EE } RER s ‘ Apte ; ro 52 Ë = ë NS Ty ï on n NN ou TL C2) (22) & 2 ANS PACE 8 Z ENS US Tr PQ NE = 4 > = >‘ = > Z n Re 7 on PA | NYINOSHLINS S31YVY9171 LIBRARIES SMITHSONIAN IN — « n — [79] LL 1 Z # Z EE = a LS 7 7 = œ = . . — Te —| < | = SN w =. PE = PA = PA = Z S SMITHSONIAN INSTITUTION NOILNLILSNI NYINOSHLINS S = LES Æ E ce 2 — - x = m LS — | 5h : 5 7 LR = E 2 Œ =) X + | En e F : K = a m (2) m $ an = un Z 7) . Z NI NYINOSHLINS S31YVY911 LIBRARIES. SMITHSONIAN If £ £ = de £ Z Æ DOTE QE = = HA S ÀR à = Fe ZA 2 \KN\ 0 2 Ë 2 Gp = E = s , > 5 Z S PA = S SMITHSONIAN INSTITUTION NOIINIILSNI NVINOSHILINS S RJIES RA LIBRARIES LIB \ S313V#411 LIBRARIES NVINOSHLINS SMITHSONIAN I! INSTITUTION NOIINLILSNI INSTITUTION NOIINLILSNI SIIUVUYSIT LIBRARIES S314vV4917 AL S314vV44917 S_ SMITHSONIAN INSTITUTION NOILNLILSNI NYINOSHLINS S un A (2) < £ = | LE < _ E y. 4 TL 8 5 A7 O ZT 8 = PE ? ë _Z = LE = ( > = > = > = un Æ 7 Z NI _NVINOSHLINS LIBRARIES SMITHSONIAN Il En É Z e? = (77) ne a ui = al œ =. œ Er | £ _ a. < : . œ = œ Œ = m pa. sa Q — QO = e] Zz — PA Ent Pr 44 J CARETLIOMAITANT TRIO PI TII Tu Mac NVINOSH LI SMITHSONI ÿ 4 NVINOSHLI à N° SMITHSONI PRATTTS, \S N - ga NOILNLILSNI_ NVYINOSHLINS S31#V4411 LIBRARIES SM Z O an “a = = on an _ an = us G u. F “ cn ee = — œŒ Es. < = .< 3 < œ : me = AT. E O UE S En ne = “3 = er j LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIINLILSNI Nv à z C z C œ = -œ 2] = pe) = 7 = po) _ a. 7 ce > < su er Fe E Le ou Z u Z u y NOIINLILSNI NVINOSHLINS S314V4911 LIBRARIES. SN 2 z 2 AN OE = de 4 = W = = Z = He N = de O = © KRKLK TI an C2] Oo y un LS ON 77. O LE LE DE TZ RS O1 2 : = E *Ÿ = 2 ü 2 D or. ] LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIINLILSNI NE L RI'ES LIBRARIES _ NOILNLILSNI NVINOSHLINS _S314V4411 LIBRARIES SA à + INSTITUTION NOIINIIISNI S314vV49171_LIB INSTITUTION NOIINIILSNI S31#vV4911 INSTITUTION NOIINIILSNI 1_LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIINLILSNI _ N\ N NVINOSHIINS NVINOSHILINS N Na NS SMITHSONIAN F> | S314V44171 LIBRARIES SA K LR \ Y — 1 1 MP AMm Ip es RIT MMA LR: LA BPI PI TI MAL AIM Mit te MALE LIL + LIBRARIES SMITHSONIAN LIBRARIES SMITHSONIA NOIINIILSNI NOIINLILSNI LIBRARIES 4 + 157 ñ | : . fn 8 s | JU ne | + Ÿ ÿ CR] FRS AU UE Fu : He ' \ À UNI n ë 7 \ VAL A Fe Gus É 7 [Re “wi LE lustce, ri Valle 2h I TL. LA SL ou de lufan y fe 7e Ârerre fr Æ APR Le PAS ed æ C c CAL > HISTOIRE NATURELLE CRUSTACÉS LIL. . PARIS. — IMPRIMERIE DE FAIN ET THUNOT, RUE RACINE , N° 28. HISTOIRE NATURELLE DES CRUSTACES. COMPRENANT L'ANATOMIE , LA PHYSIOLOGIE ET LA CLASSIFICATION DE CES ANIMAUX ; Par M. MILNE ED WARDS, MEMBRE DE L'INSTITUT (Académie des Sciences) ET DE LA LÉGION- D'HONNEUR , AGRÉGÉ DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE PARIS, PROFESSEUR À L'ÉCOLE CENTRALE DES ARTS ET MANUFACTURES, ETC. à $ TOME TROISIÈME. 2, Ke % @ OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES, Le { er PARIS. LIBBAIRBIE ENCYCLOPÉDIQUE DE BORET, RUE HAUTEFEUILLE , N° {0 Bis. 1840. 5 FLE durant : #1 om Ta Ki: Dry nn ps LE #53 FEES rh M 0 À pri 2 #5 no HAUT HR UT TE LES NA k AVERTISSEMENT. Plusieurs travaux importans relatifs à l'His- toire naturelle des Crustacés ont été publiés depuis l'impression des premiers volumes de cet ouvrage; aussi, pour y donner toute l'utilité dont il est susceptible, pensai-je qu'il serait convenable d'y ajouter un supplément contenant l'indication des découvertes dont cette branche de la zoologie s'est récemment enrichie. Je compte m'occuper incessamment de ce travail, mais Je ne le terminerai que lorsqu'il me sera possible de mettre à pro- fit l'ensemble de l'excellent ouvrage que M. Dehaan publie sur les Crustacés du Japon, les recherches encore inédites de M. Nord- mann sur les Caligiens, et quelques autres travaux importans sur la même branche de l’histoire naturelle. Ce volume desupplément y AVERTISSEMENT. ne pourra donc s'imprimer que dans deux ou trois ans, mais 1] me paraît être un com- plément nécessaire du traité que Je viens de terminer. HISTOIRE NATURELLE CRUSTACÉS. SUITE DE LA SOUS -CLASSE DES CRUSTACÉS MAXILLÉS. > 0 0 0 S=—=—. SECONDE LÉGION. ÉDRIOPHTHALMES. Lamarck paraît avoir été le premier à saisir les rapports naturels qui unissent les principaux Crus- tacés dont ce groupe se compose ; mais c'est à Leach que l’on doit l'établissement de la division des Édriophthalmes. Dans les méthodes carcinologi- ques généralement adoptées avant lui, ces Crus- tacés étaient disséminés et rangés dans des groupes avec lesquels ils n’avaient souvent que des affinités très-éloignées; souvent même la plupart de cesani- CRUSTACES , TOME III. i 2 HISTOIRE NATURELLE maux étaient exclns de la classe à laquelle ils ap- partiennent, et relégués parmi les insectes. Il suflit cependant d’un examen superficiel de leur organi- sation pour se convaincre que tous sont conformés sur un même plan général, et pour remarquer les différences importantes qui les distinguent des autres Crustacés ; aussi le rapprochement proposé par Leach est-il judicieux, et son groupe des Edriophthalmes doit-il être adopté sans aucune modification notable. En eflet, chez tous ces Crustacés, le corps est divisé en trois parties bien distinctes : la tête, le thorax et l’abdomen(r), et les divers anneaux dont ces deux dernières parties se composent sont presque toujours bien distinets entre eux, et mo- biles ; il n’existe jamais un bouclier dorsal analogue à la carapace des Podophthalmes, et les yeux ne sont jamais portés sur des pédoncules mobiles comme chez ces derniers Crustacés; mais de même que chez ces animaux, la bouche est armée de man- dibules proprement dites et de mâchoires, et les membres thoraciques ont tous, ou presque tous, la forme de pates ambulatoires. Il est aussi à noter que les Edriophthalmes ne respirent pas, comme presque tous les Podophthalmes, par des branchies proprement dites, c'est-à-dire par des organes spéciaux créés ad hoc, maïs à l’aide d’une portion des membres locomoteurs, dont la structure est, en totalité ou en partie, modifiée pour les adapter DURS DR NN NEO PSN VS SORT RARE UPS (r) Voyez PI. x," hp; PL. 20, 30, 31, 32, DES CRUSTACÉS, 3 à cet usage; tantôt c'est l’appendice flabelliforme des pates thoraciques (1) qui affecte la forme d'une grande vésicule membraneuse à texture délicate, et qui devient ainsi propre à servir d'instrument à la respiration. D’autres fois, ce sont les membres d’un certain nombre des anneaux abdominaux (2) qui se transforment en pates branchiales ou en vé- sicules lamelleuses. La seule exception à cette règle, dont nous ayons connaissance, est celle qu'offre l'Ione femelle, dont l'abdomen porte des appendices rameux assez semblables aux branchies des Squilles. Enfin, dans le petit nombre d'espèces dont on connaît la structure intérieure, le foie est remplacé par trois paires de canaux biliaires (3), le cœur a la forme d’un vaisseau dorsal situé tantôt dans le thorax, tantôt dans l’abdomen, et les organes génitaux se rapprochent, par leur structure, de ce qui se voit chez les Insectes (4). Les particularités de structure que nous venons d'énumérer ne permettent pas non plus de con- fondre les Edriophthalmes avec les Entomostra- cés, les Branchiopodes, les Suceurs ou les Xypho- sures, comme nous le verrons du reste lorsque nous traiterons de ces divers groupes. Les Edriophthalmes forment trois classes natu- relles : les Amphipodes, les Lœmodipodes et les Isopodes, que l’on peut distinguer à l’aide des ca- ractères SU1vans : COPPL 3, fi, Hbc) (2) PL 10, fig. 6 et 7. (3) PAM Me. 3 (@) PL. »2, fig. 13. EDRIOPHTHALMES ayant HISTOIRE NATURELLE l'abdomen bien dé- veloppé et pourvu de cinq ou six pai- res de membres. Des vésicules branchialessous le thorax. Membres abdomi- naux des cinq premières paires hétoromorphes et servant à la locomotion. AMPHIPODES, branchiales sous le thorax. Membres abdominaux des cinq premières paires à peu près de même forme, impropres à la locomotion, et paraissant rem- plir les fonctions de branchies. Isoropss. l'abdomen rudimentaire dont la forme est celle d'un petit tubercule sans appendices bien distincts. ? LÆMODIPODESs Presque jamais de Be | Des vésicules branchiales suspendues au thorax. DES CRUSTACÉS. [SL ORDRE DES AMPHIPODES. L'ordre des Amphipodes renferme un nombre assez considérable d'espèces qui sont toutes d’une très-petite taille; on ne connaît encore aucun Crustacé de cette division dont le corps ait plus de dix-huit lignes de long. Leur tête (1), formée d’un seul segment, porte deux yeux sessiles et immobiles, des antennes, en général au nombre de quatre, placées sur eux lignes, et un appareil de mastica- tion composé : 1° d'un labre; 2° d’une paire de mandibules pourvues, en général, d’une tige pal- piforme; 3 d'une lèvre inférieure; 4° de deux paires de mâchoires, et 5° d’une paire de pates-mâchoires réunies sur une base commune, de facon à consti- tuer une sorte de lèvre sternale médiane (2). Le thorax est toujours divisé en six ou sept segmens mobiles dont l’arceau dorsal est ordinairement composé de trois pièces bien distinctes, savoir : un tergum et deux épimères; les membres thoraciques sont au nombre de sept paires; leur configuration varie beaucoup, mais la branche interne ou tige est seule très-développée, de façon que les pates ne pa- (1) PL 5, fig. 2, a; PI. 29 et 30. (a) PI. 29, fig: 5.6, 7. 8,9, io; PL 30 65.0, 96 859.,etc 6 HISTOIRE NATURELLE raissent jamais bifurquées ou biramées; celles des quatre premières paires sont toujours dirigées en avant, et lesautres se recourbent en arrière. A la base de la plupart de ces organes on trouve, du côté in- terne, une grande vésicule membraneuse (1) qui semble être le représentant de la branche externe des pates-mâchoires et des pates ordinaires chez certains Podophthalmes , et qui présente ici tous les carac- tères d’un organe de respiration. Les femelles por- tent leurs œufs sous le thorax, et ont souvent des appendices flabelliformes fixés à la base des pates pour servir à cet usage, mais d'autres fois ce sont les vésicules respiratoires qui en remplissent les fonctions. L’abdomen est toujours très-développé, surtout dans sa moitié postérieure, & à les appen- dices qui s y insèrent ne sont jamais renfermés dans une cavité; ceux des trois premières paires diffèrent beaucoup des autres, et constituent des fausses pates natatoires (2); ils ont chacun un long pédoncule et deux lames terminales longues, cor- nées et fortement ciliées sur les bords; les autres ont également un pédoncule long et cylindrique, mais Îles pièces qui les terminent ont tantôt la forme de stylets (3), tantôt celle de petites lames lancéolées (4) ou de grandes feuilles membraneu- ses (5), et se trouvent refoulées en arrière, de facon VD) PT SUR. 19: (2) Pl. x, fig. 2,7; PI. 29, fig. 19. (OPEL hger,z,3, 27. (COMPILS 30, Ge. 3, 12, 15: (5) PI: 30, fig. 5. DES CRUSTACÉS. 7 à former, avec la partie terminale de l’abdomen, une sorte de nageoiïre en éventail, où un organe de saut. Il est aussi à noter que le cœur n'occupe pas la portion postérieure du corps comme chez les Isopodes, mais s'étend dans presque toute la longueur du thorax. Ces Crustacés sont tous aquatiques, et présen- tent en naissant des formes peu différentes de celles qu'ils ont à l’âge adulte. L'ordre des Amphipodes se divise naturellement en deux groupes où familles que l’on peut distin- guer de la manière suivante : vrant toute la bouche et formant une espèce de lèvre sternale impaire ter- minée par quatre grandes lames cor- Famille des CREVETTINES. Pates-machoires très grandes recou- | ORDRE nées et deux tiges palpiformes très- longues, des lates-mächoires ne recouvrant que AMPHIPODES. Ÿ la base des appendices précédents, et Famill formant une espèce de lèvre sternale jé ; impaire terminée par trois lames cor- Hy LX YPÉRINES. üées, et dépourvue de tiges palpifor- mes ou n'en ayant que des vestiges. 8 HISTOIRE NATURELLE FAMILLE DES CREVETTINES. Les Amphipodes , de la famille des Crevettines , ont tous une forme svelte, et la tête petite et arrondie (1). Leurs antennes, au nombre de quatre, sont toujours bien développées , insérées sur deux rangs à la face an- térieure de la tête, et dirigées en avant ; on y distingue un pédoncule allongé , composé de trois ou quatre ar- ticles, et une tige terminale presque toujours longue, multi-articulée et plus ou moins sétacée. La conforma- tion de l'appareil buccal est caractéristique ; les pates- mâchoires (2), très-grandes et réunies à leur base, de facon à former une sorte de lèvre inférieure médiane, recouvrent toute la bouche, et se terminent chacune antérieurement par deux grandes lames cornées, sur les côté externe desquelles s’avance une longue tige palpi- forme , composée de plusieurs articles. Les mâchoires de la seconde paire se composent d’un article basilaire portant deux grandes lames ovalaires (3); celles de la première paire sont très-développées, et se composent d’une série de quatre ou cinq articles , dont les premiers sont élargis en forme de lame du côté interne, et dont le dernier est également lamelleux et recourbé en de- dans(4); enfin, les mandibules sont courtes et forte- ment dentées (5). ES (1) PL 1, fig. 2, a; PL. 29, fig. 1, 4, 13, 12 et 16. (2) PL 29, fig. 2 et 6. (5) PL. 29, fig. 10. (@) PL. 29, fig. 9. É) PL D, fig. 3, 7, 13, 18. DES CRUSTACÉS. 9 Leur thorax est presque toujours divisé en sept ses- mens (1), et présente en général des pièces épimériennes bien distinctes. Les pates des deux premières paires sont presque toujours très-développées, et constituent les or- ganes principaux de préhension (2), à moins qu’elles ne soient modifiées pour servir à creuser le sol (3) ; celles des cinq paires suivantes sont toutes essentiellement ambu- latoires ; le premier article des six dernières est souvent clypéiforme, mais les articles suivans sont presque toujours grêles, cylindriques et allongés ; et lorsqu'elles sont préhensiles, ce qui est très-rare, cela dépend seulement de l’inflexion de la griffe terminale sur l’ar- ticle précédent (4). Enfin les mouvemens de ces organes s’exécutent suivant le sens longitudinal, c’est-à-dire d’arrière en avant, et vice versé. Les membres abdo- minaux des trois dernières paires se terminent par de petits appendices plus ou moins styliformes , et ne por- tent jamais de grandes feuilles semi-membraneuses (5). Il est aussi à noter que la disposition du canal ali- mentaire rappelle ce qui existe chez les Décapodes et les Stomapodes ; car on distingue un estomac petit et globuleux qui est logé dans la tête, et dont les parois sont soutenues par une espèce de charpente cornée, mode d'organisation dont nous n’avons pas rencontré d'exemple parmi les Hypérines. Le cœur a la forme d’un vaisseau dorsal logé dans le thorax. Enfin ces Crustacés ne sont jamais parasites, ils mènent une vie errante, et sont en général remarquables par leur agilité. CPL 21,6 2,0%; © d,e,f,z,h (2) PE. x, Be.2 rl, fie. 40 14: (3) PI. 29, fig. 1. (4) PL 29, fig. 11. (5) PL 2, fig. 2, PL. 29, fig. 17. 10 HISTOIRE NATURELLE Nous avons divisé cette famille en deux tribus, SAVOIT : 4° Les Crevettines sauteuses, dont le corps est très- comprimé, les pièces épimériennes très-srandes, et les trois derniers segmens de l’abdomen portent des appendices styliformes qui constituent un organe de saut (1); 90 Les Crevettines marcheuses, dont le corps n’est pas notablement comprimé, dont ies pièces épimériennes sont petites, et les fausses pates des trois dernières paires se terminent par de petites lames natatoires, et ne constituent pas un organe de saut (2). TRIBU DES CREVETTINES SAUTEUSES. Dans cette division de la famille des Crevettines, tout le corps est très-comprimé latéralement ; les épimères ou pièces latérales de larceau supérieur des quatre premiers segmens thoraciques , très-grandes et clypéi- formes, descendent en dehors de la base des pates , et les encaissent pour ainsi dire (P1.29, fig. 1,4 et 11); sur les trois segmens suivans ces pièces sont au con- traire assez petites; mais le premier article des pates correspondantes acquiert un développement très-con- sidérable, et en tient pour ainsi dire lieu. Les antennes né sont jamais pédiformes, et se terminent par une tige multi-articulée et flexible, qui est toujours au moihs au moins aussi longue que l’article précédent. Les pates des deux dernières paires sont très-longués, et sont habituellement recourbées en arrière sur les CPR he. 1, 4, 11. Pl 0 he: 4, 2, 16, 17. ds 4 ete 18% ALT 7 ne US déttier À stat map ñ Lu 1 Hatspie «ui | on ; p. OR PE gs ve #; PT ET Vi, ) s +02 V0 «jt + vYtiS ré “of ba sat À % { } | À ‘ , à ke: v£ Lu x) A hr: d' Le CON 8 r 4 oY tt # baril n Re PRET blé és: à À diet sé ke hat er di Qi 9 g A ETAT Su" *'AFREUTATS 14 du TS t'on Mid dti p | LuMtus T2 arhtT dpt a fau oiderrs b MERE dd dneens 26 || » + "R À niton ot os ( # Hs onde: au sait | a. A à TE L di u} seb. vol ve cn ane ovins dE dre |: .: # tycdmant'iss 3 val VAAEL , fuir EE LL ë #51 V4 < LE 1 » #4 A (+ : Paire L (1 “É M œ à mis "ue x 44 s sn Le .1 Bi: : NN de: OO Ar arr Me Pete L + | & | | à: AG | Hu ! : MIO À EAU L LT Hi 40 F Pi ; ” ft 5e \ L É 4 à pr ji 7 PS FE: OR 7 ee Genre: 4 L x? PL " + = L - x - ee RE . sg" "D : Er D . É - alé a Th) à ni SEA : : # Pates de la seconde paire terminées par une}G Antenne: Fee beaucoup plus courtes que le pédoncule des gra nde main sub-chéliforme. : } RCHESTIE AN F uv antennes inférieures, et guère plus longues que la tête. Mandibules : Fe | dépouiense de tiges moe Pates de la seconde paire non préhensiles. . - TarirRe. l TRIBU DES SAUTEURS. pourvues d'un filetter- { Antennes supérieures { Antennes supérieures très-courtes et grosses à leur base, Lysranasse, minal accessoire. Corps très-comprimé: les Antennes supérieures longues et grêles. . . . . . . . ALIBROTE. phices Épiniériennes très-gran- Point de pates des, écailleuses , et encaissant préhensiles la base des pates des quatre premiérespaires. Extrémité pos- térieure du corps constituant un organe de saut. Antennes supérieures très-courtes , et grosses à se res . oO A a 1] Antennes supérieures | base ; les inférieures extrêmement petites. terminées par un seul + filet multi-articulé. Antennes supérieures assez longues et gréles; les E Ë ACANTHONOTE, inférieures aussi grandes que les supérieures. } NOTE x Antennes superieures ge L x PE , presque toujours plus Pates des cinq dernières paires pré- Antennes supérieures pourvues d mr ie longues que le pédon- hensiles ; leur pénultième article étant fitet terminal accessoire. cule des inférieures , et élargi, et le dernier en forme de Re = toujours beaucoup plus griffe mobile comme aux pates desÿ Antennes supérieures dépourvues D Annie: longues que la têle. deux premières paires. filet accessoire. Mandibulesportantune À Pates de la se- + ; longue tige palpiforme.Ï seconde paire et Antennes supérieures dépourvues de} Asrsii presque toujours filet accessoire. È aussi celles de 7 la première paire Î Griffe des pates Antennes supérieures < terminées parune de la première insérées au-dessus des C main préhensile paire formée par inférieures sur la même { *"FYET7S: subchéliforme. le dernier article nr ligne. seulement. périeures pour- \ Vues d'un filet{. Antennes Fe Pales des cinq dernières paires non préhensiles. FRE 2: ARE RS mal - te ré ur a l'extrémité Eee un prolongement fron tal qui s'avance beau- coup au-dessus de l'inser- tion des antennes infé- rieures. IscayxROCENE, Griffe des pates de la première paire formée par les deux £ derniers articles de ces membres. TRIBU DES MARCHEURS. Pates de la première paire préhensiles. , . . ,., . . . ... NET ol M ge c = CE NOIR DITES Pates de la secondi Corps peu ou point com | Pairenon préhensiles| … Pates de la première Antennes inférieures terminées par un filet flexible, multi-articulé. , . Dexamns. primé; pièces épimériennes paire non préhensiles Petites et n'encaissant pas les _ [pates. Fausses pates des trois i ire si Rires paires terminées par Griffe des pates de la seconde paire simple, . ..........,...... nos re = NS de petites lames natatoires et i inféri be constituant pas un ser Pates de la seconle Griffe des/ Antenñes inférieures pédiformes. , . .. nées. | paire préhensiles, paies de Ja Antennes inférieures DÉDIONNER NME 0 ere CEE ESSOR OL se ee ga 25e 2 CR seconde paire 3 à FRE de Antennes inférieures Des pates à tous les anneaux du thorax. . . . . . , .. ErtcrnoniÉ: cles, | n0n pédiformes. : deux articles. Pas de pales au milieu du Lhorax. , . , . ... + + CéRAroDINE ac, TOME Il, page 11. an! DES CRUSTACÉS, il côtés de l'abdomen. Enfin, les quatre derniers anneaux du corps sont peu mobiles, et forment, avec les trois paires de membres qu’ils supportent, une espèce de queue stylifère qui se replie sous le thorax , et qui , en se redressant brusquement, à la manière d’un ressort qui se détend , agit comme un organe de saut et lance l'animal au loin. Les mœurs de ces petits Amphipodes sont en rapport avec leur organisation ; lorsqu'ils nagent, ce n’est pas dans la position verticale comme les autres Crustacés , mais couchés sur le flanc; lorsqu'ils sont hors de Peau, leur mode de locomotion est également caractéristique, ils ne marchent que difficilement, mais sautent et bon- dissent avec une force et une agilité extrêmes. On peut distinguer dans cette tribu deux races dont les caractères sont assez tranchés. Les uns, essentielle- ment arénicoles, ne présentent au plus que des ves- tiges d’une tige palpiforme aux mandibules, tandis que les autres, qui vivent habituellement dans l’eau et ne viennent guère sur la plage, ont les mandibules garnies d’une tige palpiforme très-longue. Le premier de ces groupes se compose des genres Talitre et Orchestie; le second , des genres Crevette, Amphitoe, Isæa, Anisope, Lysianasse, Alibrote, Phlias, Acanthonote, Ischyrocère et Leucothoé, divisions qu'il est facile de distinguer à l’aide des caractères in- diqués dans le tableau ci-joint. GexrEe TALITRE.— Talitrus (1). Le genre Talitre a été établi par Latreille pour recevoir nou-seulement les Crevettines auxquelles on donne aujour- (1) Cancer, Linn. Syst. nat. — Gammarus, Fabricius. Ento- mol. Syst. — Oniscus; Pallas, Spicilegia zoologica, fasc. 9. — lat) HISTOIRE NATURELLE d'hui ce nom, mais aussi les Orchesties qui en ont été sépa- rées par Leach. Le corps de ces petits Crustacés (PI. 29, fig. 1) est moins svelte que celui de la plupart des Crevettines. Les antennes supérieures ne dépassent qu'à peine l’avant-dernier article du pédoncule des antennes inférieures et ne sont guère plus longues que la tête; elles sont subulées et formées d’un pé- doncule de trois articles dont le premier est le plus court et d’une petite tigelle terminale multi-articulée. Les antennes inférieures sont au contraire remarquables par leur lon- gueur, qui excède quelquefois celle du corps ; le dernier ar- ticle du pédoncule de ces organes est beaucoup plus grand que les articles précédents, et leur tige terminale est assez grosse jusque vers le bout. Les mandibules (fig. 3) ne pré- sentent que des vestiges d’un appendice palpiforme, ou en manquent même complétement. Les mächoires de la première paire se terminent par deux lames, dont l’interne est plus ou moins styliforme, et dont l’externe, assez large , porte sur son bord antérieur une rangée d’épines. Les mâchoires de la seconde paire portent sur le bord in- terne de la lame terminale interne un petit appendice fili- forme qui n’existe pas chez les Crevettes. Les pates-méchoires sont larges à leur dernier article au lieu d’être terminées par un ongle aigu et obtus. Le ‘horax ne présente rien de remar- quable, si ce n’est que les lames épimériennes du cinquième anneau sont presqu'aussi développées que celles situées plus antérieurement , tandis que chez les Crevettes et tous les autres Sauteurs excepté les Orchestiens, ces pièces sont très- étroites et semblables aux lames épimériennes des deux der- — Othou Fabricius, Fauna Groenland. —7'alitrus , Latreille , Genera Crust. vol. 1, p. 57: Hist. des Crust. et Ins. t. 6, p. 294; Règn. anim. de Cuv. 2e édit. t. 4, p. 119; Cours d'Entom. p. 396, etc. — Bosc, Hist. des Crust. t. 4, p. —Leach, Art. Crust., Edinb. Encyclop. et Trans. of the Linn. Loc. vol. XI, p. 359. — Risso, Crustacés de Nice, etc. — Say, Crust. of the United states. Jour. of the Acad. of Philad. vol. 1, p. 384. — Desmarest, Consid. sur les Crustacés , p. 260. — Edwards, Ann. des Sc. nat. t. 20. DES CRUSTACÉS. 13 niers anneaux thoraciques. Les pates antérieures sont grèles et non préhensiles; celles de la première paire sont terminées par une griffe immobile, dont la conformation varie; celles de la seconde paire sont tantôt faibles et repliées sous le thorax " tantôt fortes et terminées par une griffe non préhensile ; dans ce dernier cas elles paraissent devoir agir comme des organes fouisseurs. Les pates suivantes ne présentent rien de remar- quable ; toutes sont terminées par une griffe légèrement re- courbée et non préhensile. Enfin, les appendices des trois derniers anneaux de l’abdomen sont courts et épineux, et les rudimens du segment caudal affectent la forme d’un petit tubercule médian épais et triangulaire. Les Talitres habitent les plages sablonneuses ; elles aiment à se cacher sous les débris de plantes marines amoncelées sur le rivage, et sautent avec tant d’agilité qu’on leur a donné le nom populaire de Puces de mer; c’est aussi à cause de la manière dont elles bondissent sur le sol que les natu- ralistes les ont appelées Talitres (1). Elles vivent réunies en troupes très-nombreuses, et dévorent rapidement les cadavres des petits animaux rejetés par la mer : il paraît probable que c’est le besoin de chercher un lieu humide qui les ras- semble sous les débris de fucus, et lorsqu'on les en chasse, on les voit bientôt s’enfouir dans le sol qu’elles creusent avec leurs pates de devant, en même temps qu’elles rejettent derrière elles, avec leurs pates postérieures, le sable qu’elles ont ainsi détaché. 1. TALITRE SAUTEUSE, — 7. sallator (2). Antennes inférieures très-longues (chez le mâle plus longues que le corps et chez la femelle atteignant le niveau du quatrième anneau de l'abdomen). Yeux circulaires. Pates de la première UE (1) De Talitrum, qui signifie une chiquenaude. (2) Squilla saltatrix, Klein, Remarques sur les Crustacés ; fig. D-F. — Oniscus locusta , Pallas , Spicil. zool. fasc. 9, tab. 4, fig. 7. — (Cette figure est reproduite dans Herbst, PL. 36, fig. 1, et dans l'Encyclopédie, PI. 328, fig. 9). — Cancer locusta, Linné. 14 HISTOIRE NATURELLE paire grandes et épineuses ; leur pénultième article cylindrique et beaucoup moins grand que l'article précédent ; enfin , leur ongle gros etconique. Pates de la seconde paire plus petites, faibles et habituellement reployées sous le corps; leur premier article (ou hanche) large et lamelleux , le cinquième article moins grand que le quatrième, aplati, arrondi au bout et armé à l'extrémité de son bord supérieur d'une petite pointe qui ne dépasse pas son bord antérieur et qui représente l'ongle terminal. Les pates suivantes épineuses. Sixième segment abdominal rudimentaire et les fausses pates qui y correspondent beaucoup plus courtes que celles des deux anneaux précédens. Longueur, environ 2 lignes. Très-commune sur nos côtes du Nord et de l'Ouest. (C. M.) 2. TazrTRE DE BEaucoupray. — 7, Beaucoudraii (1). Espèce très-voisine de la précédente , mais qui en différe par la forme des quatre pates antérieures. L'avant dernier article de celles de la première paire n'est pas atténué vers le bout, mais se termine par un bord presque droit , et l'ongle qui s'insère sur ce bord n'en occupe qu'une petite partie. Le premier article des pates de la seconde paire plus élargi et le pénultième article pourvu d'un ongle qui est inséré sur son bord antérieur et qui dépasse son extrémité. Antennes de la seconde paire un peu plus courtes que dans l'espèce précédente. Trouvé aux îles Chausay dans la Manche. (C. M.) m Syst. nat. ( Gmelin réunit à tort, sous le même nom, cette es- péce et l'Oniscus gammarellus de Pallas qui est une Orchestie). — Astacus locusta, Pennant, British zoology , vol. 4. — Gammarus locusta, Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p. 516. — Z'alitrus locusta, Latreille, Hist. nat. des Crustacés, t. 6, p. 229, etc. — Gam- marus saltator, Montagu ; Transactions ofthe Linnean Soc. vol. 9, p: 94; tab. 4, fig. 3 (cette figure est reproduite dans l'Ency- clopédie, PI. 336, fig. 34). — T'alitrus locusta. Leach , Trans. of the Linnean Society, vol. 11, p. 356. — T'alitrus littoralis, Leach, Edinb. Encyclop. 7, 402. — C'est la femelle que M. Leach a décrite sous ce nom, tandis qu'il donnait celui de 7”. locusta au mâle ; du reste, il a reconnu lui-même cette erreur (Voyez Linn. Trans. vol. 11, p. 356). — T'alitrus locusta. — Desmarest, Consi- dérations sur les Crustacés, PI. 45, fig. 2.—T'alitrussaltator, Edwards, Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 364. (1) Ed, Ann. des Sc. nat. t. 20, p.364. DES CRUSTACÉS. 1 Cr 8. TALITRE BREvICORNE. — 7”, brevicorne, Espèce trés-voisine de la Talitre sauteuse, mais dont lesantennes sônt si courtes qu'elles atteignent à peine le troisième anneau du thorax. Habite les côtes de la Nouvelle Zélande. (G. M.) 4. TALITRE PLATYCHÈLE. — 2°, platycheles (1). Pates de la première paire de même grandeur que celles de la seconde paire , et terminées par un crochet simple qui ne peut se replier en dessous; celles de la seconde paire, dépourvues d'ongle terminal, trés-plates, d’une consistance membraneuse , et sans épines. Habite les côtes de la Grèce et de l'Italie. 5. TazrTRe DE CLoquer. — 7, Cloquetii (2). Pates de la première paire plus courtes et plus grêles que celles de la seconde paire ; ongle terminal de ces dernières grand et à peu prés conique. Des côtes de l'Égypte. Genre ORCHESTIE. — Orchestia (3). Le genre Orchestie, fondé par Leach, ne diffère guère du genre Talitre que par la conformation des deux premières paires de pates. De même que chez les Talitres, les antennes de la première paire sont simples, presque rudimentaires , (1) Guérin, Expédition scientifique de Morée, t. 3, 1re partie, 2 sect. p.44, PI. 29. fig. 4. (2) Orchestia Cloquetii (Audouin), Savigny, Egypte, Crust. Pl 11, fig. 9. — T'alitrus Cloquetii, Edw. Annales des Se. nat. t. 20, p. 364. (3) Oniscus, Pallas, Spicil. — Othon Fabricius, Gammarus , Montagu, T'alitrus , Say. — Orchestia, Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. 11. — Desmarest, Consid. p. 261. — Latreille, Règne anim. de Cuv. t. 4, p. 119, etc. — Edw. Ann. des Sc. nat, t. 20, 16 HISTOIRE NATURELLE et n'atteignent pas, à beaucoup près, l’extrémité du pé- doncule des antennes inférieures ( PI. 29, fig. 4) ; les pates de la première paire, beaucoup moins grandes que celles de Ja seconde paire, se terminent par une petite main im- parfaitement subchéliforme ; les pates de la seconde paire se terminent par une grande main subchéliforme ; enfin les pates de la sixième et de la septième paire sont les plus longues. Les mœurs de ces petits Amphipodes sont les mêmes que celles des Talitres, et on les trouve souvent dans les mêmes localités. SI. Espèces dont les pates de la sixième paire sont à peu près de méme grandeur que celles de la septième, ou un peu plus pe- tites. 1. ORCHESTIE LITTORALE. — O. littorea (1). Antennes supérieures grêles. Pates de la première paire très- petites, et terminées par une petite main dont l'angle antéro- inférieur est arrondi en forme de lobe chez le mâle, et dont l’on- gle, presque rudimentaire, se déploie verticalement ( c’est-à-dire contre le bord antérieur de la main). Pates de la seconde paire très-grandes ; main très-large, et terminée en avant par un bord oblique, convexe, et finement denté qui décrit à peu prés la même courbure que la griffe, ne présente pas de tubercule vers son milieu, et se termine inférieurement par un tubercule ar- rondi ; griffe très-grande et sans dents, ou tubercule pointu sur son bord interne. Pates de la sixième paire de même forme que celles de la cinquième, et intermédiaires pour la longueur entre celles de la cinquième et de la septième paire; ces dernières, les plus longues de toutes et très-élargies vers le milieu, leur pé- (1) Baster, Opusc. sub. PI. 3, fig. 7 et 8. (fig. reproduite dans l'Encyclop. méthod. PI. 328, fig. 10).—Cancer gammarellus , Herbst, t. 2, p.129, PI. 36, fig. 2 et 3 (d'après British).—Gammarus littoreus, Montagu , Trans. of the Linn. Soc. vol. 9, p.96, PI. 4, fig. 4. — Orchestia littorea, Leach, Encyclop. d'Edinb. PL. 221, fig. 6. — latreille, Encyclop. méthod. PI. 336, fig. 1 (d'après Montagu). — Desmarest, Consid. p. 261, PI. 45, fig. 3. — Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20. DES CRUSTACÉS. 17 nultième article étant grêle comme d'ordinaire ; mais l’antépé- nultième presqu'aussi large que long, et l'article précédent en forme de triangle renversé. Abdomen lisse en dessus , et terminé par une petite lame épaisse, dont les bords sont arrondis et épi- neux ; stylet terminal des dernières fausses pates extrêmement court. Longueur, environ 1 pouce. Habite nos côtes. Il est évident que les Amphipodes, désignés sous les noms d'Oniscus gammarellus, par Pallas (1) ; et d'Oniscus stroemianus , par Othon Fabricius (2), doivent appartenir à cette division du genre Orchestie; mais ils sont trop imparfaitement connus pour que nous puissions savoir avec certitude s'ils se rapportent à l’une des espèces décrites ci-dessus, ou s'ils doivent constituer des es- péces distinctes. Le Talitrus gryllus, de Bosc (3), nous paraît être dans le même cas. 2. Orcu£srie DE Monracu, — O. Montagui (4). Cette espece, très-voisine de la précédente, n'en diffère guère que par plus de brièveté dans les antennes supérieures et par la conformation des mains de la seconde paire qui sont plus ova- laires, et ont la griffe armée d'un gros tubercule pointu, ou dents vers le milieu de son bord interne. Habite la Méditerranée. (CG. M.) 3. OncuesmiE DE Bortra. — ©. Botl«. Espèce trés-voisine de l'Orchestie sauteuse, mais dont les pates de la septième paire sont étroites et de même forme que celles de la paire précédente. Habite la mer Rouge. (C. M.) (1) Spicilegia zoologica , facs. 9, p. 57, PI. 4, fig. 8. (2) Fauna groenlendica , p. 261. — Strôm. Mém. de la Soc. Roy. de Danemark, t. 9, PL. 8. (3) Hist. des Crust. t. 2, PI. 15, fig. 1 et 2. — Say, op. cit. p. 354. (4) Crevette, Savigny, Egypte, Crust. PL. 11, fig. 9. Or- chestia Montagui. Audouin, Explicat. des planches de M. Savigny.— Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 361. — Orchestia littorea , Rathke, Fauna der Krym. p.3;, PL. 5, fig. 1-G. CRUSTACÉS, TOME Ill. 2 19 HISTOIRE NATURELLE 4. Oncuesrie DE Desuayes. — ©. Deshayesi (x). Antennes internes plus petites que dans les espèces précédentes ; pates de la première paire assez grandes; mains des pates de la seconde paire fortement arquées en-dessus, et ayant leur bord antérieur trés-oblique, concave, et terminé inférieurement par une dent pointue très-saillante, de facon æ& élre presque semi- lunaire ; griffe médiocre et sans tubercule sur son bord interne ; pates de la septième paire grêles et de même forme que les précé- dentes. Abdomen lisse. Habite les côtes de l'Égypte. (CG. M.) 5. ORCHESTIE LONGICORNE. — ©, longicornis (2). Antennes supérieures ne dépassant pas le second article des an- tennes inférieures; yeux ovalaires ; pates de la première paire filiformes ; main de celles de la seconde paire garnie, sur son bord antérieur, d'une grosse dent arrondie, située entre l'articulation de la griffe et la dent obtuse contre laquelle la pointe de celle-ci s'applique. Habite les côtes du Nouveau-Jersay. 6. ORCHESTIE CHILIENNE, — ©. Chiliensis. Antennes supérieures atteignant l'extrémité du pénultieme article pédonculaire des antennes inférieures; mains de la se- conde paire presque ovalaires, et armées d’une dent obtuse vers le tiers antérieur de leur bord antérieur qui est oblique et épineux ; la griffe, fortement infléchie vers le milieu, se rele- vant ensuite, puis se recourbant vers le bout. Premier ar- ticle des pates postérieures très-dilaté en arrière; le pénultième et l’anté- pénultième article peu élargis. Lame terminale de l'abdomen assez allongée et pointue au bout. Longueur, environ 9 lignes. Habite les côtes du Chili, (C. M.) (1) Crevette, Savigny, Égypte, Crust. PI. 11, fig. 8. — Or- chestia Deshayesii. Audouin , loc. cit. — Edw. loc. cit. (2) Talitrus longicornis. — Say , Journal of the Acad. of Philad. vol. 1, p.384, — Orchestia longicornis. Edw. Ann, des Sc. nat. t. 20 , p. 361. DES CRUSTACÉS. 19 7. ORCHESTIE Quoyiex, — ©. Quoyana. Antennes supérieures, dépassant notablement l'extrémité du pénultième article des antennes inférieures, qui est extrêmement court, tandis que l’article suivant est très-long. Mains de la se- conde paire trés-fortes, presque ovalaireset armées de deux grandes dents larges et pointues, situées , l’une au point de réunion des bords inférieur et antérieur : l’autre vers le tiers antérieur de ce dernier ; griffe forte et régulièrement arquée. Pates de la dernière paire étroites ; leur premier article très-dilaté en arriere. Lame terminale de l'abdomen courte, arrondie et épineuse sur le bord. Stylets des dernieres fausses pates grêles et allongés. Longueur, environ 11 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Zélande. (C. M.) $ 2. £spèces dont les pates de la sixième paire sont beaucoup plus grandes que celles de la septième paire. 8. OrcHESTIE DE Fiscuer. — O,. Fischerit (1). (Planche 29, fig. 4.) Antennes supérieures trèés-courtes, grosses et subulées; pates de la première paire petites et non chélifères; celles de la se- conde paire, au contraire, trés-grandes et terminées par une main semblable à celle de l'Orchestie littorale , si ce n’est que son bord antérieur présente une apophyse qui remplit une partie de l'espace compris entre elle et le bord interne de la griffe ; celle- ci extrêmement grande et sans tubercules sur son bord interne. Pates de la sixième paire extrêmement grandes; leur article basilaire scutiforme et assez grand pour cacher complétement la hanche des pates postérieures et une grande partie de l'abdomen. Le second et le troisième anneau de l'abdomen armés de trois grandes épines ventrales sur leur bord postérieur ; les deux an- neaux suivans hérissés en dessus de petites pointes. Longueur, en- viron six lignes, Patrie inconnue. (C. M.) EEE en (1) Edw Ann. des Sc, nat. t. 20, p. 362.— Guérin, [conogr. Crust. PI. 26, fig, 3. 20 HISTOIRE NATURELLE Genre LYSIANASSE — Zysianassa (1). Les Lysianasses établissent à plusieurs égards le passage entre les Talitres et les Crevettes; elles ressemblent à ces dernières par la structure de leurs mandibules qui portent une longue branche palpiforme , par la forme de leurs pates- mâchoires et par la conformation des antennes de la pre- mière paire, qui sont toujours plus longues que le pédon- cule des antennes inférieures, et sont pourvues d’un filet terminal accessoire. D'un autre côté, ces Amphipodes se rapprochent des Talitres par la forme trapue de leur corps, la brièveté de leurs antennes, et la conformation des pates dont aucune n’est bien organisée pour la préhension. Les antennes de la première paire sont courtes , mais leur pédoncule est extrèmement gros et pyriforme ; ilest composé de trois articles, mais c’est la première de ces pièces qui le constitue presque en entier, les deux derniers articles étant très-courts ; le filet multi-articulé principal est grêle et sé- tacé, et le filet accessoire également multi-articulé. Les an- tennes de la seconde paire sont au contraire très- grêles ; leur pédoncule est fort court et leur filet terminal de lon- gueur variable. Les pates de la première paire sont courtes, et n’offrent pas à leur extrémité une dilatation en forme de main ; enfin l’ongle qui les termine ne paraît pas pouvoir s’infléchir de manière à remplir les fonctions d’une grifte préhensile. Les pates de la seconde paire sont très-grêles et sont également impropres à agir comme organe de préhen- sion ou à la manière de pates fouisseuses ; elles se terminent par une main rudimentaire sur le bord antérieur duquel on distingue quelquefois une petite griffe. Les pates sui- vantes ne présentent rien de remarquable. Enfin, l’abdo- men est conformé comme chez les Talitres. Les Lysianasses vivent sur les fucus. (Gi) Edw. Ann, des Sc. nat. £. 20, p. 364. — Krôyer Gronlands Aumfipoder. DES CHUSTACÉS. 21 1. Lysranasse pr Cosra,—Z, Coste (1). Antennes supérieures trés-courtes, mais à peu près de la lon- gueur des inférieures et ayant leur pédoncule plus long que leur filet terminal ; filet terminal des antennes de la seconde paire moins long que le pédoncule et sans appendices cupuliformes. Yeux grands et réniformes. Pates de la première paire assez fortes et terminées par un article conique. Pates de la seconde paire armées d'un petit ongle. Abdomen régulièrement arqué. Stylets terminaux des fausses pates des trois dernières paires très-courts. Longueur, environ trois lignes. Habite les côtes de Naples. 2, LYSIANASSE BOUTEILLE.— L. lagena (2), Antennes supérieures très-Courtes, à peu prés de la longueur des inférieures , mais ayant leur filet terminal notablement plus long que leur pédoncule dont les deux derniers articles sont presque rudimentaires. Yeux pyriformes; pates de la seconde paire sans ongles, abdomen gibbeux. Habite le Groënland. 3. LysranassE DE Vauz. — ZL, Vahlii (3). Antennes très-courtes; yeux réniformes, Pates de la seconde paire sans ongle. Habite le Groënland. 4. LYSIANASSE APPENDICULÉE. — L, appendiculata (4). Antennes assez longues ; celles de la première paire ayant leur filet terminal beaucoup plus long que le pédoncule , et garni en dessous d'une série de petits appendices cupuliformes ; antennes de la seconde paire beaucoup plus longues que les précédentes, et (1) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 365, PI. 10, fig. 17. (2) Lysianassa lagena vel Anonyx lagena. Krôyer, Groënlands Amfipoder Beskreven, PI. 1, fig. 1. (3) Anonyx Vahlii, Kroyer, op. cit. p. 16. (4) Lysianassa appendiculata vel Anonyx appendiculatus, Krôyer, op. cit, PL, à, fig. 2. 22 HISTOIRE NATURELLE ayant leur filet terminal garni d'appendices cupuliformes sur son bord supérieur. Yeux pyriformes. Pates de la seconde paire gar- nies d'un ongle rudimentaire. Hanche des pates des deux der- nières paires dentelée sur le bord postérieur. Habite le Groënland. 5. LysrANASSE ATLANTIQUE. — L. atlantica (1). Antennes inférieures presque aussi longues que le corps, et ayant leur pedoncule court, renflé et très-poilu. Les supérieures courtes, trés-poilues, leur filet terminal accessoire très-petit , et leur filet principal moins long que leur pédoncule. Yeux renfon- cés et très-grands , pattes de la première paire presque cylindri- ques, retenues vers le bout et paraissant propres à fouir; celles de la seconde paire filiformes, extrêmement faibles et reployées sous le thorax. Premier article des pates postérieures à peine den- telé sur le bord. Abdomen terminé par une lame bilobée. Lon- gueur, environ 3 lignes. Trouvé dans l'océan Atlantique. (C.M.) Le Cancer ampulla de Phipps(2) me paraît devoir prendre place dans ce genre. Ce Crustacé se fait remarquer par la brié- veté des antennes, l'existence d'un rostre assez gros, l'énorme développement des pièces épimériennes du quatrième anneau et la brieveté des pates. Il se trouve au Spitzberg et dans diverses autres localités des régions arctiques. Enfin, le Cancer nugax du même voyageur (3) paraît aussi ap- (1) Gammarus atlanticus, Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, (2) Voyage au pôle boréal, Append. p. 192, PI. 12, fig. 2. Cancer gammarellus ampulla, Herbst.t. 2, p. 116, PI. 35, fig. 1 (d’après Phipps). Gammarus ampulla, Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p. 515. — Latreille, Hist. des Crust., etc., t.6, p- 318; et Encyclop. PI. 358, fig. 1-3 (d'après Phipps). — Ross. Append. to Parry's Polar Voyage, p- 20/, et Append. to Sir J. Ross’s second Voyage, p. 88. (3) Phipps, Voyage, Append. p. 192 , PI, 12, fig. 3. — Herbst. t.2, p.117, PI. 35, fig. 2 (d'après Phipps). Gammarus nugax, Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p. 515. — Latreille, Hist. des Crust. etc., t. 6, p. 318 et Encyclop. PI. 328, fig. 4, 5 (d'après Phipps).— Ross. Append. to Parry's third Voyage, p. 119, and App. to the se- cond Voyage of Sir J. Ross, p. 86. DES CRUSTACÉS. 3 partenir au genre Lysianasse, mais est trop imparfaitement connu pour que nous puissions y assigner des caractères précis. Il habite également la région polaire. GENRE ALIBROTE. — Ælibrotus. Les Alibrotes , que nous avions d’abord réunies aux Ly sianasses, s’en distinguent par la longueur considérable des antennes et la forme grêle de celles de la première paire, qui ressemblent tout-à-fait à celles des Crevettes, et par la con- formation des pates des deux premières paires qui sont grandes, fortes et propres à la marche et à fouir ; elles ont à peu près la même forme et se terminent par un grand article plat et allongé, dont le sommet est armé d’un ongle gros, conique, et à peine flexible. Du reste, ces animaux ne diffe- rent pas notablement des Crevettes. ALIBROTE DE CHAUSAY. — 4, Chauseicus (1). Corps allongé , front armé d’un petit prolongement pointu. Yeux petits et circulaires ; antennes supérieures dépassant à peine le pédoncule des antennes inférieures. Habite les îles Chausay. GENRE PHLIAS. — Phlias (2). Gette petite division générique ne diffère guère des Ly- sianasses que par l'absence d’un filet terminal, accessoire aux antennes supérieures , dont le pédoncule est court et très-gros. De même que dans la plupart des espèces du genre précédent , les antennes inférieures sont très-grèles et très-courtes. Toutes les pates sont filiformes, et paraissent impropres à la préhension. Pacras EN scie, — P. Serratus (3). Corps caréné et denté en dessus. Antennes inférieures moins (1) Lysianassa Chauseica , Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 30. (2) Guérin, Magasin zoologique , 1836. (3) Guérin, loc. cit, Class, VIT, pl. 19. 24 HISTOIRE NATURELLE longues que le pédoncule des supérieures. Derniéres fausses pates extrêmement courtes et portant en guise de stylets deux petits articles pyriformes. Abdomen terminé par une petite lame transversale tronquée et à peine saillante. Longueur, 3 à 4 lignes. Trouvé par M. Gaudichaud pendant latraversée desîles Malouines au port Jakson. Genre ACANTHONOTE. — Acanthonotus (1). Cette petite division établit le passage entre les Amphi- toés et les Lysianasses , car ici les antennes sont conformées comme chez les Amphitoés, et les pates des deux premières paires sont dépourvues d’une main préhensile ; leur pénul- tième article est grêle , allongé et à peu près de même forme que celui des pates suivantes , et l’ongle terminal est très- court et à peine flexible. 1. ACANTHO NOTE À CRÈTE, — 4, cristatus (2). Front armé d'un rostre aigu et courbe qui dépasse l'extrémité du premier article des antennes supérieures. Dos surmonté d’une crête formée par des dents très-longues dirigées en arrière ; des dents spiniformes aux angles inférieurs des pièces épimérienneset des premiers articles des pates des trois dernières paires. Yeux cir- culaires, antennes subégales. Article terminal des pates antérieures finement dentelé en dessous. Dernières fausses pates ne dépas- sant pas les précédentes. Abdomen terminé par une petite lame quadrilatère. Trouvée dans les régions polaires à Igloolik. 2, ACANTHONOTE DE Norman, — 4. Nordmanni (3). Front dépourvu de rostre, mais formant, au-dessus de la base des antennes inférieures , une grande protubérance qui loge les yeux, et qui porte à son extrémité les antennes supérieures (à (1) Owen et J. C. Ross. Appendix to the Narration of a second Voyage in search of a North-West passage, by Sir J. Ross. (2) Owen et J. C. Ross, loc. cit. p. XC, PL B , fig. 8-12. (3) Cette espèce nouvelle nous a été communiquée par l'habile naturaliste à qui nous la dédions. DES CRUSTACÉS. 25 peu près comme chez les Ischyroceres). Antennes très-gréles et assez longues ; le pédoncule de celles de la paire très-court, et le filet terminal long , mais ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes inférieures. Thorax et abdomen arrondis et sans dents ni épines en dessous. Pièces épimériennes des quatre pre- miers anneaux extrêmement grandes. Pates de la première paire ayant leur pénultième article élargi en dessous, près de sa base, et la griffe assez longue , de facon à ressembler à une petite main trés-imparfaite. Pates de la seconde paire filiformes et sans trace d'une main préhensile. Pates de la troisième et de la quatrième paire ayant leur troisième article trés-grand, et élargi, les deux suivants tres-petits et le dernier trés-long, mais grêle et styli- forme. Pates des trois dernières paires courtes, mais ayant leur premier article tres-grand et presque aussi large que long. Fausses pates de la dernière paire beaucoup plus saillantes que celles des deux paires précédentes, et pourvues de deux lames lancéolées de même longueur. Abdomen terminé par deux lames sublancéo- lées dont le bord interne est droit. Longueur environ 5 lignes. Habite les côtes de la Crimée. L'Amphiloe serra de M. Kroyer (1) nous paraît devoir prendre place dans cette division générique, plutôt que parmi les Amphi- toés ; car les pates des deux premières paires sont filiformes et non préhensiles comme celles des cinq paires suivantes. Du reste, cette espèce se fait remarquer par la longueur considérable de son rostre, et elle se distingue de la précédente par la forme obtuse des pièces épimériennes, l'absence de dents ou d’épines sur les flancs et les hanches, et par plusieurs autres caractères. Il est pro- bable que l'Oniseus cicada d'Othon Fabricius (2) devra être rap- porté à cette espèce. Le Gammarus spinosus de Montagu (3), d'après lequel Leach a établi son genre Dexamine, pourrait bien appartenir aussi à ce groupe, mais ce crustacé a été décrit et figuré d'une maniere trop imparfaite pour que l’on puisse se former une opinion arrêtée à ce sujet. (1) Grônlands Amfipoder , p. 38, PL. 2, fig. 8. (2) Fauna Groenlandica , p. 258. (3) Cancer gammarus spinosus , Montagu , Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p. 3. — Dexamine spinosa, Leach , Edinb. Encyclop. t.7, p. 433; ct Zool. Miscel. t. 2, pl. 23. — Desmarest, Consid. p. 263, PL 45, fig. G. 26 HISTOIRE NATURELLE Genre ISÆE. — Jsœa (1). Dans cette petite division générique, ce ne sont pas seu- lement les pates des deux premières paires qui sont pré- hensiles, ainsi que cela se voit chez les Crevettes et les Amphitoés ; celles des cinq paires suivantes sont également subchéliformes, car toutes sont terminées par un article aplati et tronqué au bout, contre le bord duquel s’infléchit une griffe terminale ( PI. 29, fig. 11); les pates de la se- conde paire sont seulement un peu plus grosses que les au- tres. Du reste, les Isæés ressemblent en tout aux Crevettes ; les antennes supérieures, à peu près de la même longeur que les inférieures, se terminent par deux tiges multiarticulées , dont l’une grande et l’autre très-courte ; enfin l'appareil buccal ne présente rien de remarquable. Nous ne connaissons encore qu'une seule espèce de ce genre. L'Isté ve Monracu. — J, Montagui (2). GP 18.08, Er) Forme générale semblable à celle des Crevettes. Pédoncule des antennes supérieures cilié et formé de trois grands articles , dont le second est le plus long, et le troisième est presque aussi grand que le premier. Yenx à peu près circulaires. Mandibules pour- vues de grandes tiges palpiformes, dont le dernier article est élargi en forme de spatule. Les pièces latérales des anneaux tho- raciques très - grandes ; l'avant - dernier article des pates de la première paire, un peu dilaté inférieurement, et dentelé sur les bords antérieur et inférieur. Les mains de la seconde paire, très- larges et armées, sur leur bord antérieur, de trois épines assez grosses. L'avant-dernier article des dix pates postérieures , aplati et terminé inférieurement par un bord oblique et dentelé, sur lequel s'applique la griffe. La hanche des six pates postérieures presque ovalaire ; les trois premiers anneaux de l’abdomen lisses 2 (1) Edw. Ann. des Sc. natur. t. 20 , p. 380. (2) Edw. loc. cit. DES CRUSTACÉS. 27 en dessus; enfin les trois derniers segmens armés en dessus de petites épines réunies en faisceaux, et les fausses pates qui y correspondent , terminées par des stylets coniques hérissés d’é- pines. Habite les îles Chausay. (GC. M.) GENRE ANISOPE, — Anisopus (1). Cette petite division générique se rapproche des Amphi- toés par la conformation des antennes, et des Isæés par la structure des pates qui sont toutes élargies vers le bout et plus ou moins subchéliformes, D’après la description que M. Templeton en a donnée , il paraîtrait que les pates de la première paire sont très-grèêles et très-courtes ; celles de la seconde paire se terminent par une main étroite et al- longée, contre le bord inférieur de laquelle s’infléchit la griffe; les pates de la troisième paire sont terminées, au contraire, par une main beaucoup plus grande , élar- gie vers le bout, et contre le bord antérieur de laquelle s’infléchit la griffe ; les pates des deux paires suivantes sont grêles et semblables à celles de la première paire ; enfin celles des deux dernières paires ont leur pénultième article élargi vers le bout, tronqué à son extrémité, denté à son angle antéro-inférieur, et armé d’une grosse griffe flexible. L’ab- domen ne paraît offrir rien de particulier. On n’a décrit encore qu’une seule espèce de ce genre. L'ANISOPE DOUTEUX. — 4. dubius (2). Antennes supérieures presque de la longuenr du corps; pé- doncule composé de trois articles , dont les deux derniers sont les plus longs. Le premier anneau du thorax peu ou point distinct de la tête. Trouvé pendant le trajet de l'Ile-de-France en Europe. (1) Templeton. Description of some undescribed exotic Crus- tacea. Trans. of the Entomological Society of London, vol. 1, p: 195. (2) R. Templeton, loc. cit. PI. 20, fig. 1. 28 HISTOIRE NATURELLE Genre AMPHITOË, — Amphitoe (1). Les Amphipodes, auxquels M. Leach a donné le nom gé- nérique d’Ampitoe (ou plutôt Amphitoé), sont extrêmement voisins des Crevettes ; leurs mœurs sont les mêmes, et, sous le rapport de l’organisation , ils n’en différent guère que par l'absence d'une tigelle terminale, accessoire aux antennes supérieures (PI. 1, fig. 2). Dans quelques espèces du genre précédent, nous avons déjà trouvé cet appendice réduit à un état presque rudimentaire , et sa présence ou son absence nous paraît être de très-peu d'importance; cependant, comme ce caractère est très-facile à saisir, et que les espèces à distinguer sont fort nombreuses , nous nous conformerons ici à ce qui est généralement reçu à cet égard , et nous adop- terons la distinction des Crevettes et des Amphitoés ; mais nous ne croyons pas devoir restreindre ce genre dans des li- mites aussi étroites que celles qui y ont été assignées par Leach, et nous y rangerons toutes les Crevettes sauteuses, ayant, 1° les pates des deux premières paires terminées par une main subchéliforme plus ou moins parfaite ( celles de la seconde paire étant toujours préhensiles), tandis que les pates des cinq dernières paires ne sont pas préhensiles ; 2° les antennes supérieures plus longues que le pédoncule des antennes inférieures, et terminées par une seule tige annelée, Nous y comprendrons, par conséquent , non-seu- lement les Amphitoés de Leach, mais aussi les Phéruses et les Dexamines de cet auteur (2). QG) Gammarus, Montagu.— Amphitoe, Leach, Latreille, Desma- rest, Edw. etc, (2) Les Pheruses de Leach se distinguent de ses Amphitoés seulement par un peu plus d'élargissement dans l'avant-dernier artic'e des pates antérieures ; or il n'existe à cet égard aucune ligne de démarcation précise, tous les degrés intermédiaires entre les deux modifications extrêmes d'une main très-large et d'une pate presque filiforme nous sont offerts par des espèces, du reste, extrêmement voisines ; nous ne voyons par conséquent aucune raison valable DES CRUSTACÉS. 29 EE —— pour motiver cette division ; en effet, dans une classification na- turelle , il faut bien se garder de réunir dans un même genre des espèces qui diffèrent entre elles par des caractères organiques 1m- portans; mais dans ce cas il n’en est pas ainsi, et en augmentant sans nécessité le nombre des divisions de cette nature on aug- mente les difficultés de l'étude, en même temps qu'on s'éloigne du but de toute méthode. Nous sommes porté à croire qu'il faudrait aussi réunir au genre Amphithoé, le genre Dexamine de M. Leach, que ce géologiste caractérise de la manière suivante: « Antennes à trois articles , dont le dernier composé d'un grand » nombre de petits segmens , et le premier est plus grand que le » second ; antennes supérieures plus longues que les inférieures; » yeux oblongs non saillans et insérés derrière les antennes supé- » rieures, Quatorze pates ; celles de la première et de la seconde » paire monodactyles avec une main petite et comprimée ; les » autres portent des griffes simples. Queue garnie de chaque côté » de trois stylets bifides et en dessus d'un petit stylet de chaque » côté. » (Zoological Miscellanies , vol. 2, p. 23.) Rien n'est moins rare que de trouver parmi les Amphitoés des espèces où les antennes supérieures ne paraissent formées que de trois piéces ; le troisième article du pédoncule ne pouvant être distingué de ceux de la tige terminale ; chez tous ces animaux les antennes inférieures, au contraire , sont formées de quatre articles pédonculaires et d'une tige terminale; ainsi dans le cas où les Dexamines n'auraient les antennes inférieures composées que de trois articles , ce caractère pourrait servir à les distinguer des Am- phitoés; mais M. Leach n’a apercu que quatre articles aux antennes inférieures des Crevettes et des Amphitoés , et il serait possible qu'il se fut également trompé ici; or les antennes des Dexamines 2e différeraient alors en rien de celles des Amphitoés, car dans ce dernier genre on trouve souvent celles de la paire inférieure plus courte que la supérieure. La disposition des pates de la premiére paire est également semblable à ce qui existe dans le genre Am- phitoé, enfin ce que M. Leach ajoute relativement aux yeux et l'abdomen n'est en aucune facon caractéristique. Nous ajouterens encore qu'aucune des Crevettines aquatiques que nous avons ob- servées ne nous a offert des antennes semblables à celles dont parle M. Leach , mais que nous avons trouvé sur divers points de nos côtes une espèce que nous sommes porté à considérer comme étant la Dexamine épineuse de cet auteur, et qui ne diffère en rien des autres Amphitoés, parmi lesquelles nous le rangeons. 30 HISTOIRE NATURELLE S 1. Espèces dont le dos est arrondi et dépourvu de grandes dents médianes. A. Thorax et abdomen dépourvus d'épines, a, Antennes supérieures au moins aussi longues que les antennes inférieures. 1. AMPHITOË DE JURINE. — 4, Juréni (1). (Pl x, 66009 Point de rostre. Pédoncule des antennes supérieures moins long que celui des antennes inférieures, et composé de trois articles dont la longueur diminue progressivement. Yeux ovalaires. Tho- rax lisse sur les côtés. Pates des deux premières paires médiocres, et à peu prés de même grandeur ; bord antérieur de la main obli- que, mais bien distinct du bord inférieur. Premier article des pates postérieures grand, ovalaire, et sans dentelures notables sur le bord postérieur. Fausses pates de la sixième paire beaucoup plus saillantes que celles des deux paires précédentes, et lerminées par deux articles au moins aussi longs que le pédoncule. Abdomen ter- miné par une petite lame triangulaire, obtuse au bout, Trouvée aux îles Chausay. (C. M.) 2. AMPHITOË LEVIUSCULE, — A. leviuscula (2). Point de rostre. Antennes courtes et de la même longueur ; une dent aiguë à l'extrémité du bord inférieur du troisième article pédonculaire des supérieures. Yeux réniformes. Mains ovalaires et à peu prés de la même grosseur, Hanche des pates postérieures arrondie en arrière et sans dentelures notables. Abdomen terminé par une lame impaire semi-ovalaire, très-alongée. Fausses pates de la sixième paire peu saillantes , et terminées par deux lames lancéolées à peu près de la longueur de l'article pédonculaire. Habite les mers du Groënland. 3. AuPuiToË DE PausizirE. — 4. Pausilipü (3). Forme générale comme dans les espèces précédentes. Le second article pédonculaire des antennes supérieures aussi long que le (1) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p 356. (2) Krôyer Gronlands Amfipoder, p. 53, PI. 3, fig. 13. (3) Edw. loc. cit. DES CRUSTACÉS. 3r premier. Antennes inférieures beaucoup plus courtes que les su- périeures, leur filet terminal guère plus long que le dernier article du pédoncule, et formées seulement de douze à quinze articles. Yeux petits et circulaires. Pates des deux premières paires assez fortes et à peu près de la même forme; celles de la seconde paire un peu plus grosses ; bord antérieur de la main court, et formant, avec le bord inférieur, un angle d'environ soixante-quinze degrés. Premier article des pates des trois dernières paires très-élargi et arrondi postérieurement. Abdomen lisse et terminé par une petite lame horizontale et arrondie en arrière. Fausses pates de la sixième paire ne dépassant que peu ou point les précédentes, et terminées par deux articles coniques très-courts. Habite la baie de Naples. 4+ AMPHITOË INDIEN. — 4. indica (1). Espèce très-voisine de la précédente , mais ayant les antennes de la même longueur ; le bord antérieur des mains plus droit, le premier article des pates postérieures rétréci vers le bas , et l'ab- domen terminé par une petite lame triangulaire très-courte ; les dernières fausses pates tres-courtes. Habite l'océan Indien, (C. M.) 9. AMPHITOË PEINT. — 4. picla (2). Antennes supérieures notablement plus longues que celles de la seconde paire, dont la tige terminale est plus courte que le pédoncule. Yeux circulaires. Pates des deux premieres paires presque égales, mais assez larges et à bord antérieur peu oblique. Premier article des six dernieres pates élargi et arrondi posté- rieurement. Abdomen terminé par une petite lame triangulaire à peine saillante. Dernières fausses pates très-courtes et terminées par deux stylets coniques et crochus, moins longs que l'article pédonculaire. Habite les côtes de la Crimée. 6. AmpPuiroË pe Gauniouaun. — 4. Gaudichaudu. Point de rostre. Yeux circulaires. Antennes supérieures beau- coup plus longues que les inférieures ; leur second article presque aussi long que le premier ; le troisième très-petit et dépassant à (1) Edw. loc. cit. (2) Rathke, Fauna der Krym. p. 369, PL. 5, fig. 15:19. 32 HISTOIRE NATURELLE peine l'avant-dernier article pédonculaire des antennes inférieu- res. Tige terminale de ces dernières à peine plus longue que le dernier article pédonculaire. Pates de la première paire allongées; mais terminées par un bord droit qui forme un angle droit avec le bord inférieur. Mains de la deuxième paire un peu plus grandes, mais à peu prés de même forme. Manche des pates de la troisième et quatrième paire ovalaire (au lieu d'être presque linéaire comme d'ordinaire). Hanche des pates postérieures arrondie et élargie supérieurement, retirée vers le bas ct sans dentelures notables, Fausses pates de la sixième paire courtes et terminées par deux articles coniques et presque rudimentaires (n'ayant pas plus de la moitié de la longueur du pédoncule). Abdomen terminé par une petite lame triangulaire obtuse. Trouvé en mer, près du Brésil. (C. M.) 7. AMPHITOË FILAIRE. — A. Filosa (1). Corps lisse, antennes supérieures très-longues (plus longues que le corps); les inférieures plus courtes , mais ayant la tige ter- minale beaucoup plus longue que le pédoncule et composée d'au moins 20 à 25 articles. Thorax lisse; pates des deux premières paires à peu prés de même grandeur, assez larges. Dernières fausses pates comme dans l’{. de Pausilipe. L'amPmiro DE Ramon ne paraît diflérer de l'espèce precé- dente que par l'état rudimentaire du troisième article pédoncu- Jaire des antennes supérieures, qui , au lieu d'avoir la forme or- dinaire , ne se distingue pas des articles dont se compose la tige terminale. L'amPmToË pes varecs (2) paraît être aussi très-voisine des espèces précédentes, mais n’a été que très-imparfaitement caractérisée ; elle paraît se distinguer de toutes les espèces précédentes par la grande inégalité qui existe entre les pates des deux premières paires; celles de la première paire sont filiformes, et celles de la (1) Cymadusa filosa, Savigny, Egypte, Crust. PI]. 11, fig. 4. — ÆAmphitoe filosa, Edw. op. cit. p. 377. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 26, fig. 0. (2) Pherus« fucicola, Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, P, 360. — Desmarest, Consid. p. 269, PI. 45, fig. 10. — Am- phitoe fucicola, Kdw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 377. DES CRUSTACÉS. 33 seconde, quoique beaucoup plus grosses, sont encore gréles et allongées. Gammarus oblusatus de Montagu (1) paraît devoir prendre place ici, mais se distingue de toutes les espèces précédentes , par le grand développement des pates de la seconde paire dont la main est ovalaire, très-grande et dentelée sur son bord an- térieur. L'amPuiToË ROUGE (2) paraît se distinguer de toutes les especes précédentes par la forme quadrilatère et l’étroitesse du premier article des six pates postérieures. Les mains sont grêles et à peu près de même grosseur ; les antennes supérieures plus longues que les inférieures. Cette espèce se trouve sur les côtes de l'Angleterre. L'aupniros DENTELÉ (3). Cette espèce se distingue de toutes les précédentes par l'existence de 8 à 12 grosses dents sur le bord postérieur du premier article des pates postérieures. Les yeux sont petits et presque triangulaires ; les antennes supérieures au moins de la longueur des inférieures; les mains tronquées à l'extré- mité et dépourvues d'épines. Habite les étangs d’eau douce de la Caroline méridionale. aa. Antennes supérieures moins longues que les inférieures. aa*. Mains des deux premières paires à peu près de méme grandeur. 8. AMPHITOE CRENULE. — À, Crenulata (4). Front armé d'un petit rostre droit et aigu caché entre la base des antennes supérieures. Yeux réniformes. Antennes supérieures presque aussi longues que les inférieures et ayant le bord inférieur QG) Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p. 5, PI. 2, fig. 7. — Amplhitoe obtusata. Edw. loc. cit. (2) Gammarus rubricatus, Montagu, Trans. of the Linn. Soc. vol. 9, p. 99, PI. 5, fig. 1. — Amphitoe rubricata, Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p. 360. etc. — Latreille. — Desmarest, Consid. p. 268, PI. 45, fig. 9. — Edw. op. cit. p. 377. (3) Amphitoe dentata. — Say, Journ. of the Acad. of Philad vol. 1, p. 383. — Edw. loc. cit. (4) Kroyer, Gronlands Amfipoder, p. 50, PI. 5, fig. 12. CRUSTACÉS , TOME Il. ô 34 HISTOIRE NATURELLE de leur pédoncule garni d’une série d'appendices crustacés , dis- posés en dents de scie; le bord supérieur du pédoncule des an- tennes de la seconde paire , denté de la même manière. Pates des deux premières paires gréles. Abdomen terminé par deux lames lancéolées, assez longues et pointues. Dernières fausses pates sail- Jantes et portant deux lames lancéolées plus longues que l'article pédonculaire. Habite les côtes du Groënland. 9. AMPHITOÉ INERME. — 4. inermis (1). Front armé d’un petit rostre aigu et horizontal caché entre la base des antennes. Yeux réniformes. Antennes supérieures beau- coup plus courtes que les inférieures. Mains petites, allongées et tronquées obliquement au bout. Abdomen terminé par deux lames ovalaires obtuses au bout. Lames terminales des der- nières fausses pates lancéolées et plus longues que l’article pédon- culaire. Habite les côtes du Groënland. 10. AMPHITOÉË ARMORIQUE, — 4, Armorica (2). Point de rostre. Antennes supérieures beaucoup plus courtes que les inférieures ; les trois articles de leur pédoncule diminuent progressivement de longueur et se distinguent à peine de ceux de la tige terminale. Les antennes inférieures guere plus longues que la moitié du corps. Yeux à peu prés circulaires, les côtés du thorax lisses; les pates de la premiére paire grêles, à peine allongées vers le bout , et terminées par une griffe qui s’in- fléchit sur le bord antérieur de la main ; celles de la seconde paire encore plus grêles, et se rétrécissant vers le bord de facon que la griffe s'infléchit sur le bord inférieur de la main. Le premier ar- ticle des pates postérieures presque circulaire. Abdomen terminé par deux petits stylets coniques. Fausses pates de la sixième paire courtes et terminées par deux appendices coniques beaucoup plus courts que le pédoncule. Habite les côtes de la Bretagne. ( C, M.) mm, (1) Oniscus cicada? Oth. Fabricius, Fauna Groenl. p. 258. — 4m- phitoe inermis, Krôyer, op. cit. p. 47, PI. 3, fig. 11. (2) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 378. DES CRUSTACÉS. 35 11. AMPHITOË DE Reynaun. — 4. Reynaudii (1). Espèce trés-voisine de la précédente , mais qui s'en distingue parce que les pattes des deux premieres paires ont exactement la même forme ; la main est allongée, un peu renflée à sa base, et la griffe s’infléchit contre son bord inférieur. Le premier article des pates postérieures a presque la forme d’un carré allongé. Enfin, la lame impaire qui termine l'abdomen estpetite, triangulaire et obtuse au bout. Habite le cap de Bonne-Espérance. (C. M.) 12. AMPHITOË DE SWAMMERDAM. — 4. Siwammerdami (2). Les deux premiers articles du pédoncule des antennes supé- rieures à peu près de même longueur. Les antennes inférieures guère plus de moitié aussi longues que le corps. Les yeux allongés et irréguliérement ovalaires. Les côtes du thorax lisses et ne pré- sentant aucune trace de saillie spiniforme. Les pates des deux premières paires parfaitement subchéliformes, mais leur avant-der- nier article ( celui qui constitue la main) guère plus élargi que les précédens. Premier article des pates postérieures peu ou point épi- neux sur le bord postérieur, Le quatrieme segment de Pabdomen présente sur la partie médiane de son bord postérieur un prolon- gement spiniforme assez volumineux et un peu recourbé en bas ; enfin les derniers appendices abdominaux ne dépassent guère les autres. Habite les côtes du Morbihan. 19. AMPHITOË PONCTUE, — À, punclata (3). Antennes inférieures presque aussi longues que le corps. Yeux ovalaires. Mains des deux premières paires ovalaires, non dente- lées et pas plus longues que l’article précédent. Bord postérieur du premier article des dernières pates armé de trois ou quatre épines. Habite les côtes des États-Unis. (1) Edw. loc. cit. (2) Edw. loc. cit. (3) Say, Journ. of the Acad. Philad, vol. 1, p. 383. 2 36 HISTOIRE NATURELLE aa **, Mains des pates de la seconde paire plus de deux fois aussi grosses que celles des pates antérieures. 14. AMPHITOË DE PRÉVOST. — 4. Prevostii (1). Point de rostre. Antennes supérieures trés-courtes et dépassant à peine le pédoncule des inférieures ; celles-ci aussi assez courtes, et n'offrant qu'environ quatorze articles à leur tige terminale, Yeux ovalaires. Pates de la première paire de même forme que dans l'espèce précédente ; mais celles de la seconde paire en diffe- rent beaucoup ; la main trés-grande, et son bord antérieur à peu près droit, est armé de pointes épineuses ; chez les mâles elle est beaucoup plus volumineuse que tout le reste de la pate, tandis que dans l’autre sexe elle est moins développée ; enfin la grife, formée par le dernier article, est trés-grande ; et, lorsqu'elle est reployée, la forme générale de la main est ovalaire. Les deux der- niers segmens de l'abdomen sont rudimentaires ; les fausses pates qu'ils supportent sont beaucoup moins saillantes que celles du quatrième anneau; enfin l'abdomen est terminé par deux petits stylets courts et obtus. Habite le golfe de Naples. ( C. M.) L 19. AMPHITOË PÉLAGIQUE. — 4. pelagica: Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente, dont elle ne diffère que par les antennes supérieures qui dépassent de beau- coup le pédoncule des inférieures ; par ses yeux circulaires , par la forme des mains des secondes pates, qui sont très-grandes, et ont le bord inférieur droit, depuis la partie postérieure jusqu'à l'insertion de la griffe, tandis que dans l'Amphitoé de Prévost le bord antérieur forme un angle oblique avec le bord inférieur ; enfin les dernières fausses pates sont excessivement courtes, et j'abdomen se termine par une petite lame arrondie à peine saillante. Trouvé par M. Reynaud , en mer, dans l'océan Atlantique, au 28° de latitude nord ( près les îles Canaries). ( C. M. ) (1) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 358 ; et méme recueil , 2eiserie, t9, PE 14, fig. LI. DES CRUSTACÉS. 37 16. AMPHITOË DE Garmarn. — 4, Gaimardi. Point de rostre. Antennes supérieures un peu plus courtes que le pédoncule des antennes inférieures ; mais assez longues pour atteindre le milieu du deuxième anneau du thorax. Yeux circu- laires. Pièces épimériennes très-grandes. Mains de la première paire élargies et tronquées transversalement au bout ; leur bord antérieur plus long que la griffe. Mains de la seconde paire très- grandes, ovalaires en arrière, tronquées obliquement en avant et en bas. Hanches des pates postérieures très-dilatées en arrière. Fausses pates de la dernière paire extrêmement courtes, et ter- minées par deux articles coniques rudimentaires ; abdomen ter- miné par une lame transversale, arrondie et peu saillante, Habite les côtes de la Nouvelle-Follande, (C. M.) 17. AMPHITOËÉ PONTIQUE. — 4, pontica (1). Front armë d’un rostre rudimentaire. Antennes supérieures très-courtes , mais presque aussi longues que les inférieures. Yeux circulaires. Mains de la seconde paire trés-grandes, ovalaires et armées d'une griffe très-courte. Fausses pates de la sixième paire excessivement courtes; abdomen terminé par deux tubercules coniques. Habite les côtes de la Crimée. AA. Côtés du thorax ou le dessus de l'abdomen, garnis d'épines ou de petites dents. AA‘. Des épines sur les flancs. 18. AMPHITOË CANCELLE. — 4, cancella (2). Front armé d’un petit rostre aigu. Antennes supérieures un (1) Hyale pontica, Rathke, Fauna der Krym. p. 378, P1.5, fig. 20-28. (2) Oniscus cancellus, Pallas, Spicil. zool. fase. 9, p. 52, PI. 3, fig. 18. — Gammarus cancellus, Fabricius, Entom. Syst. t. 2, p: 515. — Herbst, Krabben, t. 2, p. 125, PI. 25, fig. 12 ( d'après Pallas). — Latreille, Hist. des Crust. t. 6, p. 315.—“4mphitoe can- cella, Latreille, Encyclop. méthod. PI. 328, fig. 6 (d'après Pal- las), Règn. anim. 1re édit. t. 3, p. 47. — Desmarest, Consid. p. 268, — Edw. Ann, des 5c, nat, t. 20, p. 357. 38 HISTOIRE NATURELLE peu plus longues que les inférieures. Yeux réniformes. Mains de la seconde paire beaucoup plus grandes que celles de la premiére paire et ovalaires. Dos subcaréné , mais non dentelé; une épine conique sur les côtés de chacun des anneaux du thorax et des deux premiers anneaux de l'abdomen ( caractère qui n'existe dans au- cune des espèces précédentes ). Fausses pates de la sixième paire courtes. Abdomen terminé par une lame bidentée. Habite les rivières de la Sibérie. AA“. Flancs dépourvus d'épines. 19: AMPHITOË BICUSPIDE, — À, bicuspis (1). Front triangulaire, s'avançant beaucoup au-dessus de la base des antennes, mais sans rostre. Yeux réniformes. Antennes supé- rieures beaucoup plus longues que les inférieures ; le premier ar- ticle de leur pédoncule trés-long , le second et le troisième très- courts. Dos arrondi , pièces épimériennes petites. Pates des deux premières paires à peu près de même forme et de même gran- deur ; mais arquées en dessus et en dessous; la griffe grande et se reployant contre le bord inférieur de la main. Premier et second anneaux de l'abdomen armés d'une petite dent pointue sur le mi- lieu du bord postérieur. Abdomen terminé par une petite lame allongée et arrondie au bout. Habite les côtes du Groënland. 20. AMPHITOÉ PODURE. — 4. podura (2). Antennes supérieures presqu’aussi longues que les inférieures ; pates des deux premières paires petites, mains un peu ovolaires ; bord postérieur des quatrième et cinquième anneaux de l'abdo- men garni d'une rangée d'épines. Habite les côtes de la Scandinavie. 21. AMPHITOË DE FRESNEL. — 4, Fresnelii (3). Cette espèce se distingue de toutes les précédentes par l'excessive (x) Krôyer Grünlands Amfipoder p. 45, PI. 2, fig. 10. (2) Gammarus podurus, Muller Zool. Danica, t. 4, p. 59, PL. 116, fig. 1-6.—Cancer gammarellus podorus , Herbst ,t. 2, p. 119, PI. 25, fig. 6 (d'après Muller). Æmphitoe podura, Edw. op. cit. p. 396. (3) Crevette, Savigny, Egypte Crust. PI, 13, fig. 3. = Amphitoe DES CRUSTACÉS. 39 « inégalité des deux mains de la seconde paire ; celle d'un côté est de grandeur médiocre et ne présente rien de remarquable, tan- dis que celle de l’autre côté est excessivement grande, et a une forme à peu près triangulaire ; enfin son angle antéro-inférieur se prolonge obliquement de facon à constituer une sorte de doigt immobile contre lequel s'applique la griffe qui est grosse et presque droite. Le front est armé d'un petit prolongement rostri- forme ; les antennes supérieures sont beaucoup plus longues que les inférieures. Les pates des deux dernières paires sont excessi- vement longues, et leur premier article est très-étroit. Le bord postérieur de chacun des anneaux de l'abdomen est garni d’une rangée de petites épines. Enfin les dernières fausses pates sont trés-courtes. Habite les côtes de l'Égypte. $ 2. Espèces dont le dos est plus ou moins caréné en dessus et armé vers sa partie postérieure de grandes dents médianes comprimées et dirigées en arrière. B. Front dépourvu de rostre. 22. AMPHITOÉ A CÔTES. — À, costata (1), Thorax lisse en dessus, maïs garni de chaque côté d'une ligne saillante, formée par une série d’éminences allongées qui occupent la partie inférieure du segment dorsal de chaque anneau thora- cique, et se prolongent postérieurement en forme d'épines. Le pédoncule des antennes supérieures est formé de trois petits ar- ticles dont la longueur va en décroissant, et leur tige terminale est divisée en une trentaine d'anneaux. Le pédoncule des antennes inférieures dépasse à peine celui des supérieures, mais la tige ter- minale est très-longue et composée d'environ cinquantearticles. Les yeux sont circulaires ; les palpes mandibulaires très-grands et formés de quatre articles; ceux des pates mâchoires sont égale- ment très-développés. Les pates de la première paire sont un peu plus grosses que celles de la seconde, et la main qui les termine est arrondie et légèrement dentelée inférieurement. Les pates Fresnelii, Audouin, Explic. des planches de M. Savigny. — Edw. op. cit. p. 377. N (1) Edw. Ann. des Se. mat. t. 20, p. 379, PI. 10, fig. 14-16. 40 HISTOIRE NATURELLE postérieures sont plus courtes que dans les autres espèces ; les trois premiers anneaux de l'abdomen sont élevés en crête sur la ligne médiane et prolongés postérieurement en forme de dent acérée. Les fausses pates de la sixième paire se terminent par deux grands articles et dépassent de beaucoup les précédentes. Enfin, l'abdo- men se termine par une lame unique allongée, lancéolée et lé- gérement trifide au bout. ‘ Habite l’île Bourbon. (C. M.) 23. AMPHITOË HERISSON. — 4. histrix (1). Corps hérissé de grosses dents spiniformes très -saillantes, au nombre de cinq ou sept sur chaque anneau, et formant autant de rangées longitudinales. Front dépourvu de rostre, mais surmonté par une grosse corne qui naît du premier anneau thoracique et se recourbe en avant. Antennes supérieures beaucoup moins longues que les inférieures. Pates des deux premières paires très- petites et extrêmement grêles ; les mains très-étroites, allongées et armées d'une griffe préhensile trèés-petite. Premier article des pates des trois dernières paires fortement denté sur le bord postérieur. Abdomen terminé par une petite lame allongée et faiblement trilobée au haut ; dernières fausses pates très-grandes et portant deux lames lancéolées plus longues que leur article pédonculaire. Habite les côtes du Groëniand et les parages voisins. BB. Front armé d'un rostre. 24. AMPHITOË DE Marion. — 4. Marionis(2). Front armé d'un petit rostre obtus, comprimé et caché entre les antennes. Le premier article du pédoncule court et épineux en dessous ; le second grêle et plus de deux fois aussi long que le précédent ; le troisième trés-petit et pouvant à peine se dis- tinguer de la tige multiarticulée qui est très-longue. Yeux grands et ovalaires. Mandibules portant un petit tubercule corné à la place de la tige palpiforme dont elles sont d'ordinaire pourvues. Ge Re Re sn (1) Acanthosoma hystrix, J.C. Ross, Appendice to the second Voyage of Sir J. Ross, p. XCI, PI. B, fig. 4-7. — Amphitoe hystrix, Kroyer, Gronlands Amfipoder, p. 31, PI 12, fig. G. (2) Edÿv. Ann, des Sc, nat., t. 20, p. 395. À DES CRUSTACÉS. 41 Anneaux thoraciques lisses. Pattes des deux premières paires à peu près de même grandeur et ayant leur antépénultième aussi grand que le pénultième dont le bord antérieur se continue avec le bord inférieur, lequel n'est pas dentelé. Le premier article des pattes de la septième paire, très-large à sa partie supérieure et fortement tronqué à sa partie inférieure et postérieure. Les quatre pre- miers anneaux de l'abdomen très-grands, élevés en carène sur la ligne médiane et prolongés postérieurement de manière à former une grande épine qui s'avance sur le segment suivant. Le sixième anneau est armé d'épines et se termine par deux longues lames lancéolées et très-aiguës placées au-dessus des fausses pattes de la sixième paire, qui sont terminées par deux grands articles poin- tus, et dépassent de beaucoup celles de la cinquième et quatrième paires. Couleur jaune pâle piqueté de blanc. Habite les côtes de la Bretagne. (C. M.) 29. AMPHITOË PANOPLE. — 4, Panopla (1). Dos caréné, mais pas armé de dents distinctes. Flancs également carénés. Tête très-pelite et armée d’un rostre pyramidal assez allongé, recourbé en bas et pointu. Antennes supérieures cour- tes, mais un peu plus longues que les inférieures ; pièces épimé- riennes extrêmement grandes. Mains ovalaires et assez grandes. Lame terminale de l'abdomen semi-ovalaire. Des côtes du Groënland. 26. AMPHITOË CARÈNÉE. — 4, Carinata (2). Dos caréné ct armé de grandes dents formées par un prolonge- ment médian du bord postérieur du dernier anneau thoracique, et des quatre premiers anneaux de l'abdomen. Front armé d'un rostre courbe, obtus et bien visible. Yeux circulaires. Antennes courtes et de la même longueur. Second article du pédoncule des supérieurs moins long que le premier. Pates des deux pre- miéres paires égales entre elles, petites et terminées par une main sub-ovalaire. Pates postérieures courtes. Abdomen terminé par une petite lame divisée en deux lobes ovalaires. Habite les côtes du Groënland. (1) Krôyer, op. cit. p. 42, PI. 2, fig. 9. (2) Kroyer, Gronlands Amfipoder , p. 28, PL, à, fig. G, 42 HISTOIRE NATURELLE L'Awexiro serre de M. Say (1) a le dos dentelé comme les espè- ces précédentes, mais paraît s'en distinguer par l'existence de trois épines saillantes situées à égale distance l’une de l’autre sur le bord inférieur de chacune des mains. Genre CREVETTE. — Gammarus (2). Le genre Crevette ou Chevrette a été établi par Fabricius, mais avec des limites bien différentes de celles qu’on y assi- gne aujourd’hui, car ce zoologiste y faisait entrer non- seulement tous les Amphipodes connus à l’époque où il écrivait, mais aussi les Lœmodipodes et quelques Ento- mostracés. Lamarck et Latreille en commencèrent la ré- forme : le premier retira de ce groupe les Chevrolles et les Entomostracés ; le second distingua les Talitres et les Phronimes des Crevettes proprement dites. Enfin le genre qui porte aujourd’hui ce nom est encore plus restreint, et dans le système de Leach, qui a été adopté par Desmarest et par Latreille, il faut, pour le distinguer des genres voisins, avoir égard aux modifications les plus légères de l’organisation. Dans les Crevettes proprement dites, le corps est toujours d’une forme assez svelte ; les antennes sont grêles et allon- gées ; celles de la première paire, en général presque aussi longues que les inférieures, se composent d’un pédoncule formé de trois articles et de deux tiges terminales sétacées et annelées, dont l’une est très-longue, et l’autre courte et ru- dimentaire. Les antennes de la seconde paire ont également (1) Amphitoe serrata, Say, Journal of the Acad. of Philad. vol. 1, p.382. — Edw. loc. cit. (2) Cancer, Linné, Herbst, etc. — Oniscus, Pallas, Spicil. Zool. «— Othon, Fabricius, Fauna, Groenl —Squilla, Degéer, Mém. pour servir à l'hist. des Ins. t. 5.— Gammarus, Fabricius, Ent. syst. t. 2, p-514.— Latreille, Hist. nat. des Crust., etc. ; Règne anim. , etc.— Leach, Trans. ofthe Lin. Soc. vol. 11.—- Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5.— Desmarest, Consid. — Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20. — Krôyer , Gronlands Amfipoder. — Ratke, Fauna der Krym, etc. DES CRUSTACÉS. 43 un pédoncule qui est composé de quatre articles, dont les deux premiers très-petits , et d’une tige terminale multiarti- culée, L'organisation de la bouche est à peu près la même que dans les genres précédens ; les mandibules portent une longue tige palpiforme, composée de trois ou quatre ar- ticles ( PI. 29, fig. 7); la lame terminale interne des mà- choires de la seconde paire ne présente pas d’appendice comme chez les Talitres (fig. 10); enfin les branches ou tiges palpiformes des pates-mâchoires se terminent par un article plus ou moins aigu et ordinairement onguiforme (PI. 29, fig. 6). Les pates de la première paire sont en gé- néral moins grandes que celles de la seconde paire ; elles sont toujours élargies et aplaties vers le bout, et l’avant-dernier article complète avec le précédent une espèce de main, sur laquelle s’infléchit l’article terminal qui a presque toujours la forme d’une griffe préhensile, La disposition des pates de la seconde paire est la même ; seulement la griffe qui les ter- mine est toujours assez développée pour agir comme organe de préhension. Les pates des cinq paires suivantes ne pré- sentent pas d’élargissement terminal , et leur dernier article ne peut s’infléchir sur ceux qui le précèdent ; aussi sont- elles simplement ambulatoires. Quant à l'abdomen, on n’y observe rien de remarquable. Les Crevettes sont des Crustacés essentiellement aquati- ques : on en connaît qui habitent dans l’eau douce , mais la plupart d’entre elles vivent dans la mer, à peu de distance des côtes; on ne les voit pas venir sur le rivage comme les Ta- litres et les Orchesties, mais on les trouve souvent dans les petites flaques d’eau que la mer laisse en se retirant , ou ca- chées parmi les fucus qui tapissent les rochers ; d’autres se tiennent habituellement sur les bancs d'Huîtres, à des pro- fondeurs assez considérables. 44 HISTOIRE NATURELLE $ 1. Espèces dont les yeux sont ovalaires, réniformes ou linéaires. A. Bord postérieur des trois premiers segmens de l'abdomen droit et ne se prolongeant pas de manière à former une grosse épine ou dent médiane. a. Des épines sur la portion dorsale du quatrième et du cinquième anneaux abdominaux. 1. CREVETTE LOCUSTE. G. locusta (1). Les antennes supérieures ne sont guère plus longues que les in- férieures ; les trois articles qui forment leur pédoncule, sont pelits, et diminuant progressivement de longueur ; la tige terminale est composée d'environ vingt-cinq petits articles, et garnie de poils très-courts. Appendice sétacé accessoire composé d'environ sept articles. Le pédoncule des antennes inférieures beaucoup plus long que celui des supérieures, qui ne dépasse pas son avant-der- nier article. Tige terminale assez courte, formée seulement d'à peu près sept articles. Yeux grands, ovalaires et un peu rénifor - mes. La tête ne présente pas en avant de saillie notable. Les pieds des deux premières paires sont presque de la même longueur ; les secondes cependant sont les plus grandes ; la main plus grande chez le mäle que chez la femelle, formée par l'élargissement du pénultième et de l’'antépénultième article, plate, allongée et assez étroite ; son bord inférieur est presque parallèle au supérieur, et la griffe mobile qui la termine s'appliquant sur toute la lon- gueur de son bord antérieur, mais ne se prolongeant pas sur l'inférieur. Les pièces latérales du thorax, qui emboîtent l'ori- gire des huit premières pates , sont très-développées, et cachent la plus grande partie des hanches correspondantes; les lames foliacées , formées par le premier article des six dernières pates, sont également très-grandes, un peu plus larges en haut qu'en (1) Oniscus pulex ? Othon Fabricius, Fauna Groenlandica, p. 254, n. 231. — Cancer Gammarus locusta, Montagu, Trans. of the Linn. Soc. vol. IX, p. 92, tab. 4, fig. 1. — Gammarus locusta, Fabricius, Ent. syst. t. 2, p.516. — Leach , Edinburgh Encyclop. art. Crustacea, Trans. of the Linn. Soc. vol. XI, p. 359. — Des- marest, Consid. sur les Crust. p. 267. — Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20.— Kroyer Gronlands Amfipoder, p. 27. -- Rathke, Fauna der Krym, p. 372, PI. 5, fig. 11-14. DES CRUSTACÉS. 43 bas, et à peu prés ovalaires. Les appendices membraneux , fixés à la face inférieure des six derniers anneaux du thorax, sont très-larges, plats, d'abord arrondis, puis presque carrés. Enfin les appendices qui représentent les palpes des mêmes pates, et qui servent à soutenir les œufs, ont la forme de la- nières cornées, longues, étroites et cilices sur les bords. Les trois premiersanneaux de l'abdomen lisses en dessus, et supportant des fausses pattes natatoires très-allongées. Les trois anneaux suivans changent brusquement de direction, se dirigeant en bas, dimi- nuant progressivement de grandeur, et présentant à leur partie supérieure, près du bord postérieur, un petit faisceau d'épines ; les fausses pates qui y correspondent grandes , et dépassant de beau- coup l'extrémité postérieure du corps : celles du quatrième seg- ment se prolongeant un peu plus loin que celles de la cinquième paire , et terminées, comme elles, par deux articles styliformes, garnis de fortes épines, et presque aussi longs que leur pédoncule. Les fausses pates de la sixième paire sont disposées de même que les précédentes, mais les dépassent de beaucoup; les stylets qui les terminent très-grands, garnis de fortes épines , et presque égaux entre eux ; enfin le septième segment abdominal représenté par une paire d’appendices situés au-dessus des précédents, dirigés en haut et portant à leur sommet deux épines rudimentaires. Cette espèce est la plus commune sur les côtes de l'Angleterre et de la France ; elle se trouve aussi jusqu'auprès de l'Islande et dans la Méditerranée. On la rencontre presque toujours sous les pierres et les varecs, à peu de distance du rivage; sa longueur, mesurée de la tête à l'extrémité de l'abdomen, est d'environ huit lignes, et sa couleur est d’un jaune grisâtre tres-pâle. (C. M.) 2. CREVETTE DES RUISSEAUX, — €, fluviatilis (1). Cette espece, très-commune dans les eaux douces des environs de Paris, ressemble beaucoup à la précédente, mais a les an- tennes supérieures plus longues (le pénultième article de leur G) Astacus fluviatilis, Rœsel, Insecten belustegungen, t. 3, PI. 52. — Crevette des russeaux , Geoffroy, Hist. des Insectes, PL 21, fig. 6. — Squilla pulex, Degéer, Mém. pour servir à l'Hist. des Insectes, t. 7, p. 525, PL 33. — Gammarus liæselii, Gervais, Ann. des Sc, nat. 2° série, t. 4, p. 128. 46 HISTOIRE NATURELLE pédoncule atteignant l'extrémité du pédoncule des antennes in- férieures); les mains plus pyriformes. Yeux ovalaires, à peine réniformes. Une rangée de petites épines sur la portion dorsale du bord postérieur des trois derniers anneaux de l'abdomen. Cette espèce a été pendant long-temps confondue avec la Crevette puce. (C. M.) 3. CREVETTE STRIEE. — G, fascialus (1). Cette espèce paraît être tres-voisine de laCrevette des ruisseaux, mais s'en distingue par les longs poils qui garnissent le second article pédonculaire des antennes supérieures , et qui atteignent le sommet du cinquième article du filet terminal , auquel on compte environ trente articles. Yeux réniformes; antennes supérieures plus longues que les inférieures; mains ovalaires et semblables entre elles; enfin, trois faisceaux de petites épines sur chacun des trois derniers anneaux de l'abdomen. Habite les rivières des environs de Philadelphie. L'espèce décrite par M. Say, sous le nom de Gammarus mini- mus , ne paraît différer de la C, striée par aucun caractère impor- tant, et il faudrait peut-être les réunir (2), 4. CREVETTE MARINE. — G, marinus (3). Cette espèce ne diffère guère de la Locuste que par la briéveté des appendices abdominaux de la sixième paire. Ici, de même que dans la Crevette des ruisseaux, ces organes ne dépassent qu'à peine les deux paires de fausses pates précédentes ; il est aussi à noter que le filament accessoire des antennes supérieures est plus long que chez la Locuste; il serait cependant possible que la Crevette marine ne fût qu'une variété de l'espèce précédente. Habite nos côtes. (C. M.) (1) Say, Journ. of the Acad. of Philadelphia, t. 1, p. 374. (2) Journ. of the Acad. of Philadelphia, vol. 1, p. 376. (3) Gammarus marinus, Leach, Edinburgh Encyclopedia, article Crustaceology , and Transactions of the Linnean Society, vol. 11, p: 355. — Desmarest, Considérations sur les Crustacés, p. 267. — Edw. Ann. des Sc. nat, t. 20, p. 367. DES CRUSTACÉS, 47 5. CREvETTE D'Orvr. — G. Olivi (1). Espèce trés-voisine de la Crevette Locuste, mais dont les fausses pates abdominales de la sixième paire, au lieu de porter deux grands appendices styliformes, ne présentent qu'un seul! grand stylet aplati et très-épineux, l’autre appendice étant très-petit et à peine visible, Il est aussi à noter que les yeux sont plus lancéo- lés, et que les mains sont plus rétrécies antérieurement , de sorte que le bord sur lequel la griffe se reploie est plutôt inférieur qu'an- térieur ; aux pates de la seconde paire, la griffe peut même glis- ser un peu sur la face interne de la main ; enfin, les deux stylets qui terminent l'abdomen sont grêles et Lrés-courts. Habite la côte de Naples. (C. M.) G. CREVETTE VOISINE. — G, affinis. Cette espèce ressemble presqu'en tout à la Crevette d'Olivi, mais s'en distingue parce que les mains de la première paire, au lieu d'être un peu plus petites que celles de la seconde paire, sont beaucoup plus grosses. Habite les côtes de la Manche. (C. M.) 7. CREVETTE PIQUANTE, — G, pungens (2). Espèce également très-voisine de la Crevette d'Olivi, mais ayant le petit appendice terminal des dernières fausses pates tout-à-fait rudimentaire, et le grand appendice très-poilu et à peine épineux. Habite Les eaux thermales du mont Cassini en Italie. 8. CREVETTE ORNÉE. — G. Ornatus (3). Cette espèce se rapproche beaucoup de la Crevette locuste, mais s'en distingue, ainsi que de toutes les espèces précédentes, par la disposition des antennes inférieures, dont les neuf ou dix pre- miers articles de la tige terminale portent chacun en dessus une petite cupule membraneuse , légèrement ciliée sur les bords, fixée par sa base et entourée de quelques poils. Il est aussi à (G) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 369, PI. 10, fig. 1-8. (2) Espèce nouvelle communiquée par le prince de Musignano. (3) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 372, PL. 10, fig. 9-10. 48 HISTOIRE NATURELLE noter que les yeux sont presque linéaires et recourbés en avant ; que le pédoncule des antennes supérieures est presque aussi long que celui des antennes inférieures; que les pattes de la seconde paire sont notablement plus grosses que celles de la première paire, et leurs mains se terminent antérieurement par un bord oblique bien distinct du bord inférieur et armé d’une ou deux épines ; que le premier article des trois dernières paires de pates, au lieu d'être à peu près ovalaire comme d'ordinaire, a Ja forme d’un carré allongé ; enfin que les deux appendices styliformes, par lesquels l'abdomen se termine, sont trés-petits. Habite les côtes de l'Amérique Septentrionale. (C. M.) 9. CREVETTE PÉLOPONÉSIENNE. — G, Peloponesius (1). Cette espèce ressemble à la précédente par l'existence de petites cupules membraneuses sur chacun des articles de la tige termi- nale des antennes inférieures ; mais s'en distingue par la brieveté des antennes supérieures, dont le pédoncule dépasse à peine le pénultième article pédonculaire des antennes inférieures. Les pates des deux premières paires sont à peu près de même gran- deur. Les pates postérieures et l'abdomen sont comme dans l’'es- pèce précédente. 10. CREVETTE CAMPYLOPE, — G, campylops (2). Cette espece paraît se distinguer de toutes les autres par la forme des yeux qui, au lieu d'être réniformes comme dans les espèces précédentes , ou circulaires comme dans la seconde divi- sion, sont contournés en forme de S romain. Habite les côtes de l'ile d'Arran. a a, Point d'épines sur la portion postérieure de l'abdomen. 11 CREVETTE PUCE. — G. pulex (3). Espèce très-voisine de la Crevette des ruisseaux, mais dont (1) Guérin, Expéd. scientif. de Morée, Zool. 2° sect. p. 45, PL. 27, fig, 5 et 5°. (2) Leach, Edinb. Encyclop. t. 5, p. 403, et Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p. 360. — Desmarest, Consid. p. 267. — Edw. Aun. des Sc. nat.t 20, p. 267. (3) Crevette des ruisseaux, Geoffroy, Hist. des Ins. t. 2, p. 667. — DES CRUSTACÉS. 49 l'abdomen est lisse. Pédoncule des antennes supérieures ne dé- passant pas le troisième article du pédoncule des inférieures ; leur tige terminale atteignant l'extrémité de celles-ci. Mains comme dans la Crevette des ruisseaux ; anneau caudal représenté aussi par deux petits articles styliformes. 12. CREVETTE D'ERMANN. — G. Ermannü (1). Antennes supérieures un peu plus longues que les inférieures, mais ayant leur pédoncule notablement plus court que celui des inférieures (atteignant le milieu du dernier article pédonculaire de celles-ci) ; le filet accessoire très-court. Yeux presque circulaires. Lames épimériennes grandes. Pates des deux premières paires médiocres et semblables entre elles. Fausses pates de la derniere paire tres-courtes et terminées par deux stylets coniques non épi- neux. Abdomen terminé par deux stylets coniques médiocres et dépourvus de poils et d’épines. Trouvée par M. Ermann dans des eaux thermales au Kam- tchatka. (G. M.) 19. CREVETTE D Imposr. — G, Impostii (2). Corpssvelte. Antennes supérieures beaucoup plus longues que les inférieures ; leur pédoncule dépassant de beaucoup celui de ces der- nières, et le filet terminal accessoire est presque aussi long que le filet principal. Pièces épimériennes des quatre premiers anneaux thoraciques étroites, et ne recouvrant pas le tiers du premier article des pates correspondantes. Mains de la seconde paire au moins deux fois aussi longues que celles de la premiére paire et recevant la griffe sur leur bord antérieur. Premier article des pates postérieures à peine élargi en arrière. Abdomen terminé par Cancer pulex? Linn. Syst. nat. — Gammarus pulex, Fabricius, Ent. syst. t. 2, p. 516. — Latreille, Hist. nat. des Crust. t. 6, P. 3:16, etc. — Montagu, Trans. of the Linn. Soc. vol. 9, PI. 4, fig. 2. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 267, PI. 45, fig. 8. — Gammarus fluviatilis, Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 368. — Gammarus pulex, Zenker, De Gammari comment. fig. B, C. — Gervais, Ann. des Sc. nat. 2e sérre, t. 11, p. 128. (1) Cette espèce nous a été communiquée par M. Nordmann. (2) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 368. CRUSTACÉS , TOME I. 4 50 HISTOIRE NATURELLE deux stylets cylindriques assez longs ; dernières fausses pales por- tant deux stylets obtus, assez longs et tres-poilus. Habite les côtes de la Vendée. (G. M.) 14. CREVETTE D'OTuoN. — G. Othonis (1). Espèce voisine de la Crevette locuste ; mais se distinguant de toutes les précédentes par l'existence de deux grandes pièces la- melleuses horizontales dont l'assemblage constitue une sorte de queue aplatie à la place des appendices styliformes qui d'ordi- naire représentent le septième segment de l'abdomen. Filet ac- cessoire des antennes supérieures rudimentaire. Mains de la pre- mière paire à peu près de même grandeur que celles de la se- conde paire. Patrie inconnue. (C. M. 15. CREVETTE ÉPAISSE. — G, pinguis (2). Abdomen terminé par une lame impaire arrondie en arrière et armée de deux petites épines. Pates des deux premières paires presque linéaires. Habite les côtes du Groënland. AA, Bord postérieur du troisième anneau de l'abdomen, et en ge- neral celui des deux anneaux précédents se prolongeant en arrière de manière à former sur la ligne médiane une grosse dent. 16. CREVETTE DE SABINE. — G, Sabine (5). Le dos élevé et comprimé de facon à présenter tout le long de la ligne médiane une crête tranchante qui ressemble, lorsque le corps est courbé , à une scie à grosses dents ; côtés du corps lisses ; épiméres assez grandes. Tête petite, carenée en dessus et armée en avant d'une petite pointe ou rostre rudimentaire. Antennes mé- Te (1) Edw. Ann. des Sc. nat. t, 20, p. 373, PI. X, fig. 11-13. (2) Kroyer Grünlands Amfipoder, p. 24, PL. 1, fig. 5. .(G) Leach, Cap. Ross's voyage , éd. in-8, vol. 2, p. 178. — Sa- bine, Append. to capt. Parry's voyage, p- 54, tab. 1, fig. 8-11. — Edw. Ann. des Sc. nat, t. 20, p. 368. — Kroyer Grénlands Armfi- poder, p. 16, PI. x, fig. 3. DES CRUSTACÉS. br diocres, à peu près de même longueur. Mains à peu près de même grandeur , petites, un peu renflées et terminées par un bord très- oblique sur lequel la griffe s'infléchit. Abdomen terminé par une petite lame horizontale arrondie au bout. Habite les mers polaires et se trouve quelquefois sur les côtes de la Bretagne. (C. M.) 17. CREVETTE ÉPINEUSE. — G@, mucronatus (1). Les trois premiers anneaux de l'abdomen terminés en dessus par une épine forte, aiguë et assez élevée (quelquefois seulement le second anneau). Antennes subegales. Habite les côtes des États-Unis d'Amérique. 18. CREVETTE APPENDICULÉE. — G, appendiculatus (2). Cette espèceest très-distincte de toutes les autres, car dans l’un des sexes les pieds de la seconde paire sont didactyles au lieu d'être seulement subchéliféres. Les yeux sont ovalaires et petits ; les pates antérieures sont filiformes et terminées par une main légèrement élargie, portant sur le milieu de son bord antérieur un petit ongle crochu; les pates de la seconde paire sont tantôt monodactyles comme à l'ordinaire, et seulement un peu plus grandes que les premières; tantôt terminées par une main sub- ovalaire , presque aussi grande que la moitié du corps, et portant un doigt immobile, creusé en gouttière, pour recevoir la griffe. Le bord postérieur des trois premiers segments de l'abdomen est dentelé en dessus, et armé d’épines saillantes dont la dorsale est la plus grande. Les deux segmens suivans portent aussi deux dents aiguës ; enfin les appendices lamelleux, fixés au-dessus des pates de la seconde paire, sont trés-grands. (1) Say, Journ. of the Acad. of Philadelphia, vol. 1, p. 376. — Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 368. (2) Gammarus appendiculatus, Say, op. cit. p. 377. ba HISTOIRE NATURELLE $ 2. Espèces dont les yeux sont circulaires. B. Griffe des secondes pates s’infléchissant sur le bord de la main et non sur sa face interne. 19. CREVETTE CUIRASSÉE. — G, loricatus (1). Front armé d’un rostre aigu et tres-long. Thorax et abdomen élevés en une crête dentelée. Antennes supérieures beaucoup plus longues que les inférieures, leur pédoncule aussi long que celui de ces dernières. Pates des deux premières paires à peu près de même grandeur; mains élargies à leur base et graduellement rétrécies vers le bout ; hanches des trois dernières paires de pates trés-étroites ; pates de la septième paire moins longues que celles de la sixième paire et moins que celles de la cinquième paire. Ab- domen terminé par deux petits tubercules ovalaires. Habite les côtes du Groënland. 20, CREVETTE DE SAvI. — G, Savii (2). Les antennes, comme chez la Crevette brevicaude, si ce n’est que le pédoncule des inférieures dépasse de beaucoup celui des supérieures ; les pates de la première paire beaucoup plus petites que celles de la seconde et terminées par une griffe rudimen- taire ; les pates de la seconde paire ayant au contraire une main parfaitement subchéliforme, mais petites et à peu près de même forme que dans la Crevette locuste. Le quatrième anneau de l'abdomen armé en arrière d'un prolongement épineux assez grand qui avance sur le segment suivant et occupe la ligne mé- diane; les autres anneaux de l'abdomen parfaitement lisses. Les fausses pates des quatrième, cinquième et sixième paires se terminent au même niveau; aussi ces dernières, garnies de deux appendices styliformes très-petits, sont-elles fort courtes. Enfin le corps est terminé postérieurement par une petite lame horizontale qui représente l'anneau caudal. Habite les côtes de la Vendée. (C. M.) ner (1) Sabine, Append. to capt. Parry's voyage, p. 53, PI. 1, fig. 7. — Krôyer Grônlands Amfipoder, p. 22, PL. 1, fig. 4. (2) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 369. , 4 DES CRUSTACÉS. 53 La Cneverre rronquée de Müller (1) ressemble assez à l'es- pèce précédente, mais s'en éloigne par la grandeur du filet ac- cessoire des antennes supérieures qui paraît être aussi long que leur pédoncule, par le peu de largeur du premier article des pates postérieures , et par la grandeur des lames terminales des appendices abdominaux de la sixième paire. 21. CREVETTE PODAGRE. — G, podager (2). Forme générale semblable à celle de la Crevette locuste. An- tennes supérieures un peu plus longues que les inférieures ; le premier article de leur pédoncule armé en dessous de deux épines; et le second presque de la même longueur que le pré- cédent. Les pates de la première paire trés-peu élargies vers le bout, tandis que l'avant-dernier article de celles de la seconde paire est au contraire extrêmement grand, d'une forme angu- leuse et armé d'épines sur le bord antérieur ; enfin, la griffe formée par le dernier article est très-forte. Les quatre premiers anneaux de l'abdomen présentant en dessus, vers la partie mé- diane et près de leur bord postérieur, deux ou trois épines assez fortes. Fausses pates de la sixième paire beaucoup plus saillantes que celles des deux paires précédentes , et terminées par un appendice épineux assez grand, et un article conique presque rudimentaire. Abdomen terminé par deux articles coniques. Habite les côtes de la Bretagne. (C. M.) 22. CREVETTE BREvIcAUDE. — G. brevicaudatus (3). Les antennes supérieures beaucoup plus grandes que les infé- rieures ; leur second article basilaire au moins aussi long que le premier et dépassant l'extrémité du pédoncule des inférieurs; leur tigelle terminale accessoire extrêmement courte. Les pates de om G@) Gammarus mutilus, Müller, Zoologia Danica, vol. 3, p. 60, tab. 116, fig. 1-11. (La première figure représentant cette Crevette de grandeur naturelle est très-mauvaise, et a été reproduite dans l'Encyclopédie, PI. 336, fig. 43 ; mais les autres, qui peuvent réel- lement être très-utiles pour la détermination de l'espèce, n'ont pas été données dans cet ouvrage.) (2) Edw. Aun. des Sc. nat. t. 20, p. 369. (3) Edw. Ann. des Sc. nat. t, 20, p. 360. 54 HISTOIRE NATURELLE la première paire courtes, grêles et à peine élargies vers l'extré- mité ; l'ongle qui les termine beaucoup moins long que le bord antérieur de la main sur lequel il s’infléchit. Chez les mâles , les pates de la seconde paire sont trés-grandes, et la main qui les termine est formée presque entièrement par le pénultième article dont le développement est excessif; le bord inférieur de cette main garni de longs poils, semi-circulaire, et venant se ter- miner au point d'insertion du dernier article qui constitue une griffe extrêmement grande, crochue et presque aussi longue que la main sur le tranchant de laquelle elle s'applique. Chez les individus de l’autre sexe, au contraire, la main ne diffère que peu de celles de la Crevette locuste (1). Lestrois derniers segments de l'abdomen tres-petits et sans épines en dessus ; les fausses pates de la sixième paire ne dépassant qu'à peine celles des deux paires précédentes, et terminées en un seul stylet épineux, près de la base duquel est un petit appendice rudimentaire ; l'abdomen, terminé par deux petites lamelles , obtuses au bout. Habite les côtes du Morbihan. (C. M.) Si le Gammarus grossimanus de Montagu (2) était pourvu d'un appendice sétacé accessoire aux antennes supérieures, c’est près de notre Crevette brevicaude qu'il devait prendre place ; mais, dans le cas contraire, il rentrerait dans le genre Amphitoé. B.B. Griffe des secondes pates s'infléchissant sur la face interne de la main. 23. CREVETTE DE Ducës, — G. Dugesii (3). Le premier article du pédoncule des antennes supérieures (1) D'après la méthode de Leach , il faudrait, à raison de cette disposition, séparer cet Amphipode du genre Crevette et le réunir à ses Moœra ; mais il est facile de voir combien une marche pareille entraînerait de subdivisions inutiles et par conséquent nuisibles. (2) Trans. of the Linn. Soc. vol. 9, p. 97, PI. 4, fig: 5 (reprod. dans l'Encyclop. méthod. PI. 336, fig 45). — Moœra grossimana, Beach, Edinb. Encyelop. t. 7, p. 403, et Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p. 359. — Desmarest, Consid. p. 265. (3) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 368. — Cette espèce pré- sente tous les caractères assignés par M. Leach à son genre MeziTr. DES CRUSTACÉS. 55 moins long que le second. Les pates de la première paire à peine élargies vers le bout , et la griffe qui les termine trop courte pour recouvrir , lors de la flexion , le bord antérieur de l'article précé- dent dans toute sa longueur. Les pates de la seconde paire au contraire terminées par une main trés-grande et presque triangu- laire ; l’ongle inséré à son angle supérieur et antérieur, crochu, grand et disposé de manière à s'infléchir obliquement sur la face interne de l’article précédent. Le quatrième article de l'abdomen se prolongeant postérieurement pour former une petite apo- physe spiniforme dirigée en arrière et en bas; enfin les fausses pates de la sixième paire beaucoup plus saillantes que celles des deux paires précédentes, et terminées par un article rudimen- taire et un stylet épineux très-développé. Habite les côtes de la Bretagne. Le gammarus palmatus de Montagu (1) ressemble beaucoup à l'espèce précédente, et devra peut-être ne pas en être distingué ; mais faute de renseignements sur l'existence ou l'absence d’un filet accessoire aux antennes supérieures, nous ne ponvons pas savoir si ce petit crustacé est réellement une Crevette ou s’il n'ap- partient pas au genre Ampithoe. Genre ISCHYROCÈRE. — Jschyrocerus (2). Ce petit groupe, établi récemment par M. Krôyer, forme le passage entre les Crevettes et les Éricthonies. Il se distingue des autres Crevettines sauteuses par sa forme grêle, par la petitesse du premier article des pates des trois dernières paires , et par la brièveté de la tige terminale des antennes. La £éte se prolonge beaucoup au-dessus de l’inser- tion des antennes inférieures à peu près comme chez les Ericthonies. Les antennes supérieures, insérées au sommet (x) Description of several marine animals found on the south coast of Devonshire, Trans. of the Linnean Society of London, vol. 7, p. 69, tab. 6, fig. 4. (Cette figure a été reproduite dans l'Encyc. Méthod. PI. 336, fig. 31.) — Melita palmata, Leach, Edinb. En- cyclop. vol. 7, p. 403.— Desmarest, p. 26/, PI, 45, fig. 7. (2) Krôyer Gronlands Amfipoder. 56 HISTOIRE NATURELLE de ce prolongement, sont presque aussi longues que les an- tennes inférieures, et portent un petit filet terminal acces- soire, comme chez les Crevettes ; mais le filet principal ne se compose que de six ou sept articles. Les mandibules por- tent une grande tige palpiforme, élargie vers le bout. Les pièces épimériennes sont de grandeur ordinaire. Les pattes de la première paire sont courtes et terminées par une petite main ovalaire, dont la grifie est grêle, mais assez longue. Les mains de la seconde paire sont extrêmement grandes, convexes en dessus, concaves en dessous et armées d’une griffe énorme. Les autres pates sont très-petites. Enfin l’ab- domen est conformé de même que chez les Crevettes. On ne connaît qu’une seule espèce de ce genre. 1. ISCHYROCÈRE A PATTES ÉTROITES. — 1. anguipes (1). Pédoncule des antennes inférieures atteignant presque l'ex- trémité des antennes supérieures. Siylets terminaux des der- nières fausses pates rudimentaires ; abdomen terminé par une petite lame triangulaire. Habite les côtes du Groënland. Gevne LEUCOTHOË. — Leucothoe (2). Ce genre a été établi par Leach, mais n’a été que très-im- parfaitement décrit par ce naturaliste, et n’est bien connu que par les figures que M .Savigny en a données sous le nom de ZLycesta. La forme générale des Leucothoés est assez semblable à celle des Crevettes ; la tête est petite et le corps comprimé ; les pièces épimériennes des quatre premiers anneaux thora- ciques sont très-grandes et encaissent la base des pates cor- (r) Kroyer, op. cit. PI. 3, fig. 14. (2) Cancer, Montagu. — Lycesta, Savigny, Mém. sur les anim. sans vert —ZLeucothoe, Leach, Trans of the Linn. £oe. vol. IE, etc. — Desmarest, Consid. p. 263. — Latreille, Règne anim t. 4, p.122. — Edwv. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 380. DES CRUSTACÉS. 57 respondantes ; la hanche des trois dernières paires de pates est grande et clypéiforme ; enfin labdomen est brusque- ment recourbé en dessous vers son extrémité et bien évi- demment conformé pour servir comme organe du saut. Ces caractères ne permettent pas de séparer les Leucothoés des autres Crevettines de la tribu des Sauteurs, mais d’un autre côté ces Crustacés se rapprochent des Crevettines de la tribu suivante, par la brièveté de la tige terminale de leurs antennes et par le mode de conformation des pates anté- rieures ( PI. 29, fig. 1#). La main qui termine ces organes est didactyle et formée par lantépénultième article sur le- quel est inséré un long doigt mobile composé de deux ar- ticles. Les pates de la seconde paire sont terminées par une grande main subchéliforme, semblable à celle des Crevettes et des Orchesties ; les pates des cinq dernières paires sont grêles, non préhensiles et semblables à celles des Cre- vettes. Enfin les fausses pates des trois dernières paires sont terminées par des styiets coniques. On ne sait rien sur les mœurs de ces petits Crustacés. 1. LEUCOTROE FuRINA. — Leucothoe furina (1). ( PL. 29, fig. 14.) Corps allongé et comprimé latéralement; antennes supérieures grêles, et dépassant à peine les inférieures ; le premier article de leur pédoncule moins long que le second, enfin le troisième à peine distinct de ceux de la tige terminale dont le nombre ne s'élève guère au delà de huit ou neuf. Pédoncule des antennes inférieures plus long et composé de quatre articles dont le der- nier est de la même grandeur que le précédent , et notablement plus long que la tige terminale. Les yeux grands et ovalaires. Les mandibules portant une petite tige palpiforme trés-grêle, formée de quatre articles ; l'espèce de lèvre sternale formée par (1) Lycesta Furina, Savigny, Mém. sur les anim. sans vert. fasc. I, p. 109, PI. 4, fig. 2; et Egypte, Crust. PL. 11, fig. 2.—Edw. Ann. des Sc. nat.t. 20, p. 381. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 26. fig. 8 ( d'après Savigny ). 58 HISTOIRE NATURELLE la réunion dés pates-mâchoires remarquable par le peu de dé- veloppement des quatre lames cornées qui surmontent le pédon- cule basilaire et par la grosseur et la longueur des branches pal- piformes, qui sont composées de cinq articles dont les quatre premiers presque carrés et le dernier terminé en pointe aiguë. Pates de la première paire moins grandes que celles de la seconde, et l'espèce d'épine formée par l'angle inférieur de l’antépénul- tième erticle atteignant le niveau de l'articulation de l’article - suivant avec l’ongle qui est petit et crochu. Mains des pates de la seconde paire formées presque entièrement par l’avant-dernier article sur le bord inférieur duquel l’ongle s'infléchit. Les pates suivantes à peu près de la même longueur. Les trois derniers anneaux de l'abdomen peu distincts entre eux et terminés posté- rieurement par une lame horizontale ; fausses pates de la sixième paire beaucoup plus saillantes que les précédentes. Habite les côtes de l'Égypte. Le Gammarus articulosus de Montagu (1), d’après lequel Leach a établi le genre Leucothoë ressemble beaucoup à l'espèce pré- cédente, mais est {rop mal connu pour que nous puissions y as- signer des caractères; Leach dit à la vérité que les antennes ne sont formées que de trois articles, ce qui le ferait distinguer facilement, mais il me paraît peu probable que cette observation soit exacte. TRIBU DES CREVETTINES MARCHEUSES. Dans cette division de la famille des Crevettines, le corps est grêle et a la forme d’un demi-cylindre; il nest pas comprimé latéralement, et les épimères ou pièces latérales de l’arceau supérieur des anneaux tho- raciques sont toutes très-étroites ; aussi les pates des quatre premières paires ne sont-elles pas encaissées à leur base comme dans la tribu précédente ( PI. 29, (1) Montagu, Trans. of. the Linn. Soc. vol. 7; P: 70, tab. 6, fig. 6. (Reprod. dans l'Encyclop. Méthod. PI. 336, fig. 30.) — Leucothoe articulosa, Leach , Edinb. Encyclop., et Trans. of the A Soc, vol. 11, p. 358. — Desmarest, Consid. p. 263, PI. 45, VAR DES CRUSTACÉS. 59 fis. 12 et 16). Les antennes de la seconde paire sont en général pédiformes , et lorsque leur tige terminale est multi-articulée, elle est très-courte. Les branches palpiformes des pates-mächoires sont peu dévelop- pées. Les fausses pates abdominales des trois dernières paires sont en général terminées par de petites lames ovalaires (fig. 17). Enfin la portion postérieure du corps ne constitue pas un organe de saut, et lorsque ces Crustacés sont sur le sol ils marchent, au lieu de sauter comme les Crevettines de la tribu précédente ; ilest aussi à noter qu'ils nagent sur le ventre, et non sur le flanc comme ces derniers. La distinction des genres est facile à l'aide des carac- tères indiqués dans le tableau précédent (voy. p.11). Genre ERICTHONIE. — ZÆricthonius (1). Les Erichtonies établissent le passage entre les Leuco- thoés et les Cérapodines ; mais se rapprochent des autres Crevettines marcheuses, par la forme générale du corps, par l’état rudimentaire des pièces épimériennes des premiers anneaux du thorax, par la disposition de l'abdomen et par plusieurs autres caracteres. La téte est singulièrement tron- quée au-dessous de l’origine des antennes supérieures, de façon que ces appendices naissent d’un prolongement frontal très-avancé ( PI. 29, fig. 42). Les yeux sont petits et un peu allongés transversalement. Les antennes se terminent par une tige multi-articulée assez longue, et sont à peu près de la même longueur. Les pates de la première paire sont petites, et terminées par une petite main préhensile dont la griffe est simple. Les mains de la seconde paire, for- mées par l’antépénultième article de la pate, sont, au con- traire, très-grandes, allongées et terminées en avant par un Ra vuiad elite dl SR Rl À : ci iiepeée. ja fit (1) Edw. Ann. des Sc, nat. t. 20. p. 382. 60 HISTOIRE NATURELLE prolongement digitiforme, contre lequel s’applique la pièce basilaire de la griffe ; cette pièce est cylindrique, et porte à son sommet un ongle pointu et très-allongé. Les pates des trois paires suivantes sont surmontées chacune par une pièce épimérienne bien distincte , et diminuant successive ment de longueur ; le premier article de la dernière de ces trois pates et de celles des deux paires suivantes est lamelleux et ovalaire. Enfin l'abdomen est petit, et ne présente rien de remarquable. Nous ne connaissons encore qu’une seule espèce de ce genre, qui se trouve sur les côtes de la Bretagne. 1. L'ÉRICTHONTE piFFoRMe. — Æ. diffor mis (1). (PL.y20; 6e: ra) Corps très-étroit. Antennes à peu près de même longueur. Pates de la cinquième paire très-petites. Le Gammarus spinicarpus de Muller (2) se rapproche beaucoup des Éricthonies, mais devra probablement constituer un genre particulier. Genre CÉRAPODE. — Cerapus (3). Le genre Cérapode, de M. Say, se compose de Crevettines très-voisines des Corophies, mais dont les antennes supé- rieures, dépourvues d'une tige terminale multi-articulée , sont pédiformes comme les inférieures , et dont les pates de la seconde paire se terminent par une main préhensile, dont la griffe est formée de deux articles (PI. 29, fig. 15 ). La forme du corps ne présente rien de particulier. Les antennes sont très-grosses , et ont à peu près la même lon- gueur et la même forme; elles se terminent par un grand oo (1) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 382. (2) Zoologia Danica, vol. 3, p- 66, col. 109. (3) Say , Jour. of the Acad. of Philad. vol. 1. — Desmarest, Consid. p. 271. — Latreille, Règne animal, — Edw. Ann. des sc. nat: t. 20, etc. DES CRUSTACÉS. 61 article styliforme qui remplace la tige multi-articulée dont elles sont ordinairement pourvues. Le premier anneau tho- racique est bien distinct de la tête, et porte une paire de pates terminées par une petite main plus ou moins complé- tement préhensile. Les mains de la seconde paire sont grandes, plus ou moins triangulaires, et armées d’une forte griffe composée des deux derniers articles du membre. Les pates suivantes sont grêles , et ne présentent rien de parti- culier; enfin l'abdomen est conformé à peu près comme chez les Corophies. L'espèce qui a servi à l'établissement de ce genre (et pro- bablement aussi toutes celles dont l’organisation est ana- logue), est très-remarquable par ses mœurs ; elle vit dans un petit tube assez semblable à la gaîne des Friganes , et le traîne partout avec elle sans se servir de ses pates pour marcher ; mais en s’aidant seulement de ses antennes, 1. CÉRAPODE TUBULAIRE. — €, éubuluris (1). Dernier article des antennes beaucoup plus court que les deux articles précédents. Mains de la seconde paire triangulaires et terminées antérieurement par un bord vertical denticulé, dont l'angle inférieur est occupé par une grosse dent saillante ; le second article de la griffe trés-grand. Abdomen terminé par une grande lame ovalaire. Longueur, environ un quart de ligne. Habite dans des tubes membraneux parmi les fucus, sur les côtes des États-Unis d'Amérique. 2. CÉRAPODE PÉLAGIQUE. — C. pelagicus (2). Dernier article des antennes au moins aussi long que l'article précédent. Mains de la seconde paire plutôt ovalaires que trian- QG) Say, loc. cit. PL. 4, fig. 5-11 — Desmarest, Consid, p.271, PI. 46, fig. 2.— Guérin, Iconog. Crust. PI. 27, fig. 4 ( d’après Say ). — Edw. Règne anim. de Cuv. Crust. PI. 61, fig. 5 (d'après Say). (2) Cancer falcatus, Montagu, Lin. Trans. t. 9, PI. 5, fig. 2. — Jassa pelagica, Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p- 361.— Desmarest, Consid. p. 270. — Gammarus pelagicus, Latr. 62 HISTOIRE NATURELLE gulaires, arrondies en dessus, et armées en dessous de deux dents obtuses, dont l’une occupe le point de réunion du bord infé- rieur avec le bord antérieur qui est très-oblique ; et l’autre si- tuée au milieu de ce dernier. Second article de la griffe rudimen- {aire. Pièce ternmnale de l’abdomen trés-petite. Habite les côtes de l'Écosse (Musée britannique ). Genre CÉRAPODINE, — Cerapodina (1), Nous rangerons sous ce nom générique un petit Crustacé qui a été décrit dernièrement par M. Templeton, et qui ressemble beaucoup aux Cérapodes, tant par son organisa- tion que par ses mœurs, mais qui s’en distingue par la con- formation des antennes, dont les deux paires se terminent par un filet multi-articulé. Il est aussi à noter que la tête est ici confondue avec le premier anneau du thorax, et que les quatrième , cinquième et sixième anneaux paraissent être dépourvus de pates. ; CÉRAPODINE CAGuÉE. — €. abdita (2). Tiges multi-articulées des antennes à peu près de la longueur du dernier article pédonculaire. Pates de la première paire pe- tites et semblables à celles des Crevettes. Mains de la seconde paire trés-grandes, presque quadrilatères, allongées et termi- nées en avant par deux dents, contre lesquelles s'applique la griffe , dont le second article est grand et crochu. Longueur, en- viron une ligne et demie. Vit dans un petit tube cylindrique, papyracé, ouvert aux deux bouts, et se sert de ses mains pour se traîner sans aban- donner sa gaîne. Trouvée pendant une traversée du Brésil en Angleterre. Encyclop. PI. 336, fig. 32 (d'après Montagu). — Guérin, Iconogr. Crust. PL. 27, fig. 3 (d'après Montagu ). — Edw. Règne anim. de Cuv. 3° édit. Crust. PL. 61, fig. 2. (1) Cerapus, Templeton, Trans. of the Entomological Society of London, vol. 1, p. 188. (2) Cerapus abdiius, Templeton, loc. cit. PI. 20, fig. 5. DES CRUSTACÉS. 63 Genre PODOCERE. — Podocerus. Le genre Podocère a été établi par Leach, mais très- imparfaitement caractérisé par ce naturaliste, et ne peut être conservé sans modifications. En l’adoptant, nous y ferons entrer les Crevettines dont la conformation gé- nerale est semblable à celle des Corophies , et dont les pates des deux premières paires se terminent par une main sub- chéliforme semblable à celle des Crevettes, c’est-à-dire ar- mée d’une griffe préhensile composée d’un seul article. La forme générale des Podocères est la même que celle des Co- rophies, Les antennes supérieures se terminent par une tige multi-articulée grêle et très-courte ; celles de la seconde paire sont pédiformes, mais beaucoup plus grèles et moins longues que dans le genre précédent, et se terminent par trois ou quatre articles dont la longueur diminue successivement, Les yeux sont placés sur un lobe saillant de la tête, qui s’avance entre la base des antennes supérieure et inférieure. Les pates de la seconde paire sont beaucoup plus grandes que celle de la premiere paire, et leur main est mieux con- formée pour la préhension. Quant aux pates suivantes et à l'abdomen, nous n’y avons apercu rien de remarquable. Ces petits Crustacés vivent au milieu des fucus, et pa- raissent se nourrir principalement de Zoophytes. 1. PODOGERE VARIE. — P, pariegatus (1). Antennes supérieures beaucoup plus courtes que celles de la seconde paire; celles-ci ayant trois petits articles à la suite des deux grands articles pédonculaires. Pates de la première paire très-petites et terminées par une main grêle et allongée. Mains de la seconde paire un peu ovalaires et sans dents sur le bord () Leach, Edinb. Encyclop. t. 7, p.433, et Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p. 361. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 269 — Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 384, et Régne anim. de Cuy 3° édit. Crust. PI. 6x, fig. 4. 64 HISTOIRE NATURELLE inférieur. Pates de la troisième paire plus courtes que celles de la quatrième paire. Une dent médiane assez forte surl e bord posté- rieur du dernier anneau thoracique et du premier anneau ab- dominal. Habite les côtes de l'Angleterre. (Musée britannique de Londres.) 2. PODOGÈRE mMicNON, — P. pulchellus (1). Antennes supérieures à peu prés de la longueur des inférieures ; celles-ci ayant quatre petits: articles à la suite des deux grands articles pédonculaires. Lobes oculifères plus saillans que dans l'espèce précédente. Mains de la première paire élargies en des- sous ; celles de la seconde paire, trés-grandes, et armées en des- sous de deux dents arrondies, dont l’une, plus courte, située très en avant, et l’autre extrêmement longue, paraissant être formée par un prolongement de l'antépénultième article; griffe tres- forte. Pates de la quatrième paire plus petites que celles de la troi- siéme paire. Dos complétement lisse. Habite les côtes de l'Angleterre. (Musée britannique.) Le Ponocëre cycinpriQue de M. Say (2) diflère des espèces précé- dentes par la forme des pates de la seconde paire, dont la main, plus développée que celles des pates antérieures, est allongée ét plus grande que l’article qui la précède. Le front est aigu; les antennes supérieures beaucoup plus courtes que les inférieures ; enfin les pates de la seconde et de la troisième paire ont leur pé- nultième article ovalaire , et l'ongle aussi long que ce dernier article. Ce petit Crustacé, long seulement de 1/7 de pouce, habite les côtes des États-Unis d'Amérique. (1) Jassa pulchella , Leach, Edinb. Encyclop. t. 9, p. 433, et Trans. of the Linn. Soc. t. 11, p. 361. — Desmarest, Consid. p- 269. — Edw. Règne anim. de Cuv. 3° édit. Crust. PI. 61, fig. 3. — Podocerus pulchellus , ejusd. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 384. (2) Podocerus cylindricus, Say, Journ. of the Acad. of Philad. vol. 1, p. 387. DES CRUSTACÉS. 65 Genre COROPHIE. — Corophium (1). On peut regarder les Crustacés du genre Corophie de Latreille, comme étant le type de la tribu des Crevettines marcheuses. Leur corps est allongé , étroit et presque cylin- drique (PL. 29, fig. 16) ; la téte est parfaitement distincte du premier segment thoracique. Les antennes supérieures sont subulées et courtes ; elles n’atteignent pas l'extrémité du troisième article des inférieures , leur pédoncule est formé de trois articles, et la tige terminale est divisée en une dizaine de segmens. Les antennes inférieures sont au contraire très- grandes, et remplissent l'office de pates ambulatoires ; chez les mäles , leur longueur et leur grosseur sont presque égales à celles du corps, mais chez les femelles elles sont plus courtes d'environ un tiers. Le premier article de leur pé- doncule occupe presque toute la partie antérieure de la tête ; le second est également gros et court; le troisième et le quatrième sont au contraire fort longs; enfin le cin- quième , qui représente la tige terminale chez les Crevettes, est beaucoup plus court que l’article précédent , et divisé seulement en trois ou quatre segmens. Les »#andibules sont pourvues-d’un petit palpe presque filiforme (fig. 18); les mdächoires ne présentent rien de remarquable , et les pates- mächoires sont disposées comme dans le genre Crevette, si ce n’est que leur branche palpiforme est courte, et com- posée seulement de deux articles (2). Les pates de la pre- mière paire sont moins grandes que celles de la seconde, et terminées par une petite main étroite et subchéliforme. Celles de la seconde paire présentent, vers la partie moyenne, (1) Oniscus, Pallas. — Gammarus , Fabricius, Latreille, etc. — Corophium , Latreille, Genera, etc. — Lamarck, Leach, Desma- rest, etc. (2) Voyez pour les détails de la structure extérieure des Co- rophies, les planches de la 3e édit. du Règne animal de Cuvier, Crust. PL Gi, CRUSTACÉS, TOME Il. ) 66 HISTOIRE NATURELLE un élargissement formé par le troisième et le quatrième article réunis ; le cinquième article est grand et cylindrique, enfin le sixième est conique et ni l’un ni l’autre n’est sus- ceptible de se reployer sur les précédens en manière de pince ou de griffe préhensile. Le premier article des six der- nières pates est grand et ovalaire, mais ces lames ne se re- couvrent pas les unes les autres, comme chez les Crevettines des tribus précédentes. Les appendices membraneux fixés aux six derniers anneaux du thorax, entre ja base des pates, ont exactement la même forme que chez les Crevettes, et servent aux mêmes usages. Les trois premiers segmens de l'abdomen sont étroits et les fausses pates natatoires qui y correspondent ont un pédoncule aplati et presque aussi large que long (fig. 19), Les appendices des deux anneaux sui- vans sont cylindriques, et terminés par deux petites lames ovalaires très-courtes ; ceux de la sixième paire sont moins longs et ne se terminent que par un seul article ovalaire ; enfin le dernier anneau de l'abdomen se continue avec une petite lame horizontale, qui est arrondie et constitue une espèce de nageoire caudale ( fig. 17). Ces Crustacés marchent très-vite, et comme nous l'a- vons déjà dit, ils se servent des antennes inférieures comme d'organes locomoteurs, Leurs mœurs qui ont été étudiées avec soin, par M. D’Orbigny père, sont remarquables sous plusieurs rapports. Ce naturaliste nous apprend que les Corophies vivent dans des trous qu’elles se pratiquent dans la vase, et qu’elles font une guerre continuelle aux Anne- lides et même aux Moliusques. Pour découvrir leur proie, elles battent et délayent la vase avec leurs grandes antennes. 1. CororutE LONGICORNE, — Corophium longicorne (1). Cette espèce, qui pendant long-temps était la seule connue, se trouve sur les côtes de l'Angleterre et de la Normandie; elle est (1) Cancer grossipes, Linn. Syst. nat. — Astacus linearis, Pen- nant, British Zool. vol. 4, PI. 16, fig. 31. — Oniscus volutator, DES CRUSTACÉS. 67 aussi trés-commune aux environs de La Rochelle, mais pendant l'été seulement. Les mâles sont plus grands que les femelles, et ont les antennes beaucoup plus longues que dans l’autre sexe; le premier article des supérieures est plus grand que les suivans, et est armé en dessous d’une série de petites pointes épineuses ; le troisième article des antennes inférieures est beaucoup plus gros que le quatrième, et porte à son extrémité antérieure une grosse apophyse pointue ; le dernier article est conique et ne présente de trace de division que tout près de la pointe. Enfin les pates, surtout celles de la seconde et de la septième paire , sont garnies d'un grand nombre de longs poils. 2. CoroPuie DE Bonezzr. — Corophium Bonnellii (1). Cette espèce est plus petite que la précédente et s’en distingue par la forme du troisième article des antennes inférieures qui ne présente point d’apophyse épineuse à son extrémité, et par l’exis- tence de deux grandes épines au bord inférieur de l’article basi- laire des antennes supérieures. Patrie inconnue. (C. M.) Genre ATYLE, — Atylus (2). Le genre Atvle de M. Leach est voisin des Corophies 5 3 ; et présente tous les caractères les plus importans de la tribu dont mous faisons ici l’histoire. Le corps est presque li- Pallas, Spicil. Zool. fasc. 9, p. 59, PI. 4, fig. 9. — Gammarus lon- gicornis, Fabricius, Entom. Syst. t. ®, p. 515. — Rœmer, Ge- nera Insect. PI. 33, fig. 6. — Manuel, Encyclop. méth. t. 6, p: 186. — Latreille, Hist. des Crust. t. 6, p. 318. — Corophium lon- gicorne, ejusd. Genera Crust. et [ns.t. 1, p. 59.— Lamarck, Hist. des Anim. sous-vertéb. t. 5, p. 184.