biarticulées; le deuxième article SANS VERTÈBRES. 413 terminé par une soie. Trompe longue, abaissée sur la poitrine. Tête petite; corselet court ; ailes un peu écartées. Antennæ minimæ , biarticulatæ ; articulo secundo set& longiusculd ierminato. Proboscis longa , sub pec- tore inflexa. Caput parvum; thorax brevis ; alæ subdivaricatæ. OBSERVATIONS, Les cyrces paraissent se rapprocher du panops par la posi- tion de leur trompe dans l’inaction ; mais ils s’en distinguent éminemment, ayant des antennes très-petites, biarticulées, insérées sur le derrière de la tête et plus courtes qu’elle. ESPECE. 1. Cyrte acéphale. Cyrtus acephalus. Latr. C. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. vol. 14. p. 314. Et gen. crust. et ins. 4. p. 317. Empis acepkala. Vill. entom. Lin. 3. tab. 10. f. 21. Habite en France , dans l’Angoumois. Trompe nulle ou non apparente. ACROCGÈRE. (Acrocerä.) Antennes très-petites , biarticulées ; à deuxième article terminé par une soie. Trompe non apparente. Tête petite; corps court et large; abdomen subglo- buleux ; ailes écartées. A4r4 ANIMAUX Antennæ minimæ, biarticulatæ ; articulo secundo set terminato. Proboscis inconspicua. Caput minimum; corpus breve, latum ; abdomen subglobosum ; alæ divaricateæ. OBSERVATIONS. Aux acrocères de M. Zatreille, je réunis ses ogcodes, les unes et les autres n’ayant que deux articles aux antennes. Il est sans doute singulier de trouver dans ce genre, ainsi que dans le suivant, des diptères sans trompe apparente, et qui néanmoins ne tiennent nullement aux oëstres par leurs rapports. Probablement, ces insectes, parvenus à l'état par- fait, ne prennent plus de nourriture, et alors leur trompe très-courte reste cachée dans la cavité orale. ESPÈCES. s. Acrocère sanguine. Æcrocera sanguinea. Latr. A. abdomine sanguineo , punctis dorsalibus nigris. Meis. Meig. class. und. Besch. t. 1. p. 147. t.8. f. 26. Latr. gen. crust.etins. 4.p. 318. Habite la France, l'Allemagne. 2. Acrocère globule. Æcrocera globulus. Latr. A. subnuda ; thorace nigro ; abdomine plobosv , flavo , fusco-fas- ciato ,; apice bipurctato. Panz. faun. ins. fasc. 86. tab. 20. : Habite en Allemagne , sur les fleurs. Corselet noir, subglo- buleux. Abdomen large , enflé , globuleux , jaunätre. 3. Acrocère renflée. Acrocera gibbosa. A. fusca tomentosa ; abdomine subgloboso atro : cingulis qua- tuor albis, | Ogcodes gibbosus. Lat. gen. crust. etins. 4. p. 318. Panz. faun. ins. fasc. 44. tab. 21. Syrphus. L SANS VERTÈBRES. 415 Musca gibbosa. Lin. Habite aux environs de Paris eten Allemagne. AS TONMELLE. (Astomella. Antennes plus longues que la tête, triarticulées ; le troisième article sans soie. Trompe non apparente. Corps comme dans les acrocères. Antennæ capite longiores, triarticulatæ ; articulo tertio seté destituto. Proboscis inconspicua. Corpus acrocerarum. OBSERVATIONS. Ce genre , seulement indiqué par M. Zatreille, est encore inédit. | ESPÈCE. 1. Astomelle d'Espagne. Æstomella Hispanice. Habite en Espagne. Dufour. Il est d’un brun noirâtre, avec des bandes jaunes sur l'abdomen. LES TABANIENS. Deux grandes lèvres au bout de la trompe, ou le troi- sième article des antennes distinctement annelé. Les tabaniens ressemblent , en général , à de grosses mouches , ayant de grands yeux à réseau et souvent colo- A16 ANIMAUX rés. Ces insectes avoisinent par leurs rapports les bom- byliers, et ont, comme eux, une trompe toujours sail- lante ; mais ici, la trompe présente deux grandes lèvres à son extrémité. Dans beaucoup de tabaniens , comme dans les stratiomides, le troisième article des antennes est dis- tinctement annelé. Ces diptères sont la plupart carnassiers : les uns tour- mentent les chevaux et les bœufs ; les autres vivent en su- çcant d’autres insectes. On les rencontre le plus ordinai- rement dans les prés bas et humides, dans le voisinage des bois. Je rapporte à cette famille sept genres que je divise de la manière suivante. DIVISION DES TABANIENS. * Dernier article des antennes ayant quatre anneaux ou davantage. s (1) Ailes couchées. Ecusson épineux. Cénomie. (2) Ailes écartées. Ecusson mutique. Pangonie. Taon. ** Dernier article des antennes ayant moins de quatre anneaux , et quelquefois n'en ayant point. (1) Ailes écartées. Pachistome. Rhagion. SANS VERTÈBRES. 17 (2) Ailes couchées. Dolichope. Midas. CÉNOMIE. ( Cœnomya. ) Antennes à peine plus longues que la tête, à irois ar- ticles , dont le dernier est allongé-conique ,à 8 anneaux. Trompe courte , à lèvres grandes, avancées. | Corps allongé ; ailes couchées ; écusson épineux. Antennœæ capite vix longiores , triarticulatæ ; arti- culo tertio elongato-conico , octo-annulato: Proboscis brevis ; labüs magnis porrectis. re elongatum ; alæ incumbentes ; È RE K æpius spin osum. OBSERVATIONS. Les cénomies tiennent aux tabaniens parles deux grandes lèvres de leur trompe et par le troisième article de leurs antennes distinctement annelé. Elles ont le corps allongé, la tête un peu plus étroite que le corselet, les ailes couchées, et dans la plupart l’écusson est muni postérieurement de deux épines réfléchies. ESPECES. Cénomie ferrugineuse. Cœnomya ferruginea. Laitr. C. scutello atro bidentato ; abdomine atro : segmento secundo ter- tioque lateribus albis. Sicus ferrugineus. Fab. es sicus errans ejusd, Tome TITI. | 27 A r6 ANIMAUX Panz. faun. ins. fasc. 58. t. 17. Habite en Normandie , en Allemagne. 2. Cénomie bicolore. Cænomya bicolor. C. scutello bidentato ; corpore ferrugineo ; alis flavis. Sicus bicolor. Fab. suppl. p. 555. Srratiomys macroleon. Panz-tasc. g. tab. 20. Habite en Allemagne. PANGON LE. (Pangonia.) Antennes à peine aussi longues que la tête, triarticu- lées ; le troisième article à huit anneaux. Trompe un peu longue , ‘grêle ; presque pointue, à lèvres obsolètes. Corps court; ailes écartées. Antennœæ capitis vix lonsitudine, triarticulatæ ; ar- ticulo tertio octo - annulato. Proboscis longiuscula , gracilis , subacuta ; labüs obsoletis. Corpus breve ; alæ divaricatæ. OBSERVATIONS. Les pangonies seraient des stratiomides, si leur trompe, au liéu d’être toujours saillante, était retirée dans l’inac- tion. Ces diptères sont plutôt moyens entre les tabaniens et les bombyliers. En effet, ils tiennent de tres-près aux bom- byliers et particulièrement aux bombyles, par leur trompe grêle, un peu avancée, et qui n’a point de grandes lèvres à son extrémité ; mais le dernier article de leurs antennes est distinctement annelé, comme dans la plupart des taons. Ainsi ce genre doit être placé vers l’entrée des tabaniens, à la suite des bombyliers. On en connaît plusieurs espèces. SANS VERTÈBRES. 419 ESPÈCES. ï. Pangonie tachée. Pangonia maculata. Fab. P. proboscide long à subporrectä ; abdominis segmento secundo ma+ culä nigrä distincto. Pangonia tabaniformis. Latr. gen. crust. et insect, 1. tab, 15. 74: Habite dans le Piémont , la Barbarie. 2. Pangonie tabaniforme. Pangonia tabaniformis. Latr. P. fusca rufu-pubescens ; abdominis dorso vitta obsoleta grisea. Latr. hist. nat. des crust, et des insect. t. 14. p. 318. Pangonia marginata. Fab. Bombylius haustellatus. O'iv. Encycl. Habite en Provence. Etc. TAON. (TFabanus.) Antennes plus longues que la tête, triarticulées ; à troi- sième article annelé, terminé en alène. Trompe à peine aussi longue que la tête, ayant deux grandes lèvres à son extrémité. Palpes presque aussi longs que la trompe. Aïles écartées. Antennæ capite longiores , triarticulatæ ; articulo tertio annulato, subulato. Proboscis capite vix longti- tudine, labiis magnis terminata. Palpi proboscidis ferè lonsitudine. Alæ divaricatæ. OBSERVATIONS. Je rapporte ici les genres éabanus, hœæmatopota, heptato- maet chrysops de M. Latreïlle.Les insectes qu’ils embrassent A20 ANIMAUX me semblent assez rapprochés par leurs rapports, pour pou- voir être réunis dans la même coupe.Ïls se distinguent facile: ment des autres tabaniens par leurs antennes ét leur trompe, Leur suçoir est en général composé de cinq ou six soies. Les taons ressemblent à de grosses mouches, qui ont de grands yeux, souvent panachés. Ils sont carnassiers, et in- commodent extrêmement les chevaux , les bœufs et autres quadrupedes pendant l'été; ils les piquent de tous côtés, sucent leur sang, et les rendent comme furieux. Dans les grandes espèces, les antennes ont leur troisième article un peu en croissant, et comme muni d’une dent laté- rale à sa base. ESPECES. 5. Laon des bœufs. Z'abanus bovinus. T. oculis virescentibus ; abdominis dorso maculis albis trigon — LE longitudinalibus. T'abanusbovinus. Lin. Fab. Latr. hist. nat. des-crust. et des insect. 14. p. 323. t. 111. f. 2. Geoff. ins. 2. p. 45g.n.c 1. Habite en Europe, et tourmente les troupeaux pendant l’éié. C’est an des plus grands. Le troisième article des antennes est un peu en croissant, ainsi que dans les deux espèces qui suivent. >. Taon noir. Z'abanus morio. T. oculis fuscis ; corpore afro ; alis obscuris. T'abanus morio. Lin. Fab. Latr. n us. . Geoff. ins. 2. p. 461. no 4. Habite en Europe , en Barbarie. 3. Taon d'automne. Z'abanus autumnalis. T. alis hyalinis ; abdomine fusco , crdini triplici albido ma- culoso. Tabanus autumnalis. Lin. Fab. Latr. SANS VERTÈBRES. A21 Tabanus..….. Geof. ins. 2. p. 460. n.0 2. Habite en Pr 4. Taon aveuglant. 7abanus cœcutiens. T'. oculis viridibus nigro-punctatis ; alis maculatis. Tab. cœcutiens. Lin. Fab. Panz. fasc. 13. t. 24. Geotf. ins. 2. p. 463. n.0 8. Chrysops cæcutiens. Latr. Habite en Europe. Il a les yeux d’un vert doré , tacheté ds noir. 5. Taon pluvial. 7'abanus pluvialis. T', oculis fasciis quaternis undatis ; alis fusco-punctatis. T'abanus pluvialis. Lin. Fab. Geoff. n.° 5. Panz. fasc. 13. tab. 23. Hzmatopota pluvialis. Latr. Habite en Europe. Etc. PACHISTOME. (Pachystoma.) Antennes cylindracées, triarticulées, mutiques, diver- gentes ; le troisième agple à trois anneaux. Trompe pres- que de la longueur de la tête, terminée par de crues lèvres. Palpes de la longueur de la trompe. Ailes écartées. Antennæ cylindraceæ , triarticulatæ., muticæ , diva- ricatæ ; articulo tertio triannulato. Proboscis capitis ferè longitudine , labüs magnis terminata. Palpi pro- boscidis longitudine. Alæ divaricatæ. k 429 ANIMAUX OBSERVATIONS. Le pachistome se rapproche des rhagions par son suçoir qui n’a que quatre soies, et n'offre au dernier article de ses antennes que trois anneaux, Mais cet insecte est remarqua- ble par ses palpes grands, comprimés, et par ses antennes mutiques , c’est-à-dire , sans soie ni stylet au bout. On n’en connait qu'une espèce; sa larve vit sous l'écorce du pin. ESPÈCE. 1. Pachistome syrphoïde. Pachystoma syrphoides. Latr. Rhagio syrphoides. Pauz. faun. ins, fasc. #7. t. 19: Habite en Allemagne. RHAGION. (Rhagio. ) Antennes courtes, submoniliformes, à troisième arti- cle non annelé ‘terminé par une soie. Trompe sailiante, presque de la longueur de la tête, à lèvres grandes, allon- gées. Corps allongé ; ailes horizontales , écartées. Antennæ breves, submoniliformes, triarticulate ; articulo tertio non annulato, apice setigero. Probos- cis capite ferè longitudine ; labüs magnis, elongatis, anticè porrectis. | Corpus elongatum ; alæ horisontales , divaricatæ. L OBSERVATIONS. Notre genre rhagion embrasse celles des rhagionides de M, Latreille, dont le troisième article des antennes se ter- SANS VERTÈBRES. 423 mine par une soie. Ces diptères ne tiennent aux iabaniens que par les deux grandes lèvres de leur trompe. Leur suçoir n’a que quatre soies; et le troisième article de leurs antennes n’est point distinctement annelé : dans certaines espèces, les palpes sont relevés, et dans d’autres, ils sont avancés. A ESPÈCES. 1. Rhagion ver-lion. Æhagio vermileo. KR. cinereus , abdominetrifariam nigro punctato., alis immacula- tis, thorace maculato. Fabr.. Musca vermileo. Lin. Réaumur act. Paris. 1763. 402. tab. 17. Habite en France. Sa larve vit dans le sable et y creuse un entonnoir, à peu-près comme le myrmeleon-formicaleo , poux y attendre et saisir sa proie. 2. Rhagion bécasse. Rhagio scolopaceus. RA. cinereus , abdomineflavescente trifariäm nigfo punètat ; alis nebulosis. Fab. JHusca scolopacea. Lin. ‘7 : Réaumur. ins. 4. pl. 10.f. 5—-6. Panz, fasc. 86. t. 19. bite en Europe. 3. Rhagion chevalier. Rhagio tringarius. Rh. cinereus, abdomine flavescente trifariam nigro punctato, alis immaculatis ; thorace unicolore. Fab. Musca tringaria. Ein. Habite en Europe, dans les bois. Etc. DOLICHOPE. (Dolichopus. ) Antennes ordinairement plus courtes que la tête, triar- ticulées , à troisième article non annelé, formant avec Je second une espèce de palette ; munie d’une soie à picale Là 404 ANIMAUX quelquefois latérale. Trompe courte, à grandes lèvres. Corps oblong ;'ailes couchées, A ntennæ capite plerumque breviores, triarticulateæ ; articulo tertio non annulato, sæpius cum præcedenti patellam formante ; set apicali vel laterali. Proboscis brevis ; labüs magnis. ! D à 1 Corpus oblongum ; alæ incumbentes. OBSERVATIONS. Les dolichopes sont trés-voisins des rhagions par leurs rapports; ils ont de même le troisième article des antennes non annelé , le suçoir de quatre soies, et deux grandes lèvres à la trompe; mais leurs ‘antennes forment une espèce de palette avec les deux dermiers articles, et leurs ailes sont couchées. Leurs palpes sont saillans. Ces insectes ont le corps oblong , velu, souvent d’un vert ou d’un bleu très-brillant, Linné ne les a point distingués des mouches. | Ce genre peut être partagé en deux divisions; savoir : 1.9 Ceux dont le troisième article des antennes est ter- miné par une soie ; 2.® Ceux dont le troisième article des antennes porte une soie vers sa base. ESPÈCES. 1. Dolichope fascié. Dolichopus fasciatus. D. abdomine cinereo nigro fasciato ; pedibus fuscis. Meig. class. Und. Besch. 1. p. 310. t. 15. f. 9. Panz. fasc. 103. t. 20, Habite en Allemagne , dans les prés, SANS VERTÈBRES. 427% 2. Dolichope à crochets. Dolichopus ungulatus. D. viridi-œneus, antennis latere setigeris, pedibus elongatis Li vidis. Musca ungulata. Lin. Degeer ins. 6. p. 194. pl. 11. f. 19—20. Habite en Europe , dansles lieux aquatiques , les bois. 3. Dolichope élégant, Dolichopus elegans. D. ater; abdomine utrinque maçulis duabus albis, Calliomya elegans. Meig. Panz. fasc. 103. tab. 18. Habite en Europe , sur la Berce. t 4. Dolichope vert. Dolichopus virens. D. aurato-virens ; antennis setarits ; thorace lineis nigris ; pedibus longis. Ross. Musca virens. Panz. fasc. 54. tab. 16. Dolichopus virens, Latr. hist. nat. des crust., etc. 14. p. 333. Habite en Europe. MIDAS. (Mydas.) Antennes de la longueur de la tête ou plus longues, triarticulées, à troisième article portant un stylet au bout. Trompe courte , terminée par un renflement formé par de grandes lèvres. Palpes non saillans, plus ou moins dis- tincts. | Corps oblong ; ailes couchées. Antennæ capitis longitudine , vel capite longiores, triarticulatæ , articulo tertio apice stylo subincluso vel -exserto terminato. Proboscis brevis; labis magnis ca- pitulum formantibus. Palpi plus minusve distincti, non prominulr. Corpus oblongum ; alæ incumbentes. 426 ANIMAUX OBSERVATIONS. Sous le nom de miidas, je réunis les théreves et les mi: das de M. Latreille, quoique ces insectes aient des diffé- rences qui puissent servir à les distinguer. Ils diffèrent prin- cipalement des dolichopes en ce que leurs palpes, tantôt non apparens, et tantôt distincts, ne sont point saillans, mais intérieurs ou retirés dans la cavité orale. Ceux dont on connaît les mœurs, comme les thérèves, sont des insectes carnassiers. ESPÈCES. 1. Midas effilé. Mydas filata. Fab. M. nigra , abdominis lateribus segmenti secundi pellucidis. Nemotelus asiloides. Degeer mém. t. 6. p. 204. t. 25. f. 6 Habite la Caroline. Bosc. 2, Midas plébéien. Mydas plebeia. IT. cinereo-hirta , abdominis segmentis margine albis. Pibio plebeia. Fab. Nemotelus hirtus. Degeer n.° 9. T'hereva plebeia, Latr. Habite l'Europe, dans les prairies. 3. Midas rustique. My das rustica. M. ater, hirtus ; thorace cinereo lineato ; abdominis segmentis maculis cinereis marginalibus. | Bibio rustica. Panz. fasc. 90.t. 21. Thereva. Latr. Habite en Allemagne. EtCe (6 Six articles ou plus aux antennes. LES TIPUÜULAIRES. La famille des tipulaires comprend des diptères dont SANS VERTÈBRES. h27 les antennes ont au moins six articles et souvent beancou plus. Leur trompe, toujours saillante , est tantôt en forme de museau court , tantôt en tuyau fort allongé. Leur corps est ordinairement allongé, étroit; leur corselet souvent est dur, bombé ou bossu ; enfin leurs pattes sont en géné- ral fort longues. Ces insectes aiment et fréquentent les lieux humides, frais et ombragés. Les larves des uns vivent dans le sein des eaux, celles des autres vivent dans la terre. | Quoique ces insectes suceurs soient encore de véritables diptères, leur métamorphose, toujours générale néan- moins, présente des modifications même singulières. Il y en à parmieux dont la larve n’est pas complétement apode, et semble munie de fausses pattes. Leur chrysalide est molle, et loin d’être inactive, elle s’agite et nage pres- qu'avec autant d’agilité que la larve : tel est le cas des cousins. Ïl y en a d’autres qui se transforment en momies inactives, lesquelles laissent voir, à travers leur peau molle, les parties de l’insecte parfait. Comme ceite famille est nombreuse et tres - variée, qu’on l’a divisée en un grand nombre de genres, j'ai cru pouvoir réduire à seize le nombre de ces genres , afin de conserver à ma méthode la simplicité et la facilité qu'elle a pour but; et je l’ai divisée de la manière suivante. DIVISION DES TIPULAIRES. [1] 4 ntennes submoniliformes ou perfoliées, un peu épaisses, à peine plus longues que la téte [ Corps épais, un peu court}. Bibion. 428 ANIMAUX Scathopse. Simulie. [2] Antennes filiformes ou sétacées , plus longues que la téte | Corps en général allongé et menu ]. [A] De petits yeux lisses. Asindule. Céroplate. Mycétophile. Rhyphe. [B] Point de petits yeux lisses. (*) Trompe courte, à peine de la longueur de la tète, — Ailes écartées. | Tipule. Cténophore. —— Ailes couchées horizontalement ou en toit. — Antennes velues ou plumeuses. Trichocere. Psychode. Moucheron. == Antennes ni velues , ni plameuses. Limonie. Héxatome. (**) Trompe beaucoup plus longue que la tête. — Trompe perpendiculaire. Ailes en toit. Culicoïde. —— Trompe dirigée en avant. Ailes couchées, croisées. Cousin. SANS VERTÈBRES. 429 BIBIO N. (Bibio.) Antennes épaisses, submoniliformes, perfoliées, à neuf articles lenticulaires. Trompe courte, avancée. Deux palpes courbés, aussi longs que les antennes. Trois petits yeux lisses. Tête sessile ; corps oblong, épais. ÆAntennæ crassæ, submoniliformes, perfoliatæ; arti- culis novem lenticularibus. Proboscis brevis, porrecta. Palpi duo arcuati, antennarum longitudine. Ocelli tres. Caput sessile ; corpus oblongum , crassum. OBSERVATIONS: Les antennes très-courtes, épaisses, submoniliformes et à neuf articles, rendent les bibions fort remarquables, Ce genre a été confondu avec celui des tipules par Lirné, Fa- bricius, etc. Mais Geoffroy l'en a séparé avec beaucoup de raison; les insectes qui le composent en étant très-distin- gués , surtout par leurs antennes : ils ne ressemblent aux tipules que par les parties de la bouche. Ces insectes ont le vol lourd, se rencontrent sur les arbres, et une de leurs espèces parait de bonne heure au printemps. Lis déposent leurs œufs dans la terre. ESPÈCES. 1. Bibion précoce. Bibio-hortulanus. B. niger , alis albis margine exteriori nigricante in mascu- Lo : feminæ thorace abdomineque rubro , subluteo. Bibio hortulanus. Fourer. Latr. Oliv. 430 ANIMAUX Bibio n.0 3. Geoff. pl. 19. f. 3. vol. 2. Tipula hortulana. Lin. | Habite en Europe, au printemps. Le mâle est noir, nn peu velu ; la femelle est plus grosse, a le corselet rouge et le ventre jaunâtre. >, Bibion caniculaire. Bibio jonnnis. Oliv. ” B. niger, glaber ; alis albis, puncto marginali nigro; pedi- bus rufis. Oliv. Tipula joannis. Lin. Degeer. mém-. 6. p.425. pl. 2. f. 12-15. Hirtea joannis. Fah. suppl. p. 552. Habite en Europe. 3. Bibion noir. Brbio febrilis. Oliv. B. ater, hirsitus ; alis albis, margine exteriore nigro, in ulr oque Sexu. Tipula febrilis. Lin. Hirtea febrilis. Fab. suppl. p. 553. Bibio. Geoff. ins. 2. p. 550. n.° 2. Habite en Europe : commun aux environs de Paris, au prin- : temps. Etc. S CA T HO PSE. (Scathops.) Antennes à peine plus longues que la tête, monilifor- mes, à onzearticles. Palpestrès-courts. Les yeux en crois- sant. Trois petits yeux lisses. Corps un peu court; ailes couchées. Antennæ capite vix longiores , moniliformes , unde- cim articulaiæ. Palpi brevissimi. Oculi reniformes. Ocelli tres. Corpus breviusculum ; alæ incumbentes. SANS VERTÈBRES: 31 OBSERVATIONS. Les scathopses ressemblent à de petites mourhes à ailes couchées sur le dos, et tiennent aux bibions par leurs an- tennes ; mais ces antennes sont à one articles. Leurs palpes sont très-courts, et semblent n'avoir qu’un article. Les larves de ces insectes sont sans pattes : elles vivent dans les latrines. ESPÈCE. 1. Scathopse noir. Scathops nigra. Latr. Scathops albipennis. Fabr. Scathops nigra. Geoffr. vol. 2, p. 545. n.o 1. Habite en Europe, dans les latrines. Ses ailes sont blanches, plus Jongues que le corps, couchées l’une sur l’autre, Cet insecte esi noir, glabre , fort petit. SIMULTIE. (Simulum.) Antennes cylindrico-coniques, grenues, à peine plus longues que la tête, crochues à l'extrémité, à onze arti- cles. Les yeux lunulés. Point de petits yeux lisses. Corps court et gros. Ailes horizontales. Aniennæ cylindrico-conicæ, granosæ , capite vix longiores , apice uncinatæ ; articulis undecim. Oculi reniformes. Ocelli nulli. Corpus breve, crassum ; alæ horisontales. OBSERVATIONS. M. Latreïille, qui a eu occasion d'observer les-simulies, croit que ces insectes sont du même genre que les r7ous- 432 : ANIMAUX tiques d'Amérique dont la piqüre est extrêmement doulou- reuse, et qu’il ne faut pas les confondre ävec les maringouins qui sont de.véritables cousins. Les szmulies ont le corps gros et court; la tête sessile, presqu'aussi large que le corselet ; les ailes grandes et hori- zontales ; les pattes fortes et sans épines. . ESPECE, 1. Simulie tête-rouge. Simulium reptans. Latr. Simulium. Latr. gen. crust. et insect. vol. 4. p. 268. Culex reptans. Lin. Tipula erythrocephala. Degeer mém. tome 6. p. 431. pl. 28. f. 5—6. Bibio erythrocephalus. Oliv. Encycl. Habite en Suède. Cet insecte n’est guëre plus grand qu’une puce. ASINDULE. (Asindulum.) Antennes sétacées, plus longues que la tête, à articles cylindriques , peu distincts. Trompe allongée , en forme de syphon, fléchie sous la poitrine, bifide au sommet. Trois petits yeux lisses. Ailes couchées. Antennœæ setaceæ , capite longiores ; articulis cylin- dricis , vix distinctis. Proboscis elongata , syphunculi- formis, sub pectore inflexa , apice bifida. Ocellitres. Alæ incumbentes. OBSERVATIONS. L'asindule est une tipulaire fungicole, qui se rapproche des mycétophiles par ses rapports , mais qui en est bien dis- SANS VERTÈBRES, 433 Le tinguée par la longueur de sa trompe, laquelle est abaissée sur la poitrine et dépasse le corselet. Get insecte a la tête orbiculée., les, antennes arquées en dehors, les ailes couchées. Sa larve vit dans Les FARpiEnonR _! ESPÈCES. l 82.) t. Asindule noire, ÆAsindulum nigrum. Latr. Æ4.abdomine fusco-fasciato ; alis fascid transversali fuscé. Asindulum nigrum. Latr. gen. crust. etins. vol. 1. tab, 14 f. 1. et vol. 4. p. 261. Platyura fasciata. Meigen. 1. tab. 5.f. 22, Habite aux environs de Paris, 2. Asindule ponctuée, Æsindulum punctatum. 1. abdomine luteo : puncéis dorsalibus fuscis ; alis Time culatts. Platyura punclata. Meigen. 1.p. 101. Tipula platyura. Fab. antl. p. 38: Habite en Allemagne. CÉROPLATE. (Ceroplatus.) Antennes plus longues que la tête, subfusiformes, com- primées. Trompe très-courte. Palpes paraïssant inarticu- lés, fort courts. Trois petits yeux lisses. Corselet court ; abdomen allongé; ailes couchés. Aniennæ capite longiores, subfusiformes ; compres- sæ. Proboscis brevissima. Palpi subinarticulati, bre- vissimi. OQcelli tres. | Thorax brevis ; abdomen elongatum ; alæ incum- bentes. Tome IIL. 28 434 ANIMAUX "OBSERVATIONS. 1'Les cérôplates sont fort. rémarquab bles par la forme de letrs antennes : elles sont allongées, presque’ fusiformes, comprimées , multiarticulées , et en forme de râpe ou de lime. Ces iusectes ont aësez le port des tipules. Leur abdo= men est allongé en fuseau; leur larve vit dans les champi- gnons... SSP PRIT PP ‘ESPÈCES. Céroplate tipoloïde. Ceroplatus üpuloides. Bose. C.flavescens: antennis thorace sr nigr a fasctalise Act. dela soc. d’hist. nât.'de Paris, 1. tab. 5.f:3. Latr. gen. crust. et insect. vol.4. p.262. Habite aux environs de Pans. Céroplate noir. Ceroplatus carbonarius. Bosc. C. ater, abdominis segmentis margine laterali albrs. Ceroplalus carbonarius. Fab. anul. p. 16. Habite dans la Caroline. Bosc. MYCÉTOPHILE. (Mycetoplila.) Antennes subsétacées, plus longues que Ja tête. Palpes subfiliformes , courbés , distinctement articulés. Petits yeux lisses écartés, à peirre visibles.” Ailes couchées, Antennæ subsetaceæ , capite longiores. Palpr sub- filiformes, distincte articulati, incarvi. Ocelli remoti, vLX perspicur. Alcæ incumbentes. SANS VERTÈBRES. 435 OBSERVATIONS. Les mycétophiles vivent dans les champignons lorsqu'ils sont dans l’état de larve. Ces tipulaires, devenues insectes parfaits, sont remarquables par l’écarteinent de leurs petits yeux lisses, dont les latéraux sont placés, un de chaque côté, derrière chaque œil. Ces yeux sont extrémement petits. Ces insectes ont les antennes couchées sur le corselet, la trompe courte; leur larve est tout-à-fait apode. ESPÈCES. ï: Mycétophile à à lunules. MW cetophila lunata. Meïg. 2. lutea; abdominis segmentis ufrinque Re IST } alis puncto lunaque fuscis. Mycetophyla lunata. Latr. gen. crust. et ins. p. 264. Meig, classif. und. Besch. tom. 1. p. go. t. 5. f. 23. Sciara lunata. Fabr. antl. p. 58. Habite en Europe, dans les Bolets. 3. Mycétophile ponctné. ycetophila punctata. DT. lulea; abdomine serie dorsali punclorum fuscoruri ; alis immaculatts. Meig. 1. p. 91. sciara striata. Fab. antl. p. 58, Habite en Allemagne. 3. Mycétophile brun. Mycetophila fusca. DT. nigro-fusca ; halteribus pedibusque luteës ; alis imma- culatis cinerascentibus. Meig. 1. p. 91. Habite en Allemagne , dans le nord. RHYPHE. (Rhyphus.) Antennes sétacées, plus longues que la tête; à articles cylindriques , peu distincts. Trompe avancée, un pen plus 436 ANIMAUX courte que la tête. Trois petits yeux lisses, insérés sur un tubercuie. Ailes couchées. Antennæ setaceæ , capite longiores; articulis cylin- dricis vix disünctis. Proboscis porrecta, capite pauld brevior. Ocelli tres tuberculo communi impositi. Alæ incumbentes. OBSERVATIONS. Le rhyphe n’est point fungicole, comme les insectes des genres précédens, et se trouve particuliérement caractérisé par l'insertion des petits yeux lisses sur un tubercule com- mun. On n’en connait qu’une espèce, ESPECE. 