— Leach, Edinb. Encyclop. et Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p. 362. — D'Orbigny, Journ. de Physique, t. 93, p. 394. — Desmarest, Consid. p. 270, PI. 46, fig. 1. — Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 385, et Règne anim. de Cuv. 3e édit. Crust. PI. 61, fig. 1. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 27, fig. 1. (1) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 385. (2) Gammarus , Fabricius. — Atylus, Leach, Zoolog. Miscell. vol. », etc. — Desmarest, Consid. p.262.—Latreille, Règne anim. t. 4, p. 120. — Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 355. 5, 65 HISTOIRE NATURELLE néaire, et ne présente point de grandes écailles latérales comme chez les Crevettines sauteuses ; le premier article des six pates postérieures n’est pas clypéiforme; enfin l'extré- mité de l'abdomen ne paraît pas disposée pour le saut. À en juger par les figures qu’on possède de lunique espèce appartenant à ce genre, toutes les pates seraient non ché- liformes et à peu près de même longueur; mais M. Leach dit que « celles des deux premières paires ont une petite » main comprimée et portant un pouce mobile, tandis que » les autres sont terminées par un ongle simple. » Du reste, le genre Atyle diffère encore des précédens par la disposition de ses antennes qui ne sont pas pédiformes ; mais terminées chacune par une tige multi-articulée, plus longue que Particle précédent ; les supérieures sont moins longues que les infé- rieures et insérées sur un prolongement rostriforme de la tête qui est très-remarquable, 1. ATYLE CARENE. — Alylus carinalus (1). Le second article des antennes supérieures est plus long que le troisieme , tandis qu'aux antennes inférieures il est plus court. Les yeux sont légèrement saillans et insérés entre la base des antennes supérieures et inférieures. Enfin les cinq derniers an- neaux de l'abdomen sont carénés en dessus et prolongés posté- rieurement en une pointe aiguë. La patrie de l’Atyle caréné n’est pas connue, mais il est essentiel de noter que l'individu qui est conservé dans le Muséum britan- nique à Londres , et qui a été étudié par M. Leach , est aussi celui d'après lequel Fabricius avait décrit son gammarus carinatus; aussi ne peut-il y avoir de doute sur l'identité de ces deux espèces. (1) Gammarus carinatus, Fabricius, Entom. Syst. t. 2, p 515.— Atylus carinatus, Leach. Zoological Miscellany, vol. 2, p. 21, tab. 69. —Desmarest, Consid. p. 262, PI. 45, fig. 4 (d'après Leach). — Guérin, Iconogz. Crust. PI. 26, Hg. 6 ( d'après Leach ). DES CRUSTACÉS. 69 GENRE UNCIOLE. — Unciola (1). Nous ne connaissons que d’une manière imparfaite le genre établi par M. Say sous le nom d’'Unciola ; mais la description que ce zoologiste en donne suffit pour montrer que c'est dans la tribu des Marcheuses, à côté des Coro- phies, qu'il doit prendre place, bien qu'il semble avoir aussi de l’aflinité avec les Asellotes hétéropodes. En effet, la forme générale du corps de ces Amphipodes est la même que dans les genres précédens; le premier article des six pates postérieures n'est pas dilaté et lamelleux comme dans la tribu des Sauteurs, et les antennes sont grandes et pres- que pédiformes. D’un autre côté , ce genre se distingue des groupes précédens par les caractères suivans : Les pates de la première paire sont pourvues d'une main subchéliforme ; celles de la seconde paire sont terminées par une main comprimée adactyle et portant à son extrémité deux petites pointes crochues. Ainsi que nous l’avons déjà dit, les antennes sont presque pédiformes, et les supé- rieures portent un petit appendice accessoire inséré à la base de leur tige terminale, Les fausses pates du quatrième et du cinquième segment de l’abdomen ne sont pas natatoires comme celles des trois premiers, et se terminent par deux stylets ; enfin le sixième anneau abdominal est presque orbi- culaire et porte une paire d’appendices simples, styliformes et comprimés, cachés sous les précédentes. Uxcioce numine., — Ù, irrorata (2). Le bord antérieur de la tête fortement tronqué au-dessous des yeux pour recevoir les antennes inférieures, et formant un an- gle aigu entre celles de la paire supérieure ; yeux hémisphériques (1) Say, Journ. of the Acad. of Philad, vol. 1. — Edw. Ann. des Sc. nat: t. 20, p. 383. À (2) Say, Crastacea of the United-States, Journ. of Philad. vol.7, 70 HISTOIRE NATURELLE et à peine saillans; le dernier article des antennes snpérieures plus long que le précédent; les antennes inférieures un peu plus courtes et plus grosses que les supérieures, leur article terminal moins long que le précédent. Les pieds de la première paire sont plus grands que les autres, et portent une main ovalaire dont la base est armée d’une grosse dent obtuse; la griffe qui les termine est grande , et atteint , en se reployant, l'antépénultième article , qui est disposé de manière à ressembler à une seconde dent ana- logue à celle qu'on remarque sur la main. Les pates de la seconde paire sont terminées par une main presque triangulaire ciliée, et formée par les deux derniers articles , qui ont à peu près la même grandeur. Enfin, les trois premiers segmens de l'abdomen offrent, de chaque côté, une pointe dirigée en arrière, Sa lon- gueur est d'environ 1/3 de pouce. 11 habite Egg-Harbour, sur les côtes des États-Unis, FAMILLE DES HYPÉRINES. Les Amphipodes dont se compose cette famille sont en général remarquables par la grosseur de leur tête et leur forme trapue. Leurs antennes (1)sont, tantôt presque rudimentaires , tantôt assez développées ; mais alors elles affectent des formes bizarres, et ne se ter- minent que rarement par une longue tige multi-arti- culée. Les mandibules sont grandes, mais en général terminées par des crêtes plutôt que par des dents (2). Les mächoires de la première paire sont assez déve- loppées , et se composent de trois articles, dont le dernier est lamelleux et le pénultième présente en avant et en dedans un prolongement également lamel- leux, de façon que ces organes présentent en dedans oo (:) PI. 30, fig. 4, 16, 18, 21, etc. PRIT 60, fe. 9, 19 è 5. ei En die Ptiale éme 2ee con lté UTP RSR RE LT, LA . rs Genres, Antennes supérieures De Trisu prs { Corps comprimé: tête pelile; pates-mâchoires présentant des liges palpiformes rudimentaires. VE 7 HYPÉRINES GAMMAROIDES. | obtuses, } à Pates des deux premières paires terminées par une pelite main se Mit, ET bien formée. “ & très- courtes , ce Hyvi 4 les inférieures, Li k Antennes de la . Pates de la 3° et première paire { très-longues (plus lon-\ 4 4° paires grèles simples et coni- }gues que le corps); lesC mp ) el nullement pré- Antennes infé- ques, et inférieures étant rudi- : hensiles, Pales des deux/| rieurestrès-cour- mentaires. | premières paires| teset styliformes. ; non préhensiles Antennes de la première paire fusiformes £ Ps ion Quatre ou terminées par et bifides au bout (ayant près de Leur) Paonque, > dernifes paires antennes. une main très- extrémité un petit appendice sétacé). Re toutesgréles, arn- Hmparfaie- Pr Fe nr : Dulatifes etnon . Antennes inférieures et supérieures terminées par ee Lxsraicôn, A LES préhensiles. tige multi-articulée, et aussi longues que le corps. é (Fausses pates ee :1 : . : +: : k HYPERINES ORDINAIRES, ds + ces à Pates de la troisième et quatrième paires préhensiles ( leur troisième article formant une bé à Taust0, _ FAMILLE DES nine paires _allongées e main, sur le bord de laquelle s'infléchit une griffe composée de deux articles. e styliformes , et et terminées par ee” . , : - HYPÉRINES. 4 er 2 08 er des A roger la seconde paire imparfaitement préhensiles ; les suivantes semblables) pi. , : “À lancéolé e elles. 5 Jose As FA DE Bu: HU Deux antennes seulement. es de ti i- : , : se < nan RTE pi Pates de la seconde paire non préhensiles; celles de la quatrième paire) pro. Ê extrêmement grandes, et celles de la septième paire filiformes. } 4 Premier article des pates des trois / Pates de la sixième paire préhensiles et de même forme) pros. ernières paires clypéiformes Fausses | que celles de la cinquième paire. ) Pie l'une-des trois pates des trois dernières paires ayant GA : | la i ixi 4 Û x dernières paires terminées FR oh te lames semi-mem- 4 Pates de la sixième pairenon préhensiles et d'une forme toute AnousLoMil : par une main préhensile, VAE différente de celles de la cinquième paire quisont préhensiles. Premier article des pates d i iè i irgi écé pates des trois dernières paires grêle et virgiforme comme aux pates précé- dentes. Fausses pates P s S Pi XP des trois dernières aires erminees par d ux tites lame les cornees réle et term e e ] PanonNÉ : : À des trois dernières paires lamelleux et à peu près de même grandeur. HYPÉRINES ANORMALES - ble courte : arrondie , et portant les antennes + | de la première paire à sa face antérieure. Pates de la seconde paire préhensiles; premier article de celles de la Antennes de la seconde paire troisiéme paire grêle comme aux pates précédentes; celui des deux To se reployant sur elles-mêmes de dernières paires clypéiforme et extrêmement grand É g . Pates de la seconde paire non préhensiles; premier article des Po prono: manière à former 3 ou 4 coudes. | | Té ès- é i " , le très-allongée , pointue et portant les antennes de la première paire à sa face inférieure ose” CRUSTAGÉS, TOME III, page 71. + Où SE ss RS DES CRUSTACÉS. 71 et en avant deux petits lobes saillans et non trois comme chez les Crevettines (1). Les mâchoires de la seconde paire sont courtes, grosses et divisées vers le bout en deux lobes coniques tuberculiformes. Enfin , les pates- mächoires (2) sont très-petites et sont loin de recou- vrir tout le reste de l'appareil buccal comme dans la famille précédente; l'espèce de lèvre sternale for- mée par leur réunion ne se compose que d’une pièce basilaire surmontée d’un lobe médian triangulaire et de deux lames foliacées ; en général on ne trouve au- cune trace des branches palpiformes, qui sont très- remarquables chez les Crevettines, et lorsqu'on en voit des vestiges elles ne consistent qu’en deux appendicesru- dimentaires (3). Le tLorax est composé, tantôt de sept, tantôt de six articles seulement, et les pièces épimé- riennes , qui en occupent d'ordinaire les flancs, n’en- caissent jamais la base des pates; celles-ci sont en général disposées d’une manière peu favorable à la loco- motion et sont reployées en dehors ; souvent plusieurs de ces organes sont préhensiles et offrent des formes bizarres. Enfin l'extrémité postérieure de l'abdomen constitue une nageoire en éventail, et n’est jamais propre à servir comme organe de saut. Les Hypérines diffèrent des Crevettines par leurs mœurs tout autant que par leur mode de conforma- tion ; elles nagent en général avec facilité, mais sont de très-mauvaises marcheuses , et sont pour la plupart plus ou moins parasites : les unes se fixent sur les poissons, d’autres sur des méduses. Nous diviserons cette famille en trois tribus de la manière indiquée dans le tableau ci-joint. () Pl 36,68 (2) PL 30, fig. 14, 20. GPS 0, fete 72 HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES HYPÉRINES GAMMAROIDES. Cette division, caractérisée par la petitesse de la tête et la forme comprimée du corps, ne comprend qu'un seul genre, qui établit le passage entre les Crevettines et les Hypérines ordinaires, et pourrait être rangé dans la première de ces divisions avec pres- que autant de raison que dans la famille dont l'histoire nous occupe en ce moment. Genre VIBILIE. — Yibilia (1). Les Vibilies ressemblent beaucoup aux Crevettes par la forme générale du corps; seulement les pièces latérales du thorax sont étroites et n’encaissent pas l’origine des pates (PI. 30, fig. 1). La tête est séparée du premier anneau thoracique, et donne insertion, par sa face antérieure, aux antennes , qui sont très-courtes ; les supérieures sont grosses, cylindriques, non subulées et arrondies au bout; les in- férieures , à peu près de la même grandeur, sont grèles et eflilées. Les mandibules sont garnies de grandes palpes arti- culées ; les mâchoires ne présentent rien de remarquable. Enfin, l’espèce de lèvre sternale formée par les pates-md- choires porte deux tiges palpiformes rudimentaires , et se termine par trois lames cornées, dont une médiane, petite, et deux latérales très-grandes (PI. 30, fig. 2). Les pates de la première paire sont petites, cylindriques et imparfaite- ment subchéliformes. (Celles de la seconde paire sont un peu plus longues , et terminées par une espèce de main di- dactyle dont le doigt mobile, plus long que l’autre, est formé par les deux derniers articles, Les pates suivantes sont grèles et cylindriques ; celles de la sixième paire sont les plus (1) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 386. — Dactylocère, La- treille , Cours d'entomologie , p. 398. DES CRUSTACÉS. 73 grandes, et les dernières sont si faibles et si courtes qu'elles ne paraissent pas susceptibles de servir à la locomotion. Les appendices insérés au-dessus de la base des pates sont presque vésiculeux, très-grands et pendans, aussi les dis- tingue-t-on facilement au premier abord. Les trois premiers anneaux de l’abdomen sont aussi grands que ceux du tho- rax , et les fausses pates qui y correspondent sont remar- quables par la grosseur de leur pédoncule ; les deux lames natatoires qui les terminent sont étroites, allongées en pointe, dentelées sur les bords et garnies de longs poils (PI. 30, fig. 32); près de la base de l’une d’elles on remarque un petit appendice tuberculeux qui rappelle le vestige des branchies qu’on voit à la même place chez les Alimes. Les trois derniers segmens de l’abdomen sont très-petits, et portent chacun une paire de fausses pates dont le pédon- cule est long et cylindrique et dont les deux articles termi- naux sont petits, foliacés, pointus, presque membraneux et à peine ciliés (fig. 3). Enfin, l'extrémité postérieure du corps donne aussi attache à une petite lame horizontale impaire et arrondie. ViBILiE DE PÉRON. — 7. Peront (1). (PI. 30, fig. 1.) Les antennes supérieures sont formées de trois articles, dont les deux premiers très-courts et le dernier fort grand, arrondi au bout , armé en dedans de poils et de quelques épines , et parais- sant formé d’une lame ovalaire très-épaisse , dont les bords sont contournés en dedans. Les antennes inférieures sont cylindriques et formées d'un petit nombre d'articles dont les derniers sont trés-petits. Les yeux sont grands et ovalaires; enfin le premier article des douze premières pates est presque cylindrique ; mais celui des dernières est aplati et ovalaire. Longueur : environ quatre lignes. Habite les mers d'Asie. (C. M.) (1) Edw. loc. cit, 74 HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES HYPÉRINES ORDINAIRES. Dans cette division le corps est large et renflé; la tête est très-grosse ; les antennes de la première paire sont subulées et pointues; enfin celles de la seconde paire sont styliformes et ne peuvent pas se reployer sur elles-mêmes comme chez les Typhis, etc. Ce groupe se compose des genres Hypérie, Mé- toèque , Tyro, Phorque, Lestrigon , Thémisto, Daira, Primno , Phrosine , Anchylomère , Phronime et Pronoe , dont les principaux caractères distinctifs ont été indiqués dans le tableau précédent (voyez page 71). Genre HYPÉRIE. — 7/yperia (1). Le genre Hypérie, fondé par Latreille, mais très-im- parfaitement connu jusqu’en ces dernières années , est re- marquable par la forme générale des petits Crustacés dont il se compose, ainsi que par diverses particularités de struc- ture que l’on y rencontre. Le corps de ces animaux, au lieu d’être long et comprimé comme dans les Crevettes, ou li- néaire comme dans les Gorophies , est plus large que haut, bombé en dessus, obtus en avant, renflé vers le milieu, et considérablement rétréci vers son extrémité postérieure (PI. 30, fig. 16); aussi, lorsqu'on le voit en dessus, res- semble-t-il un peu à un Isopode. La téte est très-grosse, renflée et verticale ; les yeux en occupent la plus grande partie, et présentent un grand nombre de petites facettes ou cornéules , au milieu de chacune desquelles on distingue un petit renflement lenticulaire. A la face antérieure de la (1) Cancer? Montagu. — Hyperia , Latreille, Desmarest, Consid. p: 258.—Lanceola, Say, loc. cit.— Hiella, Straus. Mém. du Muséum, t. 18. — Hyperia, Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 387. — Latreille, Règne anim. 2° édit. t./, p. 1179; et Cours d'entomologie, p. 400. DES CRUSTACÉS. 75 tête on remarque une fossette assez profonde dans laquelle s'insèrent les antennes (fig. 17). Celles de la première paire naissent près de la ligne médiane, à peu près au niveau du milieu des yeux et de l'articulation des pièces épimériennes, avec les pièces tergales des anneaux thoraciques ; ces or- ganes sont placés, par conséquent, très-loin du sommet de la tête; ils sont très-courts, styliformes, et composés de quatre articles dont le premier est cylindrique et assez déve- loppé, les deux suivans rudimentaires, et le dernier plus long que les trois précédens réunis, et en général non an- nelé. Les antennes inférieures , insérées à quelque distance au-dessous des supérieures , et près du bord inférieur de la tête, sont à peu près de la même longueur et de la même forme que celles de la première paire; seulement leur premier article est presque globuleux. L’épistome, placé entre la base des antennes inférieures, est saillant et presque circulaire; le Zabre, placé au-dessous , se termine par un bord semi-cir- culaire légèrement bilobé. Les mandibules sont très-fortes, terminées er dedans par deux crêtes masticatoires, et garnis d’une tige palpiforme très-longue, qui se compose de trois articles et s’'avance entre la base des antennes. Les mâchoires n’offrent rien de remarquable ; enfin l'espèce de lèvre. sternale impaire qui représente les pates-mâchoires est très- petite. Le ‘Lorax se compose de sept anneaux distincts et à peu près de même forme et de même longueur ; les pièces épimériennes sont bien distinctes, mais petites et plus ou moins rétrécies vers le bas. Les pates sont de médiocre grandeur, et aucune d'elles n’est clypéiforme; toutes sont étroites, un peu crochues, et terminées par un ongle aigu. Celles de la première paire s’avancent de chaque côté de la bouche, et ne sont pas beaucoup plus petites que les au- tres ; leur antépénultième article est un peu élargi en des- sous, et son angle antéro - inférieur s’avance en forme de dent au-dessous de l’article suivant; mais ce dernier se pro- longe beaucoup plus loin et ne constitue pas avec cette dent immobile une pince didactyle. Les pates de la seconde 76 HISTOIRE NATURELLE paire offrent à peu près le même mode de conformation; mais leur antépénultième article est moins développé, et elles sont encore moins propres à agir comme des organes de préhension. Les pates suivantes sont également non préhensiles, et portent, comme ces dernières, au côté in- terne de leur base, chacune un grand appendice vésiculeux, membraneux et aplati, qui, chez le mâle, pend jusqu’au niveau de leur second article, et qui, chez la femelle, est relevé contre le thorax de manière à former une poche pour recevoir les œufs. Les trois premiers anneaux de lab- domen sont grands et portent des fausses pates natatoires, dont le pédoncule est très-large et dont les lames termi- nales sont allongées, ponctuées, striées cn travers et dente- lées sur les bords, comme si elles étaient multi-articulées, et garnies sur les bords de longs poils ciliés à la manière d’une plume. Le quatrième anneau de l'abdomen est brusquement recourbé en bas, et les deux suivans sont peu développés et soudés entre eux ; l'espèce de queue ainsi formée est terminée par une petite lame horizontale, et présente de chaque côté trois fausses pates qui se recouvrent l’une l’autre de facon à constituer une sorte de nageoire caudale, et qui sont for- mées par un grand pédoncule allongé et deux petites lames terminales de forme lancéolée. 1. Hypégie pe Larreizze. — À, Latreillii (1). (PL. 30, fig. 16.) Article terminal des antennes styliforme et sans divisions an- nulaires. Antennes inférieures de la longueur des supérieures et de même forme. Pates des cinq dernières paires ayant toutes à - peu près les mêmes dimensions. Lame terminale de l'abdomen triangulaire, mais obtuse au bout. Article basilaire des dernières fausses pates très-élargi en dedans et presque quadrilatère. Lon- gueur, environ 8 lignes. Couleur-brunâtre. Habite nos mers. (C. M) (1) Edwards, Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 388, PI. 1, fig. 1-5. — iella Orbignii, Straus. Mem. du Muséum, t. 18, PI. 4. — Hy- peria Latreilli, Guérin , Iconogr. Crust. PI. 25, fig. 5 = Edw. Règ. anim. de Cuvier, Crust. PL. 58, fig. x. DES CRUSTACGES. 27 2. HyYPÉRE OUBLIÉE, — A, oblivia (1). Antennes inférieures plus longues que les supérieures ; leur dernier article tres-allongé et trés-grêle. Pates de la troisième et de la quatrième paire allongées. Lame terminale de l'abdomen triangulaire et pointue au bout. Article basilaire des dernières fausses pates très-étroit et allongé. Habite les mers du Groënland. 3. Hyrknie nc Gaunicuatp. — À, Gaudichaudir. Antennes égales et terminées par un filet multi-articulé assez Jong pour atteindre le quatrième segment du thorax. Pates et abdomen comme chez l'H. de Latreille. Longueur, environ sept lignes. Habite les mers du Chili. (C. M.) L'Hyr£ne pe Lesveur (2), mentionnée d’après Latreille dans l'ouvrage de Desmarest, paraît différer des deux espèces précé- dentes par l'existence de deux petites lames triangulaires et hori- zontales, à la place de la lame unique qui termine en arrière l'abdomen de ces crustacés. Nous croyons devoir rapporter à ce genre l'amphipode décrit par Say sous le nom de Zanceola pelagica (3); ce Crustacé offre en effet tous les caractères essentiels des Hypéries, et ilse distingue des espèces précédentes en ce que les pates de Ja sixième paire, au lieu d’être semblables aux autres, sont beaucoup plus longues. Enfin il nous paraît aussi trés-probable que le Gammarus galba de Montagu (4) est une Hypérie ; mais on ne la connaît pas assez complétement pour que nous puissions y assigner des caractères spécifiques. (1) Krôyer Grünland Amfipoder, p. 50, PI. 4, fig. 19. (2) Hyperia Lesueurii, Latr. Desmarest, Consid. p.258. (3) Lanceola pelagica, Say, Journal of the Acad, of Philad. vol. 1, p. 317 — Üyperia pelagica, Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 387. (4) Cancer gamimarus zudba, Montagu, Trans. of the Liun. Soc. val ar pt DL. S- 78 HISTOIRE NATURELLE GENRE MÉTOËQUE. — Metoecus (1). Cette petite division générique, établie récemment par M. Krôyer, est extrèmement voisine des Hypéries dont elle ne se distingue que par la structure des pates des deux pre- mières paires, ces organes étant beaucoup plus courts que les suivans, et terminés par une petite pince didactyle très-bien formée dont le doigt mobile porte à son extré- mité un petit ongle rudimentaire. Méroëoue pes Méouses. — M. Medusarum (2). Forme générale semblable à celle de l'Hypérie de Latreille ; antennes très-courtes et sans divisions annulaires à leur dernier article. Pates des cinq dernières paires très-grêles ; celles des trois dernières paires plus longues que les précédentes. Article basi- laire des dernières fausses pates allongé. Habite les mers du Groënland. Le Talitrus cyaneæ de Sabine, que nous avions d'abord consi- déré comme une Hypérie, semble se rapprocher davantage des Métoèques, mais devra peut-être former un genre particulier, car d'après l’auteur qui l'a fait connaître, cette Hypérine aurait les pates des deux premières paires obtuses et adactyles ; mais la division en pinces a peut-être échappé à son attention. Du reste, cette espèce se distingue de la précédente, et des Hy- péries mentionnées ci-dessus, par la longueur beaucoup plus considérable de ses antennes, dont le filet terminal est grêle et multi-articulé. On le trouve dans les mers du Groënland. (1) Kroyer Gronlands Amfipoder. (2) Kroyer Gronlands Amfipoder , p. 60, P1.3, fig. 15. Ce naturaliste rapporte a cette espèce l'Oniscus medusarum d'Othon Fabricius (Fauna Groen., p. 357), lequel ne paraît pas devoir être distingué du marflue de Strôm (Descript. du Sondmor, t.1, Pl. 1, fig. 12 et 13, reproduit dans l'Encyclopédie méthodique PI. 3258, fig. 17 et 18). (3) T'alitrus cyaneæ , Sabine Append. to capt. Parry's voy. PL. 1, fig. 12-19. — HMypcria cyancæ, Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 557; Krôyer, op. cit. p. 99. DES CRUSTACÉS. 79 Genre PHORQUE. — Phorcus (1). Le petit Crustacé d’après lequel nous avons établi ce genre, est assez voisin des Hypéries , mais se distingue par la conformation des antennes et des pates. La tête est grosse, renflée et occupée presque en entier par les yeux. Les antennes sont courtes, un peu renflées vers le milieu, pointues, très-poilues et garnies près de leur extrémité d’un petit appendice supplémentaire. Les an- tennes de la seconde paire sont au contraire rudimentaires, sétiformes , et composées de trois articles. Le thorax n'est pas sensiblement renflé, et son second anneau est nota- blement plus développé qu'aucun des six autres segmens. Aucune des pates n’est préhensile ni pourvue d’une dila- tation en forme de main; celles des quatre premières paires sont cylindriques et terminées par un ongle assez fort; les premières sont courtes et les suivantes augmentent pro- gressivement de longueur et d'épaisseur. Les pates de la cinquième paire sont au contraire extrêmement longues, filiformes et trop faibles pour servir à la locomotion ; celles de la sixième paire sont encore plus longues , mais très-fortes ; et celles de la septième paire sont filiformes et presque rudimentaires. Enfin les trois premiers anneaux de Pab- domen sont très-développés, et les autres ne présentent rien de remarquable. Paorque DE Raynaun. — P,. Raynaudii (2), Pates de la cinquième paire plus de deux fois aussi longues que celles des paires précédentes ; le premier article des pates de la cinquième paire ovalaire; le troisième article élargi ; le pénul- tième et l’antépénultième étroits et finement dentés sur le bord antérieur ; le dernier article très-petit. Longueur, environ 3 li- gnes. Trouvé dans l'océan Indien par M. Raynaud. (C. M.) (1) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 391. (2) Edwv. loc, cit. p. 392. 80 HISTOIRE NATURELLE GENRE TYRO. — TFRO (1). Dans cette petite division générique, la forme générale du corps est la même que chez les Hypéries si ce n’est que la tête est tronquée antérieurement. Les antennes inférieures sont extrêmement petites comme dans les genres précédens, mais celles de la première paire sont plus longues que le corps , et composées de deux articles dont un basilaire très- court, et l’autre terminal styliforme , gros et excessivement long. Aucune des pates n’est, préhensile, mais leur lon- gueur est très-inégale; celles de la cinquième paire sont beaucoup plus longues que lesautres, et, quoique assez fortes, ont leurs deux derniers articles filiformes; les pates de la septième paire sont très-petites et si grêles qu'elles ne pa- raissent pas être propres à la locomotion. Quant à lab- domen , sa conformation est semblable à celle des Hypéries, si ce n’est que les fausses pates des trois dernières paires sont très-grêles , et ne présentent pas à leur extrémité deux lames distinctes. Nous ne connaissons qu’une espèce de ce genre : le Tyno coRNGËRE. — 7, cornigera (2). Face supérieure de la tête garnie de deux petites crêtes obtuses et divergentes. Antennes supérieures légérement ciliées sur leur bord interne; antennes inférieures rudimentaires chez la fe- melle et composées chez le mâle de quatre articles, dont les deux derniers sont les plus longs. Pates de la première paire assez fortes ; leurs pénultième et antépénultième articles un peu alon- gés, tandis que le dernier est presque filiforme. Ongles des pates des troisième et quatrième paires assez forts. Premier article des pates de la cinquième paire dentelé sur le bord postérieur, et armé d'une grosse dent à son angle inféro-antérieur. Trouvé dans l'océan Atlantique par M. Raynaud. (C. M.) (1) Hyperia , Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20. (2) Hypcria cornigera, Edw. Ann, des Sc. nat. t. 20 , p. 387. DES CKHUSTACÉS. 81 GENRE PRIMNO. — Primno (1). Ce genre , établi récemment par M. Guérin, a beaucoup d’analogie avec notre genre Phorque, mais s’en distingue par l'existence d’une seule paire d’antennes, et semble établir le passage entre ces Crustacés et les Phronimes. La tête est conformée à peu près comme chez ces derniers. Les pates des quatre premières paires sont médiocres, grêles vers le bout et non préhensiles ; celles de la cinquième paire sont très-grandes, et leur antépénultième article est très-large et très-épineux sur le bord antérieur , tandis que les deux der- niers articles sont grêles et cylindriques. Les pates de la sixième paire sont aussi très-longues , mais très-grêles, excepté vers leur base ; celles de la septième paire sont filiformes à partir de leur premier article, qui est un peu élargi comme aux pates précédentes ; enfin les appendices abdominaux des trois dernières paires sont lamelleux et simples, PRIMNO A GRANDS PIEDS, — P. macropa (2). Antennes sétacées, plus longues que la tête et composées de deux articles. Hanche des pates de la seconde paire élargie. An- tépénultième article des pates des troisième, quatrième, cin. quième et sixième paires épineux sur le bord ; dernier article des pates de la septième paire aplati et obtus au bout ; appendices ab- dominaux des trois dernières paires tronqués au bout. Longueur : environ six lignes. Habite les mers du Chili. Genre LESTRIGON. — Zestrigonus (3). L'organisation des Crustacés dont nous avons formé le genre Lestrigon est sous beaucoup de rapports la même que celle des Hypéries , et ce qui nous a porté à les en distin- (1) Guérin , Magasin zoologique. (2) Guérin, loc. cit. class. VII, PI. 17, fig. 1. (3) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p.392. CRUSTACÉS, TOME ll. o 82 HISTOIRE NATURELLE guer est la disposition du thorax : chez les Hypéries , cette partie du corps est beaucoup plus grande que l'abdomen et se divise en sept anneaux; tandis qu'ici elle n’est pas plus volumineuse que l'abdomen , et n’est formée que de six segmens très-resserrés (PI. 30, fig. 18); la tête est plus grosse que dans le genre précédent; les antennes , au lieu d’être presque rudimentaires , sont assez grandes et termi- nées par un filet multi-articulé très-allongé. Aucune pate n'est préhensile , mais celles de la seconde paire ont le pé- nultième article élargi en forme de petite main. LesTRhicon DE Fasré. — Lestrigonus Fabreit (1). (PI. 30 , fig. 18.) Les antennes supérieures, plus longues que le corps, ont un pédoncule gros et coudé ; le premier article est grand et cylin- drique ; le second est trés-court; le troisième , presque aussi long que le premier , s'amincit beaucoup vers le bout, et porte sur le bord inférieur une rangée de grands poils ; enfin le cinquième et le sixième sont très-petits ; la tige terminale est extrêmement longue, filiforme, ayant presque la même grosseur dans toute son éten- due , et divisée en un grand nombre de petits articles. Les an- tennes inférieures ont à peu près la même longueur, et leur pé- doncule est gros, conique et composé de trois articles; enfin la tige terminale est grêle et filiforme comme celle des antennes su- périeures. Les palpes mandibulaires sont petits. Les pates de la première paire sont très-courtes et cylindriques; celles de la se- conde paire ont la même forme que chez les Hypéries ; enfin le premier article des six derniers est large et lamelleux. Ce petit crustacé, long d'environ cinq lignes, a été trouvé dans la mer des Indes par M. Fabré. (C. M.) Le Lestrigonus exulans de M. Kroyer (2) paraît être intermé- diaire entre l'espèce précédente et les Hypéries; ses antennes sont terminées par une tige multi-articulée, courte, qui ne dé- passe pas le deuxième article du thorax; ce n’est qu'avec doute que nous le placons ici. ————————————————_—_————— (1) Edw. loc, cit. (2) Gronlands Amfipoder , p. 68, PI. 4, fig. 18. DES CRUSTACÉS. 83 GENRE DAIRA. — Daira (1). Le petit Crustacé d’après lequel nous avons établi ce genre est très-voisin des Hypéries, et ne paraît pas être arrivé à l’âge adulte; mais nous avons cru devoir le dis- tinguer génériquement des autres Hypéries, parce qu’il ne possède qu’une seule paire d'antennes, lesquelles ressem- blent beaucoup aux antennes inférieures des Hypéries, Le premier anneau du thorax est extrêmement étroit et presque entièrement caché sous le second. Enfin les pates de la se- conde paire se terminent par une espèce de main didactyle dont le doigt mobile dépasse un peu le doigt immobile, et est armé au bout d'un ongle crochu et mobile. Daina DE Gaserr. — D, Gabertui (2). La tête tres-grosse, moins élevée que le thorax, et occupée presque en entier par les yeux; les antennestrés-courtes etsubulées. Le thorax point enflé au milieu comme dans l'Hypérie de Latreille, mais diminuant progressivement de volume d'avant en arriere. Les pates des deux premières paires, très-petites, comprimées et à peu prés de même forme. Le doigt immobile, formé par le pro- longement de l'angle antéro-inférieur du pénultième article moins développé aux pates de la première paire qu'à celles de la seconde paire. Les pates de la troisième et de la quatrième paire les plus longues. Le pédoncule des fausses pates natatoires plus long et moins gros que chez les Hypéries, et les lames qui les terminent presque linéaires. Enfin les articles lancéolés qui terminent les appendices abdominaux des trois dernières paires, longs et ai- gus. Longueur : environ 4 lignes. Trouvée dans la mer des Indes par les officiers de Ja Chevrette. ( C. M.) (1) Edw. Ann. des Sc. nat, t. 20, p. 392. (2) Edw, loc. cit. D 64 HISTOIRE NATURELLE Genre THEMISTO. — Themisto (1). = Dans le genre Themisto , établi par M. Guérin , la forme générale du corpsest à peu près la même que dans les genres Lestrigon et Phorque. Les antennes inférieures sont beau- coup plus longues que les supérieures. Les pates de la première paire sont complétement dépourvues de main chéliforme ; celles de la seconde paire sont quelquefois im- parfaitement préhensiles , l'antépénultième article étant comprimé et prolongé antérieurement de manière à former une sorte de main et un doigt immobile sur le bord supé- rieur duquel s'applique la griffe mobile qui est conique et formée des deux derniers articles , disposition exactement semblable à ce que nous venons de voir dans le genre Daira. Mais un des traits les plus caractéristiques des Themistos est fourni par la conformation des pates de la troisième et de la quatrième paire qui sont préhensiles et qui présentent aussi une espèce de main triangulaire formée par l’antépé- nultième article , et une griffe grêle, cylindrique, très-longue et bi-articulée. Les pates de la cinquième paire sont deux fois aussi longues que les précédentes, et celles des deux dernières paires sont à peu près de même grandeur. Enfin les fausses pates qui garnissent l'extrémité de l'abdomen sont plus longues et plus grêles que chez les Hypéries, mais présentent , de reste, la même disposition. On voit que ces Crustacés ressemblent beaucoup à ceux que M. Say a fait connaître sous le nom de Lanceola, et que nous avons réunis au genre Hypérie. 1. Tuemisro DE Gaunicnaun. — Themisto Gaudichaudii (2). Les yeux occupent presque toute la tête et sont réunis entre eux à sa partie antérieure, de façon à entourer l'insertion des (1) Guérin, Mém. de la soc. d'Hist. nat. t. 3. — Edw. Ann. des Sc. nat.t. 20. — Latreille , Cours no » Etc. (2) Guérin, Mém., de la Soc. d'Hist. nat. t. 4, PL. 25, C. fig. 1-17. DES CRUSTACÉS. 85 antennes supérienres; ces appendices sont canrts et subulés ; leur dernier article est annulé. Les antennes inférieures sont plus grêles et presque deux fois aussi longues. Les pates des deux premiéres paires sont petites. Les premières se terminent par un ongle styliforme, et les secondes par une petite main didac- tyle tres-imparfaite. Le bord postérieur et inférieur de l’anté- pénultième article de celles des deux paires suivantes, est armé d'une rangée d'épines assez fortes. L'avant-dernier article des pates de la cinquième paire est beaucoup plus long que les pré- cédens, grêle, cylindrique et garni sur le bord antérieur d’un grand nombre de petites pointes, fines, allongées et placées per- pendiculairement les unes à côté des autres comme les dents d'un peigne. Les pates des sixième et septième paires sont assez lon- gues, mais n'atteignent qu'à peine l’avant-dernier article des pré- cédentes ; enfin, les articles terminaux des fansses pates des trois premières paires sont allongés et presque filiformes. Trouvée aux îles Malouines par M. Gaudichaud. 2, THEMISTO ARCTIQUE. — T, arctica (x). Dans cette espèce l'article terminal des antennes supérieures ne paraît pas être annelé : les pattes antérieures sont obtuses au bout, et celles de la seconde paire ont la même forme, et ne sont pas préhensiles. Habite les mers du Groënland. 9. THEMISTO crAssiCORNE. — T°, crassicornis (2). Antennes supérieures très-courtes, grosses, bi-articulées et eiliées sur le bord. Antennes inférieures composées de trois articles au lieu de quatre , comme dans les espèces précédentes, Habite les mers du Groënland. Genre ANCHYLOMÈRE. — Anchylomera (3). Toutes les Hypérines dont nous avons parlé jusqu'ici ont entre elles la plus grande analogie ; mais celles que nous (1) Themisto Gaudichaudii, Ross, op. cit. — Themisto arcliex, Kroyer Grôonlands Amfipoder, p.63, PI. 4, fig. 16. (2) Krôyer, op. cit. p. 67, PI. 4, fig. 17. (3) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 394. 86 HISTOIRE NATURELLE allons faire connaître ici s’en éloignent beaucoup, quoique leur forme générale soit la même, Le corps de ces Crustacés (PI. 30, Jg. 4) est large et déprimé ; la téte est grosse, arrondie et inclinée au bas; les yeux en occupent une grande partie , mais ne se réunissent pas sur la ligne médiane comme cela paraît avoir lieu chez les Themistos. Les antennes manquent complétement dans l’un des sexes ; dans l’autre elles sont courtes et insérées as- sez près les unes des autres dans un petit enfoncement qu’on remarque à la partie antérieure et inférieure de la tête. L’or- ganisation des appendices de la bouche est la même que chez les Hypéries et les autres Amphipodes de la même fa- mille dont nous avons déjà parlé. Le thorax n’est divisé qu'en six anneaux , et c’est le premier de ces segmens qui porte les quatre pates antérieures, qui sont petites, sem- blables entre elles et appliquées contre la bouche ; aussi ressemblent-elles à des pates-mâchoires plutôt qu’à des pattes ambulatoires ; on n’y distingue que quatre articles , dont le premier est long et cylindrique, les deux suivans très-courts , et le dernier grand , aplati, de forme lancéolée, et terminé par une pointe très-aiguë. Les pates de la troi- sième et de la quatrième paire sont beaucoup plus longues et formées, comme à l'ordinaire , de six articles, dont l’an- tépénultième est comprimé , élargi, et représente une espèce de main, Les pates de la cinquième paire, au lieu d’être grèles et allongées comme dans les genres précédens, sont courtes, très-larges , et ressemblent à des boucliers latéraux qui seraient terminés par une grosse main subchéliforme ; leur premier article est lamelleux , presque carré et si grand qu'il recouvre les pates suivantes ; le second et Le troisième article sont très-courts, et dirigés en arrière, à angle pres= que droit avec la hanche ; le quatrième est fort grand et a la forme d’un disque ovalaire, tronqué postérieurement ; enfin les deux derniers articles sont cylindriques, et constituent une griffe mobile qui s’infléchit sur le bord postérieur de la main, Les quatre dernières pates ont à peu près la même DES CRUSTACÉS. 87 forme ; mais au lieu d’être terminées par une grosse main préhensile, elles sont grêles et cylindriques versle bout ; leur premier article a encore la forme d’une grande lame , et les autres constituent une espèce de tige quiest recourbéeen haut et en arrière, en sorte que les six dernières pates sont toutes crochues et incapables de se redresser, Les appendices mem- braneux, fixés à la face inférieure des six anneaux du thorax entre la base des pates, sont très-grands, mous et vésiculeux. Les fausses pates des trois premiers segmens de l'abdomen sont formées d’un gros pédoncule et de deux lames cornées, larges, allongées, dentelées, et garnies surles bords d’un grand nombre de poils très-longs. Celles des trois dernières paires, au lieu d’avoir comme chez les Hypéries, etc., un pédoncule gréle et cylindrique, terminé par deux articles lancéolés, sont réduites en un petit article basilaire à peine perceptible, auquel est attachée une grande lame ovalaire de consistance membraneuse (P1.30, fig. 5). Enfin, le dernier anneau de l’abdomen est terminé par une lame semi-cireulaire, horizon- tale, qui forme, avec les appendices dont nous venons de parler, une espèce de nageoire caudale, Nous ne connaissons pas les mœurs des Anchylomères ; mais, d’après leur organisation, il paraît bien probable qu’ils sont très-mauvais marcheurs et qu’ils passent la plus grande partie de leur vie fixés sur d’autres animaux, aux dépens desquels ils vivent ; en effet , la disposition des pates de la cinquième paire est telle, qu’elles doivent rendre la marche bien difficile , et qu’elles ne peuvent servir à porter les alimens vers la bouche, bien qu’elles soient essentiel- lement préhensiles ; on ne peut donc leur supposer d’au- tre usage que celui de saisir les corps sur lesquels l’animal veut se loger. 1. ANCRYLOMÈRE DE BLOSSEvILLE.— Anchylom. Blossepilleii (1). Les antennes presque aussi longues que le thorax; les supé- rieures formées d'un pedoncule de deux articles et d'une tige (1) Edw, Aun. des Sc, nat, t, 20, p. 394. Nous dédions cette 88 HISTOIRE NATURELLE terminale divisée en une quarantaine d'articles; les inférieures coudées; leur pédoncule composé de trois articles et la tige termi- nale de plus de cinquante. Les pates de la première paire beau- coup plus courtes que les secondes; l'angle inférieur de la main de celles de la cinquième paire est prolongé en pointe , mais ne dépasse point les dents dont le bord postérieur de cet article est armé; enfin l’ongle qui termine la griffe mobile de ces mêmes pates , long et grêle. Longueur : environ 3 lignes. Paraît provenir de la mer des Indes. 2. ANCHYLOMÈRE DE HunTER. — 4. Hunterii (1). PI. 30, fig. 4. Le corps beaucoup plus renflé que dans l'espèce précédente ; les antennes guère plus longues que la tête et n'ayant leur tige ter- minale composée que d'environ quinze articles. Les pates des deux premières paires presque de la même longueur. La main de celles de la cinquième paire présente à l'angle inférieur une grosse dent conique beaucoup plus saillante que celles situées au- dessus ; l'ongle qui termine la griffe mobile est très-court. Un peu plus grand que l'espèce précédente. Se trouve à l’île Bourbon. Le genre Hreraconyx de M. Guérin (2) ne nous paraît pas différer notablement de nos Anchylomères, et a été probablement établi d’après un individu dont la croissance n'était pas achevée. Il se distingue seulement par un peu plus de longueur dans les antennes, par un moindre dé- veloppement du premier article des pates des trois dernières paires, et par l'existence d’un article mobile à l'extrémité de la griffe préhensile des pates de la cinquième paire. L'espèce unique qui a servi à l'établissement de ce genre, espèce à M. de Blosseville , oflicier de marine , qui saisit avec em- pressement toutes les occasions pour se rendre utile à la science, et qui paraît avoir péri dans les glaces du Nord. (1) Edw. loc. cit. (2) Guérin, Magasin zool. DES CRUSTACÉS. 89 « et qui a recu le nom de HieraconYx Raccourci (1), est longue d'environ 3 lignes, et a été trouvée par M. Gaudichaud pendant une traversée des îles Malouines au Port-Jackson. Gexre PHROSINE. — Phrosina (2). PA] Ce genre a été établi par M. Risso, mais est resté pen- dant longtemps si imparfaitement connu, qu’il était im- possible de le reconnaître avec certitude, et que le Crustacé d’après lequel il avait été caractérisé a été pris par La- treille pour type de son genre Dactylocère. Dans une pré- cédente publication, nous l'avons décrit aussi sous ce der- nier nom; mais ayant eu récemment l’occasion d'examiner des Phrosines étiquetées de la main de M. Risso, nous avons pu constater l’identité de ces deux divisions, et pour éviter la confusion qui existe maintenant dans la synonymie du mot Dactylocère, nous adopterons ici de préférence le nom de Phrosine. Le corps des Phrosines ( PI. 30, fig. 21) est moins élargi que celui des Hypéries, et la zéte extrêmement grande est placée plus obliquement, de façon quesa partie supérieure est beaucoup plus saillante que la partie inférieure. Le front est armé de deux prolongemens coniques qui ressemblent à des cornes, et qui paraissent représenter les antennes de la première paire, dont on ne voit pas d’autre vestige. Les an- tennes , au nombre de deux seulement, s’insèrent à quelque distance de la ligne médiane, un peu au-dessous des cornes (1) Hieraconyx abbreviatus, Guérin, loc. cit. class. VIL, PI 17, fig. 2. ; (2) Pisitooë ? Raffinesque, Précis de découvertes somiol. p. 25. — Phrosina, Risso, Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. 5, p. 91. — Dactylocera , Latreille , Règn. anim. de Cuv.t.4,p. 117. — Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 393. — Phrosine, Costa, Fauna del regno di Napoli. Le genre Phrosine , tel que Latreille l'a caractérisé dans le Règne animal (t.3,p. 117), ne paraît pas différer notablement des Hy- péries {voyez aussi le Cours d'Entomologie, p. 400). go HISTOIRE NATURELLE frontales ; elles sont très-courtes, styliformes , et composées seulement de trois articles, dont les deux premiers presque rudimentaires. L'espace compris entre l'insertion des an- tennes et la bouche est très-grand. L'appareil buccal ne présente rien de remarquable, si ce n’est que les mandibules manquent de branches palpiformes (1). Le #Lorax n’est divisé qu’en six articles ; les pièces épimériennes sont bien dis- ünctes, et tous les segmens ont à peu près la même lon- gueur. Les pates des deux premières paires sont petites, et s’insèrent au premier anneau thoracique, de chaque côté de la bouche; elles sont un peu comprimées, et diminuent graduellement de largeur vers le bout qui est pointu. Les pates des quatre paires suivantes se terminent par une main subchéliforme , dont le bord préhensile est fortement den- telé, et dont la griffe formée par le sixième article seule- ment est très-longue; le premier article des pates de la troi- sième et quatrième paire est étroit, comme celui des pates précédentes ; mais aux pates de la cinquième et sixième paire cet article est lamelleux et très-large ; enfin de toutes ces pates ce sont celles de la cinquième paire qui sont les plus longues. Quant aux pates de la septième paire, elles ne sont représentées que par un seul article lamelleux, assez sem- blable à la hanche des deux paires précédentes, Enfin lab- domen se termine par une sorte de nageoire composée du quatrième anneau, des cinquième et sixième segmens soudés ensemble , d’une lame caudale impaire , et de trois paires de grandes lames ovalaires, semi-membraneuses. — (1) Dans l'espèce que j'ai examinée , il n'existait aucun vestige d’appendice palpiforme inséré aux mandibules; mais dans la figure que M. Costa à donnée de ce genre , on voit de chaque côté de la bouche un petit appendice sétacé qui paraîtrait être un palpe man- dibulaire, et qui est considéré par ce naturaliste comme une se- conde paire d'antennes ; il serait possible que ces appendices ne fussent autre chose que les pièces terminales des pates-mächoires devenues plus saillantes que d'ordinaire. DES CRUSTACÉS. 91 Purosine ne Nice. — P. Micetensis (1). (PL. 50, fig. 21.) Angle antéro-inférieur du pénultième articie des pates des deux premières paires spiniforme et s'avancant beaucoup au delà des dentelures du bord situé au-dessus. Six dents, dont deux plus fortes que les autres sur le bord inférieur du pénultième ar- ticle des pates de la cinquième paire. Troisième anneau de l'ab- domen obscurément tricaréné en dessus. Appendices abdominaux des trois dernières paires arrondis postérieurement. Longueur : environ 1 pouce. Habite la Méditerranée. (C. M.) La PHROSINE SEMI-LUNAIRE (2), à en juger par la figure très-dé- taillée qu’en a donnée M. Costa, diffère de l'espèce précédente par l'absence d'une grosse dent à l'angle antéro-inférieur du pénul- tième article des pates antérieures, par la forme plus acuminée des lames natatoires que représentent les trois dernières paires de fausses pates, et par quelques autres caractères. Genre PHRONIME, — Phronima (3). Latreille a établi ce genre pour recevoir un Amphipode très- curieux , et dont on trouve une description sommaire dans l'ouvrage de Forskal, Sous beaucoup de rapports, les Phro- nimes ressemblent au genre Anchylomère, mais leur corps est mou, semi-transparent et beaucoup plus allongé. La £éte est très-grosse, verticale , et ne porte que deux petites an- tennes insérées très-loin de la ligne médiane, Les 72an- dibules n’ont point de grand palpe articulé comme chez les (1) Dactylocera Nicetensis , Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p.293, et Atlas du Règn. anim. de Cuvier, Crust. PL. 58, fig. 2. (2) Pisitooé bispinosa ? Raflinesque, Précis de découv. Somiol. p. 25. -—Phrosine semilunata ? Risso, Journal de Physique, 1822, p. 245 ; et Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. 5, PL. 3, fig. 10-12.—Desmarest, Consid. p. 259. — Costa, Fauna, Crust. PL. 4, fig. 1-5. (3) Cancer, Forskal, Descript. anim. — Phronima, Latreille, Ge. nera Grust, etc: == Limarck, Leach, Destarest, ete, 92 HISTOIRE NATURELLE Hypéries, mais les autres appendices de la bouche sont essentiellement les mêmes que chez ces animaux. Le thorax est très-large antérieurement, et se termine presque en pointe; on y compte sept anneaux , dont le premier est très- étroit. Les pates sont toutes longues , grêles et faibles ; celles des deux premières paires ont, en général, l’antépénul- tième article aplati et élargi antérieurement ; celles des deux paires suivantes sont grêles et cylindriques dans toute leur longueur. Les pates de la cinquième paire sont les plus lon- sues ; elles sont dirigées en arrière et terminées par une main forte, renflée et didactyle. Les pates des deux der- nières paires sont faibles, subulées et reployées sur elles- mêmes. Enfin, entre les deux rangées formées par ces or- ganes, on trouve comme chez les autres Amphipodes une série d’appendices membraneux, très-longs, vésiculeux et de forme ovalaire, disposés par paires sur chacun des segmens thoraciques , excepté le premier et le septième ; le nombre total de ces appendices est par conséquent de dix, et non de six comme on le croit communément, et s'ils remplissent les fonctions d'organes respiratoires ils servent aussi à retenir sous le corps les œufs et les jeunes qui viennent d’éclore. L'abdomen est presque aussi long que le thorax : les trois premiers anneaux sont étroits et allongés; les fausses pates qui y correspondent sont remarquables par la grandeur de leur pédoncule, lequel est plus long que les deux lames nätatoires qui les terminent. Le quatrième segment de l’ab- domen est beaucoup plus court que les précédens; le sixième est confondu avec le cinquième , et se continue postérieu- rement avec une petite lame horizontale; enfin les fausses pates des trois dernières paires sont formées par un pédon- cule long, grêle et cylindrique, portant à son extrémité deux petites lames pointues. Ces Crustacés singuliers habitent l’intérieur d’une espèce de coque cylindrique, ouverte aux deux bouts, d’une texture gélatineuse absolument semblable à celle des Méduses les plus simples, et formée probablement par le corps de quelque Beroe . DES CRUSTACÉS. 93 1. PHRONIME SÉDENTAIRE. — Phronima sedentaria (1). Corps presque transparent. Les antennes courtes et formées de deux articles dont le premier est fort petit. Les pates des deux premières paires, comprimées; leur antépénultième article se prolongeant au-dessous de la griffe, qui est cylindrique et paraît bifide à cause de la petitesse de l’ongle terminal et de l'existence d'une épine à l'extrémité du dernier article. Les pates de la qua- triéme paire plus longues que es précédentes; les deux doigts qui terminent celles de la cinquième sont gros, courbés, et armés d'une dent sur le bord interne. Enfin les dernières pates sont plus petites et plus faibles que celles de la sixième paire. . M. Risso a observé que la Phronime sédentaire, à l'état vi- vant, est nacrée et ponctuée de rouge. Elle se trouve dans la Méditerranée , et on l’a rencontrée aussi près de Barray, en Zeitland. 2. PHRONIME ATLANTIQUE. — P, Atlantica (2). Pates des deux premieres paires gréles et sans élargissement vers le bout, Deux dents entre le doigt immobile et la base de la grifle des pattes de la cinquième paire. Patrie ? M. Risso a décrit et figuré sous le nom de PxRONIME SENTINELLE une espèce qui prebablement ne diffère guère de la précédente(3) : les caractères que cet auteur y assigne ne suflisent même pas { (1) Cancer sedentarius, Forskal, op. cit. p. 95. — Cancer gamima- rellus sedentarius, Herbst, t. 2, PL. 37, fig. 8. — Phronima sedentaria, Latreille, Genera. Crust. et Ins. t. 1, p. 56, PI. 2, fig. 2 et 3, Hist. nat. des Crust. t. 6, p. 289, etc. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5, p. 197. — Desmarest, Consid. p. 257. — Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 394;-Ann. des Sc. nat. 2e série, t. 3, PI. 14, fig. 9, et Règn. anim. de Cuvier , 3° édit. Crust. Pi. 58, fig. 3. (2) Guérin, Iconogr. Crust. PI. 25, fig. 4, et Magas. zool. cl. sa Pl 6 HR: (3) Phronima custos, Risso, Hist. nat. des Crustacés des environs de Nice, p. 121, PI. 2, fig. 3 (reproduite dans l'ouvrage de M. Desmarest, PL 45, fig. 1). Hist. nat. de l'Europe méridionale, t. ip @p. 94 HISTOIRE NATURELLE pour motiver sa distinction. Il est vrai que dans la figure que M. Risso en a donnée et que M. Desmarest a reproduite, le troisième segment de l'abdomen est dépourvu de fausses pates, ce qui se- rait une anomalie trés-remarquable ; mais il n’en est point parlé dans le texte, et c'est probablement une erreur du dessinateur. Si les Crustacés désignés par M. Raffinesque sous le nom gé- nérique de Srercuius étaient mieux connus, il faudrait peut-être les ranger auprès des Phronimes ; mais, dans l'état actuel de la science , il nous paraît impossible de se former des idées pré- cises sur les rapports naturels de ces animaux avec les autres Amphipodes. TRIBU DES HYPÉRINES ANORMALES. Cette division est caractérisée par un mode de conformation des antennes inférieures qui est très- remarquable; ces organes, au lieu d’avoir la forme d'une tige cylindracée ou d'un stylet peu flexible, et de faire saillie au-devant de la tête, s’insèrent à la face inférieure de celle-ci, sur les côtés de la bouche, et se replient trois ou quatre fois sur eux-mêmes en zigzag (1). On ne connaît encore que trois genres qui offrent ce mode d'organisation, savoir : les genres Typhis, Pronoe et Oxycéphale ( voyez le tableau page 71 ). Genre TYPHIS. — T'yphis (2). M. Risso est le premier qui ait appelé l'attention sur les Crustacés de ce genre; mais sa description n’était pas de nature à donner une idée exacte de leur structure cu- rieuse. (1) Voyez PI. 30, fig. 10. f(2) Risso, Crust. de Nice. — Desmarest, Consid. p. 281. — Latreille, Règne anim. etc. — Edw. Dict. class. d'Hist. nat. t. 16, p. 449, et Ann. des Sc. nat. t, 20, p. 395. DES CRUSTACÉS. 95 La forme générale du Typhis est semblable à celle des Hypérines; le corps est plus ou moins ovalaire, la £éte est grosse et l’abdomen rétréci. La disposition des antennes est tout à fait particulière : les supérieures, grosses, coudées, et beaucoup moins longues que la tête, sont insérées à sa partie antérieure et inférieure ; les inférieures sont fixées à sa partie postérieure et inférieure, au-dessous des yeux et sur les côtés de la bouche ; leur forme est aussi remarqua- ble que ieur situation , car elles sont grêles, cylindriques, sétacées et formées de quatre tiges articulées bout à bout et se reployant l’une sur l’autre , en sorte que, dans le repos, ces appendices sont cachés tout entiers sous les parties la- térales de la tête, bien que leur longueur totale soit plus grande que celle du thorax; enfin, la dernière de ces tiges est composée de deux articles, tandis que les autres coudes ne sont formés que d’une seule pièce un peu renflée aux deux extrémités. Les yeux sont grands, mais n’occupent que la partie inférieure des côtés de la tête. Les appendices de la bouche ne présentent rien de remarquable, si ce n’est l'existence des palpes mandibulaires, grèles et allongés. Le thorax est renflé et divisé en sept articles. Les quatre pre- mières pates sont courtes, élargies vers le bout et appliquées contre la bouche ; la forme des antérieures varie, mais les pates de la seconde paire sont toujours terminées par une espèce de main didactyle, dont la griffe mobile est formée de deux articles. Les pates de la troisième et de la quatrième paires sont grèles , cylindriques , très-longues, et terminées par un petit ongle crochu ; dans le repos elles sont reployées sous le corps, et leur extrémité antérieure vient se loger sous les parties latérales de la bouche. Le premier article de celles de la cinquième et de la sixième paire est au contraire lamel- leux , extrêmement grand , et constitue une espèce de bou- clier qui, en s'appliquant sur la face inférieure du corps (comme les battans d’une porte), la recouvre presque com- plétement et cache toutes les autres pates ; près de l’extré- mité inférieure de ces grandes lames cornées, on voit une 96 HISTOIRE NATURELLE petite tige cylindrique dirigée en arrière , divisée en trois ou quatre pièces, et formée par les autres articles de ces pates, qui, au lieu d’être des organes de locomotion , sont devenus presque uniquement des armes défensives. Les pates de la septième paire sont très-petites ; elles sont ca- chées sous les précédentes et réduites à une lame cornée, portant à son extrémité inférieure un petit article cylindri- que. Les appendices membraneux, fixés en dedans du point d'insertion des pates, sont, comme d'ordinaire, au nombre de douze; mais ils sont moins lamelleux que chez la plupart des Amphipodes, et ont plutôt la forme de sacs vésiculeux ; enfin, l’abdomen et ses appendices pré- sentent à peu près les mêmes caractères que dans le genre Hypérie. Suivant M. Risso, ces petits Crustacés nagent assez bien, et se nourrissent principalement de médusaires ; lorsqu'ils craignent quelque danger, ils replotent l'abdomen sous le corps, appliquent les grandes lames foliacées formées par les pates postérieures les unes contre les autres, se roulent en boule et se laissent tomber ainsi au fond de l’eau. 1. Typuis FÉROCE, — T, ferus (1). Corps trés-large antérieurement. Antennes supérieures dirigées en bas et très-courtes; leur premier article tres-petit et formant un angle presque droit avec le second, qui est grand, comprimé, de forme ovalaire et garni sur le bord externe de longs poils ; les autres articles, grêles, cylindriques et constituant une petite tige insérée sur l'extrémité de cette espèce de disque. Le premier arti- cle des antennes inférieures moins long et plus gros que les deux suivans, qui sont presque égaux entre eux et plus longs que le quatrième et le cinquième réunis. Les mandibules grandes, et leur palpe formé de trois articles, dont les deux derniers ont à peu près la même longueur et sont presque aussi gros que le premier. Les pates de la première paire plus larges et plus () Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 595, PL 11, fig. 8. — Guérin, Iconogr. Crust. PL. 27, fig. 8. DES CRUSTACÉS. 97 courtes que celles de la seconde, mais ayant la méme disposition , ces dernières allongées et terminées par une griffe mince et cylin- drique qui dépasse à peine l'extrémité du doigt immobile formé par le prolongement de l’antépénultième article. La hanche clypéi- forme des pates de la sixième paire, presque deux fois aussi grande que celles de la paire précédente. Enfin les fausses pates abdo- minales des trois dernières paires n'ayant pas toutes la même forme et dépassant à peine la lame triangulaire qui termine le dernier segment du corps; celles de la quatrième paire pour- vues d'un long pédoncule cylindrique, et seterminant par deux lames ovalaires un peu pointues au bout; celles de la cinquième paire ayant, au contraire, un petit pédoncule pyriforme et deux grands articles lamelleux de forme ovalaire ; enfin, l’article basi- laire du dernier , encore tres-court et portant deux lames lan- céolées. Longueur environ 6 ligne. Trouvé en mer à la hauteur des îles Canaries, (C. M.) 2, Typuis RAPACE. 7”, rapax (1). Cette espece est d’une forme plus allongée que la précédente ; Les parties antérieures sont terminées par une grosse main compri- mée monodactyle et non chéliforme. Celles de la seconde sont très- larges versle bout, et la griffe qui les termine, et quiest très-grosse, dépasse un peu le doigt immobile. Le premier article ou lame clypéiforme des pates de la sixième paire n’est pas aussi développé que celui des pates de la cinquième paire. Enfin, les lames qui terminent les: six derniers appendices abdominaux sont toutes longues, aiguës et de forme lancéolée. Cette espèce se trouve dans les mêmes parages que la précé- dente. Sa taille ne dépasse guère 6 lignes. ( C.M.) 3. Typmis ovoïn£. 7, ovoides (2). Dans les deux espèces précédentes , les pates de la troisième el (1) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20 , p. 395. (2) Risso, Hist. des Crustacés de Nice, p. 12%, PI. 2, fig. 9: et Hist. nat. de l'Europe méridionale , t. 5, p. 94. — Desmarest, Consid. p. 82, PI. 46, fig. 5. — Latreille , Encyclop. méthod. PI. 336, fig. 36 ( d'après Risso ). CRUSTACÉS, TOME Il. 7 O8 HISTOIRE NATURELLE de la quatrième paire sont trés - longues et les lames termi- nales des derniers appendices abdominaux sont lancéolées; mais dans celle-ci il paraît que ces pates sont petites et que les articles terminaux des appendices de l'extrémité postérieure du corps sont arrondis. Le genre Onione de M. Cocco (1) ne paraît pas différer de celui dont nous faisons ici l'histoire ; mais les figures qu'il en a donnces sont trop grossières pour que nous puissions assigner des carac- tères aux espèces dont il fait mention. Enfin, c'est probablement aussi au genre Typhis qu'il faudrait rapporter le Gammarus monoculoides de Montagu (2), car le corps de ce petit amphipode est très-ventru et présente, de chaque côté, une grande lame cornée , clypéiforme , mais on ne le connaït pas d'une manière assez précise pour que nous puissions nous pro- noncer à cet égard. Genre PRONOË. — Pronoe (3). Ce genre, fondé par M. Guérin, semble établir le pas- sage entre les T'yphis et les Hypéries. Voici la description que ce zoologiste en a donnée : « Corps allongé, étroit, com- posé de quatorze segmens, en n’y comprenant pas la tête. Tête grande, occupée par les yeux, arrondie, avancée, ayant le front très-bossu , creusé en devant pour recevoir les an- tennes supérieures, avec le tubercule buccal peu saillant. Antennes plus courtes que la tête, plates, paraissant com- posées de trois articles, dont les deux premiers très-courts. Antennes inférieures insérées près de la bouche, grêles, cylindriques, sétacées et formées de cinq articles se reployant l’un sur l’autre. Pates simples et monodactyles, allant en augmentant de longueur depuis les premières jusqu'aux cin- quièmes ; les quatre premières paires ayant tous leurs arti- cles cylindriques ; premier article des trois dernières paires ————————— (1) Effemeridi scientifice e litterarie per la Sicilia, vol. 6. (2) Cancer gammarus monoculoides, Montagu, Trans. of the Linn. Soc. vol. IT, PI. 2, fig. 3. (3) Guérin, Magasin zoologique. DES CRUSTACÉS. 99 large, aplati et arrondi ; sixième paire beaucoup plus courte ; septième composée seulement du premier article et d’un petit tubercule qui semble le rudiment des autres. Les trois pre- miers segmens abdominaux grands, arrondis et portant chacun une paire d'appendices natatoires, conformés comme dans les autres genres. Les trois segmens suivans ayant des appendices étroits, plats, allongés et terminés par deux pe- tites lames arrondies au bout; le dernier segment court et triangulaire. » PRONOË 4 GROSSE TÊTE, — P, capito (1). « Corps long de douze à quatorze millimètres, jaunâtre , com- primé, avec l'abdomen un peu plus épais et plus long que le thorax. » Trouvé sur les côtes du Chili par M. Gay. Genre OXYCÉPHALE. — Oxycephalus (2). Les Amphipodes auxquels nous avons donné ce nom tiennent aux Typhis par plusieurs points de leur organisa- tion ; mais leur forme générale est très-différente de celle de tous les autres Crustacés de la même famille, et rappelle un peu ce que nous avons vu dans la dernière tribu des Crevettines. En effet, le corpsde ces animaux (PI. 30, fig. 10) est grêle, allongé et semi-cylindrique; mais leur tête est très-grande, ct au lieu d’être presque sphérique comme dans les genres précédens, elle est un peu aplatie, très-longue, et terminée antérieurement en une pointe aiguë. Les an- tennes ont la même forme et la même disposition que chez les Typhis ; seulement les supérieures sont insérées à la face inférieure de la tête, au-dessous du rostre. Les yeux sont très-grands , et occupent toute la partie latérale et moyenne ———_——_—_———— 0000 (1) Guérin, Magasin zoologique , el. VIT, PI. 15, fig. 5. (2) Edwards, Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 396. — Gucrin, Magas- Zool. 1530. 7« 100 HISTOIRE NATURELLE delatête ; la bouche a la forme d’un petit tubercule arrondi, situé tout près de l'articulation céphalo-thoracique , et les appendices qui l'entourent sont pour la plupart très-petits, mais de la même forme que chez les autres Hypérines. Les pièces latérales des anneaux {horaciques sont arrondies in- férieurement, et un peu plus grandes que chez les autres Amphipodes de la même famille. Les pates de la première et de la seconde paire sont terminées par une main didactyle or- ganisée comme dans les genres précédens ; les pates suivantes sont très-longues, grêles et subulées, et celles de la septième paire sont très-courtes, ou manquent même complétement ; enfin, on trouve, comme à l'ordinaire, une grande poche vésiculeuse et aplatie au dedans de l'insertion de chacun de ces organes locomoteurs , excepté les deux antérieurs. Les trois premiers anneaux de l’abdomen sont grands, et portent de fausses pates natatoires dont le pédoncule est très-gros ; le quatrième et le cinquième segment sont très-courts, mais le sixième est fort long et terminé postérieurement par un long appendice styliforme, ou bien par une lame triangulaire très- aiguë qui recouvre la base des dernières fausses pates, et se prolonge en arrière aussi loin qu’elles (fig. 12); enfin, les fausses pates des trois dernières paires sont formées d’un pédoncule cylindrique grêle et allongé, terminé par deux petits appendices lancéolés ou styliformes. 1. OxYCÉPIALE PÉCHEUR. ©. piscator (1). ( Planche 30, fig. 10.) La tête est de la longueur des cinq premiers segmens du tho- rax , assez large , sans rétrécissement notable en arriére des yeux, ct terminée en avant par un rostre triangulaire et peu allongé. Les yeux occupent toute la portion moyenne et postérieure de la tête. Les antennes antérieures sont recourbées à la manière d'un Z; les trois premiers articles qui les forment sont grands, comprimés et garnis d'un grand nombre de poils; enfin, l’es- (1) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 396. DES CRUSTACÉS. IOI pèce de petile tige qui les termine est divisée en trois articles. Les antennes inférieures sont très-grandes , et ont la même forme que chez les Typhis ; mais les quatre coudes qu'elles forment ont chacunla même longueur, et le dernier n’est formé que d’un seul article. Les pates de la première paire sont plus courtes que celles de la seconde ; leur doigt mobile, formé par le cinquième ar- ticle, est très-gros, comprimé, armé d'épines sur le bord infé- rieur , et ne présente pas d'ongle terminal bien distinct. Les pates de la seconde paire ont ure main très-longue et fortement com- primée ; la griffe présente un petit ongle terminal, et ne dépasse pas notablement le doigt immobile sur lequel elle s'applique. Le premier article des pates des trois dernières paires est lamelleux et élargi. Les pates de la septième paire sont petites, mais de même forme que les précédentes ; elles sont terminées en pointe très-aiguë, et ne présentent point de sixième article dis- tinct. Le sixième article de l'abdomen est aplati, presque carré , et terminé par une lame triangulaire ; enfin, les fausses pates des trois derniéres paires sont courtes et terminées chacune par deux petites lames lancéolées. Longueur, environ 8 lignes. Paraît avoir été trouvé dans l'océan Indien. (C. M.) 2. OxYGÉPHALE OCÉANIQUE, ©. oceanicus (1). Antennes supérieures ovalaires et terminées par un petit article aigu ; les inférieures pelites et composées de cinq articles égaux. Mains de la seconde paire guère plus grandes que celles de Ja première paire. Habite les mers du Chili. 3. OxYycÉPHALE ARMÉE, O. armutus, Tête aussi longue que tout le reste du corps, terminée par un rostre styliforme très-long, renflée au milieu dans le point accupe par les yeux, puis rétrécie dans une étendue assez considérable, et renflée de nouveau à son extrémité postérieure, où se trouve la bouche. Antennes de la premiére paire très-petites et terminées par une lamelle ovalaire ; celles de la seconde paire extrêmement longues et grêles. Pates des deux premiéres paires extrêmement RS (1) Guérin, Magasin z0ol. cl. 7, PI. 18, fig. 2. 102 HISTOIRE NATURELLE petites ; le premier article de celles des cinquième et sixième paires étroit el semblable à celui des pates précédentes. Les pates de la septième paire paraissent manquer complétement; mais il existe, au point où elles devraient s'insérer, une lamelle membra- neuse semblable à celle fixée près de la base des pates précédentes. Portion postérieure de l'abdomen trés-étroile; le sixième seg- ment, cylindrique, et terminé par un stylet impair aussi long que le corps. Les fausses pates des trois dernières paires très- grêles , trés-longues , et terminées chacune par deux stylets. Lon- gueur, environ 1 pouce. Trouvé par MM. Quoy et Gaimard , en mer, entre Amboine et la Terre de Vandiemen. (C. M.) DES CRUSTACÉS. 103 ee ORDRE DES LOEMODIPODES. La division des Lœmodipodes ou Lœmipodes à été établie par Latreille (1) pour recevoir un petit nombre de Crustacés, confondus jusqu'alors avec les Isopodes, mais qui se rapprochent réellement davantage des Amphipodes et qui se distinguent des uns et des autres par l’état rudimentaire de toute la portion abdominale du corps, laquelle est re- présentée seulement par un tubercule à peine vi- sible. Le corps de ces animaux (2) est cylindrique ou déprimé, et se compose d’une tête très-petite, suivie de six anneaux thoraciques distincts et d’un tuber- cule abdominal plus ou moinsobscurément divisé en deux ou trois segmens. Les antennes sont au nombre de quatre , et ne présentent rien de particulier. La bouche est garnie d’un labre à peu près circulaire ; d'une paire de mâchoires fortement dentées et dé- pourvues de tige palpiforme ; de deux paires de mâchoires lamelleuses et d'une paire de pates-mä- choires pourvues de grandes branches palpiformes, mais dont la conformation varie du reste. Les an- @) Nouv. Dict- d'Hist. nat. ; Fam. nat. p. 285 ; Règn. anim, 2° édit. t. 4, p 126, etc. — Desmarest , p. 272. (PI 33 sex etc. 104 HISTOIRE NATURELLE neaux thoraciques ne recouvrent qu'à peine l’inser- tion des pates et ne présentent pas de pièces épimé- riennes distinctes. Le nombre des pates varie : tantôt on en compte sept paires, tantôt cinq paires seulement, et, dans ce dernier cas, ce sont en général celles des troisième et quatrième paires qui man- quent ou ne sont représentées que par un tubercule donnant insertion à des appendices lamelleux ou vésiculeux. Les pates de la première paire, fixées en général à la tête, et celles de la seconde paire, fixées au premier segment du thorax, se terminent par une maïn subchéliforme; les suivantes sont aussi armées d’une grifle flexible et sont plus ou moins préhensiles. Des vésicules branchiales, analogues à celles des Amphipodes, naissent du second et du troisième anneau thoracique, quelquefois aussi du premier, mais on n'en voit aucun vestige aux trois derniers segmens. Chez la femelle il existe aussi au second et au troisième anneau des fouets la- melleux qui, en se réunissant, constituent une poche ovifère. Enfin l'abdomen, caché entre la base des pates postérieures, est à peine visible, mais porte néanmoins à sa face inférieure des appen- dices rudimentaires. Ce groupe, peu nombreux, a été divisé par La- treille en deux familles naturelles, qu’on peut re- connaitre aux caractères indiqués dans le tableau suivant : DES CAUSTACÉS. 10 FAMILLE DES CAPRELLIENS, OU LOEMODIPODES FILIFORMES. Dans cette division le corps est allongé, cylindracé et très-étroit (1). Les quatre antennes sont bien déve- loppées. L'appareil buccal présente tout à fait le même mode de conformation que chez les Crevettines sau- teuses (2). Les pates sont longues et gréles. Enfin ces animaux se tiennent parmi les plantes marines, et ne sont point parasites comme dans la famille suivante. On y range les genres Chevrolle, Leptomère et Nauprédie , dont les caractères distinctifs se trouvent exposés dans le tableau précédent. Genre CHEVROLLE, — Caprella (3), Ce genre , tel qu'il fut établi par Lamarck, correspondait à la famille entière des Caprelliens ; mais il ne comprend aujourd’hui que les espèces chez lesquelles le second et le troisième article du thorax manquentde pates (PI. 33, fig. 1). La téte de ces petits Crustacés est renfléeen avant et se rétré- cit graduellement vers sa partie postérieure, où l’on distingue en dessus un petit sillon qui semble être la ligne de soudure -de son bord postérieur avec le premier anneau thoracique. Les antennes de la première paire sont beaucoup plus lon- CPE TEE x. @)PI#35, fig. dtetc- (3) Chréder To Baster. — Oniscus, Paille. — Squilla, Muller, Zool. Dand.— Gammarus , Fabricius. — Caprella, Lamarck, Syst. des anim. sans vert. p. 165. — Latreille, Hist. des Crust.; Genera, Règn. anim., etc. — Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. II, p- 365. — Desmarest, Consid. p. 277. 106 HISTOIRE NATURELLE gues que celles de la seconde paire, et se composent d’un pédoncule de trois articles et d’une tige terminale multi- articulée; celles de la seconde paire se terminent ordinaire- ment (sinon toujours) par un article non annelé et parais- sent être pédiformes. Les yeux sont petits et circulaires. Les pates de la première paire s’insèrent très-près de la bou- che ; elles sont petites et terminées par une main ovalaire ; celles de la seconde paire , fixées au premier article mobile du thorax, sont beaucoup plus grandes et ne portent pas de vésicules à leur base. Le second et le troisième article du thorax donnent chacun attache à une paire de vésicules branchiales dans l’intérieur desquelles il est facile de voir le sang circuler en grande quantité ; chez la femelle, cette por- tion apode du thorax présente aussi en dessous une grande poche ovifère. Les pates des trois dernières paires, fixées aux trois derniers anneaux du thorax, se dirigent oblique- ment en arrière, et ont le pénultième article un peu élargi. Enfin l’abdomen , quoique rudimentaire, paraît être com- posé de trois segmens et porte près de sa base une paire de petits appendices styliformes et biarticulés, 1. CHEVROLLE LINÈMRE. C. linearis (1). Tête allongée , arrondie en dessus, et sans dents ou tubercules notables. Antennes de longueur médiocre; les inférieures assez fortement ciliées. Premier article du thorax lisse et sans renfle- ment notable au-dessus de l'insertion des pates de la seconde paire ; ni tubercules ni dents sur les deux anneaux suivans ; mains (1) Cancer linearis ? Lin. Syst. nat.— Cancer atomos ? Pennent, Brit. zool. t. 4, PL 22, fig. 32? — Baster, Opus. Subs., P1L.4, fig. 2? — Oniscus scolopendroides? Pallas, Spicl. zool. fasc. 9, p. 98, PL. 4, fig. 15. — Gammarus linearis ? Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p.17. — Squilla quadrilobata, Muller, Zool. Danica, t. 2, p- 22, PI. 36, fig. 4-6, mâle; et t. 3, PL. 114, fig. 11 et 12, fem. — Cancer linearis, Herbst, t. 2, PI. 36, fig. g et 10. — Ca- prella linearis, Latreille, Hist. des Crust. t.6G, p. 324, PL. 57, fig. 2-5 (d'après Herbst). — Desmarest, Consid. p. 278. — Caprelia lobata, Guérin, Iconogr. Crust, PI. 28, fig. 2. DES CRUSTACÉS. 107 de la seconde paire à peu près ovalaires, tronquées en avant et en dessous , et armées, sur leur bord inférieur, de trois grosses dents chez le mâle, et d'une seule chez la femelle; la griffe longue et acuminée. Les trois derniers segmens du thorax gibbeux et ar- més, chez ie mâle, de deux petites dentelures. Le pénultième ar- ticle des pates postérieures élargi et armé d’une petite dent vers la base du bord interne. Longueur, environ 6 lignes. Habite les côtes de la Scandinavie et la Manche. (GC. M.) 2. CHEVROLLE PORTE-POINTES. €. acuminifera (1). (PI. 33, fig. 1.) Tête ovalaire , courte et arrondie en dessus. Antennes très-lon- gues et à peine ciliées. Un renflement surmonté d'un tubercule au-dessus de l'insertion de la seconde paire de pates; deux tu- bercules pointus sur la ligne médiane du deuxième et du troisième articles du thorax ; un seul sur les anneaux suivans. Pates de la seconde paire très-poilues; main fortement échancrée en dessous et garnie d’une dent trés-grosse vers le milieu de son bord inférieur ; grifle courte et tronquée au bout. Pénultième article des trois dernières paires de pates étroit et sans dent sur son bord interne. Longueur, environ 6 lignes. Habite les côtes de la Manche. (C. M.) 3. CHEVROLLE SCAURE. C. scaura (2). Tête extrêmement longue et surmontée d'une pointe conique. Antennes de la première paire deux fois aussi longues que celles de la seconde paire. Thorax lisse en dessus. Pates de la seconde paire grêles; la main étroite et tridentée en dessous; la grifle erochue vers le bout. Pates des trois dernières paires courtes et grêles. Longueur, environ 1 pouce, Habite l'île Maurice. (1) Puce de mer arpenteuse, Queronic, Mém. des say. étrang. t. 3, p. 320, fig. A, B. —Caprella acuminifera, Leach. — Desma- rest, Consid. p. 277. (2) Templeton , Trans. of the entomol, Soc. of London, vol. 1, PO Pl 20/0010: 108 HISTOIRE NATURELLE 4. CHEVROLLE NOUEUSE. €. nodosa (1). Tête arrondie, trés-courte et surmontée d'une corne reconrbée en avant. Antennes courtes. Thorax arrondi et sans dents en des- sus ; les deux premiers articles courts et garnis en dessus de quel- ques soies spiniformes. Habite l'ile Maurice. 5, CuEVROLLE FRONT roNTu. ©. acutifrons (2). Tête ovale , surmontée d'une pointe. Antennes inférieures trés- ciliées. Corps uni. Habite les côtes de l'Angleterre. 6. CugvrozzEe puasue. €. phasma (3), Tête surmontée d'une pointe. Deux dents semblables sur la ligne médiane du premier article du thorax , et une quatrième à la partie antérieure de l'anneau suivant ; le reste du thorax à peu pres lisse. Mains de la seconde paire armées en dessous d’une forte dent. Habite les côtes de l’Angleterre. La Curvrozze rugencureuse de M. Guérin (4) ressemble aux es- pèces précédentes par l'existence d'une corne céphalique, mais s'en distingue par l'existence d'un grand nombre de tubercules obtus sur toute la longueur du dos, et par la forme des pates des trois dernières paires, dont le pénultième article est élargi et ar- mé , sur son bord interne, d’une grosse dent. La CuEvROLLE manTe de Latreille (5) est trés-imparfaitement connue. (1) Templeton, loc. cit. p. 192, PL. or, fig. 7. (2) Caprella atomos, Leach. — Caprella acutifrons , Desmarest, Consid. p. 257. {(3) Cancer phasma , Montagu, Trans. of the Linn. Soc. vol. 7, P. 66, PI.G, fig. 3. — Caprella phasma , Latreille , Encyclop. mé- thod. PI. 336, fig. 37 (d'après Montagu).— Desm. Consid. p. 278. (4) Caprella tuberculata, Guérin, Iconogr. Crust. PL. 28, fig. 1. (o) Caprella mantis, Latreille , Nouv. Dict. d'Hist. nat. — Des- marest, Consid. p. 278. DES CRUSTACÉS. 109 Enfin c'est aussi à ce genre que paraît devoir se rapporter le Cancer filiformis de Linné (1). Genre NAUPRIDÉE. — Naupridia (2). Ce genre ne nous est connu que par le peu de mots que Latreille en a dit. Voici les caractères que ce naturaliste y assigne : « Cinq paires de pieds dans une série continue; ceux des deuxième, troisième et quatrième paires portant à leur base une vésicule. » L'espèce qui a servi à l'établissement de ce genre habite nos côtes, mais n’a pas encore été décrite. Genre LEPTOMEÈRE: — Leptomera (3). Le genre Leptomère de Latreille est caractérisé par l’exis- tence de pates à tous les anneaux du thorax ; le nombre de ces organes est de sept paires , et ceux des deuxième , troi- sième et quatrième paires portent chacun à leur base un appendice vésiculeux semblable à ceux des segmens apodes dans les Chevrolles. Du reste, les Leptomères ne paraissent offrir rien de remarquable, et il ne paraît pas qu'il faille en distinguer les Protons de Leach. 1. LEPTOMERE PÉDIAIRE. L. pedala (4). Antennes supérieures très-longues; les inférieures tres-courtes ; pattes de la cinquième paire trés-courtes. Habite les côtes du Danemark. (1) Amæn. Acad. t. 6, p. 415 et syst. nat. t. 1, pars à, p. 2993. (2) Latreille, Régn. anim. de Cuvier, 2° édit. t. 4, p. 128 et Cours d'Entom. p. 393. (3) Squilla, Muller, Zool. Dan. — Leptomera , Latreille, Regn. anim.t. 3, p. 51. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t.5, p- 192. — Desmarest, Consid. p. 275. (4) Gammarus pedatus, Muller, Zool. Danica, t. 3, p. 33, PL. 101, fig. 1-2. — Cancer pedatus, Montagu , Trans. of the Zinn. Soc. vol. 11, PL.2, fig. 6. — Proto pedatum, Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p. 362. — Desmarest, Consid. p. 276, PI. 46, fig.3. — Lepiomera pedata , Guérin, Iconogr. Crust. PI. 28 , fig. 5. 110 HISTOIRE NATURELLE 2, LEPTOMERE VENTRUE. L, pentricosa (1). (l Antennes inférieures presque aussi longues que celle de la premiére paire; pates de la cinquième paire beaucoup plus longues que celles de la quatrième paire. Il est à noter qu'on ne connaît que le mâle du Leptomère pé- diaire, et la femelle du Leptomère ventru; aussi serait-il pos- sible qu'on ait pris pour des espèces distinctes les deux sexes d'une seule et même espèce. FAMILLE DES LOEMODIPODES OVALAIRES OÙ CYAMIENS. Cette division, composée de Lœmodipodes parasites à corps déprimé, ne se compose que d’un seul genre. Gexre CYAME. -— Cyamus (2). Les Cyames, connus depuis long-temps sous le nom vul- gaire de poux de baleine, ont la téte petite et soudée au premier anneau du thorax, qui est renflé et donne à l’article (1) Squilla ventricosa, Muller, Zool. Dan. t.2, p. 20, PI. 56, fig. 1-3. — Cancer gamarellus ventricosus, Herbst, t. 2, p. 144, P1. 36, fig. 11 (d'après Muller). — Caprella ventricosa, Latreille, Hist. des Crust. t. 6, p. 327. — Leptomera rubra, Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5, p. 152. — Lepiomera ventricosa , Des- marest, Consid. p. 276. (2) Pediculus , Séba. — Oniscus, Linn. Syst. nat. — Pallas, Spi- cil. Zool. — Muller, Zool. Dan. t. 3. — Squilla, Degéer, Mém. pour servir à l'Hist. des Ins. t. 7. — Oniscus, Pallas. — Cymothoa, Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p. 509. — Pycnogonum, Ejusdem. Sup- plém. p. 5730. — Cyamus, Lamarck, Syst. des anim. sans vert. p- 166 et Hist. des anim. sans vert. t. 5. — Latreille, Hist. des Crust. et Ins. t. 6, p. 328; Genera, t. 1; Règne anim. etc. — Pa- nope, Leach, Edinb. Encyclop. t. 5. — Larunda, Leach, Linn. Trans. vol. XI, p. 363. — Cyamus, Savigny, Mém. sur les anim. sans vert. 1% fase. — Desmarest, Consid. p. 259. — Roussel de Vauzème, Ann. des Sc. nat. 2° série, t. 1. DES CRUSTACÉS. LIL céphalique ainsi composé un aspect pyriforme (PI. 33). Les antennes sont insérées à l'extrémité antérieure de la face supé- ricure de la tête; celles de la première paire sont grandes et composées de quatre articles cylindriques dont le dernier est très-petit. Les antennes de la seconde paire, insérées au- dessous des précédentes, sont extrêmement petites, et se composent aussi de quatre articles dont le dernier est coni- que; au-devant et au-dessous de leur base on aperçoit un petit tubercule qui paraît être un organe auditif, Les yeux sont circulaires, et se trouvent sur les parties latérales et supérieures de ja tête, dont la bouche occupe l'extrémité. Celle-ci est garnie d’un labre à peu près quadrilatère, d’une paire de mandibules fortement dentées, d’une lèvre infé- rieure conformée, à peu près comme chez les Chevrolles, de deux paires de mâchoires insérées presque sur la même ligne transversale , et d’une paire de pates-mâchoires (PI, 33). Les mâchoires de la première paire sont fortes, convexes, recour- bées en dedans, vers le bout, qui est armé d’épines,.et portent sur leur bord externe un petit appendice biarticulé. Les mä- choires de la seconde paire sont placées entre la base des pré- cédentes , et sont presque rudimentaires ; elles ne se compo- sent que d’un pédoncule commun occupant la ligne médiane, d’une lame tronquée au bout, et d’un petit appendice fixé sue le bord antérieur de cette lame. Enfin, les pates-mà- choires se composent d’une pièce basilaire médiane et trans- versale sur chaque côté de laquelle naît une branche palpi- forme cylindrique , assez allongée, et divisée en cinq articles. _Le thorax n'offre que six anneaux distincts de la tête; ces segmens sont aplatis, très-larges, et profondément séparés entre eux latéralement. Les pates, au nombre de cinq paires, sont toutes imparfaitement extensibles et plus ou moins préhensiles; celles de la première paire s’insèrent sous la tête, et sont difficiles à apercevoir quand on regarde l'animal par le dos ; elles sont grêlés, composées de cinq articles, et terminées par une petite main subchéliforme un peu ovalaire. Les pates de la seconde paire sont très- 112 HISTOIRE NATURELLE grosses , crochues , et composées seulement de quatre pièces distinctes ; la main qui les termine est très-renflée. et dirigée en dehors. Le second et le troisième article du thorax ne portent point de pates, mais donnent attache, par leurs extrémités latérales , à des appendices respiratoires qui sont cylindriques très-allongés, et en général recourbés au-dessus du dos; tantôt ces appendices sont simples, d’autres fois profondément divisés en deux stylets semi-membraneux, et chez le mâle, on apercoit à leur base une petite lamelle cor- née, quelquefois deux ; enfin, chez la femelle, ces lames sont remplacées par de grandes feuilles qui constituent, par leur réunion, une poche ovifère. Les pates des trois der- nières paires s’insèrent de chaque côté des trois derniers anneaux thoraciques, et ressemldent beaucoup à celles de la seconde paire ; elles sont seulement un peu moins grosses, et présentent cinq articles distincts. Enfin l'abdomen a la forme d’un tubercule à l'extrémité duquel se trouve l’anus; à sa base on remarque deux petits appendices styliformes dans lesquels, suivant M. Roussel de Vauzème, viendraient se terminer les canaux déférens; mais, suivant Tréviranus, le véritable pénis serait un petit appendice situé entre ces or- ganes, opinion que, par analogie, nous serions porté à adop- ter. Les vulves se trouvent à la face inférieure de l’antépénul- tième segment thoracique, près de la ligne médiane, et sont protégées chacune par une lamelle inclinée en dedans, de facon à constituer avec sa congénère un petit tubercule. La structure intérieure des Cyames , étudiée par Trévi- ranus (1), et plus récemment par M. Roussel de Vau- zème (2), se rapproche beaucoup de celle des Isopodes. Ces Crustacés vivent sur la peau rugueuse des Baleines, et la rongent plus ou moins profondément ; les uns se tien- nent agglomérés sur la tête de ces grands Cétacés, les autres (1) Vermischte Schiiften , anatomischien und physiologischen Inbalts, Band 2, p. 1. (2) Mémoire sur le Cyamus Ceti, Annales des Sciences natu- relles, 2° série, t. 1, p. 239. DES CRUSTACES. 113 sont errans ét se cramponnent dans les replis des parties génitales; aux aisselles, etc. Il en existe plusieurs es- pèces qui, jusqu’en ces deux années, avaient été con- fondues par tous les naturalistes, mais dont on doit la dis- tinction à M. Roussel de Vauzème. 1. CYAME ERRANT. — C, erraticus (1). Corps moins élargi que dans l'espèce suivante ; appendices branchiaux simples et pourvus à leur base de deux appendices inégaux et pointus. Vit errant sous les nageoires et autour des parties génitales de la baleine. 2. CYAME OVALE. — C, ovalis (2). Corps trés-élargi ; quatre paires d’appendices branchiaux che# les deux sexes; ceux du troisième anneau ayant à leur base un. seul appendice court et grêle, tandis que ceux du quatrième an- neau en ont deux de longueur inégale. Vit agglomérée sur les éminences cornées de la tête des ba- leines. (C. M.) 3. CYAME GRËLE. — C. gracilis (3). Corps petit, oblong, et plus étroit que dans les espèces précé- (x) Pediculus Ceti, Séba, Thesaurus , t. 1, PL. 90, fig. 5.— Oniscus ceti, Linn. Fauna, Suec. et Syst. nat. — Pallas, Spicl. Zool. fasc. 9, p- 76, PL. 4, fig. 14. — Squilla Ceti, Degéer, Mém. pour servir à l'Hist. des Ins.t.7,p. PI. 42, fig. 9-8. — Oniscus Ceti, Muller, Zool. Danica, t. 3, p.69, PI. 119, fig. 13-17. — Cymothoa ceti, Fabricius , Ent. Syst. t. 2 , p. 509. — Pyenogonon Ceti, Fabricius, Supplém. p. 550.—Cyamus Ceti, Lamarck, Syst. p. 166 et Hist. des anim. sans vert.it. 5. — Latreille, Hist. des Crust. etc. , t.6, p- 331, PL. 52, fig. 4; Genera, t. 1, p. 196, etc.—Panope Ceti, Leach, Edinb. Encyclop. t. 7, p. 404.— Larunda Ceti, Ejusd. Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p. 364. — Cyamus Ceti, Desmarest, Consid. p- 280, PI. 46, fig. 4. — Cyamus erraticus, Roussel de Vauzème, Ann. des Sc. nat. 2e série, t. 1, p. 259, PI. 8, fig. 22, 23. (2) Roussel de Vauzème, OP- cit. PL. 8, fig. 1-21. — Edwards, Ann. des Sc. nat. 2° + t. 3, PL 14, fig. 13 et 14. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 28, fig. 4. (3) Ron de va ae oc. cit. PI. 6, fig. 24 CRUSTACÉS , TOME ll. 8 114 HISTOIRE NATURELLE dentes ; appendices branchiaux simples et ayant chacun à leur base deux appendices très-courts. Se tient sur la tête des baleines. Le Cyamus Delphini de M. Guérin (1) paraît différer des es- pèces précédentes par la brièveté des appendices branchiaux , et par la manière dont les divers anneaux du thorax se touchent latéralement. (1) Iconographie, Crust. PI. 28, fig. 5. DES CRUSTACÉS 115 ORDRE DES ISGPODES. L'ordre des Isopodes a été établi par Latreille, et se compose principalement des Crustacés dési- gnés par Linné sous le nom générique d'Oniscus. Ces animaux ont, de même que les Amphipodes, l'abdomen très-développé, ce qui les fait distin- guer au premier coup d'œil des Lœmodipodes , et ils difièrent des premiers par la conformation des membres abdominaux et presque toujours aussi par l'absence d’appendices membraneux analogues aux vésicules qui, dans les deux ordres précédens, se voient sous le thorax et y remplissent les fonc- tions de branchies (1). Le corps des Isopodes est déprimé , en général assez large, et souvent ovalaire (2). Leur £éte est petite et presque toujours distincte du premier anneau thoracique; les yeux sont placés sur les côtés de sa face supérieure et les antennes en occupent la partie antérieure, Ces appenäices sont au nombre de quatre et sont en général de longueur médiocre ; ils sont ordinairement dirigés horizon- talement en dehors et quelquefois ceux de la pre- (1) Les [ones sont.les seuls fsopodes connus. chez lesquels il existe des organes semblables à la base des pates. CPL 31, 12.529,07, 114 10,117, 22, 29h P1/32, 16. 1, E1c. (SE 116 HISTOIRE NATURELLE mière paire sont rudimentaires, L'appareil buccal est ordinairement très-développé et bien com- plet (1). On y voit un labre qui est grand et trans- versa]; une paire de mandibules qui sont fortes, bien dentées et le plus souvent pourvues chacune d'une branche palpiforme très-développée (2); une lèvre inférieure bilobée ; deux paires de mâchoires dont la conformation varie et une paire de pates- mâchoires dont la forme varie aussi, mais dont le développement est considérable. Le thorax se compose ordinairement de sept anneaux mobiles dent les bords latéraux sont lamelleux et s’avancent de chaque côté au-dessus de la base des pates; en général l’arceau dorsal de chacun de ces anneaux se compose d’une grande pièce tergale et de deux petites pièces épimériennes bien distinctes. Les pates sont presque toujours au nombre de sept paires, et sont aussi presque toujours terminées toutes par un ongle plus ou moins acéré; souvent elles sont plus ou moins préhensiles , et chez les femelles il existe à la base de la plupart de ces organes une grande lame cornée, qui se porte horizontalement en dedans et constitue avec ses congénères une grande poche sous-thoracique destinée à loger les œufs pendant l’incubation. Ainsi que nous l'avons déjà dit, les appendices vésiculeux , qui chez les (PL. 37, fig. 12, 13, 14, 15, etc. (2) C'est à tort que Latreille, Desmarest et la plupart des auteurs indiquent l'absence d'un palpe mandibulaire comme étant un des caractères distinctifs des Isopodes ; les Idotées sont presque les seuls chez lesquels cet appendice manque. DES CRUSTACÉS. 117 Ampipodes et les Lœmodipodes remplacent les branchies, n'existent presque jamais chez les Iso- podes. L’abdomen est toujours très-développé, mais souvent plusieurs des anneaux dont il se com- pose sont confondus en un seul article ; du reste sa portion terminale affecte toujours la forme d’une lame plus ou moins grande, et les membres qui s'y insèrent sont au nombre de six paires. Les fausses pates des cinq premières paires sont sus- pendues sous l'abdomen, et servent évidemment à la respiration; elles se composent presque tou- jours d’un article pédonculaire portant à son extré- mité deux grandes feuilles ovalaires et plus ou moins membraneuses, qui se recouvrent l’une l'autre : de ces deux lames, la postérieure présente en général une texture beaucoup plus délicate que l'antérieure, laquelle semble destinée principale- ment à la protéger. Enfin les fausses pates de la sixième paire diffèrent toujours de toutes celles qui précèdent, et constituent tantôt un appareil opercu- laire sous-abdominal (1), tantôt une sorte de queue styliforme(2), et d’autres fois se réunissent à la lame terminale de l'abdomen pour constituer une na- geoire caudale à trois ou à cinq lames disposées en éventail (5). La structure intérieure des Isopodes présente aussi des parücularités remarquables. Le cœur a la forme d'un vaisseau médian qui s'étend au-dessus (1) Voyez PL 10, fig 7. (2) PL. 31, fig. 6: GYEL Sr, fe PL 32 118 HISTOIRE NATURELLE de l'intestin dans une étendue plus ou moins consi- dérable, et qui occupe la partie postérieure du corps; antérieurementil en part troïs artères principales qui se portent vers la tête, et de chaque CÔté d’autres branches s’en détachent pour gagner les pates : il parait exister aussi des canaux qui conduisent des lamelles respiratoires sous-abdominales au cœur; enfin le sang paraît arriver dans ces lamelles par l'intermédiaire de grandes lacunes, ou sinus vei- neux, situées à la face ventrale du corps. L’estomac est peu développé et l'intestin droit; le foie est remplacé par des appendices qui ont beaucoup d’analogie avec les vaisseaux biliaires des insectes (+). Le système nerveux se compose d'une chaîne de ganglions qui occupe toute la longueur du corps(2). Enfin l'appareil de la reproduction se compose, chez la femelle, de deux ovaires à peu près droits, et, chez le mâle, de deux groupes de petits organes fusiformes, dont les conduits excréteurs se réunis- sent pour former de chaque côté de l'intestin un canal efférent , lequel aboutit au dehors, tantôt près de la base des pates postérieures, tantôt entre Ja base des premières fausses pates. Il est aussi à noter que les Isopodes naïssent souvent avant que d'avoir acquis toutes les parties dont ils seront pourvus à l’âge adulte, et que souvent aussi la forme de leur corps se modifie beaucoup par les progrès de l’âge. (a) PL 4, fig. 3. (OBS, fe. 2. ISOPODES DES CRUSTACÉS. Nous diviserons cet ordre en trois sections de la manière suivante : dont la bouche est garnie | de deux paires de mä- choires bien distinctesen même temps que de mandibules et de pates- mächoires, et dont l'ab- domen est pourvu de cinq paires de fausses pa- tes branchiales, suivies d'une paire d'appendices Dernières fausses pates styliformes ou operculaires, mais ne constituant ja- mais une nageoire caudale lamelleuse. Dernières fausses pates terminées par des lames horizon- tales quiconcourent a former avec le dernier article de l'abdomen une na- geoire caudale. opereulaires, natatoires ou styliformes, mais tou- jours articulés. dont la bouche ne présente que des pates- mächoires, des lèvres et des mandibules dis- tincles, et semble organisée pour la succion plutôt que pour la mastication; enfin dont l'abdomen porte cinq paires de fausses pates branchiales et manque d'une sixième paire d'appendices, ou n'offre à la place de ces organes que deux filamens membraneux non articulés. | | e SÉDENTAIRES. Section des ISOPODES MARCHEURS. Section des ISOPODES NAGEURS. Section des 120 HISTOIRE NATURELLE SECTION DES ISOPODES MARCHEURS. Les Isopodes que nous réunissons dans cette section se reconnaissent à la disposition particu- lière de leur abdomen, dont les dernières fausses pates, tantôt transformées en opercules et cachées sous l'abdomen (1), d’autres fois prolongées en forme de stylets à lextrémité postérieure du corps (2), ne se terminent jamais par des appen- dices foliacés et ne constituent pas avec le dernier article de l'abdomen une sorte de nageoiïre en éven- tail, comme nous le verrons dans la section sui- vante. Les antennes de la première paire sont pres- que toujours très-courtes et souvent même tout à fait rudimentaires , mais celles de la seconde paire sont toujours bien développées. L'appareil buccal est complet, et les pates-màchoires sont allongées, terminées par une branche palpiforme et pourvues d’un appendice accessoire fixé au côté externe de leur base (3). Enfin les pates sont conformées de facon à pouvoir servir presque toutes à la marche. Ce groupe se compose de trois familles natu- relles : les Idotéides, les Aselottes et les Clopor- des, dont les caractères les plus saïllans sont indiqués dans le tableau suivant. (1) PL 10, fig. 7 et PI. 3x, fig. 2. GPL GS, fig. 6. (5MPL: 51, fe. 8. Genres. ARCTURE. ES ARPENTEUR"Che et à la préhension; celles des i | | simples, qui sont disposées comme les du segment scutiforme terminal. InOTE. ES ORDINAIRES ; qui font office d'opercules, et qui se t scutiforme terminal. ANTRURE. ul filet multi-articulé. APSEUDE remitre paire longues, et terminées . CC pre JS HÉTÉROPODESi-articulés. Ruor. tes et sans filet terminal multi-articulé première paire courtes, grêles eh) } Tanaïs. { LImMNORIE. | Le! D re enbelefe A a premiére paire su cheliiormes. SELLE: ES HOMOPODES | Î er TT F ll 2 TABLEAU SYNO 1't ranitue. — IDOTÉIDES. TRIBU DES (DOTI Les pates des quatre premières paires Appendices terminaux des dernières fausses pates {rès-grands, lanéllens, recouvrant toute la face inférieure de l'abdomen, operculiformes, et ne se prolongeant pas au delà du dernier segment, qui est scutiforme et très-grand. ARPENTEURS. { Abdomen Toutes les pates terminées par un | battans ongle pointu, et propres soit à la arche, soit à la préhension. TRIBU DES IDOTÉIDES ORDINAIRES, { Pates de la première paire terminées par une main didactyle. TRIBU DES ASELLOTES HÉTÉROPODES. { 2° rauitre, — ASELLOTES. Appondices Lerminaux des dernières fausses pates styliformes, | et se prolongeant en manière de queue derrière l'abdomen, Le dernier article de l'abdomen très-grand et sculiforme ; les antennes inlernes pelites, mais bien distinctes. bien distinct, SECTION DES. ISOPODES MARCIIEURS. Pates de la première paire semblables aux suivantes ou terminées par une pelilemainsub. chéliforme seulement. | TRIBU DES ASELLÔTES HOMOPODES Dernières fausses pates styliformes ou operculaires, et ne constiluanl! jamais des nageoires caudales la- melleuses. d'un article. [ TRIBU DES CLOPORTIDES MARITIMES. | styliformes très-allongés. 3 race; — CLOPORTIDES. : Appendices terminaux des dernières fausses pates styliformes ou lamelleux, et ne recouvrant jamais toule la face inférieure de l'abdomen , dont le dernier article est trés-petit et non sculiforme. Antennes internes réduites à l'état de vestiges ru- des deruières fausses liforme, etsaillant à | de l'abdomen. rer ( Porcellioniens, ) » RTS = F < Article basilaire des dernières fausses pates D TRIBU DES CLOPORTIDES TERRESTRES. 0 Court et ne dépassant pas l'extrémité du der- nier segment de l'ab- domen. les cinquième el sixième segmens de l'abdomen, mais ne se prolongeant pas au delà du bord pos térieur de ces anneaux. (Armadilliens.) 5 Dernières fausses pates CRUSTACÉS, TOME lt ( page 120). . Ileuses au bout, natatoires et impro äla m trois dernières paires ambulatoires, nr. pre < £ = sc d'une porte, et ne dépassent pas le bord latéral Abdomen garni en dessous de quatre lames foliac prolongent de chaque côté sur la face dorsale du segmen Pates de la seconde paire élargies , aplalies, et ne ressemblant pas à celles des paires suivantes. Pales de la seconde paire semblables aux suivantes. Antennes cours Antennes presque égales. Abdomen composé de six ‘articles. À Antennes internes beaucoup plus courtes que les externes. Abdomen composé seulement Article basilaire des dernières fausses pates grêle, allongé, | l'extrémité tronquée de l'article basilaire des dernières fausses pates. complétement à découvert et terminé par deux appendices Appendice terminal externe pates sty- extrémité Dernières fausses pales| au sommet” du précédent, et remplissant presqu'en entier l'échancrure comprise visibles en dessus, entre entre les cinquième et sixième anneaux de l'abdomen. rni en dessous de deux lames operculaires Antennes de la terminées par un su iière paire longues, et Antennes de la pre par deux filets m| et sans filet terminal Do Tan < b = > Emo Fausses pates de la dernière paire allongées et terminées par deux grands appendices styliformes. Pales & la première paire subchéliformes. | / Pates de la première paire terminées par un} 0. petit es bifide comme les suivantes. de } 0 Fauséipaies branchiales recouvertes par une grande plaque impaire qui occupe toute la Be} Jan. inférieure de l'abdomen. > | Dernières fausses pates très- courtes et terminées par deux appendices rudimentaires. Pa- tes de la première paire sem- \blables aux autres. Fausses pates branchiales à découvert. - | Jenbine. Les deux appendices styliformes insérés tout près l'un de l'autre sr} Lvaws Article basilaire des dernières fausses pates bifurqué et portant l'un des Se appendices styliformes à l'extrémité de chacune de ses branches. } LENS recouvertes à leur base par le front. 1 Antennes externes composées de huit articles , et ; à w à découvert à leur base. | Pmroscte. | Demo, ] sl | Taicnowisour Antennes externes composées de neuf articles. Antennes externes composées de sept articles, 4 (a et cylindrique. | CNE L } ARMADILLIDIE. très-élargi et aplati. Article terminal externe des dernières fausses pales grand, lamelleux, inséré Point d'apophyse horizontale sur La le bord postérieur des anneaux in} ANMADILEE. Article terminal des dernières fausses pates | thorax. ci rudimentaire, et inséré au bord interne du précédent, qui remplit l'échancrure située entre le cinquième et le sixième segment de | l'abdomen. Une apophyse horizontale naissant du bord postérieur de chaque anneau } Diecorxoqus du thorax. lamelleuses et complétement cachées sous le dernier segment de l'abdomen. Ç (Tylosiens.) , } TrL0s. DES CRUSTACÉS. 1%: FAMILLE DES IDOTÉIDES. Les Idotéides se font remarquer par la forme allon- gée de leur corps, qui n’est que peu ou point élargi au milieu, et paraît tronqué brusquement à ses deux extrémités (PI. 31, fig. 1, 3 et 7). Les antennes de la première paire, insérées au-dessus de celles de la seconde paire fort près de la ligne médiane, sont très- courtes. Les mandibules (fig. 9) ne portent pas de tige palpiforme, et les pates-mächoires (fig. 8) sont grandes et palpiformes. Les pates antérieures ne sont jamais terminées par une pince didactyle comme chez les Asellotes hétéropodes , mais sont en général pré- hensiles et plus ou moins complétement subchéli- formes. Enfin l'abdomen ne porte point d’appendices à son extrémité, mais est garni en dessous d’un appareil operculaire très-développé , destiné à clore une cavité respiratoire où se logent les fausses pates branchiales. Nous ne connaissons encore que trois genres appar- tenant à cette famille; mais cependant, à raison des modifications importantes qu’on y rencontre dans la conformation des pales, nous croyons devoir la di- viser en deux tribus ; savoir : 1° Les Inoréines ornivatres, dont les pates anté- rieures sont plus ou moins préhensiles, et celles des six dernières paires sont toutes ambulatoires et termi- nées toutes par un ongle pointu et crochu. 2 Les Inotéines arpextEeuses, dont les pates des quatre premières paires sont terminées par une petite lame natatoire ; et celles des trois dernières paires seulement sont terminées par un ongle pointu et sont propres à la marche. 122 HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES IDOTÉIDES ARPENTEUSES. Les Idotéides, dont cette division se compose, sont très-remarquables par la conformation des pates et des antennes, d'où résulte un mode de progression analogue à celui propre aux Corophies , et ayant quel- que ressemblance avec celui des Chenilles arpen- teuses. Les pates des quatre premières paires, dont la conformation diffère de tout ce qu’on connaît chez les autres Ednophthaïmes , sont impropres à la mar- che, et paraissent être remplacées dans cette fonction par les äntennes de la seconde paire. Ainsi que nous l'avons déjà dit, cette tribu ne renferme encore qu'un seul genre, et il est par conséquent inutile de nous étendre davantage sur ses caractères généraux. Genre ARCTURE. — Arcturus (1). Le corps des Arctures (PI. 31, fig. 1), est plus ou moins cylindrique, grêle et allongé. La téte est petite et bombée ; les yeux sont grands, ovalaires et situés sur les faces laté- rales de la tête. Les antennes de la première paire très-sem- blables à celles des Idotées, sont grêles, extrêmement courtes, et composées de quatre articles, dont le premier est renflé et le dernier allongé, et obtus au bout; celles de la seconde paire, insérées près de la ligne médiane au-dessous des’ précédentes, sont très-grosses et plus longues que le corps ; leur premier article est court et globuleux ; les trois suivans sont cylindriques et très-longs ; enfin elles se termi- nent tantôt par un filet multi-articulé, gros et court, tantôt par leur sorte de griffe composée de trois articles assez gros, dont le dernier est pointu et un peu recourbé vers le bout. (1) Oniscus, Sowerby. — Idotea, Sabine, Arcturus, Latreille, Leachia, Johnstone.—Arcturus, Westwood. — Edw. ap. Lamarck. DES CRUSTACÉS. ”" 139 Les mnandibules sont dépourvus d’une tige palpiforme, comme chez les Fdotées, et les pates-mâchoires ont aussi à peu près la même structure que chez ces Crustacés. Le thorax est divisé comme d'ordinaire en sept segmens distincts, et quelquefois le quatrième anneau prend un très-sraud dé- veloppement. Les pates de la première paire sont très- courtes, élargies, palpiformes, obtuses au bout et appli- quées contre la bouche; celles des trois paires suivantes sont, au contraire, assez longues et plus grêles ; mais leur dernier article, au lieu d’avoir comme d’ordinaire la forme d’une petite griffe, est aplati, élargi en forme de spatule, et garni sur le bord (comme les articles précédens), d’un grand nombre de longues soies, de sorte que cés organes ont la forme de pates natatoires. Les pates des trois dernières paires sont, au contraire, cylindriques , assez fortes , on- guiculées au bout, et semblables à celles des Idotéides or- dinaires. L’abdomen se compose d’un ou deux articles étroits, suivi d’un grand segment scutiforme renflé en dessus, et il est garni en dessous de deux grandes lames operculaires à peu près comme chez les Edotées (PI. 31, fig. 2); enfin dans la cavité ainsi formée se trouvent renfermées quatre paires de fausses pates branchiales également semblables à celles des Jdotées. $ 1. Espèces dont le quatrième anneau du thorax est de la méme Jorme et à peu près de méme grandeur que les autres (Arctures proprement dites. Westwood). 1. ARCTURE DE BarriN. — 4. Baffini (1). (PL 197, fe dre) Une paire de tubercules coniques sur la portion dorsale de la (1) dotea Bafjini, Sabine, Append. to Cap. Parrys voyage 4, p.90, tab. 1, fig. 4-6. — Arcturus tuberculatus, Latreille, Règne animal de Cuvier, 2e édit. t. 4, p. 139. — Arcturus Bafjini, West Wood, Trans. of the Entomol. Soc. of London, vol. 1, p. 72. — Edw. Annot. de l'Hist. des anim. sans vert. de Lamarck, t. 5, p.271: 124 HISTOIRE NATURELLE tête et de chacun des articles du thorax et de l'abdomen. An- tennes de la seconde paire terminées par un filet multi-articulé. Abdomen composé de trois articles distincts. Longueur environ trois pouces. Habite la baie de Bafin. $ 2. Espèces ayant le quatrième anneau du thorax aussi long que tous les autres réunis, (G. Leachia Johnst.) 2. ARCTURE LONGICORNE. — 4. longicornis (1). Corps rugueux. Antennes externes pédiformes et terminées par nn article pointu en forme d’ongle. Pates des trois dernières paires terminées par un ongle bifide. Abdomen composé de deux articles dont le premier est divisé de chaque côté en trois lobes par des fissures. Une grande poche ovifère à deux valves sous le qua- trième segment thoracique chez la femelle. Longueur environ un pouce. Habite les côtes de l'Angleterre { Collection du musée britan- nique de Londres). TRIBU DES IDOTÉIDES ORDINAIRES. Dans cette division toutes les pates, ou du moins celles des six dernières paires, sont conformées de la même manière et terminées par un ongle pointu, de facon à être propres à la marche et quelquefois aussi à la préhension. Les antennes de la seconde paire sont en général assez longues , mais elles ne sont jamais pédiformes. On y range les genres Idotée et Anthure, qui sont faciles à distinguer par les caractères suivans. @) Oniscus longicornis, Sowerby, British Miscellany , PI. 10. — Leachia lacertosa, Johnston, Edinb. Philosoph. Jouru. vol. 15, P-219. — Arcturus longicornis, Westwood, Trans. of the Entomol. Soc. vol. 1 ,p.72, PI. 19. — Guérin , Iconosraphie , Crust. PI. 31, fig. 2. DES CRUSTACÉS. 125 deux lames operculaires simples, qui sont disposées comme les à baltans d'une porle et ne dé- IDOTEIDES ORDINAIRES Ÿ passent pas le bord latéral du dont l'abdomen est } segment scutiforme terminal, garni en dessous de quatre lames foliacées, qui font \ office d'opercules et qui se pro- | PP longent de chaque côté sur la F Fr \ NTHURE. Genre Ipote. face dorsale du segment seuti- forme terminal. Gexre IDOTÉE. — Jdotea (1). Le genre Idotée qui a été établi par Fabricius et modifié dans sa composition par Latreille, comprend un nombre con- sidérable d’Esopodes remarquables par la conformation de leur abdomen , dont les dernières fausses pates , très-déve- loppées, mais d’une forme anormale, constituent deux grandes opercules qui ressemblent aux battans d’une porte, et recouvrent en dessous tous les autres appendices de cette portion du corps. Leach et M. Risso ont proposé de nou- velles äivisions génériques parmi ces Crustacés, et les ont fondées sur la longueur plus ou moins considérable des an- tennes externes , ou la soudure plus ou moins complète des divers segmens abdominaux; mais ces modifications de struc- ture ne paraissent avoir ici que très-peu d'importance, et passent des unes aux autres par des gradations presque in- . sensibles ; si on les prenait pour base de la distribution de ces Isopodes en plusieurs genres , il faudrait multiplier en- (1) Oniscus, Lin. — Pennant, British Zool. voi. 4. — Baster, Opus. Subs. — Pallas , Spicil. Zool. fas. 9. — Fabricius, Entom. Syst. t.2, p. 503. — Æutomon, Klein, Remarques sur les Crust. — Squilla, Degéer, Mém. pour servir à l'Hist. des Ins. t. 7, p. 514. — Asellus, Olivier, Encyclop. méthod. t. 4, p.246. — Jdotea, Fa- bricius, Supplem. Ent. Syst. p. 302. — Latreille, Hist. des Crust. et des Ins.t. 6; Genera t. 1; Règne animal; Cours d'entomol. etc. — Lamarck , ist. des anim. sans vert. t. 5. — Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p. 364.— Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 285. — fioux, Crust. de la Méditerranée. 126 * HISTOIRE NATURELLE core davantage ees divisions, et il nous semble plus convena- ble de laisser dans un même groupe générique des animaux qui ne diffèrent entre eux que par des caractères si variables et si peu importans, Nousréunissons donc ici, aux idotées ordinaires, les Sténosomes (1) et les Siduria (2) de Leach, ainsi que les Leptosomes (3), les Zenobies (4) et les Armi- des (5) de M. Risso. Tous ces Crustacés ont le corps très-allongé et peu dilaté vers le milieu (PI. 31, fig. 7). La téte est quadrilatère et plus large que longue ; les yeux en occupent les côtés et sont petits et circulaires. Les antennes s’insèrent au bord anté- rieur de la tête; celles de la première paire très-rapprochées à leur base, sont extrèmement courtes et se composent de quatre articles dont le dernier est allongé et obtus à son ex- témité. Les antennes de la seconde paire s’insèrent en des- sous et en dehors des précédentes, et sont assez grandes ; leur pédoncule se compose de cinq articles dont les deux derniers sont les plus longs, et leur filet terminal offre quinze à vingt petits articles. La bouche est très-saillante ; le labre est rhomboïdal et presque vertical; les mandibules (fig. 9) sont fortes et armées de dents dont la disposition est assez compliquée , mais ces organes manquent complétement d’un -appendice palpiforme ; les #4choires de la première paire portent deux lames terminales, et les mâchoires de la se- conde paire trois de ces lames , dont le bord est denté ou cilié. Enfin les pates-mächoires (fig. 8) sont très-grandes et très-compliquées dans leur structure ; on y distingue une portion basilaire terminée antérieurement par une grande lame dentée et ciliée, une branche palpiforme insérée vers (1) Stenosoma , Leach , Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p. 366. — Desmarest, Consid. p. 290. — Latreille, Règne anim. t. 4, p- 139 , etc. (2) Leach, Collection du musée britannique. (3) Leptosoma, Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. {. 5, p. 107. (4) Zenobia , Risso, op. cit. t. 5, p. 110. () Armidu, Risso, op. cit. t: 5, p. 109. DES CRUSTACÉS. 127 le milieu de la face inférieure de l’article précédent , et com- posé d’une série de cinq articles larges et ciliés; enfin un appendice analogue au palpe des paies-mâchoires chez les Décapodes , situé du côté externe de l'article basilaire prin- cipal, et composé d'une lame quadrilatère et très-alongée. Le thorax se compose de sept anneaux qui ont tous à peu près la même forme et les mêmes dimensions ; en général le bord latéral'de chacun de ces segmens est lamelleux et s’a- vance assez loin au-dessus de la base des pates ; les pièces épimériennes occupent d'ordinaire toute la largeur de ce bord et sont très-distinctes ; quelquefois cependant elles sont petites, et d’autres fois confondues avec les pièces tergales. Les pates sont toutes plus où moins subchéliformes, longle qui les termine étant grand, courbe et très-flexible ; mais en général ce sont les pates des trois ou quatre premières paires qui sont les mieux conformées pour saisir, et elles se ter- minent alors par une sorte de petite main renflée contre le bord de laquelle ongle se replie. Ghez la femelle les quatre paires de pates qui précèdent celles de la dernière paire, portent en dedans de leur base une grande lame reployée contre le thorax pour former une poche ovifère. L’ab- domen est grand, mais formé presque entièrement par son dernier anneau qui est excessivement développé, tandis que les segmens précédens sont très-étroits et pour la plupart à peine distincts ; du reste, la disposition de ces anneaux rudimentaires varie beaucoup ; tantôt on en compte quatre parfaitement distincts , tantôt le premier ou les deux pre- miers, incomplétement soudés entre eux, forment un pre- - mier article mobile tandis que les anneaux suivans sont plus où moins complétement soudés au dernier article, enfin d’autres fois encore tous les anneaux sont réunis à ce dernier , et même on ne distingue pas toujours sur les côtés les traces de leur séparation primitive. Les fausses pates des cinq premières paires (fig. 40) se composent comme d'ordinaire d’un article basilaire portant deux lames ter- minales qui sont grandes, allongées et couchées les unes sur 128 HISTOIRE NATURELLE les autres au-dessous de l'espèce de toit formée par le der- nier article de l'abdomen. Enfin les appendices de ce der- nier anneau (PI. 10, fig. 7) sont extrêmement grands et recouvrent toute la face inférieure de Pabdomen ; ils se com- posent chacun d’une grande lame arrondie en avant , divisée en deux pièces par une articulation transversale, et réunie dans presque toute la longueur de son bord externe à l’an- neau correspondant , de façon cependant à pouvoir se re- ployer en bas et en dehors, ou se relever et à renfermer alors les fausses pates précédentes dans une espèce d’armoire à deux battans. Ces Crustacés se trouvent ordinairement parmi les plantes marines près des côtes. $ 1. Espèces dont l'abdomen se compose de cinq articles complétement distincts. 1. InOTÉE ENTomox. — J. Entomon (1). Corps très-élargi dans ses deux tiers antérieurs. Tête garnie de chaque côté de deux prolongemens lamelleux et bilobés ; front très-concave. Antennes externes courtes. Pièces épimériennes bien distinctes, grandes et ayant leur angle latéro-postérienr prolongé en pointe. Pates des trois premières paires courtes et pourvues d'une main ovalaire sub-chéliforme ; celles des quatre dernieres paires allongées et grêles vers le bout. Le cinquième segment de l'abdomen très-grand et pyramidal. Longueur, environ deux pouces et demi. Habite la mer Baltique. (C. M.) (1) Oniscus entomon , Lin. Fauna, Suc. et syst. nat. — Pallas, Spicil. Zool. fig. 9, p 64, PL. 5, fig. 1-6. — Æntomon pyramidale, Klein, Remarques sur les Crustacés, fig. 1-3. — Squilla entomon. — Degéer , Mém. pour servir à l'Hist. des Ins. t."7, p. 514, PL. 32, fig 1-10. — Cymothoa entomon, Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p. 505.—- Asellus entomon, Olivier, Encyclop. méthod. t. 4, p.253.— Idotea entomon , Bose. Hist. des Crust. t. 2, p. 178. — Latreille, Hist. des Crust. t. 6, p. 36, PL 58, fig. 2 et 3. Règne anim. etc. — Lamarck, ist. des anim. sans vert, 1rt édit. t. 5, p. 199, et 2€ édit. t. 5, p. 268. — Desmarest, Consid. p. 289. — Eichewald per Ingriam marisque Baltici provincias obs. PI. 5, fig. 1. DES CRUSTACÉS. 120 $ 2. Espéces dont l'abdomen se compose de trois articles parfuite- ment distincts (le second étant composé de deux anneaux soudés ensemble sur le milieu du dos, mais séparés par une scissure sur les côles ). a". Lames épimériennes bien distinctes, grandes , quadrila- tères, et occupant toule la largeur de l'anneau dont elles dépendent. ( Antennes extérieures de longueur mé- diocre , ne dépassant guire la moitié du corps.) 2. IDOTÉE PÉLAGIQUE. — Î. pelagica (1). Front légèrement échancré ; côtés latéraux du corps presque droits. Antennes internes n'atteignant pas l'extrémité du pénul- tieme article pédonculaire des antennes externes; celies-ci, lors- qu'elles sont reployées en arrière, ne dépassant que de peu le se- cond anneau thoracique. Second article de l'abdomen surmonté d'une petite carène médiane , arrondie au bout et terminée par une dent médiane obtuse. Longueur, environ 9 lignes. Habite les côtes de la Manche. (C. M.) 9. IDOTÉE rRicusPinE, — 1. éricuspidata (2). Espèce très-voisine de !a précédente , mais dont le thorax est un peu plus élargi vers le milieu, et dont le dernier article de l'abdomen se termine par trois dents bien distinctes, savoir : une médiane trés-saillante et deux latérales occupant les angles pos- (1) Oniscus balticus? Pallas, Spicil. Zool. fase. 9, p. 66, PI. 4, fig. 6. — Idotea marina ? Fabricius, Supplém. p. 303. — Latreille, Hist. des Crust. t. 6, p. 367.— Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5, p- 160. — Zdotea pelagica, Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. XI, p. 365. — Desmarest, Consid. p. 289. L'Idotée , figurée par M. Desmarest, sous le nom d’Ltotea tri- cuspidata (Consid. PI. 46, fig. 11), me paraît appartenir à cette espèce. (2) Ouiscus tridens, Scopoli, Entomol. Carn. — Olivier, Encyclop. méth. t.6, p. 26. — Idotea entomon , Leach , Trans. of the Linn. soc. vol. XI, p.364.—Idotea tridentata , Latr. Genera, t. Tr, p. G4. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. 1° édit. t. 5, p. 160, et oe édit. t.5, p. 269. — 1dotea tricuspidata, Desmarest, Consid. p: 289. — Roux, Crufst. de la Méditer, PI. 15, fig. 11 et 12. CRUSTACÉS, TOME Ill, 9 130 HISTOIRE NATURELLE térieurs, et s'avancant beaucoup moins que la médiane. Lon- gueur, environ un pouce. Habite les côtes de la Manche et de la Méditerranée. (C. M.) L'Inorée pe Basrer (1) ne nous paraît différer de l'espèce pré- cédente par aucun caractère constant ; dans les individus figurés par Roux, les dents du bord postérieur de l'abdomen sont un peu plus courts que d'ordinaire, mais il est facile de trouver des exemples de tous les degrés intermédiaires entre les deux états extrêmes. Nous ne voyons aussi auçune raison suffisante pour distinguer des précédentes l'Inoi£e variée de M. Roux (2); car les formes paraissent être les mêmes chez tous ces animaux, et les coulcurs sont trop variables pour fournir de bons caractères, 4: IDOTÉE BRÉVICONNE. — 1. brevicorna. Espèce trés-voisine de la précédente, mais ayant les antennes internes plus courtes (ne dépassant pas l'antépénultième article pédonculaire des antennes externes) et la dent médiane du bord postérieur du dernier article de l'abdomen plus large et plus sail- lante. Longueur, environ 8 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. (C. M.) 5. IpOTÉE ÉCHANCRÉE. — 1. emarginuta (3). Corps lisse; antennes internes atteignant le milieu du pénul- tième article des antennes externes ; abdomen bombe en dessus et (1) Zdotée.… Savigny, Égypte , Crust. PI. 12, fig. G. — Idotea Basterii, Audouin. Explic. des PI. de M. Savigny. (Il est cependant à noter que dans cette figure, ie troisième article de l'abdomen est représenté comme s'il était distinct du quatrième , tandis que, dans l'espèce dont il vient d'être question , la soudure de ces deux anneaux s'effectue). — Ærmida bimarginata, Risso , Hist. de l’Eur. mérid. t. 5, p. 109. — Zdotea Basterii. Roux, Crust. de la Mé- diterranée , PL. 29, fig. 1-10. — Guérin, Iconographie, Crust. PI. 31.fig. 2. — Ratke “Beitrage zür Fauna der Krym. p. 380. (2) Motec variegata , Roux , Crust. de la Méditer. PI. 30, fig. 1. (3) Cymothoa emarginata , Fabyicius , Ent. Syst. t. 2,p 508. — Squilla rarina, Vegéer, Mém. pour servir à l'Hist. dé Ins. t. 9, p- 222, PI. 32, fig. 11-14. — Zdotea cmarginata , Fabricius , Sup- plém. p. 303. — Zdoica excisa, Bose, Hist. des Crust. t. 2, p.181. DES CRUSTACÉS. 13r sans carène; son bord postérieur profondément échancré et ne présentant sur la ligne médiane qu’une saillie à peine perceptible. Longueur, environ 18 lignes. Habite les côtes de la Manche et la Méditerranée. (GC, M.) L'Ivorée DE More (1), décrite et figurée par Roux, ne nous paraît pas devoir être distinguée de l'espèce dont il vient d’être question. 6. IDOTÉE RUGUEUSE. — J. rugosa. Corps rugueux; bords latéraux du thorax relevés ; antennes internes ne dépassant pas l’antépénultième article pédonculaire des antennes externes. Pates grêles. Abdomen tres-bombé, com- primé latéralement , et terminé par un bord droit. Longueur, en- viron 19 lignes. Des mers de l'Inde. (C. M.) L'Inorée AvEUGLE de M. Say (2) parait avoir, comme les espèces précédentes, trois articles à l'abdomen, mais se distingue de toutes les autres Idotées par la briéveté des antennnes externes qui, sui- vant ce naturaliste, auraient la même longueur que les antennes de la première paire. Les yeux de cet animal ne sont pas distincts, et le dernier article de l'abdomen est sub-caréné et pointu au bout. Longueur, environ ; lignes. Habite les côtes des États-Unis. a” Lames épimériennes très-étroiles et n'occupant qu'une pelile portion du bord latéral de l'anneau dont elles dépendent. 7: IDOTÉE INDIENNE. — Î. Indica. Corps lisse, antennes internes très-courtes (n’atteignant pas le milieu de l'antépénultième article pédonculaire des antennes ex- ternes) ; celles-ci, lorsqu'elles sont reployées en arrière, ne dépas- — Latreille, Hist. des Crust., etc., t. 6, p. 370, PL. 58, fig. 5. — Îdotea œstrum, Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. XI, p: 565. — Desmarest, Consid. p. 289. (1) {dotea peloponesiaca , Roux, Crust. de la Méditer. PI. 30, fig. 10. (2) Idctea cœca, Say, Jounal of the Acad. oi Philad, vol.1, P: 421. 9: 132 HISTOIRE NATURELLE sent pas le cinquième anncau thoracique. Pates postérieures beau- coup plus grosses que les précédentes. Dernier article de l'abdo- men un peu rétréci près de sa base etterminé par un bord à peine échancré. Longueur, 18 lignes. Habite la côte de Malabar. (C. M.) 8. InOTÉE LINEAIRE. — Î. linearis (1). Corps légérement rugueux et trés-étroit; antennes internes trés-courtles ; les externes au contraire très-grandes ct pouvant atteindre le dernier article de l'abdomen. Toutes les pates grêles. Dernier article de l'abdomen armé à son bord postérieur de deux dents latérales très-saillantes, et d’une dent médiane rudimen- taire. Longueur, environ 19 lignes. Des côtes de la Manche et de l'Océan. (C. M.) aa, Le second article de l'abdomen simple ; le troisième offrant près de sa base une fissure de chaque côte. 9. IDOTÉE aRRoSÉE. — 1. irrorala (2). Corps ovalaire. Antennes externes ayant la moitié de la lon- gueur du corps. Dernier article de l'abdomen tridenté au bout. Habite les côtes des Etats-Unis d'Amérique. $ 3. Espèces dont l'abdomen se compose de deux articles distincts. b. Le premier article de l'adomen simple; le second présen. tant de chaque côlé prés de sa base deux fissures, indt- quant la soudure de deux anneaux rudimentaires avec le grand segment scutiforme. 10. Inorée DE LaLawne. — 1, Lalandi. (PES fe. 7) Corps lisse; antennes internes courtes, mais atteignant le mi- lieu du pénultième article pédonculaire des antennes externes ; (1) Ouiscus entomon , Baster , Opus. Subs., t. 2, PI 13, fig. 2. — Oniscus linearis , Pennant, Brit. zool. vol. 4, PL 38, fig. 2. — Squilla marina, Degéer, Mém. t. 7, p. 522, PL. 32, fig. 11. — Ido. tea lincaris, Latreille, Hist. des Crust. , etc., t. 6, p. 371. — Ste- nosoma lincare, Leach, Trans. of the Linux. Soc. vol. XI, p: 366. — Desmurest , Consid. p. 290, PL. 46, fig. 12. (2) Stenosoma 1rroralx , Say , Journal of the Acad, of Philad, vol. p, p. 423. DES CRUSTACÉS, 133 celles-ci très-courtes, dépassant à peine le premier anneau tho- racique lorsqu'elles sont reployées en arrière. Lames épimé- riennes larges , de même forme que chez l'Idotée tricuspide, ete. Dernier article de l'abdomen presque plat, ayant son bord pos- térieur échancré et ses angles latéro-postérieurs dentiformes. Lon- gueur environ deux pouces et demi. Couleur noirûtre. Patrie inconnue. (C. M.) 11. JDOTÉE Voisine. — Î. affinis. Espèce trés-voisine de la précédente, mais ayant les lames épi- mériennes presque linéaires, et les antennes externes moins courtes. ( C. M.) b.b. Le premier article de l'abdomen simple: le second neprésentant de chaque côté près de la base qu'une seule fissure. 12. IDOTÉE DE PERON. — 7. Peronui. Corps lisse et étroit. Antennes externes n’atteignant pas le pé- nultième article pédonculaire des antennes externes qui sont assez longues pour atteindre le cinquième anneau thoracique. Lames épimériennes petites. Dernier article de l'abdomen ar- rondi au bout. Paraît habiter les côtes de l’Australasie. (C. M.) b.b.b. Le premier article de l'abdomen composé de deux segmens soudés sur le milieu du dos, mais séparés entre eux latérale- ment par une fissure ; le second article présentant de chaque côlé de la base une seule fissure. 13. InoTée uecriQuE. — I. hectica (1). Corps lisse, étroit, déprimé, garni d'une crête médiane et ayant les bords latéraux droits. Antennes internes n'atteignant pas l'an- tépénuitième article pédonculaire des antennes externes qui attei- (1) Oniscus hecticus , Pallas , Spicil. zool. fas. 9, p. 61, PI. 4, fig. 10. — Asellus hecticus, Olivier, Encyclop. méthod. t. 4, p. — Idotea hectica, Latreille , Hist. nat. des Crust. t. 6, p. 371. — La- marck, Ilist. des anim. sans vert. t. 5,p. 269. — Idotea viridis- sima, Risso, Crust. de Nice, — Gonotus viridis ? Raflinesque 134 HISTOIRE NATURELLE gnent presque le cinquième anneau thoracique. Point de pièces épimériennes distinctes. Pates petites et très-grêles. Bord posté- rieur du dernier anneau abdominal très-profondément échancré et ayant ses angles latéraux aigus. Longueur , environ 2 pouces. Habite la Méditerranée. ( C. M.) L'Iporée rriLOBÉE de M. Say (1) a, comme les espèces précé- dentes , l'abdomen composé de deux articles, mais nous ignorons s'il y existe en outre des fissures latérales ; le premier de ces seg- mens est trilobé et le second sub-triangulaire et convexe; le corps est ovalaire; les pièces épimériennes convexes et les pates armées d'ongles crochus et très-forts. Cette espèce, longue d'en- viron trois lignes , habite les côtes des États-Unis d'Amérique. Le Stenosoma filiformis du même auteur (2) a aussi l'abdomen composé de deux articles seulement, mais se distingue de l’es- pèce précédente par ses antennes plus longues, par son abdomen cunéiforme au bout , par les échancrures profondes qui existent de chaque côté du thorax entre les anneaux , et par l'existence d'un tubercule saillant sur la tête. $ 4. Espèces dont l'abdomen ne se compose que d'un seul article. d. Une fissure de chaque côté de la base de l'abdomen. 13. IDOTÉE À PATES POILUES. — 1, hirlipes. Corps large, court et granuleux en dessus ; angles antérieurs de la tête trés-saillans; antennes internes atteignant presque l’ex- trémitédu pénultième article pédonculaire des antennes externes; celles-ci atteignent le quatrième ou le cinquième anneau thoraci: que. Point de lames épimériennes distinctes. Abdomen court, ar- rondi en arrière, et présentant à son extrémité postérieure une petite échancrure médiane. Pates longues, grêles, très-poilues et terminées par un ongle tres-grand. Longueur, environ 10 lignes. Habite les côtes du cap de Bonne-Espérance. (G. M.) Précis de découvertes somiologiques , p. 26. — Stenosoma hecticum. Desmarest, Consid. p. 291. — Armida viridissima , Risso, Hist. nat. de : Europe mérid, t. 5, p. 109. (1) Zdotea triloba , Say ; Journal of the Acad, of Philad: vol. 1 ; p. 425. (2) Say, Op. cit. p. 424. DES CRUSTACÉS. 135 d. d. Point de fissure latérale près de la base de l'abdomen. 14. IDOTÉE APPENDICULÉE. — 1, appendiculata (1). Corps trés-étroit et profondément dentelé sur les côtés. An- teunes internes ne dépassant pas l'anté-pénultième article pédon- culaire des antennes externes qui est à peu près de même lon- gueur que les deux articlés suivans. La tige terminale de ces dernières antennes pouvant atteindre le sixième anneau thora- cique ; pièces épimériennes trés-petites et placées au sômmét de l'angle formé par chaque anneau. Abdomen de forme lancéolée. Pates tres-grêles et insérées tout près du hord latéral du thorax. Longueur, environ un pouce. Habite la Méditerranée. (C. M.) 19. IDOTÉE CAPITÉE, — J. capito (2). Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant la tête sur- montée d'une bosse, et l'abdomen un peu élargi vers le ticrs pos- térieur. Habite la mer Noire. GENRE ANTHURE, — Anthura (3). Leach a donné le nom générique d’Anthure à un petit Crustacé qui établit le passage entre les Idotées et les Asel- lotes hétéropodes, mais qui nous paraît se rapprocher sur- tout des premières. Le corps de cet Isopode (PI. 31, fig. 3) est extrêmement grêle, presque vermiforme. Les antennes sont disposées comme dans les genres précédens , maïs sont extrèmement courtes , ét composées de six ou huit petits ar- ticles dont la longueur et le diamètre diminuent progres- sivement. La conformation de l’appareil buccal n'est pas connue. Les pates de la première paire sont terminées par (1) Leptosoma appendiculata , Risso , Hist. nat. de l'Eur. mérid t: 5, p- 109, PI. 4, fig. 23. (2) Leptosoma capite, Rathke, Fauna der Krym. p.383, PL.G, fig. 5-9. (8) Oniscus, Montagu.— Anthura, Leach , Desmar, Latreille, ete 136 HISTOIRE NATURELLE une petite main renflée et sub-chéliforme ; celles des six paires suivantes sont grèles et simplement ambulatoires. L’abdomen se compose de deux articles à peu près de même longueur, dont le premier ressemble aux segmens du thorax, et dont le dernier est scutiforme. Enfin les fausses pates de la dernière paire sont très-grâändes , et enveloppent les bords latéraux du dernier segment aussi bien que les fausses pates branchiales situées dessous, et constituent ainsi une cavité respiratoire analogue à celle des Idotées ; seulement ces ap- pendices, au lieu d’être simples et d’adhérer au segment terminal dans presque toute leur longueur, sont libres et composés chacun d’un pédoncule rudimentaire et de deux grandes lames cornées ( PI. 31, fig. # ). ANTHURE GRÈLE. À. gracilis (1). (PI. 3r, fig. 5.) Corps presque cylindrique; tête allongée et à peu prés de même grandeur que les segmens thoraciques; dernier segment de l'abdomen arrondi au bout. Habite les côtes de la Manche. (C. M.) L'Oxiscus virinis de Slabber {2) est un petit Crustacé, évidem- ment très-voisin de l'Anthure grêle, et si la figure qui en a été donnée est exacte , il devra former le type d’une nouvelle division générique à côté de celle des Anthures, dont il se distingue par la longueur des antennes externes, la forme des pates antérieures, qui sont grêles et semblables en tout aux pates suivantes, et par la division incomplète du premier article de l'abdomen. (1) Oniscus gracilis, Montagu, Trans. of the Linn. Soc. vol. 9, P1.5, fig.G. — Anthura gr Barres Leach , Édinb. Encyclop. Sup- plém.t. 7, p. 404 et Trans. of the Linn. Soc. vol. XI, p. 366. — Desmarest , Fa sur les Crust. p. 291, PL. 46, fig. 13 (d'après Montagu).