1. Rhyphe des fenêtres. Rhyphus fenestrarum. Vatr. Hist. Nat. des crust. et des ins. 14. p. 291. et gen. crust. €ë ins. 4: p. 262. ) T'ipula fenestrarum. Scop. entom. carp, Ilabite en Europe, dans les maisons. TIPULE. (Tipuk.) Antennes filiformes ou subsétacées”, simples dans les deux sexes. Trompe courte. Petits yeux lisses nuls. Ailes écartées ; pattes fort longues. Antenne filiformes vel subsetaceæ , in utroque sexu. gimplices. Proboscis brevis. Ocelli null Alæ divaricate, Pedes prælongi SANS VERTÉBRES. | 432 OBSERVATIONS Je nomme #pule, les insectes de la famille des tipulaires ; qui ont les antennes simples dans les deux sexes, la trompe courte, les ailes écartées dans l’inaction, et qui manquent de petits yeux lisses. Ainsi, sous cette dénomination, je com- prends les genres que M. ZLatreille nomme #pule, perdicie, néphrotome , psychoptère; genres qui me paraissent pou- voir se rapporter à la même coupe. + Les tipules sont terricoles, au moins quant à leurs larves. Ces larves, en effet, vivent la plupart sous la terre, au pied des arbres, où elles rongent les racines des plantes. Dans l’état parfait, ces insectes ressemblent un peu à des -ousins dont les antennes seraient simples et les ailes écar- tées dans le repos. ESPECES, 1.. Tipule commune. Zpula oleracea. T. alis hyalinis ; costé marginali fuscä. Lin, T'ipula oleracea. Tin. Fab. Geoff. ins. 2. p. 555. n.° 3. Degeer mém. 6. p. 339. pl. 18. f. 12—13. Habite en Europe, dans les jardins, les prés; 2. Tipule des prés. Zipula pratensis. T. thorace variegato, abdomine fusco : lateribus flavez maculatis ; fronte fulvaä. Lin. T'ipula pratensis, Lin. Fab, Geoff. n.0 2. Habite en Europe, dans les prés. 4, _Tipule des rives. Zipula rivosa. T.. alis hyalinis : rivulrs fuscis maculéque nincé, Lin, T'ipula rivosa. Lin, Fab. 438 ANIMAUX Perdicia rivosa. Latr. gen. crust. ctins. 4. p. 255. Habite en Europe, dans les lieux aquatiques. 4. Tipule dorsale. 7ipula dorsalis. T. ftsvescens, dorso fusco, alis hyalints : maculé margti- noli nigré. T'ipula dorsalis. Fab. 4. p. 237. Vephrotoma dorsalis. Meig. 1. tab. 4. f. 8. Latr. Habite en Allemagne, en Italie. 5. Tipule souillée. Zpula contaminata. T'. atra; alis albis : fascits duabus punctoque nigris. Lin. T'ipula contaminata. Lin. Fab. Geoff n.° 6. Psychoptera contaminata. Latr. Habite en Europe, dans les lieux humides. Etc. CTÉNOPHORE. (Ctenophora.) Antennes filiformes, pectinées dans les mâles, en scie dans les femelles. Trompe courte ; petits yeux lisses nuls. Ailes écartées ; pattes fort longues. Antennæ filiformes , in masculis pecunatæ , in fe- minis serratæ. Proboscis brevis. Ocelli null. Alæ divaricatæ ; pedes prælongi. OBSERVATIONS. Ce genre est le même que celui de M. Zarrerlle et de plu- sieurs autres entomologistes. Il comprend de grandes tipu- laires à ailes écartées, et à pattes fort longues, qui ont beaucoup de rapports avec nos tipules, mais qui en sont très-distinguées par leurs antennes. Leurs larves vivent sous terre, en rongeant les racines des plantes, SANS VERTÈBRES. 439 Les cténophores ,comme les tipaless ont, ‘en général, la tête petite, les antennes longues , le corselet court, renflé ou comme bossu, l'abdomen long et mince, les pattes AS {8 ce fines et très-longues, et les balanciers trés-apparens. La plupart de ces insectes sont Een de Pepe diverses. 6! NA CYECE Y CROIRE ER | ESPÉCES." | 1. Eobhdre pectinicorne. “Ctenophora pectinicoris, Ct. antennis pectinatis, alis macult nigrd; abdomine me= dio-flavo fasciato, apice nigro. Z'ipula pectinicornis. Lin: Fab.'4. p.233, Schoœæff, ic. tab. 106. f. 5—6. Habite en Europe. Grand: etbel insecte panaché de) as et de noir, ce | a, Ciénophore ichneumomide. Crenophora atdtai°"® Ct. alis glaucis : puncto imareinali corporéque trés; ab minis basi pedibusque -rufis.. r;aÏ secr sol T'ipula atrata. Lin. Fab. 4. p. 238. Degeer ins. 6. pl. 19. £;5e0n Habite en Europe. Y + ra 3. Cténophore flavéolé, Ctenophora fläveolata: CE. alis macula fuscd; abdomine atro : fesait Set ‘Jlavrs. Tipula flaveolata. Fab. 4; p: 238, 404%, mosocowmtsy Meig. 1. tab. 4: f. 18. 4 ADO rorsst os Habite en AHemagne. IL | 4. Cténophore bimaculé. Me bimaculata. : C£. alis hyalinis : maculis duabus. fuscis.; abdominis me dio maculato ferrugiuco; CURÉGAUES. ,Plumosis..…. T'ipula bimaculata. Lin. Fab: 4. p. 240. Habite en Europe, dans les prés. TRICHOCÈRE. (Trichocera.) . _ Antennes filiformes , submoniliformes , velues où plu meuses, ‘Frompe courte. 4/0. 1% ANIMAUX Aïles couchées horizontalement. Toutes les pattes à distance à-peu- près égale ; les antérieures ne s'insérant point pr ès du cou. AnEnpe filiformes, FRERE" PAT , villosæ vel plumosæ. Proboscis brevis. Alcæ incumbentes et horisontales. Pedes ali ab aliis subœæque distantes ; antici sub capite 7107 insert. OBSERVATIONS. .: Sous le nom de srichocére , je réunis les cératopogons et les cécidomies de M. Latreille. Ces tipulaires sont distin- guées. des cténophores par leurs ailes couchées, des tanypes par leurs pattes à distance à-peu-près égale, et des psycho- des par leurs ailes horizontales. | ve ESPÈCES. 4. Trichocère grosses-cuisses. Zrichocera femorata. TT’. atra, nitida ; femoribus posterioribus clavatis. Ceratopogon femoralus. Meig. 1. p.28. t. 2. £. 4. Chironomus femoratus. Fab. antl. p. 45. | Habite en Allemagne. 2. Trichocère noir. 7richocera communis. T. atra; halteribus niveis, pedibus fuscis. Ceratopogon communts. Meïig. 1. p. 27. Chironomus communis. Fab. antl. p. 44. Habite en Allemagne, sur Les fleurs. 3. Trichocère JA ME Trichocera Barbicornis. T°. nigra ; alis albis ; antennis plumosis, apice simplicibus. Chironomus barbicornis. Fab, ant. p. 42, Habite en Europe. SANS VERTÈBRES. TA 4. Trichocère du pin. Zrichocera pini. ZT. nigro-fusca; antennis longis , nodosis, villosis ; alis ovatis htrsutts. Cecidomia pini. Meig. 1. p. 40. Latr. Habite en Europe, dans le nord. Les antennes de cette tipu- laire étant noduleuses, on peut la distinguer comme genre. PSYCHODE. (Psychoda.) Antennes filiformes, ou moniliformes, velues, de 14 à 16 articles. Toutes les pattes insérées à égale distance, les antérieures n'étant point près du cou. Aïles en toit incliné. Antennæ filiformes, submoniliformes, pilosæ ,°14 ad 16 articulatæ. Proboscis brevis. Pedes ali ab aliis œæquè distantes , antici sub capite non insert. Ale deflexæ. OBSERVATIONS. Eci se rapportent les psychodes de M. Latreille. Ces tipu- aires sont distinguées des tanypes par la disposition de leurs pattes, et des trichocères par leurs ailes en toit. ESPÈCES. 1. Psychode des murs. Psychoda phalænoïdes. Ps. alis deflexis, cinereis, ovato-lanceolatis ciliakis: T'ipula phalænotdes. Lin. Fab. Bibio. Geoff. ins. 2. p. 572. n.o 4. Degeer. ins. 6. pl. 27. f. 6—1v1. Habite en Europe; commune sur les murs, les fenêtres; ailes sans taches. 442 ANIMAUX 2. Psychode hérissée. Psychoda hirta. Ps. hirsuta; alis. deflexis ovalts cilialis albo nigroque es: sellaits. T'ipul: hirta. Lin. Fab. Geoff. 2. p. 572. n.015, T'richoptera ocellaris. Meig. Habite en Europe. MOUCHERON. (Tanypus.) Antennes filformes où moniliformes, velues ou plu- meuses, de 12 à 14 articles. Pattes antérieures insérées sous le con, à une grande distance des autres. ÆAntennæ filiformes, submoniliformes , pilosæ vel plumosæ, 12 ad 14 articulaiæ. Proboscis brevis. Pedes antici ab als remoti, ferè sub capite inserti. OBSERVATIONS. Les moucherons dont il s’agit ici, embrassent les tany- pes, les corèthres et les chironomes de M. Zarreille. La plu- part sont des tipulaires petites, délicates, ei qui font partie de celles que l’on a nommées #pules culiciformes. Ces insectes ont la poitrine grande et enfiée, l'abdomen allongé, les ailes couchées, les paites antérieures avancées, fort longues, quelquefois plus longues que les postérieures. Ces petites tipulaires sont si délicates que lorsqu'on les touche, on les écrase. Il y en a qui volent vers la fin du jour en formant de petits Use qui nous suivent au- dessus de nos têtes. Les larves de ces tanypes vivent dans leau ou dans des trous enfoncés sous l'eau, ei SANS VERTÈBRES. 443 ESPECES: 3. Moucheron culiciforme. T'anypus culiciformis. 2: 3. 4. 6. D T° fuscus, antennis filiformibus : maris plumosis; abdo- mine pedibusque griseis ; costis alarum hürtis. °« Corethra culiciformis. Meig. 1. p. 0. Degeer ins. 6. p. 372. pl. 23. £. 11. Habite dans l’Europe boréale. Moucheron à bosse, Tanypus gbbus. 2. viridis ; thorace gibbo, anticè producto; alis albis: fascid fuscé. Corethra gibba. Meïg. 1. p. 9. Chironomus gibbus. Fab. antl. p. 4r. Häbite à Hale, en Saxe. Moucheron à bandes. Tanypus cinctus. T°. lividus; alis maculis tribus marginalibus nigris ; abdo- mine nigro, albo, annulato. T'ipula cincta. Lin. Fab, Chironomus cinctus. Fab. antl. Habite dans la Suëde. Moucheron tacheté. T'anypus maculatus. T. cinereus, nigro-maculatus ; antennis clavatis : maris plümosis; alis albidis ; maculis pallidë nisris. Tanypus maculatus. Meig. 1. p. 21. Déegeer ins. 6. pl. 24. f. 15—10. Habite en Europe, dans le nord. Moucheron plumeux. Tanypus plumosus. T. thorace virescente ; alis albis : punclo fusco ; antennis plumosts. Tipula plumosa: Lin. Fab. Tipula. Geoff. 2. p. 560: n.° 16. Chironomus plumosus. Latr. Habite en Europe, dans les licux aquatiques. Toucheron motateur. Tanypus motatrix. T°. pedibus anticis maximis, molatoriis : annule allo, 444 ANIMAUX Tipula motatrir. Lin. Fab. Tipula. Geoff. 2. p. 562. n.° 16. Chironomus motatrir. Meig. Fab. Latr. Habite en Europe, dans les prés humides, les bois: 3. Moucheron latéral. Zanypus lateralis. T. thorace ferrugineo, lateribus albis. Corethra lateralis. Meig. dipt. 1. p. 8. tab. 1. f. 12. Habite l’Europe boréale. Voyez chironomus plumicornis. Fab. antl. p. 42. LIMONIE.(Limonna.) Ântennes sétacées, submoniliformes, glabres, à 15 ou 16 articles. Trompe courte. Petits yeux lisses nuls. Ailes couchées. Antennæ setaceæ , submoniliformes , glabræ , 15 el 16 ariiculatæ. Proboscis brevis. Ocelli nullr. Alœ incumbentes. OBSERVATIONS. Les Zimonies ont les antennes glabres, ce qui les distingue. des trois genres précédens; et comme ces antennes ont au moins 15 articles, ce qui les rend presque moniliformes, elles distinguent éminemment ces insectes de l’hexatome. Ces tipulaires sont terricoles, ont la tête globuleuse, les ailes couchées. ESPÈCES. 1. Limonie hiémale. Zimonia hiemalrs. L. nigro-fusca; antennis longis, selaceis ; alis amplissi quis ; pedibus longissimis. SANS VERTÈBRES. 445 Trichocera hiemalis. Meïg. classif. und. Besch, 1. t. 3. £ 1-5. Habite dans l’Europe boréales 2. Limonie peinte. Limonia picta. Meig. L. alis cinereis : annulis maculisque nigris. Tipula picta. Fabr. antl. p. 29. Habite à Hale, en Saxe. 3. Limonie à six points. Limonia sexpunctata. L. alis albis : punctis 3 marginalibus fuscis; thorace com- « presso fulvo : line“ dorsali nigra. Meig. classif. und, Besch. 1. tab. 3. f. 15. Tipula sexpunctata. Fabr. anil. p. 30. Habite l'Italie et aux environs de Paris. 4. Limonie jaunâtre. Limonia flavescens. L. lutea, antennis fuscis; alis flavescentibuss Limonia flavescens. Meig. 1. p. 56. T'ipula flavescens. Lin. Fab. Habite en Europe, dans les prés. HEXATO ME. (Hexatoma.) Antennes subsétacées , glabres, à G articles : les 4 der niers cylindriques , fort longs. Point de petits yeux lisses. Ailes couchées. Antennœæ subsetaceæ, glabræ , 6 articulatæ ; artucu- &s quatuor ultimis prœlongis, cy lindraceis, Ocelli null. Alæ incumbentes. OBSERVATIONS, L'hexatome est, de toutes les tipulaires, l’insecte qui a le moins d'articles À ses antennes, ce qui le rend fort remar- quable. On ne connait de ce genre que l’espece suivante. à 46 ANIMAUX ESPÈCE. 5. Héxatome noir. Hexaitoma rigra. Latri Le front est bituberculé. Habite aux environs de Paris. COUSIN. (Culex.) Antennes filiformes, velues ou pectinées dans les fe: melles, plumeuses dans les mâles, plus longues que la tête. Tronipe longue, cylindrique où sétacée , dirigée en avant. Sucoir de cinq pièces. Deux palpes courts dans les femelles, plus longs et velus dans les mâles. Petits yeux lisses nuls. . - | Tête petite; corselet gibbeux ; ailes rabattues, crois sées ; pattes très-longues; larve aquatique. Antennœæ setaceæ aut fuliformes, in feminis pilosæ vel pectinatæ, in masculis subplumosæ , capite lon- giores. Proboscis siphunculiformis , longa, cylindrico- setacea, porrecta. Haustellum è setis quinque compo- situm. Palpi duo, in feminis breves, in masculis lor- giores et villosi. Ocelli nulli. Alæ incumbentes ; pedes longissimi ; truncus gibbus: Larva aquatica. OBSERVATIONS: Les cousins sont de petits insectes assez connus de tout lé monde, par le bourdonnement incommode qu’ils font enten- dre pendant la nuit, et plus encore par leur piqüre et léur 43 opinitreté à poursuivre pour piquer. Au rapport des Voya- geurs, qui en ont été cruellement tourmentés, ceux de l'A- sie, de l’Afrique et de l'Amérique sont bien plus redoutables encore que les nôtres. On les connait dans ces pays sous le nom de maringouins. Leur piqûre met le corps en feu ; leur trompe, au moins le suçoir de cinq soies qu’elle contient, pénètre à travers les étoffes les plus serrées. Dans les pays SANS VERTÈBRES.  chauds, les habitans, pour s’en garantir, sont souvent obligés de faire des feux et de s’envelopper dans des nuages de fumée. Les larves des cousins vivent dans les eaux dormanies et croupissantes. Elles sont très-aisées à reconnaitre , parce qu'on les voit presque toujours suspendues à la surface de l'eau , par leur partie postérieure, et ayant la tête en bas. C’est pour respirer qu elles viennent ainsi fixer leur extrémité pos térieure à la surface de l'eau. Dès qu’on agite l’eau ou même qu'on en approche., on les voit se précipiter au fond, avec une grande agilité , en faisant des zig-zags. Le second état du cousin offre une modification très-par- ticulièére. Ce n’est ni une chrysalide, ni une momie , ni même une nymphe ; car alors l'animal nage avec presqu’autant d’agilité que la larve , et cependant il ne montre pas les par- ties de l’insecte parfait et ne prend point de nourriture ; il vient seulement respirer à la surface de l’eau. Quoique les cousins semblent rapprochés des tipules par la forme de leur corps, leur trompe longue, aciculée et diri- gée en avant, les en distingue fortement. On en connaît plusieurs espèces. ESPÈCES. L. Cousin commun. Culex pipiens. L. C. cinereus ; abdomine annulis fuscis octo. Lin. Culex. Geoffr. 2. p. 559. pl 19. f. 4. ANIMAUX TS LR (es? Culex pipiens. Fab. Latr., etc. Habite en Europe. Trésccommun en automne, dans le voisi= nage des caux, les lieux frais. Cousin annelé. Culex annulatus. C. fuscus ; abdomine pedibusque albo-annulatis; alis maz culatrs. Culex annuülatus. Fab. 4. p. 400. Habite en Europe, dans le nord. Cousin pulicaire. Culex pulicaris. C. fuscus; alis albis : maculis tribus obscuris. Fab. Culex pulicaris. Lin. Fab. 4. p. 402. Culex n° 2. Geoff. Habite en Europe. Il se trouve dans les bois, dés le printemps. Il est plus petit que le cousin commun, et l’on dit qu’il pique trés-fort; Etc: TO jo. ORDRE TROISIÈME: LES HÉMIPTÈRES. Uné gaine labiale, univalve , articuléé , abaïsséé ou recourbée ‘sous la poitrine, ressemblant à un beé aigu, et renfermant ur Suçour de 4 soies. Point de palpes apparens. Quatre ailes, dont les deux supérieures sont tan“ tôt membraneuses comme les inférieures ; et tantôt coriaces, plus ou mains crustacées, comme des élytres: Larve hexapode, semblable à l'insecte parfait, mais sans ailes. La nymphe, en général, marche et JRATISE. \ SANS VERTÈBRES: 449 OBSERVATIONS; Dans le premier ordre des insectes [les aptères], la nature ne faisant que commencer Île plan d'organisation de ces nombreux animaux , ne put leur donner des ailes; dans l’ordre qui vient ensuite [ celui des dipteres |, elle né put leur donner que deux ailes; enfin, ce ne fut que dans le troisième ordre , celui des hémiptères dont ril s’a- git maintenant , qu'elle’ parvint à leur en donner quatre; encore ne put-elle en faire avoir plus de deux aux gallin- sectes, première famille de ces hémiptères. Désormais, sauf les avortemens , tous les insectes auront quatre ailes, soit toutes quatre servant au vol, soit seulement les deux inférieures. | ci Cette marche, du plus simple au plus composé, est évidemment celle de la nature : on la trouve partout elai- rement exprimée, malgré la cause connue qui l'a hodis fiée dans ses détails. Ce n’est pas seulement dans la considération des alles, qu'on remarque ici les progrès de cette marche de la nature; on les observe anssi dans la considération des parties de la bouche. En effet, quoique le plan de ces parties de la bouche soit le même pour tous les in- sectes , et doive se composer, en dernier lieu, de deux lèvres, de deux mandibules, de deux mâchoires , enûün, de quatre ou six palpes ; la natüre, dans les insectes des quatre premiers ordres, n'a fait qu'ébaucher ce pian, qüe préparer les pièces qui peuvent, en subissant des modifications ; devenir propres à l’exécuter; mais, dans ces quatre premiers ordres, elle à approprié les pertics Tome LIT. 29 Â59 ANIMAUX de la bouche à la seule fonction de sucer ou de prendre des alimens liquides, accommodant ces parties aux besoins de chaque cas particulier. | Ainsi, depuis que nous examinons ces animaux, tons ceux que nous avons vus ont un suçoir de plusieurs piè- ces ; et ce succir, dans l'inaction, est renfermé dans une gaine que la nature a variée dans sa composition et sa for- me, selon les besoins. Cette gaîne du sucoïr représente Ja lèvre inférieure, ou du moins offre une partie qui, après sa transformation, pourra la consutuer. Nous l’a- vous trouvée bivalve dans les aptères ;elle l’est encore dans les deux premières familles des dipières [les coriaces et les rhipidoptères]; mais, dans tous les autres diptères, nous ne l'avons plus trouvée qu'univalve et inarticulée. En- fin, dans les zémipières dont il est ici question, la gaîne du sucoir se retrouve encore, et se montre univalve, comme dans. la plupart des diptères ; maïs elle est ici dis- tinctement articulée, et ce ne sera plus que dans cet ordre que nous l’observerons. Effectivement, la nature se pré- parant à rendre la bouche des insectes propre à d’autres fonctions , abandonne cette gaine du sucoeir dans l’ordre suivant [les lépidoptères |, et laisse ce suçoir à nu jusqu’à ce qu’elle lait fait entièrement disparaître. Quant aux Lémiptères dont il s’agit actuellement, la gaine qui contient leur suçoir, se trouvant en général fort allongée et aiguë, a reçu lenom debec(rostrum), pour la distinguer de celle des diptères , qui ressemble plus à une trompe. Ce bec singulier, articulé, aigu , et abaïssé ou recourbé sous la poitrine , est composé de deux à cinq articulations. SANS VERTÈBRES. ÂADE Ïl sert de gaine à un sucoir de quatre pièces, qui sont des soies fines , roides et aiguës. Deux de ces quatre soies sont souvent réunies, ce qui fait qu’elles ne paraissent alors qu'au nombre de trois. Ces pièces, en se réunissant, for- ment un tube grèle que l'insecte introduit dans les vais- seaux des animaux, ou dans le tissu des plantes, pour en extraire les fluides qui peuvent le nourrir. Il y a apparence que les quatre soies fines qui compo- sent le sucoir des hémiptères, sont les pièces destinées à produire les deux mandibules et les deux mâchoires des insectes broyeurs , et que la gaîne de ce sucoir ; qui a ici la forme d’un bec, servira à former la lèvre inférienre de ces animaux. Pour cet objet, la nature n’aura qu'à raccourcir et modifier la forme de ces parties. Dans les insectes à quaire ailes, on a donné le nom d’élytres aux deux ailes supérieures , lorsqu'elles sont co- riaces ou crustacées , et qu'elles ne servent pas an vol, Mais, comme tout est nuancé dans les opérations de la nature , on rencontre nécessairement des cas où l'arbi- traire décide à cet égard. Les élytres des hénupières diffèrent tellement les uns des autres, et offrent des nuances telles dans leurs dif- férences, qu'on voit clairement que ces élytres ne sont que des ailes supérieures, plus ou moins utiles au vol. En effet, dans les punaises, une partie de ces é! lytres est dure, coriace , opaque, et ressemble presque aux ély- tres des orthoptères où même des colécptères ; tandis que J'antre partie est membraneuse et semblable à une partie d’aile véritable. Dans les cigales, les pucerons, les psylles, etc., les 59 ANIMAUX élytres sont transparens, et ressemblent à de véritables ailes. Aussi prendrait - on ces hémiptères, au premier coup d'œil, pour des insectes à quatre ailes, également utiles au voi, Il résulte de ces considérations, que le caractère le plus remarquable , le plus constant et même le plus important de cet ordre d'insectes, réside dans la forme très-parti- culière de Ja bouche de ces animaux, et non dans les organes du mouvement, comme leurs ailes. A la vérité, le caractère qu'on emprunterait de la mé- tamorphose reporterait ailleurs ces insectes et les rappro- cherait des orthoptères; mais j'ai fait voir que ce carac- tère est réellement moins important que celui de la bou- che , puisque des ordres très-naturels, tels que les dip- ières , les névropières , eic., comprennent des insectes qui diffèrent enir'eux par la métamorphose. Enfin, le caracière qu'on obtiendrait de fa considé- ration des aïles supérieures plus où moins transformées en élytres, serait encore moins important que la mé- tamorphose , puisque la qualification d'élytres qu'on donne aux ailes supérieures des psylles,, des pucerons ailés et de la plupart des cigales, est véritablement ar- bitraire. D'ailleurs, rien n’est plus variable que les ailes des insectes, à cause des avortemens ou des modi- fications que ces parties sont exposées à subir , selon les habitudes des races. Ce qu'il y a de bien remarquable, c'est que les Lémip- ières , qui diffèrent en général si fortement des dipières par la métamorphose, y tiennent cependant par la méta- morphose mème dans certaines de leurs races. SANS VERTÈBRES. Â53 ‘En effet, dans les cochenilles, qui sont de véritables hémiptères, les mâles n’ont que deux ailes , et la larve de ces mâles se transforme en chrysalide dont la coqne est formée par la peau même de l'animal. La larve de l'aleyrode est aussi dans le mème cas; elle se transforme en chrysalide, ayant une coqne formée par sa propre peau. Les hémiptères tiennent donc aux diptères , dans certaines de leurs races, même par la métamorphose. Aïnsi, dès que j'eus connu l'importance du système de nutrition dans les insectes , et par suite celle des carac- tères de leur bouche ; que j’eus considéréles habitudes de ces êtres et la manière dont ils se nourrissent ; érun mot : que j'eus suivi en eux la marche de la nature ; je fus fondé, dans la distribution naturelle des insectes, à ne point confondre les suceurs parmi les broyeurs. J'ai donc dü placer les liémiptères après les diptères, et les éloi- gner des orthoptères , quoique ceux-ci ne subissent aussi qu'une métamorphose partielle. En effet , la larve des hémiptères est munie de parties diverses qu’elle conserve les mêmes en passant à l’état de nymphe, et ensuite à celui d'insecte parfait. Ainsi elle ne subit que la métamorphose partielle, puisque, sans changer de forme, elle ne fait qu'acquérir de nouvelles sortes de parties. Cette larve est effectivement pourvue d'antennes, d'yeux à rézeau , d’une bouche semblable à celle de l'insecte parfait , et de six pattes. Quélques espèces , telles que la punaise de lit, la pu- paise aptère, ete., restent toujours dans l'état de nymphe, quelquefois même dans l'état de larve, n'ont jamais L . . . 113 d'ailes, n’acquièrent point de partie nouvelle ou n'ob- 454 , ANIMAUX tiennent que des élytres imparfaits, et cependant peu- vent se reproduire.Ces particularités, qui ne changent nul- lement la nature des rapports , sont dues à des avortemens de parties que la continuité des circonstances , qui tien- nent à la manière de vivre de ces animaux, a perpétués et rendus habituels. Par des causes semblables, les co- chenilles femelles sont aptères et sans élytres. Dans beaucoup d'insectes de cet ordre, on voit un écusson : il est quelquefois fort grand, particulièrement dans les cimicides. Le caractère le plus général que l’on puisse employer pour diviser primairement cet ordre, est celui qu'offre l'insertion du bec de l'animal ; car, dans les uns, ce bec naît de la partie antérieure et supérieure de la tête, tan- dis que, dans les autres, il naît de sa partie inférieure, et quelquefois mème il semble sortir de la poitrine de l'in- secte. D'après ceite considération, je partage les hémiptères en deux sections qui comprennent quatre familles très- disunctes. Lire Section. HÉMIPTÈRES MENTONALES. Leur bec est mentonal, et quelquefois semble pectoral. Les Gallinsectes. Les Aphidiens. Les Cicadaires. Ile Secrion. HÉMIPTÈRES FRONTALÉS. Leur bec semble frontal, naissant de la partie antérieure et supérieure de la tête, Les cimicides. 5 t Gt SANS VERTÈBRES. PREMIÈRE SECTION. HÉMIPTÈRES MENTONALES. Le bec parait naïtre , soi de la poitrine , entre la pre- miere et la deuxième paire de pattes, soit de la partie inférieure de la tête. Cette section embrasse trois familles , savoir : les gal- dnsectes | les aphidiens et les cicadaires. Ainsi, dans toutes les races qui composent ces familles , le bec de ces insectes paraît naître, soit de la poitrine, soit de la partie inférieure de la tête. | Par plusieurs particularités remarquables, ces insectes montrent qu'ilsforment une espèce de transition de ceux qui n'ontnaturellement que deux ailes, à ceux qui en ont quatre. En effet, dans les gallinsectes , il n’y a que les mâles qui soient ailés, et leurs ailes ne sont toujours qu’au nom- bre de deux et bien transparentes. Les ailes varient aussi quant à leur présence, selon les sexes, dans plusieurs aphidiens ; et quoique ceux quien sont munis en aient quatre , les deux supérienres ne ressemblent pas beaucoup à des élytres; elles sont transparentes comme les autres. Ce qui est fort remarquabie, c'est que dans la pre- mière de ces trois familles, on observe des métamor- phoses telles que les mâles ne parviennent à l'état parfait qu’en sortant d’une véritable coque (pupa folliculata), qui est fixée et immobile ; et dans la deuxième famille (les aphidiens), on voit des nymphes, quoique sans co- que, devenir pareillement immobiles pour se métamor- 456. ANIMAUX phoser ; et alors leur peau se fend pour laisser sortir l'in- secte parfait: Ces particularités, très- différentes de ce qui a lieu dans les autres hémiptères ; rappellent en quel- que sorte le voisinage des insectes diptères et de leurs mé- tamorphoses. | Ces trois familles, assez bien liées les unes aux autres par leurs rapports, offrent néanmoins de bons caractères pour les distinguer. ls > DIVISION DES HÉMIPTÈRES MENTONALES. fi] Un ou deux articles aux tarses. [a] Mâles n’ayant que deux ailes; femelles toujours aptères. Les Gallinsectes. ——Cochenille. —— Dorthésie. [b] Individus ailés ayant tous quatre ailes. Les A phidiens. —— Psylle. —— ÂAleyrode. ——— Puceron. —— Thrips. [21 ZT rois articles aux tarses. Les Cicadaires. [a] Antennes de trois articles ; deux petits yeux lisses, |+-] Antennes insérées entre les yeux ou au-dessous de | l’espace qui les sépare. ——-Tettigone. SANS VERTÈBRES. 457 —— Cercope. Membrace. —— Ætalion. [+-+-] Antennes inserées sous les veux. [+] Antennes de la longueur de la tête au moins, et insérées dans une échancrure des yeux. | a Asiraque. [Æ ÆT] Antennes beaucoup plus courtes que la tête, et point insérées dans une échancrure des yeux. ——— Fulgore. [b] Antennes de six articles ; trois petits yeux lisses. —— Cigale. LES :GALLINSECTES. Mäles n'ayant que deux ailes. Femelles toujours aptères. Un article aux tarses. Les gallinsectes n’ont qu'un seul article et un seul crochet aux tarses, selon M. Latreille ; leur bec paraît pectoral ; et ceux qui ont des ailes n’en ont que deux, et les ont transparentes. Ceux-la même subissent des méta- morphoses dont la première est une coque immobile, de laquelle sort l'individu aïlé[le petit mâle |, en arri- vant à l’état parfait. Ainsi, sous ces rapports , après les ‘insectes essentiellement diptères , l’ordre des hémiptères nous paraît devoir commencer par les gallinsectes. Outre que ceux des gallinsectes qui sont aïlés n'ont que deux ailes , ils tiennent tellement aux diptères par leurs rap- 4558 ._ ANIMAUX ports, qu'on en a observé parmi eux qui sont munis de balanciers. Ce qu'il y a de bien singulier à l’égard de ces insectes, c'est que, dans le premier des deux genres qui composent cette famille, les femelles se fixent au moment de la ponte, prennent la plupart la forme d’une petite galle ou d’un petit bouclier , restent immobiles dans cet état, font pas- ser leurs œufs sous leur corps à mesure qu’elles les pon- dent, et à la fin ce corps, vide et desséché, forme une couverture qui conserve ou protège ces gages de leur re- production. Voici les deux genres qui constituent cette famille. COCHENILLE. (Coccus.) Antennes filiformes (de 10 ou 11 arüeles) plus courtes que le corps. Bec pectoral, apparent seulement dans les femelles. - Deux ailes débordant le corps dans les mâles. Femelles subtomenteuses , aptères, se fixant et prenant la forme d'une galle ou d’un bouclier. Les mâles seuls subissent une transformation dans une coque. _Antennæ filiformes, corpore breviores ; articulis decem vel undecim. Rostrum pectorale, in feminis modo perspicuum. Masculi aliis duobus, magnis, incumbentibus. Femi- næ apteræ , subtomentosæ , tempore gravitationis int perpetuum defixeæ , gallæ clypeive formam induentes. Metamorphoses masculis tantm propriæ; larva in pupam fixam transit. SANS VERTÈBRES. 459 OBSERVATIONS. x Les cochenilles ont été partagées en deux genres par plu- sieurs entomologistes. Ils ont donné le nom de kermés à celles dont les femelles fixées perdent entièrement l’appa- rence d’insecte , et ils ont nommé cochenilles celles dont les femelles fixées , conservent toujours néanmoins la forme d’insecte , quoique plus ou moins altérée. À ce caractère, ils en ont ajouté quelques autres , mais qui ne sont pas exacts ou qui appartiennent à des insectes de genre différent. Linné, par exemple, attribue quatre ailes aux kermès mâles. Cette erreur ne vient que de ce qu'il ne distingue pas les psylles des kermes, quoique les femelles des psylles ne soient pas apteres et n£ se fixent point. Les jeunes cochenilles courent sur les feuilles et les tiges des plantes et ressemblent presque à de petits cloportes blan- châtres qui n’auraient que six pattes ; mais, au bout de quel- que temps, la femelle seulese fixe à un endroit de la plante sur laquelle elle vit. Elle reste dans ce mêmeendroit , et y de- vient parfaitement immobile. Enfin son corps se gonfle peu à-peu ; sa peau se tend, devient lisse, se sèche, et les an- neaux s’effacent plus ou moins selon l'espèce. En un mot, l'animal perd en général la forme et la figure d’un insecte, et ressemble en petit, à un bouclier , à un écusson, ou aux galles qu’on trouve sur les arbres. C’est de là qu'on lui a donné le nom de galle-insecte. Il termine sa vie dans cette situation , après avoir pondu ses œufs , et son corps desséché leur sert de couverture. Il n'en est pas tout-à-fait de même de toutes les coche- nilles. Dans certaines espèces, les femelles se fixent beau- coup plus tard sur les plantes, et lorsqu'elles sont fixées, elles ne changent point assez de forme pour qu’on ne puisse 46o ANIMAUX plus reconnaître la figure de l’insecte. Ses anneaux et ses différentes parties paraissent encore, lors même qu'il n’est pius vivant. | Les femelles fixées, comme on vient de le dire, tirent leur nourriture du lieu de la plante où elles sont attachées, par le moyen du suçoir de teur bec qu'elles introduisent dans sa substance. Elles croissent dans cet état d’'immobilité et changent de peau sans faire aucun mouvement, leur peau se détachant et tombant par lambeaux. Elles acquiérent la grosseur d’un grain de poivre ou davantage. À mesure qu’elles pondent, elles font passer leurs œufs sous leur corps et semblent les couver. | Le mâle de cette singulière femelle ne lui ressemble gue- res que dans les comimencemens, c’est-a-dire, que dans son état de larve. Bientôt après, il se fixe comme elle, devient immobile , ne prend plus de nourriture ni d’accroissement, Sa peau se durcit et se change en une espèce de coque, et l’insecte est transformé en chrysalide. Au bout d'un certain temps, l’animal en sort dans l’état d’insecte parfait, et alors il est très- différent de la femelle. Il est fort petit, muni de deux ailes plus longues que son corps, et de six pattes. Son, corps est rougeäire, souvent couvert d'une poudre blanche, et l’on voit deux filets blancs à sa queue. À peine ce petit mâle est-il insecte parfait, qu'il se sert de ses ailes pour vo- ler vers les femelles. Comme elles sont beaucoup plus grandes que lui , ilse promène sur elles, et parvient à les féconder. Telle est l’histoire très-abrégée de ce singulier genre d’in- sectes, qui comprend un assez grand nombre d’especes que l'on ne connaît guères que d'aprés les femelles, parce que les males sont difficiles à rencontrer et à observer. | SANS VERTÈBRES: At ESPÈCES. x. Cocheriile du Mexique. Coccus cacti. L. ©. ovalis, subdepressus , transverse rugosus , albo-pulveru - lentus. Coccus eactt coccinellifert. Lin. Fab. Traité de la culture du nopal, etc. Thiery de Menonv. p. 383. Habite au Mexique, sur le cactier nopal. Cette cocherille estun des insectes les plus précieux par le grand usage qu’on en fait dans la teinture, et par la belle coulenr écarlate et le beau pourpre qu’il nous donne. L’insecte qui les fournit est un peu déprimé, ridé, et couvert par une poudre blanche qui ne le cache point. 2. Cochenille sylvestre. Coccus tomentosus. C. parvulus, subglobosus, tomento denso candidoque ob- Lectuss Cochenille sylvestre. Thiery , Traité du nopal et de la coche- nille , p. 347. Habite à l’Isle-de-France et dans les climats chauds de l’Amé- rique. Elle est une fois plus petite que la précédente, et cou- verte d’un duvet cotonueux très-blanc, qui cache entièrement son corps. Elle donne une aussi belle couleur que la premiere espèce, mais en moindre quantité. Cet insecte, apporté de l'Isle-de-France , a vécu dans les serres du muséum. 3. Cochenille de l’orme. Coccus ulmi. L. C. sphæricus, fuscus, bacciformis. Coccus ulmt campestris. Lin. Fab. Geoff. ins. 1. p. 5og. n.0 8. Habite sur l’orme. M. Latreille, qui en a observé le mâle, dit que son corselet a deux espèces de balanciers comme les diptères. 4. Cochenille du figuier. Coccus ficus caricæ. C. ovalus, convexus ; cinereus : dorso circulo radiato fusco. Coccus ficus caricæ. Oliv. Encyel. n.o 2. Habite au midi de l'Europe, sur le figuier commun. 4692 ANIMAUX 5. Cochenille du pêcher. Coccus persicæ, C. oblongus , ferrugineus. Coccus persicæ. Fab. 4. p. 222. Geoff. 1. p. 506. n.0 4. pl. 10. f. 4. Habite en Europe, sur le pêcher. 6. Cochenille des orangers. Coccus hesperidum. C. hybernaculorum, oblongo-ovatus, fuscus ; corpore pos®= lice emargtnato. Oliv. Coccus hesperidum. Lin. Fab. Oliv. Geoff. n.0 2. Habite en Europe , sur les orangers, les citronniers, mn Cochenille des serres. Coccus adonidum. C. ovatus ; corpore rufo, albo pulverulento. Olir. Coccus adonidum. Lin. Fab. Oliv. Geoff. 1. p. 511. n° 7. Habite... On la dit étrangére à l’Europe; elle s’est natura- lisée dans nos serres, Etc. DORTHÉSIE.(Dorthesia.) Antennes subsétacées, à huit articles dans les femelles, Mâles munis de deux ailes, et ayant l'abdomen ter- miné par de-longs filets. Femelles aptères, couvertes de faisceaux cotonneux, ne se fixant point, mais agissant avant et après la ponte. Antennœ subsetaceæ , in feminis octo-articulatæ. Masculi dipieri ; abdomine valdè setoso. Feminæ apteræ, fasciculis lamelloso - tomentosis obiectæ , aniè et post parlum vaganies, SANS VERTÈBRES. 463 OBSERVATIONS. { La dorthésie élait rangée parmi les cochenilles ; mais plu: sieurs particularités qui la concernent, et surtout celle de ne se point fixer, ayant élé observées par M. Dorthès, on l’en a depuis séparée, et on l’a distinguée comme un genre par- ticulier de la même famille. ESPÈCE. 1. Dorthésie de l’euphorbe. Dorthesia characias. Bosc. Journ. de phys. fév. 1584. p. 1—3. tab. 1. f. 2—3—4, Panz. Faun. ins. fase. 35. t, 21. coccus characias. Oliv. dict. Habite dans les provinces méridionales de la France, sur diffé- rens euphorbes. LES APHIDIENS. Quatre ailes dans les individus ailés ; tarses à deux articles, et en général à deux crochets. Les aphidiens sont de très-petits insectes qui vivent de sucs de végétaux. Ils tiennent de très-près aux gallinsectes par leurs rapports; mais , parmi eux, tous ceux des indi- vidus qui sont aîlés, ont quatre ailes, et ces ailes en géné- ral transparentes , se ressemblent tellement entr'elles, que ce n’est qu’arbitrairement qu'on donne aux deux supé- rieures le nom d'élytres. Dans le premier des quatre genres qui appartiennent à cette famille , le bec de l'insecte paraît encore pectoral, comme dans les gallinsectes ; mais dans les autres, il est plutôt mentonal que pectoral. “En : ASIA ANIMAUX On a donné le nom d’aphidiens aux insectes de cette famille, parce que, parmi eux, le genre le plus connu et le plus nombreux en espèces, est celui du puceron, en latin aphis. Cette famille embrasse quatre genres qui sont les suivans, PSYLLE. (Psylla Antennes subséiacées , à 10 ou 11 articles, dont le der: nier terminé par 2 poils. Bec court, sabperpendiculaire; pectoral. Les mâles et les femelles ailés ; les ailes transparentes et en toit; 2 articles aux tarses; pattes propres à sauter. Antennæ subsetaceæ ; articulis decem vel undecim : apicali bisetoso. Rostrum breve, subperpendiculare; pectorale. Masculi et feminæ alaü ; alis 4, pellucidis, deflexis; pedes saltatorü ; tarsi articulis duobus. OBSERVATIONS: Linné et Fabricius considérant que le bec des psylles paraît naître de la poitrine, c’est-à-dire, entre la première et la deuxième paire de pattes, les ont réunies aux Æermès, qui font partie de nos cochenillés; mais les psylles, soit mâles, soit femelles, ont quatre ailes ; au lieu que, dans les cochenilles, les mâles seuls en ont deux, et les femelles n’en ont poirit. D'ailleurs, les femelles des psylles ne se fixent ja- mais, ce qui est tres-différent dans les cochenilles. Ces insectes ont reçu le nom de psylle (psy/la), à cause ( | 4 SANS VERTÈPRES. 465 de leur faculté de sauter comme les puces. Ils ont beaucoup de ressemblance avec les pucerons, et vivent comine eux du suc des plantes. Ils altérent aussi la formé des feuilles et des autres parties des plantes qu’ils piquent ; enfin, ils ren dent par l’anus une matière sucrée. La larve des psylles a six pattes, marche assez lentement, et ressemble à l’insecte parfait qui n’aurait point d’ailes ; dans l’état de nymphe, ces insectes ont deux moignons aplatis qui renferment les ailes, et lorsque ces nymphes veulent se méta- morphoser , elles restent immobiles sous quelques feuilles alors leur peau se fend sur la tête et le corselet , et l’insecte en sort avec ses ailes, ESPECES. 1. Psylle du figuier. Psylla ficus. P. fusca, antennis crassis pilosis , alarum nervis fuscis. Gx Kermes ficus Lin. Fab. Psylla n.0 1. Geoff. 1. p. 484. t. 10.f. 24 Habite en Europe, sur le figuier. 2. Psylle de l'aulne. Psylla alni. Latr. P. viridi- flavescens; thoracis segmento antico , scutello; elytrorum nervis viridibus. Latr. gen. crust. et ins. 3: P- 169. + sylle de l’auine. Geoffr. 1. p. 486: Habite en Europe, sur l’aulne, le bouleau: 3. Psylle des jones. Psylla juncorum. P. rubens ; antennis infr medium incrassatis. Livia juncorum. Latrs gen. érust. ét ins. 3. p. 170: Habite aux euvirons de Paris, sur le jonc articulé. Ses ântenties ‘sont plus grosses inférieurement que dans les autres psylles: 4. Psylle du buis. Psylla buxi. P. viridis, antennis setaceis , alis fusco flavescentibus. G. Psylla. Geoff. 1. p. 485. n.° 2 T'ome III, 3a # 466 ANIMAUX Chermes but. Lin. Fab. Habite sur le buis , dans des feuilles concaves formant des és- péces de boutons creux, aux extrémités des branches. ALEYRODE. (Aleyrodes.) Antennes fiiformes, à peine plus longues que la tête, a six articles. Trompe courte. Les yeux partagés en deux. Corps court, farineux. Quatre ailes ovales, presqu’é- gales, en toit écrasé. Nymphe inactive et dans une coque. Antennæ filiformes, capite vix longiores, sex arti- culatæ. Rostrum breve. Oculi bipartitr. _ Corpus breve, farinoso-tomentosum. Ælæ quatuor, ovales, subæquales , latè deflexæ. Pupa quiescens, JS oliiculata. OBSERVATIONS. L'insecte qui constitue ce genre avait été ‘pris pour un lépidoptère à cause de la poussière farineuse dont il est chargé, principalement sur le corps. Mais M. ZLatreille con- sidérant la nature de sa bouche, qui est um véritable bec à trois articulations, quoique peu distinctes, le reporta dans son véritable ordre , et en constitua le genre aleyrode dont ils'agitici, | Lans Geoffroi avait déjà remarqué que ce qu’on. prenait pour une trompe ou.une langue dans cet insecte , ne se: roulait pointen spirale ; que cette partie était platte et restait droite; mais il n’attachait pas à la bouche toute l'importance qui lui appartient. Ainsi, l'aleyrode est un:genre de la famille des aphidiens, # “ SANS VERTÈBRES. 467 Voisin des psylles et des pucerons , offrant quatre ailes dans les deux sexes, et dont les tarses ont deux articles. Si son corps est couvert d’une poussière farineuse, il tient par ce fapport aux gallinsectes et à plusieurs aphidiens ; mais ses ailes né sont presque point po so et débordént : son l Corps de moitié, rte à pois t. Aleyrode de l’ éclaire. Aleyrodes chelidonii. Latr. Tinea proletella. Lin. Phalène culiciforme de l’éelaire. Geoff. 2. p. 172. Aleyrode. Latr. hist. des crast. et des ins. 12. P: Er gen: crust.-et ins, 3. p. 174. Habite en Europe , sur la chélidoine | phpasfoiest sur le chou: L'insecte n’a qu’un quart de ligne de longueur. PUCERON. ( Aphis. ) Antennes sétacées, plus longues que le corselet, à sept àrticles. Bec allongé, . subperpendiculaire ou penché: Quatre ailes inégales, plus longues que le corps, trans- parentes, disposées en toit. Individus mâles où femelles tantôt ailés, tantôt aptères, les femelles principalement. L’abdomen terminé par deux petites cornes. Antenñnæ setaceæ, thorace longiores, septem arti- culatæ. Rostrum elongatum , subperpendiculare vel nutans, Alæ quatuor, inæquales , corpore longiores , pellu- cidæ , deflexæ. Individua mascula aut feminea modd alata, mod aptera , feminæ præsertim. Abdomen corniculis duobus versus apicem instructum, 468$ ANIMAUX OBSERVATIONS. Il y a peu d' insectes aussi communs et plus connus en gés néral que les pucerons. On en trouve sur.un grand nombre de plantes ,» presque toujours, en sociélé ou amassés par quan- tités considérables. Les deux tubercules ou espèces de petites cornes qu’ils ont presqu’à l'extrémité de l'abdomen, les font reconnaitre au preinier aspect. Leur ‘corps est gros, court, massif et lourd : ils ne marchent qu'avec peine. Beaucoup de ces insectés restent irés-long-temps comme immobiles sur les tiges et les feuilles des plantes, ou quelquefois cachés sous ces mêmes feuilles qu'ils ont courbées ou figurées en calotie où en vessie par leur piqüre. Les ailes de ceux qui en ont, sont grandes, plus longues que le corps , transpa- rentes, et disposées en toit aigu. Leur bec est long, plus ou moins abaissé, et parait prendre son origine entre les pattes de la première paire; mais il part de la partie inférieure de Ja tête. | Le puceron, quoique très-commun, est cependant un des insectes qui offrent, pour le naturaliste, les singularités les plus remarquables. Dans la même espèce, on trouve des in- dividus à l’état parfait qui sont ailés ; tels que les mâles , et des femelles au même état qui sont ailées , tandis que d'au- tres sont sans ailes. Dans une saison de l’année , les femelles produisent des petits vivans, et dans une autre, elles pon- dent des œufs : elles sont si fécondes qu’elles produisent quinze à vingt petits par jour. Enfin , ce qui est le plus éton- nant, c’est que les pucerons fécondént leur femelle pour plu- sieurs générations successives, selon les observations de Réaumur, Bonnet et Lyonrier. Piste espèces de pucerons sontcouvertes d’une poudre blanche, quelquefois même d’un duvet cotonneux et blanc, comme dans différens gallinsectes. SANS VERTÈBRES. 469 On connaît plus de cinquante espèces de ce genre; on les désigne par les noms des végétaux sur lesquels elles vivent. Voici la citation de quelques-unes d’entr’elles. ESPÈCES. x. Paceron de l’orme. Æphis ulmr. A. ferrugineus, albo tomentosus, cylindricus ; abdominis corniculis obsoletis. Aphis ulmi. Lin. Fab. Geoff 1. p. 494. n.° r. Habite sur l'orme. Il vit dans une vessie attachée.aux feuilles de cet arbre. 2. Puceron du sureau. Æphis sambucr. Sr. atro-cæruleus , posticè obtusus ; corniculis longiusculis. Aphis sambuct. Lin. Fab. Geoff. n.o 3. ; Habite sur les jeunes branches du sureau , souvent en quantité considérable. 3. Paceron du tremble... Æphuis tremulee. A. abdomine virescente : corniculis nullis. Aphis populi. Lin. Fab. Habite sur le peuplier-tremble , renfermé dans des feuilles pliées et formant une vessie. 4. Puceron du rosier. ÆAphis rosæ. A. viridis ; antennis apice corniculisque nigris. ÆAphis rosæ. Lio. Fab. Habite sur le rosier. 5. Puceron du tilleul. Æphis tliæ. A. elongatus , virescens ; alis , antennis , pedibusque nigro- punclalis. . ‘Aphis tiliæ. Lin. Fab. Geoff. n.0 6. Habite sur le tilleul d'Europe. Etc, L A7o ANIMAU X THRIPS. (Tbrips. ) Antennes filiformes, de la longueur du corselet, à huit articles. Bec très-petit, à peine apparent. Deux palpes, Corps allongé , étroit ; ailes linéaires, horizontales ; deux articles aux tarses dont le dernier est vésiculeux, sans crochets. Æntennœ filiformes , thoracis longitudine , octo arti- culatæ. Rostrum minimum, vix perspicuum. Palpi duo. Corpus elongatum, angustum , depressum. Alæ li. neares, horisontales. Tarsi biarticulati; articulo ulti- mo vesiculoso , exunguiculato. OBSERVATIONS. Les {hrips paraissent convenablement rapportés à la Fa- mille des aphidiens , par M. Latreille; néanmoins , 1l faut 2s placer à la fin, parce qu’ils commencent à s’en éloigner, n'offrant plus la lenteur des mouvemens, ni le duvet subco- tonneux ôu farineux, niles ailes en toit, des aphidiens et des gallinsectes. = Sn | Les insectes de ce genre sont les plus petits de tous les hé- miptères; quelques-uns même échappent presque à la vue; aussi est-il difficile de bien distinguer leur caractère. À la place de leur bouche, on ne voit, selon Geoffroi, qu'une petite fente longitudinale au dessous de la tête, dans faquelle le bec de lanimal , qui naît de la partie inférieure de la tête, se trouve caché. À la base du bec, il y a deux palpes très-petits : caractère étrange pour des hémiptéres, et qui semble tenir un peu des diptères. SANS VERTÈBRES. Â7x Les fhrips courent assez vite et même sautent un peu ; ils vivent dans les fleurs et sous les écorces , et c’est dans ces derniers endroits qu'on rencontre leur larve. f | ESPECE. 3. Thrips noir. Trips physapus. Lin. T. nigra, pilosa; alis albis immaculatis, Thrips noir des fleurs. Geoff. 1. p.385. : Li Degeer , mém. t: 3. p. 6. pl rf 1. Habite en Europe. Il est très-agile. Ses ailes sont frangées sur les bords. J LES CICADAIRES. Elytres, soit membraneux , soit crustacés, à-peu-près de méme consistance partout. Trois articles aux tarses. Les hémipières dont il s'agit, composent une famille très-naturelle et nombreuse, qui tient en quelque sorte le milieu entre les farinacés , tels que les gallinsectes et les aphidiens , et la grande famille des cimicides. Les cicadaires sont remarquables par leurs antennes courtes , presque cachées , insérées entre les yeux ou sous les yeux, et qui n’ont jamais plus de 5 ou 6 articles. Leurs élytres sont tantôt transparens et semblables aux ailes, et tantôt crustacés, plus ou moins opaques et co: Iorés. Ces insectes ne vivent que des sucs des végétaux qu'ils pompent à l’aide du suçoir de leur bec. Ce bec paraît naître de la tête à sa partie inférieure. Il est cylindrique, 472 ANIMAUX droit , triarticulé, et appliqué le long de la poitrine lors- que l’iusecte n’en fait point d'usage. Cette famille comprend sept genres, que l’on peut diviser de la manière suivante, DIVISION DES:GICADAIRES. [1] 4ntennes à trois articles ; deux petits yeux lisses. (Cicadaires muettes.) [a] Antennes insérées entre les yeux, ou au-dessous de l'espace compris entre les yeux. (Cicadelles.) [+] Antennes insérées entre les yeux. + Écusson apparent, et point caché par le corselet. X Corselet transversal , tronqué en ligne transverse postérieurement. — Tettigone. x X Corselet non transversal et à bord postérieur prolongé, subanguleux. — Cercope. LA / ++ Ecusson non apparent; il est nul ou caché par l'extrémité postérieure du corselet, | — Membrace. [++] Antennes subpectorales , ou insérées au-dessous de l’espace compris entre les yeux. — /Etalion. $ SANS VERTÈBRES. 473. [b] Antennes insérées sous les yeux. (Fulgorelles.) — Asiraque. — Fulgore. {2} Aniennes à six articles ; trois petits yeux lisses. (Gicadaires chanteuses.) — Cigale. Antennes à trois articles. Deux petits yeux lisses. LES CICADAIRES MUETTES. Les cicadaires muettes sont les pius petites, les plus diversifiées , et les plus nombreuses de la famille. Elles ne chantent point, c'est-à-dire, ne font point entendre ce bruit connu, qui est particulier aux vraies cigales , et qu'on nomme leur chant. La plupart des cicadaires muettes sont des sauteuses ; elles ont les aïles supérieures coriaces , le plus souvent opaques et colorées comme des élytres. Comme leur grande diversité rend fort difficile l'éta- blissement des divisions qu'il faut employer pour les faire connaître , aucun caractère ne me paraît meilleur que ce- lui de l'ensertion des antennes, employé par M. La- treille. Ainsi, il convient de les distinguer d'abord en deux coupes principales, de la manière suivante : 1.0 Celles qui ont les antennes insérées entre les yeux, ou au-dessous de l’espace compris entre les yeux ; (Les Cicadelles. Lair.) Tettigone. 474 | ANIMAUX Cercope. Membrace. Ætalion. 2.0 Celles qui ont les antennes insérées sous les yeux, (Les Fulgorelles. Latr.) Asiraque. Fulgore. TETTIGONE. ( Tettigonia. } Antennes courtes, subulées, triarticulées , et insérées. entre les yeux. Deux petits yeux lisses. Corselet transversal, plus large que long, à bord pos- térieur transverse, non prolongé. Un écusson distinct. Pattes propres à sauter dans plusieurs. AÆntennæ breves , subulatæ, triarticulatæ, intr oculos insertæ. Ocelli duo. Thorax transversus , latior quäm longior ; margine postico transversim recto. Scutellum distinctum. Pedes saltatori in pluribus. OBSERVATIONS. Sous le nom de feftigone, je comprends des cicadaires muéttes, en général fort petites, qui ont les antennes insé- xées entre les yeux, sous le rebord de la tête, et seulement deux petits yeux lisses. Elles sont tres-distinctes des vraies eigales qui ont cinq ou six articles aux antennes et trois pe- SANS VERTÈBRES. 455 lits yeux lisses. Elles le sont aussi des fulgores , en ce que les antennes de celles-ci s’insérent sous les yeux. Mais les cicadaires muettes sont tres-nombreuses et fort diversifiées ; elles varient singulièrement dans la forme de leur tête, de leur chaperon , et de leur corselet, ce qui à donné lieu à quantité de genres, selon le choix des parties considérées par les auteurs. Leurs ailes supérieures sont opaques, colorées et ressemblent à des élytres. Ici, je me joins à M. Latreille , en donnant le nom de tettisone aux cicadaires muettes, qui ont les antennes insé- rées entre les yeux, et dont le corselet transversal est beau- coup plus large que long. Le bord postérieur de ce corselet est droit et parait tronqué. Il est terminé par un écusson, à- peu-près iriangulaire. Ces insectes sont petits, la plupart sauteurs , à ailes supé- rieures opaques et colorées. On les trouve parmi les herbes. ESPÈCES: 1. Tettigone boucher. Tettigonia lanto. T°. viridis , capite thoraceque carnets. Jassus lanio. Fab. Panz. Faun. ins. fasc. 6. f, 23, et fasc. 32. f. 10. Habite en Europe. a. Tettigone double-tache. Tettisonia hœmorrhoa. . T. nigra; thorace maculis duobus sanguineis. Cicada hæmorrhoa. Pänz,. fasc. 61. f. 16. Habite en Autriche. 3: Tettigone verte. Z'ettigonia viridis. -T. elytris viridibus, capite flavo : punctis nigris. - Cicada viridis. Lin. Fab. : Pänz. fase. 32. f. 9... Habite en Europe, sur les plantes. Etc. | 476 __ ANIMAUX CERGOPE. (Cercopis.) Antennes de trois artieles, insérées entre les yeux ; le dernier article subulé. Deux petits yeux lisses. Corselet non transversal, plus ou moins prolongé pos- térieurement en angle, soit pointu , soit tonqué. Un écus- son. Æntennœæ triarticulatæ , intra oculos insert ; artüculo ultimo subulato. Ocelli duo. Thorax non transversus, posticè plus minusve por- rectus in angulum acutum vel truncatum. Scutellum distinctum. OBSERVATIONS. Les cercopes tiennent de très-près aux tettigones, et ne s’en distinguent guère que par le corselet non transversal, plutôt plus long que large, en sorte qu’on pourrait les Y réunir. Celles dont le corselct n’est point dilaté sur les côtés, sont les cercopes de M. Latreille, tandis que celles dont les côtés du corselet sont dilatés, constituent son genre Zedra.:: Les ailes supérieures ou élytres des cercopes sont encore paques et colorées. | | ESPECES. 1. Cercope sanguinolente, Cercopis sanguinolenta. Fab. C. atra; elytris maculis duabus fasciaqué rentes Cicada sanguinolenta. Lin. La cigale à taches rouges. Geoff. 1..p. 48: pl 8. £ 5. Panz. Faun. ins. fasc. 33: f. 10. LL Habite en France ,etc., dans les bois, SANS VERIÉBRES. 477 2. Cercope à oreilles. Cercopis aurita. C: thorace brauritoÿ capitis clypeo anticèë rotundato. Cicada aur'ta. Lin. Ledra. aurita. Fab. Latr. La cigale grand-diable, Geoff. r. p- 422 pl PE Panz. Faun.ins fasc. 50 f, 18. Habite en France, etc. , sur le chêne. 3. Cercope écumeuse ? Cercopis spumaria ? C. fusca, elytris fascia duplici, transversa, inlerrupla, albida. Cigale n.0 2. Geoffroi. 1. p. 415. Habite aux environs de Paris. La larve ‘rend par l'anus une liqueur écumeuse, qui ressemble à une masse de salive, eë se tient cachée sous cette écume. MEMBRACE. (Membracis.) Antennes courtes , subulées , à trois articles, et insérées entre les yeux. Deux petits yeux lisses. Corselet non transversal, gibbeux , prolongé posté- rieurement, souvent. dilaté antérieurement ou sur les cô- tés, et cachant l’écusson ou en tenant iieu. Antennœæ breves, subulaiæ, triariiculatæ , intrà oéculos insertæ. Ocelli duo. Thorax non transversus , gibbosus , posticè porrec- tus, anticè aut ex utroque latere dilatatus. Scutellum aullum vel obtectum. OBSERVATIONS. Les membraces dont il est question, sont les mêmes que celles ainsi nommées par M. Latreille. Leur corselet, quoique 478 .. ANIMAUX tres-varié selon les races, n'est point transversal ; mais il est plus ou moins prolongé postérieurement et ne laisse voir au- cun écusson. Cé corselet est souvent bossu, variné, com primé sur les côtés, et dilaté, soit antérieurement, soit laté— ralement, | Ces cicadairés sont fort nombreuses en espèces, et font partie de celles que Geoffroi nomme procigales. Elles sont petites, souvent sauteuses, à ailes supérieures opaques, co- lorées et semblables à des élytres. Elles avoisinent les cer- copes, mais leur écusson est nul ou non apparent. On les trouve dans les herbes des prés, des jardins, etc. ESPECES. 