—Eatreille, Règne anim. de Cuvier, 2° édit. t. 4, p. 138. — Edw. Annot. de Lamarck , Op. cit. t. 5, p. 270. — Guérin, Ico- nographie , Crust. PI. 30, fig. G (d’après Montagu). (2) Slabber Physicalische belustigungen. — Latreille, Encyclop. méthod. PI. 330, fig. x et 2 (d'après Slabber ). DES CRUSTACÉS. 137 FAMILLE DES ASELLOTES. Cette famille se distingue facilement de la précé- dente par l'existence d’appendices styliformes à l’extré- mité de l’abdomen (1), mais s’y lie d’une manière très- étroite. Le corps est plus ou moins allongé et souvent linéaire ; les antennes de la première paire sont très- petites, mais faciles à voir et insérées près de la ligne médiane. La conformation des pates varie. Enfin l’ab- domen se compose de plusieurs articles distincts , dont le dernier est grand et scutiforme. Les Asellotes sont tous aquatiques, mais ne sont pas tous marins. Elles forment deux tribus, savoir : 1° LES ASELLOTES HÉTÉROPODES, Dont les pates de la première paire sont terminées par une main didactyle ; 2° LES ASSELLOTES HOMOPODES , Dont les pates de la première paire sont semblables aux autres, ou seulement sub-chéliformes, et termi- nées par une petite griffe. TRIBU DES ASELLOTES HÉTÉROPODES. Cette division, caractérisée essentiellement par la dis- position chéliforme des patesde la premièrepaire,établit à certains “ ardsle passage entre les Isopodes ordinaires et les Amphipodes (surtout les Corophiens). Elle se compose de quelques petits Crustacés (2), dont le corps (EL. 3x; fig"6: (2) PES 15 fe /6: 138 HISTOIRE NATURELLE est grêle et allongé, la tête grosse et plus ou moins complétement confondue avec le premier anneau thora- cique ; et les antennes insérées sous le bord frontal, et dirigées en avant. Les mandibules sont courtes, grosses, fortement dentées et dépourvues d’un appen- dice palpiforme, Les pates-n:äâchoires sont très-dévelop- pées, et portent de grandes branches palpiformes, mais n'offrent pas d’appendice au côté externe de leur basé comme chez les Idotéens. Le thorax ne présente que six anneaux bien distincts, le premier étant plus ou moins confondu avec la tête. Les pates de la première paire sont grosses, courtes; et terminées par une pincé didactyle très-bien conformée; celles de la seconde paire varient dans leur mode de conformation, mais ne sont jamais préhensiles ; enfin celles des cinq der- nières paires sont grèles et simplement ambulatoires. L'’abdomen porte en dessous des fausses pates bran- chiales, composées d’un pédoncule assez long, et de deux grandes lames terminales à bords ciliés; en- fin, les fausses pates de la dernière paire sont styli- formes. Genre APSEUDE. — Apseudes (1). Les Apseudes, à en juger par la figure que Montagu en a publiée, et par les descriptions que Leach, Desmarest et Latreille en ont données, seraient des Crustacés tout à fait anormaux, et ne pourraient, à raison de la structure sin- sulière de leur abdomen, prendre place dans aucune des (1) Gammarus , Montagu, Trans. of the Linn. Sol. vol. IX. 4p- seudes, Leach, Edinb. Encyclop. et Trans. of the Linn. Soc. vol. XI, p. 352. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. 1re édit. p. 5, p.— Latreille, Règn. anim. de Cuvier et Cours d'Entomol. p. 4o3. — Lupheus, Desmarest, Consid, sur les Crust, p. 284. DES CRUSTACÉS: 139 familles naturelles dont se compose la grande division des Edriophthalmes ; aussi ont -ils jusqu'ici beaucoup embarrassé les classificateurs; mais ces prétendues ano- malies n'existent réellement pas, et n’ont été admises que parce qüe Montagu s’en est laissé imposer par laspect bi- zarre d’un petit Crustacé desséché et mal préparé. En effet, ayant eu l’occasion d'étudier, au Musée britannique de Londres, l'individu même qui a servi aux observations de Montagu et de Lieach , et qui est étiqueté de la main de ce dernier, nous nous sommes assuré que les Apseudes ne présentent dans leur structure extérieure rien d’extraordi- naire, et ressemblent beaucoup aux petits Asellotes dont nous avions formé le genre Rhoë. Le corps des Apseudes est allongé, déprimé, et à peu près de même largeur dans toute son étendue. La téte pa- raît soudée au premier anneau thoracique sur le milieu du dos, mais peut en être distinguée latéralement ; le front se prolonge en forme de rostre triangulaire et acéré. Les an- tennes de la première paire sont courtes, grêles, et termi- nées par un petit filet multi-articulé. Celles dé la seconde paire, insérées en dehors des précédentes, sont ñu contraire grosses et assez longues; leur pédoncule se compose de quatre articles, dont le second est cylindrique et très-graud, tandis que les deux suivans sont très-courts ; enfin leur filet multi-articulé est grêle, et à peu près de la longueur du pé- doncule. Les pates de la première paire sont courtes, et la main chéliforme qui les termine est grosse et renflée ; celles de la seconde paire sont beaucoup plus fortes que les sui- vantes, larges, aplaties, arrondies au bout et épineuses ; elles paraissent être propres à fouir plutôtqu’à servir à la mar- che ou à la nage ; enfin celles dés cinq dernières paires sont au contraire gréles, et terminées par un petit ongle pointu ; elles sont simplement ambulatoires; et s’insèrent très-près du bord latéral du thorax. L’abdomen se compose de six anneaux bien distincts, dont les cinq premiers sont très- étroits, et le dernier très-grand et lamelleux ; les cinq pre- 140 HISTOIRE NATURELLE miers portent en dessous des fausses pates , petites et diri- gées en dehors , mais conformées, du reste, de la manière ordinaire : enfin, les fausses pates de la dernière paire s’in- sèrent au bord postérieur de l'abdomen , et se composent d’un pédoncule cylindrique portant un long appendice fili- forme. APSEUDE TALPIFORME, — A. falpa (1). Antennes internes n'atteignant pas l'extrémité du pédoncule des antennes externes. Cinq premiers anneaux de l'abdomen très- poilus sur les côtes; le dernier aussi grand que tous les autres réunis , et terminé par un petit prolongement court, triangu- laire et obtus. Habite les côtes de l'Angleterre. Genre RHOË. — Rhoea (2). Les Rhoés ne diffèrent guère des Apseudes que par la conformation des antennes. Celles de la première paire sont très-grandes et se terminent par deux filets multi-articulés à peu près comme chez les Crevettes ; tandis que celles de la seconde paire, insérées au-dessous des précédentes, sont grèles et courtes ; les pates de la seconde paire sont termi- nées par un ongle pointu et dentelé sur le bord inférieur. Les fausses-pates des cinq premières paires sont allongées et dirigées en bas. Enfin les fausses-pates de la sixième paire se composent d’un pédoncule cylindrique et recourbé en dedans, auquel se fixent deux filets multi-articulés, dont un très-court et l’autre extrêmement long. (1) Cancer sammarus talpa, Montagu, Trans.of the Linn. Soc. vol. IX, p.98, PI. 4, fig. G. — Apseudes talpa, Leach, Édinb. Encyclop. v.9, p. 404, et Trans. of the Linn. Soc. XI, p. 392. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. 1° édit. t. 3, p. 160, et 2e édit. t. 5, p. 290. — Latreille, Encyclop. méthod. PI. 336, fig. 6 (d'après Montagu ); etc. — Æupheus talpa, Desmarest, Consid. p. 285, PL. 46, fig. 9 (d'après Montagu). (2) Edw. Ann. des Sc. nat. 1" série, t. 13, p. 292. — Latreille, Règne anim, de Cuv.t. 4, p. 481, et Cours d'entomol. p. 403. DES GRUSTACÉS. 14& 1. Ruoë DE LarTrennre, — À, Latreillii (1). Front armé d'un petit rostre pointu. Yeux petits et circulaires ; antennes inférieures moins longues que les supérieures. Premier anneau du thorax presque entièrement confondu avec la tête ; le second ayant les angles latéro-antérieurs prolongés en forme d'épines. Le premier article des pates des deux premières paires élargi, le grand filet caudal presque aussi long que le corps. Cou- leur blanchâtre. Longueur, environ 3 lignes. Habite les côtes de la Bretagne. GENRE Tanaïs. — T'anais (1). Les petits Crustacés dont nous avons formé ce genre ressemblent beaucoup aux précédens , mais s’en distinguent facilement par la conformation de leurs antennes, car ces organes sont très-courts et ne portent pas de tige multi- articulée à leur extrémité. Les pieds de la seconde paire sont semblabies à ceux des paires suivantes. Les trois pre- miers anneaux de l’abdomen sont plus développés que les suivans , et le dernier surtout est assez petit ; enfin les der- nières fausses-pates ne consistent qu'en un petit appendice styliforme , dirigé en arrière et composé de trois articles. 1. Tanais DE Cavozini. — 7, Cavolinii (2). (PI. 37, fig. 6). Antennes inférieures beaucoup plus grêles et plus courtes que les antennes supérieures , lesquelles sont composées de trois ou quatre articles , et sont obtuses à leur extrémité. Pates de la der- nière paire plus longues que les précédentes , celles de la seconde et de la troisième paire les plus courtes. Les trois premiers an- neaux de l'abdomen trés-poilus latéralement ; les appendices ter- mipaux de l'abdomen assez longs. Longueur, environ 2 lignes. Habite le golfe de Naples. (1) Edwards, Ann. des Se. nat. 11° série , t. 13, p. 288, PI. 15, À, fig. 1-8. — Latreille, Cours d'entomol. p. 405. (2) Edwards, Précis d'Entomol. par MM. Audouin et Edw.t. 1, PI. 29, fig. 1. 142 HISTOIRE NATURELLE 2. Taxus DE Duconc. — 7. Dulongii (1). Antennes supérieures beaucoup plus grosses, mais à peine plus longues que les inférieures. Pates des cinq dernières paires à pen près de même longueur. Abdomen dépourvu de poils latérale- ment ; appendices terminaux très-courts. Longueur, environ 2 lignes. Habite les côtes de l'Égypte. Le Sammarus heteroclitus de Viviani (2), paraît être trés-voisin du Tanaïs de Cavolini, mais n'est qu'imparfaitement conuu. Le genre Evruée (3), de M. Risso , appartient aussi à cette tribu et pourrait bien ne pas différer de l’un des genres décrits ci-dessus ; ilest cependant à noter que dans la figure de l'Euphée lyzioïde (4) donnée par ce naturaliste , on n’apercoit que cinq paires de pales, mais cela dépend peut-être de ce que celles des deux premières paires étaient cachées accidentellement ou que l'individu était wulilé., M. Desmarest en adoptant ce genre y a réuni les Apseudes de Leach , mais sans avoir connu les véritables caractères des uns ou des autres. Enfin le genre OLisxa du même auteur (5), paraît être aussi trés-voisin des Asellotes dont nous venons de traiter, mais est trop imparfaitement connu pour que nous puissions en parler avec quelque confiance. Cette division est établie pour recevoir un petit Crustacé auquel M. Risso avait d'abord donné le nom d’Zdotea peincillata (6). (1) Garmmarus…….. Savigny, Égypte, Crust. PI. 11, fig. 1. — Gam. marus Dulongii, Audouin, Exptie. des PI. de M. Savigny. (2) Phosphor. maris, p. 9, Pl. 2, fig. 12 et 12. (3) Æupheus , Risso | Crust. de Nice, p. — Desmarest, Consid, p: 254. (4) Æupheus ligioiïdes, Risso, Crust. de Nice, PI. 3, fig. 7 (re- produite dans l'Encyclop. méthod. PI. 356, fig. 27). — Desmarest, Bpercit p°,290: (5) Rüisso, Hist. nat. de l'Europe mérid, t.5, p. 113. (6) Risso, Crust. de Nice, p. 137, PI. 3, fig: 10 (reproduite par Latreille dans FEncyclop. méthod. PI. 336, fig. 41). — Des- marest, Op. cit. p. 427. — Oliska penicillata, Basso , Hist. nat. de l'Eur. mérid, t. 5, p.113. DES GRUSTACÉS, 143 Quant au genre Prerycocen que Latreille (1) a établi d’après une figure publiée par Slabber (2) , et qu'il a rapproché des Ap- seudes , il est encore trop imparfaitement connu pour pouvoir ètre adopté. TRIBU DES ASELLOTES HOMOPODES. Les Crustacés dont se compose cette petite division ont le corps plus élargi et plus déprimé que dans la tribu précédente ; maïs ce qui les en distingue surtout, c'est le modede conformation de leurs pates ; car celles de la première paire, au lieu d’être terminées par une pince didactyle, sont simplement onguiculées; quelque- fois elles se terminent par une petite main sub-chéii- forme , mais en général elles sont tout à fait semblables à celles des paires suivantes. Nous rangeons dans ce groupe les Aselles, les Jæras, les Jæridines , les Oniscodes et les Limnories, que l’on peut distinguer entre eux de la manière indiquée dans le tableau précédent (voy. page 120). GENRE LIMNORIE. — Zimnoria (3). Le genre Limnorie, de Leach , a été établi pour recevoir un petit Crustacé qui perfore en tous sens les pièces de bois submergées, où il établit sa demeure, et occasionne ainsi , dans quelques ports de mer, des ravages très-considérables. Le corps des Limnories est allongé , convexe en dessus , et Qi) Pterygocera, Latr. Règne anim. de Cuvier, 2° édit. t. 4, p. 124. (2) Ouiscus arenarius, Slabber, Physicalische belustigungen, PI. XI, fig. 4. — Latreille, Encyclop. méthod. PI. 330, fig. 3 et 4 (d'après Slabber ). — Guérin , Iconographie, Crust. PI. 23, fig. 3 (d'aprés Slabber ). (3) Leach, Trans. of the Lin. Soc. vol. XI, etc. — Desmareit, Consid. p. 312. — Latreille, Règne anim. de Cuvier , 2e édit. t. 4, p_ 135, et Cours d'Entomol. p. 408. — Edwy Addit. à l'Hist. des anim, saus vert. de Lamarck, t. 5, p. 256. 144 HISTOIRE NATURELLE peu rétréci vers les extrémités. La tête est large, courte et bombée ; les yeux sont petits, situés sur les côtés, et dirigés en dehors; vues avec une loupe faible, ils paraissent recou- verts d’une cornée simple; mais lorsqu'on les examine avec unc lentille plus forte , on y distingue neuf cornicules cir- culaires , dont l’une placée au centre et les autresen cercle. Les antennes sont petites , cylindriques, courtes et presque égales entre elles ; celles de la première paire, composées de quatre articles cylindriques, s’insèrent à la face antérieure de la tête, très-près l’une de l'autre; celles de la seconde paire s’insèrent derrière la précédente, un peu plus en de- hors, et se composent de cinq articles. La bouche est proé- minente et armée de mandibules garnies d’un appendice palpiforme ; quant aux mâchoires et aux pates-mâchoires, leur forme n’est pas bien connue. Le thorax se compose de sept anneaux, dont les premiers sont les plus grands. L’ab- domen est de même longueur que le thorax , et se compose de six segmens mobiles, dont les quatre premiers sont très-courts et les deux derniers très-grands. Les pates sont grèles , cylindriques et armées d’un ongle simple et légère- ment courbé, mais faible et peu mobile : chez les femelles il existe à leur base des appendices lamelleux qui se relèvent contre la face inférieure du thorax, pour constituer une poche ovifère. Les fausses pates branchiales sont disposées comme chez les Cirolanes et les Ægas. Enfin, les membres abdominaux de la dernière paire portent chacun deux ap- pendices styliformes, dont l’interne se compose de deux articles , et l'extérieur de trois ou quatre. On ne connaît encore qu’une seule espèce de ce genre, Nous n’avons pas eu l’occasion de l’observer par nous- même ; mais nous avons emprunté les détails présentés ci- dessus à un mémoire très-étendu du docteur Coldstream, sur la structure et les habitudes de ces petits Crustacés. DES CRUSTACÉS. 145 LIMNORI£ PERFORANTE. — L. terebrans (1). Corps couvert de poils pinnés raides et assez longs. Antennes ne dépassant guère le bord postérieur de la tête. Dernier article de l'abdomen régulièrement arrondi postérieurement ; appendice interne des dernières fausses pates plus long que l'externe. Couleur cendrée ou brun verdâtre. Longueur, une ligne ou deux. Le mâle un tiers plus petit que la femelle. Ce petit Crustacé a été aperçu pour la première fois par un in- génieur anglais (M. Stevenson) chargé de la construction du phare de Bell-Rock. La charpente provisoire, fixée au rocher et baignée par la mer, fut, dans l'espace d’une seule saison, cri- blée de trous produits par les Limnories, et de grosses poutres de dix pouces d'équarrissage, employées dans la même localité pour soutenir un chemin de fer provisoire, furent, dans l’espace de trois ans, réduits à sept pouces par les ravages de ces mêmes animaux. Depuis cette époque , on a constaté des dégâts analogues occasionnés par les Limnories sur plusieurs points du littoral de la Grande-Bretagne, et notamment au pont de Montrose, aux écluses du canal de Crinan, à Leith; à Portpatrick, à Dublin, ete.; mais on n'a pas encore signalé la présence de cet animal destruc- teur sur nos côtes. Les trons qu'il perce ont ordinairement un vingtième à un quinzième de pouce anglais en diamètre, et près de deux pouces de profondeur ; ces galeries sont cylin- .driques, parfaitement lisses en dedans et en général tortueuses ; elles peuvent être dirigées dans tons les sens, mais le plus sou- vent elles se portent de bas en haut. C'est avec ses mandibules que l'animal paraît ronger de la sorte le bois dans lequel il se loge, car on trouve son estomac rempli de imaticres ligneuses. Les bois les plus durs ne sont pas à l'abri de ses altaques, mais cependant il détruit de préférence les couches les plus tendres. a ——————————_—_—_—_—_—_— de — —————————— (1) Leach, Trans, of the Liun. Soc. vol. XI, p. 350 ; Edinb. En- cyclop. Suppl. vol. 7, p. 433, et Dict. des Sc. nat. t. 355. — Des- marest , Jonsid. p. 312. — Coldstream, on the Structure and ha- bits of the Liranoria terebrans; Edinburgh New Philosophical Journal, vol. 16, p.316, PL 6, fig. 1-16. — Thompson, on the Te- redo, etc. Edinb. New Philos. Journal, t. :8.—Edw. Annot. de La- marck,liist. des anim. sans vert. 2° édit. t.5, p. 276. CRUSTACÉS, TOME Ill. 10 146 HISTOIRE NATURELLE Genre ASELLE, — Asellus (1). C’est à Geoffroy que l’on doit l'établissement de ce genre qui renferme un petit Crustacé d’eau douce, confondu jus- qu’alors avec les Cloportes ou les Cymothoés. Le corps des Aselles est oblong, déprimé et profondément divisé en huit articles, dont un pour la tête, sept pour le thorax, etun pour l'abdomen. La tête est à peu près carrée, et terminée en avant par un bord concave. Les yeux sont pe- tits et circulaires. Les antennes de la première paire sont courtes et sétacées ; celles de la seconde paire sont au con- traire longues, et se composent d’un filet multi-articulé ter- minal, et d’un pédoncule dont les deux derniers articles sont longs et cylindriques. Les pates de la première paire sont courtes et terminées par une petite main sub-chéliforme ; les suivantes sont grèêles, allongées et simplement ambula- toires ; l'abdomen, composé d’un grand article scutiforme, porte en dessous deux lames operculaires , sous lesquelles sont logées les fausses pates bronchiales ; enfin une paire d’appendices, formés chacun d’un article basilaire cylindri- que, est fixée au bord postérieur de ce segment, ASELLE VULGAIRE. — À, vulgaris (2). Tête’grosse; antennes internes moins longues que le pédon- cule de celles de la seconde paire ; pédoncule des appendices pos- (1) Oniscus, Lin. — Squilla, Degéer , Mém. pour servir à l'Hist. des Ins.t.7, p. 496. — Æntomon, Klein, Remarques , etc. — Cy- mothoa , Fabricius , Syst. Ent.—/dotea, Ejusd. Supplem. — Æ4sellus, Geoffroy . Hist. des Inst. t. 2. — Olivier, Encyclop. méthod. t, 4. — Latreille, Hist. des Crust., etc., t. 6, p. 348. — Bosc, Hist. des Crust. t. 2. — Lamorck, Hist. des anim. sans vert. t. 5. — Leach. Edinb. Encyclop. — Desmarest, Considérations, 313 , etc. (2) L'aselle, Geoffroy , Ins. t.2, p.672, PL. 22, fig. 2. — Oniscus aquaticus , Lin. Fauna suec. Ed. 2 et Syst. nat.— Rœmer, Genera Insectorum , PI, 30 , fig. 12. — Æntomon hicroplyphium , Klin , Re- marq. sur les Crust. fig. 5.—Squilla asellus, Degéer, Op. cit. PI. 31, fig. 1-20,—Cymothoa aquatica, Fabricius, Entom., Syst. t. 2 , p. 505. DES CRUSTACÉS: 147 térieurs de l'abdomen cylindrique, et portant deux stylets de même longueur. Ce petit Crustacé, long de six ou sept lignes au plus, est très- connu dans les eaux douces et stagnantes de la France. Le mâle est plus grand que la femelle , et l'acconplement, qui a lieu à di- verses reprises pendant le printemps et l'été, dure une huitaine de jours; pendant tout ce temps, le mâle porte la femelle sous son corps, en la tenant serrée entre les pates de la quatrième paire, et lorsqu'il l'abandonne elle a déjà son sac ovifère rempli d'œufs. L'asellus communis de M. Say (1) diffère de l'espèce précé- dente en ce que la tête est plus étroite que le premier anneau du thorax, et les antennes internes sont aussi longues que le pédon- cule de celles de la seconde paire; le corps est ovalaire et poilu; enfin le pédoncule des derniers appendices de l'abdomen est déprimé. Ce Crustacé, long d'environ 3 lignes, est très-connu dans les eaux douces des environs de Philadelphie. L'asellus lineatus du même auteur (>) a les antennes internes un peu plus courtes que dans l'espèce précédente , et se distingue surtout par la forme des derniers appendices abdominaux, dont le pédoncule est cylindrique et allongé, et dont les filets termi- naux sont très-inégaux , l’un étant trois fois plus long que l'autre. Longueur, environ 3 lignes. Habite les mares situées dans les forêts de la Caroline du Sud. Genre JÆRA. — Jœra (3). Le genre Jæra, de Leach, se compose de quelques petits Crustacés qui ont beaucoup d’analogie avec les Aselles , — Idotea aquatica, Ejusd. Supplem. p. 305. — Asellus aquaticus , Oïivier, Encyclop. méthod. t. 4, p. 252. — Asellus vulgaris , La- treille, Hist. des Crust.,etc., t. 6, p. 359, PI. 58, fig. r.—Desmarest, Consid. p. 314, PL. 40, fig. x et 2, — Asellus aquaticus, Guérin, Iconographie, Crust. PI. 31, fig. 3. (1) Journal of the Acad. of Philad. vol. 1, p. 427. (2) Say, Op. cit. p. 428. (3) Oniscus , Montagu. — Jæra , Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. XI. — Desmarest , Consid. p. 316. — Latreille, Règne anim. de Cuv. 2° édit. t. 4, cte. — Kroyer Gronlands Amfipoder. 10. 148 HISTOIRE NATURELLE mais s’en distinguent par les crochets bifides dont les pates sont armées, et par la brièveté extrême des dernières fausses pates, qui, examinées avec une loupe faible, paraissent être de simples tubercules placés sur le bord postérieur de l'ab- domen, Nous ne connaissons pas l’espèce qui a servi pour l'établissement de cette division ; mais, à en juger par une espèce en apparence très-voisine, les Jæras présenteraient aussi des caractères remarquables tirés de la conformation des autres appendices de l'abdomen. Le corps de ces Asellotes est étroit, aplati, et profondé- ment divisé latéralement en neuf articles. La tête est élargie latéralement, et porte les yeux à quelque distance de son bord latéral, Les antennes s insèrent sous le front, assez loin de la ligne médiane, de chaque côté d’une petite protu- bérance prélabiale ; celles de la première paire sont très- courtes, et manquent de filet multi-articulé ; celles de la seconde paire, insérées en dessous et en dehors des précé- dentes, sont au contraire assez longues, et se composent d’un pédoncule cylindrique, dont les deux derniers articles sout allongés, et d’un petit filet multi-articulé formé d’une vingtaine d'articles. L'appareil buccal n’est conforme que chez les Sphéromes. Les mandibules sont pourvues d’une branche palpiforme très - développée , et composée de trois articles ; les mâchoires de la première paire sont garnies de trois lames terminales, dont l’interne est la plus large; celles de la seconde paire se composent de deux branches, dont l’externe est élargie et armée au bout de crochets bardés sur les bords ; enfin les pates-mächoires n’ont pas d’appendice fixé au côté externe de leur base, lequel se ter- mine par un prolongement lamelleux , et une longue bran- che palpiforme composée de cinq articles. Les pates sont grèles, allongées, et terminées par un article court et armé de deux crochets à peu près de même forme et de même grandeur ; chez la femelle il existe, entre la base de ces or- ganes , une poche ovifère, dans laquelle les petits se déve- loppent. L’abdomen ne se compose que d’une seule pièce DES CRUSTACÉS, 149 scutiforme et ovalaire , terminée par deux petits appendices formés chacun d’un article basilaire très-court, et de deux petits articles terminaux presque rudimentaires. Les fausses pates de la première paire sont remplacées par une grande lame cornée impaire , qui s'étend sur toute la face inférieure de l'abdomen et recouvre les fausses pates branchiales, qui sont au nombre de trois paires , et se composent, comme d'ordinaire, d’un pédoncule très-court portant deux lames membraneuses , dont l’interne est d’une délicatesse extrême, et dont l’externe est plus ou moins falciforme. 1. JÆna DE Knôyen. — J. Kroyerii (1). Cette espèce, d'après laquelle nous avons décrit les parti- cularités organiques mentionnées ci - dessus, a le corps trés- étroit et poilu sur les bords: le front est presque droit , mais un peu arqueé au milieu, et se terminant latéralement par un pro- longement scutiforme. Les »eux sont très-écartés. Les antennes internes se composent de cinq articles et ne dépassent pas le pé- nultième article pédonculaire des antennes externes; le pédon- cule de celles-ci est très-long , et peut atteindre le second anneau du thorax. L'abdomen se termine par un petit prolongement scu- tiforme de chaque côté duquel est une échancrure semi-circu- laire où s’insérent les dernières fausses pates. Longueur, environ 1 ligne 1/2. Couleur brunûtre. Habite les côtes de la Vendée. (C. M.) 2. JÆRA DES NIGES, — J, nivalis (a). Corps ovalaire; front droit; antennes très-petites; le pédon- cule des antennes externes ne dépassant que de peu l'angle latéral de la tête; dernier article de l'abdomen sans dent médiane au bout. Habite le Groënland. (G) Edw. Atlas du Règne anim. Crust. PL. 50, fig. 1. Nous dé- dierons cette espèce nouvelle à M. Krôyer , zoologiste danois, qui a enrichi la carcinologie par ses travaux sur les Amphipodes du Groënland. (2) Kroyer Gronlands Amfipoder, p.75, PI. 4, fig, 24. — Ouis- cus marinus >? Q. Fabricius, Fauna Groënl. p. 252. 150 HISTOIRE NATGRELLE 8. Jxna À FRONT BLANC. — J, albifrons (1). Yeux assez rapprochés l’un de l'autre; couleur générale cen- drée ; front blanchätre. Des côtes de l'Angleterre. Genre JÆRIDINE. — Jæridina (2). Nous avons cru devoir établir une division générique particulière pour un petit Crustacé récemment décrit par M. Rathke, et rangé par ce naturaliste dans le genre Janira de Leach ou Oniscode de Latreille. En effet, cet animal n’a pas les dernières fausse pates de l'abdomen eonformées comme celles des Aselles , caractère qui paraît se rencontrer aussi chez les Janires , et il ressemble sous ce rapport, aussi bien que par sa forme générale, aux Jæras. D’un autre côté, il diffère de ceux-ci par l'absence de la grande lame oper- culaire qui chez eux remplace les premières fausses pates, et recouvre toute la face inférieure de l'abdomen. JæriniNA DE NorpMann. — J. Nordmanni (3). Corps ovalaire , trés-large et cilié sur les bords. Tête grande et ayant son bord antérieur trilobé ; yeux petits, circulaires et très- écartés. Antennes internes très-courtes ; les externes assez grandes et de même forme que chez le Jæra de Krôyer. Pates terminées par un ongle bifide ; dernier article de l'abdomen arrondi pos- térieurement , et portant à son extrémité une paire de fausses pates presque rudimentaires, composées d'un article basilaire et de deux petits appendices terminaux ; les fausses pates branchiales à nu. j E (x) Oniscus allifrons, Montagu (Manusc. cité par Desm.). —Jæra albifrons , Leach, Trans. of the Lin. Soc. vol. XI, p. 353, etc. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 316. — Latreille, Règn. anim. de Cuvier, 2e édit. t. 4, p. 141. (2) Jœra, Rathke , Fauna der Krym. (Mém. des Sav. étrang. de Saint-Pétershbourg, t. 5, p. 388). 3) Janira Nordmanni, Rathke, loc. cit. PI. 6, fig. 1-5. DES CRUSTACÉS, 151 Genre ONISCODE. — Oniscoda (1). Le genre Janira de Leach ou Oniscode de Latreille ne diffère que très-peu du précédent, et ne devra proba- blement pas en être distingué ; du reste, on ne le connaît encore que très-imparfaitement. « Caractères généraux des Aselles, aux différences sui- vantes près. Crochets terminaux des quatorze pates bifides. Yeux assez gros, placés plus près l’un de l’autre que chez les Aselles. Antennes intermédiaires plus courtes que l’ar- ticle terminal sétacé des extérieures. » OxisconE TACuEE. — ©, maculosa (2), « Corps cendré , taché de brun. » Des côtes de l'Angleterre. Le genre Linceus de Raffinesque (3) a étc établi d'apres un petit Crustacé d'eau douce qui se trouve aux États-Unis d'Amé- rique, et qui paraît appartenir à la tribu dont nous venons de nous occuper. Mais ce genre est trop ER connu pour qu'on puisse l’adopter. FAMILLE DES CLOPORTIDES (4). Les Cloportides sont remarquables par plusieurs particularités d'organisation. Au premier abord on croirait qu'ils ne sont pourvus que d’une seule paire d'antennes, car les antennes externes acquièrent seules (1) Janira, Leach , Edinb. Encyclop.t. 7, p. 434, et Trans. of the Linn. Soc. vol. XI, p. 273. — Desmarest, Consid. p. 315. Le nom de Janira ayant été appliqué précédemment par M. Risso à un autre genre de Crustacés, Latreille y a substitué ici celui d'Oniscode. (Voy. Règn. anim. de Cuvier, 2° édit. t. 4, p. 14.) (2) Janira maculosa , Leach, loc. cit."— Desmarest, loc. cit. — Oniscoda maculosa , Latreiïlle, Règne anim. t. 4, p. 141. (3) Annales of natur. n° 1. — Desmarest , Consid. p. 327. (4) Cloportides, Latreille, Famille nat. pag. 297. 152 HISTOIRE NATURELLE le développement normal, et celles de a première paire n'existent qu'à l’état de vestiges. L'abdomen se com- pose de six anneaux parfaitement distincts; mais le dernier de ces segmens ne présente pas, comme chez presque tous les autres Isopodes, des dimensions supé - rieures à celles des segmens précédens , et ne constitue pas un grand bouclier destiné à recouvrir les fausses pates branchiales ; il est au contraire très-petit et quelquefois même presque rudimentaire (1). Quant aux pates, elles sont grêles et toutes simplement am- bulatoires. Enfin les mandibules ne présentent pas de tige palpiforme. Ces Isopodes, comme on le sait, sont moins essen- tiellement aquatiques que les autres Crustacés du même ordre ; la plupart vivent toujours à terre, et les autres demeurent souvent hors de l’eau pendant très- longtemps sans en souffrir; mais tous périssent promptement par l'influence de la sécheresse. Nous les diviserons en deux tribus de la manière suivante : 1° Czorortines MariTIMEs. Article basilaire des der- nières fausses pates grêle, allongé, complétement à découvert, et terminé par deux appendices styliformes très-allongés. 90 CLororrines TERRESTRES. Article basilaire des der- nières fausses pates court et ne dépassant pas l’extré- mité du dernier segment de l'abdomen. TRIBU DES CLOPORTIDES MARITIMES. Cette division correspond à peu près au genre Lygie de Fabricius, et comprend les Cloportides dont les (a) PI. 32, fig. 21. DES CRUSTACÉS. 153 dernières fausses pates se composent d’un pédoncule allongé et de deux appendices terminaux filiformes et complétement à découvert en dessus (1). Ces Crustacés se distinguent aussi de ceux de la tribu suivante par la conformation de leurs antennes, dont la tigelle termi- nale se compose d’un grand nombre d'articles. Enfin leur corps est plus allongé et plus atténué postérieure- ment ; leurs pates sont plus longues et leurs fausses pates respiratoires sont branchiales comme chez les Isopodes ordinaires. Ce groupe a été subdivisé en deux genres, SaVOIT : Les Lverrs, qui ont les deux appendices styliformes des dernières fausses pates insérés tout près l’un de l'autre sur l’extrémité tronquée de l’article basilaire. Les Lxemies, qui ont l'article basilaire de ces mêmes fausses pates bifurqué en arrière et portant l’un des appendices styliformes à l'extrémité de chacune de ses branches. Genre LYGIE, — Zisia (2). Les Lygies ont le corps peu bombé en dessus et à peu près ovalaire , mais beaucoup plus atténué postérieurement qu’en avant. La tête est petite ; les yeux circulaires et latéraux; le front presque droit, épais et saillant au-dessus de la base des antennes, qui s’insèrent à la face antérieure de la tête. Les antennes de la première paire sont rudimentaires et situées près de la ligne médiane; celles de la seconde paire, insérées immédiatement en dehors des précédentes, sont au contraire très - grandes ; leur pédoncule se compose de cinq articles (D PISE Me TGS (2) Oniscus, Linn. Fabricius, Baster, etc. — Cymothoa, Fabri- cius, Ent. Syst. — Ligia, Fabricius, Supplem. p. 301. Latreille, Lamarck, Leach , Desmarest, Brandt, etc. 154 HISTOIRE NATURELLE cylindriques, dont les deux derniers sont très-longs, et leur filet terminal en offre au moins une douzaine et quelquefois environ trente. La bouche est très-saillante à la face infé- rieure de la tête. Les #7andibules sont courtes, épaisses, fortement dentées et garnies sur leur bord triturant d’un petit appendice mobile ; les mâchoires ne présentent rien de remarquable ; les pates-mâchoires offrent du côté externe de leur base un petit appendice court et lamelleux, et se ‘composent chacune d'un grand article basilaire , portant, à quelque distance de son extrémité, une branche mobile, courte et large, composée de trois articles et beaucoup plus développée que chez les Gloportes. Les anneaux thoraciques présentent de chaque côté une pièce épimérienne distincte, qui à une forme quadrilatère, et qui se prolonge oblique- ment en bas et en dehors au-dessus de la base des pates; celles-ci sont grêles, cylindriques et terminées par un petit article bionguiculé. L’abdomen est grand et composé de six anneaux, dont les deux premiers sont beaucoup moins larges que le dernier anneau thoracique et l’anneau qui les suit, de facon que ces deux derniers se rencontrent de chaque côté et emboïtent complétement les premiers; le sixième segment abdominal est petit, mais transversal et à peine enclavé dans le pénultième, Les fausses pates des cinq pre- mières paires ont à peu près la même conformation que chez les Isopodes des familles précédentes ; seulement les lames qüi les terminent sont plus courtes et beaucoup plus larges. Enfin, les dernières fausses pates, insérées au bord posté- rieur de l’anneau correspondant , se composent d’un article basilaire allongé et de deux appendices styliformes insérés tout près l’un de l’autre à l'extrémité tronquée de l’article précédent. Les Lygies vivent près des bords de la mer et se trouvent en général dans les endroits pierreux au-dessus de la limite des hautes eaux. DES CRUSTACÉS. 155 $ 1. Espèces dont les antennes externes sont moins longues que le corps. 1. Lycir océanique. — L, oceanica (1). Corps couvert de granulations déprimées et irrégulières; an- tennes externes ne dépassant pas le cinquième anneau du thorax, et ayant leur filet terminal composé seulement d'une douzaine d'articles. Thorax très-large en avant, et garni latéralement d'un petit rebord saillant. Pates courtes (celles de la cinquième paire n'atteignant pas l'extrémité de l'abdomen ) et insérées très - loin du bord latéral du thorax. Dernier anneau de l'abdomen très- large, se prolongeant de chaque côté en arrière sous la forme d'une grosse dent lamelleuse , et ayant son bord postérieur régu- lièrement arqué au milieu. Dernières fausses pates insérées dans une échancrure du bord postérieur de l'abdomen , assez loin des angles latéraux , et moins longues que l’ensemble de l'abdomen ; leur article basilaire court , élargi en dehors, sillonné en dessus, et ayant l'angle postérieur externe prolongé en forme de petite dent pointue. Habite nos côtes. (C. M.) 2. Lycre DE Baux, — ZL, Baudiniana, Corps étroit et garni de petites granulations pointues et très- espacées , si ce n’est sur le bord postérieur de chaque anneau , où elles forment une rangée continue. Antennes externes atteignant le dernier anneau du thorax. Angles latéro-postérieurs du dernier segment abdominal très-étroits et acérés ; bord postérieur tridente. (1) Oniscus oceanicus , Linn. Syst. nat. — Strôm, Description de Sondmor, PI. 1, fig. 14 et 15.— Pennant, British Zool. t. 4, PI. 18, fig. 4. — Oniscus aquaticus , Baster, Opus. Subs. t. 2, PL. 13, fig. 4. — Cymothoa oceanica, Fabricius, Mantissa,t. 1, p. 242. — Lygia oceanica Fabricius, Supplem. p. 301. — Latreille, Hist. des Crust., etc.,t. 7, p.31, genera , etc. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5, p. 156. — Leach, Trans. of the Lin. Soc. vol. XI, p- 374. — Desmarest, Consid. p. 317, PL. 49, fig. 3 et 4. —Griflith’s Animal Kingd. Crust. PI. 8, fig. 6. — Roux, Crust. de la Médi- terranée , PI. 13, fig. — Brandt, Conspectus monographiæ Crus- taceorum oniscodorum Latreillii, p. 10. 156 HISTOIRE NATURELLE Article basilaire des dernières fausses pates très-allongé. Lon- gueur, moins d'un pouce. Des environs de Saint-Jean d'Ulloa , au Mexique. (C. M.) 3. Lyc pe Baanpr. — ZL. Brandtii (1). Corps peu élargi ; antennes externes atteignant le dernier an- neau thoracique; abdomen notablement plus étroit que le thorax ; bord postérieur de son dernier article arrondi. Dernières fansses pates grêles et extrêmement longues. Habite la mer Noire. M. Brandt range dans cette division trois espèces nouvelles , mais les caractères qu'il y assigne nous semblent à peine suflisans pour en rendre la détermination possible. Voici, du reste, tout ce qu'il en dit : Lycig cLap8e (2). Corpsovalaire. Articlesterminaux des grandes antennes ciliés sur le bord supérieur. Article basilaire des der- nières fausses pates tétragonal-oblong , sans dépression. Habite le cap de Bonne-Espérance. Lycie DE Pazras (3). Corps uniforme. Article basilaire des der- nicres fausses pates court et tétragonal. Habite Unalaschka. Lycre pirarëe (4). Article basilaire des dernières fausses pates médiocre tétragonal-oblong. Habite le cap de Bonne-Espérance. $ 2. Espèces ayant les antennes plus longues que le corps. 4. Lyoig 1ra1iQue. — L. italica (5). Corps étroit et lisse. Filet terminal des antennes externes composé d’une vingtaine d'articles. Thorax ne se prolongeant que (1) Rathke , Beitrage zur Fauna der Krym. p. 386, PI. G, fig. G. (2) Ligia glabrata, Brandt, Conspectus, p. 10. (3) Ligia Pallasii, Brandt, loc. cit. (4) Ligia dilatata, Brandt, loc cit. (5) Fabricius , Supplem. Ent. Syst. p. 302. — Latreille, Hist. des Crust., ete. t. 7, p.31. — Bosc, Hist. des Crust., etc. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5, p. 156. — Desmarest, Consid. sur les Insectes, p. 318. — Savigny, Égypte, Crust. PI. 12, fig. 7. — Roux, Crust. de la Méditer. PI. 13, fig. 1 et 2. — Guérin, Ico- nographie , Crust. PI. 31, fig. 5. — Brandt , Conspectus, p.11. BES CRUSTACÉS. 197 peu au delà de la base des pates ; celles-ci trés-longues; la qua- trième paire dépassant l'extrémité de l'abdomen. Le dernier seg- ment abdominal n'ayant pas les angles latéro-postérieurs pro- longés en forme de dents, et ayant son bord postérieur anguleux au milieu. Dernières fausses pates insérées à l'angle latéral du dernier segment, et presque aussi longues que le corps ; leur ar- ticle basilaire linéaire et trés-allongé (aussi long que l’ensemble de l'abdomen ). Longueur, environ 6 lignes. Habite les côtes de l'Italie et de l'Égypte. (C. M.) M. Brandt réserve le nom de Lygie italique aux individus qui ont le filet terminal des antennes composé seulement d’en- viron dix-sept articles, et distingue sous le nom de Lyctr D'EurenserG (1) ceux chez lesquels on compte vingt-trois articles à ces mêmes filets ; mais nous ne pensons pas que ces nombres soient assez constans pour fournir de bons caractères spécifiques. 5. Lycte be Gaunicuaur. — ZL, Gaudichaudu. Corps granuleux ; yeux très-gros ; front étroit. Filet terminal des antennes composé de plus de trente articles. Pates assez lon- gues ; celles de la quatrième paire atteignent presque l'extrémité du corps. Dernier segment de l'abdomen ayant ses angles laté- raux prolongés en forme de dents aiguës, et son bord postérieur tridenté. Dernières fausses pates comme dans l'espèce précé- dente. Couleur olivâtre sur les côtes, noirâtre sur le milieu du dos. Longueur, environ 18 lignes. Paraît provenir des côtes du Chili. (C. M.) 6. LyciE ExoTiQuE. — L, exotira (2). Corps étroit et légèrement chagriné; abdomen trés-rétré:1; son dernier segment se prolongeant postérieurement en forme de dent sur la ligne médiane. Dernières fansses pates comme chez la Lygie italique, si ce n'est que les deux filets terminaux sont à peu prés de la même longueur. Patrie incertaine. M. Brandt croit pouvoir rapporter cette espèce à son Ligia Olfersii ( Conspectus, p. 11 ). (1) Lisia ÆEhrenbergii, Brandt, Conspectu :.71 (2) Roux, Crustacés de la Méditerranée , 13, fig. 9. 128 HISTOIRE NATURELLE GENRE LYGIDIE. —Zygidium (1). M. Brandt distingue sous ce nom générique les Clopor- tides qui, avec le même mode général d'organisation que les Lygies proprement dites, en différent par la forme particu- lière des dernières fausses pates abdominales, Chez les Lygi- dies, l'article basilaire de ces organes, au lieu d’être tronqué transversalement au bout et de donner insertion aux ap- pendices terminaux par cette troncature , est en forme de fourche à deux branches d’inégale longueur, et porte ses appendices styliformes ñxes à l'extrémité de chacune de ces branches (P1.33, fig. 17). N'ayant pas eu l’occasion d'étudier la structure de ces Crustacés, nous ne savons pas si ce carac- tère coïncide ou non avec quelque autre particularité de structure, et nous ne pouvons, par conséquent, nous pro- noncer sur la valeur de cette division. M. Brandt ne rapporte à ce genre qu’une seule espèce , qu'il désigne sous le nom de Ligidium Persoonti (2), et qu'il ne carac- {érise pas ; mais il nous paraît évident qu'il faut aussi y ranger l'Oniscus hypnorum de Cuvier (3) ,qui, du reste, n’a été décrit et figuré que d’une manière très-incomplète. TRIBU DES CLOPORTIDES TERRESTRES. Les Cloportides terrestres se reconnaissent à la dispo- sition des dernières fausses pates, dont les deux appen- (1) Oniscus , Cuvier, Journal d'Hist. nat. t. 2. — Fabricius, Supplem. — Lisia , Latreille , Hist. des Crust. t. 7. — Desmarest, Consid. p. 118. — Lygidium, Brandt, Monographiæ Crustaceorum Oniscodorum , p. 11. (2) Oniscus agilis, Persoon. Panzer Fauna Germ. fase. 9, fig. 24. — Lygidium Persoonii , Brandt, Conspectus, p. 12. (3) Oniscus hypnorum , Cuvier, Journal d'Hist. nat. t. 2, p. 21, PI. 26, fig. 3, 4, 5. — Fabricius, Supplem. p. 300. — Lygia hyp- norum , Bosc, Hist. des Crust. t. 2, p. 190. — Latreille, Genera Crust. et Ins. t. 1, p. 68; et list. nat. des Crust., etc. t. 7, p. 51. — Desmarest, Cousid. sur les Crust. p. 118. DES CRUSTACÉS: 159 dices terminaux ne sont jamais à découvert (1). Mais le caractère le plus important qui les sépare des autres Crustacés de la même famille, et qui les distingue en même temps de tous les autres Ednophthalmes connus, est fourni par le mode de conformation des fausses pates abdominales des deux ou quatre premières paires. Ces appendices servent à la respiration comme chez tous les autres Isopodes ; mais au lieu de constituer des branchies, ils remplissent les fonctions de poumons, car ils renferment des organes creux dans l’intérieur desquels l'air atmosphérique pénètre directement à travers des ouvertures diversement disposées (2). Aussi les Cloportides vivent-elles toujours sur la terre, et périssent-elles par l’asphyxie lorsqu'on les plonge dans l'eau. Il est aussi à noter que le filet terminal de leurs antennes externes est court et composé seulement de deux ou de trois articles. On a subdivisé ces animaux en un assez grand nom- bre de genres, mais ils ne présentent dans leur orga- nisation que trois types principaux; aussi les distri- buerons - nous en trois groupes reconnaissables aux caractères indiqués dans le tableau placé en regard de la page. DIVISION DES PORCELLIONIDES. Les Cloportes, les Porcellions et quelques autres petits genres voisins, constituent un petit groupe par- faitement naturel qui se distingue des autres Isopodes de la même famille par la conformation des antennes (PE HE. 21, (2) Voyez pour plus de détails à ce sujet les planches que nous avons insérées dans la nouvelle édition du Règne animal de Cuvier (Crust. PL. 91 Dis), 160 NISTOIRE NATURELLE et les appendices abdominaux de la dernière paire, et qui ne se laisse subdiviser que d’après des caractères d’une très-faible importance, tirés du nombre des ar- ticles des grandes antennes. Les Porcellionides ont le corps ovalaire et médiocre- ment voûté. La tête est transversale, et terminée anté- rieurement par une surface verticale, surmontée par un bord frontal arqué, et plus ou moins saillant au milieu, et par deux lobes ou prolongemens latéraux qui s’avancent horizontalement en forme de lames au-des- sus et en dehors de la base des antennes externes. Les antennes internes sont rudimentaires, et consistent en un petit stylet composé de trois articles; les externes sont au contraire grandes et s’insèrent en dehors des précédentes à la face antérieure de la tête ; on y compte sept ou huit articles, dont le second est très-dilaté en dedans, dont le quatrième et surtout le cinquième sont très-allongés, et dont les deux ou trois derniers for- ment un pelit filet terminal assez gros. La bouche est très-saillante. Les mandibules sont courtes , fortement armées de dents, et garnies aussi , dans leur bord pré- hensile, d’une petite pièce mobile. Les méchoires de la première paire se composent de deux branches, dont lexterne est assez large et armée de grosses épines à son extrémité , et dont l'interne est gréle et porte près du bout un petit appendice mobile. Les mâchoires de la seconde paire ne consistent qu’en une lame semi-mem- braneuse arrondie antérieurement ; enfin les pates-md- choires sont très-développées, et consistent en un grand article valvulaire, terminé par une petite branche mo- bile de deux articles, et garni à sa base d’un appendice styliforme qui seloye sous le bord externe. Le /Lorax se prolonge de chaque côté sous la forme de lames minces, DES CRUSTACÉS. 161 et enchâsse profondément la tête et la base de l’abdo- men ; mais On n y distingue pas de pièces épimériennes, à moins qu'on ne considère comme telles de petites écailles rudimentaires fixées à la face inférieure des six derniers anneaux au-devant et en dehors de l'insertion des pates. Ces derniers organes sont de longueur mé- diocre, et naissent très-loin des bords latéraux du COrps ; ils sont gréles, extensibles, et terminés par un petit ongle, dont le bord inférieur présente, près de son ex- trémité , un petit tubercule. Les deux premiers anneaux de l’abdomen sont beaucoup moinslarges que le dernier anneau thoracique et le troisième anneau abdominal qui se rencontrent de chaque côté, et de facon à en- tourer de toutes parts les deux segmens dont nous ve- nons de parler. Les troisième, quatrième et cinquième anneaux sont larges et de même forme que les anneaux thoraciques ; enfin, le sixième est petit et triangulaire. Les fausses pates des cinq premières paires sont re- ployées sous l'abdomen et ne présentent, dans leur forme, rien de bien particulier ; mais la grandelame ter- minale de celles des deux premières paires, au lieu d’être branchiale comme d'ordinaire, présente sous leur bord postérieur une cavité dont le fond est percé de plu- sieurs trous, par lesquels l'air pénètre dans une sorte d’arbuscule respiratoire logée dans l'épaisseur de ces ap- pendices. Chez le mâle, l’article basilaire de ces fausses pates donne aussi attache à un appendice styliforme très-allongé ; les stylets de la première paire sont réu- nis sur fa résion médiane par leur base, et servent de gaine à l'espèce de verge membraneuse par laquelle se termine l’appareil générateur (1). Chez la femelle, ces (1) Voyez la nouvelle édition du Règne animal de Cuvier, Crust. PI. 51 et 71 bis. CRUSTACÉS, TOME III, 11 162 . HISTOIRE NATURELLE stylets sont remplacés par de petits lobes semi-membra- neux. Les lames terminales des trois paires de fausses pates suivantes sont simplement membraneuses. Enfin, les dernières fausses pates consistent en un article basi- laire qui est logé dans l’ansle rentrant, laissé entre le cinquième et le sixième anneau, et qui porte deux appendices, l’un externe et terminal plus ou moins styliforme, l’autre interne et logé sous l'abdomen. Les Porcellionides habitent les jardins, les vieux murs, etc., et recherchent les endroits frais ou hu- mides. La femelle porte ses œufs et même ses petits sous son thorax, et ceux-ci ne sont pourvus d’abord que de six anneaux thoraciques bien développés et de six paires de pates ambulatoires; le septième anneau est rudi- mentaire, et lorsque la dernière paire de pates com- mence à se former, elle est reployée sous le thorax. Ces Crustacés paraissent se nourrir indifféremment de ma- tières végétales et animales. Ce groupe a été divisé en six genres, il aurait peut- être mieux valu n’en former qu'un genre unique, mais la marche contraire étant adoptée par tous les zoolo- gistes de nos jours, nous avons cru devoir nous y con- former ici. (Voyez le tableau, p. 120.) GENRE CLOPORTE,. — Oniscus (1). Cette petite division comprend les Porcellionides dont les antennes externes s’insèrent sous le bord antérieur de la tête, de facon à en être recouvertes à leur base, et sont com- posées de huit articles dont les trois derniers constituent une sorte de tigelle terminale (PI. 32, fig. 22). (1) Ouiscus, Linn., Fabricius, Latreille, etc. DES CRUSTACÉS. 163 1. CLOPORTE DEs Murs. — O, murarius (1), Corps lisse. Front arqué au milieu et peu saillant; ses lobes latéraux étroits et très-saillans. Angles antérieurs du premier an- neau thoracique atteignant presque le niveau de l'extrémité des lobes latéraux du front. Les angles postérieurs du dernier anneau thoracique atteignant le niveau du cinquième anneau abdomi- nal ; les angles latéro-postérieurs de celui-ci atteignant presque le niveau de l'extrémité du dernier article abdominal, lequel est très-allongé , légèrement caréné en dessus et styliforme dans ses deux tiers postérieurs. Longueur, environ 8 lignes. Couleur, gris noirâtre en dessus, avec deux rangées de taches jaunes sur le dos et de chaque côté deux rangées de taches blanchâtres sur les flancs ; dessous du corps blanchâtre. Très-commun en France , en Allemagne et dans les pays voi- sins. (C. M.) 2. CLOPORTE voisin. — ©. afjinis (2). Corps ovalaire; tête et thorax scabres ; abdomen glabre, son dernier article presque subulé et atteignant le milieu des stylets externes des derniers appendices , mais ne dépassant pas les sty- lets internes. Longueur, un demi-pouce. Habite les environs de Philadelphie. Genre PHILOSCIE. — Philoscixæ (3). Latreille a établi ce genre pour les Porcellionides dont les antennes sont composées de huit articles comme chez les (1) Oniscus asellus , Linn. Syst. nat.— Degéer, Mém. t. 7, p. 547, PI. 35, fig. 1. — Geoffroy, Ins. t. 2, p. 650, PI. 22, fig. 1.Oniscus murarius , Cuvier, Journal d'Hist, nat. t. 2, p. 22 ,P1. 26, fig. 11. — Fabricus, Sapplem. Ent. Syst. p. 300. — Oniscus nsellus , La- treille, Hist. des Crust. et Ins. t. 7, p. 42.— 0. mararius , Brandt et Ratzeburg Arzsncithiere, t. 2, p.80, PI. XIT, fig.7. —- Brandt, Conspectus, p. 20. (2) Say , Journal of the Acad. of Philad. vol. 1, p. 430. (3) Oniscus , Fabricius, Ent. Syst. t. 2. — Cuvier, Journ. d'Hist. nat. t.2.— Philoscia, Latreille, Hist, des Crust.,etc., t. 5, p.43, etc. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5. — Desmarest, Consid. p. 381. — Brandt, Conspectus monographiæ Crust, Oniscodorum , p. 20. — Edw. Règne anim. de Cuv. Crust. PL 5x bis, fig. 5 11. 164 __ HISTOIRE NATURELLE Cloportes, mais s'insérent à découvert, et dont le corps se termine brusquement en pointe vers son extrémité posté- rieure. M. Brandt, en adoptant ce groupe, ajoute à ce ca- ractère que la partie inférieure du cinquième anneau du corps ne se prolonge pas en pointe comme chez les Clopor- tes ; mais on n’a signalé aucune autre particularité d’organi- sation, et il nous paraît assez probable qu’on pourrait, sans inconvénient , réunir ces deux genres. Jusqu'en ces derniers temps, on ne connaissait qu’une espèce de Philoscie, mais M. Brandt en a décrit récemment quatre espèces nouvelles, dont les caractères nous semblent être du reste peu tran- chées, 1. PxiLosciE DEs MOuSsEs. — À, muscorum (1). « Dessus du corps d’un cendré-brun ou roussâtre, parsemé de petits traits et de points gris ou jaunes ; le dessous du corps blan- châtre, les pates ayant quelques traits obscurs. Les quatre pointes de la queue à peu près de la même longueur. » » Habite les lieux humides, en France, en Allemagne, etc. 2. PurcosciE D'OLrers. — P. Olféersii (2). « Dernier articie de l'abdomen se terminant en une pointe aiguë. Second article des appendices caudaux subulé et triquetrce. Dos marbré de rouge-noir, de brun et de brun-jaune. » » Habite le Brésil. 3. PurcoscrE pr SezLow. — P. Sellowii (3). « Dernier article de l'abdomen se terminant par une pointe (1) Ouiscus sylvestris, Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p. 397. — Oniscus muscorum, Cuvier , Journal d'Hist. nat. t. 1, p. 21, PI. 26, fig. 6, 7. — Olivier, Encyc. t. 6, p. 24. — Coquebert, Illust. Icon. Insect. PI. 6, fig. 12.— Philoscia muscorum, Latreille, Genera, t. 1, p- 69 ; Hist. des Crust.et Ins. t. 7, p. 43 ; Encyclop. méth. t. 10, p- 110.—Lamarck, Hist, des anim. sans vert. t. 5, p. 125.—Leach, Trans. of the Linn. soc. vol. 11, 375.— Desmarest, Op. cit. p. 319. (2) Brandt , Op. cit. p. 21. (3) Brandt, loc. cit. DES CRUSTACÉS. 165 un peu obtuse. Dos brun sub-olivâtre , marbré de jaune latéra- lement. » Habite Montevideo. 4. PuiLOsCiE PEINTE. — P. picta(r). Dernier article. de l'abdomen se terminant par une pointe ob- tuse. Second article des appendices caudaux conique, subulé. Dos brun jaunâtre , marqué de taches jaunes sub-marbrées, etde taches oblongues formant une ligne latérale, » Habite le Brésil. 9. PHILOSCIE MARBRÉE. — P. marmorala (2). « Dernier article de l'abdomen se terminant par une pointe ai- guë. Second article des appendices caudaux, sub-conico-triquetre, subulé. Dos marbré d'olivâtre et de brun grisâtre, et marqué latéralement de stries jaunes. » Habite l'Égypte. 6, Paicosere »'Enrexeerc, — P. Ehrenbergii (3). « Dernier article de l'abdomen se terminant en une pointe obtuse. Second article des appendices caudaux conique et su- bulé. Dos brun jaunâtre, marqué de points gris noirâtres.» Habite l'Égypte. GENRE PORCELLION. — Porcellio (4). Le seul caractère essentiel qui distingue les Porcellions des Cloportes consiste dans le nombre des articles dont se com- posent les grandes antennes; on en compte sept au lieu de huit, et c’est un des trois articles du filet terminal de ces appendices chez les Cloportes qui manque ici (PI. 32, fig. 21). Il est également à noter qu’en général le lobe médian du (1) Brandt, loc. cit. (2) Brandt, loc. cit. (3) Brandt , Op. cit. p. 22. (4) Cloporte, Geoffroy, Hist. des Ins.—Oniscus, Linn. Cuv.etc. — Porcellio , Latreille, Hist. des Crust. t. 7. — Desmarest, Con- sid, p. 318 — Brandt, Conspectus Monogr. Crust. onisc. p. 13. 166 HISTOIRE NATUPELLE front est plus sailant, mais quelquefois, la conformation de la tête ne présente rien de particulier, et tout ce que nous avons dit de Porganisation des autres parties du corps en parlant des Porcellionides en général est applicable aux Porcellions. Ils ressemblent également aux Cloportes par leurs mœurs. Aussi aurait-il été peut-être mieux de ne pas les séparer génériquement. Quant à la distribution des espèces, nous adopterons ici les divisions établies par M. Brandt dans son travail sur les Oniscoïdes. 1. Espèces ayant les lobes frontaux latéraux très-développés , la- melliformes, saillants et arrondis en avant. a, Le lobe médian du front très-développé. a”. Le lobe frontal médian échancré. 1. PorcEzLIoN DE Horrmannsecc. — P. Hoffmannsezgii (1). « Lame terminale externe des dernieres fausses pates plus de deux fois aussi longue que l’article basilaire. Dos gris brunâtre. » Habite le Caucase , etc. 2. PORGELLION ECHANCRE. — P, emarginatus (2). « Lame terminale externe des dernières fausses pates à peine égale à l’article basilaire. Dos gris noirâtre. » Habite la Lusitanie. a". Le lobe frontal médian entier et arrondi en avant. 3. POnCELLION PEINT. — P. pictus (3). « Extrémité du dernier article de l'abdomen assez profondé- ment sillonnée en dessus. Couleur jaunâtre obscure, avec des ta- ches jaunes claires et noires. » Habite l'Allemagne et la Russie. (1) Brandt, Conspectus, p. 13. (2) Brandt, Conspectus , p. 13. (3) Brandt, Arzneithiere, t. >, PI. 12, fig. 5, et Conspectus, p.14 DES CRUSTACÉS. 167 4. Porcezcion DE Rarzerurc.-— P. Ralzeburgit (1). « Extrémité du dernier article de l'abdomen plane en dessus. Dos gris noirâtre, brun au milieu, avec une série de taches jaunes de chaque côté. » Habite l'Allemagne. «°°. Le lobe frontal médian entier, triangulaire , à angles plus ou moins MOUSSeS. 5. POoRCELLION RUDE, — P, scaber (2). Corps ovalaire trés-large et couvert de granulations qui sont assez grosses sur la tête et le thorax, mais trés-petites sur l’abdo- men; celles du thorax formant sur chaque anneau une ligne marginale postérieure, et une bande transversale composée de plusieurs rangées, et dilatée de chaque côté à peu de distance de la ligne médiane. Lobe médian du front obtusément triangulaire et arrondi au bout, mais presque aussi saillant que les lobes la- téraux ; ceux-ci grands, mais dépassant à peine l'angle antérieur du premier anneau thoracique, recourbés un peu en dehors, et arrondis en avant et en dedans. Dernier article de l'abdomen allongé , styliforme vers le bout, mais obtus à son extrémité et sans sillon en dessus. Article basilaire des dernières fausses pates trés-court, n’occupant qu'environ la moitié de l'espace compris entre son point d'insertion et l'angie latéro-postérieur du pénul- tième segment abdominal. Appendices internes de ces fausses pates ne dépassant pas le dernier article de l'abdomen; les ap- pendices externes dilatés du côté interne, et pointus au bout. Couleur brun grisâtre tirant sur le roux. Habite la France et les pays voisins. (C. M.) (1) Brandt , Conspectus, p. 13. (2) Cloporte ordinaire , var. GC. Geoffroy. Hist. des insectes. t. 2. — Oniscus asellus, Lin. Syst. nat. — Cuvier, Journal d'Hist. nat. t. 2, p.25, PL. 26, fig. 10. — Porcellio scaber, Latreille, Hist. des Crust., etc., t. 7, p. 45. — Oniscus granulatus, Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5, p. 261. — Porcellio scaber, Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p. 375. Desmarest, Consid. p. 321. — Por- cellio dilatatus, Brandt et Ratzeburg , Arzneithiere, p.58. PI. 12, 168 HISTOIRE NATURELLE La 6. PoncezL1oN DE Branpr. — P. Brandui (1). Espèce très-voisine de la précédente, dont le corps est égale- ment granulé, mais n'est pas élargi postérieurement, et dont le dernier segment est plus court et plus pointu. Habite l'Allemagne. 7. PORCELLION EUCERQUE. — P. eucercus (2). « Sommet du dernier segment de l'abdomen canaliculé, Dos brun , plus ou moins chagriné et sans taches. » Habite l'Égypte. 8. PoncecutoN D'Ouivier. — P. Olivieri (3). Corps de même forme que dans les espèces précédentes , mais ayant une seule série transversale de granulations sur cha- cun des anneaux du thorax. Dernier segment de l'abdomen pointu. Couleur jaunâtre, avec six rangées longitudinales de taches noires. Habite l'Égypte. 9. PORGELLION FRONT ÉPINEUX, — P, spinifrons (4). « Corps lisse. Lobe frontal moyen et dernier segment de l'abdo- men trés-pointus au sommet. Couleur gris brunâtre, avec une seule série de points jaunâtres de chaque côté. » Habite l'Allemagne. fig. 6. — Brandt, Conspectus, p. 14. — Porcellio scaber, Guérin Iconographie, Crust. PI. 31, fig. 7. — Edw. Atlas du Règne anim. de Cuv. Crust. PL. 91, fig. 1. (1) Porcellio scaber, Brandt et Ratzeburg, op. cit. PI. 12, fig. 1-4, — Brandt, Conspectus, p. 14. (2) Brandt, Conspectus, p. 15. (3) Cloporte..… Savigny, Égypte, Crust. PI. 13, fig. 2. — Oniscus Olivieri, Audouin , Explic. des PI. de M. Savigny. M. Brandt rapporte avec doute cette espèce à son Porcellio Eh- renbergii (Conspectus, p. 15). (4) Brandt, Conspectus, p. 15. DES CRUSTACÉS, 169 aa, Le lobe médian du front très-peu développé et arqué. 10, PoRGELLION Lisse. — P, lœævis (1). Corps lisse ; front arqué, mais à peine saillant au milieu; les lobes latéraux assez saillans, mais réguliérement arrondis et dé- passant de beaucoup les angles latéraux du premier anneau tho- racique. Le dernier article de l'abdomen triangulaire, très-court, obtus au bout, et creusé en dessus d’un léger sillon longitudinal. Appendices internes des dernières fausses pates dépassant de beaucoup l'extrémité du dernier anneau; l'appendice externe allongé et sans dilatation vers le milieu de sa longueur. Couleur, brun grisâtre uniforme. Habite les environs de Paris. (C. M.) 11. PORCELLION GRANULE. — P, granulatus. (PI. 32, fig. 21.) Corps étroit , allongé et couvert de granulations assez sembla- bles à celles du Porcellion rude, mais plus coniques. Lobe mé- dian du front arqué et à peine saillant ; lobes latéraux arrondis, recourbés un peu en dehors, et dépassant de toute leur longueur l'angle antérieur du premier anneau thoracique. Dernier article de l'abdomen court, triangulaire, terminé par une pointe aiguë, et légèrement creusée en sillon en dessus. Article basilaire des der- nières fausses pates atteignant presque le niveau de l'angle latéro- postérieur du pénultième segment abdominal; l'appendice in- terne de ces organes dépassant un peu l'extrémité du dernier seg- ment abdominal; l'appendice externe dilaté en dedans, recourbé en dehors vers le bout, et obtus à l'extrémité. Habite les côtes de la Manche. (C. M.) 12. PORGELLION ORNE, — P, ornalus. Corps étroit , orné de granulations grosses et serrées sur la tête et les deux premiers anneaux thoraciques, lisse dans le reste de son étendue. Lobe médian du frontlarge, arqué et médiocrement (1) Var. B du Cloporte ordinaire, Geoffroy. Hist. des ins. t. — Porcellio lævis , Latreille , Hist. des Crust: et Ins. t. 7, p. 16. 170 HISTOIRE NATURELLE saillant ; les lobes latéraux grands et régulièrement arrondis. An- gles antérieurs du premier anneau thoracique, ne dépassant que de peu le bord postérieur des yeux. Dernier article de l'abdomen court , triangulaire , pointu , et creusé en dessus d’un léger sillon. Angles latéro-postérieurs du pénultième segment ne dépassant pas le niveau dela moitié de l’article basilaire des dernières fausses pates; l'appendice terminal externe de ces organes, petit et lan- céolé; l'interne dépassant notablement le dernier article de l'ab- domen. Couleur, gris plombé avec quatre séries longitudinales de grandes taches jaunes livides, dont deux dorsales et deux laté- rales. Longeur, environ 8 lignes. De Carthagène. (C. M.) Les espèces mentionnées par M. Brandt, sous les noms de Por- cellio Rathkü, P. griseus, P. syriacus, P.fcrrugineus, P. cinerascens, et P. dubius, se rapportent aussi à cette division, mais ne sont guère connues que sous le rapport des couleurs et les caractères qui y ont été assignés, ne suffisent pas pour les distinguer avec quelque certitude des espèces précédentes (r). 6 >. Espèce ayant les lobes latéraux du front grands, saillans, triangulaires, rétrécis au bout et dirigés en dehors. 13. PorceLzioN DE Réaumur. — P. Reaumurii (2). Corps étroit et allongé. Tête et quatre premiers anneaux du (1) Voici , du reste, ce que M. Brandt en dit : Porcellio Rathkii, Nov. Sp.— Dorsum nigro-brunneum , maculis et striis sabquinquefasciatis flavis , plerumque etiam ferrugineis. Patria : Germania (Conspectus, p. 15). Porcellio griseus, Nov. Sp. — Dorsum nigro-griseum , granulato- scabrum , emaculatum. Patria : Syria vel Egyptus (op. cit, p. 16). Porcellio syriacus, Nov.Sp. — Dorsum sub-olivaceo griseum, vix granulatum emaculatum. Patria : Syria (loc. cit.). Porcellio ferrugineus , Nov. Sp. — Dorsum brunneo-ferrugineum, maculis et striis flavis, subquinqueseriatis, sabgranulatum. Patria : Ægyptus (loc. cit.). Porcellio cinerascens , Nov. Sp. — Dorsum cinerascens sublæve, emaculatum. Ultimi caudæ cinguli apex acutus, canaliculatus, supra basin bigranulatus : Patria Montevideo (loc. cit.). Porcellio dubius , Nov. Sp. — Dorsum e brunneo-cinerascens læ- viusculum emaculatum. Ultimi caudæ cinguli apex acutus, cana- liculatus. Patria : America borealis. (2) Cloporte , Savigny , Égypte , Crust. PI. 13,, fig. 4. — Oniscus DES CRUSTACÉS, 171 thorax ornés de petits tubercules arrondis, disposés par rangces transversales ; le reste du corps lisse, Angles postérieurs du pé- nultième segment de l'abdomen , s’avancant à peine au delà de l'insertion des dernières fausses pates; le dernier segment ayant la forme d’un triangle presque équilatéral. Appendices externes des dernières fausses pates très-courts et coniques. Habite l'Égypte. 14. PorcELLION DE Pazras. — P, Pallasi (1). Corps extrêmement allongé. Les trois premiers segmens garnis de tubercules sub-arrondis, irrégulièrement disposés. Habite le Caucase, etc. 15. PorceLcioN ne Kiuc. — P, Klugit (2). Corps allongé. Le bord postérieur des trois premiers segmens du thorax garnis d'une crête dentelée. Habite le Caucase, etc. 16. PORCELLION ÉCLATANT. — PP. insignis (3). Corps très-dilaté , gris verdâtre. Habite la Syrie ou l'Égypte. $ 3. Espèces ayant les lobes latéraux du front très-petits. b. Téte transverse; front droit ou légèrement arqué au mi- lieu. 17. PORGELLION TRoNQUE. — P. truncatus. Corps lisse ; lobe frontal médian peu distinct du reste de la tête, très-large , et régulièrement arqué, les lobes latéraux très-petits, à peine saillans , mais arrondis en avant. Les deux derniers ar- ticles des antennes externes longs et très-grêles. Les angles an- térieurs du premier anneau thoracique atteignant le niveau du Beaumurii , Audouin, Explic. des planches de M. Savigny. — Por- cellio Clairvillii, Brandt , Conspectus , p. 17. (1) Brandt, loc. cit. — Rathke, Beitrage zur Fauna der Krym, p- 388. (2) Brandt, loc. cit. (3) Brandt, loc. cit. 172 HISTOIRE NATURELLE milieu des yeux. Abdomen tres-petit ; le bord postérieur du pé- nullième anneau presque droit, et ses angles latéraux très-peu prolongés en arrière ; dernier segment triangulaire et trés-court. L'article basilaire des dernières fausses pates très-court ; la lame terminale externe au contraire très-allongée et très-pointue ; l'ap- pendice interne de longueur médiocre. Longueur, environ 4 li- gnes. Couleur brun rougeäâtre , maculé de jaune terne. Habite l'Ile-de-France. (C. M.) 18. PoRGELLION FRONTAL. — P, frontalis. Corps lisse , médiocrement élargi ; lobe médian du front très- large, régulièrement arqué et peu saillant ; les lobes latéraux très-pelits, triangulaires et beaucoup moins saillans que le lobe médian. Les deux derniers articles des antennes gros et très- courts. Angles antérieurs du premier segment thoracique dé- passant à peine le bord postérieur des yeux. Abdomen petit ; le dernier article court et triangulaire; les angles postérieurs du pénultième segment atteignant le niveau du milieu de l’article basilaire des dernières fausses pates ; l'appendice terminal externe de ces organes court et lancéolé; l'interne trés-long, dépassant de beaucoup le dernier article abdominal. Longueur , environ 4 lignes ; couleur brun rougeätre sans taches. Patrie inconnue. (C. M.) 19. PORCELLION BRUN, — P. brunneus (1). « Crête frontale (lobe médian), linéaire , arqué. Dos obscuré- ment granulé , brun rougeûtre. » Habite Demerary. » 20. PORCELLION ALEXANDRIN. — P, Alexandrinus (2). « Crête frontale (lobe médian), droite ; corps sub-ovalaire , trés-distinctement granulé , brun rougcûtre. » Habite l'Égypte. » (1) Brandt, Conspectus , p. 18. (2) Brandt, loc. cit. — M. Brardt rapporte avec doute à cette espèce le Porcellion représenté par M. Savigny (Egypte, Crust. PL 13, fig. 6), et désigné par M. Audouin sous le nom de Por- cellio Swammerdammii (Kxplic. des planches de M. Savigny). DES CRUSTACÉS. 173 21. PORCELLION À GOURTE QUEUE, —- P: brevicaudatus (1). « Corps tres-allongé ; dos granulé , noir verdätre. » Patrie inconnue. » 22. PORCELLION NOIRATRE. — d”, nigricans (2). « Front droit. Corps ovalaire oblong , noir verdätre. » Habite l'Europe. » 23. PORCELLION BORDE. — P”. limbatus (3). « Front assez droit. Corps sub-ovalaire oblong; dos noir ver- datre , bordé inférieurement de brun jaunûtre. » Habite l'Europe. » .24: PorCELLION PONCTUÉ. — P. punctatus (4). « Front assez droit, corps oblong : dos plus fortement granulé, gris jaunâtre pâle. » 29. PORCELLION À FLEUR, — P.pruinosus (5). « Front un peu convexe. Corps sub-ovalo-oblong. Dos tachete de roux, de gris noirâtre et de blanc. » Habite l'Allemagne. » bb. Téle peu transversale ; front assez suillant, triangulaire. 6 MN &CAAALR 26. PoncezL1oN rRoneeis — P, trurcatus 6). LE Art Le « Bord inférieur des anneaux thoraciques , glabre. » Habite le cap de Bonne-Espérance. » M. Brandt rapporte avec doute à cette espèce le Porcellion figuré par M. Savigny, PI. 15 , fig 7, et désigné par M. Audouin sous le nom de Porcellio Panzerii. (1) Brandt, loc. cit. (2) Brandt, loc. cit. (3) Brandt, loc. cit. (4) Brandt, loc. cit. (2) Brandt, op. cit. p. 19. (6) Brandt, loc. cit. 174 HISTOIRE NATURELLE 27. PoncELLION CILIÉ. — P, ciliatus (1). « Bord inférieur des anneaux thoraciques cilié. » Habite l'Égypte ou la Syrie, » Le Porcellio spinicornis et le Porcellio nigra de M. Say (>), et le P, musculus d'Eschscholtz (3) sont trop imparfaitement connus pour que nous puissions leur assigner une place dans les subdivi- sions précédentes. Genre DETO.— Deto (4). M. Guérin a établi, sous ce nom , une petite division géné- rique comprenant les Porceilionides, dont les antennes exter- nes se composent de neuf articles. C’est le filet terminal de ces organes qui présente ici un article de plus que chez les Cloportes ; mais il est cependant plus court que chez ces Crustacés. Il est aussi à noter que les lames terminales des dernières fausses-pates sont très-longues , et que le corps ne peut se contracter que très-imparfaitement en boule. 1. Dero À EPINES — D, echinata (5). Corps peu bombé et ovalaire. Tête et thorax granuleux au milieu , et offrant deux séries longitudinales d'épines tres-sail- lantes. Abdomen lisse ; son dernier segment triangulaire et moins saillant que l’article basilaire des dernières fausses pates. Trouvé en Orient par Olivier. Genre TRICHONISQUE. —- Trichoniscus (6). M. Brandt a donné ce nom à un nouveau genre composé de Porcellionides qui se distinguent des précédentes par l'existence de six articles seulement aux antennes externes, (1) Brandt, loc. cit. (2) Journal of the Acad. of Philad. vol. 1, p. 432 et 435. (3) Ouiscus musculus, Eschscholtz, Mém. de la soc. des nat. de Moscou, t. 6, p. 111. — Porcellio musculus, Brandt , Consp. p. 19. (4) Guérin, Magasin zoologique. (5) Guérin , op. cit. cl. VIL, PI. 24, fig. 1-4. (6) Brandt, loc. cit. DES CRUSTACÉS. . 17 et chez lesquels l’avant-dernier de ces articles est grêle et cylindrique. Nous ne savons rien de plus sur ce genre, au- quel M. Brandt ne rapporte qu’une seule espèce (1). Genre PLATYARTHRE. — Platyarthrus. Les Crustacés dont M. Brandt a formé ce nouveau genre ne paraissent différer des Porcellions que par la conforma- tion de leurs antennes. Ces organes sont composés de six articles comme chez les Frichonisques, et leur dernier article est conique comme d'ordinaire, mais l’avant-dernier article est beaucoup plus large et plus long que les précédens , oblong, dilaté du côté externe et très-comprimé (PI. 33, fig. 20). On ne connaît aussi qu'une seule espèce ayant ces caractères (2). DIVISION DES ARMADILLIENS. Les Armadilliens , remarquables par leur forme ova- laire et par la manière dont elles se roulent en boule dès qu’on les touche, sont des Crustacés très-voisins des Cloportes, mais qui s’en distinguent au premier coup d'œil par la disposition des appendices postérieurs de l'abdomen, lesquels remplissent l’échancrure com- prise entre les deux derniers anneaux, et n’en dépassent pas le bord (PI. 33, fig. 18 et 19). Ils ont été pendant longtemps confondus avec les Gloportes ; mais Latreille en a formé un groupe générique particulier très-naturel, et aujourd’hui que les modifications de leur organisa- tion ont été étudiées d’une manière plus minutieuse, on les a subdivisés en plusieurs genres. Ces animaux ont tous le corps Po. en dessus, ovalaire, et très-obtus à ses deux extrémités. La tête (1) Trichoniscus pusillus, Brandt, Conspectus, p. (2) Piatyarthrus Hoffmannseggi, Brandt, loc. cit. 176 HISTOIRE NATURELLE est transversale , et profondément enchässée dans le thorax. Les yeux sont petits, circulaires, et situés sur les parties supérieures et latérales de la tête. Les an- tennes s’insèrent à la face inférieure de la tête, près de son bord latéral , et se trouvent par conséquent très- éloignés de la ligne médiane ; celles de la première paire ne présentent rien de remarquable ; celles de la seconde paire se composent de sept articles, dont le second, quoique allongé, ne dépasse pas notablement le bord antérieur du front, et dont les deux derniers sont conformés comme chez les Porcellions. La bouche est très -reculée, peu saillante et conformée à peu près comme chez les Porcellions et les Cloportes ({1). Les anneaux thoraciques se prolongent de chaque côté sous la forme de lames presque verticales , qui en- caissent la base des pates, mais ne laissent apercevoir aucune division entre les pièces tergales et épimé- riennes ; tantôt le bord latéral de tous ces anneaux est simple, mais d’autres fois celui des deux ou trois pre- miers anneaux est plus ou moins profondément bifur- qué. Les pates n'offrent rien de remarquable. Enfin l'abdomen est conformé comme chez les Cloportides, si ce n’est que la dépression qui loge les fausses pates branchiales, est garni en dehors d’un petit rebord formé par des prolongemens lamelleux de la face infé- rieure des troisième , quatrième et cinquième anneaux, et que les dernières fausses pates sont tronquées au bout, et ne dépassent pas les deux anneaux entre les- quels elles se trouvent enclavées ( PI. 33, fig. 18 et 19). M. Brandt, dans un travail spécial sur les Onisciens, QG) Voyez pour les détails de sa structure les Plinches du Règne animal Crust. PI. 51 bis, fig. 4b, 4c, 4e, 4f, 4g et 4h. DES CRUSTACÉS. 197 a divisé les Armadillides en quatre genres, d'après les modifications que ces animaux présentent dans la con- formation des dernières fausses pates et de certains anneaux thoraciques. Genre ARMADILLE. — Ærmadillo (1). Les Armadilles proprement dites différent des Armadilli- dies par plusieurs caractères, dont un des plüs remarqua- bles est fourni par le mode de conformation des dernières fausses pates. La forme générale de ces organes est à peu près la même que dans le genre précédent, mais lorsqu'on les examine avec attention, on s'aperçoit que c’est l’article basilaire qui acquiert un très-grand développement, et rem- plit presqu’enentier l’échancrure comprise entre lecinquième et le sixième anneau de l'abdomen ; l’appendice terminal externe, au lieu d’être grand , lamelleux, triangulaire et in - séré au bord postérieur du précédent, est rudimentaire, styliforme, et fixé à son bord interne, assez loin du bord pos- térieur du corps pour ne pas l’atteindre (P1 33, fig. 19). La téte diffère aussi par sa conformation de ce qui se voit chez les Armadillides ; elle est plus large et se termine antérieure- ment par un bord continu, au devant duquel l’épistome ne se prolonge pas ; enfin cette dernière partie est presque plane en dessous, Le second article des antennes externes est cy: lindrique, grèle, très-ailongé et replié horizontalement en dedans plutôt qu’obliquement. Le bord postérieur des an- neaux thoraciques est droit, l’angle latéro-postérieur de ces segmens ne se prolonge pas en arrière, et le bord inférieur des deux ou trois premiers est sillonné et échancré en ar rière , de facon à s’enfourcher sur la partie correspondante (1) Oniscus , Linn. Geoffroy , Olivier ,etc.—Armadillo, Latreille, Hist. des Crust. et des Ins, t. 7, p. 47.— Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5. — Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. XI. —- Desmarest, Consid. p. 321. — Brandt, Conspectus, p. 29. CRUSTACÉS , TOME III. i2 178 HISTOIRE NATURELLE du segment suivant pendant la contraction du corps ; cette disposition est surtout très-remarquable sur le premier an- neau, cù la lèvre interne de ce sillon marginal est très- large antérieurement, et ressemble à une pièce épimé- rienne falciforme qui serait soudée sous le bord latéral de l'anneau (1). Enfin, il est aussi à noter que l’abdomen est plus trapu, et que la petite bordure écailleuse qui garnit en dessus la dépression où se logent les fausses pates respira- toires, et qui se porte horizontalement en dedans, est un peu plus marquée que dans la division suivante. M. Brandt, qui a séparé les Armadilles proprement dites des Armadillidies, a divisé encore les premiers en deux gen- res, à l’un desquels il donne le nom d’Armadille, tandis qu’il donne à l’autre celui de Cubaris; mais cette distinction, fondée sur une petite différence dans la forme de l'angle latéro-postérieur des premiers anneaux thoraciques, nous paraît tout à fait insuflisant pour motiver l'établissement de deux genres, et ne sera employée ici que pour faciliter la dis- tribution des espèces. $ 1. Espèces dont les six premiers anneaux du thorax se terminent postérieurement par un bord droit, de facon que leur angle latéro-postérieur ne se prolonge pas en forme de dents. (Genre Armadillo, Brandt.) 1: ARMADILLE DES BOUTIQUES. — À. officinalis (2). Corps lisse ; tête trés-large. Dernier segment de l'abdomen très- large à sa base, rétréci vers son tiers postérieur , puis élargi de nouveau. Appendice interne des dernières fausses pates très-court. Couleur brun olivâtre avec des taches irrégulières jaunâtres sur le dos. Longueur , environ 10 lignes. Habite l'Italie et le midi de la France. (C. M.) (1) Voyez l'Atlas de la nouvelle édition du Règne animal de Cuvier, Crust. PI. 91 bis. (2) Duméril, Dict. des Sc. nat. t. 3, p. 117. — Desmarest, Con- sidér. p. 323. — Brandt et Ratzeburg, Arzneithiere, Bt. 11, p. 82, tab. 12, fig. 8, 9, 10 — Brandt, Conspectus, p. 29. — Edw. Atlas du Règne animal, Crust. PI. 53 Lis, fig. DES CRUSTACÉS. 179 $ 2. Espèces dont les six premiers anneaux se terminent postérieu- rement par un bord plus ou moins concave, de facon que leurs angles latéro-postérieurs se prolongent en arrière en forme de dents. (Genre Cusanis, Brandt.) a. Bord postérieur du premier anneau thoracique assez fortement creusé d'un sillon qui se prolonge sur le bord inférieur. 2. ANMADILLE NOIRATRE. — 4, nigricans (1). « Corps oblong , convexe. Dos sub-tuberculeux, gris brunâtre tirant sur le noir , et brun pâle sur les côtés. Habite le cap de Bonne-Espérance. » 3. ARMADILLE JAUNATRE. — À. flavescens (2). « Corps oblong , convexe ; dos brun jaunäâtre , très-lisse. Habite le cap de Bonne-Espérance, » aa. Bord inférieur du premier anneau thoracique sans sillon, son bord postérieur légèrement fendu. 4. ARMADILLE GRISATRE. — À. cinereus (3). « Corps oblong , assez convexe. Dos gris, point dilaté ; sommet du dernier article de l'abdomen brun jaunûtre. Habite le Brésil. » 5. ARMADILLE MURINE. — 4, murinus (4). « Corps oblong , assez convexe , sub-dilaté. Dos gris noirâtre. : Appendices postérieurs de l'abdomen brun jaunâtres. Habite le Brésil. » 6. ARMADILLE BRUNATRE. — 4, brunneus (5). « Corps oblong , sub-dilaté. Dos brun. Habite Demerary. » (1) Cubaris nigricans, Brandt, Conspectus, P: 29- (2) Cubaris flavescens, Brandt, loc. cit. (3) Cubaris cinereus, Brandt, loc. cit. (4) Cubaris murina, Brandt, loc, cit. (5) Cubaris brunnea, Brandt , loc. cit, 12: 180 HISTOIRE NATURELLE 7. ARMADILLE BORDÉE. — 4. limbatatus (1). « Corps oblong, convexe. Dos gris noirâtre, brun rouge au mi- lien, brun blanchâtre sur les côtés et jaune sur les côtés de la queue. Patrie inconnue. » GExre DIPLOEXOQUE. — Diploexochus (2). 4 M. Brandt a établi ce genre nouveau pour recevoir des Armadilliens qui ressemblent aux Armadilles proprement dites par la conformation des appendices postérieurs de l’ab- domen, mais s’en distinguent par l'existence d’une grande apophyse horizontale sur la portion latérale ou descendante des anneaux dorsaux. Il ne donne pas d’autres renseigne- mens sur leurs caractères , et il ne mentionne qu’une seule espèce sous le nom de Diploexochus echinatus. Gexre ARMADILLIDIE. — {rmadillidium.(3). Dans ce petit groupe, l’article basilaire des dernières fausses pates est à peine visible en dessus, et l’échancrure comprise entre le cinquième et le sixième anneau de l’ab- domen est rempli presqu’en entier par l’appendice terminal externe qui est très-grand , lamelleux et presque triangu- laire(4). La tête est petite, et son bord antérieur est divisé bien distinctement en trois parties, dont la médiane est occupée par le bord saillant d’une portion triangulaire de l’'épistome ; en dessous on remarque aussi près de l'angle latéro-antérieur de la tête une éminence en forme de crête ou de dent ; et c’est dans l'espèce de gouttière oblique com- prise entre cette dernière saillie et l’'éminence triangulaire émane (1) Cubaris limbata , Brandt , loc. cit. (2) Brandt , Conspectus, p. 30. (3) Oniscus, Lin. — Armadillo, Latreïlle, Desmarest, etc. — 4r- madillidium, Brandt , Conspectus, p. 22. (4) PL 32, fig. 19. DES CRUSTACÉS. 181 de l’épistome que se loge la portion basilaire des antennes externes (1). Le second article de ces appendices est court et un peu élargi. Le bord postérieur des trois premiers an- neaux thoraciques n’est pas droit, mais s’infléchit brusque- ment en arrière près de l’angle latéro-postérieur , de façon que celui-ci se prolonge un peu en forme de dent ; enfin le bord inférieur de ces mêmes anneaux est simple, et ne pré- sente pas de bifurcation destinée à recevoir la partie cor- respondante du segment suivant, mais glisse en dessus et en dehors de celle-ci, lorsque le corps se contracte en boule. $ 1. Espèces dont le dernier article de l'abdomen est triangulaire au bout. a. L'extrémité de cet article allonge. 1. ARMADILLIDIE GRANULÉE. — À. granulatum (2). « Dos granulé, gris, sub-strié avec des taches jaunes. Lame frontale longue. Habite l'Egypte. » 2. ARMADILLIDIE DE PazLas. — 4, Pallasi (3). « Dos granulé, gris, sans taches. Lame frontale trés-longue. Paraît habiter la petite Tartarie. » 3. ARMADILLIDIE DE KLuc. — 4. Alugis (4). « Dos sans granulations , rouge brunâtre, avec trois séries de taches jaunes. Habite l'Italie et la Dalmatie. » aa, Le sommet du dernier article de l'abdomen court et pointu. 4. ARMADILLIDIE PUSTULÉE. —Æ#, puslulatum (5). Corps entièrement couvert de petites granulations. Bord anté- (1) Voyez l'Atlas du Règne animal, Crust. PI. 51 bis, fig. 5. (2) Brandt , Conspectus, p. 23. (3) Brandt, loc, cit. — Rathke, Fauna der Krym, p. 385. (4) Brandt, loc. cit. (5) Armadillo variegatus ? Latreille , Hist. des Crust., etc. — #r- 192 HISTOIRE NATURELLE rieur de l’écusson prélabial dépassant de beaucoup le front ; bord inférieur du premier anneau thoracique, mince et sans sillon. Angle latéro-antérieur du troisième anneau, prolongé en forme de grande dent lamelleuse, semblable à celle des deux anneaux précédens. Appendice terminal interne des dernières fausses pates très-allongé, mais ne dépassant pas l'extrémité du dernier seg- ment ; la lame externe trés-grande. Couleur, gris plombé, avec trois rangées de taches jaunâtres disposées irrégulièrement sur le dos. Longueur, environ 8 lignes. Habite les côtes de la Manche. (C. M.) M. Brandt place dans cette subdivision trois espèces qui habi- tent l'Allemagne, mais il ne les caractérise que d’après leurs couleurs, de facon qu'il est difficile de les reconnaître avec cer- titude. Ce sont : L’ArmanrLiiniE BRUNE (1), dont le dos est rougeûtre et obscuré- ment marbré de jaune. L'AnmaDiLinrE DE Zencxer (2), dont le dos est gris noirâtre avec des taches jaunes, et le bord postérieur des anneaux de même couleur. L’'ArmaDiczinie PEINTE (3), dont le dos est brun noirâtre varié de jaune, et le bord postérieur des anneaux brun rongeûtre. 6 2. Espèces dont le dernier article de l'abdomen est plus ou moins hexagonal, et terminé par un bord postérieur transversal. b, Ce dernier article plus long que large. b*, Méme article assez allongé. 5. ARMADILLIDIE DÉPRIMÉE. — À. depressum (4). Corps lisse. Bord antérieur de l'écusson prélabial dépassant de beaucoup le bord frontal; bord postérieur des trois premiers anneaux thoraciques recourbé en arrière vers le bas. Dernier madillo pustulatus, Duméril, Dict. des Sc. nat. t. 3, p.117.— Des- marest, Consid. sur les Crust. p. 323, PI. 49, fig. 6. — 4rma- dillidium brunneum, Brandt, loc. cit. (1) Armadillidium brunneum, Brandt, loc. cit. (2) Oniscus cinereus, Zencker ; Panzer, fasc. LXIT, n. 22. — 4r- madillidium Zenkerii, Brandt, loc. cit. (3) Bandt, loc. cit. (4) Brandt und Ratzeburg, p. 82, tab. 13, fig. 4, 5, 6. h DES CRUSTACÉS. 183 segment de l'abdomen beaucoup plus long que large , et terminé postérieurement par un bord transversal très-court et droit. Ap- pendice externe des dernières fausses pales, tronqué un peu obli- quement au bout. Couleur, gris noirâtre , sub-olivacée, avec des taches et de petites stries jaunâtres. Habite l'Asie mineure. b**, Le dernier article de l'aldomen peu allonge. 6. ARMADILLIDIE SILLONNÉE. — 4. sulcalum. Corps lisse. Bord antérieur de l’écusson prélabial dépassant de beaucoup le bord frontal. Bord postérieur des trois premiers an- neaux thoraciques presque droit; le bord inférieur du premier creusé en dedans d’un petit sillon destiné à recevoir le bord de l'abdomen pendant la contraction du corps. Dernier segment de l'abdomen, un peu al'ongé, et terminé par un bord postérieur très-court et légèrement arqué. Appendice externe des dernières fausses pates tronqué transversalement au bout, de facon que son bord externe est aussi long que son bord interne ; l'appendice interne ne dépassant pas le dernier seyment. Longueur, environ 7 lignes, Couleur, brun olivâtre presque uniforme. Habite les envirors de Constantine. (C. M.) 7+ ARMADILLIDIE VOISINE. — 4, affine (1). Bords latéraux du dernier article ou segment de l'abdomen presque droits. Couleur gris noirâtre , avec des taches et des stries jaunûtres. Habite l'Allemagne. 8 . ARMADILLIDIE AGRÉABLE. — 4. decorum (2). Bords latéraux du dernier segment abdominal un peu incurvés. Couleur gris noirâtre, avec des taches et des stries jaunes. Habite l'Egypte. b'**, Dernier article de l'abdomen très-court. TT (1) Brandt loc. cit. (2) Brand op zit. p.23 184 HISTOIRE NATURELLE ge ARMADILLIDIE COMMUNE, —4. oulgare (1). Corps lisse. Bord antérieur de l'écusson prélabial dépassant à peine le front. Prolongement dentiforme de l'angle des deux premiers anneaux thoraciques beaucoup moins développé que chez l'Armadillidie pustulée. Bord postérieur du troisième anneau presque droit. Dernier segment de l'abdomen petit, à peu près aussi large que long , et ayant son bord postérieur un peu arqué. Appendice terminal externe des dernières fausses pates, petit et tronqué très-obliquement en arrière , de facon que son bord ex- terne n’a pas plus de la moitié de la longueur du bord interne ; l'appendice externe un peu élargi vers le bout et dépassant un peu le dernier segment. Couleur, brun plombé , avec le bord pos- térieur des anneaux d'une teinte jaunâtre. Longueur, environ 8 lignes. Habite les environs de Paris. 10. ÂRMADILLIDIE TROMPEUSE. — 4, decipiens (2). Ecusson prélabial tres-court, dépassant à peine le front. Cou- leur noir grisâtre , avec quatre rangées de taches jaunes. Paraît habiter l'Europe. bb. Dernier article de l'abdomen élargi et sub-tétragone. 11. ARMADILLIDIE DIVERSIFIÉE. — 4, commutalum (3). Dernier article de l'abdomen à peine allongé ; dernier article des pates fausses postérieures tronqué très-obliquement au bout ; bord antérieur de l'écusson prélabial très-large, ne dépassant que de peu le front. Corps brun noirâtre tirant sur le vert, et marqué de trois rangées longitudinales de taches jaunes. Habite la Syrie, etc. EE — — (1) Cloporte armadille, Geoffroy . op. cit. — Armadillo vulgaris, Latreille, Hist. des Crust. etc., t. 7, p. 48. — Duméril , op. cit. p. 166. — Desmarest, Consid. p. 325. (2) Brandt, Conspectus, p. 24. (3) Brandt et Ratzeburg Arzneithiere, B. 2,p. 81, tab. 13, fig. 1, 2, 3. — Brandt, Conspectus , p. 25. DES CRUSTACÉS. 185 12. ARMADILLIDIE VARIÉE.—.4, variegatum (1). « Sommet du dernier article de l'abdomen sub-allongé. Dos gris noirâtre, avec trois rangées longitudinales de taches jaunes oblon- gues ou sub-arrondies. Habite l'Égypte. » 13. ARMADILLIDIE TROMPEUSE. —4{, fallax (2). « Dos gris olivâtre marqué de jaune. Sommet du dernier ar- ticle de l'abdomen à peine allongé. Habite l'Egypte. » 14. ARMADILLIDIE D'ERRENBERG. — 4. Ehrenbergü (3). « Dos gris olivâtre, avec des taches jaunes disposées en séries, Sommet du dernier article de l'abdomen un peu rétréci. Habite l'Egypte. » 19. ARMADILLIDIE DE Heupricu. — À. Hemprichi (4). « Dos gris brunätre sans taches. Sommet du dernier article de l'abdomen à peine rétréci,. Habite l'Égypte. » bbb, Dernier article de l'abdomen, ayant son sommet sub-triquètre, arrondi. 16. ARMADILLIDIE MIGKONNE. — 4. pulchellum (5). « Dos gris brunâtre varié de jaune. Bord postérieur des anneanx brun rougeitre. Habite l'Allemagne. » - L'Armadillo galbineus, de M. Eschscholtz (6), paraît devoir (1) Brandt, Conspectus, p. 25. (2) Brandt, loc. eit. (3) Brandt , op. cit. p. 26. (4) Brandt, loc. cit. (5} Onuiscus pulchellus, Zencker, Panzer, heft. 62, n° 21. — 4r- madillium pulchellum , Brandt, loc. cit. (6) Esch. Mém. de Ja Soc. des naturalistes de Moscou, t.6, p- 122. — Brandt, Conspectus, p. 27. 186 HISTOIRE NATURELLE prendre place aussi dans ce genre , mais n’a pas été suffisamment earactérisé pour être rangé dans aucune des sections indiquées ci-dessus. Cette espèce habite l'île de Guahm. C'est aussi à cette division générique que paraît devoir être rapporté l'Ærmadillo pilularis de M. Say (1); mais cette espèce a été aussi trop imparfaitement décrite pour que nous puissions y assigner ici des caractères. DIVISION DES TYLOSIENS. Cette division de la famille des Cloportides, carac- térisée par la position complétement sous-abdominale, et par la forme valvulaire des dernières fausses pates, ne comprend encore qu'un seul genre , composé à son tour d'une espèce unique. Genre TYLOS. — Tylos (2). Les Crustacés auxquels Latreille a donné le nom géné- rique de Tylos, ressemblent beaucoup aux Armadilles par la forme générale de leurs corps, et par la manière dont ils se roulent en boule, mais ils se distinguent de ces ani- maux ainsi que de tous les autres Idopodes par plu- sieurs particularités d'organisation d’une grande impor- tance; telles que la structure de leurs fausses pates bran- chiales, la disposition des appendices du dernier anneau abdominal, etc. Le corps est régulièrement ovalaire et très-bombé en dessus. La téte est de grandeur médiocre et complétement enclavée dans le thorax; le front est étroit, bombé et sans bordure ni lobes semblables à ceux des Gloportes, mais l'épistome se recourbe en haut au-dessus de sa partie’mé- ——— (1) Journal of the Acad. of Philad. vol. 1 , p. 432. (2) Latreille , Règne anim. de Cuvier, t. 4, p. 141. — Audouin, Explic. des Planches de M. Savigny, Egypte, etc. DES CRUSTACÉS. 187 diane , de façon à constituer entre la base des antennes une saillie rostriforme. Les antennes de la première paire sont réduites à un petit article pyriforme logé dans l'angle ren- trant formé par cette pièce épistomienne et la base de l’an- tenne externe. Ces dernières sont conformées à peu près comme chez les Gloportes ; seulement on y compte neuf articles dont le second est à peine dilaté. La conformation de l'appareil buccal est à peu près la même que chez les Cloportes ; il est seulement à noter que le labre est placé presque verticalement , et que les articles terminaux des pates mâchoires sont plus développés. Le snorax ne pré- sente rien de remarquable, si ce n’est qu'il est gagni de pièces épimériennes bien distinctes, Les pates sont courtes, épi- neuses et terminées par un petit angle simple et crochu. L’abdomen vu en dessus paraît être conformé comme celui des Armadilles, si ce n’est que l’échancrure du bord pos- térieur du pénultième article est remplie en entier par le dernier segment , et que les appendices de celui-ci sont com- plétement cachés en dessous ; mais la structure de sa face inférieure est très-différente. On y remarque d’abord une cavité profonde, assez semblable à celle de l'abdomen des Sphéromes qui sert à loger les fausses pates des cinq pre- mières paires ; mais cette cavité, au lieu d'être complétement ouverte en dessous, est imparfaitement fermée dans sa moitié postérieure par deux séries de prolongemens lamel- leux qui naissent de la partie latérale de la face inférieure des troisième, quatrième et cinquième anneaux de lab- domen, et se portent horizontalement en dedans ; la pre- micre paire de ces lames est petite, celles de la troisième paire sont au contraire très-grandes et se rencontrent presque sur la ligne médiane. Les quatre premières paires de fausses pates logées dans cette cavité portent chacune un appendice quadrilatère, large et court, dont la surface présente une série transversale de grosses bosselures longi- tudineles et chacune de ces bosselures offre en dessous une ouverture linéaire conduisant dans une vésicule respira- 188 HISTOIRE NATURELLE toire dont les parois sont couvertes d’une multitude de petits cæcums arborescens (1); ces vésicules peuvent être retirées de l’intérieur de la fausse pate, et ressemblent alors beaucoup à une branchie en brosse dont le canal longitudinal com- muniquerait avec l'air atmosphérique par un stigmate li- néaire. Les fausses pates de la cinquième paire sont rudi- mentaires , enfin celles de la dernière paire constituent deux valves triangulaires qui recouvrent l’anus et toute la face inférieure du dernier segment abdominal et qui peuvent s'écarter ou se rapprocher comme les battans d’une porte. On ne connaît encore qu’une espèce de Tylos. & TyLos DE LaTREILLE. — T°, Latreillii(2). Corps lisse; front légèrement bosselé ; yeux circulaires et sail- lans. Antennes externes assez grosses et dépassant à peine le pre- mier anneau thoracique; labre garni de granulations monili- formes. Pièces épimériennes arrondies et garnies d'un petit re- bord ; bord latéral des derniers anneaux du thorax et de l'ab- domen finement dentelé. Longueur, environ 8 lignes. Couleur jaune verdätre obscur. Habite l'Égypte ct l'Algérie. (C. M.) (1) Voyez l'Atlas du Règne animal de Cuvier, Crust. PL. 50. (2) Cloporte..…. Savigny , Egypte, Crust. PL. 15, fig. 1.— Tylos Latreillii, Audouin, Explic. des Planches de M. Savigny. — T'ylos armadillo, Latreille, Règne anim. t. 4, p. 142. — Guérin, Icono- graphie , Crust. PI. 31, — T'ylos Latrallii, Edw. Régne anim. de Cuv. Crust. PI. 50. DES CRUSTACÉS. 189 SECTION DES ISOPODES NAGEURS. Cette division comprend tous les Isopodes, dont l'abdomen se termine par une grande nageoire gar- nie latéralement de pièces lamelleuses appartenant aux fausses pates de la dernière paire (1). Le der- nier segment de l’abdomen est toujours lamelleux et beaucoup plus grand que les segmens précédens ; les dernières fausses pates s’insèrent sous son bord latéral , et se composent d'un article basilaire court et plus ou moins cylindrique, portant à son extré- mité un ou deux appendices lamelleux, ? simples, aplatis, et de forme plus ou moins lancéolée. Le corps est en général très-large, et la tête transversale. Les quatre antennes sont presque toujours à peu près de même forme, et celles de la première paire sont toujours bien développées. Les mundibutes sont pourvues d’un grand appendice palpiforme (2); la disposition des autres parties de l'appareil buccal va- rie. Enfin les pates sont courtes, et conformées pour la marche ou pour la préhension. Du reste ces ani- maux présentent , tant dans leur structure que re- lativement à leurs mœurs, des différences considé_ (1) PR 1 , fig. 22,16 ,49,192: PL 3% fes ete. | (2) PL. 3x, fig. 15; Pl32, fig: 3"et 13. HISTOIRE NATURELLE 100 rabies, et, à raison de ces différences , ils nous sem- blent devo s en familles reconnaissables être divisé Ir € \ aux caracteres suivants *SNIIAYOHLONA") "SNBINOQUAHAG *“SNSIZINVH "SLU9n) ‘S0SN2JOUL [PAAUPS U9 S97N07 awau no somted soignmoad sto4} sep sojeg ‘aq -2d jeu u2 91e ‘sojiqour sotuey xnop Jed saura soyed sassney soiarusop sa ‘Xno oJjua sopnos stwwuef onbsoid 32 saddojaaop uaiq [uioue$ ua uaruopqe; op xuvouue siormoud bur so] ‘ sadrepno -40do sinofno7 anbsoid sourogorwi-soyex *S110enque quout -aduns (sored soisuiop xis sap sa/pao sulout np no ) sajed soj sopnor, ‘ojesioa -Suei} 39 2puei$ 979, ‘9[IQOUr 7S9 juouu -2jnos ou49/X2,] JUOP SU ‘xno/powue] sootpuodde xnep no un Jed soeur) sojud sossne} So19IUI9p s9T ‘xno axjuo sppnos sinofnoy anbsaid ja soddoçaaap nod uowopqey 9p xnvouue siamuoid buro soj ‘ sauuoyidjed sonoyorw-soje ‘n09-s917 uowOopqy ‘soaddo[a49p quatua] -u59 said nod e soyed op souvd jdas ‘sayiq Ou sanofnoy anbsoid 39 sojqessreuuosou uaiq xnvouue jdas op 9sodui0o xeuoy} ef “gddopoasp-sar sieur ‘1019 uowropqy “soutopepnque 7e s21918 saued sa19tuop burn sop sojed say sqnu no SalejJUaUNpNr saded saramoid xnop sp sajed xne suupuodsoutoo saiquou s2j jo ‘queuuoqnes xnvouue bu op 2soduw0o XE104} 2] quefe (SHATIVN S4dOdOSI DES CRUSTACÉS. 191 FAMILLE DES PRANISIENS. Les Pranises et les Ancées , classés à tort par quel- ques auteurs dans l’ordre des Amphipodes, appar- tiennent à la section des Isopodes nageurs, mais ne se laissent ranger dans aucune des grandes familles dont ce groupe se compose, et quoique très-peu nombreux, doivent par conséquent constituer une famille parti- culière. Ils ne sont encore qu'imparfaitement connus, et on manque surtout de détails sur la structure de leur appareil buccal ; mais d’après ce que nous en savons, ils nous paraissent avoir en même temps des rapports avec les Asellotes hétér opodes , les Cymothoadiens er- rans et les Isopodes sédentaires. Le caractère le plus remarquable de ces crustacés consiste dans la manière dont la tête est confondue avec les deux premiers anneaux thoraciques qui d’or- dinaire sont parfaitement distincts et semblables aux cinq segmens suivans ({) ; ici au contraire, ces deux an- neaux paraissent manquer complétement, et les deux paires de membres qui y appartiennent sont extré- mement petits et appliqués contre la bouche à la ma- nière de pates-mâchoires, ou bien manquent com- plétement. Il en résulte que le thorax, au lieu d’être composé de sept segmens et d’être garni de sept paires de pates, comme cela se voit chez si Isopodes ordi- naires , n'est formé que de cinq anneaux et ne porte que cinq paires de pates. La tête est garnie de deux paires d'antennes sétacées. Enfin l'abdomen est très- (w PI 33, fig. 10 et 12. 92 HISTOIRE NATURELLE développé et divisé en six articles mobiles dont les cinq premiers portent en dessous une paire de fausses pates branchiales semblables à celles des Asellottes, et dont le dernier constitue avec ses fausses pates une nageoire caudale à cinq feuillets disposés en éventail. Dureste, les deux genres qui constituent cette famille diffèrent beaucoup entre eux, et pour que la valeur des divisions méthodiques soient en rapport avec l’im- portance des modifications organiques des animaux que l'on classe, il faut ranger chacun de ces petits groupes dans une tribu particulière; nous diviserons par conséquent cette famille en PRANISIENS PROPREMENT DITS, qui ont la tête petite et les mandibules cachées, et ANCÉENS, qui ont la tête grosse et armée en avantde deux grandes mandibules disposées en manière de pince. TRIBU DES PRANISIENS ORDINAIRES. Cette division ne comprend, comme nous l'avons déjà dit, que le seul genre Pranize dont nous allons exposer les caractères. . GENRE PRANIZE,. — Praniza (1). Ce genre a été établi par Leach pour recevoir quelques petits Crustacés confondus dans le genre Oniscus par (1) Oniscus , Slabber, Physicalische belcestigungen. — Montagu. Linn. Trans. t. XI. — Pranisa, Leach; Latreille, Encyclop. At- las, Regn. anim. de Cuvier, 1re édit. t.3. — Desmarest, Consid. — Otto, Mém. de l'Acad. des curieux de la nature de Bonne: -— Rissor, Hist. de l'Eur. mérid. t., 5. — Westwood, Ann. des Sc. nat. t. 27, etc, : DES CRUSTACÉS. : 193 Slabber et Montagu, mais n’a pas été décrit par ce na- turaliste , et c'est Latreille qui l’a signalé à l'attention des zoologistes. La tête des Pranizes (PI. 33, fig. 10) est petite, presque glo- buleuse en arrière, pointue en avant et séparée du thorax par un petit rétrécissement ; les yeux en occupent les parties la- térales, et de chaque côté du front se trouvent deux antennes grêles et assez longues ; celles de la première paire sont les plus longues et se composent d’un pédoncale formé de trois ou’quatre articles et d'un petit filet terminal multi-articulé ; celles de la seconde paire, beaucoup plus courtes, s’insèrent immédiatement en dessous des précédentes, se dirigent di- rectement en dehors et ne présentent pas à leur extrémité de filet multi-articulé bien distinct. L'appareil buccal fait saillie en avant de la tête entre la base des antennes; il est recouvert en dessus par un labre quadrilatère et laisse voir quelques appendices grêles et plus ou moins styli- formes, dont la disposition n'est pas bien connue. Les pates-mâchoires de la première paire paraissent être pal- piformes, et elles sont suivies par les deux paires de membres qui d'ordinaire constituent les pates de la pre- nière et de la seconde paire, mais qui se trouvent ici ré- duites à un état presque rudimentaire et remplissent les fonctions de pates-mächoires ; ils ont cependant à peu près la même forme que les pates thoraciques , et ils s’insèrent à la partie postérieure et inférieure de la tête. Le thorax ré- duit à cinq anneaux est de forme ovalaire et varie beau- coup dans son aspect suivant les sexes ; chez le mâle, il est entièrement semi-circulaire et se compose de cinqarticles par- faitement distincts, dont les trois derniers sont plus grands que les deux premiers, mais à peu près de même forme (£g. 10) ; chez la femelle, les deux ou trois premiers anneaux sont semblables à ceux du mâle, mais les trois ou quelque- fois seulement les deux segmens suivans sont membraneux et complétement confondus, de facon à former un seul CRUSTACÉS, TOME Ill. 13 194 HISTOIRE NATURELLE article très-grand , ovoïde et d’une couleur plus foncée que le reste du corps. Les pates thoraciques au nombre de cinq paires sont grêles, cylindriques, allongées, et terminées toutes par un ongle acéré et recourbé vers le bout ; enfin on ne voit pas à leur base de lame destinée à constituer une poche ovifère comme chez la plupart des Isopodes. L’ab- domen est étroit et à peu près de même longueur que le thorax ; les six articles dont il se compose sont mobiles et parfaitement distincts ; les cinq premiers, bombés en dessus et à peu près quadrilatères, portent chacun une paire de petites fausses pates dont l’article basilaire est transversal et dont les lames transversales sont ovalaires et ciliées sur les bords. Le dernier article de l'abdomen est au contraire triangulaire , et porte de chaque côté, près de ses angles latéro-antérieurs, une fausse pate dont l’article basilaire est très-court, et dont les deux lames terminales sont étalées horizontalement en forme de nageoire caudale analogue à celle des Décapodes macroures. Ces petits Crustacés se trouvent quelquefois sur les bran- chies des poissons, mais ne sont pas toujours parasites. T. PRANIZE DLEUATRE. — P. cœrulata (1). (Planche 33, fig. 10.) Les trois derniers anneaux thoraciques complétement con- fondus chez la femelle. Dernier segment de l'abdomen bifurqué au sommet ; les lames terminales des dernières fausses pates de même grandeur. Second article des pates antérieures du mâle armé d'une forte dent pres de l'extrémité de son bord inférieur. Mäle de couleur brune avec une tache verdâtre au milieu du thorax et 1-s yeux rouges ; femelle ayant toute la portion posté- (1) Oniscu: cœruleatus, Montagu, Trans. of the Linn. Soc. vol. XI, 15, PI. 4, fig. 2 (cette figure a été reproduite dans l'Ency- clop. PL 336, fig. 28, mais sous le nom erroné de Oniscus tho- racicus). — Praniza cœrulata, Desmurest, Consid. p. 284%, PI. 46, fig. S&(d'après Montagu ). — Westwood, Ann. des Sc. nat. &. 27, p. 326, PI. G, fig. 5 (d'après Montagu), Le DES CRUSTACÉS. 195 rieure du thorax d'un vert bleuâtre. Longueur environ une ligne et demie. Le mâle se trouve sur les roches dés éôtes de la Manche et de l'Angleterre ; la femelle paraît vivre habituellement fixée sur les branchies de divers poissons. (C. M.) 2. PRANIZE TACHETÉE. — P. maculata (1). Dans cette espece il ne paraît pas exister de crochet sur le bord des pates, et la lame interne des dernières fausses pates paraît être beaucoup plus petite que l’externe. Couleur blanche bru- nâtre avec des taches brunes, renflement thoracique de la fe- melle brun rougeûtre. Habite les côtes du Shetland. Le Praniza branchialis de M. Otto (2), le Pranizu fuscata de M. Johnston (3) , le Praniza marina (4) et le Praniza Montagui (5), de M. Westwood, et le Praniza ventricosa de M. Risso (6), ne sont pas caractérisés de manière à pouvoir être distingués avec quel- que certitude des deux espèces précédentes; le Praniza plu- mosa (5) et le G. mesosoma ($) de ce dernier auteur n'appar- tiennent probablement pas à ce genre. 3. PRanizE DE Remnuarn. — P, Reinnardi (à). Les trois premiers anneaux thoraciques distincts chez la fe- melle , et les deux derniers seulement réunis en une masse ova- laire ; dernier article de l'abdomen arrondi au bout. Des côtes du Groënland. (n) Westwood , Ann. des Sc. nat. t. 27, p.322; Pl.6, fig. 4-25. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 27, fig. 10 (d'après Westwood ). (2) Nova acta physico-med. Acad. Ces. Leop. nat. Curios. t. XIV, p. 548, PI. 22, fig. 1 et 2. (3) Magazine of natural history, vol. 5, p. 520. — Westwood , op. cit. p. 330, PI. 6, fig. 26 (d'après Johnston). | (4) Oniscus marinus, Slabber Physicalische belusligungen, p. 57, PI. IX, fig. 1 ct 2. — Latreille, Encyclop. PI. 329, fig. 24 et 25 (d'après Slabber). (5) Westwood , loc. cit. p. 327. (6) Risso, Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. 5, p.62, PI 5, fig. 19. 7) Risso, loc. cit. (S) Risso, op. cit. p. 83. (9) Krôyer Grônlands Amfipoder , p. 73, PI. 4, fig. 20. FF: 196 HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES ANCÉENS. Cette division ne comprend aussi qu’un seul genre. Genre ANCÉE. — Anceus (1). Ce genre, établi par Risso sous le nom d’Ancée, et par Leach sous celui de Gnathia, est très-remarquable par la conformation singulière de la tête qui est quadrilatère , pres- qu’aussi grande que le thorax, et armée sur son bord anté- rieur de deux grandes lames mobiles et falciformes qui sont dentelées sur leur bord interne et qui paraissent être des mandibules (PI. 33, fig. 12).En dehors de ces organes , près des angles antérieurs de la tête s’insèrent deux paires d’ax- tennes grèles et cylindriques. L'appareil buccal est garni en dessous de deux pates-mächoires lamelleuses, très - larges et operculiformes (fig. 13). Le thorax, de la même longueur que la tête, se compose de cinq segmens bien distincts, et porte cinq paires de pates ambulatoires, grêles, cylindriques, et terminées par un petit ongle. Enfin l'abdomen, beaucoup plus étroit que le thorax, est conformé de la même manière que chez les Pranizes, si ce n’est que les lames terminales des fausses pates branchiales ne sont pas ciliées sur les bords. 1. ANCÉE RAPACE. — À, rapax. (PL 33, fig. 12.) Mandibules beaucoup moins longues que la tête, et obscuré- ment dentces dans toute la longueur de leur bord interne ; an- tennes de la première paire plus longues que celles de la seconde paire, et composés d'un pédoncule, dont les deux derniers arti- cles sont assez longs , et d'un petit filet terminal de cinq ou six articles. Dernier article du pédoncule des antennes de la seconde paire plus long que les articles précédens réunis; le filet terminal composé de six ou huit articles. Dernier article de l'abdomen cordiforme, cilié sur les bords, et ayant son extrémité posté- ot (1) Cancer, Montagu. — Anceus, Risso, Desmar., Latreille, etc. — Gnathia, Leach. DES CRUSTACÉS. 197 rieure bi-dentée; la lame interne des dernières fausses pates plus longue que l’externe, et ciliée comme celle-ci. Longueur, environ une ligne et demie. Habite les côtes de la Manche. (C. M.) 2. ANCÉE FORFICULAIRE. — A. forficularis (1). Si la figure et la description qu'on a données de cette espèce sont exactes, elle différerait de la précédente par la forme et la gran- deur des mandibules, par la ténuité extrême des antennes de la seconde paire, par la forme arrondie du dernier article de l'abdomen, et par plusieurs autres caractères. Habite les environs de Nice. L’'ANCÉE MAXILLAIRE (2) paraît se rapprocher beaucoup de notre Ancée rapace; mais à en juger par la figure que Montagu en a donnée, elle s’en distinguerait par la forme des mandibules. C'est à tort qu'on l’a supposée privée d'une nageoire caudale, FAMILLE DES SPHÉROMIENS. Dans cette famille le corps est large et très-obtus en avant (PI. 31 , fig. 11 et16; PL. 32, fig. 1; 10 et 17). La tête est transversale et porte les antennes sur son bord antérieur , sans se prolonger au-dessus de la base de ces organes qui sont de longueur médiocre. Les antennes de la première paire sont plus ou moins élargies à leur base, et celles de la seconde paire insérées très-près des précédentes. Nous ne connaissons la structure de l’appa- (4) Risso, Crust. de Nice , p. 52, PI. 2, fig. 10. — Desmarest, Consid. p. 283, PL. 46, fig. 7 (d'après Risso). — Latreille, Ency- clop. PI. 356, fig. 24 (d'après Risso). — Guérin, Iconogr. Crust. PI 27, fig. 7 (d’après Risso). (2) Cancer maxillaris, Montagu , Trans. of the Linn. Soc. vol. », p- 65, PL 6, fig. 2.— Gnathia maxillaris, Leach, Encyclop. méthod. PI. 336, fig. 25 (d’après Montaga).— Anceus maxillaris, Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5, — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 283, PL. 46, fig. G (d'après Montagu). — Westwood, Ann. des Sc. nat. t. 27, p. 329. 198 HISTOIRE NATURELLE reil buecal que dans la tribu des Sphéromiens ongui- culés, et par conséquent nous ne la décrirons que lorsque nous traiterons de ces animaux en particulier ; mais nous devons noter ici que chez tous les Sphéro- miens dont nous avons étudié la structure, les man- dibules sont fortement dentées et portent un appen- dice palpiforme grêle et aplati (PI. 31, fig. 15 ; PI. 32, fig. 3 et13); les méchoires dela seconde paire présentent trois lames terminales superposées (PL. 31, fig. 13), etles pates-mâchoires se terminent par un grand prolonge- ment palpiforme composé de cinq articles (fig. 12), dispo- sition qui ne se rencontre que très-rarement dans la fa- mille suivante. Le thorax ne présente pas latéralement des pièces épimériennes distinctes , comme chez la plu- part des autres Isopodes. Les pates sont en général toutes conformées pour la marche seulement et ter- minées par un ongle très-court; quelquefois celles des deux premières paires sont subchéliformes , mais celles de la troisième paire ne sont jamais ni préhensiles ni ancreuses, Les cinq premiers anneaux de l'abdomen sont plus ou moins rudimentäires et en général soudés de façon à former un seul article; le dernier segment est au contraire très-grand et scutiforme. Les fausses pates des cinq premières paires se reploient oblique- ment sous le bouclier caudal formé par le dernier article de l'abdomen ( PL. 32, fig. 7 |. Enfin les fausses pates de la dernière paire n'offrent qu'une seule lame terminale mobile, l’'appendice terminal interne n’exis- tant pas ou étant soudé à l’article basilaire , de facon à ne pouvoir exécuter des mouvemens qui lui soient propres (PI. 32, fig. 16). Nous diviserons cette famille en deux tribus caracté- risées principalement par la conformation des pates, comme on peut le voir dans le tableau suivant : DES CRUSTACÉS. 199 dont toutes les pates sont) terminées par un ongle très- petit et ne sont propres qu'à la marche. SPHÉROMIENS ONGUICULES. SRE dont les pates des cinq der- nières paires seulement on | ambulatoires et dontlespates } SPnÉROMIENS EnÉLIFERES. des deux premières paires sont subchéliformes. TRIBU DES SPHÉROMIENS ONGUICULÉS. Les crustacés dont se compose ce groupe naturel ont le corps épais, bombé en dessus , et peu rétréci vers ses extrémités (PI. 31, fig. 11 et 16; PI. 32, fig. 1 et10). La tête est large et porte les antennes à son bord antérieur ; les yeux sont circulaires et sont en général reçus dans une échancrure située de chaque côté du bord antérieur du premier anneau thoracique. Les antennes internes sont courtes mais très-grosses à leur base, et s’insèrent de chaque côté d’un petit prolongement du front; pres- que toujours ces organes sont complétement à découvert lorsqu'ils seredressent, mais ilssont d'ordinaire reployés sous les côtés de la tête. Les antennes de la seconde paire s’'insèrent tout auprès des précédentes et ne présentent rien de remarquable. Les mandibules sont courtes, armées d’une denture très-compliquée, et pourvues d’une tige palpiforme grèle , allongée et composée de trois ou quatre articles (PI. 31, fig. 15; PI. 31, fig. 3 et13). Les mächoires dela première paire sont pourvues de deux lames terminales assez longues, et les mâchoires de la seconde paire portent trois articles foliacés qui se recouvrent et sont ciliées sur les bords (PL. 31, fig. 13 et1#). Enfin les pates-méchoires sont grandes, allongées et palpiformes (PI. 31, fig. 12; PI. 32, fig. k et 14); leur portion basilaire est assez large et se prolonge en forme de lame assez loin au delà de l'insertion dusecond article, qui est au contraire étroit, et forme avec les quatre ar- 200 HISTOIRE NATURELLE ticles suivans un grand appendice palpiforme recourbé en dehors de chaque côté de la bouche et fortement ci- lié. Les anneaux thoraciques sont bombés en dessus et lamelleux sur les côtés, maïs, ainsi que nous l'avons déjà dit, n'y présentent pas de pièces épimériennes distinctes des pièces tergales, comme cela se voit dans les groupes suivans. Les pates sont toutes grèles et ambulatoires ; l’ongle qui les termine est très-court et en général bifide (PI. 32, fig. 6 et 15), et il n'existe pas à leur base d’appendice lamelleux. L'abdomen se com- poseseulement de deux ou trois articles mobiles ; quel- quefois le premier anneau est distinct des suivans, mais presque toujours il y est soudé , ettous ceux-ci, à l'ex- ception du dernier , sont également soudés ensemble de facon à former une seule pièce sur les côtés de laquelle on distingue seulement quelques fissures ; le dernier seg- ment de l'abdomen est grand et scutiforme ; sa face in- férieure est creusée de façon à loger dans une cavité assez profonde les fausses pates des cinq premières paires dont les lames terminales se reploient oblique- ment les unes sur les autres (PI. 32, fig. 7 ). Enfin les dernières fausses pates, situées de chaque côté du der- nier segment, se composent d’un article basilaire ter- miné par deux lames dirigées horizontalement en ar- rière; de ces deux lames l’interne est soudée à l’article basilaire et peut être considérée comme un prolonge- ment de son angle postérieur et interne ; l’autre est au contraire mobile (PI. 32, fig. 16). Les Sphéromiens onguiculés dont on connaît les mœurs vivent près des côtes , sur les rochers, et pour la plupart se contractent plus ou moins complétement en boule lorsqu'on les saisit. Tous sont de petite taille. On peut distinguer, à l’aide des caractères suivans , les différens genres dont ce groupe se compose. DES CRUSTACES. 201 “AATOHOHINY *HANISSVT) { “araosanvn | CO ROSNOCCE (EE A 32 ojur] -1es fanofnoy 59} -Ld sossney So191u19p “aasan | * * * + * + “oyroup ) sop ouuoyxo owey “anbripufo 39 1nod oporqr puosos 97 : 2] liuvaap-ne quawaequozriog juedurArs 79 xNojpoue| satoqui souuaque *SoJuP] -[æssanofno] jus) -soi sajud sossney SaJaiu2p sa[ onb aoued 108 ‘9}1] SIRET RENTE" dd ques ‘oynoq ua juouwa7a[duoo doqnoi 95 Juea -nod ou sdio7 “orgues one sed ou re uoÿey op ‘euraqui] *sauuoque *SI39UIT À SOP SE EL] 9P SNssop -NU JULOULAL S JUOIJ "AUI9UI ] SOS 430{dou os queanod saqed sassney 599 ap ‘sauuoqjue | ou197x9 owe] 7 Sap 2s2q E} 9p snssap *3a9 22204049 | ne sed juuoSuotoud os SAS, EC LCL (IC TON “anovanag )snos sioje quefojdor as soyed saessney sodatuop sop ou497xo ete ‘9[n0q ua juatuagapdwuoo 4opnox as jueanod sduo : So4uor) *apUBAË 1$9 AUIIJUI AJUUIUIII) QUE v] anb sijuey ‘oureuawuipna onbsoid sajed sossney saiatuiop sop ouuaxo owue “OU 2[euItu12} tue] e| onb opuvis sud no unop -ur1$ owQu 9p soud nod e sa,ed SaSSNPJS9191019P sap ou13,%0 no ajiqoui our ‘Xna[potuequiod LE] aponav puoo -2$ NL 9 \{UIquESs Zasst situ ‘9 -U91S3uJaqUI sou -U9qUL S2p OL] -ISta ©) DIE I 21 PI 0p\ Sap AHPTISU AO IV *SNIINOUAHAS 202 HISTOIRE NATURELLE GENRE SPHÉROME, Sphæroma (1). Le genre Sphérome, comme nous l'avons déjà dit, a été établi par Latreille; mais a été beaucoup circonscrit par Leach, et ne comprend plus aujourd'hui que les Sphéro- miens, dont le corps peut se rouler complétement en boule, et dont les dernières fausses pates ne restent pas saillantes lorsque l’animal est contracté de la sorte, Le corps de ces Crustacés ( PI, 31, fig. 11) est large, très - bombé, et arrondi à ses deux extrémités, mais ne se rétrécissant pas graduellement vers la tête et vers l’ex- trémité postérieure comme chez les Cymothoadiens. La tête est très-large, courte, bombée en avant, plutôt ver- ticale que horizontale, et terminée antérieurement par un rebord saillant qui se continue latéralement avecle bord du premier segment thoracique. Les yeux, situés près des an- gles postéricurs de sa surface supérieure, sont à peu près circulaires, et recus dans une échancrure du bord antérieur du premier anneau thoracique. Les antennes s’insèrent à la face antérieure de la tête, de chaque côté d’un petit prolon- gement frontal qui se recourbe en bas et en arrière pour se joindre à l’épistome, et elles se reploient dans un sillon creusé sous le bord latéral de la tête et du premier anneau thoracique, de façon à s’y cacher complétement. Celles de la première paire sont très-grosses à leur base, et y recou- vrent celles de la seconde pâire; leur premier article est très- grand, simple, et presque carré; le secondest court et gros ; mais le troisième est cylindrique et alongé, et est suivi d’une tigelle multi-articulée, divisée en une douzaine de — oo ——_—_—__ "| (1) Oniscus, Linn. Pallas, Fabricius. — Asellus , Olivier, En- cyclop. méthod. t. 4, p. 256.—Sphæroma, Latreille, Genera Crusta- ceorum, t. 1, p. 65; Hist. nat. des Crust. et Ins. t. 7, p. 11 ; Règne anim. de Cuvier, 2e édit. t. 4, p.137; et Cours d'Entomol. p. 409.— Bosc, Hist. des Crust. t. 2, p.182.—Leach, Dict. des Sc. nat.t 12, p. 345—Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5,p. 161.— Desma- rest, Gonsil. p. 299. — Guérin. Encyclop. méthod. t. 10, p. 458. DES CRUSTACÉS. 203 petits articles. Les antennes de la seconde paire sont beau- coup moins longues que les précédentes ; et leur portion ba- silaire, composée de quatre articles cylindriques, est beau- coup plus grêle. L'épistome, qu'on peut souvent distinguer facilement du labre, est très-saillant, triangulaire antérieurement, et en forme de fer à cheval postérieurement. En avant il s’avance entre les antennes internes , serecourbe un peu en haut, de facon à se montrer à la face antérieure de la tête, et à atteindre au niveau du front. Le labre est triangulaire et logé pres- que entièrement dans l’échancrure de l'épistome. Les man- dibules (PI. 31, fig. 15), sont courtes, grosses, armées de plusieurs dents à leur extrémité, et garnies d’un appendice palpiforme composé de trois ou quatre articles qui, d’ordi- paire, se cache sous l’antenne externe. Les rr7dchoires de la première paire (fig. 14) se composent d’un article basi- laire portant deux lames presque d’égale longueur, dont l'interne est ciliée, et dont l’externe est armée d'épines à son extrémité. Les mâchoires de la seconde paire (fig. 13) se composent aussi d’une pièce basilaire portant trois ar- ticles lamelleux qui se superposent et' se terminent à peu près au même niveau. Les pates-mächoires (fig. 12) sont grandes , palpiformes, et composées de deux parties assez distinctes; l’une basilaire et très-rapprochée de sa con- génère, se termine antérieurement par une petite lame triangulaire qui recouvre les mâchoires ; l’autre terminale, alongée et très-mobile, se recourbe en dehors puis en avant, se compose d’une série de quatre articles et ressemble à un palpe. Les anneaux du thorax ont tous la même forme et à peu près les mêmes dimensions ; le premier, cependant, est plus long que les autres, et on y remarque de chaque côté un petit sillon longitudinal et droit, qui indique la limite entre la pièce tergale et les pièces épimériennes, lesquelles sont triangulaires , de facon que chaque anneau se termine laté- ralement par un angle assez aigu. L’abdormen est grand, très- bombé, et composé de deux portions, dont l’une ressemble 204 HISTOIRE NATURELLE assez aux anneaux thoraciques, mais présente de chaque côté des lignes indiquant sa division primitive en quatre seg- mens, et dont l’autre, en forme de bouclier, termine pos- térieurement le corps. Les pates sont courtes, grêles et en- caissées entre les lames épimériennes; elles ont toutes à peu près la même forme et se terminent par un ongle qui est en général bifurqué. Les fausses pates abdominales des cinq premières paires sont reployées obliquement les unes sur les autres, et recues dans une excavation profonde du dernier articie de l’abdomen. Enfin les fausses pates de la dernière paire se terminent par deux lames ovalaires assez sen:blables entre elles, et toutes les deux à découvert; mais dont lin- terne est soudée avec l’article basilaire qui la porte, de facon à ne pas pouvoir se porter en dehors, et dont l'externe glisse sous l’interne , ce qui permet à l’animal de se reployer com- plétement en boule. Leach a distingué, sous le nom générique de Zuzare (1), les espèces qui peuvent se contracter en boule comme les Sphéromes ordinaires, mais qui ont la petite lame externe des dernières fausses pates plus grande que l’interne et concave en dessus ; tandis que chez les Sphéromes cette lameest plate et de même forme que l'interne. Cette division repose, comme on le voit, sur des caractères de très-peu d'importance, et ne nous semble pas devoir être adoptée. Tous ces crustacés sont de très-petite taille , et vivent sur les rochers seus-marins, parmi les polypiers et les plantes marines. (1) Zuzara, Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 344. — Desma- rest, Consid. p. 298.— Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2eédit. t. 4, p.139; Encyclop. t. 10,.p. 823. DES CRUSTAEËS. : 205 $ 1. Espèces dont les deux derniers segmens du thorax sont de méme forme que les autres anneaux et ne se prolongent ni l'un ni l'autre postérieurement en forme de dent ou de tubercule médian. A. Bord postérieur du dernier segment abdominal n'offrant ni dentelure ni échancrure. 1. SPHÉROME DENTÉ. — S. serralum (1). (Planche 51 , fig. 11.) Corps lisse ; dernier article de l'abdomen très-bombé, rétréci postérieurement et terminé par un bord droit ou légérement arrondi (>) qui ne dépasse pas l'extrémité de la lame interne des dernières fausses pattes ; la lame externe de ces appendices ré- trécie vers le haut et dentelée sur le bord externe. Longueur environ six lignes. Habite les côtes de la Manche et de la Méditerranée. (C. M.) Le SP&ÉROME TRIGONE de M. Risso (3) me paraît être une simple variété de cette espèce dont le bord postérieur du dernier seg- ment abdominal est plus long et plus droit que d'ordinaire ; c’est un individu présentant au plus haut degré cette particularité que nous avons fait représenter dans la planche 31. 2. SPHEROME GÉANT. — S. gigas (4). Corps lisse; dernier article de l'abdomen à peine bombé, (1) Ouiscus serratum, Fabricius, Mant. Ins. t. 1,p. 242. — Oniscus globator , Pallas, Spicilegia zoologica, fas. 9, p. 50, PL. 4, fig. 18.— Sphæroma cinerea, Bosc, Hist. des Crust. t. 2, p. 186. — Latreille, Hist. des Crust. et Ins. t. 7, p. 16 ; Genera, t. 1, p. 65. — Risso, Crust. de Nice, p. 146. — Sphæroma serratum, Leach, Dict. des Sc. nat. t.12, p. 346, et Trans. of the Linn. Soc. vol. XI, p. 368. — Desmarest, Cor:sid. sur les Crust. p. 301, PI. 47, fig. 3.—Latreille, Encyclop. method. t. 10, p. 458. — Sphæroma cinerea, Savigny et Audouin, Egypte, PL. 12, fig. 1. — Sphæroma serratum , Guérin , Iconographie Crust. PI. 30, fig. 1. — Rathke, Beyträge zur Fauna der Krym. p. 391. (2) Il est à noter que cette piece n'est jamais aussi pointue que dans la figure donnée par M. Desmarest. (3) Crust. de Nice, p. 143. (4) Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 346. — Desmarest, Con- sider. 3o1. 206 HISTOIRE NATURELLE triangulaire et terminé par un angle arrondi qui dépasse nota- blement l'extrémité de la lame interne des dernières fausses pates; lame externe de ces appendices allongée, obtuse ét sans dente- lures sur les bords. Longueur , environ dix lignes. Habite les côtes de, la Nouvelle-Hollande. (C. M.) 3. SPHÉROME DE QUOY — S. Quoiana. Corps légèrement granulé ; dernier article de l'abdomen garni en dessus de deux séries longitudinales de quatre ou cinq petits tubercules et d’une grosse crête obtuse transversale située au- dessus de son extrémité postérieure, qui est arrondie ; lames ter- minales des dernieres fausses pates petites, pointues et granu- lées ; l’externe légèrement dentelée sur le bord externe. Lon- gueur, environ six lignes. Trouvée sur les côtes de Van-Diemen par MM. Quoy et Gai- mard.(C. M.) x 4. SPnÉROME REBORDÉ. — $. marginata. Corps garni de petites granulations formant sur chaque an- neau deux lignes transversales ; abdomen couvert de granulations beaucoup plus grosses; son premier segment présentant en outre quatre tubercules obtus, dont les deux médians sont gros et transversaux, et les externes petits et triangulaires ; le dernier article présentant aussi quatre élévations dont les deux médianes ont la forme de crêtes obtuses , mais très-saillantes ; son bord postérieur arrondi , fortement relevé et se continuant de chaque côté avec une petite crête qui s'efface au niveau de l’insertion des dernières fausses pates; les lames terminales de celles-ci, de même longueur et dépassant un peu l'extrémité du dernier seg- ment; l'interne pointue au bout et à bords lisses ; l'externe à peu près de même forme, mais armée en dehors de quatre dents trés-fortes. Longueur, environ trois lignes. Habite les côtes de Languedoc. (GC. M.) 5. SPHÉROME DE Hooker, — S, Hooker (1). Cette espèce, qui paraît avoir beaucoup d’analogie avec la (1) Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. 11, p. 369 et Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 345. — Desmarest, Consid. p. 300. DES CRUSTACÉS. 207 précédente, a été caractérisée par Leach de la manière suivante: « Corps lisse ; les deux derniers articles de l'abdomen bicarénés ; les carènes à peine saillantes; le dernier segment arrondi à son extrémité. » Habite les côtes de l'Angleterre. 6. SPHÉROME À QUEUE RUDE. — S. rugicauda (1). Cette espèce nous paraît devoir prendre place ici, mais ne nous est connue que par la description suivante donnée par Leach : « Corps lisse; dernier article de l'abdomen rugueux ; son extrémité arrondie; couleur cendrée, tachetée et rayée de noir. » Se trouve sur les côtes de l'Angleterre. 7- SPHÉROME DE TRistan. — S. Trislense (2). Cette espèce doit probablement prendre place dans cette sub- division, mais cependant nous n'osons l'affirmer, car Leach dit que le septième article du corps est à peine visible, ce qui pourrait dépendre d'un prolongement de l'anneau précédent analogue à ce que nous verrons dans la division suivante. Voici, du reste, les caractères que l'on y assigne : « Corps lisse, ayant son septième article à peine visible; le dernier de l'abdomen se terminant tout acoup en pointe obtuse, ayant à sa base deux tubercules allongés et peu distincts. » Trouvé à l’île de Tristan d'Acunha. 8. SPHÉROME DE Jurine. — S, Jurinu (3). Cette espèce paraît être trés-voisine de la Sphérome dentce; mais s’en distingue par la forme du dernier segment de l’abdo- men, qui se prolonge postérieurement en une pointe obtuse. La lame externe des dernières fausses pales a les bords lisses. Lon- gueur, environ 2 lignes. Des côtes de l'Égypte. AA. Bord postérieur du dernies article de l'abdomen entaillé ou échancre. (1) Leach, Trans. of the Linn. Soc. vol. XI, p. 369et Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 346. — Desmarest, op. cit. p. 300. (2) Leach, Dict. des Se. nat. t. 12, p. 345. — Desm. loc. cit. (3), Savigry et Audouin, Égypte, Crust. PL. 12, fig. 2. 208 A HISTOIRE NATURELLE ls : Est A 9. SPHÉROME DE SAvicnyx. — 8. Savignu (1). Corps lisse. Dernier article de l'abdomen trés-bombé, presque triangulaire postérieurement, et présentant à son extrémité une échancrure médiane large et profonde. Lames des dernières fausses pates larges, vbtuses, sans dentelures, et ne dépassant pas notablement l'extrémité de l'abdomen. Longueur, environ une ligne et demie. Habite les côtes de l'Égypte. Le SrnéroME , des côtes du Poitou, décrit par M. de Tristan , sous le n° 3 (2), ressemble bearcoup à l'espèce précédente , mais paraît s'en distinguer par la manière dont les lames terminales des fausses pates postérieures sont brusquement tronquées au bout. 10, SPHÉROME GRANULE. — S, granulata, F Corps très-finement granulé. Bord postérieur du pénultième segment de l'abdomen garni de deux petits tubercules. Dernier article allongé, garni en dessus de deux tubercules obtus, et terminé postérieurement par un angle obtus, de chaque côté du- quel on distingue une petite dent presque rudimentaire. Lames terminales des dernières fausses pates courtes (n'atteignant pas, à beaucoup près , le niveau de l'extrémité du dernier segment) , et tronquées au bout; l'externe, armée d'une épine assez forte à son angle postérieur et externe, et dentelée sur son bord posté- ‘ rieur. Patrie inconnue. (C. M.) 11. SPHÉROME DE DumÉriz. — S. Dumerili (3). Cette espèce , dont le dernier article de l'abdomen présente à son extrémité deux légères échancrures, paraît être voisine de la (1) Spheroma…. Savigny, Égypte, Crust. PI. 12, fig. 4. — Sphe- roma Dumertilii, Audouin , Explicat. des planches de M. Savigny. (Ce nom spécifique étant déja donné à un autre Sphérome n'a pu être conservé ici.) (2) Mém. sur quelques insectes des côtes du Poitou, Ann. du muséum, t. 13, PI. 27, fig. 10. (3) Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 345. — Desmarest, Con- sidér. p. 300. DES CRUSTACÉS. 200 Ce précédente, eta été caractérisée par Leach de la manière suivante : « Quatrième et cinquieme article de l'abdomen bi-carénés: les » carènes de chaque article très-prononcés; le dernier article » pointu à son extrémité. » Patrie inconnue. 12. SPHÉROME DE PRiDEAUx. — S. Prideauxiana (1). Abdomen échancré comme dans l'espèce précédente, et ayant, suivant Leach, «son quatrième article ( probablement le der- » nier ) arrondi à son extrémité et bi-caréné antérieurement ; les » carènes obtuses et peu distinctes. » Habite les côtes de l'Angleterre. 19. SPHÉROME DE GaiManD. — 9. Gaiëmarduii. Corps lisse. Tête extrêmement bombée et recourbée en bas. Crête marginale du front à peine distincte. Dernier segment de l'abdomen réguliéremen t bombé, et terminé par trois dents à à peu près de même grosseur qui atteignent le même niveau. Lames des dernières fausses pates obtuses , à bords lisses et très-courtes ( n'atteignant pas, à beaucoup pres, le niveau de l'extrémité pos- térieure du corps ). Longueur, environ un pouce. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. (C. M.) 14. SPRÉROME PUBESGENT. — S. pubescens. Corps granulé et couvert d'un duvet court et serré. Dernier segment de-l'abdomen garni en dessus de deux bosses, et terminé par trois grosses dents courtes, triangulaires, et semblables entre elles. Lames terminales des dernieres fausses pates courtes, mais dépassant un peu l'extrémité postérieure du corps ; l'externe, profondément échancrée sur le bord externe, et pointue au bout, Longueur, environ 10 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. (C. M.) LE SPuEROME courr (2), mentionné par Leach , appartient aussi (1) Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 345. — Desmarest, op. cit. p. 299- (2) Spheroma curtum , Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 349. — Desmarest, p. 209. CRUSTACÉS , TOME II. 14 210 HISTOIRE NATURELLE à cette subdivision ; mais il est difficile de comprendre Ja descrip- tion qui en a été donnée ; en effet, après avoir dit que le dernier article de l'abdomen est garni à son extrémité de deux légères échancrures, ce naturaliste ajoute « que le troisième article de l'abdomen est largement échancré postérieurement, et le dernier pointu à son extrémité ; » or, nous sommes incertains sur ce qu'il entend par ce troisième anneau. $ 2. Espèces dont le sixième ou le septième anneau du thorax se prolonge postérieurement en forme de dent, de tubercule ou d'épine au-dessus des anneaux suivants. 19. SPHÉROME Bossu. — S. gibbosa. Sixième anneau du thorax se prolongeant sur la ligne médiane au-dessus du segment suivant. Dernier segment de l'abdomen rétréci en pointe postérieurement, etayant son angle postérieur divisé en deux par une échancrure médiane trés-profonde. Lames terminales des dernières fausses pates dépassant de beaucoup l'extrémité du dernier segment ; l'externe plus pointu que l'in- terne. Longueur , environ deux lignes. Habite les côtes de la Manche. (C. M.) 16. SPHÉROME MICRACANTHE. — S. micracantha (1). Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant le prolon- gement du sixième anneau thoracique bidenté , et la fente mar- ginale du dernier segment abdominal extrêmement petite. Lon- gueur , un peu plus de deux lignes. Habite les côtes du Poitou. 