1, Membrace cornue. Membracis cornuta. Fab. D. thorace bicorni subnigro, posterius subulato longitu- dine abdominis. Cicada cornuta. Lin. Geoff. 1. p. 423. n° 18, t. 9. f. 2. Le petit-diable, Panz. fasc. 5o. f. 19. Habite en Europe. 2. Membrace du genet. Membracis genistæ. Fab. M. thorace inermt fusco, posticè produclo, abdomine di- midio bresiore. Geoff. 1. p. 424. n.0 19. Le demi-diable, Panz. fasc. Bo. f. 20. Habite en France, etc., sur le genet. 3, Membrace épineuse, Membracis spinosa. Fab. Î1. thorace tricorni, posticè producto longitudine alarumt, Stoll. cicad. tab. 21. f. 116. Ælabite dans les Indes: Etc, SANS VERTÈBRES. 477 ÆTALION. (Ætalion.} Latr. Antennes insérées an-dessons de l’espace.compris entre les yeux, c'est-à-dire, rapprochées de la poitrine. Tête rétuse ; ailes couchées, horizontales, Æntennæ sub spatio inter oculos interposito insertæ, ad pectus admote. Caput retusum ; alæ incumbentes , horisontales. OBSERVATIONS. La position tout-à- fait particulière des antennes, distingue l’œtalion de toutes les autres cicadaires. On n’en connaît 1 encore qu'une espèce ; elle a les élytres opaques et colorés. ESPECE. rt. Ætalion réticulé. Ætalion reticulatum. AE. grisèum ; thoracis linea alba; elytris albo reticulatis. Cicada reticulata. Lin. Gmel. p. 2098. Tettigonia reticulata. Fab. Lystra reticulata. Fab. Degecer ins. 3. p: 227. tab. 23, f. 15—16; Habite l’imérique méridionale. Mus. Voyez la Zoologie de M. de Humboldi. Antennes insérées inmédiatement sous les yeux. Cette division comprend des cicadaires muettes, nom breuses et très- variées, qui sont smgulièrement remar- quables par l'insertion de leurs antennes. Ce sont les ful- gorelles de M. Latreille ; nous les partageons seulement en deux genres. hd + 480 ANIMAUX ASIRAQUE. (Asiraca.) Antennes de trois articles, aussi longues ou plus lon= gues que la tête, et insérées dans une échancrure infé- rieure des yeux. Élytres coriaces, le plus souvent opaques et colorés. Antenne triarticulatæ, capitis longitudine vel capite longiores , in oculorum sinu infero insertæ. Elytra coriacea, sœpius opaca , colorata. OBSERVATIONS. 3 : Sous ce nom, je réunis les asiraques et les delphax de M. Latreille. Ce sont encore des cicadaires muettes, pour la plupart petites, et à élytres coriaces , plus ou moins colo rés; mais qui se rapprochent des fulgôres, ayant leurs an- tennes insérées sous les yeux. Elles s’en distinguent en ce qu'ici l'insertion des antennes se fait dans une échancrure inférieure des yeux; tandis que , dans les fulgores, cette in« sertion se fait sans échancrure distincte. ESPÈCES. 1. Asiraque clavicorne. Asiraca clavicornis. Latr. A. fusca ; elytris pellucidis, fusco-punctatis: fascia fusca apicalt. Delphaz clavicornis. Fabr. Coqueb. illust. ic. dec. 1. tab. 8. f. 7. Habite en France. 2. Âsiraque angulicorne. Asiraca angulicornis. Latr. A. antennarum articulis inferioribus ancipitibus. SANS VERTÈBRESs 48i Latr. gen. crüst. et insect. 3. p. 167. Habite en Afrique: Palissot de Beauvois. 3. Asiraqué transparent. Æsiraca pellucida: A. fuséa , élytris albo-hyalinis immaculatis. Delphaz pellucida. Fab. Latr. Coqueb :illus. icon. dec. 3. tab. 21. f, 4. Habite en Europe: Etc. FULGORE. ( Fulgora. } Antennes plüs courtes que la tête, triarticulées, insé: rées sous les yeux , non dans une échancrure. Deux pets yeux lisses. | Front ou partie antérieure de la tête, multiforme, le plus souvent en saillie. Antennœæ capite breviorés, triarticulatæ , sub oculis insertæ , non tn sinu infero. Ocelli duo. Frons vel pars antica capitis multiformis, sæpits variè pProminËns OBSERVATIONS: Ce genre comprend les fulgores et les éétigomètres de M. Latreille. Dans les unes et les autres, les antennes s’in: sèrent sous les yeux; mais point dans une échancrure de ces organes. | On a beaucoup varié dans l'établissement du genre fu/- gore, ainsi que dans celui des autres genres des cicadaires muëttes.L’arbitraire dans le choix des considérations a telle- ment fait changer les déterminations de chaque auteur ; qu’il est maintenant fort difficile de reconnaitre ou de saisir les Tome TIZ. 31 432 ANIMAUX différens genres qui ont été présentés pour diviser cette fa- mille , qui èst cependant très-naturelle. A cet égard, nous avons négligé toutes les particularités qu'offrent le corselet et surtout la partie antérieure de la tête de ces insectes , par ses prolongemens, ses, bosses, ses an- gles ou ses autres irrégularités, pour ne considérer, avec M. Latreille , que l'insertion des antennes. Quoiqu'en général plus petites que les cigales, les Fal- gores sont la plupart plus grandes que les autres cicadaires muettes. Presque toutes leurs espèces sont exotiques et fort nombreuses. Je n’en citerai que quelques-unes en deux divi- sions: ESPÈCES. 1, Fulgore porte-lanterne. Fulgora lanternaria. Lin. F. fronte rostral& recté, alis lividis : posticis ocellatis. Mérian. Surin. tab. 49. Réaum. ins. 5. t. 20. f. 6—7. Habite l'Amérique méridionale. On prétend que le prolonge- ment vésiculeux du front de cette fulgore répand la nuït une Jumière vive. C’est peut-être par ce moyen que, dans cette espèce, un sexe attire l’autre. x. Falgore dentée. Fulgora serrata. Fab. F. fronte quadrifariè serratd adscendente. Seba mus. 4. tab. 59.f. 52:6! Habite à Surinam. 3. Fulgore européenne, Fulgora europæa. Fab. F. fronte conicd , corpore viridi, alis hyalinis reticulalis. Fulgora europæa. Lin. Panz. fasc. 20. f 16. Habite l'Europe australe. 4. Fulgore verdâtre. Fulgora wirescens. Panr. F. virescens ; elytris PÉSCNE RPOME zmmaculalis ; ore macula fusca ; pedibus rufis. SANS VERTÈBRES. 483 Panz. fasc. Gr. f, 12. Tetigometra virescens. Latr. Habite en France et en Allemagne, Sa tête est transverse et n'offre aucun prolongement antérieur. Etc. Antennes à six articles; trois petits yeux lisses. LES CICADAIRES CHANTEUSES. M. Latreille nomme ainsi ces cicadaires, parce que, parmi les espèces connues, celles qui habitent les pays chauds de l'Europe, font entendre, dans les temps de chaleur , un bruit continuel qu’on a nommé leur chant. Ces cicadaires sont les plus grandes de la famille, au moins en général, et la plupart ont les ailes supérieures transparentes comme les inférieures. Elles ne constituent qu'un seul genre, dont voici les caractères, CIGALE. ( Gicada. ) Antennes courtes , sétacées, à six articles , insérées en- tre les yeux. Trois petits yeux lisses. Bec à trois articles, les deux premiers plus courts que le dernier. Tête rétuse, plus large que longue. Deux opercules à la base et en dessous de l'abdomen, recouvrant l'organe du chant, dans les mâles. Quatre ailes longues, en toit écrasé , le plus souvent transparentes. v Antennæ breves , subulato-setaceæ, sex articulate, intra oculos insertæ. Ocelli tres. Rostrum triarticula- 484 ANIMAUX tuiñ ; articulo ultimo longiore. Oculi globosi, promi- nul. Caput transversum , retusum. Laminæ duæ (sive opercula) crustaceæ , suborbiculatæ , ad basim infe- ram abdominis, cavitatem ex utroque latere , et in mas- culis tympanum musicum includentem , operientes. Ale quatuor longæ , subdeflexæ, ut plurimüm hyalineæ , nervosæ OBSERVATIONS, Les cigales ont, en général, quatre ailes membraneuses, veinées, plus ou moins complétement transparentes, et dont les deux supérieures, un peu plus fortes, sont considérées comme des élytres ; elles sont plus longues que l'abdomen. La bouche de ces msectes présente un bec allongé, aigu, recourbé et appliqué contre la poitrine, lorsque l’insecte n’en fait pas usage. Ce bec est composé de trois articles, dont les deux premiers sont courts, surtout le second , tan- dis que le troisième est fort allongé et cylindrique. Il est, en outre, canaliculé à sa partie antérieure ou supérieure. Ce même bec renferme lé suçoir qui ést formé de quatre soies très-déliées , mais dont deux sont réunies , et qui par- tent de la partie antérieure et inférieure de la tête. La portion du suçoir qui n’est pas renfermée dans la gaine, est recou- verte par la lèvre supérieure. | Les yeux sont arrondis, presque globuleux, très-saillans , - fixés aux parties latérales de la tête. Sur le derrière de la tête, il y a trois petits yeux lisses. La tete est obtuse ; le corps court et épais; le corselet large, court, mutique, et ordinairement inégal. Les pattes antérieures ont les cuisses renflées et dentelées. SANS VERTÈBRES. 485 On remarque à la base de l'abdomen, deux opercules ou plaques coriaces, beaucoup plus grands dans les mâles que dans les femelles, et au-dessous desquels se trouve une membrane très-mince, recouvrant une cavité vésiculaire. C’est l'organe du bruit singulier que font les cigales mâles et qu'on, a nommé leur chant, Ces insectes sont fréquens dans les pays chauds exotiques, et dans les pays méridionaux de l'Europe. Voici la citation de quelques espèces. ESPECES. z. Cigale du Brésil. Cicada grOssa. €. thorace viridi nigro sublineato; alis albis: posticis ma- cula baseos flava. Tettigonia grossa. Fab. Habite au Brésil, z. Cigale tibicen. Cicada tibicen. C. capite maculis quatuor nigris ; elytrorum nervis ferru- gineo-fuscis ; sculello emarginalo. Tettigonia tibicen. Fab. Cicada tibicen. Palissot de Beauvois. insect. 1. p. 131. pl. 20. f. x, Habite à Saint-Domingue. 3. Cigale hématode. Cicada.hœmatodes. C. nigra , abdominis incisuris alarumque, nervis sangul- nes. Tettigonia hœmatodes. Fab. Panz. fase. So. t. 21. Habite l'Europe. australe. 4. Cigale commune. Cicada plebeia. Lin. | C. nigra, thorace variegalo, elytris alis abdomineque su- pra immaculatis, operculis magnis. Cicada plebeia. Oliv. dict. n.o 53. Habite la France méridionale. À 86 ANIMAUX 5. Cigale de l’orme. Cicada ornr. C. elytris intra marginem tenuiorem punclis sex conca- tenalis , anastomostbusque interioribus fuscis. Oliv. dict. n.° 32. Tettigonia ornt. Fab. Habite l’Europe australe. Etc. DEUXIÈME SECTION, HÉMIPTÉÈRES FRONTALES. Le bec naït de la partie antérieure et supérieure de la téte. Aucun earactère connu n'est plus tranché , ni plus re- marquable que celui qui distingue les hémiptères de cette section, de ceux de la précédente. Les insectes qui la composent, constituent une grande famille ; savoir : LES CIMICIDES. Elytres en partie ou tout-a-fait crustacés : lorsqu'ils offrent une portion membraneuse , c'est toujours celle qui Les termine. Les cimicides forment une famille nombreuse , très- variée , et qui nous parait naturelle. Comme d’autres, néanmoins , On peut la partager en plusieurs familles par- ticulières; ce qu'a fait M. Zaireille, en la divisant en cinicides , corisies et hydrocorises. SANS VERTÈBRES. 487 Cette grande famille est remarquable en ce que les élytres sont ici plus différens, plus distincts des ailes, que. dans la plupart des autres hémiptères. Ces élytres sont joujours, soit en partie, soit tout-à-fait, crustacés; et lors- qu'ils ne le sont qu’en partie, leur portion membraneuse est uniquement la supérieure. Ces insectes ont, pour la plu- part, un écusson , et en général il est fort remarquable. par sa grandeur. ” Les antennes des cimicides n’ont jamais plus de cinq: articles , et dans le plus grand nombre, elles sont très- apparentes. Parmi ces insectes , ceux qui ont de petits yeux lisses, n'en ont jamais que deux. Le segment antérieur du corselet, celui qui porte la première paire de pattes, est le seul découvert, et beaucoup plus grand que le suivant. Ces hémiptères sont des suceurs comme les autres ; mais beaucoup d’entr'eux se nourrissent en suçant le sang des animaux. On trouve parmi eux des races dont les indivi- dus manquent d'ailes et n’ont que-des élytres ; on en trouve même qui n'ont ni. ailes, ni élytres en aucun temps; et en considérant les habitudes et les congénères de ces ra- ces, il est aisé de reconnaître que ces défauts sont le pro+ duit de véritables avortemens. Je partage cette famille en quatre coupes principales ou sous-familles ; savoir :. Cimicides labiales. Cimicides vaginales. Cimicides hittorales. Cimicides aquatiques. 488 ANIMAUX is DIVISION DES CIMICIDES. + Cimicides vivant hors de l’eau. Deux petits yeux lisses] dans les races en qui l'é- tat parfait est distinct de l’état de larve]. [1] Bec de quatre articles, à prendre de la naissance de la lèvre supérieure. CiMICIDES LABIALES. £eur lèvre supérieure est longue et fort prolongée au-dela du museau. [a] Antennes de cinq articles, Scutellère. Pentatome. [b] Antennes de quatre articles. Corée. Lygée. Myodoque. [2] Bec de deux ou trois articles, engainant la lèvre su- périeure. | CrmicipEs VAGINALES. Leur lèvre supérieure est courte et engainée dans Za rainure du bec. [a] Bec courbe. Réduve. Ploïère. {b] Bec droit. | Punaise, SANS VERTÈBRES. 489 Tingis. Arade. Phymate. [3] Bec de deux ou trois articles, n’engainant point la lèvre supérieure. CIMICIDES LITTORALES. Leur lèvre supérieure est tout-à-fait saillante hors de La | rainure du bec. Acanthie. Galgule. ** Cimicides vivant sur l’eau ou dans l’eau. Jamais de petits yeux lisses dans l'insecte parfait. CIMICIDES AQUATIQUES. Elles sont distinguées des autres par le défaut de petits Jeux lisses, et par leur habitation. Hydromètre. Vélie. Gerris, Ranatre. Nèpe. Notonecte. Naucore. Corise. — Bélostome. 490 ANIMAUX CIMIGIDES LABTALES Bec de quatre articles, & prendre de la naissance de la lèvre supérieure. Celle-ci est longue et fort prolongée au dela du museau. Deux petits yeux lisses. Toutes les cimicides dont il s’agit, vivent hors de l’eau, et en général loin des eaux. Elles ont deux petits yeux lisses dans l’état parfait, et sont remarquables par leur bec de quatrearticles, et par leur lèvre supérieure longue, fort prolongée au dela du museau. Dans les unes, les antennes sont de cinq articles, tandis que, dans les autres, elles n’en ont toujours que quatre. On trouve ces insectes dans les champs, les bois, fes jardins; ils se nourrissent en suçant le suc des plantes ou le sang des animaux. On les divise d’après le nombre d'ar- ticles de leurs antennes. Dans les deux genres qui suivent, les antennes ont cinq articles ; elles n’en ont que quatre dans les trois autres. SCUTELLEÈER E. (Scutellera.) Antennes filiformes, insérées devant les yeux, plas lon- gues que la tête, à cinq articles. Lèvre supérieure fort longue. Deux petits yeux lisses. J'ête sessile, un peu saillante. Écusson très-grand, re= couvrant presqu’entièrement les élytres, SANS VERTÈBRES. 491 AÆntennœ filiformes , antè aut suprà oculos insertæ ; capite longiores , articulis quinque. Labrum prœlon- gum. Ocelli duo. Caput sessile, subproductum. Scutellum maximum, abdomen penitus ferë obtegens. OBSERVATIONS. Les scutellères ont été jusqu'à présent confondues avec les pentaitomes, dont elles se rapprochent effectivement beau- coup; mais leur écusson très-grand , convexe et recouvrant entièrement ou presqu'entièrement les élyires, m'a paru offrir une distinction suffisante pour les séparer, Ce genre a été adopté par M. Latreille. | ESPÈCES. 1. Scutellère noble. Scutellera nobilis. S. oblonga cæruleo-aurata nigro-maculata. Cimex nobilis, Lin, Fab. Habite en Asie. 2. Scutellère rayée. Scutellera lineata. S. rubra, lineis nigris ornata; abdomine flavo, nigro- puncltalo. Cimex lineatus. Lin. La punaise siamoise, Geoff. 1. p. 468. Habite en Europe. 3. Scutellère fuligineuse. Scutellera fuliginosa. Latr. S. scutello fuliginoso: lituris quinque nigris, postica alba, Cimex fuliginosus. Lin. Habite en Europe, parmi les graminées. 4. Scuteilère globuleuse. Scutellera globus. Latr. S. globosa, atra, nitida, abdominis margine ferruginee. Tetyra globus. Fab. Habite l’Europe australe. “4 492 ANIMAUX 5, Scutellère stockère. Scutellera stockerus. Latr. S. ovata, corpore viridi: maculis nigris; abdomine fer- rugineo. Tetyra stockerus. Fab. Habite le Bengale , la Chine. 6. Scutellère marquée. Scutellera signata. Latr. S. oblonga, thorace scutelloque Mo : macudis sex atris. Tetyra signata. Fab, Habite le Sénégal. Etc: PENTATOME. (Pentatoma.) Antennes filiformes, insérées devant les yeux, plus longues que la tête ,à cinq articles. Lèvre supérieure fort longue. Deux petits yeux lisses. Tête sessile , un peu saillante. Corps déprimé. Ecusson laissant à découvert la plus grande partie du dos de l’ab- domen. Antenne filiformes , antè aut supra oculos insertæ , capile longiores, articulis quinque. Labrum prælon- gum , rostro incumbens. Ocelli duo. Caput sessile, subproductum. Corpus depressum. Scutellum abdominis dorsi partem majoremnon tegens: OBSERVATIONS. Geoffroi avait partagé son genre punaise en deux grandes. divisions , d’après la considération du nombre d'articles des antennes ; en sorte que toutes les punaises dont les antennes ont cinq articles , composaient sa seconde division ou fa- SANS VERTÈBRES. 493 OT 9 sec et à à. 4 mille. C’est avec cette division des punaisés de Geoffroi, qu'Olivier a établi le genre pentalome que nous avons trouvé convenable de conserver , après en avoir séparé les scutel- léres. Lés pentatomes ont la tête petite, séssile, souvent un peu enfoncée dans le corselet ; la moitié antérieuré du corselet inclinée en avant ; les côtés de ce corselet souvent anguleux ou comme épineux; le corps déprimé, ovale ou arrondi; l’écusson triangulaire , quelquefois un peu grand, mais lais- sant une grande partie de l’abdomen à découvert. Les tarses ont trois articles. Les espèces de cé genre sônt pour la plupart carnassières; elles sucent les chenilles et autres insectes ; leur nombre est asséz grand. ESPÈCES: x, Pentatome âcuminé. Pentatoma acuminata. P. anticé altenuata ,ex albido flavescens , fusco striata ÿ antennis apice rufis. Cimex acuminatus. Lin. : La punaise à tête allongée. Geoff. 1. p. 472. n.0 77: Punaise à museau de rat. Degeer, t. 3. p.291. pl. 14. f. 12—13: Habite en Europe , parmi les herbes. 2. Pentatome des baies. Pentatoma baccarum, ?.. subfalva, abdominis margine fusco maculato, Cimex baccarum. Lin. Fab. Goeoff. 1. p. 466. n.o 64. Habite en Europe, sur les arbres, souvent sur les groseillers; 5 À Pentatome vert. Pentatoma prasina. P. viridis ; immaculata ; antennarum articulo RE rufo à apice _fuscos Â94 ANIMAUX Cimex prasinus. Lin. Fab. Habite en Europe, dans les bois. Etc. Antennes de quatre articles. CORÉE. (Coræus.) Antennes filiformes, quadriarticulées, le plus souvent renflées à leur extrémité , et insérées au-dessus d’une ligne tirée des yeux à l’origine de la lèvre supérieure. Tête ovale, sessile ; corps oblong, déprimé. Antennœ fiiformes , quadriarticulatæ; suprà lineam ab oculis ad labri orig'nem ductam insertæ ; articulo ultimo sæpius crassiore. Caput ovatum , sessile ; corpus oblongum , depres- sum. OBSERVATIONS. Les corées dont il s’agit ici, sont les mêmes que celles de M. Latreille.On peut en distinguer ses néïdes, comme ayant le corps étroit, filiforme , etc. Toutes ces cimicides ont un écusson assez grand et trian- gulaire; les élytres demi-coriaces, plus étroits que l'abdo— men; et en général, les deux bords de l’abdomen dilatés dans leur partie moyenne, amincis ; tranchans , souvent un peu relevés. | | ESPECES. 1. Corée bordée. Corœus marginatus. Latr. C: thorace obtusë spinoso', abdomine marginato aculo, an- tennis medio rufis. SANS VERTÈBRES. 405 Cimex marginatus. Lin. Punaise à bec. Geoff. 1. p. 446. n.o 21. Habite en Europe, sur les plantes. 2. Corée chasseur. Corœus venator. Fab. C: thorace oblusè spinoso, obscure griseus , subtüs Jlaves- cens ; antennis pedibusque ferruginets. Cimezx. Geoff, n.o 22, Habite en France, en Italie. 3. Corée quarrée. Corœus quadratus. Fab. C. thorace oblusë spinoso, supra fuscus, subtus-flavescens, abdomine quadrato. Wolf. Icon. cimic. fasc. 2. p. 70. tab, 7. f. Gr. Habite en Ailemagne, en France, etc. 4. Corée folâtre, Corœus nugax. C. griseus, abdominis margine maculalo; tibiis anticis - femortbusque posticis bast pallidis. Lygœus nugax. Fab. Wolf. Icon. cimic. fase. 1. tab, 3. f. 30. Habite en France, aux environs de Paris. Etc. LYGÉE. (Lygæus.) Antennes filiformes où subsétacées, quadriarticulées, et insérées au-dessous d’une ligne tirée des yeux à l’ori- gine de la lèvre supérieure. | Tête sessile ou enfoncée, sans cou apparent. Corps ovale ou allongé, déprimé. Antennæ filiformes vel subsetaceæ , quadriarticu- latæ , infrà lineum ab oculis ad labri originem ductam inserlæ. Caput sessile aut thoract partèm intrusum; collo non distincto. Corpus ovatum vel elongatum , depressum. 496 ANIMAUX OBSERVATIONS. Les /ygées dont il s’agit, sont des cimicides très-voisines des corées parleurs rapports. Elles n’ont aussi que quatre ar: ticles aux antennes , mais l'insertion de ces antennes se fait plus bas, c’est-à-dire, au-dessous d’une ligne tirée des yeux à l’origine de la levre supérieure. Ces insectés diffèrent des myodoques, en ce qu'ils n’ont point de coù apparent. Les miris et les capses de M. Latreille ont des antennes subsé- tacées, et néanmoins sont ici réunis à notre genre /ygée. Ce genre comprend beaucoup d’espèces connues, dont voici la citation des principales. ESPÈCES. 1: syst rouge. Lygœus equestris. Fabr. L. rubro nigroque maculatus , alis atris albo maculatis. Wolf. cimic. fasc. 1. p. 24. tab. 3. f, 24—26. Panz. Faun. ins. fase. 579. f. 193 Cimezx equestris. Lin. Habite en Europe ; très-commune: 2. Lygée aptère. Lygœus apterus. Fab. L. rubro nigroque varius, elytris rubris : punctis duobus nigris , alis nullis. Cimezx apterus. Lin: Habite en Europe; fort commune: 3. Lygée de la jasquiame. Lygœus hyoscyami. Fab: L. rubro nigroque varius , alis fuscis immaculatis; Cimez hyoscyami. Lin. Geoff. 1. p. 441. D, 12: Habite en Europe, sur la jusquiame: Etc: 4 MYODOQUE. (Myodocha.) Antennes quadriarticulées, sétacées ou filifermes ; et SANS VERTÈBRES. Â97 -insérées au-dessous d’une ligne tirée des yeux à l'origine de la lèvre supérieure. Tête ovale-allongée, portée sur un cou. Corselet divisé par une ligne transverse. Antennæ quadriarticulutæ , setaceæ vel filiformes , infra lineam ab oculis ad lubri originem ductam in- sert@æ. Caput ovato-elongatum, collo elevatum. Thorax linea transversa subdivisus. OBSERVATIONS. C'est ici le même genre que celui qu'a amsi nommé M. Latreille. Il comprend plusieurs espèces qui ont beau- coup de rapports avec les lygées, mais qui s’en distinguent parce que la tête de ces insectes est portée sur un cou tres- apparent. Ces insectes sont étrangers à l'Europe. ESPECES. 1. Myodoque tipuloïde. AZyodocha tipuloides. M. grisea, femorum apice rubro. Cimezx tipuloides. Degeer, mém. t, 3. p. 354. pl. 35. f. 18: Habite à Surinam. Corps presque linéaire. 2. Myodoque trois-épines. Myodocha tri-spinosa. M. fusca, dorso spinis tribus erectis. Cimex tri-spinosus, Degeer ins. 3. p. 354. tab. 35. £ 19: Habite à Surinam. Etc. U Tome III. 32 498 ANIMAUX CIMICIDES VAGINALES. Bec de deux ou trois articles, engaïnant la lèvre supé- rieure.—Lèvre supérieure courte, engaïnée. — Deux petüs yeux lisses! dans les races dont l’état parfait st distinct de l’état de larve]. Les cimicides vaginales sont très-distinctes des labiales, d'abord , parce que leur bec n’a que deux ou trois arti- cles, à prendre de la naissance de la lèvre supérieure ; ensuite, parce que cette lèvre supérieure est courte, qu'elle dépasse à peine le museau , et qu'elle est engaïnée dans la rainure du bec. Elles ont naturellement deux petits yeux lisses dans l’état parfait; mais une de leurs races | la pu- naise des lits], subissant des avortemens de parties qui rendent son état parfait non distinct de son état de larve, n’en offre point. Ces cimicides vivent hors de l’eau , eten général loin des eaux ; elles sucent, les unes le sang des animaux, les autres le suc des plantes. Voici les six genres que j"ÿ rapporte. RÉDUVE. ( Reduvius.) Antennes sétacées , quadriarticulées, plus longues que la tête. Bec courbé ou arqué. Tête conique-ovale , le plus souvent séparée par un cou. Corps oblong, quelquefois sublinéaire. Corselet inégal, subbilobé. - SANS VERTÈBRES. 499 Æntenne setaceæ , quadriarticulatæ , capite lonsio- res. Rosirum curvum vel arcuatum. Labrum inclusum. Caput conico-ovatum , promünens ; sæpius collo ex- serto. Corpus oblongum ; vel sublineare, Thorax incæ- qualis, subbilobus. OBSERVATIONS. Les réduves Sont des cimicides carnassières, à corps allon- gé, quelquefois presque linéaire, et, en général, terminé par un cou qui supporte la tête. Leurs antennes sont séta= cées, un peu longues, quadriarticulées, et insérée au-des- sus dela ligne qui va des yeux à la naissance de la lévre supérieure. Leur corselet est inégal et comme divisé en deux dans sa longueur. Ces insectes vivent de rapine. Je n’en sépare pas les zabis et les zelus de M. La eille , quoiqu'ils puissent en être distingués. ESPÈCES. r. Réduve à masque. Reduvius personatus. Fab. R. antennis apice capillaribus, corpore subvilloso fusco. Cimezx personatus. Lin. La punaise mouche. Geoff. 1. p, 436, t. 9. f. 3. Panz. fasc. 88. tab. 22. Habite en Europe, dans les maisons. Cet insecte vole bien, pique fort et a de l'odeur. On prétend que sa larve suce et fait périr les panaises de lit. 6 2. Réduve annelée. Reduvius annulatus. Fab. B. antennis apice cepillaribus ; corpore nigro , sublüs san- guineo maculato. Cimezx annulatus. Lin. Geoff. 1. p.437. n° 5, Panz. fasc. 88. tab. 23. Habite en Europe, dans les bois, 5oo ANIMAUX 3. Réduve ensanglantée. Reduvius cruentus. Fab. R. rufus , capile pectore abdominisque striis macularibus nigris. Schæff. Icon. tab. 5. f. g—10. Panz. fasc. 88. tab. 24. Habite en France et en Allemagne , dans les bois. Réduve stridule. Reduvius stridulus. Fab. À. niger, glaber, elytris rufis : margine tenuiort cinereo, nigro punctalo. Wolf. cimic. fasc. 3. tab. 119. Habite en France, à terre, dans les champs. se 5. Réduve égyptienne. Reduvius ægyptius. R. corpore villoso griseo ; abdominis margine variegato. Reduvius ægyptius. Fab. Wolf, cimic. fasc. 2. t. 8. f. 80. Coqueb. ill. Ic. 3. tab. 21. f. 7. Habite en France, dans les provinces méridionales. 6. Réduve colère. Reduvius iracundus. R. niger, thorace abdominisque marginibus ruyfo-macula- tis, elytris rufis. | FReduvius iracundus. Fab. Habite en France et en Allemagne. Etc. PLOIËÈRE. (Ploiaria. ) Antennes longues, sétacées, de quatre articles. Bec re- courbé en dessous. Corps long et étroit. Pattes antérieures ravisseuses, à Le e hanches fort longues. Antennœæ.longæ, setaceæ , quadriarticulatæ. Ros- trum ad pectus incurvum. Corpus longum, angustum. Pedes antict raptor ; coxis valde clongaüs. SANS VERTÈBRES: Sox OBSERVATIONS. Les ploières, quoique remarquables par leur corps pres- que linéaire et leurs paites très-longues, pourraient être réunies aux réduves , si leurs pattes antérieures ravisseuses et à hanches fort allongées, ne les en distinguaient. Leur corps vacille et se balance presque continuellement. ESPÈCE. 1. Ploiere vagabonde. Ploiaria vagabunda. Vatr. P. elytris alisque fusco alboque variis, pedibus longissimis cinereo annulatis. Gerris vagabundus. Fab. . Punaise culiciforme. Degeer ,ins. 3. p. 332. pl. 17. PURES Geoff. 1. p. 462. n.o 58. Habite en France, etc., sur les arbres. PUNAISE. (Cimex.} Antennes filiformes-sétacées, quadriarticulées , un peu plus longues que le corselet , insérées devant les yeux. Bec triarticulé, fléchi sur la poitrine , non courbé. ? ? Corps ovale, rétréci antérieurement , aplati, à bords latéraux tranchans. Abdomen orbiculé ; élytres quelque- fois apparens, très-courts ; ailes nulles. Antennœæ filiformi-setaceæ , guadriarticulatæ , tho- race pauld longiores, antè oculos insertæ. Rostrum triarticulatum , sub pectore inflexum , r'ectunt. _ Corpus ovatum , anticè angustius, depressum ; mar- ginibus acutis. Abdomen orbiculatum ; elytra interdüm perspicua , brevissima ; alæ nullæ. oz ANIMAUX OBSERVATIONS. Par les nombreuses distinctions établies, le genre punaise se trouve presque réduit à la seule espèce qu’on eût souhaité me jamais connaître. Mais cette espèce, qui ne doit son état singulier qu'a la circonstance particulière de ses habitudes, semble ne subir presqu’aucune métamorphose ; et s’il n’était prouvé que ce sont les habitudes qui ont amené la forme et l'état des parties des animaux, on pourrait à peine la ranger parmi les insectes. En effet, immobile et cachée dans sa re= traite pendant le jour, elle n’en sort que la nuit pour aller prendre sa nourriture et n’a jamais besoin de voler. Aussi presque toutes les parties qu’elle devrait acquérir, pour son état parfait, avortent constamment , même ses pelits yeux lisses ; elle est cependant une hémiptere évidente , une véri- table cimicide. J'eusse réuni la punaise dont il s’agit, avec les #ingis qui suivent, si les habitudes de part et d'autre eussent été moins différentes. Comme insecte carnassier ou qui se nourrit du sang qu'il suce, la punaise a des rapports avec les phy- mates qui sont aussi des suceurs de sang. Elle diffère des réduves en ce que son bec n’est point courbe. ESPECES. 1. Puaraise de hit. Cimex leetularius. Lin. C. depressus , ferrugineus , glaber. Latr. gen. crast. et ins. 3. p. 135. Acanthia lectularta. Fab. Punaise des lits. Geoff. 1. p. 434. Habite en Europe, dans les appartemens, Ses tarses ont trois articles. s 2, Punaise de l'hirondelle. Cimex hirundinis, €. parvulus, pubescens. SANS VERTÈBRES. 503 Espèce non décrite, observée dans un nid d’hirondelle par M. Latreille. TINGIS. (Tingis. } Antennes filiformes, quadriarticulées, à troisième ar- ticle plus long que les autres; le dernier plus épais. Bec recu dans un canal. Corps aplati, membraneux ; élytres larges, envelop- pant les côtés de l'abdomen. Antennæ filiformes , quadriarticulatæ ; articulo ter- io alüs longiore ; ultimo crassiore. Rostrum vagina- um. Corpus depressum , membranaceum ; elytra lata, lateribus subtus fornicatis, abdominis margines vagi- nantibus. OBSERVATIONS. Les tingis semblent se rapprocher de la punaise par leur corps aplati, membraneux, leur bec droit, leurs pattes toutes de formes ordinaires; mais ils ne se nourrissent qu’en suçant des végétaux. [ls se rapprochent des arades sous plusieurs rapports, et néanmoins ils en sont très-dis- tincts par le troisième et le dernier article de leurs an- tennes, ainsi que par leurs élytres larges, enveloppant le plus souvent les côtés de l'abdomen. D'ailleurs, leur manière de vivre parait différente. Le corps de ces insectes est réticulé, tantôt bordé, tantôt muni de crête. On trouve les tingis sur les plantes , et cer- taines espèces y forment des altérations presque comme des galles. - 504 ANIMAUX ESPECES. Tingis à crète. Zingis cristata. T. fusca, capite bispinoso, thorace scuteiloque in. elytris reticulatis. Tingis cristata. Panz, Faun. ins. fasc. 99. £. 19. Habite en Europe. ». Tingis marginé. Z'ingis marginata. T. antennis clavatis , thorace elytrisque corpore latioribus diaphanis reticulatis ; fascié duplici transversé. La punaise à fraise antique. Geoff. 1. p. 46. Habite aux environs de Paris, sous les fenilles du poirier. 3. Tingis ponctué. Z'ingis punctata. T. nigro alboque cinerea; elytris reticulato-punctatis, Cimezx clavicornis. Lin. Acanthia clavicornis. Fab. Panz, fase. 23. tab. 23. La punaise tigre. Geoff. 1. p. 461. n.0 66. Habite en Europe, dans les fleurs de la germandrée. ARADE. (Aradus. ) Antennes filiformes, quadriarticulées, insérées sur les côtés du devant de la tête. Bec recu , à sa base, dans une rainure. Corps aplati, membraneux. Elvtres plus étroits que l'abdomen , n’enveloppant pas ses côtés. Antennœæ filiformes , quadriarüculaiæ , capitis an- ticè lateribus insertæ. Rostrum basi in canal inclusum. Corpus depressum , membranaceum ; elytra abdo- mine angustiora , abdominis marTgines non Vagt- nantia. Ct © CX SANS VERTÈBRES. OBSERVATIONS, Les arades se tenant sous les écorces des arbresou dans des fentes de pieux, sont peut-être des cimicides carnassières. Elles n’ont point, comme les #ingis, les antennes terminées en bouton, ni le troisieme article de ces antennes beaucoup plus long que les autres. Enfin, leurs élytres n’embrassent point les côtés de l'abdomen. ESPECES. 1. Arade lunulée. Æradus lunatus. Fab. À. thorace lunato, margire prominente , abdomine serrato. Stoll eimic. tab. 13. f. 84. Habite dans les Indes, 2. Arade du boulean. Æradus betulæ. Fab. A. thorace denticulato, capite muricato ; elytris anterius dilatatis. Degeer, mém. tom. 3. p. 305. pl. 15. f. 16. Habite l’Europe boréale, sur le bouleau. 3. Arade corticale. Æradus corticalis. A. fusco-niger, thorace denticulato , quadriaristato. Aradus corticalis. Latr. hist. nat. des crust. ec des ins. 12 P- 247: Wolf. Ic. cimic. 3. tab. 0. f. 51. Habite en Europe , sous les écorces des bonleaux , euc. Etc. PHYMATE. (Phymata.) ; e .. « e a Antennes presque contiguës à leur base, quadriarti- culées, à dernier article plus épais , presqu'en tête. Bee triarticulé , recu dans un canal. 506 ANIMAUX Corps ovale, membraneux ; élytres plus étroits que l'ab- domen ; paites antérieures ravisseuses. Aniennæ ad basim subcontiguæ , quadriarticulate ; articulo ultimo crassiore, subcapitato. Rostrum triar- liculatum , vaginatum. Corpus ovatum , submembranaceum ; elytra abdo- mine angustiora ; pedes antici raptoru. OBSERVATIONS. Les phymates paraissent tenir aux tingis par plusieurs rap- ports; savoir : par l'insertion et le dernier article de leurs antennes et par leur bec reçu dans un canal. Ils en diffèrent néanmoins par leurs élytres plus étroits que l’abdomen ; cet abdomen ayant ses côtes dilatés et quelquefois relevés. Enfin, ils s’en distinguent surtout par leurs pattes antérieures ra- visseuses, les cuisses de ces pattes étant renflées, compri- mées et terminées par un grand crochet mobile. Ces pattes annoncent dans les phymates des habitudes fort différentes de celles des tingis. Je crois pouvoir réunir le macrocéphale de M. Latreille à son genre phymate, les pattes antérieures étant ravisseuses dans ces différens insectes, qui s’avoisinent d'ailleurs par plusieurs rapports. ESPÈCES. 3. Phymate crassipède. Phymata crassipes. Latr. Ph. oblonga, fusca ; thoracis abdominisque marginibus ele- valis. La punaise à pattes de crabe. Gcoff. 1. p. 447 Syrlis crassipes. Fab. Habite en Europe, sur les plantes. SANS VERTÈBRES, 507 2, Phymate scorpion. Phymata erosa. Lair. Ph. membranacea, abdomine flavo: fascid nigrd; thoracis margine sinualo. Cimex erosus. Lin. Habite dans l’Amérique méridionale. 3. Phymate macrocéphale. Phymata macrocephalus. Ph. capite elongato; abdominis lateribus in angulum me- dio dilatatis ; scutello maximo. Tacrocephalus cimicoides. Latr. gen. crust. et ins. 3. p. 138. S'yrlis manicata. Fab. Habite en Amérique ; dans la Géorgie, la Caroline. CIMICIDES LITTORALES. Bec de deux outrois articles , n'engaïrant point la lèvre supérieure. — Lèvre supérieure tout-ü-fait saillante hors de la rainure du bec.— Deux petits yeux lisses. Les cimicides littorales vivent habituellement dans le voisinage des eaux, sans néanmoins habiter, soit dans l'eau , soit sur sa surface. Elles ont, comme les cimicides vagivales, le bec à deux ou trois articles; mais ce bec n’engaîne point la lèvre supérieure , cette Ièvre étant tout- à-fait saillante hors de sa rainure. Les cimicides labiales en sont distinguées par leur bec de quatre articles. | Ces insectes n’ont que trois où quatre articles aux an- tennes ; leurs races counues ne sont pas encore fori nom- breuses ; et, en effet, je n’y rapporte que les deux genres suivans ; savoir : acanthie et galgule. ACANTHIE. (Acanthia.) Antennes courtes, filiformes, à quatre articles. Beg BoS ANIMAUX droit. Lèvre supérieure non engaïînée, saïllante hors de la rainure du bec. Corps ovale, aplati, sabmembraneux. Pattes ambula- toires et saltatoires. Antennæ breves , filiformes , quadriarticulatæ. Ros- trum rectum. Labrum non vaginatum , exsertum. Corpus ovatum , depressum , submembranaceum. Pedes ambulatorü , saltatorix. OBSERVATIONS. Les acanthies ne différent guère des cimicides vaginales que parce qu’elles ont leur lèvre supérieure tout-à-fait sail- lante hors de la rainure du bec; qu’elles vivent habituelle- ment dans le voisinage des eaux ; qu’elles forment une tran- silion aux cimicides aquatiques ; qu’elles courent vite et sautent facilement. Ces insectes ont deux petits veux lisses, dans l’état parfait. ESPEGES. 1. Acanthie tachetée. Æcanthia maculata, A. nigra; elytris striatis ; alis posticè flavo-maculatis. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. 12. p. 243. Lygœus saltatorius. Fab. Habite en France, etc. 2. Acanthie littorale. Æcanthia littoralis. A. nigra ; elytris obsoletè maculatis : maculis fusco-flavis. Degeer, ins. 3.t. 14. f. 15—18. Latr. hist. nat. des crust, et des ins. p. 242. Salda littoralis. Fab. Habite en Europe, dans la Suède, etc., sur les bords de la amer. SANS VERTÈBRES. 509 3. Acanthie de la zosière. Acanthia zosteræ. Fab. A. nigra; elytris coriaceis abdomine longioribus, apice hyalino-striatis. Salda zosteræ. Fab. Habite en Europe, aux bords de la mer. GALGULE. (Galgulus.) Antennes filiformes, subtriarticulées , insérées sous les yeux; à dernier article plus épais. Bec conique, triarti- culé. Lèvre supérieure saïllante. Deux petits yeux lisses. Corps ovale-arrondi , aplati. Pattes ambulatoires : les antérieures ravisseuses. Antenne filiformes , subtriarticulaiæ , sub oculis in- sertæ ; articulo ultimo crassiore. Rostrum conicum, triarticulatum. Labrum exsertum. Ocelli duo. Corpus ovato-rotundatum , depressum. Pedes am- bulatori : antict raptatori. OBSERVATIONS. Le genre galgule parait appartenir plutôt aux cimicides littorales, qu'aux cimicides aquatiques. Ces insectes n’ayant point de pattes natatoires, ne vivent point dans l'eau, et, d’après la forme de leur corps, leurs pattes ambulatoires ne sauraient leur servir à marcher sur l’eau, mais seulement sur les plantes des rivages. ESPÉCE. 1. Galgule oculé. Galgulus oculatus. Latr. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. 12. p. 256. pl. 95. £ 9. “s 5to ANIMAUX /Vaucoris oculata, Fab. Habite. la Caroline. Bosc. CIMICIDES AQUATIQUES. Ælles vivent sur l’eau ou dans l’eau ; et l’insecte parfait n'a jamais de petits yeux lisses. Toutes ces cimicides vivant sur l’eau ou dans l’eau , et n'ayant jamais de petits yeux lisses, peuvent donc être distinguées des autres cimicides, puisqu'elles offrent un caractère particulier et d’autres habitudes. Cette distinc- tion n'empêche pas que les unes et les autres ne soient de la même famille ; ce qui a toujours été senti. Parmi les cémicides aquatiques , quelques-unes ont les antennes saïllantes et bien apparentes ; tandis que Îles au- tres ont les leurs très-courtes et presque cachées. Cette considération fournit la division suivante. DIVISION DES CIMICIDES AQUATIQUES, [1] niennes très-apparentes, posées devant les Yeux. Hydromètre. Vélie. Gerris. [2] Antennes peu ou point apparentes, insérées ei cachées sous les yeux. [a] Antennes à articles simples, Ranatre. SANS VÉRTÈBRES. Cr II Neèpe. Notonecte. Corise. Naucore. [b] Antennes demi-pectinées, trois de leurs articles étant rameux d'un côté, à rameaux saillans 4 l'extérieur. Bélostome. HYDROMÈTRE. (Hydrometra.) Antennes sétacées, quadriarticulées , posées devant les yeux à l'extrémité du museau. Petits yeux lisses nuls, Tête prolongée antérieurement en un museau long et étroit. Une rainure sous le museau , recevant le bec qui paraît inarticulé, Corps filiforme ; corselet cylindrique ; pattes propres à marcher sur l’eau. Antennæ setaceæ, quadriarticulatæ , arte oculos et ad extremitatem processus capitis insertæ. Ocelli null. Caput anticè porrectum , processu angusto et subcy- lindrico elongatum , et canali infero rostrum subinar- ticulatum vaginans. | Corpus filiforme ; thorax cylindricus ; pedes ad va- gandum super aquas idonet. OBSER VATIONS. Les hyaromètres sont des cimicides aquatiques, qui ont la singulière faculté de courir sur la surface de l’eau, comme 512 ANIMAUX sur un plan solide. Leur corps est long, grèle, presque fili- forme; leurs pattes , surtout les postérieures, sont fort lon- gues ; et leurs tarses sont à deux et trois articles. Ils n'ont que des élytres courts, et un écusson très-petit. ESPECE. 1. Hydromètre des étangs. y drometra stagnorum. Latr. gen. crust. et ins. 3. p. 131. ; Cimex stagnorum. Lin. La punaise aiguille. Geoff. 1. p. 465, n.0 6o. Habite en Europe, dans les lieux aquatiques. Il est noirâtre, linéaire, aplati, à pattes antérieures très-Courtes. VÉLIE. (Velia.) Antennes filiformes, quadriarticulées. Tête oblongue-ovale , à partie antérieure fléchie verti- calement en bas. Bec biarticulé. Corselet subdeltoïde. Pattes ambulatoires; les anté- rieures ravisseuses. Antenne filiformes , quadriarticulate. | Caput elongato-obovatum ; parte anticä verticaliter inflexd. Rostrum biarticulatum. Thorax subdeltoideus. Pedes ambulatorit : antici r'aplori. OBSERVATIONS. Les vélies marchent et courent sur la surface de l’eau, comme les hydromètres ; mais elles en sont très-distinguées par la forme particulière de leur tête, par leur corselet del- SANS VERTÈPRES. 513 toïde tronqué antérieurement ; enfin par leurs antennes non sétacées. Leur bec a deux articles ét s’insère dans un canal situé sous la partie antérieure de la tête, lorsqu'il n’agit point. ESPÈCES. r. Vélie des ruisseaux. Velia rivulorum. Latr. V. nigra, albo-punctata ; abdomine fulvo. Cimex rivulorum. Lin. Gerris rivulorum. Fab. Habite en France, sur les ruisseaux. 2. Vélié vagabonde. V’élia currens. Latr. V. aptera, fusca, abdominis margine elevato fulvo nizro< punclato. D * Gerris currens. Fab. Hydrometra currens ejasd. | Coqueb. illustr. Ic. 2. tab. 19. f. rr. Habite en France, en Italie, sur les eaux des ruisseaux, GERRIS. ( Gerris. ) Antennes filiformes, quadriarticulées. Tête oblongue-ovale » à partie antérieure non inclinéé, mais dirigée en àvant. Bec à trois articles. » Insertion des quatre pattes postérieures, écärtée de celle des pattés de devant. Les pattes propres à ramer Antenne filiformes , quadriarticulatæ. Caput elongato-ovatum, antice subrect& porrectum. Rostrum articulis tribus distinctis. Pedes ad remigan- dum idonei : antici ab aliüs valdè remoti. OBSERVATIONS; Les gerris ne courent point sur la surface des eaux comme les hydromètres et les vélies ; mais elles y nagent à la sur- Tome LIL. : 33 5r4 ANIMAUX face et rament avec leurs pattes. Leurs mouvemens sont comme par saccades ou par secousses. Ainsi , voilà d’autres habitudes qui indiquent la nécessité de les distinguer. Leur bec d’ailleurs offre trois articulations distinctes, ce qui suffit pour les faire reconnaitre. ESPÈCES. 1. Gerris des marais. Gerris paludum. G. niger, sublus argentatus ; abdominis margine subfer- rugineo. Gerris paludum. Fab. Latr. Habite en France, daus les eaux stagnantes. 2. Gerris écusson-roux. Gerris rufo-scutellata. Latr. G. suprà fusco-nigricans, infrà argenteo-sericea; thoracis parte posticd, abdominisque lateribus pallido-rufescen- éibus. Latr. gen. crust. et insect. 3. p. 134. Stoll. cimic. tab. 15. f. 108. Habite en France, dans les eaux. 3. Gerris des lacs. Gerris lacustris. Latr. G. niger, depressus ; pedibus anticis brevissimis. Cimezx lacustris. Lin. Gerris lacustris. Fab. La punaise naïade. Geoff, 1. p. 463. n.o 59. Habite en Europe , dans les lacs, les fossés aquatiques, {2] Antennes peu ou point apparentes , cachées sous les yeux. Ce sont ici les hydrocorises de M. Latreille. Ces cimi- cides sont véritablement aquatiques, et très-distinctes, par leurs antennes, de celles qui marchent ou rament à la surface des eaux. L SANS VERTÈBRES. ‘515 Les antennes de ces insectes n’ont que trois ou quatre articulations, sont à peine de la longueur de la tête, et sou- vent ne paraissent point, étant cachées sous les yeux dans une cavité. Je rapporte à cette division les six genres qui suivent. RANATRE. (Ranatra. ) Antennes très - courtes , cachées sous les yeux. Bec avancé, Pattes antérieures dirigées en avant, formant la tenaille : les Lanches antérieures longues. Corps linéaire. Corselet allongé, échancré postérieures ment. Tarses uniarticulés. ÆAntennæ brevissimæ , sub oculis occultatæ. Ros- trum porrectum. Corpus lineare; thorax elongatus, posticè suprà scutellum emarginatus. Pedes antict porrecti, forci- pati ; coxis femoribusque valdè elongatis. Tarsiuniar- ticulati. OBSERVATIONS. Les ranatres ne sont qu’un démembrément du genre nepa de Linné, et y tiennent effectivement par les plus grands rapports. Néanmoins, outre qu’elles ont le corps plus étroit et linéaire , on les en distingue facilement par leur bec avan- cé, non courbé, et par les hanches tres-longues de leurs pattes antérieures. Les quatre pattes postérieures de ces in- sectes sont longues , filiformes, peu ou point natatoires. Aussi nagent-ils lourdement et lentement, et le plus souvent ils se tiennent au fond de l’eau , dans la vase. 516 ANIMAUX ESPÈCE. 1. Panatre linéaire. Ranatra linearis. R. cauda bisela corporis longitudine ; thorace unicolore. Ranatra linearis.Fab Latr. hist. nat. des crust. et des insect. 12. p. 282. pl. 96. f. 4. IVepa linearis. Lin. Geoff. 1. pl. 10. f. r. Habite en Europe, dans les eaux des fossés, des étangs, etc. Ses œufs sont allongés et ont, à une extrémité, deux filets ou deux soies. NÈPE. (Nepa.) Antennes très-courtes, subtriarticulées, cachéés sous les yeux. Bec court, conique , courbé ou incliné presque perpendiculairement. Pattes antérieures dirigées en avant, formant la tenaille et ayant les hanches courtes. Corps ovale, fort aplati. Corselet presque carré. Tarses uniaruiculés. ÆAntennœæ brevissinæ, subtriarticulatæ, sub oculis occultatæ. Rostrum breve, conicum, incurvum aut sub- perpendicularitér inflexum. Corpus ovatum , valde depressum. Thorax subqua- dratus. Pedes antici porrecti, forcipati; coxis brevi- bus. T'arsi uniarticulati. OBSERVATIONS. Les nèpes, ainsi que les ranatres, s’avoisinent par leurs rapports. Les unes et les autres ont deux filets sétacés à l’ex- trémité de l'abdomen, et les pattes antérieures avancées et formant la tenaille. Geoffroy prit ces deux pattes pour les antennes qu'il in’apercevait pas. Néanmoins, les zèpes dif SANS VERTÈBRES. 517 fèrent des ranatres par leur bec incliné presque perpendicu- lairement, et par les hanches des pattes antérieures qui sont bien plus courtes que dans les ranatres. On les en distingue d’ailleurs par leur corps ovale, à corselet qui n’est point plus long que large, et qui est échancré antérieurement pour re- cevoir la tête. Ces insectes nagent lentement et difficilement, se tiennent souvent au fond des eaux, et ont leurs pattes postérieures peu ou point natatoires. Ils se nourrissent en sucant les in- sectes et les vers qu'ils peuvent saisir. Les œufs des nèpes sont terminés à un de leurs bouts, par deux ou pluseursi filets piliformes. ESPÈCES. 3. Nèpe cendrée. Nepa cinerea. 1. ÎV. cauda bisela corrore dimidio breviore; corpore ovali- oblongo. IVepa cinerea. Fab. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. 12. p. 284. pl. 95. fig. 8. Le scorpion aquatique. Geoff. Habite en Europe , dans les eaux. Corps ovale-oblong. 2. Nèpe d'Amérique. VNepa grandis. N. maxima , depressa, fusca, flavo-maculata. ÎVepa grandis. Lin. Fab. Habite en Amérique, à Surinam, dans les eaux. Corps ovale. Etc. NOTONECTE..(Notonecta.) Antennes plus courtes que la tête, quadriarticulées , insérées et cachées sous les yeux. Bec court, conique, triarticulé , incliné sur la poitrine. Corps ovale-cblong ; tête sessile ; un écusson, Pattes 518 ANIMAUX postérieures plus longues, natatoires, et en forme de rames. Aniennæ capite breviores, quadriarticulatæ , sub oculis insertæ et suboccultatæ. Rostrum breve, coni- cum , triarticulatum , sub pectore inflexum. Corpus ovato-oblongum ; caput sessile; scutellum. Pedes quatuor antici subæquales : postict longiores, nalatori , remiformes. OBSERVATIOHXS. Les notonectes ont tous les tarses à deux articles; mais 1} parait que les quatre antérieurs seulement sont bionguiculés. On a donné à ces insectes le nom vulgaire de punaise à aviron, parce que d’une part ce sont des cimicides, et que de l’autre, en nageant, ils se servent de leurs deux pattes postérieures comme d’avirons ou de rames pour diriger leurs mouvemens, Ces pattes sont, en effet, plus longues que les quatre autres, ouvertes ou écartées comme deux rames, et leur tarse est élargi par une frange de poils serrés qui facilite leur usage. La manière de nager des z0o{onectes est assez singulière : Fanimal est sur le dos, et présente en haut le dessous de son ventre. Leur écusson est assez grand, et les distingue prin- cipalement des corises. Ces insectes se meuvent avec beau- coup de vivacité dans l’eau, et se nourrissent de proie. ESPÈCES. 1. Notonecte glauque. Notonecta glauca. Lin. 4V. elytris griseis: margine fusco-punctato, apice bifidis. Latr. hist. nat. des crust.et desins. 12. p. 291. pl. 97. f. 4. La grande punaise à avirons. Geoff. 1. p. 496. pl. 9. f. 6. Habite en Europe, dans les eaux dormantes. SANS VERTÈBRES. 519 2. Notonecte pygmée. Notonecta minutissima. IN. grisea; capite fusco; elytris trigonis, postice truncatis. IVotonecta minutissima. Lin. Panz. fase. 2. tab. 14. {Volonecta n.0 3. Geoff. Habite en Europe, dans Les eaux. NAUCORE. (Naucoris. ) Antennes très-courtes, quadriarticulées, insérées et cachées sous les yeux: Bec court, conique, subbiarticulé, incliné sur la poitrine. Corps ovale, déprimé ; tête transverse; les deux pattes antérieures courtes, à jambes et tarses réunis ; formant pour chacune un grand crochet. Les quatre postérieures ciliées et natatoires. Un écusson. Æntennæ brevissimæ , quadriarticulatæ , sub oculs inseriæ et occultandæ. Rostrum breve, conicum , sub- biarticulatum , sub pectore inflexum. Corpus ovatum, depressum ; caput sessile , trans- versum ; pedes duo antict breves, subraptorü ; tibüis tarsisque conjunctis uncum magnum efficientibus : pos- tici quatuor ciliati, natatori. Scutellum. OBSERVATIONS. Quoique Linné ait confondu les zaucores avec les repa, c'estavec les notonectes qu’elles ont le plus de rapports. Nean- moins on les distingue facilement des notonectes , par leurs pattes antérieures qui paraissent ravisseuses, la jambe et le tarse-de chacune de ces pattes étant réunis et formant un grand crochet qui se replie sous la cuisse, On les en distingue 520 ANIMAUX aussi par eur bec qui n’offre que deux articles bien apparens, le troisième, qui est à la base, étant très-court. Enfin, on les en distingue par leur corps ovale, très-aplati, et par les quatre pattes postérieures ciliées, natatoires. L’écusson des naucores les distingue de Ia corise. | Les naucores sont carnassières, voraces , et se nourrissent en suçant d'autres insectes aquatiques, | ESPECES. 4. Naucore cimicoïde. Naucoris cimicoides. Fab. ÎV. abdominis margine serralo, capite thoraceque flavo - fuscoque variis. Gi! | se.) | JVepa cimicoides. Lin. La naucore. Geoff. 1. p. 454. tab. o. f. 5?. Latr, hist. nat. des crust. et des ins. 12, p. 285, pl. 97. f. 3. Habite en Europe, dans les étangs. | | : 2. Naucore tachetée. Naucoris maculata. IV. abdominis margine serralo, capite thoraceque vires- centibus , fusco-maculatis ; elytris fuscis. | ÎVaucoris maculata. Fab. supp. p. 525. Habite en France, dans les eaux. Bosc. M. Latreille croit que c’est ici qu’il faut rapporter la naucore de Geoffroy. 3. Naucore estivale. Vaucoris œstivalrs. IV. abdominis margine serralo, capite thoraceque albo- lutescentibus. | JVaucoris æœstivalis. Fab. Coqueb. Ill. ic. tab. 10. f. tr. Habite en France, dans les eaux. Bosc. CORISE. ( Corixa.) Ântennes très-courtes , sétacées , quadriarticulées, in- L1 1 ° sérées sous les yeux. Bec court, conique, subbivalve par SANS VERTÈBRES. Cr 21 son union avec la lèvre supérieure, et comme fendu ou percé au sommet pour la sortie du sucoir. | Corps oblong , déprimé. Point d’écusson. Pattes anté- rieures très-courtes, courbes, à tarses à un seul article, Les quatre postérieures ailongées, à iarses biarticulés, subnatatioires. Antennæ brevissimæ, setaceæ, quadriarticulatæ, sub oculis insertæ et occuliandeæ. Rostrum breve , coni- cum , nulans, labro coadunato subbivalve , apice fis- sum aut subperforatum pro setis haustellk exerendis. Corpus oblongum, depressum. Scutellum nullum. Pedes duo antict breves, incurvi ; tarsis uniarticulatis: quatuor postici longiores, subnatatorü ; tarsis biungui- culatis. | guet OBSERVATIONS. Les corises ressemblent un peu aux notonectes par leur. ‘forme , leurs antennes, leurs ailes, etc. Mais elles manquent d’écusson , et leur manière de nager est différente. Leur bec est court, conique, et semble percé, à son extrémité, d’un trou qui donne issue au suçoir. Il paraît que c’est la lèvre supérieure qui, par sa réunion avec le bec, complète son canal. Ces insectes viennent souvent à la surface des eaux où ils se tiennent suspendus par le derrière pour respirer; mais, au moindre mouvement, ils se précipitent vers le fond, et peuvent y rester quelque temps. Les tarses des deux pattes ‘antérieures n’ont qu'un article , et paraissent même sans crochets. | | ESPÈCES. 1. Corise striée. Corixra striata. C. elytris pallidis : lincolis transversis, undulutis, nume- rosissimis , fuscis. 92 ANIMAUX La corise. Geoff. 1. p. 478. pi. 9. f. 1. Corise striée. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. 12. p.289. Ejusd. gen. crust. et ins. 3. p. 151. ÎVotonecta striata. Lin. Sigara striata. Fab. Habite en Europe, dans les eaux douces et tranquilles. 2. Corise brune. Corixa coleoptrata. C.elÿtris totis cortaceis fuscis : margine exteriori ftave. S'igara coleoptrata. Fab. Panz. fase, 5o. t. 24, Habite en Suëde et aux environs de Paris, BÉLOSTOME. ( Belostoma.) Antennes quadriarticulées , demi-pectinées, insérées et se cachant sous les yeux. Bec en cône allongé, biarticulé. Corps ovale, très-déprimé. Un écusson. Pattes anté- rieures ravisseuses, lerminées par un seul crochet. Tous les tarses biarticulés et onguiculés. Antennœæ quadriarticulatæ, semi-pectinatæ , sab oculis insertæ et occultandæ. Rostrum elongato-coni- cum, biarticulatum. Corpus ovatum , valdè depressum. Scutellum. Pedes antict raptori , uni unguiculati. Tarsi omnes distanctè biarticulati. OBSERVATIONS. Les bélostomnes sont des insectes exotiques, qui ont quel- ques rapports avec les naucores; mais leurs antennes semi= pectinées les en distinguent , ainsi que de presque toutes les. autres cimicides aquatiques. Ces insectes différent aussi des. cimicides aquatiques à antennes insérées sous les yeux, en ce qu'ils ont tous les larses biarticulés et onguiculés. SANS VERTÈBRES. 523 ESPÈCE. 1. Bélostome briqueté- pâle. Belostoma testaceo-palli- dum. Latr. gen. crust, et insect. 3. p. 145. Habite l'Amérique méridionale, ORDRE QUATRIÈME. LES LÉPIDOPTÉRES. Une trompe tubuleuse , de deux pièces, constituant un sucoir. nu , et roulée en spirale dans l’inaction. Deux ou quatre palpes apparens. — Quatre ailes membraneuses, recouvertes d’écailles colorées , peu adhérentes, semblables à une poussière fine.