17. SPHÉROME ARMÉE. — S. armala. Corps lisse ; septième segment du thorax surmonté d'une dent conique médiane dirigée en arrière. Dernier segment de l’ab- domen triangulaire et terminé par une grosse dent obtuse qui dépasse l'extrémité des lames des fausses pates ; la lame interne QG) Tristan, Mém. sur quelques insectes crustacés trouvés sur les côtes du Poitou, Ann. du muséum, t. 13, PL. 27, fig. G. DES CRUSTACÉS. 211 (tronquée au bout ; l’externe terminée par une pointe recourbée en dehors. Longueur , trois lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Zélande. (C. M.) 18. SPHÉROME DICANTHE. — S, dicantha (x), Corps lisse; septième segment du thorax armé comme dans l'espèce précédente. Dernier article de l'abdomen presque semi- circulaire en arrière , et terminé par deux petites échancrures séparées par une dent médiane très-longue, mais qui ne dépasse pas les lames terminales; celles-ci très-grandes ; les internes se joignant sur la ligne médiane en arrière du dernier article de l'abdomen ; les externes beaucoup plus longues que les internes, et se rétrécissant graduellement en pointe vers le bout, Lon- gueur , environ 8 lignes. Trouvé par Péron à l'île King. (C. M.) 19. SPHÉROME PERFORE. — S, perforata. Corps granulé. Bord postérieur de la plupart des anneaux tho- raciques garni de quatre tubercules ; septième anneau armé d’une longue et forte dent médiane qui s'avance au-dessus de l'abdomen, et est arrondie au bout. Dernier article de l'abdomen allongé, triangulaire, et offrant à son extrémité une fente qui est trés-étroite vers le bout, mais élargie antérieurement, de facon à constituer vers le tiers postérieur dece segment un trou circulaire, Lames terminales des dernières fausses pates trés-grandes , ova- laires et arrondies au bout. Longueur, trois lignes. Trouvé à Saint-Paul, par MM. Quoy et Gaimard. (C. M.) ? 20. SPHÉROME DEMI-PONGTUÉ. — S. semi-punclala (2). Corps s'élargissant graduellement jusqu'au milieu du dernier anneau thoracique, sixième anneau du thorax armé d'une longue dent médiane qui s'avance au-dessus de l’abdomen (3). Dernier ar- (1) Aselus dicanthus , Péron, Collect. du muséam. (2) Zuzara semi-punctata, Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 344. — Desmarest, Consid. p.299. (3) C'est à tort que Leach et Desmarest indiquent cette dent comme étant portée par le septième anneau thoracique ; car nous 14. 212 HISTOIRE NATURELLE ticle de l'abdomen très-large, tronqué transversalement au bout, et armé , sur son bord postérieur, d'une petite épine médiane. Lame externe des dernières fausses pates notablement plus longue que l'interne , et recourbée un peu plus en dehors vers le bout. Patrie inconnue. (Collect. du Musée britan. de Londres.) Le Zuzare nrAnËME , de Leach {1), paraît devoir aussi prendre place ici ; ce naturaliste le distingue de l'espèce précédente par les caractères suivants : prolongement du septième (ou sixième ?) anneau du thorax en forme de diadème; derniére petite lame extérieure de l'abdomen finissant graduellement en pointe ar- rondie. Ce Crustacé habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Le petit Sphéromien, figuré par M. Savigny (2), et désigné par M. Audouin, sous le nom de Spheroma JF'alckenærii (3), paraît différer de tous les autres Crustacés de la même tribu par la con- formation de l'abdomen, dont tous les anneaux semblent être confondus en une seule pièce. Genre CYMODOCLE. — Cymodocea (4). Le genre Cymodocée de Leach ne diffère que très-peu des Sphéromes dont il se distingue parce que le corps ne peut pas se ramasser complétement en boule comme chez ces derniers Crustacés, En effet, ici le thorax est un peu moins flexible; mais ce qui s’oppose surtout à ce que les Cymo- docées puissent prendre une forme sphérique, c’est la dispo- sition des dernières fausses pates, dont les lames sont relevées obliquement de chaque côté de l’abdomen, et restent toujours nous sommes assurés qu'il appartient à l'anneau précédent par l'inspection de l'individu qui a servi à la description donnée par ces auteurs. (1) Zusara diadema , Leach, Dict. des Sc. nat.t. 12, p. 344. — Desmarest, Consid. p 299. (2) Égypte: Crust. PL. 12, fig. 3. (3) Explic. des planches de M. Savigny. (4) Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 342.—Desmarest , Consid. sur les Crust. p.297.— Latreille, Règne anim. 2° édit. t. 4, p. 138. — Guérin, Encyclop. méthod. t. 10, p. 464. DES CRUSTACÉS. 213 saillantes. Les Dynamènes de Leach (1) présentent aussi ce caractère, et ne nous paraissent différer des Cymodocées par aucune particularité d'organisation assez importante pour motiver leur séparation. Le zoologiste que nous venons de citer les en a distingués à cause de l’absence de la petite lame ou dent qui, chez les Cymodocées, se voit au milieu de la fente si- tuée au milieu du bord postérieur de l'abdomen ; mais ce ca- ractère n’est pas suflisant pour servir de base à une division générique, et par conséquent nous réunirons ici tous ces Crustacés sous le nom commun de Cymodocées. Le corps de ces animaux est moins régulièrement ovalaire que chez les Sphéromes, et paraît comme tronqué postérieure- ment (PI. 31, fig. 16). Les antennes, la bouche et les pates ne présentent rien de particulier. L’abdomen est aussi conformé de la même manière que chez les Sphéromes ; seulement son dernier article est plus triangulaire et plus fortement échancré au bout. Les dernières fausses pates, lorsqu'elles se reploient, ne s'appliquent pas contre le bord du segment qui les porte, de façon à compléter avec cet article une sorte de bouclier bombé, à bord régulièrement semi -circulaire , mais se re- lèvent obliquement de chaque côté, et se dirigent directe- ment en arrière, de facon à être toujours saillantes ; du reste , leur structure est à peu près la même que chez les Sphéromes. et la lame externe se reploie sous l’interne. Sr. Espèces dont le dernier article de l'abdomenest échancré à son extrémité et présente dans cette échancrure une dent ou une la- melle médiane. (Cette division correspond au genre Cymodocée, tel qu'il a été établi par Leach et adopté par Desmarest.) 1. CymopocéE poiLue. — €, pilosa. Corps très-flexible et presque lisse en avant, mais granule et hérissé de poils dans sa moitié postérieure, Front obtus comme (1) Dynamena, Leach , Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 343. — Desm. Consid. p. 297. — Latreille, Règne anim. t. 4, p. 138. — Guérin, Encyclop. t. 10, p. 360. 14 HISTOIRE NATURELLE chez les Sphéromes ; bord postérieur du premier tronçon abdo- minal garni de deux tubercules arrondis ; deux tubercules sem- blables mais beaucoup plus gros, plus saillants et surtout plus allongés , situés sur le dernier segment abdominal et séparés par ün sillon longitudinal à l'extrémité duquel se trouve une bosse garnie d'un pinceau de longs poils. Échancrüre terminale de l'ab- domen très-large; la lamelle médiane allongée presque cylin- drique ; arrondie au bout et se terminant au niveau de l’extré- mité des denx dents formées par les côtés de l’échancrure. Lames terminales des dernières fausses pattes dépassant de beancoup l'extrémité de l'abdomen ; l'interne grosse et obtuse ; l'éxterné beaucoup plus large, mince en dedans, mais trés-épaisse vers le bord externe et armée d’une dent conique à son extrémité, Lon- gueur, environ six lignes. Habite la Méditerranée. ( G. M. ) 5. Crmonodir TRONQUÉE, — €, {runcala (1). Cette espèce est très-voisine de la précédente , mais paraît s'en distinguer par l'absence des touffes de poils si remarquables chez la Cÿmodocée poilue. Voici du reste les caractères qui ÿ ont été assignés : « Abdomen légèrement granulé, ayant son prolonge- ment terminal entier et tronquëé à son extrémité : troisième et quatrième article de l'abdomen ayant chacun deux tubercules dorsaux dont les postérieurs sont les plus grands. » Des côtes de l'Angleterre. 5. Cymonocee reNDuE. — C. bifida (2). « Abdomen granulé dont les troisième et quatrième articles ont chacun deux tubercules sur le dos, les derniers étant les plus grands et bifides ; dernier article de l'abdomen aÿant son prolon- gement terminal saillant et faiblement échancré. » Patrie inconnue. 4. CYMODOCÉE ÉCHANGRÉE, == C, emarginata (3). « Abdomen granulé et ayantson prolongement terminal échan- (1) Leach, Edinb. Encyclop. et Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 345. — Deésmarest, Consid. p. 297. (2) Leach , Dict. des Sc. nat. loc. cit. — Desmarest , loc. cit. (3) Leach, loc. cit. — Desmarest, op. cit. p. 296. DES CRUSTACÉS. 215 cré à son extrémité. Troisième et quatrième article de l'abdo- men pourvus chacun de deux tubercules dont le dernier est le plus grand. » Habite les côtes de l'Angleterre. 5. Cyuonocée DE Lawarck. — C. Lamarckii (1). « Abdomen lisse, ayant ses troisième et quatrième segments munis chacun de deux épines sur le dos; le, dernier ayant son prolongement terminal étroit et sa pointe entière. » Des côtes de la Sicile. 6. Crmopocée ARMÉE. — (€. armala. (Planche 31, fig. 16.) Septième anneau du thorax très-grand et se prolongeant au-les- sus de l'abdomen en forme de grande dent conique ; dent médiane du bord postérieure du deuxième anneau de l'abdomen saillante et bifide ; lame externe des dernières fausses pattes plus petite que l’interne. Longueur, trois lignes. Des mers de l’Australasie. (CG. M.) Ç +. Espèces dont le bord postérieur du dernier article de l'ab- domen présente une échancrure simple sans lame ni dent mc- diane. : (Cette division correspond au genre Dynauëne de Leach.) a. Sixième anneau du thorax prolongé en arrière; petite lame ex- terne des appendices postérieurs de l'abdomen plus longue que l'interne. 1. Cymopocee DE Monracu. — €. Montagui (>). « Corps sublinéaire; le sixième article du thorax avec un pro- longement aplati en dessus; deux tubercules au dernier article de l'abdomen ; sa fente presque d'égale largeur. » Habite les côtes de l'Angleterre. » (1) Leach, loc. cit. PL. fig. — Desmarest, op: cit. p. 297, PI. 48, fig. 4. — kruérin, Iconographie, Crust. PI. 30, fig. 5 (d'apres Desmarest). (2) Dynamene Montagui, Leach, Dict. des Sc. nat.t. 12, p. 344. — Desmarest, Consid. p. 298. ae 216 HISTOIRE NATURELLE aa. Tous les anneaux du corps simples, petite lame externe des appendices postérieurs de l'abdomen plus courte que l'interne, 2. CYMODOCÉE ROUGE. — C, ruber (1). « Corps sublinéaire ; fente du dernier article presque égale en largeur dans toute son étendue. Couleur rouge. » Des côtes de l'Angleterre. » 3. Cymopocée vEnTE.—C, viridis (2). « Corps presque ovale ; fente du dernier article très-élargie à sa base. Couleur verte. » Des côtes de l'Angleterre. » 4. Cvuonocée DE Lesueur. — C. Lesueuri (3). « Corps oblong, bombe ; tête pointue, traversée au sommet par des lignes profondes qui dessinent un cœur. Dernier article de l'abdomen bombé, terminé par une pointe obtuse, relevée avec une petite dent de chaque côté. » Habite la côte de Nice. » 5. CymopocÉE vEnsicoLor. — C. versicolor (4). Corps ovalaire, bombé et lisse. Tête arrondie; fente du der- nier article de l'abdomen un peu élargie à sa base. Habite les côtes de la Crimée. Gexre NÉSÉE. — Nœseu (re Nous réunirons dans le genre Nésée tous les Sphéromiens onguiculés , dont le corps est terminé postérieurement par (1) Oniscus ruber, Montagu. — Dynamena ruber, Leach, loc. cit. — Desm. loc. cit. (2) Dynamena viridis, Leach, loc. cit. — Desmarest, loc. cit. (3) Spheroma Lesueurii, Risso, Crust. de Nice, p. 147. — Dy- namea Lesueurii, Desmarest, Consid. p. 298. (4) Campecopea versicolor, Rathke , Fauna der Kryim. p. 392, PI. G, fig. 10 et 11. (5) Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 342. — Desmarest, Con- sid. p. 295. — Latreille, Règne anim. 2° édit. t. 4, p. 157.—Gué- rin, Encyclop. t. 10, p. 450. — Spheroma, Eichwald, Voyage dans l'Ingrie, etc. DES CRUSTACÉS. 217 deux espèces de cornes peu mobiles, formées par la lame externe des dermères fausses pates, laquelle, au lieu de se replier sous la lame interne, comme chez les Sphéromes et les Cymodocées , reste toujours saillante et à découvert. Leach a divisé ces Crustacés en deux genres, les Nésées et les Cili- cées, suivant que l’avant-dernier anneau thoracique est semblable au suivant ou bien plusgrand ; mais ces caractères sont trop insignifians pour servir de bases à des distinctions génériques. Il nous semble même très-probable que le genre Campécopée de Leach devra aussi être réuni à ce groupe; mais les descriptions et les figures qui m'ont été données sont trop incomplètes pour nous permettre de décider cette question. Le corps de ces Crustacés ne peut pas se ramasser en boule comme celui des Sphéromes , et est en général peu flexible. La tête, les antennes, la bouche, le thorax et les pates sont conformés à peu près de même que chez les Sphéromes. L'abdomen présente aussi la même disposition générale, mais les fausses pates postérieures s’articulent très en arrière , et leur lame interne se perte transversalement en dedans le long du bord postérieur de l'abdomen, de façon à se confondre facilement avec ce bord, tandis que la lame externe, plus longue et plus grosse, est droite, se dirige en arrière , en formant un angle presque droit avec la première , et ne conserve que très-peu de mobilité. k $ 1. Æspèces dont le sixième anneau de l'abdomen est beaucoup plus grand que le suivant, et chevauche au-dessus. ( Genre Nésee de Leach., ) 1. NÈSÉE BIDENTÉE. — N, bidentata (1). Corps presque lisse. Sixiéme anneau du thorax tres-grand et armé, sur son bord postérieur, de quatre dents, dont les externes (1) Desmarest, Consid. p. PI. 45, fig. 2. M. Guérin a reproduit cette figure dans son Iconographie (Crust. PI. 30, fig. 4), mais en la désignant sous le nom de Cilicæa La- treillii. : 2148 HISTOIRE NATURELLE très-petites et les internes très-longues , coniques , et dirigées en arrière au-dessus de l'abdomen. Septième anneau thoracique très- petit, et armé latéralement d'une petite épine. Dernier segment de l'abdomen granuleux , et garni en dessus de deux gros tuber- cules arrondis; son bord postérieur largement échancré au mi- lieu, et garni d'une petite dent médiane logée au fond dé l'é- chancrure. Longueur, 4 lignes. Habite la Manche et les côtes occidentales de la France. (C. M.) 2, Nesée micocor. — À, bicolor (1). Corps lisse. Bord postérieur du sixième anneau du thorax garni de trois dents, dont la médiine grande et triangulaire ; deux tuber- cules arrondis sur le dernier article de l'abdomen, dont le som- met est profondément échancré, mais sans dent médiane. Lame externe des dernieres fausses pates petite. Habite les côtes de la Crimée. Ç 2. Espèces ayant les deux derniers anneaux thoraciques d'égale longueur.( Gen re Cuicée de Leach. ) 3. NESÉE DE LarReize. — M, Latreillii (:). Dernier article de l'abdomen , ayant deux élévations en bosse, dont la première prolongée et pointue chez le mâle ; le bord pos- térieur de cet article échancré au milieu, et armé d'une petite dent obtuse médiane. Lame externe des dernières fausses pates échancrée postérieurement à son extrémité. Patrie inconnue. Le Srmenoma acuzeaTun d’Eichwald (3) appartient à cette divi- sion du genre Nésée, et ressemble beaucoup à l'espèce précédente, mais paraît en différer par la forme des lames terminales des (1) Campecopea bicolor , Rathke Fauna der Krym, p. 391, PI. 6, fig. 12 et 13. (2) Cilicœa Latreilli, Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 342, Crust. PI. 48, fig. 3.— Desmarest et Consid.p. 296, PI. 48, fig. 3. (M. Guérin à reproduit cette figure dans son Iconographie du Règne animal (Crust. PI. 38, fig. 2), mais sous le nom de Vœsea bidentata.) (3) Geognostico-zoologicæ per Ingriarn , marisque Baltici provin- cias observ. P1 5, fig. 2. DES CRUSTACÉS. 219 dernieres fausses pates qui sont très-pointues et un peu recourbées en dedans. Le Nesea Caudata (1) et le Nesea ovalis de Say paraissent devoir également prendre place ici. Le premier de ces Crustacés a le der- nier article de l'abdomen surmonté de trois tubercules basilaires et d'une grosse dent sub-terminale, et creusé à son extrémité d’un sinus profond , dont le fond est occupé par deux ou quatre petites dents. Sa longueur est &'environ un quart de pouce. Trouvé sur les côtes des États-Unis d'Amérique. Le Nesea ovalis (2) a le corps ovale et déprimé ; et le dernier article de l'abdomen triangulaire, obtusément arrondi au sommet et surmonté de trois petites carènes longitudinales obluses. Il habite les mêmes parages que l'espèce précédente. Genre CAMPECOPÉE.— Campecopea (3). Le genre Campecopée, de Leach, ne devrait pas être sé- paré du genre Nésée, si on n’avait égard qu'aux caractères distinctifs indiqués par ce naturaliste; car ces deux groupes ne différeraient entre eux que par la forme de l’appendice lamelleux et saillant des dernières fausses pates, lequel se- rait droit chez les Nésées et courbé chez les Campecopées; mais si l’on en juge par la figure que Montagu a donnée du Crustacé d’après lequel Leach a établi ce dernier genre, il se distinguerait de tous les autres Sphéromiens par la singulière conformation de son abdomen. Du reste, nous doutons beaucoup de l'exactitude de cette figure, et si nous conservons ici le genre Campecopée, c’est seulement dans la crainte de faire des rapprochemens inexacts en le réunissant aux Nésées. Voici tout ce qu’on en sait : « Appendice postérieur du ventre ayant la petite lame » extérieure seule saillante , allongée et courbée. Corps ou (1) Journal of the Acad. of Philad. vol. 1, p. 482. (2) Say, loc. cit. p. 483. (3) Oniscus, Montagu, Trans. of the Linn. Soc. vol. 7. — Came pecopesæ, Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 341. — Desmarest, Consid. p. 294. — Latreille, Règn. anim. 2° édit. t. 4, p. 137. 220 HISTOIRE NATURELLE » thorax, ayant l’avant-dernier article plus grand que le » dernier. » 1. CAMPECOPÉE VELUE. — ©. hirsuta (1). « Longueur, une ligne et demie; couleur brune. Dernier an- » neau de l'abdomen marqué de quelques points d'un bleu » pâle. » De la côte méridionale du Devonshire, en Angleterre. » 2. CAMPECOPÉE DE Craxcu. — €. Cranchii (2). « Peu velue. Sixième anneau du corps ou du thorax, simple, » dépourvu d'épines. » De la côte nord-ouest d'Angleterre. » Genre CERCEIS. — Cerceis. Les Sphéromiens dont se compose cette petite division ont le corps beaucoup moins flexible que les précédens et ne peuvent se reployer de facon à appliquer leur tête contre leur abdomen. Leur forme générale est aussi plus allongée, et leur téte , au lieu d’être large et courte, est presque aussi longue que large , à peine bombée , de forme presque trian- gulaire et arrondie en avant ; les yeux en oczupent les bords latéraux et sont dirigés en dehors. Le front ne présente pas de rebord distinct, mais se prolonge en dessous entre la base des antennes internes. Gelles-ci s'insèrent à la face infé- rieure de la tête et se touchent dans presque toute l’é- tendue de leur base; leur premier article est très-grand et environ deux fois aussi long que large; le second, recu dans une échancrure du premier , est presque ovalaire , et le troi- sième, au lieu d’être aussi long que les deux précédens réunis, (1) Ouiscus hirsutus, Montagu, Trans. of the Linn. Soc. vol. 7, PI. G, fig. 8. — Campecopea hirsuta, Leach. Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 3/41. — Desm. op. cit. PI. 45, fig. 1. — Guérin, Icono- graphie, Crust. PI. 30, fig. 3. (2) Leach , loc. cit. — Desmarest, loc. cit. DES CRUSTACÉS. 221 ainsi que cela a lieu chez les Sphéromes , est extrêmement court et peu distinct des petits articles dont se compose la tige terminale. Les antennes de la seconde paire sont dis- posées comme chez les Sphéromes. L’épistome a la même forme que chez ces Crustacés, mais est située beaucoup plus loin du front , et s’avance à peine entre la base des antennes internes. La bouche ne présente rien de remarquable. Les anneaux thoraciques se terminent latéralement par un bord très-épais , ce qui empêche les pièces épimériennes de glisser les unes sur les autres, et s’oppose à une forte cour- bure du corps. Les pates sont conformées comme celles des Sphéromes. Enfin la disposition de l'abdomen est à peu près la même que chez les Cymodocées ; quelquefois cepen- dant les dernières fausses pates ressemblent davantage à celles des Sphéromes. 1. CERCEIS TRIDENTÉ. — C, tridentala. Tête tres-rétrécie en avant. Dernier article de l'abdomen bombé, couvert d’un léger duvet , presque triangulaire et ter- miné par trois dents très-rapprochées entre elles et dont la mé- diane est la plus courte; dernieres fausses pates habituellement redressées de chaque côté, comme chez les Cymodocées, mais pouvant se reployer; la lame interne tronquée transversalement au bout , l’externe beaucoup plus longue et pointue. Longueur, environ 9 lignes. Trouvé à l'île King par Péron. (C. M.) 2. CERCEIS BIDENTÉ. — C. bidentata, Tête plus large antérieurement. Dernier article de l'abdomen lisse , bombé, offrant en dessus deux petites bosselnres et ter- miné par deux dents séparées par une échancrure profonde, large et semi-circulaire. Lames terminales des dernières fausses pates foliacées et terminées chacune en pointe ; l'externe un peu plus longue que l'interne. Longueur , environ 4 lignes. Trouvé sur les côtes de la Nouvelle-Hollande par MM. Quoy et Gaimard. (GC. M.) 222 | HISTOIRE NATURELLE Gexre AMPHOROIDE, — Æmphoroidea. Ce genre est très-remarquable par la disposition singu- Bière des antennes de la première paire qui forment au-de- vant de la tête deux espèces d'oreilles ou de cornes lamel- leuses ( PI. 32, fig. 1 et 2). Le corps est bombé, à peu près ovalaire et à peine flexible. La éte est quadrilatère et plus large que longue; les yeux sont petits et en occupent les bords latéraux; le bord antérieur de la tête est découpé en cinq petites dents et occupé tout entier par la base des antennes internes. L'article basilaire de ces organes est très- grand ; lamelleux, quadrilatère , plus grand en avant qu’en arrière, horizontal et en contact avec son congénère sur la Egne médiane; le second article est petit, cylindrique et inséré sous le bord latéral du premier, près de son angle postérieur ; les suivants sont presque moniliformes. Les an- tennes de la seconde paire s’insèrent sous les précédentes et se dirigent en avant ( fig. 2); leur pédoncule est cylin- drique et leur tige terminale beaucoup plus longue que celle des antennes internes. La bouche est conformée à peu près de même que chez les Sphéromes, si ce n’est que les lames terminales des mâchoires de la seconde paire sont plus étroi- tes (fig. 4). Le thorax se termine de chaque côté par un bord mince et continu qui se prolonge beaucoup au delà de la base des pates. Celles-ci sont courtes, cylindriques et terminées par un ongle bifide plus ou moins fort (fig. 6). L'abdomen est de la largeur du thorax; son premier an- neau, distinct des suivans, est cependant beaucoup plus étroit, mais est enchâssé entre le septième segment thora- cique et le second segment abdominal, qui se touchent laté- ralement. Le second article de Pabdomen présente de cha- que côté deux scissures courbes qui partent de son bord postérieur et qui indiquent la séparation entre les trois an: neaux soudés ensemble pour former cet article. Le dernier article est grand, scutiforme et profondément excavé en des- sous, comme chez les Sphéromes (fig. 7). Les fausses pates DES CRUSTACÉS. 223 des cinq premières paires, logées dans cette excavation, ne présentent rien de remarquable, si ce n’est que les deux ap- pendices par lesquels se terminent celles de la quatrième et de la cinquième paire sont tout à fait membraneux et régulièrement froncés en travers, de facon à ressembler beaucoup à des branchies de Décapodes brachyures (fig. 9). Enfin les dernières fausses pates ressemblent à celles des Sphéromes. Nous ne savons rien sur les habitudes de ces Crustacés. 1, AMPHOROÏDE TYPE. — À. {ypa, (P1,,32., fie 20à Bord antérieur des articles basilaires des antennes internes plus long que le bord antérieur de la tête et décrivant un are de cercie ; antennes externes atteignant le milieu du second anneau thoracique ; dernier article de l'abdomen triangulaire dans sa moitié postérieure et terminé par un sommet bidenté, moins saillant que les lames terminales des dernières fausses pates. Longueur, environ un pouce. Habite la côte du Chili. (C. M.) Genre CASSIDINE. — Cassidina. Les Sphéromiens dont se compose ce genre nouveau sont très-remarquables par la forme générale de leur corps qui se prolonge de chaque côté bien au delà des pates et res- semble à celui des insectes connus sous lenom de Cassides, ou plutôt à un bouclier régulièrement ovalaire et très- bombé (PI. 32, fig. 10 et 11). La tête est très-large, mais très-courte, presque semi- lunaire, très-profondément enchâssée dans le thorax et ter- minée antérieurement par un prolongement médian qui se dirige obliquement en bas et sépare les antennes. Les yeux occupent les angles latéraux de la tête, mais sont dirigés en haut et sont de forme ovalaire, Les antennes sont disposées comme chez les Sphéromes. El en est de même des diverses pièces de l'appareil buccal (fig. 13 et 14), si ce n’est que 224 HISTOIRE NATURELLE l’appendice palpiforme des mandibules ne se cache pas sous la base des antennes externes. Les anneaux thoraciques sont très-larges et se prolongent de chaque côté sous la forme d’unelame mincequi se porteobliquement en basetse termine par un bord presque droit. Le premier segment s’avance de chaque côté en avant de la tête, jusqu’auprès de la base des antennes. L’'abdomen est aussi large que le thorax à sa base, mais se rétrécit rapidement ; L se compose, comme d'ordinaire dans cette tribu , de deux portions, l’une anté- rieure formée de plusieurs segmens soudés ensemble vers le milieu du corps, mais distans latéralement, et l’autre postérieure et scutiforme. Les pates sont toutes grêles, ambulatoires et terminées par un ongle bifide (fig. 15). Les fausses pates des cinq premières paires ressemblent à celles des Sphéromes , excepté que le bord de leur lame terminale externe est bonds plus poilu. Enfin les dernières fausses pates ressemblent aussi à celles des Sphéromes, si ce n’est que leur lame terminale mobile est presque rudimentaire, tandis que le prolongement de l'article basilaire qui repré- sente la lame interne, est très-grand et complète latérale- ment le bouclier abdominal (fig. 10, 11 et 16). Nous ne savons rien sur les mœurs de ces petits crustacés. 1. CassiDixE TYPE. — C. {ypa. (PI. 32, fig. 10-16.) Corps très-large, régulièrement ovalaire et très-bombé ; an- tennes antérieures courtes ne dépassant guère le pédoncule de celles de la seconde paire; dernier article de l'abdomen trian- gulaire à sommet arrondi. Longueur, environ 4 lignes. TRIBU DES SPHÉROMIENS CHÆLIFERS. Cette division, caractérisée par la conformation particulière des pates des deux premières paires, ne renferme encore qu’un seul genre; tout ce que nous DES CRUSTACÉS. 225 pourrions en dire trouvera par conséquent sa place dans l’article consacré à l’histoire particulière de ce petit groupe. GExre ANCINE. — Ancinus. Le petit Crustacé pour lequel nous établissons cette nou- velle division générique ressemble beaucoup, par sa confor- mation générale, aux Sphéromiens ordinaires, et surtout aux Nésées, mais s’en distingue par l’aplatissement extrême de son corps, et par les grands ongles crochus dont les pates antérieures sont armées (PI. 32, fig. 17-20). La téte est grosse, transversale et arrondie en avant comme chez les Sphéromes ; mais les yeux, au lieu d’être latéraux, en occupent la face supérieure, sont éloignés des bords et n’avancent pas sur le premier segment thora- cique, Les antennes sont disposées comme chez les Sphé- romes , seulement elles sont plus longues. Le thorax, ainsi que nous l'avons déjà dit, est très-aplati, et ne présente, du reste, rien de remarquable, Les pates des deux premières paires sont ancreuses; les antérieures ( fig. 18) se terminent par une grosse main armée d’un ongle crochu qui se reploie contre son bord antérieurde la même manière que chez les Crevettes ; celles de la seconde paire (fig. 19) sont également sub-chéliformes, mais la main, au lieu d’être ovalaire, est très-étroite et recourbée en arc. Les pates suivantes sont simplement ambulatoires, elles sont toutes grèles et terminées par un ongle droit (fig. 20). L'abdomen est conformé à peu près comme chez les Né- sées, seulement sa portion antérieure est moins développée et moins distinctement séparée de la suivante, quiest grande et triangulaire. Enfin les dernières fausses pates se compo- sent d’un article basilaire très-court, et d’une seule lame qui est longue et saillante. Nous ne savons rien des mœurs de ces Crustacés. CRUSTACÉS , TOME Il. 15 226 HISTOIRE NATURELLE ANGINE DÉPRIME. — À. depressus (1). (Planche 32, fig. 17.) Corps presque foliacé. Front garni d'un petit prolongement mé- dian , arrondi et horizontal. Dernier article de l'abdomen trian- gulaire, mais ayant son extrémité tronquée. Lame terminale des dernières fausses pates étroite, très-pointue, presque droite, et dépassant de beaucoup l'extrémité de l'abdomen. Patrie inconnue. (Collect. du Mus. brit.) FAMILLE DES CYMOTHOADIENS. Les Cymothoadiens ont en général le corps large vers le milieu, mais fortement rétréci en arrière et surtout en avant (2). La têteest petite, et les antennes s'insèrent tantôt à son bord antérieur, tantôt sous le front. Les mandibules sont en général à peine dente- lées à leur extrémité, et leur appendice palpiforme est très-sros (3). Les méchoires de la première paire sont réduites à une petite tige simple, étroite et faiblement dentée au bout; celles de la seconde paire se compo- sent d’un article basilaire assez grand, qui est bilobé au bout, ou bien porte vers sa partie antérieure un petit article moins saillant que son extrémité. Les pates- mâchoires sont en général larges et operculiformes, et elles ne se terminent presque jamais par une tige palpi- forme, comme cela se voit dans la famille des Sphéro- miens. Les six derniers anneaux du thorax présentent (1) Nœsea depressa, Leach, Cellect. dn Musée britannique de Londres. Cette espèce nous paraît être la même que celle décrite sous ce nom par Say (Journal of the Acad. of Philadelphia, vol. 1, p. 483). L (2) PL 31, fig. 17, 22, 25; PI. 33, fig. r'et 2. (3) PI. 33, fig. 5. DES CRUSTACÉS. 227 de chaque côté une pièce épimérienne distincte de leur lobe médian ou pièce tergale. Les pates sont armées d'ongles qui sont toujours assez forts et qui sont sou- vent très-gros et crochus ;.-en général la griffe des pates des trois premières paires est en même temps assez mo- bile pour se reployer au point detoucher presqu’au bord antérieur d’une partie voisine du membre; disposition qui rend ces organes propres à fixer l'animal sur les poissons auxquels il s'attache, et qui constitue le ca- ractère propre aux pates que nous désignons sous le nom de pates ancreuses. Quelquefois les pates des quatre dernières paires sont simplement ambulatoires, et d’autres fois toutes sont ancreuses. Les cinq premiers segmens de l'abdomen sont presque toujours bien dé- veloppés, et ne sont que trés-rarement soudés entreeux ni avec le sixième article, qui est assez granû et lamel- leux. Les fausses pates des cinq premières paires sont dirigées directement en arrière et ne se logent jamais dans une fosse sous-abdominale comme chez les Sphé- romiens; enfin celles de la dernière paire se composent d’un article basilaire plus ou moins allongé, et de deux appendices terminaux , lamelleux et mobiles. Ces Isopodes éprouvent en général, par les progrès de l’âge, des changemens de forme assez considérables. À leur naissance ils n'ont que six paires de pates et leur abdomen, beaucoup plus développé que par la suite, est mieux organisé pour la nage. Tous paraissent être plus ou moins parasites, mais les uns conservent toujours la faculté de marcher avec facilité, tandis que chez les autres les pates finissent par devenir pres- que impropres à la locomotion. On peut diviser cette famille en trois tribus recon- naissables aux caractères suivans : 15. 228 HISTOIRE NATURELLE CÿMOTHOADIENS dont les pates antérieures sont RAVISSEURS. dont les antennes | subchéliformes , tandis que tou- sont insérées au tes les autres sont semblables. bord antérieur de la tête et sont à \dont les pates antérieures ii découvert à leur semblables à celles des deux | Cymornoapiens base, paires suivantes et sont ambula- ERRANS. toires ou ancreuses. CYMOTHOADIENS CYMOTHOADIENS de la tête et sont recouvertes à leur base par le front PARASITES, dont les antennes sont insérées à la face se tront] qui s’avance plus ou moins loin. TRIBU DES CYMOTHOADIENS RAVISSEURS. Cette division, caractérisée pär l'existence d’une ou de deux paires de pates préhensiles, suivies de six ou de cinq paires de pates simplement ambulatoires , ne renferme encore qu’un seul genre ; il serait par con- séquent iñütile de nous arrêter sur les généralités son histoire. Genre SÉROLE. — Serolis (1). Le genre Sérole , établi par Leach , pour recevoir un petit Crustacé déjà connu de Fabricius , et confondu par ce na- turaliste avec les Cymothoëés, est un des groupes les plus remarquables de l’ordre des Isopodes, et ressemble beau- coup, par l'aspect général du corps, aux Galymènes et aux Asaphes parmi les Trilobites. Le corps de ces Crustacés est très-déprimé , de forme ova- laire, et marqué, dans toute sa portion moyenne , par deux sillons longitudinaux, de facon à paraître divisé en trois lobes comme chez les Trilobites. La céte est soudée au pre- (3) Oniscus, Fabricius, Mantissa, p. 240. — 4sellus, Olivier, Encyclop. t. 4, p. 252.— Cymothoa, Fabricius, Entom. Syst. t. 2, P. 503. — Latreille, Hist. des Ins., etc., t. 7. — Serolis, Leach, des Dict. Sc. nat. t. 12, p. 339. — Desmarest, Consid. p. 293. — Latreille, Règne anim. t. 1, p. 132. DES CRUSTACÉS. 229 mier anneau thoracique, et constitue avec lui un grand bou- clier dont le bord antérieur est semi-cireulaire ; un sillon assez profond indique le point de jonction de ces deux par- ties, et une petite crête transversale donne quelquefois à la portion thoracique de ce bouclier l'apparence d’être com- posée de deux segmens. La tête elle-même a une forme irré- gulièrement triangulaire et ressemble à un écusson ; elle porte de chaque côté,, sur sa face supérieure, une protubé- rance, au sommet de lle se trouve un ci réniforme, à cornéulés" bien distinctes; les yeux sont par conséquent DE céS'plus près ‘de la ligne médiane que du‘bord latéral du bou- clier Pol orque et ressemblent beaucoup à ceux des Trilobites. Les cinqsegmensthoraciqueëquisuivent sont très- développés et divisés en trois lobes ,. dont les deux latéraux sont formés par les pièces épimériennes lamelleuses et très- développées. Le septième anneau thoracique est presque ru- dimentaire , et se trouve enchâssé au fond de l'angle rentrant formé par le bord postérieur de l'anneau précédent. Enfin J’abdomen ne présente que trois articles distincts, dont les deux premiers sont plus ou moins étroits et le nat grand et scutiforme. Les antennes sont grandes et dirigées horizontalement en dehors, en suivant le bord du bouclier céphalothoracique ; celles de la première paire s’insèrent au-devant du front de chaque côté d’un petit prolongenrent rostriforme, etse com- posent d’un pédoncule*de quatre articles ( dont les deux premiers sont beaucoup plus gros que les deux derniers), et d’un filet terminal multi-articulé. Celles de la seconde paire s’insèrent en dessous et en arrière des précédentes ; elles sont beaucoup plus grandés et sgcomposent aussi d’un pédoncule et d’un filet terminal -multi-articulé; le second article de leur pédonculesst dirigé en avant et dépasse les bords des antennes supérieures, de facon que dans la position ordinaire celles-cise trouvent entre le bord du bouclier céphalothoracique et la portion terminale du pédontule des antennes supérieures ; enfin cette portion transversale, composée de trois articles , 230 HISTOIRE NATURELLE dont les deux derniers sont très-grands, est prismatique et arquée. L'appareil buccal est peu saillant et situé assez loin en arrière; l’épistome a la forme d’un fer à cheval, dont le sommet serait prolongé en pointe et s’avancerait entre la base des antennes de la seconde paire ; la lèvre supérieure , recue dans l’échancrure semi-circulaire de cette pièce, est ter- mince par un bord presque droit. Les mandibules sont grosses , courtes, et pourvues d’une longue tige palpiforme. Les mâchoires ne présentent rien de bien remarquable, En- fin les pates-mâchoires sont operculiformes et se composent d’une grande pièce presque circulaire qui offre vers sa par- tie supérieure une grande échancrüre, dans laquelle s’insère une petite branche palpiforme, large et courte. Les pates s'insèrent très-loin de la ligne médiane, mais aussi très-loin des bords latéraux du thorax, et circonseri- vent un espace ovalaire, qui , chez la femelle, est recouvert par quatre paires’ de grandes lames constituant comme d’or- dinaire une poche ovifere. Les pates de la première paire sont terminées par une grosse main parfaitement sub-chéli- forme, dont la griffe est très-grande ; chez la femelle , toutes les pates suivantes sont semblables entre elles et simplement ambulatoires ; mais chez le mâle, celles de la seconde paire se terminent par une petite main sub-chéliforme. Les fausses pates abdominales sont de trois espèces. Celles de la première, de la secqnde et de la troisième paire sont très-petites, et ressemblent beaucoup à celles des Sphé- romes ; elles se composent d’un article pédonculaire allongé et dirigé en travers, qui porte au milieu de son bord pos- térieur une lame ovalaire, et à son extrémité une seconde lame de même forme que la préfédente, mais plus grande et garnie comme elles, sur le bord, de longues soies plu- meuses ; chez le mâle, la lame terminale interne des fausses pates de la seconde paire donne attache aussi à un appen- dice styliforme extrêmement long. Les fausses pates de la quatrième et cinquième paire $ont au contraire très-grandes ; elles recouvrent toute la face inférieure de l'abdomen, et se DES CRUSTACÉS. 231 rapprochent, par leur conformation, de celles desCymothoa- diens ordinaires ; chacune d'elles se compose d’un article pédonculaire très-petit, et de deux appendices lamelleux extrêmement développés, dont le bord interne est droit, le bord externe à peu près semi-cireulaire, et l'extrémité pro- longée en pointe ; ces lames sont superposées l’une sur lau- tre, et ne sont pas ciliées sur les bords ; celles des fausses pates de la cinquième paire sont toutes deux entièrement membraneuses et à peu près des mêmes dimensions ; mais aux fausses pates de la quatrième paire , la lame postérieure seule est molle, et l’autre beaucoup plus grande et d’une texture semi-crustacée recouvre les suivantes, et s’enchässe exactement dans une excavation formée par le rebord du grand segment scutiforme de l'abdomen , de facon à consti- tuer un véritable opercule assez analogue à celui des Ide- tées. Enfin les fausses pates de la sixième paire s’insèrent sous le bord latéral de ce segment scutiforme, et forment, comme chez les autres Isopodes de cette famille, une sorte de petite nageoire caudale, lorsque les deux lames qui les terminent s’écartent l’une de l’autre, [ Nous ne savons rien sur les mœurs des Séroles ; mais à en juger par leur conformation, il nous paraît probable qu’elles s’attachent aux poissons sans s’y fixer à demeure comme les Cymothoés. 1. SÉROLE DE Fazricius. — S. Fabricii (1). Une crête transversale de chaque côté du bouclier céphalo- thoracique au niveau du milieu des yeux. Les deux premiers ar- licles de l'abdomen petits, et ne dépassant pas notablement, sur les côtés, le dernier qui se-termine par une pointe arrondie et (1) Oniscus paradoxæa, Fabricius, Mantissa , t. 1, p. 240. — Asellus paradora, Olivier, Encyclop. méthod. t. 4, p. 252. — Cymothoa paradoxa, Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p. 503.—Latreille, Hist. nat. des Crust., etc., t. 7, p. 24. — Serolis Fabricii, Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 3/0.— Desmarest, Consid. p. 293. — Serolis, Buckland, Gcology an Mineralogy, vol. 2, P1.45, fig. 6, 8. 232 HISTOIRE NATURELLE présente en dessus cinq créles lisses disposées en pates d'oie. Les dernières fausses pates terminées par des lames obtuses au bout, et se prolongeant beaucoup au delà de l'extrémité de l'abdomen. Longueur, environ 11 lignes. Habite les atterrages de l'île de Feu; et, suivant Leach, se trou- verait aussi au Sénégal ( Musée britannique de Londres ). 2, SEROLE GAUDICHAUDIEN. — S, Gaudichaudii (1). Point de crête transversale sur la portion latérale du bouclier céphalo-thoracique. Les deux premiers articles de l'abdomen comme dans l'espèce précédente; le dernier segment de même forme, mais presque plane en dessus, et n'offrant de traces que de trois crêtes. Dernières fausses pates ne se prolongeant pas au dela de l'extrémité de l'abdomen , et terminées par des lames al- Jongées , dont l'extérieur est falciforme et pointu au bout. Lon- gueur, 11 lignes. Habite la côte du Chili. (C. M.) 3. SEROLE D ORBtGNIEN. — S. Orbigriana (2). Bouclier céphalo-thoracique, et premiers segmens de l’abdo- men conformés de même que chez la Sérole de Fabricius; le der- nier segment abdominal ayant aussi en dessus cinq crêtes bien di- stinctes, mais ayant son extrémilé profondément échancrée, de façon à se terminer par deux dents pointues. Lames terminales des dernières fausses pates larges, saillantes et obtuses au bout. Longueur, 11 lignes sur 10 de large. Trouvée près des côtes de la Patagonie par M. d'Orbigny. (C. M.) 4. SÉROLE BRONGNIARTIEN. — S. Brongniartiana (3). Bouclier céphalo-thoracique comme dans l'espèce précédente, Les deux premiers articles de l'abdomen très-srands, de méme Jorme que les anneaux thoraciques, et se prolongeant très-loin en arrière, de chaque côté du premier segment abdominal, qui se (1) Audouin et Edwards, Mém. sur les Séroles , fig. (inédit). (2) Audouin et Edwards, loc. cit. fig. (3) Brongniurtia trilobitoïdes , Eights, Transact. of the Albany institute, vol. 2, oct. 1833, PI. 1 et 2. — Serolis B:ongniartiana, Audouin et Edwards, loc. cit. DES CRUSTACÉS. 233 termine par une pointe médiane plus ou moins allongée, et offre sur sa créle médiane une série de dentelures très-fortes. Trouvée sur la côte de l'atagonie. TRIBU DES CYMOTHOADIENS ERRANS. Les Crustacés de cette tribu se rapprochent des Sphéromiens par la disposition des antennes de la première paire, dont la base n’est jamais recouverte par le front, et présente presque toujours un ou deux articles très-élargis. La téte est moins grande que chez les Sphéromiens, mais plus développée que chez la plu- part des Cymothoadiens parasites. Les mandibules et les mâchoires n’offrent rien de bien remarquable ; mais les pates-mâchoires se rapprochent par leur conforma- tion de celles des Sphéromiens, car leurarticle basilaire estmédiocrement développé, et supporte au moins trois ou quatre articles placés bout à bout ; seulement ces dernières paires sont en général larges et courtes, et ne constituent que rarement un appendice palpiforme. Les pates sont en partie ou en totalité ambulatoires ; l’ongle qui les termine est quelquefois fort et crochu, mais n’est alors que peu flexible, et lorsqu'il existe de véritables pates ancreuses, ce sont seulement celles des trois premières paires qui présentent ce caractère. Les fausses pates des cinq premières paires ont toutes à peu près la même forme et les mèmes dimensions ; enfin celles de la sixième paire portent deux lames fo- liacées assez larges. Cette tribu se compose de sept genres reconnaissa- bles, à l’aide des caractères indiqués dans le tableau suivant : HISTOIRE NATURELLE 234 ( "HIOMLTY À “AUTIINOT { An9 ‘sasuaJout quatwaqduis quos auvd owaisioag ej op 39 a4gtuaud tj op s2/00 onb srpuu] ‘ so[fjoupip anbsoud ouvd opuosos ej op sajeq ‘SVIIUAL] * *A'IANID 0: ; 1 { -S91] Xn0X *UOr}EULIO} -U09 AWUQUL LV] S21n0] javfe sourd sorortu -o4d sioa7 sap soquq ayovaddex 9 L ‘vog | ‘saqivoo xnoX (a) sounsip sojonae buto 2p Juowajnes srodqon uawopqy ‘HIIGAUNF { LL ‘SJOUT]SIP “ANV'IOHI Â, ARE x1S op 2s0dw09 uowWopqy *SaAu9r) oseq je soubupurfo seu € s1$uuo souojui souuojuy *9SUQ AN] E Sa] -de Jo saiSuea sou] SOUIAJUL SAUUIJU Y | *sashalour uou 2 S2[918 Sieu nyoo1o 30 Jo} 8JSuo un aed soguruo} saqud saf soqno] *S29SAMIQUL S94 td soronuod stou] Sap S3/[00 :SJIOAp 79 syodsaSuo p soout Au Sat sa4aiuiop o4junb sop soyedso] *spad-sa17 sajSuo p soauur 7 sortoqmuqnque quowoduns sajud soj sojuo] juvAe SNVAHA SNIIGYOHIONAIO DES CRUSTACÉS. 235 Genre CIROLANE. — Cirolana (1). Le genre Cirolane de Leach se compose de quelques Iso- podes, qui, à plusieurs égards, se rapprochent beaucoup des Sphéromiens, Ils ont le corps allongé et épais (PL 31, fig. 25). La éte est presque quadrilatère et le front ne s’avance pas au-dessus de la base des antennes internes. Les yeux sont allongés et dirigés en dehors et en bas. Les antennes sont séparées à leur base par un prolonge- ment de l’épistome (PI. 31, fig. 26) ; cellés de la première paire s'insèrent à la face antérieure de la tête, et se dirigent en dehors; leur pédoncule se compose de trois articles cy- lindriques, dont le second est le plus petit, et leur filet multi-articulé est court ; les antennes de la seconde paire s’insèrent immédiatement en arrière des précédentes, mais ne sont pas cachées par elles à leur base ; leur pédoncule, composé de quatre ou cinq articles cylindriques, atteint le bord antérieur du thorax, et leur filet terminal en atteint le troisième ou quatrième anneau. La bouche est saïllante ; les pates-mächoires externes sont grandes et palpiformes comme chez les Sphéromes, et la tige palpiforme des man- dibules longue et reployée contre la base des antennes. Le thorax présente de chaque côté une bordure formée par les pièces épimériennes des six derniers anneaux, lesquelles sont quadrilatères et garnies de deux petites crêtes linéaires, dont l’une en occupe le bord inférieur, et l’autre descend obli- quement vers l'angle inférieur et postérieur. L'abdomen est de même forme que le thorax, mais un peu plus étroit, etse compose de six anneaux distincts, dont les quatre pre- miers se terminent latéralement par une dent plus ou moins aiguë , dirigée en arrière, et dont le cinquième est beaucouy U (1) Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 347; Edinb. Encyclop. et Trans. Lin. Soc —Desmarest, Consid. p. 303.—Latreille, Règne anim. de Cuvier , 2° édit. t. 4, p.135.—Edw. Annotat. de l'Hist. des anim. sans vert. de Lamarck, t. 5, p. 281. 236 HISTOIRE NATURELLE plus étroit que les précédens ou même que le suivant ; enfin ce dernier article est grand et triangulaire. Les pates ne sont pas ancreuses, mais cependant ressemblent un peu à celles des Ægas ; celles des trois premières paires sont plus courtes, plus larges, et armées d’un ongle assez fort et un peu plus courbé que les pates des quatre dernières paires , dont fongle est très-petit. Les fausses pates abdominales des cinq premières paires sont dirigées directement en arrière , et peu ou point ciliées ; enfin celles de la dernière paire sont termi- nées par deux lames mobiles, foliacées, pointues et à peu près de même grandeur, qui ne dépassent guère l'extrémité de l'abdomen. 1. CIROLANE DE Crancn. — €, Cranchii (1). « Corps lisse ponctué ; le dernier article de l'abdomen trian- gulaire arrondi à son extrémité; lame externe des dernières fausses pates plus grande et plus large que l'interne; cette der- niére tronquée à son extrémité. » Des côtes de l'Angleterre. 2. CIROLANE A PATES ÉPINEUSES. — C, hirtipes. (PI. 51, fig. 25.) Tête aussi longue que large, beaucoup rétrécie en avant et encaissée dans sa moitié postérieure entre deux prolongemens du premier anneau thoracique. Thorax et abdomen lisses. Pates très-poilues ; celles des trois dernières paires épineuses. Dernier article de l'abdomen lisse, triangulaire, à bords arrondis et à sommet obtus; angle interne de l’article basilaire des dernières fausses pates se prolongeant en une grande dent lamelleuse et acérée , qui atteint le milieu des lames terminales, dont l'interne est plus large que l'externe. Longueur , 1 pouce. Du cap de Bonne-Espérance. (C. M.) 3. CIROLANE ALLONGÉE. — C. elongata. Corps trés-étroit, allongé et lisse. Tête semi-circulaire bosselée en dessus et échancrée au milieu du front. Lames épimériennes (1) Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 347.— Desmarest, loc. cit. DES CRUSTACÉS. 237 étroites. Dernier article de l'abdomen court et arrondi au bout. Lame externe des dernières fausses pates très-petite; l'interne grande et arrondie au bout. Longueur , 10 lignes. Habite l'embouchure du Gange. (C. M.) 4. CIROLANE sCULPTÉE. — €, sculpta. Tête beaucoup plus large que longue, à peine rétrécie en avant et peu enfoncée dans le thorax. Bord des derniers anneaux tho- raciques et des anneaux de l'abdomen finement dentelé. Le der- nier article de l'abdomen garni d'une dent conique sur la ligne médiane , d'une multitude de petites crêtes et se terminant posté- rieurement en pointe, Pates faibles et à peine poilues. Lames terminales des dernières fausses pates presque de même gran- deur et pointues au bout. Longueur, environ 9 lignes. De la côte du Malabar. (C. M.) Genre EURYDICE. — Zurydice (1). Les genres Eurydice et Nélocire de Leach sont évidem- ment très-voisins des Cirolanes , et il serait peut-être mieux de ne pas les en séparer. Suivant Leach et Desmarest, ils s'en distingueraient par le nombre des anneaux de l’ab- domen qui serait seulement de cinq, tandis que chez les Cirolanes on en compte six, mais il est à remarquer que dans la figure que ces naturalistes ont donné de leur Ne- locire, on distingue parfaitement bien six segmens abdo- minaux. Quant à la séparation établie par Leach entre les Eurydices et ses Nelocires, elle ne repose que sur l’aspect des yeux qui, chez les premiers, paraissent être lisses, tandis que chez les seconds ils sont granulés; caractère dont l'importance n’est pas assez grande pour que nous puis- sions adopter ici ces divisions. Du reste , on ne sait rien de plus sur la conformation générale de ces Crustacés, si ce n’est qu'ils ressemblent beaucoup aux Cirolanes, et ont les appendices caudaux disposés de même. (1) Eurydice et Nelocira, Leach, Dict. des Se. nat. t. 12, p. 347- — Desmarest, Considérations, p. 302. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2° édit. t. 4, p. 135. 238 HISTOIRE NATURELLE $ A. Espèces dont les yeux paraissent étre lisses (genre Eurynice de Leach), 1. EURYDICE BELLE. — Æ, pulchra (1). « Corps lisse ; abdomen ayant son dernier segment demi-ovale. » Couleur cendrée admirablement variée de noir. » Des plages sablonneuses de l'Angleterre. $ B. Espèces dont les yeux sont granulés (genre Necocre de Leach). 2. Eurypice DE SWaINsON. — Æ, Siwainsonii (2). « Corps lisse, ponctuée. Abdomen ayant le dernier article trian- » gulaire, les côtés légèrement arqués et la pointe arrondie. » Des côtes de la Sicile. Le Nerocira Deswaresmir de Perty (3), n’est que très-impar- faitement connue et pourrait bien ne pas appartenir à ce genre. GENRE ÆGA. — Æya (4). Le senre Æga de Leach est remarquable par la largeur et l’aplatissement des articles basilaires des antennes ex- ternes qui recouvrent tout le bord antérieur de la tête (PI. 31 , fig. 22 et 93). Ces appendices s’insèrent de chaque côté d’un petit prolongement triangulaire du front , et sont situées à la face supérieure de la tête plutôt qu’en dessous ; leur premier article surtout est très- grand ; le second est tronquéen dessus et le troisième cylindrique, allongé et beau- (1): Leach, Dict. loc. cit. — Desm. loc. cit. (2) Nelocira Swainsonii, Leach , Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 347, Crust. PL fig. — Desmarest, Consid. p. 302, PI. 48, fig. 2. (3) Delectus anmmalium articulatoram quæ in itinere per Bra- silum collegerunt Spix et Martius, p. 211, PI. 40, fig. 12. (4) Oniscus , Pennant. — Æga, Leach , Trans. of the Linnean Society, vol. XI, p. 370 et Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 349. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 304. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2e édit. t. 4, p. 134. DES CRUSTACÉS. 239 coup plus étroit que les précédens. Enfin ces antennes sont terminées par un filet très-grêle,à peu près de la longueur de la portion basilaire, et composé d’uné douzaine de petits articles. Les antennes de la seconde paire s’imsèrent à la face inférieure de la tête, en arrière des précédentes et de chaque côté d’une petite plaque épistomérienne en forme d’écusson (PI. 31, fig 2%). Les yeux sont très-grands, ovalaires et placés obliquement sur les côtés de la face supérieure de la tête, mais sont loin de se rencontrer sur la ligne médiane du front , comme chez les Rosinèles ; il est aussi à noter que ces organes dépassent en arrière le bord postérieur de la tête, de facon à chevaucher de chaque côté sur le pre- mier anneau thoracique. La bouche est saillante; les palpes mandibulaires sont très-longues et s’avancent jusqu’à la base des antennes de la première paire. Les pates md- choires ont une conformation qui tient à peu près le milieu entre ceile propre aux Sphéromes et celle qui se voit chez les Cymothoés ; elles sont plutôt valvulaires que palpi- formes, mais leur article basilaire qui est grand et allongé, porte à son angle antérieur et intérieur, un petit tubercule qui représente la lame placée de la même manière chez les Sphéromes, et la portion terminale de ces organes se com- pose de trois articles bien distincts ; enfin il existe aussi à l'angle externe et postérieur de l’article basilaire une petite pièce mobile de forme ovalaire. Le thorax se compose d’anneaux qui ont tous à peu près la même longueur, et on y remarque de chaque côté une bordure formée par les pièces épimériennes qui sont parfaitement distinctes, la- melleuses et presque quadrilatères. Les pates des trois pre- mières paires sont courtes et armées d'ongles forts, très- acérés et très-crochus , qui se reploient contre le pénultième article sans cependant le toucher ; cet article est gros, court, renflé en avant, et presque cordiforme. Les pates des quatre paires suivantes sont beaucoup plus longues ; ils ont leur premier article (ou cuisse) creusé postérieurement d’un sillon longitudinal profond et à bords tranchans; les ar- 240 HISTOIRE NATURELLE ticles suivans sont cylindriques et très-épineux ; enfin l'ongle est pointu et légèrement courbé, mais très-petit. L’ab- domen est aussi large à sa base que le dernier anneau tho- racique, et se rétrécit graduellement. Les quatre premiers anneaux ont à peu près les mêmes dimensions et se ter- minent latéralement par un angle assez aigu dirigé en ar- rière ; le cinquième anneau est moins large que les précé- dens , mais de même forme ; enfin le sixième et dernier est courbe transversalement et plus ou moins rétréci vers le bout. Les fausses pates des cinq premières paires ne recou- vrent guère plus des deux tiers de la largeur de la portion basilaire de l'abdomen (formée par les quatre pre- miers anneaux), et n’atteignent pas à beaucoup près l’ex- trémité du dernier segment ; leur article basilaire est assez grand , et leurs lames terminales sont ciliées sur les bords. Enfin l’article basilaire des fausses pates de la dernière paire se prolonge très-loin en arrière et en dedans en forme de lame, et porte deux articles lamelleux ovalaires , ciliés sur les bords et à peu près de la même grandeur. 1. /ÆÆGA ENTAILLÉE, — Æ, emarginata (1). Corps bomhé et ovalaire. Antennes internes ne dépassant pas le pédoncule des antennes externes; celle-ci atteignant le bord postérieur du premier anneau thoracique; piéces épimériennes marquées de deux lignes obliques ; celles des quatre premières paires quadrilatères, et celle des trois dernières paires presque triangulaires et très-écartées les unes des autres. Bord postérieur des cuisses lisse. Premier anneau de l'abdomen aussi long que le second ; sixiéme article triangulaire lisse en dessus, à bords lamel- leux et légé:ement courbes, et asommet arrondi. Lame interne des dernières fausses pates de même grandeur que l'externe, (1) Oniscus psora, Pennant , Brit. zool. vol. 4 , PI. 18, fig. 1. — Æga emarginata, Leach, Encyclop. brit. Supplém. t. VEL, p. 428; Trans. of the Linn. Soc. XVI, p. 370 et Dict. des Sc. nat. t. 12, p+ 349. — Desmarest, Consid. p. 305 , PL. 45, fig. 4et 5. DES CRUSTACÉS. 241 échancrée à son bord externe près de son extrémité. Longueur, 2 pouces. Habite les côtes de l'Islande. (C. M.) 2. ÆGA VOISINE. — Æ. affinus. (PL. 37, fig. 22.) Espèce trés-voisine de la précédente , mais ayant les antennes externes un peu plus longues; les pièces épimériennes imbriquées dans toute la longueur duthorax, et le premierannean del’abdomen beaucoup plus étroit que les suivans. Longueur, environ 15 lignes. 3. /ÆGA À PATES DENTELÉES. — Æ, Serripes (1). Pièces épimériennes imbriquées dans toute la longueur du thorax. Bord postérieur des cuisses des quatre dernières paires , armé de trois ou quatre dents très-fortes; les articles suivans très- épineux. Dernier segment de l'abdomen tronqué à son extrémité, qui est trés-large; lame interne des dernières fausses pates très- large et tronquée en arrière, de facon à avoir la forme d’un triangle, dont la base serait placée sur le même niveau que le bord postérieur du dernier segment abdominal. Longueur, envi- ron 2 pouces. à Paraît avoir été rapporté des mers de l’Australasie, par Péron. (C. M.) 4. Æ6Ga BICARÈNÉE, — Æ. bicarenata (2). Corps déprimé et étroit. Dernier segment de l'abdomen très-large au bout, marqué au-dessus de deux carènes divergentes, qui se terminent aux angles postérieurs , lesquels sont séparés entre eux par un bord transversal légérement concave. Lame interne des dernières fausses pates beaucoup plus large que l’externe, et tron- quée au bout. Longueur, environ 1 pouce. Habite la Méditerranée. (C.M.) (1) Asellus serripes, Péron, Collection du Muséum. (2) Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 349. — Desmarest, loc. cit. — Edw. Atlas du Règne anim. de Cuvier , Crust. PI. 67, fig. 2. ; CRUSTACÉS, TOME IE, 16 242 HISTOIRE NATURELLE 5. ÆGa a TROIS DENTS. — Æ. tridens (1). Leach assigne à cette espèce les caractères suivans : dernier ar- ticle de l'abdomen à trois carènes prolongées au delà de son ex- trémité, en forme de dents. Des mers d'Écosse. Genre CONILÈRE. — Conilera (2). Le genre Conilère de Leach (qu'il ne faut pas confondre avec ses Canolires ) est extrêmement voisin des Ægas, et il nous semble bien probable qu’on ne devrait pas l’en séparer ; mais ne le connaissant que par la description extrêmement brève et incomplète donnée par l’auteur que nous venons de citer, et que Desmarest a reproduite, nous croyons ne pas devoir, pour le moment, proposer quelque innovation à cet égard , et nous nous bornerons à transcrire ici les ca- ractères assignés à ce genre par nos prédécesseurs. -: Yeux petits, écartés, nullement proéminens. Les deux premiers articles des antennes supérieures presque cylin- driques. Côtés des segmens de l'abdomen presque droits, ‘involutes. CONILÈRE DE MONTAGNE, — C. montagni (3). Corps lisse, non ponctué; dernier article de l'abdomen; plus long que large, avec les côtés arqués vers leur milieu et l’ex- trémité arrondie. Des côtes du Devonshire en Angleterre. (1) Leach, Trans. de la Soc. Linn. t. XI, p. 350 et Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 349. — Desmarest, Consid. p. 305. (2) Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 348. — Desmarest , Con- sid. p. 304. — Latreille, Règne anim. t. 4, p. 134. (3) Leach, loc. cit. — Desmarest, loc. cit. DES CKUSTACÉS. 243 Genre ROCINÈLE. — Rocinela (1). Gette petite division générique, établie par Leach, est extrêmement voisine des Ægas, et ne s’en distingue guère que par la position des yeux , qui occupent presque toute la face supérieure de la tête, et se joignent plus ou moins complétement sur la ligne médiane, au-dessus du front. Il est aussi à noter que les articles basilaires des antennes an- térieures sont moins grands et moins aplatis, quoique dis- posés de même que dans le genre dont nous venons de par- ler, et que l'abdomen est plus grand. 1. ROGINELE OPHTHALMIQUE. — À. ophthalmica (2). Articles basilaires des antennes internes presque cylindriques. Yeux presque transversaux et réunis sur la ligne médiane dars toute leur longueur. Pièces épimériennes du thorax semblables à celles des Ægas. Pates antérieures grêles. Angles latéraux des anneaux abdominaux à peine saillans. Dernier segment triangu- laire à bords arrondis et dentelés. Lames terminales des dernières fausses pates dentelees sur les bords; la lame externe ovalaire et pointue au bout ; l'interne plus large, et tronquée transversale- ment an bout. Longueur, environ 10 lignes. Habite les côtes de la Sicile. (C.M.) 2. RocINÈLE Desuaysien. — À. Deshaysiana. Espèce trés-voisine de la précédente, mais ayant les articles basilaires des antennes antérieures plus larges et plus aplatis ; les yeux rétrécis en avant , de façon à se réunir par un bord moins long, et a couvrir moins complétement la tête ; le segment mé- dian de l'abdomen plus allongé, plus pointu et à bords ciliés, mais non dentelés; enfin, la lame interne des dernières fausses pates profondément échancrée près de l'extrémité de son bord externe et sans dentelures. Longueur, environ 1 pouce. Habite la Méditerranée. (C. M.) (1) Leach, Dict. des sc. nat. t. 12, p. 349. — Desmarest, Consid. p. 304. — Latreille, Règne anim. t. 4, p. 134. (2) Edw. Atlas du Règne animal de Cuvier, Crust. PI. 67, RES. 16. 244 HISTOIRE NATURELLE 3. RocnÈLe pu DEvonsuiRe. — À. Danmoniensis (1). Cette espèce, très-imparfaitement connue, paraît avoir les yeux moins complétement rapprochés que les espèces précé- dentes, et avoir « les côtés des articles de l'abdomen en forme de faux et proéminens. » Habite la côte sud de l'Angleterre. L'Æga monophthalma de M. Johnston (>) appartient à ce genre et ressemble beaucoup au Rocinèle Deshaysien, mais ne paraît pas avoir la lame externe des dernières fausses pates échancrée. Le Cruarmoaniex figuré par Strom (3) et rapporté par Fabri- cius à son Cymathoa æœstrum (4), appartient aussi à ce genre, mais par sa forme générale, il se rapproche beaucoup de l'Æga bicaréné; du reste, il ne diffère pas d'une variété de l'Æga mo- nophthalma de M. Johnston (5). Le genre Synonus de Latreille (6) a été rangé par ce cé- lèbre naturaliste à côté des Gonilères et des Rocinèles, mais n’est encore que très-imparfaitement connu; tout ce qu’on en sait, c’est que ce genre ressemble aux deux groupes dont il vient d’être question par la disposition des antennes et de l'abdomen, mais s’en distingue par ses mandibules fortes et saillantes. GExre PTÉRELAS. — Pterelas (7). Cette petite division générique établie par M. Guérin est extrêmement voisine des Ægas, et surtout des Rocinèles, dont elle ne diffère guère que par le mode de conformation = (1) Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 349. — Desm. op. cit. p. 304. (2) Loudon's Mag: of nat. hist. vol. 7, p. 233 , fig. 43. a, b. (3) Physick og œconomisk beskrivelse over fogderiet Sondmor, Pire 2\ets: (4) Entom. Syst. t. 2, p. 505. (5) Loudon's Mag. of nat. hist. vol. 7, p. 233, fig. 43, c. (6) Sydonus, Latreille, Encyclep. méthod. t. 10, p. 511 et Règne anim. de Cuvier , 2e édit. t. 4, p. 135. (7) Guérin, Magasin zoologique. — Edw. Annot. de Lamarck, tp 200. DES .CRUSE ANGES: ; 245 des pieds de la seconde et de la troisième paire. La forme générale du corps est la même que chez ces derniers Crus- tacés. Les yeux sont grands et très-rapprochés antérieure- ment, sans cependant se joindre sur le front; la disposition des antennes est la même que chez les Ægas, si ce n’est que les quatre premiers articles basilaires de celles de la seconde paire sont plus élargis. Les mandibules portent aussi un ap- pendice palpiforme grêle et allongé ; le mode de conforma- tion des mâchoires et des pates-mächoires n’a pas été indi- qué par M, Guérin. Le thorax ressemble à celui des Ægas. Les pates de la première paire sont terminées par un ongle crochu et très-fort qui se recourbe vers le bord interne du troisième article, comme chez les Ægas ; les pates de la se- conde et troisième paire sont terminées par une sorte de pince didactyle très-imparfaite, formée par un ongle crochu et un prolongement de l'angle antérieur et interne du pé- nultième article ; les pates des quatre dernières paires grêles, plus allongées que les précédentes, et terminées par un simple onglet peu crochu. Enfin l'abdomen ne présente rien de particulier, Prerécas DE Wess. — P. Webb (ir), Antennes internes tres-larges à leur base, et ne dépassant que très-peu le troisième article des antennes de la seconde paire ; le filet terminal de ces derniers très-court. Dernier article de l'ab- domen tronqué transversalement à son extrémité, et légerement échancré sur la ligne médiane; les lames terminales des der- nières fausses pates presque égales, l'externe ovalaire , allongée, l'interne triangulaire , et tronquée obliquement à son sommet. Longueur, environ 22 millimètres. Trouxé sur les côtes du Portugal par M. Webb. Gevre ALITROPE. — Alitropus. Le petit Crustacé pour lequel nous établissons cette nou- velle division générique se rapproche beaucoup des Cymo- (1) Guérin, loc. cit. class. VII, PI. 20. 246 HISTOIRE NATURELLE thoadiens parasites, mais s’en distingue parce que ses pates, tout en étant propres à lui servir pour s’accrocher aux corps étrangers , sont grèles , allongées et propres à la marche. Le corps des Alitropes (PL. 33, fix. 1) est ovalaire, mais peu di- laté vers le milieu ; la téte est petite etles yeux grands, mais très-écartés. Les antennes internes s’insérent, au-devant du front, de chaque côté d’un petit prolongement médian ; leurs deux premiers articles sont gros, courts et cylindriques, tandis que le troisième est très-grèle et très-allongé ; le filet multiarticulé qui termine probablement ces organes man- quait dans tous les individus que nous avons eu l’occasion d'examiner. Les antennes de la seconde paire ressemblent à celles des Rocinèles et des Æzas. Les appendices palpiformes des mandibules (fig. 5) sont très-grands et garnis d’une brosse sur le bord externe de leur dernier article. Les pates- mâchoires (fig. 2) sont courtes et non palpiformes, mais se composent de trois articles dont le premier est grand et qua- drilatère, et le troisième est armé de quelques crochets sur son bord antérieur; Les quatre premiers anneaux du {horax sont courts ct ne présentent rien de remarquable, mais les deux anneaux suivans sont très-grands (chacun d'eux étant aussi long que les trois segmens précédens réunis), et le septième est aussi très-développé, mais moins que les deux dont nous venons de parler. Les pates (fig. 7) sont toutes conformées de la même manière; seulement celles des trois premières paires sont beaucoup plus courtes que les autres ; toutes sont grêles, cylindriques , et terminées par un ongle fort et crochu assez semblable à celui des Cymothoadiens parasites, mais qui ne se réfléchit pas contre une dilatation de l’antépénultième article ou de Particle qui précède celui- ci, de facon à agir en manière de pince. L’abdomen ne présente rien de bien remarquable : le premier et le cin- quième segment sont moins larges que les trois anneaux in- termédiaires, lesquels égalent le thorax en largeur ; le der- nier article est grand et horizontal; enfin, les dernières fausses pates ont l’angle interne et postérieur de leur article DES CRUSTACÉS 247 basilaire prolongé en forme de lame, et leurs deux lames terminales d’inégale grandeur ( fig. 6 ). Nous ne connaissons encore qu’une seule espèce de ce genre. L'ALITROPE TYPE. Alitropus typus. (PI. 33, fig. 1.) Corps déprimé et obtus aux deux bouts; dernier article de l'abdomen semi-ovalaire et dépassant un peu l'extrémité des der- nières fausses pates. La lame terminale interne de celles-ci grande et ovalaire, l'externe étroite et plus courte. Longueur, environ 8 lignes. Trouvé dans le golfe du Bengale par M. Dussumier. (C. M.) TRIBU DES CYMOTHOADIENS PARASITES. Ce groupe se compose de Crustacés qui vivent fixés sur des poissons, et qui ont toutes les pates ancreuses, c’est-à-dire terminées par un ongle crochu, acéré très- fort et susceptible de se reployer contre le bord infé- rieur de la partie voisine du membre(1); les pates pos- térieures ne sont guère plus longues que les antérieures, et ne sont jamais distinctement épineuses ou ciliées; enfin tous ces membres sont habituellement reployés sous le thorax, et ne peuvent être redressés que très- difficilement. Les fausses pates abdominales des cinq premiers sont pourvues de lames membraneuses très- grandes qui ne sont pas ciliées sur les bords, et qui occupent toute la longueur de l'abdomen, ou même débordent de chaque côté, et ne s’enchâssent jamais dans une excavation du dernier article, comme cela se voit chez la plupart des Sphéromiens. Le mode d’inser- (1) PL. 33, fig. 9. 248 HISTOIRE NATURELLE tion des antennes fournit aussi un caractère propre à distinguer les Cymothoadiens parasites d’un assez grand nombre d'autres Isopodes, avec lesquels on pourrait, au premier coup d'œil, les confondre à rai- son d’une ressemblance plus ou moins grande dans la forme générale du corps; ces appendices s’insèrent toujours au-dessous du front, et ont leur base cachée par une avance de celui-ci. Il est aussi à noter que les antennes sont très-courtes, la tête petite (1); les pates-mâchoires externes grandes, mais réduites pres- qu'à leurs deux premiers articles ; le palpe mandibulaire très -fort. Les caractères indiqués dans le tableau suivant suf- fisent pour la distinction des genres dont cette tribu se compose. Gi) PL 33, fig. 8. — El DES CRUSTACES. *SHLHN1700Q | *Suoy onb o$avy snjd uouu -OPL,[ 2P 2[OULE JIM ‘SoW -Jojjpyoqus onbsord sojeq “AONLONAT) *ANIONY1Q L opqu I 9p 29e J9tUJI9(T *Sos -nadouv juomuoyiepaudur s972X ‘Sie enub Suoj snjd dnoonvoq uouwu ‘QloAxa uos s194 dnoonvoq 1UBSSIO91J91 08 72 Juod uowu -0pqv ‘onbavur uoiq uossno9 un snoss2p uo sed juewuuio} ou 32 jejuoznuiogy onbsoud juouJ "HOINOALT -21 90$ ou 30 PULAS-S21} U9W -OpqY ‘souuoque s2p oseq el] 21JU9 UOSSN29 UN ISUIE JUE(UAO} 39 suossop uo 9ojdou juoux *"AUDOTINY ‘SaJIQOuUT 39 XN9 24JU9 S2PNOS XNEUlHOPqU SUIWS0G ‘UDLOPL] 2p 24091 -23sod ojuuguxe | onb ofav surowu dnoonvoq uawopqu| 2p oseg ‘uowopqe |] ep} XUVAUULSOP XL -9JU| So[Sue sa] suos Satuuo}t|{s sa0g1d 2p qu104 *XLIOW} NP 94nant -91s0d ?J1u917X0 | onb anoSuv| ewuguu op said nod v uowu -opqu I 2P astvq *[PIUOZUOU JUO4J ‘u2U "LUSQUAN “219 AIX uos si2a nod onb juessoor -OPŒU 2p Xnvouue sionmoud sap xnvi9je soj8ue Sa[ snos sodtossaooe seuwioyruids sooaid saq "SHLISVAVAd SNIIAVOHLONAI *SA[IQOUI 70 SJOU1SIP quowoyuejaed xneu | -uopqusuowSog / 250 HISTOIRE NATURELLE Gexre NEROCILE. — Nerocila (1). Ce genre, établi par Leach, n’a été que très-imparfaite- nent caractérisé par ce savant. Aussi Latreille a-t-il proposé de réunir les Nérociles aux Livonèces, et a-t-il donné au groupe ainsi formé , le nom nouveau d’/chthyophile. Avant que d’avoir eu l’occasion d'étudier ces animaux par moi-même, J'étais disposé à adopter aussi cette marche ; mais l’examen attentif que j'en ai fait récemment , m'a conduit à changer d’opinion et à conserver le genre Nérocile de Leach. En effet, ce petit groupe se compose de Cymothoadiens qui ont, il est vrai, beaucoup d’analogie avec les Anilocres et les Livo- nèces, mais qui s'en distinguent facilement par la confor- mation du front et la disposition des pièces épimériennes du thorax et de l’abdomen. Le corps de ces Crustacés est plus ou moins ovalaire, et leur tête petite et aplatie. Le front est lamelleux et s’avance à peu près horizontalement au-dessus de la base des antennes, mais ne se reploie pas en dessous et en arrière comme chez les Anilocres, et se ter- mine par un bord semi-cireulaire. Le bord postérieur de la iête est trilobé ; les yeux qui occupent les lobes latéraux, et sont dirigés en haut , sont de grandeur médiocre, et n’of- frent pas de granulations bien distinctes. Les antennes s’in- sèrent assez loin de la ligne médiane, et sont à peu près de même longueur; elles sont petites, cylindriques et com- posées de sept à dix articles dont les dimensions diminuent assez régulièrement de la base à la pointe de ces appendices. La bouche ne présente rien de remarquable (2), Le thorax est remarquable par la double rangée de dents plus ou (1) Cymothoa , Fabricius. — MNerocila , Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 305. — Portion du genre {chthyophilus de Latreille ; Règne anim. de Cuvier , ae édit. ADAD- 133: (2) Voyez pour plus de détails à ce sujet les planches que nous avons publiées dans la nouvelle édition du Régne animal de Cu- vier (Crust. PI. 6, fig. 5, 5a, 5b, etc. }. DES CRUSTACÉS. 251 moins spiniformes , qui l'entourent de chaque côté (PI. 31, fig. 17) ; la rangée supérieure est formée par l’angle latéro- postérieur de la grande pièce tergale de chacun des anneaux thoraciques , lequel se prolonge de facon à constituer une dent plus ou moins acérée, dont la longueur augmente de la tête vers l'abdomen, et devient souvent très-considérable ; la rangée inférieure est formée par les pièces épimériennes des six derniers anneaux thoraciques, lesquelles se détachent plus ou moins des pièces tergales, et constituent autant d’épines aiguës, mobiles et à base triangulaire; ces épines, qui sont d'autant plus développées qu’elles sont situées plus en arrière, sont, en général, au moins aussi saillantes pos- térieurement , que les angles correspondant des pièces ter- gales , et acquièrent quelquefois une longueur très-considé- rable. L’abdomen est large et peu rétréci postérieurement ; les cinq premiers anneaux se prolongent de chaque côté en une dent libre et assez aiguë , qui se dirige obliquement en arrière, et s'applique sur la suivante ; les deux premiers anneaux sont aussi armés en dessous d'une grande épine dirigée en dehors et en arrière, et analogue aux épines épi- mériennes du thorax; le troisième anneau offre aussi au- dessous de ses angles latéraux des vestiges d’une troisième paire de ces épines. Enfin le sixième segment abdominal est grand et presque aussi long que large. Les pates s’insèrent à la face inférieure du corps assez loin de son bord latéra!, et sont plus difficiles à redresser que chez les Anilocres; toutes ont à peu près la même forme , et se terminent par un ongle très-crochu ; seulement les postérieures sont plus grèles que les antérieures et ont l’ongle plus faible. Les fausses pates abdominales des cinq premières paires ont la même con- formation que chez les Anilocres , si ce n'est qu’on remarque du côté externe de leur article basilaire un appendice foliacé ovalaire d'assez grandes dimensions. Enfin les appendices du sixième segment ne présentent rien de remarquable; les deux lames qui les terminent sont aplaties, lamelleuses et inégales, 252 HISTOIRE NATURELLE On ne sait presque rien sur les mœurs de ces Crustacés, si ce n’est qu'ils se fixent sur des Poissons. r. NÉROGILE À peux RAIES. À. bivittata (1). Tête petite; corps ovalaire ethbombé ; tergum ou pièce principale du sesment dorsal des quatre derniers anneaux thoraciques ayant l'angle latéral et postérieur prolongé en forme de dent aiguë ; les deux dernières de ces dents très-grandes. Épimères des six derniers anneaux thoraciques très-longs, très-pointus et imbriqués ; la pointe de chacun de ces appendices atteignant le niveau du bord postérieur de l'articulation de la cuisse de l'anneau suivant , mais ne dépassant pas les angles spiniformes du tergum correspondant. Abdomen court et large ; les épimères des deux premiers segmens trés-longs ; ceux du second segment atteignant presque le niveau de l'extrémité du bord externe de l’article basilaire des fausses pates du sixième anneau. Ongles forts et très-crochus. Dernier segment de l'abdo- men grand, large, à peine rétréci vers le bout, et ayant son bord postérieur échancré de chaque côté d'un petit lobe médian arrondi (de facon à paraître trilobé) ; lames terminales des ap- pendices de ce segment foliacées; l'interne ovalaire, l'externe pointue, falciforme et de grandeur médiocre (sa longueur n'ex- cédant pas celle de l'espace occupé sur la ligne médiane du corps par les quatre segmens abdominaux qui précèdent le dernier). Longueur, environ 15 lignes ; couleur brunâtre, avec deux ban- des longitudinales jaunes sur le dos, et quelques taches de même couleur sur les bords latéraux du corps. Habite la Méditerranée. (CG. M.) 2. NÉnocice DE BLarx vie. ]V. Blainvillii (2). Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant les angles du tergum des anneaux thcraciques plus pointus, les épimères plus (1) Cymothoa bivittata , Risso , Crust. de Nice, p. 143. — Des- marest , Consid. p. 310. — Anilocra bivittata , Risso, Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. 5, p. 124. — Nerocila bivittata, Edw. Atlas du Règne animal de Cuvier, Crust. PI. 66, fig. 5. (2) Leach , Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 351. — Desmarest, Con: sid. p. 307. DES CRUSTACÉS. 253 allongés (Les deux dernières paires dépassant de beaucoup les angles du tergum correspondans); dernier segment de l'abdomen très- grand, un peu élargi vers le milieu et arrondi postérieurement. Lames terminales des fausses pates de la sixième paire foliacées et presque de même grandeur. Patrie inconnue. (Collection du Musée britannique.) 3. NérocILE MACULÉE. ÎV, maculata. Tête plus grande que dans les espèces précédentes ; angles du tergum des cinq premiers segmens thoraciques arrondis; ceux des deux segmens suivans pointus et un peu prolongés, mais pas spiniformes. Epimères pointus, épais, ‘mais courts; la pointe de ceux du sixième anneau n'atteignant pas même l'extrémité anté- rieure de ceux du septième anneau. Abdomen grand ; épimères de son second anneau ne dépassant pas le niveau de l'extrémité antérieure de l'article basilaire des appendices abdominaux de la sixième paire. Dernier segment abdominal médiocre, rétréci vers le bout, et terminé par un petit lobe médian saillant. Lames terminales des dernières fausses pates abdominales comme dans le Nélocire à deux raies, si ce n'est que la lame externe est plus longue et plus pointue, et que l'interne, rétrécie au bout, porte une petite dent sur son bord interne. Longueur, environ 10 lignes. Habite le golfe de Gascogne. (C. M.) 4. NÉérociLE vorsix. À. affinis. Espèce trés-voisine de la précédente, mais ayant les épimères thoraciques un peu plus allongés (celui du dernier anneau attei- gnant le niveau du bord postérieur de l'anneau suivant); les épi- mères du second anneau abdominal plus courts (ne dépassant pas les angles du quatrième anneau, et le dernier segment de l'abdomen plus large ét plus arrondi au bout, et la lame interne des appendices de la dernière paire obliquement tronquée au bout. Habite le golfe de Gascogne. (C. M.) 5. NÉrocILE nÉnissé. ÎV. aculeata. Espèce voisine des précédentes, mais ayant l'angle de la pièce tergale des trois derniers anneaux thoraciques prolongée en une 254 HISTOIRE NATURELLE épine conique très-pointue et saillante quoique courte. Épimères triangulaires , très-acérés et très-courts (n’atteignant pas à beau- coup près le niveau de l'extrémité de l'angle correspondant du tergum, et celui du sixiéme anneau n'atteignant pas à beaucoup près le bord antérieur de l'épimère du septième anneau). Abdo- men grand ; épimères des deux premiers segmens grands et forts, le second atteignant le niveau de l'extrémité antérieure de la pièce basilaire des sixièmes fausses pates. Dernier segment de l'abdomen allongé et presque triangulaire dans sa moitié posté- rieure, mais arrondi en bout. Lame interne des dernières fausses pates large et tronquée au bout. Longueur, environ 1 pouce. Trouvé par M. Raynaud, sur un poisson, dans les mers de l'Inde. ( C. M.) 6. NÉnocicE DÉPRIME. NV. depressa. (PI. 81, fig. 17-20.) Corps large, ovalaire et presque plan en dessus; angle de la pièce tergale de tous les anneaux thoraciques se prolongeant de chaque côté en une forte dent spiniforme très-aiguë et dirigée en arrière.Épimères des six derniersanneaux thoraciquestrès-grands, très-acérés au bout, falciformes et dépassant de beancoupl'extrémité de la dent de l'angle du tergum correspondant. Abdomen court et graduellement rétréci d'avant en arrière; son premier segment plus grand que les suivans ; épimères des deux premiers anneaux très-longs. Sixième segment presque carré. Lames terminales des fausses pates de la dernière paire très-longues, étroites et presque styliformes. Longueur, environ 1 pouce. ' Patrie inconnue. (C. M.) Le Crmornoa Fazcara de Fabricius (1) appartient évidemment à ce genre, mais, d'après les caractères qu'il y assigne, il me pa- raît impossible de déterminer s'il doit être rapporté à une des espèces précédentes ou en être distingué. Ce Crustacé habite les mers de la Chine. ——————_—_—_—_—_—_— (1) Oniscus falcatus , Fab. Mantissa, t. 1, p. 240. — Cymothou falcata, Ejusd. Ent. Syst. t. 2, p. 504. J y P 1 DES CRUSTACÉS. 255 GExre ANILOCRE, — Anilocra (1). Leach a établi ce genre pour recevoir des Isopodes qui se rapprochent des Cymothoés , mais ont les pates d’égale gros- seur, et les yeux granules et bien distincts ; etil en a séparé sous le nom générique de Canolire, les espèces dont les lames des appendices abdominaux postérieurs , au lieu d’être très-inégales sont à peu près de même grandeur, caractère d’une importance tout à fait secondaire. Latreille a avec rai- son rejeté cette dernière distinction, maisila réuni aussi aux Canolires les Olencires, qui en diffèrent considérablement et qui ont beaucoup plus de rapports avec les Cymothoés proprement dits. Nous ne suivrons donc en tous points, ni la marche adoptée par Leach , ni celle proposée par La- treille , et pour nous, le genre Anilocre comprendra les Ca- nolires du premier de ces naturalistes, mais restera distinct des Olencires. Ges Crustacés ont tous le corps plus rétréci en avant qu’en arrière, dilaté vers le milieu et faiblement bombé. La séte est de grandeur médiocre, un peu plus large que longue, légèrement bombée en dessus , et portant latéralement des yeux assez gros, et bien distinctement granulés. Le front est avancé et arrondi au bout, mais au lieu de se terminer au bord antérieur de la tête, ilse reploie en dessous et en arrière , de facon à former entre la base des antennes une espèce de chaperon presque triangulaire et arrondi posté- rieurement, qui s’avance jusqu'au niveau du bord antérieur de la base des antennes de la seconde paire (2). Les an- (1) Oniscus , Pallas , Spicil. zool. — Cymothoa , Fabricius, Sup- plém. p. 305. — Latr. Hist. des Crust. t. 7, p. 23. — Æsellus, Oli- vier, Encyclop. méthod. t. 4, p. 246. — Anilocra, Leach, Dict. des Sc. nat.t. 12, p. 350. — Desmarest , Consid. p: 306. — Carolira, Latreille , Règne anim. 2e édit. t. 4, p. 134. (2) Voyez l'Atlas du Règne animal de Cuvier, Crust. PI. 66, fig. 1 à. 256 HISTOIRE NATURELLE ‘ tennes internes ont leur base cachée sous le front ; elles sont courtes et se composent de septou huit articles dont le second et le troisième sont un peu plus larges que les autres. Les antennes de la seconde paire sont un peu plus longues et plus aplaties. La bouche présente comme d’ordinaire un labre ovalaire et très-saillant, des mandibules garnies d’un gros appendice palpiforme, deux paires de mâchoires et une paire de pates-mâächoires, dont la portion basilaire et valvulaire est très-large et arrondie en dehors. Le premier anneau du thorax n’est pas beaucoup plus log que les sui- vans, et son bord antérieur est presque droit et à peine plus large que la tête. L’angle postérieur de la pièce tergale de cet anneau et des suivans est droit , peu ou point prolongé en arrière, si ce n’est au septième segment et plus ou moins ob- tus ; les pièces épimériennes sont petites, lamelleuses, ob- tuses et à l'exception de celles des deux premières paires n'occupent qu'environ la moitié de la largeur de l'anneau correspondant , de facon que le bord latéral du thorax est formé presque autant par le bord des pièces tergales que par les épimères. L’Æbdomen est grand et à bords latéraux, presque parallèles ; les angles latéraux des quatre premiers anneaux sont obtus, reployés un peu en dessous, et se recouvrent mutuellement ; le dernier segment est très-grand et à peu près aussi long que large. Pates de grosseur mé- diocre, ayant. toutes à peu près la même forme, la cuisse étroite et les ongles très-crochus ; celles de la dernière paire notablement plus longues que les autres, fausses pates des cinq premières paires grandes ; la lame postérieure de celles de la dernière paire froncée sur la face supérieure. Appendices caudaux ou fausses pates de la sixième paire grandes, insérés tout près du bord antérieur du dernier segment, et terminés par deux lames foliacées qui dépassent le bord postérieur de ce segment. DES CRUSTACÉS. 257 $ 1. Espèces dont la lame externe des dernières fausses pates abdo- minales est falciforme et beaucoup plus longue que La Lame interne. (Cette division correspond au genre Anilocre, tel que Leach l'a établi.) 1. ANILOCRE DE LA MEÉDITERRANÉE. — 4, Mediterranea (1). Antennes internes, ne dépassant pas le bord postérieur de la tête. Épimères minces et lamelleux. Dernier segment de l'abdo- men plus large à sa base qu'a sa partie moyenne, plat en dessus et régulièrement arrondi au bout ; sa longueur excédant un peu celle de l'espace occupée par les cinq anneaux précédens. Lame externe de la dernière fausse pate de la longueur des cinq premiers segmens de l'abdomen ; l’interne n'atteignant pas, à beaucoup près, le niveau de l'extrémité du segment postérieur de l'abdomen. Habite la Méditerranée. (C. M.) 2. ANILOCRE PHYSODE, — 4. physodes (2). Espèce extrêémement semblable à la précédente, mais dont les antennes internes dépassent notablement le bord postérieur de la tête, et dont le dernier segment de l'abdomen, un peu rétréci à sa base, et légèrement acuminé postérieurement, offre en dessu une carène longitudinale bien distincte, et est au moins égal en longueur à l'espace occupé par les six anneaux qui précèdent. Longueur, environ 1 pouce. Habite la Méditerranée. (C. M.) (1) Pou de mer, Rondelet, Poissons, chap. 26, p. 413. — Plan- cus , Conch. min. not. tab. fig. A, B, C. — Guiscus asilus, Linn. Syst. nat. et Fauna Suessica. — Anilocra mediterranea, Leach, Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 350. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p- 306. — Edw. Atlas du Règne animal de Cuvier, Crust. PI. 66, fig. 1. (2) Oniscus physodes, Linn. Syst. nat.—Sulzer, Hist. [ns. PI. 30, fig. 11 — Cymothoa physodes, Fabricius, Ent. Syst. t.2, p. 303. — Asellus physodes , Olivier, Encyclop. t. 4, p. 255. — Oniscus psora? Leach , Encyclop. de Rees, Supplém. Crust. PI. 10.—4nilocra Cu- vieri, Ejusd. Dict. des Sc. nat. t. 12, p. 350. — Desm. op. cit. p. 300. CRUSTACÉS , TOME III. 17 258 HISTOIRE NATURELLE Cette espèce ne diffère en rien d'un Anilocre donné au mu- séum d'histoire naturelle, par M. Risso, et désigné dans le cata- logue d'envoi sous le nom d Olympia vulgaris (1). 3. ANILOCRE FRONTAL. — 4, fronlalis. Espèce très-voisine de l’Anilocre de la Méditerranée, mais ayant le front plus avancé ; le thorax plus renflé, et la lame in- terne des dernières fausses pates assez longue pour dépasser le ni- veau du dernier segment abdominal , lequel est arrondi posté- rieurement. Longueur, environ 8 lignes. Trouvée près d'Oran. (C. M.) 4. ANILOCRE Du CaP.—4. Capensis (2). Cette espèce est encore très-voisine des précédentes ; les carac- tères que Leach lui assigne sont : « Dernier article de l'abdomen, se rétrécissant tout à coup au delà de son milieu , arrondi faible- ment et presque caréné; la dernière petite lame ventrale exté- rieure très-longue ; couleur livide d'un brun olivâtre ou cendré ; tous les articles bordés postérieurement de couleur testacée ou blanchâtre. » Habite les mers du cap de Bonne-Espérance. L'Oniscus asilus de Pallas (3) appartient à cette division du genre Anilocre, et paraît différer des espèces précédentes par la longueur de la tête. ———— SRE em (1) Voyez Hist. nat. de l'Europe mérid. t. 5, p. 127. (2) Leach, Dict. des Sc. nat.t. 12, p. 350.—Desmare + fig. 2. — Asa- phus Weissiüi, Edw. Anim. sans vert. de Lamarck , t. 5, p. 236. Le fossile décrit par M. Dalman sous le nom d'Asaphus ex- DES CRUSTACÉS. 305 bord antérieur de la tête, et le lobe médian du bouclier abdomi- nal prolongé jusqu’au bord postérieur de celui-ci. Setrouve aux environs de Saint-Pétersbourg. Le Trilobite de Tyarskoselo de M. Razowmowski (1) n’est pas un Calymène, comme cet auteur le pense, mais un Isotéle , et ne nous paraît pas différer notablement de l'espèce précédente. Enfin le Trilobites marginatas du même auteur (2) paraît ap- partenir à ce genre, mais on n'en connait que le bouclier abdo- minal qui ressemble beaucoup à celui de l’Z. dilatatus ou de l'I. anguslifrons, dont il se distingue cependant par la manière dont le bord est relevé tout autour; on le trouve à Nicolsk, en Russie. GENRE ASAPHE. — Asaphus (3). Le genre Asaphe, établi par M. Brongniart, ne peut conserver les limites qui y furent primitivement assignées , et nous paraît devoir être restreint aux Trilobites, qui ont la tête conformée à peu près comme chez les Calymènes, le thorax en général composé seulement dehuit ou dix an- neaux, et l'abdomen formé d’un nombre considérable de segmens bien distinctsentreeux, mais réunis par une bordure sub-membraneuse qui souvent se prolonge postérieurement de facon à constituer une sorte de queue. Le corps de ces Trilobites est contractile. Leur tête est grande et se pro- longe souvent en arrière de chaque côté du thorax ; le lobe médian est en général élargi en avant, terminé latéra- lement par des bords à peu près droits, et marqué de cha que côté par trois ou quatre petits sillons dirigés en tra- vers , au lieu d’être obliques comme chez les Calymènes ; les lignes jugales sont en général bien distinctes ; les pansus raniceps (op. côt. PI. 3, ñg. 4), nous paraît appartenir à cette espèce. (1) Ann. des Sc. nat., 1re série, t. 8, PI. 28, fig. 1 et 3. (2) Loc. cit., p. 191, PI. 28, fig. 7 et 8. (3) £ntomotracites , Wahlenberg. — Trilobites, Schlotheim. — Asaphus , Brongniart, Crust. foss. p. 17. — Dalman, uber die Pa- leaden. — Green, Monogr. — Murchison , Silurian Syst., etc. GRUSTAC 5, TOME III. 20 ee 306 HISTOIRE NATURELLE yeux sont gros, réniformes, granulés et très-éloignés du bord latéral des joues. Le thorax est bien distinctement trilobé ; le lobe médian est en général très-étroit, et les lobes latéraux offrent vers leur milieu un petit sillon obli- que, et se terminent ordinairement en pointe. Enfin, l’ab- domen est bien distinct et présente, comme nous lavons déjà dit, une bordure continue qui semble avoir été semi- membraneuse ou de consistance cornée, comme l'extrémité des appendices caudaux chez les Scyllares, $ 1. Espèces dont l'extrémité de l'abdomen est prolongée en pointe ou garnie d'un appendice caudal. 1. ASAPHE CAUDIGÈRE. — A. caudatus (1). Tête semi-lunaire , offrant en avant et sur les côtés un léger rebord, et ayant les angles postérieurs prolongés en forme de cornes, jusqu'au niveau du milieu du thorax ou même plus loin ; lobe médian de la tête un peu élargi et arrondi en avant, borné latéralement par des sillons divergens presque droits , et offrant dans sa moitié postérieure trois paires de sillons transversaux. Yeux très-élevés en forme de cône (ronqué , et granulés. Thorax composé de dix ou onze anneaux, dont le lobe médian est lisse et occupe un peu plus du quart de la largeur totale de cette portion du corps. Abdomen composé d'une dixaine d'anneaux lisses, et réunis sur les côtés et en arrière par une large bordure d'appa- rence membraneuse, qui se prolonge postérieurement en une pointe de longueur médiocre. Fossile du calcaire de transition de Dudley, de Gothland , de l'Ohio, etc. (1) Parkinson, Organic. Remaius, t. 3, PI. 19, fig. 17 (abdo- men).— Z'rilobus caudatus, Brünnich. Nouv. mém. de Soc. roy. de Danemark (1981),t. 1, p. 392, n.3, fig. — Asaphus caudatus, Brongniart , Crust. foss. p. 22, PI. 2,f.4,A,B,C, D. — Trilo- bites caudatus, Schlotheim Nachtr. t. 2, p. 35. —ÆAsaphus caudatus, Dalman, op. cit. p. 236, PL. 2. — Green , op. cit. p. 50. — Buck- land , Geology and Mineralogy , PI. 45, fig. 9-11, et P1.46, f. 1x1. et 12.— Edw. ap. Lamarck, t. 5, p. 232.—Murchison, Silurian Syst. p. 654, PL. 7, fig. 8. DES CRUSTACÉS. 307 L’Asaphus laticostatus de Green (1) paraît être très-voisin de l'Asaphe caudigère , mais on n'en connaît que l'abdomen ; le pro- longement membraneux de celui-ci est plus resserré à sa base et plus obtus au bout. Les anneaux sont gros , arrondis en dessus et très-obtus au bout ; enfin l'extrémité du cône formé par les lobes médians est tronquée et ne s'élève pas en forme de bosse. Cette espèce a été trouvée dans les montagnes de Helderberg , aux États-Unis d'Amérique. L'Asaphus limulurus, du même auteur (2), paraît établir le passage entre l’Asaphe caudigère et l’Asaphe longicaude: il se distingue du premier par la longueur de l'appendice caudal, dont la dernière moitié est styliforme, et de l'Asaphe longicaude par la forme réguliérement conique et la largeur plus considé- rable de la première moitié de ce même appendice. Du reste, l’ab- domen est court, et les lobes latéraux du thorax larges et en ap- parence bifides dans leur moitié externe. On ne connaît pas la conformation de la tête. Trouvé à Lockport, dans l'état de New-York. L’Asaphus pleurophyx (3) a l'abdomen terminé par un prolon- gement caudal analogue à celui des espèces précédentes, mais court et triangulaire ; il est aussi à noter que l'extrémité du cône formé par les lobes médians de l'abdomen est trés-étroit, et s'é- lève en forme de tubercule arrondi, et que les lobes latéraux sont très -gréles et sillonnés dans toute leur longueur; on ne connaît que la moitié postérieure du corps de ce Trilobite, quia été trouvé dans les montagnes de Helderberg. L'Asaphus micrurus (4), dont on ne connaît aussi que l'abdo- men, est extrêmement voisin du précédent et ne paraît en dif- férer que par l'existence d'un petit prolongement styliforme à l'extrémité de la membrane caudale. Il a été trouvé dans un calcaire noir à Trenton-Falls, aux États-Unis. (1) Monogr., of the Trilobites of North America, p. 45. (2) Green, op. cit. p. 48. (3) Green, op. cit. p. 55. (4) Green, op. cit. p. 56. 20. 308 HISTOIRE NATURELLE 2. ASAPHE CAUDIGÈRE TUBERCULEUX. — À. fuberculato-caudatus (1). CPI. 34, fig. 6.) Espèce très-voisine de l’Asaphe caudigère, mais ayant un tu- bercule arrondi de chaque côté près de l'extrémité du lobe mé- dian de chacun des anneaux du tronc, et paraissant avoir douze anneaux thoraciques. Se trouve dans les terrains siluriens supérieurs de Ludlow et de Wenlock, en Angleterre. 3. ASAPHE À LONGUE QUEUE. — 4. longicaudatus (2). Tête à peu près de même forme que chez l'Asaphe caudigère et YAsaphe caudigère tuberculeux, mais entourée d'un rebord épais, arrondi et élevé. Abdomen se rétrécissant graduellement vers le bout , garni d'une bordure membraneuse et terminé par un ap- pendice styliforme extrêmement long. Se trouve dans les terrains siluriens supérieurs de Wenlock et de Dudley. 4. ASAPHE MUGRONE. — À. mucronatus (3). Tête semi-lunaire, ayant son bord antérieur latéral surmonté d'un sillon , et ses angles latéro-postérieurs spiniformes et attei- gnant le niveau du troisième ou quatrième anneau thoracique ; lobe médian de la tête trés-large en avant, se rétrécissant gra- duellement vers son bord postérieur, et offrant de chaque côté quatre sillons. Yeux médiocres, granuleux et situés plus près du bord antérieur que du bord postérieur des joues. Thorax presque entièrement inconnu. Abdomen semi-membraneux latéralement , paraissant avoir les lobes latéraux de chaque anneau bifides, et _—_ (1) Murchison, op. cit. p.654, PI.9, fig. 8, b. (2) Murchison , op. cit. p. 656, Pl.9, fig. 11-14. (3) Entomostracites caudatus, Wahlenberg, Mém. d'Upsal , t. 8, PI. 2, p.28, f. 3; et Journ. de Physique, t. 91, p. 34, fig. 3.— 4sa- phus mucronatus, Brongniart , op. cit. p. 24, PI. 3, fig. 9 (d'après Wahlenberg). — Trilobites mucronatus , Schlotheim, Nachtr.t.2, p- 37- — Asaphus mucronatus, Dalman, op. cit. p. 236, PL. 2, fig. 3.— Edvwr., op. cit. t. 5, p. 232. DES CRUSTACÉS. 309 terminé par un prolongement styliforme qui paraît faire suite au Jobe médian. Fossile du calcaire de transition de l'Ostrogothie, de la Sca- nie, etc. L'Asaphus selenurus (1), dont on ne connaît que l'abdomen , est très-remarquable par l'espèce de queue bifurquée qui le termine, L'abdomen est composé d'anneaux bien distincts, mais qui pa- raissent être unis entre eux par une membrane marginale, la- quelle présente en arrière deux tubercules allongés, dirigés en arrière et séparés par une échancrure semi-lunaire. Ce fossile a été trouvé à Glenn's-Falls et dans les montagnes de Becroft , près de Hudson, dans l'Amérique septentrionale. L'Asaphus heros de Dalman (2) paraît avoir beaucoup d’ana- logie avec l’Isotèle étendu , mais offre une pointe caudale comme les espèces précédentes; on n'en connaît que des fragmens trouvés en Suède. $ ». Espèces dont l'extrémité de l'abdomen est arrondie. 5. Asapge DE DEsucu. — 4, Debuchii (3). Corps ovalaire, très-large, et presque de même dimension en arrière qu’en avant. Tête semi-lunaire, ayant ses angles posté- rieurs prolongés en pointe et son bord antérieur épais; le lobe médian moins large que les lobes latéraux, rétréci en arrière et lobulé latéralement ; les lignes jugales commençant assez près du bord latéral de la tête, se portant en avant et en dedans. Yeux situés tout près du lobe médian , à distance à peu près égale des bords postérieur et antérieur de la tête. Thorax compose de huit anneaux, dont les lobes latéraux sont presque trois fois aussi larges (transversalement) que le lobe médian, se terminent en une pointe recourbée en arrière, offrent en dessus un sillon transversal obli- (1) Eaton , Geological text-book. — Green, Monogr. p. 46.: (2) Aars Berættelse om nyare zool. Arbelen. Stockholm, 1828. 7 (3) Parkinson, Organic. Remains, vol. 3, PL. 15, f. 13.— 4sa- phus Debuchii, Brongniart, Crust. foss. p. 21, Pl.2,f.2,A,B, C. — Trilobites de Buchii, Schlotheim , Nachtr. 2, p. 34. — sa- phus Buchii, Dalman, p.274. — Edw., op. cit. t. 5, p. 232. — Maurchison, Silurian Syst. p. 662, PI. 25, fig. 2. 310 HISTOIRE NATURELLE que, et sont finement striés en travers vers le bout. Abdomen très- grand , son lobe médian se rétrécissant assez rapidement, mais s'étendant jusqu'auprès de son extrémité postérieure et divisé en quinze anneaux ; les lobes latéraux offrant au niveau de chaque segment du lobe médian un large sillon transversal arrondi au bout et garni d'une crête transversale qui en occupe le fond. Une bordure finement striée d'apparence semi-membraneuse entou- rant le bord libre du bouclier abdominal. Très-commun dans la formation de Llandeilo en Angleterre ; paraît se trouver aussi en Russie, en Norvége et en Amérique. 6. Asapue DE Connpon. — 4. Corndensis (1). Espèce très-voisine de l'Asaphe de Debuch , mais qui s'en dis- tingue par la longueur plus considérable des prolongemens spi- niformes des angles de la tête, lesquels atteignent le pénultième anneau thoracique; par la forme arrondie de l'extrémité des anneaux du thorax, et par la forme des sillons de l'abdomen. Se trouve dans les mêmes terrains que l'espèce précédente, sur la montagne de Corndon, en Angleterre. 7. ASAPHE TYRAN. — À. {yrannus (2). Tête semi-lunaire ayant ses angles latéro-postérieurs prolongés en pointe jusqu’au niveau du troisieme anneau thoracique ; lignes jugales naissant assez près du lobe médian. Yeux moins écartés que dans l'espèce précédente. Thorax composé de huit anneaux, dont les lobes latéraux ne sont guère plus larges que le lobe mé- dian , et ne paraissent pas se terminer en pointe. Abdomen très- grand et sub-triangulaire; son lobe médian se rétrécissant très- brusquement et devenant trois ou quatre fois moins large que les lobes latéraux ; les sillons de ces derniers sans crête transversale ; bordure semi-membraneuse très-large. Ce fossile a quelquefois près d’un pied de long et se trouve très- abondamment dans la formation silurienne de l'Angleterre. L'Asaphus myrmecophorus de M. Green (3), dont on ne connaît SR ————————— ————————— ———"" ————— — —————————————— "TT (1) Murchison , Silurian Syst. p. 663, PL. 25, fig. 4. (2) Murchison, Silurian Syst. p. 662, PI. 24 , et PL. 25, fig. 1. (3) Green, Supplément to the Monograph. of the Trilobites of North-America, p. 16. DES CRUSTACÉS. 31€ que l'abdomen, paraît être une espèce assez voisine de l’Asaphe de Debuch, mais se distingue par les gros tubercules arrondis placés irrégulièrement sur la portion saillante des lobes latéraux et médian des huit ou neuf premiers anneaux de cette partie du corps. Il est à noter que la membrane marginale paraît être plus étroite vers la partie médiane de l'extrémité postérieure que la- téralement. Ce fossile, large d'environ 4 pouces et demi , a été trouvé dans l'état de New-York. L'Asaphus Wetherilli du même auteur (1) ressemble aussi beau- coup à l’Asaphe de Debuch, mais paraît en différer par l'extrême étroitesse de la bordure membraneuse qui entoure l'abdomen, Il est aussi à noter que le corps est plus étroit, que les yeux semblent être placés tout près du bord postérieur de la tête, que le thorax se compose de douze anneaux dont les lobes latéraux sont pro- fondément sillonnés, et que l’abdomen ne présente des traces bien distinctes que de six ou sept segmens. Ce fossile, dont la tête est mutilée , a été trouvé dans un schiste calcaire près de Rochester, dans l'état de New-York. 8. ASAPHE FRONTAL. — À. frontalis (2). Espèce voisine de l'Asaphe de Debuch, mais ayant les angles latéro-postérieurs de la tête à peine prolongés et arrondis ; lobe frontal offrant quatre dépressions. Thorax composé de huit an- neaux. Abdomen grand, arrondi et offrant de chaque côté six côtes dont le sommet est arrondi. Fossile du calcaire de transition de l'Ostrogothie. 9: ASAPuE GRanD. — 4. grandis (3). Tête très-grande, paraissant avoir les angles postérieurs pro- longés en arrière ; lobe médian de la tête arrondi en avant, ré- tréci an milieu et élargi de nouveau en arrière ; ligne jugale très- sinueuse ; yeux petits. Thorax composé de huit anneaux, dont les lobes latéraux sont à peu près une fois et demie aussi larges que le lobe médian et sont brusquement tronqués au bout. Abdomen EEE (1) Green, op. cit. p. 57. (2) Dalman, op. cit. p. 46. (3) Sars; Isis, 1835, p. 336, PL. 9, fig. 6. 312 HISTOIRE NATURELLE trés-grand, étroit, semi-elliptique, composé d'environ dix-sept anneaux dont le lobe médian est très-étroit et entouré d'une large bordure, qui paraît être épais et semi-membraneux, et qui est arrondi à son extrémité postérieure. Longueur totale, environ 8 pouces. Fossile de la Norvège. L'Asapue DE Hausmanx (1), décrit par M. Brongniart, n'est qu'imparfaitement connu, mais ne $e laisse pas confondre avec les espèces précédentes, à raison de la conformation de son ab- domen , qui est semi-elliptique et terminé par une bordure épaisse , d'apparence semi-cornée; le lobe médian est conique, et les espèces de côtes formées par les lobes latéraux, au nombre de quatorze paires, sont saillantes, arrondies etsimples; enfin toute la surface de ce bouclier est chagrinée. Ce fossile paraît provenir du calcaire de transition de la Bohême. Il est à noter que le Trilobite décrit sous le même nom par M. Sternberg (21) se termine postérieurement en pointe à peu près comme dans l'Asaphe caudigère. Dalman adopte le rapproche- ment établi par cet auteur, mais nous doutons beaucoup de son exactitude. L'Asaphus astragalotes de Green (3) parait être assez voisin de l'Asaphe de Hausmann; le bouclier abdominal (la seule partie connue) est terminé par un rebord arrondi et ne présente sur les lobes latéraux que cinq élévations costiformes, tandis que sur le lobe médian , qui est étroit et très-bombé, on compte neuf bourrelets. Le test est finement granulé. Trouvé dans un schiste argileux dans le Haut-Canada. L'Asaphus duplicatus (4), dont en ne connaît que la portion postérieure, a l'abdomen court, obtus et offrant sur les lobes latéraux de chacun des anneaux dont il se compose un sillon transversal qui les fait paraître doubles. Épenene uve Méné ml otoveree UHR TE 4 nid ie ge lt (1) Asaphus Hausmannii, Brongniart, Crustacés fossiles, p.21, PS; fig. 3; À ,B. (2) Verhandlunger der Gesellschaff des Vaterländinher mu- seums en B‘hmen, drelter heff (1825), p. 57, PI. 2, fig. 3. (3) Green, Supplém. p. 11. (4) Murchison , Silurian Syst. p. 661, PI. 25, fig. 7. \ DES CRUSTACÉS. 313 L'Asaphus crypturus de Green (1) est trop imparfaitement connu pour que nous puissions lui assigner une place déterminée. On n'en a trouvé que la portion abdominale , qui ressemble assez à celle d'un Asaphe, mais qui se distingue de toutes les autres espèces par la grande largeur du lobe médian lequel, sur les premiers anneaux, est beaucoup plus large que les lobes latéraux. On l'a trouvée dans un minerai de fer magnétique, dans la province de Nova-Scotia. L'Asaphus Brongniartii de M. Delonchamps (2) ne me paraît pas devoir rester dans ce genre ; la tête est d'une forme trés-singu- lière, mais est probablement incomplète ; le thorax se compose de douze anneaux obscurément trilobés, et l'abdomen est très- petit et divisé en sept segmens. Ce fossile provient du grès intermédiaire de May, dans la Normandie. Enfin on a décrit aussi, sous les noms d'Asaphus obsoletus (3), d’Asaphus guadrilimbaitus (4), d'Asaphus seminiferus (5), d'Asa- phus globiceps (6), d'Asaphus granuliferus (7), d'Asaphus gemmu- liferus (8), d'Asaphus truncatus (9), d'Asaphus Eichwaldii (10), d'Æsaphus megalophthalmus (11), etc., divers fragmens de Trilo- bites , qui paraissent bien appartenir au genre Asaphe et qui peu- vent offrir de l'intérêt pour les déterminations géologiques , maïs qui sont trop incomplétement connus pour que le zoologiste puisse s'y arrêter. (1) Green, Monogr. Su pplém. p. 18. (2) Mém. de la Soc. Linnéenne du Calvados, t. 2. PI. 19, fig. 1,5. (3) Phillips Geology of Yorkshire, vol. 2, p. 239, PI. 22, fig. 3-6. (4) Phillips , loc. cit. PI. 22, fig. 1, 2. (5) Phillips, loc. cit. p. 240, PL. 22, fig. 8-10. (6) Phillips, loc. cit. PI. 22, fig. 16, 20, — Æntom. Derbiensis ? Martin, PI 45°, fig. s. (9) Phillips, loc. cit. PL. 22, fig. 7. (8) Phillips , loc. cit. PL. 22, fig. 11.—Backland , op. cit. PI. 46, fig. 10. (9) Phillips, loc. cit. PL. 22, fig. 12, 13. (10) Fischer, Oryctographie de Moscou, PI. 12, fig. 1 et 2. — Eichwald, op. cit. PI. 4, fig. 4.(Fischer rapporte à cette espèce le fragment décrit par Eichwald sous le nom d'Asaphus Brongniartii, op. cit. PI. 4, fig. 5.) (11) Troast, Mem. de la Soc. geolog. de France, t. 3, p.94, Pliax, Mpst- 314 HISTOIRE NATURELLE Le Trilobite rapporté avec doute à ce genre par M. Murchison sous le nom d’Asaphus ? Vulcani (1) ne paraît pas avoir de bor- dure semi-membraneuse autour de l'abdomen, ni de prolonge- ment caudal, et par conséquent ne devra probablement pas res- ter dans ce groupe; ce fossile n'est du reste qu'imparfaitement connu. Genre HOMALONOTE. — /omalonotus (2). M. Kôünig établit ce genre pour recevoir les Trilobites qui ressemblent aux Calymènes par la conformation générale de leur corps, mais qui n’ont pas le thorax et l'abdomen distinctement trilobé comme chez ces Crustacés. Le corps de ces animaux est large et se rétrécit graduellement vers son extrémité postérieure. La tête est très-large , les lignes jugales très-rapprochées du bord latéral et les yeux petits. Le thorax se compose de treize anneaux qui présentent chacun en dessus un sillon tr ansversal, et paraissent falci- formes vers leur extrémité. Enfin LAN Hem se compose d’un nombre considérable d’anneaux, dont la forme est un peu différente de ceïle des anneaux thoraciques, et se ter- mine par une pièce caudale, hexagonale ou rétrécie posté- rieurement en pointe. 1. HOMALONOTE DELPHINOCÉPHALE. — À. delphinocephalus (3). Tête déprimée, sub-triangulaire, un peu renflée et obscuré- ment bosselée en arrière, presque plane en avant et creusée en arrière d'un sillon transversal ; région médiane très-large, angles postérieurs obtus ; lignes jugales naissant des angles postérieurs, décrivant une double courbure en forme de S, paraissant diviser les yeux en deux parties, puis se portant de nouveau en dehors et se recourbant enfin en dedans et en avant pour se réunir sur la ligne médiane à quelque distance en arrière du bord frontal. (1) Murchison, Silurian Syst. p. 663, PL. 25, fig. 5. (2) Kôünig, Icones sectiles. — Bronn, Lethea, t. 1, p. 119. — Murchison , Silurian Syst. t. 2. (3) Murchison , op. cit. p. 651, PL. 9 bis, fig. 1. DES CRUSTACÉS. 315 Thorax composé de treize anneaux lisses et n’offrant pas de traces distinctes d’une division trilobaire ; chacun de ces anneaux creusé près de son bord antérieur d'un sillon transversal, qui occupe les trois quarts de sa longueur, rétréci vers le haut et légère- ment recourbé en avant à ses extrémités latérales. Abdomen très- distinct du thorax, composé de douze anneaux , dont la région médiane n’est pas sillonnée, comme sur le thorax , et dont les extrémités sont larges et brusquement tronquées ; pièce caudale lisse et acuminée. Se trouve dans le terrain silurien supérieur de Dudley, en An- gleterre. Le Trimerus delphinocephalus de Green (1) ne paraît pas diffé- rer de cette espèce. Le HoxaLonoTE DE Knicur (2) paraît être trés-voisin de l'espèce précédente, mais on n’en connaît pas la tête. Le sillon transversal qui sépare en deux portions chacun des anneaux du thorax, s'é- tend jusqu'à leur extrémité. Le HowazonoTEe DE Henscuez (3) n’est aussi connu que dans sa moitié postérieure, qui ressemble beancoup à l'Homalonate del- phinocéphale, mais s’en distingue par les gros tubercules saillans dont elle est garnie ; il est aussi à noter que l'abdomen se compose de quinze anneaux, dont les lobes latéraux au lieu d’être droits sont recourbés en arrière; enfin M. Murchison ajoute que les côtés postérieurs de la tête se terminent latéralement par une courte apophyse à deux branches. Ce fossile a été trouvé par sir W. Herschel dans les montagnes du Cedar-Berg, au cap de Bonne-Espérance. Le Æomalonotus Ludensis (4) s'éloigne des espèces précédentes par l'existence de sillons longitudinaux assez bien marqués, et de- vrait peut-être ne point rester dans la même division générique ; ce Trilobite est remarquable aussi par l'existence d’un tubercule (1) Monogr. p. 82. — Harlan, op. cit. p. 305. — Bronn, Lethea, t. 1,p. 113, PL. 9, fig. 5 — Edw. Addit. au Lamarck, t. 5, p- 229. — Murchison, op. cit. p. 652. (2) Homalonotus Knightii, Kôonig, Icones sectiles, n° 85. — PBronn, Lethæa , t. 1, p. 119, Pl.9 , fig. 14.—Murchison, op. cit. (3) Homanolotus Herschelii, Murchison, op. cit. p. 652, PL. 7 bis, fig. 2. (4) Murchison , op. cit. p. 651, PL. 5, fig. 3 et 4. 316 HISTOIRE NATURELLE arrondi à la base des lobes latéraux de chacun des anneaux thora- eiques , et par le grand développement de la pièce caudale. Ce fossile se trouve dans les terrains siluriens supérieurs à Ludlow, en Angleterre. Le genre Drpceura de Green n'est qu'imparfaitement eonnu et paraît se rapprocher beaucoup des Homalonotes. De même que chez ces dernières le thorax n’est pas distinc- tement trilobé, et le nombre d’anneaux dont cette partie du corps se compose est assez considérable ; mais l’abdomen, au lieu d’être divisé en segmens distincts comme dans les TFrilobites dont nous venons de parler, paraît être formé par une seule pièce scutiforme, Le Dipleura Dekayi (1), qui a servi à l'établissement de cegenre, a le corps allongé, un peu déprimé et contractile. La tête est semi-circulaire, divisée en trois lobes à peu près égaux, par deux sillons presque droits et parallèles. Le lobe frontal est déprimé, presqu'aussi large en avant qu'en arrière et un peu rétréci au Ynilieu ; les joues sont très-bombées, et les yeux, petits et très- saïllans dans les échantillons bien conservés, sont placés assez Yoïn du lobe médian ; enfin la surface de cette partie du corps est chagrinée. Le thorax se compose de quatorze anneaux étroits, et divisés chacun en deux espèces de crêtes arrondies et parallèles par un sillon transversal très-profond ; latéralement ces segmens s'amincissent beaucoup, et dans le modèle en plâtre, publié par M. Green, nous avons cru apercevoir de chaque côté un lobe la- téral rudimentaire. Enfin le bouclier abdominal est à peu prés semi-orbiculaire, beaucoup plus étroit que la tête, et fort bombé transversalement. Ce fossile a été trouvé à Lockport, aux États-Unis. Le fragment d'un bouclier céphalique de Trilobite, désigné par M. Eaton sous le nom de Vut{ainia sparsa (2), a beaucoup de res- sernblance avec la tête du Diplure de Dekay, mais paraît être moins bombé, et avoir le bord antérieur prolongé et un peu 3) Green, op. cit. p. 79, fig. 8 et 9. — Harlan, op. cit. p. 304. — Bronn, Lethea , p. 113, PL. 9, fig. 6. 2) Geological test-book. — Green, op. cit. p. 89. DES CRUSTACÉS. 3: relevé en forme de bec. Du reste, il est impossible d'adopter um genre établi sur un fragment si peu caractérisé. Genre CALYMÈNE. — Calymena (1). Le genre Calymène établi par M. Brongniart se compose de Trilobites dont le corps est ellipsoïde, épais, très bombé, profondément trilobé dans toute sa longueur, et susceptible de se contracter en boule, La téte est à peu près semi-circulaire et profondément divisée en dessus par deux sillons longitudinaux.On y remarque près du bord postérieur un sillon profond qui circonscrit en avant une bande trans- versale dont l'aspect est très-analogue à celui d’un anneau thoracique. Le lobe médian est convexe, et présente sou- vent, de chaque côté, des sillons ou des bosses en forme de lobules. Les yeux situés sur les lobes latéraux ou joues, sont très-saillans et garnis en dessus d’un repli tégumentaire plus ou moins distinct; enfin, la cornée, réticulée et em général de forme semi-lunaire, est dirigée obliquement en dehors. On remarque aussi sur chaque joue une suture ou ligne jugale qui naît plus ou moins près de l’angle posté- rieur de la tête, se recourbe en dedans , passe au-dessus de l'œil et va se terminer sur le bord antérieur de la tête. Le tronc est profondément trilobé , et en général le lobe dor- sal est à peu près de même largeur que les lobes latéraux. Les anneaux du thorax et de l’abdomen ne different que peu entre eux, et quelquefois il est même impossible de distin- guer l’une de l'autre ces deux portions du corps. Les segmens thoraciques sont au nombre de dix à quatorze et ont les lobes latéraux aplatis d’avant en arrière vers le bout et obtus à leur extrémité; en général on aperçoit sur la moitié supé- ‘rieure de ces lobes un sillon transversal plus ou moins obli- que, mais ils ne sont jamais bifurqués , et ils se recouvrent (1) Crabe fossile, Guettard, Mém. de l'Acad, des Sc. 17574 p: 87. — Trilobitus, Brunnich. — Æntomostracites, Wahlenberg, Calymene, Brongniart. — Dalman, Green, Bronn , Murchison, ete. 318 HISTOIRE NATURELLE mutuellement de facon à donner au bord latéral du tho- rax l'apparence d’une ligue continue. Lés anneaux dont se compose l'abdomen sont toujours distincts entre eux et ne sont jamais soudés de façon à constituer une lame clypéiforme semblable à celle que l’on voit chez les Iso- tèles , etc. ; mais on aperçoit souvent des traces de bordure étroite analogue à ce qui existe chez les Asaphes ; et le lobe dorsal se termine par une petite pièce lamelleuse impaire qui ne dépasse pas le bord général de labdomen , qui est entier comme celui du thorax; enfin la portion terminale des lobes latéraux (ou arcs costaux ) semble avoir été co- riace ou même membraneuse, et paraît être en général bifurquée vers le bout. $ 1. Espèce dont le lobe médian de la tête est divisé en plusieurs lobules. a. Lobe médian de la tête au moins aussi large en arrière qu'en avant. 1. CaLyMÈnE DE BLuMENBac. — C, Blumenbachü (1). Tête sub-triangulaire , beaucoup plus large que longue et en- tourée d’un gros rebord arrondi, séparé du front et des joues par (1) Petrified insect. Littleton. Phil. Trans. 1950, PL. 47 et 48. — Concha trilobos, Knorr. Monum. du déluge, t. 4, sup. PL 9, f. 1. — Parkinson. Organic. Remains. vol. 3, PI. 17, f. 11-14. — Trilobitus tuberculatus , Brünnich. Nouv. mém. de la Soc. roy. de Danemark, t. 1 (1581), p. 389. — Æntomostracites tuberculatus , Wabhlenberg. Petrificata telluris suecanæ. Nov. acta. Règ. Soc. Sc. Upsaliensis, t. S, p.31; et Journ. de Physique, t. 91, p. 35, fig. 6. — Nova acta Soc. Upsaliensis, vol. 8, p. 31, et Journ. de Physique, t. 9, p. 35. — T'rilobites paradoxus, Schlotheim, Petrefactenkund , p. 38. — Calymene Blumenbachii, Brongniart, , Hist. des Crust. foss. p. 11, PL. 1, fig. 1 ,A,B,C, D. — Trilo- bites Blumenbachii , Schlotheim nachtragen , t. 2, p. 33. — Caly- mene Blumenbachii. Var. Raszomousky. Ann. des Sc. nat. 1'e série, t. 8, p. 199, PL. 28, f. 4. — Dalman, Mém. de l’Acad. des Sc. de Stockholm. 1826, t.2, p. 226, PI. 1, f. 2et 3, et trad. allem., p-33, PL 1, fig. 2, 3. — Payton, Trilobites cf Dudley, brochure in-4. Londres, 1827, 14 fig. de ce Calymène. — Green , Monogr., DES CRUSTACÉS. 319 un sillon profond ; le lobe moyen moins large que les joues, plus large en arrière qu'en avant , offrant de chaque côté trois sillons transversaux séparés par autant de bosselures, qui diminuent progressivement de grandeur d'arrière en avant, et terminé en avant par un renflement assez grand. Les yeux petits, réniformes, et situés sur le niveau des lobules moyens du lobe médian, beau- coup plus près de ce lobe que du bord latéral des joues. Lobe dorsal des anneaux du thorax presqu'aussi large que chacun des lobes latéraux ; ces derniers divisés dans leur moitié interne par un sillon transversal. Abdomen court, arrondi et ne différant que très-peu du thorax, mais ayant les lobes latéraux de chaque seg- ment bifurqués ou du moins profondément sillonnés vers leur extrémité externe. Se trouve dans je calcaire de transition de Dudley, du Goth- land, de la Bohême, de l'Ohio, etc. (C. M.) Le Calymene ornata de Dalman (1) est très - voisin du Caly- mèéne de Blumenbach , mais paraît différer des autres espé:es de ce genre par la forme des lobes latéraux. 2. CALYMÈNE CALLICÉPHALE. — C, callicephala (2). ” Espèce extrêmement voisine du Calymène de Blumenbach, mais ayant la tête plus triangulaire ; la portion antérieure du lobe médian de la tête déprimée, et les bosselures de sa portion pos- térieure et moyenne groupées de facon à représenter grossière- ment une fleur de lys sans queue ou plutôt une croix de Saint- André à grosses branches, placée sur une traverse dilatée et arrondie à chaque extrémité. Yeux petits. Trouvé à la rivière de Miami, dans l'état de l'Ohio, et dans plu- sieurs autres loealités des États-Unis d'Amérique. of the Trilobites of North-America, p. 20. — Harlan, Critical notices of various organic. remains discovered in North-America : Med. and Phys. researches, p 300. — Buckland, Geology and Mineralogy, PI. 46 ,;f. 1-3. — Bronn, Lethæa geognostica, p. 110, PL 9, fig. 3. — Edw. ap. Lamarck, t. 5, p. 223. — Murchison, Silurian Syst. p. 653, PL 7, fig. 5,6, 7. (1) Aarsberættelse om nyare zoolog. arbeten, p. 134 et Dul- letin de Ferrussac , Sc. nat. t. 19, p. 128. (2) Green, op. cit. p. 30. 320 HISTOIRE NATURELLE 3. CALYMÈNE SÉLENÉCÉPMALE. — C, selenecephala (x). Tête semi-lunaire , large, courte et entourée d'un rebord ar- rondi et assez saillant ; ses angles latéraux obtus, mais légèrement prolongés en arrière ; lobe médian à peu près de même forme que chez le Calymène de Blumenbach ; yeux petits et très-rapproche: du sillon qui sépare lelobe médian des joues. Thorax obscurément granulé ; son lobe médian beaucoup plus étroit que les lobes laté- raux. (Abdomen?) Trouvé dans un calcaire grisâtre dans l'état de New-York. 4. CazyuÈnE PLarrs. — €, platys (2). Cette espèce est extrêmement voisine du Calymène de Blumen- bach, et pourrait bien n'en être qu'une simple variété; elle ne paraît s'en distinguer qu'en ce que les angles latéraux de la tête se prolongent davantage en arrière, et que toute la surface supé- rieure de cette portion du corps est couverte de gros tubercules aplatis et presque confluens ; mais ce dernier caractère n'est pro- bablement pas constant. Du reste, ce fossile n’est connu que d’après un moule naturel trouvé dans un fragment de grès dans les montagnes de Hel- derberg, aux États-Unis d'Amérique. 5. CaLyuËnE DE Tristan, — C, Tristani (4). Tête large et semi-circulaire ; lobe moyen, notablement moins large que les lobes latéraux , plus étroit en avant qu'en arrière, et offrant de chaque côté deux sillons dirigés obliquement en dehors et en avant, déprimé dans sa partie antérieure, et ter- miné en avant par un grus rebord arrondi et élevé qui, latérale- ment , se recourbe en haut et en arrière pour se confondre avec les bosses oculifères, qui sont ovoïdes, trés-grandes, et situées (1) Green, op. cit. p. 31. (2) Green, op. cit. p. 32. (3) Tristan, Journal des mines ,t. 23, p. 21. — Calymene Tris- tani, Brongniart, Crust. foss. p. 12, PL. 1, fig. 2. — Trilobites Tris- tani, Schlotheim Nachtr. 2, p. Calymene Tristani, Dalman, Pa- leaden , p. 62. DES CRUSTACÉS. . SAT beaucoup plus près du bord antérieur que du bord postérieur de la tête. Le thorax paraît être formé de quatorze anneaux dont le lobe médian est beaucoup plus étroit que les lobes latéraux. L'ab- domen est court , obtus , et terminé par une pièce quadrilatère assez grande. Test obscurément granulé. Trouvé dans un schiste argileux aux environs de Nantes et dans les phyllades du Cottentin. 6. CaLYMÈNE POLYTOME. — ©, polytoma (1). ‘Fête sub-triangulaire , très-arrondie latéralement, et terminée en arrière par un bord droit ; lobe moyen aussi large que les lo- bes latéraux, aussi large en avant qu'en arrière, divisé scule- ment en trois lobules égaux, par des sillons parallèles, et ter- miné en avant par deux petits lobules obliques. Yeux petits et situés sur le niveau du sillon qui sépare le lobule frontal moyen du lobule postérieur, fort éloignés du lobe médian, et très-rappro- chés du bord latéral de la tête. Thorax et abdomen confondus et composés de vingt-trois ou vingt-quatre anneaux dont le lobe médian est étroit; bord postérieur de l'abdomen arrondi; lame terminale sub-lancéolée. Trouvé dans le calcaire de transition de l'Ostrogothie. Le Cazvuëxe acrinurE de Dalman (2) ressemble beaucoup à l’es- pèce précédente par la manière dont Je lobe médian de la tête est lobulé, mais paraît s’en distinguer par la forme semi-circu- laire du bord antérieur de celle-ci, et par la conformation des lobes latéraux des anneaux abdominaux, qui sont foliacés, poin- tus, et séparés l'un de l’autre dans la moitié de leur longueur. Ce fossile a été trouvé dans le calcaire de transition de l'Ostro- gothie. aa. Lobe médian de la téle plus large en avant qu'en arrière. 7e CALYMÈNE GENTIL. — C. bellatula (3). Tête semi-lunaire et garnie d'un rebord étroit qui, au lieu d'etre G) Dalman, op. cit. p. 37, PI. 1, fig. 1. (2) Eutomostracites actinurus , Dalman , Mém. de la Soc. de S:o- ckholm, 1824, PI. 4, fig. 2. A, B, C.—Calymene actinura, Ejusdem Paleaden, p 38.— Edw. op. cit. (3) Dalman, op. cit. p. 35, Pl. x, fig. 4. — Edw. addit. au Lamarck, t. 5, p. 226.4 CRUSTACÉS, TOME III. 21 322 HISTOIRE NATURELLE horizontal comme chez le €. de Blumenbach, se relève Sbeau- coup en avant; lobe moyen moins large que les lobes latéraux, un peu rétréci en arrière, à peine renflé en avant, et offrant de chaque côté trois sillons transversaux obliques à peu près équi- distans; yeux petits, très-distans, et rapprochés des lobules'du front. Thorax composé de douze ou treize anneaux dont le lobe médian est beaucoup plus étroit que les lobes latéraux. Abdomen court, sub-triangulaire et obtus ; sa dernière pièce médiane ovalaire. Trouvé dans le calcaire de transition de l'Ostrogothie. 8. CaLyMÈNE onONTOCEPHALE. — €. odontocephala (1). Cette espèce, dont on ne connaît que le bouclier céphalique, est remarquable par la maniere dont le bord antérieur du lobe médian est sculpté : on y voit deux rangées def pe- tites lignes élevées, disposées comme des dents de peigne, et engrénées entre elles. Ce lobe médian , terminé latéralement par un sillon profond et droit, est beaucoup plus large en avant qu'en arrière; sa portion antérieure est peu bombée et à peu près pyriforme ; la postérieure présente au milieu quatre fossettes hé- misphériques séparées par une crête cruciale obtuse , et latérale- ment deux paires de tubérosités arrondies. Les yeux sont grands et situés pres du lobe médian et du bord postérieur de la tête; les joues sont creusées d’un sillon qui se porte obliquement du bord postérieur de l'œil en avant et en dehors, et elles présen- tent aussi , immédiatement au-dessus de leur bord latéral, deux sillons parallèles séparés par une ligne saillante et arrondie. En- fin la tête, considérée dans son ensemble, est sub-triangulairé et déprimée. Trouvé dans un fragment de grès qui paraît provenir des montagnes de Shawangunk , aux États-Unis. 9. CALYMÈNE scLEROPS, — C, sclerops (2). Tête semi-lunaire convexe, et garnie latéralement d'un rebord arrondi circonscrit supérieurement par un sillon qui n'est pas en- RQ (1) Green, Surplém. p. 9. (2) Dalman, op. cit. p. 39, PL. 2, fig. 1.—ÆEdw. op. cit. p. 227. DES CRUSTACÉS. 323. tièrement parallele au bord; lobe médian plus large en avant qu’en arrière, aussi grand que les lobes latéraux, et offrant de chaque côté deux petits sillons; le lobule frontal antérieur grand, ova- laire, et quelquefois obscurément subdivisé de chaque côté par un petit sillon. Yeux très-saillans, sub-coniques, et situés vers le milieu de la joue, à quelque distance dulobe médian, et sur le ni- veau du lobule moyen. Thorax composé de onze anneaux dont les lobes latéraux sont larges et obtus. Abdomen obscurément divisé en cinq ou six anneaux , et arrondi en arrière. Trouvé dans le calcaire de transition de l'Ostrogothie. 10. CALYMENE piops. — C. diops (1). Tête très-bombée et ayant son bord antérieur séparé des bords latéraux par une dépression assez profonde; lobe médian plus large en avant qu'en arrière, très-bombé en avant , creusé de chaque côté, vers sa partie moyenne, de deux sillons parallèles qui se dirigent obliquement, en dedans et en arriére , jusqu'au- près de la ligne médiane, enfin offrant à ses angles latéro-posté- rieurs un gros tubercule hémisphèrique qui ressemble beaucoup au tubercule oculifère situé tout auprès, un peu plus en avant et en dehors ; deux petites crêtes longitudinales sur chaque joue, au-dessous de l'œil. Tronc composé de dix-huit anneaux dont le lobe médian est trés-bombé et plus large que les lobes latéraux. Trouvé dans l'état de l'Ohio. 11. CALYMÈNE MACROPHTHALME. — €. macrophthalma (2). Tête semi-ovalaire, allongée et un peu rétrécie en avant ; lobe médian beaucoup plus large en avant qu’en arriére, où il pré- 2 (1) Green, op. cit. p. 37, fig. 2. (2) Brongniart , op. cit. p. 15, PI. 1, fig. 4. (Le Trilobite figuré sous le même nom par ce naturaliste, PI. 1, fig. 5, ne présente pas les caractères assignés par lui à son C. macrophthalma; cepen- dant Dalman etj la plupart des auteurs l'ont pris pour type de leur C. macrophthalme , et ont exclu de cette espèce le fossile qui en est le véritable type. Pour faire cesser cette confusion, nous rétablissons ici l'espèce telle que M. Brongniart l’a définie, et nous désignerons sous le nom de Calymene Stokesii, l'espèce bien distincte qu'il y avait d'abord réûnie, et que Dalman, Murchison,etc., appellent C. macrophthalma. 21; 324 HISTOIRE NATURELLE sente de chaque côté trois bosses arrondies et sub-égales séparées _par dessillons ; yeux trés-grands , en contact avec le lobe médian par leur extrémité antérieure , et situés aussi loin du bord posté- rieur de la tête que de son bord antérieur. Thorax composé de douze ou treize anneaux. Abdomen court et pointu. Paraît avoir été trouvé à la Hunaudiére, en Bretagne. 12. CALYMENE DE Downixc. — C, Downingiæ (1). (PI. 34 , fig. 7.) Cette espèce est extrêmement voisine du Calymèéne de Stokes, avec lequel on l'a généralement confondue ; mais elle se distingue en ce que le lobe frontal, au lien d'être lisse, est divisé, dans sa moitié postérieure, par trois paires de sillons transversaux. La tête est beaucoup plus courte que dans le Calymène macro- phthalme , large, semi-ovalaire, un peu rétrécie en avant , et en- tourée d’un rebord épais saillant; le lobe médian est trés-large en avant , et présente, dans sa moitié postérieure, trois paires de sillons transversaux, sans que les lobules compris entre ces lignes soient renflés en forme de tubercules. Les yeux sont grands, en forme de cône tronqué, et placés à peu près comme dans l'es- pèce précédente. Du calcaire de transition de Dudley. $ 2. Espèces dont le lobe médian de latéle, n'est pas divisé ‘en lobules. 13. CALYMENE DE Srores. — C. Slolesit (2). Tête allongée et sans rebord notable; le lobe médian étroit en arrière, mais trés-large et tres-bombé en avant , et offrant, à sa partie postérieure, des traces d'une paire de lobules rudimen- taires ; yeux trés-grands, sub-coniques, situés plus prés du lobe (1) Calymena macrophthalma , Buckland , Mineralogy and geo- logy , PI. 46, fig. 5 — Calymene Downingiæ. Murchison, Silurian Syst. p. 655 , PL. 14 , fig. 3. (2) Calymena macrophthalma , Brongniart, op. cit. p. 16, PL. 1, fig. 5. — Dalman, op. cit. p. 63. — Green, Monogr. p. 39. — Sternberg, Verhandlungen der Gesellschaft des vactrlandischen mu- seums in Bohmem, 1825, p. 55.— Buckland, Mineralog, and Geol. Pi. 46, fig. 4. — Murchison ; Silurian Syst. p. 655, PI. 14, fig. 2 DES CRUSTACÉS. 325 médian que du bord latéral des joues, et atteignant presque le bord postérieur de la tête. Lobe dorsal du thorax beaucoup plus étroit que les lobes latéraux. Abdomen un peu allongé et rétréci vers le bout. Se trouve dans le calcaire de Coalbrookdale , de Dudley et de Wenlock en Angleterre, en Bohême et aux États-Unis d'Amé- rique. 14. CALYMENE TUBERCULÉ. — C. tuberculata (1). Espèce très-voisine de la précédente; le lobe médian de la tête plus renflé en avant , et couvert de tubercules plus marqués. Se trouve dans le calcaire de transition de Dudley et des envi- rons de Saint-Pétersbourg. 19. CALYMÈNE ancioPs. — C, anchiops (2). Tête semi-lunaire, paraissant être garnie d’un rehord saillant ; lobe médian à peu prés pyriforme, très-étroit en arrière, fort large et renflé en avant, lisse et sans divisions notables. Yeux très-gros, arrrondis et situés très-près du lobe médian que du bord latéral de la tête; joues creusées d’un siilon large et profond qui descend en serpentant de l'angle antérieur de l'œil vers l'angle latéral de la tête. Tronc déprimé, obtus à son extrémité posté- rieure, et composé de vingt anneaux dont le lobe médian est beaucoup moins large que les lobes latéraux. Trouvé dans la province d'Albany. 10. CALYMEÈNE AGRÉABLE. — C. concinna (3). Tête lisse, semi-ovalaire ou plutôt sub-triangulaire, à angles arrondis , et entourée d'un gros rebord arrondi et saillant ; lobe médian renflé, à peu près de même largeur dans toute sa lon. gueur, et creusé en arrière d’un sillon transversal qui sépare du reste une petite bande terminée de chaque côté par un tubercule arrondi, situé directement en arrière de l'angle postérieur (1) Murchison , Silurian Syst. p. 656, PL. 14, fig. 4. (2) Calymene anchiops , Green, op. cit. p- 35. (3) Dalman , op. cit. p. 40, PL. 1, fig. 5.—Edw. op. cit. p. 228. p< x ñn ‘ 326 : HISTOIRE NATURELLE de syeux :peu près comme chez le C. diops. Yeux grands et situés tout contre le lobe médian, beaucoup plus près du bord postérieur que du bord antérieur de la tête. Thorax composé de dix anneaux. Abdomen semi- -orbiculaire et à divisions peu dis- tinctes. Trouvé à Égista dans le Gothland. 17. CALYMÈNE A PETITS YEUx. — €. microps (1). Cette espèce n’est que très-imparfaitement connue ; la tête est semi-elliptique et déprimée; le lobe médian est plus large en avant qu'en arrière, et paraît être dépourvu de bosselures ou du moins ne présenter que des vestiges d'un petit sillon de chaque côté au devant des yeux. Ces derniers organes sont petits, peu saillans et situés très-près du bord postérieur de la tête. Le trone est déprimé et paraît être composé d'environ dix-huit segmens, dont le lobe médian est étroit. Trouvé dans un calcaire noirâtre prés de Ripley, dans l’état- de l'Ohio. 18. CALYMÈNE VARIOLAIRE. — C. variolaris (2). Tête sub-triangulaire, et ayant ses angles latéraux prolongés en arrière de facon à constituer de chaque côté du thorax une grosse dent conique qui atteint le niveau du sixième anneau thoracique; lobe médian très-élargi , trés-renflé en avant et sans divisions lobulaires ; les bosses oculifères très-élevées. Thorax très-rétréci en arrière, et composé de douze ou treize anneaux; le lobe médian beaucoup plus étroit que les lobes latéraux. Ab- domen allongé , presque triangulaire et pointu au bout. Test cou- vert de tubercules granulaires, qui sont surtout remarquables sur la tête. Se trouve dans le terrain silurien supérieur de Dudley. (1) Green, Monogr. p. 34. (2) Parkinson, Organic. Remains, PL 19, fig. 16 (la partie antérieure seulement). — Calymene variolaris, Brongniart, op. cit. p. 14, PL:, fig. 3. — Trilobites variolatus? Schlotheim, Nachtrage , t. 2, p. 34.— Calymene variolaris , Dalman, op. cit. p. 263. — Edw. Annot. de l'Hist. des anim. sans vert. de Lamarck, t. 5, p. 228. — Murchison , Silurian Syst. p.655 , PI. 14, fig. 1. DES CRUSTACÉS. 327 19. CALYMÈNE CRapauD. — C. ufo (1). Cetteespèce est tres-voisine du Calymène variolaire, mais parait s'en distinguer par la position des yeux, qui, à en juger d’après l'individu moulé par M. Green, semblent être placés très-près du lobe médian et du bord postérieur de la tête. Le lobe frontal, très-large et renflé en avant , est chagriné. Le thorax est composé de douze anneaux , dont les lobes latéraux sont plus larges que le lobe médian, et sont creusés d’un sillon oblique dans leur moitié interne. Abdomen court, arrondi , composé de huit segmens, et terminé par une petite plaque sub-quadrilatère. Forme générale ovalaire. Trouvé à Seneca, dans la province d'Ontario, aux États-Unis. Le fragment de Trilobite, désigné par Wabhlenberg sous le nom d'Entomostracites punctatus (2), paraît appartenir au genre Calymèéne , mais on ne connaît encore que le thorax et l’abdo- men; du reste, il se distingue des espèces précédentes par les trois rangées de tubercules arrondis situés sur l'abdomen, l’une sur la ligne médiane et les autres sur les lobes latéraux , tandis que le thorax est tout à fait lisse. Ce fossile se trouve dans le Gothland. ** Le genre Amrwion de M. Pander (3) est très-voisin des Calymènes, mais s’en distingue par le nombre des anneaux thoraciques ; on en compte vingt, tandis que labdomen ne se compose que de quatre segmens : il est aussi à noter que les segmens latéraux de cette dernière partie sont libres en (1) Green, op. cit. p. 41. (2) Entomolithus , Linn. Mém. de Stockholm, 1799 ; p-22.PlLa, fig.1.