—Larve vermiforme , munie de dix à seize pattes. Chrysa- lide inactive, à peau non transparente. OBSERVATIONS. $ Cer ordre, très-naturel, comprend une série nom- , . pur 4 breuse d'insectes bien caractérisés par leur bouche et leurs aïles, et qui tiennent les uns aux autres par les plûs d P grands rapports. Ces insectes intéressent non-seulement par les particularités de leur métamorphose, qui est des pluscomplètes, mais en outre par leur beauté, leur élégance et l’admirable variété de leurs couleurs. Aussi ce sont eux probablement qui ont, les premiers, attiré les re- gards et l’atiention de l’homme, parmi les animaux de leur classe; mais, comme leur série est très-naturelle , et 524 ANIMAUX que nos collections sont très-ayancées à leur égard, ce sont aussi ceux, peut-être, qui sont les plus dificiles à dis- tinguer entr’eux , en un mot, à caractériser génériquement et spécialement. Voyons d'abord ce qui les caractérise en général, Dans l’état parfait, ces insectes ont quatre ailes éten- dues, membraneuses, veinées, et couvertes de pe- tites écailles qui ressemblent à une poussière farineuse. Ces écailles sont ovales ou allongées, découpées en leur bord, et disposées en recouvrement les nnes à la suite des autres, à-peu-près comme les tuiles d'un toit. Elles -sont implantées par une espèce de pédicule, se détachent avec facilité au moindre frottement, et alors l'aile ,qui était opaque et diversement colorée par ces écailles, reste transparente et presque semblable aux ailes membra- neuses des autres insectes. Où sait, par les intéressantes observations de M. Sa- vigny , que la bouche des Zépidoptères a réellement deux mandibules, deux mâchoires , quatre palpes, une lèvre supérieure et une imférieure. Mais ,ici, ces parties sont, les unes simplement ébauchées, et les autres accommodées à l'usage qu’en fait l'insecte, selon sa manière de vivre; c'est-à-dire , que les unes, non utiles, sont très-réduites, sans développement, et fort difficiles à apercevoir ; tan- dis que les autres, véritablement employées, ont acquis une forme appropriée, et des dimensions qui les mettent en évidence. Il en résulte que, dans ses parties bien appa- rentes, la bouche des lépidoptères parvenus à l'état par- fait, n'offre qu’une espèce de trompe ou plutôt un sucoir nu, tubuleux, composé de deux pièces réunies, et auquel SANS VERTÈBRES. 595 on a donné le nom de langue (Zingua spiralis). Ce su- coir ou cette langue leur sert à pomper le suc mielleux des fleurs dont 1is font alors leur nourriture, Les deux pièces qui le forment sont les deux mâchoires de l'ani< mal. lies sont transformées én lames étroites, fort allon- gées, convexes d'un côté, concaves de l'autre, et qui constituent un cylindre creux par leur réunion, cylindre dont la cavité est quelquefois triple par l’enroulement d’un des bords de chaque lame , selon M. Latreille. Ce sucoir , lorsque l’insecte n’en fait pas usage, est roulé en spirale , et placé entre les deux palpes inférieurs ou la biaux qui sont velus et le cachent plus ou moins complet- tement. La longueur de ce sucoir varie selon que l’in- secte parvenu à l’état parfait, prend encore plus ou moins de nourriture. | La tête des Zépidoptéres est pourvue de deux antennes insérées entre Îes yeux, multiarticulées, plus ou moins longues, mais éxcédant toujours la longueur de la tête, Elles sont tantôt sétacées, soit simples, soit pectinées, tan- tôt prismatiques , et tantôt filiformes, plus ou moins en massue à leur extrémité. Les trois petits yeux lisses , placés au sommet de la tête, se distinguent difficilement à cause des poils dont la tête est couverte. Les quatre ailes de l’insecte parfait sont attachées à la partie postérieure et latérale du corselet, et dans l'inac- tion , elles sont tanidt couchées sur le corps, soit en toit, soit horizontalement , soit de manière à l'envelopper , et taniôt elles sont plus ou moins relevées. Les six pattes sont toujours divisées en cinq pièces, dont 526 ANIMAUX la dernière est Lerminée par deux onglets très-petits. Il y a quelques papillons qui ne font usage en marchant que des quatre pattes postérieures , quoiqu'ils en aient réellement six. La poitrine et le ventre des lépidoptères sont pourvus latéralement de stigmates en forme de petites boutonniè- res. Les parties de la génération, dans les deux sexes, sont placées à la partie postérieure et terminale de l'abdomen. Enfin, dans certains lépidoptères , la trompe est si courte qu'il est très-difficile de l'apercevoir, ces insectes, par- venus à l’état parfait, ne prenant plus de nourriture. La larve des lépidoptères est connue sous le nom de chenille. Sa bouche est armée de fortes mâchoires, par le moyen desquelles elle ronge les feuilles, les fleurs et les fruits des végétaux , ainsi que les pelleteries, etc. Ainsi, dans l’état de larve , le lépidoptère est un rongeur, tandis qu’il ne peut être qu'un suceur lorsqu'il a acquis son der- nier état, Dans la larve , on apércoit à la partie inférieure de la bouche, au moyen du microscope, un petit trou auquel on a donné le nom de filière , trou par lequel elle fait pas- ser le fil ou la soie dont elle se sert pour construire sa co- que lorsqu'elle veut se changer en chrysalide, | Le corps des chenilles est allongé en forme de ver , fou, charnu, soit glabre, soit hérissé de poils ou de piquans, et coniposé de douze ou treize anneaux: On aperçoit très - distinctement les stigmates qui se trouvent sur chaque anneau, un de chaque côté, mais le troi- sième et le quatrième anneau en sont dépourvus, En gros- sissant, les chenilles muent ou changent de peau plusieurs SANS VERTÈBRES, 527 fois (environ trois ou quatre fois), et parvenues à lenr en- tier accroisseme:t, elles deviennent stationnaires et se changent en chrysalide. Dans cet état, l'animal est tout- à-fait méconnaissable , immobile, ne prend pas de nour- riture, et ne laisse point apercevoir les parties de l'in- secte parfait. Il y a des chenilles qui ont seize pattes : six pattes écail= leuses, huit intermédiaires, et deux postérieures, qui ne manquent jamais , non plus que les six écailleuses : les plus grandes espèces et les plus communes sont dans ce cas. D'autres chenilles n’ont que six pattes intermédiaires, d’autres n’en ont que quatre, enfin d’autres n’en ont que deux ; en sorte que ces dernières n’ont en tout que dix pattes. Ces chenilles ont une démarche très-différente de celle des chenilles à seïze pattes. Elles élèvent en bosse la partie de jeur corps qui n’a point de pattes, la courbent enarc, et rapprochent par ce moyen leurs quatre pattes postérieures des six antérieures ouécailleuses. Ensuite, ré- tablissant leur figure en ligne droite, en portant en avant Ja partie antérieure de leur corps, eiles semblent, en mar- chant ainsi, mesurer le chemin qu’elles parcourent ; ce qui leur 3 fait donner le nom de chenilles arpenteuses. Les chenilles dont l'extérieur est le plus simple, sont celles dont la peau n’est point chargée de poils ou de corps saïllans analogues ; on les appelle chenilles rases. Il y en à dont la peau est si mince et si transparente (comme dans le ver à soie), qu'elle laisse apercevoir une il s'en trouve qui ont des poils, mais en petit nombre ou 4 < L 3 4] «- fort écamtés , ou peu sensibles ; d’aatres ont le corps gra 538 ANIMAUX nuleux du comme chagriné; d’autres enfin sont rémat- quables par des tubercules arrondis, distribués réguliè- rement sur les anneaux. Plusieurs des grosses espèces de chenilles et de celles qui donnent les plus beaux papillons sont dans ce cas: Des chenilles rases et chagrinées, si nous passons à l'examen de celles qui sont véritablement hérissées, nous verrons qu’elles ont des poils nombreux, et souvent si gros, si durs et si semblables à des épines , qu'on les a nommées chenilles épineuses. Ces gros poils, qui sont assez durs pour être piquans ; sont quelquefois composés comme les épinés des plantes. | Ce qui est particulièrement remarquable dans les che- nilles, en général, ce sont les couleurs différentes dont elles sont communément ornées. On voit sur leur corps une infinité de nuances , dont il seraît diflicile de troùver ailleurs des exemples. Les unes ne sont que d’une seule couleur ; plusieurs couleurs différentes, très-vives; tres- tranchées , servent de parure à d’autres. Tantôt elles y sont distribuées par raies, par bandes qui suivent la lon- gueur du corps ; tantôt par raies ou bandes qui suivent le contour des anneaux: Quelquefois elles sont par ondes ou par taches, soit de figure régulière , soit irrégulière ; et quelquefois par points ou avec des variétés qu'il est difficile de décrire: à 'eû La manière de vivre des chenilles est presqu’aussi va- riée que les espèces. Il y en à qui aiment à vivre seules dans des retraites qu'elles se choïsissent; d’autres se plais sent ensemble et forment des sociétés. On trouve des es= pèces qui vivent dans la terre, dans l'intérieur des plantes, SANS VERTÈPRES: 5 29 dans Îles racines, dans les troncs d'arbres : le plus grand nombre se plaît sur les feuilles des herbes et des arbres, à portée des alimens qui leur soht nécessaires. Elles n’ont d’autres précautions à prendre , pour se garantir des in jures du terhps , que de se cacher sous les feuilles ou sous les branches, jusqu’à ce qu’elles puissent reparaître sans danger. Quelques-unes, pour se mettre en sûreté; rou: lent dés feuilles pour se retirer dar; la cavité formée par les plis: D'autres, d'une très-petite espèce, habitent et vivent même dans l’intérieur des feuilles qu’elles minent ; et où elles ne sont point apercues des ennemis qu’elles ont à craindre. Îl ÿ en à enfin qui se forment une sorte de fourreau qui les cache et les accompagne partout. Parmi les faits que les chenilles nous font voir dans le cours de leur vie, il n’en est guère qui méritent plus d’é- tre examinés et qui soient plus dignes de nous étonner qué leurs changemens de peau et leur transformation. Le chan: gement de peau N'est pas seulement commun à totites les chenilles ; il l’est aussi à tous les insectes qui ; avant dé parvenir à leur dernier terme d’accroissement, doivent se dépouiller une où plusieurs fois. La plupait des che- nilles ne changent que trois ou quatre fois de peau avant dese transformer en chrysalide ; mais 1l en est qui en chan- gent jusqu'à huit et même jusqu'à neuf fois. Les chenilles qui donnent les papillons dé jour, c’est-à-dire, les vrais papillons; ne chängent communément que trois fois de peau , äu lieu que celles d’où sortent les papillons de nuit où phalènes, la changent au moins quatre fois. Ce sont es mues qu'on nomme maladies dans le ver à soie, et qu'i Tome LIT. | 34 530 ANIMAUX le sont effectivement, puisque quelquefois elles lui font perdre la vie. 3 Ce qu'il est important de remarquer, c'est que la dé- pouille que la chenille rejette à chaque mue, est si com- plète, qu’elle paraît elle-même une véritable chenille. On lui trouve toutes les parties extérieures de l’insecte : la dé- pouille d'une chenille velue est toute hérissée de poils ; les fourreaux des pattes, tant écailleuses que membraneuses, y restent attachés ; on y voit les ongles, tous lés crochets de leurs pieds , et il est même bien singulier d'y trouver toutes les parties dures de la tête. Lorsque les chenilles ont pris tout leur accroissement, et que le temps de leur métamorphose approche, elles quittent souvent les herbes cu les arbres sur lesquels elles ont vécu, et se préparent à la transformation en cessant de prendre des alimens. Elles se vident entièrement et re- jettent même la membrane qui double toat le canal de eur estomac et de leurs intestins. Alors, celles qui savent se filer des coques , se mettent à y travailler , et s'ÿ ren- ferment, comme pour se mettre à l'abri des impressions de l'air pendant leur changement de forme. On les voit, dans cette enveloppe, se courber, se raccourcir , paraï- tre dans un état languissant, et après des mouvemens al- ternatifs d’allongement et de contraction, se dégager enfin du fourreau de chenille qui enveloppait leur chrysalide. Cette opération , à laquelle les chenilles se préparent, est dans le fond semblable à celle qu'elles ont subie toutes les fois qu'elles ont changé de peau : c'est encore une dé- pouille que l'insecte doit quitter , mais aussi c’est une dé- pouille bien plus considérable. Elles parviennent donc à ; SANS VERTÈBRES. 53t un état particulier dont j'ai déjà parlé, état dans lequel elles prennent le nom de chrysalide ou de fève , à cause de leur forme singulière. Cet état est le second par où la chenille doit passer pour parvenir au dernier, et paraître sous la forme de papillon. On peut, en quelque sorte, considérer toute ckrysalide comme une espèce d'œuf dans lequel le papillon se dé- veloppe et se perfectionne. Il y reste jusqu’à ce qu'il soit entièrement formé, et qu'une douce chaleur l'invite à en sortir. Le jeune papillon averti par l'instinet, qu'il à acauis assez de force pour rompre ses fers, fait un puissant ef: fort qui lui ouvre une seconde fois les portes dè la vie: Tous ses organes deviennent plus sensibles et en quelque sorte plus parfaits. Ses ailes, qui d'abord ne paraissent presque pas, où qui sont si petites qu'on les prendrait pour celles d’un papillon manqué, sont encore couvertes de l'humidité du berceau et plissées, chiffonnées ou repliées sur elles-mêmes ; mais aussitôt qu'elles sont à l'air libre, les liqueurs qui doivent cireuler dans leurs canaux, s'é- lançant avec rapidité , les forcent à s'étendre et à se dé- velopper. Pour accélérer ce développement et lui donner plus de force, le papillon nouvellement éclos et isipa- tient de voler , les agite de temps en temps et les fait frémir avec vitesse. En même temps , tous ceux qui ont une trompe qui était étendue et allongée sous le fourreau de la chrysalide, la retirent et la roulent en spirale pour la loger dans le réduit qui lui est préparé. Si quelque cause , soit intérieure , soit extérieure, s'oppose à l’exten- sion des ailes dans le temps qu'elles sont encore aussi flexi- bles que des membranes, la sécheresse qui les surprend 532 ANIMAUX dans cet état , arrétant la suite du développement, ces ailes restent imparfaites, incapables de servir , et le pauvre ani- mal se voit condamné à périr, faute de pouvoir chercher sa nourriture, C'est ainsi que tous les papillons sortent de leur état de chrysalide et subissent la métamorphose la plus étonnante qu'on connaisse parmi les êtres vivans. Ces animaux sin- guliers ne conservent plus rien de leur premier état. F1- gure , organes , industrie, tout est changé ; de sorte que j'animal qui commenca par être chenille, n’en a plus la moindre apparence et, en effet , n’est plus reconnaissable. Ce n’est plus cet être pesant, réduit à ramper , à brou- ter avec avidité la nourriture la plus grossière, et sujet à des maladies continuelles et périodiques. Le papillon, au contraire, est, en général, l'agilité mème : orné des plus belles couleurs, il ne tient plus à la terre, ne se nourrit plus que de miel, et semble ne connaître que le plaisir. L'ordre des lépidoptères n’a été divisé qu’en trois gen- res par Linnœus ; savoir : celui de la phalène, celui du sphinx , et celui du papillon. Les Entomologistes ont pres- que tous conservé le troisième de ces genres, celui du papillon , et comme il est très-nombreux en espèces, ils se sont contentés de le sous-diviser en plusieurs sections, avec des déterminations vagues. M. Latreille est le pre- mier qui ait essayé de le partager en plusieurs genres. Quant aux genres sphinx et phalena de Linné, les Estomologistes les ont distingués en un assez grand nom- bre de genres particuliers. Nous les avons imités à cet égard, sans adopter néanmoins la totalité des genres qu'ils eat établis, étant convaincu que l'abus dans l'art de di- SANS VERTÈBRES. 533 viser les prodactions de la nature , est une des causes qui nuisent le plus aux progrès des sciences naturelles ; tandis qu'une sage économie dans l'institution des divisions in- dispensables , est le vrai moyen d’en avancer les progrès. D'après cette considération ; qu'il me semble qu’on ne doit jamais perdre de vue, je partage primairement l’or- dre des lépidoptères en trois grandes coupes réunies sous deux sections, comme dans le tableau suivant. DIVISION DES LÉPIDOPTÈRES, Lère Srcrionw. — Un crochet subulé au bord externe des ailes inférieures, servant de frein pour retenir celles de dessus. Aucune aile élevée dans le re- pos. # Antennes sétacées : elles diminuent d'épaisseur de la base à la pointe. ( Les lepidopteres nocturnes.) (1) Ailes enveloppantes, se roulant autour du corps, on très- inclinées. Chenilles non vagabondes, vivant ordinaire- ment à couvert, soit dans des fourreaux mobiles, soit dans des parties de végétaux. : Les Ronleuses. (2) Aîles non enveloppantes , mais conformées, soit en chap- pe, soit en triangle allongé, et le plus souvent hori- zontales. Chenilles non vagabondes , vivant à couvert, et roulant les feuilles ou les fleurs pour y fixer leur demeure, on habitant dans des fruits. Les Pyralites. 534 ANIMAUX (3) Ailes non enveloppantes, ni conformées en chappe. Chenilles la plupart vagabondes, et vivant ordinairement ‘à découvert. Les Phalénides. ** Antennes en masse allongée, prismatique ou en fasean. Elles ont dans leur longueur quelqu’épaississement plus grand qu’à leur base. ( Les lépidoptères crépus- culaires.) | Les Sphingides. fe S£crion.— Point de crochet ou de frein quelconque au bord externe des ailes inférieures. Les quatre ailes, ou au moins deux, élevées dans le repos. (Les Lépidopieres diurnes.) Les Papilionides. LÉPIDOPTÈRES NOCTURNES. Les lépidoptères nocturnes, qu'on a aussi nommés papillons de nuit, parce que la plupart ne volent que le soir, comprennent tous les lépidoptères dont les antennes sont sétacées, c’est-a-dire , diminuent d'épaisseur de la base à la pointe ; mais ces antennes sont simples dans les uns, ciliées , dentées ou pectinées dans les autres. Ces lépidopteres nocturnes n’ont jamais les ailes éle- vées vers la verticale dans l’état de repos, comme le plus grand nombre des papilionides ; volent peu pendant le jour; et presque tous enveloppent leur chrysalide dans une coque, ou s’enfoncent dans ja terre pour s ÿ transfor- mer , s'ils la laïssent à nu. | SANS VERTÈBRES. 535 Cette coupe, très-remarquable par l'énorme quantité de races diverses qu’elle embrasse, l’est encore plus par l'extrême difficulté de la diviser clairement, et d’y insti- tuer des genres convenablement circonscrits par des ca- ractères faciles à saisir. Tel est, et sera partout, l’incon- vénient des familles naturelles dans lesquelles nos collec- tions se trouveront fort enrichies : j'en ai suffisamment indiqué la cause. L'observation constate que, dans la nombreuse série des races de cette coupe , ce sont les larves ou chenilles qui offrent le plus de particularités intéressantes , soit sous le rapport des habitudes diverses, soit sous celui de leur forme et du nombre de leurs parties; tandis que, parvenues a l’état d'insectes parfaits, on ne leur trouve plus qu'un petit nombre de particularités différentes ; encore sont- elles peu propres à les faire diviser nettement. En effet, si ces animaux présentent encore beaucoup de diversité, ce n'est guère que dans leur taille, les couleurs qui les ornent, et les nuances des proportions de leurs parties. Cependant, comme il est indispensable de les diviser et de les sous-diviser bien des fois, puisque ces insectes sont si nombreux , il faut donc faire concourir la consi- dération de la chenille avec celle de l’insecte parfait , afin ‘établir parmi eux les diverses sortes de divisions qui peuvent faciliter l'étude de ces nombreux nocturnes , et les faire aisément reconnaître. Poursuivant toujours la simplicité de la méthode, tant qu’elle est compatible avec ce qu'exigent les distinctions essentielles, je partage les lépidopières nocturnes en trois familles, de la manière suivante. 536 ANIMAUX DIVISION DES LÉPIDOPTÈRES NOCTURNES. x. Ailes enveloppantes : Elles sont roulées autour du corps , ou très-inclinées dans l’inaction. Chenilles non vagabondes, vivant ordinairement à couvert, soit dans des fourreaux, soit dans des par- ties de plantes ou de toiles. Les Rouleuses. 2. Ailes non enveloppantes : Elles sont peu ou point in- clinées dans l’inaction , mais couchées sur le corps sans l’envelopper , et sont conformées en chappe ou en triangle-allongé. | Chenilles non vagabondes, vivant en général à cou- vert, et roulant, soit les feuilles, soit les fleurs pour y fs leur Rene , ou OP dans des fruits. Les Pyralites, 3. Ailes non enveloppantes : Elles sont horizontales ou en toit dans l’inaction , sans envelopper le corps, et ne sont ni en chappe, ni en triangle allongé. Chenilles la plupart vagabondes, et vivant oxdairér ment à découvert. Les Phalénides. SANS VERTÈBRES. 537 LES NOCTURNES ROULEUSES. [ Nocturnæ tortrices.] F . Ailes enveloppantes, se roulant autour du corps ou très-inchnées. — Chenilles non vagabondes, vivant ordinairement à couvert, soit dans des fourreaux , soit dans des parties de plantes ou de toiles. Sous le nom de nocturnes rouleuses , je réunis 1c1, comme formant une famille particulière, des lépidoptères qui me paraissent avoir entr'eux d'assez grands rapports. M. Latreille les avait pareïillement rassemblés sous Ja dénomination de rouleuses, dans son histoire naturelle des crustacés et des insectes ( vol. 14, p. 232.); mais il y joignait les pyralites que j'en sépare, parce que leurs ailes, plus souvent horizontales qu’inclinées, ne sont véri- tablement pas enveloppantes. Ainsi les insectes dont il s'agit , sont assez remarquables en ce que leurs ailes se roulent plus ou moins complette- ment autour du corps lorsque l’animal n’en fait pas usage, eten ce qu’elles sont en général longues , étroites et plu- meuses ou frangées. Ce sont pour la plupart de jeuts lé- pidoptères, ornés le plus souvent de couleurs vives et brillantes, Leurs chenilles vivent à couvert soit en se for- mant des fourreaux (assez souvent portatifs) aux dépens des étoffes ou des parties de plantes , soit en minant l'in- térieur des feuilles, etc. | A Ja vérité, les chenilles des pyralites vivent aussi pres- que toutes à couvert; mais les insectes parfaits qui en 538 ANIMAUX proviennent, sont toujours distingués de nos rouleuses, par la forme et la disposition de leurs aïles. Au reste, ces différens lépidoptères ne sauraient être fort écartés entr'eux. L On peut sous-diviser ces rouleuses en plusieurs sous- familles , comme l'a fait M. Latreille qui les distingue en Ptérophorites. Tinéites. Crambites. Voici la division des nocturnes-rouleuses, et la dis- ünction des trois sous-familles qu'elles embrassent. DIVISION DES NOCTURNES ROULEUSES. * Les quatre ailes, ou au moins deux, fendues en autant de disitations qu’elles ont de côtes. ( Pié- rophorites. Latr.) Ptérophore. Ornéode. ** Les quatre ailes entières et point fendues, malgré leurs nervures principales ou leurs côtes. [1] Deux palpes apparens. (Zinéites. Latr.) (a) Les antennes et les yeux écartés. . 6%) Trompe non distincte et comme nulle. Teigne. (%X) Trompe allongée et distincte. Yponomeute. SANS VERTÈBRES. 539 OEcophore, Lithosie. (b) Les antennes et les yeux contigus, ou très-rapprochés. Adèle. [2] Quatre palpes apparens. (Crambites. Latr.) Alucite. Crambus. Gallérie. PTÉROPHORE. (Pterophorus.) Antennes sétacées, simples. Deux palpes, non plus longs que la tête, un peu écailleux. Trompe distincte. Les quatre aïles, ou deux au moins, fendues en digita- tions plumeuses. Pattes longues, épineuses. Chrysalide nue , suspendue par des fils. Antennœæ setaceæ, simplices. Palpi duo, breviter squamati, capite non longiores. Proboscis distincta. Alæ quatuor, aut ex illis duæ , in plumulas fissæ. Pedes longi, spinosi. Pupa nuda , filis suspensa. OBSERVATIONS. Le corps des ptérophores est allongé, grèle, et ses ailes, dans le repos, sont enveloppantes. Mais ce qui rend ces ailes singulièrement remarquables, c’est qu'elles sont fendues plus ou moins profondément en digitations barbues ou plu- meuses. Quelquefois même les digitations sont subdivisées, en sorte que l'aile paraît rameuse. Outre les barbes ou fran 540 ANIMAUX ges latérales de ces digitations, les ailes n’en sont pas moins couvertes de petites écailles colorées, comme celles des autres lépidoptéres. Geoffroy est le premier qui ait distingué comme genre les ptérophores, que Linné a confondus parmi ses phalènes; et M. Latreille en a séparé l'ornéode à cause de la différence de sa métamorphose. En effet, il est bien singulier que la chrysalide des pté- rophores soit nue et suspendue à des fils, comme celle des papillons, tandis que celle de l’ornéode est enfermée dans une coque, comme dans les phalènes. ESPÈCES. x. Ptérophore brun. Pterophorus didactylus. PL. fuscus ; alis fissis : strigis albis, antieis bifidis, posticis tripartitis. Pterophorus didactylus. Fab. Pterophorus n.° 2. Geoff. 2. p. g2. Habite en Europe. Sa chenille vit sur le liseron; elle est ver. dûtre. 2. Ptérophore fauve. Pterophorus pterodacty lus. Pt. als patentibus, fissis, testaceis : puncto fusco. Pterophorus pterodactylus. Fab. Habite en Europe. Sa chenille est bleuâtre , avec une raie pour= pre sur le dos. 3. Ptérophore pentadactyle. Pterophorus pentadacty lus. Pt. alis niveis : anticis bifidis , posticis tripartitis. Pterophorus pentadactylus. Fab. Le ptérophore blanc. Geoff. 2. p. g1.n. 1. Habite en Europe. Sa chenille est vérte, avec des points noirs et quelques poils. Etc. SANS VERTÈBRES. B4r \ ORNÉODE. (Orneodes. ) Auennes QU Deux palpes plus longs que la tête, relevés ; à dernier article presque nu. Aiïles larges , en éventail ,'fendues en digitations, très frangées. Larve à seize pattes. Chrysalide dans une coque. Antennæ setaceæ. Palpi duo, capite longiores, erecti; articulo ultimo subnudo. Alæ late, flabellate, fissæ , valdè fimbriatæ. ÆEruca pedibus sexdecim. Pupa folliculata. OBSERVATIONS. L'ornéods faisait partie du genre des ptérophores ; mais le caractère de la coque qui renferme la chrysalide a auto- risé M. Latreille à en former un genre particulier. Le nom . d'ornéode qu'il lui a donné, exprime l'espèce de ressem- blance qu'il trouve à l’insecte parfait avec un oiseau. Les ailes des ornéodes sont divisées, comme celles des ptérophores, en autant de parties qu’elles ont de nervures, Mais dans les ornéodes, les ailes sont plus larges et à divi- sions moins profondes. Ces ailes et leurs divisions sont gar- nies sur les côtés , de poils fins, fort longs. ESPÈCE. 1. Ornéode hexadactyle. Orneodes hexadactylus. Latr. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. 14. p. 288. Pterophorus hexadactylus. Fab. Le ptérophore en éventail. Geoff. 2. p. 92. n.0 3. Habite en Europe. Les ailes cendrées, fendues en six lanicres. Sa chenille vit dans les fleurs du chévre-feuille. ska ANIMAUX TEIGNE. (Tines. ) Antennes sétacées, simples, quelquefois ciliées , écar: tées à leur insertion. Deux palpes apparens. Trompe non distincte. Un toupet d’écailles sur le chaperon. Ailes allongées, enveloppantes. Larves à seize pattes ; vivant solitairement et s’enveloppant chacune dans un fourreau. Antennæ setaceæ , simplices, in nonnullis ciliatæ , insertione remotæ. Proboscis $. lingua minima, non distincta. Palpi duo distincti.Clypeus squanuis in fasci- culum prominulis. Alæ elongatæ ,convolutæ. Erucæ pedibus sexdecim, solitariæ , folliculo vestitæ. ÔBSERVATIONS. Les feignes sont les plus petits, les plus brillans ct les plus richement ornés des lépidoptères. L'or, l'argent, mélan- gés avec les plus vives couleurs, sont répandus sur les ailes d’un grana nombre de ces insectes. Dans la teigne des draps, les ailes sont très-plumeuses sur Îes bords, et les inférieures sont les plus larges. C’est la mème chose dans la teigne des pelleteries. Ces teignes sont d’un gris satiné, fort brillant. La chenille de la teigne se fabrique un fourreau dans le- quel elle vit à couvert, et ensuite se métamorphose. Ce fourreau , dans certaines espèces, n’est point fixé, et la che- nille le transporté avec elle dans ses déplacemens. Elle l’é- largit et l'allonge, en y mettant des pièces, à mésure que eela devr'ent nécessairé. SANS VERTÈBRES. 