—Æntomostracites punctatus, Wablemberg, mém. d'Upsal, t. $, p- 32, PL », fig. 1, et Journal de Physique, t. 91, p. 35, fig. 5. — Kehmann , Nov. comm. Petropol. t. 10, PI. 12, fig. 10. — Trilo- bitus punctatus , Brongniart, op. cit. p. 36, P1.3 , fig. 4.—Schlo- theim Nachtrage , t. 2, fig. 37.—Calymene punctata, Dalman, op. cit. p. 40; PI. 2, fig. 2. — Edw. op. cit. p. 228. (3) Beitrage zur Geognosie der Russischer Reiches, p. 139. Si l'on adopte ce genre il faudra en changer le nom car il existe déjà dans la classe des Crustacés une division générique désignée sous le nom d'Amphions (voyez t. 2, p. 416). 326 HISTOIRE NATURELLE dehors, et que le lobe médian de la tête est creusé de sillons près de son bord antérieur aussi bien que dans sa partie pos- térieure. Si l’on adopte cette division générique il faudra probablement ÿ rapporter quelques-unes des espèces rangées actuellement dans le genre Calymène. La seule espèce mentionnée par Pander est l’AmPmion FRONT Lo (1). Ce fossile, trouvé aux environs de Saint-Pétersbourg , a le lobe médian de la tête à peu près aussi large en arrière qu'en avant, quadrilatère, et offrant en avant sept sillons (le sillon de la nuque non compris), savoir : deux paires qui naissent des bords latéraux, et trois qui naissent du bord antérieur ; les yeux sont petits, très-éloignés du lobe médian , et situés plus près du bord postérieur que du bord antérieur de la tête; les joues sont creu- sées aussi par des sillons; le bord antérieur de la tête est garni en dessous d'une rangée de lobules ; enfin les lobes latéraux du thorax sont notablement plus larges que le lobe médian. Le genre Zernus du même auteur (2) est aussi un dé- membrement du genre Calymène, et s’en distingue princi- palement par l’absence de tubercules oculifères et la simili- tude des anneaux du tronc, qui, au nombre deseïze , ne se laissent pas diviser en thorax et en abdomen. M. Pander rapporte à ce genre deux espèces , savoir : 10 Le Zethus varicosus (3), dont le lobe médian de la tête est divisé en plusieurs lobules à peu près comme chez le Calymène de Blnmenbach, et dont les joues sont très-renflées et couvertes de tubercules, 20 Le Zethus uniplicatus (4), dont le lobe médian de la tête ne présente de chaque côté qu'un seul sillon , et dont les joues sont lisses. (1) Asaphus Fischeri, Eichwald, Geognostico-zoologicæ per In- griam marisque Baltici provincias necnon de Trilobitis observa- tiones, p. 52, PI. 3, fig. 2. — Calymene frontiloba , Stochegloff. — Amphion frontiloba , Pander, loc. cit. PI. 5, fig. 3 et 8; PL 4B, fig. 5-7. (2) Pander, op. cit. p. 139. (3) Pander , op. cit. p. 140, PI. 5, fig. 7. (4) Pander, loc. cit. PI. 5, fig. 5 et PI. 4 C, fig. 4. DES:.CRUSTACÉS.. : 329 Genre PLEURACANTHE.— Pleuracanthus Nous avons cru devoir séparer des Calymènes , et consi- dérer comme type d’un genre distinct, un TFrilobite très- remarquable qui ressemble aux Calymènes par la conforma- tion de la tète, mais qui ne paraît pas avoir le corps con- tractile et offre de chaque côté une rangée de longues épines dirigées en dehors (PI. 34, fig. 8). Le thorax est composé de dix-huit anneaux, dont les lobes latéraux paraissent étresou- dés ensemble ou réunis par une membrane dans leur moitié interne, et deviennent ensuite libres pour constituer les épines dont il vient d’être question. Enfin l'abdomen est très-petit et enclavé dans le bord postérieur du thorax; ses lobes latéraux sont rudimentaires et confondus avec la por- tion interne des lobes latéraux du thorax; on n’y distingue pas de sillons transversaux ni de prolongemens spiniformes ; enfin son lobe médian paraît être composé de huit ou neuf sezmens. PLEURAGANTHE ARACHNOÏDE, — P. arachnoides (1). CPL 34, fig. 8.) Corps ovalaire trés-aplati et tout couvert de granulations ; tête semi-circulaire ; lobe frontal trés-large en avant, se rétrécissant postérieurement , et divisé latéralement par quatre paires de sil- lons dont les deux postérieurs sont parallèles à son bord pos- térieur, et les deux antérieurs naissent du même point et s'écar- tent de facon à circonscrire, avec leurs congénères, un espace ayant à peu près la forme d’un losange; joues petites. Yeux grands, réniformes et granulés, Thorax trés-grand ; lobe dorsal de chaque segment divisé en deux par un sillon transversal ; épines margi- nales naissant au niveau du bord latéral de la tête; celles de ia dix-septième paire les plus longues de toutes; celles de la dernière paire beaucoup plus courtes et dirigées en arrière et en dedans. (1) Calymene arachnoides, Hœninghaus, Lethe, lithosraphies sur le Calymene arachnoïde ; Creil, 1835, avec une fig.—Edw. op: cit. t. 5, P- 225. 330 HISTOIRE NATURELLE L'Asaphus tetracephalus de M. Green (1) nous semble être assez voisin du Pleuracanthe arachnoïde. Ce trilobite a le corps extré- mement déprimé et ne paraissant pas pouvoir se rouler en boule. ‘ Le bouclier céphalique est horizontal, tronqué transversalement en avant , entouré d'un rebord saillant ; le lobe médian est divisé latéralement par quatre sillons plus ou moins obliques. Les yeux ne sont pas bien distincts. Le thorax n'est pas distinct de l'abdo- men, et les lobes latéraux des segmens dont il se compose sont deux fois aussi larges que le lobe médian, et spiniformes vers leur extrémité. À Ce fossile très-remarquable, quoique de petite taille, à éte trouvé dans un schiste bitumineux dans l'état de New-York. Genre TRINUCULE. Es rpnless (2). Ce groupe générique, établi par M. Murchison, est remar- quable par le grand développement de la tête et la brièveté du thorax (PI. 34, fig. 9). Le corps est très-déprimé et ne pa- raît pas avoir pu se rouler en boule. La tête est en général beaucoup plus large que le thorax et entourée d’une bordure régulièrement granulée ; les sillons qui séparent le lobe mé- dian des lobes latéraux sont presque droits ; et ces derniers lobes sont plus larges que le premier; on ne voit pas de traces d’yeux ni de sutures jugles. Le thorax ne se compose que de cinq à sept anneaux, dont les lobes latéraux , plus larges que le lobe médian, sont tout à fait droits et sont en géné- ral divisés par nue ligne oblique. Enfin l'abdomen est court, large , semi-circulaire , composé d’un nombre d’anneaux en général peu considérable, et bien distinctement trilobé jusqu’à son extrémité ; le lobe médian est très-étroit, et les lobes latéraux, qui ne paraissent être qu’imparfaitement séparés entre eux, se portent obliquement en dehors et en arrière. (G) Green, Supplém. p. 13. (2) Trinucleus, Lhwyd , Icouogr. Lith. brit. Epist. — Cryptoli- thus , Green , Monogr. — Asaphus ? Dalman, op. cit.—Trinuculus, Murchison , Silurian Syst. p. G59. ‘DES CRUSTACÉS. 331 1. TRINUOULE DE Caracracus, — 7. Caractaci (1). Tête beaucoup plus large que le thorax, garnie d’un rebord orné de cinq ou six rangées de tubercules, et ayant ses angles la- téraux terminés par un long prolongement grêle et spiniforme qui dépasse le corps. Thorax composé de sept anneaux. Abdomen offrant de chaque côté trois sillons inter-annulaires et obtusément pointus au bout. Ce petit fossile est trés-abondant dans les calcaires et les grès de la formation de Caradoc , en Angleterre. 2. TRINUCULE FRANGE. — T. fimbriatus (2). Tête à peu:près de même forme que dans l'espèce précédente , mais ayant les granules du bord rangées par lignes divergentes à sa partie antérieure, et disposées irrégulièrement vers les angles postérieurs, dont les prolongemens spiniformes sont très-diver- gens. Thorax inconnu; abdomen composé de douze anneaux. Des roches de la formation de Caradoc, en Angleterre. \ 3. TRINUGULE RAYONNÉ. — 7. radiatus (3). Tête plus carrée que dans les espèces précédentes, et ayant les prolongemens spiniformes plus courts, la bordure granulée beau- coup plus large, et les granulations disposées en longues lignes rayonnantes. Thorax et abdomen inconnus. Même gisement. 4. Trawucuze »E Lioy. — T. Lloydü(4). ( Planche 34, fig. 9.) Tête à peu près de même forme que chez le T. de Caractacus, mais beaucoup plus développée, ayant les prolongemens denti- fermes des angles latéraux très-larges jusque vers le bout, qui est styliforme , et les granules disposées en rangées moins nombreuses (1) Murchison, op. cit. p. 659, PI. 33, fig. 1. (2) Trinucieus ? Lhwyd. op. cit. p«9, PL. 23. — Trinucleus firn- briatus, Murchison , op. cit. p.660, PL. 23, fig. 2. (3) Murchison , loc. cit. PI. 23, fig: 3. (4) Murchison , loc. cit. PI. 23, fig. 4. 332 HISTOIRE NATURELLE en avant, et sans ordre latéralement. Thorax composé de cinq anneaux, Abdomen court, obtus, dépassant à peine les cornes latéro-postérieures de la tête, et composé de sept ou huit anneaux. Trouvé dans les schistes noirs de Llangadock, L'Entomostracites granulatus de Wahlenberg (1), que l'on range généralement parmi les Asaphes, nous semble devoir prendre place dans ce genre, et se rapprocher beaucoup des es- pêces précédentes. Ce fossile ‘se distingue par Ja forme du lobe médian de la tête, par la disposition des granulations de la bor- dure céphalique, et par le grand développement des cornes la- téro-postérieures de la tête, qui dépassent de beaucoup l’extré- mité postérieure du corps, et donnent à l'animal la forme d'une lyre. Le thorax est composé de six anneaux, et l'abdomen est semi-circulaire, Ce Trilobite se trouve daus le schiste argileux des monts Alle- berg, dans la Westrogothie. C'est aussi à côté des espèces précédentes que doit être rangé le Trilobite représenté par M. Brongniart dans la Planche 4, fig. 6 de son ouvrage sur les Crustacés fossiles, mais sans y avoir assi- gné de nom. Ce fossile paraît différer des précédens par la brie- veté de l'abdomen, et provient aussi des terrains siluriens de l'An- gleterre. Les fragmens représentés sous le n° 7, dans la même Planche , appartiennnent aussi à des Trinucules. Le Trilobites ornatus de Sternberg (2) paraît appartenir égale- ment à ce genre, et se fait remarquer par la manière dont les granulations envahissent la plus grande partie des joues, et se prolongent le long du bord postérieur de la tête. Le Cryptolithus tesselatus de Green (3) rentre aussi dans cette division générique, et présente, comme les précédentes, une (1) Entomostracites granulatus, Wahlenberg , Mém. d'Upsal, t. 8, p.30, PL. 2, fe. het Journal de Physique , t. 91, p. 34, fig. 4 (ébionen excepté). — Brongniart , Crust. fossiles, p.36, P1.3, fig. 3. — Asaphus 9 avale ; Dalman, Paleaden, p. 43; Pl-2, Ge. G. (2) Verhandlunger der MCE des vaterlandischen mu- seums en Bébmens 1833, p. 53, fig. (3) Monogr.p. 73, fig. 4. — Hélas op. cit. p. 304. — Eronn, Ecthæa, p. 18, PI. 9, fig. 13. DES CRUSTACÉS. 333 bordure céphalique garnie de plusieurs rangs de granules , mais paraît dépourvu des cornes formées par les angles latéro- postérieurs. Enfin le Trilobites ungula de Sternberg (1) a beaucoup d'analogie avec les espèces précédentes, et semble établir le passage entre les Trinucules ordinaires et les Ogygies. 11 se fait remarquer par la largeur très-considérable des cornes postérieures du bouclier cé- phalique et par l'absence de granulations sur la bordure dont ce bouclier est garni. Le Triucue nu (2) de M. Murchison paraît bien être séparé gé- nériquement des espèces précédentes. Chez ce Trilobite, la tête est dépourvue de bordure granulée et de cornes latéro-postérieures, qui sont si remarquables chez les espèces précédentes ; elle est semi-circulaire et de la largeur du thorax seulement. Le thorax est composé de six anneaux. Enfin l'abdomen est de même forme que chez le T. frangé, mais composé de neuf ou dix anneaux, Ce fossile provient des roches de Llandeilo. Le Trinucleus asaphoides du même auteur (3) paraît être voisin de l'espèce précédente, mais a le corps plus court et l'abdomen sub-triangulaire ; du reste, ce fossile , trouvé dans le même ter- rain que le T. nu, n'est encore qu'imparfaitement connu. Le fossile pour lequel M. Merchison a proposé l’établis- sement du genre Acioaspis (4) a de l’analosie avec la tête des Trinucules, mais se distingue de tous les Trilobites connus par la manière dont le lobe médian se prolonge postérieu- rement en pointe; les angles jatéro-postérieurs sont égale- ment acuminés, le bord antérieur de la tête est garni d'une rangée de petites crètes divergentes, ct les lobes laté- raux sont divisés en deux portions par des sillons arqués, La seule espèce qui offre ce mode de conformation a recu le nom d’Acidaspis Brightii (5). On n'en connaît qu'un frag- ment. (G:) Op. cit. (1833), pag. 53, fig. 1. (2) Murchison, loc. cit. PL. 23, fig. 5. (3) Murchison , loc. cit. PI. 23, fig. G. (4) Silurian Syst. p. 658. (5) Murchison, loc. cit. PI. 14, fig. 15. 334 HISTOIRE NATURELLE Le genre EriPsocéræaze de M. Zenker (1) est très-voisin des Trinucules (surtout du Trinucule nu), mais s’en dis- tingue par le défaut de ligne de démarcation entre le thorax et l'abdomen ou l’état rudimentaire de ce dernier. Le corps est déprimé ou elliptique; la tête est semi-ovalaire, garnie d’un petit rebord arrondi , divisée en trois lobes à peu près égaux, dépourvue de tubercules oculiformes et sans pro- longemens spiniformes des angles latéro-postérieurs. Le tronc est aussi large que la tête, et se rétrécit peu à peu vers l’ex- trémité postérieure du corps ; chacun des anneaux dont il se compose a les lobes latéraux plus larges que le lobe médian, creusés d’un sillon oblique, et obtus au bout : on compte douze de ces anneaux , suivis d’une petite pièce caudale qui a la forme d’un bouclier abdominal rudimentaire, On ne connaît qu’une seule espècé de ce genre : L'EcLrpsocÉrHALE AMBIGU. — Æ, ambiguus (2). Ce fossile a été trouvé dans la grauwacke, en Bohême. Gexre OTARION. — Otarion (3). Le genre Otarion de Zenker est très-voisin des Trinu- cules et semble établir le passage entre ces Trilobites et les Ogygies. Il se compose de Trilobites aplatis et dépourvus d’yeux, dont le corps est obovalaire ; le bouclier céphalique grand et cornigère ; les lobes latéraux larges, contigus et obtus à leur extrémité ; le front court et arrondi en avant, et séparé des joues par deux petits tubercules oculiformes. Les lobes latéraux du thorax sont composés de segmens très- (1) T'rilobites Hoi, Schlotheim , Petref. 3, p. 34, PL. 22, fig. », a. — Ellipsocephalus Hoffii, Zerker, Beytrage zur Naturchichte der Arwelt, p. 51, P1.4, fig. G,H,1,K.—Bronn, Lethea,t.1, p- 122. — PI. 9, fig. 18. (2) Voyez Calymene decipiens, Kæœnig et Olivier Hofli, galdf. dech. 5/0. (3) Zenker Beitrage zur Naturgeschichte, etc. — Bronn, Lethea, t:°T pe 192. DES CRUSTACÉS. 335 grands et entiers. L’abdomen petit et formé de segmens plus ou moins confondus entre eux. Il est à noter qu’on n’apercoit pas sur le devant du front un sillon médian comme chez les Ogygies. On ne connaît que deux espèces de ce genre, savoir : 1° L'Olarion diffractum (P1. 34, fig. 10) {1) dont le corps est pe- tit; la tête semi-circulaire en avant, très-bombée et terminée en arrière par deux longues cornes divergentes ; le thorax est com- posé de dix anneaux, ayant les lobes latéraux convexes et tronqués à leur extrémité, et dont l'abdomen est presque rudi- mentaire et de forme oblongue. 2° L'Olarion squararum (2) dont le corps est grand ; les lobes latéraux du thorax déprimés et aigus, et la plaque abdominale sub-orbiculaire. Ces deux fossiles se trouvent dans un conglomérat calcaire du terrain de transition de la Bohème. Le genre CoxocérmaLe de Zenker (3) a beaucoup d’analogie avec les Otarions et paraïîtrait pouvoir y être réuni; car il ne s’en distingue guère que par la portion beaucoup plus avancée des tubercules oculiformes, et la courbure brusque des lobes latéraux de divers anneaux du tronc. L'espèce unique dont il se compose n’a pas d’yeux réticulés placés, comme chez les Asaphes , vers le milieu des joues , mais pré- sente de chaque côté, près de l’angle antérieur du lobe fron- tal, un tubercule oculiforme arrondi. La tête, de même que chez les Ogygies et les Paradoxides, est grande, beaucoup plus large que le thorax, et prolongée postérieurement en deux grandes cornes qui se dirigent en arrière; le lobe mé- dian est étroit, triangulaire et creusé de chaque côté par trois petits sillons obliques ; les joues sont grandes et divisées obliquement par une ligne qui s'étend de chaque côté des (1) Zeuker , op. cit. p. 44, PI 4, fig. O,P,Q,R.— Bronn, op. cit. p. 125, PI. 9, fig. 17 (d’après Zenker). (2) Zenker, op. cit. p. 47, PI. 4, fig. S. M. N. (3) Beytrage zur naturgeschichte, etc., p. 49, Bronn, Lethæa, t.1,p. 120, PL 5, 6e G, 4, EF, 7 336 HISTOIRE NATURELLE tubercules cculiformes vers l’angle du bouclier céphalique. Le tronc est aplati et elliptique; il se compose d’une quin- zaine d’anneaux bien distincts, suivis d’un petit bouclier ab- dominal arrondi, trilobé et sub-annelé au milieu. Le lobe moyen des anneaux thoraciques étroit , et les lobes latéraux très-longs, recourbés en arrière dans leur tiers externe, bi- furqués ou trifurqués vers le bout, et contigus dans presque toute leur étendue. Le Conocephalus costatus de Zenker (1), qui a servi à l'établis- sement de ce genre, se trouve dans le calcaire de transition de la Bohème. Le Trilobites Sulzeri de Schloteim (2) ressemble beaucoup à l'espèce précédente par la position des tubercules oculiformes et la conformation du tronc, mais ne paraît pas avoir les angles pos- térieurs du bouclier céphalique prolongés en manière de cornes ; il provient également de la Bohême, et, suivant M. Bronn, ne différerait pas spécifiquement du €. costatus (3). Gexre OGYGIE. — Ogygia (4). Le genre Ogysaie de M. Brongniart se compose d'un petit nombre de Trilobites qui semblent établir le passage entre les Asaphes et les Trinucules. Ils ont le corps elliptique, mais très-plat, et ils ne paraissent pas avoir eu la faculté de se rouler en boule comme les premiers. La tête est grande, et se prolonge en arrière de chaque côté du thorax; on y distingue un lobe médian qui n’en occupe que les deux tiers postérieurs; deux éminences oculiformes, lisses, situées sur la partie interne et postérieure des joues, des lignes ju- Q (1) Op: cit., p. 49. (2) Nachtragen zur Petrefactenkunde , 2° partie , p. 34, PL 22, fig. 1. — Stenberg, Verhandlungen der Gesellschaft der Vater- landischen museums en Bohmen, 3 heft, p. 81, Pl.2,fig. 3. (3) Lethæa Geognostica, PI. 121, PL. 9, fig. 15. (4) Étcrevisses de mer, Guettard, Mémoire de l'Acad. des Sc. 1757. — Ogygia, Brongnint, Crust. fossiles, p. 26. — Dalman, uber die ; Paleaden, p. 92. — Dionn, Lethæa, t. 1, p. 119. DES CRUSTACÉS. 337 gales ; enfin une portion marginale très-large qui présente en avant une petite crête médiane , et se prolonge postérieu- rement sous la forme de cornes. Le thorax ne se compose que de huit ou dix anneaux, dont le lobe médian est petit, et dont les pièces latérales se recourbent en arrière vers le bout. Quelquefois ces lobes latéraux sont divisés chacun en deux portions par une petite crête dirigée d'avant en arrière. de facon à rendre le tronc de l’animal quinquilobé, ou même à simuler de chaque côté du thorax une rangée de pates lamelleuses (1). Enfin l'abdomen est très-développé, sub- scutiforme et composé en général de plusieurs anneaux bien distincts; son lobe médian n’occupe qu’environ les deux tiers antérieurs de sa longueur, et souvent ses lobes latéraux paraissent être garnis en dehors d’une bordure membra- neuse. 1. Ocycie DE Guerrarr, — O. Guettardii (2). Corps elliptique peu élargi, et terminé presque en pointe à ses deux extrémités. Tête beaucoup plus longue que large; les an- gles latéraux se prolongeant très-loin en arrière sous la forme de cornes déprimées. Protubérances oculiformes ovales. Thorax composé de huit anneaux dont les lobes latéraux offrent chacun un sillon oblique. Abdomen composé de neuf ou dix segmens bien distincts. Fossile des schistes ardoisiers des environs d'Angers. (1) Cette disposition remarquable , qui a été observée pour la première fois par mon ami M. Audouin, et qui se voit très-bien dans quelques exemplaires de l'Ogygie de Desmarest, appartenant à ma collection , me paraît dépendre de l'existence d’une portion sab-membraneuse à l'extrémité de chaque pièce épimérienne des segmens thoraciques analogue à la partie membraneuse des pièces caudales de quelques Macroures, et à la bordure sub-membraneuse de l'abdomen de divers Asaphes , etc. (2) Ogygia Guettardii, Brongniart, Crust. fossiles, p.28, PI. 5, fig. 1. — Trilobites Guettardi, Schlotheim, Nachtr. 2, p. 35. — Osygia Guettardi, Dalman, Paleaden, p. 72. — Bronn, Lethæa geognostica , p. 120, PL.9, fig. 19. — Buckland, Mineralogy and seolozv, PL. 46, fig. 9. — Edw. Annot. de Lamarck, t. 5. CRUSTACÉS , TOME ll. 22 338 HISTOIRE NATURELLE 2, Ocycre DE Desmarest, — O. Desmarestit (1). Corps ellipsoïde, assez large, et obtus à ses deux extrémités. Tête beaucoup plus large que longue, et terminée postérieure- ment par des cornes peu allongées. Protubérances oculiformes arrondies. Thorax composé de dix segmens dont les pièces laté- rales sont souvent bien distinctement divisées en deux portions par une crête longitudinale, de facon à faire paraître cette por- tion du corps quinquilobée. Abdomen grand, scutiforme, et paraissant être sub-membraneux vers les bords, mais impar- faitement connu. Même gisement. 3. Ocycie ne Murcuison, — ©. Murchisonii (2). Cette espèce est trés-voisine de l'Ogygie de Guettard, mais s'en distingue par l'absence de toute trace de division annulaire sur le bouclier abdominal. Trouvé dans des schistes du système silurien inférieur, près de Caermarthen. GENRE PARADOXIDE. pv Péri (3). Ce genre a été établi par M. tin et adopté sans modifications par la plupart des auteurs ; seulement , Dal- man a cru devoir y donner un nouveau nom (celui d’Ole- nus), et son exemple a été suivi par quelques auteurs alle- mands. De pareils changemens de nomenclature ne nous (1) Espéce d'écrevisse de mer, Guettard, Mém. de l'Acad. des Sc. 2757, p- 97, PL 5, fig. 2; P1. 6, fig. a; PL 5 fig. 1. — Ogygia Desmarestii, Brongniart , loc. cit. PI. 3, fig. 2. — Trilobites Des- marestii, Schloth. loc. cit. — Ogygia Dériarginis! Dalman, loc. cit. — Edw. loc. cit. (2) Murchison , Silurian Syst. p. 664 , PI. 25, fig. 3. (3) Enthomolithus , Lin. Mus. Tess.— Æntomostracites, Wabhlen- berg , loc. cit. — Paradoxides, Brongniart, Crust. fossiles, p. 30. — Trilobites, Schloteim Nachtr.—O/enus, Dalman, Uber die Paleaden, p- 54.—Zenker, Beytrage zur Naturgeschichte des Urvelt.—Saars, Isis, 1835. — Paridoidés, Buckland, Miner. and geol. — Bronn, Lethea, t, 3, p. 120. -— Murchison, Sil. syst. DES CRUSTACÉS. 339 paraissent avoir aucune utilité , et ne contribuent qu’à aug- menter la confusion qui règne déjà dans les synonymies zoologiques ; aussi les repoussons-nous et continuerons-nous à désigner sous le nom de Paradoxides les Crustacés fossiles dont nous allons nous occuper, bien que nous croyions devoir modifier légèrement les limites de ce genre et en ex- clure les espèces pourvues d’un grand bouclier abdominal, Les Paradoxides ( PI, 34, fig. 11) ont le corps très-déprimé et paraissent avoir été peu ou point contractiles, car on les trouve toujours étendues, Leur bouclier céphalique est très- grand et de forme semi-elliptique; il présente presque tou- jours en avant et en dehors une bordure aplatie, séparée de la région frontale et des joues par une ou deux lignes, et en général les angles postérieurs se prolongent en arrière de façon à constituer de chaque côté du thorax une longue corne pointue ; le lobe médian est en général beaucoup plus large en avant qu’en arrière, où se trouvent deux ou trois sillons transversaux plus ou moins complets ; enfin il n’y a point de sutures jugales bien visibles ni d’yeux réticulés , mais quelquefois il existe à la place de ces derniers organes une élévation scutiforme assez distincte, Le thorax est pres- que toujours beaucoup plus étroit que la tête, et se compose de trois lobes, dont le médian est beaucoup plus étroit que les latéraux; il se rétrécit graduellement vers l'extrémité postérieure , mais ses bords latéraux ne sont pas sensiblement courbes; on y compte environ vingt an- neaux, et les espèces de côtes formées par les lobes latéraux de ces segmens sont grêles, spiniformes, libres et recourbées en arrière vers leur pointe ou même dans presque toute leur longueur ; quelquefois la pointe de celles de l’un des an neaux de la partie antérieure du corps se prolonge excessi- vement, Enfin l'abdomen ne paraît être représenté que par une petite lame caudale, foliacée, étroite, des parties laté- rales de laquelle semble naître en général la dernière ou même les dernières paires de côtes spiniformes. 22. 340 HISTOIRE NATURELLE 1. PARADOxIDE DE Tessin, — P, Tessini (1). (PL.34 sors) Bouclier céphalique semi-elliptique , régulièrement arrondi en avant, et terminé postérieurement par deux cornes larges et pointues qui se dirigent un peu en dedans et atteignent le ni- veau du lobe médian du dixième anneau thoracique. Lobe mé- dian arrondi et très-large en avant, rétréci en arrière, et divisé dans toute sa largeur par trois sillons transversaux ; tubercules oculiformes grands et occupant le milieu des joues. Thorax beau- coup plus étroit que la tête, et composé de vingt et un segmens ; le lobe médian plus large que les lobes latéraux près de la tête, mais devenant ensuite beaucoup plus étroit; les lobes latéraux terminés tous sur un même niveau par une pointe qui, vers la tête, est courle-et trapue, et qui ne devient styliforme que vers l'extrémité postérieure du corps. Lame caudale un peu élargie vers le bout, spatuliforme, et donnant naissance latéralement à une paire de cornes qui sont plus fortes que les cornes costales des anneaux précédens , et sont à peu pres trois fois aussi longues que la lame caudale elle-même. Trouvé dans le schiste albumineux des terrains de transition dela Westrogothie. (1) Entomolithus paradoxus, Linneus, Mus. Tessinianum, p. 98, PL 5,f. 1. — Æntomostracites paradoxissimus , Wahlenberg , Mém. d'Upsal, t.8, p. 34, PL. 1, f. 1, et Journ. de Phys. t. 91, p.36, fig. 9- — Paradoxides Tessini, Brongniart, Crust. foss. p. 31, P1.4, f. 1 (d'après Wabhlenberg).— Trilobites Tessinii, Schlotheim, Nachtragen, p. 35. — Olenus T'essini, Dalman, op. cit. p. 254, P1.G, f. 5.— T'rilobites T'essini, Boeck Notiser til Iærem om Trilo- biten, magazin fur naturoïidenskberne, 1827, p. 26. — Paradoxides T'essini, Buckland , Mineral. and geology, PI. 46, f. 8. — Bronn, Lethæa, p.120, PI 9, fig. 16. Le Paradoxide figuré sous le nom de Zrilobites T'essini par Stern- berg (Verhandlungen der gesellschaft des vaterlandischen mu- seums in Bohmen, drettesheft, p. 80, PI. 1 ,fig. 4), et trouvé dans le schiste argileux de la Bohème , parait différer de l'espèce précédente par la conformation de l'extrémité caudale; M. Dalman rapporte à cette variété ou espèce distincte l'£ntomolithus para- doxus de Born (Lithophilacium Bornianum, 2, p. 6), et de Kinsky ( Acta soc. Bohem. t. 1, p. 246, PI. =, fig. 4°et PI. 8, fig. 5 et 5). DES CRUSTACÉS. 341 Le ParADOXIDE BU CÉPHALE (1), dont on ne connaît encore que la tête, se distingue du P. de Tessin par la direction de ses cornes postérieures, qui sont divergentes , et par quelques autres carac- tères peu importans. 2. PARADOXIDE LONGICAUDE. — P. longicaudatus (2). Bouclier céphalique conformé de même que chez le P. de Tes- sin. Thorax composé de vingt segmens, et se rétrécissant beau- coup plus vers son extrémité postérieure que dans l'espèce précé- dente; lobe médian beaucoup plus étroit que les lobes latéraux, même sur le premier segment ; lobes latéraux très-grêles et spini- formes vers le bout; ceux du troisième anneau se prolongeant beaucoup plus loin que les autres. Lame caudale sub-ovalaire et distincte du segment dont naît la dernière paire de côtes spini- formes, qui sont très-longues. Fossile du Grauwacke, près de Horgourick , en Bohême. 9. PARADOXIDE LARGE, — P, latus (3). Bouclier céphalique à peu près de même forme que dans les espèces précédentes, mais ayant les cornes postérieures beaucoup plus grêles, et les tubercules oculiformes situés plus près du bord latéral des joues. Thorax presque aussi large que la tête, mais ayant le lobe médian trés-étroit ; les côtes (ou lobes latéraux) très- grêles et spiniformes vers le bout; celles de la seconde ou troi- sième paire extrêmement longues, atteignant le niveau du tiers postérieur du tronc. Lame caudale inconnue. Fossile de la Bohême. (1) Entomostracites bucephalus, Wahlenberg, op. cit. p. 37, PI. x, fig. 6. — Schlotheim, Nachtr. t. 2, p. 37. — Olenus bucephalus , Dalman , op. cit. p. 55. — Paradoxides bucephalus, Edw. Annot. de Lamarck, t. 5. (2) Olenus longicaudatus , Zenker, Beytrige zur naturgeschichte des Urwelt, p. 37, PI. 5, fig. À, F. — Paradoxides longicaudatus , Edw. loc. cit. (3) Olenus latus, Zenker, op. cit. p. 42, PI.4, fig. W, X. — Paradoxides latus, Edwards, loc. cit. 342 HISTOIRE NATURELLE 4. PARADOXIDE PYRAMIDAL, — P, pyramidalis (1). Bouclier céphalique rétréci et sub-anguleux en avant, et ter- miné postérieurement par des cornes grêles , divergentes et très- longues ; lobe médian sub- pyriforme et divisé dans sa partie rétrécie par trois paires de sillons incomplets, et un quatrième sillon occipital complet. Thorax extrêmement étroit, presque aussi large en arrière qu'en avant et paraissant composé de vingt anneaux ; lobe médian beaucoup plus étroit que les côtes ou lobes latéraux, qui sont extrêmement grêles et spiniformes ; les côtes du troisième et du quatrième anneaux, mais surtout ces dernières, beaucoup plus longues que les autres. Lame caudale ovalaire et trés-longue ; la dernière paire de côtes ou cornes cau- dales environ quatre fois aussi longue que cette lame. De la Bohême. 5. PARADOXIDE sPINULEUX. — P. spinulosus (2), Tête semi-lunaire, ses angles postérieurs spiniformes, dirigés un peu en dehors et ne dépassant pas le sixième anneau thora- cique ; lobe médian plus étroit en avant qu'en arriére, et divisé latéralement par trois paires de sillons incomplets; tubercules oculiformes, étroits et situés très-en avant. Thorax presque aussi large que la tête, se rétrécissant beaucoup vers son extrémité postérieure, et ne paraissant être composé que de dix-sept an- neaux ; le lobe médian très-étroit , les latéraux assez épais jusque vers leur extrémité. Lame caudale très-petite , transversale, ar- rondie postérieurement, et donnant naissance latéralement à une paire de cornes courtes et disposées en croissant. Longueur, en- viron deux pouces. Trouvé dans le schiste alumineux des terrains de transition de la Westrogothie. (1) Zenker, op. cit. p. 40, PI. 4, fig. U, V. — Paradoxides py- ramidalis , Edw. Addit. au Lamarck, t. 5, p. 24. (2) ARR ces paradoxus , Linné , Act. Holm. 1759, p. 22, Ris. f.] AN | at spinulosus, Wahlenberg , Mém. d'Up- sal,t. 8,p.38,P1. 1, f. 3; et Journ. de Physique, t. 91, p. 31, fig. 9. — Ra spinulosus, Brongniart, Crust. foss. p.32, PI. 4,£. 2 et 3. — T'rilobites spinulosus, Schlotheim Nachtr. 2, P+ 36. — Olenus spinulosus, Dalman, op. cit. p. 256, PI. 5, f. 4. DES CRUSTACÉS. 343 Le ParADOXIDE FORFICULE (1), dont on ne connaît que la tête et l'abdomen , se rapproche un peu de l'espèce précédente par la forme du lobe frontal, qui est à peine dilaté antérieurement, mais ses cornes postérieures sont beaucoup plus divergentes. L'abdomen est semi-circulaire, et paraît composé de plusieurs segmens soudés ensemble, et il en naît une paire de cornes de grandeur médiocre. Le Parapoxipe À DEux PoinTEs de M. Murchison (2) est très-in- complétement connu , mais a été caractérisé par sa pièce caudale terminée par deux prolongemens coniques, Trouvé dans le calcaire de Wenlock, sur les collines de Mal- vern , en Angleterre. Le PARADOXIDE À QUATRE POINTES du même auteur (3) offre une pièce caudale terminée par quatre prolongemens coniques. On l'a trouvé dans le calcaire silurien de Dudley. Le Pananox1nE c1BBEux (4) a été décrit par la plupart des auteurs comme n'ayant pas les angles latéro-postérieurs de la tête prolon- gés en manière de cornes; mais il paraîtrait, d’après les obser vations de M. Sars, que, dans les échantillons bien conservés, ces prolongemens se voient presque aussi bien que chez les espèces précédentes. Le lobe médian ou frontal est rétréci en avant et lobulé comme dans le P. spinuleux; mais il existe à la partie an- térieure du bouclier céphalique une crête transversale droite, et les lobes latéraux des anneaux thoraciques ne commencent à se rétrécir que tout près de leur pointe. La conformation de l'abdomen ne me paraît pas être bien connue, et il serait pos- sible que cette partie n'offrit pas les caractères propres aux vrais Paradoxides,. (1) Olenus forficula , Sars, Mém. sur les Trilobites, Isis , 1835, p: 353, PL: 6 fi 1. (2) Paradoxides mucronatus, Murchison, Silurian Syst. p. 658, PL. 14, fig. 8. (3) Paradoxides quadrimucronatus, Murchison , loc. cit. PI. 14, fig. 10. ) Entomolithus paradoxus, V. Cantharidum, Linneus, Act. Acad. Hoïm, 1959, PL. 1, f. 4. — Entomostracites gibbosus, Wah- lenberg, Mém. d'Upsal , t. 8, p. 39, PI. 1, f. 4; et Journ. de Physique, t. 91, p. 37, fig. 10.—Paradoxides gibbosus, Brongniart, Crust. foss. p. 35, PI. 3,f. 6. — Trilobus truncatus, Brunnich, 344 HISTOIRE NATURELLF Le Paradoxides Boltoni de Green (1) ne me paraît pas devoir res- ter dansce genre, car on y apercoit de chaque côté du lobe médian de la tête une éminence réniforme qui semble formée par un œil analogue à celui des Asaphes, etc. La tête est très-large, mais fort courte, et n'encaisse pas le thorax; le tronc est composé d’en- viron quatorze anneaux, dont les lobes latéraux sont foliacés ; enfin l'abdomen paraît être terminé par un prolongement caudal,. Le Paradoxides Harlani, du même auteur (2), est trop mal connu pour que nous puissions en parler ici. Enfin le Paradoxides laciniatus de M. Brongniart (3) est trop incomplétement connu pour que l'on puisse le classer avec quel- que certitude ; Dalman le prend pour type d'une section particu- lière du genre Asaphe, et il me paraît probable que lorsqu'on le connaîtra mieux on en formera un genre distinct. Genre PELTOURE. — Peltoura (4). Nous croyons devoir séparer des Paradoxides un Trilobite qui jusqu'ici a été rangé dans la même division générique que ces animaux, mais qui s’en distingue essentiellement par la conformation de l'abdomen, qui est scutiforme et bien développé. 1. PELTOURE scaraBoïDE, — P, scaraboides (5). Bouclier céphalique semi-ovalaire, et ayant , dans les échan- tillons bien conservés , les angles latéro-postérieurs prolongés en forme de cornes; lobe médian très-large, semi-ovalaire , un peu Nouv. Mém. de Danemarck , p. 391. — Trilobites gibbosus , Schlo- theim Nachtr. 2, p. 36.— Boeck., op. cit., p. 24. — Olenus gibbosus , Dalman , op. cit. p. 257. (1) Monogr. of the Trilobites 6f North America, p. 60, fig. 5. (2) Green, op. cit. p. 14. (3) Entomostracites laciniatus , Wablenberg, Nouv. mém. d'Up- sal, t. 8, p. 34, PI. 2, fig. 3.— Paradoxides laciniatus , Brongniart, Crust. foss. p. 35, PI. 3, fig. 3. — Trilobite: laciniatus, Schlotheim Nachtr. t. 2, p. 36.— Asaphus (Lichas) Laciniatus, Dalman , Uber die Paleaden, p. 53, PI. 6, fig. 1. (4) Entomostracites, Wahlenberg. —- T'rilobites , Schlotheïm. — Paradoxides , Brongniart. — Harlan. — Olenus , Dalman. (5) Entomostracites scarabæoïides, Wahlenberg, Mém. d'Upsal , DES CRUSTACÉS. 345 rétréci antérieurement, et offrant de chaque côté trois petits sil- lons obliques ; les joues étroites et ne portant ni yeux réticulés ni tubercules oculifères. Thorax presque aussi large que la tête , déprimé et composé de douze anneaux, dont le lobe médian est beaucoup plus large que les lobes latéraux ; ces derniers tronqués obliquement et dentiformes au bout. Abdomen scutiforme, de la largeur du thorax, et offrant un lobe médian et une portion marginale assez large, et armé de chaque côté de trois dents courtes et pointues. Se trouve dans les terrains de transition de la Suède et de l’A- mérique. 2, PecTOuRE DE BucxLann. — P, Bucklandii (1). (Planche 34, fig. 12.) Tête garnie d’un rebord arrondi, mais du reste inconnue ; thorax composé de treize anneaux, ayant son lobe médian moins large que les lobes latéraux, et ceux-ci divisés en deux portions parfaitement distinctes par des sillons longitudinaux. Bouclier abdominal garni de sept pointes marginales. Cette espèce, qui a été trouvée à Dudley et se voit dans la col- lection de M. Cartwright, ne m'est connue que par un dessin trés - détaillé dont je suis redevable à l’obligeance du docteur Buckland. Le Paradoxides Triarthrus de Harlan (2) ressemble beaucoup à l'espèce précédente par la forme générale du bouclier cépha- lique, mais n’est pas assez bien connu pour que nous puissions le classer avec quelque certitude; il paraîtrait que le thorax ne se compose que d'un très-petit nombre d'anneaux, et que l'abdo- men est très-petit. Ce fossile a été trouvé dans un schiste carbo- nifère aux environs d'Utica, dans l’état de New-York. cum Amine t. 8,p.41,PL. r1,f. 2. — Paradoxides scarabæoïdes, Brongniart, op. cit. p. 34, PL. 3, f. 5. — Trilobites scarabæoïdes , Schlotheim Nachtr. 2, p. 36. — Bromell. Act. litt. Upsal, 1729, p. 525, cum icone.— Olenus scara bæoïdes, Dalman, op. cit. p. 257.—Paradoæxides scarabævides , Harlan, PI. f. 7. — Sars, Mag. d'Hist. nat. de Chris- tiania , 1827. (1) Trilobite de Dudley, Brongniart, op. cit. PI. 4, fig. 9. (2) Harlan , Medical and Physical Researches , p. 401, fig. 5. D? 346 HISTOIRE NATURELLE Le Paradoxides arcuatus (1), du même auteur, n’est connu que d'une manière encore plus incomplète ; on n’en a encore trouvé que le bouclier céphalique, probablement mutilé. Le fragment décrit par M. Green, sous le nom de Triarthrus Beckii (2), ne pa- raît différer que fort peu du précédent. Le Ceraurus pleurexanthemus de Green (3) se rapproche beau- coup des Paradoxides et des Peltoures, mais n'est encore qu'im- parfaitement connu; il paraît avoir le thorax quinquilobé, comme le Peltoure de Buckland, la tête grande et terminée par de longues cornes; des tubercules oculiformes circulaires, et l'ab- domen terminé par de grandes cornes, comme chez plusieurs Pa- radoxoures. M. Razomowski (4) fait connaître des fragmens d'un Trilobite qui se rapproche beaucoup des Paradoxides, mais qui est pourvu d'un petit bouclier abdominal , terminé par un long appendice flexible et impair, qui ressemble beaucoup aux espèces de cornes latérales des anneaux précédens. 1] considère ce fossile comme devant constituer un genre nouveau, mais n’y donne pas de nom. Le genre Broncnranria de M. Eaton (5) ne nous est pas connu, mais ne paraît pas être suffisamment caractérisé. Le Brongniartia platycephala (6), qui est la seule espèce que M. Green conserve dans cette division, a la tête dépourvue d’yeux , le thorax com- posé de dix anneaux, et l'abdomen divisé en une quinzaine de segmens. On trouve, dansles ouvrages des géologues, l'indication de plu- sieurs autres espèces de Trilobites établies d'après des fragmens trop imparfaits pour que nous puissions leur assigner une place ou des caractères précis. (1) Harlan , op. cit. p. 402, fig. 1-3. (2) Green , Monogr. p. 37, fig. 6. — Harlan, op. cit. p. 305 et 4o2, fig. 6.—Broon, Lethea , t. 1, p. 117, PI. 0, fig. 10. M. Harlan a fait voir que le genre Zriarthrus de Green ne pouvait être admis et avait été caractérisé d'une manière tout à fait fausse par cet au- teur. (3) Monogr. of the Trilobites of North America, p. 84, fig. 12.— Bronn, Lethæa, t. 1, p.117, PL. 9, fig. 12. (4) Voyez Ann. des Sc. nat. première série, t. 8, p: 193, PI. 28, fig.11. « (5) Geological text-book. — Green, op. cit. p. 91. DES CRUSTACÉS. 347 TRILOBITES ANORMAUX OU BATTOIDES. Les fossiles rangés dans cette division différent considérablement des Trilobites proprement dits, et ne sont encore qu'imparfaitement connus. Ce sont de petits boucliers presque circulaires de deux sortes, que M. Brongniart considère comme ayant recouvert tout le corps auquel chacun de ces disques appartenait , et que Dalman regarde comme étant seulement des por- tions du corps, et comme ayant appartenu les uns à la tête, les autres à l’abdomen d’un ‘Frilobite dont le thorax aurait été réduit à un état rudimentaire ou bien serait demeuré membraneux. Ces deux sortes de boucliers sont à peu près de même forme et de même grandeur, mais diffèrent par la disposition des éminences qu'on apercoit à leur surface, et sont divisés en trois lobes. On ne connaît encore qu'une seule espèce dont M. Brongniart a formé le Genre AGNOSTE. — Aonostus (1). M. Dalman a cru devoir substituer à ce nom celui de Bat- tus; mais nous ne voyons aucun motif suflisant pour adop- ter cette innovation. Chacun des boucliers de ces crustacés fossiles est à peu près de la grosseur d’un pois , et représente une ellipse tronquée "PI. 34, fig. 13 et 14), dont le bord arrondi est précédé d’une petite gouttière, et dont la surface est divisée en trois lobes par deux sillons longitudinaux ; le lobe médian est moins (1) Æntomolithus, Linné. — Æntomostracites, Wahlenberg. — Agnostus , Brongniart.=— Trilobites, Schlotheim.—Battus , Dalman. — Agnostus, Bronn, Murchison , etc. 348 HISTOIRE NATURELLE long que les lobes latéraux, qui se joignent entre eux dans une partie de leur longueur; enfin le lobe médian présente à sa base deux tubercules et est creusé de quelques sillons dont la disposition varie un peu. Ces boucliers, quoique se ressemblant d’une manière générale, offrent aussi d’autres différences et appartiendraient, suivant M. Brongniart, à deux variétés de la même espèce, mais ils se trouvent en- semble et paraissent être plutôt, ainsi que le pense Dalman, des parties différentes d’un même animal ; l’un d'eux un peu plus grand que l’autre et offrant une ligne médiane entre la portion des lobes latéraux qui dépasse le lobe médian, pa- raît être le bouclier céphalique, et celui qui ne présente pas cette ligne semble avoir dû être le bouclier abdominal, dont la disposition ne s’éloignerait que peu de celles de la même partie chez les Nilés, les Amphyx et les Isotèles. Du reste, on n’a jamais trouvé ces deux boucliers réunis, et on ne sait rien sur le thorax, que l’on peut supposer avoir servi à les unir. Ces fossiles singuliers, dont la nature est encore problé- matique , sont connus aujourd’hui sous le nom de : AGNOSTE PISIFORME. — 4, Pisiformis (1). Et se trouvent en nombre trés-considérable dans un calcaire lamelleux de la Suède. (1) Entomolithus paradoxus, var. pisiformis , Linné, Syst. nat. éd, 12,t. 3, p. 160. — Æntomostracites pisiformis, Wahlenberg, Mém. d'Upsal, t. 8, p. 42, PI. 1, fig. 5, et Journal de physique, t. 91, p. 37, fig. 12. — Agnostus pisiformis, Brongniart, Crust. foss. p. 38, PJ. 4, fig. 4. — Battus pisiformis, Dalman , Uber die Paleaden, , et Mém. de Stockh , 1836, p. 258, PL. 6, fig. 5.— Tri- lobites pisiformis, Schlotheim Petrif. 3, p. 36. — Agnostus pisifor- mis, Bronn, Lethæa, t. 1, p. 123, PL. 9, fig. 20. Edw. Addit. au Lamarck , t.5, p. 251.— Murchison, Silurian Syst. t. 2, p. 66/, P2D hs. A. Le e DES CRUSTACÉS. 349 LÉGION DES BRANCHIOPODES. DE — Les Crustacés dont ce groupe se compose ont l'appareil buccal disposé pour la mastication à peu près comme dans les divisions précédentes , mais ils se distinguent essentiellement de tous les autres Crustacés par la conformation de leurs membres thoraciques qui, au lieu d’avoir la forme de tiges rigides propres à la locomotion, sont foliacés, membraneux et destinés principalement, sinon exclusivement, à la respiration (PL. 35 , fig.2,7,9). Le forme de ces pates branchiales varie un peu; mais en général, on peut y distinguer trois portions principales ou branches qui semblent représenter les trois parties qui chez les Décapodes constituent la tige principale des pates ou des pates-mächoires, le palpe et le fouet; mais ici toutes ces parties sont lamelleuses (PI. 35, fig. 3,6, 8, 11). La branche interne est composée de plusieurs articles lamelleux placés bout à bout et porte engénéral sur son bord interne des appendices foliacés ou des prolonge- mens en forme de lobes; la branche moyenne et la branche externe s’insèrent sur le bord externe de l'article basilaire de la branche interne, et con- sistent chacune en une vésicule aplatie ou en une foliole membraneuse. Ces organes sont dans un état d’agitation continuelle, même lorsque l'animal ne CRUSTACÉS, TOME Ill. 23 350 HISTOIRE NATURELLE change pas de place, et c’est, en général , à l'aide de mouvemens de la queue ou des antennes que la natation s’effectue. Le nombre des anneaux dont le corps des Bran- chiopodes se compose varie beaucoup ; quelquefois on n’en compte que très-peu, mais d’autres fois on en trouve beaucoup plus que chez les Crustacés ordinaires. La tête est en général distincte et porte, tantôt un seul œil , tantôt deux ou trois, dont deux sont souvent fixés sur des pédoncules mobiles à peu près comme chez les Podophthalmes ( PI 35, fig. 1,9, 10). Les antennes sont, en général, peu développées, à moins qu’elles ne prennent la forme de rames natatoires, comme cela a lieu chez les Daphnidiens. La bouche est armée d’un labre, d’une paire de mandibules , d’une lèvre inférieure et d’une seule paire de pates-mâchoires peu développées. Enfin l’abdomen est, en général, assez grand et terminé par une sorte de queue bifide. La plupart de ces Crustacés vivent dans les eaux douces , et sont de très-petite taille. Nous les rangerons, à l'exemple de Latreille, en deux ordres : les Phyllopodes et les Cladocères qui sont faciles à distinguer par le nombre des pates, qui est toujours très-considérable chez les pre- muers , et qui ne s'élève qu'à quatre ou cinq chez les seconds. DES CRUSTACÉS. 351 ORDRE DES PHYLLOPODES. L'ordre des Phyllopodes a été établi par La- treille pour recevoir les Branchiopodes dont le corps tantôt nu , tantôt recouvert par un bouclier ou ren- fermé dans un test bivalve, est divisé en un grand nombre de segmens , lesquels portent presque tous des pates foliacées. Ces animaux varient, du reste, beaucoup par leur conformation, et sont quel- quefois pourvus d’un certain nombre de pates sim- plement natatoires placées à la suite des pates bran- chiales , mais toujours celles-ci sont au nombre de huit paires au moins, et quelquefois on en compte une soixantaine de paires. Nous diviserons ce groupe en deux familles, les Apusiens et les Branchipiens, suivant que le corps est nu ou cuirassé; mais lorsqu'on connaïîtra un plus grand nombre de ces animaux , on sentira pre- bablement la nécessité de doubler le nombre de ces subdivisions et de prendre pour types d'autant de familles naturelles, les Nébalies, les Apus, les Limnadies et les Branchipes. Les principaux caractères génériques de ces di- vers Crustacés se voient dans le tableau suivant : » D). = HISTOIRE NATURELLE 352 *ANTNIINT ‘BINILUY *IdlHONVUY “enay ‘—IAYNNIT ‘AVIVIaanN ‘Sa4u22) | | L . L1 . L L L L . L . . LC] L L L CE] ‘XN9] -nqo[$ anbsoid ‘janoo-sar uowopqy ‘sonbreyd9o sautoo sp 25 ve] e ou -JO}}iSTp no s30e79s saoipuoddep juoq ‘juoq ne 9{O[IQ JU -ajduns uowuopqy * * “sanbigeydoo sou -109 S9p 9SEQ EU] E SU -1J0}1}i$1p no sowio} y saotpuaddy :s29d -dojo49p uaiq saw -E[ XU9P 9p 22uN0} 2[PPNLO 911095EN CAE EE CO ‘saired 09 op 91quou ne se] -EIJOUVIQ S2724 ‘OW -doyrnos 20vdeue7 * * saned ojuos e Jnu-xXIp op 21quou ne So[eIouriq S27e4 “aApuAIq 20edeuet) ‘xnvouue sinatsnd ep gsoduwo9 ‘ purs -Sa1} uowuopqy “ouv$10 329 2p sodred qiny-xip 2p sujd 32 soyerqoueaq sayed say sajuoz * + + + “oaçeaiq onbsoid o9ovd -LILT) ‘SoJEIQOULIQ uOou soutoqeyeu sazed op saned osgenb avd sorans Ja ‘ saured Jny 2p 21QuOu ne sa[eIjourIq 52124 ‘saçerqouviq saqed ap saned ozuo ‘aAfea no a0edeue ‘{es10p 1oronoq ap 20adsa 23007 ep namodsp sdio ‘SNHIdIHONVU4 S4q STTIAV ‘SaSN21QUIOU-S91) [APU9IS ua soqeryoueaq soqed ‘jesiop dat -n0{ un p NO 2A]EAIQ 752} UN P 9tUI0} ey quefe onbjed20 aoedeuvo opuvas aunp snssop u9 J194n09 sdio7 ‘SNHISANAV SAG ATTINY A "SÆAŒO4OTTARSY sap auauQ ee Er DES CRUSTACÉS, FAMILLE DES APUSIENS. Cette division comprend tous les Phyllopodes dont le dos est recouvert d'une carapace clypéiforme ou le corps renfermé dans un test bivalve. Elle comprend les genres Nébalie, Limnadie et Apus (voyez le tableau ci-contre). : Genre NÉBALIE. — MWebalia 5: Les Nébalies sont de petits Crustacés très-curieux qui, à raison de leurs yeux pédonculés et de leur carapace, se rap- prochent des Podophthalmes , mais qui ne possèdent pas de branchies proprement dites, et respirent à l’aide des mem- bres thoraciques devenus membraneux et foliacés. Elles semblent, à plusieurs égards, établir le passage entre les Mysiset les Apus. La carapace de ces animaux ressemble beaucoup à celle des Salicoques ; elle est ployée sur la ligne médiane du dos, comprimée latéralement et assez grande pour cacher la base des pates et pour recouvrir toute la tête, tout le thorax et une partie de l’abdomen (PI. 35, fig. 1); mais elle n’adhère qu’à la tête, et les anneaux thoraciques etabdominaux cachés au-dessous d’elle sont parfaitement libres et complets en des- sus (fig.2). En avant, la carapace se termine par un prolon- gement rostriforme qui est pointu et mobile. Les yeux sont assez gros et portés sur des pédoncules mobiles; ils font saillie sous le bord antérieur de la carapace de chaque côté de la base du rostre, et laissent voirau microscope un grandnombre de corps cristalloïdes logés sous une cornée commune et en- (1) Cancer, Othon Fabricius, Fauna Groenl. — Montagu, Linn. Trans. vol. 11. — ÂVebalia, Leach, Zool. miscel. vol. 1. — Desmarest, Consid, p.243. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, 41'e édit. t. 3, p. 39, et 2e édit. t. 4, p. 153 et 584. — Edwards, Ann. des Sc. nal. t. 13,:p. 207,:et Ann. 2° série,:+. 3, p. 309. 354 HISTOIRE NATURELLE chässés dans une matière colorante brunûâtre. Les antennes, au nombre de deux paires, sont grandes et constituent des rames natatoires. Celles de la première paire se composent d’un gros pédoncule coudé, formé de deux articles et por- tant à son extrémité une lame ovalaire à bords ciliés, et une tige multi-articulée assez longue. Celles de la seconde paire naissent immédiatement en arrière des précédentes, et sont également coudées, de facon à se diriger d’abord obli- quement en avant, puis en bas et en arrière ; leur pédoncule se compose de trois articles , et elles se terminent par un seul appendice qui est sétacé et multi-articulé comme lun de ceux des antennes antérieures, mais un peu plus large. La bouche est armée d’une paire de mandibules et de deux paires de mâchoires. Les mandibules ressemblent beaucoup à celles des Décapodes ; elles sant courtes, courbes, armées en dedans de deux grosses dents et pourvues d’une longue branche palpiforme composée de trois articles dont les deux dernières sont les plus grandes. En arrière de ces organes, on trouve une petite lèvre bilobée et très-mince. Les mâ- choires de la première paire se composent d’une pièce ba- silaire qui se prolonge en dedans sous la forme d’une lame ciliée, et qui donne insertion à une longue tige filiforme ci- liée et composée de plusieurs articles, laquellese dirige d’abord en avant, puis se recourbe en haut et en arrière, et se pro- longe jusqu’à l'extrémité postérieure du thorax entre la face interne de la carapace et les flancs. Les mâchoires de la se- conde paire se composent d’un article basilaire assez grand, quadrilatère dont le bord interne est profondément divisé en plusieurs lobes, et dont le bord inférieur donne attache à deux branches formées l’une de deux articles, l’autre d’une seule pièce. À cet appareil succède une série de huit paires de pates foliacées et branchiales qui, extrême- ment minces et fort serrées les unes contre les autres, sont entièrement cachées sous la carapace, et s’insèrent à huit anneaux thoraciques très-étroits, mais bien distincts. Ges pates (PL. 35, fig. 3) se composent chacune 1° d’une pièce la- DES CRUSTACÉS. 355 melleuse qui en forme la branche interne, qui en occupe toute la longueur et qui, assez large à sa base, se rétrécit beaucoup dans sa moitié inférieure; 2° d’une grande feuille membra- neuse presque aussi longue que la branche interne, au côté ex- térieur de laquelle elle s’insère vers sa partie supérieure ; et 3° d’une seconde feuille également membraneuse placée en- tre les deux appendices précédens et inséré comme cette dernière au bord externe de la branche interne, La portion postérieure du corps, que l’on peut considérer comme l’ab- domen , se compose de huit anneaux plus longs que les pré- cédens, et dont le diamètre diminue progressivement ; les quatre premiers sont cachés sous la carapace , et les autres constituent une sorte de queue terminée par deux appendices allongés, styliformes et ciliés. Une série de pates natatoires (fig.4), composée chacune d’un article basilaire allongé et de deux branches pointues et à bords ciliés, s’insère aux premiers anneaux abdominaux , et font saillie à la partie inférieure et postérieure de la carapace; leur nombre paraît varier de trois à cinq paires. Enfin il existe aussi quelquefois, sinon tou- jours, en arrière de ces organes, deux paires d’appendices rudimentaires (1). M. Thompson , à qui l’on doit des observations très-inté- ressantes sur le développement de divers crustacés, pense que les Nébalies sont de jeunes Cirrhipèdes (2), mais il nous paraît indubitable que cela n’est pas et que cette opinion n’est fondée que sur quelques ressemblances de forme ex- térieure. Négauie DE GEorrroy, — V,. Geoffrori (3). (PI. 35, fig. 1.) Quatre paires de grandes pates natatoires bifides , suivies de deux paires d’appendices styliformes rudimentaires fixées aux La (1) Voyez pour la composition du système appendiculaire des Né- balies, les figures que j'en ai données dans la grande édition du Règne animal de Cuvier, Crust. Pl. 4, fig, 5, (2) Zoological Researches and illustrations, p. 83. (3) Edwards , Ann. des Se. nat. t. 13, p. 297, PI, 15 et Ann. des 356 HISTOIRE. NATURELLE six anneaux qui précédent le pénultiéme. Longneur environ qua- tre lignes. Habite les côtes de la Bretagne (CG. M.) La Névaue pe Srraus, décrite par M. Risso (1), ne paraît pas différer de l'espèce précédente. La Névane »E Henssr (2) se distingue par l'existence de cinq paires de pates natatoiresbifides, Elle habite les côtes du Groenland. La Nésazre pe Mowracu (3) paraîtrait n'avoir que trois paires de ces membres , mais n’est que très-imparfaitement connue. Enfin je suis porté à croire que le fossile décrit par M. Scou- ler (4) comme étant une espèce d'Argas, appartient au genre Nébalie.} Genre APUS. — Apus (5). Le genre Apus se compose d’un petit nombre de Crustacés de taille médiocre , dont l’organisation très-remarquable à été étudiée avec soin par Schæffer. Les Apus (PL. 35, fig. 5) ont la presque totalité de leur corps cachée sous une grande carapace clypéiforme , qui est arron die et bombée en avant , légèrement carénée vers son extré- mité postérieure et échancrée en arrière. Ce grand bouclier présente à quelque distance de son bord antérieur un petit œil lisse situé sur la ligne médiane, et deux yeux composés réniformes et de couleur noirâtre, placés tout auprès et un peu en avant du premier ; un peu plus en arrière, on y Sc. nat. 2° série, t. 3, p: 309.—Guérin, Iconogr. Crust. PI, 32 fig. 2. (1) Nebalia Strausi, Risso, Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. 5, p. 84, PL 4, fig. 20-22. (2) Cancer bipes, Othon , Fabricius, Fauna Groenlandica, p. 246, fig. 2.— Cancer gammarellus bipes, Herbst, t. 2, p. 111, P1.34, fig. 9. — Nebalia, Herbstii, Leach , Zool. miscel. vol. 1, p. 100, PL. 44.—Desmarest, Consid. p. 243.—Thompson, Zool. researches, PL. 11, fig. x (d'après Leach). (3) Monoculus rostratus , Montagu, Trans. of theg£in. soc. vol. xt, PL. 2, fig. 5. — Nebalia Montagui, Thompson, op. cit. (4) On fossil argas. Records of general science, vol. 1; p. 136. (5) Monoculus, Linné, Fabricius. — Linnulus, Müller.—Lamarck. Binoculus , Geoffroy. — Branchipus , Schæœffer. — Apus , Schœffer, Monogr. — Latreille, Leach , Desmarest , Savigny, etc. DES CRUSTACÉS. 357 remarque deux sillons transversaux qui la divisent en deux portions, l’une céphalique, l’autre thoracique; et vers la partie antérieure latérale de cette dernière portion, on aper- coit de chaque côté des stries obliques terminées en forme danses et paraissant correspondre aux vaisseaux biliaires. En dessous, la carapace est confondue avec la tête, mais recouvre simplement les anneaux thoraciques et abdominaux sans y adhérer ; en avant, elle est épaisse et on y remarque une surface plane et semi-lunaire qui peut être considérée comme un épistome et qui est de niveau avec les bords ; mais dans tout le reste de son étendue le test est concave en dessous et foliacé ; une paire de petites antennes styli- formes s’insère derrière le bord postérieur de cette surface épistomienne, et entre ces appendices se trouve la bouche qui est garnie 1° d’une lèvre supérieure très-grande et qua- drilatère; 2° d’une paire de mandibules , grosses, courtes et fortement dentées, mais dépourvues de palpes ; 3° d’une lèvre inférieure (ou langue Savigny), qui est bilobée et terminée en gouttière longitudinale; 4 de deux paires de mâchoires dont les premières se terminent par une lame dentelée sur le bord, et les secondes sont divisées en deux branches, savoir une interne porte une petite lame ovalaire à bords ciliés, et une autre cylindracée, plus allongée, et surmontée d’un appendice styliforme. Le thorax et lab- domen sont presque cylindriques et se composent d’une tren- taine d’anneaux dont la longueur diminue successivement vers l’extrémité postérieure du corps qui fait plus ou moins saillie en arrière de la carapace. Les pates de la première paire qui s’insèrent immédiatement en-arrière de la bouche, sont extrêmement longues et en forme de rames; elles se composent d’une portion basilaire cylindrique formée de trois articles, et de trois longs appendices sétacés et multi- articulés, semblables au filet terminal des antennes chez les Décapodes macroures, et portés chacun par lun des articles pédonculaires ; auprès de Ja base du premier de ces filaments, qui est le plus court des trois, on apercoit un appendice 358 HISTOIRE NATURELLE semblable, mais très-court. Les pates suivantes sont au con- traire très-élargies et lamelleuses (fig. 6); on y distingue trois branches, dont les deux externes affectent toujours la forme de feuilles membraneuses et dont l’interne, plus développée que les autres, varie un peu dans sa confor- mation. Aux pates de la seconde paire, cette branche in- terne ou tige, se compose de trois articles placés bout à bout, et portant chacune sur leur bord interne un ou deux appendices lamelleux semi-cornés , de forme lancéolée et à bords dentelés ; les deux premiers articles sont à peu près quadrilatères et assez larges , et le premier est garni de deux appendices lancéolés, tandis que le second n’en porte qu’un seul ; le troisième article porte aussi un seul de ces appen- dices, fixé près de sa base, mais est lui-même lancéolé et se termine par une pointe cornée. La branche moyenne, mem- braneuse et d’une délicatesse extrême, est triangulaire, très- allongée verticalement et fixée par son angle interne à l’ex- trémité du bord extrême de l’article basilaire de la branche interne, Enfin la branche externe , qu’on peut considérer comme le représentant de l’appendice flabelliforme des Dé- capodes, est de même texture que la branche moyenne, et a la forme d’une feuille ovalaire fixée, par son extrémité infé- rieure , au bout de l’article basilaire de la brarche interne ; il paraîtrait, d’après Schæffer, que pendant la vie cette feuille est de couleur rougeâtre et légèrement gonflée en forme de vésicule ; mais dans les individus conservés dans l’alcoo!l nous lavons toujours trouvée aplatie et jaunâtre comme les autres appendices. Les pates des huit paires suivantes sont conformées de la même manière; mais aux pates de la dixième paire et des paires suivantes , la branche interne se raccour- cit beaucoup, les appendices de son bord interne prennent peu à peu la forme de petites lanières ovalaires et son article terminal , au lieu d’être lancéolé et corné, prend la forme d’une feuille membraneuse ovalaire semblable à celles qui constituent les branches externe et moyenne; enfin cette dernière devient aussi ovalaire, Les pates de la on- Ps DES CHUSTACÈS. 359 Ce ième paire différent des autres, chez la femelle, en ce qu’elles manquent de branches externes, et ont à la place des trois articles de leur branche interne une grande lame cir- culaire qui s'applique sur la feuille circulaire formée par la branche moyenne , et constitue de la sorte une grande capsule, dans l'intérieur de laquelle les œufs se logent; on désigne quelquefois ces organes sous le nom de pates à matrice. Enfin, vers la partie postérieure du corps, les pates deviennent de plus en plus petites, et les dernières sont tout à fait rudimentaires ; on en compte en tout soixante paires. Les cinq anneaux abdominaux qui précèdent le der- nier sont tout à fait cylindriques et dépourvus d’appendices. Le dernier porte de chaque côté un long appendice sétacé multi-articulé, et se termine par une lame caudale plus ou moins développée, au dessous de l'origine de laquelle se trouve l'anus. Les Apus habitent les eaux stagnantes et se trouvent quel- quefois dans des fossés dont l’eau est tout à fait croupie. Quand cette eau s’évapore, ils ne tardent pas à périr ; mais dès que la pluie à renouvelé ce liquide, on les voit souvent repa- raître , et on a quelquefois observé ce phénomène dans des mares desséchées depuis plusieurs années ; cela paraît dé- pendre de la faculté que possèdent les œufs de se conserver long-temps lorsqu'ils sont privés d'humidité , et de se déve- lopper dès qu’ils trouvent l’eau et la chaleur qui leursont né- cessaires, Ces Crustacés changent de peau environ vingt fois dans l’espace de deux ou trois mois, On n’a trouvé jus- qu'ici que des femelles, et on a constaté que celles-ci, de même que les Puceronset les Daphnies peuvent se multiplier sans le secours du mâle; mais rien ne prouve encore qu'il n'existe pas de ces derniers. Les œufs , de couleur rouge, tom- bent des capsules ovifères au fond de l’eau que ces Crustacés habitent, et les petits qui en naissent diflèrent beaucoup de ce qi’ils deviéndront, car leur corps est ovoïde, les antennes saillantes et les pates antérieures constituent des rames très- grosses et simples, 360 HISTOIRE NATURELLE Leach a divisé ce groupe, mais sans nécessité, en deux genres sous les noms d’Apus et de Lepidure. 1. APUS CANCRIFORME. — À, cancriformis (1). Filets des pates rameuses trés-longs. Lame terminale de l'ab- domen très-courte (moins longue que large). Habite nos eaux douces. 2. APUS ALLONGE. — 4, productus (2). (PL. 35, fig. 5.) Filets terminaux des pates rameuses tres-courts. Lame termi- nale de l'abdomen très-longue, élargie vers le bout, et carénée en dessus, Longueur environ deux pouces et demi. Habite les eaux douces de la France, de la Suéde, etc. (c. m.) L'Apus Montagui de Leach(3), ne paraît pas différer RCE ment de |’. cancriformis. (1) Scolopendra aquatica scutata , Klein, Phil. trans. 1938, n° 447, et abrégé des trans. phil. t. 2, p. 219, PI. 4, fig, 4-6.— 'asser-wurm, Frisch. Insecten , t. 10, p. 1, PL 1, fig. « , 9. — Binoculus cauda bi. seta, Geoffroy , Ins. t. 2, p. 6Go, PI. 21 , fig. 4. — Limulus AE à Mere, Entomostr. p. 127. — Apus, het Monogr. PI. 1, à 5. Branchipus cancriformis , Schæffer, ÆElementa nor Ce ; PI. 29, fig. 1, 2. — Monoculus apus, Linn. Syst. nat. — Fabricius, Supplém. p. 305. — Scopoli, Ent. carn. p. 413, — Manuel encyclop. méthod. t. 7 p. 731. — Æpus cancriformis, Latreille, Hist. nat. des Crust. etIns.t 4, p. 193, PL. 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 96 et 27. — Encyclop. PI. 331, fig. :, 2, etc. SEniilus cherformts ; Eéérek, Hist. des anim. sans vert. t. 5, p. 144. — Binoculus cancriformis, Leach. Dict. des Se. nat. t. 14, p. 538. — Apus cancriformis, Savigny, Mém. sur les anim. sans vert. 1€r fase, Pl. 9. — Desmarest, Consid. p. 360, PL. 52, fig. 1. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 34, fig. 2. (2) Monoculus Apus , Linné , Fauna sueccia et Syst. nat. éd. 12, p- 1058. — Schæffer, Monogr. PI. 6, fig. 1 à 9. — Apus productus , Bosc. Hist, des Crust. t. 2, p. 244, PL. 16, fig. 7 — Latreille, Hist. des Crust. et Ins.t. 4, p. 195, PI. 28, fig. 1-5.— Limulus productus, Lamarck, Hist. des anim, sans vert, t. 5, p. 144. — Lepidurus produc- tus, Leach. Dict. des se. nat. t. 1, p. 539. — Desmarest, Considér. p.360, PI. 52, fig. 2. — Guérin, Iconogr. pl. 34, fig. 3. (3) Encyelop. Brit. Suppl. £. : DES GRUSTACÉS. 561 Enfin l’4pus Guildingi de M. Thompson (1), paraît se rappro- cher beaucoup de l’Apus cancriforme , mais se faitremarquer par la briéveté de sa carapace. Ce Crustacé habite les Indes occidentales. GENRE LIMNADIE. — Zimnadia (2). Le genre Limnadie, établi par M. Adolphe Brongniart, est très-remarquable par le grand développement de la cara- pace qui ressemble à une coquille bivalve et recouvre tout le corps. Sous ce rapport , il ne diffère pas des Cypris, mais par la structure et le nombre de pates, il se rapproche des Apus et surtout des Branchipes. Le têt est composé de deux valves ovalaires et transparen- tes, réunies sur le dos , libres dans le reste de leur contour, et formés par un grand repli de la membrane tégumentaire (PL. 35, fig. 7). Le corps, renfermé dans cette enveloppe, est allongé et cylindracé. La tête adhère à la carapace et présente à sa partie antérieure une protubérance contenant deux yeux très-rapprochés lun de l’autre; on y remarque aussi un pe- tit appendice médian pyriforme, dont les usages ne sont pas connus. Les antennes sont au nombre de quatre ; celles de la première paire, insérées de chaque côté d’une pe- tite crête frontale, sont simples, très-petites, sétacées, un peu renflées vers le bout, et obscurément multi-arti- culées ; celles de la seconde paire, insérées en dehors des précédentes, sont au contraire très-grandes et se composent chacune d’un gros pédoncule cylindrique portant à son ex- trémité deux longues branches sétacées et multi-articulées. La bouche a la forme d’un bec dirigé en bas, et est armée de mandibules arquées et de mâchoires foliacées. Le tronc est divisé en un grand nombre d’anneaux ( vingt à trente), ES (1) Zoological Researches, p. 108, Mem. vi, PI. 6, fig. 3. (2) Daphnia, Hermann, Mém. aptérologique. — Limnadia , Ad. Brongniart, Mem. du Muséum, t. 6. — Desmarest, Consid. p. 379. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, t. 4, p. 172. — Guérin, Magas, z00- logique, 1837. 362 HISTOIRE NATURELLE dont le dernier forme une espèce de queue terminée par deux filets divergens, et dont les autres portent chacun une paire de pates. Ces pates au nombre de 18 à 27 paires, sont mem- braneuses, étroites et allongées ; les premières sont grandes, mais vers l’extrémité postérieure du corps, elles deviennent très-petites. Chacune d'elles se compose de trois branches ; la branchëinterne, qui est la plus développée et qui donne insertion aux deux autres branches par sa partie basilaire, est lamelleuse, divisée le long de son bord interne en quatre lobes à bords ciliés, et terminés par une lanière à bords ciliés ; la branche moyenne se compose d’une foliole membra- neuse recourbée vers le dos, et la branche externe est représentée par un appendice filiforme qui, aux pates des onzième , douzième et treizième paires, devient très-long et s'étend dans la cavité située entre la face dorsale du thorax et le dessous du test, et qui sert à donner attache aux œufs. Toutes les Limnadies observées jusqu’en ces derniers temps étaient des femelles; mais un naturaliste russe, M. Krynicki, vient de découvrir des individus mâles, et d'observer l’accouplement de ces animaux. Les Limnadies se rencontrent dans les mares d’eau douce; elles nagent sur le dos et d’une manière continue en se servant de leurs grandes antennes comme de rames. LiMNADIE D'HERMANN, — L. Hermanni (1). Test régulièrement ovalæire et ne laissant passer que Îles bran- ches terminales des grandes antennes, et l'extrémité des appen- dices de la queue. Antennules un peu claviformes , dentelées en- dessus, et de la longueur du pédoncule des antennes externes ; celles-ci ayant presque la moitié de la longueur du corps, et ayant jusqu'à douze articles à leurs filets terminaux. Vingt-deux paires (1) Daphnia gisas, Hermaon fils, Mémoires aptérologiques , p: 134, PL 5. — Limnadia Hermanni , Ad. Brongniart, Mém. du muséum d'Hist. nat. t. 6, PI. 15. — Desmarest, Cousid. p. 360, PI. 56, fig. : (d'apres Brongaiart). — Latreile, Règne anim. de Cuvier , t. 4, p. 175, etc. DES CRUSTACÉS. 363 de pates branchiales ; abdomen (ronqué au bout, et n'ayant pas d'épines au-dessous de l'insertion des pièces caudales. Longueur, environ quatre lignes; couleur blanchâtre. Se trouve dans les petites mares de la forêt de Fontainebleau. (M. C.) 2. LIMNADIE MAURITIENNE. — £. mauritiana (1). Test ovale, un peu pointu aux extrémités. Antennules clavi- formes et plus courtes que le pédoncule des antennes externes, celles-ci beaucoup moins lougues que dans l'espèce précédente, et n'ayant que neuf articles à leurs tiges terminales. Pates bran- chiales au nombre de 18 paires. Abdomen armé en dessous de deux épines insérées sous la base des pièces caudales dont la lon- gueur est médiocre. Longueur, environ 3 lignes. Trouvée à l’île Maurice, par M. Desjardins. (C. M.) LIMNADIE TETRACERE. =— L. telracera (2). Antennules deux fois aussi longues que le pédoncule des an- tennes externes; filets terminaux de celles-ci, longs et composés de 16 à 18 articles ; 27 paires de pates branchiales dont les quatre premières ont une sorte de pince tridactyle chez le mâle. Queue terminée par quatre filets bifurqués. Des environs de Charkow. Legenre Estherie, établi par M. Straus-Durkheim, a la plus étroite analogie avec celui des Limnadies, et ne devrait pro- bablement pas en être séparé; il ne paraît en différer que par l'absence du petit organe pyriforme que ces derniers portent sur de front , et par l'existence d’un petit renflement en forme de crochets sur le bord dorsal des valves de la ca- rapace. L'espèce qui a servi pour l’établissement de ce genre a été trouvée en Nubie par M. Ruppell, et porte le nom d’'Estheria Dahalacensis (3). Enfin, le genre Cyzique de (1) Guérin, Magas. z0ol. 1837, cl. VI, PI. 21, fig. 1-11. (2) Bulletin de la soc. imp. des naturalistes de Moscou , t. 2 , p. 173 et Bibliothèque entomologique, p. 357, PI. 12. — Guérin, op. cit. — Cyziqus tetracerus? Audouin, Bulletin de la soc. entomol. 1837, p. 10 (3) Ruppell, Museum seneckenbergianum!, t. 2,p. 130, PI. 7, fig. 1-10. 364 HISTOIRE NATURELLE M. Audouin (1), paraît être identique avec le précédent ; mais ce savant n’a pas encore fait connaitre les caractères de l'espèce nouvelle, qu’il désigne sous le nom de Cyzique Bravaisit (2). FAMILLE DES BRANCHIPIENS. Dans cette division le corps est grêle, allongé et en- tièrement à découvert (Pl. 35, fig. 9); le dos n’offrant au- cune trace ni d’une carapace clypéiforme, ni d’un test bivalve comme dans les groupes précédens. La tête est pourvue d’yeux pédonculés , d'antennes simples, et en général aussi d’un appareil préhensible d’une forme bi- zarre, qui représente une seconde paire d'antennes. Les pates branchiales sont au nombre de onze paires, et l’abdomen est en général allongé et composé de plu- sieurs anneaux. On y range les Branchipes, les Ar- témies et les Eulemènes, dont les principaux traits distinctifs sont indiqués dans le tableau précédent (page 352). GExre BRANCHIPE. — Branchipus (3). Les Branchipes ont le corps allongé, presque filiforme , et composé d’une tête, d’un thorax et d’un abdomen très- développés (PL 35, fig. 9). La céte, un peu renflée en avaut et rétrécie en arrière en forme de cou, est divisée en (1) Ann. de la soc. entomologique, Bulletin 1839, p. 10. (2) Audouin , loc. cit. (3) Insectes aquatiques, King. Phil. trans. 1967, t. 57 et abrégé des Tr. phil. & 2, p. 225. — Branchipus, Schæœffer. Elém. entom. — Gammarus , Fabricius. — Cancer, Lin: — Branchiopoda, Latr. Hist, des Crust. — Lamarck. — Chirocéphalus, Vrevost. — Branchipus , La- treille, Règne anim. etc. — Leach. — Desmarest.— Thompson. DES CRUSTACÉS. 365 deux anneaux par un sillon transversal, Les yeux sont grands , très-saillans et portés à l'extrémité d’un pédoncule conique et mobile, qui naît de chaque côté de la tête près du bord antérieur du segment postérieur. Entre la base de ces organes on aperçoit en général sur le front une tache noire médiane qui paraît être un œil sessile impair. Les an- tennes supérieures , grèles et filiformes , naissent de la face supérieure de la tête, tout près de l’origine des pédoncules oculaires, Les antennes inférieures paraissent être trans- formées en un appareil préhensile très-remarquable, qui occupe le devant de la tête et qui consiste essentiellement en deux appendices ayant la forme de deux grandes cornes diri- gées en bas. Ces organes portent souvent à leur base (sur- tout chez les mâles) un appendice sétacé de même forme que les antennes supérieures, et on y trouve quelquefois un faisceau de pièces digitiformes , dont la disposition est très- singulière ; à raison de leur conformation , ces cornes res- semblent aux pates-mâchoires de certains Lernéens bien plus qu’à des antennes ; mais leur position sur un segment antérieur de la tête ne nous semble pouvoir s’expliquer qu’à l’aide de la détermination que nous avons adoptée. Enfin, chez les femelles, cet appareil est toujours beaucoup moins déve- loppé que chez le mâle, et se trouve quelquefois réduit à deux cornes très-courtes, obtuses et flexibles. La bouche (fig. 10) occupe la face inférieure du second segment céphalique , et se compose 1° d’un labre qui, extrêmement grand et sail- lant, se recourbe en arrière, et se prolonge au-dessous des autres pièces du même appareil ; 2 d’une paire de mandi- bules très-grandes, qui naissent en arrière des yeux, se re- courbent en bas et en dedans et se terminent par un bord presque droit ; 3° d’un repli qui paraît représenter la lèvre inférieure ; et 4° de deux paires de mächoires formées cha- cune par un petit article lamelleux, garni de soies sur le bord. Le thorax est plus ou moins cylindrique, et se com- pose deonze segmens portant chacun une pairede pates bran- chiales. Gelles-ci (fig. 11) sont très-larges, et se composent, CRUSTACÉS, TOME Il. 24 366 HISTOIRE NATURELLE 4 d’une branche interne formée de trois articles, dont le premier est divisé, du côté interne, en plusieurs lobes, dont le second est très-grand et foliacé, et dont le dernier est plus ou moins lancéolé et garni, comme les précédens, d’une bordure de longues soies ; 2° de deux vésicules mem- braneuses et aplaties , qui s’insèrent sur le bord externe de la portion basilaire de la branche interne , et qui représen- tent les branches moyennes et externes ; l’un de ces appen- dices est très-grand, l’autre plus ou moins rudimentaire. Enfin l'abdomen se compose de neuf anneaux, dont le der- nier est bilobé, et se termine par deux grands appendices lamelleux et à bords ciliés, qui constituent une nageoire caudale. Chez le mâle on remarque au-dessous de la base de l'abdomen deux tubercules ou appendices cornés, qui paraissent être des organes excitateurs , et chez la femelle, on trouve dans le même point une poche ovifère. Les Branchipes habitent les eaux douces ou salées. Ils nagent sur le dos et paraissent être carnassiers. Les femelles commencent à pondre avant que d’avoir acquis toute leur grandeur. Lors de l’accouplement , le mâle saisit la femelle à l’aide de ses cornes frontales, et la force à replier son ab- domen sous le sien. Les jeunes subissent des métamorphoses remarquables. Dans le premier âge, leur corps, au lieu d’être allongé , ressemble à celui d’une araignée, et se compose de deux portions ovalaires ; la tête porte en avant un seul œil médian et non pédonculé, deux antennes cylindriques et deux paires de grandes rames natatoires dirigées en de- hors, et garnies de longues soies ; quant à la masse ovoïde qui représente le thorax et Pabdomen, elle paraît être dé- pourvue de membres. Après la première mue, la tête pré- sente trois yeux bien distincts, mais tous sessiles ; labdomen s’allonge, se bifurque au bout. se divise en anneaux et se garnit en dessous de tubercules destinés à devenir des pates. Après la seconde mue, la première paire de pates fo- liacées se montre, et on compte à la suite de ces organes sept paires de membres encere rudimentaires. Enfin apres DES CRUSTACÉS. 367 chaque mue la conformation du jeune animal se rapproche de plus en plus de celle de l’adulte; les yeux latéraux de- viennent pédonculés, les nageoires céphaliques de la pre- mière paire se transforment en cornes, et celles de la seconde paire semblent se raccourcir pour devenir des man- dibules ; enfin l’abdomen sallonge et les pates se perfec- tionnent. $ 1. Espèces où il existe à la base de chacune des cornes céphaliques du mâle, un appendice sélacé ayant de la ressemblance avec les antennes supérieures. 1. BRANCHIPE DES ÉTANGS, — B. slagnalis (1). Un appendice sétacé très-long naissant du côté interne de cha- cune des cornes céphaliques; celles-ci très-grandes chez le mâle, un peu élargies à leur extrémité et armées d’une dent vers le tiers inférieur de leur bord externe; un appendice en forme de fer à cheval entre la base de ces deux grandes cornes. Pates allongées ; la vésicule qui représente la branche moyenne ovalaire est à peu près aussi longue que la vésicule située au-dessus et représentant la branche externe. Appendices excitateurs du mâle grêles. Ab- domen lisse. Nageoire caudale très-allongée. Longueur, environ 5 lignes, Habite les environs de Paris. 2. BRANGHIPE ÉPINEUSE. — B. spinosus (2). (PI. 35, fig. 9.) Cornes céphaliques du mâle grandes, pointues, sans dent sur (1) Insecte aquatique , King, loc. cit. PL 6, fig. A, B, C, D.—Æ4pus pisciformis, Schœffer, Monogr. fig. 1-16. — Zranchipus pisciformis, Ejusd. Elementa entomologica , PI, 29, fig. 6, 7. — Cancer stagualis, Linné , Syst. nat, ed. 12, p. 1096. — Gammarus stagnalis, Faksicius, Ent. Syst. t. 2, p. 510. — Branchiopoda stagnalis , Lamarck, Syst. p: 161. — Latreille, Hist. des Crust. etc., t. 4, p- 299, PE: 26 et 27 (d'après Schæffer).— Branchipus stagnalis, Latreille, Encyel. PI. 336, fig. 14, 15,16; Règne anim. etc. — Leach, Dict. des se. nat. L. 14, p. 542. — Desmarest, Consid. p. 389. — Branchipus Schoefferi, Thomp- son , Zool. Researches , fase. 7, PL. 3, fig. 1-5. (2) Cette espèce nouvelle m'a élé communiquée par M. le prolesseur Nordmann. 24. 368 HISTOIRE NATURELLE leur bord externe, et ayant au-devant de leur base un appendice sétacé, court et assez gros; point d’appendice entre la base de ces organes. Pates courtes et ayant la vésicule supérieure de leur bord externe trés-grande , tandis que la seconde est rudimentaire. Ab- domen-du mâle garni de tubercules spiniformes sur le bord infé- rieur de chacun deses anneaux. Appendices excitateurs courts et obtus. Nageoire caudale courte. Longueur , environ 14 lignes. Habite le lac salé de Hadjibé, près d'Odessa. 6 2. Espèces où il n'existe pas à la base des cornes céphaliques des appendices sélacès ayant de la ressemblance avec les antennes supérieures. 3. BRANCHIPE DIAPHANE, — B, diaphanus (1). Cornes céphaliques dépourvues de dent sur leur bord externe, et partant du côté interne de la base chez le mâle ; un appen- dice très-compliqué formé d'une tige à bords dentelés enroulée sur elle-même, et de quatre laniéres digitiformes crochues au bout. Longueur, environ 6 lignes. Habite les environs de Genève. La plupart des auteurs rapportent à cette espèce le Cancer pa- ludosus de Müller (2) , qui y ressemble en effet par le nombre des antennes; mais ce Crustacé ne paraît pas posséder les appen- dices qui chez le Chirocéphale diaphane mâle se trouvent entre les grandes cornes céphaliques, et qui constituent un des carac- tères les plus remarquables du genre. 1] est aussi à noter que les appendices de la queue paraissent être beaucoup plus grêles. (1) Chirocephalus diaphanus, Benedict Prevost, Journal de Phy- sique , t. 59, p. 37, et Hist. des Monocles de Jurine, p. 201, PI. 20, 21, 22. — Branchipus paludosus, Latr. — Desmarest, Consid. 1839, PI, 56, fig. 2, 5.— Chirocephalus Prevostii , Thompson , Zool. Researc. fase. 5, PL. 3, fig. 4, 5; PI. 4, fig. 1, — Pranchipus chirocephalus , Guérin, Iconogr. Crusi. PI. 33, fig. 3. (2) Zoologia Denica, t. 2, p. 10, PI. 48, fig. 1-8. — Herbst , Krab- ben, t. 2, p.118, PI. 25, fig. 3-5 (d'après Müller). — Latreille, En- cycl. PL. 336, fig. 11 à 13. DES CRUSTACÉS. 369 4. Branoutre rËRocE, — B, ferox. Cornes céphaliques sans appendice près du côté interne de leur base , pointues au bout et sans dent sur le bord externe. Abdomen lisse, nageoires caudales longues et étroites. Longueur , environ 19 lignes. Habite les eaux douces aux environs d'Odessa. Genre ARTÉMIE. — Artemia (1). Le genre Artémie, établi par Leach, ne diffère que très- peu des Branchipes. Le naturaliste que nous ve- nons de citer l’a distingué de ces derniers parce que l'abdomen, au lieu de se terminer par deux longues la- mes foliacées et divergentes, est simplement bilobé au bout, et ne porte pas d’appendices mobiles en forme de queue. On peut ajouter encore que la segmentation du tronc est moins distincte que d'ordinaire , que le labre est extrêmement développé, et que l'appareil préhensile dont la tête est armée ne présente à sa base ni filamens sétacés ni appendices digitiformes, comme chez ces derniers. Du reste, c’est à tort que Desmarest et Latreille assignent à ces Crustacés dix paires de pates seulement ; on en compte onze paires, comme dans les deux genres précédens. Les Artémies se trouvent dans les marais salans et pa- raissent se jlaire surtout dans une eau très-fortement char- gée de sel. Souvent leur intestin se colore en rouge, et leur nombre est si considérable qu’on a été jusqu’à leur attribuer l'aspect sanguinolent qu’affecte quelquefois de l’eau salée prête à cristalliser ; mais M. Joly vient de constater que ce phénomène n’a point de relation avec ces Crustacés, et dé- (x) Cancer, Schlosser.— Linné.—Racket.—Gammarus, Fabricins.— Artemia, Leach. — Artemisus, Lamarck. — Artemia, Desmarest. — Latreille, Règn. anim. — Thompson. — Audouin et Payen. — Fischer. — Rathke, — Joly. 370 HISTOIRE NATURELLE pend de la présence de myriades de monades. Dans le jeune âge, ces animaux subissent les mêmes changemens que les Branchipes. 1. ARTÉMIE SALINE.— À. salina (1). Cornes céphaliques formées de deux articles dont le premier est armé d’une dent vers le haut de son bord interne, et le second est trés-renflé vers le point où il commence à se recourber en dedans. Poche ovifère, presque triangulaire, ou plutôt pyriforme, avee une pointe de chaque côté ; lobes terminaux de l'abdomen garnis de trois ou quatre petites soies. Longueur, environ 6 lignes. Habite les marais salans de Lyminglon en Angleterre, et des environs de Montpellier. 2, ARTÈMIE DE MuLHAUsEN. — 4, Mulhausenii (2). Cornes céphaliques grêles et sans renflement vers le milieu. Abdomen long , très-grêle , et terminé par deux petits lobes mem- braneux dépourvus de soies, Longueur , environ 5 lignes. Se trouve en avant dans le lac salé, nommé en tartare Loak, et situé près de Koslaff en Crimée. Il existe aussi des Artémies dans divers lacs de natron en Égypte (3); mais on ne sait pas si elles constituent une seule ou (1) Cancer salinus , Linné , Syst. nat. ed. 12, p. 1056. — Schlosser, Observ. périodiques sur la physique, l'hist. nat., ete., de Gauthier, pour 176, avec fig., et par extrait dans les Mélanges d'hist, naturelle de Dulae, t. 3, p. 11. — Gammarus salinus , Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p. 518. — Cancer salinus , Backet, Trans. of the Linn. Soc. vol 11, p- 205, PI. 14, p. 8-10. — Artemia salina, Leach, Dict. des Sc. nat. t. 14, p. 543. — Artemisus salinus , Lamarck , Hist. des anim. sans vert. t. 5, p. 135. — Artemia salina, Desmarest, Consid. p. 393. — Latreille, Règne anim. t. 4, p. 174. — Thompson, Zool. Resear. fase. , p. 104, PL x, fig. 1-10 et PI. 2. — Audouin et Payen , Ann. des Se. nat. 2° série, zool. t. 6, 219, et t, 10, p. 315. — Joly, Thèse in-4°, et Ann. des sc. nat. 2e série, t. 13, PL. 7 et 8. (2) Branchipus Mulhausenii , Fischer, Bulletin de l'acad. de Moscou, 4.7. — Artemia salina , Rathke, Fauna der Krym, p. 595, PI. 6, fig. 14-21. (3) Audouin, Ann. des Se, nat. 2° série , t. 6, p. 230. DES CRUSTACÉS. 371 plusieurs espèces. Enfin, l'Aremia Guildingi (x), qui se trouve aux Antilles, est également trop mal connue pour que nous puis - sions y assigner des caractères. Genre EULIMÈNE. — Æulimene (2). Latreille a donné ce nom générique à un Crustacé très- voisin des Branchipes , mais qui paraît différer de tous les autres animaux de la même tribu par la brièveté extrême de l'abdomen, qui, au lieu d’être à peu près aussi long que le thorax comme dans les genres précédens, se termine pres- que immédiatement derrière les dernières pates. Voici, du reste, la description que cet habile naturaliste en à donnée (3). « Le corps des Eulimènes est presque linéaire, et offre quatre antennes courtes, presque filiformes , dont deux plus petites, presque semblables à des palpes, placées à l'extrémité antérieure de la tête. Une tête transverse, avec deux yeux portés sur des pédoncules assez grands et cylindriques. Onze paires de pates branchiales, dont les trois premiers articles et le dernier plus petit allant en pointe; et immédiatement après elles une pièce terminale presque globuleuse rempla- cant la queue, et de laquelle sort un filet allongé, qui est peut-être un oviducte (poche ovifère). J'ai observé, vers le milieu de la cinquième paire de pates, un corps globuleux , analogue peut-être aux vésicules que présentent ces organes chez les Apus. » La seule espèce connue, l'EULIMENE 2LANCHATRE (4), est très-pe- tite, blanchâtre, avec les yeux et l'extrémité postérieure du corps noirâtres. On la trouve à Nice. æu (1) Thompson, op. cit. PI. TI. fig. 11-12. (2) Latreille, Règne anim. de Cuvier, 1€ édit. t. 3, p.68, ete. — Desmarest , Consid, p. 393. (3) Règne anim. de Cuv. 2€ édit. t. 4, p. 258. (4) £ulimene albida , Latreille, Nouv. dict. d'Hist. nat. t. 10, p- 333 ; Règne anim. t. 4, p. 178, etc. — Artemia eulimene, Leach, Dict. des Se. nat. t. 14 , p. 542. — Æulimene albida, Desmarest, Con- sid. p. 394. 372 HISTOIRE NATURELLE ORDRE DES DAPHNOIDES ou CLADOCÈRES (1). La division naturelle des Daphnoïdes (PI. 36, fig. 1) se compose de Crustacés de très - petite taille, qui ont été confondus pendant long-temps avec les Monocles, et qui habitent pour la plupart les eaux douces. Ces animaux ont une tête distincte et saillante, mais le reste de leur corps est ren- fermé entre deux valves qui, réunies sur le dos et souvent aussi en dessous , naïssent de la partie pos- térieure de la tête, et paraissent représenter la carapace des Apus, des Squilles et des Décapodes, La portion moyenne et postérieure du corps, formée par la majeure partie du thorax et par l’ab- domen , est libre sous ce bouclier conchiforme, et se compose en général, sinon toujours, de huit segmens plus ou moins distincts. La féfe, qui est bien séparée du tronc, est arrondie en dessus et se prolonge inférieurement en forme de bec ; un œil unique et plus ou moins grand en occupe la partie antérieure, mais ne fait pas saillie à sa surface; à sa partie inférieure on distingue ordinai- (1) Cladoceres , Latreille ; Daphnides , Straus. DES CRUSTACÉS. 373 rement des vestiges d’une paire d'antennes, et de chaque côté, près de sa base, elle donne insertion à une autre paire d'antennes , qui sont très-grandes et profondément divisées en deux ou trois bran- ches. Ces organes, armés de longues soies diver- gentes, ressemblent à des bras ramifiés et remplis- sent les fonctions de rames natatoires. La bouche est située à la partie postérieure et inférieure de la tête, et sous le bord antérieur de la carapace; elle est garnie d’un labre, d’une paire de mandibules et d’une paire de mâchoires. Les pates sont plus ou moins foliacées et au nombre de quatre ou cinq paires seulement. Enfin l'abdomen conique, et re- courbé tantôt en dessus, tantôt en dessous, est garni en dessus de quelques prolongemens dont la forme varie, et se termine par deux appendices sétacés. La femelle porte ses œufs dans une cavité com- prise entre la portion dorsale de la carapace et son thorax , et les petits acquièrent avant la naissance la forme qu'ils doivent conserver. Cet ordre ne se compose que d’une seule famille, et comprend six genres reconnaissables aux carac- tères indiqués dans le tableau suivant : 374 HISTOIRE NATURELLE Quatre articles à l’une de ces D :Grandesantennes| branches et Mg pourvues de deux | trois à l'autre. branches compo- sées de deux ou ÎTrois articles plusieursarticles /a l'une de ces s branches et CH Cinq paires de deux à l’autre. pates; celles des quatre premié- Au moins qua- .|res paires très- tre articles à Liédbgr 2 Lélargies. chacune de ces 8 a branches. . . . E ox Grandes antennes terminées par 22 trois branches formées chacune } LATONE. me d'un seul article. . . . . . Quatre paires| branches terminales des grandes } Poterie de pates peu) antennes. , . . . . . . \élargies. CE TS RCE | articles à chacune des deux Trois arlicles à l’une de ces bran-} ches et quatre à l’autre. BAS jÉvanné. Genre DAPHNIE. — Daphnia (1). M. Straus, à qui l’on doit un travail approfondi sur la structure de ces animaux , limitele genre Daphnie aux espèces de Daphnoïdes dont l'abdomen est infléchi, et dont les grandes antennes ou rames sont divisées en deux branches composées , l’une de trois articles, l’autre de quatre articles. Ainsi que nous l’avons déjà dit, le corps des Daphnies (3) Pulex aquaticus arborescens, Swammerdam, Hist. des Ins. — Daphnia, Muller, Entomost, — Monoculus , Lin. Syst. nat. — Degéer, Mém. pour servir à l'histoire des Ins. t. 7. —- Fabricius, Ent. syst. t. 2. — Cuvier, Tableau élém.— Manuel Encyclop. méth.— Daphnia, La- treille , Hist. des Crust. et Ins. t. 4; Genera, t. 1; Règne animal de Cuvier, etc. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5. —Monoculus, Jurine, Hist. des Monocles. — Ramdobhr, Beitrage, ete. — Daphnia, Straus, Mém. du Muséum , t. 5. — Desmarest, Consid. sur les Crust P- 365. — Baird , Magazine of Zool. and Botany, vol. 2, p. 400, et An nals of natural History, vol. 1, p. 245. DES CRUSTACÉS. 375 paraît au premier coup d’œil divisé seulement en deux par- ties, une antérieure formée par la tête, et une postérieure formée par deux valves plus ou moins triangulaires ou ovoï- des (PI. 36, fig. 1); mais au-dessous de cette carapace bivalve on trouve un thorax, un abdomen et des pates. Les valves qui cachent ainsi la majeure partie du corps sont minces, flexi- bles et transparentes ; leur bord inférieur est libre, mais elles sont réunies entre elles par leur bord dorsal, et tiennent à la tête par la portion supérieure de leur bord antérieur ; enfin leur forme varie un peu suivant les espèces. La zéte est re- couverte au-dessus par ën bouclier triangulaire qui se con- tinue postérieurement avec la carapace, et presque toujours elle se prolonge en dessous en forme de bec. Le premier seg- ment thoracique qui fait suite à la tête, est grand et adhère par sa face supérieure à la portion dorsale de la carapace ; mais les segmens suivans sont des anneaux plus petits, ab- solument libres entre les valves, et éloignés du bord supé- rieur de celle-ci, de façon à laisser au-dessus d’eux un es- pace considérable destiné à loger les œufs. L’zbdomense com pose de quatre anneaux, le premier desquels présente chez. la femelle plusieurs mamelons médio-dorsaux, dont un très- développé se recourbe en haut et en avant, pour venir s’ap- puyer contre le bout de la carapace, et fermer ainsi postérieu- rement la cavité ovifère (fig. 2). Le dernier segment présente postérieurement un grand évasement longitudinal , bordé la- téralement par des lames aiguës entre lesquelles s’ouvre l'anus. Enfin le corps se termine par deux grands crochets cornés dirigés en dessous. L'œil, sphérique , de grandeur médiocre et de couleur noire, est mobile etrecouvert par les tégumens commups, qui ne présentent dans cet endroit aucune mo- dification ; on y distingue un certain nombre de petits cris- tallins limpides, enchâssés dans un pigment noir, et recou- verts par une tunique commune transparente ; les muscles qui le mettent en mouvement sont au nombre de quatre. Les petites antennes insérées à l’extrémité de lespèce de bec formé par la tête, sont tres-petites, mais varient un peu 376 HISTOIRE NATURELLE suivant les espèces et les sexes. Les grandes antennes ou rames, que M. Straus considère comme représentant une première paire de pates, sont les seuls organes de locomotion dont ces animaux font usage ; elles se composent d’une por- tion basilaire cylindrique, divisée en deux articles, et de deux branches terminales, garnies vers le bout de quelques longues soies ; la branche antérieure est divisée en quatre articles, et Ja postérieure en trois. La bouche est placée derrière la base du bec, sous le bord antérieur de la carapace. Le labre est très-grand , se dirige horizontalement en arrière, et porte à son extrémité un gros lobule ovoïde. Les mandibules sont très-fortes et presque verticales ; elles se recourbent brus- quement en dedans vers leur extrémité, se terminent par un bord tranchant, et ne portent pas de branche palpi- forme. Les méchoires sont horizontales, aplaties, élargies vers le bout et armées sur leur bord de quelques épines cornées, très-fortes et crochues. Les pates, situées en ar- -rière de l’appareil buccal, sont au nombre de cinq paires, mais ne servent pas à la locomotion, et sont destinées exclu- sivement à la préhension et à la respiration. Celles des qua- tre premières paires sont foliacées, et se composent de quatre articles , dont le premier est allongé et plus ou moins cylin- drique; le second, vésiculeux, et les deux derniers lamel- leux, de forme variable, et garnis sur les bords de cils très- longs, ou même d’appendices digitiformes. Enfin celles de la cinquième paire se terminent par un ou deux prolonge- mens styliformes, et portent en arrière, au lieu d’une lame branchiale comme les précédentes, un appendice qui , chez la femelle, est flabelliforme et recourbé en haut ; et chez le mâle, est petit et crochu. Ces membres s’insèrent au qua- trième anneau thoracique, et le cinquième anneau ne porte pas d’appendices. Enfin on remarque encore au-dessus du pénultième anneau de l’abdomen deux soies plus ou moins allongées. Le canal digestif des Daphnies se compose d’un œsophage court, étroit, dirigé obliquement en haut et en avant, et DES CRUSTACÉS. 377 suivi d’un intestin gros et droit, qui va s'ouvrir entre les deux lames antérieures du dernier segment abdominal ; près de son extrémité cardiaque, on remarque de chaque côté un cœcum recourbé sur lui-même. Le cœur est situé dans la portion dorsale du premier segment thoracique, et a la forme d’une vésicule ovoïde ; ses pulsations se répètent deux ou trois cents fois par minute, et le sang qu'il met en mou- vement paraît circuler dans des lacunes plutôt que dans des vaisseaux. Le cerveau , ou ganglion nerveux céphali- que, est bilobé et se trouve entre l’œsophage et l'œil; un nerf optique très-gros naît de sa face supérieure, et à sa partie inférieure et antérieure on aperçoit un point noir d’où semblent naître deux petits ganglions fusiformes. Enfin les ovaires s'étendent tout le long du thorax de chaque côté de l’intestin et s'ouvrent à la partie supérieure du premier anneau abdominal, en avant de la languette qui ferme en arrière la cavité destinée à loger les œufs pendant leur incu- bation. Environ huit jours après leur naissance, les jeunes Daphnies changent de peau pour la première fois, et les mues suivantes se renouvellent tous les cinq à six jours. Après la troisième mue, les femelles commencent à repro- duire. Les pontes se renouvellent très-fréquemment et pré- cèdent les mues ; en général les œufs sont tout-à-fait libres dans la cavité ovifère, et y séjournent ordinairement quelques jours seulement ; mais à une certaineépoque de l’année, en général vers la fin de l'été, il survient dans le travail repro- ducteur des modifications importantes. On voit alors se former dans la cavité ovifère, à la face interne de chaque valve, une lame opaque qui constitue bientôt un appareil particulier, auquel on a donné le nom d’éphippium. Il con- siste en deux battans semblables aux valves de la carapace, dont chacun est garni intérieurement d’une ou de deux pe- tites ampoules transparentes, disposées de facon à former avec leur congénère deux petites capsules bivalves ; entre les deux battans de cet éphippium on trouve un autre appareil semblable au premier, mais plus petit, qui ne tient à la ca- 379 HISTOIRE NATURELLE rapace que par son bord supérieur (ou charnière) qui aflecte aussi la forme d'une coquille bivalve, et qui renferme égale- ment dans son intérieur deux capsules bivalves ; enfin, dans chacune de ces dernières capsules, est logé un œuf qui est semblable aux œufs ordinaires , mais qui se développe beau- coup plus lentement, étant destiné à passer l'hiver avant que d’éclore.A la premièremue la mère se débarrasse de son éphip- pium avec les œufs qui s’y trouvent, et ceux-ci y restent ren- fermés jusqu’au printemps prochain. Les mâles sont beau- coup moins nombreux que les femelles, et se distinguent par la grandeur des antennes fixées à l’extrémité du bec. Pour effectuer la copulation , le mâle saisit la femelle avec ses an- tennes et ses pates postérieures, et introduit son abdomen entre les valves de celle-ci; ces embrassemens durent rare- ment plus de huit à dix minutes, et un seul accouplement suflit pour féconder la femelle pendant toute sa vie. Du reste, cet acte n’est pas toujours indispensable à la repro- duction; car Schæffer, Jurine , M. Straus et quelques autres naturalistes, ont constaté que des femelles, séquestrées de- puis le moment de leur naissance, pouvaient se multiplier ; et on a vu jusqu’à six générations se succéder ainsi sans le concours du mâle; c’est une anomalie bien remarquable , mais qui se lie au mode de reproduction non moins bizarre des Pucerons. A l'approche de l'hiver, les Daphnies cessent de produire et de changer de peau; enfin elles périssent avant le commencement des gelées ; et c’est à l’aide des œufs contenus dans les éphippiums que leur race reparaît au printemps suivant. Elles habitent généralement les eaux sta- gnantes, et s’y montrent souvent en si grand nombre, que le liquide en est troublé ; on assure que quelquefois elles donnent à l’eau une couleur rouge, mais ce fait ne paraît pas bien avéré. Elles nagent par petites bandes, et leur nourriture consiste essentiellement en substances végétales. DES CRUSTACÉS. 379 $ 1. Espèces dont la carapace se prolonge postérieurement en Jorme de dent ou de stylet. 1. Darunie puce. — D. pulex (1). Bec grand , convexe; grandes antennes garnies de soies plu- meuses ; point de dépression notable entre la tête et le dos. Valves terminées postérieurement par un prolongement droit et pointu, qui dans le jeune âge est styliforme et denté en dessus, mais qui se raccourcit à chaque mue, et devient obtus chez l'adulte ; partie postérieure du bord inférieur de ces valves dentelée , et leur face interne marquée de lignes entre-croisées qui simulent un réseau à mailles carrées. Premier mamelon dorsal de l’abdo- men en forme de languette. Longueur , environ une ligne. Très-connue aux environs de Paris et dans différentes parties de l'Europe. (C. M.) (1) Pulex aquaticus arborescens , Swammerdam , Hist. gén. des Ins. p- 68, PI. 1, et Biblia naturæ , PI. 31. — Animaletti aquatici, Redi, Observ. Pl. 16, fig. 5. — Monoculus pulex, Linné , Fauna Suecica, pe 344; Syst. nat,, ete. — Geschwanziter-zackiger waserfloh, Schæffer, Die grünenarm - poly. , etc., PI. 1, fig. 1-5. — Branchipus conchi- Jormis primus , ejusd. Elem. entomol. PI. 29 , fig. 3, 4i, et Icones In- sect. t. 2, PL. 150 , fig. 5. — Perroquet d'eau, Geoffroy , Hist. des Ins, t. 2, p. 655. — Puceron, Ledermüller, Amusements microscopiques, t. 1, p.65, PL 95, fig. 2. — Daphnia pulex , Muller, Zool. Dan. prod. n. 2400. — Daphnia pennata, ejusd. Entomostraca, p. 82, PI. 12, fig. 4-7. — Pulex arborescens, Goeze, Naturforscher, sept. part. p. 102. — Eichorn, Beytrage zur Naturgeschichte, p.51, PI. 5, fig. H. — Monoculus pulex , Cuvier, Tableau élément. p. 455. — Manuel Encyclop. méthod. t. 7, p.722, PI. 265, fig. 1-4 (d'après Müller ).— Daphnia pennata , Bose , Hist. des Crust. t. 2, p. 283, Pl.18 , fig. 1, 3. — Daphnia pulex , Latreille , Hist. des Crust. t. 4, p. 223, PI. 33, fig. 2,3; Genera Crust., elc., t. 1, p. 17; Règne anim. de Cuvier, 2€ édit. t 4, p.171, ete. — Lamarck, Hist. des anim, sans vert. t. 5, p: 126. — Monoculus pulex , Jurine, Bullet. de la Soc. Philom. t. 3, p- 33, et Hist. des Monocles, p. 85, PL. 9-11.—Daphnia pulex, Straus- Durkheim , Mém. du Muséum, t. 5, PL 29, fig. 1 à 20. — Desmarest, Consid. p. 372, PI. 54, fig. 3-5. — Guérin, Iconogr, Crust. PI. 35, fig. 1. — Baird, Annals of nat. Hisi. vol. x, p: 254. 380 HISTOIRE NATURELLE 2. DAP&NIE GÉANTE. — D. magna (1). Valves très-longues terminées par un long prolongement styli- forme permanent et dentées au-dessus et au-dessous à leur partie postérieure. Bec très-grand et droit. Soïes des grandes antennes plumeuses. Premier mamelon dorsal de l'abdomen en languette. Un cinquième plus grande que l'espèce précédente, à laquelle elle ressemble extrêmement. Habite les environs de Paris, etc.: suivant M. Baird, cette Daph- nie ne serait qu'une variété de l'espèce précédente (2). \ 3. DAPHNIE LONG&E EPINE. — D, longispina (3). Bec grand et concave. Valves terminées par un long prolonge- ment styliforme permanent, et dentelées sur la partie postérieure des bords supérieur et inférieur. Soies des grandes antennes sans barbes. Deux mamelons très-courts sur l'abdomen. M. Baird pense que cette Daphnie n’est qu'une variété de la D. puce. 4. DaPHNIE À BEC pROIT, — D, rectirostris (4). Tête arrondie sans bec notable, et séparée du dos par une dé- pression profonde. Antennules longues. Valves lisses, terminées par (1) Puceron branchu , Tremblay, Mém. pour servir à l'Hist. des Ins. t. 1, PI. 6, fig. 11.—Daphnia pulex , Oth, Fabricius, Fauna Groen- land., p. 263. — Daphnia magna , Straus, loc. cit. PI, 29, fig. 21 et 22. — Desmarest, Op. cit. p. 373. (2) Ann. of nat. Hist, vol. 1, p. 254. (3) Schæffer , Polypen, p. 59, PI. 2, fig. 1. — Daphnia longispina , Müller, Entom. p. 88, PI. 12, fig. 8-10. — Monoculus longispinus , Fabricius , Ent. Syst. t. 2, p. 492.—Manuel , op. cit. p. 718, PI. 265, fig. 5-57 (d'après Müller).—Degéer, Mém. pour servir à l'Hist. des Ins., t.7,p. 442, PL. 29 , fig. 1-4. — Daphuia longispina , Latreille, Hist. ‘ des Crust., ete., t. 4, p. 226, — Bosc, Hist. des Crust.t.2, p. 283.— Ramdobr , Beitrage zur naturgeschichte einiger deutschen monoculu- sarten, p.24, PI. 9. — Lamarck, op. cit. t. 5, p. 129. — Straus , loc. cit. PI. 29, fig. 23, 24. — Desmarest, op. cit. p. 372. (4) Daphnia rectirostris , Müller, Enlomost. p. 92, PI. 12, fig. 1-3. — Monoculus rectirostris, Fabricius, Ent. Syst. {. 2, p. 493.—Manuel, loc. cit. PI. 264, fig. 10 (d'après Müller).—Jurine, Mon. p. 134, PI. 13, fig. 3,4.— Daphnia rectirostris, Desm. op. cit. p. 373. DES CRUSTACÉS. 381 une petite dent assez saillante et ciliées sur leur bord inférieur. OEil entièrement noir. Longueur, environ une demi-ligne. Habite les environs de Genève, etc. 9, DaruniE À Loxc cou. — D, longicollis(x). Ne paraît différer de l'espèce précédente que par l’allongement considérable de la portion frontale de la tête, le développement des antennules, et la forme sinueuse du bord inférieur des valves. Habite les environs de Genève. 6. DAPHNIE RÉTICULÉE. — D. reticulata (2). Tête séparée du dos par une légère dépression et sans prolon- gement en forme de bec, mais ayant le front trés-saillant et ar- rondi. Valves presque circulaires , terminées en arrière par une petite dent relevée et ayant leur surface réticulée. Habite les environs de Genève. 7. DAPBNIE GuILLOCUEE. — D. clathrata (3). Cette espèce est trés-voisine de la précédente, mais s'en distin- gue en ce que le capuchon ou bouclier céphalique se prolonge sur le dos et se termine en pointe ; la dent terminale des valves est plus grande et dentelée à son bord inférieur ; enfin les grandes antennes sont grêles et lisses. Habite les environs de Geneve. 8. DAPHNIE ARRONDIE, — D, rotundata (4). Espèce très-voisine de la D. réticulée, mais ayant la tête très- petite et terminée par un petit bec pointu. Se trouve aux environs de Paris. Nous sommes portés à à croire (1) Monoculus longicollis, Jurine, op. cit. p. 136, PI. 13, fig. 5 et G. Daphnia longicollis, Desm. op. cit. p. 374. (2) Monoculus reticulatus , Jurine, op. cit. p. 139, PI. 14, fig. 3 et 4. — Daphnia reticulata. Desm. op. cit. p. 354. — Baird, Annals of nat. History, wol. x , p. 256, PI. o, fig. 14. (3) Monoculus clathratus, Jurine, op. cit. p. 140, pl. 14, fig, 5, 6.— Daphnia clathrata, Desm. op. cit. p. 375, PI. 54, fig. 6 (d'après Jurine). (4) Straus, op. cit. PI, 29, fig. 27, 28.1 CRUSTACÉS, TOME III, 29 382 HISTOIRE NATURELLE que cetteDaphnie et les deux précédentes ne sont que des variétés d'une même espèce. ge DAPHNIE ÉPINEUSE. — D, mueronata (1). Cette espèce diffère de toutes les précédentes par la forme des valves dont le bord inférieur , au lieu d'être fortement arqué, est droit et se continue postérieurement avec la dent styliforme qui termine la carapace. La tête est séparée du dos par une dé- pression assez forte ; le front est tres-bombé, et le bec est de gran- deur médiocre ; l’œil est bilobé. Longueur, environ 1/3 de ligne. Habite les environs de Genève, le Danemark, etc. 10. DAPHNIE CORNUE. — D. cornula (2). Dans cette espèce, le bord inférieur des valves est également droit, mais plus court, et les dents terminales sont très-courtes ; la tête est petite et sans dépression à la nuque ; le front n’est pas saillant ; le bec est long et gros; enfin, les antennes sont très-dé- veloppées. Longueur , environ 1/5 de ligne. Habite les environs de Genève. $ 2. Espèces dont la carapace ne se prolonge pas postérieurement en forme de dent ou de stylet. 11. DAPHNIE CAMUSE. — D, sima (3). Bec très-court; valves rhomboïdales, toujours dépourvues d'un prolongement postérieur caudiforme, dentelées à leur par- (1) Daphnia mucronata , Müller, Entomost. p. 94, PI. 13, fig. 5, 7. — Monoculus bispinosus, Degéer, Mém. pour servir à l'Hist, des Ins.t. 7, p. 463, PL. 28, fig. 3 et 4.—Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p.493. — Monoculus mucronatus , Manuel, loc. cit. PI. 265, fig. 19 ( d’après Müller).—Jurine, op. cit, p.137, PL. 14, fig.1, 2.—Daphnia mucronata, Desm. p. 374. (2) Monoculus cornutus , Jurine, op. cit. p. 142, Pl. 14, fig. 8-10. — Daphnia cornuta, Desm. op. cit. p. 375. — Baird, Annals of nat. Hist. vol. 1, p. 256, PL. 9, fig. 15. (3) Ungeschwängter zackiger waserfloh, Schæffer, Polypen , p. 299, PL 4, fig. 9. — Daphnia vetula, Müller , Prod. et D, sima, ejusd. DES CRUSTACÉS. 383 tie postérieure et marquées d’un réseau très fin sur toute leur étendue. Deux mamelons courts au-dessus de la base de l'ab- domen. Soies des grandes antennes sans barbes. Longueur, envi- ron 11 lignes. Habite les environs de Paris, etc. 12. DAPHENIE À GROS BRAS. — D, brachiata (x). Tête obtuse ne se prolongeant pas en forme de bec. Valves sans prolongement caudiforme, sans dentelures, et séparées postérieu- rement sur le dos dans le jeune âge. Les antennules tres-longues dans ies deux sexes; les grandes antennes très-longues et à pé- doncule fort large. Mamelons de l'abdomen presque nuls; les fi- lets dorsaux du pénultième segment abdominal très-longs. Une seule ampoule à l'éphippium. Longueur , environ 1/2 ligne. Habite les environs de Paris et de Genève. 13. DAPHNIE NASiQuE. — D. nasuta (2). Bec court et retroussé, front arrondi et saillant, valves striées obliquement et tronquées postérieurement. Antennes très-cour- tes, point de dépression entre la tête et le dos. Soies dorsales du pénultième segment abdominal longues. Mamelons dorsaux de l'abdomen paraissant être presque nuls. Longueur, environ une ligne. Se trouve en automne près de Genève. Entomost. p. 91, Pl. 12, fig. 11, 12. — Sulzer, Insecten, p.266, PI. 50, fig. 10, c.—Monoculus exspinosus, Degéer, Mém. t. 7, p. 457, PL. 27, fig. 9-11. — Monoculus lævis, Fabricius , Ent. Syst. t. 2, P- 492. — Monoculus simus, Manuel encyclop. t.7, p. 923. — Daphnia sima, Bose. Crust, t, 2, p. 283. — Ramdohr, Beiträge zur Naturgeschichte einiger deutschen monoculusarten , p. 18, PI. 5 et G. — Monoculus sima, Jurine, Hist, des mon. p. 129, PI. 12, fig. 1, 2. — Daphnia vetula , Straus, loc. cit. PL. 29, fig. 25, 26. —Daphnia sima, Desmarest, op. cit. p. 373. (1) Monoculus brachiatus , Jurine, op. cit. p. 131, PI. 12, fig. 3, 4.—Daphnia macropus', Straus, loc. cit. PL. 29, fig. 29-30. — Daph- nia brachiata, Desm, op. cit. p. 373. (2) Monoculus nasutus , Jurine ; op, cit. p. 133, PI. 13, fig. 1 et 2, — Daphnia nasuta, Desm. p. 373 25. 334 HISTOIRE NATURELLE La Daruxie ocapranGuLaIRE de Müller (1) appartient aussi à cette division et paraît différer des espèces précédentes par la forme gibbeuse de son dos, et le réseau de ses valves qui sont presque quadrangulaires, 14. DAPuNIE Rose, — D, rosea (2). Cette espèce diffère de toutes les précédentes par le grand dé- veloppement du point noir qui est situé sous le cerveau, et qui ressemble ici a un second œil impair placé au-dessous de l'œil proprement dit. Les antennules sont très-longues, et il naît de l’ex- trémité du premier article de la branche inférieure des grandes antennes, un appendice sétacé extrèmement long qui simule une troisième branche. Les valves sont presque circulaires, etil n'existe pas de dépression entre la tête et le dos. Longueur , environ 1/5° de ligne. Habite les environs de Genève. Le Monoculus laticornis de Jurine (3) différe si peu de la précé- dente, qu'il semble difficile de le bien-caractériser; le bec et les grandes antennes paraissent être un peu plus courts. Genre SIDIE. — Sida (4). M. Straus a proposé de réunir sous ce nom générique les Daphnoïdies, dont les grandes antennes (ou rames) sont di- visées en deux branches comme chez les Daphnies, mais chez lesquelles lune de ces branches ne se compose que de deux articles et Pautre de trois. Il est aussi à noter que chez (1) Daphnia quadrangula, Müller, Entomost. p. 90 , PI. 13, fig. 3, 4. — Monoculus quadrangularis , Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p. 492. — Manuel, loc. cit. Pl. 265, fig. 8 (d'après Müller) (2) Monoculus roseus , Jurine, op. eit. p. 150, PI. 15, fig. 4-5. — Lynceus roseus, Desmarest, Consid. p. 356, PI. 54 , fig. 8, 9 (d'après Jurine). (3) Hist. des Monocles, p.151, P1. 15, fig. Gets.—Lynceus laticornis, Desm. loc. cit. (4) Daphnia, Müller,— Monoculus, Fabricins.—Sida, Straus , Mém. du Muséum , t, 5. DES CRUSTACÉS. 355 les Sidies l'abdomen est réfléchi en dessus au lieu d’être re- courbé en bas. On ne connaît encore qu’une seule espèce de ce genre. SIDIE CRISTALLINE, — S. cristallina (x). Branche inférieure des grandes antennes beaucoup plus courte que la supérieure, aplatie et obtuse ; la branche supérieure pointue ; valves ovoïdes et tronquées en arrière. Habite la Scandinavie. GENRE LATONE. — Zaiona (2). M. Straus a établi ce genre, d’après Müller, pour les Daphnoïdes , dont l'abdomen est infléchi , et dont les rames ou grandes antennes sont divisées en trois branches, for- mées chacune d’un seul article, On n’en connaît qu'une seule espèce. LATONE SETIFÈRE. — L. selifera (5). Branches des grandes antennes de même longueur et garnies de soies à leur extrémité, l’inférieure élargie ; valves tronquées postérieurement et garnies d’un faisceau de soies à leur angle postéro-inférieur. Habite le Danemark. (1) Daphnia cristalline , Müller , Entomost. p. 96, PI. 14, fig. 1-1. — Monoculus elongatus, Degéer , 1ns. t. 7, p. 470, PI. 20, fig. 1-4. — Monoculus cristallinus, Fab. Syst. Ent. t. 2, p. 495. — Manuel encyclop. t. 9, p. 724, PI. 265, fig. 15-18 (d'après Müller). — Daph- nia cristallina, Latreille, Hist. des Crust. ete., t. 4, p. 230. —- Sida cristallina , Straus, loc. cit. (2) Daphnia , Müller , Latreille, ete. — Monoculus, Fabricius. — Latona, Straus, Mém, du Muséum, t. 5. (3) Daphnia setifera , Müller, Entomost, p: 95, PI. 14, fig, 5-7. — Monoculus setiferus , Fabricius, Syst. Ent. t. 2, p. 494. — Manuel en- cyclop. méthod. t. 7, p. 524, PI. 266, fig. 1-3 (d'après Müller). — Daphnia setifera, Latreïlle, His. des Ins. 1, 4, p. 231. — Latona se- tifera, Straus, loc. cit. 386 © HISTOIRE NATURELLE GENRE LYNCÉE. — Zynceus (1). Le genre Lyncée, établi par Müller, se composait d’élé- mens très-hétérogènes, et ne peut être adopté que si on en restreint beaucoup les limites. Nous y rangerons les Daphnoïdes, dont les grandes antennes sont très-courtes , à peine saillantes, et ne paraissent avoir que trois articles à chacune de leurs branches , ne sont garnies que de soies très- petites, et ne peuvent être que des instrumens de natation peu puissans. Chez tous ces Crustacés les valves de la cara- pace sont très-grandes et peu distinctes de la tête qui est fort petite, se recourbe en bas en forme de bec, et se prolonge très-loin en arrière sur le dos. En général, il existe au-de- vant de l'œil une tache oculiforme de couleur noire comme chez la Daphnie rose. Du reste, ces animaux paraissent ne pas différer des Daphnies ; mais leur organisation n’est qu'imparfaitement connue : il est seulement à noter que l'intestin, au lieu de se porter en ligne directe vers lanus comme chez les Daphnies, décrit une ou deux circonvolu- tions. Les Lyncées paraissent avoir les mêmes mœurs que les Daphnies, mais ne produisent qu’un très-petit nombre d'œufs à chaque ponte, et au lieu de nager par bonds irré- guliers, elles se dirigent tout droit versle point où elles veu- lent se rendre. 1. LYNCÉE SPHÉRIQUE. — L, sphæricus (2). Corps presque rond, tête se prolongeant en arrière jusqu'au milieu du dos et se recourbant en bas et en arrière en manière de bec, de façon à avoir à peu près la forme d’un croissant dont la (1) Müller , Entomostr. p. 67. — Monoculus , Fabricius, Syst. Ent, t. 2. — Chydorus, Leach, Dict. des sc. nat. t. 14, p. 541. — Lynceus, Latreille, Règne anim, 2° édit. t. 4, p. 171.—Desmarest, Consid. p. 375. (2) Monoculus sphericus , Jurine, Hist. des Monades, p. 157, PI. 16, fig. 3. — Chydorus Mulleri, Leach , Dict. des Sc. nat. 1. 14, p. 54i.— Lynceus sphericus , Desm. Consid. p. 378. Le Lynceus sphericus de Müller (Entom. p. 71, PL. 9, fig. 7, 9. — DES CRUSTACÉS. 387 corne inférieure serait libre, et la corne supérieure se continue- rait avec le bord dorsal de la carapace. Un point noir presque aussi grand que l'œil placé à quelque distance au-dessous de cet organe. Branches des grandes antennes égales, grêles et extré- mement courtes. Valves réguliérement arrondies en dessous et en arrière. Pates de la première paire dépassant un peu les bords des valves. Longueur, environ 1/5° de ligne. Habite les environs de Genève, le Danemark, etc. 2, LyNCÉE À BEC cRocHU. — ZL. aduncus (1). Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant la tête dilatée latéralement , les antennes moins courtes , et les valves tronquées obliquement en arrière et en bas. Longueur , 1/4 de ligne. Habite les environs de Genéve. Le Lynceus trigonellus de Müller (>) ressemble beaucoup à l'es- pèce précédente, mais paraît en différer un peu par la forme des valves. Le Lynceus longirostris du même auteur (3) paraît être aussi très-voisin des espèces précédentes , mais s’en distingue par l'ab- sence d’un point noir au-dessous de l'œil et par la longueur beau- coup plus considérable du rostre ; il paraïîtrait aussi avoir les an- tennes multi-articulées , caractère qui l’exclurait de ce genre. 3. Lycée sTRIÉE. — L. striatus (4). Tête assez grande ; branche inférieure des antennes beaucoup plus courte que la branche supérieure, et presque entièrement Monoculus sphericus, Fabric. Syst. Ent. t. 2, p. 497), à en juger par la figure que ce naturaliste en a donnée , aurait les branches des an- tennes multi-articulées , mais nous doutons beaucoup de l'existence de cette disposition , et du reste ce Crustacé ne diffère pas notablement de l'espèce désignée par Jurine sous le même nom. (1) Monoculus aduncus, Jurine, op. cit. p. 152, PI. 15, fig. 7, 8. — Lynceus aduncus, Desmarest, Consid. p. 377. (2) Müller, le p.54, PL 10, fig. 5et6. — Monoculus trigonellus, Manuel, op. cit. PL. 268, fig. 24, 25. (3) Entomostr. p. 76, PI. 10, fig. 7, 8. (4) Monoculus striatus, Jurine, op. cit. p. 154, PI. 16, fig. 3, 2. — Lynceus striatus, Desm. p. 377. 388 HISTOIRE NATURELLE cachée sous le têt. Valves striées obliquement et terminées infé- rieurement par un bord presque droit et fortement cilié. Pates antérieures courtes ; intestin ne décrivant qu'une seule circonvo- lution. Longueur, environ 1/5° de ligne. Habite les environs de Genève. La Lyncée rroxquée de Müller (1) paraît différer de l'espèce pré- cédente par la forme du bord dorsal des valves qui se recourbe dessus et vers le haut. Le Lynceus lamellatus, du même auteur (2), est de forme ova- laire et a les antennes encore plus courtes que les espèces précé- dentes, mais pourrait bien ne pas appartenir à ce genre. Quant au Lynceus macrourus (3), il ressemble à la plupart des espèces précédentes par la forme générale du corps, la petitesse des antennes, et l'existence d’un point oculiforme au-dessous de l'œil, mais s’en éloigne par la longueur très-considérable de l'ab- domen, et il devra probablement constituer le type d'une autre division générique. - Le Lynceus quadrangularis, du même auteur (4), diffère des Lyncées proprement dites, par ses antennes dont l’une des bran- ches est très-longue et paraît être multi-articulée. Enfin, son Zynceus socors (5) devra probablement être égale- ment retiré de ce genre, car il paraït avoir les antennes lamel- leuses et presque entierement cachées sous la carapace ; mais on le connaît trop imparfaitement pour que nous puissions lui assi- gner des caractères précis. (1) Lynceus truncatus , Müller. Entomost, p.75, PI. 11, fig. 4-8.— Monoculus truncatus, Manuel, loc. cit. PL. 265, fig. 30 (d'aprèsMüller). (2) Müller, Entomost. p. 73, PL. 9, fig. 4-6.—Monoculus lamellatus, Manuel, op. cit. PL. 268, fig. 21, 22 (d'apres Müller). (3) Müller, op. cit. p. 97, PI. 10 , fig. 1-4.— Monoculus macrourus, Manuel, op. cit. PI. 268, fig. 26 à 29. (4) Müller, op. cit. p. 72, PL 9, fig. 1-3: — Monoculus quadrangu- laris, Manuel, op. cit. PI. 268, fig. 18 à 20. (5) Müller , op. cit. p. 78, PL 11, fig. 1.3. DES + -CRUSRAGÉS: 389 Genre POLYPHÈME. — Poly phemus (1). Dans cette division générique, les antennes supérieures ont la forme de grandes rames comme chez les Daphnies , et se terminent aussi par deux branches garnies de longues soies ; mais ces branches se composent d’un plus grand nom- bre d’articles, car on en compte cinq à chacune d’elles. La tête de ces Crustacés est très-grande, et presque entièrement occupée par un œil énorme. Les pates ne paraissent être qu’au nombre de quatre paires, et sont plus allongées, moins élar- gies et moins membraneuses que chez les Daphnies. On y distingue quatre articles, mais leur structure n’est pas encore suffisamment connue, et l’animal les emploie aussi bien que les antennes lorsqu'il nage. Enfin l'abdomen est re- courbé en dessus, et ne se loge pas dans les valves de la ca- rapace. PoLyPHÈME pou. — P. pediculus (>). Tête séparée du dos par un sillon profond , trés-saillante et arrondie en avant ; antennules bien distinctes ; carapace gibbeuse en arrière et en dessus, n'encaissant pasles pates, lisse et transpa- (1) Monoculus , Lin. Fabr. Jurine. — Polyphemus, Müller, Ento- most. p. 118. — Latreille; Cuvier ; Desmarest ; Straus.—Cephaloculus, Lamarck, Hist, des anim. sans vert. t. 5, p. 130. (2) Monocle à queue retroussée, Geoffroy, Ins. t. 2, p. 656. — Mo- noculus pediculus , Linnée, Fauna Suecica, etc. — Polyphemus oculus, Müller, Entomost. p. 119, PI. 20, fig. 1-5. — Monoculus pediculus ramosus , Degéer, Mém. pour servir à l'Hist. des Ins. t, 7, p. 467, PL. 28 , fig. 9-13.—Monoculus pediculus , Fabricius , Ent. Syst. t. 2, p: 502. — Manuel, Encyclop. méthod. t. 9, p. 718, PI. 263, fig. 1 (d'après Müller). — Polyphemus oculus, Cuvier, Tableau élément. p- 456. — Latreille, Hist. nat. des Crust. t. 4, p. 282. — Polyphemus stagnorum, Ejusd. Règne anim. de Cuvy. t. 4, p. 163, etc. — Cepha- loculus stagnorum, Lamarek, Hist. des anim. sans vert. t. 5, p. 131. — Polyphemus pediculus , Straus, Mém. du Muséum. t. 5. — Mo- noculus polyphemus, Jurine, op. cit. p. 143, PI. 15, fig. 1-3. — Po- lyphemus stagnorum , Leach, Dict. des Sc. nat. t, 14, p. 540. — Des- marest, Consid. p. 365, PI. 54 , fig. x (d’après Jurine). 390 HISTOIRE NATURELLE rente; pates des trois premières paires garnies de soies à leur extrémité; celles de la quatrième paire plus courtes que les précé- dentes et sans soies. Abdomen allongé , grêle et terminé par deux longues soies. On ne connaît que des individus femelles. Lon- gueur, environ une 1/2 ligne. Habite les mares et les étangs des environs de Genève, et de diverses parties de l’Europe. Genre ÉVADNÉ. — ZÆvadne (1). Le genre Évadné de M. Loven est très-voisin du genre Polyphème, mais s’en distingue par le nombre des articles dont se composent les antennes ou rames. Ces organes sont très-grands et divisés en deux branches comme dans le genre précédent ; mais on ne compte que trois articles à la branche antérieure et quatre à la branche postérieure. La tête est accolée au thorax, et terminée en avant par un œil très- grand. Les pates sont au nombre de quatre paires, et pa- raissent être beaucoup plus épaisses que chez les Daphnies ; sous ce rapport Jes Évadnés paraissent même établir le pas- sage entre les Branchiopodes et les Entomostracés, et peut- être même ne devraient-ils pas prendre place dans cette di- vision, mais dans la suivante. On ne connaît encore qu’une seule espèce de ce genre. L'Evanxé DE Norpmaxn.—Æ£. Nordmannii (2). La carapace bivalve de ce Crustacé, très-renflée en avant, se prolonge fort loin en arrière et se termine par une petite pointe ; sa longueur est de 4 à 5 millimètres. Il se trouve sur les côtes de la Suède. (1) Loven, Zoologiska bidrag, p. 1. (2) Loven, op, cit. PI. 1 et 2. DES CRUSTACÉS. 391 LÉGION DES ENTOMOSTRACÉS. Les Crustacés compris dans cette division se font remarquer principalement à raison de la con- formation de leurs pates qui sont essentiellement natatoires, mais non foliacées et membrancuses comme chez les Phyllopodes, et qui se terminent toujours par deux rames composées chacune d’une série de deux ou de plusieurs articles. Sous ce rap- port, les Entomostracés ressemblent à la plupart des Siphonostomes , mais ils s’en distinguent par la disposition des appendices buccaux. En effet, les lèvres ne forment pas, comme chez les Crustacés suceurs, un tube conique, et les mandibules sont conformées pour la mastication. Les mâchoi- res sont en même temps foliacées, et les pates- mâchoires, lorsquelles existent, sont lamelleuses , sétifères, et jamais toutes ancreuses. Les pates sont peu nombreuses; jamais on n’en compte plus de cinq paires, et quelquefois il n’en existe que deux paires; enfin l’abdomen est très-peu développé et ne porte d'appendices qu’à son extrémité. Ce groupe , encore très-imparfaitement connu , se compose de deux ordres naturels, mais peu nombreux en espèces, qu’il est facile de distinguer 392 HISTOIRE NATURELLE par la conformation générale du corps et par Île nombre de pates; savoir : 1° Les Osrracones ou CyProïnes, dont le corps est renfermé dans un test bivalve et ne porte que deux ou trois paires de pates proprement dites, les- quelles sont uniramées. 2° Coréropes dont le corps n’est pas renfermé dans un test bivalve, et porte quatre ou cinq paires de pates biramées. DES CRUSTACÉS. 303 ORDRE DES CYPROIDES ou DES OSTRACODES. L'ordre des Cyproïdes , désigné sous le nom d’Os- trapodes par M. Straus et d’Ostracodes par Latreille, se compose d'un petit nombre de Crustacés presque mi- croscopiques, dont le corps n’est pas divisé en anneaux distincts, et se trouve renfermé en entier entre les deux valves d'une carapace conchiforme (PI. 36). Ce test bivalve est garni d'une charnière dorsale, et peut se fermer complétement ; mais, en s’ouvrant, laisse passer l'extrémité des antennes et des pieds. Les antennes sont au nombre de quatre, et s’insèrent au bord antérieur du corps ; celles de la première paire sont grêles et en général sétacées; celles de la seconde paire sont assez larges, coudées , dirigées en bas, et conformées de fa- con à constituer des rames natatoires (1).La bouche n’est pas saillante , et se trouve vers le milieu de la face in- férieure du corps; elle est garnie d’un labre, d’une paire de mandibules palpigères , d’une lèvre inférieure et de deux paires de mâchoires, dont les postérieures por- tent un grand appendice flabelliforme , considéré par quelques auteurs comme étant une branchie. Les mem- (1) La plupart des auteurs considèrent ces organes comme étant des pieds; mais leur position en avant de la bouche et leur ressemblance avec les antennes inférieures, chez les Monocles, nous a décidé à adop- ter la détermination nouvelle indiquée dans le texte. 394 HISTOIRE NATURELLE bres qui s’insèrent en arrière de la bouche, et qui doi- vent être considérés comme étant de véritables pates thoraciques, ne sont qu’au nombre de deux ou trois paires. Enfin, le corps se termine par une queue bifide, et les œufs se logent entre le tronc et la partie dorsale de la carapace. Cet ordre ne se compose que d’une seule famille, renfermant trois genres reconnaissables aux caractères suivants : ment dites, non compris les an- Deux paires de pates propre- Cvpris. Un seul œil | tennes inférieures pédiformes. FAMILLE médian. Trois paires de pates, outre des les antennes intérieures pédi } CyTnÉRÉE. JOTIRES eirerls WT ee Su CYPROIDES. Dents FyenCisnnCEs... NOUe 'éle Le CYPRIDINE. Genre CYPRIS. — Cypris (1). Cette division générique, qui a été établie par Müller , se compose de Crustacés presque microscopiques , dont la cara- pace est formée de deux valves oblongues, de consistance cor- néo-crétacée, mobiles et réunies sur leur borddorsal par une articulation ligamenteuse, Le corps proprement dit de l’ani- mal n’occupe que les deux tiers moyens de l’intérieur de ces valves , et ne présente aucune trace de segmentation, même à l’abdomen ; supérieurement, il est contigu à larticula- (1) Monoculus , Linnée, Fauna Suec. et Syst. nat. — Geoffroy, Hist. des Ins.— Degéer, Mém. pour servir à l'hist. des Ins.—Fabricius, Ent. Syst. t. 2. — Manuel, Encyclop. méthod. — Cypris, Müller, En- tomostracés. — Latreille, Hist. des Crust. et Ins. t. 4; Genera, t. 1; Règne animal, t. 4, etc. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t, 5. — Monoculus, Jurine, Histoire des Monocles. — Cypris, Straus- Durkheim, Mém. du Muséum, t. 7.— Desm. Consid. p. 380.—Baird, Magazine of Zoology and Botany , vol. x, p. 514. DES CRUSTACÉS. 3095 tion du test, et sur la partie latérale et antérieure du dos il est uni à la face intérieure des valves par une expansion mus- culaire ; enfin, son extrémité antérieure est tronquée verti- calement , tandis qu’en arrière, il se prolonge pour consti- tuer un abdomen conique, dont l’extrémité seule est libre et se termine par deux stylets cornés. À la partie supérieure de la face antérieure du corps, on apercoit un gros œil unique qui est immobile , et a la forme d’un tubercule noir et sessile, Les antennes de la première paire s'insèrent im- médiatement au-dessous de cet organe, et se dirigent en avant; elles sont grèles, sétacées, composées d’un petit nombre d'articles (en général sept), et terminées par un fai- ceau de soies. Les antennes de lu seconde paire (ou pates antérieures , suivant la plupart des auteurs), s’insèrent im- médiatement au-dessous des précédentes , et constituent des rames natatoires ; on y distingue une première portion ba- silaire qui se compose de deux articles et qui se porte direc- tement en bas, puis un troisième article qui se porte en avant en formant un angle droit avec le précédent, et qui est suivi d’une troisième portion dirigée de nouveau en bas et composée de deux articles, dont le premier porte à l’extré- mité de son bord antérieur un faisceau de longues soies, et dont le second aplati et obtus est armé de quelques soies spi- niformes. La bouche, située vers la partie antérieure de la face inférieure du corps , est saillante ; elle s’'avance entre la base des antennes inférieures, et elle est garnie d’un labre, d’une lèvre inférieure, d’une paire de mandibules et de deux paires de mâchoires. Le labre, qui en occupe le de- vant, est une grande pièce écailleuse en forme de capuchon qui occupe l’angle antéro-inférieur du corps. La lèvre in- férieure est un peu triangulaire, et s'étend sur le milieu de la face inférieure du corps. Les mandibules sont gran- des, et s'étendent obliquement depuis le milieu du côté du corps jusque dans la bouche ; elles se composent: 1° d’une portion basilaire, dont l'extrémité inférieure est recourbée en dedans et fortement dentée, et 2° d’une branche palpiforme 396 HISTOIRE NATURELLE insérée vers le milieu du bord externe de la portion basilaire, composée de trois articles, et portant près de sa base un ap- pendice lamelleux et digité, que M. Straus considère comme une première branchie. Les méchoires de la première paire se composent d’un article basilaire quadrilatère, dont le bord antérieur porte quatre appendices digitiformes, ciliés au bout, et appliqués contre la bouche, et dont le bord ex- terne donne insertion à une grande lame semi-membraneuse, allongée, et divisée en dents de peigne sur son bord antérieur : qui se relève librement sur les flancs de l’animal , et qui est considéré comme remplissant Poflice d’une branchie. Les mâchoires de la seconde paire sont beaucoup plus petites et ne portent pas d’appendices. En arrière de l’appareil buc- cal, on trouve deux paires de pates. Celles de la première paire (ou de la seconde paire, pour les auteurs qui regar- dent les antennes inférieures comme étant des pates anté- rieures) sont grêles, cylindriques et dirigées d’abord en arrière, puis en bas et ensuite en avant; on y distingue six articles, dont le dernier est long et styliforme. Les pates de la seconde paire sont plus grêles que les précé- dentes, et ne servent en aucune manière à la locomotion, mais se recourbent en haut et en arrière pour embrasser la partie postérieure du corps et soutenir les ovaires qui sont très-developpés et saillants sur les côtes de la partie posté- rieure du tronc. Enfin l'abdomen, court et conique, se ter- mine, comme nons l’avonsdéjà dit, par deux petites branches styliformes, et l’extrémité de ces deux appendices, des pates de la première paire, et des deux paires d’antennes , sont les seules parties qui dépassent les bords des valves, Les Cypris habitent les eaux douces et tranquilles, ils nagent à l’aide de leurs deux paires d’antennes, et se servent pour marcher des antennes inférieures et des pates de la première paire. Ils se nourrissent de substances animales, et au lieu de porter leurs œufs sur le dos ou sous le ventre, comme la plupart des Entomostracés, des Branchiopodes, et même des Edriophthalmes, ils les déposent de suite sur DES CRUSTACÉS. - 397 quelque corps étranger, et les y fixent à l’aide d’une substance filamenteuse verdâtre. Ledermuller dit avoir vu l’accouple- ment des Cypris; mais Jurine, M. Straus et les autres natu- ralistes qui se sont le plus occupés de l’étude de ces animaux, vont jamais été témoins de ce phénomène, et n’ont pu même jamais trouver d’individus mâles. Les œufs pondus par un individu ne sont ordinairement qu’au nombre de vingt à trente; mais les petits amas qu'ils forment sur la surface des plantes aquatiques ou de la vase en renferment souvent plusieurs centaines. L’incubation dure quatre ou cinq jours ; mais quand ils sont incomplétement desséchés, ces œufs peu- vent se conserver très-longtemps sans se développer. Enfin, les petits qui en naissent ne subissent pas de métamorphoses. $ 1. Espèces dont les valves sont à peu près semblables à leurs deux extrémités, et offrent le plus délévation vers le milieu du dos. A. Bord inférieur des valves arqué à peu près comme le bord dorsal. 1. CYPRIS RELIGIEUSE. — €, monacha (1). Valves presque circulaires, ayant leur bord inférieur et supérieur arqués, et leur extrémité antérieure presque aussi large que la postérieure. Couleur blanchâtre en dessus , un peu noirâtre en dessous. Longueur, un peu plus d'une demi-ligne. — (1) Cypris monacha ? Müller , Entomost. p. 60, PI. 5, fig. 6-8. — Latreille, Hist. des Crust. t. 4 , p. 247. — Monoculus monachus, Ju- rine , p.193, PL. 18, fig. 13-14. — Desm. op. cit. p. 384, PI. 55, fig. 7 (d'après Jurine).—Baird , Mag. of Zool. and Bot. vol. 2, p.133, PI: 5:, fn a CRUSTACÉS, TOME II. 26 208 HISTOIRE NATURELLE AA. Bord inférieur des valves concave. AA a. Bord dorsal régulièrement arqué, n'offrant pas de sinuo- sites. a*, Valves plus renflées en arrière qu'en avant. 9, CYPRIS VERDOYANTE. — C. pirens (1), Valves réniformes beaucoup plus renflées en arrière qu’en avant, également larges vers leurs deux extrémités, un peu gibbeuses sur le milieu du dos et légérement échancrées en dessous. Couleur jaunâtre avec des taches verdâtres. Longueur, un peu plus d'une demi-ligne. Des environs de Genève. 3. Cvpris ORNÉE. — €, ornata (2). Valves réniformes, allongés, aussi larges et presque aussi bombes en avant qu'en arrière , ayant le bord dorsal régulièrement arqué et la surface garnie de poils rares. Antennes supérieures très- saillantes. Couleur jaunâtre avec des bandes vertes paralleles. Habite les environs de Genève, et peut-être aussi le Danemark. 4. Cyrus ROUGE, — C, ruber (3), Valves à peu prés de même forme que dans l'espèce précé- dente, mais un peu moins allongées et traversées par une large zone colorée. Longueur, 3/4 de ligne. Des environs de Genève. : ; à à : e (1) Monoculus virens , Jurine, p. 174, PL 18, fig, 15, 16. — Cy- pris virens, Desm. p. 364. (2) Cypris ornata? Müller, Entomost. p. 51, PI 3, fig. 4-6. — Latreille , Hist, des Crust. et t. 4, p. 242, PI. 34, fig. 9.— Lamarck, Hist. des anim, sans vert. t. 5, p. 124. — Monoculus ornatus , Jurine, op. cit. p. 170, PI. 17, fig. 1-4. Cypris ornata, Desmarest , op. cit. p. 383, PI. 55, fig. 2. 63) Monqculus ruber, Jurine , op. cit. p. 172, PI, 18, 6g. 3 et 4. DES CRUSTAGÉS. 399 5. Cyrris œur, — C, opum (1) Valves ovalaires très-renflées, même en avant , à peine échan- crées en dessous, tout à fait lisses et d’une teinte rosée. Longueur, 1/6 de ligne. Des environs de Genève. . Valves renflées au milieu, de façon à offrir autant d'épais- seur en ayant qu'en arrière, 6. Cypris VEUVE. — €, vidua (2). Valves de même forme que dans l'espèce précédente, mais plus renflées, ayant le bord dorsal un peu gibbeux. Couleur blanchâtre avec deux bandes noires festonnées et verticales. Longueur, en- viron 1/3 de ligne. $ Habite les environs de Genève & le nord de l'Europe. 7. Cyrnis vELUE, — C, villosa (3). Valves très-velues, courtes , autant renflées et aussi larges en avant qu'en arrière, fortement échancrées en dessous et trés-ar- quées en dessus. Longueur, 1/4 de ligne. Couleur verdâtre. Des environs de Genève. 8. Cypris STRIÉE. — C, sériata (4), Valves courtes , également arquées en dessus, fortement échan- crées en dessous et couvertes de lignes concentriques à peu près (1) Monoculus ovum, Jurine , p. 179, PL. 19, fig. 18, 19. — Cy- pris ovum, Desmarest, p. 386. (2) Cypris vidua, Müller, Entomost. p. 55. — Latreille, Hist. des Crust.t, 4, p. 245. — Monoculus vidua, Jurine, op. cit. p: 195, PL. 19, fig, 5,6. — Cypris vidua , Desmarest, op. cit. p. 385, PI. 55, fig. 4. — Baird, Mag. of Zool, and Botany, vol. 2, p. 133, PI. 5, fig. (3) Mono culus villosus, Jurine, p. 198, PI, 19, fig. 14, 15. — .Cy- pris villosa, Desmarest , p. 386. (4) Monoculus striatus, Jurine , p. 197,-Ph 19, fige 1, — Cypris striata , Desm. p, 386. 26. 400 HISTOIRE NATURELLE comme les coquilles des Mollusques acéphales, Couleur verdâtre. Longueur, 1/3 de ligne. Des environs de Genève. 9. CYPRIS RAMPANTE, — C, reptans (1). Valves ovalaires, extrêmement allongées, semblables aux deux bouts, légèrement concaves en dessous, velues surtout aux extré- mités, et de couleur pâle tachetée de vert. Antennes de la se- conde paire n'ayant que des soies extrêmement courtes. Habite l'Angleterre. AA «a. Bord dorsal des valves sinueux. 10. Cyrris A DUVET. — C. puber (2), Valves hérissées de poils, médiocrement renflées, trés-allongées, également élevées vers leurs deux extrémités, très-fortement échancrées en dessous et ayant leur bord dorsal peu arqué et un peu sinueux au-dessus de l'œil. Longueur, une ligne. Couleur ver- dâtre. Des environs de Genève, etc. 11. CYPRIS COMPRIMEE. — €, compressa (3). Valves comprimées, trés-courtes, très-élevées, légèrement si- nueuses au-devant de l'œil, ayant le bord inférieur presque droit, et, en général, piquetées sur leur surface. Antennes de la seconde paire garnies de longues soies. Couleur brun grisâtre. Habite l'Angleterre, 12. Cypnis ne Wesrwoon. — €. Westwoodit (4). Valves peu élevées, presque semi-lunaires et très-poilues ; (1) Baird, Mag. of Zoology and Botany, vol. 2 ,p. 135, PI. 5, fig. 5. (2) Cypris puber, Müller , Entomost. p. 56, F1. 5, fig. 1-5. — Mo- noculus puber, Jurine, p.191, PI. 18, fig. 1,2. — Cypris puber, Desmarest, p. 384.—Baird, Mag. of nat, Hist. vol. 1, p. 524, PI. 16, fig. 1-13. (3) Baird, op. cit. vol. 2, p. 136, PI. 5, fig. 9. (4) Baird , loc, cit. p. 139, PI. 5, fig. 14. DES CRUSTACÉS. 4oi leur bord inferieur trés-concave, le bord dorsal très-arqué, et lé- gérement sinueux au-devant de l'œil. Antennes comme dans l'es- pèce précédente. Couleur verte, semi-transparente. Habite l'Écosse. 13. CYPRIS POSSUE. — C. gibbosa (1). Valves presque opaques, courtes, et très-élevées sur le dos, qui présente au-dessus de l'œil, et vers son tiers postérieur , une si- nuosité, de façon à paraître bossu ; leur bord inférieur légère- ment concave. Antennes des deux paires garnies de longues soies plumeuses. Des environs de Londres. $ 2. Espèces dont les valves , dissemblables aux deux extrémi- tés, offrent beaucoup plus de hauteur vers l'un des bouts que vers l'autre. B. Waives plus élevées en arrière qu'en avant. 14. Cypris BRUNE, — ©. fusca (2). Valves brunes, translucides, uniformes, plus étroites ef com- primées en avant, couvertes de poils épars à peine sensibles. Antennes supérieures garnies de 15 soies, et celles de la deuxième paire de trois soies également assez fortes. Longueur, 4/3 de milli- mètres. Très-commun aux environs de Paris et de Londres. 15. CypRis BLANC-L18SE. — €, conchacea (3). Cette espèce ne paraît différer que très- peu de la précédente et devra peut-être y être réunie. Les valves ont à peu près la oo (1) Baird, loc. cit. PI. 5, fig. 15. (2) Poisson nommé Detouche? Joblot, Obs. d'hist. nat.t. 1, p. 2, p. 104, PI. 13, fig. D. — Puceron en forme de rognon; Ledermuller, Amusemens microscopiques, p. 58, Pl. 73. — Cypris fusca , Straus, Mém. du Muséum, t. 7, PI. 1, fig. 1-15. — Desmarest, Consid. p. 354, PI. 55, fig. 1. — Baird, Mag. of Zool. and Botany, vol. 2, p. 134, PI. 5, $g. 4. — Guérin, Iconogr. Crust. PL. 32, fig. 4. (3) Monoculus conchaceus? Linné , Fauna suecica. — Monade à 402 HISTOIRE NATURELLE même disposition , mais paraissent être un peu plus réniformes et être dépourvues de poils ; couleur blanchâtre, Longueur, 13/12 de ligne. : 16. Cypris BLANCHE. — C, candida Gi. Valves beaucoup plus étroites et plus comprimées en avant qu'en arrière, réniformes , velues et de couleur blanche, avec une légère teinte rose en dessus; soies des antennes de la seconde paire très-courtes. Longueur, environ 1/3 de ligne. Habite les environs de Genève. 17. CyPRIS ORANGÉE. — €, aurantia (2). Valves allongées, légèrement échancrées en dessous, réguliè- rement bombées latéralement, et un peu plus étroites en avant qu'en arrière; dans le jeune âge , au contraire, plus étroites en arrière qu'en avant. Antennes supérieures très-courtes. Couleur jaune tirant sur l'orange. Longueur, 3/4 de ligne. Des environs de Genève. 18. CYPRIS PEINTE. == C. 'picta (3). Valves très-renflées, beaucoup plus élevées en arrière qu'en avant, point échancrées en dessous, et couvertes de poils épars 2200 0 ES coquille longue? Geoffroy, Hist. des Ins. p. 657. — Monoculus ovato- conchaceus, Degéer, Mém. t. 7, p. 476. — Cypris delecta? Müller, En- tomol. p. 49, PI. 3, fig. 1-3. — Monoculus delectus, Manuel encyclop. méthod. t. 7, p. 725, PL. 266, fig. 15-17.—Cypris delecta , Latreille, Hist. des Crust. t. 4, p. 241. — Lamarck, Hist, des anim. sans vert. t. 5, p. 124.—Monoculus conchaceus , Jurine, op. cit. p. 173, PI, 47, fig. 7, 8. — Cypris conchacea , Desmarest , Consid, :p. 383. — Cypris delecta, Baird, Mag. of Zool. and Bot, vol. 1, p. 525. (1) Monoculus candidus , Jurine, Entomost. p- 196, PL. 19, fig. 7, 8. — Cypris candida, Desm. Consid. p. 385. — Cypris luteus, Baird , Trans. of the Berwick nat. Club, p. 150, PI. 3, fig. 15. — Cypris can- dida, ejusd. Mag. of Zool. and Bot. vol. 2, p. 134, PI. 5, fig. 3 (2) Monoculus aurantius , Jurine, op. cit. p. 173, PI. 18, fig. 5-12, — Cypris aurantia, Desm. p. 384. | (3) Straus, Mém. du muséum, PL. 4,1. 9, PL. 1, fig. 17-19.—Des- marest , p. 385. a RELES | | DES CRUSTACÉS. 403 assez longs. Couleur verte avec trois bandes grises se terminant en pointe en dessous. Longueur, environ 1/4 de ligne. Des environs de Paris. 19. CYPRIS JOHANNE, — €, joanna (1). Valves ovalaires , très-velues tout autour et arrondies en des- sous comme en dessus ; couleur brunâtre, parsemée de petits points noirs. Trés-petit. Habite l'Écosse. 20. CYPRIS MINIME. — €, minuta (2). Valves arrondies, légèrement concaves en dessous, beaucoup plus élevées en arrière qu'en avant, velues tout autour et de cou- leur brune verdâtre. Très-petite. Habite l'Angleterre. BB. F’aives plus élevées en avant qu'en arriére, BB'. Leur bord inférieur concave, de facon à leur donner une apparence réniforme. 21. CypRis OVALE, — ©, opala (3). Valves légérementvelues , réniformes , un peu plus élevées en avant qu’en arrière, à bord dorsal gibbeux et très-renflé latérale- ment. Couleur verdâtre. Longueur, une ligne. Habite les environs de Genève, etc. 22. CYPRIS À DEUX BANDES. =— C. bistrigata (4). Valves beaucoup moins renflées , et plus allongées postérieu- (1) Baird , loc. cit. PI. 5, fig. 12. (2) Baird, loc. cit. PI. 5, fig. 11. (3) Monocle à coquille courte ? Geoffroy , Ins. p. 658. — Monoculus ovatus, Jurine, op. cit. p. 170, PI. 17, fig. 5, 6. — Cypris ovata, Desmarest , Consid. p. 383. (4) Cypris strigata? Müller, Entomost. PI. 4, fig. 4-6. — Ram- dohr monoculusarten, p. 14, PL. 4. — Monoculus bistrigatus, Jurine , p. 177, PI. 19, fig. 12, 13.—Cypris bistrigata, Desm. p. 386. 404 HISTOIRE NATURELLE rement que dans toutes les espèces précédentes , assez fortement échancrées en dessous, velues et blanchâtres avec deux bandes brunes transversales. 23. CYPRIS OPHTHALMIQUE, — C. ophthalmica (1). Valves très-peu renflées, très-courtes d'avant en arrière, assez élevées sur le dos , et un peu plus étroites en arrière qu’en avant. Une tache blanche au milieu de l'œil. Couleur jaunâtre. Lon- gueur, 1/4 de ligne. Des environs de Genève. 24. CYPRIS MARGINÉE. — €, marginata (2). Valves hérissées de poils roides, et beaucoup plusélevées en avant qu’en arrière; leur bord supérieur régulièrement arqué dans ses deux tiers antérieurs , et sinueux en arrière ; bord inférieur assez fortement échancré. Couleur verte avec une bordure blanchâtre. Longueur, environ une demi-ligne. Des environs de Paris. 25. CyPRIS ALLONGÉE. —Cypris elongata (3). Valves cunéiformes, très-allongées postérieurement et trés-ar- rondies en avant , velues, blanchâtres et transparentes ; antennes de la seconde paire ne portant que des soies trés-courtes. Habite l'Écosse. BB‘*. Bord inférieur des valves à peu près droit, et celles-ci n'of- frant pas un aspect réniforme. 26. Cyrris ENFUMÉE, — C, fuscata (4). Valves tres-élevées à peu de distance en arrière de l'œil , beau- coup plus étroites en arrière qu’en avant, fortement renflées , à (1) Monoculus ophthalmicus, Jurine, p. 178, pl. 19, fig. 16-17.— Cypris ophthalmica, Desm. p. 386. (2) Straus, Mém. du Muséum, t. 7, PI. 1 , fig. 20, 22.—Desmarest, p. 354. (3) Baird, op. cit. p. 137, PI. 5, fig. 13. (4) Monoculus fuscata, Jurine, op. cit. p. 174, PI. 19, fig. 1, 2. — DES CRUSTACÉS. 405 peine échancrées en dessous et hérissées de poils. Couleur bru- nâtre. Longueur, une demi-ligne. Des environs de Genève. 27. CYPRIS A UNE BANDE. — €, unifasciata (1). Valves à peu près de même forme que dans l'espèce précédente, mais un peu plus allongées et moins renflées antérieurement. Cou- leur verdâtre avec une bande plus foncée qui traverse le dos et décrit un crochet latéralement. Longueur, environ un tiers de ligne. Des environs de Genève. 28. Cyrris PONGTUÉE. — C, punctata (2). Valves à peu prés de même forme que dans l'espèce précédente, mais un peu moins allongées en arrière, velues et entierement couvertes de petits points bistres. Longuevr, environ 2/5 de ligne, Des environs de Genève. 29. CyPris HISPIDE, — ©. hispida (3). Valves elliptiques couvertes de gros poils rudes et de couleur brune avec une ou deux bandes obliques plus foncées. Antennes de la seconde paire petites et ne portant que des poils très-courts. Habite l'Angleterre. 30. CyYPRIS CLAVIFORME. — €, clavata (4). Valves extrêmement allongées, sub-claviformes, lisses et de Cypris fuscata, Desm. Consid, p. 385. — Jurine pense que le Cypris pilosa de Müller (Entomost. p. 59, PI. 6, fig. 5-6) pourrait bien ne pas différer de cette espèce. (1) Cypris fasciatus, Müller. — Monoculus unifasciatus , Jurine, p- 170, PL. 19, fig. 9 , 10.—Cypris unifasciata, Desm. p. 386, PI. 55, fig. 5, 6 (d'après Jurine). (2) Monoculus punctatus, Jurine, p. 175, PI. 19, fig. 3, 4. — Cy- pris punctata, Desm. p. 385. ' (3) Baird, op. cit. p. 135, PL 5, fig. G. (4) Baird, op. cit. p. 137, PI. 5, fig, 16. 406 HISTOIRE NATURELLE couleur grise ; antennes des deux paires garnies de longues soies plumeuses. Habite lesenvirons de Londres. 31. Cypnis À Épis. — C, aristata (1). Valves peu renflées, semi-ovalaires, arrondies et épineuses en avant, à bord inférieur presque droit, et offrant en arrière un prolongement obtus. Antennes antérieures très-courtes. Habite l'île Maurice. 32. CYPRIS MUCRONÉE, — C. mucronata (2). Valves elliptiques et armées en arrière d’une pointe assez forte et un peu recourbée en haut. Couleur verdâtre. Habite l'île Maurice. La Cypnis rEvE (3), qui se trouve à l'état fossile dans certains terrains d'eau douce de formation tertiaire, se rapproche beau- coup de la Cypris ornée , mais est plus grande. Genre CYTHÉRÉE. — Cythere (4). Cette petite division générique, établie par Müller, res- semble extrêmement à la précédente, dont elle ne diffère guère que par le nombre de pates qui est de trois paires (ou quatre paires, si, à l'exemple de la plupart des auteurs, on considère les antennes inférieures comme une première paire de pates). Tous ces organes sont saillants au-dessous des valves, et ceux de la dernière paire ne sont pas relevés contre (1) Templeton, Trans. of the entomol. soc. of London, vol. 5, P. 197, PL. 22; fig. 14. {2) Templeton, loc, cit. p. 193, PI. 22, fig. 15. (3) Cypris faba, Desmarest , Nouv. Bulletin de la soc. philom. 1813, p. 259, PL. 4, n° 8, ét Crust. fossiles , p. 141, PL. 14, fig. 8.— Lyell, Principles of Geology, t. 3, p. 310, ett. 4, p. 97. {4) Monoculus, Müller, — Fabricius, Ent. Syst. t, 2.— Manuel, En- cyclop. méthod. — Cythere , Latreille, Hist. des Grust. t. 4. — Des- marest, Consid, p. 387. — Baird, Mag. of Zool. and Botamy, vol. 2, p. 138. DES CRUSTACES. 407 les flancs , comme chez les Cypris. L'œil est conique; les antennes de la première paire sont cylindriques et compo- sées de cinq articles; celles de la seconde paire sont pédi- formes, comme chez les Cypris, et portent à l'extrémité de leur premier article un appendice sétacé. La bouche est armée, comme dans le genre précédent , d’une paire de man- dibules palpigères et de deux paires de mâchoires. Les pates sont grèles et cylindriques ; enfin l’abdomen est terminé par une petite queue bifide. Ces animaux habitent les eaux sa- lées ou saumâtres, et vivent à la manière des Cypris, au milieu des varechs. $ x. Espèces dont le test bivalve est également développé à ses deux extrémités, 1. CYTHÉRÉE VERTE. — €, piridis (1). Valves ovalaires, courtes, à peine échancrées en dessous, et tomenteuses. Couleur verte. Des côtes du Danemark. 2. CYTHÈREÉE JAUNE. — C. lutea (2), Valves beaucoup plus allongées , réniformes et lisses; antennes plus longues que dans l'espèce précédente. Habite la même région. 3. CYTHÈRÉE JAUNATRE. — C, flavida (3). Valves beaucoup plus allongées que dans l’espèce précédente, et non réniformes. (x) Müller , Entomost. p. 64, PI. », fig. 1-2. — Manuel, Encyclop. méthodique , t. 7, p. 925, PL. 266, fig. 4-7 (d'après Müller). — Cy- there viridis, Latreiïlle, Hist, des Crust. et Ins. t. 4, p.252. — Des- marest, Consid. p. 387. €) Müller , p. 65, PI. 9, fig. 3, 4.—Monoculus luteus , Fabriciné, Ent. Syst. t.2, p. 494. — Manuel, Enufclde, t. 7, p. 725, PI. 266, fig. 6, 7 (d'après Müller).—Cythere lutea, Latr. Hat dde Crust. ,elc., t. 4, p. 53. — Desm. p. 388, Pl. 55, fig, 8. (3) Müller, p. 66, PI. », fig. 5, 6. — Monoculus flavidus , Fabri- 408 HISTOIRE NATURELLE 4. CYTHÈRÉE GIBBEUSE.— C. gibba (1). Valves courtes, renflées en forme de bosse vers le milieu de leurs faces latérales, et non échancrées en dessous. 5. CYTHÉRÉE RÉNIFORME. — C, reniformis (2). Valves également réniformes, garnies de poils roides et encroû- tées de matières calcaires vers le milieu. Couleur brune jaunûtre. Des côtes de l’'Ecosse. 6. CYTRÈRÉE À TACHES BLANCHES. — C, albomaculata (3). Valves ovalaires , brusquement échancrées vers le tiers anté- rieur de leur bord inférieur, très-velues au bas et aux deux ex- trémités, et garnies d’une croûte calcaire, épineuse, comme dans l'espèce précédente. Habite les côtes de l'Écosse. 7. CYTHÈREE ORANGÉE. — C, aurantia (4). Valves ovalaires, réniformes, globuleuses, de couleur orangée, très-petites. Des côtes de l'Écosse. 6 2. Espèce dont le test bivalve est développé inégalement à ses deux extrémités. a. Extrémité postérieure du test rétrécie. 8. CYTHÈRÉE Bossue. — €, gibbosa (5). Valves lisses, allongées , arrondies en avant, échancrées en cius, loc. cit. — Manuel, loc. cit. Pl. 266, fig. 10, 11. — Cythere fla- vida, Latreille, Hist. des Crust. t. 4, p. 253. — Baird, op. cit. p. 142. (1) Müller, loc. cit. PL. 9, fig. 7-9. — Monoculus gibbus, Fabricius. — Manuel, loc. cit. Pl. 266, fig. 8, 9.—Cythere gibba, Latreille, op. cit. p. 254. Le (2) Baird, loc, cit. PI, 5, fig. 16-22. (3) Baird, loc. cit. Pl. 5, fig. 23. (4) Baird, loc. cit. p. 143, PI. 5, fig. 26. (5) Müller, loc. cit. PI. 17, fig. 10-12. — Monoculus coarctatus, Fa- DES CRUSTACÉS. 409 dessus et en dessous vers leur tiers antérieur, et terminées en arrière par un petit prolongement obtus. Couleur verdâtre. 9. CYTRÈRÉE NOIRATRE, — C, nigrescens (1). Espèce très-voisine, mais gibbeuse en dessus, entièrement lisse, glabre et de couleur noirâtre, Des côtes de l'Écosse. 10. CYTHÉRÉE BLANCHE, — €, alba (2). Test ob-ovalaire, rétréci en arrière, lisse, garni de poils mar- ginaux et de couleur blanchâtre. Des côtes de l’Ecosse. aa. Extrémité postérieure des valves plus large que l'extrémité antérieure. 11. CYTHÈRSE VARIABLE, — C, variabilis (3). Test elliptique, glauque, glabre, de couleur variable. Des côtes de l'Écosse. La Cethere bifasciata de Say (4) n’est pas suffisamment caracté- risée pour que nous puissions la classer ici. Genre CYPRIDINE. — Cypridina (5). Les Cypridines ressemblent aux Cypris par la conformation générale du corps, mais s’en distinguent facilement par l'existence de deux yeux assez éloignés de la ligne médiane, bricius, loc. cit. — Monoculus gibbosus, Manuel, loc. cit. PI, 266, fig. 12-14. — Cytherea gibbosa, Latreille, loc. cit. (1) Baird , loc. cit. PI. 5, fig. 27. (2) Baird , loc. cit. Pl, 5 , fig. 24. (3) Baird , loc. cit. PL. 5 , fig. 25. (4) Crust. of the United States. Journ. of the Acad. of Philad. vol. t, p- 439- (5) Edw. Annotations de l'Hist. des anim, sans vertèbr. de Lamarck, t. 5, p. 178. 410 HISTOIRE NATURELLE et situés au milieu de leur test bivalve. Les deux paires d’an- tennes sont conformées à peu près de la même manière, et constituent des rames natatoires assez semblables à celles formées par les antennes inférieures seulement dans le genre Cypris. La bouche est garnie d’un labre, d’une paire de mandibules dépourvues de palpes , et de deux paires de mà- choires, dont les premières portent en dessus une grande lame ciliée, et dirigée en haut et en avant comme chez les Cypris. Un peu en arrière de la bouche, il naît une paire de membres dont l’article basilaire est très-large , triangulaire, s’avance de chaque côté, de facon à cacher la bouche et la base des antennes inférieures, et porte à son extrémité un article grêle, lamelleux et cilié qui se reploie en arrière. Un peu plus en arrière on distingue une paire de membres grêles, cylindriques, filiformes et contournés, qui remontent vers le dos, et servent à soutenir les ovaires. Enfin, vers l’extré- mité de la face inférieure du corps, se trouve un tubercule dont le sommet paraît être formé par l'anus, et au-dessus de la base duquel s’insère une nageoïre caudale, composée d’une pièce basilaire , portant à son extrémité deux lames cornées à bords épineux. Nous ne connaissons qu’une seule espèce de ce genre, la CYPRIDINE DE REynaun. — €, Reynaudu. PI]. 36. Valves ovalaires prolongées en une pointe mousse postérieure- ment. Longueur, environ une ligne. Trouvée dans l'océan Indien par M. Reynaud. (C. M.) DES CRUSTACÉS. gi ORDRE DES COPÉPODES. Les Copépodes se distinguent des autres Ento- mostracés par leur corps bien distinctement divisé en plusieurs anneaux, par l'absence d’une enve- loppe ressemblant à une coquille bivalve, par l'existence de pates -mâchoires , et par le nombre des pates qui s'élève toujours à quatre ou cinq paires. La tête de ces Crustacés (PI. 37) est grosse et dis- tincte du thorax, qui se compose de trois, quatre ou cinq articles, et qui est suivi d’un abdomen formé à son tour de deux ou de plusieurs anneaux mobiles. Les antennes de la première paire sont sétacées et multiarticulées; celles de la seconde paire manquent quelquefois et sont d’autres fois transformées en rames natatoires. La bouche, dans les espèces où sa structure a été étudiée avec attention, paraît être armée d'une paire de mandibules ordinairement palpigères (fig.9), d’une ou deux paires de mâchoires foliacées et peu développées, et de deux ou trois paires de pates-mâchoires dont les postérieures sont en général très-grandes et garnies de soies plu- meuses qui recouvrent presque tout le reste de l'appareil buccal (fig. 13). Les pates sont très-courtes et presque toujours au nombre de quatre paires ; en 412 HISTOIRE NATURELLE général toutes sont biramées ; quelquefois cependant celles de la quatrième paire sont simples et pré- hensiles chez le mâle. Le dernier anneau thoraci- que porte les orifices des organes générateurs , et donne ordinairement naissance chez la femelle à un ou deux sacs ovifères. Enfin l’abdomen se ter- mine par deux appendices formant une petite na- geoire caudale bifurquée. Tous les Copépodes dont le mode de reproduc- tion est connu portent leurs œufs pendant assez longtemps dans les poches appendues à l’extré- mité postérieure de leur corps, et subissent dans le jeune âge des métamorphoses remarquables. On peut les diviser en deux groupes, les Pon- riens et les Moxoczess, reconnaissables à l’existence de deux yeux non pédiculés bien distincts, ou d’un seu] œil formé par la réunion de ces deux organes sur la ligne médiane. FAMILLE DES PONTIENS. Cette famille, qui a pour type principal les Pon- tia, se compose de plusieurs genres, dont la plupart ne sont encore que très - imparfaitement connus, el dont les formes extérieures varient beaucoup; aussi ne puis-je y assigner d’autres caractères généraux que celui tiré de la disparition des yeux. Quant aux genres que j'ai cru devoir y réunir, on les distinguera faciiement à l’aide des particularités de structure in- diquées dans le tableau suivant. 413 sayed ‘ saprqouuur saquiod 5 se Oo 1Tr *s9addojs49p nod sauxayxe saurogoewu ‘3114920117 D ner Xn2p 9Pp 9WIE JUOI ‘siwdo-sen sdioo ‘sastoyeyeu saurez 2p à ** + * + + ‘saaddosaop | owuoy ua f sopuvaS-soay oned apuoosss ej op souuaquy | -S21} SaU49/X2 S2JIOU9 -euw-saqed ‘ajiqour ou} -SOI Un P AUIE JUOI ‘IENOG DES CRUSTACES serres sesess esse eee ses nb -U10yJ-0jeyd20 sorçponoq np snosssp-nv ononb 9p ou} u9 JUESSIEU J2 ‘juawusas [nas un p 2s0dW09 uamuopqy tt+ +++ «sdioo np InNSUO] EJ 9p 91Iou *HTISUIH "JaiL13q ( EL Juenqsuoo ‘ apueis -S91} 9J9L ‘So[onie xnop *19-IN[90 2p snossap-ne sed ep 9sodwuos uswopqy |uessreu ou 39 ‘ xexoy np xna0 v sa[quiques soponie sanaisn|d * * + “sdaoo np saxo np no xnep op 2sodw0o uawopqy snjd sed juenjnsuos ou ‘21901p9tu 979], *SJou1)stp sojorue ouyenb no sioux} ep esodwoo uswopqy ‘3NIYIHddYS ‘S24u22) ‘SNAILNOd4 sap ATILNYY *90b1[0} sdion ‘Saute] -UaWIpni no sopqpuu outwd 2PU099S E] 2p sauuaquy 27 CRUSTACÉS, TOME Ill. 414 HISTOIRE NATURELLE GExre SAPHIRINE. — Sophirina (1). Le genre Saphirine de M. Thompson est, à quelques égards , intermédiaire entre les Ponties ou les Cyclopes et les Isopodes. Il a pour type un petit Crustacé, dont le corps est à peu près ovalaire, aplati au point d’être tout à fait foliacé, et divisé en neufarticles bien distincts (PI. 87, fig. 1). Le pre- mier de ces segmens, beaucoup plus grand que les autres, constitue la tête, et porte une paire de points oculiformes, une paire d'antennes et les pièces de la bouche. Les cinq an- neaux suivans paraissent appartenir au thorax; les quatre premiers portent chacun une paire de pates , et le cinquième paraît correspondre au segment qui, chez les Monocles, porte les poches ovifères ; enfin, les trois anneaux postérieurs con- stituent l’abdomen, qui se termine par deux petits appen- dices lamelleux. Les antennes de la première paire sont cour- tes, sétacées et insérées à la face inférieure de la tête (fig.2) ; elles m'ont paru être suivies d’une seconde paire d’antennes pédiformes, et j'ai trouvé la bouche garnie de plusieurs paires d’appendices lamelleux ; mais l'individu que j'ai eu l’occasion d’examiner n’était pas en assez bonétat de con- servation pour me permettre de constater ni le nombre ni la conformation de ces organes ; et M.Thompson,quile premier a fait connaître ce genre, ne s'explique pas à ce sujet. Les pates sont courtes, aplaties et composées chacune d’un arti- cle basilaire assez large , portant deux rames formées de trois articles sétifères , dont le dernier est ovalaire (fig. 3). Les Saphirines sont de très-petite taille, et se trouvent en haute mer ; elles flottent à la surface de l’eau, et répan- dent une lumière phosphorescente très-vive. () Oniscus , Tilesius.—Sapphirina, Thompson, Zoological Resear- ches, p. 46. — Templeton, Ent. soc. of Lond. vol. 1. DES CRUSTACÉS. 415 1. SAPUIRINE INDICATEUR, —S, indicator (1). Corps fortement dentelé sur les côtes; lames caudales pointues au bout. Longueur, environ deux lignes et demie. Couleur bleu de saphir. Trouvé dans le voisinage du cap de Bonne-Espérance, 2. SAPHIRINE BRILLANT. — S. fulgens (2). Planche 37, fig. 1. Cette espèce paraît devoir être distincte de la précédente, car l'animal d'après lequel je la caractérise , n’offre pas d’échancrures dentiformes sur les côtés du corps, et a les lames candales ovales et obtuses. Longueur, une ligne et demie. Trouvé dans l'océan Atlantique, par M. Raynaud , et au sud du cap de Bonne-Espérance par M. Templeton. (C. M.) Gexre PELTIDIE. — Peliidium (3). Ce genre, récemment établi par M, Philippi, se rappro- che beaucoup des Saphirines, mais semble établir, à cer- tains égards , le passage vers les Caligiens ; et peut-être même, lorsqu'on connaîtra la structure de la bouche, trouvera-t-on qu’il faudra le placer parmi les Crustacés suceurs. Quoiqu'il en soit, le corps est déprimé, foliacé, et composé de sept segmens, dont le premier est très-grand et clypéiforme, tan- dis que les suivans sont courts, et se rétrécissent graduelle- ment vers l'extrémité çaudale ( PI. 37, fig. 18). On distingue près du front deux yeux sessiles , et une seule paire d’antennes sétacées. À la face inférieure du bouclier céphalique, se trouve (1) Sapphirina indicator , Thompson, Zoological Researches, p. 46, pl. 5, fig. 2. (2) Oniscus fulgens ? Télésius, Neue. ann. Watterausch ;, t. 1, p. 10, PI, 213 , fig. 24. — Sapphirina fulgens , Templeton , Trans. of the entomol. soc. of London , vol. 1, p. 194, p. 21, fig. 8. (3) Philippi, Einige zoologische notizen; Archiv für naturgeschichte von Wiegmann , 1939 , B. 2. a. 416 HISTOIRE NATURELLE la bouche, sur les côtés de laquelle s’insèrent trois paires d’ap- pendices, ayant beaucoup de ressemblance avec les pates- mächoires ancreuses des Galigiens ; ceux de la première paire sont grèles et onguiculés au bout ; ceux de la seconde paire élargis vers le bout, ciliés , et portant sur le bord du premier article une petite pièce sétacée ; enfin ceux de la troisième paire sont plus gros, terminés par un ongle très-fort, et paraissent devoir être préhensiles. À la suite de ces organes on trouve cinq paires de pates natatoires fixées à la face infé- vieure des anneaux thoraciques ; celles des quatre premières paires sont biramées et assez grandes ; mais celles de la der- nière paire sont simples et rudimentaires. Enfin le corps est terminé postérieurement par une petite nageoire caudale, composée d’une paire de lames foliacées et garnies de longs poils. On ne connaît encore qu’une seule espèce de ce genre. Le PELTIDE pouRPRÉ. — P. purpureum (1). (Planche 37, fig. 18.) Carapace (ou premier segment du corps) presque carrée, et garnie sur son bord antérieur d'un prolongement frontal tron- qué en avant et séparant entre elles les deux antennes qui sont se- tacées et composées de plusieurs articles ; les angles postérieurs de la carapace et les angles latéraux des anneaux suivants, denti- formes et recourbés en arrière. Queue trés-courte. Longueur, en- viron une ligne. GENRE HERSILIE. — /ersilia (2). M. Philippi a donné ce nom générique à un petit Crus- tacé qui semble avoir de l’analogie avec les Sapphirines et les Peltidies, mais qui se rapproche aussi des Argules par la forme générale du corps, et qui n’est pas encore assez (1) Philippi, loc. cit. PL. 4, fig. 12-13. (2) Philippi, Archives de Wiegmann, 1639 , p. 128. DES GRUSTACÉS. 417 complétement connu pour qu'on puisse déterminer avec certitude la place qu’il doit occuper dans une classification naturelle. Le corps est foliacé comme chez les Sapphiri- nes, et constitue un grand bouclier dorsal qui recouvre les pates presque entièrement, et qui est composé de la tête, suivi de trois articles thoraciques. Une paire d’antennes al- longées, rétiformes et composées de plusieurs articles, s’in- sère sous le bord frontal de ce bouclier, et un peu en arrière de leur base se trouve une seconde paire d’appendices qui, chez le mâle, servent à l’animal pour s’accrocher à la queue de sa femelle lors de l’accouplement. Chacun des trois arti- cles lamelleux du thorax portent en dessous une paire de pates bi-ramées, et le dernier donne insertion aussi à une quatrième paire de pates qui sont uni-ramées ; enfin l’abdo- men naît également de la face inférieure de ce dernier article clypéiforme, et se termine par deux lamelles sétifères. L'espèce unique de ce genre a reçu le nom de HERSILIE APODIFORME. — Â1, apodiformis (1). Sa longueur est d'environ une ligne et demie. IUT; Genre PONTIE. — Pontia (2). Le genre que nous avons établi sous ce nom est très- voisin de celui des Cyclopes, dont il diffère principalement par la conformation des yeux, des antennes de la seconde paire et de l'appareil buccal.| Le corps des Ponties est bombé en dessus , et a la forme d’un ovale allongé, tronqué en arrière et terminé par un prolongement étroit. La tête est arrondie et assez distincte- ment séparée du premier anneau thoracique ; elle porte en dessus deux yeux bien séparés, et est armée en avant d’un (1) Philippi , loc. cit. PI. 4, g-11. (2) Edw. Ann. des Sc, nat, 1828, t. 15, p. 296. — Latreille, Règne anim. t. 5, p. 547. 418 HISTOIRE NATURELLE rostre mobile qui se dirige en bas;et se termine par une ou deux pointes. Le thorax se compose de cinq articles assez sem- blables entre eux, et dont le dernier est profondément échan- cré en arrière pour recevoir l’abdomen qui est court et étroit. Les antennes de la première paire sont longues, filifor- mes, et dirigées en bas ; on y distingue un article pédon- culaire et une tige multiarticulée. Chez la femelle, elles ont toutes deux la même forme ; mais chez le mâle, celle du côté gauche présente vers le milieu une dilatation qui est quelque- fois subchéliforme (fig. 6). Les antennes de la seconde paire naissent aussi de la face inférieure de la tête, et se dirigent en bas; mais au lieu d’être simples et sétacées, elles se com- posent chacune d’un article basilaire portant deux branches aplaties et allongées, et sont conformées de façon à constituer des rames natatoires (fig. 7); leur branche interne est grêle, et terminée seulement par quelques longues soies plumeuses ; mais la branche externe est beaucoup plus grande, et porte à son extrémité un article très-dilaté , bilobé, et garni d’une bordure de soies plumeuses très-longues. La bouche , située tout auprès de la base de ces antennes, est garnie en avant d’un labre très-développé, dans lequel on distingue, 1° une petite lamelle médiane et antérieure qui est saillante et semi- ovalaire; 2° deux lobes latéro - postérieurs qui sont très- renflés, et laissent entre eux un sillon dirigé oblique- ment vers le pharynx. En arrière l’ouverture buccale est bornée par un organe bilobé qui paraît être le représentant de la lèvre inférieure des Édriophthalmes, mais qui offre ici un développement plus considérable. Entre ces deux lèvres médianes se trouvent les mandibules qui sont forte- ment dentées à leur extrémité interne, et portent une grande branche palpiforme, lamelleuse , et divisée vers le bout en deux rames (fig. 9). Les mâchoires paraissent manquer com- plétement ou se trouver réduites à l’état de simples vestiges ; mais l'appareil buccal est complété sur les côtés et en arrière par trois paires de pates-mâchoires très-développées, et gar- DES CRUSTACGÉS. 419 nies de soies plumeuses d’une longueur remarquable. Les pa- tes-mâchoires de la première paire (fig. 10) sont dirigées en bas et en arrière ; elle se composent d’une pièce basilaire, portant en dedans deux lobes obliques, et à son extrémité une lame ovalaire. Les pates-mâchoires des deux paires sui- vantes s’insèrent à peu près sur la même ligne, et se dirigent en bas et en avant, de facon que les soies qui les terminent viennent se rencontrer avec celles des antennes inférieures et des palpes mandibulaires , et recouvrent tout le reste de l'appareil buccal ; celles de la seconde paire, situées près de la ligne médiane, sont petites et composées d’un article ba- silaire, large et bilobé, portant une petite branche styli- forme, bi-articulée (fig, 11) ; enfin celles de la dernière paire sont très-grandes, quadrilataires dans leur portion basilaire,et terminées par deux branches lamelleuses de même longueur, garnies de soie plumeuses extrêmement grandes (fig. 12). Les pates, proprement dites, sont au nombre de cinq paires, et sont ordinairement dirigées obliquement en arrière; celles des quatre premières paires ont la forme de rames natatoires (fig. 13), et se composent d’une portion basilaire de deux ar- ticles terminée par deux branches aplaties et à bords ciliés, dont l’interne est bi-articulée, et l’externe, beaucoup plus longue, est divisée en trois articles. Les pates de la dernière paire sont presque rudimentaires chez la femelle, et se com- posent d’un pédoncule de deux articles terminé par deux petits appendices styliformes (fig. 1%) ; chez le mâle elles sont beau- coup plus développées , mais dissemblables entre elles ; celle du côté gauche est simple et styliforme, tandis que celle du côté droit est beaucoup plus grande, et se termine par une main subchéliforme (fig. 15). L’abdomen aplati, et des deux tiers moins large que le thorax, se compose de quatre articles chez le mâle, mais de deux seulement chez la femelle, et se termine par deux appendices lamelleux, qui sont ciliés sur les bords, et constituent une nageoire caudale (fig, 16 et 17). 420 HISTOIRE NATURELLE 1. PONTIE DE SAVIGNY. — P, Savigny (1). Rostre aigu , styliforme et paraissant être composé de deux ar- ticles. Tête très-grande et paraissant être divisée en trois seg- mens. Longueur, environ trois lignes ; dos d’un blanc argenté entouré d’une bordure assez large d’un vert éemeraude. Trouvé sur les côtes de la Bretagne. 2, PONTIE ATLANTIQUE. — 2, Atllantica. Planche 37, fig. 4-7. Front déprimé. Rostre grand et épais, maissimple, et terminé par une seule pointe chez le mâle, et par deux chez la femelle; yeux très-écartés ; angles latéro-postérieurs de la tête spiniformes ; la grosse antenne du mâle pourvue d’une dilatation sub-chæiforme; thorax à peine renflé vers son extrémité postérieure , et terminé par deux dents spiniformes qui sont petites chez le mâle et très- longues chez la femelle. Lames terminales de l'abdomen allon- gées chez le mâle. Trouvé en haute mer dans l'océan Atlantique, par M. Ray- aaud (C. M.). 3. PONTIE DE Raynaun. — P. Raynaudi. Front renflé et élevé. Rostre long, mais grêle et styliforme chez le mâle, yeux très-rapprochés ; la grosse antenne supérieure du mâle élargie vers le milieu, mais sans appareil préhensible ; thorax très-bombé vers le haut ; les angles latéro-postérieurs spini- formes, mais courts dans les deux sexes; lames terminales de l'abdomen courteset ovalaires. Longueur, environ 2 lignes. Trouvé en haute mer dans l'océan Atlantique boréal par M. Raynaud (C. M.). (1) Edw. Ann. des Sc. nat. t. 13, p. 275, PL 14, fig. 1. Le = DES GRUSTACGÉS. 4 Genre CÉTOCHILE. — Cetochilus (1). Le genre Cétochile, établi par M. Roussel de Vauzenne , ne diffère que très-peu du genre Pontie. Le front, au lieu d’être formé d’une pièce mobile lamelleuse à sa base, et poin- tue ou bifurquée à son extrémité , est pourvu de deux petits prolongemens styliformes qui ressemblent un peu à des an- tennes , mais qui ne sont pas séparés de la tête par une arti- culation. La branche interne des antennes de la seconde paire est au moins aussi grande que la branche externe, et les pates mâchoires de la dernière paire sont moins dévelop- pées , enfin dans une cinquantaine d'individus que nous avonsexaminés, les pates de la dernière paire étaient toujours semblables aux précédens. Du reste, nous ne voyons au- cune différence essentielle entre ces deux genres. Ces petits Crustacés se trou vent en haute mer, et servent de pâture aux Baleines ; ils flottent sur la surface de l’eau et y forment des bancs qui ont quelquefois plusieurs lieues de longueur. 1. CÉTOCHILE AUSTRALE. — C. australis (2). Corps oblong, antennes supérieures grêles et de la longueur du corps. Tête bombée, thorax arrondi en arrière ; abdomen com- posé de quatre articles et de deux petites lames terminales. Lon- gueur, environ 2 lignes. Couleur rouge. Trouvée dans la mer Pacifique et dans l’océan Atlantique vers le 42 de latitude sud (C. M.). Nous sommes portés à croire que c'est à ce genre qu'il faudra reporter le petit Crustacé marin décrit par M. Templeton, sous le nom de Cyclops laticauda (3). Cet animal ressemble beaucoup aux Cyclopes, maisest pourvu de deux yeux ; ses antennes sont extrêmement courtes. (1) Roussel de Vauzenne, Ann, des Sc. nat. 2e série, t, 1, p. 333. (2) Roussel de Vauzenne, loc. cit. PI. 9, fig. B, 1 à 9. (3) Trans. of the entomost. soc. of London , vol. 1, p. 195, PI. 21, fig. 10. 422 HISTOIRE NATURELLE Les Crustacés fossiles, dont M. Dekay a formé le genre EvuryrTÈre ({), paraissent avoir beaucoup d’analogie avec les Ponties et les Gyclopes, et semblent aussi établir, à quelques égards, le passage entre ces animaux et les Isopodes. Ils ont le corps élargi en avant plus ou moins pyriforme, et la tête bien distincte du thorax, qui est divisé en plusieurs seg- mens, et ne paraît pas être nettement séparé de labdomen. La tête porte sur la face supérieure deux yeux réniformes très-développés et très-éloignés entre eux; on distingue aussi deux paires d'antennes et quelques appendices qui pa- raissent appartenir à l'appareil buccal. Enfin, de chaque côté du premier anneau thoracique, on voit une grande pate natatoire , lamelleuse et arrondie au bout, Les séologues ont décrit trois espèces d'Euryptères ; mais elles ne nous paraissent pas être assez complétement con- nues pour qu'il soit possible de les distinguer avec quelque certitude, Voici, du reste, l'indication de ces fossiles. 1° Eurypterus remipes (2) dont l'empreinte dans une roche cal- caire de nature problématique, a été trouvée dans le district d'Oneida, état de New-York, 2° Eurypterus lacustris (3) trouvé à Williamsville sur les bords du lac Erié aux États-Unis, dans un schiste dont la position géo- logique n’a pas élé bien déterminée. 30 Eurypterus Scouleri (j) trouvé dans le calcaire de Burdie- House en Écosse, Le fossile, dont M. Scouler a formé le genre Eidothea (5), paraît être une tête de cette dernière espèce d’'Eu- ryptére. (4) Dekay, Annals of the Lyceenne of thejhistory of New-York, vol. 1, p. 575. — Harlan, Medical and Physical Researches , p. 297.— Edw. addit. au Lamarck, t. 5, 191. {2) Dekay, loc. cit. PL 29. — Harlan, loc. cit., fig. 2. (3) Harlan, op. cit. p. 298, fig. 1. (4) HibberL, Trans. of the Phil. soc. of Edinb. t. 13; p. Sa Æl4112), fig, 4-15. (5) Édinb. Journ. of nat. and Geol. science , new series, 1831, £. 5, p- 352, PL. 10. — Bronn, Lethea geognostica, p. 109, PI, 9, fig. 2. s DES CRUSTACÉS. 423 FAMILLE DES MONOCLES. Ce groupe est caractérisé principalement par l’exi- stence d’un œil unique situé sur la ligne médiane, à la partie antérieure et supérieure de la tête. Les Crus- tacés dont il se compose sont tous d’une petitesse ex- trême, et sont remarquables par les métamorphoses qu'ils subissent dans le jeune âge. Pour que l’accouple- ment puisse s’eflectuer, le mâle s'accroche à la queue de la femelle à l’aide deses antennes, qui diffèrent pres- que toujours par leur forme de celles de cette dernière, et sont souvent pourvues d’un renflement préhensile. La manière dont la fécondation s'opère est des plus remarquables ; M. Siebold a constaté dernièrement qu'iln”y a pas de véritable coït; mais que le mâle pro- duit un spermatophore tubulaire qu’il accole à l’ab- domen de sa femelle, tout près de la vulve, et que, par un phénomène d’endosnose, la liqueur fécondante est ensuite expulsée de ce réservoir pour pénétrer dans l'appareil femelle, ou pour se porter surles œufs au moment de leur passage de l'ovaire dans le sac ovi- fère (1). La femelle, beaucoup plus grande que le mâle, l’entraîne pendant quelque temps avec elle ; et, après la fécondation, pond un nombre assez considé- rable d’œufs qui, pendant toute la durée de l’incuba- tion, restent suspendus sous son abdomen dans une ou deux grosses poches ovoïdes. Les petits qui en éclo- rm (1) Voyez les observations de M. Siébold sur l'accouplement du Cy- clope castor, dans les Mém. des curieux de la nât. de Dantzig, et dans les Annales des sciences natur. 2 série, t. 14, 424 HISTOIRE NATURELLE sent sont de forme presque circulaire et ne sont pour- vüs que d’une paire d'antennes et de deux paires de pates natatoires ; ils ressemblent alors si peu à leurs parens, qu'un zoologiste habile, Müller, en a formé un genre distinct , sous le nom d’ÆAmymone. Mais ils changent plusieurs fois de peau , et à chaque mue leur thorax, puis leur abdomen, se développent de plus en plus, et on voit paraître en même temps les membres, qui d'abord manquaient complétement. Lorsqu'ils n’ont que six pates, ils constituent le genre MNauplius de Müller. Les Monocles présentent, dans la structure de leurs antennes inférieures et de leurs pates-mâchoires, des différences qui nous semblent suflisantes pour motiver leur division en trois genres, dont les principaux ca- ractères sont indiqués dans le tableau ci-joint : Pates-mâchoires pos-/ Antennes de la pe CLoPA a À Lérieures médiocres et| paire simple, . . . . . . . . : ne constituant pas de grosses mains subché- Antennes de la seconde : : : , CxcLoPsine. liformes. paire bi-ramées. . . . . . . MONOCLE Pates-mächoires éri ituant de grosses] Pate mâchoire postérieures constituan g VAR ere mains SUDCDEMÉONMESS 0.1. crane fe dues Genre CYCLOPS. — Cyclops (1). Nous réservons le nom de Cyclopes aux Monocles dont les antennes de la seconde paire sont simples, et dont les pates- wâchoires ne sont pas subchæliformes. Le corps de ces ani- maux est pyriforme , et la tête, confondue avec la portion antérieure du thorax, constitue un grand bouclier semi-ova- (1) Monoculus, Linnæus, Fabricius, Geoffroy, Degeer, Jurine, etc. —Cyclops, Müller, Latreille, Lamarck, Ramdohr, Leach, Desmarest, Baird, etc. DES CRUSTACÉS. 425 laire, en arrière de laquelle se montrent quatre anneaux thoraciques, dont la largeur diminue progressivement, et un abdomen allongé et composé de cinq segmens distincts. L’œil est situé tout près du bord antérieur de la tête, et il n'existe pas de rostre mobile comme chez les Ponties. Les antennes de la première paire sont longues et sétacées ; chez la femelle elles sont régulièrement multiarticulées dans pres- que toute leur longueur, et diminuent graduellement de dia- mètre vers leur extrémité; mais chez le mâle elles sont élar- gies et divisées en trois portions, dont la dernière seulement est distinctement multiarticulée. Les antennes de la se- conde paire sont de longueur médiocre , aplaties, obtuses au bout, uni-ramées, composées de quatre ou cinq articles. L’ap- pareil buccal est composé à peu près comme chez les Pon- ties, seulement le palpe mandibulaire est rudimentaire, et les pates-mâchoires postérieures sont petites. Les pates des quatre premières paires sont conformées de la manière ordi- naire ; mais celles de la première paire naissent au-dessous du bouclier céphalique. Les pates de la cinquième paire sont styliformes et rudimentaires. Le premier anneau de l’abdo- men donne insertion à deux grandes poches ovifères. Enfin le dernier segment est bilobé, et porte deux appendices la- melleux et divergens, dont l'extrémité est garnie de longues soies, CycLoPE coMMUN. — €, vulgaris (1). Corps renflé en avant. Antennes de la première paire, à peu près de la longueur de la tête et du thorax réunis; celles du mâle divisées en trois portions, dont les deux premieres sont élargies (1) Monocle à queue fourchue, Geoffroy, Hist. des Ins. t. 2, p- 656, PI. 21. fig. 5. — Monoculus quadricornis, Linné, Fauna suecica , n. 2049, ete. — Degéer, Mém. pour servir à l'Hist. des Ins. t,7, p. 483, PL. 29, fig. 11 et 12, et PI. 30, fig. 1-8. — Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p. 500. — Cyclops quadricornis, Müller, Entomos. traca, p. 109, PI. 18, fig. 1-4. — Monoculus quadricornis , Manuel. encyclop. t. 7, p. 718. — Cyclops quadricornis , Latreille , Genera , t 1, p. 19. — Ramdohr Bietrage zur naturgeschicthte einigen deuts- 426 HISTOIRE NATURELLE en avant et la dernière est sétacée. Abdomen étroit et allongé, sur- tout chez le mâle, et terminé par deux lames divergentes, lon- gues et garnies à leur extrémité de quatre soies plumeuses dont les deux mitoyennes sont à peu près semblables et plus longues que l’interne et l’externe. Deux poches oviféres chez la femelle. Ce petit Crustacé habite les eaux douces , et se trouve en grand nombre dans les mares des environs de Paris, de la Suisse, etc. Ilest long d'environ deux tiers de ligne et varie beaucoup pour Ja couleur ; tantôt il est rougeâtre , tantôt vert , d’autres fois bru- pâtre ou blanchâtre. Ses métamorphoses ont été étudiées avec soin par Jurine. Suivant ce naturaliste, ce Cyclope est d'abord presque sphérique ; quelques jours après, la portion postérieure de son corps commence à s’allonger, et il se développe à son ex- trémité un petit prolongement. La première mue a lieu du 20° ou 28e jour, et les jeunes Cyclopes prennent alors une forme ellip- tique ; leur abdomen devient bifide, et on leur distingue une paire de pates de plus, mais leurs antennes sont encore très- courtes. Une douzaine de jours après , ils changent encore de peau et prennent la forme qu'ils doivent conserver; ils deviennent alors aptes à se reproduire, et en général, muent de nouveau avant chaque ponte (C. M.). Le Cyclops longispina de M. Templeton (1) a les antennes anté- rieures très-courtes et armées d’une dent spiniforme sur le bord antérieur de leur pédoncule ; les antennes de la seconde paire sé- tacées et l'abdomen terminé par deux appendices allongés, dont l'extrémité est armée d’une soie très-longue et de deux plus cour- tes. Du reste, nous ne pouvons décider s’il appartient réellement à ce genre ou à la division suivante. Il est decouleur rosée, et se trouve dans les eaux douces à l'Ile-de-France. chen monoculesarten, p. 1, PI. 1 et 2.—Lamarck, op. cit. t. 5, p. 129. — Monoculus quadricornis, Jurine, Hist. des Monocles, p. 1, var. rou- geâtre , PL. 1, fig. 1-11 et PI. 2, fig. 1-9. Var. blanchâtre, PI. 2, fig. 10, 11, var. verdâtre, PL. 3, fig. 1 ; var. brunâtre, PI. 3, fig. 2.— Cyclops vulgaris, Leach, Dict. des Se. nat. t, 14, p. 539.—Desmarest, Consid. p. 362, PI. 53, fig. 1-4 (d'après Jurine).—Cyclops quadricornis, Baird. Nat. hist. o{ British Entomostraca, Mag. of zool. and bot. vol. 1, p. 321, PL. 9, fig. 1-4. (x) Trans. of the entomol. soc. of London, vol. 1 , p. 196, PI. 21; fig. 12. DES CRUSTACÉS. 427 Le Cyclops obesicornis du même auteur (1) a été trouvé avec l'espèce précédente, dont il se distingue par la longueur beaucoup plus considérable des antennes qui sont très-grosses , aussi longues que le thorax, et pourvues d'une grande soie spiniforme, à la place de la dent qui se remarque chez le précédent ; il se pourrait bien que cet animal füt la femelle du Cyelops longispina. Enfin le Cyclops similis de ce voyageur (2) se distingue des autres espèces connues par la conformation de son œil qui est obscurément divisé en deux portions reniformes; la structure ces antennes de la seconde paire n’a pas élé suffisamment exa- minée pour que nous puissions savoir si ce Crustacé doit prendre place ici ou dans le genre suivant. Il a été trouvé parmi les plantes marines sur les côtes de l’île Bourbon. GEvre CYCLOPSINE. — Cyclopsina (3). Cette division générique établit le passage entre les Cy- clopes proprement dits et les Ponties. Les antennes de la seconde paire sont bi-ramées comme chez ces dernières, et les mandibules sont pourvues d’une branche palpiforme très-développée, et bifide au bout. Le corps est aussi moins renflé en avant que chez les Cyclopes ; et on y distingue cinq segmers bien séparés de la tête, qui quelquefois semble aussi être divisée en deux portions. 1. CYGLoPsINE casror. — €, castor (4). C orps allongé , antennes de la première paire à peu près aussi longues que le corps; celle du côté droit seulement dilatée chez le mâle ; le dernier anneau thoracique, échancré en dessus, (1) Loc. cit. PI. 21, fig. 11. (2) Loc. cit. p. 197, PL. 21 , fig. 15. (3) Cyclops autorum. (4) Cyclops lacinulatus, Müller, Entomost. p. 105, PI. 16, fig. 4-6.— Olivier, Encyclop. t. 7, p. 720, PI. 264, fig. 15-17.—Monoculus Castor. Jurine, Monocles, p. 50, PI. 4, PI. 5, et PI. G.—Cyclops Castor, Desm. op. cit. p. 363, PL. 53, fig. 5, (d'après Jurine). Jurine rapporte aussi à cette espèce le Cyclops cœrulens , Müller 428 HISTOIRE NATURELLE et bifide sur les côtés chez la femelle, est notablement plus large que la base de l'abdomen. Les pates de la derniére paire sont d'une forme irrégulière, mais se composent de deux branches, comme les précédentes; chez la femelle, la branche externe est crochue, et la brancheinterne est styliforme et composée de deux articles; chez le mâle, cette dernière partie est représentée seu- lement par ur stylet simple, et la branche externe est courte, oblique et crochue du côté droit, tandis que celle du côté opposé est allongée et terminée par une espece d’ongle; l'abdomen est court, surtout chez ia femelle, et les deux lames divergentes quile terminent sont assez larges, courtes et garnies au bout de cinq ou six soies ayant toutes à peu près la même longueur. Enfin, la femelle n’est pourvue que d'une seule poche oviféère qui est ovoïde, aplatie et suspendue sous l'abdomen. Ce petit Crustacé se trouve dansles mares , et même quelquefois dans les eaux vives (dans le Rhône, par exemple); il nage toujours sur le dos. Le mâle est plus petit que la femelle. 2. CycLorsinE srarnyzin. — €. Staphylinus (x). Corps très-allongé. Antennes de la première paire trés-courtes (n'ayant pas plus d’un tiers de la longueur du corps), portant vers le milieu un petit appendice sétacé , et tres-peu dilatées chez le mâie. Pates-mächoires postérieures très-grêles. Branche in- terne des pates de la première paire plus longue que la branche externe; pates de la dernière paire, bifides et extrêmement courtes chez la femelle, simples et styliformes chez le mâle. Ab- (Entom. p. 102, PI. 15, fig. 1-0 ; reprod. dans l'encyclop. PI, 264, fig. 1-9. — Monoculus cœruleus , Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p. 500), et le Cyclops rubens du même auteur ( entomostr. p. 104, PI. 16, fig. 1-3, reprod. dans l’encyclop. PI. 264, fig. 10-11. — Monoculus rubens, Fabr. loc. cit.). (1) Cyclops minutus, Müller, op. cit. p. 101, PL. 17, fig. 1-79.—Mo- noculus minutus , Fabricius, Manuel encyclop. t. 7 , p. 719, PI. 267, fig. 2-6 (d'après Müller). — Ramdobhr, op. cit. p. 10, PI. 3. — Mono- culus staphylinus , Jurine , op. cit. p. 75, PL. 9, fig. 1-19. — Cyclops staphylinus , Desmarest, Consid. p. 363, P1. 53, fig. 6 (d'après Jurine). — Cyclops minutus, —Lamarck, op cit. t. 5, p. 126.—Baird, op. cit: p. 326, PI. 8, 1-14 (et non pas PI. 9 comme il est dit dans le texte). DES CRUSTACÉS. 429 domen aussi large à sa base que le thorax , et terminé par un ar- ticle bilobé, dont les branches sont trés - courtes et garnies chacune de deux grandes soies dont l’une beaucoup plus longue que l’autre. Une seule poche ovifére, et chez la femelle adulte un prolongement , en forme de corne fixé au dessous du second . anneau abdominal et se dirigeant en arrière. Ce Monocle, qui se trouve dans les petites mares et les fontaines, n’a pas une demi ligne de long ; la femelle est d'une teinte bleuâtre, et le mâle rose. Il ne nage point par saccades, et porte ordinairement son abdomen recourbé en haut. 3. CYGLOPSINE FOURCHUE, — €, furcatus (1). Front armé d'un prolongement rostriforme. Antennes anté- rieures courtes , et portant vers le milieu un appendice sétiforme qui les fait paraître fourchues. Pates-mâchoires comme chez le €. staphylin. Sac ovifère grand et unique. Habite la mer et se trouve sur les côtes de l'Écosse. Le Calanus arietis de M. Templeton (2) appartient bien évidem- ment à ce genre, et paraît ressembler beaucoup à la Cyclopsine Cast r, mais s’en distingue par les deux longues soies garnies de cils vibratiles qui naissent prés de l'extrémité des grandes an- tennes. Ce petit Crustacé, de couieur bleue, a été trouvé vers le milieu de l'océan Atlantique. Enfin le Cyclops Stromii de M. Baird (3) paraît appartenir aussi à cette division , et ressemble au C. fourchu par l'existence d’un prolongement rostriforme, mais a les antennes antérieures sim- ples ; il habite aussi la mer et a été trouvé sur la côte d'Écosse. (1) Cyclops brevicornis ? Strom, Acta Hafniæ, t. 9, p. 590. — ? Müller, Entomost. p. 118.— Cyclops fuscatus, Baird. Op. cit. p. 330, PI. 8, fig. 26, 27, 28. - (2) Trans. of the entomost. soc. of London, vol. 1, p. 195, PI. 21, fig. o. (3) Op..cit. p. 330 ,:PI. 8, files 23, 24, 35. CRUSTACÉS, TOME II. 28 430 HISTOIRE NATURELLE : Genre ARPACTE. — Ærpacticus (1). Les Monocles dont nous formons cette division générique ressemblent beaucoup aux Cyclopsines, mais se distinguent par la conformation de leurs pates-mâchoires postérieures , qui, au lieu de ressembler à de petites rames, sont préhen- sibles, et se terminent par une main subchéliforme ova- laire. Toutes les espèces connues sont marines, 1. ARPACTE DE CHaAusAy. — 4, Chauseica. Antennes de la première paire très-courtes, ne dépassant point la tête ; celles de la femelle sétacées, composées de 7 ou 8 arti- cles, et portant près de leur extrémité un petit filet accessoire, celles du mâle, grosses, très-renflées vers le bout et terminées par une portion cylindrique qui se reploie contre le bord du ren- flement précédant en manière de griffe préhensile. Pates-mâchoi- res sub-chéliformes, extrêmement courtes, et réunies à leur base de facon à constituer une sorte de lèvre sternale. Pates de la première paire allongées et onguiculées ; celles des trois paires suivantes natatoires, et celles de la cinquième paire , représentées par un petit appendice lamelleux et biarticulé. Abdomen terminé par deux tubercules divergens, très-courts et garnis de soies dont une très-longue. Une poche ovifère médiane suspendue sous la base de l'abdomen, chez la femelle. Longueur, environ une demi-ligne. Habite autour des rochers des îles Chausey (C. M.). Le Cyclops chœlifer de Müller (2) appartient à ce genre, et res- semble beaucoup à l'espèce précédente, mais paraît en différer par la longueur considérable des pates-mâchoires préhensiles. Le Cyclops armatus de Tilésius (3) doit également prendre place . (2) Cyclops, Auctorum. (2) Entomostraca, p. 114, PI. 19, fig. 1-3. — Monoculus chelifer , Manuel, Encyclop. t. 5, p. 921, PI. 264, fig. 32 34 (d'après Müller). (3) Mém. de l’acad. de Pétersbourg (1822) t. 5, PL 8, fig. 7 8. DES CRUSTACÉS. 43 ici, et ne paraît différer de l'espèce précédente que par la gros- seur plus considérable des pates - mâchoires sub-chéliformes et la longueur des branches caudales. Le Cyclops claviger (1), le Cyclops longicornis (2), le Cyclops curticornis (3) et le Cyclops minuticornis (4) de Müller sont trop imparfaitement connus pour que nous puissions les classer. 11 en est de même du Cyclops inermis de Tilésius (5). Le Cyclops depressus de M: Baird (6) devra probablement constituer le type d'une nouvelle division générique, il diffère de tous les autres Monocles par la forme aplatie et élargie de son corps, et ressemble beaucoup par son aspect général au Peltidie purpuracé de M. Philippi (voyez page 416); mais son abdomen se compose d'un plus grand nombre d'articles, au lieu d’avoir deux yeux il n’en offre qu'un seul, et il porte sur le dernier an- neau thoracique une paire d'appendices falciformes à bords épineux qui sont très-remarquables. Ce Crustacé marin a environ une ligne de long , et a été trouvé sur la côte d'Écosse. Le genre CALANE de Leach (7) a été défini de la manière suivante : « Caractères généraux des Cyclopes, et en diffé- rant seulement par le manque des deux antennes posté- rieures, et par le grand allongement des antérieures ; » mais il nous semble douteux que cette absence d’antennes infé- rieures soit réelle. On rapporte à ce genre le Cyclops fin- marchianus de Müller (8). (1) Entomostraca, p. 108 , PI. 16, fig. 7 9. — Monoculus claviger , Manuel, Encyel. t. 9, p. 921, PI. 264, fig. 18 20 (d'après Müller). (2) Op. cit. p. 115, PL 19, fig. 7-9. — Monoculus longicornis , Manuel, op. cit. p. 7920, PI. 264, fig. 11-14 (d'après Müller). (3) Op. cit. p. 115, PL. 10, fig. 4-6. — Monoculus curticornis, Ma- nuel, op. cit. p. 721, PI. 264, fig. 29-31 (d'après Müller). (4) Op. cit. p. 219, PL. 19, fig. 14-15. — Monoculus minuticornis, Munuel p. 920, PI. 264, fig. 21-22 (d'après Müller). (5) Mém. de l’acad. de Pétersbourgs 1812,t. 5, PI. 8, fig. 9. (6) Op. cit. vol. x, p. 330, pl. 10, fig. 9-12. (9) Cyclops , Müller.—Culanus, Leach , Dict. des sc. naf.t. 1/, p. 540 — Desmarest, Consid.p. 364. (8) Zool. Danica prodr. — Calanus finmarchianus, Leach, loc. cit. — Desm. loc. cit, 28. 482 HISTOIRE NATURELLE SOUS-CLASSE DES CRUSTACÉS SUCEURS. Cette grande division de la classe des Crustacés se lie d’une manière intime au groupe des Ento- mostracés et surtout à l'ordre des Copépodes, et peut-être serait-il plus naturel dene pas l'en séparer d’une manière aussi tranchée que nous l'avons fait ici ; du reste elle se distingue de tous les autres ani- maux de la même classe par le mode deconformation de l'appareil buccal. En effet, la bouche, au lieu d’être garnie de mâchoires foliacées et de mandibules propres à diviser des alimens solides, se prolonge en forme de bec et ne peut livrer passage qu'à des substances liquides ; aussi ces Crustacés ne se nourrissent-ils que des sucs qu'ils puisent dans le corps d'autres animaux, et cette disposition orga- nique les rend en même temps essentiellement parasites. Du reste, cette particularité de struc- ture, malgré toute son importance physiologique, n'entraine que des différences anatomiques assez légères , car, chez les Crustacés, ainsi que chez les insectes, ce sont les mêmes parties qui se modifient dans leur forme pour constituer tour à tour un appareil de mastication ou un organe de succion (1). Æ (1) Voyez mon mémoire sur la structure de la bouche des Crustacés suceurs , dans les Annales des Se, nat. t, 28, p. 78. DES CRUSTACÉS. 433 Celui-ci se compose essentiellement d’un tube conique résultant de l'allongement du labre et de la lèvre inférieure ; presque toujours on y découvre deux pièces styliformes qui sont évidemment les analogues des mandibules des Crustacés broyeurs, mais qui remplissent ici l’oflice de petites lancettes ou plutôt de l'instrument employé en chirurgie pour les ponctions dans les cas d’hydropisies, et connu sous le nom de frocart ; enfin il existe d’or- dinaire de chaque côté de la base de ce bec d’autres appendices dont Îles principaux paraissent repré- senter les pates-mächoires des Crustacés supé- rieurs et servent à lanimal pour s’accrocher sur sa proie. Les pates sont en général conformées à peu près de la même manière que chez les Cyclopes et les autres Copépodes, c’est-à-dire courtes et garnies de deux rames natatoires composées de plusieurs articles, et il est à noter que, de même que chez la plupart de ces Crustacés, le nombre de ces organes n'est que de quatre paires; mais dans le groupe dont nous faisons ici l'histoire, ils se déforment souvent par les progrès de l'âge et disparaissent quelquefois complétement. -Un autre trait de ressemblance entre les Crus- tacés suceurs et les Copépedes, est fourni par les métamorphoses qu'ils subissent dans le jeune âge; et, chose bien remarquable, lors même qu’ils offrent à l'état adulte les formes les plus bizarres et les plus monstrueuses, ils ont en naissant la conformation ordinaire, chez tous les jeunes Copépodes et chez 434 HISTOIRE NATURELLE la plupart des jeunes Branchiopodes ; dans la pre- mière période de leur existence il est même im- possible de les distinguer des jeunes Cyclops. Enfin il est aussi à noter que tous ces animaux sont de très-petite taille. Cette sous-classe se divise naturellement en deux ordres principaux auxquels j'ai cru devoir joindre au moins provisoirement un troisième groupe que les zoologistes rangent d'ordinaire parmi les Arach- mides, mais dont la place me paraît être plutôt dans la classe des Crustacés. Le tableau ci-joint fera voir les caractères à laide desquels ces trois divisions se reconnaissent le plus facilement. Thorax composé | : de plusieurs articles distincts et portant trois ou quatre pai- ? SIPRONOSTOMES. res de pates ; pates- Pates natatoires machorestrs déve | ou rudimentaires. Jloppées. Bouche armée de mandibules styli- \ Thorax sans divi- formes. sions annulaires ; an- tennes dépourvues CRUSTACES de pates; celles-citou-| LERNÉENS. SUCEURS. jours rudimentaires ou difformes ; pates- mäâchoires rudimen- tartes. LE. CM F Pates ambulatoires et ape HT D rer pées; bouche sans mandibules distincts. } ARANEIFORMES. DES CRUSTACÉS. 435 ORDRE DES SIPHONOSTOMES. D ——@G— — L'ordre des Siphonostomes établi par Latreille ; comprend tous les Crustacés suceurs dont le thorax, composé de plusieurs articles distincts, est garni de pates natatoires. Ces animaux ont le corps divisé en trois parties, la tête, le thorax et l'abdomen (1). La première est grande et porte une paire d'antennes, un suçoir garni de mandibules styliformes et de pates-mà- choires ancreuses ou préhensiles dont le nombre est ordinairement de trois paires. En général cette portion céphalique du corps est plus ou moins ely- péiforme et se confond avec un ou deux des pre- miers anneaux thoraciques. Le nombre normal des segmens constituans du thorax est cinq, mais, par suite de la soudure dont il vient d’être question , cette portion moyenne du corps n'offre en général que deux; trois ou quatre articles distincts. Le dernier anneau thoracique est apode et porte chez la femelle deux ou plusieurs tubes ovifères. Enfin l'abdomen est en général rudimentaire et il n’est garni que d’une seule paire d’appendices disposés de façon à constituer ordinairement une petite na- geoire caudale. Quant à la forme générale du corps (LNPI5890. 436 HISTOIRE NATURELLE elle varie beaucoupet quelquefois elle s'éloigne consi- dérablement de celle qui peutêtre considérée comme normale dans cette classe d'animaux annelés. Les Siphonostomes subissent dans le jeune âge des métamorphoses considérables et ne deviennent parasites qu'après avoir changé de peau une ou plusieurs fois; ils nagent d'abord avec facilité , mais après s'être fixés ils se déforment plus ou moins et ne se déplacent qu'avec une lenteur et difliculté. On peut les diviser en deux familles reconnais- sables à la conformation générale du corps, et surtout à la structure des antennes. (Voyez le ta- bleau ci-joint.) FAMILLE DES PELTOCÉ PHALES. Les Crustacés, dont cette famille se compose, ont moins d’affinité avec les Cyclopes que certains Sipho- nostomes appartenant à la famille des Pachycéphales ; mais ils offrent une structure plus compliquée, et par sonséquent me paraissent devoîr Les précéder dans cette exposition méthodique. Le corps des Peltocéphales présente, comme nous l’avons déjà dit, une tête, un thorax et un abdomen distincts, mais très-inégalement développés (1). La téte est très-grande , clypéiforme, et en général beaucoup plus large que le thorax ou l'abdomen ; elle ressemble à un disque légèrement bombé en dessus, mince sur les bords, et tronqué en arrière, où elle se confond (3) Voyez PI, 38, fig. 1, 9, 13, 15, 19. Genres. ix naissant de la face dorsale e la seconde paire remplacées} ARGULE. ‘Point d'appendice médio- Vfrontal. . ... :. 1 Cactes- Un appendice d'ineertion naissant du milieu de la face » CHALIME. inférieure du front. . . . Thorax composé de Meet TREBIE, articles distincts. . . . . . . Thorax composé de quire) N E OGAGUE. articles distincts. . . . . . . rois premières paires sétifères , es branchiales; une seule paire Dinemoure. Ihroïdes-# EN. quatre paires enbambulatoires rames terminales garni de cro- et ce plusieurs lames ély- PANDARE. cées et branchiales, trois paires IYCREOI GES ER PNR NICE PHYLLOPHORE. Pates des trois an en paires chez la femelle et de toutes les paires chez le mâle subambulatoireset garnies de quelques crochets au bout. CEcrors. 0 Pates foliacées et bran- Lane chiales. . . \ Thorax garnien des- sus de grands appen- SIPHO diceslamelleux;toutes ou en | les pates foliacées. El ie (en Point Rs, ANTHOSOME. lamelleux sur le tho- | rax; pates de la troi | sième paire seulement vésiculaires DiCHELESTION. /{ Trois pue depates biramées assez grandes ; He | NEMESsis. s et non }très-petit. . . . . . . Quatre paires de pa- tes biramées très- -pe-( £ x AMPROGLENE. tites; abdomen très- | long. PR PE ae dt \ ne paire de grandes pates-mä- Fe ancreuses au-devant de la ERGASILE. he ; antennes sétacées dès la paf de pates- mâchoires ancreu- à u- devant de la bouche; base antennes renflée, épineuse et ant d'organe d'adhésion. . . grands lobes latéraux qui res- ferment les principaux viscères. Crusrac BowoLoQuE. Nicornox att © LL cr. FAMILLE DES PELTOCEPHALES. Tête clypéiforme , garnie en ayant de lames frontales, et por- lant de chaque côté les antennes qui sontaplaties et formées de deux articles. ORDRE DES SIPHONOSTOMES. FAMILLE DES PACHYCEPHALES. Tête épaisse, obtuse en avant, et donnant insertion sous son bord antérieur à deux antennes grêèles , cylindriques, sétacées et mulli- articulées, Gnusracés , TOME at (en regard de la page #36). TRIBU DES ARGULIENS. TRIBU DES CALIGIENS. Point d'appendices lamelleux sur la face dorsale du thorax. Point de ventouses à la place des pates-mä- choires de la seconde paire. TRIBU DES PANDARIENS. Des appendices lamelleux (et élythroïdes) sur la face dorsale du thorax. Point de ventouses à la face des pates-mâchoires de la se- conde paire. TRIBU DES DICHÉLESTIENS. Tête petite, corps allongé. TRIBU DES ERGASILIENS. Tête grosse; corps pyriforme , à moins d'être renflé latérale- ment en fer à cheval; jamais allongé. Re he | A — a — EE > Point d'appendices lamelleux naissant de la face dorsale du thorax; pates-mâchoires de la seconde paire remplacées par de grandes ventouses. Point d'appendice médio- on tal PE NP Un appendice d'insertion naissant du milieu de la face inférieure du front. . . . . Thorax composé de trois Pates de la quatrième paire } articles distincts biramées et natatoires. Pates de la quatrième paire uniramées et ambulatoires. Thorax composé de quatre articles distincts Pates des trois premières paires sétifères , les postérieures branchiales; une seule paire de lames élythroïdes. . . . .. . . . . Tubes ovifères droits et à dé- couvert. (le bord des rames terminales garni de cro chets courts et gros) , plusieurs lames ély- throïdes. Pates foliacées et branchiales, trois paires de lames élythroïdes. . . . . . . . . . . Pates des trois premières paires chez la femelle et de Tubes ovifères cachés sous une lame clypéiforme et reployés de manière à former un grand nombre d'anses. subambulatoireset garnies de quelques crochets au bout Pates foliacées et bran- chiales... . . Thorax garni en des- sus de grands appen- diceslamelleux; toutes Pates postérieures foliacés ou en | les pates foliacées. forme de vésicule branchiile (en{ Point d'appendices tout trois paires seulement )! lamelleux sur le tho- rax; pates de la troi- sième paire seulement vésiculaires Trois paires de pates biramées et assez grandes ; abdomen Toutes les pates natatoires et non } très-petit foliacées. Quatre paires de pa- tes biramées très- -pe- tites;, abdomen trés- Une paire de grandes pates-mä- choires ancreuses au-devant de la bouche ; antennes sétacées dès la base, Point de pates-mäâchoires ancreu- ses au- -devant de la bouche; base des antennes renflée, épineuse et | servant d'organe d'adhésion. . . Thorax garni de deux grands lobes latéraux qui res= semblent à des ailes, et renferment les principaux viscères. Corps pyriforme et sans lobes ou prolon- gemens latéraux en forme d'ailes, toutes les paires chez le se 3 } Pates des quatre paires rabambalatores) : | | # Genres ' , ï . ARGOLE. Cauice. CHALIME. TREBIE, Nocacur. Dinemoune. PanDaRE. PAYLLOPHORE. Cecrors. Lœmarce. ANTHOSOME. DicHELESsTION. Nemésis. LamPROGLENK, EnGasire. BomoLoque. Nicorno£ DES CRUSTACÉS. 437 avec les premiers anneaux du thorax. Sur sa face supé- rieure on distingue presque toujours deux petits yeux lisses , fort rapprochés de la ligne médiane , et en avant elle se continue avec deux petites lames frontales plus ou moins distinctes, et dirigées transversalement. Le thorax se compose d’un nombre variable d'articles ; tantôt on n’en distingue que deux , d’autres fois on en : comple trois ou même quatre, suivant que les trois premiers segmens se sont confondus avec la tête, ou bien que cette soudure ne s'étend qu’à deux de ces anneaux, ou bien à un seulement. Du reste, l'aspect de cette portion du corps varie beaucoup, car tantôt le segment dorsal de ces anneaux ne présente rien de re- marquable, et d’autres fois il donne naissance à de grandes lames qui ressemblent un peu aux élytres des Insectes. Enfin l'abdomen est peu développé, et ne présente pas d’appendice en dessous , mais se termine par deux petites lames natatoires ciliées sur les bords ou par une espèce de nageoire trifoliée. Le système appendiculaire présente, dans tous les animaux de cette division, les mêmes caractères essen- tiels , et se compose d’une paire d'antennes, d’un ap- pareil buccal et de quatre paires de pates. Les antennes, au nombre de deux seulement , s’in- sérent très-loin l’une de l'autre, et sont courtes , apla- ties et dirigées en dehors ; elles se composent toujours de deux ou trois petits articles lamelleux, et ne sont jamais ni sétacées ni annelées. L'appareil buccal se compose d’un sucoir, de di- vers appendices rudimentaires situés de chaque côté de sa base, et de trois paires de pates-mâchoires an- creuses. Le sucoir est grand, conique et dirigé en ar- rière ; on y distingue deux pièces impaires, qui sont 438 HISTOIRE NATURELLE soudées par les bords dans la plus grande partie de leur longueur , mais restent libres vers le bout et lais- sent entre elles, au sommiét de cétte éspèce de bec, une ouverture circuläiré où triangulaire; l’uné de ces lames prend insertion entre la bouche et le front, etréprésente le labre ou lévre supérieure ; l’autre, située en arrière, ést l’inalogue de la lèvré inférieure des Crustacés broÿeurs. Entre la base de ces déux lèvres on voit naître dé chaque côté uh appendice qui remplace évidefnment les mandibules de ces derniers animaux; mais qui, au lieu d’être court, gros et déntiforme, ést grêle, très- allongé, et semblable à un stylet à pointe dentelée ; ces mâchoires styliformes pénètrent dans le bec par une petite fente située près de s4 bäsé, et: s'avancent dans son intérietr, de façon à faire saillie par l’ouver- turé qui le términe , ét à Servir comme une paire de lancettés lorsque l’änimal veut sucer sa proie. Un peu plus én déhôrs sétrüuve tine seconde paire d'appendices qui est réduite à un état presque rudimentaire, et paraît êtfe le représentart de la première paire de mächoires des Crustacés ordinaires ; en zénéral on distingueaussi vérs, lé même point, ute pièce cornée styliforme ou fourchue, qui semblé devoir être les vestiges d’une troisième paire d'appéndices buccaux ; appendices qui, chez les Crustäcés broyeurs, constituent les mâchoires de la seconde paire. Enfin les pates-machoires, au nombre de trois paires , offrent des dimensions consi* dérables, et sont rangées dé chaque côté du siphon (f); celles de li première paire paraissent être comme re- foulées en avant, car elles naissent au-dévant du ri- veau de la lèvre supérieure, entre le sucçoir et les (x) PI. 38, fig. 2, 3, 4. 10. DES CRUSTAGÉS. 439 antennes; aussi sont-elles considérées par quelques naturalistes comme étant des antennes ; elles sont grosses, courtes, plus ou moins diflormes, et ter- minées chacune par un ongle crochu, à l’aide du- quel l'animal s'attache à sa proie. Les pates-mà- choires de la seconde paire sont grêles, et composées toujours de deux articles principaux de longueur à peu près égale, et dont le second porte vers le milieu un petit appendice , et se termine par un ou deux cro- chets peu arqués. Enfin les pates-mâchoires de la troisième paire, situés plus en arrière, sont gros, en général courts et plus ou moins complétement subchéliformes ; l’ongle crochu qui les termine pou- vant se reployer sur le pénultième article en manière de griffe. Les pates sont au nombre de quatre paires ; et sont toujours plus ou moins complétement natatoires ; celles des deux pairesmitoyennes et quelquefois même toutes se terminent par deux rames; composées chacune de un à trois articles, et offrent en général une disposition très-remarquable qui est de nature à favoriser beau- coup leur action comme rames natatoires, et qui con- siste dans un développement très-considérable de leur article basilaire , et la soudure de cet article avec une piècesternale impaire, de facon à former avec le toutune seule lame transversale comme aux deux pieds (2); il est même à noter qu’en général cette pièce basilaire im- paire , qui occupe toute la largeur de l'anneau corres- pondant, est beaucoup plus développée que les rames terminales de ces membres, et constitue à elle seule la presque totalité de la nageoïire formée par la paire (1) PI. 38, fig. 6, 5. 714 440 HISTOIRE NATURELLE de pates ainsi modifiées. Les quatre paires de membres dont nous venons de parler appartiennent aux quatre premiers anneaux thoraciques, et naissent les unes du bouclier céphalique, les autres de la portion postcé- phalique du thorax, en nombre variable, suivant le nombre des anneaux thoraciques qui se trouvent con- fondus ave la tête. Le dernier anneau du thorax n’en portejamais ; mais on y distingue en général une paire de tubercules ou delobules qui paraissent être les ves- tiges d’une cinquième paire de membres réduits à un état rudimentaire. Les Crustacés de cette division vivent en parasytes sur les poissons , mais n’y sont pas fixés d’une manière permanente, et lorsqu'ils lâchent prise ils peuvent se déplacer, soit en se traînant lentement, soit en na- gant. Le mâle se distingue en général de la femelle par quelques particularités de structure et par une taille beaucoup moindre ; presque toujours la femelle porte ses œufs dans des tubes cylindriques, qui naissent près du bord postérieur du dernier segment thoracique de chaque côté de l'abdomen, et qui ateignent souvent une longueur très-considérable. Les petits qui en naissent ressemblent aux jeunes Cyclopes et doivent subir plu- sieurs mues avant que d'achever leur métamorphose ; mais on ne sait encore que peu de choses sur les change- mens qu'ils éprouvent. Il est aussi à noter que l’on trouve souvent dans le voisinage des vulves de petites ampoules qui y sont fixées par un col très-étroit, cet qui pourraient bien être des réservoirs spermatiques, analogues à ceux que M. Siébold vient de faire con- naître chez les Cyclopes. Cette famille, bien qu'elle soit très-naturelle, se laisse diviser en trois tribus caractérisées principale- DES CRUSTACÉS. 441 ment par l'absence ou la présence d’appendices lamel- leux sur le dessus du thorax, et par la disposition des antennes. L'une de ces divisions a pour type le genre Calige proprement dit, et peut, par conséquent , être désigné sous le nom de tribu des Caligiens ; une autre a pour type principal le genre Pandarus, et portera le nom de tribu des Pandariens ; enfin la troisième se compose d’un seul genre, celui des Ærgules. TRIBU DES ARGULIENS. Cette division, comme nous venons de le dire, ne comprend encore qu'un seul genre, et par consé- quent nous pouvons nous dispenser d’en donner ici une description générale. GENRE ARGULE, — Aroulus (1). Les Argules sont de petits Crustacés remarquables par la forme discoïde et presque circulaire de leur ééte; cette por- tion du corps est tout à fait plate en-dessus , très-élargie, et se prolonge en arrière jusqu'au niveau du bord postérieur du thorax qu'elle recouvre de chaque côté; ces lobes posté- rieurs naissent vers le milieu du corps, et laissent entre eux une fente presque linéaire occupée par le thorax ; mais au premier abord , cette disposition échappe facilement à lob- servateur , et l'animal paraît avoir la portion céphalothora- cique du corps tout entière recouverte par un grand disque circulaire, dont les bords dépassent souvent l'extrémité des (1) Pediculus, Backer. — Argulus, Müller. — Monoculus, Fabri- cius, Linné , Manuel, Cuvier. — Linoculus, Geoffroy, Latr. Genera. — Ozolus , Latreille, Hist. des Crust, — Ærgulus, Jurine, Lamarck, Latreille, Leach, Desmarest, Burmeister , Herrick et Dana, etc. 442 HISTOIRE NATURELLE pates, et ne laissent apercevoir qu’une sorte de queue bi- lobée formée par l'abdomen. Vers sa partie antérieure, mais à une distance assez considérable du bord frontal, on trouve sur la face supérieure de cette carapace deux yeux circulaires, et on distingue deux lignes cornées qui paraissent correspondre au point de jonction des lobes latéraux avec la région médiane ; enfin il est à noter, que le test lui-même est presque membraneux.Les antennes sont grosses, très-courtes et complétement cachées sous le front ; elles s’insèrent près de la ligne médiane, à quelque distance en arrière du bord frontal, et se composent d’un article basilaire portant un se- cond article recourbé en forme de corne, et garni sur son bord externe d’un appendice sétacé et grêle qui dépasse un peu son extrémité. Immédiatement en arrière de ces organes et en connexion avec leur base, on trouve une seconde paire d’appendices antenniformes , dirigés en dehors , cylindriques et composés de trois ou quatre articles , dont le premier est assez gros et les suivants sont de plus enplus petits. Le suçoir naît assez loin en arrière de ces organes et se dirigeen avant, tandis que chez tous les autres Crustacés de cette famille, il est reployé en arrière, il est grêle, allongé , et ne paraît être formé que par le labre, l’ouverture buccale proprement dite étant située en arrière de sa base; on y découvre deux paires d’appendices styliformes qui semblent être les analo- gues des mandibules et d’une paire de mâchoires, et on y distingue une pièce médiane qui peut être considérée comme le représentant de la lèvre inférieure. Ce mode de conformation de l’appareil buccal, décrit avec soin par MM. Dana et Herrich, s'éloigne un peu de celui qui se ren- contre communément dans cette famille, et semble établir un passageentre la structure des mêmes parties chez lesCrus- tacés broyeurs et les Siphonostomes ordinaires. De chaque côté de la base du bec, se trouve un appendice cylindrique, gros, court et terminé par une ventouse cupuliforme d’une structure très-remarquable. Enfin, plus en avant , naissent deux membres pédiformes , qui sont gros et dentés à leur DES CRUSTACÉS. 443 base , puis cylindriques et allongés, et qui se composent de cinq articles dont le dernier se termine par deux petits ongles crochus, C’est en arrière de ces organes que le thorax devient distinct de ia tête ; on y reconnaît quatre articles qui portent chacun latéralement une paire de pates natatoires, Ces pates, à raison de leur structure , paraissent être inter- médiaires entre celles des Branchiopodes et des Siphonos- tomes ordinaires, car celles des deux premières paires por- tent sur le bord dorsal de leur portion basilaire un appen- dice flagelliforme , recourbé en dessus comme chez beaucoup de Branchiopodes ; du reste, ces membres se composent d’un pédoncule charnu obscurément divisé en deux ou trois ar- ticles ; et portant à son extrémité deux rames lamelleuses, allongées et garnies de grandes soies plumeuses ; toutes ces pates sont dirigées horizontalement en dehorset ne dépassent que peu ou point le bord de la carapace, Au bord posterieur du thorax, on apercoit en dessous des traces d’un cin- quième anneau, et près de la ligne médiane, on y trouve les deux orifices de la génération. Enfin l’abdomen est ova- laire et bilobé postérieurement et près du fond de Péchan- crure qui sépare en arrière ses deux lobes , on voit en-des- sous une paire d'appendices presque rudimentaires, de forme ovalaire. Les Argules ne sont pas pourvus de sacs ovifères , comme les autres Crustacés suceurs, mais déposent leurs œufs sur quelque corpsétranger, et les petits qui en naissent , ressem- blent beaucoup à des Gyclopes ; leur test céphalique n’est pas encore élargi en forme de disque ; ieur corps est pyriforme et leurs antennes sont visibles en dessus, de chaque côté de la carapace ; ces organes sont proportionnellement plus déve- loppé que chez l'adulte, et l’'appendice sétacé, qui, chez ce dernier, se trouve sur leur bord postérieur, constitue ici une rame cylindrique et ciliée au bout beaucoup plus grande que la portion antérieure, Une seconde paire de rames natatoires se montre en arrière de celles dont il vient d’être question, et paraît être formée par une paire d’appendices palpiformes 444 HISTOIRE NATURELLE dépendant des organes qui, chez l’adulte, simulent des antennes postérieures. Les ventouses n’existent pas et sont remplacées par une paire de grosses pates portant une troisième paire de tiges nataioires; enfin les membres qui suivent immédiatement ces organes et qui représentent les pates - mâchoires postérieures, ne sont que très-peu déve- loppés, et les quatre paires de pates proprement dites sont presque rudimentaires ; enfin l’abdomen est pyriforme et ne se dilate en lobes terminaux que plus tard , en sorte que les lamelles caudales qui, par la suite, seront cachées sous sa face inférieure , terminent alors le corps du petit animal, Les Argules vivent fixés sur divers poissons d’eau douce ; ils s’attaquent également aux têtards de Batraciens, mais on les trouve aussi libres , et ils nagent avec vivacité. 1. ARGULE FOLIACÉ. — À, foliaceus (x). Corpsovalaire, ne recouvrant pas complétement les pates des trois premières paires et laissant presque entiérement à découvert celles de la dernière paire; base des antennes armée d’une série de dents cornées. Couleur, vert jaunâtre. Longueur, environ deux lignes ; le mâle est plus petit et est caractérisé par deux points noirs à la base de l'abdomen. Se trouvent dans les eaux stagnantes aux environs de Paris , et (1) Pou du gasteroste, Pou de La carpe, Backer, Micros. t.2, ch. 25, P]. 14.— Insectum aquatium , Ledermüller, microsc. 1, p. 76, PI. 37. — Argulus delphinus, Müller, Entomost. p. 123. — Monoculus ar- gulus , Fabricius, Ent, Syst, t. 2, p. 489. — Binocle du gastuaste, Geoffroy , Ins. t. 2, p. 661. — Monoculus foliacus, Linné , Syst. nat. et Fauna sueccia. — Monoculus delphinus, Manuel, Encyclop. t. 7, p. 930. — Monoculus gyrini, Cuvier , Tableau élément. p. 454. — Binoculus gasterostei , Latreille , Genera, t. 1, p. 14. — Ozolus gas- terostei , ejusd. Hist. des Crust. et des Ins. t. 4, p. 128, PI. 29, fig. 4. —Argulus foliaceus , Jurine fils, Ann. du mus. 1. 7, p. 431, PI. 26. — Leach, Dict. des Se. nat. t. 14, p. 529. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5, p. 140.—Latreille, Encyclop. PI. 334 , fig. 1-22. (d'après Jurine), Règne animal, t. 4, p. 195. — Desmarest, Consid. p. 331, PL. 50 , fig. 1. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 35, fig. 1. — Burmeister, op. cit. p. 332. DES CRUSTACÉS. 445 se fixent sur les Épinoches et quelquefois sur les Carpes , les Tan- ches et les Tétards. L'Argulus charon de Müller (2); paraît être un jeune de l’es- pèce précédente. 2. ARGULE DU CALOSTOME. — 4, Calostomi (1). Corps circulaire et plus large que dans l'espèce précédente ; peu ou point de dents à la base des antennes. Habite les eaux saumâtres, près de Whiteneyville, aux États- Unis d'Amérique. L’Argulus armiger de Müller (2) n’est connu que par une mau- vaise figure donnée par Slabber (3), mais ne paraît pas devoir être rangé dans cette division générique. TRIBU DES CALIGIENS. Les Caligiens (4) n’offrent rien d’anormal dans la conformation de leur thorax , dont les anneaux sont simples et sans appendices dorsaux. Le bouclier cépha- lique est grand , plus ou moins ovalaire , mince sur les bords, et garni antérieurement de lames frontales très-développées, dont l'extrémité latérale recouvre la base des antennes; enfin les angies postérieurs de cette carapace se prolongent plus ou moins loin de chaque côté du thorax , et la portion de son bord pos- térieur, comprise entre ces deux prolongemens, se confond avec le premier, ou même les deux outrois pre- miers segmens thoraciques. Il en résulte que le thorax ne se compose que de deux , de trois ou de quatre ar- (1) Dana et Herrick, Amer. journ, of sc. vol. 31, p. 297, fig. 1-10. (2) Entomostraca , p. 124. (3) Natuurkundige Verlustigungen , PI, 6, fig. 1 (reproduit dans l'Encyclop. méthod. PI. 267, fig. 24). (4) PI. 38, fig. 1, 9. CRUSTACÉS ; TOME Il. 29 446 HISTOIRE NATURELLE ticles distincts. Les pates sont garnies de longues sôïes plumeuses (1) ; enfin l’abdomen se termine par deux petites lames dirigées en arrière, et ne porte pas d'ap- pendices latéraux. On à divisé les Caligiens en quatre genres recon- naissables aux caractères indiqués dans le tableau précédent (page k36). Genre CALIGE. — Caligus (2). Les Caliges proprement dits (PL. 38, fig. 9) sont de petits Crustacés parasites dont le corps est déprimé, et se compose de deux portions principales : lune antérieure , ‘ovoïde et scutiforme, qui est formée par la carapace ou bouclier cépha- lique; l’autre postérieure , beaucoup moins large que la précédente , annelée, et formée par les derniers segmens thoraciques et un abdomen rudimentaire. La carapace est marquée, en dessus,de divers sillons linéaires, dont les prin- cipaux figurent sur sa moitié postérieure un grand H; on y remarque aussi, sur le bord postérieur, deux échancrures plus ou moins profondes, situées sur les côtés de l’insertion de la portion rétrécie du thorax ; et l’espace quadrilatère compris entre ces deux échancrures, les deux jambages de l'H et la ligne transversale de celui-ci, constitue une région bien distincte à laquelle on pourrait donner le nom de région tho- racique de la carapace, car elle correspond à l'insertion des trois premières paires de pates natatoires, et paraît être formée par les trois premiers anneaux du thorax soudés à latête.Au- devant de la région médiane de la carapace , comprise entre les jambages antérieurs de l'H, se trouvent deux petits yeux ovalaires adossés l’un à l’autre et colorés en rouge chez les (1) PI. 38, fig. 5-8. (2) Pediculus , Baster. — Monoculus, Linné, Fabricius , Manuel. — Pinoculus, Oth. Fabricius , Fauna Groen. — Caligus, Müller , En- tomostr.—Latreille, Lamarck, Leach, Desmarest, Nordmann, Bur- meister , Pickering et Dana, Kroyer , etc. DES CRUSTACÉS. 447 individus vivants ; les régions latérales n’offrent rien de par- ticulier; enfin, au-devant de la région frontale comprise entre les yeux et le bord antérieur de la carapace, se trouve une petite pièce transversale , soudée à ce bord , échancrée an- térieurement sur la ligne médiane , se prolongeant latérale- ment sous la forme de lobule, et y recouvrant l'insertion des antennes. Le bord postérieur de la région thoracique de la carapace donne attache au pénultième anneau du tho- rax , lequel est court, étroit et réuni à son tour au dernier anneau thoracique , dont le développement est beaucoup plus considérable, mais varie suivant les sexes; chez les mâles , il est ovalaire et guère plus large que le segment pré- cédent ; mais chez la femelle , il est ordinairement presque quadrilatère, et dépasse de beaucoup latéralement le pé- nultième anneau thoracique, ce qui donne au corps consi- déré en général une forme étranglée au milieu, Enfin l’ab- domen, qui fait suite au thorax, ne se compose que d’un seul segment, beaucoup plus étroit que anneau précédent, et porte sur son bord postérieur deux lames natatoires dont les bords sont garnis de longs poils plumeux. À la face inférieure du corps, on apercoit sous le front, dans le point de réunion des deux pièces transversales dont il a déjà été question, un petit tubercule médian, et sou- vent chacune de ces lames porte vers son extrémité libre un organe cupuliforme qui paraît être disposé de façon à fonc- tionner à la manière d’une ventouse (fig. 10). Quant à ces lames elles-mêmes , elles sont souvent assez distinctes de la carapace, et peuvent bien être les représentans de la première paire d’antennes réduite à un seul article foliacé et immo- bile. Les antennes proprement dites qui , dans cette hypo- thèse, correspondraient aux antennes extérieures des Crus- tacés supérieurs, s’insèrent au-dessous de l’échancrure qui existe de chaque côté, entre le lobule terminal de ces lames frontales et le bord de la carapace ; elles sont courtes, apla- ties etcomposées de deux articles L'appareil buccal est situé à quelque distance en arrière du front, et se compose, 20. 448 HISTOIRE NATURELLE comme d'ordinaire dans cette famille , d’un sucoir conique et assez développé qui résulte de la réunion de pièces cor- respondantes au labre et à la lèvre inférieure , et qui ren- ferme dans son intérieur deux longs appendices styliformes et dentelés vers le bout , qui à leur iour représentent les man- dibules (1). Les appendices qui , chez les Crustacés broyeurs, constituent les deux paires de mâchoires proprement dites , paraissent être représentés ici par deux paires d’appendices rudimentaires, situées sur les côtés du sucoir ; Pun de ces appendices prend naissance au-devant de l’autre, et consiste en un petit article basilaire, terminé par une pièce styli- forme très-grêle ; l’autre est plus développé, et se termine par deux cornes dirigées en arrière. Les pates-méchoires , comme nous l’avons déjà dit, sont refoulées en avant et en dehors, et constituent les organes de préhension à l’aide des- quels l’animal s'accroche sur sa proie. Gelles de la première paire naissent entre le sucoir et les antennes, et se terminent par un ongle très-long, crochu au bout et tordu sur lui- même ; on remarque aussi du côté externe de la base de ces organes un crochet corné. Les pates-mâchoires de la se- conde paire sont plus allongées , et se terminent par un petit article lamelleux armé de deux ou trois ongles falciformes à bords dentelés.Les pates-mächoires de la troisième paire sont plus grosses et presque subchéliformes (fig. 12); chez le mâle, elles se terminent même par une grosse main presque chéli- forme. Il est aussi à noter qu’on aperçoit sur le sternum, un peu en arrière de la base de ces organes, un appendice médian en forme de fourche à deux branches , tantôt sim- ples, tantôt bifurquées. Les pates proprement dites naissent plus en arrière et sont au nombre de quatre paires, dont les trois premières sont fixées sous la portion thoracique de la carapace , et la quatrième de chaque côté du pénultième an- neau du thorax. Celles de la première paire naissent d’une - (1) Voyez les figures que j'en ai données dans l'atlas du Règne ani- mal de Guvier, Crust, PI. 79, fig, 1a, 1b, 10, 14, 1e, 1f. DES CRUSTACÉS, £49 petite pièce très-grêle, et se composent chacune d’un article basilaire , portant à son angle externe et postérieur un article rudimentaire qui représente la rame interne, et sur son bord externe une seconde rame natatoire formée de deux articles très-ailongés et ciliés. Les pates de la se- conde paire se terminent par deux rames natatoires biarti- culées assez larges, de longueur à peu près égale et garnies de poils plumeux très-longs ; il est aussi à noter que la pièce sternale qui porte ces pates affecte la forme d’une lame trans- versale mobile et libre par son bord inférieur, de facon à donner à ces organes l’apparence d’une grande nageoire im paire et médiane, dont les extrémités latérales porteraient chacune deux petites rames. Les pates de la troisième paire présentent ce même caractère à un bien plus haut degré, car leurs rames terminales sont extrêmement courtes, tandis que leur position basilaire , presque confondue avec la pièce sternale qui les réunit, constitue avec celle-ci une grande lame transversale, semi-ovalaire, dont le développement est très-considérabie, chez la femelle surtout. Les pates de la quatrième paire ne sont pas lamelleuses comme les précé- dentes, mais grêles, allongées, et plutôt ambulatoires que natatoires et dirigées en dehors ; elles ne présentent qu’une seule branche ctse composent de quatre articles (fig. 17). En général, on apercoit près dela ligne médiane et vers l’extré- mité postérieure du dernier anneau thoracique, deux tuber- cules cornés qui semblent être les derniers vestiges des pates de la cinquième paire. Enfin, chez les femelles, il naît de ce même anneau , de chaque côté de ’abdomen , un long tube ovifère , cylindrique et étendu en ligne droite. L’anatomie intérieure d’une espèce de Calige des côtes de l'Amérique a été faite avec soin par MM. Pickering et Dana (i). Les Caliges se trouvent ordinairement sur la peau ou sur les parois de la bouche ou de la cavité branchiale des pois- (1) Voyez American journal of sciences and arts, vol. 34, n° 2. 450 HISTOIRE NATURELLE sons, et paraissent subir dans le jeune âge des changemens de forme très-considérables, Ces Crustacés me semblent devoir être subdivisés en deux groupes, d’après la présence ou l’absence de ventouses sur le bord des lames frontales ; mais dans l’état actuel de la science , il n’est pas toujours possible de se servir de ce ca- ractère, Il est aussi à noter que la distinction des espèces offre souvent des diflicultés assez considérables , à cause des différences de forme dépendantes des sexes ; ces différences sont même si marquées, que Leach les à prises pour bases d’une distinction générique. En effet, le petit parasite d’après lequel cet auteur a établi son genre Risculus n’est évidem- ment que le mâle d’une espèce de Calige (1). $ I. Espèces ayant deux ventouses marginales fixées sur les lames frontales (PI. 38, fig. 10). a. Abdomen court. a* Carapace large , presque circulaire. 1. CALIGE MINIME.—C, minutus (2). Lames frontales très-saillantes, fortement échancrées au milieu, et portant de chaque côté une grosse ventouse. Carapace aussi large que longue; pénultième anneau du thorax très-petit ; le dernier, petit et ovalaire chez le mâle, grand et presque carré chez la femelle où son bord postérieur est bilobé. Abdomen très- petit, mais un peu plus long que large, surtout chez le mâle; fourche sternale petite et à branches simpleset acérées. Longueur, environ 3 lignes. Trouvées sur les côtes de la Bretagne dans la cavité branchiale d'un Bars. Le Cazice ne Muzcer (3), doit prendre place ici, et paraît se (1) Voyez l'atlas de la grande édition du Règne animal de Cuvier, Crustacés, PI, 77, fig. 3. (2) Otto—Nordmann,Mikrogr. Beitrag. t, 2, p. 25.—Edwards, Atlas du Règne animal de Cuvier , Crust. PI. 57, fe. 2. (3) Leach, Encyclop. brit. suppl. 1, p. 405, PI. 20, et Dict. des Sc. nat. t. 14, p. 536. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 342, PI. 50, fig. 4. DES CRUSTACÉS. 451 distinguer de l'espèce précédente par la direction presque droite du bord frontal, ainsi que l’a remarqué M. Nordmann ; mais c’est évidemment à tort que Leach y assigne pour caractère l'absence de soies caudales ; cette absence n’a pu être qu'accidentelie chez l'individu décrit par le zoologiste anglais. Le Caligus curtus de Müller (1) se rapproche beaucoup de l’es- pèce précédente, et ne devrait peut-être pas en être séparé. Quant à la Calige décrite sous le même nom par M. Kroyer (2), je suis porté à croire qu'elle devrait changer de dénomination ; car elle se fait remarquer par l’état presque rudimentaire de l’ab- domen chez la femelle, tandis que dans le Caligus curtus figuré par Müller , cette partie est très-développée. Je doute aussi que le Caligus curtus de M. Desmarets (3) soit bien nommé , car cet au- teur, tout en décrivant l'animal avec assez de détail , ne fait au- cune mention des ventouses frontales, et je suis porté à croire qu'il avait sous les yeitx un Calige du Flétan. a'* Carapace étroite, beaucoup plus longue que large. 2. CALIGE AMÉRICAIN, — C. Americanus (4). Femelle : carapace ovalaire peu rétrécie en avant; pièces fron- tales peu saillantes ; antennes petites ; thorax beaucoup plus court que la carapace ; son dernier segment carré , aussi large en avant qu'en arrière; fourche sternale très-petite et à branches obtuses ; abdomen guëre plus long que large. Le mâle a la carapace un peu plus large; le dernier article du thorax un peu moins grand , légèrement rétréci en avantet bidenté de chaque côté sur le bord postérieur. Enfin l’abdo- (1) Entomostraca, p. 130, PI. 21, fig. 1, 2. — Tilesius, Mém. de Petesb. t. 5, PL. 8, fig. 1, 2. (2) Loc. cit. it. r,\p. 619, PL 6, fig. 2: (3) Considérations sur les Crust. p. 340. (4) Pickering and Dana, Description of a species ofCaligus American, Journal of sciences and arts, vol. 34, n° 2, pl. 3, 4, 5. 452 HISTOIRE NATURELLE men plus grand et sub -ovalaire. Longueur, environ 4 lignes. Trouvé sur la Morue, dans les parages de Long-Island, Amé- rique Septentrionale. 3. CALIGE DE Risso.— C. Rissoanus. Espèce très-voisine de la précédente; mais ayant l’article ba- silaire des antennes plus grand chez la femelle ; la fourche ster- nale à branches aiguës, et le dernier article du thorax un peu rétréci antérieurement. Longueur, environ 2 lignes. Trouvé sur un poisson à Nice. Mâle inconnu. (C. M.) 4. Cauice DE Kroyer, — C, Xroyerti. Espèce très-voisine des deux précédentes, mais ayant chez la femelle la carapace plus rétrécie en avant, les lames frontales très-grandes, les branches de la fourche steënale pointues.Le der- nier anneau thoracique un peu plus long que large, plus étroit en avant qu'en arrière, et tronqué postérieurement. Enfin l’ab- domen presque deux fois aussi long que large, mais beaucoup plus court que le dernier anneau thoracique. Longueur, 2 lignes et demie. Trouvé sur un Diodon. Mâle inconnu. (C. M.) aa. Abdomen allongé. bb*. Carapace très-large, 5. CALIGE DIAPHANE. — C, diaphanus (1). Carapace presque circulaire ; abdomen de la femelle très-long et paraissant formé de deux anneaux ; lames caudales tres-petites ; fourche sternale petite et simple. Trouvé aux coins de la bouche d’une Trigle-Hirondelle. (1) Nordmann, Microgr. Beitr. v, 2, p. 26. —Kroyer, loc. citt.r, p. 623, pl. 6, fig. 5. DES CRUSTACÉS. 45 CS aa** Carapace allongée, beaucoup moins large que longue. 6. CaALiGE RAPACE. — €, rapax. Planche 38 , fig. 9. / 2. Carapace plus longue que large et très-rétrécie en avant; lames frontales grandes, mais à bord antérieur presque droit ; lobe tho- racique dépassant à peine les angles latéraux de la carapace. Tho- rax beaucoup moins long que la carapace ; le dernier article sub- pyriforme et terminé postérieurement par un bord droit. Abdo- men plus de deux fois aussi long que large, mais de grandeur mé- diocre et beaucoup moins long que l'anneau précédent; lames caudales bien développées. Fourche sternale assez grande, à bran- ches simples et aiguës. Longueur, environ 3 lignes. Trouvé sur la peau d’un squale. Mâle inconnu. (G. M.) 7e CALIGE ÉCUSSONNÉ. — C, scutatus. Carapace ovalaire, beaucoup plus longue que large, mais pas plus étroite en avant qu’en arrière ; bord frontal presque droit ; région thoracique très-saillante en arrière. Thorax moins longque la carapace, son dernier segment sub-quadrilatère, presque aussi large en avant qu'en arrière, ayant ses angles postérieurs prolon- gés en forme de lobules , et portant sur le milieu de sa face dor- sale une plaque cornée ovalaire, en forme d'écusson ovalaire transversal. Abdomen plus long que le dernier anneau thoracique, étranglé de facon à paraître composé de trois segments, et terminé par des lames caudales très-petites, mais garnies de soies plu- meuses très-fortes. Antennes très-petites. Fourche sternale très- petite à branches simples. Longueur, environ 3 lignes. Couleur brunâtre. Mâle inconnu. Trouvé dans les mers de l'Inde. (G. M.) 8. CaL1GE DE Pnaraon. — ©. Pharaonis (1). Carapace très-petite et cordiforme ; dernier segment du thorax triangulaire, beaucoup plus large et deux fois aussi long que la (1) Nordmann, Mikrog. Beitr. t. 2, p. 28. 454 HISTOIRE NATURELLE carapace ; abdomen plus long que le reste du corps et paraissant composé de deux segments. Trouvé dans la mer Rouge, sur l'opercule d’un Chétodon, par MM. Hemprich et Ehrenberg. Le Caligus elongatus de M. Nordmann (1) paraît appartenir à cette subdivision et se distinguer de toutes les autres espèces con- nues par l'existence de six fossettes creusées à la face supérieure du dernier segment thoracique, lequel est quadrilatère, allongé, un peu rétréci en avant et tronqué en arrière ; la carapace est ovale et l'abdomen conique. Le Caligus bicuspidatus de M. Nordmann (2) appartient à cette seconde division du genre Calige , mais me paraît avoir été décrit d'après des individus mâles seulement, de sorte qu'il m'est impos- sible de déterminer si l'on doit le rapporter à une des espèces mentionnées ci-dessus ou le conserver comme espèce distincte. M. Nordmann insiste sur l'existence de deux tubercules sétifères de chaque côté du dernier segment thoracique, mais ce caractère se voit souvent chez les mâles d’autres espèces. 2, Espèces dépourvues de ventouses sur les lames frontales. (Genre Lepeophtheirus Nordmann.) b. Fourche sternale à branches simples. b' Abdomen très-court. 9. CaL1cE PEcroRAL. — €, pectoralis (3), Femelle : thorax aussi long que la carapace ; son dernier article presque auési grand que celle-ci , et terminé postérieurement par un bord droit. Abdomen petit et presque aussi large que long. Fourche sternale à branches courtes et pointues. Tubes ovifères courts. a ———_—_——— — ————————— — — —_—_———— (x) Op. cit. p. 24. (2) Op: cit. p. 17. (3) Lernea pectoralis ? Müller, Zoal, Danica, 1: 0p- 415%1P1-155; fig. 7 (reprod. dans l'Encyclop. méth. vert. P PI. 78 ; ie 12). — Ca- Fe 4 Cuvier, Règne animal, t. 3, p. 258. — Élainv. Dict. des Sc. nat. t. 26, p. 129. — Lepesophtheirus pectoralis , Nordmann, Mikrog. beitr. t. 2, p. 30. — Caligus pectoralis, Kroyer, op. cit. vol. 2, p. 8, PI, 6, f, 4. DES CRUSTACÉS. 455 Mäle beaucoup plus petit que la femelle. Thorax très-petit, son dernier segment presque circulaire; abdomen petit, aussi large que long et terminé par des lames natatoires petites ; mains subchéliformes de la troisième pate-mâchoire, simplement renflées sur lebord préhensile. Se trouve sur le Turbot, la Plie et autres pleuronectes. 10. CALIGE DE Norpmann. — €. Nordmannii (1). Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant chez la femelle le thorax beaucoup moins long que la carapace ; son dernier seg- ment ovalaire, assez grand , beaucoup plus long que large et for- tement bilobé au bord postérieur. Carapace ovalaire aussi longue que large et à lames frontales peu saillantes ; abdomen petit, un peu plus long que large et terminé par deux lames trés-petites, Fourche sternale grande , à branches allongées et acérées ; tubes oviféres tres-longs. Mâle inconnu. Longueur, environ 4 lignes. Trouvé à Nice sur la peau d’une Mole. (C. M.) 11. GCALIGE ORNE. — C. ornatus (2). Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant le dernier ar- ticle du thorax beaucoup plus petit; carapace presque circulaire, aussi large en arrière qu’en avant, et ornée en dessus de plusieurs lignes cornées très-marquées, dont deux naissent au niveau du bord antérieur de la région thoracique (près de la traverse de Y'H), se portent en dehors, et divisent en deux la portion voisine de la région latérale; une seconde ligne semblable, placée comme d'ordinaire plus en avant, et naissant vers le niveau des yeux; un crochet corne, très-aigu, fixé au bord de la pièce basilaire des pates de l'avant-dernière parre, en dehors de l'insertion de la rame externe ; fourche sternale comme dans les espèces précédentes. Longueur, environ 4 lignes. Mâle inconnu. Trouvée à Valparaiso. (C. M.) 12. CALIGE pu sauMON. — C. salmonis (3). Cette espèce se distingue de toutes les précédentes par la forme (1) Edw. Atlas du Règne animal de Cuvier , Crust. pl. 77, fig. 1. (2) Nordmann , Collection du muséum du Jardin du Roi. (3) Kroyer, op. cit. t. 1, pl. 6, fig. 7,ett, 2, p. 13. 456 HISTOIRE NATURELLE du dernier article du thorax, qui est ovalaire, et garni de chaque côté, sur le bord, vers la partie postérieure, de deux petits tu- bercules sétifères. La fourche sternale est petite et à branches ob- tuses. | b**, Abdomen tris-allonge. 13. CALIGE GUÈrE, — C, vespa. Femelle : lames frontales avancées et à bord courbé; carapace étroite en avant, très-large en arrière, et aussi large que longue; thorax aussi long que la carapace; son premier segment très-pe- tit, le second presque pyriforme, et terminé postérieurement par deux lobes arrondis, très-prononcés ; abdomen au moins trois fois aussi long que large; pates-mâchoires de la troisième paire très-grosses; pates de l’avant-dernière paire moins grandes que d'ordinaire, fourche sternale petite et simple; un petit tubercule sétifère au-dessus de chaque vulve; tubes oviféres assez longs. Longueur, environ 3 lignes. Mâle inconnu. Trouvé sur les branchies d'un saumon. (C. M.) bb. Fourche sternale à branches bifurquées. bb *, Abdomen très-court. 14. CALIGE pu FLETAN. — C, hippoglossis (1). Lames frontales s'avancant beaucoup sur le milieu du front, carapace moins large que longue, un peu plus longue que la portion postérieure du corps, et plus large en arrière qu'en avant ; pénultième anneau thoracique très-court, mais presque aussi large que l'anneau suivant qui, chez la femelle, est ovalaire, beaucoup plus long que large , et terminé postérieurement par deux lobules arrondis, lesquels s'avancent de chaque côte de oo (1) Binoculus piscinus, Othon, Fabricius, Fauna Groenlandica, p. 239. — Caligus hippoglossi, Kroyer, op. cit. p. 625, pl. 6, fig. 3. — Je ne crois pas que le Calige figuré par M. Guérin sous le nom de C. pis- cinus (Iconogr. Crust. pl. 35, fig. 2) puisse être rapporté à cette espèce, car l'abdomen paraît être au moins deux fois aussi long que large. Quant aux Monoculus piscinus de Linné ( Fauna suecica), 45, il est impossible, dans l'état actuel de la science, de le rapporter avec quelque degré de certitude à une des espèces précédentes plutôt qu'à une autre. DES CRUSTACÉS. 457 l'abdomen. Abdomen très-court, aussi large que long. Fourche sternale grande et à branches bifurquées au bout. Longueur, en- viron 8 lignes. Mâle inconnu. Se trouve dans la mer du Nord sur le fletan. (C. M.) bb"*, Abdomen très-allonge. 15. CALIGE DE L'ESTURGEON,. — C, sturionis (1). Carapace ovalaire ; thorax aussi long que la carapace ; sonder- nier segmeut élargi postérieurement. Abdomen trois ou quatre fois aussi long que large. Fourche sternale courte et à branches bifurquées. La détermination spécifique des (Caliges décrits par Strom (2), et par Baster (3), me paraît impossible. Genre CHALIME,. — Chalimus (4). Le genre Chalimus de M. Burmeister ressemble aux Ca- liges par la structure des pates, mais présente un caractère qui ne se retrouve pas ailleurs dans cette famille, et qui semble indiquer une vie plus sédentaire que celle des autres Caligiens ; c’est la présence d’un appendice médian qui naît du milieu de la face inférieure du front, offre des traces de divisions annulaires à sa base et setermine par un bouton Cet appendice ressemble beaucoup à ceux qui servent à fixer les Lernées sur leur proie et est destiné probablement aux mêmes usages, Quant à la conformation générale du corps, elle se rapproche beaucoup de celle des Nogagues. 1. CHALIME pu sCoMBRE. — C. scombris (5). Carapace allongée et s’élargissant graduellement d'avant en ar- rière; lames frontales très-avancées ; thorax composé de quatre (1) Kroyer, op. cit. t. 1, pl. 6, fig. 6, et 1. 2, p. 11. (2) Physisk og œconomesk Beskrivelse, over fogderiet Sondmor, p. 167, PI. 1, fig. 4, 5 (mas.) et G (fém.). (3) Natuurkundige Uitspanningen , PL. 8, fig. 0. (4) Burmeister , Mém. des eur. de la nat, de Bonn , t, 17. (5) Burmeister , loc, cit. p. 294, pl. 13, fig. 13-18. 458 HISTOIRE NATURELLE anneaux distincts ; abdomen grand, composé de trois articles et terminé par deux lames assez grandes. Trouvé sur le Maquereau. M. Kroyer (1) a décrit une seconde espèce de Chalime qui se distingue par la brièveté du thorax et de l'abdomen, mais qui pa- raît être seulement un jeune. Genre TRÉBIE.— Trebius (2). Ce genre, établi récemment par M. Kroyer, forme le pas- sage entre les Caliges et les Nogagues ; il se rapproche de ces derniers par la structure des pieds de la dernière paire (PI. 38, fig. 8), quisont biramées et natatoires comme celle des paires précédentes (sans cependant être réunis sur une lame transversale commune, ainsi que cela a lieu pour celles-ci), et il ressemble aux Caliges par la conformation générale du corps; seulement le thorax, au lieu de n’offrir que deux articles distincts,en présente trois (pl. 38, fig. 1). De même que chez les Caliges , il existe vers le tiers antérieur de la face supé- rieure de la carapace deux yeux lisses qui sont très-rappro- chés et qui pendant la vie sont de couleur rouge. 1. TREBIUS CAUDIGÈRE. — TT, caudatus (3). Carapace subovoïde, et plus longue que large, dernier artiele du thorax quadrilatère , et pas notablement rétrécie à la base. Abdomen grêle, plus long que le thorax, et offrant dans sa moitié postérieure deux étranglemens légers. Trouvé sur un squale dans la mer du Nord. 2. TRÉBIE FRONT ÉPINEUX. — 1°. spinifrons. (PL. 38, fig. 1-8.) Carapace plus large que longue, lames frontales sub-épineuses sur le bord prés de la ligne médiane; un prolongement conique et courbe situé de chaque côté de l'insertion du thorax entre l'échan- (x) Journal d'Hist Natur. t. 2, p, 20, pl. 1, fig. 2. (2) Kroyer, op. cit. t. 2, p. 52. (3) Kroyer, op. cit. p. 30, pl. 1, fig. 4. DES CRUSTACÉS. 459 crure et l'angle arrondi de la carapace; les deux premiers articles du thorax trés-étroits ; le dernier grand etsubpyriforme.Abdomen composé d'un seul article, mais trés-long (à peu près de la lon- gueur du thorax), et terminé par des lames natatoires peu dé- veloppées. Mâle inconnu. Trouvé sur la peau d'un Squale. (G. M.) Gevre NOGAGUE. — NVogagus (1). Ce genre, établi par Leach, mais mal caractérisé par ce naturaliste et par les auteurs qui l’ont copié, correspond au genre Pterygopode de Latreille, etau genre Dinematura de M. Burmeister. Il est caractérisé principalement par la structure des pates postérieures, lesquelles, au lieu d’être simples et sub-ambulatoires comme chez les Caliges, sont biramées et natatoires comme celles des paires précédentes. D’autres particularités le distinguent aussi des Galiges pro- prement dits, et des Trébies ; ainsi le bouclier céphalique est beaucoup moins développé, et les pièces frontales plus petites et plus libres. Le thorax se compose de quatre grands articles bien distincts; et le premier de ces articles (corres- pondant au second anneau thoracique, le premier anneau étant toujours confondu avec la tête) présente de chaque côté un petit prolongement lamelleux. Enfin, les deux pe- tites lames natatoires qui terminent l'abdomen sont un peu plus développées que chez la plupart des Caligiens. 1. NOocaGuE DE LATREILLE. — ÎV., Zatreillii (2), Bord frontal largément excavé, carapace très-large, et offrant de chaque côté sur le bord postérieur, tout près de son angle laté- (1) Leach , Dict. des Se. nat. t. 14. — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 340.— Prerygopoda , Latreille, Règne anim. de Cuvier, t.4, P. 197. — Dinematura, Burmeister, Acta Cœs. Leop. Carol. nat. cur. vol. 17, p. 331. (2) Leach , Dict. des Sc. nat. t, 14, p. 536. — Desmarest , Consid- p. 340. — Edwards, Atlas du Règne animal de Cuvier, Crustacés , PI. 78, fig. 1. Q 460 HISTOIRE NATURELLE ro-postérieur, un lobule arrondi qui semble appartenir au pre- mier anneau thoracique. Le premier article libre du thorax ter- miné latéralement par des lobules semblables, mais qui sont beau- coup plus grands, et atleignent Je niveau du milieu du pénul- tième anneau thoracique; l’antépénultième anneau offrant un prolongement semblable, mais plus petit, et presque entièrement caché sous le précédent. Le dernier anneau du thorax grand et armé de chaque côté de deux grands prolongements coniques diri- gés obliquement en arrière. Abdomen trés-court, composé de deux articles, et terminé par des lames natatoires assez grandes. Trouvé sur la côte d'Afrique par M. Cranch. (Collection du Musée Britannique, à Londres.) 2. NocaGuE GRËLE. — ÎV. gracilis (1), Carapace allongée, plus large vers le milieu que tout à fait en arrière, et offrant en dessus deux points oculiformes très-gros, circulaires et écartés entre eux; lames frontales, étroites, pointues au bout, et paraissant être lisses dans presque toute leur longueur ; thorax très-grand; son premier article se prolongeant de chaque côté en un lobe dont la pointe atteint le niveau du milieu de l'ar- ticle suivant ; point de prolongemens semblables sur l'antépénul- tième anneau; le dernier anneau thoracique grand, presque qua- drilatère, offrant en dessus un sillon de chaque côté, et n'ayant pas de cornes sux ses bords latéraux. Abdomen court, mais com- posé de trois articles. Longueur, environ 3 lignes. Trouvé sur un squale. | 3. NOGAGUE BRÉVICAUDE, — V, brevicaudatus. Espèce très-voisine du Nogague grêle, mais ayant l'abdomen plus court, et composé d’une seule pièce subtriangulaire. Trouvé aux environs de Ténériffe. (C. M.) Le Caligus paradoxus d'Otto (2) paraît appartenir à ce genre ; la femelle est représentée avec six tubes oviferes. (3) Dinematura gracilis, Burmeister, loc. cit. p. 284, PI. 23, fig. 1. (2) Mém. des Cur. de la nat, de Bonn. t, 14, PL 22, fig. 5,6. DES CRUSTACÉS. 461 TRIBU DES PANDARIENS. Les petits Crustacés que nous réunissons sous le nom de Pandariens, sont remarquables par les pro- longemens lamelleux dont le dessus de leur thorax est garni. Souvent ces appendices ressemblent à des ély- tres d’insectes, et leur nombre est quelquefois con- sidérable, car on en compte jusqu’à trois paires. En général, la tête est moins élargie et moins clypéi- forme que chez les Caligiens , et les pates ne sont que rarement garnies de grandes soies plumeuses; souvent leurs rames terminales ne sont même repré- sentées que par des lobes foliacés, submembraneux ; enfin l'abdomen présente fréquemment de chaque côté de sa pièce terminale un appendice lamelleux plus ou moins saillant. Cette tribu se subdivise en deux petits groupes naturels, caractérisés principalement par la forme générale du corps et par la disposition des tubes ovi- fères, qui dans l’un sont à découvert et étendus en ligne droite à l'arrière du corps, tandis que dans l’autre, ces tubes sont contournés sur eux-mêmes et cachés entre la face supérieure de l'abdomen, et une lame clypéiforme qui naît du dernier anneau thora- cique. Les genres Pandare, Dinemoure, Euryphore et Phyllophore composent le premier de ces deux groupes. Les genres Cecrops et Læmargus appartiennent au second (voyez le tableau , page #36). CRUSTACÉS, TOME lil. 30 462 HISTOIRE NATURELLE Genre EURYPHORE, — Zuryphorus (1). Le petit Crustacé qui a servi à l'établissement de ce genre nouveau, forme à certains égards lepassage entre les Di- nemoures et les Caligiens. La carapace (PI, 39, fig. 4) est à peu près de même forme que chez ces derniers; les trois pre- miers anneaux du thorax sont aussi confondus entre eux, et assezintimement unis à la tête. Le pénultième anneau est très-petit et le dernier grand, de facon que le corps est étran- glé vers le milieu; mais les deux derniers anneaux thora- ciqués , au lieu d’être simples au-dessus, portent chacun une päiré de prolongemens élytroïdes, peu développés il est vrai, mâis bien distincts. L’abdonien est très-dévéloppé, et se termine par deux petits appendices foliacés Les antennes, le sucçoir et les pates-mâchoires sont conformés de la même manière que chez les Gäliges ; on trouve aussi sur le sternum une petite fourche sternale. Les pates, proprement dites, sont petites et conformées comme chez les Nogagues, c’est-à- dire terminées toutes par deux rames sétifères; à la partie antérieure de la face inférieure du dernier anneau du thorax, on apercoit deux lobules ovoides qui semblent être des vestiges d’üne cinquième paire de membres thoraciques. Enfin, les tubés ovifères naïssent de la manière ordinäire, et on trouve souvént près des vulves deux petites ampoules cornées qui y adhèrent par un col très-grêle, et qui pour- raient bien être des Spermatophores. Echypnoné ne Nonnanx. = Æ, Nôrdmannit. (Planche 39, Hg. 1.) Carapace presque circulaire et peu distincte du premier article du thorax qui est logé dans une échancrure profonde de son bord done de AR ve Ps TL E AE ‘ LES LME F y (1) Mon ami, M. Nordmann, en examinant avec moi les divers Crustdcés parasites conservés dañis la collection dh Muséum, à inscrit ce nom générique sur lé bocal contenant les Siphoñostomes dont it est ici question , el par conséquent je me suis fait un devoir de l'adopter, mais Je trois que les caractères de ce £eñre n'ont pas encore élé pu- bliés par le savant professeur d'Odessa. DES CRUSTACÉS. 463 postérieur. Appendices élytroïdesdelapremière paire subovalaires, et laissant entre eux un espace vide assez considérable : dernier anneau thoracique arrondi, presque «entièrement à découvert, et portant sur son bord postérieur une paire de petits prolonge- mens élytroïdes. Abdomen pédonculé et composé de deux arti- cles dont le premier très-grand, subovalaire, et logeant le second dans une fente profonde de son bord postérieur; ce second arti- cle cylindrique, allongé et terminé par deux lamelles ovalaires et ciliées , dont l'extrémité est dépassée de beaucoup par les lobes terminaux de l’article précédent. Longueur, environ trois lignes et demie. Mâle inconnu. Des mers d'Asie. (C. M.) Genre DINEMOURE. — Dinemoura (1). Le genre Dinemoure ou Dinemature se compose de quel- ques parasites très-voisins des Pandares, mais dont les rames des pates postérieures sont foliacées, membraneuses et impropres à la marche, tandis que celles des pates précé- dentes sont garnies de longues soies plumeuses comme chez les Caliges, et dont les appendices lamelleux de l'abdomen sont aussi, comme chez ces derniers, terminales au lieu d’être latérales comme chez les Pandares. (PL. 38, fig. 15, 16, 17.) Le corps des Dinemoures est allongé et rétréci au milieu, mais cet étranglement est bien moins marqué que chez les Caligiens. La carapace est à peu près de même forme que chez les Caliges, mais moins mince. Le premier anneau {ho- racique est confondu avec la tête, et les deux anneaux sui- vants sont soudés ensemble , de facon à constituer un seul (1) Latreille, Règne anim, de Cuvier , t. 4, p. 195%. M. Burmeister a substitué au nom de Dinemoura celui de Dine- matura , comme élant plus régulièrement construit; mais je n’ai pas cru devoir adopter icitette innovation, parce que Île genre Dinematura, tel que M. Burmeister l'a caractérisé, ne correspônd pas à la divi- sion dont il est ici question , et ne diffère pas du genre Vogagus de Leach ; l'emploi du nom de Dinemutura pour des vraies Dinemours aurait par conséquent augmenté la confusion qui règne déja dans des synonymies entomolosiques. 30. 464 HISTOIRE NATURELLE article quadrilatère logé dans l’échancrure postérieure de la carapace et offrant de chaque côté un petit prolongement lamelleux ; vestige des appendices dorsaux de la première paire chez les Pandares. Le quatrième anneau ou pénul- tième article thoracique est également petit, mais porte en dessus deux grandes lames qui occupent toute la largeur du corps, se prolongent au-dessus de l'anneau suivant et imi- tent des élytres. Le dernier anneau thoracique est très- grand et se termine postérieurement par deux grands lobes qui dépassent l'abdomen et le cachent plus ou moins com- plétement. Les tubes ovifères sont très-longs et naissent comme d'ordinaire près le bord postérieur du dernier anneau thoracique à côté de l’insertion de l’abdomen. Enfin l’ab- domen est petit, quadrilatère et garni à son bord postérieur de deux appendices lamelleux , dont la forme et la grandeur varient suivant les sexes. Les antennes, et le siphon sont dis- * posés comme chez les Pangares; il en est encore de même pour les pates-mächoires, si ce n’est que celles de la pre- mière paire n’offrent pas de lobule à leur base, et que leur griffe, ainsi que celle des pates-mächoires de la troisième paire, est plus développée. Les pates sont conformées pres- que entièrement de même que chez les Nogagues ; il est seule ment à noter que les rames terminales de celles de la qua- trième paire sont grandes, ovalaires, entièrement membra- neuses et dépourvues de soies ou de crochets marginaux. Enfin , il existe à la face inférieure du dernier anneau tho- racique, près de l’insertion de l’abdomen, une petite fourche cornée qui pourrait bien ètre un vestige d’une cinquième paire de pates. 1. DinEmoOURE aizé. — D, alata (1), Carapace un peu moins large que longue ; lames dorsales ou ély- troïdes aussi larges en arrière qu'eu avant, terminées par un bord en (1ÿ Pandarus alatus, Edw. Ann, des Sc. nat,t. 26, PI, 8, — Di- rematura alata, Burmeister, loc. cit. p. 331. DES CRUSTACÉS. 465 droit, et occupant presque le tiers de la longueur totale du corps ; dernier anneau thoracique court, ne dépassant les lames élytroï- des que dans une étendue à peu prés égale à la longueur de celles- ci et offrant à leur extrémité une petite dent cornée. Appendices terminaux de l'abdomen , ne dépassant que peu ou point les lobes terminaux du thorax, larges et sub-quadrilatères chez le mâle, étroites chez la femelle. Trouvé sur un requin dans les mers de l'Inde. (C. M.) 2. DINEMOURE voisin. — D. affinis. (PI. 38, p. 15-18.) Espèce extrêmement voisine de la précédente, mais ayant le bord postérieur des lames élytroïdes sinueux, les lobes termi- naux du thorax un peu rétrécis et sans dent cornée au bout, et les appendices abdominaux de la femelle, larges, ovalaires et aussi longs que l'abdomen lui-même, mais ne dépassant pas le thorax. Des mers de la Nouvelle-Zélande. (C. M.} 3. Dinemoure rÉRocE. — D. feroæ (1). Carapace très-large ; lames élytroïdes beauceup moins longues que la portion suivante du corps, beaucoup plus larges en avant qu'en arrière, ayant les angles latéro-antérieurs très-saillans ; dernier anneau thoracique très-long , mais ne recouvrant pas les lames terminales de l'abdomen. Le Caligus productus de Müller (2), appartient à ce genre, mais ne me paraît pas pouvoir être déteriminé spécifiquement. Genre PANDARE. — Pandarus (3). Les Pandares ont le corps irrégulièrement ovalaire, sans rétrécissement vers le milieu, et composé comme d’ordi- (1) Kroyer, loc. cit. t. 3, p. 40, PI. 1, fig. 5. (2) Entomostraca, p. 132, PI. 21, fig. 3, 4. (Reprod. dans l'Encyclep. méth. Ins. Pl. 263, fig. 1,2.) — Latreille, Règne anim. t, 4, p. 198. (3) Leach ; Latreïlle , Desmarest , Say , Burmeister , Kroyer , etc. 466 HISTOIRE NATURELLE naire, dans cette famille, d’une tête, d’un thorax et d’un abdomen distincts (P1.38 , fig. 19). La téte est clypéiforme, mais plus épaisse et moins élargie que chez les Caliges ; on y trouve, sur le bord frontal, deux pièces lamelleuses disposées comme dans la tribu précédente, mais plus distinctes , et si grèles près de la ligne médiane, qu’elles s’y joignent à peine, La face supérieure de la carapace ne présente pas de sillon, et on n’y apercoit pas d’yeux bien distincts ; seulement, vers le point occupé d’ordinaire par ces organes, se trouvent deux taches qui en sont peut-être des vestiges. Le {Lorax se compose de quatre anneaux distincts, son premier segment pédifère étant caché sous la tête et confondu avec l'anneau suivant, et chacun de ces articles donne naissance à une ou deux lames dorsales scutiformes, qui se prolongent en arrière en se recouvrant mutuellement. Les appendices lamelleux du premier article du thorax sont au nombre de deux, et occu- pent les côtés du dos, de facon à laisser entre eux un espace occupé par l’anneau suivant ; ils sont libres partout, excepté à leur base qui est dirigée en avant, et ils ressemblent à deux petits élytres ; on peut facilement les soulever, mais ils ne paraissent pas être pourvus de muscles destinés à les mettre en mouvement. Le prolongement elypéiforme du se- cond article du thorax est impair, mais paraît résulter de la soudure de deux lames dorsales confondues sur la ligne médiane, car il présente au milieu deson bord postérieur une échancrure profonde. Du reste, il ne dépasse que peu les deux lames latérales dont il vient d’être question, comme apparte- nant à l’anneau précédent. Le pénultième anneau thoracique est également recouvert par une lame clypéiforme bilobée ; mais celle-ci est plus développée que la précédente, car elle occupe toute la largeur du corps, et s’avance assez loin au- dessus du dernier segment thoracique, lequel est cuirassé au-dessus, mais ne se prolonge pas en forme de lame. L'ab- domen est court , et présente une structure très-singulière ; il se compose de deux segmens, dont le premier porte de cha- que côté un appendice, et se trouve recouvert au-dessus par DES CRUSTACÉS. 467 le second qui naît près de son bord antérieur, et a la forme d’une lame caudale. Les antennes sont conformées de la même manière que chez les Caliges, mais sont un peu plus petites; et on re- marque au-dessous de leur base, à la face inférieure de la carapace , un petit lobe charnu et saillant. L'appareil buc- cal ne présente aucun carattère important, si ce n’est dans l'absence des appendices spiniformes qui chez les Caliges paraissent représenter les mâchoires de la seconde paire. Le sucoir est très-grêle vers le bout, et les stylets mandibu- laires très-grêles et articulés sur une pièce basilaire ; les mâ- choires internes sont plus courtes, plus grosses que dans la tribu précédente , et appliquées de chaque côté sur la base du sucçoir comme des palpes. Les pates-mächoires sont courtes; celles de la première paire portent, au côté externe de leur base, un gros lobe charnu, et la carapace ne présente pas dans ce point un cro- chet corné comme chez les Caliges. Les pates-mâchoires des deux dernières paires ne présentent rien de remarquable ; enfin, on ne trouve pas de fourche sternale entre leur base. Les pates sont disposées à peu près comme chez les Ca- liges, si ce n’est qu’elles sont toutes bi-ramées, et ‘qu’au lieu de porter une bordure de longues soies plumeuses, elles sont armées vers le bout d’une série de petits crochets acérés. Ces espèces d'ongles manquent ordinairement sur la rame interne des pates postérieures (fig, 20); mais ils existent sur la rame externe de toutes les pates, et servent à l’animal pour s’accrocher aux corps sur lesquels il se traîne, et l’ai- dent par conséquent dans sa marche. Le dernier anneau thoracique ne porte pas de membres. Les appendices de la queue naissent vers la base du premier anneau de l’abdo- men (c’est-à-dire de l’article inférieur de cette portion du corps), et se portent en dehors comme des rames ; jamais ils ne sont terminaux comme chez Jes Caliges, ni garnis de soies plumeuses ; et ils forment avec la lame caudale impaire 468 HISTOIRE NATURELLE qui recouvre l'abdomen et qui le termine une espèce de na- geoire trifoliée. Enfin les tubes ovifères naissent, comme d'ordinaire , du dernier anneau thoracique , mais se portent d’abord entre les deux articles de l’abdomen , de façon à ne devenir apparents qu’au delà du bord postérieur de la lame caudale, et à paraître comme s'ils en sortaient ; du reste , ils sont droits, et n’offrent dans leur disposition rien de particulier. Ces Crustacés se trouvent sur divers poissons, mais on ne sait du reste rien sur leurs mœurs. En général ils sont de couleur foncée , mais il existe à cet égard de grandes difté- rences parmi les divers individus d’une même espèce. $ 1. Espèces dont les appendices latéraux de l'abdomen sont gréles, alongés et entièrement à découvert, (Corps trapu ; lames dor- sales du premier article thoracique se prolongeant beau- coup au delà de la pièce dorsale du segment suivant.) 1. PANDARE PALE. — P. pallidus. Corps trapu; bord postérieur de la carapace obtusément denté au milieu et presque droit, les angles latéro-postérieurs ne se prolongeant presque pas en arrière; bord externe du bouclier dorsal du dernier anneau thoracique, brusquement recourbé en dedans vers le bout, de facon à rendre cette piece tronquée pos- térieurement , et à rendre ses petites dents terminales trés- saillantes. Appendices abdominaux comprimés latéralement, ar- més de deux dents sur leur bord postérieur et supérieur , et ter- minés par une troisième pointe; couleur en général jaunâtre. Des mers d'Asie. (G. M.) 2. PANDARE VULGAIRE, — P. vulgaris. Corps moins trapu que dans l’espèce précédente ; lames fron- tales bien distinctes jusque sur la ligne médiane du front et s'élar- gissant graduellement de chaque côté; bord postérieur de la carapace presque lisse, très-courb> de chaque côté, les angles latéro-postérieurs se prolongeant as/ez loin en arrière ; lames dor- sales du premier article thoracique ovalaires et atteignant presque DES CRUSTACÉS. 469 le niveau du bord postérieur du pénultième bouclier thoracique ; bord externe du dernier bouclier thoracique courbé régulière- ment depuis sa base jusqu'a la pointe située de chaque côté de la grande échancrure de son bord postérieur. Appendices abdomi- naux aplatis et armés de trois dents aiguës dont une terminale et deux sur le bord postérieur. Couleur brun noirâtre borde de jaune. De l'océan Atlantique prés de l’île de Ténérifte. (C. M.) 3. PANDARE DENTÉ. — P, dentatus. (PI. 38, fig. 19.) Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant le bord posté- rieur de la carapace presque droit et fortement dentelé au mi- lieu , et les lames dorsales du premier article thoracique plus ar- rondies et plus courtes, n’atteignant pas le niveau du milieu du pénultième bouclier thoracique; dernier article du thorax et ab- domen comme dans l'espèce précédente. Trouvée près de Tongatabou. (G. M.) 4. PANDARE DU REQUIN, — P, carchariæ (1). Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant les pièces fron- tales à peine marquées dans la moitié médiane du front, et assez saillantes latéralement; une rangée d’épines sur le bord posté- rieur de la carapace. Thorax et abdomen comme dans le P. vulgaire. Le Panpare DE Crancx (2) paraît se rapprocher de l’espèce précédente , mais n'a été caractérisé que d’une manière insufti- sante. (1) Leach , Diet. des Sc. nat. t. 14, p. 535. — Desmarest , Consid. p. 339. — Burmeister , op. cit. p 2793, PI. 15, fig. 1; 13. (2) Leach, Dict. des Se. nat. t. 14 , 535, — Desmarest , loc. cit. 470 HISTOIRE NATURELLE 6 2, Espèces dont les appendices latéraux de l'abdomen sont courts, trapus, et en grande partie cachés sous la face inférieure du corps. (Corps allongé, lames dorsales de la première paire ne dépassant pas le bord postérieur de la lame dorsale de l’anté- pénultième anneau thoracique.) 5. Paxpare mcoLor. — P. bicolor (1). Corps très-allongé, piéces frontales grandes et séparées en- tre elles par une échancrure très-évasée; bord postérieur de la carapace presque lisse; lame dorsale de l’antépultième an- neau thoracique ne dépassant pas notablement les lames du seg- ment précédent; la lame dorsale du pénultième anneau rétrécie versle bont. Dernier segment thoracique subovalaire, et entouré d'une petite bordure pâle; lame caudale arrondie ; appendices latéraux de l'abdomen courts et obtus. Le Pandare rapporté à cette espèce par M. Kroyer (2) me pa- raît en être distincte , car l'échanerure médio-frontale est très- étroite; les lames dorsales de la première paire n'atteignent pas le niveau du bord postérieur de la lame dorsale suivante ; celle du pénultième anneau thoracique n’est pas rétrécie vers le bout et le dernier article du thorax est presque quadralitère. 6. PANDARE FISSIFRONTALE. — P. fissifrons. Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant l’échancrure médio-frontale profonde et très-étroite , les lames dorsales de la 1e paire un peu plus courtes, et les appendices latéraux de l’ab- domen triangulaires. Couleur générale jaunâtre avec une grande tache noire sur la carapace. Longueur, environ 3 lignes. Le Panpare pe Bosc (3) est très - voisin des espèces précédentes res te on nd rmmpenieere À memmmiement pen tentmenenisse (1) Leach. Encycl. Brit. supplém. t. 3, PL. 20. — Caligus bicolor, Lamarck, op. cit. t. 5, p. 142.—Pandarus bicolor, Latreille, Encyelop. méthod. PI. 331, fig. 25, 26.—Desmarest, Consid. p. 330, RIS6 fat 5. (2) Op. cit. t. 2, p. 34, PL. 1 , fig. 6. (3) Pandarus Boseii, Leach. Encyclop. Brit. supplém. t. 1, pl. 20 et Dict. des Se. nat. t. 14, p. 535. — Latreille, Encyclop. PI. 335, fig. 28. — Desmarest, Consid. p. 339. DES CRUSTACÉS. 