543 Les teignes sont si remarquables par leur aspect et leur forme particulière, qu’il est facile de les distinguer des di- verses phalénides. Geoffroy est le premier qui les aitséparées des phalènes avec lesquelles Linné les confondait. Mainte- nant, leur genre est réduit aux espèces qui ont la trompe très-courte et comme nulle; ce qui les distingue des ypo- nomeutes, des œcophores et des lithosies. ESPÈCES. 1. Teigne des pelleteries. 7nea pellionella. T. alis canis : puncto medio nigro; capite griseo. Lin. Tinea pellionella. Fab. 5. p. 304. Gmel. 4. p. 2593. Réaum. ins. 3. tab. 6. f. 12—16. Habite en Europe, sur les pelleteries. z. Teigne des draps. 7nea sarcitella. T. alis cinereis : thorace utrinque puncto albo. Lin. Réaum. ins. 3. tab. 6. £. g—10. Habite en Europe, dans les appattemens, sur les draps, les étoffes de laine. 3. Teigne des tapisseries. Znea trapezella. T°. alis nigris, postice albis ; capite niveo. Lin. Tinea trapezella. Fab. 5. p. 303. Geoff. 2. p. 187. n.0 13. Habite en Europe, sur les étoffes de laine. Sa chenille vit sous une voûte immobile qu’elle allonge en avancant et rongeant l’étoffe. &. Teïgne des grains. Zinea granella. T!. alis albo nigroque vartis; capite niveo. Tinea granella. Fab. suppl. p. 494. Gmel. p. 2608. Geoff. 2. p« 186. n.0 11. Habite en Europe, dans les greniers. La larve lie ensemble avee des fils plusieurs grains, s’établit au milieu du paquet et dé- wore les grains qui l’avoisinents 544 ANIMAUX 5. Teigné téte-fauve. Tinea flavi-frontella. T!. alis anticis cinereis , immaculatis ; capite fulv. Tinea flavi-fronlella. Fab. 5. p. 305. Habite en Europe. Sa chenille fait de grands dégats dans nos collections d'insectes, d'oiseaux, etc: 6. Teigné du bolet: Tinea boletella. T!. alis oblongis nigris : dorso margineque postico albidis. Phycis holeti Fab. suppl. p. 463. Habite en Europe. Etc YPONOMEUTE. ( Yponomeuta. ) Antennes sétacées , simples. Deux palpes de la lon: gueur de la tête. Trompe distincte. Ailes se roulant autour du corps en demi- cylindre: Chenilles à seize pattes, vivant en société sous un abri commun: Antennæ setaceæ , simplices. Palpi duo capitis lon- gitudine. Proboscis disüncta. | Aloœæ convolutæ, semi-cylindricæ. Erucæ pedibus sexdecim , sub tentorio communt sociatæ: OBSERVATIONS. Les chenilles des yponomeutés ne s’enveloppent point dans des fourreaux particuliers comme celles des teignes, mais elles vivent en société dans de grandes toiles qu’elles filent sur différens arbres, tels que le fusain , le padus, etc.; d’autres néanmoins vivent dans l'épaisseur du parenchyme des feuilles: SANS VERTÈBRES: 54 Qx: ESPÈCES. 1; Yponomeute du fusain. Fponomeuta evonymella. F. alis primoribus niveis ; punctis 5o nigris, posteribus fuscis. Phalæna evonymella. Lin. Gmel. p. 2586. Geoff. 2. p. 183. n.0 4. Habite en Europe, sur le fusain, etc: 2. Yponomeute du padus. Fponomeuta padella. F. alis primoribus lividis : punctis 20 nigris, posteribus fuscis. Phalæna padella. Lin: Gmel. p. 2586. Habite en Europe, sur les arbres fruitiers, dans les bois. 3. Yponomeute du rosier. Fponomeuta rajella: F. alis auratis : maculis seplem argenteis ; secunda tertias que connatis. * Tinea rajella. Fab. Degeer, mém. 1. tab. 31. f. 11—19. Habite en Europe, sur les rosiers: OECOPHORE. OEcophora. Antennes sétacées, simples. Palpes beaucoup plus longs que la tête, recourbés. Trompe distincte. Ailes frangées, demi-enveloppantes. Chenilles à seize pattes , vivant à couvert dans le parenchyme des feuilles ou des grains. . Antennæ setaceæ , simplices. Palpi duo saptee lon- giores , recurvl. Proboscis distincta. Ale fimbriatæ , semi-convolutæ. Érucæ pedibus sex- Tome TITI, 35 f 546 ANIMAUX decim , intra substantiam foliorum , aut seminum , la- tilantes. OBSERVATIONS, Les œcophores se distinguent des teignes par leur trompe apparente, la longueur des deux palpes en saillie, et parce qu'au lieu de se former des fourreaux particulierset portatifs, leurs chenilles vivent à couvert dans des parties végétales. C’est à ce genre qu'appartient l'espèce dont la larve mange le grain (le froment, l'orge, ete. ), et fait quelquefois beau- coup de tort dans un grenier, et même dans un champ. La larve s'introduit même dans l'intérieur des grains. ESPECES. 1, OEcophore doré. OEcophora Linneella. OE. alis fusco-auratis : punctis quatuor argenleis elevalis. Phalæna Linneella. Gmel. p. 2604. Tinea. Geoff. 2. p. 200. n.0 45. Habite en Europe, sur les arbres fruitiers, 2. OEcophore da pommier. OEeophora Roesella. OË£. alis nigro-auratis : punctis novem argenteis, convertis, submarginalibus. Phalæna Roesella. Gmel. p. 2604. Habite en Europe, dans le parenchyme des fenilles du pom- mier. 3.OEcophore des jardins. OEcophora Leuwenhockella. CE. alis auratis : striga baseos punctisque quatuor oppost- tis argentets. Phalæna Leuwenhockella. Gmel. p. 2602. Habite dans les jardins. 4. OEcophore des céréales. Ecophora cerealella. CE. cinerea, alis planis incumbentibus pallidèe testaceis. Alucita cérealella. Olix. dict. ne 19. SANS VERTÈBRES. 547 Réaums mém. de l’acad. année 1761, t. 2. pl 39 £. 18—19. Habite au midi de l'Europe. Sa larve ronge les grains de blé en s’introduisant dans leur intérieur. LITHOSIE. (Lihosi.) Antennes sétacées, simples ou ciliées, écartées; Deux palpes plus courts que la tête. Trompe distincte. Ailes allongées, couchées sur le corps , ‘plus longues que l'abdomen. Larve à seize pattes. Antennœ setaceæ, simplices aut ciliatæ , insertione distantes. Palpi duo capite breviores. Proboscis dis- tinctla. Ælæ elongatæ, dorso incumbentes, abdonune lon giores. Fruca pedibus sexdecim. OBSERVATIONS; Les lifhosies ont les ailes beaucoup plus longues que lar- ges, couchées sur le corps presqu’horizontalement , et moins enveloppantes que celles des ÿponomeutes. On lés distin- gue des œcophiores par leurs palpes apparens, qui sont plus courts que la tête. Les chenilles de ces insectes vivent solitairement et ne se font point de fourreaux. ESPÈCES. i. Lithosie du lichen. Lithosia quadra. _ L. alis depressis luteis : anticis punclis duobus cyancis. Fab. 548 ANIMAUX Phalæœna (noctua ) qüadra. Gmel. p. 2553, Roes. ins. 1. phal. 2. tab. 17. Habite sur les lichens du chêne, du pin. 2. Lithosie veuve. Lithosia rubricollis. L. «tra, collari sanguineo , abdomine flavo. Bombix rubricollis. Lin. Fab. 4. p. 456. La veuve. Geoff. 2. p. 148, n.0 59. tab. 12. f. 6, Habite sur le lichen olivacé du pin, du hêtre. 3, Lithosie ponctuée. Lühosia pulchella. L. alis albis : primortbus nigro sanguineoque punctatis, posterioribus apice nigris. Bombix pulchella. Fab. 4. p. 459. Petiv. gaz. t. 3. f.3. Habite en Europe, sur le solanum tomentosum, l'héliotrope, etc, ADÈLE. (Adela. ) Antennes sétacées, fort longues, très-rapprochées à leur insertion. Les yeux presque contigus postérieurement, Trompe allongée. Deux palpes cylindriques, velus. Ailes allongées, élargies postérieurement, couchées, presqu'en toit. Antenne setaceæ , longissimæ, ad basim valdè ap- proximatæ.Oculi posticè ferè contigui. Proboscis elon- gata. Palpi duo cylindrict, pilosi. LA Æiæ elongatæ , posticè latiores, incumbentes , suë- deflexe. OBSERVATIONS. Les adèles, comme les lithosies , ont les ailes allongées , aQais moins enveloppantes que celles des autres rouleuses, ES SANS VERTÈBRES. 549 Elles appartiennent néanmoins à la même famille ; car les chenilles des adèles se forment une espèce de fourreau avec des fragmens de plantes, et se déplacent avec cette enve- loppe, comme le font les teignes. Ces rouleuses sont éminemment distinguées des autres par leurs longues antennes , très-rapprochées à leur base, et par leurs yeux presque contigus. Elles se nourrissent de la substance des feuilles. On les voit souvent voler, en grand nombre , dans les bois , pendant le jour. ESPECES. &. Adèle dorée. dela Degereella. A. alis atro-aureis : fascia flava; antennis albis, Lbasë nigris. Alucita Degereella. Fab. La coquille d’or. Gcoff. 2. p. 193. pl. 12. f. 5. Habite en Europe, dans les bois. 2. Adele noire-bronzée. ÆAdela Reaumurella. A, alis nigris, ertrorsum deauralis. Alucita Reaumurella. Fab, La teigne noire-bronzée. Geoff. 2. p. 193. n.° 29. Habite en Europe, voltigeant au printemps autour des arbres. 3. Adèle pâle. Ædela Swammerdamella. Æ. alis pallidis , immaculatis. Alucita Swammerdamella. Fab, Clerk. phal. tab. 12, f, L. Habite en Europe. k. Ad jaune-d’or. Adela Latreillella. A. alis aureis : punctis duobus niveis oppositis. Alucita Latreillella. Fabr. suppl. p. 5o2. Habite en France, sur les arbustes, Les antennes très-longues, noires, blanches au sommet. 550 ANIMAUX GALLÉRIE. (Galleria.) Antennes sétacées. Quatre palpes distincts, dont les deux supérieurs sont cachés. Trompe très-courte, pres- que nulle. Ailes étroites, allongées, et un peu moulées autour du corps, ÆAntennæ setaceæ. Palpi quatuor distincii : superi squammis clypei occultati. Proboscis brevissima , sub- aulla. Alæ angustæ, elongatæ , dorso incumbentes , extus deflexæ. OBSERVATIONS. Les galléries ne se distinguent des teignes que parce qu’elles ont quatre palpes distincts, dont les deux supérieurs sont cachés sous les écailles du chaperon, qui forme une sorte de voûte. Leur larve a seize pattes et vit dans les ru- ches où elle mange la cire des gâteaux d’abeilles. ESPECES. x, Gallérie de la cire. Galleria cereana. G. alis griseis, poslicè emarginatis : dorso canaliculato fusco. | Fab. suppl. p. 462. Tinea mellonella. Lin. et phalæna cereana ejusd. Réaum. ins. 3. tab. 19. f. 14—15. Roes, ins. 3. tab. 41. Hubn. tin. lab. 4. f. 25. Habite en Europe , dans les ruches des abeilles. SANS VERTÈBRES. BD 2. Gallérie alvéolaire. Galleria alveolaria. G. alis fusco-cinereis, immaculatis ; capite ftavo. Fab. suppl. p. 463. Réaum. ins. 3. t. 19. f. 7—09. Habite en Europe, dans les ruches. Elle est plas petite que la précédente. CRAMBUS. (Crambus.) Antennes sétacées. Quatre palpes saïllans et distincts : les inférieurs souvent très- grands et en forme de bec. Trompe apparente. Les écailles de la tête ne formant point de toupet. Ailes allongées , enveloppantes ou moulées autour du corps. Antennæ setaceæ. Palpi quatuor exsert, perspi- cui : inferi sœæœpius maximi , rostrum simulantes. Capi- ts squamæ appressæ. Alæ elonsatæ , convolutæ. OBSERVATIONS. Les crambus ont, comime les galléries, le port des teignes; mais ils ont quatre palpes tous apparens dont souvent les in- férieurs sont très-grands. Leurs ailes sont étroites, plus lon- gues que larges, enveloppent le torps , et lui donnent une forme presque cylindrique. On croit que leurs larves ont seize paltes. ESPECES, 1. Crambus incarnat. Crambus carneus. C. alis anticis flavis : lateribus sanguineis. Fab. suppl. p. 470. 552 ANIMAUX Tinea cärnella. Lin. Schœff. Icon. ins. tab. 147. f. 2—3. S Habite en Europe, dans les prairies, sur le tréfle. Palpes in= féricurs xecourbés. Crambus des pins. Crambus pinet. C. alis anticis flavis : maculis duabus albissimis , anteriore oblonga, posteriore ovata. Fab. suppl. p. 470. T'inea pinetella. Lin. Panz. fasc. 6. tab. 29. Habite en Europe, dans les bois de pin. 3. Crambus des graminées. Crambus culmorum, C.alis cinereis : linea unica abbreviata, albissima. Fab. suppl. p nr. Tinea Re Lin. Réaum. ins, 1. tab. 17. £ 13—14. Habite en Europe, sur les graminées. 4. Crambus des prés. Crambus pratorum. | C: alis anticis cinereis -apice Strits albis. Fab. suppl. p. 471. ; Tinca pratella. Lin. Habite en Europe , dans les prés. : linea albissima, postice ramosa, 5. Crambus des pâturages. Crambus pascuum. C. alës cinereis : linea albissima , margine postico nigre- punclato. 1e | bass Fab. suppl. p. 471. Tinea pascuella. Lin: Habite en Pureee danÿ les mes Erc. ALUCITE. (Alucita ) Antennes sétacées, un. peu courtes, écartées à leur inser{ion. Quatre papes distincts : les supérieurs couverts; SANS VERTÈBRES. 553 les inférieurs écailleux , avancés. Frompe apparente, Un toupet d’écailles sur la tête, Ailes allongées, étroites, très-inclinées. Æntennæ setaceæ , breviusculæ, insertione remote. Palpi quatuor distincti : supert obtecti ; inferi squam- mulosi, porrecti. Proboscis distincta. Caput aliè cin- cinnatum. Al elongatæ, angustæ , valdè deflexæ. OBSERVATIONS. Les alucites ressemblent assez aux teignes par leur taille, et quelquefois par leurs belles couleurs. Mais elles ont qua- tre palpes apparens, quoique les deux supérieurs soient cou- veris, et leur trompe ou langue est bien distincte. Leurs chenilles ont seize pattes et en général le corps lisse. Ces insectes vivent dans les feuilles de différens arbres et arbrisseaux et les lient ensemble pour s’en former une cou- verture, ou les replient par les bords pour s'en faire une enveloppe subcylindrique. Leurs antennes sont simples , sé- tacées, un peu courtes, distantes. Les chenilles des alucites se nourrissent du parenchyme des feuilles qui les couvrent, et n’en attaquent que le côté intérieur, afin de rester cachées dans leur enveloppe. On en connait un assez grand nombre d'espèces. ESPECES, 1. ÂAlucite xylostelle. Æ4lucita xyloster. A. alis cinereo.fuscis : vitta dorsali communi alba sinuala, Fab. suppl. p. 508. Fpsolophus. Alucita xylosteila. Ein. 554 ANIMAUX Teigne à bandelette blanche, Geoff. 2. p. 195. n., 35. Habite en Europe, sur le chévre-feuille. 2. Alucite des bois. Ælucita nemorum. A. olis viridi-flavescentibus : anticis strigis duabus abbre- vialis dorsalibus, obscurioribus. Ypsolophus nemorum. Fab. suppl. p. 508. Habite aux environs de Paris. Bosc. 3. Alucite dentée. Ælucita dentata. " A, alis fuscis apice falcatis : vitta dorsali communi uni- dentata , alba. ° Fpsolcphus dentalus. Fab. suppl. p. 508. Habite sur le chèvre-feuille d'Europe: 4. Alucite des jardins. Ælucita vittata. A. alis deflexis, albis, fusco-lineatis : punctis margineque postico atris. Fpsolophus vittatus. Fab. suppl. p. 506. Habite dans les jardins de l’Europe, sur la julienne. Etc. LES PYRALITES. Ailes non enveloppantes, mais conformées , soit en chappe , soit en triangle allongé, et le plus sou- vent horizontales. — Chenilles vivant en général à couvert , et roulant, soit les feuilles , soit les fleurs pour y fixer leur demeure , ou habitant dans des fruits. Par leurs rapports, les pyralites paraissent tenir d'as- sez près aux rouleuses, en ce que, de part et d'autre, leurs chenilles ne sont point vagabondes, et en général, ne vivent point à découvert. En effet, celles de la plupart des pyralites roulent les feuilles ou les fleurs pour s'y éta- SANS VERTÈBRES. 555 blir à demeure fixe et cachée, ou vivent dans des fruits. Mais les pyralites n’ont point les ailes enveloppantes ou roulées autour du corps. Elles sont plutôt horizontales, planes, les unes en chappe ou formant, par leur réunion, un rhombe curviligne , tronqué à l'extrémité, les autres en triangle allongé. Ces dernières sont remar quables en ce qu’elles ont leurs quatre palpes apparens, comme dans les crambites de M. Latreille, Les chenilles connues des pyralites ont quatorze ou seize pattes ; elles sont rases ou légèrement velues. Voici l'analyse principale des caractères de ces insectes. DIVISION DES PYRALITES,. [1]Quatre palpes apparens.Les ailes entriangle-allongé. Botys. Agilosse. [2] Deux palpes apparens. (a) Ailes en chappe. Chenille à seize pattes. Pyrale. (b) Aïles non en chappe, Chenille à quatorze pattes. Herminie. « Plaiyptérix. BOT YS. (Botys.) Antennes sétacées. Quatre palpes saillans. Trompe ou langue apparente. 556 ANIMAUX Ailes formant un triangle allongé et aplaü. Chenille à seize pattes. Antenne setaceæ. Palpi quatuor exserti. Proboscis seu lingua conspicua. | Alcæ triangulum elongatum et subhorisontale efft- cientes. Eruca sexdecimpoda. OBSERVATIONS. Par leurs quatre palpes apparens, les Zofys se rappro- chent des crambites de M. Latreille; mais ces insectes appar- tiennent à la division des pyralites par leurs ailes non enve- loppantes, formant un triangle aplati, presqu horizontal, lorsque l'insecte est en repos. Ainsi, par leur port, les botys ressemblent à de petites phalènes. fl en est de même des aglosses, qui paraissent ne s'en distinguer que parce que leur trompe n’est nullement apparente. ESPECES. x. Botys pourpré. Botys purpuraria. B. pectinicornis ; alis luleis : margine anticarum faseuis duabus purpurets. Phalœna purpuraria. Lin. Fab. 5. p. 167. Habite en Europe, sur le chène, le prunier épineax. 2. Botys de l'épi d’eau. Botys potamogata. B. seticornis; alis cinereis, albo maculalis : anticis obso= let reticulatis. Phalæna potamogata. Lin. Fab. 5. p. 213. Réaum. ins. 2.t. 32. f. LI. | Habite en Europe, sur le polamogelon nalans. 3. Botys vertical. Botys werticalis. B. alis glabris, pallidis , subfasciatis subtus fusco-undatis. SANS VERTÈBRES. Sci Qt SI Phalæna verticalis. Lin. Fab, 5. P- 227. Habite en Europe , sur l’ortie, 4. Botys du chou. Botys forficalis. B. alis glabris, pallidis : strigis obliquis, Jerrugineis. Phalæna forficalis. Lin. Fab. 5. p. 223. La bande esquissée. Geoff, 2. p. 166, n.° r11. Habite en Europe, sur le chou. Etc. AGLOSSE. (Aglossa. ) Antennes sétacées. Quatre palpes saillans. Trompe ou langue nulle. . ÂAïles formant un triangle aplati, presqu'horizontal. Antenncœæ setaceæ. Palpi quatuor exserti. Proboscis nulla. : Alæ subhorisontales, triangulum planum efficientes. OBSERVATIONS. L’aglosse paraît ne se distinguer des botÿs que parce que cet insecte n’a point de trompe ou de langue apparente. Il serait peut-être convenable de le réunir au genre précé dent. ESPÈCE. r. Aglosse de la graisse. Æglossa pinguinals. A.palpis recurvatis; alis cinereis : margine crassioré ni- gro subfasctato. Aglossa. Latr. gen. crust.et ins. 4. p. 229. Phalæna pinguinalis. Lin. Fab. 5. p. 250. Habite en Europe, dans les graisses, le lard, le beurre. 058 ANIMAUX | PYRALE. (Pyralis.) Antennes sétacées , simples. Deux palpes ordinairement courts. Trompe ou langue distincte. Âiles en rhombe tronqué, dont les côtés de la base sont arqués. ( Ailes en chappe. ) Larve à seize pattes. Antennæ setaceæ , simplices. Palpi duo ut plurimüum dreviusculi. Proboscis conspicua. Alæ rhombum truncatum efhicientes, lateribus ad basim arcuatis. Eruca sexdecimpoda. OBSERVATIONS. Les pyrales, par leur petitesse et surtout par leurs habi- tudes, c’est-à-dire, par leur manière de vivre à couvert dans l’état de larve, tiennent aux rouleuses ou tinéides; mais , par leurs ailes en chappe et point roulées autour du corps , elles se rapprochent des phalénides. Ce sont de pe- tits insectes en général fort jolis, dont les couleurs sont vives et variées. On reconnait les pyrales à des ailes peu allongées, larges, coupées quarrément à leur sommet, et arquées ou pres- qu'arrondies à leur base. Ce sont les porte-chappe de Geof- froy. | Leurs chenilles ont seize pattes. La plupart tordent ou roulent les feuilles des plantes, les lient avec de la soie, et se mettent à couvert dans leur cavité. Elles en rongent la surface intérieure. D’autres vivent dans l’intérieur des fruitss: SANS VERTÈBRES, 559 ESPECES. 1. Pyrale verte. Pyralis viridana. P. alis rhombeïs : anticis viridibus immacutatts. Phalœna viridana. Lin. Pyralis viridana. Fab. 5. p. 244. La chappe verte. Geoff. 2. p. 151. n.o 193, Habite en Europe, sur le chêne, et s’enveloppe dans ses feuilles, 2. Pyrale du saule. Pyralis clorana. P. alis rhombeiïs : anticis viridibus , margine allo. Phalæna clorana. Lin. Pyralis clorana. Fab, 5. p. 244. Habite en Europe, sur le saule. 3. Pyrale du hêtre. Pyralis fagana. P. alis viridibus : slrigis tribus obliquis albis ; antennis pedibusque fulvis. Pyralis fagana. Fab. 5. p. 243. Petiv. gaz. tab. ‘7. f. 11. Habite en Europe, sur le hêtre. 4. Pyrale des pommes. Pyralis pomana. P: alis nebulosis , postice macula rubro-aurea. Pyralis pomana. Lin. fab. 5. p.279. Roes. ins. phal. 4. tab. 10. Habite en Europe. Sa chenille vit dans les pommes. HERMINIE,. ( Herminia.) Antennes sétacées , le plus souvent ciliées ou subpec- tinées dans les mâles. Trompe allongée. Deux palpes re- courbés, comprimés. . 2 n . . Ailes en triangle allongé et presqu’horizontal. Chenille a quatorze pattes, 56o ANIMAUX Antenncæ setaceæ , in masculis sœpius ciléatæ , sub- pectinatæ : Proboscis seu lingua elongata. Paipi duo compressi reCUTVL. Alæ incumbentes, triangulum elongatum subhori: sontale eficientes. Eruca pedibus quatuordecin. OBSERVATIONS, Les Lerminies n’ont point les ailes en chappe comme les pyrales, car le bord extérieur des supérieures est droit, et . A — , point arqué à sa base. Leur chenille n’a que quatorze pattes, et c’est la première paire des pattes membraneuses qui leur manque. On voit de là qu'elles constituent un genre bien distinct parmi les pyralites. Ces insectes, qui se rappro- 2? chent des phalènes , ont deux palpes apparens, recourbés; très-comprinés, souvent fort grands, du moins dans un des sexes. On en connait plusieurs espèces. ESPECES. t. Herminie barbue. Herminia barbals. Latr. H. alis cinerascentibus ; strigis tribus fuscis ; femoribüs anticis barba porrecta. Phalæna barbalis. Lin. Gmel: p. 2519. Crambus barbatus et crambus tentacularis. Fab. suppl. p. 464 Clerk. phal. tab. 5. f. 3 Habite en Europe, sur le trefle. _— 2. Herminie rostrale. Æerminia rostrals. Latr. À. alis subgriseis : punctis duobus muricutis lineaque apë- cis nigris. Phalæna rostralis. Lin. Gmel. p. 2520. Crambus rostratus. Fab. supp. p. 466. Le toupet à pointe. Geoff. 2. p. 168. n.0 116, Habite en Europe, dans les bois. SANS VERTÈBRES. 561 3. Herminie proboscidale. Herminia proboscidalis, Latr. FH. alis griseis : strigis ferruginets. Phalœna proboscidalis. Lin. Gmel. p. 2520. Crambus proboscideus. Fab. suppl. p. 465. C. ensatus ejusd. Habite en Europe, dans les bois. 4. Herminie sagittale. Âerminia sagittalis. H. alis deflexis griseis : maculé magné. marginal atrd ; posticis flavis apice fuscis. Phalæna sagittalis. Lin. Hyblæa sagitta. Fab. 5. p. 128. Habite dans l'Inde. Etc. PLATYPTÈRE. ( Platypterix. ) Antennes sétacées , pectinées dans les mâles. Deux pal- pes très-courts. Trompe très-courte, presque nulle. Ailes larges, en toit. Chenilles à quatorze pattes. Antennæ setaceæ , in masculis pectinatæ. Palpi duo brevissimi. Proboscis seu lingua brevissima , subnulla. Alæ latæ , deflexæ. Eruca *pedibus quatuordecim. OBSER VATIO NS. Les platyptères font en quelque sorte la transition des pyralites aux phalènes, et ressemblent à ces dernières par leur port. Elles paraissent néanmoins tenir encore de irès- près aux herminies , leur chenille n'ayant que quatorze pat- tes, par défaut des pattes anales, et les antennes des mâles étant pectinées. Mais leur trompe ou langue est fort courte, presque nulle, et leurs ailes, non en chappe ni en triangle Tome IIT, 36 562 ANIMAUX horizontal , sont fort inclinées en toit. Leurs chenilles vivent dans des feuilles qu’elles plient et roulent. ESPÈCES. ns 1. Platyptère en faulx. Platypterix falcataria. P. alis falcatis glaucis : anticis undis fasciaque griseis; puncto fusco. Phalæna falcataria. Lin. Fab. 5. p. 135. Schaæff. Ic. tab. 64. f. 1 —2. Habite sur l’aulne , le bouleau commun. 2. Platyptère lacertine. Platypterix lacertinaria. P. alis erosis lutescentibus : strigis duabus punctoque me- dio fuscis ; posticis immaculatis. Phalœna lacertinaria. Lin. Fab. 5. p. 135. Schæff. icon. tab. 66. f. 2—3,. 2 Habite sur le chène , le bouleau. 3. Platyptère du prunellier. Platypterix compressa. P. alis compresso-adscendentibus niveis : macul& communi fusc&, centrali grised : lunula alba. Bombix compressa. Fab. 4. p. 455. Panz. Faun. fasc. 1. tab. 6. Habite sur le prunier épiheux. 4. Platyptère jaune. Platypterix cultraria. P. pectinicornis , alis subfalcatis luteis : fascié saturatiore ; antennis apice setacets. Phalæna cultraria. Fab, 5. p. 133. Habite en Allemagne. SANS VERTÈBRES. 563 Ailes non en veloppantes, ni conformées, soit en cha ppe, soit en triangle allongé. — Chenilles la plupart va- gabondes, et vivant ordinairement à découvert. LES PHALÉNIDES. Sous la dénomination de phalénides , je comprends le reste des lépidopières nocturnes, c’est-à-dire, ceux qui peuvent être distingués de nos rouleuses et de nos ny- ralites. Ces insectes, dans le repos ;. n’ont point les ailes roulées autour du corps, comme les roulenses , etne les ont point en chappe, comme la plupart des’ pyralies. Enfin leurs chenilles sivent ordinairement à découveri, et sont comme vagabondes, Les phalénides dont ïl s’agit, sont très-nombreuses, très-diversifiées, et fort difhciles à partager en genres bien distincts. Pour y parverir , je suivrai les principales cou- pes formées par M. Latreille , et j'emploirai àa-la-fois la considération de la chenille et celle de l’insecte parfait : ainsi, je divise les phalénides de la manière suivante. | DIVISION DES PHALÉNIDES. [r.] Chenilles à dix ou douze pattes: elles sont arpen- teuses dans leur marche. Les ailes inférieures plus étroites ou à peine aussi larges que les supérieures. (Phalénides géométrales. ) 4 Chenilles à dix pattes. . Phalène. 564 ANIMAUX L%k Chenilles à douze pattes. Campée. 2. Chenilles à 14 ou 16 pattes. La plupart ne sont point arpenteuses ; les autres ne le sont qu’incom- plètement. [a] Trompe allongée dans tous. Chenilles à 16 pattes. ( Phalénides-noctuelites.) % Deux palpes très-comprimés. Noctuelle. ox Deux palpes cylindracés. Callimorphe. Ed [b] Trompe très-courte, tantôt comme nulle, tantôt un peu apparente. (Phalénides-bombycites.) % Chenilles vivant à découvert : elles ont 14 ou 16 pattes. — Chenilles à seize pattes. Bombice. —— Chenilles à quatorze pattes , et à queue fourchue: Furcule. XX Chenilles vivant à couvert. Elles ont 16 pattes. — Antennes beaucoup plus courtes que le corselet, monili- formes ou subdentées. La LA Hépiale. —— Antennes aussi longues ou plus longues que le corselet, en partie pectinées. Cossus. SANS VERTÈBRES. 563 PHALÈNE. (Phalæna.) Antennes sétacées. Deux palpes apparens. Trompe ou langue distincte. Aïles couchées, horizontales ou en toit : les inférieures le plus souvent en partie découvertes, et colorées comme les supérieures. Chenilles arpenteuses, n'ayant que dix pattes, , Æntennæ setaceæ. Palpi duo conspicui. Proboscis seu lingua distincta. Ælœ incumbentes , horisontales aut deflexeæ : infe- rioribus sæpè partim detectis ; superioribus'uti colo- ratis. Erucæ geometricæ , pedibus decem. OBSERVATIONS. Les phalènes dont il s’agit ici, sont des lépidoptères nocturnes dont.les chenilles n’ont que dix pattes, et qui ont été appelées arpenteuses , parce qu’en marchant elles semr- blent mesurer le terrain. Ce genre serait le même que celui ainsi nommé par M. Latreille, dans son dernier ouvrage in- titulé Considérations générales, etc., si je n'en séparais les espèces dont la chenille a douze pattes. : Dans des insectes aussi variés et aussi nombreux que les lépidoptéres nocturnes , la considération des antenries, celle de la trompe, enfin celle de la forme et de la situation des ailes, n’ont pas suffi pour fournir les coupes nécessaires au ‘besoin de l'étude. Il à fallu considérer les larves mêmes de ces insectes, puisque la nature nous offrait en elles des moyens de distinction non variables, et en cela très-solides, quoique peu commodes pour l'observateur qui se trouve « 566 ANIMAUX obligé d'attendre la connaissance de la larve pour pronon- cer sur le genre de l'espèce qu’il étudie. Là, comme ailleurs, nous ne saurions toujours éviter cet inconvénient , parce qu'avant tout, l'emploi des rapports contraint notre marche, nos associations , et ne nous laisse d’arbitraire qu'a l'égard des lignes de séparation que nous croyons devoir établir. Les phalènes ont, en général, le corps grele, les ailes in- férieures plus étroites que les supérieures ou à peine aussi larges, et la plupart, dans le repos, ont les quatre ailes éten- dues de maniere que les inférieures sont en partie décou- vertes. Dans ce cas, leur partie découverte est à-peu-pres colorée comme le dessus des ailes supérieures. Il y a néan- moins quelques phalènes à corps épais, et quelques autres dont les ailes supérieures recouvrent les inférieures. Les espèces connués de ce genre sont déja fort nombreu- ses : voici la citation de quelques-unes des principales. ESPÈCES. x. Phalène du bouleau. Phalæna betularia. Ph. pectinicornis ; alis omnibus albis : atomis nigris; tho- race fascié nigrd; antennis apice selaceïs. Ph. betularia. Lin. Fab. 5. p. 158. Panz. Faun. fase. 351. tab. 24. Habite en Europe , sur le boulean. Corps épais. a. Phalène double-bande. Phalæna prodromaria. Ph. pectinicornis ; alis albis, nigro-punctatis : fasciis dua- bus latis, fuscis. Ph. prodromaria. Fab. 5. p. 159. Habite en Europe, sur le chêne, le tilleul. Corps épais. 3. Phalène hérissée. Phalæna hirtaria. Ph. pectinicornis; alis hirtis cants : strigis tribus nigris j posterioribus approximalis ; antennis atris. SANS VERTÈBRES. 567 Ph. hirtaria. Fab. 5. p. 149. Habite en Autriche. 4. Phalène du lilas. Phalæna syringäria. Ph. pectinicornis ; alis suberosis : omnibus griséo-flaves- centibus; strigis repandis, fuscis albisque. Ph. syringaria. Lin. Fab. 5. p. 136, La phalène jaspée. Geoff. 2. p. 125. no 32. Habite en Europe, sur le lilas, le jasmin. Corps grélé. 5, Phalène de l’aulne. Phalæna alniaria. Ph. péctinicornis; alïs erosts , flavis, fusco-pulverulentis ; strigis duabus fuscis. Ph. alniaria. Lin. Fab. 5. p. 136. Panz. Faun. fasc. 62. tab. 22. Habite en Europe, dans les vergers. 6. Phalène du süreau. Phalæna sambucaria. Ph. pectinicornis ; alis caudato-angulatis, flavescentibus : strigis duabus obscurioribus , posticis apice bipunctatis. Ph. sambucaria. Lin. Fab. 5. p. 134. La soufrée à queue. Gcoff. 2. p. 138. n.o 58. Habite en Europe, sur le sureau. 7. Phaiène du groseiller. Phalæna grossulariata. Ph. seticornis; alis albidis : maculis rotundatis, nigris, anticis strigis luleis. Ph. grossulariata. Lin. Fab. 5. p. 174. La mouchetée. Geoff. 2. p. 136. n.0 56. Habite en Europe, sur le groseiller. 8. Phalène lunaire. Phalæna lunaria. Ph. pectinicornis; alis angulato-dentatis basi rufis : lu- nulé alb&, postice cinereis. © Ph. lunaria. Fab. 5.p. 136. Habite en Allemagne , sur le poirier , le bouleau, le saule. 9. Phalène atomaire. Phalæna atomaria. Ph. pectinicornis; alis omnibus lufescenitbus : strigis alo- misque fuscis. 568 ANIMAUX Ph. atomaria. Lin. Fab. 5. p. 144. Habite sur la centaurée scabieuse. 10. Phalène dolabraire. Phalæœna dolabraria. Pk. pectinicornis : alis angulatis , ire strigis ferrugi- neis , angulo ant violaceo. Phalæna delabraria. Lin. Fab. 5, v. 138: Sulz. hist..ins. tab. 22. f. o. Habite en Europe , sur le chêne. 1. Phalène piniaire, Phalæna piniaria. Ph. pectinicornis : alis fuscis, flavo-maculatis, subtüs nes bulosis ; fasciis duabus fuscis. Ph. piniarta. Lin. Fab. 5. p. 141. Clerk. phal. tab. 1. f. 10. . Habite en Europe, sur le pin , le bouleau , étc. 12. Phalène treillissée. Phalæna clathrata. Ph. seticornis : alis omnibus flavescentibus ; lineis nigris decussatis. | Phalœna clathrata. Lin. Fab. 5. p. 183. Clerk. phal. tab. 2. f. 11. Les barreaux. Geoff. 2. p. 135. n.0 53. Habite en Europe, dans les bruyères. Etc. CAMPÉE. (Campæa.) Antennes sétacées, souvent simples. Deux palpes sub- coniques. Trompe ou langue distincte, souvent fort lon- | gue. | Ailes couchées ou en toit. Chenille à douze pattes, un peu arpenteuse. ù Antennœ setaceæ , sæpè simplices. Palpi duo subco- nici, Proboscis seu lingua conspicua, sæpè prælonga. SANS VERTÈBRES. 569 Ale incumbentes aut deflexæ. Eruca subgeome- trica , duodecimpoda. \ OBSERVATIONS. Les chenilles des Campées ayant constamment douze pattes, ce caractère me paraît un motif suffisant pour en former un genre à part, et les séparer des phalènes qui n’en ont toujours que dix. À la vérité, les insectes de ces deux genres, dans l’état parfait, se distinguent difficilement en- tr'eux; mais puisque , dans l’un et l’autre de ces genres , le nombre des espèces connues qui s’y rapportent est déja as- sez considérable, je vois en eux deux groupes particuliers véritablement distingués par la nature. ESPÈCES. 1. Campée perlée. Campæa margaritaria. C. pectinicornis ; alis angulatis, albidis, fascié saturiore, strigä albé terminal&. Phalæna margaritaria. Fab. 5. p. 131. Habite en Europe, sur le charme, le bouleau. Chenille à queue fourchue. 2, Campée large-bande. Campæa fasciaria. C. pectinicornis ; alis omnibus rufescentibus : fascié latä ferrugine“ ; margine a!bo. Phalæna fasciaria. Lin. Fab. 5. p. 157. Habite en Europe, sur le pin. 3. Campée gamma. Campæa gamma. C. cristata ; alis deflexis dentatis :anticis fuscis Y aureo inscriplis. : INoctua gamma. Lin. Fab. Gmel. p. 2555. Le lambda. Geoff, 2. p. 156. n.° 92. Habite en Europe, sur l’aurone , l’oseille, Chenille verte, EX (2 Cent CR LT 270 ANIMAUX 4. Campée mi. Campæa mi. C. lœvis ; alis déflexis, fusco cinereoque variegatis, sus- tüs W nigro. IVoctua mi. Lin. Fab. 5. p. 34. Hybn. Beytr. 3. tab.°. fs. F. Habite sur le medicago falcata. 5. Campée glyphique. Campæa glyphica. C. lœvis ; alis deflexis, cinereo fuscoque variegatis, sub- tüs luteis fusco-fasciatis. INVoctua glyphica. Lin. Fab. 5. p. 33. La doublure jaune. Geoff. 2. p. 136. no 35. Habite en Europe, sur le bouillon blanc. 6. Campée de la fétuque. Campæa festucæ. C: cristata; alis deflexis : anticis flavo fuscoque eariis , ma- culis tribus argenteis. IVoctua festucæ. Lin. Fab. 5. p. 78. Habite en Europe, sur la fétuqué flottante. 7. Campée ondée. Campæa circumflexa. C. cristata ; alis deflexis : anticis fuscescentibus; charactere flexuoso argenteo. IVociua circumflexra. Lin. Fab. 5. p. 58. Hybn. Beytr. 3. tab. 4. fig. V. Habite en Allemagne, sur la millefeuille. 8. Campée de l’ortie. Campæa interrogationis. C. cristata; alis deflexis: anticis fusco cinereoque variis, signo albo? inscriptis. IVoctua interrogationis. Lin. Fab. 5. p. 80. Clerk. ic. tab. 6. f. 7. Habite en Europe, sur l’ortie. 9. Campée vert-doré. Campæa chrysitis. C: cristata ; alis deflexis, orichalceis, margine fasciäque griseis. IVoctua chrysitis. Lin. fab. 5: p. 76. Le volant doré. Geoff. 2. p. 159. n.e g7. Ernst. pap. d'Europe. pl. 335. n.0 588. SANS VERTÈBRES. ñ Habite en Europe, sur les chardons, etc. Etc. On peut y ajouter les noctua bractea, illuslris, triquetra de Fa- bricius. NOCTUELLE. ( Noctua.) Antennes sétacées, le plus souvent simples , quelque- fois ciliées ou subpectinées, Deux palpes très-comprimés. Trompe ou langue apparente, souvent fort longue. Aïles horizontales ou en toit. Chenille à seize pattes. Antennæ setacecæ , sœpius simplices , interdüum cilia- tæ aut subpectinatæ. Palpi duo valdè compressi. Pro- boscis seu lingua conspicua , sæpè longissima. Alæ horisontales aut deflexæ. Eruca pedibus sex- decim. OBSERVATIONS. Les noctuelles, ainsi que les bombices, les cossus et les _ hépiales, sont distinguées des phalènes en ce que leurs che- nilles ont plus de douze pattes et ne sont pas de vraies arpen- teuses. Les chenilles de ces lépidoptères nocturnes ont, en effet, réellement seize pattes; mais, dans quelques races, les deux pattes membraneuses antérieures sont si courtes, que ces chenilles paraissent n'en avoir que quatorze. Dans les zoctuelles , comme dans les phalènes, la trompe ou langue est bien apparente, allongée , quelquefois même irès-longue. On y avait cherché un moyen de distinction entre ces deux genres , en considérant la trompe des pha- lènes comme simplement membraneuse , tandis que lon re- gardait celle des zocruelles comme dure, presque cornée ; ex 2 ANIMAUX mais ces caractères sont sans valeur positive. La forme et la situation des ailes n'en offrent guère de meilleurs pour dis- ünguer ces deux genres. On sait seulement qu’en général les ailes inférieures sont, dans la plupart des zoctuelles , au- trement colorées que les supérieures; qu’elles sont plus rarement et moins découvertes; qu'en un mot, elles n'affectent point une forme étroite, Les antennes des noctuelles sont plus souvent simples que ciliées ou pectinées, et les deux palpes apparens sont très= comprimés, ce qui aide beaucoup à reconnaitre le genre. Ce genre est nombreux en espèces. Dans les unes, pen- dant le repos de l’animal, les ailes sont simplement hori- zontales., et dans les autres, elles sont inclinées en toit. Il y en a qui ont le corselet simple, et d’autres dont le corselet est surmonté de huppes ou de crêtes écailleuses; enfin, 1l y en a qui sont demi-arpenteuses, parce que leurs premières pattes membraneuses sont sensiblement plus courtes que les autres. Ces différens caractères peuvent servir à diviser le genre: ESPÈCES. 1. Noctuelle du frêne. Noctua fraxint. IV. crislala, alis dentatis cinereo-nebulosis : posticis supra nigris ; fascié& cærulescente. IVoctua fraxini. Lin. Fab. 5. p. 55. La lichenée bleue. Geoff. 2. p. 151. n.o 83. Habite en Europe, sur le frêne, le peuplier. Noctuelie fiancée. Voctua sponsa. IV. cristata, alis planis cinerascentibus fusco-undulatis : posticis rubris ; fasciis duabus nigris; abdomine undique cinereo. IVoctua sponsa. Lin. Fab. À p. 55. La lichenée rouge. Geoff. 2. p. 150. n.0 82. Habite en Europe, sur le chêne. SANS VERTÈBRES. 573 3. Noctuelle mariée. Noctua nupta. ÎV. cristata, alis planis cinerascentibus : posticis rubris ; nigro-fasciatis ; abdomine cane , subtùs albo. IV. nupta. Lin. Fab. 5. p. 53. Engr. pap. d'Europe. pl. 323. n.°5 564—565. c. d. ? Habite en Europe, en France, sur l’osier. 4. Noctuelle choisie. Noctua pacta. è IV. cristata, alis grisescentibus subundatis: postiais rubris; fascis duabus nigris ; abdomine suprà rubro. IVoctua pacta. Lin. Fab. 5. p. 54. Engr. pap. d'Europe pl. 324 , n.o 566. Habite en Europe, sur le chêne. 5. Noctuelle maure. Voctua maura. NW. cristala, alis incumbentibus dentatis y cinereo nigroque varils, sublus margine albo. IVoctua maura. Lin. Fab. 5. p.63. Engr. pap. d'Europe. pl. 310. n.0 56r. Habite en Allemagne, en Angleterre. 6. Noctuelle lunaire. Voctua lunaris. IN. cristata, alis incumbentibus dentatis, fuscescentibus in medio griseis : puncto atro lunuläque fuscé. IN. lunaris. Fab. 5. p. 63. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. 14. p. 202. pl. 108. f. 1. Habite en Autriche, etc. 7. Noctuelle hibou. Noctua pronuba. IN. cristata; alis ineumbentibus : posticis testaceis; fascid nigré submarginalr. IV. pronuba. Lin. Fab. 5. p. 56. La phalène hibou. Geoff. 2. p. 146. n.0 56, Habite en Europe , sur diverses plantes. 8. Noctuelle collier-blanc. ÂVoctua albicolls. IV. lœvis , alis deflexis, basi albis apice fuscis : litturé duplici alba. IVoctua albicollis. Fab. 5. p. 56. 574 ANIMAUX Engr. pap. d'Europe. pl. 318. n.e 559. Habite en Europe ; commune aux environs de Paris: 9. Noctuelle Batis. Noctua Batis. IV. lœvis, alis deflexis : anticis fuscis ; maculis quinque carnets ; postlicis albis. ÎVoctua batis. Lin. Fab. 5. p. 30. Engr. pap. d'Europe. pl. 231. n.e 333. Habite en Europe, sur la ronce. 10. Noctuelle du bouillon-blanc. Noctua verbasci. IV. cristata; alis deflexis dentalo-erosis : margine laterali fusco immaculato. IV. verbasci. Lin. Fab. 5. p. 120. La striée brane. Geoff, 2. p. 158. n.0 96. Habite sur le bouillon-blanc, la scrophulaire. 11. Noctuelle psi. Noctua psi. IV. cristata; alis deflexis cinerets : anticis lineolé baseos characteribusque nigris, pedibus immaculatis. ÎV. pst. Lin. Fab. 5. p. 105. Engr. pap. d'Europe , pl. 212. n.o 286. Le psi. Geoff, 2. p. 155. n.° g1. Habite en Europe; commune dans les jardins. CALLIMORPHE. (Callimorpha. ) Antennes sétacées, simples ou ciliées. Deux palpes cy- lindracés. Trompe apparente, un peu longue. Corps presque grêle; ailes couchées, un peu en toit: les supérieures en triangle. Chenille à seize pattes. ÆAntennæ setaceæ , simplices aut ciliatæ. Palpi duo cylindracei. Proboscis conspicua , longiuscula. Corpus subgracile ; alæ incumbentes , subdeflexe : superiores trisonæ. Eruca pedibus sexdecim. SANS VERTÈBRES. 539 OBSERVATIONS. Les Callimorphes sont en quelque sorte moyennes entre les noctuelles et les bombices. Elles n’ont pas les palpes très- comprimés des noctuelles, ni la langue très-courte des bom- bices. J’ai suivi M. Latreille qui les sépare des bombices avec lesquels Fabricius et Olivier les confondent. Ce sont de jolis lépidoptères à ailes trigones, en général bigarrées de couleurs vives, avec des taches en rivules ou en damier, Leur chenille est ordinairement velue ou hérissonnée. ESPÈCES. 1. Callimorphe chinée. Callimorpha hera. C. alis incumbentibus , virescenti- nigris : rivulis flavis, posticis rubicundis ; maculis tribus nigris. Bombyzx hera. Fab. 4. p. 474. La phalène chinée. Geoff. 2. p. 145. n.0 74, Habite l’Europe méridionale. 2. Callimorphe marbrée. Callimorpha dominula. C. alis incumbentibus atris : maculis albo flavescentibus, posticis rubris nigro-maculalis. Phalæna dominula. Lin. Bombyx dominula. Fab. L’écaille brune. Geoff. 2. p. 109. n.0 10. Ernst. pap. d'Europe. pl. 142. n.° 197. Habite en Europe. 3. Callimorphe martre. Callimorpha caja. C. alis deflexis fuscis : rivulis albis; posticis purpureis, nigro punctalis. Phalœna caja. Lin. Bombyzx caja. Fab. L’écaille martre. Geoff. 2. p. 108. n.° 8. Habite en Europe. Chenille fort hérissée. 576 ANIMAUX 4. Callimorphe rosette. Callimorpha rosea. C. alis incumbentibus roses : strigis tribus fuscis : secundä undat&, tertid punctatd. Bombyzx rosea. Fab. 4. p. 485. La rosette. Geoff 2. p. 121. n.° 25. Habite en Europe, dans les bois. 5. Callimorphe obscure, Callimorpha obscura. C. alis incumbentibus, concoloribus fuscis : anticis punctis tribus hyalinis ; abdomine flavo, line“ nigrä, Bombyzx obscura. Fab. 4. p. 487. Phalæna ancilla. Lin. Habite en Europe. Etc. BOMBICE. (Bombyx.) Antennes bipectinées, surtout dans les mâles. Deux palpes courts. Trompe très-courte, le plus souvent non apparente , et comme nulle. Le corps gros, couvert de poils serrés ou laineux. Ailes , soit horizontales , soit inclinées en toit. Larve à seize pattes. Chrysalide dans une coque. Antiennæ bipectinatæ , saltem in masculis. Palpi duo breves. Proboscis seu lingua brevissima, sæpius ënconspicua , subnulla. Corpus crassum, densè hirsutum aut lanuginosum. Alœæ horisontales , vel deflexæ. Eruca sexdecimpoda. Pupa folliculata. | OBSERVATIONS. Dans la très - grande famille des lépidoptéres nocturnes, SANS VERTÈBRES. 557 ce sont les bomnbices qui offrent les plus grands lépidoptères connus. Ces insectes ont, en général, le corps gros, épais, un peu court et fort velu. Leurs ailes sont horizontales ou en toit, et les inférieures sont h-peu-près aussi larges que les supé- rieures. Elles sont le plus souvent très-plissées au côté in- terne. Comme les insectes de ce genre, et même des deux suivans, vivent tres-peu, aprés leur dernière transformation, et qu'alors ils ne prennent plus de nourriture, leur trompe ou langue ne se développe point; en sorte qu’elle est très- courte, non apparente et presque nulle. Ayant séparé des bombices des auteurs, les races doni les chenilles n’ont que quatorze pattes, pour en former mon genre furcule , tous mes bombices ont la chenille à seize pattes et la queue simple. Ce genre est extrêmement nom- breux en espèces. ESPECES. * Ailes horizontales. 1. Bombice atlas. Bombyx atlas. B. alis patentibus , falcatis lüteo varits : matula fenestrata anticis sesquialtera. Fab. 4. p. 405. Phalæœna atlas. Lin. Oliv. dict. p. 24. n° t. Habite la Chine, les Meluques, etc, Très-grand, à ailes vitrées, fauves ou ferrugineuses. . 2. Bombice éthra. Bombyx ethra. B. alis patentibus , subfalcatis, rufis : strigis duabus albis, macula fenestrata. Oliv: dict. n.0 2. Phalœna aurota Cram. pap exot. 1. pl. 8. /ig. A. Bombyzx aurotus? Fab. 4. p. 408. Habite à Cayenne, à Surinam, Tome LIL. 37 lé 97 8 Fo ANIMAUX 3. Bombice des orangers. Bombyx hesperus. ‘à de 6. 7. 8. B. alis patentibus , falcatis luteo-vartis : macula fenestrata, posticis rotundatis, Fab. 4. p. 408. Cram. pap. exot. 1. p. 105. tab. 68. f. A. Habite dans l’Amérique méridionale, sur les orangers, les ci- trouniers. Bombice cécropie. Bombyx cecropia. B. alis patentibus, griseis : fascia fulva, anticis ocello sub- Jenestrato ferrugineo. Fab. 4. p. 408, Phalæna cecropia, Lin. Drury, in6. 1. tab. 18. f. 2. Habite la Caroline, etc. Bombice paphie. Bombyx paphia. B. alis patentibus , falcatis concoloribus flavis : strigis ru fis ocelloque fenestrato. Fab. 4. p. 409. Phalœna paphia. Lin. Petiv. gaz. tab. 20. f. 3. Habite l'Asie, Fab; l'Amérique septentrionale , Olivier. Bombice Polyphème. Bombyx Polyphemus. B. alis patentibus , falcatis griseo - carneis : fascia atra ocelloque fenestrato posticarum majori. Fab. 4. p. 410. Phalæna Polyphemus. Cram. pap. exot. 1. tab. 5. fig. A—B. Habite la Jamaïque , l'Amérique septentrionale. Bombice Sémiramis. Bombyx Semiramus. B. alis patentibus, caudatis versicoloribus : puncto-fenes- trato, caudis longissimis. Fab. 4. p. 413. Phalæna Semiramis. Cram. pap. exot. 1. pl. 13. fig. A. Habite l’ Amérique méridionale." « Bombice Argus. Bombyx Argus. B. alis patentibus, caudatis pallidè ferrugineis : punctis ocellaribus fenestratis na or caudis longissimis. Fab. 4. p. 414. Phalæna brachyura. Cram. (Drury ) 3. t. 29. f. 1. Habite en Afrique, à Sierra Leona. ' SANS VERTÈBRES. 579 9. Bombice grand-paon. Bombyx pavonia. B. alis patentibus, rotundatis, griseo-nebulosis, subtüs fas- ctatis : ocello nictitante subfenestrato. Fab, 4.-p. 416. Phalæna pavonia. Lin. “Habite en Europe, en France, ete. C’est le plus grand lépidop- tére d'Europe. Il offre plusieurs variétés. Sa chenille est trés- belle. *% Ailes en toit et reverses : les inférieures débordent celles de dessus. 10: Bombice feuille-morte. Bombyx quercifolia. B. alis reversis , dentatis, ferruginets ; ore tibiisque nigris. Fab. 4.p. 420. Phalæna quercifolia. Lin. La feuille-morte. Geoff. 2. p. 110. n.0 11. Ernst. pap. d'Europe, 4. p. 199. pl. 166. n.° 217. Habite en Europe. Il est commun. 11. Bombice minime. Bombyx quercus. B. alis reversis ferrugineis : striga flava, anticis puncte albo. Fab. 4. p. 423. Phalæna quercus. Lin. Le minime à bande, Geoff. 2. p. 111. n.° 13. Ernst. pap. d'Europe, 5. pl. 174 et 195. n.° 225, Habite en Europe ; assez commun aux environs de Paris 12. Bombice processionnaire. Bombyx processionaria. B. alis reversis, cinereo-fuscis : fœmine striga obscuriore, maribus tribus. Fab. 4. p. 430. Phalæna processionaria. Lin. La processionnaire du chêne. Réaum. 2. p. 179- pl. 1o0et 11. Ernst, pap. d'Europe, 5.p. 41. pl. 184. n.° 238. Habite en Europe, sur le chêne. Sa chenille vit en société et a des habitudes singulières. 13. Bombice du mürier. Bombyx mort. B. alis reversis, pallidis : strigis tribus obsoletis, fascis* Fab. 4e P- 431. 580 ANIMAUX Phalæna mort. Lin. Le ver à soie. Geoff. 2. p. 116. n., 18. Habite à la Chine. On l'élève dans l’Europe méridionale pour sa production de la soie, objet important pour le commerce et les manufactures. 44. Bombice livrée. Bombix neustria. B. alis reversis, griseis : strigis duabus THE , sublis unica. Fab. 4. p. 432. » Phalœna neustria. Lin. La livrée. Geoff. 2. p. 114. n.o 16. Habite en Europe; très-commun dans les [prtines on il dé- vore les feuilles des arbres fruitiers et autres. XXX Ailes inclinées et recouvrantes : les inférieures ne dépassent pas celles de dessus. 15. Bombice pieds-laineux, Bombyx lagopus. B. alis deflexis flavescentibus : atomis strigisque duabus fuscis; pedibus anticis porrectis hirsutissimis. Fab. 4. p. 435. Habite à la Chine. , 16. Bombice impérial. Bombyx imperialis. B. alis flavis fusco-maculatis : omnibus macula subocellarë ferruginea. Fab. 4. p. 435. # Drury, ins. 1. tab.g.f. 1.-2. Habite dans l’inde, Fab. dans } Amérique septentrionale, Ole. y7. Bombice disparate. Bombyx dispar. B. alis deflexis : masculis griseo fuscoque nebulosis , fœmi- nets albidis , lituris nigris. Fab. 4. p. 437. Phalæna dispar. Lin. Le zig-zag. Geoff. 2. p. 112. n.0 14. Exnst. pap. d'Europe, 4. p. 106. pl. 138. n 186. Habite en Europe : assez commun dans les jardins. Le mâle ne sessemble nullement à La femeile. SANS VERTÈBRES. 58r _18. Bombice patte-étendue. Bombyx pudibundg. B. alis deflexis cinereïs : strigis tribus undatis fuscis. Fab. 4. p. 438. Phalæœna pudibunda. Lin. La patte étendue. Geoff. 2. p. 113. n° 15, Ernst. pap. d'Europe, 4. p. 170. pl. 160. n.° 207. Habite en Europe. Sa chenille est velue, polyphage. Etc. FURCULE. ( Furcula. ) Antennes subpectinées , surtout dans les mâles. - Trompe ou langue non apparente. Ailes, soit reverses , soit reconvrantes. Chenille à qua- torze pattes et à queue fourchue. Chrysalide dans une coque. Antenncæ subpectinatcæ , saltem in masculis. Probos- Cis seu lingua inconspicua. Alæ reversæ aut incumbentes. Eruca quatuordecim- poda , caud& furcatd. Pupa folliculata. OBSERVATIONS. Je crois devoir former un genre particulier avec les bom-- bices des entomologistes, dont la chenille n’a que quatorze pattes, les deux pattes anales étant transformées en queue fourchue. Ce caractère donne aux chenilles dont il s’agit, un aspect particulier et mème des habitudes un peu singu- . lières. D'ailleurs la séparation de ces lépidoptères donne plus d’uniformité au genre des bombices. La campée perlée n.° 1 a aussi la queue fourchue ; mais 582 ANIMAUX sa chenille n’a que douze pattes, et l’insecte parfait a une langue allongée. ESPÈCES. 1. Furcule du hêtre. Furcula fagr. F. alis reversis rufo-cinereis : fascis duabus linearibus luteis flexuosts. Bombyzx fagi. Fab. 4. p. 422. Albin. ins. tab. 58. Ernst. pap. d'Europe, 5 pl. 205. n,° 270. Habite en Europe, sur le hêtre, le noisettier. 2. Furculetachetée. Furcula vinula. F'. alis subreversis, fusco-venosis striatisque; corpore albo, nigro punctato. Bombyzx vinula. Fab. 4. p. 428. La queue fourchue. Geoff. 2. p. 104. n.0o 5, Habite en Europe. 3. Furcule du saule. Furcula salicis. F. thorace variegato ; alis griseis, basi apiceque albis, nigro-punctalis. Bombyzx furcula. Fab. 4. p. 475. Panz. fasc. 4. tab. 20. Ernst. pap. d'Europe, 5. pl. 206. n.o 293. Habite en Europe, sur le saule. Chenille verte. Le HÉPIALE. (Hepialus.) Antennes moniliformes, subdentées, beaucoup plus courtes que le corselet. a palpes très-petits , bare liformes, poilus. Trompe très-courte. Aïles oblongues, en toit. Anneaux detèla erysalide dentelés sur les bords. Chenille vivant à couvert sous la terre. SANS VERTÈBRES. 583 Antennæ moniliformes, subserratæ , thorace mul- to breviores. Palpi duo brevissimi, valdë pilosi, tu- berculiformes. Proboscis one Alæ oblongæ, subdeflexæ. Eruca in terr& vivens. Pupa segmentis margine denticulaus. OBSERVATIONS. Les hépiales ont beaucoup de rapports avec les cossus, et leurs larves vivent pareillement à couvert; mais dans la terre ou dans les racines des plantes ligneuses qu'elles ron- gent et détruisent. Leurs antennes tres - courtes et monili- formes les distinguent d’ailleurs des cossus. Linné et la plupart des auteurs ont confondu ces in= sectes avec les phalènes, et cependant ils tiennent plus aux bombices qu'aux phalènes , par leur trompe très-courte , à peine apparente. Les chenilles des hépiales sont presque rases, comme celles des cossus. Parmi les espèces de ce genre , je citerai: # ESPECES. Hépiale du houblon. Æepialus humul. H. alis flavis fulvo-striatis, maris niveis. Fab. 5. p.5 Phalœna noctua humulr. Lin. Sulz. hist. ins. tab. 22, f. 1. Ernst. pap. d'Europe, 5. p. 74. pl. 191. f. 246. Habite en Europe. Sa chenille ronge et détruit les racines du houblon. 2. Hépiale lonvette. /epialus lupuliuis. H. alis cinereis, strigé albidiore. Fab. 5. p. 6 Phalæna lupulina. Lin. Clerck. ic. tab. 9. fe 4. Ernst. pap. d'Europe, 5. p.84. pl. 193. f. 252 Habite en Europe. 584 ANIMAUX 3. Hépiale variolée. {epialus hectus. H. luteus, alis deflexis : anticis fasciis duabus albidis, obliquis , punctalo-interruptis. Phalœna noc. hecta. Lin. Ernst. pap. d'Europe, 5. p. 81. pl. 193. f. 251. a—b—c. Habite en Europe , dans les bois. 4. Hépiale croix. Æ/epialus crux. JH. alis rufo-luteis : lineis duabus obliquis albis; antennis serratis. Fab. 5. p.17. Habite en Danemarck. Etc. COSSUS. (Cossus.) Antennes sétacées, aussi longues ou plus longues que le corselet, en partie pectinées dans les mâles , ou demi- pectinées dans les deux sexes. Deux palpes distincts. Trompe très-courte. Aïles oblongues, couchées. Chenille vivant dans le tronc des arbres. | Antennæ setaceæ , thoracis longitudine vel thorace longiores , in masculis partim pecüinatæ , vel semi- pectüinatæ in utroque sexu. Palpi duo distincti. Pro- boscis seu lingua brevissima. Alæ oblongæ, incumbentes. Eruca intra truncos arborum vivens. OBSERVATIONS. Les cossus tiennent aux bombices par leur trompe très- courte, et aux hépiales par les habitudes de leurs larves. Leurs antennes sont moins pectinées que dans les bombices, 0 SANS VERTÈBRES. 585 et plus longues que dans les hépiales. Quant à leurs chenilles ou larves, elles vivent toujours à couvert dans le tronc des arbres dont elles rongent la substance, et sont très-redou- tables par le tort qu’elles occasionnent, en faisant périr les arbres qu'elles habitent. Des deux espèces que je vais citer, la première est céle- bre par l’anatomie admirablement détaillée qu’en a faite Lyonnet. J'ai cru devoir réunir icile cossus et le zeuzera de M. La- treille, afin de simplifier, et à cause des rapports et des habi- tudes de ces lépidopteres. Néanmoins, dans son genre cossus, les antennes sont, dans les deux sexes, semipectinées dans presque toute leur longueur, c’est-à-dire, n’ont qu’une rangée de dents, tandis que, dans son genre seuzera, les antennes sont simples dans leur partie supérieure , mais pectinées ou cotonneuses inférieurement , selon les sexes. ESPECES. 1. Cossus gâte-bois. Cossus ligniperda. C. alis nehulosis; thorace postice fascid atr&. Fab. 5.p.1. Phalæna bombyx cossus. Lin. Le cossus. Geoff. 2. p. 102. n.0 4. Ernst. pap. d'Europe, 15. p. 63. pl. 183. et 190. n.0 246. Lyonn. monogr. hog. 1762. phil. 80. t. 18. id. Lesser tab. 1. f. 17-22. Habite en Europe. Sa chenille est rougeître, et vit dans le tronc de différens arbres. Les antennes, dans les deux sexes, sont semi-pectinées ou n’ont qu'une seule rangée de dents. >. Cossus du marronnier. Cossus œsculi. C. niveus ; alis punctis numerosis cæruleo - nigris , lorace sentis. Fab. 5. p. 4. Phalæna n. æscult. Lin 586 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. Roes. ins. 3. tab. 48. f. 5—6. Ernst. pap. d'Europe, 16, p.69. pl. 196. n.o 147. Zeuzera. Latr. gen. crust. et ins. 4. p. 217. Habite en Europe, dans le tronc du marronier et de plusieurs autres arbres. Les antennes des males sont pectinées inférieu- rement et simples à leur sommet. Celles des femelles sons seulement cotonneuses inférieurement. FIN DU TROISIÈME VOLUME. , “ LE] re _ A, w À L: : F, “ ER ESC Tin