471 et ne devrait peut-être pas en être distingué, "mais M. Leach, seul auteur qui l'ait vu, ne l'a pas fait connaître avec assez de préci- sion pour qu'on puisse se prononcer définitivement à cet égard. Le Pandarus sinuatus de Say (1) paraît appartenir à cette divi- sion, mais n’est qu'imparfaitement connu. Genre PHYLLOPHORE. — Phyllophora. Le type de ce genre nouveau est un petit Crustacé très- remarquable par la disposition des appendices lamelleux dont son dos est couvert; par son aspect, il se rapproche un peu des Anthosomes, mais d’après la structure de ses pates et l’ensemble de son organisation , on ne peut le séparer des Pandariens. | La téte (PI. 38, fig. 14) est obtuse en avant et se prolonge postérieurement en deux lobes lamelleux , divergents et ar- rondis , de facon à présenter un aspect cordiforme. Chacun des trois premiers articles du thorax faisant suite à la tête, portant aussi sur son segment dorsal une paire de grandes lames foliacées qui se recouvrent les unes les autres ; celles de la première paire sont écartées entre elles, mais les sui- vantes se croisent sur la ligne médiane, et toutes débordent le corps de beaucoup latéralement ; le dernier anneau tho- racique qui naît au-dessous de ces appendices est grand et n'offre rien de remarquable ; enfin l'abdomen est conformé à peu près de même que chez les Pandares, seulement son segment basilaire se prolonge en forme de lobe arrondi au- dessous de la lame caudale, et les tubes ovifères qui naissent de la manière ordinaire , se portent en arrière entre ces deux segmens abdominaux et ne deviennent visibles qu'après en avoir dépassé le bord postérieur, de sorte qu’au premier abord, on pourrait les croire fixés à l'extrémité de l'abdomen au lieu de naître du‘dernier anneau thoracique, comme chez tous les autres Siphonostomes. (1) Jour». of the acad. of Philad. vol. 1 , p. 436 472 HISTOIRE NATURELLE Les antennes et le sunçoir ne présentent rien de remar- quable ; il en est de même des pates-mächoires des deux dernières paires ; mais celles de la première paire sont extré- mement grandes, et ont la forme de deux longues cornes dont la pointe dirigée en arrière atteint la base du thorax (fig. 15). Les pates sont toutes terminées par deux rames ovalaires , membraneuses et dépourvues de soies ou de crochets mar- ginaux ; celles de la première et de la dernière paire ne sont pas réunies à leur base, tandis que celles de la seconde et de la troisième paire constituent par leur soudure médiane deux grandes nageoires impaires ; enfin celles de la troisième et de la quatrième paire, se font remarquer par le prolon- gement foliacé du bord externe de leur article basilaire. On apercoit à la partie postérieure et inférieure du dernier seg- ment thoracique deux petits appendices lobulaires. Enfin les appendices abdominaux naissent près de la base du seg- ment basilaire (ou lobe inférieur) et se dirigent en dehors comme chez les Pandares, mais sont petits et obtus. Je ne connais qu’une seule espèce de ce genre, que je dé- signerai sous le mom spécifique de PHYLLOPRORE CORNU. — P. cornuta. (Planche 38, fig. 13, 14.) Ce parasite, long d’environ dix lignes, a été trouvé près de Tongatabou. (C. M.) Genre CÉCROPS. — Cecrops (1). Les Cécrops ont le corps ovalaire , épais et trapu. La ca- rapace présente en avant deux prolongemens lamelleux et (1) Oniscus, Lamartinière, Mém. sur quelques insectes; journ. de physique, 1987, t. 31, p. 209. — Cecrops, Leach. Encyclop. brit., et Dict, des sc. nat. t. 14, p. 434. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. 1.5, p. 137. — Desmarest, Consid. sur les Crust. 338. — Latreille, Règne anim. de Cuv. t. 4, p. 199, etc. — Nordmann , Mikrogr. Beitr. t. 2, p. 30. — Burmeister, loc. cit. p. 330. DES CRUSTACÉS. 473 errondis, qui ressemblent à des oreilles et qui correspon- dent aux pièces frontales des Caligiens ; ses régions laté- rales sont séparées de la région médiane par des sillons obliques, et se prolongent beaucoup plus loin en arrière en forme de lobes, entre lesquels se irouve le premier article du thorax. Cet article est petit et correspond aux anneaux qui portent les trois premières paires de pates ; l'anneau suivant est beaucoup plus développé, et porte en dessus un appendice élytroïde assez grand, et échancré postérieu- rement sur la ligne médiane. Le dernier anneau thoracique, recouvert en partie ou en totalité par ce prolongement la- melleux, est peu développé chez le mâle, mais forme chez la femelle la moitié de la masse totale du corps, et constituechez celle-ci un grand bouclier bombé en dessus, échancré pos- térieurement qui recouvre complétement l’abdomen. Enfin cette dernière portion du corps est petite et ovalaire chez le mâle, mais très-grande et bilobée chez la femelle. Les antennes sont très-petites, mais disposées de la ma- nière ordinaire dans cette famille ; le bec est très-court, et ne présente rien de remarquable ; il en est de mème des pates-mdchoires; seulement il est à noter que celles de la seconde paire sont très-petites , tandis que celles de la pre- mière et de la troisième paire sont très-développées, et se terminent par un ougle crochu très-fort. Les pates sont pe- tites ; chez le mâle elles sont toutes terminées par deux rames armées de crochets ; chez la femelle, celles des trois pre- mières paires présentent la même disposition ; mais celles de la quatrième paire sont transformées en deux grands lo- bes foliacés, portant chacun une seule rame marginale, et offrant sur sa surface supérieure un repli épais et ondu- leux. Les appendices terminaux de l'abdomen sont très- petits, ovoïdes et garnis sur le bord de quelques soies coùrtés et simples. Enfin les tubes ovifères naissent, comme d’ordi- naire, vers le bord postérieur du dernier segment thoraci- que, près de l’origine de labdomen ; mais au lieu d’être simples et de se prolonger à l’arrière du corps comme dans 474 HISTOIRE NATURELLE tous les genres précédens, ils sont très-nombreux , reployés en forme d’anses , et cachés entre l'abdomen et l’espèce de bouclier dorsal formée par le dernier anneau thoracique. On ne connaît encore qu’une espèce de ce genre, le Cécnors ne Larreizre.— C, Latreillüi(r). Qui à jusqu'à un pouce de long, et vit sur les branchies du Thon. Le mâle est de moitié plus petit que la femelle, etse trouve accroché sous la partie postérieure de son corps. (C. M.) Genre LÆMARGUE, — Zæmargus (2). Cette petite division générique, établie récemment par M. Kroyer, est très-voisine des Cérops, et s’en distingue principalement par la structure foliacée des pates, La carapace (PI. 39, fig. 2) est bombée, arrondie en avant, et tronquée transversalement en arrière; on n'y aperçoit pas de régions distinctes et elle est confondue avec le premier anneau thoracique. Le second et le troi- sième segment du {hor4x sont au contraire distincts; ils sont étroits et courts ; le pénultième anneau est plus grand, et porte en dessus un large bouclier dorsal élytroïde , qui recouvre une grande partie dé l’annéau suivant ; ce dernier est très-développé. Ghez le mâle il est simplement bilobé, et donne insertion à l’abdomen par son bord postérieur ; mais chez la femelle il se continue en arrière avec deux grandes lames élytroïdes qui cachent toute la portion posté- rieure du corps. L'abdomen est court et étroit chez le mâle ; très-grand, ovalaire et bilobé postérieurement chez la fe- melle ; enfin les appendiees qui de terminent sont petits et ovalaires. (1) Leach. Eneyelop. brit. suppl. x, pl. 20 , fig. 1-5. = Lamarek, op. cit. p. 138. — Latreille, Eneyelop. méthod. pl, 335, fig. 3-9. (d'a- près Leach). — Desmarest, Consid. sur les Crustacés, p. 338, PI. 50, fig. 2 (d'après Leach). — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 35, fig. 8. (2) Kroyer , Naturhistorisk tidsskrift. B, 1, p. 500. DES GRUSTACÉS. 475 Les antennes, le suçoir et les pates-mächoires sont dis- posées à peu près comme chez les Cécrops. Les pates sont toutes bi-ramées ; cel!és de la première paire chez la femelle et celles des trois premières paires chez le mâle, sont très- petites ; mais dans les deux sexes, celles de la quatrième paire sont fort grandes ét sé composent d’un article basi- laire presque circulaire, et de deux ramés terminales ova- laires, foliacées et dépouivues dé soies où de crochets; chez la femelle, les pates de l’avant-dernièré paire sont conformées à peu près de la mème manière que les pates postérieures, et toujours la portion basilaire médiane qui les unit est très-peu développée. Enfin les tubes ovifères sont multiples, reployés en forme d’anse, et cachés entre l'abdomen et le dernier bouclier thoracique, comme chez les Cécrops. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, le LÆMARGUE MURIQUE, — L. muricatus (1). (Planche 59 , fig. 2.) Carapace convert dé pétits tubercules, et beaucoup moins grande que la portion postérieure du corps chez la femelle; les lames élytroïdes finement dentéés sur le bord. Longueur de la femelle, environ 10 lignes ; mâle ; environ 6 Jignes< Paraît habiter sur les môles. (C. M.) FAMILLE DES PACHYCÉPHALES. Dans cette division de l’ôrdre des Syphonostomes, la tête m'est pas élargie, limelleuse et clypéiforme comme dans la famille précédente, et les antennes , au lieu d'être courtes , aplaties et bikarticulées , sont grèles , cylindriques , allongées et composées de cinq ou six articlés; dont la grosseur diminue vraduellement ah - À y bhiiiiof Vi +) (1) Kroyer , op. cit. £. 1, p. 487, pl. 5, fig. A,B,c. 476 HISTOIRE NATURELLE de la base vers la pointe de l'organe (1). Il est aussi à noter que l'appareil de succion est en général moins développé chez ces Crustacés que chez les Peltocé- phales, et le mode de conformation des appendices qui paraissent représenter les pates-mächoires est moins constant ; enfin les pates ne sont pas soudées sur la ligne médiane et par conséquent ne constituent pas des nageoires impaires comme cela arrive souvent dans la famille précédente. Les Pachycéphales forment deux petits groupes na- turels : celui des Ergasiliens et celui des Dichéles- tiens (voyez le tableau p. 436). Le premier établit le passage entre les Gyclopes et les Lernides ; le second entre ces derniers et les Pandariens. TRIBU DES ERGASILIENS. Ce petit groupe se rapproche beaucoup de celui des Cyclopes et se fait remarquer par la conformation pyri- forme du corps , la grosseur de la tête et le développe- ment de l’abdomen (2). Nous ne connaissons encore que trois genres appartenant à cette division , savoir : les Ergasiles , les Bomoloques et les Nicothés. (Voyez le tableau, page #36.) Genre ERGASILE. —Zrsasilius (3). Le genre Ergasile de M. Nordmann se compose de Crus- tacés qui ressemblent extrêmement aux Cyclopes, mais qui (1) PL. 30, fig. 3, 4, 6, 6. (2) PI. 39, fig. 3, et PI. 4o, fig. 23. (3) Lernea, Oth. Fabricius, Mém. de l’acad. de Copenh. 1994, t. 3, p. 21. — Érgasilius, Nordmann , Micrographische beitrage, B. 2, p. 7. — Edw. Annot, de Lamarck, 1. 5, p. 212. DES CRUSTACÉS. 477 vivent en parasites et qui ont au-devant de la bouche une paire de grands crochets à l’aide desquels ils se fixent sur leur proie. Leur corps (PI. 39, fig. 5) est pyriforme ; la téte est ren- flée et porte sur le front un petit œil médian ; elle semble être formée de deux parties et est en général assez distincte du premier anneau thoracique, lequel est très-grand. Les quatre derniers segmens du {horax sont toujours bien distincts et diminuent progressivement de grandeur. Enfin l’abdomen est conique, se compose de deux ou trois anneaux, et se ter- mine par deux appendices divergens et garnis de longues soies. Les antennes sont assez longues ; elles égalent au moins le tiers de [a longueur de la tête et elles se composent d’en- viron six articles. Une seconde paire d’appendices qui pa- raissent être les analogues des pates-mächoires antérieures des Caligiens et des Pandariens, s’insère à peu de distance en ar- rière de la base des antennes ; ces organes se composent d’une portion basilaire grosse et cylindrique, et d’un grand crochet terminal qui paraît être formé de deux articles. La bouche est située assez loin en arrière et n’est que peu saillante ; on n'y distingue pas de bec conique comme dans la famille pré- cédente, mais seulement un mamelon garni de quelques ap- pendices peu développés. Il n'existe pas sur les côtés de cet orifice, ni plus en arrière, d’autres pates-mâchoires an- creuses ou préhensiles comme chez la plupart des Sipho- nostomes ; mais on trouve sous le thorax, quatre paires de pates natatoires , composées chacune d’une pièce basilaire et de deux rames formées de trois articles et garnies de longues soies. Le dernier anneau thoracique est apode comme d’or- dinaire, et porte chez la femelle deux grands sacs ovifères. Ces Crustacés subissent après la naissance des métamor- phoses considérables ; en sortant de l'œuf, ils sont ovalaires et pourvus de trois paires de rames natatoires', dont les deux premières paires deviendront par la suite des antennes et des pates-mâchoires ancreuses ; les pates natatoires du thorax n'existent pas encore et l’abdomen n’est pas distinct. Les Ergasiles sont de très-petite taille et vivent sur les CRUSTACÉS , TOME Il. 31 478 HISTOIRE NATURELLE branchies des poissons; on ne connaît encore que des fc- melles. 1. ERGASILE DE Sresozr. — Æ, Sieboldii (x). Tête confondue avec le premier anneau du thorax, point de rétrécissement brusque à la suite de cet anneau. Appendices ter- minaux de l'abdomen formés de deux articles dont le dernier porte deux soies. Sacs ovifères, courtsetsubpyriformes. Longueur, environ 1/2 ligne. Trouvé sur les branchies du Brochet et de la Carpe. 2, ERGASILE GiepEux, — Æ. gibbus (2), Tête distincte du premier anneau thoracique, et, de même que celui-ci, fortement bosselée ; le second anneau du thorax beau- coup moins large que le précédent. Appendices terminaux de l'abdomen allongés, mais sans articulation distincte, et garnis au bout de deux soies. Sacs ovifères longs et cylindriques. Habite sur les branchies de l'Anguille. 9. ERGASILE À TROIS SOIES. — Æ, triselaceus (3). Tête et premier anneau du thorax encore plus allongés que dans l'espèce précédente, et le thorax plus brusquement rétréci, à partir du deuxième anneau. Appendices terminaux de l’abdo- men simples , et garnis de trois soies. Trouvé sur les branchies d'un Silure. Gevre BOMOLOQUE. — Bomolocus (4). Le genre Bomoloque a été établi par M. Nordmann pour un petit Crustacé parasite qui ressemble beaucoup aux Er- (1) Lewrnea Lavareti ? Othon Fabricius, Mém. de Copenhague, 1794, t. 5, partie 2,p. 24, PL. 3, fig. 1.—Ærgasilius Sicboldii,— Nordmann, cit. p. 15, PL. 2, fig. 1-8. — Kroyer, op. cit.t. 1, p: 482, PI. 5, fig. 5. (2) Nordmann, op. cit. PL. 3, fig. 1-6. (3) Nordmann , loc. cit. PL 5 , fig. 5 et 6. (4) Normann, Mikrgr, beitr, p. 125. = Burmeister, acta atad. Cæs, DES CRUSTACÉS. 479 gasiles, mais qui n’a pas au-devant de la bouche de gros appendices en forme de pates ancreuses, et qui se fait re- marquer par le renflement et l’armature de la portion basilaire des antennes, La téte est arrondie en avant, tronquée en arrière et sub-scutiforme. Le premier article du thorax est presque aussi large que la tête, mais très- court et arrondi latéralement; les deux anneaux suivans diminuent graduellement de longueur, et le troisième est brusquement rétréci et se continue sans ligne de démarca- tion bien distincte avec l'abdomen , qui est assez grand et bilobé au bout. Les antennes s’insèrent au-dessous du front et se composent : 4° d’un pédoncule gros, recourbé en de- hors, et armé sur son bord antérieur d’un grand nombre d’épines crochues ; 2° d’un filet terminal sétacé et divisé en quatre ou cinq articles. Les pates-mächoires ancreuses pa- raissent être remplacées par des tubercules cornés, larges et évasés au bout; les appendices buccaux sont petits; les pates, au nombre de quatre paires, sont grandes, bi-ramées et sétifères ; enfin les sacs ovifères sont suspendus, comme d'ordinaire, au bord postérieur du dernier anneau thora- cique. BoMOLOQUE DE L'ORPHIE. — Æ, Belones (1). Front légèrement bilobé ; angles postérieurs du bouclier cé- phalique prolongés en forme de tubercules ; abdomen grand et paraissant composé de trois segmens ; les lobes terminaux garnis chacun de deux longues soies ; sacs ovifères, courts et sub-ovoïdes ; longueur, environ deux lignes. Trouvée sur les branchies de l'Essox Belone. Leop. Carol. nat. Cur. vol. 19, p. 298. — Edw. Annot. der Lamarck, t. 5,p. 212.—Kroyer, loc. cit. { (1) Burmeister, loc. cit. PI, 24, fig. 2. 480 HISTOIRE NATURELLE Genre NICOTHOË. — Wicothoa (1). Les Nicothoëés ressemblent aux deux genres précédens, par la conformation de la plupart des anneaux de leur corps, mais se distinguent de ces animaux ainsi que de tous les Crustacés connus par l'énorme développement de la portion postérieure de leur thorax, qui se prolonge de cha- que côté en forme de lobes arrondis, dont la grosseur dé- passe de beaucoup celle de tout le reste du corps, et don- ne à celui-ci l'apparence d’un fer à cheval entre les deux branches duquel se trouve un petit prolongement conique, donnant attache à deux gros sacs oviferes. (PI. 40, fig. 23.) La téte est arrondie , et fait saillie au-devant des espèces d’ailes formées par les prolongemens latéraux du thorax; on y distingue près du bord frontal deux yeux circulaires, et au-dessous de ce bord une paire de petites antennes séta- cées et multi-articulées. En arrière du bouclier céphalique on aperçoit, sur la face dorsale de l'animal, trois petites bandes transversales, qui sont les représentans d’autant d’anneaux thoraciques, mais qui se confondent latéralement avec les lobes latéraux du pénultième segment thoracique ; celui-ci est très-grand , presque membraneux et renflé laté- ralement en manière de bissac; les énormes lobes ainsi for- més sont arrondis, renflés vers le milieu, obtus au bout et recourbés en arrière. Le dernier anneau thoracique est ar- rondi et présente de chaque côté l’orifice des organes de la génération. Enfin l'abdomen est conique, composé de trois anneaux bien distincts, et terminé par deux petits lobes sétiferes, La bouche occupe la face inférieure de la tête, et paraît avoir la forme d’un sucçoir court et obtus. Au-devant de cet organe on apercoit uue paire d’appendices rudimen- taires qui semblent être les représentans des pates-mà- (1) Audouin et Edwards, Ann. des Sc, nat. t. 9, p. 345. — Latreille, Règne anim. de Cuv. t. 4, p. 201. — Burmeister. Mém. de Cur. de la nat. de Bonn.t. 179, p. 327. — Kroyer, Naturhist. Tidsskrift , t. 1. DES CRUSTACÉS. 481 choires antérieures des Caligiens ; et en arrière de la bou- che se trouve une paire d’appendices courts, assez larges et sub-chéliformes, suivis d’une troisième paire de pates- mâchoires plus alongées, et terminées par une griffe. Les pates proprement dites sont très- petites, et com- posées chacune d’un article basilaire , et de deux rames tri- articulées et sétiferes ; on en compte quatre paires, dont les trois premières situées très-près de la tête, et la dernière beaucoup plus en arrière. Enfin les sacs ovifères qui nais- sent du dernier segment thoracique au-dessous d’une petite pièce sétifère, sont ovoïdes et si gros, qu'ils égalent presque les lobes thoraciques. On ne connaît pas les mâles de ces Crustacés singuliers. Les jeunes, en sortant de l’œuf, ressemblent à de petits Gyclopes, et n’ont pas encore les lobes thoraciques qui, à l’âge adulte, donnent à ces animaux un aspect si bizarre. On ne connaît encore qu’une seule espèce de cegenre, le NicoruoE pu Homarp. — 1. Astaci(r). Planche 40, fig. 23. Couleur rosée; longueur, environ une ligne. Habite sur les branchies du Homard. TRIBU DES DICHELESTIENS. Les Dichelestiens se distinguent facilement .des Ergasiliens par la forme allongée de leur corps, par la petitesse de leur tête et l’état souvent rudimentaire de leur abdomen (2). Il est aussi à noter que leurs pates sont bien moins développées que dans les Er- gasiliens, et que les organes } à l'aide desquels ils se (1) Audouin et Milne Edwards, Ann, des Sc. nat. 1r° série, t.Q, PI. 49, fig. 1,9. — Latreille, Règne anim. de Cuvier , t. 4. — Bur- meister , loc, cit. p. 327. — Guérin, Iconogr, Crust. PI. 35, fig. 12.— Kreyer, loc. cit. PI. 3, fig. 7, (2) PI, 30, fig. 4, 5 et 6. 482 HISTOIRE NATURELLE fixent sur leur proie , le sont au contraire davantage, ce qui annonce un genre de vie plus essentiellement parasite. Nous rangeons dans cette division les Anthosomes , qui se rapprochent beaucoup des Pandariens ; les Né- mésis qui ont plus d’analogie avec les Ergasiliens, les Dichelestions et les Lamproglènes qui établissent le passage vers les Lernéens. (Voyez le tableau , page k36.) Genre ANTHOSOME.— Anthosoma (1). Le Crustacé singulier dont Leach a formé le genre Antho- some , a été décrit d’abord, et avec beaucoup de détails, par Abildgaard, et se fait remarquer par les nombreux appen- dices foliacés qui entourent la partie postérieure de son corps, et simulent des cornets emboîtés les uns dans les autres (PI. 39, fig. 5). La réte est épaisse, ovalaire, clypéiforme en dessus, obtuse en avant, et prolongée postérieurement au- dessus de la portion voisine du thorax ; elle porte en avant et en dessous une paire d'antennes filiformes et multi-ar- ticulée entre la base desquelles on voit s’avancer une paire d’appendices gros et cylindriques, de grandeur variable, qui se terminent chacun par un crochet trapu , et qui représen- tent les pates-méchoires de la première paire ; à la face in- férieure de la tête, on trouve aussi un sucoir conique assez gros, et deux autres paires de pates-mâchoires, dont les posté- rieures terminées par une grosse main subchéliforme. Le thorax n’est pas séparé de la tête par un étranglement, et présente en dessus deux grandes feuilles ovalaires, suivies (1) Caligus , Abildgard, Mém. de Copenhague, 1794.—Ænthosoma, Leach. Dict. des Se. nat. t. 14. — Caligus, Lamarck, op. cit.—Antu- soma, Desmarest, Consid. p, 334. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, t. 4, p. 200, etc.—Burmeister, Mém. de Bonn. t, 17, p. 328.—Kroyer, Naturh. tedsskrift , t. 1. DES CRUSTACÉS. 483 d’une pièce impaire qui constitue son dernier anneau. Les pates, au nombre de trois paires, sont représentées par des appendices foliacés qui, en dessous, se recouvrent mutuel- lement, et qui, de chaque côté, se recourbent en dessus, de facon à former, avec les lames dorsales, une espèce de cor- pet, au milieu duquel se voit la portion terminale du corps. On distingue, à l'extrémité postérieure du thorax, un petit segment abdominal, terminé par deux appendices en forme de cornes obtuses; et c’est au-dessus de cet anneau que naissent les tubes ovifères qui sont cylindriques, droits et très-longs. ANTHOSOME DE SMITH, 4. Smilhit (1). Forme générale ovalaire allongée; bouclier céphalique étroit en avant et offrant au milieu un point noir qui disparaît après la mort et qui est peut-être un œil. Longueur , environ dix lignes. Trouvé sur un squale. (Collect. du Musée britannique.) Le Caligus crassus d'Abildgaard (2) ressemble beaucoup à l’es- pèce précédente, mais paraît être plus trapu et avoir le bouclier céphalique plus large en avant. Genre DICHELESTION.— Dichelestium (3). Les Dichelestions, décrits pour la première fois par Abild- gaard, ont le corps grêle et allongé (PL. 39, fig. 4) ; la céte un (1) Leach. Encyel. brit. supplém. t. 1, PI. 20, et Dict, des Sc. nat. t. 19, p. 533. — Caligus Smithii, Lamarck, op. cit. p. 142. — An- thosoma Smithii, Latreille, Encyclop. PI. 535 , fig. 2 à 26. — Des- marest, Consid. p. 335, PI, 50, fig, 3. — Burmeister, op. cit. p. 328. —Kroyer, loc. cit. t. 2, p. 295, PI. 2, fig. 2.—Guérin, Iconogr, Crust. PI. 35, fig. 9. (2) Beskrivelse of toende nue Caligi (Schrivter of natur hist. B, 3, p. 46, PI. 5, fig. 1-3, (5) Caligus, Abildgard, Mém. de l'acad.de Copenhague, 1794. — Dichelestium , Hermann fils, mém. aptérologique (1804). — Leach, Encyclop. Brit. — Lamarck, Hist. des anim, sans vert. t. 5, p. 136. — Desmarest, Consid. p. 336. — Latreille, Règne anim. de Cuv. t. 4, 484 HISTOIRE NATURELLE peu épaisse, obtuse et presque rhomboïdale ; le orax com- posé de quatre articles , dont la longueur augmente du pre- mier au dernier , dont le segment dorsal ne porte pas d’ap- pendices lamelleux , et dont le dernier est étranglé au milieu chez la femelle, de facon à paraître composé de deux seg- mens; l'abdomen très-petit , terminal et garni sur le bord postérieur de deux petits articles lamelleux. Les antennes, in- sérées sur les côtés de la partie antérieure de la tête,sont gré- les, filiformes et composées d'environ huit articles. Le sucoir (fig. 4 a) est grand et armé d’une paire de mandibules stylifor- mes recourbées et dentelées vers le bout ; les appendices qui représentent les méchotres de la première paire sont presque aussi longs que le sucoir et bifurqués au bout ; près de leur base, on aperçoit une paire d’appendices coniques et très- petits qui sont composés de trois articles et qui paraissent re- présenter les mâchoires de la seconde paire. Les pates-md&- choires de la première paire se trouvent refoulées sous le front et dirigées en avant de facon à simuler des antennes ; elles sont grosses et terminées par une espèce de main ché- liforme. Les pates-mächoires de la seconde paire sont con- formées à peu près de même que chez les Caligiens et les Pandariens, seulement elles présentent à leur extrémité un ongle fort et crochu et plusieurs petits crochets. Les pates- mâchoires de la troisième paire sont courtes, grosses et constituent une main subchéliforme bien complète. Les pates sont écartées entre elles ; celles des deux premières paires , fixées au premier article du thorax, consistent cha- cune en un article basilaire, portant deux petites rames d’une seule pièce garnies de quelques crochets marginaux. Les pates de la troisième paire sont représentées par une paire de lobes ovalaires simples , fixés sous le second article tho- racique ; les derniers segmens du thorax ne portent pas d’ap- P- 199. — Burmeister, loc. cit. p. 328. — Nordmann, Mikrogr. Beitr. t. 2, p. 41. — Kroyer, op. cit. t. 1 p. 299. — Rathke, Actes des Cur. de la nat. de Bonn.t. 19, p. 127. DES CRUSTACÉS. 485 pendices. Enfin les tubes ovifères naissent du bord posté- rieur du dernier anneau du thorax de chaque côté de la base de l’abdomen et se prolongent à l’arrière du corps en ligne droite. La structure intérieure des Dichelestions a été étudiée ré- cemment par M. Rathke (1) et ne paraît offrir rien de bien remarquable. On ne connaît qu’une seule espèce de ce genre, le DICHELESTION DE L'ESTURGEON (1). — D, Sturionis (2). (Planche 39, fig. 4.) Tête subpyriforme, élargie en arrière; le thorax divisé en quatre portions chez le mâie et en cinq chez la femelle par des divisions interannulaires ou par des étranglemens; abdomen trés-petit chez la femelle; à peu prés moitié aussi grand que le dernier anneau thoracique chez le mâle. Longueur, environ un pouce. Vit fixé sur l'appareil branchial des Esturgeons. (C. M.) Gexre NEMÉSIS. — Memesis (3). Le genre Némésis de M.Roux se rapproche beaucoup des Dichélestions, mais ressemble un peu à certains Crustacés Isopodes par la forme générale du corps. La téte est épaisse, obtuse et ovalaire; le orax se compose de quatre articles . 4 \ x A A quadrilatères à peu près de même grandeur que la tête et (1) Bermerkungen uber den bau des Dichelestium sturionis ; Acta Acad. Cæs. Leop. nat, curios. t. 19. (2) Caligus oblongus , Abildgaard, Skrifter of natur. historie. Se- Iskabet (1564), Band , 3,p. 52, PL. 5, fig. 4-11. — Dichelsition stu- rionis. Hermann, Mém. aptérologique, p. 125, PL 5, fig. 5-8, — Lamarck , op. cit. t. 5, p. 137. — Latreille, Encyeclop. PI, 335, fig. 1, 2.—Desmarest, Consid. p. 337, PI. 50, fig. 6. — Burmeister, loc. cit. p. 328. — Kroyer, loc. cit. t. 1, p.299, PI. 2, fig. 5. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 35, fig. 10. — Rathke, loc. cit. Pl. 3, fig. 1-17. (3) Roux, Crust. de la Méditer. — Latreille, Cours d'entom. p. 456. — Burmeister, loc. cit, p. 329. 436 HISTOIRE NATURELLE semblables entre eux ; enfin l'abdomen est petit, conique, annelé et terminé par deux petits appendices lamelleux, Les antennes sont assez longues, sétacées, multi-articulées et pourvues d’un article basilaire assez grand. Immédiatement en arrière de ces organes , on aperçoit une autre paire d’ap- pendices qui ressemblent à de petites cornes, et qui me pa- raissent être les analogues des pates-mdchotires antérieures des Caligiens. Les pates-mâchoires de la seconde paire, situées de chaque côté d’un sucoir gros et court, sont grêles et pe- tites ; mais celles de la dernière paire sont plus développées et subchéliformes. Les pa'es sont au nombre de quatre paires, dont deux fixées au premier article thoracique et les suivantes aux deux anneaux suivans ; celle de la première paire sont petites, grèles et simples, tandis que les autres sont composées chacune d’une pièce basilaire assez grande, mais libre sur la ligne médiane, et de deux petites rames terminales. Le dernier anneau thoracique présente de cha- que côté, à son bord postérieur, un tubercule arrondi auprès duquel naissent les tubes ovifères qui sont extrêmement longs. 1. NéMÉsIS DE LA LANIE. M, Lamna (1). Dernier anneau thoracique carré comme les précédens. 2, Nemésis pu REQuIN. W. Carcherium (2). Dernier anneau thoracique sub-conique. Gexre LAMPROGLEÈNE. — Zamproglena (3), Ce genre, fondé par M. Nordmann, paraît établir le passage entre les Dichélestions et les Lernéides ; car il res- (1) Roux, Crust. de la Méditerranée , PI. 20, fig. 1-9. — Guérin, Iconogr. Crust. Pl, 35, fig. 11. (2) Roux, op. cit. PI. 20, fig. 10, 11. (3) Nordmann , Mikorgr. beitrage, t. 2, p. 1. DES CRUSTACÉS. 487 semble aux premiers par Îa conformation générale du corps, et se rapproche des derniers par l’état presque rudimentaire des pates (PI. 39, fig. 6). La séte est épaisse, arrondie, et porte, vers le tiers antérieur de la face supérieure , deux pe- tits yeux rouges presque confondus entre eux sur la ligne médiane. Le thorax est très-allongé , et se compose de cinq anneaux bien distincts, et séparés par des étranglemens ou par une articulation. L’abdomen est également très-allongé, offre quelques traces d’une division en trois segmens,et se ter- mine par deux lobes obtus. Les antennes s’insèrent sous le bord frontal; elles sont courtes, sétacées et multi-articulées. Les appendices,qui me semblent devoir êtreconsidérés comme les analogues des pates-mächoires antérieures, sont égale- ment grêles et coniques, de facon à ressembler beaucoup à une seconde paire d’antennes. Les pates-mâchoires des deux paires suivantes sont au contraire robustes et ancreuses. Le sucoir est petit et obtus. Les pates, comme je l'ai déjà dit, sont presque rudimentaires ; elles naissent près du bord la- téral du corps, et consistent chacune en un petit tubercule basilaire, terminé par deux rames sétifères. Enfin le dernier anneau thoracique, qui est apode, offre près de son bord postérieur deux tubercules cornés, et porte les orifices de l'appareil générateur. 1. LAMPROGLÈNE MIGNONNE. — L. pulchella (1). (Panche 59, fig. 6.) Tête globuleuse et renflée en plusieurs petits lobes ; les deux premiers anneaux thoraciques plus étroits et plus courts que les deux suivans, le cinquième petit ; l'abdomen presque aussi long que le thorax. Trouvé sur les branchies du Cyprinus jeses. (1) Nordmann , loc, cit. PI, x, fig. 3-9. 488 HISTOIRE NATURELLE ORDRE DES LERNÉIDES. Les Lernéides se distinguent principalement des Siphonostomes par l’état rudimentaire de tout le système appendiculaire , qui ne se trouve représenté que par des vestiges de membres ou par de simples lobestégumentaires sans articulations et propresseu- lement à servir pour accrocher l'animal sur la proie au dépens de laquelle il vit (1). Ils se font aussi re- marquer par la bizarrerie de leur forme , qui en gé- néral s'éloigne beaucoup de toutes celles ordinaires dans cette classe et semble être le résultat d’un dé- veloppement monstrueux. Dans le jeune âge ils offrent un mode de conformation normale et res- semblent extrêmement à de jeunes Cyclopes(2); ils sont alors pourvus d’un œil frontal et de rames natatoires qui leur permettent de se mouvoir avec agilité ; mais après avoir éprouvé un certain nombre de mues, ils cessent de mener une vie errante ; les femelles se fixent sur quelque autre animal , Le plus ordinairement sur un poisson, et les mäles s’accro- chent en général sous l'abdomen de leur femelle. Les organes de la locomotion, devenusalors inutiles, UE no, fe. 1,2, 8, 12. (2) PL. do, fig. 6, 7, 15. DES CRUSTACÉS. 489 s'atrophient ou se déforment de facon à devenir im- propres aux usages qu’ils étaient primitivement des- tinés à remplir ; l'œil disparaît presque toujours , et la configuration générale de l’animal se change au point de rendre celui-ci méconnaissable; cesont les femelles surtout qui acquièrent ainsi les formes les plus singulières; elles grossissent beaucoup, et en général, se soudent pour ainsi dire sur leur proie à l’aide de simples appendices cutanés ou de certains membres transformés en bras immobiles. Les mâles restent extrêmement petits et s'éloignent moins de leur mode de conformation primitive, seulement la tête devient très-grosse et les pates- mâchoires , transformées en instrumens de préhen- sion et destinées à fixer l'animal sur la partie qu’il doit habiter, acquièrent un grand développement relatif (1). Jusqu'en ces dernières années les zoologistes ont méconnu la nature véritable des Lernéides et les ont éloignés des Crustacés pourles ranger parmiles Vers. Desmarest est un des premiers auteurs qui aient nettement indiqué les rapports naturels qu'ils ont avec les Crustacés ordinaires; mais c’est seulement depuis que l’on connait les formes transitoires af- fectées par ces parasites dans les premiers temps de la vie que l’on a pu leur assigner définitivement une place dans la série naturelle des Crustacés, et la connaissance de ces changemens est due principa- (a) PI. 40, fig. 19, 20. 490 HISTOIRE NATURELLE lement à M. Nordmann, observateur d'une grande habileté et duquei la science est en droit d'attendre des services encore plus considérables. Il n’est au- cune branche de Flhistoire naturelle des Crustacés qui soit aussi peu avancée que celle relative aux Lernéides; presque tout reste à faire , et l'on doit espérer que M. Nordmann n’abandonnera pas uné voie qui la déjà conduit à des résultats si impor- tants pour la science. Les Lernéides me paraissent devoir être divisés en trois familles reconnaissables à la manière dont ces parasites s’attachent à leur proie; les uns s'y fixent à l’aide de grands appendices brachiformes réunis entre eux vers le bout et terminés par un bouton corné médian (1); d’autres par leurs pates- mâchoires armées de crochets très-forts (2); et d’au- tres encore par toute la tête qui est garnie à cet effet de prolongemens cornés de formes variées (3); les premières correspondent à peu près à la division générique des Lernéopodes de M. de Blainville et peuvent être désignées sous le nom de Lernéopo- diens ; les seconds ont pour type le genre Chondro- canthe et formeront notre famille des Chondro- canthiens ; enfin les derniers peuvent être appelés Lernéocériens, parce que le genre Lernéocère y rentre, et parce que ce nom rappelle un de leurs principaux caractères. Quant à l'établissement des (1) PliMe, fig. x, 2, 12. (2) PL. 40, fig. 18. o (3) PI. 40, Gg. 15. DES CRUSTACÉS. 491 divisions génériques et à la caractérisation des es- pèces, on ne peut, dans la plupart des cas, avoir égard qu'au mode d'organisation des femelles ; car les mâles nous sont presque tous inconnus ; je dois même avertir le lecteur que, dans les descriptions suivantes, ce sera toujours les Lernéides femelles dont il sera question, à moins que le contraire ne soit spécifié. FAMILLE DES CHONDRACANTHIENS. Les Chondracanthiens femelles (1) se fixent sur leur proie à l’aide des petites pates-mâchoires ancreuses , insérées à l'extrémité antérieure de la tête et sous le front. Les appendices thoraciques ne servent pas au même usage et ont la forme de pates ordinairement bi-ramées , d’une petitesse extrême ou de lobes char- nus, libres à leur extrémité et non préhensiles. La tête est en générel assez distincte du thorax et porte presque toujours une paire d'antennes et deux paires de pates-mâchoires unciformes et ancreuses ; sur les côtés de la bouche on aperçoit ordinairement une paire d'appendices qui représentent les pates - mâchoires de la seconde paire et qui sont quelquefois ancreuses comme les autres, mais qui sont souvent rudimen- taires. La bouche est quelquefois située très-loin en arrière des pates-machoires antérieures et elle est armée de petits appendices représentant les mandi- (1) PI, 4x, fig. 1, etc. 492 HISTOIRE NATURELLE bules. Le nombre et la disposition des appendices cor- respondant aux pates thoraciques varient ; tantôt on n’en compte que deux paires, tantôt trois et même quatre paires ; enfin les tubes ovifères naissent du bord postérieur du corps, de sorte que l’abdomen est ru- dimentaire et n’est représenté que par un ou deux petits tubercules médians. Le mâle se trouve quelquefois accroché sous l'anus de la femelle ; il est extrêmement petit et ne ressemble en rien à celle“ci, mais ne diffère que peu des mäles de la famille suivante. Cette famille comprend huit genres dont les princi- paux caractères sont indiqués dans le tableau ci-joint. Genre SÉLIE.— Selius (1). M. Kroyer a établi cette petite division générique pour un Lernéide dont le corps est ovoïde, la téte très-petite et garnie d’une paire d'antennes sétacées, composées de six articles, et le thorax porte sur sa face inférieure trois paires de pates. Ces membres sont petits, grêles, uni-ramés; ceux de la première et de la troisième paire sont insérés près des bords latéraux du thorax, alongés et composés de six ar- ticles dont le quatrième porte un petit appendice , et dont le cinquième est très-long ; ceux de la seconde paire sont plus courts, placés plus près de la ligne médiane et composés seulement de deux articles. Enfin , il existe, au milieu du bord postérieur du thorax, un tubercule abdominal bilobé, et un peu plus en dehors se trouvent les orifices générateurs d’où naissent les sacs ovifères. On ne connaît encore qu’une seule espèce appartenant à ce genre, savoir la SÈLiE niLorée, — Selius bilobus (2). Trouvé sur les branchies du Polynoëé ponctué. (1) Kroyer , Naturhislorisk Tidsskrift, B. 1, p. 479. (2) Kroyer, loc. cit. p. 496, PL. 5, fig. 1. igé et composées gré gées p ti. culées et sétifères. Ppe Point d'antennes dis- tinctes; pates foliacées et non sétifères. Corps très-allongé ; tête garnie d'antennes bien distinctes. Corps très-court; tête ne paraissant pas offrir d'antennes distinctes. r, paires de pates-mächoires an- sé pates thoraciques de la pre- aire articulées et sétifères. x paires de pates - mächoires an- s. Des appendices thoraciques iformes , non articulés et non FESR représentant les pates des premiéres paires. | | Thorax articulé. Thorax sans divisions an- nulaires. allongé. PRE Tête allongée. Isantérieures. | Tête très-courte. de facon à constituer un organe bdomen garni de prolongemens raux et penniformes, bdomen petit, et dépourvu d'ap se penniformes. tête garnie de cornes symétriques ; es ovifères droits. ‘ête garnie de cornes irrégulières rameuses ; tubes. ovifères contour- en spirales et ramassés en pelote. Des antennes bien dis- tinctes, des pates arti- | É AETHON. SELIE. CyYene. PENICULE. CLAVELLE. Tucque. LERNANTHROPE. CHONDRACANTHE. ACHTHÈRE. BAsANISTE. TRACHÉLIASTE. BRACHIELLE. LERNÉOPODE. ANCHORILLE. PENELLE. - LERNEONÈME LERNÉOCÈRE. LERNEE. plusieurs articles. "RE s ET Pates thoraciques à une quite sd SÉLIE. si | ln : Une seule paire d'appendices thoraciques tüssetits. FR x | AëTnon. { . Des antennes bien dis- : CE E*- tinctes, des pates arti- Ê Cvewr. ROUE EE . \. a culées et sétifères. ; E # Appendices thoraci-| =. e Point d'antennes dis- DES » ques d'une petitesse ex= | © ['tinctes; pates foliacées{ Penicure. Lx à trême : ceux des deux / et non sétifères. . CHONDRACANTHIENS. premières paires offrant\ Corps très-allongé ; | . Pates thora- presque toujours des ar-| Li tête garnie d'antennes} CLavazue. Les femelles fixées sur leyr proie/ tiques ou ap- ticulations distinctes. d paires | pion distinctes. £ a l'aide des patezmict ol pendices qui : HS os Corps très-court; tête sont forteset en forme de crochets, 2 tiennent RS HE thoragues. à paraissant pas offrir Tocque En général des antennes distinote, [lieu biramées| deux paires d'antennes distinctes. etplusieurspaires de membrestho- etn'offrantque etes Appendices thoraci ae : : EG thoraciques. A = 4 Æ Mage ee rudimen- pales po - 4 ques de la seconde paire] Trés paires de pates-mächoires an- , es. 4 Fnre - ou même des deux pre- creusk ; pates thoraciques de la pre-} LeRNANTHROPE. mièrespaires,représentés |mièrepaire articulées et sétifères. PR | par des organes brachi- | formes assez grands et\ Detx paires de pates - mâchoires an- ORDRE | non articulés. En géné- [creusés. Des appendices thoraciques } ral, des appendices ana- Pbrachiformes , non articulés et non | Cyonnracanrurs A / logues,représentant une sétifères, représentant les pates des x \ rs paire de mem-| deux premières paires. LERNÉIDES res thoraciques. ; FAMILLE Des appendices an- | Corps trdël ( Thorax articulé. ACUTRÈRE. D se creurs ou préhensiles ; ES LERNEOPODIENS. : pates-mäâchoires poste- sous Thorax sans divisions an- ; Appendices brachi- |rieures situées près de uulaires mie: À Er hes st fixées sur leur proie ere longs, écartés / la base des bras à l'aide d'une paire d'appendices/à leur base et réu- : : » « ’ thoraciques A Te . très- \nis seulement vers le sh Li" Tnacaäntlers; grands, et réunis entre eux vers [Pout. ; s A ; bout. En général des antennes, au d'appendices à la base des bras; les pates-mä- RARE HRRGH INR et au moins deux paires de pates- choires postérieures placées très-prè éri mâchoires Spa F P dal En à Hi ebe Tête très-courte. LerNÉOrODE. Appendices brachiformes, cour éuni è 4 à L î , ts et réu Ë 1 i É 1 adhésion en apparence impair et médian. MES | Soie Ra ns ue. FAMILLE | bd mi de prolong 0 Plusieurs paires#le pates rudi ‘ FRET Abdomen HATRI= 18 PE LE 2 PENELLE. DES LERNE ; la face inféri pates rudimenfaires, situées sous | latéraux et penniformes, < NEOCERIENS. inférieure du tronc, près de la tête. Abdomen pelit, et dépourvu Er} Not Les femelles fixées sur leur proie BAOBIESS PANIER à l'aide de cornes céphaliques. En Tète garnie de cornes symétriques ; Fe y Re à : : ) paraît être trés-voisine de l'espèce précédente et se distingue par l'existence de quatre cor- nes presque égales occupant les quatre angles du thorax , et par la beauté des appendices brachiformes. Elle a été trouvée dans la cavité bnccale des Caryphæna rupestris. a&**, Cornes postérieures du thorax multidigitées. 7. CHONDRACANTHE pu Ton. — C. Zei (3). Corps trapu, tête globuleuse ; cou très-court , thorax portant deux paires d’appendices tridigités et garni latéralement de trois paires de prolongemens multilobés et plusieurs mains styliformes; tubes oviféres très-courts. AA. Des cornes sur la ligne médiane de la face ventrale du thorax, 8, CuonpnacanTuEe Decarocue. — €, Delarochiana (4). Corps trapu et très-difforme. Tête globuleuse , se prolongeant de chaque côté en une corne dirigée un peu obliquement en ar- (1) Guérin, Iconogr, zool. PI. 9, fig. 20. (2) Zool. Danica, t. 1, Pl. 38, fig. 3 (reproduite dans l'En- cyclop. Méthod., vers, PL. 58, fig. 9).—Oth. Fabricius, Fauna Groen., P: 340.—Æntomoda radiata, Lamarck, op: cit. t. 3, p. 233.—Ler- nentoma radiata, Blainville, Journal de physique, t. 95, p. 440, et Dict. des Se. nat.—Desmarest, loc. cit.—Chondracanthus radiatus , Cuvier , Règne animal, t. 3, p. 258. (3) Delaroche, Bullet. de la soc. Philomat. 1811, p. 270, PI. 2, fig. 2.— Lernacanthus Delarochiana , Blainv., Journal de physique, t. 25, p. 4/2, fig. 13.— Desmarest, op. cit. p. 350.— Chondracanthus Zei, Guérin, Iconogr. Zooph. PL. 9, fig. 9. (4) Chondracanthe Delaroche, Cuvier, Règne animal, t. 4, p. 334, PAS DES CRUSTACÉS. bo5 rière et portant une paires d'antennes coniqués assez grosses et un peu courbes; une paire de crochets antérieurs courts, et l'appareil buccal disposé comme d'ordinaire. Thorax divisé en quatre portions par des étranglemens ; la première portion étroite, en forme de cou, armée en dessus d'une corne médiane, et portant en dessous une paire de prolongemens brachiformes biramés ; la seconde portion quadrilatère, portant sur la ligne médiane du dos deux tubercules coniques ayant leurs quatre angles prolongés en forme de cornes latérales et donnant inser- tion en dessous à la seconde paire de prolongemens brachifor- mes biramés ; la troisième portion du thorax plus longue que la précédente, ayant également en dessus deux cornes médianes et deux cornes latérales ( dont la postérieure petite et la premiére brachiforme et dirigée en arrière), et armée en dessous d’une cin- quième corne située sur la ligne médiane ventrale ; la quatrième portion du thorax à peu près de même forme que la précédente, armée d'une corne dorsale médiane dirigée en haut comme les pré- cédentes, d’une seconde corne médiane dirigée en arriére, d’une corne ventrale également médiane, et de deux grands prolon- gemens latéro-postérieurs. En résumé on voit donc qu'il existe sur la ligne médiane du dos une rangée de sept prolongemens cornus, et sur la ligne médiane du ventre deux éminences sem- blables. Enfin l'abdomen est petit et globuleux. Longueur, en- viron six lignes. Trouvé sur le Thon. Mâle inconnu. (CG. M.) | FAMILLE DES LERNÉOPODIENS. Dans les individus femelles de ce groupe, la tête est conformée à peu près de même que chez les Chon- dracanthiens, c’est-à-dire distincte du thorax, gar- nie d’une paire d’antennes et armée de deux paires pl. 15, fig. 3. — Lernentoma Dufresnü , Blainville , Dict. des Se. nat. t. 26, p. 126, et Journal de physique, t. 95,p. 441, fig. 11. — Chondracanthus gibbosus? Kroyer, op. cit. t. 1, p. 252, PI. à, fig. 4. 506 HISTOIRE NATURELLE de pates -mâchoires ancreuses (PJ. 40, fig. 3, 8, 10). Mais les pates - mâchoires antérieures sont moins propres à servir à ces petits Crustacés pour s’accrocher à leur proie, et le thorax, qui ne porte plus de pates ni d’appendices charnus, semblables à ceux qui représentent les deux premières paires de membres thoraciques dans la division précédente, donne naissance à une paire de prolongemens brachi- formes très-grands qui se réunissent entre eux tantôt dès leur base, tantôt vers leur extrémité seulement, et se terminent par un bouton corné, à l’aide duquel le parasite adhère fortement à l'animal sur lequel il a établi sa demeure (PI. 40, fig. 1, 2, etc.). Ces organes d'adhésion paraissent remplacer la première paire de membres thoraciques. Le méle n’est connu que chez un petit nombre de Lernéopodiens, et diffère extrêmement de la femelle ; il a le corps divisé en deux parties bien distinctes, une antérieure céphalique qui porte les antennes, une paire de pates-mâchoires antérieures unciformes, le suçoir, et plus en arrière deux paires d’appendices très-développés qui représentent les pates-mâchoires postérieures et les bras de la femelle, mais qui ont la forme de grosses mains portées sur un pédoncule cylindrique et terminées par une petite pince mal con- formée (fig. 9). Les jeunes subissent les métamorphoses ordinaires. Les Lernéopodiens forment six genres, commeon peut le voir dans le tableau précédent ( p. 492 ). DES CRUSTACÉS, 507 Gevre TRACHEÉLIASTE. — Tracheliastes (1). M. Nordmann a établi le genre Trachéliaste pour rece- voir les Lernéopodiens, pourvus de deux prolongemens brachiformes, comme les Brachielles de Cuvier, mais ayant aussi entre la base de ces organes d’adhésion, ou un peu plus en arrière, une paire d’appendices articulés et pré- hensiles (PL. 40, fig. 1,2). Il est aussi à noter que ces parasites ont le corps allongé, la téte garnie de petites antennes et de pates-méchoires armées de crochets (fig. 3) , et les bras très-longs. $ 1. Espèces ayant la portion céphalique du corps très-allongée, en forme de cou de cygne. 1. TRACHÉLIASTE POLYCOLPE. —= 7, poly colpus (2). (PI. 40, fig. 1-7.) Cou renflé à sa base , tronqué au bout et terminé par un petit mamelon buccal , de chaque côté duquel s’avance une pate-mâ- choire bifurquée au bout et armée d’un ongle crochu sur sa bran- cheinterne (fig. 3) ; bras renflés à leur base; une paire de petits appendices renflés, conformés à la manière d’une main subché- liforme, fixée immédiatement en arrière des bras ( fig. 2 et 4). Thorax cylindrique, allongé et arrondi postérieurement. Trouvé sur les nageoires du €yprinus jeses. 2. TRACHÉLIASTE MAGULE. — 7”, maculalus (3). Portion céphalique du corps conique et se terminant presque en pointe; bras très-longs et terminés par un bouton conique à bords entiers , comme dans l'espèce précédente; appendices pé- (1) Nordmann, Mikrog. beitr. t. 2, p. 95.— Burmeister, Mém. de Bonn, t. 17.—Kollar, Beitrage zur Kenntniss der Lernaenartigen Crusta- ceen. Ann. des Wiener museum , t. 1, p, 79. (2) Nordmaun, op. cit. p. 95, PI. , fig. 1 à 8. (3) Kollar, loc. cit, p. 85,P L 9, fig. 9 à 32. 508 HISTOIRE NATURELLE diformes insérés entre leur base , coniques et armés d’un ongle beaucoup plus petit que dans l'espèce précédente ; thorax ar- rondi au haut , mais terminé par un petit tubercule médian. Trouvé fixé sur les écailles de la Brème (Cyprinus Brema). ». Espèces ayant la portion céphalique du corps trés-courte. 3. TRACHÉLIASTE STELLIFÈRE, — J". stellifer (1). Corps claviforme; tête cylindrique obtuse au bout, trés-courte et portant une paire d'antennes et deux paires de pates-mâchoires ancreuses ; bras terminés par un bouton médian étoilé ; appen- dices situés à leur base conique et tridentés du côte interne ; thorax légèrement renflé en arrière et terminé par un prolonge- ment conique subannelé. Se trouve sur les arcs branchiaux ou dans la bouche du Silure glanis. Genre BASANISTE. — Basanistes (2). Le genre Basaniste de M. Nordmann se rapproche des Trachéliastes par l’armature de la téte, la disposition des : bras et l'existence d’une paire d’appendices subchéliformes, insérés près de la base de ces derniers organes, mais s’en distingue par la position un peu plus antérieure de ces es- pèces de mains, et par la forme trapue du corps ; il s'éloigne aussi de la plupart des Trachéliastes par l'absence d’un prolongement céphalique en forme de cou ; mais, ainsi que nous l’avons vu en traitant de ces derniers, le caractère contraire n’est pas constant chez les Trachéliastes, et le T.. stellifer établit à cet égard un passage entre les deux for- mes. Il est aussi à noter que, chez les Basanistes, le ‘horax n'offre pas de traces d’articulations. (x) Kollar, loc. cit. p. 82, pl. 9, fig. x à 8. (2) Lernea, Schrank, Voyage en Bohême. — Basanistes, Nordmann, Mikrogr. beitr. t. 2, p. 87. — Burmeister, Mém. des Cur. de la nat. de Bonn, t. 17, p. 325. — Kollar, Uber lernœnartige Crustaceen , Annalen des Wiener museums, 1836, t. x, p. 87. LT. 7 DES CRUSTACÉS. 309 14 BASANISTE pu Hucxon., — B, Huchonis (1). Corps gros et court; tête conique , renflée, sans rétrécissement en forme de cou à sa base, et garnie 1° d’une paire d'antennes co- niques et sétifères; 2° d’une paire de pates-mâchoires antérieures bifides et terminées sur la branche-externe par un ongle crochu ; 3° d’une paire d'appendices coniques situés entre les précé- dents et la bouche , de facon à représenter une seconde paire de pates - mâchoires ; et 4° d'une paire de grosses mains subchéli- formes, courtes, ovalaires et armées d’une grifie tres-grande. Thorax cylindrique, arrondi en arrière et garni de trois séries longitudinales de tubercules arrondis, savoir, une série médio- dorsale et deux latérales ; la première bosse dorsale plus grande que les autres et située au point de réunion du thorax avec la tête. Bras courts , gros et insérés tout près de la tête au-devant d’un léger rétrécissement du thorax, et en arrière des pates-mâchoires subchéliformes. Longueur, environ trois lignes. Vit sur l’opercule du Huche (Salmo Hucho). Ce parasite, avant d'acquérir la forme bizarre qu'il offre à l'âge adulte , subit des métamorphosesremarquables que M. Kol- lar a fait connaître avec beaucoup de détail. On n’a pas encore décrit d'individu mâle , mais je suis porté à croire que c’est un adulte de ce sexe qui a été représenté par M. Kollar dans la fig. II, pl. ro, comme une Larve très-avancée en développement. 2. BASANISTE pu SAUMON.— B, salmonea (2). (Planche 41, fig. 3.) Corps pyriforme et dépourvu de tubercules ; tête conique, pe- tite et renflée au-dessus de sa base. Prolongemens brachiformces grêles et aussi longs que le thorax; pates-mâchoires postérieures coudées et fourchues au bout. Vit sur l’humble Chevalier. T° ‘oPrope DE BronGniarT (3), décrit par M. de Blainville, ap- (1) Lernea Huchonis, Schrank , op. cit. p. 99, pl. 1, fig. A, D. — Lamarck, op. cit., t.3, p. 230.—Basanistes Huchonis, Nordmann, loc. cit. — Burmeister, loc. cit. — Kollar, loc. cit. p. 86, pl. 10. (2) Lerneopoda salmonea, Mayor, Bulletin de la soc. philom. 1824. (3) Lerneopoda Brongniartii, Journal de physique, t. 99, p. 412, fig. 15. — Desmarest, Consid., p. 350. CRUSTACÉS, TOME Ill. 39 510 HISTOIRE NATURELLE partient à te genre et se rapproche de l'espèce précédente par sa forme générale, mais paraît s'en distinguer par la forme et la grandeur des pates-mâchoires postérieures. On ignore sur quel poisson il vit en parasite. / Genre ACHTHÈRE. — Achtheres (1). Les Achthères diffèrent si peu des Basanistes qu’il aurait peut-être mieux valu ne pas les en séparer génériquement. En effet, ils ne s’en distinguent guère que par la forme dé- primée de leur thorax et les divisions annulaires qui s’apercoivent dans cette portion du corps (PI. 40, fig. 8 et 9). Les antennes sont bien distinctes et les pates-machoires antérieures sub-antenniformes et terminées par deux bran- ches , dont l’externe est cylindrique et l’interne ancreuse et armée d'un ongle aigu (fig. 10). La bouche est saillante, ar- mée intérieurement de mandibules dentelées et garnie laté- ralement d'une paire d’appendices qui paraissent représenter les pates-mâchoires de la seconde paire, Les pates-mächoires de la troisième paire sont situées, chez la femelle, très-loin en arrière, un peu au-devant de la base des prolongemens bra- chiformes; enfin ceux-ci sont grands et munis à leur ex- trémité d’une espèce de bouton servant à fixer l’animal sur sa proie. Le mäle (fig. 9)ne diffère que peu de la femelle, mais porte de gros membres préhensiles à la place des pro- Jlongemens brachiformes. Les métamorphoses que les Achthères subissent dans le jeune âge sont très-remarquables, et ont été étudiées avec soin par M. Nordmann. Le petit, en quittant l’œuf, a une forme presque circulaire , et porte sur l'avant du corps deux paires de rames ciliées exactement comme chez les jeunes Cyclopes; après sa première mue, son corps devient pyri- forme et il n’a plus de rames céphaliques, mais sa tête est garnie d'une paire d'antennes et de trois paires de pates- (1) Nordmann, Mikrog, beitrage, {. 2, p. 63. — Burmeister, op. cit, — Kroyer, loc. cit, DES CRUSTACÉS. ra mächoires coniques ; son thorax est petit, conique, divisé en trois anneaux , et porte à sa base deux paires de pates bi- ramées et sétifères ; enfin l’abdomen est bilobé et garni de soies caudales, exactement comme chez les Cyclopes. On ne connaît pas les changements ultérieurs que ces Crustacés éprouvent avant d'arriver à l’état adulte. ACHTHÈRE DE LA PERCHE. — 4, Percarum (1). (Planche 40, fig. 8-11.) Femelle : Corps divisé en deux portions ovalaires; l’une anté- rieure, formée par la tête et le commencement du thorax, est subpyriforme, tronquée en avant , arrondie en arrière, garnie sur le bord frontal d’une paire de petites antennes sétacées et d'une paire de pates-mâchoires ancreuses, cylindriques et bifides , et donnant naissance, vers sa partie postérieure , à deux gros bras arqués entre la base desquels est une paire de pates-mâchoires postérieures ancreuses. La seconde portion du corps, plus grande que la premiere, est divisée en six segments, dont l’avant-dernier porte les sacs oviferes ; et le dernier, représentant l'abdomen , est triangulaire et terminé par deux tubercules. Longueur, environ deux lignes. Trouvé les nageoires de la Perche fluviatile et du Sandre. Mâle à peu près de même forme que la femelle, mais ayant la tête plus grande relativement au thorax, les pates-mâchoires éga- lement plus développées , et les appendices brachiformes rempla- cés par une paire de membres très-gros, cylindriques et terminés par une main imparfaitement chéliforme. Genre BRACHIELLE. — Brachiella (2). Le genre Brachielle de Cuvier, se compose des Lemnéo- podiens, dont les appendices brachiformes (comme ceux des genres précédens) se réunissent à leur extrémité (1) Nordmann, loe. cit. PI. 4, fig. 1 à 11, et PI. 5, fig. 1 à 6. — Kroyer, op. cit. t. 2, p. 145, PI. 5, fig. 6. (2) Cuvier, Règne animal, & 3, p. 28 beilr. t. 2. . — Nordmann, Mikrogr. 33. 512 HISTOIRE NATURELLE seulement, dont la portion céphalique du corps se pro- longe en un cou très-long, terminé par la bouche et armé à son extrémité de deux paires de pates-mâchoires an - creuses très-apparentes, et dont le {horazx est allongé et ova- laire ou pyriforme (PI. 41, fig. #). Ici il n’y a pas d’appendices articulés insérés à la base du cou, près de l'origine des bras, comme chez les Trachéliastes, et les antennes ne sont pasdis- tinctes. Enfin les tubes ovifères sont de longueur médiocre. Le mâle est extrêmement petit relativement à sa femelle ; son corps est divisé en deux portions ovalaires ; l’antérieure représente la tête et porte de grosses mains subchéliformes ; la seconde, plus grande que la première, constitue le thorax et offre des articulations transversales. $ 1. Espèces dont le thorax est garni de prolongemens en forme de cornes. a, Point de prolongemens lobulaires sur les bras. 1. Bracu1eLLE pu Taon., — B, Thynni (1). Femelle: Corps presque droit, tête à peine renflée, cou très- long et se continuant avec le thorax sans ligne de démarcatiop ; thorax allongé, subpyriforme, et donnant naissance, par le bord postérieur de sa face ventrale, à deux prolongemens cylindri- ques grêles et très-allongés, qui se dirigent directement en ar- rière ; deux cornes semblables , mais plus grandes et un peu re- courbées à leur base , naissent pareillement du bord postérieur de la face dorsale du thorax, et paraissent représenter l'abdomen. Les tubes oviféres naissent au milieu de ces quatre cornes posté- rieures. Les bras sont courts, simples, et étendus à angle droit avec le cou et le thorax ; pates-mâchoires postérieures lobées à leur base. Longueur, environ 10 lignes. Vit sur les branchies du Thon. Le mâle $e tient accroché sous le ventre de la femelle, entre Ja (1) Cuvier, Règne anim. 2e édit. t. 3, p. 219, PL. 15, fig. 5. — Guérin , Iconogr. z0oph. 9, fig. 6. — Nordmann, Mikrogr. beitr. {. 2, p. 90. — Kroyer , Naturh. tidsskr., £. 1. DES CRUSTACÉS. 513 base des cornes postéro-ventrales; sa tête est pyriforme, et pré- sente en dessous un grand renflement portant les pates-mâchoi- res qui se dirigent directement en dehors, et sont très-grandes ; les pates-mâchoires antérieures occupent le bord frontal, et entre leur base on aperçoit un tubercule buccal trés-saillant; enfin, le thorax est un peu plus grand que la tête, pyriforme comme elle, orné en dessus de deux rangées de taches circulaires, et terminé par deux petits appendices crochus. Sa longueur est d'environ 1/2 ligne. (C. M.) aa, esprolongemens lobulaires sur les bras. 2. BRACHIELLE IMPUDIQUE. — B. impudica (1). Femelle : Cou à peu près de la longueur du thorax, et sans renflement notable à son extrémité. Thorax trés-large , en forme de trapèze, et portant à son extrémité postérieure trois paires de grosses cornes; bras portant sur leur bord externe un prolon- gement lobuluire, de facon à paraître bifurqués. Lonsueur, en- viron 4 lignes. Trouvé sur les branchies de l'Égrefin (Gadus Æglefinus). Mâle : Tête grosse, pyriforme, et garnie en dessous de deux pai- res de grosses mains obscurément chéliformes; thorax beaucoup plus long que la tête, et divisé supérieurement en cinq segmens. Longueur, environ 1/3 de ligne. >. Espèces dont le thorax n’offre pas de prolongemens en forme de cornes. 3. BRACHIELLE À DEUX EPINES, — B, bispinosa (2). Tête légérement renflée, cou moins long que le thorax, qui est subovalaire et terminé par deux petites pointes coniques situées entre les tubes ovifères, généralement du côté ventral ; bras a peu près de la longueur du cou, et simples. Pales-mâchoires posté- rieures petites et très-peu saillantes. Tubes ovifères gros et courts. Longueur, environ 3 lignes. Trouvé sur les branchies d’un Trigle hirondelle. Mâle inconnu. (1) Nordmann , Mikrogr. beitr. t. 2, p. 92, PL. 8, fig. 1 à 3. (2) Nordmann , op. cit. t. 2!, p. 94, PI. 8 , fig. 4-7. 514 HISTOIRE NATURELLE 4. BRACHIELLE ROSTRÉE,. — B, rostrala (1). Espèce très-voisine de la précédente. Cou conique, gros, moins long que le thorax, et sans renflement terminal ; thorax plus al- longé que chez le B. bispinosa, subcylindrique , déprimé et por- tant à l'extrémité de sa face ventrale deux appendices coniques. Tubes oviferes allongés. Trouvé dans les mers du Groënland sur le Pleuronectes pinguis. 5. BRAGmIELLE DE LA BauDrore. — B. Lophii, (PL. 47, fig. 4.) Tête allongée; cou notablement plus long que le thorax, qui est pyriforme et terminé postérieurement par deux appendices pyriformes et pédiculés qui naissent de son bord dorsal. Bras sréles et de longueur médiocre; pates-mâchoires postérieures très- grandes , et portées sur un tubercule basilaire impair très-sail- lant ; tubes oviféres, gros et courts. Longueur, environ 4 lignes. Mäle inconnu. Trouvésur les branchies d’une Baudroie à Naples. (C. M.) Genre LERNÉOPODE. —Lerneopoda (1), Le genre Lernéopode se rapproche extrêmement des Bra- chielles et ne devrait probablement pas en être séparé; le caractère qui l'en distingue se tire de la forme de la portion cé- phalique du corps qui est ici courte et trapue (P1.40,fig.12), au lieu de s’allonger en manière de cou comme dans le genre précédent.Il existe également autour de la bouche deux pai- res de petits crochets, et on ne trouve pas d’appendices de cette nature près de la base des bras; ceux-ci sont al- longés et réunis à leur extrémité seulement ; enfin le thorax est allongé et ne présente rien de remarquable, (1) Kroyer, Natur. historisk tidsskrift, B, 1, p. 207, PI.2, fig. 1. DES CRUSTACÉS, 519 $ 1: Espèces dont le corps est très-allonge. 1. LERNÉOPODE ÉTOILE. — L, slellata(r). (PI. 40, fig. 12.) Tête presque globuleuse et séparée du thorax par un rétrécis- sement ; thorax offrant à ses extrémités un léger renflement en forme de nœud d'où naissent les prolongemens brachiformes, puis légèrement étranglé de nouveau, très-aliongé et terminé par un petit tubercule médian ; bras longs, grêles et terminés par un bouton en forme d'étoile à cinq branches. Trouvé sur les nageoires d’un Sterlet en Norwége. (C. M.) 2. LERNÉOPODE ALLONGÉ.— L. elongata (°). Tête arrondie , très-courte et paraissant donner naissance aux prolongemens brachiformes, qui sont beaucoup plus longs que le thorax; deux petits lobules ovalaires à l'extrémité postérieure de la face ventrale du thorax. Longueur, environ deux pouces. Trouvé fixé à l'œil d’un Requin dans les mers polaires. 3. LERNÉOPODE DE LA Carpe. — L. Carpionis (3). Espèce trés-voisine de la précédente. Tête grosse, pyrilorme, renflée en arrière et dirigée à angles droits avec l'axe du corps. Thorax rétréci en forme de cou supérieurement , assez fortement élargi dans le reste de son étendue; prolongemens brachiformes naissant à l'extrémité supérieure du retrécissement en forme de cou, moins longs que le thorax et terminés par un petit bouton circulaire. Trouvé sur ie Saumon dans le nord de l'Europe. (1) Mayor, Bul. de la soc, philom. 1824, p. 24, PL. 1, fig. 2. — Rathke, Mém. des Cur. de la nat. de Bonn, t. 19, 154. (2) Le Lerneu elorgata, Grant, Edinb. Journal of sciences, t. 5, p. 1475 P12S, fes; (3) Lernea salmonea? Oth. Fabricius, Fauna Groen. p. 35 516 HISTOIRE NATURELLE 4. LennéoPonE pu Miranpre.—Z. Galei (1). Femelle : Tête ovalaire, déprimée et en forme de petit bou- clier ; thorax subcylindrique , rétréci antérieurement et tres- allongé ; prolongemens brachiformes’moins longs que le thorax et terminés par un petit bouton circulaire ; deux petits appendices cylindriques, suspendus à l'extrémité postérieure de la face ventrale du thorax ; abdomen représenté par un tubercule mé- dian bilobé au bout. Longueur, environ 3 lignes. Trouvé sur la nageoire d'un Milandre. Mâle : Corps divisé en deux portions ovoïdes et à peu près de même volume; la portion céphalique portant les antennes et deux paires de pates-mâchoires pyriformes assez grandes; la por- tion thoracique portant à son extrémité deux appendices sub- globuleux. $ 2. Espèces ayant le corps très-court. 5. LERNÉOPODE GRas.—ZL, obesa (>). Corps pyriforme, gros et tres-court ; tête recourbée en avant ; point de rétrécissement en forme de cou; bras gros, cylindri- ques et très-courts; extrémité postérieure du corps tronquée transversailement. Longueur , environ 2 lignes. Trouvé sur un Aiguiliot ( Squalus aconthias ). Le Lerneopoda Dalmanni (3) pourrait bien appartenir au genre Brachielle plutôt qu'a la division générique dont nous nous occu- pons ici, Ce parasite a le corps allongé comme chez la plupart des Lernéopodes, mais a la portion céphalique du corps très-allongée, cylindrique et assez semblable à celle des Brachielles. 11 est aussi à noter que cette espèce diffère de tous les autres Lernéopodes connus par le grand développement des deux prolongemens qui naissent de l'extrémité postérieure de la face ventrale du (x) Kroyer , loc. cit. p. 252, Pl. 3, fig. 5. (2) Kroyer, loc. cit. p. 250, PL. 3, fig. 13. (3) Lernea Dalmannii, Retzius , Froriep's noiizen, B, 29, n. 617, p. 6, fig. 5, 6. — Lerncopoda Dalmannii, Kroyer, loc. cit. 1.1, p.264 la, fig. 3. DES CRUSTACÉS. 517 corps et qui ressemblent aux cornes si communes chez les Bra- chielles. Trouvé sur le Raja balis. Le Lerneopoda bicaudata de M. Kroyer (1) pourrait bien aussi ne pas appartenir à ce genre; quoi qu'il en soit, ce parasite se fait remarquer par la forme singulière de la tête, qui ressemble à un cône renversé et offre en avant deux cornes frontales très- grosses ; les bras sont trés-courts ; enfin il existe deux appendices ovoïdes à l'extrémité postérieure de la face dorsale du thorax. La longueur est d'environ 2 lignes, et on l’a trouvé fixé sur un Trigle grondeur. La Lernea salmonea , figurée par Gisler (2), appartient égale- ment à ce genre, mais ne me paraît pas être déterminable spéci- fiquement. 11 en est de même de la Lernée trouvée par Hermann sur le Cyprinus leuciscus (3). GEvre ANCHORELLE.—/Anchorella (4). Dans les Anchorelles les appendices brachiformes qui constituent les organes d'adhésion, au lieu d’être allongés et écartés à leur base, sont extrèmement courts et si rapprochés dès leur origine qu’ils semblent être confondus sur la ligne médiane, et ne constituer qu’un seul organe impair et mé- dian ; disposition qui effectivement paraît se rencontrer chez quelques-uns de ces parasites, et qui dépend dela fusion . complète des deux appendices ainsi rapprochés. La téte de ces animaux est petite et portée s ur une espèce de cou très- long et ordinairement recourbé de facon à ressembler à une trompe ; elle est terminée par la bouche, sur les côtés de la- quelie se voient une paire de pates-mdchoires ancreuses (2)/Bocs cit. p.12579,,/PIl. 3, fig: at. (2) Acta suecica 1551, t. 12, PI. 6, fig. 1, 2, 3 (reprod. dan: l'En- cyclop. méthod., vers, PL. 58, fig. 14, 15, 16). (3) Helmint. Bemerk. Naturforscher , n° 19, PI. 2, fig. 7. (4) Lernea, Stroem. — Lerneomyzon, Blainville, Journ. de physiq. 1. 95, p. 438 , etc. — Desmarest, op. cit. 179. — Anchorella, Cuvier , Règne animal, t. 4, p. 257. — Nordmann, Mikrogr. beilrage , t, 2.— Burmeister , Mém, des Curieux de la nat. de Bonn, t. 15. 516 HISTOIRE NATURELLE cylindriqueset recourbées en dedans comme de petites cornes, une paire de pates-mächoires postérieure offrant l'apparence d’une petite main subchéliforme , et des vestiges d’une paire d'antennes et d’une paire de pates-mâchoires intermédiaire. Le thorax est court, renflé et indivis ; il donne naissance à l'organe d'adhésion vers la base du cou et ne porte pas d’autres appendices. Enfin l’abdomen n'est représenté que par un ou deux tubercuies de chaque côté de la base duquel naissent les tubes oviferes, Le rdle ne ressemble en rien à la femelle dont nous venons d’indiquer le mode d’organi- sation; il est extrêmement petit, pyriforme ou globuleux, et varie dans sa conformation chez les dernières espèces de ce genre. $ 1. Espèces dont l'organe d'adhésion naîl directement du thorax par un pédoncule gréle, et n'est pas porté sur une éminence ou un prolongement du thorax. 1. ANCHORELLE ÉMARGINÉE. — À, emarginala (1). Tête légèrement renflée; cou plus de deux fois aussi long que le thorax, et naissant vers le bord antérieur de sa face dorsale. Thorax presque globuleux , à peine plus long que large, et of- frant sur le dos un sillon longitudinal qui le fait paraître bilobé. Crochets buccaux de la première paire obscurément chéliformes au bout; pates-mâchoires postérieures très-apparentes. Organe d'adhésion bifide à sa base. Deux petits tubercules circulaires au- dessus de l'anus. Tubes ovifères trés-courts. Longueur, environ 6 lignes. Trouvée sur les branchies de l’AÆnarrhicha lupus. (G. M.) 2. ANCHORELLE BRÉVICOLLE.— #4. brevicollis. Tête conique et nullement renflée. Cou moins long que le tho- rax et naissant de l’extrémité supérieure de celui-ci. Thorax ova- laire , plus long que large , et terminé par un petit tubercule ab- dominal conique. Pates-mâchoires très-petites. Organe de préhen- (x) Kroyer, loc. cit. t. 1, p. 287, PI. 3, fig. ”. 4 DES CRUSTACÉS, 519 sion petit etsimple à sa base, Tubes ovifères de longueur médiocre, Loneueur, environ 4 lignes. Trouvée fixée à la nageoire anale d’un Dorset (Gadus callarias). Mâle inconnu. (C. M.) 3. ANCHORELLE OVALE. — 4, ovalis (1). Tête globuleuse et un peu renflée; cou plus long que le thorax et naissant vers le tiers antérieur de la face dorsale de celui-ci ; thorax oveïde et portant l'organe d’adhésion au milieu de son extrémité supérieure, Longueur, environ 2 lignes. Mâle inconnu. Sur le Trigle grondeur. 4. ANCHORELLE RUGUEUSE. — 4, rugosa (2). Tête petite ; cou cylindrique long et très-grêle ; thorax presque carré et dilaté en deux lobes obtus sur son bord antérieur. Lon- gueur, environ » lignes. Trouvée sur l’{rarrhicha lupus. $ 2. Espèces dont l'organe d'adhésion est porté sur un prolongement mammeliforme du thorax. 5. ANCHORELLE A CROCHETS. — 4, uncinala (3). Femelle : Cou à peu près de la longueur du thorax, sans renfle- ment à son extrémité frontale , et portant à la face antérieure de sa base un gros mamelon sur lequel naît l'organe d'adhésion ; thorax ovalaire , et terminé par un petit tubercule médian. Vit sur les branchies de divers Gades, etc. Mâle : Corps globuleux terminé en avant par une petite éminence (1) Kroyer , loc. cit. p. 289, PI. 3, fig. G. (2) Kroyer, loc cit. p. 284, PI. 2, fig. 7, et PI. 3, fig. 14. (3) Lernea uncinata, Müller, Zool. Danica, t. 1, PL. 33, fig. 2. (Reprod. dans l'Encyclop. méthod.. vers PI. 58, fig. 7.)—Lamarck, op. cit. t. 3, p. 231. Schisturus uncinatus , Oken, Lehrbuch der naturg. B, 3, p. 183. — Clavella uncinata , Ejusd.— Lernæomyzon uncinata , Blainville , Dict, des Se. nat. t. 26, p. 122. — ÆAnchorella uncinata , Nordmann, Mikrogr, beitr. t. 2, p.102, PI. 8, fix. 8, 9, et PL. 10, fig. 4, 5, fem. fig. 1 à 3, mäle.— Kroyer, loe. cit. t. 1, p. 290, PI. 5, fie. 8. 520 HISTOIRE NATURELLE conique percée au sommet par la bouche, et garnie àsa base d’une paires d'antennes rudimentaires, et d'une première paire de pates- mâchoires également rudimentaires ; deux paires de grosses mains ancreuses fixées vers le milieu de la face inférieure du corps. Grandeur, environ 1/4 de ligne. Le LERNÉOMISE PYRIFORME de M. de Blainville (1) paraît être très- voisin de l'espèce précédente ; voici la description que ce savant en donne : « Abdomen (thorax, E.) renflé, pyriforme, terminé en avant par un sucoir conique fort saillant à la base du céphalo- thorax, qui est arqué, cylindrique, et recouvert en avant d'une sorte de plaque ovale, écailleuse ; bouche bilobée ; la lèvre supé- rieure , plus longue, est pourvue de mandibules cornées ; l'infé- rieure avec une paire de palpes ; le tubercule anal fort saillant. » M. de Blainville rapproche de l'espèce précédente , sous le nom de LERNÉOMISE DES NaAGEoïREs (2), un autre Lernéide qui paraît effectivement appartenir à ce genre, mais qui’a le corps déprimé et plane , et qui n’est connu que par la description qu'en a don- née Fabricius (3). Le Lernea adunca de Strom (4) appartient au genre Ancho- relle, mais il serait difficile de savoir à quelle espèce le rapporter. Le Lernea anomala d'Abildgaard (5) paraît appartenir aussi à ce genre, mais différerait de toutes les espèces précédentes par la longueur considérable de l'organe d'adhésion, et par l'existence d'un renflement en forme de nœud à l'extrémité antérieure du thorax. ———— (1) Lerneomy£on pyriformis, Blainville , Journal de physique, t. 95, p. 439, et Dict. des se. nat. t. 26, p. 123, fig. 8. — Desmarest, Con- sidér. sur les crust. p.348. (2) Lerneomyzon pinnarum , Blainville, loc. cit. p. 348. — Desma- rest, loc. cit. (3) Iter. Norwége, p. 282. (4) Physick og oeconomisk beskrivelse over Fogderiet Sondmor, Pl. 1, fig. = et 8. — Anchorella adunca , Cuvier , Règne anim. t. 4, p'1207. (5) Mém. de Copenhague, 1794, t.3, p.57, PL. 6, fig. DES CRUSTACÉS. | 521 FAMILLE DES LERNÉOCÉRIENS. Les Lernéocériens femelles, comme les Chondracan- thiens, se fixent à leur proie par l'extrémité antérieure de leur corps seulement, et n’ont point d’appendices thoraciques brachiformes servant à cet usage, comme cela se voit chez les Lernéopodiens ; mais l'armature de leur bouche est loin d’avoir la forme que cet appareil offre chez les Chondracanthiens, et la tête tout entière du parasite s'enfonce dans les tissus de l'animal sur le- quel il établit sa demeure, et y est retenue par des pro- longemens cornés, de forme variée, qui naissent de sa partie postérieure ou occipitale (PI. 40, fig. 13). En général , la tête est peu distincte du thorax et paraît être complétement dépourvue d’antennes : la bouche n’est armée que d’une seule paire de pates - mâchoires simples et unciformes. Les pates sont d’une petitesse extrême lorsqu'elles existent, et quelquefois on n’en aperçoit aucune trace; enfin la portion du tronc qui est située en arrière du point où naissent les tubes ovi- fères, et qui représente l’abdomen,est en général beau- coup plus développée que dans les autres femelles du même ordre. Le mäle n’est connu que chez très-peu de Lernéocé- riens et paraît être plus imparfait que celui des Chon- dracanthiens; son corps est globuleux , n'offre pas de thorax distinct et ne porte pas de rudiments de pates en arrière des appendices qui représentent les pates- mâchoires. Les métamorphoses que subissent les jeunes sont analogues à celles des autres Lernéocériens. 522 HISTOIRE NATURELLE Cette petite famille se compose de quatre genres re- connaissables aux caractères indiqués dans le tableau précédent. ( Voyez page 492.) Gexre PENELLE.—Penellus (1). Les Penelles femelles ont le corps grêle, cylindrique et trèes-allongé ; la téte renflée et cornigère et le cou garni en dessous de quatre paires de pates rudimentaires ; mais ce qu’elles offrent de plus remarquable est leur abdomen, qui est très-développé et porte de chaque côté une série de pro- longemens styliformes dirigés obliquement en arrière, et simulant les barbes d’une flèche. Les tubes ovifères nais- sent au point de réunion de cette espèce de queue avec la face ventrale du thorax, et sont grêles ct droits.Le r24le est très-petit, presque sphérique, et porte à sa portion antérieure un sucoir conique garni de quelques appendices styliformes, et à sa face inférieure deux paires de mains subchéliformes très-grosses, à l’aide desquelles il s'accroche à la femelle. $ 1. Téte garnie de deux cornes ou prolongemens brachiformes libres. 1. PENELLE FLÈCRE. — P, sagitta (2). Femelle : Tête arrondie, garnie de petites végétations cornées, et portant à sa base une paire d’appendices brachiformes assez longs; appendices péniformes de l'abdomen simples. Longueur, environ 4 pouces. Se trouve sur le Zophius marmoratus. (1)Æirudo, Boccone.—Pennatula, Linnée, Ellis, Lamarck.—Penella, Oken. — Lerneopenna, Blainville, Desmarest, Lesueur. — Penella, : Cuvier, Nordmann, Burmeister. (2) Lernerx Exocæti ? Holten, Mém. de la soc. d'Hist. nat. de Copen- hague (1802), 1. 5, PL 3,fig. 3.— Pennatula sagitta? Linnée, Améæn. acad, t. 4, p.257, PL 13, fig. 13 : Syst. nat. (Gmelin), p. 3865. —Ellis, Trans. phil. t. 54, p. 429, PI. 20, fig. 16.— Lamarck, Hist des anim. sans vert. {. 2, p. 428.—Lerncopenna sagitta , Blainville, Journ. de physique, {. 95, p. 459. — Penella sagitta, Nordmann, Mikvrog, Beitr.t. 2, p.121, Pl. 10, fig. 6. DES CRUSTACÉS. 523 La LEnnée DE Marion , décrite par M. de Blainville (1), pour- rait bien appartenir à cette espèce ; elle.a été trouvée sur un Diodon dans les mers de Manille. La Penelle figurée par Lamartiniere (2) et mentionnée par M. de Blainville sous le nom de Lerneopenna Bocconii (3), paraît différer des espèces précédentes par la conformation des appen- dices abdominaux, mais est trop imparfaitement connue pour que nous puissions y assigner des caractères. 2. PENELLE FILIFÈRE. — P. filosa (4). Corps trés-long, grêle et droit ; tête renflée, portant en arrière deux cornes courtes et obtuses. Appendices penniformes de l'ab- domen grêles et réunis deux à deux vers leur base. $ 2. Trois cornes occipitales. 3. PENELLE DE BLanvisee. — P. Blainvillii (5). Corps droit filiforme dans les trois quarts antérieurs de sa lon- gueur, claviforme en arrière; tête pyriforme assez large , garnie en dessous d'un cercle de tubercules coniques , et portant en ar- rière trois cornes coniques et simples. Appendices penniformes de l'abdomen, formés chacun de deux filamens réunis à leur base. Trouvé sur l’£xocætus volitans. 4. PENELLE SULTANE. — P, sultana (6). Corps claviforme assez gros et recourbé brusquement en arrière (1) Journal de physique, t. 5, p. 446. (2) Atlas du voyage de la Pérouse, PI. 20 , fig. G. (3) Journal de physique, t. 95, p. 378. (4) Hirudo? Boccone , Rech. p. 287, PI. 285. — Pennatula filosa ? Linnée , Syst. nat. et Amoœn, acad.?—Ellis, Phil. Trans. vol. 53, PI. 20, fig. 15. — Penella diodontis ? Oken. —? Chamisso et Esenhardt, Cur. de la nat. de Bonn., t. 10.—Lerneopenna Bocconii? Biainville, loc. eit. p. 378, fig. 4 (d'après Chamiso). — Penella filosa, Cuvier, Règne anim. t. 3, p. 257. — Guérin, Iconogr. zooph. PL. o, fig. 3. (5) Lerncopenna Plainvillit, Lesueur , Journ. of the Acad. of Phi- lad. vol. 3, p. 289, PL. XI, fig. 2. (6) Nordmann, galerie du Muséum d'Hist. nat. de Paris.» 524 HISTOIRE NATURELLE vers le bout. Tête arrondie et portant trois cornes grêèles et con- tournées , dont la médiane simple, et les deux latérales rameuses. Appendices penniformes de l'abdomen rameux. Longueur, en- viron un pouce. Trouvé dans la bouche du Carenx ascensionis. (G. M.) Genre LERNÉONEME. — Lerneonema. Cette division générique établit le passage entre les Pe- nelles et les Lernées proprement dites. Le corps est très- allongé, atténué antérieurement en forme de cou, et terminé par un renflement céphalique, garni de deux ou trois cornes dermoïdes simples qui s’insinuent dans les tissus de l’animal, sur lequel ce parasite établit sa demeure, et servent à l'y fixer (PL 41, fig. 5). Sous ce rapport, les Lernéonèmes ressem- blent beaucoup aux Penelles, et ils sen rapprochent aussi par l'existence de plusieurs petites pates articulées , presque rudimentaires, qui se voient sous la partie antérieure du cou. Ils se distinguent de ces dernières par la conformation de la portion abdominale de leur corps qui est assez déve- loppée, mais n'offre pas de prolongemens dermoïdes en forme de cornes ou de tubes. IL est aussi à noter que les tubes oviferes sont droits et simples. $ 1. Espèces dont la tête porte deux cornes occipitales, 1. LERNÉONÈME DE Lesueur. — L. Lesueurü (1). Corps droit, filiforme, très-long. Tête claviforme, obtuseen avant et portant en arrière eten dessus deux cornes grosses, courtes , obtuses, dirigées en arrière et en dehors; cou se rétrécissant gra- duellement et portant en dessous quatre paires de pates rudimen- taires ; portion postérieure du corps un peu élargie, puis se rétré- cissant graduellement et se terminant en pointe. Longueur, environ 2 pouces. Trouvé dans les mers de l'Amérique sur un £xrocætus volitans. (1) Lerneopenna Blainvillii ? Lesueur , Journ, of the Acad. of se. of Philad. vol. 5, PI. XI, fig, 3. DES CRUSTACÉS. 525 2. LERNÉONÈME MONILLAIRE. — ZL, monillaris. (Planche 41, fig. 5.) Corps presque filiforme, un peu renflé vers la partie posté- rieure, et très-grêle vers le tiers antérieur ; tête grosse, presque circulaire etarméede deux cornes occipitales grêles, trés-allongées, dirigées en arrière, et un peu recourbées en dedans vers le bout ; cou se rétrécissant gradueilement, portant sous sa partie anté- rieure des membres rudimentaires, et offrant un peu plus loin une douzaine de petits étranglemens, disposés de facon a donner à cette partie l'aspect d'une suite de perles arrondies ou de petits nœuds. Portion abdominale du corps courte, obtuse , et recon- vrant en dessus l’origine des tubes oviferes, lesquels sont trés- longs. Trouvé fixé à la sclérotique de l'œil d’un Haranguet (Clupea sprathus). Longueur, environ un pouce. (C. M.) S. Espèces ayant trois cornes occipitales. 3. LERNÉONÈME ABDOMINAL, — L, abdominulis. Corps un peu recourbé en S, très-grêle antérieurement , assez gros et cylindrique dans ses deux tiers postérieurs. Tête petite , cylindrique et armée de trois cornes coniques dirigées en arrière ; quatre paires de pates rudimentaires sous le cou. Portion abdo- minale du corps dont la limite est indiquée par la position des valves , presque aussi longue que la portion thoracique et ob- tuse au bout. Tubes oviferes grêles et longs. Longueur, environ 20 lignes. Trouvé à Valparaiso, par M. Gay. (C. M.) Le Lerneocera surriraiis de M. de Blainville (1) appartient à ce groupe et ressemble beaucoup à l'espèce précédente, mais s'en dis- tingue par la brièveté de la portion abdominale du corps. Le genre SPHYRION de Cuvier (2) est trop imparfaite- ment connu pour que nous puissions en déterminer les aflinités naturelles, mais il nous paraît probable que c’est (1) Journal de physique, t. 95, p. 376, fig. ». (2) Rèyne Animal, t. 3, p. 257. CRUSTACÉS , TOME I. 34 526 HISTOIRE NATURELLE entre les Penelles et les Lernées qu'il devra prendre place. Voici du reste les caractères que Cuvier assigne à cette di- vision : « Tête élargie des deux côtés comme un marteau; de petits crochets à la bouche; un cou mince, suivi d’un corps dépri- mé et en forme de cœur, qui, outre les deux longs cordons, porte de chaque côté un gros faisceau de poils. » Cuvier cite, comme type de cette espèce, le Lernéide figuré par MM. Quoy et Gaimard sous le nom de CnonpracanNTuE LISsE (1). Genre LERNÉOCÈRE. Lerneocera (9). Le nom générique de Lernéocère, assigné par M. de Blain- ville à une division des Lernéides où se placent les Lernées proprement dites aussi bien que les Parasites dont il est ici question , a été réservé par MM. Nordmann, Burmeister et Kroyer, aux espèces dont la téte ne porte pas de cornes rameuses irrégulières, mais des appendices symétriques sim- ples ou en forme de mamelons, et dont les sacs ovifères sont droits et étendus à l’arrière du corps (PI, 40, fig. 43). La bouche est tantôt armée de crochets seulement, tantôt de deux paires de petites pates-mächoires aussi bien que de mandibules. Enfin il n’y a jamais de vestiges de pates, et la portion abdominale du corps est peu développée. On ne connaît pas la conformation des mâles. (1) Chondracanthus lœvigatus, Quoy et Gaimard , voyage de Frey- cinet, Zool, pl. 86, fig. 6. — Sphyrion lœvigatus ; Eux. loe. cit. — Guérin , Iconogr. zooph. pl. 9, fig. 4. : (2) Lernea , Linné , Fauna Suecica.—Lerneocera , Blainville, Journ. de physique , t. 95, p. 395, ete. Desmarest , Considér. sur les Crust. P. 316. — Nordmann, Mikrogr. Beitr. L. 2. — Burmeister, loc. cit. — Kroyer , loc. cit, — Burmeister, Mém. des Cur. de la nat. de Bonn, t. 17, p. 309. en. | DES CRUSTACÉS. 527 $ 1. Espèces ayant la tête armée de quatre cornes. a, Les deux cornes postérieures bifurquées ; les autres simples. ; 1. LERNÉOGERE cypnin. — L. cyprinacea (1). ( Planche 40, fig. 16.) Cornes céphaliques grêles et allongées; une paire de petites an- tennes sétacées et inarticulées; deux paires de pates-mâchoires. Thorax trés-grêle antérieurement , renflé en arrière et tronqué obliquement au bout. Tubes oviferes grêles et cylindriques. Longueur, environ 8 lignes. Trouvé.en Suède sur le Cyprinus carassus. 2. LERNÉOGERE DU BROCHET. — L. esocina (2). (Planche 40, fig. 13-15.) Cornes céphaliques courtes, épaisses et en forme de mame- lons ; bouche armée d’une paire de pates-mâchoires unciformes ; corps épais et à peine rétréci antérieurement, et conique au bout ; poches ovifères sub-globuleuses. aa. Les quatre cornes simples. 4 RUE L }. 3. LERNÉOGERE CRuCIAL. — L, cruciala(3). Cornes céphaliques courtes, assez grosses , obtuses et disposées en croix. Corps rétréci antérieurement , élargi en arrière et ter- miné par cinq lobes arrondis. Trouvé sur le Cichla œnea (Lesueur) dans le lac Érié. Le Lernea ocularis de Cuvier (4) paraît appartenir à cette sub- (1) Lernea cyprinacea, Lin. Fauna Suecica, lib.2, PI, 11, fig. 1. (En- cyclop. méthod., vers , PL. 98, fig. 6.)—Lamarck, op. cit., t. 3, p.230. — Lerneocera cyprinacea , Blainville , Journal de phys. t. 95, p. 377. —Desmarest, op. cit. p. 346. — Burmeister , loc. cit. p. 309, PL.14 A, fee Se (2) Lernea, Hermann, Hermintologische bemerkungen; Natur- forscher, n° 19, p. 44, PL. 2, fig. 6.—Lerneocera cyprinacea, Nord- mann,op. cit. t. 2, p. 123, PL. 6,fig, 1 à 9. — Lerneocera esocina, Burmeister , loc. cit. p. 312. (3) Lesueur , Journ. of the Acad. of Philad. vol. 5, p. 286, PI. XI, fs. 4 <= 34 » 528 HISTOIRE NATURELLE division du genre Lernéocère et se distingue de l'espèce précé- dente par la forme grêle de ses cornes céphaliques. Ce Parasite se trouve fixé à l'œil des Harengs. $ 2. Espèces ayant cinq cornes céphaliques. : 4. LERNÉOGERE RADIÉ, — L, radiata(r). Cornes céphaliques grèles et simples; corps tres-grêle en avant , claviforme en arrière, et terminé par un petit abdomen conique et bien distinct du thorax. Trouvé sur le Clupea tyrannus , aux États-Unis d'Amérique. Gevre LERNÉE. — Lernea (2). Le genre Lernée ne comprend aujourd’hui queles Lernéo- cériens dépourvus de pates rudimentaires, dont l'extrémité céphalique porte des cornes irrégulièrement ramifiées, et dont les tubes ovifères sont ramassés en pelotes sous la partie postérieure du corps. Ces animaux se font remarquer aussi par la manière bizarre dont leur corps est contourné, et par le développement de leur bdomen, qui ne porte pas d’appendices dermoïdes comme chez les Penelles. $ 1. Espèces dont le corps est très-renflé vers le milieu et fortement recourbé sur lui-même. 1. LERNÉE BRANGUIALE, —-L, branchialis (3). Trois cornes céphaliques rameuses. Cou très-grêle, cylindri- que et sans tubercules. Corps recourbé en S. Se trouve dans les mers du Nord sur les branchies de diverses espèces de Gades. ( C. M.) (1) Lesueur, op. cit. p. 285, pl. XI, fig. 1. (2) Linnée, Müller, O. Fabricius, Lamarck.—Lerneocera, Blainville, Nordmann. — Lernea, Burmeister, Kroyer. (3) Lernea branchialis, Linné , Syst. nat, — Lerner gadina , Müller, Zool. Dan. t. 4, p. 65, PI, 118, fig. 4. — Othon Fabricius, Fauna Groenl. p. 339. — Lerucocera branchialis , Blainville, Journ. de phy- DES CRUSTACÉS. 599 Le Lernea cyclopterina (1) se distingue de l'espèce précédente par les petits tubercules qui naissent de la partie postérieure de la tête et par les deux tubercules qui se remarquent vers le mi- lieu du cou. M. Kroyer l’a représenté sans cornes, mais je suis porté à croire que cela dépend seulement de la mutilation de l'individu observé par ce naturaliste. Ce Parasite se trouve dans les mers du Groënland sur le Cy- clopterinus spinosus. $ >. Æspèces dont le corps est à peine renflé et seulement coude dans sa partie antérieure. 2. LERNÉE MULTICORNE, — Z, multicornis (2). Tête renflée et entourée d'un grand nombre de prolongemens grêles , cylindriques et branchus. Abdomen presque aussi long que le thorax. Le Lernea gobina de Müller (3) ne m'est pas assez bien connu pour que je puisse hasarder une opinion sur la place qu'il doit occuper dans l’ordre des Lernéides, et j'ajouterai seulement qu'il est remarquable par sa tête conique et son thorax quadrilatère ou crucial. sique , t. 95, p. 376 , fig. 2, et Dict. des Sc. nat.—Nordmann, op. cit., t. 2, p. 130. —Lernea branchialis, Lamarck, op. cit. , t. 3, p. 240. — Cuvier, Règne animal, t. 3, p. 256. — Burmeister, op. cit.—Guérin, Iconogr. zooph. pl. 9, fig. 1.— Kroyer, op. cit. t. 1, p. 293, PL. 3, fig. 10. (1) Lernea cyclopterina , Othon Fabricius, Fauna Groen. p. 337. — Lerneocera cyclepterina , Blainville, Journ. de phys. t. 95, p. 376, et Dict. des Se. nat. t. 26, p. 117.—Lernea cyclopterina, Kroyer, op. cit. t. 2, p. 502, pl. 5, fig. 4. (2) Cuvier , Règne animal , t. 3, p. 256.—Guérin , Iconogr. zooph. PI OP HEeID: (3) Zoologia Danica, pl. 33, fig. 3 {reprod. dans l'Encyclop. méthod. vers. pl. 78, fig. 8).—Oth. Fabricins, Fauna Groen. p. 33G.—Æntomoda Gobina, Lamarck, Hist, des anim. sans vert. t. 3, p. 253.—Lernentoma gobina , Blainville , Journ. de Physique, t. 95, p. 440, et Dict. des Se. nat.— Desmarest, op. cit., p. 349. — Chondracanthus, Cuvier , Règne anim.,t. 3, p. 58.—Lernea gobina , Kroyer, loc. cit. PI. 2, fig. 8. 530 HISTOIRE NATURELLE ORDRE DES ARANÉIFORMES ou PYCHNOGONIDES. Sn Ce n’est qu'avec beaucoup de doute que je range ici un petit groupe d'animaux articulés qui ont été considérés par la plupart des zoologistes comme appartenant à la classe des Arachnides, mais qui me semblent avoir plus d’analogie avec les Crus- tacés, car ils n'ont point de trachées ni de sacs pul- monaires pour la respiration aérienne et ne parais- sent respirer l'oxygène dissous dans l’eau que par la surface générale des tégumens communs, ainsi que nous l’avons déjà vu chez plusieurs Crustacés infé- rieurs. Par la forme générale du corps(r), ces animaux se rapprochent des Loœmodipodes, et surtout des Cyames. Leur téte est allongée, tantôt cylindrique, tantôt conique, et présente à son extrémité un ori- fice buccal trilobé. Le thorax est constamment divisé en quatre segmens, et l'abdomen n'est re- présenté que par un petit article tubuleux fixé au bord postérieur du dernier anneau thoracique. La tête ne porte pas d’appendices, et les yeux, au nom- bre de quatre, sont groupés sur un petit tubercule (1) PL 4x, fig. 6. PET NS ET NANTES CONS PONRETS TS SN PT PT 7 VE DES CRUSTACÉS. 531 médian, situé sur la face dorsale du premier arti- cle du thorax. Ce segment porte souvent à son extrémité une paire de pates-mâchoires terminées par une pince bien formée et garnie quelquefois d’un palpe allongé et composé de plusieurs articles. Chez le mâle, le nombre des paires de pates est égal à celui des articles du thorax ; mais chez la femelle il existe une paire d’appendices pédiformes supplé- mentaires fixés au premier article du thorax, repliés sous les pates proprement dites , beaucoup plus petits que celles-ci, et servant à porter les œufs. Les pates sont très-longues, dirigées en dehors et composées de neuf articles dont le dernier constitue une griffe plus ou moins aiguë. Le tube digestif traverse le corps en ligne droite et présente dans un des genres de cette famille (Nymphon) une disposition très-remarquable ; 1l donne naissance à droite et à gauche à une série de prolongemens tubulaires et fermés au haut, qui sa- vancent très-loin dans l’intérieur des pates corres- pondantes, et qui sont le siége d’un mouvement péristaltique. fl existe en outre une circulation vague. Quant aux organes respiratoires, on n’en voit aucune trace , et la disposition des organes de la génération n’est pas connue ; ilest seulement à noter que chez les Pychnogonons on aperçoit sur le second article des pates postérieures un pore qui parait être l'ori- fice de ce dernier appareil. Les Pychnogonides sont tous de petite taille et vivent dans la mer; les uns s'y trouvent sous Îles 532 HISTOIRE NATURELLE pierres , d’autres vivent, dit-on, accrochés à des poissons ou à d’autres animaux marins; mais du reste on ne sait rien relativement à leurs mœurs. Ces animaux ne forment qu’une seule petite fa- mille que M. Johnston , à qui l’on doit un très-bon travail sur ce sujet, divise en cinq genres d’après les caractères suivans. garnies de palpes ; pates très-longues. Nympuon. ayant des pa- Tète allongée. Pates ac- tes-mächoires cessoires ovifères compo.) PALLÈNE. dépourvues Vsées de 9 ou 10 articles. de palpes. Tête très-courte. ets . P\ accessoires ovifères de 5 ; PHOxiCHILIDE AT LOLE SON EEE, MERE j PYCHNOGONIDES Pates longues ; pates) accessoires de sept ? Paoxicuire. antiCless UE RE. “| dépourvus de pates-mächoires. Pates courtes ; pales accessoires de dix } Prcanoconon ICI SPEARS GENRE NYMPHON. — Wymphum (1). Corps grêle, Tête cylindrique et obtuse au bout, Pre- mier article du thorax beaucoup plus long que les autres, et portant en dessus un tubercule médian garni de quatre petits yeux lisses (PI. 41, fig. 7). 4hdomen conique et soudé sur le dernier anneau thoracique. Une paire de pates-mdächoires, (1) Phalangien, Linnée, Syst. nat.—Strom, Descript. de Sondmor. — Pychnogonum , Fabricius, Mantissa, t. 2 —Müller, Zool. Danica, t. 3. — Othon Fabricius, Fauna Groenlandica. — Nymphon, Fabricius, Ent. Syst. — Latreille , Hist. des Crust. et Ins. tt. 7 ; Genera, t. 1, p- 143; Règne animal, t. 4, p.278, etc. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. {. 5, p. 56.—Nymphum, Leach, Zool. miscell. t. 1 , pi 44. — Johnston, Miscellanea Zoologica ; Mag. of Zool, and Botan. vol. 1, p: 380. DES CRUSTACÉS. 533 terminées par une pince allongée, et portant à leur base un palpe de quatre articles, insérées à l’extrémité antérieure du premier segment thoracique, Quatre paires de pates ambu- latoires, et chez la femelle une paire de pates accessoires beaucoup plus grèles que les suivantes , naissant à la partie postérieure du premier segment, au-dessous des pates de la première paire, et servant à soutenir les œufs. Pates propre- ment dites très-longues et très-grêles ; leur sixième article très - allongé, la griffe terminale petite, et le pénultième article garni au bout de deux épines qui simulent des griffes. $ 1. Palpes des pates-mächoires composés de cinq articles ( genre Nymphon, Leach). 1. NymPHON GRÈLE. — À, gracile (1). (Planche 41, fig. 7.) Premier article du thorax allongé et rétréci au milieu ; pinces des pates-mâchoires grêles et recourbées en dedans, dépassant de beaucoup la tête; pates quatre fois aussi longues que le corps (tête comprise) et cylindriques. Habite les côtes de l'Océan. (C. M.) Leach pense que cette espèce n'est pas la même que celle men- tionnée par Linnée sous le nom de Phalangium grossipes (2); en effet, ce dernier paraît avoir la tête plus courte , et les pinces des pates-mâchoires d’une forme un peu différente. (1) Phalangium marinum, Strom. Descript physique et économique de Sondmor, p. 208, PI. 1, fig. 16. — Nymphum gracile, Leach, Zool. Miscel. vol. 1, p. 45, PI. 19, fig. 1. — Johnston, Magaz. of Zoolog. and Botany , vol. 1, p. 280, PI. 13, fig. 10, 11, 12. (2) Syst. nat. ed. 13, t. 1, p. 1027. — Pychnogonum grossipes, Fabricius, Mantissa, t. 2, p. 68. — Müller, Zool. Danica , t. 3, p. 67, PL. 119, fig. 5 à 9. — Othon Fabricius, Fauna Groenl. p. 229. — Nymphon grossipes, Fabricius, Ent. Syst. t. 4, p. 417. — Latreille, Hist. des Crust. et Ins. t. 7, p. 333 ; Genera , t. 1, p. 143, etc. — Saviguy, Mém. sur les anim. sans vert. fas. 1, PI. 5, fig. 2. — Guérin, Iconogr. Arach. PE 4, fig. 3. / 534 HISTOIRE NATURELLE 2. NyMPHON FEMORAL, — ÙV, femoratum (1). LL Cette espèce paraît différer de la précédente par la forme com- primée et dilatée des cuisses. Habite la Manche. Le Nymphon hirtum de Fabricius (2) paraît se rapprocher beau- coup des espèces précédentes, mais il a le corps poilu. Il habite les côtes de la Norwège, $ 2. Palpes des pates-mäehoires composés de Q articles (genre 4m- mothea, Leach). 3. NYMPHON DE LA CAROLINE. — NV. Carolinensis (3). Tête très-grosse et cylindrique; trois tubercules triangulaires sur le dos, Pates -mâchoires extrêmement courtes, les palpes longs. Habite les côtes de la Caroline du Sud. Gzwre PALLÈNE. — Pallene (4). M. Johnston a donné ce nom aux Pychnogonides, qui sont pourvus d’une paire de pates-mâchoires sans palpes , et qui ont la tête extrêmement courte. Les pates sont grêles, allongées, et terminées par une griffe accompagnée d’épines onguiliformes accessoires. Enfin la branche mobile des pates- mâchoires est composée de dix articles, et est armée d’une série de dents vers le bout. Il est aussi à noter que les pal- pes sont très-courts. 1. PALLÈNE BRÉVIROSTRE. — P, brevirostris (5). Corps trapu ; tête extrêmement courte, semi-ovalaire; pinces (1) Leach, loc. cit. PL. 19, fig 2. (2) Entom. Syst. t. 4, p. 417. (3) Ammothea Carolinensis, Leach, Zool. Mis. t. 1, p. 34, PI. 13. (4) Phalangium, Oth.Fabricius, Fauna Groen.—Phoxichilus, Latreille, Lamarck.— Œallene , Johnston, Mag. of Zool. and Bot. vol. 1. (5) Phalangium spinipes ? Othon Fabricius , Fauna Groenl. p. 232. DES CRUSTACÉS. 535 des pates-mâchoires peu renflées ; premier article du thorax ré- tréci au milieu, et presque aussi long que les trois articles sui- vans. Pates grêles, environ deux fois et demie aussi longues que le corps, ét ayant leur pénultième article presque droit; pates ac- cessoires de 9 articles. Se trouve sur les côtes de l'Écosse, et peut-être aussi au Groen- land. 2. PALLENE GOuTTEUx. — P. chiragrus. Corps très-grêle ; tête courte, mais cylindrique; second article des pates - mâchoires très -renflé, et premier article du thorax extrêmement allongé. Pates environ cinq fois aussi longues que le corps, sans crochets accessoires au bout. Pates accessoires de la femelle de io articles. De la baie de Jarvis, à la Nouvelle-Hollande. (C. M.) Genre PHOXICHILIDE. — Phoxichilidium (1). Ce genre , établi par M. Johnston sous le nom d’Ory- thie, nom qui, étant déjà employé pour un autre genre de Crustacé , n’a pu être conservé ici, correspond à peu près au genre Phoxichile, tel que Lamarck l’a décrit, mais non tel que Latreille l’a établi. Il se compose des Pychnogonides pourvues de pates-mächoires non palpifères, dont le pre- mier article du thorax est très-court, et ne constitue pas une espèce de cou entre la tête et l’origine des pates anté- rieures. M. Johnston ajoute aussi que les pates accessoires de la femelle ne se composent que de cinq articles ; caractère que je n’ai pu vérifier, n’ayant eu occasion d’étudier que des individus mâles. Quoi qu’il en soit, il serait peut-être mieux de ne pas séparer génériquement ces animaux des Pallènes. — Phoxichilus spinipes , Latreille, Genera , t, 1, p. 144. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert, t, 5, p. 795. — Pallene brevirostris, Johnston, op. cit. p. 380, PI. 15, fig. 7, 8. (1) Pychnogonum , Oth. Fabricius , op. cit. — Orythia , Johnston, op. cit. 536 HISTOIRE NATURELLE 1. PnOXICRILIDE ÉCARLATE.— P, coccineum (1). Tête cylindrique et dépassant un peu l'extrémité du premier article des pates-mâchoires, qui est assez long, tandis que l’article suivant est très-petit et à peine renflé. Pates environ trois fois aussi longues que le corps,ayant leur quatrième article comprimé latéralement, et le pénultième article sub-falciforme. Longueur, environ 2 lignes. Habite les côtes de la Manche et de l'Angleterre. (CG. M) Gexre PHOXICHILE. — Phoxichilus (2). Le genre Phoxichile de Latreille établit le passage entre les Pychnogonum et les genres précédens ; il se rapproche y 8 E ; PP de ceux-ci par la conformation générale du corps, et res- L PS; semble aux premiers par l'absence de pates-mâchoires. Les pates sont grèles, et les pates accessoires de la femelle com- posées de sept articles. Le genre Phoxichile, tel que Lamarck l’a défini, corres= pond à la petite division que M. Johnston a établie sous le nom d'Orythie, et que nous avons décrite depuis sous celui de Phoxichilide. 1. PHoxICnILE ÉrINEUx. — P. spinosus (3). Corps grêle, tête cylindrique obtuse au bout, et ne dépassant pas notablement les quatre articles des pates antérieures. Thorax (1) Pychnogonum grossipes varietas, Othon Fabricius, Fauna Groen. p. 231. — Nymphon coccineum, Johnston, Zool. Jouru. vol. 3, P: 489. — Orythia coccinea , Ejusd. Mag. of Zool. and Bot. vol. 1, P- 378, Pl. 13 , #64, 5,6: (2) Phalangium, Montagu. — Phoxichilus , Latreille, nouv. Dict. d'hist. nat. Genera, t: 1, p. 144, et Règne anim., t. 4, p. 278.— Leach , Lamarck , Johnston. (3) Phalangium spinosum, Montagu, Lin. Trans. vol. 9, p. 100, Pl. 5, fig. 5. — Phoxichilu: spinipes, Leach , Edinb. Encycl. vol. 7, p- 412. — Phoxichilus monodactylus, Lamarck, Anim. sans vert. t. 5 p. 55. — Phoxichilus spinosus, Johnston, loc. cit. p. 377. DES CRUSTACÉS. 537 ne portant au-dessus qu'un seul tubercule qui constitue l’émi- nence oculifére et qui est conique. Abdomen relevé et conique. Pates prés de trois fois aussi longues que le corps; leur sixième article très-allongé et le pénultième garni d’épines à son extré- mité. Longueur, environ 3 lignes. Trouvé sur les côtes de la Bretagne. (CG. M.) GENRE PYCÉNOGONON. — Pychnogonum (15. Les Pychnogonons se distinguent des autres Crustacés de la même famille, par leur forme trapue et par la grosseur et la brièveté de leurs pates (PI. 41, fig. 6) ; ils n’ont pas de pates- mâchoires, et les pates accessoires qui se voient chez la femelle sont très-courtes, mais composées de dix articles, et ter- minées en griffe. r PycHNo60on LITTORAL. — P. littorale (2). (Planche 41, fig. 6.) Corps trapu; têle conique et dépassant le niveau du quatrième article des pates de la premiere paire. Thorax garni en dessous de quatre ou cinq tubercules médians faisant suite au tubercule oculifère, qui est obtus. Abdomen horizontal et un peu élargi au bout. Pates fortes, à peu pres de la longueur du corps ; leur sixième article court, le pénultieme sans épines terminales. Pates accessoires de la femelle très-courtes. Longueur, environ 4 lignes. Habite nos mers, et se trouve sur les Ascidées et sur divers pois- sons. (C. M.) (1) Phalangium , Linnée, Syst. nat.— Strom. Descript. de Sondmor. — Pychnogonum , Brunnich, Entom. — f'abricius, Ent. Syst. t. 4, p- 410.— Latreille, Genera, t. 1, p. 144; Règne animal, t. 4, p. 278, ete. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5, p.76. — Johnston, Miscel. Zool.; Mag. of Zool. and Bot. vol. 1, p. 376. (2) Pychnogonum, Brunnich, Ent. p. 84, fig. 4.— Phalangium lit- torale, Strom, Sondmor, p. 209, PI. 1, fig. 17. — Pychnogonum littorale , Müller , Zool. Danica , t. 3, p.68, PI. 119, fig. 10 à 12. — Pychnogonum balænarum, Fabricius , Ent, Syst. t. 4, p. 416. — La- treille ; Hist. des Crust. t, 7, p. 332, Genera, t. 1, p. 144, etc. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5, p. 96. — Guérin, Iconogr. Arach. PI. 4, fig. 1. — Johnston, Mag. of Zool. and Botany, vol. 1, p. 376, PI. 12, fig. 1-5. 538 HISTOIRE NATURELLE SOUS-CLASSE DES XYPHOSURES. Les singuliers animaux dont se compose le petit groupe des Xyphosures s'éloignent tant des autres Crustacés, que queiques naturalistes voudraient même les exciure tout à fait de la classe dont nous faisons ici l’histoire, pour les ranger parmi les Arach- nides, et que, tout en rejetant cette opinion, on est obligé de les isoler autant que possible et d’en former une sous-classe particulière qui se lie à la division des Branchiopodes et à celle des Trilobites, mais se distingue de ces Crustacés et de tous les autres animaux de la même classe par l’ensemble de l’organisation. La place naturelle des Xypho- sures aurait donc été à côté des Branchiopodes ; mais nous avons préféré ne pas les y placer, afin de ne pas rompre les rapports encore plus étroits qui unissent entre eux tous les Crustacés maxillés. Le corps de ces animaux (:1)se compose de trois portions : un céphalo-thorax, un abdomen et une queue ; les deux premières portions sont recouver- tes chacune par un bouclier corné ; la troisième af- fecte la forme d’un long stylet. Le bouclier céphalo- thoracique , qui représente la carapace des Apus (PP Ge. 1. DES CRUSTACÉS. 539 et des Crustacés supérieurs, est le plus grand; il est convexe en dessus, concave au-dessous et arrondi en avant et sur les côtés, tandis que postérieurement il est profondément échancré pour recevoir la base de l'abdomen. On remarque à sa face supérieure un espace inégal, mais peu ou point bombé, qui est circonscrit en avant et sur les côtés par deux crêtes courbes, et cecupe en arrière toute la lon- gueur de ia portion droite du bord postérieur arti- culée avec l'abdomen. Cet espace , que l’on pour- rait appeler la région occipitale, est subdivisé lon- gitudinalement en trois lobes, par deux sillons qui se recourbent en dedans antérieurement; et sur le lobe médian, on remarque aussi une arête médiane plus ou moins distincte, à l'extrémité antérieure de laquelle est un petit tubereule lisse ayant l'aspect d’un stemmate, et de chaque côté duquelse trouve effectivement un œil lisse très-petit (1). Vers le milieu et au dehors des arêtes latérales qui cir- conscrivent de chaque côté la région occipitale, se trouvent les yeux composés qui sont de forme ovalaire et offrent, sur leur cornée transparente, des divisions hexagonales, Quant à la région anté- rieure et latérale, ou région marginale du bouclier céphalo-thoracique, elle forme en avant et sur les côtés un plan très-incliné et ne présente rien de remarquable ; il est seulement à noter que posté- (1) C'est celte erreur commise par Latreille, et relevée par M. Van- der -Hoeven, qui à fait attribuer à ces animaux lrois stemmates; elle a élé reproduile dans la première partie de eet ouvrage, |. 4 , pe 121. 540 HISTOIRE NATURELLE rieurement elle se prolonge au delà de fa région occipitale, de façon à constituer de chaque côté une sorte de corne dirigée en arrière. Le second bouclier, ou portion abdominale du corps, est beaucoup moins large que la précédente, moins longue aussi, et a la forme d’un hexa- gone inéquilatéral dont le bord postérieur serait plus ou moins concave ; son bord antérieur est arti- culé avec le bord postérieur de la région occipitale de la carapace, et ses bords latéro-antérieurs cor- respondent aux bords obliques par lesquels se ter- mine en arrière la région marginale du même bouclier; les bords latéro-postérieurs, en général plus longs que les précédens, forment avec ceux-ci un angle très-obtus et présententunesérie de huit dents séparées entre elles par six des fossettes dans chacune desquelles s’insère une grosse épine mobile dont la pointe est dirigée en arrière; en dessus ce bouclier abdominal est bombé et divisé en trois lobes dont les latéraux sont très-grands, et le médian rétréci en arrière et séparé des précédens par deux séries de petites dépressions. Enfin, du milieu du bord pos- térieur de cette seconde portion du corps, naît une longue pièce styliforme qui, étant située au-dessus et en arrière de l'anus, doit être considérée comme l'analogue de l'anneau caudal. À la face inférieure du corps (1), on remarque antérieurement une surface plane et triangulaire qui est de niveau avec le bord frontal; mais dans (a) PLAN, Mig. 2. DES CRUSTACÉS. 541 le reste de son étendue, le bouclier céphalo-thora- cique est fortement excavé pour loger les pates. Ces organes entourent immédiatement l'ouverture buccale et sont disposés de façon que leur article basilaire remplit les fonctions des mandibules et des mächoires des Crustacés ordinaires, tandis que leur branche interne s'allonge pour constituer un mem- bre ambulatoire et préhensile; on en compte six paires. Celles de la première paire, appelées man- dibules par Fabricius et Latreille, palpes par Cu- vier, sont beaucoup moins grandes que les autres, et situées au-devant de la bouche, près de la ligne médiane ; elles s’insèrent sur une éminence mem- braneuse impaire qui remplit les fonctions d’un labre, et elles se composent de trois articles dont les deux derniers sont disposés de façon à constituer une pince. Les pates, ou plutôt pates-mächoires des quatre paires suivantes, se ressemblent beau- coup et se composent chacune de six articles ; le premier de ces articles est très-grand et se termine du côté interne par un prolongement lamelleux, armé de fortes épines et faisant loflice d’une mà- choire ; on y remarque aussi, sous son angle interne et antérieur, une petite pièce mobile. Les articles suivants constituent une pate allongée, un peu comprimée ; et chez les femelles, le pénultième ar- ücle se prolonge au-dessous du dernier, de facon à former avec lui une pince à branches égales ; il en est quelquefois de même chez le mâle; mais dans quelques Limules, cette espèce de main manque aux pates de Ja seconde et de la troisième paire, CRUSTACÉS , TOME JL. 59 542 HISTOIRE NATURELLE lé prolongement réprésentant le doigt immobile ne s'étänt pas développé. Les pates de la sixième paire différent beaucoup des précédentes; leur article bäsiläire est plus grand , se termine du côté interne par urié surface deñtée assez semblablé à celle d’un thändibule broyeur, et il porté à son angle extérne un appéndice flabelliforme ; quelquefois il existe un pe- tit appendicé lamielleux à l'extrémité du quatrième article ; ét l’article suivant porte sur son bord anté- rieur plusieurs de ces lames Subfoliacées et allongées qui cachent presque éhtièremeñt l’article suivañt, ainsi que la petite main didactyle qui le termine. Enfin il existe entre là base deces pates, à la partie postérieure du thorax, deux petités pièces lamel- leuses, obtuses au bout et gaïties d'épines qui sem- blent être les vestiges d’une septième paire dé mem- bres. L’abdomen est creusé dans sa partie moyenne d’une cavité assez profonde ét très-analogue à celle que nous avons déjà vue chéz les Sphéromes et divers autres Isopodes. Cette cavité loge les fausses pattes abdominales et les branchies fixées à leur face posté- rieure. Ces niémbres Sont au nombre de six paires, mais les plusantérieurs ne restent pas distinéts et sont réunis sur la ligné médiane de facon à constituer une grande valve opercülaire foliacéé et presque circülairé, mais trotiquéé en avant, qui recouvre presque ehtièrément les fausses patés suivantes; dans chaqué moitié dé cet opertule, on distingue uñëé ou deux pièces basiläires et deux lames térmi- nalos qui repiésentent les deux Brañches qui d'or- dipaire terminent ces orgauvcs; lune de ces piécts, DES CRUSTACÉS. 543 située près de la ligne médiane, est petite et séparée de celle du côté opposé par une fissure , l’autre est très-grande ; enfin sur la face supérieure ou posté- rieure de ces fausses pates de la première paire, se trouvent les deux orifices générateurs. Les fausses pates suivantes sont également foliacées et réunies entre-elles sur la ligne médiane dans toute l'étendue de leur pièce basilaire , mais les deux branches qui ternninent chacun de ces organes sont libres et plus développées; la branche interne est composée de deux articles, dont le premier quadrilatère et allongé, le second foliacé et ovalaire; la branche externe est représentée par une lame très-large, arrondie ‘en dehors et semblable à celle de l’oper- cule ; enfin les deux tiers externes de la face posté- rieure de la portion basilaire de ces membres sont occupés par uné grande branchie formée d'un nom- bre considérablé de lames ou plutôt de replis cuta- nés disposés transversalement et empilés les uns sur les autres comme les feuillets d’un livre: ces feuillets adhèrent à la fausse pate dans toute la longueur dé leur base ou bord antérieur, et sont libres dans le reste de leur étendue; ils sont triangulaires, à bords coùrbes , ét augmentent de grandeur depuis l'extrémité supérieure de la branche jusque vers sa base, de facon à donner à celle-ci la forme d’une pyramide dont l’arête postérieure sérait courbe, les deux faces libres seraient bombées et Ta base arron- die; le bord bre de chaque feuillet est garni d'une petite bande cornée destinée à le soutenir, mais dans le reste de leur étendue ces replis sont mem- » D 544 HISTOIRE NATURELLE braneux; enfin on en compte environ 150 dans chacune des branchies de la première paire et un peu moins dans les branchies suivantes ; la dernière n'en offre qu'environ 130 (1). La bouche, située vers le tiers postérieur de Ja face inférieure du bouclier céphalo-thoracique , est entourée, comme nous l'avons déjà dit, par les pates dont l'article basilaire ou hauche est armé d’épines ou de dents et disposé de manière à servir au travail de la mastication. Cette ouverture est infun- dibuliforme et se continue avec le tube digestif qui se dirige d’abord directement en avant, puis se recourbe en haut et en arrière et marche en ligne droite jusque vers l'extrémité postérieure du bou- clier abdominal, où il présente de nouveau une petite courbure, pour aller gagner l'anus. La pre- mière portion de ce canal, dirigée en avant et située au-dessous de l'intestin , constitue l’'œsophaze; elle est étroite , assez longue, et garnie intérieurement de plis longitudinaux. L'estomac est représenté par la portion courbe et antérieure de ce même tube ; il est petit et dirigé verticalement; ses parois sont très-charnues et froncées en dedans; un sillon in- terne le sépare de l’œsophage, et son extrémité pylo- rique s'avance en forme de cône dans la cavité de l'intestin, de façon à constituer une espèce de val- vule. La troisième portion du tube intestinal occupe presque toute la longueur du corps, et représente le (4) Voyez à ce sujet une note publiée par M. Duvernoy, dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 17 sept. 1838. DES CRUSTACÉS. 545 duodénum ou ventricule chylifique; elle est cylin- drique, droite, et offre vers ses deux extrémités quel- ques replis transversaux de la membrane interne et des papilles plus ou moins saillantes; on y aperçoit de chaque côté , un peu en avant du niveau de la bouche, deux petits orifices cireulaires qui appar- uennent à l'appareil biliaire, et son extrémité posté- rieure est brusquement contractée pourse continuer avec la quatrième portion du tube digestif, laquelle peut être considérée comme un éntestin rectum; elle est très-courte , plissée longitudinalement à l'intérieur et recourbée en bas à son extrémité pour gagner l'anus, qui se trouve, ainsi que nous l'avons déjà dit, au-devant de l'insertion du stylet caudal. Le foie remplit dans le céphalo-thorax l’espace situé entre l'intestin et les muscles des pieds ; 1l s'étendaussi dansl’abdomen et se compose de canaux aveugles et contournés qui se continuent avec Îles conduits excréteurs, dont les quatre troncs débou- chent, comme nous l'avons déjà dit, dans la partie antérieure du duodénum. Le cœur ressemble beau- coup à celui des Squilles; c’est un long vaisseau dorsal, à parois charnues, qui présente de chaque côté septouvertures transversales garnies de valvules et qui donne naissance à diverses artères. Le système nerveux consiste en un anneau médullaire qui en- toure l’œsophage, qui donne naissance aux nerfs céphalo-thoraciques , et qui se continue en arrière avec un gros cordon de la partie postérieure duquel naissent les nerfs abdominaux. Enfin les organes générateurs débouchent au dehors par les deux 546 HISTOIRE NATURELLE ouvertures déjà signalées à la base de la première paire de fausses pates; chez la femelle ces orifices communiquent chacun avec un oyiducte, qui, par- venu dans le céphalo-thorax , se divise en deux branches dont les ramifications constituent l'ovaire et embrassent le foie; chez le mâle on trouve à la place des vulves un petit pénis cylindrique. Les X yphosures subissent dans le jeune âge des changemens de forme considérables ; elles n’offrent pas d’abord la queue styliforme qui chez l'adulte égale en longueur le reste du corps; leur bouclier abdominal est arrondi postérieurement, et les der nières paires de fausses pates ne sont pas déve- loppées (1). Ces Crustacés habitent la mer et viennent quel- quefois sur les plages sablonneuses ; ilsse nourrissent de substances animales, et lorsqu'ils sont à terre ils s’enfoncent souvent dans le sable pour se soustraire à l’inflaence de la chaleur du soleil qui les fait périr promptement. On les trouve dans les mers de l'Inde, du Japon et dans Atlantique , sur les côtes de l'Amérique septentrionale; mais ils ne paraissent pas s'élever au delà du 44° degré de latitude nord et semblent confinés à l'hémisphère boréal. Ils ne forment qu’un seul genre, celui des (1) Voyez à ce sujet les figures d’un jeune Limule que j'ai données dans la grande édition du Règne animal de Cuvier ; Crustacés, pl. 56, fig. 21, 2h. DES CRUSTACÉS. 347 LIMULES. — Zimulus (1). Leach, il est vrai, a réservé ce nom aux espèces dont toutes les pates sont chéliformes, et a formé un nouyeau genre sous le nom de Tachypleus É )pour celles dont les pieds antérieurs sont monodactyles ; ; mais on sait aujourd hui que ce dernier caractère ne se rencontre que chez le mâle de: certains Limules , et ne coïncide pas avec d’autres partieu- larités de structure de quelque importance , en sorte qu'il ne paraît pas être une base suffisante pour l'établissement d’une division générique. On ne connaît bien que les cinq espèces suivantes. $ 1. Espèces dont les pates-mâchoires de la seconde et de la troi- sième paire (deux premières paires, Latreille) sont mono- dactyles chez le mie, et dont les épines mobiles du bord latéral de l'abdomen, sont de deux sortes chez la Jemelle (savoir, trois longues et trois très-courtes). 1. Limuze Des Morroues. — Z. moluccanus (3). Bouclier céphalo-thoracique régulierement arrondi antérieu- rement chez les deux sexes, et offrant en dessus trois séries de petites pointes spiniformes, situées l'une sur la crête médiane , les autres sur les crêtes qui séparent la région occipitale des ré- gions latérales; ses bords postérieurs et latéraux finement den- telés. Le bouclier abdominal lisse en dessus et terminé par deux dents très-courtes, dont le bord interne est très-long , et le bord > 4 (1) Cancer, Clusius, Séba, Rumph. etc. — Monoculus , Linnée, Syst. nat. — Limulus , Malle Entomostraca , p. 124. — Fabricius, Ent. Syst. t. 2, p. 487 rire , Hist. des Crust., etc., t. 4, p. 88 ; Genera , t. 1; Eigbe animal , t. 4, p. 194, ete. — Po LisdesAuts La- marck, Hist. des anim. sans vert. t. 5, p. 145. — Limulus, Leach, Dict. des Se. nat. t. 14, p. 536, etc. — Desmarest, Consid. p. 144. — Vander-Hæyen, Recherches sur les Limules (1 vol. in-fol.). (2) Dict, des Sc. nat. t: 14, p. 538. (3) Cancer moluccanus , Clusius, Exoticorum libri X, p. 125. — Cancer perversus , Rumph. mus. PI. 12. — Schæffer , der krebsarlige kiefenfuts , PI. 7, fig. 4, 5. — Limulus Polyphemus , Fabricius, Ent. 548 HISTOIRE NATURELLE externe (compris entre la pointe et l'insertion de la dernière épine) très-court; dent du bord latéro-antérieur médiocre et située vers le milieu de ce bord; épines mobiles du bord latéro- postérieur médiocres, et touies à peu près de même longueur chez le mâle ; les trois premières assez longues chez la femelle, mais les trois dernières extrêmement courtes et plus larges que longues. Stylet caudal triangulaire, épineux sur son bord supérieur et lé- gérement concave sur sa face inférieure. Pates-mâchoires de la dernière paire garnies vers le bout de quatre appendices allongés, lamelleux , aplatis, sublancéolés. Le Limulus Latreilli, de Leach (1), appartient probablement à l'espèce précédente. Il en est peut-être encore de même du Zi- mulus tridentatus du même auteur (2). 2. LiMULE VERDATRE, — L, virescens (3). Cette espèce, dont nous ne connaissons qu'un individu femelle, ressemble extrêmement au L. des Moluques, maiss'en distingue par la conformation des pates postérieures , dont le pénultième article est extrêmement court, et est entouré à sa base de sept épines qui, au lieu d’être aplaties, très-allongées et assez larges, sont ar- rondies, coniques et très-pointues. Les pates des quatre premières paires sont brisées dans l'unique individu que j'ai eu l'occasion d'examiner, en sorte que je n'ai pu vérifier le caractère indiqué par Latreille ettiré de la conformation monodactyie de celles de la deuxième paire (premiere paire, Latr.). Il est aussi à noter que le bouclier céphalo-thoracique est moins bombé que dans l'espèce précédente. (C. M.) Le Limule conservé dans la collection du Muséum du Jardin Syst. t. 2, 'p. 487. — Limulus gigas, Müller , Entomostr. p. 193 (confond ici le L. moluecanus et le L. Polyphemus). — Limulus mo- luccanus , Latreille, Hist. nat. des Crust. et Ins. t. 4, p. 92 ( pas la figure) ; Genera , p. 11 ; Encyclop. PI. 332, fig. 1 et 2. —%Desmarest, Consid., p. 355.— Vander-Hæven , op. cit., p. 31, PL. 1, fig. 1-10. — Edwards, Atlas du règne animal de Cuvier , PL. 96, fig. 1. (x) Dict. des Sc. nat. t. 14, p. 537. — Desmarest , Consid. p. 356. (2) Loc. cit. * (3) Latreille , Dict, d'Hist, nat, — Desmarest, Comsid. p. 356. DES CRUSTACÉS. 549 du Roi, sous le nom de Polyphemus heterodactylus, Lamarck (1), et étiqueté par Latreille, me paraît être le mâle de l'espèce précé- dente, maisles pates postérieures manquant, je n'ai pu m'en assurer positivement. 3. LIMULE LONGUE ÉPINE. — L, longispina (2). Espèce très-voisine du L. des Moluques, mais ayant les dents ou angles postérieurs du bouclier abdominal plus grandes et plus régu- lièrement triangulaires ; le bord externe deces dents étant presque aussi long que le hord interne , et leur base beaucoup moins large que l’espace laissé entre elles et occupé par l'insertion du stylet caudal. Face supérieure de l'abdomen couverte de petites épines; la dent de son bord latéro-antérieur, grande et située très-près de celle qui sépare ce bord du bord latéro-postérieur; épines mo- biles des six paires chez les mâles et des trois premières paires chez la femelle très-longues; celles des trois dernières paires très- courtes, mais aiguës chez la femelle. Stylet caudal triangulaire et épineux sur les bords. Bord frontal du mâle fortement échancré et sinueux , de facon à paraître trilobé. Atteint une longueur de 6 décimètres, et habite les côtes du Japon et probablement aussi de la Chine; son nom japonais est Kabuto-gani (c'est-à-dire Crabe à casque), et en chinois on l'ap- pelle Un-ktie ou Umi-do-game. » $ >. Espèces dont les pates-mächoires de la troisième paire sont che- liformes dans les deux sexes , et dont les épines mobiles du bord latéro-postérieur de l'abdomen diminuent graduellement de lon- gueur chez la femelle aussi bien que chez le mâle. a. Pates-mächoires de la seconde paire monodactyles chez le mâle. Stylet caudal triangulaire et épineux sur son bord supérieur, 4. LiMULE POLYPHEME, — L, polyphemus (3). Bouclier céphalo-thoracique plus bombé que dans les espèces précédentes et conservant plus longtemps les sept épines situées QG) Le Limulus heterodactylus de Latreille comprend aussi le mâle du L. Moluceanus. (2) Vander-Hæven, Rech. sur les Limules, p. 32, PL 5 , fig. x et 2. (3) Araneum marinum , de Lael, Novus orbis seu Descriptionis In- 550 HISTOIRE NATURELLE sur sa face supérieure. Dents postérieures de l'abdomen très- grandes et représentant un triangle équilatéral on même étant plus longues que larges à leur base. Les épines mobiles du bord latéro-postérieur médiocres et semblables dans les deux sexes ; les trois dents de la ligne médiane plus saillantes que dans les espèces précédentes , et le stylet caudal moins long. Gette espèce devient plus grande que les précédentes et se trouye dans l'O- céan Atlantique, le long des côtes de l'Amérique septentrionale et aux Antilles. (C. M.) Le Live pe Soweney, décrit par Leach (1), est une variété de l'espèce précédente , ayant la dernière dent médiane de la face supérieure de l'abdomen plus saillante que d'ordinaire chez les adnltes. aa, Toutes pates-mächoires chéliformes chez Le male aussi bien que chez la femelle ; stylet caudal arrondi en dessus. D. LIMULE QUEUE RONDE, — L. rotundicauda (2). Bouclier céphalo-thoracique plus large que dans les espèces pré- cédentes, moins bombé et dépourvu de séries de petites épines entre les grosses dents de sa face supérieure, mais offrant un grand nombre de ces pointes spiniformes éparses sur la région occipi- tale ; dents terminales de l'abdomen courtes et ayant leur bord diæ occidentalis, L. 11, p. 56. — Cancer Moluccanus , O0. Worm, mu- seum Wormianum , p. 249. — Andre, Phil. trans. 1782, PI. 16, fig. 3. — Menoculus Polyphemus , Linné , Syst. nat. — Limulus cy- clops , Fabricius , Ent. Syst. t. 2, p. 488. — Limulus Polyphemus , Latreille , Hist. des Crust. , ete., t. 4, p. 96, PL. 16 et x7 (squs le nom de Limule des Moluques); Genera , t, 1,p. 11, Encyclop. PI. 526, fig. > et 3; Règne animal, t. 4, p. 188, ete. — Limulus americanus, Leach , Dict. des Sc. nat. t. 14, p. 537. —- Polyphemus occidentalis, Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. 5, p. 147. — Limulus Poly- phemus , Ranzani, Opuscoli scientifici, t. 2, p. 276, PI. 8, fig. 1 à 10. —Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 354, PI. 51, fig. 1, 2.—Guérin, Iconogr. Crust. PI. 34, fig. 1.— Vander-Hæven, op. cit. p. 34, PI. 6. (1) Limulus Sowerbii, Leach, Zool. Miscel. t. 2, PI. 83, et Dict. des Se. nat. t. 14, p. 537. — Desmarest, Consid. p. 356. (2) Cancer marinus perversus, Séba, Thesaurus, t. 3, PI. 17, fig. x, a, b. — Limulus rotundicauda, Latreille , Hist. des Crust. et des Ens. t. 4, p. 98. — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 355. — Vander- Hæœven , op. cit. p. 33, PI. 4, fig. x, 8. DES CRUSTACÉS. 551 interne environ deux fois aussi long que le bord externe ; les épines mobiles à peu près comme dans les précédentes. Stylet caudal obscurément triangulaire, à bords arrondis. Habite l'archipel des Moluques. (CG. M.) On connaît plusieurs espèces de Limules fossiles; celle désignée par Desmarest sous le nom de ZLimulus IF'alchit (1) se trouve dans le calcaire lithographique de Solenhofen et de Pappenheim. Elle semble se rapprocher du Zimulus longispinus plus que de toute autre espèce actuelle, mais paraît avoir les prolongemens latéro- postérieurs du bouclier céphalo-thoracique beaucoup moins déve- loppés, l'abdomen plus large, avecses bords latéro-antérieurs très- courts ; quant aux épines mobiles, elles sont au nombre de six, et sont toutes longues et grêles. D'autres Limules fossiles ont été découverts récemment, non- seulement dans cette formation , mais aussi dans le calcaire con- chylien (ou muschelkalk), et dans le calcaire jurassique , par le comte Munster , et il en a été donné des dessins dans l'excellent ouvrage de M. Vander-Hæven sur les Limules ; mais ces fossiles n'ont pas encore été décrits avec assez de détails pour qu'on puisse leur assigner ici des caractères spécifiques, et je me bor- nerai à dire que le L. intermediis (2) trouvé à Solenhofen, et le L. breyicauda (3) trouvé à Eschstadt, sont remarquables par la forme de l'abdomen, qui représente un rhomboïde plutôt qu'un bexagone, son bord antérieur se confondant presque avec ses bords latéro-antérieurs. Le Zimulus ornatus du même auteur (4) paraît se rapprocher beaucoup du Z. Walchü, mais présente un sillon beaucoup plus profond tout le long de la face supérieure du stylet caudal. Enfin, le Limulus trilobitoides 4e Buckland (5) se trouve dans les nodules du minerai de fer des terrains carbonifèresde Coal- brook-Dole, en Angleterre, et se fait remarquer par les prolon- gemens spiniformes des angles latéraux du bouclier céphalo-tho- racique, et par plusieurs autres caractères, (x) Cancer perversus, Walch et Knorr , Monum. du déluge, t.1, p. 156, PL. 14, fig. 2. — Limulus Halchii, Desmarest, Crust. fossiles, p- 139, PI. XI, fig. 6, 7. — Vander-Hoeven , op. cit. PL. 9, fig. 1, 16. — Konig, Icones fossilium sectiles, PI. 2, fig. 28. (2) Munster , ap. Vander-Hæyen, PI. 7 , fig. 5. (3) Munster, loc. cit. PI. 9, fig. 3. (4) Vander-Hæven, PI, 7 , fig.:2. (5) Geology and mineralogy, vol. 2, p. 77, PI, 49, fig, 3. 5592 HISTOIRE NATURELLE APPENDICE. Dans le système de classification précédent, j'aià dessein omis de parler d’un petit crustacé dont Latreille a formé le genre PaosoPisTOME (1), nos connaissances relatives à cet animal étant si imparfaites qu'il me semble impossible de déterminer la place qu'il doit occuper. Cetanimal, décrit pour la première fois par Geoffroy sous le nom de Binocle à queue en Plumet (2) , ressemble beau- coup à un Insecte coléoptère dont les élytres seraient sou- dés et ne recouvriraient pas complétement l’abdomen, et il se rapproche aussi des Insectes par le nombre et la forme de ses pates. Latreille en donne la description suivante : «Corps ovoïdo-hémisphérique, recouvert presque entière- » ment par un bouclier divisé en deux segmens ; l’antérieur » plus petit, presque semi-circulaire , ayant au-dessus deux » yeux à réseau écartés et deux antennes très-petites, sétacées » et simples ; offrant en dessous deux paires de mâchoires » épineuses au bout, recouvertes par une lame semi-circulaire; » Second segment caréné longitudinalement dans son milieu, » tronqué et échancré postérieurement. Trois paires de pates » filiformes , simples et mutiques , insérées sur les côtés d’un » plastron triangulaire , appliquées sur les côtés de la poitrine » et coudées, Abdomen en forme de petite queue, composé de » quatre segmens , dont le dernier aplati, presque semi-cir- » culaire, portantdes filets barbus branchiaux et rétractiles.» Latreille pense que les Prosopistomes doivent former une famille particulière placée à la fin de la division des Crusta- cés maxillés; mais d’après le peu qu'il n’a été possible de voir sur un individu desséché et très-incomplet que m'a communiqué M. Audouin, je suis assez porté à croire que (1) Description d'un nouveau genre de Crustacés ; Nouvelles Annales du Muséum , 1.2, p. 23. (a) EME des ns, , t. >; p.660, PT; he: 3 DES CRUSTACÉS. 553 ces petits Crustacés pourraient bien appartenir à la division des Suceurs, car la petite lame subtriangulaire accolée à la face inférieure de la tête ressemble beaucoup à un sucoir. Du reste il ne serait pas impossible que ces animaux ne fus- sent que des Larves de quelque Crustacé destinées à acquérir par suite de leur développement des formes très-différentes. Les Prosopistome figuré par Geoffroy est mentionné par cet entomologiste comme habitant les environs de Paris, mais aucun autre naturaliste ne l’a rencontré dans cette localité si souvent explorée ; l'animal décrit par Latreille a été trouvé à Madagascar. C'est aussi avec intention que J'ai également omis dans le grand catalogue précédent le petit Crustacé dont j'avais formé le genre Gume (1). Son organisation n'est pas sufli- samment bien connue pour que je puisse en indiquer les aflinités naturelles, et je soupconne même que cet animal n’est autre chose que quelque Larve de Crustacé Décapode. La portion céphalo-thoracique de son corps est renflée, de forme ovoïde, couverte antérieurement d’une carapace et offrant en arrière trois anneaux distincts; elle porte à son extrémité antérieure deux paires d’antennes très-courtes et. donne insertion par sa face inférieure à divers appendices buccaux dont les trois dernières paires sont garnies d’un palpe, et à quatre paires de pates simples et ambulatoires, L’abdomen est très-long et divisé en six articles dont le dernier porte deux appendices biramés. Je n’ai eu locca- sion d'observer qu’un seul individu de ce genre, et je lai désigné sous le nom spécifique de Cuma Audouinis (2). Le genre Conpyrurus de Latreille (3) paraît être très- voisin du précédent et pourrait bien aussi n’avoir été établi (1) Annales des Sciences naturelles , t. 13, PI. 28, p. 292. (2) Loc. cit., pl. 13 B, p. 1-1. (3) Règne animal de Cuvier, 1. 4, p. 195. 554 HISTOÏIRÉ NATUREBLE que d’après quelque genre Crüstacé dont les métamorpho- ses n’étäient pas encore aclievées. Latréille place ce genre entre les Nebaléis, les Zoës et les Gyclopes , c'est-à-dire éntre un jeune Décapode, un Branchiopode et un Ento- mostracé proprement dit, dont il forme un même groupe, et il lui assigne les caractères suivans : « Le thorax et le test, vu én dessus, est divisé en cinq » segmens dofit le premier, beaucoup plus grand, porte les » anténnes, les yeux et les pieds-mächoires ; dont le second » et lé troisième ont chäcun une paire de pieds; dont le » quatrième porte les deux paires suivantes et lé cinquième » la dernière. Les yeux sont petits et point saillans; toutes » les antennes se terminént par un filet simple. Les antennes » inférieures sont plus longues. Les côtés antérieurs du » premier segment sont prolongés en pointe et forment » deux écailles rapprochées en manière de bec. Les pieds » se terminent en pointe soyeuse ; quelques-uns des inter- » médiaires ont, comme dans les Schizopodes, un appen- » dice extérieur près de leur base ; là queue est étroite, de » sept anneaux, dont le dernier allongé , conique, s'avance » entre les deux appendices latéraux qui sont grèles , en » forme de stylets dé deux articles dont le dernier soyeux. 5 Latreïlle cite comme type de ce genre une espèce inédite qu'il nomme Condylure de d'Orbigny, et qui a été trouvée sur les côtes de La Rocheile. Si par la suite on adoptait ce genre , il serait nécessaire d’en changer le nom , car il existe depuis longtemps une division générique de Mammifères qui a été désignée de la mére manière. DES CRUSTACÉS. 555 CHAPITRE DERNIER. DE LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CRUSTACÉS (1). En examinant avec attention la manière dont les Crustacés sont répartis à la surface du globe, on voit que, suivant toute probabilité, cés animaux n'ont pas pris leur origine dans un même point et ne sont pas émanés d'un foyer de création unique pour se répan- dre peu à peu dans les mers lcintaines; on voit que l'aire occupée par chaque espèce a des limites plus ou moins étroites, et on ne tarde pas à se convaincre qu'il existe pour ces animaux marins , comme pour les plantes et les animaux terrestres ; un certain nombre de régions distinctes caractérisées par des populations particulières. La faune de chacune de ces régions se compose en partie d'espèces qui ne se rencontrent pas ailleurs, en partie d'espèces qui leur sont communes avec d’autres parages, et, en général, ces dernières sont, toutes choses égales d’ailleurs, en proportion d'autant moindre que les communications entre la côte où on les observe et les autres mérs sont moins di- rectes et moins faciles. Pour se rendre compte de la distribution géographique des Crustacés, on est donc conduit à regarder ces régions comme autant de foyers de création, où, parmi lès espèces produites; les unes sont restées cantonnées dans leur patrie primitive, tan- de: 4 (1) Ce chapitre est extrait d'un mémoire que j'ai publié sur ce sujel dans les Annales des Sciences nalurelles, 2€ série, L, 10, p. 129. 556 HISTOIRE NATURELLE dis que les autres se sont disséminées au loin et ont été se mêler aux habitants des régions voisines. En eflet, la présence, dans un point restreint du globe, d’une espèce particulière qui ne se retrouve pas ailleurs, suppose nécessairement qu’elle est origi- naire de ce point, ou bien qu'après y être arrivée d’une autre région par émigration, elle aura été com- plétement détruite dans le lieu qui avait été le berceau de sa race, c’est-à-dire précisément là où, suivant toute probabilité, devaient se trouver réunies les con- ditions les plus favorables à son existence. Cette der- nière hypothèse , fondée sur des suppositions que rien n'autorise, ne peut, dans l’état actuel de la science, satisfaire l'esprit, tandis que la première ne présente aucune difiiculté sérieuse, et devient un guide utile dans les recherches du naturaliste. On peut donc l’adop- ter et admettre que l'existence , dans une région quel- conque , d'espèces qui n’habitent pas ailleurs , indique la patrie originaire de ces mêmes espèces. On conçoit la possibilité d'échanges si multipliés entre des régions voisines, que toutes les espèces originaires de l’une ou de l’autre soient devenues communes aux deux, et alors rien ne décélera au zoologiste leur séparation primi- tive; mais si, au milieu d’une faune commune, on trouve, limitées dans des aires distinctes, un certain nombre d'espèces, on sera conduit à penser que ces dernières proviennent de centres de création diflérents, et à les considérer comme caractéristiques d’autant de régions zoologiques particulières. Ainsi , en comparant entre eux les Crustacés des di- verses mers d'Europe, on voit que certaines espèces s’y rencontrent partout, depuis les côtes de la Norwége jusqu'au fond de la Méditerranée. Celles-là ne nous DES CRUSTACÉS. ‘ 557 fournissent aucune donnée sur les localités dont elles peuvent être originaires, et leur dissémination s’ex-. pliquerait également soit que toutes aient appartenu, dans le principe, à une seule et même région, soit que chacune ait été primitivement limitée à une partie différente de la surface du globe. Mais on voit aussi que plusieurs espèces appartiennent exclusivement au littoral Scandinave; que d’autres habitent les mers Cel- tiques , et ne se rencontrent pas ailleurs ; enfin que la Méditerranée possède aussi des espèces qui ne se voient ni dans l’une ni! dans l’autre des deux régions dont nous venons de parler. On peut en conclure que les Crustacés de nos mers tirent leur origine d’au moins trois sources différentes, et caractérisent par consé- quent l'existence de trois régions carcinologiques dis- tinctes. Si on ne poussait pas cet examen plus loin , on pourrait croire, ilest vrai, que ces différences dé- pendent de ce qu’un certain nombre des espèces de la région Celtique sont restées stationnaires dans ces pa- rages , pendant que les autres ont émigré au nord ou vers le sud , etont été se mêler sur les côtes de la Nor- wége ou dans le bassin de la Méditerranée avec des espèces qui , à leur tour, étrangères dans ces mers, y seraient arrivées de quelque autre point du globe; s’il en était ainsi, la région Celtique devrait seule être con- sidérée comme le siége de l’un des trois foyers de créa- tion indiqués par la distribution géographique de ces animaux , et les deux autres pourraient avoir leur cen- tre dans quelque autre point, dans les mers d'Asie ou d'Amérique , par exemple. Mais si l’on compare égale- ment la faune carcinologique des côtes de la Norwége et dé la Méditerranée, avec celles des autres parties connues du globe, on verra que l’une et l’autre se dis- CRUSTACÉS , TOME III. 36 558 HISTOIRE NATURELLE tinguent de toutes ces dernières par des différences du même ordre que celles qui ne permettent de les con- fondre, ni entre elles, ni avec la faune de la région Celtique. Il en résulte que, suivant toute apparence, il existait primitivement dans les mers d'Europe trois centres de création distincts, et qu'on peut les consi- dérer comme formant un ésal nombre de régions car- cinologiques. Dans l’état actuel de la science, il est impossible de reconnaître tous les centres de création auxquels semblent devoir être rapportés les divers Crustacés répandus à la surface du globe ; mais on peut déjà en distinguer un assez grand nombre. Ainsi, dans les mers de l'Europe , on compte, avons-nous dit, trois régions assez bien caractérisées ; les côtes du Sénégal paraissent appartenir à une quatrième région dontil faudrait peut- être distinguer les îles Canaries ; les eaux de l'île de France sont le centre d’une cinquième région ; les mers de l’Inde et l'archipel d'Asie en forment une sixième qu'il ne faut confondre ni avec la région du Japon, ni avec celle occupée par la Nouvelle-Hollande, la Nouvelle-Zélande et les terres voisines; les parages des îles Gallapagos paraissent constituer, sous le rap- port des Crustacés qui les habitent , une autre région particulière ; il en est de même pour le Chili et les mers Magellaniques; enfin, les Antilles, la portion septentrionale des États-Unis d'Amérique et les mers de Groënland, forment à leur tour autant de régions distinctes. Le nombre de ces régions carcinologiques actuellement constatées serait donc de treize, mais il est probable que par la suite on sera obligé de les mul- tiplier davantage. La région septentrionale de l'Europe, que nous DES CRUSTACÉS: 559 appellerons la région Scandinave, embrasse les côtes de la Norwége et s'étend probablement vers le nord-est. Elle est caractérisée principalement par la Lithode arctique, par l’'Hyas araignée , qui cependant se ren- contre aussi dans la portion voisine de la région Cel- tique, par le Néphrops et par quelques autres espèces moins remarquables , telles que l'Idotée entomon. A en juger par le nombre immense des Homards que l’on y pêche et que l’on expédie journellement pour le marché de Londres, il paraîtrait probable que cette région est aussi la patrie originaire de ce Crustacé, qui cependant est répandu dans les autres mers de l'Europe. Du reste, dans ces parages septentrionaux , les espèces sont très- peu variées, et parmi les Brachyures, les Oxyrhinques et les Cancériens sont presque les seules familles dont on y trouve des représentans (1). La région Celtique, qui comprend les côtes de la Manche ainsi que le littoral occidental de la France et de l’Angleterre , et qui me paraît devoir s'étendre vers l'Islande au nord , et vers le détroit de Gibraltar au midi, est bien plus riche en espèces, et c’est sur- tout dans les groupes les plus élevés que cette progres- sion est rapide. Sur les côtes de la Bretagne, qu'on peut considérer comme le centre de cette région , on trouve en plus grand nombre que partout ailleurs le Tourteau et le Carcin ménade, qui se rencontrent aussi dans les deux autres régions de l'Europe; la plu- part des espèces du genre Portune , le Maïa squinado, (1) Un petit Crustacé de la famille des Catométopes, le Nautilo- grapse minime , qui est répandu dans presque toutes les mers, se ren- contre quelquefois jusque sur les côtes de la Norwége, mais n'y arrive que très-rarement , et ne paraît pas être un habitant ordinaire de cette région, 36. 560 HISTOIRE NATURELLE le Pise tétraodon , plusieurs Inachus, le Xanthe flo- ride, le Pagure hermite , la Langouste commune, je Palemon squille et plusieurs autres Décapodes y sont également très-communs ; mais toutes les espèces que nous venons de citer, ainsi que plusieurs autres, se ren- contrent également dans la Méditerranée, et au pre- mier abord on pourrait croire que toutes les mers tempérées et chaudes de l'Europe devraient être con- sidérées comme appartenant à une seule et même région carcinologique , dont le foyer serait dans la Mé- diterranée, où se trouvent eflectivement un nombre considérable d'espèces qui ne s'étendent que peu ou point vers le nord , mais il paraît en être autrement; car les côtes de la Manche et de l'Océan possèdent plusieurs espèces qu’on ne voit pas dans la région de la Méditerranée, et par conséquent ces parages ne peuvent être regardés comme une simple dépendance de cette division géographique. Au nombre de ces espèces caractéristiques de la région Celtique, nous citerons la Polybie de Henslow, l'Hyas resserré , l'Eurynome rugueux , l’Athanase brillant et le Pandale annuli- corne. L’abondance extrême de quelques espèces assez rares dans la Méditerranée nous semblerait indiquer aussi que primitivement elles ont appartenu à cette région centrale, et que c’est par dissémination qu’elles se sont répandues sur les côtes septentrionales et méri- dionales de l'Europe; le Tourteau, le Carcin et VE trille sont de ce nombre. Nous ajouterons aussi quela faune carcinologique de la région Celtique se fait remarquer par la prédominance des Oxyrhinques et des Portuniens, et par l'absence presque complète des Catométopes , des Anomoures et des Squilliens. La région Méditerranéenne, qui paraît s’étendre un DES CRUSTACÉS. GE peu au delà du détroit de Gibraltar, possède, comme nous venons de le dire, la plupart des Décapodes qui habitent la région Geltique; mais ce qui la caractérise essentiellement , c’est la présence de la Lupée hastée, du Lissa goutteux , du Mithrax dichotome, de l’Herb- stie noueuse, de l'Amathie de Roux, de la Latreillie élégante, de l’'Acanthonyx lunulé, de trois espèces par- ticulières de Lambres, du Calappe granuleux, de la Dorippe laineuse, des deux Homoles, de plusieurs grands Pagures, du Scyllare large , de la Squilie mante et de quelques autres espèces moins remarquables. Ici les Catométopes tendent à devenir plus nombreux, et quelques genres qui appartiennent presque exclu- sivement aux régions équatoriales commencent à se montrer : les Ocypodes, les Gélasimes et les Phyllo- somes, par exemple. La faune carcinolosique des îles Canaries diffère considérablement de celle des régions dont nous venons de parler, mais n’offre pas encore de caractères assez positifs pour indiquer nettement l’existence d’un cen- tre distinct de création. On rencontre dans ces parages un singulier mélange de Crustacés des mers d'Europe, d'Afrique et même d'Amérique (1) ; mais jusqu'ici on n'y à signalé l’existence que de deux espèces qui n’a- vaient pas été rencontrées ailleurs ; et de ces deux espèces , une ne me paraît pas suffisamment distincte pour être admise sans examen ultérieur. Il se pourrait donc que les eaux des îles Canaries ne constituassent pas une région carcinologique particulière, mais fus- (1) Ne pourrait-on pas attribuer à l'influence du Gulf-stream le trans- port de ces derniers à une distance si considérable de leur habitation ordinaire ? 562 HISTOIRE NATURELLE sent en quelque sorte un terrain neutre où les aires de plusieurs foyers de création viendraient se terminer, et pour ainsi dire chevaucher les unes sur les autres. Les Crustacés des côtes du Sénégal et du Congo ne sont encore que très-imparfaitement connus, mais les espèces qu'on y a trouvées sont si remarquables qu’elles me paraissent indiquer clairement l'existence d’une région particulière, dont cette portion du litto- ral africain ferait partie. Telles sont certaines espèces du genre Sésarme, groupe naturel qui ne se rencontre pas dans les mers d'Europe, mais qui est représenté par d’autres espèces dans l’Inde et aux Antilles. La région Madécasse , qui paraît s'étendre depuis le Cap jusque vers la mer Rouge , a été mieux explorée dans la partie qui avoisine l’île de France. On y trouve plusieurs espèces qui se rencontrent également dans la mer Rouge , et jusque dans la mer des Indes , telles que la Mœnethie licorne, le Pise styx, le Gélasime tétra- gone , l'Ocypode cératophthalme, le Calappe tubercu- leux , la Dorippe rusée, la Ranine dentée , etc. ; mais elle se distingue de toutes les autres parties connues du globe par l'existence du Sténocinops cervicorne , du Crabe sculpté, des Xanthes livide, imprimé, très- poilu , rayonné, etc., de la Mélie trélissée, du Cyclo- grapse de Latreille, du Calappe coq, de lTxa canali- culée, de l’Écrevisse madécasse, et de plusieurs autres espèces faciles à reconnaître. La région carcinologique de l'Inde paraît s'étendre depuis la mer Rouge, où elle se confond avec celle dont il vient d’être question, jusqu’à la Nouvelle-Guinée, ou même plus loin encore. Elle est de toutes les parties connues du monde la plus riche en espèces, et celle surtout où les Cancériens et les Catométopes sont le DES CRUSTACGÉS. 563 plus abondans, tandis que les Macropodiens y sont comparativement rares. Parmi les Décapodes, les plus remarquables qui habitent ces mers tropicales et qui n’ont pas encore été signalés ailleurs, nous citerons les Égéries et les Doclées, le Péricère cornigère, le Lupée de Tranquebar, le Thalamite admète , le Pseu- docarcin de Rumph , les Sésarmes indienne et quadri- latère, la Varune lettrée , le Macrophthalme émarginé, les Matutes , la Leucosie craniolaire, l’Arcanie héris- son, la Dorippe quadridentée, la Dorippe camarde, le Birgus, les Langoustes fasciée, sillonnée, dasyp- pée et pénicillée ; les Palémons orné, longirostre, etc.; les Pénées monoceros , monodon et brévicorne, ainsi que l’Acète et plusieurs espèces de Pagures. Le Podoph- thalme vigil, la Lupée sanguinolente, les Grapses messager et strié, la Plagusie écailleuse, le Crabe ocyroé, le Crabe bordé, le Grabe de Savigny , le Car- pile maculé , le Carpile convexe , le Zozyme bronzé, un grand nombre de Xanthes , de Lambres, de Thala- mites , de Calappes, etc. , habitent aussi ces parages, et la plupart de ces Crustacés semblent même en être originaires , quoiqu’on les rencontre aussi dans une ou plusieurs des régions voisines. Les Crustacés des mers du Japon commencent à être connus des naturalistes par les travaux du célèbre voyageur Siébold et de son habile collaborateur M. de Haan; mais ces savans n’ont encore publié que. les espèces appartenant aux trois familles des Gyclomé- topes, des Catométopes et des Oxystomes : il serait, par conséquent , prématuré de chercher à caractéri- ser dès aujourd’hui cette région zoologique,etnous nous bornerons à dire que, tout en ayant, sous le rapport des formes prédominantes , une similitude très-grande 564 HISTOIRE NATURELLE avec les mers de l'Inde , elle nous semble être sous l’in- fluence d’un foyer de création particulier ; car, au mi- lieu des espèces qui sont communes à ces parages et à la région de l'Inde, on connaît déjà plusieurs Déca- podes qui n'existent pas ailleurs » les Ocidies, les Acanthodes, les Curtonotes, les Eriocheires et les Huénies, par exemple. Peut-être faudra-t-il aussi par la suite considérer les mers du Kamtschatka comme une autre région carcinologique : le peu que Krusenstern nous en a appris semble l'indiquer, et, chose remar- quable , dans ces latitudes élevées du Grand Océan, on retrouve des formes analogues à celles quise voient dans la région Scandinave (1). Les côtes de la Nouvelle-Zélande et de la portion extratropicale de la Nouvelle-Hollande sont habitées par divers Crustacés qui paraissent être particuliers à ces parages , et par conséquent cette région Australa- sienne semble être du domaine d’un foyer de création distinct. Parmi les espèces qui le caractérisent, nous citerons la Naxie serpulifère , le Pseudocarcin géant, le Xanthe à crêtes, la Portune front entier, et la Tha- lamite à doigts rouges; et à ces Crustacés , que l’on peut considérer comme aborigènes , se mêlent d’autres espèces qui semblent être venues des régions de l’Inde et du Japon , ou du moins qui existent également dans ces mers éloignées. Nous ne savons rien sur les Crustacés de la côte occidentale de l'Amérique du Nord, et nos connais- sances sont encore très-limitées sur les animaux de (x) Les Lithodes des côtes de la Norwége diffèrent à peine de celles du Kamtschatka. Le Crangon boréal, qui se trouve au Spitzberg et sur les côtes du Groënland, parait être représenté par une espèce peu ou point différente au Kamtschatka et sur la cote opposée de l'Amérique. DES CRUSTACÉS, 565 cette classe qui habitent près des côtes de la Colombie et du Pérou; mais, d’après les collections faites aux iles Gallapagos par M. Cuming, et décrites en grande partie par M.T. Bell, il nous paraît évident que cette partie du Grand Océan doit constituer une région car- cinologique particulière. Pour s’en convaincre, il suf- fit de jeter les yeux sur la longue liste des espèces nou- velles, et même de genres distincts, qui ont été décou- verts dans ces parages et qui n’ont pas été trouvés ailleurs (1). L'aspect général de cette faune carcinolo- gique est même très-diflérent de celui qu'offre l’en- semble des espèces dont les mers d'Asie et d'Australasie sont peuplées; car ici ce sont les Oxyrhinques qui dominent. Les côtes du Cluli et de la Patagonie paraissent appartenir à une autre région qui, toutefois, se lie assez étroitement à la précédente. Outre plusieurs espèces qui se trouvent également dans les mers de la Colombie, on y rencontre l'Épialte denté, l'Eurypode de Latreille, deux espèces du genre Leucippe, une Atélécycle particulière, une Hépate nouvelle, plusieurs espèces très-remarquables de Platycarcins, de Por- cellanes, de Pagures et de Palémons, qu'on n’a pas encore vues ailleurs, ainsi qu'une Grapse et une Pla- gusie des mers de l’Australasie, et l'Ériphie gonagre, qui habite également les côtes du Brésil et des Antilles. (1) Parmi les espèces les plus remarquables de cette région, nous ci- terons le Tyche lamelliforme, le Pericera villosa, le P. ovata, l'Acan- thonyx emarginata , l'Othonia sexdentata, le Mitbrax pygmeus, le M. nodosus , le M. ursus, le M. denticulatus, le Pisa spinipes , le P. acu- leata , le Rhodia pyriformis, le Thocea erosa, l'Herbstia Edwardsii, le Menorhyneus depressus, le M. gibbosus, le Libinia rostrata, et l'Eu- rypodius Cuvierii. Ces divers Crustacés ont été décrits récemment par M. T. Bell, et seront mentionnés dans le supplément que nous nous prôposons de donner à cet ouvrage. 566 HISTOIRE NATURELLE Cette région paraîtrait comprendre les mers qui baï- gnent les deux versans de la portion froide et tempé- rée de l'Amérique méridionale; maïs elle ne doit pas être confondue avec une autre division géographique, doni le centre est aux Antilles et dont les limites s'é- tendent jusqu'au Brésil, d’une part, et jusqu'à la Caroline , de l’autre. Gette dernière région, qu’on pourrait appeler la région Caraïbe, est caractérisée par plusieurs espèces pärticulières des genres Mithrax, Graspe et Lupée, par le Carpille corallin , le Pagure granulé, divers Langoustes, le Palémon de la Jamaïque, FAtye sca- bre, etc. Enfin c’est aussi la patrie de la Leptopodie sagittaire et de plusieurs autres Crustacés remarqua- bles qui se rencontrent quelquefois dans dés parages plus ou moins éloignés. La portion septentrionale des côtes des Etats-Unis d'Amérique, ou région Pensylvanienne, constitue une division careinologique distincte de la précédente, mais dans laquelle on trouve plusieurs espèces origi- naires de la mer des Antilles, la Lupée dicanthe, le Sésarme cendré et le Gélisime appelant, par exemple. Du reste, on y rencontre un Homard gigantesque, un Platyonique, un Platycarcin, des Panopées et quelques autres espèces qui ne paraissent pas exister entre les tropiques. Enfin la faune carcinologique des mers qui s’é- tendent depuis Terre-Neuve jusqu’au Spitzhberg, au Groënland et à la baie de Baffin, est encore en grande partie une création distincte de toutes celles dont nous nous sommes déjà occupés. Dans cette région polaire, les Décapodes brachyures cessent presque entièrement de se montrer, et nesont représentés que par quelques DES CRUSTACÉS. 567 Macroures nouveaux, tels que le Crangon boréal, l’Hippolyte marbré et les espèces les plus caractéristi- ques appartenant à l’ordre des Amphipodes; on y retrouve en même temps un petit nombre d'espèces communes aux parties moins boréales du littoral amé- ricain, ou bien à la région Scandinave de l’ancien continent. Si l’on compare entre eux les Crustacés de ces différentes régions, on voit que les individus d’une même espèce sont presque toujours rassemblés dans des mers voisines, et, pour ainsi dire, cantonnés dans des régions limitrophes. La plupart de ces animaux n’émigrent pas à des distances considérables des eaux où ils semblent avoir été primitivement placés, et en général une grande étendue de haute mer est un ob- stacle qui arrête leur dissémination. En effet, rien n’est plus rare que de trouver la même espèce sur des points de la surface du globe très-distans entre eux, et séparés par une barrière semblable, et, à l’excep- tion du Nautilograpse et d’un très-petit nombre de Crustacés essentiellement pélagiens, je ne connais aucune espèce qui soit commune aux mers d'Europe et aux côtes des États-Unis ou des Antilles, ou qui habite en même temps ces derniers parages et l’océan Indien. Les Crustacés non pélagiens des mers d'Asie sont également tous différens de ceux du littoral eu- ropéen ; enfin les côtes occidentales de l'Amérique du Sud sont aussi séparées de celles de l'Inde et de lAus- tralasie par des limites qui semblent être presque in- franchissables à ces animaux. D'un autre côté, les di- verses régions carcinologiques ont entre elles des es- pèces communes, en proportion d'autant plus grande qu’elles sont plus rapprochées géographiquement, et 568 HISTOIRE NATURELLE qu’elles sont séparées par des barrières naturelles moins tranchées. Ainsi les trois régions qui se partagent les côtes de l'Europe possèdent en commun la plupart des espèces qui les habitent ; et il en est de même, soit pour les diverses régions de l'Asie et de l'Océanie , soit pour les eaux qui baignent les côtes du nouveau monde. Pour se convaincre du fait, il sufhira, ce me semble, de jeter les yeux sur la liste des diverses espèces de Décapodes, dont l'existence a été constatée dans ces grandes divisions géographiques (1). L’immense majorité des faits milite donc en faveur de l'opinion que, pour ces animaux marins comme pour les végétaux terrestres , chaque espèce a dü avoir son origine dans une région déterminée, et que c’est en s’irradiant de ces divers centres de création, qu'ils se sont étendus plus ou moins loin sur la surface de la terre, etqu'ils se sont mélés entre eux dans des localités intermédiaires. En tenant compte de la configuration des côtes, il est presque toujours facile de s'expliquer comment ces émigrations ont pu s'effectuer, et on re- marque que ce sont les espèces les mieux conformées pour la nage qui se sont le plus disséminées. Nous avons signalé il y a un instant quelques exceptions à la règle générale que la nature semble avoir tracée pour la délimitation des grandes divisions carcinologiques du globe ; or , ces exceptions viennent précisément à l'appui de la thèse que nous soutenons ici, car ces Crustacés cosmopolites sont au nombre des espèces auxquelles les longs voyages maritimes doivent être le plus faciles. Ainsi les Phyllosomes et les Erichtiens, qu'on trouve dans les deux Océans, sont des animaux (1) Voyez Annales des Sciences naturelles, 2° série, t, 10, p. 172; DES CRUSTACÉS. 569 _ essentiellement pélagiens, qui ne se rencontrent guère qu'en haute mer, et qui, nageant sans fatigue au sein des eaux , doivent pouvoir se répandre avec le temps dans tous les parages dont la température est compa- tible avec leur existence. Le Gonodactyle goutteux, qui se voit dans les mers de toutes les parties chaudes du globe , est également conformé pour nager avec une grande facilité , et, de même que les autres Squilliens, ne se rapproche que peu des côtes. Le Nautilograpse minime, par la structure de ses organes locomoteurs , semblerait devoir être plus sédentaire et ne pas pou- voir s'éloigner beaucoup de terre; cependant on le rencontre dans presque toutes les parties du monde, car je n'ai pu découvrir aucune différence spécifique entre le petit Crustacé de l’Australasie désigné par Lamarck sous le nom de Grapse uni ; le Grapse cen- dré des États-Unis; le T'urtle-Crabe, signalé par Brown sur les côtes de la Jamaïque ; le Grapsus tes- tudinum , décrit par Roux comme une espèce nouvelle, propre à la Méditerranée; le Grapse minime de nos mers, et des individus du même genre recueillis par les voyageurs du Muséum sur les côtes du Chili et dans les eaux de l’île de France; mais une particula- rité de ses mœurs nous explique cette dissémination : en eflet, ce petit Crustacé a l’habitude de s’accrocher aux Tortues marines qui le transportent au loin avec elles , et il n’est pas rare de le rencontrer au milieu de l’Océan flottant sur le sargasso ou sur quelque autre plante que les courans entraînent. Suivant toute pro- babilité, c’est ce même Nautilograpse qui fut signalé par Colomb en pleine mer dix-huit jours avant la dé- couverte du nouveau monde, et qui, dans un moment bien critique, fournit à ce grand navigateur un argu- 570 HISTOIRE NATURELLE ment de plus à l'appui de ses prédictions (1). Les Gélasimes et quelques Portuniens ont des habitudes analogues , et par conséquent il est probable que Faire occupée par une même espèce est également très- considérable pour plusieurs de ces Crustacés; mais jusqu'ici on n'en connaît pas qui soient réellement cosmopolites. Parmi les Crustacés qui, sans être sortis des grandes divisions géographiques indiquées plus haut, se sont cependant répandus à des distances considérables dans des régions limitrophes , on remarque surtout les Lu- pées, qui sont aussi au nombre des Brachyures les mieux organisés pour la nage. La Lupée dicanthe, par exemple, se trouve aux États-Unis, aux Antilles , au Brésil et jusque sur la côte opposée de l'Amérique sep- tentrionale. La Lupée pélagique se rencontre depuis la mer Rouge jusqu’au Japon; et la Lupée sanguino- lente, depuis la côte orientale de l'Afrique jusqu'aux îles de la Société, c’est-à-dire dans une étendue de plus de quatre mille lieues. Il est d’autres Crustacés dont la dissémination s’ex- plique facilement, bien qu’à l’âge adulte ils parais- sent condamnés à vivre sédentaires près des côtes; ce sont les espèces qui, dans le jeune âge, ressemblent à des Macroures, et ont l'abdomen terminé par une large nageoire, mais subissent plus tard des méta- morphoses et perdent alors leurs organes natateurs. Les Dromies sont dans ce cas ,et, pendant quelles sont douées de cette conformation transitoire, elles doivent pouvoir émigrer à des distances considérables, QG) Voyez Historia de el almirante D. Cristoval Colon, par son fils, chap. vin. (Collect. de Barcia , t. 1, p.16, colonne 2.) DES CRUSTACÉS. 971 et transporter au loin leur race sédentaire. Tous les Crustacés Brachyures ne paraissent pas subir de sem- blables métamorphoses postérieurement à leur sortie de l'œuf, et par conséquent ne doivent pas se disperser avec la même facilité; mais il est probable que plu- sieurs sont dans ce cas, les Grapses, par exemple ; et lorsqu'on aura constaté le caractère du mode de con- formation propre à chaque espèce, dans le jeune âge aussi bien qu’à l’état adulte, on trouvera, je n’en doute pas, l'explication de plusieurs circonstances qui embarrassent maintenant dans l’étude de la distribu- tion géographique de ces animaux marins. Nous avons vu que les espèces communes à plu- sieurs régions sont ordinairement en proportion d’au- tant plus forte dans la faune carcinologique de ces diverses localités, que les communications entre ces mêmes régions sont plus faciles (1). Il est aussi à noter que lorsqu'une espèce identique se rencontre à des dis- tances trés-considérables , elle se trouve aussi presque toujours dans les mers intermédiaires, de facon que sa dispersion actuelle se comprend en supposant que des émigrations successives ont étendu peu à peu Paire qu’elle occupe sur la surface du globe. Presque tou- (1) Au nombre des circonstances physiques qui favorisent la dissémi- nation d'une espèce, nous devons citer : 1° l'existence d'une longue ligne de côtes continues dans une zone comprise entre des latitudes dont les températures ne diffèrent pas excessivement: 2° l'existence d'îles situées dans les mêmes conditions, à des distances peu considérables; 3° l'existence de grands courans périodiques qui peuvent entrainer à la dérive des animaux dont le pouvoir locomoteur est médiocre, et les transporter à des distances d'autant plus grandes que ces êtres sont capables de rester plus longtemps éloignés de terre. C’est peut-être à cette dernière circonstance qu'il faut attribuer la pré- sence de quelques Crustacés d'Amérique sur les côtes des îles Canaries. On sait, en effet, que le grand courant, désigné sous le nom de Gulf-stream, 572 HISTOIRE NATURELLE jours on peut s'expliquer, d’après la configuration ac- tuelle des terres , la manière dont cette propagation ‘de proche en proche a pu s'effectuer. Il est cependant quelques exceptions à cette règle qui méritent d’être signalées. | Ainsi le Néphrops qui habite les côtes de la Nor- wége, et qui ne se voit ni dans la Manche, ni sur les côtes de l'Océan , se retrouve à Nice et au fond de l’'Adriatique; il y est assez commun pour être vendu sur les marchés de comestibles à Venise, et l'examen le plus attentif ne m'a fait découvrir entre les individus de ces parages si éloignés aucun caractère constant qui indique une différence spécifique. Il serait bien difficile des’expliquer comment ce Crustacé aurait pu se transporter de Drontheim à Venise par les mers actuelles sans s'arrêter sur nos côtes, et l’on doit se demander si la nature , qui a souvent produit dans les régions éloignées des espèces très-analogues , quoique distinctes, aurait été jusqu’à créer dans ces deux points si différents deux souches identiques ou bien si l'existence de cet animal remonterait à une époque à laquelle une communication maritime entre les mers Scandinaves et la Méditerranée aurait existé du côté après avoir longé la côte de la Floride et de la Carolme, et avoir passé sur l'extrémité sud du grand banc de Terre-Neuve, se dirige vers les Acores et se recourbe ensuite vers le sud , pour se confondre au dela des Canaries avec le courant équatorial , et c'est par son influence que des fruits et autres corps légers, provenant de l'Amérique , ont souvent été jetés sur ces côtes. Le contre-courant ou remous , qui se fait sentir du sud vers le nord , le long de la côte orientale de l'Afrique, peut aussi avoir contribué à transporter les Crustacés de la région madécasse jusque dans la mer Rouge, tandis que le grand courant équatorial, qui se dirige de l'est vers le Cap, a dû faciliter l'émigra- tion de ces animaux de l'Inde vers l'ile de France. D'après ces consi- dérations, on voit combien il serait intéressant de connaitre la faune carcinologique des Acores!, du canal Mozambique , etc. DES CRUSTACÉS. 573 de l’orient. La géologie nous donnera pere un jour la solution de cette question. Une autre difficulté résulte de la distribution géo- graphique du Grapse messager. Ce Crustacé, qui est commun dans la mer Rouge, et qui habite également diverses parties du littoral indien , se retrouve sur la côte nord de l’Afrique et même aux îles Canaries : ilne paraît pas avoir passé des mers d'Asie dans l’Atlanti- que et ses dépendances , en doublant le cap de Bonne- Espérance, car on ne l’a encore rencontré ni dans cette dernière localité, ni dans les eaux de l’ile de France, et d’un autre côté les Grapses périssent trop prompte- ment lorsqu'on les retire de l’eau pour qu’on puisse supposer qu'il aurait passé de la mer Rouge dans la Mé- diterranée en traversant l’isthme de Suez, et ici en- core on serait porté à soupçonner que la dispersion actuellede l'espèce s'est effectuée avant que cette partie de la terre n’ait eu sa configuration actuelle , et à une époque où la Méditerranée communiquait librement avec l’océan Indien (1). Dans l’état actuel de la science, des spéculations de ce genre n’offrent pas assez d’inté- rêt pour fixer longtemps notre attention; mais elles méritent d’être indiquées , et lorsque la distribution géographique des animaux marins et la distribution géologique de leurs débris fossiles seront mieux con- nues, on pourra peut-être en tirer des déductions utiles. L’étendue de la puissance locomotive des Crusta- cés, et laconfiguration des mers, ne sont pasles seules (1) Le Thalamite admète , qui est très-répandu dans les mers d'Asie, se retrouve aussi aux iles Canaries , et ce ‘que nous venons de dire du Grapse messager est également applicable à ce Crustacé, qui cependant est bien mieux Été pour la nage, CRUSTACÉS, TOME Ii. 37 574 HISTOIRE NATURELLE circonstances qui limitent et qui règlent le mode de dis- persion de ces animaux sur les diverses parties de la surface du globe ; l'influence de la température sur ce phénomène nous paraît également évidente, et c’est peut-être cette influence seule qui a empéché la plu- part des Crustacés de se répandre de proche en proche tout le long du littoral des deux mondes, et qui a main- tenu les faunes carcinologiques des diverses régions plus ou moins distinctes. En eflet , pour ces êtres , de même que pour les animaux supérieurs et pour les végétaux , il est des extrêmes de température qui pa- raissent étre incompatibles avec la vie , et ces extrêmes varient suivant les espèces, les genres et les familles naturelles. Des expériences directes donneraient pro- bablement sur ce sujet des résultats importans , mais elles n'ont pas encore été tentées, et pour y porter quelque lumière, on ne peut , dans l’état actuel de la science, qu'interroger la géographie zoologique. Le premier fait dont on est frappé lorsqu'on étudie sous ce point de vue la faune des diverses mers, c’est la grande différence numérique des espèces à des latitu- des différentes. Il ne paraît pas que les Crustacés soient individuellement moins nombreux dans les régions froides du globe que dans les mers équatoriales. La pêche abondante du Homard sur les côtes de la Nor- wége , ainsi que les bancs de Mysis, et autres petits animaux de la même classe dont les Baleines et di- vers poissons font leur pâture dans les mers glaciales, peuvent faire penser qu'il en est autrement ; mais, ce qui n'admet pas de doute, c’est que les formes et les modes d'organisation de ces animaux tendent à deve- nir de plus en plus variés à mesure que l'on s'éloigne des mers polaires pour se rapprocher de l'équateur. DES CRUSTACÉS. 595 Ainsi les côtes dela Norwége, que nous venons de citer comme étant si riches en individus ,ne sont habi- tées que par un très-petit nombre d'espèces. À peine y compte-t-on plus d’une quinzaine de Décapodes, et dans les autres ordres les formes spécifiques ne varient guère davantage. Dans les eaux de la Manche, les espèces diverses de ces mêmes Décapodes sont environ cinq fois plus nombreuses. Sur le littoral de la Médi- terranée, les différences spécifiques se multiplient davantage, et leur nombre, comparé à celui des espèces de la région Scandinave, devient dans le rapport de sept à un. Si l’on passe ensuite de la Méditerranée dans les mers de l'Inde, on voit cette progression se continuer encore, car, dans l’état actuel de la science, on compte déjà dans ces parages éloignés plus de. deux fois autant de Crustacés Décapodes que dans la résion Celtique, dont l'exploration a cependant dû avoir été faite d’une manière bien plus compiète. Enfin dans l'hémisphère sud , vers l'extrémité méri- dionale de l'Afrique et sur les côtes de FAustralie, le nombre des espèces décroît de nouveau de la manière la plus évidente (1). Une tendance analogue se remarque dans le Nou- veau-Monde. Dans les mers glacées du Groënland, les (x) Les nombres des Décapodes et des Stomapodes inscrits dans Îles tableaux joints à mon Mémoire sur la distribution géographique des Crustacés sont, pour La région Scandinave. . . . . . . . 16 espèces. La/région Celtique. +..." 82 La région Méditerranéenne. . . . . 114 La région Indienne. . 4... 202 La région Australasienne. . . . . . . 69 La région Madécasse. . : . . . . . . 56 Mais il est à noter que ces deux dernières régions n'ont été que très- incomplétement explorées , de facon que le nombre des espèces y est 37. 576 © HISTOIRE NATURELLE espèces sont très-peu variées ; elles le deviennent beau- coup plus sur les côtes des États- Unis d'Amérique , et sont plus nombreuses encore dans la région équato- riale des Antilles et du Brésil (1). Une coïncidence aussi constante entre l'élévation de la latitude et la diminution des espèces différentes , ne peut être l'effet du hasard, et tout porte à croire que la température plus ou moins élevée des diverses mers est une des principales circonstances régulatrices de la diversité plus ou moins grande des animaux dont la distribution géographique nous occupe ici. Cette opinion acquiert une nouvelle force lorsqu'on compare sous le rapport du nombre des espèces cer- taines régions de l'Ancien et du Nouveau-Monde dont les latitudes sont semblables. Les côtes du Groënland et dela Norwége sont situées à peu près sous les mêmes parallèles , mais, comme on lesait , elles ne jouissent pas de la même température moyenne. Le Groënland est bien plus froid que la Norwége; or, le Groënland est aussi bien plus pauvre en Crustacés. probablement plus élevé qu'on ne le croirait d'après celte évaluation. (D'après quelques renseignemens que j'ai recus au moment de mettre sous presse le mémoire dont je donne ici un extrait, il paraitrait aussi que le nombre des Décapodes de la région Scandinave est beaucoup plus considérable qu'on ne le pensait ; mais ces observations nouvelles ne détruisent en rien les conclusions générales auxquelles je suis arrivé relativement à l'augmentation du nombre des espèces avec la tempéra- ture.) Quant aux Edriophthalmes et aux petits Crustacés des ordres infé- rieurs , nous n'en tenons pas compte ici, parce qu'on ne connait guère que les espèces propres à nos mers. (1) Les nombres des espèces de Décapodes signalées dans ces divers parages sont, pour La région Groënlandaise. . . . . e LE La région des Etats-Unis. . . . . , 37 La région Caraïbe. . . . ... . ... . 71 EafnésionsChilienne, .;.%: 41. 1, 11:89 DES CRUSTACÉS. 577 Ainsi , soit que l’on compare entre elles les diverses régions de l'Ancien ou du Nouveau-Monde, soit que l’on compare, sur les côtes des deux continents, les mers polaires, on remarque une même tendance. Dans l’un et l’autre cas, l'élévation de la température cor- respond à une augmentation dans le nombre des espèces , c’est-à-dire à une diversité plus grande dans les formes et dans la structure de ces animaux marins, etilest digne de remarque qu’un résultat analogue ressort dé l’étude de la distribution , soit des animaux, soit des plantes qui vivent sur la terre. Je me garderai de hasarder une opinion sur les re- lations de causes et d’effets qui peuvent exister entre ces deux phénomènes ,#æt de chercher, par exemple, si cette diversité de structure, croissante avec la tempéra- ture, peut dépendre de l’influence même de la chaleur sur le développement de ces êtres, qui d’ordinaire se ressemblent d'autant plus entre eux que ce développe- ment est moins avancé , moins complet; les faits man- queraient bientôt à une pareille investigation , et par conséquent elle sortirait du domaine de la science. Mais je crois utile de faire remarquer que si l’on attri- buait à la chaleur seulement cette diversité organique, on tomberait dans l'erreur ; car le nombre des espèces n’est pas toujours proportionnel à la température, et en Amérique, par exemple, les Crustacés sont moins variés que dans les régions isothermes de l’ancien con- tinent. Ainsi les côtes des États-Unis , comprises entre Charlestown et New-York, quoique aussi méridionales que les bords de la Méditerranée , et baignées par un immense courant d’eau chaude venant du golfe du Mexique, sont moins riches en animaux de cette classe que la Manche, et la mer tropicale des Antilles est 578 HISTOIRE NATURELLE loin de fournir une liste d’espèces aussi longue que la mer des Indes; elle est même plus pauvre que la Mé- diterranée , dont la température est cependant bien moins élevée (1). Du reste ces irrégularités ne dé- truisent en aucune facon la conclusion à laquelle nous étions arrivés, touchant la tendance de la nature à multiplier les différences spécifiques à mesure que la température s'élève; elles montrent seulement que la distribution géographique de ces animaux, ainsi qu'on devait bien s’y attendre, est une question complexe dont les divers éléments ne nous sont pas tous connus. Du reste, les différences de formes et d'organisa- tion ne sont pas seulement plus nombreuses et plus caractérisées dans les régiong chaudes que dans les régions froides du globe ; elles y sont aussi plus im- portantes. Le nombre des groupes naturels dans les- quels les espèces se répartissent augmente graduelle- ment avec la température des eaux qu’elles habitent, et c’est parmi les Crustacés des mers équatoriales qu’on rencontre les modes de structure les plus dissembla- bles. En eflet, presque tous les principaux types d'or- ganisation qui se voient dans les mers polaires se re- trouvent également dans les régions tropicales , tandis que dans ces derniers parages il existe un grand nom- bre de types particuliers qui ne se renconirent pas ailleurs, ou qui sont à peine représentés à des lati- tudes un peu élevées. Pour que la distribution métho- dique des Crustacés retrace fidèlement les différences (x) On voit, par conséquent, que l’on s’exposerait à de graves erreurs, si l'on cherchait à évaluer d'une manière absolue la température d’une région d'après la considération de sa faune carcinologique seulement, et ce que nous disions des régions actuelles doit s'appliquer aussi aux diverses époques géologiques, DES CRUSTACÉS. 579 introduites par la nature dans la conformation de ces êtres et indique l'importance relative de ces modifications de structure, il faut , ainsi que nous l'avons déjà vu, diviser la classe entière en trois groupes : les Crustacés Maxillés, les Suceurs et les Xyphosures. Or, de ces trois groupes, deux seu- lement sont représentés dans les régions froides du globe, tandis que tous les trois se voient rassemblés dans les mers équatoriales. Le groupe tout entier des Décapodes Brachyures , ainsi que la division des Ano- moures, paraissent être exclus des latitudes élevées du Spitzherg et de la mer de Baflin ; les navigateurs qui, dans ces dernières années, ont exploré les mers polaires, n’y ont trouvé que des Crustacés appartenant à la division des Edriophthalmes, à celle des Ento- mostracés , ou à la section des Décapodes Macroures. Il est bien possible que des Brachiopodes et des Crusta- cés Suceurs existent aussi dans ces parages lointains, et qu'ils aient échappé à l'observation à raison de leur petite taille; maïs on ne peut supposer qu’il en aurait été de même pour des Décapodes Brachyures, qui, semblables à nos Crabes, doivent , par leur volume et leur forme , attirer bien davantage l'attention des col- lecteurs. Sur les côtes méridionales du Groënland, on commence à trouver de ces Brachyures, mais on n’en a signalé dans cette région que deux espèces. La sec- tion des Décapodes Anomoures ne paraît commencer à être représentée que sur les côtes de l'Islande et de la Norwége. La famille principale de l’ordre des Stoma- podes , celle des Squilliens , ne dépasse pas la Manche, et nese rencontre même que rarement au delà du qua- rante-cinquième degré de latitude nord. Enfin le groupe des Phyllosomes et des Érichthiens est limité à des 580 HISTOIRE NATURELLE parallèles moins élevées, car c’est à peine s’il se montre dans les eaux de la Méditerranée. Or, je le répète, tous ces types existent simultanément dans les mers intertropicales. L'étude de la distribution géographique des Crus- tacés fait apercevoir aussi une coïncidence remarqua- ble entre la température de la mer et la perfection organique plus ou moins grande des espèces qui l’ha- bitent. Les tÿpes qui disparaissent à mesure qu’on s’avance vers les hautes latitudes, sont ceux dont l’or- ganisation est la plus compliquée, et non-seulement les Crustacés les plus élevés dans l'échelle manquent dans les régions polaires , mais leur nombre relatif croit rapidement du nord vers l'équateur. Si effectivement on rangeait ces animaux en série, d’après le degré relatif de perfection et de complica- tion qu'offre leur structure anatomique, les Décapodes Brachyures se trouveraient en tête et seraient suivis par les Anomoures, tandis que les Macroures ne pren- draient place qu'au troisième rang, et les Edrioph- thalmes se trouveraient relégués plus bas encore (1). Or, dans les parages les plus rapprochés du pôle, au Spitzberg et dans la mer de Baffin, on a rencontré des Édriophthalmes d'espèces assez variées et quelques Macroures, mais point de Brachyures (2). Sur les côtes = (1) Les Entomostracés et les Crustacés suceurs, qui occupent les degrés inférieurs de la série carcinologique, sont trop imparfaitement connus pour que nous puissions en tenir compte dans cette revue géné- rale de larépartition des espèces; mais les Décapodes et les Édrioph- thalmes, dont nous connaissons bien mieux la distribution géogra- phique , forment à eux seuls la presque totalité de la classe entière des Crustacés, et par conséquent nous suffisent pour les recherches dont nous nous occupons ici. (2) Les Crustacés observés par MM. Parry , Sabine , Ross, etc., sont DES CRUSTACÉS. 581 méridionales du Groënland et de la Norwége , il en existe ; mais leur nombre, comparé à celui des autres animaux de la même classe, est extrêmement faible : au Groënland , par exemple, les Décapodes n’entrent que pour un tiers dans le nombre total des Crustacés portés sur les catalogues des zoologistes , et de ce tiers les trois quarts appartiennent à la division des Ma- croures. Sur les côtes de la Norwége, où le froid est moins rigoureux, les Décapodes paraissent devenir à peu près aussi nombreux que les Édriophthalmes, et on compte autant de Brachyures que de Macroures. Dans la Manche et dans la Méditerranée , ainsi que sur les côtes des États-Unis de l Amérique , les Décapodes l’emportent de beaucoup sur les Édriophthalmes ; on y rencontre près de deux fois autant de Brachyures que de Macroures , et le nombre relatif des Décapodes Anomoures s'élève aussi. Dans la région des Antilles, deux Macroures correspondent à peu près à un Ano- moure et à cinq ou six Brachyures. Enfin , dans la mer de l’Inde , ces mêmes nombres de Macroures et d’Ano- moures correspondent à environ dix Brachyures, tandis qu’en procédant plus loin vers le sud, sur les côtes de l'Australie, par exemple, le nombre des Brachyures connus n’est guère que quatre fois plus considérable que celui des Macroures (1). Lorsqu'on connaîtra mieux la zoologie maritime de ces régions éloignées, il est à présumer que ces propor- tions changeront plus ou moins; mais il nous paraît à peu près les mêmes dans la mer de Baffin et au Spitzberg ; ils sont de très-petite taille, et appartiennent presquetous à la division des Edrioph- thalmes. On a trouvé dans ces parages éloignés sept espèces de Ma- croures (2 Crangons et 5 H ppolytes), une espèce de Mysis, el 14 espèces d'Édriophthalmes. (4) Voici le chiffre du relevé des diverses espèces de Brachyures , 582 HISTOIRE NATURELLE bien peu probable que la tendance générale indiquée par des observations nombreuses déjà recueillies soit infirmée ; car nous ne voyons aucune raison pour sup- poser que les voyageurs, en visitant les mers du Nord, auraient négligé les Brachyures pour ne s'occuper que des Macroures , tandis qu’en explorant les régions tro- picales, ils auraient suivi sans exception une marche inverse. Ainsi, tout nous porte à croire que l'élévation de la tempéräture des eaux est accompagnée non-seulement d'une multiplicité plus grande des espèces et de diflé- rences plus considérables dans le mode de structure des Crustacés, mais aussi d’une tendance plus marquée vers la complication et le perfectionnement organique de ces änimaux : aucun climat ne paraît être incom- patible avec Fexistence des Crustacés peu élevés dans la série naturelle (1), mais ceux qui occupent le plus haut rang dans cette série sont exclus des régions les plus froides du globe, et déviennent, relativement aux premiers , de plus en plus nombreux des pôles vers léquateur. d'Anomoures et de Macroures dont j'ai pu jusqu'ici constater suflisam- ment la présence dans ces diverses régions. Braächyures. Anomoures. Macroures. Région Scandinave.. . .. 5 2 9 — Celtique. - . . . . 44 6 27 — Méditerranéenne... 59 16 35 — Indientie. . . . . 117 21 37 — Australasienne. . . 48 9 12 — 'Madécasse. . . . 4o 7 9 Merde Bath mme o o 7 Côtes du Groënland. : . . 2 1 9 — des États-Unis. . . 20 6 1E Région Caraïbe. . . : . . bo 7 13 Région Chilienne. . . .. 24 9 8 (1) Le capitaine Parry a trouvé des Amphipodes dans les parages du Spitzberg par 82 degrés de latitude nord. DES CRUSTACÉS, 583 Si, au lieu de nous en tenir aux grandes divisions de la classe des Crustacés, nous descendons à quelques exemples particuliers, nous verrons encore surgir la même tendance générale. Toutes choses égales d’ailleurs, les animaux aqua- tiques sont ordinairement moins élevés en organisation que ceux conformés pour habiter sur la terre; pour s'en convaincre, il suffit de considérer le rèone ani- mal dans son ensemble, ou de passer rapidement en revue chacune des grandes divisions dont il se com- pose. Or, les Crustacés sont presque tous des animaux aquatiques; mais , parmi les êtres les plus élevés de cette classe, on trouve des Crabes qui ont des habi- tudes différentes et qui vivent constamment à terre. Par analogie , on peut donc penser que ces Crabes de terre ou Gécarciniens doivent prendre place en tête de la série naturelle formée par tous ces êtres; et si une haute température est réellement une condition d'existence pour les espèces les plus élevées, on ne devra les rencontrer que dans les régions les plus chaudes du globe; et effectivement, c'est ce qui a lieu : dans les contrées froides et tempérées, on n'en connaît aucune espèce, mais ils se rencon- trent dans la zone torride de l’Ancien et du Nouveau- Monde. Les tribus qui ont pour types les Ocypodes et les Grapses, et qui établissent le passage entre les Crabes de terre et les Brachyures ordinaires, s'étendent plus loin de l’équateur, mais deviennent extrêmement rares dans les pays tempérés, et ne se montrent plus à des latitudes très-élevées. Parmiles Crustacés aquatiques, on en connaît, mais en très-petit nombre, qui vivent oin dela mer et qui 584 HISTOIRE NATURELLE habitent les ruisseaux. Or, dans les récions tropicales, ces Décapodes fluviatiles se rapportent au type le plus élevé de cet ordre, à la division des Brachyures , tan- dis que dans les régions tempérées et froides des deux hémisphères , tous appartiennent au groupe inférieur des Macroures. Effectivement, vers l’extrémité méri- dionale de l’Europe, en Ésypte , en Perse, dans l'Inde et dans les parties les plus chaudes de Amérique, on rencontre partout des Crabes de rivière ou Thelphu- siens , tandis que dans les autres parties de l’Europe, dans l'Amérique septentrionale, au Chili, au cap de Bonne-Espérance , à Madagascar, et dans la partie sud de la Nouvelle-Hollande, ce sont des Écrevisses d’es- pèces particulières qui peuplent les eaux douces, et il n'existe aucune espèce de Brachyures fluvia- tiles. Lorsqu'on compare entre eux les Crustacés des dif- férentes parties du monde, on remarque une autre tendance qui paraît avoir aussi un rapport avec la température. Dans les régions chaudes , la taille de ces animaux semble étre, terme moyen, plus élevée que dans les régions froides. Ainsi les plus grandes espèces des mers du nord sont plus petites que les plus grandes espèces des mers équatoriales ; les petites espèces sont proportionnellement plus nombreuses vers les pôles que vers la ligne, et la taille moyenne de tous ces êtres pris en masse paraît y être moins élevée. Pour s’en convaincre, il suflit de comparer la Langouste commune , le Homard et le Tourteau, c’est- à-dire les plus gros Crustacés de nos côtes, avec les Langoustes , la Portune de Tranquebar, le Pseudocar- cin géant, et quelques autres Crustacés des mers de l’Inde; puis de noter le petit nombre de ces animaux DES CRUSTACÉS. 585 qui dans nos mers atteignent une taille moyenne , et de se rappeler la longue série d'espèces remarquables par leur grosseur qu’on rencontre dans les mers tro- picales. Mais ici encore la progression est loin d’être constante , et pour que les différences deviennent bien sensibles , il ne faut pas comparer les régions froides avec les régions tempérées , mais bien avec les mers les plus chaudes du globe. : Il semblerait aussi que là où les espèces sont le plus variées, et où le corps atteint ses plus grandes dimensions, c'est-à-dire là où la température est le plus élevée, les particularités de structure qui carac- térisent les groupes naturels sont aussi portées au plus haut degré. Ainsi le développement transversal de la portion céphalo-thoracique du corps, qui donne à tout le groupe des Brachyures un aspect si particu- lier, est plus grand chez certains Crustacés des mers équatoriales que chez aucun de ceux qui habitent nos côtes, ou qui se rencontrent plus au nord, et la moyenne de ce développement, prise dans toutes les espèces , est indubitablement plus grande dans les mers des régions chaudes. La longueur extrême des pates et durostre , qui caractérise la familledes Oxy- rhinques et surtout la tribu des Macropodiens, n’est nulle part aussi excessive que chez certaines espèces propres aux mers de l'Inde et des Antilles. Les formes ovoïde des Cancériens, et hexagonale des Portuniens, sont bien plus marquées dans les espèces équatoriales que dans celles des pays froids ou tempérés; et les anomalies que présente le squelette tégumentaire et l'appareil générateur du Catométopes, semblent s’ef- facer peu à peu dans les espèces propres aux mers des résions froides ou même tempérées, Enfin, c’est aussi 586 HISTOËÈRE NATURELLE dans les régions tropicales qu’on rencontre la plupart de ces formes anomales qui donnent à certains animaux de cette classe un aspect bizarre, les Ranines, les Hippes, les Rémipèdes, les Albunées , les Leucifères et les Phyllosomes, par exemple. Ce résultat me paraît remarquable, et offrira peut- ètre un nouvel intérêt lorsqu'on se rappellera des observations sur le développement des jeunes Crusta- cés ;, dont il a été question dans le premier volume de cet ouvrage. En eflet , nous avons vu une ten- dance analogue déterminée par une autre cause, car nous avons constaté qu'en général la ressem- blance entre les espèces et les genres voisins est d'autant plus grande que le développement du jeune animal est moins complet, et que les changemens amenés par les progrès de l'évolution organique ten- dent essentiellement à éloigner ces êtres du type moyen propre au groupe dont ils font partie, ou, en d’autres mots, à les spécialiser de plus en plus. Enfin , l'étude de la distribution géographique des Crustacés fait apercevoir aussi une coïncidence remar- quable entre la température des diverses régions car- cinologiques et lexistencée ou la prédominance de certaines formes organiques. Ainsi, quoique les Crus- tacés des Antilles et des mers de l'Inde soient tous ou presque tous d’espèces différentes , ils ont entre eux une analogie si grande , que les deux faunes offrent le même aspect général et se distinguent facilement de cellés appartenant aux régions froides de lun et de Jautre continent. Ces deux régions tropicales sont babitées par le genre Ocypode, qui se rencontre aussi dans les mers du Sénégal, mais qui ne se trouve ni DES CRUSTAGÉS. 587 sur les côtes de l'Europe , ni dans les parties un peu froides de l'Asie et de l'Amérique ; par les Gelasimes, qui se voient également dans tous les pays chauds, mais qui ne dépassent que peu ou point le trente- cinquième degré de latitude; par les Grapses et les Sésarmes, qui s'étendent un peu plus loin vers le nord, mais qui ne sont nombreux que dans la zone torride; par les Lupées , qui vers le nord se montrent pour la dernière fois dans la Méditerranée; par des Cyclograpses , des Plagusies, des Péricères, des Car- piles, des Zozymes, des Chlorodies, des Calappes, des Hippes, des Cénobites, des Scyllares, des Iba- cus , des Penées, des Squilles, des Limules, et plu- sieurs autres Crustacés qui habitent exclusivement les régions les plus chaudes du globe , ou ne se montrent qu'en petit nombre et d’une manière pour ainsi dire accidentelle dans les régions froides et tempérées. Gette analogie entre les Crustacés des diverses mers tropicales se retrouve même parmi les espèces de cer- tains genres dont les limites géographiques sont moins restreintes. Ainsi les Langoustes, de la division des Longicornes, habitent les mers de l'Inde et des An- tilles; mais les espèces qui les représentent, tant dans les mers d'Europe que sur les côtes du Ghili, appar- tiennent toutes à la division des Langoustes ordinaires; les Palémons les plus remarquables de l'Inde ressem- blent bien plus à ceux des Antilles qu'aux espèces des mers des zones tempérées; enfin , dans ces deux ré- gions tropicales , le. nombre relatif des Macropodiens est également petit. Les régions tempérées ont aussi entre elles des points de ressemblance multipliés. Nous avons déjà ‘vu que le genre Ecrevisse leur appartient en propre 588 HISTOIRE NATURELLE et se trouve représenté par notre Écrevisse commune dans le nord de l’Europe, par une espèce nouvelle, l'Astacus leptodactylus, dans la Crimée et les ré- gions voisines , par l’Astacus Bartonii dans le nord de l'Amérique, par lEcrevisse madécasse dans l'ile de Madagascar, par une cinquième espèce distincte des précédentes au Chili, et par une sixième à la Nou- velle-Hollande, mais paraît être presque entièrement exclu de l’espace intermédiaire occupé par la zone torride. Deux espèces distinctes de Homards habitent les deux versans de l'Océan Atlantique boréal, mais n’y descendent pas au delà de la ligne tropicale , tan- dis qu'au Cap de Bonne-Espérance on retrouve le même type :générique représenté par une troisième espèce (l’Æstacus capensis ). Le genre Ptalycarcin de Latreille, qui a pour type le Tourteau, si commun sur nos côtes, ne se voit pas dans les régions de l’Inde et des Antilles, mais se retrouve dans les deux hé- misphères là où le climat se rapproche davantage du nôtre, savoir , sur les côtes des États-Unis et au Chili. En Europe, aux États - Unis et au Chili, on voit aussi des espèces diverses du genre si remarquable des Callianasses , type dont l'existence n’a encore été signalée dans aucun pays chaud. Les genres Até- lécycle et Hyas n’ont encore été trouvés qu’en Eu- rope et au Chili, et le genre Portune, qui peuple nos côtes d'espèces si variées, n’a point de représentant ailleurs, si ce n’est dans un point également extra- tropical de l’hémisphère austral, à la Nouvelle-Hol- lande. C'est aussi dans les régions froides ou tem- pérées des deux hémisphères que se trouve presque entièrement confiné le genre si nombreux des Hip- polytes , et c’est à des latitudes élevées seulement que DES CRUSTACÉS. 589 les voyageurs ont signalé les légions de Mysis et de Ponties, dont la surface de la mer est quelquefois couverte dans une étendue de plusieurs lieues. Enfin À nous rappellerons encore la ressemblance extrême qui se remarque entre les Lithodes et les Crangons de la Norwége et du Kamtchatka. D'après les faits que nous venons de passer en revue, on voit que les lois qui semblent présider à la distribution géographique des Crustacés, ont une analogie frappante avec les résultats fournis déjà par l'étude du mode de répartition des végétaux sur la surface du globe, et si l’on comparait maintenant sous le même point de vue les Crustacés et les plantes aux Zoophytes, aux Mollusques, aux Poissons et aux animaux plus élevés qui habitent sur la terre, on apercevrait dans toute la nature vivante les mêmes tendances. Partout on ne peut se rendre compte du mode de distribution des êtres organisés, qu'en sup- posant l'existence primitive d’un certain nombre de foyers de création épars sur la surface du globe, et la formation dans chacun de ces points, d’un certain nombre d'espèces particulières dont la lignée s’est peu à peu étendue au loin. Partout on aperçoit des indices de l'influence de la chaleur, tant sur la première for- mation de ces êtres, que sur leur dispersion subsé- quente; on voit qu’une température élevée est une des conditions les plus favorables pour la multiplicité des espèces , ainsi que pour la perfection de leur or- ganisation, et on reconnaît l'existence d’un certain rapport entre le climat des diverses régions, et les formes des êtres qui en sont les habitans. Les règles qui découlent de cette étude n’ont pas, il est vrai, toute la netteté et la constance que l’on se CRUSTACÉS, TOME Il. 38 590 HISTOIRE NATURELLE plait à rencontrer dans les sciences exactes ; mais il ne faut pas en conclure que les tendances qu’elles indi- quent ne sont pas réelles. Des phénomènes de cet ordre sont sous l'empire d’une multitude de circon- stances diverses (1) , dont les influences se combinent entre elles, mais, pour me servir d’un langage algé- brique, tantôt avec le même signe, tantôt avec des signes contraires et sans que leurs valeurs relatives nous soient jamais complétement connues. L’obser- vateur ne sait pas les dégager à son gré pour les étu- dier isolément ; il ne voit que la résultante commune de toutes ces forces variables dans leur nombre , dans leur grandeur, dans leurs modifications, et parmi lesquelles il en est même, sans nul doute, plusieurs dont il ignore jusqu'à l'existence. Mais en général un rapport ne se manifeste entre un effet et l’une quel- conque des causes qui se combinent pour le produire, qu'autant que cette force se trouve plus ou moins dégagée de l’action des autres ; ou qu’elle les domine, (1) Ainsi une autre circonstance qui parait avoir uné grande in- fluence sur la dissémination des Crustacés dans certaines localités, est le degré de salure des eaux : c'est probablement la cause qui empêche la plupart de ces animaux de remonter les fleuves , et qui rend leur nombre si faible dans certaines mers, telles que la Baltique et la mer - Noire, où la proportion des matières salines ne paraît s'élever guère au delà du tiers de ce qu’elle est dans les eaux de l'océan Atlantique. On ne possède pas encore assez de données sur le degré de salure de la mer à des parallèles et à des longitudes différentes, pour qu'il soit pos- sible de chercher en ce moment quelle influence cette circonstance peut avoir sur la distribution générale des Crustacés à la surface du globe, mais peut-être contribue-t-elle à déterminer quelques-unes des inéga- lités qu'on remarque, sous ce rapport , dans des mers à peu près iso- thermes : il serait, par exemple , intéressent de savoir si les eaux qui baignent les côtes de l'Inde et l'Archipel d'Asie , ainsi que celles de la mer Rouge, sont plus denses que celles des Antilles et des côles du Brésit, par exemple. DES CRUSTACÉS, 5ot et puisque , dans la question si compliquée de la dis- tribution géographique des êtres vivans, on voit si fréquemment le résultat général se modifier avec la température, on ne peut se refuser à croire, ce me semble , que la température ne soit en effet une des principales forces régulatrices du phénomène. FINS ATTT “à " UN Te RD Eu Uk TER Ha (PARTIE Eee AA 1 à A | LCPAOR LORS ETIE PP Ar mul en NA as ss ne HR esiels ke tar EE ‘ ss ps {} Yu Ju 1 7 rt % al fa Ke Aie Fr . LA sat à L AE L1 41 ne Pa ï: } { EX OU ter EN Hi KERAR TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES. A TOME I. Pag. Introduction historique. i PREMIÈRE PARTIE. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE. Considérations générales. : t TÉGUMENS. 4 Composition anatomique du squelette tégumentaire, 13 Portion centrale ou annulaire de ce squelette. 18 Portion appendiculaire ou membres, 4o Mue. 5a NUTRITION. 57 Digestion. 1. Respiration. 97 Circulation. Sécrétions. 105 FONCTIONS DE RELATION, 106 Sens. 105 Système nerveux. 126 Mouyemens. 151 GENERATION. 165 DEUXIÈME PARTIE. CLASSIFICATION ET DESCRIPTION DES CRUSTACÉS. Des divers systèmes et méthodes employées jusqu'à ce jour pour la classification des Crustacés. 201 Des limites naturelles de la classe des Crustacés. 226 De la division des Crustacésen légions et en ordres. 231 594 TAPLÉ MÉTHODIQUE Pag. SOUS-CLASSE DES CRUSTACÉS MAXILLÉS. 23 LÉGION DES PODOPHTHALMES. D ORDRE DES DÉCAPODES. 241 Secrion pes Décarones BrACHYURES, 247 FAMILLE DES OXYRHINQUEES. 266 TRigu pes MACROPODIENS. 273 Genre Leptopodie. 275 Genre Latreillie. 277 Genre Stenorhynque. 278 Genre Achée. 281 Genre Camposcie. 282 Genre Eurypode. , 283 ‘ Genre Amathie. 285 Genre Inachus. 286 Genre Egérie. o Genre Doclée. 292 Taimv pus Maïsns, 295 Genre Libinie. . 298 Genre Herbstie. 30: Genre Pise. 303 Genre Lissa. 310 Genre Hyade. 311 Genre Naxie. 313 Genre Chorine, 314 Genre Mithrax. 317 Genre Paramithrax. 323 Genre Maïia. 325 | Genre Micippe. 329 Genre Criocarcin. 33x Genre Paramicippe. 332 Genre Pericère. 334 Genre Stenocinops. 337 Genre Menæthie. 338 Genre Halime. 341 Genre Acanthonyx. 342 Genre Epialte, 344 Genre Leucippe. 345 TRIRU DES PARTHÉNOPIENS. 347 Genre Eumedon. 349 Genre Eurynome. 350 Genre Lambre. 352 Genre Parthénope. 359 Genre Cryptopodie. 360 DES MATIÈRES, FamiLse Des Cycromértorrs, TniRu DES CANCÉRIENS. CANCERIENS CRYPTOPODES. Genre OEthre. CANCÉRIENS ARQUES. Genre Crabe. Genre Carpilie. Genre Zozyme. Genre Lagostome. Genre Xanthe. Genre Chlorode. Genre Panopé. Genre Ozie. Genre Pseudocarcin, Genre Etise. Genre Platycarcin. Genre Pilumne. Genre Ruppellie, Genre Pirimèle. CaNCEBIENS QUADRILATÈRES. Genre Eriphie. Genre Trapezie. Genre Mélie. TRiBU DES PORTUNIENS, Genre Carcin. Genre Platyonique. Genre Polybie. Genre Portune. Genre Lupée. Genre Thalamite. Genre Podophthalme. TOME II. FAMILLE DES CATOMÉTOPES, Trisu DES THELPHUSIENS. Genre Thelphuse. Genre Boscia. Genre Trichodactyle. Turu DES GECARCINIENS. Genre Uca. Genre Cardisome. Genre Gecarcoïde. Genre Gecarcin. TRIBU DES PINNOTHÉRIENS, Genre Pinnothère, 596 TABLE MÉTHODIQUE Genre Élamène. Genre Hymenosome. Genre Mictyre. Genre Poto. Trisu pes OcyPODIENS. Genre Ocypode. Genre Gélasime. TriBU DES GONOPLACIENS. Genre Pseudorhombille. Genre Gonoplace. Genre Macrophthalme. Genre Cleistotome. TniBu DES GRAPSOIDIENS. Genre Sésarme. Genre Cyclograpse. Genre Pseudograpse. Genre Grapse. Genre Nautilograpse. Genre Plagusie. Genre Varune. FAMILLE DES OXYSTONES. . Trigu DES CALAPPIENS. Genre Calappe. Genre Platymere. Genre Mursie. Genre Orythie. Genre Matute. Genre Hépate. Trieu pes LeucOsIRNs. Genre Leucosie. Genre Ilia. Genre Myra. Geure Guaia. Genre EÉbalie. Genre Oreophore. Genre Philyre. Genre Arcanie. Genre Ixa. Genre Perséphore. Genre Nursie. Genre Iphis. FrIBU DES CORYSTIENS, Genre Atélécycle, Genre Thie. Genre Polydecte. DES MATIÈRES. Genre Coryste. Genre Nautilocoryste. Genre Pseudocoryste. Trigu DES DORIPPIENS, Genre Dorippe. Genre Cymopolie. Genre Caphyre. Genre Éthuse. SECTION DES DÉCAPODES ANOMOURES. FAMILLE DES APTERURES, TrIBU DES DROMIENS. Genre Dromie. Genre Dynomène. TaiBu DES HOMÉLIENS. Genre Homole. Genre Lithode. Genre Lomie. TRiIBU DES PACLALIENS. Genre Pactole. Tripu pes RANINIENS, enreRanine. Genre Ranilie. Gerwe Raninoïde. FAMILLE DES PTERYGURES. TriBu DES HiPPiens. Genre Albunée. Genre Remipède. Genre Hippe. TRIBU DES PAGURIENS. Genre Pagure. Genre Cénobite. Genre Cancelle. Genre Birgus. TRIBU DES PORCELEANIENS, Genre Porcellane. Genre Æglée. Genre Mégalape. Genre Monolepis. SECTION DES DÉCAPODES MACROURES. FAMILLE DES MACROURES CUIRASSÉS, TRIBU DES GALATHEIDES, Genre Galathée. Genre Grimothée. 598 TABLE MÉTHODIQUE Trisu DEs ERYoONs. Genre Eryon. TRIBU DES SEYLLARIENS, Genre Scyllare. Genre Thène. Genre Ibachus. Taisu Des LaAncousriens. Genre Langouste. FAMILLE DES MACROURES FOUISSURES, TriBu DEs CRYPTOBRANCHIDES Genre Glaucothoëé. Genre Callianasse. Genre Axie. Genre Gébie. Genre Thalassine.? Triey DES GASTROBRANCHIDES, Genre Callianide., Genre Callianise. FAMIELE D5S AGTACIENS, Genre Écrevisse. Genre Homard. Genre Néphrops. FAMILLE DES SALICOQUES, TRIBU DES CRANGONIENS. Genre Crangon. TRiBU DES ALPHÉENS. Genre Atye. Genre Hyménocère. Genre Alphée. Genre Pontonie. Genre Automnée. Genre Caridine. Genre Nika. Genre Athanase, TRIDU DES PALEMONIENS, Genre Gnathophylle. Genre Hippolyte. Genre Rhynchocinète. Genre Pandale. Genre Lysmate. Genre Palemon. TRIBU DES PENEENS. Genre Sténope. DES MATIÈRES. Genre Sicyonie. Genre Pénée. Genre Euphème. Genre Ephyre. Genre Oplophore. Genre Pasiphée. Genre Sergeste. Genre Acète. APPENDICE, DEÉCAPODES DOUTEUX. Genre Zoë. Genre Cérataspe. Genre Mulcion. Genre Psoydon. ORDRE DES STOMAPODES. FAMILLE DES CARIDIOÏDES, Trisu Des Mysiens. Genre Mysis. Genre Cynthie. Genre Thysanopode. TaiBU DES LEUCIFÉRIENS. Genre Leucifer. FAMILLE DES BICUIRASSÉS, Genre Phyllosome. Genre Ampbhion. FAMILLE DES ÜNICUIRASSES, TriBu DES ERICHTHEENS. Genre Squillerichthe. Genre Erichthe. Genre Alime. TRIBU DES SQUILLIENS, Genre Squille. Genre Gonodactyle, Genre Coronide. TOME III. LÉGION DES ÉDRIOPHTHALMES. ORDRE DES AMPHIPODES,. FAMILLE DES CREVETTINES, Taieu DEs CREVETTINES SAUTEUSES, Genre Talitre, Genre OQrchestie, 600 TABLE MÉTHODIQUE Pag. Genre Lissianasse. 20 Genre Alibrote. 23 Genre Philas. 16. Genre Acanthonote. 24 Genre Isæé. 16 Genre Anisope. 27 Genre Amphitoé. 28 Genre Crevette. 42 Genre Ischyrocère. 55 Genre Leucothoé. 56 Trisu DES CREVETTINES MARCHEUSES. 58 Genre Ericthonie. 59 Genre Cérapode. 60 Genre Cérapodine, G2 Genre Podocère. 63 Genre Corophie. 65 Genre Atyle. 67 Genre Unciole. 69 FAMILLE DES HyPERINES. no TriBU DES HYPÉRINES GAMMAROÏDES. 72 Genre Vibilie. Ib. TRiBu DES HYPÉRINES ORDINAIRES, 74 Genre Hypérie. Ib. Genre Métoèque. 78 Genre Phorque. 79 Genre Tyro. 80 Genre Primno. Si Genre Lestrigon. Ib. Genre Daira. 83 Genre Themisto. 84 Genre Anchylomère. 85 Genre Phrosine. L 89 Genre Phronime. ; 91 TRIBG DES HYPÉRINES ANORMALES. 94 Genre Typhis. Ib. Genre Pronoé. 98 Genre Oxycéphale. 99 . ORDRE DES LOEMODIPODES. 103 ; FamiLLe DEs CAPRELLIENS,. 105 Genre Chevrolle. Ib. Genre Naupridée. 109 Genre Leptomère. 1. DES MATIÈRES. FAMILLE DES CYAMIENS. Genre Cyame. ORDRE DES ISOPODES. SECTION DES IsOPODES MARCHEURS. FAMILLE DES IDOTEÏDES. TRIBU DES IDOTEÏDES ARPENTEUSES, Genre Arcture. TRIBU DES ÎDOTEÏDES ORDINAIRES. Genre Idotée. Genre Anthure. FAMILLE DES ASELLOTES. TRIBU DES ASELLOTES HETÉROPODÉS. Genre Apseude. Genre Rhoëé. Genre Tanaïs. TRIBU DES AS&LLOTES HOMOPODES. Genre Limnorie. Genre Aselle. Genre Jæra. Genre Jæridine. Genre Oniscode. FAMILLE DES CLOPORTIDES, TriBu DES CLOPORTIDES MARINES. Genre Lygie. Genre Lygidie. TRiBU DES CLOPORTIDES TERRESTRES, Division Des PORCELLIONIDES. Genre Cloporte. Cenre Philoscie. Genre Porcellion. Genre Deto. Genre Trichonisque. « Genre Platyarthre. DivisiON DES ARMADILLIENS. Genre Armadille. Geure Diplœxoque, Genre Armadillidie, Division pes TyLostens, Genre Tylos. Û SECTION DES ISOPODES NAGEURS, FAMILLE DES PRANIZIENS. ‘601 Pag. 110 Ib. 115 120 121 122 Ib. 124 125 135 137 15. 138 140 141 143 Ib. 146 147 150 151 Ib. 152 153 158 Ib. 159 162 163 165 174 16. 175 14. 177 180 Ib. 186 Ib. 189 191 602 TABLE MÉTHODIQUE TRIBU DES PRANIZIENS ORDINAIRES. Genre Pranize. TRIBU DES ANCEENS. Genre Ancée. FAMILLE DES SPHÉROMIENS. TaiBu DES SPHÉROMIENS ONGUICULÉS. Genre Sphérome. Genre Cymodocée. Genre Nésée. Genre Campecopée. Genre Cerceis. Genre Amphoroïde. Genre Cassidine. TaiBu DES SPHEROMIENS CHÆLIFÈRES. Genre Ancine. FAMILLE DES CYMOTHOADIENS. Trisu p£s CYMOTHOADIENS RAVISSEURSe Genre Sérole. TRIBU DES CYMOTHOADIENS ERRANS. Genre Cirolane. Genre Eurydice. Genre Æga. Genre Conilère. Genre Rocinèle. Genre Ptérélas. Genre Alitrope. Tr180 DES CYMOTHOADIENS PARASITES, Genre Nerocile. Genre Anilocre. Genre Livonèce. Genre Olencire. Genre Cymothoé. Genre Ourozeukte, « SECTION DES ÎSOPODES SÉDENTAIRES. FAMILLE DES JONIENS. Genre Ione. FamiLe DES BOPYRIENS. Genre Bopyre. LÉGION DES TRILOBITES. ORDRE DES TRILOBITES PROPREMENT DITS. GenreNilé. Genre Amphyx. Genre Isotèle. Genre Asaphe. DES MATIÈRES. Genre Homalonote,. Genre Calymëne. Genre Pleuracanthe, Genre Trinucule. Genre Otarion. Gerne Ogygie: Genre Paradoxide. Genre Peltoure. TRILOBITES ANORMAUX OU Barttroiïves, Genre Agnoste. LÉGION DES BBANCHIOPODES. ORDRE DES FHYLLOPODES. Genre Nébalie, Genre Apus. Genre Limnadie. FAMILLE DES APUSIENS. FAMILLE DES BRANCHIPIENS. Genre Branchipe. Genre Artémie. Genre Eulimène. ORDRE DES DAPHNOIDES OU CLADOCÈRES, Genre Daphnie. Genre Sidie. Genre Latone. Genre Lyncée. Genre Polyphème. Genre Evadné. LÉGION DES ENTOMOSTRACÉS, ORDRE DES CYPROIDES OU OSTRACODES, Genre Cypris. Genre Cythérée. Genre Cypridine. ORDRE DES COPÉPODES. LA Genre Saphirine. Genre Peltidie. FAMILLE DES PONTIENS, 6o4 TABLE MÉTHODIQUE Genre Hersilie, Genre Pontie. Genre Cétochile. FaMizze pes Monoczes. Genre Cyclops. Genre Cyclopsine. Genre Arpacte. SOUS-CLASSE DES CRUSTACÉS SUCEURS. ORDRE DES SIPHONOSTOMES. FAMILLE DES PELTOCÉPHALES. TriBu DES ARGULIENS. Genre Argule. TRiBu DES CALIGIENS. Genre Calige. Genre Chalime. Genre Trébie. Genre Nogague. TRiIBU DES PANDARIENS, Genre Euryphore. Genre Dinemoure. Genre Pandare. Genre Phyllophore. Genre Cécrops. Genre Læmargue, FAMILLE DEs PACHYCEPHALES. Tripu pes ERGASILIENS. Genre Ergasile. Genre Bomoloque. Genre Nicothoëé. TrIBU DES DICHELESTIENS, Genre Anthosome. Genre Dichelestion. Genre Nemesis. Genre Lamproglène. ORDRE DES LERNÉIDES. FAMILLE DES CHONDRACANTHIENS. Genre Sélie. Genre Aethon. Genre Clavelle,. DES MATIÈRES. Genre Cycne. Genre Tucque. Genre Pénicule. Genre Lernanthrope. Genre Chondracanthe. FAMILLE DES LERNEOPORIENS. Genre Trachéliaste. Genre Basaniste. Genre Achthère. Genre Brachielle. Genre Lernéopode. Genre Anchorelle, FAMILLE DES LERNÉOCERIENS Genre Penelle. Genre Lernéonème. Genre Lernéocère. Genre Lernée. { ORDRE DES ARANÉIFORMES OU PYCHNOGONIDES. Genre Nymphon. Genre Pallène. Genre Phoxichilide. Genre Phoxichile. Genre Pychnogonon. SOUS-CLASSE DES XYPHOSURES. Genre Limule. APPENDICE. Genre Prosopistome. Genre Cume. Genre Condylure. CRUSTACÉS. FIN DE LA TABLE, CRUSTACÉS, TOME HI. DE LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES 39 7 FA x 1 | Er xs », DOILLE LL dire (1e NAME NN ER 7: rs erbur HER a: s. k« à ï @ ju, > > TR : TEL MAT +4 11 “14 ns Le { « “ L d ; ë ue ", ‘ * | à 4. # M4 , , ..- Ph ‘À } à \ * … ” à , he 1 Li A OR RAUUILAT © Ir SALUE | P2r | » à “ & . o! e. ‘ * 1 L- l ' 201) ‘ [1 + 4 ; 4 | ‘4 4 EL W:. : S'PER [LA s tr : À w | 4 é à mn nf] j n ie RER PAS AE p F4 f ù QE 3 (1 \ Éd 4 “t ‘ A DA - A D du i pe ni LL. | h LAAFOG OS MAX HAE ARTATSINTFS KA L4 1 | 4 £ .« ei ‘ as , : * 2 $ = 16 r' à ‘ : : f: #.. € #3} : ' rs ar . k ! LA AN 7 ILES 1 A D ps de ’ f LL A ' LISTE ALPHABÉTIQUE & DES ESPÈCES, GENRES , FAMILLES , #rc., CITÉS DANS CET OUVRAGE. ee — (Les noms imprimés en lettres italiques sont ceux qui ont été cités en synonymie, tandis que les noms imprimés en caractères romains indiquent les espèces ou groupes dont la description a été donnée dans le cours de cet ouvrage. ) ACANTHÈRES. A. percarum. ACANTHONOTUS. N, cristatus. Â. Nordmannui. ACGANTHONYX. À. lanulatus. À. dentatus. A. Petiærli. Acanthosoma hystrix. ÂCETES. A. Indicus. Acxæus, A. Cranchui. Actipaspis. Acidaspis Brightii. /EcaA. Æ,. affinis. Æ. bicarenata. Æ. emarginata. Æ. macrophthalma. ZÆ. serripes. Æ. tridens. ÆGLEA. Æ. levis. AETHON. À. quadratus. Acnosrus. À. pisiformis. ALBUNEA. A. dentata. À. scutellata. A. symnista. D RD D D O9 UE ND ND O6 09 US W0 Uo 5 EU O9 UM Et N° RD O3 ei Et M O9 O9 O9 O9 oi CRUSTACÉS, TOME I. se — Alciope. Pag. ALIBROTUS. 510 A. chauseicus. 511 Arzrrropus. 24 À. typus. 24 Axzrma. 24 A. forceps. 342 A. gracilis. 342 A. hyalina. 3431 JA ancisa: 343 A. laticauda. 40 À. longirostris. 429 À. tricanthura. 430 ALPHÉENS. 281 ALPHEUS. 281 À. aculeatus. 333 A. armillatns. 333 À. æmethysta. 239 A. bidens. 241 A. brevirostris. 241 À. caramote. 240 A, chiragricus. 244 A. Cougneti. 241 A. dentipes. 242 A. Edwardsü. 258 A. elegans. 260 A. elongatus. 493 A. emarginatus. 493 À. ensiferus. 347 A. frontalis. 348 A. heterochælis. 202 A. Lothinii. 148 4. Malabaricus. 204 A. marmoratus. 203 A, minus. 40 Dh D D KE D D D D D D D D D D R D D D DE D D D DE D & D © Us © Co D 608 Alpheus monopodium. ( Risso. ) A. Olivieri. . pinnophylax. . polaris. . punctulatus, rapar. ruber. . Scripla. . sivado. spinifrons. . spinus. . Lamulus. , ventrosus. . villosus. . viridis. AMATHIA. A. Rissoana. RAEEARDRRDEARRR Ammothea Carolinensis. Ampxiox. (Ed. ) ÆAmphion. ( Parnder.) A. frontiloba. A. Reynaudu. AMPRIPODES. AMPHITOE. . Armorica, A. bicuspis. . cancella. . Carinata. . Ccostata. crenulata. . dentata. . filosa. Fresnelu. fucicola. Gaimardi. Gaudichaudu. . hystrix. Indica. . inermis. . Jurinu. . leviuscula. . Marionis. . obtusata. panopla. Pausilipii. pelagica. picta. podura. Pontica. Prevosti. . punctata. . Reynaudiüi. . rubricata. Serra. > phrpbppHpp>pbpt ARPPPPPPPPEPPEEE Q9 O9 Up Lo Do Lo O9 Oo &o Qo DS Do O9 US O2 O2 O9 LS C5 Où C0 UD © QU O9 Uo Lo QU) O9 Uo LE UT RE O9 © D C0 m4 = D D D D D D RD D D D D D D LS D »3 LISTE ALPHABÉTIQUE... Amphitæ serrata. À. Swammerdamii. AMPHOROIDEA. A. typa. Ampuyx. A. incertus. À. mamillatus. A. näsutus. A. rostratus. ANCÉENS. ANCEUS. A. forficularis. A. maxillaris. À. rapax. ANCHORELLA. A. adunca. , brevicollis. . emarginata. . ovalis. . rugosa. . uncinata. ANCHYLOMERA. A. Blossevilleii. À. Hunteru. ANCINUS. A. depressus. ANILOCRA. A. bivittata. A. Capensis. A. Cuvierui. À. frontalis. À. laticauda. A. Mediterranea. A, physodes. A. Rissoana. Animaletti aquatici. ANISOPUSs. A. dubius. pre Anonyx appendiculatus. A. lagena. A, Valhli. 4nops cornuta. ANTHOSOMA. A. Smithu. ANTHURA. À. gracilis. APSEUDES. A. talpa. APTÉRURES. ApPus. À. cancriformis. A. Guiïldingi. À. Montagui. A. pisciformis. A. productus. © © Us QU Oo Qo D Go Go US Os Go C9 © Go QU) O9 Qo Qo Us LS Un CD Lo L0 ©0 Do 9 Lo GS Lo Go Lo V9 O9 Us Us LU Uo &y Go US Us Lo Qo O9 U9 2 Lo O9 QUO U9 LU US Us 4 APUSIENS. Araisnée de mer. ARBANÉIFORMES. Araneun marin um. Araneus crustaceus. Arota pinima. ARGANIA. ÂArcania erinaceus. ARCGTOPSsIs. ARCTURUS. A. Baffini. A. longicornis. A. tuberculatus. ARGULIENSs ARGULUS. A. armiger. A. calostomi. A. charon. A. delphinus. A. foliaceus. ARMADILLIDIUM. A. affine. A. brunneum. À. commutatum. À. decipiens. A. decorum. A. depressum. À. Ebrenbergii. A. fallax. A. granulatum. Hemprickii. A. Klugü. A. Pallasn. À. pictum. A. pulchellum. A. pustulatum. A. suicatum. À. variegatum. À. vulsare. A. Zenkeru. ARMADELLIENS. ARMADILLO. A. brunneus, A. cinereus. A. flavescens. A. limbatus. A. murinus. A. nigricans. A. oflicinalis. A. pilularis. 45 pustulatus. A, variegatus. Armida. À. bimarginata. 4, viridissima. œ : ; Ê m3 US @9 O9 Q9 Ce Oo OU) Oo Us O9 Oo Us V9 Lo US Vo US US Lo O3 US QU LS U9 C0 Ua US Lo Uo Vo Us US US Lo Lo US Lo wo U9 Go OU US Lo Uo U9 Vo D D D © O0 m Qu: LISTE ALPHABÉTIQUE. Pag. 353 ARPACTES. A. Chauseica. ARTEMIA. A. A. A. A. eulimene. Guildingi. Mulhauseni. salina. Artemisus salinus. Asapnus. NRPRPER>LRR >> PARBRRRERRAR RRPRLPPPEELRRERLERR Ne LAN . amphyx nasutus. . anguslifrons. . astragalotes. . Brongniartii. caudatus, . Cornidensis. . Cornigerus. - crypturus. . Buchii (var.). . dilatatus. . duplicatus. Eichwaldii, expansus. expansus raniceps. extenuatus. Fischerii. . frontalis. gemmuliferus. gigas. globiceps. grandis. granulatus. granuiferus. Hausmanni.. . heros. . illenus crassicadua. Leviceps. . laticostatus. lichus Laciniatus. . Lichtensteinii. limulurus. . longicaudatus. . megalophthalmus. micrierus, . Mmucronatus. . Nileus armadillo. obsaletus. palpebrosus. . plalynotus. . pleurophyx. quadrilimbatus. selenurus. . seminiferus. . tetracephalus. . truncatus. . tuberculo-caudatus, CLS DS Le 5 ES Lo QU US LU) LS U Lo LU LU US Lu Vo Us À LU U2 Lo WU Go y Us U V9 Us LUS Us Us We We Lu Lo Lu Lo US 9 Le 0 Lo Lu Lo 9 US 3 U Lo Ev U0 610 Asaphus tyrannus. A. Vulcani. A. Weissii. A. Wetherilli. ASELLOTES. A. HETÉROPODES. A. HOMOPODES., ASELLUS. . aquaticus, asilus. communis, . dicanthus. . cntomon. . lineatus. « æstrum. . hecticus. . paradoxa. . serripes. . vulgaris. BRRRRERRERR affinis (Herlan). . affinis (Say). australasiensis. Bartonii. Bernhardus. Blandengii. boreas. Capensis. carinatlus. carcinus. Stacns Chilensis cærulescens. crangon. cylindricus. elephas. . fluviatilis (Sloan). . fluviatilis. . Jluviatilis. (Roes). pos sis A. fluviatilis americanus. A. harengum. homarus, Knorii. Jamaicenus. Leæchii. linearis. locusta. locusta. marinus. mediæ magnitudinis prior. RARRRRRRRR LISTE D UN WW D D D D D D D D Gb 5 D D ND D D D DR R&D D D D D D D D D D OU) OU Lo Us U Lu O0 U) EU 69 O0 60 60 EN OU) EL 0 69 C9 D ALPHABÉTIQUE. . Pag. 310 ÆAstacus narwal. 314 Æ. norcægicus. 304 A. penicillatus. 311 À. scaber. 137 À. serratus.. : 137 A. similis pediculo ma- 143 . Tino. 146 À. squilla. 147 À. tyrrhenus. 258 À. varius. 147 A. verus. 211 ATCLECYCLE. 128 A. Chilensis. 147 À. cruentatus. 269 A. heterodon. 133 A. omoïodon. 231 À. septindentatus. 242 ATanas. 146 Athanasius Edwardsii, 350 Athanas nitescens. 326 Arya. 329 A. scabra. 332 Aryrus. 331 À. carinatus. 332 AUTONOMEA. 331 A. Olivu. 215 Axra. 332 A. stirynchus. 342 335 B 381 Barr trilobite. 395 Basanires. 333 B. Buchonmis. 335 B. salmonca. 341 Barroïnes, 44o Battus pisiformis. 292 Bicuirassés. 398 PBinocle à queue ou plumet. 330 PB. du Gasteroste. 45 B. cancriformis. 414 Binoculus auda biseta. 27 B. piscinus. 335 Barçues. 335 BP. laticauda 457 B. latro 292 Black crab. 333 Bzrasrus. 398- Bomozocus. 337 B. belones. 66 BOPYRIENS. 392 Bopynus. 14 B. crangorum. 334 B. Hippolytes. B. Palæmonis. 336 B. squillarum, DRE ob © À RE D D À D DE D DE D D À D D O9 © 5 O9 Co O9 © V9 1e D D D D Co Co GR O9 D Ov &9 EU O0 O9 Lo Dh ND RDE BoscrA. D. dentala. BracieLa. B. bispinosa, B. impudica. B. Lophii B. rostrata. B. Thynni. Prachyurites rugosus. LISTE ND Oo ©) © O9 WW D D #3 Brachyurus thorace Lateribus inciso. BRANCHIOPODES. PBranchiopoda stagnalis. BraNCHIPIENS. Brancripus. Branchipus cancriformis. . chirocephalus. . diaphanus. . ferox. . paludosus. . Schæfferi. . Spinosus. . Stagnalis. EE Gt EE y D PBronignartia isotela. B. platycephala. BE. trilobiloïdes. Bumasrus. Bumastus Barriensis, Pyzenus. Calanus. C. arietis. C. finmarchianus. Cazappa. C. angustata. C. cristata. C. flammea. . formiata. . gallus. . granulata. . inconspecta. . lophos. . marmorata. . princeps. . Spinosissima. . tuberculata. CALAPPIENS. CALIGIENS. Cauziervs. C. Americanus. Caligius bicolor. C. bicuspidatus C, corallinus. DANNANNONN . conchiformis primus. 2 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 2 mi O9 Lo U9 WW Us D D D D D D D D RE D D D D D © Co ALPHABÉTIQUE. Pag. 14 Caligius crussus, 15 (cuxtus: 511 C. diaphanus. 513 C. elongatus. 513 C. hippoglossis. 514 C. Kroyerii. 514 GC. minutus. 512 C. Mulleri. 179 GC. Nordmanni. C. oblongus. 259 GC. ornatus. 349 GC. pectoralis. 367 C. Pharaonis. 364 C. piscinus. 364 C. productus. 360 C. rapax. 358 C. Rissoanus. 379 C. salmonis. 368 C. scutatus. 369 C. Smithir. 368 C. sturionis. 367 C. vespa, 367 Cazzranassa. 367 . laticauda. 298 major. 346 . subterranea. . tyÿrrhena. . tyrrhenus. . uncinata, 408 CaALzraninrA. C. elongata. D © b nannao CALYMENA. 431 C. actinura. 429 C. anchiops. 431 C. arachnoïides. 202 C. bellatula, 117 C. Blumenbachi. 105 C. bufo. 104 C. callicephala. 306 C. concinna. 105 Calymene dicipiens. 103 GC. diops. 105 C. Downingiæ. 104 C. frontiloba. 104 C. macrocephala. 117 GC. microps. 106 C. odontocephala. 106 C. ornata. 100 C. platys. 445 G. polytoma. 416 C. punctata. 451 CG. sclerops. 4o G. selenecephala. 454 GC Stokesui. 381 GC. Tristani. 3 Us LD Vo Us U9 L0 US Lo C0 O2 Us 5 Lo UN U9 9 Lo C0 O9 U9 LD © Us D D D D D D D D D R O9 U9 O9 US Lo Li U9 Lo EN O0 Lo OÙ O9 EU EU O0 LD QUO EU Us UE 6:2 Calymène tuberculata. C. variolaris. Calypso periculosa. Camaron de agua dulce. C. de Lo alto. CawPEcopeA. C. bicolor. C. Crancku. C. hirsuta. C. versicolor. Cawprscra. C. retusa. Cancellus. CaNcELLUs. C. marinus minimus qua- dratus. C. typus. Cancer. C. acanthus. C. acaste. C. aculeatus. (Herb.) C. aculeatus.(O. Fab.) . aculeatus. (Lin.) . Admete. . adspersus. œneus. amænus. Amphitrite. ampulla. anatum. angulatus. anomalus. arachnoides. araneus. ( L.) araneus.( Herb.) arcluse arctus, (H.) arenarius. armiger. arrosor. aspera. astuta. astacus,. astacus longipes. astacus mullipes. astacus stellatus. atomos. aurantius. Bamffius. barbatus. Bernhardus. biaculeatus. bilobus. . bimaculatus. bipes. s J AN0N90900 FSASSNAEN AAA NSNNnnnnaAA LISTE BD ND pm 1m O9 00 OÙ UD UN D D C0 ui DM w6 17 1e 0 Ge UD 10 Ne nf 18 US 1-62 on nt 1 LS Go et do MC NS à 6 or ASS ALPHABÉTIQUE. Pag. 325 Cancer boreas. 3526 C. Poscii. 276 C. brachichelo congencr. 398 C. Buffo. 204 C: calappa. 219 C. calculosus. 218 €. calhinassa. 220 C. Calymène. 220 C. calypso. 216 C. canaliculatus. 282 C. candidus. 283 C. canullus. 215 €: caput mortuum. 242 C. carinatus. C. carnifez. 90 C. cassideus. 243 C. cassivelanus. 372 C. catapractus. 379 . cedonulli. 399 . ceratophthalmus. 321 . Cervicornis. 420 . Chiragra. 380 . Chiragrus. 459 . chelis crassissimis. 387 . clibanarius. 385 . clYpeatus. 414 . cochlearis. 38G . condyliatus. 22 . CONVeXUS. 132 . cordatus. Gx . cornatus L. 316 . cornudo. 201 contrarius. 312 carrugatus. 295 . crangon. 282 . craniolaris. 286 crementatus. 44 cristatus. 4ox cursor. cursor ( Hasselq.) . Curlonotus longimanus. custos. cylindricus. daira. dama. . dentatus. denticulatus. depurator. depressus. Diogenes. . dodecos. dodone. dominator. dorseltensis. SEGA anThnannanannnannanaonnnnonnannana D D ee ju Me D À N° ND N° 1 NO N° Et Due Def Dei À dei ei 0 NN D D tm NE D KW ON ND D N D D D pe Hi 46 1 NO 6 1e 1 0 ei LO Dei pd LISTE Cancer dorsipes. C. Dromia. C. dubius. C. echinatus. C. electra. C. emeritus. . Crinaceus. . esculptus. . eudora, . eurynome. C C. C C C. facchino. C C C }. falcatus. . fascicularis. . Jeriatus. C. filiformis. C, finibriatus. C. flammeus. C. flexuosus. C. Jloridus. C. floridus. (R.) C. floridus. (H.) C. flosculosus. C. fluviatilis. C. fluviatilis (Herb.) C. fluviatilis. (Rond.) C. fœroensis. C. Fornicatus. C. frascone. C. gallris. C. gammarellus. C. gammarellus bipes. C. gamerellus pedatus. C. gamarellus sitiferus. . gammarus talpa. . gammarus. . gigas. . glaberimus. . glaber. GX iqio(e) . globosus. @ LORASTA C. granulatus. C granulatus. (Aud.) C. grassipes. C. guanhumi. C. hastatus. C. heracleoticus alter-hir- silus. C. heracleotique. C. heros. C. hexapus. \ D du ju D de 1 N° O2 10 O5 0 CD D 19 1 N° ND KR D Det ef li bé NO N 1e © ie 9 2 ND Le le Pt D = D CM ON bi D ND 1e 5e N ALPHABÉTIQUE. Pag. 195 Cancer hippa septemden- 203 talus. 193 C. hircus. 175 C. hirtellus. 237 C. hirticornis. 356 C. hirtipes. 4x2 C. hirtus alius. 206 C. Hispanus. 209 C. homaroïdes. 134 C. homarus, 367 4o2 C. horridus. 427 C. hydromus. 155 C. hydrophilius. 196 C. inœqualis. Gr C. incanus. 73 C. inconspectus. 464 C, incomparabilis. 109 C. impressus. 413 CG. integerrimus. 104 C. irroratus. 458 C. Kerathurus. 381 C. lœvigatus. 386 C. lanatus. 398 C. lanosus. 381 C. lapidescens. 12 C. latipes. 15 C. latro. 330 C. Levis latipes. 262 C. limbatus. 362 C. limosa. 156 C., linearis. 105 C. Litteratus. 16 C. lividus. 356 C. lobatus. 116 ©. locusta. 414 €. locusta. 140 C. longicornis. 334 C. longimans femina. 4og "ES longimanus mas. 430 C. longimanus minor. 354 C. longipes (L.). 362 C. longipes (H.). 132 €. longirostris. 426 C. Lophos. 103 C. lunaris. 378 6G C. macrochelos. ° 455 C. macrochelus albicans. C. macrochelus alius. 193 C. maculatus. 305 3195 Cancre madré. 25n C. mœnas (L) D D KR D De bei Dei De D C9 IS lu ef 1 O0 4 ei li À let N° D KR CON je lt Dei et D et De Det ND jet DD DS ei ei ei ei De et [Q Den ESS Q3 UE Oo = = LS O2 3 bi ro © Gr OO S1 614 Cancre mœnas (Rond.). C. Q DANNANANNDANNNANNANNNNNANNNQ HNNN NNONNNNNNNNNNNANNNNAAON maia. maja. . mamillatus. mantis arenarius. mannis digitalis. marginatus. marinus Levis. marinis suctiformis. marmarinus. marmoratlus. marmoralus. mascarone. maxillaris. Mediterraneus. mig'estus. melissa. menestho. mercenaria. messor. metis. misrane. miles. minutus. . minutus. (Fab.) mirabilis, moluccanus muricalus. muricalus compressum. mytilorum. natlator. nautilator. navigator. niger. Norswegicus. nucleus. nugax. ocellatus. ochtodes. oculatus. (Fab.) oculatus. (O. Fab.) Ocyroe. olivaceus. OVIS. pagurus. pagurus (fem. J.) panope. pedatus. pelagicus. pelagicus (Her.). pelagicus’, var. + PERRACEUS, . perlatus. LISTE ALPHABÉTIQUE: T.WPag:, 1 415 Cancre personatus, 1 327 C. perversus. 2 186 C. petraca. 1 376 C. punctatus. 2 518 C. pinnosphylax. > 520 C. pinnotheres. 2,9375 “C: pipa: 1 398 C. pisum. 1 454 C. pitho. 1 3835 C. phalangium. 2 88 C. philyra. 2 304 C. planipes. 2 162 C. planissimus. 3 197 C, platycheles. 2 127 C. plicatus. 2 237 C. plijone. 1 379 C. polyphagus. 1 456 C. polynome. 1 399 C. porcellanus. 2 88 C. poressa. 1 3599 C. prensor. 2 3103 C. prymna. 2 9235 GC. puber. 236 C. pulex. : 2 31 C. punctatus (Bracon). 2 go C. quadratus. 2 b29 . C. raninus. 3 547 C. reticulatus. 550 C. residuos. 1 295 C. rhomboïdalis. x 343 C. rhomboïides. 2 31 (GC. roseus. 1 463 C. rostratus. 2 38: C. rotundatus. 1 445 C. ruber. 1 4ox C. rufopunctatus. 2 336 C: rugosus. 2 124 C. rugatus. 3 22 C,. Rumphii. x 437 C. ruricola. 4 4o4 C ruricola (Deg.). 2 226 (C. Savignii. 2 460 C. salinus. 1 5795 C. sanguinolentus. 1 448 C. scorpio. 1 294 C. scruposus. z 413 C. sculptus. 1 305 C. sedentarius. 1 404 C, senex. 7 3 109 C. septemspeciosus. 1 450 C. serrata. 1 455 C, seticornis. 1 45x C.'setiferus. 211992. C:iselesus. LU TUC dseratilise li 9 NO ND D ND GO Det Dei Jef WU DO NO de Dei Dei Dei ei NO dei 2 KO NO KO 1 RO NO KO C9 Et Dei ei ei KO Det NS De NO NO KO NO dei 3e le NO ei D À D Gb Cancre sexdentatus. . spectabilis. . spinifrons. . Spinimanus. spinipes. , spinosus (R.). spinosus. spinosus (P.). Spinus. S{uammosus. squilla. SAINS ENAN squinado. stagnalis. strigosus. slyx. sublerranea. sulcatus. tampanistus, tenax. tenuicristatus, terrestris. testudinarius. tetrasonon. tetragonus. tetraodon. tridens. trispinosus. tuberosus. uca. una. undecimdentatus. urania. ursus. ursus. (S.) ursus minor. vermiculatus, variegatus. variolosus. velutinus. vespertilio. vocans. . Yocans. . vocator., CaANCERIENS. FNhNNNNNNNANS AAA S ANANSSORAA CANCÉRIENS CRYPTO- PODES. CANCÉRIENS ARQUÉS. Cancre à court bras. C. jaune. Cangrejo cargador. C. cornuto. C. de arrecife. C. denton. LISTE mi 9 NO M9 2 mi bi 1 it NO À M D D D D N D mb D DD D D DD M D QE DD D ME M MH M Di N ei ND NO et bei Det ALPHABÉTIQUE. AAONNAanAûnN Cancrejo gallo. C. santoya. C. terrestres. C. ajaes terrestres. C. tortuga. Cænolira æstroides, C. Rissoniana. CapavrA. C. Rouxü. CAPRELLA. . acuminifera, . acutifrons. . atomos,. . linearis. . Lobata. nodosa. . Mmantis. . phasma, . SCaura. . tuberculata. . ventricosa. Caramote. Carcinus. €. menas. CarpisomA. C. carmifex. C. guanhumi. Canipina. C. typus. C. longirostris. CARIDIOIDES. Carpruivs. . CONVExUS. . corallinus, . maculatus. : marginatus. . roseus. . Venosus, Cassipina. C. typa. CATOMETOPES. Cecrops. C. Latreilli. Cexomira. C. clypeata. C. Diogenes. €. compressa. C. perlata. Cenobites rugosa. Cenobita spinosa. plelei?ielæ Cephaloculus stagnorum. CErAPoDiInA. C. abdita. CErAPus. LD N 1 D F1 GO UWE D D D D D D uw US V9 pi 1 pi Et ei mi mi NL D N D D D Hi M D O9 LU) 49 Lo O0 Oo US Ko US CD ED D GR D 616 LISTE ALPHABÉTIQUE. Cerapus abditus. C. pelagicus. C. tubularis. Ceraurus pleurexanthe- mus. Cercers. C. bidentata. C. tridentata. Cerocuizus. C. australis. Cnazimus. C. scombris. Chirocephalus diaphanus. C. Prevostii. Cuzoropius. areolatus. eudorus. . exaratus. longimanus. . niger. . Sanguineus. . ungulatus. HONDRACANTHUS. . Cornutus. . Crassicornis . Delarochiana. . gibbosus. . merlucci. nodosus. Solex. - Triglæ. Zoe . Xyphiæ. CHONDRACANTHIENS. Cuaorinus. C. aries. C. aculeatus. C. Dumerilu, C. heros. Chrysoma Mediterranea. Chydorus Mulleri. Cicadu. Ciecie. Cigale de mer. Cilicæa Latreilli. CiraTaAsPIs. C. monstruosus. Ciri apou. CrroLArA. GC. Crancki. C. elongata. C. hirtipes. C. sculpta. CLADOCÈRES. CLAVELLA. LRU VEN ES 3 ss Ne © O0 Co Cv ©9 CD OU = D D C0 D & D OU Dee et bei De Bet sr eg Hi Dei je Dei D Je et O9 O9 O9 QD Us Un Q5 © OÙ Qu Os Cu 'eS * Clavella claveta. C. hippoglossi. C. scari. C. uncinata. CLEISTOTOME. C. Leachui. Cloporte. Cloporte amadille. Cloporte ordinaire (Nar). CLOPORTIDES. C. ManrTIMESs. Coleia antiqua. Concha trilobos. Conpyzurus. C. Orbignyi. CoviLErA. C. montagui. Conocephalus. GC. costatus. COPEPODES. Coronis. C. scalopendra. Coropmuw. C. Bonnelli. C. longicorne. “TRRRECÈES Corystes cassivelanus. C. dentatus. C. personatus. CORYSTIENS. Crabe appelant. C. blanc. C. aux grosses pinces. C. chevalier. C. de Leach. C. de l'Océan. C. de terre. C. quadrilobé. C. pointillé. C. de riviére. C, velu. C, violet. Craxcow. C. boreas. C. catapractus. C. fasciatus. C. Magnevellii. C. marginatus. C. monvpodium. C. rufopunctatus. C. septemcarinatus. C. septemspinosus. C. spinosus. C: vulgaris. CRANGONIENS. S LE D D D D & RW D D D DIE me À 1e 19 mt 1 K 1 D KR D D 1 LD D Ov 89 UD D D Bo We Go LU EC Up Uu D EN WU CU EN ED D D O9 CU O0 Qu ri Crevette. C. des ruisseaux. CREVETTINES. C. MARCHEUSES. C. SAUTEUSES. Criocarcnus. C. superciliosus. LISTE ALPHABÉTIQUE. U9 © bd 1 © ©9 Cu CRUSTACÉS SU- CEURS. C. ANOMOURES. Crawfisk. CRYPTOBRANCHIDES. Cryptolithus tesselatus. Cryptonynus Lichtensteinit. C. liosenberoii. C. Weissi. Cryptophthalmus ruber. CryPToPoprA. C. fornicata. Cryptopus Defrancii, Cubaris nigricans. C. brunnea. C. cinereus. C. flavescens. C. limbata. C. murina. Cu. C. Audouinu. CYAMIENS. Cyauvs. C. armatus. C. ceti. C. Delphini. C. erraticus. C. gracilis. C. ovalis. Cxczors. C, brevicornis. C. cæruleus. C, castor. . chælifer. . claviger. . Curticornis. . depressus. . Finmarchianus. 6 6 C C (E; C. fuscatus. C. inermis. C. Lacenulatus. C. laticauda. C. longicornis. 6: longispina. C, minuticornis. C C. obesicornis. os Us CO O5 CE O9 OU U5 Us Lo Co Os CO US US Os Co O9 O9 Up VO OÙ Up Oo We Un Go LE Us U9 O9 LS Us Uo D EM ND O9 9 U7 9 D D D Co Cyclops quadricornis. C. rubens. GC. similis. €C. staphylinus. C. Stromii. C. vulgaris. Cyenus. C. gracilis. CxcLOGRAPsUS. . Audouinii. . crenulatus. integer. Latreilli. . octodentatus. . punctatus. . quadridentatus. . sexdentatus. . Gaimardu. Sonomonca CYCLOMETOPES. Cymadusa filosa. Cymopocea. . armata. . bifida. - emarginata. . Lamarcku. Lesueurii. . Montagui. . pilosa. . ruber. . truncata. . versicolor. . Viridis. CymoPoui. C. Caron. Cymoruoa. C. Audouinu. C: aquatica. . asilus. . Banksu. ceti. Dufresnii. . emarginala. . entomon. . eXCise. . frontale. Gaudichaudir, lanceolata. . laticauda. . Mathæ1. æœstroïdes. . œstrum. . œstrum (Strôm). . OCeanic«. . ovalis. , paradoxa. ipleleielelpiplipieke Sielsisielolciolelrielsie teielo tels UD Up LV UD LUDO UD UD UV LU UD Lo Us Us UD CU UD 0 Lo UD US LU US LU UD US LOUP US Ua Vo 0 Um 1 RE & D D D à D D D OP UD US OS 5 Us Co Co * 618 Cymothoa parallela. C. trigonocephala. C. bivittata. C. falcata. C. prægustator. CYMOTHOADIENS. CYMOTHOADIENS ERRANTS. C. PARASYTES. C. RAvISSEURS. Cyrripina. €. Reynaudui. Cris. . arisftata. . aurantia. . bistrigata, . Candida. clavata. compressa. . conchacea. . delect«. elongata. faba. . fusca. fuscata. . gibbosa. hispida. Joanna. luteus. . Marginata, . Mminuta. . monacha. mucronata. ornata. ovata. | . ovum. . picta. pilosa. puber. punctata. reptans. . ruber. . Striata. . umifasciata. anonnnonnonnaononnnannnnnnannnnanan . vidua. C. villosa. C. virens. CYNTHIA. C. armata. C. Thompsonii. CYPROIDES. CYTHERE. C. alba. C. albomaculata, ophthalmica. . Westwoodui. LISTE 9 LU UP UD D À RU US LU U U3 US up LU US Lo Lu U0 Ua Le LU 9 U U0 Lo LU US U3 L0 Us 0 US US Lo Lu Es LU O9 0 O9 LU Lo EU EN LOL LD O9 Us Lo U We ET ALPHABÉTIQUE. 273 Cythère aurantia. 273 C. flavida. 292 C, gibba. 254 C. lutea. 264 C. nigrescens. 226 C. reniformis. 233 C. variabilis. 247 C. viridis. 228 Cyzsique tetracerus. 1 C. Pravaisit. 10 594 D 406 Dactylocera nicetensis. 4o2 Darra. 403 D. Gabertü. 4o2 Dapara. 4o5 D. brachiata. 4oo D. clathrata. 4or D. cornuta. 4o2 D. cristallina. 4o4 D. gigas. 406 D. longicollis. 4ox D. longispina. Go4 D. macropus. 4or D. magna. 405 D. mucronata. 403 D. nasuta. 402 D. pennata. 4o4 D. ypulex. 4o3 D. quadrangula. 3997 D. rectirostris. 406 D. reticulata. 414 D. rosea. 398 D. rotundata, 403 D. setifera. 309 D. simia. 4o2 D. vetula. 405 DAPHNOIDES. 4oo Dero. 4o5 D. echinata. 4oo Dexamine. 398 D. spinosa. 399 DECHELESTIENS. 405 Dicaecesrium. 4oo D. sturionis. 399 Dinematura alata. - 309 D. gracilis. 398 Dixemoura. 460 D. aflinis. 463 D. alata. 462 D. ferox. 393 Diprorxocnus, 406 D. echinatus. 4og Diplura. 408 D. Dekayi. US Lo U9 LU 0 U9 U US LU Lu LO OU Lo LU 9 Uu 3 U9 Lo Lo O0 Us Lo 7 vo Uo WU 9 Lu U Lu OU Us 5 EU EU U2 LV ES O9 O3 Us Co O9 Us O0 Us US US QU) Uo C9 LISTE ALPHABETIQUE. DoczrA, D. Fabriciana. Donippe . callida. . callida. . lanata. . Mmascarone. nodulosa. . quadridentata. . Rissoana. . Sima. . spinifrons. DORIPPIENS. Doro. D. sulcatus. Drimo elegans. Dronra. . æsagrophila. Dromia artificiosa. . Bucklandii. + Caput mortuum. . Caput morluum, fallax. gibbosa. . globosa. . hirtissima. lator. . nodipes. . Rumphu. ï Rumphi. . unidentata. . vulgaris. . DROMIENS. DYyNOMENE. D. hispida, D. Lesueurii. Dynamena Montagui. D. viridis. E SHEEHEE LE! SSII (æ] Esaute. E. Brayerii. E. Cranchu. E. granulosa. E. Pennantu. EcrEvISsE. Licrevisse de mer, (Guet ) © D UD © D D > WW N D ND D D RD D D D D D D D RD D ND D D D D D D D D D D D D D D ND D RD 'R DD 14 3et lei 3 KO me 3 Pag. 292 290 = 205 294 294 205 154 156 157 ue 1 dé 155 162 156 156 Æcrevisse de mer (petite). ÆEcrevisse striee. EDRIOPHTHALMES. Ægeon loricatus. Ecerra. E. arachnoïdes, E. Herbstui. E. Indica. ELaAMENE. E. Mathæi. EzLIPSOCEPHALUS. E. ambiguus. E. Hofhi. Æntomoda cornuta. Æ. Gobina. Æ. radiata. Æntomolithus paradoxus. Entomolithus paradoxus, €expansus. Æ. paradoxus, var. pisi- Jormis. ÆEniomolites Derbiensis. ÆEntomon hieroglyphium. Æ. pyramidale. ENTCMOSTRACÉS. Æntomostracites caudatus. laciniatus. paradozxissimus. pisiformis. . punctlatus. scarobæoides. spinulosus. tuberculatus. actinurus. bucephalus. crassicauda. 1tomostracites expansus. extenuatlus. gibbosus. cgranulatus. ÆEpachthes paradoxus. EprazTus. E. bituberculatus. E. dentatus. EPICARIDES. Epuyra. E. pelagica. E. punctulata. ERGASILIENS. ErGasizius. E. gibbus. E. Sieboldu. E. trisetaceus. ERICHTHIENS, RRSRRENSRNRRRE 0 US UN OU LU Lo LU À Ro Ei mt ii D UD D DB OC Oo Oo UN D D C0 mi 1 M Q2 09 Q6 O9 Un EN O2 U0 U0 O0 US U Lo L0 Lo O9 U) WU U9 ES Cu 620 Ericrnonivs. E. difformis. Ericuraus. armatus. . aculeatus. Duvaucellir. . Latreillii. longicornis. . narwal. pyramidatus. tectus. triangularis. . vitreus. Eripura. E. gonagra. E. lxyimana. #, prismatica., E. spinifrons. Ervoxs. Æ. caribensis. Æ. Cuvierii. HR Fit HHEE ÆEstheria Dahalacensis. Erisus. E. dentatus. E. anaglyptus. Ernvuse. E, mascarone. EvLimene. E. albida. SUMEDONUS. E. niger. Eurypice. E. pulchra. E. Swaimsonii. Evrrnema. E. armata. Æupheus. Æ. ligioides. F,. talpa. Euryxone. Æ, Aldrovandi. E. aspera. E. écussonné. Eurv#uonus. E. Nordmannii. Evryronius. E; Eatreilli. Æ£urypterus. E. lacustris. E. remipes. E. Scouler1i. Evapne. E. Nordmannii. LISTE ALPHABÉTIQUE. Je UIW RD OO UE M QU À Em M OR DO MMM E M D & D D À DE D D D D Co US O0 O0 U9 O9 OS et et O9 OO E ju bd Dei 3 9 GALATHEA. G. amplectens, G. Bamffta. G. L'abrici. G. gregaria. G. lœvis. G. longipeda. G: monodon. G. phosphorica, G. rugosa. G. spinigera. G. squammifera. G. strigosa. GALATHEIDES. Galera. Gammarus. G. affinis. . ampulla. . appendiculatus. . articulosus. . brevicaudatus. campylops. cancellus. carinatus. Dugesii. Ermanni. . fasciatus . fluviatilis. galba. heteroclitus. Imposti. linearis. . Littoreus. locusta. locusta. lonoicornis. . loricatus. . Mmärinus. monoculoides. mucronatus. mutilus. oblusatus. Olivu. ornatus. . Othonis. . palmatus. . pedatus. G. pelagicus. l G. Peloponesicus. G. pinguis. G. podager. G, podurus, . PRPPPRPPAPPNNPRNPAN PERPPRRPERPE © 0) © Os Lo Oo Lo 0 Eu Eu CD vu O9 C0 Eù O0 O7 Us O5 Lo EU UD Oo Li C0 USE C0 Lo O0 Vo Lo WOW EN RD bBRLR EE NL EE a - te] m1 Gammarus pulex. G. pulex. . pungens. Rœselit. rubricatus. . Sabini. salinus. . saltator. G. Savii. G. sedentarius. Galera spinosus. G. stagnalis. G. talpa. Garnaat. GASTEROBRANCHIDES. Gera: G. affinis. G. Daviana. G. deltura. G. littoralis. G. stellata. Gebios littoralis. GÉCARCIN. G. à trois épines. GÉCARGINOÏDE. G. Lalandn. GÉCARCINIENS. GECARCINUS. G. carnifex. G. fluviatilis. . hirpes. ruricola. lagostoma. lateralis. uc«a. LASIMUS. . annulipes. chlorophthalmus. . cordiformis. . forceps. maracoani. Marionis. . nitidus. . platydactylus. pugilator. - tetragonon. . varicoata. vocans. Geschwanzter - Zackiger Waserfloh. GLAUCOTHOE. G. Peronii. Gnathia mazxillaris. GNATHOPHYLLUM. G. elegans. x . ASS CS NS . D D D N D D D D & NW N D R D bd D D D D D D D N D R D D D M Uo WU EU V0 Oo 0 EN WU) Co Ua Lo D 5 & & D D GN D Us ne) ALPITABÉTHIQUE. Gnathophyllum Tyrrhenus. GonoDACTYLUS. G. chiragrus. G. scyllarus. G. styliferus. GONOPLACIENS. Gonoplace luisante. GonoPLax. G. angulata, . bispinosa. emarginata. impressa. incerta. incisa. longimana. maracoani. rhomboïdes. transversus. Gonotus viridis. Grapse uni. Grapse madre. GRAPSOIDIENS: Grapsus. albolineatus. cinereus. cinereus. crenulatus, cruentatus. depressus. Gaimardii. Husardii. integer. litteratus. lividus. messor. pallipes. . penicelliger. personatus. . pictus. (plagusia) dentipes. . plicatus. reticulatus. squamosus. strigosus. . tresselatus. . testudinum. . {etragonus. . variegatus. . Vaïrius. VCLOSUS. Gs ass crab. GrIMOTHEA. G. Duperreii. G. gregaria. Guara, PROPEPRPPE . sd +7 PRRRPPARRPPPPRERE PNRPPRPOPAPPE PR TT 1 LV BE & E &b &B © D » 622 Guaia alia species. G. apara. G. punctata. H Hazmius. H. aries. H. auritus. Hemicrypturus Rasoumou- coski. Hepare. H. Chiliensis. H. fasciatus. Herssrra. H. condyliata. Hensizra. H. apodiformis. Heilla Orbignit. Hier aconyx. H. abbreviatus. Hrppa. H. adaclyta. H. Asiatica. H. emerita. H. talpoida. HIPPIENS. Hippocarcinus hispidus. Hippozyre. H. aculeatus. H. borealis. H. Bruleï. H. Cranchuni. H. crassicornis. 1. Desmarestu. H. ensiformis. H. Gaimardii. H. gibberosus. H. marmoratus. H. Moori. H. polaris. H. Prideauxiana. H. Quoyanus. H. serratus. H. Sowerbii. H. spinicaudus. H. spinifrons. H. tenuirostris. H. varians. H. ventricosus. H. viridis. IT. variegatus. Howazonorus. H. delphinocephalus. H. Herschelii. H. Kanightii. LISTE T. 2 2 2 Dei bei ji EX 5 Us Wo D D RD D ND D & RD & D D D D D D D D D D D D R D D D D D D D D D 6 Us € 0 OM 1 D D D © ALPHABÉTIQUE. Pag. 127 Homolonotus Ludensis. 104 Homarus. 127 H. americanus. H. capensis. H. vulgaris. 340 Honor. 341 H. spimifrons. 34x H. Cuvierü. HOMOLIENS. 304 Horned Crab. 116 Houvet. 117 Hyale pontica. 117 HYAS. 301 H. aranea. 302 H. coarctata. 416 Hyménosome. 417 . Leachü. 56 H. Mathæi. 88 H. orbiculare. 89 HYPERINES. 207 H. ORDINAIRES, 206 H. GAMMAROIDES. 209 HYPÉRINES ANORMALES. 209 Hymenocera. 209 Hyperra. 200 . cornigera. 183 A. Cyanecæ. 350 H. Gaudichaudii. 380 H. Latreillii. 373 H. Lesueuri, 373 H. oblivia. 395 376 Izærmma. 374 1. Nordmannii. 378 Iæra. 358 I. albifrons. 359 TI, Kroyerii. 372 L. nivalis. 376 Isacus. 372 [. antarcticus. 395 I. Parræ. 377 I. Peroniü. 380 Inorea. 378 I. afhinis. 377 1. appendiculata. 391 À. aquatica. 37x JT, Baffinii. 371 I. Basterii. 372 I. capito. 972 vf. cœca: 314 I. entomon. 3E4 CE Mercise- 315 [., hectica, 319 I. Indica. © US O9 Q9 QU) LU US O9 Lo O5 ©o © D D D D © © &2 © Oo © Us 9 LD U9 UD U0 U9 D Co EN GR ND NON 2 mi V9 D ND D D D D D D © Tdotea irrorata. I. Lalandu. . linearis. . MATIN. . œstrum, . pelagica. - Peloponesiaca, . penicillata. . Peronii. rugosa. . tricuspidata. . tridentata. . triloba. variegata. viridissima. IDOTEIDES. TI. ARPENTEUSES, I. ORDINAIRES. Izra. I. nucleus. I. punctata. I. rugulosa. Illenus perovalis. Inacuus. . angustatus. . Arabicus. araneus. . Chiragrus, . condyliatus. corallinus. corautus. dorsettensis. dorynchus. hirticornis. hybridus. leptorinchus. longipes. longirostris. maia. muricalus. musivus. nasutus. opelio. Opis. . phalangium. Sagittarius. -SCOrpio. thoracicus. Po dem He Jen Jen em ee a 1 SSNNNNNSNES SENS NN SN EN ES Insectum aquaticum. Tor. I. thoracicus. IONIENS. Loris. I. septemspinosa. Isæa. LISTE ALPHABÉTIQUE. QD D O9 O9 OS DO HI it ei Ji Det Dei Dei Def Det NO Det Del Dei Dei Dei Vel Di Dei ed Dei ed Dei Dei Dei bd OO D D D D O9 Oo üo U9 09 Ou U0 U3 Go U2 Us Oo 0 Lo Lo US &v 60 3 Pag. 152 132 132 CRUSTACÉS, TOME Ii. Tsæa elongata, I. Montagui. Iscayrocerus. I. anguipes. ISOPODES, I. MARCHEURS. I. NAGEURS/ I. SÉDENTAIRES. Isorezus. . angustifrons, . centrotus. . crassicauda. . cyclops. . dilatatus. . expansus. . extenuatus. . gigas. . læviceps. . Lichtenstein. . megalops. . palpebrosus. Ixa. TI. canaliculata. a EE ee : I, inermis. J Janira maculosa. J. periculosa. Jassa pelagica. J. pulchella. L Lzvmarcus. L. muricatus. Lacostroma. L. perlata. Lamerus. L. angulifrons. L. carenatus. L. contrarius. L. echinatus. ler: . longimanus. . Massena. . Mediterraneus. . Montosrandis. . pelagicus. . prensor. . Serratus. . tomentosus. LAMPROGLENA. L. pulchella. Lanceola pelazica. Langostino, CIEL ES Et N D D Up 0 Up Ou O7 Le Us Up Lu Ou Eu Ly US EU Go Oo Go Lo EU 0 D 1 OU D En Go D O9 O9 O9 dei Dei ef Dei Dei Le Jef Det Del et Del oi Dei Del Del Dei 9 2 EN 624 LANGOUSTIENS. Langouste. Larunda ceti. LaTona. L. setifera. LaATrEILLIA. L. elegans. Lazy crab. Leachia lacertosa. Lepesophtheirus pectoralis. Lepidurus productus. LEPTOMERA. L. pedata. L. rubra. L. ventricosa. Lepropopia. L. calcarata. L. sagittaria. Lepropus. L. longipes (Lat.). L. longipes (Lam.). Leptosoma. L. appendiculata. L. capito. Lernacanthus Delarochiana. LERNANTHROPUS. L. musca. L. paradoxus. . adunca. anomala. asselin«a. branchialis. clasata. cornuta. . Cyprinacea. Dalmannii. elongatn. Exoceti. gobina s Huchonis. Lavareti. Marion: merlucci. nodosa. . ocularis. . pectoralis, . radiatu. . salmonea. = triglæ. . unCinata. SN RRRERERERNRERREERRERER cyclopterina. multicornis. © Go Lo Lo U9 Ue Uo DO Lo Lo Wu US Oo Oo OÙ 0 Go L O0 U0 O7 OS US O0 OÙ LS D US Lo Lo Go EN O9 me HA Det ei 0e et O9 Q9 Q9 O9 QD O9 O9 et Ie Bet O7 LD Q9 D LISTE ALPHABÉTIQUE. Lernea uncinata. LERNEIDES. Lernentoma cornuta. L. Dufresnii. L. gobina. L. nodosa, L. radiata. LERNEOCERA. . branchialis. . Cruciata. . cyclopterina. . Cyprinacea. . esocina. . radiata. . Surrirait. LERNÉOCÉRIENS. SSD SE Lernæomyzon uncinata. L. pinnarum. L. pyriformis. LERNEONEMA. L. abdominalis. L. Lesueurii. L. monillaris. LErneoPpopa. L. bicaudata. L. Brongnartii. L. Carpionis. L. Dalmanni. L. elongata. L. galeï. L, obesa. L. salmonea. LERNÉOPODIENS. Lerneopenna Elainvillii. L. Bocconui. L. sagitta. Lerneomyzon uncinata. Lesrriconus. L. exulans. L. Fabrei. Leucirer. L. Reynaudii. L. typus. LEUCIFERIENS. LeucippA. L. pentagona. LeucosrA. . cramiolaris. . cranium. . cylindricus. « CrINACEUS. fugax. . globulosa. . nucleus. RERRRRE DD ND D'OR D ND RD = æ ND ON D Oo © © © Oo Qu Uy Ge U9 O9 UO Us W0 EU O0 Up QU Ua Li US OÙ U LU I Uv U9 W0 7 U0 O2 LU Do Le o U0 C0 Eu wo Leucosia pila. . planata. . porcellan«. . Prevostiana. . punctala. . scabriuscula. MR . urahla, LEUCOSIENS. L£eucotuoes. L. articulosa. L. furina. LiminrA. L. canaliculata. L. dubia. L. emarginafa. L. spinosa. Licra. . Baudiniana, . Brandtu. dilatata. . Ehrenbergüi. exotica. glabrata. hypnorum. Italica. . oceanica. . Olfersui. . Pallasu. Limwania. L. Hermannü. L. muritiona. L. tetracera. Limroria. L. terebrans. Enrvzus. . Americanus. . brevicauda. cancriformis, cyclops. gigas. intermediis. . Latreillit. longispina. Moluccanus. ornatus. palustris. productus. polyphemus. Polyphemus. BARON ES EI EE . Sowerbüi. . trilobitoïdes. . virescens, HRRRRRRRERERERREEE + septemspinosa. . Gaudichaudui. . rotundicauda. LISTE Us LU US US Us Le Us Le Lo E0 Lo Lu Lu Lu WO Lo 0 Lo Lo 2 EU LI US Lo ED Eu Lo LU US Wo Lo LOU Go LE Lo U9 V2 m Hi ei bei lt Q9 U9 VU D RE EE D EE D NE à D = ALPHABÉTIQUE. Pag. , x 159 Limulus Walchü. 139 Lion. 133 Lirceus. 123 Lissa. 125 L. chiragra. 132 L fissirostra. 139 Liruopes. 122 L. arctica. 118 L. douteuse. 56 L,. maja. 58 Livoneca. 57 L. Desmarestii. 298 L. Indica. 300 L. Raflineskii. 300 L. Redmanni. 301 L. Reynaudu. 301 ZLŒMODIPODES. 153 L. FILIFORMES. 155 L. OVALAIRES. 156 Lors. 156 L. hirta. 156 Locusta. 156 L. brachiis contracta. 156 L. marina. 156 ÆL. marina. 158 Lupea. 156 L. cribraria. 155 L. dicäntha. 156 Eupa Dufourii. 156 L. forceps. 361 L. gladiator. 362 L. granulata. 363 L. hastata. 363 L. hastata (Say). 143 L. lobifrons. 145 L. pelagica. 547 L. rubra. 550 L. sanguinolenta. 551 L. Sebæ. 360 L. spinimana. L . Tranquebarica. 548 Lybia tresselatus. 551 Lycesta furina. 548 Lygia. V, Ligia, 549 Lycinium. 547 L. Persoonu. 551 Lyxnceus. 560 L. aduncus. 360 L. lamellatus. 543 . laticornis. 549 . longirostris. 550 . Macrourus. + r'OSeus, L L L 550 A quadrangularis. L, socors, 3 US U9 U9 U9 3 V9 LI LO W3 WO WIÂUS GS De et Di D dt Di De Det ei Del id D Det Hi de ef 19 A9 ND) ND D ND O9 U3 O3 09 Lo O0 9 OU D D ND D = mm QE Ua: (ep) D Qt 626 Lynceus sphæricus. L. striatus. L. trigonellus. L. truncatus. LysranassA. L. appendiculata. L, atlantica. L. chauseica. L. Costæ. L. lagena. L. Vablii. LysmaTa. L. seticaudata. M MacroPuTHALMUs. M. carinimanus. M. depressus. . emarginatus. M. incisus. M. Latreillu. . Leachu. . parvimanus. M. transversus. Macropodia tenuirostris. MW. longirostris, M. phalangium. Macropus longipes. . longirostris. M. phalangium. DT. scorpio. MACROURES. M. CUIRASSÉS. M. FOUISSEURSS Macrourites arctiformis. D. fuciformis. ÎT. modestiformis. M. propinquus. M. pseudoscyllarus. M. tipularius. Maæra grossimana. Mara. M. Camtschatica. M. condyliata. M. corallina. crépu. cristata. Dumerilii. M. echinatus. M. exinacea. JW. formicata. I. giraffa. . gouticux. . heros. M. hirticorne. M. W. M. M M M OM M M M mi Hi mi mt D it CON D D ND D D D D D M me mt M mt D D D D D D D RL D W ND © O9 O9 60 Gù O0 O5 US LU) US Eu LISTE ALPHABÉTIQUE. Maia horrida. M. hybrida. M. lunata. M. muricata. M. ovis. M. Rosselii. M. prædo. M. sculpta. M, seticornis. M. spinicincta, M. spinosissima. M. squinado. M. taurus. M. tetraodon. M. verrucosa. ÎMantis marina barbadensis. Maracoani. Marura. M. Banksii, M. Lesueurii. M. lunaris. M, Peronii. M. planipes. M. Victor. MEcazops. M. armata, M. Montagui. M. mutica. Mezra. Melia tresselata. Melicerta seticaudata. M. Treillianus. Melicertus tisrinus. Melita palmata. Mexærumvus. M. monoceros. Merrocus. M. medusarum. Micrppes. M. cristata. M. platipes. M. philyra. Mirurax. M. aculeatus. M. asper. dama. M. dicotomus. Herbstii. M. hispidus. M. sculptus. . spinicinctus. M. spinosissimus. M. verrucosus. Monade à coquille longue. DOM D ee D Des Di De De dei Hi ei D GO CO mt WIN NON m2 NN ND D D D D D D D D D bi bei bi Jef Dei Dei Def Del Def Je Dei Del bel Dei ei 3 Monocle à coquille courte. Monocle à queue fourchue. Moxocuzus. M. aduncus. I. apus. argulus. . aurantius, . bispinosus. . bistrisatus. . brachiatus. . cæruleus. . candidus. . Castor. . chelifer. . clathratus. . claviser. o . Coarctlatus. . Conchaceus. . COrnulus. - crangorum. . cristallinus. . Curticornis. . delectus. . delphinus. . elongatus. + CXSpinOsus. . Jlavidus. . foliaceus. . fuscata, . gibbosus. - gibbus. + gyrini. lœvis. . lamellatus. - longicollis. . longicornis. - longispina. . luteus. + MACrOUTUS. . minuticornis. . MminuLUS. . Mmonachus. . Mmucronalus. . naAsulus, . ophthalmicus. . ornalus. . ovalo-conchaceus. . Ovalus,. . Oum. . pediculus. . piscinus. . polyphemus (Jur.). . polyphemus (L.). . puber. . pulex. LISTE av U U9 Lo LOU) US US U9 LU UD Us US U LÙ Vo 3 WI Lo OU 9 UP US O0 LU Us US LU UP VI Qu 2 Do Le WP Lo Le LUUS Do US LS 7 LU US Cu Lo Uo LUS 5 Co WF ALPHABÉTIQUE. Pag. 403 Monoculus punctatus. 425 M. quadrangularis(Fab.). 423 M. quadrangularis(Mul.). 387 M. quadricornis. 360 M. rectirostris. 444 M. roseus. 402 M. rostratus. 382 M. rubens. 403 M. ruber. 383 M. setiferus. 428 M. sima. 4o2 M. sphæricus. 427 M. staphylinus. 430 AT. striatus. 381 M. striatus. 431 D. taurus. 408 MW. truncatus. 4o2 M. unifasciatus. 382 M. vidua. 282 À. villosus. 385 M. virens. 43: Moxozepis. 4o2 M. inermis. 444 M. spinitarsus. 385 Mountain crab. 383 Muzcion. 407 Munida rugosa. 444 Munstx. 404 M. custata. 4og Mxcrimis. 408 M. longicarpis. 444 M. sulcatus. 383 Myxra. 388 M. variegata. 381 MYSIENS. 43: Mysis. 580 M. chameælcon. 4o7 M. flexuosus. 368 M. frontalis. 431 M. fugax. 428 M. intiger. 397 M. Leachii. 382 M. longicornis. 333 M. plumosus. 4o4 M. scotius. 395 M. spinulosus. 4o2 M. vulgaris. 403 399 ; 389 NaupriprA. 456 NauTILOCORYSTES. 589 NN. ocellatus. 550 Naurisocropsus. 400 N. minutus. 379 Naxra. LL HU LE RER D b D D D D bp bb bb Dh D D D D D D D D O9 US LU US OU D vu US bu US LL 9 Us 0 US US Us Woo 9 ur I © D D 1 © 628 Naxia serpulifera NEsaALIA. N. Geoffroyi. N. Herbsti. N, Montagui. IN. Strausu. MNelocira Desmarestii. IN. Swainsonii. Nemesis. IN. carcharium. IN. Lamma. Neparops. N. Norwegicus. NerocizA. N. aculeata. N. affinis. N. bivittata. N. Blainvillu. N. depressa. N. maculata. NEsEA. N. bidentata. N. bicolor. N. caudata. N. depressa. N. Latreillii. IN. ovalis. Nicornoa. IN. Astaci. INiKA. N. edulis. IN. canaliculata. N. sinuolata. 2 variegata. Nineus. N. armadillo. N. chiton. N. glaberrimus. Nocacus. N. brevicaudatus. N. gracilis. N. Latreillü. Nursie. N. granulata. N. Hardwickii. Nuttainia sparsa. NymPuox. N. Carolinensis. IN. coccineum. N. femoratum. N. gracile. N. grossipes. O Ocypona. T: © O9 © Oo O9 Us Us 1) D OR O9 O9 Us O9 Up Lo Vo WU D D D RD D © ©9 O2 QU) Oo Oo 0 Us O9 Go Uo Uo QU US US Uo D D O9 OS O9 Oo O9 Us UD Uo O5 © me Pag. 313 LISTE ALPHABÉTIQUE. Ocypoda albicans. . angulata. . arenaria, . aurantia. brevicornis. . ceratophthalma. cerdata. (cleistotoma) dilatata, cordata. cordimana. Fabricn. Jluviatilis. Jossor. (gelasimus) arcuata. gigantea. heterochelos. ippeus. Levis. lonsimana. macrocera. .« Mmaracoani. . microchelæs. . minuta. platitarsis. plicata. pugilator. quadrata. rhombea. rhomboïdes. ruricola (Frem.). . ruricola ( Latr. ). F tetragona. ; tetrasonon. . unispinosa. + VOCans. Ocypode blanc. O. bombée. GCYPODIENS. OEthra. OE. depressa. OË. fornicata. OE. scruposa. Ocxcra. O. Desmarestii. O. Guettardi. O. Murchinsonii. OzincirA. O. Lamarcki. O. Bucephalus. DOC0H09000P0090020000000900000€2000 O. longicaudatus. O. latus. O. scarabæoïdes. O. spinulosus. Olenus T'essini. © 0 09 &% USE UD Us ED US V9 US US me me D DD DRE RL BR EE RRERREE RE D NE NE RD D RD D DD DRE HI Oliska. 9, penicillata. Oniscopa. 0. maculosa. Onrscus. DCOOS00É0090009000000000000000000000909000D00H00656H500 . aflinis. . agilis . albifrons. . aquaticus (Lin.). aquaticus (Bast.). asellus. . asellus (Lin.). asilus. » ArenATIUS. balticus. cancellus. cicada. cicada (O. Fab.). cinereus. cœruleatus. entomon. . entomon (Bast.). Jalcatus. Julgens. gammarellus. globator. gracilis. granulatus. hecticus. . hirsutus. hyprorum. linearis. locusta. longicornis. MATINS . . marinus (Slahber). medusarum. murarius. . MUSCATUM. . musculus. oceanicus. paradoxa. physodes. præsustator. . psora (Leach). . psora (Pen.). . pulchellus. pulex. ruber. scolopendroides. serratum, . sylvestris. . thoracicus. . tridens. . viridis Uo Us U9 Us LU U9 yo Us U9 Lo Le LU Ua Lu LU US UD Lu LA Lo Lo Lu Us Lu La Lo EL US Lo Us Ua Lu Us EU LU L9 L9 US Lo D Le EU Le Lo Le LU Lo 0 Es Us 9 De CS; = Lol > LE) LISTE ALPHABÉTIQUE: Oniscus volutator. OPLOPHORUSs. O. typus. ORCHESTIA. . Bottæ. . Chilensis. . Cloquetii. Deshayesii. . Fischerii. . Jittorea. . longicornis. . Montagui. . Quoyana. Orchetta. COREOPHORUS. O. horridus. Orione, OrYTHIA. O. mamillaris. ©. coccinea. OSTRACODES. OTaAr1ON. O. diffractum. O. squararum. OUROZEURTES. O0. Owenüi. OxYCEPHALUS. O. armatus. O. oceanicus. O. piscator. OXYSTOMES. Ozavs. O. frontalis. 0. .guttatus. O. truncatus. O. tuberculosus. P ÉSÉSÉEroer PACHYCÉPHALES. PACTOLIENS. Pacrozus. Pactolus Boscii. PAGURIENS. Pacurus. . afhinis. . alatus. . angulatus. . aniculus. araneiformis. . Bernhardus. . callidus. canaliculatus. Chilensis. . chibanarius. MS +9 99 0 69 D 19 . Littorea (Rathke). BE & & D & DE D D RE &E RE D D D D © et ei mé ei mi KL (09 U9 U9 Go O0 O9 US O2 O0 5 Us D D JE E D Oo Oo QU US U9 Oo O9 O9 LS © OS D üo 630 Pagurus clypeatns. . crassimanus. . cristatus. . custos. deformis. diaphanus. elegans. eremila. l'aujasii, frontalis. Gamanus, Gaudichaudu. gonagrus. granulatus. guttatus. hungarus (Fab.). inCisus. l'atro. longicarpis. maculatus. megistus. meticulosus. miles. misanthropus. oculatus. ornatus. pedunculatus. pictus. pilosus. pollicaris. Pridauxu. punctulatus. sanguinolentus. scopetarius. setifer. solitarius. streblonyæ. striatus. Strigosus. sulcatus. tibicen.. timidus. tuberculosus. tubularis. V’enetorum. . villaius. Pazemox. BL. affinis. P. antennarius. P. armiger. 7. Beaupresi. SL ch hoc h he Dh CLR CT SCC SSL RCTCE ECTS NOTONS CL RTE hungarus (Herb.). . maculatus (Cates.). LISTE ALPHABÉTIQUE. 1 D & D D D D R & à EREERERERERERE EE KE D D © & D & EDR DE m4 RD RD LE D D © HN D D D D D D RD RER ER Palemon bidens. brevimanus. . brevirostris. carcinus. carinatus. crenulatus. diversimanus. Jlavescens. forceps. Jucorum. birtimanus. hispidus. Jamaicensis, Lar. Lamarrei. lancifer. locusta. longicornis. longimanus. longirostris. longirostris, longipes. marmoralus. natator. . nilescens. ornatus. parvus. pelasgicus. Petitthouarsii. pristis. Quoianus. serratus. setiferus. spinimanus. . Spinipes. squilla. sulcatus. styliferus. Lenuirostris. . Treillanus. . trisetaceus. . Variaps. villosus. Eh eh EE CR LR RARE ARRELARES DELLE LE LT LE INT EN 0 © . P. xiphias. PALEMONIENS, Pazinurus. P. Americanus. P. argus. P. dasypus. P. fasciatus. © T & Q & = à Coromandalinus. Gaudichaudu. microramphos. . Tranquebaricus. ERELRRERERREREE WE REBDERRREBLEERRE RE RELBERLERLRELNERBNNUE Palinurus frontalis, P. gigas. P. guttatus. P. AMOR . locusta. . lævicauda. . iongimanus. marginalus . ornatus. . penicillatus. polyphagus. quadricornis. Éeglianus. Rissonii. spinosus. Sueuric. . sulcatus. . {æniatus. versicolor. . vulgaris. PALLENE. P. brevirostris. P. chiragrus. Be P. annulicornis. P. Narwal. P. pelagicus. P, punctulatus. PANDARIENS. Panparus. . alatus. . bicolor. Boscui. Carcharix. . dentatus. . fissifrons. pallidus. . sinuatus. . vulgaris. Paxoreus. P. Herbsti. P. limosus. ParAnoxipes. . arcuatus. . Bolloni. PBucephalus. forficula. . gibbosus. . Harlani. laciniatus. latus. . longicaudatus. . mucronatus. SONT TN LI TTR TRE y 9 to re ro dS 2 Ho 5 9 +9 49 Se M 19 . quadrimucronatus. Æ D LD_N D RE D D DE & b D US O9 O5 O5 © O9 Q9 O9 O9 ©9 Oo Q9 let Hi O9 Qo ©9 O3 QU) Lo O9 ES O5 O9 U2 D © EE D D Oo E CT D D D D KR D Pag. 294 299 297 299 292 LISTE ALPHABXETIQUE. Paradoxides pyramidalis. P. scarabæoïdes. P. spinulosus. P. trisrthrus. P. Tessini. ParAMICIPPA. P. platipes. P. tuberculosa. ParAMITHRAX. P. barbicornis. P. Gaimardu. P. Peronui. PARTHENOPE. P. angulifrons. F fornicata. P. giraffa. . horrida. . longimana. ma]«a. ë regina. . spiniman«. PARTHÉNOPIENS. Pasrrxxa. P. brevirostris. P. sivado, Pea crab. Pediculus ceti. P. marinus. Pelias. Pezrrmiun. purpureum. FSR ESS PELTOCÉPHALES. Pezroura. P. Bucklandu. Pexvovs. . affinis. . antennarius. Brasiliensis. . brevicornis. canaliculatus. caramote. crassicornis. cristatus. Jluviatilis. Joliaceus. trisulcatus, Indicus. mars. membranaceus. moloceros. . monadon. Orbignyanus. . planicornis. . punclatlissimus, . setiferus. SOS 0 0 0 too ST US to 1 8 D D D D D R RE DR D D D D RD D N D D D ND OU 0 US O9 CYR NO RO AS di Di et NO Del Def Dei Vel Vel Jef Jef Jef Hoi Def fai inf bei O9 9 O9 EN O9 3 632 Penœus styliferus. Pénée boréal. PÉNÉENS. PExELLA. P. Blainvillu. P. diodontis. P. filosa. P. sagitta. P. sultana. Penicuzus. P. fistula. PEriCERA. P. bicorna.. P. cornigera. 1% trispinosa. P. cornuta. Perroquet d’eau. PERsSEPHONA. P. Lamarcku. P. Latreillii. P. Lichtenstenui. Petrified insect. Phal angium MArinum . P. spinipes. P. spinosum. Pherusa. Pherusa fucicola. Puinoscra. . Ebrenbergi. - Mmarmorata. . Mmuscarum, . Olfersii. . picta. Sellowii. PEER P. globulosa. P. porcellana. P. scabriuscula. Puzras. P. serratus. Puorcus. P. Raynaudii. Puoxicarzinrum. P. coccineum. PuoxrcmiLus. P. monodactylus. ° P. spinipes. P. spinosus. Puronima. P. Atlantica. P. custos. P. sedentaria. Purosiva. P. Nicetensis. P. semilunata, TH TT LISTE ALPHABÉTIQUE. sb Uo Us U UO LU UD Lu UD Lu VO V0 UD 0 U2 Lo US WIN À 15 A UP Uu LI Do LOU UD UP C0 WU Oo 0 LUN LD 5 D OO M mt Mi M O9 LU U ET Ex D GE KE D, PuayzzLopnora. P. cornuta. PHYLLOPODES, PuayzLosomaA. . affinis. . australis. . brevicornis. . clavicornis. communis. . detruncata. . Duperreyi. Freycinetii. Indica. laticornis. longicornis. lunifrons. mediterranea. . punctala. Raynaudii. spinosa. . Stylicornis. . Stylifera. LUMNUS. aculeatus. cupulifera. fimbriatus. Forsialii. . hirtellus. . lanatus. Peroni. - Quoi. - Spinifer, . tomentosus. . vespertilio. . villosus. PirIMELA. P. denticulata. Pinnophylax. eee eo PINNOTHERIENS. Prxxornères. P. Chilensis. . Cranchii. . depressum. . Latreillii. + Montagui. mytilorum. . ostreum. pisum. tridacnæ. . veterum. . varians. ST un ss > S ES 127 em P. armata. P. aurita. : ; - mt = mt LUN À D À D KE LD RE D D ND RD 9 NO me pe Vtt Det dd et D ed jbet et lei À me 1 NN NN D D D D D D DR R D D E D D D © Co: LISTE ALPHABÉTIQUE. Pisa barbicornis. ?. bicornuta. P. chiragra. P. corallina. P. corniger«. Dumerilii. . Gibsi. heros. + MONOCETOS. . nodipes. serpulifera. Styx. tetraodon. trispinosa. Pisidia Asiatica. P, longicornis. P. Lamarckii. P, viridis. Pisithoe bispinosa. PLacusra. . clayimana. depressa, . immaculata. . serripes. . squammosa. . tomentosa. . tuberculée. Praryarrurus. P. Hoffmannseggii. Prarycarcnus. P. pagurus. PLaTyMERA. P. Gaudichaudu. Pzrarvonicuus. P. bipustulatus. P. latipes. P. monodon. P. nasutus. P. ocellatus. Pzreuracanruus. P. arachnoïdes. Popocerus. P. cylindricus. P. pulchellus. P. variegatus. PopopurHaLuus. P. Defrancii. P. spinosus. Be Vie. Podopsis. Poisson nommé Detouche, Pozvysius. P. Henslowi. PozyDEcTE, P. cupulifera. SU VVE NEVER Lies mo de. ND D 4 24 OO 4 le bi het 9 L0 O9 O0 US OS let bé ei ei lei li N NO lei me Q9 UD EE D D D D D NE OR N° ND 1 bi Def et ei ef D ed Doi Def Del Jet ei Jet Dei PozyPHEMUS. P, heterodactylus. P. occidentalis. P. oculus, P. pediculus. P. stagnorum. Poxrra. P, atlantica. pe Raynaudii. P. Savignu. PONTIENS. Poxronta. P. armata. P custos. . inflata. . macrophthalma, P P P. parasytica. P. tyrrhena. Pontophilus pristis. 2 spinosus. PoRcELLANA. P. aflinis. P. Asiatica. cristata. dentata. elongata. galathina. hirta. Lamarcku. Leachii. lobifrons. longicornis. maculata. pisum. . platycheles. . polita. P. punctata. 10 rugosa. P, sculpta. P, sociata. P. spinifrons. P. striata. P. violacea. P. viridis. P. tuberculosa. Porcezz10. Alexandrinus. Brandt, brevicaudatus. bruneus. ciliatus. cinerascens. , Clairvillii. dilatatus. P. dubius. ch h-h-lch-K'h-h h-h-h sh CRE RUE O5 Wu Eu O0 Lx US UP L0 Us D À D D D D D D D & D D D D D © D D D ER D D D D RD D D & NS & & D D D D © Lo &v 0 Os 9 O9 US 09 Vo Wu 255 654 Porcellio Ehrenbergü. . emarginatus. . eucercus. Ho He 0e too ee OUT ui 0 M 0 in to ) ferrugineus. . frontalis. . granulatus. griseus. Hoffmannsegsu.. . insignis. Klugii. lævis. . limbatus. . maculatus. musculus. . nigricans. Olivieru. ornatus. Pallasu. . Panzeri. pictus. pruinosus. punctatus. Rathkii. . Ratzeburgii. Reaumuru. scaber. . Spinifrons. . Swammerdamii. . Syriaceus. truncatus. FORCELLIONIDES. Portumnus variegatus. PORTUNIENS. Porrunus. CHARARRRRARELRALRES . admete. . annulatus. . arenalus. . biguttatus. Chaptalii. . Corrugatus. crenalus. cribrarius, crucifer. defensor. depurator. dicanthus. erytho-dactylus. Jorceps. gladiator. . hastatus (Fabr.). hastatus (Latr.). hastoides. . holsatus. LISTE - ALPHABÉTIQUE. ©S © Us Us Us Oo Qu ©ù 60 Es ©5 O5 Co O9 © O9 Où O9 Oo O9 Lo O2 US US Lo Lo ei Hd Dé Jet bed Del Set Def Jef Dei ei Det Dei Dei et ei Ven dt De jet je iQ) Q9 Us 9 O0 Portunus holosericeus. P, infractus. . integrifrons. leucodon. Llividus. longipes. lucifer. marginatus. marmoreus. pelagicus (L.). pictus. plicatus. Poissoni. ponticus. prymna. puber. pusilus. Rondeletii. ruber. sanouinolentus. serralus. spinimanus. T'ranquebaricus. . truncatus. . variegaltus. . Vigil. Poramia. DRTRRER RTE RREITSRS ST TT TER T Potamophile fluviatile, Potiquiquy a. Pou de la Carpe. P, du Gasterote. P. de mer. P. de Sarde, Poupart. PRANISIENS. P. oRDINAIRES. PranizA. . branchalis. . cærulata. . fuscata. . maculata. marina. mesosoma. Montagui. . plumosa. . Reimhardi. . ventricosa. Praunus flexuosus. Primo. P. macropa. Processa edulis. +9 9 #9 49 9 M9 HO 9 19 1 pelagicus (Bosc.). pelagicus (Latr.). sanguinolentus (Bosce.). sanguinolentus (Latr.). D GO E O9 © Co O9 O9 O9 U9 Oo Uo QU) LD O9 Go e O0 V9 VI CON À LS Dei Dei Di Del Vel Dei Jet Jef Jef Def Def Bet Det Jef dei Dei ei Jef Vel Jef dei Set Vi Def Det led Du Dé Dei Ji jy LISTE ALPHABÉTIQUE. Processa canaliculata. Provor. P. capito. Prophylace. ProsopisToME. Proto pedatum. Pseunocarcnus. P. Bellangerii. P. gigas. P. ocellatus. P. Rumphu. PseunocorYysTEs. P. armatus. PseunocraPsus. P. pallipes. P. penicilliger. PsEuDOrHOMBILA. P. quadridentata. PTERELAS. P. Webbu. Pterygocera. Pterysopoda. PTERYGURESs. Puce de mer arpenteuse. Puceron branchu. Puceron enformederosnon. Puceron. Pulex aquaticus arbores- cens. P. arborescens. PYCHNOGONIDES. Pycaxoconu. P. ceti. P. balænarum. P. grossipes var. P. littorale. Pysodon cylindricus. P. depressus. R RanizrA. R. muricata. RaniNA. R. Aldrovandi. R. dentata. À. Levis. Æ. serrata. RANINIENS, RANINOÏDES. R. levis. Remrres. fi, sulcatus. R. testudinarius. Pnora. R. Latreillu, D ND Co O9 Oo Us OÙ Co O5 Co CS © © Où D Oo Co 9 Do D D D D © RD CO EI ii le 4 9 0 ND Go GR 3 CORRE CS CESSE CE CECECECECET . Pag. 364 99 190 396 197 204 199 206 140 141 Æhombille. RuyNcHoOCtNETES. R. typus. RocinezaA. R. Dammomiensis, R. Deshaysiana. R. ophthalmica, RuPPELLrA. R. annulipes. R. tenax. R. vinosa. SALICOQUES. “SAPHIRINA. S. fulgens. S. indicator. Schisturus uncinatus. Scolopendra aquatica ser- tata. SCYLLARIENS. SCYLLARUS. . æquinoxialis. . antarcticus. . arctus. . InCISUS. latus. . Mantellii. . orientalis. . TUSOSUS. sculptus. . Squammosus. SELIUS. S. bilobus. SERGESTES. S. atlanticus, SEROLIS. S. Brongniartu. S. Fabricui. S. Gaudichaudi. un Un Un Un Co WA Un A CA tn :S. Orbigniana. SESARMA. . Africana. . Cinerea. . Curvata. . impressa. . Indica. Pisonii. . quadrata. . reticulata. . tetragona. . trapezoidea. SICYONIA. S. carinata. S. lancifer. AVLNnAnAUNUAUnEum 1 ei bi M O9 QG UN D Ne PNR D D D D D D R D D D JU OU US EN LD WU N D DR D b NN D D D RD vo OS © Co Uo D 656 Sicyonia sculpta. SIDA. S. cristallina SIPHONOSTOMES. Smerdis armata. Smerdis vulgaris. SPHEROMA. S. armata. S, cincrea. S. curtum. S. dicantha. . Dumerilii. . Gaimardu. . gibbosa. . gigas. . granulata. Hooker. . Jurini. . Lesueurii. . marginata. micracantha. . perforata. . Prideauxiana. . pubescens. Quoiana. - rugicauda. Savignil. . semipunctata. . Serratum. . trigona. . Tnistense. . Walckenaerii. A CA UN UA CA UA Un Un A CA UN SPHEROMIENS. S, CHÉLIFÈRES. S. GNGUICULÉS. Sphyrion. S. lævigatus. SQUILLA. S, arenaria. . armata. asellus. Broadbenti. . Cerisii. ceti. . chiragra. . ciliata. . cinerea. En Ca Lo En WA La La En Un à Ca o tera. S. Desmarestii. S. dubia. _ S, entomon. S, Æusebia. barbadensis ovalis. LISTE ALPHABÉTIQUE. . crangon americana al- D GR D © D D RD UE DL GR T pb D US US Le bo Us We Lo Lo EU Lo Lo Lo Le US EU 0 ES UE LL Qu EE We We US Lo Lo 9 E6 Ge UE D C2 0e en Squilla Ferussaci. S. sibba. S, sroenlandica. . Lessonii. . lutaria. . maculata. . mantis. marina. . microphthalma. monoceros. nepa. . parva. . phalangium. pulex. . quadrilobata. raphidea. . saltatrix. . Scabricauda. scorpion. scyllarus. . stylifera. . ventricosa. . versicolor. vilrea. . vittata. SQUILLERICHTHUS. S. spinosus. S. typus, SQUILLIENS. STÉNOCINOPS. S. cervicornis. STEÉNOPUS. S. hispidus. S. spinosus. STENORYNCHUS. S. Ægyptius. S. longirostris. S. phalangium. S. phalangium. Stenosoma. S. filiformis. S. hecticum. S. irrorata. S. linearis.…. STOMAPODES. LA En Co Un Un En Un Un Le LA Ce a D Ca VA A A LA En UN WE Symethus fluviatilis. Synodus. T Tazirrus. T. Beaucoudrant. T. brevicorne. . T. Cloquetii. T',. Cyaneæ. T', longicornis. Do Co © © QU 9 US RD 1 O0 WoW Wo CU = © mi mm ND ON N mm ND RE D D D D D DE D WE HD DDR EDRRRRLER,S LISTE ALPHABÉTIQUE. T'alitrus Littoralis. T, platycheles. T. saltator. T'amaru guacu. T'awais. T. Cavolinii. T. Dulongü. Tuazamira. . admete. . annulata. callianassa. - Chaptali. crenata. crucifera. . erytho-dactyla. natator. + prymna. . Sima. . truncata. THaLassina. T°, Littoralis. T. scorpionoïdes. THALASSINIENS,. Turzpausa. . Berardii. . dentata. . fluviatilis. . Indica. . Leschenaultn. . Nilotica. . perlata. 7e serrata. T'helphusechaperon arrondi. THELPHUSIENS. Tuemisro. T. artica. T. crassicornis. T. Gaudichaudii. THenus. T. orientalis. Tara. T. PBlainvilli. T. polita, TuaysanoponA. T. tricuspida. Tourlouroux. Tourteau. TRACHELTASTES. T. maculatus. T. polycolpus. T'. stellifer. TRAPEZIA. T, cœærulea, I. Cymodoce. SHSsSnSn NH RN M M M QU Ge D D D N D DR À D GO ER DB DR ERR RER RER ND N D Mi Et bel bei Hi Det Def le Del Det bd et O9 9 9 D Us 09 Co 3 Trapezia dentifrons. T. digitatus. T. ferruginea. T'. rufopunctata. TResrus. T. caudatus. T. spinifrons. TricuopacryLus. T. quadratus. T'ricuoniscus. T. pusillus. Trilobite de Dudley. T, de Tyarskoselo. TRILOBITES. T. ANORMAUX. T, Buchii. T. Desmarestu. T, dilatatus. T. Guettardii. T. Hofhi. T7", laciniatus. T', marginatus. 5 T, mucronatus. T'. novus corniverus. 2 T'. ornatus. T. PROPREMENT DITS. Trilobites punctatus. T, spinulosus. T. Sulzeri. T'. T'essini. T, Tristani. FT. truncatus. T. ungula. T°, variolatus. T. PBlumenbachu. PT, caudatus. T. paradoxus. T', tuberculatus. T'rimerus delphinocephalus. T'rinucLEus. T. asaphoïdes. T. Caractaci. T. fimbriatus. T. Lloydii. T. nudus. T. radiatus. Trold Krabber. Tucca. T. impressus. T'urle crab. Tyzos. T',. armadillo. T. Latreilli. TYLOSIENS, Tyruis, Uo Q9 Os 9 LS KR O3 QU D Oz Vo V9 O0 Us Go U9 Us US C0 Lo Up V9 Oo Lo Us O9 Lo O9 OU O9 Vo Lo LU EL 9 0 C6 Eu O0 La Do OU Eu Lo LU LIN D O0 O9 USE 4 et me 5 635 LISTE ALPHABÉTIQUE. PE Pag. Lu, T. Pag. Typhis ferms. 3 96 Xanthus lividus. 1 393 TT voile 2". 3 97 X. octodentatus. 1 308 T. rapax. À 97 3 (ou LS 1 398 Tyro. ( . Peronii. 1 392 T. cornigera. 3 So X. planus. 1 397 : U X. pünctatus. 1 396 é X. radiatus. x 393 Ucs. 3 21 X. Raynaudü, X 292 U. guacu. 2 46 X, rivulosus. 1.304 U. lævis. 2 22 X, rotundifrons. 1 397 U- una. 2 22 X. rufopunctatus. 1 389 Uxcioza. 3 69 X. scaber. 1 390 U. irrorata. 3 69 X. setiger. 1 390 Unicumassés. 2 459 X. vermiculatus. ÉH9QE Ungeschwangter Z XYPHOSURES. 3 538 ser waserfloh. DINTOZ V Z Vratéte 2 94 Zenobia. 3 196 V. litterata. 2 95 ZETHUS. 3 328 Wasser wurm. 3 360 0 cg 220 > Z-.Varicosus. Ê V Pari, ; 73 Zoca. 2 431 : Z. clavata. 2 A3 X Z. gigas. 2 438 Xarwrno. 1 387 £ pelasoica. 2 157 X. asper. 1 390 . Slabberi. 2 4 X. Cu. J 306 Zozymus. 11209 X. floridus. 1 394 Z. æneus. 1 355 X. Gaudichaudii. 1 390 Z. latissimus. 1 384 X. granulosus. 1 377 Z. pubescens. 1 354 X. hirtipes. 1 399 Z. rugatus. 1 399 X. hirtissimus. 1 389 Z. tomentosus. 1 385 X. impressus. 1 393 Zuzara. 3 204 X. incisus. 1 397 Z. diadema. 3 2712 X. Lamarckii. 1 391 Z. semipunctata. 3 211 FIN. ERRATA. T. 1, p. 302, ligne 21, au lieu de PI. 18 bis, Lisez : PI. 14 bis. p- 409, ligne 7, au lieu de fig. 10, Lisez : fig. 15. T. 2, p. 35, ligne 21, au lieu de fig. 23, lisez : fig. 12. P- 143, ligne 21, au lieu de fig. 5, lisez : fig. 14. p: 166, ligne 24, au lieu de Brachyures, lisez : Décapodes. p. 316, ligne 12, au lieu de Scorpionides, lisez : Scorpionoïdes. P- 394, ligne 11, aulieu de Parémox Loncmosrrs. P. longirostris, lisez : PALÉMON sTyuirÈRE. P. styliferus. . 3, p. 193, ligne 22, au lieu de Porncerrion Tronqué. P. truncatus, lisez : PorcELrION mACULE. P. maculatus. p- 534, note n° 4, au lieu de Gallene, Lisez : Pallene. p. 537, au lieu de Pychnogonon, lisez : Pyenogonon. AN NN 0 DA 41. ET LAC } k à 130 CON Fou { 14 pe NETUER j Ch | Real ‘ io AR (a 434 Là A UOTE | LACP D. a AT é S S3I14VH4I1 LIBRARIE NVINOSHLINS SMITHSONIAN N_ INSTITUTION NOIINLILSNI LIBRARIES S_S314V4911 LIBRARIES INSTITUTION S314vV44911 N INSTITUTION « £ Na : NN n KK° 2 ie S S314#vVYg17 Z < = O an Ka Las = an n —— 4 _ n c : } | — [se] — ca e) nr Z N Fe Z = le] EN 0 0 | — 4 x Fe sa = "= : = m un Z IS S314v4g171 un Z £ . € _ = | Æ © n [29] O ; Sr Z 22 > = 4 n N INSTITUTION pas a 2 « D ms = œ < = wr œ NOIINIILSNI NOIINLILSNI SMITHSONIAN SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIINLILSNI LIBRARIES KR & NOIINILILSNI n on £ < £ = Z 7 Eu ë . ë Z E Zz e = AE de RCE LE LEE LIRE o ul F = œ = = < _ ï : . e) _ O 2 #7 A INSTITUTION F r Z e 72 œ © D PPS =: u pa u Z uw Z NVINOSHILINS S314vVyg17 un Ps = y < 3 = T Me on on : F >" = 2 un INSTITUTION h | Z “4 . = fl © œ < LL à < Œ 4 #, 2 OC œ EMI S z ss O = ar = NVINOSHLINS S314vV4917 c z = (os) = œ pu) pol > : ras > 3 F- pui 5 s A 4 , Z a SMITHSONIAN INSTITUTION a Ed # (2) = NN “ _ 8 SA Ne = a A \K on O 3 & O Æ Es 2 > = > 2 75) 2 NVINOSHIINS S31#vV4917 — an = Z USE u) Z — Ke 2 < = € NN = NVINOSHLINS à NS. SN SMITHSONIAN 22 CL NVINOSHLINS > SMITHSONIAN _INSTITUTION NOIINIILSNI NVINOSHIINS S3 SMITHSONIAN Lt, LIBRARIES SMITHSONIAN = 4 3 & “à + a = n KR NC = 4 =. œ = SN œ fs =. < + NS DU S œ SKK re | 5 Ë 3 VV s\ j - Er Z "4 NYVINOSHLINS S31YVY911 LIBRARIES SMITHSONIAN INS Le N — (oo) — L œ E NS : z D 7/7 ÿ Ps LS : = + UD k E NS = : Ex A. s Do = h Z n 9 ©MITHSONIAN INSTITUTION" NOTINLILSNI - NVINOSHLINSPSS È ne £ D, = = 1 Z NN = y. | — N A7 : i NS: 77° ë L E NN 2.7 E 7 = = NK 5-2 = > n te 2 n 7 — NVINOSHLINS, S318V#411_ LIBRARIES INS 2 ui ; “ 3 = : æ nf ee en œ = [= us = < te À EL: ANT. à © en Bb. Z 54 = ü Z | SMITHSONIAN _INSTITUTION NOIINLILSNI NYINOSHILINS S3 Z mn z © LE O = NC O [= w = « O È 2 E NET LE > F es À P = 4 sa - . N EX 124 n _ n “4 m FA m 2 un Z a , € D OVINOSHEINS" $ 2 14vV48 [LI BRARI ES, ,SMITHSONIAN INS AE FA L = . = < = = É = + .; s [es = £ es == La 4 ë - : i, SMITHSONIAN _'INSTITUTION" NOILNLILSNI NVINOSHLINS ?S 3 > = SEE un Lu 5 Lu s D uJ l— æ ah +" K _ : = 1 Qù = à = S NN, © 5 o 5 : > A = SULATTEÉ CRE" ARS DOM